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Full text of "Dictionnaire classique d'histoire naturelle"

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This  book  is  due  on  the  date  indicated 
below  and  is  subject  to  an  overdue  fine 
as  posted  at  the  Circulation  Desk. 


ni-.  43.1 


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DICTIONNAIRE 

CLASSIQUE 

D'HISTOIRE  NATURELLE. 


DE  L'IMPRIMERIE  DE  J.  TASTU, 

RUE    DE    VAUGIRARD,    N°    36. 


DICTIONNAIRE 

CLASSIQUE 

D'HISTOIRE    NATURELLE, 


PAR  MESSIEURS 

AuDOUiN,  Isid.  Bourdon,  Ad.  Brongniart  ,  De  Candolle  ,  Daudebahd 
DE  FÉRirssAC,  A.  Desmoul,in||  Drapiez,  Edwards,  Fx^ourens, 
Geoffroy  de  Saint-Hilaire  ,  A.  De  Jussieu  ,  Kunth  ,  G.  De  La- 
fosse  ,  Lamouroux  ,  Latreii^le  ,  Lucas  fils  ,  Presle-Dupi,essis  , 
G.  Prévost  ,  A.  Richard  ,  Thiébaut  de  Berneaud  ,  et  Bory  de 
Saint-Vincent. 

Ouvrage  dirigé  pai-  ce  dernier  collaborateur,  et  dans  lequel  on  a  ajouté,  pour 
le  porter  au  niveau  de  la  science  ,  un  grand  nombre  de  mots  qui  n'avaient 
pu  faire  partie  de  la  plupart  des  Dictionnaires  antérieurs. 


TOME  SECOND. 


PARIS. 

REY  ET  GRAVIER,  LIBRAIRES-ÉDITEURS, 

Quai  des  Augustins,  n°  55  ; 
BAUDOUIN  FRÈRES,  LIBRAIRES-ÉDITEURS, 

Rue  de  Vaugirard,  n"  36. 


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822. 


DICTIONNAIRE 


CLASSIQUE 


D'HISTOIRE  NATURELLE. 


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ASA 

*i\.S.  BOT.  PHAN.    V.    ^S. 

*  ASA-FOETIDA.  bot.  phan.  De 
quelques  livres  de  matière  médicale. 
Même  chose  qu'AssA-FoETioA.  V.  ce 

i^  mot.  (DK..Z.; 

ASAHASAFRA.  bot.  pnAN.(Avi- 
cennc  cite  par  Daléchamp.)  Plante  à 
racine  tubéreuse  et  palmée  qui  pa- 
raît êti'e  un  Orchis.  (b.) 

*  AZA.RANA.  BOT.  phan;  (Le Bre- 
ton. )  Syn.  caraïbe  de  Laurus  Bor- 
bonia,  L.  V.  Laukier.  (b.) 

ASAPHE.  Asaphus.  crxjst.  Genre 
dAnimaux  fossiles  de  la  famille  des 
Trilobites, établi  par  Alexandre  JBron- 
gniart  (  Hist.  ]Nat.  des  Trilobites , 
in-4°.  Paris  ,  1822),  et  ayant  selon 
lui  pour  caractères  :  corps  large  et 
assez  j^^lat  ,  lobe  mojen  saillant  et 
très-disliuct  ;  flancs  ou  lobes  latéraux, 
ayant  chacun  le  double  de  la  lar- 
geur du  lobe  moyen  ;  des  expansions 
sub-membraneuses  dépassant  les  arcs 
des  lobes  latéraux  ;  bouclier  demi- 
circulaire  portant  deux  tubercules 
oculiformes  réticulés  ;  abdomen  di- 
visé en  huit  ou  douze  articles. — L'au- 
teur a  hésité  quelque  temps  sur  la 
fondation  de  ce  genre  parce  qu'il  ne 
présente  pas,  à  son  avis,  un  ensemble 
de  caractères  suflisans  pour  le  cir- 
conscrire avec  netteté.  En  effet ,  il 
a  de  très-grands  rapports  avec  les 
Calymènes  et  avec  les  Ogygles  ,  gen- 
res qui  diffèrent  réellement  l'un  de 
l'autre,  et  qui,  si  l'on  n'eût  pas  dis- 

TOME   IX. 


ASA 

tingué  l'intermédiaire  dont  il  est  ici 
question ,  se  seraient  a  voisines  au  poin  t 
de  se  confondre.LesAsaplics,demème 
que  tous  les  Trilobites,  n'ont  encore 
été  vus  que  sur  le  dos  ;  on  a  même 
ignoré  long-temps  la  l'orme  d'une  Irès- 
graude  portion  de  leur  corps;  et  on 
n'a  d'abord  connu  que  leur  post-ab- 
domen qui  en  général  est  détaché  de 
l'abdomen.  Celui-ci  est  composé  de 
huit  à  douze  articulations.  Le  nombre 
de  celles  du  post-abdomen  est  très- 
variable. 

Brongniart  décrit  cinq  espèces  ap- 
partenant à  ce  genre.  Celle  qui  lui  sert 
de  type  est  :  L'Asaphe  Cornigère  , 
A.  comigerus,  Brong.,  ou  le  Trilobites 
cornigetus  de  Schlotheim  ,  et  l'Ento- 
mostracites  expa/isus  de  Walhenberg. 
Les  individus  que  Brongniart  possède 
viennent  de  Koschelewa  près  St.-Pé- 
tersbourg ,  et  sont  dans  un  calcaire 
compacte  grisâtre  rempli  de  petites  la- 
melles cristallines  et  de  petits  grains 
noirs  verdàtres.  Il  le  suppose  inférieur 
à  la  craie.  Le  T/i/obi/es  cornigerus  de 
Schlotheim  a  été  trouvé  aux  environs 
de  Beval  près  de  Memel. 

Les  autres  espèces  rapportées  à  ce 
genre,  mais  assez  ditféi entes  de  la 
précédente  ,  sont  ; 

L'AsAi>HE  de  Debtjch  ,  yj.  Debu- 
chii  ,  Brong.,  figurée  par  Parkinson 
{Org.  remains,  vol.  5,  pi.  17,  fig.  i5); 
elle  a  été  principalement  rencontrée 
dans  un  psammite  calcaire  compacte 
noir  et  micacé  à  Dynevors-Park, 
dans  le  pays  de  Galles. 


2  ASA 

L'AsAPiiE  DE  Haxtsmann,  A.  Haits- 
manni ,  Brong.  On  uc  possède  jus- 
qu'à présent  que  des  post-abdomen 
de  cette  espèce.  Un  des  échantillons 
dont  la  localité  est  inconnue  provient 
de  la  collection  du  marquis  de  Drée  ; 
deux  autres  appartiennent  au  cabinet 
minéralogique  particulier  du  roi  ;  ils 
sont  dans  un  calcaire  de  transition  des 
environs  de  Prague. 

L'AsAPiiE  Caudigère  ,  A.  caiida- 
/us,  Brong. ,  ou  le  Tri/obus  cauiia- 
tus  de  Brunnich  (  in  Kiœb.  Selsk. 
Skrwt.  nye.,saml.  i,  1781,  p.  892, 
n.  .5  ).  Cette  espèce  est  surtout  re- 
marquable par  la  saillie  considérable 
de  ses  yeux  eu  réseaux.  L'individu 
de  ]]runnicli  a  été  rencontré  à  un 
mille  de  Coal-Brock-Dale  en  Angle- 
terre ;  Urdervood,  correspondant  do 
la  Société  d'Histoire  Naturelle  de  Pa- 
ris, a  généreusement  donné  à  Bron- 
gniart  un  échantillon  de  cette  même 
espèce,  très-précieux  à  cause  du  vo- 
lume cl  de  la  parfaite  conservation 
des  yeux.  Il  provient  de  Dudley  en 
Angleterre. 

Enfin  I'Asaphe  large-qtjeue  ,  A. 
laticaiida,  Brong.,  ou  les  Eiitomos- 
tracites  caudatas  et  laticaiida  de 
Wahlenberg.  Cette  espèce  a  été  trou- 
vée dans  un  calcaire  blanc  dans  l'Os- 
mundberg  en  Dalécarlie.  Brongniart 
figure  les  cinq  espèces  précédentes  , 
soit  d'après  nature,  soit  d'après  les 
dessins  les  plus  corrects  des  auteurs 
lorsqu'il  n'a  pu  voiries  individus  eux- 
mêmes.  INous  renvoyons  nécessaire- 
ment à  son  ouvrage  pour  ces  objets 
ainsi  que  pour  leurs  descriptions.  K. 
aussi  Trilobites.  (aud.J 

*  ASARANDOS.  ois.  Syn.  à:Em- 
heriza  Citrinella ,  L.  Chez  les  Grecs 
modernes.  /^.  Bruant.  (b.) 

*  ASARATH.  BOT.  puan.  Espèce 
de  Chanvre  chez  les  Turcs  ,  le  même 
que  les  Arabes  nomment  Axis  ou  As- 
sis, (b.) 

*  ASARERO  ou  AZARERO.bot. 
phan.  Syn.  portugais  de  Prunus  lu- 
sitanica.  L.  r^.  Cerisier.  (r..) 

ASARET.     ylsarum.    bot.    tiian. 


ASA 

L'un  des  deux  genres  qui  jusqu'ici 
constituent  la  fiimille  des  Aristolo- 
ches ,  de  laquelle  il  a  été  proposé  dans 
ce  Dictionnaire  d'extraire  le  genre 
Cytinus  ;  il  appartient  à  la  Décandrie 
jMonogynic,L.  Ses  caractères  sont:  ca- 
lice campanule,  profondément  Irifide, 
(coloré  surtout  intérieurement);  co- 
rolle nulle;  douze  étamines  disposées 
circulairemrnt  sur  l'ovaire, ayant  leurs 
anthères oblongucs,  adnécs  au  milieu 
desfdamens;  ovaire  inférieur?  sur- 
montéd'un  style  court  teiminépar  un 
sligma  te  de  six  à  dix  divisions  disposées 
en  étoiles;  la  capsule  est  coriace  à  six 
loges.  —  Le  nom  d'Asarum  tiré  du 
grec  signifie  qui  n'orne  point.  En  cfiFet 
les  Asarets  sont  des  Plantes  peu  re- 
marquables ,  mais  qui  cependant  ne 
sont  pas  sans  une  certaine  singularité; 
l'odeur  assez  torte  et  un  peu  résineuse 
qui  s'exhale  de  toutes  leurs  parties  , 
est  sans  doute  la  raison  qui  les  faisait 
proscrirepar  les  anciens  des  couronnes 
et  de  ces  autres  ornemens  tiiés  de  l'em- 
pire de  Flore  dont  on  faisait  usage  dans 
les  fêtes  des  Dieux  ou  dans  les  ban- 
quets. Cette  odeurqui  néanmoins  n'est 
pas  désagréable,  surtout  dans  l'Asaret 
de  \  irgiuie ,  dénote  des  propriétés  mé- 
dicinales. Ces  propriétés  résident  sur- 
tout dans  les  racines  qui  sont  succulen- 
tes, traçantes  presqu'à  la  superficie  de 
la  terre,  et  d'une  saveur  amère  légère- 
ment aromatique.  On  les  administre 
en  poudre  ou  en  infusions  comme 
diurétiques  ,  purgatives  ,  émétiques 
et  éménagogucs.  Les  feuilles  réduites 
en  poudre  sont  sternutatoires  ;  le  vin 
dans  lequel  on  les  met  infuser  a  passé 
pour  un  assez  puissant  remède  dans 
les  affections  des  hypocondres. 

Les  Asarets  sont  des  Plantes  hum- 
bles, rampant  à  la  surface  du  sol  dans 
les  lieux  ombragés,  dont  les  feuilles  ,  ' 
d'un  verd  foncé  luisant,  ont  une 
forme  arrondie  approchant  plus  ou 
moins  de  la  forme  d'une  oreille  hu- 
maine, et  persistent  pendant  l'hiver 
dans  les  bois  taillis  dont  elles  parent 
alors  le  soi.  Quatre  espèces  compo- 
sent ce  genre.  U Asarum  europœum  , 
L.  ;  l'y/,  canadense ,  L.  ;  vii'giiiicum  , 
L.,  etl'A.  arifoUutn  ,  Mich. 


ASB 

L'Asarct  d'Europe  {J'ior.  Dan., 
G33,  Bul.  hcrb.),  ntssoz  coiiiiuun  flans 
tous  nos  climats  ,  est  nnployc  coin- 
munénicut  en  poudre  dans  11) ip- 
piatiqiic  contre  le  larcin  ;  l'usage 
qu'on  en  lait  on  quelques  endroits 
poui-  soulager  les  gens  ivres  par  le  vo- 
missement lui  a  valu  le  surnom  de 
Cabaret.  (lî.) 

ASARIA-PALA.  bot.  piian.  Même 
chose  qu'Adsaria-Pala.  F',  ce  mot. 

(B.) 

*  ASARIFE  ,  ASELOURI  et 
ASFE.  BOT.  niAN.  (Dioscoride.)  Syn. 
à'yitriplex  Hali/nus,  L.  T^'^.  Arroche. 

(B.) 

ASARINE.  Asaiina.  bot.  piian. 
Genre  forme  par  Tournefort  pour  une 
Plante  que  Linmi  a  depuis  réunie  à  son 
genre  AnîirrJiiunm  sans  égard  à  sa 
capsule  sphérique  et  non  ovale.  Ré- 
tabli par  lUoench  (  Métli.  suppL.  172  ), 
d  est  aujourd'hui  iondu  par  Pcrsoon 
dans  son  genre  Orunùum.  T'.  Antir- 
RIIIXUM.  (b.) 

ASAROIDES.  Asnroideœ.  bot. 
PHAX.  Nom  donné  par  quelques  au- 
teurs, par  Ventenatentre  autres  (Tab. 
du  Règne  Yégét.  t.  2.  p.  226) ,  à  la 
famdle  des  Aristoloches.  T^.  ce  mot. 

(B.) 

ASBECHA.  MAM.  Sjn.  de  Cheval 
chez  les  Persans.  (a.  d..ns.) 

ASBESTE.  MIN.  Espèce  de  la 
classe  des  substances  terreuses  que 
l'on  ne  peut  caractériser  dans  l'état 
actuel  de  la  science  que  d'après  sou 
tissu  fdamenteux,  joint  à  la  propriété 
d'être  réductible  par  la  trituration  eu 
poussière  fdireuse  ou  pâteuse.  On 
ignore  même  encore  si  l'Asbestc 
constitue  j/ar  lui-même  une  espèce 
distinguée  de  toutes  les  autres  ,  ou 
si  ce  ne  serait  pas  une  variété  fda- 
menteuse  de  quelque  autre  espèce 
déjà  classée  daus  la  méthode.  Sa  pe- 
santeur spécifique  est  de  2,5  à  0,68. 
il  est  fusible  en  verre  noirâtre;  d  s'im- 
bibe d'une  manière  plus  ou  moins 
sensible,  lorsqu'on  le  plonge  dans 
l'eauv 


ASB  S 

Les  variétés  d'Asbcste  sont  les  sui- 
vantes : 

AsBESTF.  FEEXIBLE,  Amlant.  Wcm, 
C'était  aussi  l'Amiante  des  anciens 
ininéralogistes.  Il  est  (ilamenleux,  en 
IJlanijens  plus  ou  moins  souples,  sem- 
blables à  la  plus  belle  sole  ;  ou  co- 
tonneux, en  lilamens  déliés  comme 
ceux  du  coton  ;  ou  membraneux  , 
composé  de  fdjres  que  l'on  détache  et 
que  l'on  sépare  comme  celles  du 
linge.  —  Chenevix  a  trouvé  dans  l'As- 
bestc flexible,  Sdice  69, Magnésie  af), 
Chaux  9,  Ahunine  5,   Fer  1  à  3. 

AsBESTE  DUR,  Gemeiiier Ashest^^ . 
En  fila  mens  roides  et  cassans  ,  droits 
ou  contournés ,  radiés  ou  conjoints. 
Dans  cette  variété  l'Asbestc  prend  de 
la  dureté  ,  et  quelquefois  un  aspect 
tout-à-fait  compacte. 

AsBESTE  TRESSÉ,  ^e/^^:ori',W.Com- 
posé  de  fibres  tellement  entrelacées 
les  unes  dans  les  autres  qu'elles  for- 
ment un  t  issu  continu  ;  il  est  mou  ,  à 
peu  près  comme  le  liège  ;  ou  ligni- 
formc  ,  Bergkolz^Y^ .,  présentant  l'as- 
pect d'un  bois  desséché,  ou  coriace  , 
vulgairement  Cuir  fossile. 

Les  couleurs  que  l'Asbestc  affecte 
le  plus  ordinairement  sont  le  blanc  , 
le  verdâtre  et  le  brunâtre.  Il  tapisse 
les  fissures  d'3  différentes  roches,  dans 
lesquelles  il  est  venu  se  loger  comme 
après  coup.  Il  est  mêlé  avec  les  cris- 
taux qui  s'y  sont  formés  en  même 
temps  que  lui.  Il  adi^ière  à  la  surface 
des  roches,  qu'il  revêt  de  ses  filamens. 
Celles  dans  lesquelles  on  le  trouve  le 
plus  communément  sont  le  ïalc  stéa- 
tite  et  la  Serpentine.  Le  plus  bel 
Amiante  que  l'on  connaisse  est  celui 
des  montagnes  de  la  Tarentaise  en 
Savoie.  L'Asbestc  a  été  décrit  par  les 
anciens.  Ils  le  regardaient  comme  une 
espèce  de  Lin  incombustible  ,  produit 
pa  r  une  Plante  des  Indes;  ds  le  filaien  t, 
et  en  faisaient  des  napjies,  des  serviet- 
tes ,  etc.  ,  que  l'on  jetait  au  feu  , 
quand  elles  étaient  sales,  et  qui  en 
sortaient  plus  blanches  que  si  on  les 
eût  lavées.  Une  dame  italienne  sem- 
ble avoir  retrouvé  de  nos  jours  le 
secret  des  anciens.  Elle  est  parvenue 
à  filer  l'Amiante    sans  le  "mêler  au 


'^  ASC 

chanvre,  et  elle  en  a  fait  des  toiles  plus 
fines  que  celles  qu'on  avait  obtenues 
jusqu'alors.  On  a  tenté  aussi,  mais 
avec  plus  de  succès ,  d'imiter  avec 
l'Asbeste  le  papier  à  écrire,    (g.  del.) 

ASBESTINITE.  min.  (Kirwan.) 
Variété  amorphe  de  l'Actinote  rayon- 
nante commune,  f^.  Amphibole. 

(g.  DEL.) 

ASBESTOIDE.  min.  Même  chose 
qu'Amianthoïde.  P^.  cemot.    (o.  del.) 

ASCAGNE  ou  BLANC  NEZ.ma^i. 

Espèce  de  Singe ,  Simia  Petauiista  , 
qui  appartient  maintenant  au  genre 
Guenon.  P^.  ce  mot.  (b.) 

*  ASCAGNE.  ixs.  Espèce  de  Pa- 
pillon, (b.) 

*ASCALABOTEouASKALABOS. 

REPT.  SAUR.  Nom  de  pays  de  Lézards 
américains  ,  qui  paraissent  êtie  des 
Agames  ou  des  Cordyles.  Selon  qiiel- 
qucs-uns,  ce  serait  le  Lophyre  à  Cas- 
que de  Duméril.  F".  Agame  et  Cor- 
DYLE.  (b.) 

ASCALAPHE.   yiscalaphus.  ins. 
Genre    de  l'ordre  des  Névroptères  , 
de  la  famille  des  Planipenues  et  de  la 
section  des  Fourmilions  ,  établi  par 
Fabricius,  et  ayant  pour  caiactères, 
suivant  Latreille  :  antennes  longues  , 
et  terminées  biusquemeat  en  bouton , 
avec  l'abdomen  ovale-oblong  ,  et  guè- 
re plus  long  que  le  thorax.  Ces  Insec- 
tes ressemblent  beaucoup  aux  Myrmé- 
léons ,  et  en  diffèrent  cependant  par 
leurs  antennes  longues  ,  droites  ,  ter- 
minées brusquement  par  un  bouton; 
{)ar  leurs  palpes  labiaux  à  peine  plus 
ongs  que  les  maxillaires,  filiformes  et 
extérieurs,  ayant  le  dernier  article  cy- 
lindrique; ils  s'en  distinguent  encore 
par  une  tête  plus  grosse ,  supportant 
des  yeux  à  facettes  ,  que  divise  en  deux 
parties  un  sillon  étroit  ;  par  un  corps 
plus  velu  ,  des  ailes  plus  courtes  et  un 
abdomen  ovale  oblong  de  la  longueur 
du  thorax  et  de  la  tête  réunis.  Pendant 
que  Schœffer ,  en  1765 ,  distinguait  les 
Ascalaphes    des    Hémérobes    et    des 
Myrméléons ,  de  Linné,  Scopoli  {En- 
tomol.  CarnioUca,  p.  168)  en  rangeait 


ASC 

une  espèce  avec  les  Papillons ,  sous  le 
nom  de  Maca?onius.  Les  Ascalaphes 
ont  en  effet  au  premier  aspect  quel- 
que ressemblance  avec  les  Insectes  de 
cet  ordre ,  mais  ils  s'en  éloignent  par 
un  grand  nombre  de  caractères  très- 
importans.  Leur  vol  est  rapide  et  lé- 
ger; ils  habitent  les  pays  méridionaux 
et  s'y  rencontrent  dans  des  lieux  secs 
et  sablonneux.  On  n'a  du  reste  au- 
cune observation  très-exacte  surlcurs 
mœurs.  L'Insecte  parfait  se  pose  sou- 
vent sur  la  sommité  des  Plantes  gra- 
minées ,  et  s'accouple  ,  dit-on  ,  à  la 
manière  des  Libellules  ,  l'abdomen 
du  mâle  étant  pounu  de  pinces  à  son 
extrémité.  La  Nymphe  et  la  Larve  ne 
sont  point  connues,  à  moins  qu'on  ne 
considère  comme  cette  dernière  ,  celle 
dont  parle  Réaumur ,  et  qui  a  été  ob- 
seiTée  par  Bonnet ,  dans  les  environs 
de  Genève.  Quoi  qu'il  en  soit ,  les  es- 
pèces d' Ascalaphes  ne  sont  pas  jusqu'à 
présent  très-nombreuses.  La  plupart 
proviennent  d'Afrique  et  d'Amérique. 
Celles  qui  se  rencontrent  en  France , 
sont  : 

L'AscALAPHE  ITALIQUE  ,  Ascala- 
phus  italicus  de  Fabricius  ,  qu'il  ne 
faut  pas  confondre,  suivant  Latreille , 
avec  l'Asc.  bar  barus  du  même  auteur. 
On  le  trouve  dans  le  midi  de  l'Europe. 

L'ascalapiie  C.  noir.  Asc.  C.  ni- 
grum  de  Latreille  {gencr.  Crust.  et 
Insect.  T.  3 ,  p.  194  ),  ou  le  3Iynne- 
leon  longicornis, 1j.  Il  se  trouve  aux  en- 
virons de  Montpellier  ,  à  Bordeaux  , 
même  à  Orléans ,  et  dans  la  forêt  de 
Fontainebleau.  (aud.) 

ASCALAPHOS.  ois.  Oiseau  men- 
tionné par  les  Grecs  ,  mais  qui  est  au- 
jourd'hui entièrement  inconnu.  La 
ressemblance  de  ce  nom  ,  avec  celui 
d'Ascalaphe  qui  fut  métamorphosé 
en  Hibou  pour  avoir  dénoncé  un  lar- 
cin de  Proserpine ,  pourrait  faire  soup- 
çonner qu'Ascalaphos  désignait  un 
Oiseau  de  nuit.  (b.) 

ASCALERON.  bot.  phan.  fAthé- 
née.)  Même  chose  qu'Ascalia.      (b.) 

*  ASCALIA.  BOT.  PHAN.  (Pline.) 
Partie  du  calice  mangeable  dans  l'Ar- 
tichaut, (b.) 


ASC 

ASCALOPAS  ou  ASCALOPAX. 
OIS.  Espèce  d'Oiseau  que  les  anciens 
nous  ont  dit  avoir  le  bec  long  et  la 
grosseur  dune  Poule,  mais  qui  ne 
peut  être  reconnu  sur  de  telles  indi- 
cations, (b-) 

*  ASCARICIDE.  Jscaricidia.  bot. 
H.  Cassini  a  fait  sous  ce  nom  un 
Genre  nouveau  du  Co/ijza  antliel- 
minthlca  ,  L. ,  qui  est  un  /'■"ernon/a  de 
VVilldcnow.  Semblable  au  Vcrnonia 
par  l'aigrette  double  qui  couronne  sou 
iruit,  il  en  diÛere  par  son  port  et  par 
les  folioles  de  son  involucie,  qui  sont 
longues  ,  lâches  et  toute»  égales  entre 
elles.  C'est  une  Herbe  de  la  famille  des 
Corymbifères  ,  à  feuilles  alternes  et  à 
Heurs  purpurines  ,oi"iginaire  des  Indes 
orientales,  oii  on  l'emploie  en  méde- 
cine, principalement  comme  antliel- 
mintliique.  (a.  d.  j.) 

ASCARIDE. ^5ca/v.s.  INTEST.  Genre 
de  l'ordre  des  Némato'idcs  de  Rudol- 
phi,  ou  de  celui  des  Cavitaires  deCu- 
vier ,  avant  pour  caractères  le  corps 
cylindrique  atténué  aux  deux  extré- 
mités ,  la  bouche  environnée  ou  pré- 
cédée de  trois  tubercules  ;  un  anus 
en  forme  de  fente  ,  vers  l'extrémité 
de  la  queue  ;  un  seul  sexe  sur  cha- 
que individu  ;  l'organe  mâle  dou- 
ble sortant  par  la  même  fente  que 
l'anus  ;  l'oiifice  de  l'organe  femelle 
5e  trouve  au  tiers  antérieur  du  corps. 
Ce  genre  est  très-nombreux ,  très- 
naturel  ,  et  les  Animaux  qui  le  com- 
posent se  distinguent  facilement  de 
tous  les  autres  ;  mais  il  n'est  pas 
rare  de  confondre  les  espèces  entre 
elles  ,  tant  elles  diffèrent  peu  ; 
beaucoup  sont  encore  douteuses  ou 

f)eu  connues.  Zeder  a  voulu  changer 
e  nom  de  ce  genre  ,  et  le  remplacer 
par  celui  de  Fusaria  qui  n'a  point  été 
adopté;  parce  que  les  Strongles,  les 
Cucullans  ,  etc.  ,  ont  le  corps  fusi- 
forme  comme  les  Ascarides  ,  et  niéri- 
teraient  la  même  dénomination. 

L'on  observe  à  la  partie  antérieure 
de  presque  tous  les  Ascarides ,  trois 

{)etits  coips  arrondis  ,  presque  régu- 
iers  et  é-gaux  entre  eux ,  un  su- 
périeur et  deux  inférieurs  ;  ils  sont 


ASC  5 

susceptibles  de  s'écarter  et  de  se  rap- 
procher ;  ils  sont  distincts  dans  quel- 
ques espèces  et  se  confondent  avec  le 
corps  dans  les  autres  ;  ce  sont  des  pa- 
pilles charnues  pour  Cuvier ,  des  val- 
vules pour  Lamarck  et  Rudolphi , 
des  nodules  pour  Blainville ,  et  des 
tubercules  pour  la  majeure  partie  des 
Iiclminthologistes.  Leur  grandeur  va- 
l'ie  suivant  les  espèces  et  l'âge  des  in- 
dividus. La  bouche ,  en  forme  de 
petit  tube,  est  située  au  centime  des 
trois  tubercules  ,  et  ne  peut  s'aper- 
cevoir que  par  leur  écartement.  Le 
corps  des  Ascarides, élastique  ,  cylin- 
drique, se  terminant  graduellement 
en  deux  pointes  plus  ou  moins  aiguës, 
est  marqué  de  stries  circulaires  ou 
d'anneaux  et  de  deux  sillons  ,  ou  de 
deux  membranes  latérales  et  longitu- 
dinales. Quelquefois  ,  la  surface  du 
corps  est  parfaitement  lisse ,  ou  plis- 
sée,  ou  héi'isséc  de  piquaus.  L'en- 
veloppe externe  ,  ou  la  peau,  est  une 
membrane  d'une  transparence  pres- 
que parfîtite ,  élastique ,  forte  ,  épaisse, 
sans  organisation  distincte  :  au  des- 
sous, s'observent  des  fibres  transver- 
sales et  régulières  ,  recouvrant  une 
concile  plus  épaisse  de  fibres  longitu- 
dinales ,  d'où  partent  Intérieurement 
des  fibrilles  ,plus  ou  moins  nombreu- 
ses ,  qui  n'affectent  aucune  direction 
particulière  ,  et  dont  la  plupart  sont 
libres  et  flottantes  :  plusieurs  s'atta- 
chent aux  organes  contenus  dans  la 
cavité  du  corps  ,  et  servent  à  les  main- 
tenir en  place.  Ces  fibrilles  sont  en 
plus  grande  quantité  vers  les  deux  ex- 
trémités que  dans  la  partie  moyenne 
de  l'Animal.  A  la  surface  interne  des 
enveloppes ,  vis-à-vis  des  sillons  ou 
des  lignes  blanches  que  l'on  aperçoit 
à  l'extérieur,  l'on  trouve  quatre  cor- 
dons qui  s'étendent  de  la  tête  à  la 
queue  ;  deux  sont  attachés  aux  extré- 
mités du  diamètre  transversal,  et  les 
deux  autres  à  celles  du  diamètre  ver- 
tical. Les  premier»  seraient-ils  des 
vaisseaux  pour  une  sorte  de  circula- 
tion ,  et  les  seconds  des  nerfs  pour 
l'irritabilité  ?  Le  tube  intestinal  n'est 
pas  tout-à-fait  semblable  dans  les 
grandes  et  dans  les  petites  espèces. 


6  ASG 

Dans  les  premières,  l'œsophage  est 
très-court  ,  à  parois  plus  épaisses  que 
le  reste  du  canal.  Il  est  d'aljord  fort 

1)etit,  il  augmente  peu  à  peu  de  vo- 
ume  ,  et  se  rétrécit  ensuite  subite- 
ment. Le  canal  intestinal ,  à  parois 
plus  minces  ,  à  capacité  plus  grande  , 
commence  immédiatement  après  l'œ- 
sopliage;  il  se  prolonge  jusque  vers 
la  queue  ,  a  vec  quelques  légères  ilex  uo- 
sités,  et  sans  augmenter  de  voUimc  ; 
là ,  il  devient  plus  ample ,  et  ne  se 
l'étrécit  qu'à  l'anus.  Il  est  formé  de 
deux  membranes  que  l'on  peut  sépa- 
rer; l'extérieure  est  mince  ,  lisse  et 
transparente ,  l'intérieure  est  épaisse , 
ridée  et  diversement  colorée.  Dans 
les   petites  espèces  ,  l'œsophage   est 

Sroportionnellement  plus  long  que 
ans  les  grandes ,  et  s'offre  sous  la 
forme  d'un  pilon  ,  auquel  succèdent 
une  ou  deux  dilatations  globuleuses 
que  l'on  appelle  souvent  premier  et 
second  estomac.  Le  reste  du  tube  in- 
testinal est  plus  étroit  et  présente 
quelques  légères  sinuosités  ;  en  géné- 
ral, sa  forme  varie  suivant  les  espè- 
ces. Les  sexes  sont  distincts  et  sur  des 
individus  différens  ;  les  femelles  sont 
beaucoup  plus  nombreuses  et  plus 
grandes  que  les  mâles. 

L'organe  mâle  se  compose  d'une 
verge  double,  susceptible  de  sortir  et 
de  rentier  dans  le  corps  de  l'Animal  ; 
celui  de  la  femelle  présente  une  ou- 
verture extérieure  ,  un  canal  qui  s'é- 
tend de  la  vulve  à  l'utérus  ,  un  utérus 
très-court  qui  se  termine  par  deux  ca- 
naux très-longs,  formés  de  deux  mem- 
branes bien  distinctes,  et  remplis 
d'une  prodigieuse  quantité  d'œufs  , 
d'une  forme  ovale ,  à  surface  rugueuse, 
et  tachés  d'un  point  obscur  au  mi- 
lieu. Une  ou  deux  espèces  paraissent 
vivipares. 

On  n'a  point  observé  d'Ascai'ides 
accouplés  ;  ce  que  dit  Goëze  à  cet 
égard  est  trop  extraordinaire  et  sui- 
tout  trop  peu  vraisemblable  pour  être 
regardé  comme  certain.  Il  est  proba- 
ble que  l'accouplement  a  lieu  de  la 
même  manière  que  dans  les  Stron- 
gles  du  Clieval  et  du  Lièvre ,  et  dans 
le  Physaloptère  du  Singe  Marinkina. 


ASC 

Les  Ascarides  paraissent  acquérir 
leur  croissance  totale  en  pende  temps  ; 
les  uns  ont  à  peine  une  demi-ligne  de 
longueur  ,  tandis  que  d'auties  par- 
viennent quelquefois  à  un  pied  et 
demi.  Ces  ^ers  sont  très-communs 
dans  la  nature;  quelques  Animaux  en 
nourrissent  plusieurs  espèces  ,  les  uns 
sont  en  grand  nombre ,  les  autres 
sont  presque  solitaires  ou  très-rares  , 
et  ne  s'observent  que  dans  certaines 
saisons.  La  plus  grande  partie  de  ces 
Animaux  se  trouvent  dans  le  canaldi- 
gcstif,  quelques-uns  sous  le  péri- 
toine ,  d'autres  dans  l'intérieur  des 
poumons  ou  des  branchies,  ainsi  que 
dans  des  tubeicules  et  dans  des  hyda- 
tides. 

Il  y  a  plus  de  cent  cinquante  c-s- 
pèces  d'Ascarides  connus  ;  les  deux 
tiers  sont  certaines ,  les  autres  encore 
douteuses ,-  il  en  reste  sans  doute  beau- 
coup à  découvrir ,  peut-être  plus  qu'il 
n'y  en  a  de  mentionnées  dans  les  au- 
teurs; ceux-ci  ont  décrit  quelquefois  la 
même  espèce  sous  plusieurs  noms  ,  à 
cause  des  cai-actères  que  ces  Animaux 
présentent  aux  différentes  époques  de 
leur  vie. 

Pour  simplifier  l'étude  des  Asca- 
rides ,  Rudolphl  en  a  fait  trois  gran- 
des divisions  qu'il  sous-divlse  eu 
deux  sections ,  suivant  que  ces  Vers 
ont  la  tête  nue  ou  ailée.  Dans  la  pre- 
mière division  ,  le  corps  est  atténué 
aux  deux  extrémités;  dans  la  deuxiè- 
me ,  la  partie  antérieure  du  corps  est 
plus  grosse  ;  dans  la  troisième  ,  cette 
partie  estpius  mince .  Les  espèces  prin- 
cipales sont  : 

L'AscARini:  i-ombricoïde  ,  Asca- 
ris lumb/içuules ,  L.  Encyclopédie 
veis.  ,  tab.  5o.  fig.  j.  ^2.  5.  (Cette  fi- 
gure appartient  à  l'Asc.  lombiic.  du 
Cheval).  Corps  cylindrique  ,  pies- 
qu'également  aminci  aux  deux  extré- 
mités; tête  petite  et  distincte;  tuber- 
cules aiTondis  et  couvergens  ;  surface 
du  corps  couverte  de  stries  cixculai- 
res  très-nombreuses.  Deux  sillons  la- 
téraux et  profonds  régnent  de  la  tête 
à  la  queue.  Ce  Ver  pai^vient  quelcjue- 
fois  à  une  longueur  de  plus  de  quinze 
pouces  ;  ordinairement  il  est  plus  pe- 


ASC 

tit.  Sa  couLur  est  d'un  blanc  sale  ou 
rosàtre,  et  dépend  en  gênerai  des  ma- 
tières qui  remplissent  son  intestin.  Il 
habite  les  in  test  ins  grêles  de  1  Homme, 
du  Bœuf,  du  Coehon,  du  Cheval  et  de 
l'Ane.  11  se  multiplie  quelnuefois  à 
l'exeès  et  cause  alors  des  maladies 
mortelles  chez  les  enfans. 

ASC.VRIUE    A     MOUSTACHES  ,     JsCll- 

/■/a  mvistax  ,  lludolphi-  Encyc.  vers, 
tab.  5r,  ng.  7.  ii.  Corps  long  d'un  ù 
quatre  pouces  ,  grêle  ,  blanc  ,  atténué 
au\  deux  extrémités  :  tète  garnie  de 
chaque  côté  de  deux  membranes  de- 
mi-ovales ,  se  prolougean  t  sur  les  deux 
cotés  du  corps  ,  et  s'élurgissant  de 
nouveau  vers  la  queue,  princip;de- 
meut  dans  les  mâles.  Il  habite  les  in- 
testins grêles  des  Chats  sauvages  et 
domestiques,  ainsi  que  ceux  du  Lynx. 

Ascaride  tacheté,  yJscaris  macu- 
tosa  ,  Rud.  Encycl.  vers.  tab.  00. 
fig.  10.  L'on  remarque  ,  sous  la  peau 
de  cet  Ascaride  ,  des  corpuscules  or- 
biculaires  ,  transparens  ,  beaucoup 
plus  grands  que  des  œufs  ;  ils  le  font 
paraître  comme  lâcheté.  La  tête  est 
distincte  et  présente  sur  ses  parties 
latéiales  deux  membranes  semi-ellip- 
tiques qui  viennent  se  perdre  sur  les 
côtés  du  coi'ps.  La  queue,  dans  les 
deux  sexes  ,  est  obtuse ,  et  terminée 
par  une  pointe  courte  et  grêle.  L'or- 
gane mâle  est  visible  à  l'extérieur.  Il 
se  tient  dans  les  intestins  grêles  du 
Pigeon  domestique  et  de  la  Tourte- 
relle à  collier. 

Ascaride  denté,  Ascaris  dentata, 
Rud.  Corps  long  de  trois  à  sept 
lignes,  blanc  et  très- grêle.  Tête 
très-atténuée ,  sans  membrane  laté- 
lale  ;  tubercules  très-petits  et  oblongs; 
queue  dans  les  femelles  légèrement 
courbée  ,  celle  des  mâles  étant  roulée 
en  spirale  et  crénelée.  On  le  trouve 
dans  Testomac  et  les  intestins  du  Bar- 
beau commun. 

AscAKiDE  ÉPINEUX  ,  Ascavis  echi- 
«a/a,  Rud.  Espèce  fort  singuhère  , 
longue  à  peu  près  d'une  ligne.  La 
tête  présente  trois  tubercules  grands 
et  un  peu  aigus.  Le  corps  est  atténué 
antérieurement  et  terminé  par  une 
queue  mucrouéc ,  longue ,  très-grèlc  , 


AS'C  7 

courbée  à  son  extrémité.  Toute  la 
surface  présente  un  grand  nombre  de 
petits  aiguillons  dirigés  en  arrière, 
situés  par  rangées  transversales.  11 
vit  dans  l'intestin  du  Gecko. 

Ascaride  hoeoptère,  ylscaris  ho- 
lopieia,  Rud.  Espèce  longue  de  trois 
à  cinq  pouces  ,  aj'ant  une  tête  dis- 
tincte ,  à  trois  tubercules;  le  corps 
plus  mince  en  avant  qu'en  arrière  ;  la 
queue  courbée  ,  terminée  par  un  ma- 
melon court  et  aigu.  La  membrane 
latérale  est  mince  et  règne  sur  toute 
la  longueur  du  corps.  On  le  trouve 
dans  les  intestins  de  la  Tortue  grecque. 

L'Ascaride  vermicidaire  ,  Ascaris 
vei7nicitlaris,\j-  nous  paraît,  ainsi  qu'à 
Lamarck,  Blainville  et  Bremser,  de- 
voir être  rapporté  au  genre  Oxjure  , 
f^.  ce  mot,  quoique  Rudolphi  dise 
affirmativement  avoir  observé  les  trois 
tubercules  de  la  tête.  Nous  n'avons 
jamais  pu  les  voir  sur  les  individus 
que  nous  avons  examinés  avec  la  plus 
grande  attention.  Ainsi  l'Animal  qui  a 
donne  son  nom  au  genre  Ascaris  s'en 
trouverait  maintenant  exclus. 

(EAM..X.) 

ASCARINE.  Ascarina.  bot.  phan. 
Forster  a  décrit  sous  ce  nom  un  genre 
de  Plantes  dicotylédones,  apétales, 
qui  paraît  assez  rapproché  des  Urti- 
cées ,  mais  que  l'on  n'a  pas  encore  pu 
classer.  Il  oSre  des  fleurs  dioïques  ;  les 
mâles  en  longs  chatons  grêles.  Chaque 
fleur  se  compose  d'une  écaille  ,  sur  la- 
quelle est  attachée  une  seule  étamine. 
Dans  les  fleurs  femelles ,  on  trouve  un 
ovaire  globuleux  ,  monosperme  ,  sur- 
monté d'un  stigmate  sessile  et  trilobé. 

Selon  Jussieu,  on  peut  rapporter  à 
ce  genre  un  x^rbrisseau  de  la  Cochin  • 
chine  ,  décrit  parLoureiro  sous  le  nom 
de  Morella  rubra.  (a.  R.) 

*  ASCARIS.  Ess.  et  intest.  Nom 
donné  par  Aristote  à  la  lar^c  du 
Cousin ,  Culex  pipiens  ,  L. ,  et  qu'il 
appliquait  également  à  des  Yers  intes- 
tinaux auxquels  l'usage  l'a  conservé. 
F'.  Cousin  et  Ascaride.  (b.) 

*  ASGAVIAS-VARE.  r.  Acca- 

VIAC. 


8  ASC 

*  ASCEBRA.  BOT.  THAN.  (Mésuë.) 
Syn.  arabe  ^Eupliorbia  C/iaracias,  L. 
Z''.  Euphorbe. 

*  ASCHÉE  ou  LESCHE  DE  MER. 

ANNEL.  Nom  vulgaire  employé  pour 
designer  le  Lumhricus  marinus  de 
Liane ,  ou  l'Arénicole  des  Pêcheurs 
de  Lamarck,  Bosc,  Cuvicr  et  Savigny. 
/^.  Arénicole.  (aud.) 

*  ASCHER.  rois.  Syn.  de  Salmo 
Thyniallus.  f.  Saumon.  (b.) 

*  ASGHGRANE-REIGER.    ois. 

(Frisch.)  Syn.  à'Jrdea  Nyc/icora.v, 
L. ,  vulgairement  Bihoreau.   F".  HÉ- 
RON. (DR..Z.) 
ASCHIL.  BOT.  PiiAN.  /^.  Alachil. 

*  ASCHlLAG.ois.  Espèce  d'Oiseau 
de  rivage  i(ui  habite  ,  à  certaines  épo- 
ques ,  leà  rochers  de  S.-Kilda  ,  mais 
qu'on  ne  peut  reconnaître  par  les  in- 
dications vagues  qu'en  ont  données 
ceux  qui  l'ont  mentionné.      (dr..z.) 

*  ASCHION  ou  ASKION.  bot. 
CRYPT.  Noms  antiques  de  la  Truffe. 
Tuber  cibaiium.  F'.  Tbuffe.  (ad.  b.) 

*  ASCHIRIÏE.  MIN.  Nom  donné 
par  les  minéralogistes  russes  au  Cui- 
vre dioptase.  K.  ce  mot.  (luc.) 

ASCIDIE.  AscicUa  ,  ylscidium. 
MOLL.  Nom  donné  par  Baster  {Opiisc. 
subsec.  11  ,  x  ,  5)  à  une  espèce  de  Thé- 
thyon  d'Aristole,  e-t  dérivé  d'un  mot 
grec  qui  signifie  outre  ,  parce  que  les 
pêcheurs  de  quelques  pays  appellent 
ces  Animaux  Outres  de  Mer.  Pallas 
ayant  proposé  {Mlscell.  zool. ,  74)  la 
réunion  des  ïhéthyons  à  l'Ascidiuin 
de  Baster,  Linné  l'etïectua  dans  la  i2« 
édition  du  Sjstema  Naturœ ,  sous  le 
nom  générique  d'Ascidie  ,  et  depuis 
lors  jusque  dans  ces  derniers  temps, 
ce  nom  d'Ascidie  a  été  reçu  ,  par  tous 
les  naturalistes  qui  plaçaient  les  Asci- 
dies parmi  les  Mollusques  acéphales. 
Malgré  que  ces  Animaux  aient  été  bien 
décrits  par  Aristote  ,  et  que  divers  na- 
turalistes modernes  aient  fait  à  leur 
sujet  quelques  observations  exactes , 
ces  Mollusques  n'ont  été  bien  connus 
que  depuis  les  observations  de  Cuvier 
et  de  Savigny.  Ces  observations,  celles 


ASC 

de  ce  dernier  savant  sur  les  Ascidies 
composées  ,  celles  de  Lesueur  et  Des- 
niarest  sur  les  Botrylles  et  les  Pyroso- 
mes,  en  jetant  uii  jour  nouveau  sur 
tous  ces  Animaux  ,  ou  en  faisant  con- 
naître, pour  la  première  fois,  l'organi- 
sation d'une  partie  d'entre  eux,  ont 
porté  Savigny  et  Lamarck  à  les  réu- 
nir tous  en  classe  distnicte  ;  le  pi'e- 
mier ,  sous  le  nom  d'Ascidies  ;  le  se- 
cond, sousc°luide  Tuniciers;  et  cette 
classe  a  été  divisée  par  eux  en  un 
grand  nombre  de  genres  sé])arés.  Ce- 
pendant Cuvier  n'a  point  adopté  cette 
classcdanslc  Règne  Animal,  quoiqu'il 
en  indique  la  séparation  comme  pou- 
vant s'effectuer  convenablement,  il 
ne  fait ,  dans  cet  ouvrage,  avec  les  As- 
cidies de  Savigny  ou  les  Tuniciers  de 
Lamarck,  qu'un  ordre  à  part  dans 
les  Acéphales,  sous  le  nom  d'Acé- 
phales sans  coquille ,  dans  lequel  il 
conserve  le  genre  Ascidie  à  peu  près 
tel  que  Gmelin  l'avait  circonscrit. 
Nous  avons  suivi  l'exemple  de  Sa- 
vigny ,  et  nous  limitons  aussi ,  quant 
à  la  place  qu'il  assigne  à  cette  classe, 
dans  l'embranchement  des  Mollus- 
ques. Lamarck  a  cru  devoir  la  rappro- 
cher des  Polypiers;  et  Lamouroux  va 
même  plus  loin,  en  plaçant  avec  ceux-ci 
une  partie  des  genres  de  cette  classe. 
Nous  conservons  intact  le  beau  travail 
de  Savignv ,  justement  cité  comme  un 
modèle  d'observation.  Il  estrésulté  des 
travaux  de  ce  naturaliste  que  le  nom 
d'Ascidie  n'appartient  plus  à  un  gen- 
re ,  mais  à  une  classe ,  celle  des  Asci- 
dies ,  ylscidiœ  {K.  pour  tout  ce  qui 
la  concerne,  le  mot  Tuniciers  )  ;  il  la 
divise  en  deux  ordres  ,  les  Ascidies 
Théthydes  ,  V.  Théthyues  ,  et  les 
Ascidies  Thalides,  /^.Thalides.  (r.) 

*  ASCIDIENS  ou  tuniciers  LI- 
BRES. MOLL,.  Deuxième  ordre  de  la 
classe  des  Tuniciers  de  Lamarck,  qui 
comprend  les  Thélhies  simples  et  les 
Thalides  de  Savigny.  V.  Tuniciers, 
Tiiéthies  et  Thalides.  (f.) 

*  ASCIDIUM  ou  ASCUS.  bot. 
CRYPT.  Ce  nom  a  été  employé  par  Nées 
d'Esenbeck,  pour  designer  les  capsules 
des  Champignons  hyraénothèques  ou 


ASC 

vrais  Champignons ,  tels  que  les  Aga- 
rics ,  les  Pczizes  ,  etc.  Link  le  ni-  avait 
donné  le  nom  de  Theca.  Nées  a  encore 
employé  ce  nom  dans  quelques  autres 
genres  ,  tels  que  les  Sphéries ,  les  Hys- 
téries ,  pour  désigner  les  capsules  que 
renferme  l'involucre  coriace  de  ces 
Plantes,  et  qui  cllcs-nicmes  renl'er- 
mcnt  un  nombre  plus  ou  moins  con- 
sidéiablc  de  sporulcs.  ^.Tiieca  ,  Sro- 
KULE,  Champignons. 

Le  nom  dAsciDiuM  a  été  aussi  don- 
né par  Tode  au  genre  qu'il  a  décrit  de- 
puis sous  le  nom  d'Ascophorc.  /^.  ce 
mot.  (ad.b.) 

ASCIE.  Jscia.  ins.  Nom  donné  par 
Scopoli  à  certaines  espèces  de  Lépi- 
doptères du  genre  Polyommate  de  La- 
treillc  ,  lesquelles  n'ont  ni  queue  ,  ni 
laclies  aux  ailes  postérieures.  F'.  Po- 

LYOMMATE.  (aUD.) 

ASCITE.  Jscita.  pois.  Espèce  de 
Silure  de  Linné,  qui  rentre  dans  le 
genre  Pimelode.  F',  ce  mot.  (b.) 

ASCLÉPIAUE.  Asclépias.  Ce  gen- 
re forme  en  quelque  sorte  le  type  de 
la  famille  des  Âsclépiadées  ;  aussi 
croyons -nous  nécessaire  d'exposer 
avec  quelques  détails  la  structure  sin- 
gulière de  ses  différentes  parties , 
d'autant  plus  que  cette  organisation 
compliquée  n'a  point  encore  été  dé- 
ci'ite  d'une  manière  détaillée. 

Les  fleurs  dans  le  genre  Asclépiade 
présentent  un  calice  monosépale  à 
cinq  divisions  profondes  ,  rabattues 
lorsque  la  fleur  est  entièrement  ou- 
verte ;  une  corolle  monopétale,  rota- 
cée  ,  à  cinq  lobes  également  réfléchis. 
En  dedans  de  la  corolle  ,  on  trouve 
cinq  appendices  dressés  qui  naissent 
de  la  partie  externe  du  tube  anthéri- 
fère  ;  ces  appendices  qui  alteinent 
avec  les  divisions  de  la  coi'oUe  ,  sont 
concaves;  leur  boid  externe  est  plus 
élevé  que  l'interne  qui  est  fendu  et 
présente  une  espèce  de  corne  com- 
primée et  falciforme.  En  dedans  et 
au-dessus  de  ces  appendices ,  les  cinq 
anthères  sont  attachées  au  tube  dont 
nous  venons  depailer,  et  qui  est  foimé 
par  la  soudure  des  filets  staniinaux. 
Elles  sont  opposées  aux  appendices  , 
conliguësles  unes  aux  autres,  et  seule- 


ASC  i5 

ment  séparées  par  un  sillon  longitudi- 
nal ;  elles  offrent  deux  loges  et  se  pro- 
longent à  leur  sommet  en  une  mem- 
brane mince  allongée,  qui  l'ecouvrele 
stigmate.  Au-dessus  des  anthèi'cs  ,  le 
tube  staminilèrc  forme  un  corps  char- 
nu, épais,  déprimé,  pentagone,  uni  in- 
timement et  confondu  avec  le  sommet 
des  deux  ovaires  et  constituant  les 
stigmates.  A  chacun  des  angles  de  ce 
corps  charnu  cl  à  la  partie  supérieure 
de  chaque  sillon  qui  sépare  les  an- 
thères ,  on  aperçoit  une  petite  masse 
globuleuse  formée  de  deux  petits  cor- 
puscules glanduleux  intimement  ag- 
glutinés. De  chacun  de  ces  petits  cor- 
puscules ,  il  part  un  prolongement 
étroit  qui  va  plonger  dans  vuie  des  lo- 
ges de  chaque  anthère  :  le  pollen  con- 
tenu dans  ces  loges  des  anthères  est 
en  masses  solides  ,  de  la  même  forme 
que  la  cavité  dans  laquelle  elles  sont 
contenues.  Chaque  niasse  poUi- 
nique  se  continue  à  son  sommet  avec 
un  des  prolongemens  des  corpuscu- 
les glanduleux,  dont  chacun  donne 
ainsi  attache  à  deux  masses  pollini- 
ques  appartenant  à  deux  anthères  dif- 
férentes. Les  anthères  s'ouvrent  seu- 
lement par  leur  partie  supérieure  qui 
devient  béante  ,  et  les  masses  polli- 
niques  restent  en  place  dans  chaque 
loge  qui  les  contient.  Les  corpuscules 
glanduleux  ,  auxquels  sont  attachées 
les  masses  polliniques  ,  sont  entière- 
ment analogues  aux  jétinacles  des 
Orchidées,  et  établissent,  parleur  pol- 
len en  masses  solides ,  une  grande 
analogie  entre  les  Plantes  de  cette  fa- 
mille et  les  Asclépiadées.  Au  centime 
de  la  fleur  et  au  dedans  du  tube  sta- 
minifère ,  on  trouve  deux  ovaii-es  al- 
longés, contiguspar  leur  face  interne, 
amincis  en  une  sorte  de  prolongement 
sty  liforme  à  leur  partie  supérieure  qui 
se  confond  avec  le  corps  charnu  stig- 
matifèie.  Chacun  de  ces  ovaires  est  à 
une  seule  loge,  qui  contient  un  grand 
nombre  d'ovules  attachés  à  un  tro- 
phosperme longitudinal  qui  règne  sur 
la  paroi  interne. 
.  Le  fruit  est  un  foUicijle  double ,  c^uel- 
quefois  simple  par  l'avortement  d'un 
des  ovaires.  Les  gi'aines  sont  un  peu 


lo  ASC 

coniprimccs ,    portant    une    aigrette 

soyeuse   et  sessile  qui  naît  de  leur 

base. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  assez 
nombreuses.  Ce  sont  des  Hantes  her- 
Jjacées  ou  sous-lVutescentcs  ;  à  feuil- 
les entières  et  opposées  ,  à  Heurs  dis- 
posées en  ombelles  simples.  Presque 
toutes  sont  lactescentes.  R.  Browu 
a  letiré  du  genre  Asclepias  de  Linné 
plusieurs  espèces  qui  sont  devenues 
les  types  de  genres  nouveaux  ou  que 
cet  illustre  botaniste  a  placées  dans 
d'autres  genres.  Tels  sont  le  Dompte- 
venin  Asclepias  f^incetoxicum  ,  L.  ; 
Y  Asclepias  nigra,  L.;  A  sel.  sibirica, 
Ascl.  Claouiica.  L. ,  qu'il  a  réunis  au 
genre  Cjnanc/mm;  V Asclejnas  apliyl- 
la  de  Tliunberg  ,  VAscl.  stipitacea 
de  Forskal ,  Y  Ascl.  piminalis  de  J^in- 
né ,  qui  appartiennent  à  son  nouveau 
genre  Sarcostemma  ,  etc. ,  etc. 

Parmi  les  espèces  du  geni'c  Asclé- 
piade ,  nous  citerons  les  suivantes 
comme  plus  iutéiessantes  : 

L'AsciiÉPiADE  DE  Sw.!^,  Asclepias 
syriaca,  L.  Vulgairement  désigné 
sous  le  nom  dC Herbe  à  la  ouate,  à 
cause  des  longs  filamens  soyeux  que 
portent  ses  graines.  Cette  espèce  est 
extrêmement  traçante  ;  sa  racine  est 
vivace  ,  et  sa  tige  herbacée  ,  haute  de 
trois  à  quatre  pieds  ,  pubesceute  ,  ren- 
fermant un  suc  Ijlanchàtre  très-caus- 
tique. Ses  feuilles  sont  opposées,  ova- 
les ,  pubescentes  ;  ses  fleurs  sont  rou- 
geâlres ,  penchées ,  en  ombelles  sim- 
ples. Elle  est  originaire  d'Orient}  on 
la  cultive  en  pleine  terre  à  Paris. 

L'ASCLÉPIADE  DE  CuRAÇAO,  Ascle- 

pias  curassavica ,  L.  Ses  tiges  sont 
simples  ,  hautes  d'environ  deux  pieds, 
portant  des  feuilles  lancéolées,  aiguës, 
glabres  ;  ses  fleurs  ,  d'un  rouge  au- 
rore ,  sont  en  ombelles  simples. 

L'ASCLÉPIADE    TUBÉREUSE,   Ascle- 

pias  tiiberosa ,  ]Michx ,  est  originaire 
de  l'Amérique  septentrionale:  sa  ra- 
cine est  tubéreuse  et  charnue  ;  ses 
feuilles  sont  lancéolées  et  velues  ;  ses 
fleurs,  d'une  couleur  rougeàtre  safra- 
née,  sont  également  en  ombelles  sim- 
ples. 

L'ASCLÉPIADE  iNCARNATE  ,    Ascle- 


ASG 

pias  incarnata  ,  Michx  ,  également 
originaire  de  l'Amérique  septentrio- 
nale ,  se  distin-gue  par  ses  tiges  hautes 
de  cinq  à  six  pieds ,  par  ses  feuilles 
lancéolées ,  velues  sur  leurs  deux  fa- 
ces :  par  ses  fleurs  odorantes  d'un 
1  ougc  pourpre ,  constituant  de  pe- 
tites ombelles  simples. 

Ces  quatre  espèces  et  plusieurs  au- 
tres sont  cultivées  en  pleine  terre  dans 
les  jardins  de  Paris.  (a.  r.) 

ASCLÉPIADÉES.  Asclepiadeœ. 
BOT.  PIIAN.  En  parlant  de  la  famille 
des  Apocyuées ,  nous  avons  dit  que 
l'on  pouvait  ranger  l(!S  genres  nom- 
breux qu'elle  renferme  ,  en  deux  sec- 
tions ,  savoir  :  les  Apocynées  vraies  et 
lei  Asclépiadées  ;  voici  les  caiactères 
qui  distinguent  ce  dernier  groupe  : 
le  calice  et  la  corolle  sont  réguliers  ,  à 
cinq  divisions  plus  ou  moins  pro- 
fondes j  les  étamines  au  nombre  de 
cinq  ont  leurs  filets  soudés  en  tube 
et  mouadelphes  ;  leurs  anthères  sont 
biloculaires  et  renferment  dans  cha- 
que loge  une  masse  de  pollen  solide, 
attachée  par  sa  partie  supérieure  à  un 
petit  corps  glanduleux  inséré  sur  le 
contour  du  corps  stigmatifère;  au- 
dessous  des  anthères  on  trouve  cinq 
appendices  ordinairement  concaves, 
dont  la  foime  varie  singulièrement 
dans  les  différens  genres  ,  et  qui  sont 
une  dépendance  des  étamines. 

Les  ovaires  sont  au  nombi'e  de 
deux ,  soudés  par  leur  base  :  le  fruit 
est  un  follicule  simple  eu  double,  con- 
tenant un  grand  nombre  de  graines 
attachées  à  un  tiophospermc  uni  d'a- 
bord à  la  suture  ,  mais  qui  devient  li- 
bre qaand  le  fruit  s'ouvre.  Ces  graines 
sont  imbi'iquéeSj  pendantes  ,  insérées 
latéralement  et  portant  souvent  une 
aigi'ette  soyeuse  qui  naît  de  leur  base. 
L'embryon  est  droit ,  renfermé  dans 
un  endosperme blanc  et  un  peu  corné. 

Les  Asclépiadées  sont  des  Ai'bustcs 
ou  des  Herbes  volubiles  et  lactescen- 
tes ,  portant  des  feuilles  opposées  ou 
verticillées,  munies  de  stipules.  Leurs 
fleurs  forment  des  bouquets  ou  om- 
belles simples.  Voyez ,  pour  de  plus 


ASC 

grands  détails  sur  la  structuro  de  la 
fleur,  le  mot  Asclkpiade. 

Voici  les  genres  riombreux  qui  ap- 
particnuenl  à  ce  groupe  : 

Ceivpegia,  L.  —  Hue  mi  a,  Browa. 
i  Wernern.  Trans.  )  —  Piaranthus  , 
ferown.  /.  c.  —  Stapelia  ,\j.  —  Ca- 
rat lu  ma,  Brown.  /.  c.  —  Micwstcm- 
rna,  Brown.  /.  c.  —  Hoya,  Biown.  /. 
f-  —  Tyluphora,  Brown.  Le.  — 
jUa/:sdenia,  \iio\\z\.  L.  c.  — Pergula- 
ria.  L.  —  Dischidia,  Brown.  L  c.  — 
Gjm/tema,  Brown.  /.  c.  —  Leptade- 
nia,  Brown.  /.  c.  —  Sarco/oôus , 
Brown.  /.  c.  —  Gonolobm,  Richax'd. 
—Matelea,  Au'blet.  (Gw/a«.) — Ascle- 
pias,  L.  —  Gomphocarpus,  Brown. 
A  c.  —  Xysrnalobium,  Brown.  /.  c.  — 
Calotrophis,  Brown.  /.  c. — Kanalùa, 
Brown .  Le.  —  O.xystemma ,  Brown. 
/.  e.  — Oxjpctalum,  Brown.  /.  c.  — 
Laehnostoma.K.\xaÛi.  {iiiHumb.  nov. 
Gen.) — Macroseepis ,  Ivuntli.  /.  e.  — 
Diplolepis ,  Brown.  Le.  —  Ho/os- 
tenima,  Brown.  /.  c.  —  Cynanchujii, 
L.  —  Metaplexis,  Brown.  /.  e.  — 
Dilassa,  Brown.  /.  c.  —  Bœmia, 
Brown.  /.  c.  —  Sareostemma,  Brown. 
/•  c.  — Philibertia,  Kunth.  L  e.  — 
Eustegia,  Brown. Le.  —  Medastclma, 
Brown.  /.  c.  — Microlonm ^^vo^tx. 
I-  c.  —  Astephanus ,  Brown.  /.  c.  — 
Secamone,  Brown.  /.  c.  —  Hemides- 
mus,  Brown.  /.  c.  —  Periploca.  L. 
—  Gymnanthera,  Brown.  /.   c. 

La  plupart  de  ces  genres  nouveaux 
établis  par  le  savant  botaniste  anglais, 
sont  des  deincmbremens  des  genres 
anciens.  "Voyez  chacun  de  ces  mots 
pour  en  avoir  les  cai'actères.     (a.  r.) 

ASCOBOLE.  Ascobolus.  bot. 
CRYPT.  [Champignons.)  Genre  séparé 
par  Persoon  des  Pezizes,  et  ayant  pour 
type  la  Peziza  stereoiaria  (Bull. 
Champ.,  p.  256  ,  pi.  676.  fig.i).  Il  dif- 
fère t  es  Pezizes  par  ses  capsvdes  dis- 
tinctes et  saillantes  hors  de  la  surface 
supérieure  du  réceptacle.  Persoon  ca- 
ractérise ainsi  ce  genre  :  réceptacle 
hémisphérique  ou  en  forme  de  cupule 
rharnue,  présentant  à  sa  surface  su- 
périeure des  capsules  {thecœ)  proé- 
minantes ,    distinctes    les    unes   des 


ASC  11 

autres ,  qui  se  rompent  et  renferment 
en  général  huit  sporules  mêlées  à  un 
fluide  visqueux. 

11  en  indique  quatre  espèces  qui 
toutes  croissent  sur  le  funucr  ou  sur 
les  bouses  de  Vaches.  Ce  genre  a 
tout-à-lait  l'aspect  des  Pezizes  dont 
il  diilèic  très-peu.  (ad.  a.) 

*  ASCOLIMBROS  ou  ASKO- 
LOMBROS.  lîOT.  PiiAN.  (Belon.) 
Syn.  de  Scolymus  dans  l'ile  de  Crète. 

(B.) 

ASCOPHORE.  Ascuphoia.  bot. 
CRYPT.  (Mucédinées.)  Ce  genre  d'a- 
bord décrit  par  Tode  dans  les  Mé- 
moires des  curieux  de  la  Nature  de 
Berlin  (vol.  5.  p.  247  ),  sous  le  nom 
d'Ascidium ,  fut  ensuite  nommé  par 
le  même  auteuj'  ylscophora  [Fungi 
3Iec/dcnbu7genses  sclecti  ,  fasc.  1, 
p.  i3),  parce  que  le  nom  d'Ascidia 
avait  déjà  été  donné  à  un  genre  d'A- 
nimaux. 

Sous  ce  nom  Tode  avait  confondu 
trois  genres  diflerens  ,  et  les  auteurs 
modernes  varient  eucoie  sur  celui  au- 
quel on  doit  conserver  le  nom  d'As- 
cophora.  Les  Ascophora  Umbijïora 
et  discijlora  paraissent  être  des  es- 
pèces de  Puccinies  ,  V  Aseophora  Mu- 
cedo  doit  selon  Link  et  INées  d'Esen- 
beck  former  le  type  du  genre  Asco- 
phora,tandis  que  Persoon  réunit  cette 
espèce  au  genre  Mucor ,  et  réserve  le 
nom  d'Ascophora  kV Ascophora  opa- 
lis  de  Tode;  les  trois  autres  espèces 
décrites  par  Tode  sous  les  nomsd'^5- 
eophora  fragilis  ,  Stilbum  et  cylin- 
drica  ,  sont  encore  peu  connues. 

De  ces  deux  offinious  nous  croyons, 
devou-  adopter  plutôt  celle  de  Per- 
soon ,  1  "  parce  que  Y  Aseophora  ova- 
lis  est  l'espèce  décrite  la  première 
par  Tode  ;  2°  parce  qu'elle  l'orme  un 
genre  beaucoup  mieux  caractérisé 
que  V Ascophora  Mucedo  qui  diffère  à 
peine  du  genre  Mucor  ;  5"  parce 
que  Persoon  est  le  premier  qui  ait 
bien  défini  ce  genre. 

On  doit  ainsi  caractériser  le  genre 
Aseophora:  pédicelle filiforme  soute- 
nant une  sorte  de  vessie  de  forme  ir- 
régulière couverte  de  sporules. 


12  ASC 

ïode  dit  que  cette  Plante  a  d'abord 
l'aspect  d'une  goutte  d'eau  à  l'extré- 
mitédu  pédicelle;  qu'ensuite  cette  vé- 
sicule se  colore  et  se  couvre  d'une 
poussière  blanche  comme  de  l'argent; 
elle  finit  par  se  rompre  et  se  rider, 
mais  elle  peut  alors  se  conserverlong- 
lemps  dans  cet  état  Scais  se  gâter.  Ce 
petit  Champignon  croît  sur  les  bran- 
ches et  les  troncsde saule enautomne. 

AscoPHORA  de  Link.  /^.  Mucor. 
(au.  b.) 

*ascus.  bot.  crypt.^.  àscidilm. 

ASC  Y  RE.  Jscyjum.  bot.  phan. 
Tournefort  désignait  ainsi  une  sec- 
tion du  genre  Millepertuis  ,  conte- 
nant les  espèces  qui  offrent  cinq  sty- 
les au  lieu  de  trois  ,  et  dont  l'espèce 
la  plus  répandue  est  devenue  VHj- 
pericum  Ascyroii  de  Linné  ;  mais 
la  plupart  des  auteurs  modernes 
appellent  de  ce  nom  le  genre  Hy- 
peiicoides  de  Plumiei' ,  dont  voici 
les  caractères  :  son  calice  est  formé 
de  quatre  sépales  disposés  en  croix, 
dont  deux  extérieurs  étroits  et  lan- 
céolés ,  et  deux  intéiieurs  ,  beau- 
coup plus  larges  et  obtus  :  la  co- 
rolle est  tétrapétale  :  les  étamines 
sont  nombreuses  et  réunies  en  qua- 
tre faisceaux  par  leur  partie  inférieu- 
re. L'ovaire  est  surmonté  d'un  à 
trois  styles.  Le  fruit  est  une  capsule 
membraneuse  ,  ayant  autant  de  val- 
ves et  de  loges  que   de  styles. 

Ce  génie  ixnferme  environ  cinq  es- 
pèces qui  croissent  toutes  dans  l'A- 
mérique septentrionale.  Elles  sont 
herbacées  ou  sous-frutescentes ,  leui's 
feuilles  opposées  ne  sont  pas  perfo- 
rées de  points  glanduleux  et  tianspa- 
rens  ,  leurs  fleurs  sont  terminales  ou 
axillaii-cs.  Choisy  ,  à  qui  on  doit  une 
ti'ès-bonne  monographie  de  la  famille 
des  Hypéricinées  ,  qu'il  vient  de  pu- 
blier à  Genève  ,  pense  qu'il  faut  re- 
trancher de  ce  genre  les  Ascyrum 
humifusum  et  Ascyr.  involutujn  dé- 
crits par  Labillardière  ,  et  qui  sont 
de   véritables  Millepertuis,      (a.  k.) 

*ASGYUON.  BOT.  piiAN.  (Tour- 
nefort.; /^.  AscYRE;  etsyn.d'//j'«d/-f- 
cum  montanum  ,  L. ,  dans  Fuchs.  V. 
Millepertuis.  (b.) 


ASE 

ASE  ou  AZE.  MAM.  Syn.  d'Ane 
dans  les  parties  méridionales  de  la 
Fiance  oii  l'on  parle  le  gascon,    (b.) 

ASÉBUTCHE.  BOT.  PHAN.  V.  AzÉ- 
buche. 

*  ASELLE,  ASILE  ,  ^STRE  DE 
POTSSOIN  ou  POU  DE  MER.  crust. 
On  a  désigné  vulgairement  sous  ces 
dénominationi  des  Crustacés  du  genre 
Cymothoé.  K.  ce  mot.  (aud.) 

ASELLE.  A  se  II us.  crust. 
Genre  de  l'ordre  des  Isopodes  et  de 
la  section  des  Ptérygibranches  (  Rè- 
gne Animal  de  Cuvier  )  ,  fondé  par 
Geoffroy  (Hist.  des  Ins. ,  t.  2  ,  p.  671) 
aux  dépens  du  genre  Oniscus  de 
Linné.  Les  caractères  assignés  par 
l'auteur  sont  :  quatorze  pâtes  ;  qua- 
tre antennes  brisées  ,  dont  deux  sont 
plus  longues.  Latreille  les  remplace 
par  ceux-ci  :  quatre  antennes  très-dis- 
tinctes, sétacées  et  composées  d'un 
grand  nombre  de  petits  articles  ; 
queue  formée  d'un  seul  segment  avec 
deux  styles  bifides  ;  branchies  recou- 
vertes par  deux  écailles  extérieures  , 
arrondies  et  fixées  seulement  à  leur 
base. 

Les  Aselles,  confondus  pendant 
long-temps  avec  les  Cloportes  ,  s'en 
rapprochent  sous  plusieurs  rapports  ; 
mais  en  diffèrent  cependant  par  cer- 
tains caractères  dont  le  plus  impor- 
tant est  le  développement  des  quatre 
antennes.  Ils  ont  encore  quelque 
ressemblance  avec  les  Idotées,  les  Cy- 
mothoés  et  les  Sphceromes  ;  mais 
l'examen  des  caractères  les  plus  im- 
portans  suffit  pour  les  faire  distinguer 
de  chacun  d?e  ces  genres . 

Les  Aselles  ont  le  corps  ovale  ,  un 
peu  allongé  et  déprimé,  composé, 
\°  d'une  tête  distincte  supportant  de 
petits  yeux  ,  des  organes  pour  la 
manducation  et  quatre  antennes  ,  les 
unes  supérieures  plus  courtes  de  qua- 
tre articles  principaux  ;  les  autres  in- 
férieures ,  longues  et  de  cinq  pièces  ; 
2"  de  sept  anneaux  pourvus  chacun 
d'une  paire  de  pâtes  munies  d'un  cro- 
chet; 5°  d'une  sorte  de  queue  termi- 
nale ,  étendue ,  arrondie  ,  pourvue  de 
deux  appendices  bifides  ,  et  offrant 


ASE 

à  la  face  inférieure  siv  plaques  ovales 
recouvrant  les  organes  de  la  respi- 
ration. 

Ce  genre  comprend  plusieurs  es- 
pèces ;  une  d'elles  commune  dans  les 
eaux  douces  est  la  seule  qui  ait  été 
étudiée  avec  soin. 

Leach  (  Linn.  Trans.  societ. ,  t. XI) 
en  a  décrit  quelques-unes  sous  les 
noms  Ac  Janira  et  Jœra  ;  le  premier 
de  ces  genres  se  distingue  tle  celui  des 
Aselles  par  les  crochets  bifides  des  tar- 
ses ,  par  les  antennes  intermédiaires 
plus  courtes  que  le  dei'nier  article  des 
extérieures,  et  par  des  yeux  plus  gros 
et  moins  distans.  Le  second  genre  en 
ditl'ère  par  la  présence  de  deux  tuber- 
cules qui  remplacent  les  lilets  bifides 
de  lextrémifé  du  corps -des  Aselles  et 
par  l'absence  de  renllemcns  ou  de 
mains  aux  pâtes  antérieures.  Les  in- 
dividus qui  composent  ces  deux  gen- 
res se  rencontrent  dans  la  mer  sur 
les  pierres  ou  sur  les  fucus.  Latreille 
les  réunit  aux  Aselles.  L'espèce  ca- 
ractéristique et  que  nous  pouvons 
faire  connaître  est  i'Aselle  ordinaire  , 
Asellus  vulgaiis  ,  ou  I'Aselle  d'eau 
douce  de  Geotïroi  (  loc.  cit.  ï.  2,  pi. 
22,  fig.  2) ,  qui  est  le  même  que  XO- 
niscus  aquaticus  de  Linné ,  ïldotea 
aquatlca  de  Fabricius  et  la  Squille 
d'eau  douce  de  Degéer.  Schœtfer 
(JElcm.  Ins. ,  tab.  22) ,  Fi'isch  (Ens.  10  , 
tab.  5),  etG.-R.  Treviranus  (Mélan- 
ges d'Anatomie  ,  i"^'  vol.,  1"^  partie, 
6"  Mémoire),  l'ont  figurée.  Ce  der- 
nier a  donné  plusieurs  observations 
qui,  jointes  à  celles  de  Degéer,  com- 
plètent, à  peu  de  chose  près  ,  l'his- 
toire anatomiquede  cette  espèce. 

L'Aselle  vulgaire  se  nourrit  d'ani- 
malcules qui  vivent  dans  leau  ;  il 
les  saisit  avec  les  crochets  renflés  de  la 
première  paire  de  pâtes  ,  et  au  moyen 
de  cette  sorte  de  main  les  porte  à  sa 
bouche;  celle-ci  est  composée  suivant 
Treviranus ,  en  comptant  d'arrière  en 
avant,  d'une  lèvre  inférieure,  de  trois 
paires  de  mâchoires  et  d'une  paire  de 
mandibules  placée  entre  la  deuxième 
et  la  troisième  paire  de  mâchoires  ; 
mais  la  position  qu'il  assigne  à  ces 
mandibules  doit  faire  douter  que  les 


ASE  i3 

pièces  qu'il  regarde  comme  toiles  , 
soient  les  analogues  des  parties  aux- 
quelles nous  appliquons  ce  nom. 
Quoi  qu'il  en  soit  I'Aselle  aighit,  selon 
lui,  une  paire  de  mâchoires  cW'plus  que 
les  Cloportes,  opinion  sans  doute  erro- 
née et  qui  peut  être  facilement  recti- 
fiée en  considérant  telle  ou  telle  de  ces 
pièces  comme  une  portion  de  mâchoire 
développée  outre  mesure,  et  non  com- 
me une  mâchoire  entière  et  distincte. 
Lacavitébuccalecommuniqucavecun 
intestin  droit  sans  reullcment  considé- 
rable et  brusque  ,  de  la  longueur  du 
corps  de  l'Animal  environ,  et  accom- 
pagné dans  son  court  trajet  par  quatre 
cordons  graisseux  placés  par  paire  de 
chaquecôté. — Les  organes  delarespi- 
ration  sont  situés  au-dessous  du  hui- 
tième anneau  du  corps  et  en  airicrc 
des  pâtes;  ils  consistent  en  trois  pai- 
res de  vésicules  (  vessies  à  air  de  De- 
géer) ,  ou  branchies  placées  chacune 
sous  une  plaque  cornée  qui  est  peut- 
être  elle-même  une  brancbie.  Les 
plaques  cornées  et  les  branchies  s'ar- 
ticulent entre  elles  et  avec  le  corps 
par  une  extrémité  très-étroite  ,  et 
sont  par  conséquent  comme  pédicu- 
lées  ,  libres  dans  le  l'este  de  leur 
étendue  et  susceptibles  de  se  mouvoir 
avec  facilité.  L'Animal  les  agite  s^.ns 
cesse,  et  tout  porte  à  croire  quelles 
servent  à  la  respiration  branchiale. 
Cependant  Degéer  a  observé  que  les 
espèces  qu'il  avait  dans  l'eau  grim- 
paient de  temps  en  temps  sur  les  pa- 
rois du  vase  qui  la  contenait ,  comme 
si  elles  voulaient  respirer  l'air  ,  mais 
elles  rentraient  presque  aussitôt  dans 
le  liquide.  Quant  à  l'appareil  de  cir- 
culation, Treviranus  pense  que  les 
vaisseaux  latéraux  que  l'on  a  remar- 
qués au  cœur  des  Aselles  ,  ainsi  que 
les  deux  canaux  minces  et  anté- 
rieurs ,  sont  des  veines  ;  il  croit  aussi 
que  le  sang  qui  circule  dans  les  ex- 
trémités du  corps  n'est  renfermé  dans 
aucun  conduit  ;  ce  foit  paraît  cer- 
tain pour  les  pâtes  dans  lesquelles  il 
a  distingué  des  courans  ascendaus  et 
descendans  sans  la  moindre  appa- 
rence de  vaisseaux  pour  contenir  le 
fiuide. — Les  organes  générateurs  con- 


i4  ASE 

sistcnt  dans  le  sexe  malc  en  deux 
verges  placées  sous  la  dernière  paire 
de  patcs  et  accompagnées  de  parties 
accessoii'4teiii,  semblables  aux  pièces 
copulatrides  des  Insectes  ,  les  protè- 
gent et  facilitent  leur  introduction 
dans  les  vulves  de  la  femelle  ;  les 
organes  de  celle-ci  sont  deux  petites 
valves  situées  au-dessous  du  septième 
anneau ,  recouvrant  une  petite  portion 
des  branchies  et  bouchantrouvcrture 
de  deux  conduits  qui  aboutissent  aux 
ovaires. 

Les  Aselles  s'accouplent  et  se  repro- 
duisentplusieurs  fois  pendant  la  durée 
de  leur  vie  et  avant  d'avoir  atteint  leur 
entier  accroissement  ;  à  cet  effet  le 
mâle,  toujours  plus  gros  que  la  fe- 
melle, s'empare  de  celle-ci  et  la  place 
sous  son  ventre  de  manière  h  être  à 
cheval  sur  son  dos;  il  la  retient  cap- 
tive dans  cette  position  pendant  six 
ou  Luit  jours,  au  moyen  de  sa  qua- 
trième paire  de  pâtes.  Mais  ce  n'est 
là  qu'un  prélude  de  l'accouplement, 
et  non  l'accouplement  lui-même  ;  ce- 
lui-ci ne  saurait  s'effectuer  dans  une 
telle  position,  et  tout  porte  à  croire 
qu'il  arrive  un  moment  oîi  la  femelle 
ou  bien  le  mâle  se  ret<îûrue  pour  facili- 
ter le  contactdes  organes  copulateurs. 
Or,  cette  attitude  qui  constitue  l'ac- 
couplement proprement  dit,  n'a  été 
encore  observéepar  personne.  Cepen- 
dant la  femelle  abandonnée  par  le 
mâle  se  trouve  fécondée;  les  œufs 
contenus  dans  une  cavité  placée  en- 
tre les  écailles  centrales  et  la  mem- 
brane des  intestins,  comme  dans  les 
Cloportes,  mais  dépourvus,  selon  Tré- 
viranus,  de  cotylédons,  augmentent 
de  volume  et  deviennent  angulaires. 
Les  petits  en  naissent  avec  la  forme 
et  le  nombre  des  parties  qu'ils  au- 
ront toute  leur  vie.  Ils  n'acquièrent 
en  effet  aucun  organe  nouveau  et 
changent  seulement  plusieurs  fois  de 

Ï)eau.  Ces  crustacés  perdent  souvent 
eurs  antennes  et  les  appendices  de 
leur  queue,  mais  ces  parties  se  repro- 
duisent comme  dans  la  plupart  des 
Animaux  de  la  même  classe.  —  L'A- 
selle  vulgaire  se  trouve  en  grande 
abondance  dans  les  mares  dès  les  pre- 


ASE 

miei'S  jours  du  printemps  et  pendant 
toute  Tannée  ,  il  ne  nage  pas ,  mais 
n)arciie  au  fond  de  l'eau  sur  les  pier- 
res et  sur  les  plantes  aquatiques;  il 
se  cache  dans  la  lange  pendant  la  sai- 
son froide.  Les  Poissons  en  font  leur 
pâture.  (aud.) 

*  ASELLIDES.  crust.  Nom  sous 
lequel  Lamarck  (Hist.  des  Animaux 
sans  verlèb. ,  T.  v.  p.  i4g  et  ibj)  dé- 
signe une  famille  de  Crustacés  iso  - 
podes ,  calquée  sur  vni  groupe  anté- 
rieurement établi  par  Latreille  ,  soua 
le  nom  d'Asellotes.  /^.  ce  mot.    (aud.) 

ASELLOTES.  Asellotœ.  crust. 
Famille  de  l'ordre  d es Teti'acères,  éta- 
blie par  Latreille  {Gêner.  Crust,  etln- 
sect.  et  Considér.  génér.  )  et  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  les  quatie 
antennes  très-apparentes  ou  point 
distinctes;  elle  comprend  les  genres 
Aselle,  Idotée,  Cymothoé,  Sphœrome 
et  Bopyre.  Ces  genres  appartiennent 
aujoiird'hui  (Règne  Anim.  de  Cuv-  J 
aux  Crustacés  isopodes,  et  se  rangent 
tous  dans  la  troisième  section  de  cet 
ordre ,  celle  des  Ptérvgibrairches.  P'. 
Isopodes.  "  (aud.) 

*  ASELLUS.  POIS.  (Pline.)  Syn. 
présumé  d'iEglefin  ou  Aigrefin.  J^. 
Gade. 

*  ASELOURI.  BOT.  EHAN.  J^.  ASA- 
RIFE. 

*  ASEPHANANTHES.  bot.  phan. 
C'est-à-dire  Fleur  sans  couronne.  Gen- 
re proposé  par  Bory  de  St. -Vincent 
(  Ann.  gén.  des  sciences  physiques. 
T.  II.  p.  i38.)  dans  la  famille  des. 
Passiflorées,  et  dont  les  caractères  se- 
raient un  calice  campanule  ,  obtusé- 
ment  quinquéfide  ;  corolle  nulle  , 
point  de  nectaire.  Le  Passiflora  bilo- 
bata  de  Jussieu  est  le  type  de  ce  gen- 
re. /^.  Passiflore,  (a.  D.J.) 

ASEROE.  BOT.  CRYPT.  (  Champi- 
gnons.) Genre  établi  par  LabiUai'dière 
(Voyage  à  la  recherche  de  La  Pérouse, 
vol.  1.  p.  i45.  tab.  XII.  fig.  i.  2.  3  ) 
poiu'  un  Champignon  qu  d  a  décou- 
vert à  la  terre  de  Uiemen,  près  la  baie 
d'Entrecasteaux,oii  il  pousse  dans  les 
bois  au  milieu  de   la  mousse.  Il  pré- 


ASI 

sente  à  sa  bn  se  un  tubercule  fongueux, 
d'oîi  naissent  quelques  racines,  et  qui 
supporte  une  volva  globuleuse,  blaa- 
cliàtre,  gclaliucusc  ,  marquée  en  de- 
hors et  eu  dedans  de  sept  stries;  du 
milieu  de  cette  volva  sort  un  pédicule 
rougeâ Ire,  presque  cylindrique,  creux- 
dans  toute  sa  longueur  et  ouvert  à  sou 
extrémité  supérieure.  Il  se  termine  en 
s 'évasant  en  une  sorte  de  chapeau  di- 
visé en  sept  rayous  bifurques  à  leur 
extrémité  ;  la  partie  supériieurc  du  pé- 
diculccst  d'un  iieau  rouge,  et  l'extré- 
mité des  rayons  est  jaunâtre  ;  toute  la 
surface  de  ce  Cliampignon  est  lisse. 
Labillardière  pense  que  ce  genre  doit 
être  placé  à  cùîc  du  Fhallus  dont  il 
présente  en  effet  la  volva  :  mais  il  dif- 
fère de  l'ordre  qui  renferme  le  Pliallus 
(  LYtothecii  Pcrsoou  ) ,  en  ce  que  ses 
graines  ne  paraissent  pas  renfermées 
dans  une  matière  gélatineuse  comme 
celles  des  Vhallusci  du  Clathrus  :  du 
moins  la  figure  qiic  Labillardière  en 
a  donnée  dans  l'Atlas  du  Voyage  à  la 
rechcixhc  de  La  Pérouse  n'indique 
pas  cette  structure.  (ad.  b.,"' 

*ASFE.   BOT.    PIIAN.    ^.  ASARIFE. 

*ASFOS.  BOT.  PHAN.  Syn.  deBal- 
lote  chez  les  Egyptiens ,  selon  Adan- 
son.  (b.) 

*ASFUR.  POIS.  (Forskalh.)  Nom 
arabe  d'une  espèce  de  Chétodon  , 
rapporté  par  Lacépède  au  genre  Po- 
raacanthe. /^".  ce  mot.  (b.) 

*ASHILAG.  OIS.  Même  chose 
qu'Aschilag.  K.  ce  mot. 

ASHKOKO.  MAM.  (Bruce.)  Même 
chose  que  Daman.  V.  ce  mot.      (b.) 

ASIDE.  Asida.  iNS.  Genre  de  l'or- 
dre des  Coléoptèi'cs,  section  desHété- 
romères,  et  de  la  famille  des  Melasomes 
(  Règne  Animal  de  Guvier  )  ,  fondé 
par  Latreille  qui  lui  assigne  pour  ca- 
ractères :  étuis  soudés  ;  palpes  maxil- 
laires, terminés  par  uu  article  sensi- 
blement plus  grand  ,  triangulaire  ; 
menton  large ,  recouvrant  la  Dase  des 
mâchoires  ;  les  deux  derniers  articles 
des  antennes  réunis  en  un  bouton  , 
le  terminal  plus  petit. 


ASI  1  !j 

Les  Asides  ou  lesMachles  d'IIcrbst 
ont  plusieurs  points  de  ressemblance 
avec  les  Opatres  ,  les  13laps  ,  les  Pcdi- 
nes,  etc.  Leur  corps  est  plus  ou  moins 
ovale;  les  côtés  de  leur  prothorax  son! 
arqués  ,  rebordés  ,  rétrécis  en  avant; 
ils  habitent  les  lieux  secs  ,  chauds  et 
sablonneux.  L'espèce  qui  sert  de  type 
au  genre  est  l'Aside  gris  ,  Jis.  grlsca, 
ou  VOpatrum  griseiim,  et  le  P/a/j- 
notus  rariulosus  de  Fabricius,  figvné 
par  Olivier  (Col. T.  m.  n"  56.  pi.  i. 
fig.  I  ).  Il  se  trouve  dans  le  midi  de 
la  France  et  aux  environs  de  Paris. 

On  peut  rapporter  aussi  à  ce  genre 
les  Opatres  sericei/m,  n/gosi/m  et  v/7- 
/os////id'01ivicr;  les  Machlcs  cari nata? 
villosa  ,  /lodiilosa  d'Herbst  ;  les  Platy- 
notcs  morbi/losns ,  serrât  us,  lœvigatits, 
undatus  ,  rugosus  de  Fabricius.  Le 
général  Dejean  possède  quatoizc  es- 
pèces de  ce  genre  ,  tant  indigènes 
qu'exotiques  (Catalogue  des  Coléop- 
tères ).  (atjd.) 

*  ASIGRUM.  BOT.  PIIAN.  (C.  Bau- 
hin.  )  Syn.  d'IIypericum  montannm , 
L.  V.  Millepertuis.  (b.) 

ASILE.  OIS.  (  Aristote.  )  Nom  sous 
lequel  plusieurs  ornithologistes ,  d'a- 
près Aristote,  ont  décrit  le  Pouillot. 
Molacilla  Trochilus,  L.  /^.  Bec-pin. 

(DR..Z.) 

ASILE.  Asilus.  iNS.  Grand  genre 
de  l'ordre  des  Diptères  ,  établi  par 
Linné ,  et  répondant  à  la  famille  des 
Aslliques  (/''.  ce  mot).  Le  genre  des 
Asiles  propres ,  c'est-à-dire  considé- 
rablement restreint  ,  est  rangé  par 
Lalrellle  (  Gênera  Crust.  et  Ins.  )  dans 
la  fflmille  qui  lui  a  emprunté  son  nom, 
et  appartient  ailleurs  (Règne Anim. de 
Cuv.)  à  celle  des  ïanystomes.  Ses  ca- 
ractères sout:  Antennes  de  la  loii;;ueur 
de  la  tête ,  séparées  jusqu  à  leur  base , 
dont  le  premier  article  est  plus  long 
que  le  second ,  et  le  troisième  ou  der- 
nier en  cône  allongé,  avec  un  stylet  en 
forme  de  soie  au  bout.  Melgen  (Des- 
cription syst.  des  Dipt.  d'Europe)  ca- 
ractérise ainsi  ce  genre  :  antennes 
avancées ,  rapprochées  à  leur  base 
dirigées  en  dehors ,  à  trois  articles  le 
premier   cylindrique  ,  le   second  eu 


j6  ASI 

cône  renversé ,  le  troisième  sans  an- 
neaux ,  subiilé ,  conîprimé ,  avec  un 
stylet  terminal  sétiforme;  trompe  di- 
rigée en  avant ,  droite  ,  horizontale  et 
courte  ;  les  jambes  plates  ,  droites  et 
épineuses;  piedsavecdeuxéperons.Par 
ce  dernier  caractère,  les  Asiles  s'éloi- 
gnent des  Leptogastres.  On  les  a  auisi 
distingués  des  Laphries,  lesquels  ont 
le  troisième  article  des  antennes  pi-es- 
que  ovale,  sans  stylet  saillant,  et  des 
Dasypogons  qui  olïVent  ce  même  ar- 
ticle presque  cylindrique  ,  avec  un 
petit  st\lelen  forme  d'article  :  du  reste 
leur  corps  est  allongé;  leur  tête,  con- 
vexe antérieurement ,  plane  et  même 
concave  postérieurement,  supporte 
trois  yeux  lisses  ;  les  ailes  sont  placées 
horizontalement  et  dépourvues  de 
cuillerons;  il  existe  dos  balanciers 
minces,  terminés  brusquement  par  un 
bouton  ,  et  des  pâtes  allongées,  assez 
fortes  ,  épineuses  ,  munies  de  deux 
crochets  forts  et  de  deux  grosses  pe- 
lottes  ;  l'abdomen  est  allongé  ,  et  se 
termine  en  pointe  dans  les  femelles. 
L'organisation  interiîe  des  Asiles  est 
connue  par  quelques  observations  de 
Degéer  (iMém.  sur  les  Ins.  T.  vi)etde 
Marcel  de  Serres  (Mém.  sur  le  vaisseau 
dorsal  dans  les  Ann.  du  Mus.  d'Hist. 
nat.ï.  IV,  p.. t6i).  Nous  renvoyons  à  ces 
principales  sources.  Frisch  dès  l'an- 
née lyôo,  et  plus  tard  le  même  Degéer 
ont  aussi  observé  les  métamor- 
phoses de  plusieurs  espèces.  A  l'é- 
tat de  larve ,  ces  Insectes  se  présen- 
tent sous  forme  d'un  Ver  apoJe ,  à 
corps  allongé  ,  divisé  en  douze  an- 
neaux ;  la  tète  est  écalUeuse ,  munie 
de  deux  crochets  mobdes ,  au  nwyen 
desquels  elle  opère  sa  progression  en 
se  cramponnant  ;  on  aperçoit  aussi  de 
chaque  côté  les  stigmates  au  nombre 
de  quatre.  Ces  larves  vivent  dans  la 
terre ,  et  s'y  transforment  en  nymphes 
sans  s'être  construit  de  coque  et  après 
avoir  changé  entièrement  de  peau. 

Les  Asiles  sont  des  Insectes  carnas- 
siers qui  se  nourrissent  de  plusieurs 
Diptères ,  et  font  même  la  chasse  aux 
Hyménoptères-2taux Coléoptères  ;  leur 
vol  est  rapide  et  accompagné  d'un 
bourdonnement  assez  fort.  On  les  reu- 


ASI 

contre,  vers  la  fin  de  l'été  et  en  au- 
tomne ,  dans  les  Jjois ,  dans  les  lieux 
secs  ,  et  aussi  dans  des  plaines  hu- 
mides. Plusieurs  espèces  se  trouvent 
en  Fiance;  une  des  plus  communes  , 
et  qui  sert  de  type  au  genre  ,  porte  le 
nom  d'Asile-Frelon  ,  Asiliis  crabro- 
nifoi'mis  ,  L.  C'est  l'Asile  brun  à  ven- 
tre de  deux  couleurs  de  Geofiroy  (Ins. 
T.  2.pag.  468.pl.  17.  fig.  3.  k).  Ellea 
été  figurée  par  Frisch  (Ins.  T.  3.  pi. 
3.  tab.  8);  par  Schaîffer  {Icon.  lab.  8. 
fig.  i5),  etparSchellenberg  (Ge/zr.  de 
Mouch.  tab.  29.  fig.  1  ).  La  ressem- 
blance qu'elle  offre  au  premier  aspect 
avec  le  Frelon,  lui  a  valu  son  nom. 
—  Meigen  (  loc.  cit.  )  en  décrit  cin- 
quante-six espèces  ,  dont  plusieurs 
nouvelles.  Nous  citerons  parmi  elles 
pouréclaircir  la  synonymie:  \A.foi- 
c//ja/;«  de  Linné  ,  qui  est  la  même  que 
\ A.  cinereus  de  Degéer  (  Ins.  T.  vi. 
98.  8.tâb.  i4,fig.  5 — 9);  i'yl.  œsliuus, 
Schr. ,  ou  Va.  iiiger  Ag  Degéer  [loc. 
cit.  99.  9.  tab.  i4.  fig.  12  );  ÏA.  ger- 
manicus  de  Linné,  et  de  FaJjricius,  qui 
(Eut.  Syst.  T.  IV.  585.  5i)  donne  ce 
nom  à  lindividu  mâle  ,  et  fait  une  es- 
pèce nouvelle  de  la  femelle,  sous  le 
nomd'^.  tibialis ;  ailleurs  {Syst.  a/itl.) 
il  rapporte  cette  espèce  au  genre  Da- 
sypogon.  Elle  a  été  figurée  par  Scliœf- 
fer  (  /oc.  cit.  t.  48.  fig.  9  et  10).  (aud.) 

ASILIQUES.  A  si/ici.  ins.  Famille 
de  l'ordre,  des  Diptères,  section  des 
Proboscidés,  établie  par  La  treille  ((^e- 
nera  Crust.  et  Insect.  ,  et  Considér. 
génér.  ) ,  qui  lui  assigne  pour  carac- 
tères :  antennes  presque  cylindriques, 
de  trois  articles  ,  dont  le  dernier  sans 
anneau,  avec  un  stylet  ou  une  soie  au 
bout  dans  la  plupart;  trompe  écail- 
leuse  ,  piesque  conique,  avancée  en 
forme  de  bec  ,  sans  lèvres  saillantes  , 
renfermant  un  suçoir  de  quatre  soies  j 
palpes  extérieurs  et  relevés  ;  corps 
allongé;  balanciers  nus;  ailes  cou- 
chées sur  le  corps  ;  tête  transverse. 
Cette  famille  répond  au  grand  genre 
Asile  de  Linné,  qui  a  depuis  été  sub- 
divisé en  plusieurs  genres  ;  les  plus 
remarquables  sont  les  suivans  :  La- 
PHRiE,  AsiiiE  proprement  dit,  Da- 


ASI 

sypoGON,  dont  les  tarses  sont  termi- 
nes pardcuxcrochctsct  deux  pclottcs, 
et  les  antennes,  ^uère  plus  longues 
que  la  tète,  sans  pédicule  commun  ; 
ÛiocTRi!'  qui  ont  les  antennes  beau- 
coup plus  longues  que  la  tète  et  sup- 
portées par  un  pellicule  commun  ; 
GoxvPE  dans  lesquels  les  tarses  n'ont 
pas  de  pelollcs  cl  sont  terminés  par 
trois  crochets,  /"^ces  molsetcn  parti- 
culier le  genre  Asile ,  dans  lequel  nous 
avons  ilouné  ,  sur  les  mœurs  et  les  iné- 
tauiorphoses  ,  des  indications  commu- 
nes ,  à  peu  de  chose  près  ,  à  tous  les 
individus  de  celte  iamille.  Meigcn 
(  Descript.  syst.  des  Ins.  Diptères  , 
1820,  T.  II  )  donne  à  la  famdle  des 
Asiliques  les  mêmes  carac;èrcs  que 
Latredle,  et  elle  se  compose  pour  lui 
des  genres  Diactria,  Dasjpogo/i ,  La- 
phria,  ylsllus,  qui  ont  les  tarses  munis 
de  deux  éperons  ,  et  Leptugaster  dont 
les  tarses  en  sont  privés.  (aud.) 

*  ASIiMEîVA.  BOT.  piiAN.  Syn.  ma- 
legache  de  T'ulkamena.  T^.  ce  mot.  (b.) 

*  ASIMINA.  BOT.  THAN.  Genre  de 
la  seconde  section  de  la  famille  des 
Auonacées  ,  lormé  par  Ad.inion 
(Fam.  des  Plant.  II ,  56.5)  ,  adopté  par 
Dunal  (Monog.  Auon.  81),  et  par  Jus- 
siea  {  Ann.  iNlus.  i6,  p.  ôôg);  il 
n'est  qu'un  démembrement  du  gonre 
Anona  t'.e  Linné.  IJe  Candolle  (  Syst. 
P'eget.  I,  478  etsuiv.  )  en  mentionne 
quatre  espèces  qui  sont  toutes  fru- 
tescentes et  de  l'Amérique  septen- 
trionale ,  As'unina  pan'ijlora  ,  tri- 
loba  ,  p)ygmœa  et  graïuiijlora.  V. 
Anonk.  (b.) 

"*  ASINA.  BOT.  PiiAN.  Syn.  du  Peu- 
plier \AdLnz  fP upulus  alba.  L.  chez  les 
Russes.  (b.) 

ASINDULE.  ylslndulum .  j Ns . 
Genre  de  1  ordi  e  des  Uiptè.  es  et  de  la 
grande  famille  des  INémocè.es  (Règne 
Animal  deC  iv.)ouTipalaire3(f^e«e/'a 
Crust.  et  J/isect-,  et  Cousidér.  Génér.), 
établi  par  Latreille  ,  qui  le  distingue 
par  les  caraclères  suivans  :  de  pe- 
tits yeux  lisses  :  trompe  en  forme  de 
bec  ,  longue  ,  dirigée  en  arrière  sous 
la  poitrme,  et  terminée  par  deux  lè- 


AS£  17 

vrcs  allongées  qui  la  font  paraître  bi- 
fide. Il  réunit  à  ce  genre(  Règne  Anim. 
de  Cuv.)  les  Rliypiies  qui  en  dltlërent 
par  une  trompe  de  la  longueur  de  la 
lète  ,  et  avancée.  —  Les  Asindules  ap- 
partiennent à  la  section  des  Tipulaires 
fungivorcs  ,  et  ont  des  caractères  com- 
muns avec  les  Mycélophiles  et  les  Cé- 
roplates  ;  mais  ils  diflèrent  de  ce:-deux 
genres  par  la  forme  de  la  trompe.  La- 
treille considère,  mais  avec  quelque 
doute  ,  comme  synonyme  du  genre 
Asindule,  celui  des  Platy vues  de  Mei- 
gen ,  caractérisé  ainsi  qu'il  suit  par 
cet  auteur  :  antennes  étendues,  com- 
primées,de  seizearticles  dont  lesdeux. 
premiers  sont  distincts(  par  leur  forme 
et  leur  volume);  yeux  à  réseaux  arron- 
dis ;  trois  yeux  lisses  ,  rapprochés  , 
inégaux  ,  placés  en  triangle  sur  le 
front  ;  jambes  sans  épines  sur  le  coté  ; 
abdomen  dépiimé  postérieurement. 
— Le  genre  Gnoriste  de  Meigen  paraît 
avoir  des  rapports  plus  gran  is  avec  les 
Asindules.  L'entomologiste  français 
regarde  comme  type  de  ce  genre 
l'Asindule  fascié  ,  A.  fasciata  ,  ou  le 
P/titjuraJascista  de  Meigen.  Celui-ci 
rapporte  à  son  genre  Platyure  vingt 
espèces,  parmi  lesquelles  on  en  re- 
maïque  [ilusieuis  appai  tenant  aux 
genres  Ceruplatus ,  li/iaglo  et  Sciara 
des  Auteurs.  Latreille  (  Gênera  Crust. 
etlnsect.T.  i,  tab.  i5,  fig.  1,  et  T.  iv, 

Ï).  261  )  décrit  et  figure  une  espèce  sous 
e  nom  d'Asindule  noir  ,  Asindulum 
nigrum\  il  l'a  tiouvée  aux  enviions  de 
Paris,  dans  les  lieux  humides  :  elle  y 
est  raie.  V.  Platturk  et  Gnoristk. 

(aud.) 

*  ASINUS.  OIS.  Syn.  (^e  Butor  , 
Ardea  stellaris ,   L.   y.   Hérox. 

(B.) 

*  ASIO.  OIS.  Syn.  de  Duc,  mal 
à  propos  appliqué  anciennement  à 
V Ardea  i^irgo  ,  L.  (3.) 

*  ASION.  bot.  crypt.  Même  chose 
qu'Aschion.  A',  ce  mot.  (ad.  b.) 

ASIRAQUE.  Asiraca.  ins.  Genre  , 
de  l'ordre  des  Hémiptères  et  de  îh 
section  des  Homoptères,  fondé  par  La- 
treille et  désigné  plus  tar  J  par  Fabri^ 


i8  ASM 

cius  sous  le  nom  de  Delp/iax.  Ses  ca- 
ractères (listinctifs  sont  :  antennes  de 
trois  articles  inseréesdans  une  eclian- 
crure  des  j^eiix  ,  aussi  longues  au 
moins  que  la  tète  et  le  corselet ,  le 
premier  article  n'étant  pas  plus  court 
que  le  second.  Lalreille  ayant  remar- 
qué que,  dans  plusieurs  espèces  du 
genre  Delphax  de  Fabricius  ,  le  pre- 
mier article  était  notablement  plus 
court  que  le  second,  a  cru  pou%'oir  for- 
mer avec  ces  individus  une  coupe  gé- 
nérique distincte  ,  à  laquelle  on  con- 
servera le  nom  de  Delphax.  V.  ce 
mot. 

Les  Aslraques  qui  appartiennenl  à 
la  famille  des  Cicadaires  sont  des  In- 
sectes petits,  assez  semblables  aux 
Fulgores,  ayant  les  antennes  insérées 
immédiatement  au-dessous  des  yeux, 
deux  petits  yeux  lisses  ,  et  étant  pri- 
vés d'organes  sonores.  Ils  vivent  sur 
les  Végétaux.  L'Asiraque  clavicorne, 
A.  clai'lcomis  ou  le  Delphax  clavi- 
coniis  de  Fabricius,  figuré  par  Co- 
quebert {Illustr.  icon.  insecî.  dec.  i, 
tab.  8,fig.  7),  sert  de  type  à  ce  genre. 
On  le  rencontre  en  France  ,  en  Alle- 
magne ,  etc.  (aud.) 

ASJAGAN  ou  ASJOGAM.  bot. 
PHAN.  (Rhéede,  Hort.  Malab.  5,  tab. 
59.  )  Arbre  de  l'Inde  qui  appartient 
piobablement  à  la  fauîilie  des  Légumi- 
Deuses,etdontRoxburgaformé,  sous 
le  nom  de  Jonesia ,  un  genrC  adopté 
par  Willdenow.  /^.  Jonesia.    (b.) 

ASK.  REPT.  BATR.  Syn.  de  Sala- 
mandre aquatique  chez  les  Ecossais. 
r.  Tktton.  (b.) 

ASKALABOS.  rept.  saur.  (Se- 
ba.  )  f^.  Ascalabote. 

*  ASKIDA.  BOT.  piiAN.  {  Diosco- 
ride.)  Syn.  de  Veratrum  album ,  L. 
V.  Vératre.  (b-) 

*  ASKOKAIS.  BOT.  PHAN.  Syn. 
africain  de  Pastinaca,  selon  Adanson. 
J^.  Pakais.  (b.) 

*  ASROLAME.  bot.  phan.  Syn. 
arabe   d'Asphodèle.  V.  ce  mot.  (b.) 

ASMENI.     BOT.     PHAN.     (  Dalé- 
champ.  )  Syn.  arabe  d'Iris.       (b.) 


ASP 

ASMODÉE.  REPT.  SAUR.  Belle  es- 
pèce innocente  de  serpent  du  Japon  , 
encore  trop  peu  connue  pour  qu'on 
puisse  la  rapporter  à  aucun  des  gen- 
res établis  jusqu'à  ce  jour.  (B.) 

ASMONICH.  BOT.  PHAN.  Syn.  pé- 
ruvien de  Chincona  ;05ea, RuizetPav. 
/".  Chincona.  (b.) 

ASNE.  MAM.  d'^s//2z/s  latin.  Vieux 
nom  français  liel'Aue.  P'.  Cheval. 

(B.) 

ASONATOU.  bot.  phan.  Même 
chose  qu'AsouATOu.  J^.  ce  mot.    (b.) 

ASOTAS.  BOT.  PHAN.  (Adanson.) 
Même  chose queCouiondi.  /^.  ce  mot. 

(B.) 

ASOTE.  Jsotus.  POIS.  Espèce  ù\\ 
genre  Silure,  f^.  ce  mot.  (b.) 

ASOUATOU.  BOT.  PHAN.  Et  non 
ylsonatou.  Syn.  indou  àe  Ficus  incUca, 
L.  T'^.  Figuier.  (b.) 

ASP  ou  ATT.  MAM.  Syn.  de  Che- 
val chez  les  Persans,  (b.) 

ASPALAT.  Jspalathus.  bot.  p  «ian. 
Ce  nom  ,  d'abord  donné  au  Cytise 
par  Dioscoride  ,  à  des  Genêts  épi- 
neux, à  des  Arbrisseaux  à  bois  odo- 
rant, au  Lignum  rhodium,  espèce  de 
Liseron  ,  est  maintenant  celui  d'un 
genre  établi  par  Linné,  qui  estl'.^c/zj- 
ronia  de  Vanro3'en  ,  le  iicaligera  d'A- 
danson.  Il  appartient  à  la  famille  des 
légumineuses ,  oii  il  se  place  assez 
près  des  Genêts  dont  il  dJifère  plu- 
tôt par  le  port  que  par  ses  ca- 
ractères botaniques  ,  qui  sont  :  un 
calice  à  cinq  divisions  aiguës,  la  su- 
périeure plus  grande;  une  coiollepa- 
pillonacée  dont  l'étendard  est  réfléchi, 
les  ailes  plus  petites  ,  la  carène  bifide; 
dix  étaminesmonadelphes  ;  une  gous- 
se contenant  deux  à  trois  graines,  sou- 
vent terminée  en  pointe.  —  Quarante 
espèces  environ  se  trouvaient  décrites 
par  Lamarck  dans  l'Encyclopédie  mé- 
thodique ;  ce  nombre  déjà  fort  grand 
est  porté  à  soixante-neuf  d'.ns  le  Sy- 
nopsis dePersoon.  Ce  sont  des  Arbris- 
seaux originaires ,  à  très-peu  d'excep- 
licms  près ,  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. Leurs  feuilles  sont  fasciculées 


ASP 
et  linéaires  daus  le  plus  grand  iioni- 
l»red'espc'ces, planes,  terneesdaus  les 
autres,  dont  Necker  a  t'ait  son  genre 
Erlocjlax.  Les  fleurs  sont  tantôt  s"es- 
sdes  et  latérales  ,  tantôt  portées  à  lex- 
trémitédos  rameaux  ou  elles  f'onuent 
un  epi  ou  une  tète.  Nous  n  entrerons 
pas  clans  le  détail  de  ces  espèces  ,  dont 
aucune  ne  se  distiu"ue  de  celles  qui 
sont  voisines  par  des  caiacteros  bien 
tranchés.  Les  principales  diUoiences 
tirées  de  l'inflorescence,  de  la  lon- 
gueur et  de  la  disposition  des  feuilles  , 
de  l'état  de  la  tige  inerme  ou  épi- 
neuse ,  etc. ,  se  trouvent  indiqués  lab. 
620  desIUustr.  de  Laniarck,  oii  qua- 
tre espèces  sont  figurées.  Gaertncr 
aussi  représente  dans  sa  lab.  i44  ,  l'a- 
nalyse du  l'ruit  de  V Aspalathus  spino- 
sus.  —  Laniarck  rapportait  à  ce  genre 
le  Dorycniiim  de  Tournet'ort ,  Lotus 
Dorycniam  de  Linné,  qui  forme  main- 
tenant un  genre  séparé.  L  Aspalathus 
chenus,  L.  ,  a  été  placé  dans  les  Ame- 
rimnoii.  V.  ce  mot.  (a.d.j.) 

ASPALAX.  MAM.  Genre  de  Ron- 
geurs de  la  première  division  ;  c'est-à- 
dire  du  nombre  de  ceux  qui  sont  mu- 
nis de  clavicules  complètes.  Ce  génie, 
nprès  avoir  subi  divers  changeineus 
sous  différensnoms,a  été  récemment, 
et  selon  nous  fort  bien  circonscrit,  par 
Desmarest  au  mot  Rat-Taupe  du  Dic- 
tionnaire de  Uétervilleet  dans  laMam- 
nialogie  de  l'Encyclopédie,  par  ordre 
de  matières.  Ses  caractères  sont  :  mo- 
laires simples,  à  tubercules  mousses 
au  nombre  de  trois  de  chaque  côté 
des  deux  mâchoires  ;  incisives  infé- 
rieures en  forme  de  coin  comme  les 
supérieures ,  et  non  subulées  ;  corps 
cylindrique;  pieds  courts,  les  anté- 
rieurs propres  à  fouir;  yeux  excessi- 
vement petits  et  entièrement  cachés 
sous  la  peau;  queue  nulle  ou  presque 
nulle. 

Les  Aspalax  furent  d'abord  placés 
avec  les  Rats  par  Pallas  et  par  I^inné. 
Guldenstaedt  en  sépara  ,  sous  le  nom 
générique  de  Spalax  adopté  par  Erx- 
leben,  lUiger  et  Cuvier ,  l'espèce 
principale ,  à  laquelle  plus  tard  Lacé- 
pède  réunit  d'autres  Rongeurs  pour 


ASP  jcj 

former  le  genre  Ta/poïde.  Ce  df  rnier 
genre  n'a  point  élé  adopté;  lUiger 
l'a  démembré  pour  eu  ex  traire  soxiBa- 
thjeigus  adopté  par  Cuvier  ,  et  son 
6'6'o/T(/(i/5  que  Cuvier  confond  avec  les 
Lcmmings. 

Les  Aspalax,  essentiellement  sou- 
terrains  comme  la  Taupe  ,  n'avaient 
guère  besoin  de  voir;  aussi  la  nature 
les  a-t-elle  privés  de  la  vue.  Ce  n'est 
pas  qu'elle  leur  ait  entièrement  re- 
fusé des  yeux.  Ces  organes  existent  ; 
etmême  Aristote,qui  connut  foi  t  bien 
l'espèce  t\pedu  genre,  avait  remar- 
qué qu  ils  sont  parfailement  consti- 
tués ,  quoique  dans  de  petites  propor- 
tions ;   il  n'ignoiait  pus  qu'en  écor- 
chant  la  tète  ,  on  trouve  sous  une  ex- 
pansion  tendineuse    qui   couvre   les 
orbites  et  que  revêt  encore  la  peau  , 
un   corps    glanduleux,   oblong  ,    un 
peu  aplati,  au  centre  duquel  se  voit  un 
point  noir  qui  est  le  globe  de  l'œil;  en 
coupant  transversalement  ce  globule 
on  y  reconnaît  la  choroïde ,  la  rétine  , 
et  le  cristallin  ;  mais  tout  cet  appareil 
ne  subsiste  que  comme    une   preuve 
de  la  fidélité  avec  laquelle  la  nature, 
qui  ne  supprime^ras  brusquement  un 
organe  important,  suit  les  lois  créa- 
trices qu'elle  s'est  tracées.  Profondé- 
ment caché,  ainsi  que  danslePro/œw5 
Anguiiius ,  Animal  déjà  bien  éloigné 
de  r  Aspalax  dans  réclielle  des  êties, 
mais  également  destiné  à  fuir  la  lu- 
mière ,  cet  œil  rudimentaire  et  sans 
emploi  ne  procure  aucune  perfection 
à  des  créatures  de  ténèbres  qui  ne 
peuvent  deviner  quelle  vaste  sphère 
d'idées    développerait    en     eux    un 
seul  rayon  du  jour.  Mais  comme  l'ap- 
pauvrissement ou  la  privation  d'un 
sens    détermine    presque    toujours  , 
dans  les  Animaux  d'une  certaine  com- 
plication, le  plus  grand  dévcloppe- 
mentde  quelque  autre, iepeifectionne- 
ment  de  l'ouïe  dans  les  Aspalax  paraît 
les  dédommager  de  la  privation  de  la 
vue.  Encore  que  l'oreille  externe  soit 
peu  sensible  chez  eux,  on  s'aperçoit 
à  leur    démarche  que  les   moindres 
bruits  attirent  leur  attention,  et  dé- 
terminent  toutes   leurs    démarches. 
Du  reste  ,  la  forme  de  leur  corps ,  des- 


20  ASP 

tiné  à  se  glisser  dans  les  trous  qu'ils 
creusent  à  la  manière  des  Taupes, est 
c^'lindriquc  et  allongée;  leur  tctc  est 
aplatie;  leurs  incisives  sont  puissantes 
et  tronquées  carrément,  tant  en  haut 
qu'en  bas;  les  pa  tes  sont  courtes,  et 
leurs  doigts  au  nombre  de  cinq  à 
tous  les  pieds.  Tous  vivent  de  racines 
et  en  font  un  tel  dégât  que  la  végéta- 
tion est  bientôt  détruite  aux  envi- 
rons de  leurs  demeures.  Les  espèces 
queDesmarest  renferme  dans  ce  gen- 
re sont  au  nombre  de  trois,  dont  les 
deux  premièrement  connues  ha- 
bitent l'ancien  monde  ,  et  la  plus  lé- 
cemment  découverte  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

AsPALAX  Zemni  ,  Mus  Typhlus , 
Lin.  Gmel.  Syst.  Nat.  xiii.  i.  i4i  ; 
Pall.  Glir.  i54.  tab.  Viii  ;  Spalax  ml-  _ 
ciophthalmus ,  Guldenst.  Nov.  Corn. 
Petr.  XIV.  tab.  8-9;  Spalax  major, 
Erxleb.  Mam.  377;  grand  Spalax, 
Encycl.  mam.  pi.  72,  en  dessus  et 
PU  dessous.  Vulgairement  Slepez , 
Zemmi  ou  Zemni,  Rat-Taupe  et 
Taupe  aveugle. 

Cet  Animal  fut  connu  des  Grecs. 
Olivier  qui,  dans  son  voyage  dans 
l'empire  ottoman  ,  la  soigneusement 
décrit,  a  prouvé  (  Bullet.  Soc.  phil. 
n°  38  )  que  ce  fut  leur  A  spalax  ,  nom 
qu'on  a  mal  à  propos  regardé  comme 
celui  de  la  Taupe ,  parce  que  les  La- 
tins qui  ne  connurent  pas  l'Animal 
qui  l'avait  porté,  et  induits  en  erreur 
par  une  sorte  de  ressemblance,  tra- 
duisirent Aspalax  par  Talpa.  L'As- 
palax  Zemni  habile  la  Russie  aus- 
trale jusqu'au  nord  de  la  mer  Cas- 
pienne ,  l'Asie  mineure  et  la  Perse.  Il 
se  plaît  dans  la  terre  iunnide  où  cha- 
que individu  de  son  espèce  se  creuse 
une  galerie.  Il  préfère  à  toute  autre 
racine  celle  du  Cherophjllum  bidbo- 
sum,  L.  On  ne  lui  tiouve  pas  le 
moindre  vestige  de  queue.  Il  ac- 
quiert jusqu'à  huit  pouces  de  lon- 
gueur et  un  poids  de  trois  livres;  se 
défend  vaillamment  avec  ses  dents 
quand  il  est  attaqué;  marche  aussi 
facilement  à  reculons  qu'en  avant, 
toujours  avec  inquiétude  quand  il 
est  surpris   hors    de    terre;   la   tête 


ASP 

haute  et  s'arrêîant  à  chaque  instant 
pour  écouter.  Son  poil  est  fin  et  serré; 
sa  couleur  d'un  gris  cendré  ou  ferru- 
gineux. La  femelle  fait  deux  ou  quatre 
petits  qu'elle  nourrit  à  l'aide  de  deux 
mamelles;  le  temps  des  amours  est  le 
printemps,  et  se  prolonge  jusqu'en 
été. 

Aspalax  Zocor  ,  Mus  Aspalax , 
Gmel.  /oc.  cit.-ç.  i4o;Pall.  Glii'.  168. 
T.  X  ;  le  Zokor  ,  Encyc.  mam.  pi.  72. 
Cet  Animal  n'ayant  pas  été  connu  des 
anciens ,  le  nom  spécifique  d'Aspalax 
ne  pouvait  lui  convenir.  Plus  petit 
que  le  précédent,  il  est  d'un  brun 
cendré  en  dessus ,  blanchâtre  en 
dessous.  Sa  nounitiire  de  prédilec- 
tion consiste  dans  les  bulbes  du  Li- 
lium  Pumpuiiium  etde  Y Erytluonium 
Dens-Canis,  L.  Il  aune  petite  queue, 
jette  un  cri  aigu  quand  il  est  pris  ou 
menacé,  et  se  trouve  plus  particuliè- 
rement dans  la  Daourie. 

Aspalax  DE  Raffinesque,  Spalax 
tr'wittata ,  Piaffin.  An.  montli.  mag. 
oct.  1818.  Petit  Quadrupède  décou- 
vert par  le  savant  dont  nous  propo- 
sons de  lui  donner  le  nom ,  long  de 
sept  pouces,  muni  de  petites  oreilles, 
fauve  sur  le  dos  et  marqué  de  trois 
grandes  raies  brunes  ;  blanchâtre  en 
dessous  ,  et  entièrement  dépourvu 
de  queue.  Il  a  été  trouvé  dans  les 
Etats  de  l'oliest  des  Etats-Unis  de 
l'Amérique. 

Le  Mus  talpinus ,  Lin.  Gmel.  loc. 
cit.  ;  Pall.  Glir.  tab.  xi  ;  Spalax  mi- 
nor,  Erxleb.  ,  appartient  peut-être 
aussi  au  genre  cfont  il  vient  d'être 
question.  Cet  Animal  qui  se  trouve 
encore  dans  le  midi  de  la  Russie  ,  a 
les  habitudes  du  Zemni  et  du  Zokor. 
Les  racines  qu'il  préfère  sont  celles 
du  Latliyrus  et  du  Fklomis  tuberosus, 
avec  les  bulbes  des  Tulipes.  Il  a  une 
petite  queue  ,  réjiand  une  odeur  mus- 
quée au  teuips  des  amours,  et  n'at- 
teint guère  que  trois  pouces  de  lon- 
gueur, (b.) 

*  ASPARAGINE.  bot.  phan.  et 
MIN.  Substance  découverte  dans  le 
suc  de  l'Aspei  ge  par  Vauquelin  et  Ro- 
biquet,  qui  se  cristallise  en  prismes 


ASP 

droits  rhoinboïdaux  ,  dont  le  grand 
augie  de  la  base  est  d'cnvlrou  17  de- 
grés. Les  bords  de  cette  base  et  les 
deux  angles  situes  à  rexlrémité  de  sa 
grande  diagonale  sont  remplaces  par 
des  laceltes.  Celle  substance  est  inso- 
luble dans  l'Alcohol,  très-soluble  dans 
l'eau  chaude  ,  peu  dans  l'eau  froide; 
elle  est  converlie  par  l'Acide  nitrique 
en  Aniariue  ou  en  tanin  artificiel  ; 
chauffée  ,  elle  donne  un  premier  pro- 
duit acide  et  un  second  ammoniacal; 
saveur  fraîche  et  un  peu  nauséabonde. 
Selon  Vauquciin  et  ilobiquet ,  elle 
serait  formée  d'Hydrogène  ,  d'Oxy- 
gène, de  Carbone  et  d  Azote,      (u.) 

ASPARAGINÉES.  Jsparaglneœ. 
BOT.  PiiAN.  Cette  famille  naturelle 
appartient  au  groupe  des  Mono- 
cotylédonées  ,  dont  les  étamines 
sont  périg\niqrcs.  Les  botanistes 
modernes  n'ont  pas  tous  adopté  cette 
famille  telle  qu'elle  avait  été  présen- 
tée par  l'illustre  auteur  du  Gênera 
Vlaiilarum.  Ainsi  Venlenat  (Tableau 
du  Règne  Végétal  )  divise  les  Aspa- 
raginées  en  deux  familles,  savoir  : 
les  ^o>/'fl/a^o/V/e's  qui  renferment  tous 
les  genres  dont  les  fleurs  sont  herma- 
phrodites, et  les  Srnilacées  oii  se 
trouvent  réunis  les  genres  à  fleurs 
unisexuées.  Cette  diitinclion ,  uni- 
quement fondée  sur  la  dilférence  des 
fleurs  hermaphrodites  et  unisexuées, 
nous  paraît  trop  peu  importante  et 
trop  variable  pour  devoir  être  adop- 
tée. En  efletjdans  l'Asperge  commune 
qui  forme  le  type  des  Asparagoïdes  de 
Ventenat,  les  fleurs sontpresque  cons- 
tamment vuiisexuées  et  dioïques.  Ro- 
bert Erown  (  Prodromus  No^.-Holl.) 
distingue  d'abord  les  Asparaginécs 
en  deux  groupes  ,  suivant  que  leur 
ovaire  est  libre  ou  infère.  Les  genres 
qui  sont  dans  ce  dernier  cas  consti- 
tuent sa  nouvelle  famille  des  Diosco- 
rées ,  dont  nous  traiterons  à  ce  mot. 
Quant  à  ceux  qui  oflrent  un  ovaire 
libre  et  supère  ,  il  les  réunit  presque 
tous  aux  Asphodèles ,  dont  il  sépare 
seulement  ceux  qui  ont  le  style  tri- 
fide  ou  trois  stigmates  ,  sous  le  nom 
de  Smilacées.   Il  ne   faut  pas  con- 


ASP  91 

fondre  ce  dernier  groupe  avec  celui 
établi  précédemment  par  Ventenat 
sous  le  mC'me  nom  ,  qui  comprend  à 
la  fois  des  genres  à  ovaire  libre  et 
à  ovaire  adhérent  ,  mais  dont  les 
fleurs  sont  toujours  munies  d'un  seul 
sexe. 

Nous  adoptons  entièrement  l'opi- 
nion du  savant  botaniste  anglais  quant 
à  la  séparation  des  Dioscorées  d'avec 
les  véritables  Asparaginécs,  mais  nous 
ne  saunons  nous  ranger  de  son  avis, 
lorsqu'il  place,  parmi  les  Asphodèles, 
un  grand  nombre  de  genres  apparte- 
nant réellement  aux  Asparaginécs; 
tout  en  convenant  cependant  que  la 
distinction  entre  ces  deux  familles  est 
extrêmement  diflicile  à  établir.  Nous 
comprendrons  donc  dans  cette  fa- 
mille celle  des  Smilacées  de  Pvobert 
Brown  ,  et  les  genres  à  ovaire  supère 
que  de  Jussieu  y  avait  d'abord  rap- 
portés. Voici  les  caractères  de  cette 
famille  ; 

Les  fleurs  sont  hermaphrodites  ou 
unisexuées,  monoïques  ou  dioïques. 
Leur  calice,  souvent  coloré  et  péta- 
loïde  ,oil\e  six  ou  huit  divisions  plus 
ou  moins  profondes  ,  étalées  ou  dres- 
sées ;  les  étamines  sont  en  nombre 
égal  à  celui  des  divisions  du  calice 
auquel  elles  sont  attachées  ;  leurs  ii- 
lets  soixt  libres  ,  très-rarement  soudés 
en  un  nvcéoXe  {Ruscus).  L'ovaire  est 
supère,  à  trois  loges,  contenant  cha- 
cune un  ou  plusieurs  ovules,  insérés  à 
l'angle  interne  ;  le  style  est  simple  et 
terminé  par  un  stigmate  trilobé  ,  ou 
bien  il  est  profondément  divisé ,  ou 
enfin  il  en  existe  trois  ou  quatre,  ter- 
minés par  autant  de  stigmates. 

Le  fruit  est  une  capsule  ou  une 
baie  globuleuse,  quelquefois  à  une 
seule  loge  et  à  une  seule  graine  par 
l'avortement  des  autres.  La  capsule 
s'ouvre  en  trois  valves,  dont  chacune 
entraîne  avec  elle  une  partie  des 
cloisons  appliquées  sur  sa  partie 
moyenne.  Les  graines  se  composent 
d'un  endospcrme  charnu  ou  corné  , 
contenant  dans  une  cavité  quelquefois 
assez  grande  ,  placée  dans  le  voisi- 
nage de  leur  bile,  un  embryon  mono- 
cotylédon très-petit. 


23  ASP 

Les  Plantes  de  la  famille  des  Aspa- 
raginées  sont  herbacées,  vivaces  , 
ou  sous-frutescentes.  Leurs  feuilles 
sont  alternes  ,  quelquefois  opposées 
ou  verticillées  ,  raiement  engainantes 
à  leur  base.  Leur  racine  est  fibreuse 
et  vivace. 

Les  genres  contenus  dans  cette  fa- 
mille sont  assez  nombreux.  On  peut 
les  disposer  en  deux  sections  ,  selon 
que  le  stigmate  est  simplement  tri- 
lobé ,  ou  suivant  qu'il  existe  plu- 
sieurs stigmates  distincts. 

f  Sligrnate  simple  ou  trilobé. 

ASPARAG1NÉ£S    VRAIES. 

Dracœna ,  L.  —  Cordytine  ,  Com- 
merson.  —  Dianella  ,  Lamarck.  — 
asparagus  ,  L.  —  Callixene  ,  Com- 
mers.  —  Pageria  ,  Ruiz  et  Pavon. — 
P/ii/esia  ,  Commers.  —  Convaltaria, 
Tournef.  —  Polygonatum ,  Tournef. 

—  Smilacina,  Desfoutaines. — Maian- 
themum,  Roth.  —  Ophiopogon  ,  Ai- 
ton.  —  Ti/pistra.  —  Eustrcplius  ,  R. 
Brown.  —  Streptopus  ,  Richard  (  in 
jilichx.  ).  — Flagellaria  ,  L.  —  Sanse- 
viera,  Thuub.  —  Rusciis.  L.  —  Smi- 
lax  ,  L.  —  Drymophila  .  R.  Brown. 

—  Ripogonum,  Forster. 

W  Trois  ou  quatre  stigmates  dis- 
tincts. 

Parjdées. 

Paris ,  L.  —  Trillium  ,  L.  — ■  Me- 
deola,  L.  —  Demidowia?  HofFman. — 
Roxburgia?  Willd. —  Stemona?  Lou- 
reiro.  (a.  r.) 

ASPARAGOIDES.  bot.  pu  an. 
(Yentenat;  F .  AsparaginÉes. 

ASPARAGOLITHE.  min.  Vulgai- 
rement Pierre  d' Jsperge.  Abildgaard. 
Sparglesteiii  ,    Werner.    /^.    Chaux 

PHOSPHATÉE.  (g.  DEL.) 

ASPE.  POIS.  Espèce  d'Able.  f^.  ce 
mot.  (e.) 

ASPERCETTEoitESPARCETTE. 
BOT.  piiAN.  INoms  vulgaires  de  Vlledy- 
sarum  0/iobryc/iis ,  L.  ,  dans  quel- 
ques provinces  de  France.  /^.  Sain- 
roiN.  (r.) 

ASPERELE     ET     ASPERELLE. 

ROT.  ^^.  AsPRÈLE  et  A.SPr.El.LE. 


ASP 
ASPERGE,  asparagus,  bot.  phan. 
Ce  genre,  qui  a  donné  son  nom  à  la 
famille  des  Asparaginées  ,  est  caracté- 
risé par  un  calice  connivent  à  la  base, 
partagé  supérieurement  en  six  parties 
égales,  dont  trois  intérieures  réflé- 
chies au  sommet;  un  style;  un  stig- 
mate trigone  ;  une  capsule  à  trois 
loges  dispermes  ;  et ,  suivant  Gaert- 
ner  ,  un  embryon  recourbé  ,  allongé, 
éloigné  du  style  et  situé  sur  la  partie 
dorsale  du  péiisperme.  On  en  compte 
plus  de  vingt  espèces  originaires  de 
diverses  contrées,  quelques-unes 
d'Europe ,  quelques-unes  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  d'autres  de  Ceylan 
et  des  Indes-Orientales  ,  etc.  ,  etc. 
Leur  tige  est  rameuse  ,  herbacée  ou 
ligneuse  ,  dressée  ,  humble  ou  quel- 
quefois grimpante  ,  inerme  ou  armée 
d'épines  ;  les  feuilles  sont  en  général 
réunies  en  faisceaux,  sétacées,  ou  su- 
bulées,  ou  lancéolées,  ou  ensiformes, 
nulles  dans  deux  espèces  épineuses  ; 
les  fleurs  sont  le  plus  généralement 
solitaires  à  l'aisselle  des  feuilles ,  quel- 

auefois  dioïques  ,  hermaphrodites 
ans  le  plus  grand  nombre. 
L'espèce  la  plus  connue,  Y  aspara- 
gus officiiialis ,  L. ,  qu'on  cultive  dans 
nos  potagers  pour  manger  ses  jeunes 
pousses ,  est  originaire  de  1  Europe  ; 
elle  se  distingue  par  une  tige  herba- 
cée ,  haute  de  deux  à  trois  pieds,  à  ra- 
meaux écartés;  par  des  feuilles  fines 
et  fasciculées  ,  enfermées  d'abord  au 
nombre  de  trois  ou  quatre  dans  trois 
stipules  dont  une  plus  grande;  par  des 
fleurs  dioïques  ,  campanuhformes  , 
verdâtres  ,  pendantes  à  l'extrémité 
de  pédoncules  articulés  à  leur  milieu. 
Elle  a  été  rep:ésentée  un  grand  nom- 
bre de  fojs,  pariiculièremenl  dans  le 
Dict.  des  se.  naturelles,  et  l'analyse 
de  son  fruit  est  figurée  tab.  16  de 
Gaerfner.  (a.d.j.) 

L'Asperge  forme  l'un  des  princi- 
paux revenus  des  jardiniers  qui  ap- 
provisionnent les  marchés  de  Paris  , 
où  Ion  en  consomme  considérable- 
ment. Elle  est  très-apéritive,  com- 
munique aux  urines  une  odeur  fétide 
particulièie ,  qu'on  peut  métamor- 
phoser en  odeur  de  violette  des  plus 


ASP 

suaves  ,  en  y  jclant  quelques,  gouttes 
de  Téiébentliinc. 

Pour  cultiver  avanlagcuscinent 
cette  Plante,  on  compose  un  mélange 
de  sable  ou  terre  calcaire  et  de  terre 
i'ranche,  ou  d'un  lumicr  consommé 
en  terreau;  on  plante  des  graines  qui 
produisent  des  racines  appelées  gril- 
les ou  pâtes  ■■,  on  relève  Ces  grilles  pour 
les  planter  dans  des  fosses  en  plan- 
ches séparées.  Celles  de  Hollande  sont 
estimées;  dans  ce  pa>s  on  veut  que 
les  Asperges  q  ui  en  proviennent  soient 
entièrement  blanches.  Ailleurs  on  les 
prélère  un  peu  vertes,  parce  qu'elles 
ont  alors  un  goût  plus  décidé.  Entre 
les  [psectes  nuisibles  aux  Asperges  , 
un  jardinier  soigneux  doit  laire  la 
guerre  aux  larves  de  Hanneton,  à  la 
Courtillièrc  ,  à  diverses  Chenilles  et 
aux  larves  du  Criuceris  asparagi. 

(t.  D.  B.) 

ASPERGILLUS.  bot.  crypt.  {Mu- 
cédinées.)  Ce  genre  ,  dabord  créé  par 
Micheli(AowGe'«f/a,p.  212.  lab.  91^, 
avait  été  ensuite  réuni  aux  jVoiiilij. 
parPersoon,et  adcj;uis  été  létablipar 
Link  {Ecrliit.  Mag. ,  1809.  p.  16).  qui 
lui  a  donné  le  caractère  suivant  :  fila- 
niens  droits,  réunis  en  toutï'es  ,  arti- 
culés, simples  ou  ranieux,  reutlés 
au  sommet  et  présentant  à  lextié- 
mité  de  chacun  deux  un  groupe  de 
sporulcs  globuleuses.  Dans  uu  sup- 
plément à  ce  Mémoire  {Berlin.  Mag. 
iSi.T  p.  ôG  )  ,  il  y  a  réuni  avec  raison 
le  genre  Pulyactis(\\\\.  en  differeà  pei- 
ne. Ton  es  ces  Plantes  sont  de  petits 
Champignons  bys^oïdes  ,  t.  es-déli- 
cats, blanchàlies,  qui  croissent  sur 
les  corps  en  puticlaclion  ;  leu:s  spo- 
rulcs sont  souvent  réunies  plusieurs 
à  la  suite  les  unes  des  aulres,  et  for- 
ment des  lllamens  monililormcs  com- 
me dans  les  MoiiUia ,  mais  qui  sont 
réunis  pUisieurs  en  tètes  arrcwiiies,  à 
l'extrémité  des  rameaux,  et  dont  la 
couleur  ,  d'abord  blanche  ,  devient 
quelquefois  ensuite  jaune  ou  verdà- 
tre.  (AD.  13.) 

ASPEROCOQUE.  Jspeiococcus. 
BOT.  CRYPT.  {Hjdrophy tes.)  Genre  de 
l'ordre  des  Ulvacées  parmi  les  Plan- 


ASP  2  5 

tes  marines;  il  se  rapproche  des 
Uictyotées  par  les  fructifications  , 
un  peu  plus  saillante^  que  dans  les 
Ulves,  et  présente  la  même  organisa- 
tion que  CCS  dernières.  Ce  genre  a 
pour  caractères:  les  graines  isolées, 
éparses,  d'abord  innées  et  devenant 
plus  ou  moins  saillantes  avec  l'âge. 
Les  tiges  ou  plutôt  les  frondes  sont 
toujours  listuleuscs.  Leur  couleur  est 
moins  vive  ,  moins  brillante  que  celle 
des  Ulves  ;  elle  ne  change  presque 
point  par  la  dcssication  ,  ui  par  l'in- 
fluence de  l'air  ou  de  la  lumière.  Ces 
Plantes  ne  jouissent  pas  d'une  longue 
vie,  et  semblent  particulières  à  la  zone 
tempérée.  Les  espèces  principales 
sont  : 

AsPEROCOQtJE   RUGUEUX  ,    AspeiX}- 

coccus  n/gosus.  Lamx.  C'est  VU/i^a 
ritgosa  de  la  Flore  française,  mais  non 
celle  de  Linné.  Cette  espèce  que  l'on 
confond  quelquefois  avec  notre  Deles- 
seria  n/go&a ,  est  simple ,  cylindrique, 
létrécieàsa  base,  longue  d'un  à  six 
pouces  ,  sur  une  à  deux  lignes  de  dia- 
mètre, et  couverte  de  graines  nom- 
breuses, un  peu  saillantes.  Elle  est 
commune  sur  les  côtes  de  ÎS'oi  mandie 
et  de  Bretagne  ;  elle  est  rare  dans  le 
golfe  de  Gascogne  ,  où  Bory  de  Saint- 
S  incent  lavait  cependant  rencontrée 
anciennement;  nous  ne  l'avons  jpoint 
encore  reçue  de  la  Méditerranée. 

AsPEROCOQUE     BULBEUX  ,    AspeW- 

coccusùi/lbosus.hamx.  Essai,  p.  6a. 
tab.  6.  fig.  p.  Se  trouve  dans  la  Mé- 
diterranée et  dans  l'Océan  ;  il  diflère 
du  précédent  par  sou  pédicelle  beau- 
coup plus  marqué;  par  le  diamètre 
des  fi  ondes  de  trois  à  huit  lignes  et 
par  les  graines  toujours  moins  sail- 
lantes. 

Les  yisperococcus  lanceolatus  et 
vermtciilarisic  trouvent  sur  les  côtes 
de  France  :  nous  n'en  connaissons 
point  encore  d'exotiques.    (LAM..X.) 

*  ASPEROPORE.  POLYP.  Ce  genre 
de  Polypiers  foraminés  ,  proposé  par 
Lamarck  dans  son  Extrait  du  Cours 
de  zoologie  ,  ne  se  retrouve  plus  dans 
son  système  des  Animaux  sans  vertè- 
bres. (LAM..X.) 


y4  ASP 

*  ASPERUGO.  BOT.  PHAN.  V.  Ra- 
CETTE. 

ASPÉRULE.-Pois.  V.  AsPBE. 

ASPÉRULE.  Jspenila.  ïot.  phan. 
Ce  genic  appartient  à  la  première  sec- 
tion des  Rubiacees  ;  il  a  pour  carae- 
tères  :  une  corolle  en  entonnoir,  à  trois 
ou  presque  toiijoins  quatre  divisions; 
quelquelbis  trois,  le  plus  souvent  qua- 
tre étaii'inesi  un  fruit  formé  par  la 
soudure  de  deux  baies  sèches ,  non 
couronnées  par  les  débris  du  calice. 

On  en  compte  douze  espèces  ,  pres- 
que toutes  oiiginaiies  d'Europe.  Ce 
sont  des  Plantes  herbacées  ,  à  liges 
tétragones ,  à  feuilles  veriiciUées  aux 
nœuds  de  la  tige ,  à  tlcurs  axiUaiics  ou 
terminales. 

On  connaît ,  sous  le  nom  de  IMuguct 
des  bois  ,  V  Jspenila  odurata  ,  qui  , 
verte  et  à  dcmi-fanée,  exhale  une 
odeur  agréable  ;  ses  feuilles  ,  au  nom- 
bre de  huit  par  verticilles  ,  sont  lan- 
céolées ;  ses  fleurs  en  faisceaux  pé- 
doncules ;  ses  fruits  hispides.  Elle 
croît  dans  nos  bols ,  à  loiiibre  et  sur 
les  pentes.  —  h'Asperula  a/ve/isii  ci  oît 
dans  les  champs  ,  a  des  feuilles  verti- 
cllléespar  six  ,  et  des  fleurs  terminales, 
sessiles  et  rapprochées.  —  l^'Aspen/ta 
tuicluria  à  feuilles  linéaires,  verlicJl- 
lées  six  à  six  dans  le  bas  de  la  Plante, 
quaternées  vei's  le  milieu  et  opposées 
vers  le  sommet,  à  fleurs  blanches, 
presque  toutes  à  trois  lobes,  doJt  son 
nom  à  la  teinture  roLige  que  fournit  sa 
racine,  propriété  au  reste  qui  lui  est 
commune,  non-seulement  avec  plu- 
sieurs de  ses  congénères  ,  mais  avec 
beaucoup  de  Plantes  delà  famille. — 
\^' Asperula  cyiianchlca  ,  à  peine  dis- 
tincte de  la  piécédente  par  les  verti- 
cilles inférieures  de  quatre  feuilles  ,  et 
ses  fleurs  couleur  de  chair,  à  quatre 
lobes,  est  connue  communément  sous 
le  nom  d'Herbe  à  l'esquinancie  ,  à 
cause  des  propriétés  médicales  qu'on 
lui  attribue.  —  On  trouve  encore  en 
Fi-ance  \esAspei-ula/drta,  hexaphylla, 
tautina ,  laevigata .  (a.  d .  J . ) 

*  ASPH/EA.  poLYP.  V.  AspRÉE. 

(LAM.-X.j 


ASP 
ASPHALTE  ou  BITUME  DE  JU- 
DÉE. MIN.  r.  Bitume. 

*  ASPHALTION.  bot.  phan.  (Dios- 
coride.)  Syn.  de  Psuralea  bicuminosa. 
L.  /^.  Psorale.  (b.) 

»  ASPHENDANNOS.  bot.  phan. 
(Belon.)  Espèce  dlùable  indétermi- 
née des  montagnes  du  Levant,  (a.  r.) 

*  ASPHETAMOS.  bot.  phan.  (Poc- 
Ivocke.  )  Espèce  d'Erable  du  Levant, 
que  ,  iissicu  soupçonne  être  la  même 
chose  qu'Asphcudannos.  P'.  ce  mot. 

(B.) 

ASPHODÈLE.  Jsphodelus.  bot 
PHAN.  Ce  genre  ,  de  la  famille  des  As- 
phodèlées  ,  qui  lui  doit  sou  nom  ,  pré- 
sente :  un  calice  à  six  divisions  pio- 
Ibndes  ,  étalées,  et  si\  étuinines  alter- 
nant avec  elles,  insérées  à  leur  base 
par  un  filet  inféi  ieuremcnt  élargi;  un 
ovaiielibicavec  '.in  seulstjleelunseul 
stigmate,  àtiois  loges  ,  conlcmint  un 
petit  nombre  de  giaines  ;  celles-ci  sont 
anguleuses,  et,  lors  de  la  geimina- 
tlon  ,  leur  cot'slédon  développé  se  pro- 
longe en  un  filet  recourbé,  charnu  à 
son  extrémité  ;  la  racine  est  fibreuse 
ou  fasciculée  ;  les  fleurs  sont  disposées 
en  épi.  —  Cet  épi  est  rameux  dans 
\  Asphuclelus  ramosus  qui  croît  dans 
le  midi  de  l'Eiuope  ,  et  est  cultivé  dans 
nos  jardins,  p^.  ,  pour  son  analyse  , 
Gaeitn.,  nag.  68.  tab.  17.  —  On  cul- 
tive aussi  \\l .  IiitctiS  à  racine  tt  à  ca- 
lice jaunes, à  stipules  grandes,  à  feuilles 
Irigones,  striées  ,  éparses  sur  la  lige, 
connu  vulgairement  sous  le  nom  de 
\erge  de  Jacob.  —  Dans  VA.Jistulo- 
sus  ,  qui  forme  le  genre  Asplioileloides 
de  IMoench,  et  qui  csi  figuré  tab.  202 
des  Icônes  de  Cavanilles  ,  les  feuilles 
sont  un  peu  fistuleuses;  des  six  éta- 
mines,  trois  sont  alternativement  plus 
courtes;  le  stigmate  est  triparti,  et  les 
loges  necontiennentquedeux  graines. 
—  La  tige  manque  dans  VA.  acaults  , 
figuré  tab.  89  de  la  Floreatlantique  de 
Desfontaines. — On  en  connaît  encore 
plusieurs  espèces  :  les  ^.  cretlcus ,  al- 
uns ,  liburnicus  ,  habitant  les  contrées 
méridionales  de  l'Europe;  \'A.  altai- 
cus  ,  qui  croît  aux  pieds  des  monts  Al- 


ASP 

laïques;  l'yl.  indercensis  ,  espèce  tiès- 
voisine  ,  et  VA.  taurinus  de  Pallas  ,  à 
longues  bractées  blanches  ,  scarieuses 
et  à  feuilles  linéaires.  (a.  d.  j.) 

ASPHODÈ  LÉES.  Asphodeleœ.  bot. 
rilAN.  Famille  de  Plantes  qui  appar- 
tient au  groupe  des  Monocotylédo- 
nces  ,  dont  les  étaniincs  sont  insérées 
à  un  calice  périgynique.  Le  genre  As- 
phodèle ,  précédeuimcnt  décrit  ,  eu 
forme  le  t\  pc.  En  examinant  avec  soin 
dans  le  Gênera  Fta/ilarum  de  Jussieu  ,e  t 
les  autres  ouvrages  qui  traitent  de  cette 
famille,  les  caractères  qu'on  lui  assi- 
gne ,  il  est  difficile  de  concevoir  qu'on 
ait  pu  sépaier  les  Asphodèles  des  véri- 
tables Liliacécs.  J'avoue  que,  malgré 
l'examen  le  plus  attentif  delà  plupart 
des  genres  qui  appartiennent  à  ces 
deux  groupes,  je  n'aipu  saisir  dans  la 
stniclure  de  leurs  divers  organes  des 
différences  même  assez  légères  ,  qui 
puissent  autoriser  leur  séparation.  Je 
n'ignore  pas  cependant  que  pourtine 
personne  versée  dans  l'élude  des  fa- 
milles natui-ellcs ,  il  y  a  dans  le  port 
des  Plantes  qui  constituent  ces  deux 
ordres ,  une  différence  que  l'on  sent 
mieux  qu'on  ne  peut  l'exprimer;  mais 
celte  différence  ne  peut  être  appréciée 
que  par  un  homme  déjà  exercé.  Nous 
pensons  donc  que  la  famille  des  As- 
pbodèlées  devrait  être  réunie  à  celle 
des  Liliacées,  famille  qui  comprendrait 
également  une  partie  des  genres  de  la 
famille  des  Asparaginées.  Nous  ren- 
voyons donc  au  mot  Liliacɣs  ,  oii 
nous  traiterons  à  la  fois  des  Asphodè- 
lées  de  Jussieu  ,  qui  ,  selon  nous  , 
ne  doivent  en  être  considérées  que 
comme  une  section. 

Robert  Biown,  dans  son  Prodrome, 
a  réuni  à  sa  fiimille  des  Asphodèlées 
tous  les  genres  de  l'oidré  des  Aspara- 
ginées qui  ont  l'ovaire  libre,  lestjle 
simple  et  le  stigmate  trilobé.  J^.  As- 

PARAGINÉKS  ,    LiMACÉES.  (a.  R.) 

ASPHODELOIDES.  bot.  piiax. 
Même  chose  qu' Asphodèlées.  /^.  ce 
mot.  (a.  r.) 

ASPIC.  REPT.  OPH.  Espèce  de  Ser- 
pent du  genre  Couleuvi'e.  Coluber 
flaje  de  Forskalh   et  d'Hasselquist , 


ASP  3.5 

mais  non ,  comme  l'ont  cru  les  mo- 
dernes, les  Culuber  T'ipeia  et  Aspis 
de  Linné.  V.  Couleuvre. 

On  donne  improprement  ce  nom  à 
la  Vipère  commune,  dans  quelques 
parties  de  la  France. 

On  appelle  Aspic  CORNU,  dans  quel- 
ques apolhicaircries  d'Allemagne,  oii 
cet  Animal  est  employé  avec  la  Vipère 
commune,  le  Culuber  Am/nudjtes,  L. 
dont  le  nez  est  terminé  par  une  ver- 
rue droite  qui  rappelle  l'idée  d'une 
corne.  (b.) 

ASPIC  ou  SPIC.  BOT.  PHAN.  Noms 
vidgaires  de  la  Lavande ,  Zat'rt«f/w/a 
Spica,  tirés  probablement  de  la  dis- 
position de  ses  ileurs  en  épi,  car  on 
trouve  Espic  dans  quelques  anciens 
inanuserits. 

On  appelle  aussi  Aspic,  le  Vlialaris 
cauariensis .  L.  Peut-être  par  la  même 
raison,  ou  par  corruption  d'Aljiiste. 
r^.  Lavande  et  PiiALARis.  (b.) 

ASPICARPE.  Aspica/pa.  bot. 
FiiAN.  Feu  Richard  a  décrit  et  figuré 
dans  les  Mémoires  du  Muséum,  2.  p. 
396.  t.  i5  ,  sous  le  nom  d'Aspicarpa 
hirtella ,  une  petite  Plante  qui  consti- 
tue un  genre  nouveau  de  la  famille 
desMalpighiacées,  dans  la  Monandrie 
Monogynie,  et  qui  piésente  pour  ca- 
ractères :  un  calice  à  cinq  divisions  rap- 
prochées et  conniventcs  au  sommet; 
point  de  corolle;  une  seule  étamine 
incluse,  diessée,  attachée  au-dessus 
de  l'ovaire,  ayant  un  filet  subulé  et 
une  anthère  subcordiformc  à  dcUx 
loges.  L'ovaire  est  libre,  fendu  à  sa 
partie  supérieure  en  deux  moiliés  ob- 
tuses et  comme  tionquées  oblique- 
ment; le  style  est  court  ,  il  part  d'iui 
des  côtés  de  la  fente  qui  partage  l'o- 
vaire ;  le  stigmate  est  bilobé.  L'ovaire 
offre  deux  loges,  et  dans  chacune 
d'elles  un  seul  ovule  fixé  du  côté  in- 
térieur. Le  fru;t  est  uniloculaire  et 
monosperme  paravortement,  il  l'orme 
un  akène  lenfermant  une  graine ,  et 
composé  d'un  embryon  recourbé  en 
fer  à  cheval. 

h' Asplcarpa  hirtella  y  Rich.  offre 
une  tige  sarmenteuse,  des  feuilles  op- 
posées ,  sans  stipules,  recouvertes  de 


26  ASP 

poils  en  forme  de  navette  ;  ses  fleurs 
sont  axillaires  et  très-petites.  Cette 
Plante  a  été  cultivée  dans  les  serres 
du  3Iuséum  d'Histoire  naturelle.  On 
la  Cl  oit  originaire  du  Mexique,  (a. H.) 

ASPICARPON.  Même  chose  qu'As- 
picarpe.  f^.  ce  mot. 

*  ASPIDALIS.  BOT.  PHAN.  Nom 
appliqué  au  genre  Cuspidia  de  Gaert- 
ner  dans  la  figure  même  qu'en  donne 
cet  auteur.  (a.d.j.) 

ASPIDIE.  Aspidium.  bot.  crypt. 
(  Toiigèies.)  Ce  genre  a  été  séparé  par 
Swartzdu  ^enie Poljpodium  de  Lin- 
né. Cet  auteur,  etensuite  Willdeuow, 
Y  avaient  placé  toutes  les  espèces  de 
Polypodes  ,  dont  les  capsules  sont  en- 
tourées d'un  anneau  élastique ,  et  for- 
ment des  groupes  arrondis  recouverts 
par  un  tégument  de  forme  variable. 
Mais  depuis,  Cavanilles,  Roth,  Ri- 
chard ,  Desvaux  ,  et  Rol>.  Brown  ont 
encore  subdivisé  ce  genre  d'apiès  la 
forme  de  ce  tégument.  On  peut,  en 
adoptant  les  principales  divisions  de 
ces  auteurs  ,  distinguer  dans  les  Aspi- 
dium de  Swartz  quatre  genres  dont 
nous  allons  indiquer  ici  les  princi- 
paux caractères. 

1°.  Les  ATHYRiUMde  Roth,  dont  le 
tégument  naît  latéralement  d'une 
nervure  secondaire  ot  s'ouvre  eu  de- 
dans. 

2".  Les  Cystopteris  de  Desvaux, 
ou  AspiuiuM  de  De  Candolie,  dont 
le  tégument  plus  long  que  large  s'in- 
sère à  la  partie  inférieure  du  groupe 
de  capsules  ,  et  s'étend  jusqu'au-delà 
de  ce  groupe  vers  le  sommet  de  la 
pinnule. 

'6°.  Les  Nephkodium  de  Richard  et 
de  Rob.  Brown,  qui  présentent  un  té- 
gument réniforme  ,  inséré  par  le  fond 
de  son  sinus  à  la  base  des  groupes  de 
capsules. 

4°.  Les  AspiDitrM  de  Rob .  Brown  ou 
Hypopeltis  de  Richard,  dontle  tégu- 
ment est  arrondi ,  inséré  par  son  cen- 
treau  milieu  du  groupe  de  capsules,  et 
libre  dans  toute  sa  circonférence. 

Ces  deux  derniers  genres  réunis 
formaient  le  genre  Polysùchum  de 
Roth  et  de  De  Candolie.   Peut-être 


ASP 

devrait-on  aussi  réunir  en  un  seul  les 
Athyrium  et  les  Cystopteris  dont  les 
caractères  diffèrent  très-peu  ;  on  ob- 
tiendrait ainsi  der.x  groupes  bien  ca- 
ractérisés ettrès-laciles  à  reconnaître, 
tandis  que  les  Nephrodium  sont  sou- 
vent très-difficiles  à  distinguer  des 
Aspidium  ,  et  que  les  Athyrium  dif- 
fèrent à  peine  des  Cystopteris  ;  nous 
ne  chercherons  pourtant  pas  à  déci- 
der ici  cette  question  ;  ce  n'est  que 
dans  un  travail  général  sur  cette  fa- 
mille qu'on  peut  évaluer  l'importance 
des  ditférens  caractères  qu'on  a  em- 
ployés pour  distinguer  les  genres  qui 
la  composent. 

Les  Aspi(  I  ium  propremen  t  dits ,  tels 
que  Rob.  Brown  les  a  définis,  sont 
donc  caractérisés  par  des  groupes  de 
capsules  arrondis  ,  recouverts  par  un 
tégument  circulaire  ,  pelté  ,  inséré 
par  son  centre  au  milieu  du  groupe 
de  capsules;  mais  ce  tégument  pré- 
sente pourtant  deux  formes  assez  dif- 
férentes suivant  les  espèces,  et  in- 
dique deux  sections  également  carac- 
térisées par  leur  port. 

Les  unes  offrent  des  groupes  de  cap- 
sules assez  gros,  recouverts  par  un 
large  tégument  plat  en  forme  de  dis- 
que ,  légèrement  ombiliqué  dans  son 
centre  et  entier  sur  ses  bords. 

Tels  sont  les  yJspidlum  rhizophjl- 
lum  ,  V\'illd.  semicordalum  ,^\^'i\\à. 
ooriaceum  ,  Rob.  Brown.  /rifo/iatum, 
Willd.  macj ophy llum  ,  Willd.  etc. 
Leur  fronde  est  trifoliée  ou  pinnée , 
presque  toujours  entière,  ou  ne  pré- 
sente que  des  dénis  obtuses  et  peu 
profondes. 

Les  autres  ont  un  tégument  très- 
mince,  presque  infundibuliforme,qui 
ne  couvre  qu'en  pai  tie  les  capsules  au 
moins  dans  leur  développement  com- 
plet, et  dontle  bord  est  souvent  fran- 
gé ou  lacinié.  On  peut  donner  pour 
exemple  de  celle  section  ,  les  Aspi- 
dium Loiichilis  ,  Willd.  aculeatum , 
Willd.  Iriincatulum  ,  Willd.  prolife- 
rum,  Rob.  Brown.  La  fronde  de  ces 
espèces  est  pinnée  ou  bipinnée  à  pin- 
nules  souvent  lunulées  ,  profondé- 
ment dentelées  à  dents  aiguës,  et  pres- 
que toujours  terminées  par  un  poil. 


ASP 

A  l'exception  de  quatre  ou  cinq  es- 
pèces ,  toutes  les  Plantes  qui  appar- 
tiennent à  ce  genre  sont  exotiques  et 
habitent  les  parties  chaudes  des  deux 
conttnens.  Il  serait  difficile  d'en  fixer 
le  nombre  ,  aucun  auteur  ne  les  ayant 
ënuméices  ,  après  en  avoir  séparé  les 
espèces  qui  appartiennent  aux  autres 
genres  que  nous  en  avons  distingués, 
et  les  caractères  sur  lesquels  les  gen- 
res sont  fondés  n'étant  pas  indiqués 
dans  la  plupart  de  ces  auteurs.  Mais 
il  paraît  que  ces  Plantes  ne  forment 
pas  la  moitié  du  genre  Aspidium  ,  tel 
que  Swartz  et  Willdenow  l'avaient 
établi ,"  et  que  le  genre  Aspidium  , 
ainsi  défini,  comprendrait  au  plus 
une  soixantaine  d'espèces,     (ad.  b.) 

*ASPIDION.  BOT.PH.4.N.(Dioscori- 
de.)Syn.  d'Alisson,  selon  Adanson.(B.) 

ASPIDIOTES.  AspicUota.  crust. 
jNoni  appliqué  par  Lati'eille  dans  ses 
premiers  ouvrages,  à  un  groupe  de 
Crustacés  ,  comprenant  tous  les  indi- 
vidus dont  le  corps  mou  est  couvert 
d'un  test  en  forme  de  bouclier,  tels 
sont  les  Limules  ,  les  Apus  ,  les  Ca- 
liges  ,  qui  appartiennent  à  l'ordre  des 
Entomostracés(Considér.  génér.),ouà 
celuidesBranchiopodes  (Règne  Anim. 
de  Cuv.)  V.  ces  mots.  (aud.) 

*  ASPIDOBRANCHIATA.  moll. 
Dénomination  latine  employée  par 
Schweigger  {Il  and  b  der  Naturges,  p. 
720J  pour  distinguer  la  section  de 
l'ordre  des  Gastéropodes  ,  qui  répond 
aux  Scutibranches  de  Cuvier,  dans  la- 
quelle il  fait  aussi  entrer  le  genre  Om- 
brelle de  Lamarck  ,  Gastroplax  de 
Blainville,  qui  dépend  de  l'ordre  des 
Inférobranches.  /^.  Scutibranches. 

(F.) 

ASPIDOPHORE.  POTS.  Genre  for- 
mé par  Lacépède  ,  et  dont  le  Cottus 
cataphractus ,  L.  ,  est  le  type.  C'est 
Vjgoiius  de  Schneider.  Cuvier  en  a 
foimé  le  simple  sous-genre  Cotte. 
f^.  ce  mot.  (b.) 

ASPIDOPHOROIDE.  pois.  Genre 
formé  par  Lacépède  aux  dépens  des 
Cottus  de  Linné ,  que  Cuvier  (  Règne 
Anim. T.  ii.  307) n'apasmêrae séparé. 


ASP 


a? 


comme  sous-genre  ,  parmi  les  Cottes  , 
et  qu'il  a  entièrement  confondu  avec 
les  Apidophorcs.  Les  Aspldophoroïdjs 
forment  cependant  une  telle  exception 
dans  la  famille  dont  ils  font  partie, 
par  la  privation  absolue  d'une  dorsale 
antérieure  ,  qu'il  n'est  guère  possible  , 
malgré  leurs  grands  rapports  avec  les 
Aspidophores  ,  de  n'en  pas  former  un 
genre  distinct.  Nous  proposerons  donc 
de  conserver  leur  genre  parmi  les  Tho- 
raciques  ,  à  la  suite  des  Percoides  de 
Cuvier,  dans  son  ordre  des  Acanthop- 
lérygicns. — Les  caractères  des  Aspido- 
phoroïdes  sont,  outre  ceux  de  la  plu- 
part des  Cottes  :  corps  et  queue  cou- 
verts d'une  sorte  de  cuirasse  écail- 
leuse  ;  peu  de  rayons  à  toutes  les 
nageoires,  moins  de  quatre  aux  thora- 
ciqucs;  une  seule  dorsale.  Une  seule 
espèce  rentre  encore  dans  le  genre 
dont  il  est  question. 

ASPIDOPHOROÏDE  DE  TrANQUEBAR. 

Lac.  III.  228.  Cottus  moiiopterjgiusy 
Bloch.  pi.  178.  f.  1-2.  Ginel.  Syst. 
nat.  XIII.  121 3.  Chabot  de  l'Inde. 
Encyc.  Pois.  pi.  87.  f.  367.  Corps  long, 
ëtiôit ,  cuirassé  de  plaques  dures  oc- 
togones ,  devenant  hexagones  vers  la 
queue  dont  la  nageoire  est  arrondie  , 
brun  en  dessus,  cendré  sur  les  côtés  , 
varié  de  blanc  en  dessous.  Cet  Ani- 
mal ,  qui  se  trouve  sur  les  cotes  de  la 
presqu'île  de  l'fnde  et  que  nous  avons 
retrouvé  sur  celles  de  l'Ile-de-France  , 
vit  de  petits  Mollusques,  et  présente 
un  peu  l'aspectd'un  Syngnathe.  B.  6. 
D.  5.  P.  i4.  V.  2.  A.  5.C.  6.  (b.) 

ASP  [LIE.  Jspilia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Corymbifères  , 
établi  par  Du  Petit-ïhouaïs  ,  d'après 
une  Plante  de  Madagascar.  L'invo- 
lucre  est  cylindrique  ,  composé  de 
deux  rangs  de  bractées,  dont  l'exté- 
rieur de  cinq.  Les  fleui's  sont  radiées; 
les  demi-fleurons,  au  nombre  de  cinq 
ou  six  ,  terminés  par  deux  dents.  Le 
réceptacle  est  garni  de  paillettes  co- 
lorées au  sommet  ;  les  akènes  sont 
compri.nés,  élargis  et  velus  vers  le 
haut  ,  et  couronnés  par  dix  petites 
dents  ,  ce  qui  distingue  ce  ge-^re  de 
plusieurs   autres   avec   lesquels   il   a 


•j&  ASP 

beaucoup  d'affinité  ,  le  Spilanthus  , 
i'Eclipta,  le  Bulens ,  etc.  C'est  une 
petite  Plante  herbacée  ,  couchée  ,  à 
l'euilles  opposées  et  sessiles ,  à  fleurs 
solitaires  et  terminales.         (a.  d.  j.) 

*  ASPILION.  BOT.  PHAN.  (Diosco- 
ride.jSyn.d'ALYssoN.  /^.  ce  mot.  (b.) 

ASPINALSACH.  bot.  fhan.  (  Da- 
léchainp.)Sjn.  de  Cachrys  Libanolis. 
L.  V.  Cachkyde.  (b.J 

*  ASPISTE.  Jspites.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Bip; ères  ,  établi  par 
Hoffmaasegg  ,  et  décrit  par  Meigen 
(Descript.  S'y  st.  des  Diptères  d'Eu- 
rope, T.  I,  p.  pig),  qui  lui  assigne 
pour  caractèies  :  antennes  étendues, 
de  huit  articles  ,  le  dernier  plus  gros  , 
ovoïde  ;  trois  yeux  lisses  ;  jambes  an- 
térieures terminées  par  une  épine.  — 
Ce  nouveau  genre  est  surtout  remar- 
quable par  la  l'orme  de  ses  antennes, 
qui ,  écartées  à  leur  base,  augmentent 
insensiblement  de  volume ,  et  finissent 
brusquement  en  une  sorte  de  bouton. 
Meigen  le  place  enlie  les  Bibions  et  les 
Rh}  plies;  mais  l'individu  quile  compo- 
se en  diflèi  e  par  un  faciès  tout  particu- 
lier :  il  n'a  qu'une  ligne  de  long  ,  et  a 
e'té  nommé  Jsp.  beroliiiensis  par  Hofl- 
mansegg.  L'individu  ol)servé  est  une 
femelle.  Meigen  (  loc.  cit.  tab.  2. 
fig.  16)  l'a  représenté  dans  une  très- 
grande  dimension.  Ce  Diptère  ne  pa- 
raît avoir  été  mentionné  antérieure- 
ment par  aucun  auteur.  (aijd.) 

ASPISURES.  POIS.  (Dunîéril.)C'est- 
h-àneclont  /es  côtés  de  la  queue  sont  mu- 
nis de  boucliers.  P^.  Acanthure.    (b.) 

*ASPITERIA.  bot.  crypt.  {Li- 
chens.) INom  donné  par  Acliar  à  une 
des  sections  qu'il  avait  établies  dans  le 
genre  ^\ce.o\nviîi{Lichenographia  uni- 
versalis ,  p.  53i  ),et  qui  reidèimait  les 
espèces  dont  les  scutelles  étaient  en- 
tourées par  un  rebord  lormé  cntièie- 
mentpar  le  thallus,  taudis  qu'il  avait 
formé  sous  le  nom  d'Auiphiloma  une 
seconde  section  de  celles  dont  le  re- 
bord était  formé  égalementpar  le  thal- 
ius  et  par  le  disqvie  de  la  scutelle.  De- 
puis (  Synopsis  hichenuni,  p.  107),  il 
n'a  plus  admis  ces  deux  sections  ,  qui 


ASP 

étaient  très-difficiles  à  reconnaître.  ^. 
Urceolaria.  (ad.  b.) 

ASPLENIE.  Jsplenium.  bot. 
CRYPT.  [fougères.)  Ce  genre  fut  établi 
d'aboi'd  par  Linné  ;  mais,  comme  dans 
la  plupart  des  genres  de  la  famille 
des  Fougèies,  les  auteurs  modernes 
y  ont  admis  avec  raison  plusieurs 
groupes  tièb-distincts,  tels  que  les 
genres  Scolopendrium  ,  Diplazium  et 
Grarnmitis ,  que  Linné  avait  confon- 
dus avec  sesAsplenium  ,  et  queSvi^aiiz 
en  distingua  le  premier.  Ce  genre, 
que  la  structure  de  ses  capsules  rap- 
porte à  la  tribu  des  Polypodiacées, 
peut  être  ainsi  caractéiisé;  grou- 
pes de  capsules  linéaires,  paiallè- 
les  aux  nervures  secondaires,  et  re- 
couverts par  un  tégument  qui  naît 
latéralement  de  cette  nervure,  et  s'ou- 
vre en  dedaii'S  par  rapport  à  la  ner- 
vure principale.  Jussieu  etWilldenow 
avaient  en  outre  séparé  des  Asple- 
nium  ,  sous  le  nom  de  Darea  ,  et 
Swartz  ,  sous  celui  de  Cœnopteris  , 
quelques  e.'^pcces  auxquelles  ils  attri- 
buaient des  gioupcs  de  capsules  soli- 
taires dans  chaque  pinnule  ,  et  un  té- 
gument s'ouvrant  en  dehors;  mais 
R.  Biown  a  fait  observer  que  ce  genre 
ne  diffère  des  Asplenium  que  par  ses 
pinnules  plus  profondémeut  lobées  ; 
chacun  de  ces  lobes  ne  porte  alors 
qu'un  seul  gioupe  de  capsules  dont  le 
tégument  s'ouvie,  il  est  vrai,  en  de- 
hors par  rapport  à  ce  lobe ,  mais  en 
dedans  quand  on  considèiesa  position 
par  ra]>port  à  la  nervuie  principale  à 
laquelle  ce  lobe  s'insère  ;  structure 
parfaitement  semblable  à  celle  des 
vrais  Asplenium. — Ces  considérations 
nous  engagent  à  réunir,  comme  l'ont 
fait  R.  biown  et  Kunth  ,  les  deux 
genres  Asplenium  et  Darea  ,  dont  les 
caiaclères  sont,  comme  on  le  voit,  à 
peine  dilïérens ,  et  passent  insensible- 
ment de  l'un  à  l'autre  ,  et  dont  le  port 
présente  la  plus  grande  analogie;  on 
remarque  seulement  que  les  espèces 
l'apportées  au  genre  Darea  ont  en 
général  la  fronde  plus  finement  dé- 
coupée. 

Deux  espèces  de  ce  geni'e ,  les  Darea 


ASP 

v'wipara  et  proliféra  de  Wllldenow  , 
présentent  un  phénomène  assez  cu- 
rieux ;  ce  sont  des  feuilles  d'une  forme 
fort  différente  des  autres  ,  et  naissant 
de  bourgeons  écailleux  placés  à  la  par- 
'tie  inférieure  du  raclus  ou  de  la  ner- 
vure moyenne  de  la  fronde  ;  ces  pe- 
tites feuilles  ,  presque  entières  ou  tout 
au  plus  dentelées  à  leur  extréuiilé, 
sont  d'une  structuie  plus  délicate, 
d'une  couleur  plus  pâle  que  le  reste 
de  la  Plante  ;  elles  ne  présentent  que 
des  neiAures  à  peine  marquées  ,  et  se 
trouvent  placées  hors  du  plan  général 
de  la  feuille.  Boiy  de  St. -Vincent  a 
remarqué,  sur  plusieurs  de  ces  petites 
frondes  particulières  ,  des  paquets  de 
fructification  absolument  dépourvus 
de  tégument,  et  en  tout  semblables  à 
ceux  des  Polypodes.  Ces  deux  singu- 
lières espèces  liabitcnl  les  lieux  om- 
bragés de  1  île  de  Bourbon. 

On  connaît  maintenant  cent  vingt 
à  cent  trente  espèces  dans  le  genre 
Asplenium  ;  près  de  la  moitié  habitent 
les  régions  équinoxiales  de  l'Améri- 
que, huit  se  trouvent  dans  l'Amérique 
septentrionale;  dix  espèces  seulement 
croissent  en  Europe  ,  le  reste  est  pro- 
pre aux  parties  chaudes  de  l'ancien 
continent ,  à  la  Nouvelle-Hollande  et 
aux  îles  de  la  mer  du  Sud.  Les  espèces 
les  plus  remarquables  de  ce  genre  par- 
mi les  indigènes ,  sont  : 

Le  PoLYTRic  ,  Asplenium  Tricho- 
maiies ,  L.  Bull.  herb.  T  i85.  Com- 
mun sur  les  murs  humides,  employé 
comme  pectoral  en  guise  des  Capil- 
laires de  Montpellier  ou  du  Canada  , 
espèces  d'.Adianthe.  J^.  ce  mot. 

La  RnuE  DESMVKS, AsjjleniumRuta 
murana,h.  Bull.  herb. T. ig.ï. qui  cou- 
vre les  rochers  et  les  murailles  assez 
sèches  des  enviions  de  Paris  ,  et  varie 
beaucoup  dans  sa  forme. 

La  DoRADii,LE  MARiN£,  Asplçriium, 
maiinum ,  L.  Piuk.  T.  253.  f.  5.  qui 
croît  sur  les  rochers  maritimes  de 
Bretagne  ,  de  Belle-Ile-eu-Mer  et  de 
Biaritz. 

L'Adianthe  noire  ,  Asplenium 
Adianthum  nigrum,  L.  Flor.  dau.  T. 
2.5o.  commune  dans  les  haies  obs- 
cures ,  cil  l'abondance  de  sa  fructifi- 


ASP  29 

cation  lui  donne  souvent  l'aspect  d'un 
Acrostic.  V.  ce  mot. 

Nous  citerons  parmi  les  espèces  exo- 
tiques : 

U Asplenium  Nidus  ,  L.  dont  les 
feuilles  simples  ,  épaisses  ,  coriaces  , 
longues  de  plus  de  deux  pieds,  large.<« 
de  quatre  à  cinq  poucos  ,  sont  réunies 
en  touffes,  au  milieu  desquelles  des 
Oiseaux  établissent  leurs  nids.  Elle 
croîtsurles  détritus  de  Végétaux  et  sur 
les  vieux  Arbres,  dans  l'Inde,  dans 
les  îles  de  la  mer  du  Sud  ,  à  Madagas- 
car et  à  l'Ile-de-France. 

h' Asplenium r/iizop/iyllum,  L. dont 
les  frondes  sont  égalemejit  simples  et 
lancéolées  ,  et  se  terminent  par  un  ap- 
pendice linéaire  qui  s'insinue  en  terre 
et  v  prend  i-acine.  11  habite  les  Etals- 
Unis. 

h' Asplenium  arboreum ,  Willdenow, 
dont  la  tige  s'élève  à  près  de  huit 
pieds  ,  et  porte  des  frondes  de  deux 

f)ieds   environ,  pinnées  ,  à  pinnules 
ancéolées  ,  dentelées  au  sommet.  Il 
croît  à  Caracas. 

Les  anciens,  entre  autres  Diosco- 
ride,  appelaient  plus  particulièrement 
AsPLENJON,  le  Céterach.  (ad.b.) 
*  ASPOROTRTCHUM.  bot.  ck  ypt. 
(Mucédinées.  )  Ce  genre  établi  par 
Link  (  Berlin,  natur.  Magasin.  1809, 
p.  -22  ),  et  qu'il  avait  distingué  des 
Sporotrichum  par  le  caraclèie  sui- 
vant :  filamens  rameux,  décumbans, 
rapprochés  en  groupes,  tous  articu- 
lés sans  sporules,  a  été  depuis  {Berl. 
Mag.  181 5,  p.  34  )  réuni  par  le  même 
auteur  aux  Sporotrichum  ;  il  s'est  as- 
suré en  effet  que  l'absence  des  spo- 
rules n'était  pas  réelle,  mais  que  ces 
parties  étaient  seulement  plus  petites 
et  moins  nombreuses  que  dans  les  au- 
tres espèces,   f.  Sporotricht'm. 

(ad    b.) 

*ASPRE,  ASPER  oir  ASPERULE. 
POIS.  Vieux  noms  de  Dipterodon  as- 
per^  Lac.  T''.  Dipterodon.  Il  a  aussi 
été  étendu  au  Zingel  qui  appartient 
au  même  genre.  (b.) 

ASPRÈDE.  ylspredo.  pois.  Genre 
de  l'ordre  des  Malacoptéryf;iens  ab- 
dominau'.  ,     famille     des   Siluroides 


So  ;  ASP 

formé  d'abord  par  Linné  (dans  ses 
éditions  de  4  à  6  et  Amœn. ,  acad.  i, 
t.  i4.  f.  5),  dnns  son  ordre  des  Abdo- 
niiniux  pour  un  Poisson  qu'il  réunit 
depuis  aux  Silures  sous  Je  nom  de  Si- 
lurus  Aspredo.  Rétabli  par  Bloch  qui 
lui  réunit  les  Plotoses ,  sous  le  nom 
de  Platystacus,  et  adopté  par  Cuvier 
(Règn.  An.  2,  208),  qui  lui  a  rendu 
son  premier  nom  linnéen.  Ses  carac- 
tères consistent  dans  un  grand  apla- 
tissement de  la  tête  et  dans  l'élargis- 
sement du  tronc,  dans  la  longueur  de 
la  queue,  et  surtout  en  ce  que  les  As- 
prèdes  sont  les  seuls  Poissons  osseux 
connus  qui  n'aient  rien  de  mobile  à 
l'opercule,  attendu  que  les  pièces  qui 
devraientle  composer  sont  soudées  àla 
caisse  et  ne  peuvent  se  mouvoir  qu'a- 
vec elle.  Le  premier  rayon  des  pecto- 
rales est  armé  de  dents  plus  grosses 
que  dans  tous  les  autres  Siluioïdes; 
il  n'y  a  qu'une  dorsale  sur  le  devant 
et  dont  le  premier  rayon  est  faible  ; 
l'anale  est  très-longue  et  règne  dans 
toute  la  queue.  —  Ce  genre  est  peu 
nombreux  en  espèces.  La  principale 
est: 

L'ASPRÈDE    PROPREMENT   DIT.  Sl- 

lurus  Aspredo.  L.  Syst.  nat.  xiii ,  1, 
i5f/2.  Aspredo ,  Amœn.  ac.  loc.  cit. 
Asprède  Encyc.  Pois.  pi.  62,  f.  246, 
Platystacus  lœuis ,  Bloch.  ,  Poisson 
des  fleuves  de  L'Inde  ,  muni  de  huit 
barbillons  dont  les  deux  plus  grands, 
latéraux  sont  élargis  à  leur  base  ;  son 
dos  est  cariné:  sa  tète  énorme;  sa  cou- 
leur générale  d'un  brun  tiiant  sur  le 
violet  obscur.  B.  4.  D.  5.  P.  8.  V.  6. 
A.  55.  G.  11.  —  Lacépède  a  fait  de 
cet  Animal  un  simple  Silure,    (b.) 

*  ASPRÉE.  POLYP.  Genre  deZoo- 
phytes  proposé  par  Donati  ;  il  doit 
ap.partenir  à  quelque  Polypier  fora- 
miné  ou  Escharoide  ;  ce  genre  a  été 
nommé  Asphœa  dans  l'un  des  suppl. 
du  Dictionnaire  des  Sciences  naturel- 
les. (LAM..X.) 

ASPRÈLE.  BOT.  CRYPT.  L'un  des 
synonymes  de  Prêle.  P^.  ce  mot. 

(B.) 

ASPRELLE.  Asprella.  bot.  phan. 
Schreber  a  donné  ce  nom   au  genre 


ASS 

de  la  famille  des  Graminées,  que 
Svpartzavaitappelé  Leersia.  ^.Leer- 
SlE.  (a.r.) 

*  ASPRILLA.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Paruuychia  hispanica,  dans  le  pays 
de31urcie.  (b.) 

*  ASPRIS.  bot.  phan.  Ce  nom  dé- 
signe dans  Théophraste  une  Grami- 
nce  qui  paraît  voisine  des  Avoines. 

(B.) 

*  ASPROCOLOS.  OIS.  Syn.  de 
Loxia  Pyrrula.  L.,  chez  les  Grecs 
modernes.  (dr..z.J 

*  ASSA.  bot.  phan.  CC.  Bauhin.) 
Syn.  de  Tamarin.  V.  ce  mot.  Hout- 
tuyn  (  PJiarz.  syst.  4.  p.  4o.  t.  26. 
f.  1,^  a  donné  ce  nom  à  un  genre;  con- 
seivé  par  le  compilateur  Gmelin 
{Syst.  nat.  11.  809),  mais  que  De 
CandoUe  {Syst.  veget.,  t.  1.  p.  4o2  ) 
a  fondu  dans  son  genre  ïétracera  , 
sous  le  nom  de    Tetraceia  Assa.  V. 

ÏÉTRACÈRE.  (b.) 

ASS  AD.  MAM.  Syn.  de  Lion  chez 
les  Arabes.  (b.) 

ASSA-DOUX.    bot.   phan.    L'un 
des  vieux  noms  duBenjom./^'.  cemot. 
(DR.,  z.) 

ASSAFOETIDA.  bot.  phan.  Subs- 
tance résineuse  compacte  ,  suscepti- 
ble de  se  ramollir  ,  d'un  jaune  rou- 
geâtre  ,  amère  ,  d  une  odeur  forte  et 
très-désagréable.  On  obtient  lAssa- 
fœtida  sous  forme  d'un  suc  assez 
épais  qui  transsude  des  racines 
d'une  espèce  de  férule,  qui  cioît 
en  Perse.  Ces  racines  grosses  com- 
me la  cuisse  sont  coupées  trans- 
versalement, et  tous  les  jours  on  en 
enlève  une  peiite  tranche  pour  faci- 
liter l'écoulement  jusqu'à  ce  que  tout 
le  suc,  qu'ensuite  l'on  fait  épaissir  au 
feu  oli  au  soleil,  soit  épuisé.  L'Assa- 
fœtida  est  employée  en  médecine 
comme  anti-spasmodique  ;  les  vété- 
rinaires l'administrent  aux  bestiaux 
Sour  leur  rendre  l'appétit.  L'odeur 
ésagréable  de  cette  résine  dont  les 
Romains  faisaient  cependant  un  objet 
d'assaisonnement  pour  leurs   mets  , 


ASS 
lui  a  valu  le  surnom  trivial  de  S/'^rcus 
(iiaboli.  (DR..Z.) 

*  ASSA-FOETIDA.  bot.  crypt. 
'UJgaricus  maculatiis  ,  Schœff,  t.  âg. 
P'erucosus  ,  VVllUl.  a  quelquefois 
reçu  ce  nom ,  motivé  par  l'odeur  dé- 
sagréable que  répand  sou  chapeau. 

(ad.b.) 

*  ASSAM.  BOT.  THAN.  (  Marsden.) 
Syn.  de  Tamarin  à  Sumatra.        («.) 

ASS  APx\.N  ET  ASS  APANICK. .  MAM. 
(  Laët.)  Syn.  de  Polatouche  dans  la 
langue  des  sauvages  de  Virginie,  /^. 
Polatouche.  (b.) 

ASSASI.  POTS.  (Forskalh.)  Espèce 
deBalistede  la  Mer-Rouge.  7".  Balis- 
TE.  (^v 

ASSAZOÉ.  BOT.  PHAN.  Plante 
probablement  fabuleuse  qui,  au  dire 
de  certains  voyageurs,  croîtrait  en 
Abyssinie  oii  son  ombrage  aurait  la 
propriété  d'engourdir  les  Serpens.  (b.  i 

ASSÉE.  ois.;?^.  Agée. 

ASSI  ou  ASSY.  BOT.  PHAN.  Syn. 
de  Dracaejia  umhraclifem  à  Madagas- 
car. V.  DllAGONIER.  (B.) 

AvSSIENiSE.  As$ius  Lapis,  min. 
C'est-à-dire  Pierre  d'Jssos.  Sarcop/ia- 
gus ,  Pline.  Substance  minérale  au- 
jourd'hui inconnue,  que  les  anciens 
trouvaient  aux  environs  d'Assos  , 
ville  de  la  Troade  ;  ils  la  décrivent 
spongieuse,  friable,  légère  et  pro- 
duisant une  efflorescence  à  laquelle 
on  attribuait  la  propriété  de  consu- 
mer un  cadavre,  à  l'exception  des 
dents  seulement,  en  quarante  jours. 
Ou  prétendait  encore  qu'elle  pétri- 
fiait les  objets  que  l'on  plaçait  dans 
les  tombeaux.  Sonnini  pense  que  ce 
pourrait  bienètre  une  Ponce,  et  Lucas 
un  Alun  de  Plume.  Nous  ne  pronon- 
cerons pointsurcesdeux  opinions,  (b.) 

*  ASSIETTE.  POIS.  (Labat.)  Pois- 
son des  Antilles  ,  rond ,  a.plati ,  de 
six  à  huit  pouces  de  diamètre  ,  ar- 
genté ,  dont  la  chair  est  excellente  , 
mais  dont  on  ne  peut  reconnaître 
le  genre  sur  de  telles  indications,   (b.) 

ASSILÏS.  BOT.  PHAN.  (Daléchamp.) 


ASS  ôi 

Syn.   de  Selinum  sylvestre  ,  L.  chez 
les  Arabes,  r.  Sklin.  (b.) 

*  ASSIMILATION.  zooL.  P^.  Nu- 
trition, 

ASSIMILATION.  MIN.  C'est,  selon 
Patrin  ,  la  propriété  que  possèdent  les 
Minéraux,  dans  le  sein  de  la  terre,  de 
se  rendre  semblables  aux  substances 
avec  lesquelles  ils  se  trouvent  réunis 
dans  les  circonstances  Civorables.  Pa- 
trin ,  qui  n'admet  point  de  matière 
rnorte  ,  voit,  dans  l'Assimilation  telle 
qu'il  la  conçoit ,  une  preuve  que  les 
molécules  qui  composent  les  substan- 
ces minérales ,   sont  animées  par  un 
principe  actif,  lequel  ne  saurait  être 
aveugle  ;   toute  application  qui  ten- 
drait à  refuser  à  ces  molécules  toute 
espèce  deperceptio/i  ou  de  t'o/o«/e sem- 
blerait, selon  le  même  géologue,  sup~ 
poser  des  effets  sans  cause.  «  Et  pour- 
quoi ,  ajoute-t-il ,  lefuserait-on  d'ad- 
mettre dans  les  molécules  de  la  ma- 
tière une  sorte  d'w/s///ic/?  »  Peut-être 
serait-on  autorisé  à  supposer  cet  ins- 
tinct aux  molécules  d'une /«ûZ/Vveat- 
tife  qu'd  faudra  nécessairement  ad- 
mettre pai-ce  que  le  microscope  le  dé- 
montre; mais  d'autres  lois  peuvent  dé 
terminer  l'Assimilation   minéralogi- 
que,  sans  qu'on  soit  obligé  de  recourir 
à  des  suppositions  qu'aucune  observa- 
tionn'autorise.  Il  n'est  pas  plus  proba- 
ble que  des  effets  qui  peuvent  résulter 
de  simples  règles ,  qu'observent  entre 
elles  les  molécules  homogènes,  soient 
une  preuve  d'instinct  ,  qu'il  n'est  dé- 
montré que  l'attraction  soit  une  preu- 
ve de  vie  ou  de  volonté  dans  la  matière 
que  nous  appellerons  inerte.  T^.  At- 
traction, Cristallisation  et  Ma- 
tière. (2-; 
ASSIMINE.  bot.  PHAN.  (Devaux.) 
V.  Fruit. 

ASSIMINIER.  BOT.  PHAN.  D'oii 
peut-être  ,^s//«/'rtfl,  d'Adanson.  K.  ce 
mot.  L'un  des  noms  de  pays  de  \ A- 
nona  triloba  ,h.P.  Anone.         (b.) 

*  ASSIS.  BOT.  PHAN.   P^.  ASARATH. 

*  ASSITRA.  BOT.  PHAN.  (Zanoni.  ) 
Syn .  arabe  de  Bauhinia  variegata.  f. 
Bauhinle.  (b.) 


Z'i  AST 

ASSONIA.  BOT.  PHAN.  Genre  dé- 
crit sous  ce  nom  parCavanilleset  sous 
celui  de  Kœnlgia  dans  les  manus- 
crits de  Commcrson,  voisin  du  Dom- 
beya  et  faisant  par  conséquent  partie 
des  Malvacées  de  Jussieu.  Il  présente  : 
un  calice  profondément  quinqueparti, 
muni  à  sa  base  d'une  bractée  trilobée  , 
persistant  ;  cinq  pétales  recourbés  obli- 
quementen  faulx;  vingt  étamines  plus 
courtes  que  les  pétales,  réunies  en  un 
tucéole  par  la  base  de  leurs  filets , 
dont  quinze  fertiles  séparées  de  trois 
en  trois  par  une  stérile  et  plus  courte  ; 
cinq  styles  ,  autant  de  stigmates;  un 
fruit  globuleux  ,  marqué  de  cinq  li- 
gnes ,  composé  de  cinq  capsules  qui 
se  séparent  à  sa  maturité ,  et  dont 
chacune  contient  deux  graines  dans 
une  seule  loge. 

\J Assonia  populnea  décrite  par  Ca- 
vanilles  et  figurée  tab.42,  fig.  J  ,de  ses 
Diss.  ,  est  un  Arbrisseau  de  lile  de 
Mascareigne,oiiil  porte  vulgairement 
Yenomàn  Bois  cle  senteur  bleu.  lia  ses 
feuilles éparses,  longuement  pétiolées, 
ovale-i, lancéolées;  ses  tleurs  sont  blan- 
ches, disposées  en  corymbes  axillaires 
et  terminaux.  (a.d.i.) 

ASSOUROU.  BOT.  pn.iN.  Nom  d'un 
Arbuste  à  la  Jamaïque  ,  que  les  uns 
croient  être  le  Myrtus  Pimenta  de 
Linné  ,  et  d'autres  le  citrifolia.    (b.) 

ASSY.  BOT.  PHAN.  P'.  Assi. 

AST  AGITES,  crust.  J^.  Astaco- 

XITHES. 

ASTACOIDES.  Jstacoidea. cmvst. 
Nom  appliqué  par  Uumeril  à  un  or- 
dre de  la  classe  des  Crustacés  ,  com- 
prenant toutes  les  espèces  qui  ont  un 
test  calcaire.  Cette  division  répond  au 
grand  genre  Cancer  de  Linné  ,  et  em- 
brasse les  ordres  des  Décapodes  ,  des 
Stomapodes  et  des  Amphipodes  de 
Latreille  (Régne  Anim.  de  Cuv.  ) ,  ou 
celui  des  Malucostracls [Gênera  Crust. 
et  Insect.  et  Considér.  génér.)  /^.  ces 
mots.  (aud.) 

AS  TAC  OLE.  Astacolus.  moll. 
Montfort  (  6'o«c/ij/.  t.  i ,  p.  262)  a 
établi ,  sous  ce  nom  ,  un  genre  de  Co- 
quilles microscopiques  de  la  famille 


AST 

des  Discorbes ,  F',  ce  mot ,  pour  une 
espèce  vivant  sur  les  bords del'Adria- 
tique,  qu'il  a  appelée  Astacole  crépi- 
dulée, Astacolus  crepidu/atus.CeUees^ 
pèce ,  copiée  de  Fichtel  et  Moll.  {Test, 
microsc.  p.  107.  t.  19.  f.  g.  h.  i.)  est  le 
Nautilus  Crepidulus  de  ces  auteurs. 
Nous  la  rapportons  au  genre  Crislel- 
laire,  oii  elle  forme,  avec  quelques  es- 
pèces analogues  ,  un  groupe  distinct. 

f^.  CniSTELLAIRE.  (F.) 

ASTACOLITHESou  ASTACITES. 

crust.  foss.  Noms  sous  lesquels  quel- 
ques auteurs  déjà  anciens  ont  décrit 
plusieurs  Fossiles  qu'ils  rapportent 
principalement  au  genre  Ecrevisse. 
Nous  indiquerons  à  chaque  genre  de 
Crustacés  les  espèces  qui  se  trou- 
vent enfouies  dans  quelques-unes  des 
couches  du  globe,  f^.  Crustacés  fos- 
siles, (aud.) 

ASTACOPODIUxM.  crust.  foss. 
Fragmens  d'Astacites  dans  lesquels 
on  ne  retrouve  que  des  pâtes  de  Crus- 
tacés fossiles.  T^.  Astacolithes.  (b.) 

ASTAQUE.  crust.  D' ylstaçusXaûu. 
Yieux  nom  français  de  ri'^cievisse. 
f^.   ce   mot.  (b.) 

*  ASTARACH.  bot.  phan.  D'oii 
Estoraque  des  Espagnols ,  et  Stirace 
des  Italiens.  Syn.  arabe  de  Stjra.v. 
officinale^  L.  /-'.  Styrax  (b.) 

*ASTARTE.  Astarle.  moll.  Genre 
de  Lamellibranches  établi  par  Sower- 
by  {Min.  conch.  t.i  .noxxiv.p.85)  pour 
plusieurs  espèces  de  nouvelles  Coquil- 
les bivalves  ,  fossiles  de  l'Angleterre, 
qui  se  rapprochent  de  certaines  Vé- 
nus de  Linné  et  de  Lamarck ,  mais 
auquel  cet  auteur  rapporte  aussi  plu- 
sieurs Vénus  vivantes  déjà  connues. 
Vo'ci  les  caractères  que  Sowerby  assi- 
gner cenouveau  gcnrc:«Coquillesub- 
»  orbiculaire  ou  transverse;  ligament 
M  externe;  une  XnuuXe  [lunette?)  avi 
M  côlé  postérieur  ;  deux  dents  diver- 
)>  génies  près  des  crochels.  Les  Co- 
»  quilles  de  ce  genre  ,  ajoute  Sower- 
»  by  ,  ont  trois  impressions  niusca- 
»  laires;  le  Ligament  d'un  côté  et  la 
»  lunule  [lunette?)  de  l'autre,  réu- 
»  nis  à  la  forme  générale  ,  leur  don- 


AST 

«  nent  de  la  ressemblance  avec  la  Ve- 
»  nus  de  Linné.  L'extérieur  des  val- 
»  ves  a  des  ondulations  transverses  , 
»  oudes  cotes réllochiesetdépriinces, 
»  qui  donnent  à  celte  surface  un  as- 
«  pect  qui  les  fait  distinguer  à  la  pre- 
"  inièrc  inspection.  Leurs  bords  sont 
»  pour  la  plupart  crénelés  en  dedans. 
»  Il  y  a  une  dent  de  moins  à  la  char- 
M  nièrc  que  dins  les  Vénus.  Les  cro- 
w  chets  sont  généralement  pleins  ,  et 
»  non  creux  au-dessous  des  dents. 
»  Ces  Coquilles  ont  communément 
»  une  dent  obscure  ,  allongée  ,  à 
»  quelque  distance  du  crochet  dessous 
»  la  lunule.  »  —  Plusieurs  espèces 
de  ce  genre ,  qui  se  trouvent  en  An- 
gleterre, et  beaucoup  d'autres  exoti- 
ques, ont  été  classées  dans  les  Vénus. 
Parmi  les  premières,  se  trouvent  la 
r^enus  scotica ,  type  du  genre  selon 
.Sowerby  ;  les  r.  sitlcata  ,  Danmo- 
nia  ,  Paphia ,  fasciata  et  subcor- 
data.  Nous  observerons  qu'en  ne 
considérant  que  la  charnière  ,  ce  qui 
ne  peut  suffire,  dans  tous  les  cas, 
pour  établir  un  genre  avec  quelque 
certitude  .plusieurs  de  ces  espèces  ci- 
tées par  Sowerby ,  ofirent  des  diffé- 
rences assez  marquées  sous  ce  rap- 
port. Il  nous  paraît ,  par  exemple  , 
que  les  P'enus  Paphia  et  fasciata , 
ayant  trois  dents  bien  distinctes,  un 
faciès  ditlerent  ,  s'éloignent  des  au- 
tres espèces  citées,  qui  se  reconnais- 
sent au  premier  coup-d'œil,  par  la 
couleur  et  la  nature  de  leur  épiderine. 
La  Venus  scotica,  que  Lannrck  a 
cru  devoir  laisser  paimi  les  Vénus, 
ne  nous  paraît  pas  devoir  être  sépa- 
rée de  la  Venus  Danmonia  dont  ce 
savant  célèbre  a  fait  un  genre  parti- 
culier, sons  lenomdeCrassine(Anim. 
s.  vert.  2'  édit.  t.  5,  p.  555).  Il  nous 
paraît  qu'il  en  est  de  môme  à  l'égard 
de  la  Venus  su/cata  et  peut-être  de 
la  Venus  subconlata  ?  S'il  en  est 
ainsi,  comme  nous  le  présumons,  le 
genre  Crassine  de  Lamarck  ne  serait 
que  le  genre  Jstarteàe  Sowerby,  dont 
le  nom  terait  changé  et  qu'il  laudrait 
lui  restituer  comme  ayant  l'antério- 
rité. A  l'égard  de  ce  genre  ,  il  est  à 
désner  qu'on  observe  son  Animal 
TOME   II. 


AST  33 

dont  la  connaissance  fixera  peut-être 
la  famille  à  laquelle  il  doit  appar- 
tenir. 

Nous  croyons  avoir  eu  tort  de  le 
rapprocher,  dans  nos  tableaux  syslé- 
maliques  des  Mollusques,  du  genre 
CrassatcUe  :  il  doit  vraisemblable- 
ment l'aire  partie  de  la  famille  des 
Vénus,  dans  laquelle  nous  le  place- 
rons dorénavant. 

Ne  connaissant  point  les  espèces 
fossiles  que  Sowerby  rapporte  à  ce 
nouveau  genre,  nous  ne  pouvons  rien 
décidera  leur  sujet;  nous  nous  bor- 
nerons à  les  citer  en  renvoyant  à  l'ou- 
vrage même  de  ce  savant,  pour  les 
descriptions  et  les  figures;  mais  il 
nous  paraît  qu'elles  conviennent  tou- 
tes au  genre  Crassine  de  Lamarck. 

D'après  les  observations  précé- 
dentes, nous  établirons  ainsi  les  c  ■.- 
ractères  de  ce  genre  :  Coquille  subor- 
biculaire  ou  transverse,  équivalve, 
subinéqudatérale;  valves  exactement 
closes;  bords  internes  souvent  cré- 
nelés; charnière  composée  de  deux 
dents  fortes,  divergentes,  et  d'une 
dent  latérale  obscure,  située  sous 
la  lunule  ,  sur  la  valve  droite  ,  et 
de  deux  dents  inégales  sur  la  gau- 
che ,  avec  une  fossette  peu  marquée 
pour  la  dent  latérale  ;  ligament  (  exté- 
rieur) sur  le  côté  le  plus  long. 

Les  espèces  les  plus  certaines  sont  : 
—  i.  Jstarte scotica,  Maton  et  Ra- 
kett  [in  Linn.  Trans.  T.  tiii,  p.  8i  , 
t.  2  ,  f.  3)  ;  Montagu  (  Test,  suppl.  p! 
44);  VS\\\-ws\\{Descript.  cat.-ç.  167); 
Venus  scotica,  Lamarck  (An.  s. 
vert.  2^  édit. ,  T.  V ,  p.  600).  Cette  es- 
pèce habite  les  côtes  d'Ecosse.  —  2. 
yJst.  sulcata  ,  Montagu  fp.  i3i)  ;  Ma- 
ton et  Rakelt  (  loc.  cit.  T.  11.  f.  2.); 
Dillwyn  (p.  166).  Pectunculus  trun- 
catus,  Da^costa  (p.  igS);  des  côtes  d'E- 
cosse.—  5.  ylst. Danmonia,  Montagu 
{Suppl.  p.  45,  t.  29,  f.  4);  Dillwyn 
(p.  167).  Crassina  danmoniensis,  ha.- 
marck  (  loc.  cit.  p.  554)  j  des  côtes 
du  Devonshire.  —  <i.  Jst.  Montagui, 
Dillwyn  (p.  167).  Venus  compressa , 
Montagu  [Siippl.  p.  43.  t.  26.  f.  i  );  des. 
cotes  d Ecosse.— 5.  Ast.  triangula- 
ns  ,  Montagu  (  Test.  t.  17.  f.  3).  Ve 


34  AST 

nus  triangulaiis ,  Dillwyn  (p.  lyS). 

Des  côtes  du  Devonshire  et  du  York- 

shire. 

Les  espèces  fossiles  sont  : 

Jstarte  lucida  ,  Sowerby  (  Min. 
coric/i.  T.  Il ,  t.  i57  ,  f.  1  ).  —  cunea- 
4a  (  ici.  f.  2  ).  —  elegans  (  id.  f.  3  ).  — 
lineata{t.  179,  f.  i.)- — plana{ic/.i.  2). 
—  obliquata  {id.  f.  5.)  •  e.xcavata  (  t. 
253  ).  —  planata  (  t.  267  ).  —  lugosa 
(t.  3i6),  toutes  de  l'Angleterre.  La 
dernière  a  beaucoup  d'analogie  avec 
les  ^st.  scotica  et  Danmonia.    (f.) 

*  ASTARTIFE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Camomille  en  Afrique  selon  Adanson. 

(B.) 

ASTATE.  Astatus.  iNS.  (Klug.);^. 

CÉPHUS. 

ASTATE.  Astata.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères,  section 
des  Porte-Aiguillons  ,  établi  par  La- 
treille  qui  le  place  (Considér.  génér.) 
dans  la  famille  des  Larrates  ,  et  ail- 
leurs (Règne  Animal  de  Cuv.)  dans 
celle  des  Fouisseurs.  Jurine  (Classif. 
des  Hyménoptères  )  donne  au  même 
genre  le  nom  clc  Dimorphe, DzOTor^j/ia, 
et  lui  assigne  pour  caractères  :  une 
cellule  radiale,  largement  appendicée; 
trois  cellulescubitalespresqueégales ; 
la  deuxième  recevant  les  deux  nervu- 
res récurrentes  ,  et  la  troisième  étant 
bien  éloignée  du  bout  de  l'aile  (on 
voit  le  commencement  de  la  q\ia- 
trième  cellule)  ;  mandibules  grandes  , 
bifides;  antennes  sétifoi'mes,  de  douze 
articles  dans  les  femelles  ,  et  de  treize 
dans  les  mâles. 

Ces  Insectes  ressemblent  aux  Larres 
par  la  forme  générale  de  leur  corps  , 
par  la  brièveté  de  leur  abdomen  ,  et 
par  le  nombre  des  cellules  radiales  et 
cubitales  des  ailes  du  mésothorax  ;  ils 
s'en  distinguent  cependant ,  ainsi  que 
des  autres  genres  de  la  même  famille, 
parleurs  antennes  à  articles  cylindri- 
ques et  égaux ,  à  l'exception  du  premier 
qui  est  gros,  et  du  deuxième  fort  petit; 

f)ar  leurs  mandibules;  par  la  languette 
arge,  offrant  trois  divisions  ou  lobes 
presqueégaux;  parles  palpes  maxillai- 
res ,  dont  le  troisième  article  est  plus 
gros  que  les  autres  ;  enfin  ,  par  leurs 


AST 

yeux  à  réseau  qui ,  très-dé veloppés  , 
sont  contigus  sur  le  front  dans  les  mâ- 
les, et  distans  l'un  de  l'autre  dans  les 
femelles.  Les  Astates  sont  très-agiles  , 
changeant  continuellemenl  de  place  , 
ainsi  que  l'indique  leur  nom.  On  les 
rencontre  dans  les  endroits  secs  et  sa- 
blonneux ,  en  France  et  dans  le  midi 
de  l'Europe.  —  L'espèce  ,  servant  de 
type  au  genre,etla  seule  que  nous  con- 
naissions ,  est  l'Astate  abdominale  , 
Astata  abdominalis  de  Latreille, figu- 
rée par  Panzer  (  Faun.  Insect.  germ. 
fasc.  53.  tab.  5)  sous  le  norn  de  Ti- 
jj/iia  abdominalis  ;  c'est  la  Dimorpha 
abdominalis  de  Jurine  (  loc.  cit.  p. 
147).  Cet  entomologiste  a  figuré  (  pi. 
9.  fig.  10) ,  sous  le  nom  de  Dimorpha 
oculata,  une  espèce  qu'il  soupçonne 
être  le  mâle  de  V abdominalis  ,  mais 
sur  laquelle  nous  n'avons  aucun  ren- 
seignement, (aud.) 

ASTELIE.  Astelia.  bot.  phan. 
Genre  intermédiaire  entre  les  Joncées 
et  les  Asphodèlées,  suivant  R.  Brown 
qui  lui  assigne  les  caractères  suivans  : 
les  fleurs  sont  polygames  dioïques  ;  le 
calice  à  six  divisions  demi-glumacées. 
Les  mâles  présentent  six  étamines  in- 
sérées à  son  fond ,  avec  le  rudiment 
du  pistil  ;  les  femelles  ,  le  rudiment 
des  étamines  et  un  ovaire  à  trois  stig- 
mates obtus  ,  ayant  tantôt  trois  loges, 
tantôt  une  seule  avec  trois  placentas 
pariétaux;  le  fruit  est  une  baie  à  une 
ou  trois  loges  polyspermes.  Les  es- 
pèces de  ce  genre  sont  des  Plantes 
herbacées ,  ayant  à  peu  près  le  port 
d'un  Tillandsia  ,  et  parasites  de  mê- 
me sur  le  tronc  des  Arbres  ;  leurs  ra- 
cines sont  fibreuses  ;  leurs  feuilles 
radicales,  imbriquées  sur  trois  rangs, 
lancéolées  ,  linéaires  ou  cunéiformes, 
carinées ,  gainies  sur  leurs  deux  fa- 
ces de  poils  couchés  et  de  soies  lai- 
neuses à  leur  base.  La  tige  manque, 
ou  bien  est  courte  et  garnie  dé  peu 
de  feuilles.  Les  fleurs  sont  en  grappes 
ou  en  panicules  ,  portées  sur  des  pé- 
dicelles  inarticulés  ,  munies  d'une 
bractée  à  leur  base ,  petites  ,  soyeuses 
extérieurement. 

Banks  et  Solander  ,  auteurs  de  ce 


AST 

genre  ,  en  ont  trouvé  à  la  Nouvelle- 
Zélande,  et  décrit  plusieurs  espèces  : 
ce  sont  celles  dont  l'ovaire  est  Irilo- 
culaire.  I!  est  uniloculairc  dans  la 
seule  que  décrit  Robert  Brovpn  ,  1',-/. 
alpina  ,  recueillie  par  lui  dans  1  île  de 
Van  Dicnien.  li  croit  devoir  y  rappor- 
ter le  Melantlùum  piimilum  de  Fors- 
ter;  et  c'est  pourquoi  Jussieu  les 
place  ensemble  dans  la  famille  des 
Colchicées.  (a.d.  J.) 

ASÏERE.  Aster,  bot.  PHAN.Corym- 
bifèrcs,  Juss.  Syngénésie  Polygamie 
superflue ,  L.  Le  genre  Aster ,  tel  que 
l'établit  Linné,  présente  les  caractères 
suivans  :  un  invokicre  presque  hémis- 

Shéi  ique,  composé  de  plusieurs  rangs 
e  folioles  imbriquées  ,les  inférieures 
souvent  étalées  ;  un  réceptacle  plane, 
parsemé  de  petits  points  déprimés  ; 
des  fleurs  radiées  ,  les  fleurons  du 
centre  très- nombreux  ,  tubuleux  , 
herniaphrodites  ;  les  demi-fleurons 
de  la  circonférence  femelles ,  au  nom- 
bre de  plus  de  dix  ;  une  aigrette  de 
poils  simples  et  sessile. 

On  a  décrit  près  de  cent  trente  es- 
pèces de  ce  genre,  qu'on  peut  diviser 
en  sous- Arbrisseaux  et  en  Plantes  her- 
bacées ;  la  tige  de  ces  dernières  tantôt 
porte  une  ou  deux  fleurs  seulement , 
tantôt  se  ramifie  pour  former  des  pa- 
nicules  et  des  corymbes.  Dans  ces 
derniers  cas  les  feuilles  sont  entières 
ou  dentées,  linéaires  ou  lancéolées  ou 
ovales.  On  établit  ainsi  plusieurs  sec- 
tions ,  dans  lesquelles  se  groupent  les 
nombreuses  espèces  du  genre  Aster. 

L'espace  dans  lequel  nous  sommes 
forcés  de  nous  renfermer ,  ne  nous 
permet  d'en  citer  dans  chaque  section 
qu'un  ou  deux  exemples. 

A.  Espèces  ligueuses. 

La  plupart  sont  originaires  du  cap 
de  Bonne-Espérance,  quelques-unes 
de  la  Nouvelle-Hollande  ,  quelques- 
unes  de  l'Amérique  septentrionale. 
Telles  sont  :  —  U Aster fruticulosus, 
L.  Commel.  Hort.  2,  tab.  27.  —  UA. 
argophjllus,  La  Biilardière.  PI.  de  la 
Nouv.-Hoil.  ,  tab.  201.  — L'A.seri- 
ceus,Yen\.enAt .  Hort.  Cels.,  tab.  55. 
—  L'A.  rupestris,  Humboldt  et 
Bonp.  Nov.   Gen.,  tab.  334. 


AST  55 

B.  Espèces  herbacées. 

f.  Tiges  unitlores  ou  biflores.Tels 
sont  : 

\J Aster  alpinus,  L.  Jacq.  Austr. 
tab,  88,  qui  croît  dans  les  Alpes  ,  les 
Pyrénées  ,  les  Cévennes.  —  L'y/,  cro- 
cifoltus,  Humb.  et  Bonp.  JVot/.  Gen., 
tab.  552, 1. 

ff .  Tiges  rameuses. 

A.  Feuilles  entières. 

a.  —  Linéaires  ou  lancéolées. 

L'Aster  acris,  L.,  qui  habite  la 
France  méridionale. — L'A.  Amellus, 
L.  Jacq.  Aust.  tab.  455,  qui  fait  aussi 
partie  de  la  Flore  française.  —  L'A . 
caricifulius,  Humb.  et  Bonp.  Nu^>. 
Gen.,  tab.  535. 

^. —  Ovales. 

L'Aster  corni/olius,  WiUd. 

B.  Feuilles  dentées. 
y.  —  Lancéolées. 

L' Aster  Tripolium,  L.  Flor.  dan.tab. 
6o5.  Cette  espèce  est  commune  au  bord 
de  la  mer  sur  les  côtes  d'Europe.  — 
L' A.  pyrenœus.  Desf. 

l.  —  Ovales  ou  cordées. 

L' Aster  macrophjllus ,  L. — A.sinen- 
sis,L.  C'est  cette  dernière  espèce  qui 
est  connue  dans  nos  jardins  sous  le 
nom  de  Reine-Marguerite .  Elle  est  ori- 
ginaire de  la  Chine  et  du  Japon ,  d'oii 
elle  fut  envoyée  en  Europe  vers  1700 
ou  1702  :  du  moins  à  cette  époque  fut- 
elle  figurée  par  Dillen  (  Hort.  Eltli., 
tab.  34  ,  f.  38).  Thouin  (Encyc.  met. 
Dict.  d'Agr.  1,  p.  710  et  711)  pense 
quelle  était  cultivée  au  Jardui  des 
Plantes  dès  1728;  qu'elle  y  était  ori- 
ginairement à  fleurs  simples  et  bîan- 
cliesassez  ressemblantesaux  Chrysan- 
thèmes de  nos  champs,  mais  qu'ayant 
bientôt  produit  des  graines  dont  paru- 
rent les  plus  belles  variétés  de  cou- 
leurs, paiticulièrement  la  rouge,  cette 
dernière  nuance  ,  nouvelle  parmi  les 
fleurs  analogues  ,  fixa  l'attention  des 
amateurs  qui  la  nommèrent  Reine- 
Marguerite.  C'est  en  1734  qu'on  obtint 
des  variétés  violettes.  Depuis  cette 
époque  le  nombre  de  ces  variétés  s'est 
fort  augmenté,  mais  ce  n'est  que  très- 
récemment  qu'on  a  obtenu  celle  qu'on 
nomme  à  tuyau.x  et  dont  les  fleurs 
paraissent  hémisphériques. 


.56  AST 

On  cite  encore  trois  espèces  d'Aster 
à  feuilles  pinnees,  dont  deux  à  rayons 
jaunes  ;  \Jster  pinnatus  de  Cava- 
nilles,  II  tab.  212,  est  de  ce  nombre; 
mais  on  doute  qu'elles  appartiennent 
réellement  à  ce  genre.  Dans  toutes 
les  autres  ,  les  feuilles  sont  simples  et 
alternes  ,  les  demi-fleurons  violets  , 
rouges  et  blancs. 

Le  genre  Aster  de  Linné  a  été  di- 
visé en  plusieurs  autres  par  divers  au- 
teurs, u  Aster  Jjnellus  ,  L.  a  formé 
y  Amellus  d'Adanson  dans  lequel  lin- 
volucre  est  lâche  et  entièrement 
squarieux.  Henri  Cassini  a  depuis 
établi  les  suivans  :  Callistemma  , 
formé  d'une  seule  espèce ,  V Aster 
sinensis  ,  dans  lequel  la  fleur  est 
extrêmement  grande  ainsi  que  son 
involucre,  et  oii  une  rangée  extérieu- 
re de  petites  écailles  simule  une 
double  aigrette  sur  le  fruit.  —  Eiiry- 
bia  ,  oii  les  folioles  de  linvolucre 
sont  conniventes  .  et  auquel  se  l'ap- 
portent les  Aster  Tripollum  et  corym- 
bosus.  —  Il  en  est  de  même  dans 
les  genres  Felicia  ,  oii  les  poils  de 
l'aigrette  sont  denticulés  et  auquel 
se  rapporte  V Aster  tenellus  ,  L.  ,  et 
Galatea  composé  des  Aster  Dracun- 
culoides  ,  trineruis  ,  punctatus  ,  L.  , 
oii  les  demi-fleurons  sont  neutres. 

Les  jardiniers  appellent  Aster  à! A- 
frique  le  CAneraria  Amelloides ,  L. , 
Agathœa  cœlestis  de  Cassini.  ^'^.  Aga- 
THjEA.  (a.d.j.) 

*ASTÉRÉES. BOT. H. Cassini  nom- 
me ainsi  la  sixième  des  tribus  qu'il  a 
établies  dans  la  famille  des  Synanthé- 
rées  ,  et  il  lui  assigne  pour  caractère 
distinctif  la  disposition  de  deux  bran- 
ches du  style  qui  se  courbent  l'une 
vers  l'autre  comme  celles  d'une  pince, 
<;'est-à-dire  en  présentant  une  con- 
vexité externe  et  une  concavité  inter- 
ne ,  et  qui,  hérissées  tout  autour  de 
papilles  glanduleuses  et  filiformes 
dans  leur  moitié  supérieure  ,  oftrent 
inférieurement  et  en  dedans  deux 
bourrelets  stigmatiques  ,  saillans  , 
non-confiuens,  séparés  par  un  large 
intervalle:  disposition  qu'on  peut  voir 
représentée  dans  la  pi.  du  Dici.  des 


AST 

Se.  natur.  oii  sont  figurés  les  détails 
anatomiques  des  tribus  de  Synanthé- 
récs  (a.d.j.1 

ASTERELLE.  Aste  relia,  bot. 
CRYPT.  (Palisot  de  Beauvois.)  Genre 
démembré  des  Marchantia  de  Linné 
et  qui  n'a  point  été  adopté. Il  renfer- 
mait deux  espèces  dont  l'une,  \A.te- 
nella,  est  représentée  par  Dillen,  tab. 
75  fig.4,  et  l'autre,  le  Marchantia  cu- 
nica,  est  figurée  par  le  même  auteur, 
pi.  75.  fig.  2.  f^.  Marchantie.  (b.) 

*  ASTERGIR.  BOT.  phan.  (Rha- 
sez.  )  L'un  des  noms  de  l'Azedarach. 
T^.  ce  mot.  (b.) 

ASTERIAS  ET  ASTOR.  ois.  (Al- 
("rovande.  )  Syn.  de  l'Autour  ,  Falco 
palumbarius,  L.  en  Italie.  V.  Faucon. 
Ces  noms  ont  aussi  été  donnés  au 
Butor,  Ardea  stellaris,  V-  Héron. 

(DB..Z.) 

*  ASTERIAS.  pois.(Aristote.)  Syn. 
de  Chat  Rochier  ,  Squalus  stellaris, 
L.  V .  Squale.  (b.) 

*  ASTERIAS.  BOT.  PHAN.  (  Dalé- 
champ.  )  Syn.  à'Arenaria,  V.  Sa- 
BLiNE  ,  et  dans  quelques  auteurs, 
nom  donné  au  Gentiana  latea,  L. 
/^.  Gentiane.  (b.) 

ASTERIE.  Asterias.  échin.  Genre 
établi  par  les  anciens  auteurs  pour  les 
Etoiles  de  mer,  classé  parmi  les  Mol- 
lusques par  Linné  et  par  beaucoup 
d'autres  naturalistes  ;  placé  par  Bru- 
guière  dans  un  ordre  particulier,  ce- 
lui des  Vers  Ecliinodermes ,  entre  les 
Mollusques  nus  et  les  Testacés  ;  enfin 
restreint  par  Lamarck  dans  ses  véri- 
tables limites.  Il  en  a  fait ,  sons  le  nom 
des  Stellérides  ,  la  première  section  de 
ses  Radiaires  Ecliinodermes,  et  l'a  divi- 
sée en  quatre  genres.  Cuvier  a  adopté 
ces  genres  et  a  mis  les  Astéries  à  la 
tête  de  ses  Ecliinodermes  pédicellés  : 
il  commence  par  ces  Animaux  le  ta- 
bleau méthodiquede  sesZoophytes.  Il 
est  impossible  de  ne  pas  suivre  l'opi- 
nion de  ces  naturalistes  célèbres  ;  ainsi 
l'on  ne  traitera  dans  cet  article  que  des 
Astéries  proprement  dites.  /^.  les  mots 

COMATULE  ,   EURYALE    et    OpHIURE  , 


AST 

pour  les  au'.res  Etoiles  de  mer.  Le» 
Aste'ries  ont  pour  caractères  :  im  corps 
suborbiculaire  ,  déprimé ,  divisé  dans 
sa  circonférence  eu  angles  ,  lobes  ou 
rayons  disposés  en  étoile;  la  face  in- 
férieure des  lobes  ou  des  rayons  est 
munie  d'une  gouttière  longitudinale  , 
bordée  de  chaque  côté  d'épines  mo- 
biles et   de  trous  pour  le  passage  de 
Eieds    tubideux    et   rétractiles  ;    leur 
ouche  est  inférieure ,  centrale  et  pla- 
cée au  point  de  réunion  des  sillons  in- 
férieurs. Elles  sont  appelées  vulgaiie- 
ment  Etoiles  de  mei  ,  et  doivent  ce 
nom  à  la  forme  de  leiu"  corps  ,  divisé 
en  ravons  divergcns  de  la  même  ma- 
nière que  ceux  que  l'on  emploie  pour 
figurer  une  étoile.  Ces  rayons  sont  en 
général  au  nombre  de  cinq  ;  leur  sur- 
face ,  principalement  la   supérieure, 
présente  une  multitude  de  tubes  con- 
tractiles ,  beaucoup  plus  petits  que  les 
Eieds;  ils  paraissent  destinés  à  absor- 
er  et  à  rejeter  l'eau  après  qu'elle  a 
été  introduite  dans  la  cavité  générale 
du  corps  ,  sans  doute  pour  une  sorte 
de  respiration.  La  bouche  est  cons- 
tamment située  au  centre  de  la  face 
inférieure  de  l'Animal;  elle  sert  d'a- 
nus ,  et  communique  à  un  estomac 
court  et    large    d'où  partent  ,   pour 
chaque  rayon,  deux  cœcums  ramifiés 
comme  des  Arbres.  La  charpente  os- 
seuse de  ces  Animaux ,  que  l'on  a  com- 
parée quelquefois  ,  mais  à  tort,  à  une 
colonne  vertébrale,  est  composée  de 
rouelles  ou  disques  pierreux ,  articulés 
ensemble ,  et  d'oii  partent  les  bran- 
ches cartilagineuses  qui  soutiennent 
l'enveloppe  extérieure  ;  cette  sorte  de 
colonne  ne  produit  jamais  de  côtes ,  et 
ne  sert  point  d'enveloppe  à  un  tronc 
nerveux  ;  elle  a  plus  de  rapport  avec 
une  tige  d'Encrine  qu'avec  tout  autre 
objet. 

Les  Astéries  présentent  un  appareil 
de  vaisseaux  assez  compliqués  :  les  uns 
semblent  destinés  à  transporter  la  ma- 
tière nutritive  dans  toutes  les  parties 
du  corps  ;  certains  se  dirigent  vers 
l'organe  respiratoire  et  se  rapprochent 
ensuite  du  centre ,  etc.  On  ne  peut 
cependant  pas  dire  qu'il  y  ait  une  vé- 
ritable circulation.  Elles  ont  une  puis- 


AST 


3? 


sance  de  reproduction  difficile  à  con- 
cevoir; non-seulement  elles  reprodui- 
sent dans  trois  ou  quatre    jours  les 
ravons   qui  leur  sont   enlevés   isolé- 
ment, mais  lui  seul  rayon  ,  laissé  en- 
tier autour  du  centre  ,lul  conserve  la 
faculté  de  reproduire  tous  les  autres. 
—  Ces  Animaux  ,  quoique  privés  d'or- 
ganes particuliers  pour  la  vue  ,  l'odo- 
rat et  l'ouïe,  sont  sensibles  à  la  lu- 
mière ,  aux  odeurs  et  au  bruit.  Dira- 
t-on  que  ce  n'est  qu'iui  effet  de  leur 
irritabilité?  (Quelques  auteurs  les  re- 
gardent comme  hermaphrodites  ;   je 
ne  partage  pas  cette  opinion  ,  malgré 
les  obsci  valions  du  docteur  Spix    qui 
prétend  avoir  découvert  leurs  orga- 
nes sexuels  :  il  leur  a  trouvé  de  vé- 
ritables ovaires  en  forme  de  grappe  de 
raisin ,    situés    dans    chaque    rayon , 
ainsi   qu'un    système   nerveux    assez 
compliqué  ,   que  Cuvier    avait    indi- 
qué dans  ses  leçons  d'anatomie  conx- 
parée.  —  jMarchant  très-diflicilement , 
les  Astéries  nagent  aussi  avec  peine  , 
et  ne  peuvent  s  élever  du  fond  de  1  eau 
qu'en  grimpant  contre   les  rochers  : 
quand  elles  veulent  descendre,  elles  se 
laissent  tomber  sans  faire  le  moindre 
mouvement. 

Les  Astéries  varient  beaucoup  dans 
leur  grandeur;  il  en  existe  de  micros- 
copiques et  de  plus  d'un  pied  et  demi 
de  diamètre.  Leur  couleur  varie  de 
même  suivant  les  espèces,  et  Ion  en 
trouve  de  toutes  les  nuances  ;  presque 
toujours  la  partie  inférieure  de  leur 
corps  est  blanchâtre  ,  caractère  qui 
indique  la  station  habituelle  de  ces 
Animaux.  Elles  sont  très-voraces ,  et 
se  nourrissent  uniquement  de  Vers, 
de  Mollusques,  etc. ,  jamais  de  Plan- 
tes marines.  Elles  se  plaisent  sur  le 
Sable  ,  sous  les  pierres ,  sur  les  ro- 
chers ;  elles  s'attachent  sur  leurs  pen- 
tes verticales,  et  adhèrent  aux  voûtes 
des  grottes  sous-marines. 

Aucune  Astérie  ne  peut  servir  à  la 
nourriture  de  l'homme;  dans  beaucoup 
de  pays  on  les  regarde  même  comme 
vénéneuses  et  donnant  quelquefois  aux 
Moules  leur  qualité  malfaisante.  Est- 
ce  une  erreur  ?  L'on  n'en  fait  aucun 
usage  ,  si  ce  n'est  pour  fumer  les  ter- 


38  AST 

res;  c'est  un  engrais  excellent,  dont 
les  habitans  des  boi  ds  de  la  mer,  pi  in- 
cipalemenL  ceux  de  la  Noimandie  , 
connaissent  tout  le  prix. 

Les  Asléi  ies  fossiles  sont  assez  com- 
munes dans  les  terrains  de  dc'pôls  ;  on 
les  trou\'e  rarement  entières.  C'est 
des  carrièies  de  la  Tliuiuigc,  des 
schistes  de  Soienliofen  1 1  de  Pappen- 
heim ,  des  cariièi  es  de  Pirna  ,  de  Chas- 
say-sur-Saône,  de  Malcsmcs  ,  des  en- 
virons de  Cobourg  et  de  Rotenibourg- 
sur-la-Tauber,  que  1  on  a  relire  les  As- 
te'ries  fossiles  les  jnieux  c^racteri^.ees  ; 
l 'on  croit  qu'il  en  existe  des  débris  dans 
le  teirain  coqiiillier  des  environs  de 
Paris,  à  Grignon,à  Valognes,àCaen, 
dans  le  Jura  ,  eu  Italie  ,  etc. 

Lamarck  a  divisé  les  Astéries   en 
deux  sections  :  la  premièie  renferme 
les  Asiéries  scutellées  ;  la  deuxième, 
les  Astéries  rayonnées.  —  Les  princi- 
pales espèces  de  ce  grand  genre  sont  ; 
L'Astérie    parquetée,    Asteiias 
tes&ellata,  Encycl.  tab.  96 — 97.  fig.  i. 
2.  —  98.  fig.  1.  2.  Plane,  pentagone, 
sans  épines  ,  granulée  en  mosaïque  des 
deux  côtés  ;  le  bord  articulé.  Cette  es- 
pèce  est  remarquable  par  sa  forme 
simple,  par  ses  angles  courts,  par  le 
bourrelet  articulé  de  ses  bords  ,  et  par 
les  nombreuses  variétés  qu'elle  pré- 
sente. Elle  est  indiquée  dans  les  mers 
d'Europe ,  d'Amérique  et  des  G  randes- 
Indes.  La  même  espèce  peut-elle  se 
trouver  dans    des   localités   si    diffé- 
rentes? La  chose  est  possible;  mais 
nous  en  doutons,  surtout  en  compa- 
rant les  figures  citées  par  les  auteurs. 
L'Astérie  discoïde,  Asteiias  dis- 
coidea,  Encycl.  tab.  97.  fig.  3.  tab.  98. 
hg.  3.  et  tab.  99.  fig.  1.  Espèce  singu- 
lière ,  presque  orbiculaire  ,  pentagone 
et  très-épaisse.  Ses  angles  sont  bifides 
au   sommet  par  le  prolongement  des 
gouttières  inféiieures  jusque  sur  une 
partie  du  dos  ,  presque  lisse  et  con- 
vexe ;  la  face  inférieure  est  parquetée 
de  pièces  finement  gianideuses  ,  char- 
gée d'autres   grains  plus  gros    Cette 
Astérie  a  quatre  à  cinq  pouces  de  dia- 
mètre :  l'on  ne  connaît  point  son  ha- 
bitation. 

L'Astérie  a  aigrettes,  Jsteiias 


AST 
papposa,  Encycl.  tab.  107.  fig.  4  et  .5, 
6  et  7.  La  partie  supérieure  et  les  bords 
sont  hérissés  de  tubercules  so,eux; 
les  rayons  ,  au  nombie  de  douze  à 
quinze  ,  sont  lancéolés  et  moin.,  longs 
q;ie  le  diamètre  du  disque  ;  la  couleur 
c.->t  ro  ssà!ie  ou  feri  ugineuse.  La- 
marck dislingue  dcu^  variétés  dans 
celte  espèce,  en  généial  assez  com- 
m..ne  :  la  pien.ière,  dessinée  dans  les 
ligures  4  et  5  ;  la  deuxième  ,  dans  les 
figures  6  et  7.  Les  difféiences  entre 
ces  deux  variéîés  ne  seraient-elles  pas 
assez  grandes  pour  établir  deux  espè- 
ces ,  d  autant  que  l'une  se  trouve  dans 
l'Océan  européen,  et  l'autre  dans  la 
mer  des  Indes? 

L'AsTÉiUE  ROUGEATRE,  ylstciias  lU- 
hens,  Encycl.  tab.  112.  fig.  3.  4.  tab. 
11 5.  fig.  1.2.  Cette  es|5èce  e^t  telle- 
ment commune  sur  une  partie  des 
côtes  de  France  ,  qu'on  la  répand  sur 
la  terre  au  lieu  de  fumier  ;  ses  rayons, 
au  nombre  de  cinq,  rarement  de  qua- 
tre ou  de  six,  sont  lancéolés  et  cou- 
verts de  tubeicules  épineux. 

L'Astérie  orangée,  Jstenas  auran- 
iiaca,  Encycl.  tab.  110.  fig.  1 — 5.  et 
tab.i  11.  fig.  ] — 6.Sondisqueassez  lar- 
ge est  un  peu  moins  dépiinié  en  des- 
sous qu'en  dessus ,  et  se  divise  en  cinq 
rayons  lancéolés,  marginés  et  frangés  ; 
les  bords  semblent  articulés  par  le 
produit  des  sillons  transverses  qui  les 
divisent.  Celte  espèce  se  trouve  dans 
les  mers  d'Europe  :  elle  est  grande , 
belle  et  remarquable  par  ses  carac- 
tères; elle  varie  tellement  que  l'on 
est  quelquefois  tenté  de  croire  que  l'on 
a  réuni  plusieurs  espèces  sous  le  même 
nom. 

Lamarck  a  encore  déciit  plus  de 
quarante  espèces  de  ce  genre.  Dans  ce 
nombre,  quinze  sont  indiquées  des 
mers  d'Europe,  seize  des  mers  des 
Indes  ou  de  lOcéanique,  cinq  de  l'A- 
mérique ,  une  d'Afrique  ;  l'habitation 
des  autres  est  inconnue.  Combien  doit 
être  considérable  le  nombre  des  Asté- 
ries que  nous  ne  connaissons  pas , 
Î)uisque  ces  Animaux  ,  de  même  que 
a  plus  grande  partie  des  Rayonnes  , 
sont  plus  nombreux  dans  les  pays 
chauds  que  dans  les  pqys  froids.  Quel- 


AST 

ques  autres  espèces  d'Astéries  ont  été 
décrites  ou  figurées  par  les  auteurs 
modernes.  Lamarck  n'en  fait  point 
mention  ;  elles  n'ont d'ailleu'S  rien  de 
remarquable.  (lam..x.) 

ASrÉRIE.  MIN.  Les  anciens  dési- 
gnaient SOUS  ce  nom  une  Piei  re  sus- 
ceptible de  poli ,  et  qui  faisait  vou' , 
lorsqu'on  la  présentait  au  soleil ,  l'i- 
mage d'une  étoile  à  six  rayons  clian- 
geant  de  place  selon  l'inclinaison  que 
l'on  donnait  à  la  Pierre.  Selon  Delaii- 
nay  (Minéral,  des  Anciens,  i.  p.  ii4), 
cette  Astérie  serait  une  variété  cha- 
toyante de  Feldspath;  mais  on  pense 
qu'elle  était  plutôt  ce  que  l'on  nom- 
me aujourd'hui  Girasol,  variété  de 
Corindon  hyalin.  K.  GiRASOi. ,  et 
Corindon.  (b.) 

*  ASTERION.BOT.  PHAN.  (Diosco- 
ride.)  Syn.de  Chanvre. /^.ce  mot.  (b.) 

*  ASTERIOPHIURE.  Asteriophiu- 
ra.  ECHiN.  Genre  que  nous  avions 
proposé  entre  les  Astéries  etlesOphiu- 
res  dans  notre  Mémoire  sur  l'Ophiure 
à  six  rayons  (Ann.  du  Mus.tom.  20  ). 
11  est  remplacé  par  le  genre  Euryale 
de  Lamarck.  (l,am..x.) 

*  ASTERIPHOLIS.  bot.  phan. 
(Pontédera.)  Syn.  à^ Aster  Nouœ-An- 
gliœ,  L.  (B.) 

ASTERISQUE,  ylsteiiscus.  bot. 
PHAN.  Genre  de  Tournefort  réuni  au 
Buphthalmum  par  Linné.  V.  Buph- 
THALME.  Ce  nom  a  été  donné  par 
d'autres  botanistes  anciens  à  diverses 
Syngénèses  ou  Synanthérées.       (b.) 

ASTERITES.  echin.  foss.  et  so- 
ii"ïP.  Qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec 
Astérie,  Pierre  citée  par  les  anciens. 
C'est-à-dire  informe  d'étoiles.  Pétri- 
fications qu'on  a  d'abord  cru  des  As- 
téries fossdes  ,  mais  qu'on  a  découvert 
depuis  n'être  que  des  articulations 
d'Encrine.  J^.  ce  mot  et  Encrinite. 
Le  nom  d'Astérite  a  été  en  outre  ap- 
pliqué à  des  Isis.  P^.  ce  mot.         (b.) 

*  ASTERKILLOS.  bot.  phan. 
L'un  des  noms  africains  de  la  Mille- 
feuille,  Achillea  MillefoUum ,  L.  se- 
lon Adanson.  V.  Millefeuille.  (b.) 


ASÏ  3^ 

*ASTEROCEPHALUS.  bot.  phan. 
Sébastien  VaillrtUt  (dans  les  Mém.  de 
l'A  Cad.  de  Paris  ,  an  1712)  a  formé 
sous  ce  nom  un  genre  qui  depuis  est 
rentré  paimi  les  Scabieuses,  P'.  ce 
mot.  ha  Scabiosa  argcnlea,  L.  en  fai- 
sait partie,  (b.) 

*  ASTEROÏDE.  Asteroidea.  bot. 
PHAN.  Genre  formé  par  Tournefort 
{CoroLl.  \.  R.  H.  p.  5i),  pour  deux 
Plantes  que  Linné  a  confondues  dans 
le  genre  Buphthalmum  ,  et  dont  l'une 
est  le   B.  graiidijlorum.    V.    BuPH- 

THALME.  (b.) 

ASTÉROME..t/5/<?/o/«a.BOT.cRYPT. 
{Hypuxylons.)  De  CandoJlea  établi  ce 
genre  dans  le  supplément  delà  Flore 
française;  il  en  a  donné  depuis  ime 
description  plus  détaillée  et  de  très- 
bonnes  figures  dans  les  Mémoires  du 
Muséum  d'histoire  naturelle,  tome  m, 
p.  329.  Toutes  les  Plantes  de  ce  genre 
sont  parasites  sur  les  feuilles  vivan- 
tes ;  elles  sont  composées  de  filamens 
byssoïdes,  dicliotomes,  rayonnans 
d'un  mçme  centre  ,  et  formant  des 
taches  irrégulièrement  arrondies.  Ces 
filamens  sont  évidemment  placés  des- 
sous l'épiderme,  dont  le  tissu  se  con- 
tinue d'une  manière  très-visible  par- 
dessus ;  ils  représentent,  sur  plusieurs 
de  leurs  points ,  des  tubercules  ar- 
rondis ,  ressemblant  à  de  petites 
Sphseries,et  qui,  comme  elles,  m'ont 
paru  présenter  un  orifice  arrondi. 
Ces  tubercules  sont  si  petits  qu'on  n'a 
pas  encore  pu  s'assurer  si  c  était  de 
vraies  loges  remplies  ,  comme  celles 
des  Sphseries  ,  d'un  fluide  mucilagi- 
neux,mêmede  sporules;  mais  la  ma- 
nière dont  ces  tubercules  s'afïiiissent 
dans  les  échantillons  conservés  en 
herbier,  paraît  prouver qu'àl'état  frais 
ils  étaient  remplis  par  une  matière 
fluide. 

De  CandoUe ,  dans  le  Mémoire  que 
nous  venons  de  citer ,  a  décrit  six  es- 
pèces de  ce  genre;  cinq  sont  noires 
et  croissent  sur  les  feuilles  de  la  Vi.a.\- 
Tponce,  Pàjteumasjiicaturn;  delà  Den- 
taire, Denta/ia  pi/mata;  du  Sceau  de 
Salomon,  Volygonatum  vulgare-,  delà 
Violette  à  deux  fleurs ,  Fiola  hiflora  , 


4o 


AST 


el  du  Frêne.  Une  autre  est  rouge,  et 
pousse  sur  les  feuilles  du  Cerisier  à 
grappes  ,  Ceraaus  Pculus  ;  on  leur  a 
donné  les  noms  de  ces  diverses  Plan- 
tes. La  plupart  habitent  également  sur 
la  surface  inférieure  et  supérieure  des 
feuilles.  Nous  en  avons  observé  une 
autre  espèce  sur  les  feuilles  de  la 
Campanule  à  feuilles  de  Pécher,  Cam- 
paiiula  persicij'ulia,  qui  diû'èrc  tiès- 
peude  celle  ùv\Fhyteuma;cc(\\.n  con- 
firme l'analogie  qu'on  a  observée  en 
général  entre  les  Cr\  ptogames  parasi- 
tes qui  croissent  sur  des  Plantes  de  la 
même  famille.  Ces  Plantes  ne  ])arais- 
sent  pas  nuire  beaucoup  aux  Végétaux 
sur  lesquels  on  les  trouve,  car  elles 
ne  les  empêchent  ni  de  iluuiir,  ni  c'.c 
donner  fies  graines  mûres,      (ad.u.) 

ASTEVLO^E.Js/erupcia.  bot.  phan. 
Du  Petit-ïhouars  nomme  ainsi  lui  pe- 
tit Arbrisseau  observé  par  lui  à  ÎNki- 
dagascar,qu'ildécritpag.  5i,  elfigLiie 
tab.  i5  de  son  Histoire  dcsV^égélaux 
recueillis  dans  les  îles  australes  d'A- 
frique. Son  calice  est  qumquefuie. 
Ses  pétales,  au  noinbre  de  cinq  ,  sin- 
sèrent  au  calice  ,  alternent  avec  ses 
divisions  et  sont  caduques.  Il  y  a  dix 
étamines  ,  dont  une  alternativement 
plus  courte;  leurs  lilets  se  réunissent 
inférieurement  en  un  urcéole  adné  à 
la  base  du  calice.  L'ovaire  est  libre  , 
à  trois  angles  obtus,  et  se  termiue  par 
un  style  court  divisé  en  trois  branches 
qui  portetit  trois  stigmates  capités.  Le 
fruit ,  autour  duquel  le  calice  persiste 
et  s'agrandit  en  formant  une  expan- 
sion stel]iforme,est  unecapsuleà  trois 
loges,  dont  chacune  contient  trois  ou 
quatre  graines  attachées  au  réceptacle 
central.  Les  feuilles  sont  alternes, en- 
tières, courtenieiit  péliolées,  d'une 
substance  ferme  et  grasse  au  toucher. 
Les  Heurs  sont  disposées  en  panicules 
terminales. — Du  Petit-Thouars  croit 
quece  genre  peut  être  placé  convena- 
blement à  côté  du  Blac/iH'tllia,e\.Çov- 
mer  avec  lui  et  quelques  autres  une  fa- 
mille distincte  des  Rosacées.  Il  a  aussi 
des  rapports  avec  la  JUacansia,  Plante 
classée  avec  doute  parmi  les  Rham- 
nées.  Il  se  contente  d'indiquer  ces 
rapprocheniens  ,  sans  en  assurer  la 


AST 

certitude  ,    n'ayant    pu   observer  la 
graine  dans  son  état  de  perfection. 
(a.d.j.) 

*  ASTÉROPHORE.  yfslerop/iora. 
BOT.  cnwT .(Ljcoperdacées .]  Ce  genre 
fut  d'abord  établi  par  Ditmar  dans  le 
Joui  naldeSchrader (vol.  m. p.  56). Le 
même  auteur  en  a  donné  une  bonne 
ligure  dans  la  Flore  d'Allemagne  de 
Sturm  (tab.  26),  elLink,dans  ses  Ob- 
servations sur  les  Champignons  (  J\a- 
tur.  Beiiin.  Mcg.  iSog.p.  5i),  avait 
déjà  décrit  ce  même  genre  d'après 
Ditmar  qui  le  caractérise  ainsi  :  péri- 
diuui  hémisphérique,  stipité,  pré- 
sentant à  sa  face  inférieure  des  la- 
melles, se  rompant  et  finissant  par 
se  détruire  entièrement,  renfermant 
des  sporides  anguleuses ,  é;oilées. 
Nées  d  Esenbeck ,  malgré  la  grande 
diflérence  qui  cxisle  entre  cette  Plante 
et  les  autres  Agarics,  peisiste  à  ne  la 
regaiderquccounne  Ibrmant  une  sec- 
tion de  ce  genre,  à  laquelleil  donnele 
nom  (i'ylsterupJiuia  (  Nées  ,  ^ystema 
J  ung07iim,pars2,  p.  53).  La  piéscnce 
d'un  vrai  péridium ,  la  disposition 
des  sporules  nous  paraissent  devoir 
faire  lauger  évidemment  cette  Plante 
parmi  les  Lycoperdacées. 

L'espèce  la  [lus anciennement  con- 
nue de  ce  genre,  ylsterupliora  JLjco- 
penloliles.  Dit. ,  est  VyJgarici/s  Lyper- 
(loides  de  BuUiard  ,  tab.  166  el  5i6, 
fig.  1  ,  et  de  Persoou  [Synopsis  Fun- 
gurum,  p.  525).  Le  premier  de  ces  au- 
teurs avait  déjà  bien  senti  les  carac- 
tères qui  distinguent  entièrement  ce 
Champignon  des  autres  Agarics.  Il 
dit  en  clfet,  tab.  166  :  «Au  premier 
coup-d  œil  on  croirait  voir  la  Vesse- 
Loup  pédiculée  ;  mais  lorsqu'on 
l'examine  avec  attention ,  même  à 
l'œil  nu,  on  y  découvre  des  l'euillels 
très-distincts,  qui  ne  ressemblent 
pas  à  la  vérité  aux  feuillets  des  Aga- 
rics,  et  qui  ne  paraissent  pas  non 
plus  destinés  à  remplir  les  jnêmes 
fonctions.  Ces  feuillets  sont  entiers  , 
rares  ,  très-épais  ,  noirâtres  ,  peu 
saillans.  »  Dans  la  planche  5i6,  il  a 

Î)arfaitement  figuré  les  .sporules  étoi- 
ées  de  celte  Plante.  Ce  petit  Charapi- 


Asr 

gnon   a    ordinaiienicnt    un    à    deux 

E onces  de  haut  i  il  est  d'une  couleur 
rune;  sa  surface  est  pelucheuse  ou 
un  peu  velue.  Il  croit  sur  les  Agarics 
qui  commencent  à  se  décomposer,  et 
particulièrement  sur  VyJgaricus  ac/us- 
tus  Pers.  et  sur  V^li(aruus  l'usiiies  de 
Bullia.d. 

Frics,  dans  ses  observations  niyco- 
logiques  ,  eu  a  distingué  quatre  es- 
pèces; une,  à  laquelle  il  donne  le 
nom  A'^lsteruphura  ^/garicoldes ,  est 
celle  que  nous  venons  de  décrire;  une 
autre,  qu'il  nomme  Aslerophora  Ly- 
copenluideSf  est  VJgarici/s  Lycuper- 
doides  de  Sowerby  (  Champignons 
d'Angleterre,  tab.  585):  mie  troi- 
sième, qu'il  désigne  par  le  nom  à'yJs- 
teruphura  Physaroldes ,  a  été  figi;rée 
Jîar  Micheli ,  Aoia  Gênera,  tab.  82, 
hg.  1.  Cet  auteur  avait  aussi  remar- 
qué la  loi  me  étoik'e  des  graines.  La 
quatrième  ,  qu'il  appelle  jlsteropliora 
Tnchioides ,  a  été  découverte  par  lui 
en  Suède.  Toutes  croissent  sur  les 
Agarics  pourris.  (ad.  b.) 

*  ASTEROPHYLLITE.  Miero- 
pliyUites.  BOT.  Foss.  Nousavonsétabli 
ce  genre  dans  un  Mémoire  sur  les  Vé- 
gétaux fossiles,  inséré  dans  les  Mé- 
moires du  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle, vol.  Yiii.  JNous  lui  avons  donné 
le  caractère  suivant  :  Plantes  à  ieuil- 
les  verticillées,  linéaires  ou  lancéo- 
lées ,  traversées  par  une  seule  ner- 
vure médiane.  Ces  feuilles  sont  en 
général  réunies  de  12  à  20  par  veili- 
cille  ;  la  tige  est  presque  toujours  ra- 
meuse ,  à  rameaux  opposés.  Ce  même 
génie  avait  été  nommé  par  Schlotheim 
Casuariuites;  mais  ce  nom  indique  un 
rapprochement  si  évidemment  faux, 
qu'd  a  paru  nécessaire  de  le  changer. 
Sternberg ,  dans  le  second  cahier  de 
son  ouvrage  sur  les  Plantes  fossiles  , 
que  nous  ne  connaissions  pas  à  l'é- 
poque de  la  pubhcation  du  Mémoire 
cité  ci-dessus,  a  formé,  de  ce  genre, 
ses  deux  genres  Schlutheimia  etJio/a- 
la/ia;  mais  les  caractères  qui  les  dis- 
tinguent ne  nous  paraissent  pas  assez 
importans  pour  autoriser  cette  divi- 
sion ,  et  d'ailleurs  le  nom  de  Schlotliei- 


AST  -11 

rnia  est  déjà  donné  à  un  genre  de 
Mousses.  Les  Plantes  qui  appartien- 
nent au  genre  Jsicrup/iylliles  ne  sem- 
blent jusqu'à  présent  pouvoir  se  rap- 
porter à  aucun  genre  connu.  Les  au- 
teui's  anciens,  tels  que\Valch,Scheu- 
chzer,  etc.,  rapprochaient  ces  Plantes 
desGalium,  desllipinirisetdes  Equi- 
selum.  On  lesadepuis  comparéesà  des 
Chara;  mais  ces  deux  dernières  analo- 
gies sont  évidemment  fausses;  cardans 
les  Equisetum  et  les  Chara  ,  ce  sont 
desramcauxarticulés,etnon  des  feuil- 
les, qui  sont  réunis  par  verlicilles.  — 
Les  Asléiophylliles  diffèrent  des  Ga- 
lium  et  de  toutes  fcsRuhiacées  à  feuil- 
les verticillées  connues,  par  leiii  s  feuil- 
les réunies  en  beaucoup  plus  grand 
nombre  à  chaque  verticille  que  dans 
aucune  espèce  de  Rubiacées.  Elles  se 
distinguent  par  ce  même  caractère  de 
toutes  les  Plantes  à  feuilles  verticillées 
auxquelles  on  les  a  comparées.  Les 
Hippuris  qui  s'en  rapprochent  par  ce 
caractère  en  diflcrent  par  leur  tige 
simple.  Il  est  probable  que  ces  Plan- 
tes qui  appartiennent  toutes  au  tei- 
rain  houiller  faisaient  partie  d'un 
genre  qui  n'existe  plus  actuellement. 
Nous  avons  pourtant  placé  dans 
ce  genre ,  sous  le  nom  à'Asterophyl- 
lites  Faujasii,  une  Plante  fossile 
trouvée  par  Faujas  à  Roche-Sauve 
dans  le  \ivarais,  et  figurée  dans  les 
Annales  du  Muséum  (  tom.  n.  pi.  67. 
fig.  7  ).  Mais  il  est  probaljle  que  ,  si 
on  en  possédait  de  meilleurs  échan- 
tillons ,  on  pourrait  rapporter  cette 
Plante  à  un  genre  connu  ,  et  nous 
avons  déjà  indiqué  son  analogie  avec 
le  genre  Cciatopli3'llum.        (ad.  b.) 

*  ASTEROPLATYCARPOS.  bot. 
PiiAN.  (  Commelin.  1  Syn.  à'Olhonna 
airotanifulia ,  L.  P  .  Othonne.    (b.) 

ASTÉROPTÈRE.  Asteropterus. 
BOT.  PUAN.  Parmi  les  espèces  du 
genre  Leysera  ,  L.,  qui  appartient  à 
la  famille  des  Corymbifères  ,  les  unes 
avaient  un  réceptacle  paléacé,  et  tous 
leurs  akènes  couronnés  par  une  sorte 
de  petit  tube  scarieux,  les  autres  un 
récepta.'-le  n'offrant  de  paillettes  qu'à 
sa  périphérie  ,  et  des  aigrettes  sim- 


4j 


AST 


plei  pour  les  akènes  de  la  circonfé- 
rence, et  composées  pour  ceuxdu  mi- 
lieu. Ces  dernières  espèces  apparte- 
naient au  genre  Jsteropterus  établi 
antérieurement  par  Vaillant.  Il  a  été 
adopte  par  Adanson  et  par  Gaertner 
qui  en  donne  les  caractères ,  et  le 
iigure,  tab.  lyô.  tig.  6.  K.  Ljîyséra. 
(a.  d.  j.) 

*  ASÏEROSPOPJUM.  BOT.  CRYPT. 

(  Urédinécs.)  Ce  genre  a  été  sépare 
par  Kunze  (  Journal  de  Botanique  de 
Katisbonne,  1819,  p.  225)  des  S(il- 
bospora  de  Persoon.  Il  est  caractérisé 
ainsi  .  capsules  étoilées  ,  cloisonnées, 
réunies  en  groupes,  renfermant  des 
sporules  ovales  et  placées  sur  vine 
base  filamenteuse  et  granuleuse.  Le 
type  de  ce  genre  est  le  StUbospora  as- 
terosperma  (  Hoffmann  ,  Flore  d'Alle- 
magne; Persoon,  Synopsis  Fuiigo- 
rum)  que  Link  avait  déjà  présumé 
devoir  former  un  genre  particulier. 
Kunze  lui  donne  le  nom  ajlsteivspo- 
lium  Hoffmanni.  Il  se  développe  dans 
la  substance  même  du  bois ,  soulève 
l'écorce  et  la  rompt  irrégulièrement. 
Il  sort  par  cette  fente  une  base  gra- 
nuleuse ,  noire  ,  entièrement  couverte 
de  capsules  étoilées  de  la  même  cou- 
leur, contenant  des  sporules  allon- 
gées. Ces  capsules  sont  à  ti'ois  cornes, 
rarement  à  quatre  ou  à  cinq.  Tous 
ces  caractères  ne  peuvent  se  voir 
qu'avec  le  secours  d'un  microscope 
composé  ;  à  lœil  nu  les  groupes  de 
capsules  ne  forment  qu'une  petite  ta- 
che noire  sur  l'écorce. 

Ce  genre  diffère  des  Stilbospora  et 
des  Melanconium  par  la  forme  étoi- 
lée  de  ses  capsules.  Il  se  dislingue  du 
genre  Prostenium  de  Kunze  par  l'ab- 
sence de  péridium.  (ad.  b.) 

*  ASTICOT.  zooL.  Même  chose 
qu'Achée. /^.  ce  mot.  (b.) 

*  ASTISCHE.  cBTTST.  (Scopoll.)Syn. 
de  Cancer  Gammarus,  L.  sur  les  bords 
de  l'Adriatique.  (b.) 

*  ASTOCHADOS.  bot.  phan.  Syn. 
de  Lavandula  Slœchas  ,  L.  chez  les 
Arabes,  r.  Lavande.  (b.) 


AST 

ASTOME.  ^5/0/wa.  ARACHN.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Trachéennes,  établi 
par  Latreille  qui  lui  assigne  pour  ca- 
ractères :  six  pieds  ;  point  de  siphoa 
ni  de  palpes  apparens  ;  bouche,  ne 
consistant  qu'en  une  petite  ouverture 
pectorale.  Ces  Animaux  qui  appar- 
tiennent (Considér.  génér.  )  à  la  fa- 
mille des  Microphliies  ou  (  Règne 
Anim.  de  Cuv.)  à  celle  des  Holètres, 
tribu  des  Acaridcs,  ont  le  corps  mou  , 
ovoïde,  d'une  belle  couleur  rouge,  de 
la  grosseur  d'une  graine  de  pavot ,  et 
muni  de  six  pâtes  très-courics.  Ils  vi- 
vent parasites  sur  plusieurs  Insectes  , 
etdepréféience  surjes  Diptères.  L'es- 

Fèce  servant  de  type  au  génie  est 
Astonie  parasite,  yi.parasitica, ou  la 
Mitte  parasite ,  Acarus parasitlcus  de 
Degéer  (Ins.  t.  7).  Elle  a  été  décrite  et 
représentée  par  Hermann  (Mém.  ap- 
térologique)  qui  la  range  dans  sa  di- 
vision des  Trombidies  hexapodes,  et 
lui  impose  le  nom  de  Trombidiumpa- 
rasUicum.  Elle  est  très-commune  sur 
les  Mouches.  (axjd.) 

ASTOMELLE;  Astomella.  iNs. 
Genre  de  l'ordre  des  Diptères  fondé 
par  Léon  Dufour.  Ses  caractères  sont  : 
antennes  un  peu  plus  longues  que  la 
tête,  forméesde  trois  articles,  le  der- 
nier en  bouton  allongé,  comprimé  et 
sans  soie  ;  point  de  trompe  apparente. 
Latreille  (KègneAnim.  de  Cuv.)  place 
les  Astomellcs  dans  la  famille  des  Ta- 
nvstonies  en  les  réunissant  au  grand 
genreCyrte  qui  correspond  à  la  famille 
desVésiculeux,  des  Considérations  gé- 
nérales.— Ce  genre  a  pour  t3pe  une 
espèce  trouvée  en  Espagne  ,  qui  porte 
le  nom  d' Astomelle  claviccrne,  ^.  cla- 
vicornis.—YX\ç.  est  d'un  brun  noirâtre 
avec  des  bandes  transversales  de  cou- 
leur jaune  sur  l'abdomen.  Latreille 
en  possède  une  seconde  des  environs 
de  Montpellier;  enfin  VanderLinden, 
entomologiste  distingué  de  Bruxelles, 
nous  en  a  communiqué  une  troisième 
qu'il  nomme  Astomelle  fauve,  Ast. 
p^axelii.  Elle  paraît  être  la  même  que 
VHenops  T^axelii  décritpar  Klug  {Ma- 
gazin.  Berlin.  1807.  4''  cah.  p.  263. 
tab.  VII.  fig.  6).  Elle  a  été  trouvée  ea 


AST 

Italie ,  dans  les  environs  de  Bologne. 
Voyez-en  la  description  dans  le  Bul- 
letin des  sciences  ,  par  la  Société  plii- 
lomatique  ,  année  1822.  (aud.) 

*  ASTOMES.  4stomi.  bot.  crypt. 
{Mousses.)  Sous  ce  nom,  Bridcl  a  dé- 
signé une  des  divisions  de  la  flunille 
des  Mousses,  qui  renlerine  les  genres 
dont  la  capside  est  dépourvue  d'ou- 
verture, il  n'y  place  que  les  genres 
Phasciim  et  Fleundium;  ce  dernier 
n'est  qu'un  démembrement  du  genre 
Phascum  de  la  plupart  des  botanistes. 
On  doit  V  ajouter  le  genre  l'oitia  de 
Hornschuch.  Peut-être  doit-on  aussi 
y  placer  le  genre  Andréa  qui  se  rap- 
proche des  Phascum  par  son  opercule 
persistant,  quoiqu  il  en  diflere  par 
plusieurs  caractères  qui  rendent  dif- 
ficile de  le  ranger  dans  aucune  (ies 
sections  de  la  famille  des  Mousses.  K. 
les  mots  cités  dans  cet  article,  (ad.iî.) 

ASTOLIE.  OIS.  Syn.  d'Autour  en 
Italie.  /^.Faucon.  (dil.z.j 

.\5rOURES.  BOT.  FHAN.  Graines 
qui  ont  la  propriété  d'enivrer  les  Pois- 
sons, et  que  Bosc  dit  ê:re  celles  de 
deux  espèces  de  P^erbascum.  V.  Mo- 

LÈNE.  (B.j 

ASTOUROIN.  BOT.  PHAN.  (Bosc.) 
Syn.  en  langage  caraïbe  de  Myrtus 
Fimenta,  L.  /  ".  Myrte.  (b.) 

*  ASTRAGALE,  zool.  r.  Os. 

ASTRAGALE.  Astragaliis.  '  bot. 
PHAN.  Ce  genre  des  Légumineuses, 
qui  comprend  des  espèces  si  nom- 
breuses ,  a  été  le  sujet  de  deux  belles 
Monographies,  l'une  publiée  par  Pal- 
las  sous  le  titre  de  Species  Astragalo- 
rum  desciiptœ  et  Icon.  Ulustr.,  in-foL, 
JLeipsick  ,  iSoo  ;  l'autre  par  De  Can- 
doUe,  sous  le  \\Xxe.àL' Astragalogia,  in-+ 
et  in-fol.  Paris ,  /S02 ,  avec  5o  plan- 
ches. C'est  ce  deinier  travail  que  nous 
suivrons  ici. 

Parmi  les  Légumineuses, un  certain 
nombre  présente  un  légume  à  deux 
loges  plus  ou  moins  complètes,  résul- 
tant de  l'introflexion  des  deux"  valves 
qui  se  portent  en  formant  une  cloison 
d'une  suture  à  l'autre.  Ce  sont  ces 
Légumineuses  complètement  bilocu- 


AST 


43 


laires  que  Linné  connaissait  sous  le 
nom  d'Astragale ,  reléguant  dans  le 
genre  Phaca  celles  oLi  les  deux  loges 
sont  incomplètes,  et  oii  les  valves  se 
réfléchissent  de  la  suture  supérieure 
vers  l'inférieure  ,  et  dans  le  genre  Bi- 
serriila  celles  où  le  légume  plane 
présente  sur  son  bord  autant  de  si- 
nuosités qu'il  contient  intérieurement 
de  graines;  mais  Linné  lui-même  n'a 
pas  eu  toujours  égard  à  ces  caractères 
dans  la  distribution  des  espèces. 

P.dias  fait  un  seul  genre  du  Phaca 
etdel'Astiagalus  de  Linné,  et  de  l'As- 
tragaloïde  de  Tournefort. — De  Can- 
dolle,  enfin,  admet  trois  genres  ,  5/- 
serrula,  ylstragalus,  O.rjtrupis,  ce  der- 
nier formé  de  plusieurs  espèces  d'As- 
tragales des  auteurs  ,et  caractérisé  par 
la  pointe  qui  termine  sa  carène  et  sa 
cloison  formée  par  l'introflexion  de  la 
suture  supérieure  f.  Oxytkopide. 

L'Astragale  qui  doit  seul  nous  oc- 
cuper ici,  est  distingué  parles  carac- 
tères suivans  :  son  calice  est  à  cinq 
dents  ou  cinq  divisions  plusprofondes, 
plus  court  en  général  que  la  corolle. 
Celle-ci  est  papilionacée,  à  étendard 
oblong,  ovale  ou  arrondi,  souvent 
échancré  au  sommet ,  quelquefois  ré- 
fléchi sur  ses  côtés,  plus  long  que  les 
ailes  qui  l'égalent  cepeudantquelque- 
fois  ;  à  ailes  stipilées,  dont  le  limbe 
est  oblong  et  muni  d'une  oreillette  à 
sa  base;  à  carène  obtuse,  plus  courte 
que  les  ailes,  ou  presque  égale,  portée 
sur  un  double  onglet.  Des  dix  éta- 
miiies,  neuf  sont  réunies  par  leurs  fi- 
lets presque  jusqu'au  sommet;  la  dixiè- 
me est  libre.  L'ovaire  est  sessile,  ou 
plus  rarement  stipité,  de  forme  varia- 
ble; le  style  infléchi  à  sa  base  ou  à  son 
milieu  ;  le  stigmate  simple  ou  en  tête. 
Le  fruit  est  un  légume  sessile  ou 
stipité,  mais  rarement,  sans  dents  si- 
nueuses sur  son  bord,  présentant  inté- 
rieurement deux  loges  complètes  ou 
incomplètes  que  forment  les  valves  en 
seréfléchissantdelasutureinférieure. 
Les  graines  sont  rcnifonnes  ,  en  nom- 
bre égal  dans  chacune  des  deux  loges. 
De  CandoUe  en  décrit  cent  quarante- 
deux  espèces.  La  plupart  habitent  la 
partie  occidentale  de  l'Asie  ;  deux  la 


-ti  AST 

Chine;  deux  le  Canada;  trois  l'Amé- 
rique me'ridiouale.  On  trouve  les  au- 
tres dans  la  Sibérie, la  Perse,  la  Judée, 
l'Asie  mineure,  la  Barbarie  et  les  con- 
trées méridionales  de  l'Europe.  Le 
même  botaniste  abandonne  la  divi- 
sion de  Linné  établie  sur  l'absence 
ou  la  présence  d'une  tige  herbacée 
ou  ligneuse,  parce  que,  suivant  les 
terrains  ,  la  même  espèce  peut  avoir 
ou  n'avoir  pas  de  tige  ,  et  devenir  de 
ligneuse  herljacée,  et  parce  que  d'ail- 
leurs elle  éloigne  des  espèces  évidem- 
ment voisines.  On  pourrait  tirer  de 
bons  caractères  des  fruits  qui  oflrent 
une  grande  variété;  mais  comme  ils 
manqueut  souvent  dans  les  jardins 
ou  les  herbiers,  il  a  mieux  aimé  baser 
sur  une  auti  e  partie  qu'on  y  retrouve 
cons'aminent,  la  division  des  espèces; 
et  c'est  à  peu  près  la  même  qu'a  suivie 
Persoon  qui,  dans  son  Synopsis  ,  en 
compte  cent  soixante-neuf.  —  Les  sti- 
pules s'insèrent  tantôt  sur  la  tige, 
tantôt  sur  les  pétioles.  Parmi  les  es- 
pèces dont  les  stipules  sont  caulinai- 
res,  les  unes  ont  des  corolles  pourpres 
ou  d'un  blanc  rose,  et  dans  celles-ci, 
les  tiges  sont  tantôt  étalées  à  terre, 
tantôt  dressées  ou  presque  nulles  ;  les 
autres  ont  des  corolles  jaunâti  es  ,  et 
la  même  ciifFérence  peut  s'observer 
dans  leurs  tiges.  —  Parmi  les  espèces 
à  stipules  pétiolaires,  il  y  en  a  dont 
le  pétiole  se  prolonge  en  épine  ,  et 
leurs  fleurs  sont  sessiles  ou  pédon- 
culées;  il  y  en  a  d'autres  dont  le  pé- 
tiole est  inerme,  et  leur  coiolle  tire 
sur  le  jaune  ou  sur- le  rouge.  De-là 
huit  sections  dans  lesquelles  toutes  les 
espèces  viennent  se  placer. 

Les  feuilles  des  Astragales  sont 
pinnées  avec  ou  sans  impaire  ;  leurs 
ileurs  ramassées  ou  en  épi,  axillaires 
ou  terminales.  De  l'écorce  de  quel- 
ques espèces  découlent  des  sues  gom- 
meux.  C'est  V Jlstragalus  creùcus  qui 
fournit ,  suivant  Tournefort ,  l'Adra- 
gant  du  commerce  ;  il  suinte  des  ./. 
gummtfcr  et  pcius  ,  des  gommes  de 
même  nature  P'.  Adragant  et  Gom- 
me, (a.d.j.) 

*  ASTRAGALLINUS.   ois.    Syn. 


ASÏ 
vulgaire  du  Chardonneret,  Fringilla 
Carduetis,  L.  f^.  Gkos-bec.  (dr..z.) 

ASTRAGALOIDES.  bot.  phan. 
Genre  établi  par  Tournefort  dans  sa 
classe  des  Papiilonacées,  adopté  par 
Adanson  et  conservé  par  Linné  qui 
lui  a  donné  le  nom  de  Phaca  sous  le- 
quel il  est  aujourd'hui  connu.  F'. 
Phaca.  (b.) 

*  ASTRAIRES  ou  ASTRÉES.  po- 
x,YP.  Ordre  des  Lamellifères  dans  la 
division  des  Polypiers  entièrement 
pierreux ,  composé  des  genres  Echi- 
nopore  ,  Explanaire  et  Astrée,  P".  ces 
mots  :  des  lamelles  rayonnantes  divi- 
sent leurs  nombreuses  cellules,  pres- 
que semblables  à  de  petites  étoiles, d'où 
leur  est  venu  le  nom  d'Astrécs  ou  As- 
traires.  Ces  étoiles  sont  placées  en  gé- 
néral sur  la  surface  supérieure  du  Po- 
lypier, souvent  elles  le  couvrent  en  en- 
tier ;  elles  sont  limitées  dans  certaines 
espèces  ;  dans  quelques-unes  les  lames 
se  croisent  ou  s'imbriquent;  dans 
plusieurs,  elles  semblent  se  confon- 
dre ;  malgré  ces  différences  ,  les  Poly- 
pes paraissent  toujours  distincts  quoi- 
que liés  ensemble  par  une  membrane 
non  interrompue.  (lam..x.) 

*  ASTRALE.  MOLL.  /^.  Astrole. 

(F.) 

*  ASTRALOS.  OIS.  Syn.  d'Etour- 
neau.'  Siurnus  pulgarls,  L.  en  grec. 

(B.) 

ASTRANCE.  Jstrantia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  fiunilledes  Ombellifères. 
Le  calice  est  à  cinq  dents  ;  les  pétales 
recourbés  et  à  deux  lobes;  le  fruit  ova- 
le ,  allongé,  couronné  par  le  calice 
et  formé  par  la  soudure  de  deux  akè- 
nes relevés  chacun  sur  leur  face  exté- 
rieure de  cinq  côtes  spongieuses  que 
traversent  des  rugosités  transversales. 
L'ombelle  esta  trois  ou  quatre  rayons 
qu'environne  un  Involucre  de  trois 
ou  quatre  feuilles  semblables  à  celles 
delà  lige;  l'ombellule  a  un  involu- 
celle  de  plusieurs  folioles  coloriées  si- 
mulant une  corolle ,  et  contient  des 
fleurs  nombreuses  plus  courtes  c£ue 
ces  folioles,  les  unes hei'maphi'odites. 


AST 

les  autres  mâles  en  plus  grand  nom- 
bre et  à  pédoncules  plus  longs.  Les 
feuilles  sont  palmées. 

De  six  espèces  décrites ,  une  habite 
la  Sibérie  ,  une  le  cap  de  Bonne-Espé- 
rance ,  et  quatre  lEuropc.  Celles-ci 
sont  :  V.-Jstrantia  major  dont  les  feuil- 
les sont  à  cinq  lobes  trifides  ,  aigus  et 
dentés  ,  grandes  et  assez  semblables  à 
celles  de  l'Hellébore  noir  ;  les  folioles 
de  l'involucellc  longues  ,  pointues  et 
à  trois  nei-vures  ,  semblant  former  au 
premier  coup-dœil,  avec  l'ombellule 
qu'elles  entourent  ,  une  belle  Heur 
rougeàtre.  —  \S Astrantia  minor,  plus 

Îjelite  dans  toutes  ses  parties  ,  dont 
es  feuilles  sont  d'ailleurs  composées 
de  sept  à  neuf  folioles  tout-à-fait  dis- 
tinctes. Ces  deux  espèces  sont  figu- 
rées t.  191  ,  des  lUustr.  de  Lamarck. 
—  U Astrantia  Epipactis  de  Scopoli, 
dont  les  feuilles  sont  découpées  jus- 
qu'à la  base  en  trois  lobes  ,  dont  les 
deux  latéraux  profondément  bilobés  , 
incisés  et  dentés  en  scie  ainsi  que  les 
folioles  de  l'involucre  qui  sont  obtu- 
ses ,  larges  et  beaucoup  plus  longues 
que  les  fleurs.  Celles-ci  sont  jaunes. 
— \JA.  carniolica,  W.,  dont  les  feuil- 
les radicales  sont  à  cinq  lobes  oblongs 
et  aigus,  et  les  folioles  de  l'involucre 
entières.  (a.d.j.) 

ASTRANTHE.  Astmnthiis.  bot. 
PH.iN.  Arbre  de  la  Cocbinchine,  obser- 
vé et  décrit  parLouieiro ,  d'après  lequel 
il  paraît  offrirles  caractères  suivans  :  le 
calice  ,  qu'il  appelle  corolle  ,  présente 
un  tube  court  et  un  limbe  à  qua- 
torze divisions  lancéolées  ,  linéaires  , 
alternativement  plus  longues  et  plus 
courtes ,  figurant  une  sorte  d'étoile 
qui  a  donné  son  nom  au  genre.  Ce 
nombre n'eslpas constant,  mais  peut 
être  de  douze  ou  de  seize ,  double  tou- 
jours de  celui  des  étamines  ,  qui  est  le 
plus  souvent  sept,  mais  quelquefois 
aussi  six  ou  huit.  Les  filets  de  celles- 
ci  sont  filiformes ,  dressés  ,  leurs  an- 
thères aiTondies  et  triloculaires.  L'o- 
vaire est  libre  ,  surmonté  de  quatre 
styles  terminés  chacun  par  un  stig- 
mate. Le  fruit ,  suivant  Loureiro  ,  ne 
consiste  qu'en   une  graine  petite   et 


AST 


45 


ovoïde  qui  n"a  d'autre  enveloppe  que 
le  tube  desséché  du  calice.  Les  feuilles 
sont  alternes  ,  les  ileurs  en  épis  axil- 
laires  ,1a  hauteur  de  l'Arbre  peu  con- 
sidérable. Ce  genre  doit  être  placé  à 
la  suite  des  Rosacées  ,  entre  le  Surin- 
dia  ctle  Blackwellia;-peut-ctreappar- 
tient-il  à  l'un  des  deux.         (a.  d.  3.) 

*ASÏRAP^A.  ylstrapœa.  bot. 
PTiAN.  Famille  des  Malvacée.s ,  Mona- 
delphie  Polyandrie.  Dans  le  3'^  nu- 
méro des  Collectanea  botaiiica  pu- 
bliés à  Londres  par  John  Lindley  , 
on  trouve  décrite  sous  le  nomd'^7s//a- 
l^œa  Tf'allichii,  t.  i4,  une  superbe 
Plante  originaire  de  l'Inde  ,  remar- 
quable par  des  feuilles  cordiformes 
très-grahdes  ,  des  fleurs  d'un  rouge 
éclatant ,  disposées  en  capitule  serré  , 
environné  d'un  iuvolucre  composé  de 
plusieurs  folioles  cordiformes  sessiles. 
Ce  genre  se  distingue  par  les  carac- 
tères suivans:  fleurs  disposées  en  om- 
belle simple  ,  entourées  d'un  involucre 
double,  l'extérieur  diph\lle^  l'inté- 
rieur polyphy  lie  ;  calice  simple, pen- 
taphylle;  corolle  de  cinq  pétales  dres- 
sés et  roulés  ;  étamines,  environ  vingt- 
cinq  ,  monadelphes  ,  dont  cinq  stéri- 
les ;  ovaire  à  cinq  loges,  renfermant 
plusieurs  graines  ,  terminé  par  un  sty- 
le et  cinq  stigmates.  Ce  genre  e^t  voisin 
des  Dumbeja  et  des  Pentapetes.  '^a.k.) 

*A'ST RAPEE.  Astrapœus.  ins. 
Genre  de  Tordre  des  Coléoptères  ,  de 
la  section  des  Pentamères,  établi  par 
Gravenhorst  {  Coleoptera  microptei'a 
Bfunsvicensia,  p.  199)  aux  dépens  du 
genre  Staphylin ,  supprimé  ensuite 
par  le  même  auteur  (  Monograplùa 
Coleopteiorum  micropteronnn  )  ,  et 
adopté  cependant  par  La  treille  qui  lui 
assigne  pour  caractère  distinctif ,  d'a- 
voir les  quatre  palpes  terminés  par  un 
article  plus  grand  et  presque  sécuri- 
forme.  Ce  genre  (  Considér.  génér.  ) 
appartient  à  la  famille  des  Staphyli- 
niens,  ou  (  Règne  Anim.  de  Cuv.  )  à 
celle  des  Bi-achélytres. 

Les  Astrapées  ont  la  même  forme 
de  corps  que  les  Staphylins;  leurs 
mœurs  sont  aussi  semblables.  L'es- 
pèce servant  de  type  au  genre  et  qui , 


46  AST  , 

pendant  long-lemps  ,  a  été  la  seule 
connue,  est  l'Astiapée  de  l'Orme, 
Jstr.  ulmi  ou  le  Staphylinus  ulmi  de 
Rossi  (  Faitn.  Et/use.  n°  611.  t.  5  , 
Jig.  <;),  et  d'Olivier  (Entom.  n"  17,  pi. 
IV,  fig.  37).  Fabi'icius  la  nommait 
Staphyl.  ulmineus.  Elle  est  figurée 
dans  l'anzer  (  Faun.  Instct.  Germ. 
fasc.  88,  tab.  4).  On  la  trouve  au  prin- 
temps sous  les  écorces  des  Ormes,  en 
France  et  dans  le  midi  de  l'Europe. 
Latreille  a  découvert  une  autre  espè- 
ce aux  environs  de  Paris;  elle  avoisine 
le  Staphj linus bruiinipes  deFabricius. 
Dejean  (  Catal.  des  Coléopt.  )  en  men- 
tionne une  troisième,  originaire  de 
Styrie.  (aud.) 

ASTRAPIE.  OIS.  Genre  établi 
par  Vieillot  pour  y  placer  un  Oiseau 
de  la  Nouvelle-Guinée  ,  dont  Latham 
a  fait  son  Païudiscagulaiis,  et  Cuvier 
un  Merle.  /^.  Stoubne.  (dr..z.) 

ASTRÉE.  Jstrea.  polyp.  Genre 
de  la  division  des  Polypiers  pierreux, 
qui  a  donné  son  nom  à  l'ordre  des 
Asti'ées  ou  Astraires  ;  il  offre  pour  ca- 
ractère :  des  masses  pierreuses ,  épais- 
ses ,  ordinairement  planes,  hémisphé- 
riques ,  ou  globuleuses  ,  quelquefois 
lobées ,  bien  rarement  dendroïdes  ou 
lameuses  ;  encroûtant  le  plus  sou- 
vent les  corps  solides  marins,  et  ne 
se  tiouvant  presque  jamais  isolés  : 
Leur  surface  est  couverte  d'étoiles 
toujours  lamelleuses,  rondes  ou  an- 
guleuses, saillantes,  unies  ou  enfon- 
cées, limitées  ou  confuses.  Le  Sueur 
est  le  seul  qui  ait  observé  les  Animaux 
de  trois espècesd'Astrées;  Âstrea  Ana- 
nas,  galaxea  et  siderea.  Ses  descrip- 
tions, un  peu  trop  courtes  ,  ne  nous 
ont  pas  permis  d'y  trouver  un  carac- 
tère généilque;  nous  nous  bornerons 
en  conséquence  à  les  faii'e  connaître 
en  traitant  des  espèces. 

Le  genre  Astrée  a  été  établi  par 
Browne  suivant  les  auteurs  du  Dic- 
tionnaire des  sciences  naturelles  ;  La- 
marck,  dans  son  Histoire  des  Anir;*aux 
sans  vertèbres  ,  l'a  adopté  et  a  fixé  ses 
caractères  ;  nous  l'avons  un  peu  mo- 
difié, parce  que  nous  possécfons  des 
Astrées  ayant  l'apparence  d'une  tige 


AST 

tronquée  et  cylindrique.  Lamarck 
divise  ce  genre  en  deux  sections  sui- 
vant que  les  étoiles  sont  séparées  ou 
contiguës  ;  d'après  nos  observations  , 
cette  division  ne  peut  être  conservée  ; 
les  étoiles  des  Astrées  se  touchant 
toutes  par  le  prolongement  de  leurs 
lames  ,  elles  se  joignent  et  se  croisent 
les  unes  avec  les  autres  sans  se  mêler, 
Siins  se  confondre  ;  et  comme  le  Po- 
lype couvre  toujours  l'intervalle  en- 
tier des  lames  de  chaque  cellule  ,  et 
que  tous  les  Polypes  se  touchent,  il 
en  résulte  que  toutes  les  cellules  doi- 
vent être  contiguës.  Les  lamelles  se 
fixent  souvent  autour  d'un  a\e  cylin- 
drique ,  plein  et  très-petit  ;  si  son  dia- 
mètre augmente  ,  il  devient  fistuleux , 
et  semble  quelquefois  remplacer  la 
cellule  ;  les  lamelles  entrent  ou  pénè- 
trent dans  son  intérieur,  mais  ne  s'é- 
tendent pas  jusqu'au  centre.  Cet  axe 
est  enfoncé,  uni  ou  saillant  suivant 
les  espèces. 

Les  ouvertures  des  étoiles  sont  plus 
ou  moins  éloignées;  ce  caractère  n'a 
pas  encore  été  assez  observé  pour  ser- 
vir à  établir  des  sections  dans  ce  gen- 
re nombreux  principalement  en  es- 
pèces fossiles.  —  Les  Astrées  vivantes 
ne  se  plaisent  que  dans  les  régions 
chaudes  et  tempérées  des  trois  Mon- 
des ;  nous  n'en  connaissons  point  au- 
delà  du  40"  degré  de  latitude  dans 
l'hémisphère  boréal.  Nous  citerons 
ici  trois  espèces  comme  exemple. 

Astrée  rayonnante,  Astrea  ra- 
diata,  Lamx.  Genre  Polyp.  p.  67 ,  t. 
47  ,  fig.  8.  Les  étoiles  sont  grandes  , 
oibiculaires  ,  très-concaves  ,  à  bord 
arrondi  et  très-saillant;  les  lamelles 
intérieures  des  cellules  sont  étroites, 
les  extéiieures  sont  rayonnantes;  elle 
habite  l'Océan  américain  Atlantique. 

Astrée  ananas,  Astrea  Ananas, 
Lamx.  Genre  Polyp.  p.  69,  t.  47, 
fig.  6.  Le  Sueur ,  Mém.  du  Mus.  T. 
VI,  p.  285,  t.  16,  fig.  12,  a.  b.  c.  Po- 
lypier subhémisphérique  ,  à  étoiles 
très-irrégulières  ,  rondes  ,  oblongues 
ou  presque  anguleuses  ;  les  lamelles 
libres  au  sommet ,  imbriquées  avec 
celle  de  l'étoile  voisine,  sont  tubercu- 
lées  sur  les  deux  surfaces.  L'Animal 


AST 

est  gélatineux,  sans  tentacules  ,  à  ou- 
verture centrale,  ronde  et  petite  avec 
un  disque  chai'nu  élevé  en  cône.  Il  se 
compose  de  rayons  plissés  qui  se  pro- 
longent et  s'étendent  en  une  mem- 
brane gélatineuse ,  découpée  autant 
de  fois  qu'il  y  a  de  lames  à  l'étoile  ; 
et  remplit  tous  les  intervalles  sans 
couvrir  le  sommet  des  lamelles  ,  dont 
la  blancheurcontrasteavec  la  couleur 
d'un  beau  rouge,  nuancé  de  violet, 
de  l'Animal. 

Le  Sueur  a  trouvé  ce  Polypier  à  la 
Guadeloupe  ;  il  divise  les  Astrées  en 
deux  sections  suivant  que  les  Polypes 
ont  ou  n'ont  pas  de  tentacules. 

AsTRÉE  GALAXÉE,  Astrea  galaxea, 
Lamx.  Genre  Polyp.  p.  60,  t.  47, 
fig.  7.  Le  Sueur,  Mém.duMus.  T.vi, 
p.  285  ,  t.  16  ,  fig.  i5.  a.  b.  c.  d.  Ce 
Polypier  encroûtant ,  presque  globu- 
leux ,  offre  des  étoiles  contiguës,  un 
peu  enfoncées ,  dont  les  lamelles,  au 
nombre  de  vingt-cinq  ou  trente  ,  sont 
crénelées,  arrondies ,  libres  au  som- 
met et  de  grandeur  inégale  ;  les  inter- 
médiaires sont  plus  étroites.  L'Ani- 
mal est  gélatineux ,  pentagone  ou 
hexagone  comme  ses  cellules;  le  dis- 
que rayonnant  des  cellules  s'élève 
en  cône  et  présente  une  ouverture  cen- 
ti'ale  etoblongue;  de  petits  tubercules 
ou  des  plis,  formant  un  ou  deuv  cer- 
cles ,  s'observent  sur  les  bifurcations 
de  l'expansion  membraneuse  qui  rem- 
plit l'intervalle  qui  sépare  les  lames. 
La  couleur  de  ce  Polype  estd'un  rouge 
mêlé  de  violet.  Le  Sueur  l'a  trouvé  à 
la  Guadeloupe ,  nous  l'avons  reçu  de 
la  Martinique  et  de  la  Havane.  La- 
marck  l'indique  dans  l'Océan  indien. 

AsTRÉE  ÉTOiLÉE,  Astrea  siderea, 
Lamx.  Genre  Polyp.  p.  60,  t.  49, 
fig.  2.  Le  Sueur,  Mém.duMus.  T.  vi, 
p.  286  ,  t.  16  ,  fig.  i4.  a.  b.  c  .  Poly- 
pier presque  globuleux  ,  avec  des 
étoiles  irrégulières  ,  proéminentes  , 
hémisphériques  ,  dont  le  centre  très- 
petit  est  un  peu  enfoncé.  Les  lamelles 
sont  crénelées  ,  arrondies  et  libres  au 
sommet.  L'Animal  est  gélatineux  ,  à 
disque  très-petit  :  l'ouverture  centrale 
est  ovale  et  entourée  de  deux  rangs 
de  courts  tentacules.  Le  corps  est  un 


AST  47 

peu  proéminent ,  et  ses  côtés  rem- 

f)lissent  les  intervalles  qui  sont  entre 
es  lamelles.  La  couleur  de  ce  Po- 
lype est  violette  ,  pointdlée  de  blanc 
au  somn.iet,  et  d'un  violet  plus  foncé 
à  la  base.  11  se  trouve  dans  les  An- 
tilles. 

Un  assez  grand  nombre  d'autres 
espèces  de  ce  genre  ont  été  décrites 
par  Lamarck  dans  son  Système  des 
Animaux  sans  vertèbres  ,  et  ce  nom- 
bre pourrait  facilement  être  plus  que 
doublé.  (i,AM..x.) 

*  ASTRÉES.  POYP.  V.  ASTRAIRES. 

ASTRÉES  FOSSILES,  polyp.  fos. 

l'.  ASTROÏTES. 

ASTREPHIE.  Jstrephia.  eot.phan. 
Genre  qui ,  selon  Bosc  ,  a  été  formé 
aux  dépens  du  genre  F  aie  riau  a,  mais 
qui  n'a  pas  été  adopté.  (b.) 

ASTRILD.  OIS.  Espèce  du  genre 
Gros-Bec.  ,LoxiaAstiil(l ,  L.EUe  ha- 
bi'te  l'Afrique  et  l'Ile-de-France.  P'. 
Gros-Bec.  (dr..z.) 

*ASTRINGENT,  ASTRINGENTE. 
/^.  Noix  de  Galle. 

*  ASTRION.  BOT.  PHAN.  (  Diosco- 
ride.)  Syn.  de  Plantago  coronopifolia, 
L.  7^.  Plantain.  (b.) 

*  ASTRIOS.  MIN.  (Pline.)  Pierre 
précieuse  qui,  selon  les  anciens,  j'ë- 
lléchissait  seulement  la  lumière  des 
astres  ,  tandis  que  l'Astérie  réfléchis- 
sait aussi  celle  du  soleil.  Il  paraît  que 
c'était  une  variété  de  Corindon  hya- 
lin. /".  Astérie.  (b.) 

ASTROBLEPE.  Astrohlepus.  pois. 
Genre  formé  dans  l'ordre  des  Apodes 
de  Liuné  ,  par  liumboldt  qui  a  dé- 
couvert la  seule  espèce  dont  il  se  com- 
pose dans  les  eaux  d'une  petite  ri- 
vière américaine  peu  éloignée  de  Po- 
payan.  Ses  caiacteres  sont  :  corps  dé- 
primé, s'amincissaut  vers  la  queue; 
quatre  rayons  à  la  membrane  bran- 
chiostège  ;  ni  dents  ,  ni  langue  ;  deux 
barbillons  implantés  vers  la  commis- 
sure des  lèvres  ;  deux  rayons  dentés  à 
toutes  les  nageoires  ;  narines  grandes , 
à  bords  membraneux  ;  yeux  petits  ,  si- 
tués au-dessus  de  la  tête  ,  et  dont  la 


48  AST 

position  a  déterminé  le  nom  d'Astro- 
blèpe. 

L'ASTROBLÈPE  DE  GrIXALVA,  As- 

troblepus  Grixaluil  ,  Huinb.  (  Obs. 
zool.  fasc.  T.  1,  p.  37  j,  dont  on  retrou- 
ve une  bonne  figure  dans  le  Diction- 
naire des  sciences  naturelles,  est  un 
Poisson  dont  la  chair  délicate  est  très- 
estimée,  et  qui  acquiert  jusqu'à  qua- 
torze pouces  de  longueur.  (b.) 

*ASTROCARYUM.  bot.  epan.  Fa- 
mille des  Palmiers  ,  Monoëcie  Hexan- 
drie.  Mayer,  dans  sa  Flore  d'Esse- 
quebo  ,  décrit,  sous  le  nom  d'ylst/o- 
caryum  aculeatuin ,ws\  genre  nouveau 
de  Palmiers ,  dont  le  stipe  cylindri- 
que ,  très-élevé,  est  hérissé  de  nom- 
breux aiguillons;  les  feuilles  plnnées, 
les  spadiccs  simples  et  portés  sur  de 
longs  pédoncules  ,  et  qui  offre  pour  ca- 
ractères distinctifs  :  des  fleurs  monoï- 
ques siu'  le  même  spadicc  ;  les  fleurs 
mâles  constituent  des  chatons  pé  ,i- 
cellés  au-dessus  des  fleurs  femelles  ; 
celles-ci  sont  scssiles  ;  leur  calice  est 
double  ,  urcéolé  ,  à  six  divisions  ;  leur 
drupe  est  uniloculaire  ,  anondie  , 
charnue  ;  leur  endocarpe  est  osseux  , 
perforé  de  trois  trous  à  sa  partie  supé- 
rieure ,  renfermant  une  graine  dont 
l'embryon  est  très-petit ,  situé  hori- 
zontalement vers  le  bile. 

•Ce  palmier  croît  dans  les  environs 
de  la  rivière  Ârowapiscli-Kreek ,  dans 
la  colonie d'Essequcbo.  L'auteur  soup- 
çonne que  c'est  son  fruit  queGaertner 
a  figuré  pi.  109.  f.  5,  sous  le  nom  de 
Bactris  minirna.  (a.  r.) 

*  ASTROCYTUM.  bot.  crypt.  r. 

ASTRYCUM. 

ASTROIN.  BOT.  l'HAN.  Même  chose 
qu'Astronie  ,    jlsttonium,    Jacq.    /^^. 

ASTRONIE.  (b.) 

ASTROITES  ou  ASTRÉES  FOS- 
SILES. POLYP.  Les  Astroïtes  sont 
peut-être,  de  tous  lesFossiles,  les  plus 
anciens  et  les  plus  généralement  ré- 
pandus. On  les  trouve  dans  tous  les 
terrains,  depuis  ceux  de  transition  jus- 
qu'à ceux  d'altérissement  ,et  dans  tous 
les  états.  Les  uns,  changés  en  Quartz 
ou  en  Agathe  ,  sont  susceptibles   de 


AST 

prendre  le  plus  beau  poli  ;  les  autres  , 
composés  de  chaux  carbouatée  ,  plus 
ou  moins  pure ,  ont  subi  dans  leur 
substance  des  modifications  ou  des 
changemens  dont  on  ignore  la  cause. 
Certains  sont  d'une  intégrité  parfaite  ; 
plusieurs  n'ont  laissé  que  l'empreinte 
de  leurs  étoiles  ,  et  ressemblent  alors 
à  des  monliculaires  à  petits  cônes. 
Quelques-uns  se  présentent  comme 
des  rameaux  cylindriques  et  simples, 
réunis  en  masse  ,  sillonnés  et  presque 
parallèles  entre  eux.  Cette  méta- 
morphose est  due  à  la  matière  pier- 
reuse qui  a  rempli  les  cellules  et  qui 
a  résisté  aux  causes  qui  ont  détruit  la 
substance  calcaire  du  Polypier.  Les 
Astroïtes  ,  dans  cet  état ,  ont  été  con- 
sidérées par  quelques  naturalistes 
comme  des  genres  nouveaux  et  très- 
singuliers  ,  voisins  des  Tubipores.  En- 
fin ,  il  existe  des  Astroïtes  en  masses 
considérables ,  homogènes  et  cristalli- 
sées confusément  ;  on  ne  les  reconnaît 
qu'aux  étoiles  de  la  surface  et  à  quel- 
ques lignes  que  l'on  observe  dans  la 
cassure  de  ces  masses  ,  lorsqu'elle  a 
lieu  dans  le  sens  de  leur  longueur.  — 
Les  formes  si  nombreuses  et  si  variées 
de  ces  Fossiles  ,  les  caractères  singu- 
liers que  plusieurs  possèdent ,  me  por- 
tent à  croire  que  des  Polypierscharnus 
et  irritables  ont  été  réunis  aux  As- 
troïtes ;  leurs  cellules  ne  pénètrent 
point  dans  l'intérieur  de  la  masse  ; 
quand  ils  seront  mieux  connus,  on 
les  placera  peut-être  avec  les  Pol^  piers 
sarcoïdes,  de  l'ordre  des  Actiniaires. 
Nous  croyons  inutile  de  mentionner 
les  nombreuses  localités oii  l'on  trouve 
des  Astroïtes  ;  en  France ,  il  y  en  a 
partoutoiiilexistedes Fossiles  marins. 

(l,AM..X.) 

ASTROLE.  MOLi>.  Et  non  Astrale. 
Dénomination  française  adoptée  par 
Lamarck  (An.  s.  vert. ,  seconde  édit. 
T.  5. p.  io3)pourle  ^cwre Poljclirium 
de  Savigny.  /^.  Polycline.  (f.) 

*  ASTROLÉPAS.  moll.  Deuxième 
classe  des  Nicluli  Teslacei  de  Klein 
[Os/rac,  p.  177),  qui  ne  comprend 
qu'une  seule  espèce  qu'il  appelle 
PecUculus    testidunarius ,    et  dont  il 


AST 

donne  la  lîgui'e ,  copiée  de  celle  de 
Rumph. ,  lab  XL.  f.  K.  Cette  espèce 
£St  le  Lepas  testudinaria,  L.  Coronida 
testudinaiia  ,  Lamarck.  Ainsi  le  genre 
Astrolépas  de  Klein  correspond  an 
genre  Coionule.  /'-  ce  mot. 

On  a  aussi  donné  le  nom  d'AsTRO- 
liÉPAS  aux  Patelles  rayonnées ,  et  plus 
spécialement  à  la  Patella  sacdiarina^ 
L.  ;  vulgairement  l'Etode.  y.  Pa- 
telle. (F.j 

ASTROLOBIU:\I.  bot.  than. 
Genre  proposé  par  Desvaux ,  dans  son 
Journal  de  Botanique,  pour  les  espè-^ 
ces  d'Ornithopus^  qui  ont  les  gousses 
cylindriques.  (a.  r.) 

ASTROLOGUE,  tois.  (  Bonnater- 
rc.  )  Syn.  à^Uranoscopus  japonicus. 
V.  Uranoscope.  {b.) 

ASTROLOME.  Astroloma.  bot, 
ïliAN.  Famille  naturelle  des  Epacri- 
dées.  Ce  genre,  établi  par  Robert 
Brown,  est  très-voisin  des  Styphélies, 
dont  il  diftère  surtout  par  sa  corolle 
dont  le  tube  est  très-rentlé  ,  et  offre 
cinq  bouquets  de  poils  à  sa  base  ;  par 
ses  étamiues  incluses  et  non-saillan- 
tes hors  du  tube  de  la  corolle.  Ce  gen- 
re ,  qui  contient  environ  cinq  à  six  es» 
Eèccs  ,  est  uniquement  composé  d'Ar- 
ustes  à  feuilles  cparses  et  ciliées , 
à  fleurs  axillaires  et  dressées ,  tous 
originaires  de  la  Nouvelle-Hollande. 
Brown  y  réunit  le  F'entenalJ.a  humi- 
/wsa  de  Ca vanilles.  (A.  R.) 

*  ASïRONIE.  Astronium.  bot. 
PHAN.  Jacquin  décrit,  dans  son  His- 
toire des  Plantes  d'Amérique  ,  sous  le 
nom  à'  Astronium graueolens ,  un  Ar- 
bre qui  croît  dans  les  forêts  aux  en- 
virons de  Carthagène.  Ses  fleurs  sont 
unlsexucUes,  et  présentent  un  calice 
de  cinq  sépales  colorés  et  cinq  péta- 
les ,  étalés  les  uns  et  les  autres  dans 
les  mâles  oii  se  trouvent  cinqétami- 
neset  autant  de  petites  glandes,  con- 
nivens  et  persistans  dans  les  femelles 
qui  ont  un  ovaire  libre,  trois  styles 
réfléchis  avec  trois  stigmates;  le  fruit, 
monosperme,  est  couvertpar  le  calice, 
dont  les  sépales  grandissent  et  s'éta- 
lent plus  tard  en  étoiles ,  d'oii  vient 

TOME  îi. 


AST  49 

le  nom  du  genre  ;  la  graine  contient 
un  suc  laiteux.  Le  tronc  s'élève  de 
douze  à  trente  pieds;  les  feudies  sont 
pinnées,  composées  de  six  paires  de 
folioles  et  d'une  impaire;  les  fleurs  pe- 
tites et  rouges  sont  disposées  à  l'extré- 
mité des  rameaux  enpanicules  lâches, 
longues  d'un  demi-pied  dans  les  mâles, 
d'un  pied  et  demi  dans  les  femelles. 
Tout  l'Arbre  est  rempli  d'un  suc  légè- 
rement glutineux, incolore,  analogue 
à  la  Térébenthine,  d'une  odeur  nau- 
séabonde. Classé  dans  la  Dioëcie  Pen- 
tandrie,  ce  genre  ne  l'a  pas  été  jus- 
qu'ici dans  les  familles  naturelles. 
(a.d.  j.) 
ASTROPHYTE.  echin.  Nom  don- 
né aux  articulations  des  tiges  de  quel- 
ques espèces  d'Encrines  fossiles.  W. 

EnCRINE.  (LAM..X.) 

ASTROPHYTON.  Ecnm.  Genre 
proposé  par  Linck  pour  un  groupe 
d'Astéries  que  Lamarck  a  nommé 
Euryale ,  J^.  ce  mot ,  dénomination 
généralement  adoptée,       (lam..x.) 

ASTROPODE.  Astropodium. 
ECHIN.  et  POLYP.  FOSS.  On  a  donné 
ce  nom  à  des  Polypiers  raadréporl- 
ques  fossiles,  ainsi  qu'à  des  Encrines. 

(LAM..X.; 

ASTRYCUM.  BOT.  crypt.  {Ly- 
coperdacées.)  Genre  proposé  par  Ra- 
finesque  d'abord  sous  le  nom  d'^s- 
trocytum  pour  de  petits  Champignons 
de  l'Amérique  septentrionale ,  et  qui 
ne  diffère  guère  de  l'Actigea  du  même 
auteur,  que  parce  que  les  Plantes  qui 
le  composent  ont  leurs  graines  disper- 
sées dans  l'intérieur  même  de  leur 
substance  ,  et  ne  s'ouvrent  pas.  V. 
Actigea  (b.) 

ASTUR.  OIS.  L'un  des  vieux 
noms  de  l'Autour,  Falco  Palumba- 
rius,  L.  /^.  Faucon.  (dr..z;) 

ASTURINE.  Astufma.  ois.  Genre 
formé  par  Vieillot ,  dans  l'ordre  des 
Accipitres  ,  pour  deux  ou  trois  espè- 
ces ,  dont  l'une  est  le  petit  Autour  de 
Cayenne  (Buff.  pi.  enlum.  473), 
laLco  cajenne/isis,  L.  et  que  nous  ne 
croyons  pas  devoir  être  séparées  du 
genre  Faucon.  ^.  ce  mot.  (b.) 

4 


5o  ATA 

*ASUNTROPHON.  lot.  m  an. 
,'Dioscoride.)  Syu.  de  Ronce,  y.  ce 
mot.  (B-) 

*ASURIK.  BOT.  PHAN.  (Adansoii.) 
Syn.  africain  de  Roquette,  Brassica 
Eiuca,\j.  (B-) 

ASWANA.  BOT.  piiAN.  A  Ceylan. 
Syn.  de  Spermacoce  hisjjida  ,  L.  /^. 
Sper]\u.coce.  (b.) 

ATA.  bot.  PHAN.  Nom  générique 
des  Cistes  dans  quelques  parties  de 
l'Espagne ,  où  ces  Arbustes  couvrent 
de  vastes  espaces  de  terrains  incultes. 

(B.) 

ATACAMITE.  min.  (J.  Banks.) 
Cuivre  muriatc,  pulvérulent  d'Ata- 
cama  dans  l' Amérique  méridionale. 
/^.  Cuivre  mtjriate.  (b.) 

*ATACE.  ARACHN.  F'.Hydrachne. 

*  ATACLIN.  bot.  phan.  Syn. 
africain  de  Nerprun,  Rhamnus  ,  selon 
Adanson.  (b.) 

ATAGAS  ou  ATAGO.  ois.  INlême 
chose  qu'Attagas  et  Attago.  V.  At- 

TAGAS.  (DR..Z.) 

ATAGEN.  ois.  (Moerliing.)Syn. 
de  Frégate,  Pelecanus  Aquilus ,  L. 
/^.Frégate.  (dr..z.) 

ATAJA.  pois.  (Forskalh.)  Nom  ara- 
be d'un  Holacanthe.  /^.  ce  mot.  (b.) 

ATAK.  mam.  Syn.  de  Phocagroen- 
landica ,  dans  les  langues  du  nord. 
P^.  Phoque.  (b.) 

ATALANTE.  INS.  Belle  espèce  de 
Papillon  européen  ,  connu  vulgaire- 
ment sous  le  nom  de  Yulcain ,  et  qui 
fait  aujourd'hui  partie  du  genre  ^a- 
nesse.  /^.  ce  mot.  (b.) 

ATALAPHE.  mam.  Genre  formé 
par  Rafinesquc  pour  deux  espèces  de 
Chauve-Souris ,  dont  l'une  sicilienne , 
et  l'autre  de  l'Amérique  septentrio- 
nale. Ce  genre  mérite  un  nouvel  exa- 
men. /^.Chauve-Souris.  (b.) 

ATALEPH.  ois.  Syn.  à'Upupa 
Epops,  L. ,  Oiseau  impur  chez  les 
Juifs.  F".  Huppe.  (b.) 

ATALERRIE.  bot.  PHAN.  (Bur- 
mann.  )  Syn.  à^Hydroha  zeylanica , 


ATÉ 

Vahl.  Nama  de  Linné  ,  dans  sa  Flora 
Zejlanica  ,  devenu  le  Steris  du  Man- 
tissa.  T^.  Hydrole.  (b.) 

ATAMAPxAM.  rot.  PHAN.  (Rhéed. 
Malab.  3.  T.  29.)  Syn.  à'Annoiiasqua- 
mosa,h.  V.  Ânone.  (b.) 

*ATAM0SC0  ou  ATAMOSKO. 
BOT.  PHAN.  Nom  formé  par  corruption 
à'yîlarnasco ,  écrit  quelquefois  par  er- 
reur yhamasco,  donné  par  quelques 
jardiniers  à  V Amaryllis  Atamasco,  L. 
Liliacéede  l'Amérique  septentrionale , 
figurée  par  plusieurs  botanistes  ,  entre 
autres  par  Catesby  (  Cfi/'.  5.  T.  12), 
sous  le  nom  de  Liilio-Narcissus  vii- 
ginieiisis.  Adanson ,  en  adoptant  le 
nom  d' Atamosko ,  a  formé  de  la  Plante 
de  Catesby  un  genre  (Fam.  des  Plan- 
tes, T.  II,  p.  57)  qui  n'a  point  été 
adopté.  (b.) 

ATAPALCATL.  ois.  (Hernan- 
dez.  )  Espèce  de  Sarcelle  indétermi- 
née du  Mexique.  (nR..z.) 

ATAS  ou  ATÉ.  bot.  phan.  Même 
chose  qu'Atte.  V.  ce  mot.  (b.) 

ATAX.  ARACHN.  Même  chose  qu'A- 
tace.  T-^.  Hydrachne.  (b.) 

ATCEBARA.  bot.  phan.  (Quer.) 
Syn.  catalan  A' Agave  amei'icana ,  L. , 
presque  naturalisé  dans  les  régions 
méditeri'anéennes  et  bétiques  de  l'Es- 
pagne. (B.) 

ATCHAR.  r.  Achar. 

ATE.  BOT.  PHAN.  P^.  AtAS. 

ATEGOCUDO  ou  ATEG-KUDO. 
BOT.  PHAN.  Syn.  brame  de  Nerium 
anticljsentericum ,  L.  P^.  NÉrion.  (b.) 

ATEIRA.  bot.  phan.  Nom  d'un 
fruit  de  l'Inde,  dans  quelques  rela- 
tions de  voyages ,  probablement  la 
même  chose  qu'^/Zas,  ylté ,  ou  Atte. 
/^.  ce  dernier  mot.  (b.) 

*  ATEL.  BOT.  phan.  (  Sérapion.  ) 
Syn.  arabe  de  Genévrier.  (b.) 

ATÉLÉGYCLE.  Atelecyclus. 
CRUST.  Genre  établi  parLeach(T/a«5. 
Linii.  Societ.  T.  xi.  p.  012),  et  apparte- 
nant à  l'ordre  des  Décapodes.  Latreille 
(Règn.  Anim.  de  Cuv.)  le  place  dans 
la  famille  des  Brachyures ,  section  des 


ATE 

Orbiculaircs.  Ses  caractères  sont ,  sui- 
vant cet  auteur,  d'avoir  un  test  pres- 
que orbiculairc,  des  antennes  exté- 
rieures avancées,  grosses  et  velues; 
la  seconde  paire  cie  pieds  aussi  longue 
que  la  troisième;  enfin  le  second  arti- 
cle des  pieds-niàchoires  extérieurs  ré- 
tréci et  prolongé  eu  pointe  au-dessus 
de  l'échancrure  ,  servant  d'insertion 
à  l'article  suivant. 

Ces  Crustacés  sont  voisins  des  Crabes 
par  la  forme  générale  de  leur  coips. 
Latrcille (/oc.  cit.)  les  rangea  côté  des 
Thies.  Leach  leur  assigne  des  carac- 
tères très-étcndus,  dont  les  plus  im- 
f>ortans  sont  :  l'existence  des  dcnte- 
urcs  sur  les  bords  du  test ,  des  yeux 
plus  étroits  que  le  pédoncule  qui  les 
supporte,  et  écartés  ;  la  première  paire 
de  pieds  très-forte ,  comprimée ,  velue , 
plus  longue  que  le  corps  dans  le  mîUe , 
puais  de  la  même  longueur  dans  la  fe- 
melle ;  un  abdomen  formé  par  des  an- 
neaux déprimés  ,  au  nombre  de  sept 
pour  la  femelle  ,  et  de  cinq  seulement 
pour  l'autre  sexe.  —  Les  Atélécycles 
Connus  habitent  les  mers ,  et  ne  se 
trouvent  qu'à  de  grandes  profondeiu-s. 
L'espèce  servant  de  type  au  genre  est 
l'Atélécycîe  à  sept  dents,  ^/e/.  septem- 
dentatits ,  décrite  et  représentée  par 
Leach  {/uc.  cit.  et  Malac.  Podoph.  brit. 
n\6.  tab.  ii).  Elle  avait  été  observée 
antérieurement  par  Montagu  ,  qui  l'a 
figurée  sous  le  nom  de  Cancer  Hippa 
septemdentatus ,  dans  un  Mémoire  sur 
plusieurs  Animaux  nouveaux  trouvés 
sur  ia  côte  sud  du  Devoushire  (  Trans. 
Linn.  Societ.  T.  xi.  p.  i.  fig.  i).  Elle 
se  rencontre  sur  les  côtesd' Angleterre. 
—  Une  autre  espèce  a  été  découverte 
dans  l'île  de  Noirmoutier ,  en  France , 
par  d'Orbigny  ;  elle  porte  le  nom  d'A- 
télécycle  ensanglanté  ,  yJtel.  cruenta- 
tus.  Latreillc  soupçonne  qu'elle  ne  dif- 
fère pas  du  Cancer  lotuudatus  d'Oliv. 
{Zoo/,  adriat.  tab.  2,  fig.  2).  Desma- 
rest  a  fait  connaître  dans  ces  derniers 
temps  (Hist.  Nat.  des  Crust.  foss.  p. 

1 1 1 ,  et  pi.  9.  fig.  9)  un  petit  Crustacé 
fossile  qu'il  rapporte  au  genre  que 
nous  décrivons  ;  il  le  nomme  Atélé- 
cycle  rugueux ,  Atel.  tvgosus.  On  le 

rencontre  dans  un  calcaire  grossier, 


ATE  51 

au   Boutonnet ,   cariière    voisine    de 
Montpellier.  (aud.) 

ATÉLÉOPODES.  ois.  C'est-à-dire 
à  pied  privé  de  pouce.  Vieillot  donne 
ce  nom  à  la  seconde  tribu  de  ses  Na- 
geurs ,  qui  ont  trois  doigts  dirigés  en 
avant  et  point  de  doigt  postérieur,  (b.) 

ATÈLES.  MAM.  (Geoffroy-St.-Hi- 
laire.  )Ce  nom  a  été  donné  à  la  division 
des  Singes  américains  ,  caractérisée 
par  l'absence  de  pouces  aux  mains  an- 
térieures. Leurs  membres  sont  plus 
grêles  et  plus  alongés  que  dans  tous 
les   autres  quadrumanes.    P'.  Sap.\- 

lOrS.  (\.  D..NS.) 

*  ATERAMNDS.  bot.  piian.  Adan- 
son  regarde  l'Arbrisseau  décrit  sous 
ce  nom  ,  dans  l'Histoire  de  la  Jamaï- 
que par  Brovfne  ,  comme  congénère 
de  l'Argytamne.  F",  ce  mot.         (b.) 

ATÉRINE.  POIS.  Même  chose  qu'A- 
thérine.  F',  ce  mot.  (b.) 

ATERLUSI.  BOT.  PIIAN.  Syn.  A'A- 
ristolochia  indica  ,  L. ,  chez  les  Por- 
tugais de  la  côte  du  Malabar.         (b.) 

ATETERÉ.  BOT.  piian.  Ce  nom  ca- 
raïbe paraît  appartenir  à  une  espèce 
d'Eupatoire.  (b.) 

ATEUCHE.  Ateuchus.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Pentamères,  fondé  par  VVeber  (OZi,je/v. 
eutomologicœ  ,  p.  10  )  aux  dépens  des 
genres  Scarabé  de  Linné  et  Bousier  de 
Geoflroy  ,  Fabriçius ,  Olivier,  Illiger , 
etc.  ,  etc. ,  adopté  ensuite  par  plu- 
sieurs entomologistes ,  Latreillc  en 
particulier  qui ,  dans  ses  Considéra- 
tions générales,  le  place  dans  la  fa- 
mille des  Coprophages  et  le  range  ail- 
leurs (  Règne  Anim.  de  Cuv.)  dans 
celle  des  Lamellicornes  ,  tribu  des  Sca- 
rabeïdes.  Il  a  été  désigné  aussi  sous 
le  nom  d'Actinophore  par  Sturm.  Ses 
caiactèi-es  sont  :  antennes  de  neuf  ar- 
ticles; corps  déprimé;  élytres formant 
par  leur  réunion  un  carré  ;  pâtes  pos- 
térieures longues  ,  grclcs ,  presque  cy- 
lindriques, et  peu  ou  point  dilatées  à 
l'extrémité  ;  des  tarses  à  chacune 
d'elles.  Ce  dernier  caractère  les  éloi- 
gne des  Ouilis  ;    ils   se   distinguent 

■4* 


e: 


53  ATE 

aussi  des  Bousiers  pai*  la  forme  des 
jambes  postérieures  ,  et  des  Sisyphes 
par  le  nombre  des  articles  constituant 
les  antennes.  Ces  Insectes  ont  cepen- 
dant plusieurs  points  de  ressemblance 
avec  chacun  de  ces  genres  ,  principa- 
lement avec  les  Bousiers  :  ils  ont  une 
marche  lente ,  mais  volent  assez  bien  ; 
leur  tète  n'offre  que  de  légers  tuber- 
cules an  lieu  de  cornes  ;  de-là  le  nom 
générique  que  Weber  leur  a  imposé  , 
qui  signifie  sans  armes.  Leur  clia- 
eron  est  dentelé  ou  échancré  à  son 
ord  antérieur  ;  l'écusson  ne  fait  pas 
saillie  cnire  les  élytres,  et  celte  parti- 
cularité a  fait  penser,  mais  à  tort ,  qu'il 
n'existait  réellement  pas. —  Les-Aleu- 
clies  vivent  dans  les  cxcrémens  des 
Animaux,  et  ont  surtout  ceci  de  re- 
marquable ,  qu'ils  rassemblent  une 
certaine  quantité  de  la  matière  dont  ils 
se  nourrissent  pour  en  former  une  bou- 
lette dans  laquelle  sont  déposés  leurs 
ceufs.  Cette  sorte  de  pilule  est  roulée 
par  i^n  ou  plusieurs  de  ces  Insectes , 
elle  procédé  en  est  curieux:  l'Animal 
marche  à  reculon ,  et  ,  tandis  qu'il 
prend  un  point  d'appui  avec  les  pâtes 
postérieures ,  il  saisit  la  boule  avec 
celles  de  devant ,  puis  fait  un  pas  en 
arrière  et  l'entrame  avec  lui.  S'il  y  a 
deux,  trois,  quatre  et  même  cinqAteu- 
ches  occupés  au  même  ouvrage  ,  une 
semblable  manœuvre  a  lieu  pour  tous; 
mais  la  besogne  ne  va  pas  beaucoup 
plus  vite  :  ils  se  gênent  mutuellement , 
plusieurs  sont  renversés  sur  le  dos  ; 
on  voit  alors  que  ceux  auxquels  cet 
accident  arrive ,  se  relèvent  difficile- 
ment de  leur  chute ,  et  ne  letrouveut 
plus  leurs  compagnons.  Souvent  l'in- 
dividu qui  a  le  premier  construit  la 
pilule  ,  est  ainsi  frustré  de  sa  proprié- 
té ,  et  il  n'a  d'autre  i  essource  que  de 
se  donner  la  peine  d  en  former  une 
nouvelle ,  ou  bien  de  prêter  ses  ser- 
vices aux  individus  qui ,  occupés  au 
même  travail  ,  se  présentent  à  lui. 
Enfin  ,  après  un  plus  ou  moins  long 
trajet,  la  pilule  est  placée  "dans  un 
trou  que  l'Insecte  pratique  dans  la 
terre  pour  la  recevoir.  Ces  observa- 
tions pcuvenlêtre  faitesau  printemps  ; 
elles  n'avaient  pas  échappé  à  Aristote , 


ATH 

qui,  à  cause  de  cette  particularité  , 
nomme  cet  InscclePilulaire.  Il  croyait 
que  ces  boules  renfermaient  une  larve; 
mais  il  est  cprtain  ,  par  des  observa- 
lions  ultérieures  ,  qu'elle  contient  d'a- 
bord un  œuf  qui  se  métamorphose 
en  larve.  Celle-ci  a  le  corps  mou  et 
gros,  replié  sur  lui-même;  la  tête 
ccailleuse;  la  bouche  munie  de  man- 
dibules et  de  mâchoiics  distinctes; 
enfin  six  pâtes  courtes,  cornées  et  tei- 
minées  par  un  seul  crochet.  Elle  se 
nourrit  de  la  fiente  qui  l'enveloppe.  — 
Ces  Insectes  ,  suivant  Latreille  ,  ne  se 
rencontrent  guère  en  Europe  aa-dclà 
du  5o*"  degré  de  la  iitudc  ;  ils  se  trouvent 
en  grande  abondance  dans  les  pnys 
chauds.  ti'Afiique  en  fournit  un  très- 
grand  nombre,  parmi  lesquels  nouS' 
citerons  l'Ateuche  sacré,  ^It.  sacer: , 
ou  le  Bousier  sacré,  décrit  et  figuré 
par  Degéer  (///5.Ï.  vu.  pi.  4?.  fig.  8. 
pag.  268.  n"  56  )  et  par  Olivier  (  Col. 
T.  1.  n°  3.  pi.  8.  fig.  59).  Il  était  adoré 
par  les  Egyptiens  ,  suivant  Pline  (liv. 
XXX.  ch.  2  ) ,  et  on  le  voit ,  en  effet , 
parfaitement  représenté,  quant  à  la 
forme  du  cliaperon,  du  piothorax  et 
des  pâtes  antérieures,  sur  les  niouu- 
mens  égyptiens.  On  le  rencontre  en 
Afrique  ,  en  France  et  dans  le  midi 
de  l'Europe. 

Il  en  existe  plusieurs  autres  espèces. 
Dejean  (Catal.  des  Coléopt.)  en  pos- 
sède quarante-quatre,  parmi  lesquelles 
les  deux  suivantes  se  rencontrent  aux 
environs  de  Paris  ;  l'Ateuche  pilu- 
laire  ,  ylt.  Pilularius  ,  décrit  et  figuré 
par  Olivier  {loc.  cit.  pi.  10.  fig.  91  )  ; 
il  y  est  rare.  L'Ateuche  flagellé,  At. 
Jlngellatus ,  décrit  et  figuré  aussi  par 
Olivier  (  loc.  cit.  pi.  7.  fig.  bi).  Il  a  été 
trouvé  dans  la  plaine  de  Grenelle, 
vers  le  mois  de  mai,  presque  toujours 
sous  les  excrémens  humains,  (aud.) 

ATHAD.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Lj- 
cium  afriim,  L.  chez  les  Hébreux,  (b.) 

ATHALAMES.  Alhalami.  bot. 
CRYPT.  C'est-à-dire  sans  lit.  Nom 
donné  par  Achar  aux  Lichens  dépour- 
vus de  conceptacles  ,  et  chez  lesquels 
il  suppose  les  séminules  éparses  ou 
diversement  agglomérées  à  la  surface 


ATII 

des  croules.  Tels  sont  les  Leprariade 
cet  auteur  ,  anciennement  les  Bysses 
pulvérens  de  Linné  et  de  tous  ses 
copistes.  Ces  Athalamcs  sont-ils  des 
Lichens?  Places  sur  les  limites  de  plu- 
sieurs familles  obscures,  chacune 
de  celles-ci  semble  avoir  le  dioit  de 
les  réclamer.  /^.  CoNiocARPr..     (b.) 

*ATIL\.L1E.  Athalia.  ixs.  Genre 
de  Tordre  des  Hyménoptères,  fondé 
par  Leach  (  Zool.  iniscell.  ï.  m.  p. 
i:?6)  avec  quelques  Tentlirèdes  des 
auteurs.  Telles  sont  les  espèces  portant 
les  noms  de  spinariiin  ,  rosœ  ,  .anriu- 
lata  dans  le  travail  de  Klug.  Nous  ne 
distinguons  pas  encore  ce  nouveau 
genre  de  celui  des  Tentlirèdes.  K.  ce 
mot.  (AtD.) 

ATHAiNL\>-TE.  Àthamanta.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  desOmbel- 
lifères.  Le  calice  est  entier;  les  pétales 
courbés  au  sommet,  échancrés,  légè- 
l'ement  inégaux  ;  le  fruit  ovale-oblong, 
pubesccnt  et  strié  ;  les  ombelles  sont 
entourées  d'un  involucre  ,  et  les  om- 
bellules  d  un  involucelle ,  à  folioles 
simples.  —  De  huit  à  neuf  espèces 
que  renferme  ce  genre ,  trois  habitent 
la  France. Ce  sont  :  r A .Libanotis  Aans 
laquelle  les  lobes  des  folioles  sont 
ovales ouoblongs;!'^^.  cretensis etl ../. 
Matt/iioli,  dont  les  folioles  ,  velues 
dans  la  première  ,  glabres  dans  la  se- 
conde ,  présentent  des  lobes  linéaires 
et  très-menus.  —  Diverses  espèces  , 
rapportées  à  ce  genre  par  Linné  ,  ont 
été  postérieurement  placées  dans  d'au- 
tres ,  à  cause  de  leur  fruit  glabre  ou 
ailé.  P^.  Selin  et  MÉU3i.    (a.  d.  j.) 

ATHA^IE.  Jtliamus.  bot.  phan. 
(Necker.)  V.  Carlo^vize. 

ATHAMOS.  BOT.  PHAN.  Syn.  ara- 
be de  Cicer  arietinum ,  L.  ,  vulgaire- 
ment Pois-Chiche.  Z^".  Cicer.       (b.) 

ATHANAS.  Jthanas.  crust. 
Genre  de  l'ordre  des  Décapodes ,  éta- 
bli par  Leach  {Linn.  Soc.  Trans.  T. 
Xi)  ,  et  rangé  par  Latrcille  dans  la 
famille  des  ÎMacroures  ,  section  des 
Salicoques.  Ce  geni'e  a  voisine  les 
Palénions,  dont  il  ne  diffère  réelle- 
ment que  par  les  deux  pieds  anté- 


ATH  55 

rieurs  plus  développés  quej  les  sui- 
vans ,  et  par  le  dernier  article  des 
pieds-mâchoires  extérieurs  plus  grand 
que  le  pénultième.  L'espèce  ,  servant 
detype  au  genre  et  le  constituant  jus- 
qu'à présent  a  elle  seule  ,  est  \Atka- 
nas  nitescens  de  Leach  (  Loc.  cit.  p. 
349  ).  Montagu  l'a  découvert  sur  les 
côtes  d'Angleterre.  Ce  genre  peut  être 
réuni  provisoirement  aux  l'alémons. 
P'.  ce  mot.  •  (aud.) 

ATHANASIE.  Athanasia.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Co- 
rymbifères,  placé  par  II.  Cassini  dans 
la  tribu  des  Anthémidécs  de  ses  Sy- 
nantbérées,  appartenant  à  la  Syngéné- 
sie  égale  de  Linné  ;  il  offre  les  plus 
grands  rapports  avec  les  Santolines  , 
et  s'en  distingue  par  un  calice  ovale 
ou  cylindrique,  imbriqué,  composé  de 
petites  écailles  un  peu  roides  et  sér- 
iées ;  par  le  réceptacle  chargé  de  pail- 
lettes et  ses  graines  couvertes  d'une 
aigrette  de  paillettes  très-courtes.  Il  a 
éprouvé  plusieurs  changcmens  depuis 
sa  formation  ;  ainsi  X Atlianasia  maii- 
t'una  ,  L.  ,  qui  était  le  Gnaphalion  de 
Tournefort ,  en  a  été  d'abord  détaché 
par  Lamaick  pour  être  réuni  aux  San- 
tolines. Desfontaines  en  a  formé  plus 
tard  son  genre  Diotis  ,  P'.  ce  mot  ;  et 
V Athanasia  aniiua  ,  L.  ,  qu'on  avait 
rapportée  auxMillefeuilles,  Achillea, 
a  servi  de  type  au  genre  Lonas  d'A- 
danson ,  coufiimé  par  Gaerlner.  p^. 

LoNAS. 

Tel  qu'il  est  circonscrit  aujourd'hui, 
le  genre  Athanasie  renferme  vingt  et 
quelques  espèces  qui  sont  toutes  de 
fort  petits  Arbustes  ou  des  Plantes  li- 
gneuses ,  rameuses ,  grêles ,  ayant 
leurs  feuilles  linéaires  ou  multifides  ; 
leurs  fleurs,  ordinairement  termina- 
les jaunes  ,  réunies  en  corymbes  très- 
rapprochés  ou  l'arement  solitaires. 
Ces  espèces  sont  toutes  afi-icaines. 
Elles  diffèrent  des  Relhanies,  P^.  ce 
mot ,  par  l'absence  des  demi-fleu- 
rons ;  du  Diotis  et  des  Santolines  ,  par 
leur  aigrette;  du  Lonas,  parce  que 
leurs  graines  n'ont  point  un  rebord 
membraneux,  tronqué  obliquement 
et  denté.  (b,' 


5i  ATH 

ATHECIE.  Athecia.  bot.  phan. 
Gaertner  décrit  sous  ce  nom  (T.  i.  p. 
24i),  et  figure, tab.  28,  sous  celui  de 
Forstera  glahra ,  vm  fruit  communi- 
qué par  Forster.  Comme  il  n'a  pas  vu 
d'autres  parties  de  la  Plante  à  laquelle 
appartenait  ce  fruit ,  les  caractères 
qu'il  donne  ne  suffisent  pas  pour  la 
rapporter  à  un  genre  connu.  C'est  une 
baie  semblable  pour  la  forme  à  celle 
du  Triosteum ,  couronnée  à  son  som- 
met par  un  calice  persistant,  à  cinq 
divisions  lancéolées ,  linéaires.  Au 
fond  d'une  loge  unique ,  s'implante 
une  graine  grande ,  ovoïde  ,  marquée 
d'une  dépression  longitudinale ,  et 
prolongée  à  sa  base  en  une  pointe  co- 
nique et  recourbée  à  deux  cotylé- 
dons allongés ,  planes  et  foliacés ,  à 
radicule  courte  et  infère.  Gaertner 
insiste  sur  la  situation  de  l'embryon 
placé  hors  du  centre  d'un  périsperme 
dur  et  cartilagineux,  qui  l'entoure  in- 
complètement, (a.  d.  J.) 

*  ATHÉLIE.  Jlhelia.  bot.  crypt. 
{Mucédinées.')  Genre  indiqué  par  Per- 
soon  dans  son  Traité  des  Champi- 
gnons comestibles,  et  décrit  dans  sa 
Mycologie  européenne.  Il  lui  donne 
le  caractère  suivant  :  filamens  fins, 
entrecroisés,  i'ormant  une  sorte  de 
membrane  unie  qui  porte  des  sporu- 
les.  Ce  genre  appartient  à  la  tribu  des 
Byssoïdcs ,  et  paraît  surtout  voisin  des 
Himantia  ;  il  réunit  le  port  des  Thé- 
léphores  aux  caractères  des  Byssus  , 
c'est-à-dire,  qu'il  forme,  comme 
dans  la  première  de  ces  tribus ,  des 
membranes  molles  et  lâches ,  mais 
dépourvues  à'/ijmeniiim  ou  mem- 
biane  fructifère.  Les  Athélies  se  trou- 
vent sur  les  bois  secs ,  les  feuilles  ou 
même  sur  la  terre  ,  au  pied  des  vieil- 
les souches  d'Arbre.  Persoon  en  in- 
dique douze  espèces ,  parmi  lesquelles 
nous  remarqueions  :  VAthelia  citrina, 

3ui  est  d'un  beau  jaune  de  Soufre  ou 
e  Citron  ;  \ Atheliapallida  qui  forme 
une  membrane  plus  serrée  et  plus 
étendue  ;  VAthelia  epiphyUa  qui  est 
très-fugace  et  croît  sur  les  feuille.'» 
mortes.  Quelques  espèces  avaient  été 
rapportées  d'anord  au  genre  T/ielc- 


ATH 

phora  :  ainsi  VAthelia  vehitina  est  le 
Thelephora  velutina  de  De  Candollc  , 
et  VAtlielia  sericea  est  le  Thelephora 
sulplmrea  du  Synopsis  fungorum  de 
Persoon.  (ad.b.) 

ATHEN^A.  BOT.  PHAN.  (  Schrc- 
ber.)  K.  C.4.SEARIA. 

Génie  formé  par  Adanson  (Fam. 
Plant,  p.  121  )  dans  ses  composées, 
section  des  Tanaisies  ,  pour  le  Stru- 
chium  de  Brovf  n ,  qui  est  VEthulia 
iSparganophora ,    L.    F".  Etiiulie. 

(B.) 

♦ATHERICÈRE.  Athericera.  ins. 
Grande  famille  de  l'ordre  des  Diptè- 
res ,  établie  parLatreille  (Règne  An. 
de  Cuv.  ï.  m.  p.   625),  et  embras- 
sant celles  des  Syrphies ,  des  Conop- 
saires  et  des  Muscides  de  ses  préccdens 
ouvrages.  Tous   les  insectes    qui  la 
composent  ont  les  antennes  formées 
par  deux  ou  trois  articles  ;  le  dernier 
est  en  forme  de  palette  ou  de  massue, 
sans  divisions,  mais  accompagné  ,  le 
plus  souvent,  d'une  sorte  de  stjlet. 
La  trompe  supporte  assez  constam- 
ment les  deux  palpes ,  et  se  termine 
ordinairement  par  deux  grandes  lè- 
vres ;  elle  est,  ou  bien  cachée  totale- 
ment dans  la  cavité  de  la  bouche  ,  ou 
bien  saillante  et  en  forme  de  siphon. 
Dans  ce  dernier  cas,  son  suçoir  ne 
paraît  composé  que  de  deux  pièces. 
Il  n'en  offre,  d'adleurs,   jamais  plus 
de  quatre.  Toutes  les  larves  connues 
des  Insectes  de  ce  genre  ont  le  corps 
mou  ,  annelé  ,   conti'actile ,  prolongé 
et  plus  étroit  à  la  partie  antérieure. 
La  tête  ne  s'en  distingue  guère  que 
par  les  parties    de  la  bouche  ,  con- 
sistant en  un  ou  deux  crochets  sé- 
parés   par  une    lèvre ,    et    précédés 
quelquefois  par  deux  petits  mamelons. 
Les  stigmates  sont  généralement  au 
nombre  de  quatre,  dont  deux  situés 
sur  le  premier  anneau,  et  les  deux 
autres   à    l'extrémité   postérieure  du 
corps.  Souvent  il  n'existe  que  ce  der- 
nier ordre  de  stigmates ,  et  alors  on 
observe  deux  plaques  cornées ,  per- 
cées par  un  grand  nombi'e  d'ouver- 
tures qu  on  pourrait  considérer  com- 
me autant  de  Stigmates  distincts,  avec 


ATH 

celle  différence  qu'ils  aboul^^scnt  bn- 
mocliatenieiit  à  deux  troncs  communs 
de  trachées  ,  parcourant  chaque  côlé 
du  corps,  et  jetant  un  grand  nombre 
de  rameaux.  Le  canal  digcstifcst  muni 
de  vaisseaux  biliaires  ;  on  a  obseivé 
aussi ,  dans  certains  genres  ,  des  vais- 
seaux salivaires  très-dcveloppés.  La 
larve  ne  change  pas  de  peau  ;     celle 

Ju'cljc  avait  lors  de  sa  naissance  se 
urcit  à  l'époque  de  sa  métamor- 
phose en  nymphe ,  et  constitue  une 
enveloppe  cornée  plus  ou  moins 
solide  ,  de  laquelle  sort  l'Insecte  par- 
lait qui ,  au  moyen  de  sa  tête,  détache 
l'extrémité  antérieure  de  la  coque.  Le 
plus  grand  nomljrc  d' Alhéiicères  n'est 
pas  carnassier  à  lélat  partait;  ou  les 
rencontre  sur  les  feuilles  ,  les  fleurs  , 
quelquefois  sur  les  excrémcns  d'Ani- 
maux ;  à  l'état  de  larve  ,  au  contraire  , 
ils  vivent  dans  les  substances  anima- 
les privées  de  vie  ;  quelques-unes  sont 
parasites  ;  on  en  rencontre  dans  Tàb- 
ilometi  de  plusieurs  Insectes. 

Les  genres  compris  dans  cette  fa- 
mille sont  très-nombreux  ,  et  peu- 
vent être  classés  dans  deux  sections  : 

La  première  se  compose  de  ceux  dont 
la  trompe  est  saillante  ,  en  forme  de 
siphon  écailleux ,  soit  cylindrique  , 
soit  conique  ,  ou  même  en  forme  de 
lilet ,  et  le  suçoir  formé  de  deux  piè- 
ces. Ils  ont  été  nommés  Conops,  Zo- 
dion,  Slomoxe,  Myope  et  Bucente. 

La  deuxième  comprend  les  genres 
dont  lu  trompe  est  membraneuse , 
entièrement  retirée  dans  la  cavité 
ovale  lors  de  sa  contraction ,  et  ter- 
minée par  deux  grandes  lèvres ,  sus- 
ceptibles de  gonflement,  et  renfer- 
mant un  suçoir  de  deux  à  quatre 
pièces.  On  les  désigne  sous  les  noms 
de  Rhingie,  Cérie  ,  Voluceile ,  Eris- 
lale ,  lUopIùle  ,  Syrphe  ,  Milésie , 
Acliias  ,  Cutérèbre  ,  Céphéuémyie, 
OEdemagène ,  Hypodenne ,  Gépha- 
leniyie  ,  OEstre  ,  Echinomyie  ,    Ocy- 

f)lère  ,  Mouche  ,  Lispe  ,  Phasie  ,  Me- 
anophorc  ,  Ochthère,  Scénopine , 
Viponcule,  Plioi'c  ,  Sépedon,  Loxo- 
cère,  Lauxanic  ,  Tetauocère  ,  Colo- 
bate,  ïéphritc  ,  Oscine  ,  Scatophage, 
Thyréoçmorc ,  Diopsis.  T'.  ces  mots. 


ATH  55 

Plusieurs  de  ces  genres  ont  été  pai- 
tagés  en  un  grand  nombre   d'autres 

Sar  des  auteurs  modernes.  Nous  in- 
iqucrons  à  chacun  des  articles  res- 
pectifs les  divisions  secondaires  qu'on 
a  cru  devoir  établir.  (aud.) 

ATHÉRINE.  Atherina.  rois. 
Genre  de  l'orJre  des  Acanthoptéri- 
giens  ,  famille  des  Percoïdes  ,  qui  fai- 
sait partie  des  Abdominaux  de  Linné, 
voisin  des  Sphyrènes  et  dont  les  carac- 
tères consistent  :  en  un  corps  oblong  ; 
les  intermaxillaires  extensibles  com- 
me dans  les  Picards  ,  garnis  de  très- 
petites  dents  ;  la  mâchoire  inférieure 
et  la  langue  lisses  ;  six  rayons  aux 
ouies  (cinq  selon  Cuvier);  la  joue  et 
l'opercule  écailleux;  pointde  dentelu- 
res ni  d'épines  ;  deux  petites  dorsales 
bien  séparées  ;  l'estomac  ample  ,  et  se 
continuant  avec  un  intestin  sans  cœ- 
cum.  —  Les  Athérincs  sont  de  fort  pe- 
tits Poissons,  décorés  d'une  bande  ar- 
gentée longitudinale  sur  chaque  côté, 
et  dont  la  forme  générale  rappelle  celle 
des  Harengs  ;  leur  corps  est  comprime 
et  couvert  d'écaillés  transparentes  ; 
deux  sillons  et  une  sorte  de  crête  se 
voient  entre  les  deux  yeux,  en  avant 
desquels  se  trouvent  deux  pores.  On 
trouve  encore  deux  pores  pareils  sur 
la  nuque  qui  est  aplatie  ;  liuit  nageoi- 
res constituent  l'appareil  natatoire. 
Ces  Poissons  habitent  les  mers  ;  ils 
fournissent  partout  un  bon  aliment. 

De  cinq  espèces  mentionnées  dans 
Gmelin  {Syst.  nat.  xiii.  ï.  i  pars,  m 
1096  )  ,  deux  ,  les  A.  japonica  et 
Brownii  n'ayant  qu'imc  dorsale ,  ne 
peuvent  demeurer  dans  un  genre,  du- 
quel deux  nageoires  au  dos  forment 
l'un  des  caractères;  il  eu  est  de  même 
de  \ A.  aust rails  de  Wliite  (  Voyagea 
Botany-Bay  )  qui  doit  être  mieux  ob- 
servée qu'on  ne  l'a  fait,  pour  qu'on 
puisse  fixer  définitivement  la  place 
qu'occupe  ce  Poisson.  Risso  ayant 
fait  connaître  trois  Athérincs  nouvel- 
les qui  habitent  les  mers  de  Nice  ,  ce 
genre  se  compose  de  six  espèces. 

Le  JoÈL,  Aiherliia  Hejjsetus  ,  L. 
Gmel.  loC.  cit.  Encvc  Pois.  pi.  yS. 
f,  5o2  ,    vulgairement    Ilaspet    ou 


56  AT,H 

Hespet,  Préstra  et  Prêtre,  Rose  ré  et 
Gras-d'Eau ,  sur  les  côtes  de  la  Man- 
che ;  SaucleC  et  Melet,  sur  celles  de  la 
Méditerranée.  Long  de  trois  à  quatre 
pouces  ,  avec  la  ligne  latérale  double, 
et  fort  transparent,  surtout  postérieu- 
rement. D.  6.  8.  12.  P.  J2.  i3.  V. 

]/6.  A.  lo.  ]6.  c.  17.  20. 

La  MÉNIDIE,  JtheruKt  Menidia , 
L.  ,  Gmcl.  loc.  cit.  C'est  le  Poisson 
d'argent  de  l'Encyclopédie  par  ordre 
de  matières,  p.  179;  mais  c'est  mal 
à  propos  qu'on  y  a  figuré  coinuie  tel 
pi.  75.  fig.  3o3  ,  d'api  es  Browne,  un 
Poisson  qui  est  VAtherina  Brovvnd  de 
Gnielin  ,  et  qui  ,  n'ayant  qu'une  na- 
geoire dorsale  .  ne  saurait  demeurer 
dans  le  genre  aont  il  est  ici  question. 
Il  n'existe  donc  réellement  point  de 
figure  de  la  Ménidiequi,  d'ailleurs, 
diffère  très  -  peu  de  l'espèce  précé- 
dente ,  et  se  trouve  dans  les  eaux  dou- 
ces de  la  Caroline.  D.  5.  —  10.  P.  i3. 

V.  6.  A.  1/24.  c.  22. 

Le  SiHAME  ,  Atherina  Sihama ,  L., 
Gmel.  /oc.  cit.  Forst.  ,  Faune  arab. 
n"  102  ,  qui  atteint  jusqu'à  sept  pou- 
ces de  long  ,  est  entièrement  transpa- 
rent, à  l'exception  de  la  bande  blan- 
che longitudinale  ,  et  se  pêche  dans 
la  Mer-Rouge. 

La  Naink  ,  Atherina  nana  ,  Risso 
Icht.  JV/c.  ,  qui  est  le  plus  petit  des 
Poissons  connus  ,  et  que  caractérise 
l'exiguïté  de  sa  taille  qui  n'excède 
pas  trois  ou  quatre  centimètres. 

Les  Athérines  rayée  et  marbrée 
sont  les  autres  espèces  que  Risso  a 
fait  connaître.  (b-) 


ATHÉRIX.  jit/ierix.iyts.  Genre  dé 
l'ordre  des  Diptères  et  de  la  grande  fa- 
mille  des  Tanystomes  (Règne  Anim. 
de  Cuv.),  établi  par  Meigen  et  adopté 
par  Latreille,  qui  le  range  ailleurs 
(Considér.  génér. ,  p.  387).  dans  la  fa- 
mille des  Rhagionides.  Ses  caractères 
sont  d'avoir  les  antennes  monilifor- 
mes  ,  courtes ,  de  trois  articles ,  le  der- 
nier ovoïde ,  muni  d'une  soie  latérale  ; 
les  palpes  extérieurs  relevés.  —  Les 
Athérix  réunis  aux  Leptis  par  Latreille 
(Règne  Anim.  de  Cuv.),  s'en  distin- 
guent néanmoins  par  l'insertion  de 


la  sole  du  dernier  article  qui ,  dans 
ceux-ci,  est  terminale  ;  ils  ressemblent 
aussi ,  sous  plusieurs  rapports  ,  aux 
Rhagions  ,  mais  en  diÛèrent  par 
la  direction  de  leurs  palpes.  —  Mei- 
gen (  Description  systématique  des 
Diptères  d'Europe,  T.  11.  p.  io4)  dé- 
crit douze  espèces  appartenant  à  ce 
gcnre.L' une  d'elles,  très-remarquable, 
est  l'Alhérix  Ibis  ,  ou  Vjltherix  ma- 
cidatus  de  Latreille  (  Gêner.  Crust.  et 
Ins.  ,  T.  IV.  p.  2S9).  Fabricius  {^En-^ 
tom.  Syst.  suppl.  p.  556)  a  regardé 
chaque  sexe  comme  une  espèce  dis- 
tincte appartenant  à  un  genre  diffé- 
rent; il  nomme  le  mâle  Rhagio  Ibis  ^ 
et  la  femelle  (p.  b\ik)  J nthrax  Titanus. 
Cette  espèce  a  été  figurée  par  Schaîffcr 
{Icônes,  tab.  107.  fig.  5  et  6). 

Nous  citerons  encore  \ Atherixinar- 
ginata  ,  ou  le  Bibio  marginata  de  Fa- 
bricius ,  figuré  par  Meigen  [loc.  cit. 
tab.  i5.  fig.  27),  qui  est  le  R/iagio 
nebulosus  du  même  F'abricius  {En- 
tom.  Sjst.  suppl.  p.i656).  \JAth.  int" 
macuLata,  Fabr.  [Syst.  antl.  p.  74. 
10).  Enfin  \ Atlierix  clavicornis  de 
Latreille  ,  représentée  par  Panzer 
{Faun.  Ins.  Germ.  Fasc.  cv.  10),  et 
par  Meigen  (tab.  i5.fig.  09).  (auu.) 

ATHÉROPOGON.  bot.  phanx 
Muhlenberg  a  donné  ce  nom  à  un 
genre  de  Plantes  adopté  par  VVillde- 
now  dans  la  famille  des  Graminées.  Il 
rentre  dans  le  genre  Bouteloua  de 
Lagasca.  /'.  BouTELOUE.         (a..r.) 

ATHÉROSPERME.  ^//ie/05/;e/7«rt. 
BOT.  PHAN.  Génie  établi  par  Labil- 
lardière  ,  d'après  un  Arbre  de  la  terre 
de  Diémen  j  qu'il  figure  ,  tabl.  224  de 
Ses  Plantes  de  la  JNouveile-HoUande. 
Il  s'élève  à  plusdevingt-quatic  pieds, 
et  exhale  de  presque  toutes  ses  par- 
ties une  odeur  de  muscade.  Ses  feuilles 
sont  opjjosées ,  simples ,  ovales-oblon- 
gues ,  entières  ou  légèrement  dentées  ; 
courtement  péliolécs  et  sans  stipules , 
de  leurs  aisselles  naissent  des  pédon- 
cules solitaires  et  unitlores.  Le  même 
pied  porte  des  tlcurs  mâles  et  des  fleurs 
femelles  ;  les  unes  et  les  autres  ont  un 
calice  monosépale ,  accompagné  de 
deux  bractées  qui  l'enveloppent  avant 


ATIl 

la  floraison  ,  et  à  huit  divisions  ,  dont 
quatre  plus  extérieures  et  plus  gran- 
des ;  il  n'y  a  pas  de  corolle.  Dans  les 
mâles  ,  on  trouve  de  dix  à  vingt  cla- 
niinesou  plus  ;  celles  qui  sont  Icrlilcs 
présentent  des  anthcres  allongées, 
appliquées  contre  les  fdcts  ,  pluâ 
courts  que  le  calice  et  partant  de  son 
centre  ;  quelques  autres  avortent  et 
jnenncnt  la  forme  décitilles.  Dans  les 
femelles  ,  le  calice  est  garni  intérieu- 
rement et  à  son  sommet  d'un  grand 
nombre  de  folioles  imbriquées;  il  ren- 
ferme de  quarante  à  cinquante  ovai- 
res ,  munis  chacun  d'un  style  et  d'un 
Stigmate;  ces  ovaires  deviennent  au«- 
tant  de  capsules  coriaces  et  monos- 

!)ermes ,  velues  et  conservant  leur  style 
ong  et  plumeux  ,  entourées  par  le  ca- 
lice qui  se  renfle  en  capsule  et  reste 
couronné  à  son  limbe  par  les  folioles 
dont  nous  avons  parlé  ,  réfléchies  alors 
et  rayonnantes.  Enfin,  Labillardière 
ajoute  que  la  graine  consiste  en  un 
périsperme  charnu  ,  logeant  à  sa  base 
un  petit  embryon  à  lobes  courts  et  à 
radicule  inférieure.  Il  pensait  qu'on 
devait  rapporter  ce  genre  aux  Ranon- 
culacées  ;  et  Poiret,  adoptant  celte  opi- 
nion, le  classait  près  de  la  Clématite, 
peut-être  à  cause  de  son  style  plu- 
meux. De  Jussieu  ne  l'a  pas  par- 
tagée ,  et  en  établissant  la  famille  des 
Monimiées  (Annales  du  Muséum,  T. 
XIV.  p.  116),  il  y  a  placé  l'Athéros- 
perme  à  côté  du  Pauonia  ou  Laurella  ^ 
avec  lequel  Labillardière  avait  lui- 
même  indiqué  son  analogie.  Mais , 
dit-il,  «  dans  la  supposition  d'une  af- 
w  linité  complète,  il  faudrait,  d'une 
w  part,  supposer  dans  les  anthères  la 
5)  même  manière  de  s'ouvi'ir,  qui  éta- 
»  blirait  un  rapport  entre  Vyltheros- 
»  peima  et  les  Laurinées;  de  l'autre 
»  part ,  ce  rapport  serait  détruit  par 
))  la  présence  d'un  périsperme  refusé 
3)  aux  Laminées,  et  la  direction  op- 
»  posée  de  la  radicule  de  l'embryon, 
«  qui  est  toujours  supérieure  dans  ces 
»  derniers.  »  Ces  considérations  ,  celle 
de  l'insertion  des  graines  et  de  la  tex- 
ture du  périsperme  ,  ont  engagé  Ro- 
berlBrown(dansses^e«e/a/^e/«û;/v(-5) 
à  porter  ces  deux  genres  dans  une  fa- 


ATH  67 

mille  nouvelle,  établie  par  lui  sous  le 
nom  d'Athérospermées .  J^^  ce  mot. 

(A.D.J.) 

ATHËROSPERMÉES.  bot.  phan. 
Famille  établie  par  R.  Brown  ,  dans 
ses  gênerai  Bema/is  on  tke  botany  of 
Terra  nustralis  ,  p.  21 ,  et  qu'il  distin- 
gue par  les  caractères  suivans  :  des 
fleurs  diclincs  ou  hermaphrodites  ;  un 
calice  monosépale  ,  présentant  des  di- 
visions disposées  souvent  sur  un  dou- 
ble rang  ,  les  intérieures  seulement , 
ou  toutes,  à  demi-pétaloïdes,  et  muni 
à  sa  gorg>^  ,  dans  les  fleurs  mâles  et 
hermaphrodites  ,  de  petites  écailles  ; 
pas  de  corolle  ;  des  étamines  qui  sont , 
dans  les  mâles  ,  nombi  euses ,  insérées 
au  fond  du  calice  ,  entremêlées  de 
squammules  ,  et,  dans  les  hermaphro- 
dites, en  moindre  nombre,  insérées  à 
la  gorge  ;  leurs  anthères  ,  adnées  aux 
fdets  ,  sont  à  deux  loges,  s'ouvrant 

Ear  une  valvule  longitudinale  de  la 
ase  au  sominet.  Les  ovaires  ,  dont  le 
nombre  surpasse  toujours  un  ,  et  est 
le  plus  souvent  indéfini,  contiennent 
Un  seul  ovule  dressé  ;  les  styles  sont 
simples ,  latéraux  ou  basilaires  ; 
les  stigmates  indivis.  Les  fruits,  qui 
simulent  des  graines  ,  accompagnés 
par  les  styles  persistans  et  plumeux  , 
sont  renfermés  dans  le  tube  du  calice 
dont  les  dimensions  s'augmentent. 
L'embiyori  est  court  et  droit  ,  logé 
à  la  base  d'un  périsperme  mou  et 
charnu. 

Cette  famille  comprend  des  Arbres 
à  feuilles  opposées  ,  simples  et  sans 
stipules ,  à  pédoncules  axillaires  et 
iiniflores^  Elle  se  compose  des  genres 
Laurella ,  Juss. ,  ou  Pavonia ,  Ruiz  et 
Pav. ,  Alherospeima  ,  Labill.  ,  et  de 
deux  autres  à  fleurs  hermaphrodites  , 
recueillies  dans  la  Nouvelle-Hollande,, 
et  que  R.  Brown  annonce  devoir  y  être 
rapportées  avec  certitude,     (a.  d.  j.) 

ATHIN.  BOT.  PHAN.  Syn.  arabe 
è^ Antirrhlnum  Elatlne  ,  L.  V.  Ela- 

TINE.  (b.) 

ATHON.  POIS.  L'un  des  noms  vul-» 
gaires  du  Thon  ,  Scomber  Thjnnus  , 
dans  le  m  idi  de  la  France .  (b  .  ) 


58  ATI 

ATHRODACTYLE.  bot.  jphan. 
(Forster.)  Syn.  de  Pandanus  odora- 
tissiinus.  F^.  Vaquoi.  (a.  n.) 

ATHRUPHYLLE.  bot.  fhan. 
Grand  Arbre  de  la  Cocliinchine ,  dont 
le  bois  sert  dans  les  constructions,  et 
qui  est  bien  certainement  une  Ardisic, 
P'.  ce  mot ,  encore  que  Loureiro  en 
ait  fait  un  genre  particulier.         (b.) 

AT  H  Y  RI  U  M.  Athyrium.  bot. 
CRYTT.  [Fougères.)  Ce  genre  appartient 
à  la  tribu  des  Polypodlacées;  il  a  été 
établi  par  V>.oX\\{Tenta}nen  Ilorœ  Ger- 
manicœ.  T.  m.  p.  61),  et  adopté  de- 
puis par  De  CandoUe.  La  forme  du 
tégument  qui  recouvre  ses  capsules. 
Je  distingue  parfaitement  des  Aspi- 
dium^aveclesquelsSwartzl'avaitcon- 
fondu.  On  peut  le  caractériser  ainsi  ; 
capsules  réunies  en  groupes  an-ondis 
ou  ovales,  recouvertes  par  un  tégu- 
ment presque  quadrilatère  ou  demi- 
circulaire,  qui  naîtlatéralementd'une 
nervure  secondaire  et  s'ouvre  en  de- 
dans. 

Ce  caractère  rapproche  davantage 
ce  genre  des  Asplcnium  que  des  As- 
plditim^  il  ne  diffèi'e  en  elfet  des  pre- 
miers que  par  ses  groupes  de  capsules 
arrondis  et  non  pas  linéaires  ;  mais 
la  structure  du  tégument  est  absolu- 
ment la  même.  Le  type  de  ce  genre  est 
la  Fougère  femelle  ,  Athyrium  Filix 
fœmina  de  Roth,  ou  Aspldlum  Filix 
fœmina  de  Willdenow,  qui  est  com- 
jnune  dans  les  bois  de  toute  l'Europe. 
On  doit  aussi  y  l'apporter  \ Asplenium 
Jlalleri  de  De  CandoUe ,  Aspidium 
Halleri  de  Willdcnow^ ,  que  De  Can- 
doUe avait  d'abord  rapporté  à  ce  genre 
sous  le  nom  à' Athyrium  fontanUm , 
et  quinousparaîten présenter  tous  les 
caractères.  Il  est  abondant  dans  les 
montagnes  calcaires  ,  telles  que  le  Ju- 
ra. Quelques  espèces  exotiques  pa- 
raissent aussi  devoir  se  rapporter  à  ce 
genre  ;  mais  elles  sont  peu  nom- 
breuses, (ad.  b.) 

ATIK  ou  ATIClv.  OIS.  Espèce  du 
genre  Gros-Bec  qui  se  trouve  a  la  baie 
d'Hudson.  Loxia  hudsonica ,\^A\h.  et 
Daiidin.  T.  Gbos-Bec.  (dr..z.) 


ATL 
ATIMOUTA.  bot.  phan.  r.  Aou- 

TIMOTJTA. 

ATINGA  OTT  ATINGUE.  pois.  Es- 
pèce de  Diodon.  F^.  ce  mot.  (b.) 

ATINGACU  ou  CAMUCU.  ois. 
(Marcgrave.)  Syn.  de  Coucou  cornu  du 
Brésil  ,    Cuculus    cornutus  ,    Linné. 

/^.  CoTTCOU.  (DR..Z.) 

*  ATINIA.  BOT.  PHAN.  C'est,  selon 
Adanson ,  l'Orme  dans  Wine ,  et  le 
Charme  ,  selon  Daléchamp.  (b.) 

ATIPOLO.  BOT.  PHAN.  (CameUi.) 
Grand  Arbre  laiteux  des  Philippines , 

3 ni  atteint  jusqu'à  quinze  pieds  de 
iamètre,  qui  a  ses  feuilles  sinueuses, 
et  ses  fruits  rougeâtres ,  assez  petits. 
Ce  doit  être  un  Artocarpe.  P^.  Ja- 
QUIEH.  (b.) 

*  ATIRBESIA.  bot.  phan.  Selon 
Adanson  ,  l'un  des  noms  africains  du 
Marrube.  P'.  ce  mot.  (e.) 

*  ATIRSITA.  bot.  phan.  Syn.  de 
Plantago  Coronopus,  Va.  V.  Plantain. 

(b.) 

ATIT  ARA. BOT. PHAN. (Marcgrave.) 
Arbrisseau  du  Brésil,  couvert  d'aspé- 
rités ou  de  petites  épines  ,  qui  pour- 
rait bien  être  le  Fagara  heterophylla. 
K.  Fagakieb.  Adanson  croit  que  c'est 
le  Rotang.  V.  ce  mot.  (b.) 

*ATLANTE.  Atlanta,  moll.  Genre 
fort  curieux ,  de  la  classe  des  Ptéro- 
podes  et  de  la  famille  des  LImacines , 
dont  on  doit  la  découverte  à  Lcsucur, 
qui  l'a  déciit  et  figuré  dans  le  Journal 
de  Physique,  T.  lxxxv  ,  novembre 
1817,  p.  590,  et  qui  établit  ainsi  ses 
caractères  génériques  :  corps  renferme 
dans  une  coquille  diaphane ,  spirale  et 
carénée  ;  yeux  grands  ,  supportés  cha- 
cun par  un  tentacule  eu  forme  de 
cuiller;  une  trompe;  deux  nageoires 
en  forme  d'ailes.  Lesueur  décrit  de  la 
manière  suivante  les  deux  seules  es- 
pèces connues  ,  qu'il  a  rencontrées  , 
par  un  temps  calme  ,  en  assez  petit 
nombre  ,  le  5  septembre  181 5  ,  par  la 
latitude  de  19"  45  juin.,  et  52°  42  min. 
de  longitude. 

Atlante  nr.  Péron  ,  At.  Peronii. 
(Journal  de  Phys.,  toc.  cit.,  p.  ISgo, 


AÏL 

pi.  2.  fig.  i).  Cette  espèce  a  sa  spire 
separdeparla  carène  jusqu'au  centre; 
l'ouverture  est  cchaiicrcc  en  avant ,  et 
la  nageoire  gaucho  est  pourvue  d'une 

Eetitc  cupule  sar  son  bord  postérieur, 
le  corps  contracte  rentre  entière- 
ment dans  la  coquille  ,  au  fond  de  la- 
quelle est  le  foie ,  d'une  couleur  jaune 
foncée.  On  distingue  les  pulsations  du 
cœur;  l'estomac  communique  avec  le 
foie  par  un  canal  très-apparent  ;  une 
membrane  granuleuse  et  transjxi- 
rente  enveloppe  la  cavité,  où  flottent 
les  intestins  et  l'estomac.  On  aperçoit 
un  point  blanc ,  ou  ganglion  nerveux, 
à  la  base  de  chaque  pédoncule  des 
yeux  f  ceux-ci  sont  oblongs  ,  ovifor- 
mcs  ,  très-brillans  ,  diaphanes  ,  enve- 
loppés d'une  large  bande  noire,  divi- 
sée en  avant ,  dont  il  est  assez  diflicile 
de  deviner  l'usage .  Quand  l 'Animal  est 
étendu  ,  ses  deux  ailes  natatoires  dé- 
veloppées et  la  trompe  allongée ,  on 
aperçoit  dans  l'échancrure  autéineure 
de  la  coquille  deux  organes;  l'un  cy- 
lindrique ,  étranglé  à  son  extrémité  et 
terminé  par  une  petite  rosette;  l'au- 
tre ,  plus  étroit  et  vermiforme  ,  qui 
est  plus  allongé.  Le  premier  est  peut- 
être  la  terminaison  du  canal  intesti- 
nal ;  et  en  cft'et ,  il  semble  se  rattacher 
au  canal  qui ,  de  l'extrémité  de  la 
trompe,  va  à  l'estomac;  et  le  second 
peut  appartenir  à  l'appareil  de  la  gé- 
nération. La  trompe  ,  qui  est  placée  à 
la  base  des  yeux  et  des  nageoires  ,  est 
longue,  cylindrique  ,  très-mobile  ,  et 
se  développe  à  son  extrémité  comme 
dans  les  Firoles. 

Atlante  de  Keratjdren  ,  At.  Ke- 
raudreiiil ,  Lesueur  ,  loc.  cit.  Dans 
celle-ci,  la  spire  est  roulée  sur  elle- 
même  ,  et  non  séparée  par  la  carène  ; 
il  n'y  a  pas  de  cupule  à  la  nageoire 
gauche  ;  du  reste  l'Animal  est  le  même 
a  quelques  légères  différences  près  ;  le 
foie ,  par  exemple ,  est  d'une  couleur 
plus  foncée;  il  est  en  outre  plus  court 
ou  moins  étendu  dans  le  dernier  tour 
de  spire. 

Ces  Mollusques  sont  fort  jjctits  , 
puisque  leur  plus  grand  diamètre  n'ex- 
cède pas  une  ligne  et  demie,  presque 
rntièremcnt  diaphanes  ,  si  ce  n'<tst  le 


ATL 


59 


foie  et  la  membrane  des  yeux ,  qui  sont 
très-noirs  ,  à  peu  près  comme  dans  les 
Firoles.  Ils  sont  d'une  grande  activité, 
et  nagent  la  coquille  en  dessus.  La 
longueur  de  leur  trompe  leur  permet 
de  la  porter  sur  tous  les  points  de  leur 
enveloppe ,  et  il  est  curieux  de  voir 
avec  quelle  adresse  ils  s'en  servent 
pour  se  débarrasser  des  corps  étran- 
gers qui  les  gênent ,  et  les  mouvemens 
d'impatience  que  la  résistance  semblo 
leur  faire  éprouver. 

(Jnc  espèce  plus  petite  encore ,  pres- 
que microscopique  ,  ou  peut-être  un 
jeune  individu  de  l'une  de  celles  dé- 
crites par  Lesueur ,  a  été  observée  par 
les  naturalistes  de  l'expédition  autour 
du  monde ,  commandée  par  le  capi- 
taine Freycinet.  Le  croquis  que  nous 
en  avons  vu  ressemble  ,  en  général ,  à 
la  figure  de  Lesueur  ;  mais  il  montra 
des  différences  de  détail ,  etl'extréraitd 
de  l'un  des  appendices  ,  sans  doutd 
des  ailes,  était  rose;  c'est  peut-être 
aussi  une  troisième  espèce  que  l'ob- 
servation confirmera. 

Ces  Mollusques  ,  comme  beaucou]) 
d'autres ,  habitent  la  pleine  mer.  Il  ne 

Earaît  pas  probable  qu'ils  puissent  se 
lisser  couler  au  fond  de  l'eau  ;  ils 
auraient  donc  des  moyens  de  se  sou- 
tenir, même  étant  contractés,  dans 
une  certaine  zone  rapprochée  de  la 
surface  où  ils  ne  paraîtraient  que  dans 
les  temps  calmes.  Toutes  ces  ques- 
tions intéressantes  appellent  l'atten- 
tion et  le  zèle  des  observateurs  qui 
pourraient  étudier  les  Mollusques  en 
pleine  mer. 

Blainville  signale  les  rapports  de  ce 
nouveau  genre  avec  le  CLio  helicina 
de  Gmelin,dont  Cuvier  a  fait  le  genre 
Limacine ,  et  Blainville  le  genre  Spl- 
ratelle ,  dans  un  ouvrage  qui  n'est 
point  encore  publié.  INous  avons  adop- 
té cette  opinion  en  les  réunissant  dans 
la  même  coupe ,  à  laquelle  nous  avons 
donné  le  nom  de  famille  des  Limacines , 
malgré  le  peu  d'analogie  des  Mollus- 
ques dont  il  s'agit  avec  les  Limaces  , 
mais  auquel  on  pourrait,  avec  plus 
de  convenances ,  donner  le  nom  de 
famille  des  Spiratelles. 

Dé   nouvelles    f»bserva  tiens    nous 


6o  ATL 

portent  à  prt'sumer  que  l'Argonaute 
cornu  pourrait  bien  appartenir  à  un 
Mollusque  de  cette  famille.  (f.) 

*  ATLAS.  zooL.  Nora  de  la  premiè- 
re vertèbre  du  cou,  parce  qu'elle  sup- 
porte la  tête ,  comme  les  poêles  disent 
qu'Atlas  supportait  la  spnère  céleste. 
— C'est  un  arc  osseux,  presque  immo- 
bile sur  la  tête,  très -mobile  au  con- 
traire sur  la  deuxième  vertèbre  cer- 
vicale, et  d'où  dépendent  presque  eu 
entier  les  mouvemens  de  rotation  de 
la  tête. 

L'Atlas  du  Crocodile  conserve  jus- 
qu'à la  mort  la  séparation  et  la  mobi- 
lité des  quatre  pièces  osseuses  qui 
forment  le  trou  de  îa  vertèbre  dans  le 
jeune  âge.  Ce  qui  semble  dû  au  jeu 
continuel  de  ces  pièces,  que  l'extrême 
voracité  de  l'Animal  met  sans  cesse 
en  mouvement.  V ■^  Os,  (PR.  d.) 

*  ATLAS.  Atlas.  MoLL.  Ou 
Forte-Glohe.  C'est  à  Lesueur  que 
l'on  doit  la  découverte  de  ce  sin- 
gulier Mollusque.  Il  l'aMécrlt  et  fi- 
guré avec  le  genre  Allante  (Journ. 
de  Phys.  nov.  1817.  p.  Sgi.  pi.  ii.  f. 
1,  2,  3)  ,  et  voici  les  caractères  géné- 
riques qu'il  lui  assigne  :  «  Corps  glo- 
w  buleux,  formé  de  deux  parties  sépa- 
«  lées  par  un  étranglement,  L'anté- 
">•>  rieure  déprimée,  circulaire,  pour- 
5)  vue  antérieurement  d'un  pied  ou 
w  disque  pour  ramper,  cl  bordée  par 
^)  des  cils  branchifères  ;  l'autre  ova- 
»  laire  ,  sacciforme,  postérieure ,  con- 
«  tenant  les  Viscères.  »  Le  corps  de 
cet  Animal  singulier  est,  comme  l'in- 
diquent les  caractères  généiique?  , 
composé  de  deux  parties  ;  l'antérieu- 
Ve,  qui  comprend  la  tête  ,  le  pied  ,  le 
manteau  et  les  branchies  ;  etla  posté- 
rieure ,  formée  de  tous  les  Yiscères 
de  la  digestion  et  de  la  génération. 
La  tête,  qui  paraît  peu  distincte  et 
obtuse ,  est  pourvue  en-dessus  de 
deux  tentacules  fort  courts ,  ou  mieux, 
de  deux  tubercules  seulement  ;  les 
yeux  ne  sont  pas  apparens;  au-des- 
sous de  cette  tête  et  de  la  portion  an- 
térieure du  corps  eît  une  petite  lan- 
gue musculaire  assez  étroite ,  termi- 
née en  pointe  libre  en  arrière ,  un  peu 


ATL 

bilobée  on  avant,  et  qui  est  tout-à- 
fait  analogue  à  ce  qu'on  nomme  pied 
dans  les  Mollusques  gastéropodes; 
enfin  ,  au-dessus  se  trouve  une  large 
expansion  discoïde  ,  ou  un  véritable 
manteau  ciiculaire ,  dont  toute  la  cir- 
conférence est  garnie  de  cijs  qui  , 
très -probablement  ,  ne  sont  autre 
chose  que  les  branchies.  Vient  en- 
suite un  étranglement  tiès-marqué 
que  suit  immédiatement  la  masse  vis- 
cérale qui  est  ordinairement  ovalai- 
re ,  garnie  de  fdjres  musculaires  lon- 
gitudinales, entièrement  nue,  et  au 
côté  droit  de  laquelle  se  voit  un  ori- 
fice qui  est  la  terminaison  du  canal 
intestinal. Celui-ci  commence,  comme 
on  le  pense  bien ,  tout-à-fa  i  t  antérieu- 
rement par  un  petit  tube  fdiforme  qui 
se  renfle  bientôt  en  un  estomac  ova- 
laire,  situé  dans  l'expansion  discoïde, 
et  qui ,  après  s'être  de  nouveau  cou- 
sidérablcment  aminci ,  fait  deux  ou 
trois  circonvolutions  entourées  du 
foie,  dans  la  poche  abdominale ,  et  se 
termine  comme  il  vient  d'être  dit. 

Cet  Animal  ,  qui  a  au  plus  une  de- 
mi-ligne de  diamètre,  est  presque 
entièrement  diaphane,  de  couleur 
irisée  sur  les  cils  branchiaux,  cl  sur 
les  faisceaux  musculaires  de  l'enve- 
loppe abdominale.  Il  a  la  facilité  de 
changer  considérablement  de  forme, 
et  de  rentrer  successivement  sa  tête 
et  son  pied  dans  l'expansion  discoïde; 
et  enfin  le  tout  dans  le  sac  abdominal 
qui  semble  lui  servir  de  corps  pro- 
tecteur ou  de  Coquille. 

Blainville  termine  le  Mémoire  de 
Lesueur,  dont  nous  avons  copié  les 
expressions  ,  par  des  réflexions  sur  les 
rapports  de  ce  nouveau  et  singulier 
Mollusque,  et  sur  son  emplacement 
dans  le  système  ;  nous  croyous  de- 
voir ajouter  les  réflexions  en  ques- 
tion. 

Il  est  assez  difficile  de  placer  con- 
venablement ce  genre  dans  le  système 
des  Animaux  mollusques  ;  pour  les 
zoologistes  qui,  comme  Poli  et  Cuvier, 

f)rennent  en  première  considération 
es  organes  de  la  locomotion ,  il  est 
évident  que  c'est  parmi  les  Repentia 
du  premier ,  ou  Gastéropodes  du  se- 


ATL 

cond ,  qu'il  devra  être  placd  ;  mais 
dans  quelle  famille?  Il  est  probal)le 
que  ce  devra  être  parmi  les  Inl'cro- 
Ijranches,  à  cause  de  la  disposition 
des  branchies;  et  cependant  il  oflV« 
des  différences  bien  considérables 
avec  les  Animaux  qu'on  désigne  sous 
ce  nom.. Pour  les  personnes  qui,  com- 
me nous',  établissent  leui's  coupes  se- 
condaires sur  la  disposition  des  orga- 
nes de  la  respiration  ,  il  est  évident 
qu'il  devra  l'oimcr  le  type  d'un  nou- 
vel ordre  ,  qui ,  en  supposant  que  les 
cils  qui  bordent  le  manteau  soient 
de  véritables  branchies,  apparlien* 
dra  à  la  section  qui  a  les  organes  do 
la  respiration  symétriques,  et  dont  les 
branchies ,  en  l'orme  de  cils  ,  bordent 
le  manteau  ;  on  pourrait  nommer  cet 
ordre  CUlobranches.  Il  se  pourrait 
cependant  que  cet  Animal  ,  mieux 
connu ,  dût  appartenir  à  la  famille 
des  Aplysies  ou  Mo nopleuro bran- 
ches. Ce  qui^me  le  fait  présumer,  c'est 
Su'outre  que  le  corps  est  partagé  en 
eux  parties,  une  sorte  de  thorax  et 
un  abdomen  ,  la  tète  est  peu  ou  point 
distincte  ;  les  tentacules  ne  méritent 
guère  ce  nom  ;  le  pied  est  extrême- 
ment petit  ,  ce  qui  fait  supposer 
qu'ordinairement  l'Animal  se  sert 
des  bords  de  son  manteau,  comme 
les  Aplysies  ,  pour  nager;  enfin  ,  la 
terminaison  du  canal  intestinal  milite 
encore  pour  cette  hypothèse  ,  mais 
elle  sera  toujours,  s.sns  doute,  fort 
difficilement  convertie  en  certitude, 
à  cause  de  l'extrême  petitesse  de  l'A- 
nimal qui  ne  permettra  guère  de  rien 
voir  de  bien  certain  dans  son  organi- 
sation. 

N'ayant  d'autres  documens  que  le 
Me'moire  de  Lesueur,  puisque  per- 
sonne que  ce  naturaliste  n'a  eu  occa- 
sion d'observer  le  genre  Atlas  ,  nous 
suivons  les  idées  de  Blainville  ,  en  en 
faisant  un  nouvel  ordre ,  encore  incer- 
tain ,  dans  la  classe  des  Gastéro- 
podes ,  entre  les  Inférobranches  et  les 
Tecti branches  ,  /^.  Mollusques,  et 
nous  lui  donnons  le  nom  proposé  par 
cet  habile  observateur,  celui  de  Cilio~ 
branches , en  invitant  les  naturalistes, 
qui  auront  occasion  de  l'observei',  à 


ATM  6i 

l'étudier  encore  ;  sa  forme  s'éloignanl 
entièrement  de  celle  des  Mollusques 
connus  jusqu'à  ce  joui".  On  ignore  sa 
patrie.  (F.) 

ATLAS.  INS.  Grande  et  belle  es- 
pèce exotique  do  Bombix.  /^.  ce  mot. 

(aud.) 

ATLÉ.  BOT.  ïHAN.  Nom  araLe  du 
Tamarix  orientalls  qui,  dans  certai- 
nes parties  de  l'Egypte,  est  le  seul 
bois  à  brûler  qu'on  rencontre,  f^. 
Tamarisc.     ■  (b.) 

ATMOSPHÈRE.  En  général  on 
donne  ce  nom  aux  masses  de  fluides 
élastiques,  que  l'on  spécifie  suivant 
leur  nature  intime  et  d'après  Tin- 
fluencc  qu'elles  exercent  sur  les  corps 
qu'elles  touchent.  En  physique,  ce 
mot  s'applique  plus  particulièrement 
à  l'énorme  couciie  d'air  qui  enveloppe 
notre  planète  et  la  presse  sur  tous  ses 
points  ;  dans  cette  dernière  acception 
et  suivant  l'opinion  de  la  plupart  des 
physiciens  ,  cliacun  des  corps  plané- 
taires serait  enveloppé  d'une  atmos- 
phère qui  lui  serait  propre.  En  trai- 
tait particulièrement  de  l'air  ,  nous 
avons  donné  la  composition  du  fluide 
qui  entoure  le  globe  terrestre  ;  ce 
fluide ,  qui  occupe  un  espace  très- 
étendu  ,  diminue  de  densité  à  mesure 
qu'il  s'éloigne  davantage  delà  surface 
du  globe,  et  à  l'aide  du  baromètre, 
instrument  dont  la  découverte  date  à 
peine  de  deux  siècles ,  on  a  pu  mesu- 
rer d'une  manière  passablement  exacte 
cette  dégradation  à  toutes  les  hauteurs 
oii  Ihomme  a  pu  parvenir,  soit  eu 
gravissant  les  pics ,  soit  en  se  traçant 
un  sillon  dans  l'Atmosphère  même  au 
moyen  d'un  fluide  plus  léger,  ingé- 
nieusement renfermé  dans  un  acros  ta  t. 
L'on  s'est  assuré  que ,  à  quelques  mo- 
difications près  dont  il  était  d'ailleurs 
facile  de  tenir  compte ,  la  dégradation 
du  poids  de  l'Atmosphère  était  cons- 
tante à  toutes  les  hauteurs  et  sous  tous 
les  climats.  D'après  cela  ,  il  a  été  per- 
mis de  penser  que  la  densité  plus 
grande  du  fluide  astmospliérique  uans 
ses  couches  inférieures  est  le  résultat 
d'une  compression ,  d'un  rapproche- 
ment de  molécules  ,  déterminé  par  la 


&3 


ATM 


pesanteur  piogressive  qu'exerceut  les 
unes  sur  les  autres  les  couches  accu- 
mulées qui  constituent  l'Atmosphère. 
L'instrument  qui  sert  à  mesurer  la 
pesanteur  de  l'Atmosphère  a  été  très- 
expressivement  nommé  baromètre. 
Avant  l'époque  oii  il  fut  inventé  par 
Toricelli ,  qui  hérita  des  connaissances 
profondes  de  Galilée  son  maître  ,  on 
éludait  par  des  mots  vagues  ou  absur- 
des les  explications  qui  eussent  provo- 
qué le  développement  des  facultés  hu- 
maines, ce  qui  n'entrait  pas  dans  les 
vues  de  la  politique  ombrageuse  de 
ces  temps  d'intolérance  :  on  attribuait 
à  une  horreur  que  la  nature  avait  pour 
le  vide,  l'ascension  de  l'eau  dans  les 
corps  de  pompe  au  moyen  du  piston; 
mais  cette  horreur  du  vide  devait  trou- 
ver un  terme  chaque  fois  que  le  cylin- 
dre ou  le  corps  de  pompe  dans  lequel 
l'eau  devaits'élever,  avait  une  hauteur 
qui  surpassait  trente-deux  pieds  (dix 
mètres  quatre  centimètres  ).  Ce  sys- 
tème de  l'horreur  du  vide  ,  comme 
plus  tard  ceux  du  phlogistique  ,  des 
quatre  élémens  ,  etc.  etc.  ,  devait  dis- 
paraître à  mesure  que  la  science  des 
laits  remplacerait  celle  des  mots  ;  To- 
ricelli ,  par  une  expérience  aussi  sim- 
ple qu'ingénieuse,  prouva  que  cette 
prétendue  horreur  du  vide  n'était 
rru'une  suite  nécessaire  du  mécanisme 
admirable  qui  maintient  tous  les  corps 
de  la  nature  dans  un  équilibre  parfait  ; 
il  développa  sa  belle  théorie  de  la  pe- 
santeur des  fluides  ,  que  l'on  s'effor- 
çait à  legarder  comme  affranchis  des 
fois  de  la  gravité ,  et  déclara  que  si 
l'on  ne  pouvait,  dans  les  cylindres  de 
pompe  ,  élever  l'eau  au-dessus  de 
trente-deux  pieds ,  c'est  qu'à  cette  hau- 
teur le  poids  de  la  colonne  d'eau  fai- 
sait équilibre  avec  l'Atmosphère ,  et 
que  l'on  ne  pouvait  rompre  cet  équi- 
libre qu'avec  des  moyens  surnaturels. 
Il  appuya  sa  théorie  d'expériences  les 
plus  convaincantes ,  au  nombre  des- 
quelles se  trouva  celle  qui  détermina 
d'abord   l'invention   du   baromètre , 

{)uis  son  application  à  la  mesure  des 
lauteurs,  ce  qui  a  rendu  ce  genre  d  opé- 
ration beaucoup  plus  expéditif  et  plus 
facile.  Il  prit  pour  cette  expérience  un 


ATM 

tube  de  verre  de  trois  pieds  (un  mè- 
tre environ)  de  longueur,  il  en  scella 
une  des  extrémités ,  puis  le  icmplit  de 
mercure;  il  boucha  l'autre  extrémité 
avec  le  doigt ,  et  dans  cet  état  il  éleva 
perpendiculairement  son  appareil  sur 
une  cuvette  pleine  de  mercure ,  en 
ayant  soin  de  tenir  plongée  dans  le 
mercure  l'ouverture  que  bouchait  sou 
doigt.  Dès  qu'il  eut  reti«é  le  doigt ,  le 
mercure  contenu  dans  le  tube  descen- 
dit jusqu'à  la  hauteur  de  vingt-huit 
pouces  (soixante-seize  cent.),  oii  il 
établit  fixement  son  niveau  ,  en  lais- 
sant vide  le  reste  de  la  hauteur  du 
tube,  ou  plutôt  en  n'y  laissant  que 
quelques  molécules  atmosphériques 
dans  leur  plus  giand  degré  d'écarte- 
nient.  Cette  expérience  est  absolu- 
ment la  même  que  celle  du  corps  de 
pompe  oii  l'on  ne  peut  élever  l'eau  à 
plus  de  trente-deux  pieds  ;  car  si  l'on 
étabht  la  différence  de  pesanteur  spé- 
cifique entre  l'eau  et  le  ïtiercurc ,  on 
trouvera  que  dans  le  premier  de  ces 
liquides  elle  est  au  second  :  i  :  :  i5,6 
environ  :  conséquemment  la  colonne 
d'eau  de  trente-deux  pieds  fait  équi- 
libre à  une  colonne  de  mercure  de 
vingt-huit  pouces. 

Ce  fut  Pascal  qui  bientôt  après , 
réfléchissant  à  la  pression  graduée  des 
couches  atmosphériques ,  crut  pou- 
voir faire  l'application  de  l'instru- 
ment de  Toricelli  à  l'estimatiou  des 
hauteurs  d'après  les  degrés  de  cette 
pression  ;  aidé  d'un  autre  physicien 
et  munis  tous  deux  de  baromètres 
semblables  ,  ils  firent  des  observations 
compaiativcs  du  niveau  du  Mercure 
dans  le  tube ,  à  des  points  connus 
de  la  surface  ou  du  sol  ou  de  la 
mer,  en  même  temps  qu'au  sommet 
de  diverses  montagnes  dont  l'élévation 
était  géométriquement  déterminée  ; 
ils  reconnurent  que  dans  des  circons- 
tances semblables,  le  Mercure  pre- 
nait constamment  le  même  niveau  à 
des  hauteurs  égales  ,  et  que  lorsqu'il 
éprouvait  des  variations  ,  elles  se 
trouvaient  parfaitement  en  rapport 
avec  les  diflérences  d'élévation.  De- 
puis cette  brillante  découverte  ,  le 
baromètre  e^t  l'instiniment  que  l'on 


ATINl 

pitîfèrc  pour  mesurer  les  hauteurs 
auxquelles  l'on  peut  altcinrlrc. 

En  disant  que  les  indications  ba- 
rométriques sont  constamment  les 
int'incs  à  des  hauteurs  égales  ,  il  est 
inutile  de  remarquer  que  c'est  déduc- 
tion laite  des  variations  accidentelles 
auxquelles  le  baromètre  est  irréguliè- 
rement assujetti  et  dont  on  n'a  pu 
encore  assigner  les  véritables  causes. 
Ces  variations  parcourent  dans  nos 
climats  environ  huit  centièmes  de  la 
colonne  baron)étriquc  ,  c'est-à-dire 
que  le  niveau  du  Mercure  dont  on  a 
établi  le  terme  moyen  à  soixante- 
seize  centimètres ,  peut  en  im  laps  do 
temps  assez  court  s'élever  à  soixante- 
dix-huit  c.  et  descendre  jusqu'à 
soixante-douze  c.  et  même  plus.  Ces 
variations  journalières  du  baromè- 
tre sont  devenues ,  après  de  lon- 
gues séries  d'observations  ,  des  pro- 
nostics assez  vrais  de  pluie  et  de 
beau  temps  ;  on  a  cru  d'abord  pou- 
voir donner  l'explication  de  ce  phé- 
nomène en  disant  que  lorsque  le 
temps  était  à  la  pluie,  l'atmosphère 
se  chargeant  de  vapeurs  ,  exerçait  sur 
le  niveau  du  Mercure  une  plus  grande 
pression  ,  que  reflet  contraire  arrivait 
lorsque  l'atmosphère ,  se  dépouillant 
d'une  partie  de  son  humidité,  se  dis- 
posait au  beau  temps  ;  mais  plus  tard 
l'expérience  a  fait  reconnaître  que 
cette  explication  manquait  de  jus- 
tesse ,  elle  a  prouvé  que  l'air  de  l'at- 
mosphère ne  contient  jamais  plus  de 
vapeur  d'eau,  que  lorsqu'il  eslle  plus 
chaud  :  or,  cette  vapeur  d'eau  étant, 
à  force  égale  d'élasticité,  de  plus  d'un 
tiers  moins  pesante  que  l'air  de  l'at- 
mosphère ,  il  en  résulterait  que  plus 
le  temps  serait  disposé  à  la  pluie , 
moins  la  colonne  atmosphérique  de- 
vrait peser  sur  le  Mercure.  Il  a  donc 
fallu  renoncer  à  une  hypothèse  dont 
les  bases  étaient  Unisses;  et  comme 
Ton  n'a  encore  rien  trouvé  d'exact 
pour  les  remplacer,  on  est  encore  à 
rechercher  les  véritables  causes  de 
probabilités  de  beau  et  de  mauvais 
temps  dans  les  indications  barométri- 
ques. 

L'élasticité  des  molécules  atmos- 


AT-VI 


63 


phériqueS  et  conséqucinmcnt  leur 
comprcssibililé  restreignent  à  des 
malus  habiles  l'usage  du  Ijaromètre  , 
pour  l'estimation  des  hauteurs  ;  san.s 
ces  propriétés  qui  rendent  l'air  at- 
mosphérique susceptible  d'acquérir 
des  gradations  extrêmement  variables 
de  pesanteur  sous  un  volume  cons- 
tant, l'on  se  fût  servi  du  baromètre 
comme  l'on  se  sert  de  toutes  les  me- 
sures de  longueur.  La  seule  difficulté 
eut  consisté  dans  l'application  du  rap- 

Fort  de  pesanteur  spécifique  entre 
Air  et  le  Mercure  ;  on  eût  d'après 
cela  établi  une  échelle  invariable  sur 
le  tube  du  baromètre  :  ainsi  à  la  pres- 
sion ordinaire  de  la  couche  dans  la- 
quelle nous  vivons  ,  qui  est  de  soixan- 
te-seize c.  et  à  la  température  d'un 
millimètre  d'abaissement  de  niveau 
dans  le  tube,  répondant  à  dix  mè- 
tres cinq  décimètres  d'élévation  dans 
l'air  ,  il  en  est  résulté  que  les 
soixante-seize  c.  de  longueur  que 
présente  la  colonne  de  Mercure  eus- 
sent été  réduits  à  trente  c.  environ 
au  sommet  du  Mont-Blanc  dont  l'é- 
lévation connue  est  de  quatre  mille 
sept  cent  soixante  -quinze  mètres  ,  et 
cependant  à  ce  même  sommet  le  ni- 
veau du  Rlercure  offrit  à  Saussuie 
un  abaissement  moindre. 

La  diflérence  de  pression  dans  les 
couches  atmosphériques  doit  néces- 
sairement produire  des  varia  àons  dans 
la  température  de  ces  couches.  On 
pourrait  en  trouver  la  raison  dans 
l'état  de  compression  des  molécules 
élastiques  de  l'air  ;   car  l'expérience 

f)rouve  que  lorsque  l'on  rapproche 
brtement  les  molécules  d'un  corps , 
une  partie  du  calorique  qui  les  tenait 
écartées,  passe  à  l'état  de  chaleur  et 
devient  sensible  pour  les  corps  orga- 
niques. Ainsi,  l'on  pourrait  ne  plus 
s'étonner  autant  que  la  température 
fût  coristamment  au-dessous  du  point 
de  congélation  dans  les  régions  su- 
périeures de  l'atmosphère  oii  les  mo- 
lécules du  fluide  sont  toujours  très- 
éloignées  les  unes  des  autres ,  alors 
même  que  des  chaleurs  insupporta- 
bles se  feraient  ressentir  dans  les  ré- 
gions inférieures  oii  ces  mêmes  mole- 


,64  ATM 

cules  sont  constamment  sollicitées  à 
56  rapprocher,  à  se  comprimer  mu- 
tuellement. L'on  pourrait  même  at- 
tribuer à  cette  différence  de  pression 
la  présence  exclusls^e  de  certains  ani- 
maux ,  dans  une  certaine  zone  d'élé- 
vation :  le  Papillon  Apollon  et  d'au- 
tres espèces  du  g  -ure  Parnassien  ,  ne 
se  trouvent  qu'à  uue  hauteur  déter- 
minée des  Alpes  et  de  quelques  autres 
chaînes  semblables  î  à  cent  mètres  au- 
dessus  ou  au-dessous,  on  n'en  ren- 
contre plus  quoique  ces  beauxLépi- 
doptèrcs  abondent  à  leur  point  d'ha- 
bitation. Il  en  est  de  même  d'ungiand 
iiomlare  déplantes  telles  que  des  Gen- 
tianes ,  des  Saxifrages ,  des  Primevè- 
res des  Androsacées  ou  de  certaines 
Mousses  qui  ne  prospèrent  que  près 
des  glaciers.  . 

La  colonne  atmosphérique  qui 
pèse  à  la  surface  de  la  terre  et  sur 
tous  les  êtres  qui  la  peuplent,  étant 
égale  à  la  pression  d'une  colonne 
d'eau  de  trente-deux  pieds  ,  cette 
pression ,  qui  équivaut  à  celle  de  plus 
de  seize  mille  kilogrammes  ,  serait 
certainement  insupportablepour  nous 
si  elle  ne  s'exeiç.ait  que  sur  un  seul 
point  ;  mais  comme  son  influence  agit 
dans  toutes  les  directions  à  l'intérieur 
comme  à  l'extérieur  de  nos  organes , 
cette  unité  de  pression  nous  fait  pa- 
raître celle-ci  insensible  :  aucun  de 
nos  mouvemens  n'en  est  gêné  ,  au- 
cune fonction  de  nos  organes  inter- 
nes n'en  est  contrariée.  S'il  était  pos- 
sible que  cet  accord  de  pression  vînt 
à  se  rompre,  si  tout-à-coup  une  par- 
tie de  notre  corps  cessait  d'être  sou- 
mise à  l'équilibre  de  pression  ,  on 
verrait  aussitôt  cette  pai-tie  paralysée, 
écrasée  sous  le  poids  de  la  colonne 
qui  chercherait  en  vain  la  résistance 
qui  lui  aurait  été  enlevée.  Ou  peut 
produire  en  partie  cet  effet  surnatu- 
rel à  l'aide  des  instrumens  de  phy- 
sique. Par  exemple,  si  sur  le  plateau 
d'une  machine  pneumatique  l'on  éta- 
blissait une  cloche  ouverte  dans  sa  par- 
tie supérieure,  et  si  tenant  fermée 
avec  la  paume  de  la  main  l'ouverture 
supérieure  de  la  cloche  on  y  suppri- 
mait intérieurement  la  colonne  d'air, 


ATM 

dès  le  premier  coup  de  piston  on  sen- 
tirait l'effet  delà  pression  atmosphé-" 
rique  sur  le  dessus  de  la  main  ;  et  cet 
effet,  s'il  était  continué,  deviendrait 
assez  violent  pour  écraser  la  main  et 
la  mettre  en  pièces  ,  ainsi  que  cela 
arrive  quand  à  la  main  on  substitue 
sur  l'ouverture  de  la  cloche  un  dia- 
phragme membraneux ,  un  plan  de 
verre,  et  que  l'on  continue  à  suppri- 
mer l'air  contenu  dans  la  cloche  et  à 
laisser  pour  unique  point  d'appui  à 
la  colonne  atmosphérique  le  lalble 
obstacle  dont  on  aura  recouvert  l'ou- 
verture de  la  cloche. 

Quoique  le  fluide  atmosphérique 
paraisse  jouir  d'une  transparence  par- 
faite, tout  porte  à  croire  que  cette 
propriété  n'est  qu'apparente  :  on  la 
voit  s'affaiblir  insensiblement  et  se 
perdre  tout-à-fait  par  les  accumula- 
tions successives  des  couches  de  l'at- 
mosphère. Il  paraît  que  ce  tluidc ,  soit 
par  sa  nature  même ,  soit  par  l'effet 
des  molécules  de  vapeur,  interposées 
entre  ses  molécules  propres,  se  trouve 
soumis  aux  mêmes  lois  que  tous  les 
autres  corps  et  quecommeeuxil  réflé- 
chit la  lumière.  Il  en  réfléchit  surtout 
les  rayons  bleus  i  car  tous  lescorps  en- 
tre lesquels  l'air  atmosphérique  s'in- 
terpose et  qui  vienuents'offrir  au  rayon 
visuel ,  prennent  une  teinte  bleuâ- 
tre plus  ou  moins  intense ,  en  raison 
de  la  dislance  plus  ou  moins  grande 
de  ce  corps  à  l'œil.  Cette  masse  at- 
mosphérique ressemble  à  un  voile 
immense  d'azur  qui  s'étend  au-dessus 
de  la  terre  et  la  ceint  de  toute  part, 
-ta  teinte  céleste  est  assez  souvent  al- 
térée par  la  présence  de  vapeurs  très- 
condensées,  prêtes  à  se  résoudre  en 

Sluie;  alors  elle  semble,  pour  ainsi 
Ire  ,  cachée  derrière  un  rideau  d'une 
teinte  grise  plus  ou  moins  sombre ,  et 
cette  dernière  est  aussi  celle  qu'offre 
constamment  l'atmosphère  dans  les 
régions  les  plus  élevées  oîi  jusqu'ici 
il  altété  pcnuisdel'observer.Dansces 
légions  ,  oii  il  règne  éternellement  un 
froid  excessif,  les  vapeurs  se  trouvant 
dans  un  état  tellement  voisin  de  la 
condensation  que  ceux  qui  y  pénè- 
trent se  sentent  vivement  incomrao- 


ATM 

dos  rîe  riiumitlile ,  il  n'c.il  pas  cton- 
nant  que  rAtniosplièrc  ne  puisse  pas 
y  rcdcchir  cette  heilc  couleur  bleue 
qui  est  nalurcllcinont  dcvcuiic  1  em- 
blème de  la  séreuilé.  On  doit  eucore 
atlrilnieià  la  rcillcxion  des  ia\oiis  de 
lumière  par  les  couches  atniosphé- 
»i<]ucs    les   changcmens  gradués  lu- 
mineux qui  forment  le  passage   du 
jour  à  la  nuit  et  de  !a  nuit  au' jour  ; 
s'd  n'existait  pas  d'Atmosplièrc ,  les 
Iransilioiis    seraient   brusques  ,    on 
ne  pourrait  distinguer  d'objets  que 
lorsque  les    vapeurs    solaires   pour- 
raient arriver  directement  à  loeil^  et 
par  le  même  motif  l'obscurité    des 
nuits  serait  complète.  Déjà  même  sur 
les  liantes  montagnes,   oii  l'Atmos- 
phère beaucoup  moins  dense  réfracte 
jnouis  fortement  la  lumière  ,  ce  phé- 
nomène commence  à  paraître  plausi- 
ble ,  la  clarté  répandue  sur  ces  points 
est  bien  loin  d'équivaloir  à  celle  qui 
briîlc  au  niveau  des  mers  :  ou  peut 
niêine  y  distinguer  en  tous  temps ,  à 
l'œil   nu  ,    les   astres  qui  ,   dans   les 
plaines,  ne  sont  visibles  qu'après  le 
coucher    du  soleil.    Un  autre  motif 
encore  tend  à  rendre  les  eflcts  de  la 
réfraction   moins    sensibles    sur    les 
points  les  plus  élevés ,  c'est  que  là  les 
couches  atmosphériques  sont  moins 
chargées  de  vapeur  d'eau,  et  l'on  sait 
que  cette  vapeur  réilécJiit  bien  plus 
(le  lumière  que  l'air  sec.  Les  vapeurs, 
dans  certaines  circonstances  de  con- 
densation ,   ont   une    tendance   plus 
marquée  à  réfléchir  les  rayons  rou- 
ges :  lorsque  leurs  masses  sont  frap- 
pées des  premiers  ra30us *du   soleil , 
elles  se  colorent,  en  rouge  tendre  et 
conununiquent  même  cette  tcmle  aux 
sommets    qu'elles    enveloppent  ;    le 
soir,  quand  elles  rencontrent  les  der- 
niers   reflets    de    l'astre   lumineux  , 
elles  prennent  un  éclat  quelquefois 
si  vif  que  l'incarnat  le  plus  brillant 
ne  saurait  en  rendre  l'ell'et. 

Les  phénomènes  de  la  dessication 
des  corps  humides  sont  dus  à  la  gran- 
de attraction  que  les  molécules  atmos- 
phériques exeicent  sur  les  molécules 
aqueuses  et  à  leur  tendance  presque 
continuelle  à  les  enlever  à  tous  les 

TOME   II. 


ATM 


Gf) 


coqis  qui  en  sont  pourvus  :  c'est  une 
autre  propriété  de  l'Atmosphère  qui 
est  susccplible  d'autant  de  modifica- 
tions que  sa  température  et  sa  pres- 
sion,  dont  elle  n'est  probablement 
que  le  résultat.   Cette  attraction  est 
quelquefois  si  prompte  et  si  considé- 
rable,   que    non-seulement  on   voit 
dans  certaines  saisons  la  surface  du 
sol  se  dessécher  en  très-peu  de  temps , 
mais  encore  les  sources  les  plus  fé- 
condes en  apparence  tarir  momenta- 
nément,  le  niveau  des  fleuves  baisser 
d'une  hauteur  incroyable,  des  lacs  , 
des  rivières ,  des  ruisseaux  disparaître 
complètement.  L'Atmosphère  enlève 
ces  masses  prodigieuses ,  elle  les  lient 
suspendues  jusqu'à  ce  qu'une  cause 
étrangère  quelconque  ,  venant  à  com- 
primer les  molécules  propres  de  l'At- 
mosphère ,  ne  leur  permettent  plus  de 
conserver  plus  long-temps  entre  elles 
les  torrcns  qui,  sous  forme  gazeuse, 
ont  été   enlevés  insensiblement  à  la 
terre  ;  alors  ces  torrcns  s'ont  restitués , 
non  pas  à  l'état  de  vapeur,  m.-is  avec 
toutes   les  conditions  d'une  parfaite 
condensation,   tantôt  sous  la  forme 
habituelle  de  l'eau,  tantôt  sous   sa 
forine  naturelle  ,  c'est-à-dire  à  l'état 
solide  et  constituant  la  grêle,  la  nei- 
ge ,  etc.  Dans  ces  momcns  de  débâ- 
cles atmosphériques ,  les  masses  ter- 
restres n'absorbent  pas  toujours  l'eau 
avec  assez  de  promptitude  pour  évi- 
ter qu'elle  ne  glisse  à  leurs  surfaces; 
1  on  serait  même  tenté  alors  de  penser 
que  les  masses  d'eau  vomies  par  l'At- 
mosphère sont  bien  pluf,  considéra- 
bles que  celles  prccédemmcnt  humées 
Py,  le  fluide  :  le  niveau  des  fleuves 
s'élève  d'une  manière  effrayante  ,  bien 
des  fois  il  dépasse  les  limiîes  entre 
lesquelles  il  se  maintient  or  iinaire- 
ment;  les  eaux  débordant  de  tous  cô- 
tés, se  rassemblent  dans  les  plaines 
basses,  après  y  avoir  charrie  tout  ce 
qui ,  dans  leur  passage ,  ne  leur  avait 
olîert  que  des  obstacles  impuissans 
et  il  en  résulte,  outre  des  ravages  oc- 
casionés    par     d'iiniuenses    inonda- 
tions ,  des  déplaceraeus  de  lits  de  ri- 
vières qui ,  avec  d'autres  causes  en- 
core, dépendantes  des  météores  af- 


€6 


ATM 


niospheriques ,  u'ont  pas  peu  contn- 
bué  sans  doute  à  augmenter  les  diffi- 
cultés que  l'on  rencontre  dans  la  re- 
cherche de  points  géographiques  an- 
ciennement constalés.  Dans  l'état  ac- 
tuel des  connaissances  ,  il  ne  pouvait 
échapper  aux  physiciens  (que  l'expli- 
cation des  phénomènes  de  déliques- 
cence avait  déjà  mis  sur  les  voies)  de 
s'occuper  des  moyens  d'apprécier 
comparativement  la  quantité  d'eau 
tenue  en  suspension  dans  l'Atmos- 
phère; on  savait  depuis  long-temps 
que  si  la  plupart  des  corps  cédaient 
plus  ou  moins  facilement  à  l'air  une 
partie  de  leur  eau  surabondante  , 
lorsque  ce  fluide  semblait  ouvrir  pour 
la  pomper  une  énorme  quantité  de 
bouches ,  en  revanche  ,  grand  nombre 
de  ces  corps  montraient  une  tendance 
naturelle  à  reprendre  l'humidité  dont 
ils  s'étaient  momentanémetit  dessaisis, 
à  mesure  que  l'Atmosphère,  trop  sur- 
chargée de  vapeurs ,  montrait  des  dis- 
positions à  les  laisser  se  condenser 
sous  forme  de  pluie.  Les  petits  instru- 
mens  que  les  gens  de  la  campagne 
nomment  improprement  Baromètres , 
et  qu'ils  construisent  eux-mêmes  avec 
\me  Barbe  de  graminée,  ceux  que 
l'on  fabriquait  autrefois  avec  un  m.or- 
ceau  de  corde  à  boyau ,  adapté  à  un 
mécanisme  qui  faisait  sortir  de  sa 
loge  une  petite  figure  ou  qui  l'y  fai- 
sait rentrer,  selon  que  ce  morceau  de 
corde,  cédant  ou  reprenant  à  l'Atmos- 
phère quelques  molécules  aqueuses  , 
acquérait  ou  perdait  successivement 
de  sa  longueur,  ont  fait  naître  l'idée 
d'appliquer  ces  cordes  ou  toute  autre 
matière  analogue  à  l'évaluation  de 
l'humidité  contenue  dans  lAtmos- 
phère.  Saussure  entreprit  à  ces  lins 
\m  grand  nombre  d'expériences,  et 
l'hygromètre  qu'il  inventa  est  encore 
le  meilleur  instrument  que  l'on  puisse 
employer  dans  ces  sortes  d'observa- 
tions. L'hygromètre  consiste  dans  un 
cheveu  bien  dégraissé ,  d'une  lon- 
gueur déterminée,  et  fixé  par  une  de 
ses  extrémités  à  la  poulie  supérieure 
d'un  petit  appareil  en  cuivre  ;  dans  le 
milieu  de  sa  longueur  le  clieveu  s'en- 
roule autour  d'une  poulie  et  porte  â 


AÏM 

sou  autre  extrémité  un  petit  poids 
qui  dépasse  la  poulie,  et  sert  à  tenir 
le  cheveu  dans  un  état  de  tension 
convenable.  A  la  poulie  est  adaptée 
une  aiguille  qui  parcourt  les  divisions 
graduées  d'une  portion  de  cercle. 
Lorsque  le  cheveu  ,par  l'effet  de  l'hu- 
midité ou  des  molécules  aqueuses 
interposées  entre  les  siennes  propres, 
augmente  ou  diminue  de  longueur, 
cet  effet  détermine  aussitôt  l'aiguille 
adaptée  à  la  poulie  sur  laquelle  e;t 
enroulé  le  cheveu  ,  à  un  mouvement 
que  font  aussitôt  apprécier  les  divi- 
sions du  cercle. 

L'extrême  mobilité  des  molécules 
de  l'Atmosphère,  et  par  suite  le  facile 
déplacement  des  couches  qui  la  com- 
posent, paraissent  êtrel'origine  de  tous 
les  phénomènes  .météoriques.  Des 
causes  qui  peuvent  n'être,  pour  ainsi 
dire  ,  rien  au  point  oii  elles  naissent , 
produisent ,  par  le  contact  de  proche 
en  proche,  des  effets  trop  souvent 
terribles ,  surtoutlorsque  l'électricité, 
ce  puissant  auxiliaire  qui  paraît  éten- 
dre son  pouvoir  magique  d'un  point 
de  l'Atmosphère  à  l'autre,  s'avise  de 
s'emparer  du  rôle  principal  ;  et  si  l'on 

end  pour  exemple  la  simple  boule 
e  neige  qui  roulant  du  haut  de  la 
montagne ,  ramène  à  la  base^  une  ava- 
lanche épouvantable,  de  même  dans 
les  hautes  régions  de  l'Atmosphère  , 
le  moindre  choc  entre  quelques  molé- 
cules peut  décider  les  ouragans,  les 
tempêtes  .qui ,  après  avoir  tout  ren- 
versé, tout  entraîné  sur  leur  passage, 
viennent  épuiser  leur  violence  contre 
la  niasse  inamovible  du  globe. 

L'Atmosphère  est  encore  l'inmiense 
réservoir  oii  tous  les  êtres  puisent  la 
vie;  c'est  dans  son  sein  que  se  ras- 
semblent les  divers  fluides  qui,  après 
avoir  contribué  à  l'accroissement  des 
corps  organisés,  sont  élaborés  par 
eux;  c'est  de -là  que  ces  mêmes  flui- 
des ayant  subi  des  modifications  né- 
cessaires, retournent  au  siège  de  la 
vie  pour  y  exercer,  par  une  succession 
admirablement  ordonnée ,  une  repno- 
duction  perpétuelle,  (dr..z.) 

*  ATNON.  BOT.  PHAN.  (  Diosco- 
ride.)  Syn.  d'Ivraie  (b.) 


l 


ATO 

ATOA.  BOT.  riiAN'.  Nom  brame 
vl'une  espèce  d'Anonc.  (a.r.) 

ATOCxl.  EOT.  Pii.vN.  Syn.  cana- 
dien de  P^acciniurn  Oxycoccos,  vulgai- 
venicnt  Canneberge.  /'.  ce  mot.  (b.) 

ATOCALT.  AHACHN.  Nom  sous  le- 
quel on  a  designé  une  Araignée  du 
Mexique  qui, dit-on,  habite  des  lieux 
aquatiques,  n'est  pas  venimeuse,  et 
forme  une  toile  irisée.  On  ignore  , 
d'après  ces  vagues  renseigncmens  ,  à 
quel  genre    cet  Animal   appartient. 

(AUD.) 

*  ATOCHA.  BOT.  FiiAN.  Qu'on 
prononce  Atotclia ,  d'oii  par  corrup- 
tion Toja.  Syn.  de  Landier,  XJlex. 
en  Espagne,  r.  Ajonc.  (b.) 

ATOCHADOS.  bot.  i-han.  L'un 
des  noms  du  Lavaudula  Stœchas ,  L. 

(B.) 

*  ATOCION  ou  ATORION.  bot. 
FHAX.  Genre  formé  par  Adanson 
(  Fam.  des  PI.  T.  ii.  p.  254)  dans  la 

fnemière  section  de  ses  Alcines,  pour 
es  espèces  de  Silènes ,  dont  les  fleurs 
sont  disposées  encorymbe.il  ne  saurait 
être  adopté.  (b.) 

AÏOCIRA.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  portugais  à'Aimona  squamosa , 
L.  dans  l'Inde.  (b.) 

ATOK.  MAM.  Nom  de  pays  d'un 
animal  du  Pérou  qui  pourrait  bien 
appartenir  au  genre  Glouton,  f^.  ce 
mot.  (b.) 

ATOLLI.  Hernandez  rapporte 
que  les  anciens  Mexicains  nommaient 
ainsi  une  bouillie  faite  avec  de  la  fa- 
rine de  Maïs  dont  ils  se  nourrissaient. 
/^'.  &OFIO.  (b.) 

ATOIVLIIRE.  Jtomaria.  bot. 
CRYPT.  {Hydrophytes.)  Genre  proposé 
par  Stackhouse  et  conservé  dans  la 
dernière  édition  de  sa  Nereis  Britan- 
nica ,  formé  aux  dépens  des  Fucus  de 
Linné  et  dont  les  caractères  consiste- 
raient en  des  frondes  membraneuses, 
grêles  et  ra  meuses ,  à  rameaux  alternes , 
à  découpures  courtes ,  dentées  vers 
leur  extiémité  ;  ayant  leur  fructifica- 
tion en  grappes  et  de  formediverse. 
Ce  genre  paraît  au  moins  douteux  si 
l'on  considère  que  son  inventeur  a 
figuré  comme  l'une  des  deux  espèces 
qu'il  y  admet  deux  Plantes  d'ordres 


ATR  67 

dilFércns,  sous  le  nom  de  Fucus  den- 
tatus,  pi.  i5.  fig.  a,  le  vraiJv/cws  ato- 
rnaiius  ,  Gmcl.  Dictyota  dentata  , 
Lamx.,  et  même  planche,  fig,  b.  c.  le 
vvai  Fucus  dent  al  us  dégradé.  La  fruc- 
tification est  d'ailleurs  figurée  d'une 
manière  assez  inexacte.      (lam..X.) 

ATOME.  C'est-à-dire  qui  ne  peut 
être  divisé.  On  a  donné  ce  nom  aux 
molécules  insécables  que  pliisiiurs 
philosophes  anciens  ont  admises  com- 
me parties  élémentaùes  des  corps,  f'. 
Matière.  (e.) 

atome.  abachn.  f".  astome. 
ATOMON.   BOT.  PHAN.   (  Diosco- 
ride.)  Syn.  de  Jusquiame.  /^.  ce  mot. 

(E.) 

*  ATON.  BOT.  PHAN.  (  Dioscoride.) 
Syn  de  Bunium  Bulbocastanum ,  L. 

f^.  ËUNIUM.  (b.) 

ATOPE.  Atopa.  iNS.  Paykull  nom- 
me ainsi  un  genre  de  l'ordre  des  Co- 
léoptères, qui  avait  été  antérieure- 
ment distingué  par  Latreille  sous  le 
nom  de  Dascille.  Fabricius  et  Dumé- 
ril  ont  admis  la  dénomination  d'Ato- 
pe  ;  nous  conserverons  celle  imposée 
par  Latreille,  comme  étant  la  plus 
ancienne.  K.  Dascille.  (aud.) 

ATORGA.  BOT.  PHAN.  Syn.  à'Eri- 
ca  ciliaris ,  L.  en  Portugal.  (b.) 

ATOTO.  BOT.  PiiAN.  Et  non  A  to- 
po. Espèce  du  genre  Euphorhia  à  la- 
quelle Forster  a  conservé  le  nom 
qu'elle  porte  dans  les  îles  de  la  So- 
ciété. K.  Euphorbe.  (b.) 

ATOTOTL.  OIS.  Syn.  de  Pélican 
blanc,  Pelecanus  Onocrotalus ,  L.  , 
au  Mexique.  F".  Pélican.  Séba  a 
appliqué  ce  nom  à  un  Grimpereau, 
Certhia purpurea  ,  \-i.  (dr..z.) 

ATOTOTLOQUICHITL.  ois. 
Même  chose  qu'Acotoloquichitl.  V. 
ce  mot.  (b.) 

ATOULLY.  POIS.  Nom  de  pays 
du  Muge  Plumier  de  Bloch.  y. 
Muge.  (b.) 

ATOUMA.  ois.  Syn.  kamschadale 
de  Cormoran.  (b.j 

*  ATRACTIUM.  bot.  crytt. 
(  Urédinées  ?  )  Genre  fondé  par  Link 


fis  ATR 

[Berlin,  natur.  magazin.  1809.  \\.  lo. 
—  i<Si5,  p.  02)  qui  l'a  caractcrisë 
ainsi  :  capsules  fusifonncs  sans  cloi- 
sons, translucides, rcuniessur  le  som- 
met d'un  support  filamenteux  arron- 
di en  tête  et  porté  sur  un  cou  plus 
c'tioit. 

Link  en  indique  trois  espèces  , 
yltractlum  slilbaster ,  pulvlnatum  et 
cillatum.  La  dernière  avait  été  décrite 
et  figurée  par  Albcrtini  et  Schwei- 
ïiitz  sous  le  nom  de  Tiiberculaiia  ci- 
llata. 

Ce  genre  ne  différant  des  Callclum 
qucpar  ses  capsules  fusiformes,  doit- 
on  douner  autant  d'importance  à  un 
caractère  si  minutieux  ,  et  ne  ferait- 
on  pas  mieux  de  les  réunir?  (ad.  b.) 

ATRACTOBOLE.  Atraclobolus. 
r,oT.  ciiYPT.  (Lycoperdacées.)  Genre 
décrit  par  Tode  (  Fiingi  Mecklenbur- 
genses  sélectif  fasc.  1.  p.  45.  t.  7.  fig. 
59),  et  qui  depuis  n'a  été  indique 
par  aucun  des  auteuis  modernes  qui 
ontécrit  sur  les  Champignons.  Il  pa- 
j-aît  pourtant ,  si  la  description  de 
Tode  est  exacte ,  former  un  genre 
bien  caractérisé  à  côté  des  Sphœrobo- 
liis  dans  la  tribu  des  Scléi'O lices.  Tode 
donne  à  ce  genre  le  caractère  suivant  : 
Champignon  en  forme  de  cupule 
scssile  ,  recouverte  d'un  opercule  ,  et 
renfermant  une  vésicule  fusiforme 
remplie  çle  sporules  qu'il  lance  au 
dehors. 

Ces  Champignons  sont  si  petits , 
dit  Tode  ,  qu'ils  paraissent  à  l'œil  nu 
comme  de  la  poussière  de  fariuc  lé- 
pandue  sur  les  bois  ou  les  pierres  hu- 
mides. Examiné  à  la  loupe  on  aper- 
çoit cependant  de  petites  cupules 
blanches  à  bord  évasé,  recouvertes 
par  un  opercule  bombé  dans  le  milieu. 
Sous  cet  opercule ,  se  trouve  une  vé- 
sicule fusiforme  ou  ovale ,  translucide, 
rougeâtre ,  remplie  d'un  liquide  de 
même  couleur  mêlé  de  sporules. 
Cette  vésicule  ,  en  se  développant , 
soulève  l'opercule  ,  le  fait  bomber 
dans  son  milieu,  finit  parle  détacher, 
et  la  vésicule  elle-même  s'échappe 
avec  force  au  dehors. 

Ces  Cryptogames  remarquables  se 


ATR 

développent  après  les  phiics  dorage 
sur  les  pierres  ;  les  os  cl  les  morceaux 
de  bois  tombés  sur  la  terre,  cl  surtout 
dans  les  fentes  où  l'eau  de  pluie  a  sé- 
journé. 

On  ne  conçoit  pas  ,  après  avoir  vu 
avec  quel  détail  Todcadécritce  genre, 
Gomment  les  auteurs  plus  modernes, 
tels  que  Persoon ,  Link,  IN'écs  ,  ont 
pu  le  passer  sous  silence  ou  révo- 
quer son  existence  en  doute,  (ad.  b.) 

ATRACTOCÈPvE.  Jtrac/ocera. 
INS.  Meigen ,  dans  son  Histoire  des 
Diptères ,  avait  formé  sous  ce  nom 
un  genre  qui  répondait  à  celui  des 
Simulies  et  qu'il  a  réuni  à  ce  dernier 
dans  un  ouvrage  plus  récent  (Classif. 
des  Diptères  d'Europe ,  T.  i).  F~.  Si- 
MULIE.  (aud.) 

ATR.ACTOCÈRE.^//r/r/oce/7«.iNS. 
Getire  de  l'ordre  des  Coléoptères  et 
de  la  section  des  Pentamères ,  fondé  par 
Palisot  de  Beauvois(  Magas.  Encycl.) 
sur  une  espèce  originaire  d'Afrique 
qui  paraît  avoir  été  décrite  par  Linné 
sous  le  nom  de  Necydalls  brevicornis , 
et  par  Fabricius  [Entom.  syst.)  sous 
celui  de  hymexyloii  abbreviatuin.  La- 
treille  adopte  ce  genre  et  le  rapporte, 
dans  ses  Considérations  générales 
(p.  173  ),  à  la  famille  des  Malacodei- 
mes,  et  ailleurs  (Règne  anim.  dcCuv.) 
à  celle  des  Serricorncs  ,  tribu  des  Li- 
me-bois ;  ses  caractères  sont  :  anten- 
nes simples,  presque  en  fuseau  ;  pal- 
pes maxillaires  très-grands:  élytrcs 
fort  courtes.  Les  Atraclocèrcs  avoisi- 
nent  les  Lymexylons  ,  mais  en  diffè- 
rent par  la  forme  des  antennes  et  l'état 
rudimentaire  des ély très.  Ils  se  distin- 
guent aussi  desNécydales  dont  ils  ont 
ley^ic/es,  parle  nonilire  des  articles  des 
tarses ,  les  antennes  et  les  parties  de 
la  bouche.  La  forme  de  ces  partiesem- 
pêche  encore deles  réunirauxStaphy- 
lins.  — Ili'ésulte  de  l'examen  détaillé 
qu'a  fait  Palisot  de  Beauvois  de  tous 
les  organes  extérieurs  ,  1°  que  la  tête 
est  ovale';  2°  que  les  antennes  sont 
en  fuseau  ,  un  peu  arquées ,  insérées 
devant  les  yeux  ,  formées  de  onze  ar- 
ticles ;  le  premier  et  le  second  perfo- 
liés,  distanSj  inégaux;  les  autres  très- 


ATR 

sentis,  rapproches,  rliminuiint  iuscn- 
sibleinent  de  volume  iusqvi'au  dornior 
qui  est  aigu  à  son  sommet  ;  ô"  que 
sa  bouche  se  compose  clun  labre  très- 
court  ,  à  peine  visible,  de  mandibules 
peu  allongées,  cornées  ,  bitides  à  leur 
sommet ,  un  peu  arquées  en  dedani^; 
de  mâchoires  coriaces  ,  très-courtes  , 
terminées  par  un  lobe  arrondi,  velu  , 
et  donnant  attache  aux  palpes  maxil- 
laires qui  sont  longs  ,  de  quatre  arti- 
cles inégaux,  pectines  et  barbus  à  leur 
côté  interne:  d'une  lèvre  entièrement 
découverte  à  laquelle  s'hisèrent  les 
palpes  labiaux  plus  courts  que  les 
maxiUaires  ,  et  formés  seulement  de 
trois  articles  inégaux  dont  Tes  deux 
premiers  simples,  presque  d'égale  lon- 
gueur ,  et  le  dernier  très-grand  ,  ova- 
le ,  arqué,  velu  à  son  bord  interne. 
—  Le  même  observateur  nous  a  ap- 
pris que  les  yeux  sont  ovales  et  occu- 
]ient  presque  toute  la  têfe;  que  le  pro- 
thorax est  oblong,  un  peu  convexe; 
que  les  élytres  sont  plus  courts  que 
lui ,  échancrées  à  leur  bord  postérieur 
et  séparées  à  leur  base  par  un  écusson 
divisé  en  deux  parties  (  sans  doute 
notre  scuUtm  et  notre  scutellurn);  que 
les  ailes  du  niétathorax  sont  déplovées 
et  plissées  en  éventail  comme  dans 
les  jNécvdales;  que  les  tarses  ont  cinq 
articles  simples  ,  liliiormcs ,  sans 
houpes  ni  pelottcs  ,  avec  deux  petits 
crochets  simples  terminant  le  dernier  ; 
que  labdoraen  enfin  est  allongé  ,  li- 
néaire, et  formé  de  neuf  anneaux  vi- 
sibles. L'espèce  servant  de  tj'^pe  au 
genre,  celle  c[ui  a  fourni  les  obser- 
vations précédentes,  est  l'Atraclocère 
îNécydaloïde ,  AîraclocerusNecjdaloi- 
(fcs  ;  elle  est  roussàtre  avec  une  ligne 
enfoncée  iaunâtre  sur  le  pro  thorax. Cet 
lusectc,  iiguré  avec  soin  par  lautcur, 
a  été  rencontré  par  lui  dans  le  royau- 
me d'Oware  en  Afrique.  Il  vit  dans 
le  bois  qu'il  rouge.  —  Dejean  (Catal. 
des  Coléopt.)  eu  mentionne  uric  autre 
qu'il  désigne  sous  le  nom  de  IJrasi- 
Z/erts/s.  Desmarest  en  signale  une  troi- 
sième, qu'il  a  obscrvéc-dans  le  succin 
ou  Ambre  jaune  (Dict.  de  Délcrviile  , 
art.  Insectes  fossiles.  )  ,(At'u.) 

A.TRACTOSUMES.   rois.    C'cst- 


ATR 


69 


à-dire  ayant  le  corps  en  fuseau. 
Quatorzième  famille  de  1  ordre  des 
ïlolobranches  ,  dans  la  méthode 
de  Duméril  (Zool.  Anal.  p.  i24  et 
i25  ),  qui  correspond  aux  Scombé- 
roides  de  Cuvicr ,  et  formée  d'un  dé- 
membrement des  Tboraciques  de  Lin- 
né. Elle  comprend  les  Poissons  osseux 
à  branchies  complètes  ,  à  nageoires 
paires  dont  les  inférieures  sont  situées 
sous  les  tboraciques  ,  avec  de  fausses 
nageoires  entre  la  dernière  dorsale  , 
l'anale  et  la  caudale.  Tous  ces  l'ois- 
sons  ont  le  corps  épais  vers  le  milieu, 
et  aminci  aux  deux  extrémités. 

Les  genres  dont  se  compose  la  fa- 
mille des  Atiactosomcs  sont  les  sui- 
vans  :  Scombéroide  ,  Scombéromore  , 
Trachinote  ,  Scombre,  Gasteroslée  , 
Centronote  ,  Cœsiomorc  ,  Lépisacan- 
the,Céphalacanthe,  Cœsion,Caranxo- 
niore  ,  PoTnatome  ,  Centropode  ,  Ga- 
ranxjlstipliore.  f^.  tous  ces  mots.  (i3.) 

ATRACTYLIDE.  Atractylls.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  Cina- 
rocéphales  ,  de  la  tribu  des  Carliuécs 
de  Cassini.  L'iuvolucre  est  composé  de 
folioles  imbriquées,  conniventes,  en- 
tières et  acuminécs ,  entouré  extérieu- 
rement par  un  rang  de  feuilles  à  dé- 
coupures épineuses  qui  simvde  un  se- 
cond involucre.  Il  ne  renferme  que 
des  fleurs  hermaphrodites  portées  sur 
un  réceptacle  paléacé.  L'aigrette  qui 
couronne  leurs  akènes  est  plumeusc. 
—  Les  espèces  qui  sont  au  nombre  de 
sept  ou  huit,  présentent  la  plupart 
une  tige  garnie  de  feuilles  alternes  , 
quelques-unes  des  feuilles  radicales 
doii  part  une  hampe  ;  cesfeuillessont 
souvent  épineuses  sur  leur  bord.  Deux 
sontoriginairesdu  Japon  ;  les  autres, 
du  nord  de  l'Afrique  et  du  midi  de 
l'Europe  ;  celles-ci  sont  décrites  dans 
la  Flore  atlantique  de  Desfoutai- 
nes ,  qui  en  a  fait  connaître  et  en  li- 
gure deux,  t.  225  et  2^6.  Ou  en  ren- 
contre une  dans  le  midi  de  la  France  , 
c'est  VAlractylis  cancellata  ,  figurée 
sous  le  nom  dc6'//sj//i//OTdansGacrl- 
ner,  t.  i63  ,  et  Lam.  illnstr.  t.  662. 

Ce  genre  Ciiselliuiii  lenfenue  des 
e9ç>èccs  à  tleurs  radiéeS;  et  c'est  là  tout 


70  ATR 

ce  qui  le  distinguerait  des  Atractylis. 
L'espèce  à  laquelle  Gacrtner  a  donné 
ce  dernier  nom,  et  qu'il  a  décrite  et  fi- 
gurée comme  type  sous  le  nom  d'^. 
Fusus-agrestis  (t.  iGi.fîg.  2),le  Car- 
thamus  /anaius, présente  conséquem- 
ment  des  cai-actères  différens  de  notre 
genre  At/actylis ,  et  ne  doit  pas  être 
confondue  avec  lui.  Tel  que  nous  l'a- 
vons décrit,  il  devient  synonyme  de 
VAcarna  de  Willdenow.       (a.  d.  j.) 

ATRAGÈNE.  Atragene.  bot.  phan. 
Linné  a  nommé  ainsi  un  groupe  des 
Plantes  du  genre  Clématite  ,  qu'il  a 
érigé  en  genre  distinct.  Il  y  réunit  tou- 
tes les  espèces  dont  les  étamines  exté- 
rieures avortent  et  se  changent  en  lî- 
lamens  planes  et  stériles,  qu'il  consi- 
dérait comme  les  élémens  d'une  corolle 
polypétale.  Les  espèces  rapportées  à  ce 
genre  ont  été  de  nouveau  réunies  aux 
Clématites  par  la  plupart  des  auteurs 
modernes  ,  et  en  particulier  par  De 
Candolle  qui  en  a  formé  une  simple 
section  de  son  genre  Clématite.  P^.  ce 
mot.  (a.  k.) 

ATRAKIOS.  MA3I.  L'un  des  noms 
grecs  de  l'Ane.  (a.  d..ns.) 

ATRAPHACE.  Atraphaxis.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Poly- 
gonées.  Le  calice  est  composé  de  qua- 
tre folioles  ,  dont  deux  extérieures  pe- 
tites ,  deux  intérieures  (que  plusieurs 
auteurs  ont  nommées  pétales)  plus 
grandes,  croissant  et  cachant  le  fruit  à 
sa  maturité.  Il  y  a  six  étamines,  et  un 
ovaire  libre  surmonté  de  deux  stigma- 
tes sessiles  et  globuleux.  Cet  ovaire 
simule  plus  tard  une  graine  nue.  On 
en  décrit  deux  espèces.  Ce  sont  des 
Arbrisseaux  à  fleurs  axillaires  ou  ter- 
minales ,  l'un  originaire  du  cap  de 
Bonne-Espérance ,  inerme  et  à  feuilles 
ondiUées  ,  c'est  VAtrajjhaxis  undii- 
lata;  l'autre,  qui  croît  dans  le  nord 
de  l'Asie  ,  et  dont  les  rameaux  se  ter- 
minent en  épine,  c'est  VA.spinosa,  fi- 
guré t.  i4.  des  Sti/p.  noi^.  de  l'Héri- 
tier. /^.  aussi  Lam.  illustr.  t.  265,  oii 
ces  deux  espèces  sont  représentées. 
Adanson  fait  un  genre  de  la  pre- 
mière sous  le  nom  de  Tephis ,  et  un 
autre  genre  de  la  seconde  sous  celui 


ATR 

de  Pedaliurn.  Il  attribue  à  ce  dernier 
trois  stigmates  ,  huit  étamines  et  lui 
calice  à  cinq  divisions.  On  en  trouve 
en  effet  ce  nombre  dans  quelques 
fleurs.  (a.d.j.) 

ATRICAPILLA.  ois.  Syn.  de  Bou- 
vreuil. K.  Melanchorynchos.  (b.) 

ATRICHIUM.  BOT.  CRYPT.  [Glous- 
ses.) Palisot  de  Beauvois  a  donné  ce 
nom  au  genre  déjà  créé,  l-ous  le  nom 
de  Catharinea,  par  Mohr.  T^.  Catha- 
rinea.  (ad.b.) 

ATRIPLETTE  ou  ATRIPLOÏE. 
OIS.  Syn.  ^^ilgairede  la  petite  Fauvette 
rousse, Molacilla  rufa,  L.  /^.  Sy'LVie. 

(DR..Z.) 

ATRIPLEX.  BOT.  PHAN.   r.  Ar- 

ROCTTï* 

ATRIPLICÉES.  BOT.  phaiï.  r. 
Chénopodées. 

ATRIVOLO.  BOT.  PHAN.  (Belon.) 
Syn.  de  Tribu  lus  terrestris ,  L,     (b.) 

*  ATROCE.  EEPT.  opii.  Espèce  de 
Vipère.  V.  ce  mot.  (b.) 

ATROPA.  r.  Belladoxe  ,  Man- 
dragore et  NlCANDRA. 

ATROPE.  Atjvpus.  POTS.  Genre 
formé  par  Cuvier  dans  la  famille  des 
Scomberoïdes  ,  ordre  des  Acantho- 
plérygiens,  et  qui  rentre  dans  les 
Atractosomes  de  Duméril.  Ses  caiac- 
tères  sont  :  la  compression  du  corps  , 
un  museau  très-court  dépassé  par  la 
mâchoire  inférieure  ;  une  seule  dor- 
sale à  trois  épines,  dont  une  partie  des 
rayons  mous  ,  sont  prolongés  eu  fils; 
la  ligne  latérale  crénelée  vers  l'ex- 
trémité ,  et  deux  épines  libres  avant 
la  dorsale  comme  dans  les  Caranx.  f^. 
ce  mot.  —  Le  Brama  Jtropus  de 
Schneider  (p.  90.  pi.  20),  seule  es- 

Sèce  de  ce  genre ,  est  un  Poisson  long 
e  neuf  à  dix  pouces  ,  large  de  qua- 
tre ,  aplati ,  argenté  ,  ayant  les  pecto- 
rales en  forme  de  fa ulx,  et  que  l'on  pè- 
che dans  les  mers  de  l'Inde^  particu- 
lièrement à  Tranquebar.  (b.) 

ATROPOS.  REPT.  OPH.  Espèce  de 
Yipère.  V.  ce  mot.  (b.) 

ATROPOS.  INS.  Espèce  du  genre 
Sphinx,  vulgaiiement  nommée  Te/t- 
de-morf,  parce  qu'elle  porte  sur  le  cor- 
celet  l'empieinte  assez  ressemblante 
de  la   lace  d'un  squelette  humain. 


ATT 

Sa  chenille,  assez  commune  en  France 
sur  la  Pomme-de-tcnc  ,  se  nourrit 
ordinairement  des  feuilles  de  Solant-cs 
et  semble  se  plaire  partout  où  crois- 
sent les  riantes  de  cette  nombreuse  fa- 
mille. Nous  avons  retrouvé  cet  in- 
secte dans  l'clat  parfait  ,  à  Téneriffe  , 
aux  îles  de  France  ,  de  Mascareigne, 
etde  Sainte-Hélène.  Nous  en  avonsvu 
qui  venaient  de  l'Amérique  méridio- 
nale. Palisot  de  Bcauvois  nous  assu- 
rait en  avoir  observé  dans  les  envi- 
rons de  New- York.  Leschenault 
vient  de  rapporter  quelques  indi- 
vidus des  Grandes-Indes  qui  parais- 
sent identiques.  Z''.  Sphinx.       (b.) 

ATSeilI.  T\  AciiAR.  On  donne 
quelquefois  ce  nom  au  Piment  dans 
certames  parties  de  ITnde.  (u.) 

ATT.  MAM.  K.  Asp. 

*  ATTACHES  ou  PotsTs  d'atta- 
ches Drs  MUSCLES  DANS  LES  MOLLUS- 
QUES TESTACÉs.  Ce  sont  les  points 
oïl  les  muscles,  ou  les  ligamens  ad- 
ducteurs du  corps  de  l'Animal  s'atta- 
chent à  sa  Coquille.  Les  points  d'at- 
tache ,  dans  les  Bivalves  ,  sont  plus 
connus  sous  le  nom  d'impressions 
musculaires,  V.  ce  mot,  et  varient 
par  leur  nombre.  Chez  les  Univalves 
spirales,  le  point  d'attache  est  sur  la 
columelle,  peu  enfoncé  dans  le  test , 
et  il  est  l'unique  endroit  par  lequel  la 
Coquille  tient  à  son  habitant.  Dans 
les  Patelles  et  autres  genres  dont  la 
Coquille  n'est  point  spirale  ou  l'est 
très-peu ,  la  figure  ,  la  grandeur  et 
la  position  de  l'impression  muscu- 
laire varient.  Dans  les  Cabochons 
de  Montfort  ou  Hipponix  de  Defran- 
ce ,  cette  impression  est  tiès-remar- 

3uable.  Elle  figure  un  fer  à  cheval 
ont  les  extrémités  sont  dilatées. 
Dans  les  Patelles  ,  elle  est  circulaire. 
Ces  impressions  se  reconnaissent  en 
général  assez  facilement  par  un  as- 
pect particulier  ,  et  qm  contraste 
avec  le  reste  de  l'intérieur  de  la  Co- 
quille. Tantôt  elles  sont  lisses  ,  bril- 
lantes et  couvertes  de  très-fmes  sti'ies 
concentriques  ;  d'autres  fois  elles  sont 
couvertes  de  petites  émincnces  ,  de 
stries  élevévs   et  irréeulières  et  fort 


ATT  71 

raboteuses  ;    cela   s'observe    surtout 
dans  les  Bivalves. 

Les  points  d'attache  se  déplacent  à 
mesure  que  l'Animal  grandit;  de  nou- 
velles couches  de  libres  musculaires 
s'implantent  en  avant  des  anciennes 
dans  le  sens  de  la  direction  d'accrois- 
sement, tandis  que  les  plus  ancien- 
nes, situées  à  l'opposé  ,  s'oblitèrent; 
mais  il  n'y  a  cependant  pas  égalité 
dans  cette  opération  ;  car  en  grandis- 
sant, les  muscles  d'attache  augmen- 
tent de  volume  ,  et  par-là  les  impres- 
sions grandissent  avec  eux.  Voilà  les 
idées  les  plus  probables  et  les  plus  re- 
çues, mais  il  y  a  toujours  quelque  dif- 
ficulté à  concevoir  l'oblitéra  tion  d'une 
partie  de  ces  muscles.  Que  devient  la 
partie  oblitérée?  Il  n'est  pas  impos- 
sible qu'il  y  ait  dans  ces  muscles  un 
déplacement  successif  et  partiel  en 
même  temps  qu'ils  augmentent  de 
volume.  (f.) 

ATTAGAS  ou  ATTAGEN.  ois. 
Nom  ancien  d'un  Oiseau  qui  paraît 
devoir  être  rapporté  ,  d'après  Picot- 
Lapeyrouse,  au  Lagopède,  Tetrao  ha- 

gOpUS.  V.  TÉTRAS.  (b.) 

ATTAGÈNE.  Âttagenus.  ins. 
Genredel'ordredes Coléoptères,  de  la 
section  des  Pentamères  et  de  la  la- 
mille  des  Clavicorncs  ,  établi  par  La- 
treille  aux  dépens  du  genre  iJermes- 
te  des  auteurs  ,  et  s'en  distinguant, 
selon  lui,  par  les  caractères  suivaus: 
antennes  en  massue  allongée  ,  avec  le 
dernier  article  fort  long  dans  les  mâ- 
les :  palpes  maxillaires  grêles  et  allon- 
gés ;  point  de  dent  cornée  au  côté  in- 
terne des  mâchoires.  Les  Dennestes 
décrits  par  Fabriclus  sous  les  noms 
de  vigintipimctatus ,  undatus ,  peLllo^ 
trifasciatiis  ,  macellarius  ,  appartien- 
nent à  ce  nouveau  genre  ;  l'Attagèna 
onde,  Âtt.  undatus,  peut  en  être  con- 
sidéré comme  le  type;  il  a  été  figu- 
ré par  Olivier  (Coléopt.  T.  11.  n°  11. 
t.  1.  fig.  2).  On  le  trouve  communé- 
ment sur  les  Arbres  aux  environs  de 
Paris.  Le  général  Dejean  (Catal.  des 
Coléopt.  )  en  possède  quinze  espèces 
dont  plusieurs  exotiques.  (aud.) 

ATTAGO  ,    ATTAGOS  ou  AT- 


7:i  ATT 

TAGUI.  OIS.  Par  corruption  du  mot 
Attagas;  ces  noinsdésigneutla  même 
chose.  V.  Attagas.  {dr..z.) 

ATT  ALEA.  bot.  piian.  Nous  avons 
CinHumb.  etBoupl.  i.p.  5og)  donne 
ce  nom  à  un  petit  Palmier  de  l'Amé- 
rique méridionale,  connu  dans  le  pays 
sous  le  nom  AeFalnia  Almendron.  Il  a 
des  feuilles  pennées;  des  spadices  ra- 
mcux  ;  une  spathe  monophylle  ;  des 
fleurs  mâles  et  femelles  sur  le  même 
régime;  un  calice  à  six  divisions  dont 
les  trois  extérieures  très-petites;  des 
etamines  nombreuses  à  filets  libres  ; 
im  ovaire  triloculaire;  un  style  tri- 
fide.  Son  fruit  est  un  drupe  fibreux  à 
trois  loges  monospermes.  Par  ces  ca- 
ractères ,  le  genre  Attalea  diffère  de 
l'Elaiset  du  Ceroxylon  avec  lesquels  il 
a  ,  du  reste  ,  beaucoup  d'afllnités.  Le 
nom  d' Almendron  (Amandier)  fait  al- 
lusion à  l'usage  que  font  les  indigènes 
de  ses  fruits  en  forme  d'amande,  (k.) 

ATÏALÉRIE.  BOT.  PIIAN.  V.  Ata- 

JLERRIE. 

ATTARAK  et  ATTARSOAK. 
MAiNt.  Noms  groénîandais  du  Phoque 
à  croissant  à  sa  première  et  à  sa  cin- 
quième année.  (b.) 

ATTAYILLE.  pois.  Espèce  de 
Raie.  V.  ce  mot.  (b.) 

ATTCHAR.  r.  AcnAii. 

*  ATTE.  Atta.  ins.  Genre  de  l'or- 
dre des  Hvménoplèies ,  section  des 
Porte-Aiguillons,  séparc'par  Fabricius 
du  genre  Fourmi  de  Linné,  et  rangé 

f>ar  Latreille  (Cousidér.  génér.)dans 
a*famille  des  Formicaircs.  Les  carac- 
tères distinctifs  qu'il  lui  assigne  sont  : 
pédicule  de  l'abdomen  formé  de  deux 
nœuds;  antennes  entièrement  décou- 
vertes à  leur  base;  tous  les  palpes 
très-courts ,  les  maxillaires  ayant 
jnoins  de  six  articles  distincts  ;  tête 
Irès-gros&e  dans  les  neutres;  ceux-ci, 
de  même  que  les  femelles,  pourvus 
d'un  aiguillon. — Les  Altcs  se  dis- 
tinguent des  Fourmis,  des  Polyergues 
et  des  Ponères  par  les  deux  nœuds  de 
leur  abùomen;  ce  caractère  leur  est 
commun  avec  les  Myrniices  et  les 
Cryplocèrcs ,    mais  ils   diffèrent   des 


ATT 

premiers  par  la  brièveté  et  le  nombre 
de  leurs  palpes  maxillaires,  et  des  se- 
conds par  leursaulennesànuau  point 
de  leur  insertion. 

Latreille  (  Règne  Anim.  de  Cuv.  ) 
place  ce  genre  dans  la  grande  l'amillc 
des  Hétérogynes.  Jurine  adopte  ausii 
le  genre  Atte  ,  mais  lui  assigne  des 
caractères  qui  ne  sont  plus  en  rap- 
port avec  ceux  de  Fabricius  ;  il  serait 
donc  très-possible  que  le  genre  de  l'un 
ne  correspondît  pas  à  celui  de  l'autre. 
Ces  caractères  consistent  en  une  cel- 
lule radiale  ,  deux  cellules  cubitales  , 
des  mandibules  et  des  antennes  à 
peu  près  semblables  à  celles  des 
Fourmis.  La  figure  des  cellyles  est 
seulement  différente  ,  la  radiale  et  la 
première  cubitale  étant  fort  étroites  et 
extrêmement  allongées  ;  tandij  que 
dans  les  Fourmis  cette  dernière  est 
à  peu  près  ovale  ,  et  la  radiale  seule 
allongée.  Ajoutez  à  ces  dijHérences 
que  le  point  de  l'aile  manque  ici  tan- 
dis qu'il  existe  dans  toutes  les  Fourmis. 
—  L'espèce  servant  de  tj'pe  au  genre 
dans  les  trois  Méthodes  de  Fabricius , 
de  Jurine  et  de  Latreille ,  est  l'Atte 
de  visite,  yltta  cephalotes,  ou  la  Four- 
mi de  visite.  Elle  est  exotique  et  est 
probablement  la  même  que  celle  figu- 
rée par  Mérian  dans  ses  Insectes  de 
Surinam (édit.  de  17 26, p.  18.  tab.  18;. 
Ces  Fourmis  pratiquent  dans  la  terre 
des  excavations  de  plus  de  huit  pieds 
de  hauteur  ,  et  les  abandonnent  une 
fois  l'année  pour  parcourir  les  mai- 
sons qu'elles  purgent  de  tous  les  Ani- 
maux incommocles  qui  s'y  rencon- 
trent. Lorsque,  dans  leurs  excursions, 
ces  Insectes  trouvent  un  intervalle  à 
franchir ,  l'un  d'eux  se  ^\xeh  un  corps 
quelconque  ,  une  branche  d  arbre  , 
par  exemple  ;  un  second  s'attache  au 
premier  Atte,  lai  troisième  au  second, 
ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  qu'ils  aient 
formé  une  chaîne  plus  ou  moins  lon- 
gue ,  qui ,  étant  poussée  par  le  vent  , 
permet  au  dernier  chaînon  de  prendi'c 
un  autre  point  fixe  opposé  au  précé- 
dent. Alors  existe  un  véritable  pont 
sur  lequel  passent  des  milliers  d'indi- 
vidus qui  continuent  leur  marche 
jusqu'à  ce  qu'étant  arrêtés  par    un 


ATT 

obstacle  du  môme  genre  ,  ils  em- 
ploient une  manœuvre  semblable 
pour  le  surmonter.  (aud.) 

ATTE.  Atlas.  .vRAcnN.  Dénomi- 
nation appliquée  par  Walckenacr  , 
(Tableau  tles  Araebuiiles,  p.  ^22)  à  un 
genre  d'AracUnidcs  pulmonaiies  cor- 
respondant à  celui  des  Salliques  de 
Latreille  et  connu  gemir^dement  sous 
le  nom  d'Araignées  sauteuses.  V. 
Baltique.  (aud.) 

*  ATTE.  BOT.  PiiAX.  Fruit  exquis 
de  l'Anone  éeaUleux  jînnoiia  sqi'a- 
mosa  ,  L.  ,  Arbre  appelé  jltlier  dans 
quelques  colonies  Irançaises.  Il  se 
mange  à  la  cuiller  ,  et  se  nomme 
aussi  Pomme  Canelle.  V.  Anone.  (c.) 

ATTEIKSIAK.  jrAM.  Nom  grocn- 
landais  du  Piioque  à  croissant  dans 
sa  seconde  année.  (b.) 

ATTELABE.  Attelahiis.  i>s. Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  et  de  la 
section  des  Tétramères  établi  origi- 
nairement et  d'une  manière  trop  gé- 
nérale par  Linué  qui  en  avait  em- 
prunté le  nom  à  Aristote.  Des  classi- 
îicateurs  plus  modernes  ont  cousidé- 
rablcmcut  restreint  le  nombre  des  es- 
pèces que  renfermait  celle  grande  di- 
vision. Geoffroy  en  élagua  plusieurs 
qu'il  réunit  sous  le  nom  générique  de 
Khinomacer ,  en  français  Becmare. 
Fabricius  adopta  ce  groupe,  mais  il 
substituait  la  dénomination  employée 

f>ar  Geoffroy  celle  dont  Linné  s'était 
e  premier  servi.  Hci'bst,  Clairville  et 
Olivier  subdivisèrent  encore  le  genre 
Attelabe  de  telle  sorte  .qu'il  ne  con- 
tient plus  aujourd'hui  que  le  petit 
nombre  d'espèces  offrant  les  caractè- 
res suivans:  point  de  labre  appa- 
rent ;  palpes  très-petits,  coniques  ;  an- 
tennes droites,  de  onze  articles,  dont 
les  trois  derniers  forment  une  massue 

})erfoliée  ;  tromjîc  courte  ,  large ,  di- 
atée  au  bout  ;  point  de  cou  apparent  ; 
mandibules  fendues  à  leur  extrémité; 
jambes  terminées  par  deux  forts  cro- 
chets. 

Latreille,  dans  v\n  de  ses  ouvrages 
(Considér.  génér.  ,  p.  219)  place  les 
Attelabes  dans  In  IbmiDe  des  Choran- 


ATT 


?•> 


sonides,  et  les  range  ailleurs  (Règne 
Anim.  de  Cuv.)  dans  celle  des  Rhui- 
chophores  ou  Porte-becs.  Ils  offrent 

!)lusieurs  points  de  ressemblance  avec 
es  autres  genres  qui  la  constituent  , 
mais  ils  diffèrent  cependant  de  cha- 
cun deux  par  des  caiactères  tranchés. 
C'est  ainsi  que  leurs  antennes  droites 
et  liliformcs  de  onze  articles  ,  termi- 
nées en  une  massue  de  trois  articles  , 
les  éloignent  des  Brcntes  ,  des  Cylas, 
des  Chaiansons  proprement  dits,  des 
BrachycJres  ,  des  Lixes ,  etc.,  etc.,  et 
que  l'insertion  de  ces  appendices , 
l'absence  d'un  cou  apparent ,  ainsi 
que  les  deux  forts  éperons  des  jambes 
empêchent  de  les  confondre  avec  les 
Apodères  ,  les  Rhynchlles  et  les 
Apions. 

Les  Attelabes  ont  le  coips  plus  ou 
moins  ovale,  très-corné;  le  prothorax 
est  sans  rebords,  plus  large  que  la  tète 
et  moins  que  les  élytres;  celles-ci  sont 
convexes  et  recouvrentles  ailes  mem- 
braneuses du  mélathorax  ;  les  pâtes 
ont  une  longueur  moyenne  ,  l'abdo- 
men est  court  et  a  plus  de  largeur 
que  de  longueur. 

Les  larves  ressemblent  beaucoup  à 
celles  des  Charansons  ,  elles  sont 
apodes,  blanchâtres,  formées  par 
douze  anneaux,  ayanlàleur  face  infé- 
rieure certaines  éiniueuces  luliréfiées 
par  une  substance  visqueuse  qui  pa- 
raît favoriser  leur  marche  ;  la  partie 
antérieure  du  corps  offre  une  tête  écail- 
leuse  munie  de  deux  mandibules  cor- 
nées au  1110^  en  desquelles  elles  sem- 
blent opérer  la  progression  en  se  ciam- 
ponnantaux  parties  qui  les  environ- 
nent. Ces  parties  sont  assez  souvent 
des  pulpes  de  fruits  qu'elles  rongent 
à  lintérieuv  sans  qu'on  puisse  soup- 
çonner leur  présence.  Elles  vivent  en- 
core dans  l'intérieur  des  tiges  et  se 
nourrissent  aussi  de  fleurs,  et  surtout 
de  feuilles  qu'elles  enroulent  pour  en 
longer  à  l'abri  le  parenchyme.  Lors- 
qu'elles sont  réunies  en  grand  nom- 
bre, leurs  ravages  sont  très-sensibles. 
Parvenues  à  un  entier  développement, 
ce  qui  a  lieu  après  plusieurs  mues  , 
ces  larves  se  transforuient  en  nymphe 
cl  3c  consliiiispul  à  cet  effet  uuc  ce- 


74  ATÏ 

que  de  soie  ou  bien  se  font  une  enve- 
loppe avec  une  sorte  de  matière  ré- 
sineuse. Elles  ne  tardent  pas  ensuite 
à  devenir  Insectes  parfaiis.  Les  Atte- 
labes  habitent  sous  cet  état  les  feuil- 
les et  les  fleurs  des  végétaux,  inais  ils 
sont  peu  voraces  et  très-timides  ;  au 
moindre  danger  ,  ils  retirent  leurs 
pâtes  contre  leur  corps  et  se  laissent 
tomber.  Ces  Insectes  sont  générale- 
ment très-petits  ,  on  les  rencontre 
abondamment  aux  environs  de  Pa- 
ris. L'espèce  servant  de  type  au 
genre  et  qui  est  très-commune  sur  le 
Chêne  ,  a  reçu  de  Linné  le  nom 
iX Attelabus  curculioniodes ,  c'est  le 
Becmarc  Laque  de  Geoffroy  (  Ins. 
tom.  1.  p.  273.  n.  10  ).  Olivier 
(Col.  pi.  1.  fig.  1  )  l'a  figurée. — 
L'Altelabe.  fémoral ,  j4tt.  femoralis  , 
Oliv.  {loc.  cit.  pi.  1.  fig.  13  )  n'est  pas 
rare  dans  les  environs  de  Paris  ,  sur 
le  Bouleau.  (aud.) 

AÏTERISSEMENT.  oéol.  Dépôt 
de  limon  ,  de  sable  et  de  pierres  rou- 
lées, foimé  par  les  fieuves  à  leur  em- 
bouchure et  dans  toutes  les  pai'ties  de 
leur  cours  oii  le  mouvement  de  leurs 
eaux  se  ralentit,  et  même  par  la  mer 
sur  ses  rivages. 

Les  Attérissemens  composent  les 
Terrains  d' Alluvion  modernes,  F',  ce 
mot,  et  s'entendent  plus  spécialement 
des  accumulations  successives  de  dé- 
bris d'auties  terrains  au  moyen  des 
cours  d'eau  qui  existent  encore  sur 
la  surface  de  la  terre  ou  qui  no 
différaient  tout  au  plus  ,  dans  les 
temps  reculés  ,  que  par  leur  plus 
grand  volume.  —  Le  sol  de  la 
Basse-Egypte  ,  celui  de  la  Hollande  , 
celui  de  Pétersbourg  ,  de  la  vallée  du 
Pô  ,  etc.,  sont  des  Attérissemens  de 
fleuves.  —  Les  Attérissemens  tendent 
à  niveler  continuellement  la  surface 
de  la  terre  puisqu'ils  sont  le  résultat 
du  transport  dans  les  parties  basses 
des  parties  brisées  qui  foi^maient  les 
sommités  ou  montagnes.  /^".Terrain 
ei  AxLuvioN.  (c.  p.) 

ATTHIS.  OIS.  Nom  ancien  d'un  Oi- 
seau que  l'on  a  successivement  rapporté 
a  diversas  espèces  de  différeus  genres, 


ATT 

GraculaAtthis,  Gmel.  Lath;  Corvus 
Atthis  ,  Hasselq,  Sturnits  Atthis,  Dau- 
din  ,  et  qui  en  définitive  paraît  être 
notre  Martin-Pêcheur, ^/cerfo Ispida, 
L.  BufT.  pi.  enlum.  77.  (dr..z.) 

ATTI-ALU.  BOT.  niAN.  Syn.  de 
Ficus  racemosa  ,  L.  à  la  côte  de  Ma- 
labar, (b.) 

ATTICUS.  POIS.  L'un  des  noms 
de  l'Esturgeon,  f^.  ce  mot.  (b.) 

ATTIER.  BOT.  PII  AN.  V,  Atte. 

ATTIGBRO.  MAM  Syn  de  Raton 
chez  les  Iroquols,  selon  Desmarest. 

(a.  D..NS.) 

*ATTILOS.  MOLi..  Selon  Gesner 
(  de  Jquat.  p.  109  ),  Hesychius  dési- 
gne,sous  ce  nom  ,  une  espèce  de  Con- 
que qui  n'a  pas  été  reconnue,     (p.) 

ATTI-MEER-ALON.  bot.  piian. 
Espèce  de  Figuier  de  l'Inde,  selon 
Bosc.  (a.  r.) 

ATTINGACU.  ois.  Même  chose 
qu'Atingacu  -  Camucu.  T^.  ce  mot. 

(B.) 

ATTOLE.  BOT.PHAN.  J^.  Anate. 
ATTRACTION,  r.  Pesanteur. 
ATTRAPE-MOUCHE,  ois.  Même 
chose  que  Gobe-Mouche.  J^.  ce  mot. 

ATTRAPE-MOUCHE.  BOT.  phan. 

Nom  vulgaire  donné  à  diverses  Plan- 
tes ,  funestes  aux  petits  Insectes  ailés 
qui  s'y  reposent.  Quelques-unes  ,  tel- 
les que  \  Apocynum  androsœmifoliurn, 
et  deux  ou  trois  Lychnidcs  ,  ont  leur 
tige  enduite  d'une  sorte  de  visquosité 
à  laquelle  les  Mouches  se  prennent 
par  les  pâtes  ;  elles  ont  peut-être  don- 
ne à  l'Homme  l'idée  des  gluaux.  — 
Le  Dionea  Muscipula  est  un  Attra- 
pe-Mouche d'un  autre  genre  et  pure- 
ment mécanique.  Les  espèces  de  pa- 
lettes cillées,  qui  terminent  ses  feuil- 
les ,  se  ferment  comme  à  ressort  sur 
la  Mouche  qui  s'y  abat.  Les  étamines 
du  Nerium  Oleander  sont  aussi  des 
Attrapes  -  Mouches  par  la  disposition 
desquels  les  petits  Insectes ,  qui  s'in- 
sinuent dans  les  corolles,  n'en  peu- 


vent plus  sortir. 


r^. 


ATY 

ATUCO.  MAM.  (Gusmllla.)  Et  non 
Anico.  Sj,n.  de  Cacliicanie ,  chez  les 
Sauvages' do  rOrénoque.  V.  Tatou. 

ATUN.  BOT.  piiAN.  (Rumph.  Amb. 
T.  m.  t.  65.)  Arbre  à  très-grandes 
feuilles  des  îles  Moluques,  encore  peu 
connu,  dont  les  Heurs  sont  disposées 
en  bouquets. Ses  fruits  ovales,  et  assez 
gros,  sont  employés  comme  épice.  Il 
pourrait  peut-être  appartenir  au  gen- 
re Hérite  fia.  (b.) 

*ATUR10N.  BOT.  CRYPT.  (Diosco- 
ride.)  S^  n.  grecde  Célérac  ,  d'où  Aty- 
lium  Gt  A thyrium  ,  noms  imposés  par 
les  modernes  à  un  genre  de  Fougè- 
res, dans  lequel  le  Cétérac  n'est  pas 
compris.  P^.  Cétéracii  et  Atiiyrion. 

(B.) 

ATY.  BOT.  i?HAN.  L'un  des  noms 
du  Piment  dans  les  AutiUes.        (b.) 

ATYA.  CRUST.  Du  dictionnaire  des 
Sciences  naturelles  (  T.  lu.  suppl.). 
Même  chose  qu'Atye.  /^.  ce  mot  et 
Atyɣ.  (aud.) 

ATYCHIE.  Atychia.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Lépidoptères  ,  section 
ou  famille  des  Crépusculaires ,  établi 
par  Hoffmansegg  aux  dépens  du  gen- 
re Sphinx.  Il  appartient ,  suivant  La- 
treille  (Consid.  gén.),  à  la  famille  des 
Zygénides  ,  et  a  pour  caractères  :  an- 
tennes bipectinées  dans  les  mâles  ,  et 
simples  dans  les  femelles;  palpes  ex- 
térieurs ou  labiaux  très-velus,  s'éle- 
vant  notablement  au-delà  du  chape- 
ron ;  ailes  courtes  ;  des  épines  fortes  à 
l'extrémité  des  jambes  postérieures. 
Le  même>auteur  l'éunit  ailleurs  (  Kèg. 
Anini.  de  Cuv.)  ce  genre  à  celui  des 
Glaucopides.  L'espèce,  sur  laquelle  il 
est  fondé  ,  est  le  Sphinx  Chimera 
d'Hiibner  {Lepid.  Sphinx.  T.  i,  fig.  i) 
ou  le  Sphinx  appendiculata  d'Esper 
(  Lepid.  T.  ii.  tab.  55.  fig.  5,  6). 

(aud.) 

ATYE.  Atya.  crust.  Genre  de 
l'ordie  des  Décapodes  ,  établi  par 
Leach ,  et  ayant  pour  caractères  :  les 
deux  paires  antérieures  de  pâtes  éga- 
les ,  avec  le  dernier  article  fendu  ;  la 
troisième  paire  plus  grande  ,  inégale, 


ATY  75 

sans  doigt ,  terminée  par  un  crochet , 
ainsi  que  celles  qui  suivent  ;  anten- 
nes extérieures  insérées  au-dessous 
des  intérieures  ;  celles-ci  munies  de 
deux  soies  ;  queue  large,  avec  le  feuil- 
let cxtéiieur,  à  doux  divisions,  le 
moyen  terminé  un  peu  eu  pointe  et 
arrondi.  Latreille  (  Règne  Animal  de 
Cuvicr)  place  ce  genre  dans  la  famille 
des  Macroures ,  section  des  Salico- 
ques.  L'espèce  qui  lui  sert  do  type 
est  l'Atye  raboteuse  ,  Atya  scabra 
de  Leach  [Linn.  Societ.  Traits.  T. 
XI.  p.  545).  Sa  patrie  est  inconnue,  et 
elle  fait  partie  de  la  collection  du 
Musée  britannique.  (aud.) 

*  ATYÉE.  CRUST.  Leach  (Dict.  des 
Sciences  nat. ,  T.  xii.  p.  74  )  cite  ce 
nom  dans  la  liste  qu'il  donne  de 
tous  les  genres  de  Crustacés  publiés 
jusqu'à  l'année  i8i8.  Ce  mot  français 
nous  paraît  être  la  traduction  incoi'- 
recte  du  nom  Atya,  en  français  Atyc 
V.  ce  mot.  (aud.) 

ATYLE.  Atylus.  crust.  Genre  de 
l'ordre  des  Amphipodes ,  fondé  par 
Leach  [Trans.  Linn.  Societ.  T.  xi)  ,et 

f)lacé  par  lui  entre  les  Orchestries  et 
es  Dexamines;  il  avoisine  aussi  les 
Talitres  ,  et  offre  pour  caractères  :  des 
antennes  de  quatre  articles,  les  su- 
périeures un  peu  plus  courtes  que  les 
inférieures;  des  yeux  insérés  de  cha- 
que côté  près  d'un  avancement  anté- 
rieur du  test  en  forme  de  bec.  Leach 
décrit  ,  sous  le  nom  à! Atylus  carina- 
tus ,  une  espèce  qui  paraît  servir  de 
type  à  ce  nouveau  genre  ;  il  la  figure 
dans  les  Mélanges  zoologiques,  fai- 
sant suite  à  ceux  de  Shaw  (tab.  69). 
On  ne  sait  rien  sur  les  mœurs  de  cette 
espèce,  non  plus  que  sur  le  pays 
qu'elle  habite. 

Latreille  présume  que  le  Gammarus 
fnga.v  de  Fabricius  ,  figuré  par 
Phipps  (  Voyage  au  Pôle  boréal,  pi. 
12.  fig.  2  )  appartient  au  genre  Atyle. 

(aud.) 

ATYOUARAGLE.  bot.  phan. 
Syn.  de  Farthenium  hysterophoriis  > 
L.  chez  les  Caraïbes.  (u.) 

ATYPE.  Atypus.  abaciik,  Genre 


76 


ATY 


fonde  par  Lali  cille,  apj)ai  tenant 
(Règ.  Anim.  de  Cuv.)  à  l'ordre  des 
Pulmonaires  et  à  la  grande  famille 
des  Fileuses  ,  section  des  Tcrritèlcs. 
Ses  caractères  sont ,  suivant  l'auteur  : 
lèvre  très-petite  ,  recouverte  par  la 
base  des  niâclioiics  ;  palpes  insérés 
sur  une  dilatation  inférieure  du  bord 
extérieur  de  ces  dernières.  Ces  Ara- 
chnides avoisinent  les  Mygales,  dont 
elles  diffèrent  cependant  par  l'origine 
des  pal|)cs,  et  par  l'insertion,  ainsi  que 

f)arla  forme  des  organes  sexuels  dans 
es  mâles  ;  elles  s'éloignent  encore  des 
El  iodous  par  l'état  rLidimentaireetpar 
la  l'orme  de  la  lèvre.  Walckenacr(ïabl. 
desAranéides.p.  7)  a  remplacé  le  nom 
d'Atype  par  celui  d'Olétèrc  ,  Oletera. 
Les  Atypes  de  Latreille  sont  des  Ani- 
maux très-curieux,  tant  à  cause  de  leur 
organisation  extérieure ,  assez  diflé- 
rcnte  de  celles  des  autres  genres,  qu'à 
cause  de  leurs  mœurs  très-singulières. 
Pour  ce  qui  regarde  la  première  ,  nous 
en  ferons  ici ,  d'après  nature  ,  une 
description  assez  complète.  Les  man- 
dibules sont  allongées,  droites  dans 
la  direction  de  l'axe  du  corps ,  un 
peu  arquées  supérieurement  ,  plus 
étenduesqucle thorax,  etmunlcsd'un 
long  crochet  replié  obliquement  sur 
elles  le  long  d'une  rangée  de  petites 
épines  ;  les  mâchoires  font  un-  an- 
gle presque  droit  entre  elles  ,  et  finis- 
sent en  pointe  mousse  ;  la  base  de 
chacune  d'elles  est  très-dilatée  exté- 
rieurement ,  et  forme  une  expansion 
sur  laquelle  s'insère  le  palpe  ;  celte 
insertion  est  située  à  peu  près  dans  le 
milieu  de  la  longueur  de  la  mâchoire  ; 
le  palpe ,  composé  de  cinq  articles , 
s'avance  un  peu  au-delà  des  mandi- 
bules ;  il  est  terminé  par  un  crochet 
i)ectiné  dans  les  i'emclles  ;  mais  dans 
le  mâle,  le  dernier  article  présente  au- 
dessous  ,  près  de  la  base  ,  deux  autres 
pièces  cornées  qui  constituent  l'or- 
gane copulateur  de  ce  sexe;  la  lèvre 
est  très-petite  ,  arioudie  à  son  bord 
libre.  Le  thorax  est  d'une  forme  assez 
singulièie;  il  est  très-plat  en  arrière; 
mais  en  devant  il  offre  une  éminence 
au  sommet  de  laquelle  ou  aperçoit 
les   yeux;  ceux-ci,   picsquc  égaux 


ATY 

entre  eux  ,  sont  au  nombre  de  huil , 
quatre  placés  à  peu  près  sur  une 
même  ligne  transversale  et  antérieu- 
re ,  et  deux  de  chaque  cÔ!é  plus  pe- 
tits ,  plus  allongés ,  groupés  ensem- 
ble,  et  touchant  l'œil  extérieur  de 
la  première  rangée  ;  eu  arrière  de  la 
protubérance  du  thorax,  on  remar- 
que un  enfouçcment  central,  auquel 
arrivent  en  convergeant  des  lignes  qui 
se  dirigent  entre  les  hanches,  et  mar- 
quent les  limites  des  pièces  du  flanc 
qui  ,  ainsi  que  nous  l'établirons  au 
mot  Thorax  ,  remplacent  chez  les 
Arachnides  le  tcri^iim  des  Insectes  ou 
la  carapace àes  Crustacés;  lesternum 
est  presque  carré.  Les  pâtes ,  propor- 
tionnellement au  corps  ,  ne  sont  pas 
très  -  allongées  ;  la  quatrième  paire 
est  la  plus  longue  ;  la  première  vient 
ensuite  ,  puis  la  deuxième  et  la  troi- 
sième; l'abdomen  est  petit,  ovale  dans 
les  mâles  ;  il  a  ,  à  sa  partie  antérieure 
et  supérieure ,  un  disque  coriace,  der- 
lière  lequel  se  font  distinguer,  par  au- 
tant de  lignes  trausverscs,  les  anneaux 
de  cette  partie  ;  son  extrémité  posté- 
rieure présente  les  filières  au  nombre 
de  quatre  ,  inégales  ;  les  supérieures  , 
beaucoup  plus  longues,  se  dirigent 
en  l'air  ;  les  inférieures  sont  très-pe- 
tites cl  ressemblent  à  des  mamelons. 
—  Les  habitudes  de  ces  Animaux 
sont  fort  curieuses.  Ouïes  rencontre 
sur  des  plouses  de  gazons  entremêlés 
de  mousse  ;  ils  se  construisent  dans 
ces  lieux  un  fourreau  soyeux  ,  dans 
la  composition  duquel  entre  un  assez 
grand  nombre  de  brins  de  mousse 
qui  servent  à  le  fortillcr.  Ce  tuyau, 
de  la  longueur  t'e  huit  à  dix  pouces  , 
et  d'abord  dirigé  horizontalement 
sur  la  surface  du  sol ,  s'enfonce  en- 
suite dans  la  terre.  L'Atype  y  établit 
sa  demeure  ,  et  dépose  dans  le  fond 
ses  œufs  C[u'il  enveloppe  encore 
d'une  tode  blanche. 

Le  genre,  que  nous  avons  décrit, 
ne  se  compose  jusqu'à  présent  que 
d'une  espèce  :  l'Atypc  de  Sulzer  ,  ^/. 
Sidzeri,  ou  rOlétère  difforme  de  Wal- 
ckenaer  (  lue.  cit.  et  Hist.  des  Aran. 
lîg.  3.  tab.  G  ,  le  mâle);  elle  eslla mê- 
me que  l'.'s  Araignées  mbtt;tranca  de 


Aiy 

Rocnicr  (  pi.  3o.  fig.  2  ) ,  cl  picca  de 
Sul/.or  (  y/f>ireÀi//zte  Geschichlc  de/ 
Jiisccteii.  pi.  5o.  tig-.  2)  qui ,  le  premier, 
l'a  dcconvort  en  Suisse.  Depuis,  l5osc, 
Latrcillc  et  Auguste  Oclier  l'ont  ren- 
contrée aux  environs  de  Paris.  Ce  der- 
nier l'a  souvent  observée  sur  le  re- 
vers nord-nord-cst  du  coteau  de  Bcl- 
Icvuc  à  Sèvres.  L'Atype  de  Sulzcr  a 
la  démajchc  lente  ;  il  est  commun 
vers  le  mois  de  juillet  dans  le  lieu 
que  nous  venons  de  citer.  On  le  trou- 
ve aussi  dans  le  bois  de  Meudon.  13a- 
soclic  ,  naturaliste  distingué,  a  dé- 
couvert aux  environs  de  Sécz ,  en 
Nonnandie ,  une  Arachnide  de  ce 
même  genre  qui ,  si  elle  n'est  pas  une 
espèce,  est  au  moins  une  variété  re- 
marquable. (AID.) 

AÏYRIOIN.  BOT.  ciiYPT.  Ce  nom 
est  un  double  emploi  d'A'niYUioN.  P". 
ce  mot.  (u-) 

ATYS.  MAM.  (Audebert.)  Espèce 
de  Singe  du  genre  Guenon.  f~.  ce 
mot.  (a.  D..NS.) 

ATYS.  Jtjs.  JVIOLL.  Genre  établi 
par  MontfortfConcbyl.  T.  it.  p.  542) 
aux  dépens  des  Bulkis  de  Linné ,  et 
spécialement  pour  la  Bulla  Naucian, 
vulgairement  la  Gondole  papyracée 
qu'il  appelle  Atys  Gondole,  A.  Cym- 
buliis,  et  dont  il  fait  le  type  de  ce  nou- 
veau genre  qui  n'a  point  été  adopté. 
Ne  connaissant  point  encore  l'Animal 
de  cette  espèce  ,  dont  la  Coquille  , 
comparée  à  celles  des  autres  Bulles, 
ne  iournit  pas  des  caractères  assez 
particulieis  pour  qmon  puisse  admet- 
tre le  genre  de  IMontfort ,  nous  ren- 
voyons à  l'article  Bulle  pour  par- 
ler de  cette  Coquille  ;  mais  il  est 
cependant  une  circonstance  remar- 
quable qui  la  distingue  ;  c'est  sa  cou- 
leur blanche,  opaque  ,  sansépidcrme. 
La  Bulla  solida  de  Bruguière  et  quel- 
ques autres  sont  dans  le  même  cas  ; 
cependant  ces  deux  espèces  ne  sont 
apparemment  point ,  comme  la  Bul- 
lœa  aperta,  contenues  dans  le  lobe 
postérieur  du  corps  ou  bouclier  ;  mais 
elles  en  sont  vraisemblablement  re- 
couvertes ,  ainsi  que  par  les  lobes  la- 


AUB 


77 


téraux,  conune  cela  a  lieu  chez  la 
Bulla  Jfydat/s,  dont,  à  la  vérité^  la 
Coqiiille  a  lui  épiderme  fauve  ,  très- 
disliuct.  On  ne  peut  donc  se  rendre 
bien  raison  de  l'Anomalie  qu'olli eut 
les  Bulla  Nauciim  et  ««//VAr  qu'en  ob- 
servant leurs  Animaux  ,  et  .selon  tou- 
tes les  apparences  ,  malgré  quelques 
modilications  dans  l'organisation  ,  ils 
ne  présenteront  pas  des  diflerenccs 
assez  tranchées  pour  en  faire  un  gen- 
re à  part.  f''.  Bulle  et  Gondole. 

Ijc  nom  d'AïYS  a  été  employé  dans 
le  Dictionnaire  des  Sciences  natu- 
relles comme  appartenant  à  inic  es- 
pèce de  Patelle,  la  Palella  yîstrolepas; 
aucune  citation  n'accompagnant  cette 
indication  ,  nous  n'avons  pu  ,  malgré 
nos  recherches  ,  découvrir  l'auteui- 
qui  a  ainsi  appelé  la  Patclla  Astrolc- 
pas  ,  ni  celte  Patelle  elle-mcu?e.  A  la 
vérité,  Bruguière  ■(  Imcycl.  mélh.) 
indique  sous  ce  nom  une  Patelle; 
mais,  comme  il  n'a  pas  décrit  ce  genre, 
on  ne  connaît  pas  l'espèce  qu'il  avait 
en  vue,  quoiqu'on  puisse  présumer 
que  c'est  la   Fatella  sacchaiina.  F'. 

ASTROLEPAS.  (F.) 

ATZEL.  OIS.  Syn.  de  la  Pic  , 
Co/vus  Plca,  L.  en  Allemagne.  P'. 
Corbeau.  (nn..z.) 

ÀUAK.  OU  AUEK.  mam.  Syn.  dv. 
Morse  au  Groenland.         (a.  d.  ns.) 

AUBE  OU  AUBO.  bot.  pu  an.  7-' 
Aouba. 

AUBEPIN  ou  AUBÉPINE,  bot. 
piiAN.  T^.  Alisier. 

AUBEREAU.  ois.  r.  Hobereau. 
AUBERGINE,  dot.  piian.  Syn.  de 
Mélongène  dans  le  midi  de  la  Fiance. 

F~.  SOLAKUM.  (b.) 

AUBERTIA.  BOT.  cbypt.  (  Mous- 
ses.) Genre  cité  par  Bridel ,    comme 
établi  par  Palisot  de  Beauvois  ,  et  sv- 
nonyme  de  Racopilum.  P^.  ce  mot.*^ 
(ad.  b.) 

AUBERTIE.  Auhcrtia.  bot.  phan. 
Genre  qui  paraît  appartenir  à  la  fa- 
mille des  Térébiiitbacécs  et  formé  par 
Bory  de  St. -Vincent  dans  son  Voyage 
aux  quatre  îles  principales  des  meis 
d'Afrique  (T. I.  p.  556.pl.  18)  enl'hon- 


78  AUB 

neuv  du  savant  Aubert  Du  Petit  - 
Thouars ,  qui  explora  si  utilement 
pour  la  botanique  un  pays  oii  Bory  a 
depuis  marché  sur  ses  traces.  Il  appar- 
tient à  la  Tétrandrie  Tétragynie  ,  L. 
Ses  caractères  sont  :  un  calice  à  quatre, 
divisions  ;  quatre  pétales  ;  un  ovaire 
supérieur  surmonté  de  quatre  styles; 
quatre  capsules  oblongues  ,  caré- 
nées, sujettes  à  avorter,  uniloculal- 
res,  s'ouvrant  latéralement  et  con- 
tenant une  à  trois  semences.  La  seule 
espèce  constatée  d'Aubertie  est  un 
Arbre  médiocre  des  hautes  régions  de 
l'île  de  Mascareigne,  dont  les  fleurs 
sont  petites  ,  les  feuilles  pétiolées  , 
ovales  ,  entières,  glabres,  savonneuses 
quand  on  les  frotte  entre  les  doigts ,  et 
répandant  une  odeur  pareille  à  celle 
du  Bétel.  Bory  de  St.-Vincent  pense 
que  l'Ampac  He  Rumph  doit  rentrer 
dans  ce  genre.  V.  Ampac.    (a.d.j.) 

AUBIER.  Alhumum.  bot.  phan. 
On  appelle  ainsi  dans  les  Arbres  di- 
cotylédones ,  les  couches  les  plus 
extérieures  du  bois  ,  c'est-à-dire  celles 
qui  ont  été  formées  les  dernières. 
L'Aubier ,  qui  porte  aussi  le  nom  de 
Faux  bois,  est  généralement  d'un 
grain  moinsdense,  moins  serré  que  le 
bois  proprementdit;  sa  couleur  est  éga- 
lement différente  de  ce  dernier.  Nous 
parlerons  au  mot  tige,  avec  beaucoup 
plus  de  détail ,  de  cette  partie ,  et 
nous  l'envoyons  aussi  au  mot  accrois- 
sement des  Yégélaux  ,  pour  ce  qui 
concerne  le  mode  de  production  et 
d'accroissement  de  l'Aubier,     (a.r.) 

On  donne  encore  le  nom  d'AuBiEn 
ou  d'OsiER  à  divers  Saules  dans  le 
midi  de  la  Fi-ance.  (b.) 

AUBIFOIN  ET  AUBITON.  bot. 
piian.  Noms  vulgaires  du  Biuet , 
Centaurea  Cyanus  ,  L.  F".  Bluet  et 
Centaurée.  (b.) 

AUBLETIE.  Auhlelia.  bot.  phan. 
Plusieurs  genres  de  Plantes  ont  porté 
successivement  le  nom  d'Aublet,  et 
ont  ensuite  été  réunis  à  des  genres 
précédemment  établis.  Ainsi  Gaert- 
ner  a  formé  un  genre  Aublelia  avec 
la  Plante  désignée  par  Linné  fils 
sous  le  nom  de  Soimeratla  acida.  V. 
4S0NNERATIE.  Schreber  ,  qui  s'est  fait 


AUB 

un  plaisir  de  changer  tous  les  noms 
de  genres  établis  par  Aublet,  a  dé- 
coré du  nom  de  cet  auteur  le  genre 
yjpeiba.  V.  ce  mot.  Lourelro  appelle 
encore  Aiibletia  une  Plante  que  l'on 
a  réunie  au  genre  Paliure.  /^. ce  mot. 
Enfin  ,  Pcrsoon  ,  restituant  au  genre 
établi  par  Aublet  son  nom  primitif, 
a  fait ,  d'après  feu  Richard ,  un  genre 
particulier  du  Monnietia  tiifoLiata 
d'Aublet ,  sous  le  nom  à' Aublelia.  V. 
MONNIERIA.  (a.r.) 

AUBOUR.  bot.  piian.  /^.  Albour, 
et  syn.  de  Viburnum  Opulus.  L.  V, 
YxoRNE.  (b.) 

AUBREGUE.  min.  (  Bosc.  )  Nom 
vulgaire,  dans  quelques  départemens 
de  France  ,  d'une  terre  argileuse  qui 
contient  des  Belemnites  et  des  Am- 
monites, (b.) 

AUBRESSIN.  BOT.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Cratœgus  Oxya- 
cantha.  L.  T^.  Alizieb.  (b.) 

AUBRIER.  ois.  (Salerne.)  Syn. 
vulgaire  du  Hobereau,  Falco Subbu~ 
/eo,  L. /^.  Faucon.  (dr..z.) 

*  AUBRIETA.  BOT.  phan.  Genre 
formé  par  Adanson  (Fam.  Plant,  a. 
p.  420)  parmi  ses  Crucifères,  sec- 
lion  des  Lunaires ,  et  adopté  par  De 
CandoUe  sous  le  nom  d'Aubrietia 
{Sjst.  x'eget.  II.  p.  295).  Il  diflere  du 
Berteroa  par  les  pétales  entiers  et  non 
bifides,  de  l'Alysson  par  ses  fruits 
oblongs ,  et  du  Draba  par  les  filets  des 
étaminesdont  les  plus  petits  sont  den- 
tés. Deux  espèces  constituent  ce  genre: 
la  mieux  connue  est  VAljssum  del- 
toideum  de  Linné.  (b.) 

*  AUBRIETIA.  BOT.  phan.  r.  Au- 

BRIETA. 

AUBUSSEAU.  POIS.  Petite  espèce 
de  Poisson  indéterminée  ,  encore 
qu'elle  se  trouve  sur  les  côtes  d'Au- 
nis  et  de  Saintonge  ,  et  dont  la 
chair  est  fort  bonne  à  manger.  Son 
dos  est  bleu,  ses  flancs  argentés  ,  sa 
mâchoire  inférieure  plus  longue  que 
la  supérieure  et  recourbée  en  crochet. 
On  (lit  que  ce  Poisson  se  vend  assez 


AUC 

comniuniJmcnt  sur  le  marché  de  La 
Rochelle  (b.) 

AUCHA.  ]MAM.  (Niéi-eniherg.)  S^ti. 
lie  Sarigue.  V.  Diuelpiie.  (b.) 

AUCHENIA.  MAM.  INom  donne 
par  lUiger  (  Prod.  syst.  anim.  )  au 
genre  qu'il  avait  formé  pour  la  Vigo- 
gne et  le  Lama  ,  et  tiré  de  la  longueur 
du  cou  de  ces  animaux.  /  .  Cha- 
meau, (b  ) 

♦AUCHENIE.  Auchenia.  ins. 
Genre  de  Tordre  des  Coléoptères, 
section  des  ïétramèreS ,  établi  par 
Megerlc  aux  dépens  du  genre  Ciioce- 
ris  de  Fabricius,  et  adopté  par  Dejean 
(Catal.  des  Colcopt.)  qui  le  range  à  la 
suite  des  Orsodacnesde  Latrcille.  Les 
Criocères  betulœ  et  siibspinosa  de 
Fabricius  font  partie  de  ce  nouveau 
génie,  qui  est  peu  nombreux  en  espè- 
ces, et  sur  la  valeur  duquel  ou  ne 
saurait  se  prononcer ,  sans  connaître 
les  caractères  qu'on  lui  assigne,  f^. 
Criocère.  (aud.) 

AUCHENOPTÈRES.  pois.  C'est- 
à-dire  ayant  des  ailes  au  cou.  Famille 
qui  seule  forme  le  second  sous-ordre 
des  Holobranches  dans  la  Méthode 
ichthyologique  de  Duméril  (  Zool. 
anal.  p.  116  et  117),  répondant  à 
l'ordre  des  Jugulaires  de  Linné  ,  et 
dont  les  genres,  qui  s'y  ti'Ouvent  rap- 
prochés artificiellement  par  la  seule 
disposition  des  nageoires  inférieu- 
res précédant  les  thoraciques  ,  se  lé- 
partissent  naturellement  dans  plu- 
sieurs des  ordres  de  la  Méthode  de 
Cuvier.  Ces  genres  sont:  Callionyme, 
Uranoscope ,  Batiachoïde  ,  Muré- 
noïde,  Oligopode,  Blennie,  Callio- 
more  ,  Vive ,  Gade  ,  Chrysoslrome  et 
Kurte.  F',  tous  ces  mots.  (b.) 

AUCHÉNORHYNQUES  ou  COL- 
LIROSTRES.  INS.  Noms  sous  les- 

aucls  Duméril  désigne  une  famille 
'Hémiptères,  répondant  à  celle  des 
Cicadaires  de  Latrcille.  T~.  Cica- 
DAiRES.  (aud.) 

AUCUBA.  BOT.  PHAN.  Thunberg 
nomme  ainsi  un  Arbre  du  Japon  dont 
il  décrit  une  seule  espèce ,  VAucuba 
japonica,  qui  est  déjà  très-répandue 


AUG 


79 


dans  nos  jardins  oii on  la  distinguefa- 
cilement  aux  taches  jaunes  qui  parsè- 
ment ses  feuilles  épaisses  ,  opposées 
et  dentées  en  scie.  Elle  a  été  figurée  , 
mais  très  -  incomplètement  (  tab. 
6  des  le.  pi.  Japoiiic.  de  Banks  , 
tab.  i5.  FI.  Jap.  de  Thunberg,  tab. 
597  des  lUustr.  de  Lamarck,  Encyc. 
méthod).  Les  fleurs  ,  disposées  en 
panicules  terminales,  sont  dioïques; 
elles  présentent  un  calice  à  quatre 
dents  ,  court  ,  persistant ,  et  quatre 
pétales.  Dans  les  fleurs  mâles  ,  ces 
pétales  alternent  avec  autant  d'é- 
tamines  insérées  sur  un  disque  légè- 
rement convexe  ,  et  creusé  à  son  mi- 
lieu d'une  fossette.  Dans  les  femelles, 
on  trouve  un  ovaire  adhérent,  muni 
d'un  seul  style  et  d'un  seul  stigmate 
qui  devient  une  baie  un  peu  charnue,, 
contenant  une  seule  graine  renversée. 
Cette  situation  de  la  graine  et  l'adhé- 
rence d'un  fruit  monosperme  avec  le 
calice  ont  fait  penser  à  feu  Richard 
que  le  genre  Aucuba  appartenait  aux 
Loranthées  ,  dont  il  difière  cepen- 
dant par  la  disposition  alterne  des 
étamines  et  des  pétales.  Il  avait  d'a- 
bord été  placé  à  la  suite  des  Rham- 
nées.  (a.d.ï.) 

AUDIAN-BOULOHA.  bot.  piian. 
Arbrisseau  indéterminé  de  Madagas- 
car ,  comparé  à  la  Cynoglosse  par 
Flacourt,  et  qui  paraît  être  un  Tour- 
nefortia.  P^.  Pitone.  (b.) 

AUDUA  ou  AUDUA-TYTLTNGR. 
OIS.  (Millier.)  Petit  Oiseau  des  régions 
glaciales  du  Groenland  et  d'Islande  , 
qui  pourrait  bien  être  le  Parus  gri- 
seus  ,  L.  Il  est  rare  ,  habite  les 
monts  solitaires  ,  ne  descend  que  peu 
vers  les  habitations  au  temps  oii 
mûrit  la  graine  de  la  Morgelinc  ,  yJl- 
sine  média  ,  L.  ,  et  dans  son  igno- 
rance du  danger  se  pose  alors  jus- 
que sur  la  tête  des  Hommes.  Buflon 
regarde  cet  Oiseau  comme  un  Roite- 
let. (B.) 

AUEK.  MAM.   P^.  AUAK. 

AUGEA.  bot.  PHAN.  Genre  étal)li 
dans  les  Dissertations  acadéuîiqucs  do 
Thunberg  (T.  i.  p.  i25).  D'après  la 


8o 


AUG 


description  qu'eu  donne  ce  savant,  on 
voitquc  Iccaliccestmonosépale,  quin- 
queparti,  persistant;  qu'il  n'y  a  pas 
de  corolle  ;  qu'à  la  base  du  calice,  s'in- 
sère un  f  ube  quel'auleur  nomme  nec- 
taire ,  surmonté  de  dix  dents  qui  por- 
tent les  anthères;  que  l'ovaire  est  libre, 
a  un  seul  style  et  un  seul  stigmate  ; 
que  le  fruit  est  une  capsule  un  peu 
charnue ,  marquée  de  dix  stries,  com- 
posée de  dix  loges  qui  s'ouvrent  en 
autant  de  valves  ,  et  contiennent  plu- 
sieurs graines  revêtues  d'une  tunique 
blanche.  L'espèce  qu'il  décrit  est  1'^//- 
gea  cape/isis,  Plante  herbacée,  dont 
la  tige  5e  divise  au-dessus  de  la  terre 
en  rameaux  alternes ,  dont  les  feuilles 
opposées  se  soudent  par  leurs  bases, 
et  dont  les  fleurs  sont  solitaires  sur 
des  pédoncules  qui  naissent  entre  les 
feuilles  au  nombre  d'un,  de  deux  ou 
de  trois.  Toute  la  plante  est  succu- 
lente. Sa  place  est  auprès  du  Samjda, 
comme Thunberg  l'a  indiqué  lui-mê- 
me, et  par  conséquent  elle  fait  partie 
de  la  famille  des  Samydées,  étajjiie 
par  Ventenat.  (a.  d.  J.) 

AUGlA.  BOT.  PiiAK.  Loureiro  nom- 
me Augia  sincnsis  lui  Arbrisseau  qui 
croît  dans  les  bois  de  la  Chine  ,  de  la 
Cochinchiue  ,  des  royaumes  de  Siam 
et  de  Camboge  ,  et  dont  on  extrait , 
suivant  lui  ,  le  suc  résineux  connu 
sous  le  nom  de  veinis  de  la  Chine.  Son 
écorce  est  rude  ;  ses  feuilles  ?ont  com- 
pose'es  en  général  de  cinq  paires  de 
iblioles  entières  ,  terminées  par  une 
impaire  ;  ses  fleurs  disposées  en  pani- 
cules  lâches  ,  terminales  ou  axillaircs 
à  l'extiémité  des  rameaux.  Leur  calice 
est  monosépale  ,  tronqué  au  sommet, 
très-petit;  les  pétales  ,  au  nombre  de 
cinq ,  s'attachent  à  un  réceptacle  oii 
s'insèrent  auprès  d'eux  les  étamines  ,  à 
anthères  anondies  ,  dont  le  nombre 
va  jusqu'à  cent  à  peu  près  ;  l'ovaire  est 
libre,  le  style  fdiforme  ,  le  stigmate 
simple  ;  le  fruit  est  une  petite  drupe 
comprimée  de  haut  en  bas ,  et  conte- 
nant une  noix  monosperme  de  même 
forme.  De  Jussieu  a  indiqué  la  place 
de  ce  génie  parmi  les  Gultifères  ,  à  la 
suite  du  Calophyllum ,  dans  un  Mé- 


AUL 

moire  publié  dans  les  Annales  du  Mu- 
séum ,  T.  XIV,  p.  097.  (a.  d.  ï.) 

*  AUGION.  BOT.  piiAN.  (  Diosco- 
ridc.)Syn.  d'Isatis.  ï^.  Pastel,   (b.) 

AUGITE.  MIN.  Pierre  mentionnée 
par  les  anciens  qui  la  disaient  verte  ; 
aussi  en  a-t-on  tait  une  Turquoise  ou 
une  Emeraude.  Werner  applique  ce 
nom  à  ce  que  Haliy  a  reconnu  n'être 
qu'une  variété  laminaire  d'Amphi- 
bole. V.  ce  mot.  (LUC.) 

AUGUENILLA.  bot.  phan.  Nom 
de  pays  de  l'une  des  Jovellanes  de  la 
Flore  Péruvienne.  (b.) 

AUGUO.  BOT.  piiAN.  Syn.  de  Zos- 
tera  oceanica ,  L.  sur  les  côtes  de  Pro- 
vence. V.  ZOSTÈRE.  (b.) 

AUGURE.  INS.  Nom  vulgaire 
d'une  espèce  d'Insectes  qui ,  suivant 
Duméril,  appartient  au  genre  Pié- 
duve.  J^.  ce  mot.  (aud.) 

AUGURE  DE  LTN,  bot.  phan. 
Même  chose  qu'Agourre  de  Lin.  J^.  ce 
mot.  (b.) 

AUJON.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
qu'Ajonc.  P'.  ce  mot.  (b.) 

AUK.  OIS.  Syn.  du  Pingouin , 
Alca  torda ,  L.  en  Angleterre.  7^. 
Pingouin.  (dr..z.) 

AUREB.  OIS.  Syn.  de  l'Aigle  impé- 
rial ,  Talco  Chrysaétos ,  L.  en  Arabie. 
f.  Aigle.  (dr..z.) 

AUKOH.  OIS.  Syn.  du  Héron  cen- 
dré,  ^//c^ea  cinej-ea ,  L.  en  Perse,  f". 

HÉRON.  (DR..Z.) 

AUKPALLARTOLIK.  ois.  Nom 
du  Coq  au  Groenland  où  cet  Oiseau 
a  été  introduit,  et  ne  se  trouvait  point 
avant  que  les  Européens  y  eussent  pé- 
nétré, (b.) 

AULACIE.  Aulacia.  bot.  phan.  Ce 
genre  ,  établi  par  Loureiro ,  ne  diflère 
du  Cookia  ,  T' .  ce  mot ,  que  par  son 
calice  divisé  moins  profondément ,  ses 
pétales  ponctués  en  dehors  et  à  quatre 
sillons  intérieurement  ;  sa  baie  à  cinq 
loges  dispcrmes ,  et  ses  feuilles  sim- 
ples. C'est  un  Arbre  haut  de  huit  pieds 
environ  ,  qui  croît  dans  les  forêts  de 


ALL 

la  Cochiuchiue  ,  à  feuill'js  alteiues  ,  à 
fleurs  d'un  blanc  verd ,  disposées  eu 
grappes  lâches  et  terminales  ,  et  dont 
le  fruit  ne  se  mange  pas.       (a.  d.  J.) 

AULA.QUE.  Aiilacus.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  H\  nienoptères  ,  section 
des  Porte-laricrës ,  établi  par  Jiirine 
(Classil".  des  Hyménoptères,  pag.  89), 
qui  lui  assigne  pour  caractères  :  une 
cellule  radiale  ,  grande  ;  trois  cellules 
cubitales ,  la  première  et  la  seconde 
recevant  les  deux  nervures  récurren- 
tes ,  la  troisième  atteignant  l'evlrémité 
de  l'aile;  mandibules  petites,  émargi- 
nées  ;  antennes  filiformes  ,  composées 
de  quatorze  articles.  La  treille  (Règne 
Anim.  de  Cuv.  )  range  ce  genre  dans 
la  famille  des   Pupivores  ,  tribu  des 
Ichneumonides,  entre  les  Foenes  et  les 
Ichneumons  qu'il  lie  entre  eux.  Ses 
caractères  sont,  suivant  lui  :  antennes 
sétacées  ,  de  treize  articles  dans  les 
mâles,  et  de  quatorze  dans  les  femelles  ; 
abdomen  ellipsoïde,  comprimé,  aminci 
insensiblement  vers  sa  base  en  l'orme 
de  pédicule,  et  inséré  à  l'extrémiié 
d'une  éiévaîion  pyramidale  du  bout 
postérieur  du  corselet  ;  pâtes  grêles. 
Ces  Insectes ,  outre  les  caractères  que 
nous  venons  d'énuméi-er,  eu  offrent 
encore  quelques-uns  assez  remarqua- 
bles :  leur  tète  est  arrondie  ,  suppor- 
tée par  une  sorte  de  cou  étroit;   les 
palpes  maxillaires  sont  sétacés,  de  six 
articles,  beaucoup  plus  longs  que  les 
labiaux;  ceux-ci  n'ont  que  quatre  ar- 
ticles ,  dont  le  dernier £st  un  peu  plus 
gros  et  presque  triangulaire  ;  la  lan- 
guette est  eniière  :  le  proihorax  et  le 
mésotiiorax  sont  sillonnés  dune  ma- 
nière  très- singulière  par  des   stries 
transversales  ;    les   patcs  sont  grêles 
comme  dans  les  Ichneumons  ;  Tabdo- 
men  est  formé  de  six  à  sept  anneaux 
distincts ,  et  muni  chez  les  femelles 
d'une   longue   tarière  à  filets  égaux- 
—  Jurine  a  établi  ce  genre  sur  l'ins- 
pection  de   la  femelle   d'une  espèce 
qu'il  nomme  Aulaque  strié,  Aul.  stria- 
tus{loc.  cit.  pi.  7.    genre   5).    Elle 
a  été   trouvée  dans  les  forêts  de  Pins 
du  midi  de  la  France  par  Léon  Du- 
four ,  ef  aux  environs  de  Gènes  par 

TOME    II. 


ALL  ,Si 

Spinola.  On  ne  sait  encore  rien  sur 
ses  mœurs.  (aud.) 

AULAUD.  OIS.  Yieux  nom  de  l'A- 
louette des  champs,  Alaudaaivensis. 
^.  Alouette.  (dr..z.) 

AULAX.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
famille  des  Proléacées  établi  par  Ber- 
gius  et  adopté  par  R.  Brown  ,  qui  lui 
donne  les  caractères  suivans  :  fleurs 
dioïques  par  avortement;  dans  les 
mâles  ,  un  calice  de  quatre  sépales  , 
portant  chacun  sur  son  milieu  une 
étamine;  dans  les  femelles,  un  stig- 
mate oblique  ,  en  massue,  hispide  et 
échancré.  Le  fruit  est  une  noix  ven- 
true et  velue.  Quatre  espèces  de  Pro- 
teade  Linné  ou  de  ses  éditeurs,  savoir 
les  P.  pinifolia  ,  aulacea  ,  bracteata 
et  umbellata  ,  se  ti  ouvent  être ,  les 
deux  premières  les  fleurs  mâles,  et  les 
deux  autres  les  fleurs  femelles  de 
deux  espèces  auxquelles  le  genre  Au- 
lax  se  trouve  ainsi  réduit.  Ce  sout  des 
Arbrisseaux  originaires  du  cap  de 
Bonne-Espérance  ,  glabres  ,  à  feuilles 
entières,  à  fleurs  terminales  disposées 
dans  les  mâles  en  épis  conglomérés  , 
dans  les  femelles  en  une  tête  solitaire 
qu'environnent  des  folioles  munies 
intérieurement  d'un  appendice  muhi- 
fide.  (a.d.j.) 

*  AULAXANTHE.  Aulaxanthus. 
BOT.  PHAN.  Ce  genre  de  la  famdle  des 
Graminées,  établi  par  Elliot  dans  son 
esquisse  de  la  Flore  de  Géorgie,  a  en- 
suite été  nommé  Aulaxie  par  JNuttal. 
r.  Aulaxie.  (a.  r.) 

*  AULAXIE.  Aulaxia.  bot.  phan. 
Ce  genre  ,  établi  par  Nuttal  dans  la 
famdle  des  graminées  ,  ofl're  ,  d'après 
cet  auteur,  les  caractères  suivans  :  lé- 
picène  bivalve ,  uniflore  avec  le  rudi- 
ment d'une  seconde  fleur;  valves  éga- 
les, sillonnées  à  sUlons  velus  ;  glume  à 
deux  valves  égales.  Les  fleurs  sont  dis- 
posées en  une  panicule  extrêmement 
serrée,  qui  forme  une  sorte  d'épi  :  la 
glume  et  la  lépicène  sont  à  peu  près 
égales  entre  elles. 

Nuttal  rapporte  à  ce  genre  deux  es- 
pèces de  l'Amérique  septentrionale  , 
dont  l'iuie  est  le  Phalaris  villosa  de 


S'2  AUL 

Michaux.  Le  genre  Aulaxie  paraît  très- 
voisin  des  genres  Fanicum  et  lililium; 
il  a  surtout  une  grande  affinité  avec 
le  Milium  amphicarpon  décrit  par 
Pui'sch.  (a.  k.) 

AULIQUE.  BEPT.  OPH.  Espèce  de 
^Couleuvre.  /^.  ce  mot.  (b.) 

*  AULNE  ET  AULNÉE.  Dii  latin 
Alnus  ,  vieux  noms  français  d'Aune 
et  d'Année.  V.  ces  mots.  (b.) 

AULOPE.  Aulopus.  POIS.  Sous- 
genre  formé  par  Cuvier  dans  le  genre 
Salmo  si  nombreux  en  espèces.  P^. 
Saumon.  (b.) 

AULOSTOMES.  pois.  Genre  for- 
jné  par  Lacépède  aux  dépens  du  Fis- 
tulaiia  de  Linné  ,  auquel  Cuvier  l'a 
restitué  comme  simple  sous-genre.  V. 
FlSTULAlRE.  (b.) 

*  AULUS.  MOEL.  Dénomination  gé- 
nérique latine  employée  par  Ocken 
{Lehrbuch  cler  Zool.  tab.  p.  8)  ,  pour 
un  nouveau  genre  que  propose  ce  sa- 
vant et  qu'il  forme  aux  dépens  des 
Solens  de  Linné.  Il  paraît  que  les  es- 
pèces qu'il  y  rapporte  ne  formaient 
d'aboid  qu'une  division  de  ses  Telli- 
nes  (voyez  page  224  de  l'ouvrage  ci- 
té) ;  ces  espèces,  type  du  genre  Au- 
lus  ,  sont  les  Solen  strigilatus ,  ra- 
diatus  et  Diphos  '  rostratus  ,  Lam.  ), 
que  Lamarck  conserve  dans  les  So- 
lens ,  et  le  sanguiîiolentus  dont  ce 
dernier  savant  fait  une  Sanguinolaire 
(  Sanguinolaria  ivsea  ). 

Avant  Ocken,  Megerle  de  jMuhl- 
feld  avait  essayé  de  diviser  les  Solens 
en  plusieurs  genres  ,  savoir  :  J^agina 
qui  répond  à  îa  première  division  des 
Solens  de  Lamarck ,  Siliqua  dont  le 
type  est  le  Solen  radiatus  et  qui  sem- 
ble, par  conséquent,  correspondre  au 
genre  Aulus  d'Ocken  ,  et  enfin  So- 
len qui  ne  paraît  comprendre  aucun 
des  Solens  de  Linné  ;  car  Megerle  cite 
pour  type  une  Telline  du  genre 
Psammobie  de  Lamarck  et  la  T'enus 
deflorata  qui  est  la  Sanguinolaria  m- 
^osa  deLam.  Ainsi  cette  dénomination 
générique  n'a  plus  de  rapport  avec 
celle  de  Linné ,  ce  qui  est  fâcheux  , 
puisque  cela  tend  à  établir  la  confu- 


AUlN 

sien  là  oli  il  faudrait  faciliter  l'étude. 
Ocken  circonscrit  convenablement  le 
genre  Solen  en  y  comprenant  toutes 
les  espèces  dont  la  charnière  est  termi- 
nale ou  médiane,  et  qui  ont  une  figure 
allongée  très-cylindrique.  lia  voulu  en 
séparer  les  espèces  élargies ,  à  char- 
nière médiane,  dont  la  figure  est  bien 
différente  ;  mais  il  leste  encore  à  ap- 
puyer ce  genre  sur  des  caraclères  qui 
le  distinguent  nettement  des  Solens. 
Lamarck  n'a  pas  cm  pouvoir  établir 
cette  séparation.  En  effet,  les  coquilles 
distinguées  dans  quelques  espèces 
extrêmes  ,  sont  liées  entre  elles  par 
des  transitions  -uccessives,  et  les  Ani- 
maux sont  de  même  genre,  d'après  les 
belles  observations  que  Poli  a  faites 
sur  les  Solens  strigilatus  et  T'agina. 

Le  genre  T'agina  de  Megerle  peut 
être  considéré  comme  correspondant 
aux  Solens  d'Ocken  ,  et  le  genre  Si- 
liqua du  premier  aux  Aulus  du  se- 
cond. Nous  faisons  de  ces  derniers  un 
sous-genre  des  Solens.  P'.  Sangtjino- 
LAiBE,  Solen  ,  Silique  et  Gaine. 

(r.) 

AULX.  bot.  phan.  Pluriel  d'Ail.  V. 
ce  mot.  (b.) 

AUMAILLE.  MAM.  Syn.  de  jeune 
Vache  en  quelques  parties  du  nord  de 
la  France.  (a.  d..ns.) 

AUMARINO.  bot.  phan.  F.  Ama- 

BINE. 

AUMUSSE.  mole.  C'est  le  nom  vul- 
gaire d'une  espèce  de  Cône  ,  Conus 
/^'e.T///«/ra,deMartini,etquienestdeve- 
nule  nom  scientifiquefrancais.Favan- 
ne  en  donne  deux  variétés  ,  VAumusse 
simple  etVAi/musse  marbrée.  /^.Cone. 

(F.) 

AUNE.  Alnus.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Ainentacées  de  Jus- 
sieu  ,  des  Bétulinées  de  Richard.  Dis- 
tingué du  Bouleau  ,  Betula  ,  par 
Tournefort ,  réuni  à  lui  par  Linné,  il 
en  fut  de  nouveau  séparé  par  Gaert- 
ner ,  dont  l'opinion  a  été  adoptée  par 
la  plupart  des  auteurs  qui  assignent 
en  conséquence  à  l'Aune  les  carac- 
tè^'es  botaniques  suivans  :  les  fleurs 
sont  monoïques  ;  les  mâles  disposées 


AUN 

en  chatous  pcndans ,  cyliudriqiics 
et  allongés;  de  l'axe  central  parlent 
des  pédiccllcs  ni]>procht'j  ,  à  quatre 
écailles,  1  une  terminale,  plus  grande 
et  plus  épaisse,  les  trois  autres  plus 
petites  et  ayant  chacune  à  sa  base  un 
calice  à  quatre  lobes,  au-dodans  du- 
quel sont  quaire  ékiniincs  ;  les  fleurs 
femelles ,  en  chatons  ovoïdes  arron- 
dis ,  présentent  des  écailles  imbri- 
quées ,  obtuses,  cunéiformes ,  quadri- 
lides,  dont  chacune  porte  sous  elle 
deux  fleurs  composées  d'un  ovaire 
comprimé,  surmonté  de  deux  styles, 
qui  devient  un  iVuit  coriace,  à  deux 
loges  mouospcrmes  ,  sans  rebord 
membraneux  à  l'époque  de  la  matu- 
rité,  époque  à  laquelle  les  écailles  li- 
gneuses et  épaisses  s'écartent  les  unes 
des  autres  sans  se  détacher  de  l'axe. 
/^.  Gaert.  tom.  2.  pag.  54.  lab.  90. 

On  en  compte  cinq  espèces.  Ce 
sont  des  Arbres  qui  se  plaisent  le  long 
des  rivières  et  dans  les  terrains  maré- 
cageux. —  Les  feuilles  sont  obovales , 
acuminées  et  dentées  eu  scie,  avec  leurs 
stipules  elliptiques  et  obtuses  ,  dans 
Wdlnus  seirulata  qui  croît  en  Pen- 
sylvanie. — Les  feuilles  sont  allongées, 
aiguës,  arrondies  à  la  base,  munies  de 
stipules  ovales-oblongues  ,  dans  \ yîl- 
nus  undulata  originaire  du  Canada  ; 
— elles  sont  elliptiques,  un  peu  obtu- 
ses et  glutineuses  dans  VAlnus  ohlon- 
gata; — oblongues  ,  aiguës,  inférieu- 
reraent  pubesceutes  et  blanchâtres  , 
munies  de  stipules  lancéolées ,  dans 
VAlnus  Incana;  ces  deiix  dernières  es- 
pèces habitent  la  France.  On  tire  en- 
core un  bon  caractère  spécifique  des 
nervures  qui  parcourent  la  surface  in- 
férieure des  feuilles  et  dont  les  aissel- 
les, nues  dans  les  trois  deinières  espè- 
ces citées,  présentent  dans  la  premièic 
des  touffes  de  poils.  Ce  dernier  carac- 
tère se  retrouve  dans  celle  qui  est  la 
plus  commune  en  France,  VAlnus 
glutinosa,  Gaert.,  A.  commuais ,  Du- 
nam.,  Betula  Alnus,  L.  qu'on  appelle 
Verne  dans  le  midi  de  la  France,  Ar- 
bre qui  peut  atteindre  de  quarante  à 
cinquante  pieds  de  hauteur  ,  mais  se 
rencontre  le  plus  souvent  dans  nos 
campagnes  sous  la    forme  de  taillis 


AUR  85 

bien  moins  élevé  ,  à  cause  des  coupes 
régulières  auxquelles  il  est  soumis  en 
totalité.  Ses  feuilles  ovales,  obtuses 
et  comme  tronquées  au  sonnnet,  cré- 
nelées sur  les  bords,  sont  gluantes 
et  pubesccntes  dans  leur  jeunesse. 
Son  écorce  épaisse  et  gercée  sert  au 
tannage.  Sou  bois  estcitimé  soit  pour 
le  chauflàge  des  fours  ,  à  cause  de  sa 
combustion  rapide  et  de  sa  flamme 
claire:  soit  pour  les  travaux  d'ébé- 
nislerie,  comme  susceptible  d'un  assez 
beau  poli  et  prenant  bien  le  noir;  soit 
pour  le  pilotis  ,  les  corps  de  pompes  , 
les  conduits  d'eau  souterrains  et  les 
étais  des  galeries  des  mines  ,  à  cause 
de  la  piopriété  qu'il  a  de  se  conser- 
ver dans  l'eau,  sans  s'altérer,  durant 
des  siècles  entiers  ,  propriété  qui  fut 
connue  et  le  fit  employer  au  même 
usage  dans  l'antiquité,  càipsi  que  l'éta- 
blit ce  passage  de  Pline  :  .llniadaqua- 
nim  cluctus  in  tubos  cavantur  .-  obrutœ 
terra plurimis  durant  annis.  On  cultive 
encore  dans  les  jardins  une  élégante 
variété  de  l'Aune  commun  ,  à  feuilles 
profondément  découpées ,  Betula  la- 
ciniata  de  quelques  auteurs.  (\.  d.  j.) 
AU>JE  ]N0IR.  BOT.  PHAN.  Nom 
qu  on  donne  dans  quelques  pays  à  la 
Boui'dène  ,  Rhamnus  Frangula.  F . 
Nerprun.  (a.  d.  j.) 

AUNËE.  BOT.  PHÀN.  Syn.  d'/- 
nula  Helenium ,  L.  F'.  Ixule.      (b.) 

AUQUE.  OIS.  Même  chose  que 
Aouco.    F.   ce  mot.  (b.) 

AURA  ouOUROUA.  ois.  Vautour 
de  l'Amérique  méridionale,  qui  fait 
partie  du  genre  Catharte ,  Catliartes 
Aura,  Temm.  F". Catharte.  (dr..z.) 

AURADA.  POIS.  (Delaroche.) C'est- 
à-dire  Dorée.  Syn.  de  Spams  auratus, 
L.  aux  îles  Baléares.  F.  Spare. 

AuRADE  et  AuRADO  ,  qui  signifient 
la  même  chose  ,  sont  aussi  des  noms 
doriués  au  même  Poisson  en  d'autres 
lieux.  (b.) 

AURANNE  ou  AURAUNE.  pois. 
Syn.  d'Acara-Una.  Espèce  d'Holacan- 
the.  V.  ce  mot  et  Acara.  (b). 

AURANTIACÉESou  ORANGERS, 


84  AUR 

BOT.  PHAN.  Même  chose  qii'Hespén- 

dées.  F'-  ce  mot.  («•/ 

*  AURE.  OIS.  Syn.  de  Roi  des  Vau- 
tours, P'iilturPapa,  L.  P^.  CathaRte. 

(DR..Z.) 

AUREILLETOS.  bot.  phan.  Syn. 
de  Ranunculus  Ficaria  ,  L.  A".  Fi- 
caire, ^^-z 

AURELIA.  BOT.  PHAN.  H.  Casslnl 
a  étibli  sous  ce  nom  un  genre  qui  ap- 
partient à  sa  tribu  des  Astérées.  L'in- 
volucrc  est  demi-sphérique  ,  à  folioles 
inégales  ,  imbriquées  ,  lancéolées  ,  li- 
néaires ;  le  réceptacle  plane  el  nu  ;  les 
fleurs  sontradiées,  à  demi-fleurons  fe- 
melles ;  l'akène  est  comprimé,  glabre  , 
couronné  par  une  aigrette  de  poils 
rares  et  plumeux.  H  renferme  deux 
espèces  :  l'une,  originaire  du  Mexique, 
décrite  et  figurée  par  Cavandles  (Icon. 
tab.  168)  sous  le  nom  à'Jster  gluti- 
nosi/s  ,  et  portée  ensuite  dans  d'autres 
genres  par  divers  botanistes  ;  l'autre  , 
qu'on  croit  venir  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale ,  signalée  dans  le  Botani- 
cal   magazine   sous   celui   de   Donia 
squarrosa.  En  effet,  R.  Brown  a  établi 
de  son  côté  ce  même  genre  en  le  nom- 
mant Donia.  {^-  ^-  •••) 
*AUR.ELTANA.  bot.  phan.  Syn. 
de  Panax.  F .  ce  mot.  (»•) 

AU  RÉ  LIE.  Aurélia,  acal.  Ce 
genre  ,  établi  par  Pérou  et  Lesueur,  a 
été  adopté  par  Lamarck,  qui  l'a  placé 
dans  la  seconde  section  de  ses  Médu- 
saires;  il  appartient  aux  Cyanées  de 
Cuvier  dans  l'ordre  des  Acalèphes  li- 
bres ,  et  offre  pour  caractères  :  un 
corps  orbiculaire,  transparent;  une 
ombrelle  sans  pédoncule,  à  quatre 
bras  et  à  huit  auricules ,  dont  la  cir- 
conférence est  garnie  de  tentacules; 
quatre  bouches',  quatre  estomacs  et 
quatre  ovaires.  Les  Aurélies  sont  assez 
nombreuses  en  espèces  dont  les  prin- 
cipales sont  : 

AuRÉLiE  Suriray,  Au  relia  Suriraj, 
Ann.  mus.  p.  557.  Celte  espèce,  dé- 
diée au  docteur  Suriray  ,  médecin  et 
naturaliste  au  Havre,  présente  une 
-  ombrelle  hémisphérique,  un  réseau 
vasculaire  rouge  à  sa  face  inférieure  , 


AUR 
un  rebord  étroit,  denticulé  ,  garni  de 
nombreux  tentacules  courts  et  bleuâ- 
tres; sa  couleur  est  hyalino-blcuàtrc  ; 
son  diamètre  varie  de  trois  à  quatre 
pouces  sur  environ  deux  pouces  d'é- 
paisseur. Elle  est  irès-commune  sur 
les  côtes  de  la  Normandie  et  dans  tout(; 
la  Manche. 

AuRÉLiE  ROSE  ,  Jujelia  Tvsea  ;  Mé- 
dusa aurita,  Miill.  etEncycl.  tab.  94. 
fig.  1-5.  Son  ombrelle  est  presque 
hémisphérique  et  dépilméc;  son  ré- 
seau vasculaire  d'iiu  rose  très-pàlc; 
son  rebord  simple,  garni  de  tenlacii-- 
les  Irès-nombreLix,  courts  et  roussà- 
Ires  ;  ses  ovaires  sont  semi-lunaires  , 
de  couleur  rose.  Elle  a  environ  tro:s 
pouces  de  diamètre  ,  ci  se  tiouve  dans 
les  mers  du  Nord.  Péron  et  Lesueur 
ont  décrit  dans  leur  Mémoire  les  yîur. 
campaniila,  melanospila,phoi>pkorifa, 
amaranthea ,  Jïaoidula,  puryurea,  ru~ 
bescens  el  lineolata  ,  toutes  originai- 
res des  mers  d'Europe.        (lam..x.) 

AURÉLIE    ou    FÈVE    DORÉt:. 

Aurélia.  iNS.  La  plupart  des  auteurs 
anciens  donnaient  ce  nom  aux  nym- 
phes d'un  grand  nombre  d'Insectes 
très-diftérens,  et  particulièrement  à 
celles  des  Papillons  ,  lorsqu'elles  oK~ 
fraient  des  couleurs  métalliques.  V. 
Chrysalide  et  Nymphe.        (axjd.) 

*  AURÉLIÉRE.  INS.  Syn.  de  For- 
ficulc.  /'".  ce  mot.  (aud.) 

AURÉOLE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Bruant,  Emberiza  au reo la, G meï.CeX. 
Oiseau  habite  la  Sibérie  et  le  Kamts- 
chatka  ,  et  fait  entendre,  dans  le  bran- 
chage des  Saules  et  des  Peupliers 
qu'il  habite  ,  un  cri  pareil  à  celui  de 
1  Ortolan  des  Roseaux.   F.  Bruant. 

(b.) 

AURÉOLES.  OIS.  Troisième  fimiille 
de  l'ordre  des  Oiseaux  sylvains  ,  et  de 
la  tribu  des  Zygodactylei,  formée  pour 
le  seul  genre  Jacamar  dans  la  Mé- 
thode ornithologique  de  Vieillot.  V. 
Jacamar  ,  oii  tous  les  caractères  de  la 
famille  des  Auiéoles  seront  exposés. 

(B.) 

AURICULAIRE    Moi,L.    loss. 


AUi\ 

Nom  donné  à  uuc  Gryplnle  par  Luid 
{JLith.Brit.  n"  5i4  ),  selon  le  Diction- 
naire des  Sciences  naliircUcs.  Mercati 
< Melall.  |).  342  )  donne  aussi  ce  nom 
à  une  Huître  qui  a  quelque  res- 
semblance avec  la  figm  e  ilinie  oreille 
humaine.  Nous  avons  examiné  la  ci- 
tation de  Mercati  ;  la  figure  qu'il  don- 
ne et  la  description  qu  il  eu  lait  nous 
l'ont  douter  qu  il  soit  question  dune 
Huîtreplutôtqucde  toute  autre  chose. 
— C'est  sans  doute  la  première  de  ces 
Coquilles  qui  a  été  nommée  Aiuicii- 
lile.  /".  ce  mot.  (F.) 

AURICULAIRE.  Auiicularia.  bot. 
CRYPT.  {Champignons.)  Les  botanistes 
ont  désigné  sous  ce  nom  deux  genres 
difFérens  ;  l'un  ,  que  Builiard  avait 
nommé  uluriculaiie  ,  avait  reçu  dans 
le  même  temps  le  nom  de  Tkélépkoie , 
qu'on  lui  a  conservé  ;  l'autre,  auquel 
Link  a  donné  depuis  ce  noui ,  est  aussi 
très -voisin  des  Théléphores  dont  il 
diffère  cependant  par  labsence  de  pa- 
pilles ,  ce  qui  avait  d'abord  engagé 
Link  à  le  rapprocher  plutôt  des  Tie- 
melles  que  des  ïhéléphores  ;  mais  son 
port  est  tellement  semblable  à  celui  de 
ce  dernier  genre,  qu'on  ne  peut  pas 
les  éloigner  l'un  de  l'autre.  Les  Auri- 
culaires se  présentent  sous  la  forme 
d'une  membrane  épaisse,  charnue, 
un  peu  glutineuse  ,  qui  est  appliquée 
par  iine  grande  partie  de  sa  surface 
postérieuie  sur  les  troncs  des  Arbres  ; 
cette  surface  est  hérissée  dé  poils;  la 
surface  antérieure  est  lisse,  et  pré- 
sente des  veines  irrégulières  ,  mais 
sans  papilles;  les  sporules,  selon  Link, 
ne  sont  pas  à  la  surface  ,  mais  ren- 
fermés dans  la  substance  même  du 
Champignon  ,  sous  la  membrane  ex- 
térieure ,  ce  qui  distingue  ces  Piaules 
des  Théléphores. 

Le  type  de  ce  genre  est  la  Peziza 
Auricula,  Bull.  T.  427.'  iig.  11  ;  Tre- 
mella  Auncula,ï'c\'s.  ,  qui  croît  prin- 
cipalement sur  les  troncs  des  Sureaux. 
On  doit  aussi  y  rapporter  \  .Juricu- 
Iaria  //emel/o'ides  de  Bu\\ia.vd ,  T.  jgo, 
et  la  ïiemelle  glanduleuse  du  même 
auteur.  Bory-de-St. -Vincent  a  décou- 
vert plusieurs  espèces  de  ce  genre  dans 


AUR 


Sf) 


les  îles  des  mers  d'Afrique  ;  l'une 
d'elles,  très-remarquable  par  sa  for- 
ine  et  par  ses  couleurs ,  appelée  Oreille- 
cle-(  hat  dans  l'île  de  Mascareigne  ,  y 
croît  sur  les  vieux  troncs  du  Raven- 
zara  ,  jigathopkyllum  ,  c[ui  y  a  été 
transporté  de  Madagascar.  /".  ThÉ- 
LÉPHORE.  (.vu.  13.) 

*  AURICULARl A.  nor.  ph.\n.  (Da- 
léchamp).  Syn.  d'Hedjods ,  L.  f^.  ce 
mot.  '  (b.) 

AURICULARl  A.  moll.  Dénomi- 
nation latine  appliquée  par  Blainville 
(Dict.  des  se.  nat.  T.  5)  aux  espèces 
du  genre  Peigne  ,  Pecten  ,  qui  ont  une 
échancrurc  denliculée  à  la  naissance 
de  l'oreille  de  la  valve  droite,  pour  le 
passage  d'un  byssus.  ^.  Peigne,  (f.) 

AURICULE.  yh/ricula.  bot.  piian. 
genre  formé  par  Tournefort  pour  la 
Fleur  d'ornement  vulgairement  appe- 
lée Oreille-d'Oxjrs  ,  réuni  par  Linné 
à  son  genre  Primula.  V.  Primevère. 
Adanson  l'avait  aussi  établi  sous  le 
nom  à\4u7icula-Lisi.  (b.) 

AURICULE.  Auvicula.  moll,. 
Genre  de  Gastéropodes  de  l'ordre  des 
Pulmonés  géhvdrophiles  et  de  la  fa- 
mille des  Auilcules,  T^.  ce  mot,  à  la- 
quelle il  a  donné  son  nom.  D'abord 
établi  par  Klein  (  Os/zac.  p.  07),  et 
adopté  par  Martini  {ConcJi.  cab.  T.ii. 
p.  11 9)  sous  le  nom  d'Oreille  de  M  idas, 
V.  ce  mot ,  Au/es  Miclœ',  Auris  Mi- 
dœ,  ou  Auricula;  nommé  ensuite  0/is 
parHumphrey  (  Jflus.  Caloniiianum) , 
il  fut  depuis  proposé  sous  le  nom 
d'Auricule,  emprunté  à  Martini,  par 
Lamarck  (  Mém.  de  la  Soc.  d'Hist. 
nat.  de  Paris,  et  Anim.  s.  vert.  1" 
édit.  p.  92),  et  enfin  limité  par  nous 
aux  seules  espèces  qui  paraissent  avoir 
une  organisation  et  des  habitudes 
analogues  (  V.  notre  Prodrome  :  fa- 
mille des  Auricules  p.  106).  Depuis- 
nôtre  travail,  Lamarck  a  fait  paraître 
la  description  de  ce  genre  (  Anim.  s. 
vert.  2*^  édit.  t.  vi  ,  2"  partie,  p.  106). 
—  Bosc  a  été  induit  en  erreur  qupnt 
au  nom  de  Mélanopside  qu'il  pense- 
qu'on    lui    a   appliqué  (  Nouv.  Dictv 


86 


AUR 


(l'Hist.  Nat.  ).  Il  en  est  de  même  de 
Blainville  à  l'égard  de  V Aitricula 
Myosotisàc  Drapai-naud,  qui  n'appar- 
tient pas  au  genre  Carycldunià.ç.^\\\\- 
1er  ;  mais  qui  est  une  véritable  Auri- 
cule.  {y.  Dict.  des  se.  nat.) 

Avant  Linné  ,  plusieurs  Auricules 
étaient  connues  par  les  figures  des 
anciens  iconographes.  Ce  savant  a 
compris  ces  espèces,  d'abord  dans  son 
genre  BiiLLa ,  et  ensuite  dans  les  Vo- 
lutes ou  les  laissent  encore  tous  les 
naturalistes  qui  suivent  religieuse- 
ment le  Syslema  naturœ.  —  Millier 
en  a  lait  des  Hélices  ,  erreur  excu- 
sable à  l'époque  oii  écrivait  cet  ha- 
bile zoologiste.  Malgré  l'exemple 
de  Kltin  et  de  Martini,  Bruguièrc 
les  plaça  dans  son  genre  Bulime , 
réunion  indigeste  d'espèces  dispa- 
rates et  d'AnuïJaux  tellement  oppo- 
sés ,  qu'on  a  peine  à  la  concevoir  de  la 
part  d'un  aussi  bon  observateur. 
Dans  le  principe ,  Lamarck  paraît 
avoir  conçu  la  nième  coupe  que 
Klein  et  Martini  ;  car  bien  qu'en  éta- 
blissant le  genre  Auricule,  il  ne  cite 
qu'une  seule  espèce  comme  type  du 
genre  ,  \ A.  Mldœ  ,.  il  a  fait  connaîi  re 
dans  le  préambule  de  la  description 
des  Auricules  fossiles  (  Ann.  du  Mus. 
T.  IV,  p.  42g)  les  espèces  qu'il  y  rap- 
portait. Ces  espèces  sont  :  les  Volu- 
la  Auris  Midœ  ,  Auris  Judœ ,  torna- 
tllis  de  Linné  ,  son  Hélix  Scarabœus, 
et  les  JSuUmus  Auris  Sileiii ,  pedipes, 
Auiicula  ,  Auris  Felis  ,  coniformis  , 
otahietanus ^  etc.,  etc. ,  de  Bruguière. 
Montfort  ayante  depuis  cette  indica- 
tion ,  formé  avec  VHeiix  Scarabœus 
le  genre  Scarabe  fConchyl.  T.  ii), 
qui  n'a  point  été  adopté  par  Lamarck  ; 
ayant  \iT\sVAu7-iciila  Midœ  pour  type 
du  genre  Aui'icule  {Auriculua),  et  sé- 
paré la  P'oluta  tornatilis  pour  faire 
le  genre  Actéon  [loc.  cit.  p.  3i3), 
dont  deux  ans  après  Lamarck  a  fait 
le  genre  Tornatelle  ;  ayant  enfin  pro- 
posé le  genre  Mélarape  pour  le  Èul. 
coniformis,  genre  qui  a  été  adopté 
par  Lamarck  sous  le  nom  de  Cono- 
vule,  il  s'ensuit  que  le  genre  Auri- 
cule  s'est  trouvé  restreint  dans  les 
ouvrages  postérieurement  publics  par 


AUR 

Lamarck  à  la  i'"''  section  des  Aures 
Midœ  de  Martini.  Ainsi,  dans  les 
planches  de  l'Encyclopédie  méthodi- 
que, publiées  par  Lamarck  en  iSi6, 
les  Tornatclles  et  les  Conovules  l'or- 
mentdesgenresdistincts,  genres  qu'il 
avait  indiqués  dans  l'extrait  de  son 
cours  de  Zoologie  publié  en  1812, 
deux  ans  après  la  publication  de  l'ou- 
V!  âge  de  Montfort.  Dans  le  préambule 
cité  ci-dessus,  qui  précède  la  des- 
criplion  des  Auricules  fossiles ,  La- 
marck manifeste  l'intention  de  réu- 
nir à  ce  genre  les  Pyramidelles ,  et  il 
en  décrit ,  en  efifet  ,  deux  espèces 
qu'il  y  rapporte  ;  mais  il  a  ,  de- 
puis ,  abandonné  cette  idée ,  puis- 
qu'elles sont  conservée.-i  en  genre  dis- 
tinct dans  des  ouvrages  plus  récens 
(Extrait  du  cours  de  zoologie  et  nouv. 
édit.  des  Animaux  sans  vertèbres). 
— Ocken  ,  en  adoptant  ce  genre  ,  vou- 
lut enrichir  la  science  d'un  mot  nou- 
veau, et  a  changé  celui  d'Auricule  en 
Marsyas.  Il  y  rapporte  ,  avec  doute  , 
V Hélix  Scarabœus ^  mais  il  conserve 
avec  raison  le  Carychium  de  Millier 
eu  genre  distinct  ,  genre  que  La- 
marck ,  en  suivant  les  faux  errcmens 
de  Draj)ainaud  ,a  réuni  au  genre ^m- 
ricule.  Schweigger  paraît  avoir  imité 
cet  exemple. 

Dans  la  nouvelle  édition  des  Ani- 
maux sans  ■vertèbre  (T.  vi.  a*^^  partie. 
p.  i56)  ,  Lamarck,  d'après  des  obser- 
vations communiquées  par  Valeii- 
cicnnes  ,  et  qui  lui  ont  appris  que  les 
Conovules  sont  terrestres  ,  a  suppri- 
mé ce  genre  dont  il  réunit  les  espèces 
aux  Auricides.  Nous  avions  déjà  , 
dans  notre  Prodrome ,  effectué  cette 
réunion  ,  mais  sur  d'autres  motifs  que 
ceux  qui  ont  déterminé  le  célèbre  au- 
teurdel'Hist.desAn.  s. vert.  Nous  som- 
mes assurés  que  Valenciennes  a  été 
trompé,  et  que  les  Conovules  sont  des 
Coquilles  marines.  Il  en  est  de  même 
de  quelques  autres  Auricules  qu'il  ne 
plaçait  pas  parmi  les  Conovules,  et 
qui  sont  réellement  marines  ;  une  es- 
pèce est  positivement  fluviatile  ,  le 
Bul.  Dombcianus  dont  on  ne  connaît 
pas  l'Animal ,  qui  pourrait  être  d'un 
.'tutre  genre.  Les  espèces  que  Lamarck 


AUR 

place  daus  ce  genre  cl  qui  sont  posi- 
tivement tarrestres  sont  des  Ilélix  de. 
notre  sous-genre  Cochlogène,  V .  ce 
mot ,  et  des  groupes  de  ce  sous-genre 
que  nous  avons  appelés  Stonwluïdeset 
Odontostumes. 

On  ne  connaît  point  encore  les  Ani- 
maux des  grosses  Auricules  ;  mais 
quelques  petites  espèces  ,  abondantes 
sur  nos  cotes  ,  ont  été  observée.^  par 
nous  ;  lAninial  de  l'une  d'elles ,  V  Au- 
rliitla  JIjosolis,  a  déjà  été  décrit  [\Tr' 
Draparnaud  ,  et  il  ne  peut  y  avoir  au- 
cun doute  sur  l'analogie  de  son  habi- 
tant avec  celui  de  VAurlcula  Midœ. 
Il  serait  cependant  à  désirer  que  les 
naturalistes  hollandais  pussent  obser- 
ver l'Animal  de  celle  belle  Coquille, 
et  en  faire  i.ne  description  et  un  des- 
sin sur  le  vivant,  chose  qui  ne  doit 
pas  être  difficile  ,  puisqu'au  rapport 
de  Rumphius ,  elle  vil  dans  les  ma- 
rais salins  de  l'île  de  Cérain,  l'une  des 
Moluques  ,  et  que  nous  savons  quelle 
n'y  est  pas  rare.  —  Les  habitudes  des 
Auricules  sont  fort  remarquables  en 
ce  que,  bien  quelles  soient  presque 
toutes  positivement  marines ,  elles  vi- 
vent en  quelque  sorte  plus  sur  la 
terre  que  dans  l'eau.  Ce  sont  des  Pul- 
monés  qui  habitent  les  fiasques  ,  les 
mares  d'eau  peu  salées,  et  qui  peuvent 
même  vivre  hors  de  l'eau ,  mais  qui 
V  reviennent  souvent ,  qui  ne  peuvent 
s'en  éloigner  sans  danger  ,  ou  du 
moins  qui  ont  toujours  besoin  de  l'hu- 
midité et  de  l'air  marin.  Elles  mon- 
tent sur  les  Plantes  marines  et  pul- 
lulent beaucoup. 

Plusieurs  des  espèces  fossiles  rap- 
portées à  ce  genre  sont  fort  incertai- 
nes comme  lui  appartenant;  il  se 
pourrait  qu'elles  dussent  être  placées 
dans  d'autres  ;  rectifications  qu'on 
n'est  pas  encore  en  état  d'effectuer. 

Les  caractères  génériques  des  Au- 
ricules sont  :  Animal  muni  de  deux 
tentacules  articulés  ,  contractiles  , 
courts ,  cylindriques ,  en  forme  de 
gland  au  sommet;  yeux  sliués  à  leur 
base  interne,  un  peu  en  arrière  ;  mu- 
fle proboscidiforme  ;  testcochliforme, 
ovale,  plus  ou  moins  pointu  et  allon- 
gé ,   rarement  cylindrique   ou   coni- 


AIJR 


87 


forme;  spire  souvent  enveloppante,  de 
cinq  ou  six  tours  contigus ,  quelque- 
fois peu  distincts,  le  dernier  formant 
presque  tout  le  test  ;  ouverture  longi- 
tudinale en  forme  d'oreille,  souvent 
très-étroite;  péiistome  épaissi;  bord 
extérieur  simple  ou  denté;  columolle 
torse  ,  solide  ,  communément  sans  in- 
dice de  fente  ombilicale,  garnie  d'une, 
deux  ou  trois  côtes  saillantes,  tour- 
nant avec  elle  dans  l'intérieur. 

Les  espèces  les  plus  remarquables 
de  ce  beau  genre  que  nous  avons  sub- 
divisé eu  plusieurs  groupes  ,  d'après 
les  rapports  qu'elles  olfrent  ,  sont 
les  suivantes  : 

f  Les  VRAIES  Auricules  ,  Auii- 
culœ;  Auiicida  ,  Larnk. ,  Montfort , 
Cuvier  ,  Leach  ;  Marsyas  ,  Ocken. 

1.  AuRicuiiE  DE  MiDAS  ,  Auiicula 
Midœ,  N. ,  Prodr.  pag.  106.  n°  1: 
T^oluta  yliiris-Midœ  ,  Linné  ;  Hé- 
lix ,  Millier  ;  Bulimus ,  Bruguière  ; 
Marsjas  ,  Ocken  ;  Auricula  Midœ  , 
Lamk.  Anim.  s.  vert,  a*"  édil.  T.  vi. 
2"  part.  p.  1.56.  —  Martini,  Conch.  2. 
t.  45.  f.  436.  —  438.  Vulg.  l'Oreille 
de  Midas.  Celte  belle  Coquille,  rare 
et  très-recherchée,  est  en  même  temps 
une  des  plus  remarquables  par  sa 
forme,  sa  solidité  et  «a  taille,  qui, 
quelquefois  ,  est  de  près  de  six  pou- 
ces de  longueur.  Elle  habite  les  marais 
salins  de  Céram ,  l'une  des  Moluques, 
selon  Rumph.  Elle  est  amphibie 
comme  la  petite  Auricula  Myosotis  de 
nos  côtes. 

2.  AuRicuLE  DE  Singe,  A.  Auris 
Simiœ  ,'N. ,  loc.  cit.,  n°  2.  Grande 
et  belle  espèce  fort  rare  et  bien  dis- 
tincte, que  nous  possédons  dans  notre 
coUecfion. 

3.  AuRICUIiE    DE     JUDA  ,    A.     Ju- 

dœ  ,  N. ,  loc.  cit.  ,  n°  3.  Koluta  Au- 
ris Judœ ,  Linné  ;  Hélix  ,  Miiller  ; 
Bulimus ,  Bruguière  ;  Auricula  Ju- 
dœ ,  Lamarck ,  loc.  cit. ,  p.  1  Sy,  no  2 . 
Martini,  Conch.,  tom.  2.  ,  t.  44.  fig. 
449-451.  Vulg.  V Oreille  de  Judas. 
Cette  espèce,  bien  distincte  des  précé- 
dentes et  plus  petite  ,  varie  beaucoup 
Far  la  forme  et  l'épaisseur.  Peut-être 
espèce  suivante  n'en  estrelle  qu'une 
forte  variété?  Elle  est  rare  et  reclier- 


88  ALR 

chee.  Elle  habite  les  Indes  orientales 
dans  les  terrains  marécageux.  A  Ma- 
laca ,  selon  Humphrey. 

Les  autres  espèces  de  cette  divi- 
sion sont  :  —  4.  Auricula  pondé- 
ras a ,  N. ,  loc.  cit.,  n"  4.  Buonanni , 
Récréât,  supplém.  ,  f.  3 ,  et  Mus. 
Kircher,  f.  4ii2.  Elle  habite  vraisem- 
blablement les  Grnudes-lndes.  — 
5.  A.  Auricella,  N.,  loc.  cit.  ,  p.  107, 
n"  5  ;  Bulimus  Auricula  ,  Bruguière  , 
Encyclop.  mélhod.  ,  n"  75.  Lister  , 
Syuops.  tab.  577,  f.  Safi.Elie  se  trouve 
dans  les  Grandes-Indes?  —  6.  A. 
Domi/ticensis  ,  N. ,  /oc.  cit. ,  n"  6.  Elle 
habite  Saint-Domingue.  Amphibie 
comme  les  précédentes.  —  7.  A. 
Dombeiana  ,  N.,  Prodr.  n*  7.  Buli- 
mus Dombeianus ,  Bruguière,  Ency- 
clop.  mélh.  n°  66.  Lamarck,  An.  s. 
Yert.  ,  loc.  cit.  p.  1 4o ,  u"  1 1 .  Auricula 
Dombeiana;  Encycl.  méth.,pl.  459, 
1.  7,  (z  ,  Z).  Conovulus  bulimoides.  Celle- 
ci  est  tluvlatile,  selon  le  témoignage 
positif  de  Dombcy,  et  elle  en  a  tous 
les  caractères.  — 8.  A.  Myosotis,  N. 
p.  107,  n»  8.  Auricula  Myosotis, 
Draparn.  ,  Hist.,  p.  56  ,  pi.  m  ,  f.  16, 
17.  f'oluta  denticulata  ,  Monta gu  , 
Maton  et  Rackelt ,  etc.  Lamarck,  loc. 
cit. ,  Y>-  i4o.  Celte  jolie  espèce  offre 
plusieurs  variétés  remarquables.  Elle 
est  très-abondanle  sur  les  côtes  de 
l'Océan"  et  de  la  Méditerranée.  Elle 
habite  les  étangs  saumâtres,  et  sort 
de  l'eau.  Nous  en  avons  reçu  de  la  Ro- 
chelle, dans  des  Plantes  marines,  par 
l'obligeance  du  docteur  d'Orbigny , 
qui  ont  vécu  pendant'  quinze  jours  à 
Paris.  Voyez  encore  A.  alba  et  orna- 
la  de  notre  Prodrome. 

Espèces  fossiles. 

A.  Myosotis,  Marcel  de  Serres,  note 
sur  le  gisement  de  quelques  Fossiles; 
Bullet.  des  sciences,  i8i4,  p.  17,  pi. 
1 .  f.  9.  Dans  une  marne  bleuâtre ,  à  5 
ou  6  pieds  de  profondeur,  près  de 
Boisvieil,  département  des  Bouches- 
du-Rhône.  —  A.  ouata,  Lamarck, 
Ann.  Mus.  ,  vin  ,  pi.  60.  f.  8.  De- 
france,  Dict.  des  se.  naturelles,  sp. 
n°  2.  Trouvée  à  Grignon,ctc.  —  A. 
edentula ,  N. ,  Prodr.  p.  108,  n"  i4. 
De  Valogiies. — A  'Pisum  ,  Defrance , 


AUR 

/uc.  cit.  ,  sp.  n"  7  ;  Férussac  ,  n"  i5. 
F'oluta Pisum,  Brocchi  ,tah.  i5.  f.  jo. 
Italie.  —  crassa,  Defrance,  Férussac, 
Prodr.  sp.  n»  16.  Trouvée  près  Valo- 
gnes. — conoidea,  N.,  sp.  17.  17.  Broo- 
chi.  Turbo  couoideus ,  tab.  16.  t.  2. 
Fossile  en  Italie.  —  Hordeola  ,  La- 
marck, Ann.  sp.  n"  5;  Férussac  ,  sp. 
1 8 .  De  Grignon  et  de  Bordeaux.  —  Mi- 
liola?  Lamarck,  loc.  c/V. ,  sp.  4.  De- 
.france,  Dict.  sp.  n°  4.  Des  environs 
de  Versailles.  —  simulata  ,  Brander  , 
Foss.  naut.  Bulla,  n°  61.  pi.  iv.  Férus- 
sac ,  sp.  n"  20.  D'Angleterre.  Peut- 
être  celle-ci  est-elle  une  Tornatelle  ? 

f  f  Les  CoNovuLEs  ,  Conovulœ.  Co- 
novulus, Lamarck, Goldfuss;  Melam- 
pus ,  Montfort,  Cuvier,  Sweigger. 

9.  A.  ovula  ,  N.  ,  sp.  21.  Buli- 
mus ovulus,  Brug.  ;  Melampa  ovulum , 
Sweigger;  Koluta  pusilla ,  Gmelin  ; 
F'oluta  triplicata  ,  Donovan  ,  Brit. 
shells,  IV,  tab.  i58.  Auricula  nitens  , 
Lamarck,  loc.  cit.  p.  1 41 .  Espèce  très-  ^ 
vraisemblablement  marine  ,  comme 
celle  de  ce  groupe.  On  la  trouve  sur 
nos  côtes  et  sur  celles  d'Angleterre  , 
oii ,  peut-être,  elle  est  apportée  par  le 
grand  courant  marin.  Très-commune 
aux  Antilles.  —  10.  A.  Monile ,  N. 
sp.  22.  Bulimus  Monile,  Brug.;  f^o- 
luta  Jlava ,Gmc\\n.  Lamaick.  p.  i4i. 
n"  i4.  Elle  habite  les  Antilles.  —  11. 
A.  conifurmis  ,  N ,  sp.  20;  Buli- 
mus, Bruguière;  J'oUita  Coffea,  Lin- 
né ;  F'oluta  minuta  ,  Gmelin  ;  Cono- 
fulus  coniformis  ,  Lamarck  ,  Encycl . 
méth. ,  pi.  459.  f.  2.  Elle  habite  les 
Antilles.  Voyez  encore  A.  [Conov.)  Fa- 
bula ,  N  ,  Prodr.  sp.  24. 

f  ]-f  LcsCassidules,  Cass'idulœ,  N. 

12.  A.  Felis,  N.  ,  sp.  no  25;  Bu- 
li/nus  Auris Felis,  Brug.;  P'oluta Cof- 
fea Linnei ,  Chemniîz  ;  Auricula  Fe- 
lis ,  Lamarck.  Elle  habite  les  Grandes- 
Indes  ou  la  mer  du  Sud.  On  ignore  si 
elle  est  terrestre  ou  marine.  —  i5. 
A.  Nucleus,  N.  ,  sp.  26;  Heli.i-  Nu- 
cleus ,  Gmelin.  Charmante  Coquille 
qui  habite Oiahiti,  à  ce  que  l'on  croit. 
Nous  terminerons  cet  exposé  som- 
maire par  quelques  éclaircissemens 
sur  les  espèces  mentionnées  par  La- 
mai-ck  (Anim.  s.  veri. ,  seconde  édit. 


1  a  1)    ATlîiriTLE  J)E  J)0]VnîEY      AVRICTLA  JiOMJiKYANA.    Liulc. 
2  .  ITELICE   SEKl'EKT  .        HELIX  SEIWENTINA    Molina 


AUR 

T.  VI.  seconde  partie.)  Les  Auricules 
Midœ  ,  Judœ ,  Myosotis  ,  Dombeiaua , 
conifo/mis,  uitens,  Monile,  sont  seules 
des  Auricules,  selon  nous,  c'est-à- 
dire  des  Pulmones  bitentaculiis,  dé- 
pourvus de  collier,  à  tentacules  non 
oculifères  ,  etc.  Les  Auricules  Sileni , 
Leporis  ,  bovina,  cajj/el/a  ,  sont  des 
espèces  terrestres ,  des  Limaçons  à 
quatre  tentacules  ,  de  vi'aies  Hélix,  f. 
le  mot  CocHLOGÈNK.  L'Juricula  Sca- 
rabœus  est  un  Scarabe  ,  genre  distinct 
de  i'Auricule ,  positivement  terrestre 
et  non  amphibie.  T'.  Scarabe.  Enfin 
ï Auricula  miiiima  est  une  Carychie. 
y.  ce  mot. 

Quant  a  ux  Auricules  fossiles  décrites 
par  Lamarck ,  dans  les  Annales  du 
Muséum,  T.  iv,  p.  429,  et  dont  ce 
savant  n'a  pas  lait  mention  dans  la 
nouvelle  cdit.  des  Anim.  s.  vert.  ,  en 
voici  l'état  avec  les  observations  que 
nous  avons  faites  à  leur  sujet,  yî.  sul- 
cata.  C'est  une  Tornatelle. — A.  ouata, 
une  Auricule. — A.  7-iiigens  ,  un  genre 
incertain. — yl.  milio/a,  une  Auricule. 
—  A.  àordeola,  une  Auricule.  — Var. 
(3  peut  être  une  espèce  distincte. — A. 
acicu/a,  une  Pyramidellc.  —  A.  tere- 
bel/ata,  id. 

Ces  observations  s'appliquent  àl'ar- 
îicle  Auricules  fossiles  de  Defrance 
(DIct.  des  Se.  nat.  ).  Nous  ajouterons 
pourl'y^.  margiiiata,  F'olutamyotisàa 
Brocchi ,  que  nous  rapporterons  cette 
espèce  au  genre  Scarabe.  /'.  ce  mot. 
l^Auricula  7/ngens  de  Lamarck  de- 
mande aussi  quelque  attention. 
Cette  petite  Coquille  ,  abondante  à 
Grignon,  en  Champagne,  à  Valognes , 
en  ïouraine  ,  à  Bordeaux  ,  à  Dax  et  en 
Italie,  se  trouve  aussi  en  Angleterre  , 
dans  les  dépôts  meubles  situés  au- 
dessus  de  l'Argile  plastique.  Son  genre 
est  très-incertain  (  /  ".  notre  Prodrome, 
p.  Il  3).  C'est  l'analogue  fossile  de  la 
Mar-ginella  auricidata  de  Ménard  de 
la  Gvoig{  Ann.  Mus.  ï.  viii.  p.  33i), 
que  ce  natuialiste  a  trouvée  vivante 
dans  le  golfe  de  Tarente.  La  Voluta 
bi/ccineade  Brocchi ,  eiVAuricula  tui- 
gida  de  Soweiby  n'en  sont  que  des  va- 
riétés à  l'état  fossile.  —  Ajouter  VA. 
r/icrassataàe  ce  dernier  auteur,  espèce 


AUR 


•S9 


distincte  qui  paraît  être  du  même 
genre.  P''.S(iwerhjjMi/:.  conc/i.'ï.u. 
pi.  i63.  (F.) 

*  AURICULES.  Auiiculœ.  moll. 
Dénomination  empruntée  du  genre 
Auiiculc  ,  et  appliquée  par  nous  à 
une  famille  des  plus  remarquables 
parmi  les  Mollusques , famille  qui  com- 
pose à  elle  seule  le  second  sous-ordrc 
des  Gastéropodes  pulmones,  les  Géhy- 
dropliiles.  P'.  ce  mot,  oii  nous  don- 
nerons les  généralités  connues  sur  ces 
Animaux.  Malheureusement  l'obser- 
vation des  Mollusques  de  cette  famille 
a  été  très-négligée,de  sorte  qu'on  con- 
naît très-peu  les  Animaux  des  espèces 
qui  la  composent.  Celles  de  nos  côtes, 
en  général  assez  petites  ,  quoique  con- 
nues depuis  long-temps  des  observa- 
teurs anglais,  n'ont  été  recueillies  que 
fort  tard  par  les  natiu'alistes  de  notre 
patrie  ;  ainsi  VAuricula  Myosotis  de 
Draparnaud,  donnée  connue  nouvelle, 
était  décrite  et  figurée  bien  antérieu- 
rement sous  le  nom  de  J^oluta  dentlcu- 
lata  ,  par  PulteneyetMontagu.  Quant 
aux  grosses  espèces  exotiques  du  genre 
Auricule  ,  on  ne  connaît  pas,  à  la  vé- 
rité ,  leurs  habitans  ;  mais  les  rapports 
deleurs  Coquilles  aved'v^w/v'cu/aTJ/jo- 
sotis  ne  laissent  aucun  doute  sur  leur 
identité  générique.  — On  connaît  de- 
puis long-temps  le  genre  Carycàiam. 
Nous  avons  donné  les  caï'actères  de 
l'Animal  du  Scarabe  ,  dont  Blainville 
a  fait  depuis  une  description  anato- 
mique  plus  détaillée.  Enfin  ,  Adanson 
a  décrit  depuis  long-temps  celui  du 
Piétln  ;  de  sorte  qu'il  n'y  a  plus  d'in- 
décision qu'à  l'égard  des  genres  Pyra- 
midellc et  ïornatelle  ,  que  l'analogie 
a  fait  réunir  à  ceux  de  cette  famille. 
—  Le  genre  Carycidum  est  le  premier 
qui  ait  été  observé.  Il  a  été  établi  par 
Midler  (  Hist.  Verni,  p.  126)  pour  une 
petite  Coquille  presque  mycroscopi- 
que  ,  assez  commune  dans  toute  l'Eu- 
rope ,  sous  les  feuilles  mortes  et  hu- 
mides. Ce  genre  a  été  oublié  par  La- 
marck ,  dans  la  première  édit.  des 
Anim.  s.  vert.  )  et  négligé  par  Cuvicr 
dans  le  Fiègne  Animal.  Draparnaud, 
et  ensuite  Lamarck  (Anim.  s.  vert, 
seconie  édit.),  l'ont  confondu  à  tort 


9(>  AUR 

avec  les  Auricules  ;  Ocken,  Leach  , 
Studer,  Pfeiffei-,  etc.,  ainsi  que  nous, 
l'ont  conservé.  Jusqu'à  présent ,  il 
n'est  composé  que  de  deux  ou  trois  es- 
pèces dont  le  nombre  augmentera 
peut-être  lorsqu'on  aura  observé  les 
Animaux  de  quelques  Coquilles  dou- 
teuses des  genres  Hélix  et  Vertigo. 
Ces  espèces  sont  le  Carjch.  minimum 
deMliller,  et  VOdostomia  coriicaria 
de  Say.  Selon  les  observations  du  doc- 
teur Verdat  de  Délémont ,  qui  nous 
ont  été  communiquées  par  notre  res- 
pectable ami  le  professeur  Studer , 
l'Animal  du  Carych.  lineatum  serait 
operculé  ,  et  devrait ,  par  conséquent , 
être  placé  parmi  les  Cyclostomes.  Nous 
l'avions  déjà  signalé  comme  anomal 
parmi  les  Carychies.  Le  docteur  Leach 
a  rapporté  à  tort  à  ce  genre ,  selon 
toutes  les  apparences  ,  \ Auris  Sileni 
de  Von  Boï-n  ,  dont  il  a  fait  une  nou- 
velle espèce  sous  le  nom  de  Cary- 
chium  undulatum  [MiscelL). 
Le  Carychiiim  MeideanumAeV^ei^iQi' 
{Conch.  p.  70)  est  noti-e  Hélix {Co- 
chlodonta  )  Goodalli ,  le  Turio  tridens 
des  auteius  anglais ,  qui ,  d'après  les 
observations  du  docteur  Goodall  et  de 
Sowerby,  a  quatre  tentacules,  ;lont 
les    deux    supérieurs   supportent  les 

Nous  avons  vu,  à  l'art.  Amicule, 
que  Klein  peut  être  considéré  comme 
l'auteur  do  ce  dernier  genre  ,  adoplé 
par  Martini^  circonscrit  par  Lamarck, 
et  augmenté  par  lui  de  quelques  espè- 
ces étrangères  à  ce  genre ,  nommé  Otis 
par  Humphrey,  Màrsyas  par  Ocken  , 
et  enfin  limité  par  nous  aux  seules  Au- 
ricules d'une  organisation  analogue. 
—  Les  Au  l'es  Midœ  de  Klein ,  ou  Au  ris 
Midœde  Martini,  comprenaient, outre 
les  véritables  Auricules,  îesTornatel- 
les  et  les  Couovules.  Le  dernier  de  ces 
auteurs  forme  une  section  à  part  pour 
les  vraies  Auricules ,  et  une  autre  pour 
ces  deux  derniers  genres;  et  c'est  à  la 
première  de  ces  deux  coupes  que  se 
rapporte  le  genre  Auricula  de  La- 
marck. 

Le  genre  Scarabe  a  été  institué  par 
Montiort (Conch.  T.  3.  p.  007),  mais 
sans  motifs  légitimes  ,  puisque  la  Co- 


AUR 

quille,  considérée  isolément,  devait 
rester  dans  les  Auricules  ,  et  qu'il  n'a 
pu  appuyer  cette  distinction  sur  l'A- 
nimal qui  n'est  connu  que  depuis  la 
description  que  nous  en  avons  dcnnée 
dans  notre  Prodrome,  p.  io5  ,  com- 
plétée par  celle  deBlainville  f  Journal 
de  Phys. ,  octobre  1821,  p.  3o4).  Au 
sujet  de  ce  genre,  nous  observerons 
que  les  notes  communiquées  à  Blain- 
ville  semblent  faire  cioire  qu'il  est  ma- 
rin ,  puisque  ce  savant  le  compare , 
sous  ce  rapport, a uPiétin  d'Adanson  , 
et  que  le  docteur  Marion  assure  avoir 
pris  le  Scarabus  imhtium  sur  les  rocbes 
humides  délaissées  par  la  mer,  et 
même  ,  à  ce  qu'il  croit ,  sur  celles 
qu'elle  recouvrait  encore.  D'un  autre 
côté ,  les  naturalistes  de  l'expédition 
du  capitaine  Freycineî  l'ont  trouvé  en 
abondance  sur  les  montagnes  des  îles 
Mariannes,  loin  de  la  mer,  et  à  une 
assez  grande  élévation  au-dessus  de 
son  niveau.  Rumph  dit  positivement 
«  qu'on  le  trouve  au  bord  de  la  mer, 
))  sous  l'herbe,  les  feuillages  etles  mor- 
»  ceaux  de  bois  pourri ,  tout  près  de 
»  la  mer,  et  aussi  dans  les  terres  ;  et 
»  qu'il  y  en  a  même  sur  les  monta- 
»  gnes  non  fréquentées  par  les  hom- 
»  mes.  «  Et  les  contes  popidaiies  qui 
lui  ont  valu  le  nom  à' imbrium ,  attes- 
tent qu'il  est  terrestre ,  les  habitans 
d'Amboine  croyant  que  les  vents  et  les 
pluies  les  portaient  sur  les  montagnes. 
Ainsi ,  selon  toutes  les  apparences  ,  le 
docteur  Marion  ne  l'a  pas  trouvé  sous 
les  eaux  de  la  mer ,  à  moins  que  ce  ne 
fût  accidentellement  ;  et  cette  espèce 
peut  être  regardée  comme  étant  véri- 
tablement terrestre ,  qr.oique  pouvant 
vivre  aussi  sur  les  bords  de  la  mer. 
On  ne  connaît  encore  que  deux  espè- 
ces bien  certaines  dans  ce  genre ,  le 
Se.  imbrium  et  le  plicatus;  le  Fetive- 
rianus  est  encore  douteux  ,  ainsi  que 
les  espèces  figurées  par  Perry. 

Le  genre  Pyramidelle  a  été  établi 
par  Lamarck  (Actes  de  la  Soc.  d'Hist. 
nat.  de  Paris);  réuni  ensuite  aux  Au- 
ricules par  ce  savant  [Ann.  Mus. 
T.  IV  ) ,  et  depuis  définitivement  sé- 
paré de  ces  Mollusques  (Anini.  s.  vert, 
seconde  édit.  ).  Jusqu'à  présent  on  n'a 


ALR 

pu  savoir  si  les  Pvramidelles  sont  ter- 
restres ou  marines.  Elles  ont  quelques 
rapports  de  couionnation  avec  nos 
Hélices  Cocliiitonics  du  groupe  des 
Rubans  [Liguas,  Monlf.  ;  Jc/iatina, 
Lamarck).  Les  espèces  à  columelle  so- 
lide ont  l'air  de  Cochlitonies  dentés; 
d'un  autre  côlé  ,  elles  ollVcnt  des  diflé- 
renccs  reniarquable.-i  dans  la  dureté 
de  leur  test  et  leur  construction  géné- 

I  aie  qui  les  rapprochent  des  Auriculcs 
du  groupe  des  Conovules.  Nous  som- 
mes ,  au  sujet  des  Pyraniidèlles  ,  dans 
une  indécision  complète.  Nous  les 
laissons  parmi  les  Aiu  iculc?  jusquà 
ce  que  nous  ayons  îles  observations 
décisives  à  leur  sujet  ;  mais  nous  no  se- 
rions point  étonnés  qu'il  fallût  les  resti- 
tuer aux  Pectinibranches  operculés. 

II  en  est  de  même  des  Tornatellos,  gen- 
re d'abord  établi  par  Montfort,  sous  le 
nom  à'Actéon[(.'onch.  T.  ii  ,  p.  oi5), 
pour  la  VoLuta  tornatilis  de  Linné , 
et  les  espèces  analogues  décrites  par 
Chemnitz  et  Bru^uière. 

Les  observations  du  docteur  d'Orbi- 
gny  nous  avaient  portés  à  croire  que  ces 
derniers  Mollusques  vivaient  en  pleine 
mer,  ainsi  que  nous  1  avons  dit ,  p.  ijii 
de  notre  Prodrome  ;  de  nouveaux  ren- 
seignemens ,  que  nous  devons  à  l'ami- 
tié du  docteur  Goodall ,  n'ont  pas  con- 
firmé cette  opinion.  Ce  savant  a  eu 
souvent  occasion  de  les  observer  à 
quatre  milles  de  Teaby,  dans  le  sud 
du  pays  de  Galles  ,  oii  on  les  trouve 
rampant  sur  le  sable ,  un  peu  au-dessus 
de  la  ligne  de  la  basse  mer,  dans 
les  marées  du  printemps ,  faisant  dans 
leur  route  un  long  sillon  régulier.  Il 
ne  sérail  pas  impossible  que  ce  genre 
appartînt  aux  Tectibranches ,  et  dût 
se  placer  très- près  des  B.,lles.  Nous 
penchons  fortement  pour  cette  hypo- 
thèse ,  qui ,  du  reste  ,  doit  être  bientôt 
éclairée  ;  car  une  des  espèces  de  ce 
genre  est  assez  commune  sur  nos 
côtes  ,  la  T.  fasciata ,  Voluia  tojjia- 
tilis  jhmné.  Lamarck  (Extr.  du  Cours 
de  Zool.)  a  fait  avec  ces  deux  genres  , 
Toraatelle  et  Pyramidelle,  une  famille 
distincte  de  ses  Trachélipodes ,  celle 
des  Plicacés  ,  placée  au  milieu  des 
genres  appartenant  aux  Pectinibran- 


ALK  91 

ches.  Cette  famille  est  conservée  dans 
la  seconde  édit.  des  Anim.  s.  vert. 

Quant  au  genre  Conovulc ,  établi 
d'abord  sous  le  nom  de  Mélampe  par 
Montfort  (Conch.  T.  ii.  p.  519) ,  nous 
avons  dit  que  Lamarck  ne  le  sépare 
plus  des  Auricules  ,  réunion  que  nous 
avions  déjà  efFectuée  dans  notre  Pro- 
drome. 

Le  genre  Piétin  qui  termine  la  fa- 
mille des  Auricules  est  dû  à  Adanson 
(Sénég.  p.  1 1)  :  il  est  très-remarquable 
par  ses  habitudes  et  la  construction 
de  son  pied.  Nous  l'avons  augmenté 
de  plusieurs  espèces  curieuses ,  et  il 
nous  paraît  bien  distinct  de  tous  ses 
congénères.  Nous  ferons  connaître , 
eu  décrivant  ce  genre,  la  singulière 
striiclure  du  pied  de  ce  curieux  Mol- 
lusque, avec  lequel  la  configuration 
de  la  bouche  de  la  Coqudle  est  en 
rapport. 

D'après  l'exposé  ci-dessus,  nous 
vo\ons  que  les  genres  Carychie  et 
Scàrabe  sont  entièrement  terrestres  ; 
que  les  Auricules  comprennent  des 
espèces  marines  ;  d'autres  fluviatiles  , 
et  que  le  plus  grand  nombre  sont  des 
espèces  amphibies;  que  le  Piétin  et 
les  ïornatelles  sont  des  genres  ma- 
rins, et  que  les  Pyramideiles  sont  en- 
core incertaines  ,  quant  à  l'élément 
qu'elles  habitent. 

L'établisseme^  de  la  famille  des 
Auricules  avaifiÉpé  senti  nécessaire 
par  Blainville  ,  ^  à  ce  qu'il  paraît^ 
depuis  très-long-temps,  comme  on 
peut  le  voir  dans  son  beau  Mémoire 
cité  plus  haut.  Nous  l'avons  trouvée 
indiquée  nominativement  dans  le  ta- 
bleau de  sa  Méthode,  qu'il  a  bien  vou- 
lu nous  communiquer  dans  le  temps. 
Yolci  les  caractères  de  la  famille  des 
Auricules  :  —  Forme  générale  et  cou- 
verture ,  comme  chez  les  Limaçons- 
hélicoides. — Tentacules:  deux,  cylin- 
driformes,  quelquefois  renflés  au  som- 
met ,  non  ocul itères  ,  généralement 
contractiles.  — Yeux  :  non  pédoncu- 
les ,  placés  à  la  base  ou  près  de  la  base 
des  tentacules.  — Cavité  pulmonaire  : 
comme  chez  les  Lifnaçons.  —  Organes 
de  la  génération  :  séparés  ou  réunis  , 
sur  le  même  individu.  —  ïest  :  co- 


92  AUR 

chliforinc,  assez  variable,  ovale,  ellip- 
tique ou  tiirrici'.lé.  —  Cône  spiral  : 
incomplet.  — Spire  :  souvent  envelop- 
pante, tours  assez  nombreux,  formant 
généralement  un  sommet  peu  saillant. 
—  Ouverture  :  latérale,  par  rapport 
à  l'axe  du  cône,  le  plus  souventétroite, 
longue  et  dentée  ;  péi'istome  non  ré- 
fléchi, mais  tranchant,  quoiqu'un  peu 
cvasé  quelquefois.  —  Columelle  :  gé- 
néralement torse,  solide  et  garnie  de 
lames  saillantes  ,  obliques  et  tournant 
avec  elle. 

Voyez ,  pour  les  divers  genres  de 
cette  famille,  Garychu:  ,  Scarabe  , 

AURICULE  ,  PyEAMIDELLE  ,  ÏORN AT- 
TELLE et  PlÉTIN.  (F.) 

ADRICDLITE.  moll.  foss.  C'est 
le  nom  vulgaire  d'une  Gi'yphite  selon 
Bosc  (  nouv.  Dict.  d'Hist.  natur.  )  ; 
mais  celte  indication  n'étant  accom- 
pagnéed'aucunecitation,  nousne  pou- 
vons donner  le  nom  de  l'auteur  qui  a 
employé  ce  mot.  (F.) 

AURIFERE.  Jurifera.  MOLL.Nom 
donné  par  Blainville  (  Dict.  des  Se. 
nat.  )  au  genre  Brante  d'Ocken , 
O/zortde  Leach. /^.  Brante.         (f.) 

*  A¥RIFLAMME.  pois.  Espèce  du 
genre  MuUe.  P^.  ce  mot.  (b.) 

*AURINIE.  Auiinia.  bot.  phan. 
Dans  son  travail  sur  les  Crucifères 
siliculeuses,Desvai^^vait  formé  sous 
ce  nom  un  genre  ■Pquelques  espè- 
ces âiAlysson ,  dont  les  caractères 
n'ont  pas  paru  suffisans  à  De  CandoUe 
pour  autoriser  cette  séparation;  en 
sorte  que  ces  espèces  ont  de  nouveau 
été  replacées  parmi  les  Alyssons. 

(A.   R.) 

*  AURIO  ou  AURO.  bot.  phan. 
Denx  des  noms  vulgaires  A'yltriplex 
Halimus,  L.  V.  Arroche.  (b.) 

AURIOL,  AURIOIN  ou  AURIOU. 
zooL.  jNoms  vulgaires  du  Loriot  com- 
mun ,  Oriolus  Galbula  ,  qui  viennent 
probablement  de  la  couleur  jaufle 
doré  du  plumage  de  cet  Oiseau,  L.  /^". 
Loriot. 

On  donne  les  mêmes  noms  au  Ma- 
quereau ,  Scomber  Scomber,  L.  sur 
quelques  côtes  de  France.  (b.) 


AUR 

AURIOLE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Lauréole.  f^.  ce  mot.  '     (b.) 

AURIS.  MoLi..  Dénomination  la- 
tine ,  à  laquelle  on  a  ajouté  nombre 
d'épithètes,  et  pour  laquelle  nous 
renvoyons  au  mot  français  Oreille. 
Cependant  plusieurs  Dictionnaires, 
quoiqu'écritsen  français  .ayant  adop- 
té ces  dénominations  latines  ,  nous 
allons  en  parler  sommairement.  Ces 
dénominations  sont  fort  anciennes 
dans  la  science  ;  la  ressemblance  plus 
ou  moins  vraie  de  certaines  Coquilles 
avec  l'oreille  de  l'Homme  ou  celle  de 
certains  Animaux, ayantfrnppédepuis 
long-temps  les  observateurs,  et  même 
le  vulgaire. 

Auris-jiarina.  Aristote  (L.  iv,  ch. 
4  )  dit,  en  parlant  du  Lépas  sauvage, 
que  quelques-uns  l'appellent  Auris 
/;7a/v«a,0redie  de  mer  {c'est  l'Ormier, 
Haliotis  de  Liuné  )  ;  et  depuis  lui  , 
cette  Coquille  a  été  nommée  de  cette 
manière.  V.  Rondelet,  Gesner ,  etc. 
Depuis  ces  derniers  auteurs  ,  les  écri- 
vains méthodistes  ont  fait  des  Aures 
inarinœ  des  coupes  distinctes.  Klein 
en  a  fait  le  premier  genre  de  sa  qua- 
ti'ième  classe  ,  sous  le  nomd'^wm  ou 
Auris  marina^  exemple  suivi  par  Mar- 
tini, qui  ,  sous  leLnom  d'_'/w/es  inari- 
nœ,  décrit  plusieurs  espèces  de  ce 
genre.  Quelques  auteurs  ont  aussi 
classé  le  Sigaret  sous  le  nom  à'yiuris 
marina.  Petiver  [Gaz.  V.  i.  cat.  687) 
désigne  cette  Coquille  sous  le  nom 
à'yiuris  bahamica  non  perfarata.  K. 
Haliotide  et  Sigaret. 

Auris  mustella.  Hnmphrey 
{Mus.  Calonn.  p.  22)  nomme  ainsi  un 
nouveau  genre  qui  répond  au  genre 
Tornatelle  de  Lamarck.  Humphrey 
paraît  avair  changé  ce  mot  eu  celui  de 
Myosota.  V.  Oreille  de  Souris  , 
Myosote  et  Tornatelle. 

Auris' Yeneris. 'Genre  proposé  par 
Huniphey  [Mus.  Calonn.  p.  20)  et  qui 
répond  au  genre  Sigaret.  K.  Oreille. 
DE  VÉNUS  et  Sigaret.  (f.) 

AURISCALProM.  MOLL.  Déno- 
mination générique  proposée  par 
Megerle  (  Syst.  der  Sclialt.  in  Ber- 
lin. Magaz.  i8n.  p.  46)  pour  cai'ac- 


AUS 

reriser  Ie"genie  formé  depuis  par  La- 
marck  ,  sons  le  nom  d'Anatine.  V.  ce 
mot.  (r.) 

AURIJTE.  POIS.  (  Daiibenton.  ) 
Syn.  àe  Lab/usaurituSylj.  V.  Labre. 

(iî.) 

AURIYITTIS.  OIS.  Syn.  do  Char- 
donneiot. 

AUROCHS  ou  URUS.  mam.  T\ 
Boeuf. 

AURON.  REPT.  OPii.  Probablement 
poiuAuRORK,  espèce  de  Couleuvre, 
/'.  ce  mot.  (b.) 

AURONE.  Abrutannm.  bot.  phan. 
Genre  dos  anciens  botanistes  que 
Linné  a  réuni  à  I"  Vrtcniisia.  V.  Ar- 
moise. Ou  uonnnait  : 

AuROXE  nES  champs  ,  \ Jrtemisia 
ca/npestris ,  L. 

Auront,  des  jardins  ,  V A rtemisia 
vlbrotanuni,  L. 

AuRONF.  MALE,    la   mèmc   Plante. 

Aurone  Fr,:\rEr.i.E,  le  Sa/itolina  cu- 
pressiforrnis  ,  L. /'.  Santolive.    (b.) 

AURORAS.  bot.  phan.  Nom  pé- 
ruvien àeV  Ipornca  glamliil'ifera ,  dont 
les  fleurs  s'épanouissent  exactement 
au  lever  de  TAurore.  (b.) 

AURORE  ou  CRÉPUSCULE  DU 
MATLN  ET  AURORES  BORÉALES 
ET  AUSTRALES.  T  .  Lumière. 

AURORE.  REPT.  oPH.  Nom  spéci- 
liqued'une  Couleuvre.  A^.  ce  mot.  (b.) 

AURORE.  INS.  Nom  vulgaire 
donné  par  Geoffroy  (Ins.  T.  ii.  p. 
71)  à  un  Lépidoptère  diurne  qui  est 
le  Paplliu  caifiamines  ,  L.  C'est 
aujourd'bui  une  Piéride.  T'.  ce  mot. 

(aud.) 

AURUELO.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Centaurea  so/sticialis,  L.  en  Provence. 
/^.  Chaussetrappe.  (b.) 

AURUOU.  OIS.  Syn.  de  Loriot  en 
Pi'ovence.  "  (dr..z.) 

AUSERDA.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
"Luzerne  dans  le  Roussillon.         (b.) 

AUSQUOY.  MAM.  Nom  du  Caribou 
ou  du  Renne  chez  les  Hurons.  V. 
Cf.rf.  (\.D..NS.) 


AUT  9:, 

AUSTRALÏTE  ou  AUSïRAL- 
SAIND.  min.  Sable  grisâtre  des  côtes 
du  nouveau  pays  de  Galles  méridio- 
nal ,  à  Sidney-Cove,  oii  l'on  a  cru  re- 
connaître une  sul)stance  terreuse 
d'une  nature  particulière  que  De  La- 
niétherio  appela  Terre  Sidnéienne  , 
mais  oii  Klaproth  n'a  trouvé  que  de 
l'Alumine  ,  de  la  Silice  et  un  peu  de 
Fer.  (LUC.) 

*  AUTARCITE.  bot.  crypt.  Nom 
propos.é  pur  Leciorc  dans  son  excellent 
.Mémoire  sur  les  Prolil'ères  de  Vau- 
cher  (Mém.  mus.  T.  jii.  p.  470)  pour 
remplacer  la  dénomination  vicieusedo 
Prolifère.  Ayant  depuis  long-temps 
appelé  ce  genre  f^aucheria  ,  nous  in- 
diquerons, quand  il  en  sera  question, 
les  motifs  qui  nous  ont  déterminés  à 
ne  point  adopter  le  nom  d'Autarcite. 
r  .  V  AUCHERIE.  (b.) 

*  AUTOGERUS.  bot.  PH.iN. 
(Dioscorido.)  Syn.  de  Narcisse,     (b.) 

A.UTOMALITE.  MiN.Probableraent 
même  chose  qu'Automolite./^.ce  mot. 

(g. DEL.) 

^  AUTOMNAL,  ois.  Espèce  de  Gros- 
Bec  de  l'Amérique  méridionale,  Frin- 
gilla   aulumnalis ,  Gmel.  V.    Gros- 

BEC.  (DR..Z.) 

*  AUTOMNAL  ,    AUTOMNALE. 

BOT.  et  zooL.  Adjectif  employé  pour 
désigner  les  Végétaux  qui  floLirissent 
dans  l'airière-saison  ,  et  devenu  le 
nom  spécifique  de  plusieurs  Plantes  , 
ainsi  que  de  quelques  Oiseaux  ,  Pois- 
sons et  Insectes.  (b.) 

AUTOMOLITE  or  FAHLUNIT. 
MIN.  Minéral  dont  l'espèce  n'est  pas 
encore  déterminée  ,  découvert  par 
Eckeberg  à  Falhun  en  Suède,  et  que 
Bcrzelius  regarde  comme  offrant  les 
plus  grands  rapports  avec  le  Spinelle 
T^.  ce  mot  et  Zinc.  (g.del.) 

AUTOUR.  OIS.  (Duméril.)  Genrede 
la  famille  des  Cruphodères ,  de  la 
Zoologie  analytique  ,  dont  les  carac- 
tères principaux  consistent  dans  la 
tète  entièrement  garnie  de  plumes , 
dans  une  cire  à  la  base  du  bec  qui  a 
l'extrémité  crochue,  dans  une  queue 


94  AUT 

égale,  et  dans  la  longueur  des  ailes 
qui  estfort  considérable.  Les  Autours 
qui  forment  aussi  un  sous-gcnrc  par- 
ticulier daus  le  Règne  Anima)  de  Cu- 
vier ,  réunis  à  l'Epervier  sous  le  nom 
de  Dœdalioii  ,  par  Savigny ,  sont 
une  section  du  genre  Faucon  dans  la 
Méthode  de  Teuiminck. 

Le  nom  d' Autour  est  donné  com- 
me spécifique  à  une  espèce  d'Oiseau 
de  proie  qui  était  autrefois  l'un  de 
ceux  qu'on  employait  dans  la  chasse 
du  vol.  C'est  le  FaLco  palumbarius , 
L.  K.  Faucon.  (dr..z.) 

AUTOUR.  BOT.  PHAN.  Ecorce  du 
Levant ,  spongieuse  et  légère  ,  em- 
ployée en  poudre  dans  la  préparation 
du  Carmin  ,  sans  qu'on  sache  de  quel 
Arbre  elle  provient.  (b.) 

AUTRUCHE. OIS.  5//v/M/o,L. Genre 
de  l'ordre  des  Coureurs  dont  les  carac- 
tères sont  :  bec  médiocre, droit ,  obtus 
déprimé  à  la  pointe  qui  est  arrondie  et 
onguiculée  ;  mandibules  égales  ;  na- 
rines oblongues  ,  ouvertes  ,  placées 
un  peu  à  la  surface  et  vers  le  milieu 
du  bec  ;  tête  chauve  ,  calleuse  en  des- 
sus ;  pieds  très -longs  ,  très-forts  , 
musculeux  ;  deux  doigts  gros  ,  ro- 
bustes et  dirigés  en  avant  :  l'interne, 
qui  a  quatre  phalanges  avec  un  ongle 
large  et  obtus  ,  plus  court  que  l'ex- 
terne qui  a  cinq  phalanges  ,  mais 
point  d'ongle  ;  jambes  charnues  jus- 
qu'au genou;  ailes  impropres  au  vol, 
composées  de  plumes  longues,  molles 
et  flexibles  ,  ayant  un  double  éperon. 
Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  qui  habite  les  plaines  ardentes 
de  l'Afrique  ,  et  que  l'on  peut  appe- 
ler le  géant  des  Oiseaux.  L'Autruche 
Struthio  Camelus,  L.  Lath.  Buff.  pi. 
enlum.  457.,  ^  1^  partie  inférieure  du 
cou  ,  la  poitrine  ,  le  ventre  et  le  dos 
noirs  ,  mêlés  de  blanc  et  de  gris;  les 
grandes  plumes  des  ailes  et  de  la  queue 
d'un  beau  blanc  ont  leurs  barbes  tou- 
tes effilées.  Un  poil  assez  ferme  tient 
lieu  de  duvet  et  recouvre  les  parties 
nues  que  néanmoins  l'on  aperçoit  en- 
core malgré  les  plumes.  Le  bec  est 
gris  ,  noir  à  l'extrémité  ;  liris  est  d'un 
Brun  fauve.  Sa  hauteur  est  de  sept  à 


AUT 

huit  pieds;  sou  poids  ordinaire  de 
quatre-vingts  livres. 

Les  Autruches  n'ont  des  organes 
du  vol  que  le  simulacre;  des  plumes 
flexibles  ,  déliées  et  d'une  excessive 
finesse,  au  lieu  de  rémiges  et  de  rec- 
trices  capables  de  soutenir  dans  les 
airs  une  masse  aussi  grande  ,  con- 
damnent ces  Oiseaux  à  courir  sur  la 
terre  comme  un  Qu.Tdrupède  ;  ils 
s'en  acquittent  à  merveille,  car  aucun 
être  ne  peut  les  surpasser  à  la  course. 
Leur  force  ,  dont  un  caractère  doux 
et  pacifique  les  dispense  de  faire  usage , 
est ,  dit-on  ,  Irès-grande  :  Thevenot 
en  a  vu  renverser  d'un  seul  coup  de 
pied  des  chiens  d'une  assez  gr.ande 
taille;  c'est  toujours  avec  les  pieds  et  le 
bec  qu'on  voit  l'Autruche  repousser 
les  agressions  qui  lui  sont  faites,  ja- 
mais elle  n'attaque.  Son  appétit,  quoi- 
que assez  vif,  n'est  point  de  la  voracité; 
elle  mange  indistinctement  toute  es- 
pèce d'herbes  et  même  jusqu'à  des 
pierres,  du  fer,  du  cuivre»,  enfin, 
tout  ce  qu'elle  ramasse  avec  le  bec  : 
ce  qui  prouve  que  chez  elle ,  le 
sens  du  goût  n'est  guère  développé  ; 
du  reste  elle  en  est  quitte  pour  ren- 
dre avec  les  excrémens  les  ma- 
tières non  susceptibles  de  digestion 
qu'elle  a  avalées.  Son  cri  a  quelque 
ressemblance  avec  le  rugissement  du 
Lion  lorsque  le  maie  recherche  la 
femelle  ;  dans  touteautre  circonstance , 
c'est  plutôt  des  sons  plaintifs  que  l'un 
et  l'autre  font  entendre. 

De  tous  les  Oiseaux  l'Autruche  est 
peut-être  le  seul  qui  s'accouple  d'une 
manière  positive  et  qui  se  l'approche 
par-là  des  Quadrupèdes  ;  cela  tient 
sans  doute  à  ce  que  ses  organes  géné- 
rateurs ont  plus  d  analogie  avec  ceux 
de  ces  derniers  Animaux.  La  ponte 
s'opère  dans  un  trou  que  la  femelle 
se  creuse  au  milieu  des  sables  ;  elle  y 
pond  successivement  une  quinzaine 
d'œufs  et  en  dépose  un  nombre  à 
peu  près  pareil  dans  un  trou  voisin  ; 
ceux-ci  sont,  à  ce  que  l'on  assure  , 
destinés  à  la  nourriture  des  petits  qui 
doivent  sortir  des  œufs  du  premier 
nid,  les  seuls  que  les  païens  couvent. 
Les  œufs ,  plus  arrondis  que  ceux  de 


AUT 

l'oule  ,  ont  ordinairement  cinq  pou- 
ces sur  six  et  quelques  lignes  de  dia- 
mètre ;  leur  couleur  est  le  blanc  de 
crème,  tiqueté  de  points  ou  petites  ta- 
ches d'un  tauvc-giisàtre.  —  A  cause 
de  l'élévation  de  température  des  cli- 
ntats  habités  par  ces  Oiseaux  ,  l'incu- 
bation n'est  rigoureuse  que  pendant 
la  nuit.  Les  petits  naissent  au  bout 
de  six  semaines  et  marchent  peu  après 
leur  sortie  de  la  coquille.  A  force  de 
soins  on  est  parvenu  à  vaincre  l'hu- 
meur sauvage  des  Autruches  ,  et  à  les 
soumettre  en  quelque  sorte  à  la  do- 
mesticité ;  on  les  fait  parquer  en  trou- 
peaux ,  atin  e  s  assurer  la  récolte  de 
leurs  plumes  qui  est  un  objet  consi- 
dérable de  connnerce;  l'épaisseur  de 
leur  peau  fournit  aux  naturels  ,  qui 
savent  l'appièter  avec  beaucoup  d'in- 
telligence, un  cuir  épais  dont  ils  se 
font  des  boucliers  et  des  cuirasses 
pour  les  jours  de  bataille. 

On  connaît  les  avantages  que  la 
coquette«e  ou  la  vanité  ont  su 
tirer,    chez    tous   les   peuples,     des 

{)lumes  magnifiques  de  l'Autruche; 
e  voyageur  en  trouve  de  plus  réels 
dans  les  œufs  de  cet  Oiseau  ,  qui  lui 
fournissent  un  aliment  solide  et  agréa- 
ble lorsque  l'incubation  n'est  pas  tj'op 
avancée.  Moïse  avait  proscrit  la  chair 
de  l'Autruche  comme  impure.  Des 
tribus  entières  ne  s'en  nourrissent  pas 
moins  eu  Afrique  ,  ce  qui  leur  mérita, 
chez  les  anciens  ,  le  nom  de  Struthio- 
phages. 

Autruche  d'Amérique.  C'est  le 
Touyou  de  Brisson;  Nandou  de  Vieil- 
lot, y.  rhéa. 

Autruche  bâtarde.  Même  chose 
que  Rhéa.  F',  ce  mot. 

Autruche  capuchonnée  ou  a  ca- 
puchon. Syn.  de  Dronte.  /'.  ce  mot. 

Autruche  de  la  Guyane.  Nom 
impropre  donné  auRhéa  qui,  n'habi- 
tant que  les  contrées  les  plus  froides 
de  l'Amérique  méridionale ,  n'a  pu 
être  trouvé  dans  les  réi,ions  équi-^ 
noxiales. 

Autruche  de  Magellan  et  Au- 
truche d'Occident.  Syn.  de  Rhéa. 
F^.  ce  mot. 

Autruche  volante.  Syn.  d'Ou- 


AVA  95 

tarde,  O/ia  'J'arda ,  L.  / '.  Outarde. 

(DR..Z.) 

ATJ-VOGEL.  OIS.  Syn.  du  Ros- 
signol, Sjlvia  Luscinia,  en  Autriche. 
/^.Sylvie.  (dr..z.) 

AUZUBA.  BOT.  PHAN.  Arbre  d'A- 
mérique qu'il  est  impossible  de  déter- 
miner sur  le  peu  qu'en  dit  Oviédo 
dans  son  Histoire  des  Indes-Occiden- 
tales. Plumier,  dans  ses  manuscrits 
non  publiés,  décrit  sous  le  même  nom 
un  Arbre  ,  encore  imparlaitement 
connu,  qu'il  dit  être  l'Acomat  du  pays, 
et  que  la  figure  qu'en  donne  ce  bo- 
taniste approche  du  genre  Sy.ieroxy- 
lon.  P^.  ce  mol.  (b.) 

AVA.  BOT.  PHAN.  Liqueur  eni- 
vrante que  les  naturels  de  quelques 
îles  de  la  incr  du  Sud  préparent  avec 
les  feuilles  macéiées  àxxPiper methys- 
ticum.  T'.  Poivre.  (b.) 

AVACA.RI.  BOT.  PHAN.  (J.  Bau- 
hin  ).  Espèce  de  Myrte  de  l'Inde ,  à 
peu  près  inconnue.  (b.) 

A^' AGNON  ouLAVIGNON. 

jvioi,L.  Noms  vulgaires  usités  en  Fran- 
ce ,  sur  une  partie  des  cotes  de  L'O- 
céan, pour  distinguer  des  Coquillages 
bivalves  que  l'on  mange  comme  les 
Moules,  quoiqu'ils  soient,  pour  la 
plupart ,  d'un  goiit  plus  fade.  C'est 
avec  ces  Coquilles  que  Megerle  a  fait 
le  genre  Arénaire  ,  et  Cuvier  un  sous- 
genre  des  Macti'es.  Montagu  les  a  pla- 
cées ,a  vec  assez  de  raison  ,dans  son  gen- 
re Ligule,  établi  antérieurement.  Nous 
avons  adopté  le  genre  Lavignon  , 
Lavignonus  (  Tabl.  des  Mollusq.  p. 
4^]  ;  puis  nous  avons  cru  devoir ,  à 
l'exemple  de  Montagu,  le  réunir  aux 
Ligules.  V.  Arénaire.  Si  cependant, 
à  l'exemple  de  Turton  (  Conchl.  Brit. 
p.  5o) ,  on  veut  en  faire  un  genre  dis- 
tinct des  Ligules,  il  convient  de  luiren- 
dre  le  nom  d' Arénaire  qui  al'antério- 
lité  sur  celui  de  Lavignon  et  sur  ce- 
lui de  Listera  ,  que  vient  de  lui  don- 
ner le  docteur 'Turton.  r.  Arénaire, 
Lavignon,  Ligule  et  Listera,  (f.) 

AVALANCHES  LAVANGES ou 
LaUVINES.  géol.  Masses  plus  ou 
moins  considérables  de  neige  ou  de 


96 


AVA 


glace,  qui,  accidentellement  et  à  cer- 
taines époques  de  l'année,  se  détachent 
des  parties  hautes  des  montagnes  et 
se  précipitent  avec  une  vitesse  et  un 
bruit  efiroyable  dans  le  fond  des  val- 
lées. Diverses  causes  donnent  lieu  à 
ce  phénomène  dont  les  eftets  sont  à 
craindre  pour  le  voj'^ageur  et  l'habi- 
tant dans  les  pays  de  montagnes.  En 
hiver ,  lorsque  la  neige  tombe  et  que 
le  vent  est  très-fort ,  celui-ci  chasse 
des  pelotons  de  neige  qui ,  d'abord  peu 
volumineux  ,  roulent  sur  les  pentes, 
grossissent  en  peu  de  temps  ,  entraî- 
nent des  pierres  et  des  terres,  et  ren- 
versent tout  ce  qu  ils  rencontrent  dans 
leur  chute  accélérée.  Ces  Avalanches 
d'hiver  sont  connues  sous  le  nom 
A^ Avalanches  froides  ou  venteuses. 
Les  Avalanches  de  printemps  sont 
encore  plus  dangereuses  à  cause  de 
leur  densité  et  de  leur  volume  sou- 
vent énorme;  ce  sont  des  amas  de 
neige  et  d'eau  gelée  qui,  pendant  la 
froide  saison,  ont  rempli  des  Vcdlous 
élevés  dont  la  pente  est  fortement  in- 
clinée ;  lorsque  les  rayons  du  soleil 
commencent  à  s'échauffer,  la  neige 
fond  à  son  point  de  contact  avec  Ta 
terre  ;  son  adhérence  diminue  ,  et 
lorsque  celle-ci  ne  peut  plus  balan- 
cer l'action  de  la  pesanteur  de  la 
masse  de  neige  ,  l'Avalanche  se  dé- 
tache ;  elle  glisse  d'abord  avec  vui 
bruit  très-grand ,  et ,  accélérant  sa 
chute,  elle  arrive  bientôt  au  pied  de 
la  montagne  en  entramant  avec  elle 
des  portions  de  rochers  ,  des  forêts 
entières,  et  engloutissant  souvent  des 
hommes  et  des  habitations.  Certaines 
dispositions  locales  occasionent  des 
Avalanches  annuelles.  On  a  soin  de 
garantir  par  des  forêts  ou  des 
murs  les  villages  ou  les  maisons  qui  y 
sont  exposés.  La  densité  des  Avalan- 
ches de  printemps  est  souvent  telle 
que  la  neige  reste  plusieui'S  années 
sans  fondre,  quoique  les  vallées  dans 
lesquelles  elle  se  trouve  éprouvent 
pendant  l'été  des  chaleurs  très- fortes. 
Nous  avons  vu  à  Ca  uteres ,  dans  les  Py- 
rénées, une  Avalanche  qui  avait  ren- 
versé plusieurs  maisons  du  village,  et 
qui ,  depuis  trois  ans  ,  encombrait  la 


AVA 

route  et  y  formait  une  colline  sur  la- 
quelle passaient  les  plus  lourdes  voi- 
lures. (<-'•!*•) 

"AVALETTE.  pois.  Nom  indiqué 
par  Lacépède  comme  l'un  de  ceux 
du  Thon  ,  Scoinber  Thvnnus  ,  L.  F'. 
ScOMBRE.  (b.) 

AVALEDR  D'OS.  ois.  Syn.  à'Jr- 
dea  gigantea  ,  Gmel.  chez  les  Anglais 
de  l'Inde. /"'".  HÉRON.  (b.) 

*AVANACOE  ou  CïTAVANACU. 
ROT.  PHAN.  (Rhéede.)  Syn.  de  Ricin 
à  la  côte  du  Malabar.  (u.) 

AVANAGU.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  qu'Avanacoe.  (b.) 

AYANCARÉ.BOT.  phan.  (Surian.) 
Liane  des  Antilles  qui  paraît  appar- 
tenir au  genre  Phaseotiis  F'.  Hari- 
cot, (b.) 

*  AVANÈSE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Galéga  en  Italie.  (b.) 

AVANGOULE.  rot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  la  Lentille  dans 
quelques  départemens  de  la  France  , 
suivant  Bosc.  (b.) 

AVAOU.  POIS.  Même  chose  qu'A- 
waou.  r'.  ce  mot.  (b.) 

AVAODSSÉS  ou  AVALiX.  bot. 
piian.  Syn.  de  Quercus  coccifera,  L. 
En  Languedoc,  f.  Chêne.   '      (b.) 

AVARAMO.  bot.  phan.  (Pison. 
Bras.  p.  168).  Petit  Arbre  du  Brésil 
qui  paraît  appartenir  au  genre  Aca- 
cia, V.  ce  mot  ;  on  l'emploie  conti'c 
divers  ulcères  ,  et  l'on  dit  qu'il  gué- 
rit le  cancer.  (b.) 

AVARA-PALU.  bot.  phan.  Hari- 
cot de  Ceylan ,  dont  l'espèce  est  encore 
inconnue  au^:  botanistes.  (b.j 

AVARI.  V:  AvATi. 

AVARU.  BOT.  phan.  Syn.  indien 
d'Indigo.  V.  ce  mot.  (b.) 

A"VATI.  BOT.  phan.  Syn.  de 
Mais.  V.  ce  mot.  (b.', 

AVAUX,  BUT.   PHAN.  V.  AVAOUS- 

SÉS. 

AVAZ.  OIS.  Syn.  de  l'Oie  vulgaire, 
ytnas  segetum,  L.  en  Arabie.  V-  Ca- 
nard. (nR..z.) 


AVE 

AVE  DE  VERANO.  ois.  C'cst-à- 
xîire  Oiseau  d'été,  et  uoii  ./te  veiano 
qui  ne  signifie  rien.  J^'.  Averano. 

(DR..Z.) 

AVEJURUJO.  OIS.  V.  Abejarujo. 

AVEKONG.  OIS.  Syn.  de  Ta- 
dorne ,  Anas  Tado/na,  L.  au  Groen- 
land. P~.  Canard.  (i)h..z.) 

AVELANEDE.  eot.  piian.  Nom 
de  la  capsule  de  diverses  espèces  de 
Glands  ,  particulièrcnientdc  ceux  que 
produit  le  Quercus  yEgilops ,  Lk  ,  et 
qu'on  emploie  en  Espagne  dans  le 
tannage  des  cuirs.  V.  Cuène.      (b.) 

AVELLNE ,  SCARABÉ  ou  GUEU- 
LE-DE-LOUP. MOI.L.  Noms  vulgai- 
res, usités  par  les  marchands  et  les 
amateurs  ,  de  V Hélix  Scarabœua  de 
Linné ,  Ilclix  Pyl/iia  ,  INlïdler  ,  dont 
Montfort  a  {;iit  le  genre  Scarabe.  jT. 
ce  mot.  Cette  CoquUle,  remarquable 
par  sa  Ibrnie,  est  nommée  Cocà/œa 
imbriitm  par  Rumphius.  Les  habitans 
d'Amboine  ,  étonnés  de  la  trouver  en 
grand  nombre  apès  les  pluies, 
croient  qu'elle  tombe  du  ciel. 

Davila  a  donné  aussi  le  nom  d'A- 
VELiNE  à  la  Voluta  tomatilis ,  L.  Tor- 
aatella  fdsciata  ,  Lamarck.   /■".    Sca- 

RABLetToRNATELLE.  (F.) 

AVELINE.  BOT.  PHAN.  OU  Ai^el- 
lana  des  Espagnols.  Grosse  variété 
de  Noisettes.  /^.  Noisetier.         (b.) 

AVELINIER  OU  AVELLANIER. 
BOT.  PHAN. Variété  du  Corjlus  AveL- 
lana ,  L.  qui  porte  les  plus  grosses 
Noisettes,  f^.  Noisetier.  (b.) 

*  AVELLANO.  bot.  phax.  Arbre 
du  Chili,  comparé  au  Co/j/us  Avel- 
lana ,  et  qui  est  le  Gevuina  de  Moli- 
ua  ,  Quadria  de  Ruiz  et  Pavon.  /^. 
(^)UADRIA.  (b.) 

AVENAT.  bot.  piian.  L'un  des 
noms  vieillis  de  l'Avoine,  dans  quel- 
ques parties  de  la  France.  (b.) 

AVENERON  ou  AVERO>i.  bot. 
PHAN.  Syn.  à'Avenafatua,  L.  et  nom 
donné  dans  le  midi  de  la  France  aux 
Graminées  qui  ont  quelque  rapport 
de  yàc/es  avec  les  Avoines.  (b.) 

AVENKA  ou  AVENQUA.   bot. 

tome   II. 


AVE  97 

crypt.  (Rhéed.//oA/.  Mal.  la.  t.  4o). 
Fougère  mal  connue  dont  Burraann 
a  lait  son  Adianthiirn  lunulatum. 
Margraff  donne  le  même  nom  à  une 
autre  Fougère  du  Brésil  qui  paraît 
être  un  Acrostic.  (b.) 

AVENTURINE.  min.  Masse  vi- 
treuse plus  ou  moins  colorée  dans 
laquelle  on  a  mêlé ,  lorsqu'elle  était 
en  fusion  ,  des  parcelles  métalliques, 
aplaties  ,  laites  avec  l'alliage  de  Tom- 
bac. On  prétend  qu'un  ouvrier,  ayant 
laissé  tomber  par  aventure  de  la  li- 
maille de  laiton  dans  un  creuset  con- 
tenant du  verre  fondu  ,  fut  agréable- 
ment surpris  du  résultat  de  ce  mé- 
lange auquel  il  donna  le  norad'Ayen- 
turine  ;  depuis  ,  les  minéralogistes  ont 
étendu  ce  nom  à  certaines  variétés  de 
Quartz  et  de  Feld-Spath.  Ces  variétés 
offrent  sur  un  fond  coloré  et  demi- 
transparent  une  multitude  de  points 
brdlans  ,  ordinairenaent  de  couleur 
jaune  ou  argentés  ,  qui  sont  dus  à  des 
paillettes  du  Mica  ou  autre  substance 
lamelle  use.  V.  Quartz  ,  Feld- 
Spath  et  Grès  aventuriné. 

n  existe  donc  de  l'Aventurine  natu- 
relle et  de  l'Aventurine  artificielle. 
Celle-ci  est  rouge  ou  composée  de  ces 
parcelles  laminées  de  Tombac  jaune 
ou  blanc;  on  en  fait  des  ornemens  , 
en  l'incrustant  dans  les  vernis  ,  ou  en 
le  mettant  dans  les  Laques  ,  les  Ci- 
1  es  à  cacheter ,  etc.  etc.  (dr.  .z.) 

*  AVERANO.  Casmarhynchos.  ois. 
Genre  formé  par  Temraink  ,  dans  son 
ordre  des  Insectivores.  Caractères  :  bec 
large,  très-déprimé  et  flexible  à  la  base, 
comprimé  et  corné  à  la  pointe  ;  fosse 
nasale  très-ample;  pointe  de  la  man- 
dibule supérieure  échancrée  ;  celle 
de  l'inférieure  cornée  ,  le  reste  de  la 
mandibule,  surtout  les  bords,  minces 
et  flexibles.  Narines  grandes ,  ovoïdes 
ouvertes,  placées  vers  la  pointe  du 
bec  ;  membrane  qui  recouvre  la  fosse 
nasale  garnie  de  petites  plumes  rares; 
tarse  plus  long  que  le  doigt  du  mi- 
lieu ;  doigts  soudés  à  la  base,  les  la- 
téraux égaux  ;  les  deux  premières  ré- 
miges étagées ,  la  troisième  et  la  qua- 
trième les  plus  longues. 


98  AVE 

Les  Averanos  sont  des  Oiseaux  de 
l'Amérique  méridionale.  Aussi  long- 
temps que  leur  nombre  s'est  borné  à 
une  ou  deux  espèces,  ils  ont  fait  partie 
du  genre  Cotinga.  Illiger  les  en  sépara 
pour  former  son  genre  Procnias;  de- 
puis, Temminck,  ayant  mieux  étudié 
les  espèces  réunies  par  Illiger  dans 
ce  dei'nier  genre,  les  trouva  encore 
susceptiblesd'ctre partagés  ,ctdc  celte 
division  est  provenue  le  genre  dont 
les  espèces  suivantes  sont  encore  les. 
seules  bien  connues  : 

AvERANO  TACHETÉ  ^  Canmarhjii- 
chos  vaiiegata,  Tem.  (  pi.  color.  .'ii  )  ; 
Ampells  t'o/ie^a/^z,  Lath.Cotinga  Ave- 
rano.  Vieil.  -ïête  rousse  ;  ailes  noires  ; 
le  reste  du  plumage  d'un  gris  blan- 
châtre. La  gorge  est  nue  et  garnie 
d'un  grand  nombre  de  caroncules , 
aplaties  ,  larges  d'une  ligne  et  longues 
d'un  pouce  ;  elles  sont  d'une  teinte 
bleuâtre  ,  susceptibles  de  prendre  du 
rouge  lorsque  l'Oiseau,  comme  le 
Dindon,  est  animé  de  quelque  |jas- 
sion.  Le  plumage  de  la  femelle  est 
beaucoup  plus  sombre,  et  toutes  les 
teintes  tirent  sur  le  brun. 

AVERANO  CARONCULE  ,  C.   CaïUIlCU- 

latus,  N.  ylmpells  carunculata ,  Latli. 
Cotinga  blanc  de  Cayenne  ou  Guira- 
panga,  BufF.  pi.  enlum.  790  et  794.  Le 
plumage  entièrement  blanc  ,  les  pieds 
noirs  ainsi  que  le  bec  ;  au-dessus  de 
celui-ci  une  caroncule  flasque  et  tom- 
bante ,  qui  se  relève ,  se  gcnfle  et  s'al- 
longe lorsque  l'Oiseau  s'anime  ;  cette 
caroncule  est  couverte  de  petites  plu- 
mes blanches.  Le  ieune  mâle  a  le  man- 
teau gris  qui  jaunit  insensiblement  et 
finit  par  blanchir.  La  femelle  a  le  des- 
sus delà  tête,  celui  du  cou  et  du  corps, 
le  dos  et  une  partie  de  la  queue  olivâ- 
tres ;  elle  est  privée  de  caroncule. 

AVERANO  A  GORGE  NUE,     C.nudi- 

collis,^. Ampelis  nudicollis, àu^vince 
Maximilien  de  Neuwied  dans  son 
Voyage  au  Brésil.  Entièrement  blanc 
avec  la  gorge  nue ,  le  bec  et  les  pieds 
noirs.  Femelle:  gorge  emplumée; par- 
ties supérieures  d'une  teinte  verte,  les 
inférieures  tachetées  de  jaunâtre. 

AvERANO  TÈTE- NOIRE,  CasmarAjn- 
chos  melanocephalus.  Espèce  nouvelle 


AVI 

rapportée  ,  comme  la  précédente ,  par 
le  prince  Maximilien  et  décrite  par  lui 
dans  son  Voyage. 

Les  mœurs  et  les  habitudes  des 
Averanos  sont  encore  peu  connues; 
on  présume  qu'elles  diffèrent  peu  de 
celles  des  Cotingas.  Leur  nom,  dérivé 
de  ylve  de  verano,  Oiseau  d'été,  vient, 
dit-on  ,  de  ce  qu'ils  ne  ch;>ntent  que 
pendant  les  plus  fortes  chaleurs  clos 
climats  intei tropicaux.  (dr..z.) 

AYERNE.  cÉoL.  r.  Grotte. 

AVERNO.  BOT.  PiiAN.  Syn.  d'Au- 
ne ,  ALiius  ,  en  Provence.  (li.) 

AVERON.  ROT.  l'HAN-.  r.  AVENE- 
RON. 

AVERRHOA.  bot.  tiian.  Nom 
scientifique  donné  au  Car;imbolier, 
f^.  ce  mot ,  en  l'honneur  d'Aver- 
rhoës,  célèbre  médecin  arabe,   (b.) 

AVESTRIIZ.  ois.  Qui  se  prononce 
Ahestrus.  Syn.  de  l'Autruche,  Stru- 
thio  Camelus  ,  L.  en  espagnol  et  en 
portugais.  F'.  Autruche.  (b.) 

AVET  ou  AVETTE.  bot.  phan. 
qu'on  prononce  Abet  ou  Abelte. 
Syn.  de  Mélèze  et  même  de  Sapin 
dans  quelques  cantons  de  la  France. 

(B.) 

AVETTE.  INS.  r.  Apette. 

AVEUGLE,  rept.  oph.  Espèce 
fVAcontias.  P^.  ce  mot.  On  donne 
aussi  ce  nom  dans  quelques  provinces 
de  la  France  à  l'Orvet  commun.  /\ 
Orvet.  On  le  donne  à  la  Guiane  aux 
Amphisbènes  que  l'on  suppose  pri- 
vés d'yeux.  F .  Amphisbène.        (e.) 

xVVEUGLE.  POIS.  Syn.  de  Gastro- 
branche, J^.  ce  mot;  de  Bib,  espèce 
de  Gade,  T'.  ce  mot,  et  de  Petromy- 
zon  luber.  f.  Lamproie.  (b.) 

AVICEjNNIA.  bot.  piian.  Jussieu, 
qui  avait  classé  ce  genre  parmi  les 
Verbénacées  ,  croit  devoir  l'en  sépa- 
rer ,  et  n'est  pas  encoie  décidé  sur  la 
F  lace  qu'il  lui  fera  occuper;  Brow^n 
a  rangé  d'abord,  mais  avec  doute, 
dans  la  famille  des  Myoporinées , 
Prodr.  FI.  iVoKf.-^o//.,  et  l'a  restitué 
ensuite   aux  Verbénacées  (  Geii.  re- 


AVI 

marks).  Il  présente  un  calice  à  cinq  di- 
visions égales,  munies  cxtëricurcuicnt 
de  trois  bractées  ccaillcuses;  une  co- 
rolle monopétale  dont  le  tube  est  court 
et  campanule,  le  limbe  à  quatre  divi- 
sions étalées  et  légèi'ement  inégales. 
Il  y  a  quatre  étamincs  inégales  ,  ou 
quelquefois  cinq  ,  suivant  Adanson 
qui  nomme  ce  génie  Upata.  L'ovaire 
à  deux  loges,  contenantcliacunc  deux 
ovules  pendans  ,  est  siainonté  d'un 
style  court  que  terminent  deux  stig- 
mates aigus.  Il  se  change  en  une  cap- 
sule bivalve,  renfermant  une  seule 
graine.  Celle-ci  se  redresse  après  la 
fécondation,  et  commence  à  geruier 
dans  son  intérieur;  elle  est  destituée 
de  périsperme;  ses  cotylédons  à  deux 
lobes  sont  repliés  sur  eux-mêmes,  ce 
que  Jacquin  et  les  auteurs  qui  i'ont 
suivi  exprimaient  par  un  embiyon 
composé  de  quatre  lamelles  cliarnues; 
sa  radicule  est  infère  et  Ijarbue. 

L'Avicennia  comprend  trois  es- 
pèces d'Arbres,  et Jussieu  croit  devoir 
y  rapporter  de  plus  le  Guapira 
d'Aublet  et  VHalodeinl/on  d'Aubert 
Du  Petit-Thouars.  f^.  ces  mots.  La 
plus  anciennement  et  plus  générale- 
ment connue  est  VAvicennia  tomeiito- 
sa,  L.;  A. af ricana,  Beauv.  Fl.d'Ow. 
t.  47;  A.  resinifera,  Forst.  Willd.  ; 
Racua  iorrida,  Gmel.;  7?acX  de  Bruce 
qui  l'a  figuré  dans  son  Voyage  eu 
Abyssinie  pi.  44  ;  Sceura  marina 
Forskahl  ,  etc....  Cetle  synonymie 
compliquée  vient  sans  doute  de  la 
diversité  des  pays  oii  l'on  retrouve 
ces  Arbres  qui  croissent  sur  les 
rivages  et  à  demi  dans  l'eau,  com- 
me les  Mangliers  ,  de  sorte  que  leurs 
graines,  tombant  dans  la  mer  ,  sont 
portées  au  loin  et  disséminées  par 
elle.  Leurs  racines  s'étendent  à  l'cn- 
tour,  à  la  distance  de  six  pieds  en- 
viron, avant  de  s'enfoncer  dans  le 
limon  ,  d'oii  sortent  ensuite  de  jeu- 
nes pousses  nombreuses  ,  dressées, 
nues  ,  à  la  manière  des  Asperges.  Les 
feuilles  sont  opposées,  trèa-entièrcci 
et  persistantes;  les  fleurs  petites,  ra- 
massées sur  des  pédoncules  ternes  à 
l'extrémité  des  ramea\ix  ou  à  l'aisselle 
des  feuilles  supérieures.        (a.  d.  3 .) 


AVI  99 

AVICEPTOLOGIE.  ois.  On  réunit 
sous  cette  dénomination  tous  les  ou- 
vrages qui  ont  jiour  but  d'enseigner 
l'art  de  tendre  des  pièges  aux  Oiseaux 
auxquels  on  veut  faire  la  chasse ,  soit 
qu'on  les  prenne  vivans,  soit  qu'ils 
succombent  aux  divers  moyens  em- 
ployés contre  eux.  Le  recueil  le  plus 
étendu  en  ce  genre,  est,  sans  contre- 
dit ,  le  Dictionnaire  économique  de 
Ciiomel  en  2  vol.  in-fol.,  auquel  Ro- 
ger a  ajouté  un  supplément  non 
moins  volumineux.  Comme  il  n'entre 
pas  dans  le  plan  de  ce  Dictionnaire  d'y 
comprendre  des  détails  qui  cessent 
d'appartenir  à  l'histoire  naturelle,  il 
n'a  dû  qu'indiquer  aux  n;.turalistes 
qui  veulent  se  procurer  des  Oiseaux 
en  les  chassant  eux-mêmes  ,  le  Dic- 
tionnaire deChouiel  comme  la  source 
la  plus  abondante  de  toutes  celles  oli 
ils  pourraient  puiser.  (Dii..z.) 

AVICULARIA.  BOT.  piian.  (Ges- 
ner.  )  Syn.  de  Campanula  Spéculum , 

L.  (B.) 

AVICULE.  ois.  Nom  proposé  dans 
le  Dictionnaire  des  sciences  natu- 
l'elles  pour  désigner  l'Oiseau-Mou- 
che.  (b.) 

AVICULE.  Avicula.  moll.  Genre 
de  Lamellibranches  ,  de  l'ordre  des 
Ostracés  dimyaires  et  de  la  famille 
des  Aviculés,  T".  ces  mots,  institué 
par  Klein  {Ostrac.  p.  120.  §  3o4). 
C'est  le  premier  genre  de  la  classe  des 
J)iconcliœ Jiguratœ  lic  cet  auteur,  dans 
laquelle  il  pi  içait  les  Coquilles  bival- 
ves qui  ont.  plus  ou  moins  de  ressem- 
blance avec  un  autreobjetnaturel  ou 
artificiel. — La  comparaison desAvicu- 
les  avec  l'Hirondelle  avait  déjà  été  faite 
par  quelques  naturalistes  ,  entre  au- 
ties  par  Rumph  et  par  Petiver  qui 
le  premier  a  employé  le  nom  d'Avl- 
cule  comme  dénomination  spécifique. 
Buonanni,  Langius  et  Gualtieri  ont 
désigné  ces  Coquilles  par  l'épithète 
de  Conclue  aiiformes. — Klein  établit 
ainsi  les  caractères  du  genre  Avicule  : 
«  Cette  Conque,  étant  fermée  ,  dit-il , 
5)  est  semblable  aux  ailes  étendues 
•>■>  d'un  Oiseau  :  une  omoplate  sail- 
»  l.mte  sort  du  corps  qui  est  oblong 


ïoo  AVI 

»  et  rostre.  Une  autre  partie  s'étend 
■»  droit  comme  une  queue  large  et 
»  arrondie.  Il  soit  du  sommet  un 
M  byssus  avec  lequel  l'Animal  s'at- 
»  tache  ,  etc.  » 

Ainsi  l'on  peut  trouver  aux  Avi- 
cules  une  ressemblance  avec  un  Oi- 
seau sous  plus  d'un  aspect.  «  Sur 
M  une  base  transverse  ,  longue  et 
»  droite ,  dit  Lamarck  (  An.  s.  vert.' 
»  2^  édition  ) ,  la  principale  partie  de 
«  la  Coquille  s'élève  obliquement 
))  sous  une  forme  qui  approche  de 
«  celle  d'une  aile  d'Oiseau,  et  les 
»  deux  extrémités  de  cette  base  se 
))  trouvent  souvent  prolongées,  mais 
»  inégales  ,  de  manière  que  l'une 
w  d'elles  semble  représenter  une 
»  queue.  Il  en  résuite  qu'en  ou- 
»  vrant  les  valves  sans  les  écarter  ,  la 
»  Coquille  oiFre  une  ressemblance 
))  gjossière  avec  un  Oiseau  volant. 
»  C'est  d'après  cette  considération 
»  que  j'ai  donné  le  nom  d'Jpicu/e 
«  aux  Coquilles  de  ce  genre ,  etc.  » 

On  voit,  par  les  espèces  que  Klein 
rapporte  à  ce  genre,  qu'il  le  circons- 
crit comme  Lamarck,  n'y  plaçant 
])oint  les  Coquilles  dont  ce  savant  a 
fait  depuis  les  genres  Marteau  et  Pin- 
tadine.  Toutes  ces  Coquilles  réunies 
composent  le  genre  Hironde ,  Juicula 
de  Bruguière  (Encyclop.  méth.  pi. 
77)  ainsi  adopté  par  Cuvier  (Tabl. 
clem.  p.  422),  qui  changea  le  nom 
français  en  celui  d'Aronde.  Il  fut  de 
nouveau  considéré  sous  le  même  point 
de  vue  que  Bruguière  par  Duvernoy 
(Dict.  des  se.  nat.  art.  Aronde)  qui  le 
partagea  en  deux  sous-genres ,  le  pre- 
mier pour  les  Avicoles  et  les  Pinta- 
dinês  ;  le  second  pour  les  Marteaux. 
On  voit  que  les  noms  d'HTROND£  et 
d'AuGMOE,  /'.  ces  mots,  tiraient  aussi 
leur  origine  del'analogie  des  Coquilles 
avec  l'Huondelle ,  nom  vulgaire  don- 
né à  une  des  espèces  de  ce  genre.  — 
Lamarck ,  en  adoptant  l'ancien  nom 
d'Avlcale  ,  donné  par  Klein  ,  sépara 
d'abord  des  Hirondes  de  Bruguière 
les  Marteaux  (  V.  Mém.  de  la  soc. 
d'Hist.  nat.  de  Paris  ).  Postérieure- 
ment il  en  a  distrait  les  Pintadines 
(  Anim.  s.  vert. ,  2'=  édit.).  C'est  ainsi 


AVI 

limité  ,   que   Blainville    a    décrit  ce 
genre  (Dict.  des  se.  nat.). 

Linné  a  confondu  toutes  les  Avi- 
cules  de  Lamarck,  qu'il  connaissait , 
en  une  seule  espèce  de  son  genre  My- 
tilus ,  le  Mytilus  Hlrundo.  Dillwynen 
a  fait  à  peu  près  autant.  Megerle  ne  pa- 
raît pas  avoir  distingué  les  Àvicules  du 
genre  Mytilus,  ou  de  son  genre  Mar- 
garitiphora  (  Pintadine  de  Lamarck  ); 
maisOcken  en  a  fait  le  genre  Anonica 
{Lehrb.  derzool.  p.  85o) ,  dans  lequel 
il  paraît  ne  comprendre  que  les  Avi- 
cules de  Lamarck  ,  dont  il  aurait  bien 
fait  d'adopter  le  nom  plutôt  que 
d  en  créer  un  nouveau. 

Nous  devons  examiner  ,  avant  d'al- 
ler plus  loin ,  les  raisons  de  la  diver- 
gence qui  règne  chez  les  naturalistes, 
au  sujet  des  Avicules  et  des  genres 
qu'on  y  réunit  ou  qu'on  en  a  séparés. 
Généralement  on  voit  que  les  obser- 
vateurs modernes,  depuis  Linné,  se 
sont  accordés  à  les  séparer  de  ■^TÎ/j'//'///*. 
Les  belles  anatomies  de  Poli  ne  lais- 
sent aucun  doute  au  sujet  de  la  né- 
^cessité  de  celte  séparation, et  ces  deux 
genres  ne  font  même  pas  partie  du 
même  ordre  ,  les  Moules  étant  rangées 
dans  l'ordre  des  Mytilacés.  Quant  à 
la  séparation  des  Marteaux  ,  Malleus, 
l'exemple  de  Cuvier ,  Lamarck  ,  Blain- 
ville et  Ocken ,  est  une  autorité  que 
nous  évoquons  d'abord  ;  ensuite  nous 
observerons  que  ces  deux  genres 
nous  ont  paru  assez  distincts  pour 
être  placés  dans  des  familles  séparées, 
les  Marteaux  faisant  partie  des  Ostra- 
cés  monomyaires  ,  et  les  Avicules  des 
Ostracés  dimyaires  ,  le  muscle  trans- 
verse antérieur,  quoique  très-petit, 
étant  déjà  visible.  Mais  Cuvier,  ainsi 
que  Lamarck  l'a  fait  long-temps , 
laisse  les  Pintadines  avec  les  Avicules, 
et,  en  effet,  nous  ne  voyons  aucune 
raison  un  peu  plausible  pour  les  sé- 
parer. Une  différence  de  forme  géné- 
lale,  assez  prononcée  dans  quelques 
espèces ,  est  le  seul  motifque Lamarck 
apporte  pour  cette  sépaiation  effec- 
tuée depuis  long-temps,  comme  nous 
l'avons  dit ,  par  Megerle ,  sous  le  nom 
de  Margaiitiphora  et  sous  celui  de 
Maz-garita  par  Leach.  —  C'est  avec 


AVI 

doute,  d'après  les  raisons  précéden- 
tes ,  que  nous  avons  porté  le  eenre 
Pintadine  dans  nos  Tableaux  de  la 
classification  des  Lamellibranches  ,  et 
nous  croyons  qu'il  convient  de  réu- 
nir ces  deux  genres  ainsi  que  nous 
allons  le  faire. 

Poli  a  donné  une  belle  description 
anatomique  d'une  Aviculc,  accompa- 
gnée de  figures  (  Test.  T.  ii.  p.  221. 
f\.  53),  à  laquelle  nous  renvoyons. 
1  place  l'espèce  qu'il  a  observée  dans 
son  genre  Glaucus  dont  il  appelle  la 
Coquille  Glaucoderma,  avec  les  Os- 
trea  Lima  et  glacialis  de  Linné  , 
qui  forment  actuellement  le  genre 
Lime.  Dans  le  principe,  Poli  avait 
laissé  cette  Avicule  parmi  les  Myti- 
lus ,  Callitiichoderma  {K.  T.  11.  p. 
232  );  depuis,  il  l'a  réuni  aux  Limes 
pour  former  le  genre  Glaucus.  Nous 
imitons  Cuvier  eu  n'adoptant  pas 
cette  réunion,  les  Limes  étant,  sous 
les  rapports  naturels  ,  plus  rappro- 
chées des  Peignes  qui  font  partie  des 
Ostracés  monomyaires.  T'.  Ostra- 
cÉs  et  AvicuLÉs. 

Les  Avicules  ont  un  petit  pied  que 
Poli  a  décrit  sous  le  nom  de  trachée 
abdominale,  n  en  reconnaissant  pas 
l'analogie  avec  le  pied  des  autres  La- 
mellibranches. Ce  pied  est  creusé  en 
gouttière ,  comme  celui  de  tous  les 
Byssifères.  A  la  base  se  trouve  l'ori- 
gine du  byssus  qui  est  grossier  et  ro- 
iSuste ,  et  avec  lequel  elles  s'attachent 
aux  autres  corps  marins. 

Les  Avicules  ,  proprement  dites  , 
sont  communes  dans  la  Méditerranée 
et  dans  les  mers  des  Indes  et  de  la 
Nouvelle-Hollande.  On  les  mange 
comme  les  Moules.  Les  Coquilles  de 
ce  genre  sont  fort  remarquables  , 
comme  on  a  pu  le  voir  dans  ce  que 
nous  avons  dit,  par  leur  forme  bi- 
garre. Elles  ressemblent  singulière- 
ment aux  Hyries,Coquiliesd'eau  dou- 
ble ,  voisines  des  Mvdettes.  Leur  con- 
tour est  irrégu}ier,leursA'alves  sont  gé- 
néralement mal  closes  et  un  peu  bâil- 
lantes vers  les  crochets.  Plusieurs  sont 
belles  et  ornées  de  couleurs  brillantes 
en  dehors.  Toutes  sont  d'un  n.Tcré 
iinagnifiqueen  dedans.  Parmi  les  Pin- 


AVI  loi 

tadines  dont  nous  ne  faisons  qu'un 
sous-genie  des  Avicules,  se  trouve  la 
Coquille  célèbre  ,  connue  sous  le  nom 
de  Mère-Perle ,  dont  on  travaille  la 
Nacre,  et  qui  fournil  ces  Perles  orien- 
tales si  recherchées  et  si  précieuses, 
dont  la  pèche  se  fait  par  des  plon- 
geurs ,  surtout  à  Ceylan  ,  au  cap  Co- 
morin  et  dans  le  golfe  Persique.  P^.  le 
mot  Perle  oii  nous  parlerons  de 
cette  riche  production  qui,  n'étant 
pas  particulière  à  cette  espèce ,  nous 
fournira  des  considérations  plus  gé- 
nérales. 

Voici  les  caractères  génériques  des 
Avicules  Coquille    inéquivalve  , 

inéquilatérale,  bâillant  souvent  sur 
ses  bords  ,  généralement  mince  et  fra- 
gile, souvent  écailleuse  au  dehors; 
bord  cardinal  rectiligne,  souvent  al- 
longé en  ailes  par  ses  extrémités; 
uneéchancrure  ou  un  sinus  à  la  valve 
gauche  ou  à  la  base  des  crochets  pour 
le  passage  du  byssus;  crochets  obli- 
ques ,  petits  ,  non  saillans  ;  charnière 
linéaire  ,  munie  le  plus  souvent  d'une 
dent  peu  saillante  sur  chaque  valve , 
sous  les  crochets  ;  ligament  étroit  , 
allongé  ,  inséré  dans  une  facette  mar- 
ginale, souvent  étroite,  et  formanl. 
un  canal. 

î^*^  Sous-genre.  Avicuee  ,  Avicula, 
Klein  ,  Laniarck  ,  Bl«inville  ;  Hi- 
ronde ,  Âvicula ,  Bruguière  ;  Aron- 
de  ,  A\  icula ,  Cuvier  ,  Duvernoy  ; 
Anonica ,  Ocken;  Glaucus,  Glo- 
coderma.  Poli;  Mjtilus  ,  Linné. 

Les  espèces  de  ce  sous-genre  ont 
une  dent  à  la  charnière  ,  quelquefois 
deux  sur  la  valve  gauche;  une  forme 
irrégulière  par  le  grand  prolongement 
du  bord  cardinal,  au  côté  postérieur , 
et  l'obliquité  des  crochets  ;  l'échan- 
crure  ,  pour  le  passage  du  byssus  ,  a 
lieu  aux  dépens  de  la  valve  gaucbe. 
—  1.  A.  macroptera  ,  Lani.  An.  s. 
vert.  ,  2^  édit.  t.  6.  2**  part.  p.  147. 
sp.  1.  hab.?  —  3.  A.  lotorium,  Lam. 
loc.  cit.  sp.  2.  ?  Ce  n'est  peut-être 
qu'une  variété  de  la  précédente,  vulg. 
la  Baignoire  cuivrée ,  le  Pinguin  ,  etc. 
hab.?  —  S.A.  crocea  ,  Lam.  loc.  cit. 
sp.  6.  Av.  sincnsis,  Lcach.,  Miscel. 


102  AVI 

zool.  2.  pi.  38  f.  1  ?  hab.  les  Grandes- 
Indes. —  4.  ^.  cos/e//a/a  ,  Lam.  sp. 
1 1 .  vulg.  ^i/e  de  Corbeau  pendante  , 
Mytilus  Jla  Coivi,  Clieinnitz  et  Dill- 
wjn.  Hab.  les  îles  de  la  mer  du  Sud. 
Vo^ez,  pour  les  autres  espèces,  La- 
marck,  loc.  cit.  et  Cbemnitz,  t.  viii. 
tab.  8o,  720,  721  ;  tab.  8i  ;  tab.  171. 
f.  1672  ;  tab  2o3,  f.  2018,  2019,  2026, 
2026.  Leach,  Mise.  zool.  tom.  1 ,  p.  86 
et  98,  et  Poli,  loc.  cit.  Le  Mytilus  Hi- 
rundo  était  vulgairement  connu  sous 
le  nom  de  Y  Ailée  par  les  marchands  : 
mais  ce  nom  s'applique  actuellement 
à  plusieurs  espèces  distinctes. 

Espèces  fossiles.  yJv.  fragilis ,  Dc- 
france(Dict.  desSc.nat.,  t.  3;  p.  i4i). 
De  Grignon.  —  Ap.  antiqua  ,  Detran- 
ce,  loc.  cit.  Trouvée  avec  des  Bélem- 
nites  et  des  Gryphites  dans  le  Coten- 
tin. — At>.  média,  Sowerby  ,  Min. 
conch.  tom.  1.  tab.  2.  D'Higligate  , 
en  Angleterre. 

IP  Sous-genre.  Pintadine  ,  Melea- 
grina  ,  Lamarck  ;  Margaritiphora , 
Megerle;  Margarita,  Leacli,  Blain- 
ville;  Avicula  ,  Cuvier,  Duveruoy, 
Mytilus,  Linné'. 

Les  Pintadines  se  distinguent  par 
une  forme  plus  régulière,  sans  pro- 
longement ailé.  Elles  sont  très-écail- 
leuses  à  l'cNtérieur.  La  valve  gauche 
a  plutôt  un  finus  qu'une  échancrure 
pour  le  passage  du  byssus.  Nous  n'en 
connaissons  encore  complètement  que 
deux  espèces,  et  la  plus  célèbre  est 
VAvicula  marga/'itijèra ,  Lam.  Myti- 
lus margaritifems,  Linné ,  Cbemnitz, 
Conch.  8.  t.  80  f.  717 — 719,  à  laquelle 
Lamarck  rapporte  les  A'j.  sinensis  et 
radiata  de  Leach,  Mise:  zool.  1.  pi.  43 
et  48  ,  qui  nous  paraissent  un  peu 
différentes. 

Cette  importante  Coquille,  connue 
vulgairement  sous  le  nom  de  JJ/e/e- 
Perle ,  Mater  unionum  des  anciens, 
ou  Coucha  indica  maigaritifera,  était 
appelée  par  les  pécheurs  indiens  Ber- 
beri  ,  au  rapport  d'Athénée.  Une 
variété  de  cette  Coquille  a  été  nommée 
Pintade  par  les  amateurs. 

Selon  Aldrovande  ,  on  en  mange 
l'Animal  cuit  ou  même  cru  dans  les 


AVI 

Indes.  Les  Chinois,  comme  l'on  sait , 
gravent  sur  les  valves  de  cette  Co- 
quille, des  fleurs  ou  d'autres  figures,  et 
elles  sontemployées  par  lestablettiers, 
les  évcntaiilistes  et  pour  la  bijouterie. 
/^.  Nacre  de  Perle.  Elle  habite  Cey- 
lan  ,  le  golfe  Pcrsique ,  le  cap  Como- 
rin,  les  mers  de  la  Nouvelle-Hollande, 
et,  à  ce  que  Ion  dit,  le  golfe  du 
Mexique.  Ainsi,  par  sa  Nacre  et  les 
Perles  qu'elle  produit ,  cette  Coquille 
peut  être  mise  au  rang  des  produc- 
tions précieuses  delà  nature. 

Plusieurs  belles  espèces  de  ce  genre 
sont  giavées  dans  la  Description  de 
l'Egypte,  pi.  11;  mais  le  texte  n'ayant 
pas  paru ,  nous  ne  pouvons  encore  les 
citer.  (F.) 

AVICULES.  MOLE.  Cinquième  fa- 
mille de  l'ordre  des  Ostracés  ,  la  pre- 
mièi'e  des  Ostracés  Dimyaires,dansla- 
quelle  nous  réunissons  les  genresCRE- 
NATULE ,  AvicL  LE ,  Jambonneau  ,  f^. 
ces  mots  et  Ostracés  ,  oii  nous  don- 
nons les  caractères  de  cette  famille , 
comparés  à  ceux  des  autres  familles 
de  cet  ordre.  Le  dernier  de  ces  gén- 
ies ,  le  Jambonneau  ,  fait  partie  de  la 
famille  des  Mytilacés  dans  le  système 
de  Lamarck;  les  deux  premiers ,  Cré- 
natule  et  Avicule,  sont  placés,  par  ce 
savant  célèbre,  dans  celle  des  Malléa- 
cés.  (F.) 

AVIGNON.  MOLL.  r.  AVAGNON. 

AVI-HI-AVI.  ROT.  PHAN.  (Com- 
merson.  )  Nom  ('e  pays  d'une  espèce 
de  Dillenia  de  Madagascar.  (r.) 

A  VIL  A.  BOT.  PiiAN.  Syn.  deFeuillea 
scandens ,  L.  chez  les  Caraïbes.  ï^. 
Nhandirobe.  (b.) 

AVILLONS.  OIS.  Vieux  noms  des 
doigts  postérieurs  des  Oiseaux  de 
proie.  (b,) 

AVINGURSAK.  ois.  (  Othon  Fa- 
bricius.),Syn.  groënlandais  de  Pa- 
lus bicolor,  L.  /^.  Mésange.         (b.) 

AVIOSA.  REPT.  oPH.  Syn  de  Boa 
Devin.  P .  Boa.  (b.) 

AVIRONS.  INS.  Nom  sous  lequel 
on    a    désigné  les  patcs  aplaties  de 


AVO 

certains  Colcoplùres  nageurs.  T'.  Pa- 
T£S.  (aud.) 

AVOCAT.  BOT.  riiAN.  Fruit  de 
l'Avocatier.  (b.) 

AVOCATIER. liOT.rn AN.  r.  Lax- 

RTER.  (B.) 

AVOCETTE.  OTS.  Recuivirostm , 
Linn.  Gcnie  de  l'ordre  des  Gralles 
qui  ont  un  doigt  en  arrière.  Caractè- 
res •  bec  très-long  ,  grêle,  faible  ,  dé- 
prime dans  toute  sa  longueur,  la 
pointe  flexible  ,  se  recourbant  eu 
haut  ;  mandibule  supérieure  sillon- 
née  à  sa  siuface:  mandibule  infé- 
rieure sillonuéc  latéralement  ;  nari- 
nes linéaires,  longues,  placées  à  la 
base  du  bec  ;  pieds  grêles  ,  longs  ; 
trois  doigts  devant  réunis  jusqu'à  la 
seconde  aiticulation  par  une  mem- 
brane découpée  :  un  presque  derrière 
s'articulant  très -haut  sur  le  tarse; 
cuisses  à  demi -nues;  ailes  acumi- 
nécs  ;  la  première  rémige  la  plus  lon- 
gue. 

La  conformation  du  bec  ,  toute  par- 
ticidière  dans  les  Avocettes ,  suflît 
pour  empêcher  que  Ion  ne  confonde 
ces  Oiseauv  avec  ceux  d'aucun  autre 
genre;  car  bien  que  quelques  Barges 
ayent  aussi  cet  organe  recourbé  dans 
le  même  sens  que  l'Avocetle  ,  la  cour- 
])ure  est  à  peine  sensible  ,  tandis  que, 
<lans  celle-ci,  elle  décrit,  de  la  pointe 
à  la  base ,  une  espèce  de  croissant  , 
dont  les  deux  extrémités  sont  tour- 
nées vers  le  ciel.  Ce  bec  a  si  peu  de 
consistance  versla  pointe  qu'il  ressem- 
ble à  une  fine  languette  niembianeu- 
se  ;  et,  néanmoins,  1  Oiseau  l'enfonce 
assez  profondément  dans  la  vase  pour 
y  aller  chercher  lesVers  et  les  Larves  , 
dont,  ainsi  que  du  fiai  de  Poisson  ,  il 
forme  sa  nourriture.  Son  humeur  est 
assez  sauvage;  ilneselaisseappi-ocher 
que  par  surprise  ;  et  alois  il  s'é- 
chappe aussi  en  frappant  l'air  d'un 
petit  cri  de  terreur.  On  a  vu  des  Avo- 
cettes ,  quoiqu,e  blessées  par  le  chas- 
seur ,  se  dérober  à  ses  poursuites  ,  en 
nageant  avec  beaucoup  de  vitesse  et 
de  légèreté.  Elle  fait  sa  ponte  dans  le 
sable  ou  la  vase  durcie  du  rivage  ;  elle 
choisit  un  endroit  creux ,  et  y  dépose 


.^VO  io3 

deux  ou  trois  œufs  verdatrcs  tachetés  , 
sur  quelques  brins  d'herbe  dont  elle 
a  préalsblemcnt  garni  le  trou.  Ces 
œufs  sont  recherchés  par  les  riverains 
comme  un  mets  agréable  ;  on  les  pré- 
fère même  aux  œufs  du  Vanneau.  On 
ne  connaît  encore  que  quatre  espèces 
d'Avocettcs. 

L'AVOCETTE  A  NUQUE  NOIRE,  BulF. 
pi.  cnlum.  .555;  Recuivirostm  yiuo- 
cctla  ,  Gmel.  ,  Lath.  ,  a  tout  le  plu- 
ma fçe  d'un  blanc  parfait,  à  l'exception 
du  haut  de  la  tête  ,  de  la  partie  posté- 
rieure du  cou  ,  des  scapulaires  ,  des 
moyennes  tectrices  alaires  et  des  ré- 
miges qui  sont  noires  ;  le  bec  est  noir  ; 
l'iris  brun  et  les  pieds  couleur  de 
plomb  :  sa  longueur  est  de  dix- sept 
pouces  et  demi.  Les  jeunes  ont 
le  noir  nuancé  de  brun.  Elle  habite 
de  préférence  les  parties  r^^ptentrio- 
nales  de  l'Europe  ;  on  en  a  pris  en 
Egypte  et  au  cap  de  Bonne -Espé- 
rance. 

L'AvocETTE  ISABEEI.E,  Recutvi- 
rosira  amerlcaiia ,  Lath.  Tête,  cou, 
dos  et  poitrine  d'un  fauve-isabelle  ; 
face  blanchâtre  ;  milieu  du  dos  et  sca- 
pulaires noirs  ;  rectrices  et  quelques 
rémiges  cendrées  ;  même  taille  que  la 
précédente.  Elle  habite  l'Amérique 
septentrionale 

L'AvOCETTE    A    cou   MARR.ON ,  Re- 

cinvirostra  j'ubricollis,  Temm.  ;  Avo- 
cette  de  la  Nouvelle-Hollande,  Vieill. 
Face  ,  tête  et  partie  supérieure  du  cou 
de  couleur  marron  ;  parties  inférieu- 
res ,  dos  et  queue  d'un  blanc  pur  ; 
une  large  bande  noire  sur  les  scapu- 
laires, dernières  rémiges  de  cette  cou- 
leur ,  un  peu  moins  grandes  que  les 
précédentes.  De  l'Austialasie. 

L'AvoCETTE   ORIENTALE,  ReCUJVi- 

rosùaorien/alis,  Cuv.  D'un  blanc  pur 
avec  les  ailes  et  les  scapulaires  noires  ; 
la  queue  cendrée  ;  les  pieds  jaunes  et 
le  bec  noir  ;  taille  des  précédentes.  Des 
Indes. 

L'Avocette  blanche  de  la  baie 
d'Hudson,  Recuruirostra  alla  ,  Lin.  , 
Lath.  est  une  Barge.  K.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

AVOINE.  Avena.  bot.  phan.  Genre 


ao4  AYO 

de  la  famille  des  Graminées  ,  de  la 
Triandrie  Digynie  ,  L.  Les  difFérens 
agrosfographes  modernes  ont  succes- 
sivement modifié  les  caractèresdu  gen- 
re Avena  de  Linné,  auquel  ils  ont  tour 
à  tour  ajouté  des  espèces,  d'abord  pla- 
cées dans  d'autres  genres,  ou  dont  ils 
ont  distiait  quelques  autres  espèces  qui 
sont  devenues  les  types  de  plusieurs 
genres  nouveaux.  Ainsi ,  Persoon 
{Synopsis  Plantai um)  a  fait  un  genre 
Trisetum  de  toutes  les  espèces  dont 
la  lépicène  n'est  pas  plus  longue  que 
les  fleurs  ,  dont  la  valve  inférieure 
est  terminée  à  son  sommet  par  deux 
petites  soies,  et  qui  oflVe  sur  son  dos,  un 

{jeu  au-dessiisde  son  milieu,  une  arête 
lerbacée  et  flexueuse.  Beauvois ,  dans 
son  Agrostographie  ,  a  adopté  le  genre 
établi  par  Persoon,  et  en  a  créé  deux 
nouveaux  ,  savoir  :  Arrhenatherum 
qui  contient  les  espèces  à  fleurs  poly- 
games et  à  épiilets  bifloi-es ,  et  Gau- 
dinla  pour  les  espèces  dont  l'axe  est 
simple,  et  dont  les  épiilets  sonX.  disti- 
ques; enfin  ïrinius  {Fundam.  agiost.) 
adopte  le  genre  Atrhenailierum  de 
Beauvois,  et  réunit,  sous  le  nom 
è^ Avena,  les  genres  Gaudinia  ,  Trise- 
tum et  toutes  les  espèces  d'Aïia  de 
Linné,  conservées  sous  ce  nom  pai'  les 
auteurs  modernes  ,  restituant  le  nom 
à^Aïra  aux  espèces  dont  Persoon  a 
fait  son  genre  Kœleria.  Nous  ne  par- 
tageons point  entièrement  l'opinion 
du  savant  agrostograpbe  de  Yienne  ; 
et  au  nom  de  chacun  des  genres  que 
nous  venons  de  citer  ,  nous  ferons 
connaître  les  niotifs  qui  nous  ont  en- 
gagés à  les  adopter  ou  à  les  rejeter. 

Nous  réunirons  dans  le  genre 
Avena  toutes  les  espèces  ayant  la 
lépicène  bivalve,  renfermant  deux  ou 
un  plus  grand  nombre  de  fleurs,  dont 
la  glume  porte,  sur  le  dos  de  sa  valve 
externe,  une  arête  tordue  et  roulée  en 
spirale.  Ainsicaractérisé,  le  genreAvoi- 
ne  comprendra  comme  sections  les 
genres  :  i"  Arrhénathère  de  Beauvois 
où  nous  placerons, comme  lui,  r^te/^a 
elatior  ou  fromentale,  et  la  variété  de 
cette  Plante  dont  Tliuillier  a  fait  son 
Avena  prœcatoria  ,•  2"  Trisetum  de 
Persoon,  composé  d'un  grand  nombre 


AVO 

d'espèces  ;  entre  autres  de  l'^i^.yïafe's- 
cens,  Avena  Lœfflingii,  A.  nitida  , 
etc. ,  etc.  ;  3°  Gaudinia  renfermant 
Y  Avena  fragiUs  et  \  Avena  planicul- 
mis. 

Parmi  les  véritables  espèces  d'A- 
voines nous  mentionnerons  : 

L'Avoine  CULTIVÉE,  A.  sativa,  L., 
qui  présente  un  grand  nombre  de  va- 
riétés intéressantes  pour  le  cultivateur 
et  l'agronome.  Ainsi ,  on  distingue  les 
Avoines  en  celles  d'hiver  et  celles  de 
printemps ,  suivant  l'époque  ou  on 
les  sème.  La  pienïière  est  générale- 
ment plus  pi'oductive  ,  mais  ne  réussit 
bien  que  dans  les  provinces  oîi  l'hi- 
ver n'est  pas  très-rigoureux. 

L'AvojNE  NUE,  Avena  nuda  ,  L., 
qui  se  distingue  principalement  de  la 
première  par  ses  fruits  nus  et  non- 
enveloppés  dans  les  valves  de  la  glu- 
me. 

L'AvoïKE  d'Orient,  ^t-e/m  orien- 
talis,  Willd.  Différente  des  deux  es- 
pèces précédentes  par  ses  fleurs  dis- 
posées en  panicule  unilatérale. 

Ces  trois  espèces  seivent  indistinc- 
tement à  la  nourriture  des  chevaux 
dans  presque  toute  l'Europe  tempérée; 
dans  les  pays  méridionaux  on  lui  subs- 
titue l'orge.  Le  peuple  des  campagnes 
se  nourrit  également  avec  cette  Plante 
céréale.  Le  gruau  d'Avoine,  dont  on 
fait  un  si  fréquent  usage  en  médecine, 
et  avec  lequel  on  prépare  de  très-bons 
potages  ,  se  fait  en  écrasant  entre  deux 
meules  un  peu  écartées  les  graines 
de  l'Avoine ,  et  surtout  de  l'Avoine 
nue.  Par  ce  procédé,  on  les  dépouille 
de  leur  enveloppe  extérieure. 

La  folle  Avoine  ou  Avéron,  A. 
fatua,  ]j. ,  se  distingue  par  sa  panicule 
écartée  et  par  ses  fruits  très-velus  à 
leur  base.  Elle  nuit  beaucoup  aux 
moissons  en  étoufïiint  toutes  les  Plan- 
tes qui  croissent  dans  son  voisinage. 
On  là  détruit,  soit  en  labourant  de 
nouveau  avant  qu'elle  ait  fleuri , 
soit  en  transformant  le  champ  en  une 
prairie  artificielle.  Comme  elle  est  an- 
nuelle et  qu'il  lui  faut  une  terre  meu- 
ble pour  se  développer,  elle  ne  se  re- 
produit plus,  (a.r.) 


AVO 

On  appelle  : 

AvoiNi:  DES  CHIENS ,  à  la  Guyane; 
le  Pharus  lappulaceits.  V.  Pharus. 

AvoiKe  roLLETTK  ,  (laiis  quelques 
provinces  de  la  France,  V Avenafalua, 
L.  T^.  Avoine. 

Avoine  fkomentale  ,  \Avena  cla- 
thr,  h.  ,  une  des  espèces  d'Avoines 
sauvages  les  plus  communes  dans  nos 
champs. 

Avoine  bulbeuse  ,  VAvena  prœca- 
toria  de  Thuillier,  qui  avait  élc  consi- 
dérée par  Linné  comme  une  variélé 
de  la  précédente,  et  que  la  forme  de 
ses  racines  rend  si  remarquable. 

On  nonune  encore  Avoine  nue 
trautonine  et  de  printemps  ,  hlanclie, 
de  Hongrie,  du  nord  ou  unilatérale, 
brune  ,  noire,  rouge  ,  anglaise  ou  po- 
tatc-oast,  diverses  variétés  cultivées 
de  VAuena  satwa ,  L.  (b.) 

AVOIRA.  BOT.  riiAN.  Même  chose 
qu'Aouara.  J^.  Elais.  (b.) 

AYO^'G-AYONG.  bot.  phan.BcI 
Aihre  de  Madagascar  ,  à  tronc  simple 
connue  celui  d  un  Palmier ,  et  qui  pa- 
raît appartenir  au  genre  Gastonia.  V. 
ce  mot.  (b.) 

*  AYORTEMENT.  zooe.  Ce 
terme  n'est  exactement  applicable 
qu'aux  Mammifères  dont  les  petits, 
restant  plus  ou  moins  long-temps 
dans  la  matrice,  y  passent  par  l'état 
de  foetus.  Il  signitie  que  le  produit  de 
la  génération  sort  du  sein  de  la  mère 
avant  l'époque    fixée  par  la    nature 

Four  son  développement  complet.  On 
a  ,  par  extension  ,  donné  au  dévelop- 
pement incomplet  de  quelques  parties 
d'un  être  vivant.  C  est  ainsi  que  l'on 
dit  qu'une  tleur,  un  fruit,  une  graine 
avortent,  f.  l'article  suivant.  On  ap- 
pelle encore  quelquefois  avortés  ou 
bardés  les  œufs  qui  sont  pondus  sans 
être  revêtus  de  matière  calcaire ,  et 
qui  n'ont  pour  enveloppes  que  leurs 
seules  membranes.  Nous  ne  parlerons 
ici  que  du  part  prématuré.  Les  causes 
de  ce  genre  davortement  sont  nom- 
breuses. On  compte  parmi  les  plus 
fréquentes  ,  un  développement  trop 
rapide  ou    trop  lent  du  fœtus  ,   un 


AYO  lo,-) 

plus  grand  nombre  de  produits  que 
d'ordinaire  ,  ou  l'existence  avec  le 
fœtus  d'une  mole  ,  d'un  paquet  d'Hy- 
datidcs,  le  développement  irréguber 
du  fœtus  ,  ce  qui  donne  la  classe 
nombreuse  des  Acéphales  (  F",  ce 
mot  )  ,  de  fréquentes  hémorragies  , 
des  coups  ,  des  chutes  ,  des  exercices 
forcés  ,  de  violentes  commotions  ,  de 
grands  changemens  atmosphériques, 
le  repos  prolongé  ou  une  position  fati- 
gante gardée  pendant  long-temps  ,  les 
chagrins,  les  passions  vives.  C'est  sur 
la  femme  surtout  qu'agissent  ces  cau- 
ses ,  ce  qu'elle  doit  à  son  extrême  sen- 
sibilité :  aussi  offre-t-elle  à  elle  seule 
plus  d^Avortemens  que  toutes  les  fe- 
melles des  autres  espèces  de  Mammi- 
fères ensemble.  Après  la  femme,  ce 
sont  les  Animaux  domestiques  qui 
sont  le  plus  sujets  à  l'avortement.  On 
l'observe  assez  souvent  chez  la  Yache, 
rarement  chez  la  Truie  et  la  Brebis  , 
plus  rarement  encore  chez  les  Chien- 
nes. • 

La  mère  se  délivre  bien  quelquefois 
sans  éprouver  d'accident  ni  de  suites 
fâcheuses,  mais  souvent  aussi  ce  n'est 
pas  sans  danger  pour  sa  vie,  ou  au 
moins  sans  altération  dans  sa  santé  , 
qu'elle  met  prématurément  au  jour  le 
produit  de  la  génération.  Un  abatte- 
ment général  ,  la  chute   du  ventre  , 
l'affaissement  des  mamelles  et  la  sé- 
crétion d'une  matière  séreuse  analo- 
gue au  colostrum ,   annoncent  l'Avor- 
tement.  Les  femmes  qui  peuvent  ren- 
dre compte  de  leur  état  indiquent  de 
plus  un  malaise  général ,  elles  l'essen- 
tentdes  pesanteurs  dans  les  lombes  , 
éprouvent  des  faiblesses  ,  la  face  de- 
vient pâle  ,  les  veux  sont  caves  et  cer- 
nés ,  elles  ne  sentent  plus  leur  enfant 
remuer,  et  elles  ont  de  fréquentes  eu- 
vies  d'uriner,  ce  qui  est  dû  à  la  pression 
qu'exerce   la  matrice  aflaissée  sur  le 
rectum  et  la  vessie.  Les  douleurs   de 
l'accouchement  ne  tardent  pas   à  !se 
faire  sentir ,   et  le  produit  est  expulsé 
avec  d'autant  plus  de  facilité  qu'il  est 
plus  près  du  moment  de  la  conception . 
L'Avorteraent  est  aussi  d'autant  plus 
fréquent  et  d'autant  moins  dangereux 
que  la  mère  est  moins   éloignée  des 


Jo6 


AVO 


premiers    jours    de    la    gestation. 

(PR.  D.) 

AVORTEMENT.  bot.  On  désigne 
en  général  sous  le  nom  d'Avortement 
l'acte  par  lequel  un  être  ou  une  por- 
tion d'être  organisé,  qui  a  déjà  com- 
mencé à  prendi'e  quelque  accroisse- 
ment, vient  à  mourir  avant  le  temps, 
ou  cesse  de  prendre  les  développe- 
mens  que  sa  nature  ordinaire  aurait 
comportés.  Dès  que  ce  phénomène 
est  purement  accidentel  ou  déterminé 
par  des  causes  externes  et  qui  n'ont 
aucune  liaison  avec  l'organisation  gé- 
nérale de  l'être  sur  lequel  il  s'exerce, 
l'Avortement  offre  peu  d'intérêt  pour 
Fétude  raisonnée  des  formes  organi- 
ques :  mais  il  en  est  tout  autrement 
lorsque  le  phénomène  est  déterminé 
par  des  causes  internes  et  constantes, 
et  qu'il  est  par  conséquent  lié  jusqu'à 
un  certain  point  à  un  système  donné 
d'organisation  ;  alors  il  devient  par- 
tieessentielle  de  l'étude  raisonnée  des 
organes  ;  il  détermine  et  sert  à  ex- 
pliquer une  partie  des  anomalies  ou 
des  monstruosités  ;  il  offre  un  moyen 
de  démêler  des  analogies  réelles  au 
milieu  des  disparates  quelquefois  les 
plus  prononcées.  Avant  d'établir  les 
conséquences  qu'on  peut  déduire  de 
l'étude  théorique  des  Avortemens  ,  il 
convient  d'abord  d'établir  les  faits  par 
des  exemples  faciles  à  vérifier;  dans 
tout  cet  exposé  ,  nous  suivrons  les 
principes  que  nous  avons  indiqués 
dans  la  Théorie  élémentaire  de  la  Bo- 
tanique (  Ed.  2  ,  p.  90  et  suiv.),  ou- 
vrage dans  lequel  nous  avons  traité 
toute  cette  partie  de  la  science  avec  un 
développement  que  ne  comportent  pas 
les  bornes  fixées  à  ce  Dictionnaire. 
IVous  n'aurons  nullement  besoin  d'é- 
tablir que  tous  les  organes  des  Yé- 
gétaux  ne  prennent  pas  l'accroisse- 
ment qui  leur  était  destiné  dans  le 
plan  primitif;  ainsi  toutes  les  feuil- 
les ,  toutes  les  branches ,  toutes  les 
graines  d'un  Arbre  ne  se  développent 
pas  complètement  ;  tant  que  cet 
Avorteraent  est  accidentel  ,  il  n'entre 
pas  dans  la  série  des  recherches  qui 
nous  occupent  ici.  Mais  il  est  des  cas 


AVO 

fréquens  oii  il  est  évident  que  l'ac- 
cident est  soumis  à  des  lois  fixes  : 
ainsi ,  par  exemple ,  tout  le  monde 
connaît  le  JMarronier  d'Indri";  qu'on 
prenne  sa  fleur ,  qu'on  coupe  son 
ovaire  en  travers  ,  on  y  trouvera  trois 
logei  et  deux  ovules  ,  ou  jeunes  grai- 
nes ,  dans  chaque  loge  ;  qu'on  prenne 
maintenant  le  fruit  de  ce  même  JMar- 
ronier ,  on  y  trouvera  au  plus  trois 
graines  ,  quelquefois  deux,  quelque- 
fois une  seule  ;  donc,  sur  les  six  grai- 
nes qui  existaient  dans  son  ovaire  ,  au 
moins  trois  d'entre  elles  n'ont  pas  pris 
de  développement.  Il  est  facile  de 
suivre  les  périodes  de  cet  Avortement 
de  manière  à  n  avoir  aucun  doute  sur 
la  vérité  et  la  constance  du  fait.  On 
peut  faire  la  même  observation  sur 
le  Chêne;  tous  les  ovaires  renferment 
six  jeunes  graines,  et  chacun  sait  assez 
que  le  gland  n'en  contient  jamais 
qu'une  seule. 

11  en  est  de  même  de  tous  les  au- 
tres organes  des  Plantes  ;  ainsi  ,  par 
exemple  ,  dans  presque  tous  les  Ar- 
bres il  naît  un  bourgeon  à  l'aisselle 
de  chaque  feuille  et  un  à  l'extrémité 
de  chaque  branche.  Parmi  les  Arbres 
à  feuilles  opposées  ,  tantôt  les  deux 
bourgeons  axillaires  supérieurs  gros- 
sissent assez  pour  étouffer  le  bourgeon 
latéral  ,  et  il  en  résulte  des  rameaux 
bifurques ,  comme  dans  le  Lilas ,  tan- 
tôt le  bourgeon  teiminal  se  développe, 
et  les  latéraux  avortent,  comme  dans 
l'Olivier  ;  parmi  les  Arbres  à  feuilles 
alternes  ,  tantôt  le  bourgeon  axillaire 
supérieur  étouffe  le  terminal,  comme 
dans  le  Coudrier ,  tantôt  le  terminal 
se  développe  seul  ,  comme  dans  le 
Chêne. 

Si  nous  observons  de  la  même  ma- 
nière les  parties  de  la  fleur,  nous 
voyons  l'un  des  sexes  avorter  dans  le 
Lychnis  âioica  et  un  grand  nombre 
d'autres  Plantes  ,  une  partie  des  an- 
thères avorter  dans  les  Albuca,  les 
Pelargonium ,  etc. 

Il  résulte  de  ces  faits  ,  qui  se  pré- 
sentent très-fréquemment  aux  obser- 
vateurs attentifs  ,  que ,  si  l'on  s'en  te-  ' 
nait  strictement  à  l'examen  des  or- 
ganes parvenus  à  leur  maturité  ab- 


AVO 

sohic  ,  on  n'avirait  qu'une  idée  très- 
inexacte  du  nombre  réel  de  leurs 
parties;  ainsi, pour  revenirauv  exem- 
ples cités  plus  haut ,  on  comparerait 
le  Chêne  aux  Arbi^esqui  n'ontqu'une 
graine,  et  le  Marronier  d'Inde  à  ceux 
qui  en  ont  deux  ,  taudis  quil  est  évi- 
dent que  ces  nombres  sont  acciden- 
tels ,  que  l'état  primitif  de  ces  fruits 
est  d'avoir  trois  loges  et  six  graines  , 
et  que,  par  cou-éqiient,  c'est  avec  les 
Végétaux  dont  les  fruits  sont  trilocu- 
laires  et  hexaspermes,  que  le  Chêne 
ou  le  Marronier  doivenl  être  compa- 
rés ;  on  tomberait  dans  la  même  er- 
reur si  ion  voulait  assimiler  l'Al- 
buca  aux  Plantes  qui  n  ont  que  trois 
étamines,  ou  le  Pélargonium  à  celles 
qui  en  ont  sept,  tandis  que  leurs 
vraies  analogies  sont  avec  celles  à 
six  et  dix  étamines. 

L'observation  des  avortemens  est 
facile   lorsque  les  organes    ont  déjà 

fnis  avant  cette  époque  assez  de  déve- 
oppemens  pour  qu'on  puisse  les  re- 
connaître d'une  manière  positive  ; 
mais  il  n'en  est  pas  toujours  ainsi ,  et, 
dans  plusieurs  cas,  l'Avortement  a  lieu 
de  si  bonne  heure  que  l'organe  est  en- 
core peu  reconnaissable ,  quelquefois 
même  il  s'opère  avant  que  cet  organe 
soit  visible  pour  nos  sens.  Comment, 
dans  ces  derniers  cas,  pouvoir  distin- 
guer si  l'organe  qu'on  examine  man- 
que par  suite  d'un  Avortement  très- 
précoce  ou  par  la  nature  propre  de 
l'être  dont  il  s'agit?  Nous  avons  deux 
caractères  pour  décider  cette  question , 
savoir  l'analogie  des  formes  et  l'ob- 
servation des  monstruosités. 

L'analogie  est  la  méihode  la  mojns 
sûre  ,  mais  la  plus  générale  ;  elle 
consiste  à  comparer  l'état  dans  lequel 
on  soupçonne  un  Avortement  avec 
ceux  qui  appartiennent  à  la  même  fa- 
mille ou  au  même  système  d'organi- 
sation ;  lorsque  ces"^  i-approchemens 
sont  faits  avec  exactitude ,  on  ne 
tarde  pas  à  démêler  la  vraie  nature 
des  organes  restés  en  rudiment  ,  ou 
même  à  deviner  l'existence  primitive 
de  ceux  qui  ne  sont  pas  développés  ; 
ainsi,  par  exemple,  sil'on  comparel'Al- 
buca  avec  les  Ornithogales  et  les  au- 


AVO  107 

très  Asphodélées,  nous  ne  tardons  pas 
à  reconnaître  par  la  force  de  l'analogie 
que  les  trois  iîlets  qui  ne  portent 
point  d'anthères  sont  de  nature  ana- 
logue à  ceux  qui  eu  portent.  Si  nous 
comparons  une  llciu'  à!ylnlirr/iinitm 
ou  de  Celsla  avec  une  fleur  de  f'c/-bas- 
cum ,  nous  sommes  de  même  conduits 
à  penser  quelc  filet  stérile  qui  se  trouve 
dans  leur  tleur  est  une  étamiue  avor- 
tée. Ces  raisonnemcns d'analogie  sont 
toujours  guidés  par  la  considération 
de  l'insertion  des  organes  qu'on  étu- 
die :  c  est  la  place  d'un  organe  qui, 
dans  leRègne  Végétal,  nous  faitpres- 
que  toujours  reconnaître  sa  véritable 
nature  ;  ainsi,  pour  ne  pas  quitter  les 
exemples  que  nous  avons  choisis,  nous 
reconnaissons  la  nature  des  étamines 
stériles  des  Jlbuca  ou  de  C  Jntirrlù- 
num,  non-seulement  parce  que  ces  or- 
ganes sont  analogues  à  ceux  des  Plan- 
tes analogues  où  ils  n'ont  pas  avorté, 
mais  encore  parce  qu'ils  sont  placés 
dans  la  ileur  même  que  nous  étudions, 
comme  le  sont  les  étamines  entière- 
ment développées.  Ainsi  dans  l'Al- 
buca  les  filets  stériles  sont  situés  de- 
vant les  pièces  de  la  tleur  et  adhérens 
à  leur  base  comme  les  étamines  fer- 
tiles. 

L'analogie  nous  guide  encore  sous 
un  troisième  rapport  assez  essentiel  , 
c'est  qu'elle  nous  apprend  que  pres- 
que toutes,  peut-être  toutes  les  Plan- 
tes ont  une  sorte  de  symétrie  ou  de 
régularité  ,  de  sorte  que  lorsque  cette 
symétrie  est  dérangée  par  le  non-dé- 
veloppement d'un  organe  ,  sa  place  , 
en  restant  vacante,  nous  indique  qu'il 
avait  existé  dans  le  plan  primitif; 
ainsi  les  Géraniées  ont  en  général 
deux  fois  plus  d  étamines  que  de  pé- 
tales ,  et  par  conséquent,  quand  nous 
n'en  comptons  que  sept  dans  \c Pélar- 
gonium ,  nous  pouvons  supposer  qu'il 
y  en  a  trois  avortées.  Les  Légumineu- 
ses ont  autant  de  pétales  que  de  pièces 
au  calice  ;  et  quand  nous  n'en  trou- 
vons que  trois  ou  quatre  dans  VEry- 
thryna ,  nous  devons  supposer  qu'un 
ou  deux  pétales  ont  avorté. 

Enfin  ,  nous  pouvons  encoi'e  être 
conduits  à  la  découverte  des  Avorte- 


ïo8 


AVO 


mens  par  des  analogies  d'un  ordre 
plus  relevé  ;  ainsi  nous  voyons  en  gé- 
néral que  toutes  les  parties  des  fleurs 
sont  disposées  en  rangées  symétriques 
autour  d'un  axe,  soit  réel,  soit  idéal: 
lorsqu  il  manque  quelques  parties 
d'une  rangée,  la  disposition  des  par- 
ties restantes  est  altérée  de  manière 
a  faire  apercevoir  l'aberration;  ainsi 
par  exemple,  la  position  un  peu  ex- 
centrique et  latérale  de  certains  fruits 
prouve  qu'il  y  a  eu  Avortement,  et 
que  ce  que  nous  prenions  à  la  pre- 
mière vue  pour  un  fruit  complet  est 
en  réalité  un  carpelle  restant  seul 
après  l'avortement  des  autres  ;  ainsi 
le  fruit  du  Delphhiium  Consolida  est 
réduit  à  l'unité  par  l' Avortement  des 
autres  qu'on  voit  encore  dans  la  plu- 
part des  espèces  du  genre  :  ainsi  les 
pousses  de  presque  toutes  les  Légu- 
mineuses indiquent  par  leur  posi- 
tion l'Avortement  habituel  d'un  et 
peut-être  de  plusieurs  autres  car- 
pelles. 

Mais  les  diverses  classes  d'analo- 
gie que  je  viens  d'indiquer  ,  ne  peu- 
vent elles-mêmes  conduire  à  des  dé- 
monstrations rigoureuses  que  par  des 
idées  théoriques  peut-être  encore  un 
peu  contestables;  la  vérification  de 
chacune  des  lois  fondées  sur  l'analo- 
gie s'établit  graduellement  par  l'é- 
tude des  monstruosités  ;  sous  ce  nom 
nous  confondons  en  général  tout  ce 
quijsort  de  l'état  habituel  des  êtres  ; 
sur  le  nombre  des  cas  ,  il  en  est  plu- 
sieurs qui  ne  sont  que  des  retours 
de  la  nature  vers  l'ordre  symétrique; 
ainsi ,  pour  suivre  les  mêmes  exem- 
ples dont  je  me  suis  servi  ,  si  les  six 
ovules  du  Marrouier  ou  du  Chêne 
venaient  à  se  développer  à  la  fois, 
nous  dirions  que  le  marron  ou  le 
gîandj  à  six  graines  est  une  mons- 
truosité, tandis  que  ce  sont  réellement 
3 es  marrons  ou  les  glands  mono- 
spermes qui  mériteraient  ce  nom. 
Dans  ce  que  nous  appelons  donc  l'é- 
îat  monstrueux  ou  anomal  ,  il  ar- 
rive que  certains  organes  ordinaire- 
ment avortés  se  développent  au  point 
■fie  revêtir  leur  forme  réelle  ;  amsi  , 
î>ar  exemple  ,  le  cinquième  filet  sté- 


AVO 

rde  de  l'Antirrliinum  se  développe 
en  une  véritable  étamine  fertile  dans 
l'accidcntconnu  sous  le  nom  de  Pe- 
loria;  ainsi  les  cornets  pétaloïdes  des 
Ancolies  et  de  quelques  autres  Re- 
nonculacées  ont  été  reconnus  pour 
des  dëveloppemens  des  anthères  , 
parce  qu'on  a  trouvé  des  anthères  ù 
moitié  changées  en  cornets  ;  ainsi  la 
manière  dout  se  composent  les  fleurs 
qui  doublent  dans  les  jardins  prouve 
que  les  pétales  sont  des  filets  d'éta- 
mines  dilatés  ;  ainsi  l'exemple  de 
quelques  composées  oii  l'aigrette  se 
transforme  en  folioles,  confirme  l'o- 
pinion  que  cet  organe  est  réellement 
le  limbe  du  calice  :  ainsi  l'exemple  de 
quelques  Glcditsia  et  d'autres  Légu- 
mineuses à  deux  gousses,  confirme 
l'opinion  déjà  soupçonnée  d'après 
leur  structure,  que  ces  fleurs  ne  sont 
réduites  à  un  seul  carpelle  que  par 
l'avoi  tement  des  autres.  L'étude  des 
monstruosités  bien  dirigée  confirme 
donc  les  lois  déduites  de  l'analogie  , 
et  il  est  difficile  de  ne  pas  donner 
chaque  jour  plus  d'importance  à  ces 
dernières  ,  lorsqu'on  les  voit  chaque 
jour  aussi  vérifiées  par  des  faits  inat- 
tendus ,  qui  semblaient  sortir  des 
lois  communes,  etqui  en  deviennent, 
au  contraire  ,  les  confirmations  les 
plus  précieuses. 

Les  avortemens  produisent  des  ef- 
fets très-divers  en  apparence ,  selon 
qu'on  examine  ou  l'organe  sur  lequel 
ils  s'exercent,  ou  les  organes  voisins. 
L'organe  avorté  ou  rudimentaire 
peut  ou  être  complètement  absent, 
au  moins  à  l'époque  du  développe- 
ment complet  y  et  alors  il  semble  qu'il 
manque  dans  la  symétrie  générale; 
ou  bien  il  en  existe  encore  un  rudi- 
ment plus  ou  moins  développé  qui 
en  occupe  la  place  et  en  indique 
l'existence.  Ce  rudiment  peut  encore 
se  présenter  sous  des  formes  diverses  : 
tantôt,  en  effet,  il  diffère  peu  de  la 
forme  naturelle  à  l'organe;  mais  il 
est  seulement  réduit  à  de  très-petites 
dimensions  ,  c'est  ce  qui  a  lieu ,  par 
exemple  ,  pour  la  cinquième  étamine 
avortée  des  Antirrhinums.  D'autres 
fois  l'organe,  en  avortant,  prend  une 


AVO 

forme  si  diffcicnte  de  sa  forme  ordi- 
naire ,  qu'on  a  peine  à  le  reconnaître, 
quand  on  n'est  pas  guidé  par  une  lon- 
gue série  d'observations  analogues. 
Nous  traiterons  à  part  ce  pliénouiène 
au  mot  dégénérescences  des  organes  ; 
nous  nous  bornons  ici  à  ce  qui  est 
plus  particulier  aux  avorlemens  pro- 
preuient  dits. 

Si  nous  considérons  leur  influence 
sur  les  organes  voisins,  nous  verrons 
qu'elle  est  aussi  de  quelque  impor- 
tance; ces  organes  voisins  prennent 
dans  presque  tous  les  cas  un  accrois- 
sement il'aulant  plus  grand  que  l'a- 
vorlemeut  des  autres  a  été  plus  com- 
plet. Ainsi ,  dans  les  cas  piacment  ac- 
cidentels', l'avortement  ou  l'enlève- 
ment des  fruits  ou  des  branches  fait 
grossir  les  fruits  ou  les  rameaux  rcs- 
tans.  De  même,  dans  les  avorlemens 
organiques  ,  nous  voyons  les  pétales 
grandir  quand  les  étamines  avortent, 
les  étamines  fertiles  se  développer 
beaucoup  quand  quelques-iuics  d'en- 
tre elles  ont  avorté ,  les  pétioles  des 
Acacies  liétéropluJlcs  grandir  et  s'é- 
largir quand  les  folioles  manquent, 
etc.  On  conçoit  assez  bien  que  dans 
ces  divei'S  cas  les  organes  resUins  pro- 
fitent des  sucs  qui  auraient  dû  se  dis- 
tribuer aux  organes  avortés  ,  et  pren- 
nent un  accroissement  proportionné 
à  cette  augmentation  de  nourriture; 
il  est  vrai  qu'on  pourrait  dire  avec  la 
même  apparence  de  raison  que  l'ac- 
croissement exagéré  d'un  organe  ,  en- 
levant les  sucs  aux  organes  voisins , 
les  fait  avorter  en  tout  ou  partie. 
Quelle  que  soit  celle  de  ces  deux  opi- 
nions qui ,  dans  chaque  cas  particu- 
lier, est  véritable,  il  n'est  pas  moins 
digne  de  remarque  que  les  deux  faits 
sont  habituellement  concomitaus. 
-  Les  causes  des  avortemens  acci- 
dentels sont  simples  à  concevoir,  et 
tellement  variées  qu'elics  ne  valent 
guère  la  peine  d'cire  énumérées. 
Celles  des  avorlemens  permanens 
sont  plus  obscures  sans  doute,  mais 
quelques-unes  sont  déjà  assez  évi- 
dentes pour  faire  coiiiprcndre  qu'il 
sera  possible  de  les  analyser  un  jour 
plus  complètement.  Ainsi,  par  exeni- 


AVO  ,09 

pie  ,  dans  l'avortemenl  des  graines  et 
des  loges  des  fruits,  il  est  probable 
que  l'une  des  causes  qui  le  détermine 
est  la  diversité  de  l'époque  de  la  fé- 
condation ;  les  divers  stigmates  ne 
reçoivent  jjas  en  même  temps  l'action 
de  la  poussière  fécondante.  Les  grai- 
nes qui  sont  douées  les  premières  du 
mouvement  vital  ,  grossissent  et 
étouU'ent  leurs  voisines  ;  les  avorte- 
mens doivent  être  fréquens  dans  les 
Plantes  ou  l'accroissement  de  la 
graine  commence  immédiatement 
api  es  la  fécondation.  Ils  doivent  être 
d'autant  plus  rares  que  l'accroisse- 
menl  de  la  graine  fécondée  s'opère 
plus  lentement,  ou  que  la  fécondation 
a  lieu  à  la  fois  sur  toutes  les  orifices 
béantes  du  stigmate. 

Certaines  parties  des  Fleurs  sont 
naturellement  placées  de  manière  que 
les  vaisseaux  qui  doivent  les  nourrir 
sont  obstrués  par  la  pression  que  les 
parties  voisines  exercent  sur  eux  : 
ainsi ,  nous  voyons  que  dans  les 
fleurs  situées  latéralement  par  l'ap- 
port  à  la  fige  ou  branche  qui  les 
porte ,  c'est  toujours  du  côté  le  plus 
voisin  de  l'axe  que  l'avortement  a 
lieu,  et  du  côté  extérieur  que  le  plus 
grand  développement  s'opère;  ainsi, 
dans  les  Labiées  et  les  Personées  ,  l'é- 
tamine  qui  avorte  est  celle  qui  est  du 
côté  de  la  tige  ,  c'est-à-dire  qui,  dans 
la  position  naturelle  de  la  fleur,  est 
à  son  côté  supérieur.  Dans  les  Légu- 
mineuses, l'ovaire  qui  subsiste  est  ce- 
lui qui,  dans  la  position  naturelle, 
est  au  côté  inférieur  ou  extérieur  de 
la  fleur.  Cette  observation  peut  , 
dans  quelques  cas,  aider  à  recon- 
naître quelle  est  la  véritable  situation 
naturelle  des  fleurs,  et  s'il  y  a  eu 
torsion  du  pédicelle  ou  de  la  Fleur 
elle-même.  Nous  voyons  ,  par  opposi- 
tion à  la  loi  que  je  viens  d'indiquer, 
qu'il  n'y  a  presque  jamais  d'avortc- 
mens  ni  d'irrégularités  de  grandeur 
dans  les  fleuis  qui  sont  droites,  ter- 
minales et  solitaires ,  et  où  par  con- 
séquent les  parties  sont  toutes  égale- 
ment disposées  relativement  à  l'axe. 

La  théorie  des  avorlemens  prédis- 
posés ou  habituels  est  une  des  bases 


iio  AXE 

fondamentales  de  l'étude  raisonnée 
des  rapports  naturels  ;  et ,  en  chan- 
geant les  exemples  cités  plus  haut, 
elle  s'applique  aussi  à  l'étude  de  la 
classification  naturelle  du  Règne 
Animal.  C'est  au  moyen  de  cette 
théorie  qu'on  peut  se  l'endre  raison 
de  la  ressemblance  réelle  d'un  grand 
nombre  d'êtres  qui  diffèrent  cepen- 
dant entre  eux  par  la  présence  ou 
l'absence  de  certains  organes  impor- 
tans;  aussi  voyons-nous  que  ceux 
même  qui  ont  paru  l'attaquer  dans 
sa  généralité  sont  perpétuellement 
obligés  de  l'adopter  dès  qu'ils  veulent 
décrire  avec  exactilude  ou  classer  une 
Plante  dans  sa  famille  naturelle.  Sans 
doute  elle  a  besoin,  comme  toutes  les 
théories  qui  sont  fondées,  non  sur  une 
loi  «nique,  mais  sur  un  ensemble  de 
faits,  d'être  appliquée  avec  prudence 
et  circonspection;  sans  doute,  il  ne 
faut  pas  avoir  la  prétention  de  tirer 
des  conséquences  d'après  des  faits 
trop  peu  nombreux  ou  d'après  des 
comparaisons  déduites  de  familles 
trop  éloignées  ;  mais  lorsqu'elle  est 
employée  par  de  vrais  naturalistes  , 
c'est-à-dire  par  des  hommes  accoutu- 
més à  se  servir  des  lois  de  l'analogie  , 
nous  ne  craignons  pas  n'avancer 
qu'elle  est  la  base  de  la  classification 
naturelle  et  l'un  des  meilleurs  moyens 
de  guider  l'observateur  dans  la  le- 
cherche  de  la  symétrie  des  Plantes  et 
dans  la  découverte  de  leurs  organes 
les  plus  minutieux.  (d.  ce.) 

AWAOU.  POIS.  Syn.  de  Gobius 
ocellaris,  Gmel.  f^.  Gobie.  (b.) 

AWATCHA.  OIS.  Espèce  de  Fau- 
vette du  Kamtschatka ,  Motacilla 
Awatcha.  Gmel.  (dk..z.) 

AWAYU.  POIS.  Bioussonnet,  Dec. 
ichthyol.  Double  emploi  d'Awaou. 
7^.  ce  mot.  (b.) 

AXE.  MOLL.  V.  Coquille. 

AXE.  BOT.  PHAN.  Allongement  du 
pédoncule  qui  supporte  les  fleurs.  Ce 
nom  devrait  êtie  réservé  pour  l'Epi. 
Il  est  simple  ou  divisé  ,  droit  ou 
flexueux ,  continu  ou  articulé ,  li- 
néaire ,  membraneux ,  charnu  dans 


AXI 

l'Ananas ,  et  se  remarque  le  plus  sou- 
vent dans  l'inflorescence  des  Grami- 
nées et  des  Cypéroïdes.  L'Axe  se  nom- 
me quelquefois  Rachis  ,  particulière- 
ment dans  les  Palmiers  et  dans  toutes 
sortes  de  panicules.  Willdenow  em- 
ploie ce  mot  de  Hachis  pour  désigner 
le  pétiole  ou  stipe  des  Fougères. 

On  a  encore  emplo^  é  le  mot  Axe 
pour  désigner  une  ligne  idéale  qui  est 
censée  aller  de  la  base  au  sommet  du 
fruit,  et  le  long  de  laquelle  seraient 
les  points  d'attache  des  graines.  C'est 
la  Columelle  de  Mirbel ,  Columen  de 
Touinefoit.  (b.j 

AXE.  MIN.  T''.  Cristallisation. 

AXERAS.  BOT.  PHAN.  (Daléchamp.) 
Syn.  d'Asphodèle  ciiez  les  Ai'abes. 

(B.) 

*  AXI.  bot.  PHAN.  (Pomet.)  L  un 
des  anciens  noms  du  Piment.      (B.; 

AXIA.  bot.  PHAN.  Arbrisseau  de 
la  Cochinclîine  ,  dont  la  tige  rameuse 
et  noueuse  s'élève  à  deux  pieds ,  dont 
les  feuilles  sont  opposées  et  inégale  ■> , 
les  fleurs  petites  et  disposées  en  grap- 
pes terminales.  Ces  fleurs  présentent 
un  involucre  de  trois  folioles  courtes  , 
inégales  et  caduques  ;  un  calice  mo- 
nosépale, campanule,  dont  le  limbe 
se  divise  en  dix  lobes  arrondis  et 
égaux.  Les  étamines  sont  au  nombre 
de  trois,  à  filets  menus  aussi  longs 
que  le  calice,  à  anthères  diclymcs. 
L'ovaire,  infère  ou  couvert  par  le  ca- 
lice ,  est  surmonté  d'un  style  filiforme 
de  la  longueur  des  étamines  ,  que  ter- 
mine un  stigmate  légèrement  l'ecflé. 
Le  fruit  ,  dont  la  suii'ace  est  sillonnée 
et  velue  ,  est  pseudosperme  ,  c'est-à- 
dire,  simule  une  graine  nue.  Tels 
sont  les  caractères  qu'on  peut  assigner 
à  ce  genre ,  d'après  la  description  de 
Loureiro  qui  l'a  établi.  Cet  auteur  a 
indiqué  son  affinité  d'une  part  avec 
les  Valérianes,  de  l'autre  avec  le 
Boerhaavia.  L'Axia  doit  se  rappro- 
cher des  premières  ,  si  son  calice  est 
supère  en  effet  ;  mais  s'il  est  infère  ,  il 
doit  prendre  place  dans  les  Nyctagi- 
nées  auprès  du  second  de  ces  génies, 
analogie  que  confirme  l'existence  d'un 
fruit  pseudosperme   sillonné  ,   d'une 


Vau/hierP-r'^e^  /?-V- 


arrou-Oc. 


O  f  JiERNK TE  Dr  BRES/L .  { M>ix 
(Wiboruolrs     (  iiniiiiioiiaïuj.  (smi) 


AXI 

tige  ligneuse  et  de  fcuillos  inégales. 
.—  Soii  nom  est  dû  à  ses  verhis  qui  le 
rendent  iuissi  précieux  aux  niCLlccius 
cochinchinois  ,  que  l'est  à  l;i  Chine  la 
fameuse  racine  de  Gln-scng.  (a.  d.  j.) 

AXIE.  .Ixius.  CRUST.  Genre  de 
l'ordre  des  Décapodes  établi  par 
Lcach  (  Traiis.  Lin  a.  Suc.  'JL".  Xi), 
et  offrant  pour  caractère  principal  : 
les  quatre  pieds  antérieurs  terminés 
on  pince  didactyle ,  et  les  suivans  on- 
guiculés. Latroille  (Règne  Anim.  de 
Cuv.  p.*  54  )  réunit  ce  gome  à  celui 
desTlialassines,  lequel  appartient  à  la 
famille  des  Décapodes  Macroures,  sec- 
tion des  Ilomarils.  Une  espèce  nom- 
mée par  Lcacli  Axiiis  Sdijachus,  et 
décrite  par  lui ,  f  loc.  cit.  p.  543)  sert 
de  type  a  ce  nouveau  genre  Elle  a  été 
trouvée  sur  les  côtes  d'Angleterre,  f^. 

TlIALASSINE.  (AUD.) 

*  AXIMÈDE.  Aximedia.  moll. 
Ratinesque  ,  dont  les  découvertes 
dans  la  vallée  de  i'Oiiio ,  ont  prodi- 
gieusement augmenté  le  nombre  con- 
nu des  Coquilles  bivalves  tluvintile:,  , 
a  publié,  dans  les  Annales  générales 
des  Sciences  physiques  (T.  v.  p.  afjy) , 
une  monographie  de  ces  Coquilles  , 
dans  laquelle  il  les  divise  en  coupes 
nombreuses.   Le  genre  Mulettc  ,  tel 

Sue  Rafinesque  le  limite  ,  est  partagé, 
ans  cette  monographie  ,  eu  plu- 
sieurs sous-genres  ,  dont  le  troisième 
porte  le  nom  d'Aximède  ,  A.vimedia, 
et  auquel  il  donne  les  caractères  sui- 
vans :  «  Dent  lamellaire  un  peu  cour- 
»  be  ;  axe  pi-esque  médian  ;  valves 
»  pi'csque  équilatérales.  » 

N'ayant  pu  trouver  dans  les  Mu- 
lettes ,  telles  qu'elles  ont  été  cojisidé- 
rées  par  Lamarck  ,  aucun  caractère 
suffisant ,  pour  les  diviser  en  plusieurs 
genres  ,  ainsi  que  le  fait  Rafinesque  , 
il  s'ensuit  que  le  genre  Muletle  de  ce 
dernier  auteur  ,  n'est  pour  nous  , 
dans  son  entier,  qu'un  sous-genre 
des  Unio  ,  et  que  par  conséquent ,  si 
le  sous-genre  Aximède  doit  faire  une 
coupe ,  elle  ne  serait  que  d'un  degré 
inférieur  au  sous-geine.  Rafinesque 
indique  ,  dans  les  Aximèdes  ,  trois  es- 
pèces ,    Unio    elliptica ,    lœuigata  et 


AXI  m 

zonalis.    Ces  espèces    sont    rares  et 
toutes  trois  du  bassin  de  l'Ohio.   l^. 

MULETTE  et  PÉDIDirÈRES.  (F.) 

*  AXIN .  Axinus.  MOLi,.  foss.  Genre 
établi  par  Sovverby  (  3iiii.  Conchut. 
n"  55.  p.  11.  tab.  5i4  et  5i5)  pour 
des  Coquilles  bivalves  à  l'état  de  pé- 
trification, et  dont  il  ne  paraît  connaî- 
tre que  les  Moules.  Aussi  ce  savant 
propose-t-il  ce  nouveau  genre  avec 
doute.  Voici  les  caractères  qu'il  lui 
assigne  :  «  Coquille  bivalve ,  équi- 
»  valve,  transverse;  côté  antérieur 
»  très-court ,  côté  postérieur  allongé 
»  et  tronqué  •  lunule  située  près  des 
»  crochets;  charnière  composée  d'un 
»  ligament  allongé ,  Implanté  dans 
»  un  sillon.  » 

Sowerby  n'espère  pas  qu'on  puisse 
découvrir  l'organisation  de  la  char- 
nière ,  mais  il  croit  avoir  lieu  de  pié- 
sumcr  qu'elle  est  dépourvue  de  dents  , 
et  que  la  Coquille  était  fort  mince.  Il 
fait  connaître  deux  espèces,  ï  Axinus 
angulatusQXWlxinus  obscuriis  ,  figi;- 
rés  pi.  3i5  et  3i6.  —  On  voit,  par  ce 
qui  précède ,  combien  ce  genre  est 
encore  encertain.  (f.) 

AXIN^A.  BOT.  PHAN.  Genre  établi 
[Prodr.  FLperuu.  p.  57.  tab.  12)  par 
Ruiz  etPavon,  qui  lui  assignent  les 
caractères  suivans  :  un  calice  cyathi- 
forme  à  cinq  dents  ou  entier  au  som- 
met ;  cinq  pétales  en  forme  de  doloi- 
res  insérés  au  sommet  du  calice  ;  dix 
élamines  insérées  au  même  point ,  al- 
ternativement plus  courtes  et  plus  lon- 
gues, à  anthères  oblongues,  recour- 
bées, biloculalres,  munies  d'un  éperon 
et  s'ouvrant au  sommet  par  deuxpoies; 
un  ovaire  libre, pentagone,  tronqué, 
surmonté  par  un  style  long,  subulé 
et  courbe  ,  que  termine  un  stigmate 
simple  et  obtus  ;  une  capsule  entou- 
rée parle  calice  persistant,  couronnée 
par  dix  petits  appendices  rayounans , 
à  cinq  loges  polyspermes'  qu'indi- 
quent cinq  angles,  par  lesquels  elle 
s'ouvre  en  autant  de  valves.  —  Ce 
genre  comprend  deux  Arbres  du  Pé- 
rou dont  l'un,  V A . purpurea ,  a  des 
feuilles  cordées,  à  septnei'vures,  et  s'é- 
lève à  deux  toises  de  hauteur  ;  l'autre. 


1 1 2  AXI 

\'y^.  /û«ceo/a/a, beaucoup  plus  grand, 
présente  des  feuilles  ovales  lancéolées 
et  quinquenervées.  Il  aiTÎve  souvent 
que  le  nombre  des  diflFérentes  parties 
de  la  fructification  est  six  ou  double  de 
six  au  lieu  de  cinq  et  de  dix  ,  et  c'est 
pourquoi  les  auteurs  qui  ont  suivi  le 
système  de  Linné  l'ont  placé  dans  la 
Oodécandrie  Monogynie  ,pour  ne  pas 
l'éloigner  du  Blakea  avec  lequel  il  a 
beaucoup  d'affinité  ,  n'en  difl'érantdu 
reste  que  par  son  ovaire  libre  ,  ses 
cta mines  inégales  ,  non  rapprochées  , 
et  les  appendices  de  sa  capsule.  Il  ap- 
partient à  la  famille  des  Melasto- 
MÉJES.  T^.  ce  mot.  (a.  u.  j.) 

*  AXINE.  Axina.  iNs.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Pentamèrcs,  établi  par  Kirby  dans  son 
travail  sur  la  tribu  des  Clairides  {Lin. 
Soc.  trans.  T.  xii.  p.  SSg) ,  et  ajant , 
selon  lui  ,  pour  caraclères  :  labre 
éniarginé;  lèvre  bifide?  tous  les  pal- 

Ses  terminés  par  un  article  en  forme 
e  hache  ,  les  maxillaires  de  trois  ar- 
ticles, les  labiaux  de  deux  seulement; 
antennes  en  scie  ;  thorax  cylindri- 
que ;  corps  un  peu  déprimé.  Ce 
genre  ,  dans  la  Méthode  de  Latreille 
(Règne  Anim.  de  Cuv.)  appartien- 
drait aux  Tilles  qui  sont  rangés  dans 
la  glande  famille  des  Clavicornes.  Kir- 
by pense  qu'il  doit  en  être  distingué 
à  cause  de  son  labre  émarglné  ,  de  sa 
lèvre  inférieure  bifide  ,  et  de  ses  qua- 
tre palpes  terminés  par  un  article  en 
forme  de  hache.  Il  décrit  et  figure 
une  espèce  [loc.  cit.  lab.  xxi.  fig.  6  ) 
sous  le  nom  de  Axina  analis.  Elle  est 
originaire  du  Brésil.  F'.  Clairides  et 
TiELE.  (aud.) 

AXINEE.  Axinœa.  moll.  Déno- 
mination généiique  adoptée  par  Poli, 
(  Test,  utriusq.  Siciliœ.  Inlrud.  p.  02) 
pour  distinguer  les  Mollusques  lamel- 
libranches de  la  famille  des  Arcacés 
dontLamarck  a  fait  depuis  (Mém.  de 
la  Soc.  d'Hist.  nat.  de  Paris)  le  genre 
PÉTONCLE.  F',  ce  mot.  Le  nom  d'Axi- 
née  s'applique  aux  Animaux  seule- 
ment ,  les  Coquilles  étant  nommées 
Axinodeiines  dans  la  Méthode  de  no- 
menclature adoptée  par  Poli.   Cette 


AXI 

dénomination  vient  d'un  substantif 
grec  qui  *  gnifie  hache,  et  a  été  appli- 
(juée  à  ces  Mollusques  à  cause  de  la 
figure  sécurifornie  de  leurs  pieds.  Le 
génie  Axinéc  est  l'unique  de  la  cin- 
quième famille  des  Jllollusca  subsi— 
lientia  de  Poli.  Il  lui  donne  les  carac- 
tères suivans  :  point  de  trachée  ou 
siphon;  un  pied  sécurifonne  muni 
d'une  fente  tiansversale  ;  les  bran- 
chies séparées  et  libres  dans  leur  par- 
tie supérieure.  Poli  est  ainsi  le  pre- 
mier qui  ait  séparé  les  Pétoncles  des 
Arches.  Celles-ci  composent  le  genre 
Daphné,  Daphnoderme  de  la  neu- 
vième famille.  K.  le  mot  Arcacés 
où  nous  donnons  l'Histoire  de  la  fa- 
mille des  Arches.  Poli  cite  pour 
exemple  du  genre  Axluée ,  les  Arca 
pilosa  et  Gtycimeris  de  Linné,  dont 
il  donne  une  magnifique  anatomie 
{V.  ï.  II.  p.  i38.  et  suiv.  ettab.  XXV 
et  xxvi),  ainsi  que  M  Arca  himacuLata 
qu'il  a  fait  connaître  le  premier.  K ■ 
Arche,  xIrcacés  et  Pétoncle,    (f.) 

*AXING.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Tii- 
ticum  repens ,  L.  eu  Suède;  on  pro- 
nonce Efsing  en  Madelpadie.      (b.) 

AXINITE.  MIN.  Axinit.  Thumers- 
tein.  W.  Espèce  de  la  classe  des  subs- 
tances terreuses ,  dont  le  nom  signifie 
corps  aminci  en  forme  de  tranchant 
de  hache  ,  et  fait  allusion  à  l'aspect 
que  présentent  oïdiriaii'emeut  ses 
cristaux.  Ceux-ci  dérivent  d'un  pris- 
me droit  dont  la  base  est  un  parallé- 
logramme obliquangle  de  cent  un  dé- 
grés et  demi  et  soixante-dix-huit  de- 
grés et  demi.  Le  i-apport  des  côtés  de 
cette  base  à  la  hauteur  du  prisme  est 
à  peu  piès  celui  des  nombres  5 ,  4 
à  I  o.  La  pesanteur  spécifique  de  l'Axi- 
nite  est  d'environ  5,2.  Elle  raye  le 
verre.  Sa  réfraction  est  simple,  du 
moins  à  travers  une  des  bases  et  une 
lace  oblique.  Brard  a  observé  que  cer- 
taines des  cristaux  de  cette  suljstancc 
jouissaient  de  la  propriété  d'être  élec- 
triques par  la  chaleur.  Au  chalu- 
meau, elle  se  transforme  par  une  fu- 
sion facile,  accompagnée  de  boursou- 
fiement,  en  un  verre  vert  sombre  qui 
noircit  à  la  flamme  extérieui'e.  (Berzé- 


AXl 

lius  ).  L'analyse  de  l'Axinitc  de  lOi- 
sans  ,  par  \  auquelin  ,  a  donné  ;  Silice 
44:  Chaux  19:  Alumine  iS;  Oxyde  de 
Icr  i4;  0\yde  de  Manganèse  4  ;  perte 
I  ;    tolal    100. 

Entre  les  formes  régulières  déter- 
minées ]).ir  llaiiy,  nous  citerons  les 
dcu-v  suivantes  :  I'Aximte  kquiva- 
l.i;Nr£  ,  qui  présente  l'aspect  d'un 
prisme  hexaèdre  à  base  oblique ,  dont 
toutes  les  laces  latérales  sont  secon- 
daires; Cll'AxiNITllAMl'IIIHKXAKDRE, 
qui  ne  ditTèrc  de  la  précédente  que 
par  l'addition  de  deux  petites  iacettes 
qui  naissent  sur  deux  des  angles  op- 
posés de  la  forme  priml  ive.  Les  cris- 
taux de  cette  demièrc  variété  sont 
comprimés  lran.-,versalcment ,  ce  qui 
rétrécit  sensiblement  les  bases. 

Les  autres  variétés  de  cette  subs- 
tance sont  lAxinite  laininiforme  al- 
longée ,  que  l'on  trouve  près  de  Thum 
en  Saxe  ,  d'oii  lui  est  venu  le  nom  de 
Tluunerstàn ,  et  l'Axinite  laminaire, 
de  Blankenburg  au  Haitz.  Les  cris- 
taux d'Axinite  sont  les  uns  verts,  et 
les  autres  violets,  quelques-uns  sont 
mi-partis  de  vert  et  de  violet.  La  cou- 
leur de  l'Axinite  violette  qui  est  la 
plus  commune  ,  est  due  au  Manga- 
nèse; celle  de  l'Axinite  verte  provient 
rf'un  mélange  de  Chlorite.  Haiiy  a  re- 
marqué que  les  ci  istaux  verts  avaient 
en  général  leur  Ibrnie  exempte  de 
stries  et  mieux  prononcée  que  celle 
des  violets. 

L'Axinite  a  élé  trouvée  d'abord 
dans  rOisans  ,  déparlement  del'lsèi e , 
sur  un  Dïorite  abondant  en  Feld- 
spath, et  en  partie  altéié,  qui  sert 
aussi  de  gangue  à  des  Cristaux  de 
Feldspath  ,  de  Quart/.,  d'Lpidote  ,  de 
Prehnite  ,  et  à  de  TAsbeste  flexible. 
On  l'a  découverte  également  aux  Py- 
rénées ,  près  de  Barrèges ,  dans  une 
roche  qui  a  de  l'analogie  avec  celle 
de  rOisans.  La  même  substance  se 
trouve  en  Saxe,  près  de  Thum,  oii 
elle  est  accompagnée  de  Fer  arseni- 
cal ;  à  lilanckenburg ,  dans  le  ïlartz  , 
oii  elle  est  engagée  dans  une  Chaux 
carbonatée  laminaire  avec  du  Talc 
nacré  ;  et  à  Konsberg  ,  en  Nonvège  , 
oii  elle  repose  également  sur  la  Clia  iix 


AXY  ii3 

carbonatée,  à  laquelle  sont  associés 
le  Plomb  sulfuré,  l'Argent  natif  et 
l'Anlluacite.  (g.uel.) 

*  A  X I  >'  O  D E  R  M  E.  Axinoderma . 
MOLL.  Dénomination  adoptée  par  Poli 
pour  les  Coquilles  des  Mollusques  du 
genre  Axin-ée.  /'.  ce  mot.  (f.) 

AXIKIS.  BOT.  PHAN.  V.  Axyris. 

AXIS.   lîO'i'.  l'HAN.    T^.  ASARATH. 

AXIS.  IMAM.  Espèce  de  Cerf,  vul- 
gaiicment  Cerf  du  Gange  ,  Ceivus 
Axis,  L.  y.  Cerf.  (b.) 

AXNEC.   BOT.   cRYPT.   Syn.    de 
Mousses  en  ai  abe.  .''.  Usnec.       (b.) 
AXOLOTE ,  AXOLOTL  ou  AXO- 

LOTT.   REPT.  BATR.    T^.  TrITON. 

AXONGE.  zooL.  Partie  la  plus 
blanche  et  la  plus  solide  de  la  graisse 
des  Mammifèics,qui  s'extrait  de  l'épi- 
ploon  et  de  1  abdouien  pour  les  usages 
domestiques.  On  nomme  plus  parti- 
culièrement celte  graisse  Sain-iluux  , 
quand  elle  vient  du  Porc,  et  'Suif, 
quand  elle  vient  du  Mouton.  (dr..z.) 

AXOXOPE.  BOT.  PHAN.  Genre  de 
Graminées  formé  par  Palisotde  Beau- 
vois  (Agrost.  p.  12),  pour  quelques 
Paspales,mais  qui  ne  diffère  point  du 
genre  Paspalum  par  des  caractères  as- 
sez impnrtans  pour  devoir  être  main- 
tenu, f^.  Paspale.  (b.) 

AXOQUEN.  Gïs.  (  Hernandez.  ) 
Espèce  de  Héron  du  Mexique ,  dont  on 
n'a  eu  jusqu'ici  que  des  descriptions 
très-inexactes.  (or..z.) 

AXOYATOTOTL.  OIS.  (Hernan- 
dez. )  Espèce  de  Chardonneret  du 
Mexique.  (dr..z.j 

AXYRIS.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
famille  des  Alriplicées.  Ses  fleurs  sont 
monoïques;  les  mâles,  disposées  en 
chatons  ,  présentent  un  calice  triparti 
et  trois  étamines;  les  femelles,  éparses, 
un  calice  persistant,  à  cinq  divisions , 
Ou  seulement  trois,  suivant  Gmelin  , 
et  un  ovaire  monosperme  à  deux  sty- 
les. Ce  genre  contient  trois  espèces 
oiigiuaiies  des  contrées  septentrio- 
nales de  l'Asie ,  à  tiges  frutescentes  ou 
herbacées  ,  à  fleurs  axillaires  ou  termi- 
nales. Une  quatrième,  l'Jxvriscera^ 
8 


n4  AYC 

/oidesde  Linné,  a  servi  de  type  à  un 
nouveau  genre  ,l' Eu rotia à' Àdàuson  , 
Ceratospernium  de  Peisoon.  V.  ce 
mot.  (a.d.j.) 

AYA.  rois.  (  Mnrcgrave.  )  Espèce 
brasiliennede  Bodian.  P".  ce  mot.  (b.) 

AYACA.  OIS.  (Laët.)  Syn.de  la  Spa- 
tule rose ,  Platalea  yljaja ,  L.  P',  Spa- 

TLXE.  (DK..Z.) 

AYALLA.  BOT.  PHAN.  Arborversi- 
color.  (Rumph.  Jmb.  T.  lxxx.)  Ai- 
Lre  peu  connu  des  Moluques,  dont 
la  fleur  ressemble  à  celle  du  Giroflier, 
dont  les  feuilles  sont  opposées  et  lan- 
céolées ,  et  dont  l'écorce ,  diaprée  de 
riches  couleuis,  réfléchit,  dit-on,  les 
couleurs  de  Tarc-en-ciel.  (b.) 

ÀYALLY.  BOT.  PHAX.  (Nicholson.) 
Graminée  fort  commune  à  Saint-Do- 
mingue ,  mais  qu'on  ne  peut  recon- 
naîtie  sur  les  vagues  indications  qui 
nous  en  ont  été  données.  (b.) 

AYAM.  OIS.  f^.  Coq. 

AYAMACA  ou  AYAMARA.  rept. 
SAUR.  (  Barrcre.  )  Nom  que  porte  à 
Cayenne  un  grand  Lézard  qui  atteint 
jusqu'à  huit  pieds  de  long,  dont  la 
chau"estbonneà  manger,  etquiparaît 
être  une  Iguane.  /^.  ce  mot.         (b.) 

AYAMALA  ou  AYAM  AL  Ail.  ois. 
Syn.  de  Coq  sauvage ,  Phasianus  Gal- 
lus,h.  à  Java.  /^.  CoQ.         (dr..z.) 

*AYAM-HAN.  ois.  (Temminck.) 
Perdiix  des  Moluques.  /^.  Perdrix. 

(DR..Z.) 

AYA-PANA.  BOT.  PHAN.  Espèce 
d'Eupatoire ,  originaire  du  Brésil ,  ap- 
portée à  rile-de-France  vers  1 800 ,  par 
le  frère  du  capitaine  Baudin  ;  à  la- 
quelle le  charlatanisme  de  ce  marin  et 
la  crédulité  de  quelques  Ignorans don- 
nèrent une  célébrité  ridicule  que  nous 
avons  attaquée  le  premier  dans  notre 
Yoyage  aux  quatre  îles  principales  de 
la  nierd'Afrlque.  ^.  Eupatoire.  (b.) 

AYCURABA.  rept.  saur. 
(Ruysch.)  Espèce  de  Lézard  indéter- 
miné ,  qu'on  dit  avoir  la  queue  tiian- 
gulaire  ,  originaire  du  Brésil ,  et  qui 
pourrait  bien  être  un  Araeiva  P'.  ce 
mot  et  LÉZARD.  (b.) 


AYE 

AYE-AYE.  MAM.  Sciurus  madagas- 
carlensis,  Gmel.  Vaiiùcntonia,  GeolF. 
C/eeiromjs,  Cuv.  ,  BulT.  Sup.  t.  7.  pi. 
68.  Schreb.  pi.  38.  Enc^cl  pi.  22. 
Genre  de  Quadrupèdes  de  l'ordre  des 
Rongeurs.  Il  est  séparé  de  l'ordre  des 
Quadrumanes,  dont  on  a  voulu  le  rap- 
procher par  plusieurs  caractères  de 
première  valeur  :  1"  par  la  forme  du 
condyle  maxillaire  diiigé  d'airière  en 
avant,  et  glissant  sur  une  surface  q^ii 
n'est  terminée,  dans  aucun  de  ses 
sens,  par  le  moindre  reboid  osseux. 
[P^.  la  fig.  1"  de  la  2^=  pi. T.  ivdu  Rè- 
gne Animal ,  deCuvier.}Cctte  structiue 
est  particulière  aux  Rongeurs  et  aux 
Edeutés.  2".  L'existence  dans  l'Ani- 
mal adulte  d'un  interpariétal  séparé, 
qui  ne  se  trouve  chez  aucun  Quadru- 
mane adulte.  5".  L'articulation  très- 
grande  de  l'intermaxillaire  et  du  fron- 
tal qui  ne  se  rencontrent  pas  chez  les 
Quadrumanes.  4".  L'étendue  demi- 
circulaire  de  l'alvéole  de  rinclslve  in- 
férieui'e  surpassant  l'amplitude  de 
cette  alvéole  dans  aucun  autre  Ron- 
geur, et  dont  la  concavité,  comme 
celle  de  l'incisive  supérieure,  con- 
tourne le  sommet  des  alvéoles  des  mo- 
laires. 5°.  Par  l'excessive  longueur  de 
la  partie  post-astragallenne  du  calcîi,- 
ncum  ,  laquelle  forme  les  deux  tiers 
de  la  longueur  de  l'os.  Cette  dispro- 
portion de  la  partie  postéiieuredu  cal- 
canéum  à  la  partie  astragalienne  est 
propre  aux  Rongeurs  et  aux  Edenlés 
couleurs  ou  sauteurs;  les  Lièvres  ,  les 
Ecureuils  el  les  Kanguroos.  Le  rap- 
port de  cette  proportion  dans  l'Aye- 
Ave  surpasse  le  même  rapport  dans 
le  Kanguroo  oii  il  est  plus  grand  que 
dans  tous  les  au:res  Mammifères.  Cette 
disposition  du  calcanéum  est  précisé- 
ment l'inverse  de  celle  qui  s'observe 
dans  les  Makis  et  les  Tarsiers,  oii 
c'est  au  contraire  l'apophsse  anté- 
rieure ou  cuboïdienne  qui  est  la  plus 
longue.  Le  lapport  entre  l'aire  de  la 
section  du  crâne  et  l'aire  de  la  section 
de  la  face  ,  n'est  pas  supérieure  dans 
l'Aye-Aye,  comme  on  l'a  dit,  à  ce 
qu'il  est  dans  la  plupart  des  Sciurus 
auxquels  il  ressemble  bien  plus  qu'à 
aucun  Lémurien  ,  par  la  grandeur  de 


AYE 

lethmoïde  et  de  la  fosse  etliinoïdjle. 
Nous  avons  l';iit  celte  cnuiniiration 
des  caractères  aaaloiniqucs  pour  faire 
voir  laditiorence  de  leur  certitude  etde 
celle  dos  caractères  c.vtéricius,  et  non 
pas  pour  contredire  certaines  vues 
de  classification. 

A  tète  j)lus  sphèrique,  à  museau 
plus  pointu  qu'aucun  autre  Rongeur, 
l'Aye-Aye  se  distingue  encore  des 
genres  voisins  par  ses  grands  yeux  di- 
rige's  en  avant;  ses  oreilles  grandei, 
luies  et  transparentes,  sont  larges  à 
leur  ouverture  et  rondes  en  haut; 
deux  incisives,  très-i'ortes  et  compri- 
mées en  soc  de  cliarruc  existent  à 
chaque  mâchoire,  et  sont  séparées 
par  une  barre  ,  en  haut  de  quatre, 
et  en  has  de  trois  molaire^,  à  peu  près 
cylindriques;  ligure  étrangère  aux 
dents  des  Quadrumanes,  toujours  qua- 
drilatères, mais  qui  se  retrouve  dans 
les  Paresseux  et  dans  plusieurs  Eden- 
te's.  On  ne  connaît  pas  encore  la  ligu- 
re de  la  suriaee  de  ces  molaires. 

Les  membres  de  devant  sont  plus 
courts  que  les  postérieurs;  il  y  a  cinq 
doigts  à  tous  les  pieds  ;  le  médius 
de  la  main  ,  très-grèle,  est  surpassé  en 
longueur  par  le  quatiième.  Cette  par- 
ticularité, unique  dans  les  Mammifè- 
res ,  a  été  oubliée  dans  {es  figures  de 
cet  Animal.  Au  pied.de  derrière,  le 
pouce  opposable  a  un  ongle  piat  com- 
me dans  les  Singes. 

Découvert  par  Sonuerat  sur  la  côle 
occidentale  de  Madagascar  ,  le  nom 
d'Aye-Aye  vient  à  cet  Animal  de  lex- 
clamation  d'étonnement  des  habilans 
de  la  côte  de  l'Est ,  quand  ils  le  vi- 
rent pour  la  première  fois.  Ce  l'ait  du 
cantonnemenL  dans  une  région  cir- 
conscrite de  cette  île,  d'un  être  qui 
lui  est  particulier  ,  comme  la  plu- 
part de  ses  autres  Mammifères  ,  est , 
en  géographie  zoologique ,  l'une  des 
preuves  péremptoiies  que  la  terre  ne 
s'est  point  peuplée  par  la  dispersion  , 
à  partir  d'un  point  cential ,  d'un  petit 
nombre  d'Animaux  dont  les  goûts, 
d'abord  errans  ,  seraient  depuis  deve- 
nus sédentaires. 

L'A^e-Aye,  dit  Sonnera t ,  ne  voif 
pas  le  jour;  son  œil  est  roussâtre,  ei. 


AÏE  ii5 

fixe  comme  celui  du  Chat-Huant.  Il 
est  très-pat esseux  ,  par  conséquent 
ti'ès-doux.  Nous  avons  possédé  le  mâle 
et  la  lèmellc;  ils  n'ont  vécu  que  deux 
mois.  Nous  les  nourrissions  avec  du 
riz  cuit,  et  ils  se  servaient,  pour  le 
manger,  deleurdoig!  gièle,  comme 
les  Chinois  se  servent  de  baguettes. 
L'Ayc-,\.ye  ne  porte  point  sa  queue 
droite  ,  mais  traînante  ;  tous  les  poils 
en  sont  roides  comme  du  crin;  eilc 
est  aussi  longue  que  le  corps  ;  le 
reste  du  pelage  est  un  lainage  fauve- 
clair,  traversé  sur  le  dos  par  de  lon- 
gues soies  rudes,  brunes,  et  quel- 
quefois blanches  au  bout.  La  fe- 
melle a  deux  mamelles  inguinales. 
(a.  D..NS.) 

A\' EiMIE.  Jyi'jiia.  bot.  phan.  Genre 
de  Pimtcs  qui  fiit  partie  de  la  nou- 
velle fa  mille  des  buttneriacées ,  établie 
par  R.Brown,  et  que  l'on  a  jusqu'à  pré- 
sent incomplètement  déc.it.  Soi^  ca- 
lice est  simple,  à  cinq  divisions  très- 
profondes  ,  ovales,  lancéolées,  persis- 
tantes ;  sa  coiollç  se  compose  de  cinq 
pétales  irrégulièrement  conformés , 
et  terminés  inféi  ieurement  par  un 
onglet  très-long  et  très  -  grêle  ,  qui 
porte  à  son  sommet  une  lame  plane  , 
horizontale  ,  élargie  ,  presque  tri  in- 
gulaire,  entièrement  loudée  par  son 
sommet  avec  le  bord  du  tube  staminal, 
Jemanièreàceque  leurréunion  forme 
une  sorte  d'étoile  à  cinq  branches  ob- 
tuses. La  face  supérieure  de  ces  pé taies 
est  creusée  d'une  petite  fossette  longi- 
tudinale ,  au  sommet  de  laquelle  on 
trouve  une  glande  ovoïde  ,  noire  et 
pédicellée  ;  lesétamin®s,aunombiede 
dix,  sont  monadelj^hcs;  leur  tube  est 
long  ,  grêle  ,  entièrement  confondu 
avec  le  pédicule  qi.i  élève  lovaire,  un 
peu  évajé  supérieurement.  Des  uix 
étamines,  cinq  sont  fertiles,  situées  à 
l'extérieur  du  tube  ,  au-dessous  de 
chacun  des  pétales  ,  vers  le  milieu  des- 
quels elles  semblent  insérées;  leur  fi- 
let est  court,  leur  anthère  est  globsi- 
leuse ,  did\  me,  à  deux  loge» ,  s'ouvrant 
par  uu  sillon  longitudinal;  les  cinq 
autres  sont  stéi  des,  eî  se  montrent  sous 
la  forme  de  glandes  bilobées ,  sessiie.-) 

8' 


ii6  AYL 

au  sommet  du  tube  ,  alternant  avec  les 
pétales.  L'ovaire  ,  qui  est  longuement 
pédicelJé  et  déprimé ,  offre  cinq  côtes 
obtuses,  chargées  d'aspérités  ;  il  est  à 
cinq  loges  ,  qui  contiennent  chacune 
deux  ovules ,  attachés  latéralement 
vers  leur  base.  Le  st\le  est  simple,  à 
peu  près  de  la  longueur  du  tube  sta- 
minal ,  et  se  termine  par  un  stigmate 
à  cinq  lobes  peu  profonds.  Le  fruit  est 
une  capsule  déprimée  à  cinq  côtes, 
hérissée  ,  s'ouvranten  cinq  coques  bi- 
valves etordinairement  monospermes. 

On  connaît  environ  quatre  espèces 
de  ce  genre ,  qui  toutes  sont  originaires 
de  l'Amérique  méridionale. 

Très-rapproché  du  genre  Commer- 
sonia ,  l'Ayenie  s'en  distingue  par  ses 
pétales  longuement  onguiculés  et  por- 
tant une  glande  ,  par  ses  étamines  sté- 
riles qui  sont  sessiles ,  par  son  style 
simple  et  par  son  stigmate  à  cinq 
lobes.  (a.R-) 

AYER.  EOT.  PHAN.  Tunis  Murœna- 
rum  latifolius  ,  Rumph  (  Jmb.  T.  v, 
t.  36).  Liane  d'Amboine,  don  Ion  igno- 
re le  genre,  qui  s'élève  sur  les  plus 
grands  Arbres  ,  dont  les  fruits  sont 
mangeables  ,  et  dont  on  obtient ,  par 
incision,  une  eau  abondante  dont  le 
voyageur  peut  se  désaltérer.  Ce  Végé- 
tal peut-il  être  voisin  des  Lierres  que 
les  botanistes  regardent  comme  sus- 
pects? ou  ne  se  l'apporte-t-il  pas  aux 
Passiflorées?  (b.) 

AYEZ.  EÛT.  PHAN.  Syn.  d'Ail  se- 
lon Bosc.  (b.) 

*  AYGULA.  POIS.  Espèce  du  genre 
Coris  de  Lapécède.  P^.  Coins,      (b.) 

AYIRAMPO.  BOT.  PHAN.  (Joseph 
de  Jussieu.)  Espèce  de  Cactus  encore 
indéterminée  des  environs  de  Cusco  , 
au  Pérou.  (b.) 

AYLANTHE.  Jylanthus.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Térc- 
binthacées,  établi  par  Desfontaines, 
(  Mém.  de  l'Académie  ,  1786),  d'a- 
près un  Arbre  de  la  Chine  que  les 
auteurs  avaient  jusque-là  pris  à 
tort  pour  le  PJius  succeda>:ea  ou 
grand  Veriiisde  Japon.  Ses  fleurs  sont 
dioiques  ou  polygames  ;  elles  piésen- 


ÀYO 

tent  un  calice  à  cinq  dents  et  cinq 
pétales  creusés  en  gouttières  ;  on 
trouve  intérieurement  dans  les  mâles 
dix  étamines:  dans  les  femelles  et  les 
hermaphrodites  cinq  ovaires  libres , 
ayant  chacun  un  style  latéral  et  un 
stigmate  évasé  ,  et  plus  tard  cinq  cap- 
sules membraneuses,  aplaties,  allon- 
gées, rétrécies  aux  deux  bouts,  échan- 
crées  d'un  côté,  renfermant  au  mi- 
lieu une  graine  osseuse  ,  lenticulaire. 
Cet  Arbre  (  figuré  Mém.  de  l'Acad.  , 
1786,  pag.  270,  tab.  8  et  tab.  84des 
Stirp.  de  l'Her.),  fut  nommé  Aylan- 
tlius  glandulosa  ,  à  cause  des  glandes 
qu'on  observe  sous  chaque  dent  aux 
folioles  de  ses  feuilles  pinnées  avec 
impaire.  Il  est  aujourd'hui  très-com- 
mun dans  les  parcs  et  les  jardins  d'a- 
grément. On  en  a  depuis  fait  connaî- 
tre une  autre  espèce  ,  à  feuilles  pin- 
nées  ,  sans  impaire  ,  originaire  de 
l'Inde.  C'est  r^jj'/a«//i!ws  e.vce/sa,  Rox- 
burgh  ,  Coioni.  tab.  20.        (a.  D.  J.) 

*  AYLOPOIN.  POIS.  Genre  forme 
parRafinesque,  dans  son  Ichthyologie 
sicilienne ,  de  l'Anthias  barbier  de 
Bloch,  Labrus  Anlkias,  L.  Il  nous 
paraît  trop  peu  différer  des  Lutjans 
de  Lacépède  pour  n'y  devoir  pas  de- 
meurer confondu.  /^'.  LUTJAN.     (b.) 

AYMARA  -  POSOGUERI.  bot. 
PHA?].  Syn.  de  Fosogueria  d'Aublet. 

r.  SOLENA.  (B.) 

AYMIRI  OU  AYMÏRI-MITI.  bot. 

PHAN.   J^.  AmIRI. 

AYMOUTABOU.BOT.  phan.  Syn. 
de  Moutabea  guianeiisis ,    Aubl.   p^. 

MOUTABÉE.  (b.) 

AYNITU.  BOT.  PHAN.  (Rumph, 
Jmb.  T.  IV,  t.  64.)  Petit  Arbre  des 
Moluques,  peu  connu,  dont  les  feuil- 
les alternes,  dentées  ,  longuement  pé- 
tiolées ,  sont  couvertes  en  -  dessous 
d'une  poussièie  blanche  épaisse  ,  et 
dont  le  fruit  à  trois  coques  fait 
présumer  que  l'Aynitu  est  voisin  du 
genre  Croton  ,   s'il  n'en  fait   partie. 

(B.) 

AYOQUANTOTOTL.   ois.  (Her- 


AÏT 

naudez.  )  Syn.  présumé  du  Loriot  à 
eu  jaune,  Oriolus  Xanihornus ,  L. 

(DR..Z.) 

ÀYOUALALl.  BOT.  PHAN.  Tar  er- 
reur Ayonalali  au  mot  de  notre  pre- 
mier volume  auquel  nous  renvoyons. 
iMèuje  chose  qu'Agoualaly.  F.  ce 
mot.  (u.) 

AYODIJNIÏOBOU.  bot.  iiian. 
(Surian.  )  A  la  Guiane.  Même  chose 
iju'Agnauthe.  f^.  ce  mol.  (b.) 

AYOULIBA.    BOT.   PHAN.    Syn. 

à'Eupatoiium  calthidifolium  ,  Lanik. 
à  la  Guiane.  P".  EuPAToiRi:.         (i5.) 

AYPARHU.  BOT.  piiAV.  (Rumph, 
./mb.  ï.  m,  l.  io4).  Arbre  indéter- 
miné des  Moluques,  qui  présente  celte 
singularité  ,  qu'il  perd  ses  icuillos 
tons  les  aus  dans  un  climat  oii  les  es- 
pèces indigènes  ne  se  dépouillent 
point.  (i3.) 

AYPI.  BOT.  PHAN.  Plante  peu  con- 
nue, appartenant  au  genre  Cynan- 
qiie,  /^.  ce  mot,  originane des  Antil- 
les, selon  le  Dictionnaire  des  Sciences 
naturelles,  et  du  Brésil,  selon  celui 
de  Déteiville.  (b.) 

AYRA.  MAM.  Animal  de  la  Guiane 
du  genre  Glolton.  ^.  ce  mot.  (b.) 

AY"RI.  BOT.  PHAN.  /'.  AiRI. 

AYRIMIXIZA.POis.  (Marcgrave  et 
Pison.)  Syn.  de  Bodian  ,  Bloch.  P^. 
BODIAN.  (b.) 

AY'TIMUL.  BOT.  PHAN.  (Rumph, 
Jrnb.  T.  III,  t.  43.)  Arbre  indéter- 
miné des  Moluques  ,  dont  les  natu- 
rels emploient  le  bois  pour  faire  des 
peignes  et  de  petites  boîtes.  (b.) 

AYTONIA.  BOT.  CRYPT.  [Hjpoxj" 
Ions.  )  Forster  (  Gênera  Plantarum  , 
p.  i47  )  a  donné  ce  nom  à  un  genre 
qu'il  a  rapporté  aux  Algues  de  Lin- 
né ,  mais  qui  nous  paraît  appartenir 
à  la  famille  des  Hypoxylons  ,,  et 
être  très  -  voisin  des  Sphœria.  Sa 
description  est  trop  incomplète  pour 
qu'on  puisse  décider  de  l'identité 
des  deux  genres. 

L'Aytonia  forme  des  tubercules  de 
la  gi"osseur  d'une  Lentille  sur  les  ro- 


AZA  117 

chers.  Ces  tubercules  sont  couverts 
de  poils  roides  plus  ou  moins  longs , 
et  sont  remplis  de  graines  pulvéru- 
lentes. Quel  est  le  mode  de  déhis- 
cencede  ces  tubercules?  Forster  n'en 
dit  rien.  On  ne  saurait  donc  décider 
si  ce  sont  des  Sphœria,  ou  peut-être 
quelque  Sclerotium.  L'Ay'.onia  de 
Forster  est  désignée  sous  le  nom  de 
Rupinie  dans  le  Dictionnaire  de  Dé- 
tcrviile.  (ad.  b.) 

AYULAN.  BOT.  PHAN.  (Rumph.) 
S\n.  de  Sandojicum  indicum.  f^. 
Sandoric.  (b.) 

AYUN  ou  AYUNE.  bot.  phan. 
(  Rumph,  Amb.  T.  m  ,  t.  49.)  Petit 
Arine  indéterminé  des  Moluques, 
dont  les  fruits  ,  semblables  à  des  Pi"u- 
nes,  sont  assez  agréables  à  manger, 
mais  teignent  la  bouche  en  violet. 
Son  écorcc  est  si  fine  et  si  unie  que  le 
tronc  en  paraît  être  privé.  (b.) 

AYVAL.  BOT.  PHAN.  (Rumph ,  Amh. 
ï.iv,  t.  36.)  Arbre  des  Moluques,  in- 
déterminé, dioïque ,  qui  donne  un 
suc  laiteux,  et  dont  les  pousses  peu- 
vent se  manger  en  guise  de  légumes. 

(b.) 

AZABACHE.  min.  Syn.  de  Jayet 
eu  espagnol.  (b.) 

*  AZADARACHENI.  bot.  phan. 
(J.  Bauhin.  )  Syn.  d'Azédarac.  V.  ce 
mot.  (B.) 

AZADARACHT.  bot.  ïhan.  Même 
chose  qu'Azédarac.  V.  ce  mot.     (b.) 

AZADIRACHTA.  bot.  phan. 
Espèce  d'Azédarac.  P'.  ce  mot.    (b.) 

AZAFRAN.  BOT.  phan.  Syn.  de 
Safran  en  espagnol.  Ou  étend  ce  nom 
à  plusieurs  Plantes  ,  dont  quelques 
parties  teignent  en  jaune,  telles  que 
\ Escobedia  scabrifolia  de  la  Flore  du 
Pérou.  P'.  Escobedia.  (b.) 

AZALA.  BOT.  phan.  Syn.  de  Ga- 
rance chez  les  Turcs.  (b.) 

AZALÉE.  Azalea.  bot.  phan.  Ce 
genre  ,  de  la  famille  des  Rhodoracées 
de  Jussieu,  contenait  plusieurs  espèces 
exotiques  et  une  seule  indigène  ,  dont 
le  port  est  très-disparate  et  le  carac- 


Ii8 


AZA 


tère  un  peu  cliflfcrenl.  C'est  ce  qui  a 
engagé  Des  vaux  (  Journ.  de  Bot.)  à  en 
séparer  cette  dernière  et  à  en  faire  un 
genre  noviveau  sous  le  nom  de  Loi.se- 
leiiria.  Silon  adopte  cette  division,  on 
aura  donc  deux  genres  au  lieu  d'vin 
seul ,  et  caractérisés  de  la  manière  sui- 
vante : 

LoiSEi^EURiA  :  calice  à  cinq  divi- 
sions égales  ;  corolle  à  pevi  près  en 
forme  de  cloche  et  régulièrement  quin- 
quefide  ;  cinq  étnmines  insérées  par 
leiu-s  filels  au  bas  de  la  corolle  ,  dres- 
sées et  incluses  ,  dont  les  anthères 
s'ouvrent  longitudinalement  ;  style 
droit  ;  capsule  à  deux  loges  ,  quelque- 
fois à  trois,  suivant  Gaertncr,  et  déhis- 
cente au  sommet.  Il  ne  comprend 
qu'imc  espèce,  Vy'tzalea  prucumhens 
de  Linné,  sous-Arbrisseau  des  Alpes, 
dontles  liges  sontcouchées, les  feuilles 
opposées  e.i  'contractées  en  leur  bord  ; 
les  fleurs  en  cimes  teiminales  (/^.  La- 
marck  ,  lîl.  tab.  i  lo.  f.  i). 

AzAiiEA  :  calice  à  cinq  divisions  iné- 
gales ;   corolle  infundibuliforme  ,  ir- 
régulièremen;  quinquefidc;  cinq  éta- 
mines  insérées  sous  le  pistil ,  saillan- 
tes ,  dont  les  filets  sont  arqués,  et  dont 
les  anthères  s  ouvrent  par  deux  pores 
au  sommet;  slyle  recourbé;   capsule 
à  cinq  loges.   Dans  ce   genre  seront 
conservées  les  es])èces  d'Azalea  exoii- 
ques.  Ce  sont  des  Arbrisseaux  ou  des 
sous-Arbrisseaux  à  fleurs  le  plus  sou- 
vent solitaires  ;:ux  aisselles  de  feuilles 
alternes.   On  en   connaît  une  de  ]ja- 
ponie,  une  du  Japon  ,  une  de  l'Inde, 
plusieurs   de  l'Amérique  septentrio- 
n:ile.   Ce  sont  celles-ci  qu'on  a  pris 
soin   particidièremcnt   de    multiplier 
dans  les  jardins  ,  à  cause  de  la  beauté 
de  leurs  fleuis  et  de  leur  odeur  agréa- 
ble. Telles  sont  les  Azalea  viscosa, 
glauca  ,  nudifiora  ,    etc.   Nous  cite- 
rons encore  î'^i.  pontica,   qui   croît 
dans  l'Asie-Mineure,  et  dont  la   co- 
rolle, d'un   beau  jaune,  exhale   une 
odeur  que  l'on  compare  à   celle  du 
Chèvrefeuille  ,  mais  qui  est  plus  pé- 
nétrante, (a.  d.  j.) 
AZAMICOS.  OIS.  (  Avicenne.)  Syn. 
de  Chardonneret,  Fringilla  Cai-duelis, 
L. /^^.  Gros-Bec.              .       (nR..z.) 


AZA 

AZARA.  BOT.  l'HAN.  Genre  établi 
par  Rulz  et  Pavon(7/.  Pei:  Pr.  p.  68. 
t.  56),  et  dédié  à  un  savant  Espagnol , 
Don  Joseph  de  Azara.  Pxuiz  et  Pavon 
en  donnent  les  caractères  sulvans  •  le 
calice  monosépale  présente  de  quatre 
à  six  divisions  ovales  et  aiguës,  qui , 
réfléchies  dans  la  fleur,  se  redressent 
et  persistent  autour  du  fruit.  On  ne 
trouve  pas  de  corolle  ;  elle  paraît  rem- 
placée par  un  grand  nombre  de  filets 
fins  et  courts ,  que  les  auteurs  nom- 
ment nectai-.es.  Ceux  des  é lamines 
s'insèrent  au  même  réceptacle  sur  un 
cercle  concentrique  ,  au  nombre  de 
vingt-dcu\  à  trente-six;  ils  sont  plus 
longs  du  double  àpeu  près,  et  portent 
des  anthères  arrondies ,  didymes ,  à 
deux  loges,  s'ouvrant  par  une  fente 
longitudinale.  L'ovaire  est  libre,  à 
cinq  angles  peu  marqués  ;  le  style  su- 
bulé  ,  les  stigmates  sont  obtus.  Il  se 
change  en  une  capsule  uniloculaire  , 
surmontée  par  le  style,  pulpeuse  et 
contenant  au-dcdans  une  seule  loge 
dont  la  surface  interne  est  parcourue 
dans  sa  longueur  par  trois  placentas 
oiis'attachentdesgi'aines  nombreuses. 
Ou  en  a  décrit,  d'après  Ruiz  et  Pavon, 
trois  espèces  origlna^ires  du  Pérou  et 
du  Chili,  à  tiges  ligneuses,  à  feuilles 
géminées,  inégales  ,  entières  ou  den- 
tée ,  d'une  saveur  amèrc;  à  fleurs  odo- 
rantes ,  disposées  en  corymbe  dans 
une  ejpèce,  en  épi  dans  une  autre,  en 
ombelle  dans  la  t; oisième. 

Ce  gcni  c ,  d'après  la  description  et 
les  figures  qu'en  donnent  ceux  qui 
l'ont  établi,  est  très-voisin  de  Vyl- 
batia  dont  il  diffère  par  la  couleur 
verte  du  calice,  la  forme  arrondie  des 
anthères  didymes  ,  la  substance  char- 
nue du  fruit  et  l'absence  de  stries  sur 
les  graines.  Ces  deux  genres  n'ont  pas 
été  classés  jusqu'ici  avec  certitude 
dans  une  famille  natinelle.  \cntenat 
penche  à  les  ranger  dans  celle  des  Sa- 
mydées  qu'il  a  établie ,  et  ne  paraît 
arrêté  que  par  l'opinion  de  Ruiz  et 
Pavon  même,  concernant  leur  analo- 
gie avec  le  Prockia.  «  La  connaissance 
))  de  l'organisation  des  graines  de  ces 
»  genres  et  des  Chœtocrates ,  ajoute- 
)>  t-il ,  poiura  seule  déterminer  s'ils 


Azr: 

n  ont  une  [jlus  gianùt3  iidiniic  avec  les 
»  Rosacées  qu'avec  les  Saniyclccs.  » 
Mais  il  y  place  sans  aucun  doute  \J- 
navinga  ou  Casearia,  et  L.-C.  Rlchai  cl 
regardait  celui-ci  comme  étant  peut- 
être  congénère  de  l'Azara.  Voisin  de 
l'A.batia"  et  des  Prockia  ,  il  devrait 
sans  doute  prendre  place  avec  ces 
goures  dans  la  nouvelle  famille  des 
liixinées  de  Kunth.  (a.d.J.) 

AZARERO.  BOT.  i'ii4N.  r'.  ÀSA- 
RERO. 

AZAVAR.  noT.  piian.  (C.  Bau- 
hin.)Syu.  d'Aloës  aux  Indes-Oricn- 
trdes.  (B-) 

AZE.  MA\r.  Syn.  d'Ane  dans  le  dia- 
lecte gascon.  7^".  Cheval.  (a.d..ns.) 

AZEA-COJOLÏ.  MAM.  (INierem- 
berg.)  Probablement  syn.  de  Myrnic- 
cop/iaga  jubata.  P".  Fourmilier,  (li.) 

AZEBRE.  5IAM.  Syn.  dcZcbredans 
quelques  anciens  voyageurs.  A'.  ('n£- 

VAL.  (A.D..NS.) 

*  AZEBUCHE.  BOT.  piian.  Qu'on 
prononce  AsébiUc/w.  Syn.  d'Olivier 
sauvage  dans  les  parties  méridionales 
de  l'Espagne  oii  cet  Arbre  croît  na- 
turellement. Il  y  forme  des  buissons 
épais  :  ses  feuilles  ,plus  vertes  que  dans 
l'Arbre  cultivé,  sont  fort  petites  ;  le 
fruit  est  aussi  très-peu  considérable. 
L'huile  qu'on  a  essajé  den  extraire 
a,  dit-on,  été  amére.    /".  Olivier. 

(B.) 

AZEDARAC.  Melia.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Méliacées ,  qui 
lui  doit  son  nom.  Il  renferme  des  Ar- 
bres à  feuilles  pinuées  avec  impaire 
ou  bipinnées,à  fleurs  disposées  en  pani- 
culesaxlllairss:  leur  calice  est  très-petit 
et  quinquefide  ;  leur  corolle  composée 
de  cinq  pétales  oblongs;  leurs  filets 
sont  réunis  en  un  tube  cylindrique 
terminé  par  dix  petites  dents  ,  à  la  base 
intérieure  desquelles  sont  attachées 
autant  d'anthères ,  petites  ,  disposées 
sur  deux  ceixles ,  l'un  plus  élevé, 
l'autre  plus  bas;  il  y  a  un  seul  style 
terminé  par  un  stigmate  capité.  Le 
fruit  est  une  drupe  sphérique  renfci- 
mant  une  noix  sillonnée,  à  cinq  loges 
monospérmes. 


AZE  1 1 9 

Le  Slelia  Azedaradi.  ,   L.   Cavan. 
Diss.  tab.    107;  Lamk.  111.  tab.  352., 
croît  dans  le  midi  de  l'Europe.  Il  ac- 
quiert de  vingt  à  trente  pieds  d'éléva- 
tion. Ses  feuilles  sont  l)ipinnées  ;  ses 
Heurs  ,  de  couleur  lilas,  exhalent  une 
odeur  agréable  ;  ses  fruits  sont  ronds, 
charnus  et  jaunes. — Le  Nelia  semper- 
vireiis  de  Swartz,   regardé  par  plu- 
sieurs comme  une  variété  du  précé- 
dent ,  en  diffère  par  sa  tige  moins  éle- 
vée, ses  rameaux  pli  s  grêles,  ses  fleurs 
et  SCS  fruits  plus  petits,  ses  folioles 
au   nombre    de   sept   et    ridées.    On 
le  trouve  aux  Indes  et  aux  Antilles. 
—  Le    jilelia   Azadltachta  ,    L.    Ca- 
van.   Disserl.    lab.    108;   Gaert.   tab. 
i83  ,  habite  l'Inde.   C'est  un  Arbre  , 
toujours  vert  comme  les  précédons , 
à  flevu  s  petites  et  pales  ,  à  feuilles  une 
seule  fois  pinnées.  —  Le  Melia  corn- 
posila  ,  qui  croît  dans  l'Inde  ,  se  fait 
remarquer  par  la  couleur  de  ses  ra- 
meaux qui  tire  sur  le  noir,  et  par  le 
duvet  de  ses  fleurs.  (a.  d.  i.) 

Les  fruits  an  Melia  Jzeds.iach\>7i- 
raisscut  avoir  une  qualité  vénéneuse  , 
et  doivent  faire  périr  le  Poisson  ainsi 
que  la  coque  du  Levant ,  du  moins 
c'est  ce  que  nous  autorise  à  croire  l'a- 
necdote suivante   dont  nous    garan- 
tissons rauthenticité.  Il  existe  dans  la 
ville  de  Santa-Maria-dcl-Puerlo,  vis- 
à-vis  Cadix  ,  une  fontaine  dont  l'eau 
contenue  dans  d'assez  grandes  auges 
de  pierre  ,  qu'on  avait  soin  de  laisser 
toujours  iemplics,devint  sensiblement 
malsaine  durant  le  séjour  que  fit  l'ar- 
mée française  en  Andalousie  pendant 
la  guerre  de  1808  à  i8i,t.  Ces  troupes 
conquérantes  ,  qui  embellissaient  les 
lieux  même  oii  elles  ne  comptaient  pas 
s'établir,  avaient  planté  les  environs  de 
la  fontaine  de  Santa-Maria  ,  d'Azeda- 
rachs  assez  gi'ands,  destinés  à  lui  don- 
ner c'*e  l'ombrage  et  à  parfumer  ses  en- 
virons. Un  apothicaire  du  pays  très- 
instruit  et  fort  habile  botaniste  ,  Don  ' 
F.   Guttierez  ,  attribua  la   mauvaise 
qualité  de  l'eau  aux  fruits  du  Melia  , 
qui  tombaient  en  abondance  dans  les 
auges  ,  et  conseilla  d'arracher  les  Ar- 
bres qui  les  produisaient,   ce  qui  ar- 
riva précisément  à  l'époque  de  l'éva- 


\-2o  AZI 

cualion  de  l'Andalousie  par  les  Fran- 
çais. La  suppression  des  Azedarachs 
lendit  à  l'eau  toute  sa  pureté  ;  et  le 
clergé,  profitant  de  la  circonstance, 
venant  exorciser  la  fontaine  en  grande 
pompe  ,  comme  on  la  nettoyait ,  pro- 
clama cet  événement  connue  un  mira- 
cle qui  signalait  la  délivrance  de  l'Es- 
pagne. (15.) 

AZÉDARACnS.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Méli  cées.  /'.  ce  mot. 

AZÉDAS.  BOT.  piiAN.  Syn.  d'O- 
seille en  Portugal.  "         (b.) 

AZERBES.  EOT.  l'iiAN.  (Poncet.  ) 
Nom  d'une  espèce  de  Muscade  sau- 
vage, oblongue  et  sans  saveur,  dans  le 
commerce  et  particulièrement  chez 
les  Hollandais.  (b.) 

AZEUBO.  MAM.  (Dapper.)  Syii. 
de  Zèbre  en  Guinée.    /^.   Cheval. 

(B.) 

AZEROLE  ET  AZEROLIER.  bot. 
phan.  Même  cliose  qu'Aserole  et  iVsc- 
rolier./^.  Alisier. 

AZEZ-ALSACMEL.  bot.  crypt. 
Syn.  de  Marchaiitia  polymorpka  ,  L. 
chez  les  Arabes,  z-'".  Marchante,  (b.) 

AZIER.  BOT.  phan.  Nom  donné 
dans  les  colonies  aux  buissons  ainsi 
qu'aux  Broussailles,  et  appliqué  par 
quelques  auteurs  au  genre  Nonatelia 
d'Aublet.  V.  Nonatélie.  (e.) 

AZIER-MACAQUE.  bot.  phan. 
Syn.  de  Melasloma  racemosa.  V.  MÉ- 
I-ASTOME.  (b.) 

AZIMA.  BOT.  PHAN.  Lamarck  a  fi- 
guré "sous  ce  nom  (111.  tab.  S07),  et 
l'Héritier  sous  celui  de  Munetla  Bar- 
leriolcles  (tab.  1  àes  Stlrp.  iiovœ),  un 
Arbiisseau  qui  croît  aux  Indes  et  au 
cap  de  Bonne-Espérance.  Il  est  très-ra- 
meux;  ses  l'euillessont  toujours  vertes, 
opposées  ,  aiguës  et  piquantes  à  leur 
extiémité,  et  à  leur  aisselle  se  trou- 
vent une  ou  plus  souvent  deux  épines, 
qui  sont  ainsi  opposées  ou  verticiliées 
par  quatre.  Les  tleurs  sont  axillaires, 
sessiles  ,  solitaires  et  petites;  elles  pré- 
sentent un  calice  monosépale,  dont 
le  tube  est  ventru  ,  et  dont  le  limbe 
se  réfléchit  en  trois  ou  quatre  divi- 


AZO 
sions  aiguës  et  inégales,  avec  les- 
quelles alternent  quatre  pétales  plui 
longs  qu'elles  ,  également  étalés  et 
linéaires-lancéolés  ;  quatre  étamines, 
dont  les  filets  dressés ,  recourbés  au 
sommet ,  épaissis  à  la  base  ,  insérés  au 
réceptacle,  égalent  la  longueur  des 
pétales  ,  et  dont  les  anthères  sont  sa- 
gittées  et  incuinbanlcs  ;  un  ovaire  li- 
bre ,  de  forme  à  peu  près  conique, 
terminé  par  un  style  court ,  un  stig- 
mate simple  et  aigu.  Le  fruit  est  , 
selon  Laniarck,  une  capsule  globu- 
leuse, à  une  seule  loge,  contenant 
deux  graines  orbiculaires  et  compri- 
mées ,  dont  une  avorte  souvent;  et , 
selon  GaertnerfilsCpag.247,  tab.  225), 
une  baie  à  deux  loges  ,  dont  chacune 
renl'ermc  une  graine  unique, à  péris- 
perme  blanc  et  charnu  ,  logeant  à  son 
centre  un  eu)l)ryon  de  même  couleur , 
dont  les  lobes  sont  orbiculaires;  la 
radicule  infère  et  courte. 

Cette  Plante,  classée  dans  la  Té- 
trandrie  Monogynie  de  Linné,  ne 
peut  l'être  encore  avec  certitude  dans 
aucune  des  familles  établies.  De  Jus- 
sieu  indique  son  affinité  avec  les  gen- 
res 5//jr////o5  et  Carisra,  dont  elle  s'é- 
loigne d'une  autre  part  en  ce  qu'elle 
est  polypétale.Willuenow  cite  comme 
congénères,  soiis  le  nom  Ae  3Io/ietia 
diacaritha ,  les  Aibrisseaux  décrits  et 
figurés  dans  les  planches  5C  et  07  de 
YHo/tus  rnalabariciis  sous  les  noms 
de  Kaiiden-Kara  et  Tsjerii-Kara  , 
rapportés  par  Jussieu  au  genre  Can- 
thiuni  de  la  famille  des  Rubiacées. 
(a.d.  J.) 

AZIMÈNE.  BOT.  PHAN.  C'est-à- 
dire,  en  langue  malgache,  Bois- 
Roiige.  Espèce  de  P'olkameria  ,  selon 
Jussieu.  (b.) 

AZINGANO.  BOT.  PHAN.  Syn. 
d'Avtédie,  p''.  ce  mot,  dans  quelques 
cantons  du  Levant.  (b.) 

AZIO.    POIS.    Syn.    d'Aiguillat , 

Squalus  Spinax ,  L.  r.  Squale,  (b.) 

AZOLLE.  ylzolla.  bot.  crypt. 
[Maisiléacées.)  Genre  établi  dans 
l'Encyclopédie  méthodique  par  La- 
marck ,  qui  en  a  décrit  une  seule  es- 


/[,//.  A Z  O  r.T.E  f.mn,:,-  l'u,.  ?> .  JLARS M.  V.  V.      ,/  Vf,^///»/.- 

J'AOf.r..l/-iiin,ii.t  /./../T-l-H  r,r..„.„)  JfJItsrLK.I  l'Ujïiftiiiica.  rn/.f 

/,„■.-  SAIA-]\[K_  //..//„„/,'.  /•;.,  i  IMLrLArUK  ,)  (r/.,/.„/.:,-. 

S.II.IIM.I    n.,t.,i,..-.    //M  Pir.rL.llUJ     Crlohnli/ôr.x     r. 


AZO 

pèce  sans  fructification  ,  sous  le  nom 
d'Azolla  filiculoidvs.  Willdcnow  ,  qui 
paraît  n'avoir  vu  que  des  fructifica- 
tions en  mauvais  état,  lui  a  donne  un 
caractère  vague  qui  s'appliquerait 
également  au  geii.e  Salvinia;  c'est  à 
R.  Brown  que  nous  devons  la  con- 
naissance exacte  de  la  structure  de 
cette  Plante;  il  en  a  donné  inie  des- 
cription et  une  figure  excellente  dans 
ses  Remarques  sur  la  botanique  des 
terres  austiales  (  tab.  lo),  mais  qui 
laisse  encore  pourtant  quelques  dou- 
tes sur  les  fonctions  des  divers  orga- 
nes de  cette  Plante. 

On  trouve  aux  aisselles  des  feuil- 
les supérieures,  et  le  long  de  la  tige 
principale  des  involucres  de  deux 
sortes  ,  mais  également  composés 
d'une  membrane  mince  ,  translucide. 
Les  uns  renferment  deux  capsules 
bHoculaires  ,  qui  s'ouvrent  chacune 
transversalement  au  moyen  diuie 
sorte  de  coiife  analogue  à  celle  des 
Mousses.  La  loge  supérieure  con- 
tient de  six  à  neuf  corps  anguleux, 
solides,  dont  l'usage  est  tout-à-fait 
inconnu.  Ces  corps  sont  fixés  à  un  axe 
central,  creux,  frangé  à  son  extrémité 
supérieuVe  ,  qui  sert  peut-être  d'ori- 
fice à  la  loge  inférieure. 

Cette  loge  inférieure  paraît  fermée 
de  toute  part,  et  est  remplie  d'un  li- 
quide laiteux  qui  se  change  ensuiteen 
une  matière  pulvérulente.  R.  Brow^n 
regarde  ces  sortes  de  capsules  comme 
remplissant  des  fonctions  analogues 
à  celles  des  étamines. 

Les  autres  involucres  sont  compo- 
sés d'une  membrane  double,  et  ren- 
ferment un  nombre  considérable  de 
capsules  sphériques  ,  pédicclléos  et 
attachées  au  fond  de  i'involucre  in- 
terne. —  Les  capsules  contiennent  six 
à  neuf  graines  anguleuses  ,  qui  ne 
semblent  adhérer  à  elles  par   aucun 

f)oint ,  et  dont  les  radicules  font  sail- 
ie  au  dehors. 

Les  Plantes  de  ce  genre  flottent  sur 
les  eaux  stagnantes,  et  ont  l'aspect 
de  Jungermannes;  elles  forment  de 
petites  rosettef,  à  rameaux  rayon- 
nans  ou  pinnés,  à  feuilles  arrondies  ou 
obovales,  souvent  membraneuses  sur 


AZO  13J 

les  bords,  imbriquées  plus  ou  moins 
exactement  autour  de  la  tige.  De 
l'aisselle  de  ces  feuilles  partent  de  lon- 
gues radicules,  qui ,  comme  celles  des 
Salviuics  et  des  Ijcmna  ,  sont  libres 
dans  l'eau.  On  connaît  quatre  espèces 
de  ce  genre  :  deux  habitent  la  Nou- 
velle-Hollande, cesontlesy/^o//a  pin- 
Jiata  {P'.  planches  de  ce  Dictionnaire, 
Marsi/éacées ,  f  i  )  et  Jzolla  ntbra  de 
R.  Brown  ;  il  n'y  a  que  ces  espèces  , 
dont  la  fructification  soit  connue 
exactement.  Une  troisième  se  trouve 
aux  Etals-Unis;  c'est  \ Jzolla  caroli- 
/?/'a«adeWilldenow,etunc  autre  croît 
dans  différens  points  de  l'Amérique 
mériiiionale  ;  .  mais  il  est  probable 
que,  sous  le  nom  à' Jzolla  magella- 
//ica ,  qu'on  a  donné  à  cette  dernière 
espèce,  on  en  a  confondu  plusieurs. 
Ainsi,  les  éciiantillons  ,  rapportés  de 
Santa-Fé-de-Bcgota  par  Bonpland  , 
paraissent  assez  différens  de  ceux 
qui  ont  été  trouvés  par  Commerson 
à  Mon  te- Video.  (ad.b.) 

AZOLOTL.  REi'T.  BATR.  /^.  Axo- 

LOT£. 

*  AZONOROUTS.  bot.  i>iian. 
Arbre  indéterminé  de  Madagascar  , 
dont  le  bois  fort  beau  et  fort  dur  sert, 
selon  Flacourt,  à  fiiire  des  peignes 
et  autres  ustensiles.  (b.) 

*  AZON-PASSECH.  bot.  phan. 
(  Flacourt.  )  Arbre  indéterminé  de 
Madagascar,  qui  pourrait  bien  être  un 
Palmier  du  genre  Phœuix.  /^.  Da- 
TIER.  (b.) 

*  AZONUALALA.  bot.  phan.  Pe- 
tit fruit  rouge  de  Madagascar  ,  com- 
paré par  Flacourt  à  la  Groseille,   (b) 

AZORELLE.  Azorella.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Ombellifères, 
à  la  fin  de  laquelle  il  se  place  natu- 
rellement près  d'Hydrocot\le,  dans 
la  Pentandrie  Dlgynie,  L.  ,  formé  par 
Lamarck  (Encyc.  Bot.  lllustr.  t.  189, 
f.  1).  Les  détails  de  la  fructification 
ont  été  soigneusement  représentés  par 
Achille  Richard  (  Ann.  génér.  des 
Scienc.  phys.  T.  iv,  pi.  2  ),  compara- 
tivement avec  ceux  des  genres  Bolax  , 
Fragosa  ,  Bovs'lesia  et  Spananthe  ,  qui 


i^j  AZ[J 

n'en    sont    pas     moins     rapprochés 

au'Hjdrocotyle.  Ses  caraclèi'es  sont  ; 
eurs  polygames ,  ayant  les  styles 
beaucoup  plus  longs  que  les  pétales  ; 
le  fruit  rugueux,  presqu'à  trois  côtes, 
couronné  par  les  dents  du  calice, 
ovale  et  comprimé  ;  l'ombelle  sim- 
ple ,  imparfaite  et  composée  d'un  très- 
petit  nombre  de  fleurs.  L'espèce  fort 
humble,  qui  sert  de  type  au  genre, 
a  été  rapportée  par  Commerson  des 
rives  du  détroit  de  Magellan.  Gaert- 
ner  en  avait  formé  avec  les  Bolax  le 
genre  Càamisis;  mais  Achille  Richard 
{/oc.  cil.)  a  bien  démontré  que  le  gen- 
re, dont  il  est  question,  devait  êti'e 
conservé.  (b.) 

AZOTE,  r.  Atr  et  Gaz. 
AZOU.  BOT.  PHAN.  Et  tous  SCS  dé- 
rivés en  langue  malgache.  /^.  Hazou. 

(B.) 

AZOUFA.  MAM.  (VincentyLc- 
blanc.  )  Syn.  d'Hyène  aux  pays  de  Fez 
et  de  Maroc.  (b.) 

AZTATL.  OIS.  Syn.  du  Héron 
blanc,  Ardea  alba,  au  Mexique.  P' . 

HÉRON.  (DR..Z.) 

ÀZUCHE.  BOT.  PHAN.  (L'Écluse.) 
Même  chose  qu'Azébuche.  T'.  ce  mot. 

(B.) 

AZULAM  OU  AZULAN.  ois.  Es- 
pèce du  genre  Gros-Bec,  Coccothraus- 
/es  f/a«ea,  Vieill.  (Oiseaux  chant, 
pi.  64.)  T'.  Gros-Bec.  (dr..z.) 

AZULHINA.  ois.  Nom  portugais 
d'une  espèce  de  Bengali.         (dr..z.) 

AZUL-LEXOS.  ois.  (  Calesby.  ) 
Syn.  du  Ministre  ,  Buff.  ,  Emberiza 
tja«ea  ,  L. /^.  Bruant.         (DR..z.y 

AZUR.  ois.  Espèce  de  Gobe-Mou- 
che des  Philippines,  Muscicapa  cœ- 
rulea  ,  Lath.  V.  Gobe-Mouche. 

(DU..Z.J 

AZUR .  BOT ,  CRYPT .  (  Champignons .  ) 
Syn.  à' Âgaiicus  cyaneus^  Bull,     (b.) 

AZUR.  MIN.  Verre  coloré  en  bleu 
par  le  Cobalt ,  et  réduit  en  poudre  , 
dont  le  degré  de  finesse  est  déterminé 
par  la  décantation.  Le  Verre  ,  bi^oyé 
au  moulin  avec  de   l'eau ,   est  veisé 


AZU 

dans  un  tonneau  percé  de  quatre 
trous  à  des  hauteurs  réglées,  et  gar- 
nis de  robinets.  Après  un  instant  de 
repos ,  on  ouvre  les  robinets  ,  et  ou 
recueille  ,  dans  des  vases  séparés  ,  ce 
qui  s'en  écoule  ;  on  laisse  reposer  ,  on 
décante  l'eau  ,  et  l'on  fait  sécher  les 
poudres  qui  prennent  le  nom  d'Azur 
de  premier,  deuxième,  troisième  et 
quatrième  feux,  suivant  qu'elles  sont 
sorties  des  premier  ,  deuxième  ,  troi- 
sième ou  quatrième  robinets.  —  Cet 
Azur  est  emplové  à  donner  l'œil  au 
linge.  L'Azur  de  Cuivre  ou  Cendres 
bleues  artificielles  esl  un  mélange  de 
Chaux  avec  du  sous-]Sitrale  de  Cui- 
vre ,  duquel  il  résulte  une  combinai- 
son de  Nitrate  de  Calcium  avec  de 
l'Hydrate  de  Cuivre.  Cet  Azur  sert  à 
peindre  les  papiers  de  tentures  ,  etc. 

CDR..Z.) 

AZUR  DE  CUIVRE,  min.  Nom 
que  l'on  donne  vulgairement  au 
Cuivre  carbonate  bleu.    T~.  Cuivre 

CARBONATE.  (G.  DEIi.) 

AZUR  (Pierre  d').  MIN.  />".  Lazu- 

LITE. 

AZURÉ.  REPT.  SAUR,  et  POIS.  Es- 
pèces de  Stellion  et  de  Cyprin.  V.  ces 
mots.  (^-^ 

AZURL  ois.  Syn.  de  l'Étourneau, 
Si u mus  vulgaris  ,  L.  /".  ÈLtourneau. 

(DR..Z.) 

AZURIN.  ois.  Espèce  du  genre 
Brève,  Turdus  cyanurus  ,  L.  7^. 
Brève.  (dr..z.) 

AZUROR.  pois.  Espèce  du  genre 
Cœsio  de  Lpcépède.  (b.) 

AZUROUGE.  ois.  Espèce  du  genre 
Gros-Bec,  IringiUa  biculor,  Vieill. 
(Ois.  chant,  pi.  19.)  f^.  Gros-Bec. 

(DR..Z.) 

AZUROUX.  OIS.  Espèce  du  genre 
Bruant,  Emberiza  cœrulea ,  L.  P^. 
Bruant.  (dr..z.) 

AZUVERT.  OIS.  Espèce  du  genre 
Gros-Bec,  Fringilla  tricolor,  Vieill. 
(Ois.  chant.pl.  i2o.  )  /^.  Gros-Bec. 

Azara  donne  ce  nom  à  un  Ara  , 
Macjocercus glaucus,  Vieill.  /".  Ara. 

(T)R..Z.) 


HAB 

♦  AZUZENA.  BOT.  l'HAX.  Sjn.  de 
Lis,  Lilimn  candi  dum  ,  L.  chez  les 
Arabes.  Mot  qui  est  passé  dans  l'espa- 
gnol ,  pour  dc'signcr  la  même  fleur , 
et  duquel  est  déiivc  chez  les  Jnils, 
Arabes  d'origine,  le  nom  propre  de 
Suzanne ,  significatif  do  candeur,  (b.) 

AZUZEINO.  BOT.  l'iiAN.  Syn.  de 
Cinchona grandiflora  au  Pérou,     (b.) 

AZYGOS.  Vejne  impaire  située 
<lans  la  poitrine ,  au  côté  gauche  de  la 
colonne  vertébrale  ,  communiquant 
d'une  part  avec  la  veine  cave  infé- 
rieure ,  soit  immédiatement,  soit  au 
moyen  de  la  veine  rénale  ou  de  toute 
autre  veine  ,  et  s'ouvrant  dans  la  vei- 


BAB  ia5 

ne  cave  supérieure,  près  de  l'oreillette 
droite  du  cœur  :  elle  est  formée  sur- 
tout par  la  réunion  de  la  plupart  des 
veines  intercostales.  Comme  toutes 
les  veines  ,  elle  ofire  quelques  variétés 
dans  la  disposition  ne  ses  rameaux  ; 
elle  est  quelquefois  double  ,  comme 
dans  les  Sauriens.  On  pense  qu'elle 
est  un  moyen  de  communication 
entre  les  deux  veines  caves,  comme 
une  seconde  route  pour  le  sang  de  la 
veine  cave  inférieure  ,  qui  pourrait 
être  gcné  dans  son  cours  par  les  fré- 
quentes inflammations  des  orgaiics 
qu'il  traverse.  Jusqu'à  quel  point 
peut  -  on  attribuer  à  la  nature  de  pa- 
reilles prévisions?  (b.) 


B. 


BAAK-ROOSEN.  bot.  phan.  Mê- 
me chose  qu'Adambe  ou  Adamboc./'". 
ces  mots  et  Lagestroemta.         (b.) 

BAALA-PALEÏI.BOT.  phan.  Syn. 
à'  Lvaria  zeylardca.  V.  TJvaria.  (b.) 

/BAAINDWORM.  int.  C'est-à- 
dire  Ver  ruban.  Syn.  danois  de  Tae- 
nia. /^".  ce  mot.  (lam.-x.) 

BAARDINAN.  pois.  Poisson  in- 
déterminé des  Indes-Orientales  ,  qui , 
selon  les  Hollandais,  a  sa  màchoiie  in- 
férieure garnie  de  filets  fort  longs. 
C'est  peut-être  un  Pimélode.         (b.) 

BAARS.  pois.  Syn  de  Perche  en 
Hollande.  (iî.) 

BAARSCH.  pois.  Syn.  de  Perche 
dans  la  Poméranie  prussienne,     (b.) 

BAART-MANNETJE.  pois.  Selon 
les  Dictionnaires  antérieurs  ;  Syn. 
hollandais  d'e  Surmulet  ,  espèce  du 
genre  Mule.  P".  ce  mot.  (b.) 

BABA.  ois.  Syn.  du  Pélican  blanc 
en  Sibérie,  jPe/ecû'/?i/A-  Onocrolalus,  L. 

F^.  PÉLICAN.  (DR..Z.) 

BABAN.  INS.  Nom  donné  sur  les 
côtes  de  Gênes  etde  JNice  à  un  Insecte 
funeste  aux  Oliviers,  qui  paraît  être 
celui  dont  Geoffroy  a  fait  le  genre 
Thrips.  P'.  ce  mot.  (b.) 


BABATAMBI    ou    BABATEMBI. 

BOT.  PilAN.  (Surian.)  Syn.  de  Triop- 
teris  jamaicensis.  T^.  Trioptèue.    (b.) 

*  BABATU.  BOT.  PiiAN.  Syn.  de  Ci- 
guë selon  Adauson.  (e.) 

BABELA.  BOT.  PHAN.  (Cossigny.) 
Acacie  indéterminée  delTnde,  qui 
nourrit  l'un  des  Insectes  producteurs 
de  la  Laque.  (b.) 

*  BABEURRE  ou  L  AIT-DE- 
BEURRE.  ;^^  Beurre. 

BABGACH.  OIS.  Syn.  de  Héron. 
yirrlea    cinerea,  L.  chez  les  Arabes. 

J^.  HÉRON.  (b.) 

BABIANA.  BOT.  PHAN.  On  trouve 
sous  ce  nom ,  dans  le  Botanical  Ma- 
gazin ,  un  genre  nouveau  formé  de 
quelques  espèces  de  Glayeuls  etd'Ixia- 
Ce  genre  n"a  point  été  adopté,  (a.  r.^ 

*  BABIBIRON.  BOT.  phan.  L'un 
des  noms  arabes  qui  répondent  à  Ca- 
rotte, (b.) 

BABILLARD,  ois.  Syn.  de  Mus- 
cicapa  piridis,  L. ,  Merle  verd  de  la 
Cai'oline,  de  Buffon.  (dr..z.) 

BABILLARD,  pois.  Espèce  du 
genre  Pleuronecte  qui,  selon  le  Die- 


iii'i  BAC 

tionnaire  de  Déterville  ,  «  fait  conti- 
»  nucUement  un  bruit  qu'on  peut 
»  comparer  à  une  personne  qui  parle 
»  vite.  «Nous  ne  connaissons  pas  ce 
Poisson.  (b.) 

BABILLARDE.  ois.  Espèce  du  gen- 
]-e  Bec-Fin  ,  Motacilla  Cuiruca  ,  L. 
Fauvette  babillarde  ,  BufF.  pi.  cnlum. 
58o.  Europe,  f^.  Sylvie.       (dr..z.) 

BABIROUSSA.  mam.  Qui  se 
trouve  quelquefois  écrit  par  eri'eur, 
Bahiroiisa  ,  Babuosa  ,Babirosea  ,Ba- 
by-mussa  ou  Babyrussa.  Espèce  du 
genre  Cochon.  J^.  ce  mot.  (b.) 

BABOON.  MAM.  Syn.  anglais  de 
Babouin  ,  selon  Desmarest.  (b.) 

BABORA.  BOT.  PHAN.  (ÎNicholson). 
Syn.  caraïbe  de  Cucurbitacées.  f^. 
ce  mot.  (b.) 

BABOSA-QUlNADOo  bot.  phan. 
Syn.  de  Clssus  quadraiigulaiis  selon 
Laniarck,  chez  les  Portiigais  de  la 
côte  de  Malabar.  V.  Cissus.         (b.) 

BABOUCARD.  ois.  (Buff.)  Jlcedo 
Ispida',  h.  ,  Ispida  t>eiitgalensis  , 
Briss.  Ou  applique  en  général  ce  nom 
à  plusieurs  espèces  du  genre  Martin- 
Pccheur. /^'.  ce  mot.  (dr..z.) 

BABOUIN  ou  PAPION.  mam.  /^. 
Cynocéphale. 

*BABOUL.  OIS.  Espèce  de  Canard- 
Sarcelle  d'Egypte  ,  mentionnée  par 
Forster;  c'est  V-^nas  Ba/bi/l,  L.  /^. 
Canard.  (dr..z.) 

BABOULI-CANTI.  bot.  piian. 
S}n.  de  Hacoiirtia  sepiaria ,V\.o\h. 
Corom.  tab.  68.  P'.  Flacourtie.  (b.} 

BABUK.  MAM.  Syn.  de  Gerboise 
chez  les  Russes.  (b.) 

BABY-ROUSSA  et  BABYRUSSA. 

MAM.   ^.  BaBIROUSSA.  (B.) 

BAC  A.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Bœa.  F",  ce  mot.  (b.) 

*  BACALADO  ou  BACHALADO. 
POIS.  Qu'on  prononce  Bacalaou.  Syn. 
de  Morue  salée  en  espagnol.        (b.) 

BACAU  ou  BACAUVAN.  bot. 
PHAN.  (Canielli.)  Espèce  de  Manglier 
des  Philippines  dont  l'Héritier  avait 


BAC 

formé  un  genre  sous  le  nom  de  Bru- 
guiera.  P'.  ce  mot  et  Manglier.  (b. 

BACAZIE.  Bacazia.  bot.  phan.  Ce 
genre  proposé  par  Ruiz  et  Pavon  ap- 
partient au  groupe  des  Labiatiflores 
établi  par  De  CandoUe  dans  la  fa- 
mille des  Svnanthérées  ,  et  fait  partie 
de  la  Syngénésie  Polygamie  égale,  L. 
Voici  les  caractères  qu'on  lui  assigne  : 
involucre  ovoïde ,  formé  d'écaillés  im- 
briquées et  scarieuses  ;  phorante  gar- 
ni de  soies  ;  un  seul  fleuron  central 
tubuleux  ,  très-grand  et  stérile  ;  envi- 
ron huit  demi-tleurons  situés  exté- 
rieurement, hermaphrodites  et  ferti- 
les, plus  longs  que  l'involucre,  à  qua- 
tre dents.  Leurs  fruits  ,  qui  sont  an- 
guleux ,  sont  couronnés  par  une  ai- 
grette plumeuse. 

Ce  geure  ,  encore  fort  mal  connu, 
renferme  deux  esp:.'ccs  qui  sont  de  pe- 
tits Arbustes  originaires  des  Anaes 
du  Pérou.  (a.  r.) 

BACBAKIRI.  ois.  Nom  africain  du 
Gouolek  à  plastron  noir .  Turdus  zty- 
lunus  ,  L.  Emprunté  du  cri  bac-ba-ki- 
ri  qu'il  fait  entendre.   V.   PlE-GRlÈ- 

CHE.  (UR..Z.) 

BACCALE.  POIS.  Espèce  de  Pois- 
son que  Thevet  dit  se  pêcher  dans  les 
îles  d'Amérique  ,  mais  qui  demeure 
entièrement  inconnu.  Ce  nom  est 
peut-être  une  altération  de  l'espa- 
gnol Bacalado.  T'.  ce  mot.  (B.y 

B  ACCANTE.  bot.  phan.  Pour  Bac- 
chante. J^.  Baccharide.  (b.) 

BACCAREO.  MAM.  Dont  Bacca- 
reos  est  le  pluriel.  (Gemelli  Carrer! .) 
Animal  de  l'Indoustan ,  que  l'on  dit 
avoir  de  la  ressemblance  avec  le  Daim, 
dont  la  chair  a  du  rapport  avec  celle 
du  Porc,  et  qui  ,  conséqucmment  , 
pourraitbienêtrei'Axii.  F". Cerf,  (b.) 

BACCAULAIRE.  bot.  phan.  (Des- 
vaux. )  F'.  Fruit. 

BACCAURÉE.  Baccaurea.  bot. 
PHAN.  Loureiro  a  décrit  sous  ce  nom 
un  genre  de  Plantes  qui  contient 
trois  Arbrisseaux  originaires  de  la  Co- 
chinchine ,  et  qui  se  distinguent  par 
les  caractères    suivans  :  leurs  fleurs 


BAC 

sont  apétales  ,  dioïqucs  et  en  épis 
allonges  ;  les  màlcs  ont  un  calice 
protondéincnt  quiiiqucparti  ,  six  à 
nuit  ctainines  ,  et  un  pistil  ludiinen- 
tairc  ;  dans  les  fleurs  Icmellcs  ,  le  ca- 
lice se  compose  de  cinq  sépales  dis- 
tincts ;  l'ovaire  est  arrondi  et  à  trois 
logos;  le  stigmate  est  sessile  et  lenti- 
culaire. Le  fruit  est  une  baie  allon- 
gée ou  arrondie  ,  d  une  belle  couleur 
jaune  donie.  (  De-là  le  nom  de /^ac- 
cau/ea  qui  a  oié  imposé  à  ce  genre.) 
Les  trois  espèces  décrites  par  Lourei- 
ro  ont  les  fouilles  éparscs ,  ovales, 
lancéolées.  On  les  cultive  dans  les 
jardins.  Leurs  fiuits  ont  une  saveur 
aigrelette  assez  agréable  .         (a.  r.) 

BACCHA.  INS.  Genre  de  l'ordre 
des  Diptères ,  établi  par  Fabricius 
{  SjsL  Atitl.  )  ,  et  répondant  à  celui 
que  Latreille  nomme  Sépédon.  T'.  ce 
mot.  (aud.) 

BACCHANTE,  ins.  (  Geoffroy.  ) 
Syn.  de  Papilio  Dejanira  ,  L.  Lépi- 
doptère aujourd'hui  placé  dans  le 
genre  Salyie.  P'.  ce  mot.  (n.) 

BACCHANTE,  bot.  phan.  Même 
chose  que  Baccliaride.^.  ce  mot. (a. h.) 

BACCH ARIDE  ou  BACCHANTE. 

Baccharis.  bot.  piiax.  Genre  de  la  fa- 
milledcsSvnanthérées  corymblfères, 
placé  par  H.  Cassini  dans  sa  tribu  des 
Astérées.  Il  présente  des  fleurs  ordi- 
nairement dioïques ,  surtout  dans  les 
espèces  frutescentes  ;  un  involucre 
ovoïde,  allongé,  formé  d'écaillcs  im- 
briquées ;  le  phoranthe  est  nu  ou 
garni  de  quelques  squammules  ;  les 
fleurs  mâles  sont  infundibulifonnes,  à 
cinq  lobes,  régulières;  le  tube  anthé- 
rifère  est  saillant;  les  fleurs  femelles 
sont  tubuleuses,non  évasées  au  som- 
met qui  présente  quatre  à  cinq  petites 
dents  rapprochées  ;  le  fruit  est  cou- 
ronné par  une  aigrette  simple  .  ses- 
sile ,  dont  les  poils  sont  légèrement 
barbus. — Le  ^eme Bacchanse.it  très- 
voisin  du  genre  Coiiyza  avec  lequel 
plusieurs  auteurs  ,  et,  entre  autres, 
JDesfontaines,  l'ont  réuni.  Mais  il  s'en 
distingue  surtout  par  ses  fleurs  dioï- 
ques,   tandis  quelles    sont    herma- 


B  AC  1 2  •> 

phrodilcs  et  femelles  dans  un  mê- 
me involucre ,  dans  les  Conyzcs 
qui  ont  de  plus  l'aigrette  formée  do 
poils  entièromeut  simples.  On  doit 
réunir  aux  Baccharis  les  espèces  du 
genre  Muliiia  de  Eluiz  et  Pavon  ,  qui 
n'en  différent  aucunement. 

On  compte  aujourd'hui  plus  de 
quatre-vingts  espèces  du  genre  qui 
nous  occupe;  elles  sontdispersées  dans 
presque  toutes  les  régions  du  globe, 
à  l'exceptioQ  de  l'Europe  ;  le  plus 
grand  nombre  est  originaire  de  l'A- 
mcrique  australe. 

On  cultive  dans  les  jardins  la  Bac- 
chande  de  Virginie  ou  Séneçon  en 
Arbre,  Baccharis  halirnifolia  ,  Ar- 
bris.«oau  dioïque ,  de  dix  à  douze  pieds 
d'élévation  ,dont  les  feuilles  sont  per- 
sistantes, ovales  ,  dentées  ,  blanchâ- 
tres, et  dont  les  fleurs,  d'un  J>lanc 
rosé,  forment  un  corymbe  terminal. 
Il  est  originaire  rie  l'Amérique  sep- 
tentrionale ,  et  passe  l'hiver  en  pleine 
terre  à  Paris.  —  On  cultive  également 
la  Baccharide  à  feuilles  de  Laurier 
rose  ,  Baccharis  neriifulia  ,  originaire 
des  mêmes  contrées  ,  moins  élevé  que 
le  précédent,  et  en  difl'érant  surtout 
par  ses  feuilles  étroites  ,  lancéolées  , 
aiguës  ,  légèrement  ferrugineuses. 
Ses  fleurs  blanches  forment  des  es- 
pèces de  grappes  terminales.  Il  de- 
mande à  être  abrité  dans  l'orangerie 
pendant  les  grands  froids.       (a.  n.) 

BACCHAROIDES.  bot.  vhan. 
La  Plante  désignée  d'abord  sous  ce 
nom  par  Linné  dans  sa  Flora  zcy~ 
lanica  ,  qu'd  a  ensuite  nommée  Co~ 
nyza  an/he/mi/Uica, etque  Willdenow 
a  placée  dans  le  genre  Venionia , 
forme  le  genre  Ascaricida  de  Cassini. 

V.  ASCARICIDE.  (A.R.) 

BACCHUS.  INS.  Becmare  de  Geof- 
froy. F.  Attelabx:.  (axd.) 

BACCHUS.  pois.  Espèce  de  Pois- 
son ,  mentionnée  par  Pline  comme 
voisine  de  son  Asellus  qui  paraît  être 
l'jEglefin  ou  Aigrefin  ,  espèce  de  Gade. 
ï^'.  ce  mot.  (b.) 

BACCIENS.  BOT.  PH.vN.  (Mirbil.) 
f.  Fruit.  • 


126  BAC 

BACCIFER.  BOT.  CRYPT.  {Hydro- 
jjhytes.)  Genre  proposé  par  Roussel 
dans  la  Flore  du  Calvados ,  pour  le 
Fucus  baccatus;  il  n'a  pas  été  adopté 
par  les  algologues.  (b.) 

BACCILLAIRE,  des  Dictionnai- 
res précédens.zooi..  T'.  Bacillaire, 
et  dans  Goëze  une  espèce  de  Tœnia. 
/'.  ce  mot.  (b.) 

BACGIVORES.  ois.Yieillot  a  don- 
né ce  nom  à  sa  seizième  famille  des 
Oiseaux  S}lvalns,  de  la  tribu  des  Ani- 
sodactyles ,  qu'il  suppose  se  nourrir 
tous  également  de  baies.         (dr..z.) 

BACCOUCOUHAKECHA  ou  BA- 
COUCOU.  BOT.  PHAN.  Syn.  caraïbes 
de  Bananier.  F",  ce  mot.  [B.) 

BACEIQ.  OIS.  S,n.  arabe  de  l'É- 
pervicr,  Falco  JSisus,  L.  f^.  Faucon. 

(DR..Z.) 

BACELLO.  ois.  Syn.  de  Hobereaji 
eu  Italie,  r.  Faucon.  (b.) 

BACHA.  OIS.  Aigle  d'Afrique  ,  qui 
doitappartenir  à  la  cinquième  division 
(les  Buses)  du  genre  Faucon,  I alco 
Bâcha,  Latb-  Daud .  Levail.  Orn.  d'A- 
frique, pi.  i5.  J^.  Aigle.       (db..z.) 

BACHA  DE  MER.  pois.  (Commer- 
son.  )  Syn.  du  Triure  Bougainville, 
de  Lacépède.  f^.  ïriure.  (b.) 

BACHALA.  BOT.  phan.  Nom  arabe 
^ Amarantkua  oleraceus,  L.  Espèce 
d'Amaranthe  fort  commune  dans  pres- 
que toutes  les  parties  du  globe.  f\ 
Amaranthe.  (b.J 

*  BACHALADO.  pois.   r\  Baca- 

LADO. 

*  BACH-AMSEL.  ois.  Sjn.  alle- 
mand de  Sturnus  Cinclus ,  L.  /^.  Cin- 

CLE.  (b.) 

BACHAO, BACHAS  ou  BUGHO. 
BOT.  PHA^.  Même  chose  que  Bacau. 
/^.  ce  mot.  (b.) 

BACHE.  BOT.  PHAN  Glande  et  pré- 
cieuse espèce  de  Palmier  encore  in- 
suffisamment connue  ,  et  qui  croit  à  la 
Guyane ,  sur  le  bord  des  rivières  et  des 
ruisseaux ,  dans  les  cantons  maréca- 
geux. On  n'en  sait  que  ce  qu'en  a  dit 


BAC 

AubletfObserv.  sur  les  Palm.  Guyan. 
p.  io3).  «La  Bâche,  dit  ce  botanis- 
te,  est  le  seul  Palmier  que  j'aie  ren- 
contré de  son  espèce  :  son  tronc  est 
fort  dur,  ses  fibres  longitudinales  sont 
noires  et  solides  ;  il  s'élève  à  trente 
pieds  et  plus,  sur  deux  et  plus  de  dia- 
mètre. Il  est  comme  triangulaiie.  Ses 
feuilles,  en  éventail,  ont  cinq  pieds 
de  largeur.  Les  fruits,  portés  sur  un 
régime  très-branchu  et  lort  grand , 
sont  lie  la  grosseur  d'une  pomme 
moyenne;  leur  coque  est  lisse,  ver- 
nissée et  comme  couverte  d'écaillés.  » 
Une  pareille  description,  toute  incom- 
pletequ'eileest,autoriserai(  à  regarder 
la  Bâche  comme  appartenant  au  même 
genre  que  le  Raphia  de  Madagascar  ; 
mais  Kunth  {in  Ilumb.  et  Bonp.)  la 
rapproche  du  7î/aca/ic/a.  Le  fruit  four- 
nit à  la  nation  des  Maies  un  aliment 
qu'Auidet  compare  au  pain.  Son  tronc 
sert  à  la  construction  des  carbcts  ;  le 
pédicule  ou  slipe  des  feuilles,  à  bor- 
der les  bateaux.  Le  fil  qu'on  tire  des 
folioles  est  très-fort  ;  on  en  fait  des  ha- 
macs et  des  pagnes.  Les  Perroquets 
sont  friands  de  son  fruit,  et  c'est  sur 
cet  arbre  qu'on  leur  tend  ordiuaire- 
ment  des  pièges.  (b.) 

BACHEBO.  ors.  Syn.  vulgaire  du 
Pivert ,   Ficus  viridis  ,    L.    f^.   Pic. 

(DR..Z.) 

*  BACHENIN.  BOT.  phan.  (Savi- 
gny.)  Syn.  de  Nympkœa  cœruLea  chez 
les  Arabes.  (b.) 

BACHFOi^E.  pois.  Syn.  de  Truite 
dans  quelques  parties  de  l'AUemagiie. 
V.  Sauma.  (b.) 

BACHI-BACHA  ou  BACHI-BA- 
CHI.  BOT.  PHAN.  Arbre  de  Madagascar 
qui  paraît  être  une  espèce  de  Musca- 
dier, (b.} 

*  BACH-STEÏZE.  ois.  Syn.  alle- 
mand de  Motaciila  fulva,  L.  V.  B>:r- 

GERONETTE.  (b.) 

BACILE.  Ciitlimum.  bot.  puan. 
Famille  des  Ombellifères ,  Pentandiie 
DigMiie,  L.  Ci;  genre  piésente  les  ca- 
ractères suivans  :  son  involucre  et  ses 
involucelles  sont  composés  de  plu- 
sieurs folioles  ;  les  pétales  sont  d'un 


BAC 

•blanc  jaunâtre,  un  peu  roules  ;  le  fruit 
«st  ovoïde  ,  couronné  par  les  dcnlsdu 
calice;  il  est  spongieux  et  sti  ié.  Ses 
fleurs  forment  des  onibclics  hémis- 
phériques ,  coMiposées  d'un  grand 
nombre  de  rayons. 

La  Bacile  maritime  ,  Crithmiun 
maiilimum  ,  L. .  vulgairement  aj. pelée 
Perce-Flcrrè  ou  Fasse-Fieire  ,  croît 
sur  les  rochers  au\  bords  de  la  mer; 
on  la  cullive  quelquefois  dans  les  jar- 
dins. Ses  feuilles  sont  épaisses,  char- 
nues et  profondément  découpées:  on 
les  confit  au  vinaigre  avec  l'Eslragon. 

Les  trois  ou  cjuatrc  e.-;pèces  dont  ce 
genre  se  compose  ont  élé  dispeisées 
par  Sprengel  dans   plu.sieurs   autres 

Ëenres.  Ainsi  le  Critluniim  latlfulium, 
I.  Suppl.  ,  ou  Crithmiun  canarienne , 
Cav. ,  est  placé  parmi  les  Tenoria.  Le 
Critkmiim  py  rcnauum  de  Forskalh  est 
rapporté  à  Wl/hamanta ,  et  enfin  le 
Critlimuni  !naritimunici,{,  pour  le  célè- 
bre professeur  de  Hall,  une  espèce  du 
genre  CacJirys.  F .  ces  mots.     (a.  k.) 

BACILLMRE.  Bacillaria.  inf. 
Genre  très-ambigu  ,  foimé  dabord 
par  Millier,  et  que  cet  habile  obser- 
vateur réunit  par  la  suite  aux  Vi- 
brions ,  sans  qu'on  en  puisse  trop 
expliquer  la  cause,  puisqu'il  n'existe 
aucun  rapport  naturel  entre  ces  êtres. 
Les  Vibi  ions  son  t  certainemen-t  et  uni- 
quement Animaux  ;  le  genre  Bacil- 
laire paraît  d'une  animalité  douteuse , 
et  nous  avons  long-temps  hésité  à  le 
confondre  entre  nos  Arthrodiées  , 
parmi  les  Nématoplates  ,lcs  Dia tomes 
ou  les  Achnantes.  /'.  tous  ces  mots. 
L'autorité  de  Millier  nous  détermine 
à  laisser  le  genre  dont  il  est  question 
dans  les  dernières  limites  d'un  règne 
dont  il  est  comme  l'une  des  plus  im- 
parfaites ébauches,  mais  ou  il  devien- 
dra  le  type  d'une  petite  famille.  V. 
Bacillariées. 

Les  caractères  du  genre  Bacillaria 
sont  :  Animalcules  mYcroscopiques  , 
dont  le  corps  linéaire ,  simple  ,  cylin- 
drique et  égal  dans  toute  sa  longueur, 
s'adapte,  dans  les  espèces  sociales  , 
à  celui  de  1  individu  voisin  ,  soit 
dans   toute    sa    longueur  ,    soit    par 


BAC  IL.- 

l'une  lie  ses  extrémités  seulement,  de 
manière  à  présenter  dans  leur  réu- 
nion, une  figure  carrée,  une  longue 
ligue  articulée  ou  diversement  bri- 
sée ,  enfin  toute  autre  disposition  in- 
termédiaire. Ce  genre  est  assez  nom- 
bieux  en  espèces  ;  nue  seule  était 
ju.squ'ici  connue;  Millier  l'observa  le 
premÎLV  en  grande  abondance  sur 
\Ulva  latissima  des  rives  de  Danc- 
marek  ;  nous  l'avons  revue  sur  la  mê- 
me Plante  ainsi  que  sur  d'autres  11  y- 
drophytesdans  l'île  de  Sud-Bcweland 
en  Zélande. 

Bacillaire  pauadoxale  ,  Ba- 
cillaris.  paradoxa  ,  Rlilll.  ,  Kleine  , 
S/iiiffen.  Nou.  act.  SlucA.  T.  i.  tab. 
).  f.  1-8.  Gmel.  Sjnt.  nat.  xiii. 
T.  1.  part.  4.  5900;  T'ibrio  [paxil- 
lifer)Jlavescens  ,  paleis giegariis  mul- 
tifariam  ordinatis  ,  Miill.  In/',  p. 
54.  t.  7.  fig.  3-7.  Vibrion  l'orte-pieu 
Encyc.  Vers,  illustr.  p.  ii.  pi.  [1. 
f.  16-20,  d'après  Mïdler.  ( /^.  pi.  de 
ce  Die.  Bacillariécs,  fig.  1 .  )  C'est  avec 
la  lentille  d'une  ligne  de  foyer  que 
l'on  commence  à  bien  reconnaître 
toute  la  singularité  de  ccfteproduction, 
dont  nous  n'a  vous  pas  vu  plus  que  Mill- 
ier des  individus  séparés  de  leur  série  , 
et  exerçant  séparément  les  mouve- 
niens  à  l'aide  desquels  ils  raccourcis- 
sent, allongent  et  brisent  les  figures 
qu  ils  se  donnent  en  commun.  Le 
Baccillari  communis,  N. ,  est  l'espèce 
la  plus  commune  dans  les  eaux  dou- 
ces des  environs  de  Paris. 

Le  genre  Bacillaire  est  facile  j'C^dis- 
tinguer  des  Echinelles  qui  sont  coni- 
ques ou  amincies  par  un  bout ,  ainsi 
que  des  Lunulaires  et  des  Navicules 
qui  sont  amincies  par  les  deux  extré- 
mités. Il  n'offre  aucune  espèce  de  rap~ 
port  avec  i'Arthrodie  de  îlafinesque. 
f  .  tous  ces  mots.  (R.) 

*  BACILLARIEES.  inf.  Fa- 
mille obscure  dont  nous  proposons 
l'élablissement  dans  les  dernièies  li- 
mites du  Règne  Animal ,  parmi  les 
êtres  m\croscopiques,  improprement 
et  provisoirement  nommés  Inf  usoires; 
elle  se  composera  d'Animalcules, 
dont  les  uns  sont  doués   de  mouve- 


128 


BAC 


mens  individuels  très-décidés,  et  les 
autres  de  mouvemens  qui  ne  s'exei- 
■cent  que  dans  une  sorte  de  réunion 
sociale  d'individus  diversement  grou- 
pés. La  plupart  des  Bacillariées  ont 
cie  tels  rapports  d'apparence  avec  la 
première  division  de  nos  Ai  tluodiées, 
les  Fragillaires ,  qu'il  est,  au  piemier 
coup-d  œil ,  difficile  de  les  en  distin- 
guer :  mais  im  plus  grand  dévelop- 
pement de  vie  animale  nous  paraît 
légitimer  la  séparation.  Leurs  carac- 
tèies  consiitenl  dans  leur  coips  trans- 
parent ,  roide  et  ne  pouvant  jauiais 
se  donner  de  mouvement  anguin  , 
mais  nageant  et  agissant  par  balan- 
cement et  par  glissement.  Ce  co.ps 
est  cylindrique  ou  comprimé  sur  un 
seul  côté  ou  sur  les  deux  ,  égal  ou 
aminci  aux  extrémités,  linéaire  ,  cu- 
néiforme ,  aigu  ,  tronqué  ou  ob:us, 
en  général  marqué  de  points  globu- 
leux ou  'Je  teintes  jauncàtres.  Les 
génies  qui  composent  notre  famille 
des  Bacillariées,  et  à  l'article  des- 
quels on  trouvera  de  plus  amples 
détails,  seront  répartis  dans  les  Ceux 
ordres  suivans  : 

f  Corps  de  chaque  individu  parfai- 
tement simple. 

Cf.  Vivant  souvent  en  sociélé. 

I.  Bacili.aire  ,  Bacillaria.  Mull. 
(7^.  pi.  dece  Dictionnaire,  Bacillariées, 
fig.i).  Corps  linéaire, cylindrique, égal 
dans  toute  sa  longueur,  adapté  à  celui 
de  l'individu  voisin  ,  soit  dans  cette 
longueur,  soit  par  l'une  des  exti émî- 
tes seulement.  Le  P^ibrio paxilliferA<t 
Millier,  Inf.  p.  54.  t.  7.  f.  5 — 7  ,  est 
le  type  de  ce  genre,  dont  les  espèces 
sont  indifféremment  d'eau  douce  ou 
marines. 

II.  EcHiNELLE ,  Echinella,  (  P'.  pi. 
de  ce  Dict.,  Bacillariées,  f.  2).  Lyngbye 
adonné  ce  nom  au  dernier  genre  qu  il 
établit  dans  son  excellent  ouvrage  sur 
les  Algues  aquatiques  du  Danemarck 
comme  une  sorte  de  Chaos  oii  cet  au- 
teur semblait  confondre  des  êtres  dont 
la  véritable  organisation  lui  échap- 
pait. Nous  l'avons  restreint  à  l'un  des 
genres  de  notre  famille  des  Bacilla- 
riées ,  dont  les  caractères  consistent  : 
en  un   corps    cunéiforme  ,   transpa- 


BAC 

rent,  nageant  isolément,  ou  se  col- 
lant à  d'autres  individus  de  manière 
à  paraître  doubles,  triples  ou  eu  forme 
d'éventail  ;  les  Echinellcs  se  fixent  par 
l'une  de  leurs  e\tiémités  sur  quelque 
corps  étranger,  quand  l'unimal  ,  ne 
nageant  plus ,  devient  immobile  ; 
fixées  sur  desConfeives  elles  ont  causé 
l'erreur  des  auteurs  de  la  P'iore  da- 
noise, qui  ont  figuré  comme  des  es- 
pèces nouvelles  du  genre  Conferve , 
dans  plusieurs  planches  de  leur  belle 
collection  ,  des  individus  figurés  ail- 
leurs sans  Echinelies  païasites  et 
sous  d'autres  noms.  \^ Kchiaella  cu- 
neata,  de  LyngbjC  est  le  type  de  ce 
genre. 

/S  Espèces  vivant  toujours  isolées. 

III.Mavicule,  Nauicula,"^.  {V.  pi. 
dece  Dict.,  Bacillariées, fig.  5). Ce  nom 
estempruntédela  forme  des  Animalcu- 
les auxquels  nous  l'appliquons,  et  dont 
le  corps  ressemble  à  une  navette  de 
tisserand  ;  ce  coips  linéaii c  ,  compri- 
mé, au  moins  sur  un  côté,  est  aminci 
aux  deux  extrémités.  Le  J^ibrio  tri- 
punctalus  de  Miiller  est  le  type  de 
ce  genre,  dans  lequel  rentre  i'Èc/ii- 
nclla  acuta  de  Lyngbye ,  et  l'Animal- 
cule que  GalUon  ,  observateur  exact 
de  Dieppe  ,  a  reconnu  être  la  cause 
de  ce  qu  il  appelle  T'iridilé  des  Huî- 
tres. T.  ce  mot. 

IV.  Lvjsvt.i'sv.,  Lunulina,^.[P'.  pi. 
dece  Dict., Bacdlariées,  fig.  4j.  La  fi- 
gure qu'affectent  les  Animalcules  de 
ce  genre  leur  a  mérité  le  nom  par  le- 
quel nous  les  désigucions  désormais. 
Moins  agile^  que  ceux  du  genre  pré- 
cédent, lis  doivent  peut-être  limmo- 
bilité  qui  leur  est  le  plus  ordinaire  à 
cette  courbure  par  laquel'o  leurs  mou- 
vemens sont  gênés  ;  ils  sont  simples  , 
amincis  aux  extrémités  ,  comprimés 
et  contournés  en  forme  de  croissant. 
Quelques  espèces  de  ce  genre  sont 
vertes,  et  ce  sont  les  seules  de  cette 
couleur  parmi  les  Bacillaires.  Le  f'^i- 
brio  Lunuia  de  Miiller  est  le  type  de  ce 
genre  dans  lequel  rentrent  les  indivi- 
dus représentés  par  Lyngbye  ,  dans  le 
bas  de  sa  fig.  6',  pi.  70  ,  sous  le  nom 
A'Ec/nnella  oLivacea. 

ff  Corps  de  chaque  animalcule  co- 


BAC 

nique,  et  porté  sur  un  stypc  simple 
ou  rameux  dont  il  se  détache  pariois. 
Un  seul  genre  rentre  jusqu'ici  dans 
cette  section. 

V.  Styllaire,  Siyllaria,'^.  {V. 
pi.  de  ce  Dict.  Bacillariées,  f.  5).  Dra- 

{)arnaud  avait  donné  ce  nom,  dans 
a  correspondance  que  nous  entre- 
tenions, a  nne  multitude  d'Infusoi- 
res  qu'il  découvrait  en  répétant  les 
observations  que  nous  lui  communi- 
quions ,  et  qui  toutes  étaient  des 
Bacillariées.  En  divisant  cette  famille 
en  groupes ,  nous  avons  restreint  le 
nom  de  Styllaires  à  l'un  de  ses  gen- 
res ,  dont  les  caractères  consistent 
en  un  stipe  translucide,  inarticulé  , 
simple,  ou  divisé  en  deux  ou  trois 
branches  ,  à  l'exti-émité  desquelles 
se  développent  des  corps  cylindri- 
ques ,  cunéiformes  ou  seuiblables 
aux  urnes  d'un  Splachnum  ;  corps 
qui  ,  se  détachant  à  une  certaine 
époque ,  nagent  avec  plus  ovi  moins  de 
vélocité.  On  pourrait  considérer  les 
Styllaires  comme  des  Echinelles  sti- 
pitées.  Les  Echine/ la  geminata,  pa- 
radoxa  et  cuneata  de  Lyngbye  ren- 
trent dansée  genre  que  nous  eussions 
placé  dans  la  di^nsion  des  Zoocarpées 
ne  noti'e  famille  des  Arthrodiées,  àcôté 
d'Anthophysis,  si  les  Styllaires  n'é- 
taient entièrement  dépourvues  d'arti- 
culations dans  toutesleurs parties,  (b.) 

BACINET  ou  BASSINET,  bot. 
PHAN.  Syn.  de  Ranunculus  bulbusus, 
L.  P^.  Renoncule.  (b.) 

*  BACIUCCO  etBATICULA.  (Cœ- 
saIpin.)Syn.  àeCrithmum  maritimum , 
L.  P^.  Bacile.  (b.) 

BACKELYS  ou  BAKELEYS.  mam. 
Nom  que  donnent  les  Hottentots  à 
des  Bœufs  d'une  race  particulière,  que 
Kolbe  dit  être  employés  à  la  garde 
des  troupeaux  ,  comme  les  Chiens  le 
sont  dans  la  plupart  des  autres  con- 
trées du  globe.  P~.  BoEur.  (b.) 

BACK.ER.  OIS.  C'est-à-dire  Béque- 
teur.  Syn.  suédois  d'une  espèce  d'Hi- 
rondelle de  mer.  /^.  Sterne.  (dr..z.) 

BACKLAN  ou  BACKLANI.  ois. 
Syn.  de   Cormoran,  Peleca/ius  Cai- 


BAC  129 

bo  ,h.  en  ïartarie.  F".  Cormoran. 

(DU..Z.) 

BACKRA.  pois.  Syn.  suédois  de 
Truite.  P^.  Saumon.  (b.) 

BACONE.  Baconia.  bot.  phan. 
Genre  établi  par  De  CandoUe  (An- 
nales du  3Ius.  9.  p.  220)  dans  la  fa- 
milledesRubiacéeSjTétrandrieMono- 
gynie,  L.  pour  un  Arbrissea  u  originai- 
re de  Sierra-Leone,  dont  les  feuilles 
sont  opposées  ,  les  stipules  réunies  en 
gaine  à  leur  base  ,  et  dont  les  Heurs 
Ibrmcnt  une  sorte  de  corymbe  termi- 
nal ,  composé  de  pédoncules  tricho- 
tomes.  Ses  caractères  distinctifs  sont  : 
un  calice  urcéolé  à  quatre  lobes ,  sou- 
dé avec  l'ovaire  qui  est  infère;  une 
corolle  régulière  infundibuliforme  ,à 
limbe  ouvert  et  quadriparti ,  ayant 
l'entrée  du  tube  garnie  de  poils  assez 
longs.  Les  quatre  étainines  sont  pres- 
que sessiles  ;  leurs  anthères  sont  lon- 
gues et  saillantes  ;  l'ovaire  est  sur- 
monté d'un  style  et  d'un  stigmate 
simples  ;  le  fruit  est  une  baie  presque 
sècHe,  renfermant  deux  graines  con- 
vexes du  côté  externe ,  planes  du  côté 
interne. 

Ce  genre  a  du  rapport  avec  les  gen- 
res Faramœa  d'Aublet,  Ixora,  L.  et 
Papetta,  L.  P-'.  ces  mots.         (a.  r.) 

BACOPE.  Bacopa.  bot.  phan.  Au- 
blet  a  décrit  et  figuré  (  Guy  an.  i .  p.  1 29. 
t.  ^<Ji),so\xs\enoinAe Bacopa aqiiatica , 
une  petite  Plante  originaire  de  laGuya- 
ne ,  oîi  elle  croît  sur  le  bord  des  ruis- 
seaux, etdontles  tiges  sont  herbacées, 
les  feuilles  opposées  en  croix  et  am- 

fdexicaules,  les  fleurs  pédonculées,  so- 
itaires  aux  aisselles  des  feuilles.  Cette 
Planteconstitue  un  genre  distinctdans 
la  famille  naturelle  des  Portulacées. 
Le  genre  Bacope  offre  pour  caractè- 
res :  un  calice  à  cinq  divisions  inéga- 
les ,  dont  la  supérieure  est  plus  gran- 
de ;  une  corolle  raonopétale  régulière, 
à  cinq  lobes,  portant  cinq  étamines, 
dont  les  anthères  sont  sagittées  ;  l'o- 
vaire est  à  une  seule  loge,  et  sur- 
monté d'im  style  et  d'un  stigmate 
simples.  Le  fruit  est  une  capsule  glo- 
buleuse, uniloculaire,  renfermant  un 
assezgrandnonibredegraines.   (a.  u.) 


1  oo  BAC 

BACOVE.  BOT.  PHAN.  Viiricté  de 
Banane.  T.  ce  mot.  (b.) 

*  BACTRIDIUM.  bot.  crypt. 
{Mucédinées.)  Genre  établi  par  Kunze 
qui  lui  donne  le  caractère  suivant: 
sporidies  nues,  agrégées,  oblongues, 
transparentes  aux  deux  extrémités  , 
remplies  de  sporules  réuniesen  masse, 
grumeleuses  vers  le  centre  ,  insérées 
sur  des  filamens  rameux  ,  articulés  , 
rampans,  tronqués  au  sommet ,  deve- 
nant ensuite  libres  et  épars  à  leur  sur- 
face. Kunze  n'en  décrit  qu'une  espèce 
à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Bactri- 
diumjîavuvi.  Elle  forme  sur  les  vieux 
troncs  d'Arbres  des  taches  jaunes,  ir- 
régulières ,  souvent  presque  globu- 
leuses ,  compactes  ;  les  sporidies  sont 
oblongues  ,  ovales  ,  obtuses  ;  les  fila- 
mens sont  peu  rameux,  à  articula- 
tions assez  éloignées.  —  Kunze  en  a 
donné  une  figure  dans  son  Fascicule 
d'observations  mycologiques ,  tab.  i. 

fig.  2.  (AD.B.) 

BACTRIS.  BOT.  PHAN.  Genre  éta- 
bli par  Jacquin  da\isla  famille  des  Pal- 
miers,quise  composede  trois  à  quatre 
espèces  dont  les  caractères  génériques 
sont  les  snivans  :  fleurs  monoïques  , 
réunies  dans  un  même  spadice  ,  les 
fleurs  mâles  ayant  un  calice  double  , 
chacun  à  trois  divisions  profondes,  et 
sixélamines  attachées  au  plus  intérieur 
des  deux  calices.  Dansles  fleurs  femel- 
les ,  le  calice  intérieurestà  trois  dents; 
l'extérieur,  beaucoup  plus  petit,  est 
également  tridenté  ;  l'ovaire  est  à  trois 
log  3,  et  se  termine  supérieurement 
par  un  style  très-court ,  trifide  à  son 
sommet.  Le  fruit  est  une  drupe  à  une 
seule  loge ,  par  l'avortement  des  deux 
xutres;  l'endocarpe  osseux  est  percé 
le  trois  trous  à  sa  partie  supérieure. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  ont 
les  frondes  pennées  et  le  régime  raml- 
lié ,  enveloppé  dans  une  spathe  mono- 
])hylle.  Ces  espèces  sont  le  Bactris 
l'iajor  et  le  Bactiis  wZ/io/- décrits  par 
îacquin  ;  le  Bactris  miiiima  de  Gaert- 
i.ex  ,  dont  Mayer  a  fait  son  genre  As- 
irocarYum  ,  P'.  ce  mot ,  et  le  Bactris 
sfcsipaes ,  décrit  récemment  par  Hum- 
■  oldt  et  Bonpland.  Ces  quatre  espèces 


BAC 

sont  originaires  de  l'Amérique  méri- 
dionale, (a.  r.) 

BACTYRILOBIUM.    bot.    phan. 
Genre  formé  par  Wiildenow  aux  dé- 

f>ens  des  Casses  pour  les  espèces  dont 
e  fruit  est  rempli  d'une  substance 
pulpeuse  ,  ou  divisé  par  des  aiticula- 
tions  que  séparent  des  cloisons  trans- 
versales. La  Casse  des  boutiques  , 
Cassia  Fistula  ,  en  fait  partie.  11  n'a 
pas  été  adopté,  f^.  Cassk.  (b.) 

BACULITE.  Baculites,  moll. 
ross.  Genre  de  Céphalopodes  de  la 
famille  des  Ammonées,  It.  ce  mot, 
institué  par  Laniarck(Mém.  de  la  Soc. 
d'Hist.  natur.  de  Paris  et  An.  s.  vert.  , 
i"^  édit.  p.  loo),  pour  des  moules  in- 
térieurs de  Coquilles  multiloculaires, 
à  cloisons  fcuillelées  ,  observés  uepuis 
très-long-terapspar  les  naturalistes ,  et 
qui  ont  les  plus  grands  rapports  avec 
lesAmmonites.Ces  Fossiles,  singuliers 
par  leur  forme  cylindrico-conique  et 
par  leur  longueur,  furent  long-temps 
un  suietd'énigme,et  ils  ont  reçu  dif- 
férens  noms  d'après  les  idées  d'ana- 
logiequ'ils  ontfaitnaître  auxpremiers 
observateurs. 

Sclieuchzer  {Lithogr.  helv.  ,  p.  Sg  , 
f.  82  ^eiOiyctogr.helv.,  p.  029,  f.  i63) 
nomme  la  Baculite  Ceratoides  articu- 
latus.  Klein  (  Oryctogr.  gedanensis  ) 
l'appelle  Ammonites  cyliudricus;  il  la 
désignait  aussi  quelquefois  par  l'épi- 
tliète  de  Lapis  Sphingis  (d'après  le  ba- 
ron de  Zorn ,  cité  par  Walch ,  Pétrif. 
de  Knorr).  Langlus  a  figuié,  pi.  21  , 
des  articulations  d'une  assez  grosse 
Baculite  ;  ses  figures  ont  été  copiées 
par  Bourguet  (Tr.  des  Pétrif. ,  tab.  49. 
f,  01 3  à  01 5),  qui  y  a  ajouté  le  dessin 
d'un  autre  individu  plus  petit ,  offrant 
plusieurs  articulations  réunies,  du  ca- 
binet de  Stadler  de  Neufchâtel.  Lan- 
gius etBourguet appellent  cesFossiles 
Spondylolites  ou  T-^ertèbr-es  fossiles  , 
dénominations  déjà  employées  avant 
eux  ;  ils  les  regardent  comme  des 
Pierres  formées  ou  moulées  dans  des 
cellules  de  Cornesd'Ammon. — Knorr 
et  Walch  les  placent  avec  les  Ortho- 
céi'atites,  ainsi  que  le  Catalogue  de Da- 
vila  ,  dans  lequel ,  d'ailleurs ,  l'anale- 


BAC 

gie  des  lîaculites  avec  les  Animoiiitcs 
est  bien  reconnue,  et  oii  l'on  trouve 
LUC  fîi^'uie  assez,  conecle  d'un  grand 
individu  qui  venait  de  la  IVoniiandic 
(Cat.  deDavii.a,tom.  m,  p.  66,  art.  90, 
pi.  1 1.  f.  D.  d). — De  Hupsch  eiut  ce- 
pendant, après  tous  les  naturalistes 
que  nous  verrons  de  citer,  et  dont  il  in- 
dique lui-même  une  partie,  avoir  fait 
une  importante  découverte  qu'il  célè- 
bre avec  emphase  (Nouv.  Découverte  , 
de  quelques  Testacés  ,  etc.,  sect.  it  , 

S.  75  etsuiv.  ,tab.  iv).La  figure  qu'il 
onne  de  la  Baculitc  est  assez  passable. 
Il   l'avait    trouvée  à   Saint-Salvador 


sur   la    Louisben 


piès    d'Ai\-la- 


Chapelle,  et  en  avait  reçu  de  Samt- 
Picrre  pri^  Maëstricht.  Il  l'appelle 
Homalocéi'atile ,  Tubalile  cloisonnée 
et  toliacée  ,  Tuyau  chambré ,  conique 
et  feuilleté  ,  et  aussi  Ammonite  droit 
{.Imrnonites  reclus). 

Tel  était  létat  de  nos  connaissances 
sur  les  Baculites,  lorsque  Faujas,  en 
ayant  rencontré  dan.s  les  Cryptes  du 
plateau  de  Saint-Pierre,  en  remit  quel- 
ques exemplaires  à  Lamarck  qui  en  fit, 
sous  ce  nom  ,  un  nouveau  genre  (Mtm . 
de  la  Soc.d'Hist.  natur.)  :puis  il  la  dé- 
crivit et  la  fit  figurer  dans  son  grand 
ouvrage  surl'histoire  naturelle  de  cette 
montagne  (p.  100,  pi.  21).  Faujas  rap- 
porte dans  cet  ouvrage  les  observa- 
tions de  quelques  naturalistes  sur  les 
Baculites ,  et  surtout  celles  du  baron 
de  Hupsch  :  il  paraît  penser  qu'on  ne 
doit  pas  en  faire  un  genre  distinct  des 
Ammonites. 

Le  genre  qui  nous  occupe  a  été  adop- 
té ,  depuis  Lamarck  ,  par  de  Roissy , 
Montfort ,  Bosc ,  Duveinoy ,  etc.  Mont- 
fort  a  reconnu ,  je  crois ,  le  premier , 
l'existence  d'un  siphon ,  mais  il  le  dit 
être  central,  quand  il  est,  au  contraire, 
latéral.  Il  forme  (Conchyl.  tom.  1,  p. 
347)  un  genre  distinct  sous  le  nom  de 
Tiranite  pour  une  pétrification  déjà  fi- 
gurée par  Knorr,  et  qu  il  a  trouvée 
dans  la  montagne  Sainte-Catheiine 
près  Rouen.  Ce  genre  ne  nous  paraît 
pas  assez  distinct  des  Baculites  pour 
en  être  séparé;  il  est  d'ailleurs  peu 
connu  encore ,  nous  ne  l'avons  même 
jamais  vu.  Ijcs  individus  de  Knorr  cl 


BAC  i5i 

de  Klein  venaient  des  environs  de 
Dantzick  ,  et  il  n'est  pas  certain  que  , 
malgré  son  assertion,  Montfort  l'ait 
trouvée  à  la  montagne  de  Sainte-Ca- 
therine, en  sorte  que  Ton  ne  peut  que 
placer  ce  genre  avec  doute,  connue 
sous-genre  des  Baculites.  Nous  sui- 
vons ,  en  les  réiuiissant  ainsi ,  l'exem- 
ple d'Ockcn  et  de  Desmarest. 

Le  premier  de  ces  autems  place  les 
Baculites  dans  la  famille  des  Lituiles, 
très-loin  des  Ammonites,  et  n'en  liùi 
qu'un  seul  genre  avec  les  Batolites, 
de  la  famille  des  Uippiuitcs ,  les  Ra- 
phanistres,  de  celle  des  Orthocères,  et 
la  Tiranite  ^Le/irù  derZou/..  p,  523). 
Le  second,  dans  un   très-beau  Mé- 
moire inséré  dans  le  journal  de  Pliv- 
sique  (juillet  1817),  montre  que  les 
Baculites  ont   un   siphon  latéi-al  ;    il 
rectifie  les  caractères  génériques  im- 
posés  à  ce  genre   par  Lamarck ,  et 
fait  connaître  de  nouvelles    espèces 
dont  il  donne  de  bonnes  figures.  — 
Schweigger  {Handb.  der Natutg. ,  p. 
752)  ne  fait  des  Baculites  qu'une  des 
nombreuses  divisions  de  son   genre 
Argonaute.    Goldfuss   (  Handb.    der 
Zool. ,  p.  678)  en  fait ,  d'après  Cuvier 
(Règn.  An. ,  t.  2.  p.  074),  une  coupe 
du  genre  Ammonite  ,  ce  qui  est  beau- 
coup plus  rationel.  Si  aux  indications 
f)récédentes  ,  on  ajoute  l'article  Bacu- 
ite  du  Dict.  des  Se.  natur. ,  on  aura 
l'ensemble  des  renseignemens  à  con- 
sulter sur  ce  genre  de  Fos.siles.  On  ne 
connaît  que  leurs  moules,  jusqu'ici 
on  n'en  »  point  rencontré  qui  eussent 
conservé  leur  test ,  pas  même  en  par- 
tie ,  comme  cela  arrive  chez  les  Am- 
monites. Les  articulations  de  cesmou- 
les  ,  plus  ou  moins  sinueuses  sur  leurs 
bords  ,  sont  le  plus  souvent  profondé- 
ment lobées  ,  comme  dans  les  Cornes 
d'Ammon,  et  leurs  lobes  sont  décou- 
pés en  feuilles  de  persil  ;  l'engrenage 
qui  en   résulte  maintient   ordinaire- 
ment se  al  la  réunion  de  ces  articula- 
tions qui,  n'étant  point  soudées  les 
unes  aux  autres  ,  sont  mobiles  et  se 
séparent  avec  facilité.  Cette  construc- 
tion pouvait,  en  effet,  les  faire  pren- 
dre pour  des  Vertèbres  fossiles  ,  dans 
un  temps  oii  l'observation  était  moins 


i32  BAC 

éclairëequ'aujouni'hui.On  trouve  des 
morceaux  de  Baculites  qui  préseutent 
trente  ou  quarante  articulations  mo- 
biles, et  qui  ont  jusqu'à  3  et  4  pouces 
de  longueur.  On  juge  alors  par  la  pro- 
gression nécessaire  du  cône ,  toujours 
plus  ou  moins  tronqué ,  ce  qui  lui 
manque  ,  et  l'on  est  frappe  de  trouver 
que    quelques   Baculites   vertébrales 

f)Ouvaient  avoir  jusqu'à  2  pieds  de 
ongueur  sur  un  diamètre  de  1 8  lignes 
à  la  base  du  cône.  D'autres  espèces  plus 
grosses  font  présumer  une  longueur 
de  près  d'un  mètre.  Si  l'on  fait  atten- 
tion alors  qu'en  admettant  la  seule 
supposition  que  l'analogie  avec  la  spi- 
rule  puisse  faire  admettre,  savoir, que 
le  test  des  Bacidites  était  en  partie  ou 
peut-être  entièrement  contenu  dans  la 

fiortion  postérieure  du  corps  du  Mol- 
usque,  celui-ci  devait  avoir,  y  com- 
pris sa  tête,  une  longueur  considéra- 
ble ,  peut-être  de  6  à  8  pieds  pour  les 
grosses  espèces  de  ce  genre  ,  dont  la 
race  parait  être  anéantie  ,  comme 
celle  de  toutes  les  Ammonées. 

Desmarest ,  dans  le  Mémoire  cité 
plus  haut, décrit  plusieurs  espèces  de 
Baculites  :  l'une  d'elles, la  B.  gigan- 
tea,  doit  être  reportée  au  genre  Ha- 
mite  ,  selon  Defrance  ,  qui  a  observé 
des  individus  chez  lesquels  la  cour- 
bure est  sensible  ,  et  qui ,  d'abord  , 
l'avait  décrite  sous  le  nom  de^.  Cy- 
lyndracea;  cette  espèce  devait  avoir 
plus  d'un  mètre  de  long.  J^.  Hamite. 
La  B.  Xnorrianaàe  Desmarest  forme 
le  genre  Tiranite  de  Montfort  ;  enfin 
ses  B.  dissimilis  et  vertebralis  parais- 
sent avoir  été  considérées  par  La- 
niarck  et  Defrance  comme  une  seule 
et  même  espèce. 

Les  caractères  du  genre  Baculite 
sont  :  test  droit,  cylindrico-conique^ 
toujours  comprimé  ;  articulations  lo- 
bées ou  simplement  sinueuses  ;  siphon 
latéral  situé  à  l'une  des  extrémités  du 
grand  diamètre  de  la  coupe  transver- 
sale. 

f  Cloisons  lobées ,  feuilletées  et  imbri- 
quées sui'  leurs  bords. 

P''  sous-genre.  Baculite  ,  Baculi- 
tes ,  Lamarck ,  Montfort ,  etc.  Homa- 
locératite ,  Hupsch". 


BAC 

B.  VERTÉBRALE  ,  B.  vertebraUs  , 
Lam. ,  Mém.  de  la  Soc.  d'Hist.  natur. 
et  An.  s.  vert. ,  i"^^  édit.  p.  io5  ;  Fau- 
jas ,  Hist.  nat.  de  la  montagne  de  Saint- 
Pierre  ,  p.  100.  pi.  21 .  f.  2,5;  Desma- 
rest ,  loc.  cit.  Bac.  de  Faujas  ,  B.  ver- 
tebralis ,  pi.  2.  f.  7  et  8;  Davila  ,  Catal. 
tom.  3.  p.  66  art.  90.  pi.  11.  f.  D.  d. 
—  Cette  espèce  est  la  plus  commune. 
Sa  forme  estcylindrico-coniquejmais 
le  cylindre  est  aplati ,  et  la  dépression 
étautplusforle  latéralement  jversl'ex- 
trémité  de  l'axe  oiise  trouve  le  siphon , 
il  s'ensuit  que  le  côté  de  ce  siphon 
offre  une  carène  aiguë,  tandis  que  le 
côté  opposé  est  arrondi.  On  vtiouve  , 
dit  Defrance  ,  comme  dans  les  Ammo- 
nites et  les  Nautiles  ,  une  ^^ernière 
loge  sans  cloisons.  Le  ieû  a  dû  être 
originairement  très-mince ,  vu  le  peu 
d  intervalle  qui  reste  entie  les  cloi- 
sons. On  trouve  sept  lobes  aux  bords 
des  articulations  ,  trois  de  chaque  cô- 
té, et  un  plus  petit,  presque  partagé 
lui-même  en  deux  ,  et  situé  à  l'extré- 
mité de  l'axe  oii  est  le  siphon. 

On  ne  peut  rapporter  qu'avec  doute 
à  cette  espèce  les  figures  de  Scheuch- 
zer,  dont  les  originaux  ont  été  trou- 
vés en  Suisse  ,  et  celles  de  Langius  , 
de  Bourguet  et  du  baron  de  Hupsch. 

Les  individus  que  nous  possédons 
des  environs  d'Aix-la-Chapelle  sont 
beaucoup  plus  gros.  Ils  appartiennent 
à  un  terrain  plus  ancien  que  celui 
de  la  montagne  de  Saint-Pierre  ,  et 
pourraient ,  comme  ceux  de  Langius 
et  de  Bourguet,  appartenir  à  une  es- 
pèce distincte. 

Baculite  dissemblable  ,  B.  dissi- 
milis, Desmarest  ,  loc.  cit. ,  p.  7.  pi. 
II.  f.  4  ,  5  ,  6.  Celle-ci  ne  diffère  peut- 
être  pas  de  la  précédente  ,  et  c'est  l'o^ 
pinion  de  Defrance,  Les  deux  côtés  , 
n'étant  peut-être  pas  également  bien 
conservés  ,  ont  pu  présenter  des  dif- 
férences dans  la  forme  des  articula- 
tions ,  comme  nous  l'avons  vu  sou- 
vent dans  l'espèce  précédente.  En  pla- 
çant le  siphon  devant  soi,  dit  Des- 
marest ,  on  voit  que  les  sutures  de  la 
partie  de  droite  sont  très-ramifiées  , 
en  forme  de  feuille  de  persil ,  tandis 
que  celles  de  la  partie  gauche  cousis- 


BAD 

tent  dans  de  simples  lobes,  dont  les 
inlen'allcs  sont  munis  d'une  très-lé- 
gère pointe  ,  qui  rend  comme  bilobée 
la  partie  correspondante  de  l'articula- 
tion inférieure  à  celle  qu'on  observe. 
—  On  ignore  sa  patrie  ;  mais  Uesma- 
rest  croit  qu'elle  vient  des  environs 
de  Vérone. 

ff  Cloisons  seulement  sinueuses  sur 
leurs  bords. 

IP  sous-genre.  Tiranite  ,  Tirani- 
tes,  Montfort  {Conchyl.  t.  i.  p.  546)} 
Bacidite,  Desniarest,  Ocken. 

B.  DE  Knorb,^.  Anorriana,ï)es~ 
mai'est,  lac.  cit. ,  pi.  ii.  T.  5.  Klein  , 
O/jctogr.  pi.  m.  f.  2  et  5.  Walcb , 
Petrif.  de  Knorr,  t.  iv,  suppl.  p.  i20i . 

Ï\.  XII.  f.  là  5.  Tiranites gigas  ,  Mont- 
brt,  loc.  cit.  Celle-ci  est  fort  rare. 
Klein  et  Walch  la  citent  aux  environs 
de  Dantzick,  et  Montfort  à  la  monta- 
gne Sainte-Catherine  près  de  Rouen. 
Elle  est  très-remarquable  par  sa  taille 
et  sa  compression  excessive.  Son  grand 
diamètre  transversal ,  dit  Desmarest  , 
aom,o67,etlepetit  ora,023  seulement. 
Walch  croit  avoir  trouvé  un  vestige 
de  siphon  dans  l'individu  figuré  par 
Klein  ,  et  il  est  à  croire  qu  il  n'est  pas 
central,  ainsi  que  Montfort  l'avance 
avec  aussi  peu  de  fondement ,  sans 
doute  ,que  pour  les  Baculites.  Les  su- 
tures sont  peu  apparentes ,  parce  que, 
selon  Desmarest ,  le  test  semble'exis- 
ter.  Nous  ne  connaissons  pas  cette 
espèce  sur  laquelle  il  est  à  désirer 
qu'on  obtienne  des  renseignemens 
plus  précis. 

Les  Baculites  appartiennent  à  des 
couches  assez  anciennes  des  terrains 
intermédiaires  situés  au-dessus  de  la 
craie ,  avec  des  Ammonites ,  des  Té- 
rébratules ,  des  Trigonles ,  des  Dents 
de  Squale,  etc.  Un  Banc  puissant ,  ou 
les  Baculites  dominent ,  a  été  observé 
et  étudié  par  M.  de  Ger ville  aux  en- 
virons de  Yalognes  ;  ce  banc  s'étend 
dans  les  communes  de  Sainte -Co- 
lombe ,  AnfrevUle ,  Ralnville ,  Galle- 
.  ville ,  etc.  (f.) 

BAD  A  OIT  BADAS.  mam.  Même 
chose  qu'Abada.  V.  ce  mot.         (b.) 

BADALWANASSA.   bot.   crypt. 


BAD  i33 

Nom  donne  parles  habitans  de  Cey- 
lan  à  un  Lycopode  qu'on  ne  spécifie 

pis.  ■  '      (B.) 

*  BADAMIA.  bot.  phan.  Gacrtner 
décrit  et  figure  sous  ce  nom  (  ï.  ii.  p. 
90.  lab.  97.  fig.  1  )  un  genre  qui  pa- 
raît devoir  être  rapporté  au  Myrobo- 
lanus.  Il  le  dislingue  seulement  par 
les  caractères  de  son  fruit  qui  est  une 
drupe  sèche  ,  contenant  ,  sous  une 
chair  fongueuse  ,  un  noyau  unllocu- 
lalre  ,  à  six  angles  bien  marqués  ;  la 
graine  ,  qui  présente  la  même  forme , 
est  destituée  de  périsperme;  sa  radi- 
cule est  supérieure,  et  ses  cotylédons 
sont  foliacés^  contournés  en  spirale. 
(a.  d.  j.) 

BADATNIIER.  bot.  phan.  Nom  par 
lequel  on  désigne ,  dans  les  îles  Mau- 
rice et  de  Mascareigne  ,  le  Terminalia 
Catalpa ,  L. ,  et  étendu  dans  les  Dic- 
tionnaires d'Histoire  naturelle  à  tout 
le  genre  ;  Il  pourrait  cependant  ne  pas 
convenir,  puisqu'il  caractérise  la  ma- 
nière étagée  dont  croissent  les  la- 
meaux  d'une  espèce ,  comparée  à  une 

fùèce  du  jeu  d'écnec ,  d'oii  a  été  formé 
e  nom  de  bois  de  damier.,  devenu  par 
corruption  Badamier.  V.  Tekmina- 
i-ia.  (b.) 

BADARINGI.  bot.  phan.  Syn. 
arabe  de  Melissa  fruticosa  ,  L.  f^. 
MÉLISSE.  (b.) 

BADASE,  bot.  phan.  Syn.  de  La- 
pandula  Spica. ,  L.  en  Languedoc.  V^. 
Lavande.  (b.) 

BADASSO.  bot.  phan.  Syn.  de 
Plantago  Cynops. ,  L.  en  Provence. 
J>^.  Plantain.  (b.) 

BADE.  POIS.  Syn.  de  Pleuronectes 
^/^i/Sjdansl'île  de  Rotterdam  ou  Ana- 
moka.  V.  Pleuronecte.  (b.) 

BADELGIAN  ,  BADINGIAN  ou 
BADINGHIAN.  bot.  phan.  (D'Her- 
belot.)  Syn.  persans  et  arabes  de  Sola- 
numpomiferum,  L.  V.  Moselle,  (b.) 

BADGER.  MAM.  Syn.  de  Blaireau 
en  anglais.  (a.  d..ns.) 

*BADHAAMU.  bot.  phan.  (Her- 
mann.  Zeyl.  55.  )  Bodhaamu  dans. 
Adanson.  Légumineuse  peu  connue  , 


i54  BAD 

dont  les  ha  bilan  s  de  Ceylan  mangent 
la  graine  comme  du  Riz,  peuî-être  le 
Cajan.  V.  Cytise.  (b.) 

BADHAMU.  BOT.  phan.  (  Her- 
mann,  Zeyl.  61.  )  Graminée  dont  on 
mange  le  grain  à  Ceylan  en  guise  de 
Riz,  et  qui,  selon  Barmann,  peut  être 
un  Coix.  /-  .  ce  mot.  fB.) 

BADHUMU.  BOT.  PiiAN.  (  Her- 
mann.  Zeyl.  66.)  Graminée  indéter- 
mine'e  de  Ceylan ,  comparée  au  Mill 
par  Burmann.  (b.) 

BADIAN  ou  BADIANE,  llliùum. 
BOT.  PHAN.  Ce  genre  fait  partie  de  la 
famille  nalurelle  des  Magnoliacées ,  et 
se  distingue  par  un  calice  formé  de 
cinq  ou  six  sépales  ;  par  une  corolle 
composée  d'un  grand  nombre  de  pé- 
tales étroits,  disposés  sur  plusieurs 
rangées;  par  ses  étamines,au  nombre 
de  vingt  à  trente ,  qui  sont  plus  courtes 
que  la  corolle  ,  et  dont  les  anthères 
sont  adnées  à  la  face  interne  des  filets  ; 
les  ovaires,  au  nombre  de  six  à  dix- 
huit  ,  disposés  en  étoile  et  soudés  par 
leur  côté  interne,  sont  à  une  seule 
loge  qui  contient  une  seule  graine  ;  le 
fruit  se  compose  de  six  à  douze  cap- 
sules monospermes  ,  s'ouvrant  par 
la  partie  supérieure  et  disposées  en 
étoile. 

On  connaît  trois  espèces  de  Badiane, 
qui  sont  toutes  des  Arbres  toujours 
verts  ,  très  -  aromatiques  ,  ayant  des 
feuilles  alternes ,  des  fleurs  pédoncu- 
lées  ,  solitaires  à  l'aisselle  des  feuilles. 
Lune  est  originaire  des  contrées  orien- 
tales de  l'Asie ,  de  la  Chine  et  du  Ja- 
pon. C'estV Illicium  anisatum  ou  Anis 
étoile ,  qui  se  distingue  par  ses  feuilles 
lancéolées  ,  ses  fleurs  jaunes.  Ses  cap- 
sules ont  une  odeur  aromatique  très- 
développée  et  très-suave ,  et  qsui  rap- 
p^e  celle  de  l'Anis.  Elles  sont  con- 
nues sous  les  noms  à'yinis  étoile  ou  de 
Badiane.  On  les  emploie  pour  donner 
à  l'Anisette  de  Bordeaux  le  parfum 
délicat  qui  distingue  cette  liqueur. 
Les  deux  autres  sont  originaires  de  la 
partie  sud  de  l'Amérique  septentrio- 
nale. On  cultive  dans  nos  serres  la 
Badiane  des  Florides  ,  Illicium  flori- 
danvin  ,  L. ,  qui  offre  des  fouilles  plus 


BAD 

larges  et  des  fleurs  d'un  rouge  très- 
foncé  ,  dont  les  ovaires  sont  plus  nom- 
breux que  dans  l'espèce  précédente. 
Ses  capsules  sont  moins  aromatiques. 
On  cultive  aussi ,  quoique  moins  com- 
munément, la  Badiane  à  petites  fleurs, 
Illicium  parvijloium ,  Michaux,  qui 
croît  aussi  dans  les  Florides ,  et  se  dis- 
tingue par  ses  feuilles  plus  comtes , 
par  ses  fleurs  jaunes  et  très-petites. 

(A.  R.j 

BADINDJAIN.  bot.  phan.  (Fors- 
kalh.)  Syn.  arabe  àe  Solanum  Melon- 
gena,  L.  F".  Mokeile.  (b.) 

BADINGHIAN  ou  BADINGLVN. 
bot,  phan.  K.  Badelgian. 

BADISTE.  Badister.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section 
des  Pentamères ,  fondé  par  Clairville , 
aux  dépens  des  Licines  de  LatrclUe  , 
et  rapporté  par  ce  dernier  (  Règne 
Anim.  de  Cuv.  )  à  la  grande  famille*  • 
des  Carnassiers ,  tribu  des  Carabiques, 
avec  ces  caractères  :  palpes  maxillaires 
filiformes;  les  labiaux  terminés  par 
un  article  plus  gros  ,  en  ovoïde  court. 
Les  Badistes  se  rappiochent  beaucoup 
des  Licines  par  leurs  mandibules  tron- 
quées ou  très-obtuses ,  et  par  le  bord 
antérieur  de  leur  tête  qui  est  ceintré. 
Ils  s'en  distinguent  néanmoins  par  la 
forme  du  dernier  article  de  leurs  pal- 
pes. Ce  sont  de  petits  Insectes  assez 
communs  sous  les  pierres. 

Le  Badiste  bipustulé,  Bad.  bipus- 
tul  xtus ,  ou  le  Carabus  bipustulatus  de 
Fabricius ,  sert  de  type  au  genre.  Il  a 
été  figuré  par  Clairville  [Entom.  helv. 
T.  II.  p.  92.  tab.  10.  fig.  A,  B.),  et 
par  Panzer  {  Faun.  Ins.  xvi.  3).  On 
place  dans  ce  même  genre  le  Carabus 
peltatus  d'illiger  (  Kug.  Kaf.  Pr.  1 . 
n°  80.  p.  197),  et  de  Panzer  {loc.  cit. 
T.  xxxvii.p.  20),  ainsi  qaelei?arfi- 
ster  unipustulatus  deBonelli  (Observ. 
entom.,  seconde  partie,  premier  Mé- 
moire ).  Dejean(Cat.  des  Coléopt.  ) 
possède  deux  autres  espèces  origi- 
naires d'Allemagne  ;  l'une  d'elles  a 
été  nommée  Carabus  lacertosus  par 
lUiger  ,  et  l'autre  a  été  décrite  par 
Bonelli  sous  le  nom  de  Badister  hu- 
meialis.  Dejoan  croit  que  celle-ci  est 


la  niêine  que  le  Dorsi^er  de  Mcgerlc 
et  le  Sadalis  de  Sturm.  (auu.) 

BADJARKITA.  mam.  C'cst-à-.lire 
Reptile  de  pierre.  Syn.  de  Pangolin  au 
Bengale.  '  (b.) 

BADJE.  POIS.  Même  chose  que 
Bade.  /'.  ce  mol.  (b.) 

BADOCHE  ou  BADOCU.  pois. 
Vieux  noms  vulgaires  de  la  Morue 
salée.  (b.) 

BADOK  -  BANKON.  bot.  piian. 
Nom  donné  à  Goylan  au  Bal/ota  dis- 
ticha  ,  espèce  du  genre  Balloto.  f.  ce 
mot.  (a.) 

BADOUA.  POIS.  (Risso.)  Syn.  de 
Elcriniits  coniutus ,  L.  sur  la  côte  de 
Nice,  qu'habite  ce  Poisson  ,  et  non  Ja 
Chine,  comme  l'avait  cru  Linné.  / '. 
Blenxie.  (b.) 

BADOVA.  POIS.  (Risso.)  Syn.  de 
Blennius  Pholis ,  sur  la  côte  de  Nice. 
T".  Blennie.  (b.) 

*  BADULA.  BOT.  FHAN.  L'Arbuste 
auquel  avait  été  donné  ce  nom  géné- 
rique, a  été  depuis  rapporté  au  genre 
Ardisie,  J^.  ce  mot,  dont  il  doit  être 
considéré  comme  une  espèce,  (a.  d.  j.) 

BADULAIN  ou  BADULAM.  bot. 
PHAN.  Syn.  d'ylrdisia  humilis  à  Cey- 
lan.  Ce  mot  est  probablement  la  ra- 
cine de  celui  par  lequel  Jussieu  avait 
désigné  le  genre  ,  P^.  Badula ,  qui  a 
été  réuni  à  i'Ardisie.  /^.  ce  mot.(B.) 

BADURA  ou  BANDURA.  (  Her- 
mann,  Zeyl.  16.  07),  bot.phan.  Syn. 
de  Népenthe. /^.  ce  mot.  (b.) 

BAD-ZENGE  ou   BAI- SONGE. 

Syn.  de  Puceron.  V.  ce  mot.    (aud.  i 

B^A.  bot.  PHAN.  Genre  de  la  fa- 
mille des  Personées ,  de  la  Diandrie 
Monogynie  de  Linné.  Il  présente  un 
calice  quinqueparti  ;  une  corolle  dont 
le  tid)e  est  court  et  le  limbe  ouvert,  à 
deux  lèvres  ,  la  supérieure  trilobée  , 
l'inférieure  bipartie;  deux  étamines 
à  filets  épaissis  et  arqués ,  à  anthères 
conniventcs;  un  stigmate;  une  cap- 
sule allongée  à  deux  loges  et  à  quatre 
valves  qui  se  contournent  après  l'é- 


BtE 


i55 


mission  des  graines.  —  Commerson  , 
d'après  les  manuscrits  duquel  ce  gen- 
re fut  établi,  en  avait  recueilli  une 
espèce  sur  les  côlcs  du  détroit  de  Ma- 
gellan. C'est  une  Ilcrl)e  dont  les  feuil- 
les sont  radicales  et  dont  les  hampes 
portent  une  seule  fleur  ou  plusieurs, 
disposées  à  peu  près  en  ombelle.  Elle 
ressemble  par  le  port  à  une  Calceo- 
lairc  (Lamarck,  illuslr.  tab.  i5).  Per- 
soon  rapporte  à  ce  génie  j)lusicurs  es- 
pèccsdcJovellanes.  /^'.  cemot.  (a.d.j.) 

*  BjECKEA.  JJccica.  bot.  piian. 
Ce  genre  présente  un  calice  turbiné  ,à 
cinq  dents  ,  cinq  pétales  et  huit  éta- 
mines ,  dont  deux  solitaires  et  beau- 
coup plus  courtes  que  les  six  autres 
qui  sont  égales.  Le  stigmate  est  sim- 
ple ,  et  l'ovaii'e  à  demi  adhérent.  Le 
Fruit  est  une  capsule  couronnée  par 
les  dents  du  calice,  qui  persistent  en 
sélargissiint.  Ses  loges  sont  au  nom- 
bre de  trois  ou  quatre,  ainsi  que  ses 
valves  du  milieu  desquelles  partent 
les  cloisons.  Les  graines  sont  petites 
et  en  petit  nombre.  Le  Bscckea  a  été 
placé  dans  les  Onagraires,  parmi  les 
genres  de  cette  famille  qui  se  rappro- 
chent des  Myrtées ,  mais  en  diffèrent 
par  le  nombre  défini  de  leurs  éta- 
mines ;  il  offre  surtout  de  l'affinité 
avec  le  Leptospermum. 

On  en  a  décrit  deux  espèces.  La 
plus  anciennement  connue  est  un  Ar- 
brisseau à  rameaux  et  à  feuilles  al- 
ternes ,  à  fleurs  solitaires ,  axillaires 
et  petites  ,  observé  par  Osbeck  dans 
la  Chine  où  il  porte  le  nom  de  Tsjon- 
glna  que  lui  a  conservé  Adanson  {P^. 
Lamk.  III.  tab.  285,  etGaert.  tab.  01). 
L'autre  espèce  est  le  B.  densijblia  , 
Arbrisseau  originaire  du  port  Jack- 
son, (a.d.j.) 

*  B.EDELWORM.  intest.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Tœnia  en  Da- 
nemarck.  (jLam.  .  x.) 

BJSKER-K^R^S.  ois.  Corneille 
de  Bruyn  compare  les  Oiseaux  qu'il 
désigne  sous  ce  nom  à  des  Perdrix 
grises;  il  en  dit  la  chair  exquise.  On 
les  trouve  en  Perse.  (c.) 

B/ELAMA.    fois.  (Forskalh.  )    Et 


,56  BAG 

non   Balam   ou  Bêlame.  Nom  arabe 

du  Clupea  sedrostiis.  V.  Clupé.  (b.) 

B^NAK.  POIS.  Espèce  japonaise 
du  genre  Bodian.  V.  ce  mot.       (b.) 

*  B^OBOTRYS.  BOT.  phan.  Ce 
genre ,  de  la  famille  des  Bruyères  , 
établi  par  Forster ,  est  le  même  que 
le  Meesa  de  Forskalh.  >r.M^SA.(A.  R.) 

B^OMICES.  BOT.  CRYPT.  Même 
chose  que  Beomices.  V.  ce  mot. 

(ad.  b.) 

BjER  .  M  AM .  Syn .  allemand  d'O  urs . 
F",  ce  mot.  (a.  D..NS.) 

BjEïOEIN.  rept.  oph.  Couleuvre 
d' Arabie ,  très-imparfaitement  décrite 
par  Forskalh,  et  qui  est  tellement 
venimeuse  que  sa  morsure  fait  périr 
en  peud'instans.  (b.) 

BjEVILiLA.  bot.  phan.  Nom  qu'on 
donne  à  Ceylan  à  une  sorte  de  Gui- 
mauve que  l'on  ne  spécifie  pas.    (b.) 

BAF  etBIF.  mam.  Syn.  de  Jumar. 
V.  ce  mot.  (b.) 

*BAFIAR ,  BOEFFIARDetBOR- 
RE-FIjERT.  ois.  Syn.  présumé  du 
petit  Guillemot  de  Buffon ,  Colymbus 
G/ï//e,  L.,enNorwège.  V.  Guille- 
mot. (DR..Z.) 

BAGABATE.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Bagatpat.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  BAGcAÇA.  BOT.  PHAN.  Nom  par 
lequel  on  d'ésigne  en  Provence  l'es- 
pèce de  mai'c  qui  résulte  des  Raisins 
pressés  pour  faire  du  vin ,  et  des  Oli- 
ves après  qu'on  en  a  extrait  de  l'Huile. 

(B.) 

BAG  AD  ATS.  Prionops.  ois.  Nom 
donné  par  Vieillot  à  un  genre  qu'il 
a  créé  pour  placer  dans  sa  Méthode 
un  Oiseau,  Lanlus  plumatus ,  Sh., 
rapporté  du  Sénégal  par  Geoffroy  de 
Villeneuve,  et  auquel  Levaillant,  qui 
l'a  figuré  pi.  80  et  81  de  son  Orni- 
thologie d'Afrique ,  a  donné  le  nom 
de  ce  savant.  Cuvier  et  Temminck 
ont  laissé  cet  Oiseau  parmi  les  Pie- 
Grièches.  J^.  ce  mot. 

On  appelle  aussi  Bagadais,  et  non 
Bagadai ,  l'une  des  variétés  de  Pigeons 


BAG 

domestiques  ,  Columba  cJomestica,  L, 

(DR..Z.) 

*  BAGALATTA.  bot.  phan.  Nom 
donné  par  Roxburgh  au  Cissampelos 
acumlnatus.  F'.  Cissampelos.  (a.  r.) 

BAGASSA.  BOT.  PHAN.  Aublel, 
sous  ce  nom  ,  a  observé  à  la  Guyane  , 
décrit  et  figuré  tab.  076,  un  grand 
Arbre  laiteux  dont  les  feuilles  trilo- 
bées et  entières  sont  accompagnées  de 
deux  stipules  caduques  et  opposées 
ainsi  que  les  rameaux.  Quant  aux  par- 
ties de  la  fructification  ,  il  ne  parle 
que  du  fruit  qu'il  représente  comme 
bon  à  manger  et  de  la  forme  d'une 
Orange.  C'est  une  baie  sphéiique 
dont  la  surface  externe  est  granuleuse , 
et  dont  la  chair,  duie  à  son  milieu  , 
est  pulpeuse  plus  extérieurement,  oii 
sont  logées  beaucoup  de  graines  ovoï- 
des et  acuminées.  Ces  caractères  in- 
suffisans  ne  peuvent  que  faire  présu- 
mer sa  place  dans  la  tamille  des  Urti- 
cées.  (a.d.j.) 

BAGASSEouBAGAU.BOT.  phan. 
Probablement  dérivé  du  Bagaça  (  V. 
ce  mot  ) ,  résidu  de  la  Canne  à  sucre 
et  de  l'Indigotier  ,  quand  la  première 
a  passé  au  moulin ,  et  le  second  au 
rouissoir.  La  Bagasse  de  Canne  est 
une  bonne  nourriture  pour  les  Bes- 
tiaux ;  celle  de  l'Indigotier  un  excel- 
lent engrais  pour  les  terres.         (b.) 

BAGASSIER.  bot.  phan.  Même 
chose  queBagassa.  T".  ce  mot.     (b.) 

BAGATBATouBAGATPAT.  bot. 
phan.  (Camelli.)  Dont  Sonnera t  avait 
fait  Pagapate.  Syn.  "de  Sonneratie.  J^. 
ce  mot.  (b.) 

*  BAGATTO.  BOT.  phan.  (Cœsal- 
pin.)  Syn.  de  Celds.  V.  Micocou- 
lier, (b.) 

BAGLAFECHT.  ois.  Espèce  du 
genre  Tisserin  ,  Loxia  philippiiia  , 
Lath.  P^.  Tisserin.  (dr..z.) 

BAGLAN  ou  BAGLANE.  ois. 
Même  chose  que  Backlau.  /^.  ce  mot. 

(B.) 

BAGNAUDIER.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Baguenaudier.  l^.  ce  mot. 

(B.) 


BAG 

BAGOLA.  BOT.  PiiAN.  (  Cœsal- 
pin.)  Syn  de  Vaccinium  Myrtillus,  L. 
/^.  Airelle.  (b.1 

BAGOLARUS.  bot.  piian.  Syn. 
lyrolien  de  Celtls  australis.  P^.  Mi- 
cocoulier, (b.) 

*  BAGOUS.  Bagous:  iNS.  Genre 
do  l'ordre  des  Coléoptères ,  section 
des  Telramères  ,  établi  par  Germar 
dans  le  grand  genre  CUaranson  de 
Linné,  et  adopte  par  Dejean  (Catal. 
«les  Colcopt.  p.  89)  qui  en  possède 
huit  espèces  ;  plusieurs  sont  originai- 
res d'Allemagne  ;  deux  se  rencontrent 
aux  environs  de  Paris.  (aud.) 

BAGRE.  POIS.  Espèce  de  Silure  de 
Linné ,  Silurus  Bagre ,  devenu  type 
d'un  sous-genre  de  Pimélodes  ,  dans 
la  Méthode  de  Cuvier.  J^.  PimÉlode. 
Ce  nom  désigne  dans  Marcgrave  di- 
vers autics  Siluroides  du  Brésil,  im- 
parfaiteuient  connus.  (b.) 

BAGUARL  OIS.  (Azara.)  Espèce 
du  genre  Cigogne.  Cigogne Maguari, 
Buft.  Ciconia  amcricana ,  Briss.  T'. 
Cigogne.  (dr..z.) 

BAGUE,  pois.  Syn.  de  Sparus 
Boops,  L. ,  devenu  t^  pe  du  genre  Bo- 
gue. F",  ce  mot.  (b.) 

BAGUE.  IN3.  Les  campagnards 
donnent  ce  nom,  dans  quelques  par- 
ties de  la  France,  à  ces  anneaux  que 
iorment,  autour  des  petites  branches 
des  Arbres  fruitiers ,  les  œufs  de  la 
livrée  Bombix  Neustria  ,  L.  K.  BoM- 
Bix.  (b.) 

BAGUENAUDIER.  Colutea.  bot. 
PHAN.  Et  non  Bagnaudier.  Genre  de 
la  famille  des  Légumineuses,  de  la  Dia- 
delphieDccandrie,  L.  quisedistingue 
par  un  calice  à  cinq  dents  dont  les 
deux  supérieures  sont  un  peu  plus 
courtes  ;  par  une  corolle  papilionacée  , 
ayant  l'étendard  très-large,  redressé  ; 
les  deux  ailes  étroites  ,  courtes  ,  non 
écartées  ;  la  carène  très-convexe ,  for- 
mée de  deux  pétales  soudés  5  des  éta- 
mines  diadelpnes;  un  style  comprimé , 
redressé ,  velu  sur  son  côté  interne  et 
à  sa  partie  supérieure  ,  et  surtout  par 
son  fruit  qui  est  une  gousse  vésicu- 


BAG  1 Ô7 

Icuse  très-renflée,  ovoïde,  allongée, 
teiTuinée  en  pointe ,  contenant  un 
grand  nombre  de  graines  attachées  à 
la  suture  supérieure  ;  cette  gousse  , 
dont  les  parois  sont  minces  et  comme 
papiracées,  finit  par  s'ouvrir  en  deux 
valves. 

Ce  genre  renferme  un  petit  nombre 
d'espèces  qui  toutes  sont  des  Arbris- 
seaux à  feuilles  imparipennées ,  ayant 
les  stipules  très-pelites  et  non  soudées 
avec  le  pétiole  ;  les  fleurs  forment 
des  espèces  d'épis  très-lâches  ou  de 
grappes  axillaires.  On  en  cultive  plu- 
sieurs dans  les  jardins,  dont  les  plus 
remarquables  sont  : 

Le  Baguekaudier  commun,  Colu- 
tea arboresceiis  ,  L.  ,  Arbrisseau  qui 
acquiert  dix  à  douze  pieds  de  hau- 
teur ,  dont  le  tronc  est  ramcux  ;  ses 
feuilles,  imparipennées,  sont  ordinai- 
rement composées  de  onze  folioles 
obovales  ,  entières  ,  très-obtuses  , 
émarginées  et  glabres  ;  ses  fleurs 
disposées  en  de  petites  grappes  sim- 
ples à  l'aisselle  des  feuilles  supérieu- 
res ;  elles  sont  jaunes  ,  et  des  gousses 
d'un  vert  rougeâtre ,  renflées,  très- 
vésiculeuscs ,  leur  succèdent.  Celles- 
ci  sont  remplies  d'air  qui  se  dégage 
avec  bruit  quand  on  les  presse  assez 
fortement  entre  les  doigts  et  qu'on  les 
faire  crever  en  baguenaudant  ;  de-là 
létymologie  du  nom  donné  au  genre 
qui  nous  occupe.  Le  Baguenaudier 
commun  naturel  à  diverses  contrées 
de  l'Europe,  et  qui  fleurit  aux  mois  de 
mai  et  juin,  se  cultive  dans  les  bos- 
quets d'agrément.  Cet  Arbrisseau  est 
encore  connu  sous  le  nom  de  fajix 
Séné ,  parce  que  ses  feuilles ,  admi- 
nistrées en  décoction,  sont  purgatives. 

Le  Baguenaudier  d'Ethiopie,  Co- 
lutea frutescens ,  L.  Joli  Arbuste  qui 
se  fait  surtout  remarquer  par  ses 
fleurs  d'une  belle  couleur  rouge,  dont 
léclat  se  détache  brillamment  sur  son 
feuillage  d'un  vert  foncé  en  dessus  et 
d'un  vert  blanchâtre  inférieurement. 
Cette  espèce  veut  être  rentrée  dans 
l'orangerie  pendant  l'hiver. 

On  cultive  encore  le  Baguenaudier 
d'Alep ,  Colutea  alepica  ,  et  le  Bague- 
naudier d'Orient ,  Colutea  orieutalis , 


1Ô8  BAH 

qui  s'élèvent  à  peine  à  quatre  ou  cinq 
pieds.  Le  premier  a  des  fleurs  rou- 
geâtres;  dans  le  second,  elles  sont 
jaunes  et  toujours  élégantes,  (a.r.) 

BAGUETTE,  bot.  phan.  V.  Bois- 
Bagtjette. 

BAGUETTE -D'OR.  bot.  phan. 
Variété  double  et  très  -  fournie  du 
Cheiraiithiis  Chelii  cultivé.  F'.  Giro- 
flée, (b.) 

*  BAGUETTES,  bot.  phan.  Les 
amateurs  de  Tulipes  donnent  ce  nom 
aux  tiges  de  celles  qu'on  laisse  monter 
en  graine ,  ou  des  variétés  vulgaires 
qui  sont  élevées  sur  de  trop  longs 
pédoncides.  (b.) 

BAGUNTKEN.  pois.  Syn.de  Sur- 
mulet. V.  MuXiLE.  (b.) 

BAHACOCEA.  bot.  phan.  Variété 
d'Abricotier  selon  Bosc.  (b.) 

BAHASE.  OIS.  Syn.  de  la  Mouette- 
Rieuse  ,  Larus  cineranus ,  L. ,  en  Tur- 
quie. >^.  Mouette.  (DR...Z.) 

'*■  BAHEL.  bot.  phan.  Genre  formé 
par  Adanson  ( /a/?z.  Plant,  p.  210) 
pour  la  Plante  figurée  dans  VHortus 
malaharicus,  9.  t.  87  ,  sous  le  nom  de 
Bahel-Tsjulli.  C'est  le  Columiiea  lon- 
^iyo//a,L.,queVahl  rapporte  au  genre 
i\.chinîènes.  Sa  corolle  présente  seule- 
ment quatre  lobes  inégaux  ;  les  filets 
de  ses  étamines  sont  aiqués  veis  la 
gorge;  la  capsule,  entourée  à  sa  base 
par  le  calice  persistant  et  étalé ,  se  sé- 

f)are  complètement  en  deux  valves  ; 
es  graines  sont  nichées  sur  la  surfiice 
spongieuse  d'un  réceptacle  de  même 
forme ,  et  les  fleurs  en  épi  sont  accom- 
pagnées chacune  d'une  bractée.    V. 

ACHIMÈNES.  (a.  D.  J.) 

BAHEL-SCHULLI.  bot.  phan.  Syn. 
de  Barreleria  longifolia  ,h.  JT.  Bar- 
RELIÈRE.  (b.). 

BAHEL-TSJULLI.  bot.  phan.  r. 
Bahei.. 

*  BAHIA.  bot.  phan.  Genre  établi 
par  Lagasca  ,  et  qui,  selon  Sprengel , 
est  le  mêmequeleBellium.  f^.  ce  mat. 

(A.R.) 

BAHO.  bot.  phan.  (Gamelli."»  Va- 


BAÏ 

riété  de  Manguier  des  Philippines.  F". 
Manguier.  (b.) 

BAHOBAB.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Baobab,  f^.  ce  mot.  (b.) 

B AHOO  ou  BAIO.  bot.  phan.  Syn. 
de  CassiaFistula  à  la  côte  de  Malabar. 
^.  Casse.  (b.) 

BAIAPUA.  rept.oph.  (Séba,T.  ii, 
t.  82  ,  n"  2.  )  Couleuvre  d'Afrique  qui 
paraît  être  la  même  que  le  Coluber 
jlhœtidla.  T'.  Couleuvre.  (b.) 

BAIBAI  ou  BAT-BAIRA.  bot.phan. 
Syn.  caraïbe  de  Malpighia  splcata.  V. 
Malpighie.  (b.) 

BAICALITE.  MIN.  V.  Baikalite. 

BAIE.  Bacca.  bot.  phan.  Les  bo- 
tanistes désignent  sous  ce  nom  les 
fruits  charnus  qui  contiennent  une 
ou  plusieurs  graines  éparses  dans  la 
pulpe ,  ou  renfermées  dans  une  ou 
plusieurs  loges.  Presque  toujours  les 
baies  sont  globuleuses,  comme  dans  le 
Raisin  ,  les  Groseilles,  etc.;  plus  rare- 
ment elles  sont  allongées  comme  dans 
l'Epine-Vinette ,  le  Jasminoïde;  tantôt 
la  baie  provient  d'un  ovaire  libre  et  su- 
père,  comme  dans  la  Vigne  ,  la  Pom- 
me-de-Terre  ;  tantôt  elle  succède  à  un 
ovaire  adhérent  ou  infère  comme  dans 
les  Groseilles  déjà  citées  ;  dans  ce  der- 
nier cas ,  on  trouve  toujours  au  som- 
met du  fruit  un  petit  ombilic  formé 
fiar  les  dents  du  limbe  calicinal  ;  enfin , 
a  baie  peut  être  nue  ou  enveloppée  à 
sa  base  par  le  calice  ,  ou  enfin  entiè- 
rement cachée  dans  l'intérieur  du  ca- 
lice devenu  vésiculeux  comme  dans 
le  genre  Alkekenge  Physalis.  (a.  r.) 

BAIE  A  ONDES,  bot.  phan.  (Tus- 
sac.)  Espèce  d'Acacie.  (a.  r.) 

BAIGNOIRE.  MOLL.  Nom  vul- 
gaire donné  par  Moiitfort  (Conchyl. 
T.  Il,  p.  583)  au  Murex  Lotorium  de 
Linné ,  dont  cet  auteur  fait  un  genre 
particulier  sous  le  nom  de  Lotoire.  V. 
ce  mot. 

Baignoire  cuivrée  est  le  nom 
vulgaire  d'une  Avicule  nommée  aussi 
le  Pinguin.  V.  Avicule.  (r.) 

BAIKAL.  pois.  Sous-genre  formé 
par     Cuvier  dans,  le    genre   Callio- 


BAI 

îij'ine,  poui-  un  Poisson  du  lac  Baïkat , 
découvert   par   Pallas.    T'.    Callio- 

NYIME.  (U.) 

BAIKALIÏE.  laiN.  On  a  fait  circu- 
ler aulrciois  sous  ce  nom ,  dans  le 
commerce  ,  une  variété  d'Auiphiliolc 
aciculairc  blanc-jaunalro  [Tremotith , 
W.  ),  trouvée  eu  Sibérie  près  du  lac 
Baïkal  ;  mais  la  véritable  Baïkalitc 
des  minéralogistes  allemands  est  un 
Pyroxènc  provenant  de  la  même  lo- 
calité, dont  la  forme  est  celle  de  la 
variété  Sério-bisunitaire  (Haiiy),  et 
dont  la  gangue  est  une  Chaux  carbo- 
natée  laminaire,  renfermant  aussi  des 
Emeraudes  bleuâtres  dites  Béryls.  V. 

PyROXÈNE.  (g.  DEL,.) 

BAILLARD  ,  BAILLARGE  et 
BAILLORGFI  bot.  fhan.  C'est-à- 
dire  qui  rend  beaucoup  ,  du  vieux 
mot  bâiller.  Variété  de  l'Oi-ge  très- 
productive  ,  dont  on  fait  ,  dans  le 
midi  de  la  France  particiùièi'ement , 
un  pain  fort  grossier.  (b.) 

BAILLIÈRA.  BOT.  phan.  (Aublet.) 
/  ".  Ballieria. 

BAILLON.  POTS.  Espèce  de  Cœsio- 
more  de  Lacépèdc.  V.  ce  mot.     (b.) 

BAILLOUVIANA.  bot.  cuypt. 
\Hydrophytes.)  Adanson  (T.  ii,  p.  i5) 
a  établi  un  genre  sous  ce  nom,  pour 

filacer  le  Fucus  Bûillouviana  de  Gme- 
in  ;  il  n'a  pas  été  adopté  par  les  bota- 
nistes. L'espèce  citée  est  peu  connue; 
ne  l'ayant  jamais  vue  ,  nous  ignorons 
si  elle  appartient  à  quelqu'un  des  gen- 
res actuellement  établis.     (lam..x.) 

*BAIN  DEVENUS,  bot.  phan. 
On  a  quelquefois  donné  ce  nom  à  la 
Cardère  commune  ,  Dipsacus  sylves- 
trls  ,  parce  que  ses  feuilles  ,  réunies  en 
entonnoir  autour  de  la  tige  ,  retien- 
nent l'eau  du  ciel,  souvent  en  assez 
grande  quantité  pour  que  les  petits 
Oiseaux ,  qui  viennent  se  désaltérer 
dans  ces  abreuvoirs  naturels ,  s'y  puis- 
sent aussi  baigner.  (b.) 

BAIO.  bot.  phan.  f^.  Bahoo. 

BAI-SONGE,  r.  Bad-zenge. 

BAITARIA.  bot.  phan.  Ruiz  et 
Pavon  ont  fait  connaître  imparfaite- 


BAJ 


i.>9 


ment ,  sous  le  nom  de  liaitaria  acau- 
lis,  une  petite  Plante  sans  tige  ,  ayant 
les  feuilles  toutes  radicales,  linéaires  , 


lancéolées ,  qui  croît  dans   les   lieux 
pierreux  du  Pérou.  J^cs  caractères  du 


es  ,  qui  croit  clans 

j    du  Pérou.  Jjcs  cara 

genre  Baitaria  consistent  en  un  calice 
à  quatre  divisions  très-profondes,  dont 
deux  sont  plus  longues  ,  très-étroites 
et  écartées  des  autres;  la  corolle  est 
inonopélalc,  tubeuse,  àcinq  lobes;  les 
cinq  ctauiines  sont  incluses  ;  la  cap- 
sule est  triangulaire  et  à  trois  loges 
contenant  plusieurs  graines  attachées 
à  des  trophospernies  pariétaux.  Ce 
genre  est  encore  trop  imparfaitement 
connu  pour  pouvoir  être  définitive- 
ment classé  dans  la  série  des  ordi'es 
naturels.  (a.  r.) 

BAITRE  ou  BERTIIE.  ois.  Syn. 
vulgaire  du  Grèbe  huppé  ,  Colymbus 
cristatus ,  L.  /^".  Grèbe.         (dr..z.) 

BAJA  ou  BAJASAJO.  bot.  piian. 
Même  chose  que  Kudici- Valli.  P^. 
ce  mot.  /j3  \ 

BAJAD.  pots.  (Forskalh.)  Espèce 
de  Pimélode.  F.  ce  mot.  (jj.) 

BAJAJASO.  BOT.  PHAN.  r.  Baja. 

*  BAJAM-LOHOR.  bot.  PHAN. 
(Burmann.)  Syn.  de  Rhus  Cobbe  à 
Java.  /^.  SuMACH.  (e.) 

*  BAJAN.  BOT.  PHAN.  (Adanson.) 
/^.  Bajang. 

BAJANG.  BOT.  PHAN.  Rumph  dé- 
crit sous  ce  nom  (  Jmboin.  T.  v,  tab. 
83  )  deux  espèces  d'Amaranthes  dont 
les  pétioles  sont  munis  de  deux  épines 
à  leur  base,  et  dont  les  étamines,  ainsi 
que  les  sépales  ,  sont  au  nombre  de 
cinq.  Les  Amaranthes  qui  présentent 
ces  caractères  forment  le  genre  Bajan 
d'Adanson,  qui  place  dans  le  genre 
Blitum  les  espèces  oii  ces  mêmes  par- 
ties offrent  le  nombre  de  trois. (a.  d.  j,) 

*BAJANG-BALY.  bot.  phan.  (Bur- 
mann. )  Syn.  javanais  d'Ocymum  te- 
nuiflorum  ,  petite  espèce  de  Basilic. 
F",  ce  mot.  (b.) 

BAJET.  MOLL,.  Dénomination  spé- 
cifique employée  par  Adanson  (Séné- 
gal,  p.  201.  tab.  i4.  f.  1,4)  pour  dis- 
tinguer une  espèce  d'Huître  que  La- 


i4o 


BAL 


marck  rapporte  à  YOstrea  cristata.  T^. 
Huître.  (f.) 

BAJU-CHINA.  BOT.  piiAN.  (Bur- 
mann.jSyn.  malais  de  Jiuellia  repan- 
da. V.  RUEI/LIE.  (B.) 

BAK.  ois.  Syn.  polonais  de  la  Buse 
commune ,  Falco  Buteo  ,  L.  P^.  Fau- 
con. Ce  nom  se  donne  aussi  parfois 
au  Butor.  ^.  Héron.  (dr..z.) 

BAKAGZ.  ois.  Syn.  de  Butor  , 
Ardea  stellaris,  L.  en  Illyrie.       (b.) 

BAK-CUDZOZIEMSK.I.  ois.  Syn. 
de  Pélican  blanc  ,  Pelecanus  Oiiocro- 
talus ,  L.  en  Pologne.  V.  Pélican. 

(DR..Z.) 

BAKELEYS  ou  BAKKELEYERS. 

MAM.  V.  BaCKELYS. 

BAKKA.  BOT.  PHAN.  Espèce  de 
Chanvre  qu'on  cultive  dans  l'Inde 
pour  en  fumer  les  feuilles  ,  et  qui  est 
peut-être  la  même  chose  qvie  l'Asarath 
ou  que  la  Bangue.  7^.  ces  mots,   (b.) 

BAKKAMUNA.  ois.  Espèce  du 
genre  Chouette  ,  de  Ceylan ,  Strix 
Bahkamuna  ^  Lath.  ,  Forster  {Zool. 
ind.  pi.  5).  F.  Chouette.      (db..z.) 

*  BAKKAR.  bot.  phan.  (Diosco- 
ride.)  D'où  Baccara  de  Cœsalpin,  se- 
lon Adanson.  Syn.  d'Asaret.  F.  ce 
mot.  (b.) 

BARRANG.  bot.  phan.  (Rochon.) 
Liane  indéterminée  de  Madagascar. 

(B.) 

BALA.  bot.  phan.  (Rhéed.  Mal. 
T.  I.  p.  17.)  L'un  des  noms  du  Bana- 
nier à  la  côte  de  Malabar.  (b.) 

BALAAU.  'POIS.  Qui  se  prononce 
Balao  ,  et  non  Balaon  ou  Balaou, 
Nom  donné  aux  Antilles  à  une  espèce 
du  sous-genre  Orphie.  F~.  EsocE.  (b.) 

BALADOR.bot.  phan.  Syn.  arabe 
d'Anacarde  des  boutiques.  F.  ce  mot. 

(B.) 

BALAI  ou  BALAI  DOUX.  F. 
Herbe-a-Balais  et  Scopaire. 

C'est  aussi  le  nom  vulgaii'e  du  C/o- 
varia  coralloïdes ,  L.  dans  quelques 
cantons  de  la  France  oii  l'on  mange 
ce  Champignon.  (b.) 


BAL 
BALAIS,   min.  F.  Rubis  et  Spi- 

NELEE. 

BALAKZEL.  ois.  Syn.  du  Héron 
cendré  ,  Ardea  cinerea ,  L.  en  Tur- 
quie. F.  Héron.  (dr..z.) 

BALAM-PULLI.  bot.  phan.   r 

BOLOM-PULEI. 

BALANA-BONE.  bot.  phan.  (  Ni- 
cholson.)  Syn.  caraïbe  de  SensJtive. 

(B.) 

BALANCE-FISH.  pois.  Syn.  de 
SqualusZygœna,  L.  chez  les  Anglais. 
V.  Cestrorihne.  (b.) 

BALANCEUR.  ois.  Gros-Bec  de 
l'Amérique  méridionale,  selon  Azira. 
V.  Gros-Bec.  (b.) 

BALANCIERS.  Haltères,  Libra- 
menta.  ins.  On  donne  ce  nom  à  deux 
appendices  mobiles  et  grêles,  articulés 
au  métathorax  des  Insectes  Diptères, 
ne  se  rencontrantdansaucunautre  or- 
dre ,  et  étant  regardés  depuis  long- 
temps comme  les  analogues  ,  ou  du 
moins  commeles  remplaçans  de  la  se- 
conde paire  d'ailes,  qui,  lorsqu'ils  exis- 
tent, manqueconstamment.  — Les  Ba- 
lanciers, tantôt  recouverts  par  les  aile- 
rons des  ailes  ,  tantôt  à  nu  ,  et,  dans 
tous  les  cas  ,  développés  en  raison 
inverse  de  cette  portion  des  premières 
ailes,  se  composent  de  deux  parties  :1e 
filet  ou  style  {stylus) ,  ordinairement 
allongé  ;  et  le  sommet  ou  bouton  {.ca- 
pitulas) ,  arrondi ,  ovale  ou  tronqué,  le 
plus  souvent  très-comprimé.  La  forme 
de  chacune  de  ces  parties  varie  beau- 
coup, ainsi  que  leur  longueur  totale. 
Tantôt  ils  sont  très -allongés  comme 
dans  les  Tipules  ;  tantôt  de  longueur 
moyenne  comme  dans  les  Taons; 
d'autres  fois  excessivementpetits, ainsi 
qu'on  l'observe  dans  les  OEstres  et  les 
Hippobosques.  Fabricius  regai'dait 
ces  appendices  comme  les  analogues 
des  ailes  postérieures  ;  c'est  ce  qu'il  a 
exprimé  clairement  dans  sa  Philoso- 
phie entomologique  par  ces  mots  : 
Haltères  rudimenta  alarum  postica- 
rum,  etc.  etc.  ;  mais  cette  opinion 
était  fondée  sur  la  place  que  ces  par- 
ties ont  par  rapport  aux  ailes  antérieur 


BAL 

l'es  ,  plutôt  que  sur  leurs  connexions 
avec  le  mëtathorax  et  les  diffcrenles 
pièces  qui  le  composent.  Cependant , 
cet  examen  ,  qui  n'avait  jamais  été 
entrepris,  était  le  seul  qui  pût  fournir 
des  preuves  incontcstabloj  pour 
établir  une  pareille  manière  de  voir  ; 
et,  pour  l'établir,  il  fallait  reconnaî- 
tre ,  à  la  base  du  Balancier,  les  mê- 
mes pièces  articulaires  que  dans  l'aile 
inférieure  ,  ou  au  moins  les  rudimens 
de  ces  pièces;  il  fallait  retrouver  des 
muscles,  quelque  petits  qu'ils  fussent; 
il  fallait  enfin  s'assurer  que  l'appen- 
dice mobile  s'articulait  sur  le  méta- 
thorax  à  la  même  place  que  les  ailes 
lorsqu'elles  existent.  Celle  rechercbe  , 
tiès-dlfiicile,  cl,  pour  ainsi  diie,  ray- 
croscopique  ,  n'avait  point  été  faite  , 
nous  l'avons  tentée  ,  et  nous  croyons 
avoir  prouvé,  dans  notre  travail  surlc 
tliorax,  lu  à  l'Académie  des  Sciences  le 
520  mai  i8:20,  que  les  Balanciers  n'é- 
talent autre  cbose  que  la  deuxième 
paire  d'ailes  ,  dont  la  ténuité  était  en 
rapport  avec  celle  du  niétathoraxqui , 
dans  les  Diptères ,  est  exacteraenî. 
rudimentaire.  Ce  résultat,  qui  chan- 
geait en  certitude  une  simple  pré- 
somption ,  n  est  cependant  pas  géné- 
ralement admis  aujourd'hui.  En  ef- 
fet, Lalrellle  ,  dans  un  Mémoire  très- 
curieux  sur  quelques  appendices  par- 
ticuliers du  thorax  des  divers  Insec- 
tes (lu  à  l'Académie  dans  la  séance 
du  3  juillet  1820 ,  et  imprimé  dans  le 
T.  VII  des  Mémoires  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle  ) ,  établit  que  les 
Balanciers  ne  répondent  pas  à  la 
seconde  paire  d'ailes,  mais  que  ce  sont 
des  appendices  vésiculeux,  paraissant 
dépendre  des  deux  trachées  posté- 
rieures du  thorax,  et  pouvant  être  as- 
similés, en  quelque  sorte  ,  aux  appen- 
dices qui  accompagnent  les  organes 
respiratoires  des  Aphrodltes,  ou  bien 
à  des  parties  analogues  que  l'on  ren- 
contre dans  les  Machlles  ,  les  Forbi- 
clnes  et  quelques  larves  aquatiques, 
telles  que  celles  des  Ephémères  ,  des 
Gyrins,  etc.,  etc  ;  il  base  son  opi- 
nion sur  ce  que  les  ailes  inférieuies 
naissent  toujours  des  sommités  laté- 
rales et  antéiieures  du  troisième  an- 


BAL 


i4i 


neau  thorachlque  et  à  une  tiès-courlc 
distance  des  ailes  supérieures  ,  tou- 
jours ou  avant  des  deux  stigmates 
postérieurs  du  thorax  ,  tandis  que  1rs 
Balanciers  parlent  beaucoup  plus  bas, 
de  l'extrémité  interne  de  ces  ouver- 
tures aériennes  ,  ou  du  voisinage  de 
celle-ci.  Cet  illustre  savant  revient 
ailleurs  sur  le  même  sujet  (Observa- 
tions nouvelles  sur  l'organisation  ex- 
térieure et  générale  des  Animaux  ar- 
ticulés; Mémoire  du  Muséum  d'His- 
toire naturelle,  ï.  viii),  et  ajoute 
quelques  nouveaux  faits  à  l'appui  de 
sa  manière  de  voir.  Cette  opinion  for- 
melle d'un  naturaliste  qui ,  en  ap- 
pliquant le  premier  à  l'étude  des  In- 
sectes la  méthode  naturelle  ,  a  devi- 
né en  quelque  sorte  les  rapports  four- 
nis par  l'examen  anatomique  ,  et  a  su 
les  retracer  au-dehors  par  des  carac- 
tères non- équivoques  ;  cettj  opinion 
formelle ,  disons-nous ,  oblige  de  re- 
voir avec  sulu  tout  ce  qui  a  été  avancé 
sur  le  même  sujet  ,  avant  de  pronon- 
cer ;  nous  y  reviendrons  au  mot  Tho- 
rax. Quoi  qu'il  en  soit  de  l'ana- 
logie des  Balanciers  avec  telle  ou  telle 
autre  partie  du  corps  des  Insectes  ,  il 
n'en  est  pas  moins  vrai  que  ces  Balan- 
ciers sont  des  organes  très-mobiles  , 
et  paraissent  être  de  quelque  usage 
dans  le  vol  ,  sans  qu'on  puisse  ce- 
pendant déterminer  quelles  sont 
leurs  véritables  fonctions.  Plusieurs 
auteurs  qui,  au  lieu  déraisonner  sur 
des  faits  ,  ont  tenté  de  tout  expliquer 
sans  le  secours  de  l'observation ,  ont 
pensé  que  ,  semblables  aux  balanciers 
de  nos  danseurs  de  cordes  ,  les  Ba- 
lanciers des  Insectes  servaient  de  con- 
tre-poids à  ces  Animaux  dans  l'action 
du  vol,  et  c'est  d'une  pareille  suppo- 
sition ,  au  moins  gratuite ,  qu'est 
provenu  ce  nom  de  Balancier;  c'é- 
tait en  particulier  l'opinion  de  Fa- 
briclus.  D'autres  les  ont  comparés  à 
des  baguettes  qui ,  venant  à  frap- 
per sans  cejjÊ  les  ailerons  des  ai- 
les antérieuiPr,  déterminaient  cette 
sorte  de  son,  nommé  bourdonnement  ; 
il  est  certain  que  leurs  fonctions  ne 
sont  pas  encore  déterminées  par  l'ex- 
périence ,  et  que  tout  ce  qu'on  sait  à 


i42  BAL 

leur  égard  est   à  peu  de  chose  près 

hypothétique.  (atjd.) 

BALANE  ET  BALANES.  Eatanus 
et  Balance,  moll.  Genre  et  famille  de 
la  classe  des  Ciirhopodes.  f'.  ce  mot. 
Le  genre  Balane  fut  établi  par  Bru- 
guière  (Encycl.  méthod.  )  aux  dé- 
pens des  Lepas  de  Linné ,  qu'il  a  di- 
visés en  deux  ,  Anatife  et  Balauite. 
Nous  cnavons  fait,  avec  quelques  gen- 
res voisins  ,  une  famille  naturelle  , 
l'unique  de  l'ordre  des  Cirrhopodes 
sessiles. 

Les  Balanes  étaient  connus  des  an- 
ciens ;  les  Grecs  les  nommaient  Bala- 
iioi  à  car.se  de  leur  l'essendjlnnce 
grossière  avec  le  fruit  du  Chêne  ,  v  l'où 
les  Latins  ont  fait  Balanus ,  et  d'où 
est  venu  le  nom  de  Glands  de  nier, 
donné  vulgairement  à  ces  Mollus- 
ques. Aristote  ne  fait  pour  ainsi  dire 
que  les  nommer,  et  paraît  les  avoir 
peu  étudiés  (  Hist. ,  Liv.  iv  ,  chap.  8. 
liv.  V,  chap.  i5);  mais  Athénée  en 
parle  avec  plus  de  détail.  11  en  dis- 
tingue de  grands  et  de  petits  (  Deï'j}- 
nos  ,  liv.  m.  p.  88  et  suiv.  ),  et  il  ré- 
sulte de  son  récit  qu'on  les  mangeait 
de  son  temps,  et  que  ceux  d'Egypte 
étalent  les  plus  estimés.  Macrobe  dit 
aussi  que  dans  le  festin  que  Lentulus 
fit  servir  quand  il  fut  reçu  parmi  les 
prêtres  de  Mars ,  il  y  avait  des  Baig- 
nes blancs  et  des  noirs.  Il  ne  paraît 
pas  qu'on  puisse  avoir  de  doute  au 
sujet  de  1  usage  qu'en  faisaient  les 
anciens  malgré  qu'ils  paraissent 
avoir  compris  les  Anatifes  sous  la 
même  dénomination;  car  aux  Balanes 
seuls  peut  s'appliquer  leur  croyance 
qu'ils  se  cramponnent  plus  forte- 
ment aux  rochers  lorsqu'ils  sentent 
qu'on  veut  les  en  arracher ,  ce  qui 
suppose  une  difficulté  à  les  détacher 
que  n'offrent  pas  les  Anatifes. On  les 
mange  sur  plusieurs  côtes  malgré  le 
peu    de   nourriture    qu'ils    peuvent 

ÎSous  avons  vu  ,  en  pwlant  des  Ana- 
tifes ,  que  les  premiers  auteurs  des 
temps  modernes  ,  Bellon  ,  Rondelet , 
Gesner ,  etc . ,  tout  eu  confondant 
ceux-ci  dans  les  Balanes ,  les  en  dis- 


BAL 

tinguaient  sous  le  nom  de  Pouce-pied. 
Rondelet  (  t/e  Testacets  ,  11b.  i.  cap. 
27)  se  sert  déjà  du  mot  Glandes  pour 
distinguer  les  Balanes,  d'où  les  pre- 
miers auteurs  méthodistes  ont  dési- 
gné sous  le  nom  de  Glands  de  mer , 
Glandes  marince  ,  les  coupes  plus  ou 
moins  régulières  qu'ils  ont  établies. 
Lister  {Ann.  angl.  tit.  49.  p.  196) 
les  considéra  d'abord  comme  étant 
des  Coquilles  univalves.  Il  en  fit  en- 
suite une  section  de  ses  Multivalves 
(Sjnops.  tab.  44 1).  Buonanniet  Runi- 
phius  ont  suivi  la  première  de  ces 
opinions.  Dargenville  (Conchyl.  1"^ 
éclit.  )  a  adopté  la  seconde ,  et  les 
Glands  de  mer  forment  la  troisième 
famille  de  la  classe  des  Multivalves  de 
cet  auteur.  Gualtieri  (  Tes/,  tab.  106) 
fait,  avec  les  Balanes,  la  deuxième 
section  de  ses  Testœ  maiinœ  polytko- 
mœ ,  et  il  la  divise  en  deux  coupes , 
Balanus  cjlindraceus  et  Balanus 
cornpressus.  La  première  de  ces  deux 
coupes  correspond  au  genre  Balane 
de  Lamarck;  la  deuxième,  au  genre 
Coronule  du  même  auleur.  K.lein  [Os- 
trac,  p.  176)  comprend,  sous  la  dési- 
gnation de  Niduli  testacei ,  tous  tes 
Balanes  de  Gualtieri.  Il  divise  cette 
grande  coupe  en  trois  classes.  La  pre- 
mière ,  sous  le  nom  de  Balanus,  com- 
prend deux  genres  ,  Monolopos  ,  ce 
sontles  Balanes  de  Lama  vck,  et  Poljlo- 
Jjos,  qui  renferme  le  Lepas  Tintlnna- 
bulum  de  Linné,  qu'on  devait  s'atten- 
dre à  trouver  dans  le  premier  genre  , 
et  la  Coronula  balœnaris.  Ces  deux 
genres  portent  ,  comme  on  voit ,  sur 
l'unité  ou  la  pluralité  des  pièces  du 
test, sur  lesquelles  on  n'avait  pas  à  cette 
époque  des  idées  justes.  La  seconde 
classe  comprend  un  seul  genre ,  \'As~ 
trolepas  ,  f"'.  ce  mot ,  formé  pour  la 
Coronula  tesddunarla ^  enfin  la  troi- 
sième ,  Capitulum ,  est  créée  pour  Vji- 
natifa  mitella.  On  voit  par  cet  aperçu 
que  depuis  long-temps  on  a  voulu  sé- 

f tarer  les  Coronules  des  véritables  Ba- 
anes.  Linné  ne  tint  aucun  compte  de 
la  division  déjà  admise  entre  les  Aua- 
tifes  et  les  Balanes ,  et  de  la  subdivision 
des  uns  et  des  autres.  Il  réunit  tous 
ces  Mollusques  pour  former  son  genre 


BAL 

Lepas  qui  compose  ,  avec  les  Osca- 
biions  et  les  Pholades  ,  ses  Teslacea 
mulùi^alvia.  Ce  nom  de  Lepas  a  été 
malheureaseinent  choisi  par  Linné, 
ayant  été  appliqué  aux  Patcllespar  les 
anciens;  cepcadaut  il  fut  adopté,  et  il 
est  encore  usité  par  les  naturalistes 
qui,  ne  marchant  pas  avec  la  science, 
s'en  tiennent  à  la  lettre  du  .sys/e/wrt  Aa- 
turœ.  Parmi  nos  conlemporains,  Bru- 
guière  revint  le  premier  aux  idées  de 
Lister  ,  de  Gnaltieri ,  d'Argeuville  et 
de  Klein  ,  en  sépariint  les  Anatites 
des  Balanes ,  et  en  formant  un  genre 
distinct  avec  ceux-ci  ,  sous  le  nom 
dcBalanito,  Balanus.  Mais  Bruguière 
n'en  sépare  pas  ,  comme  Klein  , 
les  Coronulcs  ,  et  il  y  comprend  les 
Acastcs  et  les  Creusies  de  Lamarck. 
Humphrcy  (  Mus.  Calon.  p.  'iG  ) , 
qui  le  premier  ,  chez  les  Anglais  , 
s'est  soustrait  à  Ija^orité  linnéennc  , 
a  suivi  l'cxcniji^p'  de  Bi  uguière  , 
mais  en  conservant  le  nom  de  Lepas 
aux  Anatifcs.  Peu  après  Bruguière  , 
parut  le  bel  ouvrage  de  Poli ,  oLi  ce 
célèbre  anatomiste  donna  la  pre- 
mière bonne  anatomie  des  Balanes.  Il 
ne  distingue  cependant  point  ceux-ci 
des  Anatifes  ;  considérant  essentielle- 
ment leurs  Animaux  et  ne  leur  trou- 
vant pas  de  différences  assez  mar- 
quées ,  il  désigne  le  genre  de  ces  Mol- 
lusquesréunis  sous  l^nom  deTritonis, 
par  lequel  Linné  avait  voulu  distin- 
guer un  genre  particulier  qui  n  était 
autre  que  l'Animal  de  la  Balanite  mis 
à  nu.  Il  conserve  à  leur  Coquille  le 
nom  de  Lepas  ,  imposé  par  Linné. 

Cuvier  a  fait  voir ,  dans  son  Mé- 
moire sur  les  Animaux  des  Anatifes  et 
des  Balanes  (Mém.  du  Mus  an.  i8i6) 
que  Poli  n"a  point  parlé  ,  dans  son 
beau  travail ,  du  système  nei-veux  de 
ces  Mollusques, et  qu'il  n'a  pas  distin- 
gué les  branchies  des  Anatifes.  Les 
Tritons  de  Poli  forment,  avec  les  Cé- 
phalopodes et  quelques  Annelides  , 
ses  3Iolluscorum  hrachiatum  (  Test. 
utriusq.  Sicil.  T.  i.  Introd.  part.  ii. 
cap.  11.  et  p.  II).  Avant  Poli  ,  Bosc 
(Buffon  de  Déterville)  avait  le  pi*e- 
mler  donné  une  description  détaillée 
de  l'Animai  du  Balane.  Plus  ancien- 


BAL 


i4c 


nemeijt ,  Leevcnhocck  ,  Lister  ,  Ellis  , 
d'Argeuville  et  Basier  avaient  donné 
des  observations  plus  ou  moins  in- 
complètes à  son  sujet;  le  dernier  ce- 
pendant mérite  d'être  cité  particuliè- 
rement 

Lamarck,  dans  sa  première  classi- 
fication ,  adopta  les  genres  Anatife  et 
Balane  de  Bruguière ,  eu  les  plaçant , 
comme  lui,  dans  les  Coquilles  multi- 
valves  (Mém.  de  la  Soc.  d'IIist.  nat.); 
mais  dans  la  première  édition  des  Ani- 
maux sans  vei  tèl)ies  ,  ces  deux  gen- 
res font  partiedes  Mollusques  acépha- 
les cgncnifères.  Cependant,  les  tra- 
vaux de  Poli  et  de  Cuvier  ayant  fait 
sentir  la  nécessité  d'établir  des  cou- 
pes générales  fondées  sur  les  grandes 
diftércuces  d'organisation  ,  Duméril 
établit  l'ordre  des  Branchiopodes  ,  en 
y  plaçant,  avec  la  Lingule ,  l'Orbi- 
cule  et  les  Térébratules,  les  deux  gen- 
res Anatife  et  Balane  tle  Bruguière 
{V.  Zool.  analyt.).  De  Roissy  a  suivi 
la  piemière  édit.  des  Anim.  s.  vei  t.  ; 
Megerle,  la  première  classification  de 
Lamarck.  Ce  dernier  savant  publia 
enfin  le  résultat  de  ses  nouvelles  ob- 
servations dans  l'Extrait  de  son 
Cours  de  Zool.  ,  et  l'on  y  voit  les  Ana- 
tifes et  les  Balanes  démembrés  des  Bra- 
chiopodes  de  Duméril,  et  former  une 
classe  distincte  sous  le  nom  de  CiR- 
RHiPÈDEs  :  les  Balanes  y  sont  divisés 
en  trois  genres ,  Balane  ,  Coronule  et 
Tubiciuelle ,  V .  ces  deux  derniers 
mots.  Ce  fut  deux  ans  après  que  Blain- 
ville  publia  ses  premiers  essais  d'une 
nouvelle  distribution  du  Règne  Ani- 
mal, bientôt  suivis  d'un  Tableau  sy- 
noptique de  celte  distribution.  Les 
Ciri'hipèdes  ,  appelés  par  lui  Cirrhi- 
podes  ,  forment  aussi  une  classe  à 
part  et  composent  un  sous-type  de  ses 
Malakentomozoaires  ou  Molluscarti- 
culés.  Bellermann  {der  Gesells.  Na- 
turg.  7"  an.  i8i5,  p.  80)  fait  avec  le 
genre  Lepas  de  Linné  un  ordre  de  sa 
classe  des  Plurivalves ,  puis  il  le  di- 
vise en  deux  genres,  les  Sessiles  et 
les  Pédoncules  qui  reviennent  aux 
genres  Balane  et  Anatife  de  ses  devan- 
ciers ,  et  qui  otfrent  ]nécisément  les 
caractères  des  deux  ordres  formés  de- 


i44 


BAL 


puis ,  dans  la  classe  des  Cirrhlpèdes , 
par  Lamarck.  Ocken  (  Lehrb.  der 
Zool.  p.  559)  restreint  le  genre  Ba- 
lane  ,  comme  Lamarck ,  en  sepai-ant 
les  Coronules.  Il  adopte  le  genre 
Tubiclnelle,  iléjà  décrit  dans  les 
Annales  du  Muséum  ,  et  ces  trois 
genres  forment  pour  lid  une  famille 
de  sa  tribu  des  Vers  à  bras,  celle 
des  Balanes  ,  Balanen ,  dans  laquelle 
il  propose  un  quatrième  genre  pour 
l'Animal  décrit  et  figuré  par  Hills 
pour  YAlcyonum  Bu/sa  (Obs.  my- 
crosc.  T.  IX.  167,  dans  leHamb.  Ma- 
gaz.  i4.  5i  ),  et  qu'il  suppose  être 
un  Balane  nu  vivant  dans  cet  Alcyon 
d'une  manière  analogue  à  la  Tubicl- 
nelle dans  la  peau  de  la  Baleine.  Oc- 
ken place,  d'ailleurs,  ces  Mollusques, 
ainsi  que  les  Anatifes  ,  avec  des  Crus- 
tacés et  très-près  des  Radiaires.  Le 
Règne  Animal  de  Cuvier  montre  les 
Cirrhipèdes  ou  Cirrhipodes  compo- 
sant, comme  chez  Lamarck,  une 
classe  à  part  sous  le  nom  de  Ciriho- 
podes  ,  etla  dénomination  de  Brachio- 
podes  proposée  d'abord  par  Duméril 
qui  l'avait  empruntée,  peut-être,  des 
Brachiata  de  Poli,  est  affectée  aux 
genres  Lingule,  Térébratule  et  Or- 
bicule.  Du  reste  ,  Cuvier  ne  paraît 
considérer  les  Coronules  et  les  Tubi- 
cinelles  que  comme  des  sous-genres 
des  Balanes.  Dans  la  deuxième  édi- 
tion des  Animaux  sans  vertèbres  ,  La- 
marck n'a  fait  qu'ajouter  trois  nou- 
veaux genres  à  ceux  qu'il  avait  indi- 
qués dans  l'Extrait  de  son  Cours  , 
dont  l'un  est  dû  à  Savigny  :  le  genre 
Pyrgome  formé  pour  un  Balane  nou- 
vellement observé ,  et  les  deux  autres 
institués  pour  des  Lepas  déjà  décrits , 
le  genre  Acaste  pour  le  ie/JGS  s/jo/zg'/o- 
sade  Montagu ,  le  genre  Creusie  pour 
le  Lepas  Verruca  de  Chemnitz  (  Ba- 
laiius  Verruca^  Bruguière.  Schweig- 
ger  (  Handb.  derNaturg.  p.  611)  con- 
serve le  genre  Balanus  de  Bruguièi  e , 
et  n'admet  les  genres  de  Lamarck  que 
pour  des  divisions  secondaires.)  Gold- 
fuss  {  Handb.  der  Zool.  p.  697  )  ne 
fait  pas  mention  des  nouveaux  genres 
Pyrgome  ,  Acaste  et  Creusie. 

Tel  est  l'ensemble  des  cbangemens 


BAL 

de  rapports  et  d'ordonnance  que  le 
genre  Balane  a  subis;  tantôt  réuni 
avec  les  Anatifes ,  tantôt  sépare  de  ces 
Mollusques ,  ce  genre  a  servi  à  former 
des  divisions  de  tous  les  ordres.  La 
Coquille  a  été  alternativement  consi- 
dérée comme  univalve  ou  comme  plu- 
rivalve,  et  l'Animal,  tantôt  comme 
un  Mollusque  ,  ou  d'autres  fois  comme 
étant  plus  rapproché  des  Crustacés. 
On  a  pu  voir  que  la  séparation  des 
Coronules  a  été  effectuée  depuis  long- 
temps. Celle  des  Acastes  et  des  Creu- 
sies  a  été  faite  par  le  docteur  Leach. 
Enfin  ,  nous  proposons  aujourd'hui 
deux  nouveaux  genres  dans  la  famille 
des  Balanes,  l'un  pour  le  Lepas  po- 
7 osa  de  Chcmnilz  {Balanus  squam- 
mosus  de  Bruguière  ) ,  l'autre  pour 
la  Balanite  des  Madrépojesàc  Bosc. 

Ces  genres  forment,  avec  les  Bala- 
nes proprement  dits  et  les  genres  Pyr- 
gone  et  Tubicin^e ,  l'ensemble  de 
cette  famille ,  la  seule  de  l'ordre  des 
Cirrhopodes  sessiles ,  P".  Cirkiiopo- 
DES  ,  et  dont  voici  les  divisions  métho- 
diques. 

■f  Opercule  quadrlualue. 

a  Point  de  base  testacée. 

1.  Des  anneaux  réunis  en  un  tube 
obconique;  des  rayons  longitudinaux. 

1.  TuBiciNELLE  ,  Tubicinella ,  Du- 
fresne  ,  Lamarck,  Ocken ,  Goldfuss ; 
Balanus,  Schv\'^eigger. 

2.  Un  cône  ép^is  et  celluleux,  très- 
obtus,  à  six  valves  aiticulées,  à  rayons 
bien  distincts  ;  lames  de  l'opercule  di- 
visées en  deux  séries  opposées. 

IL  CoRONL'LE,  Coronula ,  Lamarck, 
Ocken ,  Goldfuss  ;  Balanus  compres- 
5z/5,Gualtieri;  Poljlopos  et  yistrolepas, 
Klein  ;  Lepas  ,  Linné  ;  Balanus, 
Bruguière,  Cuvier,  Schweigger. 

3 .  Un  cône  épais  et  tubuleux ,  com- 
posé de  quatre  valves  étroitement  sou- 
dées ;  communément  sans  rayons  dis- 
tincts ;  opercule  en  cône  obtus. 

III.  PoLYTREME,  PoJ-jtrema,  Fé- 
russac  ;  Lepas,  Chemnitz,  Gmelin  , 
Dillvsryn;  Balanus,  Bruguièie,  La- 
marck. 

/g  Généralement  une  base  testacée. 

I.  Un  cône  mince ,  à  parois  généra- 
lement formées  de  tubes  capillaires 


BAL 

chambrés ,  à  six  valves  ailicuk'cs  :  des 
rayons  bien  distincts  ;  lames  de  l'o- 
percuJe  formant  une  pyramide  obli- 
que par  leur  reunion. 

IV.  Balane  ,  Balanus  ,  Lamarck  , 
Ocken  ,  Goldf  uss  ;  Balanus  cylindra- 
ceus,  Gualtieri;  Monolopos  ,Polj  lopos , 
Klein  ;  J^epas ,  Linné  ;  Balanus  ,  Bru- 
guière  ,  Cuvier,  Schweigger;  Trito- 
nis ,  Poli. 

2.  Un  test  ovale  subconique  de  six 
pièces  séparables  ;  base  du  cône  en 
forme  de  godet  ou  do  patelle. 

V.  AcASTE ,  ./casta,  Leach,  La- 
marck; Tritonis,  Poli;  Lepas,  Mon- 
tagu  ;  Balanus  ^  Schweigger. 

3.  Test  univalve  en  cône  très-sur- 
baissé ,  à  parois  tubuleuses  ;  articulé 
avec  la  base.  Celle-ci,  plus  grande, 
en  forme  de  godet  ou  de  cupule. 

VI.  BosciE,  Boscia,  N.  ;  Balanile  , 
Bosc. 

ft  Opercule  blualve. 

1.  Test  convexo-conique  de  quatre 
valves  distinctes  et  articulées. 

\  II.  Creusie,  Creus/a,  Leach ,  La- 
marck ;  Lepas  ,  Miillcr  ,  Gmelin  , 
Chemnitz;  Balanus,  Bvuguière,  Oc- 
ken ,  Schweigger. 

2.  Test  subglobuleux  ,  univalve? 
VIII.   Pyrgome  ,  Pjrgoma ,  Savi- 

gnj- ,  Leach  ,  Lamarck. 

Nous  ne  farsons  point  mention  ici 
du  genre  proposé  par  Ocken ,  dont 
nous  avons  parlé  plus  haut.  Il  est 
peut-être  analogue  aux  Creusies  ou 
auxPyrgomes,  et  vit  dans  VAlcjonum 
Bu/sa ,  comme  ceux-là  dans  les  Ma- 
drépores. 

La  plupart  des  Balanes  vivent  eu 
société  ,  groupés  et  réunis  souvent 
en  quantité  innombrable  et  super- 
posés les  uns  aux  autres.  Ils  tapis- 
sent les  rochers,  les  pierres,  les  Co- 
quilles ,  les  Crustacés ,  les  tiges  de 
Plantes  marines ,  les  bois  flottans  et 
les  vaisseaux ,  de  sorte  qu'il  est  sou- 
vent difficile  de  dé  terminer  les  espèces 
réellement  indigènes  à  telles  côtes  ; 
car  il  s'établit  un  échange  général  qIcs 
Mollusques  de  ce  genre,  cntie  toutes 
les  parties  du  monde  ,  au  moyen  des 
inouyemens  variés  et  infinis  de  la  na- 
vigation.   Ces    observations    s'nppli- 

TOAIK    Tl. 


BAL  i4r, 

quent  surtout  aux  Balanes  propre- 
ment dits  et  aux  Creusies.  Les  Tubi- 
cincUes  ,  les  Coronulcs  ,  les  Acastcs  , 
les  Pvrgomes,  les  Boscies ,  habitant 
dans  la  peau  des  grands  Animaux  ma- 
rins, tels  que  les  Baleines  ,  les  Cacha- 
lots ,  ou  sur  les  écailles  des  Tortues  , 
dans  des  Eponges  ou  des  Polypiers , 
sont  souvent  isolés  et  ne  soiit  pas' 
transportés  dans  tous  les  pays  comme 
les  vrais  Balanes  ;  il  eu  est  de  même 
des  espèces  de  ce  dernier  genre  ,  qui 
vivent  dans  les  Madrépores. 

Tous  ces  Mollusques  sont  attachés  , 
par  leur  base  ,  sur  ces  divers  corps  , 
lorsqu'ils  ne  (ont  qu'adhérer  à  leur 
surface  ;  quelquefois  même  les  espè- 
ces qui  sont  implantées  dans  d'autres 
corps,  telles  que  les  Acastes  et  les  Bos- 
cies ,  ont  aussi  une  base  testacée  ; 
mais  communément ,  dans  ce  dernier 
cas  qui  est  celui  des  Tubicinelles  et 
des  Coronules  ,  le  test  est  ouvert  aux 
deux  bouts,  et  la  partie  opposée  à  l'o- 
percule est  fermée  par  une  simple 
membrane. 

Le  genre  Balane  offre  beaucoup 
d'espèces.  Les  autres  genres  de  celte 
famille  n'en  ont  encore  qu'un  petit 
nombre.  Le  test  des  Balanes  et  des 
Creusies  varie  beaucoup  dans  la  for- 
me. Assujetti  dans  son  accroissement 
à  la  position  plus  ou  moins  gênée  où 
il  se  trouve  ,  il  est  obligé  de  se  mode- 
ler par  sa  base  sur  les  corps  oii  il  a 
été  d'abord  déposé  ;  resserrée  par  ses 
voisins,  sa  Coquille  doit  subir  leur 
influence  et  porte  le  plus  souvent  leur 
empreinte  et  les  preuves  de  leur  pres- 
sion; aussi  est-il  assez  rare  d'en  ren- 
contrer qui ,  n'ayant  point  été  gênés  , 
montrent  leur  forme  naturelle.  Sou- 
vent forcés  de  s'établir  sur  une  base 
oblique  ,  leur  tendance  à  s'élever 
perpendiculairement  se  montre  dans 
la  forme  du  cône  qui  se  recourbe  un 
peu,  ou  fait  un  angle  plus  ou  moins 
considérable  avec  sa  base. 

Nous  renvoyons  à  l'article  Cirrho- 
podes ,  pour  tous  les  détails  de  l'or- 
ganisation des  Animaux  des  Balanes. 
Nous  nous  bornerons  à  dire  ici  que 
leur  Mollusque  ressemble  beaucoup  à 
celui  des  Anatifes;  leur  corps  est  ?em- 


i46 


BAL 


blable ,  ils  ont  les  mêmes  pieds  et  en 
même    nombre,    la   même   bouche; 
mais  ils  difFèrent  principalement  par 
les  branchies  et  le  pédoncule  qui  sou- 
tient les  Analifes.  On  peut  consulter 
à  ce  sujet  les  travaux  de  Poli  et  de 
Cuvier  cités  plus  haut.  On  trouve  des 
Balanes  dans  toutes  les  mers ,  vers  le 
pôle  comme  sous  la  ligne,  et,  comme 
chez  les  Anatifes  ,  les  mêmes  espèces 
se  rencontrent  souvent  dans  des  mers 
très-éioignées.  Leur  fécondité  est  pro- 
digieuse. Ils  pondent  leurs  œufs  en 
été ,  et  les  petits  qui  en  sortent  sont 
remplis  ,  au  bout  de  quatre  mois  ,  sui- 
vant Poli ,  de  semblables  œufs  prêts  à 
éclore.  Dans  l'eau,  ils  font  continuel- 
lement agir  leurs  pieds  ou  bras.  Les 
plus  grands  se  meuvent  en  spuale  et 
servent  à  faire  affluer  l'eau  vers  l'ou- 
verture et  à  y  entraîner  les  petits  Ani- 
maux dont  ils  se  nourrissent ,  étant 
garnis  de  cils  qui  aident  à  cette  ma- 
nœuvre ;  les  petits  servent  à  retenir 
leur  proie.  Leurs  mouvemens  s'exé- 
cutent avec  une  grande  vitesse;   ils 
rentrent  ces  pieds  et  resserrent  leur 
opercule  au  moindre  danger. 

La  Coquille  des  Balanes  varie  sui- 
vant les  genres  ,  comme  nous  l'avons 
vu.  Chez  la  Tubicinelle ,  chaque  épo- 
que d'accroissement  forme  un  anneau 
terminé  par  un  bourrelet  circulaire  ; 
et  la  base  du  test  n'est  qu'une  simple 
membrane.  La  Coquille  de  la  Coro- 
nule  ofire  aussi  cette  dernière  cuxons- 
tance  ,  mais  elle  est  composée  de  six 
valves  articulées.  Quelques  Balanes 
sont  cylindriques  ou  coniques ,  rare- 
ment très-allongés  en  tube ,   comme 
dans  le  Lepas  elongata  de  Chemnitz  ; 
d'autres   fois,   le  cône   est   très-sur- 
baissé. La  lame  testacée  de  la  base 
manque  dans  certaines  espèces,  com- 
me   dans  les  Lepas  depressa  fet  stel- 
lata  de  Poli,  et  le  L.  Balanus  de 
Wood,  lesquels ,  sous  ce  rapport ,  se 
rapprochent  des  Coronules;  et  quoi- 
que les  tests  soient  ordinairement  tu- 
buleux ,  ces  espèces ,  oii  k  base  man- 
que   ont  le  plus  souvent  une  Coquille 
entièrement  solide.  Cette  base    ordi- 
nairement plate ,  est  quelquefois  un 
peu  concave.  Dans  laBalanitedes  Ma- 


BAL 

drépores  de  Bosc  ,  elle  forme  la  partie 
principale  etressemblc  à  une  petite  ca- 
lotte. Dans  cette  même  espèce,  cette 
base  est  entièrement    enfoncée  dans 
la   substance   du    Madrépore ,   et  la 
partie  qui'  répond  au  cône  des  autres 
Balanes   est   très  -  aplatie  ,   et    paraît 
être  univalve  :  le  nombre  seul  des  piè- 
ces de  l'opercule  distingue  essentiel- 
lement cette  espèce  du  genre  Pyrgo- 
me.  Enfin ,  il  est  encore  d'autres  Ba- 
lanes dépourvus  de  base ,  comme  le 
Balanus  sSalactJjerus  de  Lamarck  ,  ou 
squamosus  de  Bruguière  ,  oii  le  cône  , 
réellement  quadrivalve  ,  semble  être 
univalve ,  n'ayant  point  de  rayons  ex- 
térieurs. Il  s'éloigne  aussi  de  ses  con- 
génères par  l'épaisseur  de  ses  parois 
composées  de  gros  tubes  allantdu  som- 
met à  la  base ,  construction  tout-a- 
fait  anomale  dans  le  genre  Balane ,  oii 
les  rayons  offrent ,  au  lieu  de  tubu- 
lures perpendiculaires,  de  petites  ga- 
leries horizoniales  ;  considérations  qui 
nous  ont  déterminés  à  en  faire  un  nou- 
veau genre.  Dans  les  Coronules, l'o- 
percule est  fort  différent  de  celui  des 
Balanes  ,lcs  quatre  valves  sont  oppo- 
sées sur  deux  lignes  ;  celui  des  Creu- 
sies  offre  deux  valves  inégales.  INous 
ne  connaissons  pas  celui  des  Pyrgo- 

mes.  , 

Après  ces  détails  généraux  sur  les 
genres  delà  famille  des  Balanes , nous 
dirons  comment  est  composé  le  test 
des  Balanes  proprement  dits,  4-=  genre 
de  cette  famille.  —  En  général,  tous 
ont  une  pièce  testacée  qui  forme  la 
base  du  cône ,  et  par  laquelle  ils  ad- 
hèrent aux  corps  marins.  Cette  pièce 
est  articulée  avec  celles  qui  coinpo- 
sent  le  cône  ,   lesquelles   sont   join- 
tes et  soudées  les   unes  aux  autres, 
de  sorte  que  le  test  semble  être  uni- 
valve ,  en  faisant  toutefois  abstraction 
de  l'opercule.  Ce  test  forme  un  cône 
tronqué  ,  fermé  dans  son  fond  par  la 
plaque  testacée,  et  à  sa  partie  supé- 
rieure (à  la  troncature  du  cône  qui 
forme  l'ouverture)  par  cette   espèce 
d'opercule  quadrivalve  dont  les  pie- 
ces  testacées  sont  mobiles  entre  elles. 
Les  pièces  de  l'opercule  sont  articu- 
lées les  unes  avec  les  autres  par  deux 


BAL 

sillons  à  languette  et  deux  sutures  cré- 
nelées intercalées  ;  elles  se  lesserrent 
et  s'écartent  à  volonté  pour  laisser 
sortir  les  organes  cirrlieu\  du  Balane, 
et  pour  qu'il  puisse  prendre  sa  nouii  i- 
ture.  Ces  pièces  étant  lixées  contre  les 
parois  internes  du  test  par  uu  liga- 
ment circulaire  qui  se  prête  à  leur 
mouvement,  et  qui  s'attache  vers  le 
milieu  ou  à  la  base  de  ces  parois,  elles 
forment  en  se  réunissant  un  autre 
cône  intérieur,  ou  mieux  une  pyra- 
mide oblique  et  plu:,  ou  moius  poin- 
tue ,  qui  protège  et  cache  lAniuial  en 
fermant  exactement  l'ouverture  du 
cône. 

Dans  tous  les  Balanes ,  le  cône  est 
composé  de  six  pièces  à  peu  près  d'é- 
gale hauteur,  mais  inégales  pour  leur 
forme  et  leur  largeur.  Généralement 
les  trois  aniérieuresetcelledc  lierrière 
sont  les  plus  larges ,  les  doux  latérales 
sont  beaucoup  plus  étroites.  Ces  val- 
ves ne  sont  pas  triangulaires  ,  comme 
on  le  croit  au  premier  coup-d'œil ,  et 
connue  Bruguière  le  dit.  On  voit,  à  la 
vérité,  à  la  première  inspection,  six 
.sections  triangulaires  réunies  ou  du 
moins  très-rappi'ochées  par  leur  base, 
qui  est  celle  du  cône,  et  qui  s'élèvent 
en  s'écartant  jusqu'à  son  sommet; 
leurs  intervalles  paraissent  remplis 
par  d'autres  sections  également  trian- 
gulaires ,  ayani  leurs  sommets  oppo- 
sés à  ceux  des  premières  et  un  peu 
plus  enfoncés  qu'elles ,  en  sorte  que 
celles-ci  les  dominent  légèrement  en 
relief.  Ce  sont  ces  sections  opposées 
aux  premières  ,  et  ayant  leur  base  au 
sommet  du  cône  ,  que  Bruguière  a  ap- 
pelées layons.  Eu  voyant  ainsi  les 
choses  ,  on  peut  comparer  le  test  d'un 
Balane  à  \m  cylindre  ou  à  un  cône 
tronqué,  formé  par  douze  triangles  à 
sommets  opposés  et  intercalés  les  uns 
avec  les  autres.  C'est  cette  apparence 
qui  a  fait  admettre  à  quelques  auteurs 
douze  valves  ,  sans  comprendre  celles 
de  l'opercule  et  celle  du  fond.  Mais 
les  choses  ne  sont  point  ainsi  ;  il  n'y  a 
réellement  que  six  valves  de  forme  à 
peu  près  quadrilatère  ,  plus  ou  moins 
triangulaires  à  leur  extréuiité  supé- 
rieure.  Les  rayons  que  nous  venons 


BAL  ,47 

de  caractériser  ne  sont  que  le  complé- 
ment des  premières  sections  triangu- 
laires et  en  saillies;  la  structure  clil- 
férenle  de  ces  rayons  ,  surtout  leurs 
stries  horizoutales  et  leur  enfonce- 
ment ,  font  seules  illusion  :  ces  rayons 
sont  d'ailleurs  diversement  réunis  ou 
superposés.  Les  rayons  à  droite  et  à 
gauche  de  la  valve  antérieure  ne  sont 
que  les  bords  de  cette  valve  ,  sur  le 
milieu  de  laquelle  un  triangle  règne 
en  saillie  ,  lequel  est  complété  par  ces 
deux  rayons  pour  former  le  premier 
quadrilatère  ou  la  première  valve;  ces 
rayons  ou  bords  recouvrent  les  côtés 
contigus  des  deux  valves  suivantes,  et 
cachent  ainsi  l'un  des  rayons  complé- 
mentaires des  deuxième  et  troisièuie 
valves  ;  les  bords  postérieurs  de  celles- 
ci  sont  deux  autres  rayons  complé- 
mentaires qui  recouvrent  et  cachent  à 
leur  tour  les  bords  antérieurs  des  qua- 
trième et  cinquième  ,  et  enfin  les  bords 
de  la  sixième  ou  ses  compléuicns  sont 
couverts  par  les  bords  ou  rayons  de 
ces  deux  dernières.  Si  l'on  examine 
l'intérieur  du  cône  vers  la  base,  on 
voit  distinctement  la  véritable  forme 
de  ces  valves ,  parce  que  les  sutures 
n'y  sont  pas  recouvertes ,  et  qu'elles 
correspondent  à  peu  près  à  celles  du 
dehors  ;  on  voit  leurs  articulations  re- 
couvertes ,  sur  une  partie  de  leur  lon- 
gueur, par  un  feuillet  testacé  qui  est 
collé  sur  le  bord  des  valves  dans  uu 
sens  contraire  à  cel  u  i  de  la  face  externe 
du  cône.  Le  milieu ,  triangulaire  et  en 
saillie  des  valves,  est  composé  d'un 
tissu  tubuleux  généralement  très-ser- 
ré ,  de  petits  cônes  ou  de  petites  py- 
ramides contigus,  à  côtés  communs, 
s'élevant  perpendiculairement  de  la 
base  vers  le  sommetdu  cône,  et  chaque 
tube  est  comuiunément  divisé  sur  sa 
hauteur  en  un  grand  nombre  de  pe- 
tites loges  ,  ce  qui  exclut  toute  idée  de 
circulation  capillaire.  Les  rayons  ont 
une  autre  construction,-  ils  sont  com- 
posés de  lames  parallèles  à  la  base  du 
cône ,  et  empilées  les  unes  sur  les  au- 
tres; ces  lames  sont  unies  par  les  pa- 
rois interne  et  externe  du  test,  de  ma- 
nière qu'elles  laissent  entre  elles  de 
petites  galeries  parallèles.  Ces  petites 


i48 


BIL 


galeiies  pai-aissent  sur  le  bord  latéral 
de  chaque  rayon  qui  est  taillé  en  bi- 
seau ,  et  c'est  dans  les  rainures  qui  eu 
l'ésultent  que  s'engrainent  de  petites 
stries  saillantes  du  côté  contigu  de  la 
valve  suivante.  Voilà  le  mode  d'ai'ti- 
culation  qui  unit  les  six  valves.  Il  jia- 
raît  que ,  dans  l'accroissement  en  dia- 
mètre du  cône  ,  les  valves  qui  se  re- 
couvrent,  comme  nous  l'avons  dit, 
glissent  les  unes  sur  les  autres,  sans 
que   les  stries    saillantes   sortent  de 
leur  engrenage,  et  que  l'Animal  al- 
longe ,  par  la  transsudation  de  son 
manteau  ,   les   plaques   internes   qui 
servent  de  doublures  aux  sutures  dans 
une   pallie   de  leur  longueur.   Nous 
pouvons  maintenant  concevoir  l'ac- 
croissement   singulier    des    Balancs 
qui,  malgré  les  excellentes  disserta- 
tions deBruguière(EncYcl.mélh.  art. 
Balanite  ) ,  de  Cuvier  (Mém.  sur  les 
Anatit'es  et  les  Balanesi,  de  Lamarck 
(genre    Balane ,   An.   s.  vert.),  n'a 
point  encore  été  bien  expliqué.  Les 
pièces  de  l'opercule  n'étant  point  sou- 
dées ,  leur   accroissement  s'explique 
facilement,  ainsi  que  chez  les  Anatii'es 
dont  on   peut  considéier  les   valves 
comme  analogues  à  l'opercule  des  Ba- 
lanes.   Chez  les  Anatifes ,  les  valves 
s'accroissent  dans   toutes  les   direc- 
tions ,  sur  tous  leurs  côtés.  Au  con- 
traire, celles  de  l'opercule  des  Bala- 
nes    ne   s'accroissent   que   par    leur 
base  qui  s'élargit  à  mesure  par  des 
débords  latéraux  :  quant  au  cône  de 
ces  Mollusques,  àleur  test,  toutes  ses 
parties  étant  soudées  et  ce  cône  étant 
fermé  à  sa  base,  l'accroissement  est 
bien  plus  compliqué  ;  mais  il  n'est  pas 
uniforme   chez    tous.   Pour   le   très- 
grand  nombre ,  il  faut  nécessairement 
admettre  ,   à  de   certaines  époques  , 
une  désunion  des  sutures  et  une  ex- 
tension des  côtés  qu'elles  unissent , 
analogue  à  ce  que  l'on  observe  dans 
les  Oursins.  C'est  en  effet  ce  qui  a 
lieu  ,  et  l'accroissement  se  fait  dans 
deux   directions ,   en    largeur  et   en 
hauteur.  Celui  dans  le  sens  du  dia- 
mètre a  lieu  de  la  manière  suivante  : 
les  lames  testacées  qui  recouvrent  les 
sutures  vers  le  haut  et  à  l'intérieur  , 


BAL 

ne  sont  autre  chose  que  la  partie  su- 
périeure des  valves  recouverte  par  les 
rayons  extérieurs  ;  entre  cette  dou- 
bluie   règne  un  espace  libre  dans  le- 
quel pénètre  un  double  rebord  du 
manteau.  Des  pores  du  manteau  com- 
muniquent, du  haut  en  bas,  avec  les 
issues  des  petites  galeries,  qui  com- 
posent le  tissu  des  rayons  ,  et  ce  man- 
teau est  organisé  pour  allonger  les 
stiies  saillantes  qui  composent  l'en- 
grenage  de   la    même   manière   que 
d'autre-;  Mollusques  forment  les  stries 
élevées  et  les  dents  de  leur  ouverture. 
Il  s'opère  à  l'extérieur  de  ces  petites 
galeries  une  juxta-position  qui  forme 
accroissement  dans  le  temps  oii  l'Ani- 
mal sent  la  nécessité  de  faire  glisser 
les  valves  les  unes  sur  les  autres,  dans 
l'engrenage  qui  ies  unit ,  afin  deflèc- 
tuer  cet  accroissement.  Ainsi,  ce  sont 
les  bords  libres  des  rayons  qui  sont 
élargis  latéralement   et  du  haut  en 
bas  ,   pendant  un   certain  temps   de 
l'époque   où.    l'Animal   peut    encore 
agrandir  sa  maison.  Pendant  le  même 
temps  ,    s'opère    l'accroissement    en 
hauteur  ,  par  des  procédés  sembla- 
bles, et  sans  doute  simultanément. 
La  suture,   qui  unit  les  valves  par 
leur    base  à   la  plaque  testacée ,    et 
qui  est  marquée  au  dedans  du    cône 
par  une  ligne  circulaire  de  pores  assez 
gros  ,  se  désunit ,  et  les  Balanes  ac- 
croissent celte  base  des  valves  en  dé- 
bordant sur  les  côtés  de  la  même  ma- 
nière que  pour  celles  de  leur  oper- 
cule. Mais  il  vient   une  époque  oti 
l'accroissement  laléi'al  des  rayons  ne 
peut  plus  avoir  lieu  ,    et  oii  ceux-ci 
demeurent  soudés  d'une  manière  fixe; 
alors  le  Balane  peut  encore ,  et  à  ce 
qu'il  paraît  assez  long-temps ,    aug- 
menter la  hauteur  de  son  tube.  C'est 
la  plaque  testacée  dont  le  diamètre 
augmente,  en  même  temps  que  celui 
du  cône  ,  par  des  crues  circulaires  sur 
ses  bords,  qui  lui  en  fournit  le  moyen. 
Ces  bords  s'élèvent  et  acquièrent  sou- 
vent une  hauteur  égale  à  celle  du  cône 
lui-même  ;  mais  alors,  on  ne  voit  plus 
sur  cette  base  ainsi  élevée  les  rayons 
du  cône  ;  ou  n'aperçoit  que  des  an- 
neaux circulaires,  des  cercles  super- 


BAL 

poics ,  traces  des  accroissemcns  suc- 
cessifs. On  vt)it  tout  cela  très-distinc- 
tcinent  sur  les  vieux  individus  des 
grosses  espèces. 

Dans  d'autres  Balanes  ,  l'accroisse- 
nieut  est  plus  simple.  Dans  la  Bala- 
nile  des  Madrépores,  qui  forme  notre 
genre  Boscie ,  il  paraît  que  les  bords 
seuls  des  deux  calottes  opposées  s'ë- 
largissent  en  s'clevant.  Dans  le  B. 
slala<:tiferus  de  Lamarck,  l'accrois- 
sement, comme  dans  les  Coronulcs, 
doit  avoir  lieu  par  la  formation  de 
nouvelles  pyramides  et  l'allongement 
de  la  base  des  anciennes,  et,  comme 
le  dit  Cuvier,  au  moyen  des  produc- 
tions qui  garnissent  les  cellules  ou  les 
tubes  :  mais  dans  les  Coronules  il  y  a 
désunion  des  valves  comme  dans  les 
Balanes  ordinaires  ,  tandis  que  ,  dans 
Je  B.  stalactiferus  ,  cette  désunion 
n'a  pas  l'air  aussi  simple,  car  l'on 
n'aperçoit  pas  de  suture  à  l'extérieur. 
Dans  les  Coronules  et  le  Balane  que 
nous  citons  ,  les  productions  du  man- 
teau peuvent  remplir  en  partie  les  tu- 
bulures ;  mais  dans  les  Balanes  à 
tuyaux  presque  capillaires  ,  elles 
n  entrent  que  fort  peu  puisque  les 
petits  tubes  sont  divisés  en  chambres 
sur  leur  hauteur.  Du  reste ,  l'explica- 
tion que  donne  Bruguière  de  la  for- 
mation des  tubulures  est  seule  ad- 
missible. On  peut  consulter ,  au  sujet 
de  l'organisation  des  Balanes,  les  pi. 
IV  et  V  de  Poli ,  ainsi  que  les  discours 
qui  s'y  rapportent. 

Les  caractères  génériques  du  genre 
Balane  sont  :  coips  sessile,  enfermé 
dans  une  Coquille  operculée;  bras 
nombreux ,  sur  deux  rangs  ,  inégaux, 
articulés  ,  ciliés  ,  composés  chacun 
de  deux  cirrhes  soutenues  par  un  pé- 
dicule ,  et  exertiles  hors  de  l'oper- 
cule ;  bouche  sans  saillie  ,  ayant  qua- 
tre mâchoires  transverses,  dentées,  et 
en  outre  quatre  appendices  velus  , 
ressemblant  à  des  palpes  (  Lamarck)  ; 
Coquille  sessile  ,  fixée ,  composée  de 
six  valves  généralement  articulées 
entre  elles  et  formant  par  leur  réu- 
nion un  cône  tronqué  à  son  sommet , 
ou  un  cylindre  communément  fermé 
au  fond  par  une  plaque  testacée  ad- 


BAL  1*9 

hérente  ;  ouverture  subtrigonc  ou 
elliptique  ;  opercule  intérieur  qua- 
drivalve  ,  à  valves  mobiles ,  formant 
parleur  réunion  une  pyramide  obli- 
que. 

Il  serait  difficile  ici  d'énumérer  les 
espèces  vivantes  de  ce  genre  ;  la  con- 
fusion la  plus  complète  règne  encore 
entre  elles,  par  le  défaut  de  critique 
et  de  bonne  s\nonyinic  qu'on  ren- 
contre dans  tous  les  ouvrages  des- 
criptifs sur  ces  Mollusques.  Les  es- 
pèces les  plus  communes  même  sont 
incertaines ,  telles  que  le  T'nitiiinabu- 
lum\  car  les  uns  ont  fait  des  espèces 
nouvelles  pour  de  simples  variétés 
de  cette  Coquille,  et  les  autres  ont 
donné  son  nom  à  des  espèces  fort  dis- 
tinctes. 

On  peut  diviser  les  Balanes  en  deux 
sections,  ceux  qui  ont  une  base  tes- 
tacée et  ceux  qui  en  sont  privés.  Peut- 
être  quelques  espèces  de  la  première 
section  devront-clies  entrer  dans  le 
genre  Coronule. 

I"=  Section.  — Pas  de  base  testacée 

1 .  B.  depressi/s  ,  Lepas  depressa , 
Vo\i, Test.  utr.  Sicil.  tab.  5.  f.  12.  i5. 
Des  mers  de  Naples.  —  1.  B.  stel- 
latus ,  Poli,  loc.  cil.  tab.  6.  f.  18.  19. 
20.  Des  mers  de  Naples.  —  5.  B. 
crenatus  ,  Bruguière  ,  n°  10,  Lepas 
cornubie/isis ,  Pennant,  Zool.  iv.  p. 
73.  t.  37.  f.  6.  Lepas  BaLanus,  Wood, 
Conchyl.  tab.  7.  f.  3.  ;  Chemnitz  , 
Conch.  tab.  97.  f.  826.  De  l'Océan 
sur  nos  côtes.  —  4.  B . punctatus ,  Ma- 
ton et  Rackett,  Montagu  ,  Jest.  t.  1. 
f.  5.  De  nos  côtes. —  b.B.fistulo- 
sus ,  Bruguière ,  n°  6  ;  B.  clavatus  , 
Ellis  et  Solander,  Zooph.  t.  i5.  f.  78; 
Lepas  elongata  ,  Chemnitz,  tab.  98. 
f.  858.  Cette  curieuse  espèce  est  très- 
remarquable  par  sa  forme  allongée 
et  îistuleuse.  Les  valves  tiennent  si 
peu  entre  elles,  que,  pour  peu  qu'on 
la  touche ,  elles  se  séparent.  Elle  pa- 
raît dépourvue  de  base  testacée.  Elle 
se  trouve  sur  nos  côtes.  Il  ne  faut  pas 
la  confondre  avec  le  Lepas  Jistulosus 
de  Poli,  qui  en  est  bien  distinct. 

Il"  Section.  —  U/ie  base  testacée. 

6.  B.  perforatus  ,  Bruguière,  n"  9  ; 
Chemnitz,  Conchyl.  tab.  98.  fig.  855. 


i6o 


BAL 


B .  fistulosus ,  Poli,  Test,  utriitsq.  Sic. 
tab.  6.  f.  1.  2.  De  la  Méditerranée. 
—  '].  B.  sjn/iosus,  Bruguière,  n°  8; 
Lamarck  ,  sp.  u°  i5.  hepas  spinosa  , 
Gniclin,  Chemnitz  ,  tab.  98.  f.  84o 
et  t.  99 .  f.  84 1.  Cette  espèce  est  rare 
et  recherchée.  —  8.  B.  Tintinnabu- 
luin  ,  Linné,  Lamarck,  An.  s.  vert. 
2*^  cdit.  n°  5;  Wood ,  Conchyl.  tab.  6. 
f.  1  et  2  ;  Chemnitz,  t.  97.  f.  828  à 
83o.  vulg.  la  Tulipe  épanouie  ,  le 
Turban,  le  Gland  de  mer,  Tulipe,  etc. 
Rumphius  rapporte  que  les  Chinois 
font  de  son  Animal  un  mets  délicat 
apprêté  avec  du  sel  et  du  vinaigre.  II 
blanchit  par  la  coction.  Son  goût  est 
semblable  à  celui  de  nos  Ecrevlsses. 
Cette  espèce  s'attache  quelquefois  en 
si  grand  nombre  aux  navires  qu'elle 
ralentit  leur  marche.  V.  pour  les 
autres  espèces,  Lamarck,  Bruguiè- 
re, Wood,  Dillwyn,  Poli,  Chem- 
nitz, etc.  Quant  aux  espèces  fossiles 
du  genre  Balane  ,  auxquelles  doit 
s'appliquer  la  dénomination  de  Bala- 
nites  ,  Balanites  ,  nous  observerons  , 
avec  Défiance  (Dict.  des  Se.  nat.  ), 
que  les  anciens  oryctugraphes  les  re- 
gardaient comme  extrêmement  rares, 
et  que  Dargenville  croj'ait  même  qu'il 
n'en  existait  pas.  Bajerus  est  le  pre- 
mier qui  en  ait  parlé  dans  son  Orjc- 
tograplda  norica.  Aujourd'hui  on  en 
connaît  dans  un  très-grand  nombre 
de  localités.  On  en  trouve  assez  fré- 
quemment dans  le  calcaire  grossier 
dos  environs  de  Paris,  et  surtout  en 
Italie  ,  dans  le  val  d'Andonne  ,  le 
Plaisantin  ,  à  Ronca ,  etc.  ;  la  Suisse, 
le  Dauphiné ,  les  environs  de  Mar- 
seille, de  Boixleaux  et  ceux  de  Valo- 
gnes  en  fournissent  aussi  diverses  es- 
pèces ;  enfin  DelVance  en  cite  encore 
à  Malte,  en  Silésie  et  en  Pologne,  et 
Sowei'by  en  décrit  deux  espèces  d'An- 
gleterre. Schlottheim  {der  Petrefact. 
p.  170)  cite  des  Balanites  qu'il  appelle 
JLepadites ,  dans  des  terrains  anciens , 
inférieurs  à  la  Craie;  mais  plus  com- 
munément ces  Fossiles  se  ti'ouvent 
dans  les  couches  superposées  à  la 
Craie.  Yoici  les  espèces  principales 
qui  ont  été  reconnues  :  i.  B.  Delphi- 
nus ,  Defrance,  Die",  des  se.  nat.  sp. 


BAL 
n°  1.  Knorr.  vol.  11.  tab.  K.  De 
Saint-Paul-Trois-Châteaux  en  Dau- 
phiné.—  2.  B.  squamosus  ,  id.  sp.  n° 
2.  Du  Plaisantin ,  du  DaupAiiné ,  de 
Doué  en  Anjou.  —  3.  B.  virgatus  , 
Defrance,  sp.  n°  3.  voisin  du  B.  Ba- 
lanoïdes.  De  l'Anjou.  —  4.  B.  den- 
tifurmis  ,  Defrance  ,  sp.  no  4  ,  Knorr. 
vol.  II,  tab.  k.  1  ,  fig.  4.  Des  envi- 
rons de  Marseille.  —  3.  B.  striatus , 
Defrance  ,  sp.  n°  5.  Du  Plaisan- 
tin.—  6.  B.  crispus ,  Defrance,  sp. 
n"  6.  ou  Lepas  stellaris ,  Brocchi , 
Test.  tab.  i4.  f.  17.  De  Saint-Paul- 
Trois-Chateaux  en  Dauphiné.  —  7; 
B.  circi/matus,  Defrance,  sp.  n"  7. 
De  Hauteville  ,  département  de  la 
Manche.  —  8.  B.  commuais ,  Defran- 
ce, sp.  n°  8.  Trouvé  sur  les  huîtres  du 
banc  superposé  au  Gypse  dans  les  en- 
virons de  Paris —  9.  B.  Pustula,  De- 
france ,  sp.  n°  9.  Localité? —  10.  B. 
tesse/afus  ,  Sowerhy  ,  Min.  Conckol. 
tab.  84.  f.  1 .  —  \\.  B.  crassus,  Sower- 
by  ,  loc.  cit.  f.  1.  Ces  deux  espèces 
sont  d'Angleterre.  —  12.  Lepadites 
pticatus ,  Schlottheim  ,  Petrefact. ,  p. 
1 70.  n°  5.  Il  a  les  plus  grands  rapports 
avec  le  BaL  Balanoides.yav.  Plicata. 
De  Hidesheim  et  Piétra  en  Pié- 
mont. —  i5.  Lep.  tintinnabulijbrmis  , 
Schlottheim  ,  loc.  cit.  sp.  n"  4.  Il  a 
beaucoup  de  rapport  avec  le  B.  Tin- 
tinnahulum.  De  Suède.  —  i4.  Lep. 
sulcptus,  id.  sp.  n°  5.  Trouvé  avec  le 
précédent.  —  i5.  Lep.  lineatus  , 
id.  sp.  n°  6.  du  Calcaire  du  Jura-  — 
16.  Lep.  radiatifs ,  id.  sp.  7.  du  Cal- 
caire du  Jura.  Brocchi  {Conchyl.  t. 
II.  p.  597  )  cite  en  outre  les  Bal.  Tin- 
linnahuliim,  sulcatus,  Lam.;  Balanoi- 
des  et  Stellaris^  Poli,  comme  étant 
fossiles  dans  le  Plaisantin.  Lamarek 
ajoute  quelques  autres  espèces  ayant 
des  analogues  vivans.  (f.) 

BALANGHAS.  bot.  phan.  Es- 
pèce du  genre  Sterculia.  K.  Stercu- 
LIER.  (b.) 

BALANGUE.  Balanga.  bot. 
PHAN.  Fruit  de  Madagascar,  décrit 
par  Gaerlner  (  de  Fruct.  et  de  Sem. 
II.  t.  180) ,  et  qui  appartient  à  un  Vé- 
crétal  encore  inconnu.  C'est  une  baie 


E 


BAL 

globuleuse,  charnue,  à  une  ou  deux 
loges,  contenant  deux  semences  en 
cœur  renversé ,  attachées  au  fond  de 
la  baie, envhonnées  entièrement  d'un 
arille  sec;  l'i^nbryon  est  muni  d'un 
périspcrme  charnu  ;  les  cotylédons 
sont  foliacés  ;  la  radicule  est  courte , 
droite  et  cylindrique.  (b.) 

*BALAN1NE.  Balaniiius.  iNs. 
Gemc  de  l'ordre  des  Coléoptères  , 
section  des  Tétramères  ,  établi  par 
Germar  ,  et  adopté  par  Dejean  (Catal. 
des  Coléopt. ,  p.  86  )  qui  en  possède 
dix  espèces  ,  la  plupart  originaires 
d'Europe,  mais  étrangères  à  la  Fran- 
ce. On  en  trouve  cependant  aux  en- 
virons de  Paris  des  espèces  décrites 
jar  Fabricius.  Ce  genre  appartient  à 
a  famille  des  Rhincnopborcs ,  e  t  cons- 
titue une  des  subdivisions  nombreu- 
ses du  grand  genre  Curculio  de  làn- 
né.  (aud.) 

BALANITE.  moll.  fos.  Nom  fran- 
çais donné  par  Bruguièrc  au  Gland- 
de-Mer ,  quand  il  institua  le  genre 
Balane  ;  mais ,  d'après  la  terminaison 
adoptée  pour  les  espèces  fossiles  de 
chaque  genre  ,  l'on  doit  entendre  par 
Balanites  ,  Balanites ,  les  espèces  fos- 
siles du  genre  Balane.  J^.  ce  mot.  (f.) 

BALANITE.  Bal  an  lies .  bot  . 
PHA.N.  Dans  le  troisième  volume  des 
Mémoires  de  l'Institut  d'Egypte  ,  De- 
lille  a  décrit ,  sous  le  nom  de  Balani- 
tes œgyptiaca  ,  WJgihalid  de  Prosper 
Alpin,  ou  Ximenia  œgypticaA.e\^mxié 
et  de  Willdenow.  Ce  genre  Balanites, 
distinct  des  véritables  Ximenia  ,  doit 
être  placé  dans  la  famille  des  Téré- 
benthacécs,  près  des  genres  Spondias 
et  Con narus. ^  o\c\  ses  caractères  :  ca- 
lice à  cinq  divisions  profondes  et  éta- 
lées ;  corolle  de  cinq  pétales  étalés  , 
velus  intérieurement  ;  étamines ,  au 
nombre  de  dix ,  insérées  chacune 
dans  une  pelite  fossette  que  l'on  re- 
marque à  la  base  d'un  disque  charnu, 
formant  une  espèce  de  tube  conique, 
qui  recouvre  l'ovaire  .dans  ses  deux 
tiers  inférieurs  :  celui-ci  est  ovoïde  , 
allongé  ,  presque  pentagone  ,  à  cinq 
loges ,  contenant  chacune  un  seul 
ovule  suspendu:  le  style  est   coiut , 


BAL 


i5i 


gros  ,  terminé  par  un  stigmate  à  peine 
distinct ,  légèrement  quinquclobé.  Le 
fruit  est  une  drupe  ovoïde  ,  à  cinq  an- 
gles arrondis  ,  renfcimaut  un  seul 
noyau  ,  uniloculaire  et  monosperme. 

Le  Balanite  d'Egypte  ,  Balanites 
œgjptiaca  ,  Del.  (Egypte  ,  t.  28)  ,  est 
un  Arbre  épineux  ,  haut  de  dix-huit 
à  vingt  pieds,  ayant  à  peu  près  le  porl 
du  Ziziphiis ,  fîpina  C/uisii  ;  il  croît 
en  Egypte  oii  il  est  maintenant  fort 
rare  ,  et  dans  l'intérieur  de  l'Afiique. 
Les  Nègres  eu  ont  transporté  les  grai- 
nes jusque  dans  les  Antilles  ,  oii  l'on 
en  trouve  maintenant  quelques  indi- 
vidus ,  particulièrement  à  St.-Domin- 
gue.  Ses  feuilles  sont  courtcmcnt  pé- 
tiolées,  unijuguécs,c'est-à-dirc,  com- 
posées d'uue  seule  paire  de  folioles, 
scssiles  au  sommet  du  pétiole  com- 
mun, et  irrégulièrement  ovales.  Les 
épines,  qui  sont  très-accrées, naissent 
à  l'aisselle  des  feuilles ,  et  sont  plus 
courtes  qu'elles.  Les  fleurs  sont  as- 
sez petites,  verdâtres,  et  forment 
des  espèces  de  bouquets  à  l'aisselle 
des  feuilles  supérieures.  Les  fruits  , 
qui  leur  succèdent ,  sont  presque 
ovoïdes,  de  la  grosseur  d'une  Noix, 
jaunâtres.  Leur  chair  est  un  peu  vis- 
queuse, molle  ;  leur  noyau  est  de  la 
grosseur  d'une  moyenne  Olive. 

On  a  cru  pendant  long-temps  que 
cet  Arbre  fournissait  les  Mirobolans 
Chebules  ;  mais  on  sait  positivement 
aujourd  hui  que  cette  diogue  est  pro- 
duite par  le  Terminalia  Ckebula. 

Le  nom  de  Balanites  désigne 
dans  Pline  le  Châtaignier.        (a.  r.) 

BALANOIDE.  ECHiN.  Foss.  Quel- 
ques auteurs  ont  donné  ce  nom  aux 
pointes  d'Oursins  fossiles.    (I1AM..X.) 

BALANOPHORE.  Balanophora. 
BOT.  PHAN.  Ce  genre,  qui  a  été  éta- 
bli par  Forster  pour  une  Plantr-  ob- 
servée par  lui,  dans  les  forêts  de  Tan- 
na, l'une  des  Nouvelles-Hébrides,  est 
devenu  le  type  d'une  famille  nouvelle, 
établie  par  feu  Richard  sous  le  nom 
de  Balanophorées.  T'.  ce  mot.  Le 
Balanophora  fungosa ,  la  seule  espèce 
connue  de  ce  genre  ,  est  une  Plante 
parasite  ,     ayant    l'apparence    d'un 


yj3  BAL 

Champignon,  d'une  couleur  blan- 
châtre ,  attachée  sur  la  racine  des 
Plantes  voisines.  Elle  forme  à  sa  base 
une  espèce  de  gros  tubercule  charnu, 
qui ,  quelquefois  ,  acquiert  le  volume 
du  poing ,  et  que  l'on  peut  considérer 
comme  sa  racine  ;  ses  liges ,  quelque- 
fois solitaires  ,  naissent  du  tubercule 
cJiarnu  dont  nous  venons  de  parler; 
elles  sont  cylindriques ,  de  la  lon- 
gueur du  doigt ,  recouvertes  d'écalUes 
imbriquées ,  et  se  terminent  supé- 
rieurement par  un  capitule  de  fleurs  , 
à  moitié  recouvert  par  les  écailles 
de  la  tige  ,  et  composé  de  fleurs  mâles 
et  femelles.  Les  fleurs  mâles  ,  moins 
nombreuses  et  plus  grandes,  pédi- 
cellées  ,  occupent  la  partie  iuférieure 
du  capitule  ;  leur  calice  est  à  trois  ou 
quatre  divisions  lancéolées,  ouvertes; 
leurs  étamines,  au  nombre  de  trois, 
sont  soudées  en  un  tube  cylindrique 
par  leurs  filets  et  leui'S  anthères.  Les 
fleurs  femelles  ^  incomparablement 
plus  nombreuses  et  plus  petites,  oc- 
cupent les  tiois  quarts  supérieurs  du 
capitule  ;  elles  se  composent  d'un 
ovaire  infère  ,  allongé  et  presque  fi- 
liforme ,  couronné  par  le  limbe  du 
calice  ,  qui  est  inégal  ;  cet  ovaire  ,  à 
une  seide  loge  et  à  une  seule  graine, 
est  surmonté  par  un  style  capillaire 
que  termine  un  stigmate  peu  appa- 
rent. Le  fruit  est  inconnu.       (a.r.) 

*  BALANOPHORÉES.  Balcno- 
phoreœ.  bot.  phan.  Cette  famille 
nouvelle  se  compose  des  genres  Ba- 
lanophora  et  Cynomoiium,  auxquels 
il  faut  ajouter  deux  genres  nouveaux, 
savoir  .  1-e  Langsdo/ffia  de  Mai-tius  et 
VHelosis  de  Richard  père.  De  Jussieu, 
dans  son  Gênera  Planta? um  ,  avait 
placé  les  deux  genres  Balanophora  et 
Cynomorium  parmi  les  Incertœ  sedis, 
comme  étant  trop  imparfaitement 
connus  dans  leur  organisation  pour 
pouvoir  être  rapportés  à  aucune  fa- 
mille naturelle.  L.-C.  Richard,  après 
avoir  soigneusement  analysé  ces  dlf- 
férens  genres,  les  a  réunis  dans  un 
même  ordre  naturel  ,  auquel  il  a 
donné  le  nom  de  Balanophorées  ;  en 
voici  les  caractères  :  Plantes  ordinai- 


BAL 

rement pai'asites,  d'un  aspect  particu- 
lier, ayant  quelque  ressemblance  avec 
des  Champignons  ou  plutôt  avec  les 
Clandestines  et  les  Orobanches  ,  s'é- 
levant  peu  au-dessus  dçk  suiface  du 
sol.  Leurs  racines  forment  une  sorte 
de  tubercule  charnu  ,  ou  sont  rameu- 
ses et  s'étendent  horizontalement ,  en 
s'enlaçant  à  celles  des  Plantes  voisi- 
nes ,  ou  s'y  implantant  entièrement. 
Leurs  tiges  sont  épaisses ,  charnues  , 
simples  ,  cylindriques  ,  nues ,  ou  re- 
couvertes d'écaillés  de  forme  variée  , 
que  l'on  peut  en  quelque  sorte  con- 
sidérer comme  leurs  feuilles. 

Les  fleurs  sont  constamment  uni- 
sexuées,  monoïques,  très-petites,  ser- 
rées les  unes  contre  les  autres  et  dis- 
posées en  capitules  ovoïdes,  plus  ou 
moins  allongés.  Ordinairement  les 
fleurs  mâles  et  les  fleurs  femelles  sont 
réunies  sur  un  même  capitule ,  com- 
me dans  les  genres  Cynomorium  et 
Helosis;  d'autres  fois  les  capitules  sont 
uniquement  composés  de  fleurs  mâles 
ou  de  fleurs  femelles,  ainsi  qu'on  le 
remarque  dans  le  Ijangsdorffia.  Ces 
fleurs  sont  lassemblées  sur  un  axe  ou 
réceptacle  commun,  garni  de  soies 
ou  de  petites  écailles  entremêlées  avec 
les  fleurs. 

Les  fleurs  mâles  sont  ordinaire- 
ment pédicellées  ;  leur  calice  est  à 
trois  divisions  profondes.  Le  nombre 
des  étamines  est  généralement  de 
trois  ;  elles  sont  soudées  ensemble 
par  leurs  filets  et  leurs  anthères ,  de 
manière  à  former  au  centre  de  la  fleur 
une  espèce  de  tube  cylindrique  ;  tan- 
tôt les  anthèi'es  s'ouvrentpar  leur  face 
interne,  tantôt  par  leur  face  externe. 
Le  genre  Cynomorium  ne  présente 
manifestement  qu'une  seule  étamine. 

Les  fleurs  femelles  sont  tantôt  ses- 
siles  ,  tantôt  pédicellées  ,  etc.  Leur 
ovaire  est  constamment  infère ,  allon- 

f;é  ou  presque  globuleux ,  à  une  seule 
oge  qui  renferme  un  seul  ovule  atta- 
ché au  sommet  de  la  loge  et  renversé. 
Le  limbe  du  calice  forme  un  rebord 
inégal  et  sinueux,  ou  se  compose  de 
trois  à  quatre  lanières  minces,  comme 
dans  le  Cynomorium.  Cet  ovaire  est 
communément  surmonté   d'un   seul 


BAL 

style  filiforme;  on  en  trouve  deux 
dans  le  genre  Helosis. 

Le  fruit  est  une  petite  cariopsc  cou- 
ronnée par  le  limbe  du  calice ,  et  dont 
le  péricarpe  est  sec  et  assez  épais. 
La  graine  remplit  exactement  toute 
la  cavité  intérieure  du  péricarpe  avec 
lequel  elle  est  intimement  soudée. 
Elle  se  compose  duu  endosperme 
épais  et  charnu  ,  quelquefois  cellu- 
leux  ,  uni  à  un  embryon  très-petit  , 
presaue  imperceptible ,  entièrement 
simple,  indivis,  et  par  conséquent 
monocotylédon.  Il  est  situé  dans  une 

f)etite  fossette,  sur  l'un  des  côtés  de 
a  surface  externe  de  l'eudosperme. 

La  famille  des  Balanophorées  doit 
donc  être  rangée  parmi  les  familles 
de  Plantes  monocotvlédonées  ;  celle 
dont  elle  se  rapproche  le  plus  est  la 
famille  des  Hydrocharidées,  mais  elle 
s'en  distingue  surtout  par  son  port  et 
son  fruit  uniloculaire  et  monosperme. 
Par  leur  port  et  leurs  caractères ,  les 
Aroïdées  se  rapprochent  beaucoup 
plus  de  notre  famille,  bien  que  leur 
ovaire  soit  libre  et  supèrc.  Enfin  ,  les 
Aristolochiées,  et  particulièrement  le 
genre  Crtinus,  ont  une  grande  analo- 
gie îivec  les  Balanophorées  ,  en  sorte 
que  leur  place  nous  paraît  indiquée 
entre  les  Hydrocharidées  qui  termi- 
nent le  groupe  des  Monocotylédons  , 
et  les  Aristolochiées  qui  sont  placées 
en  tète  des  Dkotylédons. 

On  peut  disposer  de  la  manière  sui- 
vante les  quatre  genres  qui  forment 
la  famille  des  BaLinophorées  : 

f  Trois  étamines  s\mphysandres. 

X.  Anthères  introrses.  Helosis,  Ri- 
chard. 

p.  Anthères  extrorses.  Langsdorf- 
Jia,  Martius;  Balanophora,  Forster. 

tf  Une  seule  étamine  ,  Cjnomo- 
rium,  Micheli.  (a.  r.) 

BALANOPTERIS.  bot.  phan.  On 
trouve  décrit  et  figuré  sous  ce  nom  , 
dans  Gaertner(T.  ii.  p.  94.  t.  99),  le 
Molavi  des  Philippines ,  précédem- 
ment nommé  Heridera  littoralis  par 
Aiton.  T^.  Keritizra.  (a.  r.) 

*BALANOS.  BOT.  PHAN.  r.  Bala- 

NUS. 


BAL  i53 

»  BALA-N'POUTOU.  bot.  phan. 
(Proyarl.)  C'est-à-dire  Racine  d'Eu- 
rope. Paraît  être ,  sur  les  côtes  d'A- 
frique au  nord  du  Zaïre  ,  le  Con- 
vohulus  Batatas,  L.  ,  plutôt  que  la 
Pomme-dc-Terre,  Solarium  tuberosum, 
L. ,  comme  l'ont  dit  quelques  voya- 
geurs. (B  ) 

BALAINTANA.  bot.  phan.  Nom 
caraïbe  de  la  Banane,  f^.  ce  mot.  (b.) 

BALAINTI.  BOT.  PHAN.  (Camelli.) 
Petit  Arbre*  indéterminé  des  Philip- 

f)ines ,  dont  les  feuilles  ombiliquées  et 
es  graines  comparées  à  celles  du  Ri- 
cin ,  autorisent  les  rapprochemens 
qu'on  peut  en  faire  avecce  genre,   (b.) 

BALAINTIA.  mam.  (lUiger.)  Syn. 
de  Phalangcr.  J^.  ce  mot.  (b.) 

*  BALANTINE.  bot.  phan.  {  Peti- 
ver.  )  Syn.  à' Hernandia  sonora.  V. 
Hernandie.  (a.  r.) 

BALANUS.  MOLL.  V.  Balane. 

BALANUS  OIT  BALAINOS.  bot. 
PHAN. Vieux  nom  du  Guilandina  Mo- 
ringa  ,  L. ,  qui  constitue  aujourd'hui 
le  genre  Moringa.  /^'.  ce  mot.  On  l'a 
quelquefois  appliqué  au  Quercus  œs- 
culus.    V.  Chène.  (b.) 

BALAOBOUCOUVOU.  bot. 
PHAN.  Syn.  caraïbe  de  Mancenilier. 

/^".  HiPPOMANE.  (b.) 

BALAON  ou  BALAOU.  pois. 
Même  chose  que  Balaau.  V.  ce  mot. 

(B.) 

BALARINA.  ois.  C'est  -  à  -  dire 
Danseuse.  Syn.  piémontais,des  Ber- 
geronnettes jaune  et  printanière  , 
Motacillœ  Boarula  et  Jlaua ,  L.  F". 
Bergeronnette.  (dr..z.) 

BALARINA  DEL  COULAR.  ois. 
Syn.  piémontais  de  la  Lavandière, 
Motacilla  alba  ,  L.  f^.  Bergeron- 
nette. (DR..Z.) 

BALASBAS ,  bot.  phan.  Même 
chose  qu'Antolang.  F",  ce  mot.   (b.) 

BALASSEN  ou  BALESSAN.  bot. 
PHAN.  (Prosper  Alpin.) Syn.  de  Baume 
de  Judée.  V.  ce  mot.  (b.) 

BALATANA.  bot.  phan.  Proba- 


i54  BAL 

blement  la  même  chose  que  Balan- 
tana.  V.  ce  mot.  (b.) 

BALATAS.  BOT.  phan.  Nom  de 
pays  d'Arbres  divers  dont  on  ne  peut 
guère  reconnaître  le  genre  sur  les  in- 
dications imparfaites  données  par  les 
divers  auteurs  qui  en  font  mention  , 
et  qui  fournissent  un  bois  utile  dans 
les  constructions. 

Le  Balatas  blanc  de  Préfontaine, 
dans  sa  Maison  rustique  de  Cayenne  , 
est  probablement  le  Couratari  des  na- 
turels de  la  Guyane.  Ilasonécorce  fi- 
lamenteuse, susceptible  d'être  tressée 
en  cordes  excellentes,  et  a  été  figui'é 
par  Aublet,  pi.  290. 

Le  Balatas  bouge  est ,  selon  i\i- 
cliolson,  connu  à  Saint-Domingue 
sous  le  nom  de  Sa potilier  Marron. 

Le  Balatas  bois  de  natte  d'Au- 
blct  paraît  être  un  Achras.  V-  Sapo- 
TiLiER  et  Couratari.  (b.) 

BALATE.  ECHiN.  L'on  donne  ce 
nom  à  une  espèce  de  Zoophytes  , 
que  l'on  croit  appartenir  au  genre 
Holothurie.  Elle  se  pêche  dans  la 
mer  des  Philippines ,  et  se  porte  en 
immense  quantité  àla  Chine.  Les  ha- 
bitans  de  ce  vaste  empiie  en  font  une 
grande  consommation  pour  leur  ta- 
ble, et  la  recheichent comme  un  mets 
f^es  plus  délicats.  Cuite,  elle  ressem- 
ble à  un  pied  de  cochon  désossé.  Ce 
Zoophyte,  objet  d'un  commerce  con- 
sidérable ,  n'est  pas  connu  d'une  ma- 
nière exacte.  Il  en  est  de  même  de 
beaucoup  d'Animaux  et  de  Plantes 
dont  on  fait  un  usage  habituel,  et  que 
les  naturalistes  n'ont  encore  pu  étu- 
dier. La  Balate  est  peut-être  la  même 
chose  que  le  Tripan.  V.  ce  mot. 

(LAM..V.) 

*  BALATONASSO.  bot.  phan.  Ar- 
brisseau imparfaitement  oonnu  des 
Philippines ,  qui  paraît  appartenir  à 
la  famille  des  Euphorbiacées ,  et  qui , 
sur  ce  qu'en  dit  Ray  ou  d'après  la  fi- 
gure de  Camelli ,  paraît  voisin  des 
Ricins.  V.  ce  mot.  (b.) 

BALAUSTE.BOT.THAN.Nom  sous 
lequel  on  désigne  dans  les  pharmacies 
les  fieurs  desséchées  du  Grenadier  à 
fleurs  doubles. 


BAL 

Desvaux  a  étendu  ce  nom  à  une  es- 
pèce de  fruit  pareil  à  la  Grenade.  J^, 
Grenadier  et  Fruit.  (b.) 

BALAUSTIER.  bot.  phan.  Syn.  de 
Puiilca  Granatuni  sauvage,  f^.  Gre- 
nadier. (b_) 

BALAYEUR,  bot.  crypt.  Nom 
très-împropre  par  lequel  Paulet  dési- 
gne deuxChampignons  du  genre  Aga- 
ric, ï^.  ce  mot.  (b.) 

BALBISIE.  Balbisia,  bot.  phan. 
Corymbifères ,  Juss.  Syngénésie  su- 
perflue ,  L.  Genre  dont  l'involucre  est 
simple  ,  composé  de  huit  folioles  ,  cy- 
lindrique ;  le  réceptacle  paléacé.  H 
porte  des  fleurs  radiées ,  à  fleurons 
hermaphrodites  ,  à  demi-fleurons  fe- 
melles ,  trifides.  Leurs  akènes  sont 
couronnés  par  une  aigrette  plumeuse 
et  sessile.  —  C'est  d'après  une  espèce 
d'Amellus,  VA.  pedunculatiis  d'Or- 
tega  ,  que  ce  genre  a  été  établi.  C'est 
une  Plante  herbacée  ,  à  tige  couchée 
et  presque  simple ,  à  feuilles  opposées, 
à  pédoncules  terminaux ,  solitaires  et 
uniflores ,  originaire  du  Mexique. 
Ptichard  en  a  observé  ,  dans  l'Améri- 
que septentrionale,  une  seconde  espè- 
ce, le  Balbisia  canescens,  Pers.,à  tige 
droite  ,  rameuse  ,  velue  et  blanchâ- 
tre, et  à  pédoncules  latéraux,  (a.d.  J.) 

BALBOUL.  ois.  Forskahl.  Syn.  de 
Sarcelle  d'été,  espèce  de  Canard.  ï^. 
ce  mot.  (DR..Z.) 

BALBUL.  OIS.  Syn.  de  l'Oie  vul- 
gaiï-e,  Anas  segetum,  L.  en  Arabie. 
^.  Canard.  (dr..z.) 

BALBUZARD.  OIS.  Espèce  du  gen- 
re Faucon  ,  division  des  Aigles.  Bufi". 
pi.  enlum.  4i4.  Falco  Haliœtus  ,  L. 
Lath.  Cuvier,  Savigny  et  Vieillot  ont 
séparé  le  Balbuzard  des  Faucons  pour 
en  faire  le  type  d'un  genre  nouveau. 

On  a  désigné  sous  le  nom  de  Bal- 
buzard de  la  Caroline  l'Aigle  pê- 
cheur, Vieill.  ,  Ois.  de  l'Amer,  sept. , 
pi.  49.  Cet  Oiseau  a  beaucoup  de  res- 
semblance avec  le  Balbuzard  d'Euro- 
pe. V.  Aigle.  (dr..z.) 

BALDINGERA.  bot.  phan.  Le 
Phalaris  anindinncea  de  Linné  a  ser- 


(  '  Vaut/tier  ,M  '^e/  £,■':'' 


.if  Oi/xtiid  •rcii4^' 


fn/.2  .  JllL.t/:.\  I  MYSTU KTl i>  .t<ù(f/t'  t/i'  6oJ"f''</>'  /o/n/  (/h/j/kr  Scorcsby. 

/;;/.  3.  Moiau;m  /w  lù/  R  If.  l/iA.  i    .  irSTIil/JS  t/e  ,7  P.  '^We  ion,/  dapra,-  Bolalandc . 


BAL 

vi  de  type  à  uu  nouveau  genre  établi 
sous  ce  nom  dans  la  Flore  Wcttera- 
vienne.  (a.d.j.) 

*  BALDINGERIA.  bot.  phan.  Nec- 
ker,  sous  ce  nom  générique,  distingue 
les  espèoes  de  Cotula  qui  ont  un  calice 
à  plusieurs  folioles  imbriquées  ,  et  les 
fleurons  du  centre  hermaphrodites  , 
avec  des  akènes  nus  ,  tandis  qu'ils 
sont  marginés ,  c'est-à-dire  surmon- 
tés d'un  rebord  annulaire  membra- 
neux dans  les  autres  flcuronsiemelles. 

(a.d.j.) 

BALDOGÉE  ou  TERRE  YERTE 
DE  MOISTE-BALDO.  min.  Gn/n- 
erde ,  Wcrner.  Variété  de  Talc-chlo- 
ritc  ,  ainsi  nommée  par  Saussure  ,  et 
trouvée  par  lui  dans  des  roches  por- 
phyriques  ,  aux  environs  de  MincUe  , 
sur  la  route  de   INice   à  Fréjus.    /^'. 

TaLC-CHLORITE.  (g.  DEL.) 

*  BALDDIINA.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Synanthérées,  voisin 
des  genres  Galardia  ,  Actinella,  He- 
lenium ,  avec  lesquels  il  forme  un 
petit  groupe  très-naturel.  Ce  genre, 
décrit  par  Nuttal,  Gênera  of  iSortJi. 
American  Plants ,  se  distingue  par 
son  involucre  composé  d'écadles  im- 
briquées, squarrieuses  sur  les  bords; 
les  fleurons  de  la  circonférence  sont 
neutres  et  trifides  ;  le  phoranthe  est 
hémisphérique, creusé  d  alvéoles  dans 
lesquelles  la  base  des  fruits  est  plon- 
gée; l'aigrette  est  formée  d'environ  dix 
paillettes  dressées.  —  Ce  genre  ren- 
lerme  deux  espèces  ,  le  Balduina  uni- 
Jlora  et  le  Balduina  multijlora.  Ces 

deux  Plantes  sont  herbacées,  ont  leurs 
feuilles  alternes  très-entières ,  et  crois- 
sent dans  1  Amérique  septentrionale. 

(A.R.) 

BALE.  Tegmen.  Gluma,  L.  bot. 
PHAN.  Quelques  botanistes  appellent 
ainsi  lenveloppe  la  plus  extérieure 
des  épillets  dans  la  famille  des  Grami- 
nées. C'cstcelte  enveloppe,  ordinaire- 
ment formée  de  deux  valves,  que  nous 
désignons  dans  le  couiant  de  cet  ou- 
vrage sous  le  nom  de  Lépicène.  f^. 
<tRAMIKÉES.  (a.r.) 

BALEINAS  ou  BALÈNAS.  mam. 


BAL 


i55 


Ancien  nom  donné  au  pénis  des  Cé- 
tacés, (b.) 

BALEINE. Sfl/fe/m.  mam.  Genre  de 
Cétacés  caractérisé  par  des  fanons  ou 
lames  de  corne  qui  bordent ,  en  place 
de  dents  ,  la  mâchoire  supérieure,  et 
des  évcnts  à  double  ouverture ,  placés 
sur  le  milieu  de  la  longueur  du  front. 

Nous  parlerons  de  l'organisation  in- 
térieure des  Baleines  à  l'article  Céta- 
cés ,  oii  nous  montrerons  par  quels 
avortemens  et  quels  dévcloppemens 
réciproques  de  parties  un  Mammifère 
a  été,  mécaniquement  parlant,  trans- 
formé en  Poisson. 

Seules,  parmi  les  Cétacés  ordinaires, 
les  Baleines  sont  douées  du  sens  de 
l'odorat ,  comme  Hunter  et  Albers 
avaient  eu  raison  de  le  dire.  En  voici  la 
disposition  osseuse  dans  le  Nord-Caper 
austral,  l'une  des  conquêtes  scienti- 
fiqnes  de  l'infatigable  Delalande  :  le 
canal  de  l'évent ,  dans  ses  deux  tiers 
postérieurs ,  est  divisé  en  deux  étages 
par  une  plaque  osseuse  ,  prolongée  en 
arrière  jusque  sous  le  bord  du  trou 
occipital ,  et  qui  représente  les  cornets 
nasal  et  de  bertin  réunis  ;  cette  plaque 
en  dehors  double  le  maxillaire ,  et ,  en 
arrière ,  le  sphénoïde  et  le  basilaire  ; 
son  bord  libie  se  trouve  contigu  à  la 
ligne  médiane  ;  le  pourtour  des  deux 
canaux  qu'elle  sépare  est  complété  par 
des  membranes;  le  canal  supérieur, 
voûté  par  le  frontal ,  débouche  dans 
les  sinus  ethmoïdaux  formés  par  trois 
cornets  ,  dont  le  postérieur  n'a  pas 
moins  de  trois  pouces  de  haut.  C'est 
dans  le  sinu,s  postérieur  que  s'ouvre 
le  canal  ethmoïdal  creusé  dans  le 
corps  de  l'ethmoïde  épais  de  cinq  à 
six  pouces  ;  le  canal  ethmoïdal  a  un 
pouce  de  diamètre  à  son  extrémité  cé- 
rébrale, quatie  lignes  à  son  milieu  ,  et 
se  divise  vers  la  cavité  ethmoïdale  en 
deux  branches  ,  dont  l'une  a  cinq  ou 
six  lignes  de  diamètre.  La  cavité  com- 
mune des  sinuss'ouvre  inférieurement 
dans  la  partie  gutturale  de  l'évent  par 
un  conduit  long  de  deux  pouces  et  de- 
mi. La  Baleine  respiredonc  parle  canal 
supérieur;  lèvent  proprement  dit  ne 
sert  qu'au  passage  de  l'eau.  Parle  ca- 


i56  BAL 

libre  du  canal  ethmoidal  on  peut  d'ail- 
leurs juger  du  volume  du  nerf  olfactif. 
Il  n'est  donc  plus  nécessaire  de  traus- 

f)or  ter  le  sens  olfactif  des  Baleines  dans 
es  cavités  ptérigo-palatines  ^  où  on 
suppose  qu'il  existe  chez  les  Dau- 
phins, cavités  qui  d'ailleurs  n'existent 
pas  dans  les  Baleines;  encore  moins 
doit-on  ,  comme  on  le  prétendait  con- 
trairement à  l'observation  ,  refuser 
l'odorat  à  ces  Animaux.  La  cépèdeavait 
donc  grandement  raison  d'insister  sur 
les  ])reuves  de  son  existence  ,•  nous  ci- 
terons après  lui  l'expérience  réitérée 
faite  par  le  vice-amiral  Pléville-le- 
Peley.  Cet  officier  étant  dans  au  ba- 
teau de  pêche  rempli  de  Morues , 
des  Baleines  parurent  ;  pour  porter  la 
voile  nécessaire,  il  fit  jeter  à  la  mer 
l'eau  infecte  l'épandue  par  le  poisson  ; 
bientôt  les  Baleines  s'éloignèrent.  Il 
ordonna  de  conserver  cette  eau  désor- 
mais pour  s'en  servir  en  pareille  oc- 
casion. Plusieurs  essais  réussirent  suc- 
cessivement. 

La  direction  de  l'évent,  relative- 
ment à  l'axe  du  corps,  est  bien  plus 
inclinée  dans  les  Baleines  que  dans  les 
autres  Cétacés  ordinaires  ;  l'obliquité 
n'en  est  que  de  sept  à  huit  degrés. 
Dans  les  Dauphins  ,  la  direction  de 
l'évent  est ,  au  contraire ,  presque  per- 
pendiculaire à  l'axe  ,  et  même  un  peu 
inclinée  en  arrière.  Il  résulte  de  cette 
obliquité  en  avant  de  l'évent,  dans 
les  Baleines ,  que  leur  ouverture  est 
bien  moins  reculée  que  ne  le  repré- 
sente la  presque  totalité  des  figures  pu- 
bliées. Au  lieu  que  cet  orifice  se  trouve 
très-près  ou  sur  la  verticale  qui  passe 
par  l'œil  ,  il  est  presque  à  demi-dis- 
tance du  plan  inter-orbitaire  et  du 
bout  du  museau  (Ad.  Camper,  Obs. 
anat.  sur  les  Cétacés,  1820,  l'a  déjà 
remarqué).  Cette  obliqui  té  etl'extrême 
longueur  du  canal  osseux  de  l'évent 
donnent  un  caractère  important  pour 
la  détermination  des  espèces  fossiles. 
Ladistancedesyeuxàl'axeducrâneest 
bien  plus  grande  dans  les  Baleines  ,  à 
cause  de  l'énorme  écartement  des  con- 
dyles  de  la  mâchoire  inférieure  et  de 
l'excessif  développement  des  maxil- 
laires supérieurs  qui  nécessite  pour 


BAL 

eux  ,  sur  le  frontal ,  une  largeur  de 
base  suffisante.  Les  deux  frontaux  , 
ainsi  comprimés  transversalement  par 
les  maxillaires  en  avant  et  par  l'occi- 
pital en  arrière ,  qui  les  écarte  comme 
un  coin ,  sont  projetés  en  dehors  de 
manière  à  déborder  un  peu  les  maxil- 
laiies  et  les  temporaux  sur  lesquels  ils 
appuient  dans  ce  seul  genre  oii  le 
temporal  entre  ainsi  dans  le  cadre  de 
l'orbite.  Malgré  celte  distance  de  l'œil 
au  cerveau ,  le  sens  de  la  vue  n'est  pas 
aussi  faible  dans  ces  Cétacés  qu'on 
l'avait  supposé  ;  l'on  avait  d'ailleurs 
exagéré  sa  petitesse.  Dans  un  Balei- 
noptère  museau-pointu ,  échoué  à  la 
baie  française  des  îles  Malouines  pen- 
dant le  séjour  du  capitaine  Freycinet , 
et  long  de  cinquante-trois  pieds  ,  l'œil 
était  gros  comme  un  boulet  de  six; 
son  plus  grand  diamètre  longitudinal 
était  de  quatre  pouces  et  demi ,  le  ver- 
tical de  quatre  pouces  ;  son  axe  de 
deux  pouces  neuf  lignes  ;  le  diamètre 
de  la  capacité  de  la  sclérotique  était 
longitudinalement  de  deux  pouces  dix 
lignes ,  le  vertical  de  deux  pouces  cinq 
lignes;  l'axe  de  huit  à  neuf  lignes  et 
demie.  Par  la  diflerence  de  la  capacité 
au  volume  de  l'œil ,  on  voit  quelle  est 
l'épaisseur  de  la  sclérotique.  A  sou 
entrée  dans  cette  enveloppe ,  le  nerf 
optique  est  entouré  de  vingt-six  vais- 
seaux sanguins  qui  pénètrent  dans 
l'œil.  D'après  cette  quantité  de  vais- 
seaux, nous  pensons  que  ce  que 
l'on  a  pris  pour  un  muscle  dans  l'œil 
de  la  Baleine  n'est  que  le  même  or- 
gane dont  nous  avons  décrit  la  na- 
ture et  l'usage  dans  les  Poissons. 
Ces  observations  ont  été  faites  par 
Quoi  et  Gaimard.  Ajoutons  que, 
dans  des  préparations  d'yeux  de 
Baleine  conservées  au  Cabinet  d'a- 
natomie  comparée  ,  le  nerf  optique 
paraît  composé  de  filets  parallèles  ; 
or  nous  avons  fait  voir  dans  notre 
Mémoire  couronné  à  l'Institut  sur 
le  Système  nerveux  des  Poissons  ,  que 
l'activité  d'un  sens  était  proportion- 
nelle à  l'étendue  des  surfaces  nerveu- 
ses et  à  la  quantité  de  sang  qui  y  abor- 
de (  P^.  notre  Mémoire  et  l'Extrait 
qu'en  a  publié  Magendie ,  Journal  de 


Physiologie, avril  i8i3-2).Scoresby (Ta- 
bleau des  régions  arctiq.)  a  conslana- 
racnt  observé  que  les  Baleines  voient 
dans  l'eau  à  de  très-grandes  distances  ; 
qu'au  contraiie,  l'ouïe  paraît  très- 
dure  chez  elles  :  aussi  les  approche- 
t-on  bien  plus  aisément  dans  l'eau 
verte ,  dontla  diaphanëité  est  presque 
nulle,  que  dans  une  eau  plus  transpa- 
rente. Or,  il  n'y  a  pas  de  raison  pour 
quelles  entendent  moins  bien  dans 
l'une  que  dans  l'autre  ;  l'ouie  est  donc 
intérieure  à  la  vue  chez  les  Baleines. 
Jusqu'ici  on  avait  dit  le  contraire. 
Rondelet  avait  déjà  remarqué  cepen- 
dant que  la  petitesse  de  l'ouvertui'e 
des  paupières  trompe  sur  le  volume 
réel  de  I  œil ,  et  que  c'était  à  tort  que 
l'on  disait  l'œil  de  la  Baleine  pas  plus 
grand  que  celui  d'un  bœuf. 

La  fixité  de  la  langue  et  sa  compo- 
sition adipeuse  ne  permettent  pas  d'y 
supposer  do  sensibilité.  Nous  avons 
disséqué  la  langue  du  Crocodile  qui 
lui  ressemble,  d'après  DelalaQde,etle 
petit  volume  des  nerfs  qui  se  perdent 
«ians  son  épaisseur,  et  non  à  sa  sur- 
face ,  exclut  la  possibilité  de  l'exis- 
tence du  goût  ,  qui  d'ailleurs  ne 
coïncide  jamais  qu'avec  une  masti- 
cation. Or,  quoi  qu'on  en  ait  dit,  ces 
Baleines  et  les  Baleinoptères  avalent 
leur  proie  sans  la  broyer. 

Quant  au  toucher,  nous  n'avons 
aucun  renseignement.  Il  paraît  qu'il 
ne  réside  que  sous  l'aisselle  ou  les 
mères  serrent  leurs  petits. 

En  mesurant  l'intelligence  sur  la 
capacité  du  crâne  ,  le  rapport  est  bien 
inférieur  à  ce  qu'il  est  dans  les  autres 
Cétacés.  Dans  le  INord-Caper  rapporté 
par  Delalande  ,  long  de  soixante- 
quinze  pieds,  le  plus  grand  diamètre 
ae  la  cavité  cérébrale  est  de  douze  à 
treize  pouces  d'un  temporal  à  l'autre  ; 
l'occipito-elhinoïdal  a  trois  ou  quatre 
pouces  de  moins.  Cuvier  a  fait  voir 
que  le  volume  extérieur  du  crâne  dé- 
pendait de  la  triple  épaisseur  de  l'oc- 
cipital ,  du  pariétal  et  du  frontal  ;  ce 
dernier  os  ne  l'orme  qu'un  étroit  ban- 
deau à  l'extérieur,  entre  les  maxil- 
laires et  l'occipital  qui  recouvre  tout 
le  crâne  ;    sous  le  bandeau  frontal , 


BAL 


1.T7 


l'épaisseur  Ju  crâne  est  à  peu  près 
d'un  mètre.  En  arrière  de  ce  ban- 
deau ,  et  sur  .tout  le  bouclier  que 
représente  l'occipital  s'insèrent  les 
muscles  cervicaux. 

Une  substance  ligamento-membra- 
neusc  sert  à  l'insertion  de  chaque  bat- 
terie de  fanons  dans  la  fosse  alvéolaire 
de  l'os  maxillaire;  celte  même  subs- 
tance déborde  extérieurement  les  fa- 
nons qu'elle  couvre  comme  une  gen- 
cive. Los  lames  sont  fortement  serrées 
l'une  contre  l'autre  ;  la  section  de  leur 
bord  interne  varie  d'une  espèce  à 
l'autre  pour  la  direction  ,  mais  de  telle 
sorte  que  la  totalité  des  fibres  est  com- 
prise dans  la  coupe  ;  l'extrémité  cou- 
pée est  effilée  en  soies  plus  ou  moins 
longues  et  fines,  suivant  les  espèces; 
le  bord  inférieur  de  la  batterie  est  en- 
clavé dans  une  rainure  de  la  mâ- 
choire inférieure,  entre  la  langue  im- 
mobile en  dedans  et  la  lèvre  infé- 
rieure eu  dehors  ;  cette  lèvre  arrive 
au  contact  de  la  gencive  supérieure. 
L'on  voit  donc  qu'il  ne  peut  y  avoir 
aucune  mastication  ,  attendu  l'immo- 
bilité de  la  langue,  le  défaut  de  point 
d'appui  pour  la  trituration  ,  et  la  mol- 
lesse des  surfaces  qui  représentent  les 
dents  :  l'effilé  des  fanons  n'a  pas  non 
plus  pour  objet  de  ménager  la  langue. 
Voici  le  mécanisme  de  tout  cet  appa- 
reil :  la  bouche  étant  ouverte,  Peau 
s'y  précipite  par  son  poids  et  l'aspira- 
tion de  l'Animal  ;  par  le  rapproche- 
ment des  mâchoires, l'eau  comprimée 
s'échappe  en  se  tamisant  d'abord  à 
travers  le  chevelu  des  fanons  et  puis 
entre  leurs  lames  :  ce  chevelu  est  cLau- 
tant  plus  fin  et  plus  abondant  que  l'A- 
nimal se  nourrit  de  plus  petite  proie. 
Telles  sont  les  Baleines.  Le  reste  de 
l'eau  est  soufflé  par  l'évent ,  et  la  proie 
seule  est  avalée.  Les  jets  d'eau  ne  cor- 
respondent donc  qu'aux  mouvemens 
de  déglutition.  Comme  l'ont  remarqué 
Scoresby  ,  Quoi  et  Gaimard  ,  il  ne 
sort  pas  d'eau  dans  l'expiration;  c'est 
un  mélange  de  vapeurs  et  de  mucosités , 
qui ,  de  loin ,  ressemble  à  de  la  fumée. 
Quoi  a  observé  que  c'est  aux  appro- 
ches et  pendant  la  durée  du  mauvais 
temps  que  les  Baleines  et  les  autres 


i58  BAL 

Cétacés  font  jaillir  l'eau  plus  abon- 
damment et  plus  fréquemment;  c'est 
qu'alors  l'agitation  de  la  mer  mélange 
les  flots  de  plusieurs  couches  d'eau  et 
amène  à  la  surface  un  plus  grand 
nombre  de  Méduses ,  de  Mollusques 
et  même  de  Poissons  :  c'est  ainsi  qu'on 
voit  les  Requins  et  les  Oiseaux  péla- 
giens  suivre  le  sillage  d'un  vaisseau, 
ou,  par  le  mélange  de  plusieurs  con- 
ciles d'eau,  ils  découvrent  plus  facile- 
ment leur  proie  ainsi  rassemblée  en 
plus  grande  quantité. 

Dans  toutes  les  Baleines,  la  mâchoire 
supérieure  étant  arquée  ,  les  fanons 
qui  représentent  les  sinus  de  l'arc 
maxillaire  sont  nécessairement  plus 
longs  au  milieu  ;  leur  décroissement 
est  plus  rapide  du  côté  des  yeux 
que  du  côté  du  museau  :  les  inter- 
maxillaires n'en  portent  pas.  On  a  eu 
tort  de  dire  que  les  fanons  sont  posés 
sur  l'os  du  palais  ;  le  palatin ,  plus 
rudimentaii-e  dans  les  Baleines  que 
dans  les  autres  Cétacés ,  ne  correspond 
à  aucun  point  de  la  batterie  de  fanons  ; 
tout  l'espace  compiis  entre  les  deux 
batteries  est  rempli  par  les  maxillaires 
juxta-posés  sur  la  ligne  médiane^ 
La  grandeur  du  pharynx  et  de  l'il^ 
sophage  varie  d'une  espèce  à  l'autre. 
Il  est  fort  étroit ,  d'après  Scoresby , 
dans  la  Baleine  franche  ;  Schneider 
lui  donne  neuf  pieds  de  large  ,  sans 
doute  dans  l'une  des  espèces  qui  vi- 
vent de  Poissons  L'estomac  est  divisé 
en  plusieurs  cavités ,  à  peu  près  coin  me 
dans  les  Ruminans.  Dans  un  fœtus 
disséqué  par  Camper,  aucun  étran- 
glement ne  divisait  encore  le  ventri- 
cule ;  les  intestins  d'ailleurs  faisaient 
de  nombreuses  circonvolutions  ;  le 
foie  était  relativement  très-grand  ;  les 
reins,  volumineux  ,  étaient  formés  de 
beaucoup  de  petits  globes  agglomé- 
rés ;  la  vessie  urinaire  avait  beaucoup 
d'amplitude. 

Le  nombre  des  côtes  paraît  fort 
inégal  dans  les  diverses  espèces.  Cam- 
per n'a  trouvé  que  douze  côtes  à  son 
fœtus,  il  n'aura  pas  vu  la  treizième; 
car  Giesecke  ,  cité  par  Scoresby  , 
compte  treize  paires  de  côtes  dans  la 
Baleine  franche.  Or,  dans  un  nou- 


BIL 

veau-né  de  Nord-Caper,  rapporté  par 
Delalande ,  les  côtes  sont  déjà  com- 

f)lètement  ossifiées  ,  quoique  la  co- 
onne  vertébrale  ait  encore  ses  points 
d'ossification  distlncls  et  cartilagi- 
neux dans  chaque  vertèbre  ;  il  n'est 
donc  pas  probable  qu'il  y  ait  erreur 
dans  cette  détermination  que  Camper 
dit  avoir  déjà  été  faite  sur  d'autres 
Baleines  franches.  D'après  Hunter . 
le  Museau- Pointu,  et  d'après  Albers, 
la  Jubarte  ,  n'auraient  que  douze 
côtes  ;  le  dernier  ,  d'après  le  même 
Albers ,  aurait  aussi  toutes  les  vertè- 
bres cervicales  mobiles.  Dans  les  es- 
pèces à  douze  côtes  ,  la  première  paire 
seulement  s'articule  avec  le  sternum  ; 
dans  le  Nord-Caper  austral,  qui  en  a 
quinze  ,  les  deux  premières  paires  s'y 
rendent.  Comme  les  caractères  tirés 
du  squelette  sont  beaucoup  plus  cer- 
tains que  les  autres  ,  et  comme  les 
squelettes ,  si  complets  et  si  bien  con- 
servés que  l'on  doit  au  voyageur  De- 
lalande, nous  permettent  de  fixer  des 
séparations  positives ,  nous  nous  en 
servirons  pour  établir  les  espèces  jus- 
qu'ici déterminées  si  vaguement,  faute 
d'observations. 

Selon  Bochart,  le  nom  de  Baleine 
dérive  du  phénicien  baal  niin  ,  roi  de 
la  mer;  d'où  il  conclut  que  la  pêche 
en  était  faite  par  les  Tyriens.  Les  li- 
vres hébreux  parlent  aussi  de  Baleines; 
mais  quel  était  l'Animal  ainsi  nommé? 
Cuvier  pense  que  le  Mjsdcetus,  qu' A- 
ristote  caractérise  par  des  soies  dans 
la  bouche ,  est  une  des  petites  Baleines 
de  la  Méditerranée,  appel ées^"«5c«/ws 
par  Pline  ,  et  qui  seraient  le  Rorqual. 
Si  1  on  en  croyait  ^lien,  on  aurait,  de 
son  temps,  péché  la  Baleine  dans  les 
eaux  de  Cythère  ;  mais  ,  chez  les  an- 
ciens ,  le  nom  de  Kète  se  donnait  à 
tous  les  grands  Animaux  marins , 
comme  celui  de  Whal  chez  les  nations 
du  nord  de  l'Europe 

PlusieuisSagas  norwégiennes  prou- 
vent qu'avant  les  premières  pêches 
des  Basques,  les  nations  Scandinaves 
chassaient  les  Baleines  ,  et  qu'on  s'en 
nourrissait  en  Islande.  Dans  le  pé- 
riple entrepris  autour  de  la  Scandi- 
navie, au  neuvième  siècle,  le  navi- 


BAL 

gateiir  norwégien  ,  Otlicr  ,  dit  avoir 
assisté  à  la  pèche  des  Balciues  près 
du  Cap-Nord.  D'après  les  i-cchcrches 
de  Noël  de  la  Morinièr.^  ,  dans  les 
Chroniques  du  moyen  âge  ,  les  Nor- 
wégiensetles  Islandais  distinguaient, 
au  treizième  siècle ,  vingt-trois  espèces 
de  Baleines,  parmi  lesquelles  on  re- 
connaît la  plupart  de  celles  qui  se 
voient  aujourd'hui  dans  les  mêmes 
mers.  Les  auteurs  contemporains  de 
France  et  d'Allemagne ,  Albert-le- 
Grand,  Vincent  de  Beauvais,  Ste-Hll- 
dcgardès ,  ont  décrit  cette  pèche  fort 
exactement  ,  d'après  les  renscigue- 
mens  qu'ils  s'étaient  procurés  :  à  cette 
époque ,  on  harponnait  de  deux  ma- 
nières, à  la  main  et  par  la  projection 
d'une  forte  baliste.  Ce  dernier  pro- 
cédé a  été  renouvelé  dans  le  dix-hui- 
tième siècle  avec  la  poudre  ;  aujour- 
d'hui les  Anglais  harponnent  avec  des 
fusées  à  la  con grève. 

On  a  beaucoup  parlé  de  la  retraite 
des  Baleines  vers  le  nord ,  et  par-là  ou 
entendait  les  Baleines  franches;  cepen- 
dant tous  les  écrits  du  moyen  âge  font 
voir  que  les  pèches  régulières  des  Ba- 
leines étaient  établies  jComnie  aujour- 
d'hui ,  sur  les  côtes  polaires.  Other 
dit  avoir  été  jusqu'aux  teries  les  plus 
reculées  du  nord,  où  se  rendent  les 
pêcheurs  de  Baleines ,  et  en  avoir  tué 
jusqu'à  soixante  en  deux  jours.  Dans 
le  neuvième  siècle  ,  comme  aujour- 
d'hui, les  Baleines  se  tenaient  donc 
sous  le  pôle  ;  si  les  Baleines  avaient 
été  à  cette  époque  plus  abondantes 
sur  nos  côtes  que  sur  celles  d'Islande , 
du  Groenland  et  du  Spitzberg ,  les 
Scandinaves ,  qui  déjà  avaient  fait  des 
descentes  sur  nos  rivages,  y  seraient 
venus  pccher  les  Baleines.  Les  actes 
du  moyen  âge  parlent  beaucoup  de 
Baleines;  mais  il  ne  faut  pas  toujours 
y  prendre  ce  mot  à  la  lettre.  Les  noms 
deWhal,  deHval,deCète,  deBalaena, 
s'appliquaient  à  toutes  les  espèces  de 
Cétacés  à  lard  ;  il  paraît  néanmoins 
que,  dans  le  golfe  de  Gascogne ,  il  y 
a  eu  ,  avant  le  dixième  siècle  ,  des 
pèches  régulières  faites  par  les  Bas- 
ques ;  les  Baleines  y  paraissaient  de- 
puis l'équinoxe  de  mars  jusqu'en  sep- 


BAL 


169 


tembre.  Dès  999,  d'après  Cerqueyra, 
les  Baleines  eïlàrouchées  ne  venant 
plus  en  aussi  grande  abondance  dans 
le  golfe  ,  les  Basques  établirent  leurs 
pèches  sur  les  côtes  de  Portugal.  D'a- 
près la  rareté  dans  nos  mers  des  Clios 
et  des  autres  petits  Animaux  marins 
qui  servent  à  la  nourriture  des  Ba- 
leines ,  d'après  l'époque  de  l'année  oii 
les  Cétacés  en  question  se  rendaient 
sur  ces  côtes  ,  et  qui  est  la  même  que 
celle  des  voyages  de  plusieurs  espèces 
de  Poissons  que  poursuivent  encore 
aujourd'hui  divers  Cétacés  ,  excepté 
les  Baleines  ,  il  n'est  pas  probable  que 
la  Baleine  franche  se  soit  jamais  plus 
qu'aujourd'hui  éloignée  du  pôle.  Si 
la  Baleine  franche  avait  été  l'objet  de 
ces  pêches  ,  on  eût  utilisé  ses  fanons. 
En  1 202,  d'après  plusieurs  passages  de 
la  PhUippidc de  Guillaume-le-Breton, 
les  casques  étaient,  au  lieu  de  plu- 
mets ,  ornés  de  panaches  en  fanons 
de  Baleines  ,  effilés  ;  mais  leur  rai'eté 
fait  présumer  la  difficulté  de  se  les 
procurer  :  il  en  eûtété autrement  si  on 
les  eût  pêchées  sur  nos  côtes.  La  pré- 
sence des  Cétacés  au  cap  de  Bonne- 
Espérance  n'est  pas  une  présomption 
pour  que  les  Baleines  franches  du  pôle 
nord  soient  autrefois  descendues  vers 
nos  latitudes;  car  les  Baleines  qui  s'y 
pèchent  sont  d'une  espèce  différente  , 
comme  nous  l'allons  prouver.  Tous 
ces  Aniraanx  ont  le  sang  d'une  tem- 
pérature supérieure  à  celle  des  Mam- 
mifères terrestres;  elle  va  jusqu'à  qua- 
rante degrés.  Une  heure  et  demie 
après  sa  mort,  le  sang  d'un  Narvhal 
marquait  trente-.;ix  à  trente-sept  de- 
grés ,  et  celui  d'une  Baleine ,  après  un 
temps  un  peu  moindre  ,  trente-huit  à 
trente-neuf.  Ce  n'est  pas  trop  que  de 
supposer  dans  un  pareil  intervalle , 
lorsque  la  température  de  la  mer  n'ex- 
cède pas  moins  i  à  plus  1  ou  2  degrés, 
un  abaissement  de  trois  ou  quatre  de- 
grés dans  la  température  du  sang. 

Est-ce  à  cette  température  que  lient 
la  grande  susceptibilité  qu'ont  leur» 
tissus  de  s'enflammer  ,  et  la  prompti- 
tude avec  laquelle  l'inflammation  y 
parcourt  ses  périodes  et  devient  mor- 
telle? La  plus  petite  blessure  suffit  pour 


i6o  BAL 

les  faire  mourir.  Përori  a  fait  la  même 
observation  sur  les  Phoques  à  trompe. 
Ce  n'est  point  de  l'eau ,  mais  un 
mélange  de  vapeurs  et  de  mucosités 
que  rejette  la  Baleine  par  l'évent  dans 
l'expiration  ;  le  froid  de  l'air,  en  con- 
densant ces  vapeurs ,  les  a  fait  prendre 
Pour  de  l'eau  ;  l'Animal  ne  rejette 
eau  qu'après  la  déglutition  ou  dans 
des  momens  de  colère.  On  a  exagéré 
la  vitesse  des  Baleines  comme  tout  le 
reste  de  leur  histoire  :  celle  de  la  Ba- 
leine franche  n'excède  pas  trois  lieues 
à  l'heure  ;  celle  du  Physalis  ou  Gib- 
Lar,  quatre. 

La  séparation  des   Baleinoptères  , 
comme  genre,  d'avec  les  Baleines  pro- 

f>rement  dites  ,  ne  reposant  que  sur 
a  considération  des  nageoires  adi- 
peuses des  premières,  caractère  qui  ne 
nous  paraît  pas  de  plus  grande  valeur 
que  celui  des  plis  abdominaux  qui 
sous-divisent  les  Baleinoptères  elles- 
mêmes,  nous  réunissons  dans  un  mê- 
me genre,  à  l'exemple  deCuvier  ,  tous 
les  Cétacés  à  fanons  et  à  double  évent. 
Les  espèces  en  seront  réparties  dans 
les   sous-genres  suivans  : 

f  Baleines  proprement  dites  ,  pas 
de  nageoires  sur  le  dos. 

i.  Baleine  FRANCHE,  ^a/œ/zaJlSfys- 
ticetus  ,  L.  Lacép.  Cet.  pi.  i.  Scor.  pi. 
12.  f.  i.t.  2.  Scoresby,  qui  a  contribué 
à  la  prise  de  322  individus  de  cette  es- 
pèce, n'en  a  vu  aucune  excéder  6o  pieds 
de  long,  etiln'estpas  à  sa  connaissance 
que  depuis  une  trentaine  d'années  on 
en  ait  péché  qui  excédassent  65  pieds. 
Les  mesures  assignées  par  Anderson 
sont  les  mêmes.  On  la  désigne  cepen- 
dant partout  comme  le  plus  grand 
des  Cétacés  ;  la  grande  courbure  de 
l'arc  de  la  mâchoire  supérieure  donne 
une  longueur  proportionnée  aux  fa- 
nons du  milieu  ;  il  s'ensuit  que  la  lè- 
vre inférieure  s'élève  en  cet  endroit 
de  manière  à  remplir  le  vide  de  cet 
arc.  Mais  elle  ne  dessine  pas  la  figure 
d'une  S,  comme  l'indiquent  les  des- 
sins qui  en  ont  été  gravés.  Cet  arc 
n'existe  pas  dans  le  fœtus  oîi  les  mâ- 
choires sont  presque  parallèles.  Mais 
il  s'excave  rapidement  après  la  nais- 


BAL 

sance.  On  peut  avoir  une  idée  de  la 
rapidité  de  ce  progrès  ,  en  comparant 
la  figure  de  foetus  dans  Ad.  Camper  , 
pi.  8,fig.  1  et  2,  à  celle  du  nouveau-né 
dans  Scoresby,  pi.  12.  f.  2.  A  mesure 
que  celte  courbui'e  se  prononce,  l'ou- 
verture de  l'évent  doit  se  reculer  un 
peu  au  lieu  de  s'avancer,  comme  le  dit 
Camper,  mais  il  ne  peut  reculer  sur 
le  même  plan  que  les  yeux  comme 
l'indiquent  la  plupart  des  figures. 
Une  autre  erreur  de  ces  figures  ,  c'est 
de  donner  trop  de  saillie  aux  liour- 
relets  des  ouvertures  de  l'évent.  La 
partie  plus  proéminente  de  la  tête , 
c'est  le  bandeau  du  frontal  derrière 
les  os  du  nez  que  prolonge  en  avant 
un  long  cartilage  conservé  sur  l'un 
des  squelettes  du  Muséum  :  cette 
proéminence  de  la  partie  frontale  , 
sous  laquelle  se  trouve  une  épaisseur 
d'os  de  plusieurs  mètres  passant  au- 
devant  du  cerveau  par  l'occipital,  le 
frontal,  l'ethmoïde  et  le  sphénoïde, 
forme  la  tête  de  l'immense  marteau 
que  représente  la  Baleine  ,  en  brisant 
ou  soulevant  les  voûtes  de  glaces. 
Dans  tous  les  autres  Cétacés  ,  la 
partie  la  plus  proéminente  de  la  tête 
correspond  à  des  parties  molles,  com- 
me dans  les  Cachalots  ,  ou  à  une  as- 
sez petite  épaisseur  de  la  suture  oc- 
cipito-frontale ,  dont  le  plan  vertical 
passe  par  le  cerveau  ;  ce  qui  rend 
ces  deux  genres  d'Animaux  incapa- 
bles de  vivre  sous  les  glaces.  L'eau 
verte  ,  dans  laquelle  on  approche 
plus  facilement  la  Baleine  à  cause 
de  sa  faible  diaphanéité,  a  fourni  une 
autre  observation  à  Scoresby.  On  y 
rencontre  plus  de  Baleines  que  dans 
les  autres  parages.  Cette  couleur  verte 
paraîtdépendrede  l'agglomération  en 
grands  bancs  ,  de  petites  Méduses 
d'un  10"  à  un  So*^  Je  pouce  de  diamè- 
tre ,  distantes  l'une  de  l'autre  d'un 
quart  de  pouce  environ ,  ce  qui  en 
donne  64  par  pouce  cube.  Ces  deux 
faits  de  l'agglomération  des  Méduses 
et  de  la  coukur  verte  de  l'eau  sont 
liés  par  un  rapport ,  sinon  de  dépen- 
dance ,  au  moins  de  coïncidence  cons- 
tante. Ces  petites  Méduses  semblent 
la  nouniture  des  petits  Crustacés  ,  et 


BAL 

surtout  des  CIio5  ,  pâture  de  la  Ba- 
leine. Zorgdragcr  avait  déjà  remar- 
qué que  ces  baucs  de  Clios  sont  quel- 
quefois épais  comme  une  purée. 
L'existence  des  grandes  légions  de 
Clios  pnraît  donc  liée  avec  ces  petites 
Méduses,  comme  l'existence  des  Ba- 
leines avec  celle  desClios  eux-uïcmcs. 
Dans  les  latitudes  moins  boréales, 
les  Clios  sont  trop  rares  pour  alimen- 
ter les  Baleines.  Ces  inductions  con- 
firment nos  doutes  sur  l'ancienne  ha- 
bitation des  Baleines  dans  nos  mers. 
Colnelt  a  vu  ,  à  la  vérité ,  des  Baleines 
franches  sons  les  zones  tropicales  de 
rOcéan  pacifique.  Mais,  leur  extrême 
maigreur  prouvait  bien  qu'elles  y 
étaient  égarées  et  par  accident. 

La  Baleine  n'est  point  attaquée  par 
les  Glands-de-mer,  comme  la  plupart 
des  autres  Cétacés  à  fanons.  Scoresby 
dit  qu'on  n'en  a  jamais  rencontré 
dans  les  mers  d'Allemagne  et  à  moins 
de  deux  cents  lieues  des  côtes  d'An- 
gleterre. D'après  la  figure  de  Scores- 
by,  toutes  celles  que  l'on  a  données 
de  la  Baleine  sont  inexactes.  La  figure 
du  Nord-Caper  ,  donnée  par  Lacé- 
pède  ,  pi.  5  ,  y  ressemble  plus  qu'au- 
cune autre. 

2.  Nord-Caper,  Balœnaglacialis, 
Klein.  Laccpède ,  pi.  2  et  3.  Plus  al- 
longé proportionnellement,  mais  de 
la  même  forme  que  la  Baleine.  Dune 
taille  inférieure,  il  en  difFère  encore 
par  l'obliquité  du  plus  grand  diamè- 
tre de  l'œil.  La  queue  elles  nageoires 
sont  aussi  plus  grandes  à  proportion. 
Comme  dans  la  Baleine,  la  courbe  de 
l'arc  maxillaire  est  fort  grande  ,  de 
sorte  que  les  fanons  moyens  des  bat- 
teries ont  une  grande  longueur.  Sa 
couleur  est  d'un  gris  clair.  Cette  es- 
pèce est  plus  rapide  que  la  Baleine  : 
elle  chasse  les  bancs  de  Harengs  ,  de 
Maquereaux  et  de  Merlans  avec  autant 
d'ardeur  que  de  ruse.  Elle  les  pour- 
suit vers  les  anses  étroites  oii  elle  les 
enferme  pour  mieux  s'en  emparer. 
Quoique  plus  rapide  que  la  Baleine , 
sa  vitesse ,  suivant  Scoresby,  n'excède 
pas  quatre  lieues  par  heure  ;  elle  est 
attaquée  par  les  Balanes  qui  ne  s'atla- 
cjhent  pas  sur  la  Baleine  franche.  En 

TOME    II. 


BAL 


a6i 


poursuivant  les  bancs  de  poissons, 
elle  descend  quelquefois  dans  les  mers 
tempérées  de  l'Europe.  On  a  trouve 
jusqu'à  six  cents  Gades  et  une  grande 

Quantité  de  Sardines  dans  l'estomac 
e  Nord-Capers  échoués  en  poursui- 
vant des  bancs  de  Poissons.  On  ne 
connaît  pas  son  squelette. 

5.  Nord-Capkk- Austral,  Balœna 
australis,  Klein.  Observé  parDelalan- 
de.  Plus  grand  que  la  Baleine,  et  par- 
tant que  le  précédent.  Il  diffère  de  la 
Baleine  franchedu  pôle  boréalavecqui 
on  l'a  cru  identique  par  la  soudure 
des  sept  vertèbres  cervicales  dont  les 
cinq  postérieures  sont  mobiles  dans  la 
Baleine,  par  deux  paires  de  côtes  de 
plus,  par  la  disproportion  du  nombre 
des  màlcs  à  celui  des  femelles  qui  est 
inverse  dans  ces  deux  espèces.  De- 
lalande  n'a  vu  que  deux  ou  trois  mâ- 
l^s  sur  cinquante  individus,  et  les 
pêcheurs  lui  ont  confinné  que  cette 
disproportion  est  constante.  Au  con- 
tiai'.e,  Scoresby  dit  que  dans  la  Ba- 
leine franche,  le  nombre  des  mâles 
excède  celui  des  femelles.  En  compa- 
rant les  figures  de  deux  individus  de 
même  taille  et  sans  doute  de  même 
âge  ,  l'un  de  dix-sept  pieds  ,  de  la  Ba- 
leine franche,  Scoresby,  pi.  i2,fig. 
2  ;  lautre  du  Nord-Caper-Austral  par 
Delà  lande  (  r.  les  planches  de  ce 
Dictionnaire  )  ,  la  différence  exté- 
rieure n'est  pas  moindre  que  l'in- 
térieure. Dans  la  jeune  Baleine,  la 
courbe  de  la  mâchoire  est  déjà  déve- 
loppée ,  et  la  lèvre  inférieure  s'y  en- 
cadre parfaitement.  Dans  le  "jeune 
Nord-Caper  ,  la  courbe  maxillaire  au- 
tant prononcée  dans  l'adulte  que  chez 
la  Baleine,  n'est  pas  encore  formée; 
la  lèvre  inférieure  reste  écartée  de  la 
gencive  supérieure  vers  ses  deux  ex- 
trémités ;  le  chanfrein  est  presque 
droit  depuis  les  évcnts  jusque  vers  le 
museau  oii  il  y  a  une  sorte  de  bourre- 
let ,  et  les  évcnts  sont  bornés  en  de- 
hors par  une  gioss-  saillie  qui  dépasse 
en  arrière  la  pointe  du  front,  plus 
proéminente  que  cette  saillie;  dans 
la  jeune  Baleine ,  le  chanfrein  est  un 
plan  incliné  depuis  l'évent  jusqu'au 
museau  ,  de  près  de  4o  degrés  :  enfin 


î62  BAL 

l'on  voit  dans  notre  figure  un  carac- 
tère de  physionomie  bien  décidé  dont 
la  fidélité  de  Delalande  atteste  l'exac- 
titude et  confirme  tous  les  caractères 
qui  font  de  cet  Animal  une  espèce 
particulière. 

Delalande  nous  a  dit  que  ces  Ba- 
leines arrivent  du  lo  au  20  juin  dans 
les  baies  d'Algoa ,  du  Cap  et  de  Si- 
mons,  où  elles  sont  chnssée;  par  la 
violence  du  vent  du  nord-ouest  ; 
qu'elles  en  partent  à  la  fin  d'août  et 
au  milieu  de  septembre  ,  après  avoir 
mis  bas  un  petit  de  12  à  i5  pieds  de 
long.  Il  prend  de  suite  la  tétine;  l'es- 
lomac  est  très-grand  et  toujours  vide  ; 
le  Nord-Caper-Boréal  l'a  au  con- 
traire ordinairement  plein  de  Poisson. 
Comme  dans  la  Baleine  (Anderson) 
les  intestins  sont  remplis  d'un  liquide 
d'un  beau  rouge  qu'il  a  vu  aussi  dans 
le  PoesÂop.  La  peau  est  toute  noire, 
même  dans  le  petit;  le  grand  diamètre 
(^Icl'œil  est  horizontal  ;  la  figure  de  Ba- 
chstrom  donnée  par  Lacépède  donne 
au  contraire  une  grande  obliquité  à  ce 
diamètre  dans  le  Nord-Caper-Boréal. 

4.  Baleine  JAPONAISE ,  Lac.  (Mém. 
du  Mus.).  Cette  espèce  et  la  suivante 
ont  été  établies  d'après  des  peintures 
japonaises  ;  elle  est  caractérisée  par 
trois  bosses  garnies  de  tubérosités ,  et 
placées  longitudinalement  sur  le  mu- 
seau; la  queue  est  grande;  la  cou- 
leur noire  sur  le  dos  ;  d'un  blanc  écla- 
tant sous  le  ventre  ,  festonné  sur  son 
contour. 

5.  Baleine LUNULÉE ,  Lac.  Balœna 
/««z//aM.  Les  deux  mâchoires  sont  hé- 
rissées à  l'extérieur  de  poils  ou  petits 
piquans  noirs  ;  un  grand  nombre  de 
taches  en  forme  de  croissans  sur  la 
tête  ,1e  corps  et  les  nageoires  ;  couleur 
générale  verdâtre.  Comme  l'évent  est 
marqué  en  arrière  des  yeux ,  il  se 
pourrait  que  ce  fût  uu  Dauphin. 

Indépendamment  de  ces  deux  der- 
nières espèces  qui  semblent  pro- 
pres à  la  partie  boréale  de  l'Océau 
pacifique,  les  Baleines  du  Spitzberg 
et  du  Groenland  se  trouvent  dans 
les  mêmes  parages  ,  car  on  a  tué 
dans  la  mer  de  Tartarie  des  Baleines 


BAL 

poitant  des  harpons  dont  la  marque 
appartenait  aux  pêcheurs  du  Spitz- 
berg. Ce  fait ,  qui  prouve  la  commu- 
nication des  deux  mers  boréales,  est 
une  nouvelle  présomption  en  faveur 
de  l'opinion  que  les  Baleines  franches 
ne  sortent  pas  des  mers  Boréales. 

G.Baleinenoueuse,  Balœna  nodo- 
sa.  Dudley  ,  Trans.  phil.  n"  587  ,  dit 
qu'elle  a  sur  le  dos  ,  près  de  la  queue  , 
une  bosse  penchée  en  arrière  et  grosse 
comme  la  tête  d'un  homme.  Son  prin- 
cipal caractère  serait  dans  les  nageoi- 
res, longues  de  18  pieds,  blanches  et 
situées  presque  au  milieu  du  corps. 
On  ne  la  trouve  que  dans  les  médi- 
terranées  del'Amérique-Nord  et  dans 
les  parages  qui  en  sont  voisins. 

7.  Baleine  a  bosses,  Balœna gib- 
bosa.  Gibbis  vel  nodis  Sex.  Dudley  , 
ibid.  Suivant  Anderson  ,  elle  est  aussi 
riche  en  huile  que  la  Baleine  fran- 
che. Selon  Klein  ,  au  contraire,  elle 
est  maigre.  Il  n'y  a  donc  rien  de  cer- 
tain àl'égard  de  ces  deux  espèces.  Des 
mêmes  parages  que  la  précédente. 

f  f  Les  Baleinoptères  ont  sur  le 
dos  une  nageoire  dépourvue  de  sup- 
ports ou  rayons  osseux  ,  dont  la  po- 
sition varie  suivant  les  espèces  qui  se 
distinguent  aussi ,  selon  qu'elles  ont 
le  ventre  lisse  ou  plissé. 

8.  Baleinoptère  a  ventre  liîse 
ou  le  GiBBAR  des  Basques  ,  Finn- 

fsch  des  Hollandais,  Martens.  Voy. 
au  Spitzberg,  Balœna  Phjsalus.  Lin. , 
Lacép.  pi.  1,  fig.  2,  Encycl.  pi  2, 
fig.  2.  Le  plus  giand  des  Cétacés;  il 
atteint  jusqu'au-delà  de  cent  pieds  ; 
la  courbe  maxillaire  est  fort  petite  ; 
il  en  résulte  que  les  lames  des  fanons 
sont  très-courtes,  leur  plus  grande 
longueur  n'excédant  pas  un  pied, 
quoique  assez  large  proportionnelle- 
ment. Le  Gibbar  est  beaucoup  plus 
mince  et  plus  allongé  que  la  Baleine. 
Sa  tête  forme  le  tiers  de  la  longueur  ; 
le  dessus  de  la  tête  est  d'un  brun 
luisant,  comparable  à  la  couleur 
de  la  l'anche  ;  le  ventre  est  blanc  ; 
la  nageoire  dorsale  est  triangulaire  , 
courbée  eu  anûère  à  son  sommet , 
elle    répond    au-dessus    de    l'anus. 


BAL 

Il  souffle  l'eau  avec  plus  de  force 
que  la  Baleine  franche  qu'il  sur- 
passe aussi  en  vigueur  et  eu  vilesse  ; 
il  poiusuit  [ci  bancs  de  Poissons 
jusque  sous  le  Tropique  ;  il  liabito  les 
mers  boréales  ;  on  ne  le  chasse  qu'à 
défaut  de  Baleines,  parce  que  son 
lanl ,  étant  moins  riche  en  huile  ,  sa 
pèche  est  moins  productive  et  plus 
dangereuse.  Adrien  Camper  dit.  p 
57 ,  qu'il  a  douze  côtes. 

fff.  Baleinoptères  a  ventre 
PLISSÉ.  Les  Baleines  de  cette  section 
ont  la  peau  sous  le  devant  du  corps 
plissée  longitudinalement  depuis  la 
pointe  de  la  mâchoire  inférieure  jus- 
qu  à  5  ou  4  pieds  en  avant  du  nom- 
bril. Ces  rides  se  ddatent  quand  l'A- 
nimal abaisse  la  mâchoire  inféi'ieure, 
maison  n'eu  connaît  pas  bien  l'usage. 

9.    JUBARTE   DES   BaSQUES  ,    Bùlœ- 

■na  Boops,  Lin.  ;  et  Klein  ,  Lacép. ,  pi. 
4  ,  fig.  1  ;  Encycl.  p.  3  ,  fîg.  -2  ;  la  na- 
geoire dorsale  est  presqu'à  demi-dis- 
tance de  la  queue  et  de  la  verge ,  par 
conséquent  plus  reculée  que  dans  les 
autres  Baleinoptères  ;  les  évents  s'ou- 
vrent sur  le  milieu  de  la  longueur  du 
Iront,  derrière  tiois  rangées  de  pro- 
tidiérances  arrondies;  les  orifices  des 
évenls,  recouverts  par  une  espèce  d'o- 
percule commun  ,  ont  l'air  de  se  con- 
fondre en  un  seul;  les  fanons  oui  à 
peine  un  pied  de  long;  les  deux  bat- 
teries ne  se  joignent  pas  en  avant;  les 
sillons  abdominaux  sont  concentn- 
quement  elllptique.-> ,  de  sorte  qu  ils 
se  joiguent  en  avant  et  enamère; 
les  extérieurs  sont  donc  les  plus 
longs  ,  et  les  plus  concentriques  les 
plus  courts  ;  le  fond  de  ces  sillons  est 
couleur  de  sang  ;  les  bords  saillans 
des  plis  sont  noirs  avec  un  double 
liseré  blanc ,  de  sorte  que  le  ventre 
paraît  marbré  quand  les  rides  sont 
fermés,  et  de  plus  sillonné  de  rouge 
vifquandl'animal  se  prépare  à  avaler. 
Les  femelles  ne  portent  pas  tous  les 
ans;  elles  mettent  bas,  au  printemps  , 
un  seul  petit  qui  suit  sa  mère  jusqu'à 
une  nouvelle  mise  bas. Elle  lance  Icau 
par  ses  évents  avec  moins  de  force 
que  les  autres  Cétacés    de  sa  taille. 


BAL  ,<5:> 

Albers  a  donné  dans  ses  Icônes  ad 
illitst.  Anat.  comp.  le  dessin  d'un 
squelette  de  Jubarte  conservé  à  Bre- 
men  ;  toutes  les  vertèbres  cervicales 
sont  séparées.  Il  y  a  12  vertèbres  tho- 
rachiques  et  34  lombaires  et  coccy- 
giennes. 

I  o.  Le  V>.ov.(iV.\j.,BalœnaMusculus, 
Lin.  Lacép.  pi.  5.  f.  1.  Encycl.  pi.  3. 
f.  1.  Quoique  l'on  ne  possède  aucun 
caractère  osléologique  du  Rorqual  ,  il 
paraît  pourtant  assez  bien  déterminé 
par  sa  forme  résultante  tie  deux  cônes 
réunis  au  milieu  du  dos ,  la  dépression 
de  son  museau,  j^position  de  l'œil 
au-dessus  de  l'angR  des  lèvres ,  de 
manière  qu'en  nageant  il  dépasse  la 
ligne  d'affleurement ,  l'origine  au-des- 
sous de  l'anus,  de  la  dorsale,  qui  est 
un  peu  échancrée  et  se  prolonge  sou- 
vent par  une  petite  saillie  jusqu'à  la 
caudale ,  dont  chaque  lobe  est  échan- 
eré  sur  son  bord  postérieur.  Un  seul 
Rorqual  peut  donner  plus  de  cin- 
quante tonnes  d'huile.  Le  phuvnx 
est  fort  rétiéci  par  un  muscle  cir- 
culaire dont  l'ouverture  ne  pourrait 
pas  a;lmettre  de  Poissons  un  peu 
gros.  L'ouverture  de  la  bouche  est 
immense.  Il  se  nourrit  de  Clupées,  avec 
lesquelles  il  voyage  sans  doute  ,  puis- 
qu'il paraît  et  disparaît  avec  leurs  co- 
lonnes. Il  s'avance  jusqu'au  trente- 
quatrième  degré  ,  et  pénètre  dans  la 
Méditerranée.  C'est  sans  doute  ,  selou 
Cuvier,  le  Musciilus  de  Pline ,  le  Mjs- 
ticetus  d'Aristote ,  et ,  selon  nous  ,  l'un 
des  Cétacés  péchés  sur  leurs  côtes  par 
les  Basques.  D'après  la  figure  de  ver- 
tèbres cervicales  donnée  par  Lacépè- 
de  ,  pi.  7  ,  il  paraît  que  l'atlas  est  li- 
bre ,  et  que  lessixautres  vertèbres  sont 
soudées  ensemble.  Si  ce  caractère 
est  authentique  ,  il  sépare  le  Rorqual 
de  la  Jubarte. 

1 1 .  BaLEIXE  MLSEAU-POINTU  ,  Ba~ 

lœna  wstrata,  Lin.  ,  Lacép.  ,  pi.  8. 
fig.  1  et  2.  Baleine  à  bec,  Eucyclop. 
pi.  4.  f.  1.  Scoresby  ,  pi.  i5.  fig.  2. 
La  moins  grande  de  toutes  les  Ba- 
leines ,  suivant  Lacépède  et  Scoresby  ; 
elle  n'excède  pas  huit  à  neuf  mètres. 
La  forme  de  ses  mcàchoires  terminées 


f 


i64  BAL 

en  pointe ,  l'inférieure  surtout  plus 
longue  que  l'autre ,  ont  fourni  le  nom 
distinctif  de  celte  espèce.  Les  fanons 
sont  blancliâires  ;  mais  un  carac- 
tère plus  remarquable  ,  s'il  est  vrai 
que  cet  organe  ne  soit  pas  commun  à 
tous  les  Baleinoptèrcs  à  ventre  plissé, 
c'est  une  grande  poche  ou  vessie  si- 
tuée entre  les  branches  de  la  mâchoire 
inférieure  et  sous  l'œsophage,  et  dontla 
largeur  égale  au  moins  celle  du  corps. 

Il  paraît  que  l'Animal  peut  gonfler 
à  volonté  cette  poche  dont  la  structure 
et  les  rapports  anatomiques  sont  en- 
core ignorés.  Cetj^poche  se  tuméfie 
après  la  mort  just^PÈi  sortir  de  la  bou- 
che. Dans  l'Animal  vivant,  la  dilata- 
tion de  cette  poche  nécessite  l'exten- 
sion des  plis  abdominaux.  La  dorsale 
est  au-dessus  de  l'anus. 

12.  Baleine  a  museau  pointu 
AUSTRALE  ,  Balœiia  rostrata  australis. 
Pendant  le  séjour  du  capitaine  Frey- 
cinet  à  la  baie  française  des  Maloui- 
nes  ,  Quoy  a  observé  un  Baleinoptère 
tout-à-fait  pareil  ,  suivant  lui  ,  au 
Museau-Pointu.  Il  échoua  sur  le  ri- 
vage j  mais  sa  longueur  était  de  cin- 
quante-trois pieds  quatre  pouces,  dou- 
ble par  conséquent  de  l'espèce  ana- 
logue boréale.  La  mâchoire  inférieure 
avait  neuf  pieds  six  pouces  de  la  com- 
missure au  museau  ;  son  rapport  n'est 
donc  guère  que  du  sixième.  Dans  un 
individu  boréal  pris  à  Cherbourg ,  sur 
quatre  mètres  deux  tiers  la  mâchoire 
supérieure  était  d'un  mètre  ,  celle  d'en 
bas  d'un  mètre  un  septième.  Hunter 
en  a  disséqué  un  où  la  tête  avait  un 
quart  delà  longueur;  dans  l'Austral, 
en  ouli'e  ,  la  figure  des  fanons  est  un 
trapèze  dont  les  bords  parallèles  sont 
horizontaux ,  elle  esttriangulairedans 
le  Boréal.  (/^.  Lacépède,  pi.  8.  f.  4.) Ces 
fanons  sont  aussi  plus  longs  propor- 
tionnellement,  dans  l'Austral  ,  oli  ils 
ont  i  usqu 'à  deuxpieds  six  pouces.  L'eu- 
verguredela  queue  était  de  treize  pieds; 
les  pectorales  longues  desix  pieds  trois 

Souces  ;  la  dorsale  en  croissant  au- 
essus  de  la  verge  ;  l'œil  à  peine  appa- 
rent. Or  ,  sur  un  Museau-Pointu  bo- 
réal de  cinq  mètres  ,  il  avait  près  d'un 
décimètre  de  fente  :  l'œil  est  donc 


BAL 

beaucoup  plus  petit  dans  l'austral, 
Quoy  a  observé  que  tous  les  plis  n'é- 
taient pas  rectilignes;  il  y  en  a  qui  se 
bifurquent  :  ils  sont  d'ailleurs  comme 
dans  Tes  autres  Baleinoptèrcs.  Blessé 
sur  le  sable  oti  il  était  échoué ,  il  put 
se  rejeter  à  la  mer;  beaucoup  de  jeu- 
nes s'approchèrent  comme  pour  le 
secourir.  Chez  eux  ,  la  nageoire  dor- 
sale paraît  plus  grande  à  proportion. 
Le  lendemain  de  sa  mort ,  la  mâchoire 
était  fermée  ;  le  surlendemain  elle  était 
cnlr'ouverte  par  le  gonflement  delà 
poche  aérienne.  Par  sa  taille  ,  par  la 
proportion  de  longueur  de  sa  mâchoi- 
re ,  et  surtout  par  la  figure  de  ses  fa 
nons ,  unique  entre  les  Baleines ,  celte 
espèce  paraît  devoir  être  distinguée  de 
la  précédente. Ce  sera  un  second  exem- 
ple dans  ce  genre ,  de  la  différence  des 
espèces  boréales  et  australes  crues 
identiques. 

i3.  Baleinoptère  Poeskop.  Ce 
nom  de  Poeskop  est  donné  par  les 
Hollandais  à  une  espèce  nouvelle  aus- 
trale ,  observée  récemment  par  Dela- 
lande  au  cap  de  Bonne-Espérance  ;  il 
lui  vient  d'une  bosse  qui  se  voit  sur 
son  occiput.  Elle  est  fort  rare ,  puis- 
qu'on n'y  en  voit  pas  plus  de  deux  ou 
trois  paran,et  quelquefois pasdu  tout. 
Sa  dorsale  se  trouve  à  peu  près  au-des- 
sus des  pectorales,  position  qui  ne  se  re- 
trouve dans  aucun  autre  Baleinop- 
tère. Les  caractères  osléologiques  de 
sa  tête  sont  à  peu  près  les  mêmes  que 
dans  la  Jubarie  ,  dont  elle  diffère  seu- 
lement par  le  bombement  de  l'occi- 
pital ,  déprimé  en  deux  fosses  chez  ce 
dernier  ;  il  n'y  a  de  soudé  au  cou  que 
l'axis  et  la  vertèbre  suivante  ,  encore 
la  soudure  est-elle  imparfaite,  et  le 
fjbro-cartilage  existe  entre  les  deux 
corps  de  vertèbres  ;  la  colonne  verté- 
brale a  cinquante-trois  vertèbres,  dont 
trente-six  concourent  au  canal  rachi- 
dieu  ;  il  y  a  treize  paires  de  côtes.  De 
toutes  les  Baleines  c'est  celle  dont  la 
nageoii'e  pectorale  a  la  plus  grande 
longueur.  De  ses  quatre  doigts ,  les 
deux  moyens  ont  huit  et  neuf  pha- 
langes :  il  en  résulte  que  la  largeur 
est  proportionnellement  fort  petite. 
Les  pêcheurs  en  prennent  fort  peu 


BAL 

à  cause  de  leur  rareté  ,  de  la  difficulté 
de  les  attaquer,  de  leur  vitesse  bien 
supérieure  à  celle  du  Nord-Caper,  et 
du  peu  d'huile  qu'elles  produisent. 
Le  dessus  du  corps  est  noir,  la  gorge 
rose  marbrée ,  et  le  reste  du  dessous 
du  corps  blanc.  Dclalandc  a  trouvé 
dans  ses  intestins  ,  comme  dans  ceux 
du  Nord-Caper  ,  cette  matière  liquide 
d'un  si  beau  rouge,  que  l'on  a  si- 
gnalée depuis  long- temps  dans  les 
autres  Baleines  et  dans  les  Cachalots. 
Par  ses  caractères,  tant  extérieurs 
qu'ostéologiques ,  cette  Baleine  est  évi- 
demment distincte  des  autres  Balei- 
noplèies  ;  c'est  donc  une  espèce  nou- 
velle. 

Des  douze  ou  treize  espèces  pré- 
somptives de  Baleines  ,  trois  bien  dé- 
terminées sont  des  mers  australes;  les 
autres  des  mers  boréales  ,  dont  deux 
seraient  particulières  au  nord  de  10- 
céan  Pacifique. 

Baleines  fossiles.  Il  existe  au 
Muséum  deux  têtes  deBaleines fossiles; 
l'une  ,  que  nous  désignerons  sous  le 
nom  de  3Iacrocephale ,  jusqu'à  ce  que 
Cuvier  ait  déterminé  sa  place  zoolo- 
gique et  son  nom  ,  diflère  des  Baleines 
connues  par  la  courbure  de  son  bec 
dont  la  convexité  est  inférieure;  1  e- 
vent  y  est  presque  vertical.  Comme 
dans  les  Cachalots  ,  les  maxillaires  , 
fort  élargis  à  leur  base ,  après  avoir 
doublé  le  frontal,  se  repliaient  en  voûte 
en  avant  et  en  dedans.  Trouvée  sur  la 
plage  de  Sos ,  département  des  Bou- 
ches-du-Rhône. 

L'autre  a  le  bec  si  arqué ,  à  la  ma- 
nière ordinaire  ,  que  les  inter-maxil- 
laires  font  presque  un  angle  droit  sur 
le  plan  des  fi  on  taux  ;  le  canal  osseux 
de  l'évent  est  parallèle  à  ce  plan  ;  les 
os  du  nez  saillent  entre  les  deux  évenls. 
Trouvée  en  creusant  le  bassin  d'An- 
vers. 

Cortcsi  {  Saggi  geologici ,  piacenza 
1 81 9.)  a  décrit  et  figuré  deux  squelettes 
de  Baleines  fossiles.  Nous  croyons  ces 
Baleines  non  identiques  entre  elles ,  et 
elles  sont  évidemment  différentes  des 
deux  précédentes,  ainsi  que  des  espè- 
ces vivantes  dont  le  squelette  est  bien 
connu  et  desquelles ,  comme  les  deux 


BAL 


i6à 


précédentes  ,  elles  sont  d'ailleurs  sé- 
parées par  la  petitesse  de  leur  taille. 
Cortesi  n'ayant  pas  donné  de  nom 
à  l'espèce  do^it  il  a  trouvé  un  sque- 
lette  si  bien   conservé  à  Monte-Pul- 
gnasco  (pi.    3.  f  1),  nous   propose- 
rons   de   lui    donner    celui    de   Cu~ 
pier,   en  l'honneur  de  l'illustre  créa- 
teur    de     la     zoologie     souterraine. 
Elle  est  caractérisée  par    la  dépres- 
sion  de  la   tête  haute  seulement  de. 
10  pouces  4  lignes  au-dessus  du  plan 
inférieur  des  condylcs  ;  la  grandeur 
de  ses  fosses    temporales ,    le    sillon 
et  la  crête  occipitale  ;  la  grande  obli- 
quité  du    canal    de  l'évent   dont   la 
direction  est  presque  horizontale  ,  le 
peu  de  courbure  des  branches  maxil- 
laires d'oii  résulte  une  ellipse  d'un 
cinquième  plus  excentrique  que  dans 
la  Baleine  museau-pointu;  celle  des 
Baleines  vivantes  oii  l'arc  maxillaire 
est  le  moins  convexe.  Toutes  les  ver- 
tèbres cervicales    sont   libres.    Leur 
corps     a     proportionnellement    plus 
d'épaisseur  et  le  cou  plus  de  longueur 
que    dans    aucune    des    espèces   vi- 
vantes. Enfin,    il  n'y  a  que  24  côtes. 
La  longueur  totale  est  de  21   pieds. 
Des   Huîtres    étalent   adhérentes   en 
divers  points  de  ce  squelette  ,  elles  s'y 
étaient  donc  fixées  pendant  leur  vie. 
Ce    squelette   avait   doue    été   long- 
temps gisant  sur  le  fond  d'une  mer 
tranquille. 

Nous  appellerons  Baleine  de  Corte- 
si l'espèce  trouvée  à  Montezago  dans 
le  Plaisantin;  etdécritepar  cet  auteur 
(pi.  5.  i.  1  ).  La  tète  et  le  squelette 
étaient  moins  complets  que  dans  la 
précédente.Nouslacroyous  une  espèce 
distincte  en  ce  qu'elle  n'a  que  douze 
pieds  et  demi  de  long.  Or,  tous  les 
caractères  du  squelette  indiquent  l'é- 
tat adulte  ,  entre  autres  la  parfaite 
consolidation  des  cartilages  interver- 
tébraux, et  la  saillie  des  apophyses 
épineuses  cervicales.  D'ailleurs ,  l'arc 
maxillaire  aussi  peu  courbé  que  dans 
la  précédente.  Ces  squelettes  ont  été 
trouvés  entre  6  et  800  pieds  au-dessus 
du  lit  des  ruisseaux  voisins  dans  des 
couches  de  Marne  bleue  sur  lesquelles 
repose  le  sol  du  Plaisantin .  (a.  d..  ns.) 


i66  BAL 

BALEINON  ou  BALEINEAU. 
MAM.  Noms  des  jeunes  Baleines,   (b.; 

BALELNOPTÈRE.  MAM.  Genre  de 
Cétacés  formé  par  Lacépède  aux  dé- 
pens des  Baleines  ,  et  qui  n'a  été  adopté 
que  comme  sous-genre.  /'".Baleine. 

(B.) 

*  BALEMCANDA  -  SCHULAR- 
MATNDl.  BOT.PHAN.  (Rhéed.  31alah. 
T.  II.  t.  07.  ■)  Syil.  dixie  de  la  Chine. 

(B.) 

BALÉNAS.  MAM.  V.  Baleinas. 

BALÉNEAU.  mam.  r.  Baleinon. 

BALERL  OIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires de  Ja  Cresserellc,  l'alcu  Tinnun- 
culus,  L.  F'.  Faucon.  (db..z.) 

BALFOUR  ou  BALFOURIE.  Bal- 
fouria.  bot.  riiAjsr.. Nouveau  genre  de 
la  fînnille  naturelle  des  Apocynées  ,  de 
laPentandrieDigynie,  L.étaljlipar  R. 
Brown  (  JJ'erii.  trans.  )  pour  un  petit 
Arbre  de  la  Nouvelle-Hollande,  dont 
les  feuilles  sont  opposées  ,  linéaires , 
lancéolées;  les  fleurs  disposées  en  ci- 
mes IrifideSj  latérales  ou  terminales. 
Il  se  distingue  par  sa  corolle  infundi- 
buliforme,  dont  la  gorge  est  couron- 
née par  un  petit  tube  crénelé  ,  et  dont 
le  limbe  offre  cinq  lanières  dressées , 
équilatérales.  Les  cinq  étamines  sont 
un  peu  saillantes;  les  anthères  sont 
sagittées ,  aiguës  ,  soudées  à  la  partie 
moyennedu  stigmate  ;  les  deux  ovaires 
sont  totalement  unis  par  leur  côté  in- 
terne ;  le  style  est  simple  ,  dilaté  à  son 
sommet  qui  porte  un  stigmate  angu- 
leux. Dix  squamules  sont  insérées  à  la 
base  du  calice  et  en  dehors  de  la  co- 
rolle. 

On  ne  compte  encore  dans  ce  genre 
qu'une  seule  espèce  ,  désignée  par 
B.  own  sous  le  nom  de  Balfouiia  sali- 
gna.  (a.  r.) 

BALGONERA.  ois.  Espèce  de 
Grimpereau  de  la  Nouvelle-Galles  du 

Sud.  (DR..Z.) 

BALI(Daubenton)  ou  BALI-SA- 
LAN-BOEKIT.  (  Valentin.  )  rept. 
ot'H.  Serpent  peu  connu  qui  se  trouve 


BAL 

à  Ternate ,  dans  les  montagnes ,  et  qui 
paraît  être  le  Coluber  pltcatilis.  V. 
Couleuvre.  (b.) 

BALICASSE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Drongo.  Choucas  des  Philippines. 
(Briss.)  Con>us  Balicassius  ,  L.  J^. 
Drongo.  (dr..z.) 

BALICUS.  bot.  piian.  (Rumph.) 
Syn.  de  Cjtlsus  Cajan.  (a.  r.j 

BALIGARAB  ou  BGYONG.  rot. 
PIIAN.  (Camelli.)  Arbrisseau  des  Phi- 
lippines,qui  paraît  appartenir  au  genre 
Mussenda,  /^.  ce  mot,  et  qui  pouirait 
bien  être  le  même  que  celui  qu'on 
nomme  Bélilla  à  la  côte  de  Malabar. 

(B.) 

BALIGOTJLE ,  BOULIGOCLE  et 
BRIGOULE.  BOT.  CRYPT.  Syn.  à'A- 
gaiicus  Ejyiigii de  De  Candolle .  Cham- 
pignon comestible  qui  croît  communé- 
ment sur  les  vieilles  tiges  de  l'Erin- 
gium.  F .  Panicaut.  (b.) 

BALIMBA  OU  BOLTMBA.  bot. 
PHAN.  Même  chose  que  Bilimbl.  P^.  ce 
mot.  (b.) 

BALIMBAGO.  bot  phan.  (Camel- 
li. )  Petit  Arbre  des  Moluques  ,  qui  pa- 
raît être  V Hibiscus populneus.  V.  Ket- 
MiE.  (b.) 

*BALIN  ou  BARIN.  bot.  phan. 
(Camelli.)  Pandanus  indéterminé  des 
Philippines.  /^.  Vaquoi.  (b.) 

BALINGASAN.  bot.  phan.  Arbre 
de  riniie ,  figuré  par  Camelli  (  le.  38), 
et  décrit  par  Rai.  Hist.  3.  p.  61.  Il 
paraît  devoir  être  rapporté  au  genre 
Stravadium.  (a.  d.  J.) 

*  BALIP.  BOT.  PHAN.  (Dioscoride.) 
Syn.  de  Momorâica  Elaterium ,  selon 
Adanson.  T-^.  Momordique.         (b.) 

BALISE.  MOLL.  L'un  des  noms 
marchands  du  Troc/dus  Telescopium, 
L.  P".  TÉLESCOPE.  (b.) 

BALISIER.  Canna,  bot.  phan.  Ce 
genre  a  donné  son  nom  à  la  famille 
des  Balisiers  ou  Cannées.  /^.  ce  mot. 
Il  se  compose  de  Plantes  herbacées  ,  à 
racine  vivaco  ,  rampante  et  charnue  , 


BAL 

à  liges, dressées  ,  simples,  portant  des 
leuilles  alternes  et  engaîuantcs,  dont 
toutes  les  nervures  ,  partant  de  la  côte 
médiane  ,  sont  obliques  et  parallèles. 
Les  fleurs  constituent  un  épi  à  la  par- 
tie supérieui'o  des  tiges.  Ces  tleuis, 
d'une  organisation  très-compliquée  , 
piéseulent  la  structure  suivante  :  leur 
caliceestdouble;  l'extérieur  très-court, 
avant  le  tube  soudé  avec  l'ovaire  in- 
l'erc  ,  a  le  limbe  divisé  en  trois  segmcns 
ovales;  le  calice  intérieur  coloré  et  pé- 
taloïde  ,  tubuleux  à  sa  base,  présente 
un  limbe  à  six  divisions  ,  trois  cxté- 
lieurcs  plus  courtes,  ovales,  lan- 
céolées ,  aiguës  ,  égales  entre  elles  , 
et  trois  intéi  ieures  plus  longues  ,  obo- 
vales ,  obtuses,  connue  spathulées; 
deux  de  celles-ci  formant  une  sorte  de 
lèvre  supérieure  sont  ilressccs ,  et  la 
troisième  constituant  la  lèvre  infé- 
rieure est  rétlécbie.  De  la  partie 
moyenne  du  tube  formé  par  le  calice 
intérieur  part  un  appendice  pétaloïde, 
plus  court  que  les  deux  divisions  su- 
périeures ,  un  peu  roulé  en  gouttière  , 
et  portant  à  la  partie  supérieure  d'un 
de  ses  côtés  une  antbère  allongée  , 
imiloculaire  ;  cet  appendice  est  le  filet 
staminal.  L'ovaire  qui  est  infère  pré- 
sente trois  loges  ,  contenant  chacune 
un  assez  grand  nombre  de  graines  , 
disposées  dans  l'angle  interne  sur  deux 
rangées  longitudinales  ;  le  style  est 
plane  et  tranchant,  caché  inférieure- 
ment  dans  le  canal  formé  par  le  filet 
tle  l'étamine  ,  tronqué  obliquement  à 
son  sommet  ;  le  stigmate  se  présente 
sous  l'aspect  d'une  ligne  glanduleuse. 
Le  fruit  est  une  capsule  ovoïde  ,  cou- 
rounée  par  les  trois  segmens  du  calice 
extérieur  ;  il  offre  tiois  loges  qui 
contiennent  plusieurs  graines  globu- 
leuses, pjrilbrrnes,  et  s'ouvre  naturel- 
lement eu  trois  valves  par  le  milieu 
(le  chacune  de  ses  loges.  L'embryon 
est  renfermé  dans  l'intérieur  d'un  en- 
dosperme  farineux. 

Placé  en  tète  de  la  Monandrie  Mo- 
nogvnie  de  Linné  ,  le  genre  Balisier 
est  la  Plante  par  laquelle  commencent 
tous  les  catalogues  et  Species  oii  l'on 
a  suivi  le  système  sexuel  :  il  se  com- 
pose d'environ  une  douzaincd  espèces, 


S' 


BAL  167 

ui  toutes  sont  originaires  des  Indes- 
rientales  ;  quelques-unes  croissent 
également  en  Amérique.  On  cultive 
dans  nos  jardins  le  Balisier  de  l'Inde  , 
Canna  indica  ,  L.  ,  remarquable  par 
ses  feuilles  ovales  très-larges ,  d'un 
vert  tendie  ,  par  ses  fleurs  d'un  rouge 
pourpre  et  éclatant.  Elle  peut  résister 
en  pleine  terre  lorsque  l'hiver  n'est 
pas  trop  rigoureux.  Le  Balisier  à  fleurs 
jaunes  ou  Balisier  à  feuilles  étroites  , 
Canna  angustifulia  ,.1j.  Cette  espèce, 
distincte  de  la  précédente  par  ses 
feuilles  plus  étroites  et  ses  fleurs  mé- 
langées de  jainie  et  de  rouge  ,  est  ori- 
ginaire de  l'Amérique  méridionale. 
On  trouve  encore  dans  nos  serres  et 
nos  orangeries  plusieurs  autres  espè- 
ces ,  telles  que  le  Balisier  gigantesque , 
Canna  gigantea  ,  le  Balisier  glauque  , 
Canna  glauca ,  etc.  (a.  r.) 

BALISIERS.  BOT.  PHAN.  Famille 
de  Plantes  plus  généralement  dési- 
gnée aujourd'hui  sous  les  noms  de 
Cannées  ou  de  vScitaminées.  T^.  Can- 
nées, (a.  k.) 

BALISOIDES.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  qu'Amomées.  f^.  ce  mot.   (b.) 

BALISTA.  POIS.  (Belon.)  Syn.  de 
Sqiialus  Zjgœna,  L.,  sur  quelques 
côtes  de  l'Italie.  V.  Cestrobhine. 

BALISTE.  Ballstes.  pois.  Genre 
nombreux  de  l'ordre  des  Branchiostè- 
ges  de  Linné  ,  rangé  par  Cuvier  dans 
celui  des  Plectognathes  ,  famille  des 
Sclérodermes ,  entre  les  Poissons  os- 
seux ,  et  le  troisième  de  la  famille  des 
Chismopnés  dans  le  troisième  ordre 
des  Cartilagineux  de  Duméril.  Des 
Poissons  généralement  ornés  d'assez 
belles  couleurs  ,  et  remarquables  par 
la  bizarrerie  de  leur  figure  le  compo- 
sent ;  tous  ont  de  commun  la  compres- 
sion de  leur  corps  ,  qui  est  ordinaiie- 
ment  tranchant  et  caréné  ,  soit  sur  le 
ventre  ,  soit  sur  le  dos  ;  celle  de  leur 
tête  qui  est  terminée  par  une  sorte  de 
bec;  la  dureté  et  l'épaisseur  de  leur 
peau  rugueuse  qu'il  est  fort  difficile 
de  percer  ,  et  qui  les  met ,  ainsi  qu'une 
sorte  de  cuirasse  ,  à  l'abri  de  la  mor- 
sure des  autres  Poissons  ;  huit  dents 


i68  BAL 

tranchantes  et  assez  semblables  à  des 
incisives  disposées  sur  une  seule  ran- 
gée ;  l'absence  apparente  d'opercule 
et  de  rayons  aux  ouies  qui ,  cachées 
sous  une  peau  épaisse  ,nclaissent  voir 
à  l'extérieur  qu'une  petite  fente  bran- 
chiale; des  nageoires  (iorsales  ,  dont 
la  première  ,  armée  de  forts  aiguil- 
lons ,  est  quelquefois  réduite  à  un  seul 
de  ces  aiguillons  ludimentaires  lequel 
s'abaissant  ou  s'élevant  avec  viva- 
cité et  comme  par  ressort,  est  caché 
quand  l'Animal  le  couche  dans  une 
fente  particidiè'e.  C'est  la  propriété 
que  possèdent  lesBalistesde  redresser 
une  telle  arme  qui  les  lit  comparer  à 
une  arbalète  ou  autre  antique  machine 
de  guerre  ,  et  qui  leur  mérita  le  nom 
par  lequel  Artédi  les  désigna  le  pre- 
mier. Outre  leurs  dorsales,  la  cau- 
dale, l'anale,  et  deux  petites  pec- 
torales, quelques  Balistes  ont  encore 
une  veiîtrale  unique  que  représente  , 
quand  elle  manque,  unaiguidon  plus 
ou  moins  hostile ,  qui  paraît  n'être 
qu'un  prolongement  des  rudimens  de 
leur  bassin. 

Les  Poissons  de  ce  genre  ont  en  gé- 
néral la  chair  médiocre ,  quelques 
rapports  de  physionomie  avec  les 
Chaelodous  ,  et  habitent  les  mers  de 
tout  le  globe ,  surtout  dans  les  pays 
chauds,  oii  ils  se  plaisent  parmi  les 
rochers;  ils  y  nagent  à  fleur  d'eau, 
se  nourrissent  de  Coquilles  ,  passent 
pour  vénéneux  danscertains  parages, 
et  craignent  peu  d'ennemis,  doués 
qu'ils  sont  par  la  nature  d'armes  of- 
fensives et  défensives  qui  les  font  res- 
pecter; leur  allure  est  assez  lourde  et 
embarrassée;  ils  se  lendent  plus  lé- 
gers au  moyen  d'une  grosse  vessie 
natatoire  située  près  du  dos,  et  de  la 
faculté  qu'ils  ont  de  distendre  consi- 
dérablement leur  ventre. 

Gmelin  ,  dans  la  treizième  édition 
du  Systema  naturœ ,  a  décrit  dix- 
huit  espèces  de  Balistes  ,  portées  au 
nombre  de  vingt-six  par  Lacépède; 
Schneider,  dans  son  édition  de  Bloch, 
en  a  encore  ajouté  de  nouvelles;  Bosc, 
deux  dans  le  Dictionnaire  de  Déter- 
ville.  Avec  celles  que  nous  ajoute- 
rons ici  et  quelques  autres  mention- 


BAL 

nées  et  figurées  par  Cuvier  ,  ou  con- 
servées dans  les  galeries  du  Muséum, 
on  pourra  porter  à  quarante  environ 
le  nombre  des  Balistes  qu'on  doit  ré-< 
puter  connus.  On  peut  les  répartir 
dans  les  quatre  sous-genres  suivans  : 

f  Balistes  proprement  dits.  Les 
espèces  de  ce  sous-genre  ont  leur 
coips  entièrement  revêtu  de  grandes 
écadles  très-dures,  rhomboidales,  qui 
n'empiètent  pas  les  unes  sur  les  autres; 
ces  écailles  ont  l'air  de  comparti- 
mcns.  La  première  dorsale  a  trois  ai- 
guillons dont  le  premier  est  tiès-fort, 
et  le  troisième  ou  dernier  fort  petit; 
quand  la  ventrale  n'existe  pas,  elle 
estremplacée  par  quelques  aiguillons. 

x  Queue  nue  ou  du  moins  dégarnie 
de  toutaiguillon  ou  armure  particulier- 

Baliste  Caprisque  ou  Porc,  Ba- 
Ustes  Capiiscus ,  L. ,  Séba.  Mus.  3. 
T.  XXIV,  f.  16.  C'est  le  Caper  des 
anciens ,  le  Pesce  balestra  de  la  Médi- 
terranée ;  on  le  trouve  jusque  dans  les 
mers  d'Amérique  ;  ses  couleurs  va- 
rient selon  les  climats  qu'il  habite  ; 
elles  sont  nuancées  de  violet,  de  bleu 
*t  d'or.  Aucun  auteur  n'a  donné 
dune  manière  exacte  le  nombre  des 
rayons  de  ses  nageoires. 

Baliste  vieille  ,  Balistes  Ve- 
tula  ,  L.  Tu/dus  oculo  radialo ,  Ca- 
tesb.  Carol,  2  ,  T.  xxii.  La  lig.  33  , 
pi.  10,  donnée  dans  l'Encyclopédie 
pour  celle  de  ce  Poisson  ,  ne  nous  pa- 
raît pas  présenter  la  moindre  analo- 
gie ;  mais  la  description  est  exacte  ;  le 
fond  (  e  cette  espèce  est  brun  ,  Its  lè- 
vres ,  les  nageoires,  une  grande  bande 
en  travers  de  la  tête  ,  et  quelques  li- 
gnes divergentes  autour  des  yeux  en 
manière  de  rayons,  sont  d'un  beau 
bleu  ;  quand  on  le  prend  ,  il  fait  en- 
tendre un  petit  bruit  qui  a  été  com- 
paré aux  plaintes  d'une  voix  affaiblie 
par  l'âge,  et  de-là  le  nom  donné  à 
ce  Bahste  ;  le  précédent  présente 
la  même  singulai'ité. 

Les  Balistes  maculatus  ,  Bloch.  En- 
cycl.  Pois.  T.  II.  f.  37  ,  Buniua  ,  stel- 
laris  ,  Schn .  ;  forcipalus ,  punctatus , 
Gmel  ifusci/s,  Schn.;  Graude-ïache, 
américain  et  Noir,  de  Lacépède,  ap- 
partiennent à  cette  section. 


FiffiBALISTK    TAUPINE  BALISTES    TALPINA.B. 


Fio.2.BAL,ISTE  c/c  Mi/uu. 


BALISTES  Jfi&.  B . 


BAL 

p.  Les  côtes  de  la  queue  armes  d'un 
certain  nombre  de  rangées  d'aiguil- 
lons ou  épines  recourbes  en  avant 
avec  de  grandes  écailles  derrière  les 
ouïes. 

1.  A  Deux  rangées  d'aiguillons. 
Le  B  a  lis  tes  tineatus ,  Schn.  87. 

2 .  A  trois  rangées. 
Les  Balistes  :  cendré.  Encyc.  Pois. 
T.  6.  f.  353.  et  Praslin  de  Lacépède. 
arcuatus  et  i-ùridis  de  Schneider  j 
aculeatusEïicsd.  Pois.  pi.  n.  f.  55, 
et  verrucosus",  L.  le  Noir  de  l'Ency- 
clopcdic,  pi.  85.  fig.  35a,  qui  n'est 
pas  celui  auquel  Lacépède  a  donné  le 
même  nom. 

3.  j1  quatre  rangées. 
L'Echarpe   de  Lacépède  ;   Balistes 
rectangulus,    Conspicillum   et   vires- 
cens  de  Schneider. 

i.  A  six  ou  sept  rangées. 
Le  BaJiste  armé  do  Lacépède,  qui 
n  est  pas  Varmatus  de  Schneider  et  le 
Balistes    ringens  de    Bloch.    Encycl. 
Pois.  T.  XII.  1".  59. 

5.  A  douze  ou  quinze  rangées. 
Le    Baliste    bourse   de    Lacépède. 
y.  Des  tubercules  sur  les  côtés  de  la 
queue  au  lieu  d'aiguillons. 

Le  Baliste  bridé  de  Lacépède  est 
probablement  l'Assasi  de  la  Mer- 
Rouge. 

tt  MoNACANTHEs.  Lcs   espèces  de 
ce  sous-genre  n'ont  que  de   très-pe- 
tites   écailles    ou    sout    simplement 
hérissées  des  scabrosités  roides  et  ser- 
rées. Lextrémité  du  bassin,  saillante 
et  épineuse  comme  dans  les  Balistes 
proprement    dits,  y    devient     quel- 
quefois une  nageoire  assez  étendue. 
La  première  dorsale  n'est  plus  repré- 
sentée que  par  un  aiguillon  recourbé 
iort remarquable,  plus  ou  moins  ibrt 
et  muni  d'un  ,  deux  ,  ou  même  quatre 
rangs  de  dents  en  scie  ,  fort  aiguës; 
la  disposition  et  la  figure  de  cette  ar- 
me ont  quelquefois  mérité  le  nom  de 
Licorne  ou  Monocéros  aux  Poissons 
qui  en  sont  porteurs. 

«  L'os  du  bassin  très-mobile  et  te- 
nant à  l'abdomen  par  une  sorte  de 
fanon  extensible. 

Le  Chinois,  Balistes  sinensis.  L. 
fcncycl.  Pois.  tab.  12.  f.  3i.  C'est  le 


BAL  169 

Fira-aca  des  Brasiliens.  Ce  Poisson, 
en  dépit  d'un  nom  qu'd  tient  de  sa 
forme  bizarre,  n'est  pas  des  mers  de 
la  Chine,  mais  des  cotes  de  Siain  ,  et 
de  celles  du  Nouveau-Monde.  Sa  na- 
geoire ventrale  assez  grande  et  dont 
les  rayons  sont  dentés,  le  rend  re- 
marquable. 

Balisïe  Taupe,  Balistes  talpi- 
na.^.{r.  pi.  de  ce  Dict.  )  Cette  sin- 
gulière espèce  qui  acquiert  de  trois 
à  sept  pouces  de  long  ,  est  dune  for- 
me assez  allongée,  et  comme  bossue; 
sa  caudale  est  fort  considérable  ;  l'ai- 
guillon antérieur  fort  long  ,  aigu,  et 
profondément  denté.  Sa  nageoire  ven- 
trale ,  ou  plutôtle  fanon  qui  représente 
celte  nageoire  ,  paraît  devoir  être  fort 
extensible,  et  produit  sous  la  gorge  de 

l'Animal, quand  il  la  gonfle  ,  unvéri- 
.„ui A.  ;*  ■       P         .'  , 


table  goitre  non  aiguillonné;  toute  la 
couleur  de  l'Animal  estd'un  noir  lavé, 
qui  présente  cependant  quelques  tein- 
tes plus  foncées  sur  le  dos;  liris  seul 
tire  sur  le  jaunâtre  ;  la  peau  dure  ,  qui 
semble  luisante  ,  ne  piésente  ni  écail- 
les ni  tubercules.  Le  contre-amiral 
Mylius  a  découvert  cette  espèce 
dans  la  baie  des  Chiens-marins  à  la 
Nouvelle-Hollande;  il  a  bien  voulu 
nous  communiquer  le  dessin  qu'il  en 
a  f.ut.  ^ 

Balistede  Mylius,  Balistes  l\ljlii, 
N.  (  r.  pi.  de  ce  Dict.  )  Cest  encore  à 
notre  ancien  ami  leconlre-amiial  My- 
lius,  qui  fut  gouverneur  de  Rlasca- 
reigne  ,  que  nous  devons  la  connais- 
sance de  cette  espèce  à  laquelle  nous 
imposerons  son  nom;    elle  est  ici  re- 
présentée de  moitié  degr.-indeur  natu- 
relle ,  et  a  été  prise  à  la  Nouvelle-Hol- 
lande dans  la  baie  des  Chiens-marins  ; 
sa   forme  est   à   peu   près   ovale,  un 
peu   bossue   sur  le    dos  ;    l'aiguillon 
antérieur  est  armé  en  arrière  de  treize 
dents  ;  sa  queue  est  fort  grande  ,  avec 
yingt-quatrc    rayons    fourchus  ,     en 
éventail,  ayant' le  bord  dun  jaune 
serin   assez  vif  qui  s'afliiiblit  vers  la 
base  ,  et  qu'interroinpeutdeux  bandes 
parallèles  noirâtres  qui  traversent  cette 
queue    du   haut  en  bas.  La  dorsale 
et  l'anale  sont  également  jaunes  avec 
quelques   petites    taches  ;    une  vcn- 


J70  BAL 

traie  plus  considérable  que  n'en  pré- 
sentent les  autres  Balistes ,  et  dont 
les  rayons  ne  sont  ni  dentés  m  épi- 
neux ,  caractérise  cet  Animal ,  qui 
esl  d'une  couleur  brune  tirant  sur  le 
bleuâtre  ;  la  couleur  générale  du  corps 
citd'un  gris  noirâtre  ,  marqué  de  quel- 
ques teintes  jaunâtres;  des  verrues  de 
cette  dernière  couleur  forment  der- 
rière les  yeux  dont  l'iris  est  jaune  ,  et 
sous  le  corps,  vers  l'anale,  des  ta- 
ches inégulières,  outi'e  deux  bandes 
diagonales  qui,  partant  de  l'insertion 
postérieure  de  la  dorsale  pour  arriver 
à  l'insertion  ,  de  la  ventrale,  laissent 
entre  elles  un  espace  uni  ;  deux  rangs 
de  tubercules  ou  d'aiguillons  se 
voient  aux  côtés  de  la  queue. 

Le  Balistes  tomentosus  de  Bloch  , 
qui  n'est  pas  celui  de  Linné ,  appar- 
tient encore  à  cette  division  ainsi  que 
l'espèce  que  Cuvier  a  figurée  sous  le 
nom  de  geographicus. 

(3  Ayant  les  côtés  de  la  queue  hé- 
rissés desoies  rudes,  etpointdei'anon. 
Le  Balistes  tomentosus ,  qui  est  le 
Poisson  JVlonocéros  des  anciens  au- 
teurs ,  particulièrement  de  Lécluse  , 
Exot.  i43,  et  leBaliste  à  brosse  de  La- 
cépèdc,  appartiennent  à  cette  division. 
y  N'ayant  ni  nageoire  ventrale  ou 
fanon  ,  ni  poils  à  aiguillons  sur  les  cô- 
tés de  la  queue. 

Les  Balistes hispidus  etjmpillosusâe 
Linné  ,  le  villosus,  le  guttatus  et  \epe- 
idcilligeriis  de  Cuvier ,  le  Varié  et  le 
Cuivré  deLosc,  appartiennent  à  cette 
division.  La  dernière  espèce  a  l'ai- 
guillon dorsal  quadrangulaire  denté 
sur  ciiaque  angle. 

fff  Aletjtere.  Les  espèces  de  ce 
sous-genre  ont  le  corps  allongé  ,  cou- 
vert de  petits  grains  serrés  à  peine 
visibles  ,  une  seule  épine  à  la  première 
dorsale,  et  le  bassin  étant  entière- 
ment caché  sous  la  peau.  Non-seule- 
ment il  n'existe  sur  le  ventre  ni  fa- 
non ,  ni  ludiment  de  nageoires  ,  mais 
pas  même  d'aiguillons  ou  rayons  os- 
seux. 

Le  Monocéros  de  Linné  et  sa  varié- 
té ,  B.  scriptus.  L.  Vnicomu  de  Ca- 
tesbi.  Carol.  19.  Le  Monocéros  de 
Bloch,  Encvcl.    Pois.  T.  10.    f.    54 


BAL 

différant  du  précédent,  le  lœvis  et  le 
Kleinii  avec  le  poisson  figuré  par 
Marcgrave  sous  le  nom  à'jlcara- 
mucu  ,  constituent  ce  sous-genre. 

f  f  f  f  Tri  ACANTHE.  Une  seule  espèce 
est  jusqu'ici  comprise  dans  ce  sous- 
genre  :  ses  caractères  consistent  en 
quatre  épines  à  la  dorsale  antérieure  , 
dont  la  première  esl  très-forte  comme 
dans  tous  les  autres  Balistes  ,  et  dont 
les  deux  forts  rayons  épineux ,  qui , 
adhérant  à  un  bassin  non -saillant , 
formen  t  deux  espèces  de  na  geoires  ven.3 
traies  ,  oii  se  voient  deux  ou  trois  pe- 
tits rayons.  La  peau  est  garnie  de  pe- 
tites écailles  serrées. 

Baltste  double-aiguillon,  Ba- 
listes biaculcatus  ,  L.  Bloch.  pi.  i42. 
f.  2.  Baliste  à  deux  piquans.  Encycl. 
Pois.  pi.  11.  f.  06.  Ce  Poisson  de 
rinde  est  d'une  forme  assez  allon- 
gée :  deux  sillons  lui  servent  à  cacher 
les  deux  aiguillons  dentés  de  ses  na- 
geoires ventrales;  ses  couleurs  sont 
tristes. 

On  pourrait  peut-être  former  en- 
core un  cinquième  sous-genre  pour  y 
comprendre  les  espèces  dont  la  pre- 
mière dorsale  est  formée  ou  représen- 
tée par  deux  aiguillons;  on  y  com- 
prendrait sous  le  nom  commun  de 
Diacanthe  les  Balistes  Curassavien  , 
Kleinien  ,  Pralin  ,  tacheté  ,  mamelon- 
né et  velu  ,  qui  seraient  extraits  des 
sous-gcnres  précédens. 

La  plupart  des  espèces  du  genre 
dont  U  vient  d'être  question  ayant  été 
établies  sur  des  individus  conservés 
dans  les  collections  ,  d'une  manière 
plus  ou  moins  parfaite  ,  et  la  synony- 
mie établie,  communément  fondée  sur 
des  figures  souvent  médiocres ,  il  rè- 
gne une  certaine  confusion  parmi  les 
Balistes ,  dont  une  bonne  monogra- 
phie serait  un  service  rendu  à  l'His- 
toire naturelle.  (^O 

BALIVEAUX.  BOT.  (Agriculture.) 
Arbres  de  la  plus  belle  venue  ,  et  ré- 
servés dans  la  coupe  des  taillis  pour 
devenir  de  haute  futaie.        ^T.  d.  b.) 

BALIVIS.  OIS.  Syn.  du  Canard  sau- 
vage ,  Jnas  Boschas,  L.  à  l'île  de  Lu- 
con.  F .  Canard.  (dr..z.' 


BAL 

BALLAN.  i'ois.  Espèce  du  uom- 
hreux  genre  des  Labres.  ;'^.  ce  mot.  (b.) 

*BALLARL\.  et  BALLARION. 
ROT.  piiAN.  Même  càoic  que  Lichens 
cliez  les  anciens  ,  selon  Adansou.  (b.) 

*  BALLARTS.  bot.  crypt.  (  Dios- 
cori  'e.)  Syn.  de  Conferve.  V.  ce  mot. 

(B.) 

BALLE.  BOT.  PiiAN.  Même  chose 
«lue  Bàle.  T^.  ce  mot.  (b.) 

BALLEL.  bot.  puan.  (  Rhéed. 
Malah.  T.  ii.  t  52.)  Syn.  de  Corwol- 
vulus  tepens,  L.  Espèce  de  Liseron. 
^.  ce  mot.  (b.) 

BALLERUS.  pois.  Espècedu  genre 
Cyprin.  /^.  ce  mot.  (b.) 

^  *  BALLEXSERDL\.  bot.  phan. 
Cominerson  ,  dans  ses  manuscrits  , 
avait  établi  ce  genre  d'après  une  petite 
plante  herbacée  du  détroit  de  Magel- 
lan. Ou  le  trouve  publié  par  Banks  et 
par  Gaertner  fils  ,  sous  le  nom  de  Na- 
nodea.  A-',  cemot.  (a.d..t.) 

^  BALLIERLA.  bot.  piian.  (Jussieu.) 
Ce  genre  ,  appartenant  à  la  famille  des 
Corymbifères  ,  présente  un  involucre 
composé  de  quatre  à  cinq  folioles,  et 
un  réceptacle  paléacé  ,  qui  porte  des 
fleurons  mâle's  à  la  circonférence ,  et 
femelles  au  centre.  Les  corolles  des 
premiers  sont  pi  us  étroites  à  leur  hase  ; 
les  akènes  des  seconds  sont  ovoïdes 
comprimés  et  surmontés  de  deux  pe- 
tites cornes.  Aublet,  auteur  de  ce  genre 
sous  le  nom  de  BailUeria  (  Guy  an.  t. 
5i7  } ,  en  a  rencontre  dans  la  Guyane 
deux  pedtes  espèces;  l'une,  le  Bal- 
lleria aspera  ,  plante  herbacée ,  à  fleuis 
paniculées  ,  à  feuilles  ovales  ,  acunii- 
nées  au  sommet ,  dentées  à  leur  con- 
tour,  et  âpres  à  la  surface ,  appelée 
vulgairement  par  les  habitans  Conami 
franc  ou  Herbe  à  enivrer  le  Poisson , 
parce  que  telle  est  en  effet  la  propriété 
dont  elle  jouit,  et  qu'on  met  à  profit 
pour  se  procurer  une  pêche  facile  et 
abondante:  l'autre,  qui  ne  produit  pas 
les  mêmes  effets  ,  c'est  le  B.  sjluestris 
ou  Conami  bdlard ,  qui  n'est  peut- 
être  au  teste  qu'une  variété  de  la  pre- 
îmère. 


BAL  171 

Swai  tz,  Willdenow  et  Pei  soon,  qui 
font  de  ce  genre  leur  Trixis ,  en  dé- 
crivent trois  autres  espèces  originaires 
de  la  Guyane  également  ou  des  îles 
de  l'Amérique  septentrionale.  H.  Cas- 
sini  lui  trouve  beaucoup  d'analo- 
gie avec  le  Parthenium ,  et  le  place 
avec  lui  dans  sa  tribu  des  Héliantliées. 
(a.  d.  j.) 

BALLOTE.  Ballota.  bot.  pran. 
Famille  naturelle  des  Labiées  ,  Didy- 
namie  Gymnospermie  ,  L.  Ce  genre, 
rapproché  des  Marrubes ,  s'en  distin- 
gue par  son  calice  évasé,  strié,  terminé 
par  cinq  dents  aiguës  et  divergentes  ; 
par  sa  corolle  dont  le  tube  est  plus 
long  que  le  calice;  la  lèvre  supérieure 
concave  et  en  forme  de  voûte  ;  la  lèvre 
inférieure  trilobée ,  le  lobe  moyen 
érant  pins  grand  et  échancré:  les  qua- 
tre étamines  sont  réunies  sous  la  lèvre 
supérieure  ;  les  fleurs  forment  des  ver- 
ticilles  serrés  ,  munis  de  bractées  li- 
néaires. Nous  ferons  remarquer  parmi 
les  espèces  nombreuses  de  ce  genre  : 

La  Ballote  fétidk  ,  Ballota  nigra  , 
Jj.  ,  vulgairement  appelée  Manvbe 
noir.  Elle  croît  en  abondance  dans  les 
lieux  incultes  et  stériles  ,  sur  le  bord 
des  chemins  et  des  grandes  routes,  oii 
elle  fleuritpendant  tout  l'été  :  sa  tige 
est  rameuse,  carrée;  ses  feuilles  sont 
ovales  ,  subcordifoi mes  et  crénelées, 
d'une  couleur  verte  très-foncée;  ses 
fleurs  sont  rougeàtres .  Elle  l'épand  une 
odeur  aromatique  mais  peu  agréable. 

La  Ballote  laineuse  ,  Ballota  la- 
nata ,  L.  Cette  espèce  ,  qui  se  distingue 
par  les  longs  poils  blancs  dont  toutes 
ses  parties  sont  recouvertes  et  par  ses 
fleurs  blanches ,  croît  en  Sibérie.  On 
la  cultive  quclquefoisdans  les  jardins, 

(A.R.) 

On  a  récemment ,  et  d'après  Des- 
fontaines, donné  le  nom  de  Ballote  , 
Ballota ,  à  un  Chêne.  /^.  Ballote. 

(b.) 

BALLOTUNA.  mam.  Syn.  de  Be- 
lette en  Italie.  T\  Marte.  (b.) 

*  BALLUM.  ois.  (Marsden.)  Espèce 
de  Pigeon  de  couleur  brunâtre  à  Su- 
matra. Elle  n'est  pas  suffisamment 
connue  pour  être  déterminée.       (b.) 


17»  BAL 

*BALMISIA.BOT.  PHAN.(Lagasca.) 
Syn.  à' Arum  Arisarum,  L.  f^.  Arisa- 

RUM.  (b.) 

*  BALO.  BOT.  PHAN.  Nom  vulgaire 
donné  à  TénénSea-nPlacomapendu- 
lum  ,  qui  abonde  sur  les  côtes  de  cette 
île.  V.  Placoma.  (b.) 

BALOM-PULLT.  BOT.  PHAN.  (Rhéed. 

Malab.  T.  i.  p.  09)  et  non  Balani- 
Pulli.  Syn.  de  Tamarindus  ïndica  h  la 
côte  de  Malabar.  (b.) 

BALONOPHORE.  bot.  piian.  Pro- 
bablement même  chose  que  Balano- 
phore.  /^.  ce  mot.  (b.) 

BALOÏA.  ois.  Syn.  de  la  Gui- 
gnette  ,  Buff.  pi.  enl.  85o  ,  Tiinga  hy- 
poleucos ,  L. ,  en  Piémont.  /^.  Cheva- 
lier. (DR..Z.) 

BALOUANES.  min.  On  donne  ce 
nom  ,  dans  les  mines  de  Wieliczka  ,  à 
des  masses  de  Sel  gemme  du  poids  de 
cinq  à  six  quintaux  ,  taillées  en  forme 
ovoïde.  (b.) 

BALOULOU.  bot.  phan.  Syn.  ca- 
raïbe de  la  Figue-Banane.  P^.  Banane. 

(B.) 

BALOURINA.  bot.  PHAN.  Nom 
d'un  Sida  chez  les  Caraïbes.  (b.) 

BALSAMARIA.  bot.  phan.  Lou- 
reiro  a  séparé  le  Calophyllum  Ino- 
phyllum,  L.  ,  distinct  de  ses  congé- 
nères par  son  calice  composé  de  deux 
folioles  ,  par  le  nombre  de  ses  pétales 
qui  est  six,  parses  étamines  réunies  en 
cinq  ou  six  paquets  ;  et  il  l'a  dénommé 
ainsi  à  cause  du  suc  que  fournissent 
son  tronc,  ses  rameaux  et  ses  feuilles, 
et  qui  est  connu  vulgairement  sous  le 
■aomàeBalsamu  m  Mai  iœ  .Wcroiiànns 
les  Indes-Orientales.  (a.d.  j.) 

BALSAMIER.  bot.  phan.  r.  Batj- 

MIER. 

BALSAMINE.  Balsamina.  bot. 
PHAN.  Ainsi  nommé  par  Tournefort 
et  Jussieu ,  ce  genre  a  été  appelé  Im- 
patiens par  Linné  et  par  la  plupart 
des  auteurs  systématiques. Cependant, 
le  premier  de  ces  noms  étant  anté- 
rieur, nous  croyons  devoir,  à  l'exem- 
ple de  Jussieu  ,    l'adopter.  Les  affini- 


BAL 

tés etla  place  du  genre Balsamine,dans 
la  série  des  ordres  naturels  ,  ne  sont 
point  encore  fixés  d'une  manière 
bien  positive.  Placé  par  Jussieu  à  la 
suite  des  Géraniacées  ,  rapproché 
par  Bernard  de  Jussieu  des  Papavéra- 
cées  ,  et  des  Violettes  par  Lamarck ,  il 
se  distingue  ,  de  ces  trois  ordres  ,  par 
quelques  caractères  importans  qui 
nous  paraissent  suffisans  pour  faire  du 
genre  Balsamina  le  type  d'une  famille 
nouvelle  que  nous  désignons  sous  le 
nom  dcBalsaminées.  /^.  ce  mot.  Nous 
allons  donner ,  avec  quelques  dé- 
tails, la  description  du  genre  Balsa- 
mine, qui  formera,  en  quelque  sorte, 
les  caractères  de  notre  nouvelle  fa- 
mille des  Balsaminées. 

Toutes  les  espèces  de  Balsamines  , 
au  nombre  d'une  douzaine  environ, 
sont  des  Plantes  herbacées  ,  annuel- 
les ou  vivaces  ,  portant  des  feuilles 
alternes ,  rarement  opposées  ,  sim- 
ples, dépourvues  de  stipules;  des 
fleurs  pédonculées  et  axillaires.  Leur 
calice  se  compose  de  quatre  sépales 
irréguliers  et  inégaux;  deux  exté- 
rieurs et  latéraux,  beaucoup  plus  pe- 
tits ,  ovales  ,  aigus ,  égaux  entre  eux  ; 
un  supérieur  plus  grand  ,  très-con- 
vexe ;  un  inférieur  ,  le  plus  grand  de 
tous ,  terminé  à  sa  base  par  un  épe- 
ron plus  ou  moins  allongé  ;  la  corolle, 
plus  longue  que  le  calice,  est  formée 
de  quatre  pétales  inégaux,  réunis  et 
soudés  deux  à  deux  par  la  base  ,  oii  ils 
se  terminent  en  onglet.  Dans  chaque 
paire  de  pétales  ,  il  y  en  a  un  cons- 
tamment plus  petit  ,  en  sorte  ,  qu'au 
premier  abord  ,  la  corolle  semble  di- 
pétalée.  Les  élamines  ,  au  nombre  de 
cinq,  sont  un  peu  obliques  ,  rappro- 
chées sur  le  pistil  qu'elles  lecouvrent 
entièrement  ;  leuis  filets ,  qui  sont 
courts  et  inégaux,  sont  en  partie  sou- 
dés entre  eux  et  en  partie  libies  ;  les 
cinq  anthères  soudées  dans  toute  leur 
longueur  ,  sont  à  deux  loges  qui 
s'ouvrent  chacune  par  un  sillon  lon- 
gitudinal. Le  pistil  est  libre  ;  l'o- 
vaire est  ovoïde,  très-allongé,  mar- 
qué de  cinq  sillons  longitudinaux: 
coupé  Iransvei-salement,  il  offre  cinq 
loges,  et  dans  chacune  d'elles  environ 


BAL 

six  ovules  attachés  à  l'angle  rentrant. 
Lestyle  est  court  et ti'ès-ëpais  ,  à  peine 
distinct  du  sommet  de  l'ovaire  ;  il  se 
termine  par  un  petit  stigmate  qui  offre 
cinq  dents  rapprochées.  Le  fruit  est 
une  capsule  ovoïde ,  ohlongue ,  quel- 
quefois étroite  et  allongée  ,  marquée 
ae  cinq  sillons  longitudinaux  ;  elle 
présente  cinq  loges  qui  renferment 
chacune  de  trois  à  six  graines  ovoïdes, 
attachées  à  l'axe  ,  et  redressées  vers 
le  sommet  de  la  loge.  A  l'époque  de  la 
maturité  ,  cette  capsule  s'ouvre  avec 
élasticité  en  cinq  valves  qui  se  rou- 
lent en  spirale  vers  le  pédoncule  ,  et 
s'en  détachent  presque  aussitôt.  La 
graine  contient  un  emhi-yon  très-gros, 
dépourvu  d'endospcrme  ,  ayant  la  ra- 
dicule très-courte  et  inférieure,  les 
deux  cotylédons  épais  et  charnus.  — 
Nous  citerons  les  espèces  suivantes  de 
ce  genre  comme  plus  dignes  d'être 
remarquées  : 

La  Balsamine  DES  jardins  .Balsa- 
mina  horiensis  ou  Impatiens  Balsami- 
na  ,  L.  Plante  annuelle  ,  originaire  de 
l'Inde,  que  l'on  cultive  aujourd'hui 
dans  tous  les  jardins,  et  qui  se  fait 
distinguer  par  sa  tige  dressée ,  ra- 
meuse ,  charnue ,  rougeâtre  inférieu- 
rement;  par  ses  feuilles  alternes  et 
sessiles  ,  lancéolées  ,  dentées  en  scie  ; 
par  ses  fleurs  ordinairement  ronges, 
pédonculées  ,  réunies  au  nombre  de 
trois  à  six  dans  l'aisselle  des  feuilles 
supérieures. 

La  Balsamine  des  bois,  Balsamina 
impatienso\!iImpatlensNoll-taiigere,\j. 
Remarquable  par  sa  racine  vivace,par 
ses  tiges  plus  grêles  et  glauques;  par 
ses  feuilles  courtementpétiolées  ,  ova- 
les ,  aiguës  ,  dentées  en  scie  ;  par  ses 
fleurs  jaunes  réunies  au  nombre  de 
trois  à  quatre  ,  au  sommet  d'un  pé- 
doncule commun  et  axillaire.  Cette 
espèce  croît  naturellement  dans  les 
bois  ombragés  de  l'Europe  septen- 
trionale et  môme  de  l'Amérique  du 
Nord.  (a.  R.) 

BALSAMINE  MALE.  bot.  piian. 
Syn.  de  Momordica  Balsamina ,  L. 
F'.  MOMOP.DIQUE.  (b.) 

*   BALSAMINÉES.     Balsamineœ. 


BAL 


175 


BOT.  PHAN.  Nous  proposons  d'établir 
cette  nouvelle  famille  de  Plantes,  dont 
le  genre  Balsamine  est  le  type  et  le 
modèle.  Ses  caractères  sont  les  mê- 
mes que  ceux  dont  nous  venons  de 
faire  l'exposition  détaillée  dans  l'arti- 
cle précédent.  En  les  comparant  at- 
tentivement avec  ceux  des  autres  or- 
dres, dont  on  a  rapproche  des  Balsa- 
minées  ,  tels  que  les  Géraniacéesetles 
Violettes  ,  il  sera  facile  de  voir  qu'el- 
les forment  un  groupe  tout-à-fait  dis- 
tinct. Eu  cilet ,  dans  lesGéraniacées  , 
lovairc  est  à  cinq  loges,  ne  contenant 
jamais  que  deux  ovules  ;  les  étamines, 
au  nombre  de  dix  (dont  trois  ou  cinq 
avortent  quelquefois) ,  sont  libres  et 
non  soudées  entre  elles;  l'embryon 
est  dépourvu  d'endospcrme ,  et  les 
feuilles  sont  accompagnées  de  stipu- 
les. Notre  famille  se  rapprocherait 
davantage  des  Violariées;  mais  dans 
ces  dernières  ,  l'ovaire  est  unilocu- 
laire;  et  les  ovules  sont  attachés  à 
trois  trophospermes  pariétaux;  la  cap- 
sule s'ouvre  en  trois  valves  ,  et  les 
feuilles  sont  accompagnées  de  stipu- 
les. Ces  difFcrences  nous  paraissent 
suffisantes  pour  établir,  comme  grou- 
pe distinct ,  la  famille  des  Balsami- 
nées,  que  nous  plaçons  auprès  des 
Géraniacécs ,  dont  cependant  elles 
diffèrent  par  plusieurs  caractères 
très -importans.  Cette  nouvelle  fa- 
mille ne  se  compose  encore  que  du 
seul  genre  Balsamina  ;  mais  plusieurs 
autres  groupes,  établis  parles  auteurs 
modernes  ,  ne  sont  également  compo- 
sés que  d'un  seul  genre  ,  ainsi  qu'on 
le  voit  pour  les  Globulariées ,  les  Vio- 
lariées, les  Résédacées,  les  Calycan- 
thées  et  plusieurs  autres.  (a.  r.) 

BAL  S  A  MI  TE.  Balsamita.  bot. 
PHAN.  Desfontaines  a  retiré  du  genre 
Tanacelum  quelques  espèces  dont  il 
a  fait  ,  à  l'exemple  de  Vaillant,  le 
genre  Balsamite.  Il  se  distingue  par 
son  involucre  composé  d'écaillés  im- 
briquées très-nonibreuses  ,  par  son 
phoranthe  nu  ,  par  ses  fleurons  tu- 
buleux  tous  hermaphrodites  et  quln- 
qusfides ,  par  ses  fruits  couronnés  par 
un  rebord   membraneux  incomplet. 


,  -4  BAL 

Une  des  espèces  les  plus  remarqua- 
bief  de  ce  genre  est  la  grande  Balsa- 
mite,  Ealsamita  suaveoîcns,  D^sf.  ou 
Tanacetum  Balsamita,  L.  vulgaire- 
ment nommée  Menthe-Coq  ,  Grr.nd- 
Baume,  Baume  des  jardins.  Elle  est 
vivace;  sa  tige  est  droite ,  rameuse; 
SCS  feuilles,  elliptiques  dentées  ,  les 
supérieures  sessiles ,  les  inférieures 
pëtiolées;  les  fleurs  jaunes  et  dispo- 
sées eu  cor}  mbes.  Cette  Plante,  extrê- 
mement aromatique ,  croît  dans  les 
départemens  méridionaux  de  la  Fran- 
ce. Ou  la  cultive  dans  les  jardins. 

(A.R.) 

*  BALSAMODOS.  bot.  phan. 
(  Pline.  )  L'un  des  noms  du  Laurier. 

(B.) 

*  BALSAMON.  bot.  phan.  (Théo- 
phraste.)  Syn.  de  Pistachier.  Ce  mot 
latinisé  a  été  appliqué  à  plusieurs  Vé- 
gétaux odorans.  Ainsi  : 

Balsamum  est  quelquefois  le  Bau- 
mier  ou  le  Tanacetum  Balsamita  ,  L. 

J^.  BaUMIER  et  BAI.SAMITE. 

Balsamum  Alpinum  est  dans  Lo- 
bel  le   Rhododendrum  hirsutum.  T^. 

ROSAGE. 

Balsamum  tolutanum  deGaspard 
Bauhin  ,  le  Tolu.  J'.  ce  mot.        (b.) 

BALSAMONA.  bot.  phan.  La 
Plante  décrite  sous  ce  nom  par  Yan- 
delli  appartient  au  Cuphea  de  Jac- 
quin.  r.  CuPHEA.  (a.  d.  J.) 

BALSANNES   ou   balzannes. 

MAM.  Marques  blanches  et  annulaires 
qu'ont  souvent  les  Chevaux  près  du 
sabot.  (A.  D..NS.) 

BALSEM.  bot.  phan.  Syn.  arabe 
de  Baumier.  V.  ce  mot.  (b.) 

BALTIMORE,  ois.  Espèce  du  genre 
Troupiale,  BufF.  pi.  enl.  5o6.  fig.  i  ; 
Oriolus  Baltimora,  Lath.  Vieillot  a 
formé  un  genre  Baltimore ,  Yphantes, 
dans  lequel  il  place  cette  espèce  avec 
une  autre  qu'il  a  observée  dans  l'A- 
mérique septentrionale  ,  et  à  laquelle 
il  a  donné  le  nom  de  Solitaire.  Celle- 
ci  paraît  avoir  été  prise  par  Buffon 
pour  la  femelle  de  la  première.  F". 
Troupiale.  (dr..z.) 


BAL 
BALTIMORE.  Balûmora.  bot. 
PHAiN.  Genre  de  Linné  ,  appartenant 
à  la  famille  des  Corymbifères  de  Jus- 
sieu,  et  la  tribu  des  Hélianthées  de 
Cassini.  Son involucrcest  cylindrique, 
à  plusieurs   folioles  disposées  sur  un 
seul  rang  ;  son  réceptacle  garni  de  pail- 
lettes ;  ses  fleurs  sont  radiées  ;  les  fleu- 
rons au  nombre  de  dix  ou  douze  et 
mâles  ;  les  demi-fleurons  au  nombre 
de  cinq  et  femelles  ;   les  akènes  sont 
dépourvus  d'aigrette  et  triangulaires. 
Ce  genre  doit  son  nom  à  la  ville  de 
Baltimore  ,  près  de  laquelle  on  a  ren- 
contré l'espèce  qui  lui  sert  de  type. 
C'est  une  petite  Plante  herbacée  dont 
la  tige  est  tétragone  ,  les  feuille-,  op- 
posées, âpres  et  marquées  de   trois 
nervures  ;  les  fleurs  disposées  en  pa- 
nicules  terminales  ,  peu  garnies.  {V. 
pour  sa   figure  la   tab.   709   des   111. 
Lamk. ,  et  pour  l'analyse  de  son  fruit, 
Gaertner,  T.  2.  p.  445.  t.  169.)  Per- 
soon  en  décrit  une  seconde  espèce  à 
fleurs  presque  sessiles ,  conservée  dans 
l'herbier  de  Richard ,   et  qu'on  cul- 
tivait dans  le  jardin  de  Trianon  sous 
le  nom  de  MllLeria  alba  de  Linné. 

(A.  D.  J.) 

BALTR,\CAN.  bot.  phan.  (L'É- 
cluse, et,  d'après  lui ,  Val  mont  de  Bo- 
raare.  )  Végétal  ressemblant  à  une 
Rave  ,  dont  le  fruit  répand  l'odeur  de 
l'Orange  ,  dont  les  graines  sont  sem- 
blables à  celles  du  Fenouil ,  et  qui 
croît  en  Tartarle.  Il  est  impossible  de 
décider  sur  de  telles  indications  ce  que 
ce  peut  être,         -.  (b.) 

BALUCANAD.  bot.  phan.  (  Ca- 
melli.  ")  Grand  Arbre  des  Philippines 
qui  poirrait  être  un  Bancoul.  /". 
ce  mot.  (b.) 

BALUCBALUC.  bot.  phan.  (  Ca- 
melli.)  Grand  Arbre  des  Philippines 
qui  pourrait  bien  être  un  Andira.  F'. 
Angelin.  (b.) 

B  ALUN  A.  POIS.  Syn.  indou  de  Mu- 
gil  Cephalus.  V.  Muge.  (b.) 

*BALUTTA.  BOT.  phan.  (Rhéed. 
Mol.  T.  3.  t.  55.  )Syn.  de  Mesna.  K. 
Mesnée.  "  (B.) 


BAM 

BALYRY.  BOT.  PHAX.  Syn.  caraïbe 
de  Balisier.  T^.  ce  inot.      '  (b.) 

BALZANNES.MAM.  T'.  Bamannes. 

BAMAÏA.  ROT.  i»HAX.  Svn.  caraïbe 
àe Bignonia pentaphylla ,  L.         (b.) 

BAMBAGE  ou  BAMBAGIA.  bot. 
PUAN.  (Cœsalj)in.)  Syn.  de  Gossy- 
piiim.  V .  CoTo>f.  (b.) 

BAMBAGIO  DES  INDES  (Pona.) 
BOT.  PH.iN.  Syn.  de  Bombax.  V.  ce 
mot.  (b.) 

BAMBELE.  pois.  Syn.  deVëron, 
espèce  d'Ablo.  J~.  ce  niot.  (b.) 

BAMBIAYA.  ois.  Nom  donné  par 
Laël  à  un  Oiseau  encore  peu  connu  , 
de  l'île  de  Cuba  >  et  que  Brisson  croyait 
être  le  Kaniichi ,  Palamedea  cornuta , 
h.  Nous  avons  reçu  de  la  Havane  la 
tête  d'une  grande  espèce  de  Galli- 
nacé,  qui  pourrait  bien  être  le  Bani- 
biaya  de  Laët  ;  l'Oiseau  que  l'on  cher- 
clie  en  ce  moment  à  nous  procurer 
dans  son  intégrité  avait  été  tué  au- 
delà  des  montagnes  Bleues.  Du  reste  , 
cette  tête  n'a  aucune  ressemblance 
avec  celle  du  Kamichi.  (dr..z.) 

BAMBLA.  OIS.  (Buff.  pi.  enl.  700.) 
Espèce  du  genre  Fourmilier ,  Tiarius 
Bambla ,  L.  ,  de  lAmérique  méridio- 
nale. P^.  FoURSIILlER.  (DR..Z.) 

BA^IBOCllES.  BOT.  PHAN.  Nom 
donné  dans  plusieurs  Dictionnaires  , 
comme  désignant  les  jeunes  pousses  de 
Bambou  dont  on  faitdes  cannes,  (b.) 

*  BAMBOS.  BOT.  PHAN.  /^.Bambou  . 

BAMBOU.  Bamhusa.  bot.  phan. 
Famille  des  Graminées.  L'on  devra 
aux  notes  communiquées  par  notre  sa- 
vant collaborateur  kunth  et  qui  nous 
ontsei-vi  de  base  dans  la  rédaction  de 
cet  article, l'avantage  de  bien  connaître 
dans  sa  véritable  circonscription  un 
genre  que  Retz  (Obs.  bol.ï.  5.  p.  24) 
•forma  le  premier  quand  il  établit  que 
V Arundo Bambos an  Linné  devaitêtre 
séparé  des  Roseaux;  ce  botaniste  le 
désigna  sous  le  nom  de  Barnôos , 
que  Schreber  changea  en  celui  de 
Bamhusa.  Le  caractère  exposé  par 
Schreber  dans  son  Gênera,  publié 
en  1789,  ne  laisse,  quant  à  la  pré- 
cision ,  presque  rien   à  désirer ,   et , 


BAM 


17.. 


à  la  même  époque,  Jussieu  constitua 
avec  une  Graminée  arbore:<ccnte  f!«' 
Mascarcignc  ,  vulgiiircment  nonimtc 
dans  cette  île  le  Calumet  des  haul.i , 
son  genre  Nastus.  On  n"a  qu'à  coni-- 
parer  les  caractères  génériques  dont)  (".; 
par  ces  deux  botanistes  ,  pour  se  con- 
vaincre qu'ils  avaient  sous  les  ycu?: 
deux  Plantes  tout-à-fait  dift'érenlcs. 
Ijc  genre  Bambusa  de  Schreber  nré- 
sente  des  cpillets  à  plusieurs  fleius, 
dont  les  inicrieures hermaphrodites  or. 
les  supérieures  mâles.  Chaque  ileur 
consiste  en  un  ovaire  surmonté  d'un 
style  bifide  ,  de  six  élamines,  de  trois 
écailles  hypog\nes,  et  de  deux  pail- 
lettes ,  dont  l'intérieure  enveloppe  d'a- 
bord la  fleur ,  et  dans  la  suite  le  fruit. 
A  la  base  des  épillets,  on  observe  phi- 
sieurs  écailles  semblables  aux  glumes 
desautresGraminées,  mais  plus  nom- 
breuses. Dans  le  Nastus  ,  au  contraire , 
l'épillet  est  composé  d'un  grand  nom- 
bre de  glumes ,  dont  seulement  la  ter- 
minale renferme  une  fleur  nue  ,  c'e^l- 
à-dire  trois  écailles  nectarines  ,  six 
élamines  ,  un  style  à  trois  divisions 
profondes  et  point  de  paillettes.  Cette 
structure  présente  quelque  analogie 
avec  celle  de  certaines  espèces  de 
Schœnus.  On  trouve  en  outre  à  la 
base  de  la  glume  qui  enveloppe  la 
fleur,  un  pédicelle  couché  dans  ie  sil- 
lon dorsal  de  cette  même  glume  ,  et 
portant  à  son  extrémité  une  petite 
ileur  stérile.  Malgré  ces  difféiences 
bien  sensibles ,  plusieurs  botanistes 
ont  réuni  le  Nastus  au  Bambusa  ,  ils 
ont  même  confondu,  sous  le  nom  de 
Bambusa  arundinacea  ,  le  Nastus  de 
Jussieu  ,  avec  la  Plante  de  Rhéede  et 
de  Rumph  ,  que  Linné  désigna  sous 
le  nom  d'^Irundo  Bambos.  Palisot  c!c 
Beauvois  ,  en  conservant  les  deux 
noms  ,  mais  en  les  appliquant  mal  à 
propos  à  d'autres  Plantes  ,  a  augmenté 
la  confusion.  Le  caractère  et  la  figure 
du  genre BambusH  qu'd  a  donnés  dans 
son  Agrostographie,  ne  répondent  pa? 
à  la  description  de  Schreber.  Son  Nas- 
tus ,  formé  avec  une  nouvelle  espèce 
de  Bambus<>^  le  Bambusa  T/iouaMi , 
(Kunth),quiluia  été  communiqué  par 
Auliert  du  Petit-Tliouars     doit  être 


176 


BAM 


supprime  ,  et  la  dénomination  de  Nas- 
tus  préférée  ,  comme  plus  ancienne  , 
que  celle  de  Stemmatospermum ,  qui 
désigne  chez  lui  le  même  genre. 

Humboldt  et  Bonpland  ont  fait  con- 
naître ,  dans  leur  Histoire  des  Plantes 
€quinoxiales  ,  deux  autres  Graminées 
arborescentes  de  l'Amérique  méridio- 
nale ,  sous  les  noms  de  Barnhusa  Gua- 
dua  et  Barnhusa  laufulla.  Kunth  a 
partagé  d'abord  (  Nova  Gênera 
et  spec.  PI.  T.  1.)  leur  opinion  en 
rapportant  également  cesVegélauxau 
genre  Bambusa  ;  mais  ce  savant  a  re- 
connu depuis  qu'ils  présentent  des 
différences  suffisantes  pour  en  former 
un  genre  distinct ,  quoique  très-voisin 
de  celui  qui  fait  le  fond  de  cet  article. 
Le  Guadua ,  c'est  le  nom  générique 
sous  lequel  Kunth  réunit  les  deux 
espèces  de  Humboldt  el  de  Bonpland , 
a  un  style  profondément  triparlite; 
dans  le  Bambusa  ,  au  contraire ,  il  est, 
d'après  le  témoignage  de  Retz,  de 
Schreber  et  de  Roxburg  ,  seulem.cnt 
bifide.  Le  Bambusa  a  les  fleurs  infé- 
rieures hermaphrodites  ,  tandis  que, 
dans  le  Guadua  ,  celles-ci  occupent  la 
partie  supérieure  de  l'épiliet.  Kunlh 
se  trouve  encore  dans  la  nécessité  de 
former  du  Bambusa  bacc/J'e/ade  Rox- 
burg un  genre  particulier  ,  auquel 
il  conserve  le  nom  de  Bcesha  ,  sous 
lequel  il  a  été  décrit  par  Rhéede 
dans^on Hor/as Malaban'cus .  Son  gros 
fruit  charnu  et  quelques  ditlerences 
dans  la  structure  des  parties  florales 
suffisent  sans  doute  pour  autoriser 
cette  séparation.  Le  Chusque  ,  Gra- 
minée  grimpante  de  l'Amérique  équi- 
noxiale  ,  ne  fut  placé  par  kunth  que 
provisoirement  dans  le  genre  Nastus , 
dont  il  diffère  par  le  nombre  de  ses 
ëtamines  et  des  stigmates  ;  il  pro- 
pose maintena-nt  d  en  former  un 
genre  à  part,  qui  renfermera  deux 
espèces,  le  Nas/us  Chusque{Nou.  Gen. 
etspec.  Plant.  Jl  mer.'œqui  no.v .) ,  etl'^- 
rundo  Qui/a  dePoiret,îrès-ditTérentde 
la  Plante  de  lilolina.  Il  resterait  à 
exposer  les  caractères  des  cinq  genres 
doùt  il  vient  d'être  question  ,  en  y 
rapportant  les  diverses  espèces  con- 
nues qui  s'y  doivent  répartir.  Nous 


BAM 

bornant  ici  à  décriie  le  genre  auquel 
Kunth  réserve  le  nom  de  Bambusa  , 
nous  renverrons ,  pour  les  autres  ,  k 
leurs  articles  respectifs,  f^.  Nastus  , 
Guadua  ,  Beesha  et  Chusque  a. 

Telles  sont  les  observations  de 
Kunth  ,  qui  a  établi  avec  toute  la 
précision  latine,  en  botaniste  pro- 
fond, les  caractères  du  genre  dont 
il  est  question,  nous  en  donneionsici 
un  aperçu  :  ils  consistent  en  épillets 
oblongs,  comprimés  ,distiqueset  mul- 
tiflores  ;  dont  une  à  trois  fleurs  infé- 
rieures sont  hermaphrodites  ,lesdeux 
autres  supérieures  sont  mâles,  etc.-, 
le  style  est  allongé ,  bifide ,  selon  Retz, 
Schreber  et  Roxburg,  mais  quelque- 
fois trifide  dans  une  espèce  nouvelle 
de  ce  genre  ,  communiquée  par  le  sa- 
vant l3u  Petit-Tbouars,  et  les  stig- 
mates pUmieux  ,  etc..  Les  Bambous 
sont  de  véritables  Graminées  dont  les 
chaumes  nombreux,  très  -  élevés  , 
noueux  ,  émettant  des  rameaux  par 
leurs  nœuds  ,  finissent  par  former  des 
massifs  d'une  verdure  gracieusement 
balancée  dans  les  airs  en  panaches  on- 
doyans.  Peu  de  Végétaux  présentent 
un  porta  la  foisplusélégantetpkis  ma- 
jestueux. Les  Bambous  necontribuent 
pas  moins  que  les  Palmiers  à  donner 
aux  paysages  équinoxiaux  une  phy- 
sionomie particulière.  Dans  l'Inde, 
qu'ils  habitent  et  d'oii  ils  ont  été 
transportés  dans  toutes  les  colonies 
européennes  des  deux  mondes  ,  on  les 
cultive  en  haies  gigantesques  autour 
des  grandes  habitations.  Ces  haies  im- 
menses sont  ce  que  l'on  appelle ,  dans 
les  établissemens  français  ,  des  bali- 
sages ;  il  est  difficile  de  s'en  former 
une  idée  quand  on  n'en  a  point  vu.  Le 
frottement  des  grands  chaumes  qui  se 
confondent  dans  leur  épaisseur  diver- 
gente et  qui,  tout  gros  qu'ils  sont, 
n'en  demeurent  pas  moins  flexibles,' 
produit,  quand  le  vent  agite  le  bali- 
sage ,  un  bruit  très-fort ,  singulier  et 
capable  d'efTiayer  qui  ne  l'eût  jamais 
entendu.  Des  personnes  dignes  de  foi 
assurent  que  ce  frottement  de  surfaces 
polies  a  quelquefois  produit  un  feu 
dont  est  résulté  plus  d'un  incendie 
considérable.  Les  Bambous  ont  leurs 


(\  iHut/ll,-/-  A/I.l',/   />!/■  ' 


,li'/t //!,■/>.    .)'•  ■!'//> 


BAN.\]N1KR 
MISA  P^ULIDISIACA.  Lin 


BAÎH 

rameaux  piqiians  dnus  leur  jeunesse  ; 
leurs  feuilles sonldu  plusbeau  vert ,  et 
très-mobiles  sur  leur  insertion,  ce  qui 
coniribue  à  donner  tant  de  jeu  à  leur 
verdure  quand  les  vents  s'y  jouent. 
Leurs  fleurs  forment  une  sorte  de  pa- 
niculc  impai  faite  ,  composéed'épiilels 
interrompus  et  sans  ordre  ;  elles  se 
montrent  rarement ,  et  jamais  sur  les 
individus  vigoureux  qui  sont  en  pleine 
végétation.  Après  en  avoir  cbercbd 
vainement  pour  en  cniicbir  notre  ber- 
Lier,  MOUS  avions  en  quelque  sorte 
renoncé  à  de  nouvelles  investigations, 
quand  l'incendie  d  un  balisage  ayant 
eu  lieu  dans  une  babitation  de  la  ri- 
vière de  l'Est  (le  l'ile  de  Mascarcigne, 
nous  pûmes  nous  en  procurer.  Les 
nouvelles  pousses  de  certains  vieux 
troncs  qui  avaient  résisté  aux  flam- 
mes se  cbargèrent  de  fleurs,  dont  le 
nombre  alla  loujours  en  diminuant 
quelquesannéesaprès  ,et ,  lorsque  les 
Bambous  euient  repris  leur  ancienne 
vigueur,  on  n'en  retrouva  plus.  On 
verra  à  l'article  des  genres  américains 
détachés  de  Bambuu ,  que  le  même 
fait  s'observe  chez  eux.  Hubert  l'aî- 
né ,  que  nous  avons  si  souvent  cité 
dans  notre  Voyage  aux  quatre  îles 
d'Afrique,  a  fait  ,  sur  l'air  contenu 
dans  les  entre-nœuds  des  Bambous  , 
des  expériences  curieuses. 

Le  bois  des  Bambous  est  d'une  ex- 
trême dureté  ;  il  est  fort  employé  dans 
les  pays  que  pare  ce  précieux  végétal 
pour  construire  des  meubles,  des  en- 
tourages en  palissades,  des  parois  de 
maisons,  des  supports  de  charpentes 
légères,  et  des  barres  de  palanquin. 
Les  Indiens  font  des  nattes  et  des  cor- 
beilles de  sa  surface  coupée  en  lanières 
très-minces  ;  mais  de  tels  ustensiles 
ont  l'inconvénien  t  de  remplir  les  doigts 
d'échardes.  Les  Bambous  dont  on  fait 
des  cannes  sont  les  très-jeunes  tiges 
de  ces  graminées  gigantesques. Une  li- 
queur douce  et  miellée  découle  spon- 
tanément de  leurs  nœuds  dans  l'inté- 
rieur desquels  on  trouve  une  concré- 
tion siliceuse  ,  connue  sous  le  nom  de 
Taba.vir,  célèbre  dans  quelques  par- 
lies  de  l'Asie  par  les  propriétés  mer- 
TeÀ'tleuses  qu'on  lui  attribue.       (b.) 

TOME    II. 


BAN 


J77 


BAMBOURS.  rxs.  D'oii  vient  peut- 
être  Combardc.  /'.  ce  mot.  Nom  de 
l'Abeille  dans  quelques  parties  de 
l'Inde  ,    particulièrement    à    Cevlan. 

(B.) 

BAIMBUSA.  130T.  piiAN.  (Schreber.) 
P^.  Bambou. 

BAiMIA.  BOT.  PfiAN.  (J.  Bauhin.) 
S\n.  à.' Hibiscus esculeiuus,\j.  V.  Ket- 
MIE.  (li.) 

BAN.  BOT.  piiAN.  iMême  chose  que 
Calaf.  V.  ce  mot.  (b.) 

BANABA.  BOT.  PHAN.  V.  Banava. 

BAN  AN  A  ou  BONANA.  ois.  (Ca- 
tesby.)  Syn.  du  Troupiale  vulgaire, 
OriuLus  Icterus ,  L.  f^.  Troupiaue. 
Sloane  et  Brisson  donnent  le  nom  de 
Banana  au  Gros-Bec  de  la  Jamaïque  , 
Fri/igilla  jamaica,  L.  F".  Gros-Bec. 

(D11..Z.) 

BANANE  ou  B4NANÉ.  rois.  On 
appelle  Poissons  Bananes  ou  Bananes 
dans  plusieuis  colonies  françaises  des 
espèces  mangeables  ,  dont  la  chair 
très-molle  a  quelque  chose  de  la  con- 
sistance du  beurre  ou  de  la  pulpe  de 
la  Banane,  et  peu  ou  point  d'arêtes. 
f^.  BuTYRiN  et  Clupé.  (b.) 

BANANE.  BOT.  PHAN.  Fruit  du  Ba- 
nanier. /^.  ce  mot.  On  appelle  Figue 
Banane  ime  petite  variété  dont  la 
pulpe  est  la  plus  savoureuse.        (b.) 

BANANE-SERPENT,  bot.  phan. 
Variété  de  Banane  longue  dontl'écor- 
ce  est  rouge  de  sang.  (b.) 

BANANIER.  Musa.  bot.  phan. 
Les  Plantes  qui  forment  ce  genre  ap- 
partiennent à  la  famille  naturelle  des 
Musacées  ,  à  IHexandrie  Monogynie , 
L.  On  distingue  le  genre  Bananier 
par  les  caractères suivans  :  Son  ovaire 
est  infère  ,  très-grand  ,et  comme  trian- 
gulaire ;  coupé  en  travers  ,  il  offre  ti  ois 
loges,  etdanschacuned'ellcs  un  grand 
nombre  d'ovules  attachés  vers  leur 
angle  rentrant  ;  le  style  est  terminé 
par  un  stigmate  concave  ,dont  le  bord 
offre  six  dents.  Les  étnmines,  au  nom- 
bre de  six ,  sont  insérées  sur  le  som- 
met de  l'ovaire  ;  leurs  anthères  sont 
lancéolées  ,  portées  sur  des  fdamens 


17»  BAN 

un  peu  planes.  Le  périanthc  se  com- 
pose de  deux  i'olioles  fonnint  cc.iiue 
une  corolle  bilabiée  :  la  lèvre  supé- 
rieure est  plus  longue,  plus  eu  de- 
hors que  1  inférieure  qu'elle  em- 
brnssecntièreraent  à  sa  base  ;  son  som- 
met ,  qui  est  relevé  ,  oflVe  cinq  laniè- 
res étroites  ;  la  lèvie  inférieure  est 
intérieure  et  plus  courte  ,  trèi-con- 
cave  ,  d'abord  entièieu:ent  renfeimée 
dans  la  supérieiire  ,  puis  étant  très- 
écartée.  Le  fruit  est  une  sorte  de  baie 
triangulaire  ,  contenant  un  très- 
grand  nombre  de  graines.  —  Les  Ba- 
naniers se  i'onl  distinguer  par  un  porl 
exlrènîement  élégant  ,  et  tout-à-fait 
particulier.  Leur  racine  se  compose 
d'un  grand  nombre  de  fibres  allon- 
gées,  cylindriques  et  simples,  qui 
donnent  naissance  à  une  espèce  de 
tige  d'une  organisation  particulière, 
tout-à-iait  semblable  à  celle  des  bulbes 
des  Plantes  Liliacécs.  En  cfl'et ,  on 
trouve  à  sa  base  une  sorte  de  plateau 
charnu  ,  dont  la  face  inférieure  donne 
naissance  aux  fibres  qui  constituent 
la  racine.  De  la  face  supéi  ieure  s  élève 
celte  espèce  de  colonne  que  l'on  re- 
garde généralement  comme  la  tige  ; 
elle  se  compose  d'un  grand  nombre 
de  gaines  foliacées  ,  étroitement  em- 
boîtées les  unes  dans  les  autres  ,  dont 
les  plus  intérieures  se  terminent  à  leur 
sommet  par  une  longue  feuille  ellip- 
tique, dont  les  neivures  ijecondaires, 
parallèles  entre  elles  ,  jiartcnt  toutes 
des  côtés  de  la  nervure  méJiane  ;  les 
plus  extéiieures  ,  au  contraire,  sont 
nues  à  leur  sommet,  soit  que  les 
feuilles  s'en  soientdéjà  détachées  ,  soit 
qu'e  lésaient  entièrement  avorté;  loul- 
à-fait  au  centre  de  l'assemblage  de 
feuilles  qui  couronne  cette  espèce 
particulière  de  bulbe  ,  on  voit  sortir 
une  hampe  recourbée  et  pendante  ,  et 
qui  occupe  l'axe  du  bulbe  depuis  sa 
base  jusqu'à  sa  partie  supérieure.  Les 
fleurs,  qui  sont  très-grandes,  sont 
disposées  en  demi-verticdies  .distincts 
les  uns  des  autres  à  la  partie  supé- 
rieure de  la  hampe  ;  chacun  de  ces 
demi-verticillcSj  composé  de  dix  à 
douze  fleurs  sessiles  ,  est  accompagné 
à  sa  base  d'une  grande  bractée  vive- 


BAÎS' 

ment  colorée  Les  fleurs  qui  occupent 
la  partie  inférieure  de  ceite  sorte  de 
régime  sont  femelles  et  les  seules  qui 
donnent  des  fruits;  leur  ovaire  c^t 
beaucoup  plus  gros  et  beaucoup  plus 
allongé  ;  leurs  étamines,  qui  sont  sté- 
riles ,  son',  moitié  plus  couresque  la 
division  supérieure  du  calice.  Celles, 
au  contraire,  qui  naissent  à  la  partie 
supérieure  sont  mâles  et  stériles  par 
l'impei  fection  de  leur  pistil,  dont  l'o- 
vaire est  beaucoup  p!us  petit,  tandis 
que  leius  six  étamines  sont  saillantes 
au-dessus  du  calice. 

On  trouve  décrites  dans  les  auteurs 
environ  dix  à  douic  espèces  du  geni'e 
Bananier.  Toutes  cioissent  dans  les 
contrées  les  plus  chaudes  du  nouveau 
et  de  1  ancien  continent  ;  mais  deux  de 
ces  espèces  méritent  surtout  de  fixer 
notre  attention  ,  à  cause  de  leurs  usa- 
ges etdes  services  qu'elles  rendent  aux 
habitans  des  contiées  ou  elles  crois- 
sent naturellement,  et  de  celles  oii 
on  les  cultive  en  grand  :  ce  sont  le 
J\]usa  paradisiaca  et  le  Musa  sapien- 
tiim  de  Linné. 

Le  Bananier  du  Paradis  ,  Musa 
paradisiaca  ,  L.  INous  ne  nous  enga- 
gerons point  ici  dans  une  discus- 
sion aussi  difficde  que  peu  importante 
pour  déterminer  si  le  Bananier  est , 
ainsi  que  plrsieius  auteurs  le  p  éten- 
dirent ,  l'Arbre  dont  le  fruittenla  nos 
premiers  parens  ,  et  dont  les  léuilles 
servirent  à  cacher  leur  nudité  lors- 
qu'il^ eurent  succombé  à  la  tentation. 
Il  suffit  de  diie  que  c  est  par  allusion 
à  ce  fait  que  le  nom  âe  paradisiaca 
lui  a  été  donné.  En  Afi  ique  et  dans  les 
deux  Indes  ,  le  Bananiei  est  une  Plante 
vivace  dont  la  tige  pé  it  dès  qu'elle  a 
donné  desfi  uils.  Chaque  année  il  naît 
de  son  plateau  de  nouvelles  tiges  qui 
éprouvent  les  mêmes  développeniLiis. 
]\Jais dans  nos  climats  ,  et  siuto  it  dans 
nos  sen  es  ,  ce  Végétal  se  conserve  pen- 
dant plusieurs  années,  jusqu'au  mo- 
ment oii  il  fleurit,  époque  maïquée 
pour  sa  destruction.  Croissant  en  gé- 
néral dans  les  lieux  bas  et  humides, 
sa  végélation  est  rapide  et  vigoureuse. 
Son  bulbe  ou  sa  tige  acquiert  jusqu'à 
douze  pieds  d'élévation,  sur  un  d\a- 


w.ffc.,../»-r-V/>-^'*' 


V  Ihnu»^  .i>„^f 


MVSA    PimniSIMA      L 


BAIN 

mètre  de  six  à  huit  pouces;  il  se  ter- 
mine p^r  un  faisceau  de  belles  feuilles 
redressées,  ellinliqucs  ,  allongées, 
lrcs-entiè>es  ,  longues  de  quatre  à  cinq 
pieds,  d'un  voit  clair  et  agrc  ible  , 
tiès-oL)tuses  à  leur  sommet.  Ses  tleurs 
sont  jaunâtres,  portées  sur  la  partie 
.supérieure  d'une  hampe  qui  dépasse 
le  .sommet  de  la  tige  de  trois  à  quatre 
pieds  ;  chaque  groupe  de  tlours  est 
enveloppé  dans  une  grande  bradée 
rougeàtre,  qui  tombe  liés -peu  de 
tem ps  api  es  leiu' épanouissement;  celte 
hampe  se  termine  à  son  sommet  pai' 
nue  espèce  de  bouton  composé  d'un 
grand  nombre  d  écailles  coloiées  , 
très-serrées  les  unes  coniic  les  autres. 
Les  fruits  cpii  succè.ient  aux  fleurs  m- 
férieures,  les  seules  qui  soient  lèrliles, 
sont  presque  tviangidaires,  jaunâtres, 
longs  de  six  à  huit  pouces,  terminés 
en  pointe  irrégulière  à  leur  sommet. 
Leur  chair  est  épûsse ,  un  peu  pâ- 
teuse; leurs  graines  avortent  presque 
constamment  dans  les  espèces  culti- 
vées. On  les  tonnait  sous  le  nom  de 
Banaiits. 

JjC     B.INAKIER    DE.S     SaGF-.S  ,     MuSll 

sapieiitum  ,  L.  Semblable  au  précé- 
dent par  son  port  et  s:<  taille,  il  s'en 
distingue  par  ses  feuilles  plus  aiguës, 
et  surtout  par  ses  fruits  beaucoup  plus 
courts  ,  ayant  la  ciiair  |>lus  Ibndante. 
Ce  ^oul  ces  deux  espèces  qui  l'or- 
mentrobjetd'une  culture  Irès-soignce 
en  Afrique  ,  en  Asie  et  en  Ai'.iérique  , 
pour  obtenir  leurs  fruits,  dont  les 
peuples  de  ces  contrées  fout  une  très- 
gr.iude  consommation.  Les  Bananes 
ont  quelque  ressemblance  extérieure 
avec  les  Concombres  ,  mais  leur  goût 
en  est  bien  différent.  Celles  que  ion 
recueille  sur  le  Biinanier  des  Sages 
.sont  beaucoup  plus  sucrées  et  puis 
fondantes:  aussi  ne  les  mange-t-ou 
qu'au  desseï  t.  Les  fruits  «ui  Bananier 
nu  Païadis,  quoique  moins  délicats  , 
sont  cependant  beaucoup  plus  en\- 
plo\és.  Leur  pulpe  fondante,  j<iiine 
fauve ,  pourrait  être  compaiée  pour  la 
consistance  à  une  pâte  (ondan'.e  ,  com- 

f)osétde  beurre  etde  fécule  ,d'un  goût 
égèrc'nent  sucré  et  parfumé,  un  peu 
sèche  quelquefois.  On  mange  les  Ba- 


ba:^ 


179 


ix^gaes  crues,  ou  cuites,  apprcîdes  de 
diverses  manières.  Aux  Antilles  ,  en 
Afriqueeldansllnde ,  elles  Ibrmentbi 
principale  nourriture  du  peu])le  ;  le 
colon  en  nourrit  ses  nègres.  On  en  re- 
tiie  une  sorte  de  liqueur  d'un  goût 
assez  agréable,  et  que  l'on  désigne 
dans  nos  colonies  sous  le  nom  de  Ba- 
nane; cette  liqueur  s'aigrit  facilement 
et  demande  à  être  piéparée  en  petite 
quantité.  En  écrasant  des  Bananes 
bien  mûres,  et  les  faisant  passer  au 
travers  d'un  tamis  pour  en  retirer  la 
partie  fibreuse  ,  on  forme  une  })àte 
avec  laquelle  on  prépare  u.n  pain  fort 
nourrissant.  Ce^te  pâte,  presqu'en- 
tièicmeiit  compoée  d'amidon  ,  peut, 
lorsqu'elle  est  sèche  ,  se  conserver 
pendant  long-temps  Délayée  dans  de 
l'eau  ou  du  bouillon,  elle  forme  un 
aliment  sain.  L'  s  fibres  retirées  des 
gaines  qui  constituent  la  tige  sont 
diues  et  résistantes;  on  les  emploie 
pour  faire  des  coidages  ou  des  fils 
avec  lesquels  on  fibrique  dificrentes 
espèces  de  toiles.  Cette  tige  contient 
une  grande  quantité  de  mucilage  et 
d'amidon,  et,  loisqu  elle  est  encore 
jeune,  elle  peut  servir  avec  avantage 
à  la  nourriture  de  l'bomme  et  des  bes- 
tiaux.Ouant  aux  feuilles, elles sontem- 
])loyées,  quoique  ti è.s- fragiles  ,  soit  à 
couvrir  le  toit  des  haliilat  ions, soi  ta  for- 
mer ditfércns  ustensiles  de  ménage. 

On  cultive  communément  dans  nos 
serres  le  Bananier  du  Paradis  et  le  Ba- 
nanier des  Sages.  Ces  deux  Plantes 
\j  tlcmandent  beaucoup  de  chaleur,  et 
ne  doivent  pas  sortir  de  11  serre  chaude 
lorsqu'on  vcutqu'ellej  fleurissent,  ce 
qui  arrive  assez  souvent  lorsque  les 
sujets  sont  Ibrt.s  ,bicn  exi  osés  et  d'une 
hauteur  de  huit  à  dix  pieds.  11  faut, 
lorsqu'ils  ont  Oeuii,  avoir  soin  de 
couper  la  tige  par  sa  base  ,  afin  de  fa- 
ciliter l'évolution  dm-,  nouvelles  pous- 
ses qui  doivent  s'élever  de  la  ;acine. 
Cette  chaleur  constante  que  nécessite 
le  Bananier  pour  fleurir  dans  nos  ser- 
res, feiait  d'abord  supposer  qu'une 
température  tiès-élevée  lui  serait  tou- 
joLirt)  indispensable  ;  cependant  cet 
Arbre  croît  et  fructifie  dans  l'île  de 
Madère.  Bory  de  Saint-\  incent  l'a  re- 


iSo  BAN 

frouvé  croissant  en  pleine  terre  d«(i5 
L-eaacoiip  de  jardins  d'Andalousie  , 
particalicrcincnt  à  Scville  et  dans  les 
environs  de  Malaga  ,  déjà  à  une  si 
grande  dislance  des  climats  eqiii- 
noxiniix.  (a.  r.) 

L'idée  que  nous  donne  Hiimhojdt 
(Essai  politique  sur  la  Nouvelic-Es- 
pngne,  T.  m,  p.  20)  de  l'utilité  du 
Bananier  n'est  point  exagérée  ;  elle  est 
conforme  aux  observations  qui  nous 
furent  communiquées  par  Hubert, 
agriculteur  habile  de  Wascareigne, 
que  nous  avons  eu  plusieurs  lois  oc- 
casion de  citer  dans  notre  Voyage  aux 
quatre  îles  d'AI'iique.  Ce  planteur 
s'était  occupé  soigneusement  du  Ba- 
nanier, et  le  regardait  comme  de  tous 
les  Végé  aux  celui  qui  produit  le  plus 
de  substance  nounicière.  Htunboldt 
évalue  qu'un  terrai-,  de  cent  iiièlies 
carrés,  dans  lequel  on  aurait  planté 
quarante  touffes  de  Bananiers  ,  rap- 

fiorterait  dins  un  an  quatie  mille 
ivres  d'aliment  en  pesanteur  ;  un 
même  terrain  ,  semé  de  iVoment,  n'eût 
guère  donné  que  trente  livres  pe-ant. 
Le  produit  des  Bananes  e^t  donc  à  ce- 
lui du  Froment  comme  1 33  est  à  1 .  Par 
rapport  à  la  Pomme-de-Terrc  ,  il  est 
comme  de  44  à  1.  (a.) 

BANANIERS,  bot.  phan.  On  a 
aussi  donné  ce  nom  à  la  famille  pour 
laquelle  nous  adopterons  celui  des 
Musacées.  V.  ce  mot.  (a.  r.) 

BANANISTE.  ois.  Espècedugenre 
Bec-Fin,  Motacitia  banaiiivora ,  L.  La- 
tham  paraît  avoir  décrit  deux  ibis  cet 
Oiseau  dans  deux  genres  différens  ; 
le  Sjluia  bananlvora  et  le  Certkiafla- 
leola.  Vieillot  la  figuré  pi.  bi  de 
ses  Oiseaux  dorés.  /^.Sylvie.  (dr..z.) 

BANANIVORE.ois. Selon  Vieillot, 
on  donne  ce  nom  aux  Oiseaux  qui  se 
nourrissent  de  Bananes.  (b.) 

BANARA.  BOT.  PHAN.  Genre  éta- 
bli par  Aublet  d'api  es  un  Arbre  de 
la  Guyane.  (/^.  FI.  Guy.Xah.  217). 
De  Jussicu  l'avait  placé  à  la  fin  des 
TJliacées  ,  et, d'après  K unlh  , dans  un 
Mémoire  récemment  publié,  il  fait 
partie  de  sa  famille  des  ijixinées.  Ses 


BAN 

caractères  sont  :  un  calice  à  six  divi- 
sions ;  six  pétales  insérés  à  un  distjue 
liypog.ne,  ain.vi  que  les  élamincs  qui 
sont  en  nombre  indéfini.  Por:é  sur  ce 
disque,  1  ovaire  est  surinon  é  d'un 
seul  style  que  termine  un  stigmate  en 
tète.  Il  devient  une  baie  petite,  glo- 
buleuse ,à  une  seule  loge  pol  \S|:ermc. 
]i"s  rameaux  sont  tlexibles ,  gn  nis  de 
feuillei  alieines  ,  lisses  supéricure- 
nn'iil  et  légèrement  velues  en  dessous, 
dentelées,  ovales  aiguës,  accompa- 
gnées de  deux  stipules  caduques.  Les 
tleuis  disposées  en  grappes  axillaires 
et  teiminaîes  otlient  chacune  à  la 
base  de  son  pédicelle,  ainsi  que  le 
pédoncule  général ,  une  petite  brac- 
tée, (a.  d.  j.) 

BANARABECK.  ois.  (Sied  m  an.) 
Syn.  du  Toucan  à  gorge  jaune  de 
Ca^ enne  ,  Ttamphastus  clicolurus,  L.  , 
à  Surinam.  /'.Toucan.         (dr..z.) 

BANAVA.  BOT.  PfiAN.  Camelli  a 
figuré  sous  ce  nom  {le.  42)  une  Plante 
que  liai ,  dans  son  texte,  repiésenle 
comme  un  fort  grand  Arbre  à  feuilles 
alternes,  à  belles  fleurs  disposées  en 
grappes  à  l'extrémité  des  rameaux. 
Elles  ont  un  calice  à  six  divisions 
rayon  nées;  autant  de  pétales  alter- 
nant avec  elles  ,  des  étamines  nom- 
breuses ,  un  style  allongé.  D'après  sa 
description  et  sa  figure  incomplètes, 
on  ne  peut  assigner  la  place  de  cetle 
Plante  rapportée  avec  doute  au  Mun- 
chausia  par  de  Jussieu. 

Sous  ce  même  nom  de  Banava  ,  ou 
a  trouvé  dans  un  Herbier  des  Philip- 
pines un  Arbre  qui  est  le  Cavanillœa 
de  Lainarck.  (a.  d.  j.) 

BANAWILL-'WILL.  ois.  Espèce 
du  genre  Merle,  Turx/i/s  muscicola  , 
Latli.  jdela  Nouvelle-Galles  méridio- 
nale. P^.  Merle.  (dr..z.) 

BANC.  POTS.  Syn.  de  Thon  selon 

BOSC.  J^.  SCOMBRE.  (b.) 

BANCA.  BOT.  PHAN.  Selon  Bosc, 
espèce  de  Palmier  des  Philippines,  qui 
reaseu.'ble  au  Dattier,  probablement 
la  même  chose  que  Bange.  /^.  ce  mot. 

(B.) 

BANCALUS.    BOT.    phan.    Syn, 


BAN 

malais  de  Nauclea.  V.  ce  mot.    (b.) 

BANCHE.  INS.  Même  chose  que 
Bancliiis.  V.  ce  mot.  (aud.) 

BANCHE.  GÉOL.  C'est  selon  Paliin, 
d'a)MOs  Uiiauiiiiir,  le  nom  qu'on 
donne  qucIqueCois  à  des  couclios  de 
glai>c  ou  de  marne  qui  se  trouvent  au 
bord  (le  la  mer  et  qui  alt;'rnalivenient 
mouillées  parles  vagues,  0,1  dessé- 
chées par  le  soleil ,  prennent  à  la  lon- 
gue la  consistance  d'une  pierre  feuil- 
lelce.  (c.  P.) 

BANCIIEM.  ors.  Syn.  hébraïque 
du  Coucou  gris  ,  Cuculus  caiiorii^,  L. 

K.  Coucou.  (DR..Z.) 

B^NCIIROFT.  ors.  Espèce  d 'Oi- 
seau-Mouche, à  laquelle  on  a  donné 
le  nom  de  celui  qui  en  a  parlé  le  pie- 
niier.  F".  Oisiîau-Mouciie.     (dr..z.) 

BANCHUS  JJ(uic/ius.  INS.  Genre 
de  l'ordre  des  Hyménoptères,  section 
des  Térébrans  ,  établi  par  iabricius 
{Supplemetilum  eiitomulugiœ  syslema- 
t/cœ,p.  209  et  255j,qui  le  rangeait 
dans  son  oidre  des  Piezales  et  lui  as- 
signait pour  caractères  :  quatre  p.dpes 
allongés,  à  articles  cylindriques,  lèvre 
inférieure  cylini'.rique  et  cornée  à  sa 
base,  membraneuse,  arromlie  ,  et 
entière  à  son  soinmeî  ;  antennes  séla- 
cées.  Ces  caractères  sont  loin  d'être 
tranchés  et  propres  aux  Branchus  ; 
le  seul  qui,  suivant  Latreille,  les  dis- 
tingue des  Ichneumons ,  existe  dans  le 
dernier  article  des  palpes  njaxiilaires 
qui ,  dans  toutes  les  espèces  du  gen- 
re que  noMs  décrivons ,  est  court  et 
dilaté. 

Ce  gemc  ,  rangé  par  Latreille 
(Règne  Anim.  de  Cuv.)dansla  grande 
famille  des  Pnpivores  et  dans  la  tribu 
des  Ichncumonides  ,  a  plusieuis  rap- 
ports avec  celui  des  Ophions,  et  s  en 
distingue  cejiendant  parce  oue  l'ab- 
domen aplati  de  droite  à  ga;,che  est 
sessile  à  sa  base  ou  n  a  qu'im  pédi- 
cule fort  court  avec  l'extrémité  anale 
pointue  ou  bien  obtuse  ,  non  tron- 
quée obliquement ,  et  pourvue  d'une 
tarière  ,  n'étant  pas  ordinairement 
saillante.  Les  Banchus  diffèrent  en- 
core des  Fœnes  ,  des  Evanies  et  des 


BAN  181 

Aiilaqucs  par  les  antennes  sétacées  , 
composées  toujoius  de  plus  de  qua- 
torze articles,  d'ime  ving^unc  envi- 
ron. Les  Banchus  se  trouvent  1  été 
dans  des  lieux  humides,  tels  que  les 
prairies.  Fahricius  en  décrit  neuf  es- 
pèces parmi  lesquelles  nous  citerons 
comme  propres  à  notre  climat  :  le 
Banchus  chasseur,  Baiivk.  veiiator , 
ou  V li/uieiiinon  venatur  Ae  hwiué.  — 
Le  Banchus  peint,  Baiick.  pictus.  — 
Le  Banchus  hastateur,  Banch.  has- 
tator. 

Les  autres  espèces  se  rencontrent 
en  Allemagne,  en  Suède,  en  Ita- 
lie ,  etc.  On  ne  sait  rien  de  posi- 
tif sur  les  mœurs  de  ces  Ii\ménoplè- 
res;  on  croit  qu'ils  déposent  leurs 
œufs  dans  le  corps  des  Insectes  ,  et 
que  les  larves  qui  en  naisscnty  vivent 
à  la  manière  des  Iclinetuiions.  (aud.) 

BANCOC.  r.oT.  than.  Syn.  àUlndi- 
goj'era  argentalak  Madagascar. /''.In- 
digo, (b.) 

BANCOUL.  BOT.  piiAN.    r.   Ban- 

COULIER. 

BANCODLIER.  jîleimtes.  bot. 
PHAN.Commerson  ,dans  ses  iiianus- 
crits,  nomme  Noix  de  Bancoul  ou  Jm- 
hinux  le  fruit  d'une  Eupliorbiacée 
qu'il  avait  observé  à  l'Ile-de-France 
ou  lia  été  porté  de  l'Inde  ,  et  qui  pré- 
sente les  caractères  suivans  :  la  lige 
est  arborescen'c  ,  les  feuilles  sont 
éparses,  grandes  ,  à  trois  ou  cinq  lo- 
bes ;  les  fleurs  monoïques  ,  en  pani- 
cules  composées,  les  mâles  beaucoup 
pins  nombreuses  an  sommet  des  pani- 
cules  partielles,  les  iemclles  rares  à 
leur  base.  On  trouve  dans  les  pre- 
mières un  calice  extérieur  à  deux  ou 
trois  divisions  ,  et  un  calice  intéiieur 
formé  de  cinq  sépales  pélaloïdes  , 
beaucoupplus longs  et  velus  intérieu- 
rement à  la  base;  Tes  fdcis  des  étami- 
nes sont  réunis  inlerieurement  en  une 
colonne  qu'environnent  à  sa  base  cinq 
Squaunnulcs  alternes  avec  les  sépales; 
ils  sont  courts  et  velus  sur  leur  face 
interne;  les  anthères  sont  biloculal- 
rcs  et  introrses.  Dans  les  fleurs  fe- 
melles le  pédoncule  est  très-dilalé  ;  le 
calice    simple  enveloppe  l'ovaire  et 


i8a  BAN 

s'ouvre  supérieurement  pour  le  pas- 
sage ries  stigmates;  l'ovaire,  ceint  à 
sa  b;isepar  une  couronne  glaiidulcuso 
à  six  lobes  ,  présente  extérieurement 
une  surface  velue  marquée  de  six  sil- 
lons,  et   inléricuromcnt  deux    loges 
contenant  cliacune  une  seule  graine. 
Il  e-it  surmonlépardeux  stigmates  bi- 
fides.Tels  sontles  caractèiesqucnous 
a  oUVïts  la  J»ioix  de  Baucoul  de  Com- 
meison  ,  lequel ,  (tans  ses  manuscrits  , 
représente  le  fVuit  couiuie  composé  de 
deux  ]Noi\  de  la  forme  d'une  Cliàtai- 
gne,  accolées  sous  un  péricarpe  com- 
mun et   cliamu,   ayant  chacune   en 
outre  une  enveloppe  coriace  et  conte- 
nant une  graine  couverte  d'un  tégu- 
ment dur  et  ligneux,  graine  qui  est 
très-sa  pitlc, aphrodisiaque  et  iudigeste. 
On  a   rapporté  cet  Arbre   au   genre 
Aleitr'iles  qui  présente  les  mêmes  ca- 
ractères ,  SI  ce  n'est  que  les  auteurs 
décrivent  le  calice  de  la  fleur  l'emelle 
comme  double  et  semblable  à  celui  de 
la   fleur  mTde.   Or,   dans   lui   grand 
nombre  de  fleurs  ,  nous  n'avons  ja- 
niais  tiouvé  un  tel   c;dice,  soit  qu'il 
n'existe   pas  en  effet,   soit  qu'il  soit 
caduc,  et  que  c:^  qui  nous  a  paru  être 
un  calice,  lût  une  enveloppe  particu- 
lière de  l'ovaire,  qui  1  cnviioiinerait 
sans  le  loucher  et  s'ouvriiait  pour  le 
p;issnge    des    stiguiales  couuue  l'ur- 
ctole  desOarex,  caiaclèie  quiméiite- 
rail  d  être  noté.  Quoi  qu'il  en  soit,  le 
genre    Àleiirhes   contient  ,    outre   le 
lîancoul  qui  lui  a  été  réuni  sous  le 
nom  spéc  lîqiie  A' /itnbiinix  ,  âcux  au- 
tres espèces,  savoir:  i\4.  r/io/i/cca/za, 
<pii  était  un  Jalropha  pour  Linné,  cl 
qui  croît  dans  les  JMoluqucs  et  à  Cey- 
lan  ,  et  l'y/. ////oZ'a  , originaire  des  îles 
de  la  Société  ou  ii  a  été  trouvé  par  Fors- 
lerqui  en  a  formé  ce  genre.  (.\.  d.  j.) 

BANCS.  zooL.  On  appelle  ainsi  , 
quand  il  est  question  d'Animaux 
aquatiques  ,  ces  associations-,  souvent 
très-iu)Mibieuscs,  que  forment  les  in- 
dividus d'espècesqui  vivent  en  société 
elqui  voyagent  par  troupes.  Les  Bancs 
que  foimenl  les  Thons  et  les  Harengs 
sont  prodigieux  par  le  grand  nombre 
de  Pcissons  dont  ils  sont  comoosés  ; 


BAIN 

les  Maquereaux  voyagent  aussi  par 
Bancs.  Un  voyageur,  Henri  Sait, 
rapporte  avoir  rcncontié  non  loin  des 
côtes  d'Afrique  ,  vers  le  cap  Baxas,un 
Banc  de  Spares  ,  de  Labres  et  de  Té- 
trodons  nmrts  ,  dont  l'étendue  avait 
plus  dune  lieue.  L'as-ociation  par 
Bancs  n'est  pas  seulement  propre  aux 
Poissons  ,  nous  l'avons  observée  dans 
les  Animaux  d\i  genre  que  nousap['C- 
lons  -Monophorcs  ,  et  au({uel  Peron 
a  si  iuiproprement  donné  celui  de  Py- 
rosomc  qui  conviendrait  à  plus  de 
cinq  cents  Animaux  marins  lumineux. 
iS'otie  Hyale  papilionacée  forme  aussi 
des  B-incs.  Lnlin  ,  nous  avons  léccm- 
mcnt  découvert,  nolammcif  dans  les 
eaux  du  bassin  au  Palais-Royal ,  que 
ceitains  lufusolies  ou  Animaux  mi- 
croscopiques vivent  en  sociétés  im- 
menses et  voyagent  couime  cerlaius 
Poissons  par  Bines  liès-visibles  à  l'œil 
nu  ,  ;'.uqiul  ils  présentent  l'apparence 
d'un  petit  nuage  blanchâtre.       (b.) 

BAIVCS.  GÉoi,.  La  plupart  des 
substances  miné. aies  niélaiigées  ou 
Roelies  ,  dont  se  conq^ose  1  enveloppe 
solide  du  globe  ,  sont  disposées  en 
cui/c/ies  qui  se  re\êlent  dans  in  ordre 
constant  dapies  l'époque  ])lus  ou 
moins  ancienne  de  la  iormition  de 
chacune;  les  couclies  sont  elles-mê- 
mes divisées  en  couches  secondaires 
qui  prenniMit  le  nom  de  ba/ics  ou  de 
lits,  selon  la  consis'.ance  de  la  subs- 
tance dont  ils  sont  formés  et  leur 
épaisseur.  En  général  le  nom  de  banc 
s  applique  plutôt  aux  sub^anccs  so- 
lides et  pierreuses  qui  sous-diviscnt 
une  couche  de  même  nature.  C  est 
aux  mots  Géologie  et  t'.lralijication 
que  Ion  verra  ce  que  l'on  doit  enien- 
dre  exactement  par  Couches,  Bancs 
et  J.ils. 

BvNC  DE  SABLF..  Amas  plus  nu 
moins  con.-idérables  de  Sdjle  et  de 
Gravier  qui  se  rencontrent  dans  la 
mer,  dans  les  fleuves  et  les  lacs,  et 
qui  sont  produits  |  ar  un  mouvemtnt 
constant  dans  la  masse  des  eaux  au 
milieu  desquel  les  ils  se  trouvent. — Les 
Bancs  de  Sable  changent  quelquefois 
de  place  lorsque  les  courans    varient 


BAN 
dans  Icurdireclion  cl  dans  leur  force; 
les  Buics  de  Snble  se  l'orîiiciit  pnr  une 
cause  analogue  ;t  celle  qui  produit  les 
attérissemens  et  les  allumions.  V.  ces 
mots. 

Bancs  de  ci,  \ce.  Ce  sont  les  vastes 
espncci  d'eau  geliie  des  rcigions  cir- 
coinpolaiici.  (c.  r.) 

BANCUDUS.  BOT.  pn\N.  Syn.  ma- 
lais de  Moiinda  citrifulia,  L.        (b.) 

BANDA,  BANDASCIi:,  B A\- 
DASCllK-CACVTOCHA  kt  IC AN- 
BAN  1)A.  Puis.  Syu.  d  Hémiplé  ouoie 
à  cinq  taches,  de  Laccpède.  /^'.  Co- 
ii\txi.î;n£.  (b.) 

•  BANDAGAT.  min.  Nom  sous  le- 
quel ,  en  alleuiand,  ou  désigne  l'A- 
gathe ruhané  et  l'AgalhcOnyx.  (c.r.) 

BANDE.  zooL.Ce  nom  a  élé  donné 
avec  quelque  épuhèle  à  des  Animaux 
de  diverses  clas.scs,  décorés  de,  quel- 
que; maïques  cti  lormc  <'.e  bande. 
Ainsi ,  on  a  appelé  : 

Bande  darolnt  parmi  les  Pois- 
sons, le  Cliipeaal/iciinoides,  V.  Clu- 

l'É  ,  et  \\\\  HoLOC£NTRE.    V .  CC  UlOt. 

Bande  blanche,  parmi  les  Rep- 
tiles Ciiéloniens ,  le  Testudo  pusilta. 
L.  J^.  Tortue. 

Bande  noibe  ,  parmi  les  Serpens  , 
le  Coluber^'Esculapu,  L.  F".  Couleu- 
vre. 

Bande  a  l'envers, Esquis- 

sû."  , Inégale, Margi- 
nale,   A  POINTS , Rou- 
ge, etc.,  divers  Insectes  Lépidop- 
tères. 

Ce  nom  de  Bande  est  encore  syno- 
nyme de  Fascie,  Ruban,  Zone, 
Raie,  et  dans  quelques  cas,  de  Cor- 
don, f^.  ces  mots  qui  indiquent  les 
cercles  plus  ou  moins  larges  ou  colo- 
rés ,  mais  sans  saillie,  qui  entourent 
la  surlace  de  certaines  Coquilles,  (b.) 

BANDELETTE,  pois.  Syn.  de  Cé- 
pole  Tœnia.  /'.  CÉpole.  (b.) 

BANDELETTES.  Strlgœ.  ots.  Zo- 
nes capillit'ormes  qui  se  voient  dans 
diverses  parties  de  l'Oiseau  et  diffé- 
rentes de  la  ligne  ou  fascie  par  leur 
moins  de  largeur.  (db..  z.) 


BAN  i85 

BANDFARRN.  BOT.  chypt.  (WÎIl- 
dcnow.)  Syn.  allemand  de  Tîenilis. 
P'.  ce  mot.  (b.) 

BANDfNA.  BOT.  rnAN.  Syn.  lan- 
guedocien de  Polygonarn Fagopy rurn. 
/'.  Renouée.  (u.) 

BANDOULIÈRE,  pois.  Nom  don- 
ne avec  quelque  é|  ifhèle  tirée  de  la 
lormc  ou  de  la  couleur  des  bandes 
dont  sont  marqués  les  Poissonsquiles 
poi  lent,  à  diverses  espèces  de  Labres 
et  de  Cliétodons.  F',  ces  mots,     (b.) 

BAND-RIl\E.  OIS.  Syn.  norwé- 
gicn  du  Uàle  d'eau  ,  Ratlusaquanciis. 

L.   J^.  RaLK.  (DR..Z.) 

BANDUIs-KA.  bot.  piian.  Nom  de 
pays  d'un  Câprier  ,  Capparis  Badiica, 
L.  P'.  Câprier.  (b.) 

BANDERA,  bot.  piian.  Syn.  de 
Népenlhc.  F',  ce  mot.  (b.) 

*  BAND-WURM.  intest.  C'est-à- 
dire  P^ers  en  ruban.  L'un  des  noms  du 
Toenia  on  Allemagne,         (lam..x.) 

BANE.  POIS.  Nom  arabe  d'une  es- 
pèce de  Mormyre.  (b.) 

BANETTE.  bot.  piian.  L'un  des 
noms  vulgaires  dune  variété  de  Do- 
lic.  P^.  ce  mot.  (a.  k.) 

BANGADA  VALLI.  bot.  piian. 
Syn.  indoii  de  ConvoLvulus  Pes-Ca- 
prœ,  L.  P'.  Liseron.  (b.) 

*  BANGA-N'POUTOU.  bot. 

(Proyait.)  C'est-à-ctire  Noyau  d'Eu- 
rope. Syn.  de  Cocotier  sur  les  côtes 
d'Afrique  au  nord  du  Zaïre,  oii  cet 
Arbre  n'est  point  indigène;  il  doit  y 
avoir  été  porté  par  les  Portugais,  (e.) 

*  BANGE.  bot.  phan.  C'est-à-dire 
Noyau  par  e.vcellence.  Nom  qui ,  dans 
diverses  langues  de  l'Inde  et  de  l'A- 
frique, s'applique  particulièiement  à 
des  Arbres  de  la  famille  des  Palmiers. 
Caméli  le  donne  à  une  espèce  des  Phi- 
lippines qui  ressemble  au  Datier.  (b.) 

BANGHETS.  bot.  phan.  (Fia- 
court.  )  Syn.  d'Indigo  à  Madagascar. 

(B.) 

BANGI.  bot.  phan.  Arbrisseau 
laiteux  des  Philippines,  dont  les  fruits 


i84  BAN 

sont  mangeables  elles  graines  vc'ne'- 
neuscs.  11  pourrait  bien  être  voisin  des 
Strychnos,  oii  plusieurs  espèces  pré- 
sentent la  même  particularité.      (b.) 

*■  BANGTE.  JBaiigla.  bot.  ciiypt. 
(Hj(i/vp/i}'/es.)Ge.nie  clabb  par  Lyn- 
gbie  dans  sonTe/zlome/i  hydruphyto- 
log'iœ  (la/iicœ ,  pour  des  Plantes  re- 
gaidées  comme  des  Conlerves  par 
les  anciens  botanistes,  et  comme  des 
Oscillaires  ou  des  Scyloneina  par 
Agudh.  Il  est  consacre  à  Hoffmann 
Bang,  naturaliste  danois,  dislin- 
gué  par  la  vaiiété  et  retendue  de 
ses  connaissances.  11  oflVe  potir 
caractères  des  filamens  capillaires 
et  continus;  c'est-à-dire  sans  cloi- 
sons ou  diapbragines  et  sans  arti- 
culalions,  lenfeimant  des  seminules 
agglomérées  en  petites  masses;  ces 
dernières  sont  elliptiques,  allongées 
ou  globuleuses,  larement  cparses  , 
situées  ordinaiiementen  lignes  trans- 
versales ou  circulaires  imitant  une  ar- 
ticulation. Il  appartient  à  la  seconde 
section  de  la  classification  de  Lyng- 
bie,  et  se  divise  en  deux  groupes,  le 
premier  à  filamens  simples,  le  second 
à  filamens  ramcux  jlesespèceslesplus 
lemai  quables  sont  : 

Les  Ba/ig/'a  crispa,  Lyngb.  /oc.  cit. 
p.  82.  tab.  24. — fi/scopu/purect ,  p.  83. 
tab.  2  4  ,  et  le  Cu/ifeiva  alropurpurœa 
de  Dillvvyn.  Cette  dernière  ,  que 
nous  avions  trouvée  sur  les  côtes  de 
Fiance,  a  été  revue  dans  les  eaux 
douces  par  Bory  de  St.-Yincent  qui 
la  prétend  articulée  et  d'un  ordre 
tout  difiéi  entde  celui  dans  lequel  doit 
demeurer  le  genre  dont  il  est  ques- 
tion. 

Les  Baiigiœ  laminariœ  ,  —  lu- 
îilaiis  (  Confeiva  rutilans  Roth.) ,  — 
Micans  ,  —  atrovire/is  ,  Coiif.  atro- 
vircns  Dillvv^.  )  ,  —  rnamillosa  ,  — 
quadripuiictata  {  XJlva  fœlida  , 
Vauch.  ) ,  complètent  dans  Lyng- 
bie  un  genre  ou  cet  auteur  a  léuni 
des  Hydiophytes  de  mer  et  d'eau 
douce.  Nous  ne  voyons  pas  plus  que 
Bory  de  Saint-Vincent  qui  a  fait  une 
étude  scrupuleuse  de  toutes  les  Con- 
ferves,  qu'on  puisse  l'adoptertel  qu'il 


BAN 

a  été  proposé;  il  faudra  en  exclure 

Slusieuis  espèces  pour  les  réunir  à 
'autres  genres  ou  en  établir  de  nou- 
veaux. (LAM..X.) 

BANGLE.  BOT.  PHAN.  (Rumph. 
Jnib.  ,5,1.  6b.)  Ainanée  indéterminée 
desMoluques.  (b.) 

*  BANGO.  BOT.  PHA^^  (Camelll.) 
Plante  desPhilippines,qui  paraît  ap- 
partenir au  genre  Pavetta.  (b.) 

BANGUE.  BOT.  PHAN.  C'est  une 
espèce  de  Cbnnvre  de  l'Inde,  peut- 
être  la  même  cbose  qu'Asarath,  J^.  ce 
mol,  ou  simplement  une  variété 
du  nôtre  ;  elle  s'élève  h  une  beau- 
coup plus  grande  hauteur.  Ses  pro- 
priétés narcotiques  paraissent  résider 
dans  sa  feuille  que  les  Indiens  em- 
ploient, jointe  à  diverses  autres  subs- 
tances, pour  mâcher  et  fumer,  à  peu 
près  dans  le  même  but  que  les  Turcs 
font  usage  de  l'opium.         (a.  d.  j.) 

BANGUILING.  bot.  phan.  (Ca- 
meili.)  Syn.  de  Cicca  disticha  ,  L.  F. 
GiCCA.  (b.) 

BANIAHBOU.  ots.  Espèce  chi- 
noise du  genre  Merle,  Turdus  cano- 
rus,  Lath.  /^'.  Merle.  (dr..z.) 

BANISTERIA.  bot.  phan.  (ienre 
de  la  famille  des  Malpighiacées.  Sou 
caractère  est  d'avoir  un  calice  à  cinq 
divisions,  cinq  pétales  à  onglets,  dix 
étamines  monadelphes  ,  trois  ovaires 
surmontés  par  autant  de  styles,  trois 
capsules  non  déhiscentes,  réunies  en- 
tre elles  et  prolongées  en  dehors  en 
autant  d'ailes  membraneuses.  Les 
Banisteria  sont  des  Arbustes  exo- 
tiques, à  tige  sarmenteuse  ou  volu- 
bile  ,  à  feuilles  opposées  ,  à  fleurs  ter- 
minales ou  axillaiies,  disposées  en 
ombelle,  en  grappe,  en  coiymbe  ou 
en  panicule.  Nous  regardons  comme 
un  genre  particulier  que  nous  nom- 
mons Héteropteris  ,  les  espèces  qui 
ont  le  bord  épaissi  des  ailes  dirigé  eu 
dehors.  Le  contraire  a  lieu  dans  les 
vraies  Banisteria.  (K.) 

BANITAN.  bot.  phan.  (Camelli.) 
Arbre  indéterminé  des  Philippines, 
dont  la  racine   est  employée  comme 


BAN 

miidicament    par    les     naturels    du 
pays.  (b.) 

BANKARETTI.  bot.  pman.  Syn. 
malabarc  de  Oiiilandina  axillaris. 
Luink.  /'.  BoNDVc.  (u.) 

BANK-M.VRT[N.  ois.  Syn.  amé- 
ricain derHirondellel)icolorc,Vicill. , 
Ilist.  Nat.  des  Ois.  delAiner.  seplent. 

pi.    5l.    /".  HlRONOr.LLE.  (DR..Z.) 

*  BANKSKA.  BOT.  phan.  Kœnig 
appelait  BanAsea  speviusa  une  Piaule 
que  Swartz  regirde  comme  la  même 
que  son  Coatus glabrati/s  cl  le  Tsjana- 
jii/a  de  V  flortus  malabarkus,  1 1 .  t;ib. 
8.  /^.  CosTUS.  (a.,  d.  j.) 

BANKSIK.  Ba/dsia.  bot.  tiian. 
Genre  de  la  famille  des  Pioleacées, 
établi  par  Linné  fils  en  l  honneur  de 
Joseplj  Banks,  président  de  la  so- 
ciété Linnéeune  de  Londres.  Les 
Banksies  appartiennent  toutes  à  la 
Nouvcllc-Hollan  ie.  Ce  sont  des  Ar- 
brisseaux ou  des  Arbres  peu  élevés  , 
dont  les  feuilles  persistantes  et  co- 
riaces sont  énarses,  entières,  dentées 
ou  pinnatifides.  Les  fleurs  constituent 
des  chatons  ,  accompagnés  à  leur  base 
de  quelques  lolioles  courtes  et  étroites. 
Chaque  fleur  est  environnée  par  tiois 
bractées  persistantes,  d'inégale  gran- 
deur, et  présente  un  calice  à  quatre 
divisions  plus  ou  moins  piolondes, 
concaves  surtout  à  leur  partie  supé- 
rieure. Les  étamines  sont  au  nombre 
de  quatre,  et  ont  leurs  anthèies  en- 
gagées dans  la  concavité  des  lobes  du 
calice.  L'ovaire,  environné  de  quatre 
écailles  hypogynes,  oflre  deux  loges 
monospeinics.  Le  fruit  est  une  cap- 
sule à  parois  épaisses  et  ligneuses  ,  se 
séparant  en  deux  valves.  Les  graines 
sont  souvent  allées  et  membraneuses. 

Le  nombre  des  espèces  de  Banksies 
s'est considérablcmenlaccrù  parles re- 
cherclies  des  botanistes  modernes  qui 
ont  exploré  l'Australasie.  Linné  hls 
en  décrivit  quatre  ,  Willdenow 
huit,  lersoon  en  mentionne  douze, 
et  enfin  Robert  Browu  ,  dans  son 
Mémoire  sur  la  famille  des  Protcacées, 
donne  les  caractères  de  trente-une 
espèces,    toutes   originaires   des   di- 


BAN  i85 

verses  parties  de  k  Nouvelle-Hol- 
lande. Quelques-unes  ont  été  trans- 
portées et  sont  aujourd'hui  cultivées 
daiis  nos  orangeries  :  telles  sont  le 
Banksie  à  feuilles  en  scie  ,  Jianisia 
serrata ,  L.  Ai  buste  de   huit  à  dix 

Eieds,à  rameaux  co:onneux,à  feuilles 
inréolées,  tronquées  au  sonunel  qui 
se  termine  par  une  petite  épine  ;  dont 
Tes  flcurssonlja  nàircs  et  forment  des 
cùnes  assez  gros  ;  le  Banksie  à  petits 
coties,  BanAnia  micros/ac/ija ,Cmv . ,  le 
Banksie  à  feuilles  de  bruyères,  Bank- 
sia  ericœ/ù/ia,  Simlh,  etc.        (a.  r.) 

BANKSIKNINE.  pois.  Nom  donnd 
par  Lacépède  à  une  espèce  de  Rai^ 
découverte  par  Banks.  {b.) 

BANNISTEROIDE.  bot.phan.  f^. 
Pella. 

BANSLICKLE.  pois.  Svn.  d'Epi- 
noclie  en  divers  cantons  de  l'Angle- 
terre, f".  Gasterostée.  (b.) 

BANÏAJAM.  MAM.  Syn.  de  Gue- 
non Nasique.  (a.  d..NS.) 
BANTAM    ou    BANTAME.    ois. 

Nom  d'une  variété  de  Coq,  originaire 
de  l'île  de  Java  ,  et  qui  s  est  natura- 
lisée dans  les  basse-cours  euiopécn- 
nes.  C'esJ  la  Poule  aux  os  noirs  des 
colomesfiançaises.  P'.  Coq.  (dr..z.) 

BANTIALE.  bot.  piian.  Rumph 
{Jmb.  6.  t.  55)  dccnl  imparfaite- 
ment sous  ce  nom  deux  Plantes  para- 
sites dont  la  première  ,  la  Bantiale 
noire,  paraît  être  un  Gui,  et  la  se- 
conde ,  la  Bantiale  rcuge ,  une  sorte 
d'Epidendie.  Des  Fcnirmis  noires  ou 
des  Fourmis  rouges  habitent  dans  les 
bulbes  souvent  considérables ,  d'oii 
sortent  les  feuilles  des  deux  Bantia- 
les;  elles  s'y  creusent  des  gderies  et 
en  font  extravaser  le  suc,  sans  que  les 
Plantes  percées  paraissent  en  souftVir 
ou  même  cesser  de  végéter.  (b.) 

BAND-CURUNDU.  bot.  phan. 
L'un  des  nomsduCanellier  à  Cevian. 

BANULAC.  BOT.  PHAN.  (Camelli.) 
Plante  peu  connue  des  Philippines, 
qu 'on  a  rapportée  au  genre Pavetta.(B.) 

BANWAL.  BOT.  PHAN.  Liane  in- 


»85  BAO 

iiétermlnee  de  Ccylan  dont  les  ra- 
meaux servcntdc  cordes  poui-altaclier 
les  Animaux.  (b.) 

BANYO.  BOT.  PHAN.  Nom  donné 
comme  celui  d'un  Pavelta  et  qui  n'est 
peui-clie  qu'un  double  emploi  de 
Bango.  V.  ce  mot.  (r.) 

BAOBAB.  Adaiisonia.  bot.  tiian. 
Adansou  ,  à  son  relour  du  Scnej^al ,  a 
le  premier  décrit  et  lait  connaîire  la 
sfrucUnc  de  eu  genre,  que  le  céK^bre 
Bernai d  de  Jiissieu  désigna  sous  le 
nom  iXji'(i'an!>unia.  11  lait  partie  cic  la 
nouvelle  l'amille  des  Bomljacces,  «;:a- 
blie  réccuniicnt  par  kuntli,  laquelle 
e«l  un  déuicmbrement  des  ^Ldvacics 
de  J*ussieu.  Voici  les  caiaclèrcs  du 
gcnie  Baobab:  calice  siuiple,  coiiace, 
quiuqutlidc" ,  coiollo  loi  mée  de  cinq 
pétales  létlécbis,  ainsi  que  le  calice  , 
au  moment  de  la  tloraisou  ;  étamines 
extiêmemcnt  uoml)ieuses,  réunies 
par  leurs  lilelsen  un  lubecylin/iriquc, 
qui  occupe  la  pirtic  centiale  de  la 
fleur  et  se  termine  supérieurement  en 
un  grand  nombre  de  iilels  grêles  et 
distincts  qui  sont  rcfléciii>;  lovaucest 
simple,  à  dix  loges,  contenant  ciia- 
cune  plusieurs  giaines;  le  st^'le  est 
Simple,  cylindriquic  ,  creux,  plus 
lon^  que  le  tube  slaminal ,  tci  mi- 
né par  des  stigmates  prismatiques 
dont  le  noudjre  varie  de  dix  à  dix- 
huit,  le  Iruit  est  une  grande  capsule 
indéhiscente  ,  ovoïde,  allongée  ,  velue 
et  dure  à  1  extérieur,  renfermant  un 
nombre  assez  considérable  de  grai- 
nes entourées  d'une  pulpcabondanle. 

On  ne  connaît  qu'une  seule  es- 
pèce de  ce  genre  ,  c'ost  le  Baobab 
d'Adanson,  [Adaiisonia  d/giiala,  L. 
Cav.  Dissert.  tab.  iSy.  Eneycl.  illust. 
pi.  .'>88.  célèbre  par  les  dnnensions 
énormes  qu'il  peut  acquérir.  Cet 
Arbre  croît  sur  le  littoral  de  l'Afri- 
que ,  depuis  les  bords  de  la  Gambie 
jusqu'au  royaume  d'Ovvare  'et  de 
Bénin  ,  et  même  au  Congo  oii  le  ca- 
pitaine Tucklay  le  mentionne  comme 
l'un  des  piincipanx  Arbres  des  bords 
du  Zaïre  ;  il  se  plaît  de  préférence  sur 
les  plages  sablonneuses  et  arides.  Son 
tronc  ,  dont  la  hauteur  excède  rare- 


BAO 

ment  douze  ou  quinze  pieds,  pre'sente 
un  développement  de  qualie-vingts  à 
quatre-vingt-dix  pieds   en   circonfé- 
rence; il  se  couronne  par  un  énor- 
me faisceau  de  branches,  atteignant 
qiielq;iefois   soixante   à   soixante-dix 
pieds  de  longueur,  et  dont  cliacunc 
pourrait  être  cot!sii!érée  comme   un 
Arbre  d  unepiopor'.ion  rema-quable. 
Les  plus  exiérieuies  de  ces  blanches 
s'inclinent  souvent   presque   ji  squ  à 
terre  ,  en  sorte  qt.c  l'Arbre  lotit  en- 
tier semble  former  un  vaste  dôme  de 
ver.:ure.  Les  racines  n  ont  point  des 
dimensions    moins    gigiuilesqucs  ;    le 
jjivot ,  qui  s'enfonce  |  eipendieulalrc- 
inent  dans  le  sol  ,  est  la  ontinualion 
de  la  base  du  tronc;  les  ramilîcalions 
biléiales,   d'une   énorme    gios^cur, 
s'élondint  quelquelbis  à  plus  de  cent 
j)icds  de  dislance  delà  lige.  Les  ftiiil- 
les  ne  se  développent  qu'à   la  partie 
supéiieuic  des  jeune;  rameaux  ,  qui 
sont    un  peu  tomenleux  ;   elles  sont 
éparscs  ,  péliolées  ,  digices,  corn;  o- 
sées  de  cin(^  ou  sept,  jiUis  rarement 
de    trois  folioles   obovahs,  tiès-ob- 
luses,   létiécies  vers  Ja  base,   mar- 
quées de  quelques  dentelure    ii régu- 
lières vers  leur  partie  supérieure,  et 
longues  d'enviion  qualie  à  cinq  pou- 
ces; le  pétiole  est  long  de  deux  à  qua- 
tie    pouces,  canaliculé    et  accnmpi- 
gné  à  sa  base  de  deux  petites  stipules 
triangulaires  qui  tombent  pi esqu'en 
iiiême  temp-i  que  les  feuilles  se  déve- 
loppent. Les  fleurs  ne  sont  pas  moins 
remarquables     par    leur    grandeur; 
elles  sont  solitaires,  portées  sur  des 
pédoncules  d'environ  un  pied  de  lon- 
gueur ,  recouibés  et  pendans  vers  la 
terre  ,  naissant  seuls  à  seuls  à  l'aisselle 
des  feuilles  inférieures  ;  leur  calice  est 
monosépale  ,  coriace  ,  subcampanulé, 
long  de  près  de  trois  pouces ,  ayant  le 
limbe  partagé  en  cinq  dents   à  son 
sommet;  il  se  rompt  irrégulièrement 
à  l'époque  de  l'épanouissement  de  la 
fleur  ,  se  rabat  sur  le  pédoncule ,  mais 
ne  tombe  qu'après  que  toutes  les  au- 
tres parties  se   sont   détachées.  Les 
cinq  pétales  ,  qui  composent  la  co- 
rolle, sont  ovales,  un  peu  obtus, épais, 
d'abord  étalés ,  puis  rabattus  eu  des— 


CAO 

sous,  ils  sont  blancs  et  un  peu  plus 
longs  que  le  calice,  ni;«rq  ic's  ilc  ner- 
vures Irès-apparcnles  ;  le  lul)c  slami- 
nnl  est  long  trenvlron  deux  pouces  , 
cylindrique,  n):ils  cvjendant  un  peu 
)>lus  étroit  vers  la  panie  supérieure  , 
oii  il  se  divise  en  un  nombre  prodi- 
gieux de  (ilaïuens  grêles  et  dislincls  , 
portant  chacun  une  aiillière  à  son 
sounnel.  L'ovaire  est  libVc  et  coninic 
pyramidal  ,  un  peu  tronqué  à  son 
sommet;  très-velu  extérieurement, 
il  se  tciniine  par  un  style  épais,  re- 
courbé, plus  long  que  les  étamincs, 
cl  au  soMunoi  duquel  sont  de  douze  à 
dix- huit  stigmates  glanduleux,  éta- 
lés. Le  iVuit  est  inie  sotie  de  capsule  , 
à  paiois  ligueuses,  charnue  et  pid- 
peuse  intérieurement  ,  ou  elle  est  pa- 
tagée  en  dix  loge;  p  ir  aut  ml  de  cloi- 
sons nieud)ri'.neuses.  S.»  structure  in- 
térieiue  a  la  plus  giaudeanalogicavrc 
le  fruit  des  Cncui bilaccc^.  Les  grai- 
nes scMit  lénilormes,  nichées  dans 
une  espèce  de  pulpe  charnue,  loi.- 
gcàlic.  Les  fruits  sont  ovoi  les  ,  allon- 
gés ,  de  la  grosseur  d\  no  courge  ; 
leur  sm  lace  est  verte  cl  tomenteuse. 
Ils  sont  connus  dans  le  pays  sous  le 
nom  de  J'a'/i  de  Singe. 

Le  Baobab  a  été  tianspoité  d'Afri- 
que dans  plusieurs  parties  du  Nou- 
veau-Monde. Ainsi  il  cxistcà  St.-l)o- 
mingue,  <à  la  JMaitinique  et  dans  plu- 
sieurs autres  îles  du  golfe  du  Mexi- 
que. On  en  voit  quelques  jeimes 
pieds  à  rile-de-France.  Bory  de  Sl.- 
Vincentena  vu  un  à  Sainte-Hélène. 
On  le  cultive  aussi  dans  nos  jardins. 
INlais  ,  exigeant  toujours  un  haut  de- 
gré de  température,  il  ne  s'élève  ja- 
mais à  une  hauteur  remarquai. le  ,  et 
ne  donne  aucune  idée  de  la  taille  gi- 
gantesque qu  il  acquiert  dans  son 
p-iys  natal.  On  doit  le  cousi  érer , 
non -seulement  comme  le  Végétal 
qui  peut  présenter  les  dimensions  les 

filiis  grandes  ,  mais  encore  comme  cc- 
ui  à  qui  la  nature  a  accordé  la  durée 
la  plus  longue.  S'appuyant  sur  des 
calculs  plus  ingénieux  que  solides  , 
Adanson  pense  que  les  Baob  ibs  qu'il 
a  observés  en  Afrique  ne  devaient  pas 
avoii- moins  de  six  mille  nus.   Il  est  à 


BAQ 


187 


regretter  que  cet  infatigable  observa- 
teur n'ait  point  été  assez  bien  servi 
par  les  ciiconslanccs  pour  pouvoir 
compter  le  nombre  des  cout:hes  li- 
gneuses; le  résultat  de  ses  observa- 
tions en  eût  acquis  un  haut  degré 
de  certitude. 

De  même  que  tous  les  Végétaux 
du  gioupc  auquel  appartient  le 
Baol)ab,  cet  Aibre  se  distingue  par 
des  propriétés  adoucissantes  et  ('inol- 
benles.  Les  feuilles  etsiutout  1  écorcc 
des  jeiuies  rameaux  ,coMtieimcnt  une 
grande  quantité  de  mucilage;  elles 
]  cuvent  cire  employées  en  décoction 
pour  fiire  (\c-<  tisanes  arloucissautes  , 
utiles  dans  la  dyssenteric  et  les  difté- 
renles  fièvres  inflanunatoires.  Ces 
feuilles  ,  séchées  avec  soin  et  réduites 
en  j-oudre,  constituent  le  A^'/o  des 
jNègres,  qu'ils  mélmt  à  leurs  alimeus. 
La  pidpe  ri^ni'ermér  dans  le  finit  du 
Baol):d)  a  une  siveur  aigr(letle  et 
agiéable.  On  en  l'ait  des  espèce;  de 
limonades ,  lièvulilesdaiislesrc'gions 
biùl.m'cs  oii  cioît  le  Baobab.  Les 
fi  uits,  lorsqu'ils  couimcncen  à  se  gâ- 
ter, sont  employés  par  les  ÎNègres 
pour  fiirc  un  cvc;'llent  savon,  liufîn, 
on  iacon'cc[ue  les  jNègres  creusent  le 
tronc  des  Baobabs,  y  pratiquent  fies 
excavations  r rotondes  dans  lesquelles 
ils  suspendent  les  cadavres  des  indi- 
vidus que  la  superstition  et  l'igno- 
rance leur  fait  juger  indignes  des 
honneurs  de  la  sépulture.       (a.  R.) 

BAPTiStE'.  Baptisia.  bot.  tiian. 
Alton  et  'Ventenalont  décrit,  sous  le 
nom  de  Baptisia  perfuUafa ,  le  Cro- 
talaria peiju/iGta  de  Linné, que  WiJl- 
dimow  rapporte  au  genre  j'iajhia,  Mi- 
chaux au  Fcif/a/;'/ïz,elVVallhcr  aiu^û' 
p/iura.  (a.  p..) 

BAQUEBO  ,  BECQUABO  et  BIG- 
QUEBO.  OIS.  Syn.  de  Pics  et  particu- 
lièrement de  Pic-vert  en  diverses  par- 
ties de  l'Europe.  (b.) 

BAQÏJOLS    ou   VAQUOIS.    bot. 

PHAN.  /^.  PàNDANUS. 

BAQUOUC.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
la  L.avandière  ,  Molacilla  alha.,  L.  F". 

Br:TÎGF.BOTVNF,TTF..  (Dî'.Z.) 


i88 


BAR 


BAR.  rois.  Syn.  de  Sciœna  punclor 
ta  ,  Bloch.  sur  les  côtes  océanes  de 
France  ,  depuis  la  Loire  jusqu'à  la 
Garonne.  F".  Perche.  (b.) 

BARACHOUAS.  pois.  Syn.  de  Ma- 
quereau. P'.  SCOMURE.  (b.) 

BARACOCEA.  bot.  phan.  (Cœ- 
salpin.)  Syn.  d'Abricotier  dont  l'a- 
mande est  douce.  (b.) 

BARACOOTO.  bot.  phan.  Nom 
de  piiys  de  deux  Poissons  indétermi- 
nés de  lîle  de  Tabago,  dont  la  chair 
de  l'un  est  ,  dit-on,  bonne  à  manger, 
et  celle  de  l'autre  vénéneuse.        (u.) 

BAIAADA.  OIS.  Syn.  du  Traquet , 
Motacitla  Rubetra  *ti\.  Italie,  L.  V. 
Traquet.  (dr..«.) 

BARAICE.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Ve- 
ratrum  album  dans  quelques  cantons 
de  la  France  centrale,  f^.  Veratre. 

(B.) 

BARALOU.  BOT.  PHAN.  Syn.  ca- 
raïbe de  Balisier.  (b.) 

BARAMARECA.BOT.PHAN.(Rlieed. 

Malab.  8.  f.  44.;  Syn.  de  DoUchus  en- 
sifonnls.  P  .  Dolic.  (b.) 

B.iRANEK.  ois.  Syn.  de  la  Bé- 
cassine, Sco/opax  Galli/iago  ,  L. ,  en 
Pologne.  /^.  BÉCASSE.  (dr.,z.) 

*BARANN.  MAM.  Syn.  d'Argali 
ou  Mouflon  chez  les  Russes.  P'.  Mou- 
ton. (B.) 

BARASSA.  OIS.  Syn.  piémontais 
de  l'Engoulevent,  Caprimu/gus  euro- 
pœus,  L.  7-^.  Engoulevent.  (dr..z.) 

*  BARATRON.  bot.  phan.  (Dios- 
coride).  Syn.  de  Genévrier.  (b.) 

*  BARAULTIA.  bot.  phan.  P'. 
Barraldeia. 

BARBAGARTC.ois.  Nom  que,  sui- 
vant Levaillant ,  l'on  devrait  don- 
ner au  Grand  Barbu,  JSucco  gran- 
dis, L. ,  pour  exprimer  ses  rapports 
avec  les  Aracaris.  (I)R..z.) 

BARBACENIA.  bot.  phan.  Genre 
établi  par  Vandelli  d'après  une  Plante 
qu'il  figure  dans  saFloreduBrésil.  T. 
j.fig.g.  Il  la  décrit  comme  présentant 
im  calice  nionosépale  et  quinquélobé, 


BAR 

renflé  et  couvert  extérieurement  de 
poils  glanduleux  ;  six  pétales  et  au- 
tant d'étamines  à  fdets  élargis,  supé- 
rieurement dentés  et  portant  les  an- 
thères latéralement  appliquées.  Leur 
insertion  commune  paraît  se  l'aire  au 
sommet  du  calice;  l'ovaire  ,  surmonté 
d'un  style  et  d'un  stigmate  ,  devient 
une  capsule  allongée,  trivalve,  po- 
lysperme.  Mais  il  ne  parle  pas  de  sa 
situation  qui ,  infère  ou  supère  ,  indi- 
querait son  analogleavec  les  Onagrai- 
rcs  dans  le  premier  cas  ,  ou  avec  les  Sa- 
licaires  dans  le  second.  11  passcégalc- 
nient  sous  silence  la  tige  et  les  feuilles, 
de  sorte  que  cette  Plante  est  encore 
bien   peu  connue,  (a.d.j.) 

BARBACOU.ois.  Levaillant  et  Cu- 
vier  ont  formé  ce  sous-genre  oii  se 
trouvent  placés  les  Cuculus  iranquil- 
lus  et  tenebrosus  ,  L.  ,  F".  Tam.^tia. 

(dr..  z.) 

BARBAGIANI.  ois.  Syn.  du  Grand- 
Duc,  Strix-Buho  ,  L. ,  en  Italie.  F". 
Chouette.  (dr..z.) 

BIRBAIAN.  ois.  Syn.  vulgaire 
du  Grand-Duc  ,  iS//7'.r  ï?i/^o  ,  L.  F". 
Chouette.  (dr..z.) 

BARBAJOD.  BOT.  phan.  Syn.  de 
Sempeivivum  lectorum  en  quelques 
parties  du  Languedoc.  (b.) 

BARBAN.  INS.  Nom  vulgaire  d'une 
espèce  du  genre  Thrips  qui  nuit  aux 
Olives  dans  les  environs  de  Nice,   (b.) 

BARBAREA.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Crucifères  établi  par 
Biown  dans  1  édition  qu'il  a  donnée 
de  VHoitus  Aewensis  et  adoplé  par  De 
Candolle  dans  son  Systema  Vegetabi- 
lium.  Les  caractères  qu'il  lui  as- 
signe sont  les  suivans  :  les  quatre 
sépales  du  calice  dressés,  à  peu  près 
égaux  à  leur  base  ;  les  pétales  ongui- 
culés et  à  limbe  entier;  des  étamines 
dont  les  filets  sont  libres  et  dépour- 
vus d'appendice  ;  de  petites  bosses 
glanduleuses  entre  les  filets  les  plus 
courts  et  le  pistil;  une  silique  à  qua- 
tre ai;gles  ,  dont  deux  plus  aigus,  et 
à  valves  pliées  en  caiène  ;  des  graines 
disposées  dans  chaque  loge  sur  une 
seule  série  verticale;   des  cotvlédons- 


BAR 

accombnns,  c'est-à-dire  h  radicule  la- 
térale. Ce  dcinier  caractère' éloigne 
beaucoup,  dans  le  sys  èmede  UcCan- 
do\lc ,]e  Barôarea  des  genres  Erys't- 
viuin  et  aisymbiiinn  ,  dont  plusieurs 
espèces  ont  servi  à  le  former,  mais 
dont  les  graines  présentent  des  coty- 
lédons incoinhans,  c'est-à-dire  à  radi- 
cule doisal^— ^Ce  genre,  tel  qu'il 
vient  d  cire  caractérisé  ,  con lient  six 
espèces.  Ce  sont  des  Plantes  herba- 
cées ,  vivaces  ,  gl  iLics  ,  à  lacines  fi- 
breuses ,  à  tiges  dressées  et  cylmdri- 
ques  ,  à  léuilles  en  l\re  ,  pinnatiiides 
ou  dentées  ;  à  fleurs  disposées  en 
grappes  terminales  et  dressées  et  pré- 
sentant des  pédicules  fililorines  dé- 
pourvus de  bractées;  des  pétales  jau- 
nes et  des  calices  souvent  colores. 
Quatre  croissent  dans  l'Orient  ou  dans 
le  Midi,  et  deux  se  rencontrent  en 
France.  La  plus  commune  est  le  Bar- 
barea  vulgaris ,  Ue  Cand. ,  -E/'j  siinum 
Baibarea^  Jj. ,  connue  vulgairement 
sous  le  nom  d'Herbe  de  Sainte-Barbe; 
(a.  d.  J.) 
BARBARESQUE.  mam.  Petite  es- 
pèce d'Ecureuil.  F",  ce  mot.         fB.) 

BARBARO.  pors.  Nom  donné  en 
divers  pa\  s  à  des  Poissons  qui  ont  des 
baibillons  aux  mâchoires  :  ainsi  il  a 
été  appliqué  au  Sllurus  C/arias  ,  L.  , 
au  Rouget  et  au  Surmulet.  F'.  Pimé- 

LODE  et  .MULLE.  (B.) 

BARBARIE,  bot.  phan.  Nom  de 
diverses  variétés  de  Cucurbitacées 
cultivées  dans  les  potagers,  et  origi- 
naires de  Barbarie.  (b.) 

BARBARO.  OIS.  Syn.  du  Guêpier 
vulgaire  ,  Merops  Apiaster,  L.  en  lia- 
lie,  f^.  Guêpier.  (dr..z.) 

BARBAROTTI.  ois.  Syn.  italien 
du  Martinet  noir,  Hirundo  Jpus,  L. , 
F'.  Martinet.  (dr..z.) 

BARBASCO.  bot.  phan.  Nom  que 
les  Espagnols  donnent  sur  la  côte  de 
Guyaquil  à  une  Plante  don  le  suc 
enivre  les  Poissons.  On  la  regarde 
comme  une  Molène  ;  dans  ce  cas  ce 
nom  serait  évidemment  une  corrup- 
tion de  Verbascum.  V.  Molène.  (b.) 

BARBASTELLE.  mam.  De  l'italien 


BAR 


189 


BarhastcIIo.  Espèce  de  Chauve  Souris 
J-^.  ce  mot.  (a.  d..  ns.) 

BARBATULE.  FOIS.  Vieux  nom  du 
Barbeau.  /'.  Cyprin.  (b.) 

BARBE.  zooL.  C'est  le  poil  qui  croît 
au  menton  de  1  Homme  et  de  quelques 
autres  Animaux  tels  que  les  Boucs 
et  CCI  tains  Singes.  F".  Poil.  On  en  a 
étendu  le  nom  à  diverses  choses  ana- 
logues. Ainsi  dans  les  Mammilcres  Cé- 
tacés ,  on  appelle  Baibcs  ces  espèces 
de  crins  qui  garnissent  les  fanons  ou 
les  gencives  des  Baleines;  et  dans  les 
Oiseaux,  un  faisceau  de  petites  plu- 
mes qui  garnit,  chez  quelques-uns, 
la  partie  inférieure  du  bec. 

On  appelle  Barbes  oesplu.aies  les 
fdamcns  barbus  qui  s'étendent  pres- 
que horizontalement  de  chaque  côté 
lie  la  tige. 

Ce  mot  est  devenu  spécifique  dans 
quelques  cas.  Par  exemple,  on  nom- 
me Barbe,  une  race  de  Cheval  de 
Barbarie  et  une  espèce  de  Syngnathe. 
/^.  ce  mot  et  Cheval.  (b.) 

BARBE.  Arista.  bot.  phan.  Quel- 
ques agrostographes  appellent  ainsi 
l'arèle  que  l'on  observe  dans  plu- 
sieurs genres  de  la  famille  des  Gra- 
minées. F'.  Arête.  (a.  r.) 

Ce  mot  de  Barbe  est  devenu  nom 
spécifique  ou  vulgaire  en  botanique 
comme  en  zoologie,  ainsi  1  on  a  appelé  : 

Barbe  de  Bouc  ,  Barba  Hirci ,  le 
Salsifis  sauvage,  Tragopogoii\j. ,  nom 
qui  signifie  également  Barbe  de  Bouc  ; 
on  appelle  encore  Barbe  de  Bouc,  de 
Biche  ou  Terrestre  ,  la  Clavaire  coral- 
loïde. 

Barbe  de  capucin  ,  une  variété  de 
Chicorée  sauvage  ,  étiolée ,  par  un 
procédé  de  culture  particulière  ,  pour 
la  manger  en  salade.  Le  même  nom  a 
été  donné  aux  Usnées  qui  pendent 
en  Barbes  des  vieux  Arbres. 

Barbe  de  Chèvre  ,  Barba  Caprœ. 
Ton  m.  le  Spirœa  Ariincus.  F.  Spi- 
RÉE.  Barba  caprina  Ster.  le  Clava- 
ria  coralloides.  L. 

Barbe  de  Dieu,  des  Graminées 
du  genre  Andropogon. 

Barbe  espagnole,  le   Tillandsia 


J90  BAR 

usneoides  ,  L. ,  dont  des  touffes  ,  tom- 
bées daus  la  mei',  et  s'y  e't.int  al- 
térées ,  ont  élé  prises  pour  des  Hydro- 
phytcs  pai-  Esper,  qui  les  a  figurées 
{Ico/i./ûcorum  ,T.  xxi  )  comme  le 
Fucus  IriUun  ^  L.  K.  Ciiorua. 

Barbe  DEJurrrEa,^a/-/»fi!/6it7.s,  une 
Anlhillide  devenue  VjnlhUlis  Bar- 
ba Jouis  ,  L.  ,  et  la  Joubarbe  des  toits. 

Barbe  de  moine  ,  le  Cuscula  cu- 
ropœa.  K.  Cusclte. 

Barbe  de  renard,  deux  ou  trois 
espèces  d'Astragales,  etc.  (b.) 

BARBEAU.  POIS.  Espèce  de  Cy- 
prin devenu  tvped'un  sous-genre  cle 
Cuvier.  V.  Cyprin.  On  le  nouime 
aussi  Baibet,  Barbiau-:,  Barblo  et 
Bai  bot. 

On  a  appelé  Barbeau  de  jier  ,  le 
Rouget ,  qui  est  le  Barbeelàni  Hollan- 
dais et  le  Baibell  Aes  Anglais,     (b.) 

BARBEAU.  BOT.  phan.  L'un  des 
noms  les  plus  répandus  du  Bleuet  des 
champs  ,  Centauiea  Cyaiius.  On  la 
étendu  à  d'autres  Centaurées,  et  l'on 
appelle  : 

Barbeal'  jaune,  plusieurs  de  cel- 
les dont  la  fleur  e.sl  dorée,  particuliè- 
rement le  (le///a///-(?fir  5//ai'eo/t-/^5,\  Vil  ld. 

Barbeau  musqué  ,  le  Ceruaurea 
mosvkata ,  Wilid.  • 

Barbeau  de  montagne  ou  vivace  , 
le  Centaurea  /iwntana ,  L.  (b.) 

BARBEBO.N.  BOT.  piian.  Syn.  de 
Salsifis  dans  quelques  dépai  tenions 
méridionaux.  (b.) 

*  BARBELEE.  Barhala.  mole. 
Genre  de  Coquilles  bivalves  fluviati- 
les,  établi  pai'  Huinphrcy  (  Mus.  Ca- 
lonii.  p.  59.  n"  loSo  j  pour  une  espèce 
rare  et  précieuse,  nomuiée  par  Solan- 
der  dans  ses  manuscrits  Mytilus  pli- 
CC/W5  d'après  l'exemplaire  venu  de  la 
Chine,  qui  se  trouvai»  dans  Iccabinct 
de  la  duche^ise  de  Poriland  {f^.  p. 
iSj.  /o/n"39io,du  Cat.  de  ce  célèbre 
cabinet).  Il  paraît  que  Solander  rap- 
portait à  cetle  Coquille  que  nous  ne 
connaissons  pas",  le  Mutel  d'Adanson 
CSénégal ,  p.  234.  T.  xvii.  f.  21)  ,  Co- 
quille des  lacs  d'eau  douce  de  i'inté- 


B.iR 

rieur  du  Sénégal ,  qui  nous  est  égale- 
ment inconnue  ,  dont  Schrôtera  par- 
lé {Einleit.  m.  p.  471 }  et  dont  Gme- 
lin  a  fait  son  Mytilus  dubius  (  Syst. 
nat.  p.  5363). 

Nous  ne  pouvons  décider  jusqu'à 
quel  point  ce  rappiochemcnt  de  So- 
lander entre  son  Mytilus  pUcatus  e\. 
le  Mutel  d'Adanson  fcst  Juste;  mais 
nous  présumons  que  ce  Mytilus  est  la 
Coquille  appelée  ,  depuis  ,"^Iridine  par 
Laniarck  ;  alors  le  genre  de  cet  illustre 
savant  aurait  déjà  élé  institué  par 
Humpbrey  so  is  le  nom  de  Barbelle. 
C'est  aux  naturalistes  anglais  à  nous 
éclairer  sur  ce  point.  Le  Mytilus  pli- 
caius  du  cabinet  de  la  dachessc  de 
Portiand  contenait  plusieurs  Perles. 
C'est  le  Mytilus  dubius  de  Dillwyn 
{Descript.'  cat.  p.  018).  (f.  ) 

BAR  BENI  A.  bot.  phan.  Genre  con- 
sacré à  Barben-du-Bourg  par  Du  Pe- 
tit-Thouais  ,  dans  ses  Piaules  de  ÏMa- 
dagascar.  Il  présente  un  calice  mono- 
sépale  ,  à  cinq  di\  isions  profondes  , 
concaves  ,  membraneuses  ;  pas  de  co- 
rolle; dei  étainin::s  nombreuses  insé- 
lées  au  fond  du  calice  par  des  filets 
courts  et  aplatis  qui  poi  lent  des  an- 
llièrcs  oblougue^  cl  sagittées  ;  v.n 
ovaiie  libre;  deux  styles  courts, épais, 
velus;  une  capsule  bilobée  à  deux 
loges,  coulcnanl  chacune  une  graine 
fixée  à  son  fond  et  munie  d'un  arilic 
qui  la  recouvre  à  demi.  C'est  un  Ar- 
])iisseau  faible,  sarmenteux,  grim- 
p  int  ;  à  feuilles  alternes,  simples  ,  pé- 
liolées,  glabies,  ovales,  obloîig  es;  à 
fleurs  fiiiciculécs.  l'outc  la  Plante 
noircit  par  la  dcssication. 

Du  Petil-Thouais,  incertain  sv.r  la 
place  que  doit  occuper  cette  Plante  , 
se  contente  d'indiqueiraflinilé  qu'elle 
pourraitavoiravcclaP/otXva.  (a.  d.  J.) 

BARBERIN.  pois.  Espèccdc Mulet , 
F",  ce  mot.  (c.) 

BAR-13ÈS  et  CERMAS.  bot.  phan. 
(Daléchamp.)  Syn.  arabes  de  Quer- 
cus  Ilex.  F'.  Gn'ÈSE.  (b.) 

BARBET.  zooL.  Parmi  les  Mammi- 
fères ,  c'est  une  race  de  Chiens,   f. 


BAR 

ce  mot.  Parmi  les  Poissons  ,  le  Rou- 
get et  le  Mulet  poilent  ce  nom  en 
quelques  pays.  (a.) 

BARBIAUX.  rois.  V.  Barbeau. 

BARBICAN.  Fogonias.  ois.  (lUi- 
ger.)  Genre  de  l'ordre  des  Zjgodac- 
tjlcs.  Caractères  :  bec  court,  gros, 
fort  :  ai èlc  proéminente  , arquée;  boid 
tranclianl  delamandibiile  supérieure, 
.nrmé  d'une  ou  de  deux  fortes  l'euls; 
la  mandibule  inférieure  moins  haute 
que  11  supéiieure  ;  narines  percées 
dans  la  )nas.>e  de  la  corne  du  bec, 
prés  de  sa  l)ase,  latérales  ,  recouvertes 
a  claire-voie  par  des  poils  ;  tarse  de  la 
longueur  du  doigt  e\téi  icur  ;  les  deux 
ooigls  antérieurs  réunis  jiisquà  la 
seconde  articulation  ;  preaiière  lémige 
très- courte;  seconde,  tioisième  et 
quatrième  étagées  ,  la  cinquième  la 
plus  longue. 

Les  Barbicans  qulliiger  a  séparés 
c!es  Ba\  bus  ,  appartiennent  tous  à  l'A- 
frique. Tristes ,  silencieux  et  même 
en  quelque  sorte  slupides,  ces  Oi- 
seaux ofl'iont  encore  ,  joints  aux  désa- 
grémens  d  ime  conlormation  massive 
e!  pesante  ,  des  embarras  dans  le  vol , 
dépendant  de  cette  conlormation,  où 
les  leviers  tie  la  locomolion  paraissent 
trop  rappiochés  des  parties  antérieu- 
res Coiiséquemment  leur  vol  n  est  ni 
élevé  ni  soutenu  ,  et  ils  éprouvent 
beaucoup  dediflicullcs  à  s'y  livrer,  ce 
qui  leur  donne  des  htbitudcs  station- 
naires.  Ils  fuient  la  société,  même 
celle  de  leurs  congé;jcrcs;  cependant 
Levaillanl  rapporte  d'eux  un  trait 
(p.  71.  Hiat.  des  Barbus)  qui  prouve- 
rait pbis  que  de  linslinct  chez  ces 
Oiseaux  :  il  trouva  dans  les  forêts  dé- 
sertes du  pays  des  Namaquois  un  Ar- 
bre creux  qui  servait  de  retraite  à 
plusleius  Baibicans  ;  il  en  tiia  di;  trou 
cmq  Oiseaux  ,  dont  un  ilans  l'extrême 
vieillesse,  qui  paiaissait,  par  ditFércns 
indices  ,  devoir  aux  quatie  autres  une 
nouriiture  qu'il  était  hors  d  état  d'al- 
ler lui-même  chercher.  Les  conjec- 
tures de  Levaillant  se  changèrent 
en  réalité,  lorsqu  il  eut  tenu  pendant 
quelque  temps  les  cinq  Oiseaux  en 


BAR  ig, 

cage.  Les  Barbicans  se  nounissent  de 
fruits  et  d'insectes  ;  la  plupart  d  entre 
eux  restent  constniument  fidèles  à  leur 
compagne;  ils  nichent  dans  de  vieux 
troncs  ou  dans  des  nids  couverts  aban- 
donnés: ils  y  déposent,  sur  un  peu  de 
duvet  négligemment  rassemblé  ,  deux 
à  quatre  œi.fs,  et  gardent  assez  long- 
temps près  d'eux  la  famille  qui  en 
provient,  et  qui  chaque  jour  revient 
coucher  avec  les  parens  dans  le  ber- 
ceau même. 

Barbican  a  gorge  noire,  Bucco 
nigàr,  Lath.  Levail.  Ois.  Parad.  des 
numéros  29,  5o  et  5i.  — Tête  noiie, 
fiont  rouge  ,  une  ligne  jaune  au-des- 
sus des  veux  ,  teiir.iuée  par  une  tache 
blanche;  quelques  taches  jaunes  et 
blanches  sur  les  tectrices  alaii es  qui 
sont  noires;  rcctrices  et  rémiges  bru- 
nes, frangéesdc  jaunâtre  :  goigenoire; 
,  une  large  bande  blanche  qui  descend 
de  chaque  coté  de  l'angle  du  bec  sur 
la  poitrine  et  les  parties  intéiieures  , 
qui  sont  également  d  un  blanc  quel- 
quefois grisâtre.  La  femelle  n'a  point 
de  rouge  au  front.  Longueur  cinq 
pouces  trois  lignes. 

Barbican  dk  Levaii.lant,  Fogo- 
nias m/ /io/:Cu\.\?c\i{B'ii'bicAn,  Levail. 
Ois.  Par.  pi.  A.  Parties  supérieures 
brunes ,  d'une  teinte  plus  clai;c  vers 
le  cou:  parties  inférieures  d'un  blanc 
sale;  front  d'un  rouge  vif;  cioupion, 
tectrices  caudales  supérieures  et  rcc- 
trices noires;  partie  de  la  poitiine  et 
abdomen  d  un  rouge  pâle  et  terne; 
d  Alriquc. 

Barbtcan  suLciROSTRE,  Pogoiiias 
sukuvstris  ,  Leach.  Bucco  diibius , 
Linn.  Buil".  pi,  cnl.  602.  Levail.  Ois. 
Parad.  du  n"  19.  Fogoiiins  major. 
Cuv.  —  Parties  supéiieures  d  lui  noii- 
bleuàtrc,  à  l'exceplion  dune  pl;;que 
l)lanclic  sur  le  milieu  du  dos:  rémiges 
et  rcctiices  inférieures  d'un  noir  mat;  ■ 
aréole  des  yeux  d'un  rouge-orangé; 
devant  du  cou  et  poitrine  d  un  rouge 
vif;  une  bande  de  la  même  couleur 
sur  le  ventre  ;  les  flancs  blancs;  tec- 
trices caudales  iniéncu:es rouges  ;  lon- 
gueur neuf  pouces.  Le  Fogonias  lœ- 
virostris  de  Leach  ,  Bucco  Icuconotus , 
Vieil!. ,  n'est  qu'une  vanété  du  Bai  - 


iga  BAR 

Lican  sulcirostre  ,  d'une  taille  un  peu 
moin  lie. 

Barbican  de  Vieillot  ,  Pogonias 
Vieilloti ,  Leach.  Misccl.  Hist.  Nat. 
pi.  97,  Buccu  fuscescens ,  \icill.  — 
Parties  siipeiieui  es  brunâtres;  parties 
iuféiieuies  blanchàlies  ;  gorge  d'un 
rouge -orangé  ;  des  taclies  de  cette 
couleur  sur  la  ])oitrine,  et  quelques 
nuances  semblables  sur  la  tête  et  les 
tectrices.  (dr..z.) 

BARBICHE.  BOT.  phan.  Syn.  de 
Nigella  damasccna ,  L.  p^.  Nigelle. 

(B.) 

BARBICHON .  ois.  Espèce  du  genre 
Gobe-Mouche  ,  Miiscicapa  barbota  , 
L.  Buff.  pi.  enl.  83o.  fig.  i  ,  des  Indes. 
/^.GoBE-MoucHE. Et  d'une  autre  espè- 
ce du  genre  Barbu  ,BuccoBarbiculus, 
Cuv. ,  Eevaill.  Ois.  de  Paradis, etc.  , 
pi.  56.  Ce  dernier  habite  les  Moluques. 

y.  BaBBU.  (DR..Z.) 

BARBIER.  POIS.  Nom  vulgaire  du 
Labius  Anlhias,  L.  V-  Anthias. 

BARBIFÈRE.  bot.  crypt.  Syn.  de 
Baibula,  selon  Palisot-Beauvois.  f. 
Babbula.  (b.) 

BARBILANIER.  ois.  Même  chose 
que  Bec-de-Fer.  F'.  Bec.       (dr..z.) 

BARBILLON,  pois.  Espèce  de 
Squale.  On  donne  aussi  ce  nom  aux 
jeunes  Barbeaux.  (b.) 

BARBILLONS.  zooi>.  Ce  nom  dé- 
signe, dans  les  Poissons  ,  des  filamens 
qu'on  trouve  autour  de  la  bouche  de 
certaines  espèces  ,  et  dans  lesquels 
semble  restreinte  la  perception  du 
tact.  LesPoissonsmunis  de  ces  Barbil- 
lons sont  en  général  des  Animaux  ru- 
sés,qui  se  cachentdans  la  vase,  agitent 
à  sa  surface  ces  espèces  de  tentacules 
sur  lesquelles  se  jette  leur  proie, 
trompée  par  l'apparence  de  ver  qu'ont 
ces  organes.  (b.) 

Dans  les  Animaux  articulés,  13ar- 
billon  est  synonyme  d'Antennules  ou 
Palpes.  F",  ce  dernier  mot,       (aud.) 

BARBIO.  POIS.  Syn.  de  Barbeau 
en  Espagne.  F.  Barbeau,  pois,  (b.) 

BARBION.  OIS.  Espèce  du  genre 


BAR 

Birbu ,  Buccopusillus ,  Levaill. ,  Ois. 
de  Paradis ,  pi.  02.  V.  Barbu.  (dr..z.) 

BAHBISA.  OIS.  Syn.  piémonfaisdu 
Bruant  Fou,  EmberizaCia,  L.  F. 
Bruant.  *       (dr..z.) 

BARBLAU.  POIS.  Barbie  des  Alle- 
mands ,  suivant  Aldrovande.  K.  Bar- 
beau, (b.) 

BARBO.  bot.  crypt.  Nom  pro- 
vençal d'un  Bolet  mangeable,  (ad.  b.) 

BARBON.  BOT.  PHAN.  Syn.  d"An- 
dropogon.  F.  ce  mot.  (b.) 

BARBOT.  POIS.  V.  Barbeau,  pois. 
Syn.  de  Cobite  chez  les  Anglais.  F". 
COBITE.  (b.) 

BARBOTA.  FOIS.  S^n.à'Jclpeu- 
ser  Huso  ,  h.    /".Esturgeon,     (b.) 

BARBOTE  ou  BARBOTTE.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  la  Gade  Lotte  , 
Gadus  Lo//a,  L.  F.  Gade.  (b.) 

BARBOTEAU.  pois.  S3  n.  de  Jesse, 
espèce  d'Able,  et  de  Cobite.  /^.Able 
et  Cobite.  (b.) 

BARBOTEUR  ou  BARBOTEDX. 
OIS.  Syn.  vulgaire  du  Chipeau  ,  yinaa 
st repéra ,  L.  F.  Canard.         (dr..z.) 

BARBOTINE.  bot.  phan.  f  .  Ar- 
moise. 

BARBOTTE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Vesce,  Ficia,  L.,  dans  quelques  can- 
tons de  la  France.  (b.) 

BARBOUQUINE.bot.  phan.  Nom 
vulgaire  d'une  variété  de  Salsifis,  (b.), 

BARBOUTOUBA.  bot.  phan.  Syn. 
caiaihe  à' Epidendrum  bhfidum.  (a.  r.) 

BARBU.  Bucco.  ois.  L.  Genre  de 
Zygodactyles.  Caractères  :  bec  lisse  , 
dur  ,  groà  ,  large  ,  peu  arqué  ,  dépri- 
médans  toute  sa  longueur;  mandibu- 
les presque  égales,  la  supérieure  den- 
tée vers  le  niilieu  et  fléchie  à  la  pointe, 
linférieure  retroussée  à  l'extrémité; 
narines  situées  vers  la  base  ,  latérales, 
percées  dans  la  masse  cornée  et  re- 
couvertes par  des  soies  dirigées  en 
avant,  qui  dépassent  souvent  la  pointe 
du  bec;  tarse  plus  court  que  le  doigt 
extérieur;  les  deux  doigts  antérieurs 
ou  de  devant  réunis  jusqu'à  la  seconde 


BAR 

articulation  ;  prciiiicre  rémige  très- 
courte  ,  les  deuxième ,  troisième  et 
quatrième  étagocs  ,  la  cinquième  la 
plus  longue. 

Les  contrées  les  plus  cliaudcs  des 
deux  continens  sont  habitées  par  les 
Barbus ,  dont  plusieurs  espèces,  revê- 
tues d'une  miignifîque  livrée,  sem- 
blent vouloir  dérober,  sous  le  luxe 
éblouissant  des  plus  riches  couleurs  , 
l'ingratitude  de  formes  qui  donne  à 
ces  Oiseaux  un  air  pesant,  gêné  et 
en  quelque  sorte  stupide.  Leurs  ha- 
bitudes tiennent  beaucoup  de  l'im- 
perfection de  leurs  formes  :  on  les 
voit  rarement  réunis  ;  jamais  ils  n'é- 
gaient les  bocages  ,  «soit  par  leuis 
chants  ,  soit  par  cette  pétulance  que 
l'on  admire  dans  presque  tous  les  Oi- 
seaux des  régions  tempérées.  Posés  sur 
la  brandie  Ta  plus  basse  d'un  arbre 
bien  touflu,  ils  restent  des  heures  en- 
tières ,  allaissés  pour  ainsi  dire  sous 
le  poids  d'un  corps  épais  qui  laisse  à 
peine  apercevoir  une  tête  ordinaire- 
ment retirée  entre  de  larges  épaules. 
S'ils  sont  découverts  dans  leur  obs- 
cure station,  ils  s'éloignent  lentement 
et  paraissent  alors  craindre  d'être  in- 
commodes ,  plutôt  que  chercher  leur 
salut  dans  la  fuite.  Les  Insectes ,  les 
fruits  et  les  graines  leur  convenant 
indistinctement,  ils  sont  toujoui  s  cer- 
tains dune  nourriture  abondante. 
Leur  indolence  naturelle  se  lelrouve 
encore  dans  la  construction  de  leur 
nid  qu'ils  placent  dans  le  creux  d'un 
arbre ,  et  où  ils  pondent  de  deux  à 
quatre  et  six  œufs  ,  selon  les  espèces. 
Barbu  Barbichon  ,  Bucco  Barbi- 
culus,  Cuv.  Levaill.  Ois.  par.  pi.  56. 
Tout  le  plumage  d'un  vert  foncé  ,  à 
1  exception  du  front,  de  l'aréole  de 
l'œil  et  du  menton  qui  sont  rouges  , 
d'unelarge moustache  quiestbleue  de 
ciel,  et  des  rémiges  externes  qui  sont 
brunes  ;  le  bec  est  bleu  d'ardoise,  en- 
touré de  longs  poils  nombreux.  Lon- 
gueur,4  pouces  3lignes.DesMoluques. 
Barbu  Barbion  ,  Bucco  pusillus, 
Dum.  Bucco  rub ri/) o f is ,  Y ieiW.  Buc- 
co parvus  mas.  Cuv.  Levail.  Ois.  par. 
pi.  02.  Parties  supérieures  obscures, 
marquées  de  taches  allongées  jaunes  ; 


BAR 


19D 


rectrices,  rémiges  et  lectrices  bordées 
d'une  teinte  jaune;  parties  iiil'érieu- 
res  d'un  gris  jaunâtre;  front  rouge; 
moustaches  blanches;  gorge  jaune;  bec 
noir;  pieds  bruns.  Longueur  ,  4pou- 
ccs  ô  lignes.  Delintérieurde  l'Afrique 
oii  sa  manière  de  vivre  est  à  peu  près 
celle  des  Mésanges  d'Europe.  Bulfon 
a  figuré  la  femelle  dans  la  pi.  746, 
fi.  2  des  Oiseaux  enluminés. 

Barbu  Bcssen-buduoo  ,  Bucco  in- 
clicus,  L.  Parties  supérieures  d'un 
vert  sombre  ;  parties  inférieuies  d'un 
jaune  verdàtre  avec  des  traits  longi- 
tudinaux verts  ;  fi  ont ,  moustaches  et 
menton  rouges  ;  un  triple  collier  noir, 
rouge  et  jaune  ;  nuque  d'un  noir  ver- 
dàtre ;  rémiges  noires  bordées  de  vert. 
Longueur,  cinq  pouces.  De  l'île  de 
Java.   On  a  pensé   que  cette    espèce 

Eouvait  n'être  qu'une  variété  des  Bar-* 
us  à  couronne  rouge  et  à  collier 
rouge  ;  mais  il  suffit  d'examiner  com- 
parativement les  trois  espèces ,  pour 
être  convaincu  de  l'impossibilité  de 
la  réunion  ;  la  difî'érence  est  encore 
plus  grande  avec  le  Barbu  Kottoréa. 

Barbu  a  ceinture  rouge  ,  Bucco 
torquatus ,  Cuv.  Levail.  Ois.  par.  pi. 
07.  Parties  supérieures  et  tectrices 
d'un  beau  vert  ;  parties  inférieures 
blanches  avec  ■  es  traits  longitudinaux 
noirâtres  ;  front  rouge  ;  une  bande  de 
la  même  couleur  qui  traverse  l'abdo- 
men ;  sommet  de  la  tête  brun  ;  crou- 
pion jaune  ;  bec  et  pieds  noirâtres. 
Longueur  ,  5  pouces  9  lignes.  Patrie 
inconnue. 

Barbu  a  collier  rouge  ,  Bucco 
rubiicollls,  Cuv.  Levail.  Ois.  par.  pi. 
35.  Cabezon  à  gorge  jaune,  Yieill. — 
Bucco philippensls,  Lin.  Bun.  pi.  enl. 
53i.  Parties  supérieures  d'un  vert 
foncé  ,  avec  la  plupart  des  j^lumes 
bordées  de  jaunâtre  ;  parties  intérieu- 
res jaunes  tachées  de  vert  ;  soinmef  de 
la  tête  et  collier  rouges  ;  menton  d'un 
brun  clair;  aréole  de  l'œil  jaune.  Lon- 
gueur ,  7  pouces.  Des  Indes  et  des 
Moluques. 

Barbu  a  couronne  rouge  ,  Bucco 
jubricapiMus ,  L.  Cuv.  Biown.  IlL 
i4.  Parties  supérieures  vertes  ;  les 
inférieures  jaunâtres  avec  l'abdomen 


194  BAll 

blanc;  sommet  de  la  têie  écarlate,  de 
même  que  la  gorge  ;  joues  blajiclies  ; 
un  trait  de  cette  couleur  sur  les  tec- 
trices alnires  ;  rémiges  et  rectrices 
brunes.  Longueur  ,  5  pouces.  Des 
Indes.  Levaillant  regarde  cette  espèce 
comme  une  variété  de  la  précédente. 

Bakbu  a  DOS  ROUGE,  Bucco  crj- 
thronotos,  Cuv.  Lcvaili.  Ois.  par.  5?. 
Parties  supérieurei  noiiâlres  ,  avec 
quatre  lignes  irrégalières  sur  la  têle  , 
les  bords  des  tectrices  alaires  ,  des  i  é- 
miges  et  l'ectrices  jaunes  ;  parties  in- 
férieures d'un  blanc  jaunâtre;  crou- 
pion et  tectrices  caudales  supérieures 
d'un  rouge  vif.  Longueur,  3  pouces  g 
lignes.  D'Afrique. 

Barbu  élégant  ,  Bucco  mayna- 
hensls,  Latli.  Buif.  pi.  enl.  33q.  Lc- 
vaili. Ois.  par.  pi.  54.  Parties  supé- 
rieures vertes,  sommet  de  la  tète  , 
menton  ei  gorge  rouges  bor-.és  de 
bleu;  poitrine  jaune  avec  une  plaque 
d'un  rose  sale  qui  descend  sur  l'ab- 
domen, dont  la  couleur  ainsi  que  celle 
des  cuisses  cstleveidâtre  rayé  de  vert; 
rectrices  vertes.  Longueur,  .5  pouces  3 
lignés.  De  l'Amérique  méridionale. 

BaHBU  A  GORGE  ELEVE,  BuCCO gU- 

lajis,  ïemm.  pi.  color.  89.  f.  .1.  Par- 
ties supérieures  d'un  vert  foncé  ;  pai-- 
ties  inférieures  d'un  vert  plus  clair; 
sommet  de  la  tète  et  menton  bleus  ; 
moustaches  noires  avec  une  tache 
jaune  en  dessous  de  l'œil  ;  un  plas- 
tron noir ,  boidé  de  jaune  doré  sur 
la  gorge  ;  rectrices  inférieures  d'un 
bleu  transparent.  Longueur,  6  pou- 
ces environ.  De  Java.  Nous  avons 
reçu  plusieurs  de  ces  Baibus  avec  di- 
vers autres  congénères  de  l'Inde. 

Barbu  a  tront  d'or  ,  Bucco  Jlavi- 
fro?is,  Cuv.  Levain.  Ois.  par.  55. 
Parties  supérieures  vertes ,  avec  le 
bord  des  plumes  jaunâti  e  ;  parties  in- 
férfeures  d'un  vert  pâle  ;  poitrine 
maillée;  front  d'un  beau  jaune  d'or; 
une  tache  de  cette  couleur  à  la  base 
du  bec  ;  aréoles  et  menton  bleus  ainsi 
que  les  rectrices  inférieures.  Lon- 
gueur, 6  pouces.  De  Ccylan.  Cette 
espèce  a  de  grands  rapports  avec  la 
précédente. 

Barbu  a  gorge  bleue,  Bucco  cya- 


BAR 

nops ,  Cuv.  Bucco  cyanicollis,  Vieill. 
Bucco  cœndeus  ,  Dum. ,  Levaill.  Ois. 
par. ,  pi.  21  et  22.  Parties  supérieures 
vertes  ,  avec  quelques  taches  bleues 
aux  tectrices  alaiies  extérieures  ;  par- 
ties inférieures  d'un  vert  plus  clair  ; 
sommet  de  la  tète  brun-noir,  avec  le 
front  et  l'occiput  rouges  ;  joues  ,  men- 
ton ,  gorge  et  lectrices  inférieiu'es  d'un 
beau  bleu  de  ciel;  deux  taches  rouges 
sur  la  poitrine  du  maie  seulement. 
Longi.eur,  6  pouces  6  lignes.  Des  ré- 
gions équatoriales  de  l'ancien  conti- 
nent. 

Barbu  a  gorge  jaune.  P'  Barbu  a 
collier  rouge. 

Barbu  a  gor^e  noire.  J^.  Bahbi- 

CAN  A  gorge  noire. 

Barbu  a  gorge  rose  ,  Bucco  ro- 
seus ,  Cuv.  Levaill.  01s.par.pl.  33. 
Parties  supérieures  vertes ,  passant  au 
brun  de  chaque  côté  du  cou  ;  parties 
inférieures  d'un  blanc  verdâtre  mou- 
cheté longitudinalement  de  noirâtre; 
front,  moustaches,  menton  et  gorge 
d'une  couleur  de  rose  assez  foncée; 
rectrices  bordées  de  brun.  Longueur, 
6  pouces.  De  l'Inde. 

Grand  Barbu  ,  Bucco  grandis,  L. 
BufF.  ,  pi.  enl.  871,  Levaill.  Ois.  par. 
pi.  20.  Tête  et  cou  d'un  vert  obscur, 
avec  des  reflets  bleus  ,  le  haut  du  dos 
d'un  brun  chatoyant,  ainsi  que  le 
bord  des  tectrices  supérieures  :  le  reste 
des  parties  supérieui'cs  vert  ;  parties 
inférieures  d'un  vert  clair  ;  tectrices 
caudales  inférieuies  rouges  ;  bec  d'un 
blanc  jaunâtre,  noir  à  la  pointe.  Lon- 
gueur, 11  pouces.  De  la  Chine. 

Barbu  Kottorea  ,  Bucco  zeylani- 
cus ,  L.  Levaill.  Ois.  par.  pi.  38.  Tète 
et  cou  bruns  ,  nuancés  de  teintes  plus 
pâles  ;  tout  le  reste  du  plumage  vert, 
im  peu  plus  clair  en  dessous ,  avec  les 
rémiges  brunes  et  les  lectrices  alaires 
supérieures  bordées  de  brun.  Le  bec 
rouge ,  ainsi  qu'un  espace  nu  qui  en- 
toure les  yeux.  Longueur,  7  pouces 
5  lignes.  De  Ceylan. 

Barbu  a  masque  roux  ,  Bucco  La- 
thami ,  Gmel.  Parties  supérieures  d'un 
vert-olive ,  plus  clair  infé'rieurement  ; 
front ,  joues  et  menton  bruns  ,  mélan- 
gés de  roux  ;  rémiges  et  rectrices  noi- 


ii^ 


BAR 

va  très ,  bordées  de  vcrdâlie.  Bec  blan- 
châtre ;  pieds  jaunes.  Longueur,  5 
pouces  6  Ugncs.  Patrie  inconnue.  Le- 
vaillanlconsidère  cette  espèce  comme 
une  variété  du  Barbu  Kottorca. 

Barîut  orangé,  Biiccu peruu/anus, 
Cuv.  Levain.  Ois.  par.  pi.  27.  Front 
d'un  jaune  orangé  ;  occiput  et  partie 
du  dos  jaune  ,  varié  de  noir  bleuâtre  , 

3ui  est  la  couleur  la  plus  dominante 
ans  les  parties  supérieures  ;  parties 
inférieures  d'un  jaune  olivâtre  ,  parse- 
mé de  petites  taches  noirâtres  ;  gorge 
et  poitrine  d'un  jaune  orangé.  Bec  et 

fieds  noirs.  Longueur,  6  pouces.  De 
Amérique  méridionale. 

PjiTiT  Barbu.  A.BakbuBarbiciion. 

Barru  a  tlastrox  koir  ,  Biicco 
nigruthorax ,  Cuv.  Levalll.  Ois.  par. 
pi.  2S.  Parties  supérieu>es  brunes  ; 
parties  inférieures  d'un  blanc  jaunâ- 
tre ;  front  et  menton  d'un  beau  rouge; 
sommet  de  la  tète,  cou  et  gorge  d'un 
noir  bleuâtre  ;  reclriccs  noiiâlres  : 
leurs  bords  ainsi  que  ceux  des  rémi- 
ges jaunes.  Longueur,  6  pouces  6  li- 
gnes. Du  Brésil. 

Barbu  a  PLASTRON  ROUGE  ,  Levalll. 
Ois.  par.  ,  pi.  56.  Pallies  supérieures 
vertes  ;  parties  inférieures  d'un  jaune 
verdâtre  ,  parsemé  de  taches  vertes  ; 
front  et  poitrine  rouges;  aréole  de  1  œil 
jaune  ,  à  l'exception  d'un  petit  trait 
noir;  bec  noir;  pieds  rougeâtrcs.  Lon- 
gueur, 4  pouces  9  lignes.  De  l'Inde. 
Cette  espèce  a  été  donnée  par  Brisson 
comme  le  Baibu  des  Philippines. 

Barbu  ravjê,  Bucco  /ineatus  ,Y\ei\l. 
Parties  supérieures  d'un  vert  clair  ; 
tête  ,  cou  et  poitrine  d'un  gris  pâle 
rayé  longitudinaleraent  de  brun  ;  ab- 
domen verdâtre  ;  rectrices  inférieures 
bleuâtres;  bec  jaune;  pieds  couleur 
de  chair.  Longueur,  8  pouces.  De  Su- 
matra. 

Barbu  a  tète  et  gorge  rouges  , 
Bucco  cajennensis ,  L.  Buff.  pi.  enl. 
206.  Levalll.  Ois.  par.  pi.  20,  24, 
25  et  26.  Parties  supérieures  noires  , 
mélangées  de  jaune  ;  parties  inférieu- 
res jaunes ,  tachées  de  noirâtre  ;  som- 
met de  la  tête  jaune  ;  front,  menton 
et  gorge  rouges.  La  femelle  a  le  dos 
plus  clair  et  la  poitrine  entièrement 


BAR 


195 


jaune.  Il  varie  un  peu  selon  les  âges. 
Longueur,  6  pouces.  De  la  Guyane. 

Barbu  a  tète  brune  ,  Bucco  fusci- 
capilhts.  Parties  supérieures  vertes  ; 
parties  inférieures  d'un  vert  gai  ;  des- 
sus de  la  tète  et  cou  bruns  ;  plumes 
de  l'occiput  bordées  de  jaune  dore  ; 
une  plaque  nue  et  jaunâtre  entou- 
rant les  yeux  ;  rémiges  inteines  noi- 
râtres ;  rectrices  inlerieures  bleuâtres. 
Bec  et  pieds  couleur  de  corne.  Lon- 
gueur, 11  pouces.  De  Java.  Sept  in- 
dividus absolument  semblables,  et  qui 
faisaient  partie  du  même  envoi,  ne 
permettent  pas  de  croire  que  cette  es- 
pèce soit  la  temcUe  du  Grand  Barbu , 
avec  lequel  le  Barbu  à  tête  brune  a 
cependant  de  grands  rapports. 

Barbu  souci -col,  Bucco  armil- 
laris  ,  ïemm.  pi.  color.  p.  89.  f.  1. 
Tout  le  plumage  d'un  beau  vert , avec 
les  parties  inférieures  plus  pâles  ; 
front  et  collier  orangés  ;  sommet  de 
la  tête  bleu  de  ciel  ;  un  trait  noir  qui , 
de  chaque  côté  ,  à  partir  des  narines 
s'étend  au-delà  des  yeux.  Bec  et  pieds 
noirs.  Longueur,  7  pouces  9  lignes. 
De  Java. 

Barbu  éTRiSTE ,  Bucco  tristis.  Par- 
ties supérieures  vertes ,  les  inférieures 
plus  pales  ;  front  et  sommet  de  la  tête 
jaunes  ;  une  tache  de  cette  même  cou- 
leur à  la  base  des  mandibules  ;  cou- 
vertures des  narines  et  menton  rou- 
ges ;  sourcils,  moustaches  et  demi- 
collier  noirs  ;  ce  deml-coIlier  étant 
encove  garni  extérieurement  de  quel- 
ques plumes  rouges;  rémiges  internes 
noirâtres  ;  bec  et  pieds  couleur  de 
corne.  Longueur,  9  pouces.  De  Java. 
Cette  espèce  nous  a  été  envoyée  sous 
le  nom  spécifique  ,  déjà  employé,  de 
Jlavifronn. 

Barbu  vert  ,  Bucco  vindis ,  L. 
Buff.  pi.  enl.  870.  Parties  supérieures 
vertes  ;  parties  inférieures  d'une  teinte 
plus  pâle  ;  tête  et  cou  d'un  gris-brun 
nuancéde  blanchâtre;  une  tache  blan- 
che derrière  l'œil  ;  rémiges  brunes. 
Bec  blanchâtre.  Longueur,  6  pouces 
6  lignes.  Des  Indes.  (dr..z.) 

BARBU.  POIS  ÏNom  donné  comme 
spécifique  à  un  Achire  ,  à  un  Cyclop- 


,96  BAR 

tère  ,  àunPimélode  ,  à  un  Squale  ainsi 

qu'à  une  Ophidie.  V .  ces  mots,  (b.) 

*  BARBU.  BOT.  PH4.N.  Variété 
aristcc  du  froment  cultivé.  V.  Blé. 

(b.) 

BARBUE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de  la 
Mésange  Moustache  ,  Farus  hiarmi- 

C«5,  L.  /^.  MÉSANGE.  (DR..Z.) 

BARBUE.  POIS.  Nom  donné  à  di- 
vers Poissons  aussi  désignés  pai- ce- 
lui de  Barbu  ;  niais  plus  particulière- 
ment à  divers  Pleuronectes,dont  l'un 
est  le  Carrelet,  r.  Pi>EURoNECTE.On 
l'applique  également  à  une  Scorpènc 
et  à  un  Pimclode.  V.  ces  mots,  (b.) 

BARBULA.  BOT.  phan.  Loureiro 
nomme  ainsi  un  Arbrisseau  de  la  Co- 
chinchine ,  appartenant  à  la  famdle 
des  Labiées.  Il  lui  donne  pour  ca- 
ractères :  un  calice  à  cinq  divisions 
égales  ,  une  corolle  tubuleuse  à  deux 
lèvres ,  la  supérieure  composée  de 
quatre  lobes  égaux ,  l'inférieure  plus 
grande  ,  ouverte  ,  recourbée  ,  frangée 
et  barbue  ,  d'où  vient  le  nom  du  genre  ; 
quatre  étaraines  fertiles.  Les  fleurs, 
disposées  en  verticilles  axilUures  , 
exhalent  uneodeuragréable.  (a..  D.J.) 

BARBULA.  BOT.CRYPT.  {Mous&es.) 
Hedwig  avait  distingué  ce  genre  des 
Tortilla,  parce  qu'il  lui  attribuait  des 
fleurs  mâles  en  tête  et  placées  sur  des 
pieds  diflférens  des  fleurs  femelles; 
mais  la  plupart  des  muscologistes  mo- 
dernes n'adoptant  pas  ces  distinctions 
fondées  sur  un  système  d'organes  qui 
n'est  pas  généralement  admis  ,  ont 
réuni  ce  genre  au  Tortula.  Bridcl , 
dans  son  Methodus  Muscorum  ,  p.  87, 
confond  également  ces  deux  genres 
en  un  seul,  auquel  A  conserve  le 
nom  de  Barbula ,  parce  qu'il  existe 
déjà,  dit-il,  un  genre  To/Zw/a  parmi 
les  Phanérogames  ;  mais  le  genre  Tor- 
tula de  Willdenow  est  le  même  que 
le  genre  Priua,  tandis  qu'il  existe  un 
vrai  genre  Barbula  dans  Loureiro, 
ce  qui  doit  faire  préférer  de  réserver 
au  genre  de  Mousses  le  nom  de  Tor- 
tula, qui  est  généralement  adopté. 
Les  espèces  principales  que  Hedwig 
rangeait  dans  le  genre  Barbula ,  sont 


BAR 

les   Tortula  rigida  ,  ruralis  ,   ungui- 
culata  ,  neruosa,  fallax  et  coiipoluta. 

P^.   ToRTt'LA.  (ad.  B.) 

*  BARBULE.  BOT.  phan.  L'un  des 
syn.  d'Anémone  dans  Dioscoride  se- 
lon Adanson.  (b.) 

BARBUS.  POIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Barbeau.  /^'.  ce  mot.    (b.) 

BARBUS.  Barbati.  ixs.  Nom  appli- 
qué par  Latreille  à  une  division  de  la 
famille  ou  tribu  des  Carabiques,  com- 
prenant les  genres  Nebrie  ,  Pogono- 
PHORE ,  LoRicÈRE  et  Omopiiron  ,  les- 
quels offrent  pour  caractère  commun, 
d'avoir  la  côte  externe  des  mâchoires 
dilatée  et  ciliée  à  sa  base.  T^.  la  grande 
tribu  désignée  sous  ce  nom  :  Cara- 
biques ,  famille  des  Carnassiers. 
(Règne  anim.  de  Cuv.)  (atjd.) 

BARBYLUS.  bot.  phan.  Browne 
décrit  sous  ce  nom  un  Arbre  de  la 
Jamaïque  dont  les  feuilles  sont  alter- 
nes et  pinnées  ,  les  fleurs  disposées 
en  grappes.  Leur  calice  campanule 
présente  quatre  ou  cinq  divisions; 
leurs  pétales,  en  même  nombre  ,  s'in- 
sèrent au  bord  intérieur  du  calice,  du 
fond  duquel  naissent  huit  ou  dix  éta- 
minesà  filets  comprimés  et  à  anthères 
ovoïdes.  L'ovaire  est  libre  ,1e  style  et 
le  stigmate  sont  simples  ;  le  fruit  est 
une  capsule  à  trois  loges  dispermes. 
Jussieu  a  placé  ce  genre  à  la  suite  des 
Rhamnées-  Adanson ,  qui  lui  a  donné 
le  nom  de  Barola ,  le  rapportait  aux 
Térébinthacées  ,  près  du  Ptelœa. 

(a.  d.  J.) 

BARCA.  BOT.  PHAN.  (L'Ecluse.) 
Nom  malabare  d'une  variété  de  Jac- 
quier. V.  ce  mot.  (b.) 

BARCAMAN.  bot.  phan.  (L'E- 
cluse. )  Syn.  de  ïurbith  dans  la 
presqu'île  de  Guzarate.  (b.) 

BARCINO.  OIS'.  (Noseda.)  Syn. 
présumé  de  l'Aigle  couronné  fe- 
melle,-Fû/co  coronatuSy'L.  J^.  Aigles. 

(DR..Z.) 

BAPtCKAUSIE.  Barckausia.  bot. 
PHAN.  Mœnch  a  réuni  sous  ce  nom  , 
comme  genre  distinct,  les  espèces  de 
Crépis  qui  ont  l'aigrette   stipitée  et 


BAR 

non  sessile.  Telles  sont  le  Cnj>is  al- 
pina,  C.  iubra,  C  tara.vaciJuUa  cl 
quelques  autres.  Lamarck  avait  réuni 
ces  espèces  au  genre  Picris.  T".  Cjie- 
pjDE  et  PicniDE.  (a.  r.) 

BARDANE.^/c//V/OT,  L.  bot.piian. 
Lappa  ,  Juss.  Lamck.  Famille  natu- 
relle des  Carduacées  ,  Syngcncsie 
Polygamie  égale,  L.  Ce  genre  se  dis- 
tingue des  Chardons  par  son  involucre 
presque  globuleux  formé  d'écaillés 
allongées,  étroites,  terminées  à  leur 
sommet  par  une  pointe  recourbée  en 
crochet.  Son  réceptacle  est  presque 
plane ,  garni  de  soies  courtes  ;  tous 
ses  fleurons  sont  hermaphrodites  et 
fertiles;  leur  corolle  est  tubuleusc, 

f>eu  évasée  dans  sa  partie  supérieure  ; 
es  fruits  sont  anguleux ,  couronnés 
par  une  aigrette  courte,  sessile  et 
poilue. 

Ce  genre  renferme  un  très-petit 
nombre  d'espèces  vivaces  originaires 
de  l'Europe.  La  Bardane  officinale 
Arctium  Lappa,  L.  est  exlrémemenl 
commune  dans  les  lieux  incultes  et 
sur  les  bords  des  chemins,  dans  pres- 
que toutes  les  parties  du  centre  et  du 
nord  de  la  France.  Sa  racine  est  vl- 
vace ,  noirâtre  ,  rameuse ,  et  employée 
fréquemment  en  médecine  ,  principa- 
lement dans  les  maladies  chroniques 
de  la  peau.  Cette  Plante  est  l'une  de 
celles  qu  on  désigne  sous  les  noms  vul- 
gairesde  Glouteron onGrateron. (a.r.) 
On  a  quelquefois  appelé  Petite 
Bardane  le  Xantlum  stmmarium  ,  L. 
V.  Lampourde.  (b.) 

BARDEAU  ou  BARDOT,  mam. 
Métis  provenu  du  Cheval  et  de  Î'A- 
uesse.  7^'.  Cheval.  (b.) 

BARDEA.UT  ou  BARDEAULT. 
OIS.  L'un  des  noms  vulgaires,  en  Gas- 
cogne ,  du  Bruant  jaune,  Emberiza 
Citrinella,  L.  T^^.  Bruant.     (dr..z.) 

BARDHVALIR.  mam.  Syu.  nor- 
wégien  de  Cachalot  niacrocéphale. 
V.  Cachalot.  (b.) 

BARDIGLIOTSE.  min.  (Bournon.) 
Syn.  de  Chaux  sulfatée  enhydre.  T^. 
Chaux  sulfatée.  (a.  del.) 

BARDOT,  mam.  /^.  Bardeau. 


BAR 


«97 


BARDOTTIER.  bot.  phan.  Syu. 
d'Imbricaria.  F.  ce  mot.  (a.r.) 

*  BARENCOCO  ou  LITIN-BA- 
RENCOCO.  BOT.  phan.  (Flacourt.  ) 
Sorte  de  Gomme  résine  qui  ressemble 
au  Sang-Drago.n  à  Madagascar,  (b.) 

BARERIA.  BOT.  phan.  Même  chose 
que  Barreria.  P'.  ce  mot.  (b.) 

BARETIA.  BOT.  PiiAN.  Commer- 
son  avait  ainsi  nommé  un  genre  de 
la  famille  dos  Meliacées,  le  Quii^isia. 
de  Jussieu.  l'.  Quivis.  (a.  d.  j.) 

BARETINO»  OIS.  Syn.  de  Geai. 
Co/vus  glandariiis  ,  L.  f^.  Corbeau. 

(D11..Z.) 

BARGE,  ois.  Limosa,  Briss.  Li- 
inicula  ,  Vieillot.  Genre  de  la  se- 
conde famille  de  l'ordre  des  Gralles, 
démembré  de  celui  que  Linné  appe- 
lait Sco/upax.  Caractères  :  bec  très- 
long  ,  mou  et  flexible  dans  toute  sa 
longueur,  recourbé  enhaut,  déprimé, 
aplati  vers  la  pointe;  les  deux  man- 
dibules sillonnées  latéialemcut  ,  la 
supérieure  plus  longue  que  1  infé- 
rieure, terminée  par  une  dilatation 
ou  sorte  de  bourrelet  interne  ;  na- 
rines latérales  percée»  de  part  en  part 
dans  le  sillon  ;  pieds  longs  ,  grêles  , 
avec  un  grand  espace  nu  au-dessus 
du  genou;  trois  doigts  devant,  celui 
du  milieu  réuai  à  l'extérieur  par  une 
membrane  qui  s'étend  jusqu'à  la  pre- 
mière articulation  ;  un  doigt  derrière, 
articulé  sur  le  tarse  ;  ailes  médiocres: 
Id  première  rémige  la  plus  longue. 

Les  marais  et  les  rives  limoneuses 
forment  l'unique  habitation  des  Bar- 
ges ;  elles  y  séjournent  aussi  long- 
temps qu'une  température  trop  froide 
ou  trop  élevée  ne  les  force  pas  à  cher- 
cher un  climat  plus  appi-oprié  à  leur 
existelice  ,  et  c'est  le  motif  pour  le- 
quel on  les  voit,  dans  beaucoup  de 
pays,  eftectucr  deux  passages  régu- 
liers fondés  sur  le  retour  des  saisons. 
Leur  constitution  physique  com- 
mande ces  migrations;  car  leur  bec 
long  et  membraneux  n'est  aucune- 
ment propre  ou  à  briser  les  glaces, 
ou  à  s'enfoncer  sous  une  croûte  dessé- 
chée pour  aller  chercher,  dans  un/^ 


1 98  BAR 

vase  très-molle,  les  larves,  les  vers 
et  les  petits  mollusques  qui  font  la 
nourriture  des  Barges,  que  celles-ci 
ramassent  pour  ainsi  dire;  car  l'ex- 
trémité ic  leur  bec  étant  presque  toute 
musculaire  ,  il  est  très  -  probable 
qu'elle  est  douée  d'une  sorte  de  tact. 
Ces  Oiseaux  ,  qu'une  timidité  natu- 
relle engage  à  vivre  en  société,  se 
tiennent,  pendant  toute  la  journée, 
cachés  dans  les  roseaux  ,  d'oii  ils 
fuient  au  moindre  bruit.  Ce  n'est 
que  le  matin  et  vess  le  soir,  qu'au 
moyen  de  leurs  lonaues  jambes,  ils 
s'enfoncent  dans  la  vase  et  y  cher- 
chent leurs  petites  pioies  ;  ils  sont 
tristes  et  assez  silencieux  ;  la  crainte  , 
plus  que  toute  autre  sensation,  leur 
arrache  des  sons  glapissans  et  entre- 
coupés ;  ils  courent  très-vite.  Leur 
vol ,  assez  rapide  d'abord ,  se  ralen- 
tit bientôt  et  paraît  même  assez  lourd 
et  difficile  :  ils  tiennent  leurs  longues 
pâtes  étendues  sous  la  queue,  afin 
de  remplacer  celle-ci  dont  les  ré- 
miges sont  extrêmement  courtes. 
Dans  les  contrées  oLi  ils  pondent,  on 
tro  ive  leur  nid  dans  les  hautes  her- 
bes riveraines,  contenant  trois  ou  qua- 
tre œufs  assez  arrondis. 

Bâillon  a  observé  que,  chez  les  Bar- 
ges ,  les  femelles  étaient  secsiblement 
plus  petites  que  les  rnâles.  Du  reste 
on  s'est  assuré  que  la  double  mue  qui 
s'opère  dans  les  deux  sexes  arrive 
beaucoup  plus  tard  chez  les  femelles  : 
quelquefois  elles  sont  encore  dans  la 
livrée  complète  de  la  sai-son  passée, 
lorsque  les  mâles  en  ont  totalement 
changé.  En  général  ,  les  jeunes  indi- 
vidus ,  quoique  trèi-I'aclles  à  distin- 
guer, diffèrent  peu  des  vieux  dans 
leur  plumage  d'hiver. 

Barge  ABOYEusE./^.  Barge  rousse. 

Barge  belge  ,  Scolopax  belgica. 
Gmel.  J^.  Barge  a  queue  noire. 

Barge  blanchâtre  ,  Scolopax  ca- 
nescens,  Lath.  Le  bec  de  cet^e  espèce 
est  assez  épais;  la  tête,  le,  cou  et  le 
dos  sont  variés  de  cendré  et  de  blanc; 
la  gorge  est  blanche ,  la  queue  rayée 
de  gris,  et  les  pieds  sont  gris. 

Barge  blanche  ,  Recuivirostra 
(ilôa,  L.  Bec  orangé  cf  noir  à  l'cxtrc- 


BAR 

mité:  tout  le  coi-ps  blanc,  jaunâtre 
sur  les  ailes  et  la  queue.  "De  la  baie 
d'Hudson. 

Barge  brune,  Scolopax  fasca,  L. 
V.  Chevalier  Arlequin. 

Barge  de  Cambridge  ,  Scolopax 
cantabrigiensls  ,  Lat.  F'.  Chevalier 
Arlequin  en  plumage  d'hiver. 

Barge  commune,  Scolopax  limosa, 
L.  /^.  Barge  a  queue  noire. 

Barge  .^gocéphale  ,  Scolopax 
œgocephala ,  L.  V.  Barge  a  queue 
noire. 

Barge  Fédoa,  Scolopax  Fecloa , 
Lath.  Edw.  pi.  iSy.  Sourcils  blancs  ; 
une  bande  brune  entre  le  bec  et  l'œil  ; 
parties  supérieures  i-oussâtres,  rayées 
transversalement  de  noir;  gorge  blan- 
che ;  poitrine  roussâtre  ,  rayée  de  noir 
et  de  brun  ;  abdomen  roux  ;  queue 
rousse,  traversée  de  noir  ;  pieds  noirs. 
De  l'Amérique  septentiionale. 

Barge  griène.  f^.  Chevalier 
Arlequin. 

Barge  grise,  Brisson.  F".  Barge 
VARIÉE,  Scolopax  glotds  ,  Lath.  /^". 
Chevalier  Aboveur. 

Barge  grise  ,  BufFon.  Scolopax 
Totanus ,  L.  Le  petit  Chevalier  aux 
pieds  verts,  Cuvier.  V.  Chevalier 
stagnatile. 

Barge  grise  (grande.)  Brisson. 
Scolopax  leucophœa ,  Lath.  F".  Barge 
rousse. 

Barge  marbrée  ,  Scolopax  mar- 
moratay  Lath.  Limicula  marmorata, 
Vieill.  Parties  supérieures  brunes , 
sti'iées  et  tachetées  de  roussâtre;  tec- 
trices alaires  supérieures  brunes  ,  les 
inférieures  plus  claires  ;  poitiine  blan- 
châtre ,  ra\ée  transversalement  de 
noirâtre  ;  milieu  du  ventre  roux.  — 
Elle  est  présumée  n'être  qu'une  va- 
riété de  sexe  de  la  Barge  Fédoa  en 
plumage  d'hiver.  De  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

Barge  de  Me yer  ,  LirniculaMejerl , 
Vieill.  V.  Barge  rousse. 

Barge  aux  pieds  rouges,  Ger.  P". 
Chevalier  Arlequin. 

Barge  a  queue  noire  ,  Temm . 
Scolopax  limosa  ,  L.  Limosa  mcla- 
nura,  Leister.  Barge  commune,  BuIT. 
pi.  cw\.  874.  Bor  presque  droit.  Ton- 


BAll 

tes  les  parties  supericiires  l)runes 
avec  les  bagucUesplus  l'uuctTS;  gorge, 
devant  du  cou  et  poitrine  d'un  gris 
claii-  ;  abdomen  ,  partie  supérieure 
des  rémiges  et  des  rectrices  blancs  , 
le  reste  des  rectrices  noir  à  l'excep- 
tion des  intermédiaires  ;  bec  noir 
avec  la  base  orangée;  pieds  bruns. 
Longueur  ,  lô  pouces  et  demi.  Les 
jeunes,  avant  leur  première  mue, 
ont  les  moustacbes,  la  gorge  ,  la  base 
des  rectrices  et  des  rémiges  ,  l'ab- 
domen blancs;  les  plumes  du  haut 
de  la  lèle  brunes  ,  bordées  de  roux 
clair;  le  cou  et  la  poitrine  d'un  roux 
cendré  clair  ;  les  scapulaires  noirâ- 
tres, entourées  par  une  bande  rousse; 
les  lectrices  alaires  cendrées,  bordées 
fie  blanc  roifssalre  ;  l'extrémité  des 
rectrices  blanche.  INauman  en  a  fi- 
guré un  ,  t.  g,  f.  IX,  sous  le  nom  de 
Totanus  rufus.  Dans  le  plumage  de 
noces,  la  moustache  est  dun  roux 
blanchâtre;  1  espace  entre  I  œil  et  le 
bec  brun  ;  les  plumes  du  sommet  de 
la  tête  sont  noires  ,  bordées  de  roux  ;  la 
gorge  et  le  cou  dun  roux  vif,  par- 
semé de  très-petits  points  bruns;  la 
poitrine  et  les  flancs  roux,  avec  des' 
zig-zags  noirs;  le  haut  du  dos  et  les 
scapulaires  noirs,  avec  chaque  plume 
bordée  de  roux;  les  tectrices  alaires 
cendrées  ;  la  partie  inférieure  du  dos 
et  la  queue  noires  ;  le  milieu  du  ven- 
tre ,  la  base  des  rémiges  et  des  rec- 
trices blancs  :  c'est  alors  la  grande 
Barge  rousse,  Bulf.  pi.  enl.  916.  Sco~ 
lopax  œgocephala  ,  Gmel.  Scolopax 
belgica,  Lath. 

Barge  a  queîje  noire  et  blanche, 
Liinicula  Hudsoniœ,^\e\[\.  Scolopax 
hiidsonica,  Lath.  J^.  Barge  Fédoa. 

Barge  rousse,  Limosa  iiifa;  Li- 
mosa  grisea  major  ^  Briss.  Barge 
aboyeuse  ou  à  queue  rayée,  Cuvier. 
Bec  recourbé  en  haut  ;  sommet  de  la 
tête,  espace  entre  1  œil  et  le  bec, 
joues  dun  cendré  clair  strié  longi- 
ludinalement  de  brun  foncé;  sour- 
cils, gorge,  poitrine  et  parties  infé- 
rieures d'un  blanc  pur;  parties  su- 
périeures d'un  gris  cendré  avec  la 
tige  des  plumes  noire;  croupion  et 
tectrices  caudales  inférieure?  blancs  , 


BAll  199 

variés    de     quelques     taches   noirâ- 
tres;   tectrices   alaires   noirâtres,  li- 
scrées  de  blanc  ;  rectrices  rayées  sur 
les  barbes  intérieures  de  bandes  noi- 
râtres et  blanches  ,  presque  blanches 
sur  les  barbes  extérieures;  bec  noir 
avec  la  base  rougcâtre  ;    iris   brun  , 
pieds  noirs.    Longueur  ,    i3   pouces 
4  lignes.  Les  jeunes  ont  les  plumes 
de  la  tète,  du  dos,  et  IjBS  scapulaires 
d  un  brun  foncé  ,  bordés  de  couleur 
Isabelle  ,  les  tectrices  alaires  entou- 
rées de  blanc;  le  cou  ,  la  poitriue  et 
les  flancs  cendrés  avec  de  petits  traits 
bruns   longitudinaux  ;  les    sourcils  , 
la  gorge  et  le  ventre  blancs  ;  le  crou- 
pion et   les   tectrices  caudales   infé- 
rieures blancs  ,  avec  des  taches  lan- 
céolées noirâtres  ;  la  queue  rayée  de 
larges    zig-zags  bruns  sur   un   fond 
roMSsâtre   et  terminé    de    blanc  ;    la 
base  du  bec  cendrée.  A  cet  âge  ,  c'est 
le  Scolopax  leucophœa,  Lath.,  le  To- 
rantis  leucopkœus ,  Bcchst ,  et  le  ï'o- 
tani/s  glottis ,    Meyer.   Pour  le   ])lu- 
mage  de  noces  ,  le  sommet  de  la  tète 
et  la  riuque  sont  d'un  roux  clair,  rayé 
longitudinalement  de  brun  ;  les  sour- 
cils ,  la  gorge,  les  côtés  du  cou  et  tou- 
tes les  parties  inférieures  rousses  avec 
quelques  traits  noirs  ;  les  parties  su- 
périeures noires  ,  marquées   sur   les 
'  barbes  des  grandes  plumes  de  taches 
rousses  ;  les  tectrices  alaires  cendrées, 
bordées  de  blanc  :  le  croupion  blanc 
avec  quelques  grandes  taches  brunes  ; 
les  rémiges  noires  ,  marbrées  intérieu- 
rement de  blanc;  les  rectrices  rayées 
de  blanc  et  de   brun.    Les   femelles 
n'ont  point  les  couleurs  aussi  vives  , 
et  les  parties   inférieures   sont  d  un 
jaune  roussâtre.  On  reconnaît  alors  la 
Barge  rousse,  Buff.  pi.  enl.  900.  Sco- 
lopax lapoiiica,  L.  LÀmosa  nifa,  Briss. 
Limosa  tuf  a  eu  Mejerl.,  Leisl. 

Barge  rousse  a  queue  rayée.  P'. 
Barge  rousse. 

Barge  rousse  de  la  baie  d'Huo- 
soN.  V.  Barge  Fédoa. 

Grande  Barge  rousse.  F".  Barge 

A   QUEUE  noire. 

Barge  variée.  T^.  Chevalier  aux 

TMEDS   VERTS.  :'nR.,Z. 


200  BAR 

BARGE.   POIS.   Syn,  de  Carrelet. 


V.  Pi,EURON£CTJ3. 


(B.) 


BARGE  LACH.  ois.  Ramasio 
[Syn.  av.  io5)  signale  sous  ce  nom 
un  Oiseau  de  Tartane  ,  qu'il  est  im- 
possible de  reconnaître  d'après  les 
pieds  de  Perroquet  et  la  queue  d'Hi- 
rondelle qu'il  lui  attribue.  (b.) 

BARGTEL.  ois.  Syn.  de  la  Mé- 
sange bleue  ,  Parus  cœmleus,  L.  en 
Pologne,  y.  MÉSANGE.  (dr..z.) 

BARTIARA.  bot.  piian.  Les  habi- 
lans  de  Madagascar  nomment  ainsi 
un  grand  et  bel  Arbre  de  leur  île, 
au  l'apport  de  Du  Petit -Thouars , 
qui  en  avait  fait  son  genre  Lenidia  , 

fjlacé  paimi  les  Magnoliacees.  C'est 
e  If  oimia  madancariensis  de  Poiret 
et  de  De  Candolle,  famille  des  Dil- 
leniacées  ,  figcué  tab.  82  des  Icon. 
Select,  de  Deîessert.  Commerson  , 
dans  ses  manuscrits  ,  le  nonnnait 
Clugnla  puliipls.  (a.d.  j.) 

BxiRIIjLE.  BOT.  PIIAN.  Barilla  des 
Espagnols.  Syn.  de  Soude  considérée 
sous  les  rapports  économiques  et  ré- 
sultats de  l'incinération  des  Plantes 
du  genre  Salsola ,  ou  d§  ses  analo- 
gues. F'.  Soude. 

On  donne ,  dans  l'ancienne  Amé- 
rique espagnole,  le  même  nom  au 
Batis  maiidma.  V.  Batis.  (b.) 

BARILLET,  molx.  Nom  donné 
par  GeoflQoy  (  Tr.  des  Coq.  des  eni>. 
de  Paris ,  p.  .56  et  58)  à  deux  petites 
Coquilles  ter^-estres  du  genre  Maillot, 
Piipa  de  Lamarck.  11  a  appelé  l'une 
de  ces  Coquilles  le  grand  Barillet, 
et  l'autre  le  petit  Barillet,  la  pre- 
mière est  le  Pupa  Doliolum  de  Dra- 
parnaud  ;  la  seconde  le  Turbo  mu&co- 
rum  de  Linné  ,  Pupa  marglnata  de 
Draparnaud.   T^.  Hélice  et  Cochlo- 

DONTE.  (f.) 

BARD^LETS.  eciiin.  Nom  em- 
ployé par  Desbois  pour  traduire  le 
mot  Spataiigi  imposé  par  Klein  à 
un  genre  de  la  famille  des  Oursins, 
que  Cuvier  ,  de  Lamarck  ,  etc.  , 
ont  adopté  sous  le  nom  de  Spa tan- 
gue.  J^.  ce  mot.   L'on  y  a  réuni  les 


BAR 

petits  Barillets  de  Desbois,  Spatan- 
^o^V/es  de  Klein.  (lam.,x.)    " 

BARIN.  BOT.  PHAN.  V.  Balin. 

BARIOSME.  BOT.  PHAN.  Même 
cliose  que  Baryosma.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  BARIS.  Baris.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Tétramèrcs  ,  établi  par  Germar  (Tra- 
vaux manuscrits) ,  et  adopté  par  De- 
iean  (Catal.  des  Coléopt. ,  p.  98)  qui 
les  place  entre  les  Rhines  de  Latreille 
et  les  Calandres  de  Fabriclus.  Les  es- 
pèces qu'il  possède  s'élèvent  à  07. 
Plusieurs  se  trouvent  en  France  et 
aux  environs  de  Pai'is.  Nous  igno- 
rons encore  les  caractères  propres  à 
ce  nouveau  genre.  (atjd.) 

^  BARLSTUS.  ojs.  (  Brown.  )  Syn.  de 
Sitelle.  y.  ce  mot.        •  *     (dr..z.) 

BARITE.  OIS.  Espèce  d'Oiseau 
placé  par  Linné  dans  le  genre  Mai- 
nate ,  dont  Vieillot  a  fait  ensuite  un 
Quisale   et  Cuvier  un  Troupiale.  V. 

"TrOUPIALE.  (DR..Z.) 

BARIUM.  MIN.  Métal  dont  la  dé- 
couverte très-récente  est  due  à  Davy. 
Ce  chimiste  l'a  obtenu  de  la  Baryte 
par  un  alliage  avec  le  Mercure,  ef- 
fectué au  moyen  de  la  Pile  galvanique; 
il  a  ensuite  distillé  cet  alliage  dans 
une  petite  cornue;  le  Mercure  s'est 
volatdisé  et  le  Barium  est  resté  pur. 
Ce  Métal,  dont  on  assure  que  l'éclat 
a  de  l'analogie  avec  celui  duPlomb  ,  a 
une  telle  affinité  pour  l'Oxygène  qu'il 
passe  à  l'état  de  Proloxide  ou  de  Ba- 
ryte, tout  aussitôt  qu'il  en  a  le  con- 
tact; il  l'enlève  à  presque  tous  les 
corps  qui  l'admettent  comme  prin- 
cipe constituant.  C'est  assez  dire  qu'il 
ne  peut  exister  dans  la  nature  qu'à 
l'état  de  combinaison,  et  jusqu'ici  on 
nel'a  guère  trouvé  uni  qu'avec  les  Aci- 
des sulfurique  et  carbonique.  (dr..z.) 

BARKER.  OIS.  Syn.  anglais  du 
Chevalier  aboyeu»,  Limosa  glottis, 
L.  T^.  Chevalier.  (dr..z.) 

BARKHAUSIA.  bot.  piian. 
Même  chose  que  Barckausie.  V.  ce 
mot.  (b.) 


BAR 

BARLEY  BIRD.  ois.  (  Albin.  ) 
Syn.  du  Tarin  ,  Fringilla  Spinus ,  L. 
r".  Gros-Bec.  (dr..z.) 

BARM  et  BARME.  pois.  Syn. 
hollandais  et  allemand  de  Barbeau. 
P".  ce  mot.  (c.) 

BARNACLEor  BARNICLE.  ois. 
Syn.  de  Bcrnache,  ylnas  erythropus. 
/^.Canard.  (ur..z.) 

BARNADESIA.  bot.  phan.  Genre 
de   la  famille   des  Composées  ,   pro- 

Eosé  par  Mutis  et  publie  par 
linné  fils  dans  son  supplément. 
Voici  son  caractère  :  involucre  im- 
briqué ;  réceptacle  velu  ;  fleurs  nom- 
breuses, toutes  hermaphrodites,  com- 
posées d'une  corolle  bilabiée  ,  de 
cinq  étamines  à  filets  et  anthères  réu- 
nis ;  huit  couronné  par  un  grand 
nombre  de  rayons  velus  ;  arbres  ou 
arbustes  épineux  ;  feuilles  alternes  , 
simples;  fleurs  terminales,  solitaires 
ou   en   grappe.   Ce  genre   a  la  plus 

{;rande  aflinité  avec  le  Chuquiraga, 
e  Dasvphyllum  ,  le  Gochnatia  et  le 
Vcrnonia.  Il  en  diffère  principalement 
par  les  filets  des  élamines  réunis. 
L'Amérique  méridionale  est  la  patrie 
des  deux  espèces  connues.  (k.) 

BARNET.  M01.I-.  Dénomination 
spécifique  donnée  par  Adanson  ^  Sé- 
négal ,  p.  i46.  tab.  lo.  f.  1  )  à  une  es- 
pèce assez  petite  de  Coquille  marine  , 
dont  il  a  fait  le  type  de  son  genre 
Buccin  ,  qui  n'est  pas  celui  de  Linné , 
de  Bruguière  ni  de  Lamarck.  Adan- 
son  décrit  le  Barnet  avec  tous  les  dé- 
tails désirables  ;  ses  figures  sont  pas- 
sables, et,  malgré  l'intérêt  que  les  ca- 
ractères de  son  Animal  devaient  off"rir 
aux  naturalistes,  tous,  jusqu'ici,  ont 
négligé  cette  espèce  ,  et  elle  n'est  men- 
tionnée dans  aucun  auteur.  Bru- 
guière (Encvcl.  méth.  p.  175^  renvoie 
pour  ce  mot  à  l'article  Buccin  oculé 
dont  il  ne  parle  point  dans  la  descrip- 
tion de  ce  genre.  Les  auteurs  des 
divers  Dictionnaires  d'histoire  natu- 
relle copient  Adanson  ou  renvoient  à 
cet  auteur.  Aucun  ne  donne  la  syno- 
nymie et  ne  la  rapporte  aux  nouvelles 


BAR  201 

classifications  reçues.  Cette  espèce  se 
trouve  cependant  dans  plusieurs  col- 
lections de  la  capitale  ,  Adanson 
l'ayant  donnée  à  heaucoup  de  na- 
turalistes. Il  paraît  que  la  synonymie 
de  Lister  (  Sjnops.  tab.  929.  f.  24  ) 
n'est  pas  exacte ,  à  ne  comparer  que 
les  deux  figures.  C'est  autour  de  celte 
petite  Coquille  ,  selon  Adanson  ,  que 
s'établit  une  espèce  de  Millcpore  tu- 
berculeux, à  tachesbrunessur  unfond 
blanc  ,  dont  Lister  a  donné  la  fig. 
tab.  585.  Il  paraît  que  ce  Millepore 
s'établit  aussi  sur  le  Buccinitm  ma- 
cula de  Linné.  Murray  seul  nous  pa- 
raît avoir  parlé  du  Barnet ,  dans  sa 
Table  synonymique ,  et  il  le  rapporte 
avec  ào\\\.c  a\x  Buccinum  lœvigatuni, 
qui  n'est  pas  cette  espèce,  puisque 
c'est  la  Pourpre  Biquy  d'Aclanson. 
/".  Buccin.  (f.) 

BARNFIARD.  ois.  (Oviédo.)  Syn. 
que ,  d'après  la  description  donnée 
par  l'auteur  cité,  on  ne  peut  appli- 
quer à  aucune  espèce  connue  d'Oi- 
seau. (DR.  .z.) 

BARNICLE.  OIS.  V.  Barnacle. 

BARNOUG.  BOT.  CRYPT.  (  De- 
lisle.)  Syn.  arabe  de  JLycoperdon  pe- 
Junculatum,  L.,  /^, Tulostoma .  (e.) 

BARNDF.  BOT.  PiiAN.  (  Forskalh.  ) 
Syn.  arabe  de  Conysc  odorante,  (b.) 

BARO.  POIS.  (  Renard.  )  Espèce 
indéterminée  de  Chétodond'Amboine 
oii  l'on  mange  sa  chair  après  l'avoir 
fumée.  (b.') 

BAROLA.   BOT.  PHAN.  Adanson  , 

dans  ses  familles  naturelles  ,  nomme 

amsWe  Baibj lus  de  Brownc,  T^.  ce 

mot ,  et  il  le  classe  auprès  du  Plelœa. 

(a.  d.  J.) 

BAROLITHE.  min.  Baryte  carbo- 
natée.  T^.  Baryte.  (x.uc.) 

BAROLLEA.  bot.  phan.  Necker  a 
changé  en  ce  nom  celui  du  genre 
Pekea  d'Aublet.   /^.Pekea.  (a.d.  J.) 

BAROMÈTRE,  r.  Atmosphère 
et  Montagnes  (Mesure  de  leur  hau- 
teur). 

On  appelle  Baromètre  et  Hygro- 


Qoa  BAR 

MÉTRB  Animal  ou  Végétai,  ,  des 
Animaux  ou  des  Plantes  dont  quel- 
ques habitudes  peuvent  indiquer  l'é- 
tat et  les  variations  de  l'Atmosphère. 
Les  Sangsues,  les  Tritons  et  la  Rai- 
nette verte  servent  de  Baromètre  dans 
les  vases  oii  on  les  renferme,  vases 
ou  ils  s'élèvent  ou  s'enfoncent  selon 
le  beau  ou  le  mauvais  temps. 

Le  Cobitlsfossilis ,  Poisson  des  fos- 
sés bourbeux  de  l'Euiope ,  nourri 
dans  des  bocaux  ,  en  agite  le  fond  et 
en  trouble  l'eau  dès  qu'il  doit  pleu- 
voir. 

L'abbé  Dicquemare  observa  qne 
les  Actinies  qu'il  nommait  Anémones 
de  mer,  devançaient  les  indications 
des  Baromètres  aitificiels.  Contrac- 
tées, elles  indiquent  la  tempête  ou 
l'orage  ;  simplement  fermées  ,  le  vent 
la  pluie  et  le  brouillard  ;  s'ouvrant  et 
se  fermant  indifféremment ,  un  temps 
variable  ;  bien  épanouies  un  beau 
jour  ;  très-ouvertes  et  allongées  ,  lo 
beau  fixe. 

Divei's  Fucus ,  particulièrement  le 
loj-eiis,  L.,  et  les  Laminaires  de  La- 
mouroux ,  s'allongent  ou  se  contrac- 
tent sensiblement,  selon  que  le  temps 
sera  humide  ou  sec.  Une  Mousse ,  qui 
a  mérité  le  nom  d'hygrométrique  par 
excellence  ,  cstencore  un  très-bon  Ba- 
romètre naturel  [Funaria  hygrorne- 
trica). —  Enfin  ,  la  Rose  de  JJricho  , 
Anastatica  hyerochiinlica  ,  présente  la 
même  propriété  dans  un  ordre  de  Vé- 
gétaux plus  élevé,  et.  encore  que  de- 
puis long-temps  desséchée ,  s'étend 
d'une  manière  remarquable  quand  sa 
racine  est  plongée  dans  un  vase  plein 
d'eau.  (b.) 

BAROMETZ.  bot.  crypt.  [Fou- 
gères.) Espèce  de  Polypode  de  Linné. 
/^.  Agneau  DE  Scï^THiE.  (b.) 

BAROSELÉNITE.  min.  Syn.  de 
Baryte  sulfatée.  V.  Baryte.    (x,t7c.) 

BAROSMA.  BOT.  PHAN.  y.  Dios- 

1VIA. 

BAROTE.  min.  Vieux  nom  de  la 
Baryte.  (dr..z.) 

BAROTSO.    rept.     saur.   [Bar- 


BAR 
bot.)  Syn.  de  Giméléon  en  quelques 
cantons  de  l'Afrique.  (b.) 

BAROULOU.  BOT.  PHAN.  Syn.  ca- 
raïbe d'Héliconie  Bihai.  V.  ce  mot.  (B.) 

BAROUTOUS.  ois.  Syn  de  Tour- 
terelle à  Gayenne.  (DR..Z.) 

BAROUTOUTOBANNA.  bot. 
PHAN.  (Surian.)  Syn.  caraïbe  de  Foly- 
galapaniculata.  V.  Polygale.  (b.) 

BARRACOL.  pots.  Syn.  de  Mirail- 
leî  ,  espèce  de  Raie.    K.  Dasybate. 

(B.). 

BARRALDEIA.  bot.  piian.  Du  Pe- 

tit-Thouars  ,  auteur  de  ce  genre  qu'il 
rapporte  à  la  famille  desRliamnées,  l'a 
consacré  à  un  médecin  botaniste  de 
l'Ile-de-France,  Barraidt;  et,  pour 
mieux  indiquer  l'origine  du  nom,  Jus- 
sieq  pense  qu'il  serait  à  propos  de  le 
changer  en  celui  de  Baraultia.  Quel 
que  soit  celui  qu'on  adopte  définitive- 
ment, les  caractères  sont  les  suivans  : 
calice  urcéolé,  quinquelide:  cinq  péta- 
les très-petits,  bifides,  onguiculés,  in- 
sérés dans  les  intervalles  des  divisions 
du  calice;  dix  étamines,  dont  les  fi- 
lets ,  élargis  à  leur  base  ,  présentent 
une  insertion  périgyne  ,  et  dont  les 
cinq  opposées  aux  pétales  sont  plus 
allongées  ;  un,  cercle  glanduleux  s'é- 
lève autour  de  l'ovaire  caché  au  fond 
du  calice  et  surmonté  d'un  seul  style 
plus  long  que  les  étamines.  Le  fruit 
n'a  pas  été  observé.  C'est  un  Arbris- 
seau de  Madagascar  ,  dressé  ,  à  ra- 
meaux opposés  et  articulés ,  à  feuilles 
opposées ,  très-glabres  ,  parsemées  de 
points  transparens  ,  légèrement  den- 
tées. Les  pédoncules  axillaires  se  di- 
visent bientôt  en  deux  ,  et  ces  deux 
divisions  en  trois,  portant  chacune 
une  fleur  petiteet  globuleuse,  (a.d.  J.) 

BARRALET.  bot.  phan.  Syn.  pro- 
vençal A'Hyacinlhus  comosus ,  L. 
F".  Jacinthe.  (b.) 

BARRAS,  bot.  phan.  C'est  ainsi 
que  l'on  nomme  le  suc  résineux  qui , 
après  avoir  découlé  des  incisions  fai- 
tes à  dessein  au  Pin  maritime  ,  s'est 
desséché  spontanément.         (nR..z.) 


BAR 

BARRE.  MAM.  L'un  des  noms  in- 
diens de  l'Eléphant.  (b.) 

BARRE,  rois.  Espèce  de  Silure./^, 
ce  mot.  (b.) 

BARRE.  GÉOL.  Amas  de  sable  et 
de  §ravicr  qui  forme  un  bas-fond  sou- 
vent très-dangereux  pour  les  naviga- 
teurs à  l'embouchure  de  certains  tleu- 
ves  ;  l'accumulation  des  matCxiaui 
que  ceux-ci  roulent  avec  eux  ,  est 
causée  par  l'action  contrariée  du  cou- 
rant du  fleuve  et  des  eaux  de  la  mer  ; 
elle  prépare  les  deltas  et  l'encombre- 
ment des  embouchures.  (c.  P.) 

BARRÉ,  rois.  Syn.  de  Silurus 
fasciattis,  Bloch.  /^.  PiMÉLODE.  (b.) 

BARREAUX,  ins.  Nom  spéci- 
fique imposé  par  Geoffroy  (Hist.  des 
Ins.  62)  à  la  Phalène  barrée,    (aud.) 

BARRELIERE.  Barrellera.  bot. 
PHAN.  Acantliacécs,  Jussicu;  Didy- 
namie  Anglospermie  ,  L.  ;  un  calice  à 
quatre  ou  cinq  divisions  inégales  ,  ai- 
guës ,  accompagné  de  deux  bractées  , 
souvent  veinées  ,  quelquefois  en  for- 
me d'épines;  une  corolle  infundibu- 
liforme  ,  à  quatre  lobes  ,dont  un  assez 
profondément  échancré  ,  de  manière 
à  présenter  en  effet  l'apparence  de 
cinq  lobes  inégaux  ;  quatre  étamines  , 
dont  deux  beaucoup  plus  courtes;  un 
stigmate  bifide  ou  plus  rarement  sim- 
ple ;  une  capsule  présentant, exlcrieu- 
renîeut  quatre  angles  et  intérieure- 
ment deux  loses  dont  chacune  con- 
tient une  ou  deux  graines  :  tels  sont 
les  caractères  de  ce  genre  consacré  à 
Bairelier  par  le  père  Plumier  dans  ses 
Plantes  d'Amérique.  Ajoutons-en  un 
autre  tiré  du  mode  d'attache  des 
graines  ,  au  moyen  d'une  sorte  de 
petit  crochet  ou  languette  solide 
naissant  du  bord  intérieur  de  la  cloi- 
son et  sousiendant  ces  gi'aines.  Ce  ca- 
ractère ,  qu'on  observe  dans  quelques 
genres  voi.sins  de  la  même  famille  , 
comme  le  Kuellla  ciX ylcant/ius,niAn- 
quedaus  celui-ci ,  selon  la  plupart  des 
auteurs,  et  s'y  retrouve  suivantGaert- 
iier  (  (ye/Vï/c/.  1.  pag.  260.  tab.  54). 
Les  espèces  de  Baricria  sont  des  Plan- 
tes  herbaci'es   ou   frutescentes ,   dé- 


fi AR  30  r> 

crites,  au  nombre  de  quinze  environ  , 
dans  les  auteurs.  On  peut  les  diviser 
d'après  l'absence  ou  la  présence  d'é- 
pine* à  l'aisselle  de  leurs  feuilles  ;  le 
B.  lorii^ijlora ,  figuré  lab.  16.  des 
Symb.bot.  de  Vabl,  est  un  exemple  de 
la  première  manière  d'être. Dans  celles 
où  l'on  rencontre  des  épines  axiliai- 
res ,  ces  épines  peuvent  être  simples  , 
comme  dans  le  B.  hu.xifolia,  ou  gé- 
minées, comme  dans  le  B.  Ilystrix , 
ou  lernées ,  comme  dans  lo  B.  trispi- 
nosa ,  ou  quaternées ,  comme  dans  le 
B.  PiiordtiSj  ou  rameuses ,  comme 
dans  le  B.nactiJIom.  Le  B.tiistata,  L. , 
oii  des  quatre  divisions  du  calice, 
deux  sont  altcnativement  plus  gran- 
des ,  à  dentelures  épineuses  ,  et  oii  la 
capsule  comprimée  offre  des  valves 
naviculaires  ,  a  été  séparé  par  Necker  , 
sous  le  nom  générique  de  Soubcy- 
rania. 

La  patrie  du  plus  grand  nombre 
de  ces  espèces  est  l'Asie ,  l'Inde  prin- 
cipalement. Une  se  rencontre  au  cap 
de  Bonne-Espérance ,  et  deux  en  Amé- 
,rique.  G"est  d'après  celles-ci  même 
que  le  genre  a  été  établi  ,  comme  on 
l'a  vu  plus  haut.  (a.d.j.) 

BARRER  TA.  bot.  piian.  Scopoli , 
et  plusieurs  auteurs  après  lui  ,  ont 
changé  en  ce  nom  celui  du  genre  Pu- 
raqueibaà!KvMç,i.  ^.cemot.  (a.d.j.) 

BARRES.  MAM.  Espace  qui ,  dans 
la  mâchoire  du  Cheval ,  est  dépour- 
vu de  dents  eiitre  les  canines  et  les 
molaires  ,  et  sur  lequel  porte  le  mors. 
Les  Ruminans  et  les  Rongeurs  ont 
aussi  des  Barres.  C^^.) 

BARRI.  MAM.  On  désigne  sous  ce 
nom  le  jeune  Vérat  dans  quelques dé- 
partemens  méridionaux.  (b  ) 

BARRICADO.  rois.  Poisson  des 
côtes  d'Afrique,  duquel  on  dit  que  la 
chair  est  malsaine  ou  bonne  à  man- 
ger selon  qu'il  a  le  palais  noir  ou  de 
couleur  ordinaire.  De  pareilles  indi- 
cations sont  au  moins  insuffisantes 
pour  reconnaître  ce  que  c'est  que  le 
Barricado.  (b.) 

*  BARRINGTONIA.  bot.  pixan. 
Ce  nom  a  été  donné  par  Fors  ter  et  ^wr 


2o4  BAR 

Linné  fils ,  et  il  est  conservé  par  Per- 
soon  au  genre  que  ,  d'après  Kumph  , 
Lamarck  et  Jussieu  nomment  Bu- 
tonica  ,  /^.  ce  mot.  -(b.) 

BARRIS.  MAM.  Grand  Singe  de 
Guinée,  qu'on  croit  être,  sur  ce  qu'en 
disent  d'anciens  voyageurs  ,  le  Man- 
drill ou  le  Chimpanzé.  V.  Cynocé- 
phale et  Orang.  (b.) 

BARROS.  GÉOL.  Qui  n'est  pas  la 
même  chose  que  Bujaro ,  prononcé 
Boucaroj  nom  par  lequel  on  désigne 
généralement  en  Espagne  une  terre 
profonde  ,  grasse  et  fertile  ,  provenue 
de  dépôts  de  fleuves ,  mais  non  de 
nature  particulière.  On  distingue 
dans  quelques  provinces  ,  sous  le 
nom  de  terre  de  Barros,  des  cantons 
plus  féraces  et  mieux  cukivés.  F". 
Bujaro.  (b.) 

BiiRRUS.  MAM.  L'un  des  noms  la- 
tins de  l'Eléphant ,  que  Desmarest  pré- 
sume avec  raison  venir  de  l'indien 
Barre.  P^.  ce  mot.  (b.) 

BARS  ou  BARCH.  pois.  Syn.  al-, 
lemand  de  Perche.  b.) 

BARTALAI.  bot.  phan.  Syn.  pro- 
vençal de  Cnicusferox  j  L.  J^.  Cni- 
cus.  (b.) 

BARTAVELLE,  ois.  Espèce  du 
genre  Perdrix ,  Perdix  Grœca  ,  Briss. 
F".  Perdrix.  (dr..z.) 

*  BARTHELIUM.  bot.  crypt. 
(  Lichens.  )  Ce  genre  établi  par  Achar 
(  Methodus  Lichenum  ,p.  ni.)a  été 
réuni  depuis  par  lui  au  genre  Trype- 
thelium.  K.  ce  mot.  (ad.  b.) 

BARTHOLINIE.  Bartholinia.  bot. 
PHAN.  Un  des  genres  établis  par  R. 
Brown.(i7b//.^eM'.ef/.<2.)  dans  la  famil- 
le des  Orchidées.  Ce  genre  ne  contient 
qu'une  seule  espèce  qui  est  VOrchis 
pectinata  de  Willdenow  ,  originaire 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  F.  Or- 

CHIS.  (a.  R.) 

BARTM.«NNCHEN.  ois.  Syn.  de 
la  Mésange  moustache,  Faïus  biai-~ 
micus ,  L.  ,  en  Allemagne.  F.  Mé- 
sange. (DR..Z.) 

BARTMOOS.  bot.   crypt.  (Bri- 


BAR 

del.)  Syn.  allemand  de  Bartramia. 
F.  ce  mot.  (ad.  b.j 

*BART0LINA.BOT.  phan.  Genre 
formé  par  Adanson  (  Fam.  Plant,  p. 
124)  dans  la  section  des  Jacobées 
parmi  ses  Radiaires,  voisin  des  Do- 
ronic,  et  qui  est  devenu  le  Trîuax 
de  Linné.  F.  Tridax.  (b.) 

BARTONIA.  BOT.  phan.  Ce  genre, 
de  la  famille  des  Gentianées  ,  présente 
un  calice  quadriparti ,  une  corolle  à 
quatre  divisions  plus  longues,  quatre 
étamines  ,  un  ovaire  ovoïde  oblong  , 
et  un  stigmate  glanduleux  qui  se  divise 
en  deux  parties  décurrentes  sur  un 
style  court.  La  capsule ,  environnée 
par  le  calice  et  la  corolle  qui  persis- 
tent, est  à  une  seule  loge  et  à  deux 
valves  ,  le  long  de  la  suture  desquelles 
régnent  deux  placentas  épais  ,  oii  s'at- 
tachent des  graines  nombreuses  et  pe- 
tites.—  Ce  genre  ,  tel  que  nous  le  pré- 
sentons ,  se  trouve  décrit  sous  le  nom 
de  Centaurella  dans  Michaux  qui  en 
a  observé  deux  espèces  en  Caroline  : 
l'une ,  qu'il  appelle  Centaurellaverna ^ 
dans  laquelle  la  tige  se  divise  supé- 
l'ieurement  en  plusieurs  pédoncules, 
portant  chacun  une  seule  fleur,  dont 
les  lobes  de  la  corolle  sont  allongés  et 
le  style  plus  long  que  l'ovaire;  l'autre, 
le  C. paniculata ,  dont  l'inflorescence 
est  telle  qu'indique  son  nom ,  dont 
la  corolle  est  à  loues  ovales  et  le  style 
beaucoup  plus  court  que  l'ovaire.  F- 
Michaux  ,  Flora  Boreali  americana  , 
tab.  12.  —  Persoon  ,  qui  appelle  ce 
même  genre  Centauriuni,  rései've  le 
nom  de  Bartonia  pour  un  autre  delà 
même  famille  et  môme  très-voisin  , 
puisque,  si  l'on  compare  ses  deux  des- 
criptions génériques ,  on  ne  trouve 
de  caractère  différentiel  que  l'exis- 
tence d'un  calice  à  quatre  sépales  dans 
son  Bartonia,  tandis  qu'il  est  d'une 
seule  pièce  et  quadrifide  dans  sonCe«- 
taurium.  Il  en  indique  une  seule  es- 
pèce ,  le  Bartonia  tenella  ,  originaire 
de  Philadelphie  ,  semblable  à  l'exté- 
rieur au  Bufonia  tenuifoUa.  F.  BuF- 
FONE.  (a.d.j.) 

BARTRAMIA.  bot.  phan.  Salis- 
bury    (  Prodr.    stirp.      in     hort.    ad 


BAR 

Chapel  Allerton  l'igentiam  ) ,  donne 
ce  nom  au  genre  Pcnlsfrmon  de  Mit- 
chcl.  Ce  Pcntstemon  a  ctci  réuni  par 
Linue  au  Cliclone.  J^.  ce  mol.  (a.  d.  j.) 

BARTRAMIA.  bot.  crypt.  {Mous- 
ses.)Ce  genre  fut  fondé  par  Hedwig 
qui  le  dédia  à  Bartram,  botaniste  de  la 
Pensylvanie  ,  souvent  cité  par  Diilen. 
Depuis  cette  époque,  il  n'a  éprou- 
vé aucune  modification  ;  on  peut  le 
caractériser  ainsi  :  capsule  terminale 

Eresque  globuleuse  ;  péristome  dou- 
le  ,  l'extérieur  foiiné  de  seize  dents 
simples,  l'intérieur  composé  d'une 
membrane  plissée  et  divisée  en  seize 
laciniures  bifides  ;  sa  coiÛe  est  fendue 
latéralement.  On  voit  que  ce  caractère 
ne  diffère  de  celui  du  genre  Bryuvi 
que  par  les  dents  du  péristome  interne 
bifides.  Ce  geni'e  est  cependant  un  des 
plus  naturels.  Sa  capsule,  presque 
sphérique,souventrecourbéc  oblique- 
ment, sillonnée  longitudinalement  à 
sa  maturité  dans  toutes  les  espèces  , 
excepté  AixusXeBarti-amiaarcuata ;  les 
fouilles  longues  et  d'un  beau  vert, 
nombreuses  et  insérées  tout  autour 
de  la  tige,  leur  donnent  un  port  très- 
caractérisé.  Leur  capsule  globuleuse  et 
sillonnée  est  donc  le  principal  carac- 
tère qui  les  distingue  ,  au  premier  as- 
pect,  du  Bryiim.  Ce  caractère  se  re- 
trouve dans  toutes ,  excepté  dans  la 
Bartramia  arcuata  dont  la  capsule  est 
lisse  ;  on  doit  même  remarquer  à  cet 
égard  que  le  Mnium  tomentosum  de 
Swartz  ,  que  Schwaegricben  avait 
réuni  à  celte  espèce ,  et  que  Bridel  et 
Hooker  en  ont  distingué  sous  le  nom 
de  Bartramia  tomentosa,  en  diffère  s  ur- 
tout  par  sa  capsule  sillonnée  comme 
celle  des  autres  espèces  du  genre. 

On  dislingue  dans  ce  genre  deux 
sections  ;  l'une  renferme  les  espèces 
à  pédicelles  très-longs  ,  droits  ,  dépas- 
sant de  beaucoup  la  tige  ;  tels  sont  les 
Baiiramia  pomifonnis  ,  (Edeti ,  fun- 
iana,  crispa,  ethyphylla,  etc.  L'autie 
comprend  les  espèces  dont  les  pédi- 
celles sont  plus  courts  que  la  tige  el 
recourbés  latéralement  ;  telles  sont , 
parmi  les  espèces  européennes  ,  les 
Bartramia  Halleria  et  arcuata. 


BAR 


3C5 


Les  espèces  de  ce  genre ,  au  nom- 
bre environ  de  25  à  5o,  paraissent 
assez  également  répandues  sur  toute 
la  surface  de  la  terre:  on  les  observe 
en  Europe  ,  dans  l'Amérique  septen- 
trionale et  équinoxiale,  jusqu'au  dé- 
troit de  Magellan  ,  au  cap  de  Bonne- 
Espérance  et  à  la  Nouvelle-Hollande. 
Elles  cioisscnt  généralement  sur  la 
terre  ou  les  rocbers  humides,  et  entre 
le.;  racines  des  Arbres.  Bory  de  Saint- 
Vincent  en  a  rapporté  une  belle  es- 
pèce de  Mascarcigne ,  Bartramia  gi- 
gantea.  Elle  croît  dans  les  vieux  cra- 
tères dont  abondent  les  hautes  ré- 
gions de  cette  île.  (ad.  b.) 

BARTRAVELLE.  ois.  Syn.  de 
Tetrao  ru/us ,  L.  selon  Dumout.  F". 
Tétras.  (dr..z.) 

BARTSIE.  Bartsin.  bot.  phan.  Ce 
genre  est  placé  dans  la  famille  natu- 
relle des  Pédiculaires  ou  Rhinantha- 
cées ,  et  dans  la  Didynamie  Angios- 
permic ,  L.  Composé  d'un  petit  nombre 
d'espèces  herbacées  à  feuilles  alternes, 
à  fleurs  axillaires  et  disposées  en  épis  , 
il  se  distingue  par  les  caractères  sui- 
vans  :  son  calice  est  tubuleux  ,  à  cinq 
dents  profondes  et  un  peu  inégales  ; 
la  corolle  est  tubuleuse  et  bilabiée;  la 
lèvre  supérieure  est  convexe  et  pres- 
que carénée,  entière  ;  l'inférieure  est 
trilobée  ;  les  quatre  étamines  sont  di- 
dynames  et  incluses;  le  style  est  sail- 
lant et  terminé  par  un  stigmate  bilo- 
bé  ;  la  capsule  ,  recouverte  par  le  ca- 
lice ,  est  un  peu  comprimée ,  à  deux 
loges. 

Ce  genre  est  bien  voisin  des  Pédi- 
culaires et  des  Castileia  ;  ses  espèces 
pourraient,  sans  nul  inconvénient  , 
elre  réparties  dans  ces  deux  genres. 
On  en  trouve  en  France  cinq  ,  savoir  : 
Bartsia  piscosa ,  alpiiia ,  spicata  , 
Trixago  ,  et  ver&icolor.  (a.  r.) 

BARTUMBER.  POIS.  Syn. allemand 
de  rUmbre.  V-  Persègue.  (b.) 

*  BARÏ-VOGEL.  ois.  Syn.  alle- 
mand de  Barbu,  Bucco.  /^.  Barbu. 

BARU  ou  DAUN-BARU.  bot. 
PHAN.  Noms  malais  de  l'Hibiscus  ti~ 
liaceus  ,  L.  f'.  Ketmie.  (b.) 


2o6  BAR 

BAPiUCE.  BOT.  PHAN.  (  L'Écluse.  ) 
Fruit  du  Hura  crepUans  ;  L.  y.  Sa- 
blier, (b.) 

BARU-LAUT.  kot.  phan.  Syn. 
malais  à' Hibiscus  populneus,  L.  F". 
Ketmie.  (^b.) 

BARUTIN.  BOT.  PHAN.  Nom  qu'on 
cl  on  ne  en  Syrie  à  une  espèce  ou  variété 
indéterminée  de  Mûrier.  (b.) 

"*BAR[JTOU.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Juniperussahina  dans  Dioscoride,  sui- 
vant Adanson.  (b.) 

*  BAR-YARO.  BOT.  phan.  Syu. 
madecasse  à'Hibiscu^  tiliaceus  y. 
Ketmie.  fe.) 

BARVASCO.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Jacquinia  aimillaris ,  L.  dans  les 
Antilles.  /^.  Jacquinie.  (b.) 

BARYLL.  poiss.  (  Aldrovande.  ) 
L'un  des  noms  du  Barbeau  en  Angle- 
terre, (b.) 

BAPvYOSMA.  BOT.  PHAN.  Le  fruit 
nommé  ainsi  par  Gaertner  (Fmct.T. 
II.  p.  73,  t.  93),  à  cause  de  l'odeur 
forte  de  sa  graine ^  appartient  au  Coii- 
marou  de  la  Guyane ,  Coumajouna 
d'Aublct.  V.  ce  mot.  C'est  celui  qu'on 
nomme  vulgairement  Fève  de  Touka  , 
et  quelquefois  mal  à  propos  Fève  de 
Tonkin.  (a.  D.  ï.) 

BARYPHONUS.  ois.  (Vieillot.) 
Syn.  de  Momot.  ^.  ce  mot.  (dr..  z.) 

BARYTE.  MIN.  Oxyde  de  Barium 
des  chimistes.  L'une  des  anciennes 
terres  que  la  chimie  moderne  consi- 
dère comme  des  Oxydes  métalliques. 
D'après  sa  capacité  de  saturation ,  Ber- 
zélius  a  trouvé  qu'elle  devait  contenir 
10,45  sur  100  d'Oxygène,  et 89,55  de 
Barium.  Elle  est  la  hase  d'un  genre 
minéralogique  composé  de  deux  es- 
pèces, la  Baryte  carbonatée  et  la  Ba- 
ryte sulfatée. 

Baryte  carbonatée  ,  U'itherit ,  W . 
Substance  découverte  à  Auglesarck, 
dans  le  Lancashire  en  Angletene ,  par 
le  docteur  Withering  ,  d'oii  lui  est 
venu  le  nom  de  Jf  itherit ,  sous  lequel 
elle  est  coainue  dans  la  minéralogie 
allemande.  Elle  a  pour  forme  primi- 
tive un  rhomboïde  légèiement  obtus  , 


BAR 

dans  lequel  l'incidence  de  deux  faces 
voisines  vers  un  même  sommet  est  de 
91  deg.  54  minutes.  La  structure  de 
ce  rhomboïde ,  ainsi  que  celle  de  la 
Strontiane  carbonatée  et  du  Quartz,  se 
trouve  dans  un  cas  particulier ,  en  ce 
qu'elle  conduit  à  une  molécule  inté- 
grante d'une  forme  différente ,  qui  est 
Je  tétraèdre.  Si  l'on  suppose  ie  rhom- 
boïde primitif  divisé  par  des  plans 
qui ,  en  partant  des  sommets  ,  passent 
par  les  milieux  des  bords  inférieurs  , 
ces  sections  le  transformeront  en  un  do- 
décaèdre composé  de  deux  pyramides 
droites,  appliquées  base  à  base.  Ce 
dodécaèdre  étant  divisé  à  son  tour  par 
des  plans  qui ,  en  partant  des  som- 
mets ,  passent  par  les  arêtes  qui  leur 
sont  contiguës,  se  résoudra  en  six  té- 
traèdres qui  représenteront  les  molé- 
cules intégrantes.  Tel  est  le  mode  de 
sous-division  du  rhomboïde  primitif 
de  la  Baryte  carbonatée.  Ce  Minéral 
est  formé,  suivant Berzélius, de  22,34 
d'acide  carbonique ,  cl  de  77,66  de 
Baryte.  Pesanteur  spécifique  4,3.  Il 
raye  la  Chaux  carbonatée  ,  et  non  la 
Chaux  fluatée.  Sa  poussière,  mise  sur 
des  charbons  allumés  ,  devient  phos- 
phorescente. Il  se  dissout  avec  effer- 
vescence dans  l'acide  nitrique,  pourvu 
que  cet  acide  ne  soit  pas  trop  concen- 
tré ;  et  fond  ti'ès-aisément  au  chalu- 
meau ,  en  se  convertissant  en  un  verre 
transparent  qui,  par  le  refroidisse- 
ment ,  prend  l'aspect  d'un  émail 
blanc. 

Les  Cristaux  réguliers  de  Baryte 
carbonatée  sont  extrêmement  rares  ; 
ils  présentent  la  forme  d'un  piisme 
hexaèdre  ,  terminé  par  une  ou  plu- 
sieurs rangées  de  facettes  disposées 
en  anneau.  Les  variétés  indétenr ina- ■ 
blés  sont  la  laminaire ,  composée  de 
lames  allongées  et  divergentes  ;  Taci- 
culaire  radiée;  la  subfibreuse,  qd 
laisse  apercevoir  une  tendance  à  la 
texture  fibreuse,  et  la  compacte.  —  La 
Baryte  carbonatée  d'Angleterre  appar- 
tient à  la  formation  des  terrains  se- 
condaires ;  elle  est  située  dans  un  filon 
de  Plomb  sulfuré,  qui  traverse  des 
couches  de  Charbon  de  terre,  et  de 
Grès  des  houillères.  Le  même  Minéral 


BAR 

a  été  retrouvé  dans  des  couches  de  Fer 
oxydé  aux  environs  de  Neuberg  dans 
la  ilaule-Styrie.  La  Baryte  carbonatëc, 
quoique  sans  saveur,  agit  comme  poi- 
son sur  Véconomic  animale  :  aussi  a- 
t-elle  été  cniplo\  éc  en  Angleterre  pour 
faire  périr  les  ïlats  ,  et  de-là  vient  le 
nom  de  Pierre  aux  Rats  qu'on  lui  a 
donne  dans  ce  pays. 

Baryte  sulfatée  ,  Schwerspalh ,  W . 
vulgairement  iS/;û//!j3e5a//A  Ainsi  nom- 
mée à  cause  de  sa  grande  pesanteur 
spécifique.  Celle  espèce  est  caractéri- 
sée par  sa  forme  primitive  ,  qui  est  iin 
prisme  droit  ,  rnomboïdal ,  dont  les 
angles  sont  de  ici  deg.  52  min.  et 
78  deg.  28  min. ,  c'est-à-dire  que  sa 
base  est  semblable  aux  faces  du  rhom- 
boïde de  la  Chaux  carbonatce.  Le 
côté  de  cette  base  est  à  la  hauteur  du 
prisme ,  à  peu  près  comuic  45  est  à  46, 
d'oii  il  résulte  que  les  pans  sont  pres- 
que des  carrés,  he  prisme  se  sous- 
divise  parallèlement  aux  plans  qui 
passent  par  les  diagonales  des  bases  , 
en  sorte  que  la  molécule  intégrante 
est  un  prisme  droit,  à  base  triangu- 
laire rectangle.  Pesanteur  spécifique, 
4,3  ;  réfraction  ,  double.  La  Baryte 
sulfatée  laie  la  Chaux  carbonaléc  ;  elle 
est  plus  tendre  que  la  Chaux  fluatée. 
Exposée  à  l'action  du  chalumeau,  elle 
décrépite  avec  violence  ;  s'arrondit 
vers  les  bords  ,  ou  fond  avec  une  dif- 
ficulté extrême.  Mise  sur  la  langue 
après  le  refioidisscment,  elle  y  pro- 
duit un  goût  semblable  à  celui  des 
œufs  gâtés.  Son  analyse  a  donné  à 
Berthier  (  Journal  des  Mines  ,  n"  j  24  ) 
66  parties  sur  100  de  Baryte,  et  54 
d'acide  sulfurique.  — La  Bar\te  sul- 
fatée est ,  après  la  Chaux  carbonatée  , 
l'espèce  la  plus  féconde  en  cristaux 
déterminables.  Haiiy  en  a  décrit  près 
de  quati^e-vingts.  Parmi  toutes  ces 
formes  régulières  ,  nous  citerons 
quelques-unes  des  plus  simples  et  des 
plus  communes  :  1°  la  Baryte  sulfatée 
primitive,  en  prisme  rhomboïdal  or- 
dinairement très  -  court  ,  que  l'on 
trouve  à  Schemnilz  en  Hongrie ,  et  à 
Kapnick  en  Transylvanie  :  2°  la  va- 
riété unitaire  ,  ainsi  nommée  parce 
qu'elle  résulted'un  décroissementpar 


BAR 


207 


une  rangée  sur  les  angles  aigus  des 
bases  de  la  forme  primitive:  sa  forme 
peut  être  considérée  comme  un  assem- 
blage de  deux  coins  réunis  base  à 
base  ;  5"  la  variété  dodécaèdre  ,  pro- 
duite par  deux  décroissemens  qui  ont 
lieu  simultanément  ,  l'un  par  une 
rangée  sur  les  angles  aigus  ,  et  l'autre 
par  deux  rangées  sur  les  angles  obtus 
des  bases  du  prisme  primitif.  Les  Cris- 
taux de  cette  variété,  que  l'on  trouve 
à  Coude  /  département  du  Puy-de- 
Dôme  ,  ont  leurs  sommets  recouverts 
d'une  couche  jaunâtre  de  la  même 
substance  ,  dont  la  structure  est  la 
même  que  celle  de  la  matière  du  Cris- 
tal ,  comme  st  le  tout  avait  été  produit 
d'un  seul  jet.  Le  plus  grand  nombre 
des  Cristaux  de  Baryte  présentent  ces 
formes  aplaties  que  les  Allemands 
désignent  par  la  dénomination  de  Cris- 
taux en  tables  :  ils  sont  assez  généra- 
lement d'im  volume  sensible.  Les  plus 
beaux  viennent  des  comtés  de  Cum- 
berland  et  de  Durham  en  Angleterre. 
On  en  a  trouvé  au  Derbyshire  qui 
étaient  sans  couleur;  mais  le  plus  or- 
dinairement ds  ont  vmé  teinte  de  jau- 
nâtre ,  surtout  ceux  de  l'Auvergne  : 
quelques-uns  sont  d'un  rouge  de 
chair  ou  d'un  bleu  tendre,  comme 
ceux  que  l'on  a  découverts  à  Riechels- 
dorf  en  Westphalie,  et  à  Ollènbanya 
en  Transylvanie.  Les  cristaux  du  Pa- 
latinat  sont  souvent  pénétrés  de  Mer- 
cure sulfuré  ,  qui  leur  communique 
une  teinte  de  rouge  de  rubis. 

Les  variétés  de  formes  indétermi- 
nables composent  la  série  suivante  : 
i"  la  Baryte  sulfatée  crètée,  vulgai- 
rement Spath  pesant  en  crêtes  de  coq. 
Cette  variété  dérive  d'un  des  Cristaux 
en  tables  ,  dont  les  bords  et  les  angles 
ont  subi  des  ariondissemens.  d".  La 
Baryte  sulfatée  laminaire  ou  lamel- 
laire. 0°.  La  bacillaire,  c'est-à-dire  ei^ 
baguettes  (Strangenspath ,  Wern.  )  ou 
le  Spath  pesant  en  barres  ,  que  l'on 
trouve  aux  environs  de  Frevberg. 
4°.  La  globuleuse-radiée  ou  la  Pierre 
de  Bologne,  dont  on  s  est  servi  de 
préférence  pour  la  préparation  du 
phosphore  dit  de  Bologne.  Pour  obte- 
nir ce  phosphore ,  on  calcinait  foi-tC:» 


208 


BAR 


ment  la  Pierre  ,  puis  on  agglutinait  sa 
poussière  à  l'aide  d'une  dissolution 
gommeuse,  et  on  en  formait  des  es- 

Î)èces  de  gâteaux  que  l'on  présentait  à 
a  lumière  pendant  quelques  secondes; 
en  les  portant  ensuite  dans  l'obscu- 
rité ,  ou  les  voyait  luire  comme  des 
charbons  allumés.  5°.  La  Baryte  sul- 
fatée concrétionnée ,  dont  une  modi- 
fication a  reçu  le  nom  de  Pierre  de 
tripes ,  parce  que  sa  forme  imite  à  peu 
près  celle  des  intestins.  6<».  La  concré- 
tionnée fibreuse ,  que  l'on  trouve  à 
Chaud  -  Fontaine  'près  de  Liège. 
7".  Enfin ,  la  variété  comi^acte ,  qui  est 
quelquefois  noirâtre  et  bituminifère. 
11  existe  à  Konsberg  en  INorwège  des 
masses  laminaires  de  Baryte  sulfatée 
qui  rendent  une  odeur  fétide  par  le 
frottement  ;  elles  accompagnent  l'Ar- 
gent natif. 

La  Baryte  sulfatée  se  rencontre 
quelquefois  dans  les  terrains  anciens  : 
témoin  le  Granité  de  Wittichen  qui 
sert  de  gangue  à  la  Chaux  arséniatée  , 
et  qui  renferme  de  la  Baryte  sulfatée 
d'un  rouge  de  chair;  mais  plus  ordi- 
nairement ce  Minéral  forme  des  filous 
qui  traversent  les  terrains  primitifs  et 
secondaires ,  comme  en  Auvergne ,  ou 
bien  accompagne  les  filons  de  ma- 
tières métalliques  ,  en  particulier  ceux 
d'Antimoine  sulfuré  en  Hongrie ,  de 
Plomb  sulfuré  à  Pesey,  d'Argent  natif 
à  Konsberg  ,  et  de  Mercure  sulfuré 
dans  le  Palatinat.  —  La  Baryte  sulfa- 
tée n'est,  parmi  nous  ,  d'aucun  usage 
dans  les  arts.  Les  Chinois ,  dit-on  , 
l'emploient  dans  la  composition  de 
leur  Porcelaine.  (g.  del.) 

BARYTILE.  min.  (Laméthene.) 
V.  Baryte  sutiFATÉE. 

BviRYTO-CALCITE.  min.  (  Kir- 
wan.  )  Variété  de  Baryte  carbona- 
tée.  V-  Bauyte.  (Schumacher.)  Va- 
riété de  Strontiane  carbonatée.  V. 
ce  mot.  (g.  del.) 

BARYXYLUM.  bot.  fhan.  Lou- 
reiro  a  établi  ce  genre  d'après  un 
grand  Arbre  qui  croît  sur  les  revers 
septentrionaux  des  montagnes  de  la 
Cochinchine.  Il  appartient  aux  Légu- 
mineuses, dontla  corolle  est  régulière, 


BAS 

la  gousse  uniloculaire,  et  dont  les  dix 
ëtamines  sont  distinctes.  Sa  tige  est 
dépourvue  d'épines,  son  bois  dur  et 
pesant,  d'oii  lui  vient  son  nom;  .ses 
feuilles  sont  composées  de  quelques 
paires  de  folioles  petites  ,  oblongues, 
entières  et  glabres  ;  ses  fleurs  jaunes  , 
disposées  en  grappes  lâches,  termi- 
nales. Elles  présentent  un  calice  à 
cinq  divisions  égales;  cinq  pétales  ar- 
rondis, presque  égaux  ,àpeineongui- 
culés  ;  dix  étamlnes  inégales ,  à  anthè- 
res oblongues  ;  un  style  ;  un  stigmate, 
allongé  et  concave;  un  légume  long, 
épais  ,  contenant  plusieurs  graines  , 
liuit  environ.  Loureiro  soupçonne 
que  cet  Arbre  est  le  Metrosideros  am- 
Z<o/«e/z5/s  figuré  dans  Rumph,  tom.  3, 
tabl.  10.  Il  paraît  se  rapprocher  des 
espèces  à  tige  inerme  de  Cœsalpinia. 
V.  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

BAS  A  AL  or  BAS  AL.  bot.  phan. 
Rhéede  a  figuré  sous  ce  nom  com- 
mun ,  dans  son  Hortus  malabaricus 
(T.  V  ,  tab.  II  et  12) ,  deux  Arbustes 
de  l'Inde  ,  toujours  verts ,  ayant  leurs 
fleurs  odorantes,  disposées  en  grappes 
latérales  ,  un  calice  à  cinq  divisions  , 
cinq  divisions  profondes  à  la  corolle  , 
cinq  étamines ,  un  seul  style  central 
auquel  succède  une  petite  baie  pisi- 
forme,  monosperme.  Lamarck,  dans 
l'Encyclopédie  par  ordre  de  matières, 
a  formé  sous  le  même  nom  un  genre 
de  ces  Arbrisseaux  imparfaitement 
connus;  mais  Jussieu  pense  que  l'un 
deux  pourrait  bien  n'être  qu'une  Ar- 
disie  ,  et  l'autre  une  Thy  mêlée.  F",  ces 
mots.  Adanson  avait  formé  le  même 
eenre  sous  le  nom  indien  de  Pattara. 

(B.) 

BASAALE  -  MARAVARA.  bot. 
PHAN.  (Rhéede.  )  Syn.  malabare  de 
Malaxis  Rked il ,  Willd.  P^.  Malaxi- 

D£.  (B.) 

BASAL.  BOT.  PHAN.  J^''.  Basaal. 

BASALTE.  GÉoL.  Sous  ce  nom 
employé  par  Pline  pour  désigner  une 
Pierre  noire  très-dure  que  les  anciens 
Egyptiens  tiraient  de  l'Etliiopie  pour 
en  faire  des  vases,  des  statues,  etcons- 
truire  des  monumens  impérissables , 


BAS 

on  a  long-temps  confondu  toutes  les 
masses  minérales,  homogènes  eu  ap- 
parence ,  noires  ou  il'un  brun  Ibnce, 
difficiles  à  casser,  et  qui  présentent 
dans  leur  structure  ,  en  grand , 
une  division  colomuaire  prismatique. 
Cjmnio  parmi  les  Pierres  auxquel- 
les ces  caractères  peuvent  conve- 
nir, les  unes  se  lient  par  des  passages 
insensibles ,  soit  dans  leur  compo- 
sition géologique,  aux  Roches  le 
plus  généralement  regardées  com- 
me primitives,  telles  que  le  Grauit, 
les  Schistes  ,  et  que  les  autres  se  rap- 
prochent d'une  manière  peut-être 
encore  moins  contestable  despioduits 
volcaniques  les  plus  récens;  de  lon- 
gues discussions  ont  existé  entre  les 
géologues  de  divers  pays,  et  notam- 
ment entre  ceux  de  lAUemagne  et 
ceux  de  l'Ilalie  ,  sur  l'origine  des  Ro- 
ches qu'ds  appelaient  Basaltes.  Les 
belles  recherches  de  Cordicr  sur  la 
composition  des  Basaltes,  comparée 
à  celle  des  Roches  évidemment  volca- 
niques ,  ont  jeté  un  grand  jour  sur 
celte  matière,  et  de  nombreuses  ob- 
servations paraissent  aujourd'hui  dé- 
cider la  question  en  laveur  de  l'ori- 
gine ignée,  non-seulement  des  Basal- 
tes ,  mais  de  plusieurs  des  Roches 
auxquelles  ils  se  lient,  et  que,  jusqu'à 
ces  derniers  temps  ,  on  rangeait  dans 
les  substances  primitives. 

On  s'accorde  donc  presque  généra- 
lement aujourd'hui  pour  appeler  Ba- 
saltes les  masses  minérales  qui  ont 
pour  base  le  Pyroxène  et  le  Feld- 
spath intimement  unis  ,  dont  la  cou- 
leur est  d'un  brun  ou  d'un  bleu  d'ar- 
doise plus  ou  moius  foncé  ,  qui  sont 
dures  à  casser ,  qui  constituent  à  elles 
seules  des  monts  ai-rondis ,  ou  qui 
couronnent  des  montagnes  d'une  na- 
ture tout-à-fait  ditiorente  de  la  leur , 
ou  qui  enfin  se  divisent  en  colonnes 
prismatiques. 

Quoiqu'homogène  en  apparence,  le 
Basalte  ,  examiné  au.  microscope  , 
laisse  voir  dans  sa  composition  des 
cristaux  de  substances  différentes  que 
l'on  reconnaît  pour  être  du  Pyroxène, 
de  l'Amphibole  ,  du  Péridot-olivine  , 
du  Feldspath  ,  du  Fer  titane.  La  cou- 


BAS 


209 


leur  foncée  du  Basalte  passe  au  gris, 
au  vcrdùtre  ,  au  rouge  ;  sa  cassure  est 
terreuse;  presque  toujours  il  agit  sur 
l'aiguille  aimantée,  et,  en  fondant 
(  ce  qui  arrive  facilement  avec  le 
chalumeau  ) ,  il  doinic  un  émad  noir. 
Sa  pesanteur  spécihque,  lorsqu'il  est 
compacte,  est  trois  fois  plus  grande 
que  celle  de  l'eau.  Soumises  àl'ana- 
lyse  chimique,  les  différentes  varié- 
tés de  cette  Pierre  ont  donné  des  ré- 
sultats qui  ne  s'éloignent  pas  beau- 
coup do^  celui  que  nous  allons  rap- 
porter d'après  Bergmann. 

Silice  5o;  Alumine  i5;  Chaux  8; 
Magnésie  2;  Oxyde  de  Fer  2 5.  Total 
zoo. 

Le  Basalte  n'est  pas  toujours  com- 
pacte; il  offre  quelquefois  ,  dans  l'in- 
térieur des  masses  qu'il  forme,  des 
vacuoles  vides  ou  remplis  par  des 
substances  minérales  étrangères  ,  tel- 
les que  l'Aragouite,  la  Calcédoine, 
la  Stéatite  ,  la  Chaux  carbonatéc,  les 
Zéoliles ,  le  Fer  carbonate  ,  le  Soufre, 
et  même  l'Eau;  quelquefois  aussi  des 
cristaux  très-visibles  de  Feldspath 
lui  donnent  une  apparence  porphyri- 
tique. 

Le  Basalte  se  rencontre  dans  la  na- 
ture en  masses  puissantes  ,  qui,  com- 
me nous  l'avons  dit,  constituent  des 
montagnes,  des  plateaux  et  des  pays 
très-étendus  ;  ces  masses  ont  le  jjIus 
souvent  l'apparence  de  couches  con- 
tinues ou  interrompues  ,  et  souvent 
elles  sont  de  véritables  coulées  com- 
parables en  tout  à  celles  des  laves  des 
volcans  actuellement  en  activité.  Les 
Basaltes  se  divisent  généralement  en 
prismes  dont  le  nombre  des  pans  va- 
rie de  trois  à  six  ,  et  raremenf  à  neuf; 
les  plus  fréquens  sont  à  cinq.  Ces 
prismes,  qui  diffèrent  beaucoup  en- 
tre eux  par  leur  grosseur  et  leur  lon- 
gueur, ont  quelquefois  jusqu'à  20 
mètres  de  hauteur.  Dans  une  même 
montagne  isolée ,  ils  peuvent  avoir 
des  inclinaisons  très  -  opposées  ;  ils 
sont  verticaux  ou  horizontaux  ;  sou- 
vent ils  divergent  en  partant  d'un 
point,  ou  bien  ils  sont  courbes  {Ro- 
cher de  Murât).  L'aspect  des  colonnes 
basaltiques  et  des  faisceaux  entrelacés 

14 


210  BAS 

qu'elles  présentent,  est  aussi  re- 
marquable qu'il  est  difficile  d'expli- 
quer leur  formation.  On  ne  peut 
les  regarder  comme  un  effet  de  la 
cristallisation,  et  le  retrait  produit  par 
im  refroidissement  prompt  ne  semble 
pas  non  plus  être  la  cause  unique 
de  ces  foi'mes  régulières;  car  beau- 
coup de  coulées  volcaniques  ne  sont 
point  ainsi  divisées,  et,  d'une  auti'e 
part,  des  substances  minérales  d'une 
toute  autre  nature,  telles  que  le 
Grunstcin ,  le  Porphyre  {Kreutznach), 
le  G-ypse  à  ossemens  (  Mont-Martre  ) , 
offrent  aussi  la  division  colomnaire 
piismatique.  Les  prismes  d'une  gran- 
de longueur  sont  presque  toujours 
formés  de  tronçons  placés  bout  à  bout 
et  comme  articulés;  la  face  que  l'on 
peut  regarder  comme  l'inférieure  de 
chacun  de  ces  tronçons,  s'emboîte 
dans  la  face  légèrement  concave  et 
supérieure  de  celui  qui  est  contigu; 
les  arêtes  des  pans  du  prisme  se  pro- 
longent en  pointes  qui  découpent  le 
bord  de  chaque  tronçon.  On  re- 
marque que ,  dans  un  faisceau  de 
prismes  ,  les  articulations  sont  au 
même  niveau;  c'est  à  cette  dernière 
disposition  que  sont  dues  ces  grandes 
mosaïques  naturelles  sur  lesquelles 
on  marche  lorsque  l'on  esl  au-dessus 
d'une  masse  basaltique ,  et  que  l'on 
connaît  dans  plusieurs  localités  sous 
les  noms  ÔlQ pavés  et  de  chaussées  des 
géans. 

Presque  toutes  les  contrées  con- 
nues du  globe  ont  offert  aux  obsei- 
vateurs  des  Basaltes  qui  leur  ont  pré- 
senté en  grand  les  racmes  caractères 
de  structure.  En  Ecosse  ,  en  Irlande, 
en  Allemagne  ,  en  Italie  ,  en  France , 
en  Amérique  ,  à  Ténériffe  ,  à  l'île  de 
Mascai-eignc ,  on  les  rencontre  au 
milieu  des  terrains  et  des  produits 
évidemment  volcaniques.  La  côte  sep- 
tentrionale d'Irlande  est  depuis  long- 
temps célèbre  par  la  beauté  et  la  di- 
mension des  prismes  basaltiques  que 
l'on  y  rencontre.  Ils  ont  quelquefois 
jusqu'à  4o  pieds  de  haut,  et  leur 
réunion  forme  au  cap  de  Fairhead 
un  promontoire  qui  s'avance  beau- 
coup dans  la  mer ,  au-dessus  de  la- 


BAS 

quelle  il  est  élevé  de  plus  de  3oo  mè- 
tres. C'est  dans  cet  endroit  que  l'on 
aperçoit ,  sur  une  assez  grande  éten- 
due, le  plan  des  pi'ismcs  basaltiques 
coupés  à  une  même  hauteur,  et  re- 
présentant une  chaussée  de  pavés 
hexagones  que  l'on  désigne  sous  le 
nom  de  chaussée  des  géans.  La  grotte 
de  Fingal  dans  l'île  de  Staffa ,  à  1  ouest 
de  l'Ecosse,  n'est  pas  moins  célèbre; 
les  murs  de  cette  grotte,  dans  laquelle 
l'eau  de  la  mer  pénètce  à  plus  de  46 
mètres  de  profondeur,  sont  formes 
de  prismes  réguliers,  perpendiculai- 
res, dont  la  hauteur  est  de  19  mètres, 
et  qui  soutiennent  une  voûte  compo- 
sée de  petits  prismes  couchés  dans 
toutes  sortes  de  directions.  Dans  le 
Vicentin  ,  dans  le  Vivarais ,  en  Au- 
vergne, on  rencontre  des  dispositions 
basaltiques  non  moins  remarquables, 
et  qui  toutes  s'accordent  entre  elles. 
Bory  de  St.-Vinccnt,  dans  son  Voya- 
ge aux  quatre  îles  de  la  mer  d'Afri- 
que,  nous  a  fait  connaître  à  ce  Sujet 
un  grand  nombre  de  faits  très-intéres- 
sans  pour  le  géologue^  par  les  rap- 
ports qu'ils  établissent  entre  des  lo- 
calités très-éloignées  les  unes  des 
autres,  comme  entre  les  phénomènes 
volcaniques  actuels  et  ceux  que  nous 
présentent  les  Basaltes  d'origine 
douteuse. 

D'après  tout  ce  que  nous  avons  dit 
jusqu'à  présent  sur  les  Basaltes  ,  il  est 
évident  que  nous  les  regardons  com- 
me des  pioduits  du  feu,  qui  ,  à  une 
époque  plus  ou  moins  reculée,  ont 
été  répandus  sur  des  terrains  d'une 
origine  plus  ou  moins  différente  de  la 
leur,  ou  vomis  par  les  bouches  de 
volcans  dont  les  uns  existent  encore 
qiioiqu'éteints  ,  et  dont  les  autres  ont 
entièrement  disparu.  Les  irruptions 
dont  les  Basaltes  sont  les  produits  ont- 
elles  été  faites  à  l'air  ou  sous  les  eaux? 
C'est  une  question  que  nous  traite- 
rons plus  en  son  lieu  aux  articles 
Géologie ,  Terrai/is  basa/tiques  et 
Terrains  volcaniques. 

Nous  dirons  encore  que  les  Basal- 
tes se  l'encontrent  en  filons  qui  sui- 
vent une  même  direction  sur  une 
grande  étendue,  et  qui  donnent  lieu, 


BAS 

lorsque  lc5  substances  au  milieu  des- 
quelles ils  se  trouvaient  viennent  à  se 
décomposer  avant  eux  ,  à  ce  que  l'on 
appelle  Dikes  en  Angleterre  et  en 
Ecosse.  Ces  liions  paraissent,  dans 
beaucoup  de  cas,  avoir  été  remplis 
du  bas  en  haut. 

Quoique  le  basalte,  tiès-compacte et 
Irès-diM-,  ne  se  décompose  pas  à  lair, 
ou  au  moins  ne  se  décompose  que  très- 
difficilement,  cepcutlanl  plusieurs  va- 
riélésde  cette  roche  subissent  dis  alté- 
rations par  l'inlUience  de  la  tmosplière; 
elles  passent  quelquefois  à  l'état  d'une 
tcire  giassc   argileuse   qui   est   tiès- 

Î)roprc  à  la  végctat.on  ;  d'autres  lois 
es  couches  extérieures  de  la  roche  se 
laissent  diviser  par  le  choc  en  une 
multitude  de  grains  grisâtres  dont  la 
grosseur  varie  depuis  celle  d'un  pois 
jusqu'à  celledela  tète  et  plus.  Les  bou- 
les basaltiques,  qui  paraissent  comme 
composées  de  l'euillets  concentriques, 
semblent  être,  ainsi  que  les  basaltes 
en  tables,  un  prodi.lt  de  la  décompo- 
sition. 

Ou  a  cité  des  Fossiles  ayant  appar- 
tenu à  des  corps  organisés  qui  se  se- 
raient trouvés  dans  des  basaltes  ; 
mais  ces  laits  n'ont  pas  été  consta- 
tés,  ou  sont  controuvés.  Ce  qui  est 
certain  ,  c'est  que  ,  dans  beaucoup  de 
cas,  de  vrais  Basaltes  reposent  sur  des 
cailloux  roulés ,  sur  des  couches  de 
sédiment  qui  renferment  des  Co- 
quilles marines  ,  et  sur  i  es  dépôts  de 
Lignite.  Les  circonstances  de  celte 
dernièie  position  ,  loin  d  être  favora- 
bles à  l'opinion  des  neptuniens  alle- 
mands ,  semblent  même  plus  qu  au- 
cun autre  fait  prouver  en  faveur  de 
l'état  igné  du  Basalte  lors  de  son  dé- 
pôt sur  le  Lignite;  nous  avons  vu  au 
Meisner  le  pOj'nt  de  contact  de  ces 
deux  substances  :  immédiatement  sous 
le  Basalte,  on  aperçoit  un  petit  lit 
d'Argile  durcie  et  colorée  en  rouge, 
puis  un  charbon  à  l'état  de  Coke  et 
privé  de  toute  matière  bitumineuse, 
ensuite  l'Anthracite  bacillaire,  au- 
dessous  le  Lignite  à  l'état  de  charbon 
de  terre  et  comme  imprégné  de  tout 
le  bitume  provenant  de  la  distillation 
de  celui  des  couches  supérieures,  et 


BAS  211 

qui ,  ne  pouvant  s'évaporer  ,  s'est  in- 
hltré;  enlin  ,  à  mesure  que  1  on  s'é- 
loigne du  Basalte,  le  Lignite  paraît 
moins  altéré,  et,  dans  les  couches 
inférieures,  il  a  tout  l'aspect  du  bois 
avec  une  couleur  seulement  brune. 
On  connaît  beaucoup  d'autres  loca- 
lités où  le  Basalte  ,  en  couches  ou  en 
liions,  a  pioduit,  sur  ks  roches  avec 
lesquelles  il  s'est  trouvé  eu  contact 
iuunédiat,  des  altérations  analogues  à 
celles  que  le  feu  aurait  produites. 

Le  basalte,  à  cause  de  sa  duieié  et 
du  poli  qu'il  reçoit ,  ])eut  être  em- 
ployé dans  les  arts.  Si  la  Pierre  noire 
que  les  Egypliens  employaient,  est 
])lulôt  un  G-ranite  à  grain  lin  qu'un 
véritable  produit  du  feu,  il  est  certain 
que  hs  roches  dont  nous  venons  de 
faire  l'iiistoiie  [^cuvent  être  employées 
aux  mêmes  usages  qu'elle  ,  puisque 
les  monumens  égyptiens  ,  transportés 
à  Home,  ont  été  resJaurés  par  les  ar- 
tistes italiens  avec  les  produits  volca- 
niques de  leur  pa\s.  C'est  même  à 
cause  de  cette  ressemblance  entre  les 
deux  sidjstances  que  le  nom  de  Ba- 
salte ,  employé  par  Pline  ,  comme 
nous  l'avons  dit,  pour  désigner  la 
Roche  éthiopienne,  a  été  appliqué 
aux  produits  des  volcans.  On  fait 
avec  les  Basaltes  d'Europe  des  pilons, 
des  mortiers ,  des  enclumes  pour  les 
batteurs  d'or ,  etc. 

C'est  au  Basalte  d'Italie,  employé 
pour  réparer  les  monumens  antique-, 
que  l'on  donne  ,  dans  le  pays ,  le  nom 
de  Basalte  Piducchioso.  f^.  Terrains 
voi^cAMQUEs  et  Volcans.       (c.  r.) 

BASALTINE.  min.  Amphibole  et 
Pyroxène  auxquels  Kirwan,  qui  a 
confondu  les  deux  espèces  à  l'état  de 
cristaux  noirs,  a  donné  ce  nom.  (c.  p.) 

BAS  ALTIQUE  XT  BASALTIQUES . 
GÉOL.  V.  Roche  basaltique  et  Ter- 
rains basaltiques.  (c.P.) 

BASANITE.  GKOL.  Ce  nom  a  <ité 
employé  quelquefois  par  Pline  pour 
désigner  uue  substance  minérale  qu'il 
dit  servir  de  Pierre  de  touche  et  être 
employée  pour  faire  des  mortiers. 
Quelques  minéralogistes  ont  voulu  le- 
connaîti'e  sur  celte  légère  indication  , 


212  BAS 

soit  notre  Pierre  de  touche  ordinaire  , 
soit  la  rnême  roche  que  le  Basalte 
antique,  tandis  que  d'autres  ont  pense 
que  c'était  un  marlire.  Sans  vouloir 
lever  l'incertitude  qui  règne  à  cet 
égard  ,  Brongniart  a  proposé  ,  dans  sa 
Classitication  minéralogique  des  Ro- 
ches ,  de  donner  le  nom  de  JBasanite 
aux  masses  minérales  mélangées  qui 
ont  pour  base  le  Basalte  considéré 
comme  substance  simple. 

Il  considère  alors  comme  Basanite 
les  Roches  à  base  de  Pyroxène  et  de 
Feldspath  compacte ,  qui  renferment 
essentiellement  des  cristaux  de  Py- 
roxène, apparens  et  comme  parties 
accessoires  des  cristaux  d'Amphi- 
bole, d'Olivine  et  du  Fer  titane.  Le 
Mica ,  les  Feldspaths  compacte  et  vi- 
treux ,  l'Hyacinthe  s'y  rencontrent 
aussi  disséminés  ,  et  paraissent  avoir 
une  oiigine  contemporaine  avec  la 
pâte ,  tandis  que  la  Lithomarge ,  la 
Stéatitc,  la  Mésotype,  la  Chaux  car- 
bonatée,  la  Calcédoine,  etc.,  ont 
rempli ,  après  coup  et  par  infiltration, 
des  cavités  préexistantes.  Le  Basanite 
passe  au  Mimose  ou  Doléiite.  Quoi- 
qu'il ressemble  beaucoup  dajis  cer- 
tains cas,  au  premier  aspect,  au 
Grunstein  des  Allemands ,  il  s'en 
distingue  par  sa  composition  ,  celui-ci 
ayant  pour  base  l'Amphibole  et  non 
le  Pyroxène. 

K. ,  pour  l'histoire  du  Basanite  qui 
est  le  Basalte  mélangé  ,  ce  que  nous 
avons  dit  à  ce  dernier  mot.        (c.  p.) 

BASAR.  BOT.  PHAN.  Désignation 
commune  des  Plantes  bulbeuses  chez 
les  Ai'abes.  (b.) 

BASCARAGUAN.  ois.  Espèce  de 
Troglodyte  ,  imparfaitement  décrite 
dans  l'Histoire  des  Oiseaux  du  Para- 
guay par  Azara.  P".  Sylvie.   (dr..z.) 

BASCONETTE.ois.Z-'^.Bascouette. 

BASCOUETTE.  ots.  Et  non  Bas- 
conetle.  Syn.  vulgaire  de  la  Mésange 
à  longue  queue  ,  Parus  caudatus ,  L. 

V.  MÉSANGE.  (DR..Z.) 

BxASE.pois.  Syn.  anglais  de  Sargue. 
^.  Spabe.  (b.) 

*  BASE.  Basis.  moll.  Il  a  été  nc- 


BAS 

cessaire ,  pour  décrire  les  diverses  Co- 
quilles ,  d'adopter  des  noms  auxquels 
on  donnait  une  définition  positive , 
pour  désigner  leurs  difterentes  parties 
comparées  dans  des  espèces  de  même 
genre  ou  d'un  genre  à  un  autre.  Mais 
ce  qui  est  arrivé  dans  toutes  les  scien- 
ces ,  a  eu  lieu  aussi  pour  la  conchy- 
liologie, c'est-à-dire  que  la  confusion 
s'est  établie  dans  la  langue  scientifi- 
que. Des  naturalistes ,  après  avoir 
lixé  le  sens  d'une  acception ,  l'ont 
étendue  dure  autre  manière  ;  d'au- 
tres ont  applique  les  noms  reçus  et 
consacrés  à  des  parties  qui  étaient  op- 
posées à  celles  qu'on  avait  eues  d'à-" 
bord  en  vue.  Le  mot  qui  nous  occupe 
est  un  exemple  de  ces  réflexions ,  et 
nous  allons  le  montrer  en  considé- 
rant la  base  des  Coquilles  dans  les 
Univalves  et  les  Bivalves.  H  faut  d'a- 
bord observer  que  Linné  et  tous  ses 
disciples  ont  adopté  une  position  fixe 
IJOur  les  Coquilles  univalves ,  d'où 
découlaient  toute;  les  dénominations 
(le  sommet,  de  base ,  de  côté  droit  et 
de  côté  gauche  ,  etc.  Cette  position  , 
c'est  celle  de  la  Coquille  placée  sur 
son  axe  perpendiculaire  ,  la  bouche 
en  bas,  tournée  vers  l'observateur, 
et  le  sommet  ou  pointe  de  la  spire  eu 
haut;  d'où  Linné  a  considéré,  comme 
étantla  ^asedela  Coquille,  la  portion 
du  dernier  tour  de  la  spire ,  qui  avoi- 
sine  son  ouverture,  et  qui,  dans  la 
portion  de  la  Coquille  que  nous  ve- 
nons d'indiquer,  repose  sur  le  plan 
horizontal  sur  lequel  on  la  place. 
Dans  les  Cônes  et  les  Volutes ,  la 
base  se  trouve  ainsi ,  selon  Linné  ,  le 
point  oii  les  deux  côtés  de  1  ouverture 
se  réunissent.  Linné  a  distingué  les 
Coquilles  dont  la  base  est  échancrée  , 
emarginata  ,  de  celles  qui  l'ont  entiè- 
re ,  intégra.  Blainvillé  a  entendu  la 
base  d'une  autre  manière  que  Linné; 
pour  lui,  la  base  d'une  Coquille  est 
toute  cette  partie  qui  appuie  plus  ou 
moins  obliquement  sur  le  dos  de  l'A- 
nimal. Aussi,  pour  ce  savant,  sa  di- 
rection est  ordinairement  -celle  de 
l'ouverture.  Bruguière  définit  ainsi 
la  base  :  la  partie  la  plus  saillante  de 
la   Coquille,    qui   est   opposée    à   la 


BAS 

spire,  n  admet  les  dineiénces  princi- 
pales suivantes  :  (lc\\i\ucrilc ,  ùasisemar- 
ginata,  lorsqu'elle  est  accompagnée 
d'une  écliancruie  qui  est  visible,  mê- 
me par  le  dos  de  la  Coquille  ,  comme 
dans  la  Yolule.  —  Simple  ou  entière , 
basis  simplex  aut  intégra  ,  lorsqu'elle 
n  a  ni  tube  ni  échancrure  ,  comme 
dans  les  Naticcs,  etc.  — 'lubuleuse  , 
tubiilusa  seu  caudata  ,  lorsqu'elle  est 
formée  par  un  tube  plus  ou  moins 
saillant,  comme  dans  les  Murex.  — 
Versante,  effusa  ,  lorsqu'elle  est  ter- 
minée par  une  tubulure  droite,  très- 
courle ,  non  échancrée  et  peu  sail- 
lante, comme  dans  les  Porcelaines  et 
les  Cônes.  Nous  renvoyons  au  mot 
Coquille,  oii  nous  expliquerons  au 
paragrapiie  axe ,  d'une  manière  géné- 
rale, ce  qu'on  doit  entendre  par  le 
mot  Base  chez  les  Univalves  et  les  Bi- 
valves. JNous  prenons  ce  mot,  pour 
les  premières ,  dans  lacceplion  de 
Linné  et  de  Bruguière,  mais  en  déii- 
nissant  la  Base  d'une  manière  plus 
rigoureuse ,  toute  la  partie  de  la  Co- 
quille ,  qui  repose  sur  un  plan  paial- 
lèlo  à  celui  dans  lequel  se  trouve  1  ex- 
trémité de  l'axe  opposée  au  sommet. 
—  Dans  les  Coquilles  bivalves  ,  cha- 
que valve  isolée  rentre  dans  ce  prin- 
cipe général  ;  mais  ,  en  considérant 
les  deux  valves  comme  formant  une 
seule  Coquille  ,  Linné  a  cru  pouvoir 
considérer  comme  sa  base  ,  latus  infe- 
lius  seu  margo  inferior,  les  sommets 
même  des  valves ,  et  c'est  la  position 
qu'il  a  adoptée  pour  la  description 
des  Bivalves,  position  admise  par  Bru- 
guière et  Lamarck.  Blainville  prend 
pour  position  la  situation  contraire. 
Il  pose  la  Coquille  sur  les  bords  des 
biUtans  opposés  aux  sommets.  A  le 
bien  prendre ,  le  mot  Base  ne  doit 
point  s'appliquer  aux  Bivalves,  f^. 
Coté.  (f.) 

BASELLE.  Basdla.  bot.  tuan. 
Genre  de  la  famille  des  Atriplicées  , 
et  qui  a  pour  caractères  :  uu  calice 
urcéolé  ,  à  sept  divisions ,  dont  deux 
extérieures  plus  larges  ;  cinq  étami- 
nes;  un  ovaii'e  surmonté  de  trois 
styles,  auxquels  sont  adnés  autant  de 


BAS 


ai3 


stigmates  ;  le  calice  persiste  et  fonne 
une  enveloppe  charnue  autour  du 
fruit.  11  comprend  quatre  ou  cinq  es- 
pèces dont  la  plus  généralement  con- 
nue est  la  Basclla  mira ,  L.  Ses 
fleurs  sont  disposées  en  épis  axillai- 
rcs ,  et  sa  lige  grimpe  eu  spirale  de 
droite  à  gauche.  Uimiph ,  sous  le 
nom  de  Gandola,  en  décrit  deux  dout 
l'une  est  figurée  dans  son  ouvrage 
sur  Ambolne  (T.  v,  tab.  i54  ),  île 
dont  ces  Plantes  sont  originaires. 
Deux  autres  croissent  dans  l'Inde. 
/'.  Lamk.  ///.  lab.  21. 5.  Les  Baselles 
sont  des  Plantes  charnues  dont  on 
peut  se  nourrir  en  préparant  leurs 
feuilles  à  la  manière  des  Epinards. 
T^.  Brédes.  (a.  d.  j.) 

BASES.  MIN.  Nom  imposé  à  toute 
substance  susceptible  de  devenir  l'é- 
lément principal  et  distinctlf  d'un 
composé.  Ainsi  l'on  appelle  bases  aci- 
dijiables  les  corps  qui ,  en  s'unissant 
à  l'un  ou  l'autre  principe  acidifiant, 
donnent  naissance  à  une  combinai- 
son qui  jouisse  de  toutes  les  proprié- 
tés caractéristiques  des  acides;  bases 
salijiables  les  corps  qui,  eu  se  com- 
binant aux  acides,  produisent  des 
sels  ;  bases  métaU'uiues  les  corps  qui 
présentent  toutes  les  propriétés  des 
Métaux ,  etc.  (dii..z.) 

BAS-FOND.  cÉOL.  Lieux  oia la  mer 
a  peu  de  profondeur  ,  communément 
syn.  de  Banc  de  Sable.  On  rencon- 
tre les  Bas-Fonds  aux  atlérlssemens 
des  côtes  adoucies  auxquelles  ils  sem- 
blent destinés  à  se  joindre.  On  en 
trouve  rarement  près  des  côtes  Aço- 
res,  ou  coupées  brusquement,  (c.  p.,) 

BASIAÏRAHAGL  bot.  than. 
(Dalechamp.)  Syn.  arabe  de  Polj- 
gonum  aviculare.  V-  Rénovée,  (b.) 

BASIGYNDE  ou  BASIGYNE.  Ba- 
sigyndian.  bot.  I'han.  (  L.-C.  Ri- 
chard.) V.  Pistil. 

BASILAIRE.  bot.  phan.  (Dau- 
benton.jSyn.  à! Araucaria,  /^.cemot. 

Gaertner  a  le  premier  employé  ce 
nom  pour  indiquer  la  situation  des 
parties  d'un  Végétal ,  qui  s'implan- 
tent à  la  base  de  quelque  autre  partie. 


2j4  bas 

Ainsi  l'arête  est  basilaire  dans  les 
Giaminees  ,  lorsqu'au  lieu  de  parlir 
du  sommet  ou  du  dos  de  l'écaillé  qui 
la  supporte  ,  elle  sort  du  point  inié- 
rieiu'  de  son  insertion.  L'embryon  est 
basilaire  dans  les  Ombellifères  ,  les 
Joncs,  etc.  (b.) 

BASILÉE.  Basilea.  eot.  phan. 
(  Jussieu.)  P^.  EucoMiDE. 

BASILEOS.  OTs.  Nom  grec  du 
Roitelet,  Motacllla  Régulas ,l-i.  K. 
Sylvie.  (dr..z.) 

BASILIC.  Basiliciis.  rept.  saur. 
Genre  indique  par  Lavu'cnti,  formé 
par  Daudin  de  l'un  des  déjnembre- 
mens  du  grand  genre  Lace/ta  de 
Linné  ,  adopté  par  Cuvier  qui  l'a  pla- 
cé dans  la  famille  des  Iguaniens  ,  et 
dont  les  caractères  sont  :  une  queue 
longue  et  comprimée  ;  le  corps  cou- 
vert de  petites  écailles  qui ,  sous  cette 
queue  et  sous  le  vô'nlre  ,  approchent 
de  la  forme  carrée;  des  dents  fortes, 
couiprimées ,  sans  dentelures;  une 
rangée  de  pores  sur  les  cuisses;  la 
peau  de  la  gorge  lâche  sans  former 
un  fanon  ,  et  des  crêtes  écailleuses 
régnant  sur  les  parties  supérieures, 
comme  des  nageoires  ou  comme 
les  ailes  des  Dragons  et  des  Ptérodac- 
tyles; ces  crêtes  sont  soutenues  par 
de  véritables  arêtes  qui  sont  les  pro- 
longemens  des  apophyses  épinmises 
des  vertêbi'es.  Les  mœurs  des  Basi- 
lics sont  peu  ou  point  connues;  on 
croit  que  ces  Animauv  habitent  le 
bord  des  eaux  dans  lesquelles  leurs 
appendices  membraneux,  pourraient 
faciliter  la  natation.  Deux  espèces 
constituent  ce  genre  dans  l'état  actuel 
de  nos  connaissances. 

Basilic  a  capuchon,  B.  mitratus ^ 
Daudin  ,  ï.  m.  pi.  42.;  B.  america- 
nus,  Laur.,  Jmph.  5o.  n°  76  ;  Basihc, 
Séba  ,  Mus.  T.  i.  t.  100.  f.i,  dont 
la  figure  est  reproduite  dans  l'En- 
cyclopédie, Rept.  pi.  5.  f.i  ;  Lacerta 
BasUicus ,  L.  La  tête  de  cet  Animal 
singulier  est  surmontée  d'un  capu- 
chon qui  lui  donne  laspect  le  plus 
extraordinaire,  et  qui  a  sans  doute 
donné  l'idée  de  l'appeler  du  nom  de  ce 
Lézard  fabuleux  que  les  anciens  sup- 


BAS 

posaient  porter  une  petite  couronne 

3ui  lui  avait  mérité  le  titre  de  Royal, 
ont  Basilic  est  la  traduction.  Ce  Ba- 
silic imaginaire  fut  long-temps  célè- 
bre ,  et  le  vulgaire  ignorant  attache 
encore  à  son  seul  nom  une  idée  de 
puissance  nuisible  que  l'étude  seule 
des  faits  suffit  pour  effacer.  C'était 
une  sorte  de  Dragon  en  miniature, 
dont  la  piqûre  causait  un  trépas  iné- 
vitable ;  mais  qui ,  plus  à  craindre 
encore  par  le  feu  de  ses  regards  que 
par  le  venin  de  son  dard ,  lançait  la 
mort  d'un  coup-doeil.  Malheur  au 
voyageur  qui  en  était  aperçu,  et  dont 
la  prunelle  rencontrait  celle  du  mons- 
tre :  il  se  sentait  aussitôt  dévoré  d'un 
feu  soudain;  si  l'homme,  au  con- 
traire ,  apercevait  le  Basihc  avant 
qu'il  en  eût  été  vu  ,  il  n'avait  rien  à 
redouter  de  sa  puissance  ,  et  les  chas- 
seurs se.  servaient  pour  le  prendre 
d'un  miroir,  oii ,  dès  que  l'Animal 
s'était  regardé  ,  l'effet  du  poison  agis- 
sait sur  lui-même.  Des  charlatans, 
façonnant  de  petites  Raies  en  forme 
de  Dragons,  les  vendaient  aux  gens 
crédules  pour  des  Basilics  desséchés. 
On  voyait  autrefois  dans  tous  les  ca- 
binets de  curiosités  de  semblables 
préparations  fraululeuges,  dont  Al- 
drovande  et  Séba  donnèrent  des  figu- 
res. Aujourd'hui  de  telles  puérilités 
sont  repoussées  des  temples  élevés  à 
la  nature,  c"est-à-dire  des  collections 
scientifiques.  Le  Basilic  réel  est  un 
Lézard  innocent ,  voisin  par  ses  rap- 
ports organiques  des  Dragons  plus 
innocens  encore  et  des  Iguanes;  ses 
couleurs  sont  assez  tristes;  sa  crête 
dorsale  ,  ou  plutôt  la  longue  nageoire 
qui  règne  sur  son  corps  et  sur  sa 
queue,  est  tout  ce  qu'il  présente  d'é- 
trange. Séba  croyait  qu'elle  lui  servait 
pour  une  sorte  de  vol. 

Basilic  portk-crète,  BasUicus 
cristatus ,  N.  ;  Lacerta  arnboi/iensis , 
Gmel.  Syst.  nat/ï.  xiii.  t.  i.. part.  5. 
264.  D'après  Schlosser ,  cet  Animal  , 
plus  grand  que  le  précédent,  ac- 
quiert jusqu'à  ti'ois  ou  quatre  pieds 
de  long  ;  il  est  varié  de  diverses 
couleurs  ;  il  n'a  de  nageoires  que  sur 
la  queue  ;  son  dos  est  hérissé  de  den- 


BAS 

tcliircs,  et  sa  chair  exquise.  Il  paraît 
seiioiurir  de  feuillesel  d'iusecles;  du 
nioius ,  Cuvier  eu  a-l-il  trouvé  dans 
son  estomac. 

Le  Lacer/a  jauanicus  d'Hornslcdt 
[Nov.Act.  Slock.  1787.T.  V.  f.  1—2), 
donné  par  Gmeliu  comme  une  va- 
riété du  basilic  portc-crète  ,  pourrait 
J)ien  être  une  troisième  espèce  de  ce 
genre.  (u.) 

BASILIC.    Ocymiim.    bot.    piian. 
Ce  genre,  composé  d'un  petit  nombre 
d'espèces  herbacées ,  très-odorantes  , 
presque  toutes   oiiginaircs   des  con- 
trées chaudes    de    1  Inde ,    est  placé 
dans  la  l'amille  naturelle  des  Labiées 
et  dans  la  UidynamieGvnniospermie, 
L.  Son  calice  est  à  deux  lèvres;  la  supé- 
rieure est  large  et  entière;  linférieure 
plus  longue  esta  quatre  dents  subu- 
lécs  ;   la  corolle  est  renversée,  c'est-à- 
dire  que  la  lèvre  supérieure  devient 
intérieure  et  uice  versa;   la  lèvre  su- 
périeure ,   qui   est  réellement   1  infé- 
rieure, est  dressée,  à  quatre  lobes  peu 
profonds  et  presque  égaux;  la  lèvre 
inférieure  est  concave  et  entière;  les 
quatre  étamines  sont  déclinées  vers 
la  partie  inférieure  de  la  tleur ,  carac- 
tère  qui,   dans  les  Plantes  de  la  fa- 
mille des  Labiées  ,   est  toujours  l'in- 
dice  d'une    corolle    renversée.    Plu- 
sieurs des  espèces  sont  cultivées  dans 
les  jardins  :  telles  sont  le  Basilic  com- 
mun ,  Ocyinuni  Basilicum,  L.,  Plante 
annuelle  qui  nous  vient  originaire- 
ment de  1  Inde  et  de  la  Chine.  Sa  lige, 
haute  d'environ  un  pied  ,  est  carrée  , 
rameuse,  rougeàtre;   ses  feuilles  sont 
opposées  ,  pétiolées  ,   ovales  ,  lancéo- 
lées ;  ses  ileurs  ,decoulevTr  purpurine, 
forment  des  épis  verticillés  à  la  par- 
tie supérieiue  des  ramifications  de  la 
tige.   Cette  espèce  est  très-abondam- 
ment cultivée,    à   cause  de   l'odeur 
forte   et   aromatique  que  répandent 
toutes  SCS  parties.  Cet  arôme  est  en- 
core plus  développé  dans  le  petit  Ba- 
silic, Ocjmurn  ot/«///îw/7Z,  et  dans  le  Ba- 
silic de  Ce>  \An,Ocymiimgriitissununij 
aue    l'on  voit   moins   fréquemment 
ans  nos  jardins. 
Le  grand  Basilic  ,    Ocvmuni  gran- 


BAS  ai5 

dijlorum  ,  est  un  petit  Arbuste  re- 
marquable par  ses  ileurs  beaucoup 
plus  grandes  et  blanches,  écartées  les 
unes  des  autres.  Il  est  originaire  d'A- 
frique :  son  odeur  est  moins  agréable. 

(A.R.) 

On  appelle  vulgairement  Basilic 
SATJVAGK  plusieurs  Plantes  odorantes 
de  la  famille  des  Labiées,  telles  que  des 
Clinopodes  et  des  ïhyms  ,  etc.     (b.) 

BASKAK.  OIS.  Syn.  de  Cygne, 
Anas  Cygnus,  L.  en  Arabie.  V.  Ca- 
nard. (DR..Z.) 

BASNAGILLT.  bot.  than.  Syn. 
de  Bryonla  laciniosa,  L.  à  Ceylan. 
f^.  Bryone.  (r.) 

*  BASO.  BOT.  PHAN.  Syn.  japonais 
de  Bananier.  V.  ce  mot.  (c.) 

BASOURA.  ROT.  PHAN.  (Pison.) 
Plante  employée  par  les  Brésiliens 
pour  faire  des  balais ,  et  qui  paraît 
être  le  Scupaiia  diilcis ,  Willd.  /■^. 
SCOPAIRE.  (b.) 

BASOURINHA.  rot.  phan.  (Pi- 
son.  )  Syn.  de  VaiidelLla  pratensis , 
Vahl.  J>'.  Vandellir.  (r.) 

BASSAL  ou  BASSIL.  bot.  phan. 
(Hornmann.  )  Syn.  arabe  d'Ognon. 
r.  Ail.  (b.) 

BASSE.  POIS.  Syn.  de  Perça  ocel- 
lata  ,  L.  sur  les  côtes  de  l'Amérique 
septentrionale.  F".  Perche.  (b.) 

BASSETS.  MAM.  A  jambes  droites 
et  à  jambes  torses.  Races  de  Chiens 
domestiques.  /'.  Chien.  (b.) 

BASSETS.  BOT.  CRYPT.  Nom  vul- 
gaire donné  à  quelques  Champignons 
stipités  ,  dont  le  pédicule  est  court ,  et 
le  chapeau  conséquemment  bas  sur 
terre.  —  Ce  sont  particulièrement  des 
Agarics.  /^.  ce  mot.  (e.) 

*  BASSIE.  ^a5s/a. BOT. PHAN.  Genre 
de  la  famille  des  Sapotées.  Il  l'cnfeime 
des  Arbres  originaires  des  Indes 
oii  ils  sont  nommés  lUipé  ,  nom 
qui  a  été  transporté  en  français. 
Le  calice  est  formé  de  quatre  sépales; 
la  corolle  campanulacée  présente  su- 
périeurement huit  divisions;  les  éta* 
mines,  au  nombre  de  seize,  sont  dis- 


si6  BAS 

posées  sur  ixn  double  rang.  Le  fruit 
est  une  drupe  à  chair  laiteuse,  conte- 
uaut  d'une  à  cinq  giaines  trigones  et 
allongées.  Les  fleurs  sont  ramassées  à 
l'extrémité  des  pédoncules  terminaux 
ou  axillaircs.  On  peut  voir  le  B.  loii- 
gifolia  ,  ligure  t.  098  ,  Lamk.  illustr.  ; 
le  B.  lalifulia  ,  tab.  jg  de  Roxburgli. 
Forster  en  a  fait  connaître  une  troi- 
sième espèce , le  B.  ohovata. 

AUioni  a  décrit  et  figuré  (  Mise. 
Tau7:T.  m.  177.  tab.  4.  fig.  2),  sous  le 
nom  de  Bassla  murlcata  ,  une  Plante 
des  contrées  méridionales  ,  considérée 
maintenant  comme  une  espèce  du 
genre  Salsola.  V.  Soude,     (a.  d.  j.) 

HASSIN.  zooL.  Le  système  osseux^ 
réduit  à  sa  plus  simple  expression  ,  se 
compose  d'une  série  de  vertèbres  qui , 
par  suite  de  développemens  ,  d'exten- 
sions et  des  dispositions  variables  de 
leurs  élémens,  donnent  les  autres  piè- 
ces osseuses  qui  composent  la  tèic,  le 
tronc  et  les  membres,  y.  Squelette. 
Nous  n'anticiperons  sur  celte  idée  que 

f)our  pouvoir  faire  apprécier  ce  qu'est 
e  bassin  en  analomie  philosophique. 
Cette  ceinture  osseuse  ,  qui  occupe 
une  place  variable  dans  l'étendue  de 
la  colonne  vertébrale ,  selon  les  classes 
d'Animaux ,  n'est  point  un  sur-ajoutd 
aux  vertèbres  au  niveau  desquelles  il 
se  trouve  ;  mais  c'est  réellement  une 
partie  des  élémens  formateurs  de  ces 
mêmes  vertèbres  qui  se  sont  élargies, 
développées  pour  ibrmerune  ceinture 
osseuse, comme,  plus  haut,  les  mêmes 

fiièces  se  sont  allongées  pour  former 
es  côtes.  Si  nous  pouvions  dévelop- 
per cette  idée  ,  ce  serait  dans  le  sque- 
ïetie  le  plus  simple  ,  celui  du  Serpent, 
ou  dans  ceux  de  quelques  Poissons , 
que  nous  irions  étudier  la  vertèbre 
pour  la  voir  former  à  elle  seule  toute  la 
charpente  osseuse  du  tronc  de  l'Ani- 
mal ;  nous  l'y  verrions  fournir  les 
côtes,  et  nous  donner  ainsi  la  clef  de 
la  composition  du  tronc.  Mais  nous 
ne  pouvons  ici  qu'indiquer  les  ques- 
tions; il  n'entre  pas  dans  le  cadre 
de  notre  Dictionnaire  d'en  pré- 
senter le  développement.  Le  principal 
usage  du  bassin  est  de  servir  d'articu- 


BAS 

latiou  aux  membres  abdominaux,  et 
de  point  d'insertion  aux  muscles  qui 
circonscrivent  la  cavité  abdominale. 

Il  existe  chez  tous  les  Yertébrés  ,  à 
l'exception  des  Serpens  et  de  quelques 
Poissons  qui  alors  n'ont  pas  de  na- 
geoires ventrales. 

Chez  tous  les  Animaux  qui  ont  un 
bassin  ,  l'abdomen  s'y  termine.  Les 
excrémens  ,  les  produits  de  la  géné- 
ration et  de  la  sécrétion  urinaire'  le 
traversent.  La  Taupe  présente  une 
exception  remarquable  :  les  os  de  son 
bassin  sont  si  serrés  les  uns  contre  les 
autres,  que  la  cavité  qu'ils  forment 
ne  pourrait  donner  issue  aux  produits 
de  la  génération;  aussi  la  matrice 
s'ouvre-t-elle  au-dessus  du  pubis  , 
disposition  qui  n'est  connue  que  dans 
ce  seul  Animal.  L'Homme  est ,  de  tous 
les  Animaux,  celui  qui,  proportion- 
nellement à  sa  grandeur,  a  le  bassin 
le  plus  large  et  le  plus  évasé  ,  ce  que 
nécessitait  la  grosseur  de  la  tète  de 
l'enfant  naissant. Le bassindes Singes 
s'en  rapproche  beaucoup  ;  il  est  aussi 
celui  qui,  après  le  bassin  de  IHomme, 
forme  un  angle  moins  ouvert  avec  la 
colonne  vertébrale  ,  ce  qui  détermine 
en  grande  partie  la  station  des  uns  et 
des  autres* 

Le  bassin  ne  forme  pas  une  ceinture 
osseuse  chez  tous  les  Animaux;  il  no 
se  compose,  dans  les  Cétacés,  que  de 
deux  os  suspendus  dans  les  chairs. 
Dans  le  Coclion-d'Indc  ,  les  pubis  sont 
aussi  séparés  l'un  de   l'autre,  et  les 
pièces  du  bassin  sont  mobiles  sur  la 
colonne  vertébrale ,  ce  qui  doit  rendre 
l'accouchement   très -facile  chez  ces 
Animaux.   Cet  écarlcmcnt  des  os  du 
bassin  est  aussi  un  caractère  de   la 
classe  entière  des  Oiseaux,  tant  il  est 
vrai  que  chaque  fois  qu'un  Animal 
sort  des   conditions    naturelles    à  sa 
classe,  c'est  toujours  pour  retomber 
dans  celles  d'une  autre.  Le  bassin  des 
Didelphes  offre  une  disposition  qu'on 
leur  a  long-temps  crue  particulière  ; 
leur    pubis    est    surmonté    de    deux 
grands   os  que  Ion  a  nommés  mar- 
supiaux, du   nom  de  la   famille  où 
on  les  a  observés  pour  la  première 
fois.    Ils   sont  mobiles  ,    et  donnent 


BAS 

attache  à  des  muscles  qui  ouvrent 
et  ferment  la  poche  qui  rcnfernic 
et  leurs  mamelles  et  leurs  iictits.  Mais 
c'est  surtout  tlans  les  Oiseaux  que 
ces  os  se  trouvent  au  maximum  do 
développement  ;  ils  appartiennent  , 
comme  Serre  la  montré,  à  la  classe 
top.t  entière  ,  et  font  partie  essen- 
tielle de  leur  bassin  ;  ils  forment  le 
stylet  que  l'on  avait  jusqu'ici  pris 
pour  le  pubis.  On  les  rcliouve  aussi 
dans  des  31ammifères  ,  autres  que  les 
marsupiaux.  Le  fœtus  humain  les  pré- 
sente souvent;  mais  il  faut  les  cher- 
cher dans  le  Irès-jeiine  âge  :  leur  pré- 
sence est  liée  à  celle  des  muscles  py- 
ramidaux. Dans  les  Oiseaux  ,  les  os 
coxaux  et  le  sacrum  font,  avec  les 
vertèbres  des  lombes  ,  un  seul  et  même 
os  qui  forme  une  large  cavité  évasée  , 
dont  les  pubis  se  portent  en  arrière 
au  lieu  de  se  réunir  pour  former 
ceinture. 

L'Autruche  ,  qui  touche  les  Mam- 
mifères par  uombre  de  points,  s'en 
rapproche  encore  par  sou  bassin  ;  dans 
cet  Oiseau  les  pubis  s'élargissent  beau- 
coup et  se  réunissent  pour  former 
une  ceinture  osseuse. 

Il  est  des  Poissons  oli  l'on  ne  trouve 
point  de  bassin,  et  qui  alors  manquent 
aussi  de  nageoires  ventrales  ;  quand 
il  existe ,  ou  il  se  borne  à  une  simple 
plaque  qui  soutient  ces  nageoires,  ou 
il  se  compose  d'un  plus  grand  nombre 
de  pièces  dont  la  disposition  varie 
singulièrement  :  il  n'est  chez  aucun 
attaché  à  la  colonne  épinière  ,  et  il 
est  plus  ou  moins  rapproché  de  la 
tête. 

Le  Bassin  est,  dans  l'Homme  et  la 
plupart  des  Tertébrés ,  formé  ,  en  ar- 
rière ,  par  le  sacrum  ,  série  de  corps 
vertébraux  qui  lait  évidemment  suite 
à  la  colonne  épinière  ,  et  qui  se  conti- 
nue en  coccyx  ou  en  une  queue  plus 
ou  moins  allongée.  Il  est ,  sur  les  côtés 
et  en  devant ,  Ibrmé  par  quatre  os , 
ordinairement  soudés  en  un  seul  dans 
l'àgeadulte;  l'un  est  l'iléon  attenant  au 
sacrum  ;  un  autre,  le  pubis  qui  sunit 
avec  celui  du  côté  opposé  pour  former 
la  saillie  et  l'arcade  de  ce  nom  ;  le  troi- 
sième est   l'o?   marsupial   qui ,.   cliez 


BAS  2 1 7 

lOiseau  ,  concourt  à  former  la  cavité 
du  Bassin  ,  et  passe  chez  les  Didelphes 
à  des  usages  plus  spéciaux  ,  ceu\-  dc 
servir  de  point  d'insertion  aux  mus- 
cles de  la  poche  de  ces  Animaux;  le 
quatrième  enfin  est  l'iscliiou  qui ,  chez 
les  Mammifères,  otl'rc  une  large  tube' 
rosité  qui  porte  sur  le  sol  dans  la  situa- 
tion assise  :  aussi  la  peau  qui  recouvre 
cette  tubérosité  est-elle  dure  et  cal- 
leuse chez  plusieurs  Singes  pour  qui 
cette  position  est  la  plus  ordinaire. 

(PR.  D.) 

BASSINET.  BOT.   riiAX.    r.  Ba- 

CINP-T. 

BASSINS.  GÉOL.  Grands  lits  des 
fleuves,  surfaces  de  terrains  plus  ou 
moins  étendues  dont  les  eaux  ,  suivant 
des  versans  divers  ,  finissent  par  se 
réunir  en  un  seul  canal  qui  les  conduit 
eu  un  réservoir  commun,  soit  l'Océan, 
soit  une  mer  intérieure  ouquelquelac. 
De  tels  Bassins  généraux  se  composent 
de  Bassins  partiels,  et  les  vallées  des 
liantes  montagnes  par  lesquelles  des 
torrens  portent  aux  fleuves  un  pre- 
mier tribut  ,'ne  sont  que  de  petits  Bas- 
sins plus  étroits  et  plus  encaissés;  leur 
nombre  concourt  ù  l'ensemble  d'un 
Bassin  général.  Les  crêtes  des  monts 
sont  donc  des  partages  de  Bassins  ;  ces 
partages  existent  partout  oii  les  eaux 

f)luviales  preunent,  eu  tombant  sur 
es  pentes  de  la  terre ,  une  direction 
différente  :  on  en  trouve  sur  des  pla- 
teaux oii  l'œil  saisit  à  peine  l'aspect 
d'une  difîérence  de  niveau  ;  aussi 
les  géologues  et  les  savans  qui  s'oc- 
cupent de  géographie  physique  ,  out- 
ils reconnu  combien  le  système  des 
anciens  dessinateurs  de  cartes  ,  qui 
environnaient  les  Bassins  naturels  de 
grandes  chaînes,  est  faux  et  erroné. 
Si  de  grands  cours  dcaux  descendent 
de  sommets  imposans ,  si  des  séries  de 
montagnes  en  accompagnent  ou  limi- 
tent quelque  étendue  ,  et  séparent  ses 
versans  de  ceux  d'un  cours  contigu  , 
il  ne  faut  pas  eu  conclure  que  tous  les 
grands  cours  d'eau  soient  nécessaire- 
ment encaissés  et  séparés  de  leurs 
voisins  comme  par  une  barrière  in- 
su rmontattle   que  posa  primordiale- 


2l8 


BAS 


ment  la  nature.  Depuis  qu'on  ne  trace 
plus  au  hasard  et  sur  de  fausses  don- 
nées des  tîlevations  en  pain  de  sucre, 
ou  comme  des  colliers  de  perles  en- 
filées, dans  la  topographie  on  s'est 
aperçu  que  les  cours  d'eaux  les  plus 
connus  n'avaient  pas  toujours  des 
Bassins  positivement  circonscrits  , 
et  que  plusieurs,  comme  pour  don- 
ner un  démenti  aux  anciens  systè- 
mes ,  semhlaient  se  plaire  à  couper 
successivement  des  chaînes  de  monts 
considérahles  ,  qu'au  premier  coup- 
d'œil  on  supposerait  qu'il  leur  eût  été 
plus  facile  de  tourner  ;  il  sufRt  d'avoir 
voyagé  le  long  de  quelque  grand  fleu- 
ve pour  se  convaincre  de  cette  vérité. 
Qu'on  examine  le  Danube ,  par  exem- 
ple ;  son  cours  se  compose  de  quatre 
ou  cinq  Bassins  successifs ,  qui  proba- 
blement furent  des  lacs,  comme  le 
cours  du  fleuve  Saint-Laurent  en  offre 
encore  diins  l'Améiique  septentiio- 
uale.  Ces  lacs  étaient  interceptés  par 
des  chaînes  de  monts  plus  ou  moins 
élevés,  et  recevaient  le  tribut  d'un 
système  particulier  de  versans  ;  leurs 
eaux  ayant  communiquépar  quelque 
canal,  qu'elles  approfondirent  à  me- 
sure que  la  pente  générale  favorisait 
l'écoulement  vers  la  mer  ,  ces  lacs  ont 
diminué  et  sont  devenus  enfin  des  plai- 
iies  dont  le  terrain  d'alluvion  indique 
le  premier  état  ;  ils  ont  même  disparu, 
et  le  lit  des  ruisseaux,  des  rivièi-es  et 
d'un  fleuve  serpente  tortueusement 
dans  des  canaux  restreints,  au  fond  de 
ces  espaces  mis  à  sec.  La  Méditerranée, 
la  Baltique ,  la  mer  Rouge  ,  la  mer 
Blanche  ,  la  mer  Vermeille  et  la  plu- 
part de  ces  golfes  enfoncés  dans  les 
terres,  dont  l'orifice  se  rétrécit,  peu- 
vent encore  être  considérés  comme 
des  Bassins  qui ,  tôt  ou  tard  ,  n'offri- 
ront plus  que  des  lits  de  rivière  arro- 
sant la  partie  la  plus  basse  de  vastes 
vallées.  La  Méditerranée  ,  par  exem- 
ple ,  ne  prend-elle  pas  déjà  une  forme 
analogue  à  celle  ducours  de  ce  fleuve 
'  Saint-Laurent  que  nous  avons  déjà 
cité?  La  mer  d'Azofet  la  mer  Noire 
ne  sont-elles  pas  déjà  des  lacs  qu'on 
peut  comparer  aux  lacs  supérieurs 
Huron  et  Michigan?  Un  jtdir  les  îles 


BAS 

de  l'Archipel  en  intercepteront  d'au- 
tres. L'Adriatique  ,  devenue  la  con- 
tinuation du  Bassin  secondaire  de 
l'Eridan  ;  l'espace  contenu  entre  les 
côtes  de  Syrie  ,  de  Libye  ,  et  une  ligne 
tirée  par  la  Calabre  ,  la  Sicile  ,  Malte 
et  la  pointe  Punique ,  seront  d'autres 
lacs,  auxquels  succédera  un  lac  plus 
vaste  ,  oii  les  îles  Baléares  ,  de  Corse 
et  de  Sardaigne,  diversement  unies 
par  leur  augmentation ,  en  prépare- 
ront d'autres;  et  toutes  ces  succes- 
sions de  lacs  alimenteront  ,  par  le 
détroit  de  Calpé  et  d'Abila,  l'embou- 
chure d'un  grand  fleuve  dont  le  Nil, 
rOronte  ,  le  Don,  le  Danube,  le  Pô, 
le  Tibre ,  le  Rhône  et  l'Ebre  ne  seront 
que  desafïluens.  La  Baltique ,  dont  les 
eaux  sont  tellement  adoucies  et  la  di- 
minution si  sensible  qu'elle  subira  la 
première  une  métamorphose  analo- 
gue ,  est  presque  déjà  réduite  à  la  con- 
dition géographiquede  cette  Gironde , 
reste  du  vaste  golfe  dont  le  sol  aqui- 
taniquc  demeure  le  monument ,  et 
qui  n'est  plus  que  la  simple  embou- 
chure de  la  Garonne  et  de  la  Dor- 
dogne. 

tJn  exemple  partiel  que  le  voyageur 
géologue  et  géographe  pourra  étendre 
à  beaucoup  d'autres  contrées  du  mon- 
de, même  dans  les  derniers  détails  de 
terrain  ,  suffira  pour  prouver  la  non- 
existence,  comme  règle  générale,  de 
ces  chaînes  de  monts ,  et  même  de 
collines  sensibles  dont  on  a  si  long- 
temps établi  la  présence  tout  autour 
des  grands  cours  d'eaux.  Nous  le  pren- 
drons en  Espagne  ;  dans  cette  pres- 
qu'île intéressante  et  si  peu  connue  , 
existent  de  grands  cours  d'eaux  qui 
s'échappent  vers  l'Océan  en  coulant  à 
l'ouest ,  ou  vers  la  Méditerranée  par 
des  pentes  qui  regardent  l'orient.  Les 
faiseurs  de  cartes  crurent  donc  qu'il 
était  indispensable  de  ramifier  les  Py- 
rénées sur  toute  la  surface  du  pays , 
afin  d'établir  entre  les  sources  de  ces 
divers  cours  d'eau  les  murailles  que 
leur  imagination  supposait  isoler 
jusqu'aux  moindres  ruisseaux.  C'est 
particulièrement  pour  séparer  les  ver  • 
sans  méditerranéens  des  versaus  océa- 
niques ,  qu'ils  multiplièrent  les  crêtes. 


BAS 

les  pics ,  les  anastomoses ,  les  contre- 
l'orts  ,  et  tout  ce  que  le  bui  in  peut  ima- 
giner de  noir  pour  rendre  sur  le  cuivre 
la  physionomie  alpine.  Cependant  de 
vastes  plaines  oh  les  s;oultes  de  pluie  , 
comme  indécises  du  choix  de  leur 
route,  coulent  vers  la  Méditerranée  par 
le  Xijar,  et  vers  l'Océan  par  leGuadal- 
quivir,  sétcndent  précisément  oii  de- 
vraient se  voir  des  chaînes  imagi- 
naires. Nous  avions  depuis  long-temps 
signalé  cet  exemple  ,  sans  qu'aucun 
géographe  en  eût  tenu  compte  ,  si  ce 
u'est  enfin  un  M.  Brué  qui  a  profilé  de 
nos  avis  et  même  des  dessins  que  nous 
lui  avons  connnuniqués  ,  sans  faire 
mention  de  l'autorité  sur  laquelle  il 
avait  établi  un  si  grand  changement 
dans  la  carte  de  l'Espagne  qu'il  a  ré- 
cemment publiée,  (b.) 

BASSOMBE.  BOT.  phax.  Syn. 
d'Acoc  selon  Bosc.  (fj.) 

BASSON.  OIS.  S3n.  vulgaire  de 
la  Foulque  Macroule,  Fulica  atra,  L. 

F'.  FoVLQUE.  (DR..Z.) 

BASSORE.  Bassuria.  bot.  phan. 
Aublet,  sous  le  nom  de  Bassojîa  syl- 
valica,  a  décrit  et  figuré  (PI.  de  la  Guy. 
tab.8.0)  une  Plante  herbacée  que  L.-C. 
Richard  regardait  comme  congénère 
des  Solanum.  Ses  caractères  sont  : 
un  calice  quinqueparti  ;  une  corolle 
monopétalc,  hypogyne,  dont  le  tube 
est  court  et  le  limbe  ouvert,  à  cinq 
divisions  aiguës;  cinq  éfamincs  insé- 
rées à  la  base  de  ces  divisions ,  à  filets 
courts  et  à  anthères  libres  ;  un  ovaire 
porté  sur  un  disque  ;  un  style  court  et 
un  stigmate  obtus.  Le  fruit  est  une 
baie  ovoïde,  pulpeuse  au-dedans  , 
bosselée  à  sa  surface  par  la  saillie  de 
graines  petites,  nombreuses,  réni- 
Ibrmes ,  bordées  d'un  feuillet  mem- 
braneux. Les  tiges  sont  nombreuses  , 
les  feudles  alternes  et  grandes  ,  les 
fleurs  en  corymbes  axillaires  peu 
garnis.  (a.  r.) 

BASSORINE.  BOT.  phan.  Matière 
particulière  de  la  nature  des  Gommes, 
observée  pour  la  première  fois  par 
\  auquelin  dans  ce  qu'on  nomme  vul- 
îçairement  Gomme  de  Bagdad  ,  et  que 


BAS  219 

J.  Pelletier  a  reconnue  dans  la  plu- 

1)art  des  Gommes-Résines  dont  on 
obtient  en  traitant  successivement 
ces  Gommes-Résines  par  l'eau  ,  l'Al- 
cohol  et  l'Elher.  La  Bassorinc  est  in- 
soluble dans  l'eau,  quelle  que  soit  la 
température;  elle  s'y  gonfle  considé- 
rablement, et  se  dissout  à  chaud 
dans  l'eau  chargée  d'un  peu  d'acide 
nitrique  ou  hydro-chlorique.  La  dis- 
solution évaporée  et  édulcorée  par 
1  Alcohol  abandonne  un  précipité  flo- 
conneux ,  lequel  desséché  ofl're  tous 
les  caractères  de  la  Gomme  arabique. 
Ce  qui  reste  en  dissolution  paraît  être 
un  principe  nouveau  qui  doit  attirer 
l'attention  des  chimistes.       (dr..z.) 

BASSUS.  Bassus.  iNs.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères  ,  section 
des  Térébrans  ,  établi  par  Fabriclus 
aux  dépens  du  genre  Ichneumon  de 
Linné  ,  et  comprenant  tous  ceux  dont 
le  ventre  est  à  peine  pétiole  et  cylin- 
drique. Latreille  n'adopte  pas  ce 
groupe ,  et  réunit  les  espèces  qu'il 
contient  aux  genres  Ichneumon  et 
Crypte.  P'.  ces  mots.  (aud.) 

BASTA  MARINA,  polyp. 
(  Rumph,  .^/7z3. ,  tab.  89.)  Syn.  de 
Spo/igia  Basta  ,  Pall.  Eponge  panache 
uoirdeLamarck. /^'.Eponge. (l,am..x.) 

*  BASTAN.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  de  rOElUet  chez  les  Portugais. 

(B.) 

BASTANGO.  pois.  L'un  des  noms 
vulganes  de  la  Pastenague.  /'.  Try- 

GOXOBATE.  (E.) 

*  BASÏARDTA.  BOT.  PHAN.  Genre 
de  la  famille  des  Malvacées,  que  nous 
avons  établi  ,  et  très-voisin  du  genre 
Sida  dont  il  diffère  seulement  par 
ime  capsule  unique  ,  à  cinq  ou  plu- 
sieurs loges  monospermes.  Ce  genre 
ne  renferme  jusqu'à  présent  que  deux 
espèces  originaires  de  l'Amérique  y 
dont  une  était  déjà  anciennement  con- 
nue sous  le  nom  de  Sida  vinosa.  (k.) 

BASTERA.   BOT.    phan.    (  Hout- 
tuyn.)  Syn.  de  Rohria.  /^.  ce  mot. 
(a.u.  J.) 

BASTERIA.  BOT.   phan.  Et  non 


2  20  BAT 

Bastera.  Millei-,  et  Adansou  à  son 
exemple  ,  nommaient  ainsi  le  Caly- 
cant/ius  dcljinné;  Ehi'et  lui  donne 
le  nom  de  Beureria,  et  Duhamel  de 
Butneria.  (a.d.  j.) 

BASTONAGO.  pois.  Même  chose 
queBastango.  V.  ce  mot.  (b.) 

BAT.  MAM.  Syn.  anglais  de  Chau- 
ve-souris. J^.  ce  mot.  "       (b.) 

*  BAT.  ClUeUum.  annel.  Quel- 
ques auteurs,  Lamarck  en  particu- 
lier (IJist.  nat.  des  Aniin.  sans  vert.  , 
T.  V.  13.  298  )  nomment  ainsi,  dans 
les  Lombrics  terresti'es,  l'espèce  de 
ceinture  que  l'on  observe  à  la  partie 
antérieure  et  supérieure  du  corps,  et 
qui  résulte  de  la  reunion  de  six  à  neuf 
anneaux.  /".  Lomehic.  (aud.) 

*  BATA.  BOT.  PHAN.  (Rhécde,  Hort. 
Mal.  1.  t.  12-1 4.)  L'un  des  noms  du 
Musaparadisiaca.  /^.Bananier,  (b.) 

BATAJASSE  otr  BATTAJASSE 
ET  BATTE-LESSIVE,  ois.  Noms  vul- 
gaires de  la  Lavandière.   /^.  Bkrge- 

KONNETTJS.  (dK..Z.) 

BATAN.  BOT.  PiiAN.  (Linscot.)  Ar- 
bre de  l'Inde,  peu  connu,  donton  ap- 
)3elle  la  Heur  Buaa,  et  le  i'riiitD u/jae/i. 
Est-ce  un  Jacquier ,  est-ce  un  Durion  ? 
/^'.  ces  mots.  (b.) 

*  BATANUTA.  bot.  phax.  (Dios- 
conde.)  Sjn.de  Tanius  coininunis ,  L. 
ï^.  Taimus.  ^b.) 

^  B  A  T  A  R  A .  Thamnophllus .  ois . 
Genre  de  l'ordre  des  Insectivores, 
dont  les  caractères  sont  :  bec  épais, 
court,  un  peu  bombé,  élargi  à  sa 
base,  dilaté  sur  les  côtés,  comprimé 
vers  la  pointe  qui  est  obtuse,  courbée 
et  échancréc,  dépassant  la  mandi- 
bule inférieure  :  celle-ci  est  bombée 
en  dessous  et  pointue;  narines  laté- 
rales, un  peu  distinctes  de  la  base  , 
percées  dans  la  masse  cornée  du  bec, 
arrondies  ou  ovoïdes  ,  totalement  ou- 
vertes ;  pieds  longs  ,  grêles  ;  tarse 
beaucoup  plus  long  que  le  doigt  in- 
termédiaire; l'externe  réuni  jusqu'à 
la  première  articulation  ,  l'interne  di- 
visé; ailes  très-courtes,  arrondies; 
les  trois  premières  rémiges  également 


BAT 

ctagées  :  les  quatrième ,  cinquième  et 
sixième  les  plus  longues.  — Le  genre 
Batara  ,  indiqué  par  d'Azara  et  formé 
par  Vieillot,  se  compose,  quant  à 
présent,  d'espèces  presque  toutes  de 
l'Amérique  méridionale,  et  d'un  pe- 
tit nombre  d'Afrique.  Leurs  mœurs 
et  leurs  habitudes  sont  encore  peu 
connues.  Selon  d'Azara  qui  a  pu  ob- 
server plus  particulièrement  ces  Oi- 
seaux au  Paraguay,  on  ne  les  rencon- 
tre que  dans  les  broussailles  des  four- 
rées obscures  ou  ils  se  tiennent  silen- 
cieusementavec leur  seule  compagne; 
ils  n'en  sortent  que  le  matin  et  le  soir 
pour  aller  à  la  chasse  des  petits  In- 
sectes dont  ils  font  leur  principale 
nourriture  ;  ils  évitent  la  grande  cha- 
leur,  ce  qui  ferait  croire  que  ces  Oi- 
seaux se  trouveraient  beaucoup  mieux 
dans  des  climats  plus  tempérés;  leur 
chant  ,  ou  plutôt  le  cri  qu'ils  ne  font 
entendre  qu'à  l'époque  des  amours, 
se  borne  à  la  syllabe  tu  ,  assez  vive- 
ment répétée.  C'est  aussi  dans  les 
buissons  épais  que  les  Bataras  font 
avec  soin  leur  nid  fortement  enlacé  , 
et  oii  ils  pondent  ordinairement  deux 
ou  trois  œufs  blancs  dans  la  plupart 
des  espèces,  et  picotés  ou  rayés  de  brun 
ou  de  rougeâtre  dans  quelques-unes. 
Les  Bataras  se  rapprochent  beau- 
coup des  Fourmiliers;  on  pourrait 
les  diviser  en  deux  tribus  ,  d'après  la 
force  du  bec. 

f  Bec  robuste  plus  ou  moins  renjlé 

eu  dessous. 
Batara  Agripenne,  Thamnaplàlus 
caudatus ,  Vieil!.  D'un  roux  verdâti-e, 
plus  clair  sur  le  cou  ;  rectrices  d'un 
brun  noiràti'e  avec  la  tige  aiguë, 
presque  usée  ;  longueur,  sept  pouces 
et  demi.  De  la  Guyane. 

Batara  a  aules  vertes  ,  Tham. 
dUoropterus,  Vieill.  Parties  supérieu- 
res rousses  ;  tectrices  alaires  roussâ- 
tres  avec  une  zone  noire  vers  le 
haut  ;  rémiges  vertes  en  dehors  ;  par- 
ties inférieures  rayées  transversale- 
ment de  brun  et  de  noir  ;  queue  lon- 
gue ,  arrondie  et  rayée  de  noir  ,  de 
blanc  et  de  gris  ;  pieds  bleus  ;  lon- 
gueur, huit  pouces.  De  Cayenne. 
Batara  bleuâtre  j  Tham.  cœru- 


BAT 

/esccns,  Vieill.  Parties  supérieures 
d'un  gris  plombe  ;  sommet  de  la  tète 
noir ,  ainsi  que  les  ailes  et  la  queue 
qui  sont  en  outre  bordées  et  termi- 
nées de  blanc  ;  une  taelie  de  la  même 
couleur  sur  le  haut  du  dos;  parties  in- 
iéricures  d'un  blanc  bleuâtre  ;  bec 
noir  et  bleu  ;  longueur,  cinq  pouces 
huit  lignes.  Du  Paraguay. 

Bataka  doré  ,  Tham.  aitratiis  , 
Vieill.  Parties  supérieures  d'un  brun 
plombé  nuancé  de  jaune  doré  ;  som~ 
met  de  la  tcte  mordoré  ;  tectrices  alai- 
res  brunes ,  terminées  de  blanc  vers 
la  pointe  ;  gorgo  d'un  blanc  bleuâtre  ; 
devant  du  cou  mordoré;  dessous  du 
corps  d'un  roux  mêlé  de  jaune  doré  ; 
longueur,  cinq  pouces  huit  lignes.  Du 
Paraguay. 

Ba  rARA  FERRUGTN'EUX  ,  LcUliuS  rU~ 

higuiusii3 ,  Lath.  Parties  supérieures 
d  un  jaune  de  rouille  avec  la  nuque 
garnie  d'une  huppe  ;  parties  inté- 
lieurcs  d'un  jaune  rougeàtre.  De 
Gayenne. 

Grand  Batara  ,  Tham.  major, 
Vieill.  Parties  supérieures  noires  avec 
les  tectrices  alaires  bordées  de  blanc; 

Earties  inférieures  blanches  ;  cinq 
andes  transversales  blanches  sur  les 
deux  rectrices  extérieures,  et  quel- 
ques points  de  la  même  couleur  sur 
les  trois  suivantes;  longueur  ,  huit 
pouces  deux  lignes.  Du  Paiaguay. 

Batara  huppé  ,  Tu/dus  cirrhatus, 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  brun 
noirâtre  ;  tectrices  alaires  noires;  une 
huppe  de  cette  couleur  sur  la  nuque; 
gorge  noire  et  blanche  ;  poitrine  noi- 
re; recirices  bordées  de  blanc;  lon- 
gueur ,  six  pouces.  De  Gayenne- 
jf  JSec  presque  grêle. 
Batara  Al  API,  Tham.  yllapl , 
Vieill.;  Ti/rdus  ^Iapi,htiVa.  ,  Bufï". 
pi.  enl.  701.  lig.  -2.  Parties  supérieu- 
res brunes  ,  piquetées  de  blanc;  tête, 
cou  et  dos  olivâtres;  une  tache  blan- 
che sur  le  dernier;  parties  inférieures 
cendrées  -,  gorge  ,  devant  du  cou  et 
poitrine  noir?;  rectrices  noirâtres,  un 
peu  étagées  ;  la  femelle  est  sans  tache 
sur  le  dos  ;  elle  a  la  poitrine  blanche 
et  le  ventre  roussâtre  ;  longueur,  six 
pouces.  Getle  espèce  se  distingue  de 


BAT  2ùi 

ses   congénères  par  une  vie  plus  so- 
ciale. De  la  Guyane. 

Batara  a  calotte  noire,  Tliam. 
atiicapillus,  Vieill.  ;  Lanius  ater, 
Lath.,  Merrcn.  pi.  10.  Parties  supé- 
rieures d'un  gris  foncé;  sonnnet  de 
la  tête  noir  ;  tectrices  alaires  bordées 
de  blanc;  parties  inférieures  d'un  cen- 
dré bleuâtre;  rectrices  noires  ,  îermi- 
nées  dcblanc  ;  la  femelle  est  brune  en 
dessus  avec  le  sommet  de  la  tête  roux; 
elle  a  de  petites  taches  blanches  sur 
les  scapul.iires;  les  parties  inférieu- 
res sont  d'un  blanc  sale;  longueur, 
cinq  pouces.  De  la  Guyane. 

Batara  Goraya  ,  Tham.  Coraya , 
Vieill.  ;  Turdiis  Coraya  ,  Lath. ,  Bull', 
pi.  enl.  701.  ilg.  1.  Parties  supérieu- 
res brunes;  tête  noire;  gorge  et  de- 
vantdu  cou  dun  blanc  qui  pi  end  une 
teinte  cendrée  roussâtre  sur  la  poi- 
trine et  le  ventre;  queue  ra-jée  trans- 
versalement de  noirâtre;  longueur, 
cinq  pouces  six  ligues.  De  la  Guyane. 

Batara  a  cravattl  noire  ,  '1  harn. 
ciiuiamonieiis,  \ic\\\.;  Turdus  ci/ma- 
momeus,  La;h.  ,  Buti".  pi.  enl.  56o. 
tig.  2.  Parties  supérieures  d'un  roux 
foncé  ;  moustaches  blanches  ;  gorge 
dun  noir  velouté;  tectrices  alaires 
supéiieures  noires,  avec  une  tache 
blanche  ;  les  inférieures  blanches  ; 
parties  inférieures  roussàtres  ;  rémiges 
et  rectrices  noires,  bordées  de  blanc  ; 
longueur,  cinq  pouces.  De  Gayenne. 

Batara  a  front  roux  ,  Tham. 
riijifrons  ,  Vieill.  ;  Turdus  rujifrons , 
Lath.,  ButF.  pi.  enl.  644.  f.  Parties 
supérieures  brunes  ;  gorge  ,  côtés  de 
la  lê(e ,  fi'ont,  devant  du  cou  et  ventre 
roux;  tectrices  alaires  noires,  bor- 
dées de  jaune  ;  tectrices  caudales  in- 
férieures blanches;  rectrices  cendrées; 
longueur,  huit  pouces  six  lignes.  De 
l'Amérique  méridionale. 

Bataka  grisin,  T.griseus,  Vieill.  ; 
Sytuiagrlsea,  Lath.,  Buff.  pi.  enl.  645. 
hg.  1  et  :2 .  Parties  supérieures  d'un  gris 
cendré  ;  tectrices  alaires  supérieures 
tel  minées  de  blanc;  rémiges  noirâtres, 
bordées  de  gris  clair  ;  sommet  de  la 
tête  noirâtre  ;  moustiiches  blanches  ; 
parties  inférieures  blanches  ,  à  l'ex- 
ception de  la  gorge  et  de  la  poitrine 


'222  BAT 

qui  sont  noires  ;  la  femelle  diflère  du 
mâle  en  ce  que  tout  ce  qui  est  noir 
chez  celui-ci  est  gris  chez  elle  ;  lon- 
gueur, quatre  pouces  six  lignes.  De 
l'Amérique  méridionale. 

Bataba  a  longue  queue  ,  Tham. 
longicaudus  ,Yie'ill.  Noir  avec  de  pe- 
tites mouchetures  blanches  sur  la 
gorge  et  les  rectrices;  longueur  ,  sept 
pouces.  De  l'Amérique  méridionale, 

Bataba  imouciieté,  TJiam.  giitta- 
tus  ,  Vicill.  Blanc  avec  des  taches  noi- 
res ,  en  forme  de  larmes,  sur  les  par- 
ties supérieures  ;  longueur,  sept  pou- 
ces. De  l'Amérique  méridionale. 

Bataba  rayé  de  Cayenne,  La- 
niits  dolia/i/s ,  Lath.  (  Pie-Grièche 
ravée),  Buff.  pi.  enl.  297.  fig.  1.  En- 
tièrement rayé  de  noir  et  de  blanc , 
avec  une  petite  huppe  rayée  lougitu- 
dinalcment  sur  la  nuque  ;  longueur, 
six  pouces  six  lignes. 

Bataba  bayé  du  Pabaguay  , 
Tliam.  j-acUatus,  Vieill.  Parties  supé- 
rieures rayées  de  blanc  et  de  noir: 
ces  deux  couleurs  se  mêlant  irrégu- 
lièrement sur  la  tète  et  ie  cou  ;  rémi- 
ges noires  ,  tachetées  de  blanc  ;  par- 
ties inférieures  blanchâtres  ,  rayées 
de  noir;  rectrices  rayées  de  noir;  une 
huppe  noire  sur  la  nuque;  la  femelle 
a  roux  tout  ce  qui  est  noir  dans  le 
mâle;  longueur,  six  pouces  six  li- 
gnes. 

Bataba  bayé  a  tète  kousse  , 
Tham.  lineatas  ,  Vieill.  Entièrement 
rayé  de  noir  et  de  blanc  roussàtre  , 
avec  la  tête  roussej  longueur,  six  pou- 
ces. De  l'Amérique  méridionale. 

Bataba  bougeatbe  ,  Tham.  Tuh't- 
cus ,  Vieill.  Dessus  de  la  tête  d'un 
gris  cendré;  joues  blanches  et  tache- 
tées de  brun  ;  parties  supérieures 
rousses  ;  parties  inférieures  rougeâ- 
tres  ;  ailes  et  queue  noivâtres  ;  les  rec- 
trices bordées  de  blanc;  longueur, 
neuf  pouces.  De  l'Amérique  méridio- 
nale. 

Bataba  boux,  Tham.  riifus , 
Vieill.  ;  Batara  roxo  ,  Azar.  Parties 
supérieures  rousses;  tectrices  alaires 
noires;  parties  inférieures  d'un  blanc 
sale  et  jaunâtre  ;  longueur ,  sept  pou- 
rcs.  Du  Paraguay. 


BAT 

Bataba  tacheté  ,  Tham.  nœvius  , 
Vieill.,  Laniiis  nœvius ,  Lath.  Parties 
supérieures  noires  ,  terminées  de 
blanc  ;  rectrices  noires  avec  une  ta- 
che oblongue  à  l'extérieur  de  cha- 
cune ;  parties  inférieiues  cendrées  ; 
longueur,  six  pouces  trois  lignes.  Du 
Brésil. 

BatabaSohet-bé,  Tham.  nitilus  , 
Vieill.;  Lanlus  ?-ufus ,  Lath.  Tête, 
gorge  et  cou  d'un  noir  verdâtre  ;  par- 
ties supérieures  rousses  de  même  que 
la  queue  ;  parties  inférieures  d'un 
gris  blanchâtre  ;  longucui',  sept  pou- 
ces neuf  lignes.  De  Madagascar. 

Bataba Tchagra, rZ-a/zz.  Tchagra, 
Vieill.  ;  Lanius  senegalus ,  Lath.  , 
BufF.  pi.  enl.  479.  f.  1:  Levail.  Ois. 
d'Afrique,  pi.  70.  Parties  supérieures 
d'un  brun  foncé,-  nuque  d'un  noir 
olivâtre  ;  gorge  blanchâtre  ;  parties 
inférieures  cendrées;  moustaches  blan- 
ches; les  deux  rectiices  intermédiaires 
rayées  finement  par  une  teinte  grise, 
plus  intense  que  le  fond  ;  les  autres 
noirâtres,  terminées  de  blanc;  lon- 
gueur, neuf  pouces. 

Bataba  a  tète  beeue  ,  Tliam. 
cj anocephaliis ,N \c\\\.  Tête  d'un  bleu 
lurquin  ,  traversée  sur  le  milieu  du 
sommet  par  une  raieblanche  ;  parties 
supérieures  noires  ;  tectrices  alaires 
avec  quelques  taches  et  les  bordures 
Idanchcs;  rectrices  noires  avec  l'ex- 
trémité blanche,  à  l'exception  des 
intermédiaires  ;  la  femelle  est  d'un 
noir  verdâtre  ,  et  n'a  point  la  raie 
blanche  occipiialc  ;  longueur,  six 
pouces  qualre  lignes.  Du  Paraguay. 

Bataba  a  tète  rousse  ,  Tham. 
nijicapillus ,  Vieill.  ;  Batane  acane- 
lado ,  Azar.  Sommet  de  la  tête  d'un 
brun  roux,  plus  clair  sur  les  côtés; 
dos  d'un  brun  mêlé  de  bleuâtic;  tec- 
trices supérieures  et  bordures  des  ré- 
miges mordorées  ;  devant  du  cou  et 
poitrine  blanchâtres  ,  rayés  transver- 
salement de  noir;  rectrices  intermé- 
diaires entièrement  noires  ,  les  autres 
boi'dées  de  blanc  ;  longueur,  six  pou- 
ces trois  lignes.  Du  Paraguay. 

Bataba  vabié  ,  Tham.  farius  , 
Vieill.;  Lanius  parius  ,  Lath.  Parties 
supérieures  d'un  brun  cendré  ;  sca- 


BAT 

piilaires  blanches  ;  parties  inférieures 
d'un  blanc  jaunâtre  ;  ailes  et  queue 
brunes.  Du  J3résiL 

Batara  verdatrf.  ,  Tham.  vires- 
cens  ,  Vieill.  Parties  supérieures  ver- 
flàtres  avec  la  tète  taclictée  de  noir; 
tectrices  alaires  noires,  tachetées  de 
blanc  ;  parties  inférieures  grises  et 
roussàtres  dans  le  mâle  ;  queue  noire 
terminée  de  blanc.  De  l'Amérique 
méridionale. 

Batara  vert,  Tham.  t-7'/v;'rf/5,Yieill. 
Parties  supérieiues  vertes  ;  parties 
inférieures,  front  et  tectrices  caudales 
rayés  transversalement  de  noir  et  de 
blanc;  longueur,  six  pouces  dix  lignes. 
De  l'Amérique  méridionale.  (ur..z.) 

BATARD.  A2vNEL.  Nom  par  lequel 
les  pécheurs  désignent  de  petits  vers 
rouges  qu'ils  recherchent  entre  les 
rochers  pour  amorcer  leurs  lignes,  (b.) 

BATATE.  Batatas.  bot.  phan. 
D'oii  Patate.  Espèce  de  Liseron.  P'. 
ce  mot.  (b.) 

BATAULE.  BOT.  phan.  Même 
chose  que  Beurre  de  Bambouc.  /^.  ce 
mot.  (b.) 

BATAVIA.  POIS.  (  Bosmann.  ) 
Nom  donné  à  un  Poisson  de  la  Côtc- 
d'Or  en  Afrique,  qu'il  est  impossible 
de  rapporter  à  aucun  genre  connu  sur 
le  peu  qu'on  en  sait.  (b.) 

BATEAU.  Moi.L,.  Nom  vulgaire 
d'une  espèce  de  Patelle,  Patella  co/7z- 
/>/es5adeLamarck.  /^.  Patelle,  (f.) 

BATECII ,  BATIE  ou  BATIEC. 
BOT.  piiA>'.  Synonymes  de  Pastèque 
ou  Melon  d'eau.  (a.  d.  j.) 

BATELE.  BOT.  PHAN.  (Nicholson.) 
Nom  caraïbe  dune  espèce  d'Eupa- 
toire  indétet-minée.  (b.) 

BATELEUR,  ois.  LevaiUant ,  Ois. 
d'Af.  pi.  7  et  8.  Syn.  de  Pygargue. 
K.  Aigle.  (b.) 

BATHAENDA.  bot.  fhan.  Proba- 
blement la  même  chose  que  Batlioen- 
da.  y.  ce  mot.  (b.) 

BATHELIUM.  bot.  crypt.  (Li- 
chens. )  Genre  établi  par  Achar  dans 
l'ouvrage  intitulé  :  Methodus  Liche- 


BAT  2  2.") 

num ,  mais  qu'il  n'a  pas  conservé  dans 
ses  autres  ouvrages.  Il  l'a  réuni  ;ni 
genre  Tripcthelium  dont  il  ne  diU'èie 
presque  pas.  La  seule  espèce  que  ce 
genre  renfermait ,  le  Bathcliitm  mas- 
toideurn,  croît  sur  i'écorce  des  Ar- 
bres en  Guinée.  /^.  Tripethelii  ji. 
Cad.  b.) 

BATIIOENDA.  bot.  phan.  Linné 
soupçonne  que  l'Arbre  dont  le  bois 
sert  à  Cevlan  pour  faire  divers  usten- 
siles ,  et  qui  porte  ce  nom ,  est  un  Hi- 
biscus. T^.  Ketmie.  (b.) 

*  BATHOS.  OIS.  Syn.  grec  d'E- 
tourneau,  Sturnus  vutgaris ,  L.  P'. 
Etoi'rneau.  (dr..z.) 

BATHYERGUS.  mam.  (  lUiger.  ) 
K.  Oryctères. 

BATI.  BOT.  PHAN.  V.  Bâtis. 

*  BATICULA.  BOT.  PHAN.  r.  Ba- 
cii:cco. 

BATIE  OU  BATIEC.  bot.  piiax. 
T^.  Batech. 

BATIS.  OIS.  Syn.  du  Traquet  , 
Motacilla  mbetra ,  L.  /^.  Traquet, 

(DR..Z.) 

BATIS.  POIS.  Grande  espèce  de 
Raie  du  genre  Dasvbatc.  P',  ce  mot. 

(B.) 

BATIS,  bot.  phan.  On  r.omme 
ainsi  un  Arbuste  de  la  Jamaïque  ,  as- 
sez remarquable  par  la  structure  de 
ses  fleurs  ,  et  qui  n'a  jitmais  été  rap- 
porté par  les  aiUeu;  s  à  aucune  fa- 
mille connue.  On  le  rencontre  sur 
les  rivages  de  la  mer  et  dans  les  ter- 
rains salins.  Aussi  renferiîie-t-il  beau- 
coup de  particules  salines.  Il  s  élève 
à  la  hauteur  de  quatre  pieds;  ses  ra- 
meaux nombreux  sont  à  quatre  angles 
et  opposés  ,  ainsi  que  ses  feuilles 
charnues  ,  à  l'aisselle  desquelles  nais- 
sent des  chatons  de  fleurs  ,  mâles  sur 
un  pied  ,  femelles  sur  un  autre.  Les 
premières  consistent  en  quatie  é!a- 
niines  situées  à  la  base  d'une  écaille 
un  peu  plus  courte  qu'elles  ,  accom- 
pagnée, suivant Browne ,  d'unepetite 
gaine  membraneuse.  Ces  écailles  ,  im- 
briquéessur  quatre  rangs,  constituent 
une  pyramide  quadrangulaire  et  ses- 


224  BAT 

sile.  Les  (leurs  femelles,  réunies  en 
un  chaton  obloug,  un  peu  pédicellé 
et  ceint  Je  deux  écailles  à  sa  base, 
sont  tonnées  chacune  par  une  squam- 
mule  à  laquelle  tient  un  ovaire  sur- 
monté d'un  stigmate  sessile  et  bliobé, 
et  qui  devient  une  ]>aie  contenant  dans 
une  seule  loge  de  deux  à  quatre  grai- 
nes. Ces  baies ,  fixées  à  un  axe  com- 
mun et  charnu,  finissent  par  se  sou- 
der entre  elles  et  former  ainsi  un  fruit 
composé.  /^.  Lamk.  lllust.  tab.  806. 
(a.d.  jO 

*Batis,  et  non  Bâti  ,  dans  Pline, 
désigne ,  selon  Adanson  ,  la  Peicc- 
Pierre  ,  Crilhmum  marilimum  ,  L.  P'. 
Bacille.  (e) 

*  BATITDRES.  min.  Ecailles  qui 
se  détachent  d'une  ;,urface  métallique 
lorsqu'on  la  bat  après  avoir  été  forte- 
ment chauffée.  Les  Batitures  sont  or- 
dinaii'ement  du  Métal  au  premier  de- 
gré d'oxydation  ou  des  Protoxydes. 

(DR..Z.) 

BATLESCHAIAN  ou  BADIND- 
JAN.  BOT.  PHAN.  (Sloane.  )  Syn.  de 
Solanum  Melongena,  L.  f^.  Mohelle. 

(B.) 

BATO  ou  BATD.  bot.  pu  an.  P  . 
Yato  lela. 

BATOLITE.  BatoUtes.  moel.  foss. 
Dénomination  générique  créée  par 
Mondbrl  (Conchyl.  T.  i.  p.  554)  pour 
distinguer  un  corps  pétrifié  fort  sin- 
gulier qu'il  appelle  Batolile  Tuyau 
d'Orgue,  B.  organisans.  Ce  Fossile  a 
été  compris  ,  par  Picot  de  La  Peyrouse, 
dans  ses  Orthocératites  {T-''-  Monogr. 
des  Orthocér.).  Quanta  la  figure  citée 
par  Kuorr  (  Diltw.  Test.  éd.  Valch. 
pi.  \.  a.î.  10) ,  on  peut  douter  si  elle 
se  rapporte  au  même  corps  représenté 
par  Montibrt.  A'^oici  la  description  gé- 
nérique que  cet  auteur  donne  des  Ba- 
toUtes :  «  Coquille  libre  ,  adhérente 
»  ou  vivauten  famille  ,  univalve ,  cloi- 
»  sonnée  ,  droite  cliistuleuse  ;  bouche 
»  arrondie ,  peu  profonde,  ouverte, 
»  horizontale  ;  cloisons  criblées  et 
»  percées  latéralement  de  deux  grands 
»  s:igmates  ,  répondant  à  deux  arêtes 
))  parallèlei  ou  divergentes  qui  per- 


BAT 

»  cent   toutes  les   cloisons   jusqu'au 
5)  sommet  de  la  Coquille.  » 

Monlfort  et  Blainville  comparent  , 
avec  raison  ,  les  Batolites  aux  Hippu- 
rites.  Ce  que  le  premier  appelle  des 
stigmates  et  des  arêtes  parallèles ,  se 
retrouve  en  ctfet  dans  les  Hlppurites 
dont  les  Batolites  sont  bien  distin- 
guées par  leur  forme  fistuleuse  ou 
cylinlrico-conique;  car  chaque  tuyau 
montre  une  diminution  progressive 
dans  son  diamètre  ,  de  sorte  qu'on 
peut  croire  que  ces  corps  acquéraient 
une  assez  grande  longueur.  Montfort 
dit  en  avoir  vu  de  plus  de  trois  j)ieds 
de  long,  n'ayant  qu'un  pouce  de  dia- 
mètre à  leur  base ,  et  à  peine  deux 
lignes  du  côté  du  sommet  qui  était 
tronqué.  Il  conclut  d'un  Batolite  du 
cabinet  du  marquis  de  Drée,  qui  a  au 
moins  trois  pouces  à  son  grand  dia-' 
mètre,  qu'il  a  dû  avoir  cinquante- 
quatre  pieds  de  longueur.  Ces  corps 
paraissent  avoir  été  groupés.  On  volt 
à  lextérieur  les  traces  de  l'accroisse- 
ment successif ,  et  ils  ressemblent 
beaucoup  à  des  Polypiers.  Selon  Mont- 
fort  ,  ces  corps  constituent  à  eux  seuls 
des  masses  de  rochers  dans  les  hautes 
Alpes  :  ils  doivent ,  d'après  cela ,  être 
regardés  comme  très-anciens  parmi 
les  Fossiles  ori^anisés.  Nous  avons 
réuni  les  Batolites  et  les  Hippuritcs 
(  K.  ce  mot  )  dans  une  même  funille 
de  la  classe  des  Céphalopodes  déca- 
podes ;  mais  il  est  évident  qu'on  ne 
conçoit  point  encore  assez  bien  ces 
deux  corps  singuliers  pour  en  avoir 
une  idée  juste.  (F.) 

BATON.  BOT.  PHAN.  Nom  vulgai- 
rement appliqué  avec  quelque  épi- 
thète ,  par  les  jardiniers ,  à  des  Plantes 
dont  les  fleurs  sont  disposées  en  une 
sorte  d'épi  plus  ou  moins  seiTé,  long 
et  cylindrique.  Ainsi  l'on  nomme: 

B4.T0N  de  Jacob  ,  V Asphudelus  lu- 
teus ,  L. 

Bâton  de  saint  Jean,  le  Folygo- 
num  orientale. 

*  Bâton  d'Or  ,  le  Cheiranthus 
Cheiri,  L.  à  fleurs  doubles. 

Bâton  Royae  ,  V Asphodelus  alhv^. 

{B.) 


BAT 

BATONNET.  :\tor.L.  Nom  vulgaire 
fl'une  espèce  du  genre  Cùnc  ,  c'est  le 
Coniis  tendincus  de  Bi  uguière  ,  de  La- 
iiiarcket  deDillwyu.  ^.  Cône,    (f.) 

BATOS.  BOT.  rilAN.  (Illppocratc.) 
S^n.  de  Ilouce.  («•) 

*  BATRACHIE.  Batmchiutn.  bot. 
riiAN.  Première  scclioii  formée  par 
DeCandoliÇî  (Syst.  végét.  i.p.  i55) 
dans  le  genre  nombreux  des  llenon- 
cules;  elle  répond  aux  Renonculoides 
de  Vaillant,  et  comprend  les  espèces 
aquatiques  hctérophylles  ,  vulgaire- 
ment nommées  GrcnouUlettes  ,  et  qui 
toutes  avaient  été  antérieurement 
confondues  comme  de  simples  variétés 
des  Ranunculus  aquatilis  et  hedera- 
ceus  de  Linné  P'.  Hesoncule.    (b.) 

BATRACHION.  bot.  phan.  Dont 
Qreiiouillette  n'est  que  la  traduction. 
Vieux  noiv  i\is  Ranunculus  bulbosus, 
Jj. ,  et  aquatilis  ,  L.  J^.  Batrachium 
et  Renoncule.  (b.) 

BATRACHITE  ou  BROFTIAS. 
MIN.  (Pline.)  On  croit  reconnaître 
dans  la  Pierre  que  les  anciens  nom- 
maient ainsi  et  qu'ils  supposaient  le 
résultatde  quelque  coup  de  tonnerre  , 
une  Pyrite  globuleuse  striée  du  cen- 
tre à  la  circonférence.  /'".  Pyrite. 
On  supposait  aussi  que  la  Batracliite 
se  trouvait  dans  la  tête  des  Grenouil- 
les ,  et  on  lui  attribuait  des  propriétés 
merveilleuses  contre  le  venin  des  Ser- 
pens.  (LUC.) 

BATRACHOTDE.  Batrachus.  pois. 
Genre  de  l'ordre  des  Acanthoptéry- 
giens  ,  famille  des  Percoïdcs  de  la  Mé- 
thode deCuvicr ,  établi  par  Lacépède, 
parmi  les  Jugulaires  cie  Linné  ,  aux 
dépens  des  Gades  et  des  Blennies 
de  ce  dernier.  Ses  caractères  sont  :  tête 
horizontalement  aplatie,  plus  large 
que  le  corps  ;  gueule  et  ouïes  très- 
fendues  avec  les  opercules  épineux  ; 
ventrales  étroites  attachées  sous  la 
gorge;  première  dorsale  courte,  sou- 
tenue de  trois  rayons  épineux  ;  se- 
conde, molle  et  longue,  ainsi  que  l'a- 
ns;Je  qui  lui  répond.  Les  intestins 
courts  manquent  de  cœcum  dans  les 
tome  II. 


BAT  325 

espèces  qu'on  a  disséquées.  La  vessie 
natatoire  est  profondément  fourchue 
en  avant.  Ces  Poissons  voraces  et  pê- 
cheurs se  tiennent  cachés  dans  la  vase 
oîi  ils  tendent  des  embûches  aux  au- 
tres habitans  des  eaux;  leur  piqûre 
passe  pour  dangereuse.  Le  peu  d'es- 
pèces qui  constituent  ce  genre  peu- 
vent se  répartir  dans  les  deux  divi- 
sions suivantes  : 

f  Espèces  dont  la  bouche  est  poiu- 
vuc  de  barbillons  eu  assez  grand  nom- 
bre. 

Le  Tau  ,  Batrachus  Tau,  Blocli. ,  T, 
VI.  f.  2-3.  Encycl.  Pois.  pi.  3o.  f.109. 
Gadus  Tau ,  L.;  GmeLiSysA  nat.  xin. 
1.  part.  m.  x  172. Poisson  dont  la  tôle 
grande  et  large  est  marquée  entre  les 
yeux  et  jusque  vers  la  nuque  dune 
tache  qui  rappelle  le  Tau  grec;  les 
opercules  munis  do  trois  aiguillons. 
Son  corps  est  couvert  d'une  muco- 
sité remarquable;  il  habite  les  côtes 
de  la  Caroline.  B.  6.  V.  3.  20.  26. 
p.  20.  J.  1/6.  J.  i5.  i5.22.  C.  12.  16. 

La  Grenouillère, /?fl//fic/i«5  blen- 
noides;  Blennius  raninus,  Gmel.  Sjst. 
nat.  XIII.  1 . p.  m.  p.  1 1 85.  Poisson  vo- 
racc  des  lacs  de  la  Suède,  dont  la  chair 
n'est  pas  bonne  à  manger ,  et  qui ,  de 
même  que  le  précédent, laisse  échapper 
de  toute  la  suiiace  de  son  corps  une 
abondante  mucosité.  Les  deux  pre- 
miers rayons  de  chaque  nageoire  ju- 
gulaire sont  terminés  par  un  long 
îilament.  B.  7.  D.  3-56  P.  22.  /. 
2/6.  ^.  6.  C.  00. 

Le  Grogniard  ,  Batrachus  grwi- 
niens,  Bloch.  ,  2.  t.  Cottus  grunniens , 
L.  ;  Gmel.  Sjst.  nat.  xiii.  part.  m. 
1208;  Séba.  III.  t.  23.  f.  4.  Poisson 
des  mers  australes  ,  soit  de  l'Inde 
soit  de  l'Amérique;  dont  la  tête  est 
grande^avec  les  yeux  petits;  dont  l'iris 
est  rouge  ,  et  qui  a  quatre  aiguillons 
à  l'opeicule.  Sa  chair  est  excellente, 
mais  son  foie  est  fort  amer.  Il  fait  en- 
tendre un  grognement.  B.  6.  D.o  — 
20.  P.  22.  J.  4.  A.  16.  C.  11. 

tf  Espèces  dont  la  bouche  est  dé- 
pourvue de  barbillons. 

Le  NiGUi,  Batrachus  surinamensis, 
Schn.  pi.  7.  Ce  Poisson,  mentionné 
par  Marcgrave(S/rt5.  p.  78)  aétécon-. 

i5 


£36  BAT 

fondu  par  Gniolin(/of.  ci/.)  avec  l'es- 
pèce pi  émîonte.  Le  Gallus  gri/nniens 
de  Uillu-hby,  qui  a  été  également 
confondu ,  jioinrait  bien  ,  s'il  n  est 
pas  le  même  Poisson  ,  former  une  nou- 
velle espèce  dans  la  seconde  division 
du  genre  dont  il  vient  d'être  qnes- 
tion.  (b) 

BAÏRACIIOSPERME.  J?a^/drAo4- 

pcnna.  bot.  cr^tt.  {Ca/iod:nées;  sec- 
tion des  Dip/nles.  )  Les  Plantes  de  ce 
genre  forment  dans  la  nature  un  s;rou- 
pe  si  1  emarqualtle  ,  qu'on  a  lieu  d'èti  e 
surpris  que  Dillen  ,  et  Linné  après 
lui  ,  n'en  aient  point  formé  au  moins 
une  section  particulière,  dèsqu  ils  en- 
treprirent de  débrouiller  la  cryptoga- 
uùe.  L'on  n'a  pas  besoin  d'emprunter 
le  secours  du  microscope  pour  remar- 
quer combien  la  forme,  la  consis- 
tance ,  l'extrcmc  flexibilité ,  et  surtout 
la  mu^cosité  de  ces  élégans  \  égétaux  , 
les  éloignent  de  tous  ceux  dont  on 
les  avait  rappi-ochés. Dillen  avait,  sous 
le  nom  de  Co/iferies  lubriques,  dési- 
gné plusieurs  variétés  ou  espèces  de 
Batracho^pcrmes  ;  Linné  les  confon- 
dit toutes  sous  le  nom  de  Con/errj 
^ela/irn^J.  A  son  cxen\ple  ,  la  plupart 
des  botanistes  réunirent  sous  ce 
même  nonr  tout  ce  qui  leur  parut  des 
Conferves  muqueuses  au  toucher. 
AVeiss,  le  premier  sans  doute  ,  ayant 
soumis  au  microscope  le  Confena 
fontana  nodosa  spamatis  Ranarum 
instar  lubrica  de  Dillen,  sentit  com- 
bien un  tel  rapprochement  était  peu 
fondé ,  et  rangea  cette  Plante  parmi 
les  Charagnes'sous  le  nom  de  Ciiara 
Batrachosperma  :  ce  nom  de  Batra- 
chospenna  désigne  l'espèce  de  ressem- 
blance que  Weiss  trouva  entre  ce 
Si'il  avait  examiné ,  et  les  séries  de 
obulcs  gélatineux  dans  lesquels  sont 
contenus  les  œufs  de  plusieurs  Batra- 
ciens. Depuis  long-temps  ,  celte  res- 
semblance avait  frappé  les  botanistes, 
comme  nous  le  voyons  piir  la  phrase 
citée  de  Dillen.  On  a  reconnu ,  depuis 
AVeiss,que  le  Confenagelatinosa ,  L. , 
ne  pouvait  guère  non  plus  demeurer 
parmi  les  dliaragnes,et  l'on  s'est  ac- 
corde un:^.uimcnicnt pour  eu  faiie  un 


S 


BAT 

nouveau  genre.  Dès  l'an  m  ,  nous  l'a- 
vions établi  dans  notre  collection  et 
cX)mmuniqué  à  notre  savant  ami  Dra- 

1>arn;»ud  qui  l'avait  adopté.  Plus  tard 
\olh ,  et  apiès  lui,  \aucher  et  De 
CandoUe  l'ont  consacré  en  lui  appli- 
quant le  noui  trivial  de  \\  eiss  comme 
générique  :  ces  auteurs  ont  seulement 
changé,  sans  motifs  ,  sa  terminaison 
féminine  que  nous  conservons ,  parce 
que  l'usage  et  1  antériorité  sont  eu  sa 
faveur.  Nous  avons  enfin  publié  ,  eu 
i8o8,  dans  les  Annales  du  Muséum 
d'Histoire  naturelle,  T.  xii,p.  vïoô , 
une  monographie  de  ce  genre  dont  les 
caractères  sont  établis  ainsi  qu'il  suit: 
filamens  très-ile\ibles ,  dont   les  ra- 
meaux cylindriques  et  articulés  sont 
chargés  de  ramule-i  microscopiques  , 
simples  oudivisécs  à  leur  tour, tonnées 
d'articlesovoïdes  mouiliformes  .et  ter- 
minées par  un  prolongement  capillaire 
tellement  tin,  que  la  plus  forte  lentille 
n'y  découvre  aucune  organisa  lion.  Ce 
sont  de  tels  piolongeinens  dont  pa- 
raît se  composer  la  mucosité  ,  qui  en- 
veloppent ,  non-seulement  les  Batra- 
chospermes  ,  mais    encore  les  autres 
Chaodinéesdiphyles  et  plusieurs  Tré- 
mellaiies.  /'.  ces  mots.  Nous  avions 
dans  l'origine  soupçonné  quelque  ani- 
malité dans  les  Banachospermes  ;  la 
souplesse   de   leurs    mouvemens,  la 
manière    dont    les  élégantes   toufles 
qu'elles  forment  fuient  sous  la  main 
qui  les  veut  saisir,  nous  avaient  fait 
illusion.  Nous  n'y  avons  reconnu  de- 
puis que  de  >imples  Plantes ,  et  nous 
avons  saisi  jusqu'à  leurfructilicaliou; 
cette  fructification   consiste  en  gem- 
mes formées  de  corpuscides  agrégés  , 
supportées  par  une  sorte  de  pédicule 
articulé,  cn\-irounées  de  ramules  dans 
quelques  espèces,  et  paraissant  même 
à  l'œd  nu  ,  comme  des  points  noirs 
dans  la  niasse ,  en  apr>arence  ,  homo- 
gène des  petits  verticilles,  quand  ceux- 
ci  existent.  Oinement  des  Eaux  pu- 
res ,    toutes    les    espèces    de   Batra- 
chospermes   qui  nous  sont   connues 
habitent  les  fontaines  froides  et  som- 
bres ,  ou  des  ruisseairs  et  des  trous 
de  tourbières  qu'ombragent  des  Pba- 
uérogames    aquatiques.    Elles   siip- 


«AT 

iHjrtent  quelquefois  un  (.our.iril  Inrs- 
l'ort  sans  se  |)!;iire  <:(pcn(Ltnt  Uaus  les 
lieux  ou  le  inouvenicnt  serait  trop 
rapifle.  Il  en  eslde  rnamics,  indepen- 
(laiiiuient  de  cerUiiries  espéees  d  ily- 
dio[)liytes  de  l'Occari  ,  qui  en  ont 
l'a'.peet,  mais  qui  appartiennent  à 
d'aiitresgenrcs  plusou  moins  voisins. 
Nous  n'avons  pas  considéié  comme 
des  iiatraeliospermcs  toutes  les  lian- 
tes que  iioth  ,  Vauchcr  et  iJe  Can- 
dolle  avaient eonfondues  sous  ce  nom. 
I!  n'est  qu'une  ou  deux  des  espèces 
de  ces  auteurs  ,  qui ,  selon  nous  ,  doi- 
vent demeurer  dans  ce  genre  ,  auquel 
nous  avons  apporte  qiu-lque  change- 
ment depuis  ce  que  nous  en  avions 
publié.  L'organisation  des  liatrachos- 
pernies  est  non-seuleracnt  déjà  assez 
compliquée,  mais  encore  difficile  à 
détruire;  ces  Plantes  se  conservent 
fort  long-temps ,  quoique  mortes,  dans 
de  l'eau  oii  le  microscope  peut  prou- 
ver qu'elles  n'ont  subi  que  des  alté- 
rations de  couleur.  Elles  adhèrent 
fortement  au  papier  sur  lequel  on  les 
prépare  ,  et  paraissent  revenir  à  la 
vie  lorsqu'on  les  humecte ,  même 
après  des  années  de  dessication.  Nous 
en  connaissons  dix-neuf  espèces  aui 
se  rangent  naturellement  dans  les 
sous-genres  suivans  : 

t  LÉMA.viNES  ,  filamens  opaques 
ayant  leurs  articulations  renflées  ;  des 
ramules  simples  ou  à  peu  près  ,  beau- 
coup plus  rares  ,  et  dont  plusieurs  ne 
sont  pas  seulement  disposées  en  ver- 
licilles,  mais  répandues  sur  toutes  les 
Plantes.  Le  microscfjpe  seul  dénote 
l'existence  de  ces  ramules  transparcns 
qui  n'ont  souvent  que  trois  ou  quatre 
articles,  ce  qui  nous  les  avait  d'abord 
fait  méconnaître.  Nous  avions  rap- 
porté les  trois  espèces  dont  se  forme 
cette  section  au  genre  Lemanée.  F',  ce 
mot.  Les  Lémanmes  sont  beaucoup 
moins  muqueuses  au  toucher  que 
leurs  congénères;  le  savant algologue 
Agardh  nous  dit  les  regarder  com- 
me des  états  de  son  Batrachospermc 
en  collier  qui  est  notre  B.  ludihunda. 
Nous  pouvons  répondre  qu'il  est  com- 
plètement dans  l'erreur, 
i^es  Batrachospermes  Lémanines  qui 


nous  sont  «xjnnues  sont  .  i '.  Jiatra- 
ckoip'iiina  serlutarina,^ .  jAnnauea  6er- 
tuta/ina,  Ann.  Mus.  f.  xu.  fig.  i. — 
2".  B.  JJillenii,  N.  /.emanca  Dilleiiii, 
Ann.  .Mus./cic.  cit.  fit'.  2.  —  5'.  B.  It- 
nuhaima  ,  N.  «  et  /3  Lemanea  Balra- 
chot>j)ermu!>a,  Ann.  .Mus.  loc.  cit.  lig.  ?> 
cti.  Cou/e/va a/ra,l{<jl\i .  cat.  m.  .ôo6. 
Cand,  Flor.  fr.  2.  120.  ;  Dillw.  Co//f. 
hrit.  pi.  2.  Ces  trois  espèces  habitent  la 
P'rance  oii  la  dernière,  la  plus  élé- 
gante fie  toutes  ,  est  aussi  plus  géné- 
ralement répandue. 

tf  Tuoi{iMj;.s,  filamens  pelluci- 
des  ayant  leuis  articulations  à  peu 
près  égaies  ou  peu  distinctes  ;  les  j  a- 
mules  simples  ou  divisées,  répan- 
dues et  pi  us  ou  moins  serréf;s  sur  toute 
la  surfacc.de  la  Plante,  comme  dans 
les  Thorées ,  et  ne  forrrujnt  de  verti- 
cllles  que  d'une  manière  obscure  et 
généralement  incomplète.  Le  genre 
du  Dudre.->naya,iécemment établi  par 
lionnemaison,  rentre  parmi  les  ïho- 
rinies. 

A.  Espèces  marines. 

4".  B.  zosiencola  ,  N.  A  fila- 
mens simples,  Hexueux,  brunâtres, 
émettant  à  peine  quelques  rudi- 
racns  de  rameaux;  parasite  des  Zos- 
tères  et  des  Fucus,  ainsi  que  la  sui- 
vante. —  b".  B.  alcyonidca ,  N. 
ALcyonidium  vermiculalum,  Lamx. 
— 6".  B.  aeslivalis,  N.  ïrès-rameuse 
avec  une  teinte  rose.  Commune  en 
été  sur  les  Fucus,  à  Belle-Ile  en  mer. 
—  7".  Z;.  spongodioi'/ei>,  N.  liiuularia 
multijida,  Web.  et  Moih.  —  S".  B. 
mcniata  ,  N.  Espèce  singulière  qui 
ressemble  à  une  gelée  albumineu-;e 
légèrement  teinte  de  pouqjre,  mais 
ou  l'on  distingue  aisément  au  micros- 
cope l'organisation  des  Batrachos- 
permes Tliorinies.  — ^9".  B.  riuula- 
riuides ,  N.  Riuularia  verlicillata 
EngL.  Bot.  —  10".  B.  crasuiu^cula , 
N.  Ceramium  tuberculosum  ,VLO{h.. 

Le  Scjtosiphon  pa/adoxu.'idc  L\  ng- 
bye  ,  examiné,  pourrait  bien  rentrer 
dans  celte  division.  Cette  Plante  ne 
peut  en  aucun  cas  ,  si  la  figure 
donnée  est  exacte ,  demeurer  con- 
fondue dans  un  même  genre  avec  les 
Uli^a  latissima  et  compressa  ,  L. 


228 


B.vr 


B.  Espèces  d'eau  douce. 

ii".Baf/ac/iosj)erma/u/ybsa,l!i.A.nn. 
Mus.  T.  jix.  tab.  3 1 .  f.  i  .Batr.  monili- 
forrne ,  ce  vcguni,  Rolli.  cat.  ii.  187. 
Batr.  vngum,  Lyngbie?  Tent.  188.  t. 
64.  1".  2.  Nous  ne  rapportons  qu'avec 
doute  le  synonyme  de  Lyngbye,  parce 
que  nous  ne  voyons  pas  sur  le  rameau 
principal  de  la  figure  les  ramules 
que  nous  avons  cités  comme  les  de- 
vant revêtir.  Cette  espèce,  du  plus 
beau  vert  tendre  et  de  l'aspect  le  plus 
gracieux  ,  vit  dans  les  eavix  profondes 
des  tourbières.  Thore,  le  premier,  la 
découvrit  aux  environs  de  Dax;  ÎMou- 
geot  nous  l'a  depuis  envoyée  des 
Vosges  qu'il  explore  d'une  manière  si 
utile  pour  la  Flore  française.  Persoon 
a  cru  voir,  dans  les  échantillons  en- 
voyés par  cet  excellent  botaniste,  une 
espècedistincle  qu'il  proposait  de  nom- 
mer cœrulœa;  ce  nom  eût  été  certai- 
nement un  double  emploi.- 1  '2° .Batju- 
chospenna  bambusina,  N.  Ann.  Mus. 
loc.  cit.  t.  29.  f.  1.  Espèce  fort  élé- 
gante des  îles  de  France  et  de 
Mascareigne  dans  l'héuiisphère  aus- 
tral ;  ses  verticilles  sont  fort  dis- 
tincts ,  mais  des  ramules  se  voient 
sur  les  tiges. — 1 0°  .Batrachosperma  hy- 
hrida  ,  N.  Espèce  encore  inédite  qui 
forme  sur  la  vase  ou  les  Plantes  aqua- 
tiques de  quelques  étangs,  des  touf- 
fes d'un  brun  jaunàtie,  présentant 
l'aspect  des  Batrachospermes  de  la 
section  suivante,  mais  qui,  vues  au 
microscope,  offrent  des  ramules  sim- 
ples, épars  sur  toute  l'étendue  des 
tiges.  Les  ramules  des  verticilles  sont 
pressées  ,  dicbotomes ,  et  leurs  articu- 
lations sont  un  peu  opontioïdes.  C'est 
dans  l'étang  de  Saint-Gratien  ,  vallée 
de  Montmorency  ,  que  nous  avons  , 
pour  la  première  fois,  observé  ce  Vé- 
gétal dont  la  figure  n'a  point  encore 
été  gravée. 

-J-f  f  MoNiLiNEs  ,  filamens  nus  dans 
leur  étendue  ,  n'offrant  de  ramules 
qu'aux  verticilles  par  lesquels  l'arti- 
culation est  entourée.  Le  Confeiva  ge- 
latinosa  de  Linné  convient  à  toutes  les 
Plantes  de  cette  section  ,  la  plus  nom- 
breuse en  espèces  d'un  poi't  élégant. 
Ces  espèces  sont  : 


BAT 

1  i" .  Batrachosperma  helmeiitosa,  N. 
loc.  cit.  t.  29,  f.  2.  Co  ralli  lia  pin  guis  ^ 
ramosa,  piridis , y sàW^ni.  Paris,  T.  vi. 
(Médiocre.) — 15°.  Batr.  ludibuuda  :  ce 
confusa  ,  N.  /oc.  cit.  t.  5g.  fig.  5.  —  /3 
mo/ii/i/brma  ,  N.  t.  00.  fig.  1.  ,Batr. 
monilifoima.)\\oû\.  cat.  m.  i6o.Vau- 
cher.  Conf.  T.  xi.  f.  4.  Cand.  Flor. 
fr.  11.  59.  Lyngbie.  Tenl.  187.  t.  64. 1. 
(Médiocre.) La  plus  commune  de  tou- 
tes. —  y  pulcherrima ,  N.  t.  3o.  fig. 
T)  ,  d'iuie  couleur  qui  passe  facile- 
ment au  violet,  et  rend  les  échantil- 
lons de  cette  variété  fort  remarqua- 
bles dans  les  herbiers.  — èviridis, 
N.  pi.  5o  ,  f.  4.  —  g  stagiialis,  N.  pi. 
r>o.  f.  5. — 16°.  Batrac/iospeima  œqui- 
noxialis ,  N.  loc.  cit.  pi.  29.  Nous 
avions  pris  cette  espèce,  trouvée  dans 
les  îles  de  France  et  de  Mascareigne, 

Four  une  variété  de  la  précédente,  et 
avions  mentionnée  sous  le  signe  /3. 
La  disposition  de  ses  rameaux,  mieux 
examinée  ,  ne  permet  plus  de  confon- 
dre ces  Plantes  sous  un  même  nom. 
—  17".  Batrachosperma  cœrulescens  , 
N.  foc.  cit.  pi.  00.  fig.  3.  Nous  avions 
également  confondu  cette  charmante 
espèce  avec  les  variétés  du  ludi- 
buuda sous  le  signe  s.  Des  observa- 
tions ultérieures  nous  l'en  ont  fait  sé- 
parer.— 18".  Batr.  Keratophjta,  N. 
loc.  cit.  t.  3j  .fig.  2.  Espèce  très-voisine 
du  Batr.  turf  osa  ,  n°  4  ,  mais  dont  la 
tige,  cornée  à  sa  base  surtout,  est 
constamment  nue. 

ffffDRAPAUNALDiNES, filamens  va- 
gues, hyalins,  entièrement  nus,  cylin- 
driques ,  aux  articulations  peu  sensi- 
bles desquels  les  l'amules  forment 
des  verticilles  qui  ne  sontpas  toujours 
complets.  On  voit  ici  l'une  des  nom- 
breuses preuves  que  la  nature  ne  pro- 
cède jamais  par  bonds.  Déjà  une  sec- 
tion des  Batrachospermes  indique  un 
passage  aux  Thoiées  ;  celle-ci  en  for- 
me un  avec  les  Draparnaldies,  Une 
seule  espèce  y  fut  observée  jusqu'ici. 
19".  Batrachosperma  tristis,  N.  loc. 
cit.  pi.  01 ,  qui  renfei'me  deux  varié- 
tés, la  pâle,  c/i/o/a,  fig.  3.  et  la  colo- 
rée ,  corolata ,  fig.  4 ,  d'un  verdàtre 
S  eu  apparent,  ou  devenant  brune 
ans  quelques  circonstances.  A  peiuo 


BAT 

l-a  (lislinguc-t-on  dans  les  eaux  sur 
les  dél>ris  des  Plantes  dont  elle  est 
parasite;  ou  la  confondrait  facilo- 
mcnt,  au  premier  aspect ,  avec  les 
Drapanialdies  ,  mais  le  microscope 
signale  bientôt  la  différence.  (lî.) 

BATRACHOS.  zooj..  Syn.  de  Gre- 
nouille en  grec,  et  racine  de  plusieurs 
jioms  appliqués  en  histoire  naturelle 
à  des  choses  qui  olïrent  quelques  rap- 
ports avec  des  Grenouilles.  (a.) 

BATRACIEiNS.  ukpt.  Ou  mot  grec 
JSrt//(ic/«os,  quatrième  ordre  de  la  classe 
des  Reptiles.  Laurenti  l'indiqua  le 
premier,  AlexandrcBronguiart  le  cons- 
titua, et  depuis  tous  les  naturalistes  se 
sont  accordéspour  l'adopîer.  Il  est  fort 
naturel  encore  qu'il  renferme  des  Ani- 
maux qu'au  premier  aspect  on  avait 
éloignés  les  uns  des  autres.  Linné,  par 
exemple  ,  avait  placé  ,  d'après  leur 
forme  générale,  parmi  les  Lézards,  les 
Salamandres, qui  sont  cependant  beau- 
coup plus  rapprochées  des  Grenouil- 
les, type  de  l'ordre  dont  il  est  question. 
—  Les  Batraciens  paraissent  faire  le 
passage  des  Reptiles  aux  Poissons,  et 
ressemblent  surtout  à  ces  derniers  par 
leur  forme  et  leur  manière  de  respirer 
dans  le  premier  âge.  Ils  diffèrent  des 
Serpens  par  la  présence  des  membres, 
et  aes  autres  Reptiles  par  lu  nudité 
de  leur  peau ,  qui  n'est  jamais  recou- 
verte d'écaillés  ou  de  carapace.  Tous 
les  auteurs  les  avaient  dits  jusqu'ici 
privés  d'ongles  ;  on  vient  d'en  rap- 
porter du  Cap  qui  en  sont  munis. 
Il  n'existe  point  chez  eux  d'accou- 
plement complet  ;  la  femelle  pro- 
duit des  œufs ,  dans  l'accouchement 
desquels  le  mâle  l'assiste  par  divers 
procédés,  et  que  celui-ci  arrose  ensuite 
de  sa  liqueur  prolifique.  Breschet  a  re- 
marqué que  ces  œufs  ,  encore  qu'ils 
n'aient  pas  été  fécondés ,  suivent  pen- 
dant plusieurs  jours  la  marche  de  dé- 
veloppement qu'on  observe  dans  ceux 
qui  l'ont  été  ,  et  que  ce  n'est  qu'après 
plusieurs  jours  d'une  semblable  con- 
servation qu'ils  finissent  par  se  dété- 
riorer et  se  corrompre.  Ces  œufs ,  en- 
vironnés d'une  substance  que  nous 
avons  reconnue  être  albumineuse  , 
sont  disposés  en  longs  cordçns ,  en 


DAT 


5229 


amas  plus  ou  moins  considérables  dans 
l'eau  des  marais,  ou  portés  diverse- 
ment par  les  pères  et  mères,  selon  le 
mode  adopté  dans  chaque  espèce 
pour  sa  conservation. 

Les  caractères  de  cet  ordre  consis- 
tent, ainsi  que  nous  l'avons  indiqué, 
dans  l'absence  de  toute  carapace  ou 
écaille  ,    dans    la    nudité  du  corps , 
dans  l'insertion  de  la  tête    à   l'atta- 
che   de    laquelle    on   ne   distingue , 
pas  plus  que  dans  lesSerpens,  un  cou 
hien   marqué  ;    dans  l'insertion   des 
patcs    constamment    placées   sur  les 
côtés ,    et    surtout   dans    les    singu- 
lières    métamorphoses     que     subi.s- 
scnt  les  Animaux  qui  le  composent, 
métamorphoses  non  moins  extraor- 
dinaires que  celles  de  la  Chenille  en 
Papillon.  En  eflet ,  au  sortir  de  l'œuf, 
le   Batracien  ,   vulgairement   nommé 
Têtard,  est  un  véritable  Poisson  ;  son 
squelette  qui,  se  développant  tard,  le 
réduit  long-temps  à  l'état  d'un  Inver- 
tébré ,  est  de  la  substance  des  arêtes  ; 
sn  bouche  est  un  véritable  bec  à  peu 
près  pareil  à  celui  d'un  Syngnathe  ;  il 
n'a  point  de  pâtes  ;  son  corps,  plus  ou 
moins  ovoïde  ou  allongé,  se  termine 
par    une   queue   compriinée    en  na- 
geoire; le  mode  de  respiration,  opéré 
par  des  branchies ,  dépend  de  celles- 
ci,  qui  sont  portées  aux  deux  côtés  du 
cou  par  des  arceaux  cartilagineux  at- 
tenant  à  l'os   hyoïde  ;    enfin  ,  jus- 
qu'aux intestins  du  Têtard,  essentiel- 
lement herbivore,  tout  doit  changer; 
car  l'appareil  de  la  digestion  doit  de- 
venir celui  d'un  Animal  qui   ne   se 
nourrira  plus  que  d'Insectes  et  de  cho- 
ses ayant  eu  vie.  Amesure  que  l'exis- 
tence du  Têtard  se  développe  et  s'a- 
vance vers  l'état  parfait,  cet  être  pré- 
paratoire perd  ou  gagne  quelques  or- 
ganes :   ses  branchies ,  excepté  dans 
certaines  espèces ,  peut-être  condam- 
nées à  ne  jamais  sortir  de   l'état  de 
larves  ,    disparaissent  ;   les  pâtes   ne 
tardent  point  à  paraître  ,  et  bientôt  la 
queue  disparaît, au  moins  chezles  Ba- 
tracieDS  proprement  dits.  L'absence 
ou  la  présence  de  cette  queue  déter- 
mine la  division  de  l'ordre  en  deu.v 
sections  assez  tranchées,  et  que  leur 


2  00  BAT 

aspect  surtout  vend  faciles  à  rccon- 
naîtie.  Ces  deux  sections,  bien  carac- 
tcrisccs  par  Dumcril  (Zool.  anal.  p. 
90),  ont  été  fort  heureusement  nom- 
ini'es,  par  ce  savant,  Anoures  et  Uro- 
dèles.  Nous  ne  pouvons  mieux  l'aire 
que  d'adopter  ici  sa  classification  des 
Eatraciens  avec  les  genres  qu'il  y  a 
établis. 

f  Anoures.  Corps  plus  ou  moins 
trapu  ,  large,  sans  queue,  à  pâtes  de 
devant  plus  courtes  que  les  posté- 
rieures ;  la  peau  à  peine  attachée  au 
corps,  et  semblable  à  un  sac  dans  le- 
quel flotterait  ceUii-ci.  Les  Anoures 
sont  répartis  dans  les  quatre  genres 
Kainette,Grenouille,PipaetCrapaud. 
V.  ces  mots.  Tous  formaient  le  seul 
genre  Rana  de  Linné.  La  plupart  ha- 
bitent les  eaux  ou  leur  voisinage, 
même  après  leur  métamorphose;  tous 
s  y  rendent  pour  le  part,  au  temps  des 
amours.  Cepenrlant  quelques-uns  se 
traînent  loin  d'elles,  sur  la  teire  ou 
dans  ses  obscures  cavités  ;  d'autres 
giimpent  aux  arbres  et  se  plaisent 
dans  la  verdure  oii  leur  couleur  ne 
permet  guère  de  les  apercevoir.  A  peu 
près  seuls  entre  les  Reptiles  ,  ils  font 
entendre  une  voix  qu'on  appelle  croas- 
sement. Leur  tête  est  plate  ;  leurs 
yeux  gros;  leur  bouche  très-fendue; 
leur  langue  molle  ,  ne  s'attachant  pas 
au  fond  du  gosier,-  mais  au  bord  de  la 
mâchoire  ,  et  se  reployant  en  dedans. 
Leurs  pieds  de  devantn'ontquequatre 
doigts  ,  ceux  de  derrière  portent  sou- 
vent le  rudiment  d'un  sixième.  Le 
squelette  est  entièrement  dépourvu 
de  côtes.  L'inspiration  de  l'air  ne  se 
fait  que  par  le  mouvement  des  mus- 
cles de  la  goi'ge  ,  laquelle  ,  en  se  dila- 
tant, reçoit  ae  l'air  par  les  narines  , 
et ,  en  se  contractant  pendant  que  ces 
narines  sont  fermées  au  moyen  de 
la  langue,  oblige  l'air  à  pénétrer 
dans  les  poumons;  l'expiration,  au 
contraire ,  s'exécute  par  les  muscles 
du  bas-ventre,  de  sorte  que  ,  lors- 
qu'on ouvre  cette  partie  dans  les 
Anoures  vivans ,  les  poumons  se  di- 
latent sans  pouvoir  s'affaisser;  et,  si  on 
force  ces  Animaux  à  tenir  la  bouche 
ouverte  ,  ils   s'asphyxient  prompte- 


BAT 

ment ,  parce  qu'ils  ne  peuvent  plus  rc-» 
nouveler  l'air  de  ces  mêmes  poumons. 
f  7  Urodèles.  Ce  n'est  pas  seule- 
ment par  la  présence  de  la  queue  ,  dit 
Duméril ,  que  les  Batraciens  de  cette 
section  diffèrent  des  autres  ;  c'est 
qu'ils  se  conviennent  par  beaucoup 
d'autres  caractères  qu'on  n'observe 
pas  dans  les  Anoures.  Tous  ont  le 
corps  couvert  d'une  peau  très-adhé- 
rente. Quand  ces  Animaux  ont  quatre 
pâtes,  ces  membres  sont  très-courts, 
égaux  entre  eux ,  et  tellement  éloignés 
qu'ils  ne  peuvent  pas  supporter  le 
corps.  Leur  langue  est  comme  celle 
des  Grenouilles;  l'oreille  entièrement 
cachée  sous  les  chairs  ,  sans  aucun 
tympan  ,  mais  seulement  avec  une 
petite  plaque  cartilagineuse  sur  la  fe- 
nêtre ovale  ;  les  deux  mâchoires  gar- 
nies de  dents  nombreuses  et  petites  , 
deux  rangées  de  dents  pareilles  au 
palais.  Le  squelette  a  de  petits  rudl- 
mens  de  côté,  mais  point  de  sternum  ; 
quatre  doigts  devant ,  cinq  derrière. 
Le  Têtard  respire  d'abord  par  les 
branchies  en  forme  de  houpes ,  au 
nombre  de  trois  de  chaque  côté  du 
cou  ;  ces  branchies  s'oblitèrent  par  la 
suite,  elles  sont  suspendues  à  deux 
arceaux  cartilagineux  dont  il  reste  des 
parties  à  l'os  hyoïde  de  l'adulte;  une 
opercule  membraneuse  recouvre  ces 
ouvertures,  mais  ces  houpes  ne  sont 
jamais  revêtues  d'une  tunique,  et  flot- 
tent au-dehors  ;  les  pieds  de  devant  se 
développent  avant  ceux  de  derrière  ; 
les  doigts  poussent  aux  uns  et  aux  au- 
tres successivement.  Chez  ceux  de  ces 
Animaux  qui  font  entendre  quelque 
bruit ,  la  voix  est  faible ,  et  résulte  de 
ce  que  l'air  chassé  des  poumons  en 
sort  par  une  sorte  de  vomissement. 
Encore  qu'il  n'y  ait  pas  d'accouple- 
ment chez  les  adultes,  les  œufs  n'en 
sont  pas  moins  fécondés  dans  le  corps 
de  la  femelle  ,  oii  il  pai'aît  que  s'in- 
troduit la  laitance  du  maie ,  qui  est 
absorbée  par  les  organes  de  la  gé- 
nération,  très-gonflés  vers  l'époque 
voisine  de  la  ponte.  Les  œufs  sont 
pondus  isolément  ;  dans  quelques 
espèces  ils  éclosent  dans  le  sem  même 
de  la  mère.  —  Quelques  Urodèles  vi- 


BAT 

vent  toujours  clans  l'eau,  tVui  très  se 
traînent  sur  la  Icno  ,  mais  toujours 
dans  les  lieux  humidci  ,  et  se  plaisent 
dans  l'obscurité.  Los  Urodèlcs  sont 
réparties  dans  les  quatre  genres , 
Triton,  Salamandre,  Protée  et  vSi- 
rènc.  /'.  CCS  mots. 

Les  Batraciens  sont  devenus  1  objet; 
de  l'attention  sérieuse  des  pb\ Biolo- 
gistes. Roesel ,  dans  un  magnilique 
ouvrage  intitulé  :  Rananuii  rioslra- 
tium  Historia,  etc.,  avait  débrouillé 
l'histoire  des  Anoures  européens  ; 
on  prétend  qu'il  avait  fait  le  même 
travail  pour  les  Urodcles ,  et  que  le 
manuscrit  ,  accompagné  de  belles 
figures ,  eu  existe  encore  entre  les 
mains  de  quelques  béritiers en  Alle- 
magne. Laurenii  s'en  occupa  ensuite, 
et  Brongniart  a  délinitivcmcnt  marqué 
le  rang  qu'ils  tiennent ,  en  circons- 
crivant ce  singulier  groupe  ou  la  vie 
paraît  éprouver  d'étranges  modifica- 
tions. Ces  Animaux  ont  été  le  sujet 
d'une  série  de  belles  expériences  que 
l'on  doit  à  notre  savant  ami  Edwards, 
et  qui  ont  présenté  des  phénomènes 
tellement  extraordinaires  ,  qu'ils  sem- 
blent ne  pouvoir  être  rapprochés  de 
ceux  que  nous  offrent  les  autres  Ani- 
maux vertébrés.  On  ne  les  croirait 
même  pas  unis  entre  eux  par  nn  lieu 
commrn,  dit  Edwards,  si  une  étude 
approfondie  de  la  nature  ne  faisait 
toujours  reconnaître  l'uniforrailé  de 
ses  lois:  ainsi  les  Batraciens  agissent 
et  existent  long-temps  apiès  l'excision 
du  cœur  et  du  bulbe  de  l'aorte,  ce 
qui  supprime  la  circulation  ;  mais  cette 
suppression  entraîne  aussi  celle  de  la 
respiration  ;  il  semblerait  donc  que 
l'action  du  système  nerveux  et  mus- 
culaire suffit  chez  eux  à  la  vie.  La 
strangulation  la  plus  complète  et  la 
plus  violente  ne  cause  point  la  mort 
des  Batraciens.  Des  Grenouilles  dont 
Edwards  avait  non-seidement  serré  le 
cou ,  mais  encore  revêtu  la  tête  d'un 
petltappareilqui  ne  permettaitaucune 
introduction  de  l'air  dans  les  pou- 
mons ,  ont  vécu  jusqu'cà  cinq  jours,  et 
l'une  d'elles  est  même  parvenue  à  s'é- 
chapper dans  l'état  o\x  elle  était  ré- 
duite. Dans  un  Triton  soumis  à  la 


BAT  23 1 

même  expérience ,  la  tête  entière  est 
tombée  en  gangrène  ,  sans  que  l'Ani- 
mal en  ail  perdu  la  faculté  d'agir;  et 
l'on  connaît  l'expérience  faite  par  Du- 
inérll  sur  une  Salamandre,  à  laquelle 
il  coupa  la  tête  ,  et  qui  vécut  long- 
temps après  l'ampulation  et  la  forma- 
tion d'une  parfaite  cicatrice  du  cou ,  qui 
devait  intercepter  le  passage  de  l'air 
dans  les  poumons.  Le  but  principal 
des  savantes  reclierchcs  d'Edwards  a 
été  de  savoir  quelle  était  l'importance 
de  racllou  de  l'air  dans  la  vie  des  Ba- 
traciens, auxquels  tout  autre  moyen 
de  respiration  que  la  cutanée  avait  été 
ôté  ;  il  a  surtout  examiné  jusqu'à 
quel  point  ces  Animaux  pouvaient  en 
être  totalement  privés,  et  ce  qu'on  de- 
vait croire  de  ces  Crapauds  qu'on  a 
dit  s'être  conservés  dans  du  bois  ou 
dans  des  pierres.  Ces  Animaux  peu- 
vent au  reste  vivre  long-temps  au  fond 
de  l'eau  sans  venir  respirer  à  sa  sur- 
face de  l'air  qui  s'y  trouve  dissous  ;  ce 
n'est  que  dans  l'eau  qui  ne  serait  pas 
renouvelée  qu'ils  trouveraient  une 
mort  prompte.  Ce  sont  de  véritables 
amphibies;  ils  supportent  dans  cette 
eau  jusqu'à  des  degrés  de  froid  assez 
considérables.  Host  nous  montra ,  à 
Vienne ,  des  Salamandres  et  même  un 
Poisson  rouge  qui ,  ayant  été  saisis 
dans  la  masse  glacée  d'un  vase  oLi  le 
liquide  s'était  entièrement  gelé  sur  sa 
fenêtre,  recouvrèrent  toutes  leurs  fa- 
cultés au  dégel  qui  eut  lieu  graduelle- 
ment. Il  n'est  pas  moins  singulier  que 
les  membres  de  ces  Animaux  repous- 
sent comme  ceux  des  Ecrevisses,  lors- 
qu'ils ont  été  coupés.  Lichstenstein 
nous  fit  voir,  à  Berlin,  un  Triton 
dont  l'une  des  pâtes  était  repoussée 
double.  (b.) 

BATSCHIE.  Batschia.  bot.  phan. 
Le  nom  de  Batscli,  botaniste  alle- 
mand ,  donné  à  plusieurs  genres  en 
même  temps ,  u'a  été,  par  cela  même, 
conservé  d'une  manière  certaine  à 
aucun.  Gmelln  l'avait  consacré  à  un 
genre  très-voisin  du  Lithospermum , 
dont  il  se  dislingue  par  un  petit  an- 
neau de  poils  qui  ceint  intérieurement 
la  base  du  tube  de  sa  corolle.  Michaux 


232  BAT 

l'a  adopté  dans  sa  Flore  de  l'Amérique 
septentrionale,  et  il  en  décrit  deux 
espèces.  —  Thunlicrg  a  appelé  Bats- 
chia  deux  Plantes  de  l'Amérique  ,  ap- 
partenant à  la  famille  des  Ménisper- 
mées ,  et  voisines  de  \ Abuta  d'An- 
Llet.  C'est  le  genre  Trichoa  de  Pei- 
soon.  J^.  ce  mot.  —  Enfin  Vahl,  qui 
avait  désigné  sous  le  même  nom  en- 
core vme  Légumineuse  de  Ceylan , 
l'a  changé  en  celui  de  Humboldtia. 
/^.  HuMJiOLDTIE.  (a.  D.  J.) 

_  BATT.  OTS.  (Savigny.)Syn.  égyp- 
tien de  l'Oie  du  Nd  ou  d.'Egyple, 
A  nos  œgyptiaca  ,  L.  /^.  Canard. 

(Dii,.z.) 

BATTA.  OIS.  (Forskalh.  )  On 
désigne  en  Egypte  sous  ce  nom  les 
Oiseaux  qui,  venant  de  l'occident, 
se  fixent  aux  loords  du  Nil  pendant  la 
durée  des  déboi démens  de  ce  fleuve. 

(33.) 

BATTA.  BOT.  THAN.  Syn.  de  No- 
pal chez  les  Caraïbes.  F'.  Cacte.  (c.) 

BATTAJEASSE  ou  BATTE-LES- 
SIVE. OIS.  /^.  Batajasse. 

BATT  ANS.  KEPT.  CHEL.  Nom  des 
deux  pièces  mobiles  qui ,  dans  quel- 
ques Chéloniens ,  se  rencontrent  en 
avant  et  en  arrière  du  plastron  au 
sternum  ,  et  qui  servent  à  ces  Ani- 
jnaux  pour  s  enfermer  entièrement 
dans  leur  boîte  osseuse.  (b.) 

BATTANS.  MOLE.  On  se  sert 
quelquefois  de  ce  nom  pour  désigner 
les  valves  des  Mollusques  acéphales 
conchylifèresi  J^.  Valves.  (f,) 

BATTAREA.  bot.  crypt.  (  Lyco^ 
pei'dacées.  )  Ce  genre  ,  dédié  parPer- 
soon  au  botaniste  italien  Battara ,  est 
rapproché  par  cet  auteur  des  Lyco^ 
perdons.  Nées  d'Esenbeck ,  au  con- 
traire ,  le  place  auprès  des  Fhallus. 
Sa  position  est^  en  effet,  difficile  à 
déterminer.  Son  port  et  quelques-uns 
de  ses  caractères  semblent  le  rappro- 
cher des  Phallus ,  tandis  que ,  par 
d'autres,  il  est  plus  voisin  des  Lyco- 
perdons.  Son  pédicule  assez  long,  fis- 
tuleux ,  charnu  ,  est  entouré  à  sa  base 
par  une  volva  large ,  remplie  d'une 
matière  mucilagineuse.  Une  pariie  de 


BAT 

cette  volva  reste  sur  le  chapeau 
qu'elle  lecouvre  d'une  sorte  de  coiffe. 
Ce  chapeau  est  hémisphérique  ,  en 
forme  de  cloche,  et  porte  à  sa  sur- 
face extérieure  une  couche  de  pous- 
sière entremêlée  de  filamcns  qu'en- 
veloppent en  partie  les  restes  de  la 
volva. 

Ce  genre  ne  lenferme  qu'une  seule 
espèce  ,  Battarea  phalloïdes  ,  Pers. 
Syn.  Tung.  p.  129.  tab.  111.  fig.  1  , 
qui  n'a  été  observée  jusqu'à  présent 
qu'en  xlngleierre.  (ad.  b.) 

*  BATTARI.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  de  Vllolcus  Sorghum,  L.  dans 
l'Inde.  V.  Sorgho.  (a.  r.) 

*  BATTATA.  bot.  phan.  De  Ba- 
tatas,  nom  donné  par  Ray  aux  espèces 
du  genre  Dioscorea  ,  dont  les  racines 
bulbeuses ,  connues  sous  le  nom 
vulgaire  d'Ignancs,  sont  d'excellens 
comestibles.  (b.) 

BATTE.  INS.  Scopoli,  dans  son 
Intioduction  à  l'histoire  naturelle, 
désigne  sous  ce  nom  générique  tous 
les  Lépidoptères  diurnes  dont  les 
ailes  sont  striées,  ponctuées  ou  tache- 
tées ,  mais  sans  prolongemens ,  ni 
bandes ,  ni  taches  œillées.        (aud.) 

BATTE-MARRE.  ois.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  la  Bergeronnette 
grise  ,  Motacllla  alba  ,  L. ,  et  quel- 
quefois de  l'Hirondelle  de  rivage  , 
Hirundo  riparia,  L.  V.  Bergeron- 
nette et  Hirondelle.  (dr..z.) 

BATTE -POTTA.  pois.  Syn.  de 
Torpille  dans  le  golfe  de  Gênes,  (b.) 

BATTE-QUEUE,  ois.  Même  chose 
que  Batte-Marre.  /^.  cemot.  (dr..z.) 

BATTEURS  D'AILES,  ois.  (Flcu- 
rieu  etSurvillc.)  Syn.  présumé  de 
Goéland,  Larus.  V.  Mauve.  (dr..z.) 

BATTEUR  DE  FAUX.  ois.  (La- 
hontan.}  Espèce  indéterminée  men- 
tionnée parmi  les  Oiseaux  du  Ca- 
nada, (b.) 

BATTI  -  SCHORÎGENAM.  bot. 
PHAN.  (Rhéede,  Hort.  Malab.  T.  11. 
t.  4o.  )  Syn.  malabar  à'U/tica  inter- 
rupta,  L.  r.  Ortie.  («•) 


C.  rauiJuir  Tùtr^ft ]}iie.Tt- 


M'!''  a^nftj  'f-  SeuJf' . 


B  AU E R I     à  fem'Ue.f  </e  Ûara/tce 
BAUERA    Ih./'ùi^  fôfM    . 


tJAU 

BAUBIS.  MAM.  Race  de  l'espèce 
du  Chien  domestique,  appelée  aussi 
Chiens  normaiuls.  KUe  est  distinguée 
par  sou  corps  épais,  sa  tèlc  cou'te, 
ainsi  que  ses  oreilles ,  et  s'emploie 
plus  ]>articuliè:ement  dans  la  chasse 
du  Renard  et  du  Sanglier.  /^.  Ciiie.v. 

(B.) 

BAUD.  MAM.  Autre  race  de  Chiens, 
originaires  de  Barharie  ,  appelés  aussi 
Chiens-Ccrls  et  Chiens-Muets,   (b.) 

BAUDET.  MAM.  Syn.  d'Ane.  Es- 
pèce du  genre  Cheval,  f^.  ce  mot.  (b.) 

*BAUDINIE.i?fl?/r/////(z.BoT.rnAN. 
Nom  imposé  ,  dans  les  manuscrits  de 
Lcschenault ,  a  un  Arbrisseau  de  la 
Nouvelle -Hollande  ,  qu'avait  déjà 
décrit  Labillardière  (  Plant.  Nov.~ 
Ho//.  T.  II.  p.  25.  t.  i64  )  sous  celui 
de  Calathamus.  Ce  nom  de  Baudinia 
doit  être  rejeté  de  la  botanique  par  la 
double  raison  de  l'antériorité  de  celui 
de  Calathajuus  ,  et  de  l'autorité  de 
De  Candolle  qui ,  dans  l'un  de  ses 
plus  beaux  ouvrages  (  Théorie  élé- 
mentiire  de  Botanique,  p.  260),  pros- 
crit positivement  les  noms  de  genres, 
tels  que  celui  deBuc/iosia,  formés  sur 
des  noms  d'hommes  qui  ,  loin  d'a- 
vancer la  science ,  ne  pouvaient  que 
l'obscurcir  ou  la  rendre  ridicule,    (b.) 

BAUDISSÉRITE.  min.  (De  La- 
métherie.)  /^.Magnésie  caubonatée. 

(B.) 

BAUDRIER  DE  NEPTUNE,  bot. 
CRYPT.  {Hjdr<)p/ij/es.)l?\usieurs  voya- 
geurs et  quelques  naturalistes  ont 
donné  ce  nom  à  la  Laminaire  saccha- 
rine. Fucus  sacc/iarinus  ,  L. ,  à  cause 
de  sa  forme;  elle  est  simple,  large, 
crispée  sur  les  bords  et  nîcmbra- 
neuse  ;  il  y  en  a  de  plus  de  vingt  pieds 
de  longueur.  —  Aucune  autre  espèce 
de  Plante  marine  ne  porte  le  nom  de 
Baudrier,  même  chez  les  paysans 
des  côtes.  (lam-.x.) 

BAUDROIE.  POIS.  Nom  vulgaire 
du  Lop/iius  j?iscatorius ,  L. ,  étendu 
mal  à  propos  par  quelques  auteurs  à 
toutle  genre  Lophie,  F^.  ce  mot.  (b.) 

BAUDRUCHE,  mam.  /^.Intes- 
tins. 


ÇAU  233 

*BAUERA.  BOT.  niAN.  Ce  genre  a 
clé  rapporté  par  R.  Brown  à  sa  nou- 
velle famille  des  Cunoniacées,  dans 
laquelle  il  forme  une  section  distincte  ; 
son  calice  est  persistant,  à  six  ou  à 
luiit  divisions  hnéaires  ,  aiguës  ,  ii  ré- 
gulièrement serrées  ;  sa  corolle  se 
compose  de  six  ou  huit  pétales  ,  obo- 
vales  ,  obtus  ,  un  peu  plus  longs  que 
le  calice  qui  est  réfléchi  ;  les  étamincs 
sont  très-nombreuses,  insérées  cir- 
culaircment  à  la  base  du  calice  sur  un 
disque  périgync.  Le  pistil  est  libre 
et  supère  ,  composé  d'un  ovaire  ar- 
rondi, un  peu  comprimé  ,  bifide  à  son 
sommet ,  qui  se  termine  jiar  deux 
styles  allongés  et  divergens,  dont 
l'extrémité  oiFrc  un  petit  stigmate  ù 
peine  distinct.  Coupé  transversale- 
ment, cet  ovaire  présente  deux  loges, 
dont  les  ovules,  assez  nombreux, 
sont  attachés  au  milieu  de  la  cloison 
et  portés  chacun  sur  un  podosperme 
court.  Le  fruit  est  une  capsule  bilo- 
culaire  ,  comprimée,  subbilobée  ,  à 
deux  loges  polyspermes  ,  s'ouvrant  en 
deux  valves  par  une  fente  transver- 
sale qui  partage  chacun  de  ses  deux 
lobes  ei.  s'étend  quelquefois  jusqu'à 
sa  base.  Les  graines  sont  ovoïdes , 
l'embryon  est  cylindrique,  dressé,i'en- 
fermé  dans  un  endosperme  charnu. 

Ce  genre  ne  contient  qu'une  seule 
espèce,  Baueia  i-ubioides  ,  figuré  par 
Venteual(  Jard.  de  Malmaison,  t.  96). 
C'est  un  Arbrisseau  de  six  à  huit  pieds 
d'élévation  ,  dont  les  feuilles  ovales  et 
dentées  sont  verlicillées  par  six.  Les 
fleurs  ,  portées  sur  des  pédoncules 
d'environ  un  pouce  de  longueur ,  sont 
élégantes  et  d'une  jolie  couleur  rouge. 
On  cultive  dans  nos  orangeries  cet 
Arbuste  qui  est  originaire  de  la  Nou- 
velle-Hollande, (a.  r.) 

BAUGE.  MAM.  Gite  du  Sanglier. 
Cet  Animal  la  choisit  dans  les  lieux 
les  plus  écartés ,  et  souvent  dans  la 
bourbe.  On  donne  aussi  le  nom  de 
Bauge  au  nid  que  se  construit  l'E- 
cureuil sur  les  Arbres  ou  dans 
leurs  creux ,  et  qui  ressemble  à  ce- 
lui de  certains  Oiseaux.  (b.) 

BAUHINIE.  Bau/dnia.  bot.  piian. 


2.14 


BAU 


Placé  dans  la  famille  des  Lëgunii- 
neuses  ,  près  des  genres  Hymenœa , 
Falot  ea  ,  etc.  ,  ce  genre  ,  établi 
par  Plumier  en  l'honneur  des  deux 
Illustres  frères  Bauhin ,  se  distingue 
par  ses  feuilles  simples  ,  toujours  par- 
tagées en  deux  lobes  plus  ou  moins 
profonds  ;  par  son  calice  caduc ,  à  cinq 
divisions  ,  fendu  latéralement;  par  sa 
corolle  de  cinq  |  étales  presque  égaux, 
onguiculés  à  leur  base,  un  peu  on<. 
duleux  sur  leurs  bords;  par  ses  dix 
étamines  distinctes,  inégales,  dont 
ime  ,  beaucoup  plus  grande  que  les 
autres  ,  paraît  être  la  seule  fertile;  la 
gousse  est  pédicellée  ,  allongée  ,  très- 
comprimée,  à  une  seule  loge  qui 
contient  plusieurs  graines  planes. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  assez 
nombreuses  ;  on  en  compte  environ 
trente  ,  qui  toutes  sont  des  Arbustes  ou 
Arbrisseaux  d'un  port  élégant,  ayant 
les  fleurs  disposées  en  grappes  axil- 
laires  ou  terminales.  Plusieurs  espèces 
sont  cultivées  dans  nos  serres  ;  telles 
sont  surtout  :  la  Bauhinie  à  lobes 
écartées,  Bauhinia  dwaricata^\j.  Ar- 
brisseau de  cinq  à  six  pieds  de  hau- 
teur, originaire  des  Indes-Orientales  , 
et  qui  se  fait  remarquer  par  ses  feuil- 
les cordiformes ,  à  deux  lobes  pointus 
et  divergens  ;  par  ses  fleurs  blanches 
assez  grandes  ,  qui  forment  des  grap- 
pes terminales;  \.QBauhiniascandens, 
Arbrisseau  sarmenteux  ,  muni  de 
vrilles ,  au  moyen  desquelles  il  s'en- 
lace aux  Arbres  qui  l'avoisinent.  Ses 
fleurs  sont  jaunes  et  axiliaires.  On 
trouve  cette  espèce  aux  Indes-Orien- 
tales et  dans  quelques  parties  de  l'A- 
mérique méridionale.  (a.  r.) 

BAUMBILZE.  bot.  cryft.  Nom 
générique  en  Allemagne  des  Champi- 
gnons sessiles  qui  croissent  sur  les 
Arbres  et  qui  .sont  en  général  des  Bo- 
lets, (ad.  b.) 

BAUME.  Balsamum.  bot.  phan. 
Fluides  résineux  qui  découlent  de  cer- 
tains Arbres,  et  qui  sontengénéial  sus- 
ceptibles de  dessication  plus  ou  moins 
prompte ,  plus  ou  moins  parfaite.  Les 
Baumes  difïerent  des  Résines ,  en  ce 


BAU 

que,  traités  à  chaud  avec  une  disso- 
lution de  Carbonate  de  Soude,  que 
l'on  sature  ensuite  d'acide  sullu- 
rique,  ils  donnent  de  l'acide  ben- 
zoïque  ;  on  peut  également  obtenir 
cet  acide  par  la  simple  sublimation. 
Les  Baumes  connus  jusqu'à  présent 
sont  ceux  du  Pérou  et  de  Tolu,  le 
Styrax,  lesquels  sont  ordinairement 
liquides  ,  le  Benjoin  et  le  Storax  ca- 
lamité, qui  sont  apportés  à  léîat  so- 
lide. Il  est  à  présumer  que  la  Canelle 
et  la  Vanille  contiennent  des  subs- 
tances balsamiques  particulières  ;  car 
l'une  et  l'autre  de  ces  Plantes  don- 
nent ,  par  leur  distillation  ,  de  l'acide 
benzoïque.  Les  Baumes  sont  presque 
complètement  insolubles  dans  l'eau  ; 
ils  se  dissolvent  parfaitement  dans 
l'Alcohol,  l'Ether  ,  les  Huiles  vola- 
tiles, et  même  les  Huilesfixes  ;  ils  sont 
très-inflammables  et  répandent  en 
brûlant  une  odeur  agréable.  Outre  les 
usages  médicinaux  auxquels  ils  sont 
soumis  ,  les  Baumes  sont  encore  em- 
ployés comme  parfums  dans  les  cas- 
solettes ,  et  pour  aromatiser  plusieurs 
espèces  de  mets  ;  la  dissolution  alco- 
liolique  de  Benjoin,  étendue  d'eau, 
est  le  cosmétique  par  excellence  au- 
quel le  charlatanisme  a  donné  le  nom 
de  lait  virginal.  (dr..  z.) 

Ce  nom  de  Baume,  accompagné 
d'épitliètes  caractéristiques  plus  ou 
moins  convenables ,  désigne ,  soit 
dans  le  commerce ,  soit  dans  la  ma- 
tière médicale,  soit  parmi  le  vulgaire, 
non-seulement  des  substances  aux- 
quelles conviennent  les  caractères 
qu'on  vientd'établir,  mais  encore  des 
choses  qui  n'y  ont  d'autre  rapport 
qu'un  arôme  plus  ou  moins  flatteur  , 
ou  que  des  propriétés  souvent  ima- 
ginaires ,  comme  on  peut  s'en  con- 
vaincre par  l'énumération  suivante  : 

Baume,  V.  Tanaisie. 

Baume  d'Amérique,  même  chose 
que  B.  de  Tolu. 

Baume  aquatique  ,  syn.  de  Men- 
tha  aqiiatlca  ,  V.  Menthe. 

Baume  blanc,  syn.  de  B.  de  Judée. 
On  donne  aussi  quelquefois  ce  nom 
à  la  liqueur  résineuse  qui  découle  des 
Pistachiers  et  du  ïérébinlhe. 


IJAU 

Baume  de  Bhésu,,  syn.  de  B.  de 
Copahu. 

Baume  iîrun  ,  syn.  de  B.  du  Pérou. 

Baume  ce  Cai.aba  ,  syn.  dcB.  vert. 

Baume  de  Canada,  /".  Sapin. 

Baume  de  Carpathie  ,  T'\  Pin. 

Baume  de  CAiniiAGiNE ,  syu.  de 
B.  .le  Tolu. 

Baume  des  champs.  Ou  donne  ce 
nom  à  diverses  Menthes  sauvages.  K. 
Menthe. 

Baume  DE  chasseurs,  syn.  de  JP/- 
per  rotundifoUiim ,  L. 

Baume  a  Cochon,  V.  Iïedwigia. 

Baume  de  Constantinople  ,  syn. 
de  B.  de  Judcc. 

Baume  ou  Huile  de  Copahu,  T^. 

COPAÏER  et  LlQUIDAMBAR. 

Baume  en  coque  ,  l'un  dos  noms 
niJichands  du  Baume  du  Peiou. 

Baume  dur  ,  syn.  de  B.  de  Tolu, 

Baume  d'Egypte  ,  syu.  de  B.  de 
Judtie. 

*  Baume  de  tueurs  jaunes,  V. 
Millepertuis. 

Baume  eocot,  syn.  de  Résine  Ta- 
cainaca.  V.  ce  mot. 

Baume  de  Galaad  ou  de  Gilead, 
syn.  de  B.  de  Judée. 

Baume  du  grand  Caire  ,  autre 
nom  du  B.  de  Judée. 

Baume  de  la  grande  terre  ,  syn. 
de  Lantana  involucrata  dans  certai- 
nes Antilles  ,  oLi  ce  nom  i'erait  suppo- 
ser que  la  Plante,  qui  l'a  reçu,  a  été 
importée  du  continent  de  l'Amérique. 
P".  Lantana. 

Baume  de  Hongrie  ,  l'un  des  noms 
de  la  Résine  du  Pin  sylvestre ,  V. 
Pin. 

Baume  ou  Huile  d'Ajmbre,  V.  Li- 

QUIDAMBAR. 

Baume  d'incisiok,  syn.  de  B.  du 
Pérou. 

Baume  des  jardins  ,  V.  Balsa- 
mite. 

Baume  de  Judée  ,  V.  Balsamier. 

Baume  de  Marie  ,  V.  Calophyl- 

LUM. 

Baxtme  de  la  Mecque  ,  syn.  de  B. 
de  Judée. 

Batjme  de  Momie.  Bitume  que  les 
anciens  Egyptiens  employaient  dans 
la  préparation  des  corps  morts.  On 


BAU  2  5;^ 

donne  le  même  nom  à  l'Asphalte.  K- 
ce  mot. 

Baume  du  Pérou  ,  / '.  Myrosper- 
ME,  Ou  donne  aussi  ce  nom, ainsi  que 
celui  de/àw.r  lîaume  ,au  î.lélilot  bleu, 
?h'Ulotiis  cœrideiis.  1'.  INIélilot. 

Baume  (petit),  syn.  de  Crutoit 
latsamiferum.  V.  Croton. 

Baume  de  Rakasira  f  Murray , 
App.  mcd.  )  Substance  résineuse  , 
odorante  ,  peu  connue  ,  qu'on  dit 
extraite  de  diverses  Cucurbitacécs  de 
l'Inde. 

Baume  sec.  Baumes  du  Pérou  et 
de  Tolu  dans  leur  état  de  plus  grande 
dureté. 

*  Baume  de  Sodoivie  ,  syn.  de  B. 
de  Momie. 

Baume  sucrier  ,  syn.  de  B.  à  Co- 
chon. 

Baume  ee  Syrie  ,  syn.  de  B.  de 
Judée. 

Baume  de  Tolu  ,  V.  Tolu. 

Baume  vert  ,  de  Madagascar,  F^. 
Résine  Tacamaque. 

Baume  vert  ,  de  Saint-Domingue , 
/^.  Calophy'lle. 

Baume  vrai  ou  vrai  Baume,  syn, 
de  B.  de  Judée,  (b.) 

BAUME  DE  SOUFRE,  min.  Com- 
position pharmaceutique  à  laquelle 
on  a  improprement  donné  le  nom  de 
Baume;  c'est  simplement  une  com- 
binaison de  l'acide  sulfureux  avec  les 
huiles  essentielles  de  Térébenthine  ou 
d'Anis.  (DB..Z.) 

BAUM-FARREN.  bot.  crytt. 
Syn.  allemand  de  Poly podium  vul- 
^a/e  ,  L.   F".  POLYPODE.  (b.) 

BAUMGANS.  ois.  (Frisch.)  C'est- 
à-dire  Oie  d' Arbres.  Syn.  du  Cravant  , 
Allas  Bernicla  ,  L.  En  Allemagne  ,  ce 
mot  désigne  plus  ordinairement  le 
Bernache,  A/ias  erjt/iropus  ,  L.  f. 
Canard.  (dr..z.) 

*BAUMGARTIA.  bot.  piian. 
Genre  formé  par  Moench  (Méth.  G.'îo) 
pour  le  Meiiispennum  coraUinum  ,  L. 
qu'il  appelait  B.  scandens.  C'est  le 
Wendhandia  popullfolia  de  Willde- 
now,  que  De  CandoUe  a  confondu 
dans  son  genre Cocculus,  sous  le  nom 


2  06  BAV 

spécifique  de  CaioUnus.  V.  Andho- 
niYLAX  et  COCCULUS.  (b.) 

BAUMIER.  BOT.  PHAN.  On  a  donné 
quelquefois  ce  nom  à  des  Végétaux 
balsamifères  ou  simplement  odorans , 
tels  que  le  Balsamier,  desMclilots,  un 
Peuplier,  des  Rosages  ,  etc.  V.  ces 
mots.  (b.) 

BAUQUE.  BOT.  Les  habitans  des 
bords  de  la  Méditerranée  désignent 
sous  ce  nom  les  Plantes  marines  que 
la  mer  jette  sur  la  côte:  les  Zostères 
y  dominent;  les  Hydrophytcs  s'y  trou- 
vent en  grande  quantité  ainsi  que  des 
Polypiers.  Quelquefois  la  Bauquen'est 
composée  que  d'une  seule  de  ces  pro- 
ductions ;  l'on  s'en  sert  pour  fumer 
les  terres  et  pour  emballer  les  mar- 
chandises, (LAM..X.) 

BAURACH.  MIN.  Syn.  de  Soude 
boratée.  V.  ce  mot.  (luc.) 

BAURD-MANNETJES.  mam.  C'est- 
à-dire  petit  Homme  barbu.  Nom  hol- 
landais d'une  espèce  de  Singe  ,  qui 
n'est  pas  bien  déterminée.  (b.) 

*  BAUXIA.  BOT.  PHAN.  Necker 
donne  ce  nom  au  genre  de  la  famille 
des  Iridées,qu'Aublet  appelle  Cipura. 
F',  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

BAVA  ou  BAVOSINGA.  bot. 
PHAN.  Nom  de  la  Casse  des  Boutiques , 
fruit  du  Cassia  Fistula  à  la  côte  de 
Malabar.  (b.) 

BAVANG.   bot.   piian.    r.   Ba- 

WANG. 

BAVARINA.  OIS.  r.  Boarina. 

*  BAVASIGMA.  bot.  phan.  (L'E- 
cluse.) Autre  nom  de  la  Casse  des 
Boutiques  à  la  côte  de  Malabar,    (b.) 

BAVAY-BAVAY.  bot.  piian.  (Ca- 
melli.)  Syn.  de  Qinsqualis  indica,  L. 
aux  Philippines.  V.  Quisqualis.  (b.} 

BAVECO  D'ARGO.  rois.  Nom 
vulgaire  ,  sur  la  côte  de  Nice  ,  d'un 
Poisson  décrit  par  Risso  so«s  le  nom 
de  Blennius  tripteronotus.  K.  Blen- 
NIE.  (b.) 

BAVENA.  POIS.  Nom  vulgaire  et 
générique,  sur  la  côte  de  Nice,  des 
Poissons  du  genre  Blennie.  /^.  ce  mot. 
Il  est  Synonyme   de  Baveuse ,   qu'on 


ÊAY 

donne  ailleurs  aux  mêmes  Poissons , 
à  cause  de  la  propriété  qu'ils  ont  de 
répandre  une  bave  abondante,     (b.) 

BAVÉOLE.  BOT.  PHAN.   Syn.  de 

Bleuet  ,  Centaitrea  Cyanus,  L.     (b.) 

BAVEQUE  ou  BAVEUSE,  pois. 
Syn.  de  Blennie.  V.  ce  mot. 

BAVERA,  bot.  piian.  Même  chose 
que  Baricra.  V.  ce  mot.  (b.) 

^  *BAVESQUE.  pois.  (Belon.)  Paraît 
être  la  même  chose  que  Bavèque.  V. 
ce  mot.  (b.) 

BAVEUSE.  POIS.  r.  Bavéque. 

BAVOON  etBAVYON.  mam.  Syn. 
de  Papion  en  anglais  et  en  allemand, 

(a.  D..NS.) 

BAWANG.  bot.  piian.  Et  non  Ba- 
vang.  Cap'i-Bawang  des  Malais,  Al- 
liaiia  de  Rumph  {Jmb.  2.  t.  20). 
Grand  Arbre  des  Moluques,  indéter- 
miné ,  encore  qu'il  paiaisse  appartenir 
à  la  famille  des  Savonniers  ,  et  dont  la 
graine  a  tellement  le  goût  de  l'Ail , 
qu'on  en  faisait  usage  dans  les  assal- 
sonnemens  du  pays  avant  l'inlroduc- 
tion  de  ce  Végétal.  (b.) 

BAXANA.  bot.  phan.  Arbre  qu'on 
dit  croître  aux  environs  d'Ormus,  et 
dontles propriétés sontau  moins  fabu- 
leuses ,  puisqu'on  assure  que  ses  fruits 
et  son  ombi'age  causent  la  mort ,  tan- 
dis que  ses  feuilles  et  ses  racines  sont 
en  d'autres  pays  des  antidotes  contre 
les  poisons.  (b.) 

BAYA.  OIS.  Syn.  iuLlien del'Orchef, 
Loxia  bengaleiisis ,  L.  p^.  Gros-Bec. 

(DR..Z.) 

BAYA.  bot.  PHAN.  Syn.  caraïbe  de 
CrescentiaCujete,  L.  F'. Calebassier , 

(B.) 

B  AYAD.  Porcus.  Pois.  Genre  formé 

far  Geoffroy  Saint-Hilaire  (Desc.  de 
Egypte, Pois.  pi.  i5.  1 -4), qui  rentre 
dans  le  sous-genre  Bagre.  F".  PlMÉ- 
LODE.  (b.) 

BAYADE.  BOT.  PIIAN.  Même  chose 
que  BaillardetBaillarge.  F.  ces  mpts. 

(B.). 


<  '  i:,ut/,„-r  pi.-iJ-  et  ,/.:■  ' 

Fio:    1.2..-        liDELLK    DU    NU- 

a.    l'i'ntoit.fe  oridt^  duc  en  t/edii.'ur ■ 


c.   MàA.'Jioire  impmri 


JiDELLA    MLOTICl        Siu 

b.     I fnioii.<i'  conf/ac/t'e  l'itr  en  t/f.ivus 
V.  ,v//v  t/  Il  fit'  l'.i-pc't'f  du  (iiTire   /Jîm<ipi--  ■ 


BDE 

BAYATTE.  vois.  (Sonnini.)  Sjn. 
de  Forças  Bayad ,  (rcoUr.  Espcce  du 
soiis-gcnrc Bagrc.  /".  Pihéjlod£.  (u.) 

*  BAY  -  IJAY.  BOT.  riiAN.  Même 
chose  que  Baibai.  F',  ce  mot.        (b,) 

BAY-ROUA.  BOT.  PHAN.  (Nlchol- 
son.)  Nom  caraïbe  des  graines  du  Mi- 
mose  Inga  ,  L.  V.  Inga.  (b.) 

BAZ  ou  BAZY.  ois.  Syn.  de  l'Au- 
tour, l'alcu palumbarius ,  L.  /^.  Fau- 
con. (DR..Z.) 

BAZAN.  IMAM.  Nom  persan  d'un 
Animal  qui  n'est  point ,  selon  Ues- 
marest,  l'Antilope  Oryx  (Pasan  de 
Buflbn  ) ,  mais  le  Paseug  ou  Chèvre 
sauvage.  (e.) 

BAZARA.  BOT.  PHAN.  (Dalécharap.) 
Syn.  arabe  de  Plant ago  pulicaria , 
L.  f".  Plantain.  (b.) 

BAZARI-CHICHEN.  bot.  phan. 
(  Daléchamp.)  Syn.  arabe  de  Lin.  (b.) 

Bx\ZY.  OIS.  r.  Baz. 
BDELLA.   ANNEL.   Syn.    grec   de 
Sangsue.  F",  ce  mot.  (b.) 

BDPXLA.  BOT.  PHAN.  On  a  quel- 
quefois désigne  sous  ce  nomleVegétal 
Êeu  ou  point  connu  d'oLi  provient  le 
dellium.  F",  ce  mot.  (b.) 

BDELLE.  Bdella.  arachn.  Genre 
de  l'ordre  des  Ti'acheennes  ,  de  la 
famille  des  llolètres  et  de  la  tribu  des 
Acarides  (  Règne  Animal  de  Cuv.  ) , 
établi  par  La  treille  ,  et  ayant ,  suivant 
lui ,  pour  caractères  :  huit  pieds  uni- 
quement propres  à  la  marche  ;  bouche 
consistant  en  un  suçoir  avancé  ,  en 
forme  de  bec  conique  ou  en  alêne  ; 
palpes  allongées,  coudées,  avec  des 
soies  ou  des  poils  au  bout  ;  quatre 
yeux  ;  pâtes  postérieures  plus  lon- 
gues. 

Les  Bdelles  se  distinguent  du  genre 
Acarus  par  l'absence  des  mandibules, 
et  des  Smarides  ,  qui  en  sont ,  comme 
eux,  privés,  par  l'allongement  de  leurs 
palpes  ,  le  nombre  de  leurs  yeux  et  la 
plus  grande  longueur  des  pâtes  pos- 
térieures. On  ne  les  confondia  pas 
non  plus  avec  les  Ixodes  et  les  Argas 
à  cause  de  l'existence  des  veux. 


BDE 


2J7 


IjCS  Animaux  qui  com])osent  le 
genre  que  nous  décrivons  ont  le  corps 
très-mou  ,  le  plus  souvent  de  couleur 
louge  ;  ils  sont  vagabonds  ,  et  se  ren.. 
contrent  dans  les  lieux  humides ,  sous 
les  pierres  ,  les  écorces  des  arbres  , 
dans  les  mousses.  L'espèce  la  plus 
commune  aux  environs  de  Paris  ,  et 
qui  sert  de  type  au  genre  ,  est  la  Bdellc 
rouge  ou  longicornc  ,  Bdella  longi- 
coiiiis  ,  ou  Vjtcanis  lungicornls  de 
Linné.  Elle  est  la  même  que  le  Scirus 
pulgai'is  de  Hcrmann  (Mcm.  Aptérol. 
lab.  3  ,  lîg.  9  ,et  tab.  9  ,S.),et  la  Pince 
rouge  de  GeoIlVoy  (Hist.  des  Ins.  T.  11. 
p.  6j  8 ,  et  tab.  20 ,  fig.  5). 

Les  espèces  décrites  par  Hcrmann 
sous  le  nom  de  Scirus  longi/ustris 
{loc.  cit.  tab.  6.  lig.  2),  latiroslris 
(loc.  cit.  tab.  5.  fig.  11) ,  et  seîirostris 
(  loc.  cit.  tab.  3.  fig.  1 2,  et  tab.  9.  T.  ) , 
appartiennent  au  genre  Bdelle. 

(AU0.) 

*  BDELLE.  Bdella.  annel.  Genre 
établi  par  Savigny  (  Syst.  des  Anne- 
lides  ,  p.  107  et  112  ) ,  qui  lui  assigne 
pour  caractères  .  bouche  moyenne  re- 
lativement à  la  ventouse  orale,  mâ- 
choires grandes,  dures,  ovales,  légè- 
rement carénées,  dépourvues  deden^ 
ticules  ;  yeux  peu  distincts  ,  au  nom- 
bre de  huit ,  six  sur  le  premier  seg- 
ment ,  disposés  en  ligne  demi-circu- 
laire, et  deux  sur  le  troisième,  ces 
derniei's  plus  écartés;  ventouse  orale 
de  plusieurs  segmens  ,  séparée  du 
corps  par  un  faible  étianglement ,  as- 
sez concave  et  en  forme  de  godet; 
l'ouverture  sensiblement  transverse , 
à  deux  lèvres  ;  la  lèvre  supérieure  peu 
avancée  ,  profondément  canaliculée 
en  dessous ,  formée  de  trois  à  qua- 
tre demi-segmens ,  le  terminal  plus 
grand  ,  très-obtus  ;  la  lèvre  inférieure 
rétuse;  ventouse  anale  grande,  obli- 
quement terminale  ;  branchies  nulles 
corps  cylindrico-conique  ,  sensible- 
ment déprimé  ,  allongé  ,  composé  de 
segmens  quinés  ,  c'est-à-dire  ordon- 
nés cinq  par  cinq ,  nombreux  ,  courts  , 
tiès-égaux  et  très-distincts  ;  le  vingt- 
septième  ou  vingt-huitième  etle  trente- 
deuxième  ou  trente-troisième  portant 
les  orifices  de  la  génération. 


u5S  BDE 

Les  Bdelles  appartiennent,  dans  la 
Méthode  de  Savigny  ,  à  l'ordre  qua- 
trième de  la  classe  des  Annelides  ou 
celui  des  Hirudiuées,  et  à  la  famille 
des  Sangsues.  Cette  famille  contient 
plusieurs  genres  assez  distincts  les  uns 
des  a  utres  et  partagés  en  trois  sections  ; 
celui  que  nous  traitons  ici  est  rangé 
dans  la  troisième ,  celle  des  Sangsues 
dites  Bdelliennes ,  et  diffère  des  Bran- 
chellions  par  l'absence  des  bi  anchles  ; 
il  se  rapproche  au  contraire  par  ce 
caractère  des  Albiones  et  des  Hœmo- 
charis  ,  et  s'en  distingue  cependant 
parce  que  sa  ventouse  orale  ,  peu  ou 
point  séparée  du  reste  du  corps  ,  est 
de  plusieurs  pièces  ,  avec  l'ouverture 
transverse.  Les  Bdelles  partagent  ces 
caractères  de  la  section  avec  les  genres 
Sangsue  ,  Hœmopis  ,  INéphélis  et  Clep- 
sine  ;  elles  en  diffèrent  toutefois  par 
une  ventouse  orale  assez  concave  ,  à 
lèvre  supérieure  demi-circulaire,  creu- 
sée par-dessous  d'un  canal  en  trian- 
gle ;  par  des  mâchoires  grandes ,  ova- 
les ,  sans  denticules  ;  par  les  yeux  ,  au 
nombre  de  huit  ,  disposés  sur  une 
ligne  courbe  ,  les  deux  postérieurs  un 
peu  isolés  ;  enfin  par  une  ventouse 
orale,  obliquement  terminale.  Ce  nou- 
veau genre,  dont  le  nom  devi'ait  être 
changé  ,  puisqu'un  autre  le  portait 
déjàdans  une  classevoisine,  n'estcom- 
posé  jusqu'à  présent  que  d'une  espèce, 
la  Bdelle  du  Nil  ,  Bâella  nilotica , 
nommée  en  arabe  ^/aX  ,  figurée  par 
Savigny  (pi.  5.  fig.  4  )  sur  un  individu 
des  environs  du  Caire.  On  le  trouve 
dans  les  eaux  douces  de  l'Egypte.  Hé- 
rodote (//«/.  lib.  1 1 . cap.  68)aitquecet 
Animal,  connu  des  anciens,  habite  le 
Nil,  et  vit  parasite  sur  le  Crocodile.  Il 
est  d'une  couleur  brun-manon  en  des- 
sus ,  et  d'un  roux  vif  en  dessous.  Son 
corps  est  formé,  la  ventouse  comprise  , 
de  quatre-vingt-dix-huit  anneaux  ca- 
rénés sur  leur  contour,  très-égaux. 

(aijd.) 

*  BDELLIENNES.  annbi..  Sec- 
tion de  la  famille  des  Sangsues  dans 
l'ordre  des  Hhudinées.  F',  ce  mot  et 
JBdelle.  (E-) 

BDELLIUM.  BOT.  Résine  brune  , 


BEA 

ordinairement  solide,  amèie  ,  odo- 
rante ,  que  l'on  suppose  découler  d' une 
espèce  de  Baumier  des  Indes  ou  de 
l'Arabie  ,  d'oii  elle  est  apportée.  Elle 
est  employée  dans  la  médecine  externe 
comvne  résolutive,  et  à  l'intérieur  com- 
me pectorale.  C'est  à  tort  que  Dalé- 
champ  la  supposait  produite  par  le 
Doumne;  aucun  Palmier  connu  ne  pro- 
duisant de  suc  résineux.         (dii..z.) 

*  BDELURA.  bot.  phan.  (  Diosco- 
rlde.)  Syn.  de  Cneorun  tiicoccum  ,  L. 
V.  Camélée.  (b.) 

BEAFFVER.  mam.  Evidemment 
dérivé ,  comme  Bièvre ,  du  latin  Fiber. 
Syn.  suédois  de  Castor.  (b.) 

*  BEAGANA.  ois.  Syn.  italien  du 
Venturon,  Frlngilla  CUrinella,  L.  y. 
Gros-Bec.  (DR..Z.) 

■*  BÉANTE.  BOT.  CBYPT.  {Mousses.) 
Nom  français  imposé  au  genre  Aiiyc- 
tangium  parBridel.  11  n'a pasété  reçu. 
V.  Anyctangium.  (ad.  b.) 

BEAR.  MAM.  Syn.  anglais  d'Ours. 

(a.  D..KS.) 

*BEARBERRY.  bot.  phan.  C'est- 
à-dire  Grain  d'Ours.  Syn.  à^ Arbutus 
Uva  Ursi,  dans  quelques  parties  de 
l'Amérique  septentrionale.  F.  Arbou- 
sier, (b.) 

*  BEARDED-UMBER.  pois.  Syn, 
anglais  de  Corb  ou  Corbeau,  Sclœria 
Vmbra,  L.  V.  Sciène.  (b.) 

BEARFICH.  CRUST.  Ce  nom  a  été 
employé  dans  l'Histoire  Naturelle  de 
Norwcge  pour  désigner  un  Animal 
parasite  vivant  sur  plusieui'S  Pois.îons, 
principalement  sur  la  Morue.  La  des- 
cription imparfaite  qu'on  en  donne 
nous  fait  cioire  qu'il  a  douze  pâtes,  et 
que  tout  son  corps  est  revêtu  d'un  test 
blanchâtre  -  brillant ,  dur  et  corné. 
D'après  ce  petit  nombre  de  caractères, 
il  paraîtrait  appartenir  au  genre  Cy- 
mothoë.  T'.  ce  mot.  (aud.; 

*  BEAU.  POIS.  Ce  nom  a  été  donné 
à  quelques  espèces  du  geni-e  Jjutjan , 
à  cause  de  leurs  liches  couleurs,  tels 
que  le  Lutjanus  Sciurus  ,  qui  est  le 
Perça  fonnosa  de  Gmelin,  et  le  Lut- 


BEA 

janus  Anthias,  qui  csl  le  Labrus  Jn- 
M/fl^deLiund.  ^-".  Lt'TJAN.         (u.) 

BEAUFORTIE.   BcauJorUa.   bot. 
riiAN.  Famille  des  Mélaiciicécs,  Po- 
lyadolphic  Icosandric ,  L.  Ce  genre, 
dont  la  slrucliu  e  otiVe  des  particula- 
rités  extrêmement   remarquables  ,  a 
été  établi  par  1\.  Brown  ,  dans  la  se- 
conde édition  du  Jardin  de  Kew,  pour 
deux   Arbrisseaux   originaires  de   la 
Nouvelle-Hollande  ,  ayant  le  port  des 
Rlelaleuca  ,  dont  ils  se  distinguent  par 
les  caractères  suivans  :  leur  calice  est 
tubuleux;  son  tube  est  court  et  adhé- 
rent par  sa  base  avec  l'ovaire  qui  est 
semi-infère;  le  limbe  ollVc  cinq  divi- 
sions aiguës;   leur   corolle    se  com- 
pose de  cinq  pétales,  alternes  avec  les 
divisions  du  calice ,  à  peu  près  de  leur 
longueur  ,  et  insérés  au  sommet  du 
tube  ;  les  étamines  sont  nombreuses, 
réunies  par  leurs  filets  en  cinq  fais- 
ceaux   dressés  ;     les     androphores  , 
beaucoup  plus  longs  que  le  calice  , 
sont  gièles  et  divisés  à  leur  sommet 
eu  huit,  dix  ou  douze  filets  dressés  , 
terminés  chacun  par  une  anthère.  Cel- 
le-ci ofifre  une  structure  extrêmement 
singulière  :  elle  se  compose  d'abord 
dun  connectif  basilaire  situé  au  som- 
met du  filet  ;  de  deux  loges  rappro- 
chées à  leur  base  ,  divergentes  à  leur 
partie  supérieure  qui  se  termine  en 
pointe  ;  leur  déhiscence  a  lieu  par  la 
suture  qui  les  unit  Tune  à  l'autre  du 
côté    interne.    L'ovaire  est  ,   comme 
nous  Tavons  dit,  semi-infère  ;  il  offre 
trois  loges ,  et  dans  chacune  d'elles 
trois  ovules  disposés  d'une  manière 
tout-à-fait  insolite.  Le  trophosperme 
forme  une  espèce  de  lame  attachée  à 
l'angle  rentrant  de  chaque  loge  par 
le  centre  d'une  de  ses  faces  ,  de  sorte 
qu'il  est  comme  pelté  ;  au  centre  de  sa 
face  extérieure  qui  est  libre  ,  il  donne 
attache  à  un  ovule  ,  et  à  son  bord  supé- 
rieur on  en  trouve  deux  autres  atta- 
chés par  leur  base  au  moyen  d'un 
podosperme  court.  N'ayant  point  vu 
le  fruit  mûr ,  je  soupçonne  que  ces 
deux  derniers  ovules  doivent  rester 
stériles.  Le  style  est  à  peu  près  de  la 
longueur  des  faisceaux  des  étamines  , 


BEA  a  .'9 

im  peu  flcxuciix ,  terminé  par  un  stig- 
mate excessivement  petit ,  présentant 
trois  lobes  rapprochés. 

On  ne  connaît  encore  que  deux  es- 
pèces de  ce  genre  ,  le  licauforlia  de- 
cussata  et  le  Bcaufuriia  sparsa.  La 
première ,  que  l'on  commence  à  culti- 
ver dans  cos  jardins,  est  un  joli  Ar- 
brisseau à  feuilles  opposées  en  croix , 
lancéolées  ,  serrées  ;  à  fleurs  d'un  beau 
rouge ,  ayant  la  même  disposition  que 
dans  les  Metrosideros  et  les  Mela- 
leuca.  Il  doit  être  lentré  dans  l'oran- 
gerie, (a.  r.) 

BEAUHARNOISE.  Beauhamoisia. 
BOT.  piiAN.  Un  Arbre  qui  habite  les 
andes  du  Pérou  a  paru  présenter  à 
Ruiz  et  Pavon  un  genre  nouveau 
qu'ils  ont  ainsi  nommé,  et  qui  vient 
se  placer  dans  la  famille  des  Gutti- 
fères  auprès  du  Touomita  d'Aublet, 
s'il  uedoitpasmême  lui  être  rapporté. 
Le  calice  est  formé  de  deux  sépales 
caducs  ;  la  corolle  de  quatre  pétales  , 
dont  deux  extérieurs  opposés  et  plus 
larges;  les  anthères  sont  sessiles  ,  li- 
néaires, dilatées  au  sommet,  réunies 
entre  elles  à  la  base  en  un  petit  an- 
neau ,  à  deux  loges ,  s'ouvrant  par 
deux  pores  latéraux,  à  insertion  hy- 
pogynique.  L'ovaire  est  surmonté  de 
quatre  styles  divergens ,  à  stigmates 
simples  et  obtus.  Le  fruit  est  partagé 
en  quatre  loges  à  l'angle  interne  ,  et 
au  milieu  de  chacune  desquelles  est 
attachée  une  graine  anguleuse;  mais 
il  arrive  ordinairement  qu'une  ou 
plusieurs  avortent.  La  tige  droite  ,  su- 
périeuiement  rameuse  ,  s'élève  de 
quatre  toises.  Les  feuilles  sont  oppo- 
sées, péliolées,  entières,  lancéolées; 
les  pédoncules  solitaires,  géminés  ou 
ternes  à  l'extrémité  des  branches , 
munis  de  deux  bractées  et  chargés 
d'une  seule  fleur.  Lefruit  fournit,  lors- 
qu'il est  coupé  ,  un  suc  jaune  et  vis- 
queux qu'on  retrouve  dans  le  calice 
et  les  anthères.  On  peut ,  pour  mieux 
connaître  cette  Plante  ,  consulter  les 
Annales  du  Muséum  (Tom.  11.  p.  71. 
tab.  9  )  oîi  sa  description  détaillée  et 
sa  figure  ont  été  insérées,    (a.  d.  J.) 

BEAUMARIS-SHARK.  rois.  (Pen- 


24o  BEC 

nant.)  Variété  du  Squale  Long-Nez, 
selon  Lacépède.  (b.) 

BEAUMARQUET.  ois.  Espèce  du 
genre  Gros-Bec,  Iringilla  elegans , 
L,  ^^.  Gros-bec.  (dr..z.) 

»  BEATOIERTA.  bot.  phan.  On 
trouve  décrit  sous  le  nom  de  Beau- 
merta  Nasturlium,àdiiis[di  Flore  écono- 
mique de  Welteravie  ,  le  Cresson  de 
fontaine  ,  Sisymbrium  Nasturtium ,  L. 

(A.R.) 

BEAUMULIX.  BOT.  phan.  On 
trouve  ,  dans  l'un  des  supplémens  du 
Dictionnaire  des  sciences  naturelles  , 
que  c'est  un  genre  formé  par  Willde- 
now  du  Reaumuria  hypericoides  de 
Lamarck.  f^.  Reaumuria.  (b.) 

BEAUTIA.  BOT.  PHAN.  (Commer- 
son.)  Syn.  de  Thilachium. /^.  cemot. 

(B.) 

BEAVER.  MAM.  Syn.  de  Castor  en 
anglais.  (a.  d..ns.) 

BÉBÉ.  OIS.  Syn  malais  de  Canard. 
/^'■.  ce  mot.  (DR..Z.) 

BEBE.  POIS.  Nom  de  pays  d'un 
Poisson  du  Nil ,  appartenant  au  genre 
Mormyre.  V.  ce  mot.  (b.) 

BEC.  RostiT/m.  zool.  On  a  donné 
plus  particulièrement  ce  nom  à  l'or- 
gane qui  termine  la  tète  des  Oiseaux 
et  constitue  leur  bouche  ;  ses  formes  , 
extrêmement  variées,  fournissent  sou- 
vent les  caractères  principaux  sur  les- 
quels sont  fondées  les  divisions  mé- 
thodiques.  Il  est  composé  de  deux 
grandes  pièces  superposées,  appelées 
mandibules.  Ces  pièces  sont  revêtues 
d'une  substance  cornée,  qui ,  d'après 
les  observations  récentes  deGeoffroy- 
Saint-Hilaire ,   païaît    constituer   un 
véritable    système  dentaire  ,    lequel 
n'est  bien  apparent  que  chez  le  fœtus. 
Ce  savant  a  reconnu  dans  le  fœtus  de 
diverses  espèces  d'Oiseaux ,  et  notam- 
ment dans  celui  de  la  PeiTuche  à  col- 
lier, une  suite  de  corps  blancs,  ar- 
rondis ,  plus  larges  à  leur  extrémité  , 
et  disposés  avec  une  grande  régula- 
rité sur  les  bords  des  deux  pièces  du 
bec  tenant  lieu  de  mâchoires  ;  il  en  a 
compté  dix-neuf  en  haut  et  treize  en 


BEC 

bas.  Ayant  enlevé  ces  corps  avec  l'en- 
veloppe qui  revêt  les  deux  dcmi-bécs, 
il   put    voir   au-dessous    une    série 
de  noyaux  pulpeux  ressemblant  aux 
germes  dentaires  ,  et    retenus    cha- 
cun par  un  cordon  formé  d'un  nerf  et 
d'un  vaisseausanguin.  Chez  l'adulte, 
on  voit  sur  les  bords  de  chaque  demi- 
bec  une  suite  de  cercles  percés  cha- 
cun par  un  trou  ,  et  qui  sont  le  pro- 
duit de  l'usure  des  cavités  que  len- 
ferme  chaque  mâchoire.  Ces  cavités 
contiennent  chacune  un  tuyau  carti- 
lagineux enfermé  par  une  gaine  mem- 
braneuse, etc.  ,  etc.  Quoiqu'il  en  soit, 
qu'un   système  dentaire  garnisse  ou 
non  les  mandibules,  c'est  toujours 
avec  celles-ci  qiic  l'Oiseau  divise  et 
broie  les  alimens  dont  il  fait  sa  nour- 
riture, y.  Dent. 

La  forme,  ou  quelque  particularité 
dans  le  Bec,  a  déterminé  chez  les  Oi^ 
seaux  l'imposition  d'une  foule  de 
noms  vulgaires  et  même  génériques 
qui  doivent  être,  autant  que  possible, 
repoussés  de  la  science  ;  ainsi  l'on  a 
nommé  : 

Bec-an-crous,  dans  le  Piémont ,  le 
Bec  croisé  commun.  J^.  Loxie. 

Bec  d'argent,  le  Tangara  pour- 
pré, f^.  Tangara. 

Bec-d'asse  ,  le  Scolopax  rusticola. 
V.  Bécasse. 

Bec  a  CUIJ.LER ,  le  Platalea  leuco- 
cephala.  V.  Spatule. 

Bec  a  figue  ,  la  Fauvette  locus- 
telle.  V.  Sylvie. 

Bec  courbe  ,  l'Avocette.  P .  ce  mot. 
Bec  croche,  le  jeune  Courlis  rou- 
ge. J^.  Ibis. 
Bec  croisé.  V.  Loxie. 
Bec  de  cire,  le  Senegali  rayé.  /^. 
Gros-Bec. 

Bec  de  corne,  divers  Calaos.  J^.  ce 
mot. 

Bec  de  corne  BATARD,  le  Scythrops. 
F',  ce  mot. 

Bec  DE  FER.  /^.  Sparacte. 

Bec  DE  hache  ,  c'est  à  la  Loui- 
siane l'Huîtrier,  V.  ce  mot,  et  non 
le  Bec  en  ciseaux. 

Bec  dur  ,  en  Piémont ,  le  Gros-Beç 
vulgaire.  P^.  Gros-Bec. 

Bec  en  ciseaux.  V.  Rhynchops. 


BEC 

Bec  en  cuiller  ,  le  Savacou  et  les 
Spatules.  K.  ces  mots. 

Bec  E>f  FOURREAU.   /'".  ClIlONIS. 

Bec  EN  PALETTE ,  les  Spatules.  T'. 
ce  mot. 

Bec  en  poinçon,  par  Azaia^  une 
petite  famille  d'Oiseaux  du  Paraguay, 
qui  doivent  être  mieux  examinés,  et 
qu'en  attendant  on  peut  rapprocher 
des  Tangaras  et  des  Sylvies.  K.  ces 
mots. 

Bec  en  scie  ,  le  Harle.  V.  ce  mot. 

Bec-Figue  ,  une  espèce  du  genre 
Gobe-Mouche,  7>/o/atv7/a  1  iceditla,  L. 
F'.  GoBE-MoucHE.  En  général,  on 
donne  le  nom  de  Bec-Figue  à  tous  les 

Setits  Oiseaux  qui  bcquetent  le  iVuit 
u  Figuier  pour  en  pomper  le  suc  sa- 
voureux. 

Bec-Figue  d'hiver ,  la  Linotte,^. 
Gros-Bec,  et  l'Alouette  Pipi, en  Pro- 
vence. V .  Aj.ouette. 

Bec  fin.  J^.  Sylvie. 

Bec  ouvert,  VJnastome  de  Bonna- 
terre ,  d'Illiger  et  de  Vieillot;  espèce 
de  Héron  dont  on  a  fait  un  nouveau 
genre  sous  le  nomdeCnoENORAMPHE. 
p'.  CCS  mots. 

Bec  PLAT  ,  dans  certaines  parties 
orientales  de  la  France ,  le  Souchet , 
espèce  de  Canard.  P'.  ce  mot. 

Bec  ROND ,  par  Buffon ,  divers 
Bouvreuils  et  Gros-Becs.  /^.  ces  mots. 

Bec  TRANCHANT,  le  Pingouin. 

(DR..Z.) 

Ce  mot  de  Bec  a  été  étendu,  comme 
nom  propre ,  avec  quelque  épithète 
qui  établit  une  ressemblance  qu'on 
pensait  trouver  plus  improprement 
encore  entre  les  Oiseaux  et  d'autres 
Animaux;  ainsi  l'on  appela: 

Bec  ALLONGÉ  (pois.),  le  Chœtodoa 
rostratus ,  L. 

Bec  de  Faucon  (rept.  chél.),  le 
Caret. 

Bec  d'Oie  (mam.  et  rept.)  ,  le 
Dauphin  ,  et  encore  la  Tortue  Caret. 

Bec  d'Oiseau  (mam.),  l'Ornitho- 
rhynque. 

Bec  de  Perroquet  (pois.  etiioLL.], 
un  Scare  et  des  Térébratules. 

Bec  de  Poule  (  rept.  chel.  ) ,  la 
Tortue  franche. 

TOME    II, 


BEC  24 1 

Bec  pointu (POis.),Ialla.ic G xy rhyn- 
quc. 

Chez  les  Insectes  ,  on  appelle  Bec 
une  modification  de  la  bouche.  V.  ce 
mol.  (b.) 

Dans  les  Mollusque.^,  le  mot  Bec  est 
employé  pour  dé^igner  chez  les  Co- 
quilles univalves  le  canal  de  la  base  , 
lorsqu  il  est  petit ,  mince  ou  recour- 
bé, et  chez  les  Bivalves  ,  les  sommets 
des  valves,  lorsqu'ils  forment  le  cro- 
chet,  comme  dans  certaines  Anomies. 
Il  n'est  plus  guère  en  usage  aujour- 
d'hui ;  mais  ,  en  y  ajoutant  des  épithè- 
tes,  il  est  devenu  le  nom  vulgaire  de 
plusieurs  Coquilles  de  genres  difle- 
rens. 

Bec  de  Bécasse. /^.Bécasse  (moll.) 

Bec  de  Canard  ou  Bec  de  Cane, 
c'est  la  Patel'a  Unguisde  Linné;  Lin- 
gula  anatina  ,  Bruguière  ,  Lamarck. 
M-iis  le  Bec  de  Canard  de  Favart 
d'Herbigny  est  le  Solen  anatinus  de 
Linné  ;  Anatina  subrostrala  ,  La- 
marck.  P'.  Lingule  et  Anatine. 

Bec  de  flûte  ,  c'est  le  Donax  Scor- 
tum,  Linné  et  Lamarck.  P\  Donace. 

Bec  de  Perroquet,  c'est  VAnomia 
psittacea  ,  Linné;  Tei ebratula psilta- 
cea,  Lamarck.  F".  Anomie  et  Téké- 

BRATULE.  (F.) 

BEC.  BOT.  PHAN.  La  forme  des 
fruits!'  de  diverses  espèces  de  Gca- 
niums  leur  a  mérité  les  noms  vul- 
gaires suivans ,  qui  sont  devenus 
scientifiques  : 

Bec  de  Cigogne  ou  Géranium  ci- 
coiiimn ,  L. 

Bec  de  Héron  ou  Géranium  ar- 
du i  nu  m  ,  L. 

Bec  de  Pigeon  ou  Géranium  co- 
lumhinum,  L. 

Bec  de  Grue  ou  Géranium  grui- 
num  ,  L. 

On  a  encore  nommé  Bec  de  Cane, 
Vylloœ  Ungueformis ,  dont  la  forme 
des  feuilles,  distiques,  plates,  épais- 
ses et  légèrement  dentées  ,  rappel- 
le effectivement  celle  du  Bec  des 
Oiseaux  du  genre  Canard.  (b.) 

BECABUNGA.  bot.  phan.  ^'.Bec- 
cabunga. 

i5 


2  42  BEC 

DÉCADE.  OIS.  Syn.  de  Bécasse 
dans  les  dialectes  gascons.  (b.) 

BECAFIG  ou  BECAFIGA.  Syn. 
piémontais  de  Bec-Figue  ,  Motacilla 
Ficedula.  V.  Gobe-Mouche.  (dr..z.) 

BECAFIGULO.  ois.  Nom  marseil- 
lais de  l'une  des  Fauvettes  qu'on 
trouve  en  Provence.  (dr..  z.) 

BECARD.  OIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires duGrand-Harle,L.  ;^.  Harle. 
(DR.,  z.) 

BECARD  ou  BECCARD.  pois.Syn. 
de  Saumon  mâle.  V.  Saumon,  (b.) 

BECARDE.  Fsaris.  ois.  Thym, 
Vieill.  ;  Lanius  ,1^.  Genre  des  Insecti- 
vores. Caractères  :  bec  gros,  dur, 
conique ,  rond  ,  déprimé  à  la  base  , 
comprimé  à  la  pointe  qui  est  crochue 
et  échancrée  ;  arête  en  dôme  ;  point 
de  fosse  nasale  ;  narines  distantes  de 
la  base ,  latérales  ,  rondes ,  percées 
dans  la  masse  cornée  du  bec ,  ouver- 
tes ;  pied  fort  ;  tarse  court ,  de  la  lon- 
gueur du  doigt  intermédiaire;  trois 
doigts  de\fant,  un  derrière  ,  l'exteine 
uni  jusqu'à  la  première  articulation, 
l'interne  soudé  à  la  base  ;  ailes  médio- 
cres ,  la  première  rémige  un  peu  plus 
courte  que  les  2'',  o"  et  4''  qui  sont  les 
plus  longues. 

Le  genre  Bécarde  a  été  étalili  par 
Cuvierpoury  placer  des  Oiseaux  que 
BufFon  avait  confondus,  ainsi  que  tous 
les  ornithologistes  qui  l'ont  précédé, 
parmi  les  Pies-Grièches ,  dont  néan- 
moins lesBécardes  se  distinguent  suf- 
fisamment par  la  compression  laté- 
rale du  bec  ,  la  courbure  apicale  de  la 
mandibule  inférieure,  et  surtout  par 
répaisseur  du  corps.  Des  quatre  Oi- 
seaux nommés  Bécardes  par  Bufifon, 
et  dont  il  paraissait  vouloir  faire  une 
division  particulière  dans  le  genre 
Pie-Grièche,  un  seul  est  véritable- 
ment resté  Bécai'de  ;  les  autres  appar- 
tiennent aux  genres  Gobe-Mouche  et 
Yanga  ;  mais  V  ieillot  a  augmenté  de 
trois  espèces  le  genre  nouveau,  en 
regardant  comme  Bécardes  les  Oi- 
seaux du  Paraguay  que  d'Azara  a  dé- 
crits sous  le  nom  générique  de  Carac- 
tenizados.Ces  derniers  ne  devront-ils 


BEC 

point  encore  subir  des  mutations? 
C'est  ce  que  nous  ne  saurions  affir- 
mer, n'ayant  vu  aucun  d'eux  et  ne 
rapportant  ici  que  la  description  de 
Vieillot. 

BÉCARDE  GRISE ,  Lanius  Cayamis , 
Latham. ,  BufF.  pi.  5o4  et  077  ;  tête  , 
queue  et  tectrices  alaircs  noires  ;  le 
reste  du  corps  d'un  cendré  clair  ;  bec 
rouge  à  sa  base  et  noir  à  sa  pointe. 
Les  jeunes  ou  les  femelles  ont  un 
trait  longitudinal  noir  sur  le  milieu 
de  chaque  plume;  c'est  alors  le  jLa/«"tfs 
nœuius,  L.  et  Gmel.  Quelquefois  tou- 
tes les  parties  inférieures  sont  blan- 
ches ;  Ion jueur,  8  pouces  5  lignes.  De 
l'Amérique  méridionale. 

BÉCARDE     CANELLE,     TitJlU    lufa, 

Yieil.  ;  Caractpruzados  canella  co- 
rona  de  pizzara ,  n"  208,  d'Azara. 
Tcte  d'un  gris  ardoisé;  parties  supé- 
rieures, tectrices  ala ires  et  caudales 
couleur  de  Canellc  ;  bord  interne  des 
rémiges  d'un  brun  noirâtre;  toutes 
les  parties  inférieures  d'un  roux  clair; 
iris  et  mandibule  supérieure  noires  ; 
mandibule  inférieure  dim  bleu  vio- 
let ;  longueur,  7  pouces  5  ligues, 

BÉCARDE   ROUSSE    A    TETE    NOIRE  , 

Tltjra  atricapilla  ,  Vieill.;  Caracte- 
ruzados  canella  y  cabeza  negra,  n° 
209 ,  d' A  zara .  Parties  supérieures  bru- 
nes et  roussâtres  ;  sommet  de  la  tète 
noir  ;  tecU'ices  alaiies  supérieures 
d'un  bi'un  noirâtre;  partie  des  rémi- 
ges noirâtre,  et  partie  roussâtre  avec 
une  tache  blanche  sur  le  côté  inté- 
rieur; queue  noirâtre  et  roussâtre; 
parties  inférieures  mélangées  de  brun , 
de  roux  et  de  blanchâtre;  mandibule 
supérieure  noire  ,  l'inférieure  bleue  ; 
longueur ,  7  pouces  5  lignes. 

BÉCARDE  VERTE ,  Tityra  viridis, 
Vieill.  ;  Caracteruzados  y  corona  «e- 
gra,rï°  210,  d'Azara.  Sommet  de  la 
tête  noir  ;  front  blanc  ;  côtés  et  der- 
rière de  la  tête  d'un  blanc  bleuâtre  ; 
dessous  du  cou  et  du  corps,  l'ec- 
trices  alairos  supérieures  et  tectri- 
ces d'uu  vert  ibncé;  rémiges  bru- 
nes; gorge  et  devant  du  cou  d'un 
beau  jaune  ;  dessous  du  corps  d'un 
blanc    roussâtre  5    bec    bleu  ,   noie 


F 


BEC 

à  Iaix>intc;  longueur,  6  pouces  i  li- 
gne, (db..  z.) 

BECASSE.  Scoiojmx,Li.  ois.  Genre 
de  la  seconde  laiiiille  de  l'ordre  des 
Gralles.  Caractères  :  Lee  long,  droit, 
compi  iiné ,  grêle  ,  mou ,  avec  la  pointe 
renllce;  luandibidcs  silloiinccs  jus- 
qu'à la  moitié  de  leur  lo-îgueur; 
pointe  de  la  mandibule  supérieure 
plus  longue  que  l'inférieure  ,  la 
*5arlic  renflée  formant  un  ciochet; 
inférieure  sillonnée  dans  le  milieu , 
canaliculée  et  tronquée  à  l'extré- 
mité ;  narines  latérales ,  situées  à  la 
base  ,  longitudinalemcnl  fendues  près 
du  bord  de  la  mandibule,  recouver- 
tes par  une  membrane;  pieds  mé- 
diocres ,  grêles  ;  jambes  picsquc  tota- 
lement empluniées  ;  trois  doigts  de- 
vant et  un  derrière  ;  ailes  médiocres  ; 
la  première  rémige  à  peu  prés  de  la 
même  longueur  que  la  seconde  qui 
est  la  plus  longue.  —  Ce  genre,  si 
nombreux  en  espèces  lorsque  Linné 
l'institua  ,  a  été  considéralilcment  ré- 
duit par  les  méthodistes  contempo- 
rains ou  successeurs  du  naturaliste 
suédois  ;  il  devrait  probablement  l'être 
encore,  car  le  peu  d'espèces  qu'il 
renferme  offrent  tant  d'anoznalies 
dans  leurs  mœurs  et  leurs  habitudes, 

3u'àlarigueuron  uepeutse  dispenser 
établir  dans  le  genre  presque  au- 
tant de  divisions  qu'il  y  est  resté 
d'espèces;  le  seul  caractère  qui  leur 
donne  un  air  de  famille  et  les  tient 
l'éunis ,  consiste  dans  la  conformation 
de  la  tête  qui  est  fortement  compri- 
mée ,  avec  les  yeux  placés  en  arrière. 
Tous  ces  Oiseaux ,  au  reste  ,  sont  na- 
turellement stupides ,  et  ils  n'échap- 
pent aux  pièges  nombreux  que  leur 
tait  tendre  la  délicatesse  de  leur  chair, 

gue  par  l'habitude  résultant  de  la  fai- 
lesse  de  leur  vue,  de  se  tenir  cachés 
la  plus  grande  partie  de  la  journée 
dans  des  abris  agrestes. 

f     BÉCASSES     PROPREMENT     DITES, 

Tibia  emplumé  ju>qu'aux  genoux. 
Les  Bécasses  de  celte  division  sont 
des  Oiseaux  essentiellement  voya- 
geurs ;  elles  abandonnent  les  plaines 
lorsque  les  chaleurs  commencent  à 


BEC  2*0 

s'y  faire  sentir;  elles  descendent  en- 
.suitc  des  montagnes   quand  le  froid 
y  devient  tiop  rigoureux;  et  c'est  là 
le   motif  de  leurs  émigrations  à  deux 
époques   de  l'année   également  dis- 
tantes ;  leur  vol  est  lourd  et  bruyant  ; 
rarement  il  dévie  de  la  ligne  droite , 
à  moins  d'un  grand  obstacle.  A  leur 
arrivée  dans  la  plaine ,  les  Bécasses 
se  répandent  d'abord  dans  les  bois  et 
les  forêts;   elles  y  cherchent  les   ré- 
duits les  plus  sauvages,  bien  ombra- 
gés, oii  le  sol ,  constamment  humide  , 
puisse  leur  procurer  en   abondance 
les  Vers  et  les  Limaces  dont  elles  se 
nourrissent  exclusivement;  tant  que 
ces  lieux   sulliscnt   à  leurs   besoins, 
elles  y  demeurent  cachées ,  sdencieu- 
ses  et  solitaires.  Toute  la  journée  se 
passe  à  ficher  dans  la  terre  molle  ou 
dans  la  vase  leur  long  bec    qu'elles 
y  enfoncent  jusqu'aux  narines  pour 
en  tiier  des  Vers  qu'elles  avalent  sou- 
vent avec  beaucoup  de  difficulté  ,   vu 
le  rétrécissement  de  l'ouverture  de  la 
base  de  ce  bec.  Au  déclin  du  jour 
elles  s'acheminent  vers  une  fontaine 
ou  un  ruisseau  pour  s'y  désaltérer 
et  retournent  immédiatement  après 
dans  leur  tranquille  manoir.  C'est  là 
que,  dans  la  .saison  des  amours,  les 
époux  se  réunissent ,  et  préparent  en- 
semble au  pied  de  quelque  petit  Arbris- 
seau un  nid  assez  négligemment  com- 
posé d'herbes  et  de  feuilles  sèches;  la 
pouteestdequatreàcinqœufsoblon^s 
d'un  gris  roussàtre,  parsemé  de  pe- 
tites taches  brunâtres  ;  les  deux  sexes 
ne  se  séparent  que  lorsque  leurs  pe- 
tits peuvent  se  passer  de  leurs  soins. 

BÉCASSE      ORDINAIRE    ,       Scolopax 

rusticola  ,  L.  Buff.  pi.  enl.  885. 
—  Parties  supérieures  variées  de 
roussâtre,  de  jaune  et  de  cendré  , 
avec  de  grandes  taches  noires;  par- 
ties inférieures  d'un  roux  jaunâtre 
iiTégiilièrement  rayées  de  brun  et  de 
noirâtre;  rémiges  rayées  transversa- 
lement de  roux  et  de  noir  sur  leurs 
narbes  extérieures  ;  queue  bordée 
de  roux,  terminée  de  gris  en  des- 
sus ,  et  de  blanc  en  dessous.  Les  cou- 
leurs sont  un  peu  plus  sombres  dans 
la  femelle  qui ,  en  outre ,  a  des  taches 

i6* 


244  BEC 

blanches  sm-  les  tectrices  alaires.  Oa 
rencontre  aussi  quelquefois  des  va- 
riétés dont  le  plumage  pâlit  jusqu'au 
blanc.Longueur,  treize  pouces,  moin- 
dre dans  quelques  cantons;  en  géné- 
ral ,  la  femelle  est  toujours  un  peu 
plus  forte  que  le  mâle.  La  Bécasse  or- 
dinaire est  de  presque  tous  les  pays. 
BÉCASSE  d'Amérique  ,  Scolopax  mt- 
jior,  L.  Parties  supérieures  grises  avec 
des  bandes  transversales  rousses  et  de 
grandes  taclies  longitudinales  termi- 
nées de  jaunâtie  sur  les  scapulaires  ; 
tectrices  caudales  rousses  ;  rcctrices 
noires  et  rousses  ,  terminées  de  blanc; 
parties  inférieui'es  rousses  ;  gorge 
blanche;  longueur  ,  neuf  pouces  six 
lignes. 

BÉCASSE  DE  CaYENNE.  V.  BÉCAS- 
SINE   DES  SAVANNES. 

ff  BÉCASSINES.  Partie  inférieure 
du  tibia  dénuée  de  plumes. 

Les  Bécassines  difl'èrent  principa- 
lement des  Bécasses  en  ce  qu'elles 
n'habitent  que  les  prairies  maréca- 
geuses où  elles  aiment  à  se  cacher 
parmi  les  joncs  et  les  roseaux  ;  elles 
ont  en  outre  le  vol  plus  soutenu  et  en 
même  temps  plus  irrégulier;  il  n'est 
pour  ainsi  dire  qu'une  suite  de  rico- 
chets, ce  qui  procure  au  chasseur 
l'occasion  de  déployer  son  adresse. 
Quant  au  reste  ,  les  Bécassines  sont 
également  soumises  à  des  émigrations 
périodiques  ;  cependant ,  on  en  ob- 
serve qui ,  par  accident  ou  par  pa- 
resse,séjournent  toute  l'année  dans  le 
même  pays;  elles  se  nourrissent  de  la 
même  manière  que  les  Bécasses  ,  et  les 
soins  de  l'incubation  sont  les  mêmes; 
leurs  œufs  sont  ordinairement  verdâ- 
tres  ,  pointillés  de  blanc.  On  trouve 
souvent  les  Bécassines  voltigeant  par 
petites  bandes  de  quatre  ou  cinq  qui 
ne  font  véritablement  qu'une  seule 
famille. 

BÉCASSINE  Agtjadebo  ,  Scolopax 
Paragualœ,  Yieill.,et  non  Jguatère. 
V.  Aguadero.  Partie  supérieure  va- 
riée de  traits  transversaux  ,  bruns  , 
roussâtres  ,  blancs  etnoirs  ;  trois  traits 
longitudinaux  blanchâtres  sur  la  tête 
qui  a  aussi  de  chaque  côté  trois  traits 
noirs;    devant  du  cou   mélangé    de 


BEC 

blanc  et  de  brun;  poitrine  et  ventre 
blancs  ;  les  huit  reclrices  intermédiai- 
res noires  veis  le  bout  et  variées  de 
blanc  plus  haut ,  les  huit  autres  cou- 
vertes de  bandes  blanches  et  noires  ; 
longueur,  dix  pouces  deux  lignes, 
iimérique  méridionale. 

BÉCASSINE  A  OUI- BLANC.  V.  BÉCAS- 
SEAU. 

Double  ou  grande  Bécassine  , 
Scolopax  major,  L.  Parties  supérieures 
variées  de  noir  et  de  roux  clair;  som- 
met de  la  tête  noir,  divisé  par  une 
bande  d'un  blanc  jaunâtre  qui  est 
aussi  la  couleur  des  sourcils  ;  parties 
inférieures  d'un  roux  blanchâtre ,  avec 
le  ventre  et  les  lianes  rayés  de  bandes 
noires  ;  seize  rectrices  ,  la  âge  de  la 
première  blanchâtre  ;  longueur,  dix 
pouces  trois  lignes.  Europe. 

Bécassine  grise  ,  Scolopax  leuco- 
phœa,  Vicill.  Parties  supérieures  gri- 
ses-blanchâtres, tachetées  de  noirâtre  ; 
haut  de  l'aile  d'un  roux  brun;  par- 
ties inférieures  d'un  roux  clair  ,  par- 
semé de  petites  taches  noirâtres  ;  ven- 
tre blanc  ;  queue  blanche  ,  tachetée 
de  brun  ;  longueur ,  neuf  pouces  six 
lignes.  Amérique  septentrionale. 

Bécassine  ordinaire  ,  Scolopax 
Ga///«fl^o,  L.Buff  pi.  enl.  883.  Par- 
ties supérieures  variées  de  roux  et  de 
noir  ;  cou  et  poitrine  rayés  longltudi- 
nalement  ;  flancs  rayés  transversale- 
ment de  blanc  et  de  noirâtre;  milieu 
du  ventre  blanc;  quatorze  rectrices 
d'un  blanc  noirâtre,  rayées  trausvei- 
saleuient  de  roux  ;  pieds  verts  ;  lon- 
gueur ,  dix  pouces.  D'Europe. 

BÉCASSINE    SAK.HAVNE  ,    Scolopax 

Sahhalina,  Ylelll.  Parties  supérieures 
d'un  fauve  rougeâtre  ,  varié  d'un 
grand  nombre  de  taches  brunes  ;  tour 
dubccetgorgeblancs,  variés  debrun; 
poitrine  brune  ;  côtés  du  ventre 
blancs.  De  Russie. 

BÉCASSINE  DES  SAVANNES  ,  ScolopaX 

paludosa,  Lin.  ,  Buff.  pi.  enl.  n°  895. 
Parties  supérieures  variées  et  rayées 
de  roux  et  de  noir  ;  deux  bandes  noi- 
res sur  la  tête  ,  séparées  par  une  bande 
rousse,  une  troisième  noirâtre  sur 
le  lorum  ;  parties  inférieures  d'un 
blanc  roussâtre,  rayées  de  noir  trans- 


BEC 

versaleincnt  sur  la  ^>oUiine  et  le 
ventre,  longlludinalomenl  sur  le 
cou  ;  tectrices  brunes ,  tachctccà  de 
roux;  remises  et  rcclriccs  rousses, 
ra3ées  de  iioir  ;  longueur ,  treize  pou- 
ces. 

Bécassine  soltide  ou  petite  Bé- 
CASSiNi:,  Scolupax  Gallinula ,  L. ,  Buflf. 
pi.  enl.  88  i.  Parties  supérieuies  d'un 
noir  chatoyant,  marquées  de  bnndos 
longitudinales  roussatres;  une  bande 
noire, tachetée  de  roux,  qui,  du  IVont, 
se  prolonge  jusque  sur  la  nuque;  de 
larges  sourcils  jaunâties;  devant  du 
cou  d'un  ccnùré  blanchâtre,  marqué 
de  taches  longitudinales  plusfoncées; 
douze  recti  ices  brunes  ,  jaunâtres  sur 
les  bords  ;  longueur  ,  sept  pouces  six 
lignes. 

f  f  f  BÉCASSIXES-CnEVALlERS.  Doigt 
extérieur  et  celui  du  milieu  réunis  par 
une  très-petite  ir.embrane. 

BÉc.  Chev.  ponctuée,  Scolupax  gri- 
sea,  L.  Scolupax  Pajkiillii,  INlls.  Par- 
ties supérieures  d'un  brun  clair  avec 
une  leinle  plus  foncée  qui  termine 
chaque  pkunc;  sommet  de  la  tète  et 
tectrices  alaires  brunes,  cendrées  j 
sourcils  ,  gorge,  ventre  et  cuisses 
blancs;  des  ondulations  brunes  sur 
les  flancs  ;  poiirlne  d'un  brun  cendré; 
croupion  et  tectrices  caudales  blancs  , 
marqués  d'ondulations  transversales 
noirâtres  ;  douze  reclrlces  rayées  de 
noir  et  de  blanc  ;  longueur ,  dix  pou- 
ces deux  lignes.  Le  plumage  d'amour 
se  distingue  par  des  nuances  d'un 
brun  roussâtre  sur  le  sommet  de  la 
tête  ,  la  nuque  ,  le  dos  et  les  scapulai- 
res  ,  le  devant  du  cou  et  la  poitrine  ; 
c'est  alors  le  Scolupax  nopeboracensis 
de  Lath.Les  jeunes  ont  toutes  les  par- 
lies  supérieures  noires ,  excepté  la 
nuque  qui  est  brune;  chaque  plume 
est  entourée  par  un  large  bord  dun 
loux  vif;  ils  ont  de  petites  taches 
brunes  surlesparties  inférieures;  leurs 
rectrices  intermédiaires  sont  termi- 
nées de  roux.  Elle  habite  le  nord  de 
l'Amérique:  selon  Temminck,  deux 
individus  seulement  ont  été  tués  en 
Europe. 

Le  nom  de  Bécasse  a  été  étendu  à 
plusieurs  autres  Oiseaux  rcmarqua- 


BEC 


a45 


blés  par  la  longueur  de  leur  bec  clFilé. 
Ainsi  l'on  a  nommé  : 

BÉCASSE  A  J5EC  n'ivoiuE,  uuOlseau 
mal  obsei  vé  du  Kentucki,  remarqua- 
ble par  une  huppe  sur  la  .tète  et  la 
blancheur  de  son  bec  que  Wilson 
croyait  être  d'ivoire  véritable. 

BÉCASSE  d'abbre  ou  perchante, 
la  Huppe  ou  Puput,  Upiipa  Ji^pops , 
L.  r.  Huppe. 

BÉCASSE  DE  MEii ,  l'Huîtrier  et  le 
Courlis.  J^^.  ces  mots.  (du..z.) 

BÉCASSE,  pots.  Nom  donné  à  des 

Poissons  de  genres  divers  par  allusion 
au  prolongement  de  leur  1  touche  qui  u 
quelque  analogie  de  forme  avec  l*1)cc 
de  rOlseau  qui  porte  le  même  nom. 
Tels  sont  les  Ccntrlscus  Scolupax ,  L. , 
et  scutatiis;  le  Xiphias  velifer  ,  Islio- 
phoredoLaccpède,  et  VEsox  Bellone, 
Scombrésoce  Canipei  iendu  même  au- 
teur. P"'.  Centrisque  ,  XiPiiiAS  et 
Ésox.  («.) 

BÉCASSE.  MOLL.  Les  marcbands 
et  les  amateurs  de  Coquilles  ont  don- 
né ce  nom  avec  diverses  épithètes  ca- 
ractéristiques à  quelques  espèces  dont 
la  base,  prolongée  en  un  canal  plus  ou 
moins  saillant,  a  quelque  rapport  de 
forme  avec  le  bec  de  l'Oiseau  qui 
porte  le  même  nom  ;  ainsi  : 

La  BÉCASSE  proprement  dite  de 
D'Argenville,  ou  ïête  de  Bécasse  de 
Davlla  ,  le  Bec  de  Bécasse  de  Ger- 
salnt  ou  le  Courlis,  est  le  Murex  Haus- 
ttllum  de  Linné. 

La  BÉCASSE  A  RAMAGES  de  Knorr , 
ou  grande  Massue  d'Hercule  de  Da- 
vila  ,  la  Massue  épineuse ,  est  le  Mu- 
rex cornutus ,  Linné. 

La  BÉCASSE  ÉPINEUSE  OU  Bécasse 
simple  ,  petite ,  ou  la  Bécassine ,  la 
Chausse-Trappe,  le  Peigne  de  Plu- 
che  ,  est  \ç,Murex  Tribulus  de  Linné , 
dont  une  variété  est  la  Bécasse  des 
Indes. 

La   GRANDE    BÉCASSE    ÉPINEUSE    de 

D'Argenville,  ou  Double  épineuse, ou 
l'Aiaignée ,  la  ïête  d'Araignée  de 
Davila ,  est  le  Murex  Tribulus  maximus 
de  Cliemnilz,  Murex  Scolupax  de 
DilWyn. 

La   BÉCASSE  A   QUEUE  ET  A   ÉPINE* 


246  BEC 

COURTES ,  OU  la  Massue  d'Hercule  de 
Gersaint  et  de  Davila  ,  le  Courlis  épi- 
neux, etc.,  est  le  Murex  Brandarisde 
Linnd.  /^.  Rocher.  (f.) 

BÉCASSEAU.  Triz/ga.  ois.  Genre 
de  la  seconde  famille  de  l'ordre  des 
Gralles.  Caractèies  :  bec  médiocre  ou 
long,  très-faiblement  arqué  ,  droit  ou 
fléchi  à  la  pointe  ,  flexible  dans  toute 
sa  longueur  ,  comprimé  à  sa  base ,  di- 
laté et  obtus  à  la  pointe  ;  les  deux 
mandibules  presque  entièiement  sil- 
lonnées; narines  latérales ,  coniques, 
percées  daus  la  membrane  qui  recou- 
vra Je  sillon  nasal  dans  toute  sa  lon- 
gueur; pieds  grêles,  nus  au-dessus 
du  genou  ;  trois  doigts  antérieurs,  en- 
tièrement divisés,  quelquefois  celui 
du  milieu  et  l'extérieur  réunis  par 
une  petite  membrane  ;  un  pouce  ar- 
ticulé sur  le  tarse;  ailes  médiocres  , 
la  première  rémige  la  plus  longue. — 
Les  espèces  que  renferme  ce  genre 
sont  essentiellement  voyageuses;  pres- 
que toujours  réunies  en  petites  trou- 
pes, on  les  voit,  voltigeant  de  la  côte 
au  marais,  borner  à  une  très-courte 
apparition  leur  séjour  dans  les  en- 
droits qu'elles  visitent  ;  la  saison  des 
amours,  les  soins  qu'exige  impérieu- 
sement le  besoin  de  la  reproduction ^ 
paraissent  même  lesarrêteràregret,  et 
l'on  ne  peut  supposer  que  la  seule 
crainte  de  manquer  de  nourriture 
soit  la  raison  délerminante  d'une  vie 
aussi  vagabonde;  car  les  Larves,  les 
Vers  ,  les  Mollusques  ,  que  leur  of- 
frent en  abondance  la  vase  et  le  limon, 
sont  pour  elles  une  souixc  presque  in- 
tarissable.Quoi  qu'il  en  soit,  les  Bécas- 
seaux veulent  une  température  uni- 
forme ,  et  les  saisons  déterminent 
leurs  émigrations  du  nord  au  midi 
et  du  midi  au  nord,  vers  les  deux 
époques  équinoxiales  de  l'année.  Dans 
ces  émigrations ,  les  espèces  riverai- 
nes suivent  régulièrement  les  bords 
de  la  mer,  et  celles  qui  séjournent  lia- 
Litucllement  dans  les  marais  se  diri- 
gent d'après  le  cours  des  fleuves  et 
des  rivières.  On  a  remarqué  que ,  lors- 
que les  unes  ou  les  autres  s'arrêtaient 
pour  nicher,    elles  choisissaient    de 


BEC 

préférence  les  terrains  mare'cageuS 
voisins  des  rivières,  et  oii  les  herbes 
fussent  très-élevées  ;  c'est  parmi  ces 
herbes  qu'elles  arrangent,  à  la  hâte 
et  assez  négligemment  ,  un  nid  oii 
elles  déposent  de  trois  à  cinq  oeufs 
que  les  deux  sexes  couvent  alternati- 
vement. Nous  répartirons  ces  nom- 
breuses espèces  de  Bécasseaux  dans 
les  deux  sous-genres  suivans  : 

f   BÉCASSEAUX    PROPREMENT  DITS. 

Doigts  antérieurs  enlièrementdivisés. 

BÉCASSEAU  d'Astracan  ,  T/inga 
fasclata,  Lat.  G.  Parties  supérieures 
cendrées  ;  sommet  de  la  tête ,  occiput, 
lignes  oculaires  et  rectrices  intermé- 
diaires noires;  front  et  rectrices  laté- 
rales blancs.  Longueur  ,  huit  pouces. 
'  Bécasseau  Béco  ,  Tringa  jjusilla  , 
Lath.  Amer.  Orn.  pi.  07,  fig.  4.  Par- 
ties supérieures  noirâtres  avec  le  boid 
des  plumes  fauve;  parties  inférieures 
blanches,  quelquefois  lavées  de  roux  ; 
trait  oculaire  blanc;  croupion  et  rec- 
trices inlermédiaii'es  bruns;  tectrices 
alaires  brunes  ,  bordées  de  fauve. 
Longueur,  cinq  pouces  six  lignes. 
Amérique  septentrionale. 

Bécasseau  Brunette  ,  Tringa  ua~ 
riabilis,  Meyer;  Cinclus,  Baill.  pi.  19, 
fig.  1  ;  Alouette  de  mer  oïdinaire, 
Gérard.  Plumaged'hiver  :  parties  su- 
périeures brunes  avec  les  baguettes 
plus  foncées;  parties  inférieures  blan- 
ches ainsi  que  le  tiait  oculaire  et  les 
trois  tectrices  caudales  supérieures  ; 
une  raie  entre  le  bec  et  l'oeil,  le  crou- 
pion, les  tectrices  caudales  intermé- 
diaires et  les  deux  rectrices  intermé- 
diaires, qui  sont  les  plus  longues, 
d'un  brun  noirâtre;  rectrices  latérales 
bordées  de  blanc. Longueur,  sept  pou- 
ces deux  lignes. — Plumage  d'amour  : 
parties  supérieures  noires,  les  plu- 
mes doublement  bordées  de  roux  et 
de  gris  blanchâtre;  gorge  blanche  ; 
face,  côtés  et  devant  du  cou,  côtés 
de  la  tête  et  poitrine  d'un  blanc 
légèrement  teint  de  roux,  avec  les 
tiges  des  plumes  noires  ;  abdomen 
noir;  rectrices  noirâtres,  liserées  de 
blanc;  les  trois  tectrices  caudales  su- 
périeures blanches  extérieurement. 
C'est  alors  le  r/z«,^a  alpina,  Gmel.  j 


EEC 

hiiûictlc  JSurnefiiusvariabiliSjl^cchsl. 
— Pliunage  le  plus  coniinun  au  temps 
des  deux  mues  périodiques  :  parties 
supérieures  noires ,  bordées  de  rous- 
sâtrc  et  quelquefois  de  gris  ;  gorge , 
trait  oculaire ,  abdomen  et  lectrices 
caudales  inférieures  d'un  blanc  pur  ; 
une  raie  brune  entre  l'œil  et  le  bec; 
cou  et  poitrine  roussâtres,  tachetés 
longitudinalemcnt  de  brun;  quelques 
taches  brunes  sur  le  vcntic.  C'est 
aloisleCinc/i^s/orqualt/s,Bv[ss.;lcCal- 
Ilnago  anglica,  id.;  la  Brunettc  ,  13ul- 
fon  ;  le  Cinclc  ,  id.  pi.  cul.  852  ;  l'A- 
louette de  mer  à  collier  ,  Gérard  ;  le 
'l 'riiiga  nificoUis ,Gnicl .  ;  le  Trlnga  Ciii- 
c/us,  V.  ii.Gmel.  Lath.;  le  Sculupax 
pusllla,  Gnicl;  le  Cinclc  à  collier  roux, 
i)onn.;  le  Cincie ,  id.  En  Europe. 

BÉCASSEAU  Canut  ,  Trlnga  cinerea, 
L.  ;  Calidris  Canutus,  Cu\.  ;  Tringa 
grisea,  Gmel.,  Lath.;  Tringa  Canutus 
Gmel.  Lath.  Canut,  Buftbn  ;  la  Mau- 
bêche  grise  ,  id.  pi.  enl.  266.  —  Plu- 
mage  d'hiver   :    parties   supérieures 
d'un  cendré  clair  avec  les  baguettes 
brunes;   gorge  et  abdomen  blancs,- 
front,  sourcils,  côtés  et  devant  du 
tou,  poitrine  et  flancs  blancs,  variés 
de  petits  traits  longitudinaux  bruns, 
et  de  bandes  transversales  en  zig-zags 
d'un  brun  cendré;  tectrices  caudales 
supérieures  blanches,  variées  d'on- 
dulations noires;  lectrices  alaires  cen- 
drées, rayées  de  brun  et  bordées  de 
blanc  ;  rectriccs  égales  ,  cendrées  ,lise- 
rées  de  blanc  ;  bec  droit ,  un  peu  jdus 
long  que  la  tête ,  renflé  et  dilaté  vers 
le  bout.  Longueur,  neuf  pouces  six 
lignes.  —  Plumage  d'amour  :  parties 
supérieures  noires,  bordées  de  roux 
et  avec  de  grandes  taches  ovales  de  la 
même  couleur  ;  gorge ,  sourcils  ,  côtés 
et  devant  du  cou,  poitrine,  ventre  et 
flancs  roux  ;  abdomen  blanc ,  taché 
de  roux  et  de  noir;  tectrices  caudales 
supérieures  blanches  avec  des  cvois- 
sans  noirs  ;  rectrlces  noirâtres  ,  lise- 
rées  de  blanchâtre.  C'est  alors leT/v«- 
ga  w/a/z(//ca , Gmel.  Lath .  ;le  Tringafer- 
ruginea,  Meyer;le  Tringariifa  ,  Wils. 
— Les  jeunes ,  avant  la  première  mue, 
ont  le  cendré  du  dos  Irès-foucé  ,  et 
toutes  les  plumes  de  ces  parties  ter- 


13EC 


2'i7 


minées  par  deux  croissans,  l'un  noir 
et  l'autre  bhinc;  une  mullilude  de 
grandes  taches  brunes  sur  le  sommet 
do  la  tète  et  sur  la  nuque;  une  légère 
teinte  de  roussàtresuvla  poitrine,  une 
raie  brune  entre  l'œil  et  le  bec.  C'est 
alorsle!Z'/ï'//^ac/V/e/ea,Gmel.  A  la  pre- 
mière mue  de  printemps  ,  tout  ce  qui 
est  roux  dans  les  vieux  est  d'une  teinle 
très-claire ,  la  nuque  et  le  sommet  de 
la  tête  sont  même  d'un  jaune  cendré 
avec  des  traits  bruns  ;  le  roux  et  le 
noirâtre  sont  mélangés  sur  les  parties 
supérieures  ,  oli  les  taches  ovales  sont 
d'un  roux  très -clair;  le  milieu  du 
ventre  et  quelquefois  la  poitrine  sont 
blanchâtres,  tachés  de  brun.  C'est 
alors  leTringa  6'a//(/m',Briss.;lesT/7«- 
ga  ncetna  et  (H/5//a//.s,Gmcl.;  la  Mau- 
bêchc,  BufF  ;  la  Maubêche  tachetée  , 
id.  pi.  enl.  565,  En  Europe  et  dans 
l'Amérique  septentrionale. 

Bécasseau  cendré  dt3  Canada  , 
J'ringa  canadensis ,  Lath.  Parties  su- 
périeures cendrées ,  entourées  d'une 
teinte  plus  claire;  parties  inférieures 
biauchâtres  ,  tachées  de  noir  ;  une 
tache  blanche  entre  le  bec  et  l'œil  ; 
devant  du  cou  cendré  ;  jambes  emplu- 
mées  jusqu'au  talon;  pieds  jaunes: 
longueur,  huit  pouces  six  lignes. 

Bécasseau  champèthe  ,  Tiinga 
campestris,\'ieûl.;C/iorl/to  campezino, 
d'Azara.Partiessupéricvires  d'un  brun- 
noirâtre  ,  boi'dées  de  blanchâtre  ; 
sourcils ,  gorge ,  côtés  et  devant  du 
cou  blancs  ,  tachés  de  noirâtre  ;  poi- 
trine et  abdomen  mélangés  de  brun  et 
de  blanchâtre  ;  tectrices  alaires  infé- 
rieures d'un  roux  varié  de  brun  foncé  ; 
rectriccs  traversées  de  bandes  brunes 
et  blanchâtres  :  longueur,  onze  pouces 
neuf  lignes.  Amérique  méridionale. 

Bécasseau  Cocoblt  ,  Tringa  sular- 
quata , Tem .  ;  Scolopax  af ricana,  Gm .  : 
liumenius  afrlcana,  Lath.;  Alouette 
de  mer,  BuiF.  pi.  enl.  85i.  Plumage 
d'hiver  :  parties  supérieures  d'un 
brun-cendré  avec  un  petit  ti-ait  plus 
foncé  le  long  des  baguettes  ;  parties 
inférieures  blanches  de  même  que  la 
face  et  les  sourcils  ;  une  raie  brune 
entre  le  bec  et  l'œil  ;  nuque  brune , 
les  plumes  bordées  do  blanchâtre  ;  de- 


248 


BEv-: 


vaut  diî  cou  et  poiliine  ccnrlres ,  rayes 
de  noirâtre  et  bordes  de  Liane,  ainsi 
que  la  queue  dont  les  rec triées  exté- 
rieures sont  blanches  en  dedans  et  les 
deux  intermédiaires  plus  longues  ;  bec 
arque ,  beaucoup  plus  long  que  la  tète  : 
longueur  ,  sept  pouces  huit  lignes.  — 
Plumage  d'amour:  pariies  supérieures 
noires,  bordées  de  taches  rousses  et 
de  cendré-clair  ;  parties  inférieures 
d'un  roux-marron  souvent  mai  que  de 
petites  taches  brunes;  face,  soinxils 
et  gorge  blancs  ,  pointillés  de  brun  ; 
sommet  de  la  télé  noir  à  bordures 
rousses;  de  petits  traits  noirs  longi- 
tudinaux sur  la  nuque,  qui  est  d'un 
roux-clair;  i-ectricesd'un  cendré-noi- 
râtre, liseré  de  blanc;  tectrices  caudales 
blanches,  rayées  transversalement  de 
iioir  etde  roilx. C'est  alors  le  Scolopax 
subarquatafitn  cl  .-^eNiinienius  subai- 
quatus ,  Bcehst. — Les  jeunes,  avant 
leur  première  mue  ,  ont  le  milieu  des 
plumes  des  pariies  supérieures  lise- 
rées  de  blanc  jaunâtre  ;  les  rémiges 
terminées  intérieuremen!  par  un  petit 
bord  blanc  ;  la  poitrine  légèrement 
nuancée  de  jaunâtre,  de  blanc  et  de 
brun-clair.  Tel  est  le  Numenius  pyg- 
mœus,  Bechst.  Habite  le  littoral  des 
mers  qui  baignent  l'Europe, l'Afrique 
et  l'Amérique. 

BÉCASSEAU  A  COLLIER  OU  Alouette 
de  mer  à  collier,  Tringa  aljiina,  Gmel. 
P".  Bécasseau  Biiu>JETTE. 

BÉCASSEAU    A    COU    BRUN  ,     T/I/lga 

fuscicoUis ,  Vieil.  Parties  supérieures 
brunes,  terminées  de  blanchâtre;  les 
inférieures  blanchâtres  ;  sourcils  de 
cette  couleur  avec  une  petite  tache 
noirâtre  en  avant  de  l'œil;  dessus  et 
côtés  de  la  têle,  partie  postérieure  du 
cou  bruns  ;  plumes  du  devant  du  cou 
noirâtres,  bordées  de  blanc  ;  tectiices 
brunes  ,  terminées  de  blanchâtre  ; 
longueur,  six  pouces  neuf  lignes. Amé- 
rique méridionale. 

BÉCASSEAU  A  cou  Boux  ,  Tringa 
rijjicollis ,  Gmel.  /'.  Bécasseau  Bru- 
nette. 

BÉCASSEAU  A  DOS  >foiR ,  Tringa  me- 
lanotoa  ,  Vieill.  Cho/lito  lomo  negro , 
d'Azara.  Pariies  supérieures  noirâtres, 
bordées  de  roux  ;  parties  inférieures 


BEC 

blanches  ;  sourcils  de  cette  couleur  j 
dessus  de  la  iête  jioirâtre  avec  quel- 
ques taches  rousses;  plumes  du  cou 
noirâtres ,  bordées  de  blanc  ;  rcctrices 
d'un  brun-.clair ,  bordées  de  blan- 
châtre ;  bec  légèrement  courbé  à  la 
pointe  qui  s'élargit  en  cuiller  ;  lon- 
gueur, huit  pouces  six  lignes.  De  l'A- 
mérique méiidionale. 

BÉCASSEAU  EcHASSE  ,  Tringa  mi- 
nuta, Leisl.  Plumage  d  hiver  :  pariies 
supérieures  cendrées  avec  les  baguet- 
tes brunes  ,  les  inférieures  blanches; 
une  raie  brune  entre  l'œil  et  le  bec; 
côtés  de  la  poitrine  d'un  roux  cendré  ; 
rectrices  latérales  brunâtres  ,  liserées 
de  blanc  ,  les  deux  intermédiaires 
brunes  ,  celles-ci  et  les  latérales  plus 
longues  que  les  autres  ;  bec  droit ,  plus 
court  que  la  têtej;  longueur,  cinq 
pouces  six  lignes.  —  Plumage  d'a- 
moiir  :  parties  supérieures  noires  ,  lar- 
gement bordées  et  terminées  de  roux  ; 
parties  inférieures  blanches;  sommet 
de  la  têle  noir,  tacheté  de  roux  ;  joues, 
côtés  du  cou  etde  la  poitrine  roussâ- 
tres,  tachelésde  brun;  sourcils  blancs; 
recti  ices  latérales  d'un  brun-cendré , 
liseré  de  blanc.  —  Les  jeunes  ont  les 
parties  supérieures  d'un  brun-noi- 
râtre ,  bordées  de  roux  et  de  blanc- 
jaunâtre  ;  les  parties  inférieures  blan- 
ches; les  plumes  du  sommet  de  la  tête 
noirâtres ,  bordées  de  roux  ;  le  front 
et  les  sourcils  blano^;  une  raie  brune 
entre  l'œil  et  le  bec;  les  côtés  de  la 
poitrine  rousiâtres,  variés  de  brun- 
cendré;  la  nuque  et  les  côtés  du  cou 
cendrés  ,  variés  de  brun  ;  les  deux  rec- 
trices intermédiaires  noirâtres ,  bor- 
dées de  ror.ssâtre;  les  autres  liserées 
de  blanc.  En  Europe  et  aux  Indes. 

BÉCASSEAU  Eloriode,  Vieill.;  iV«- 
menius  pj'gmœus,  Lath.  P^.  Bécasseau 

PLATYRHYNQUE. 

BÉCASSEAU    A    GOEGE    KOUSSATRE  , 

Tringa  subn/Jicoll is ,  Vieill.  Pariies  su- 
périeures noirâtres  ,  bordées  de  blanc- 
roussâtre;  les  inférieures  blanches; 
front,  menton,  côtés  de  la  tête  et  de- 
vant du  cou  d'un  blanc-ioussàtre  ; 
occiput  roux  ,  rayé  longitudinalement 
de  noir;  tectrices  alaires  brunes,  lise- 
rées de  blanc  pointillé  de  brun  ;  bec 


BEC 

droit,  dilaté  nu  bout;  longueur,  sept 
pouces  huit  ligues.  Amérique  méri- 
dionale. 

BÉCASSiiAU  Keptusciica  ,  Tringa 
Keptuschia,  Latli.  Parties  supérieures 
cendrées  ,  les  inférieures  roussàtrcs 
avec  l'abdomen  noirâtre;  sommet  de 
la  tète  noir.  Ue  la  Sibérie. 

BÉCASSEAU  Mabingouin  ,  Tiùiga 
minutiUa,  Vieill.  Parties  supérieures 
brunes ,  tachetées  de  gris;  les  infé- 
rieures blanches,  finement  tachetées 
de  brun  sur  la  gorge  et  la  poitrine; 
secondes  lectrices  alaires  noirâtres, 
bordées  de  roux  ;  les  autres  noires, 
entourées  de  gris-roussàtrc  ;  rectrices 
latérales  d'un  giis-clair  ;  longueur, 
quatre  pouces  dix  lignes.  Amérique 
septentrionale. 

BÉCASSEAU  MaubÈche,  Tiinga  fcr- 
ruginea  ,  Me  ver  ;  Tringa  islaiidica  , 
Lath.  f^.  BÉCASSEAU  Canut. 

BÉCASSEAU  MiNUEEE  ,  Tringa  mi- 
nuta. /'.  BÉCASSEAU  ÉCHASSE. 

BÉCASSEAU  xoiR  ,  Tringa  lincol- 
niensis  ,  Lath.  Parties  supéjieures  va- 
riées de  gris  et  de  brun  ;  les  inférieures 
blanches  ,  tachetées  de  brun  ;  sommet 
de  la  (été  blanchâtre ,  varié  de  gris  ; 
rectrices  blanches  ,  à  l'exceplion  des 
deux  intermédiaires  qui  sont  noiies  ; 
longueur,  huit  pouces  six  lignes. 
Trouvé  en  Angleterre. 

BÉCASSEAU  ONDE ,  Tringa  undata  , 
Lath.  Entièrement  brun,  ondulé  de 
jaune  et  de  blanc;  tectrices  bordées 
de  blanc;  rectrices  cendrées  ,  bordées 
de  noir.  Du  nord  de  l'Europe. 

BÉCASSEAU     A     OREILEES     BRUNES  , 

Tringa  aurita  ,  Lath.  Parties  supé- 
rieures ferrugineuses,  variées  de  lignes 
blanchâtres  ,  les  inférieures  plus  pâles 
avec  des  raies  moins  marquées  ;  une 
lai-ge  tache  brune  de  chaque  côté  de 
la  tête  ;  trait  oculaire  blanc.  De  la 
JNoiivelle-Galles  du  sud. 

BÉCASSEAU  Platyrh YNQUE ,  Tem . , 
Numenias pjgmœus ,  Lath.  Numenius 
p«5i7/i/5,Bechst.LepluspetitdesCour- 
lis,  Sonn.  Plumage  d'amour  :  parties 
supérieures  noires,  finement liserées 
de  roux, et  quelques  plumes  bordées  de 
l)lanchâtre  ;  parties  inférieures  blan- 
ches ;  deux  bandes  rousses  sur  la  tête  ; 


BEC 


349 


sourcils  blancs ,  marqués  de  points 
bruns  ;  un  trait  noirâtre  entre  le  bec 
et  l'œil  ;  côtés  de  la  tête  blanchâtres  , 
rayés  de  brun  ;  nuque  cendrée  et  rayée; 
devant  et  côtés  du  cou  roussâtres  , 
variés  de  petites  raies  longitudinales 
brunes  ;  quelques  grandes  taches  sur 
les    flancs  ;    rectrices    intermédiaires 

f)lus  longues,  noires,  bordées  de  roux  ; 
es  latérales  liserées  de  cendré-clair , 
ainsi  que  les  rémiges  ;  le  plumage 
d'hiver  est  encore  inconnu  ;  bec  noir, 
faiblement  courbé  à  la  pointe,  plu3 
long  que  la  tête  ,  rougeâtre  à  sa  base  ; 
pieds  verdâtrcs  :  longueur,  six  pouces 
quatre  lignes.  —  Les  jeunes  ont  les 
parties  supérieures  noires,  bordées  de 
roux  ;  les  parties  inférieures  blan- 
ches; deux  bandes  longitudinales  d'un 
blanc  roussàtre  au-dessus  des  yeux  ; 
une  raie  brune  entre  le  bec  et  l'œil  ; 
la  face ,  la  nuque  ,  les  côtés  du  cou  ,  la 
poitrine ,  les  flancs  et  les  tectrices  cau- 
dales inférieures  roussâtres  ,  rayés  lon- 
giludinalement  de  noir.  Habite  les 
marais  de  rinlérieur ,  dans  le  noi'd  de 
l'Europe  et  de  l'Amérique. 

BÉCASSEAU  POURPRE,  Tringa  mari- 
tima,  Lath.  ÎT.  Bécasseau  violet. 

BÉCASSEAU  ROUSSATRE,  Tringa  ru- 
fescens ,  Vieill.  Parties  supérieures 
brunes,  tachetées  de  noir  sur  le  mi- 
lieu de  chaque  plume;  parties  infé- 
rieures rousses  avec  des  taches  noires 
sur  les  côtés  du  cou  et  de  la  poitrine; 
abdomen  d'un  blanc  roussàtre  ;  ré- 
miges blanches  ,  pointillées  de  noir  et 
frangées  ;  les  deux  rectrices  intermé- 
diaires brunes  ,  les  deux  suivantes 
bordées  de  blanc  et  terminées  de  noir  ; 
les  autres  d'une  nuance  plus  claire , 
terminées  de  même  ;  toutes  sont 
étagées  ;  pieds  rouges  :  longueur,  sept 
pouces  trois  lignes.  Amérique  septen- 
trionale. 

BÉCASSEAU  DE  Sakhalm  ,  Tringa 
Sakhalmi,  Vieill.  Parties  supérieures 
noires  variées  de  jaune ,  les  inférieures 
blanches  ;  trois  taches  de  cette  couleur 
au-dessous  des  yeux;  rectrices  noi- 
râtres, fasclées  de  jaune.  Des  Indes. 

BÉCASSEAU  Selninger  ,  Tringa  ma- 
ritima,  Lath.  V.  Bécasseau  violet. 

BÉCASSEAU  DE  Temminck  ,  Tringa 


25o 


BEC 


TemmlncJu ,  Leîsl.  Plumage  d'hiver: 
parties  ^supérieures  d'un  brun-foncé 
avec  les  baguettes  noirâtres;  parties 
inférieures  blanches  ,  à  Texceplion  de 
la  poitrine  et  du  devant  du  cou  qui 
sont  roussâti'es  ;  tectrices  caudales  in- 
termédiaires noirâtres  ,  les  latérales 
blanches  ;  les  quatre  rectrices  inter- 
médiaires d'un  brun  -cendré ,  les  sui- 
vantes étagées,  blanchâtres  ;  les  exté- 
rieures blanches  :  longueur ,  cinq 
pouces  six  lignes.  —  Plumage  d'a- 
mour :  parties  supérieures  noires  ,  en- 
tourées d'une  bande  rousse  ;  parties 
inférieures  blanches  ;  front ,  devant 
du  cou  et  poitrine  d'un  loux-cendré, 
marqués  de  petits  traits  longitudinaux 
noirs  ;  les  deux  rectrices  intermé- 
diaires d'un  brun-noirâtre  bordé  de 
roux-foncé.  —  Les  jeunes  ont  toutes 
les  parties  supérieures  d'un  cendré- 
noirâtre  ,  plus  clair  sur  la  nuque  ,  avec 
les  pi  urnes  du  dos  bordées  de  jaunâtre; 
la  poitrine  et  les  côtés  du  cou  d'un 
cendré -roussâtre;  les  rectrices  ,  à  l'ex- 
ception de  l'extérieure ,  terminées  de 
roux.  Habite  les  lacs  et  les  fleuves  de 
l'Europe. 

BÉCASSEAU  DE   TeRRE-NeUVE.    J^. 

Sanderling. 

Bécasseau  a  tète  et  cou  noirâ- 
tres ,  Trlnga  atricapllla ,  Vieill.  Par- 
ties supérieures  noirâtres,  tachées  de 
brun  et  de  blanc,  avec  une  bande  de 
la  dernière  couleur  qui  traverse  les 
scapulaires  ;  parties  inférieures  blan- 
ches ;  sommet  de  la  tête  partagé  par 
lin  trait  blanc  ;  tectrices  alaires  supé- 
rieures noirâtres  ,  les  petites  bordées 
de  blanc ,  les  grandes  rayées  de  blanc- 
loussâtre  ;  rémiges  et  rectrices  brunes, 
arséniées  de  taches  londes  blanches  ; 
oec  courbé  vers  l'extrémité ,  brun- 
rougeâtre  en  dessous  ;  pieds  verts  : 
longueur ,  huit  pouces.  Amérique  mé- 
ridionale. 

BÉCASSEAU  UNIFORME ,  Triiiga  uni- 
formis ,  Lath.  Tout  le  plumage  est 
d'un  cendré-clair,  presque  blanchâ- 
tre en  dessous  ;  bec  court  et  noir. 
D'Islande. 

BÉCASSEAU  VARIÉ  ,  Tiinga  parie- 
gata  ,  Lath.  Parties  supérieures  va- 
riées de  brun ,  de  noir  ot  de  roux  ; 


l 


BEC 

parties  inférieures  blanchâtres,  rayées^ 
îongitudinalcment  de  noir;  front  et 
gorge  roussâtres  et  rayés  :  longueur, 
sept  pouces.  Amérique  septentrio- 
nale. 

BÉCASSEAU  VIOLET ,  Tiinga  mariti- 
ma  ,  L.  ;  Tiinga  nigricaris ,  Montagu. 
Plumage  d'hiver  :  parties  si'périeures 
d'un  violet  à  reflets  pourprés  ,  les  plu- 
mes terminées  de  cendré  ;  parties  in- 
férieures blanches  ;  sommet  de  la  tête , 
joues,  côtés  et  devant  du  cou  noirâ- 
tres ;  gorge  et  tour  des  yeux  d'un  gris- 
blanchâtre  ;  plumes  de  la  poitrine 
grises ,  terminées  de  croissans  blancs  ; 
tectrices  alaires  noirâtres  ,  liserées  de 
cendré-clair;  de  grandes  taches  cen- 
drées sur  les  flancs;  rectrices  intei- 
médiaires  noires ,  les  autres  cendrées  ^ 
liserées  de  blanc;  bec  plus  long  que 
la  tête  ,  peu  incliné  à  la  pointe  ;  sa 
base  ainsi  que  les  pieds  jaunes  ;  espace 
nu  au-dessus  du  genou  presque  nul  : 
longueur,  sept  pouces  huit  lignes.  — 
Plumage  d'amour:  parties  supérieures 
d'un  noir-violet,  chaque  plume  bor- 
dée de  blanc  et  de  roux  ;  parties  infé- 
rieures blanches  ;  devant  du  cou  , 
poitrine  et  ventre  cendrés ,  marqués 
de  taches  noirâtres  ,  de  forme  lancéo- 
lée-ovale sur  les  côtés  du  cou  et  les 
flancs,  et  en  bandes  longitudinales 
sur  les  tectrices  caudales. — Les  jeunes 
ont  les  plumes  des  parties  supérieures 
d'un  noir  mat ,  bordées  de  roux-clair  ; 
les  tectrices  alaires  bordées  de  blanc  ; 
le  devant  et  les  côtés  du  cou  rayés  Ion- 
gitudinalcment et  bordés  de  cendré; 
de  glandes  taches  longitudinales  sur 
les  flancs  et  l'abdomen  :  c'est  alors 
le  Trlnga  striata,  Retz. Habite  toutes  les 
côtes  européennes. 

f  f  CoMBATTANS.  Doigts  extérieur  et 
intermédiaire  unis  jusqu'à  la  pre- 
mière articulation. 

C'est  Cuvier  qui  a  fait  de  ces  Oiseaux 
le  type  d'un  sous-genre ,  auquel  nous 
conservons  le  nom  français  de  Com- 
battans.  Rien  n'est  plus  extraordi- 
naire que  le  caractère  guerrier  que 
prennent  ces  timides  Oiseaux  dans  la 
saison  des  amours  ;  pendant  toute  la 
journée,  et  surtout  le  malin  et  le  soir  ^ 
ils  se  livrent  des  combats ,  non-seule- 


BEC 

mcnf  corps  à  corps ,  mais  troupes  con- 
tie  Iroupcs  ,  et  l'acharnement  de  la 
lutte  est  tel ,  que  souvent  l'oiseleur 
attentif  parvient  à  envelopper  tous  les 
champions  d'un  seul  coup  de  filet ,  et 
à  les  rendre  victimes  d'un  courage  que 
tous  réuniraient  en  vain  contre  un 
ennemi  aussi  puissant.  Au  reste ,  c'est 
là  le  seul  danger  auquel  les  expose 
cette  guerre,  car  jamais  ou  n'a  vu  au- 
cun des  nomhreux  champs  de  bataille 
souillé  de  la  moindre  trace  de  sang. 
11  est  probable  que  l'énorme  armure 
que  forme  la  fraise ,  et  qui,  dans  la 
colère  de  l'Oiseau ,  se  hérisse  forte- 
ment et  prend  une  grande  consistance 
par  le  serrement  des  plumes  ,  lui  pro- 
cure un  bouclier  impénétrable  aux 
coups  du  bec  de  l'adversaire.  On  a  at- 
trijjué  l'humeur  gueirière  des  Com- 
battans  au  petit  nombre  de  femelles, 
qui  ne  permet  pas  à  tous  les  mâles 
d'avoir  une  compagne ,  et  l'on  a  cru 
que  ,  tranquilles  spectatrices  des  com- 
bats ,  les  femelles  devenaient  le  prix 
de  la  victoire  ;  mais  chez  ces  Oiseaux 
élevés  en  captivi  té  et  commençant  leurs 
combats  avec  la  saison  des  amours , 
on  voit  les  mâles  et  les  femelles  indis- 
tinctement y  prendre  part,  et  même 
tourner  leurs  coups  vers  d'autres  Oi- 
seaux de  la  basse-cour.  Les  accouple- 
mens  terminés  ,  toute  haine  cesse  ,  et 
chacun  s'adonne  tranquillement  aux 
devoirs  nouveaux  que  la  nature  im- 
pose à  tous  les  êtres  pour  la  perpétuité 
des  races. 

BÉCASSEAU  co:\rBATTANT  ,  Tringa 
pugnax ,  L.  ,  Bug',  pi.  enl.  3o6.  Plu- 
uiage  d'hiver  :  parties  supérieures  or- 
dinairement d'un  brun  semé  de  taches 
noires  et  bordé  de  roussâtre  ;  tête , 
cou  et  parties  inférieures  d'un  blanc 
souvent  très-pur ,  quelquefois  avec  la 
poitrine  roussàtre  ou  tachée  de  brun  ; 
grandes  tectrices  alaires  et  rectrices 
intermédiaires  rayées  de  brun  ,  de 
noir  el  de  roux;  queue  arrondie; 
les  trois  rectrices  latérales  toujours 
iinicolores  ;  bec  faiblement  incliné  et 
renflé  vers  la  pointe ,  brunâtre  ;  pieds 
longs ,  d'un  jaune-verdâtre  :  longueur, 
onze  pouces  six  lignes.  La  femelle  est 
d'un  tiers  plus  petite,  et  son  plumage 


BEC 


aSr 


est  plus  cendré  ;  le  devant  du  cou  est 
rarement  d'un  blanc  pur  ;  elle  a  le  bec 
noir  et  les  pieds  plus  fonces. — Plumage 
d'amour  entièrement  varié  de  noir  , 
de  brun  ,  de  cendré,  de  jaunâtre  et  de 
blanc;  face  nue,  couverte  de  ver- 
rues ;  occiput  orné  de  longues  plumes 
brunes  ;  gorge  garnie  d'une  fraise 
composée  de  longues  plumes  noires  à 
reflets  (ces  couleurs  sont  très-sujettes 
à  varier,  au  point  qu'il  est  rare  de 
trouver  deux  individus  absolument 
semblables);  bec  et  verrues  d'un  jaune 
orangé;  pieds  verdâtres.  C'est  alors 
le  Combattant  de  BufTon,  pi.  enl.  5o5. 
La  femelle  est  plus  petite  ;  elle  n'a  ja- 
mais de  longues  plumes  ni  de  fraise. 
—  Les  jeunes  de  Vannée  ressemblent 
beaucoup  aux  femelles  en  plumage 
d'hiver  ;  mais  les  parties  supérieures 
sont  d'un  brun-noirâtre  avec  de  lar- 
ges bordures  rousses  et  jaunâtres  ;  les 
Setitcs  tectrices  alaires  sont  bordées 
e  blanc-roussâtre  ;  la  gorge  et  le 
ventre  sont  d'un  blanc  pur;  les  teintes 
du  devant  du  cou  et  de  la  poitrine 
sont  d'un  cendré-roussâtre.  C'est  alors 
leT/7//^a////o/ea,Gmel.,Lath.;le7'/-/«- 
gag/enowicensis,Lath.;\eTolanus  cine- 
reus,  Briss.  ;.le  Chevalier  varié ,  BufT. 
pl.enl.ooo. — Après  la  mue  d'automne, 
les  jeunes  ressemblent  aux  femelles 
dans  leur  plumage  d'hiver ,  lors- 
qu'elles ont  le  sommet  de  la  tête  ,  la 
nuque  et  le  cou  cendrés  ,  rayés  de 
brun  ,  le  devant  du  cou  et  la  poitrine 
grisâtres  ,  écaillés  de  cendré.  Dans  les 
marais  d'Europe. 

BÉCASSEATJ  DEMi-p.iLMÉ,  Tringa 
semipa/mata,Wih.  {Amer.  Orn.  pi.  63. 
f.  4.) Parties  supérieures  brunes,  bor- 
dées de  ferrugineux  et  de  blanc  ;  sour- 
cils blancs  ;  tectrices  noirâtres  ,  boi'- 
dées  de  blanc  ;  rémiges  obscures  avec 
les  tiges  et  les  bords  extérieurs  blancs: 
longueur,  six  pouces.  De  l'Amérique- 
septentrionale. 

BÉCASSEAU  MACULÉ  ,  Tringa  macu- 
lata ,  Vieill.  Parties  supérieures  bru- 
nes ,  boidées  de  gris-clair  ;  parties  in- 
férieures blanches  ;  devant  du  cou  el 
poitrine  marqués  de  raies  longitudi- 
nales brunes  ;  lectrices  caudales  supé- 
rieures brunes,  uniformes,  de  même 


25a 


BEC 


que  les  deux  rectrices  intermëdiaires  , 
qui  sont  les  plus  longues  ;  les  latérales 
d'un  gris-clair:  longueur,  huit  pouces 
deux  lignes.  De  l'Amérique  septen- 
trionale et  des  Antilles.  (D11..Z.) 

BÉCASSIN  ET  BÉCASSINE,  ois. 
Noms  vulgaires  appliqués  indifférem- 
ment à  plusieurs  espèces  du  genre 
Bécasseau  ,  ainsi  qu'à  l'une  des  divi- 
sions du  geni'e  Bécasse.  K.  Bécasse 

et  BÉCASSEAU. 

Le  nom  de  Bécassine  de  mer  n'est 
pas  mieux  déterminé,  et  a  été  donné 
par  divers  voyageurs  à  des  Oiseaux 
de  différens  genres.  (b.) 

BÉCASSINE-CUBIANE.  ois.  Syn. 
du  Chevalier  Cul-Blanc,  Tringa  ochro- 
pus ,  L.  eu  Piémont.  P^.  Chevalier. 

(DR..Z.) 

BÉCASSINE  DE  MER.  pois.  Nom 
donné,  par  allusion  à  la  longueur  de 
leur  bouche  en  bec,  à  VEsox  Betlone 
ainsi  qu'à  plusieurs  Poissons  du  même 
genre  ,  et  particulièrement  de  la  divi- 
sion des  Orphies.  (b.) 

BECASSON.  OIS.  Syn.  dansSalerue 
du  Chevalier  aux  pieds  rouges  ,  Scu- 
lopax  Calidris ,  L.  Il  l'est  également 
vulgairement,  selon  Brisson  ,  du  Trin- 
ga ochrojoiiSy  L.  dans  certains  cantons  ; 
et  dans  d'autres,  à  ce  que  rapporte 
Magné-de-MaroUes  ,  de  la  double  Bé- 
cassine ,  Scolopax  major,  L. 

On  appelle  aussi  Petit  Bécasson  la 
Guignette  ,  Tringa  hjpoleucos ,  L.  F'. 
Chevalier.  (dr..z.) 

BÉCASSOUN.  OIS.  Syn.  du  Courlis, 
Scolopax  arquala ,  L.  en  Piémont.  V. 
Courlis.  (dr..z.) 

BÉCASSOUNAT.ois.Syn.  duCor- 
ïieUjiSco/opa.rP/ffEO/JMSjL.enPiémont. 
/^.Courlis  .  (dr  . .  z  .  ) 

BECCABUNGA.  bot.  phan.  Et  non 
Becabunga.  On  confond  vulgairement 
sous  ce  nom  deux  espèces  de  Véro- 
niques ,  les  Veronica  Beccabunga  et 
Jlnagallis,qm  croissent  dans  les  lieux 
aquatiques.  On  appelle  aussi  ces  Plan- 
tes yàw.r  Cresson  ou  Cresson  de  Chien. 
V.  Véronique.  (a,  d,  j.) 


BEC 

BECCACIA.  ois.  Syn.  de  Bécasse 
ordinaire  en  Italie.  J^.  Bécasse,  (b.) 

BECCARD.  POIS.  V.  Bécard. 

BECFI-D'HIVER.  OI3.  Syn.  du 
Pipit  des  buissons,  Alauda  tiivialis , 

L.  /^.  PiPIT.  (DR..Z.) 

BECGHD.  OIS.  Syn.  de  Grand- 
Duc,  Strix  Bubo ,  en  Allemagne,  y. 
Chouette.  (dr..z.) 

BECHARU.  OIS.  (Pallas.)  Syn.  du 
Flammant  rouge  ,  Phœnicopterus  ru- 
^e/-,L.Le  même  Oiseau  a  été  quelque- 
fois anciennement  appelé  Becheru./^. 
Flammant.  (dr..z.) 

BÊCHE  LISETTE,  ins.  Noms 
vulgaires  de  l'Attelabe  Bacchus  dans 
quelques  parties  de  la  France.  V.  At- 
telabe. 

On  donne  aussi  les  noms  de  Bêche, 
Lisette  ,  Coupe-Bourgeon  et  Pique- 
brot  à  d'autres  Insectes  très-nuisibles 
à  la  vigne,et  appartenant  au  genre  Eu- 
molpe.  /^.  ce  mot.  (auo.) 

BECHERFARRN.  bot.  crypt. 
(  Fougères.)  Syn.  allemand  de  Tricho- 
mane.  J^.  ce  mot.  (b.) 

BECHERSCHWAMM.  bot.  crypt. 
{Champignons.)  Syn.  allemand  de  Pe- 
zize.  P^.  ce  mot.  (b.) 

BECHERU.  ois.  r.  Becharu. 

BECHET.  POIS.  Syn.  de  Brochet 
dans  quelques  cantons  de  la  Fj-ance. 
P^.  EsocE.  (b.) 

BECHION.  bot.  phan.  C'est-à-dire 
qui  adoucit  la  toux,  d'où  Béchique. 
Nom  grec  du  Tussilage  qu'on  suppo- 
saitavoirdes  propriétés  pectorales.  (B.) 

BÉCHOT.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Tringa  ochropus  ,  et  de  la  Bécas- 
sine sourde  ,  Scolopax  Gallinula ,  L,. 
V .  Chevalier  et  Bécasse.    (dr..z.) 

BECKÉE.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Baeckea.  V.  ce  mot.  (b.) 

BECKMANNIA.  bot.  phan.  Host 
a  fait  un  genre  ainsi  nommé  d'une 
Graminée,leiP/ia/a7/5  ervcœformis^h. 


BEC 

t[ui  habite  le  Ttiidi  de  l'Europe;  et 
Willtlenow,  qui  l'avait  rapporte  dans 
son  SjH'C/es  iui  Cy  nom/ rus  .  la  adopti5 
postérieurement  dans  son  Ilot  tus  Be- 
rolinensis ,  ainsi  que  Boauvois  qui  a 
figuré  ranal\se  de  sa  lleur(tab.  19, 
fig.  6  de  sou  Agrostographie  ).  Ses 
épillet:;  sont  distiques  et  sessiles  sur 
des  axes  partiels  ,  formant  ainsi  de  pe- 
tits épis  attaches  de  distance  en  dis- 
tance et  trois  par  trois ,  sur  un  axe 
commun  indivis.  Il  renferme  de  trois 
à  cinq  fleurs,  dont  la  centrale  est 
un  peu  pédonculée.  Leurs  glumcs 
(valves  de  la  lépicène,  Rich.)  sont 
égales,  insérées  au  même  point, 
rétrécies  à  la  base,  élargies  et  obtuses 
au  sommet.  Les  paillettes  de  chacune 
des  ileurs  sont  égales  et  aiguës  ;  les 
étamines  au  uomorc  de  trois ,  et  l'o- 
vaire à  deux  stigmates.  (a.d.J.) 

BECMARE.  Rhinomacer.  ins. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères  fondé 
par  Geoffroy  (Hist.  des  Ins.  T.  1 ,  p. 
5269  ,  et  Supp.  p.  533)  aux  dépens  du 
genre  Charanson  de  Linné ,  et  ayant , 
selon  lui ,  pour  caractères  :  antennes 
en  masse ,  toutes  droites  ,  posées  sur 
une  longue  trompe.  Ce  nom  de  genre 
a  été  donné ,  supprimé  cl  remplacé 
par  celui  d'Attolabe  qui  lui  corres- 
pond à  peu  près.  K.  ce  mot.     (aud.) 

BECMOUCHES  ou  HYDROMYES. 
INS.  Duméril  a  appliqué  ce  nom  ,  dans 
sa  Zoologie  analytique  ,  à  une  famille 
d  Insectes  diptères,  dont  les  caractères 
essentiels  sont  de  n'avoir  pas  de  trom- 
pe ;  mais  une  bouche  prolongée  en  un 
museau  plat  et  saillant  avec  des  palpes 
très-distinctes  :  de  ce  nombre  sont  les 
Hirtées ,  les  Scatopes  et  les  ïipules. 

(aud.) 

BÉCO.ois.  Syn.de  Guignette,r/m- 
ga  hypoleucos,  L.  7^.  Chevalier, et  de 
Tringapusilla.P . Bécasseau. (dr.  .z.) 

BECO  DE  PRATO.  ois.  Syn.  por- 
tugais du  pinson  frisé  ,  Fringitla  cris- 
pa, L.  p''.  Gros- Bec.  (dr..z.) 

BECOT.  OIS.  (Salerne.)  Syn.  de 
Sco/opax  Gallinula ,  L.  V.  Bécasse. 

(B.) 

BECQUABO,  BECQUEBO  ou  beg- 


BED  253 

QUEBOIS.  OIS.  r-.  Baqvebo  et  Tic. 

BECQUEFLEUR.  ois.  Syn.  de  Co- 
libri. /'.  ce  mot.  (b.) 

BECQUEROLLE  ou  BOUQUE- 
RIOLLE.  OIS.  Syn.  vulgairesdela  Bé- 
cassine sourde  ,  Scolupax  Gallinula , 
L.  On  la  nomme  aussi  BouciroUe  et 
Bouriolle.  /^.Bécasse.  (dr..z.) 

*  BECQDET,  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Saumon.  (b.) 

BECQUETEUR.   ois.  Syn.   de  la 
petite  Hirondelle  de  mer  ,  Uterna  mi- 
nuta,  L.  f.  Hirondelle  de  mer. 
(ur..z.) 

BECQUILLONS.  ois.  et  bot.  Ce 
nom  qui  désignait  primitivement,  en 
fauconnerie, lebecaes  jeunes  Oiseaux 
de  proie ,  avait  été  étendu  aux  pétales 
luxuriantes  de  l'intérieur  des  corolles 
d'Anémones ,  quand  les  fleuristes  don- 
naient des  noms  baroques  aux  moin- 
dres parties  et  aux  plus  petites  varié- 
tés des  fleurs  dont  ils  s'enthousias- 
maient, (b.) 

BECTSCHUTSCH.  pois.  Syn. 
kamtschadal  du  Hareng.  (b.> 

BECUNE.  pois.  Espèce  du  genre 
Sphyrène.  f^.  ce  mot.  On  a  encore 
donné  ce  nom  à  quelques  Squales  et 
autres  habitans  voraces  des  mers ,  que 
les  habitans  des  Antilles  disent  très- 
friands  des  parties  naturelles  de  l'hom- 
me ,  qu'ils  enlèvent  aux  baigneurs 
impruaens.  Ce  fait  mérite  confirma- 
tion, (b.) 

BEDARINGI.  bot.  phan.  (Dalé- 
champ.)  Syn.  arabe  de  Mélisse.  /^.  ce 
mot.  (b.) 

*  BÉDAS.  MAM.  J^.  Homme. 

BÉDAUDE  ou  BÉDEAUDE.  ois. 
Syn.  vulgaire  de  la  Corneille  mantç- 
lée,  Coruus  Cornix  ,  L.  /^.  Corbeau. 
(dr..z.) 

BEDE.  MAM.  Syn.  de  Génisse  ou 
jeune  Vache  dans  quelques  départe- 
mens  occidentaux  de  la  France,  (b.) 

BEDEAU  ET  BEDEAUDE  ins.  Nom 
vulgaire  employé  pour  désigner  des 
Insectes  très-diflerens ,  dont  le  corps 
présente  deux    couleurs   bien  trau- 


254  BEE 

chées.  Ce  sont  tantôt  des  Chenilles  , 
tantôt  des  Insectes  coléoptères  ,  tantôt 
des  Insectes  hémiptères.  (aud.) 

BÉDÉGUARouBEDEGARD.  ïns. 
et  BOT.  Galle  chevelue  trcs-odoiante , 
produite  sur  les  jeunes  rameaux  de  la 
plupart  des  Rosiers  par  la  piqûre  de 
divers  Insectes  du  genre  Cynips. 
On  lui  attribua  long-temps  des  pro- 
priétés merveilleuses  en  médecine  : 
elle  n'est  que  légèrement  astrin- 
gente, (b.) 

BEDILLE.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Con- 
volvuLus  aruensis ,  L.  dans  les  cantons 
de  vignobles  ,  aux  envii'ons  de  Bor- 
deaux. On  étend  ce  nom  à  plusieurs 
Plantes  traçantes.  (b.) 

BEDOUIDE  ou  BÉDODILLE.  OIS. 

Syn.  vulgaire  de  la  Failouse ,  Alauda 
mosellana ,  L.  en  Provence,  f^.  Pipit. 

(DR..Z.) 

BEDOUIN.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Melampy rum  ar- 

t'tJWSe,  L.  /^.  MÉLAMPYRE.  (b.) 

BEDOUSI.  BOT.  PHAN.  Petit  Arbre 
de  l'Inde  ,  dont  les  feuilles  ovales , 
e'paisses  et  alternes ,  ont  une  odeur 
aromatique.  Ses  fleurs  sont  inodores , 
fort  petites  ,  polyandres ,  munies  d'un 
calice  à  six  divisions ,  et  de  six  pétales 
croissant  en  bouquets  axillaires  ;  elles 
sont  de  plus  monogynes.  Son  fruit  est 
ime  capsule  ou  baie  sèche  s'ouvrant 
en  trois  valves  et  contenant  trois  grai- 
nes. Le  Bedousi  paraît  offrir  quelques 
rapports  avec  le  genre  Cœsaria  (  /^.  ce 
mot),  mais  doit  être  mieux  observé 
pour  qu'on  puisse  déterminer  avec 
certitude  à  quelle  famille  il  convient 
définitivement  de  le  rapporter,     (b.) 

BEDURU.  BOT.  CRYPT.  Nom  de  pays 
du  Folypodium  quercifoUum  ,  L.  à 
Ceylan.  /^.  Polypode.  (b.) 

BEE- BOCK  ou  BEEK.BOR.  mam. 
Syn.  hollandais  de  Nanguer,  espèce 
d'Antilope.  T^.  ce  mot.  (b.) 

BEEDELSNOEREN.  bot.  phan. 
5yn.  flamand  à'Eugenia  acutangula, 
L.  Espèce  du  genre  établi  par  Jussieu 
aux  dépens  des  Jambroses ,  sous  le 


BEE 

nom  de  Strauodia.    V.   Stravodie. 
fA.D.  j.) 

BEE-EATER.  ois.  Syn.  anglais 
du  Pique-Bœuf ,  Buphaga  af ricana, 
L.  /^.  Pique-Boeuf.  (dr..z.) 

BEELZÉBUTH.  mam.  Et  non  5e/- 
zébutli.  Nom  de  l'une  des  divinités 
syriennes  devenue  le  prince  des  dé- 
mons des  livres  hébraïques  ,  appliqué 
Êar  BrJsson  à  l'une  des  espèces  de 
inges  qui  composent  maintenant  le 
sous-genre  Atèle,  et  par  Linné  au 
Guariba  de  Marcgrave ,  qui  est  l'Oua- 
rinedeBuflbn.  F". Sapajous.         (b.) 

BEEMERLE    ou  BOEHMERLE. 

OIS.  (  Brisson.  )  Syn.   du   Jaseur  de 
Bohême ,  Ampells  Garmlus,  L.  /^.  Ja- 

SEUH.  (DR..Z.) 

BEENA.  OIS.  Syn.  du  Choucas, 
Corvus  Monedula ,  L.  en  Suisse.  F. 
Corbeau.  (dr..z.) 

BEENEL.  bot.  phan.  Croton  race- 
rnosi/m ,  Burmann.  Petit  Arbre  de 
l'Inde,  imparfaitement  connu  malgré 
la  figure  qu'en  a  donnée  Rhéede  {Hort. 
Mal.  T.  V.  t.  4)j  qui  n'est  peut-être 
pas  un  Croton  à  cause  des  quatre 
coques  de  son  fruit ,  mais  qui  doit  être 
voisin  de  ce  genre.  (b.) 

*BEENWORM.  intkst.  Syn.  de 
Filaire  en  danois.  (lam. .  x.) 

BEEPtA-KAIDA.  bot.  phan.  Syn. 
malabar  de  Schœnus  nemorum ,  Vahl. 
V.  Choin.  (b.) 

BEESHA.  bot.  phan.  Famille  des 
Graminées  ,  Hexandrie  Monogynie , 
L.  Genre  formé  par  Kunth  d'un  dé- 
membrement du  genre  Bambou,  que 
les  disciples  de  Linné  avaient  con- 
fondu parmi  les  Roseaux, ^/ï/wr/t»,  de 
ce  législateur.  Rhéede  (Horius  Malah, 
ï.  V.  p.  119.  t.  60)  avait  déjà  fait  con- 
naître sous  ce  même  nom  l'Arbre  qui 
lui  sert  de  type.  Ses  caractères ,  tels 
que  Kunth  les  a  établis  dans  une  No- 
tice manuscrite  qu'il  nous  a  commu- 
niquée ,  et  dont  cet  article  est  extrait , 
consistent  dans  des  fleurs  ou  dans  des 
épillels  multiflores  ,  distiques ,  ayant 
leurs  baies   inférieures  vides ,  et  ne 


BEG 

■coutenaut  de  fleurs  d'aucune  sorte  , 
composées  de  deux  paillettes  iné- 
gales; les  fleurs  ont  six  étaniines  et 
un  seul  stjle  supportant  trois  stig- 
mates velus,  auquel  succède  un  pc- 
jicarpe  grand ,  charnu ,  ovoïde ,  acu- 
rainé,  renfermant  trois  semences.  Ce 
dernier  caractère  ,  qui  singularise  le 
genre  Beesha  ,  ne  permettait  guère 
de  confondre  avec  les  autres  Bambous 
un  Arbre  graminé  que  Roxburg  avait 
appelé ,  dans  ses  Plantes  de  Coroman- 


BEG 


25: 


ppele 
st,£ 


del,  Bambusa  baccifera.  F".  Bambou 

(B.) 

BEETK.LIM.  bot.  piian.  Syn.  fla- 
mand de  Baselle.  J^.  ce  mot.        (b.) 

BEETLA-CODI.  bot.  phan.  (Bur- 
mann.)  Syn.  malabar  de  Betel  V- 
Poivre.  (b.) 

BÉFARIA.   BOT.    ruAN.    F^.  BÉ- 

JABIA. 

BEFBASE.  BOT.  phan.  (Avicenne.) 
Syn.  de  Macis  et  non  de  Muscade.  F. 
Muscadier.  (b.) 

BEFFAIGI  ET  BISBERG.  bot. 
CRYPT.  (Camerarius.)  Syn.  arabes  de 
Poly podium  vulgare.   V".  Polytode. 

(B.) 

BEFFROI  (  GRAND  ET  PETIT).  OIS. 
Espèces  du  genre  Fourmilier,  Turdus 
tinniens ,  L.  et  Turdus  lineatus  ,  L. 
Toutes  deux  de  l'Amérique  méridio- 
nale. F".  Fourmilier.  (dr..z.) 

BEGAS.  OIS.  Syn.  du  Pélican 
blanc  ,    Pelecanus   Onocrotalus  ,   en 

Egypte.   /^.  PÉEICAN.  (DR..Z.) 

BÉGASSE  ou  BÉQUASSE.  ois. 
Noms  vulgaires  de  la  Bécasse  com- 
mune ,  qu'on  appelle  aussi  Bégasse 
des  bois  ou  des  buissons.  /^.Bécasse. 

(DR..Z.) 

BEGONE.  Bégonia,  bot.  phan.  Ce 
genre  singulier ,  qu'on  n'a  pu  jusqu'à 
présent  classer  dans  aucun  des  ordres 
naturels  de  Plantes  précédemment 
établis  ,  nous  paraît  devoir  former  le 
type  d'une  nouvelle  famille  naturelle 
à  laquelle  nous  proposons  de  donner 
le  nom  de  Bégonia cées.  F.  ce  mot.  Le 
genre  Bégonc  offre  les  caractères  sui- 
vans  :  ses  fleurs  sont  constamment 


unisexuées  et  monoïques,  disposées 
ordinairement  en  panicules  teimina- 
les  ,  qui  se  composent  de  fleurs  mâ- 
les et  de  fleurs  femelles  entremêlées. 
Dans  les  fleurs  mâles  le  calice  est 
double  ;  l'extérieur  oflie  deux  ou 
tiois  sépales  un  peu  concaves,  l'inlc- 
ricur  en  présente  de  deux  à  six,  en 
général  plus  petits;  lesétamines  sont 
généralement  nombreuses  ;  tantôt 
leurs  filets  sont  libres  et  distincts, 
tantôt  ils  sont  réunis  et  monadelphes 
par  leur  moitié  inférieure,  et  for- 
ment une  petite  colonne  cylindrique 
au  centre  de  la  fleur.  Les  anthères 
sont  ovoïdes,  comprimées,  à  deux  lo- 
ges écartées  l'une  de  l'autre  par  la 
partie  supérieure  du  filet  qui  s'est 
beaucoup  élargie;  chacune  d'elles 
s'ouvre  par  un  sillon  longitudinal. 
Dans  les  fleurs  femelles  l'ovaiie  est 
infère,  à  trois  angles  très-saillans  , 
et  à  trois  loges  qui  renferment  cha- 
cune un  nombre  très -considérable 
d'ovules  d'une jpetitesse  extrême,  atta- 
chés à  un  trophosperme  longitudinal 
qui  règne  dans  l'angle  rentrant  de  la 
loge,  qui  est  d'abord  simple,  puis 
divisé  en  deux  lames  saillantes  entiè- 
rement recouvertes  d'ovules.  Le  calice 
offie  la  même  forme  et  la  même  disposi- 
tion,c'est-à-dire  qu'il  est  double  et  que 
chacune  de  ses  parties  se  compose  dese- 
pales  distincts  don  t  le  nom  bre  es t  sujet 
à  varier.  Sur  le  sommet  de  l'ovaire, 
on  trouve  trois  stigmates  très -gros; 
chacun  d'eux  est  profondément  bi- 
parti; leuis  divisions  sont  allongées  , 
épaisses  et  irrégulièrement  contour- 
nées ,  ayant  une  grande  analogie  avec 
le  même  organe  dans  les  Cucur])ita- 
cées.  Le  fruit  est  une  capsule  nue, 
triangulaire ,  triptère  ,  à  trois  loges 
polyspermes,  s'ouvrant  par  trois  fen- 
tes longitudinales ,  qui  régnent  sur  la 
f>artie  moyenne  de  chacune  de  ces 
oges  et  détachent  les  trois  ailes.  Les 
graineSj  dans  les  espèces  que  nous 
avons  examinées ,  nous  ont  paru 
d'une  ténuité  excessive  ,  ce  qui  nous 
a  fait  soupçonner  que  peut-être  elles 
li'avaient  point  été  fécondées. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  her- 
bacées, ou  tout  au  plus  sous-frutcs- 


\ 


256 


BEG 


centes;^  leurs  tiges  sont  en  général 
épaisses  et  ch£rnues  ;  leurs  feuilles 
alternes  ,  simples ,  pétiolées  ,  souvent 
obliques  et  inéquilatères ,  accompa- 
gnées à  leur  base  de  deux  stipules 
membraneuses  et  caduques.  Les 
fleurs  constituent  des  espèces  de  pa- 
laicules  terminales  ,  elles  sont  géné- 
ralement roses  ou  blanches. 

Les  Bégones  ,  au  nombre  d'environ 
une  quarantaine  d'espèces,  sont  toutes 
originaires  des  Indes  orientales  et  oc- 
cidentales. On  en  cultive  plusieurs 
dans  nos  sentes  ;  telles  sont  le  Bego~ 
nia  (llscolor ,  figuré  sous  le  nom  à'E- 
vansiana  dans  Curtis,  qui  vient  de  la 
Chine  et  se  fait  distinguer  par  sa  tige 
rameuse  ,  articulée  ,  d'un  rouge  tiès- 
vif ,  surtout  veis  les  articulations , 
par  ses  feuilles  eordiformes,  obliques, 
aiguës  ,  dentées,  d'un  vert  lisse  à  leur 
face  supérieure ,  d'un  rouge  incarnat 
à  leur  face  inférieure  ,  et  par  ses  fleurs 
roses  et  grandes.  Le  Bégonia  nitida , 
originaire  des  Antilles ,  a  une  tige 
haute  de  cinq  à  six  pieds,  des  feuilles 
eordiformes ,  inéquilatères  ,  vertes  et 
luisantes  sur  leurs  deux  faces.  Les 
fleurs  sont  petites  ,  roses,  et  forment 
une  panicule  dont  toutes  les  ramifi- 
cations sont  dichotomes. 

Les  Bégones  ont  en  général  une 
saveur  acide  très-prononcée ,  et  telle 
qu'on  peut  employer  leurs  feuilles 
pour  l'usage  de  la  table;  on  en  mange 
plusieurs  dans  les  colonies,  et  particu- 
lièrement aux  Antilles  oii  on  les  nom- 
me vulgairement  Oseille.        (a.  k.) 

*  BÉGONIACÉES.  Begoniaceœ. 
BOT.  PHAN.  Le  .genre  Bégonia  oïïre  , 
comme  nous  l'avons  déjà  indiqué , 
une  structure  ti'op  singulière  et  trop 
différente  de  celle  des  autres  familles 
naturelles  déjà  établies,  pour  qu'on 
puisse  le  classer  dans  aucune  d'elles. 
Aussi  pensons -nous  que  ce  genre 
peut  devenir  le  type  d'une  famille  par- 
ticulière que  nous  avons  désignée  sous 
lenomdeBégoniacées,  dans  la  deuxiè- 
me édition  de  nos  Elémens  de  Bota- 
nique et  de  Physiologie  végétale. 
Quelques  personnes  qui  se  contentent 
d'effleurer  en  quelque  sorte  l'étude 


BEG 

des  sciences,  sans  les  approfondir, 
pourront  s'étonner  de  voir  un  genre 
érigé  à  lui  seul  en  funille  naturelle. 
Mais  cette  marche  ,  loin  d'avoir  des 
inconvéniens  ,  nous  paraît  plutôt  pro- 
pre à  servir  aux  progrès  de  la  science. 
En  effet,  si  vous  reléguezle  genre  Bégo- 
nie  parmi  les  iacertœ  sedis  ,  au  milieu 
d'autres  genres  avec  lesquels  il  n'a 
aucun  rapport,  il  devient  impossible 
de  connaître  les  affinités  que  ce  genre 
peut  avoir  avec  les  autres  déjà 
classés  ;  tandis  que,  si  vous  le  l'appro- 
chez autant  que  possible  de  ceux  avec 
lesquels  il  a  quelque  convenance 
d'organisation  ,  vous  éveillez  l'allen- 
tion  sur  ses  rapports,  et  faites  que  fort 
souvent  on  finit  par  découvvu'  d'au- 
tres genres  qui  viennent  se  grouper 
à  côté  de  lui. 

La  famille  des  Bégoniacées  est  fort 
difficile  à  bien  placer  dans  la  série 
des  ordres  naturels.  Si  nous  la  ran- 

feons  dans  la  classe  de  la  Méthode  de 
ussieu,  que  ses  caractères  systémati- 
ques lui  assignent ,  c'est-à-dire  parmi 
les  Apétales  à  insertion  épigynique, 
nous  n'y  trouverons  aucun  ordre 
avec  lequel  notre  famille  ait  quel- 
que affinité.  Mais  parmiles  Apétales  à 
étamines  périgynes ,  se  trouvent  les 
Polygonées,  dont  les  Bégoniacées  se 
rapprochent  en  plusieurs  points  , 
mafgré  des  différences  extrêmement 
grandes  ,  telles  que  l'ovaire  infère,  à 
troislogespolyspermcs,  etla  structure 
des  stigmates.  Mais  le  port,  les  stipu- 
les ,  la  saveur  acide  des  feuilles  sont 
autant  de  caractères  qui  militent  en 
faveur  de  ce  rapprochement.  Il  est 
une  autre  famille  fort  éloignée  des 
Polygonées ,  mais  cependant  avec  la- 
quelle les  Bégoniacées  ont  une  assez 
grande  affinité ,  ce  sont  les  Cucurbi- 
tacées.  L'ovaire  infère ,  à  trois  loges 
polyspermes,  la  structure  singulière 
des  stigmates  me  paraissent  établir 
entre  ces  deux  oi'dres  quelques  analo- 
gies qui  ne  sont  point  à  négliger ,  si 
l'on  veut  classer  notre  nouvelle  fa- 
mille d'une  manière  convenable. 
Dans  cette  nouvelle  hypothèse,  ou 
pourrait  considérer  les  Bégoniacées 
comme  possédant  un  périanthe  dou- 


BEII 

Lie,  c'cst-à-<lirc  un  calice  et  une  co- 
rolle. (  V.  n.) 

BÉGUAN.  TiEPT.  s.vuR.  Sorte  doBc- 
zoard  qu'on  dil  se  trouver  dans  l 'esto- 
macde  l'Iguane  oïdinaiie:  on  luiallri- 
bue  des  propriétés  merveilleuses,  (b.) 

BÈGUE.  OIS.  Vieux  nom  de  la 
Mouette  cendrée,  Larus  canus.  V. 
Mauve.  (dr..z.) 

BÉGUIL.  BOT.  PiiAN.  (  Prévost.  ) 
On  lit  dans  l'Histoiie  générale  des 
Voyages  que  c'est  un  t'ruit  qui  se 
trouve  dans  les  forets  de  Sierra-Leone. 
Le  peu  qu'on  en  dit  suffit  pour  le  rap- 
procher de  l'Arbouse  ,  et  iaire  suppo- 
ser qu'il  provient  d'une  espèce  d'Ar- 


BEH 


'2bq 


qu  11  pr 
bousier,  f^.  ce  mot 


(B.) 


*BEHEMLE.  ois.  Syn.  du  Tunlus 
iliacus ,  L.  en  allemand.  V.  Merle. 

(DR..Z.) 

BÉHÉMOT.  MAM.  Animal  énor- 
me,mentionné  dans  un  livre  probable- 
ment arabe  ,  intitulé  Job  ;  livre  adopté 
parles  Hébreux  ,  desquels  il  est  passé 
aux  Chrétiens  qui  le  tiennent  pour 
inspiré  par  l'une  des  trois  personnes 
dont  se  compose  Dieu  unique.  On  y 
lit  (chap.  xi< ,  versets  lo  à  19)  :  «  Re- 
»  garde  Béhémot  que  j'ai  créé  avec 
»  toi ,  il  mangera  le  foin  comuie  un 
»  Bœuf.  —  Sa  l'orce  est  dans  ses  reins  , 
»  sa  vertu  est  dans  le  nombril  de  son 
»  ventre.  —  Sa  queue  se  serre  el  se 
»  redresse  comme  un  Cèdre  ;  les  nerfs 
)>  de  ses  testicules  sont  entrelacés  1  un 
»  dans  l'autre.  — Ses  os  sont  comme 
■)■>  des  tuyaux  d'airain  ;  ses  cartilages 
»  sont  comme  des  lames  de  fer.  —  Il 
))  est  le  commencement  des  voies  de 
»  Dieu.  . .  —  Les  montagnes  lui  pro- 
»  duisent  des  herbages  oli  les  Bêtes 
»  des  champs  viendront  se  jouer.  — 
»  Il  dorl  sous  l'ombre  dans  le  secret 
»  des  roseaux  et  dans  les  lieux  humi- 
»  des.  —  Les  Arbres  couvrent  son 
»  ombre ,  les  Saules  du  torrent  l'en- 
■»  vlronnent.  — Il  absorbera  le  fleuve , 
»  et  il  croira  que  c'est  peu  encore  ;  il 
»  se  promet  même  que  le  Jourdain 
»  viendra  couler  dans  sa  gueule.  — 
»  On  le  piendra  par  les  yeux  comme 
»  un  Poisson  se  prend  à  l'amorce ,  et 

TOJÏE   IT. 


»  on  lui  percera  les  nannes  avec  des 
))  pieux.  •>•>  Le  Saint-Esprit  n'ayant  pas 
jugé  à  propos  de  caractériser  Béhémot 
à  la  manière  île-;  naturalistes,  il  est 
fort  difficile  de  savoir  de  quel  être  il 
a  voulu  parler.  Nous  ne  connaissons 
aucun  Animal  dont  les  os  soient  com- 
me des  tuyaux  d'airain  ,  et  les  carti- 
lages comme  des  lames  de  fer.  Virey 
voit  dans  cette  bêt)  de  Job,  d'après 
Bocliard ,  Sclieachzcr  et  Fianzius  ,  un 
véritable  Hippopotame  ,  attendu  que 
l'Hippopotame  vit  dans  les  fleuves 
d'Afrique,  qu'il  s'y  nourrit  de  joncs 
aquatiques;  que  ses  dents  sont  fort 
grandes  et  d'un  ivoire  précieux  ;  que 
sa  queue  n'a  guère  qu'un  pied  de 
longueur,  etc.  Mais  comment  l'Hip- 
popotame des  fleuves  d'Afrique  se 
promettrait-il  d'absorber  le  Jourdain  , 
qui  est  un  fleuve  d'Asie?  Comment 
Béhémot  se  nourrirait  -  il  de  joncs 
aquatiques,  puisque  r/ic/Zie  des  mon- 
tagnes  est  produite  pour  lui?  Il  n'est 
d'ailleurs  question  nulle  part  des 
dents  de  Béhémot  ,  et  une  queue 
d'un  pied  de  long  tout  au  plus' 
a-t-elle  le  moindre  rapport  avec  uu 
Cèdre  du  Lil)an  ,  même  dans  une  des- 
cription poétique ,  ainsi  que  Virey 
appelle  celle  oii  il  reconnaît  IHippo- 
potame?  Le  mémo  écrivain  penche 
aussi  pour  le  Rhinocéros  dont  les  re- 
plis de  la  peau  du  ventre  pourraient 
bien  être  cfésignés  par  cette  vertu  qui 
réside  dans  le  nombril  de  Béhémot. 
Quoi  qu'U  en  soit,  d'autres  auteurs, 
entic  autres  Saci ,  d'après  Estius,  ont 
cru  que  l'Eléphant  était  l'Animal  de 
Job  ,  se  fondant  sur  ce  qu'on  a  dit  de 
sa  queue  qui  se  redresse  si  fort  ,  ce 
qu'ils  appliquent  à  une  trompe,  encore 
qu'il  y  ait  beaucoup  de  difTcrence  en- 
tre une  trompe  et  une  queue.  Tout  ce 
quon  y  peut  comprendre,  c'est  que 
Béhémot  n'est  point  un  Animal  car- 
nassier ,  puisque  les  Bêtes  des  champs 
viennent  se  jouer  clans  les  pâturages 
qui  lui  sont  réservés. 

Les  rabbins, s'empai-ant  de  la  tradi- 
tion de  l'Arabe  Job,  ont  ajouté  à  son 
texte  que  Béhémot  était  de  la  race  des 
Bœufs ,  et  que  Dieu  le  réservait  pour 
en  servir  la  chair  au  banquet  du  Mes- 

17 


25S  BîiU 

sic.  «  Bélnimot  ,  disent -ils,  mange 
»  chaque  jour  le  loin  tic  mille  mon- 
»  lagncs  ,  dont  il  no  s't'carle  iamais  , 
«  cl  qui  se  renouvelle  toules  les  nuits 
»  pour  fournir  à  sa  subsistance.  Dieu 
»  tua  sa  femelle  au  commencement, 
»  de  peur  qu'une  race  si  puissante 
»  ne  se  multipliât  sur  la  face  de  la 
»  terre  où  elle  eût  tout  dévoré  ;  mais 
»  l'Eternel  ne  la  sala  point ,  paice  que 
5)  la  Yache  salée  n'est  pas  bonne  ,  ou 
M  du  moins  n'est  ])as  digne  du  grand 
)i  banquet  pour  lequel  Dieu  créa  la 
»  plus  grande  de  toutes  les  Eêtcs.  » 

On  lit  dans  plusieurs  ouvrages  que 
certains  Juifs  jurent  sur  leur  part  du 
lîœuf  Uéliémot,  comme  quelques  Chré- 
tiens le  faisaient  encore  naguère  sur 
leur  part  du  Paradis.  Quoi  qu'il  en 
soit,  la  nature  de  ce  Dictionnaire  ne 
nous  permet  pas  déclairciï  ce  que 
c'était  positivement  que  Béhémot,  et 
si  Job  et  le  Saint-Esprit  entendirent 
désigner  par, ce  nom  l'Hippopotame 
plutôt  que  l'Eléphant  ou  le  Rhino- 
céros. fB.) 

BÉHEN.  BOT.  riJAN.  Espèce  de  Cu- 
cubale  ,  Ciicubalus  Behcn  ,  L.,  et  de 
Centaurée,  Centaurea  Bcheii. 

Deux  racines  que  le  Levant  livrait 
autrefois  dans  le  commerce  de  la  dro- 
guciie,  oli  l'on  ne  les  rencontre  pres- 
que plus  aujourd'hui ,  y  portaient  ce 
nom,  ainsi  qu'une  huile  extraite  d'une 
graine  dont  on  ignore  l'origine.  La  pre- 
mière de  ces  racines,  appelée  BÉhen 
BI.ANC,  est  le  Bchinen  abiad  des  Ara- 
bes :  son odeurestaroma tique;  ellepas- 
sait pour  aphrodisiaque.  La  seconde, 
nommée  BÉhen  rouge  ,  Behmen  ak- 
mar  des  Arabes,  et  dont  le  nom  dési- 
gne la  couleur  tirant  sur  celle  du  sang, 
passe  pour  être  celle  du  Statice  Limo- 
muTUy  L.  (b.) 

BÉHMEN  ABIAD  et  BÉHEM 
ACKMAR.  bot.  piian.  /^.  Béhen. 

BEHORS,  BIHOR  ou  BIHOUR. 
OIS.  Syn.  vulgaiies  du  Butor ,  Ardea 
stellans,h.  V.  Héron.  (dr..z.) 

BEHRÉE.  ois.  (Latham.)  Syn.  in- 
dien de  Ja/co  calidus.   V.  Faucon. 

(DH..Z.) 


BEJ 

BELiHALALEN.  bot.  phaîc.  (Da- 
léchamp.)  L'vui  des  noms  arabes  de  la 
Joubarbe  des  toits.  (c.) 

BEIDELSAR  ou  BEID  EL  OSSAR . 

BOT.  m  AN.  Grande  Apocynée  des 
bords  du  jNil,  peut-être  VAsclcpias 
procera  ,  dont ,  selon  l'rosper  Alpin  , 
les  Egyptiens  emploient  la  soie  des 
aigrettes  pour  faire  des  matelas  ou 
de  l'amadou  ,  et  le  suc  laiteux  qui  en 
découle  comme  remède  contre  certains 
ulcères.  (r.) 

*  BEKiNETS.  ÉciiiN.  Nom  employé 
par  Desbois  comme  traduction  du  mot 
Lagniia ,  proposé  par  Kicin  pour  un 
genre  de  la  famille  des  Oursins,  qui 
n'a  pas  été  adopté  par  les  naturalistes. 

(I-AM..X.) 

BEHvAMATN.  bot.  piian.  (Fors- 
kallî.)  Syn.  arabe  de  Solajiiun  coagu- 
lans  ,  Yahl.  (b.) 

*  BEILLOTE.  Boi .  tiian.  r.  Bel- 

LOTE. 

BEILSTEIN.  MIN.  (Werncr.)  Syn. 
de  Pierre  de  Hache.  P^.  Jade,  (luc.) 

BEINBRECIIER.  ois.  (  Gesner.  ) 
Syn.  du  Vautour  de  Malte,  Vidtur 
fusciis,  L.  J^.  Catiiarte.       (dr..z.) 

*  BEINWURM.  iNTEST.Syn.  de  Pi- 
laire de  Médinc  eu  allemand,  (lam.  .x.  ) 

BEJ  ARIA.  BOT.  ï-HAN.  Genre  placé 
à  la  finde  la  famille  des  Rhodoracées , 
dans  la  Dodécandrie  Monogynic  ,  L.  , 
nommé  à  tort  Befaria  par  la  plupart 
des  auteurs,  puisqu'il  a  été  consacré 
à  Bcjar,  botaniste  espagnol.  Son  calice 
est  légèrement  ventru ,  à  sept  divi- 
sions ;  il  a  sept  pétales  et  quatoi'ze  éla- 
niincs  alternativement  plus  petites  et 
plus  grandes  ;  son  stigmate  assez  épais 
est  marqué  de  sept  stries  ;  et  l'on  ob- 
sei'vc  enfin  autant  d'angles  extérieu- 
rement et  de  loges  polyspermes  inté- 
rieurement dans  son  fruit ,  qui  est  une 
baie  sèche  où  peisistent  le  calice  au- 
tour et  le  style  au  sommet.  —  Deux 
espèces  ont  été  décrites  dans  le  Sup- 
plément de  Linné  :  ce  sont  des  Ar- 
brisseaux originaires  de  la  Nouvelle- 
Grenade  ;  l'un ,  \e  B.  resinosa ,  à 
feuilles  ovales  et  à  fleurs  faniassées  à 


m"rau^ne,j^'jcuif- 


ANAMPSÈS      (UVIER.        ANAMPSKS    CIIIKR  .       Ouovet  Cîaim. 


BEL 

l'cxtrcmitt!  des  rameaux;  raulrc,le 
Ji.  œstuans,  à  t'ciiiUcs  lancdolccs  ut  à 
ileursen  u,rappcs  tcnuinalos.  Michaux 
eu  a  ti'ouvL-  dans  la  FJoiitlc  une  troi- 
sième, rju  il  iiomino  B.  panicitlala  , 
ioli  Avbuslo  de  trois  à  quatre  pieds, 
dont  la  lige  est  luspidc  et  glutineuse, 
dont  les  l'euilles  sontovalcs-lancciolees 
et  glabres ,  excepte  à  leur  nervure  mé- 
diane, et  dont  rinllorescencc  tient  le 
milieu  entre  la  grappe  et  la  panicule 
(Michaux , /'/.  boréal,  ^tincr.  tab.  26). 
Elleaileiuiau  jardin  de  Cels  ,oiielle  a 
ctc  observée  par  Vcntenat  qui  l'a 
ilguree  (tab.  3i  de  son  Huit.  Ce/s.)  , 
sous  le  nom  de  racemosa.  —  Les 
deux  plantes  décrites  sous  le  nom 
à'Acunna  ,  dans  la  Flore  du  Pérou  de 
Iluiz  et  Pavon ,  paraissent  devoir  être 
lajiporlécs,  noii-sculcuîent  à  ce  genre, 
mais  même  ,  suivant  Vcntcnat  et  Per- 
soou  ,  aux  deux  premières  espèces  in- 
diquées ici.  {a.  n.  j.) 

BEJUCO.  UOT.  niAN.  (Loëfliug.) 
Syn.  à!Hippocratea.  V.  Hippocratke. 

(u.) 

BÉJUQUE.  BOT.PHAN.  Même  chose 
que  Bejuco.  V^  Hippocratée. 

BEKAS.  OIS.  Syn.  polonais  de 
Bécassine  ordinaire  ,  Scolopax  Galli- 
nago ,  L.  p''.  BÉCASSE.  (ur...z.) 

*  BEKION  ou  BEKHION.  rot. 
i'iiAN.  (Dioscoridc.)  Syn.  de  Tussilage 
selon  Adanson.  (r.) 

BEKKER-EL-W  ASH .  mam  .Ces  t-à- 
à\\'cBœvfsauvage.S\i\.  arabe  de  l'An- 
tilope Bubale  selon  IJesmarest  dans  le 
Dictionnaire  de  Dctei-ville,  et  du  Zébu 
selon  Frédéric  Cuvier  dans  celui  des 
Sciences  Naturelles.  (a.d..ns.) 

BEL,  ROT.  PiiAN.  Mot  de  la  langue 
des  JNIalabars  ,  dont  Bêla  est  syno- 
nyme dans  les  dialectes  dérivés  de 
cette  même  langue  ,  et  qui  signifie 
Blanc.  Il;sertde  racine  aux  noms  d'un 
grand  nombre  de  Piaules  ,  et  désigne 
conséquemmeut  la  couleur  de  quel- 
ques-unes de  leurs  parties  remar- 
quables; ainsU'on  appelle  : 

Bela-aye  ou  Bela-iie  (  dont 
i'ctyniologie    tirée  de  bé  ,  gruaid,   et 


BEL  iibQ 

lahé ,  liuiiime,  paraît  peu  naturelle), 
un  Arbre  des  lieux  élevés  de  Fin  lo- 
rieur  de  Madagascar,;!  peu  près  in- 
connu ,  mais  dont  l'écorcc  amère  et 
aromatique  est  transportée  vers  le» 
cotes  par  les  naturels  qui  la  mêlent  à 
diverses  liqueurs,  et  particulièrement 
auFrangourin  (/^.  ce  mot),  pour  faire 
luie  sorte  de  Bière  fort  saine. 

On  trouve  dans  Rhéede  : 

BELA-nAMRAC,  ou  Bel-adambac 
(  Hort  Malab.  11,  t.  56),  Quamoclit  à 
fleurs  blanches  de  la  côte  de  Malabar, 
probablement  VJpojnœa  campanu- 
Lata. 

BELA:M-CANDA(Rhéed.  Hort.  Mal. 
II,  tab.  07),  syn.  à'Ixia  chinensis  , 
aujourd'hui  un  Morœa.  ^'.  ce  mot. 

Belamodagam  {Hort.  Malab.  iv, 
t.  55),  syn.  du  Scœvola  Koenigu  tla 
Waln.  P"'.  Sc^voLE, 

Belapola  {Ho7-t.  Malab.  u,  t.  55) , 
c'est-à-dire  bulbe  blanc.  Syn.  d'i'- 
pldendnimscriptum,  L.,  dont  ou  em- 
ploie les  bulbes  piles  avec  du  riz 
comme  topiques  pour  la  résolution  des 
abcès.  ; 

Bela-sciiora(//o//.  TÏfa/ai.-viii ,  t. 
1  ) ,  c'est-à-dire  Courge  blanche ,  va- 
riété  du  Cucurbita  lagenaria  ,  culti- 
vée dans  tous  les  jardins  de  l'Inde  oii 
on  la  mange  dans  sa  jeunesse  comme 
le  Concombre.  (b.) 

BELAPL  Pois.  L'un  des  noms 
arabes  du  Ferca  minlata,  L.,  qui  est 
le  Pomacentre  Biudi  dcLacépcde.  (r.) 

BELAM  ou  BELAME.  rois.  r. 

BiELAMA.  , 

*  BEL-ARJE.  OIS.  Syn.  de  la  Ci- 
gogne, ^/ï/ea(7/co«/a,L.  en  Afrique. 

/^^".ClGOGXE.  (DR..Z.) 

BELBLS.  3MAM.  Syn.  de  Hyène 
dans  la  basse  latinité.  (b.) 

BELCH,  BELCHINEN  et  BELLE- 
QUE.  OIS.  Syn.  de  Foulque,  Fulica 
atra  ,  L.  dans  l'est  de  la  France  et 
en  Suisse.  7^.  Foulque.  (b.) 

*  BELDROEGAS.  rot.  phan. 
(Yandclli.)  Syn.  portugais  de  Pour- 
pier, (a.  r.) 

BELEC   BEC.     ois.      Espèce    d<s 


26o  BEL 

Sarcelle  de  Sumatra.  V.  Canaud. 

(DR..Z.) 

BELEM  -  CAINDA.  bot.  piian. 
Même  chose  que  Belani-canda.  V. 
Bel.  (b.) 

BÊLEMENT,  mam.  Voix  des  pe- 
tites espèces  de  Ruminans  ,  tels  que 
les  Moutons  et  les  Chèvres.         (b.) 

BÉLEMNIïE.  Beleminles.  moll. 
Foss.  Genre  de  Coquilles  fossiles  de 
l'ordre  des  Céphalopodes  décapodes, 
et  de  la  famille  des  Orthoce'rées  (  F". 
ce  mot) ,  composé  de  corps  pol^tliala- 
mes  de  figure  conique  ,  dont  les  analo- 
gues vivans  paraissent  anéantis  depuis 
une  longue  suite  de  siècles.  Ces  corps, 
fort  lemarquables  par  leur  forme  et 
leur  abondance  dans  certaines  cou- 
ches, ont  frappé  de  bonne  heure  les 
peiqjles  de  toutes  les  parties  du  mon- 
de, et  ont  donné  lieu  aux  contes  les 
plus  extraordinaires.  Ils  sont  non 
inoins  célèbres  par  les  opinions  di- 
verses émises  par  les  auteurs,  pour 
expliquer  leur  formation  et  déterminer 
leur  place  dans  le  système.  Tour  à 
tour  rapportés  à  tous  les  règnes,  jus- 
que dans  ces  derniers  temps  ,  des  na- 
turalistes éclairés  ont  douté  qu'ils  ap- 
partinssent à  la  classe  des  Mollusques, 
et  ont  fait  avec  leurs  concamératious 
internes  des  êtres  distincts.  LesBélem- 
iiitcs  sont ,  comme  on  le  voit ,  du  petit 
nombre  de  corps  naturels  dont  l'his- 
toire ,  fort  difficile  à  éclaircir, demande 
cependant  à  être  traitée  avec  quelques 
détails  en  raison  de  la  réputation  pres- 
que populaire  qu'elles  ont  acquise. 

Les  auteurs  du  moyen  âge  crurent 
d'abord  voir  dans  ces  corps  la  Pierre 
de  Lynx  de  Théophraste  et  de  Pline , 
attribuée  à  une  concrétion  de  l'urine 
de  cet  Animal  par  ces  derniers  qui 
nous  ont  transmis  les  contes  vulgsires 
de  l'antiquité.  Cette  opinion  dont  Hill, 
dans  ses  Commentaires  sur  l'ouvrage 
de  Théophraste  (  Traité  des  Pierres, 
trad.  Paris,  1764),  a  démontré  l'in- 
vraisemblance j  s'est  cependant  assez 
accréditée  pour  que  le  nom  de  Pierre 
de  Lynx ,  Lapis  Lyncis ,  soit  demeuré 
aux  Bélemnites  ,  et  soit  même  le  plus 
connu  de  tous  ceux  qu'elles  ont  reçus, 


BEL 

d'oii  est  venu  le  Luchsteiii ,  Pierre  de 
Lynx  ou  de  Loup,  des  auteurs  alle- 
mands. Plusieurs  dénominations  em- 
ployées par  saint  Epiphane  ,  Joseph  ou 
Théophraste,  au  sujet  de  la  véritable 
Pierre  de  Lynx  ,  ont  été  par  suite  faus- 
sement rap])ortécs  aux  Bélemnites  par 
les  auteurs  du  moyen  âge  :  telles  sont 
celles  de  Lyncurium  ,  Lingurius  l,a- 
jns ,  Litguriiim  ,  Langiirium  ,  etc.  On 
peut  présumer  avec  quelque  vraisem- 
blance que  Pline  a  voidu  parler  de  ces 
Fossiles  sous  le  nom  de  Doigt  ou  Dac- 
tyle du  mont  Ida  ,  idœi  Dactyli.  «  Ces 
5)  Pierres,  dit-il,  viennent  de  Crète; 
M  elles  sont  couleur  de  fer,  et  ont  la 
»  forme  d'un  pouce  humain  (liv.  87  , 
w  ch.  10).  »  Solin  rapporte  ce  qu'eu 
avait  ditPline  {Polj.  hist.  cap.  16).  Ce 
rappiochement  paraît  dû  à  Belon,  et 
fut  adopté  par  Gesner  qui  fit  autorité  ; 
en  sorte  qu'aujourd'hui  cette  opinion 
est  généralement  reçue.  Guettard  ,  qui 
a  discuté  fort  au  long  toutes  les  idées 
émises  avant  lui  sur  les  Bélemnites, 
dans  un  tiavail  très-intéressant  (  K. 
ses  Mémoii'es  ,  etc.  T.  v,  p.  21b) ,  s'é- 
lève cependant ,  avec  quelque  raison , 
sur  la  légèreté  de  ce  rapprochement; 
car,  bien  qu'il  y  ait  une  ressemblance 
grossière  en  tre  la  Bélcmnitc  et  un  doigt 
humain  ,  d'autres  corps ,  tels  que  cer- 
taines pointes  d'Oursins  fossiles  ,  ont 
aussi  cette  ressemblance.  Des  obser- 
vations directes  auraient  éclairci  cette 
question  ,  comme  l'observe  Guettard  , 
en  montrant  si  elïcclivement  on  trouve 
des  Bélemnites  sur  le  mont  Ida  de  l'île 
de  Crète  ;  mais  nous  ne  connaissons 
aucun  voyageur  qui  ait  eu  en  vue  de 
s'en  assurer,  et  aucun  renseignement 
sur  ce  sujet.  Mercati  (  Metalloth.  p. 
1280) ,  tout  en  accordant  que  les  Bélem- 
nites soient  les  Dactyles  idaîens  de 
Pline,  avance  que  ce  nom  leur  fut 
donné ,  non  pas  à  cause  de  leur  res- 
semblance avec  un  doigt ,  mais  à  cause 
de  leur  analogie  avec  le  noyau  des 
dattes  ,  fruit  qui  porte  aussi  en  grec  le 
nom  de  Dactyle,  et  il  se  fonde  sur  la 
rainure  qu'ollrent  certaines  Bélem- 
nites ,  ainsi  que  le  noyau  des  Dattes; 
discussion  puérile  ,  à  laquelle  on  ne 
peut   s'arrêter,  car   il   ne  croît  pas 


BEL 

de  Dattiers  sur  le  inont  Itla.  Le  nom 
russe  Skortipalk  ,  Doigt  du  Diable  , 
douué  aux  bclcmuitcs  ,  selon  Slo- 
bseus  ,  vicut  aussi  de  leur  ligure  et  de 
l'iguorance  ou  Ion  était  sur  leur  ori- 
gine. 

(^uant  au  nom  de  Bélemnitc,  il  est 
certain  qu'on  ne  le  trouve  ni  chez  les 
Grecs  ,  ni  chez  les  Latins  ,  ainsi  que  l'a 
avance  Guettard;  c'est  par  conséquent 
à  tort  que  plusieurs  auteurs  ,  entre 
autres  Bertrand,  ont  cru  qu'il  avaitété 
transmis  du  premier  de  ces  peuples  à 
l'autre.  Ala  vérité,  ilvientdumotgrec 
helos  ,  qui  signifie  dard  ou  llcclie  ,  d'oii 
sont  dérivés  Belcmnon  et  Belcmnites , 
Pierre  ou   floche  qui  se  termine  eu 

fiointe  aiguë  ;  mais  rien  n'indique  que 
es  Grecs  ni  les  Latins  aient  appliqué 
ce  nom  aux  Fossiles  dont  il  s'agit. 
Cette  application  remonte  seulement 
au  temps  d'Agricola  ,  Belon ,  Gesncr 
et  Mercati:  il  est  déjà  emplové  dans 
leurs  ouvrages,  et  Boëtius  de  Boot, 
auquel  Beudant  donne  la  piiorité  ,  l'a 
pris  dans  Belon  (  Observ.  laites  eu 
Orient;.  Depuis  lors,  ce  nom  est  de- 
venu le  seul  usité  dans  la  langue  scien- 
tifique chez  toutes  les  nations  de  1  Eu- 
rope. Les  noms  de  Jaculum  ,  Sagitta, 
Teluni ,  employés  par  quelques  écri- 
vains ,  ont  la  même  origine ,  ainsi  que 
les  dénominations  allemandes  5c/!o///J- 
feil ,  Schulstein.  Mercati  rapporte  à  ce 
sujet  l'étymologie  de  l'ancien  nom  al- 
lemand Alpschosz ,  Pierre  ou  flèche 
d'incube  ou  de  cochemar,  donné  à  ces 
Fossiles,  et  qui  a  peut-ê'J"e  donné  lieu, 
selon  Guettaid ,  de  créer  celui  de  Bé- 
leranife.  On  trouve  cette  dénomina- 
tion diversement  modifiée  dans  les 
écrivains  de  cette  nation  :  Alfescht , 
Alpfetcht,  Allpschos,  Alpstcin ,  Alv-es- 
tein ,  et  il  paraît  qu'elles  ont  toutes 
pour  origine  les  vertus  attribuées  par 
quelques  empiriques  aux  Bélemnites 
pour  se  préserver  du  cochemar  ou  des 
songes  incubes.  Cette  facilité  du  vul- 
gaire de  croiie  aux  vertus  extraordi- 
naires des  clioses  dont  l'origine  est 
inconnue  ,  et  qu'il  suppose  par  cela 
même  être  merveilleuses  ,  les  a  fait 
adopter  en  d'autres  pays  comme  re- 
mcacs  contre  la  coUqiic ,  la  pierre ,  la 


BEL 


a6i 


dyssenterie ,  les  diarrhées,  les  gontle- 
mens  des  Ilonnnc.  ou  des  Anin)aux  , 
d'où  sont  venues  les  épithètes  de  i:^///A- 
/c/«dans  lecanloiide  Berne  ,(ildeZin- 
kcnsteiii  chez  les  Giisons.  Enfin  ceux 
qui  croyaient  au  sabbat  les  ont  appe- 
lées Spectrorum  Candcla,  Chandelles 
des  Spectres.  Outre  toutes  ces  déno- 
minations nées  de  la  superstition  ou 
de  l'amour  du  merveilleux  chez  des 
peuples  ignorans,  ou  forgées  par  les 
auteurs  du  quinzième  siècle,  on  en 
trouveencored'aulresdu  même  genre. 
A  celte  époque,  on  legardait  généra- 
lement les  Bélemnites  comme  des  Pier- 
res tombées  du  ciel ,  et  on  leur  donna 
le  nom  de  Céraunite  ,  Ceraunias  ,  Ce- 
launUa ,  ainsi  que    celui  de  tunltrui 
Cuneiis ,  sous  lesquels,  dit  Beudant, 
on  les  confondit  avec  les  Pierres  dures, 
taillées  en  forme  de  hacbe  ou  de  coin , 
auxquelles  on  attribuait  la  même  ori- 
gine.   Cette  même  opinion  a  donné 
lieu  de  les  appeler  Pierres  de  foudre , 
Pierres  fulminaires  ,  Pierres  de  ton- 
nerre ,  par  les  Français ,  les  Allemands 
et  les  Anglais;  eu  allemand,  Do/iner- 
Keil ,  Donnerpfeil ,  Donnersteiii  ;  les 
noms  allemands  Jf'etterstrahl,  Strahls- 
tein ,  ce  dernier  employé  dans  le  can- 
ton de  Bàle  ,  ont  aussi  la  même  signi- 
fication ;  et  les  Espagnols  ont  suivi  la 
même  idée  en  les  nommant  Piedra  del 
Raya  ou  Cintitla;  en  anglais,  Tliun- 
derboUs  ,    Thunderstones  ;    en    latin  , 
Lapis  fitlminans ,  JLapis  fulminaiis. 
Boëtius  de  Boot  leur  a  donné  le  nom 
de  Corybantes  ,  en  prétendant  qu'elles 
l'avaient  porté  autrefois;  mais  Beu- 
dant pense  que  ce  nom  a  plutôt  rap- 
port à  ce  qu'on  appelle  la  Pierre  de 
Circoncision.  La  couleur  noire  des  es- 
pèces les  plus  communes  les  a  fait  ap- 
peler  Coracias    ou    coruinus   JLapis , 
Pierres  de  Corbeau  ;  Rabenstein,  Kap- 
penstein  par  les  Allemands  ;  et ,  ce  qui 
est  très-i'emarquable  ,  c'est  que,  d'a- 
près un  passage  des  Ephémérides  gei- 
maniques  (déc.  i^*^ année  ,T.  4.p. loi), 
cité  par  Guettard, les  Bélemnites  por- 
tent aussi  au  Brésil  le  nom  de  Cacao- 
tetel ,  ou  Pierres  de  Corbeau.  Enfin  ,  la 
ressemblance  de  forme  de  quelques 
autres  espèces  avec  les  pointes  d'ôur.- 


a6a 


BEL 


ilns,  appelées  Pierres  judaïques,  les 
a  fait  nommer  Judenslein. 

Montfort  (€0110113(1.  ï,  1.  p.  385) 
rapporte  encore  d'aulres  dénomina- 
tions en  diverses  langues  ,  qui  toutes 
dérivent  de  celles  que  nous  avons 
mentionnées  ;  nous  avons  cru  utile 
d'entrer  à  ce  sujet  dans  quelques  dé- 
tails ,  afin  de  laciliter  l'intelligence 
d'une  foule  de  passages  des  auteurs 
étrangers  ou  nationaux  ,  surtout  de 
ceux  du  quinzième  siècle. 

Brisson  (Dict.  des  Anim.)  observe 
avec  raison ,  d'après  Scheuchzer,  dans 
son  Essai  sur  les  Bélemnites  (  /^.  Lex 
J'ossil.  Dilup.  ) ,  que  les  trois  règnes 
se  sont  disputé  ces  Fossiles.  Nous  ne 
nous  arrêterons  pas  aux  anciennes 
opinions  de  ceux  qui  en  faisaient  une 
Pierre  de  tonnerre  ou  une  concrétion 
de  l'urine  de  Lynx  ,  ni  à  celle  de  Mos- 
cardo  et  d'autres  ,  qui  prenaient  la  Bé- 
Icmnite  pour  du  Succin.  Nous  ne  cite- 
rons point  une  foule  d'auteurs  déjà 
anciens,  tels  que  Gesner,  Kundraann, 
Imperato ,  Lacliund ,  etc. ,  parce  qu'ils 
ïi'oflrent  rien  d'important. 

Woodvsrard  ,  sans  s'expliquer  d'une 
manière  positive ,  parle  des  Bélemnites 
en  traitant  des  Astroïtes,  des  Fun- 
gites ,  ce  qui  fait  croire  qu'il  les  regar- 
dait comme  des  corps  nsarins  (  Hist. 
natur.  de  la  Terre ,  Tr.  p.  io5)  ;  mais , 
dans  un  autre  ouvrage ,  il  paraît  les 
considérer  comme  des  Fossiles  miné- 
raux, puisqu'il  lesplace  prèsduSpath, 
du  Gypse,  etc.  {l".  sa  Méthode  pour 
classer  les  Fossiles  ,  et  à  la  suite  ses 
Jjettrcs  relatives  à  cette  Méthode  ). 
Scheuchzer ,  Spada  et  Slobée  montrent 
â  peu  près  le  même  embarras  à  leur 
égard. 

Luyd ,  comme  l'a  montré  Guettard , 
n'est  pas  l'auteur  de  l'opinion  qui  fai- 
sait de  la  Bélemnite  une  corne  d'un 
gros  Poisson  analogue  au  Narwhal. 
il  la  rapporte  pour  la  combattre 
I  Iclinogr.  Litliogr.  Britannici  )  ,  et 
.ivance  que  ces  corps  sont  des  concré- 
tions formées  dans  des  tuyaux  ma- 
rins ,  comme  le  Pinceau  de  mer  ou 
la  Dentale.  Guettard  avait  d'abord 
ndoplé  cette  opinion,  et  l'on  voit, 
dans  le  travail  que  nuuâ  ayons  cité  . 


BEL 

qu'il  penche  encore  en  sa  faveuf . 
C'est  à  Luyd  que  l'on  doit  le  nom 
d'alvéoles  donné  aux  concamérations 
internes  des  Bélemnites. 

Langius  {Ilistor.  Lapidiim  Tldve- 
t'iœ)  pense  que  c'est  ime  sorte  de  Sta- 
lactite, un  tuyau  fossile  formé  par 
fies  sucs  concrets.  Cette  hypothèse  a 
été  adoptée  par  Lcmonier  et  fortement 
combattue  par  Bourguet. 

Helwing  {Lithogi:  Angerhurgica) 
suit,  dans  la  première  partie  de  cet 
ouvrage  ,  l'opinion  de  Lujd ,  et  l'a- 
bandonne dans  la  seconde  pour  sou- 
tenir que  la  Bélemnite  est  la  pétrifi- 
cation d'une  Plante,  sans  doute  ma- 
rine ,  quoiqu'il  ne  s'en  explique  pas  , 
et  il  avance  que  les  Bélemnites  qui 
ne  sont  pas  en  forme  de  fuseau,  ne 
sont  que  la  moitié  de  celles  qui  ont 
cette  figure.  Le  P.  Charvet  de  Metz 
(dans  le  TJ^allerius Lotharuigiœ àe^ii- 
chozj  revient  à  l'opinion  de  Luyd , 
en  y  ajoutant  que  l'alvéole  est  la  pé- 
trification d'un  Ver,  et  il  confond 
avec  les  Bélemnites  des  pointes  d'Our- 
sins pétrifiées.  Wolckmann  {Silcsla 
suhterraiiea)  veut  établir  que  ce  sont 
les  épines  du  dos  de  quelque  Animal. 
CapeJler  (dans  une  Lettre  de  1729  à 
J  .-J.  Scheuchzer ,  imprimée  en  tête  de 
la  Sciagr.  lUholog.  de  Klein)  prétend 
que  ce  sont  des  Holothuries  pétri- 
fiées. Le  célèbre  Waleriuset  Bertrand 
ont  suivi  cette  singulière  idée  ,  qui  a 
été  combattue  par  de  La  Tourettc. 
Capeller  soutient  que  les  alvéoles 
sont  des  corps  étrangers  aux  Bélem- 
nites, et  sontducs aux  Coquilles  ava- 
lées par  les  Holothuries  et  non  encore 
digérées  par  elles,  au  moment  de  leur 
pétrification.  Après  toutes  ces  opinions 
erronées  ,  parut,  en  1724  ,celled'Eh- 
rart  {Dtssert.  iiiatig.  de  Bdemnilh 
Siiecicis),  qui  avance  que  les  Bélem- 
nites sont  les  enveloppes  des  alvéo- 
les d'un  Coquillage  de  l'espèce  du 
Nautile  ou  de  la  Corne  d'Ammon  , 
qui,  au  lieu  d'être  en  spirale  ,  est  droit. 
yi  l'on  fait  attention  qu'on  ne  con- 
naissait point  alors  l'Animal  de  la 
Spirulc  ,  qui  seul  a  mis  les  naturalistes 
à  îiicme  de  concevoir  les  rappor's 
(les  Coquilles  pclylhalamcs  avec  leurg 


BEL 

AnbnauXjOii  saura  gic  à  cet  nbscr- 
valciir  d'un  rapprochement  dû  à  sa 
seule  sagacité  ;  mais  embarrassé  ,  com- 
me il  devait  l'èlro  ,  pour  connaître  ces 
rapports ,  il  »  di\  croire  que  les  alvéo- 
les contenaieni  l'Animal  dans  sou  en- 
tier, et  n'a  pu  découvrir  qu'au  con- 
traire l'Animal  ronferinall  la  Ijélem- 
nitc.  Ehrhart  prouve  que  les  alvéoles 
appartiennent  a  la  Ijélemnite,  contre 
le  sentiment  de  Capeller  et  contre 
celui  bien  postérieur  de  Rertrand  qui 
a  voulu  réveiller  cette  erreur.  Dans 
une  nouvelle  édition  de  sa  Disserta- 
tion ,  il  a  figuré  les  alvéoles  (.lécrites 
par  Luyd.  Malgré  cette  opinion 
judicieuse  d'Elirliart,  vint  ensuite  le 
système  de  IJourguct ,  qui  a  eu  une 
certaine  vogue.  11  l'a  consigué  dans 
sa  première  Lettre  philosophique, 
ccrite  exprès  pour  prouver  (jue  les 
Bélemnites  ■  sont  positivement  des 
dents  d'un  Poisson,  d'un  Crocodile 
ou  d'une  espèce  de  Haleine.  Celte  idée 
a  été  adoptée  par  Pluche  dans  son 
Spectacle  de  la  nature.  Mais  dans  un 
ouvrage  postérieur  (Traité  des  pétri- 
fications), Uourguet  dit  qu'il  n'est  pas 
décidé  si  ce  sont  des  Coquillages , 
des  Zoophy  lesou  des  Plantes  marines, 
quoiqu'il  penche  pour  ces  dernières. 
Malgré  ce  désistement  ,  son  opinion 
première  a  été  legardée  comme  pro- 
bable par  Formey  (sur  lesBélemuites, 
Encycl.  T.  ii.  lySi). 

L'opinion  d'Elirhart  a  été  évidem- 
ment le  guide  de  Klein  et  de  breynius 
au  su  jetdes  Bélemnites. C'est  ùpeu  près 
la  môme  manière  d'envisager  ces  corps, 
et  les  ouvrages  de  ces  trois  savans  ont 
dûcontiiblierà  faire  revenir  Bourguet 
de  ses  premières  idées.  Mais  Klein  et 
Breynius  les  considèrent  comme  des 
tuyaux  marins  ;  Klein  {Descript.  Tu- 
hiil.  marin.  1701  ;  Breynius  de  Foly- 
thal.  ad),  de  BelemnUis  Pmssicis, 
1 702.  p.  4i  ) ,  et  le  dernier,  qui  paraît 
n'avoir  pas  connu  les  alvéoles  des  Bé- 
lemnites ,  ne  les  place  point  dans  ses 
Polythalames ,  quoiqu'il  ait  si  bien 
étudié  les  Orthocératiles,  parce  qu'il 
croyait  leur  cavité  dénourvue  de  con- 
caméralions.  Ainsi  Klein,  qui  les  ad- 
mettait ,  se  rap^prochorait  plus  de  l"o.- 


BEL 


i,'^5 


pinton  judicieuse  d'Ehrhart ,  cl  il  est 
a  remarquer  qu'il  n'en  diflère  que 
dans  les  mois;  car  il  place  aussi  le» 
Orlhocérutiles  dans  ses  Tuyaux  nja- 
rins.  Dans  son  ouvrage  sur  les  Our- 
sins,  Klein  confond  cependant  une 
partie  des  Bélemnites  parmi  les  poin- 
tes d'Oui  sins  pétrifiés  (  Ord.  nal.  des 
Oursins  ,  trad.  p.  149).  Enlin  Linné 
vint,  et  ,  suivant  les  idées  d'Ehrharl 
et  de  Klein ,  adoptées  par  Brander 
(  Dissert,  on  the  Belemnilcs  ,  dans  les 
Fhilus.  Tra?is.  1761.)  et  par  Platt  [An. 
Attcmpt  to  accuunt ,  etc.  ,  Philos. 
Trans.  1764),  il  rapporta  les  Bélem- 
nites ,  comme  une  seule  espèce  ,  à  ses 
Testacœa  Potythalainiœ  ,  qui  compo- 
sent dans  le  Systema  naturœ  le  genre 
INautile  ,  sous  le  nom  de  JSautilus  Bc- 
Lcmnita  ;  malgré  cette  opinion  qu'il 
adopta  d'aboril,  il  en  cliangea  quel- 
quefois ,  poiu"  y  revenir  enfin  dans 
la  12''  édition  de  cet  ouvrage.  Guet- 
tard  ,  historien  de  tous  les  systèmes 
que  nous  venons  de  rapporter  ,  adopte 
lui-mênre  l'opinion  d'Ehrhart.  L;i 
Dissertation  de  Joshua  Platt  que  nous 
avons  cité  ,  mérite  d'être  consultée  , 
comme  celle  d'Ehrbart ,  pour  l'His- 
toire de  la  science  ,  d'autant  qu'elle  a 
servi  de  base  aux  opinions  de  Sage 
dont  nous  parlerons  tout  à  l'heure ,  et 
qu'il  parait  être  le  premier  qui  ait 
montré  que  les  Bélemnites  se  for- 
maient par  des  couches  successive- 
ment appliquées  au  dehors  des  plus 
anciennes. 

Nous  citerons  encore ,  pour  com- 
pléler  la  liste  des  sources  oii  l'on 
peut  puiser  pour  l'histoire  de  ces 
Fossiles  singuliers ,  Elslioltius  (  de 
Léopide  Belcmnite  dans  les  Mise.  cur. 
Dec.  i.ann.  1678,  1679;  ^^'^-  '^^3); 
Bajer  {Orjct.  Jio/ica);  Rosinus  {de 
Belemnitis ,  etc.  1728.  in- 4",  et  les 
Observations  à  leur  sujet  ,  dans 
\IIamh.  Jûagaz.  T.  viii.  p.  97);  Al- 
brechl  {de  Ornatissimo Jiguris  ,cic. , 
dans  les  Acta  p/ij's.  med.  vol.  4,  obs, 
i5);  Baker  {Philos.  Trans.  1748): 
Fermin  (  tvji  Urspriing  der  Bclemni- 
teii ,  dans  Schrotter  ,  Bcytr.  Ziir.  na- 
in rg,  T.  lî^;  Gliedinus  {Comment. 
BoiiQiiiens.  T.  i.  p.  70  );  Bruckman;: 


264 


BEL 


(de  Belemnlt.  Musœi  siti  Epistola  65); 
Da  Costa  {Philos.  Tinns.  1744);  la 
Lettre  de  de  La  Tourelle,  dans  le 
Die  t.  des  Fossiles  de  Bertrand ,  T.  i, 
p.  71 ,  enricliie  d'une  note  de  Schrot- 
ter  ,  dans  la  Traduction  que  ce  der- 
nier a  fait  imprimer  dans  son  Journal 
(T.  II,  p.  265);  AUioni  {  Oryc/ogr. 
Pedemont.  p.  5o)  ;  Pallas  ,  sur  le  Mé- 
moire de  Fermin,  dans  le  Stralsund 
Magaz.  T.  I,  p.  192;  la  Dissertation 
de  Kœmmerer  (dans  le  Naturf.  26. 
st.  p.  55);  celle  de  Kazoumowski 
(dans  les  Mémoires  de  la  Société  de 
Lausanne  ,  178.0  )  ;  et  enfin  les  figures 
de  Knorr  et  de  quelques  autres  ico- 
nographes. 

On  voit,  par  cet  aperçu,  que  peu  de 
corps  fossiles  ont  plus  exercé  l'esprit 
et  le  talent  des  naturalistes  ;  mais  on 
peut  dire,  qu'à  l'exception  de  quel- 
ques renseignemens  sur  les  localités 
où  se  trouvent  les  Bélemnites,  et  des 
observations  de  détail  plus  ou  moins 
curieuses  sur  certains  accidens  ,  l'on 
a  peu  de  fruit  à  retirer  de  la  lecture 
de  tous  ces  auteurs  ;  ils  offrent  peu  de 
faits  qu'on  ne  puisse  apercevoir  sur 
les  espèces  d'une  collection  nom- 
breuse. C'est  dans  les  ouvrages  des 
oryctographes  et  des  minéralogistes 
qu'il  finit ,  pendant  une  grande  partie 
du  dernier  siècle  ,  étudier  la  classifi- 
cation des  Bélemnites  entre  elles , 
parce  qu'on  sait  qu'alors  tous  les 
corps  pétrifiés  étaient  rangés  parmi  les 
Pierres  figurées.  Cependant  Elirhart , 
Scheuchzer,  Klein,  Breynius,  Ber- 
ti'and  et  d'auties  ,  ont  établi  des  dis- 
tinctions spécifiques  entre  les  es- 
pèces qu'ils  connaissaient,  et  on  les 
trouve  désignées  sous  les  noms  sui- 
vans  :  Bélemnites  coiioïdes ,  cylindii- 
ques,  en  fuseau,  canelées,  sillonnées,  à 
cercles ,  concentriques ,  pointues  aux 
deux  bouts,  etc.  Gronovius(Zoophyl.) 
en  admet  sept  espèces.  Walerius  en  fait 
vin  genre  composé  de  liuitespèces.  Car- 
theuser,  Justi ,  Wogcl ,  WolterdorfF, 
en  onlaussidistingué  plusieurs. Ce  der- 
nier a  admis  trois  positions  du  siphon 
dans  les  Bélemnites  avec  lesquelles 
il  confond  quelques  Orthocéiatites. 
Mais  les  descriptions  de  tons  ces  au- 


BEL 

teurs  ne  sont  pas  ,  en  général ,  assex 
détaillées  et  assez  comparatives  entre 
elles  pour  les  reconnaître  et  pouvoir 
clairement  les  rapporter  à  celles  que 
l'on  possède.  Les  figures  qui  existent 
sont  rarement  correctes  et  souvent 
grossières ,  en  sorte  qu'il  est  très-difïi- 
cile  de  soumettre  ces  espèces  à  une 
synonymie  exacte.  Aussi  personne  ne 
1  a  tenté  de  nos  jours  ,  comme  nous 
le  verrons  tout  à  l'heure,  caria  plu- 
part des  auteurs  modernes  décrivent 
chacun  isolément  les  espèces  de  leur 
collection,  sans  y  rapporter  aucune 
synonymie, 

A  la  fin  du  dernier  siècle,  la  dis- 
cussion sur  les  Bélemnites  s'est  enga- 
gée entre  deux  savans  bien  connus  ^ 
G. -A.  Deluc  et  Sage.  Mais  cette 
discussion  ne  portait  plus  que  sur  des 
faits  de  détails  ;  tous  deux  avaient  rai- 
son puisqu'ils  rapportaient  avec  Eh- 
rhart,  Brander,  Platt  et  Linné,  les 
Bélemnites  à  des  Animaux  voisins  des 
Seiches  ou  des  Cornes  d'Ammon. 
Ces  deux  savans  différaient  prin- 
cipalement dans  la  question  de  savoir 
si  la  Bélemnile  contenait  l'Animal  ou 
était  contenue  dans  celui-ci.  Deluc , 
dans  ses  excellentes  Dissertations  sur 
la  Lenticulaire  de  la  perte  du  Pihône 
(Journal  de  phys.  ,  ventôse  an  vu  et 
ventôse  anx),  oii  il  établit  avec  beau- 
coup de  sagacité  l'analogie  des  Num- 
mulites  avec  Tos  delà  Seiche  et  qu'el- 
les étaient  le  test  interne  d'un  Ani- 
mal analogue,  est  conduit  à  faire  la 
même  remarque  à  l'égard  de  la  Bé- 
lemnile. Sage  fit  paraître,  quelque 
temps  après,  ses  Recherches  sur  les 
Bélemnites  (Journal  de  phys.,  bru- 
maire an  ix);  on  remarque'quelques 
confusions  d'idées  dans  ce  Mémoire  , 
et  on  voit  qu'il  y  confond  les  Ortho- 
cératiles  avec  les  Bélemnites  qu'il  dit 
être  le  noyau  de  lOrlhoceras.  Il  en 
distingue  onze  espèces  d'après  leur 
forme  générale  ou  les  autres  accidens 
qu'elles  présentent ,  et  rappelle  que 
Knorr  en  a  décrit  douze. Deluc ,  en  dé- 
veloppant sou  opinion  (  Jouinal  de 
phys. ,  floréal  an  ix  ),  s'éleva  contre 
les  principes  de  Sage  ,  et  soutint 
que  la  Bélcmnlte  n'est  pas  une  Go- 


BEL 

quille;  qu'elle  ne  peut  se  placer  près 
Oc  rOrlnocéralitc ,  qui  est  uue  véri- 
table Coquille  ,  et  que  c'est  un  Fossile 
5///^É'«e//i',quiseri»pproclicdavantago 
des  Nuuinuilites.  Il  se  tondait  surtout 
sur  la  singulière  contexture  des  Bclciu- 
uites  composées  de  rayons  fibreux  ou 
de  petites  aiguilles  pyramidales,  rayon- 
nant du  centre  à  la  circoulérence  cy- 
lindrique de  ces  corps.  Il  n'y  trouvait 
pas  les  couches  successives  de  la  juxta- 
position des  Coquilles  ordinaires,  et  no 
connaissait  point  encore  l'organisa- 
tion analogue  qu'on  observe  dans 
d  autres  Coquilles  auxquelles  il  n'au- 
rait pas  refusé  ce  nom.  Il  avance  en- 
fin que  les  Bélemnites  sont  les  os  d'un 
Poisson  mou  ,  expression  qu'il  ne  faut 
pas  prendre  au  pied  de  la  lettre  ;  car  à 
cette  époque  ,  les  distinctions  précises 
entre  les  diverses  classes  d'Animaux 
n'étaient  pas  répandues  même  chez 
les  savans,  et  il  est  clair  que  Deluc 
a  voulu  positivement  parler  d'un  Ani- 
mal de  même  genre  que  la  Seiche  qu'il 
appelle  Insecte-Poisson.  Il  explique, 
au  reste,  nettement  sa  pensée  dans 
un  Mémoire  subséquent.  Dans  un 
nouveau  travail  (  Journal  de  phys.  , 
fructidor  an  ix),  Sage  ,  en  suivant 
toujours  les  idées  d'Ehrhart,  Bran- 
der,  Platt  et  Linné  ,  soutient  que  le 
Mollusque  qui  forme  et  habite  l'al- 
véole ,  exsude  une  matière  qui  produit 
les  couches  conoïdales  de  la  Coquille 
ou  étui  qu' on  7iomme Bélemnite ,  et  que 
de  chaque  segment  de  [alvéole  nait 
une  couche  conoïdale.  Généralisant 
trop  ses  idées,  il  ajoute  que  les  Or- 
thoccratitesdeBreynius  ,  et  même  les 
Lituites  ne  sont  que  des  alvéoles  de 
Bélemnites.  Son  Mémoire  est  accom- 

Sagné  de  figures  copiées  de  Platt ,  et 
e  coupes  d'alvéoles  d'Orthocératitcs. 
Deluc  répondit  par  un  troisième  et 
dernier  Mémoire  (Journal  de  phys.  , 
ventôse  au  xii  )  oii  il  relève  Sage  sur 

f)lusieurs  contradictions ,  et  appuie 
e  sentiment  qu'il  avait  énoncé  relati- 
vement à  la  distinction  à  faire  entre 
les  Bélemnites  et  les  Orlhocératites  , 
en  figurant  une  empreinte  d  une  de 
celles-ci ,  oii  il  a  cru  voir  une  der- 
nière loge  vide,  qui  devait  contenir 


OEL  26  S 

l'Animal,  comme  cela  a  Heu  dans  le 
Nautile  Pompile.  Mais  il  est  évident 
que  la  question  était  dénaturée.  L'es- 
sentiel était  de  prouver  que  la  Bélem- 
nite était  nu  corps  formé  intérieure- 
ment, et  ne  pouvant  contenir  un 
Animal  dans  son  entier.  Deluc  le 
prouve,  du  reste,  très-bien  dans  ce  der- 
nier Mémoire,  par  des  raisons  tirées 
de  lorganisalion  même  de  la  Bélem- 
nite. Son  opinion  a  prévalu  ,  parce 
qu'en  effet  tout  porte  a  croire  que  ce 
corps  était  contenu  dans  un  Mollus- 
que céphalopode,  voisin  des  Seiches; 
mais  ce  savant  célèbre  a  trop  appuyé 
sur  sa  différence  avec  l'Orlhocérafite  ; 
car  ,  malgré  le  mode  particulier  de 
contextuie  de  la  Bélemnite,  ses  fonc- 
tions étaient  les  mêmes  que  celles  de 
rOrthocératite  ,  et  ses  rapports  avec 
l'Animal  tout-à-fait  semblables  ,  rap- 
ports que  ,  du  reste.  Sage  ne  soupçon- 
nait pas  plus  que  Deluc,  parce  qu'ils 
n'ont  été  bien  saisis  que  depuis  la 
découverte  de  l'Animal  de  la  Spirule. 
Deluc  a  soutenu  ,  à  tort,  que  les  al- 
véoles n'avaient  pas  de  siphon  ;  s'il 
l'eût  reconnu ,  les  rapports  des  Bé- 
lemnites aux  Orthocéralites  l'auraient 
frappé  davantage.  Il  s'est  aussi  trom- 
pé quand  il  a  avancé  que  les  alvéoles 
n'offraient  qu'une  pile  de  calottes 
sphériques ,  sans  espaces  vides  entre 
elles  ;  cela  n'a  lieu  que  lorsque  la 
matière  pierreuse  a  rempli  les  loges 
qui  existaient  et  que  l'on  trouve 
quelquefois  creuses. 

Deluc ,  toujours  jaloux  de  soutenir 
ses  opinions  au  sujet  des  Fossiles  qui 
nous  occupent ,  et  auxquels  il  attachait 
une  grande  importance,  a  encore  pu- 
blié sur  ces  Fossiles  des  Observations 
sur  l'article  Bélemnite  du  nouveau 
Dictionn.  d'Hist.  natur.  (  imprimées 
dans  le  Mercure  de  Fiance  ,  avril 
1807),  oii  il  donne  un  résumé  de  ses 
observations,  et  relève  avec  justesse 
quelques  inexactitudes  de  cet  arti- 
cle. 

Bosc  (  Buffon  de  Déterville ,  Vers, 
tom.  11),  Roissy  {Buffon  de  Sonnini , 
Mollusques  ,  tom.  v),  et  Duvernoy 
[Dict.  des  Scicnc.  nat.  tom.  iv)  ont 
adopté  les  opinions  de  Sage. 


266  BEL 

Monlfort  {Conch;^l.  tom.  i ),  domine 
par  la  manie  de  faire  des  genres  ,  re- 
tombe dans  l'erreur  de  plusieurs  na- 
turalistes ,  en  faisant  des  êtres  dis- 
tincts des  piles  d'alvéoles  de  quelques 
Bélemnites  ;  tel  est  évidemment  son 
genre  Callirhoé  ,  et  peut-être  aussi 
le  Ghrisaore  et  l'Amimone.  Il  établit 
neuf  autres  genres  pour  des  Bélem- 
nites  de  formes  ou  d'accidens  divers , 
dpnt  l'existence  de  qnelques-unes 
n'est  pas  encore  bien  constatée.  Il  ad- 
met pour  la  plupart  un  siphon  cen- 
tral. 

En  1810,  paruren  t  les  Observations 
de  Beudant(^/w.  du  Muséum,  tom. 
XVI,  p.  76),  ou  ce  savant ,  après  avoir 
étudié  tout  ce  qui  avait  été  dit  avant 
lui  sur  les  Bélemnites  ,  reproduit  l'o- 
pinion de  Klein  qui  réunissait  plu- 
sieurs d'entre  elles  aux  pointes  d'Our- 
sins fossiles.  Il  les  distingue  en  deux 
sections  ;  celles  dont  la  figure  est  en 
massue  ,  et  oîi  l'on  n'a  pas  reconnu 
de  cavité  à  leur  base  ,  et  les  coniques 
qui  offrent  cette  cavité.  Beudant,  d'a- 
près l'analogie  qu'il  cherche  à  éta- 
blir entre  la  contexture  des  pointes 
d'Oursins   et  des  Bélemnites  ,  paraît 

{)orté  à  croire  que  les  Bélemnites  de 
a  première  de  ces  divisions,  dites 
f usffonnes,  en.  massue ,  enfer  de  lan- 
ce ,  sont  des  pointes  d'Oursins  pétri- 
fiées. Quant  à  celles  de  la  seconde  , 
quoiqu'il  établisse  de  même  l'analo- 
gie de  contexture,  il  est  arrêté  ,  dans 
ime  semblable  conclusion  ,  par  la  ca- 
vité qu'elles  offrent  et  les  alvéoles  qui 
la  remplissent.  Ce  Mémoire  intéres- 
sant a  montré  des  rapprochemens 
/contestés  par  Defrance  {Dict.  des  Se. 
nat.,  tom.  iv,  suppl.)  Klein  avait  déjà 
avancé ,  pour  appuyer  la  réunion  qu'il 
indiquait  des  Bélemnites  fusiformes 
aux  pointes  d'Oursins,  leur  forme  gé- 
nérale extérieure  et  la  radiation  que 
l'on  observe  dans  les  unes  et  les  au- 
tres. Cette  commune  radiation  est 
soutenue  également  par  Beudant , 
qui  ajoute  que  les  pointes  d'Oursins 
offrent  aussi  des  cercles  concentri- 
ques ,  coupant  les  stries,  ce  qui  s'a- 
perçoit dans  la  coupe  transversale  de 
ces  Fossiles,   Defrance  dit   positivc- 


BEL 

ment  :  «  Qu'on  ne  rencontre  jamais 
»  de  Bélemnite  qui  présente  dans  su 
M  cassure  autre  chose  qu'une  ciisial- 
w  lisaliou  en  aiguilles  rayonnant 
»  de  l'axe  à  la  circonférence  ,  tantlis 
»  qu'au  contraire  on  ne  voit  jamais 
»  de  pointes  d'Oursins  fossiles  qui 
»  soient  changées  en  uneautremaliè- 
»  x'c  qu'en  Spath  calcaire,  qui  se  casse 
»  en  lames  rhomboïdales  ,  »  faits  que 
nous  avons  aussi  reconnus.  Mais  ce 
mode  différent  de  pétrification  n'ôtc 
rien  à  l'exactitude  des  observations 
de  Beudant,  qui  (leplui,dans  la  coupe 
longitudinale  des  pointes  d'Oursins  , 
retrouve  les  couches  successives  de 
l'étui  des  alvéoles  des  Bélemnites.  Ces 
rapprochemens  et  la  considération 
de  deux  Bélemnites  dont  il  donne  la 
figure,  et  qui  offrent ,  au  lieu  d'une 
base  percée  par  une  cavité  conique  , 
un  mamelon  arrondi ,  garni  de  cô- 
tes assez  saillantes  ,  striées  transversa- 
lement, et  qui  divergent  du  centre 
du  mamelon  à  la  circonférence  , 
centre  perforé  par  un  petit  trou  ar- 
rondi peu  profond  :  tels  sont  les  mo- 
tifs sur  lesquels  Beudant  appuie  son 
opinion.  A  la  différence  dans  le  mode 
de  pétrification  qui  distingue  ces  fos- 
siles ,  nous  ajouterons  qu'on  ne  les 
trouve  jamais  dans  les  mêmes  cou- 
ches ,  et  que  les  Bélemnites  ne  sont 
jamais  accompagnées  de  parties  d'Our- 
sins. Les  deux  Bélemnites  citées  sont 
tout-à-fait  des  exceptions  dans  la  rè- 
gle ;  car  sur  plus  de  trois  ou  quatre 
cents  individus  que  nous  avons  eu 
occasion  d'examiner ,  nous  n'avons 
rien  trouvé  de  seniblal)le.  Cette  par- 
ticularité tient  peut-être  à  la  pétrifi- 
cation de  ces  deux  individus ,  ou  bien 
a  inie  troncature  accidentelle,  et  dans 
tous  les  cas  ne  peut  changer  une  opi- 
nion établie  sur  l'examen  d'un  si 
grand  nombre  de  Bélemnites  pour- 
vues de  leurs  alvéoles. 

En  nous  résumant  sur  les  opinions 
de  Beudant,  qu'il  est  important  d'ap- 
profondir, parce  que  les  analogies  sur 
lesquelles  ils'appuic  suntlrès-spécicu- 
scs,  nous  dirons  qu'il  ne  peut  y  avoir 
de  doute  à  l'égard  des  Bélemnites  qui 
offrent  une  cavité  ,  c'est-à-dire  ,  pt>ur 


BEL 

ccllc3  do  la  deuxième  division  ;  car 
ku-môme  est  obligé  de  convenir  <Jiic 
c'est  un  prol)lèinc  à  résoudre  ?  or,  il 
nous  parait  tout  résolu  par  leurs  rap- 
ports avec  les  Orthocératiles  et  par 
rexislencc  de  cette  cavité  toiit-à-Jait 
étrangère  au\  pointes  d'Oursins  ,  et 
l'emplie  par  les  alvéoles  ou  concanié- 
rations  pourvues  d'un  siphon  comme 
tous  les  Polythalames.  il  reste  donc 
celles  de  la  première  division.  Nous 
allons  voir  par  le  détail  de  l'organisa- 
tion des  Béfemniles  que  les  rapports 
avec  les  pointes  d'Oursins  ne  sont  pas 
aussi  exacts  que  Beudant  l'a  cru.  Il 
convient,  du  reste,  que  celles  de  la 
première  division  sont  absolument 
semblables  à  celles  de  la  deuxième ,  q  ui 
seraient  tronquées  au-dessus  de  la  ca- 
vité. Ceci  nous  conduit  à  examiner 
s'il  existe  réellement  des  Bélemnitcs 
entières  dont  la  base  n'ait  pas  eu  de 
cavité  ,  et  si  celles  oiil'on  n'en  trouve 
pasne  l'auraient  point  perdue  parune 
ti'oncation  accidentelle.  On  en  a  cité 
plusieurs  qui ,  dit-on  ,  n'avaient  point 
de  cavité  ;  mais  aucune  observation 
faite  avec  soin  ne  le  constate.  Il  ne  sul- 
lit  pas  de  s'en  rapporter  à  l'examen 
extérieur  d'un  ou  deux  individus.  Il 
faut  étudier  l'espèce  que  l'on  examine 
dans  ses  dilTércns  âges  ;  car  il  paraît 
que  les  Bélemnites  ,  du  moins  certai- 
nes espèces  aplaties  ou  fusiformes  , 
variaientde  forme  en  prenant  de  l'ac- 
croissement. Il  faut  les  scier  dans  le 
sens  de  leur  longueur  ,  et  polir  les 
deux  surfaces  opposées  ,  et  alors  on 
découvre  souvent  que  la  cavité  a  été 
remplie  dans  l'acte  de  la  pétrification 

f)ar  une  matière  très-dure  ,  de  cou- 
eur  approchant  celle  de  l'étui,  mais 
qui  tranche  toujours  un  peu.  On 
n'aurait  pu ,  sans  cette  opération  ,  re- 
connaître la  cavité  dans  certains  indi- 
vidus de  notre  collection.  Faure  Bi- 
guet,qui  a  étudié  nombre  d'espèces 
clans  leurs  localités  respectives  ,  a  pu 
s'assurer  ,  par  l'examen  d'une  quan- 
tité d'individus  ,  des  variations  d'âge, 
et  il  a  reconnu  la  cavité  dans  les  ^é- 
lemnilcs  en /er  de  /ancc  ,  en  massue  , 
en  fuseau;  c'est-à-dire  dans  celles  de 
la  première  division  de  Bevidant.On 


BEL 


s67 


doit  peu  s'étonner  de  ce  que  cette  ca- 
vité ,  plus  large  à  sa  base  dans  ces  Bé- 
lemnites que  vers  son  somuiet ,  man- 
que souvent  ;  ses  parois  paraissent 
avoir  été  assez  minces  et  par  consé- 
quent fragiles;  cette  cavité,  jnivée  de 
son  alvéole  par  l'agitation  du  liquide 
oii  elles  ont  péri ,  n'avait  plus  de  sou- 
tien ,  et  des  circonstances  favorables 
ont  pu  seules  la  conserver  ,  en  tout 
ou  en  partie  ,  lorsqu'elle  était  déjà 
remplie  de  matière  vaseuse  plus  ou 
moins  durcie. 

Les  deux  Bélemnites  sans  cavité  , 
figurées  par  Beudant  dans  le  Mé- 
moire cité,  pi.  o.  f.  8  et  9,  sont,  sans 
doute,  les  mieux  constatées  ,  et  ce- 
pendant nous  croyons  être  en  droit 
de  les  regarder  comme  des  individus 
incomplets  ou  qui  n  ont  pas  ete  as- 
sez étudiés.  Ainsi ,  selon  nous  ,  toutes 
les  Bélemnites  complètement  formées 
et  entières,  ont  une  cavité  à  leur  base  , 
rentrent  par  conséquent  dans  le 
même  cas  que  les  Bélemnites  de  la 
deuxième  division  de  Beudant  ,  et  ne 
peuvent  être  assimilées  aux  pointes 
d'Oursins  fossdcs.  Il  n'en  est  point 
ainsi  des  jeunes  individus  dans  cha- 
que espèce  de  Bélemnites  ,  comme 
nous  allons  le  voir  en  parlant  d'un 
travail  intéressant  sur  ces  Fossiles,  dû 
à  un  naturaliste  zélé  ,  et  qui  est  le  ré- 
sultat de  l'observation  d'un  très- 
grand  nombre  d'individus.  Nous 
voulons  parler  des  Considérations  sur 
les  Bélemnites ,  suiijies  d'un  essai  de 
Bélemnitologie  synoptique  (  Lyon  , 
1819),  par  Faure  Biguct  que  nous  ve- 
nons de  citer.  Cet  auteur  estimable  a 
adopté  à  tort  les  idées  de  Deluc  sur 
les  alvéoles  qu'il  appelle  noyaux  et 
qu'il  considère  comme  une  suite  de 
calottes  sans  concamérations  ,  résul- 
tant de  la  pétrification  de  l'Animal  , 
et  non  de  celle  des  cloisons  tcstacécs 
qui  formaient  les  chambres.  En  mst- 
lanl  à  part  cette  opinion  énonce ,  le 
travad  de  Faure  Biguct  oUVe  plu- 
sieurs faits  nouveaux  et  intéressans  ; 
il  compare  avec  raison  la  formation 
de  la  Bélcranilc  dans  l'Animal  ,  à 
celle  du  rudiment  teslacé  de  la  cui- 
rasse «les  Limas  i  il  montre  cfuc  dan? 


368  BEL 

le  principe  ^l'Animal  de  la  Beiemnite 
avait  eu  naissant  un  petit  corps  long 
et  solide  sous  ses  tégumens,  dans  une 
cavité  à  ce  destinée  ;  que  ce  petit  corps 
a  été  le  centie  futur  du  Béleinnite. 
Biais,  n'ayant  point  saisi  l'organisation 
et  les  rapports  des  alvéoles  avec  l'A- 
nimal ,  il  a  cru  que  la  cavité  se  for- 
mait par  la  transsudation  successive 
d'un  organe  spécial  qui  restait  attaché 
au  petit  corps  long  dont  nous  venons 
de  parler  ,  el  que  cet  organe  remplis- 
sait toujours  la  cavité  qui  grandissait 
avec  lui.  On  voit  que  son  erreur 
vient  de  ce  qu'il  n'a  pas  cru  auxcon- 
çamératious  testacées  des  Bélemnites 
dans  l'état  de  vie.  Quoi  qu'il  en  soit , 
l'existence  première  de  ce  petit  corps 
elliptique ,  que  l'on  peut  avec  plus  de 
raison  appeler  le  noj au  ,  est  très-visi- 
ble sur  nombre  de  Bélemnites  sciées 
longitudinalement  ,  et  l'on  y  voit  les 
premières  couches  qui  l'entourent 
complètement.  Le  sommet  de  la  ca- 
vité conique  répond  précisément  à  là 
pointe  postérieure  de  ce  petit  noyau ,  et 
c'est  lorsque  cette  cavité  commence  à 
se  développer,  que  les  couches  s'éten- 
dent successivement  jusqu'à  sa  base. 
Cette  observation  confirme  l'opinion 
de  Defrance  {Dict.  des  Scie'ic.  nat.) 
qui  dit  qu'on  ne  trouve  point  de  Bé- 
lemnites très-petites  avec  la  cavité  co- 
nique, ce  qui  peut  faire  croire  qu'une 
partie  de  l'étui  qui  se  trouve  au-des- 
sus a  été  formée  avant  elle.  Enfin,  cette 
organisation  détruit  l'analogie  indi- 
quée par  Beudant  entre  les  Bélem- 
nites et  les  pointes  d'Oursins  ,  celle-ci 
montrant,  d'après  ce  naturaliste  ,  des 
couches  successives  qui  s'étendent 
de  la  base  au  sommet  de  la  pointe. 
Faure  Biguet  signale  une  matière 
hlanche  qui  paraît  due  dans  la  pétri- 
jQcation  à  la  partie  calcaire  ,  et  qui  se 
distingue  ,  par  sa  couleur,  delaciistal- 
lisation  noirâtre  et  en  aiguilles  du 
reste  de  la  Bélemnite.  Tantôt  elle  rend 
sensibles  diverses  couches  de  l'étui , 
tantôt  elle  remplit  lespèce  de  tuyau 
central  qui,  partant  du  sommet  de  la 
cavité,  s'élargitvcrsla  pointe  de  l'étui. 
Cette  espèce  de  luyau  signalée,  à  ce 
qu'il  nous  semble  ,  par  de  La  Touiet- 


BEL 

te,  dans  la  lettre  que  nous  avons  ci- 
tée ,  a  été  passée  depuis  sous  silence  par 
presque  tous  ceux  qui  ont  traité  des 
Bélemnites.  llparaît  formé  par  le  letrait 
de  la  matière  bélemnitique.  Eu  se 
cristallisant,  la  matière  blanche,  sé- 
parée dans  cette  opération,  le  rem- 
plit ordinairement  ;  mais  ce  tuyau ,  n'é- 
tant qu'accidentel  ,  ne  se  montre  pas 
dans  tous  les  individus,  de  même  que 
la  matière  blanche  dont  on  n'aperçoit 
souvent  pas  de  traces  ;  quelquefois 
aussi  clic  tapisse  l'intérieur  de  la  ca- 
vité. Faure  Biguet  pense  que  c'est  à 
sa  dissolution  que  l'on  doit  les  Bélem- 
nites à  deux  pointes.  Nous  n'avons  ja- 
mais vu  de  celles-ci  que  de  très-petits 
individus  qui  ,  sans  doute  ,  n'étaient 
pas  formés,  ou  des  indwldus  plus  gros 
et  mutilés  qui  ,  par  le  fi  ottcment  , 
étaient  amincis  vers  la  base  oli  les 
couches  longitudinales  étagées  mon- 
traient clairement  l'origine  de  cette 
forme.  Il  paraît  que  c'est  aussi  au  re- 
trait de  la  matière  bélemnitique  dans 
un  autre  sens  que  sont  dus  les  an- 
neaux ou  canelures  transverses  qu'on 
a  indiqués  sur  certains  individus,  et 
qui  font  le  caractère  des  Bélemnites  à 
segmens  de  Sage. 

Il  nous  reste  à  éclaircir  quelques 
autres  faits  sur  lesquels  on  n'est  point 
encore  fixé.  Le  principal  a  rapport 
au  siphon  dont  Deluc  nie  l'existence. 
Il  est  certain  cependant  qu'il  existe  ; 
quelquefois  il  part  du  sommet  du 
cône  intérieur  ou  alvéole  ,  et  suit  les 
bords  des  cloisons  en  les  échancraut 
et  s'appuyant  contre  les  parois  inté- 
rieures de  l'étui.  C'est  ainsi  que 
l'ont  toujours  vu  Defrance  et  Faure 
Biguet  ;  le  premier  met  même  en 
doute  l'existence  d'un  siphon  central 
dans  les  Bélemnites  ,  et  pense  que 
les  alvéoles  citées  ,  avec  un  trou  dans 
le  milieu  de  leur  cloison  ,  sont  des 
Oi'thocératites.  Breynius,  Sage,  La- 
marck  disent  qu'il  est  central,  et  il 
est  certain  que  nous  avons  quelques 
petits  individus  qui  paraissent  oti'rir 
cette  circonstance,  entre  autres  ua 
exemplaire  d'une  petite  Bélemnite  de 
la  Craie  marneuse  des  environs  de 
Cambridge  ,  que  je  crois  être  la  B. 


BEL 

Listeri  de  MunicW ,  Fossils,  etc.,  pi. 
iiT,  fjg.  17.  18,  et  que  iiou:^  clc- 
vons  à  ranillic  de  Undci  vood.  Dans 
cet  exemplaire  ,  le  siphon  testacé  pa- 
raît s'être  conservé  en  nature;  il  rè- 
gne du  sommet  de  rétiil  ou  cône  ex- 
térieur jusque  dans  la  cavité  oii  il 
fait  saillie  ,  et  on  l'aperçoit  distincte- 
ment percé  dans  son  milieu  pour  lo- 
i;er  l'organe  qu'il  renfermait  dans 
i'élat  de  vie.  Ce  fait  curieux  nous 
jiorle  à  croire  que  les  petits  tubes  que 
Faure  Bigue  ta  signalés,  fig.  5  Cet  7  B, 
dans  la  planche  qui  accompagne  sa 
Bélemnitologie  ,  et  qu'il  prend  pour 
l'extrémité  du  petit  corps  intérieur 
que  nous  appelons  le  noyau,  sont 
aussi  de  vrais  siphons.  11  paraît 
que  ,  dans  certaines  espèces ,  le  si- 
phon suit  le  bord  des  loges  ,  et  que  , 
clans  d'autres,  il  les  traverse  dans  leur 
centre ,  et  c'est  le  sentiment  de  Cu- 
vier  (Règn.  An.  T.  11,  p.  571)  ,  ce 
qui  établit  une  nouvelle  analogie 
avec  les  Orthoccratites.  Mais  le  si- 
phon s'étend-il  dans  les  uns  et  les  au- 
tres jusqu'au  sommet  du  cône  exté- 
rieur? C'est  ce  que  nous  n'avons  pu 
décider;  car  la  pétrification  dénature 
tellement  la  Bélemuite  qu'il  est  diffi- 
cile de  s'en  assurer.  Des  observations 
suivies  éclairciront  cette  question.  Il 
est  possible  aussi  que  les  espèces  dont 
létui  commence  par  une  sorte  de 
Boyau  elliptique  ,  n'aient  pas  un  si- 
phon traversant  jusqu'au  sommet  du 
cône  extérieur,  et  peut-être  aussi  que 
ce  noyau  ait  été  la  première  envelop- 
pe du  siphon  ou  de  l'organe  qui  le 
contenait.  Breynius,  dans  ses  Figures , 
indique  ce  siphon  allant  du  sommet 
de  la  cavité  au  sommet  du  cône  exté- 
rieur qui  se  termine  par  un  petit 
trou  ,  comme  nous  l'avons  vu  dans  la 
Bélemnite  de  Cambridge  et  dans  d'au- 
tres espèces  duDauphiné. 

Moutforl  [Conchyl.  t.  1)  a  établi  ses 
genres  Paclite,  Cétocine  et  Acame  , 
sur  des  caractèi-es  qui ,  s'ils  étaient 
bien  constatés,  nous  montreraient 
encore  le  siphon  central  sur  d'assez 
grosses  espèces.  Il  a  donné  pour  ca- 
ractère à  ses  genres  Thalamulc,  522  , 
et  Forodrague,  Sgo,  d'avoir  la  surface 


BEL  2G9 

extérieure  de  l'étui  toute  criblée  de 
petits  porcs.  Ils  avaient  déjà  été  ob- 
servés sur  le  premier  par  Scheuchzcl' 
ctKnorr,  et  sur  le  second  par  Foujas 
et  Montfort  lui-même  qui  les  consi- 
déra d'abord  comme  d'anciennes  lo- 
ges de  petits  Pholades.  C'est  cette  Bé- 
lemnite que  Sage  a  figurée,  Journal 
de  physique,  hvumnwc  an  x,  sous  le 
i}om  de  Bélemnite  tigrée.  Dans  le  Tha- 
lamule,  Montfort  dit  que  ces  petits 
pores  sont  disposés  en  cercle  autour 
de  pores  plus  gros,  formant  comme 
des  centres.  Ce  dernier  fait  mérite  d'ê- 
tre confirmé  et  mieux  observé.  Nous 
croyons  que  ces  pores  sont  l'ouvrage 
d'Animaux  parasites,  et  nous  sommes 
assurés,  dans  tous  les  cas  ,  qu'ils  n'of- 
frent aucun  caractère  spécifique  et 
encore  moins  générique:  car  nous 
possédons  des  individus  de  diverses 
espèces  et  de  divers  âges  ,  qui  sont 
criblés  de  cette  manière. Faure  Biguet 
a  fait  la  même  observation;  il  a  trou- 
vé des  picolurcs,  des  points  creux  et 
oblongs  sur  des  individus  de  presque 
toutes  les  espèces,  dont  il  a  pu  voir 
un  grand  nombre  de  sujets.  Ces  pico- 
tures  lui  ont  paru  être  les  mêmes  sur 
différentes  espèces,  et  quelquefois  une 
même  espèce  lui  a  offert  des  picotures 
différentes  sur  différens  individus.  Il 
y  en  a  qui  sont  extraordinairement 
ïines,  à  peine  sensibles  à  l'oeil  nu  , 
alors  elles  sont  très-multipliées;  d'au- 
tres vingtfois  plus  grosses,  plus  allon- 
gées, plus  distinctes.  Faure  Biguet 
pense  que  ces  pores  ont  été  faits  par 
des  Animaux  parasites ,  pendant  la 
vie  de  l'Animal  ,  et  qu'ils  ont  dû 
lui  donner  la  mort,  parce  qu'il  a  ob- 
servé les  mêmes  sortes  de  picotures 
sur  des  individus  de  différens  âges  , 
d'une  même  espèce ,  et  que ,  si  ces  Ani- 
maux avaient  existé  pendant  les  di- 
verses époques  d'accroissement  des 
Bélemnites  ,  leurs  picotures  auraient 
des  aspects  différens.  Nous  pensons 
différemment  ;  d'abord  l'accroisse- 
ment de  la  Bélemnite  s'étant  fait  par 
l'addition  de  couches  extérieures  et 
recouvrant  les  précédentes  ,  elles  au- 
raient enveloppé  les  couches  percées 
et  en  même  temps  leurs  Animaux  pa» 


ayo  BEL 

rasites.On  peut  répondre  que  la  crois- 
sance ayant  été  par-là  arrêtée,  il  n'y 
a  pas  eu  de  nouvelles  couches  ;  mais 
il  est  peu  probable  que  des  cti'es  sem- 
blables soient  entrés  dans  la  cavité 
oîi  se  formaient  les  Bélemnites  ,  et  la 
raison  de  Faiire  Biguet,  pour  croire 
qu'ils  faisaient  ces  pores  du  vivant  de 
l'Animal,  n'est  que  spécieuse  ;  savoir 
que  -si  c'eût  été  après  la  mort ,  la  par- 
tie lie  la  Bélemnite  qui  reposait  sur  le 
sol  n'aurait  pas  été  attaquée.  La  Bé- 
lemnite s'est  séparée  de  son  Animal 
dans  la  mer,  et  elle  a  pu  être  atta- 
quée dans  tous  les  sens  par  les  Anné- 
lides  ou  les  Vers  lithophages  ,  ainsi 
qu'on  voit  aujourd'hui  sur  nos  côtes 
des  cailloux  plats  percés  de  mille 
trous  tant  en  dessus  qu'en  dessous. 
Nous  croyons  avoir  abordé  à  peu  près 
toutes  les  questions  intéiessantes  qui 
se  présentaient  à  résoudre  sur  lesFos- 
siles  qui  nous  occupent.  Nous  allons 
actuellement  les  décrire  d'une  ma- 
nière générale. 

Les  Bélemnites  varient  beaucoup 
par  la  taille.  Il  y  a  des  espèces  qui 
paraissent  n'avoir  que  douze  à  quin- 
ze lignes  de  long  sur  deux  ou  trois 
lignes  de  diamèii'c  à  leur  base  ,  tan- 
dis que  d'autres  ont  deux  pieds  de 
long  sur  deux  ou  trois  pouces  de  dia- 
mètre {B.  giganteits  de  Schlotheim)  ; 
d'autres,  sur  près  d'un  pied  de  long,  ne 
sont  que  de  la  grosseur  d'un  l'ort 
tuyaudeplurae(^.ac7m/7//s,Scliloth.) 
Leur  forme  varie  beaucoup  a  ussi  ;  tan- 
tôt elles  sont  coniques  ,  cylindriques 
ou  légèrement  fusiformes,  c'est  le  plus 
habituel,  et  plus  ou  moins  pointues  au 
sommet  ;  d'autres  fois  elles  sont  très- 
renflées  au  milieu  de  leur  longueur 
ou  en  massue  avec  vme  base  élargie  , 
lorsqu'elles  sont  entières  ou  bien 
aplaties  et  carénées  sur  les  côtés  en 
forme  de  fer  de  lance  ou  de  gousse. 
Le  sommet  est  plus  ou  moins  pointu 
ou  arrondi ,  strié  ou  plissé  par  des 
impressions  longitudinales  ,  courtes , 
ou  terminé  en  mamelon  par  une 
pointe  courte  ou  par  un  spincter  étoi- 
lé;d'autrcsfois  il  est  recouibé  en  for- 
jne  de  bec  pointu  ou  de  pointe  de 
tàabre  ou  de  flèche  ,  exceutrique.  La 


BEL 

base  s'élargit  quelquefois  en  enton- 
noir ,  après  un  rétrécissement  mai-» 
que  à  la   naissance  de  l'alvéole. 

Il  existe  aussi  des  Bélemnites  con- 
tournées ou  courbées.  Boudant  dit 
en  avoir  vu  dans  ses  deux  divisions. 
Elles  sont  fort  rares,  et  nous  ne  les 
connaissons  pas.  Le  Paclite  de  Mont- 
fort  est  courbé  vers  son  sommet  ;  le 
ThalamuLe  et  V Am'unone  du  même 
auteur  [B.  iingulatus  y  Schlotheim) 
sont  arqués  sur  toute  leur  longueur; 
mais  cette  dernière  païait  être  une 
pile  d'alvéoles  du  Thalamule. 

Les  Bélemnites  sont  composées  de 
deux  cônes  réunis  par  leur  base,  et  c'est 
presque  le  seul  caiaclère  qui  les  dis- 
tingue des  Orthocératitcs  :  l'un  inté- 
rieur, plus  court  que  l'autre,  est  ce 
qu'on  appelle  Valuéole;  l'autre,  exté- 
rieur et  emboîtant  le  premier,  est 
Vétui.  L'alvéole  est  divise  en  dedans 
par  des  cloisons  parallèles,  plus  ou 
moins  concaves  du  côté  qui  l'egarde 
la  base,  et  dont  le  nombre  et  les  di- 
mensions varient  suivant  l'âge  et  les 
espèces.  Selon  Defrance,  l'alvéole 
commence  par  un  très-petit  point  glo- 
buleux qu'il  a  observé  sur  une  es-  • 
pèce  des  environs  de  Caen,  et  que 
nous  avons  trouve  sur  une  autre  du 
Dauphiné.  Ensuite  se  succèdent  les 

Î Petites  calottes  qui  augmentent  de 
argeur  et  d'épaisseur  à  mesure 
qu'elles  s'éloignent  du  petit  point 
globuleux  ,  et  qui  forment  par  leur 
réunion  le  cône  interne  ou  l'alvéole. 
Defrance  a  compte  quarante-deux 
de  ces  calottes  dans  une  cavité  d'un 
pouce  sept  lignes  de  longueur.  Nous 
en  avons  trouve  plus  de  cinquante 
sur  une  portion  d'alvéoles  d'un  pouce 
neuf  lignes  ,  et  cette  portion  n'était 
guère  que  la  moitié  ou  le  tiers  de  la 
longueur  de  la  cavité.  Les  séparations 
des  diverses  loges  étaient  sans  doute 
extrêmement  minces;  car  celles  qui 
se  sont  conservées  ,  et  qui  toujours 
alors  sont  changées  en  diverses  ma- 
tières solides,  différentes  de  celle  qui 
remplit  lesalvéoles,  ont  une  épaisseur 
fort  petite  ;  mais  souvent  ces  sépara- 
tions ont  été  fondues  dans  la  matière 
qui  a  rempli  les  alvéoles,  et  ne  se 


BEL 

montrent  plus.  Le  cône  externe  ou 
1  ctui  inontic  ,  par  l'cxanicu  inlériRiir 
de  sa  couslruclion  ,  qvi  il  lilail  forme 
tic  couches  nombreuses  et  Irès-niiu- 
ces  successivement  déposées  sur  les 
plus  anciennes,  de  manière  à  former 
comme  une  réunion  de  petits  cornets 
cmboilés  les  uns  dans  les  autres  ,  de 
telle  sorte  que  le  dernier  enveloppe 
et  dépasse  le  précédent.  Souvent  ces 
coucijes  sont  très-dislinctcs  à  l'exlé'» 
rieur,  loisquc  la  Bélemnitc  a  été  usée 
ou  frottée.  Mais  pour  bien  les  aper- 
cevoir, il  f.iut  scier  longitudinalement 
la  Bélenniile,  et  polir  les  surfaces  op- 
posées. Le  nombre  de  ces  couches  est 
tl'autant   plus    grand   que  l'étui  est 

iilus  gi'os.  Quelquefois,  comme  nous 
'avons  dit ,  les  premières  dé]iosées 
avant  la  formation  de  la  cavité,  en- 
tourent un  petit  noyau  qui  a  été  l'o- 
rigine de  la  Bclemnite,  et  dont  la 
pointe  répond  au  sommet  du  cône 
ou  de  la  cavité  conique  interne;  alors 
c'est  près  de  la  naissance  de  la  ca- 
vité qu'on  aperçoit  le  plus  grand 
nombre  de  couches,  et  les  couches 
subséquentes  s'étendent  successive- 
ment ,  pour  former  l'étui  de  la  cavité, 
de  la  base  de  celle-ci  jusqu'au  som- 
met de  l'étui.  INlais  d'autres  fois,  dans 
les  espèces  qui  ont  ini  siphon  cen- 
tral ,  les  couches  ont  successivement 
enveloppé  ce  siphon.  Les  couches  les 

fil  us  intérieures  sont  donc  toujours 
es  plus  courtes  ,  et  ne  se  prolongent 
ni  à  la  base  ni  au  sommet.  Les  cou- 
ches extérieures  qui  les  recouvrent 
vont  se  terminer  à  la  base ,  sur  les 
bords  de  la  cavité ,  et  de  ce  côté  l'étui 
devient  d'autant  plus  mince ,  et  le 
nombre  des  couches  diminue  d'au- 
tant plus  que  l'alvéole  devient  plus 
grande ,  en  sorte  que  cette  base  sur 
ces  bords  paraît  n'avoir  plus  qu'vuie 
couche  mince  comme  du  papier  sur 
certaines  espèces.  Il  suit  de  cette  or- 
ganisation qu'il  est  impossible  que  la 
Bélemnite  en  entier  n'ait  pas  été  ren- 
fermée dans  le  corps  de  l'Animal  qui 
l'a  formée.  On  a  observé  depuis  long- 
temps que  les  couches  de  l'étui  ré- 
pondaient chacune  et  suct«essivement 
a  une  loge  de  Talvéole,  en  sorte  que, 


BEL 


271 


depuis  k  commencement  de  la  foi->- 
mation  de  la  cavité,  leur  nombre 
doit  correspondre  ,  et  que  l'Animal 
déposait  une  couche  extérieure  sur 
rél\d  à  chaque  loge  d'accroissement 
qu'il  formait. 

Nous  avons  parlé  tout  à  l'heure  du 
siphon ,  et  montré  qu'il  est  tantôt  cen- 
tral et  tantôt  latéral.  Il  s'aperçoit 
très-rarement,  et  il  reste  à  détermi- 
ner quelles  sont  les  espèces  oli  l'on 
remarque  l'une  ou  l  autre  des  posi- 
tions de  cet  organe.  Defrance  et 
Faure  Biguet  disent  que  le  siphon 
est  toujoins  placé  vis-à-vis  la  fissure 
longitudinale  qu'on  remarque  à  l'ex- 
léiicur  de  l'étui  vers  sa  base,  fissure 
qui ,  dans  certaines  espèces  ,  semble 
traverser  l'épaisseur  de  cet  étui,  et 
qui  a  été  le  moule  de  cette  carène  la- 
térale que  Breynius  représente  sur  le 
cône  interne  de  la  Bélemnitc  des 
Craies  {Tab.  Belemnilar.  lig.  4,  10, 
i4).  Faure  Biguet,  lorsqu'il  n'y  a 
qu'inie  seule  lissure,  l'appelle  gout- 
tière, et  il  la  regarde  comme  infé- 
rieure; il  nomme  sillons  les  dépres- 
sions qui  sont  situées  latéralement 
au-dessus  de  la  précédente,  et  rainure 
la  fissure  qui  est  opposée  à  la  gout- 
tière. Ces  distinctions  peuvent  servir 
utilement  pour  caractériser  les  espè- 
ces. On  n'a  aucune  opinion  fixe  sur 
les  rapports  de  ces  fissures  avec  l'A- 
nimal. Faure  Biguet  suppose,  avec 
quelque  vraisemblance,  qu'elles  sont 
l'empreinte  des  muscles  destinés  à  sou- 
tenir et  maintenir  la  Coquille  dans  le 
corps  de  l'Animal. 

La  cavité  de  l'étui  est  plus  ou  moins 
longue  etlarge.  Dans  la  Bélemnitc  des 
Craies  {B.  mucronatus ,  Schlolh.) ,  elle 
offre  ces  deux  caractères.  Dans  d'au- 
tres ,  elle  est  fort  courte  et  étroite ,  et, 
ce  qui  est  assez  remarquable ,  ainsi 
que  l'ont  observé  La  ïourette  et 
Faure  Biguet ,  l'axe  du  cône  interne 
est  souvent  oblique  de  manière  à  for- 
mer un  angle  avec  l'axe  du  cône  ex^ 
terne.  D'autres  fois  l'axe  de  la  Bélem~ 
nite  n'est  pas  au  milieu  du  cylindre. 

La  structure  interne  si  singulière 
des  Bëlemnites,  a  été  une  des  pi-emières 
choses  observées.  Nous  avons  déjà 


272 


BEL 


dit  que  dans  leur  section  transversale 
on  aperçoit  que  toute  la  partie  solide 
du  cône  extérieur  présente  une  suite 
de  petites  aiguilles  pyramidales  dont 
les  sommets  sont  réunis ,  disposes  en 
rayonnant  du  centre  à  la  circouié- 
rencc.  Ces  aiguilles  sont  coupée's  par 
une  séiiede  cercles  concentriques  qui 
sontles coupes  transversales  des  cou- 
ches longitudinales  d'accroissement 
de  la  Bélemnite.  Ces  couches  s'aper- 
çoivent très-distinctement  dans  les 
sections  longitudinales  de  ces  Fossiles, 
et  nous  avons  montré  leurs  disposi- 
tions idatives,  soit  par  rapport  au 
noyau,  soit  par  l'apport  à  la  cavité. 
Il  est  très-rare  de  rencontrer  des  Bé- 
lemnites  avec  leurs  alvéoles.  Le  plus 
souvent  la  cavité  est  vide  ou  reriiplie 
de  Craie  ou  d'Argile  durcies  ,  ou  de 
matières  pierreuses  cristallisées  ou 
métalliques  ,  suivant  la  nature  de  la 
couche  où  elles  ontété  déposées.  Lors- 
que l'alvéole  est  resiée  dans  la  cavité , 
les  chambres  sont  ou  vides  ou  pleines 
en  tout  ou  en  partie.  Leurs  séparations 
sont  souvent  îondues  dans  la  matière 
pétrifiante,  surtout  lorsqu'elle  a  for- 
mé un  seul  bloc  de  l'alvéole.  D'autres 
fois  ces  séparations  sont  conservées  et 
pétrifiées.  Généralement  la  matière 
pétrifiante  qui  remplit  les  loges,  étant 
d'une  autre  nature  que  l'étui  de  la 
Bélemnite  ,  tranche  nettement  par  sa 
couleur  et  sa  texture  avec  celle  de  l'é- 
tui. Celui-ci,  formant  déjà  un  corps 
solide  ,  n'a  le  plus  souvent  subi  d'au- 
tre altération  qu'une  plus  grande  so- 
lidification ;  d'  utres  fois  il  acquiert 
la  transparence  et  la  couleur  du  Suc- 
cin.  Communément  il  est  noir  ou  gri- 
sâtre. 

Relativement  à  l'étude  des  terrains, 
les  Bélemnites  sont  d'un  grand  inté- 
rêt. Leur  étonnante  multiplicité  dans 
certaines  couches  meubles  ou  solides; 
leur  répartition  qui  tantôt  montre  la 
même  espèce  dans  des  contrées  éloi- 
gnées ;  d'autres  fois  une  seule  espèce 
affectée  à  telle  localité  ,  méritent  toute 
l'attention  des  géologues,  pour  ap- 
puyer les  distinctions  des  couches 
entre  elles.  Mais  malheureusemsnt, 
comme  nous  n'avons  point  encore  , 


BEL 

nous  ne  dirons  pas  une  monographie 
des  Bélemnites ,  mais  même  la  con- 
naissance complète  de  deux  ou  trois 
espèces  ,  la  synonymie  de  toutes  celles 
de  ce  genre  est  à  établir  et  offre  les 
plus  grandes  difficultés.  Les  seuls 
travaux  qu'on  puisse  citer  à  ce  sujet, 
sont  la  Bélemnitologie  de  Faure  Bi- 
guet,  qui  renferme  seize  espèces  prises 
la  plupart  aux  environs  de  Die  ou  de 
Lyon  seulement,  et  l'indication  de 
onze  espèces  dans  Schlotheim  {Petre- 
fact.  ).  Nous  disons  l'indication, 
car  elle  n'est  pas  accompagnée  d'une 
description.  On  voit  que  les  géolo- 
gues manquent,  comme  pour  les  Am- 
monites, de  tous  les  secours  nécessai- 
res pour  reconnaître  et  déterminer 
les  espèces  des  diverses  formations,  et 
précisément  dans  les  deux  genres  les 
plus  importans  par  leur  multiplicité 
dans  la  nature  et  leur  présence  dans 
des  couches  anciennes.  On  commen- 
ce, dit  Beudant  {  Aiin.  du  Mus.  T. 
xvi),  à  trouver  les  Bélemnites  dans  les 
couches  de  Fer  argileux,  qui  alternent 
avec  celles  de  Schiste  bitumineux , 
dans  lesquelles  on  les  trouve  aussi 
quelquefois.  Elles  deviennent  plus 
abondantes  dans  les  bancs  de  Schiste 
marneux,  mais  c'est  principalement 
dans  les  premières  couches  du  Calcai- 
re coquillier ,  celles  qui  reposent  sur 
les  Schistes  marneux  ,  qu'il  faut  les 
chercher.  On  les  trouve  aussi  dans  les 
Calcaires  argileux  qui  sont  d'une  for- 
mation à  peu  près  contemporaine  ; 
on  ne  les  trouve  plus  dans  les  Cal- 
caires suivans.  Elles  reparaissent  dans 
les  Craies ,  et  on  ne  les  voit  plus  dans 
les  terrains  subséquens.  Schlotheim 
cite  cependant  la  Belemn.  penicillatus 
dans  le  Calcaire  de  transition  de  Na- 
mur  ;  il  la  cite  aussi  dans  le  Calcaire 
du  Jura  avec  les  B.  giganteus ,  paxil- 
losus ,  iiregularis ,  tripartituseX.  hifo- 
valus.  11  n'indique  que  la  B.  paxUlo- 
sus  dans  le  Calcaire  alpin  et  dans  le 
Calcaire  coquillier  des  Allemands  ;  il 
la  cite  aussi  dans  la  Craie  ,  ce  qui  la 
rend  commune  à  des  terrains  d'âge 
bien  différent,  si  réellement  elle  n'of- 
fre pas  de  différences  spécifiques  de 
l'un  à  l'autre.  Dans  la  Craie  ,  il  indi- 


BEL 

que  encore  —  Bel.  leticulatus  ,  gcn. 
(Jlirvsaore,  Montf.  Espèce  incertaine 
de  la  Craie  TulVau  do  la  monlagnc 
Sainte- Catherine,  près  Rouen.  — 
Bel.  canaliculalus.,  ^cn.  Pyrgopolc, 
Monlf.  Aussi  incertaine.  Craie  Tiillau, 
plateau  de  Saint-l'ierre  de  Maëstrich. 
—  Bel.  miicronalus  ,  qu'il  cite  aussi 
du  plateau  de  Saint-Pierre  ,  mais  qui 
caracteiise  vraiment  lu  Craie  blanche 
ou  supérieure.  —  Bel.  lanceulatus , 
ce  qui  mérite  confirmation  ,  car  on  ne 
la  trouve  ordinairement  qu'aux  envi- 
rons de  Gap  ,  dans  le  Calcaire  ancien. 

Mantell  [Fussilsofthe  southDowuSy 
etc.)  ne  cite  qu'une  seule  espèce  dans 
la  Craie  ,  qu'il  appelle  B.  histeri ,  et 
qui  se  trouve  dans  la  Craie  mar- 
neuse des  environs  de  Cambridge  et 
du  comté  de  Susses. 

Sowcrby  n'a  encore  indiqué  aucu- 
ne Bélcmnile  en  Angleterre.  Lister 
n'en  a  donné  que  deux  espèces  ;  B. 
Làisteii  et  une  autre,  vraisemblable- 
ment le  Pa.villosus. 

11  est  lacheux  que  Faure  Biguet 
n'ait  pas  indiqué  les  gisemens  précis 
de  toutes  ses  espèces;  mais  il  est  pro- 
bable qu  elles  appartiennent  au  Cal" 
Caire  alpin  ou  à  celui  du  Jura.  Ou 
peut  dire  qu'oîi  trouve  des  Bélemnites 
dans  toute  l'Europe.  Pallas  en  cite  sur 
les  bords  duWolga. 

On  sent  qu'il  est  impossible,  dans 
l'état  de  la  science,  par  rapport  à  ces 
Fossiles,  de  présenter  la  liste  de  leurs 
espèces  et  les  divisions  qu'elles  ad- 
mettent entre  elles.  Les  groupes  que 
nous  avions  indiqués  dans  nos  Ta- 
bleaux des  Mollusques  ,  doivent  être 
legardés  comme  non  avenus.  Nous 
avons  reconnu  que  les  Bélemnites  à 
base  plissée  et  aplatie ,  ne  sont  que 
des  accidens.  Enfin  ,  au  lieu  d'en  faire 
une  famille  distincte  ,  nous  les  réu- 
nissons à  celle  des  Orthocèréks.  J^. 
ce  mot  près  du  genre  Orthocératite  , 
dont  elles  sont  extrêmement  voisines, 
et  dont  elles  ne  sont  distinguées  que 
par  leur  double  cône,  l'extérieur  en- 
veloppant les  alvéoles,  et  par  leur  for- 
me conique  ou  en  fuseau  ,  tandis  que 
les  Orthocératites  sont  plutôt  cylin- 
driques et  que  leurs  alvéoles  parais- 

TOME   II. 


BEL  275 

sent  avoir  une  simple  enveloppe  tes- 
tacée.  (F.) 

BELENION      ou      VELENION. 

BOT.  PiiAN.  (Dioscoride.)  Syn.  de  Do- 
ronic.  y.  ce  mot.  (u.) 

BEI^ERICU.  BOT.  riiAN.  (Rhéed. 
IIort.Mal.  II,  p.  bÇ>.)  Apocynée  de  là 
côte  de  Malabar,  voisine  de  VAscle- 
}nas gigaritea,  L.  (b.) 

BELETTE,  zooi..  Nom  vulgaire 
d'une  espèce  du  genre  Marte.  F",  ce 
mot.  On  l'a  étendu  à  d'autres  Ani- 
maux qui  ont  avec  celte  espèce  une 
ressemblance  plus  ou  moins  éloignéej 
ainsi  l'on  a  appelé  : 

Belette  du  Brésil,  ,  les  Mustela 
harbara,  L.  et  Galera ,  L.  K.  Glou- 
ton. 

Belette  d'eau  ,  la  Mustela  littreo- 
la,  L.  V.  Marte. 

Belette  de  Java,  le  Roger-angan 
des  Javanais  ;  variété  présumée  de 
l'Hermine. 

Un  Sarigue  est  encore  appelé  Be- 
lette par  les  Espagnols  de  l'Améri- 
que méridionale  ,  et  un  Poisson  du 
genre  Bleunie  ,  Blennius  muslelaris 
L.,  l'est  également  par  les  pêcheurs 
des  côtes  de  l'Europe.  (b.) 

*  BELHARNOSLi.  bot.  phan. 
Syn.  de  Sanguiiiaria.  V^.  Sangui- 
naire, (b.) 

*  BÉLI  ou  BELIGHAS.  bot. 
PHAN.  A  Ceylan.  Même  chose  que 
Bclou.  V.  ce  mot.  (b.) 

BÉLIER.  MAM.  Maie  de  la  Brebis. 
V.  Mouton.  (b.) 

BÉLIER  MARIN,  pois.  Arles  lel- 
lua.  Animal  probablement  fabuleux, 
s'il  n'est  le  Requin  ou  un  Dauphin,  et 
que  les  anciens  naturalistes,  d'après 
Pline,  dépeignent  comme  d'une  taille 
énoi'me  ,  et  se  cachant  sous  les  vais- 
seaux pour  dévorer  les  Nageurs,  (b.) 

BÉLIER  DE  MONTAGNE,  mam. 
Geoffroy.  Ann.  du  Muséum  ,  t.  11 , 
p.  56o,  pi.  58.  V.  Mouton.  (b.) 

BÉLIER-SPHINX,  ins.  Syn.  de 
Sphinx  de  la  Filipeudule.  J^. 
Sphinx,  (aud.) 

i8 


274  BEL 

BELIÈVRE.  MIN.  Nom  de  l'Ar- 
gile plastique  qu'on  emploie  dans 
quelques  paities  de  la  Normandie 
pour  la  poterie.  (lxjc.) 

BELIGANA.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  languedociens  de  la  Vigne  sau- 
vage. f^.^[lGSS..  (B-) 

BELILLA.  BOT.  PHAN.  (Rlieede, 
Hoft.  Mal.  II.  t.  18.)  Bel  Arbre  de  la 
côte  de  Malabar  dont  Adanson  {Fam. 
Plant.  2 ,  p.  1  ."îg)  a  forme  un  genre  par- 
mi les  Rubiacécs ,  correspondant  au 
Mussacnda.  /^.  ce  mot.  Le  Baligarab 
des  Philippines  pourrait  bien  être  la 
même  chose.  7'.  Baligarab.  (b.) 
BELIÎ^GÈLE  OTJ  BERINGÈNE. 
Même  chose  que  Mëlongène.  ^.  ce 
mot  et  SoLANUM.  (e.) 

"*  BELION.  BOT.  PHAN.  (Dioscori- 
dc.)  Syn.  de  Teucriam  Folium,  L. 
/^.  GERM.4.NDIIÉE.  (B.) 

*  BELTOUIvATNDAS.  bot.  phan. 
Syn.  celtique  de  Volant  d'eau^,  My- 
riophjllum.  V.  ce  mot.  (b.) 

BELIPATHAEGAS.  bot.  phaj^. 
Syn.  dC Hibiscus populneus,  L.  à  Cey- 
lan.  /^.  Ketmie.  (b.) 

BELIS.  bot.  phan.  (R.  Brown.) 
/'.  Celacnea. 

BELLADONE.  J.troj^a.  bot. 
phan.  Famille  naturelle  des  Sola- 
nées,  Pentandrie  Monogynie,  L.  Ce 
genre,  qui  se  compose  en  général 
d'espèces  vénéneuses  ,  se  reconnaît  à 
son  calice  monosépale  offrant  cinq 
divisions  profondes  ;  à  sa  corolle  mo- 
nopétale régulière,  en  forme  de  clo- 
che allongée,  à  cinq  lobes  ;  à  ses  cinq 
étamines  qui  sont  libres etdistinctes, 
et  dont  les  fdets  sont  quelquefois  di- 
latés à  leur  base  ;  les  anthères  sont 
ovoïdes  ou  globuleuses,  s'ouvrant  par 
toute  la  longueur  de  leur  sillon  :  l'o- 
vaire estlibre,  appliqué  sur  un  disque 
hypogyne  un  peu  plus  saillant  d'un 
côté  ;  le  style  est  long  ,  grêle,  terminé 
par  un  stigmate  globuleux  ,  tm  peu 
déprimé  ,  légèrement  bilobé.  Le  fruit 
est  une  baie  globuleuse ,  ordinaire- 
ment environnée  à  sa  baseparle  cali- 
ce qui  est  persistant;  elle  offre  deux 


BEL 

loges  contenant  chacune  un  assez 
grand  nombre  de  graines.  —  A 
l'exemple  de  Linné  ,  nous  réunissons 
au  genre  Belladone  le  genre  Mandra- 
gore de  Tournefort ,  qui  n'en  diflere 
que  par  son  calice  étalé,  sa  corolle 
très-courte  et  les  filets  de  ses  étamines 
dilatés  à  leur  base.  Ce  genre  renfer- 
me environ  douze  à  quinze  espèces 
qui  croissent  en  Europe  et  dans  les 
différentes  parties  de  l'Amérique. 
Nous  ferons  remarquer  parmi  elles  : 

La  Belladone  officinale,  Jtro- 
pa  Belladona,  L.  Plante  vlvace ,  mal- 
heureusement trop  commune  dans 
quelques  lieux  habités  ,  le  long  des 
murs  des  habitations  et  dans  certains 
bois.  Sa  tige  est  rameuse  et  haute 
de  trois  à  quatre  pieds  ;  elle  est  légè- 
rement pubescente ,  ainsi  que  les 
autres  parties  delà  Plante  ;  les  feuilles 
sont  grandes  ,  souvent  géminées  à  la 
partie  supérieure  des  tiges;  elles  sont 
ovales,  aiguës,  entières,  et  répandent 
une  odeur  désagréable  et  vireuse, 
lorsqu'on  les  froisse  entre  les  doigts. 
Les  ileurs  d'un  rouge  terne,  environ- 
nées d'un  calice  lâche,  sont  portées 
sur  des  pédoncules  axillaires;  il  leur 
succède  des  fruits  charnus ,  ayant  à 
peu  près  la  forme  et  la  grosseur  d'une 
Cerise;  ils  sont  d'abord  verts,  puis 
rougeâtres ,  et  finissent  par  devenir 
entièrement  noirs ,  de  manière  à 
avoir  la  plus  grande  ressemblance 
.ivec  cette  variété  de  Cerise  qu'on  dé- 
signe cà  Paris  sous  le  nom  de  Guignes. 
La  Belladone  est  une  Plante  extrême- 
ment vénéneuse.  Ses  baies  sont  par- 
ticulièrement très  -  redoutables  ,  à 
cause  de  leur  ressemblance  extérieure 
avec  des  Cerises.  Leur  saveur  est  d'a- 
bord assez  fade  et  n'a  rien  qui  an- 
nonce l'action  délétère  qu'elles  exer- 
cent sur  léconomie  animale.  Elles 
sont  en  effet  un  poison  très-subtil  ,  et 
un  petit  nombre  suJBit  pour  occasio- 
ner  les  accidens  les  plus  graves  et 
même  la  mort.  Les  remèdes  à  em- 
ployer pour  combattre  ces  accidens 
sont  d'abord  les  émétiques,  afin  de 
chasser  le  poison  hors  de  l'estomac, 
puis  les  boissons  acidulés  et  adoucis- 
santes.   Les  feuilles  et  la  racine  de 


TAiL 

iJelladonc  sont  omployécs  en  luédcci- 
nc  ,  iniiis  à  des  doses  très-laihlcs,  car 
elles  agissent  avec  une  grande  énergie 
surrécononiic  animale.  C'est  surtout 
contre  la  coqueluche  ou  toav  con- 
vulsive  des  enl'ans  qu'on  s'en  sert 
avec  le  plus  de  succès.  Ce  sont  prin- 
cipalement les  médecins  allemands 
qui  en  ont  répandu  l'usage  dans  celle 
circonstance.  La  dose  est  d'un  demi- 
grain  à  un  grain  de  la  racine  ou  des 
feuilles,  soit  sous  forme  de  pilules, 
soit  étendu  dans  une  certaine  quan- 
tité de  sucre  réduit  en  poudre.  On 
prépare  également  un  extrait  et  un 
sirop  de  UoUadone.  Un  des  elFets  les 
plus  constans  produits  par  cette  subs- 
tance, c'est  la  dilatation  considérable 
de  la  pupille,  dont  l'ouveiture  reste 
fixe  et  iunnobile.  Cette  singulière  pro- 
priété n'a  pas  manqué  d'attirer  l'at- 
tention des  médecins  qui  ont  su  la 
mettre  à  profit  pour  laciliter  l'exécu- 
tion de  certaines  opérations  qui  se 
pratiquent  sur  le  globe  de  l'œil,  et  en 
particulier  la  calai'acte.  Un  cataplasme 
arrosé  avec  la  solution  d'extrait  de 
Belladone  ,  ou  des  compresses  imbi- 
bées de  cette  solution,  placées  sur 
l'œil, peu  de  temps  avant  l'opération, 
déterminent  la  dilatation  de  la  pu- 
pille et  lacilitent  ainsi  l'introduction 
des  instrumens  destinés  à  abaisser  ou 
à  extiairc  le  cristallin  cataracte. 

Le  nom  de  Belladone ,  Bella  clona , 
que  porte  cette  Plante,  lui  vient  de 
1  usage  oîilon  était  autrefois,  en  Ita- 
lie, de  pi'éparer  avec  ses  fruits  une 
sorte  de  fard  dont  les  dames  se  ser- 
vaient pour  rehausser  l'éclat  de  leur 
teint. 

La  Mandbagore,  Ativpa  Mandra- 
gpm,  L.  Bull.  Ilerb.,  t.  i45  et  i46. 
Erigée  en  genre  par  plusieurs  au- 
teurs ,  tels  queTournefort  jGaertner , 
etc.  Elle  est  également  vivace  et  croît 
en  Italie ,  en  Espagne  ,  en  Suisse  ,  en 
Grèce,  etc.  C'estune  Plante  sans  tige, 
dont  les  feuilles  ,  toutes  radicales  , 
sont  ovales  ,  aiguës  ,  t:  ès-entièies  ,  si- 
nueuses sur  leurs  bords,  rétrécies  à 
leur  partie  inférieure  en  une  sorte  de 
pétiole.  Les  tleurs  sont  blanches  ou 
rougeâtres  ,  portées  sur  des  pédoncu- 


B:-:r-  ^^3 

les  radicaux,  cvlindrirrues ,  loii'-s  de 
cuiq  a  Six  pouces;  les  truits  sont 
blancs  ou  rougeâtres  ,  à  peu  près  de 
la  grosseur  d'un  œuf.  La  Mandi.igore 
n'est  pas  moins  vénéneuse  ,  ni  moins 
redoutable  dans  ses  efl'ets  (juc  la  Bel- 
ladone ,  aussi  n"cst-il  pas  prol)ablc 
que  la  (Mandragore  de  la(.[uelle  il  est 
parlé  ilansrEcritu.re-Sainte,  et  dont  le 
patriarche  Jacob  présente  les  frviils  à 
ses  femmes  ,  fût  la  Plante  aujounlhui 
désignée  sous  le  même  nom. 

BiiiJCiADQNE  est  encore  le  nom 
spécifique  d'une  Naicissée  du  genre 
Amaryllis,  p^.  ce  mot,  et,  selon  Pluk- 
net ,  une  espèce  épineuse  de  Solanuui 
qui  croît  aux  îles  Canaries,  oîi  les 
femmes  emploient  le  suc  de  ses  fruits 
pour  se  donner  des  couleurs  ;  elles 
rappellent  aussi  Pcrnien ton.     (a.  ii.) 

BELL  AIN.  BOT.  PII  AN.  Syn.  de  Po- 

terium  spiuosum^j.  /^.Potjerium.  (b.) 

BELL  A.N-P ATS JA.  rot.  crypt. 
(Rhéed.  Ilort.  Mal.  12,  t,  4o.)  Lyco- 
pode  de  Ceylan ,  donné  par  Linné 
comme  synonyme  du  ceniuum,  tandis 
qu'Adanson.y  voit  avec  raison  ,  pro- 
bablement ,  la  confusion  de  quatre 
espèces.  (e.) 

BELLAPuDE.  Bellardia.  bot. 
riiAN.  Syn.  de  Tontanea.  V.  ce  mot. 

(B.) 

BELLE-DAME.  ois.  Nom  vulgaire 
du  Papilio  car  dut  ,  L.  Espèce  du 
geni'e  Vanesse.  F^.  ce  mot.       (aud.) 

BELLE-DAME.  rot.  piian.  Nom 
vulgaire,  indifféremment  donné  à  VA- 
marjllis  Bella-dona,  à  la  Belladone 
dont  il  vient  d'être  question,  et  à  VA- 
tiiplex  hoiiensis.  K.  Arroche.  (b.) 

BELLE  D'UN  JOUR.  rot.  piian. 
Syn.  vulgaire  d'Hémérocallc  et  d'As- 
phodèle. T'.  ces  mots.  (b.) 

BELLE-DE- JOUR.  bot.  phan. 
L'un  des  noms  vidgaires  du  Coiwol- 
vulus  tiicoloràoni  les  belles  corolles 
s'ouvrent  le  matin  et  se  ferment  le 
même  soir.  /^.  Liseron.  (b.) 

BELLE-DE-NUIT.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  la  Rousserolle,  Turdus  arun- 
dinaceusjh.  /^. Svi^viE.         (dr..z.) 

18* 


<276  BtlL 

BELLE-DE-NUIT.  sot.  phak. 
Nom  vulgaire  de  l'espèce  la  plus  ré- 
pandue du  genre  Nyctage.  /^.  ce  mot. 

(J3.) 

BELLE  DEYITRY.  BOT.  piian-. 
(Duhamel,  Arb.  fruit,  i ,  t.  25.)  Va- 
riété de  Pêclie.  F".  Pêcher.  (b.) 

BELLENDENA.  bot.  phan.  R. 
Brown ,  dans  sou  Mémoire  sur  les  Pro- 
téacées,  .i  établi  ce  genre  qu'il  a  carac- 
térisé de  la  manière  suivante  :  le  calice 
est  de  quatre  sépales  réguliers,  étalés  ; 
les  quatre  anthères  saillantes  s'insè- 
rent au  réceptacle  au-dessous  de  l'o- 
vaire qui  n'offre  pas  à  sa  base  de  corps 
glanduleux;  ie  fruit  non  ailé  contient 
une  ou  deux  graines.  Il  en  a  décrit 
une  espèce,  la  seule  jusqu'ici  connue, 
le  Bellendena  montaiia,  Ai'brisscau 
qui  croît  dans  l'île  de  Yau  Diemen.  Sa 
surface  est  très-glabre  ;  ses  feuilles 
sont  éparses,  planes,  trifides  au  som- 
met; ses  épis  disposés  en  grappes  ter- 
minales dans  lesquelles  les  fleurs  sont 
éparses  ou  l'arement  géminées  ;  ses 
sépales  blancs  imitent  des  pétales  et 
tombent  bientôt;  l'ovaire  s'articule 
avec  son  pédicelle,  et  le  fruit  coloré 
présente  un  sillon  sur  l'un  de  ses 
bords.  (A.u.  J.) 

BELLEQUE.  ois.  r.  Belcii. 

BELLEPtEGIou  BELLERIS.  bot. 
PHAN.  Mjjobolaiius  Bellerica  ou  Bel- 
lirlca  de  l'ancienne  droguerie  :  même 
chose  que  Tani.  /^.  ce  mot  et  Myro- 

BOLAN.  (B.) 

BELLÉPvOPnE.  Belleivphon. 
MOLL.  Foss.  Montfort  (Conchyl.  T.  i. 
p.  5i)  a  institué  ce  geni'e  pour  une 
espèce  de  Nautile  pétrifié  qu'il  appelle 
B.  vasulites  ,  B.  vasulitcs.  Il  avait 
d'abord  (Mollusques  de  Sonnlni,T.iv, 
p.  5298.  pi.  L.  f.  2,  3)  appelé  cette 
Coquille  Nautile  déprimé.  La  dépres- 
sion de  la  spire  et  l'élargissement  de  sa 
bouche  par  les  côtés,  en  forme  de  pro- 
longement ou  d'oreille,  lui  donnent 
quelques  rapports  avec  la  Navette , 
mais  ce  sont  de  simples  caractères  spé- 
cifiques. \iwçsc\\{Natuj'gesch.  des nie- 
der  Deutsch,  tab.  3.  f.  20,  21.  p.  27) 


BEL 

a  décrit  et  figuré  ,  comme  c'tant  de 
l'Eiffel  et  de  Bamberg,  deux  autres 
Nautiles  très -voisins,  f^.  Nautix,e. 

(B.) 

BELLEVALIA.BOT.PHAN.Cenom, 
donné  ccmme  générique  par  Scopoli 
à  une  Plante  qui  paraît  devoir  être 
rapportée  au  J^olkameria,  et  par  Picot 
Lapeyiouse  à  \ Hyacinthiis  romaiws  , 
]j.,  n'a  été  adopté  ni  pour  l'une  ni 
pour  l'autre  de  ces  Plantes,  p^.  Y01-- 
KAMERIA  et  Hyacinthe.      (a.  d.  j.) 

BELLICANT.  pois.  Syn.  de  Gur- 
nau,  espèce  du  genre  Trigle.  /^.  ce 
mot.  (b.) 

BELLIDIASTRUM.  bot.  phan. 
Vaillant  nommait  ainsi  une  Plante 
que  Linné,  en  lui  conservant  ce  nom 
pour  spécifique,  a  rapportée  au  genre 
Osmlles. — Micheli  sous  ce  mêmenom 
avait  fait  un  genre  du  Doronicum 
BeliuUastnun^vj. ^  porté  par  plusieurs 
auteurs  dans  le  genre  Arnica,  V.  ce 
mot.  Cassini  pense  devoir  rétablir 
celui  de  Micheli,  qu'il  caractérise  par 
im  involucre  d'un  seul  rang  de  fo- 
lioles linéaires,  un  réceptacle  conique 
et  nu  :  des  fleurs  radiées  dans  les- 
quelles des  fleurons  hermaphrodites 
occupent  le  centre,  et  des  demi-fleu- 
rons femelles  forment  le  rayon  ,  les 
akènes  des  uns  et  des  autres  étant 
aigrettes,  striés  et  velus.  Il  indique  sa 
place  près  du  Bellis  et  dans  la  tribu 
des  Astérées ,  à  cause  de  la  structure 
du  style  et  du  stigmate.         (a.  d.  j.) 

BELLIDIOIDES.  bot.  phan.  Ce 
nom ,  donné  comme  spécifique  à  un 
Bellium  par  Linné  ,  l'était  par  Vail- 
lant à  des  Chrysanthèmes  ainsi  qu'à 
des  Matricalres  à  feuilles  indivises. 
(a.  d.  j.) 

BELLIE.  Bellium.  bot.  phan. 
Genre  delà  famille  des  Corymbifères. 
L'involucre  est  composé  d'un  seul 
rang  de  folioles  égales  et  étalées  ;  le 
réceptacle  est  conique  et  nu;  les  fleurs 
sont  radiées,  les  fleurons  herma- 
phrodites et  quadrifides  ,  les  demi- 
fleurons  femelles  au  nombre  de  dix 
ou  douze  ,  les  uns  et  les  autres  ferti- 
les; l'aigrette  est  double,  l'extériem-e 


13EL 

de  huit  folioles  palcacdes,  l'intërieurc 
d'autant  d'arêtes.  Ce  genre  compre- 
nait deux  Plantes  originaires  dclEu- 
rope  méridionale  ,  le  BclUiim  bclli- 
dioUles,  espèce  à  touilles  radicales,  à 
liampcs  uuitlores  qui  présentent  le 
port  de  la  Taquerelte  ,  el  le  B.  minu- 
tum,  dout  la  tige,  ég:alcincut  uiiitlore, 
est  ieuillée.  Cassini  en  ajoute  une 
troisième;  c'est  une  Plante  de  l'Atlas^ 
le  Doronicum  ruliiinlij'ulluin  ^Yicsïoni. 
qu'il  nomme  Bcllium  gigantciim  à 
cause  de  su  taille  toiit-à-tait  dispro- 
portionnée à  celle  de  ses  deux  congé- 
nères. 11  est  à  noer  que  sa  double  ai- 
grette préseule  cinq  squannnulcs  au 
lieu  de  huit.  (a.d.j.) 

BELLIS.  BOT.  PHAN.  r.  Paque- 
BETTE.  Dans  Pline,  ce  nom  est  étendu 
à  plusieurs  autres  Syngéucses  ,  parti- 
culièrement au  Chrysanlhcmum  leu- 
canthemum,  L.  V.  CmiysANTiiÈME. 

(B.) 

BELLONIE.  Bellonia.  bot.  i'iian. 
Le  calice  de  ce  genre  est  à  cinq  divi- 
sions lancéolées  ;  la  corolle  en  roue 
présente  un  tube  court  et  un  limbe 
plane  et  partagé  en  cinq  lobes  obtus; 
cinq    ëlamines ,    à    anthères    oblon- 
gues   et  connivcntes  ,  s'insèrent  par 
des  filets  courts  au  tube;  un  seul  stig- 
mate termine  un  style  unique;  le  fruit 
est  une  capsule  oblongue  et  turbinée, 
terminée    supérieurement    par     une 
sorte  dehecque  forment  les  divisions 
rapprochées  du  calice  ,   qui   persiste 
autour  d'elle,  soit  qu'il  lui  adhère  , 
soit  qu'il  ne  fasse  que   la  l'ecouvrir; 
elle  renferme  une  seule  loge  à  deux 
valves,  selon  Swartz  ,   et  contenant 
des  graines  nombreuses  attachées  à 
deux  placentas  pariétaux.  —  On  con- 
naît de  ce    genre   deux  Arbrisseaux 
d'Amérique  à  feuilles  opposées;  l'un 
est  le  Bellonia  aspera  qui  ,  suivant  la 
description  de  Plumier,  présente  une 
tige  énorme  ,  des   feuilles  âpres,  des 
fleuis  en  corvmbes  axiUaires  ou  ter- 
minaux (  T^.'Lamk.,  ///. ,  tab.  149); 
l'autre,  le  B.  spiiwsa  de  Swartz  ,  épi- 
neux aux   aisselles  des  feuilles  ,  qui 
sont  petites  et  lisses  ,  et  dont  les  pé- 
doncules axiilaircs  portent  d'une  à 


BEL 


^77 


trois  fleurs.—  Dans  ces  deux  espèces, 
les  feuilles  ne  sont  pas  entières  ,  mais 
dentées  ,  et  en  outre  dépourvues  de 
stipules,  carastère  qui  semblerait  de- 
voir exclure  le  genre  Bellonia  de  la 
famille  des  llubiacées  ,  à  la  suite  de 
laquelle  il  ne  sc  trouve  ainsi  placé 
qu'avec  doute.  (a.d.j.) 

BELLOTE.  BOT.  En  an.  Et  non  7^al- 
lu/c,  qu'on  prononce  Beillote.  Fruit 
du  Chêne  à  gland  doux ,  très-commun 
en   Espagne   et  en   Barbarie  ,  ou   le 
peuple  s'en  nourrit.  Recherché   par 
diverses  espèces  d'Animaux  ,  et  servi 
comme  des  noisettes  sur  les  meilleures 
tables  des  pays  oii  il  croît ,  ce  gland  a 
le  goût  le  plus  fin  d'excellentes  aman- 
des.  Les  armées   françaises   ont   été 
plus  d'une  fois  heureuses  d'en  trou- 
ver ,  surtout  vers  les  cantons  déserts 
de   la  province  de   Salamanquc ,  oii 
l'on  parcourt  de  grandes  forets   for- 
mées du  Chêne  qui  le  produit.  Cet  Ar- 
bre est  voisin  ,  pour  Paspecl,  du  Chê- 
ne vert,  Çwe/twsi/e.r.Ilestconnu  bo- 
taniquement  depuis  peu  parles  .souis 
de  Desfonlaincs ,  qui,  dans  sa  Ploie 
atlantique  ,  en  a  dénaturé  le  nom  ;  ce 
nom  doit  être  rétabli  dans  sa  véritable 
orthographe.  Nous  nous  étonnerons 
que  l'on  ait  si  long-temps  été  surpris 
en  Europe  de  l'assertion  des  plus  an- 
ciens auteurs,  qui  faisaient  du  gland 
.la  nourriture  des  premiers  hommes. 
On  ne  se  fût  pas  demandé  ,  encore  de 
nos  iours,'coiiimentle  palais  de  nos  pè- 
res j)Ouvait  supporter  la  saveur  acerbe 
du  gland,  si  tantde  voyageurs  qui  visi- 
taient l'Espagne  se  fussent  donnés  la 
peine  de  ramasser  une  Bellotte.  On 
attribue  la  supériorité  de  la  viande 
des  Porcs  de  l'Estramadure  à  ce  que 
CCS   Animaux   trouvent  à   s'y  nour- 
rir presque  exclusivement  de  glands 

doux.  (B-) 

BELLOUGA  et  BELLUGE  ,  ou 
BELOUGA  ET  BÉLUGE.  zool.  Ces 
noms  ont  été  indifféremment  donnés 
par  les  Russes  à  un  Cétacé  du  genre 
Dauphin,  ainsi  qu'à  V  ylcipenseiHuso, 
mais  non  au  Trigla  Lucenia  ,  appelé 
Bélugo  sur  certaines  côtes.  P^.  Dait- 
rniN ,  Esturgeon  et  Trigee.      [a  ) 


278  BEL 

BELLOWS-FISH.  pois.  S;^n.  an- 
glais de  Bécasse  ,  espèce  du  genre  Cen- 
trisque.  T'.  ce  mot.  (b.) 

*  BELLUCIA.  BOT.  PHAN.  Necker 
noninie  ainsi  le  BLakea  d'Aublet ,  dif- 
lerent  par  quelques  caractères  de  celui 
de  Browne.  Z^".  Blakea.  —  Dans  les 
faniilles  naturelles  d'Adanson  (T.  ii, 
p-  544),  ce  même  nom  est  synonyme 
du  Ftelœa  de  Linnc ,  qu'il  place  dans 
la  première  section  de  ses  Pistachièes. 
(a.  d.  j.) 

BELMUSCUS  ou  BELMUSE.  bot. 
PHAN.  Même  chose  qu'Abelmosch.  J^'. 
ce  mot.  (j3  j 

BELO.  BOT.  PHAN.  r^.  Caju  Belo. 

*BELOAKON  et  BELOTOKON. 
BOT.  PHAN.  (Dioscoride.)  Svn.  à'Ori- 
ganumDictaninus,]^.  r.  Origan. (b.) 

BELOÈRE.  bot.  phan.  (Rliêede, 
Hoit.  Mal.  T.  VI.  t.  45.)  Svn.d'iïiW- 
cus popiil/folla,lunm\i.  /''.Ketmie.  (b.) 

BELOJNE.  POIS.  Espèce  d'Esoce  du 
sous-genre  Orphie.  P^.  Esoce. 

On  a  appelé  Béeone  tachetée, 
l'Aulostomede  Lacépèdc,  Poisson  qui 
vient  de  la  Chine.  (b.) 

*  BELONIA.  BOT.  PHAN.  Adanson 
a  forme  dans  la  seconde  section  de  ses 
Caprifolices  ce  genre  qui  n'est  que  le 
BcUonia.  /-".  Bellonie.  (b.) 

BELOSTOME.  Belostoma.  ins. 
Genre  de  l'ordre  des  Hémiptères ,  sec- 
tion des  Hétéroptères  ,  extrait  par  La- 
trcille  du  genre  Nèpc  de  Fabricius  ,  et 
rangé  par  lui  (Règne  Anim.  de  Cuv. 
et  Considér.  génér.  )  dans  la  famille 
des  Hydrocorises  ou  Punaises  d'eau. 
Ses  caractères  sont  :  antennes  en  demi- 
peigne  ,  leur  second  arlicle  ,  ainsi  que 
les  suivans,  étant  prolongé  sur  un 
côté  en  une  dent  longue  et  linéaire  ; 
labre  étroit  et  allongé  ,  reçu  dans  la 
gaîiie  du  suçoir;  tarses  des  deux  pâtes 
antérieures  formant  un  grand  crochet  ; 
ceux  des  quatre  pâtes  postérieures 
composés  de  deux  articles  distincts. 

La  forme  des  antennes  et  le  nombre 
des  articles  des  tarses  postérieurs  éta- 
blissent les  principales  différences  en- 


BEL 

tre  les  Belostomes  et  les  J>fèpes  ;  les 
premières  ont  en  outre  le  corps  moins 
allongé  et  plus  large  que  celui  des 
secondes  :  leurs  habitudes  sont  néan- 
moins assez  analogues.  Elles  sont 
aquatiques,  ctviventauxdépensd'au- 
ties  Insectes  qu'elles  saisissent  avec 
les  pinces  de  leurs  pâtes  antéiieures  , 
et  sucent  ensuite  au  moyen  de  leur 
bec.  Ce  bec  est  aigu,  et  pique  forte- 
ment lorsqu'on  les  prend  sans  aucune 
précaution. 

La  grande  Belostome,  Belostoma 
grandis,  ou  la  Nepa grandis  de  Fabri- 
cius ,  peut  être  considérée  cpmme  type 
du  genre.  On  y  rapportera  aussi  les 
espèces  nommées  annulata  et  rustica 
par  Fabricius  ,  ainsi  que  l'espèce  ap- 
pelée testaceopallidum  par  Latreille 
(  Gêner.  Crusl.  et  Ins.  T.  m.  p.  i45). 

(aud.) 

*  BELOTOKON.  bot.  phan.  F. 
Beloakon. 

BELOU,  bot.  PHAN.  Nom  du  Co- 
valam  des  Malabars  chez  les  Indou.s, 
Beli  et  Beligos  de  Cey  lan  ,  dont  Adan- 
son {Farn.  Fiant.  ï.  ii.  p.  4o8)  avait 
formé  un  genre,  à  côté  des  Grenadilles, 
parmi  ses  Capparidées,  et  qui  forme 
aujourd'hui  le  type  du  genre  Églé.  /^. 
ce  mot.  (b.) 

BELSAMON.  bot.  phan.  (  Théo- 
phraste.)  Pour  Balsamum.  Syn.  de 
Î3aume  de  Judée.  W.  ce  mot.         (e.) 

BELSORY.  ois.  Syn.  égyptien 
d'Ibis  sacré ,  Ihis  religiosa ,  Cuv.  ^. 
Ibis.  (du..z.) 

BELOUGA.  zooE.  r.  Beleotjga. 

BELUGA  ET  BELUGE.  zool.  f^. 

BELLOUGAetBEIiEUGE. 

BELUGO.  POI3.  Syn.  de  TriglaLu- 
cerna.  P^.  Trxgle.  (b.) 

BELUTÏA.  BOT.  PHAN.  Ce  mot, 
ainsi  que  Bel  et  Bêla,  signifie  qui  est 
blanc  dans  les  dialectes  de  la  langue 
malaise  ,  et  s'allie  souvent  au  nom  de 
certaines  Plantes  dont  il  désigne  la 
blancheur.  Ainsi  : 
Beeutta  adec'a-mansjen  (Rhéede, 


BEL 

Itoit.  Mal.  T.  X.  t.  58)  est  le  djjuaia 
riiargaritacea ,  L.  P".  Cij.osir.. 

Eeliîtta  AMi:L-i'oui  (Rlieedc,  IJort. 
Malab.  T.  vr.  t.  48^  est  probable- 
ment une  espèced'Apocyuee  employée 
contre  la  morsure  des  Scrpeus. 

Balltta  areli  (  llhéede  ,  Ilort. 
Malab.  T.  ix.  t.  a  )  est  le  Neiiutn 
odorum  ,  h.  f^.  NÉRiox. 

liKL,UTïAKAKA-KODi(Rhéede,//y//. 
Ma/ab.  T.  ix.  t.  5-G),  ce  qui  répond  à 
.'Ipocynée  blanche  ,Cf,\.  une  belle  espèce 
du  genre  Echites.  /'.  ce  mot. 

Belutta  kanei,i.i  (llhéede  ,  Ilort. 
Malab.  T.  v.  t.  20),  est  une  espèce  in- 
déterminée du  genre Caliptranthc.  /^. 
ce  mot. 

Belutta  modela  mucu  (  Rhcedo  , 
Ilort.  Malab.  T.  x.  t.  80),  est  proba- 
blement une  espèce  de  Renouée. 
f.  ce  mot. 

Belutxa  okapu  (  Rhéede  ,  Ilort. 
Malab.),  ce  qui  répond  à  Balsamine 
blancltc  ,est  une  espèce  ou  variété  ap- 
j>artcnant  au  genre  Balsamine.  /^".  ce 
mot. 

Beluttapola  taey  (Rhéede, //o//. 
Malab.  T.  11.  t.  58;,  c'est-à-dire i^/z/Zic' 
blanc ,  est  le  Crinian  aaiaticuni,  L.  f. 
Bujleine. 

Belutta  tsjajipakam  (  Rhécdc  , 
Ilort.  Malab.  ï.  m.  t.  53  )  est  le  Me- 
sua  ferrea ,  L.  F'.  IMesuée. 

Beli'tta  tsjoiîi-valli  (Rhéede  , 
T.  Tii.  t.  9  )  est  le  Cissiis  peJata ,  L. 
dont  les  fruits  sont  blancs.  V.  Cissus. 

Cl3.) 

*  BELVALA.  EOT.  piian.  Genre 
formé  par  Adanson  {Fmn.  Plant.  T.  11. 
p.  285)  dans  la  seconde  section  de  ses 
Thymélécs,  pour  les  espèces  de  Pas- 
serines  de  Linné ,  qui  constituent  au- 
jourd'hui le  genre  Struthiola  de  La- 
marck.  K.  Struïhiole.  (u.) 

BELVÉDÈRE.  BOT.  piian.  Clajton 
et  Gionos'ius  nommaient  ainsi  une 
Plante  recueillie  eu  \  irgmie  ,  que 
Linné  rapporte  au  genre  Galax  ,  mais 
qui  paraît  appartenir  en  elîet  au  genre 
de  la  fil  mille  dos  Ericinées  ,  que  Bcau- 
vois  et  Ventcnat  ont  appelé  Solenaii- 
clria.  V.  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

*  Les  jardiniers  donnent  le  nom  de 


BEL 


27& 


Belvédère  AwChenopodium  scoparia, 
L.  F".  CnÉNOPODE.  (b.) 

*  Bl'lLVISlv  Behisia.  bot.  phan. 
Nom  donné  par  Desvaux  au  genre  dé- 
crit par  Palisol  de  Bcauvois,  sous  le  nom 
de  NapoliÎone  ,  dans  sa  Flore  d'O- 
ware  et  de  Bénin.  Comme  nous  ne 
croyons  pas  permis  de  cliaugcr  arbi- 
trairement les  noms  imposés  par  les 
inventeurs ,  toutes  les  fois  que  ces 
noms  sont  conformes  aux  règles  ad- 
mises en  botanique  ,  nous  renverrons 
cet  article  à  sa  place  légitime.  V.  Na- 
POLÉONE.  (b.) 

*  BELVISÉES  ou  belyisiacées. 

BOT.  piian.  Noms  proposés  par  R. 
Brown ,  dans  une  note  de  son  excel- 
lent Mémoire  sur  le  ^envQ  liajjlesia , 
pour  la  nouvelle  famille  des  Napoléo- 
nécs.  f.  ce  mot.  (b.) 

*  BELYISIACÉES.  bot.  piian.  r. 
Bel  VISÉES  et  Napoléonées. 

BELVISIE.  bot.  ckwx.  {Fougèjes.) 
Genre  formé  par  Mirbelen  l'honneur 
de  Palisot  de  Bcauvois  ,  et  dont  \'A- 
crostlchum  septentrionale ,  L.  serait 
le  type.  Desvaux  a  prouvé  qu'il  ne 
saurait  être  adopté.  (b.) 

BELYTE.  Belyta.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères  ,  section  des 
Térébrans ,  établi  par  Jurine  (  Classif. 
des  Hymen,  p.  5ii),  qui  lui  assigne 
pour  caractères  :  une  cellule  radiale  , 
petite ,  ovale  ;  point  de  cellules  cu- 
bitales; mandibules  très-petites,  lé- 
gèrement bideutées;  antennes  pcrfo- 
îiées ,  composées  de  quinze  articles 
dont  le  premier  allongé.  Les  Belytes  , 
par  la  forme  de  leur  corps  ,  ont  beau- 
coup de  ressemblance  avec  les  Dia- 
prics  de  Latreille,  et  sont  rangées  par 
ce  savant(Règne  Anim.  de  Cuv.  T.  m. 
p.  476  et  p.  659)  dans  la  grande  famille 
des  Pupivorcs,  tribu  des  Oxyures. Elles 
ont  leurs  antennes  insérées  auprès 
d'une  éminence  transversale  et  sail- 
lante ;  leur  thorax  déprimé  ,  guilloché 
supérieurement ,  et  terminé  en  arrière 
par  deux  épines  ;  enîln  le  second  an- 
neau de  l'abdomen  très-grand  et  sil- 
lonné dans  le  sens  de  la  longueur.  Les 
Belytes  diffèrent  des  Hélores  et  des 


a8o  BEM 

Proctotriipes  de  Lati-elUe  par  leurs 
antennes  coudées  ou  brisées,  avec  le 
premier  article  plus  long  que  les  au- 
tres :  elles  partaient  ce  caractère  avec 
les  Ginètcs  de  Jurine  et  les  Diapries 
de  La  treille;  mais  elles  se  distinguent 
du  premier  genre  par  leurs  antennes 
grenues  et  perfoliées  ,  un  peu  plus 

f grosses  vers  le  bout,  et  du  second  par 
a  présence  des  nervures  ,  du  moins 
aux  ailes  antérieures.  Les  Belytes  sont 
encore  distinctes  des  Céraphrons  de 
Jurine  ,  des  Platygastres  de  Latreille  , 
des  Antéons  ,  des  Bethyles  ,  etc. ,  par 
l'insertion  de  leurs  antennes  qui  a  lieu 
sous  le  front. 

Deux  espèces  composent  j  usqu'à  pré- 
sent ce  genre;  parmi  elles  la  Belyta 
l)i.colo7-,  figurée  par  Jurine  (Supp.  loc. 
c//.pl.  ]  4),  sert  de  type  au  genre,  (aud.) 
BELZÉBUTH.  mam.  Pour  Béelzé- 
buth.  Z^'^.  ce  mot.  (b.) 

BELZMEISE.  ois.  Syn.  de  la  Mé- 
sange  à  longue  queue,  Pc/Y/S  Cû«f/fi/ws, 
L. en  Autriche.  /^.Mésange.  (du..z.) 

BELZOIINUM.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Benjoin,  produit  balsamique  d'un  Sty- 
rax, y .  ce  mot  et  Benjoin.         (b.) 

BEM.  bot.  phan.  Mot  qui ,  dans  les 
dialectes  malabars ,  désigne  la  blan- 
cheur, ainsi  que  Bel,  Bêla  et  Belutta. 
Il  entre  également  dans  la  composi- 
tion de  divers  noms  de  Plantes  ,  tels 
que  : 

Bem-Carini  (  Rhéede ,  Hort.  Mal. 
T.  II.  t.  la),  qui  est  le  Justicia  Beto- 
nica ,  L. 

Bem-nosi  (Rhéede, //o/'/tWû/.  t.  ii. 
t.  la),  qui  est  un  T'itex. 

Bem  paveI/.  (  Pihéede,  Hort.  Mal. 
T.  Tiii.  t.  18),  qui  paraît  être  une 
Momordique. 

Bem-Sciietti.  (Rhéedcj  Hort. Mal.), 
qui  est  une  Ixora  à  ileurs  blanches. 

Bem  TAMARA.  (Rhéede ,  Hort  Mal. 
T.  XI.  t.  3i),  et  non  Beiii  tuumura ^ 
qui  est  un  INélombo.  (e) 

BEMBÈCE.  INS.  Même  chose  que 
Bembex.  /^.  ce  mot.  (aud.) 

BEMBECIDES.  Bemhecides.  ins. 
Famille  de  l'ordre  des  Hyménoptères, 
section  des  Porte-Aiguillons,  établie 


BEM 

par  Latreille  (  Gêner.  Criist.  et  Lis.  ) , 
et  comprenant  les  genres  Bembex  , 
Monédule  et  Stize.  Cette  famille  (Rè- 
gne Animal  de  Ciivier)  répond  à  la 
quatrième  division  des  Hyménoptères 
fouisseurs.  /^.  ces  mots.  (aud.) 

BEMBEX.  Bembex.  ins.  Type  de  la 
famille  des  Bembecides.  Genre  établi 
par  Fabricius  {Entom.  Syst.  tom.  11, 
p.  247),  adopté  depuis  par  les  ento- 
mologistes avec  les  caractères  sui- 
vans  :  une  langue  fléchie  ,  divisée 
en  cinq  pièces  ;  une  lèvre  supé- 
rieure avancée  ,  cachant  la  langue; 
antennes  filiformes.  Latreille  qui  , 
dans  ses  Considérations  générales 
(p.  320) ,  le  plaça  dans  la  famille  des 
Bembecides  ,  le  range  ailleurs  (Règne 
Anim.  de  Cuv.)  dans  la  grande  famille 
des  Fouisseurs  ou  Guêpes-Ichneu- 
mons.  Les  caractères  qu'il  lui  assigne 
sont:  premier  segment  du  thorax  très- 
court,  en  forme  de  rebord  transversal, 
et  dont  les  deux  extrémités  latérales 
sont  éloignées  de  l'origine  des  ailes  ; 
pieds  de  longueur  moyenne  ;  tête  , 
îx^rsqu'elle  est  vue  en  dessous,  parais- 
saut  transverse  ;  yeux  s'étendant  jus- 
qu'au bord  postérieur  ;  antennes  un 
f)eu  plus  grosses  vers  leur  extrémilé; 
abre  entièrement  saillant,  allongé, 
triangulaire;  màchoiies  et  lèvres  lon- 
gues ,  formant  une  sorte  de  trompe 
fléchie  en  dessous  ;  palpes  ti'ès-courts; 
les  maxillaires  de  quatre  articles  ,  et 
les  labiaux  de  deux;  abdomen  for- 
mant un  demi-cône  allongé ,  arrondi 
sur  les  côtés  de  sa  base. 

Les  Bembex,  rangés  dans  une  même 
famille  avec  les  Monédules  et  les  Sti- 
zes,  diffèrent  des  premiers  par  la  briè- 
veté de  leurs  palpes  et  le  moindre 
nondsre  des  articles  qui  les  compo- 
sent ;  ils  se  distinguent  des  seconds 
par  le  développement  des  mâchoires 
et  de  la  lèvre ,  ainsi  que  par  l'étendue 
et  la  forme  du  labre.  Du  reste,  ils  ont 
de  grands  rapports  avec  les  Guêpes 
par  la  forme  générale  du  corps 
et  la  disposition  des  couleurs  qui  le 
revêtent.  Ils  ressemblent  aussi  beau- 
coup, à  cause  de  leurs  habitudes,  aux 
Sphex  et  aux  autres  Guêpes-Ichiieu- 


BEM 

inons  ;  mais  la  réunion  des  caractères 

{)rcsentés  précédemment ,  surtout  du 
abre  qu'ils  partagent  seulement  avec 
les  Monédules  ,  sullit  toujours  pour 
les  reconnaître  parmi  tous  les  genres 
d'Hyménoptères.  Si  cependant  il  res- 
tait quelque  doute  sur  leur  distinc- 
tion,  les  observations  suivantes  suffi- 
raient pour  les  dissiper.  La  tête  est 
presque  aussi  large  que  le  thorax  , 
comprimée  d'avant  en  arrière,  et  ver- 
ticale. Son  vertex  supporte  trois  petits 
yeux  lisses  disposés  en  triangle,  et  de 
chaque  côté  de  grands  yeux  à  facette , 
ovales  et  entiers  ;  les  antennes ,  insé- 
rées entre  les  yeux  immédiatement 
au-dessus  du  chaperon,  sont  un  peu 
coudées  à  l'insertion  du  second  arti- 
cle avec  le  premier,  filiformes,  rou- 
lées vers  leur  extrémité,  ou  du  moins 
sensiblement  arquées,  composées  de 
douze  pièces  dans  les  iémelles  ,  de 
treize  cwns  les  mâles,  et  quelquefois 
légèrement  dentelées  chez  ceux-ci.  Le 
labre  est  coriace  ,  très-aigu  au  som- 
met, plus  long  que  les  mandibules  , 
dirigé  obliquement  de  haut  en  bas 
et  de  devant  en  arrière  ;  les  mandi- 
bules sont  allongées,  presque  droi- 
tes ,  uuidentées  au  côté  interne; 
la  trompe  est  formée  par  les  mâchoi- 
res et  la  lèvre  inférieure.  Celle-ci 
oiVre  quatre  divisions  dont  deux 
latérales  plus  courtes,  et  les  deux 
moyennes  réunies  dans  une  portion 
de  leur  longueur  et  séparées  à  leur 
sommet  ;  le  thorax  a  lu  fornie  d'un 
cylindre  tronqué  eu  avant  et  en  ai'- 
rière;  les  ailes  du  mésothorax  non 
pliées  dans  leur  longueur  ont ,  sui- 
vant Juriue  (Classific.  des  Hymen.), 
une  cellule  radiale,  allongée  et  arron- 
die à  sou  extrémité  ,  et  trois  cellules 
cubitales,  dont  la  première  grande,  la 
seconde  plus  petite  ,  presque  carrée, 
avec  une  inflexion  à  son  angle  inter- 
ne ,  et  recevant  les  deux  nervures  ré- 
currentes ,  la  troisième  enfin  n'attei- 
gnant pas  le  bout  de  l'aile.  Les  jambes 
et  les  tarses  sont  garnis  dans  toute 
leur  longueur,  surtout  du  côté  inter- 
ne, de  petites  épines  roides.  Les  tarses 
des  pales  antéiieuresde  la  femelle  sont 
très- remarquables  sous  ce  rapport j 


BEM 


281 


E 


les  poils  sont  plus  longs  et  ranges  en 
eigne.  Nous  indiquerons  bientôt  le 
ut  de  cette  disposition .  L'abdomen  est 
allongé,  conique,  turbiné  (de-là  sa 
dénomination  de  Bvinbcx  ,  d'un  mot 
grec  qui  signifie  toupie),  convexe  supé- 
rieurement, plane  à  la  face  inférieure, 
qui  offre  souvent  dans  les  mâles  qua- 
tre éminences  cornées  ,  faisant  saillie 
sur  la  partie  moyenne  du  premier  , 
du  second  ,  du  sixième  anneau  et  de 
l'extrémité  postérieure  de  l'abdomen. 
—  Les  Bembex  ont  des  mouvemens 
rapides,  et  leur  vol  est  accompagné 
d'un  bourdonnement  très -sensible. 
Ils  habitent  les  lieux  sablonneux  ex- 
posés aux  ardeurs  du  soleil.  On  croit 
qu'ils  ne  vivent  pas  en  famille,  et  qu'il 
n'existeparconséquent  pas  deneutre. 
La  femelle ,  étant  fécondée  par  le 
mâle,  pourvoit  seule  à  l'entretien  de 
sa  postérité  ;  elle  creuse  dans  le  sable, 
au  moyen  des  peignes  qui  garnissent 
ses  tarses  antérieurs,  un  trou  au  fond 
duquel  elle  dépose  ses  œufs  ;  puis  elle 
se  met  en  course  ,  afin  de  pourvoir  à 
la  subsIsLince  des  petits  qui  doivent 
naître.  Plusieurs  Hyménoptères  re- 
cueillent sur  les  fleurs  les  élémens 
d'une  bouillie  qu'ils  déposent  à  côté 
de  l'œuf.  Cette  nourriture,  appropriée 
pour  un  si  grand  nombre  d'Insectes 
du  même  ordre,  ne  saurait  conve- 
nir aux  Bembex  qui ,  à  l'état  de  larve, 
réclament  une  nourriture  animale. 
Aussi  sui-prend-on  souvent  la  femelle, 
qui  vient  de  pondre,  occupée  à  faire  la 
chasse  à  plusieurs  Insectes,  aux  Bom- 
bylles,  a uxSyrphes,  et  principalement 
à  la  Mouche  apiforme  de  Geoflioy  ; 
elle  dépose  sou  butin  dans  le  trou 
qu'elle  a  creusé,  et  l'abandonne  après 
avoir  ainsi  pourvu  aux  premiers  be- 
soins des  petits  qu'elle  ne  doit  pas 
connaître.  Les  soins  que  les  femelles 
prodiguent  à  leurs  œufs  ne  se  bornent 
pas  là  :  souvent  elles  ont  à  les  défen- 
dre d'un  Insecte  qui  n'est  pas  moins 
intéressé  qu  elles  ù  la  conservation 
de  ses  petits.  Cet  Insecte  appartient 
aussi  à  l'ordre  des  Hyménoptères ,  et 
est  connu  sous  le  nom  de  i'arnopès 
incarnat  ;  il  dépose  les  œufs  dans  le 
nid  des  Bembex.  Lorsque  nos  Insectes 


282  BEM 

iiperçoivent   cet  ennemi,   ils    l'atta- 

3uent  vivement  au  nioyen  de  leurs 
ards;  mais  la  peau  dure  qui  recou- 
vre tout  sou  corps  le  garantit  ordi- 
nairement des  coups  qu'on  lui  por- 
te. Le  genre  Bembex  était  nom- 
breux en  espèces  avant  que  Latreille 
n'en  distinguât,  sous  le  nom  de  Moné- 
dules,  les  espèces  propres  à  l'Améri- 
que méridionale  :  on  n'en  compte  que 
deux  espèces  aux  environs  de  Paris , 
oii  elles  se  trouvent  dans  le  mois  de  j  uil- 
let.  Celle  qui  sert  de  type  au  geni'e,  et 
sur  les  mœurs  de  laquelle  nous  avons 
donné  quelques  détails  ,  porte  le  nom 
de  Bembex  à  bec ,  Bembex  rostrata  de 
Fabricius  :  le  mâle  a  été  figuré  par 
Panzer  {Fauii.  Ins.  Gerinan.  Fasc.  i, 
tab.  lo). 

La  seconde  espèce  a  été  décrite  par 
Latreille  (  Gen.  Crust.  et  Ins.  T.  iv, 
p.  78  )  ,  qui  la  nomme  Bembex 
Tarsier  ,  Bembex  tarsata.  Cet  Insecte 
exhale  l'odeur  de  la  Rose.  7^.  MoNÉ- 
DULE  et  Stize.  (aud.) 

*  BEMBL  BOT.PHAN.  Syn.  à'Aco- 
/us  Calamus  chez  les  Indous.  /^.  A- 
CORE.  (b.) 

BEMBIDION.  POIS.  (Gesner.j 
Petite  espèce  de  Poisson  qu'on  ne  peut 
reconnaître  aux  indications  insuffi- 
santes qu'en  ont  données  d'anciens 
naturalistes.  (b.) 

BEMBIDION.  Bembldlon.  iNS. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères , 
section  des  Pentamères,  établi  par  La- 
treille qui  (Règne  Anim.  de  Cuv.  ) 
le  place  dans  la  grande  famille  des 
Carnassiers  et  dans  la  tribu  des  Ca- 
rabiques,  laquelle  répond  à  la  famille 
du  même  nom  de  ses  précédens  ou- 
vrages {Gêner.  Crust.  et  Ins.  et  Consi- 
4ér.  génér.).  Les  caractères  gjgnéri- 
ques  qu'il  lui  assigne  sont  :  pénultiè- 
me article  des  palpes  maxillaires  ex- 
térieurs et  des  labiaux  plus  grands , 
renflés,  enferme  de  poire  :  le  dernier 
de  ces  palpes  très-menu  et  fort  court 
pu  eu  forme  d'alêne.  Le  génie  Bem- 
laidion  ,  qui  répond  à  celui  à'Ocjdro- 
jnus  de  Clairville , comprend  un  grand 
nombre  de  petits  Insectes  qu'on  a 
long  -  temps  confondus  avec  tes  Ela- 


BEM 

phres  auxquels  ils  ressemblent  sous 
plusieurs  rapports.  Ils  s'en  distin- 
guent cependant  par  la  forme  du  der- 
nier article  de  leurs  palpes. 

Des  antennes  filiformes  et  assez 
courtes,  à  second  article  plus  tenu,  des 
mandibules  avancées  sans  dentelures 
et  pointues  ,  une  languette  divisée  en 
trois  parties,  dont  les  latérales  sont 
peu  développées,  et  celle  du  milieu  un 
peu  élevée  en  pointe  au  milieu  de  sou 
bord  supérieur,  des  yeux  assez  sail- 
lans  ,  un  prothorax  presqu'en  cœur 
tronqué,  des  élytres  entières,  enfin 
des  janîbes  antérieures  échancrées  à 
leur  côté  interne  ,  sont  des  carac- 
tères qui ,  suivant  Latreille  ,  empê- 
cheront de  confondre  ce  genre  avec 
aucun  autre.  Les  Bembldions  habi- 
tent en  général  les  lieux  humides, 
tels  que  les  bords  des  rivières,  des 
étangs  et  des  ruisseaux;  ils  courent 
très-vite,  mais  feignent  d'être  morts 
lorsqu'ils  ne  peuvent  échapper  par  la 
fuite  au  danger  qui  les  menace;  ils 
répandent  alors  par  l'anus  un  liquide 
légèrement  acide  et  d'une  odeurdésa- 
gréable.  Tout  leur  corps  et  leurs  ély- 
tres en  particulier  sont  brillans  et 
comme  huilés.  Leurs  métamorphoses 
ne  sont  pas  connues.  On  sait  qu'à 
l'état  parfait  Us  se  nourrissent  de 
petits  Animaux.  Ce  genre  ,  ttès- 
nombreux  en  espèces  ,  a  déjà  subi  de 
grands  changemens  de  la  part  des 
auteurs  allemands  qui  en  ont  extrait 
cinq  ou  six  sous -génies  que  nous 
n'adopterons  pas  ici. 

Une  espèce  des  plus  communes  est 
le  Bembidiou  à  pieds  \^wnes ,  Bemb. 
flavipes,  ou  la  Cicindela  Jlavipes  de 
Linné.  Elle  a  été  figurée  par  Panzer 
[Faun.Ins.  Germ.,x^^,  2),  et  par  Oli- 
vier (Coléop., T.  11,  n"  34,  pi. 1  fig.2.a, 
b.)  sous  le  nom  d'Elaphre  flavipède. 
On  trouve  encore  très-abondamment 
aux  environs  de  Paris  le  Bembldlon 
riverain,  jSi?/«^.  ripa/ium,  ou  le  Cara- 
be riverain  d'Olivier  [loc.  cit.  n°  35 , 
pi.  i4,  fig.  162),  ainsi  que  le  Bembl- 
dlon littoral ,  Bemb.  littorale  de  La- 
treille (  Ge«e/-.  Crust.  el  Ins.  T.  1.  t.  6. 
fig.  10),  qui  est  le  même  que  l'Ela- 
parus  rupestris  de  Fabricius. 


BEN 

On  peut  rapporter  encore  à  ce  genre 
les  espèces  suivantes,  rangées  par  les 
auteurs  ,  soit  avec  les  Caral)cs  ,  soit 
avec  les  Elaplires  :  Carabiis  uatulatus, 
Fab. ,  ou  le  Carabe  varie  d'Olivier  , 
et  Je  Bemb.  vaiium ,  Latr.  ;  —  Car. 
Guttula ,  —  miiiutus,  —  modes/us,  — 
cursor ,  —  bigultatus,  —  quatuor- 
guttatus ,  —  jyjgmœus  ,  —  articulatus 
de  Fabricius  ,  ligures  par  Panzer;  — 
le  C.  Doris,  puchellus ,  decorus  de  ce 
dernier  auteur;  —  les  C.  ustulatus  et 
bipunctatus  ,  L.  ;  le  premier  figuré  par 
Panzer,  le  second  représente  par  Oli- 
vier; —  les  Elaphius  rupcstris  et  irn- 
pressus  de  Fabricius,  peints  par  Pan- 
zer ;  enfin , —  les  E.  rujicollis  etpalu- 
dusus  de  cclui-oi. 

Nous  borneronslà  ces  citations,  suf- 
fisantes pour  faire  connaître  un  genre, 
fondé  sur  un  nombre  assez  grand 
d'espèces.  (aud.) 

BEMBIX.  BOT.  PHAN.  Loureiro  a 
établice genre,  d'après  un  Arbrisseau 
grimpant  qui  croit  dans  les  bois  de  la 
Coclîincbine.  Ses  tiges  sont  rameuses 
et  inermes  ;  ses  feuilles  opposées,  cu- 
néiformes, grandes,  très-entières,  pé- 
tiolées;  ses  fleurs  de  couleur  pâle,  en 
petites  grappes  terminales.  Elles  pré- 
sentent un  calice  à  tiois  divisions  ; 
cinq  pétales  un  peu  plus  allongés  ; 
dix  étamincs,  dont  cinq  alternative- 
ment plus  longues  ,  insérées  à  la  base 
des  pétales  quiles  dépassent;  un  ovaire 
libre  ;  trois  styles  oblongs,  turbines  , 
marqués  de  deux  sillons ,  et  terminés 
par  un  stigmate  échancré  et  comprimé 
de  haut  en  bas  ;  une-baie  ovoïde,  tri- 
loculaire.  Les  graines  n'ont  pas  été 
observées.  L'absence  de  plusieurs  ca- 
ractères, l'incertitude  de  certains  au- 
tres ,  ne  permettent  pas  jusqu'ici  de 
classer  cette  Plante.  (a.d.j.) 

BEMTÈRE.  OIS.  Syn.  du  Tyran 
Bentaveo,  Lanius  Pitangua,  L.  F". 
Gobe-Mouche.  (dr..z.) 

BEN.  BOT.  PHAN.  Nom  adopté  par 
les  botanistes  français,  pour  désigner 
le  Guilandina  3Iorifiga,  L., devenu  le 
type  du  genre  Hyperantlièrc.  f^.  ce 
mot. 


BEN  285 

Ce  mot  de  ben,  fréquemment  em- 

filoyé  dans  les  dialectes  malais  et  ara- 
biques ,  entre  dans  la  composition 
d'un  grandnombrede  nomsdePlantes 
cl  il'Animaux  ;  nous  mentionnerons 
dans  cet  article  ceux  des  Végétaux 
dont  il  est  la  première  syllabe  ;  ainsi: 

Ben  afouli  ,  c'est-à-dire  odurifùre, 
est  une  variété  de  P«.iz  qui  répand  une 
odeur  agréable  en  cuisant. 

Bencako  (  llhéede  ,  Hoit.  Mal. 
1,  t.  5o),  est  le  Sterculia  Balenghas^ 
L.  F.  Sterctjlier. 

Ben  dakou  ou  Bendaki  (Rhéede, 
IIort.Mal.  II,  t.  1-8),  est  \ePandaaus 
odoratissimus.  L.  F.  Vaqcjoi. 

Bendarli  ,  est  appliqué  à  cinq 
Plantes  diflerentes  chez  les  Indous  , 
savon'  :  au  Grewla  oiientalls,  L.,  au 
Pothos  scaiideris  ;  à  un  Végétal  mal 
connu  qui  rentre  dans  le  genre  Cus- 
sonia;  à  une  fougère  qu'on  croît  être 
un  Acrostichum ^  et  au  Lycopodium 
Pklegmaiia. 

Ben  de  Judée,  est  un  synonyme  de 
Benjoin.  K.  ce  mot. 

Bendingian.   F.  Bathleschaian. 

Benduru  est  une  Fougère  sarmen- 
teuse  de  Ceylan  du  genre  Lygodium. 
F",  ce  mot. 

Beneffidi  (Forskalh) ,  est  un  syn. 
arabe  de  Tagetes.  F.  ce  mot. 

Beneffigi  ,  est  le  Fiola  odorata 
chez  les  Arabes.  F.  Violette. 

Bengeiri  ou  GiRi  (Rhéede,  Hort. 
Mal.  IV,  t.  5i),  est  une  espèce  impar- 
faitement connue  du  genre  Sapiuin. 

Bengi  (Daléchamp),  est  chez  les 
Arabes  l'un  des  noms  de  la  Jus- 
quiame. 

Bengiechest,  est  le  Fitex  Jgnus- 
castus  chez  les  mêmes  Arabes.    F. 

VlTEX. 

Ben  kadali  (Rhéede  ,  Hort.  Mal. 
IV,  p.  89  sans  figure),  est  probable- 
ment une  espèce  de  Mélastomc. 

Benjan  (Marsden)  ,  c'est  le  Sésame, 
àSuinatra  oii  cette  Plante  est  tiès-cul-, 
tivée  pour  l'huile  qu'on  en  retire. 

Benkalesjam  (  Rhéed.  Hort.  Mal. 
IV,  t.  54) ,  un  Arbre  dont  on  ne  peut 
déterminer  le  genre ,  et  que  rendent, 
remarquable  les  galles  dont  il  so 
couvro. 


aS4  BEN 

Bentvioenja  (Rhéede  ,  Hort.  Mal. 
IV,  t.  57),  un  Arbre  à  peu  près  inconnu, 
dont  on  emploie  fréquenïment  dans 
l'fnde  la  décoction  contre  les  fièvres 
malignes. 

Benniaval  ou  Ben  nivael  ,  est  la 
même  chose  que  Belutta-Kanelli.  V. 
Belutta. 

Benny,  même  chose  que  Ben-jan. 

Benissa  ,  est  le  nom  indien  d'une 
Euphorbiacée  qui  paraît  appartenir 
au  genre  Ricin. 

Benpala  (Rhéede  ,  Hort.  Mal.  x, 
t.  58),  est  une  espèce  d'Euphorbe  à 
tiges  dichotomes. 

Ben  theka  est  la  mêm-e  chose  que 
Bentèque.   V.  ce  mot. 

Bentiratali  (Rhéede,  Hort. 
Mal.  II,  p.  54),  est  une  espèce  de  Li- 
seron imparfaitement  connue. 

Bentsjapo,  est  la  Zedoaire.  V. 
Kaempferia.  (b.) 

*BENANI.  ois.  LaGrivedeCayen- 
ne,  selon Barrère,dans  la  France  équi- 
noxiale.  (dr..z.) 

BENA-PALSJA.  bot.  phan-  syn. 
à^Heliotropium  indicum.  V.  Hélio- 
trope, (b.) 

BENARI.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Proyer,  Emberiza  Miliaria,  L,  K. 
Bruant.  (dr..z) 

BENARIS  ou  BENNARIE.  ois. 
Syn.  vulgaire  de  l'Ortolan,  Emberiza 
Hurlulana,  L.  /^.  Bruant.  (dr..z.) 

*BENDEHALZ.  ois.  Syn.  du  Tor- 
col ,  Yunx  To7quUla,  h-  en  Dane- 
niarck.  K.  Torcoe.  (dr..z.) 

BENET.  OIS.  Syn.  trivial  qu'a  fait 
donner  aux  Fous  leur  air  de  stupi- 
dité.  V.   Fou.  (DR..Z.) 

BENGALE,  bot.  phan.  Racine 
aussi  appelée  Cassumuniar.  J^.  ce 
mot.  (b.) 

BENGALI.  OIS.  Nom  d'une  petite 
tribu  d'Oiseaux,  qui  fait  partie  du 
genre  Gros-Bec.  J^.  ce  mot.  (dr..z.) 

BENGALI.  POIS.  Nom  donné  par 
Lacépède  à  une  espèce  d'Holocentre 
ainsi  qu'à  l'un  de  ses  Chétodons.  (b.) 

BENGENI  ou  ALBENGENI.  bot. 


BEN 

T?HAN.  (Cossigny.)NomindouderAp- 
bre  qui  produit  le  Benjoin.  F',  ce 
mot.  (b.) 

BENGUELINHA.  ois.  (Edward*.) 
Syn.  de  la  Linotte  d'Angola,  femelle, 
Fringilla  angolensis ,  L.  J^.  Gros- 
bec  (DR..Z.) 

BENIAHBOU.  ois.  r.  Baniahbou. 

BENITIERS,  mole.  V.  Peigne  et 
Tridacne. 

BENJAOY  ,  BENJENI ,  BENJOE- 
NIL  ou  BENZOENIL.  Syn.  de  Ben- 
join. /^.  ce  mot.  Le  dernier  a,quelque- 
îbis  été  donné  à  la  Vanille  (b.) 

BENJOIN  ou  BENZOIN.  bot. 
PHAN.  Substance  balsamique  solide, 
d'un  brun  rougeâtre  ,  d'une  odeur 
très-agréable,  produite  par  un  Stirax, 
Arbre  de  la  famille  des  Ebénacées  , 
qui cioît  à  Sumatra.  Le  Benjoin  lessivé 
à  chaud  avec  de  l'eau  pure,  la  lessive 
filtrée,  décomposée  par  l'acide  nitri- 
que, puis  évaporée,  donne  une  subs- 
tance cristalline  que  les  chimistes  ont 
considérée  comme  un  acide  particu- 
lier. On  peut  également  l'obtenir  eu 
soumettant  le  Benjoin  à  une  douce 
chaleur  dans  un  vase  recouvert  d'un 
cône  en  carton.  L'acide  benzoïque  , 
nommé  autrefois  Fleurs  de  Benjoin  , 
se  sublime  sur  les  paiois  internes  du 
cône  sous  forme  de  paillettes  sati- 
nées et  brillantes.  (dr..z.) 

Les  habitans  des  Iles  de  France  et 
de  Mascarcigne  appellent  à  tort  Ben- 
join un  Arbre  du  genre  Terminalia, 
qui  croît  dans  leurs  forêts.  J^.  Bien- 
joint. 

Une  espèce  du  genre  Laurier,  de 
l'Amérique  septentrionale,  porte  aussi 
mal  à  propos  le  nom  de  Benjoin.  /^,. 
Laurier.  (b.) 

BEN  NET,  POIS.  Lachenaye- 
Desbois  mentionne  sous  ce  nom 
un  beau  Poisson  du  cap  de  Bon- 
ne-Espérance ,  qu'il  dit  être  de  la 
grosseur  du  bras  ,  revêtu  de  grandes 
écailles  et  des  plus  riches  couleurs. 
Sa  chair  est  sèche  ,  mais  d'un  goût 
agréable.  Nous  ignorons  à  quel 
genre,  et  même  à  quelle  famille  on  le 
doit  rapporter.  (e.) 


BEM 

BENNI  ou  BENNY.  pois.  Espèce 
de  Cyprin diiNil.  f^.  Cyprin,     (n  ) 

BENOIT.  BOT.  PHAN.  V.  Bois- 
Benoit. 

BENOITE.  Geum.  bot.  ph.\n. 
Genre  de  la  famille  des  Rosacées, 
section  des  Fiagariacees , qui  offre  un 
calice  tubulcux  à  la  base,  ayant  son 
limbe  à  cinq  divisions  accompagnées 
de  cinq  folioles  extérieures  et  inter- 
médiaires; unccorollerosacee ,  formée 
de  cinq  pétales  égaux;  des  étamincs 
très-nombreuses ,  insérées  à  la  base 
des  divisions  du  calice;  des  pistils 
très-nombreux  réunis  sin-  un  récep- 
tacle cylindrique,  et  formant  une 
sorte  de  capitule  central.  Les  fruits 
sont  des  akènes  renfermant  une  graine 
dressée  ,  et  terminés  par  une  longue 
pointe ,  recourbée  en  forme  de  cro- 
chet dans  sa  partie  supérieure.  Ce 
genre  diffère  des  Fraisiers  par  son  ré- 
ceptacle ou  gynophore  non  charnu  , 
et  des  Potentillcs  par  la  longue  pointe 
crochue  qui  termine  son  fruit  et  par 
sa  graine  dressée ,  qui  est  au  contraire 
renversée  dans  les  PotentUles.  Le 
genre  Benoitc  renferme  un  assez 
grand  nombre  d'espèces  qui  toutes 
sont  des  Plantes  herbacées  ,  vivaces , 
à  feuilles  profondément  pinnatifides  , 
à  fleurs  jaunes  ,  plus  rarement  blan- 
ches ;  la  principale  est  : 

La  Benoîte  ordinaire  ,  Geum 
urhanuin,  Linné.  Plante  vivace  que 
l'on  rencontre  communément  dans 
les  lieux  incultes ,  sur  le  bord  des  che- 
mins et  le  long  des  murailles  ;  sa  tige 
est  dressée  ,  rameuse ,  velue  ,  ses 
fleurs  sont  petites ,  dressées  et  jaunes; 
ses  feuilles  inférieures  sont  pinnati- 
fides et  \\  rées  ;  les  supérieures  sont  à 
trois  lobes.  La  racine  de  cette  Plante , 
qui  se  compose  d'une  petite  touffe  de 
fabrilles  noirâtres,  a  une  odeur  aro- 
matique et  suave  qui  rappelle  celle  de 
rOEillet  et  du  Gérofle.  On  la  connaît 
dans  les  pharmacies  sous  le  nom  de 
Radix  cary ophy llata.  C'est  im  médi- 
cament tonique  et  excitant ,  qui  ne 
manque  point  d'une  certaine  énergie. 
Aussi  plusieurs  auteurs  l'ont-ils  ius- 


BEO  285 

crit  au  rang  des  succédanés  indigènes 
du  Quinquina. 

Il  en  est  à  peu  près  de  mî-me  de  la 
Benoîte  aquatique  ,  Geum  rivale ,  L, , 
qui  croît  sur  le  bord  des  ruisseaux  et 
se  dislingue  de  la  précédente  par  ses 
fleurs  plus  grandes ,  d'un  jaune  doré , 
pendantes,  et  par  ses  fruits  dont  les 
arêtes  sont  velues  au  lieu  d'être  gla- 
bres, (a.  R.) 

BENSIPONETOS.  bot.  phan.  (Ga- 
ridcl.)  Syn.  provençal  de  Sulu/ago 
Virga  aurea  ,h.  F'.  Yerge  d'or,  (b.) 

BENTAVEO.  ois.  Espèce  du  genre 
Gobe-Mouche  ;  Tyran  Benlavéo  ,  La- 
niusPitangua,  L.  ^.Gobe-Mouche. 

(DR..Z.) 

BENTEQUE.  Benteka.  bot.  phan. 
Arbre  de  l'Inde  ,  décrit  et  figuré  sous 
ce  nom  dans  V/fortus  Malabaricus  , 
T.  IV.  t.  5o.  ,  et  rapporté  par  des  au- 
teurs modernes  au  genre  Ambelania. 
P^.  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

BENZOATES.  bot.  et  min.  Pro- 
duits de  la  combinaison  benzoïquc 
avec  les  différentes  bases  salifiables. 

(DR..Z.) 

BENZOENIL.  bot.  phan.  /^.  Ben- 
JAOY,  etc. 

BENZOIN  ET  BENZOE.  bot.  phan. 
Même  chose  que  Benjoin.  /^.  ce  mot. 

BENZOIQUE.  BOT.  min.  r.  Aci- 
de et  Benjoin. 

BEOBOTRYS.  bot.  phan.  (Fors- 
ter.)  P'.  M.;esa. 

BEOLE.  BOT.  phan.  Même  chose 
que  Bœa.  p^.  ce  mot.  ^b.) 

BEOMYCES.Bœomjces.BOT.cKYn. 
{Lichens.)  Ce  genre,  d'abord  établi 
par  Persoon ,  a  depuis  été  adopté  par 
tous  les  auteurs;  if  est  en  eûel  un  des 
mieux  limités  de  ceux  de  la  famille 
des  Lichens.  Il  a  pour  type  les  Li- 
chen ericetorum  et  byssoïdes  de  Lin- 
né. Dufour ,  qui  a  donné  une  très- 
bonne  monographie  des  espèces  de  ce 
génie  et  de  quelques  autres  voisins 
qui  se  trouvent  en  France ,  le  carac- 


286  BEO 

terisc  ainsi  (Ann.  gêner,  des  sciences 
phys.  T.  VIII  ):  croûte  lichenoïde, 
uniforme,  simplemcntlepreuse  ou  gra- 
nuleuse; apotnécies  fiingoïdes,  char- 
nues, sans  rebord  propre,  sessiles  ou 
Eorlées  sur  un  pédicellc  simple  ,  gla- 
re  et  nu  ,  terminées  par  une  tête  ou 
un  ecusson  que  revêt  une  membrane 
proligère  colorée. 

Achar  ne  rapporte  à  ce  genre  que 
les  espèces  à  apothécies  pêdicellés  ;  le 
Bœomices  Ichmadophila  {Lichen  Ich- 
maciophila ,  L.)  qui  a  les  apothécies 
sessiles ,   est  rangé  par  lui  dans    le 
genre   Lecidea:  mais  nous  pensons  , 
avec  De  Candolle  et  Dufour ,  qu'il  est 
plus  naturel  de  le  placer  pai'mi  les 
Bœomices.  —  Ce  genre  se  divise  ainsi 
en  deux  sections ,  les  Beomyces  à  apo- 
thécies sessiles  qui  ne  renferment  jus- 
qu'à présent  que  l'espèce  que  nous 
venons  de  citer,   et   les  Beomyces  à 
apothécies  pêdicellés  qui  renferment 
le  Beomyce  rose ,  Bœomyces  rosei/s , 
Ach.  ; B.  eiicetorum,T)e Cand.  ; leBeo- 
myce  roux ,  Bœomyces  rvfus ,  Ach.  ; 
B.  7-ufa  ctB.  rupestris,  De  Cand. ,  avec 
deux  ou  trois  espèces  exotiques. 

Les  deux  espèces  indigènes  que 
nous  venons  de  citer  se  distinguent  fa- 
cilement à  la  couleur  de  leurs  apo- 
thécies que  leur  nom  indique  ;  elles 
sont  du  nombre  des  plus  jolis  Lichens 
de  notre  pays ,  et  forment  ,  sur  ia 
terre  humide  ,  des  plaques  blanchâ- 
tres ou  verdâtres  ,  toutes  couvertes  de 
petites  têtes  ariondies  ,  d'un  rose  ten- 
dre dans  la  première  espèce ,  rousses 
dans  l'autre  ;  ces  capitules  sont  portés 
sur  un  pédicelle  de  deux  à  trois  lignes 
(ad.b.) 


BER 

BEOU.  MAM.  Syn.  de  Bœuf  dans  le 
midi  de  la  France.  (a.  d..ns.) 

BEPOU.  Mot  qu'on  trouve  dans 
plusieurs  dictionnaires  qui  renvoient 
à  1  article  yluia  hepou  qu'on  n'y  re- 
trouve point.  (A.  D..NS.) 

BEQUAFIGA.  ois.  Syn.  de  Becfi- 
gue.  r.  Sylvie.  rDR..z.) 


de  long. 

BEON.  MAM.  Probablement  pour 
Beou.  V.  ce  mot.  (a.d..ns.) 

BEON-HOLI.  OIS.  Syn.  vulgaire 
de  l'Effraie,  Strix  Jlammea ,  L.  J^. 
Chouette,  (dr..z.) 

BEO-QUEBO  ou  BEQUEBO.  ois. 
Syn.  du  Pic  vert.  Ficus  viridis ,  L. 
en  Picardie. /^.  Pic.  (dr..z.) 

BEORI.  MAM.  Syn.  de  Tapir  à  la 
Nouvelle-Espagne.  F .  Tapir.      (b.) 


BEQUASSE.  OIS.  Vieux  nom  delà 
Bécasse.  F.  ce  mot.  (dr..z.) 

BEQUEBO.  OIS.  V.  Beo-Quebo. 

BEQUEBOLS  CENDRÉ,  ois.  Syn. 
vulgaire  de  la  Sittelle  ,  Sitta  europea, 
L.  F.  Sittelle.  (dr..z.) 

BEQUE-FLEUR.  ois.  Syn.  de  Co- 

^l'^n.  (DR..Z.) 

BEQUET.  POIS.  Syn.  de  Brochet, 
E&ox  Lucius  ,  L.  dans  quelques  par- 
ties de  la  France.  (b.) 
BEQUILLON.    bot.   phan.    Nom 
donné  par  les  fleuristes  aux  pétales 
étroits  qui  rendent  doubles  ,  aux  dé- 
pens des  étamines,  les  corolles  des 
Anémones  cultivées.                      (b.) 
BER,  BOR  ou  BORL  bot.  phan. 
Syn.  indiens    de   Ziziphus  Jujuba  , 
Willd. /^.  Jujubier.                     (b.) 
*■  BERACO.  bot.  phan.    Syn.   de 
Cresson  en  espagnol  ,  d'oii  Berocal 
qui  signifie  Cressonnière,  et  se  donne, 
comme  nom  de  lieu,  à  des  endroits  oii 
le  Cresson  croît  abondamment     (b.) 
BERARDE.  Berardia.  bot.  phan. 
Le  genre  ^rctiitm  de  Linné   a    été 
avant  et  après  lui ,  partagé  en  deux  ; 
l'un  est  le  Lappa  qui  comprend  plu- 
sieurs espèces  ou    variétés   connues 
vulgairement  en  France  sous  le  nom 
de  Bardane ,   V.  ce  mot  ;  l'autre  est 
VArctium  de  plusieurs  auteurs  ,  qui 
renferme  une  seule  espèce  plus  méri- 
dionale et  qui  diffère  du  premier  en 
ce  que  les  folioles   de  son  involucre 
sont  seulement  linéaires  et  non  ter- 
minées par  des  crochets  recoui'bés  ; 
que  son  réceptacle  est  nu  ,  et  son  ai- 
grette de  poils  ordinairement  tordue 
en  spirale.  Villars,  dans  sa  Flore  du 
Dauphiné ,  réservant  le  nom  d'^/c- 
tium  au  premier  de  ces  deux  genres  , 


BEll 

donnait  au  second  celui  de  Berardia, 
en  l'honneur  d'un  botaniste  son  com- 
patriote ;  et  il  appelait  B.  siibacaii- 
/is  son  unique  espèce  que  sa  tige  et 
ses  feuilles  cotonneuses  ont  fait  nom- 
mer par  Lainarck  yJrctium  lanugi- 
nositm.  Persoori,  dans  son  Sjnops/s,  a 
adopte  la  nomenclature  de  Villars. 
(A.  D.  J.) 

BERBÉ.  MAHi.  (Bosman.)  Animal 
de  (iuince,  trop  imparlaitcnicnt  con- 
nu pour  qu'on  puisse  savoir  à  quel 
genre  il  appartient,  et  surtout  s'il  est 
une  espèce  de  Civette  comme  l'avait 
supposé  Bufl'ou.  (b.) 

BERBENA.  «ot.  piian.  Syn.  de 
Vei"vcine  dans  les  parties  de  1  Europe 
cil,  parlant  une  uingue  dérivée  au 
latin  ,  on  a  conservé  la  prononciation 
antique  de  B  pour  Y.  (b.) 

*  BERBERE  moli-.  (Athénée.) 
Ancien  nom  de  la  Coquille  appe- 
lée vulgairement  Mère-perle,  Avicula 
margarit'ifera.    V.  Aticitle,  Pixta- 

DIXE  et  IN  ACRE  DE  PeRLE.  (B.) 

*  BERBÉRIDE.     Berheris.    bot. 

PHAN.   V.  YlNETIER.  (A.  R.) 

BERBERIDÉES.  Berberldeœ.  bot. 
PHAN.  Famille  de  Plantes  fort  natu- 
relle ,  qui  fait  partie  du  groupe  des 
Dicotylédonécs  polypétales  ,  dont  les 
étamines  sont  insérées  sous  l'ovaire 
ou  hypogynes.  Les  caractères  essen- 
tiels de  cet  ordre  sont  les  suivans  : 
le  calice  se  compose  de  quatre  ou  six 
sépales,  rarement  dun  nombre  plus 
considérable  ou  moindre;  accompa- 
gné extérieurement  de  plusieurs 
écailles;  les  pétales  qui  constituent  la 
corolle  sont  en  nombre  égal  à  celui 
des  sépales;  ils  sont  tantôt' planes  , 
tantôt  concaves  et  irréguliers  ,  mais 
toujours  opposés  aux  sépales  ,  carac- 
tère très-important  à  noter;  assez  sou- 
vent ils  sont  accompagnés  à  leur  base 
interne  ,  de  petites  glandes  ou  d'é- 
cailles  glanduleuses: les  étamines  hy- 

Ïiogynes  sont  en  même  nombre  que 
es  pétales  et  leur  sont  également  op- 
posées ,  c'est-à-dire  qu'elles  con-es- 
pondentau  milieu  de  leur  face  inter- 
ne; leurs  anthères  sont  tantôt  sessiles 


bER 


287 


(Nond/'/ia),  tantôt  portées  sur  un  lilet 
plus  ou  moins  long  ;  elles  ollVent 
constamment  deux  loges  qui  s  ou- 
vrent par  une  sorte  de  valve  ou  de 
panneau  qui  s'enlève  de  la  base  vers  le 
sommet ,  déhisccnce  qui  se  remarque 
également  dans  les  Jjaurinées.  L'o- 
vaire est  libre  et  central ,  ordinaire- 
ment ovoïde,  allongé,  constamment  à 
une  seule  loge  qui  renferme  de  deux 
à  douze  ovules  ;  attachés  tantôt  à  la 
base  delà  loge  et  dressés  {Be?beris), 
tantôt  insérés  longitudinalement  sur 
la  paroi  de  la  loge,  et  y  formant  une 
seule  ou  deux  rangées.  Le  style,  quel- 
quefois latéral ,  est  court  et  épais  ;  il 
manque  quelquefois  ;  le  stigmate  est 
généralement  concave  ,  le  fruit  est  sec 
ou  charnu  ,  uniloculaire  et  indéhis- 
cent ;  les  graines  se  composent  ,  ou- 
tre leur  tégument  propre,  d'un  endo- 
sperme  charnu  ou  quelquefois  corné, 
dans  lequel  on  trouve  un  embryon 
axile,  dressé,  dont  les  cotylédons  sont 
planes  et  la  radicule  un  peu  épaisse 
à  sa  base. 

Les  Berbéridéessont  des  Herbes  ou 
des  Arbrisseaux  à  feuilles  alternes  sim- 

f)les  ou  composées  ,  accompagnées  à 
eur  base  de  stipules  qui  sont  quel- 
quefois persistantes  et  épineuses  ; 
leurs  fleurs  généralement  jaunes  sont 
disposées  en  épis  simples  ;,  réunis  ou 
fascicules. 

Dans  son  Gênera  Plantarurn,  Jus- 
sieu  avait  rapporté  à  sa  famille  des 
Berbéridées  les  genres  Beiberis  , 
Leoiitlce,  Epimedium ,  Rinoria  et  Co- 
nor'ia,ç,\.  en  avait  rapproché  conmie 
ayant  avec  eux  beaucoup  d  affinité  les 
genres  Riana,  Coiynocaijms ,  Pora- 
quieba  ,  Hamamelis ,  Othera  et  Ra~ 
panea.  Mais  parmi  les  premiers  on 
doit  exclure  les  genres  Rinoria  et  Cc- 
noria  d'Aublet ,  qui  doivent  avec  le 
Riana  da  même  auteur  être  placés 
parmi  les  Yiolariées.  ^JUamainelis 
forme  aujourd'hui  le  type  d'un  nou- 
vel ordre  nommé  liamamellidées  : 
enfin  ,  quant  aux  genres  Corjnocar- 
pus  de  Forster,  Poiaquieba  d'Aublet, 
Othera  de  Thunberg  et  Rapanea 
d'Aublet  ,  ils  appartiennent  presque 
tous  à  la  nouvelle  famille  des  Myr- 


288  BER 

sinées  de  Brown  ou  Ardislacdes  de 
Jussieu. 

La  famille  des  Berbe'ridées  se  com- 
pose aujourd'hui  des  genres  sui- 
vans  t  1°  Berberis,  L.;  2°  Ma/ionia  de 
]Viittal,qui  estàpeine  distinct  ànBer- 
beiis  et  qui  devra  probablement  y  être 
réuni ,  car  nous  avons  observé  dans 
quelques  espèces  de  Mahonia  des 
glandes  à  la  base  des  pétales  comme 
dans  les  Vinetiei'S  ;  5°  le  Nandina  de 
Thunberg  ;  4°  le  Leontice,  L.;  5°  le 
Caulophy Llumàç.  Richard  ,  qui  paraît 
distinct  du  précédent;  6°  ÏEpime- 
dium,  L.;  7°  et  enfin  le  Diphylleia 
de  Richard. 

La  famille  des  Berbéridées  forme 
un  groupe  assez  naturel  ,  très-dis- 
tinct par  ses  étamines  opposées  aux 
pétales  et  ses  anthères  qui  s'ouvrent 
au  moyen  d'une  valve  qui  s'enlève  de 
la  base  vers  le  sommet.  Ce  dernier 
caractère  se  retrouve  aussi  dans  les 
Lauriers  que  Bernard  de  Jussieu  avait 
réunis  aux  Berbéridées;  mais  le  pé- 
rianthe  simple  dans  les  Lauriers , 
l'absence  des  stipules,  le  fruit  mono- 
sperme les  en  distinguent  facilement. 
Les  Berbéridées  ont  encore  une  cer- 
taine affinité  avec  les  Ménispermes  et 
les  Podophyllées,  mais  elles  se  distin- 
guent de  l'une  et  de  l'autre  de  ces 
deux  familles  par  la  structure  de  leurs 
anthères  ,  et  en  particulier  de  la  pre- 
mière par  leur  fruit  simple,  et  delà 
seconde  par  la  structure  intérieure 
de  leur  fruit.  (a.k.) 

*  BERBERIM.  bot.  phan.  Syn. 
arabe  d'Aubépine.  K.  Alisier,    (b.) 

BERBERIS.  BOT.  phan.  T^.  Yine- 
XIER.  C'est  le  Berherry  des  Anglais. 

(E.) 

BERBRAS.  POIS.  (Gesner.)  Espèce 
de  Poisson  peu  connu  ,  voisin  du  genre 
Cobite  ,  s'il  ne  lui  appartient.       (b.) 

BERCE.  Heradeurn.  bot.  phan.  Fa- 
mille naturelle  des  Ombellifères  ,  Pen- 
tandrie  Digynie ,  L.  Sprengel  a  placé 
ce  genre  dans  sa  section  des  Sélinées  , 
dont  tous  les  genres  ont  pour  carac- 
tères communs  :  un  fruit  plane,  com- 
primé ,  souvent  membraneux  sur  les 


BER 

bords.  Le  genre  Berce  se  distingue 
par  ses  fleurs  blanches,  ses  pétales 
inégaux,  émarginés;  ses  fruits  ellip- 
tiques comprimes,  amincis  sur  leurs 
bords,  échancrés  au  sommet,  quel- 
quefois présentant  trois  stries  longi- 
tudinales sur  chacune  de  leurs  moi- 
tiés. Les  ombelles  qui  sont  grandes  et 
étalées  sont  accompagnées  d'un  invo- 
lucrepolyphylle  ,  dont  les  folioles  sont 
quelquefois  caduques;  les  involucel- 
les  sont  également  composés  de  plu- 
sieurs folioles.  Les  feuilles  sont  très- 
grandes,  découpées  en  seg.mens  nom- 
breux, qui  sont  lobés  ou  même  pin- 
natilides.  Hothnann  ,  dans  son  Traité 
des  Ombellifèi'cs ,  a  partagé  les  espèces 
de  ce  genre ,  qui  cependant  sont  peu 
nombreuses,  en  quatre  genres,  savoir  : 
Heracleum,  Sp/wndylium ,  Zosirna 
et  IVendia.  Mais  les  caractères  assi- 
gnés à  chacun  de  ces  genres  par  cet 
observateur  exact  et  minutieux ,  nous 
ont  paru  trop  peu  importans  et  trop 
difficiles  à  bien  saisir  pour  devoir  les 
adopter  ici.  (a.r.) 

BERCEAU  DE  LA  VIERGE,  bot. 
PHAN.  Syn.  de  Clematls  Vitalba ,  L. 
V.  Clématite.  (b.) 

BERCKHEYE.  Berckheya.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Synan- 
thérées  ,  établi  par  Schreber,  adopté 
par  Willdenow  et  Brown ,  très-voisin 
des  Gorteries  ,  et  dans  lequel  vien- 
nent se  ranger  toutes  les  espèces  dé- 
crites par  Thunberg  sous  le  nom  de 
Rohrla.  Ce  genre  oÛre  pour  caractè- 
res un  involucre  monophylle  ,  formé 
d'écaillés  imbriquées ,  lancéolées ,  ou- 
vertes, ciliées  et  un  peu  épineuses; 
les  inférieures  sont  plus  courtes.  Le 
réceptacle  est  plane ,  chargé  de  pail- 
lettes soudées  ensemble  latéralement, 
et  forinant  des  espèces  d'alvéoles 
dont  les  bords  sont  denticulés;  les 
capitules  sont  radiés  ;  les  fleurons  qui 
occupent  le  disque  sont  tubule  ux  ,  her- 
maphrodites ,  infundibuliformes  ,  à 
cinq  divisions  profondes  ;  les  demi- 
fleurons  de  la  circonférence  sont  fe- 
melles ,  mais  stériles ,  tronqués  à  leur 
sommet  qui  présente  quatie  de:  ts; 
les  fruits  sont  turbines ,  velus ,  cou- 


BEIt 

ronnds  par  une  als^retle  formée  de  dix 
à  quinze  écailles  lancéolées  ,  dentelées 
8iir  les  bords.  —  Ce  genre  se  compose 
d'un  assez  grand  nombre  d'espèces 
exotiques  ,  presque  toutes  originaires 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  Ce  sont 
des  Plantes  vivaccs  ou  même  de 
petits  Arbustes  dont  les  {leurs  (les 
capiiules  )  sont  généialcmcnt  très- 
grandes  et  solitaires. 

11.  Brown  {llort.  Kew.ed.  2.  vol.  5. 
p.  lôy)  a  retiré  de  ce  genre  quelques 
espèces  distinctes  par  leurs  fruits  en- 
tièrenieut  dépourvus  d'aigrette  et  gla- 
bres ,  et  en  a  fait  un  genre  nouveau 
qu'il  nomme  Cullumla.   V.  ce  mot. 

(A.  R.) 

BERCLAN.  OIS.  Syn.  du  Tadorne, 
Allas  radorna,L. enPicardie.  y.  Ca- 

^'AKD.  (DR..Z.) 

BERD.  BOT.  PiiAN.  (Prosper  Alpin.) 
Syn.  de  Cjperus  Papyrus^  L.  sur  les 
bords  du  jNil.  (b.) 

BERDA.  pors.  (Forskalb.)  Espèce 
arabique  de  Spare.  V.  ce  mot.     (p.) 

BERD-BOUISSET.  bot.  phan.  Et 
non  Berbouisset ,  c'est-à-dire  ,  Verd- 
Buisson.  Syn.  languedocieude  Rusci/s 
acideatus  ,  L.  V.  Fragon.  (b.) 

BERDIN  ou  BERLIN,  moll.  Nom 
vulgaire  d'une  Coquille  du  genre  Pa- 
telle. V.  ce  mot.    ,  (b.) 

BEREAD.  MAM.  Syn.  de  Bélier 
dans  les  Ardennes.  (a.  d. . ns.} 

*  BERECYNTHIA.  ins.  Papillon 
de  Surinam  ,  gravé  dans  Crannner, 
tab.  i84.  B.  C.  Papilio  Berecyntlius 
de  la  division  des  Danaïdes  festives  de 
Linné.  (aud.) 

BEREE.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Rouge-Gorge,  Motacilla  Rubecula, 
L.  en  Normandie,  y.  Syi^vu:.  (dr..z.) 

BERELIE.  BOT.  PiiAN.  Ce  nom  est 
peut-être  synonyme  de  Carvolobe.  P^. 
ce  mot.  "      (a.r.) 

BERENDAROS.  bot.  phan.  (Dale- 

TOiLE  II. 


BER  289 

champ.)  Syn.  arabe  d'Ocj/ni/mBasi- 
licum,L.  y.  Basilic,  bot.  piian,  (c,) 

BÉRÉNICE.  INS.  (Crammcr.)  Syn. 
de  Paptllo  Brlppui^  de  Fabricius  et  de 
Gmelin.  r^  \ 

BERENICE.  Beren/cea.  polyp. 
Genre  de  Tordre  des  Flustrées  dans 
la  division  des  Polypiers  flexibles.  Les 
Bérénices  forment  des  plaques  min- 
ces ,  arrondies ,  composées  d'une  mem- 
brane crétacée  ,  couverte  de  très-petits 
points  et  de  cellules  saillantes,  ovoï- 
des ou  pyriformcs ,  séparées  et  dis- 
tantes les  unes  des  autres  ,  éparses  ou 
presque  rayonnantes.  L'ouverture  par 
laquelle  sort  le  polype  est  ronde  ,  pe- 
tite et  située  près  de  l'extrémité  de  la 
cellule. 

BÉRÉNICE    SAILLANTE,    Beveulcea 
pwminens,  Lam.,x.  Genre  Polyp. ,  p. 

80.  tab.  80.  fig.  1-2.  Cette  'espèce 
forme  des  taches  blanches  ,  presque 
arrondies  et  peu  saillantes  sur  des 
Délesseries  de  la  Méditerranée.  Ses 
cellules  allongées  sont  beaucoup  plus 
saillantes  dans  la  partie  supérieure  oii 
se  trouve  l'oavei  ture  polypeuse,  que 
dans  l'inférieure. 

BÉRÉNICE  DU  DÉLUGE,  Betentcea 
(hluviana,  Lam..x.  Genre  Polyp.  ,  p. 

81.  tab.  80.  fig.  3-4.  Cette  Bérénice, 
assez  commune  sur  les  térébratules  et 
autres  productions  marines  du  terrain 
à  Polypiers  des  environs  de  Caen  ,  se 
présente  en  expansions  arrondies  et 
planes,  quelquefois  de  près  d'un  cen- 
timètre de  rayon.  Les  cellules  sont 
pynformes  avecl'ouverture  polypeuse 
très-grande. 

BÉRÉNICE  ANNTîLÉE ,  Beieiiicea  aiL- 
nulata,  Lam..x.  Genre  Polyp. ,  p.  81 . 
tab.  So.  fig.  5-6.  Elle  se  reconnaît 
aux  cellules  ovales  marquées  de  plu- 
sieurs anneaux,  réunies  en  petites 
plaques  à  contours  irréguliers,  et  se 
trouvant  sur  les  mêmes  hydrophytes 
que  la  Bérénice  saillante. 

Ce  genre  renferme  encore  plusieurs 
autres  espèces  vivantes  et  fossiles  qui 
ne  sont  point  décrites. 

Peron  et  Lesueur  ont  donné  le  nom 
deBÉRÉNicE  àun  groupe  de  lafamdle 
des  Méduses,  que  Lamarck  a  vcuniauv 
19 


■4&. 


Qgo 


BER 


Equorées,ct(jui  se  trouveclcsignëdaus 
le  Dictionnaire  de  Détervillc  sous  le 
noiii  de  Berenix. 


BERENIX.  POI.YP.  Même  chose  que 
Bércnice.  T^ .  ce  mot. 

*  BERESNA.  POIS.  Syn.  diAcipen- 
se/T/z/so. /^".  Esturgeon.  (b.) 

BERESOVIK.  BOT.  crypt.  Syu. 
russe  de  Boletus  luieus,  L.  ^'.  Bolet. 

(B.) 

BERGAMOTTE.  bot.  piian.  Fiuit 
parfumé  d'une  espèce  d'Oranger  ;  oti 
en  fait  des  bonbonnières,  L'xirbre  qui 
le  produit  est  quelquefois  appelé  Ber- 
eamoltier.  (b.) 

BERGAMOTTIER.Box.PHAN.  r. 

Bergamotte. 

BERG  ANDER  ou  BERG-ENTE. 

OIS.   Syu.  du  Tadorne,  ^«a5  Tador- 
na,  L.  eu  Angleterre.  /^.  Canard. 

(DR..Z.) 

BERG-DOL.  OIS.  Syn.  du  Cho- 
quard,  Corvus  Fy?rhuco)ax ,  L.  eu 
Allemagne. /^.PyRRHOCORAX.(DR..z.) 

BERGEFLAAFK.EOT.cRYPT.Syn. 
norwégien  à' Jsjyidium  fragile.     (.E.) 

*BERGENA.  BOT.  phan.  Adansou 
{Fam.  Plant,  tom.  ii,  p.  345)  donne 
ce  nom  au  genre  qui  est  le  Lecythis 
de  Lœfling  et  de  Linné.        (a.  d.  j.) 

*  BERGENIE.  Bergenia.  bot. 
PHAN.  Mœnch  Method.  a  proposé 
d'établir  ce  genre  nouveau  pour  le 
Sa.vifraga  crassifolia ,  qui  a  l'ovaire 
entièrement  libre.  Mais  les  caractères 
tirés  de  l'ovaire  sont  trop  variables 
dans  le  genre  Saxifrage  pour  qu'ils 
puissent  servir  à  l'établissement  d'un 
genre,  f^.  Saxifrage.  (a.  r.) 

BERGÈRE  ou  BERGERETTE. 
OIS.  Même  chose  que  Bergeronnette. 
/^.  ce  mot.  (b) 

BERGÈRE.  Bergera.  bot.  phan. 
Linné ,  sous  ce  nom ,  a  fait  un  ^enre 
d'unAvbredesIndes-Orientales,figuré 
T.  1,  tab.  53  de  VHerbanum  amboi- 
nènse  de  Rumph ,  qui  l'appelle  Po- 
paya  sylvestiis.  Il  est  extrêmement 
voisin  du  Mu  fraya  ;  il  lui  est  même  rap- 
porté avec  doute  par  quelques  bota- 
nistes,   avec  cerlituse  par  quelques 


BER 

aulres  ,  notamment  par  Correa  qui, 
dans  ses  Observations  sur  la  famille 


des  Orangers ,  s'étonne  que  des  carac- 
tères aussi  variables  que  ceux  d'ou- 
verte et  de  campanulée ,  appliqués  à 
une  corolle  polypétale,  etc.,  etc.  , 
aient  pu  faire  illut.ion  un  seul  moment 
et  passer  pour  des  caractères  généri- 
ques. /'.  MURRAYA.  (a.  d.  ï.) 

*BERGEREHA.  bot.  phan.  Des- 
vaux ,  dans  le  Journal  de  botanique, 
a  proposé  de  diviser  le  genre  Cljpeo- 
la  eu  plusieurs^  d'après  les  différen- 
ces observées  sur  la  surface  et  les 
bords  des  péricarpes  de  ses  diverses 
espèces.  Le  Clypeola  lasiocarpa  de 
Persoon  ,  dont  les  silicules  sont  den- 
tées sur  les  bords  et  hérissées  de  soies 
roidcs  sur  l'une  ou  l'autre  face  ,  est 
devenu  pour  lui  le  type,  et  jusqu'à 
présent  l'unique  espèce  d'un  genre 
nouveau  qu'il  nomme  Bergerelia.  De 
Candolle  ,  sans  adopter  entièrement 
ces  divisions  nouvelles,  les  a  cepen- 
dant admises  comme  sections  de  son 
genre  Clypeola.  V.  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

BERGERONNETTE.  Motacilla. 
OIS.  Genre  de  l'ordre  des  Insectivo- 
res. Caractères  :  bec  droit,  grêle,  en 
forme  d'alêne  ,  cylindrique  et  angu- 
leux entre  les  narines  qui  sont  situées 
à  la  base  et  latéralement  :  elles  sont 
ovoïdes  ,  à  moitié  lecouvertes  par  une 
membrane  nue  ;  tai-se  double  en  lon- 
gueur du  doigt  du  milieu;  trois  doigts 
devant,  l'extérieur  uni  par  la  base  à 
l'intermédiaire  ;  un  doigt  derrière  , 
dont  l'ongle  est  beaucoup  plus  grand 
qu'aux  autres;  queue  longue,  égale, 
horizontale  ;  première  rémige  nulle  , 
la  seconde  la  plus  longue  ;  scapulalres 
assez  longues  pour  couvrir  le  hout  de 
l'aile  repliée. 

Ces  Oiseaux  qui  ,  presqu'en  tous 
lieux ,  ont  reçu  des  surnoms  particu- 
liers à  cause  de  quelques  habitudes 
bien  tranchées ,  sont  néanmoins  plus 
généralement  appelés  Lavandières 
parce  qu'on  les  voit  souvent  voltiger 
autour  des  lavoirs  ou  des  buanderies, 
et  Hoche-Queues  parce  que  chez  eux 
cette  partie  est  coustamment  en  mou- 
vement de  bas  en  haut.  Le  nom  de 


BEll 

ncrgeronnelte,  qui  a  prévalu  sur  tous 
les  autres,  prcscnle  l'iLlce  de  gardien 
des  troupeaux,  et  eu  effet,  sans  les  gar- 
der, les  Bergeronnettes  accompagnent 
souvent  les  troupeaux  près  desquels  , 
sans  (ioutc  ,  elles  rencontrent  plus 
abondauunent  que  partout  ailleius  les 
petits  lusectes  attiiés  par  les  bes- 
tiaux, et  dont  elles  fout  leur  nour- 
riture ainsi  que  des  Vers  et  des 
larves  aquatiques.  Ces  Oiseaux  ont 
encore  l'habitude  de  suivre  de  très- 
près  le  laboureur  dans  le  sillon  qu':l 
trace,  et  d'y  saisir  les  petits  Vers  que 
met  à  découvert  le  soc  de  la  charrue  ; 
l'extièuie  confiance  avec  laquelle  ils 
se  livrent  à  cette  recherche  leur  donne 
un  air  de  foniiliarité  que  l'on  remar- 
que avec  plaisir  dans  ces  petits  êtres. 
Les  feux  de  l'amour,  qui  chez  eux  s'al- 
lument d'assez  bonne  heure  ,  sont 
souvent  le  signal  de  combats  que  les 
maies  se  livrent  a  outrance  pour  se 
disputer  une  femelle  que  le  vainqueur 
poursuit  à  son  tour  de  la  manière  la 
plus  vive,  jusqu'à  ce  qu'elle  lui  ait 
accordé  le  piix  de  la  victoire.  Après 
l'union  des  époux  ,  tous  deux  s'occu- 
pent de  la  construction  du  nid  qu'ils 
placent  au  sein  de  décombres,  dans 
des  trous  de  rochers,  ou  vers  des  rives 
désertes  dans  des  touffes  d'herbes 
forles  et  élevées  ;  ce  nid  reçoit  six 
œufs  verdàtres ,  mouchetés  ou  de  noir 
ou  de  rougeâtre.  Jamais  les  Bergeron- 
nettes ne  perchent  sur  les  arbre<;  elles 
aiment  à  se  promener  sur  les  terrains 
humides  ,  sur  les  berges  maréc.geu- 
ses  ;  posées  svu"  un  pignon  élevé ,  sur 
des  cheminées  ,  elles  s'appellent  d'un 
cri  perçant  et  sonore  pour  se  réunir 
par  petites  bandes  ,  soit  pour  aller  en 
société  à  la  quête  d'une  nourriture 
dont  elles  ont  épuisé  le  canton ,  soit 
pour  se  rendre  au  gîte  ou  elles  dorment 
eu  commun.  Quoiqu'un  grand  nom- 
bre de  ces  Oiseaux  restent  sédentaires 
sous  tous  les  climats  et  daus  tous  les 
pays,  la  plupart  néanmoins  se  sou- 
mettent à  des  émigrations  réglées  ;  ils 
s'éloignent  de  nous  vers  la  lin  de  l'au- 
tomne pour  revenir  lorsque  la  saison 
suivante  à  cessé  ses  rigueurs.  Vers  les 
deux  époques  du  départ  et  du  iclour, 


BEP.  29» 

ils  éprouvent  des  mues  qui  ont  donné 
lieu  à  des  erreurs  notables  sur  le 
nombre  des  espèces.  Vieillot  a  nom- 
mé Hoche-Queue  le  genre  Bergeron- 
nette, et  Cuvierl'a  divisé  en  Hoche- 
Queue  et  Bergeronnette;  cotlesous-di- 
vision ,  fondée  sur  la  courbure  de 
l'ongle  du  pouce ,  peut  être  facilement 
adoptée  sans  changement  de  nom. 

Beugeuonniîtte  Aglimp,  Levaill. 
Ois.  d'Af.  pi.  178.  Parties  supérieures 
noires  ;  parties  inférieures  blanches  ; 
un  trait  blanc  et  prolongé  au  -  dessus 
des  yeux;  côlésdu  cou  noirs  :  les  deux 
traits,  se  réunissant  sur  la  poitrine,  y 
forment  un  large  plastron  ;  deux  ta- 
ches blanches  de  chaque  côtédu  corps 
vers  le  fouet  de  l'aile  ;  rectrices  laté- 
lalcs  blanches.  Longueur, sept  pouces 
six  lignes.  D'Afrique. 

Bergeronnette  de  la  baie 
D  '  H  u  D  s  o  N  ,  HlotacUla  hudsunica  , 
Lath.  Parties  supérieures  brunes  , 
nuancées  de  ferrugineux: parties  infé- 
rieures blanchàlres  ;  gorge  brune 
rayée  de  noirâtre  ;  rectrices  exté- 
rieures blanchâtres;  bec  et  pieds  pâ- 
les. Longueur,  six  pouces. 

Bergeronnette  blanche  ,  Miisci- 
capa  alba.  Lath.  Entièrement  blan- 
che à  l'exception  du  sommet  de  la 
tête  qui  est  d'un  jaune  pâle.  Lon- 
gueur ,  sept  pouces.  D'Europe. 

Bergeronnette  bleue  ,  Motacilla 
cœrulescens  ,  L.  Parties  supérieures 
bleues  ,  les  inférieures  d'un  jaune 
pâle;  rémiges  et  rectrices  noires  ;  se- 
condes tectrices  alaires  d'un  blanc 
rougeâtre.  Longueur,  sept  pouces.  De 
la  Wouvelle-Galles  du  Sud. 

Bergeronnette  du  C\v,  Motacilla 
capensis,  L.  Lavandière  brune,  Le- 
vaill. Ois.  d'Afriq.  p.  177.  Parties  su- 
péiieurcs  brunes,  mélangées  de  noi-| 
râtre  et  de  blanc  sur  les  tectrices 
alaires  et  caudales  ;  parties  inférieures 
blanchâtres  ;  tête  brune  ;  un  trait 
blanc  au-dessus  des  yeux  ;  gorge 
blanche  ;  une  bande  noire  sur  Ja 
poitrine  ;  les  trois  rectrices  latérales 
blanches  ,  les  autres  ainsi  que  les  ré- 
miges noires.  Longueur,  sept  pouces. 

Bergeronnette  citkine,  Mota- 
cilla cltreola,  Pâli.  Parties  supérieu- 


J92 


BER 


res  d'un  cendre  plombé  ;  parties  m- 
férieures ,  sommet  de  la  tète  et  joues 
jaunes  ;  un  croissant  noir  sur  l'occi- 
put ;  rémiges  noirâtres  avec  leurs  tec- 
trices terminées  de  blanc  ;  rectrices 
noirâtres  à  l'exception  des  latérales 
qui  sont  blanches.  Longueur ,  sept 
pouces.  Les  femelles  n'ont  point  de 
croissant  noir  à  la  nuque  ,  elles  sont 
en-dessus  d'une  couleur  olivâtre.  On 
la  trouve  en  Russie. 

Bergeronnktte  a  collier,  3Iota- 
cllla  alba,  Var.  Latli.  Parties  supé- 
rieures cendrées,  les  inférieures  blan- 
ches ainsi  que  le  sommet  de  la  tète, 
les  joues  et  la  gorge  ;  nuque  ,  cou  et 

Eoitrine  noirs;  rémiges  bordées  de 
lanchâtre  ;  grandes  tectrices  alaires 
grises ,  les  autres  blanches  ;  rectrices 
noires  à  l'exception  des  deux  latérales 
qui  sont  blanches.  Longueur,  sept 
pouces.  De  l'île  de  Luçon. 

Bergeronnette  a  gorge  noire, 
Molacilla  gularis, y'icxW.;  Syluia  gu- 
laiis,  Lath.  Parties  supérieures  ferru- 
gineuses ,  les  inférieures  blanches  ; 
rémiges  et  rectrices  noires.  De  l'Amé- 
rique méiidionale. 

Bergeronnette  Gniss^Motacillaci- 
/ie/ea,Gmel.;  Lavandière,  Buff.  pi. enl. 
652.  fig.  1.  Parties  supérieures  cen- 
drées, les  inférieures,  le  front ,  les 
joues  et  les  côtés  du  cou  blancs  ;  oc- 
ciput, nuque,  gorge,  poitrine,  rectri- 
ces intermédiaires  et  tecti'ices  alaires 
supéi'ieures  noires  ;  les  deux  rectrices 
latérales  blanches.  La  femelle  a  les 
joues  d'un  blanc  sale.  Longueur,  sept 
pouces.  Dans  le  plumage  d'hiver,  la 
gorge  et  le  devant  du  cou  sont  d'un 
blanc  pur  avec  un  simple  hausse  -  col 
noir.  Les  jeunes  ont  les  parties  infé- 
rieures d'un  blanc  sale  avec  un  crois- 
sant d'un  brun  cendré  sur  la  poiti'ine, 
et  de  cette  dernière  couleur  sont  tou- 
tes les  parties  que  l'on  voit  noires  chez 
les  adultes  :  c'est  dans  ce  dernier  état 
que  Buffon  a  figuré  la  Bergeronnette 
grise,  pi.  enl.  674.  Dans  toute  l'Eu- 
rope. 

Bergeronnetti;  de  l'île  de  Timor, 
Itlotacllla  flaua  ,  Yar.  Lath.  Parties 
supérieures  cendrées  ,  les  inférieures 
jaunes  5  un  trait  de  celte  couleur  au- 


BER 

dessus  des  yeux  ;  une  bande  trans- 
versale grise  sur  les  ailes;  rémiges  et 
rectrices  noires. 

Bergeronnette  jaune  ,  Motacilla 
Boa?ula,  L.  Buff.  pi.  enl.  28.  fig.  i. 
Parties  supérieures  cendrées;  parties 
inférieures  d'un  jaune  clair  ;  gorge 
noire;  un  trait  blanc  au-dessus  des 
yeux  ,  et  qui  s'étend  sur  les  parties  la- 
térales de  la  gorge  ;  rémiges  et  rec- 
trices bordées  de  blanc  et  d'olivâtre  ; 
rectrices  extérieures  blanches.  Lon- 
gueur, sept  pouces  trois  lignes.  Les 
femelles  ont  les  couleurs  moins  vives 
et  la  gorge  blanche.  D'Europe. 

Bergeronnette  de  Java  ,  Mota- 
cilla javensls,  Briss.  Parties  supé- 
rieures d'un  cendré  olivâtre  ;  parties 
inférieures  jaunes  ;  gorge  et  devant 
du  cou  gris  ;  rémiges  brunes  ,  les  se- 
condaires à  moitié  blanches  ;  rectri- 
ces intermédiaires  noirâtres ,  les  au- 
tres bordées  de  blanc  ;  tectrices  cau- 
dales supérieures  jaunes.  Longueur, 
sept  pouces. 

Bergeronnette  lugubre  ,  Mota- 
cilla lugubris ,  Pallas.  Parties  supé- 
rieures noires  ;  parties  inférieures  , 
front,  régions  des  yeux  et  des  oreilles, 
rectrices  extérieures  d'un  blanc  pur; 
poitrine  et  gorge  noires;  tectrices  alai- 
res bordées  de  blanc.  Longueur,  sept 
pouces.  D'Europe,  du  midi  de  la 
France.  Dans  diverses  contrées  011 
elle  est  plus  rare ,  elle  s'accouple  avec 
la  Bergeronnette  grise.  Dans  le  plu- 
mage d'hiver,  la  goi'ge  et  le  devant 
du  cou  sont  blancs  avec  un  large 
hausse-col  noir  sur  la  poitrine.  Chez 
les  jeunes,  le  noir  des  adultes  est  d'un 
brun  cendré. 

Bergeronnette  de  Madras,  Mo- 
lacilla  maderaspatensis  ,  Lath.  Par- 
ties supérieures,  gorge,  cou,  ailes  et 
les  deux  rectrices  intermédiaires  noirs; 
le  reste  blanc. 

Bergeronnette  mélanope,  Mota- 
cilla melaiiopa,\j.  Parties  supérieures 
d'un  cendré  bleuâtre  ,  les  inférieures 
jaunes  ;  gorge  noire  ;  sourcils  blancs; 
rectrices  latérales  blanches  avec  le 
bord  extérieur  noir.  Longueur,  six 
pouces  neuf  lignes.  De  la  Sibérie. 

Petite  Bergeronnette  du  Cap  , 


BER 

Mufaci/la  afra,  L.  Pairies  supcricurcs 
d'un  brun  jaunâtre,  les  inlcrieurcs 
jaunes  ;  une  bande  noire  sur  les  yeux. 
Longueur ,  cinq  pouces. 

Bergeronnette  printaniére,  Mo- 
tacilla  Jlava  ,  L.  Duff.  pi.  enl.  674. 
i.  a.  Parties  supérieures  d'un  vert  oli- 
vâtre, les  inférieures  d'un  jaune  bril- 
lant} tête  ccndiee  avec  deux  bandes 
Llanches  de  chaque  côte  ;  rémiges  et 
rectrices  noirâtres,  bordées  de  blanc 
jaunâtre;  rectrices  extérieures  blan- 
ches. Longueur,  six  pouces.  La  femelle 
a  les  parties  supérieures  plus  nuan- 
cées de  cendré  et  la  gorge  blanche;  les 
jeunes  en  diftèrent  peu.  D'Europe. 

Bergeronnette  SnEi^TOBRirscHKA, 
Molaci//a  cUreola,  La  th.  Parties  su- 
périeures d'un  cendré  bleuâtre,  les 
inférieures  jaunes  ainsi  que  la  tête  et 
le  cou  ;  un  collier  noir  sur  la  nuque. 
De  Sibérie. 

Bergeronnette  a  tète  koire, 
Motacilla  atiicapilla,  L.  Parties  su- 
périeures d'un  rouge  brun,  les  infé- 
rieures blanches  ;  poitrine  rougeâtre  ; 
rémiges  noires  ;  rectrices  mélangées 
de  brun  et  de  jaune.  De  la  Nouvelle- 
Galles  du  Sud. 

Bergeronnette  des  Tschutschis, 
Motacilla  tschutscheiisis  ,  L.  Parties 
supérieures  d'un  brun  olivâtre  ,  les 
inférieures  blanches  avec  la  poitrine 
et  l'abdomen  roussâties;  deux  traits 
blancs  de  chaque  côté  de  la  tèle;  rec- 
trices latérales  blanches. 

Bergeronnette  variée,  Motacilla 
pariegata ,\ïe.\\\.   Levai!.  Ois.  d'Af. 

El.  179.  Parties  supérieures  d'un  gris 
run ,  les  inférieures  blanches  avec 
deux  colliers  noirs, l'un  au  bas  du  cou, 
et  l'autre  sur  la  poitrine  ;  ailes  variées 
de  noir  et  de  blanc;  rectrices  latérales 
blanches.  Longueur  ,  sept  pouces. 
D'Afrique  et  du  Bengale. 

Bergeronnette  verdatre,  Mota- 
cillainornata,\'ieiU.  Sylvia  inornata, 
Latb.  Parties  supérieures  d'un  vert 
brunâtre,  les  inférieures  jaunâtres; 
rectrices  bordées  de  cendré.  De  la 
Nouvelle-Hollande. 

Bergeronnette  verTEj  Motacilla 
viridis  ,  L.  Parties  supérieures  d'un 
vert  sombre,  les  inférieures  blanches; 


EER  295 

tOtc,  ailes  et  queue  giiscs.  Longueur, 
quatre  pouces.  De  Cc^lan.    (uR..  z.) 

BERG-FINK.  ois.  Syn.  du  Pin- 
son d'Ai-dennes,7-'/v«^///a  Montifrin- 
gilla,\j.  en  Allemagne.  A'.  Ghos-rec. 

(UU..Z.) 

BERG-FORELLE.  pois.  C'est-à- 
diro  Truite  de  montagne  ,  dans  les 
dialectes  du  nord.  Syn.  de  Salmo  al- 
pinus,  L.  F'.  Salmone.  (b.) 

BERG-GALT  ou  BERGYLÏE. 
rois.  Nom  d'une  espèce  de  Labre 
dans  les  mers  de  NorAvège.  f.  Labre. 

(R.) 

BERG-HAAN.  ois.  Syn.  d'Aigle 
Bateleur,  Falco  ec au datu s ,\jA\\i. ,  au 
cap  de  Bonne-Espérance.  P'.  Aigle. 

(DR..Z.) 

BERG-HOLZ.  min.  C'est-à-dire 
Bois  de  montagne.h'un  des  noms  vul- 
gaires allemands  de  l'Asbeste.     (b.) 

BERGIE.  Be/gia.  BOT.  vuAyi.  Gen- 
re établi  par  Linné  dans  sa  Décandrie 
Pentagynie  ,  placé  avec  doute  à  la 
suite  de  la  famille  des  Caryoph\llées 
de  Jussieu  ,  et  que  Necker  nomme 
Bergiera.  Il  présente  un  calice  à  cinq 
divisions,  cinq  pétales  ,  dix  étamines, 
cinq  styles  courts  et  rapprochés  ,  ter- 
minés par  des  stigmates  persislans. 
Le  fruit  est  une  capsule  globuleuse, 
à  cinq  côtes ,  à  cinq  loges  polysper- 
mes  ,  s'ouvi'ant  en  autant  de  valves 
qui,  après  la  déhiscence,  simulent  des 
pétales  étalés  :  ce  serait  au  contraire, 
suivant  Roxburgh  ,  une  baie  unilo- 
culaire.  Il  renferme  deux  espèces  ,  les 
B.  verticillata  et  glomerata  ,  dont  les 
fleurs  offrent  dans  leurs  dispositions 
la  différence  qu'indiquent  leurs  noms 
spécifiques ,  dont  les  feuilles  sont  op- 
posées ,  et  qui  habitent ,  la  première 
aux  Indes-Orientales,  la  seconde  au 
cap  de  Bonne-Espérance,      (a.  d.  ï.) 

BERGIERA.  bot.  phan.  (Necker.) 
V.  Bergie. 

BERGKIAS.  bot.  phan.  (Sonerat, 
Voyage  à  la  Nouvelle-Guinée,  t.  17  et 
18.)  Syn.  de  GardeniaThunheigia.  V. 
Gardénia.  (b.) 

BERGLACHS  ou  BERLAX.  pois. 


294  BER 

Espèce  du   genre  Maciouie.    V.    ce 
mot.  (b.) 

BERGMANNITE.  min.  Espèce 
établie  par  Schumacher,  qui  le  pre- 
mier nous  en  a  donné  la  description. 
Ce  Minéral,  que  l'on  trouve  à  Frede- 
rischwern  ,  en  Norwège,  est  compo- 
eé  tantôt  d'aiguilles  grises  groupées 
confusément,  tantôt  de  lamelles  d'un 
blanc-grisâtre,  légèrement  nacré.  Ses 
parties  aiguës  rayent  le  Quartz. Sa  pe- 
santeur spécifique  est  de  2,  3,  suivant 
Schumacher.  Il  répand  une  odeur  ar- 
gileuse, par  l'insutlation  de  l'haleine  ; 
un  petit  fragment,  présenté  à  la  Ilam- 
me  d'une  bougie  ,  blanchit  et  devient 
friable;  exposé  au  feu  du  chalumeau, 
il  se  fond  en  émail  blanc  et  demi- 
Transparent;  il  est  accompagné  de 
pierre  grasse  ( Fettstein)  et  de  Feld- 
spath tantôt  d'un  rouge-brun,  ettan- 
tôt  d'un  rouge-incarnat,      (g.  del.) 

BERGSEIFE.  min.  C'est-à-dire  Sa- 
von de  montagne.  /^.  cemot.(G.DEL.) 

BERGSNYÏRE  ou  BERGSINYL- 
TRE.  POIS.  Syn.  àe  Labrus  siiillus, 
L.  dans  les  dialectes  du  nord.  T^.  La- 
bre.Lenomde  Bergylte  en  serait-il  un 
double  emploi?  (e.) 

BERG-SPERLING.  ots.  Syn.  du 
Friquet,  TringUla  tnontana  ^  L.  en 
Allemagne.  V.  Gkos-Bec.     (dii..z.) 

BERG-TROSTEL.  ois.  Syn.  du 
Loriot,  Orlolus  Galbula,\j.  en  Suisse. 
/^.Loriot.  (dr..z.) 

BERG-TUL.  ois.  Même  chose  que 
Berg-Dol.  (b.) 

BERGUE.BOT.  THAN.  Syn. d'Aune 
dans  quelques  cantons  de  la  France 
méridionale.  (b.) 

BERG-UGLE.  ois.  Syn.  norwé- 
gien  du  Harfang  ,  Strlx  Njctea  ,  L. 
F'.  Chouette.  (de,..z.) 

BERGYLTE.  POIS.  r.  Berg-Galt 
et  Bergsnytre. 

EÉRÏCHON  ou  BERICHOT.  ois. 
Syn.  vulgaire  du  Troglodyte,  Mota- 
cilla  Troglodytes  ,  L.V.  Bec-Fin. 

{DR..Z.) 

BÉRIL  ou  Béryl.  Syn.  d'Aiguc- 


BER 

Marine.  Variété  de  l'Emeraude  en 
longs  prismes  cannelés  ,  d'une  cou- 
leur jaune  ou  d'un  bleu-verdâtre  , 
et  quelquefois  incolore.  V.  Aïgue- 
Marine  et  Émeraude.       (g.  del.) 

BERINGÈNE.  bot.  piian.  r.  Be- 

LINGÈLE. 

*  BERTNGIERA.  bot.  phan.  Le 
genre  Marrube  de  Linné  en  formait 
deux  avant  lui  dans  les  Institutions 
de  TournefortJ'un  é\.7i\\.\(iV sendodic- 
/aw«w5,  que  Necker  rétablitenlui  don- 
nant le  nom  àe Bejinglera.  (a.  d.  j.) 

BERIS.  Beris.  iNS.  Genre  de  l'or- 
dre des  Diptères,  famille  des  Nota- 
canthes(Règn.  Anim.  de  Cuv.)  ondes 
Stratiomydes  (Considér.  génér.),  éta- 
bli par  Latreille  qui  lui  assigne  pour 
caractères  :  antennes  presque  cylin- 
driques ,  de  trois  articles  ,  dont  le 
dernier  divisé  transversalement  en 
huit  anneaux,  sans  soie  ni  stylet;  pal- 

I)es  très-petits ,  ou   tout  au  plus   de 
a  longueur  de  la  trompe;   écusson 
épineux. 

Le  genre  Béris  est  le  même  que 
celui  fondé  par  Meigen  dans  ses 
premiers  ouvrages  sous  le  nom 
d'AcTiNE.  Cet  auteur  adopte  ail- 
leurs (  Description  Syst.  des  Dipt. 
d'Eur.  T.  II.  p.  1)  ce  premier  genre  , 
et  le  caiactérise  de  la  même  manière 
que  l'entomologiste  français.  Les 
Insectes  qui  le  composent  ont 
la     tête      avancée  ,    supportant    des 

f'^eux  à  facette  moins  étendus  dans 
es  femelles  que  dans  les  mâles  oii 
ils  occupent  presque  toute  la  tête, 
et  trois  petits  yeux  lisses  situés  sur 
une  petite  saillie  au  milieu  du  bord 
supérieur  et  postérieur  de  la  tète;  les 
antennes  étendues  eu  avant ,  rappro- 
chées près  de  leur  insertion  ,  un  peu 
plus  longues  que  la  tète  ,  avec  les 
deuxpremiersarticles  courts  et  le  troi- 
sième allongé  et  conique  j  la  trompe 
proéminente  ;  le  corps  déprimé  et 
oblong  ;  l'écusson  du  mesothorax  , 
saillant,arrondiàson  bord  postérieur, 
et  garni  vers  ce  point  de  plusieurs 
épines  dont  le  nombre  varie  entre  qua- 
tre,sixethuit.  Lesailes  sont  parallèles, 
couchées  sur  le  coi^ps  avec  le  carpe 


I3ER 

tiès-tîtcmlii  et  très-disliiicl;  l'ahili)- 
meti  est  ovale,  aplati,  garni  dans  les 
inàlcs  lie  deux  noinles  et  do  deux  cro- 
chets courbés  chacun  en  dedans  et  si- 
tuésàson  sommet;  enllii  les  pales  sont 
assez  courtes  avec  le  premier  arlicle 
des  tarses  postérieurs  grand,  surtout 
dans  les  niàles. 

Les  Béris  ont  beaucoup  de  ressem- 
blance avec  les  Xylophages,  et  n'en  dif- 
fèrent que  par  la  moindre  longueur  du 
corps  et  des  antennes,  la  petitesse  des 
palpes  et  la  présence  des  épines  à  l'é- 
cusson.  Les  caractères  qui  les  distin- 

fucnt  des  Straliomes  ,  avec  lesquels 
abricius  les  réunissait  ,  sont  plus 
tranchés  et  consistent  dans  le  nondjre 
distinct  des  articulations  de  la  troisiè- 
me pièce  des  antennes  ,  et  la  forme  de 
cette  dernière. 

Ces  Insectes,  en  général  petits,  se 
trouvent  au  printemps  dans  les  bois 
ou  les  lieux  marécageux. On  croit  que 
quelques-uns  placent,  leurs  œufs  dans 
la  carie  humide  des  aibres,  et  que  les 
autres  les  déposent  dans  l'eau. 

iNleisen  (loc.  cit.)  décrit  onze  çs- 
peces  appartenant  a  ce  genre,  rarnn 
elles  nous  citerons  :  le  Béris  à  tarses 
noirs.  J5.  nigritarsis  deLatieille,  ou  le 
B.  clavipes  de  Meigen  ,  décrit  par 
Linné  sous  le  nom  de  Musca  clavqies 
{Sjst.  Nat.  XTi.  2.  981.  12),  et  figuré 
sous  celui  de  Stratiomys  c/ai-'ipes,Tpar 
Pauzer  (Fauna  Ins.  Gertn.  fasc.  ix. 
tab.  19).  Cette  espèce  peut  être  consi- 
dérée comme  type  générique  ;  elle  se 
trouve  aux  environs  de  Paris  ainsi 
qu'une  seconde,  le  Béris  brillant,  B. 
nitens  de  Latreille  ou  le  jB,  chalybea- 
ta  de  Meigen  {loc.  cit.);  c'est  \eMusca 
chaljbeatade  Linné. 

Parmi  les  autres  espèces ,  nous  men- 
tionnerons ,  afin  d'éclaircir  la  syno- 
nymie ,  le  Beris  7iite/is,Mei§.,  oa  le 
Xylophagus  Jiitens  ,  Latr.  (  Gêner. 
Crust.  et  Ins.);  le  Beris  vallata  de 
Meigen,  et  auquel  cet  auteur  rappor- 
te le  Slratiomys  c/at'/pesdeFabricius, 
que  Latreille,  au  contraire,  regarde 
comme  la  même  espèce  que  son  Be- 
ris nigritarsis  ;  à  cette  espèce  appar- 
tient encore  la  Mouche  armée,  noire, 
à  ventre  et  cuisses  faunes  de  Geoffroy 


bi-:r  395 

(Ins.  t.  Il, p.  485.  n.  8);  lo  Beris  ftisvi- 
/ws  de  Meigen,  ou,  suivant  lui,  le  Slra- 
tiomvs  se.identota  de  Fabr.,  que  La- 
treille pense,  au  contraire,  ne  différer 
que  comme  variété  de  soui?e/7s  «//<?//.".. 

(auu.) 

BERKIE  DU  CAP.  dot.  piian. 
Même  chose  que  Bergldas.  /".  ce 
mot.  (n.) 

BERKOUT.  OIS.  Syn.  de  l'Aigle 
royal,  Falco  Chrysaëtus,  L.  en  Rus- 
sie. J".  Aigle.  (dr..z.) 

BERLE.  Siiim.  Bot.  niAX.  Famille 
naturelle  des  Ondjcllifèrcs,  Pcntan- 
drieDigyuie,L.On  reconnaît  ce  genre 
à  ses  involucres  et  involucellcs  com- 
posés de  plusicuis  folioles  à  peu  près 
égales  entre  elles  ;  à  ses  pétales  cor- 
diformes  et  à  ses  fruits  ovoïdes  et 
comme  pyramidaux,  dont  chaque 
moitié  est  marquée  de  cinq  côtes  lon- 
gitudinales, obtuses  et  peu  saillantes. 
Les  (leurs  sont  blanches  ;  les  feuilles 
sont  décomposées.  Lamarck  et,  d'a- 
près lui,  plusieurs  auteurs  modernes 
avaient  réuni  en  un  seul  les  genres 
Sium  et  Sison  de  Linné.  Mais  ce  der- 
nier diflere  par  plusieurs  caractères 
des  véritables  Sium,  et  surtout  par  ses 
pétales  lancéolées^  ses  fruits  dont 
chaque  moitié  ne  présente  que  trois 
côtes,  et  ses  involucres  qui  ne  se  com- 
posent en  général  que  de  trois  à  qua- 
tre fol  iolcs.Quelqucs  espèces  deBerles 
méritent  d'être  distinguées;  telles  sont 
principalement  : 

La  Berle  de  la  Chine  ou  le  Nm- 
iiïjSium  Ninsi,h.  Plante  potagère  que 
Ion  cultive  à  la  Chine  et  au  Japon  , 
pour  obtenir  sa  racine  qui  est  tubé- 
reuse, blanchâtre,  formée  de  tubéreu- 
ses fascicules.  Sa  tige  est  rameuse  eb 
]M  ésente  à  l'aisselle  de  ses  rameaux 
des  espèces  de  bulbilles  solides,  sou- 
vent de  la  grosseur  d'un  pois.  Ses 
fleurs  sont  blanches  et  ses  feuilles 
simplement  pinnées.  Les  racines  de 
jNiusi  jouissent  à  la  Chine  d'une  ré- 
putation colossale  ,  comme  un  des  ex- 
citans  les  plus  énergiques.  Leur  usage 
réparc  les  forces  épuisées,  et  redonne 
une  vigueur  première  à  ceux  qui  ont 
abusé  des  plaisirs  de  l'amotu-. 


396  BER 

La  Beble  Chervi,  Sluni  Slsarum, 
L.,  que  l'on  croit  aussi  nous  avoir 
étd  apportée  deIaChine,etqui  aujour- 
d'hui se  cultive  abondamment  ,  sur- 
tout dans  le  nord  de  TEurope.  Ses  ra- 
cines également  tubéreuses  sont  dou- 
ces et  sucrées;  on  les  mange  cuites  et 
assaisonnées  de  différentes  manières. 
Marcgrave  en  a  retiré  une  quantité 
assez  considérable  de  sucre,    (a.  r.) 

Berlin,  moll.  p'.  Berdtn. 
berlingozztno  ,  bigione , 

BIGIOLINO  ET  BIGERELLA.  bot. 
GRYPT.  Syn.  italiens  de  Mousserons, 
espèces  d'Agarics  mangeables,     (b.) 

BERLUCCIA.  ois.  Syn.  italien 
del'Ortolan,  EmbeiizaHÛrtulaiia,  L, 
/^.  Bruant.  (dr..z.) 

BERMUDIÈNE3  Slsyrinchium.  bot. 
PHAN.  Bermudiana,  Tourn.  etGaert- 
ncr.  C'est  à  la  famille  des  Iridées,  à  la 
Monadelphie  Triandrie,  L., qu'appar- 
tient ce  genre  composé  d'une  vingtai- 
ne d'espèces,  dont  la  racine  estlibreu- 
seoubulbifère,latigenue  ougarniede 
feuilles  ensiformes ,  et  dont  les  fleurs 
sont  solitaires  ou  disposées  en  épis, 
quelquefois  rameux,i'enfcrmées  avant 
leur  développement  dans  une  spatlie 
bivalve.  Leur  calice  est  pétaloïde  , 
adhérent  par  sa  base  avec  l'ovaire  in- 
fère ;  son  limbe  est  plane  et  à  six  di- 
visions égales;  les  trois  étamines  ont 
leurs  filets  soudés  et  monadelphes 
dans  toute  leur  longueur;  le  style  est 
terminé  par  un  stigmate  à  trois  divi- 
sions linéaires,  écartées.  Le  fruit  est 
une  capsule  à  trois  loges.  Toutes  les 
espèces  de  Bermudièncssont  originai- 
res du  cap  de  Bonne-Espérance  ou  du 
]Nou veau-Monde.  On  en  cultive  plu- 
sieurs dans  nos  serres;  telles  sont  : 
la  Bermudiène  striée,  Sisjrinc/lium 
strlatum,  Willd.  Red.  Lil.  t.  66, 
grande  et  belle  espèce  originaire  du 
Mexique,  dont  les  (leurs  jaunes  sont 
veinées  de  pourpre,  et  forment  wne 
longue  panicule  serrée  ;  la  Bermu- 
diène à  feuilles  étroites,  Sisyrinchium 
Bermudiana  qui,  dans  l'Amérique 
septentrionale  ,  sa  patrie  ,  constitue 
dea  tmiffes  d'un  vert  tendre,  sur  les- 


BER 

quelles  ses  fleurs  bleues  se  détachent 
d'une  manière  agréable.  (A.  R.) 

BERNACHE  ou  BERNACLE.zoor.. 
Sous-division  du  genre  Canard  ,  dans 
le  Règne  Animal  de  Cuvier,ii  laquelle 
V Allas  eiythropus,  L.  a  servi  de  type. 
/^.Canard.  On  a  étendu  cenom  à  une 
Anatife,  dans  la  fausse  idée  oii  l'on 
était  que  le  Canard  qui  porte  ce  nom 
en  pi'ovenait.   V.  Anatifère.     (b.) 

BERNADET  ou  BERNARDET. 
POIS.  Noms  donnés  comme  syn.  de 
Humantin  ,  espèce  de  Squale.       (b.) 

BERNAGE.  bot.  phan.  Fourrage 

f)rintanier  qui  provient  d'un  mé-: 
ange  de  Céréales  ctde  Légumineuses 
semées  en  automne.  (r.  d.  e.) 

BERNARUIA.  bot.  phAxV.  Hous- 
ton avait  ainsi  nommé,  eu  l'honncvu' 
de  Bernard  de  Jussieu,vni  genre  de  la 
famille  desEuphorbiacées,  etBrownc 
avait  suivi  son  exemple.  Mais  Linné  , 
rejetant  les  prénoms  de  sa  nomen- 
clature ,  changea  ce  nom  en  celui 
ai  Adeila  ,  consacré  par  Browne  à  un 
genre  que  le  botaniste  suédois  crut 
devoir  supprimer,  et  que,  depuis,  Mi- 
chaux a  l'établi  en  prenant  son  ana- 
logie avec  le  CJdoiiantlius  de  la  fa- 
mille des  Jasminées  ;  ainsi  le  nom 
d'Adelia  se  trouve  appliqué  à  deux 
Plantes  différentes,  et  celui  de  Ber- 
nardia,  qu'il  pourra  être  bon  de  réta- 
blir pour  cette  raison,  n'en  désigne 
plus  aucune,  f^.  Adelie. 

Ce  même  nom  est,  dans  les  familles 
des  Plantes  d'Adanson,  syn.duCro- 
ton  de  Linné.  (a.  d.  J.) 

BERNALID-L'HERMITE.  crust. 
J^.  Pagure. 

*  BERNHARDIA.  bot.  crypt. 
{Lycopod lacées.)  Willdenow  a  donné 
ce  nom  au  genre  désigné  par  Michaux 
et  Swartz,  sous  le  nom  de  Psilotiim. 
/^.  ce  mot.  (ad.b.) 

BERNICLE.  MOLT..  Syn.  de  Patelle 
au  pays  d'Aunis  selon  Brisson,età 
l'Ile-de-France  selon  quelques  voya- 
geurs. C'est  plus  particulièrement  à 
Mascareigne  le  Patella  borboiiica  de 
notre'V^oyage  en  quatre  îles  d'Afrique; 
ISavicelta  elliptica,  Lamk.  P'.  Naa^- 
cr.LLE  ET  Patelle.  (b.) 


BER 

»  BERNOULLIA.  bot.  piian.Ocii- 
re  lorniô  par  Ncckcr,  des  espèces  de 
iknoites  dontlesiVuils  préscutonl  des 
ajèlcs  pluincuscs.  /^'.liEnoirr..  (a.d.j.) 

BEROE.  Beroe.  acal.  Genre 
de  l'ordre  des  Acalcphcs  libres  dans 
la  troisième  classe  des  Animaiixravou- 
iies  de  Giivier.  Laniarck  les  place 
parmi  ses  Radiaircs  anomaux  de  la 
division  desRadiaires  molasses. — Ces 
Animaux  ont  un  corps  ovale  ou  glo-- 
buleux,  garni  de  cotes  saillantes,  hé- 
rissées de  lilaniens  ou  de  dentelles  , 
allant  d'un  pôle  à  l'autre,  et  ilans 
lesquelles  ou  aperçoit  des  ramifica- 
tions vasculaires  et  une  sorte  de 
mouvement  de  fluide.  La  bouche  est 
a  une  extrémité.  Dans  ceux  qu'on  a 
examinés,  elle  conduit  dans  un  es- 
tomac qui  occupe  l'axe  du  corps,  et 
aux  côtés  duquel  sont  deux  organes 

frobablement  analogues  à  ceux  que 
on  appelle  ovaires  dans  les  Médu- 
ses.— Celle  description  ,  prise  dans 
rouvi-age  de  Cuvier  sur  le  Règne  Ani- 
mal, renferme  ce  que  l'on  sait  de  plus 
précis  sur  les  Béroés^genred' Animaux 
assez  peu  connus ,  regardés  d'abord 
comme  des  Volvoces  par  Linné,  en- 
suite comme  des  Méduses  par  ce  mê- 
me Linné  etparGmelin.Gronovius  en 
a  fait  le  premier  un  genre  particulier 
pous  le  nom  de  Béroé,  que  Millier  a 
figuré  ;  ce  dernier,  ainsi  que  les  natu- 
rahsies  nîodernes,ont  adopté  ce  genre, 
fin  y  faisant  quelques  changemens 
tous  le  rapport  des  espèces.  —  Des 
trois  Béroés  dontBruguière  nous  don- 
ne la  description,  deux  en  ont  été 
séparés  par  Pérou,  sous  le  nom  d'Eu- 
charis.  f^.  ce  mot. — Cuvier  ainsi  que 
Lamarck  rapportent  aux  Callianires 
de  Péron  le  fJéroé  hexagone  de  Bru- 
gLiière.  —  Fréminville  a  formé  son 
genre  Idya  du  Béroé  macrostome  de 
Pérou  et  d'une  nouvelle  espèce  de 
Ptadiairc  qu'il  a  découverte  sur  la 
côte  occidentale  d'Islande.  Cuvier  et 
de  Lamarck  n'ont  point  adopté  ce 
genre  Idya. 

L'organisation  de  ces  Animaux  est 
si  peu  connue  qu'il  est  impossible  de 
rien  ajouter  à  la  phrase  de  Cuvier. 


BER  as7 

On  ne  peut  les  toucher  sans  les  bles- 
ser, et  ils  se  résolvent  en  eau,  pour 
peu  qu'on  les  blesse.  Ils  périssent 
presque  aussitôt  qu'on  les  sort  de  la 
mer,  quoiqu'on  les  mette  dans  de 
l'eau  salée.  Ainsi  il  est  presque  im- 
possible de  les  voir  long  -  temps 
en  vie.  Enfin  il  est  très-difficile  de  les 
conserver  pour  les  collections.  Bory 
de  Saint-Vincent, qui  eut  occasion  de 
les  observer ,  indique ,  commele  meil- 
leur moyen  d'y  parvenir,  de  les  mettre 
dans  un  esprit  de  vin  allaibliquel'on 
change  doux  ou  trois  fois  de  suite. 

La  manière  dontlesBéroésse  nour- 
rissent nous  est  inconnue,  ainsi  que 
leur  multiplication.  Vu  leur  innom- 
brable quantité,  ils  doivent  trouver 
dans  les  eaux  des  mers  une  nourriture 
abondante,  et  qui  cependanta  échap- 
pé à  nos  obseivalions.  Ont-ils  des 
sexes  distincts?  sont-ils  hermaphro- 
dites ou  sans  sexe?  On  l'ignore;  mais 
leur  propa  galion  doitêtreaussipromp- 
te  que  leur  croissance,  vu  leur  nom- 
bre et  leur  grosseur  qui  varie  depuis 
une  ligne  jusqu'à  6  pouces  de  dia- 
mètre.—Les  Béroés  sont  éminemment 
phosphoriques;  la  lumière  qu'ils  ré- 
pandent, différente  dans  le  corps  et 
dans  les  tentacules,  est  d'autant  plus 
vive  que  les  mouvemens  de  ces  Ani- 
maux sont  plus  rapides. — Ces  Ani- 
maux setrouventdanstoutesles  mers. 
— Jusqu'à  ce  moment  l'on  en  connaît 
quatre  espèces. 

BÉROÉ  CYLINDRIQUE,  Bevoe  cyVm- 
dricus ,■  hamk.  Anim.  sans  vert.  tom. 
2.  p.  469.  n.  I.  C'est  le  Béroé  ma- 
crostome de  Péron  et  Lesueur;  le 
corps  est  oblong,  cylindrique,  à  huit 
côtes  peu  saillantes  ;  la  bouche  a  le 
même  diamètre  que  le  corps.  Celte 
espèce  se  trouve  dans  l'Océan  Atlan- 
tique austral.  Fréminville  en  a  fait 
ce  genre  Idya  dont  il  a  été  question 
plus  haut. 

BÉROÉ  A  HUIT  CÔTES ,  Beroe  octo- 
costatiis,  Lam. .x;  Beroe  ovatus^  var.A. 
Lamk.  Anim.  sans  vert.  tom.  2,  p. 
46g.  n.  2.  Cette  espèce  n'a  jamais 
que  huit  côtes,  et  n'habite  que  dans 
les  mers  d'Amérique  ;  elle  est  figurée 
par  Brown,  et    dans  l'Encyclopédie 


298  BER 

méthodique,  pi.  90,  f.  1 .  Brugul&re  Ta 

confondue  avec  la  suivante- 

BÉROÉ  OVALE ,  Beroe  opatus;  Brug. 
Encycl.  méth.  pi.  90.  fig-  3.  var.  B. 
Lanik.  Auim.  sans  vert. — Elle  dif- 
fère de  la  précédente  par  la  forme  du 
corps,  par  le  nombre  des  côtes  cons- 
tamment de  neuf,  et  par  son  habita- 
tion; elle  se  trouve  dans  les  mers 
d'Europe . 

BÉROÉ  GLOBULETJX,  Bcroe  inleus; 
Brug.  Encycl.  méth.  pi.  90.  fig-  3  et  4. 
Cette  espèce  se  distingue  à  sa  forme 
globuleuse  et  à  deux  de  ses  cirrhes 
qui  parviennent  à  une  longueur  dé- 
mesurée. (I.AM..X.) 

*  BEROSE.  Berosii&.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères ,  section  des 
Pentamères  ,  famille  des  Palpicornes 
de  Latreille  (Règne  Anim.  deCuv.), 
établi  par  le  docteur  Leach  (  Zool. 
Misce//.  T.  III.  p.  93)  aux  dépens  du 
genre  Hydrophile.  Les  caractères  de 
ce  nouveau  genre  nous  paraissent  si 
peu  importans ,  que  nous  nous  dis^ 
penserons  de  les  transcrire.  L'auteur 
rapporte  à  ce  genre  une  seule  espèce , 
VHydrophilus  lu/'idus  des  auteurs.  F". 
Hydrophile.  (aud.) 

BERRETACCIA.  bot.  crypt.  Syn. 
italien  de  Peziza  cochicata.  V.  PÉ- 
ZIZE.  (e.) 

BERS.  MAM.  (Poucet.)  Nom  d'une 
variété  ou  espèce  de  Bœuf  d'Abyssi- 
nie,  employée  comme  bête  de  charge. 

(B.) 

BERSAUSAN  otr  BERSCEGNAS- 
CEN.  BOT.  PHAN.  (Daléchamp.)  Syn. 
arabe  à' Actianthum  CapilLus-Veneris , 
L.  V.  Adianthe.  (b.) 


BERSCHIK.  POIS 
de  lApron  ,  espèce 
Perche. 


Syn.    calmouk 
de   Cingle.    K. 
(B.) 

BERSTLING.  pois.  Syn.  de  Perche 
en  quelques  parties  de  l'Allemagne. 

(b.) 

BERTA.  OIS.  Syn.  de  la  Pie ,  Corpus 
Pica,  L.  en  Piémont,  f^.  Corbeau. 
(DI1..Z.) 

BERTAYELA.  ois.  Syn.  de  la  Bar- 


BER 

tavelle  et  de  la  Perdrix  rouge  en  Pié- 
mont. F~.  Perdrix.  (dr..z.) 

BERTAZINA.  ois.Syn.  d'Emberiza 
Cia,  L.dans  quelques  cantons  du  nord 
de  la  France.  /^.  Bruant.    (dr..z.) 

*  BERTEROA.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Crucifères  ,  formé  par 
De  Candolle  de  plusieurs  espèces  d'A- 
lyssum  de  Linné  ,  et  dédié  à  Bertcro  , 
botaniste   qu'ont  fait  connaître  plu- 
sieurs  travaux  ,  et  notamment   une 
Dissertation   médicale    sur   quelques 
Plantes  indigènes  qui  peuvent  rem- 
placer les  exotiques.  Le  i?e//e/oa  pré- 
sente un  calice  de  quatre  sépales  dres- 
sés et  égaux  à  leur  base;  quatre  pé- 
tales onguiculés  ,  dont  le  limbe  est 
bilobé;  six  étamines  libres,  dont  les 
deux  petites  ont  une  dent  à  la  partie 
inférieure  et  interne  de  leurs  lilets  ; 
une  silicule  sessile ,  elliptique ,  sur- 
montée d'un  style  persistant  et  d'un 
stigmate  en  petite  tête ,  s'ouvrant  en 
deux  valves  légèrement  convexes  et 
membraneuses  ,  et  séparées  par  une 
cloison  elliptique  en  deux  loges  ;  des 
graines  ovales ,  aplaties  ,  environnées 
d'un  rebord  court,  à  cotylédons  pla- 
nes et  accombaiis .  —  Ce  genre  com- 
prend des  Herbes  et  des  sous-Arbris- 
seaux couverts  d'un  duvet  blanchâtre , 
dressés,  rameux  ,  à  feuilles  oblongues, 
linéaires  ,  entières  ou  légèrement  si- 
nuées  ;  à  fleurs  blanches  ,  disposées  en 
grappes  terminales.  Une  de  ses  espèces 
ci'oît  en  France  ;  c'est  celle  qui  est  dé- 
crite  dans   Linné   et   dans  la   Flore 
Française  sous  le  nom  d'Aljssum  in- 
canum ,  et  se  distingue  à  ses  silicules 
légèrement  ventrues  et  pubescentes. 
Trois  autres  se  rencontrent  dans  10- 
rient  et  le  Midi ,  et  enfin  une  Plante 
trouvée  au  Pérou  par  Rulz  et  Pavon  , 
paraît  encore  devoir  être  rapportée  à 
ce  genre.  On  peut  en  voir  une  espèce , 
avec  l'analyse  de  sa  fleur,  figurée  sous 
le  nom  d' Alyssum  mutabite  ,  tab.  85 
de  VHortus    Celslanus  de  Yentenat. 
(a.  d.  ï.) 

BERTHE.  OIS.  r.  Baitre. 
BERTHOLLETIE.     Bertholletia. 
BOT.  FHAN.  Arbre  fort  beau  et  fuit. 


BER 

clevé  des  forêts  de  rOrénoquc  ,  dont 
la  fleur  n'a  point  ctc  ol)scrvcc  ,  et  dont 
Bonplanda  l'onnû,  dausla  naitio  bo- 
tanique du  Voyage  do  llunibolclt 
(Plant,  cquin.  T.  i,  t.  56),  un  genre 
dédie  à  l'un  des  plus  savans  chiniislcs 
du  siècle.  Ce  genre  est  formé  sur  i'exa- 
nion  du  fruit  seul,  qui  est  une  noix 
dont  les  liabitaus  du  pays  ,  qui  la 
nomment /«t'/a,  font  un  grand  com- 
merce. Cette  noix,  fort  agréable  au 
goût  quand  elle  est  fraîche, donne  une 
huileaboudanle,  propre  à  brûler. L'as- 
pectduBei  thollelicrapprochccetArlnc 
des  Savoniers  dans  l'ordre  naturel , 
mais  son  fruit  paraît  l'en  éloigner,  (u). 

BERTIERA.  bot.  phan.  Aublet  a 
décrit  et  figuré  (  tab.  69  ) ,  sous  le  nom 
à.c  JSerlteia guianensis ,  un  Arbrisseau 
qu'on  rapporte  à  la  famille  desRubia- 
cécs.  Sa  tige  est  tomcnleusc;  ses  feuil- 
les sont  opposées  et  munies  d'une  sti- 
pule à  leur  base;  ses  fleurs  disposées  en 
panicules  terminales ,  avec  des  brac- 
tées sur  les  pédoncules  généraux  ou 
partiels.  Elles  préicutent  un  calice 
turbiné  ,  à  cinq  dents  ;  une  corolle  tu- 
buleuse ,  dont  la  gorge  est  velue  et  le 
limbe  quinquefide ;  cinq anthèics  pres- 
que sessiles  et  à  peine  saillantes;  un 
stigmate  bilamellé  terminant  un  style 
assez  long  et  grêle;  une  baie  pisi- 
forme ,  couronnée  par  le  calice ,  à  deux 
loges  et  à  beaucoup  de  graines  fixées 
à  deux  trophospermes  centraux  ,  qui 
font  saillie  de  part  et  d'autre  sur  la 
cloison  à  laquelle  ils  se  continuent  ; 
l'embryon  ,  suivant  De  CandoUc  et 
Gaertner  fils,  est  situé  transversale- 
ment dans  un  périspemie  un  peu 
clianiu.  —  La  Plante  de  Mascareigne 
que  Commerson  ,  dans  ses  manuscrits, 
nomme  Z aluzania ,  a  été  rapportée  au 
genre  Ber/iera,  et  ne  diffère  de  celle 
d'Aublet  que  par  sa  baie  lisse  et  les 
lobes  connivens  de  son  calice  ,  tandis 
que  la  baie  est  marquée  de  côtes,  et  les 
lobes  du  calice  étalés  dans  le  B.  guya- 
nensis ,  et  par  sa  tige  non  tomenteuse. 
Toutes  deux  sont  figurées  par  La- 
mnrck  {I/lus/.  tab.    i65).  (a.  d.  J.) 

BERTOLONIA.  bot.  phan.  (De 
Candolle.)  P^.  Chabk^a. 


BES  399 

BERTONNEAU.  pois.  Syn.  deTur- 
bot    dans    quelques    parties     de    la 


Franco. 


(li. 


BERTOU.  OIS.  Syn.  du  Geai ,  Cof- 
PUS  glandarius,  L.  en  Piémont.  V. 
Corbeau.  (db..z.} 

*  BERULA.  BOT.  PHAN.  (Taberno- 
montanus.)  Espèce  de  Véronique. 

(a.  d.  j.) 

*  BERUS.  BEPT.  orn.  Nom  scienti- 
fique de  la  Vipère  commune.         (b.) 

BERVISCH.  pors.  Syn.  hollandais 
de  Lompe.  /^.  Cycloptèkk.         (b.) 

BERYL.  MIN.  Même  chose  que  Bé- 
ril.  V.  ce  mot.  (b.) 

BÉRYTE.  Berjtus.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Iléniiplères  ,  section  des 
PIéléioplcrcs,ct  famille  des  Géocorises 
de  Latrcille  (i\ègnc  Animal  de  Cuv.), 
ainsi  nommé  par  Fabricius  ,  mais  éta- 
bli antérieurement  par  Latrcille  sous 
le  nom  de  Ncïde.  F',  ce  mot.     (aud.) 

BESCHEBOIS.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Pic  Yci't,  Ficus  piridis ,  h.  F',  i-hc. 

(DK..Z.) 

BESCHENAJARYBA.  pois.  Syn. 
russe  d'Alose.  F'.  Clupé.  (b.) 

BESENGE  ou  BEZEr^JGE.  ois. 
Syn.  vulgaire  de  la  Mésange  charbon- 
nière. Parus  major,  L.  F'.  Mésange. 

(DR..Z.J 

BÉSIlNIÈME.  BOT.  CRTPT.  Necker 
a  donné  ce  nom  aux  corpuscules  re- 
producteurs des  Plantes  agames  ;  nous 
ne  pensons  pas  qu'on  doive  l'appli- 
quer aux  fructifications  des  Plantes 
marines  composées  de  plusieurs  enve- 
loppes ,  renfermant  de  véritables  se- 
mences que  nous  appelons  séminules 
avec  beaucoup  d'autres  botanistes,  à 
cause  de  leur  extrême  petitesse ,  même 
dansles  espèces  les  plus  grandes. 

(LAM..X.) 

BESLERIA.  BOT,  phan.  Ce  genre , 
établi  par  Plumier,  a  été  placé  à  la 
suite  des  Personées.  Ses  caractères 
sont  :  un  calice  qulnqueparti;  une 
corolle  dont  le  tube  se  renfle  à  la  base 
et  au  sommet,  et  dont  le  limbe  se  par- 
tage eu  cinq  lobes  inégaux;  quatre 


3oo  BES 

élamînes  didynames  ;  un  ovaire  porté 
sur  un  disque  glanduleux,  dont  le 
style  simple  est  terminé  par  un  slig- 
niale  bifide,  et  qui  se  cnange  eu  un 
fruit  mou  ,  à  [une  seule  loge,  oii  les 
graines  nombreuses  sont  attachées 
sans  ordre  apparent  à  des  placentas 
pariétaux. 

Plumier  en  a  fait  connaître  trois  es- 
pèces dans  les  Plantes  d'Amérique ,  et 
les  a  figurées  tab.  48 ,  49  et  5o.  Trois 
autres  sont  représentées  dans  les  Plan- 
tes de  la  Guiane  d'Aublet ,  tab.  254, 
a55  et  256  :  elles  croissent  dans  la 
Guiane  et  la  Jamaïque.  Une  septième. 
Je  B.  seindata{3sc(\\\\n,  Hort.  Schœn. 
5.  tab.  290) ,  est  également  originaire 
d'Amérique ,  ainsi  que  deux  autres 
Plantes  que  Persoon  rapporte  encore 
à  ce  genre ,  mais  avec  doute.  INecker 
a  faitdéjà  de  l'une  d'elles, le^.  hival- 
vis,  L.  Supp.  y  sou  SenÀebergia  que  ca- 
ractérisent un  calice  bivalve  et  une 
baie  à  noyau  biloculaire.  Un  calice  en 
crête,  une  cinquième  étamine  rudi- 
mentaire ,  un  stigmate  capité  ,  une 
capsule  coriace  à  deux  valves,  et  des 
pédoncules  uniflores  se  i-encontrent 
dans  le  jB.  cristata  que  Scopoli  a  sé- 

f)aré  sous  le  nom  de  Ciantzia.  Dans 
es  autres  espèces  ,  ces  pédoncules 
axillaires  portent  plusieurs  fleurs  :  ce 
sont  des  Herbes  ou  des  Arbrisseaux  à 
feuilles  opposées.  (a.  d.  j.) 

BESOLATouBEZOLE.  pois. 
(Rondelet.)  Espèce  du  genre  Coré- 
gone.  T^.  ce  mot.  (b.) 

BESON.  MAM.  Syn.  provençal  de 
Chevreau.  "  (b.) 

BESS.  BOT.  PHAN.  (Gmelin.)  Syn. 
tartare  A'Erythroniuin  Dens  Ca'uis, 
L.  V.  Dent  de  Chien.  (b.) 

BESSA.  BOT.  PHAN.  Evidemment 
par  corruption  du  latin  Vicia  j  syno- 
nyme languedocien  de  Vesce.       (b.) 

BESSI.  BOT.  PHAN.  V.  CaJU. 

BESSI.    MIN.   Syn.  malais  de  Fer. 

(B.) 

BESTEG  ou  BESTEIG.  min.  V. 
Filons. 

BESTRAM.  BOT.  phan.  Nom  ma- 


BET 

labar  consei-vé  par  Adanson  (  Fam. 
Plant.  T.  II.  p.  354  )  au  genre  dont 
Linné  a  depuis  fait  Antldesma.  V. 
ce  mot.  (b.) 

*BESUCH.  POTS.  (Delaroche.)Nom 
donné,  aux  îles  Baléares,  à  une  variété 
du  Sparus  Pagms ,  L.  V.  Spare.  (b.) 

BESUGO.  POIS.  (Risso.)Nom  d'une 
espèce  de  Spare  sur  la  côte  de  Nice  , 
peut-être  le  même  Poisson  que  le  Be- 
such.  (b.) 

BÉTATLet  BESTIAUX,  mam.  Nom 
collectif  des  Animaux  mammifères 
réduits  à  la  domesticité  ,  et  consi- 
dérés sous  le  rapport  de  l'économie 
rurale.  (t.d.  b.) 

BETAULE.  bot.  PHAN.  Même  chose 
que  Beurre  de  Bambou.  V.  Beurre. 

(B.) 

BETEL,  BETLE  ou  BETTELE. 

BOT.  PHAN.  Espèce  du  genre  Piper. 
V.  Poivre.  (b.) 

BÊTES.  ZOOL.  Nom  collectif  et  sy- 
nonyme d'Animaux  ,  dans  ce  sens 
qu'on  suppose  ceux -ci  dépourvus  d'in- 
telligence. Ce  serait  sortir  du  cadre  de 
cet  ouvrage  que  d'examiner  si  les  Bêtes 
sont  effectivement  des  machines  ,  et 
c'est  au  mot  sensibilité  qu'on  trouvera 
ce  que  nous  pensons  relativement  à 
l'ame  des  Bêtes.  Il  suffit  de  remarquer 
ici  qu'on  appelle  vulgairement  : 

Bète  ou  Vache  a  dieu,  et  Bète 
A  Martin  (ins.),  les  Coccinelles. 

BÈTE  A  lEU  (INS.),  les  Lampyres, Ics 
Taupins,IesFulgores  et  les  Scolopen- 
dres, qui  répandent  un  éclat  lumineux 
dans  l'obscurité. 

BÈTE    A   GRANDES    DENTS    (  MAM.  ), 

le  Morse. 

BÈTE  DELA  MORT  (ois.  et  INS.),  di- 
vers Oiseaux  du  genre  Strix ,  particu- 
lièrement l'Effraie,  et  quelques  Insec- 
tes,entreautres  le  B  laps  mors  itaga,  L. 

BÈTE     NOIRE   ou    DES    BOULANGERS 

(iNS.),le  même  B  laps  mors  iiaga;  les  Té- 
nébrions  et  le  Grillon  domestique. 

BÈTE  PUANTE  (mam.),  divers  Ani- 
maux qui,  saisis  de  crainte,  répandent 
une  urine  empestée,  d'oti  vient  à  plu- 
sieurs le  nom  de  Mouffettes. 

On  trouVTî    dans    Gtimilla  ,   sons 


BET 

le  nom  de  la  grande  bête,  la  des- 
cription d'un  Animal  qui ,  s'il  n'est 
jias  fabuleux ,  est  le  Tapir  exagéra, 
auquel  le  voyageur  a  prêté  une  corne 
de  Rhinocéros,  avec  laquelle  il  assure 
qu'il    coupe    iacilcment  les  Arbres. 

(B.) 

BETES  ROUGES.Des  voyageurs  qui 
ont  parcouru  les  îles  de  l'Amérique  , 
désignent  par  ce  nom  de  petits  Ani- 
maux de  cette  couleur  et  à  peine  per- 
ceptibles ,  qui  ,  très  -  communs  dans 
les  prairies,  s'attachent  à  lliomme  et 
aux  Animaux  ,  et  font  éprouver  à 
ceux-ci  par  leurs  piqûres  des  dé- 
mangeaisons insupportables.  On  em- 
ploie l'eau  acidulée  avec  du  jus  de 
citron ,  ou  bien  mélangée  avec  de 
l'eau-de-vie  ou  du  tafia,  pour  se  déli- 
vrer de  ces  hôtes  importuns.  Ces  Ani- 
maux appartiennent  au  genre  Mittc. 
V.  ce  mot  ainsi  que  Tique,     (aud.) 

BÉTHYLE.  Bethylus.  ois.  Cuvier 
a  placé  dans  ce  sous-genre  la  Pie  Pie- 
Grièche  ,  Lanius  picatiis  ,  Lath.  , 
pour  laquelle  Vieillot  a  établi  le  genre 
Pillurion  ,  et  qu'à  l'exemple  d'iiliger, 
Temminck  a  laissée  parmi  les  Tanga- 
ras.  /'.  ce  mot.  (dr..z.) 

BÉTHYLE.  Bethylus.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Hyménoptères,  section 
des  Porte-tarières, établi  par  Latreille 
qui(Considér.  génér.  p.  3o8)  le  ran- 
ge dans  la liiinille  des  Pioctotrupiens. 
Ses  caractères  sont  :  tarière  très- 
pointue  ,  en  forme  d'aiguillon  rétrac- 
tile  ;  premier  segment  du  thoiax 
grand,  presque  en  carré  long;  an- 
tennes filiformes  brisées ,  de  treize 
articles  dans  les  deux  sexes  ,  dont  le 
second  et  le  troisième  presque  de  la 
même  longueur  ;  mandibules  biden- 
tées  à  la  pointe.  Ainsi  caractérisé ,  ce 
genre  se  trouve  assez  restreint,  et  ré- 

Îond  au  genre Omale  de  Jurine  ;  mais 
latreille  lui  a  donné  dans  le  Règne 
Animal  de  Cuvier  beaucoup  plus  d'ex- 
tension. Le  genre  Béthyle  ,  tel  qu'il 
est  établi  dans  cet  ouvrage,  embrasse 
comme  sous-divisions  la  plupart  des 
genres  compris  ailleurs  dans  la  famille 
des  Proctotrupiens  et  quelques-unes 
des  famillej  voisines.  On  y  trouve 


BET 


3oi 


réunis  ceux  qui  suivent  :  HélorCj  An- 
tcon  .  Téliade,  Céraphron  ,  Diaprie  , 
Belyte,  Proctotriipc  ,  Cinèles  ,  Platy- 
gastrc,  Dryine  et  Béthyle  propre.  Ce 
que  nous  dirons  ici  se  rapportera  à  ce 
aernicr,et  non  au  grand  genre  Béthyle 
qui,  les  renfermant  tous,  équivaut  à 
une  coupe  de  famille,  f^.  Oxyure  et 
Proctotrupiens  ;  f^.  aussi  en  parti- 
culier chacun  des  genres  cités. 

LesBélhylcs  propres  ont  beaucoup 
de  ressemblance  avec  certaines  petites 
Tiphics  ;  mais  l'absence  de  nervure 
aux  ailes  du  niétathorax  suffit  seule 

f»our  les  en  distinguer.  On  ne  les  con- 
ondra  pas  non  plus  avec  les  Antéons 
dontle  prothorax  est  court  et  les  anten- 
nes formées  de  dix  articles,  ni  avec  les 
Di'yines  qui  ont,  il  est  vrai,  un  pro- 
thorax de  forme  semblable,  mais  dont 
les  antennes  n'offrent  encore  que  dix 
articles. 

Les  Béthyles  ou  les  Omalcs  de  Ju- 
rine ont  d'ailleurs  une  tète  ovale  ou 
presque  carrée,  aplatie  ;  des  yeux  en- 
tiers ;  des  antennes  un  peu  monili- 
formes,  avec  le  premier  article  long 
et  figurant  un  cône  renversé  ;  des  pal- 
pes allongés,  filiformes  ;  les  maxillai- 
res de  six  articles  dont  le  premier  et 
le  second  courts,  et  ceux  au  milieu 
presque  en  cône  renversé;  la  languette 
entière;  les  ailes  du  métathorax  pri- 
vées de  cellules  cubitales ,  mais  en 
ayant  une  radiale  demi-circulaire , 
incomplète  ,  et  plusieurs   brachiales 

f)artaut  du  thorax  et  s'étendant  seu- 
ementjusqu'au  tiers  environ  del'ade; 
les  pâtes  courtes,  égales  entre  elles 
et  à  cuisses  renflées  ;  enfin  l'abdomen 
ovoïde-conique  terminé  en  pointe. 

Ces  Insectes  sont  très-petits  et  en 
général  d'une  couleur  noire.  Les  uns, 
et  c'est  le  plus  grand  nombre,  ontdes 
ailes  quelquefois  très-courtes  ;  les  au- 
tres en  sont  pinvés.  Ils  courent  avec 
agUité  sur  les  arbres,  et  se  cachent 
dans  les  fissures  de  lécorce  ;  on  les 
trouve  aussi  à  terre  sur  le  sable.  Quel- 
ques-uns se  trouvent  aux  environs 
de  Paris.  De  ce  nombre  sont  : 

Le  Béthyle  hémiptère,5.Ae/7z/p/e/«s 
de  Fabricius,  qui  sert  de  type  ^u  gen- 
re. Il  a  été  fijguré  par  Paozer  (  Faun. 


ooa  BET 

Ins.  Ger.  Fasc.  77.  tab.  i4.)  L/e  Bé- 
ihyle  cënoptère,^.  ce/wple rus, dont  la 
femelle  a  été  figurée  par  Panzcr  (  loc. 
cit.  Fasc  81,  tab.  i4)  ,  qui  a  regardé 
le  mâle  non-seulement  comme  une 
espèce,  mais  comme  un  genre  distinct 
qu'il  a  représenté  sous  le  nom  de  Ce- 
rapJuon  fonnicaiius. 

Juriue  (Classif.desHymcn.pl.  i3, 
genre  43)  a  représenté  la  femelle  d'une 
espèce  nouvelle  de  ce  genre  qu'il  nom- 
me Omalus  fuscicornis.  Il  figure  l'an- 
tenne qui  a  treize  articles,  tandis  que 
clans  les  caractères  du  genre,  il  dit  po- 
sitivement que  les  femelles  n'en  ont  que 
douze  ;  mais  il  y  a  évidemment  lap- 
sus calami,  ainsi  que  l'a  fait  remar- 
quer La  treille. 

Fabricius,  quia  adopté  le  genre  Bé- 
ihyle,  décrit,  sous  le  nom  de  B.  La- 
treillil,  un  Insecte  qui  doit  être  rangé 
dans    le    genre  Méi'ie.     V.   ce   mot. 

(aud.) 

BETIFALCA.  bot.  piian.  Syn.  de 
Tcmus  communisjh-  V.  Tamus.  (d.) 

BETINA.  POIS.  Syn.  indou  de 
Chétodon  cornu.  (b.) 

*  BETION.     BOT.    TKAN.     (DioSCO- 

ride.)  Syn.  à'Onganum  Dictamiws,h. 
V^.  Origan.  (b.) 

BÉTIS.  BOT.  PHAN.  (Camelli.)  Ar- 
bre peu  connu  des  Philippines,  qui 
pourrait  bien  être  voisin  des  Sapoli- 
iiers,etdoutlc  bois  passe  pour  sternu- 
tatoire  ainsi  que  fébrifuge.  (b.) 

BETOINE.  Betonica.  bot.  piian. 
Famille  naturelle  des  Labiées,  Didy- 
namieGymnospermie,L. On  reconnaît 
ce  genre  à  son  calice  évasé,  strié,  ter- 
miné par  cinq  dents  épineuses;  à  sa 
corolle  bilabiée,  dont  le  tube  est  ar- 
qué, la  lèvre  supérieure  dressée,  con- 
vexe, arrondie,  entière;  la  lèvre  in- 
férieure a  trois  divisions  ,  celle  du 
milieu  étant  plus  grande  et  émargi- 
née.Les  Bétoines,  au  nombre  de  huit 
à  neuf  espèces  qui  croissent  en  Eu- 
rope ou  en  Orient ,  sont  toutes  des 
Plantes  herbacées,  à  feuilles  oppo- 
sées et  à  fleurs  verticillées,  ordijiaire- 
inent  l'ougeâtres. 

La  Bétoine  officinale,  Betonica 


BET 

officinalis,  L.  est  vivace  et  croît  en 
abondance  dans  tous  les  bois  de  l'Eu- 
rope, OLi  elle  fleurit  généralement  aux 
mois  de  juillet  et  d'août.  Sa  racine 
passe  pour  émétique.  Ses  fleurs  et  ses 
feuilles  réduites  en  poudre  sont  em- 
ployées comme  sternutatoires. 

La  GRANDE  BÉTOiî^E jBetonicagran- 
o^//2'o/(Z,  est  assez  souvent  cultivée daus 
les  jardins;  elle  est  originaire  d'O- 
rient, et  se  fait  distinguer  par  ses 
fleui's  deux  fois  plus  grandes  que 
celles  de  l'espèce  précédente  ,  et  ses 
feuilles  tomenleuses.  (a.  k.) 

On  a  improprement  étendu  le 
nom  de  Bétoine  à  quelques  autres 
Plantes;  ainsi  l'on  a  appelé  : 

BÉTOINE  d'eau  le  Scrophularia 
aquatica,  L.  T^.  Scrophulaire. 

BÉTOINE  DES  MONTAGNES ,  V Ar- 
nica montana,  L.  F".  Arnique. 

Le  nom  latin  de  la  Bétoine ,  Beto- 
nica, a  aussi  été  donné  à  des  Véroni- 
ques ,  à  des  OEillets  ,  à  des  Sta- 
chys,  etc.  (a.r.) 

BÈTRE  ou  BETYS.  bot.  phan. 
Syn.  de  Betcl ,  F".  Poivre  ,  mal  à 
propos  attribué  à  laCanncUe.       (b.) 

BETTE.  Beta.  bot.  piian.  Genre 
de  la  funille  des  Chénopodées  et  de 
la  Pentandrie  Digynie,  L. 

Voici  les  caractères  qu'il  présente  : 
les  fleurs  sont  toutes  hermaphro- 
dites; leur  calice  est  à  cinq  divisions 
profondes,  un  peu  écartées  à  leur 
sommet;  les  étamines,  au  nombre  de 
cinq  ,  sont  opposées  aux  segmens  du 
calice  et  insérées  à  leur  base.  L'ovaire 
est  déprimé,  surmonté  de  trois,  etplus 
rarement  de  deux  stigmates  sessiles  ; 
le  fruit  est  un  akène  environné  par  le 
calice,  qui  forme  cinq  côtes  ,  et  est 
béant  dans  sa  partie  supérieure.  La 
plupart  des  botanistes  attribuent  à  ce 
genre  deux  styles  surmontés  chacun 
d'un  stigmate,  et  donnent  ce  caractère 
comme  propre  à  distinguer  les  Bettes 
des  Ansériues.  Nous  avons  examiné 
avec  une  scrupuleuse  attention  plu- 
sieurs espèces  du  genre  5e/a,  et  sur  au- 
cune d'elles  nous  n'avons  pu  aperce- 
voir les  traces  de  deux  styles ,  les  stig- 
mates nous  aya  n  t  toujours  paru  sessiles . 


BEÏ 

Cogcnren'oiïre  donc  aucune  ttificrcncc 
sensible  qui  puisse  le  distinguer  des 
Anserines ,  si  ce  n'est  cependant  lo 
calice  qui,  dans  ce  dernier  genre  ,  est 
resserré  et  entièrement  clos  par  sa 
partie  supérieure  ,  tandis  qu'il  est  ou- 
vert, et  a  ses  divisions  écartées  dans  les 
Bettes.  11  nous  semble  donc  que  l'on 
devra  un  jour  réunir  en  un  seul  et 
nicmc  genre  les  Bettes  et  les  Anse- 
rines. 

L'espèce  la  plus  intéressante  est  la 
Bette  oïdimùic , Beta ui/I^raris,  grande 
Tlante  annuelle  ou  bisannuelle,  ori- 
ginaire des  contrées  méridionales  de 
l'Europe  ,  et  abondamment  cultivée  , 
surtout  aujourd'hui.  Elle  présente 
deux  variétés  ou  races  principales  , 
qui ,  l'une  et  l'autre  ,  se  subdivisent 
en  plusieurs  sous-variétés  ;  ces  deux 
races  sont  :  la  Poirée  et  la  Betterave. 

La  PoiRÉE ,  dont  Linné  avait  Hiil  une 
espèce  particulière  sous  le  nom  de 
Be/a  Cic/a,se  distingue  par  sa  racine 
dure  ,  ligneuse  et  légèrement  rameuse. 
Elle  présente  une  sous-variété  re- 
marquable par  la  largeur  considérable 
delà  côte  ou  nervure  moyenne  de  ses 
l'euilles,qul  est  la  seule  partie  dont  ou 
fasse  usage  comme  aliment  ;  on  la 
connaît  sous  le  nom  de  Carde-Foirée. 
Quant  à  la  Poirée  ordinaire,  ce  sont 
ses  feuilles  toutes  entières  que  l'on 
mange  ;  leur  saveur  est  douce  et  fade  : 
on  les  mélange  généralement  à  l'O- 
seille pour  en  masquer  l'acidité. 

La  Betterave,  Beta  vulgarls,  L. 
offre  une  racine  pivotante,  chai- 
nuc  ,  obconique  ,  très  -  épaisse  , 
qui  a  quelquefois  le  volume  de  la 
cuisse.  Cette  variété  a  acquis  ,  de- 
puis une  quinzaine  d'années  ,  une 
importance  extraordinaire,  et  sa  cul- 
ture peut  exercer  une  influence  mar- 
quée ,  non-seulement  sur  l'agricul- 
ture en  général ,  mais  encore  sur 
l'économie  politique.  Pendant  long- 
temps ,  la  Betterave  n'a  été  cultivée 
qu'à  cause  de  ses  racines  qui,  lors- 
qu'elles sont  cuites,  ont  une  saveur 
douce  et  sucrée,  et  peuvent  servir  d'a- 
liment à  l'homme  ,  et  qui ,  lorsqu'elles 
sont  crues  ,  sont ,  ainsi  que  leurs 
feuilles ,    un  fourrage  extrêmement 


BET  3o3 

sain  et  abondant  pour  les  Bœufs,  les 
Vaches  et  les  Moutons.  Marcgravc  le 
premier  fit  voir,  par  des  expériences 
multipliées,  que  la  racine  de  la  Bet- 
terave contient  une  quantité  considé- 
rable de  Sucre,  dont  l'extraction  est 
peu  coûteuse  et  facile  à  opérer.  Plus 
tard,  M.  Achard  de  Berlin  sut  tirer 
habilement  parti  de  la  découverte  de 
Marcgrave,  et  fit  connaître  les  procé- 
dés au  moyen  desquels  on  pouvait 
opérer  en  grand  l'extraction  du  Sucre 
de  Betterave.  Une  pareille  découverte 
ne  pouvait  pas  rester  indifférente  pour 
la  France,  à  une  époque  oii,  privée 
par  les  suites  de  la  guerre  continen- 
tale et  maritime  de  toute  communi- 
cation avec  ses  colonies ,  la  politique 
de  ce  pays  voulait  interdire  à  l'An- 
gleterre l'entrée  des  denrées  coloniales 
dans  aucun  des  ports  du  continent. 
Aussi  le  gouvernement  français  pro- 
tégea-t-il ,  par  tous  les  moyens  en  sou 
pouvoir  .  l'introduction  en  France  de 
cette  nouvelle  source  de  riches- 
ses. C'est  particvdièrement  à  Chap- 
tal  que  l'on  doit  les  perfectionne- 
mens  sans  nombi-e  que  les  procédés 
de  fabrication  ont  successivement 
éprouvés.  Pendant  long-temps  ,  pres- 
que toutleSucrc  consomméen  France 
a  été  fourni  par  les  racines  de  la  Bet- 
terave ,  et  aujourd'hui,  oii  la  paix  a 
rétabli  les  libres  communications 
entre  toutes  les  parties  du  globe  ,  le 
Sucre  de  Betterave,  préparé  en  France, 
peut  encore  rivaliser  avec  le  Sucre 
de  canne  que  l'on  apporte  des  deux 
Indes. 

La  racine  de  Betterave  présente 
trois  sous-variétés  relatives  à  sa  cou- 
leur qui  est  tantôt  rouge  ,  tantôt 
blanche  et  tantôt  jaune.  Cette  dernière 
est  celle  que  l'on  préfère  en  France 
pour  l'extraction  du  Sucre. 

La  culture  de  la  Betterave  est  deve- 
nue une  branche  importante  de  l'a- 
griculture européenne.  Cette  Plante 
demande  une  terre  profonde,  bien 
meuble ,  un  peu  grasse  et  mélangée 
de  sable.  Les  terrains  argileux  et 
très-froids  ne  lui  conviennent  pas 
plus  que  les  terrains  trop  secs  et  trop 
sabloûneux.  Elle  doit  être  semée  au 


3o4  BET 

printemps,  lorsque  les  gelées  ne  sont 
plus  à  ciaindre;  tantôt  on  repique  {es 
jeunes  pieds ,  tantôt  on  les  sème  à 
plein  champ.  On  doit  sarcler  avec 
beaucoup  de  soin  les  terrains  ou  l'on 
cultive  la  Betterave ,  car  cette  Plante 
est  une  de  celles  qui  redoutent  le  plus 
le  voisinage  des  mauvaises  Herbes. 
C'est  dans  les  quinze  premiers  jours 
du  mois  d'octobre  que  l'on  doit  ré- 
colter les  lacines  de  Betterave  ;  passé 
cette  époque ,  les  matériaux  du  Sucre 
se  décomposent,  et  ces  racines  ne 
contiennent  plus  que  du  Nitrate  de 
potasse.  —  V  oici  en  peu  de  mots  les 
procédés  mis  en  usage  pour  extraire 
et  fabriquer  le  Sucre  de  Betterave: 
1°.  On  lave  les  racines  ou  on  les  racle 
superficiellement  pour  en  séparer  la 
terre  et  les  autres  ordures;  on  coupe 
le  collet  et  les  fibrilles  ;  a"  on  les  ré- 
duit en  pulpe  au  moyen  de  râpes 
mues  par  une  roue  d'engralnage  ;  V^ 
on  soumet  immédiatement  cette  pulpe 
à  la  presse  afin  d'en  exprimer  le  Suc  , 
avant  que  la  fermentation  ait  pu  s'y 
établir  ;  4°  ce  suc  est  ensuite  versé 
successivement  dans  tiois  chaudières. 
On  le  despume  dans  la  première;  on 
le  clarifie  et  l'amène  à  la  consistance 
d'un  sirop  épais  dans  la  seconde,  et 
il  finit  de  cuire  dans  la  troisième  ;  5° 
lorsqu'il  est  bien  cuit ,  on  le  verse 
dans  des  formes  coniques  oLi  il  se  cris- 
tallise en  masse  irrégulière  et  laisse 
écouler  la  Mêlasse;  6°  enfin  on  le  raf- 
fine par  les  mêmes  procédés  que  le 
Sucre  de  canne.  —  Lorsqu'il  a  été 
bien  raffiné,  le  Sucre  de  Betterave  est 
entièrement  identique  avec  le  Sucre 
de  canne ,  au  point  qu'il  est  impos- 
sible de  les  distinguer  l'un  de  l'autre. 
Cette  identité  existe  également  dans 
leurs  caractères  chimiques  et  leurs 
propriétés.  C'est  en  vain  que  l'igno- 
rance et  la  prévention  ont  cherché  à 
jeter  quelque  défaveur  sur  le  Sucre 
indigène,  en  le  faisant  passer  pour 
inférieur  en  qualité  au  sucre  des  Co- 
lonies ;  les  connaissances  chimiques  , 
et  surtout  l'expérience  journalière  se 
sont  réunies  pour  détruire  ces  erreurs 
populaires.  —  Le  marc  ou  résidu  de 
la  pul'pe  de  Betterave,  quand  on  eu 


BET 

a  exprimé  le  suc,  est  loin  d'être  un 
objet  à  dédaigner.  Tous  les  Bestiaux 
en  sont  extrêmement  avides,  et  l'on 
peut  le  conserver  pour  les  nourrir  une 
partie  de  l'hiver.  On  engraisse  égale- 
ment les  Porcs  et  la  Volaille,  soit 
avec  ce  résidu  ,  soit  avec  les  éplu- 
chures  que  l'on  a  enlevées  des  raci- 
nesavantdeles  réduire  en  pulpe. (a.  R.) 

BETTE-RAVE.  bot.  phan.  Es- 
pèce de  Bette.  ^.  ce  mot.  (b.) 

BETTHYLE.  ins.  Même  chose  que 
Béthyle.  /^.  ce  mot.  (aud.) 

BETYS.  BOT.  PHAN.  r.  Bètre. 

BEUDINGIAN.  bot.  phan. 
Même  chose  que  Badindjan.  V.  ce 
mot.  (b.) 

BEURRE.  zooL,  bot.  et  min. 
Substance  grasse,  molle ,  douce,  d'un 
blanc  jaunâtre  ,  qui  se  sépare  du  lait 
par  l'agitation  prolongée  de  ce  liqui- 
de; il  y  est  contenu  plus  ou  moins 
abondamment  suivant  l'espèce  d'Ani- 
mal qui  l'a  fourni.  Il  est  spécifique- 
ment plus  léger  que  l'eau  ;  il  est  doué 
d'une  odeur  particulière,  aromatique, 
qui  devient  insupportable  par  l'alté- 
ration que  cette  substance  éprouve 
très-promptement  lorsqu'elle  est  ex- 
posée pure  au  contact  de  l'air.  Le 
Beurre  ,  suivant  Chevreuî ,  est  com- 
posé de  Stéarine  ,  d'Élaïne  ,  d'un  peu 
d'Acide  butirique  et  d'un  principe 
colorant  particulier.  Le  Beurre  est 
d'un  usage  fréquent  dans  l'économie 
domestique ,  comme  assaisonnement 
de  beaucoup  de  mets  ;  étendu  sur  le 

Eain ,  il  forme  une  nourriture  agréa- 
le  ,  devenue  de  première  nécessité 
chez  certains  peuples  ;  les  Flamands 
en  particulier  l'emploient  en  pharma- 
cie dans  la  préparation  de  quelques 
remèdes  externes.  On  parvient  a  le 
conserver  pendant  assez  long-temps, 
en  le  privant  de  toute  humidité  par  la 
fusion  ,  et  en  le  garantissant  de  l'at- 
teinte de  l'air  ;  dans  le  ménage ,  on  se 
contente  de  le  saler  fortement  et  de  le 
couvrir  d'une  forte  saumure. 

On  nomme  Babeurre  ou  Beurre 
DE  i,ait  et  Lait  baratié  la  liqueur 
presque  entièrement  coroposce  du  se- 


BEU 

rum  fin  Tjait  qui  s'appelle  aussi  viû- 
giivemcnt  Pe!U-Lai/.  Cette  substance 
a  le  plus  grand  rapport  avec  riiumcuV 
lymphatique. 

On  a  étendu  le  nom  de  Beurre  à 
plusieurs  autres  substances  tirées  des 
trois  règnes  ,  ainsi  l'on  a  appelé  : 

*  Beurres  d'Antimoink  ,  d'Arse- 
nic ,  deBismutji  ,  d'Et.vtx  ,  nr.  Zinc, 
etc. ,  des  Sels  métalliques  qui,  par 
leur  déliquescence  ,  oflient  un  aspect 
gras.  Ces  Sels  sont  ordinairement  des 
Chlorures. 

Beurrede  BA^rBOTTC  (Mungo-park), 
même  chose  que  Beurre  de  Galaji.' 
^''.  ce  mot. 

Beurre  de  Cacao  ,  l'Huile  concrè- 
te,  douce  ,  odorante  ,  d'un  blanc  jau- 
nâtre, que  l'on  obtient  par  expression 
à  chaud  après  broiement,  ou  par  ma- 
cération chaude  ,  de  l'amande  du  Ca- 
caoyer, T/ieobroma  Cacao,  L.  Le 
Beurre  de  Cacao  est  employé  en  mé- 
decine comme  pectoral  et  adoucissant. 
Beurre  de  Cire  ,  la  cire  distillée 
qui,  passant  presque  tout  entière  et 
sans  beaucoup  d'altération  dans  le 
récipient,  y  prend  une  consistance 
analogue  à  celle  du  Beurre  provenu 
du  laitage. 

Beurre  de  Coco,  une  substance 
analogue  au  Beurre  de  Cacao  ,  et  que 
l'on  obtient  delà  même  manière,  mais 
du  fruit  du  Cocotier,  Cocos  nucifera, 
L.Les  Indiens  s'en  servent  comme  de 
Beurre  de  Yache.  (dr..  z.) 

Beurre  de  Galaji  ,  une  matière 
grasse,  concrète,  jaunJtre,  un  peu 
grenue ,  d'une  savcurdouceàtre ,  que  , 
selon  Aublet,  on  retire  en  Afriqued'uû 
Palmier  du  genre  Élaïs,  et,  selon 
Jussieu ,  des  graines  d'un  Arbre  in- 
déterminé de  la  famille  des  Sa  potées. 
Les  Africains  l'emploient  dans  la 
cuisine  oii  elle  a  le  même  usage  et  à 
peu  près  le  même  goût  que  le  Lard. 

Beurre  de  montagne,  Kamcnnoie 
maslo,  c'est-à-dire,  Cei  rrede  roche 
chez  les  Russes,  un  méiauge  d'Ar- 
gile, d'Alunlhic  sulfatée,  dÙxyiîe  de 
Fer  et  de  Pélroie  ,  dont  ludèur  est 
pénétrante,  la  couleur  blanchâtre, 
la  cassure  lamelleusc  et  brillante  ,  et 
la  saveur  astringente.  Il  se  trouve, 

TOME   II. 


BEV  3o.'> 

en  forme  de  stnlaclites  ,  dans  les  ca- 
vilcs  sciiisteuses  de  la  Haute-Lusace, 
en  Sibérie,  aux  environs  de  Krosn- 
viarsk  ,  sur  le  Jenissci  et  sur  les 
monls  voisins  du  fleuve  Amour. 
Les  Elans  et  les  Chevreuils  en  sont 
Iriands.  On  l'emploie  comme  appjU 
pour  attirer  ces  Animaux  dans  les 
pièges. 

Beurre  de   Muscade,  une  subs- 
tance grasse,  rougeàl.e  c^t  très-odo- 
'm/''',  ^"'  conserve  toujours  un  peu 
d  Ilude  essentielle.  On  la   retire  'les 
Iru  1  ts d u  J^JyristicaEmoschata ,  L.  Elle 
est  employée  en  médecine  comme  su- 
dorihque  et  anti-spasmodique.     (u  ) 
BEURRERIE.      Beiarcrla.     rot 
phan.  Ce  genre  ,  de  la  famille  des 
iîorraginécs  et  delà  Penlandric  iV'ono- 
gynie,  L.,  créé  par  Jacquin,  avait  été 
réuni   à   ÏE/irclla   par    VVilklenow; 
Kunth  vient  de  le  rétablir  de  nou- 
veau comme  genre  distinct ,  avec  les 
caractères  suivans  :  calice  campanule 
a  cinq  dents  plus  ou  moins  iirofon- 
des;  corolle  infundibuliforme,  à  cincr 
divisions,   dépourvue  d'appendices- 
ctammes  à  peine  saillantes  ;   style  à 
deux  divisions  plus  ou  moins  pro- 
fondes,   terminées   chacune   par   un 
stigmate  capitulé;   le  fruit  est  forme 
de  quatre  pyrènes  ,  dont  les  noyaux 
sont  biloculaircs  et  chaque  loge  mo- 
nosperme. Ce   genre  renferme  deux 
espèces    originaires    de    l'Amérique 
méridionale.   Ce   sont   des   Arbustes 
:t  feuilles  alternes  et  entières;  ayant 
des  fleurs  blanches  disposées  en"  co- 
r.ymbe.  Il  diflere  de  l'Ehretie  ,   prin- 
cipalement  par   son   fruit   formé  de 
quatre  pyrènes,  tandis  qu'il  n'en  offre 
que  deux  dans  les  Ehretics.      (a.  r.) 
BEVARO.  MAM.  Syn.  espagnol  de 

<^^^fO'"-  (A.D..N-S.) 

BEYERASA  ou  PEYERASA  ft 
PEYERAZZA.  MouE.Dcnominalion^ 
Italiennes  vulgaires  employées  parti- 
culièrement à  Yenise  ,  ainsi  que  celle 
dey>/t'e/o«e,  pourdésigncrla  Coquille 
bivalve  appelée  par  les  Latins  C/iama 
pipcrata  selon  Belon  [Jqnat.  p.  io4) 
Gcsner  et  Aîdrovandc  la  désigneiit 
aussi  sous  ce  dernier  nom.  Cette  Co- 

20 


3o6 


BEZ 


quille  paraît  être  le  Mya  hispaiùca  de 
ChcmnilZjdoutGmelinafaitplusicurs 
espèces,  cnlr(^  autres  la  Mactra pipe- 
râla  {ct-oon pqjerel/a],  type  du  genre 
Abénaire.  F",  ce' mot.  Mais  iV  paraît 
qu'en  d'autres  parties  de  l'Italie,  on 
donnait  des  noms  analogues  à  \a  f^e- 
nus  peirucosa.  Selon  Belon  ,  à  B.a- 
vennc,  on  appelait  autrefois  celle-ci 
Poverazo,  etaujourd'hui ,  selon  Plan- 
ons, Povemccia.  Poli  dit  qu'on  l'ap- 
pelle encore  Pererazza.  Par  consé- 
quent, t%sdénominations  s'appliquent 
àdeux  espèces.  /^.  Biverone.      (f.) 

BEXUCO.  BOT.  PHAN.  (L'Ecluse.) 
Racine  purgative  du  Pérou,  provenant 
d'un  Végétal  indéterminé  ,  peut-être 
la  même  chose  que  Béjuco  ou  Béju- 
que.  (B-) 

BEXUQUILLO.  bot.  phan.  (Cho- 
mel.)  C'est-à-dire  Petit Bejugue.  Syn. 
portugais  d'Ipécacuanlia.  (b.) 

BEYAPURA.  POIS.  (  Laclienaye- 
Desbois.  )  Poisson  indéterminé  du 
Brésil,  bon  à  manger,  dont  le  dos 
est  noir  et  le  ventre  blanc.  (b.) 

*  BEYSZKER.  pois.  (Gesner.)  Syn. 
de  Cobitis  fussi/is,h.  P'.ComTË.  "(b.) 

BEZAAINTJE-KLIPVISCH.  pois. 
(Renard.  )  Syn.  hollandais  dans 
l'Inde  de  Chétodon  cornu.  (b.) 

*  BEZAR.  POIS.  (Valentin.)  Syn. 
de  Scorpœna  /lorrida,  L.   p".  ScoR- 

PÈNE.  (b.) 

BEZERCHETAN.  bot.  phan.  (Da- 
lécliamp.)  Syn.  arabe  de  Lin.        (b.) 

BEZERCOTHUME.  bot.  phan. 
(Daléchamp.)  Syn.  arabe  de  Plantago 
Psylliurn,  L.  K.  Plantain.  (b.) 

BEZETTA.  BOT.  phan.  (Murray.) 
L'un  des  noms  vulgaii'es  du  Crotoii 
tinctorium,h.  (b.) 

BÉZOARD.  zooL.  min.  On  donne 
ce  nom  aux  Pierres  ou  calculs  qui  se 
forment  dans  différens  viscères  des 
Animaux.  La  crédulité  attribuait  au- 
trefois des  vertus  extraordinaires  à  ces 
concrétions,  et  le  haut  prix  auquel  les 
portait  leur  rareté,  les  exposait  à  Je 
nombreuses    sophistications.    De -là 


BHA 

sont  venues  les  épithètcs  de  Bczoai-ds 
vrais  et  de  Bézoards  faux  ou  factices. 
On  distinguait  encore  les  Bézoards 
orientaux  des  Bézoards  occidentaux 


qui  étaient  pioduits  par  des  Animaux 
d'Europe  ou  d'Amérique,  et  dont  on 


rélendait  que  les  propriétés  étaient 
beaucoup  intérieures  à  celles  des  au- 
tres. Z-^'.  Calculs.  C'est  de  l'Antilope 
Oryx  ou  plutôt  du  Paseng  (Chèvre 
sauvage  de  Kaempfer),  que  provien- 
nent les  Bézoards  oiientaux.  Ce  nom 
de  Bézoard  a  été  étendu  à  d'autres 
coi'ps  dont  la  forme  était  plus  ou 
monis  voisine.  Ainsi  l'on  a  appelé  : 

BÉZOARD  FOSSILE  ,  des  concré- 
tions calcaires  foiméesde  couches  su- 
perposées, que  l'on  soupçonnait  avoir 
été  produites  dans  le  corps  des  Ani- 
maux et  rejetées  par  eux.  On  ne  lui 
accordait  que  peu  de  propriétés.  Ou 
sait  maintenant  à  quoi  s'en  tenir  sur 
ces  concrétions  sphéroïdales  formées 
comme  les  stalactites  ,  et  que  1  on 
trouve  dans  tous  les  terrains  calcaires. 
On  a  encore  appelé  Bézoard  fossile 
des  Alcyonites  de  forme  aiTondie. 

Bézoard  marin  ,  le  Madrepora. 
calcarea  de  Pallas. 

Bézoard  minéral  ,  le  proloxyde 
d'Antimoine  précipité  du  chlorure  de 
ce  Métal. 

Le  nom  de  Bézoard  végétal  pro- 
posé pour  les  concrétions  nommées 
Calappites  par  Runiph  ,  nous  paraît 
devoir  être  lejeté  de  l'histoire  natu- 
relle. /^.  CaLAPPITE.  (DR..Z.) 

BÉZOARD  ,      BÉZOARDIQUE. 

moll.  Noms  vulgaires  ,  parmi  les 
marchands  et  les  amateurs ,  d'une  Co- 
quille univalve ,  le  Buccinum  glau- 
cum  de  Linné,  Cassidea  glauca , 
Brug.;  Casque  Bézoard ,  Cassis  glau- 
ca,  Lam..k.  (An.  s.  vert.,  2"  édit. 
T.  VII.  p.  221).  C'est  le  Casque  Bé- 
zoard de  Davila ,  et  le  Casque  Bézoar- 
diquede  Séba.  /^.  Casque.  (f.) 

BEZOGO.  POIS.  Syn.  de  Pagre. 
f^.  Spare.  (b-) 

BÉZOLE.  POIS.  r.  BÉsoLAT. 

BU  AIR  A.  MAM.  Syn.  indien  de 
Bélier.  (»•)' 


BIIULLES.  150T.  niAN.  (  Dalc- 
<;liainp.)  L'un  des  syn.  arabes  de 
Saule.  (b.) 

BHUNTES.  BOT.  riiAN.  (  Dalé- 
cliainp.)  Syn.  arabe  d'^fsp/wdc/as J/.s- 
/itluaiis  ,  L.  K.  AsrnonÈLF..  (b.) 

BI.  INS.  Syn.  suédois  d'Abeille  do- 
mestique, (b.) 

BFA.  MOTX.  Nom  collcelif  malais 
donné  à  un  très-grand  nombre  de 
Coquilles  univalves ou  bivalves,  et  au- 
quel on  ajoute  un  mot  spécilique , 
pour  désigner  toile  ou  telle  espèce. 
Ccst  ainsi  que  le  Bia  anadaba  est 
VArca  antiquata-,  le  Bia  baduht  et  le 
BiAMiMiîi  sont  la  f'olutaT'cspertiliOj 
le  BiA  Terbang  est  le  Pcctea  Pleiiro- 
nectes ,  etc. ,  etc.  ;  le  Biv  Tzonka  est 
la  Cyprœa  Moneta  de  Linné  ,  vulgai- 
rement appelée  Canris  ou  3Ionnaic  de 
Guinée.  Mais  Sonnini  peut  s'ctre 
tromjié  en  prenant  le  mot  Bia  tout 
seul ,  comme  désignant  spécialement 
cette  dernière  espèce  cirez  les  Sia- 
mois. (F.) 

BIACUMINÉES.  bot.  PHAN.(Mir- 
bel.)  Poils  qui,  sur  les  feuilles  de  cer- 
tains Végétaux,  sont  fixés  par  le  mi- 
lieu. DeCandolle  les  novnmc  en  nanet- 
te.  Ceux  du  Mafpiphia  uiens,  L.,  of- 
frent cette  singularité.  (b.) 

BI- AILES.  INS.  On  a  quelquefois 
donné  ce  nom  aux  Diptères.         (b.) 

BIAL  ET  EIVALES.  mam.  Syn. 
hongrois  de  Buffle.  T^.  Boeuf,      (b.) 

*  BTALLAou  BJALLA.  bot. phan. 
S^-n.  AcCampanula  rotundifolia ,  L. 
dans  quelques  cantons  de  la  Suède. /^. 
Campanule.  (b.) 

BIALOZOR.  OIS.  Syn.  polonais 
du  Gerfault,  Falco  candicans,L.  (b.) 

BIANCHEÏ.  OIS.  Syn.  piémontais 
de  Fauvette  grise.  (b.) 

BIANCHEÏTI.  BOT.  crypt.  Syn. 

Çiémontais  de    Truffe    blanche.    P". 
RUFFE.  (b.) 

*  BIAPHOLIUS.  MOLL.  Dénomi- 
nation générique  latine  qui  paraît 
avoir  été  employée  par  le  docteur 
Leach  dans  un  ouvrage  qui  n  a  pas 


BFB 


3n- 


été  publié.  Elle  est  citée  par  Lamarck 
(Anim.  s.  vert.,  2''  édit.  T.  \,  p.  45,i) 
à  rarticlcdii  Solen  rninuli/s  que  Leaeb 
a  appelé  Biapholiiis  spinosus.  J\Iais 
cette  '-spèce  paraît  être  la  véritable 
Hiatelle  de  Daudin,  et  être  distincte  du 
J\Iya  arcilca  ,  J^inné  ,  avec  lequel  Cu- 
vier  l'a  réunie  dans  le  genre  Jlialcllc 
(Règne  Anim.  T.  11,  p.  491,  note  2), 
dont  elle  doit  seule  faire  partie.  La- 
marck rapporte  aussi  à  ce  dernier  gen- 
re \cMya  arctica,  et  place  la  véritable 
Hiatelle  dans  les  Solens,  comme  nous 
venons  de  le  voir ,  en  donnant  à  ces 
deux  Coquilles  le  même  synonyme  de 
Clicnmitz.  Le  genre  Biapholius  de 
Leacli  paraît  être  le  même  que  le 
genre  Hiatelle.  V.  ce  mot. 

BlARAïACAou  MARITACACA. 

MAM.  (Pison.)  Syn.  de  Crabier.  F",  ce 
mot.  '  (d.) 

*  BIARO.  BOT.  piiAN.  Racine  du 
Nympliœa  Lotus  que  l'on  mange  en- 
core en  Egypte,  et  que  l'on  trouve 
quelquefois  sur  les  marchés  de  Da- 
miette  et  du  Caire.  (b.J 

BIARON.  BOT.  piiAN.  (Dioscoridc.) 
S3fn.  à' Arum  Dracunculus  ,  L.  P' . 
GouET.  (b.) 

BIASLIA.  BOT.  PHAN.  Yandclli  dé- 
crit et  figure  sous  ce  nom  une  Plante 
du  Brésil,  qui  diffère  peu  du  Mayaca 
d'Aublet,  /'''.  ce  mot,  et  doit  être  con- 
sidérée comme  étant  précisément  la 
même,  suivant  Vahl.  (a.d.j.) 

BiATORA.  BOT.  CRYPT.  {Lichens.) 
Ce  genre  avait  été  établi  par  Achar 
dans  sa  Llchénographie  Universelle. 
Le  Biatora  lurgida ,  seule  espèce  de 
ce  genre,  a  été  regarde;  depuis  par  cet 
auteur  (  Synopsis  Lickenuni  ,  p.  3o) 
comme  une  simple  variété  du  Leci- 
dca  albo-cœrutescens.  T^.  Lecidea. 
(ad.b.) 

BIATU.  OIS.  Syn.  vulgaire  de  l'Or- 
tolan ,  Emberiza  Hortulana ,  L.  V. 
Bruant.  (dr..z.) 

BIB  ou  BÏBE.  Nom  que  les  ^jê- 
cheurs  anglais  donnent  à  une  espèce 
de  Morue,  Gadus  luscus,L.       (n.) 

BIBARO.mam.  A^Bivaro. 


:)oS  BIB 

BIBASSTER.  kot.  piian.  Nom  vul- 
gaire à  rilc- de -France  et  à  Masca- 
rcignedu  Mespiliisjaponica ,  qui  com- 
mence à  s'y  répandie  dans  les  jar- 
dins, (b.) 

BIBBY.  BOT.  PHAN.  (Histoire  géné- 
rale des  Voyages.)  Palmier  indétermi- 
né de  l'Amérique  méridionale  ,  que 
Lamaixk  croit  être  voisin  de  l'Aouara 
on  Avoira.  Son  tronc  est  armé  de  pi- 
quans  ;  il  fournit  une  liqueur  agréable 
à  boire.  De  ses  fruits  ronds  et  de  la 
grosseur  d'une  Noix,  on  relire  par 
ébullition  une  Huile  employée  pour 
oindre  le  corps.  (b.) 

BIBE.  POIS.  F.  BiB. 

BTBER.  MAM.  Du  latin  i^^■^e/•.  Syn. 
allemand  de  Castor.  (b.) 

BIBERRATZE.  mam.  C'est-à-dire 
liai-Castor.  Syn.de  Dcsman,  selon 
Dcsmarest.  (b.) 

BIBION.  OTS.  (Savigny.)  Syn.  de  la 
Demoiselle  de  Numldie,  yirdeaVugo, 

L.   /-.  GrUJE.  (DK..Z.) 

BTBION.  Bihlo.  INS.  Genre  de  l'or- 
dre des  Diptères  ,  extrait  du  grand 
genre  Tipuîe  par  Geoffroy  (  Hist.  des 
Ins.  T.  II ,  p.  568),  qui  lui  a  assigné 
pour  caractères  :  antennes  en  If,  per- 
ibliécs ,  presque  aussi  courtes  que  la 
tête  ;  bouclie  accompagnée  de  barbil- 
lons recourjjés  et  articulés  ;  trois  pe- 
tits yeux  lisses.  La  treille  (Considér. 
génér.  p.  58i)  place  ce  genre  dans 
la  fiimille  des  ïipulaires,  qui  est  com- 
prise dans  celle  des  Nemocères  du 
B.ègne  AnimaldeCuvier.  Ses  caractè- 
res sont  d'après  lui  :  antennes  courtes, 
épaisses  ,  cylindriques  ,  perfoliécs  ,  de 
neuf  articles,  insérées  devant  les  yeux; 
palpes  filiformes ,  courbés  ,  de  quatre 
à  cinq  articles  distincts  ;  trois  petits 
yeux  lisses;  segment  antérieur  du 
thorax  sans  épines  ;  jambes  anté- 
rieures prolongées  ,  à  leur  extrémité  , 
en  une  pointe  forte,  en  forme  d'épine. 
— Le  genre  Bibion,  admis  aujourd'hui 
par  tous  les  entomologistes,  ne  fut 
pas  d'abord  accueilli  par  Fabricius  , 
qui  s'empara  de  ce  nom  pour  l'appli- 
quer à  un  groupe  nouve.iu  d'Insectes 
très-diiférens ,  appelé  depuis  TiiÉhjî- 


BIB 

VE.  /^'.  ce  mot.  Cependant  un  examen 
ultérieur  lui  fit  sentir  la  nécessité  d'a- 
dopter la  manière  de  voir  de  Geoffroy. 
Maisjiievoulantpasrestituer  à  ces  In- 
sectes la  dénomination  de  Bibion,  dont 
il  avait  fait  une  application  inconve- 
nante, il  lui  substitua  celle  d'/Z/z/t-rz , 
employée  déjà  par  Scopoli  pour  dési 
gner  certains  Diptères  du  genre  Stra- 
tiome.  Le  genre  Bibion,  tel  que  nous 
le  décrivons  ici ,  c'est-à-dire  ,  tel  qu'il 
a  été  établi  par  Geoffroy  et  adopté 
par  Latreillc  et  Meigeu  ,  a  plusieurs 
points  de  ressemblance  avec  celui  des 
Tipules  ;  il  eu  diffère  néanmoins  par 
la  forme  des  antennes ,  la  présence 
des  yeux  lisses  etla  brièveté cîu  corps. 
Il  a  un  plus  grand  nombre  de  rapports 
avec  les  Dilophes,  les  Scatopics  et  les 
Simules  ,  et  peut  cependant  en  être 
distingué  par  des  considérations  tirées 
des  antennes  ,  des  yeux ,  des  palpes 
et  des  pales. 

Ces  Insectes  ,  d'ailleurs  ,  ont  la  tête 
assez  différente  dans  les  deux  sexes, 
pourvue,  dans  le  mâle,  de  deux  veux 
a  reseaux,  très -grands,  rcums  entre 
eux  supérieurement,  ce  qui  la  rend 
grosse  et  arrondie.  La  femelle  ,  au 
contraire  ,  a  les  veux  de  celte  espèce, 
très-petits,  et  par  cela  même  la  tête 
peu  volumineuse  et  aplatie.  Oa  re- 
marque à  son  sommet  et  en  arrière,  les 
petits  yeux  lisses ,  situés  sur  une  éléva- 
tion très-saillante.  Les  antennes  sont 
à  articles  grenus,  comprimes  sur  les 
deux  faces  dès  leur  insertion.  Le 
protborax  est  peu  étendu  d'avant  en 
arrière  ,  concave  de  ce  dernier  côté, 
et  emboîtant  le  bord  antérieur  et  con- 
vexe du  tergum  ,  duraésotborax,  qui 
est  très-relevé  dans  la  femelle;  l'é- 
cussoii  de  ce  même  anneau  thoraci- 
que  est  peu  développé  ,  mais  assez 
saillant.  Les  ailes  sont  nues,  mem- 
braneuses ,  borizontales  ,  assez  déve- 
loppées et  assez  profondément  échan- 
crées  à  leur  base ,  sans  cuillerons 
appareils.  Les  balanciers  ,  insérés  sur 
un  métathorax  rudinientairc  ,  re- 
présentent de  courts  filets  tei minés 
par  une  petite  masse  de  forme  ovale 
et  aplatie.  Les  pâtes  ont  une  lon- 
gueuï  moyenne, les  postérieures  plus 


BIB 

clcnducs ,  les  .Tiitcrieiircs  à  cuisses 
ieiillces  et  à  jambes  tenninécs  ])ar 
une  pointe  qui  est  l)euucoiip  moius 
appaiculc  aux  ianil)cs  des  autres  pa- 
les. Enfin,  dans  toutes,  les  tarses  de 
cinq  articles  diminuent  progicssive- 
nient,  le  dernier,  ou  le  moins  long, 
étant  terminé  par  deux  crociiets  et 
trois  pelottcs  spongieuses.  L'abdo- 
men est  allongé  ,  plus  étroit  dans  les 
mâles  que  dans  les  lemelles. 

Les  Bibions  ont  été  étudiés  sous 
plusieurs  rapports  par  Rcauinur  ,  qui 
nous  a  transmis  (Ins.  T.  v,  pag.  55  et 
pi.  7)  des  détails  curieux  sur  leurs 
mœurs. 

Les  sexes  diffèrent  beaucoup  entre 
eux,  ce  quilcs  a  laitconsidércr  par  plu- 
sieurs classilicateurs  comme  des  espè- 
ces distinctes.  L'accouplement  dure 
plusieurs  heures,  et  daus  cet  acte,  le 
mâle  ne  se  tient  pas  sur  la  femelle , 
mais  cstplacé  bout  à  bout,  de  sorte  que 
le  corps  de  l'un  et  celui  de  l'autre  sont 
sur  une  même  ligne  ,  et  paraissent 
n'en  faire  qu'un.  La  jonction  est  tel- 
le ,  quds  ne  se  séparent  pas  ordinai- 
rement lorsqu'on  vient  à  les  saisir,  et 
que  la  femelle  emporte  dans  l'air  le 
mâle  qui  lui  reste  uni.  La  femelle  est 
fécondée ,  et  les  œufs  paraissent  être 
déposés  par  elle  daus  la  terre  ;  les  pe- 
tites larves  qui  en  naissent  s'intro- 
duisent dans  les  bouses  de  vaches  et 
y  vivent  jusqu'à  leur  transformation 
en  nymplies.  Elles  sont  apodes  ,  sem- 
blaldes,  par  la  forme  générale  de  leur 
corps,  à  depctites  Chenilles ,  et  pour- 
vues de  poils  assez  rares  dirigés  en 
arrière  ;  on  croit  qu'elles  changent 
plusieurs  fois  de  peau,  pour  pas- 
ser à  l'état  de  nymphes;  elles  se 
dépouillent  de  celte  peau  de  Ycr, 
à  la  manière  des  Chenilles,  lors- 
qu'elles deviennent  chrysalides.  Elles 
s'enfoncent  aussi  à  cette  époque  daus 
la  terre,  et,  six  semaines  ajirès  envi- 
ron, aiTivcnt  à  l'état  d'Insecte  parfait. 
Leur  apparition  a  lieu  au  printemps, 
à  deux  époques  différantes  ,  qui  ré- 
pondent assez  exactement  à  la  fête  de 
saint  Marc  et  à  celle  de  saint  Jean, 
ce  qui  a  valu  à  ces  Insectes  le  sin- 
gulier privilège  de  porter  les  uuins  de 


BIB  509 

Mouche  de  Sai/if-Fdurcctde  Muuc/ie  de 
Sai/it~Jean.  —  Leur  démarche  et  leur 
vol  sont  lourds.  On  les  rencontre  sou- 
vent en  grande  abondance  sur  les 
Arbres  fruitiers  auxquels  ils  n'occa- 
uionent  aucun  dommage ,  ainsi  que  le 
vulgaire  ignorant  l'a  ])lus  d'une  fois 
])ensé.  Le  genre  Bibion  se  compose 
d'un  assez  grand  nombre  d'espèces. 
Meigen  (  loc.  cit.  )  en  décrit  seize 
hahitans  de  l'Europe,  parmi  lesquelles 
nous  citerons  : 

Le  BiDtoN  PRÉcocK  ,  Bill,  horlula- 
nus,  o\\\ llirtea  hortitlariaàc  Fabri- 
cius  {Eiiturn.  Sjst.  si/jij)/.  Sâi .  2).  11  est 
le  même  que  le  Bibion  de  Saint-Marc 
louge  de  Geoffroy  {lue.  cit.  p.  571 
et  pi.  19,  flg.  5.),  ligure  par  Seliaeilér 
(Jcon.  tah.  io4,lig.  8,  9  ,  le  mâle,  et 
10,  1 1,  la  femelle  ). 

Le  Bibion  di:  Saint -Marc  ,  Bib. 
Marcl ,  ou  le  Biljiou  de  Saint-Marc 
noir  de  Geofl'roy  {loc.  cit.  p.  570), 
qui  ne  dilTère  pas  du  Tipula  Marci 
Jiigra  de  Degéer  (  lus.  t.  vi,  160, 35). 
C  est  cette  espèce  qui  a  été  observée 
par  Réaumui- (/oc.  cit.).  Meigen  re- 
garde aussi  comme  lui  appartenant 
VHirtea  31arci  et  V llirtea  bievieornis 
de  Fabricius  (Syst.  antl.  5^5  et  5oi). 
Le  premier  serait  le  mâle  et  le  second 
la  femelle.  Ces  espèces  et  quelques 
autres  sont  très -communes  aux  en- 
virons de  Paris.  (aud.) 

BIBLIOLITE.  MIN.  C'est-à-dire 
liure  pétrifié.  Nom  très -impropre 
donné  à  des  Schistes  ou  autres  pierres. 
<jui  sont  quelquefois  disposées  comme 
les  feuillets  d'un  livre,  ainsi  qu'à  des 
feuilles  incrustées  de  Chaux  carbo- 
natée ,  ou  simplement  empreintes. 

(LUC.) 

BIBLIS.  Biblis.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Lépidoptères  établi  par 
Fabricius  ,  et  rangé  dans  la  fa- 
mille des  Diurnes  par  Latreille 
(  Règn.  Anim.  de  Cuv.  )  qui  lui. 
réunit  le  genre  Melanitis  du  même 
auteur  {Syst.  Glossat.).  Les  caractères 
distincts  du  génie  Biblis  sont  très-peu 
tranchés  et  se  réduisentauxsuivans  : 
antennes  terminées  en  une  petite 
luassue  allongée  j   palpes  inlerieurs 


oio  BIC 

manifestement  plus  longs  que  la  tête. 
—  Ces  Insectes  ont  Beaucoup  de 
ressemblance  avec  les  Yanesses  et 
les  Nymphales;  leurs  palpes  inférieurs 
sont  peu  comprimés  ,  très-poilus  , 
avec  la  face  anlérieure  de  Icuis  deux 
premiers  articles  presque  aussi  large 
ou  plus  large  que  leurs  côtés ,  et  le 
dernier  article  n'étant  au  plus  que 
d'une  demi-fois  plus  court  que  le  pré- 
cédent ;  la  cellule  discoïdale  et  cen- 
trale des  ailes  inférieures  est  ou- 
verte postérieurement.  Leurs  clie- 
nillcs  ont  sur  le  corps  des  tubercules 
charnus  et  pubescens.  Ce  genre  est 
peu  nombreux  en  espèces,  et  parmi 
celles  qui  ont  été  décrites  une  seule 
présente  d'une  manière  distincte  les 
caractères  assignés  au  genre.  Cette 
espèce  a  reçu  le  nom  de  Blbtis  Tha— 
<:/G/m,  Godard  (Encycl.  Méthod.  Ent. 
T.  g,  p.  .026);  elle  est  la  même  que  le 
Fapilio  Blblis  de  Herbst  (Papil.  tab. 
248,  fig.  1,  2),  et  le  Papllio  Hyperia 
de  Cramer  (Pap.  pi.  206,  fig.  E.  F.)  ; 
on  la  trouve  au  Brésil  et  dans  l'île  de 
St.-Tliomas.  Les  autres  espèces,  au 
nombre  de  six  et  toutes  exotiques  , 
décrites  dans  l'Encyclopédie  Méthodi- 
que ,  doivent  rentrer,  suivantLa treil- 
le, dans  les  genres  voisins.  Parmi  elles 
nous  remarquerons  la  Biblis  Ilithyie , 
J3.  Ilithjia,  ou  le  Papllio  Illthyla  de 
Cramer  (Pap.  ,  pi.  210  ,  fig.  a.  b.  le 
ma!e,  et  pi.  2i4,  fig.  c.  d.  la  femelle), 
et  de  Drury  (Ins.  2,  tab.  17,  fig.  1,2), 
qui,  d'après  l'examen  attentif  qu'en  a 
fait  Godard,  appartient  au  genre  Ya- 
nesse. Cette  espèce  se  trouve  à  Sierra- 
Leone;  elle  paraît  aussi  habiterla  côte 
de  Coromandel.  (aud.) 

*  BIBORA.    KEPT.   OPH.   F-.   Yi- 

VORA. 

*  BIBORALA.  BOT.  phan.  Syn. 
portugais  de  Myrobolan.  (e.) 

BIBREDIL.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  \  Heracleum 
Sphondyllum,  L.  /^.  Berce.         ffi.) 

BICARÉNÉ.  REPT.  sai;r.  r.  Tu- 
PIN.VMBIS. 

BICHE.  MAM.  Femelle  du  Cerf. 
On  a  étendu  ce  nom  à  plusieurs  es- 


BIC 

pèces  du  même  genre  ,  qui  seront 
mentionnées  au  mot  Cerf.  (b.) 

BICHE.  Pois.Syn.de  Sco/nôe/et  de 
Squalus  glaucus ,  L.  K.  Scombre  et 

CaKCII  ARIAS.  (b.) 

BICHE.  INS.  Geoffroy (Hist.  des  Ins. 
T.  1 ,  p.  62  )  désigne  sous  le  nom  de 
grande  Biche  la  femelle  du  Lucanus 
Ceivus ,  cl  sous  celui  de  petite  Biche 
la  femelle  du  Lucanus  parallellpe- 
dus.  K.  Lucane.  (aud.) 

BICHERINO.  BOT.cRYFT.  Nom  que 
porte  aux  environs  de  Florence  un 
petit  Champignon  coriace  figuré  par 
Micheii  (  JV  o»-'.  Gen.  t.  70 ,  f.  9),  et  qui 
appartient  au  genre  Polypore.  V.  ce 
mot.  '  (B.) 

BICHET.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Ro- 
cou.  V.  ce  mot.  (b.) 

BICHIOS,   BICHO    ou    BICIOS. 

INTEST.  Nom  qu'on  donne  en  Guinée 
au  Dragoneau  qui  s'introduit  dans 
les  chairs.  (b.) 

BICHIR.  Polypterus.  pois.  Genre 
établi  dans  le  premier  volume  des 
Annales  du  Muséum  ,  par  Geoffroy 
Saint-Hilaire.pour  un  Poisson  fort  rare 
dans  le  Nil  même  où  j  usqu'ici  on  ne  l'a 
trouvé  que  dans  les  lieux  profonds. 
Geoffroy  n'en  a  vu  que  trois  ou  qua- 
tre individus  malgré  le  haut  prix 
qu'il  donna  de  ceux  qu'on  lui  appor- 
tait. Ce  genre  appartient  à  l'ordre 
des  Malacoptérygiens  abdominaux  , 
famille  des  Clupés.  Ses  caractères 
sont  :  corps  allongé  et  couvert  d'é- 
caiJIes  pierreuses  :  un  seul  rayon 
plat  aux  ouïes  j  un  grand  nom- 
bre de  nageoires  dorsales  séparées  , 
soutenues  chacune  par  une  forte 
épine  que  suivent  quelques  rayons 
mous;  la  caudale  entourant  la  queue, 
et  l'anale  en  étant  fort  voisine  infé- 
rieurement  ;  ventrales  placées  très- 
en  arrière,  et  pectorales  portées  sur 
un  bras  écailleux  un  peu  allongé. 
On  voit  autour  de  chaque  mâchoire 
un  rangde  dents  coniques,  et  derrière 
des  dents  en  velours. 

On  trouve  ordinairement  le  Bicliir 
au  temps  des  basses  eaux  ;  il  est  Car- 
nivore ;  sa  ciiair  est  blanche  et  savou- 


BTC 

reuse  ;  ses  œufs  sont  de  couleur  vortc, 
et  sa  vessie  aérienne  est  double.  11  est 
inuui  de  16  à  18  dorsales,  lî.  i,P.  3j, 
V.  12,  A.  1.5,  C  19.  —  Longueur  to- 
tale, j  pied  6  pouces.  Couleur  générale 
vert  de  mer,  tirant  sur  le  blanc  sale 
sous  \c  ventre,  avec  quelques  taches 
uoirâtres  irrégulières,  plus  nombreu- 
ses vers  la  qneue  que  vers  la  tète  ;  li- 
gue latérale  droite  peu  visible  ;  peau 
écailleuse  ,  dure  ,  en  cuirasse  ;  langue 
non  couverte  de  dents  comme  dans 
lesEsoces.CePoissou  pourrait  à  la  ri- 
gueur, ainsi  que  les  Phoques,  em- 
ployer ses  nageoires  antérieures  à  la 
reptation,  celles-ci  étant  situées,  com- 
me nous  l'avons  dit ,  à  l'extrémité  d' une 
sorte  de  petit  bras  qui  a  plus  d'un 
pouce  et  demi  de  longueur.  (b.) 

BICHON.  5fAM.  Race  de  Chiens 
domestiques  provenue  du  croisement 
du  petit  Barbet  et  de  l'Epagueul.  P'. 
Chi£N.  (b.) 

BICHON.  INS.  Nom  spécifique  em- 
ployé parGeotTroy  (Hist.  dos  Ins.  T.  11, 
p.  466  )  pour  désigner  un  Insecte  dip- 
tère qu'il  rapporte  au  genre  Asile,  et 
que  les  entomologistes  modernes  re- 
gardent comme  le  type  du  genre  Bom- 
byle.  F',  ce  mot.  (aud.) 

BICHON  DE  MER.  eciun.  Même 
chose  que  Balate ,  selon  Bosc.  P'.  Ba- 

i^ATÊ.  (LAM..X.) 

BICLE  ou  BIGLE,  mam.  Nom  don- 
né en  Angleterre  à  une  race  de  Chiens 
qu'on  emploie  pour  la  chasse  du  Liè- 
vre. (A.D..NS.) 

BICORNE.  INTEST.  Nom  donné  par 
quelques  auteurs  au  genre  de  Vers 
découvert  et  décrit  par  Sulzer  sous  le 
nom  de  Ditrachyceros.  P^.  ce  mot. 

(LAM..X.) 

BICORNE.  BOT.  PHAN.  Ventenat  a 
donne  ce  nom  ,  à  cause  des  deux  pro- 
longemens  situés  à  la  base  des  an- 
thères de  la  plupart  des  Plantes  qui  la 
composent ,  à  la  famille  que  Jussicu 
appelle  Ericiuées.  /^.  ce  mot. 

*  On  donne  aussi  quelquefois  le 
nom  de  Bicorne  ou  de  BÈri.  a  corne 
au  Martynia  annua.  V.  Martynic. 

(B.) 


BIU  on 

BICQUEBO.  OIS.  r.  Ba(2uebo. 

*  BICUCULLA.  bot.  piian.  Nom 
générique  sous  lequel  Borckhauscn  a 
désigné  une  espèce  qu'il  a  séparée  du 
genre  Fumaria  ,  le  /'.  fun^rosa  d'Ai- 
ton.  C'est  l'Adlumia  de  De  Candolle. 
V .  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

*  BICUCULLATA.  bot.  phan. 
Marchand  ,  dans  les  Mémoires  de  l'A- 
cadémie des  Sciences,  avait  ainsi  nom- 
mé une  espèce  tie  Fumelerre  de  Ijin- 
né,  le  Tumaria  cucullarla  ,  placé  par 
De  Candolle  dans  le  genre  Diclytra  , 
dont  il  est,  par  conséquent  ,  syno- 
nyme. J^.  Diclytra.  (a.  d.  j.) 

BIDACTYLE.  ois.  Nom  vicieux  , 
puisqu'il  est  formé  de  mots  empruntés 
à  deux  langues  différentes  ,  employé 
par  quelques-uns  pour  Didaclyle.  f^. 
ce  mot.  (b.) 

BIDENT.  Bidens.  bot.  pu  an.  Genre 
de  la  famille  des  Corymbifères  de 
Jussicu  ;  de  la  tribu  des  llélian- 
thées ,  de  Cassini  ;  Syngénésie  éga- 
le ,  L.  —  Les  folioles  de  l'iuvolu- 
crc  sont  disposées  sur  deux  rangs, 
les  extérieures  ordinairement  plus 
longues,  difformes  et  étalées;  le  ré- 
ceptacle est  plane  ,  garni  de  pail- 
lettes. Au  centre  sont  des  fleurons  tu- 
buleux  ,  hermaphrodites  ;  à  la  circon- 
férence des  demi- fleurons  neuires  , 
d'autres  fois  staminifères  ,  ou  enfin  ils 
manquent  quelquefois  ,  de  manière  à 
ce  que  la  fleur  soit  alors  entièrement 
flosculeuse.  Les  akènes  sont  compii- 
niés  ,  quadrangulaires  ,  surmontés  de 
deux  à  cinq  arêtes  persistantes  et  rudes 
au  toucher,  à  cause  des  petits  crochets 
recourbés  qui  les  garnissent.  —  Les 
espèces  de  ce  genre  sont  des  Plantes 
presque  toutes  herbacées  ,  à  feuilles 
opposées,  dont  le  contour  est  entier 
ou  diversement  incisé  ;  à  fleurs  termi- 
nales ,  solitaires  ou  disposées  en  co- 
rymbes  ,  dont  le  rayon  est  ordinaire- 
ment jaune  ,  et  plus  rarement  blanc. 
Les  auteurs  en  avaient  décrit  environ 
une  vingtaine  ,  nombre  que  Kunth  a 
presque  porté  au  double  dans  ses 
Noua  Gênera  elSpecies ,  T.  iv,  p.  200- 
2Ô9  ,  tab.  081.  La  plus  gi'ande  partie 
des  espèces  est  donc  originaire  d'Ame- 


512  BIE 

rique.  Il  nous  svifiit  ici  d'en  décrire 
deux,  les  seules ,  avec  quelques  varié- 
tés ,  qui  croissent  dans  nos  environs. 
Jj'une  est  le  Bidens  tripartita ,  L.  dont 
la  tige  cylindrique,  cannelée,  Lran- 
cbue  et  j  ougeâtrc  s'élève  jusqu'à  deux 
pieds.  Ses  leuilles ,  divisées  en  trois 
ou  cinq  folioles  oblongues,  dentées  , 
imitent  celles  de  l'Eupatoire  ou  du 
Chanvre  ;  ses  fleuis  ,  garnies  de  quatre 
à  cinq  bractées  presque  entières  et 
plus  longues  qu'elles  ,  sont  jaunes  , 
droites  et  presque  tloscuieuses.  Dans 
l 'autre,  le  ^.  ceniiia,\^. ,  qui  est  moins 
liante  ,  les  feuilles  sont  embrassantes, 
presque  réunies  par  la  base  ,  ovales  , 
lancéolées  ,  dentées  en  scie  et  glabres, 
et  les  folioles  de  l'involucre,  colorées 
en  leur  bord ,  paraissent ,  en  grandis- 
sant, former  inie  couronne  de  denii- 
llqurons.  Toutes  deux  se  x'cncontrent 
dans  les  lieux  aquatiques. 

Adanson  (Fam.FIa/U.T.  ii,  p.  Ï29) 
a  étendu  le  nom  de  Bident  à  la  dixième 
et  dernière  section  de  sa  famille  des 
Composées.  (b.) 

BIDET.  MAM.  Cheval  de  selle  de 
taille  moyenne,  allant  l'amble  ,  dont 
se  servent  principalement  les  fermiers 
elles  bouchers  pour  aller  en  foire. 

(T.  D.  B.) 

BIDI,  BOT.  PiiAN.  Syn.  de  C/jpsis 
aculeata  au  Sénégal. /^.CnYrsiDE.  (b.) 

BIDI-BIDI.  OIS.  Espèce  du  genre 
Poule-d'Eaû,  Rallus  jamaicensis ,  L. 
l'.  Poule-d'Eau.  (DII..Z.) 

BIDONA.  BOT.  CRYPT.  (Adanson.) 

V.  ACONTIA. 

BIDZJAM.  BOT.  PHAN.  (Rhéede.) 
Syn.  de  Sésame  dans  la  presqu'île  de 
Malaca.  (b.) 

BIEBER.  MAM.  Syn.  de  Castor. 

(A.D..NS.) 

BIEGGUSB.  OIS.  Syn.  duPhalarope 
Platyrbynque  ,  Tringa  lobata  ,  L.  en 
Laponie.  V'.  Phalarope.       (dr..z.) 

BIELLOUGE.  mam.  Même  chose 
que  Béluga.  V.  ce  mot.  Steller  dit 
qu'au  Kamtschatka  Bieluga  en  est  sy- 
nonyme, (b.) 

BIELOKYOST.  ois.  Syn.  polonais 


BIE 

duPygargue,  P'ultur  albicilla ,  L.  V. 
Aigle.  (dr..z.) 

BIENEN-FROSS.  ois.  Syn.  de  Guê- 
pier,  Merops  jlpiaster ,  L.  en  Allema- 
gne. (B.) 

BIEN-JOINT.  BOT.  PHAN.  Ce  nom, 
donné  à  une  espèce  de  Badamier,  le 
Terminalia  anguslifulia ,  par  les  habi- 
tans  de  l'Ile-de-France ,  à  cause  de 
la  densité  et  de  la  solidité  de  son  bois , 
fut  ensuite  altéré  par  les  Européens 
en  celui  de  Benjoin  ,  et  l'Arbre  en  con- 
séquence fut  regardé ,  à  tort  ,  comme 
fournissant  le  baume  ainsi  nommé. 
/^.  Benjoin.  (a.  d.  j.) 

BIERE.  Cerefisia  des  Italiens ,  Cer- 
vesa  des  Espagnols.  Liqueur  résultant 
de  la  décoction  d'Orge  g-^rmée  ,  mise 
en  fermentation.  On  l'aromatise  ordi- 
nairement avec  le  fruit  du  Houblon  , 
que  l'on  fait  bouillir  avec  l'Orge  ,  afin 
de  donner  à  la  Bière  une  saveur  légè- 
rement amère,  et  la  rendre  susceptible 
de  se  conserver  long-lemps.  Cette  li- 
queur, que  l'on  modifie  de  beaucoup 
de  manières,  est  d'une  grande  res- 
source pour  les  babitans  des  pays  pri- 
vés de  vignobles ,  et  d'un  usage  géné- 
ral dans  le  nord.  (Dii.,z.) 

BIERG-FUGL.  ois.  Syn.  de  Pin- 
gouin et  de  Macareux  en  Islande. 

(DR..Z.) 

BIERG-UGLE.  ois.  Syn.  du  Grand- 
Duc,  Strix  Biiboy  L.  eu  Norw^ège.  f^. 
Chouette.  (dr..z.) 

BÎERKNE  ,  BIERNE  ou  BJORK- 

NA.  POIS.  Syn.  de  Cjprlniis  latas ,  L. 
T^.  Cyprin.  (b.) 

BIÈVRE.  MAM.  Quc]quefoisJ5///<?. 
Vieux  noms  du  Castor,  évidemment 
dérivés  du  latin  lùber.  On  trouvait 
alors  cet  Animal  en  France,  et  la  ri- 
vière des  Gobelins  ,  qui  traverse  main- 
tenant Paris ,  en  nourrissait  probable- 
ment quand  elle  ne  traversait  que  des 
bois  ;  de-là  le  nom  de  ripière  de  Bièvie 
sous  lequel  nos  ancètrcsla  désignaient, 
et  qu'elle  conserve  sur  de  vieux  plans. 

BIEYPiE.  ois.  Syn.  vulgaire  du 
Grand  Ilarle ,  Mcrgus  Me /ganser,  L. 

HaRLE.  (DR..Z.) 


BIF 

BIF.  MAM.  Prctcndu  produit  <lc 
raccoiiplomcut  du  Taureau  avec  l'A- 
ncsse.  (b.) 

BIF.  OIS.  (Pline.)  Syn.  de  l'Orfraie , 
Talco  Ossifragus , L.  A^. Aigle. (uR..z.) 

*  BIFAUlli  Bijarius.  bot.  Terme 
par  lequel  ou  désigne  la  disposition 
des  parties  de  la  Plante,  qui  se  déve- 
loppent en  deux  séries  ou  llles  assez 
régulièrement  opposées.  (b.) 

BIFEIjILLE.  annel.  Dicquemarc 
(Journ.  de  pliys.  i"'  vol.  Année  17S6) 
a  décrit  el  figuré  sous  ce  nom  un  très- 
petit  Animal  marin,  presque  mycros- 
copique  ,  qu  il  recueillit  au  llàvrc  :  la 
ligure  qu'il  en  donne  est  trop  incor- 
recte et  la  description  trop  vague  poiu" 
qu'on  puisse  ,  avant  de  nouvelles  ob- 
servations, rien  décider  sur  la  place 
a  n'occupera  cet  Animal  dans  la  classe 
es  Annelidcs  à  laquelle  il  paraît  cer- 
tainement appartenir.  Blainvillc  ce- 
pendant ,  afin  ,  dit-il ,  de  l'introduire 
d'une  manière  provisoire  dans  le  sys- 
tème, propose  de  lui  appliquer  le 
nom  générique  de  liosacella,  et  d'ap- 

Ëeler  Dicijuemartiana  l'espèce  dont 
•icquemare  a  parlé.  Quoi  qu'il  eu 
soit,  les  caractères  connus  de  cet  Ani- 
mal sont  de  vivre  en  société  ,  c'est-à- 
dire  ,  groupé  autour  d'un  axe  com- 
mun ,  de  manière  à  représenter  une 
sorte  de  rosette  de  couleur  blanche  et 
translucide;  cette  rosette  résulte  d'un 
plus  ou  moins  grand  nombre  de 
tuyaux  cylindriques  plus  déliés  à  leur 
extrémité  ,  libre  jusqu'à  leur  base,  au- 
tour de  laquelle  ils  s  insèrent  à  la  ma- 
nière des  pétales  d'une  Rose;  il  sort 
de  chaque  tu3'au  un  tube  membra- 
neux, transparent,  d'une  couleur  verte 
très-foncée ,  évasé  en  entonnoir ,  de 
l'intérieur  duquel  s'élève  par  inter- 
valles une  autre  tige  de  même  couleur, 
très-allongée  et  tiès-grêle^  terminée 
par  un  bouton  qui  se  déploie  et  fi- 
gure alors  deux  feuilles.  Le  moindre 
attouchement  fait  contracter  instam- 
ment ces  parties  qui  rentrent  dans  le 
tube.  Blainvillc  suppose  que  les  deux 
feuilles  représentées  par  Dicqueniare 
ne  sont  autre  chose  que  des  branchies, 
et  qu'elles  sortent  plulôl  de  la  partie 


BIF 


3i3 


inférieure  delà  tige  que  de  son  centre. 
La  présence  de  ces  deux  feuilles  que 
nous  regardons  aussi  comme  bran- 
chies ,  la  place  qu'elles  occupent  à  la 
Partie  antérieure  du  corps  ,  ainsi  que 
cxislenced'untube  naturel,  permet- 
tent de  rapprocher  ces  Animaux  du 
genre  Scrpule,  tel  que  l'a  établi  Sa- 
vigny.  V.  ce  mot.  (aud.) 

*  BI FEUILLE.  BOT.  piian.  On 
donne  quelquefois  ce  nom  ,  qui  n'est 
qu'une  traduction  de  l'épithèle  spéci- 
fique latine  ,  au  Majanthcrnum  bifolia 
qui  était  un  Muguet,  Conuallaria  de 
Linné,  ainsi  qu'à  VOrchis  bifolia,  L., 
et  AvixOphiys  curdata  et  paludosa  du 
même  naturaliste.  (b  ) 

*  BIFORE.  Bifora.  bot.  piian, 
Hoffmann,  dans  son  Traité  des  Om- 
bellifères ,  a  décrit  sous  le  nom  de  Bi- 
Jora  le  Coriaudrum  testiculaturn  de 
Linné  ,  dont  il  a  fait  un  genre  nou- 
veau ,  adopté  ensuite  par  Sprengel 
qui  l'a  nommé  Biforis.  Ce  genre  se 
distingue  surtout  des  Coriandres  dont 
il  a  le  port ,  par  son  involucre  et  ses 
involucellcs  ordinairement  composés 
d'une  seule  foliole;  par  ses  pétales 
égaux  ,  les  extérieurs  n'étant  pas  plus 
grands  ;  par  ses  fruits  didymes  et  ver- 
ruqueux  dont  la  commissure  est  un 
peu  creuse  et  percée  de  deux  trous 
vers  sou  sommet  j  de-là  le  nom  de 
Bifora. 

L'espèce  unique  de  ce  genre,  Bi- 
fora dicocca ,  Hoffm.  umb.  192,  Bi- 
foiùstesticulata,  Sprengel ,  est  j  comme 
nous  l'avons  dit ,  le  Coriandnun  testi- 
culaturn de  Linné,  petite  Plante  an- 
nuelle et  délicate  dont  la  tige  est  an- 
guleuse, les  feuilles  décomposées  en 
lanières  linéaires  ,  lancéolées  ,  aiguës  , 
qui  croît  dans  les  moissons  des  con- 
trées méridionales  de  l'Europe.  Wous 
l'avons  trouvée  aux  environs  de  Grasse 
en  Provence.  (a.  k.) 

*  BIFORIS.  BOT.  PHAN.  (Sprengel.) 

V.  BlEORE. 

BIERE.  MAM.  F.  BlÈVRE. 

BIFURQUE.  BOT.  ciiYPT.  Noiu 
donné  comme  français, par  Palisot  de 


5i4  BIG 

Beauvois  ,  aux  Mousses  du  genre  Di- 
cranuin.  V.  ce  mot.  (b.) 

BIG.  MAM.  Nom  belge  du  Cochon 
de  lait  selon  Desmarest ,  d'oli  le  nom 
de  Biggetje  Ginneesch  qui  signifie 
petit  Cochon  de  Guinée,  donné  au 
Cobaye,  Cochon  d'Inde.    (a.d..ns.) 

BIGARADE,  bot.  phan.  Variété 
d'Oranger.  (b.) 

BIGARRE.  REPT.  et  POIS.  Nom  spé- 
cilique  d'un  Tupinambis  ,  d'un  Spaie 
et  d'un  Chéfodon.  f^.  ces  mots,    (b.) 

BIGARREAU,  bot.  piian.  Variété 
de  Cerises;  l'Arbre  qui  la  produit  est 
nommé  Bigarreautier.  K.  Cerisier. 

(B.) 

♦  BIGAYE  ou  BIZIGAYE.  ins. 
Diptère  indéterminé  de  la  forme  d'un 
Cousin  ,mais  plus  gros,  commun  dans 
les  bois  humides  des  îles  de  France 
et  de  Madagascar,  ou  il  fait  aux  hom- 
mes et  aux  Animaux  des  piqûres  dont 
la  douleur  est  insupportable  ;  son 
bourdonnement  nocturne  est  aussi 
très-fatigant.  (b.) 

BIGERELLAetBIGIOLONE.bot. 
CRYPT.  Nom  italien  de  diverses  espèces 
de  Champignons  indéterminés ,  qui 
sont  mangeables  et  paraissent  appar- 
tenir au  genre  Agaric.  (b.) 

BIGGEL.  mam.  (Parsons,  Tmns. 
phil.  t.  43.)  Antilope  Trago-Camelus , 
Pall.  Probablement  le  Njlgaut.  J^. 
Antilope.  (b.) 

BIGGETJE  GUINEESCH.  mam. 
V.  Big. 

BIGIOLINO  et  BIGIONE.  bot. 

CRYPT.  T".  BeREINGOZZINO. 

BIGITZ.  (  Tragus.  )  Probablement 
le  Vaneau  ,  Iringa  VaneUus,  L.  (b.) 

BIGLE,  mam.  V.  BicEE. 

BIGNEASSU.  BOT.  piian.  (  Ca- 
melli.  )  Arbrisseau  des  Philippines  , 
qui  est  probablement  un  Phytolacca. 
V.  ce  mot.  (b.) 

BIGNI.  MOLL.  Nom  donné  par 
Adansou  à  une  petite  Coquille  que 
Murray,  d'après  lui  Bruguièrc ,  et 
d'après  celui-ci  Dillwyn ,  ont  rappor- 


BIG 

tée  an  Buccinum  nitidulum  de  Linné.. 
Mais  personne  encore  n'a  parfaitement 
reconnu  celle-ci,  et  il  est  douteux 
que  l'espèce  de  Bruguière  soit  celle 
d'Adanson.  Elle  en  diffère  parla  taille 
et  les  caractères,  et  paraîlêtredu  gen- 
re Nasse  de  Lamarck,  puisqu'il  indi- 
que une  callosité  sur  la  columelle. 
Martini  l'apporte  avec  doute  le  B. 
nitidulum  de  Linné  à  une  espèce  très- 
différente  de  celle  de  Bruguière  ,  et 
qui  ne  paraît  pas  surtout  être  celle  de 
Linné  [Conchjl.  T.  iv,  p.  59,  tab. 
125  ,  fig.  1194,  1195  ).  Le  Bigui  nous 
paraît  être  la  Coquille  décrite  par  La- 
marck sous  le  nom  de  Buccinum  lœ- 
pigatum,  et  le  vrai  B.  nitidulum,  ainsi 
que  Munay  l'a  indiqué.  Mais  il  faut 
ôter  de  l'espèce  de  Lamarck  les  syno- 
nymes qu'il  y  rapporte  et  qui  appar- 
tiennent, selon  nous,  à  sa  Columbella 
nitida ,  vrai  B.  lœvigatum  de  Linné  ; 
et  non  celui  de  Martini  qui  en  est 
fort  éloigné. 

D'après  l'examen  critique  des  des- 
criptions et  des  figures  ,  nous  croyons 
pouvoir  établir  de  la  manière  suivante 
la  synonymie  du  Bigni ,  en  le  rappor- 
tantau genre Colombelle de  Lamarck. 

CoLOMBELEE  BiGNi ,  Col.  nitidula. 
Le  Bigni  Adanson  (Sénég.  p.  i35, 
tab.  9 ,  f  27  )  ;  Bucc.  nitidulum  , 
Linné,  Syst.  iiat.  i2o5;  Lister,  Sy- 
nops.  tab.  964 ,  f  49  ;  Gualtieri ,  Test. 
tab.  52,  f.  c? 

Bucc.  lœvigatum  y  Lamarck  (An. 
s.  vert.,  seconde  édit.  T.  vu,  p.  270, 
n.  39.  P^.  Colombelle.  (f.) 

BIGNONE.  Bignonia.  bot.  phan. 
Ce  genre  forme  le  type  de  la  famille 
des  Bignoniacées.  Voici  ses  carac- 
tères ,  tel  qu'il  a  été  limité  par  Jussieu 
qui  en  a  retiré  plusieurs  espèces  pour 
en  faire  les  genres  Catalpacl  Tecoma, 
V.  ces  mots  :  le  calice  est  campa- 
nule, à  cinq  dents,  quelquefois  à  peine 
marquées.  La  corolle  estmonopétale;' 
son  tube  est  très-court;  son  limbe  est 
en  cloche  allongée  ,  partagé  à  sou  som- 
met en  cinq  lobes  inégaux,  for- 
mant deux  lèvres  :  les  étamines  sont 
au  nombre  de  quatre,  fertiles  et  didy- 
names ,  accompagnées  d'un  filet  sté- 


BIG 

1  Ile  ,  qui  est  l'indice  d'une  cinquième 
cfamine  avortée;  le  stvie  est  termine 
par  un  stigmate  hilnmcllé;  la  capsule 
est  allongée  et  en  forme  de  silique  ,  à 
deux  loges  séparées  par  une  cloison 
qui  est  parallèle  aux  valves;  les  grai- 
nes sont  imbriquées  ,  membraneuses 
sur  leurs  bords,  disposées  sur  deux 
rangées  longitudinales.  —  Le  genre 
Biguone  se  compose  d'Arbres  ou  Ar- 
brisseaux, souvent  grim pans  et  munis 
de  vrilles,  qui  se  plaisent  particuliè- 
rement dans  les  contrées  chaudes  du 
globe;  leurs  feuilles  sont  opposées , 
quelquefois  simples  ,  d'autres  fois  ter- 
nées  ,  digitées  ou  pennées;  les  fleurs 
forment  en  général  de  grandes  pani- 
cules  axillaires  ou  terminales.  On 
compte  aujourd'hui  plus  de  (piatre- 
vingts  espèces  appartenant  à  ce  genre. 
On  en   cultive  plusieurs  dans   les 

iardins  :  telles  sont  le  Bignone  de 
'île  de  Norfolk  ,  Bignoniapandorea  , 
(And.  rep.  86.  Yent.  malm.  t.  43),  joli 
Arbrisseau  sarmenleux,  à  feuilles  per- 
sistantes ,  pennées  ,  composées  de 
cinq  à  sept  folioles  elliptiques  et  den- 
tées, luisantes;  ses  fleurs  blanches, 
lavées  de  pourpre,  forment  des  grap- 
pes axillaires.  On  le  cultive  en  terre 
de  Bruyère,  dans  la  serre  tempérée. 
—  Le  Bignone  de  la  Chine ,  Bignonia 
graadijlora  ,  Willd.  ,  remarquable 
par  ses  fleurs  safranées  ,  dont  la  co- 
rolle et  le  calice  sont  de  la  même  lon- 
gueur, et  qui  forme  un  Arbuste  éga- 
lement sarmenteux  et  grimpant.  Le 
Bignonia  Catalpa,  L.  forme  le  genre 
Catalpa  de  Jussieu.  V^.  ce  mot.  Les 
Bignonia  stans  et  ladicans  appar- 
tiennent, avec  quelques  autres,  au 
genre  Tecoma  du  même  auteur.^. 
Tecoma.  Ce  dernier,  cultivé  en  plei- 
ne terre  dans  plusieurs  parties  ae  la 
France  ,  est  presque  naturalisé  dans 
certains  cantons  des  Laudes ,  oii  il 
fait  l'ornement  de  quelques  haies  ,  et 
sert  à  couvrir  les  tonnelles  des  jar- 
dins, (a.  r.) 

BIGNONIACÉES.  Bignoniacece. 
EOT.  PHAN.  Cette  famille  de  Plantes 
appartient  au  groupe  des  Dicotylé- 
dones inonopélales,  dont  la  corolle 


BIG  3i5 

est  hypogyne  ;  voici  les  caractères  gé- 
néraux des  genres  qui  s'y  trouvent 
réunis  : 

Les  Bignoniacées  sont  des  Arbres, 
des  Arbrisseaux,  ou  plus  rarement 
des  Plantes  herbacées,  dont  la  lige 
est  souvent  sarmonlcuse  et  garnie  de 
vrilles  ;  leurs  feuilles  ,  ordinairement 
opposées  ou  ternées,  sont  rarement 
alternes  ;  le  plus  souvent  elles  sont 
composées,  soit  digitées,  soilimpari- 
pcnnées;  il  est  fort  rare  d  en  trouver 
qui  soient  entières  ;  leurs  fleurs  of- 
frent une  inflorescence  très-variée  ; 
tantôt  elles  sont  solitaires  et  ter- 
minales ,  tantôt  elles  sont  réunies 
en  épis  ou  en  grappes  axillaires  ou 
terminales  ;  leur  calice  est  mono- 
sépale, souvent  persistant;  quelque- 
fois il  est  campaniforme  ;  d'autres 
fois  il  ressemble  à  une  sorte  de  spa- 
the  unilatérale  ;  son  limbe  présente 
cinq  divisions  plus  ou  moins  pro- 
fondes; la  corolle  est  toujours  mono- 
pétale ,  hypogyne  et  irrégulière  ;  sa 
forme  est  très-variée  ;  le  limbe  est  or- 
dinairement à  cinq  divisions  inégales  , 
disposées  en  deux  lèvres  ;  les  étamiues 
sont  fréquemment  au  nombre  de  qua- 
tre ,  didynames,  accompagnées  ou 
non  d'un  filet  stérile,  qui  est  l'indice 
d'une  ciuquièuie  étaminc  avortée  ; 
plus  rarement  on  n  en  rencontre  que 
deux  de  fertiles  ,  les  autres  étant  res- 
tées rudimentaires  ;  dans  quelques 
genres,  les  cinq  étamiues  sont  égales 
et  fertiles;  les  anthères  sont  toujours 
à  deux  loges  qui  s'ouvrent  par  un  sil- 
lon longitudinal;  l'ovaire  est  libre ^^ 
appliqué  sur  un  disque  hypogyne,  et 
ofiVeleplus  souvent  deux  loges,  plus 
rarement  une  seule,  ou  un  nombre 
plus  considérable.  Nous  ferons  remar- 
quer ici  que  tous  les  botanistes  ,  jus- 
qu'à ce  jour  ,  se  sont  trompés  ,  à  notre 
avis ,  en  attribuant  au  genre  Martynia 
un  ovaire  à  quatre  ou  cinq  loges.  Ce 
genre  3  certainement  l'ovaire  unilocu— 
laire;  mais  lesdeuxtrophospermesqui 
sont  pariétaux  ,  ayant  leur  surface  in- 
terne très-sinueuse ,  semblent  partager 
la  cavité  du  péricarpe  en  plusieurs  lo- 
ges ,  ce  qui  n'arrive  pas.  Gaertner  lui- 
même  ,  qui  attribue  au  genre  Martj- 


3i6 


BIG 


nia  une  capsule  à  cinq  loges  ,  dans  la 
coupe  transversale  qu'il  donne  du 
3Iartynia  annua,  t.  iio  ,  fig.  e,  la  re- 
présente à  une  seule  loge  dans  la- 
quelle on  voit  saillir  deux  trophos- 
pernies  bipartis.  Chaque  loge  con- 
tient oi'dinairemeut  plusieurs  ovules  ; 
le  st^le  est  simple  et  se  termine  iiar 
un  stigmate  le  plus  souvent  bilamellé. 

Le  fruit  se  présente  dans  la  plupart 
des  geiues  sous  la  forme  d'une  cap- 
sule, uni  oubiloculaire  ,  s'ouvraut  en 
deux  valves ,  soit  dans  toute  leur  lon- 
gueur ,  soit  seulement  par  leur  som- 
met; d'autres  fois  ce  fruit  est  ime 
sorte  de  drupe  sèche  à  une  ou  plu- 
sieurs loges  ,  terminée  quelquefois 
par  une  longue  pointe  ;  les  graines , 
quelquefois  munies  d'appendices 
membraneux  en  forme  d'ailes ,  ren- 
ferment ,  sous  un  épisperme  souvent 
double  ,  un  embryon  dressé  ,  un  peu 
comprimé  comme  les  graines. 

Tels  sont  les  caractères  généraux 
qui  distinguent  la  famille  des  Bigno- 
uiacécs,  ainsi  que  nous  allons  tout  à 
l'heure  la  circonscrire ,  en  énumérant 
les  différens  genres  que  nous  pensons 
lui  appartenir. 

De  Jussieu  (  Gênera  Plantanim  ) 
avait  divisé  les  genres  de  la  famille 
des  Bignoiiiacées  en  trois  sections. 
Dans  la  première^  il  plaçait  ceux  dont 
le  fruit  est  une  capsule  bivalve  ,  et 
dont  la  tige  est  herbacée;  les  genres 
Chelone ,  Sesamuni  et  Incaivillœa  y 
étaient  réunis.  La  seconde  section 
renfermait  ceux  de  ces  genres  à  cap- 
sule bivalve  ,  dont  la  tige  est  li- 
gneuse, ssLWoir  :  Milling/oiiia,  Jaca- 
ra/ida,  Catalpa  ,  Tecoma  elBignonia. 
Enfin  ,  il  plaçait  dans  la  troisième 
les  génies  dont  la  capsule  ligneuse 
s'ouvre  seulement  par  son  sonnnet  , 
et  dont  la  tige  est  herbacée  ;  on  y 
trouvait  les  genres  Tourrelia,  Mar- 
tynia  ,  C/anio/aria  et  Pedalium. 

Yentenat ,  dans  son  Tableau  du 
Règne  Végétal ,  a  adopté  la  famille 
des  Bignoniacées ,  telle  à  peu  près 
que  de  Jussieu  l'avait  établie.  Cepen- 
dant il  en  a  retiré  avec  juste  l'aison 
les  genres  Ckelone  et  Pensteinon  ,  pour 
les  placer  parmi  les  Scropliularices , 


BIG 
dans  lesquelles  elles  doivent  demeu- 
rer. Mais  il  ne  fit  aucune  mention  des 
genres  un  peu  obscurs  ,  Incaivillœa  , 
Millingtonia  et  Craniolaria. 

Robert  Brown,  dans  sou  savant 
Prodrome  de  la  Flore  de  INouvelle- 
Hollande ,  forme  sa  famille  des  Bigno- 
niacées uniquement  avec  la  seconde 
section  des  Bignoncs  de  de  Jussieu,, 
à  laquelle  il  joint ,  mais  avec  doute  , 
le  genre  Incaivillœa.  Cet  auteur  ne 
dit  pas  ce  qu'il  fait  des  genres  delà 
troisième  section,  à  l'exception  du 
Pedalium ,  qui ,  avec  le  Joscphinia 
de  Yentenat,  constitue  dans  le  Pro- 
drome la  nouvelle  famille  des  Péda- 
liuées.  P^.  ce  mot. 

Le  travail  le  plus  lécent  et  le  plus 
complet  sur  la  famille  des  Bignonia- 
cées est  celui  de  Kunth  ,  publié  dans 
le  Journal  de  physique,  décembre 
1818.  Dans  cet  important  Mémoire, 
l'auteur  s'efforce  de  prouver  que  la 
nouvelle  famille  des  Pédalinées ,  éta- 
blie par  Brown  ,  doit  être  de  nouveau 
réunie  aux  vraies  Bignoniacées  dont 
elle  offre  tous  les  caractères.  Le  fruit 
multiloculaire  et  indéhiscent ,  d'après 
lequel  Brown  a  surtout  établi  cette 
famille ,  se  rencontre  ,  suivant  Kunth , 
dans  plusiems  autres  genres  des  vraies 
Bignoniacées.  Nous  ne  saurions  par- 
tager entièrement  celte  opinion ,  puis- 
que nous  avons  observé  que ,  dans  le 
Martynia ,  le  fruit  est  réellement  bi- 
loculaire  et  non  multiloculaire.  Il  en 
est  de  même  dans  le  Sesamum.  Avant 
sa  maturité,  le  fruit  n'est  jamais  qu'à 
deux  loges ,  et  ce  genre  nous  paraît 
avoir  plus  de  rapport  avec  les  Pédicu- 
laLres  qu'avec  les  Bignones.  Quant  au 
genre  Cobœa  que  Kunth  place  parmi 
les  Bignoniacées  ,  nous  le  croyons 
beaucoup  mieux  entouré  dans  les  Po- 
lémoniacées  oii  de  Jussieu  l'avait  mis 
précédemment. 

Yoici ,  selon  nous ,  l'énumération 
des  genres  qui  appartiennent  aux 
vraies  Bignoniacées  : 

f  Bignoniacées  vraies,  Kunth. 
Graines   ailées. 

a  Tige  herbacée. 

Incatvillœa,  Juss.  Tou/rcUa,  Dom- 
bcy. 


Bill 

(3  Tige  ligneuse. 

Catalpa,  Juss.  Tecoma,  Jiiss.  Bi- 
};rionia,  Juss.  Oroxilum,  Vent.  Spa- 
tkodea ,  IJcauv.  Ampliilobium  ,  Kuii l  li . 
J acaranda  ,  Juss.  Vlatycarpum  ,  Bou- 
pl.  Eccremocarpus  ,  Ruiz  et  Pavon. 

f  f  SÉSAMÉF.s ,  Kunth.  Graines  dc- 
pourvucs  d'ailes. 

Sesamum ,  h.  Martynia  y  \j.  Cra- 
niularia  ,  L. 

Quant  aux  genres  Pedalium  et  Jo- 
scp/ii/iia,  n'ayant  pu  étudier  par 
nous-mêmes  la  structure  de  leur  fruit, 
nous  en  traiterons  au  mot  Pcilalinccs. 

(A.  K.) 

BIGORNEAU.  i\ioll.  r.  Bigour- 

NEAU. 

BIGOURNEAU  ou  BIGORNEAU. 

MOLL.  Sur  quelques  parties  de  nos  cô- 
tes vers  l'Océan  ,  on  nomme  ainsi  la 
Coquille  appelée  en  d'autres  lieux 
Vigneau  ou  Vignot  ,  et  en  balavc 
ALykruilc  ou  Aliekruk.  C'est  le  Turbo 
littoreus  de  Linné  (et  non  littoralis, 
conime  l'écrivent  quelques  diction- 
naires), espèce  de  Pahidinc  marine 
de  notre  sous-genre  Littorinc.  Selon 
Favart  d'ilerbigny  ,  c'est  à  des  Néri- 
tes  que  Belon  appliquait  le  nom  de 
Bigourueau./^.ViGNEAXj,  Alykruik, 
Paltjdine  et  Littorine.  (r.) 

BIHAI.  BOT.  PiiAN.  Espècedu  genre 
Heliconia  que  Linné  regardait  dans 
les  premières  éditions  du  Species 
Plantaruin  ,  conune  la  Plante  mère 
des  Masa  paradislaca  et  sapientium  , 
considérantcesdcux  Végétaux  indiens 
comme  des  Hybrides  provenus  d'une 
Plante  américaine,  f^.  Bananier  et 
Heliconie.  (b.) 

BIHIMITROU.  BOT.piiAN.  ^.  Bois 
d'Anisette. 

BIHOR  etBIHOUR.  ois.  r.  Be- 

HORS . 

BIHOREAU.  OIS.  Espèce  de  Hé- 
ron ,  Ardca  JSjct/'corax,  L.  Buff.  pi. 
enl.  758.Cuvier  (Règne  Animal,  t.  i, 
p.  477  )  eu  fait  le  type  d'iui  sous-gcnre 
dans  le  genre  auquel  il  appartient. 

P^.  HÉRON.  (b.) 


BIL  517 

BF.rON.  ROT.  PiiAN.  Térébcntliinc 
très-pure  provcnuedu  Pin.  (b.) 

BIKA.  MAM.  Syn.  hongrois  de 
Taureau.  (a.  D..NS.) 

BIKERA.  ROT.  piiAN.  (  Adanson, 
Fam.P/ant.T.  11.  p.  i.ïo.)Syn.deTe- 
tragonochcta.  ^.  ce  mot.  («.) 

BIL.  REPT.  SAUR.  Il  est  probable 
que  c'est  un  double  emploi  de  Bin. 
/^  ce  mot.  (b.) 

BILAC.  Bllacus  auhllamis.  bot. 
PiiAN.  L'Arbre  nommé  ainsi  dans 
Rumpli  (T.  1.  tab.  8i),  est,  sui- 
vant Linné  ,  le  Crataeva  Marmelos , 
distingué  maintenant  sous  le  nom 
générique  à'0£gle.  Ne  seraient-ils  pas 
congénères  seulement?  /^.  Ëglé. 
(a.d.  J.) 

BILBIL.  OIS.  Syn.  du  Troglodyte, 
Motacilla  Troglodytes,  L.  en  Turquie. 
F".  Sylvie.  (dr..z.) 

BILCOCK.  OIS.  Syn.  anglais  de 
Piâle  d'eau,  Rallus  aquatlcus,  L.  (b). 

BILDSTEIN.  min.  C'est-à-dire 
pierre  de  sculpture  en  allemand.  Syn. 
de  Pierre  de  Lard.  V.  Talc  graphi- 
que. (LUC.) 

BILE.  zooL.  Humeur  sécrétée  d\i 
sang  dans  le  foie  et  reçue  dans  un 
organe  particulier  appelé  la  vésicule 
du  fiel ,  d'oii  elle  s'épanche  ensuite 
dans  le  duodénum.  Il  y  a  des  Animaux 
qui  n'ont  point  de  vésicule  ;  alors  la 
Bile  ne  séjourne  pas  d.»ns  le  foie,  ne 
fait  que  le  traverser  pour  se  rendre 
directement  dans  le  duodénum.  Cette 
humeur  est  liquide,  visqueuse,  lim- 
pide ,  mais  ordinairement  colorée  en 
jaune  ou  eu  vert,  fortement  anière  , 
et  tout  à  la  fois  sucrée  ,  d'une  odeur 
particulière  qui ,  par  une  certaine  al- 
tération ,  se  rapproche  de  celle  du 
Musc;  d'une  pesanteur  spécifique  un 
peu  supérieure  à  celle  de  l'eau.  La 
Bile  est  solublc  dans  l'eau  et  dans 
l'Alcohol  ;  elle  dissout  à  sou  tour  les 
matières  grasses;  elle  perd  sa  trans- 
parence par  la  présence  d'un  peu 
d'acide.  Sa  composition  varie  cliez 
les  diverses  espèces  d'Animaux  qui  la 
produisent  ;  en  général  elle  donne  à 


1)8 


BIL 


l'analyse  :  de  l'eau,  dp.  Picromel ,  une 
matière  résineuse  à  laquelle  on  attri- 
bue l'odeur,  la  saveur  et  la  couleur 
de  la  Ijilc;  de  l'albumine ,  une  ma- 
tière jaune  soluble  dans  les  Alcalis  , 
de  la  Soude, des  Phosphate,  Hydroch- 
lorate et  Sulfate  de  Soude ,  de  l'Hy- 
drochlorate  de  Potasse,  du  Phosphate 
de  chaux  et  de  l'Oxyde  de  ier.  On  n'est 
pas  encore  bien  d'accord  sur  les  fonc- 
tions que  remplit  la  Bde  dans  l'éco- 
nômie  animale;  il  paraît  qu'elle  aide 
la  digestion  duodenale  conjointejneut 
avec  le  suc  pancréatique;  toutefois  la 
rupture  de  ses  proportions  amène 
celle  de  l'equibbre  dans  les  organes 
et  devient  la  cause  d'un  grand  nom- 
bre de  maladies.  On  a  mi-;  à  profit  la 
propriété  qu'a  la  Bile  de  dissoudre  la 
graisse  pour  l'employer  à  enlever  les 
taches  de  cette  matière  sur  les  étoiles  , 
sans  en  altérer  les  couleurs  ;  les  pein- 
tres font  quelquefois  usage  de  la  Bile 
dans  leuis  teintes;  enfin  elle  entre 
dans  plusieurs  préparations  médica- 
menteuses. (Dn..z.) 

BILIMBT.  BOT.   PHAN.  Espèce  du 
genre^w/y/ioa.  /^".Carambolier. (b.) 

*B1LIN0NÏIA.  BOT.  PHAN.  Syn 
de  Jusquiame.  (b.) 

BILLARDIÈRE.  Billardiera.  bot. 
PHAN.Cienre  dédié  par  Smith  au  savant 
botaniste  voyageur  Labillardière ,  au- 
teur delà  Flore  de  Nouvelle-Hollande 
et  des  Décades  des  Plantes  de  Syrie.  Ce 
genre  fait  partie  de  la  nouvelle  fa- 
mille des  Pittosporées  ,  établie  par  R. 
Brovpn  dans  ses  Gênerais  Remarcks. 
Il  offre  les  caractères  suivans  :  son 
calice  est  campanule ,  formé  de  cinq 
sépales  distincts ,  égaux  et  terminés 
en  pointe  ;  sa  corolle  se  compose  de 
cinq  pétales  un  peu  soudés  par  leur 
base  et  semblant ,  au  premier  abord , 
constituer  une  corolle  monopélale, 
longuement  tubuleuse,  dont  le  limbe 
serait  à  cinq  divisions  réfléchies  ;  ses 
étamines,  au  nombre  de  cinq,  sont 
alternes  avec  les  pétales,  et  générale- 
ment plus  courtes  ;  elles  sont  insérées 
sous  l'ovaire.  Celui-ci  est  libre,  al- 
longé ,  à  deux  loges ,  renfermant  cha- 
cune   un    grand    nombre    d'ovules 


BIL 

disposés  sur  deux  rangées  longitudi- 
nales. Le  style  est  très-court ,  terminé 
par  un  stigmate  qui  semble  bilobé. 
Le  fruit  est  une  baie  à  deux  loges, 
tronquée  au  sommet ,  contenant  plu- 
sieurs graines  comprimées,  dont  len- 
dosperme  dur  et  corné  ,  ayant  la  mê- 
me forme  que  sa  graine ,  renferme 
près  du  hile  un  embryon  extrême- 
ment petit.  —  Ce  genre  se  compose 
de  cinq  ou  six  espèces  qui  sont  des 
Arbustes  tous  originaires  de  la  Nou- 
velle-Hollande ,  ayant  leur  tige  quel- 
quefois étalée,  d'autres  fois  grim- 
pante, les  feuilles  alternes  et  dépour- 
vues de  stipules;  les  fleurs  axillaires 
et  pédonculées,  souvent  solitaires  , 
plus  rarement  réunies  au  nombre  de 
trois  à  quatre.  Quelques  espèces  sont 
cultivées  dans  nos  serres  tempérées  ; 
telles  sont  le  Biilardiera  scandens , 
petit  Arbuste  grimpant,  peu  élevé, 
ayant  les  feuilles  Ovales,  aiguës  ,  ir- 
régulièrement dentées  ,  velues  infé- 
rieureraent  ;  les  fleurs  grandes  , 
blanches  ,  portées  sur  des  pédoncules 
solitaires  ,  velus ,  qui  naissent  à  lais- 
selle  des  feuilles  supérieures.  Le  fruit 
est  une  baie  très-obtuse  ,  de  couleur 
violette.  C'est,  à  ce  qu'il  j'araît,  le 
seul  fruit  pulpeux  bon  à  manger  que 
les  voyageurs  aient ,  jusqu'à  présent , 
trouvé  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle- 
Hollande. 

On  cultive  aussi  le  Billardiera 
loiigijlora  àe  Labillard.  {]\'ou.-Holl. 
t.  89),  distinct  par  ses  feuilles  plus 
petites ,  glabres ,  ciliées  sur  leurs 
bords. 

Le  genre  Billabdiera  de  Smith 
est  mentionné  sous  le  nom  de  Labil- 
lardiera,  dans  Rœmer  et  Schultes. 

Quant  au  genre  Billardiera  de 
Vahl ,  c'est  le  Frœlichia  de  Willde- 
now.  J^-  Fr^lichie.  (a.  r.) 

BILLED'IVOIRE.  MOLL.  Nom 
vulgaire  donné  par  les  marchands  et 
les  amateursà  la  P'enus pensyluanica , 
Linné;  Lucina  peiisyluanica  ,  Lam. , 
à  causede  sa  blancheur  parfaite ,  sur- 
toutlorsqu'ellea  étépolie.  V.  LuciNE. 

(r.) 

*  BILLIN  ET  BILLINGHAS.  (Her- 


BLM 

mann.)  bot.  piian.  Syn.  iï Averrhoa 
Bili mil  kCc^XAn.  T'.  Caramuolieb. 

(B.) 

BILLON  ET  BILLOUS.  bot.  piian. 
Nom  donné  dans  le  commerce  au  che- 
velu des  racines  de  Garance,  qui 
donne  une  teinture  do  qualité  inlé- 
ricinc  ,  et  en  Languedoc  à  la  Vesce 
cultivée,  T'aida  saliva  ,\j.  (b.) 

*  BILOBE.  POIS.  Espèce  de  Spare. 
f.  ce  mot.  (b.) 

BILOROT.  OIS.  Syn.  vidgaire  de 
Loriot,  Oriolus  GaWula ,  L.  J^.  Lo- 

lUOT.  (DK..Z.) 

BILULO.  BOT.  PHAN.  (Camelli.) 
Arbre  des  Philippines  ,  qui  paraît  ap- 
partenir au  genre  Mangifera.  T^. 
Manguier.  (b.) 

BILZ  ET  BILZLTNG.  bot.  crypt. 
Noms  allemands  de  divers  Champi- 
gnons du  genre  Bolet,  qu'on  rappor- 
te particulièrement  aux  Boletus  rufiis 
et  bouiiius  ,  espèces  mangeables,  (b.) 

BIMACCLÉ.  E^É^tREPT.  Espèce 
des  genres  Tupir^Hj!,  Chétodon  et 
Cj'cloptère.  F',  ce^mots.  (b.) 

BIMANES.  zooL.  C'est-à-dire 
ayant  deux  mains.  Cuvier,  qui  n'a 
point  séparé,  dans  son  bel  ouvrage 
intitulé  Règne  Animal ,  l'Homme  du 
reste  de  la  création  ,  a  cependant  éta- 
bli en  sa  faveur  et  parmi  les  Mammi- 
fèies  ,  l'ordre  des  Bimanes  que  carac- 
térisent, selon  lui,  des  mains  aux 
deux  extrémités  antérieures  seule- 
ment. 

(c  L'Homme  ne  forme  qu'un  genre  , 
»  dit  Cuvier  (T.  i,  p.  71  ),  et  ce  genre 
»  est  unique  dans  son  ordre.  Comme 
w  son  histoire  nous  intéresse  plus  di- 
»  rectement,  et  doit  former  l'objet  de 
■»  comparaison  auquel  nous  rapporte- 
»  ronscelledesautres  Animaux,  nous 
»  la  traiterons  avec  plus  de  détail.  » 

Ainsi  s'exprime  l'illustre  professeur 
dontles  recherches  ,  sur  des  créatures 
antédiluviennes ,  ont  déjà  prouvé  la 
grande  antiquité  de  l'existence  ani- 
male sur  notre  planète,  et  les  révolu- 
tions nombreuses  qui  se  sont  succé- 
dées à  sa  surface,  oii  certains  ouyra- 


BIM 


019 


ges  consacrés  ne    supposent   qu'un 
grand  cataclysme. 

Cuvier  n'a  point ,  à  l'exemple  tl'uii 
écrivain  qui  traita  poétiquement  de 
l'histoire  naturelle,  cru  qu'il  était  de 
la  dignité  de  notre  espèce  de  se  singu- 
lariser tellement  entre  toutes  les  au- 
tres ,  qu'on  dut  la  tirer  du  règne  oii 
son  organisation  la  rejette  pour  lui 
donner  le  vain  titre  de  Roi  dei.a  terre 
que  les  réalités  démentent.  C'est  à 
l'article  Homme  que  l'on  examinera 
jusqu'à  quel  point  cette  suprématie 
doit  être  reconnue  ;  en  attendant,  il 
suffira  de  remarquer  combien  les 
meilleurs  esprits  ,  lorsqu'ils  ont  le 
courage  d'attaquer  les  préjugés  pro- 
fondément enracinés  ,  font ,  à  leur 
propre  insu,  de  concessions  à  l'anti- 
que erreur. Cuvierctablit  après  l'ordre 
des  Bimanes  ,  ou  l'Homme  est  comme 
retranché  eu  dominateur,  celui  des 
Quadrumanes  oii  se  rangent  les  nom- 
breuses tribus  de  Singes ,  dont  plu- 
sieurs présentent  avec  nous  de  si  hu- 
miliantes conformités  anatomiques  ; 
c'est  un  moyen  évasif  de  se  consei-yer 
encore  un  certain  degré  de  noblesse  ; 
mais  d'une  noblesse  illusoire  ,  comme 
celle  que  n'appuient  plus  des  droits 
usurpés.  Cependant  est-il  bien  vrai 
qu'on  puisse  repousser  parmi  les 
Quadrumanes  cette  première  division 
de  Singes  ,  qui ,  de  même  que  l'ordre 
des  Bimanes  ,  ne  contiendrait  qu'un 
genre  unique.  Ce  genre  est  l'Orang  ; 
il  se  compose  d'êtres  qui,  tout  comme 
nous,  marchant  debout  et  le  front 
levé,  paraissent  gênés  dans  une  autre 
attitude ,  et  qui  ne  semblent  aban- 
donner celle  que  nous  prétendons  ca- 
ractériser la  supériorité  ,  que  parce 
qu'ils  ont  les  bras  d'une  longueur 
démesurée ,  et  dont  la  main  peut  tou- 
cher le  sol  même  dans  la  situation 
verticale. 

Abstraction  faite  du  développement 
de  l'intelligence,  il  y  a  certainement 
plus  de  différence  des  Orangs  aux 
Guenons  ou  Singes  à  queue,  qui  sont 
confondus  avec  ces  Animaux  ,  dans 
l'ordre  des  Quadrumanes  de  Cuvier  , 
que  des  Orangs  à  l'Homme. Un  pouce, 
imparfaitement  opposable  aux  autres 


520  BIM 

doigts  des  pieds  de  derrière  dans  les 
Oràngs,  quiniarclient  sur  leur  plan- 
te ,  ne  suffit  pas  pour  établir  qu'un 
pied  soit  une  main. 

Un  pied  est  ce  qui  sert  uniquement 
à  la  locomotion  ,  et  qui  soutient  l'être 

a  n'en  dota  la  nature.  Sous  ce  point 
e  vue  ,  les  Orangs  viendront  inévita- 
blement prendre  place  à  nos  côtés  , 
dans  l'ordre  des  Bimanes,  quand 
notre  orgueil  aura  pris  son  parti  sur 
des  choses  dont  la  saine  raison  dé- 
montre l'évidence. 

L'ordre  des  Bimanes  renferme  donc 
pour  nous  les  genres  Homme  et 
Orang.  V.  ces  mots. 

Qu'on  reproduise  à  notre  égaid  les 
vaines  déclamations  et  les  expressions 
brutales  par  lesquelles  on  attaqua  ce- 
lui qui  le  premier  osa  comprendre  la 
race  humaiue  dans  une  classification 
systématique  ;  qu'on  nous  reproche  de 
ravaler  le  prétendu  roi  de  la  nature 
au  niveau  des  Singes;  ce  tyran  de 
tout  ce  qu'il  peut  soumettre  à  sa  puis- 
sance n'en  sera  pas  moins  un  Ani- 
mal. 

Ces  mains,  qui  deviennent  caracté- 
ristiques dans  l'ordre  dont  il  est  ques- 
tion ,  ont  été  regardées  par  un  grand 
et  profond  philosophe  comnie  les 
principales  causes  du  développement 
de  notre  instinct  perfectionné  :  ins- 
tinct dont  le  plus  haut  degré  d'éten- 
due est  cette  raison  si  rare,  que  tous 
les  individus  de  notre  race  ne  peuvent 
même  s'y  élever.  Il  est  certain  que 
l'usage  des  mains  donne  aux  Animaux 
qui  en  sont  favorisés  ,  d'excellens 
moyens  de  rectifier  leurs  jugemcns, 
et  qu'il  est  l'un  des  principaux  élé- 
mens  de  la  supériorité  humaine;  mais 
en  faire  les  causes  exclusives,  c'est 
tomber  dans  une  autre  erreur.  Cu- 
vier,  qui  n'accorde  pas  à  ces  organes 
du  tact  une  aussi  grande  importance, 
et  qui  trouve  ,  avec  raison,  des  mains 
partout  ouïes  membres  antérieurs  en 
ontà  peuprèsla  conformation,  actabli 
un  autre  ordre  de  Bimanes  pour  un 
Reptile  dont  nous  nous  occuperons 
au  motCniROTES,  le  rapprochement 
de  l'homme  et  du  Reptile  dans  un 
même  article ,  cessant  d'appartenir  à 


bin    • 

un  livre  d'histoire  naturelle ,  pour 
rentrer,  au  siècle  oii  nous  vivons , 
dans  le  domaine  de  la  morale  et  de  la 
politique.  (b.) 

BIMARGALY.  bot.  niAN.  (ISichol- 
son.)  Syn.  caraïbe  d'Eupatoire.     (b.) 

BIMBELE.  ois.  Espèce  du  genre 
Bec-Fin ,  Motacilla  palmarum ,  L.  y. 
Sylvie.  (dr..z.) 

BIN  ou  mieux  BIN-JAWACOK- 
JANGUR-ECKOR.  iiept.  oph.  Syn. 
de  Basilic  Porte-crète  à  Amboine,  /^. 
Basilic,  bept.  (b.) 

BINCO.  FOIS.  (  Ruysch.  )  Espèce 
indéterminée  de  Poisson  d'Amboine. 

(B.) 

*BI]VDA.  BOT.  PîIAN.  Syn.  suédois 
de  Poljgonum  Coavolvulus,  L.  f-'.  Re- 
nouée, (b.) 

BINDENFARRN.  bot.  crypt. 
{Fougères.)S'^n.  allemand,  selon  Will- 
denow,  de  Vittaria.  P".  ce  mot.    (b.) 

BINECT  ARIE.  Binectaria.  bot. 
PHAN.  (Forskaiiti)  Syn.  de  Mimusops 
obtusifolia ,  ImÉk. ,  JL  Kauii,  Wllld. 
f^.  MiMusors.  (B.) 

BINERIL  ou  BINERY.  ois.  Syn. 
vulgaire  du  Bruant  jaune  ,  Einheriza 
Citiinella ,  L.  /^.  Bruant,     (dr..  z.) 

*BINTA.  BOT.  PHAN.  Noronha  nom- 
mait ainsi  un  genre  que  Stedman  ,  et 
apj'ès  lui  Du  Petit-ïhouars  ,  ont  con- 
sacré à  sa  mémoire  sous  le  nom  de 
Noronhia.  V.  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

BINKA.  BOT.  PHAN.  Syn.  A'Arte- 
misia  vulga?is ,  L.  dans  quelques  can- 
tons de  la  Suède.  (b.) 

*  BIjNKO.  géol.  Syn.  de  Terre  dans 
la  langue  de  Ceylan.  (b.j 

BIINKOHDMBA.  bot.  piian.  (Her- 
mann.)  L'un  des  noms  du  Fhyllan- 
îhus  Ujinariah.  Ceylan.  (b.) 

BINNI  ou  BINNY.pois.  (Forskalh.) 
Même  chose  que  Benni.  P^,  ce  mot  et 
Cyprin. 

*  BINNIKE-MASK.  intest.  L'un 
des  noms  vulgaires  des  Tœnia  en 
Suède.  (LAM..X  ; 

BINOCLE.  Binoci/his.  crust.  Genre 
fondé  par  GcofFroy  (Hist.  des  Ins.  T.  i  \j 


BIN 

p.  658),  qui  lui  assigne  pour  carac- 
tères :  six  pales,  deux  yeux,  aiiteunes 
si?iiples  et  sélacées  ,  queue  lourchue , 
corps  crustacé.  Latreille  (  Consider. 

{[enér.)  avait  déjà  restreintce  genre  en 
e  caractérisant  ainsi  :  têt  d'une  pièce  ; 
E oint  de  mâchoires;  un  bec;  queue 
ilobéc;  deux  patcs  terminées  eu  cro- 
chets ,  deux  en  forme  de  ventouses, 
les  au/rcs  natatoires.  Le  Moiioculus 
Arguliis  de  Fabricius  en  était  le  type. 
Le  genre  Binocle  n'existe  plus  dans 
le  règne  animal ,  il  répond  aux  Bran- 
chiopodes  qui  ont  deux  yeux  séparés , 
et  les  trois  espèces  décrites  par  Geof- 
froy se  classent  de  la  manière  sui- 
vante :  son  Binocle  à  queue  en  filets 
appartient  au  genre  Apus  ,  et  porte  le 
nom  iï Apus  cancr/forinis  ;  son  Bino- 
cle du  Gasterostée  constitue  le  genre 
Argide ,  et  porte  le  nom  à'Ai'guUis 
foliaceiis;  enfin  son  Binocle  à  queue 
en  plumet  doit  aussi  former  un  genre 
propre,  voisin  de  celui  des  Argules  , 
et  pour  lequel  on  réservera  ,  ainsi  que 
l'a  fait  Diiméril ,  le  nom  de  Binocle. 
Il  se  compose  par  conséquent  d'une 
seule  espèce,  le  Binocle  pisciforme  de 
Duméril,  Bin  piscinus,  décrit  par 
Geoffroy  sous  le  nom  de  Binocle  en 
queue  à  plumet ,  et  figuré  par  lui  (  loc. 
cit.  pi.  21.  fig.  5).  Ce  petit  Crustacé  se 
trouve  dans  les  ruisseaux  :  sa  démar- 
che est  vive  et  sa  queue  sans  cesse  en 
action.  Il  vit  en  société  nombreuse. 
Duméril  l'a  souvent  rencontré  dans 
des  mares  qui  se  forment  sur  des  ter- 
rains argileux  après  de  petites  pluies  , 
au  bois  de  Boulogne  près  de  la  mare  du 
chemin  de  la  Muette.  P^.  Apus  ,  Ar- 
GULE  et  Binocle.  (aud.) 

BINTAL.  BOT.  THAN.  (Hennann.) 
Syn.  de  Base  lia  nibra  à  Ceylan.  F~. 
Baselle.  (b.) 

BINTAIMBURU  et  BINTAMBURU- 
W^L.  BOT.P1IAN.  (Hennann. j  Et  non 
Bintç.mbaru.  Noms  donnés  à  Ceylan  à 
deux  variétés  d'un  Liseron  qui  paraît 
être  le  Convohulus  Pes-Caprœ ,  L.^b.) 

*BINTANA.BOT.PHAN.(Hermann.) 
Graminéc  peu  connue  de  Ceylan.  (b.) 

BINTANGOR.    bot.    phan.   Syn. 

TOME   II. 


BIP  5,1 

malais  de  Calophylliun  IiwphyUum. 
V.  Calopiiylle.  (b.) 

BINÏOCO.  BOT.  piiAN.  (Camelli.) 
Petit  Arbre  des  Philippines  qu'on  juge 
appartenir  à  la  famille  des  Térébin- 
thacées ,  parce  qu'il  produit  une  résine 
jaunâtre  cl  odorante  qu'on  a  em- 
ployée dans  les  vernis.  (b.) 

BINTU.  OIS.  Syn.  d'Ortolan  dans 
quelques  parties  du  centre  de  la  France 
occidentale.  (dr..z.) 

BINUNGA  ou  MINUNGA.  bot. 
PiiAN.  (Camelli.)  Syn.  présumé  de  Ri- 
cinus  Happa  ,  L.  V.  Ricin.         (b.) 

BIONDELLA.  bot.  piian.  Syn.  tos- 
can de  Gentiana  Centauiium ,  L. ,  et 
de  Daphne  Giddium,'L.  P .  Ciiironie 
et  L  AURÉOLE.  (b.) 

BIORK  A ,  BIORKFISK  ou  BIORK- 

N A.  POIS.  Espèce  de  Cyprin  des  lacs 
de  Suède  et  de  Norwège.  f^.  Cyprin. 

(B.) 

BIORKLTCKA.  bot.  crypt.  Syn. 
suédois  à'Agancus  betulinus,  L.  (b.) 

BIORN.  MAM.  Syn.  d'Ours  dans  les 
dialectes  Scandinaves.  (b.) 

BIORNHALLON  ou  BJORN- 
HALLON.  BOT.  PIIAN.  Syn.  àeliubus 
iœsa/s,h.  en  Ostrogothie.  F'.  Ronce. 

(B.) 

*BIORNMOSSA.BOT.  crypt.  Syn. 
suédois  de  Polytiichum  commune ,  L. 

/^.  POLY'TRICH.  (b.) 

BIOURKOLT.  OIS.  Syn.  tartare 
d'Aigle  Royal ,  Falco  Cluysaetos ,  L. 
T^.  Aigle.  (dr..z.) 

BIOUTÉ.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Peu- 
plier dans  quelques  cantons  du  midi 
de  la  France.  (b.) 

BIP APILL AIRE.  Bipapillaria. 
MOLL.  Genre  formé  par  Lamarck 
(Anim.  sans  vertèbres,  2"  édit.  T.  m, 
p.  127  )  d'après  une  description  et 
un  dessin  communiqués  par  Pcron  , 
qui  a  découvert  cet  Animal  sur  la 
côte  occidentale  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Il  appartient  aux  Tuui- 
ciers  libres  ou  Ascidiens  du  même 
auteur.  Ses  caractères  consistent  en 
un  corps  libre ,  nu ,  ovale ,  globuleux, 


J22  BIP 

termine  m  qiieuo  poslt-ricuiement , 
nyanl  à  son  cxtréniilc  supérieure  deux 
piipilles  coniques  ,  cgnlc-; ,  perforées 
et  tcnfacnlifères  ;  trois  tcul.icules  ù 
eh.'iquc  oscule. 

r.csdeux  papilles,  qui  l'ont  (ait  ainsi 
iioininer,  terminent  son  exirémilé  an- 
térieure ou  supérieure.  Chiupu'  pa- 
pille finit  par  wm  o;culc;  d'oîi  l'A- 
nimal fait  sortir,  comme  à  son  gré, 
trois  tcnlacules  sélacés,  roides  ,  un 
peu  courts,  dont  il  se  sert  poui  saisir 
sa  proie  et  la  sucer.  Son  corps  est 
nienrbraneux  ,  un  peu  dur  et  résistant 
an  tact  ;  il  se  termine  poslérieuremont 
en  queue  de  l'at  tendineuse  et  con- 
tractile ,  Lamk. 

Dans  nos  tableaux  des  Mollusques, 
nous  avons  rapporté  ce  genre  à  la  fa- 
'  mille  des  Tcthit-s  ,  /'.  ce  mot  ,  de  l'or- 
dre des  Tunicicrs  on  Ascidies  Télhy- 
i]cA,  dont  les  Animaux  sont  tous  lives. 
Mais  si ,  connne  il  le  paraît ,  le  Bipa- 
piilaire  est  libre  ,  son  organisation  , 
qui  déjà  s'éloigne  remarquablement 
des  Ascidies,  pourra  peut-être  le  fiùre 
rapprocher  des  Bi])liores.  Car  bien 
que  Laniarck  considère  les  deux  os- 
cules  comme  analogues  aux  dtuix  ou- 
vertures des  Ascidies,  il  est  douteux 
que  le  Bipapillaire  ait  une  double  !u- 
nique.  Ce  genre  ,  inconnu  à  Savigny  , 
n"a  point  été  mentionné  \)\n-  Cuvier 
ni  par  Goldiiihs;  mais  il  est  adopté 
par  Schwcigger.  La  seule  espèce  con- 
nne est  appelée,  par  Ijamaick,  Blpa- 
pilliiirc  australe, /).  ausiialis.     (F.) 

BIPARIA.  BOT.  rHAN.Syn.  caraï- 
ije  du  Glyvuie  PhaseoloYdes  ,'de  Svvarl^, 
dont  la  graine  rouge  est  marquée 
d  une  tache  noire.  (b.) 

BIPÈDES.  zooL.C'esl-ïi-dire  ayanù 
deux  pieds.  JjCS  Oiseaux  sont  e.-.sen- 
tiellemcu!  Bipèdes. Parmi  les  Mamnn- 
fères^lcs  Gerboises  et  les  Kanguroos 
partagent  cellcprérogative  ,quidétcr- 
minc  un  plus  libre  exercice  des  mem- 
bres antérieurs,  avcclesBimanes  qui 
sont  les  Bipèdes  par  excellence, Parmi 
les  Pvoplilcs,  quelques  espèces  n'ont 
aussi  quedcux  picils,  mais  on  a,  chez 
eux,  restreint  le  nom  de  Bipède  au 
^enrc  Hyslcropc.  /'.  ce  mot.       (u.) 


BIP 

BIPHORE.  MOLL.  f.  Sai.pa. 

*  BIPTI YELE.  Biphylliis.  iNs.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères, section  des 
Télramères,  établi  par  le  général 
Dejean  'Catal.  des  Coléopt.  p.  loj) 
aux  dépens  du  genre  IJermeste  de 
Fabriclus;  ses  caractères  ne  nous  sont 
pas  connus.  Il  a  pour  type  le  Dei- 
meslcs  Iiinntiis.  Cet  Insecte  ,  origi- 
naire de  ia  Suisse,  compose  à  lui  seul 
C(;   nouveau  genre.     V.   Djîrmestf,. 

(AUU.) 

BIPICACV.  BOT.  l'iiAN.  Syn.  ca- 
raïbe de  Cytlsus  Ca/'a/i,  L.  /"".  Cy- 
Tisi:.  (u.) 

BIPTNNULV.  lîOT.  l'TiAK.  Genre 
de  la  famille  des  (orchidées  ,  établi  , 
d'après  Commcrson  ,  par  .lussieu,  et 
voisin  de  YAretkiisa,  L.,  auquel  il  a 
été  r(-uni  par  plusieurs  auteurs  soiffe 
le  nom  11".-^.  Oiplinnata,  notamment 
par  Lamarck  qui  l'a  figuré  tah.  7J(i, 
Jig.  4  de  ses  Illustrations  des  genres. 
(J'est  une  Plante  qui  croît  à  Buenos- 
Ayres.  Scsracines  sont  fascicuh^s,  et 
elle  porte  une  seule  llenr  terminale. 
Son  calice  présente  trois  divisions  su- 
|iérieures  ,  grandes  ,  élargies  à  leur 
base,  et  se  rapprochant  en  forme  de 
casque,  et  trois  divisions  inl'érieures, 
l'une  intermédiaire, courteet  en  cœur, 
deux  autres  latérales,  beaucoup  plus 
longues  en  aleine  ,  <t  remarquables 
par  les  cils  qui  garnissent  les  dcnx 
côtés  de  leur  sommet,  comme  les  bar- 
bes d'une  plume.  Ce  sont  elles  qui 
ont  Iburni  le  caractère  dislinctif  et  le 
nom  du  genre.  (a.d.j.) 

*  BIPLEX.  MOi.L.  Genre  formé  par 
Perrv  {Conekyl.  pi.  5)  aux  dépens  des 
Murex  de  liiuné,  et  dans  lequel  il  com- 
prend les  Coquilles  de  ce  genre,  munies 
fie  deux  boiurelcts  opposés,  latéraux  et 
longitudinaux  qui  sont,  comme  l'on 
sait ,  formés  à  chaque  époque  de  crois- 
sance de  l'Animal.  Cette  même  con- 
sldérallon  lui  a  fourni  les  caractères 
de  ses  genres  Triplex ,  Ifexaplcx  ,  Po- 
fyplex.  Le  genre  Biplcx  revient  au 
genre  Ranelle  de  Laniarck.  /'.  Ro- 
cher et  Ranulï^e.  (l'O 
BirOREÎE.  Biporeia.  bot.  viian. 


DnPolit-Tho\uus,  clins  ?os  iioiivoaii\ 
gcmos  lie  IS!;Hliig;tsr;ir  ,  iioiiiuio  ainsi 
une  l'Iaiitc  à  laquelle  il  lioiinc  pour 
syiionynin  le  Mula  Uc  Lamarck,  qui 
))araît  lui-inèmo  devoir  cire  rapporlc 
au  .S'«/«i7.</t7a  lie  Oacrlncr.  /'.  S.vsiv- 
i>j:i!.v.  (a.d.j.) 

*  r.lPTERALlS.  noT.  I'han.  Syn. 
tic  Liniliciile.  /'.  ce  mot.  (ji.) 

WQUE  ET  CIQUET.  mam.  Vieux 

noms  de  la   Chcvic  et  de  son  pclit. 

(u.) 
BIRAGO.  BOT.  Pij.vv.    Syn.    d'I- 
viaie  dans  quelques  cantons  de  la 
(jascognc.  (u.) 

mUAiNl  ou  VIRATII.  bot.  vu  vm. 
même  chose  à  Madagascai'  que  Gau- 
dal.  /'.  ce  mot.  («.) 

BIRA-SOUREL.  «ot.  m  vx.  Qui 
n'est  que  la  traduction  de  Tourne- 
sol. S^^n.  languedocici\^  d//<?//a/?/////j; 
anniiùs ,  L.  /'.  liÉx.iANTirr.  (b.) 

*  BIRAYE.  POIS.  E^pèce  de  Labre. 
f.  ce  mot.  (b.) 

BIRCII-TREE.  BOT.  phan.  C'est- 
à-dire  y/ /ù/c liuu/eau .Syn.  dcBursera 
guinniijhm  ,  L.  à  la  Jamaïque.  V. 
BliRSÈKK.  (b.) 

BIRD.  OIS.  Syn.  d'Oiseau  en  an- 
glais, et  devenant  avec  une  épithète 
nom  propre  en  beaucoup  de  cas.  Ainsi 
Blnlblack  (Oiseau  noir) signifie  Mer- 
le, etc.  (B.) 

B[RD-GRAS.  BOT.  PHAN.  C'est- 
à-dire  Herbe  d'Oiseau.  Graminée  en- 
core indéterminée,  mal  à  piopos  dé- 
signée comme  le  Poa  comprcsaa  ou 
le  /"^s///6a  ovina;  répandue  dans  la 
Virginie  par  les  Oiseaux, ce  qui  lui  a 
mérité  le  nom  quelle  porte;  cultivée 
depuis  en  Anglelene  comme  four- 
rage. (B.) 

BIRG-AMSEL.  ois.  Syn.  alle- 
mand de  Tu/dus  tur<{uaCus,  L.  p'. 
JMerjle.  (b.) 

BIRGUE.  Birgi/i.  cnirsT.  Genre 
de  l'ordre  des  Décipo  ,es  londé  par 
Leach  (2Va//s.  Linn.  Societ.  ,  t.  xi), 
et  ne  dilTérant  des  Pagures  auxquels 
J.ialrcille  (Règne   Ani'm.  de  Cuv.)  le 


BIR  7>î7, 

rapporte  ,  que  parce  que  rwbdomeii 
est  crustacé  ,  l.i  queue  oi  biciilaire,  de 
trois  articles,  divisée  en  lablelles  car- 
tilagineuses. Ijo  i'agure  voleur  ,  Pa- 
giiriis  fallu  de  Fabiieius,  sort  de  t\j)C 
à  ce    nouveau    genre.    /".   pACURr-, 

(ai;d.) 

BnilBIN  ou  BIROU.  01.S.  Syn. 
piémontaisde  Dindon.  (i)R..z;.) 

BrRFBOY.  BOT.  PiiAN.  Syn.  ca- 
raïlie  de  léObelia  conglubala  ',  fiamk. 

{■•'■■) 

BiRllDRYS.  bot.  piian.  (Surian.) 
Et  non  /iitUdriis.  Syn.  rar.!Ïbc  d'Bpi- 
gœacurd//d/iu,  Swinlz.   /.    Epioék. 

(B.) 

BIRKENSIIWAIVÎM  r.r  BÎRKEN- 
ZElZliER.  bot.  CRYi'T.  Svn.  alle- 
mand A\!gariciis  belulinus  et  tormi- 
iiusua,  li.  (b.) 

'*  BIR  KHAN.  ors.  (Temminck.) 
Espèce  du  genre  Tétras  ;  Coq  de 
bruyère  à  queue  fourchue,  BiiH'.  pi. 
cnl.']72  et  lyâ;  Tetrao  Telriv,  Jj.  f. 
Tétras.  (nR..z,) 

BIRKÎLGEN.  ois.  Syn.  allemand 
de  Sarcelle  d'été  ,  Anaa  Clrcia,  L.  /"". 
Canard.  (b.) 

BIRK.LING.  Bor.  crypt.  L'un 
des  noms  allemands  de  \  Igar'iciis 
betu/inus ,  L.  (15.) 

BIROIjE.  bot.  piian.  f^.  Bikoi.ia. 

BIROLTA.  BOT.  PIIAN.  Et  non  Bi- 

ivlc  ou  Birula.  Beilardi  ,dans  les  x^.îé- 
moires  de  l'Acadéniio  i\c  Tuiin  pour 
iiSoS,  a  considéré  comme  un  genre 
nouveau,  et  nommé  ainsi  une  Plante 
a({ualique  que  De  Candolîe  a  décrite 
(  Icon.  Tar.  lab.  45)  sous  celui  à'Ela- 
tine  he.vaiidra,  parce  qu'elle  piéscnte 
en  cU'et  six  ctamines,  et  que  L  ipierre 
(.lourn.  pliys.  an  xi)  a  regardée 
comme  congénère  du  Tillaja./!''".  Ela- 
TJNK-  (a.u.j.) 

*BIROSTRITE.  Birostrites.  moll. 
l'os.s.  Genre  inslifiié  par  Lamarck 
(Anim.  s.  vert.  2''  édil.  T.  vi,  1"^  p;n- 
tie,  p.  23,")),  pour  \\\\  corps  fossile  fort 
singulior,donl  l'intérieur  est  inconnu 
et  qui  paraît  composé  de  deux  pièces 

31* 


^4 


Bill 


ou  valves  qui  ne  se  réunissent  point 
par  les  bords  de  leur  J)ase,  comme 
dans  les  Bivalves  ordinaires;  mais 
dont  l'une  enveloppe  l'autre  en  par- 
tie par  cette  même  base.  Ces  valves 
sont  en  forme  de  cône  presque  droit , 
le'gèrement  arqué  en  dedans  ,  inégales 
et  divergeant  obliquement  sous  la 
forme  d'un  V  fort  ouvert.  Il  semble 
que  l'une  sorte  de  la  base  de  l'autre , 
et  c'est  toujours  la  plus  courte  qui  se 
trouve  enveloppée.  Ces  considéra- 
tions ont  engagé  Lamarck  à  éloigner 
ce  nouveau  genre  delà  Uicérate.  Nous 
ne  pouvons  rien  ajouter  à  ce  que  nous 
venons  de  présenter  d'après  ce  sa- 
vant célèbre;  ce  Fossile  ne  nous  étant 
connu  que  par  sa  description  et  la  fi- 
gure qu'en  a  publiée  Boovrdich  (£/e//z. 
ufconch.  p.  2.  Bivalves,  p.  28,  fig.  96). 
Mais  comme  il  paraît  qu'on  n'en  con- 
naît qu'un  seul  individu,  celui  du 
cabinet  de  Lamarck,  il  ne  serait  pas 
impossible  qu'en  en  observant  un 
plus  grand  nombre  ,  on  vînt  à  le 
mieux  connaître  et  qu'il  fût  le  moule 
dénaturé  d'une  Dicérate  ou  d'un 
autre  corps  peu  ou  mal  connu?  Ces 
réflexions ,  que  nous  pi'ésentons  néan- 
moins avec  doute,  après  l'examen  de 
Lamarck,  ne  sont  point  dénuées  de 
vraisemblance  ,  le  genre  Icbtbyosar- 
colite  de  Desmarest  en  est  la  preuve. 
J^.  ce  mot.  Lamarck  place  ce  genre 
curieux  près  de  la  Calcéole  et  des  Ra- 
diolites  dans  ses  Conchyfères  Ru- 
distes.  Nous  avons  suivi  son  exemple. 
Il  commence  pour  noi;s  la  famille  des 
Rudistes.  y.  ce  mot.  Scliweigger 
{Haiidb.  der  Naturg.  p.  708)  a  rap- 
proché la  Birostrite  de  la  Dicérate  et 
de  risocarde.  Aucun  autre  auteur  ne 
nous  paraît  avoir  parlé  de  ce  Fossile. 
Lamarck  nomme  la  seule  espèce  con- 
nue ,  Birostrite  inéquilobe  ,  B.  inœ- 
quiloba.  On  ignore  le  lieu  où  elle  se 
trouve.  (*"•) 

BIROU.    OIS.    r.  BiMBIN. 

BIR.-REAGEL.  ois.  Espèce  du 
genre  Engoulevent  ,  Caprimulgus 
Si/igoides,  Latli.  F-  Engoulevent. 

(DR..Z.) 

BIRRHE.  INS.  r.  Byrriie. 


BIS 
BIRVACH.    BOT.    l'iiAN.    (Dalé- 
champ.)  L'un  des  noms  de  V Asphu- 
delusjistulosiis  en    arabe.  (b.) 

EISA.  MOLL.  r.  BlA. 

BISAAM  ou  BIZAAM.  mam.  Chat 
Bizaam  de  Vosmaer  ;  selon  Cuvier  , 
variété  de  la  Genette.  /^.  ce  mot.  (b.) 

*BISAB.  BOT.  piiAN.  Nom  d'une 
Ketmie  au  Sénégal  ,  probablement 
celle  qu'on  nomme  Gombo  aux  An- 
tilles. (B-) 

BISAGOouMiSAGO.  ois.(Kaemp- 
fer.)  Oiseau  japonais  que  l'on  présu- 
me être  un  Aigle  pêcheur.    (dr..z.) 

BISAILLE.  bot.phan.  Nom  qu'on 
donne  dans  quelques  cantons  de  la 
France  au  mélange  des  semences  de 
Yesce  et  de  Pois.  (b.) 

BISAM.  MAM.  Nom  allemand  du 
Musc,  par  lequel  on  désigne  plu- 
sieurs Animaux  qui  répandent  une 
odeur  musquée  plus  ou  moins  forte  ; 
ainsi  : 

Bisam-Afee  ,  c'est-à-dire  Singe 
jnusqué,  est  l'Ouistiti. 

Bisam-Maus,  Souris  musquée ,  est 
la  Musaraigne. 

BiSAM-ScHWEiN,  Cochon  musqué  , 
est  le  Pécari. 

Bisam-Thier,  venaison  mus- 
quée ,  est  le  Chevrotain  Porte-Musc. 

(B.) 

BISANNUEL  ,  BISANNUELLE. 
BOT.  Qui  dure  deux  ans.  f^.  x^nnuel. 

(B.) 

BISBERG.  BOT.   CRYPT.  r.  Bef- 

FA1GI. 

BISCACHO.  MAM.  (Molina.  ) 
Qu'on  prononce  J^iscatcho.  V.  Liè- 
vre, (b.) 

BISCHOFSUT.  BOT.  crypt.  Syn. 
allemand  d'Helvelle.  V.  ce  mot.  (b.) 

BISCUTELLE.  Biscutella.  bot. 
piiAN.  Genre  de  la  famille  des  Cru- 
cifères, ainsi  nommé  par  Linné  à 
cause  des  deux  loges  arrondies  en 
forme  d'écusson  ,  et  connu  aussi  vul- 
gairement sous  ie  nom  de  Lunetière. 


g 


SIS 

Ses  pétales  sont  onguiculés  ,  à  limbe 
ovale  et  entier;  les  lilets  tic  ses  cta- 
mines  libres  et  sans  aucun  appen- 
dice; sasiliculc,  surmontée  d'un  long 
style  qui  persiste  ,  présente  deux  lo- 
ges très -comprimées  et  articulées, 
adnées  latéralement  à  l'axe  dont ,  à 
l'époque  de  la  maturité,  elles  se  sépa- 
rent depuis  la  base  jusqu'au  som- 
met. Chacune  de  ces  loges  contient 
une  seule  graine  comprimée,  dans  la- 
quelle la  radicule  s'inlléchil  de  haut  en 
bas  et  sur  la  fente  des  cotylédons ,  qui 
ar  conséquent  sont  accombans.  De 
landollc  ,  dans  son  Systema  P'egeta- 
biliuin,  en  décrit  vingt-trois  espèces. 
Suivant  sa  remarque,  presque  toutes 
habitent  le  contour  de  la  ÏMédilcrrar- 
née  ,  c'est-à-dire  les  régions  méridio- 
nales de  l'Europe,  septentrionales  do 
l'Afrique  et  occident.aîes  del'Asie.  On 
en  voit  qui  s'avancent  Jusqu'au  cen- 
tre de  l'Europe  et  jusqu'à  la  mer 
Noire.  Toutes  se  plaisent  dans  des 
lieux  montagneux  et  exposés  au  so- 
leil. Ce  sont  des  Plantes  herbacées  , 
vivaccs  ou  annuelles,  le  plus  souvent 
hispides  ,  quelquefois  tomenteuses  ou 
glabres  ;  à  feuilles  oblongues,  entiè- 
res ,  dentées  ou  pinnatifides  ;  à  tiges 
arrondies  ,  dressées ,  ramifiées  ordi- 
nairement en  corymbes  vers  le  som- 
met ;  à  Heurs  jaunes  et  inodores  ,  por- 
tées sur  des  pédicellcs  filiformes  dé- 
pourvus de  bractées ,  et  disposées 
en  grappes  courtes ,  mais  qui  s'allon- 
gent après  la  floraison. 

De  CandoUe  distribue  ces  espèces 
dans  deux  sections;  la  premièie  qu'il 
appelle  celle  des  Jorulraba  ,  dans  la- 
quelle deux  des  quatre  sépales  du 
calice  sont  éperonnés  à  leur  base  ;  la 
seconde,  celle  des  Thlaspidium  ,  ou 
ces  quatre  sépales  sont  égaux.  Celle- 
ci  ,  oii  le  plus  grand  nombre  est  com- 
pris, est  encore  subdivisée  d'après  la 
durée  des  Plantes  qu'elle  renferme  et 
qui  sont  ,  comme  nous  l'avons  dit , 
les  unes  vivaces,  les  autres  annuelles. 
Parmi  les  Biscutelles  indigènes ,  on 
peut  citer  comme  exemples  de  la  pre- 
mière section  le  B.  aur'iculata  ;  et 
comme  exemple  de  la  seconde ,  le  B. 
lœvigata.  (a.d.j.) 


BIS  32!> 

CISEM  MUS.  MAM.  Même  chose 
que  Bisam-Maus.  /^.  BisAM.        (B.) 

BIS-ERGOT.  OIS.  Espèce  du  genre 
Perdrix,  Tc/rao  bicalcaratus^h.  Bufl". 
pi.  cnl.  lôy.  f^.  Perdrix.     (dr..z.) 

BISERRULE.i?/se/77//rt.  rot.  phan. 
Ce  genre  fait  partie  du  petit  nombre 
des  Légumineuses  remarquables  par 
une  gousse  biloculaire.  Tournefort 
l'avait  établi  sous  le  nom  de  Felecinvs , 
que  Linné  changea  en  celui  de  Biser- 
nila  ,  pour  indiquer  les  dents  qui  ré- 
gnent sur  les  deux  bords  du  légume 
et  constituent  un  caractère  propre  à 
distinguer  ce  genre  des  Astragales.  Le 
calice  est  monosépale  ,  cylindrique  , 
à  cinq  divisions  linéaires ,  égales  ;.  la 
corolle  polypétale ,  papilionacée  ;  son 
étendard  oblong ,  obtus ,  dépassant  à 
peine  les  ailes  ;  celles-ci  sont  stipitées, 
a  limbe  allongé  ,  et  se  prolongent  in- 
férieurement  d'un  côté  en  un  appen- 
dice; la  carène  est  de  la  même  lon- 
gueur et  obtuse;  des  dix  étamines  , 
neuf  ont  leurs  filets  réunis ,  une  l'a 
libre;  l'ovaire  est  sessile,  oblong  ou 
ovoïde  ;  le  style  infléchi  dès  sa  base  ou 
plus  souvent  à  soa  milieu  ;  le  stigmate 
simple  ,  linéaire  ,  légèrement  barbu 
inférieurement.  Le  fruit  est  un  lé- 
gume plane ,  séparé  intérieurement  eu 
deux  loges  par  une  cloison  op]ioséc 
aux  valves,  qui  présentent  chacune 
sur  leur  dos  de  sept  à  neuf  dents  ai- 
guës ;  à  chacune  de  ces  dents  répond 
une  giaine  plane  et  à  peu  près  réni- 
forme.  —  Ce  genre  renferme  une  seule 
espèce  ,  le  Biserriila  Felecinus  ,  L.  , 
Plante  herbacée  qui  croît  dans  les  ré- 
gions méridionales.  Ses  tiges  sont  ve- 
lues ;  ses  feuilles  impari  -  pinnées  , 
composées  de  vingt-neuf  à  trente-sept 
folioles  opposées ,  sessilcs  ,  en  cœur 
renversé,  munies  à  leur  base  de  deux 
stipules  courtes  et  aiguës  :  les  pédon- 
cules axiilalres  portent  huit  à  douze 
fleurs  disposées  en  épi.  La  forme  de 
son  fruit  a  fait  donner  à  cette  Plante 
le  nom  vulgaire  de  Râteau.  P'.  Lamk, 
m.  tab.  6j2.  (a.  d.  3.) 

BISET.  OIS.  Nom  vulgaire  du  Co- 
lomba lii'ius,  L.  regardé  par  les  na- 
turalistes comme  l?.  souche  des  espè- 


<2Ci 


BIS 


CCS  doincslkjucsdc  Pigeon,  /^'.ccmot. 

(B.) 

BTSETTE.ois.  (Saleine.'jSyn.  viil- 
fîaiic  (le  AUicreusc,  yJnas  nigrOu,  L.  7  '. 
(jANAIin.  (b.) 

DISETTES.  BOT.  CR\rT.  Syn.  de 
Mousserons.  F',  ce  mot.  (jî.) 

CISIPIIITE.  Bisiphiles.  moll. 
ross.  Genre  de  Ceplialopode  iuslitiic 
par  Montl'ort  {Conc/ijl.  T.  i,  p.  54) , 
j)oar  des  Nautiles  caractérisés  par 
deux  siphons  placés  siu-  une  niênic 
ligue  droite  ,  l'un  près  de  la  convexité 
de  l'avant-dernicr  tour,  l'autre  vers 
le  bord  de  l'ouverture.  Déjà  Monlfort 
avait  décrit  et  figuré  celui  qui  lait  le 
type  de  son  genre  dans  l'Histoire  na- 
turelle des  Mollusques  du  Bufibn  de 
Sonnini  (vol.  iv,  jd.  1208),  oii  il  men- 
tionne deux  antres  espèces  de  Cisi- 
pliiles  fossiles  :  celle  qui  vient  de  Som- 
Jnenon  en  Bourgogne  ,  est  celle  qu'il 
a  fait  figurer  comme  type  du  genre  , 
et  dont  il  cite  des  fragmens  qui  indi- 
quent deux  pieds  de  diamètre  dans 
certains  individus  :  il  l'appelle  B. 
quadrille ,  B.  reliciilatus.  Une  se- 
conde ,  trouvée  dans  les  carrières  de 
marbre  noir  de  Barbançon  dans  les 
jVrdenncs,  et  une  troisième  qu'il  a 
trouvée  aux  environs  de  Bruxelles,  et 
qui  ressemble  à  la  première.  Il  re- 
garde les  Bisipliitcs  de  Barbançon  , 
qu'il  nomme  B.  flambés,  comme  les 
analogues  fossiles  du  Nautile  vivant 
ligure  et  décrit  par  Guallleri  (  Test. 
t.  18.  Vigii.  fig.  4)  comme  ayant 
aussi  deux  siphons;  description  et  fi- 
gure empruntées  par  ]^^^vannc  {('on- 
cliyl.  T.  I,  part.  2,  p.  721,  et  pi.  vu. 
1).  5.  Zoom.  pi.  69.  fig.  A.  4,  sous 
le  nom  de  Grand  IN auttle  épais  à  deux 
.s/'p/io/is).  Il  faitobscrver  que  le  second 
siphon  de  l'espèce  de  Guallieri  n'est 
tout  simplement  qu'un  creux  en  cn- 
tauuoir  sans  contmuilé  ,  qui  ne  pénè- 
tre que  peu  avant  dans  la  loge  précé- 
dente, et  est  fermé  à  son  extrémité, 
en  sorte  qu'on  ne  peut  assimiler  celte 
j^arlie  ,  destinée  ,  sans  doute  ,  à  loger 
i.n  muscle  d'attache  au  Inijc  quiscit 
de  fourreau  à  l'organe  qui  remplit  le 
hiphon.  Il  est  donc  douteux  encore 
qu'il  y  ail  de  véritables  Nautiles  ù 


BIS 

deux  siphons;  mais  le  caractère  qui  a 
fait  croire  à  celle  circonstance  peut 
être  employé  pour  diviser  le  genre 
Nautile  aiiquel  nous  rapportons 
provisoirement  les  Bisiphiles  de  Monl- 
fort. Oeken  (Le/f/ù.  derZool.  p.  ôôiî) 
en  a  l'ait  aust.i  un  genre  distinct  de  sa 
famille  des  Nautiles.  Goldfuss  et 
Schweiggcr  n'en  parlent  pas.  /'.  Nal- 
T1I,K.  (1.) 

BISK-IIAN.  ois.  Syn.  allemand  de 
Tctrao  Tctiix,  L.  /'.Tétras.       (iî.) 

BISLINGUE.  BOT.  PiiAK.  C'csl-à- 
direù  deux  langues.  Syn.  de  Ruseus 
h)'pophjIlum,\j.  dans  quelques  an- 
cicnsauleurs.  /".  Fragon.  (b.) 

BISMALVA.  BOT.  riiAN.  Vieux 
nom  de  la  Guimauve,  /".ce  mol.(B.) 

BISIMUTII.  MIN.  Wlsmuth  ,  Wer- 
ner.  Nom  dune  substance  métal- 
lique d'un  blanc-jaimàtre,  fragile  et 
fusible  même  à  la  simple  flamme  d'iuic 
bougie.  Elle  est  la  base  d'un  genre 
minéralogiquc  composé  de  trois  es- 
pèces, savoir  :  le  Bismuth  natif,  le 
Bi^mutll  sulfuré  cl  le  Bismuth  oxydé. 

BiSMUTii  js'ATir  ,  Gcdiegen-lf  is- 
jnuth ,  VVcrner.  Il  a  pour  caractère 
disliuctif  d'avoir  un  tissu  trcs-lamcl- 
leux  avec  une  couleur  d'im  blanc- 
jaunâtre  ,  et  pour  forme  primitive  l'oc- 
taèdre jégulier.  Il  est  très-fragile  et 
s'égrène  sous  le  marteau  ,  fusible  à  la 
flamme  d'une  bougie,  solubîc  avec 
effervescence  dans  l'acide  nitrique  oii 
il  p\odi;it  une  nébulosité  d'un  vevl- 
jamiâlre.  On  en  a  cité  des  Cristaux  en 
octaèdre  primitif  et  en  rhomboïdes 
de  1  20  degrés  ù  Go  degrés,  semblables 
à  la  molécule  soustiactive.  On  le 
trouve  plus  communément  à  l'état 
lamellaire  ou  sous  forme  de  raniifi- 
calions  éparscs  dans  la  gangue  ,  qui 
Gjt  tantôt  le  Quartz,  et  tantôt  la  Chaux 
carbonalécou  la  Bai  y  te  sulfatée  II  est 
ordinairement  dans  des  filons  oii  il 
accompagne  d'autres  substances  mé- 
talliques ,  principalement  le  (Cobalt, 
l'Argent  natif  et  le  Plomb  sulfuré.  On 
en  a  rencontré  à  Bieber  dans  le  Ila- 
nau,  à  VVillichen  en  Souabc ,  à  Pou- 
laoucn  ,  à  Joachimslhal  en  Bohême  , 
ù  Ereybcrg ,  à  Marienbci  g  cl  à  Schncc- 


BIS 

Itn  j;  en  Saxe.  CVsl  «laii^;  ce  dciiiior 
cndioit  que  so  trouve;  la  vai  ictc  laniii  - 
Iciisc,  engagée  dans  un  Jaspe  d'un 
loiigc-Jnunàtic.  —  La  fonto  de  liis- 
niulli  ^>i»iid  par  le  n.rmidisscmcMit  des 
lorines  ciislaliincs  irès-piononci-es  , 
(jui  sont  ordinairement  des  assenibla- 
j;es  de  lames  rectangulaires  disposées 
en  recouvrement,  et  un  peu  excavées 
en  trémies  ,  comme  celles  de  la  Soude 
muriatée.  l/usaf^c  ilu  Bismuth  est 
d  être  employé  dans  des  alliages  avec 
diverses sul).>itances  métalliques, entre 
aulies  l'Etaiu  ,  auquel  il  donne  plus 
d  éclat  et  de  dureté.  Il  est  un  des  com- 
posans  de  lalliagc  fusible  de  d'Areet. 

Il  I  s  M  I  "F  1 1  s  i  1, l' u  II  i': ,  If  isni uth- 
(ilaiiz,  \V.,  divisible  en  prisme  légè- 
1  enienl  rhond)oidal  ;  .soluble  sans  el- 
fervescencc  dans  1  acide  nitrique;  la- 
clle  à  racler  avec  un  couteau  ;  couleur, 
le  gris  de  Plond)  avec  une  nuance  de 
jaunâtre;  i'usible  à  la  simple  flamme 
d'une  bougie.  On  It-  trouve  à  Bieber 
dans  le  llanau,  sous  la  i'orme  d'ai- 
guilles ou  de  lamelles  engagées  dans 
un  Fer  .apathique  lamellaire  ;  en  Saxe 
etcu  Boliêmc  ,  dans  un  Quartz-Agallie 
grossier  ;  à  Bastnaès  en  Suède  ,  dans  le 
Cérium  oxvdé  siliclfère. 

La  variété  Vlumbo-Cuprifcrc ,  on  le 
INadelerz  deWeiner,  d  un  gris  métal- 
lique jaunâtre  ,  se  tiouvc  en  Sibérie, 
ou  elle  a  pour  gangue  nn  Quartz  gras. 
Klle  a  passé  d'abord  pour  une  mine 
de  Chrome;  mais  l'analyse  qui  en  a 
été  faite  par  John  ,  a  prouvé  qu'elle 
contenait  environ  les  deux  cinquiènies 
de  son  poids  de  Bismuth. 

Bi.sMrxii  oxYOÉ,  Jf  ismiilh-Ockrer, 
W.  Celte  espèce  n'a  encore  été  trou- 
vée qu  en  masses  informes  ou  à  1  étal 
pulvérulent ,  à  la  surface  des  mines  de 
Bismuth  natif  ,  principalement  près 
de  Schncebcrg  en  Saxe.  Elle  est  aisé- 
ment réductible  par  le  chalumeau  en 
Bismuth  métallique  ;  elle  est  très- 
tendre  et  même  friable.  Sa  couleur  est 
le  jaunc-verdàlre  ,  passant  quelquefois 
au  gris-jaunàtvc.  (g.  vll.) 

*BTSNAGUdJ.  BOT.  niAN.  (Ilcr- 
niann.  )  Nom  do  pays  du  JSijonia  la- 
t/«/05rt,  L.  ^  .  Br\o>£.  (u.) 


BIS  5:^7 

BfSNACO.  r.oT.  i-han.  S^n.  pro- 
vençal de  Daiiciis  f'/'s/iu^m,  L.  t". 
CAnOTTF..  (b.) 

BISON  ET  BISON  MUSQUÉ,  r. 
Bor.ur. 

BLSOTTE.  liOT.  cuvi'T.  Syn.  d'y/- 
garitus  Ihcscens.  (b.) 

BISPÉNIENS.  Ri:rT.  Ordre  troi- 
sième de  la  première  sous-classe  des 
lleptiles  (  les  Ornithoides  ),  institué 
par  Blainvillcdans  son  Tableau  de  la 
classification  des  Animaux  ,  cl  (pii 
comprend  la  plupart  des  Sauriens  et 
iesOphidiciisdesesdevancieis.  «D'A- 
»  près  ranat«»mie  détaillée  ,  dit  ce  na- 
»  turaliste,de  laplupattdes  genres 
»  de  cet  ordre  ,  je  suis  convaincu  qu  il 
»  est  impossible  de  séparer  les  Sau- 
»  riens  des  Ophidiens  ,  pui^qu  eu 
))  clTet  il  y  a  do  véritables  Serpcns  qui 
1)  ont  des  pâtes  comme  le  Bimane,  et 
»  de  vrais  Lézards  qui  n'en  ont  pas , 
))  comme  les  Orvets;  ainsi  jo  n'en  fais 
»  plus  qu'un  seul  ordre ,  que  je  dé- 
»  signe  par  un  nom  qui  indique  la 
»  singulière  disposition  de  l'organe 
»  excitateur  mate  »lonl  les  deux  ])ar- 
»  tics  paires  ne  sont  pas  réunies.  »  T'. 
Sai  niENs  et  OrniniiiNS.  (b.) 

BISSE.  OIS.  Syn  vulgairedeRouge- 
(iorge  j  MotacUla  rubctra  ,  i>.  /  . 
Sylvie.  (dii.,z.) 

BÏSSE-MORELLE.  ois.  Syn.  vul- 
gaire du  Mouchet,  MotacUla  modii- 
/oris  ,  L.  A'.  AccENTBun.       (du..z.) 

BISSET  ET  BISSUS.  bot.  ciivit. 
l".  Byssus. 

BISSO.  rois.  (Ris-so.)  Syn.  de  Syng- 
nathe sur  la  côte  de  Nice.  (u.) 

BISSOURDET.  ois.  Syn.  vulgaire 
d  u  ïroglody  le ,  Mutacilla  Tiogtudytes, 

L,  /'.  SyLVIK.  {DR..Z.) 

BISSOUS.  MAM.Syn.  de  La  pin  dans 
quelques  parties  de  la  France  nïéri- 
dionale.  (e.) 

BISTARDE  on  BITARDE.  ois. 
Syn.  d  Outarde. /'.  ce  mot.  (b.) 

*  BISTELLA.  lioT.  THAN.  Lippi , 
botaniste  fiançais  qui  voyagea  et  périt 


3a8 


BIS 


flans  la  Haute-Egypte  au  commence- 
ment du  dix-huitième  siècle,  a  laissé 
manuscrites  des  lettres  et  un  grand 
nombre  de  descriptions  de  Plantes  ob- 
servées dans  les  pays  qu'il  avait  tra- 
versés. Parmi  celles-ci ,  il  en  est  une 
qu'il  signale  comme  singulière ,  et 
nomme  Bistella ,  genre  adopté  et  pu- 
blié par  Adanson  dans  ses  Familles 
(T.  11,  p.  5226).  Il  en  avait  rencontré 
dans  la  Nubie  deux  espèces  ou  varié- 
tés :  ce  sont  des  Herbes  à  tiges  nom- 
breuses ,  hautes  d'un  pied  environ  , 
présentant  de  distance  en  distance  des 
nœuds  vers  lesquels  sont  opposés  les 
rameaux  et  les  feuilles:  ces  feuilles 
sont  hastées,  assez  semblables  à  celles 
de  plusieurs  Lychnis  ,  et  des  pédon- 
cules axillaires  portent  à  leur  sommet 
des  fleurs  rapprochées  ;  leur  calice  est 
conique ,  quinquefide  ;  leur  corolle  , 
dontla  forme  rappelle  lesBorraginées, 
est  en  roue ,  à  cinq  lobes ,  mais  tout- 
à-foit  adhéi'ente  par  son  tube  au  calice 
dont  il  ne  peut  être  séparé,  et  par 
conséquent  périgyne  ;  cinq  étamines 
s'insèrent  sous  l'ovaire  né  du  fond  de 
la  fleur  et  biparti  à  son  sommet  ;  le 
fruit  est  une  capsule  embrassée  étroi- 
tement par  le  calice  et  le  tube  de  la 
corolle  qui  persistent  et  s'accroissent , 
à  deux  loges ,  suivant  Adanson  ,  et 
contenant  des  graines  petites  et  nom- 
breuses, attachées  à  un  double  tro- 
phosperme  conique.  Telle  est  en  subs- 
tance la  description  de  Lippi ,  qui , 
quoique  détaillée ,  laisse  encore  incer- 
taine la  place  de  ce  genre  dans  les  fa- 
milles naturelles.  (a.  d.  j.) 

BISTORTE.  BOT.  FHAN.  Cette  ex- 
pression s'emploie  en  botanique  pour 
exprimer  une  racine  qui  oflre  deux 
coudes  rapprochés;  elle  est  syn.  de 
contournée,  Radix  conforta,  (a.  r.) 

C'est  aussi  le  nom  vulgaire  d'une 
espèce  de  Renouée ,  Polygonujn  his- 
torta  ,  L.  V.  Renouée.  (b.) 

BISTOURNÉE  ou  HUITRE  BIS- 
TOURNÉE.  MOLi>.  Nom  vulgaire 
donné  à  une  Coquille  bivalve  du  genre 
Arche  ,  \Arca  tortuosa,  Linné  et 
Lamk.,  à  cause  que  ses  valves,  assez 
allongées,  sont  contournées  l'une  sur 


BIT 

l'autre  d'une  manière  fort  singulière. 
Sans  être  très-rare,  cette  Coquille  est 
assez  chère  lorsqu'elle  est  belle ,  étant 
très-recherchée  par  les  amateurs.  Sa 
forme  bizarre  a  déterminé  Ocken  à 
en  faire  un  genre  distinct  des  Arches 
sous  le  nom  de  Tmsis  ,  genre  qui  n'a 
pas  été  adopté.  En  Hollande ,  on  ap- 
pelle cette  Coquille  le  Dei'idoir.  P~. 
Arcpie  et  Trisis.  (f.) 

BISTRE.  BOT.  CRYPT.  L'un  des  noms 
vicieux  qui ,  accompagnés  de  quelque 
épithèle ,  désignent  dans  Paulet  di- 
verses espèces  d'Agarics.  (b.) 

BISULCE.  Bisidcus.  mam.  Dési- 
gnation générique  des  Quadrupèdes 
qui  ont  le  pied  fourchu.  (b.) 

BISULQUES.  MAM.  ( Duméril.  ) 
Môme  chose  que  Ruminans.  f\  ce 
mot.  (B.) 

BIT  APRES.  OIS.  (Labat.)  Oiseaux 
delà  côte  d'Afrique,  que  l'on  présume 
appai'tenir  au  genre  Vautour.  (dr..z.) 

BITANGOR.  BOT.  phan.  Nom  de 
pays  d'un  Arbre  du  genre  Calophyl- 
lum.  f^.  ce  mot.  (b-) 

BITARDE.  OIS.  V.  Bistarde. 

BITESTACÉS.  crust.  On  a  dési- 
gné quelquefois  sous  ce  nom  les  Crus- 
tacés de  l'ordre  des  Branchiopodes  et 
de  la  section  des  Lopliyropes  (  Règne 
Anim.  de  Cuv.) ,  qui  ont  le  corps  en- 
tièrement renfermé  dans  un  test  imi- 
tant les  deux  battans  d'une  Coquille 
bivalve.  Du  nombre  de  ces  Animaux 
sont  les  Cythérées ,  les  Cypris  ,  les 
Lyncés  et  les  Daphnies  de  Millier. 
Duméril  les  nomme  aussi  Ostracins. 
Zool.  11°  110.  (aud.) 

Cette  dénomination  pourrait  égale- 
ment s'appliquer  à  plusieurs  rtres  mi- 
croscopiques de  notre  famille  des  Bra- 
chionides,  dont  le  corps  est  contenu 
dans  deux  valves  que  rendent  percep- 
tibles seulement  les  plus  fortes  len- 
tilles, (b.) 

BITI.  BOT.  PHAN.  (Rhéede,  Hoit. 
Mal.  T.  V,  t.  58.}  Nom  malabar  d'un 
bel  Arbi'e  qui  paraît  être  unSophora, 


BIT 

et  même  YHeptaphylla,  L.  C'est  de 
son  tronc  qu'on  tire  le  bois  de  Bite , 
fort  estimé  pour  les  constructions.  («.) 

BITI-MARAM-MARAVARA.  bot. 
PHAN.  (Rhëede,  Ilort.  Malab.  T.  xti, 
t.  2.)  Plante  de  la  famille  des  Orchi- 
dées, peut-être  im  EpiJcndre  parasite 
du  Biti.  r.  ce  mot.  (R.) 

BITIN.  REPT.  OPir.  Nom  donné  par 
Gronou  à  plusieurs  Serpens  de  Ce^lan 
ou  du  Mexique ,  et  qu'il  est  impossible 
de  déterminer.  (n.) 

BIÏITENI  ou  BITITEINIS.  mam. 
Syn'.  de  Saimiri  chez  les  Indiens  de  la 
Guyane  espagnole.  /^.Sapajou. 

(A.D..NS.) 

BITOME.  Bitoma.  iKs.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères ,  section  des 
Tétramères  ,  établi  par  Hcrbst ,  et  ne 
différant  des  Lyctes  de  Fabricius  que 
parce  que  les  individus  qui  le  compo- 
sent ont  les  antennes  plus  courtes  et 
les  mandibules  cachées  ou  peu  décou- 
vertes. Le  Bitoma  crenata  ou  le  Lyc- 
tus  ciejiatus  de  Fabricius ,  sert  de  type 
à  ce  genre.  Cette  espèce  se  trouve  aux 
environs  de  Paris,  sous  les  écorces 
d'Arbres.  Elle  a  été  figuiée  par  Panzer 
[Hist.  1ns.  T.  1. 1.  24),  sous  le  nom  de 
Ljctus  crenatus.  Dejean  (Catal.  desCo- 
léop.  )en  possède  une  seconde  de  Saint- 
Domingue  ;  il  la  désigne  sous  le  nom 
de  sidcata.  —  Latreille  (  Considér. 
génér.  et  Règne  Anim.  de  Cuv.)  subs- 
titue, à  cause  de  l'étymologie,  le  mot 
de  Ditojne  à  celui  de  Bitome.    (aud.) 

BITOME.  Bitomus.  moll,.  Genre 
de  Coquilles  presque  microscopiques, 
établi  par  Montfort  (  Conchyl.  T.  ii, 
p.  2q6},  et  auquel  il  donne  les  carac- 
tères suivans  :  «  Coquille  libre ,  uni- 
valve  ,  à  spire  régulière  ,  écrasée , 
ayant  un  ombilic;  uouche  arrondie, 
séparée  en  deux  par  un  prolongement 
de  la  lèvre  inférieure ,  mais  sans  ca- 
nal et  entière;  lèvres  tranchantes  et 
réunies.  »  Il  nomme  l'espèce  qui  lui 
sert  de  type  B.  Soldanien,  B.  Solda- 
ni,  parce  que  cet  auteur  a  figuré  le 
premier  cette  petite  Coquille  (  Test. 
microsc.T.  i,  p.  21,  t.  i4,  fig.  Z.  vol. 
96).  ^       _  («.) 

Montfort  prétend  l'avoir  trouvée  en 


BIT  5>i9 

abondance  dans  les  sables  de  la  Man- 
che. Personne  ne  l'ayant  observée  (jue 
lui  depuis  Soldani ,  et  n'offrant  ni  1  un 
ni  l'autre  des  rcnseignemens  suifisans, 
ne  sachant  point  si  ce  ne  serait  pas 
une  espèce  de  Snirorbe  ou  d'autre 
genre  des  Annéiiacs,  si,  au  cas  qu'elle 
appartienne  aux  Mollusques,  elle  est 
ou  non  operculée ,  nous  ne  pouvons 
la  rapporter  avec  certitude  à  aucune 
de  nos  familles.  Ce  genre  n'a  été  men- 
tionné par  aucun  des  nouveaux  au- 
teurs systématiques.  (F.) 

BITOR  ET  BITOUR.  ois.  Noms 
vulgaires  du  Butor,  Ardea  stellaris, 

L.  F".  IlÉBON.  (DR..Z.) 

BITOU.  MOLL.  Et  non  pas  Bilan. 
Dénomination  donnée  parles  Nègres 
du  Sénégal  et  conservée  comme  nom 
spécifique,  par  Adanson  (Sénég.  p.  70. 
pi.  5),  au  CjpiœaPediculus,  L.  (u.) 

BITRISCHUS.  OTS.  (  Salisbury.  ) 
Syn.  de  Roitelet,  Motacilla Régulas. 

(B.) 

BITTAQUE.  Bitiacus.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Névroptères,  fondé  par 
Latreille  aux  dépens  du  genrePanorpe, 
et  rangé  (Règ.  Anim.  de  Cuv.)  dans 
la  famille  des  Planipennes ,  section 
des  Panorpates.  Il  a  pour  caractères  : 
ailes  égales,  couchées  horizontale- 
ment sur  le  corps;  de  petits  yeux 
lisses  ;  abdomen  presque  cylindrique, 
à  peu  près  semblable  dans  les  deux 
sexes;  pâtes  très-longues,  avec  des 
tarses  terminés  par  vm  seul  crochet 
et  sans  pelotte.  Les  Bittaques ,  de 
même  que  les  Némoptères,  les  Pa- 
norpes  et  les  Borées ,  autres  gen- 
res de  cette  section ,  ont  cinq  articles 
à  tous  les  tarses  et  l'extrémité  anté- 
rieure de  leur  tête  prolongée  et  rétré- 
cie  en  forme  de  bec  ou  de  trompe  ; 
leurs  antennes  sont  sétacées  et  insé- 
rées entre  les  yeux  ;  le  chaperon  est 
prolongé  en  une  lame  cornée,  co- 
nique ,  voûtée  en  dessous  pour  recou- 
vrir la  bouche  ;  les  mandibules ,  les 
mâchoires  et  la  lèvre  ont  une  forme 
presque  linéaire  ;  il  existe  quatre  à 
six  palpes  courts  ,  filiformes ,  et  dont 


5ÔO  BIT 

les  maxillaires  ne  sont  composes  que 
de  quatre  arliclcs  distincts;  ils  ont 
cnCui  le  corps  allongé  avec  la  tête  ver- 
ticale ;  ils  diflcrcnt  cependant  de  clia- 
ciin  de  ces  genres  par  des  caractères 
assez  tranchés.  On  ne  les  confondra 
pas  avec  les  Bordes  à  cause  de  l'éten- 
due de  leurs  ailes  toujours  plus  lon- 
gues que  l'abdomen,  propres  au  vol 
et  existant  chez  la  femelle  comme  chez 
le  mâle;  ils  se  distingueront  aussi  des 
INcmoptères  par  la  présence  des  yeux 
lisses,  et  des  Panorpes  par  l'absence 
d'une  pince  à  rcxtréniilé  de  l'abdo- 
men des  mâles  ,  et  par  l'exislenced'un 
seul  crochet  à  l'extrémité  du  dernier 
article  des  tarses.  Ces  Insectes  sont 
peu  connus  sous  le  rapport  de  leurs 
mœurs;  on  n'a  point  encore  observé 
leurs  jnétamorphoses.  L'espèce  ser- 
vant de  t_ype  au  genre  porte  le  nom 
de  Bittaquc  lipulaire,  />.  tipulariits, 
Latr.  {Gêner.  Crust.  et  Ins.  T.  ïir,  p. 
189,  etConsidér.  gêner,  p.  435).  Elle 
est  la  rncme  que  le  Panorpa  tlpnlaria 
de  Fabricius  et  de  Villers.  Ce  dernier 
rafiguréc(Enlom.  T. m,  t.v.fig.  11). 
On  la  trouve  dans  le  midi  de  la  France 
cl  en  Espagne.  (aud.) 

BIÏÏER.  OIS.  Syn.  allemand  de 
Mauvis,  Tardas  Iliacus,  L.  (iî.) 

*  BITTERBLAD.  bot.  niAN.Syn. 
de  'Pol)'goninn  IJjdrupiper,  L.  dans 
quelques  provinces  de  Suède,  f^.  Rb- 
JSOUÉE.  (b.) 

BÏTTERLING.  POTS.Syn.  allemand 
de  Bouvier  ,  espèce  de  Cjprin.  f".  ce 
mot.  (B.) 

BITTER-SALSO.  bot.  tiian.  Syn. 
suédois  de  Lepidiiini  sath'um ,  L.  A^. 
I'asserage.  (b.) 

BIÏTERSPATII.  MIN.  C'est-à-dire 
Spaî/i  amer ,  on  ne  sait  pourquoi ,  la 
substance  à  laquelle  on  donne  ce  nom 
n'ayant  aucune  amertume.  Syn.  de 
Chaux  carbonatée  magnésifère.  /'.  ce 
mot.  (LUC.) 

*BITUBULITE.  ;5//«i«///e5.  moll. 
joss.  Blumenbach  [Abb'dd.  Natiirh. 
(iegenst.  T.  11  ,  fig.  9)  a  donné  ce 
nom  à  un  corps  fossile  qu'il  ap[icUc 


BIT 

Bilub.  problc?naticus  ,  cl  dont  il  est 
assez  diiïicile  d'assigner  la  place  natu- 
relle. Schlolheim  (  Petrefael.  p.  075) 
conserve  ce  nom  générique,  mais  en 
disant  qu'on  n'est  point  encore  fixe 
H  l'égard  de  ces  Fossiles ,  et  il  ajoute 
â  celui  de  Blumenbach  une  seconde 
espèce,  sous  le  nom  de  B.irregulari  s. 
Celle-ci  vient  du  calcaire  coqullli.er 
des  environs  de  Weimar  ;  la  première 
de  celui  d'IIcinberg  près  Goltinguc. 
Enfin  ,  Schlothcim  rapproche  de  ce 
genre  les  Batoliles  de  Montfort  et  les 
IJippurites  de  Lamarck ,  nommés  d'a- 
bord Orthocéralites  par  Picot  de  la 
Peyrousc.  (r.) 

BITUME.  Mnv.  Substance  de  la 
classe  des  corps  combustibles  non 
métalliques,  dont  le  principal  carac- 
tère est  de  brûler  avec  une  odeiu-  qui 
lui  est  propre,  et  que  pour  cela  on 
nomme  bitumineuse  ,  et  de  laisser  un 
résidu  peu  considérable.  Il  en  exislc 
plusieurs  variétés  qui  ne  sont  distin- 
guées entre  elles,  pour  la  plupart, 
que  par  une  suite  de  la  diversité  des 
époques  auxquelles  elles  ont  été  trou- 
vées dans  la  nature ,  et  qui  souvent 
passent  l'une  à  l'autre  dans  le  mcnic 
individu,  par  succession  de  temps. 

La  première  est  le  Bitume  liquide, 
Erdol ,  Werner;  appelé  aussi  ISaplilc 
ou  Pétrole  ,  selon  que  sa  couleur  est 
le  blanc-jaunâtre  ou  le  blanc-noi- 
râtre. La  seconde  variété  est  le  Bitu- 
me glutineux ,  Erdpec/i,  W.  ;  nomme 
communément  Pissasphalte  et  Poix 
minérale.  Il  est  visqueux  et  s'attache 
au  doigtpar  la  pression.  La  troisième 
variété  est  le  Bitume  solide  ou  l'As- 
phalte ,  d'un  noir -brunâtre  et  très- 
éclatant  lorsqu'il  est  pur.  Il  est  tan- 
tôt dur  et  tantôt  fragile.  La  première 
modification  a  été  trouvée  sous  la 
forme  de  gouttelettes  ,  à  la  surface  de 
la  Chaux  iluatée  en  cristaux  cubiques. 
La  (iernière  variété  est  le  Caoutchou 
minéral,  Elasticités  Erdpech.,  W.  Il 
est  d'un  brun-noirâtre,  et  très-Ilexi- 
blc  ;  s'clectrise  d'une  manière  très- 
sensible  par  le  irotiement,  et  brûle 
avec  une  flamme  claire,  en  répandant 
viuc  légère  odeur. 


BIV 

liC  r>ituinc  liqiiiilc  rsl  as.scz  com- 
mun cil  l'cisc  ot  îiii  J;ipon,  ou  on 
IVmploic  comme  liuilc  de  Utmpc.  Il 
<  Il  existe  une  source  abondanlc  pi'«'S 
fie  Miano,  dans  l'Klat  de  Pnimc.  Le 
iMlunic  p,l,ttineu\  se  trouve  dans  plu- 
sieurs pa\sde  la  Fiance,  et  «n  paili- 
culier  dans  les  enviions  de  Clcnnonl- 
l''<'irand  ,oii  il  enduit  le  sol  dunenia- 
tièie  visqueuse.  Le  Ijitume  solide 
flotte  avec  abondance  sur  la  suriacc 
du  lac  Asplialtique,  en  Judee^  il  ac- 
compagne à  Idria,  eu  Carniole  ,  le 
Mercure  natif  et  le  Mercure  suli'urc. 
<Juant  au  Uiluine  élastique  ,  on  le 
trouve  en  Angleterre,  près  de  Cast- 
leton  dans  le  Dcihyshire,  oii  il  est 
associé  au  Plomb  sulfure  cl  à  la  Chaux 
carbonatée.  (o.  Dix.) 

lUTUME  RÉSINITE.  min.  /'.  J\l- 

TkNASPHAI-TK. 

lîrrURE.  INS.  /-.  Cytuhe. 

BIUR.  MAM.  L'un  dcsnoms  du  Cas- 
tor, (a.  U..NS.) 

BIVAI.  OIS.  Syn.  vulgaire  du  Pic 
verd  ,  Pici/siiridiSjh.  V.  Pic.  (dk..z.) 

B[\AL.  OIS.  L'un  des  noms  de 
l'Oie  en  Espagne.  (b.) 

BIVALVES.  zooL.  eluoT.  Dans  les 
nombreuses  classilicalions  des  con- 
elivliologisles  anciens  ou  modernes, 
on  trouve  fous  le  nom  de  Bivalves  des 
divisions  de  (amidc ,  d'ordre  ou  de 
classe,  dont  il  serait  trop  long d'énu- 
niéier  et  de  signaler  ici  tous  les  carac- 
tères respectifs.  /^'.  MoT^LUSQUP.    (!■.) 

En  général  le  mot  Bivalyi;,  em- 
ployé même  en  botanique ,  signifie 
à  deux  battans  •  on  dit  dans  ce  sens 
une  capsule  bivalve.  (c.) 

BIVALY.  MAM.  V.^iKi.. 

BIVARO.  MAM.  c|u'on  prononce 
Bibaw.  Syn.  espagnol  de  Ca.stor. 
Bivcro  en  italien  a  la  même  signifi- 
cation, (b.) 

BIVEllONE  ou  PT  VER  ONE. 
MOLi,.  luindelct  (  lie  Tcslac.  lib.  i  , 
pi.  afi)  dit  qu'on  nomme  aini  à  Ve- 
nise la  Coquille  bivalve  que  l'on  ap- 
pelle ('/(misse  ou  Cluiùssc  à  xMarseille. 
Ce  uôni  lui  a  élc  donne,  dil  Eavart 


BIV  .-.Si 

d'IIerbigny  ,  à  cause  de  la  saveur  très- 
salée  de  son  iiabilant ,  d'oîi  les  anciens 
naturalistes  lont  appelé  Chaîna  /'/pt- 
rata.  Nous  avons  vu  à  l'article yjcic/w- 
za  que  le  Mja  hispaiiun de  Cliemnit/. 
a  reçu  aussi  la  niémt;  dénomination. 
Il  est  cependant  certain  que  les  noms 
de  Jiivcroiic ,  Phervnc  ou  Pijiciunc 
sont  plus  spécialement  ceux  de  la  T'c- 
iiiis  icni/iusa  ,  Linné  et  Lamk. ,  ainsi 
que  le  dit  Poli.  Ou  la  nomme  ytrsclla 
à  Cènes,  Taraliifuloix  INaples  ,  Caina- 
dia  il  Taienlc,  ^limilla  en  Espagne. 

U'O 
BIVET.  MOi.L.  Adanson  (Sénégal, 
p.  1 2,3  ,  jil.  8)  donne  ce  nom  à  une  de 
SCS  Pourpres.  C'est  la  T'oluta  cancel- 
tata ,  Linné  ;  dancellaria  cancellala , 
L^maick.  /-'.  CANciiJiLAini:  clPocR- 
VRE.  (r.) 

BIVIT.  OIS.  Syn.  du  Martinet  noir , 
JUriindo  Jpus ,  L.  en  Piémont,  r. 

MAaTINET.  {UJt..Z.) 

*  BIVONOEA.  BOT.  riiAN.  Une 
Plante  i!e  la  famille  des  Crucifères  re- 
cueillie en  Sicile  par  Bivona  ,  et  nom- 
mée par  lui  T/ilaspi  It/ieum,  a  fourni 
àDeCandollele  typed'un  genre  nou- 
veau, et  il  la  consacré  au  botaniste 
qui ,  le  premier,  l'avait  failconnaître. 
Il  lui  assigne  les  caraclèrcs  suivans  : 
calice  de  quatre  sépales  à  peu  près 
égaux;  pétales  onguiculés,  un  peu 
plus  longs  que  le  calice,  et  dont  le 
limbe  petit  est  également  ccliancré 
au  sommet  i  six  étamims  «lont  les  fi- 
lets libres  et  simples  ne  présentent 
pas  d'appendices  à  leur  base;  silicide 
déprinu À;  ,  ovale  ,  supérieurement 
échancrce  et  surmontée  d'un  style 
très-court  et  d'un  stigmate  en  tête, 
intérieurement  divisée  par  une  cloison 
oblongue  et  souvrant  en  deux  valves 
piiées  en  carène  et  ailées  sur  le  dos  ; 
dans  chacune  des  deux  loges,  de  cpia- 
Irc  à  six  graines  pendantes,  ovoïdes, 
à  cotylédons  planes  et  incombans. 
C'est  une  iieibe  annuelle,  glabre, 
délicate,  de  couleur  glauque  ,  et  lon- 
gue de  quatre  à  six  pouces.  Sa  tige ,  fi- 
liforme et  peu  ramifiée ,  porte  des 
feuilles  alternes,  giossièrcment  den- 
tées cl  obtuses ,  pétiolécs  ini'éricuic- 


533  BJO 

ment ,  sessiles  et  embrassantes  sur  le 
reste  de  la  tige.  Ses  fleurs  petites  et 
jaunes  sont  disposées  en  grappes  à 
peu  près  terminales.  (a.  d.  j.) 

*  BIWALDIA.  BOT.  niAN.  Le 
genre,  établi  sous  ce  nom  par  Sco- 
poli  (  Introductio  ad  Hist.  nat.  )  , 
semble  devoir  rentrer  dans  le  Garci- 
nia  de  Linné.  /^".  ce  mot.       (a.  d.  j.) 

BIXA.  BOT.  PHAN.  Yieux  nom  du 
Rocou  ,  devenu  scientifique  pour  dé- 
signer le  genre  que  constitue  cet  utile 
Arbuste,  r.  Rocou.  (b.) 

BIZAAM.  MAM.  V.  BiSAAM. 

BIZ4.RDA.  BOT.  PHAN.  Individus 
hybrides  de  Citronniers,  produits  par 
la  fécondation  oti  concourent  deux 
variété  différentes. 

BIZE.  FOIS.  (Rondelet.)  Syn.  de 
Scombre  sarde  ,  Scomber  Amia ,  que 
Ion  confond  quelquefois  avec  la  Bo- 
nite qui  est  le  S.   Pelamis.  L.    r. 

ScOMBRE.  (b.) 

BIZETT  OU  MIEUX  BIZERT.  ois. 
Si  c'est,  ainsi  que  le  dit  Catel,  l'es- 
pèce qu'on  nomme  Périnque  ou  Pé- 
ringle  dans  le  midi  de  la  France  ,  ce 
n'est  point  un  Oiseau  de  passage, 
mais  la  Mésange  charbonnière. 

(DII..Z.) 

*  BIZIGAYE.  INS.  P-.  BiGAYE. 

BIZIHUTZH.  ois.  Syn.  du  Pluvier 
doré  ,  Charadrius  pluvialis ,  L.  en 
Laponie. /^'.  Pluvier.  (dr..z.) 

BJALLA.  BOT.  PHAN.   V.   BlALLA. 

BJELKA  ou  WJEKSCHA.  mam. 
Syn.  russe  d'Ecureuil.  (b.) 

*  BJORK.  BOT.  PHAN.  Syn,  suédois 
de  Bouleau.  (b.) 

BJORKE-SUPP.  BOT.  crypt.  Syn. 
suédois  de  Boletus  fomentarius  ,  L, 
qui  croît  sur  le  Bouleau.  (b.) 

BJORKNA.  POIS.  V.  BiERKNE. 

*BJOR-LOKA  ET  BJORNSTUT. 
BOT.  PHAN.  Syn.  suédois  d'Angélique 
sylvestre.  (b.j 

-)  BJORN-BAR.  BOT.  phan.  Nom 
suédois  des  Ronces  qui  croissent  dans 
les  haies.  (b.) 


BLA 

^  *  BJORNE-KLOR.   bot.   phan; 
Syn.  suédois  de  Lotus  comiculata  ^ 

L.  V.  LOTIER.  (b.) 

*  BJORNFLOKA.  bot.  phan.  Syn. 
à'Heracleiim  Sphotidylium  ,  eu  Ala- 
delpadie.  (b.) 

BJORNHALLON.  bot.  phan.  F. 

BlOUNIlALLON. 

*  BJORN-MASSA.  bot.  crypt. 
Syn.  suédois  de  Po/j/ric/ium  com- 
mune, L.  dont  les  Lapons  forment 
des  matelas  pour  leur  lit.  f^.  Poly- 

TRIC.  (b.) 

BLA  ou  BLAD.  rot.  phan.  Syn. 
de  Blé  dans  les  Dialectes  gascons. 
F'.  Froment.  (e.) 

BLAA-FILD.  pois.  Syn.  norwé- 
gien  de  Hareng.  F.  Clupé.         (b.) 

BLAAFOT.  OIS.  Syn.  norwégîen 
du  BAhuzaid ,  Fa/co' Haliae/os ,  L. 
F.  Aigle.  (dr..z.) 

BLAA-HALS  et  BLAA-NAKKE. 
OIS.  Syn.  norwégien  de  Canard  sau- 
vage, yinas  Boschas,  L.  P^.  Canard. 

(DR..Z.) 

BLAA-KRAAKE.  ois.  Syn.  nor- 
Vi^égien  du  Rollier  vulgaire,  CojU" 
cias  Garrula,  L.  F.  Rollier.  (dr..z.) 

*  BLAA  -  RAAKE.  ois.  Et  non 
Blaa-Rouge.  Syn.  norwégien  de  la 
Corneille  commune,  Coivus  Corone ^ 
L.  F.  Corbeau.  (dr..z.) 

BLAA-ROUGE.  ois.  F.  Blaa- 
Raake. 

BLAA-STAAL  ou  BLATJ-STAK. 
POIS.  Syn.  de  Labre  bleu  en  Dane- 
marck.  F.  Labre.  (b.) 

*  BLABAR  et  BLABUK.  bot. 
phan.  Syn.  de  Faccinium  uligino- 
sum  ,  L.  espèce  d'Airelle,  et  le  Myr- 
tyle,  autre  Airelle,  dans  quelques 
parties  de  la  Suède.  (b.) 

BLAC.  OIS.  Espèce  du  genre  Fau- 
con, dont  Vieillot  a  formé  son  genre 
Couhyeh,  Levaill.  Ois.  d'Af.  pi.  36  et 
37.  F .  Faucon.  (dr..z.) 

BLACEAS  ET  BLAX.  pois.  (Ges- 
ner.)  Probablement  un  Silure  du  Nil. 

(B.) 


IJLA 

*  BLACK-BERRY-EATER.  ois. 
Syn.  anglais  de  Traquet,  MotacilUi 
n/bicula,  L.  (B.) 

BLACKBURNIA.  r.oT.  phan.  Le 
genre  établi  sous  ce  nom  par  Forstcr, 
était  rapporté  par  Linné  lils  au  Ptc- 
lea  ,  auquel  il  ressemble  par  son  port 
et  sa  fleur,  dillércnt  néanmoins  par 
son  style  simple  et  son  fruit  mouo- 
sporme  ,  qui  est  peut-être  une  baie. 
Willdenow  et  Persoon  l'ont  rétabli. 
Il  renferme  un  seul  Arbre  ,  trou- 
vé dans  l'île  déserte  de  Norfolk  , 
et  auquel  ses  feuilles  pinnées  ont  fait 
donner  le  nom  spécifique  de  pin- 
nata.  (a.  d.j.) 

BLACK-CAP.  OIS.  Nom  appliqué 
par  les  Anglais  aux  Mésanges  à  tête 
noire  et  des  mai'ais  ,  Piirus  atricapil- 
his  ai  pal  u  si  ris  ainsi  qu'au  Larus  rl- 
dibundus,  L.  (nR..Z.) 

*  BLACKEN.  BOT.  piian.  Syn. sué- 
dois de  Potam  ogoeton  iiatans,  L.  et 
en  Sraaland  de  MenyaiUhes  trifoUa- 
ta  ,  L.  T".  PoTAMOT  et  Mexyanïhe. 

(B.) 

BLACKFISH.  pois.  C'est-à-dire 
Toissonnoir.  Espèce  de  Lut] an.  V.  ce 
mot.  (b.) 

BLACK  UMBER.  pois.  Syn.  an- 
glais d'Umbre.  V.  Sciène.  (b.) 

BLACK-WITE.  ois.  Syn.  de  Cor- 
vus  melanoleucus.  K.  Cassican.  (b.) 

BLACOUEL.  BOT.  phan.  Même 
chose  que  Blakwclia.  V.  ce  mot.  (b.) 

BLAD.  BOT.  PHAN.  P'.  Bla. 

BLADHIE.  Blad/da.  bot.  phan. 
Ce  genre ,  dont  Thuuberg  est  l'au- 
teur, a  été  rapporté  à  la  famille  des 
Ardisiacées.  Ses  caractères  sont  :  un 
calice  quinqueparti ,  persistant;  une 
corolle  en  roue,  quinquefide  ,  cadu- 
que ;  cinq  étamineSjà  filets  courts 
insérés  à  l'enlréede  la  corolle  et  à  an- 
thères conniventes  ;  un  ovaire  libre  ; 
lin  style  et  un  stigmate  ;  une  baie  pi- 
siforme,  à  une  seule  loge  qui  contient 
une  graine  munie  d'un  arille.  — Ses 
espèces,  dont  on  trouve  quatre  décri- 
tes dans  la  Flore  du  Japon  de  Thun- 


CLA  3ôr, 

berg ,  et  deux  figurées /aZ».  i8  et  19 
de  cet  ouvrage,  sont  des  Arbustes 
originaires  de  ce  pays  ,  oii  quelques- 
uns  se  cultivent  aussi  dans  les  jar- 
dins. Les  feuilles  sont  alternes  et  crt'- 
pues  dans  le  Bladida  crispa  ;  ternées 
dans  le  H.  joponica  àonl  la  lige  est 
couchée  à  sa  base  ;  dans  le  B.glabra , 
dont  la  tige  est  dressée ,  les  feuilles 
sont  opposées,  glabres  et  dentées;  op- 
posées de  même  ,  mais  velues ,  dans 
le  B.  villosa.  Les  fleurs  sont  solitai- 
res ou  géminées  sur  des  pédoncules 
axillaires.  (a.  d.j.) 

BLADO.  POIS.  (  Pusso.  )  Nom  de 
rOblade  sur  la  côte  de  Nice.  V.  Bo- 
gue, (b.) 

BLADSCHWAMP.  bot.  crypt. 
Syn.  suédois  d'Agaric.  (b.) 

BLAETTER   SCHWAMME.  bot. 
CRYPT.   C'est  à-dire   Champignon  la- 
melleux.  Syn.  allemand  d'Agaric. 
(ad.b.) 

BLAGRE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Faucon,  Falco  Blagrus,  Lalh.  Levail. 
Ois.  d'Afrique,  pi.  5.  Vieillot  l'a  pla- 
cé dans  son  genre  Balbuzard.  V. 
Aigle.  (dr..z.) 

BLAGUE-A-DIABLE,  ois.  Nom 
donné  comme  syn.  de  Pélican,  aux 
Antilles.  (b.) 

BLAGYLTA.  pois.  Syn.  norwégien 
de  Labivs  Suillus,  L.  P'.  Labre,  (b.) 

*BLAHALLON.  bot.  phan.  Syn. 
suédois  de  Rubits  cœsius ,  L.  /^. 
Ronce.  (e.) 

*  BLAHATTAR.  bot.  phan.  Syn. 
suédois  de  Succise.    /^.  Sc.abieuse. 

(B.) 

BLAIREAU.  Mêles.  MAM.Genrede 
Carnassiers  plantigrades ,  caractérisé 
par  cinq  molaires  à  la  mâchoire  supé- 
rieure; la  première,  très -petite,  est 
caduque,  et  alors  manque  en  appa- 
rence. La  seconde  et  la  troisième  n'ont 
qu'une  seule  pointe  ,  et  sont  suivies, 
dit  Cuvier,  d'une  que  l'on  commence 
à  reconnaître  pour  carnassière  au  ves- 
tige de  tranchant  qui  se  montre  sur 
son  côté  extei-ne  ;  derrière  celle-ci  en 
est  une  tuberculeuse,  carrée  ,  la  plus 


53  i  BLA 

grande  de  toutes.  Six  molaires  infé- 
licuremenl ,  la  première  Irèi- petite 
et  aussi  caduque,  les  tiois  suivantes 
à  nue  seule  pointe;  la  cinquième 
foijimencc  aussi  à  montrer  de  la  res- 
semblance avec  les  carnashièies  infé- 
rieures; mais,  comme  elle  a  à  son 
l)ord  interne  deu\  tidicrcules  aussi 
élevés  que  son  tiancluml  ,  elle  joue  le 
rôle  de  tuberculeuse  :  la  dernière 
est  très-petile  ,  mai»  aussi  tubercu- 
leuse, loutes  ces  dents  se  correspon- 
dent pariaitcmenl.  La  grande  tu- 
liercuîeuse  supérieure  olTre  deux 
sillons  longitudinaux  (brmés  par  les 
trois langs  de  ses  tubercules  :  le  rang 
moyen  de  ces  tubeixules  est  encas- 
tré dans  le  sillon  unique  de  la  moi- 
tié posféiicurc  de  la  pénultième  d'en 
bas  ,  dont  les  deux  bords  tuberculeux 
sont  reçus  dans  les  deux  sillons  lon- 
gitudinaux de  la  supérieure.  Cette 
disposition  de  réciproque  pénélraiion 
ne  se  retiouve  pas  dans  les  Ours  , 
dont  les  dents  sont  d'ailleurs  le  plus 
analogues  à  celles  du  Blaireau.  A  la 
grosse  tuberculeuse  supérieure  ,  c'est 
le  rang  moyen  de  tubercules  qui  s'use 
le  premier.  Cet  emboîtement  des  par- 
ties saillante.^  des  dents  d'une  mà- 
ihoire  dans  les  cavités  récipioques 
des  dents  de  l'autre  màclioire  mdi- 
quc  que  le  mouvement  de  l'une  sur 
l'autre  ne  peut  se  faire  que  dans  le 
sens  vertical  ;  aussi ,  le  col  du  con- 
dyle  est-il  si  serré  dans  la  cavité  gé- 
n'oïde  du  temporal,  qu'il  l'au!;  forcer 
l'élasticité  de  l'os  pour  le  faire  sortir 
de  ses  charnières.  Cclle.s-ci ,  outre  leur 
profondeur, ont  une  autre  cause  de  so- 
lidité. Au  lieu  que  l'axe  de  leur  mou- 
vement ioit  transversal ,  il  cm  un  peu 
oblique ,  de  manière  que  ces  axes  , 
prolonges  jusque  sur  la  ligne  médiane, 
formeraient  un  angle  obtus  en  avant. 
— Malgré  sa  vie  souterraine,  la  caisse 
auditive  est  moins  développée  dans  le 
Blaireau  que  dans  le  Coati  et  le  Ra- 
ton. Le  frontal  ni  le  jugal  ne  four- 
nissent pas  d'arc  saillant^'au  cadre  de 
l'orbite  ;  dans  le  Raton  et  le  Coati,  il 
s'élève,  au  contraire,  une  portion 
d'arc  sur  le  jugal  qui  augmente 
amsi  l'ampliludcdu  cadre  de  l'orbite. 


BLA 

—  Le  tron  sous-orbi;aire,propoilion- 
nellement  plus  grand  que  dans  les 
(]oatis.  Ratons  et  Gloutons,  lest 
absolument  plus  que  dans  l'Ours. 
Dans  les  Carnassiers  ,  la  grandeur  de 
ce  trou  étant  en  rapport  avec  le  volu- 
me des  nerfs  et  dos  vaisseaux  sous- 
orbilaires  ,  il  en  doit  résulter  une  sen- 
sibilité très -vive  au  museau  du  Blai- 
reau. —  La  fosse  ethmoïdale  très- 
grande  annonce  un  odorat  fort  actif. 
La  tente  du  cervelet  est  osseuse.  — 
Cet  Animal  a  l'air  de  marcher  en  ram- 
pant, à  cause  de  la  brièveté  de  ses 
jandjes;  et  comme  son  poil  est  long, 
son  ventre  paraît  alors  louchera  terre; 
ses  doigts,  armés  d'ongles  très-soli- 
des, sont  engagés  dans  la  peau;  la 
longueur  de  ceux  de  devant  les  rend 
propres  à  fouiller  la  terre;  la  queue, 
à  peu  près  longue  comme  la  tète ,  a 
pourtant  qinnze  vertèbres.  Le  Blai- 
reau a  quinze  côtes ,  le  Glouton  seize, 
le  Raton  et  le  Coati  quatorze  ;  il  a  six 
in.imelles  :  deux  pectorales,  quatre 
ventrales;  dans  le  Coati  et  le  Raton  , 
toutes  six  sont  ventrales.  Il  y  a  sous  la 
queue,  au-dessus  de  l'anus  ,  une  po- 
che à  fente  transversale  d  ou  suinte 
une  hiuneur  grasse  cl  fétide.  Sa  lan- 
gue est  douce  ,  son  pelage  assez  rude. 
Les  poils  ont  cela  «le  particulier  d'être 
])lancs  vers  la  peau,  puis  noirs  dans  le 
tiers  extérieur,  excepté  la  pointe  qui 
est  blanche,  ce  qui  donne  au  coips 
une  couleur  grisâtre  :  d;!ns  le  jeune 
ago  ,  le  noir,  qui  occupe  le  milieu  de 
la  longueur  du  poil ,  est  alors  d'un 
fauve  Isabelle,  ce  qr.i  donne  une 
teinte  jaune  au  gris  du  pelage. 

Le  Blaireau  ,Ursus Mêles,  L.,  En- 
cycl.  pi.  où,  fig.  4.  Buff.  7,  pi.  -. 
Schreb.  pi.  i42,  a  deux  ou  trois  pieds 
de  long.  Le  dessus  de  la  tète  est  pres- 
que blanc,  la  lace  est  traversée  de  la 
Base  des  oreilles  en  passant  sur  l'oeil 
par  une  bande  noire  ;  une  autre  ban- 
de blanche,  inférieure  à  celle-ci,  s'é- 
tend depuis  l'épaule  jusqu'à  la  mous- 
tache. Le  dessus  du  corps  est  grisâtre, 
le  dessous  noir. — Schreber,  iig.  i42, 
B.,  représente,  sous  le  nom  à'Ursus 
Taxas,  \\n  Blaireau  dont  le  ventre  est 
dun  gris  plus  cliur  que  les  flancs,  o^i 


l'oiville  est  ili;  la  couleur  gcm'ntl»;  ot 
seiileiiuiil  bordc'c  de  noir,  oii  la  ban- 
i\c  noir»!  de  In  l';u:o  est  supérieure  à 
l'œil,  saus  y  touelicr;  est-ce  une  va- 
riété on  une  espèce? 

tiO  tJlaire;Mi  habile  l'Europe  el  l'A- 
sie trinpérée  :  l'alias  l'a  leucoiilré 
dans  l'ouest  de  l'Asie,  au  nord  delà 
mer  Caspienne  :  les  Calmoueks  eu 
manqenl  la  chair.  C'est  un  Ar.imal 
déliant,  solitaire,  qui  rerherche  les 
bois  les  plus  déserta  et  s'y  creuse  un 
terrier  d'oii  il  ne  sort  que  pour  cher- 
cher à  niaiiger  ;  le  boyau  de  ce  terrier 
est  torlueuv,  oblique',el]ioussé  quel- 
quefois très-loin.  (Jonnne  la  plupart 
des  Animaux,  attaché  au  siteoii  il  est 
né,  le  Blaireau,  débusqué  deson  sou- 
terrain, soit  par  l'honinie  qui  l'a  dé- 
truit, soit  par  les  ruses  du  Ilenard 
qui  l'en  chasse  en  y  tiéposant  ses 
ordures,  ne  change  pas  de  pavs.  Il 
creuse  ini  nouveau  terrier  à  pi  u  l'.e 
dislance;  il  n'en  sort  guère  que  la 
nuit,  s'en  écarte  peu,  car  la  briè- 
veté de  ses  jambes  ralenlilsa  Tuile, 
el  les  chiens  l'ont  bientôt  atteint  , 
pour  peu  qu'il  en  soit  éloigné.  Dans 
ce  cas,  le  Blaireau  se  couche  sur  le 
dos,  se  défend  des  ongles  et  des 
•lents.  Outre  qu'il  a  beaucoup  de 
courage,  il  a  la  vie  très-dure,  de 
sorte  qu'il  regagne  le  plus  souvent 
son  terrier  qu'il  faut  défoncer  pour 
l'y  prendre. 

Le  Blaireau  vit  priiicipalemcnt  de 
proie  ;  il  déterre  les  nids  d'Abcilles- 
Bourdons,  les  La]);iis  et  les  Mulots;  il 
mange  aussi  des  Sauterelles ,  des  Ser- 
pens,  des  œufs  ,  et  sans  doute  qtrel- 
qucfois  (h<s  fruits  cl  des  racines.  Son 
terrier  est  toujours  propre.  On  tiouve 
rarement  ensemble  le  inâle  et  la 
femelle.  C'est  eu  été  que  celle- 
ci  met    bas    trois    ou  quatre  pelils. 

(A.D..NS.) 

Les  chasseurs  prétendent  qu'il  exis- 
te deux  variétés  fort  distinctes  de  Blai- 
reaux :  l'une,  qu'dsappcileiit^/fli/-C(7£/- 
C/tif/i,  aurait  le  nuiscau  semblable  à 
celui  des  Chiens,  ctl'aulre,  nonnnée 
Blaireau-Cochon ,  aurait  une  sorte  de 
gioin.  Ces  difl'érenccs  ont  encore 
échappé  aux  naturalistes. 


BLA  Sô.'ï 

On  a  eneoie  donné  le  nom  de  Blai- 
reau à  des  Mammifères  «pii  s  (-n  rap- 
prochent plus  ou  moins  par  la  foinie  ; 
ainsi  l'on  a  appelé  : 

BL.\iRi:AriJi,ANc,r.n  Aniinalqui  fut 
apporté  de  iNew-York  à  IVéaumur,  et 
dont  les  dépouilles  retrouvées  dans 
les  galeiiesdu  Must'inn  ont  ])iouvé 
que  ce  n'était  qu'un  lîaioii  alltinl  de 
la  maladie  qui  décoloie  les  y\lbi- 
nos. 

Bi-AiHKAi' ruANT,r.u  pcîitQuadru- 
})èile  du  ujidi  de  l'Afrique,  tiicore 
peu  connu,  mais  qui  païaîl  ètie  le 
Zoi  ille. 

BhAiHEAi;  nr  hocher,  le  Daman, 
Hjrax  copcnsis,  L. 

Bi.AiRKAU  ui:SLi'.iNAAr ,  l(>  f'iicra 
Çi/asje  de  Linné,  Coati  noirâtre  de 
Bulïon.  (ij.) 

BLAIRIE.  Btairia.  bot.  j'iian. 
Linné  désigne  sous  ce  nom  un  genre 
de  Plantes  tic  la  famille  des  Ericinées, 
de  la  Tétrandrie  Monogynie,  très-voi- 
sin du  gen;c  Bru\èrc  dont  d  diilère 
surtout  par  .son  calice  et  sa  corolle  à 
quatre  lobes,  ses  élamincs  au  nom- 
bre lie  quatre  seulement,  dont  les  an- 
thères sont  dépourvues  d'appendices. 
Sa  capsule  est  à  quatre  loges  ,  et  s  ou- 
vre par  quatre  fentes  longitudinaies 
qii  correspondent  aux  qualie  angles. 
— Les  espèces  de  ce  genre  sont  toutes 
de  petilsArbustes  a^anl  le  même  port 
que  les  Bruyères  et  qui  croi.iscnt  au 
cap  de  Bonne-Espérance.  On  cultive 
quelquefois  dans  les  jardina  ïcB/œna 
i^iricuïdes. 

Le  nom  de  Elaiila  avait  d'abord 
été  donné  par  Houston  à  quelques  es- 
pèces que  ce  botaniste  avait  séparées 
du  genre  Vcivcine;  Linné  lesy  réunit 
(le  nouveau  ,  el  appliqua  le  iiom  de 
Blauia  qu'il  changea  en  B.'œria  au 
genre  que  nous  venons  de  décrue. 
Gaertner  et  Thunberg  ont  cherché  à 
délruiic  le  geuie  de  Linné,  le  pre- 
mier en  établissant  le  genre  Blairia 
tic  Houston  pDur  quelques  espèces  de 
Verveine  que  Lamarck  a  de  nouveau 
réunies  aux  genres  Priva  et  Zapania  ; 
le  second,  en  faisant  rentrer  daiis  le 
geuic  Eiica  les  Blauics  de  Liane  ; 


356  BLA 

mais  cependant  le  genre  de  Linné  a 
cté  adopté  par  la  plupart,  des  bota- 
nistes modernes.  (a.b.) 
BLAKEA.  BOT.  l'iiAN.  Genre  placé 
au  commencement  de  la  famille  des 
Mélastomées  ,  établi  par  Browne , 
d'après  un  Arbuste  de  l'Amérique. 
Le  calice  a  son  limbe  entier,  mai-qué 
de  six  angles  ,  et  est  environné  à  sa 
base  de  six  écailles  opposées  deux  à 
deux.  Les  pétales  sont  au  nombre  de 
six,  et  les  étamines  de  douze;  leurs 
filets  sont  dressés,  et  leurs  anthères 
grandes  forment,  en  se  touchant,  un 
anneau  ;  l'ovaire,  couronné  j)ar  le 
calice ,  devient  une  capsule  à  six 
loges. 

Un  Blalea  se  trouve  aussi  décrit 
dans  Aublet  {  Plant,  de  la  Guiane, 
lab.  2JO  ),  mais  son  calice  esta  cmq 
lobes  caducs,  et  dépourvu  d'écaillcs 
à  sa  base  ;  ses  pétales  sont  ongui- 
culés ,  au  nombre  de  huit  ou  neuf, 
et  présentent  inférieurement  d'un 
côté  un  appendice;  le  nombre  des 
étamines  est  double;  le  stigmate 
est  pelle  et  marqué  de  stries  rayon- 
nantes ;  le  fruit  vme  baie  turbinée 
à  huit  ou  neuf  loges. — Ces  dissem- 
blances ont  engagé  plusieurs  auteurs 
à  considérer  le  BLakea  qidnqueneivïa 
d'Aublet  comme  type  d'un  genre 
diftërent  que  Gmelin  a  nommé  We- 
bera,  et  Necker  Bellucia.  Doit-on  sui- 
vre leur  exemple,  ou  bien, avec  Wahl 
et  Persoon ,  n'avoir  pas  égard  à  la 
présence  ou  à  l'absence  d'écaillés  à 
la  base  du  calice  ,  ni  aux  autres  dif- 
férences énumérées  plus  haut  ,  et 
réunir  ces  divers  Arbustes  dans  un 
seul  genre  dont  il  conviendrait  alors 
de  modifier  le  caractère  ?     (a.d.j.) 

*  BLAKLETT  et  BLAKLINT, 
BLAQUHBAR.  bot.  phan.  Syn.  de 
Bleuet  ou  Bluet,  Centaurea  Cyanus, 
L.  dans  les  diverses  provinces  de 
Suède.  (b.) 

BLAKSTONIA.  bot.  phan.  Le 
nom  de  Moroiiobea,  donné  par  Aublet 
à  un  genre  de  la  famille  des  Gutlifè- 
res,aété  changé  par  Scopoli  et  Necker 
en  celui  de  Blaksionia. — Ce  dernier 
nom  est  encore  donné  par  Hudson  au 


BLA 

Chlom  perfoliata,  L.  r.  Moronobea 
et  Chlore.  (a.d.j.) 

BLAKWELLIA.  bot.  phan.  Genre 
placé  à  la  suite  des  Rosacées.  Son  ca- 
lice turbiné,  faisant  dans  sa  moitié 
inférieure  corps  avec  l'ovaire  ,  pré- 
sente supérieurement  des  divisions 
oblongues ,  égales ,  velues  et  ciliées  , 
au  nombre  de  seize  ,  de  vingt  ou  de 
trente.  Intérieurement  à  la  base  de 
chacune,  sont  fixées  alternativement 
une  petite  glande  et  une  étamine  à 
anthère  biloculaire ,  et  le  nombre  des 
étamines  se  trouve  conséquemmentla 
moitié  de  celui  des  divisions  calicina- 
les.  L'ovaire  velu  se  termine  par  qua- 
tre ou  six  styles,  et  autant  de  stigma- 
tes, et  devient  une  capsule  à  demi- 
adhérente  au  calice  persistant ,  à  une 
seule  loge,  à  quatre  ou  six  valves  ,  et 
contenant  plusieurs  graines  attachées 
à  des  trophospermes  pariétaux.  A  ce 
genre  ont  été  rapportés  trois  Arbres 
ou  Arbrisseaux  des  îlesde  Mascareigne 
et  de  Madagascar,  à  feuilles  alternes,  à 
fleurs  axillaires  en  grappes  ou  en  épis. 
Il  a  été  ainsi  nommé  en  l'honneur 
d'Elisabeth  Blakwell ,  auteur  d'une 
suite  de  Plantes  gravées  sous  le  nom 
de  Curious  herbar.  (a.d.j.) 

BL  AK-WITE .  OIS .  Même  chose  que 
Black-Wite.  /^.  ce  mot.         (Dn..z.) 

*BLALACK,BLASIPPA,BLAWES 
ET  BLAWEROR:  bot.  piian.  Syn. 
snéàovs  di  Anémone  Hepatlca,  L.  J^. 
Anémone.  (b.) 

*  BLALACKER  et  BLAWISIL. 
bot.  phan.  Syn.  suédois  de  Pensée , 
Viola  tiicolor,\^.  7^.  Yiolette.  (b.) 

BLAMARÉE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Maïs  dans  quelques  cantons  méridio- 
naux de  la  France.  V.  Maïs.        (b.) 

BLANC.  BOT.  PHAN.  Maladie  des 
Végétaux,  qui  se  manifeste  par  l'appa- 
rition ,  sur  leurs  feuilles ,  d'une  sorte  de 
poussière  blanche:  elle  passe  pour 
contagieuse,  mais  sans  raison.  Il  y  en 
a  de  deux  sortes. 

Le  Blanc  sec  ,  dont  ne  meurent 
pas  les  Plantes  qui  en  sont  atteintes, 
qui  est  général  ou  partiel ,  et  que  Bosc 
croit  être  l 'effet  d'un  Champignon  pa- 


BLA 

rasite,  voisin  des E/ésY]}/ùe et  àcs  Ure- 
do.  On  l'altribue  à  l'altoiatiou  du  tissu 
cellulaire,  qui  vient  de  trop  d'humi- 
dité suivie  d'une  évaporation  trop 
considcra)>Ie  ,  et  l'on  a  remarqué 
qu'elle  se  développe  en  été  quand  des 
ondées  de  pluie  sont  Suivies  de  coups 
de  soleil  violcns.  Ou  remarque  que  le 
Cytisus Laburnuni,\e  Balota  nigra,  les 
llosiers  et  l'Absinthe  sont  les  Végé- 
taux les  plus  sujets  au  Blanc  sec. 

Le  Blanc  mielleux  ,  souvent  nom- 
mé lèpi'C  ou  meunier  ,  se  manifeste, 
depuis  juillet  jusqu'en  septembre  , 
par  une  substance  blanchâtre  et  un 
peu  visqueuse ,  qui ,  transsudant  à 
travers  les  pores  des  feuilles ,  parait  , 
au  microscope  ,  composée  de  petits 
fdamcns  enlacés  ;  elle  détermine  l'a- 
vorlement  des  boutons  qui ,  dans  les 
Arbres  fruitiers  ,  forment  l'espoir  de 
l'année  suivante.  (b.) 

BLANC-AUNE.  bot.  puan.  Syn. 
d'Alisier.  J^.  ce  mot.  (b.) 

BLANC  BOIS.  BOT.  tiian.  J^.  BOIS 
BLANC. 

BLANC  CUL.  OIS.  (Bclon.)  Syn.  de 
Bouvreuil  commun ,  Pyrrhula  vulga- 
r/'s  ,h.  V.  Bouvreuil.  (dr..z.) 

BLANC  D'ALBATRE,  mik.  Sulfate 
de  Chaux  réduit  en  poudre  très-fine , 
que  l'on  emploie  dans  la  grosse  pein- 
ture en  détrempe.  (DR..Z.) 

BLANC  D'APvGENT.  bot.  crypt. 
Syn.  àJylgaricus  argyraceus  ,  L.    (b.) 

BLANC  DE  BALEINE,  zool.  Ma- 
tière grasse ,  solide  ,  d'un  blanc  nacré, 
douce  au  toucher ,  friable ,  fusible  à 
45  degrés  environ  ,  insoluble  dans 
l'eau,  solubledansl'AlcoholetrEther, 
miscible  aux  luules  fixes ,  formant  des 
savons  avec  les  alcalis,  etc.,  etc.  On  la 
trouve  abondamment  dans  la  graisse 
de  certainsCétacés  ,  et  plus  particuliè- 
rement dans  les  cavités  qui  entourent  le 
cerveau.  Chevreul,  qui  s'est  occupé  de 
l'analyse  de  cette  substance  ,  l'a  trou- 
vée composée  de  beaucoup  de  Cétine 
et  d'huile  fluide.  Le  Blanc  de  Baleine 
est  employé  en  pharmacie  dans  la  pré- 
paiatiou  de  quelques  topiques  §raSj 
TOME    II. 


BLA  557 

on  oi\  fait  usage  dans  les  arts  pour  la 
confection  de  bougies  translucides. 

(DB..Z.) 

BLANC  DE  BISMUTH,  min.  Oxyde 
de  ce  Métal  précipité  de  la  dissolution 
nitrique  par  l'eau  pure  :  il  est  léger, 
très-colorant  ;  aussi  l'emploic-t-on 
très-fréquemment  sous  le  nom  de 
Blanc  de  Fard ,  pour  rendre  au  teint 
flétri  l'éclat  passager  de  la  fraîcheur. 

(DR..Z.) 

BLANC  DE  CÉRUSE.  min.  Mé- 
lange de  sous-Carbonate  de  Plomb  et 
de  Carbonate  calcaire  réduits  en  pâte 
très-fine  par  la  trituration  au  moulin 
avec  un  peu  d'eau;  on  forme  de  cette 
pâte  des  pains  coniques  que  l'on  fait 
ensuite  sécher.  Ce  Blanc  est  générale- 
ment employé  dans  la  peinture;  il 
entre  aussi  dans  la  composition  de 
certains  vernis  ou  couvertes  de  pote- 
ries blanches.  (DR..Z.) 

BLANC  DE  CHAMPIGNON,  bot. 
CRYPT.  Substance  blanche  ,  fugace  et 
filamenteuse ,  formée  d'une  multitude 
de  fibriles  ,  et  qui  n'est  que  l'état  rudi- 
mentaire  des  Champignons.  Les  jar- 
diniers placent  sur  des  couches  pré- 
parées à  cet  eft'et  celui  qui  produit  les 
espèces  comestibles  qui  se  prêtent  à 
cette  sorte  de  domesticité.  (b.) 

BLANC  DE  CRAIE,  min.  Même 
chose  que  Blanc  d'Espagne.  /^.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

BLANC  D'EAU,  bot.  phan.  Syn. 
de  Nymphœa  alba,h.  r.  Nénuphar. 

(B.) 

BLANC  DESPAGNE,  min.  Carbo- 
nate de  Chaux  pulvérisé,  trituré  avec 
de  l'eau ,  puis  réduit  en  pâte ,  dont  on 
forme  des  pains  pour  les  employer 
dans  la  peinture  à  la  colle.     (dr..z.) 

BLANC  DE  HOLLANDE,  bot. 
PHAN.  Nom  vulgaire  d'une  variété  du 
Populus  alla,  L.  /^.  Peupller.    (b.) 

BLANC  DI VOIRE,  bot.  crypt. 
Syn.  à'Jgaricus  ebumeus ,  L.       (f.) 

BLANC  DE  KREMS.  min.  Même 
chose  que  Blanc  de  Plomb.  V.  ce  mot. 

(DB..Z.) 

BLANC  DE   LAIT.  bot.  crypt. 


r,2S  BLA 

Nom  vulgaire  par  lequel  ou  désigne 
plusieurs  Agarics,  tels  qn  Jgaricus 
omhelliferus ,  colUnus  et  cœsius.  (b.) 

BLANC  DE  PLOMB,  chim.  Sous- 
Çarbonate  de  Plomb  que  l'on  prépare 
en  grand  au  moyeu  du  vinaigre.  On 
place  dans  des  pots  de  terre  vernisses 
des  lames  de  Ploml)  tournées  eu  spi- 
rale ,  puis  ou  les  remplit  de  vinaigre  ■■, 
on  range  ces  pots  sur  une  couche  de 
fumierqui  y  entretient  uuc  douce  cha- 
leur. Au  bout  de  quarante  jours ,  les 
lames  de  plomb  sont  recouvertes  d'une 
écaille  de  Plomb  sous-carbonaté.  On 
le  prépare  encore  en  faisant  passer  un 
courant  de  gaz  acide  carbonique  dans 
une  dissolution  de  sous -Acétate  de 
Plomb,  il  se  précipite  du  sous-Carbo- 
nate de  ce  Métal.  (DR..Z.) 

BLANC  DE  ZINC.  ciim.  Oxyde 
de  Zinc  précipité  de  la  dissolution  de 
ce  Métal  dans  l'Oxyde  sulfurique  par 
le  moyeu  de  la  potasse.  Ce  blanc 
peut  remplacer  celui  de  Céruse  ou  de 
Plomb  ,  et  il  n'expose  à  aucun  des 
dangers  que  l'on  a  à  redouter  avec  ces 
^lerniers.  (dk..z.) 

BLANCHAILLE. rois.  Nom  collec- 
tif donné  aux  très-petits  Poissons,  or- 
dinairement du  genre  Able  ,  que  les 
pêcheurs  emploient  pour  amorcer 
leurs  lignes.  (^0 

BLANCHARD,  ois.  Espèce  du 
genre  Faucon,  Talco  albescens.  Daud. 
Lath.  Levaill.  Ois.  d'Afriq.  pi.  i5. 
/^.Aigles.  (dk..z.) 

BLANCHE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Hirondelle  -  de  -  Mer  ,•  Stei-iia  alha  , 
Gmel.   du  cap.  V.  Hirondellc-de- 

MeR.  (DR..Z.) 

BLANCHE-COIFFE,  ois.  Espèce 
du  genre  Corbeau,  division  des  Geais, 
Coivuscayanus,  L.  J^.  Correau. 

(DR..Z.) 

BLANCHE-QUEUE.  ois.Syn.  vul- 
gaire du  Jeau-le-Blanc  ,  Falco  galll- 
cus,  Gmel.  r.  Aigle.  (dr..z.) 

BLANCHE-RAIE.  ois.  Espèce  du 
genre  Etourueau ,  Stuinus  inilitans  , 
L.  des  terres  Magellauiques.  P'. 
Etovrneau.  tDR..z.) 


BLA 

BLANCHET.  zool.  On  donne  ce 
nom  à  un  Oiseau,  la  Fauvette  grise  , 
Mofacilla  Syluia,  L.  /^.  Sylvie  ;  à 
un  Serpent  du  genre  Ampliisbène  , 
ainsi  qu  à  un  Poisson  Salmo  fœtens  , 
L.  V.  Sylvie,  Amphisbkne  et  Sau 
MON.  (b.) 

BLANCHET.  bot.  crypt.  Syn. 
à'yJgaricus  viigineus.  (ad.b.) 

BLANCHETTE  or  BLANQUET- 
TE. BOT.  riiAN.  Syn.  de  J'aleriana lo- 
cusia,  L.  et  de  Chenopodiiim  maiiti- 
mum.  V.  Yalerianelle  et  Ciieno- 
l'ODE.  (lî.) 

BLANCHETTE,  BLANCIIOTTE 
ET  JAUNOTTE.  BOT. CRYPT.  Syn.d'^- 
gaiicus  risigallinus,  dont  les  feuillets 
varient  du  blanc  au  jaune,      (ad.  b.) 

BLANCHOT.  OIS.  Espèce  de  Pic- 
Grièche  figurée  pi.  285  de  l'Ornitho- 
logie d'Afrique  par  Levaillant.     (b.) 

BLANC -JAUNE,  rois.  Syn.  de 
Salmo  niloticus,  L.  F.  Saumon,    (b.) 

*  BLANCKIA.  BOT.  piian.  (  Nec- 
ke^.  )  Syn.  de  Conobea.    F.  ce  mot. 

(B.) 

BLANC-NEZ.  ma:m.  Syn.  de  Simia 
Pe/az//v:\s/a,  Schreb.Même'chose  qu'As- 
cagne  d'Audebert.  P\  Guenon,  (b.) 

BLANCOR.  pois.  (Commersou.) 
F.  Pristipome. 

BLANC-PENDARD.ois.  Syn.  vul- 
gaire de  la  Pie-Grièche  grise  ,  ic- 
nius  excuhitor,  L.  T^.  Pie-Grièciîe. 

(DR..Z.) 

BLANCULET.  ois.  Syn.  de  Mo- 
teux,  Mutacilla  (Enanthe,  L.  V.  Tra- 

QUET.  (DR..Z.) 

BLANDE.  bept.  batr.  Syn.  de 
Salamandre  ordinaire.  (b.) 

BLANDFOPtTlA.  bot.  phan.  Ce 
nom  a  été  donné  par  AndreAVS  à  une 
Plante  de  la  Caroline,  qui  est  un  So- 
lenambia  pour  Bcauvois  ,  un  Ery~ 
throrhiza  pour  Michaux.  V.ça  mots. 
—  Il  a  été  appliqué  par  Smitli  à  une 
autre ,  de  la  famille  des  Asphodèlées, 
qui  préseule  un  calice  en  forme  d'eu- 
tonuoir,  partagé  supérieurement  eu 


six  lohcs  courts;  six  étamincs  ins(5rte 
à  ce  tube  ;  un  style  court ,  conique  ; 
uu  stigmate  simple;  une  capsule  trl- 
gouc  ,  rusiforme,  tiiloculalre  cl  sou- 
vrant  en  trois  valves  ;  des  graines  hé- 
rissées et  imbriquées  ,  attachées  à  un 
trophospermc  central.  Les  leuilles 
sont  radicales  ,  linéaires  ;  les  fleurs 
disposées  en  belles  grappes  à  l'extré- 
mité d'une  hampe  haute  de  deux  à 
trois  pieds.  (a..d.  J.) 

BLANDOVIA.  bot.  crypt.  Nom 
donné  par  Willdcnow  dans  sonlntro- 
tiuction  à  laCryptogamic  {Spec.Pl.vol. 
V.  p.  xxxi),  à  un  genic  qu'il  n'a  pas 
décrit  et  qui  paraîtrait  appartenir  à 
la  famille  des  Hépatiques;  il  lui  attri- 
bue unecapsule  biloculaire  et  bivalve. 
(AD.  a.) 

BLANDRUSLER.  mam.  Syn.  is- 
landais de  Phoque  à  crinière.  F'.  Pho- 
que. (A.D..NS.) 

BLANGLAX.  rois.  Syn.  suédois  de 
Saumon.  (b.) 

BLANKARA.  bot.  crypt.  (  Mous- 
ses.) Nom  de  genre  donné  par  Adan- 
son  à  quelques  IMousses  qui  font  pai- 
tic  des  genres  FolytricJium  et  Ortho- 
iiichum  ,  et  particulièrement  à  VOr- 
thotriclium  crispum.  (ad.b.) 

BLANOV.  rois.  Syn.  de  Mvgil 
cep/ialus.  V.  ÛIuge.  (b.) 

BLANQUETTE,  bot.  piian.  f. 
Blanchette. 

BLAO-ivIER.  OIS.  Syn.  suédois  de 
Mésange  bleue,  Varus  cœruleus ,  L. 

(B.) 

BLAO-NACK.  ois.  Syn.  suédois  de 
Canard  sauvage  ,  Aiias  Boschas  ,  L. 

(B.) 

BLAOS-KLACKA.  ois.  Syn.  sué- 
dois à'Anas  aterrima,  L.  V.  Foul- 
que. (DR..Z.) 

BLAPS.  Blaps.  ins.  Genre  de  l'or- 
dre des  Coléoptères  ,  section  des 
Hétcromèrcs  ,  établi  par  Fabricius 
et  subdivisé  depuis  par  les  au- 
teurs.  Latieillc  (  Règne  Anim.  de 
Cuv.)  place  les  Blaps  dans  la  seconde 
division  de  la  famille  des  Mélasomcs , 


BLA 


53q 


et  leur  assigne  pour  caractères  :  an- 
tennes fdiforincs  ,  plus  courtes  que  la 
moitié  du  corps  avec  le  troisième  ar- 
ticle long  et  les  derniers  presque  glo- 
buleux ;  chaperon  terminé  par  une 
ligne  droite,  avec  le  labre  en  avant 
et  transversal  ;  mandibules  à  peine 
dentelées;  mâchoires  bifides,  décou- 
vertes jusqu'à  leur  base  ;  quatre  pal- 
pes terminés  par  un  article  triangu- 
laire. 

Ces  Insectes  ont  de  grands  rapports 
avec  les  Pimelics,  les  Ténébrions  ,  les 
liélops,  et  surtout  avec  les  Asides  , 
les  Misolampes  et  les  Pédines.  Ce- 
pendant les  caractères  tirés  des  par- 
ties de  la  bouclic ,  des  antennes  et  de 
la  l'orme  générale  du  corps,  suffisent 
pour  les  distinguer  de  chacun  de  ces 
genres.  Les  Blaps  ontlccorps  oblong, 
plus  étroit  en  devant,  avec  le  prolho- 
rax  presque  carré  ;  en  général  ils 
sont  privés  d'ailes,  et  leur  abdomen 
est  recouvert  par  les  clytres  prolon- 
gées ordinairement  en  pointes  et  sou- 
dées entre  elles  ;  leur  démarche  est 
très-lente;  on  les  rencontre  dans  les 
lieux  humides,  sous  les  pierres  ,  les 
solives,  dans  les  caves  ,  sous  les  ton- 
neaux; ils  ne  sortent  guère  de  leur 
retraite  obscure  que  la  nuit.  Lors- 
qu'on les  saisit;  ils  répandent  par  l'a- 
uus  une  liqueur  noirâtre  qui  paraît 
Cire  la  cause  de  l'odeur  désagréable 
qu'ils  exhalent  dans  cet  instant.  Leur 
larve  n'est  pas  connue.  On  présume 
qu'elle  est  très-analogue  à  celle  des 
Ténébrions  et  qu'elle  vit  dans  la 
terre. 

Ce  genre  assez  nombreux  en  espè- 
ces a  été  divisé  par  Fabricius  lui-mê- 
me qui  en  a  extrait  lesPlatynotes,  le- 
quel genre  se  compose  d'Insectes  la 
plupart  étrangers.  Parmi  les  Blapsde 
notre  pays  nous  distinguerons  : 

Le  Blaps  mucroné  ,  Porte-mal- 
heur ou  Annonce-mort,  B.  mortisa- 
ga  ,  figuré  et  décrit  par  Olivier  (  Col. 
Tom.  3,n°  60,  pi.  i,fig.  2,  B),  très- 
commun  aux  environs  de  Paris  et 
pouvant  être  considéré  comme  le  type 
du  genre. 

Le  Blaps  géant,  B.  g/gas ,  qui  se 
trouve  dans  le  midi  de  la  France.  /^, 


34o  BLA 

nom'  les  autres  espèces  ,  les  ouvrages 
d'Olivier  et  de  Sturm  et  l'Entomo- 
grapliie  russe  de  Fischer.         (aud.) 

BLAPSIA  ou  CEPHALINtJS.  rois. 
Poisson  qu'il  est  impossible  de  recon- 
naître sur  ce  qu'en  rapporte  Gesner  , 
qui  seul  le  mentionne.  (b-) 

BLAPSTINE.  Blapsùnus.  iNS.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Coléoptères,  section 
des  Hétéromères,  créé  par  Dejean 
(Catalogue  des  Coléoptères,  p.  66)  qui 
en  compte  trois  espèces  dans  sa  collec- 
tion. Ce  nouveau  genre  dont  nous 
ignorons  les  caractères  paraît  être 
fondé  aux  dépens  du  genre  Blaps  de 
Fabricius.  (aud.) 

BLAQUET.  POIS.  Fretin  qui  s'en- 
gage dans  les  filets,  et  dont  les  pê- 
cheurs se  servent  pour  amorcer  leurs 
lignes.  Diverses  espèces  de  Clupées  le 
fournissent  ordinairement.  (b.) 

BLARAF.  MAM.  Syn.  suédois  d'I- 
satis ou  P^enard  bleu.  ;^.  Chien,  (b.) 

*BLARY,  BLERIE   ou  BLERY. 

Noms  de  pays  de  FuUca  atra,  L.  F'. 
Foulque.  (dr..z.) 

BLAS-AND  ou  BLIS-IIONE.  ois. 
Syn.  danois  àcFullca  ateriima,  L.  V. 
Foulque.  (b.) 

BLASIA.  bot.  crypt.  {HépatiqHes.) 
Genre  établi  par  Micheli,  et  adopté 
depuis  par  la  plupart  des  auteurs  , 
mais  que  Hooker  a  prouvé  n'être 
qu'une  Jungermannia  dont  la  fructi- 
fication n'était  pas  encoredéveloppée; 
la  capsule  est  alors  encore  enfouie 
dans  une  cavité  de  la  fronde  et  cou- 
ronnée par  uu  tube  qui  n'est  autre 
chose  que  la  gaine  qui  entoure  la  base 
des  capsules  des  Jungermannia  ;  Hoo- 
Icer  l'a  observé  dans  cet  état  et  dans 
l'état  parfait,  et  l'a  très-bien  figuré 
dans  sa  Monographie  des  Jungerman- 
ues  d'Angleterre.  J^.  Jungermanne. 
(ad.  b.) 

BLASPOL.  P0I3.  Syn.  d'Aspe,es- 
pèee  de  Cyprin.  V.  ce  mot.  (b.) 

BEASSENT,  ois.  Syn.  de  Canard 
sauvage,  Anas Boschas,  L.  dans  cer^ 


BLA 

tains  cantons  limitrophes  de  la  Souabc 
et  de  la  Suisse.  (DR..Z.) 

*  BLASTE.  Blastiis.  bot.  piian. 
Le  professeur  L.-C.  Richard  donnait 
ce  nom  à  toute  la  partie  d'un  em- 
bryon macrocliize  ou  vitellifère  qui 
est  susceptible  de  se'développer;  ainsi 
dans  le  Blé,  le  Maïs  et  les  autres  Gra- 
minées, c'est  toute  la  partie  externe 
de  l'embrycn.  (a.r.) 

BLASTE.  Blastus.  bot.  phan. 
Loureiro  a  décrit  sous  ce  nom  un 
genre  dont  la  structure  est  bien  sin- 
gulière et  fort  insolite,  si  en  effet  elle 
est  conforme  à  la  description  que  cet 
auteur  en  donne.  La  seule  espèce  qui 
le  compose,  Blastus  cochinchinensis , 
est  un  Arbrisseau  de  six  à  huit  pieds 
de  hauteur,  très-rameux  ,  ayant  des 
feuilles  opposées,  lancéolées  ,  triner- 
vées,  glabres;  des  fleurs  Ijlanches  et 
formant  des  faisceaux.  Leur  calice  est 
tubuleux ,  à  quatre  dents  ;  leur  co- 
rolle se  compose  de  quatre  pétales  , 
insérés  au  fond  du  calice  ;  les  éla- 
mines  sont  au  nombre  de  quatre  ;  les 
pistils,  au  nombre  de  vingt  environ, 
sont  placés ,  d'après  la  description 
de  Loui'eii'o,  sur  le  dos  des  anthères 
qui  sont  grandes  etcourbées.  Chaque 
ovaire  est  surmonté  par  un  style  et  un 
stigmate. 

Ces  caractères  sont  tellement  ex- 
traordinaires,  et  l'on  attache  géné- 
ralement si  peu  d'importance  aux 
descriptions  de  Loureiro,  qu'il  est 
probable  que  cette  description  est 
tout-à-fait  inexacte  ;  aussi  n'a-t-on 
pu  jusqu'à  présent  lapprocher  le 
genre  Blastus  d'aucun  autre  genre 
connu.  (a.r.) 

BLASTÊME.  Blastema.  bot.  phan. 
Mirbel  distingue  dans  l'embryon 
deux  parties  :  l'une  qu'il  nomme 
Blastême ,  comprend  la  radicule  ,  la 
gemmule  et  la  tigcUe;  la  seconde  est 
formée  par  le  corps  cotylédone.  f^. 
Embryon.  (a.r.) 

BLAT.  BOT.  PHAN.  Même  chose  que 
Bla  et  Blad.  f^.  ces  mots.  (b.) 

BLATIN.  MOLL.  Nom  donné  par 
Adanson  à  uu  Buccin  du  Sénégal,  (b.) 


BLA 

BL  ATT  ARIA.  ijot.  ru  an.  Genre 
ibnné  parTournefort  des  IMolènes  qui 
avaient  leur  capsule  globuleuse  et  nou 
ovoïde,  el  dont  les  Heurs  étaient  dis- 
posées eu  épis  lâches.  V-  Molène.  (u.) 

BLATTE.  Blatla.  ins.  Genre  de 
l'ordre  dos  Orthoptères,  famille  des 
Coureurs  (Règne  Aniin.  de  Cuv.  ), 
étal)li  par  Linné  et  adopté  depuis  par 
tous  les  entomologistes.  Ses  carac- 
lères  sont,  dans  la  Méthode  de  La- 
Ireille  :  antennes  longues  ,  sétacécs  , 
insérées  près  du  bord  interne  des 
veux ,  qui  environnent  en  partie  leur 
base ,  à  articles  nombreux,  très-courts, 

f»eu  distincts;  quatie  anlennules  fort 
ongues  ,  liiifornxes  ;  les  antérieures  un 
peu  plus  longues  ,  de  cinq  articles ,  les 
postérieures  de  tiois  ;  cinq  articles  à 
tous  les  tarses;  pâtes  propres  à  la 
course;  abdomen  terminé  par  deux 
courts  appendices  ;  élytres  Horizon- 
tales. Les  Blattes,  à  Vaide  de  ces  ca- 
ractères ,  se  distinguent  très-aisément 
de  tous  les  autres  genres  de  la  famille 
des  Coureurs.  Elles  ont  la  tête  presque 
entièrement  cachée  sous  le  prothorax , 
et  fort  inclinée  en  bas  et  en  arrière  ; 
les  yeux  oblongs ,  un  peu  réniformes , 
limitant  à  droite  et  à  gauche  les  bords 
latéraux  de  la  tête  ;  les  antennes  plus 
longues  que  le  corps ,  à  articles  très- 
nombreux  ,  dont  le  premier  plus  dé- 
veloppé que  chacun  des  autres  ;  la 
bouche  composée  d'un  labre  large, 
peu  avancé  ;  de  mandibules  fortes  , 
armées  de  dents  solides ,  inégales  ;  de 
mâchoires  assez  consistantes,  termi- 
nées en  pointe  longue,  ciliées  iuté- 
rleuiement  ,etoffi'antcn  dehors  les  ga- 
ietés membraneuses  ,  aplaties ,  aussi 
longues  que  les  jnâchoires;  d'antcn- 
nules  et  d'une  lèvre  inférieure  échan- 
créc  antérieurement  ;  le  prothorax 
aplati  supéiieurement  ,  débordant 
sur  les  côtés  et  en  arrière  ;  le  méso- 
thorax donnant  insertion  aux  élytres 
qui  sont  coriaces,  minces,  transpa- 
rentes, et  le  recouvrent  un  peu;  le  nié- 
tathorax  un  peu  plus  étendu  que  le 
jnésothorax  ,  et  supportant  les  ailes 
assez  semblables  aux  élytres  ,  mais 
plus  larges  ,  piiécs  dans  leur  longueur 


BLA 


84i 


et  moins  consistantes  ;  à  la  partie  Infé- 
rieure du  thorax  ,  les  pâtes  à  hanches 
trcs-développées ,  comprimées  et  obli- 
ques d'avant  en  arrière  et  de  haut  en 
bas,  avec  les  jambes  longues,  épi- 
neuses et  les  tarses  pourvus  de  deux 
crochets  ;  enfin  l'abdomen  aplati  en 
dessus,  convexe  en  dessous,  terminé 

iiar  quatre  appendices  ,  dont  deux  in 
"érieurs  et  deux  supérieurs  ,  ceux-ci 
plus  développés ,  à  articles  aplatis  et 
lort  distincts. 

L'auatomie  du  système  digestif  de 
ces  Insectes  a  fait  voir  qu'ils  ont  un 
jabot  longitudinal  et  un  gésier  garni 
Ultérieurement  de  dents  crochues  et 
très-fortes  ;  leur  pylore  est  eulouré  de 
huit  à  dix  cœcums. 

Les  Blattes  sont  des  Insectes  qui 
volent  peu  ,  mais  qui  marchent  avec 
une  grande  agilité.  La  plupart  sont 
nocturnes  ,  et  c'est  à  cause  de  celte 
habitude  que  les  anciens  les  nom- 
maient Lucifiigœ.  Quelques  espèces 
vivent  dans  les  bols  ,  d'autres  habitent 
nos  demeures  et  y  font  un  très-grand 
dégât  eu  mangeant  nos  comestibles  et 
en  se  nourrissant  de  nos  vêtemens  de 
laine  ,  de  soie  ,  de  fil ,  de  cuir ,  etc. 
Leurs  ravages  sont  principalement 
sensibles  dans  les  pays  chauds  ,  en 
Amérique ,  par  exemple ,  et  dans  nos 
colonies  oli  elles  ont  reçu  les  noms  de 
Ravets,  Cancrelats,  Kakeiiacs  ou  Ka- 
keiiaques.  Comme  ces  Insectes  éviten  t 
la  clarté  ,  et  que  ,  Y)endant  le  jour  ,  ils 
se  tiennent  cachés  sous  les  pierres , 
dans  les  fentes  de  murailles  ou  entre 
les  planchers ,  on  n'a  pu  les  étudier 
avec  assez  de  soin  pour  connaître  les 
circonstances  de  leur  accouplement  ; 
on  sait  seulement  que  la  femelle  pond 
successivement  unoudeuxœufs  cylin- 
driques ,  arrondis  vers  les  bouts  et  re- 
levés d'une  sorte  de  côte  en  carène,  de 
la  grosseur  de  la  moitié  de  l'abdomen 
environ.  Frisch  a  remarqué  que  la  fe- 
melle de  la  Blatte  des  cuisnics  conserve 
pendant  une  huitaine  de  jours  ,  à  l'o- 
rifice de  sa  vulve ,  l'œuf  qu'elle  vient 
de  pondre  ,  après  quoi  elle  l'aban- 
donne. Les  larves  qui  naissent  des 
oeufs  présentent  les  mêmes  parties  que 
rinsecle   parfait  ,  à  l'exceptiou  nés 


342  BLA 

éljtres  et  des  ailes  ;  les  nymphes  se 
font  remarquer  par  le  développement 
du  mésothorax  et  du  meta  thorax  :  les 
unes  et  les  autres  courent  très-vite  , 
et  serencontientavecles  Insectes  par- 
laits. 

On  ne  connaît  pas  de  moyens  très- 
efficaces  pour  détruire  complètement 
les  Blattes.  Scopoli  indique  la  racine 
de  Nymphéa  ou  de  Nénuphar  cuite 
avec  le  lait  ,  ainsi  que  la  vapeur  de 
la  Houille  et  des  Lignites  en  com- 
bustion. 

Les  espèces  appartenant  à  ce  genre 
sont  très-nombreuses  ;  Olivier  (  En- 
cycl.  méthodique,  T.  iv)  en  a  décrit 
trente-sept.  Parmi  elles  ,  la  Blatte  des 
cuisines ,  Blatta  orientalis  de  Linné  et 
deDegéer{Ius.  T.  m.  t.  25.fig.  1.2) 
en  est  le  type.  Elle  est  originaire  du 
Levant ,  et  se  trouve  aujourd'hui  dans 
presque  toute  l'Europe.  Les  femelles 
sont  privées  d'ailes,  et  n'ont  que  des 
rudimens  d'élytres.  Cette  espèce  se 
rencontre  dans  nos  habitations,  prin- 
cipalement dans  les  mouhns ,  les  bou- 
langeries et  les  cuisines. 

La  Blatte  Kakerlac ,  Blatta  ame- 
ricana  de  Linné  et  de  Degéer  (  loc.  cit. 
tab.  44.  fig.  1,  2  et  3)  ,  paraît  ori- 
ginaue  de  l'Amérique  méridionale  et 
des  Antilles  ,  d'oii  elle  a  été  importée 
dabord  dans  les  contrées  chaudes 
de  l'Afrique  et  de  l'Asie ,  et  de-là 
dans  le  reste  du  monde  ,  particuliè- 
rement dans  les  ports  de  mer  d'Eu- 
rope, cil  elle  infecte  les  magasins 
de  sucre  et  autres  denrées  coloniales. 
Vorace  et  fétide,  elle  cause  de  grands 
dégâts.  Sonnerai  a  décrit  avec  soin  les 
combats  que  lui  livre  la  Mouche  verte, 
espèce  brillante  d'Ichneumon.  (axjd.) 

BLATTE  DE  BYZANCE.  moll. 
Nom  anciennement  donné  aux  oper- 
cules des  Univalves,  particulièrement 
de  celles  du  genre  Pourpre ,  lorsque 
la  pharmacie  les  employait  comme  re- 
mède. Leur  usage  en  médecine  est 
maintenant  abandonné.  (b.) 

BLATTI.  BOT.  PiiAN.  Ce  nom  de 
VHortus  Malabaricus  a  été  adopté  par 
Adanson  [Fam.  Fiant.  T.  n,  p.  88) 
pour  désigner  la  Plante  dont  onYorme 


BLE 
aujoui'd'hul  le  genre  Sonneratia.  /'• 
ce  mot.  C'est  le  Bagelbatou  la  Paga- 
pat  de  Sonneiat.  (b.) 

BLAUFELCHEN.  pois.  On  appelle 
ainsi  les  vieux  individus  de  rOiiiljiu 
bleue,  Coregonus  Tf^artmanni  ,s\xt  ic 
lac  de  Constance.  K-  CohÉgone.  (b.) 

BLAUFISCH.  rois.  Syn.  d'IIolo- 
centre  noir  chez  les  Anglais.        (b.) 

BLAUKEELEIN.  ois.  Syn.  alle- 
mand de  Gorge-Bleue ,  Motacilla 
succia,  L.  (b.) 

BLAUROPFT.  pois.  Cest-à-dirc 
tête  bleue.  Syn.  allemand  de  Lutjanus 
Sciuius.  F.  Lut j AN.  (b.) 

BLAU-STAK.pois.;".Blaa-staai>. 

BLAUTIS.  pois.  (Gesner.)  Ou  ne 
sait  à  quelle  espèce  connue  se  rap- 
porte ce  Poisson  dont  la  tête  brûlée 
passait  autrefois  pour  un  remède  con- 
tre les  maux  dq^  yeux.  (b.) 

BLAYELLE,  BLAVEOLLE  et 
BLAYEROLLE.  bot.  Noms  vulgaires 
du  Bleuet ,  Centaurea  Cyanus  ,  L.  On 
donne  aussi  en  Picardie  ces  noms 
à  un  Agaric  mangeable  qui  est  le 
même  que  celui  qu'on  appelle  , 
dans  le  midi  de  la  France  ,  Palomct. 
y.  ce  mot.  (b.) 

BLAYET.  bot.  crypt.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  l'Agaric  nommé 
Palomet.  (ad.  b.) 

BLAYETTAetBLAYETTE.  bot. 
PHAN.  Autres  noms  languedociens 
du  Bleuet.  K.  ce  mot.  (b.) 

BLAYfE.  POIS.  (Risso.)  Nom  vul- 
gaire, sur  les  côtes  de  Nice,  du  Lahrus 
Lapina.  T^.  Crénilaeui:.  (b.) 

*  BLAWEROR  et  BLAWES.  bot. 

PHAN.  V.  BlALACK. 

*  BLAWISIL.  BOT.  PiLiN.  V.  Bla- 

JLACKER. 

BLAX.  pois.  V.  Blaceas. 

BLÉ  ou  BLED.  bot.  piian.  V.  Fro- 
ment. Ce  nom  de  Blé,  qui  désigne 
plus  particulièrement  l'espèce  du  gen- 
re Tiilicum  qui  forme  en  Europe  la 
base  de  la  nourriture  de  l'homme,  a 


BLE 

clé  étendu  à  d'autres  Végétaux ,  ou 
désigne,  quand  il  est  acconip;igné  de 
([uclque  épithèlc  ,  des  variétés  de  ce 
Végétal  précieux  ;  ainsi  l'on  appelle  : 

Bi^É  d'abondance  ,  un  tromcnt 
dont  les  épis  gros,  longs  et  composés, 
donnent  plus  de  grain  que  les  épis  or- 
dinaires. 

JBlk  avrillk  ,  le  Blé  semé  en  avrd. 
Blé  jîarjîu  ,  le  Blé  dont  les  épis  sont 
munis  d  arêtes. 
Blé  doî  Barbarie  ,  le  Sarrazin. 
Blé  ue  Boeuf,  le  Mélamp^rc  des 
champs  selon  Lcmery. 

Blé  de  Canarik  ,  l'AIpisle  des  Ca- 
naries. 

Blé  ciiarboxné  ,  le  Blé  atteint 
dune  maladie  occasionéepar  uncUré- 
diuée  ,  vulgairement  nommée  Ciiai'- 
bon.  /'.  ce  mot. 

Blé  cornu  ou  ergoté  ,  le  Seigle 
dont  les  grains  sont  atteints  dune  nia- 
l,lie  produite  par  un  Cliampiguon 
du  geiire  Sclerolie.  V.  ce  mot. 

)^iA  d'Espagne  ,  le  Mais  dans  quel- 
ques cantons  de  la  France. 

Blé  de  Guinée  ,  Vllolciis  Sor- 
ghuiiiy  L. 

Blé  d'iuver,  qui  n'est   pas  une 
espèce  comme  l'avait  cru  Linné,  le 
Fioment  semé  eu  automne. 
Blé  d'Inde  ,  le  Maïs. 
Blé  Locular  ,  le   TrUicum  mono- 
coccum  ,  L. 

Blé  de  mars  ,  Marcel  ou  Makcet  , 
le  Froment  semé  au  mois  de  mars. 

Blé  AtÉTEiL,  un  mélange  de  Blé  et 
de  Seigle  qu'on  employa  long-temps 
en  agriculture  ,  mais  qui  aujourd'hui 
est  peu  d'usage. 

Blé  de  miracle  ,  le  Blé  d'abon- 
dance. 

Blé  de  Nagbour  ,  une  variété  in- 
dienne de  Froment  dont  la  graine  ne 
reste  que  peu  de  temps  en  terre. 

Blé  xoir  ,  le  Sarrazin ,  Polygonum 
Fagopyrum. 

Blé  de  providence  ,  vine  variété 
de  Fi'oment  qui  produit  le  plus  de 
grain. 

Blé  Roi'GE ,  le  Sai'razin  et  le  Mc- 
lampvre  des  champs. 

Blé  de  la  Saint-Jean  ,  une  va- 
riété de  Seigle  qui  se  sème  en  clé. 


BLE  343 

Blé  de  Smyrne,  le  Blé  d'abon- 
dance. 

Blé  de  Tartahie,  le  Folygonum 
iarlaricum ,  L. 

Blé  trémois  ,  le  Blé  semé  de  façon 
à  ce  qu'il  ne  se  passe  que  trois  mois 
entre  la  semaille  et  la  récolte. 

Blé  de  Turquie  et  Blé  de  Rome, 
le  RLiïs. 

Blé  de  Vache  ,  les  Melampynim 
aiveiise  et  crislatum  ,  L.,  la  Sponairc, 
et   quelquefois  le  Sarrazin.  (b.) 

BLEAK  ET  BLIK.KE.  pois.  83  n. 
d'Able,  espèce  du  genre  qui  porte  ce 
nom.  P'.  AuLE.  (b.) 

BLECCA  ou  BLICCA.  pois.  Nom 
collectif  suédois  des  petites  espèces 
de  Cyprins.  (b.) 

BLECHUM.  BOT.  piiAN.  Ce  genre, 
de  la  famdle  des  Acanthacées  ,  a  été 
établi  par  de  Jussicu  dans  un  Mé- 
moire publié  (Annales  du  Muséum, 
T.  IX,  p.  269,  t.  2i).  Il  l'a  formé  en 
séparant  trois  espèces  du  genre  Ruel- 
lia  de  Linné  ,  et  lui  a  assigne  les  ca- 
ractères suivans  :  calice  à  cinq  divi- 
sions égales  ou  inégales;  corolle  tu- 
buleuse  dont  le  limbe  se  partage  en 
cinq  lol)es  à  peu  près  égaux  ;  quatre 
ëtamines  didj'names,  non  saillantes  , 
à  anthères  biloculaires  ;  stigmate  sim- 
ple ou  bifide  ;  capsule  comprimée  ,  à 
deux  loges,  s'ouvrant  élastiquemenL 
en  deux  valves  ,  lesquelles ,  à  partir 
de  la  base ,  se  séparent  des  cloisons 
qui  ne  leur  adhèrent  plus  qu'au  som- 
met. Chacune  de  ces  cloisons  offre  à 
sa  partie  inférieure  et  libre  environ 
six  dentelures ,  oii  sont  fixées  autant 
de  graines;   ou  bien  elle  se  partage 
en  deux  appendices  fdiformes  ,  offrant 
à  leur  base  seulement  une  ou  deux 
dents  ou  les  graines  sont  attachées. 
Cette  dernière  disposition  s'observ'e 
dicasle  Blec/iurnAnisophy  llum ,  Juss., 
et  c'est  à  cause  de  cette  différence  etde 
celle  qu'offre  l'inflorescence  en  même 
temps  ,  que  R.  Brown  en  forme  un 
genre  nouveau  sous  le  nom  à'yEthei- 
laiia.  Ainsi  réduit,  le  a,em-c B/ec/u/m 
conserverait- trois  espèces  ,  le  liiieUia, 
aiigustifoha  de  Svvartz,  qui  lui  appar- 
tient,  au  jugement  de  R.  Bro\vn;  les 


344 


BLE 


B.  Brownei  et  laxijlorum ,  Juss. 
Ruellia  Blechumci  Blechioides ,  L.  , 
Plantes  herbacées  originaires  des  An- 
tilles ,  à  feuilles  opposées ,  à  fleurs  so- 
litaires ,  géminées  ou  ternées  à  l'ais- 
selle de  larges  bractées ,  et  disposées 
à  l'extrémité  des  rameaux  en  épis  co- 
noïdes.  (a.  d.  j.) 

BLECHNE.  Blechniim.ï^OT.  crypt. 
(  Fougères.)  Genre  de  la  tribu  des  Po- 
lypodiacées,  établi  par  Linné  et  mieux 
défini  depuis  par  Swaitz  ,  Willdenow 
et  Smith  qui  en  ont  séparé  le  TVood- 
wardia.  R.  Brown  a  distingué  depuis, 
sous  le  nom  de  iS/<^^j"a«/a,  plusieurs  es- 
pèces dont  les  unes  appartenaient  au 
genre  Blechjiiun,  et  les  autres  au  genre 
Jbomaria  de  Willdenow;  ces  trois 
genres  ont  entre  eux  la  plus  grande 
affinité  ,  et  ne  devraient  peut-êtie  pas 
être  séparés  ;  les  Stegajiia  surtout  ne 
nous  paraissent  différer  aucunement 
des  Lomaria  auxquels  nous  croyons 
qu'on  doit  les  réunir.  Le  caractère  le 
plus  important  qui  pouri-a  alors  ser- 
vir à  distinguer  les  Blechniim  des  Zo- 
maiia,  sera  la  diversité  des  frondes 
fertiles  et  des  frondes  stériles  dans  les 
Ijomaria ,  les  premières  étant  toujours 
beaucoup  plus  étroites,  et,  pour  ainsi 
dire  ,  contractées,  de  sorte  que  les  cap- 
sules couvrent  toute  cette  fronde  ,  et 
que  le  tégument  se  trouve  marginal , 
tandis  que ,  dans  les  BlecJinuin ,  les 
frondes  fertiles  conservant  la  môme 
largeur  que  les  fiondes  stériles,  la 
ligne  de  capsules  se  trouve  éloignée 
du  bord  de  la  feuille  et  placée  le  long 
de  la  nervure  moyenne.  Nous  pensons 
donc  qu'on  peut  ainsi  caractériser  le 
genre  Blechnian  .-  capsules  disposées 
en  une  ligne  continue  de  chaque  côté 
de  la  nervure  moyenne,  recouvertes 
par  un  tégument  également  continu 
et  qui  s'ouvre  en  dedans  ;  fronde  fer- 
tile, semblable  aux  frondes  stériles. 

Si  on  adopte  cette  distinction  entre 
les  Blechnum  et  les  Lomaria,  le 
Blechnum  boréale ,  la  seule  espèce  de 
ce  genre  qui  habite  en  Europe  ,  devra 
être  reportée  parmi  les  Lomaria  ainsi 
que  quelquesautres  espèces,  telles  que 
le  Blechnum  procerum  de  LabilUir- 


BLE 

dière  ,  dont  R.  Brow^n  avait  fait  une 

c&T^cceAe  Stegania ,  et  qui  ne  nous  pa- 
rait pas  différer  des  autres  espèces  de 
Lomaria.  Nous  citerons,  parmi  les  es- 
pèces qui  appartiennent  avec  certi- 
tude au  genre  Blechnum ,  les  Blech- 
num occidentale  ,  L.  ,  australe  ,  L.  , 
orientale ,  L.  ,  denticulatum ,  Swartz, 
lœvigatum,  Swartz,  cartilagineum  , 
Swartz,  striatuniy  R.  Brown.  Tous 
sont  exotiques,  ainsi  queles  scptouhuit 
autres  espèces  de  ce  genre,    (ad.b.) 

BLECHON  ou  GLECHON.  bot. 
l'HAN.  (Théophraste.)  Syn.  de  Mentha 
Pulegium  ,  selon  Slakhouse  ,  et  de 
Mentha  rotundifolia  ,  selon  Paulet. 
C'était  peut-êtie  aussi  le  Glecome. 
/^.  ce  mot.  (c.) 

BLECRE.  POIS.  (Fabricius.)Syn. 
norwégien  de  Gadus  Ilerlangus ,  L. 
V.  Gaue.  (b.) 

BLEDA  ou  BLEDE.  bot.  phan. 
Syn.  de  Poirée  dans  le  Midi.  V. 
BjiTTE.  (a.  r.) 

BLÈGE  ou  BLÈQTJE.  rois.  Syn. 
de  Marénule.  /^.  CoRÉGONE.         (b.) 

BLEGNE.  BOT.  CRYPT.  Même  cho- 
se que  Blechne.  V.  ce  mot.  (b.) 

BLEICKE.  POIS.  Syn.  allemand  de 
Cyprinus  latus  ,  L.  V.  Cyprin,  (b.) 

*  BLEKNON ,  BLEKON  et  BLE- 
KRON.  BOT.  PiiAN.  (Théophraste.) 
Syn.  de  Pouliot  selon  Adanson.  l^^. 
Menthe.  (b.) 

*  BLEME.  Blemus.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  section  des 
Pcutamèies,  établi  par  Ziegler  aux 
dépens  des  Trcchus  de  Bonelli ,  et 
adopté  par  Dejean  (Cat.  des  Coléopt., 
p.  16),  qui  en  possède  cinq  espèces 
originaires  de  la  Hongrie  ,  de  l'Alle- 
magne et  de  l'Angleterre.  F'.  Tré- 
CHUs:  (aud.) 

BLENDE  ou  ZINC  SULFURÉ. 
min.  Ce  mot  veut  dire  substance  trom- 
peuse ,  parce  que  le  sulfure  de  Zinc 
a  quelquefois  de  la  ressemblance  avec 
le  sulfure  de  Plomb.  C'est  pour  cela 
qu'on  rajjpclle  aussi  fausse  Galène. 
J^.  Zinc  sux,euré.  (g.  del,.) 

BLENDE    CHARBONNEUSE  ou 


BLE 

KOIILENBLENDE.  Nom  donne  par 
de  Born  à  rAnthraclle.  V.  ce  mot. 

(g.  DEL.) 

BLENDE  LÉGÈRE  ou  BLENDE 
VÉRITABLE.  Nom  donné  par  Mon- 
net au  Fer  oxydé  résinite  des  environs 
de  Freybcrg.  r.  Fcn  oxydé,  (g.  dkl.) 

BLENNE  ou  BLENNIE.  Blennius. 
rois.  Genre  de  la  famille  des  Gobioï- 
des  ,  dans  l'ordre  des  Acanthoptéry- 
giens  de  Cuvier  ,  qui  faisait  partie  des 
Jugulaires  de  Linné  ,  cl  que  Duméril 
place  entre  ses  Uolobranchcs  auclié- 
noptères.  Ses  caractères  consistent 
dans  les  ventrales  ,  qui ,  placées  eu 
avant  des  pectorales  ,  sont  composées 
de  deux  a  quatre  rayons  ,  mais  de 
deux  seulement  dans  le  plus  grand 
nombre  des  espèces. Le  corps  des  Blen- 
nies  est  allongé  et  comprimé ,  sur- 
monté d'une  nageoire  dorsale  ,  quel- 
quefois divisée  on  deux,  et  compo- 
sée presque  en  entier  de  rayons  sim- 
ples, mais  flexibles. L'estomac  est  sans 
cul-de-sac  ;  les  intestins  sont  amples 
et  sans  cœcum;  la  vessie  natatoire 
manque.  Le  nom  que  porte  ce  genre 
vient  du  grec  ,  et  dérive  de  la  muco- 
sité particulière  et  abondante  dont 
sont  enduits  les  Poissons  qui  le  com- 
posent. Tous,  d'assez  petite  taille,  vi- 
vent sur  les  rivages  et  parmi  les  ro- 
chers oîi  ils  sautillent  et  voltigent 
même  prcsqu'à  la  manière  des  Pois- 
sons volans.  Pénétrant  dans  les  fentes 
des  pierres ,  les  anciens  avaient  cru 
qu'ils  les  fendaient.  Yivant  un  assez 
long  temps  hors  de  l'eau  ,  on  les  voit 
quelquefois  s'éloigner  des  vagues  et 
ne  s'y  précipiter  que  loisque  leurs 
nageoires  ,  dont  ils  s'aident  pour  s'é- 
lancer ,  commencent  à  ressentir  l'in- 
Uucnce  du  dessèchement.  Leur  nour- 
riture habituelle  se  compose  de  Cra- 
bes et  de  Coquillages. 

Ce  genre  nombieux  ,  divisé  en 
quatre  sections  avant  Cuvier,  forme , 
dans  le  Règne  Animal  de  ce  savant, 
six  sous -genres  dans  lesquels  se  ré- 
partissent les  espèces  suivantes  : 

\  Blennies  proprement  dits.  Ces 
Poissons  ont  les  dents  longues,  éga- 
les cl  serrées  ,  ne  foriuanl  qu'iiu  seul 


BLE 


345 


rang  régulier  à  chaque  mâchoire , 
terminé  en  arrière,  dans  quelcfues 
espèces  ,  par  une  dent  plus  longue  et 
en  crochet.  Leur  lOte  est  obtuse  ;  leur 
museau  court  ;  leur  front  vertical 
présente  une  sorte  de  tentacule , 
souvent  frangée  en  panache  siu-  cha- 
que sourcil.  D'autres  portent  .sur  le 
vertex  une  proéminence  membra- 
neuse qui  s'cnlle  dans  la  saison  de 
l'amour;  un  petit  nombre  n'ont  au- 
cun de  ces  appendices. 

«  Espèces  munies  d'un  tentacule  su/ 
chaque  sourcil. 

Blennie  a  mouches  ,  Blennius 
ocellaris,  L.  Bloch.T.  cLXV,f. i ; — Liè- 
vre de  mer  ,  Encycl.  Pois.  T.  xxxi  , 
f.  11 5.  H  habite  la  Méditerranée,  ac- 
quiert jusqu'à  six  pouces  de  long;  a 
la  nageoire  dorsale  presque  divisée 
en  deux  et  marquée  dune  tache  ron- 
de ocellée  ,  cnviionnée  d'un  cercle 
blanc  ;  cette  tache  est  située  vers  le 
haut  entie  le  cinquième  elle  septième 
rayon.  Les  tentacules  supercilialres 
sont  simples,  vermiformes  et  un  peu 
frangés  à   leur  extrémité.  D.  2b.  vj 

12.   V.  2.   A.   l6.   17.  C.  II. 

Blennie  Gattorugjne  ,  Blennius 
Gattoj'ugine  ,  L.  Encyc.  Pois. ,  pi.  32  , 
f.  117.  Ce  Poisson  a  été  confondu 
avec  plusieurs  autres ,  et  Cuvier  pense 
que  les  Galtoruglnes  de  Brunnich,  de 
Bloch  et  de  Pcnnant  en  sont  trois  es- 
pèces diflerentes.  Celui  dont  il  est 
question  habite  l'Océan  ,  la  Méditer- 
ranée et  la  mer  Rouge.  Les  tentacules 
supercilialres ,  profondément  divisés 
en  quatre ,  sont  comme  palmés.  Il 
atteint  à  huit  pouces  de  longueur. 
D.  3o.  V.  10.  1.4.  u.  2.  A.  20.  25.  c. 
12.  i3. 

Le  Cornu,  Blennius  cornutuSjJj  ; — 
la  Perce-pierre  , Encyc.  Pois.  pi.  5i .  f. 
1 14; — B .  fasciatus  de  Bloch; — la  Mol- 
le ,  B.  Phycis  ; — heB.tentacularisde 
Brunnich,  qui  n'est  peut-être  qu'une 
variété  du  cornutus ,  et  le  B.  palmi- 
cornis  de  Cuvier,  sont  encore  d'auti'es 
espèces  qui  appartiennent  à  cette  sec- 
tion. 

P  Espèces  munies  d'une  sorte  de 
crête . 

Blennie  CociuiLLADE  ,    Blennius 


346 


BLE 


s.   pi.  53 
is  u  Eur( 


117.  Petite  espèce  des  iiieis  cl  Jl.uropej 
qui  n'atteint  guère  que  quatre  à  cinq 
pouces  de  longueur.  Sa  crête  ,  qu'elle 
remue  à  volonté,  et  la  multitude  de 
petits  points  noirs  qui  couvrent  son 
corps  enduit  d'une  viscosité  encore 
plus  grande  que  dans  les  autres  Elcn- 
nies,  la  rendent  remarquable.  B.  60. 
P.  10.  u.  2.  A.  26.  c.  16. 

L'espèce  nouvelle  récemment  dé- 
crite par  Risso,  sous  le  nom  de  Bleii- 
nius  Pavo  ,  rentre  dans  cette  section, 
ainsi  que  le^.  cristatus  ,  Gmel. 

V  Espèces  dépouivues  de  tentacules 
supercitiaires  ainsi  que  de  crêtes. 

Blennie  baveux,  BlenniusPholis, 
L.  BJoch,  pi.  71.  f.  2.  Encyc.  Pois, 
pi.  32.  f.  11 6.  Cette  espèce  ,  la  plus 
commune^  appelée  plus  particulière- 
ment baveuse  à  cause  de  la  mucosité 
dont  elle  est  abondamment  envclop- 
I)ée,  vit  dans  nos  mers  entre  les  Fu- 
cus. Elle  est  fort  agile ,  olivâtre ,  mar- 
Ince  de  tacbes  blancbcs  et  noires  ,  a 
ses  narines  prolongées  en  appendices 
dentelés,  et  n"a  guère  que  quatre  à 
cniq  pouces  de  longueur.  D.  36.  P. 
i3.  i4.  Y.  2.  A.  19.  c.  10. 

Blennie  Boscien,  Blennius  Bos- 
cianus  ,h'dcép.  11.  493.  pi.  10.  f.  1. 
Cette  petite  espèce  des  mers  de  Ca- 
roline, que  Boac  découvrit  et  appela 
mo/sitans ,  a  reçu  le  nom  du  savant 
qui  la  découvrit.  D.  5o.  p.  12.  V.  12. 

A.   18.  c.  12. 

Bi,£NNiE  VIVIPARE,  Eleniiius  vivi- 
parus ,  L.  Bloch.  ï.  lxxii.  Encyc. 
Pois.  pi.  02.  f.  120  ;  l'oviptire  ,  Bien- 
n  ius  o<^op'//\-z/7/5  jLacépède  ,T .  11  ,p .  4  97 . 
«  De  tous  les  Poissons  dont  les  petits 
ccloscntdans  le  ventre  de  la  femelle, 
viennent  tout  formés  à  la  kunière  ,  et 
ont  fait  donner  à  leur  mère  le  nom 
de  vivipare,  dit  le  savant  continua- 
teur de  Bufl'on  ,  le  Blennie  dont  il  est 
question  est  l'espèce  dans  laquelle  ce 
phénomène  a  pu  être  observé  avec 
plus  de  soin  et  connu  avec  plus 
d'exactitude.  Yoilà  pourquoi  on  lui  a 
donné  le  nom  de  vivipaïc  que  nous 
n'avons  pas  cru  devoir  conserver.  » 
En  ciTet,  le  Blennie  ,  célèbre  par  une 
particularité    qui     l'eût    singularisé 


BLE 

dans  l'ordre  d'Animaux  auquel  il- 
appartient ,  n'est  pas  plus  exactement 
vivipare  que  les  autres  Poissons  et  que 
ceux  des  Reptiles  qui  mettent  à  la  lu- 
mière des  petits  tout  formés  Yoici  à 
quoi  se  réduit  une  singularité  qui  a 
fort  occupé  les  naturalistes  (  nous 
emprunterons  encore  les  propres  ex- 
pressions du  comte  de  Lacépède  )  : 
«  Vers  l'équinoxe  de  printemps,  les 
œufs  commencent  à  se  développer 
dans  les  ovaires  de  la  femelle  ;  on  peut 
les  voir  alors  ramassés  en  pelotons 
extrêmement  petits  et  d'une  couleur 
blancbâtre.  A  la  fin  de  floréal,  ou  au 
commencement  de  prairial ,  ils  ont 
acquis  un  accroissement  sensible  et 
présentent  une  couleur  rouge.  Lors- 
qu'ils sontparvenusà  la  grosseur  d'un 
grain  de  Moutarde,  ils  s'amollissent, 
s'étendent  et  s'allongent.  »  Dans  cet 
état,  on  commence  à  reconnaître  au 
travers  les  rudimens  des  yeux;  la 
queue  y  apparaît  bientôt  avec  les  in- 
testins. L'ovaire  alors  s'étend  pour  se 
prêter  à  ce  développement  intérieur 
du  foetus.  On  a  dit  c[ue  ce  fœtus  coni' 
muniquait ,  par  vuie  sorte  de  cordon 
ombilical,  avec  la  mère.  Dans  ce  cas, 
celle-ci  eût  clé  réellement  vivipare  , 
mais  le  fait  est  loin  d'être  prouvé;  il 
paraît  que  la  fécondation  ayant  eu 
lieu ,  comme  dans  les  Tritons ,  par 
l'absorption  que  font  de  la  liqueur 
prolifique  des  mâles  les  organes  gé- 
nitoires  de  la  femelle ,  ou  par  une 
sorte  d'accouplement  analogue  à  ce- 
lui qui  s'observe  chez  les  Sélaciens 
et  les  Syngnathes,  ce  qui  se  fût  passe 
extérieurement  dans  le  développe- 
ment des  œufs  du  reste  des  Poissons , 
se  passe  ici  en  dedans.  On  a  vu  dans 
la  même  femelle  jusqu'à  trois  cents 
embryons.  Au  lieu  de  se  rapprocher 
du  rivage  au  temps  de  la  ponte,  le 
Blennie  vivipare  s'enéloigne,  etconfie 
sa  progéniture  animée  aux  parages 
pélagiens ,  loin  des  lieux  où  la  vora- 
cité des  espèces  qui  fréquentent  les 
côtes  ,  détruirait  ses  petits  inexpé- 
rimentés. Le  Blennie  vivipare  a  les 
narines  cylindriques ,  les  nageoires 
anales ,  caudale  et  dorsale  réunies , 
ce  qui  forme  un  ensemble  circonscri- 


BLE 

vant  la  partie  postérieure  du  Poisson, 
oh  se  compteut  de  i4ô  à  149  rayons. 
P.  19.  20.  V.  2. 

Le  Blennius  cauernusiis  de  Schnei- 
der et  le  Poisson  que  Forsknlh  av.iit 
mentionné  comme  un  Gade ,  sous  le 
nom  dcGadus  Salarias,  rentrent  dans 
celle  section.  Ce  dernier  est  aussi 
nomme  Gaïamit. 

If  Salarias.  Les  espèces  de  ce 
bous-gcnrc  se  distinguent  de  celles 
du  précédent  par  la  compression 
latérale  de  leurs  dents,  qui,  très- 
serrées  sur  une  seule  rangée  et  cro- 
chues à  leur  extrémité,  sont  en  nom- 
bre énorme ,  et ,  pour  nous  servir  de 
l'expression  de  Cuvicr,  d'une  min- 
ceur inexprimable.  Elles  se  meuvent 
comme  les  touches  d'un  clavecin  ; 
les  lèvres  sont  charnues  et  renflées. 
Les  intestins ,  roulés  en  spirale  , 
sont  plus  minces  et  plus  longs. 

Le  Salarias  cjuadripennisdc  Cuvicr, 
qui  est  la  Gattorugine  de  Forskalh  , 
le  Blennius  si/nus,  Gmel.  Sj'st.  Nal.T. 
xiii,  {.  i,p.  1179,  etc.;  le Blenuie  sau- 
teur,/?.sa//e«5  de  Lacépède,  sont,  avec 
quelques  espèces  encore  non  décrites 
et  conservées  dans  les  galeries  du  Mu- 
séum, les  Poissons  dont  se  compose 
ce  sous-genre.  La  dernière  as'ait  été 
nommée  Alticus  saltatorius  par  Com- 
raersou  ,  et  mérite  quelque  attention. 
Extrêmement  petite  et  dépassant  ra- 
rement deux  ou  trois  pouces,  elle  se 
jilaît  sur  les  rochers  les  plus  battus 
des  vagues  dans  l'hémisphère  austral. 
Découverte  sur  les  cotes  de  la  jNou- 
vellc-Bretagne  dans  la  mer  du  sud  , 
c'est  elle  que  nous  croyons  avoir  re- 
trouvée à  Mascareigne  dans  les  rescifs, 
cil  toujours  sautant,  voltigeant, pour 
ainsi  dire ,  sur  les  pointes  des  rocs  de 
Scories  souvent  mis  à  sec  ,  elle  estajv 
pelée  parles  Créoles  i?oz/ya/o«  de  mer. 

f  jf  Clinls.  Les  Bien  nies  de  ce 
sous-genre  ont  les  dents  courtes  et 
pointues,  éparses  sur  plusieurs  ran- 
gées dont  la  première  est  la  plus  gran- 
de; leur  museau  est  aussi  plus  pointu; 
leurs  intestins  sont  plus  courts. 

«  Espèces  dont  les  premiers  rayons 
de  la  dorsale  forment ,  au  moyen 
d'une  échancrure   de  la    membianc 


BLE  547 

qu'ils  soutiennent,  comme  une  pre- 
mière dorsale,  et  dont  les  sourcils, 
comme  dans  la  première  division  des 
Blcnnies  propreiuent  dits  ,  sont  sur- 
montés de  petits  tentacules  en  pa- 
naches. 

Le  Blennie  Bei.ettk,  l'une  des 
variétés  du  Blennius  musielaris,  L., 
et  le  SovRCiz.iEH, Bl.superciliosus,L. 
Encyc.  Pois.  pi.  52,  f.  ii5,  se  placent 
dans  cette  section.  Dans  ce  dernier 
Poisson, comme  dauslc Blennius  i'iui- 
parus,  les  œuis  éclosent  dans  le  ven- 
tre de  la  mère ,  elles  petits  en  sortent 
vivans. 

/3  Espèces  dont  les  premiers  rayons 
de  la  dorsale  sont  tellement  en  avant , 
qu'ils  forment  comme  une  crête  poin- 
tue et  rayonnéc  sur  le  vertex.  Une 
seule  espèce  exotique  nouvelle  forme 
jusqu'ici  celte  section. 

y  Espèces  dont  la  nageoire  dor- 
sale est  continue  et  unique. 

Les  Blennius  mus/e/ar/s,  L. ,  sjm- 
diceus  et  acuminatus  de  Schneider , 
punctatus  d'Otho-Fabricius ,  et  Au- 
difredi  de  Risso,  composent  cette 
troisième  section,  selon  Cuvicr. 

ffff  GuNNELLES.  Ccs  Blcnuics 
ont  les  venti-alcs  à  peine  sensibles  et 
souvent  réduites  à  un  seul  rayon. 
Leur  tête  est  fort  petite  ;  leur  corps 
est  allongé  en  lame  d'épée  ;  une  dor- 
sale dont  tous  les  rayons  sont  épi- 
neux y  règne  tout  le  long.  Les  dents 
sont  comme  dans  le  sous-genre  Clin  us, 
elles  intestins  d'une  seule  venue  avec 
l'estomac. 

Blennie  Gunnel  ,  Blennius  Gu- 
nellus,  L.  Bloch.  pi.  65.  Enc\c. 
Pois.  pi.  52,  f.  Jig.  La  longue  dor- 
sale de  ce  Joli  Poisson  est  marquée  de 
dix  taches  noires  ocelliformes;  clic 
est  muniede  soixante-dix-huit  rayons. 
P.  10.  V.  2.  A.  4.3.  c.  16.  On  tiouvo 
le  Gunnel  dans  nos  mers  ;  il  acquiert 
un  pied  de  long. 

Blennie  MuRÈNOiDE,  B.  MuraenoL- 
dcs,  Gmel.  Sj'sl.  Nat.  T.  xrir,  t.^  1, 
p.  1 182.  D'après  les  Méuioircs  de  l'A- 
cadémie de  Pélersbourg,  oii  Sujefa 
décrit  cet  Animal  devciui  le  type  du 
genjcMurènoïde  de  Lacépèdc,  genre 
quin'a  pas  clé  adopté  parCuvicr,cclle 


348 


BLE 


cspècen'aque  sixpouces  de  longueur; 
elfe  est  fort  voisine  du  inmctatus 
d'Otho-Fabricius,  donné  par  Gmelin 
{loc.  cit.)  pour  une  variété  de  l'es- 
pèce précédente  ;  mais  que  Cuvier  a , 
comme  nous  l'avons  vu,  placé  dans 
le  sous-genre  Clinus,  et  qu'il  ne  faut 
pas  confondre  avec  le  Blennie  poin- 
tillé de  Lacépède,  qui,  avec  leÈlen- 
nius  Lumpenus,  L.,  fait  encore  partie 
du  sous-genre  dont  il  est  ques- 
tion. 

ttttt  Opistognathe  ,  VOpisto- 
gnatus  Gonnerat'd  de  Cuvier ,  seule 
espèce  connue  de  ce  sous-genre,  pré- 
sente la  forme  des  Blennics  et  surtout 
leur  museau  court,  mais  s'en  distin- 
gue par  ses  maxillaires  très-grands 
et  prolongés  en  arrière  en  une  sorte 
de  longue  moustache  plate.  Les  dents 
sont  en  râpe  à  chaque  mâchoire,  et  la 
rangée  extérieure  est  plus  forte.  On 
compte  trois  rayons  aux  ventrales  qui 
sontplacées  sous  les  pectorales.  L'O- 
pistognathe  de  Sonnerat  a  été  rap- 

Î)orté  par  ce  naturaliste  des  mers  de 
'Inde. 

Risso  a  encore  ajouté  quelques  es- 
pèces au  genre  Blennie,  telles  que  les 
B.  Boyerl ,  stellatus ,  tripteionutus  et 
aigenteus.  Plusieurs  Poissons  égale- 
ment rapportés  à  ce  genre  ont  tlotté 
entre  lui  et  les  Gades;  d'autres  en  ont 
été  distraits  pour  êlre placés  ailleurs  , 
tels  sont  leTorskdes  mers  du  Groen- 
land et  la  Grenouillette  de  l'Encyclo- 
pédie, que  Linné  ditvivre  dans  les  lacs 
de  la  Suède,  oii ,  selon  le  même  natu- 
raliste, les  autres  habitans  des  eaux 
douces s'éloigncntd'elle;  on  place  au- 
jourd'hui ce  dernier  Poisson  dans  le 
genre  Batrachoïde.  /^.  ce  mot. 

Les  Blennius  alhidus  et  medheira- 
neiis  de  quelques  auteurs,  qui  furent 
les  Gadits  alhidus  et  inediterraneus , 
L.,  complètent  le  genre  Blennie.   (b.) 

BLENNIOIDE.  pois.  Espèces  des 
genres  Gade  et  Batrachoïde.  P'.  ces 
mots.  (b.) 

*  BLENJNOCHOES.  bot.  phan. 
Vieux  nom  de  la  INicotiaue-Tabac.  (b.) 

BLENNORINA.  bot.  crypt.  (i>i- 
fAe;î5.)  Division  du  genre  Verrucaria^ 


BLE 

qui,  dans  Achar,  renferme  les  espèces 
pi-esque  gélatineuses.  (s.) 

BLÉPHARE.  Blepharis.  bot.  phan. 
Jussieu  a  formé  ce  genre  en  séparant 
des  Acanthes  de  Linné  plusieurs  es- 
pèces qui  olïVaient  les  caractères  sui- 
vans  :  un  calice  double  ,  l'intérieur  à 
quatre  divisions ,  dont  deux  beaucoup 
plus  grandes  ,  l'extérieur  composé  de 
quatre  folioles  ciliées  et  accompagnées 
de  trois  bractées  ciliées  également  et 
plus  petites  ;  une  corolle  dont  le  tube 
est  court ,  rétréei  et  fermé  par  de  pe- 
tites écailles  ,  et  le  limbe  à  deux  lèvres, 
la  supérieure  denticulée ,  l'inférieure 
très-grande  et  trilobée  ;  un  stigmate 
simple.  Ces  espèces,  au  nombre  de 
dix  à  peu  près  ,  sont  des  Plantes  her- 
bacées ,  à  feuilles  disposées  par  verti- 
cilles  de  quatre  ,  à  fleurs  solitaires , 
axillaires  et  terminales  ,1a  plupart  ori- 
ginaires, soit  de  l'Inde,  soit  du  cap  de 
Bonne-Espérance.  (a.d.  ï.) 

*BLEPHARIA.  bot.  crypt.  {Mu- 
eédi/iées.)  Nom  donné  par  Persoon, 
dans  sa  Mycologie  européenne  ,  à  une 
section  des  Conoplées  ,  Conop/ea ,  ca- 
ractérisée par  ses  filamens  roides ,  pea 
rameux  ,  étalés  ,  et  ne  portant  qu'un- 
petit  nombre  de  sporules.  f^-  CoNo- 
PLKE.  (ad.b.) 

BLEREAU.  MAM.  Même  chose  que 
Blaireau.  P^.  ce  mot.  (b.) 

BLÉRIE  ET  BLERY.  ois.  Noms 
vulgaires  de  la  Foulque  dans  quelques 
cantons  du  nord  de  la  France,     (b.) 

BLESCHIAT.  ois,  Syn.  hébreu  de 
Pic.  f^.  ce  mot.  (b.) 

BLESSING  ET  BLELZ.  ois.  Syn. 
de  Fulica  aterrima,  L.  dans  la  Souabe. 
F'.  Foulque.  (dr..z.) 

BLET.  BOT.  piiAN.  Syn.  àH Atriplex 
tataiica  ,  L.  Espèce  d'Arioche  dans 
les  parties  méridionales  de  la  France 
oii  cette  Plante  est  à-peu-près  natu- 
ralisée, (b.) 

BLÈTE.  Blilum.  bot.  phan.  Genre 
de  la  famille  des  Atriplicées  et  de  la 
MonandrieDigynie,  L.,dont  les  carac- 
tères consistent  dans  lui  calice  persis- 
tant ,  divise  çn  trois  parties;  une  éta- 


BLE 

mine  plus  longue  que  le  calice;  un 
ovaire  supérieur,  ovale  ,  pointu  ,  suv- 
inonté  lie  deux  stylos  dont  les  stig- 
mates sont  simples  ;  luie  semence  glo- 
Indeusc,  comprimée  et  recouverte  par 
le  calice  devenu  bacescent.  —  Trois 
riantes  herbacées  et  annuelles,  pro- 
pres aux  climats  tempères  de  l'Ancien- 
Mondo  ,  composent  ce  genre  assez  re- 
marquable pour  être  cultivé  dans  quel- 
ques jardins,  cil  la  singularité  des  glo- 
mérides  colorés  que  forment  leurs  se- 
mences leur  a  mérité  le  nom  vulgaire 
d'Epinards-2"raiscs.  Ce  nom  est  en  ef- 
fet bien  mérité.  Les  feuilles  des  Blètes, 
triangulaires  et  plus  ou  moins  oléra- 
cées ,  rappellent  celles  de  l'Kpinard  , 
au  vert  près  ,  qui  en  est  moins  foncé  , 
et  les  calices,  réunis  comme  en  un  fruit 
sanguinolent ,  ont  la  couleur  pourpre 
de  celui  auquel  on  les  compare. 

On  a  encore  appelé  Bi-èteouBli^tte 
la  Betterave  ou  la  Poirée,  F".  Bktte, 
ainsi  qu'une  espèce  d'Amarauthe  , 
Amaranthus  Blllum,  L.  (b.) 

*BLETHISE.  Blethisa.  iNs.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Pentamères  ,  établi  par  BoncUi  (  Obs. 
cntom.),  et  rangé  dans  la  famille  des 
Carabiques.  Dejean  (  Cat.  des  Co- 
léoptères, p.  18)  le  place  entre  les 
Elaplues  et  les  Omojdirons.  Il  n'en 
possède  qu'une  espèce,  originaire  de 
l'Autriche ,  et  qui  est  le  Carabiis  mul- 
tipimctatus  de  Fabricius {Sjsl.  Eleuf/t. 
T.  I.  n.  68.  p.  182) ,  figuré  par  Panzer 
(  Faun .  Jns .  T .  xi,  t .  5  ) .  (  aud  .  ) 

BLÉTIE.  Bletia.  bot.piian.  Genre 
de  la  famille  naturelle  des  Orchidées 
et  de  la  Gynandrie  Monandrie,  fondé 
par  lluiz  et  Pavon  pour  quelques 
Plantes  originaires  du  Chili  et  du  Pé- 
rou ,  dont  voici  les  caractères  com- 
muns :  calice  à  six  divisions  ,  trois  ex- 
térieures ,  lancéolées  ,  aiguës  ,  égales 
entre  elles  ,  ordinairement  étalées  ; 
trois  intérieures ,  dont  deux  latéi'ales 
semblables  ,  tantôt  plus  larges ,  tantôt 
plus  étroites  que  les  extérieures  ;  la- 
belle  sessile  ,  formant  une  gouttière 
profonde, lantôtsimple,  tantôt  profon- 
dément trilobée ,  otfrant  quelquefois 
i  sa  base  un  éperon  court  ;   gynos- 


BLE 


349 


tème  libre,  diessé,  un. peu  concave 
antérieurement  ,  convexe  à  sa  face 
j^ostérieure  ;  aréole  sligmalique,  con- 
cave ,  présentant  à  son  sommet  un  bec 
plane  ,  plus  ou  moins  allongé  ;  anthère 
terminale  operculée  ,  remplissant  une 
fossette  qui  occupe  la  partie  supé- 
rieure et  un  peu  postérieure  du  gynos- 
tènie;  cette  anthère,  dont  l'opercule  est 
très-convexe  ,  est  à  deux  loges  sépa- 
rées chacune  en  deux  cavités  par  une 
cloison  membraneuse  ;  chaque  loge 
renferme  quatre  masses  polliniques, 
solides,  ordinairement  réunies  deux 
à  deux ,  dépourvues  d'appendices  cau- 
diformes  et  de  rétinacle.  Le  fruit  est 
allongé  ,  un  peu  tordu ,  à  une  seule 
logequi  contient  un  grand  nombre  de 
graines  excessivement  petites ,  atta- 
chées à  trois  trophospcrmes  pariétaux 
séparés  de  leur  côté  libre. 

Ce  genre,  établi  par  les  auteurs  de 
la  Flore  du  Pérou  pour  cinq  espèces 
américaines  dont  ils  ont  fait  connaître 
les  caractères  spécifiques  dans  leur 
Abrégé  de  la  Flore  Péruvienne  (  5^5- 
tema  l'ioi-œ  Perupiaitce),  a  été  aug- 
menté d'un  égal  nombre  par  Robcil 
Brown,dansla  seconde  édition  du 
Jardin  de  Kew.  Cet  auteur  a  un  peu 
modifié  le  caractère  donné  par  Ruiz 
et  Pavon,  en  faisant  entrer  dans  le  gen- 
re Blélie  des  Orchidées  munies  d'un 
éperon.  Les  cinq  espèces  ajoutées  par 
Brown  sont  presque  toutes  des  Plan  tes 
réunies  d'abord  au  genre  Limoclorurii 
de  Linné  ,  que  les  auteurs  modernes 
ont  avec  raison  partagé  en  plusieurs 
genres  distincts.  L'espèce  la  plus  re- 
marquable est  le  Bletia  Taideivilllae 
de  Brown  ,  ou  Liniodorum  Tankcivil- 
/ae  d'Alton,  si  bien  figuré  dans  les 
Llllacées  de  Redouté,  pi.  45.  Celte 
belle  Plante ,  originaire  de  la  Chine , 
et  qu'il  n'est  pas  rare  de  voir  fleurir 
dans  nos  serres ,  a  une  racine  fibreuse 
d'oii  s'élève  une  tige  de  deux  à  trois 
pieds ,  accompagnée  à  sa  base  d'une 
touffe  de  feuilles  lancéolées  très-ai- 
guës, et  se  terminant  à  son  sommet 
par  un  épi  de  grandes  flcui's  purpu- 
rines ,  écartées  ,  ayant  le  labelle  entier 
et  crénelé  ù  son  sommet  qui  est  très- 
oblus.  (A-  R-) 


'5o  BLE 

BLEU.  L'une  des  couleurs  primi- 
tives. V.  Lumière.  (b.) 

BLEU.  POIS.  Espèce  de  Squale  , 
Sipialus  glaùcus  ,h.p^.  C  arcii  ariii  as  . 

(B.) 

BLEU  D'AZUR.  aiiN.  r.  Bleu 
d'Outremer  et  Lazulite. 

BLEU  DE  COBALT,  min.  Résultat 
de  la  calcination  d'un  mélange  de 
Phosphate  de  Cobalt  et  d'Alumine  ; 
cette  coulem'  a  l'éclat  et  la  solidité  de 
l'Outremer.  Elle  est  due  aux  recher- 
ches de  Thénard.  (dr. .z.) 

BLEU  D'ÉMAIL,  min.  r.  Smalt. 

BLEU  D'INDE,  bot.  phan.  IMème 
chose  qu'Indigo.  P^.  ce  mot.         (b.) 

BLEU  DE  ÎNIONTAGNE.  min.  r. 
Cuivre  carbonate. 

BLEU  D'OUTREMER,  min.  Cou- 
leur produite  par  le  Lazulite.  P^.  ce 
mot.  Pour  la  préparer,  on  divise  la 
Pierre ,  on  la  broie  ,  puis  on  pétrit  la 
poussière  avec  un  mélange  de  résine  , 
de  cire  et  d'huile  ;  on  renferme  la  pâte 
qui  en  résulte  dans  un  sachet  de  toile , 
et  on  la  malaxe  dans  l'eau  chaude.  Le 
Bhni  qui  ne  contracte  aucune  adhé- 
rence avec  les  matières  grasses  ou  rési- 
neuses, se  précipite  au  fond  de  l'eau 
dans  laquelle  se  fait  l'opération.  Les 
premières  parties  qui  se  séparent  sont 
les  plus  éclatantes  et  les  plus  recher- 
chées. (DR..Z.) 

BLEU  DE  PRUSSE,  min.  Subs- 
tance qui ,  depuis  l'époque  de  sa  dé- 
couverte ,  en  1704,  a  constamment 
exercé  la  sagacité  d'un  grand  nombre 
de  chimistes  ,  sans  qu'ils  soient  en- 
core parvenus  à  en  dévoiler  la  nature 
intime.  Ce  que  leurs  travaux  ont  of- 
fert jusqu'ici  de  plus  probable ,  c'est 
que  le  Blende  Prusse  serait  une  com- 
binaison d'Hj  drocyanate  et  de  Cyanu- 
re de  Fer.  Pour  le  préparer  en  grand, 
on  fait  calciner  dans  un  vaste  creuset 
parties  égales  de  matières  animales 
ou  du  sang  desséché  ,  et  de  sous-Car- 
bonate de  potasse  du  commerce.  On 
projette  le  produit  de  cette  calcina- 
tion à  fou  rouge  dans  quinze  parties 
d'eau;  on  filtre  la  liqueur,  et  on  y 


BLE 

verse  d'une  dissolution  de  deux  par- 
ties d'Alun,  et  d'une dcSulfate  dcFcr. 
Le  mélange  entre  en  cfleivescence  , 
ce  qui  est  dû  à  un  dégagement  d'a- 
cide carbonique  et  d'Hydrogène  sul- 
furé, et  il  s'opère  un  précipité  com- 
posé d'Alumine,  d'IIydrocyanate ,  de 
Protoxyde  de  fer,  de  Cyanure  et  d'Hy- 
drosulfuredumèmeMélal.Oncessed'a* 
jouter  de  ladissolution  saline,  lorsque 
la  liqueur  n  en  est  plus  troublée.  On 
décante  le  précipité,et  on  1  e  la  ve  à  gran- 
de eau  ,  quarante  ou  cinquante  fois. 
Dans  l'espace  de  vingt  jours,  il  a  ac- 
quis toute  1  intensité  de  couleur  qu'on 
lui  désire  ;  on  l'éteud  sur  une  toile 
oiionle  laisse  égoutter  et  sécher, après 
l'avoir  divisé  en  tablettes  cubiques. 
Le  Bleu  de  Prusse  est  d'un  très-grand 
usage  dans  la  peinture,  dans  la  fabri- 
cation de  papiers  de  couleurs,  et  pour 
donner  à  la  soie  la  teinte  la  plus  écla- 
tante. (DR..Z.) 

BLEU-DORE.  pois.  Espèce  qui  sert 
de  type  au  genre  Harpe  de  Lacépède. 
F'.  Dentex.  (b.) 

BLEU-MANTEAU,  ois.  Syn.  vul- 
gaire du  Goéland  à  manteau  ,  Laniis 
argentatus ,  L.  K.  IMauve.     (dr..z.) 

BLEU  MAPtTIAL  FOSSILE,  min. 
Syn.  de  Fer  phosphaté.  (luc.) 

BLEU  YERT.  ois.  Espèce  de 
Guêpier,  Merops  cœrulescens.  Lath. 

(B.) 

BLEUET.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Martin-Pccheur ,  ylIceJo  Jsjj/da,  L. 
P'  Martin-Pècheur.  (nR..z.) 

BLEUET.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  d'une  Airelle  du  Ca- 
nada ,  probablement  le  Kaccinhtm 
album,  dont  le  fruit  s'importe  jus- 
qu'en Angleterre  pour  mettre  dans 
les  poudings. Ce  nom  cstplus  commu- 
nément imposé  au  Centaurea  Cyaiiusy 
L.  J^.  Bluet.  (b.) 

BLEY,  BLEYBLICKE  et 
BLEYWEIS  FISCH.  pois.  Noms  de 
divers  Poissons  du  genre  Cyprin  , 
particulièrement  du  C.  Saune  et  du 
Cypriniis  latus,  dans  les  dialectes  du 
nord.  P^.  CvPRiN.  (b.) 


BLl 
BLEYE-  POIS.  Syn.  saxon  de  Biè- 

UlC.  (li(J 

BLEYGLAINZ.  C'cst-à-dirc  Plomb 
éclatant.  S\n.  de  Galène  dans  la  no- 
nieiiciature allemande.  fW\.oyi.n  si  i.- 
ruKÉ.  (g.  DtL.) 

BLEYSCHWEIF.  min.  Aussi  nom- 
mé Stalderz  et  Sckattencr:-.  Syn.  de 
l*lomb  sulfuié  compacte.  V.  ce  mot. 

(g.  DEL.) 

BLEYSPATII.  Cesl-à-dirc  Vlomh 
spalhique.  V.  Plomb  carbonatî:. 

(O.  DEL.) 

BLICCA.  rois.  T'.  Blf.cca. 

BLICKE  ou  BLIECKE.  rois.  Noms 

i\w  Cyijvinus  latiis.  (b.) 

BLICTA.  rois.  Nom  suédois  d'un 
Poisson  qui  appai'tient  an  gcnie  Co- 
régone.  A',  ce  mot.  (jî.) 

BLTEMA.  rois.  (Ruysch.)  Poisson 
indéterminé  des  Indes  ,  qui  est  bon 
à  manger,  qui  a  le  goùl  de  l'Alose, 
et  a  quelques  rapports,  par  sa  figure  , 
avec  unlialiste.  (b.) 

BLTGHIE.  Blighia.  bot.  piian. 
Un  bel  Arbre  origmairc  de  Guinée  et 
naturalisé  à  la  Jamaïque,  oii  il  atteint 
soixante  pieds  de  hauteur,  avait  été  dé- 
crit par  de  Tussae,  et  figuré,  tab.  5  de  sa 
Flore  des  Antilles,  sous  le  nom  dVi- 
keesia  af ricana.  Ce  même  botaniste  la 
changé  depuis  en  celui  àe  Blighia,  que 
Kcnnedi  lui  avait  donné  anléiieure- 
nient,et  qu'on  doitpour  cet  le  raisonlui 
conserver,quoique  le  nom  d'Akea  ,con- 
sacré  dans  les  colonies,  méritât  d'un 
autre  côté  de  faire  pencher  la  balance. 
Quel  que  soit  le  nom  sous  lequel  les 
botanistes  l'inscrivent,  ce  genre  pré- 
senteles  caractères  suivans:  un  calice 
de  cinq  sépales ,  persistant  ;  cinq  péta- 
les munis  intérieurement  d'un  ap- 
pendice pétaloïde,  insérés  à  iiu  dis- 
que glanduleux ,  ainsi  que  les  éta- 
mines  au  nombre  de  huit.  Ce  disque 
porte  un  ovaire  trigonc  et  velu  ,  dont 
le  style  cylindrique  est  terminé  par 
trois  stigmates  obtus.  Le  fruit  est  une 
grande  capsule  rouge,  s'ouvrant  au 
sommet  eu  trois  valves ,  et  à  trois  lo- 
ges ;    chacune    contient  une  graine 


EU)  351 

.sphcriquc  ,  noire  ,  luisante,  insérée  à 
l'angle  interne,  et  à  demi  enfoncée 
dans  un  arille  blanc,  charnu,  qui 
remplit  le  foiul  de  la  loge,  et  qu'on 
recherclie  comme  aliment.  Les  feuil- 
les sont  pinnées  sans  impaire,  et  à  fo- 
lioles opposées  ;  les  (leurs  munies 
d'une  petite  bractée  et  disposées  en 
grappes  simples  et  axillaires.  Ce 
genre  se  place  près  du  P  au  II i  nia  dans 
la  famille  des  Sapindacées.     (a.d.  j.) 

BLIKEN.  OIS.  Syn.  de  l'Eider , 
yliias  mullissima ,  L.  en  Islande.  /^. 
Canard.  (dk..z.) 

BLIK-SKARV.  ois.  Syn.  du  Cor- 
moran ,  Pelecanus  Carho ,  L.  en  Nor- 
wège.  f^.  Cormoran.  (dr..z.) 

BLIMBING,  BLIMBYNEN.  bot. 
rilAN.  Même  chose  que  Bilimbi.  /". 
ce  mot.  Riimph  écritjy//«Z'///^///«.  (b.) 

BLINDNASLA.  bot.  than.  Syn. 
de  Lamier  blanc  en  Suède.  (b.) 

BLINDS.Pois,  Syn.  anglais  de  Bib, 
espèce  de  Gade. /^.  ce  mot.  (b.) 

BLIS-HONE.  OIS.  F^.  Blas-and. 

BLIXE,  BOT.  piiAN.  Même  chose 
que  Blyxa.  /^.  ce  mot.  (e.) 

BLOCniEN.  POIS.  Nom  spécifique 
donné  par  Lacépède  à  l'un  de  ses 
Cœsiomores,  et  au  Poisson  dontBIoch 
forma  le  genre  Kurte.  (b.) 

BLOD-FINKE.  ois.  Syn.  danois 
de  Boiivreuil,io.r/a  Pjrrhula.{ui\..z.) 

*  BLODROT.  BOT.  PIIAN.  Syn. 
suédois  de  Tormcntille  droite.      (b.; 

*  BLODYRAS.  bot.  piian.  Syn. 
suédois  de  Séneçon  vulgaire.       (b.) 

*  BLONDEA.  bot.  piian.  C'est  le 
nom  d'un  genre  établi  par  L.-C.  Ri- 
chard, dans  un  Catalogue  de  Plantes 
de  Cayenne  ,  et  consacré  à  Le  Blond  , 
qui  avait  fait  l'envoi  de  ces  Plantes 
à  la  Société  d'histoire  naturelle  de 
Paris.  /^.  Actes  de  la  Soc.  d'hist.  nat. 
1792.  Le  calice  est  composé  de  qua- 
tre sépales  étalés  en  croix  et  pélaloi- 
des;  les  étamines  ,  très-nombreuses, 
s'insèrent  sous  l'ovaire  ;  leurs  anthè- 
res presque  sessiles  sont  dressées  et 
acuminées  au  sommet,  plus  courtes 


)52 


BLU 


que  le  calice  ;  le  style  est  plus  long 
que  les  étamines  ,  terminé  par  un 
stigmate  simple  ;  le  fruit  est  à  quatre 
loges  polyspermes.  Le  Blondea  la- 
tifolia  est  un  Arbre  à  feuilles  alternes, 
grandes  ,  longuement  pétiolées  ;  à 
fleurs  disposées  en  corymbes  à  l'ais- 
selle des  fleurs  supérieures.  Yoisin 
du  Patrisia  ,  ce  genre  doit  consé- 
quemment  faire  partie  avec  lui  de  la 
famille  des  Tiliacées  de  Jussieu,  ou 
de  celle  des  BIxinées ,  récemment  éta- 
blie par  Kunth.  (a.d.j.) 

BLONDIA.  BOT.  PHAN.  Le  Tiarella 
trifoUata  ,  qui  présente  des  feuilles 
ternées,  et  comme  deux  capsules,  est 
pour  Nccker  le  type  de  ce  genre  nou- 
veau. (ad.J.) 

BLONGIOS.  OIS.  Espèce  du  genre 
Héron,  Ardea  minuta,  L.  Buff.  pi. 
enl.  0  23.  F".  HÉRON.  (dr..z.) 

BLONTAS-CHINA.  bot.  phan. 
Syn.  de  Senecio  bijîonis,  à  Java  selon 
le  Dictionnaire  de  Levrault ,  à  Cey- 
lan  selon  celui  de  Déterville.       (b.) 

BLUET.  OIS.  Espèce  du  genre 
Tan  gara,  Tanagra  gulaiis,  L.  de  l'A- 
mérique méridionale.  P'.  Tangara. 
Edw^ards  donne  ce  nom  à  la  Poule 
Sultane,  Fulica  Porphyrio,   L.    7^. 

TaLÈTE.  (DR..Z.) 

BLUET.  C'y  anus.  bot.  phan.  A 
l'exemple  de  Tournfort,  Jussieu  a 
rétabli  ce  genre  pour  les  espèces  de 
Centaurées  ,  dont  les  fleurs  centrales 
sont  hermaplii'odites  ;  les  marginales 
neutres  ,  beaucoup  plus  grandes  , 
ayant  la  corolle  évasée  en  entonnoir, 
à  plusieurs  dents  ;  les  écailles  de  l'in- 
volucre  sont  ciliées  au  sommet.  A 
ce  genre  se  rapportent  les  Centaurea 
Cyanus ,  L.  vulgaiiement  Bluet  ou 
Bleuet  des  Blés  ;  C.  montana ,  L.  vul- 
gairement Bluet  ou  Bleuet  des  monta- 
gne s  ;  Cent,  unifloiu ,  Cent,  pullata  , 
etc.  P^.  Centaurée.  (a.r.) 

BLUET.  BOT.  crypt.  L'un  des 
nom  vulgaires  de  Vjlgaiicus  cyaneus, 
Bull.  (B.) 

BLUET  DU  CANADA,  bot.  niAN, 


BLY 

Syn.  présumé  de  Vaccinium  album  , 
espèce  d'Airelle.  /^.  Bleuet.       (b.) 

BLUET  DU  LEVANT,  bot.  phan. 
Syn.  de  Centaurea  moschata ,  L.  (b.) 

BLUETTE.  OIS.  Syn.  de  I^umida 
meleagiis,  L.  /^.  Pimtade.  (dr..z.) 

BLUMENBACHIA.  bot.  phan. 
Koeler  fait  sous  ce  nom  un  genre  dis- 
tinct de  VHolcus  halcpensis ,  L.  placé 
depuis  parmi  les  Sorghum.  ^.  ce 
mot.  (a.d.j.) 

BLUND  -  HEADED.  mam.  Syn. 
de  Trumpo ,  espèce  de  Cachalot.  /^. 
ce  mot.  (b.) 

BLUT-FINCH.  ois.  Syn.  allemand 
de  Bouvreuil,  Lo.via Py77hula,L.  (b.) 

BLUT-HENFFLING.ois.  (Frisch.) 
Syn.  delà  Linotte,  Fiingilla  canna- 
bina  ,  L.  F.  Gros-Bec.         (dr..z.) 

BLUTTING.  bot.  cRYPr.  Syn. 
à'Jgaiicus  deliciosus,h.  à  Vienne. 

(B.) 

BLYXA.  BOT.  PHAN.  Aubcrt  Du 
Petit  -  Thouars  a  mentionné  sous 
ce  nom  un  genre  nouveau  de  la  fa- 
mille naturelle  des  Hydrocliaridées, 
dont  Richard  a  fait  parfaitement  con- 
naître la  structure  dans  son  Mémoire 
sur  la  famille  des  Hydrocharidées , 
inséré  dans  les  Mémoires  de  l'Institut 
pour  l'année  1811.  Voici  les  carac- 
tères de  ce  genre  :  son  port  et  ses 
feuilles  sont  à  peu  près  les  mêmes  que 
dans  les  V allisneria;  ses  pédoncules 
sont  comprimées  ,  ordinairement 
plus  coiw'ts  que  les  feuilles.  Les  fleurs 
sont  unisexuées  et  dioïques.  Dans  les 
mâles  ,  la  spathe  est  tubuleuse ,  cylin- 
drique, très-longue,  un  peu  échan- 
crée  à  son  sommet;  elle  renferme 
plusieurs  fleurs  pédiccllées  qui  se 
développent  successivement.  Leur  ca- 
lice est  à  six  divisions;  trois  exté- 
rieures, linéaires,  oblongues,  subspa- 
lulées  ;  trois  intérieures  beaucoup 
plus  longues ,  très-étroites  et  comme 
filamentiformes.  Les  étamines,  dontle 
nombre  varie  de  troisàhuit ,  ont  leurs 
filets  grêles,  leurs  anthèics  allongées, 
lenninces  en  pointe.  Au  centre  de  la 


tlcui",  ou  trouve  un  corps  charnu  tri- 
ttde. 

Dans  les  fleurs  femelles  la  spathe 
c.sl  uniflore;  le  calice,  scinblaulc  à 
celui  des  fleurs  mâles  ,  est  un  peu  plus 
long.L'Qvaire  esl  subulii ,  terminé  su- 
pcrieureuient  par  une  longue  pointe 
saillante  hors  de  la  spalhe.  Le  style 
est  surmonté  de  trois  stigmaies  li- 
néaires. Le  fruit  est  une  pcponide 
oblonguc  ,  uniloculaire  ,  renfermant 
un  très-grand  nombre  de  gi  aines  ovoï- 
des dont  la  surface  est  irrégulière. 

Deux  espèces  seulement  composent 
ce  genre.  Ce  sont  deux  petites  Plantes 
exotiques  qui  se  plaisent  dans  les  ruis- 
seaux. L'une,  Blyxa  ,/wZie/// (Rich. 
loc.cit.^.  77, t.  4),  a  été  observée  à  Ma- 
dagascar par  AubertDuPellt-Thouars. 
Elle  n'oflVe  que  trois  éîamincs. 

La  seconde  ,  originaire  des  cote.,  de 
Coromandcl,  décrite  sous  le  nom  de 
f^allisneria  octandia  par  Roxbuig 
[  Coivmand.  2  ,  p.  54  ,  t.  i6ô  ) ,  est  le 
Blyxa  Roxburgii  (  Rich.  loc.  cit.  p. 
77,  t.  5).  Elle  présente  constamment 
huit  étamines.  (.\.  r.) 

BOA.  Boa.  REPT.  OPH.  Genre 
formé  par  Linné ,  et  qui  compi  end 
les  Serpens  non  vénéneux  ,  munis 
de  grandes  plaques  sous  le  ventre 
ainsi  que  sous  la  queue  ,  à  l'extré- 
mité de  laquelle  ne  se  voient  pas  de 
ces  ap}  ondice3  sonores  qui  caracté- 
risent les  Crotales.  Les  Serpens  qui 
composent  ce  genre  ont  les  os  mastoï- 
diens détachés,  leurs  mâchoires  peu- 
vent conséquemment  se  ddater  com- 
me dans  les  Couleuvres  dont  ils  ont 
aussi  la  langue  fourchue  et  fort  exten- 
sible. Leur  occiput  est  plus  ou  moins 
renflé.  Ils  sont  les  plus  grands  Ani- 
maux de  leur  ordre.  C'est  parmi  eux 
que  se  rencontrent  ces  Serpens  mons- 
trueux qu'on  dit  dévorer  des  Hommes  , 
des  Gazelles  et  des  Bulles.  Quelques- 
uns  atteignent  de  trente  à  quarante 
pieds  de  long;  mais  on  doit  regarder 
comme  des  f;rfbles  ce  qu'on  rapporte  de 
Serpens  qui  en  atteignent  cent;  et  le 
Serpent,  qu'on  assure  avoir  arrêté  une 
armée  romaine  qui  dut  le  combattre 
avec  des  machines  de  guerre ,  n'est 


BOA  r,ï,:, 

pas  une  preuve  suflîsante  ponrajouter 
foi  à  l'existence  d'Ophidiens  de  cent 
pieds  de  long.  —  Ce  nom  de  Boa  se 
trouve  dans  Pline;  il  y  désignait  sans 
doute  quelqu'une  des  Couleuvres 
d'Europe  parvenues  a  la  plus  grande 
taille;  il  vient  de  l'idée  o'ii  l'on 
était,  et  qui  s'est  con.servéc  jusqu'à 
ce  jour,  parmi  les  gens  de  la  cam- 
l^ngnc,  que  les  Couleuvres  s'intro- 
duisent parmi  les  troupeaux  pour  y 
téter  les  Vaclies. 

Les  grands  Boas ,  dépoui-yus  de  ve- 
nin ,  n'en  sont  p.-\3  moins  redoutables 
par  leur  force  et  par  leur  agilité.  Ils 
attaquent  et  poursuivent  leur  proie  , 
quand  ils  croient  la  pouvoir  atteindre 
et  vaincre  ;  sinon  la  ruse  leur  devient 
un  moyen.  Tapi  sous  l'herbe,  sus- 
iiendu  sur  les  Arbies  dont  il  enlace 
le  branchage,  ou  bien  enfoncé  dans 
les  eaux,  le  Boaattendàrafî^îit,  sur  le 
bord  des  fontaines  ou  dans  quelque 
lieudepassage,  quel'occasiou  lui  livre 
une  victime  ;  il  s'élance  alors  sur  celle- 
ci  ,  l'entoure,  la  presse,  l'écrase  dans 
ses  replis  tortueux,  et,  comme  Lao- 
coon,  cet  te  victime  est  bien  tôt  éloufiee; 
ses  os  même  sont  rompus  et  bro^  es  de 
façon  k  ne  plus  porter  obstacle  à  la 
déglutition:  carie  Boa  ne  mâchcpoint 
ce  dont  il  se  nourrit,  il  l'avale,  et 
même  péniblement,  pour  peu  que 
l'objet  de  sa  voracité  soit  d'un  vo- 
lume considérable.  Après  qu'il  a 
pour  ainsi  dire ,  pétri  sn  proie  ,  il 
l'enduit  d'une  toi  te  de  salive  mu- 
queuse et  fétide,  et,  distendant  pro- 
gressivement ses  mâchoires  ,  il  la  hu- 
me lentement.  Quelquefois  on  a 
surpris  ce  monstie  au  milieu  de  cette 
I  énible  opération  ,  et  alors  il  est  facile 
de  lui  donner  la  mort ,  parce  qu'il  ne 
peut  ni  fuir,  ni  se  débarra.sser  de  l'ob- 
jet qui  occasione  la  déformation  de  sa 
tète. Quand  la  déglutition  est  opérée  , 
la  digestion  devient  encore  un  pénible 
travail.  Fatigué  par  le  poids  de  sou 
repas  ,  dont  le  volume  en  bloc  forme 
dans  sa  longueur  une  grosseur  sou- 
vent disproportionnée  avec  l'entrée 
des  lieux  où  il  se  pourrait  enfouir  , 
le  Boa  se  tapit  aux  endroits  écartés, 
y  demeure  a  peu  près  immobile,  et 
2.^ 


554  BOA 

attend  le  moment  ou  son  estomac  no 
sera  [.lus  surchargé,  il  est  inutile  de 
dire  qu'une  sorte  tle  putrélaction  con- 
courant à  la  digestion  des  Boas  ,  ces 
Serpcus  répandent  une  odeur  horri- 
ble. Ccpendantilscngraisscnt,  etleiir 
chair  est  fort  bonne  à  manger;  cer- 
taines peuplades  indiennes  s'en  nom- 
rissent. 

Le  genre  Boa  ,  tel  que  Ta  circonscrit 
Daudin  ,  estl'un  des  plus  naturels. Cet 
auteur  en  a  séparé  quelques  espèces 
pour  former  les  genres  Acanthophis  , 
Coralle ,  Hurialh  et  Python  ,  qui  nous 
paraissent  devoir  être  conservés.  Cu- 
vier,  qui  place  les  deux  derniers  par- 
mi les  Couleuvres  ,  pense  qu'ils  ne 
sont  fondés  que  sur  des  anomalies  , 
ot  confond  comme  sous-gcnres  par- 
Tiii  les  Boas,  les  Erix  et  1  Erpeton. 
Cependant  quels  qiuî  soient  les  rap- 
ports qui  existent  entre  les  Serpens  , 
il  est  difficile  de  supposer  que  la  na- 
ture ait  rapproché  aussi  intimement 
des  Géans  et  des  Pygmées.  Si  les 
Boas  sont  les  plus  grandsdesReptiles, 
les  deux  genres  qu'en  sépara  Daudin 
îiont  de  véritables  nains  ,  extraits 
du  genic  Orvet  qui  n'a  jamais  conle- 
nu  que  de  petites  espèces.  Quoi  qu'il 
en  soit,  en  adoptant  la  classilicaliou 
de  Daudiu  ,  nous  n'omettrons  pas  de 
mentionner  que  Blainville  a  le  pre- 
mier observé  le  nombre  des  vertè- 
bres dans  léi  Animaux  de  ce  genre  ;  ce 
nombre  est  plus  considérable  que 
dans  les  autres  Serpens  ,  et  rend  comp- 
te de  la  prodigieuse  force  des  Boas. 

Il  y  a  beaucoup  d'incertitudes  sur 
la  patrie  des  Boas  et  sur  les  véritables 
caractères  par  lesquels  on  pourrait 
distinguer  leurs  espèces.  Celles-ci , 
établies  sur  des  peaux  desséchées  ou 
sm'de  jeunes  individus  conservésdans 
l'esprit-de-vin,  ont  souvent  été  re- 
gardées comme  communes  aux  ré- 
gions les  plus  éloignées  des  deux 
mondes.  Cependant,  à  mesure  qu'on 
observe  plus  soigneusement  les  l\ep- 
tiles  ,  on  croit  s'apercevoir  que  les  vé~ 
ritables  Boas  sont  propres  au  nouveau 
continent.  Laurentini  et  Latreille  ont 
débrouillé  ce  chaos.  Entre  une  dou- 
zaine d'espèces  à  peu  près  constatées  , 


BOA 

nous  citerons  les  suivantes  comme  les 
plus  remarquables  . 

Le  Devin  ,Boa  Cunstrictor,  L.  ,Lac- 
Scrp. ,  p.  538  ,  pi.  i6.  Encyc.  Serp. , 
pi.  5.  Séba.  1 .  pi.  56,  f.  r>  et  lox  ,  f .  i . 
Ce  Boa  habite  les  contrées  chaudes  de 
l'Amérique,  notamment  la  Guiane  , 
et  jamais  l'ancien  continent.  On  a 
ma  là  propos  regardé  quelques  grands 
Serpens  comme  des  individus  ou  des 
variétés  de  son  espèce.  Sa  tète  est  en 
forme  de  cœur  ;  sa  lèvre  snpéi  ieure 
est  bordée  d'écaillés  imitant  des  den- 
telures ;  son  corps  est  élégamment 
varié  de  gris  ,  de  blanc,  de  noir  et  de 
rouge.  Il  offre  sur  le  dos  une  sorte 
de  dessin  en  chaîne  ,  qui ,  clans  ce 
Serpent,  ajoute' la  beauté  à  la  force. 
De  telles  qualités  lui  ont  valu  chez 
les  Sauvages  un  culte,  que  l'homme 
rend  partout  volontiers  à  l'alliance 
de  la  force  et  de  la  beauté.  On  adore 
enplusieurspayslcBoa  Devin  sous  les 
noms  de  Xaxathua  ou  Xalxaûiua  , 
noms  qui  signifient  au  Mexique  Em- 
pereur, de  Éoiguacii ,  Giboya  r.u  Ji- 
boya  ,  et  Jauca  Acanga  ,  qui  répond 
à  Reine  des  Serpens  ,  chez  les  Brasi- 
lions.  — C'est  à  tort  qu'on  a  cru  que 
saint  Jérôme  a  vaitdésignél'Ophidicn  , 
dont  il  est  ici  question  ,  sous  le  nom. 
de  Dragon ,  dans  sa  vie  de  saint  Hi- 
larion.  Saint  Jérôme  n'a  pu  connaître 
aucun  Animald' Amérique.  —  Plaques 
ventrales  24o-248.  Plaques  anales  ,  6o. 

Le  Boa  Géant,  Boa  Gigas.  C'est 
Latreiile  qui,  le  premier  ,  a  reconnu 
que  cette  espèce,  la  plus  grande  de 
toutes  ,  y  compris  même  la  précéden- 
te ,  différait  de  toutes  les  autres  Elle 
habite  les  mêmes  pays  ,  et  paraît  être 
celle  qu'on  nomme  à  Cayenne  la  Dé- 
ponc.  Elle  n'a  point  été  figurée.  Ses 
écailles  sont  carrées  :  une  suite  de 
grandes  taches  ovales  ,  d'un  brun  noi- 
râtre ,  disposées  transversalement 
deux  à  deux  ,  règne  le  long  du  dos.  PI. 
V.  25o.  P.  A.  178. 

L'Aeoma  ^Boa  Cenchris ,  L.Seb.  i . 

El.  56  ,  f.  4.  Le  Porte-Anneau  de 
laudin.  Sa  tête  est  ovale,  marquée 
dans  toute  sa  longueur  de  cinq  ban- 
delettes brunes.  Les  lèvres  sont  cré- 
nelées. Le  corps  est  d'un  jaune  clair 


BOA 

avec  des  taches  rondes  entourées  d'un 
cercle  gris.  Ce  Boa  habite  Surinam.  Le 
nom  deCenchris,  appliqué  sans  raison 
sulfisanteà  un  Animal  de  l'Amérique, 
désignait  dans  l'antiquité  un  Serpent 
agile  ,  jaunâtre  et  taclieté ,  et  l'on  ne 
conçoit  guère  comment ,  sur  cette 
conformité  de  noms,  Bonnaterre,  en 
décrivant  le  Cenchris  de  Linné ,  lui 
applique  des  vers  de  Lucain  et  de 
Nicander.  Plaques  ventrales  263,  pi. 
anales  57. 

Le  ScYTALE ,  Boa  Scytale,\j.  Man- 
geur de  Chèvres.  Encyc.  Scrp.,  pi.  6, 
f.  7.  L'Anacondo  de  Daudin.  Cette 
espèce ,  plus  petite  que  les  précé- 
dentes ,  qui  vit  beaucoup  plus  de 
Grenouilles  et  d'Animaux  aquati- 
ques que  de  Bétail,  habite  près  des 
eaux  dans  les  parties  chaudes  du 
Nouveau -Monde;  se  fixant  par  la 
queue  à  quelque  corps  submergé  ,  il 
se  laisse  flotter  au  courant,  attendant 
ainsi  sa  proie  qu'il  enlace  quand  elle 
vient  boire.  Il  n'est  point  à  craindre 
pour  l'homme  qui  se  nourrit  de  sa 
chair.  Sa  tète  est  oblongue ,  presque 
cylindrique  et  amincie  par  devant. Son 
corps  est  d'un  vert  de  mer  avec  des 
taches  parsemées  sur  le  dos  ,  demi- 
circulaires  et  dont  le  milieu  est  blanc, 
r.  V.  a5o.  P.  A.  26-70. 

Le  Mangeur  de  Rats,  Boa  muri-~ 
na,  L.  Encyc.  Serp.  pi.  6.  f.  6.  D'a- 
près Séba  ,  2,  pi.  29.  f.  1.  Cette  espèce 
a  tant  de  rapports  avec  la  précédente, 
queCuvierles  réunit  sous  le  nomd'A- 
nacondo.  Cependant  il  y  a  trop  de  dif- 
férence dans  la  forme  et  la  disposition 
des  taches,  pour  qu'on  ne  les  doive  pas 
séparer.  Les  mœurs  de  ces  Animaux 
et  les  contrées  qu'ils  habitent  sont  les 
mêmes.  P.  V.  234.  P.  A.  65-69. 

La  Broderie  de  Lacépè  Je  ,  Serp. , 
p.  38 1.  Boa  hortulana ,  L.  Séba,  2. 
T.  74  1  et  84  1.  La  Panthère  , 
Encyc.  Serp.  pi.  5  f .  2  ,  l'Elégant  de 
Daudin.  Ce  Boa,  qui  poursuit  les 
Rats  et  s'en  nouriit,  est  l'une  des 
plus  belles  espèces  ;  sa  tète  est  mar- 
quée de  petites  raies ,  et  son  corps 
varié  de  taches  de  toutes  les  cou- 
leurs. P.  V.  290.  P.  A.  128, 

Le  Mangeur  de  Gjiiens,  Boa  ca- 


BOA  555 

nina.  Bojobi, Lacép.  Serp., p.  098,  pi. 
17.  L.  Encyc.  Serp.,  pi.  2.  f.  2.  Sa 
tête  est  en  forme  de  cœur;  sa  lèvro 
supérieure  est  échancrée  sur  les  cô- 
tés; le  corps,  qui  est  de  couleur  verdà- 
Ire, est  marquéde  taches  en  anneaux. 
Il  habite  le  Brésil ,  ou  l'on  a  remar- 
qué qu'il  préférait  les  Chiens  à  toute 
autre  nourriture.  On  ne  la  retrouve 
poiul  à  Ccylan,  ainsi  qu'on  l'a  avan- 
ce  ;  le  Serpent  de  cette  île ,  qu'on  a  re- 
gardé comme  identique,  n'appartient 
seulement  pas  au  même  sous-genre, 
P.V.  2o3-2o8.P.A.  77-79. — L'ILpnale 
de  Lacépède  ne  serait  ,  selon  Cuvier  , 
qu'un  jeune  individu  du  Boa  dont  il 
est  question.  Il  ne  serait  pas  dans 
cette  hypothèse  Vllijmale  de  Linné 
qui  est  un  Serpent  d'Asie,  et  qui 
n'est  peut-être  pas  un  véritable  Boa. 
Schneider  et  Russel  ont  encore 
mentionné  plusieurs  espèces  de  Boas 
sous  les  noms  de  phrygia  ,  carinata  , 
oceUata  ,  vipeiina ,  reticulata  ,  ame-' 
thystina  ,  orbiculata  et  Tigris  ,  dont 
la  plupart  avaient  été  figurés  par 
Séba.  Le  Boa  turc  d'Olivier  fait  au- 
jourd'hui partie  du  genre  Erix.  Le 
Boa  de  Mercm  constitue  le  genre  Co- 
ralle,  et  le  Boa  anguiforme  ,  le  genre 
Clothonie.  Le  Boa  à  grosses  paupières 
est  le  même  Serpent  que  l'Acantho- 
phis.  (c; 

BOA.  BOT.  PiiAN.  Nom  collectif  des 
fruits  dans  la  langue  malaise  ,  et  dont 
est  venu  Vga  des  Malegaches.  Ce  mot 
sert  de  base  à  beaucoup  de  noms  de 
Végétaux  asiatiques.  AuxPhilippines, 
ce  nom  de  Boa  est  particulièrementap- 
pliqué  au  Longanier ,  espèce  du  genre 
Euphoria.  Z"-^.  ce  mot.  (b.) 

BOAAIDet  BOITA,  mam.  Dont  la 
femelle  se  nomme  Gaa-Fe.  Syn.  de 
Putois  en  Laponie.  (b.) 

BOABAB.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Baobab.  T^.  ce  mot.  (b.) 

BOADSCHIE.  Boadschi a.  BOT. 
PHAN.  Syn.  de  Peltaria,  L.  ^.  Cly- 
PÉOLE.  (b.) 

BOAJA-HOETAN.  Syn.  d'Iguane  à 
Malaca.  (b.) 

BOA-KELAOR.  eot.  phan.  Syn. 
de  Guilandina  Muringa^li.         (b.) 


356  BOB 

BOA-MASSI.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Ziziphus  Uneatus,lj.  /^.Jujubier. 
On  donne  aussi  ce  nom  à  un  autre 
Arbre  d'Amboine.  P^.  Amassi.     (b.) 

BOAR.MAM.  Syn.anglaisdeYerat. 
F'.  Cochon.  (b.) 

BOARIN  A  ET  BOARULA.  ois.  (Al- 
drovande.)  Noms  de  la  Bergeronette 
tachetée,  Motacilla  ncevia,  L.  dans 
divers  âges.  On  appelle  aussi  Boarina 
et  Bavarina  la  Farlouse  ,  Alauda 
pratensis ,  L .  /^.  Pitpit  .  (b  .  ) 

BOARINO  DELLA  STELLA,  ois, 
Sjn.  du  ïxoxteVei ,  Motacilla  Regulus , 
L.  /^.Sylvie.  (dr..z.) 

BOARULA.  OIS.  Espèce  de  Berge- 
ronette. /^.  ce  mot.  (b.) 

*  BOASBAS ,  BOBOA  et  BOBOAS. 
BOT,  PHAN.  Noms  vulgaires  du  Lon- 
ganier  aux  Philippines.  /^.Euphoria. 

BOBAC  ,B0BAK  ouBOBUK.  mam. 
Mus  Bobac.  (Pallas.)  Syn.  polonais 
d'une  espèce  de  Marmotte.  J^.  ce  mot. 
BomareécritaussijSo^aywe.  (a.d..ns.) 

BOBARA  etBOBORA.  bot.  phan. 
Noms  que  les  Portugais  de  l'Inde  don- 
nent à  diverses  Cucurbitacées  qu'on 
appelle  aussi  Babora.  (b.) 

BOBARTIA.BOT.  phan.  Linné  avait 
établi  sous  ce  nom  un  genre  qui  a  été 
supprimé  d'après  un  examen  plus  at- 
tentif. Schumacher  et  Willdenow  en 
font  une  espèce  de  Morœa  qu'ils  nom- 
ment spathacea ,  à  cause  de  la  spathe 
de  deux  folioles  qui  termine  sa  hampe 
et  enveloppe  le  capitule  des  fleurs  en- 
touré de  spathes  plus  petites  et  subu- 
lées.  Persoon  le  réunit  au  genre  Sisy- 
rinchium.  /^.  Mor^a.  (a.d.  j.) 

BOBOA  ET  BOBOAS.  bot.  phan. 

ï^.  BoASBAS. 

BOBLmoll.  (Adanson.)  Syn.  àeVo- 
lutaPersicula,  L.  V.  Margineei-e.(b.) 

BOBOS,  rept.  oph.  Nom  de  pays 
d'un  Serpent  des  Philippines  de  la  plus 
grande  taille,  que  l'on  présume  ap- 
partenir au  genre  Boa ,  et  que  nous 
croyons  devoir  être  un  Python,    (b.) 

BOBR.  MA.M.  Syn.  polonais  de  Cas- 
tor et  de   Loutre  au  Kamtschatka. 


BOC 

BOBRY  MORSKL  MAM.  C'est-à- 
dire  Castor  de  mer.  Nom  russe  de  la 
Loutre  de  mer,  /^.  Loutre,  (.4..D..NS.) 

BOBU  ou  BOMBU.  (Hennann.)  7^. 
Decadia.  C'est  aussi  une  Fougère  de 
l'île  de  Ceylan,  également  appeiéeJ?o- 
homba  et  Boliwn.  On  croit  que  cette 
Fougère  appartient  au  genre  Adian- 
the.  (b.) 

BOBUK.  MAM.  V.  Bobac. 

BOB-WHITE.  OIS.  Syn.  de  Colin 
Colénicui ,  Tetrao  mexicanus ,  L.  dans 
l'Amérique  septentrionale  P".  Per- 
drix. (dr,.z.) 

BOCA.  POIS.  Syn.  présumé  de  Spare 
Bogiie  chez  les  anciens.  (b.) 

BOCAMÈLE.  MAM.  (Cetti  et  Azuni.) 
Syn.  sarde  de  Putois,  f^.  Marte,  (b.) 

BOCCA  IN  CAPO.  POIS.  Syn.  d'U- 
ranoscope.  y.  ce  mot.  (b  ) 

BOCCAS.  POIS.  Espèce  du  genre 
Scombre.  F",  ce  mot.  (b.) 

BOCCONIA.  bot.  phan.  Genre  de 
la  famille  des  Papavéracées ,  Dodécan- 
drie  Monogynie ,  L.  Le  calice  est  com- 
posé de  deux  sépales  ovales  et  cadu- 
ques :  il  n'y  a  pas  de  pétales.  Les 
étamines,  dont  le  nombre,  toujours 
multiple  de  quatre,  varie  de  huit  à 
vingt-quatre  ,  suivant  les  espèces ,  pré- 
sentent des  filets  très-courts,  des  an- 
thères longues  et  linéaires  ;  l'ovaire 
est  im  peu  stipite  et  surmonte  de 
deux  stigmates  étalés.  Le  fruit  est  une 
capsule  elliptique  et  comprimée  qui  se 
sépare  de  la  base  au  sommet  en  deux 
valves ,  et  dont  le  placenta  persiste 
sous  forme  d'un  anneau  mince;  au 
fond  de  cette  capsule  est  attachée  une 
graine  dressée,  aontle  tégument,  crus- 
tacé,  est  parcouru  par  un  hy  le  filiforme 
et  qu'enveloppe  iuférieurement  une 
pulpe  molle  ;  l'embryon  ,  très-petit  et 
dressé  ,  est  logé  à  la  base  d'un  péris- 
perme  charnu.  Ce  genre  a  attiré  l'at- 
tention des  botanistes  par  deux  carac- 
tères qui  semblent ,  au  premier  coup- 
d'ceil,  des  anomalies,  savoir  :  l'exis- 
tence d'une  graine  unique,  et  l'absence 
de  pétales  ;  mais  il  est  vraisemblable 
que  la  capsiile  n'est  mouospei'me  que 


BOC 

par  avortement ,  et  le  défaut  de  pétales 
est  en  quelque  sorte  compensé  par  la 
persislence  des  quatre  fdels  exté- 
rieurs qui  tombent  au  même  instant 
que  le  calice.  Les  espèces  de  ce  genre 
sont ,  comme  la  Chélidoinc  dont  elles 
se  rapprochent ,  remplies  d'un  suc 
)aunâtre.  Leurs  feuilles  sont  alternes 
et  pétiolées  ;  leurs  fleurs  disposées  en 

Eanicules  terminales ,  parsemées  de 
ractées  à  la  base  des  pédoncules  gé- 
néraux et  partiels.  On  n'en  a  jusqu'ici 
décrit  que  trois  :  deux  sont  des  Aroris- 
seaux  originaires  d'Amérique  ;  l'un  , 
le  Bucconiaf/vtescens,  ayant  huit  ou 
douze  ou  seize  étamines  et  des  feuilles 
pinnatifideSjestcultivédanslesjardins 
de  botanique  et  figuré  par  Lamarck. 
(111.  tab.  094  );  l'autre,  le  5.  integrifo- 
//û,  ayant  vingt  étamines  etdes  feuilles 
entières  ou  à  peine  crénelées ,  est  fi- 
guré tab.  55  des  Plantes  équinoxiales 
de  Humboldt  et  Bonpland  ;  la  troi- 
sième, oii  l'on  compte  vingt-quatre 
étamines,  est  le  B.  cordata,  Plante 
herbacée,  originaire  de  la  Chine. 

(A.  D.  J.) 

*  BOCHIMAN.  MAii.  Espèce  du 
genre  Homme.  J^.  ce  mot.     (fI/..s.) 

BOCHIR.  REtT.  OPH.  (Séba  ,  T.  11. 
p.  38.  f.  5.)  Espèce  de  Serpent  d'E- 
gypte du  genre  Couleuvre.  (b.) 

BOCHO.  BOT.  PHAN.  r.  BUKKU. 

BOCHTAY.  BOT.  PHAN.  (Nichol- 
sonî  )  ]Nom  caraïbe  d'un  Eupatoire  in- 
détei-miné.  (b.) 

BOCIAN-CZARNI.  ois.  Syn.  de 
Cigogne  commune, ^/ï/ea  Ciconia,  L. 
en  Pologne.  /^.  Cigogne.      (dr..z.) 

BOCK.  MAM.  Dans  les  idiomes  tu- 
desques  c'est  le  Bouc.  Ce  nom  sert  de 
racine  aux  noms  d'un  grand  nombre 
de  Mammifères  des  genres  Antilope  et 
Chèvre.  P'.  ces  mots.  (b.) 

*  BOCKÈME.  BOT.  PHAN.  P\  BoN- 
KOM. 

BOCKL\.  BOT.  PHAN.  Nom  donné 

Ear  Scopoli  et  Necker  à  un  genre  éta- 
li  par  Aublet  sous  celui  de  Mouiiria. 
V.  ce  mot.  (a.  d.  j.; 

BOCKSHOORN.  bot.  phan.  Syn. 


BOD  35t 

de  Bignonia  spathacea,  L.  chez  les 
Hollandais  de  l'Inde     /'.  Bignone. 

(B.) 

BOCO. BOT.  PHAN.  (Aublet.) Grand 
Arbre  indéterminé  de  la  Guiane,  dont 
le  bois  est  dur  ,  veiné  de  vert  et  de 
brun ,  et  employé  pour  faire  des 
meubles.  (b.) 

BOCULA  CERVINA.  mam.  Syn. 
de  Bubale.  F'.  Antilope.  (b.) 

BODDAERT.  pois.  Espècedu  genre 
Gobie.  P~.  ce  mot.  C'est  aussi  l'iiolo- 
centre-Duc  de  Lacépède,  et  point  un 
Acanthopode.  (b.) 

BODEREAU.  pois.  Nom  au'on 
donne  aux  jeunes  Vives  sur  quelques 
côtes.  (B.) 

*BODHAAMU.  bot.  phan.  /^. 
Badhaamu. 

BODIAN.  .Sof//a«tts.  pois.  Genre  de 
l'ordre  des  Acantlioptérygiens,  famille 
des  Percoïdes,  de  la  tribu  de  ceux  qui 
ont  les  dents  en  crochet.  Les  Bodians 
appartiennent  aux  ïhorachiques  de 
Linné  ,  et  sont  caractérisés  par  plu- 
sieurs aiguillonsaux  opercules  ,  tandis 
que  les  prépercules  ne  sont  pas  den- 
tés ;  une  seule  nageoire  dorsale  règne 
sur  leur  coi^ps ,  dont  la  physionomie 
est  assez  celle  des  genres  voisins.  Le 
nom  de  Bodian  vient  des  Espagnols 
et  des  Portugais ,  qui  l'appliquaient  à 
des  Labres  exotiques  brasiliens;  Bloch 
l'ayant  restreint  à  une  espèce  qui  est 
devenue  type,  il  a  été  employé  comme 
générique.  Un  assez  grand  nombre  de 
Bodians  sont  connus  et  répartis  dans 
les  trois  sections  suivantes. Leur  chair 
est  estimée. 

f  Espèces  qui  ont  trois  piquans  à- 
chaque  opercule.  Les  principales 
sont  le  Bodianus  guttalus  de  Bloch  , 
et  le  Bœnak  de  Schneider.  Quelcjues 
Labres  et  Perches  des  auteurs  se  vien- 
nent ranger  dans  cette  section. 

f  f  Espèces  à  deux  piquans.  Nous  ne 
connaissons  que  le  Bodianus  argen- 
teus  qui  lentre  dans  cette  section ,  et 
qui  soit  européen,  s'il  est  vrai  qu'elle 
habite  la  Méditerranée,  comme  on  le 
croit  sans  en  être  certain. 

fff  Espèces  à  un  seul  piquant.  LeS' 


B58  BOE 

Bodianus  Jya ,  Jpua  et  fasciatus  de 
Bloch ,  avec  des  Poissons  épais,  jusque 
ici  dans  d'autres  genres,  viennent  s'y 
placer. 

On  a  encore  subdivisé  en  deux  sec- 
tions le  genre  des  Bodians,  selon  qu'ils 
ont  la  queue  arrondie  et  entière  ou 
fourchue  en  croissant.  Les  Bodians 
OEillère  ,  Jaguar,  Bloch  ,  argenté  , 
Aya,  de  Fischer,  Vivanet,  etc. ,  font 
partie  de  la  seconde.  Les  Bodians  Ro- 
gaa,  lunaire,  Bœnak,  Apua,  etc.,  ren- 
trent dans  la  première.  (b.) 

BODIANO  VERMEJHO.  pois. 
Syn.  portugais  de  Bodian  Bloch,  au 
Brésil.  P .  Bodian.  (b.'> 

BODTY.  BEPT.  OPH.  Syn.  d'Am- 
phisbène.  V.  ce  mot. 

BOEBERA.  bot.  phan.  Genre  de 
la  famille  des  Corymbileres  de  Jus- 
sieu,  caractérisé  par  un  involucre  hé- 
misphérique ,  double  et  divisé  profon- 
dément l'un  et  l'autreen  plusieurs  par- 
ties ;  un  réceptacle  nu  ;  des  fleurs 
radiées,  dont  le  centre  est  occupé  par 
des  fleurons  tubuleux,  hermaphro- 
dites ,  la  circonféience  par  des  demi- 
fleurons  femelles;  des  anthères  nues 
à  leur  base  ;  des  akènes  couronnés  par 
des  aigrettes  de  poils  fascicules.  Il 
comprend  des  Plantes  herbacées  ,  à 
feuilles  alternes  ou  opposées,  profon- 
dément pinnatifides  ;  à  fleurs  termi- 
nales et  pédonculées,  dont  le  rayon 
offre  une  couleur  jaune  ou  orangée. 
Des  glandes  éparses  sur  les  feuilles  et 
plus  encore  sur  les  involucres  ,  leur 
donnent  une  odeur  forte  et  pénétrante. 
On  en  connaît  trois  espèces  origi- 
naires de  l'Amérique  septentrionale, 
où  elles  ont  été  recueillies  par  Michaux 
et  par  de  Humboldt.  Les  feuilles  du 
Boebera  chrysanthemoides  de  Willde- 
now,  Tagetes  jmpposa  de  Michaux  , 
sont  bipinnatifides  ;  celles  des  deux 
autres  snnplement  pinnatifides.  L'une 
est  le  B.  porop/ij l/um  j'WiWà. ,  qui 
présente  un  double  involucre  à  divi- 
sions nombreuses  ,  ciliées  dans  celui 
qui  est  extérieur  ;  l'autre  ,  le  B.  fastl- 
giata  de  Kunth ,  oii  ces  divisions,  au 
nombre  de  six  ou  sept ,  sont  entières. 
Ce  genre  estlc  Dyssodia  de  Cavanilles, 


BOE 

et  peut-être  doit-on  y  rapporter  aussi 
Vjster  pinnatus  du  même  auteur. 

(A.D.  ï.) 

BOEDLTNG  ou  BAELING.  bot. 
CRYPT.  Noms  allemands  d'Agarics 
laiteux  et  acres  qui  n'en  sont  pas 
moins  mangeables  pour  les  paysans 
de  la  Bavière  et  pour  ceux  de  quelques 
autres  pays.  (b.) 

BOEFFIARD.  ois.  r.  Bafiard. 

BOEGLO.  BOT.  PiiAN.  Syn.  java- 
nais de  Bignonia  indica ,  L.  V".  Bi- 
GNONE.  (b.) 

BOEHEIMLE.  ois,  Syn.  du  Ja- 
seur, ^mpelis  Garrulus,\j.  en  Allema- 
gne.  /^.  JaSEUR.  (DR..Z.) 

BOEHMÈRE.     bot.     phan.    r. 

Bœ  H  MER  TE. 

BOEHMERIE.  Boehmeria.  bot. 
PHAN.  Ce  genre ,  de  la  famille  natu- 
relle des  Urticées,  a  été  établi  par  Jac- 
quin ,  puis  réuni  par  Linné  au  genre 
Caturus ,  et  enfin  rétabli  par  Jussieu 
et  par  Kunth ,  qui ,  dans  les  Noua 
Gênera  et Species  de  De  Humboldt ,  en 
a  décrit  six  espèces  nouvelles.  Les  es- 
pèces de  ce  genre  sont  tantôt  herba- 
cées ,  lantôtsous-frutescentes, portant 
des  feuilles  alternes  ou  opposées  ,  mar- 
quées de  nervures  très-prononcées  et 
accompagnées  de  stipules.  Leurs 
fleurs ,  qui  sont  monoïques  ou  même 
dioïques  ,  sont  axillaires  et  forment 
des  espèces  de  capitules  ou  des  épis. 
Dans  les  fleuis  mâles ,  le  calice  est 
tubuleux  ,  à  trois  ou  quatre  divisions 
profondes  ;  le  nombre  des  étamines 
est  égal  à  celui  des  lobes  du  calice  ; 
les  fleurs  femelles  ont  le  calice  sim- 
plement denté  à  son  sommet;  l'ovaire 
simple ,  surmonté  d'un  style  grêle  que 
termine  un  stigmate  simple.  Le  fruit 
est  un  akène  renfermé  dans  l'intérieur 
du  calice  qui  se  resserre  dans  sa  par- 
tie supérieure.  Les  Boehmeiies  sont 
presque  toutes  originaires  du  Nou- 
veau-Monde, (a.  r.) 

BOEHMERLE.  ois.  r.  Beemerle. 

BOELON-BAWANS.  bot.  phan. 
Syn.  javan  de  Croton  sebiferum  ,  L. 
^.  Sapium.  (a.  d.  j.) 

BOEMIN.  bot.  phan.  Syn.  de  Pi- 
ment dans  les  Petites-Antilles,     (b.) 

BOEMYCE.    bot.    cuypt.    Même 


BΠ

chose  que  Béomy  ce.  V.  ce  mot.  (ad.b.) 

BOENAC.  POTS.  Même  chose  que 
Bœnac.  V.  ce  mot.  (b.) 

BOERHAAVIE.  Boerhaavia.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  ,  dcdié  par  Linné  à 
l'illustre  Boerhaave,  appartient  à  la 
famille  naturelle  des  Nyctaginées.  Ses 
fleurs  sont  réunies  dans  un  involucre 
compose  de  folioles  caduques  et  en  for- 
me d'écaillés.  Leur  calice,  tubuleux 
et  rétréci  vers  son  milieu ,  offre  à  son 
limbe  cinq  divisions  anguleuses  et 
caduques.  Le  nombie  des  étamines 
varie  d'une  à  quatre.  Le  fruit  est  un 
petit  akène  entièrement  recouvert  et 
caché  par  le  tube  du  calice  qui  est 
anguleux.  Ce  genre  se  compose  d'en- 
viron une  trentaine  d'espèces  qui 
toutes  sont  des  Plantes  herbacées  ou 
sous-frutescentes,  ayant  les  feuilles 
opposées ,  les  fleurs  petites  ,  disposées 
en  ombelles ,  souvent  paniculées  ,  et 

3ui  croissent  en  Araéiique ,  dans  l'In- 
e,  et  en  Afrique. 

On  doit  retirer  de  ce  genre  le  Boe- 
rhaavia  fl/'iore5ce«s  de Ca vanilles,  qui 
constitue  un  genre  nouveau  et  dis- 
tinct des  véritables  Boerhaavies  par 
ses  étamines  constamment  au  nombre 
de  dix ,  son  ovaire  pédicellé  et  son 
style  latéral.  (a.  h.) 

BOESCHAA.  OIS.  Syn.  de  Peleca- 
nus  Onocivtalus ,  L.  K.  Pélican,  (b.) 

BOETSOI.  MAM.  Nom  du  Renne 
chez  les  Lapons.  /^.  Cerf.  (b.) 

BOEUF.  Bos.  MAM.  Genre  de  Ru- 
minans  à  coi'nes  creuses,  caractérisé  : 
par  un  long  fanon  ou  replis  de  la  peau 
sous  le  col  ;  par  la  largeur  du  mufle  ; 
par  l'existence  ,  dans  les  deux  sexes  , 
de  cornes  dirigées  de  côté  et  revenant 
vers  le  haut  ou  en  avant  en  forme  de 
croissant. — Buffon  n'a  distingué  que 
deux  espèces  dans  ce  genre,  le  Bœuf  et 
le  Buffle.  11  veut  (Suppl.  v,  page 
025)  que  le  Bœuf  sauvage,  souche  du 
Bœuf  domestique,  l'Auiochs  de  l'Asie 
et  de  l'Europe  ,  le  Bison  d'Amérique  , 
le  Zébu  d'Afrique  et  des  Indes,  ne 
soient  que  des  variétés  d'une  espèce 
unique  produites  par  le  climat.  11 
veut  que  la  bosse  des  Bisons  et  des 


BΠ 359 

Zébus  soit  un  stigmate  d'esclavage 
renforcé  par  l'excès  de  nourriture  ; 
il  veut  encore  que  l'espèce  sauvage 
bossue   descende    de   Bœufs   bossUs 
échappés  à  la  domesticité  ;   que  dans 
l'état  sauvage  la  bosse  se  soit  renfor- 
cée ;  que  ce  soit  là  la  variété  qui  serait 
passée  en  Amérique  ;  qu'une  preuve 
de  l'unité  d'espèce  du  Bison  américain 
et  de  l'Aurochs ,  c'est  que  tous  deux 
portent  le  Musc;  et  ,  méconnaissant 
la  distinction  déjà  faite  de  ces  deux 
espèces  par  Charlevoix   et  d'autres 
voyageurs,  il  confond  le  Bœuf  mus- 
qué  et  le  Bison  ;  puis,  oubliant  ce 
qu'il  dit  du  Bison   dont  il  prolonge 
l'habitation  jusque  sous  le  pôle  à  la 
place   du   Bœuf  musqué  ,   il   établit 
que  la  race  de  l'Aurochs  occupe  les 
zones  froides ,  et  celle  du  Bison  les 
zones   chaudes  ;    que  tous  les  Bœufs 
domestiques   sans  bosses  descendent 
de    l'Aurochs  ,  et  tous  les  Bœufs  à 
bosses  des  Bisons.  Toute  l'éloquence 
de  Buffon  ne  peut  faire  que  ces  asser- 
tions aient  le  moindre  fondement. — 
Pallas  (  T.  XIII.  Nov.  Comm.  Petr.  )  a 
décrit  des  crânes  appartenant  à  une 
espèce  de  Buffle  aujourd'hui  perdue  , 
et  qui  se  trouvent  en  Sibérie  depuis  le 
Jaïk  jusqu'à  l'Anadir;  dans  ce  même 
espace  il  n'existe  aujourd'huini  Buffle 
ni  Aurochs.  Par  sa  grandeur  et  par 
l'arc  saillant  de  l'occipital  en  arrière 
des  cornes,  le  crâne  de  cette  espèce 
est  différent  de  celui  des  Buffles  au- 
jourd'hui vivans.  Dans  leï.  xvii  des 
l^ov.  Comm.  Petr.,  Pallas  a  déterminé 
sur  des  crânes  trouvés  à  la  surface  du 
rivage,  près  de  l'embouchure  del'Obi, 
une   espèce  de  Bœuf  non  décrite  et 
qu'il   a  rapportée  au  Bœuf  musqué 
de  Charlevoix  et  de  Pennant;  et  enfin, 
dans  le  tome  2  des  Actes  de  St.-Pé- 
tersbourg ,  détaillant  tous  les  faits  re- 
latifs à  l'Aurochs,  au  Bison ,  au  Bœuf 
musqué  et  à  l'Yack,  il  en  établit  qua- 
tre espèces  distinctes,  confondant  en 
une  seule  le  Bison  et  l'Aurochs;  il  ré- 
fute l'erreur    de  Buffon  qui   admet 
dans  l'Aurochs  d'Europe  deux  varié- 
tés, rUrus  et  le  Bison.  Buffon  a  été 
induit  en  erreur  d'après  les  écrivains 
anciens,  à  commencer  par  Pline,  par 


Uo 


BQE 


le  mot  germain  Blsem,  désignant 
l'odeur  musquée  des  vieux  Aurochs, 
et  latinisé  dans  le  nom  de  Bison. 
Mais  tout  en  reconnaissant  que  ni 
l'Aurochs  ni  le  Bison  n'existent  sur 
toute  l'étendue  de  l'Asie  boréale  ou 
moyenne  ,  Pallas  n'en  persiste  pas 
moins  à  croire  avec  Buffon  que  l'Au- 
rochs et  le  vrai  Bison  américain 
seraient  les  variétés  d'une  espèce  uni- 
t}ue  altérée  par  un  nouveau  climat,  et 
il  indique  le  trajet  de  leur  émigration 
par  des  communications  anciennes 
entre  l'Europe  et  l'Amérique,  com- 
munications dont  il  ne  reste  que  des 
débris  dans  les  îles  Schelland,Feroë  et 
l'Islande.  Il  admet  que  l'Aurochs  est 
la  souche  primitive  sauvage  du  Bœuf 
aujourd'hui  domestique.  U  résulte 
donc  des  travaux  de  Pallas ,  que  notre 
Bœufdomestique,rAurochs,  le  Bison, 
seraient  d'espèce  identique,  et  le  Bœuf 
musqué ,  l'Yack ,  le  Buffle  asiatique  et 
le  Buffle  du  Cap  autant  d'espèces  dis- 
tinctes; il  n'y  avait  donc  avant  Cuvier 
que  cinq  espèces  vivantes  déterminées 
dans  le  genre  Bœuf  ,  plus  le  grand 
Buffle  fossile  de  Sibérie.  Dans  le  Dic- 
tionnaire des  Sciences  naturelles ,  Cu- 
vier en  distingue  huit  espèces  :  il  sé- 
pare l'Aurochs  du  Bison,  et  établit 
deux  autres  espèces,  le  Buffle  Arni  et 
le  Taureau  domestique  dont  il  voit  la 
souche,  non  dans  l'Aurochs  qu'une 
paire  de  côtes  surnuméraires,  l'arc 
occipital  et  la  distance  interorbitaire 
du  iront  distinguent  de  notre  Bœuf; 
mais  dans  une  espèce  fossile  dont  les 
crânes  ont  été  trouvés  dans  les  tour- 
bières delà  France  et  de  l'Allemagne, 
et  dont  les  dimensions  égalent  celles 
des  grands  Buffles  fossiles  de  Sibérie 
découverts  par  Pallas.  Cuvier  même 
rapportait  à  l'espèce  du  Buffle  Arni 
ces  grands  crânes  fossiles.  Aujour- 
d'hui le  Cabinet  d'Anatomie  compa- 
rée, enrichi,  parles  soins  de  ce  savant, 
de  squelettes  ou  de  têtes  de  toutes  les 
espèces  vivantes  et  fossiles  moins  les 
Buffles  de  Sibérie ,  figurés  par  Pallas  , 
T. XIII  des  Nou.  Comm.  Petrop.,  mon- 
tre évidemment  que  le  Buffle  Arni  est 
Une  espèce  distincte  du  grand  Buffle 
fossile  de  Sibérie  ;  la  principale  diffé- 


BOE 
rence  est  l'absence  dans  l'Arni  de  l'arc 
occipital  du  front  plus  grand  dans  le 
Buffle  fossile  tjue  dans  l'Aurochs 
même,  et  la  brièveté  relative  des  cor- 
nes du  fossile.  Voyez  les  figures  citées 
de  Pallas  ,  où  la  tête  du  Buffle  fossile 
est  représentée  à  côté  de  celle  de  l'Au- 
rochs. Cuvier  a  donc  déterminé  trois 
espèces  inconnues  ou  méconnues 
avantlui:  i°le  grand  Taureau,  souche 
du  domestique  ;  2"  l'Arni  dont  le  crâ- 
ne ,  comparé  à  celui  du  fossile  de  Si- 
bérie,diffère,  comme  nous  venons  de  le 
dire  ;  et  le  Bison  distinct  de  l'Aurochs. 

Aucune  espèce  de  Bœuf  n'a  été  trou- 
vée dans  l'Amérique  méridionale  ;  on 
n'y  a  pas  trouvé  non  plus  de  débris 
fossiles  de  ces  Animaux.  Dans  l'Amé- 
rique du  nord,  au-delà  du  tropique, 
existe  le  Bison  caractérisé  par  quinze 
paires  de  côtes  et  par  la  disproportion 
du  train  de  derrière  avec  le  train  de 
devant  :  ces  caiactères  sont  d'une  im- 
portance bien  plus  grande  que  celle 
du  volume  et  de  la  direction  des  cor- 
nes et  la  longueur  ou  la  distribution 
des  poiJs.  Il  faut  dire  pourtant  que  le 
poil  du  Bison  est  d'une  nature  diffé- 
rente de  celle  de  l'Aurochs  ,  il  est  lai- 
neux ;  la  texture  de  la  peau  diffère 
aussi  dans  le  Bison  et  dans  l'Aurochs; 
le  cuir  est  dur  et  compact  dans  l'Au- 
rochs ,  il  est  spongieux  dans  le  Bison 
comme  dans  le  Bœuf  musqué.  Le  Bi- 
son habite  depuis  le  quarantième  de- 
gré jusqu'au  cercle  polaire  arctique  ; 
en-deçà  du  même  cercle  est  la  patrie 
du  Bœuf  musqué. 

Dans  le  nord  de  l'Asie  ,  il  n'y  a  ni 
Aurochs  ,  ni  Buffles,  ni  Bisons  ,  et  il 
ne  paraît  pas  y  en  avoir  jamais  existé; 
les  crânes  qhe  l'on  y  trouve  fossiles 
appartiennent  à  une  espèce  perdue  qui 

Faraît  avoir  occupé  aussi  le  nord  de 
Europe.  On  en  retrouve  les  débris 
dansles  mêmes  terrains  oîise  trouvent 
les  ossemensd'Eléphans  et  de  Rhino- 
céros fossiles;  elle  n'a  donc  pas  été  con- 
temporaine des  autres  espèces  dont, 
s'il  en  était  autrement,  on  devrait  re- 
trouver les  os  avec  les  leurs;  les  crânes 
analogues,  mais  si  supérieurs  en  gran- 
deur à  celui  de  notre  Taureau  domes- 
tique, que  leur  longueur  est  de  deux 


130E 

pieds  quatre  lignes  ,  sont  au  contraire 
contemporains  de  la  période  actuelle 
de  la  vie  sur  le  gloue ,  car  on  les 
trouve  dans  des  terrains  dont  la  lor- 
ination  se  continue  encore.  Comme 
les  anciens  ont  distingué  deux  espèces 
de  Bœufs  sauvajjes  en  Europe,  Cuvier 
pense,  attendu  l'existence  récente  de 
cette  espèce,quc  c'était  elle  qu'ils  ap- 
pelaient Bison.  L'espèce  en  serait 
éteinte  à  l'état  sauvage. 

Herbersteiu,  De  Lithuaniây  cap.  2; 
Mathias  à  Michow,  De  Lithuaniâ  et 
Samogitiâ,  tib.  2  ;  Martin  Cromer, 
cvêque  de  Varmia,  Ve  situPoloniœet 
^e«/ej(jo/o/«'cfl,  disent  positivcmentquc 
Te  nom  de  Bison  est  constamment  don- 
né à  l'Animal  appelé  Zubr  ou  Zumbr 
par  les  Polonais;  que  cet  Animal  est  im- 
proprement nommé  Aurochs  et  Urox 
par  les  Germains  ;  que  ces  deux  der- 
niers noms  concernent  seulement  l'U- 
r  us  ou  ïhur  des  Polonais  :  or  ,Herbens- 
teinet  Martin  Cromer  disent  aussipo- 
sitivement  que  le  Thur  ne  se  trouve 
que  dans  la  seule  Massovie  près  de 
"Varsovie,ils  citent  les  villages  chargés 
de  leur  conservation.  A  cette  époque 
l'espèce  du  Thur  était  conservée  par 
curiosité,  comme  l'est  encore  aujour- 
d'hui celle  du  Zubr  en  Lithuanie  d'a- 
près Gilibert,  jB.Te/c//.P/8/Vo/6i^.  Zool. 
vVilna,  1792.  Enfia  d'auties  obser- 
vateurs du  pays ,  cités  par  Gesner, 
le  baron  Bonarus ,  Ant.  Schnee- 
bergen  ,  désignent  par  Thur  une 
espèce  de  Bœuf  sauvage  qui  ne  dif- 
fère du  domestique  que  par  la  supé- 
riorité de  la  taille  ,  la  constance  de  la 
couleur  noire  dans  les  mâles  ,  et  un 
pelage  plus  élégant  ;  leurs  cornes  sont 
dirigées  en  avant.  Ce  dernier  caractè- 
re exclut  l'identité  avec  le  Buffle,  pré- 
sumée par  Pallas.  Cette  direction  des 
cornes  en  avant ,  cette  supéiiorité  de 
taille  ,  cette  identité  de  la  foi'me  avec 
celle  du  Bœuf  domestique,  précisées 

f)ar  desobsei-vateurs  qui  connaissaient 
e  Zubr  (notre  Aurochs),  et  qui  en 
décrivent  les  caractères  ,  ne  peuvent 
concerner  évidemment  ce  dernier 
Animal.  Le  Thur  en  diffère  donc  ; 
c'est  encore  moins  le  Buffle  dont  la 
taille  est  beaucoup  plus  basse, qui  n'a 


BOE 


â6l 


jamais  habité  un  climat  aussi  froid , 
et  qui  alors  était  bien  connu.  J.-C.Sca- 
liger,  Excrcit.  Exoteiic.  206  ad  Car- 
dan., le  décrit  aussi  exactement  que 
les  modernes  ;  il  insiste  sur  l'aplatis- 
sement de  ses  cornes.  Albert-le-Grand 
l'avaitaussidéjàbicn  caractérisé  deux 
siècles  plus  tôt;  les  auteurs  polonais 
cités,  qui  avaient  passé  plusieurs  an- 
nées en  Italie  ,  qui  par  leur  savoir  ne 
pouvaient  ignorer  les  écrits  d'Albert 
et  de  Scaliger,  et  surtout  Ilerberstein 
qui  avait  été  en  Italie  et  en  Grèce,  ne 
pouvaient  donc  prendre  l'un  pour 
l'autre.  J.-C.  Scaliger  avait  vu  des 
cornes  de  l'Urus  ;,  ou  le  Thur)  ;  il  dit 
que  rUrus  ne  diffère  en  rien  du  Tau- 
reau domestique.  Il  aurait  bien  re- 
connu une  corne  de  Buffle;  il  parle  de 
leur  usage  actuel  en  Massovie  pour 
vases  à  boire  dans  les  festins,  comme 
cnGermanie  au  tempsdeCésar;Aldro- 
vande,Ç?^a(//'.i?isw/c.p.35o,ditquele3 
cornes  de  l'Urus  sont  beaucoup  plus 
longues  que  celles  du  Bison  et  d'une 
autre  couleur:  or,  nous  ayons  vu  que 
leur  direction  est  aussi  différente. Ges- 
ner avait  vu  à  Mayence  et  à  Worms  de 
grands  crânes  de  Bœufs  sauvages  (et 
toujours  il  appelle  le  Thur,Bœuf  sau- 
vage), doubles  en  grandeur  de  ceux  des 
Bœufs  domestiques,  attachés,  quel- 
ques siècles  auparavant,  à  des  édifices 
publics.  A  la  même  époque,  le  méde- 
cin J.  Caïus  avait  vu  ,  dans  le  châ- 
teau de  Warwick  en  Angleterre  ,  de 
grands  crânes  pareils  à  ceux  que  l'on 
trouve  bien  plus  souvent  que  ceux 
d'Aurochs  dans  les  tourbières  de 
France  et  d'Allemagne  ,  et  dont  le 
front  se  termine  sur  une  ligne  droite 

f)assant  par  les  cornes  comme  dans 
es  Bœufs  domestiques.  Et  ces  crânes 
vusaWarwicketceux de  nos  tourbières 
ont  les  cornes  très-grandes,  dirigées 
en  avant.  /^.Gesner ,  Çtta(//ï//J.p.  107, 
et  Cuvier ,  Ossem.  Foss.  t.4.  —  Ces 
caractères  de  la  direction  des  cornes, 
de  la  supériorité  de  taille  ,  et,  pour  le 
répéter,  cette  ressemblance  du  Thur 
avec  les  Bœufs  domestiques,  précisée 
par  des  observateurs  qui  connais- 
saientle  Zubr  etleBuffle,  n'implique- 
t-cUc  pas  l'identité  du  Thur  avec  le 


362 


BOE 


grand  Taureau  fossile  ;  ce  grand 
Taureau  est  pour  nous  l'ancien  Urus 
de  César,  dont  l'espèce  a  été  la  pre- 
mière anéantie  parce  que  les  progrès 
de  la  civilisation  ont  été  plus  rapides 
dans  l'ouest  de  l'Europe.  Au  quinziè- 
me siècle,  elle  n'existait  pl"s  que 
dans  les  forêts  royales  de  Pologne , 
comme  l'espèce  de  l'Aurochs,  origi- 
naire de  l'est  de  l'Europe,  se  conser- 
vait, en  1778,  dans  la  forêt  de  Bialo- 
viczenski  en  Lithuanie.  Le  Buffle  in- 
troduit en  Europe  sous  le  règne  de 
Justinien,  en  ôgS,  se  trouve  aujour- 
d'hui en  Asie ,  en  Afrique  et  en  Euro- 
Fe.  Le  Buffle  du  Cap  appartient  à 
Afrique  australe  ;  il  n'y  a  pas  d'in- 
dice de  son  existence  dans  l'Afrique 
boréale.  On  verra  à  son  article  qu'il 
diffère  autant  de  l'autre  Buffle  que 
des  autres  Bœufs;  qu'en  conséquence 
on  ne  peut  attribuer  ces  différences  à 
l'influence  du  climat.  L'Arni  ne  se 
trouve  que  dans  la  partie  monta- 
gneuse de  l'Asie  méridionale,etrYack 
dont  il  paraît  qu'il  existe  plusieurs 
variétés  différentes  par  la  taille  ,  le 
chevelu  de  la  queue  et  l'existence 
des  cornes,  ne  se  rencontre  pas  hors 
de  l'Asie  centrale  circonscrite  pa»"  les 
monts  Hymalaïa  au  sud ,  les  Altaï 
et  Sayansk  au  nord  ,  et  ceux  de  Be- 
lur  à  l'ouest.  Chacune  de  ces  espèces 
est  donc  séparée  des  autres  par  les 
limites  de  son  organisation  ,  et  par 
celles  de  sa  répartition  géographique. 
Les  deux  espèces  qui  ont  le  plus  d'a- 
nalogie, l'Aurochs  et  le  Bison ,  sont  pré- 
cisément celles  que  séparent  les  plus 
grands  intervalles.  On  ne  peut  donc 
faire  dériver  l'une  de  l'autre.  Pallas  , 
embarrassé  de  l'absence  de  l'Aurochs 
dans  toute  la  Sibérie ,  et  de  ce  qu'à 
l'époque  de  la  découverte  de  l'Amé- 
rique, le  Bison  y  était  plus  nombreux 
que  l'Aurochs  ne  l'a  jamais  été  en  Eu- 
rope ;  réfléchissant  que  tous  les  Ani- 
maux communs  à  l'Amérique  et  à  l'an- 
cien continent,  les  Elans, les  Rennes, 
le  Loup,  le  Renard  ,  l'Isatis  ,"etc.,  se 
trouvent  sur  les  deux  bords  du  dé- 
troit de  Behring;  n'ayant  d'ailleurs 
pu  s'assurer  ,  par  l'examen,  de  la 
aifTérencc  du  Bison  et  de  l'Aurochs, 


BOE 

inclinait  à  le  croire  une  variété  de  ce- 
lui-ci ,  passée  en  Amérique  par  un 
grand  isthme  dont  les  îles  Schetland, 
Feroë  et  l'Islande  seraient  des  débris; 
mais  si  cela  était,  on  en  devrait  re- 
trouver l'espèce  dans  ces  mêmes  îles, 
et  leur  route  devrait  être  ainsi  jalon- 
née :  or  il  n'en  est  rien.  D'ailleurs 
l'instinct  n'aurait  pas  dû  se  métamor- 

Ï)hoser  par  l'émigration ,  lorsque  tous 
es  rapports  d'existence  de  l'Animal 
seraient  restés  les  mêmes  ,  puisqu'en 
changeant  de  contrée ,  il  n'aurait  pas 
changé  de  climat.  Ainsi  l'Aurochs  au- 
raitconservéenAmérique  l'instinct  de 
la  vie  solitaire  dans  le  fond  des  forêts 
où  il  n'a  pas  été  refoulé  par  l'homme. 
Car  du  temps  de  César,  on  ne  le  trou- 
vait que  dans  la  forêt  H ercinie,  comme 
aujourd'hui  dans  les  forêts  de  la  Li- 
thuanie et  des  monts  Crapacks.  Au 
contraire  ,  le  Bison  en  grandes  trou- 
pes se  plaît  dans  les  vastes  plaines 
découvertes  qui  produisent  une  herbe 
longue  et  épaisse.  11  est  en  outi'e  plus 
rare  et  plus  petit  du  côté  de  la  baie 
d'Hudson  que  dans  l'intéiieur  du 
Continent  ;  il  n'entre  dans  les  bois 
que  quand  il  est  chassé.  —  Le 
Bœuf  musqué  habite  les  rochers  et 
les  parties  hautes  et  rocailleuses  ,  les 
terres  stériles, sans  pourtant  s'éloigner 
des  bois.  Le  Bufiîe  asiatique  préfère 
les  marécages  oii  il  se  tient  des  heures 
entières  submergé  jusqu'au  museau, 
comme  ledit  J.-C.  Scaliger,  et  comme 
Quoy  l'a  vu  à  Timor.  Le  Yackhabite  les 
étages  supérieurs  des  montagnes  ou  les 
plateaux  froids  de  l'Asie  centiale.  Le 
Buffle  du  Cap,  comme  l'Aurochs, habi- 
te les  forêts  impénétrables  de  l'Afrique 
austiale.  Par  la  figure  de  ses  cornes, 
etleur  énoime  volume,  ce  Buffle  res- 
semble davantage  au  Bœuf  musqué  qui 
habite  à  l'autre  extrémité  du  diamètre 
terrestre,  qu'à  aucun  autre  Bœuf;  ses 
habitudes  d'ailleurs  sont  différentes. 
Il  est  évidemment  impossible  de  lier 
par  des  espèces  intermédiaires  cesdeux 
espèces  entre  elles  ;  toutes  deux  sont 
sauvages  ,  leur  résistance  invincible 
à  quitter  leurs  sites  ne  peut  être  une 
disposition  acquise. Toutes  ces  espèces 
sont  donc  aborigènes,  non-seulement 


BOE 

des  régions,  mais  des  sites  oii  on  les 
trouve. 

Les  différences  d'organisation  cor- 
respondent dans  chacune  de  ces  es- 
pèces aux  dillcrences  d'instincts  et 
des  répartitions  géographiques.  Dans 
le  Bufile  du  Cap ,  la  boîte  cérébrale 
n'a  pas  le  quai't  d'amplitude  que  coin- 

Sorterait  le  même  volume  extérieur 
ans  le  Bœuf  :  les  deux  tables  de  tous 
les  os  du  crâne  sont  écartées  l'une  de 
l'autre,  comme  dans  les  Cochons,  par 
de  vastes  cellules  dont  les  cloisons 
sont  aussi  compactes  que  la  substance 
même  des  tables  :  l'écartement  des 
deux  tables  dans  le  frontal ,  le  parié- 
tal et  l'occipital,  est  au  moins  de  trois 
pouces.  Du  raccourcissement  du 
rayon  descriptif  delà  cavité  cérébrale, 
résulte  une  diminution  proportion- 
nelle du  volume  du  cerveau  allongé 
d'avant  eu  arrière.  Dans  le  Buffle,  la 
disposition  est  la  même,  mais  à  un 
moindre  degré.  Dans  le  Buffle  du 
Cap ,  lu  pointe  n;*. jale  des  inter-maxd- 
laires  reste  distante  d'un  pouce  de 
l'articulation naso-maxillaire,  comme 
dans  le  Bœuf  musqué  ;  dans  le  Buffle 
ordinaire,  cette  pointe  de  l'inter- 
maxillaire  est  comprise  dans  la  moi- 
tié de  lalongueur  de  cette  articulation. 
Dans  le  Buffle  Arni ,  cette  partie 
de  l'inter-maxillaire  forme  les  trois 
quarts  antérieurs  de  la  même  articu- 
lation, mais  les  parois  du  crâne  ne 
sont  plus  creusées  de  cellules.  Dans 
le  Bœuf  musqué  ,  les  parois  du  crâne 
ont  une  épaisseur  proportionnelle 
piesque  égale  à  ce  qui  existe  dans  le 
Buffle;  mais  ces  parois  sont  solides,  et 
leur  tissu  est  fort  compact,  ce  qui 
rend  ce  crâne  plus  pesant  que  toutes 
les  autres  à  égalité  de  volume. Ce  n'est 
pourtant  pas  au  climat  que  ces  diffé- 
rens  caractères  peuvent  s'attribuer, 
car  le  Bison  limithrophe  du  Bœuf 
musqué  n'y  participe  pas  ,  et  la  même 
compacité  se  retrouve  dans  les  cloi- 
sons du  Buffle  du  Cap.  Toutes  ces  dif- 
férences sont  donc  primitives;  il  n'y 
a  pas  de  différences  ,  sous  le  rapport  de 
la  structure  des  os  ,  entre  les  autres 
espèces  de  Bœufs. 

Outre  les  différences  de  figure  qui 


BOE  363 

distinguent  les  crânes  d'Aurochs  et 
de  Bison  de  celui  de  l'espèce  domes- 
tique, il  y  a  surtout  un  caractère  com- 
mun à  ces  deux  espèces.  C'est  la  dis- 
tance oii  reste  l'inter-maxillaire  de 
l'articulation  naso-maxillaire.  Dans 
tous  deux  encore  ,  les  os  du  nez  sont 
courts ,  larges  et  bombés  ;  enfin  un 
caractère  plus  décisif  que  tous  les 
autres  pour  la  séparation  de  l'Aurochs 
et  du  Bison  c'est  que  celui-ci  a  quinze 
côtes ,  l'Aurochs  et  l'Yack  quatorze,  et 
tous  les  autres  treize.  Ces  côtes  sur- 
numéraires n'entraînent  pas  un  sup- 
plément de  vertèbres  ;  elles  s'insèrent 
aux  vertèbres  lombaires  qui ,  au  nom- 
bre de  six  dans  les  autres  Bœufs,  sont 
de  cinq  dans  l'Aurochs  et  de  quatre 
seulement  dans  le  Bison.  Dans  toutes 
les  espèces ,  les  cornes  continuent  de 
croître  après  l'achèvement  de  la 
taille  ;  cet  accroissement  local  est  ren- 
forcé par  l'abondance  de  la  nourri- 
ture. Des  crânes  de  même  grandeur, 
et  par  conséquent  des  individus  de 
même  taille  dans  la  même  espèce , 
offrent  donc  nécessairement ,  d'après 
ces  circonstances ,  des  cornes  fort  iné- 
gales. La  taille  ne  peut  donc  se  con- 
clure de  la  grandeur  des  cornes , 
mais  bien  de  celle  des  crânes  qui 
lui  est  toujours  proportionnelle.  Au 
moyen  de  ces  rapports  qu'il  a  déter- 
minés, Cuvier  a  ramené  les  Buf- 
fles Arnis  évalués  jusqu'à  quatorze 
et  quinze  pieds  de  hauteur  d'après 
les  cornes  les  plus  gigantesques  ,  à 
la  taille  des  Bœufs  de  Hongrie  , 
cinq  pieds  cinq  à  six  pouces.  Dans 
plusieurs  espèces,  le  Taureau,  le 
Yack ,  les  cornes  n'existent  pas  tou- 
jours ;  quand  elles  manquent ,  le  fron- 
tal se  bombe  sur  le  milieu  en  même 
temps  qu'il  y  devient  plus  compact. 

La  même  espèce  ne  souffre  guère 
d'altération  par  les  changemens  de 
climats  ;  le  Buffle ,  en  Italie  ,  a  le  poil 
l'are  ,  dur  et  noir  comme  dans  l'Archi- 
pel asiatique  sousl'équateur.  Le  Bœuf 
domestique  redevenu  libre,  et  pi"es- 
que  sauvage  dans  les  llanos  de  Cara- 
cas ,  et  les  pampas  de  Buenos-Ayres  , 
n'a  pas  moins  de  poils  et  n'est  pas 
autrement  coloré  qu'en  Europe.  Les 


364 


BΠ


diversités  de  pelages  et  de  couleurs 
dans  les  espèces  difFérentes  sont  donc 
primitives  aussi  bien  que  les  diversi- 
tés plus  profondes  d'organisation  : 
ce  ne  sont  donc  pas  des  accidens  per- 
pétués par  la  permanence  de  l'in- 
fluence quiles  auraitproduits.La  cou- 
leur des  cornes  varie  d'une  espèce  à 
l'autre ,  comme  la  couleur  et  la  na- 
ture du  poil  ainsi  que  sa  direction. 

Voici  la  distribution  géographique 
des  espèces  :  deux  propres  à  l'Amé- 
rique du  Nord  ,  le  Bœuf  musqué  en 
dedans  du  cercle  polaire  ,  le  Bison , 
depuis  ce  cercle  jusqu'au  trente-cin- 
quième degré  ;  deux  à  l'Europe,  l'Au- 
rochs, Zubr,  et  le  Taui-eau,  Thur  du 
moyen  âge ,  Urus  des  anciens  ;  quatre 
à  l'Asie  ,  le  Yack,  le  Buffle  Arni ,  le 
Buffle  ordinaire  et  le  grand  Buffle  fos- 
sile; un  à  l'Afrique  australe,  le 
Buffle  du  Cap. 

La  zone  ,  habitée  par  le  genre 
Bœuf,  s'étend  donc  obliquement  dans 
le  sens  des  méridiens  à  travers  tous 
les  climats  :  chaque  espèce  ,  excepté 
le  Taureau  et  le  Buffle  ,  disper- 
sée par  l'Homme  ,  reste  circonscrite 
dans  des  régions  limitées  autant  par 
des  barrières  naturelles  que  par  celles 
de  leur  instinct ,  et  dans  chaque  ré- 
gion l'espèce  aborigène  affecte  exclu- 
sivement un  seul  site.  (^.,pour  ces 
règles  ,  notre  Mémoire  sur  la  distribu- 
tion géographique  des  Animaux  ver- 
tébrés, moins  les  Oiseaux,  Journal 
de  phys. ,  février  1822.  ) 

1°.  L'Aurochs,  Bosfeivs,  Linné; 
Zubr  des  Polonais;  Bison  et  Wisen  des 
écrivains  du  moyen  âge  ;  Bonasus  d'A- 
ris  tote. —  La  pi  us  grande  d  es  espècesde 
Bœufs  vivantes. D'aprèsGilibeit( jE'.re/- 
cit.  phitol.  Zool.  Wilna  ,  1782),  le 
Zubr  surpasse  les  plus  grands  Bœufs 
de  Hongrie.  Pallas  en  a  mesuré  un 
vieux  mâle  de  six  pieds  de  haut  à  la 
croupe  et  au  garot.  La  tête  était  longue 
de  deux  pieds  six  pouces ,  l'intervalle 
des  yeux  de  dix-huit  pouces,  celui  de 
la  naissance  des  cornes  d'un  pied  : 
les  cornes  avaient  treize  pouces  de 
hauteur ,  et  autant  de  circonférence  à 
la  base.  On  a  trouvé  dans  le  Ken- 
tuckey  une  portion  de  crâne  fossile 


BOE 

dont  le  contour  de  l'origine  de  la  corne 
est  de  dix-huit  pouces  ;  ce  contour  est 
de  21  pouces  dans  un  crâne  fossile 
cité  par  Mayer  :  mais  nous  avons  vu 
que  l'on  ne  peut  rien  conclure  des 
dimensions  des  cornes. 

Cuvier  a  fait  voir  les  différences  du 
crâne  dans  l'Aurochs  et  le  Bœuf.  Le 
front  du  Bœuf  est  plat  et  même  un 
peu  concave;  celui  de  l'Aurochs  est 
bombé  ;  il  est  carré  dans  le  Bœuf,  sa 
hauteur  égalant  à  peu  près  sa  largeur, 
en  prenant  sa  base  entre  les  orbites. 
Dans  l'Aurochs,  mesuré  de  même,  il 
est  beaucoup  plus  large  que  haut  ;  le 
front  du  Bœuf  se  termine  sur  une  li- 
gne droite  tangente  aux  cornes  en  ar- 
rière; dans  l'Aurochs  cette  ligne  se 
courbe  en  arc  deux  pouces  en  arrière 
des  cornes  ;  la  tête  osseuse  de  l'Au- 
rochs ne  diffère  pas  de  celle  du  Bison. 
L'Aurochs  a  quatoi'ze  paires  de  côtes. 

Tout  le  devant  du  corps  est  garni 
de  poils ,  longs  de  plus  d'un  pied , 
disposés  en  crinière  ;  ceux  desépaules^ 
des  bras  et  du  fanon  ,tombentpresque 
jusqu'aux  sabots  :  il  y  a  deux  sortes 
de  poils,  l'un  plus  court,  laineux  et 
fauve ,  est  une  espèce  de  bourre. 
Les  longs  poils  de  la  crinière  sont 
droits  et  rudes,  mais  encore  laineux  : 
ces  longs  poils  tombent  du  prin- 
temps à  la  fin  de  juin  ;  ils  ont  repous- 
sé à  la  fin  de  novembre.  L'Animal  ne 
porte  donc  sa  livrée  que  pendant  l'hi- 
ver. La  crinière  est  quatre  fois  plus 
courte  dans  la  femelle;  les  poils  du 
train  de  derrière,  au  lieu  d'être  cou-' 
chés,  restent  écartés  de  la  peau  à 
cause  de  la  bourre;  les  lèvres,  les 
gencives  ,  la  langue  et  le  palais  sont 
bleus;  la  base  de  la  langue  est  héris- 
sée de  grands  tubercules  durs  déjà 
observés  par  l'évêque  Cromer;  les 
cornes  sont  noires ,  bien  plus  com- 
pactes et  plus  épaisses  que  dans  les 
Bœufs  ;  elles  ont  ordinairement  un 
demi-pied  de  haut  et  sont  semi-lu- 
naires ;  les  poils  de  la  nuque  ont  une 
odeur  musquée  ,  plus  forte  en  hiver. 
Gilibert  en  a  observé  quatre  jeunes  , 
pris  en  janvier  dans  la  forêt  de  Bialo- 
viezenski  ;  ils  refusèrent  de  teter  des 
Vaches  j  ou  leur  fit  teter  des  Chèvres 


BOE 

posées  à  leur  hauteur  sur  une  table  : 
quand  ils  étaient  rassasiés,  ils  jetaient 
d'un  coup  de  tête  leur  nourrice  à  six 
ou  huit  pieds  de  distance.  Les  deux 
jeunes  mâles  moururent  au  bout  d'un 
mois.  A  la  lin  de  la  première  année, 
la  crinière  des  Génisses  était  faite.  Le 
rut  vint  à  deux  ans  :  on  offrit  à  l'une 
un  grand  et  beau  Taureau  qu'elle  re- 
poussa avec  fureur  ,  quoique  depuis 
plusieurs  jours  ses  mugissemens  d'a- 
mour et  le  gonflement  de  la  vulve  , 
rouge  et  entrouverte,  annonçassent 
ses  besoins.  D'ailleurs  l'Aurochs  est 
docile ,  il  caressait  de  la  voix  son  gar- 
dien, lui  léchait  les  mains,  lui  frot- 
tait le  corps  avec  les  lèvres  et  la  tète , 
et  venait  a  sa  voix  ;  mais  la  vue  d'un 
étranger  et  la  couleur  rouge  le  met- 
taient en  colère  ;  il  ne  choisissait  dans 
le  loin  qu'un  petit  nombre  d'Herbes , 
c'étaient  surtout  des  Ombellifères  ;  il 
ne  souffrait  pas  de  vaches  dans  sa  pâ- 
ture. —  Dans  la  forêt  de  Bialoviezens- 
ki,  les  Aurochs  ne  s'écartent  pas  des 
rivages  ;  ils  en  broutent  l'Herbe  en 
été,  et  en  hiver  ils  se  nourrissent  des 
pousses  des  Arbustes  et  les  Lichens. 
L'espèce  s'y  conserve  aujourd'hui 
par  les  soins  des  gardes-forestiers. 
—  Dans  le  temps  du  rut,  les  mâles 
combattent  eutie  eux;  la  chasse  en 
est  alors  très-périlleuse.  Dun  coup 
de  tête ,  ils  brisent  des  Arbres  gros 
comme  la  cuisse.  La  femelle  porte  onze 
mois.  Il  paraît ,  par  l'époque  oii  l'on 
prit  ceux  qu'observa  Gilibert,  qu'elle 
met  bas  en  décembre.  Herbersteiu  dit 
au  contraire  que  le  Thur  met  bas  au 
printemps  et  que  ceux  qui  naissent  en 
automne  ne  vivent  pas. 

Les  intestins  et  les  estomacs  de 
l'Aurochs  sontj  proportionnellement 
à  la  taille ,  un  tiers  plus  étroits  que 
dans  le  Bœuf;  le  cerveau  même  sent 
le  musc  ;  cette  odeur  de  musc  est  l'o- 
rigine du  nom  de  Bison  donné  à  cet 
Animal  par  les  auteurs  du  moyen  âge 
qui  ont  latinisé  le  mot  allemand  TVise/i 
ou Bisem\e({ue\  signifie  Musc.  L'Au- 
rochs a  vécu  dans  toutes  les  forêts  ma- 
récageuses de  l'Europe  tempérée  ;  son 
espèce  n'y  fut  pourtant  jamais  nom- 
breuse; il  n'y  en  a  point  en  Scandi- 


BOE  365 

navlc.  Erasme  Stella  y  parle  bien  de 
Bison  et  d'Urus;  mais  comme  il  dit  en 
même  temps  que  dans  la  langue  du 
pays  ces  Animaux  s'appellent  Elk  y 
nom  de  l'Elan  dans  toutes  les  langues 
germaniques ,  il  est  évident  que  c'est 
de  cet  Animal  qu'il  a  parlé. 

Il  subsiste  encore  en  Ecosse  une 
race  de  Bœufs  blancs  avec  les  oreilles 
et  le  museau  noirs,  qui  sont  hauts 
sur  jambes  comme  l'Aurochs.  Au 
temps  d'Hector  Boethius ,  dans  le  16® 
siècle ,  ils  avaient  une  crinière  qu'ils 
n'ont  plus  aujourd'hui.  Cuvier  pense 
que  ce  n'est  qu'une  variété  de  l'Au- 
rochs.C'est  ce  que  l'examen  du  sque- 
lette poura  seul  décider;  leur  taille 
est  celle  d'un  Bœuf  moyen  ;  leur  cuir, 
comme  celui  du  grand  Aurochs,  passe 
pour  être  plus  dur  et  plus  compact 
que  celui  du  Bœuf. 

2^.  Le  Bison,  Hos  americanus. 
Gincl.  Buff.  Sup.  T.  III.  p.  .5.  Encyc. 
pi.  45.  fig.  5.  Tête  osseuse  comme 
celle  de  l'Aurochs;  les  os  du  nez  sont 
un  peu  plus  courts,  plus  larges  et 
plus  bombés ,  et  les  orbites  un  peu 
moins  saillans;  mais  des  caractères 
plus  décisifs  ,  c'est  une  quinzième 
paire  de  côtes,  de  sorte  qu'il  ne  reste 
que  quatre  vertèbres  lombaires ,  et 
la  disproportion  du  train  de  derrière  à 
celui  de  devant  dépendant  moins  d'une 
inégalité  de  longueur  des  membres 
que  de  l'excès  de  hauteur  des  apophy- 
ses épineuses  dorsales,  à  commencer  de 
la  deuxième  et  surtout  de  la  troisième 
qui  est  la  plus  haute.  Il  existe  au  Mu- 
séum une  colonne  vertébrale  fossile 
où  les  empreintes  de  côtes  ne  laissent 
que  quatre  vertèbres  entre  la  dernière 
côte  et  le  sacrum;  ce  caractère  appar- 
tient au  seul  Bison  américain.  L'apo- 
physe épineuse  de  la  douzième  ver- 
tèbre en  avant  du  sacrum  a  bien  vingt- 
deux  pouces  de  longueur ,  ce  qui  en 
suppose  encore  davantage  pour  les 
trois  précédentes  ;  le  Bison  seul  a  qua- 
tre vertèbres  lombaires  :  cette  colon- 
ne ,  trouvée  dans  la  vallée  de  la  Som- 
me ,  appartient-elle  à  un  Bison  ?  ou 
bien  l'ancien  Aurochs  fossile  avait-il 
une  paire  de  côtes  de  plus  ou  une 
vertènre  lombaire   de  moins?  Cette 


366 


BOE 


excessive  hauteur  des  apophyses  épi- 
neuses dorsales  détermine  cette  gio- 
bosité  dont  Charlevoix  avait  reconnu 
la  cause  ;  il  n'y  a  pas  de  loupe  comme 
dans  le  Zébu. 

D'après  Heame ,  la  taille  du  Bison  , 
moindre  que  celle  de  l'Aurochs,  sur- 
passe celle  de  tous  les  autres  Bœufs; 
il  a  vu  huit  Indiens  ne  pouvoir  re- 
tourner le  cadavre  des  vieux  mâles. 
Le  cuir  est  spongieux  comme  celui  du 
Buffle  ;  au  cou ,  il  a  un  pouce  d'épais- 
seur ;  les  cornes ,  plus  courtes  que 
dans  tous  les  autres  Bœufs  ,  sont  pres- 
que droites  et  très-fortes  à  la  racine. 
D'après  cela  ,  il  n'est  pas  certain  que 
le  ciâne  fossile  du  Musée,  de  Péal,  ne 
soit  pas  d'un  Bison  ,  puisque  d'ail- 
leurs le  crâne  du  Bison  diffère  si  peu 
de  celui  deTAurochs.  Depuis  le  chan- 
frein jusque  derrière  les  épaules ,  rè- 
gne une  épaisse  et  longue  crinière; 
plus  touffue  entre  les  cornes  ,  elle  s'é- 
tend sur  le  flanc  de  tout  l 'avant-train  et 
sous  le  fanon.  Il  n'y  a  pas  deux  sortes 
de  poils  comme  dans  l'Aurochs  ;  c'est 
unelaine  longue  ,  très-fine  et  soyeuse; 
elle  forme  des  manchettes  aux  poi- 
gnets. Le  train  de  derrière  est  couvert 
d'un  poil  plus  court  que  celui  de  l'Au- 
rochs ,  et  plus  noir;  la  queue  ,  d'un 
pied  de  long,  est  terminée  par  un 
flocon  de  laine  noire  dans  les  mâles , 
et  roux  dans  les  femelles  à  cause  de 
l'urine  ;  la  toison  d'un  Bison  pèse  huit 
livres ,  selon  Charlevoix.  Au  contraire 
de  l'Aurochs  qui  vit  solitaire  dans  la 
profondeur  des  forêts,  le  Bison  se 
plaît  en  grandes  troupes  dans  les 
vastes  savanes  découvertes  qui  produi- 
sent une  Herbe  longue  et  épaisse  ;  il 
ait  soir  et  matin  ,  se  retire  pendant 
a  chaleur  dans  les  lieux  marécageux  , 
et  n'entre  dans  les  bois  que  pour  fuir 
les  chasseurs.  Ils  sont  tres-légei  s  à  la 
course  ;  quelque  profonde  que  soit  la 
neige,  et  malgré  les  sillons  qu'y  trace 
leur  poitrine,  ils  la  franchissent  plus 
vite  que  le  plus  agile  Indien  avec  ses 
X'aquettes. 

Le  Bison  habite  depuis  la  Louisiane 
jusqu'au  cercle  polaire;  il  est  plus  rare 
et  plus  petit  du  côté  de  la  baie  d'Hud- 
«on,qucdaiisrintérieur  du  continent, 


l 


BOE 

sur  la  grande  région  qui  verse  dans 
l'Océan  polaire  les  rivières  d'Hearme 
et  de  Makensie.  C'est  près  du  lac  Atha- 
pescow  qu'Hearne  a  vu  les  plus  gros 
Bisons. 

D'après  Raffinesque,  le  Bison  est 
domestique  dans  les  fermes  du  Ken- 
tuckey  et  de  l'Ohio.  Il  se  plaît  et  s'ac- 
couple avec  les  Vaches.  Les  métis  se 
nomment  Naals  Bread  Buffaloes  :  ils 
ont  la  couleur ,  la  tête  et  la  de  mi- toison 
du  Bison  ;  ils  n'ont  plus  de  bosse , 
mais  le  dos  est  toujours  incliné.  Ils 
s'accouplentindifféremment  entre  eux 
ou  avec  leurs  pères  et  mères,  et  pro- 
duisent de  nouvelles  races  fécondes. 
La  fécondité  des  produits  n'est  donc 
pas  une  preuve  de  l'unité  des  espèces 
croisées ,  comme  on  le  croit  d'après 
Buffbn  ;  or,  rien  n'est  plus  évident  en 
zoologie  que  la  diversité  d'espèces  du 
Bison  et  du  Bœuf  domestique. 

S^.LeBuFFLE,  jBo5  bi/ôaius, Buff.T. 
II.  pi.  aô.Lafiguredel'Encycl.sougce 
nom  appartient  à  l'espèce  suivante  : 
— Le  front  plus  bombé  que  dans  le 
Bœuf,  à  cause  de  la  procidence  des 
cornes  dirigées  en  bas  et  en  arrière  ; 
elles  sont  aplaties  sur  deux  faces  et 
striées  en  travers.  Il  a  été  bien  décrit 
par  Albert-le-Grand  ,  et  surtout  par 
J.-G.  Scaliger  (  Exoteilc.Excrcit.  206 
ad  Cardan.).  Sa  peau  noire  est  presque 
nue  ,  excepté  à  la  gorge  et  aux  joues 
parsemées  de  poils  courts  et  roides  ; 
cette  nudité  et  l'épaisseur  de  son  cuir 
indiquent  sa  patrie  dans  les  régions 
marécageuses  des  climats  chauds  ;  il 
n'a  presque  pas  de  fanon.  Il  paraît 
avoir  été  inconnu  aux  Grecs  et  aux 
Romains,  au  moins  n'a-l-il  pas  vécu 
chez  eux.  Cuvier  observe  qu'Aristote 
en  a  parlé  sous  le  nom  de  Bœuf 
sauvage  d'Arachosie ,  dont  le  pela- 
ge était  noir,  le  museau  retroussé 
et  les  cornes  couchées  en  arrière.  Il 
n'a  que  treize  paires  de  côtes  comme 
notre  Bœuf;  mais  ses  mamelles  sont 
sur  une  même  ligne  transverse.  Il  est 
aujourd'hui  très-commun  en  Grèce  et 
en  Italie ,  oii  il  fut  introduit  dans  le 
septième  siècle.  C'est  à  tort  que  Pallas 
le  prend  pour  le  Thur,  décrit  parHer- 
beislein  ,  et  vivant  sauvage  dans  les 


BOE 

«MJviious  (le  Varsovie.  Leilullle  ,corn- 
ino  lobservait  di'jà  .1 .  -C.  Sciilijijer  ,  ne 
supporte  pas  le  IVoid  ;  oi  le  Thiirélail 
sauvage  ;  pourquoi  donc  sciait-il  resté 
."•ous  rinclémence  (iiin  ciel  qu'il  était 
librcdcfuir?ilcrl)crslcin  qui  avait  été 
anibassadeuràCoDStantinoplc  ,  !e  mé- 
decin Mathiasà  Michow  ,  l'évèque  de 
\V  ann  ic,Cromcr, qui  tons  deuxavaicnt 
passé  en  Italie  plusieurs  annéeselqui 
ncpouvaientnian(pierd'y  avoir  vudeî 
iiuffleSjd'aillcurshiendécritsdans  Al- 
bert ctdan  s. I.-C' Seal  iger,  au  raient  re- 
connuleTluirpour  un  Bulfle,  puisque 
tous  trois  connaissaient  le  l>uifle,  l'Au- 
rochs ctleTIuir.Ilsdisenl  préciséincnl 
que  le  Thur  est  beaucoup  plus  grand 
(jue  le  Bœuf,  elque  ses  cornes  sont  diri-- 
;^ées  en  avant,  au  contraire  du  iJuflle. 
Le  Thur  n'est  donc  pas  le  Bnflle,  qui 
ilailieurs  est  en  Europe  inoins  liaul 
(lue  le  Bœuf.  Pallas  ne  se  trompe  pas 
moins  en  considérant  le  BulHeconimo 
originaire  delà  partie  montagneuse  et 
froide  deTAsic  ,au  nord  ;e  rJnde,où 
il  serait  primiiiveinent  couvert  d';;u 
poil  longet  touffu  ,  devenu  dur  et  rare 
sous  les  zones  chaudes  de  l'Asie.  Nous 
voyons  que  le.-;  Buffles,  acclimatés  en 
Europe,  n'y  ont  pas  la  peau  beaucoup 
moins  rude  que  ceux  de  l'Ai'chipel 
asiatique.  La  nudité  de  leur  peau  es! 
donc  primitive  :  ce  qui  induisit,  Pallas 
dans  une  erreur  ,c"cstque  n'ayant  pas 
eu  occasion  apparemment d'anatomi- 
ser  le  Buffle  ,  \l  ne  put  reconnaître  ses 
différences  d'avec r\'ack  qu'il  en  sup- 
posait la  tige.  Ornons  allons  voir  coiu- 
hien  l'Yack  en  diffère  ;  le  naturel  du 
Buffle  est  le  même  dans  tous  les  pays. 
(^)uoy ,  médecin  de  l'Uranie,  l'a  vu  à 
Timor  i-ester  des  heuresentici'es  enfon- 
cé dang  l'eau  jusqu'au  museau,  ainsi 
que  Scaliger  l'observait  en  Italie.  Si  le 
Buffle  était  originaire  des  montagnes 
duThibct,  comme  le  supposait  Pallas, 
en  vertu  de  cet  instinct  qui ,  dans  tous 
les  Animaux,  sui'vità  la  déportation,  il 
rechercherait  les  sites  de  son  pays  quel- 
que part  qu'on  l'eût  transpoité.  Or, 
c'est  dnns  les  plaines  humides  de  la 
Lombardie,  dans  les  marais  Pontnis 
que  le  Buffle  prospère  ;  sa  patrie  est 
<!oti  cl"  Asie  méridionale,  d'oii  l'homme 


B(  )\'. 


.î6' 


l'a  propage  eu  Alriqu 'sl  iu>(pi 'eu  Grè- 
ce et  en  Italie.  On  dit  qu'il  y  en  a  d'é- 
chappés et  redevenu^  sauvages  dans 
quelques  coutrécsdu  rovauniede  ïNa- 
ples.  Sou  cuir,  commecelui  du  Bison  , 
est  spongieux  et  perméable  à  1  ea  u  :  il  en 
résiste  mieux  aux  armes  tranchantes  ; 
on  l'emploie  pour  armes  défensives. 

JJ'après  un  squelelled'Arni,queCii- 
viora  fait  venir  dcl'Inde  ,  ilparaîtquc 
cet  Animal  n'estqu  une  variélcà  gran- 
dcscornesduBuiile ordinaire.. Son  crâ- 
ne présente  néanmoins  quelques  difïe- 
rences  ,  par  exemple  ,  l'abs.encede  cel- 
lules périéranieunes  :  nous  manquons 
do  renseignenicns  sur  le  pelage. 

4°.  BiîiFi.i;  DU  Cap,  Bos  Caffer 
Sparm.Schreb.  pl.5oi.  Encycl,pl.45, 
1'.  4.  Cette  espècc^e  dislingue  fies  pré- 
céilentespar  sesénormes  cornes  noires 
dont  les  bases  aplaties  et  raboieuses 
couvrenlconune  un  casque  fout  le  som- 
met de  !a  tète  ;  l'épaisseur  du  ciànecst 
ici  bien  plus  grande  encore  que  dans 
le  Buffle.  Cette  épaisseiu'  résulte  de 
l'écartement  des  deux  tables  par  des 
cellules  à  cloisons  compactes  ,  qui  ont 
presque  trois  pouces  de  hauteur.  La 
J)OÎ(e  cérébrale  est  allongéeetdeuxfois 
plus  ]>etite  que  dans  le  Bœiif  ;  Ic.^  fosses 
cthmoïdales  sont  très-grandes;  les  cor- 
nes sont  séparées  à  leur  base  par  une 
rainure  étroite  d'un  ppuce ,  qui  s'élar- 
git en  avant  dans  quelques  individus  , 
mais  dont  les  deux  bords  restent  pa- 
rallèles dans  d'autres,  comme  dans  le 
Bœuf  musqué,  s'étendant  depuis  la 
jiuque  jusqu'à  trois  pouces  de  .'œil  : 
elles  se  recom-bcnt  en  bas  ,  eu  devc- 
naniplus  c}lindriques;chacune  d'elles 
forme  un  arc  à  concavité  supérieure: 
!a  distance  d'une  pointe  à  l'autre  ex- 
cède quelquefois  cinq  pieds  ;  l'Aninlal 
lui-même  en  aplusde  huit  de  longueur 
sur  cinq  de  hauteur  au  garot.  Encore 
plus  gros  et  plus  massif  que  le  Buffle 
asiatique  ,  sesjambessontcourtes,  son 
fanon  pendant ,  son  poil  ras  et  brun 
foncé.  Il  vit  en  grandes  troupes  depuis 
le  cap  de  Bonne -Espérance  jusqu'en 
Guinée  ,  dans  les  forets  les  plus  épais- 
ses,oii  ils  se  fraient  des  chemins  étroits 
dont  ils  ne  s'écartent  jamais;  il  aime  a 
se  plong'cr  dans  l'eau.  11  attaque  tout  c;; 


56S 


BOE 


qu'il  trouve  sur  son  passage  ;  mais  en 
rase  campagne  il  fuit  l'homme.  Sa  lan- 
gue parait  encore  plus  hérissée  de  tu- 
bercules que  celle  de  l'Aurochs  ;  car 
on  dit  qu'il  écorche,  en  les  léchant,  les 
Animaux  qu'il  a  tués. 

5".  Yack  ou  Vache  grognante  de 
Taktarie,  Schreb.pl.  299.  Turner, 
Voy  au  Thib.  Atlas.  Act.  pétropol. 
T.u,pl.  io.Eucycl.pl.45  fig.  5,n"  2, 
fig.  copiée  d'après  la  pi.  de  Gmehn, 
t;ib.  7  Nou.  Cumm.  Petrop.  t.  5. 

Le  Yack  a  quatorze  paires  de  côtes 
coinmerAu.rocj'iS  ,  et  quatre  mamelles 
sur  une  seule  ligne  transverse  comme 
le  Buffle.  Pallas  [Act.  petr.  t.  2  ,  Vajs 
post  1777,   Mém.   sur  les  esp.    sau- 
vages de  gros  bétail)  a  le  premier  hxe 
sescaraictères  anatomiques,  Mais  igno- 
rant l'aiiatomie  du  Buffle,  il  l'avait 
rattaché  au  même  type  que  l'Yack. 
Cette   erreur ,   d'un    aussi    excellent 
zoologue  ,  est  un  exemple  de  la  lailii- 
bilitédes  caractères  extérieurs  et  delà 
nécessité  de  les  combiner  avec  des  mo- 
difications plus  intimes  de  l'organisa- 
tion .  L'Yack  se  distingue  de  tous  les  au- 
tres par  sa  queue  dont  le  crin  long  et 
élastique  comme  celui  du  Cheval,  est 
fin  etlustré  comme  la  plus  belle  soie;  il 
a  sur  les  épavdes  une  proéminence  re- 
couverte d'une  touffe  de  poils  plus 
longsetplusépa.i3que  celui  de  l'épine; 
cette   touffe  s'allonge  sur  le  cou  en 
forme  de  crinière  jusqu'à  la   nuque; 
les  poils  supérineux  sont   récurrens 
comme  dans  le  Zèbre e!  plusieurs  An- 
tilopes •.  les  épaules,  les  rems  et  la 
croupe   sont  couverts  d'une  sorte  de 
laine  épaisse  et  douce;  des  fiancs  et 
du  dessous  du  corps  et  du  gros  des 
membres, pendent ,  jusqu'à  nii-jambe, 
en   traversant  cette  lame,  des  poils 
très-droits  et  touffus.  Turner  en  a  vu 
dont  le  poil  traînait  jusqu'à  terre.  Sur 
le  bas  des  jambes,  le  poil  est  lice  et 
roide  ,les sabots,  surtout  devant ,  sont 
très-grands  ,  semblables  à   ceux  du 
Buffle:  les  ongles  rudimentaires  très- 
saillans.  La  race  du  Thibet  a  des  cor- 
nes longues  ,  minces  ,  rondes  et  poin- 
tues; peu  arquées  en   dedans   et   un 
peu  en  arrière ,  sans  arêtes  ni  apla- 
tissement ;  elle  a  aussi  les  oreilles  pe- 


BOE 

titee  ,  d'après  Turner.  Or  Witsen  dit 
qu'en  Daourie  les  mâles  de  ces  Bœufs 
portent  de  très -grandes  cornes  apla- 
ties    et  courbées    en    demi -cercle. 
Comme  la  figure  des  cornes  est  inva- 
riable dans  les  espèces ,  cette  diversité 
entre  les  deux  races  ,  vue  d'une  part 
par  Gmelin  et  Turner,  de  l'autre,  p.ir 
Witsen,  n'indique- t- elle  pas  deux 
espèces?  Les  individus  vus  et  décrits 
par  Pallas  {loc.  cit.  )  étaient  sans  cor- 
nes ,  de  la  taille  d'une  petite  Vache  ; 
le  front  très-bombé  et  couronné  d'un 
épi  de  poils  rayonnans;  ils  étaient  bos- 
sus au  garot  comme  ceux  du  Thibet. 
Ils  venaient  de  la  Mongolie.  Les  oreil- 
lesétaient  grandes, larges,  hérisséesde 
poils  ,  dirigées  en  bas  sans  être  pen- 
dantes. A  trois  mois,  le  Veau  a  le  poil 
crépu-,  noir  et  rude  comme  un  Chien 
barbet,  et  les  longs  crins  commencent 
à  pousser  partout  sous  le  corps  depuis 
la  queue  jusqu'au  menton;   tout  le 
corps  était  noir.  L'été  de  la  Sibérie  , 
à  Irkoutsk ,  était  encore   trop  chaud 
pour  eux  ;  dans  le  milieu  du  jour,  ils 
cherchaient  l'ombre  ou  se  plongeaient 
dans  l'eau.  Les  Chinois,  qui  en  ont 
introduit    chez  eux,   Tappellent   6^- 
Nijou  ,  Vache  qui  se  lave ,  à  cause  de 
cette  habitude. — AuThibet,  les  Yacks 
viventdans  les  étages  les  plus  froids  des 
montagnes  ,   surtout  dans  la  chaîne 
qui  sépare  le  Thibet  du  Boutan.  Les 
Tatares   iiomaJes  se  nourrissent  de 
leur  lait  dont  ils  font  aussi  d'excel- 
lent beurre   qui    s'envoie    dans   des 
sacs  de  peau  par  toute  la  Tatarie.  On 
emploie  l'Yack  ,  suivant  les  lieux  ,  à 
poiierdes  fardeaux  ouà  tirer  des cha- 
1  iots  et  même  la  charrue.  Leur  queue 
estdans  tout  l'Orient  un  objet  de  luxe 
et  de  parure.   Les  Chinois  avec  ses 
Clins  teints  en  rouge  font  les  houppes 
de  leurs  bonnets  d'été.  C'est  un  signe 
de  dignités  militaires  chez  les  Turcs. 
Pennant  en  a  vu  une  de  six  pieds  de 
long  au  Musée  britannique. 

Les  deux  sexes  ont  un  grognement 
grave  et  monotone  comme  celui  du 
Cochon.  Les  mâles  le  répètent  moins 
souvent  que  les  Vaches,  et  les  Ves.nx 
encore  plus  rarement.  Turner  dit 
qu'ils  ne  grognent  que  quand  ils  sont 


BOE 

inquiétés  ou  en  colère.  Les  Tliilié- 
tains  ont  pour  le  Yack  le  nic-nie  res- 
pect que  les  Iiidous  pour  le  Zcbu. 

jElien  seul  îles  anciens  en  a  parlé. 
Il  dit ,  Lib.  1  ô  ,  que  les  Indiensont  deux 
espèces  de  Bœufs  :  l'une  ,  lapid;;  à  la 
course  ,  noire  ,  et  dont  la  queue  blan- 
che sert  à  faire  des  chasse-mouches. 
H  en  reparle,  lib.  i6,  sous  le  nom  de 
Foephagus. 

6".  Boeuf  musqttjê  ^  JSos  moscha- 
tus  ,  Linn.  Bufl".  Sup.  Pennant  , 
Zool.  arct.  T.  i.  p.  Son  crâne  est 
figuré  Nou.  Comin.  Fetrop.  T.  xvtt. 
pi.  17.  Les  caractères  de  cette  espèce 
consistent  dans  les  cornes  disposées 
à  peu  près  comme  dans  le  Buffle 
du  Cap;  leurs  hases  aplaties  ont 
leurs  bords  Internes  parallèles ,  se 
prolongeant  depuis  la  crête  occipi- 
tale jusqu'à  l'orbite,  beaucoup  plus 
saillant  ici  que  dans  tous  les  autres, 
Y  compris  l'Aurochs;  ces  cornes  sont 
blanches  dans  le  mâle,  où  elles  pèsent 
jusqu'à  soixante  livres  sans  le  crâne. 
Les  cornes  ont  leur  base  séparée  par 
une  rainure  à  bords  droits,  d'un  pouce 
de  large  ,  s'étendant  depuis  l'orbite 
jusqu'à  la  crête  occipitale  qu'elles 
débordent  en  arrière  ,  en  occupant 
ainsi  le  tiers  de  la  longueur  de  la  tête  ; 
les  cornes  elles-mêmes  se  réfléchissent 

Fresque  perpendiculairement  entre 
orbite  et  l'apophyse  mastoùle,  jus- 
qu'au-,!essousde  l'œil, et  se  redressent 
vers  la  pointe  seulement.  Dans  la  fe- 
melle ,  les  bases  des  cornes  sont  plus 
écarlées  ^  et  leurs  bords  ne  sont  pas 
parallèles ,  mais  arrondis  ;  la  boîte  cé- 
rébrale est  très-petite ,  à  cause  de  l'é- 
paisseur du  crâne;  elle  est  presque 
trois  fois  plus  longue  que  large  ,  et 
presque  cvlindriquc;c'est  comme  dans 
le  Buffle  du  Cap,  mais  ici  les  parois 
sont  solides  au  lieu  d'être  creuses. Cam- 
per (A'op-.  y] et.  Fetrop.  T.  11)  dit  que  , 
sur  le  crâne  qu'il  a  examiné  à  Londres 
et  trouvé  semblable  aux  ligures  citées 
de  Pallas,il  y  a  des  fosses  lacrymales, 
indices  de  larmiers  ;  que  les  inter- 
maxillaires ne  montent  pas  jusqu'à 
l'articulation  naso-maxillaire  ,  et  que 
sur  deux  pieds  quatre  pouces  de  lon- 
gueur de  crâne  ,  l'espace  inter-orbi- 

TOME   II. 


BOE 


069 


taire  était  d'un  pied  quatre  pouces. 

Le Bœufmusqué  habite  l'Amérique, 
sous  le  ccn;le  polaire  ,  par  troupes  de 
quatre-vingts  à  cent  :  il  n'y  a  que 
deux  ou  trois  mâles  par  troupeau. 
Quoique  ce  nombre  en  soit  par  con- 
sé([uent  fort  petit ,  on  en  trouve  beau- 
coup de  morts  dans  le  temps  du  rut , 
parce  qu'ils  se  battent  pour  les  fe- 
melles. Ce  fait  réfulc  assez  l'opinion 
que  c'est  à  l'ardeur  du  climat  que  tient 
celle  du  tempérament.  A  celle  époque, 
ils  se  jettent  sur  tout  ce  qui  approche' 
des  Génisses,  ei  poursuivent  même  les 
Corbeaux  par  leurs  mugissemens.  Les 
femelles  concoiventeu  août  et  mettent 
bas,  à  la  fin  clc  mai  ou  au  commenee- 
mcutde  juin,uuseul  petit. Cette  espèce 
estmoinsgrandequelcBœuf,  très-bas- 
se sur  jambes:  sa  queue  est  cachée  dans 
lepoil,  qui  a  jusqu'à  dix-sept  pouces  de 
long  et  pend  jusqu'àterre.Comme  dans 
la  plupart  desQuadrupèdei^des  climats 
h  jkls  ,  il  y  a  deux  poils  :  l'un  droit  et 
sojrcux,  long,  surtout'sous  le  ventre 
et  à  la  queue.  Chez  les  mâles,  il  est 
permanent  et  noir;  il  forme  sous  le 
cou  une  crinière  dont  les  Esquimaux 
font  des  chasse  -  mouches.  L'autre 
pousse  en  hiver;  c'est  une  belle  laine 
épaisse ,  serrée  en  liourrc  à  la  racine 
des  poils  longs  :  clic  est  de  couleur 
cendrée;  elle  se  détache  à  l'approcho 
de  l'été,  et  l'Animal  s'en  débarrasse 
en  se  roulant  par  terre. 

Ils  errent  dans  les  par'ies  hautes  et 
rocailleuses  des  terres  stériles  ;  rare- 
ment ils  s'éloignent  beaucoup  des 
bois.  Lourds  en  apparence,  ils  gravis- 
sent les  rochers  d'un  pied  aussi  agile 
cl  aussi  sûr  que  la  Chèvre.  En  hiver 
ils  broutent  les  sommités  de  Saule  et 
de  Pin.  La  chair  ressemble  à  celle  de 
l'Elan  ;  la  graisseest  blanche, nuancée 
de  bleu.  Les  jeunes  sont  bons  à  man- 
ger. Le  couteau  dont  on  a  dépecé  un 
vieux  Taureau  ne  perd  l'odeur  de 
musc  qu'en  le  repassant.  C'est  au  four- 
reau de  la  verge  que  l'odeur  de 
musc  est  la  plus  forte,  le  smegma  du 
gland  est  aussi  odorant  que  dans  la 
Civette  :  il  conserve  sa  force  plusieurs 
années.  /^ 

Pallas  en  a  décrit  des  crânes  trouvées  l 


oyo  BOE 

à  l'emboucluire  de  l'Obi.  Il  tlit ,  dans 
une  note  jointe  au  Mémoire  do  Cam- 
per, cité  plus  haut,  que  ces  crânes 
étaient  cpars  sur  le  rivage  ,  qu'ils 
étaient  récens  et  non  fossiles  ,  et  alté- 
rés par  l'air.  Ils  avaient  été  évidem- 
ment apportés  d'Amérique  par  les 
glaces. 

7°.  Boeuf  domestique  ,  J?os,  Tau- 
rus  domesticus  ,  Lin.  BufF.  t.  4, 
pi.  i4.  Cuvier  a  déterminé  la  souche 
du  Bœuf  domestique  et  de  toutes  ses 
variétés  avec  ou  sans  cornes,  à  bosses 
ou  sans  bosses,  dans  le  grand  Tau- 
reau dont  on  trouve  les  crânes  fos- 
siles dans  les  tourbières  de  Fiance, 
d'Allemagne  et  d'Angleterre.  La  fi- 
gure et  les  proportions  de  ces  crânes 
ne  diffèrent  en  rien  de  celles  des  crâ- 
nes de  toutes  les  races  du  Bœuf  domes- 
tique ,  si  ce  n'est  par  la  direction  des 
cornes  arquées  eu  dehoi's  ,  en  avant  et 
un  peu  en  haut.  On  connaît  ces  crâ- 
nes depuis  le  16*^  siècle.  Gesner  les  a 
figurés  [Quadr^p.  p.  1  S?)-  JL/e  médecin 
J.Caïus  luien  avait  envo^/é  les  dessins 
d'après  des  tètes  conservées  au  châ- 
teau de  Varwik,  avec  des  côtes  et  des 
vertèbres  d'une  grandeur  propor- 
tionnée. Elles  passaient  pour  prove- 
nir d'individus  tués  par  le  dernier 
maître  du  château.  Aux  auteurs  dont 
les  témoignages  rapportés  au  com- 
mencement de  cet  article  nous  sem- 
blent établir  l'identité  du  Thur 
ou  Urus  avec  l'espèce  aux  grands 
crânes,  qui  ne  se  serait  éteinte  que 
depuis  leur  époque ,  nous  ajouterons 
que  Conrad  Geltis  ,  leur  contempo- 
rain (  Carmen  ad  Kistulam  in  Script, 
rerum ]X)/onic ."^ ,àisûn§ue  aussi  l'Urus 
duBisondontildéciitlachasse.Au  16'' 
siècle,  l'espèce  sauvage  du  Bœuf  exis- 
tait donc  encore  dans  les  forêis  de  la 
Massovie  oii  les  auteurs  précités  l'a- 
vaient observée  ;  elle  paraît  avoir 
existé  encore  en  Angleterre,  quelque 
temps  auparavant.  Comme  les  crânes 
s'en  trouvent  en  plus  grand  nombre 
que  ceux  d'Aurochs,  et  sur  une  plus 
grande  étendue  de  pays,  il  suitqu'elle 
a  dû  être  plus  nombreuse  que  l'Au- 
rochs. Ces  crânes  ne  sont  pas  rares 
dans  la  vallée  de  la  Somme  ;  on  en 


BOE 

trouve  dos  cornes  desixpouces  de  dia- 
mètre dans  les  tourbières  de  Midel- 
fingen  près  de  Stuttgard.  Près  d'A- 
rezzo,  on  en  trouve  dont  les  cornes 
avaient  deux  pieds  sept  pouces  de 
long  et  quatorze  pouces  de  contour 
à  la  base.  Sur  un  trouvé  à  Rome,  ce 
contour  était  de  dix-huit  pouces,  et 
l'intervalle  des  orbites  de  quatorze 
pouces  ;  le  crâne  du  Muséum  a  vingt- 
trois  pouces  de  long.  (Voir  sa  figure. 
Cuvier.Osseineusfoss.nouv.  édit.t.4.) 
— Cette  espèce,  dit  Cuvier,  a  donc  été 
répandue  dans  la  plus  grande  partie 
de  l'Europe;  et  comme  les  auteurs 
polonais  dont  j'ai  cité  les  passages 
distingualentl'lJrus  du  Bisou,  il  pense 
que  celte  espèce  était  l'une  des  deux. 
Il  croit  néanmoins  avec  Pallas  que  le 
Thur,  appelé  Urus  par  les  mêmes  au- 
teurs, est  le  Buffle. Nous  croyons,  d'a- 
près les  rapprocheniens  précités,  que 
le  Thur  du  moyen  âge  est  cette  grande 
espèce  qui  n'existait  plus  alors  que 
dans  la  forêt  Hercinie  près  de  \is- 
hitk  ,  selon  l'évêque  Cromer;  près  de 
Sochaczow  et  de  Koszkam  ,  selon 
Schnebergen.  Elle  était,  suivant  tous 
ces  auteurs  ,  beaucoup  plus  grande 
que  les  Bœufs  domestiques,  et  d'un 
poil  plus  élégant.  Ses  cornes  étaient 
recourbées  en  avant  ;  le  Bœuf  fossile 
offre  seul  ce  cai'actère.EUe  avait  sur  le 
dos  une  ligne  blanche;  les  femelles 
n'étaient  jamais  noires  mais  châtains; 
le  rut  était  en  septembre  ;  la  mise  bas 
eu  mai;  c'est  neuf  mois  comme  la 
Yache  ;  la  BufHe  porte  dix  moiSjl'Au- 
rochs  onze.  Bonarus  attribuait  leur 
origine  à  une  belle  race  de  Bœufs  re- 
devenue sauvage,  ou  à  un  produit 
du  Bison  Zubr  avec  la  Vache; 
cette  opinion  est  démentie  par  l'ex- 
périence de  Gilibert  ;  il  s'accouplait 
avec  la  Vache,  mais  les  petits  ne  pou- 
vaient s'élever.  La  disproportion  des 
tailles  respectives  l'explique  assez;  la 
hauteur  païaît  avoir  été  de  six  pieds 
et  demi  au  garot;  les  grands  Bœufs 
de  Podolie  et  de  Hongrie  y  atteignent 
encore. 

LeZÉBU,Bufr.  Hist.  xi,p.  285,T. 
42  ,  Bos  indicus  de  la  deuxième  édi- 
tion   du    Sjstema   naturœ  ,   est  une 


BOE 

petite  variétiî  de  Bœufs  domestiques, 

aui  en  diffère  par  le  dcvcloppcincnt 
une  loupe  graisseuse  sur  le  dos.  Les 
apophyses  épineuses  n'y  sont  pas  plus 
longues  que  dans  les  Bœufs  ordi- 
naires. Dans  celle  variété,  les  jambes 
sont  généralement  plus  hautes  ;  ils  en 
sont  plus  légers  à  la  course;  aussi  en 
Asie  et  en  Afrique,  on  les  monte  et 
on  les  attèleconmic  des  Chevaux. Leur 
naturel  est  moins  brute  que  celui  du 
Bœuf;  ils  sont  plus  intelligcns  et  plus 
dociles.  Le  Zél)u  est  figure  dans  la 
ménagerie  du  Muséum  et  dans  l'En- 
cvcl.  pi.  45,  f.   5, 

On  doit  encore  regarder  comme 
une  variété  remarquable  du  Bos  do- 
mesticus  ,  la  grantle  race  désignée  par 
Pennant  sous  le  noui  de  Bos  mai/a- 
gascarensis  n/rei/s  C.amcll  magnitudine 
^//'({'Oiws. Elle  habite  à  Madagascar,  oii 
les  Européens  la  trouvèrent  répandue 
lors  de  la  découverte  de  l'île.  On  en 
fait  un  grand  trafic  avec  les  îles  de 
France  et  de  Mascareigne,  oîi  Bory 
de  Saint -Vincent  eu  a  mentionné 
d'une  taille  gigantesque. 

S".  Grand  Buffl,e  fossile  de 
Sibérie  ,  Pallas ,  Nov.  Cumm.  Petr. 
T.xrii,  et  Aop.  Acta  Vetivpol.  t.  2. 
IjCS  tètes  que  l'on  trouve  en  Sibé- 
rie sont  d'un  quart  plus  grandes  que 
celles  des  plus  grands  Bœufs  aujour- 
d'hui vivans.  La  figure  est  celle  du 
crâne  de  l'Aurochs  ;  mais  le  front 
est  encore  plus  large  à  proportion  , 

3uoiqu'il  ait  quatre  pouces  de  plus 
e  hauteur  depuis  l'échancrure  na- 
sale jusqu'au  sommet  de  l'arc  occi- 
pital. Pallas  les  rapportait  mal  à 
pro[)os  au  Buffle  dont  il  ne  connais- 
sait pas  de  crânes.  Ils  n'ont  pas  plus 
d'analogic,quoi  qu'on  en  ait  dit,  avec 
le  crâne  du  Buffle  Arni  -.  c'est  à  l'Au- 
rochs qu'il  ressemble  davantage  ; 
mais  il  en  diffère  par  l'arête  sail- 
lante qui  règne  le  long  du  devant  de 
la  corne  sillonnée  transversalement 
près  de  sa  base.  On  en  trouve  en  Si- 
bérie depuis  le  Jaik  jusqu'à  l'Anadir, 
gisant  dansles  mêmcscouchesqueles 
crânes  d'Eléphans  et  de  Rhinocéros. 
C'eslsurtout  par  l'érosion  des  berges, 
lors  des  grandes   eaux,  qu'ils  se  dc- 


BOE  371 

couvrent.  En  creusant  le  canal  de 
rOurcq,  on  a  trouvé  des  os  de  Bœuf 
d'un  cinquième  plus  grands  que  ceux 
du  Bulffe  d'Italie.  Ces  os  se  l'ont  re- 
marquer par  leur  grosseur  relative. 
Comme  les  jambes  sont  plus  longues 
et  plus  minces  dans  l'Aurochs  que 
dans  le  Taureau,  et  surioutque  dans 
le  Buffle,  ces  os  doivent  être  rajipor- 
tés  au  grand  Buffle  de  Sibérie,  d'au- 
tant mieux  qu  ils  gisaient  aussi  avec 
des  os  d'Eléphans.  Camper  avait  Irou- 
vépèle-mêle  avec  des  os  d'Eléphans  et 
de  Rhinocéros  une  tète  supérieure  de 
radius  de  Bœuf,  si  grosse  qu'il  la  rap- 
portait à  une  Giraffe.  Les  circons- 
tances du  gisement  ne  laissent 
pas  lie  doute  que  ces  os  n'aient  ap- 
partenu à  un  grand  Bœuf  contempo- 
rain des  Eléphans  et  des  Rhinocéros 
fossiles.  Comme  le  synchronisme  en 
est  prouve  pour  les  crânes  de  Sibé- 
rie, le  grand  Buffle  habitait  donc  avec 
les  Eléphans  tout  le  nord  de  l'an- 
cien continent.  Il  ne  peut  donc  exis- 
ter aujourd'hui  ;  c'est  le  seul  Rumi- 
nant des  terrains  de  transition.  On  a 
donc  eu  tort  de  dire  que  tous  les 
débris  fossiles  de  Bœufs  se  trouvaient 
dans  les  terrains  dont  la  formation  se 
continue  encore.  (a.d..ns.) 

Geoffroy  -  Saint-Hilaire  a  lu  à 
l'Académie  des  Sciences  une  notice 
sur  une  espèce  nouvelle  de  Bœuf  des 
parties  septentrionales  et  intérieures 
de  l'Inde,  qui  présenterait  une  par- 
ticularité singulière  dans  la  classe  des 
Mammifères  ,  si  son  existence  élait 
parfaitement  constatée.  Le  savant 
professeur  n"a  parlé  de  cet  étrange 
Animal  qu'avec  doute,  et  s'est  borné 
à  démontrer  la  possibilité  anatomi- 
que  de  l'anomalie  dont  il  serait 
1  exemple  unique.  Désigné  sous  le 
nom  de  Gaour  par  les  habitans  du 
pays,  selon  les  personnes  qui  en  ont 
écrit  à  Geoffroy  ,  ce  Bœuf  a  les  apo- 
physes des  vertèbres  cervicales  et 
dorsales  tellement  allongées,  que  for- 
mant une  saillie  considérable  le  longdc 
léchine,  elles  donnent  à  cette  partie  la 


orme  dentelée  d'un  peigne  ,ou  plutôt 
le  l'un  des  côtés  de  la  scie  d'un  Prys- 
tobate.  Il  est  singulier  que  l'existence 

24* 


072 


BOE 


d'un  si  (Uraiige  Animal,  qui  doit  avoir 
vnie  physionomie  digne  de  fixer  toute 
Tattcntion  des  hommes,  ait  tant  tavelé 
à  nous  être  connue. 

On  trouve  dans  les  voyageurs  et 
dans  les  anciens  naturalistes  divers 
Animaux  mentionnés  sous  le  nom  de 
IjOEUF,  qui  tous  n'apparllciincnt  pas 
au  genre  dont  il  vient  d'être  question, 
ou  qui  par  l'épithèlc  qu'on  y  joint 
en  désignent  quelque  espèce.  Ainsi 
l'on  a  appelé  : 

Boeuf  d'Afrique  et  Boeuf  Cafre^ 
le  Buffle  du  Cap  ,  n°  4. 

Boeuf  a  bos-se  ,  les  Bisons  et  le 
Zébu,  et  par  opposition  Boeuf  sans 
liossE,  tout  Animal  du  même  genre 
qui  ne  présente  point  ce  caractère. 

Boeuf  Camelite  ou  Boeuf  Cha- 
meau ,  la  variété  de  grande  taille  com- 
parée par  Pennant  au  Chameau  ,  et 
qui  setrouveàMadagascar./^.  Boeuf  , 
n"  7- 

Boeuf  Carnivore  ,  un  Animal  qui 
n'existe  point. 

Boeuf  gris  du  Mogol  ,  le  Nilgaut. 
V.  Antij.ofe. 

Boeuf  guerbier  ,  la  variété  du 
Bœuf  domestique  dressée  par  les  Hot- 
tentots  à  garder  les  troupeaux ,  et 
qui  sert  aussi  dans  les  combats  com- 
me l'Éléphant.  V.  Backelys. 

Boeuf  humble  ,  une  race  de  Bœufs 
sauvages  qu'on  dit  être  dépourvue  de 
cornes,  et  se  trouver  dans  les  mon- 
tagnes d'Ecosse. 

Boeuf  des  Illinois,  le  Bison,  n°2. 

Boeuf  de  mer  ,  l'Hippopotame ,  le 
Lamantin  et  divers  Phoques. 

Boeuf  de  montagne  ou  de  Pan- 
NONiE ,  l'Aurochs ,  n"  1 . 

Boeuf  de  Scythie  ,  probablement 
le  Zébu. 

Boeuf -Strepiceros  ,  un  Anti- 
lope. J^.  ce  mot. 

Boeuf  de  Thibet,  l'Yack  qui  est 
la  cinquième  espèce  décrite  dans  cet 
article  ,  etc.,  etc.  (B.) 

BOEUF.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Pouillot ,  Motacilla  TrochUus,  L.  et 
du  Bouvreuil,  LoxiaPyrrhula,\j.  V. 
Sylvie  et  Bouvreuil. 

Boeuf  DE  Dieu,  le  Troglodyte.  K. 
Sylvie. 


BOG 

Boeuf  DES  M Aïi Aïs  ,  le  Butor.  P. 
Héron.  (nR..z.) 

BOEUF,  rois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires de  la  Raie  Oxyrliynque.     (b.) 

BOEWA.  lîEPT.  SAUR.  (Séba.)  Mê- 
me chose  que  Scncmbi.  J'~.  Iguane. 

(B.) 

*  BOGA.  POIS.  (Dclaroche.)  Syn. 
de  Spams  Boops,  L.  aux  îles  Baléa- 
res. F'.  Spare.  (b.) 

BOGA.  BOT.  piiAN.  K.  Boja. 

BOGARAVEO.  POIS.  (Lacépède.  ) 
Espèce  du  genre  Spare.  V.  ce  mot. 

BOGFINCKEou  BOGFINCKENS. 
ois.  (  Millier.  )  Syn.  du  Pinson  d'Ar- 
dcnncs  ,  Fruigilla  Montifringilla,  L. 
eiiNorwége.  V.  Gros  Bec.  (dr..z.) 

BOGGO  ou  BOOGOC.  mam. 
(  Smith  ,  Yoy.  en  Guinée.  )  Singe  qui 
paraît  être  le  Chimpanzée  ,  et  non  le 
Mandrill,  comme  l'avait  cru  Buffon. 

(B.) 

BOGHAS ,  BUDUGHAHA  ou  BU- 
DUGIIAS.  BOT.  PiiAN.  Arbre  sacré 
chez  les  habitans  de  Ceylan,  et  pro- 
bablement le  Ficus  religiosa,  L.  J^. 
Figuier.  (b.) 

BOGIO  ou  BUGIO.   mam.   Syn. 
portugais  de  Magot,  espèce  de  Singe. 
(a.  D..NS.) 

BOGLOSSA.  POIS.  De  Buglosse 
(langue  de  Bœuf).  Nom  donné  par 
quelques  anciens  auteurs  ,  ainsi  que 
Boglosson  ,  Boglossos  et  Boglotia  qui 
en  sont  des  corruptions  ,  à  la  Sole,  es- 
pèce de  Pleuronccte.  F^.  ce  mot.  (b.) 

BOGMAM.  POIS.  Syn.  de  Gymno- 
gastre.  F",  ce  mot. 

BOGOA.  BOT.  PHAN. Probablement 
une  espèce  de  Figuier,  selon  Bosc,  et 
qui  pourrait  bien  être  la  même  chose 
que  Boghas. /^.  ce  mot.  (b.) 

BO  G  RUSH.  OIS.  (Pennant.)  Syn. 
de  la  Fauvette  roussette ,  3ïotacllla 
schœnohœnus,  L.  /^.  Sylvie.  (dr..z.) 

BOGUE.  Boops.  POIS.  Genre  de 
l'ordre  des  Acanthoptéryglens ,  fa- 
mille des  Percoides  à  dorsale  unique, 
et  le  seul  dans  la  section  oii  les  mû- 


BOH 

clioircs  sont  garnies  d'un  rang  unique 
de  i.cnis  liiiuchantes.Conlonduepar» 
mi  les  Spares ,  l'espèce  qui  lui  sert 
de  type  laisait  conséqueinnient  par- 
lie  lies  Tlioracliiciues  de  Linné.  Les 
Bogues  se  distinguent  dos  Sparesdont 
on  les  a  séparés  par  leurs  nuielioires 
peu  extensibles,  ayant  leurs  dents 
tantôt  écliancrées  ,  tantôt  en  partie 
pointues,  et  parla  forme  du  corps 
oblong  et  comprimé,  garni  d' écailles 
assez  grandes.  Les  trois  espèces  sui- 
vantes, qui  se  ts cuvent  dans  la  mer 
Méditerranée,  en  sont  les  principales: 

lia  Saupe  ,  Buops  Salpa  ;  Spams 
Salpa;  L.  Bloch.  pi.  365.  Eucyclop. 
Pois.  pi.  49.  r.  188.  Ce  Poisson  a  les 
dents  supérieures  fourchues,  les  in- 
férieures pointues  ,  le  corps  argenté  et 
rayé  longiludinalement  de  dix  bande- 
lettes rousses  sur  chaque  côté.  Il  dé- 
passe une  palme  de  longueur.  Sa 
chair  est  peu  estimée.  B.  6.  D.  ij/28. 
P.  iG.  Y.  j/6.  A  3;i6.  C.  17. 

L'Or.i.\DE,  Boups  uielanuriis;  Spa- 
rusmelaiiurus,  L.  Encyc.  Pois.pl.  48. 
f.  iSi.  Cette  espèce  a  les  dents  moyen- 
nes échancrées  ,  les  latérales  fines  et 
pointues  ;  son  corps  est  d'un  gris  ar- 
genté ,  raj  é  eu  long  de  brun ,  et  mar- 
qué d  une  tache  noire  à  chaque  côté 
de  la  queue.  Son  poids  est  d'une 
livre  environ.  B.  6.  D.  16.  P.  i5.  V. 
1/6.  A.  D/i4.  C.  17. 

Le  Bogue  ordinaire,  BoopsBoops; 
Spams  Boops  ,  L.  Rondelet,  p.  i56. 
Ce  Poisson  a  les  dents  supérieures 
dentelées  ,  les  inférieures  pointues  ; 
le  corps  d'un  gris  argenté ,  rayé  «n 
long  de  brun  avec  des  teintes  dorées. 
Sa  chair  est  savoureuse.  Les  anciens 
supposaient  une  voix  à  ce  Poisson 
dont  le  nom, qui  signifie  œil  de  Bœuf, 
fait  allusion  à  la  grosseur  de  ses  veux. 
B.  6.D.  29.  P.  9  V.  1/6.  A.  19.  C.  17. 
Dtlarociie  décrit  sous  le  nom  de 
Ccntrodoutc,  SpamsCeiitrodoiitus ,  un 
Poisson  des  îles  Baléares  ,  qui ,  avec 
le  Spams  chrjsurus  de  Bloch ,  doit 
grossir  le  genre  dont  il  vient  d'être 
question.  (b.) 

BOHAR.  POIS.    Espèce   du   genre 
Diacope.  /^.  ce  mot.  (b.) 


BOt  375 

BOIIE.V.  BOT.  l'ii.vN.  Nom  de  pays, 
de\  cnu  scicntilique  ,  iliuie  espèce  de 
Thé,  nommée  Thé  Bou  ou  Thé  Boni 
dans  le  commerce.  (b.) 

BOIIKAT.  rois.  Syn.  arabe  de 
Raja  Lyjlddcnsis  ,  Forsk.    f^.   Raie. 

(B.) 

BOHOM  -  JAfttBOULAN.  bot. 
l'HAN.  Syn.  javan  de  Jamboller.  F". 
ce  mot. 

BOIION  ET  BDHON-UPAS.  bot. 
rxiAN.  Même  chose  que  Boom-Upas. 
r.  Upas.  (b.) 

BOliU.  BOT.  riivN.  (Burmann.) 
Même  chose  que  Bobu.  /^.  ce  mot,  de 
même  que  pour  Boiiombu  et  BoiiuM. 

(B.) 

*  BOHUR.  MAM.  Nom  de  l'Antilo- 
pe Caania  en  Abissinic.  f^.  Antilope. 

(A.D..NS.) 

*  BOHWETE.  bot.  piian.  Syn. 
suédois  de  Folygonum  Jt'agopyruin  , 
L.  T^.  Renouée.  (c.) 

BOL  REPT.  OPii.  D'où  est  proba- 
blement venui?oa,  et  qui  doit  signi- 
fier Serpent  ;  du  moins  cette  syllalie 
entre-t-ellc  dans  la  composition  de 
beaucoup  de  noms  de  pays  donnés 
aux  grands  Animaux  de  cet  ordre 
dans  l'Amérique  méridionale.  Ainsi: 

BoiciNiNGA  est  au  Brésil  synonyme 
de  BoiQUiRA  ,  espèce  de  Crotale,  f^. 
ce  mot. 

BoicuAJîA  est  un  grand  Serpent 
dont  on  mange  la  chair  et  qu'on  pré- 
sume être   un   Boa.  T^ .  ce  mot. 

BoicuPECANOA, un  Serpent  brésilien 
mentionné  par  Piay,  mais  qu'on  ne 
peut  reconnaître  par  ce  qu'il  en 
rapporte  dans  son  Synopsis  Anima- 
liuiii. 

BoiGA,  le  Coluber  Jhœtuia,lj.  V. 
Couleuvre. 

BoiouAcUjBoicuAou  et  Boicuagu, 
c'est-à-dire  grands  Serpens.  Plu- 
sieurs espèces  du  Brésil ,  dépourvues 
de  venin, et  qui  sont  encore  probable- 
ment des  Boas.  On  trouve  dans  Dé- 
terville  Boiguaca  qui  ne  peut  conve- 
nir, puisque  Gitacu  et  nonGuaca,  en 
brésilien,  siguilic grand.  Le  même  ou- 


574  BOI 

vrage  donne  Boiguacu  pour  syn.  du 
Coluber  Argus. 

BoiGUATRARA  Une  espèce  de  Ser- 
pent de  Surinam,  qu'il  est  impossible 
de  déterminer.  (b.) 

BOIAH  ou  JÎOUIAH.  rept.  saur. 
(Shaw.)  Syn.  de  Caméléon  en  Barba- 
rie. "  (B.) 

*  B01DE>  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Tap- 
sla  selon  Adanson.  (a.r.) 

BOIGUE.  BOT.  PHAN.  (Feuillée.  ) 
Syn.  présumé  de  Dry  mis  Winteri.V. 
Drymis.  ■  (b.) 

BOIJUKU.  MAM.  Syn.  tongous 
de  Loup.  V.  Chien.  (b.) 

BOIN-CARO.  BOT.  PUAN.  (Rhée- 
de.)  Syn.de  Justlcia gangelica,  L.  /^. 
Cakmantine.  (b.) 

BOfN-ERANDO.  bot.  PiiAN.Com- 
me  cpu  dirait  petit  Ricin.  Syn.  in- 
dou  de  Tragia  Charnel ,  L.  P'.  Tra- 
GIE.  (b.) 

BOTN-GOLI.  BOT.  PiîAN.  Nom 
malabar  d'une  petite  Plante  queBur- 
mann  croyait  être  un  Oldenlandia, 
mais  qu'Adanson  regarde  avec  plus 
de  raison  comme  un  Pourpier,  peul- 
être  le  Portulaca  meridiana.        (b.) 

BOIN-KAKELI.  bot.  phan.  Es- 
pèce d'Epidendre  des  Indes  ,  impar- 
lailement  connue.  (b.) 

BOIQUIRA.  REPT.  OPH.  r.  Boi  et 
Crotale. 

BOIS.  zcox..  La  tête  du  Daim,  du 
Cerf,  du  Chevreuil,  du  Renne,  de 
1  Elan  et  de  la  Giraffe  ,  de  même  que 
celle  des  Antilopes ,  des  Chèvres  , 
des  Moutons  et  des  Bœufs ,  est  sur- 
montée d'armes  qui  ont  reçu  le  nom 
de  Bois  chez  les  premiers  ,  et  de 
CoRNrs  chez  les  seconds.  Quoique 
les  Bois  et  les  Cornes  suivent  le 
même  mode  de  la  formation  ,  en 
ce  sens  que  ce  sont  toujours  des 
pi'olongemens  de  l'os  frontal  ,  dont 
les  matériaux  sont  versés  par  des 
vaisseaux  sanguins,  il  existe  cepen- 
dant entre  eux  des  différences  don- 
nées par  le  mode  de  distribution  de 
ces  mêmes vaisseauxjce  qui  en  même 
temps  donne  la  raison  de  Li  chute  des 


BOI 

uns  lorsque  les  autres  persistent  tou- 
te la  vie.  Dans  les  cornes  ,  les  vais- 
seaux sont  intérieurs;  dans  les  Bois 
ils  sont  extérieurs.  Les  cornes,  à  l'ex- 
ception de  celle  du  Rhinocéros  qui 
n'en  est  point  une,  /^.  Ruinocéros, 
sont,  comme  les  Bois,  un  prolonge- 
ment de  l'os  frontal ,  mais  revêtu 
d'une  substance  cornée  qui  n'existe 
pas  dans  le  Bois  oii  elle  se  trouve 
remplacée  par  la  peau  elle-même. Les 
Bois  poussent  par  l'extrémité  supé- 
rieure ;  dans  les  cornes  la  substance 
de  ce  nom  s'accroît  par  le  bas. 

Dans  le  Cerf,  la  pousse  et  la  chute 
du  Bois  ont  lieu  dans  l'ordre  suivant  : 
lorsque  le  printemps  vient  oflrir  à 
ces  Animaux  une  nourriture  abon- 
dante et  d'autant  plus  répaiatrice 
qu'elle  se  compose  de  bourgeons  qui 
renfenncnt  les  élémens  les  plus  ac- 
tifs de  la  végétation  ,  ils  ne  tai'dent 
point  à  recouvrer  toutes  leurs  forces 
et  à  acquérir  un  prompt  embonpoint; 
aussi  du  mois  de  mars  au  mois  d'avril 
renaissent  les  Bois  dont  la  chute  avait 
suivi  l'épuisement  causé  parle  rut. 
Les  vaisseaux  sanguins  du  front  ver- 
sent au  lieu  oii  l'os  doit  se  prolonger 
en  Bois  ,  une  certaine  quantité  d'un 
fluide  qui  soulève  la  peau  et  ne  tarde 
pas  à  passer  à  l'état  cartilagineux  , 
puis  à  s'ossifier  entièrement.  Mais  à 
mesure  que  ce  travail  s'opère ,  les 
vaisseaux  sanguins  qui  s'élèvent  avec 
le  nouveau  prolongement  ,  conti- 
nuent à  verser  du  fluide  au  sommet 
de  ce  commencement  de  Bois  qui 
ainsi  s'élève  sans  cesse  et  entraîne 
avec  lui  la  peau  et  les  vaisseaux. 
Dans  les  premiers  temps,  le  Bois  est, 
comme  on  le  voit,  revêtu  par  la 
eau  qui  renferme  les  vaisseaux  qui 
alimentent ,  mais  l'Animal ,  dont  les 
pertes  sont  entièrement  réparées  ,  ne 
tarde  pas  à  éprouver  le  nesoin  de 
l'accouplement.  Le  sang  se  porte  en 
abondance  aux  organes  génitaux,  et 
abandonne  les  vaisseaux  de  la  tête  , 
qui  de  plus  se  trouvent  étranglés  par 
les  nombreux  tubercules  que  présente 
la  couronne  du  Bois  ,  et  qui  sont  au- 
tour des  petits  yerscmens  qu'ont  faits 
les  vaisseaux  sanguins  dont  celte  base 


F 


BOI 

abonde.  La  peau  alors  se  dessèche  et 
s'cxlolic,  ce  qui  eugage  l'Aniuial  à  se 
IVottcr  contre  les  Arbres  pour  se  sou- 
lager de  la  démangeaison  qu'il  y 
éprouve  ,  et  ce  qui  contribue  à  la  des- 
truction complète  de  la  peau.  L'os, 
se  trouvant  auibi  à  nu  ,  ne  tarde  pas 
à  se  dessécher  et  à  mourir  ;  il  s'éta- 
blit à  la  base  du  liois  une  ligne  de  dé- 
marcation entre  la  partie  morte  et  la 
partie  vivante  encore  ,  et  le  moindre 
efibrt  suffit  alors  pour  faire  tomber 
la  tète  de  l'Aniuial. 

Trois  semaines  ù  un  mois  suffisent 

Ï)Our  que  le  Bois  acquière  toute  sa 
lauteuv;  c'est  en  automne  que  la  peau 
se  dessèche  et  que  le  Bois  meurt  et 
tombe. 

Ce  qui  porterait  à  croire  que  c'est  à 
lappel  «lu  sang  des  vaisseaux  de  la 
tête  vers  les  organes  génitaux  qu'est 
due  la  chute  du  Bois,  opinion  de 
Geoffroy  -  Saint  -  Hilaire  ,  c'est  que 
dans  l'Amérique  méridionale  oii  l'c- 
galilé  de  temjiérature  se  répète  dans 
la  végétation,  les  Cerfs,  trouvant  une 
noun  iture  toujours  abondante,  n'of- 
fi'ent  point  un  rut  aussi  marqué,  et 
par  suite  leur  Bois  ne  tombe  jamais. 
Celui  de  la  Giraffe  persiste  aussi  pen- 
dant toute  sa  vie. 

Les  Bois  sont  l'apanage  du  mâle  , 
la  femelle    du   Renne    seule  en  est 

Ï)0urvue.  Ils  sont  l'indice  et  semblent 
a  mesure  delà  faculté  génératrice,  et 
paraissent  le  produit  d'un  superflu 
de  nourriture  ;  car  dans  les  lieux  oîi 
la  végétation  est  vigoureuse  ,  les  Bois 
des  Cerfs  croissent  avec  force  et  rapi- 
dité ;  tandis  que,  dans  les  lieux  sté- 
riles et  dans  les  années  de  disette  , 
ils  sont  faibles  et  peu  nourris,  comme 
toute  la  végétation  qui  entoure  l'Ani- 
mal . 

Si  l'on  coupe  un  Cerf  pendant  que 
sonBoisest  tondié,  il  ne  refait  plus  sa 
tête  ;  si  on  le  coupe  quand  il  porte 
encore  son  Bols  ,  il  ne  le  perd  ja- 
mais, ce  qui  confirme  merveilleuse- 
ment la  manière  dont  Butïbn  et  Geof- 
froy en  conçoivent  la  chute. 

Chaque  année  ,  le  Bois  s'augmente 
ordinairement  d'un  rameau  ou  <?«- 
cluitiller,  ce    qui   sert   à  veconcaîtrc 


BOI  075 

lagc  de  l'Animal.  11  n'y  a  cependant 
rien  d'absolument  constant  à  cet 
égard,  et  quel  que  soit  le  nomJjre  des 
andouillers,  il  est  inférieur  au  nom- 
bre de  l'année  précédente.  La  tête  en 
porte  jusqu'à  vingt  et  vingt-deux. 

La  forme  des  Bois  varie  chez  les 
dlflérentes  espèces  ;  il  est  triangulaire 
dans  l'Elan,  en  palme  dans  le  llcnnc, 
et  arrondi  dans  le  Cerf. 

En  terme  de  cliasscur  on  nomme 
tcte  \cs  Bois  du  Cerf,  pcjchc  chaque 
bois  ,  anduuillcrs  chaque  rameau. 
On  nomme  dague  le  premier  Bois  que 
porte  l'Animal ,  et  dagiiet  le  jeune 
Cerf  qui  le  porte.  Ou  dit  qu'un  Cerf 
est  de  dix  cors  jeiincment  pour  dite 
qu'il  est  dans  sa  sixième  année  ,  de 
dix  cors  pour  dire  qu'il  est  dans  sa 
septième;  on  nomme  vieux  Cerf  celui 
quipassecet  âge.  (pr.d.) 

BOIS.  BOT.  On  désigne  générale- 
ment sous  le  nom  de  Bois  toute  la 
tige  des  Végétaux  ligneux  dépouillée 
de  l'écorce.  Mais  ce  Bois  présente  des 
caractères  bien  difTérens  ,  suivant 
qu'on  l'examine  dans  le  tronc  d'un 
Arbre  dicotylédoné  ,  ou  le  stype  d'un 
Palmier  ou  de  tout  autre  Arbre  nio- 
nocotylédoné.  Si  l'on  étudie  la  struc- 
ture du  Bois  d'un  Chêne  ,  d'un  Til- 
leul, sur  la  coupe  transversale  de 
leur  tronc  ,  on  le  verra  composé  de 
zones  concentriques.  Ces  zones  ou 
couches  ligneuses  forment  chacune 
autant  de  cylindres  ou  de  cônes  creux 
très  -allongés  ,  immédiatement  em- 
boîtés les  uns  dans  les  autres.  Tels 
sont  les  objets  qu'une  première  ins- 
pection fait  distinguer.  Mais  si  cet 
examen  est  plus  approfondi ,  on  re- 
connaît que  les  couches  ligneuses 
elles-mêmes  se  composent  de  plu- 
sieurs parties  que  nous  allons  énu- 
niérer.  Le  centre  de  la  tige  présente 
un  petit  canal,  tantôt  cylindrique, 
tantôt  triangulalie  ,  carre  ou  angu- 
leux ,  dont  l'intérieur  est  rempli  par 
un  tissu  cellulaire  lâche  et  générale- 
ment très -régulier.  Ce  tissu  cellu- 
laire est  la  moelle,  et  le  canal  qui  la 
renferme  porte  le  nom  d'étui  médul- 
laire.  Dans   certains    Végétaux ,    le 


376  BOI 

canal   médullaire  est  presque  imper- 
ceptible, soit  que  natLirellemeat  ses 
aimcnsious  soient  fort  petites,  soit, 
ainsi  qu'on  le  pense  généralement  \ 
qu'il   diminue   et  finisse  même  par 
s'oblitérer  entièrement,  par  le  rap- 
pi'ochcment  insensible  de  ses  parois. 
J^es  couches  ligneuses  ,  disposées  cir- 
culairemcnt  en  dehors  du  canal  mé- 
dullaire, n'ont   pas  toutes   la   même 
structure.  Ainsi  il  est  facile  de  re- 
marquer que    les  plus   intérieures  , 
celles   qui  avoisinent   de    plus    près 
l'étui  médullaire  ,  sont  généralement 
d  une  teinte  plus  foncée,  d'un  grain 
plus  ferme  et  plus  serré,  que  les  ex- 
térieures,  dont  la  couleur  est  plus 
pale   et  le  tissu  plus  lâche.  De-là  la 
distmcLion  des  couches  ligneuses  en 
Bois  proprement  dit  et  en  aubier.  Le 
Bois  ou  cœur  de  Bois  se  compose  de 
toutes  1-s  couches  ligneuses  intérieu- 
res. Sa    couleur  et  sa  consistance  le 
distinguent   facilement    de  l'aubier. 
Ainsi,  dans  le  Bois  de  Campêche, 
lEbène,  le  Bois  est  rouge  ou  noir  , 
tandis  que    l'aubier  est  blanchâtre! 
Ici   la   diflerence  est   fort  tranchée; 
lirais  dans  la  plupart  des  autres  Vé- 
gétaux^ le  passage  est  presque  insen- 
sible, et  il  est  souvent  fort  difficile  de 
reconnaître  positivement  où  s'arrête 
l'aubier    et  oii   commence   le    Bois. 
Cette  similitude  entre  les  deux  par- 
ties de    la    tige  ,   est  d'autant   plus 
grande,  qu'on  lob  erve  sur  des  Ar- 
bres dont    le  bois  est  plus  tendre  et 
plus  blanc.   Ainsi  dans  le  Peuplier, 

^r  J'-I^"^  '  ^^  ^''P'"  '  ^^^-  >  ^'  «^st  assez 
dilfrcile  de  les  distinguer  l'une  de 
l'autre,  taudis  que  cette  distinction 
est  laeilcdans  le  Chêne,  l'Orme'  le 
lUerisier,  etc.  ' 

L'ensemble  des  couches  ligneuses 
est  traversé  par  des  sillons  de  tissu 
cellulane,  qui  sur  la  coupe  horizon- 
tale d'un  tronc  de  Chêne,  par  exem- 
ple, se  i)résenlent  sous  l'aspect  de  li- 
gnes layonnantes  du  centre  vers  la 
circonférence,  comme  les  lignes  ho- 
ranes  d'un  cadran;  on  les  appelle 
Uîsertions  ou  prolougemens  médul- 
laires ,  parce  qu'en  etfet  ils  servent  à 
clablir  une  cojauiuuicalion   diiecte 


BOI 

entre  la  moelle   intérieure  et  le  pa- 
renchvme  de  l'écorce  que  l'on  doit 
considérer  comme  une  substance  en- 
tièrement analogue  à  la  moelle.  Les 
prolougemens  médullaires,  qui  for- 
ment des  espèces  de  lames  placées  de 
chainp,  traversent  toute  la  masse  des 
coucnes  ligneuses   sans   éprouver  de 
déviation  sensilile.  Considérées  sous 
le  rapport  de  leur  structure  anato- 
mique  ,  les  couches  ligneuses  se  com- 
posent d'un   réseau  de  libres  résis- 
tantes ,     perpendiculaires  ,    laissant 
entre  elles  des  espèces  de  mailles  ou 
d  aréoles  très-allongées ,  que  remplit 
un  tissu    cellulaire    plus    ou   moins 
dense.  Au  milieu  de  cette  sortede  tra- 
me, on  distingue  des  vaisseaux  ou  tu- 
bes souvent  anastomosés,  destinés  à 
charier  les  fluides  séveux  dans  toutes 
les  parties  .'e  la  tige.  Ces  vaisseaux, 
s  il  laut  en  croire  la  plupart  des  phy- 
siologistes ,   n'existeraient  que   dans 
les  couches  ligneuses  les  plus  inté- 
rieures, et  nullement  dans  l'aubier. 
Mais   l'observation  des   phénomènes 
de  la  végétation  nous  paraît  repous- 
ser  entièrement   une   pareille   asser- 
tion. En  effet,  avant  d'être  parvenus 
a  1  état  de  bois  proprement  di* ,   les 
couches  ligneuses  les  plus  intérie'ures 
ont  d'abord  été  à  l'état  d'aubier,  puis- 
que chaque  année,  la  couche  la  plus 
intérieure  de  l'aubier  se   transforme 
eii   IBois.  Or,  si  les  vaisseaux  n'exis- 
taient point  dans  l'aubier,  comment 
pourraient-ils  se  former  dans  le  Bois 
organe  devenu  en  quelque  sorte  pas- 
sif, par  l'endurcissement  des  parois 
de  son  tissu  et  l'oblitération  plus  ou 
moins  complète  des  cavités  de  ses  cel- 
lules? 11  nous  paraît  donc  résulter  né- 
cessairement de  ce  fait,  que  les  vais- 
seaux  séveux  existent  également  et 
dans  Paubier  et  dans  le  corps  du  Bois. 
Ces  vaisseaux  sont  tantôt  isolés  les 
uns  des  autres  ,  tantôt  ils  sont  réunis 
et  groujiés  par  faisceaux,  qui  commu- 
niquent ensemble  au  moyen  des  anas- 
tomoses fiéquentes  qu'ils  établissent 
entre  eux. 

Si  nous  comparons  cette  organisa- 
lion  du  tronc  des  Arbres  à  deux  cotv- 
igclons  avec  celui  des  Arbres  mono- 


BOI 

colylédonés  ,  nous  trouverons  des 
(liflcrcnccs  extrêmement  tranchées. 
Ainsi  le  st\pe  d'un  Yucca  ,  d'un  Pal- 
mier, en  un  mot  d'un  Arbre  monoco- 
fylédoné  ,  ne  nous  oflrc  point  à  son 
centre  un  canal  métlullaire,  autour 
duquel  le  Bois  est  disposé  par  couches 
circulaires.  Ici  la  moelle  forme  en 
quelque  sorte  toute  la  masse  de  la 
tige  ,  et  le  Bois  se  compose  de  fais- 
ceaux de  libres,  plus  ou  moins  rap- 
])roché.s  les  uns  des  autres  ,  cpars  au 
iiiilieu  du  tissu  médullaire.  Dans  les 
Arbres  dicotylédones  ,  les  libres  li- 
gneuses sont  d'autant  plus  résistantes 
et  plus  solides  qu'on  les  observe  plus 
vers  l'intérieur,  tandis  qu'au  con- 
traire, dans  un  Palmier,  le  Bois  est 
d'autant  plus  dur,  qu'il  avoisine  de 
plus  près  l'extérieur  du  tronc.  On 
concevra  facilement  les  causes  de 
celte  diflérence  ,  lorsque  nous  aiuons 
rappelé  eu  peu  de  mots  celle  qui 
existe  enVre  ces  deux  grandes  clas- 
ses de  Végétaux  sous  le  rapport  de  leur 
accroissement.  Voyons  en  etlet  com- 
ment se  forment  les  couches  ligneuses 
dans  chacune  de  ces  deux  divisions  des 
Piaules  phanérogames,  et  pour  cela 
prenons  le  Végétal  à  l'époque  de  son 
premier  développement.  Le  jeune 
embryon  d'un  Arbre  à  deux  cotylé- 
cons  est,  dans  l'état  de  repos,  entière- 
ment composé  de  tissu  cellulaire.  La 
germination  ,  en  donnant  à  chacun 
des    org.ines   qui   le   constituent    le 

Frincipe  animateur  de  la  vie  et  de 
accroissement,  détermine  la  forma- 
tion des  premiers  vaisseaux  de  la 
Plante.  Ces  vaisseaux  commencent  à 
se  montrer  à  peu  de  d'istance  du  cen- 
tre de  la  tige  ,  et  par  leur  réunion  ils 
constituent  les  parois  de  l'étui  médul- 
laire. En  dehors  de  l'étui  médullaire, 
on  voit  le  tissu  cellulaire  s'organiser, 
les  cellules  s'allongent,  les  plus  inté- 
rieures constituent  le  commencement 
du  corps  ligneux  ,  tandis  que  les  plus 
extérieures,  s'unissant  au  tissu  cellu- 
laire ou  parenchyme  de  Técorcc  ,  for- 
ment le  liber.  Par  les  progrès  de  la 
végétation  ,  ces  deux  couches  de  li- 
bres, c'cst-à-dirc  l'aubier  et  le  liber, 
s'accroisàcnt  par  l'exlcnsiou  du  tissu 


BOI  377 

cellulaire  interposé  entre  les  mailles 
de  leur  réseau.  Elles  finissent  par  se 
séparer  entièrement  l'une  de  l'autre  , 
et  a  l'époque  ou  la  végétation  est  dans 
sa  force ,  on  peut  très-facilement  les 
isoler.  C'est  eu  cfl'ct  le  moment  que 
choisissent  les  cultivateurs  pour  pra- 
tiquer la  greffe  en  écusson.  A  la  fin 
de  la  première  année,  le  corps  li- 
gneux se  compose  donc  d'une  pre- 
mière couche  de  Bois  encore  tendre 
et  peu  solide. A  la  seconde  année,  il  se 
forme,  entre  l'aubier  et  le  liber,  une 
couche  de  mucilage  épais  ,  visqueux  , 
sorte  de  fluide  organisé  auquel  Grevv 
et  Duhaiifiel  ont  donne  le  nom  de 
Cambiiun.  Ce  fluide  régénérateur  qui 
suinte  à  la  fois  du  liber  et  de  l'aubier, 
s'organise  petit  à  petit  en  tissu  cellu- 
laire, et  parla  suite  il  forme  une  nou- 
velle couche  d'aubier  et  une  nouvelle 
couche  de  liber.  Le  même  phénomène 
se  répète  les  années  suivantes,  en 
sorte  que  tous  les  ans  il  se  crée  une 
nouvelle  couche  de  fibi  es  ligneuses  et 
une  nouvelle  lame  de  liber.  Ce  n'est 
donc  point  ce  dernier  organe  qui  se 
transforme  en  aubier,  ainsi  que  l'ont 
avancé  la  plupart  des  physiologistes 
à  l'exemple  de  Duhamel.  L'aubier 
est  entièrement  indépendant  du  li- 
ber. Ces  deux  parties  ont  une  même 
origine  dans  le  fluide  organique 
nommé  cambiuTo  ,  mais  ils  ne  se 
transforment  nullement  l'un  dans 
l'autre. 

A  mesure  que  chaque  année  le 
nouveau  cambium  forme  une  couche 
d'aidjier ,  les  zones,  déjà  formées,  ac- 
quièrent plus  de  solidité;  leurs  fibres 
deviennent  plus  dures  ,  plus  résistan- 
tes, en  un  mot  prennent  tous  les  carac- 
tères que  nous  avons  assignés  au  Bois 
proprement  dit;  en  sorte  que  lorsque 
le  travail  de  la  végétation  est  en  pleine 
activité  ,  la  couche  la  plus  intérieure 
de  l'aubier  se  transforme  tous  les  ans 
eu  boi#.  C'est  pour  cette  raison  que 
dans  les  Arbres  dicotylédones  ,  les 
couches  les  plus  intérieures  du  Bois, 
étant  les  premières  formées,  sont  et 
plus  résistantes  et  plus  compactes  ; 
tandis  que  dans  le  stipc  d'un  mono- 
colylédonéj comme  c'est  toujours  par 


578  BOI 

le  centre  que  se  fait  l'addition  des 
nouvelles  fibres  ligneuses  ,  celles  qui 
occupent  la  partie  externe  de  la  tige , 
étant  les  plus  anciennes,  sont  les  plus 
dures.  La  tige  ne  s'accroît  point  seu- 
lement en  épaisseur  par  l'addition 
successive  de  nouvelles  couches  de 
fibies  ;  elle  augmente  encore  en  lar- 
geur par  la  dilatation  latérale  de  son 
tissu  cellulaiie  et  la  formation  de  nou- 
velles flbi'es  ligneuses  au  milieu  des 
insertions  médullaires.  Mais  cet  ac- 
croissement en  largeur,  dont  la  con- 
naissance est  due  principalement  aux 
observations  de  Dutrochet,  n'a  lieu 
que  dans  les  parties  hcrbatées  des 
Végétaux  ,  c'est-à-dire  dans  celles 
qui  sont  encore  susceptibles  de  dila- 
tation ;  il  s'arrête  et  cesse  entièrement 
dans  ces  parties,  lorsqu'elles  se  sont 
lignifiées. 

Le  Bois  ne  présente  pas  la  même 
dureté  ni  la  môme  compacité  dans 
tous  les  Végétaux  ligneux.  Il  existe  à 
cet  égard  une  très-grande  différence 
entre  le  Buis  ,  le  Chêne  ,  le  Tilleul 
et  le  Peuplier.  Une  remarque  qui  n'a 
point  échappé  aux  observateurs  atten- 
tifs ,  c'est  que  les  Végétaux  qui  crois- 
sent lentement  ont  généralement  le 
Bois  plus  dense  et  plus  solide  que 
ceux  dont  l'accroissement  est  très- 
rapide.  C'est  ainsi  par  exemple  qu'il 
faut  au  Chêne  prcsqu'un  siècle  pour 
acquérir  les  dimensions  que  le  Peu- 
plier prend  en  une  trentaine  d'an- 
nées. Les  localités  exercent  encore 
une  influence  très -marquée  sur  la 
nature  du  Bois ,  et  un  Arbre  qui  croît 
dans  un  terrain  sec  ,  rocailleux  et  sur 
le  penchant  d'une  colline,  aura  son 
bois  inriniinent  plus  dur  que  la  mê- 
me espèce  végétant  dans  vin  pré  bas 
et  humide. 

Quant  aux  phénomènes  de  l'aug- 
mentalion  en  hauteur  du  bois  dans 
les  Arbres  à  un  et  à  deux  cotylédons , 
nous  eu  avons  parlé  avec  quelques 
détails  en  traitant  d'une  ;nanière  gé- 
nérale de  l'accroissement  de  la  tige. 
Nous  renvoyons  donc  au  mot  Ac- 
croissement afin  de  ne  pas  faire  ici 
d'inutiles  répétitions.  (a.b.) 

Jjc  mot  de  Bois  est  devenu  géncri- 


BOI 

que  pour  désigner  un  grand  nombre 
d'Arbres,  et  alors  il  est  accompagné 
de  quelque  épithète  tirée  des  usages 
auxquels  ces  Arbres  sont  employés 
ou  des  qualités  qu'on  leur  suppose. 
Du  Petit-Tlîouars  remarque  avec  rai- 
son que  ce  nom  de  Bois,  s'appliquant 
à  des  Plantes  ligneuses,  est  bien  plus 
fréquemment  employé  pour  désigner 
des  Végétaux  de  la  zone  torride,  parce 
que  les  Arbres  y  sont  en  plus  grande 
proportion  que  dans  nos  zones  tempé- 
rées. Cesnoms,au  reste,  sont  tous  va- 
gues et  vicieux  ;  il  serait  à  souhaiter 
qu'on  les  fît  disparaître  des  ouvrages 
d'Histoire  naturelle.  En  attendant 
que  ce  vœu  soit  réalisé,  nous  nous  bor- 
nerons à  indiquer  succinctement  ici 
ce  que  signifient  ceux  dont  on  trouve 
la  nomenclature  dans  les  Dictionna  ires 
précédens  ,  et  qui  la  plupart  ont  été 
pris  dans  1  ouvrage  allemand  de  Nem- 
nick  qui  en  donne  une  liste  française 
fort  considérable. 

Bois  d'Absinthe  ou  Amer  ,  Apo- 
cynée  de  Mascaieigne,  qui  paraît  ap- 
partenir au  genre  Carissa. 

Bois  d'Acajou.  T^.  Acajou. 

B.  d'Acossois,  B.  Baptiste  ,  a  la 
FIÈVRE  ou  DE  SANG,  un  Millepei'luis 
à  Cayenne. 

B.  d'Acouma,  même  chose  qu'Aco- 
mat.  V^.  ce  mot. 

B.  d'Agara.  Ce  Bois  très-odorant 
vient  de  la  Chine  ;  on  ne  sait  quel 
Arbre  le  produit. 

B.  d'Agouti  ou  Bois  de  Lézard, 
aux  Antilles.  C'est  le  P'itex  divaricata. 

B.  d'Aguilla  ,  Bois  aromatisé 
d'Afrique,  provenant  d'un  Arbr»» 
indéterminé. 

B.  d'x\igle,  d'Aloes,  d'Agallo- 
CHE  ou  de  Calambac  ,  cst  fort  cé- 
lèbre dans  l'Orient,  par  son  odeur 
agréable  ;  on  en  fait  de  petites  boîtes, 
et  on  en  brûle  des  éclats  ou  la  ra- 
pure  pour  parfumer  les  appartcmens. 
Il  est  surtout  fort  recherché  à  la  Chine 
et  au  Japon,  oli,  selon  quelques  voya- 
geurs ,  il  se  paie  au  poids  de  l'or. 
C'est  le  Bois  d'un  Arbre  désigné  par 
les  botanistes  sous  le  nom  à'Excœ- 
caria.  T^.  ce  mot.  —  On  donne  aussi 
les  noms  de  Bois  d'Aloes  et  de  Bois 


BOl 

<l'Aigle   au    Bois    de    l'Aquilaria  de 
Ca  van  il  les. 

B.  d'Ainon,  le  RobiniaSapium. 

B.  d'Amandje,  c'est  le  Marila  race- 
mosa  de  Swariz  cl  un  Laurier  peu 
connu  des  Antilles. 

B.  d'Ajiauantiie  ,  probablement 
il  provient  d'un  Swietenia. 

B.  AM£R.  f^.  B.  d'Absinthe.  On 
appelle  ainsi  quelquefois  le  Quassia 
arnara. 

B.  d'Amourette  et  petit  Bois 
d'Amourette,  Mimosa  tenuifolia  et 
tamarindifolia. 

B.  d'Angelin.  V.  Angelin. 

B.  d'Anis,  Jlicium  anisatum,  Li- 
munia  madagascarensis  et  Imuius 
Persea. 

B.  u'Anisette  ,  probablement  le 
Piper  aduncurn,  nouunë  aussi  aux 
Antilles  Biliimitrou- 

B.  Ai^-^UA ,  espèce  nouvelle  du 
genre  Chrysobalanus  ,  aussi  nommé 
à  Saint-Doiuingue  Tavcrnon  et  Bois 
piquant. 

B.  d'Arc,  le  Cjiisus  alpinus  ou 
Laburnum. 

B.  d'Argent,  Protea  argentea,  L. 

B.  d'Arolc.  V.  Arole. 

B.   d'ArONDE.   F'.  B.  DE  RONGLE. 

B.  d'Artre  ou  de  Sang  ,  un  Mille- 
pertuis à  Caycnne. 

B.  d'Aspaeath,  le  Bois  de  Rbode 
ou  de  Rose ,  ou  bien  le  Bois  odorant 
de  certains  Arbustes  épineux  mal  ob- 
servés,quincsontprobablcment  pas  de 
ceux  que  Linné  a  réunis  dans  son 
genre  Aspatathus. 

B.  Bâcha  ou  a  Caleçons,  les  di- 
verses espèces  de  Baubinies  à  Saint- 
Domingue. 

B.  Baguette  ,  les  espèces  de  Coco- 
laba  qui  croissent  à  Saint-Domingue 
et  le  Sebesticr. 

B.  A  Balais,  un  Erytbroxylon  et 
le  Fresnclia  ou  taux  Buis  à  iMasca- 
reigne;  en  Europe,  le  Bouleau,  l'^- 
rica  scoparia,  le  Spartium  scopa- 
71  u  m,  de. 

B.  Balle  ,  le  Giiarea  trichilioides, 
à  Cayenne. 

B.  Ban  ,  Cardia  cal/ocucca  à  Saint- 
Doininguc. 


BOI  379 

B.  de  Bananes  ,  un  Vparia  à  Mas- 
careigne. 

B.  Baptiste,  p^.  B.  d'Acossois. 

B.  Baroit  ,  à  Saint-Domingue  , 
même  chose  que  B.  de  Féroles.  P". 
ce  mot. 

B.  Bardottier.  F".  B.  de  Natte. 

B.  A  Barraques  ,  Combretum 
laxinn  à  Saint-Domingue. 

B.  A  Barrique,  Bauhinia  jmnec/a 
à  la  Martinique. 

B.  de  Bassin  des  Bas  ,  ConUeia 
de  Du  Petit-Thouars,  à  Mascarei- 
gne. 

B.  de  Bassin  des  H.\uts,  Blak- 
weilia  dans  la  même  île. 

B.  DE  Baume  ou  de  petit  Bau- 
me, Croton  balsamifçrurn  à  la  Marti- 
nique. 

B.  BÉNIT,  le  Buis  dont  on  porte 
des  ramea«x  dans  les  processions  des 
Chrétiens. 

B.  Benoist,  paraît  être  aux  An- 
tilles la  même  chose  que  B.  Baroit  et 
que  le  B.  de  Féroles  de  Cayenne. 

B.  DE  Bigaillon  ,  un  Kugenia  à 
rJle-de-France. 

B.  DE  Bitte ,  iSo/j//o/'a  heterophylla . 

r.  BiTi. 

B.  BLANC,  nom  collectif  des  Peu- 
pliers et  des  Saules  dans  l'économie 
rurale.  A  Mascareigue,  c'est  YÈ^ernan- 
dia  sonom;  à  l'Ile-de-France,  le  Sidc- 
roxylum  laurifolium  ;  à  la  Nouvelle- 
îlollande,  le  Melaleuca  leucodendra; 
à  la  Martinique,  un  Arbre  indéter- 
miné qu'on  croit  être  un  Cassia. 

B.  BLANC-ROUGE,  le   Poupaitia. 

B.  DE  Benjoin  ,  les  Badamiers  à 
rife-de-Fiance. 

B.  Boco.  V.  Boco. 

B.  DE  Bombarde  ,  à  l'île  de  Masca- 
reigne  \  Ambora    Tambourissa. 

B.  DE  Bouc,  le  P/-6v/z/;a  à  l'Ile-de- 
France,  à  cause  de  son  odeur  forte. 

B.  A  Boutons  ,  le  Cephalantluts. 

B.  Bracelets  ,  le  Jacquinia  annil- 
laris  aux  Antilles. 

B.  Brai  ,  le  Cordia  viacrophylla  à 
la  Martinique. 

B.  de  Brésil.  K.  Brésillet. 

B.  Cabril.  V.  .ŒlGiriiiLE. 

B.  C.4.CA  ou  B.  DE  Merde,  les  Cap- 
paris  forrugiiica  et  Brejnia,  avec  uu 


5So  BOI 

Sterculia  aux  Antilles  ;  à  l'Ile-de- 
Fiance ,  le  Mimosa  farnesiana. 

B.  Caipon,  une  espèce  de  Chionan- 
ihe,  selon  Poiteau,à  Saint-Domingue. 

B.  A  Caleçons.  F'.  B.  Bâcha. 

B.  u£  Calambac.  V.  B.  d'Aloes. 

B.     DE    Calambac     jaune.     V. 

OCUIIOXYLUM. 

B.  A  Calumet,  le  Macea  Piiiri 
d'Aublet  à  Cayenne,  que  les  habitans 
noment  Pi/i/i  mobe. 

B.  DE  Campeche  ,  Stematoxylum 
campeddanuin,  L. 

B.  Cannelle,  on  donne  ce  nom  à 
nie-de-France  à  trois  Arbres  qu'on 
désigne  par  blanc,  c'est  le  Laurus 
capsuliformis;  gris,  c'est  un  Elœocar- 
pus;  et  NOIR,  peut-cire  encore  un  Ar- 
bre du  même  genre.  En  Amérique  , 
c'est  le  Drymis. 

B.  Canon,  le  Cecropia-pûltata  aux 
Antilles. 

B.  Canon  bâtard  ,Panax  chryso- 
phyllum  à  Saint-Domingue  ;  on  l'ap- 
pelle Morototoni  à  Cayenne. 

B.  DE  Canot,  le  Teiminalia  Catalpa 
aux  Sechelles  ;  à  l'Ile-de-France  ,  le 
CalopkyLlum  Inophyllum  ;  en  Améri- 
que ,  le  Tulipier  et  le  Cyprès  dis- 
tique. 

B.  DE  Capitaine,  Malpiglda  iireiis 
à  Saint-Domingue. 

B.  Capucin  ou  Bois  Signor  ,  un 
grand  Arbre  de  Cayenne,  indéteinilné 
et  fort  employc  dans  la  bâtisse. 

B.  DE  CaqÙe,  le  Coniutia py rami- 
data. 

B.  Caraïbe,  Arbre  de  Saint  Do- 
mingue,  peu  connu, employé  dans  les 
constructions. 

B.  CARRÉ,  le  Fusain  en  quelques 
cantons  de  la  France. 

B.  CASSANT,  à  Mascarelgne,  syn. 
de  Psathura. 

B.  A  Cassave,  Aralia  arhorea  ù 
Saint-Domingue. 

B.  DE  Cavatam  ,  Sterculia  Balaii- 
ghas  A  Saint-Domingue. 

B.  deCayan.  Syn.  de  Simarouba. 
f^.  ce  mot. 

B.  DE  Cèdre  de  la  Guiane.  P  . 
Anibe. 

B.  DE  CiiAM,  le  Tcspesia  d'Afzclius 
en  Afrique. 


BOI 

B.  de  Chambre  ,  tige  d'une  Plante 
indéterminée  de  Saint-Domingue,qui, 
haute  de  six  pieds,  cannelée  et  spon- 
gieuse, est  employée  en  guise  d'A- 
madou. C'est  peut-être  un  Agave. 

B.  Chandelle,  hampes  sèches  de 
\ Agave  fœtida  qu'on  briile  pour  s'é- 
clairer ;  on  donne  aussi  le  même  nom 
à  \ Ainyris  elemij'era ,  ainsi  qu'à  VE- 
rithalis  fruticosa  et  à  plusieurs  Yé- 
gétaux  résineux,  employés  comme 
torches. 

B.  de  Chauve-Souris  ,  une  es- 
pèce de  Gui,  dont  les  Chauve-Sou- 
ris recherchent  les  fruits,  à  Masca- 
reigne. 

B.  DE  Chêne  ,  à  Saint-Domingue 
le  Bignonia  longissinia. 

B.  DE  Chenille,  Volkameria  liete- 
rophylla  à  l'Ile-de-France. 

B.  DE  ChevalouB.  major,  est  dans 
Nicholson  un  Arbre  de  Saint-Do- 
mingue employé  dansl'Hippia trique, 
et  qu'il  est  impossible  de  reconnaître 
sur  ce  qu'en  dit  cet  auteur. 

B.  deCiiik,  le  Co/dia  Sebestana. 

B.  DE  Chine  ,  nom  impropre  d'un 
Bois  de  la  Guiane  ,  provenant  d'un 
Arbre  indéterminé  ,  et  ressemblant  à 
ce  qu'on  nomme  Bois  de  Palixan- 
dre.  V,  ce  mot. 

B.  de  Chypre,  même  chose  que 
Bois  de  Rose,  et  Bois  de  Cyprès  dans 
le  midi  de  la  France  ;  quelquefois  le 
B.  d'Aspalath.  f^.  ce  mot 

B.  de  Citron,  Eritlialis  fruticosa 
aux  Antilles.  On  désigne  quelquefois 
par  ce  nom  le  Bols  du  Citronier. 

B.  DE  Clou,  de  Madagascar,  le 
Ravenala. 

B.  DE  Cloux,  un  petit  Eugeiiia  à 
l'Ile-de-France. 

B.  DE  Cloux  de  Para,  Myitus 
caryophyllata. 

B.  A  Cochon.  V.  Hedwigia. 

B.  collant,  le  Psatura  à  l'Ile-de- 
France. 

B.  de  Colophane  franc,  Colopha- 
nia  de  Commerson.  F',  ce  mot. 

B.  de  Colophane  bâtard,  IJari- 
giiia  du  même  botaniste. 

B.  DE  CoMBAGE ,  espèce  indéter- 
minée de  Myrte  des  Antilles. 

B.  DE  Compagnie^  à  rile-dc-France, 


BOI 

mcmic  chose  que  I3ois  de  Colophane 
bâtard.  V.  ce  mot. 

B.  DE  CoBAiL  ,  Carolladenâron 
(Tournc(brt),syii.d'£/j//!///ïa  et  à^A- 
ileiiantkera. 

B.  DE  Corne,  Garcinia  cornea  à 
Aniboine ,  et  Oxjcarpus  de  Loureiro 
à  la  Cochinchine. 

B.  CossAis  ,  mèrue  chose  que  Bois 
d'Acossais.  /'.  ce  mot. 

B.   COTELET  ou    A    COTELETTES,    le 

Cytliarexyliim ,  le  Vornutia  pyrami- 
data  ,  VE/iretia  Boit ii cria  ,  un  Psy- 
chotria  et  nu  Casearia  dans  les  îles 
de  l'Amérique. 

B.  Couleuvre  ,  en  beaucoup  de 
pays,  des  Végétaux  qu'on  a  crus  des 
spécifiques  contre  la  morsure  des  Scr- 
pens,  d'où  Ophixylum  et  Opliiorhiza, 
arbre  et  racine  de  Serpent.  Les  Dia- 
contlurn  perlusitm ,  liharnnus  coliibri- 
niis ,  et  Strychnos  colubrina  portent 
également  ce  nom. 

B.  DE  Crabe  ou  de  Crave  ,  Myr- 
tiis  caryopkyllata. 

B.  DE  Crangor  ,  le  Pavetta  iiidica. 

B.  creux,  Lisiaiit/ius  acuteatus  ,  à 
Cayeune. 

B.  deCrocodile,  C/«//a£'/a/e/7a,L. 

B.  DE  Cuir  ou  B.  de  Plomb  ,  Dirca 
palvstris ,  dans  l'Amérique  septen- 
trionale. 

B.DE  Ctprès,  CordiaGeiuscanthes, 
aux  Antilles. 

B.  DE  Dames  ou  d'Huile  ,  un  Ery- 
throxylurn,  à  l'Ile-de-France. 

B.  Damier  ou  Badamier.  T^.  ce 
mot. 

B.  Dard  ou  de  Flèche,  un  Peta- 
/o/waetlePoisi/ad'AubletàCaycnne. 

B.  DE  Dartres  ou  de  Sang,  un  Mil- 
le-pertuis  en  Amérique  ;  le  Daiiais  de 
Commerson  à  Mascareigne. 

B.  de  Demoiselle,  Kirgaiielia ,  à 
l 'Ile-de-France. 

B.  Dentelle  ,  Lageita ,  de  Jussieu, 
aux  Antilles. 

B.  DOUX  ,  même  chose  que  B.  Cas- 
save.  F',  ce  mot. 

B.  DUR,  Carpiiius  Oslrya,  dans  l'A- 
mérique septentrionale;  Semri/iegade 
Commerson  à  l'Ile-de-France. 

B.  DYssENTÉRTQUE ,  Malplglùa  spl- 
cata,  aux  Antilles. 


BOI  3Si 

B.  d'Ebène.  /^.  Ebènier. 

B.  d'Ebkne  rouge.  P^.  b.  de  Gre- 
nadille. 

b.  d'Ebène  vert,  Bignonia  Icu- 
coxylon  ,  L.  à  Cayeime. 

B.  d'Ecorce  ,  un ^l/i-'aria. 

B.  d'Ecorce  ULANciiE,  uu  Black- 
ivelLia  et  le  JSuxia  à  1  lie-de-France. 

B.  d'Encens,  Icica  enneandra  ,  à 
Cayenne. 

B.  A  enivrer  ou  enivrant  ,  d'oii 
est  venu  Bois  ivrant  des  Créoles;  à 
l'Ile-de-France,  un  Euphoibe  arbo- 
rescent dont  le  lait  fait  sur  les  Pois- 
sons l'etlct  de  laCoque-du-Lcvant;  à 
Cayenne,  unPhyllantc;  aux  Antilles, 
les  Arbres  du  genre  Piscidia. 

B.  épineux,  le  Bomhax  pentan- 
drurn  ,  le  Xant/ioxylam  caiihœum  et 
VOchioxytuni  aux  Antilles. 

B.  d'Epongé  ,  le  Gastonia  de  Com- 
merson ,  Cissus  mappia  de  Lamarck 
à  Mascaicigne. 

B.  Eti,  un  Eugenia  à  la  Marti- 
nique. 

B.  Falaise  ,  un  IMyrte  indéter- 
miné à  la  Martinique. 

B.  DE  Fer  ,  Robinia  Panacoco  ,  à 
Cayenne  suivant  Aublet;  Mesiiafer- 
rea ,  L.  à  Ceylan  ;  Stedmannia  ,  à 
l'Ile-de-France;  vni  Syderoxyloii ,  k 
Mascareigne  ;  un  Metrosideros  ,  chez 
les  Malais  ;  le  Jîhainnus  elliplicus  et 
VyEgiphila  martinicensis  aux  Antilles. 

B.  DE  Fer  blanc  ,  Syderexylon  ci- 
nereum,  à  l'Ile-de-France. 

B.  DE  Fer  a  grandes  feuilles  , 
Coccoloba  grandifolia  ,  aux  Antilles. 

B.  DE  Fer  de  Juda,  le  Cossignia 
de  Commerson  à  Mascareigne. 

B.  DE  Fernambouc.  K.  Bresillet. 

B.  DE  FÉROLE^  f^.  le  Ferolia  d' Au- 
blet ,  Arbre  de  Cayenne  et  des  An- 
tilles. 

B.  A  GRANDES  FEUILLES,  nom  don- 
né à  plusieui's  Arbres  des  Antilles, 
particulièrement  au  Coccoloba  pubes- 
cens. 

B.   A    PETITES    FEUILLES,   plusieurs 

Arbres   de    la     famille  des    Myrtes, 
particulièrcmentrZi,'i/^ert/a(//p'a/v'ca/a. 

B.  A  LA  FIÈVRE.  J^.   QuiNQUINA. 

B.  A  FLAMBEAU  ,  le  Bois  deCampê- 
chc,  Hœmatoxylum,  en  Amérique; 


382  BOI 

le  Fragara  heterophylla ,    et  XEry- 

thruxylum  launfolium,k  Mascaieignc. 

B.  Fléau  ou  B.  Siffleux,  Bom- 
bax  Gossyplurn ,  auï  Antilles ,  et  selon 
Poiteau  ,  le  Cordla  macrophylla. 

B.  A  Flèche,  f^.  B.  Dabd. 

B.  DE  Flot  ,  Hibiscus  tiliaceus , 
<lans  quelques  parties  de  l'Inde,  f^. 
aussi  OcnnoME. 

B.  Fragile  ,  Casearia  fragilis ,  à 
Mascareigne. 

B.  DE  Fredoche  ou  d'Oktie  ou 
PELÉ ,  Cit/iaj-exylum  melanocanliurn 
de  Swartz  aux  Antilles. 

B.DE  Frêne  ou  de  petit  Frêne, 
Bignonia  ladicans,  en  Amérique, 
quelquefois  le  Quassia  ainara. 

B.  de  FuSTET.   V.  FXJSTET. 

B.      GALEUX     ou    B.    DE     SeNTEUR 

BLEU  ,  Assonia  populnea ,  à  Masca- 
reigne. 

B.  DE  Gauoux  ,  le  Daphne  Meze- 
reinn. 

B.  DE  Gaulettes,  Hirlella  racemo- 
sa ,  aux  Antilles  ,  Melicocca  apetala 
à  Mascareigne. 

Bois  GENTIL  ou  JOLI ,  en  Europe 
le  Daphne  Mezereum,  dans  la  plupart 
des  cantons  oii  croît  cet  Arbuste. 

B.  DE  GÉROFLE,  Myrtus  caryo- 
phyllata. 

B.  DE  Glu  ,  Sapium  auciiparium 
à  Cayeune. 

B.  DE  GouYAVE ,  une  espèce  de 
Frockia  à  Mascareigne. 

B.  DE  Grenadille  ,  le  Diction- 
naire des  Sciences  naturelles  renvoie 
pour  ce  mot  à  Ebène  rouge  qui  est , 
à  ce  qu'il  paraît,  le  Bois  dun  Arbre 
peu  connu ,  qu'on  croit  être  le  Ta- 
nionus  de  Ruinph. 

B.  D^GniGHOif,  Bucida  Buceras  k 
la  Guiane. 

B.  GRIS,  diverses  Mimeuses  ,  parti- 
culièrement les  Mimosa  I/iga  el/agi- 
folia. 

B.  Guillaume,  diverses  Conyzes 
et  Baccharidcs  frutescentes  et  vis- 
queuses, à  l'île  de  Mascareigne. 

B.  de  Guitare  ou  Guitarin, 
Cytkarexylum  aux  Antilles. 

B.  HiNSELiN  ,  Malpighia  urens  li  la 
Guadeloupe. 

B.  d'Huile.  V.  B.  de  Dames. 


BOI 

B.  immortel  ,  Endrachium  mada- 
gascarense ,  à  cause  de  la  grande 
dureté  de  son  Bois;  Erythrina  Coral- 
lodendron  à  cause  de  la  facilité  avec 
laquelle  cet  Arbre  se  propage. 

B.  d'Inde,  même  chose  que  B.  de 
Campêche  et  que  les  Myrtus  Pimenta 
et  acris  à  Saint-Domingue. 

B.  Indien,  même  chose  que  Bal- 
lieria.  J^.  ce  mot. 

B.  INCORRUPTIBLE ,  même  chose 
qu'Acomat.  V.  ce  mot. 

B.  Isabelle  ,  Eau  rus  borhonia  à 
Saint-Domingue  ,  le  Schœferia  et  le 
Myrtus   Gregii  à  Surinam. 

B.    IVRANT,   K.  B.   A  ENIVRER.  Ce 

nom  est  adopté  par  Poiret  pour  dési- 
gner le  genre  Piscidia.  f^.  ce  mot. 

B.  Jacot,  plusieurs  Arbres  dont 
les  Singes  recherchent  les  fruits, 
entre  autres  un  Eugenia  à  l'Ile-de- 
France. 

B.  DE  LA  Jamaïque,  même  chose 
que  B.  de  Campêche. 

B.  DE  Jamone  ou  Zamone,  proba- 
blement le  Cupania  aux  Antilles. 

B.  JAUNE,  Laurus  Ochroxylum,  à  la 
Jamaïque  ;  Moins  tinctoria,3i\i  Brésil; 
VOchrosia,  deJuss.  à  l'Ile-de-France; 
un  Carissa,  à  Mascareigne;  le  Lirio- 
dendron  TuUpifera  ,  dans  l'Amérique 
septentrionale;  Erit/ia/is/ruticosa,3iUX 
Antilles  ;  un  Arbre  que  jNemnick 
nomme  Leucoxylum  ,  à  Madagascar. 

B.  JOLI.  V.  B.  GENTIL. 

B.  DE  JOLI-COEUR ,  6e«flc/ade  Com- 
merson  à  Mascareigne. 

B.  DE  JuDA  ,  même  chose  que  B.  de 
Fer  de  Jnda.  V~  ce  mot. 

B.  DE  Lait  ,  phuiieurs  Végétaux 
qui  produisent  un  suc  dont  la  consis- 
tance et  la  couleiu"  sont  celles  du  lait , 
tels  que  l'Antafara ,  Arbre  indéter- 
miné de  Madagascar,  qui  est  peut- 
être  le  Flumieria  retusa,ài\ers  Sapiu/n 
et  Tabernœmontana  à  Mascareigne  et 
à  rile-de-France. 

B.  laiteux,  les  Tabernœmontana 
citrifolia  et  cymosa  ,  et  le  Rauwoljia 
canesccns  en  Amérique.  Ce  nom  est 
souvent  synonyme  du  précédent. 

B .  Lamon  ,  même  chose  q  ue  Brésillet . 

B.  DE  Lance  franc  et  bâtard  ,  se- 
loQ  Plumier,  les  Randia  aculcata  et 


BOI 

?nitis ,  et  selon  Polteau  ,  deux  IJvana 
à  Saint-Domingue. 

B.  DE  LAnnoiRE,  le  Fusain,  Euo- 
nymus  europœus  ;  et  à  rile-dc-France 
un  ProcÂia. 

B.  DE  LvTANiETi,  un  Arbre  indé- 
terminé mentionné  p.ir  Nicholson  qui 
prévient  qu'il  n'a  aucun  rapport  avec 
le  Palmier  appelé  Latanier. 

B.  DE  Laurier,  le  Croton  coryli- 
fuliurn  aux  Antilles. 

B.  LÉGER ,  A  rbrc  de  l'isthme  de 
Panama  ,  qu'on  ne  peut  reconnaître  , 
sur  ce  qu  ont  dit  les  voyageurs  de  la 
légèreté  de  son  Bois,  qu'on  a  compa- 
rée à  celle  du  Liège. 

B.  DE  Lessive,  probablement  un 
Anavinga  aux  Antilles. 

B.  DE  Lettres,  le  Sidcroxylum 
incrme  et  le  Piralinera  d'Aublet  à  la 
Guiane. 

B.  LÉZARD.  V.  B.  d'AoouTi. 

B.  DE  Liège  ,  Y  Hibiscus  tiliaceus ,  à 
rilc-dc-France  ;  le  Bombax  Gossy- 
pium  et  un  Cardia  dans  l'Inde  ;  et  le 
Moutouchi  d'Aublet,  voisin  du  Ptéro- 
carpe à  Cayenne. 

B.  DE  Lièvre  ,  le  Cytise  dans  les 
Alpes. 

B.  EONG,  probablement  le  Caoul- 
cliouc  chez  les  Portugais  du  Para. 

B.  DE  Lottstau  ,  et  non  l'Ostau  , 
comme  le  dit  A.\.\h\Q\.,\'yÎJithirhœa  de 
Commerson  à  lIle-de-France.  En 
France  c'est  quelquefois  le  Fusain. 

B.  DE  LujriÈRE ,  Palo  de  luz  des 
Espagnols  ;  même  chose  que  B.  Chan- 
delle, f^.  ce  mot. 

B.  LucÉ ,  Pelaloma  edulis  de  Pvi- 
chard. 

B.  Mabouya  ,  selon  Jacquin  ,  le 
Jilo/isonia  ainericana  à  la  Martinique; 
le  Capparis  Breynia  dans  les  autres 
Antilles. 

B.  Macaque  ,  à  Cayenne  le  Tococa 
d'Aublet,  que  les  naturels  appellent 
Tococo. 

B.  Madame,  le  Mathiola  scabra,  à 
la  Martinique. 

B.  iNLvDRE,  le  Gymnanthes  lucida, 
aux  Antilles. 

B.  DE  Mafoutre,  deux  Arbres  de 
Madagascar,  dont  l'un  est  peu  connu, 
et  l'autre  VArilidestna. 


BOI 


383 


B.  DE  MAnocoNi ,  une  espèce  du 
genre  Switenia  aux  Antilles. 

B.  DE  Mai  ,  même  chose  qu'Aubé- 
pine. /'.  Alizier. 

B.  MAIGRE,  le  Psyloxylon  de  Du 
Petit-Thouars ,  à  l'Ile-de-France. 

B.  DE  Maïs,  le  Memecylon  curda- 
ïum  dans  la  même  île. 

B.  MAJOR,  à  Saint-Domingue  les 
Erythroxylum  areolatuin  et  hava- 
iiense  ,  et  un  Arbuste  ti  op  imparfai- 
tement indiqué  par  Nicholson,  pour 
qu'on  puisse  le  reconnaître.  Ce  der- 
nier est  le  même  qu'on  appelle  aussi 
B.  de  Cheval.  /^.  ce  mot. 

B.  Malabar  ou  de  Malbouck  le 
Nuxia  à  l'Ile-de-France. 

B.  DE  Malegache,  le  Fo/gesia  à 
Mascareigne. 

B.  A  Malingres  ,  un  Touinelbrtia 
aux  Antilles. 

B.  Mandron  ,  Arbre  indéterminé 
d'Amérique  mentionné  par  Nichol- 
son. 

B.  siareré  ,  Arbre  de  Saint-Do- 
mingue que  Palisot  deBcauvois  soup- 
çonne être  le  même  que  le  B.  Baroit 
ou  Benoit ,  et  que  le  B.  de  Féroles  de 
Cayenne. 

B.  marbré  BATARD  ,  VE?yt/iroxy- 
litm  areolatum ,  à  la  Martinique, 

B.  MarciiÉ-iioue  ,  un  Xantoxy- 
lum ,  à  Cayenne  ,  dont  le  nom  indi- 
que l'usage.  • 

B.  Marguerite,  le  Cardia  tetra- 
phylla  à  la  Guiane. 

B.  Marie,  le  Calophyllum  qui 
donne  la  Piésine  balsamique  connue 
sous  le  nom  de  Baume  Marie.  7^". 
Baume. 

B.  DE  Mature  ,  divers  grands  Ar- 
bres de  l'Inde,  entre  autres  un  Ux'aria. 

B.  de  MÈCHE,  VApeiba  glabra  et 
V Agave  fœtida  ,  à  Cayenne. 

B.  Menuisier  ,  le  Panes/a  à  Saint- 
Domingue. 

B.  de  Merde.  P^.  B.  Caca. 

B.  DE  Meule,  plusieurs  Arbustes 
dans  les  îles  de  France  et  de  Masca- 
reigne, entre  autres  VA//dromeda  sali- 
cifalia,  VOlca  cape/isis ,  celui  dont 
Commerson  a  formé  sou  genre  Or/ii- 
trophe  et  un  Celastrits. 

B.  DE  MoLUQUEs,le  CrotanTigliuriu 


384 


BOI 


B.  MoKDONGUE,  le  Picramnia  de 
Swartz ,  à  la  Martinique. 

B.  Moussé,  Arbre  indéterminé  à 
Cayenne. 

D.  DE  Musc ,  même  chose  que  B.  de 
Crocodile. 

B.  DE  Nagiias  ,  même  chose  que  B. 
de  Fer. 

B.  Nagone  ,  une  espèce  de  Mirobo- 
lan  à  Cayenne. 

B.  DE  Natte  ou  Batidottier ,  divers 
grands  Aibres  des  forêts  des  îles  de 
France  et  de  Mascareigne  ,  employés 
en  planchettes  pour  les  couvertures 
des  cases.  La  plupart  appartiennent  au 
genre  Mlmi/sops ;  mais  ce  nom  ,  arbi- 
trairement appliqué ,  change  de  signi- 
fication ,  non-seulement  d'une  île  , 
mais  d'un  quartier  à  l'autre  ,  et  ne 
désigne  proprement  que  l'espèce  dont 
s'est  servi  pour  sa  propre  toiture  ce- 
lui qui  l'emploie. 

B.  DE  Nèele  ,  divers  Eitgenia  aux 
îles  de  France  et  de  Mascareigne  ,  où. 
des  habitations  ont  pris  ce  nom  de  la 
quantité  de  ces  Arbres  qu'on  y  trouva 
lors  du  défrichement. 

B.  NÉPHRÉTIQUE^  Arbre  du  Mexique, 
indéterminé  et  regardé  mal  à  propos 
comme  le  3Ioringa  qui  est  un  Arbre 
de  l'Asie. 

B.  DE  Nicaragua,  même  chose  que 
B.  de  Campêche. 

B.  NOIR  ,  le  M'mxosa  Lebbek  à  l'Ile- 
de-France  ;  un  Diospyros  ,  voisin  de 
l'Ebénier ,  à  l'Ile-de-France  ;  VAspa- 
latJius  Ebenus  aux  Antilles. 

B.  d'Olive,  à  Mascareigne,  les  es- 
pèces d'O/ea  qui  s'y  trouvent  indi- 
gènes ;  \ Eloe.odendni?n  à  l'Ile-de- 
France;  et  un  Rhamnus  dont  on  mange 
les  fruits  appelés  improprement  Oli- 
ves à  grosse  peau. 

B.  dOr  ,  le  Carpinus  ameiicana 
chez  les  Canadiens. 

B.  d'Oreille,  les  Daphne  Eau- 
reula  et  Mezereum  dans  quelques 
cantons  de  la  France. 

B.  d'Orme  ,  aux  Antilles ,  le  Celtis 
7n/cran//ius  ,  et  le  Tlieobroma  Gua- 
zuma. 

B.  d'Ortie.  V-  B.  de  Fredociie. 
B.  DE  LA  Palille  ,  u'cst  jas  celui 
du  Dragonicr,  comme  on  l'a  dit,  mais 


BOI 

désigne  de  petits  morceaux  de  bois 
quelconque  ,  qu'on  taille  en  forme  de 
curedcnts  aux  Canaries,  et  qu'on  aro- 
matise en  les  teignant  en  rose  avec  la 
Résine  appelée  Sang-de-Dragon.  T^. 
ce  mot.  Ce  nom  vient  de  Pallilos,  qui , 
en  espagnol,  signifie  petits  bâtons, 
et  s'applique  à  toute  sorte  de  cureJenls 
en  bois. 

B.  de  Palixandreou  vtôlet,  Arbre 
inconnu  des  possessions  hollandaises 
de  l  Amérique  méridionale  ,  dont 
on  rapporte  le  Bols  vivement  coloré, 
emplojé  dans  la  marqueterie  et  pour 
faire  des  archets  de  violons. 

B.  Palmiste  ,  qui  n'est  point  un 
Palmier,  mais  le  Geoffroy  a  spinosa  , 
Légmnineuse  de  St.-Domingue. 

B.  DE  Pèche-Marron,  un  Eiigenia 
à  Mascareigne. 

B.  Perdrix  ,  VHeisteria  à  la  Marti- 
nique. 

B.  PELÉ.  /"'.  B.  de  Fredoche.  Aux 
îles  de  Mascareigne  et  de  France  ,  c'est 
aussi  le  B.  sans  écorce.  J^.  ce  mot. 

B.  DE  Perpignan,  le  Celtis  australls. 

B.  Perroquet  ,  le  Fissilla  de  Com- 
merson  aux  îles  de  France  et  de  Mas- 
careigne. 

B.  A  Pian  ,  aux  Antilles ,  probable- 
ment un  Fragara  et  le  Monts  tinc- 
toria. 

B.  Di:  pied  de  PotîLE  ou  de  Pionce  , 
à  l'Ile- de-France  le  Todalia  ,  dont  la 
feuille  est  palmée  et  la  tige  munie  d'ai- 
guillons accrochans. 

B-  DE  Pieux  ou  Caju-Bélo  ,  aux 
Moluques,  le  Pometia  de  Forster. 

B.  Pigeon  ,  le  Prockia  à  l'Ile-de- 
France. 

B.  Pin  ,  le  Talaurna  de  Jnssieu  à  la 
Martinique. 

B.  DE  Pintade,  Vlxoi-a  coccinea  et 
un  Aidisia  dans  les  colonies  françaises 
à  l'est  du  cap  de  Bonne-Espérance. 

B.  PIQUANT.  F.  B.  Arada. 

B.  Pissenlit,  le  Bignonla  stans, 
aux  Antilles. 

B.  PLIANT ,  syn.  jd'Osjm  alba  ,  cul- 
tivé dans  quelques  jardins  d  Italie. 

B.  Plié  nA.Txna ,leB/-uns/'e/sia dans 
quelques  Antilles. 

B.  DE  Plomb.  P^.B.  de  Cuir. 

B.  DE  Poivrier,  à  l'Ile-de-France, 


BOI 

VErythroxylum  laurifoluan  et  plu- 
sieurs Fagara,cn\.ïc  autres  celui  dont 
Coinmerson  avait  fait  son  Macqueria. 

B:  DE  PoMMF. ,  un  Eugenia  aux  îles 
de  France  et  de  Mascareigne. 

B.  DE  l'ouPAiiT ,  le  Puiipartia.  y. 
ce  mot. 

B.  PUANT  ,  VAnagyris  fœlida  en 
Europe  ;  le  Fcetidia  de  Lamarck,  et  le 
Mimosa  farnesiana  h  l'Ilc-de-France  ; 
à  Cayenne  le  Pinigara  d'Aublet. 

li.  PUNAis  ,  \c  Cornus  sarigiilnea. 

B.  DE  QuASSiE ,  le  Quassia  amara. 

B.  DE  QuEvis  ou  de  Quivis,  à  l'Ile- 
de-France  ,  le  Quipisia  de  Cominer- 
son. 

B.  DE  QuiXQUiN  ou  de  Tezé  ,  le 
Sccurigena  de  Coninicrson  à  Masca- 
reigne. 

B.  de  Quinquina,  improprement 
à  Cayenne  un  Malpighia. 

B.  DE  Rainette  ,  le  Dodonea  an- 
gustifolia  à  INIascareigue. 

B.  Ramier,  un  Vsychotria,  un  Sa- 
pindus  et  le  Muntingia  Calabura  aux 
Antilles. 

B.  R^AMON,  le  Trop/lis  americana , 
le  iSapindus  Sapo/iariaet  VEryt/uvxy- 
lum  rufum  aux  Antilles. 

B.  DE  Râpe,  le  Cordla  Sebestena, 
plusieurs  Figuieis  ,  et  ,  selon  Du 
Pctit-Thouais,  son  Monimia,  au- 
quel cependant  nous  n'avons  pas  trou- 
vé la  rudesse  suffisante  pour  justifier 
ce  nom. 

B.  DE  Rat,  le  3Iyonyma  de  Com- 
merson. 

B.  DE  Rhodes  ,  la  même  chose  que 
B.  deRose.  /^.  ce  mot.  C'est  àCayenne 
\Jmyiis  balsamifera. 

B.  DE  Rivière  ,  le  C/iimanhis  de 
Jacquin,  un  Inga  et  le  Casearia par- 
vifolia  à  la  Martinique. 

B.  DE  RoLE  BATARD,  XEhretiaBoui- 
reria  aux  Antilles. 

B.  DE  Ronce.  V.  B.  de  pied  de 
Poule. 

B.  DE  Ronde,  de  Rongée  ou  d'A- 
RONDE,rii/;^//o.rj/«//j  laurij'olium  aux 
îles  de  France  et  de  Mascareigne, 
dont  les  tiges  se  brûlent  en  guise  de 
llambeau. 

B.  de  Rose,  de  Rhodes  ou  de  Chy- 
pre, un  Bois  long-temps  employé  dans 

TOME   II. 


BOI 


385 


la  marqueterie  ,  remarquable  par 
l'odeur  qui  lui  mérita  son  nom  ,  et 
dont  l'origine  fut  long-temps  incer- 
taine. On  le  croyait  originaire  de 
Rhodes  ou  de  Chypre  ;  on  a  récem- 
ment reconnu  qu'il  provenait  d'un 
Liseron,  Convolualiisscoparius,  com- 
mun aux  Canaries,  d'oLi  il  se  répan- 
dait dans  le  commerce.  On  étend  ce 
nom  dans  les  Antilles  ù  \Eliretiafiu- 
tiiosa;  à  la  Jamaïque,  particulièrement 
à  V  Jmyris  elemifeni;  à  Cayenne  ,  au 
Licaiia  gulancnsis.  Le  Tse-Tau  des 
Chinois  désigne  aussi  un  Bois  de  Rose, 
mais  auquel  on  ne  peut  appliquer  au- 
cun nom  botanique. 

B.  rouge,  selon  les  divers  pays, beau- 
coup d'Arbres  trop  diftérens  et  trop 
arbitrairement  nommés  pour  qu'on 
les  puisse  désigner  botaniqucment 
avec  le  moindre  degré  de  certitude. 

V.  AZIMÈNE. 

B.  DE  Ruche.  V.  B.  de  Bombarde. 

B.  Sagaie  ,  même  chose  que  B.  de 
Gaulettes.  /^.  ce  mot. 

B.  sain  ou  SAIN  Bois,  le  Daphne 
Gnidlum. 

B.  SAINT  ou  de  Santé,  le  Gaïac. 

B.  DE  Saint-Jean,  le  Fanax  Moro- 
totoni  à  Cayenne. 

B.  DE  Sainte -Lucie,  le  Prunus 
Mahaleb. 

B.  SANGLANT  OU  de  Sang  ,  même 
chose  que  B.  d'Acossois  à  Cayenne  , 
et  le  B.  de  Campêchc  en  quelques  par- 
ties de  l'Amérique. 

B.  SANS  ÉcoRCE ,  plusieurs  petits 
Arbres  aux  îles  de  France  et  de  Mas- 
careigne ,  et  plus  particulièrement  le 
Ludia  de  Commerson  ,  également 
nommé  B.  pelé. 

B.  DE  Sapan,  un  Cœsalpinia  dans 
llude. 

B.  SARMENTEUX  ,  le  Cordia  Jlaves- 
ce//s  d'Aublet ,  àCayenne. 

B.  DE  Sassafkas,  un  Laurier  de 
l'Amérique  scpfeiilrionale. 

B.  SATINÉ,  probablement  la  nîême 
chose  que  B.  de  Férole.  K.  ce  mot. 

B.  DE  Sauge  ,  divers  Laiitana  aux 
Antdles. 

B.  DE  Saule  ,  un  Arbre  du  genre 
Sapindus  aux  Antilles. 

B.DE  Savanne  ,  le  Couma  d'Aublet 


386 


BOI 


à  Cayennc;  le  Corniitia  pyraniulata , 
un  f^ùe.v  et  un  ivoisième  Arbre  in- 
déterminé à  St.-Domingue. 

B.  DE  Savonnette  ou  savonneux, 
le  Sapindus  Saponaiia  aux  Antilles. 

B.  DE  Savonnette  bâtard  ,  un 
Arbre  de  St.-Dominguc  du  genre 
Dalbergia. 

B.  DE  SÉNIL ,  le  Coniza  salicifoUa 
de  Lamarck,  à  Mascaieigne. 

B.  de  Sente  ou  de  Senti,  le  RJiam- 
nus  circumscissus  à  l'Ile-de-France. 

B.  DE  Senteur  bleu.  /^.  B.  ga- 
leux. 

B.  DE  Seringue  ,  l'Arbre  qui  donne 
le  Caoutchouc  avec  lequel  on  fait  des 
vessies  propres  à  donner  des  cl3'S- 
tères. 

B.  SiEFLEux.  V.  B.  Fléau. 

B.  SiGNOR.  T^.  B.  Capucin. 

B.  DE  Soie  ,  le  Muntiugia  Calahiira 
aux  Antilles. 

B.  de  Source,  \ Aquilicia  samhu- 
cina  à  Mascareigne. 

B.  Tabac  ,  le  Manabea  villosa d'Au- 
blct  jàCayenne. 

B.  DE  Tacamaque  ,  le  Calophyllum 
Coloba  et  le  Fupulus  balsamifera. 

B.  Tambour  ,  même  chose  que  Bois 
de  Bombarde.  V'.  ce  mot. 

B.  Tan  ,  même  chose  que  B.  dys- 
sentérique.  P^.  ce  mot. 

B.  DE  Tan  rouge  ,  diverses  espèces 
du  genre  Tf^enmannia. 

B.  Tapiré  ,  Bois  d'un  Arbre  indé- 
terminé deCaycnne,  tacheté,  qui  est 
employépar  les  ébénistes. 

B.  DE  Tek,  le  Tectona  grandis  dans 
les  Indes. 

B.  tendre  a  cailloux  ,  le  Mimosa 
arborea  aux  Antilles. 

B.  TÊTE  DE  Jacot  ,  même  chose 
que  B.  de  Natte.  V.  ce  mot. 

B.  x)E  Tezé.  T'.  b.  Quinquin. 

B.  DE  Tisane  ,  Plante  sarmenleuse 
de  Cayenne,  qui  pourrait  bien  être  un 
Smilax. 

B.  Trompette  et  B.  Trompette 
BATARD,  m<3me  chose  que  B.  Canon. 
y.  ce  mot. 

B .  VERDOYANT  ,  le  Lauius  cJiloro- 
xylon  aux  Antilles. 

B.  VERT,  le  Bignonia  leucoxylon 
aux  Antilles. 


BOJ 

B.  VIOLET.  V.  B.  de  Palixandre. 

B.  Violon  ,  une  espèce  du  genre 
Macaranga  de  Du  Petit-Thouars  à 
rile-de-France.  (b.) 

BOIS  AGATISÉ,  BITUMINEUX, 
FOSSILE,  MINÉRALISÉ  et  PÉ- 
TRIFIÉ. GÉoL.  et  MIN.  V.  Fossi- 
les. On  appelle  aussi  l'Asbeste  Bois 
DE  Montagne.  (luc.) 

*  BOIS  DE  CERF.  moll.  Nom 
donné  en  Hollande,  selon  Séba  et 
Davila  {Cat.  p.  200),  au  Murex  Scor- 
jjio  ,  L.  et  Lara.  /^.  Rocher.        (f.) 

BOIS  DE  PtEAU  ou  de  ROC.  pois. 
Syn.  de  jeuneVivc,  Tracldnus  Draco  , 
sur  les  côtes  de  la  Fiance  méridiona- 
le, r.  Vive.  (b.) 

BOIS  VEINÉ.  INS.  (Geofïroy.)Syn. 
de  Bombyx  Zig-zag.  (b.) 

BOIS  VEINÉ.  MOLL.  Nom  vul- 
gaire, parmi  les  marchands  et  les 
amateui's ,  de  la  Voluta  hebrœa,  L- 
et  Lam. /'".  Volute.  (b.) 

*  BOISSELIÉRE.  ois.  r.  Agasse 
cruelle. 

*BOISSIERA.  BOT.  PiiAN.  On  trou- 
ve indiqué,  dansl'IIerbier  de  Dombey, 
sous  le  nom  de  Boissiera  triteiiiata,  le 
Lardizabala  biternata  de  Ruiz  et  Pa- 
von ,  qui  appartient  ù  la  famille  des 
Ménispcrmcs.  ^.Lardizabala.  (a. r.) 

BOITE  A  SAVONNETTE,  bot. 
niAN.  Ou  désigne  quelquefois  sous  ce 
nom  un  péricarpe  capsulaii'e  bivalve 
qui  s'ouvre  ca  travers  ,  capsula  cir- 
cumcisa,  L.  La  Jusquiame  en  offre  un 
exemple  remarquable.  (b.) 

BOITE  OSSEUSE,  bept.  chel. 
Enveloppe  osseuse  des  Tortues.  P^.ce 
mot.  (b.) 

BOITIAPO.  REPT.  OPH.  (Pison.) 
Serpent  venimeux  du  Brésil,  trop  im- 
parfaitement connu  pour  être  classé. 

(b.) 

BOITOS.POis.(Aristote.)  Le  Cha- 
bot. /^.  Cotte.  (b.) 

BOITTA.  MAM.  Syn.  de  Putoi 
chez  les  Lapons.  (b.) 

*  BOJA.  BOT.  piiAN.  Qu'on  pio- 


BOL 

nonce  Boxa.  On  donne  ce  nom,  flans 
les  parties  de  l'Espagne  ou  l'on  élève 
des  Vcrs-à-soie  ,  aux  Cisles  un  peu 
sous-ail)orcscens  et  non  glutincux  , 
dont  les  rameaux  grêles  oUVcnt  de 
bons  points  d'attache  aux  cocons,  {a.) 

BOJOBI.  REPT.  oi'H.  Espèce  du 
genre  Boa.  f^.  ce  mot.  (u.) 

*  BOK.  jîOT.  rnAX.  Sjn.  suédois 
àe  ragussjhatica ,  L.  K.  Hêtre,  (b.) 

BOKEE-SORRA.  i>ois.  (Russcl.) 
C'est,  à  la  côte  de  Coromandel,  un 
Squale  peu  connu  voisin  de  la  Rous- 
sette. («.) 

BOKKEN-VISCn.  rois.  Nom  du 
Chétodon  Tcira  chez  les  Hollandais 
de  rinde.  (b.) 

BOKULAWA,  BONTKULAWAet 
BO>iKULAWx\.  KEPT.  OPiî.  Serpent 
fabuleux  de  l'archipel  de  l'Inde,  que 
les  Macassars  et  les  insulaires  disent 
vomir  l'Ambre  gris,  et  descendre  à  la 
mer,  quand  il  est  vieux,  pour  s'y  mé- 
tamorphoser en  Baleine.  (b.) 

BOL.  MIN.  On  comprend  sous  ce 
nom  général  des  Argiles  diversement 
colorées  par  des  Oxjdcs  métalliques. 
Les  Bols  sont  quelquefois  employés 
eu  médecine  comme  astringens  ;  ils 
servent  dans  la  peinture  comme  ter- 
res colorées.  Ou  désigne  communé- 
ment, sous  les  noms  de  Bgld'AhmÉ- 
KIE  et  de  Leimxos  ,  l'Argile  craïcuse 
ronge.  F.  Argile.  (dr..z.) 

BOL.A.  BOT.  PHAN.  (L'Ecluse.)  Svn. 
de  Myrrhe.  /^'.  ce  mot.  (u.) 

BOLAX.  BOT.  PHAN.  Jussicu  a, 
d'après  Commerson,  établi  sous  ce 
nom  un  genre  qui  fait  partie  de  la 
famille  des  Ombellifères ,  de  la  Pen- 
tandrie  Dyginie  ,  et  que  ses  carac- 
tères rapprochent  singulièrement 
des  Hydrocotyles  et  des  Azorel- 
les.  Gaerlner  avait  cru  devoir  réu- 
nir en  un  seul  genre,  sous  le  nom  de 
Chamitis,  les  deux  genres  Bolax  de 
Commerson  et  Azorella  de  Lamarck. 
Mais  nous  avons  prouvé,  dans  notre 
Monographie  des  Hydrocotyles,  que 
ces  deux  genres  devaient  demeurer 
séparés  ,  offrant  des  caiactères  qui  les 


BOL 


.S87 


font  distinguer  facilement.  En  effet , 
dans  le  Bolax  dont  nous  avons  figu- 
ré les  caractères  (Annales  gén.  des 
Sc.rhys.  T.  IV.  pi.  2.  n"  5),  les  lli-urs 
sont  toutes  hermaphrodites,  fertiles; 
le  fruit  globuleux  ,  lisse  ou  à  trois 
côtes  peu  saillantes;  les  st\les  plus 
courts  que  les  étamines.  Dans  V Azo- 
rella, au  contraire,  les  ileurs  sont 
polygames,  c'est-à-dire  que  sur  le 
même  rameau,  on  trouve  des  om- 
bellules  de  fleurs  purement  mâles  et 
sans  nulle  apparence  d'ovaire  ;  le 
fruit  est  tuberculeux ,  et  les  styles  , 
plus  longs  que  les  .  étamines,  sont 
persistaus. 

Le  genre  Bolax  se  compose  de  cinq 
à  six  espèces  de  petites  Plantes  viva- 
ccs  qui  forment  des  toufîès  épaisses 
et  serrées.  Leurs  fleurs  sont  petites  et 
disposées  en  ombellules  simples  ac- 
compagnées à  leur  base  de  deuv  ou 
trois  folioles  qui  constituent  une 
sorte  d'involucre.  C'est  à  ce  genre 
qu'appartient  le  Gommier  des  Ma- 
loulnes ,  appelé  par  Commerson  Bo- 
lax glebaria,  que  Lamai'ck  a  réuni  au 
genre  Hydrocotyle  sous  le  nom  à'Bj- 
drucotjle  gummifera.  Cette  petite 
Plante  ,  qui  est  originaire  du  pays  des 
Palagons ,  est  remarqualjle  par  la 
grande  quantité  de  substance  rési- 
neuse qu'elle  l'enferme.  (a.  r.) 

BOLAYE.  OIS.  Syn.  de  la  Pie- 
Grièche  Gonolck ,  hanius  harbarus  , 
L.    en  Afrique.    V.     Pie-Grièciie, 

(DR..Z.) 

BOLBIDIU:\L  MOLL.  Selon  Blain- 
ville  (Dict.  des  se.  nat.  suppl.),  c'est 
une  petite  espèce  de  Poulpe  qu'Hip- 
pocrate  reconunande  cuite  dans  Ihui- 
le  et  le  vin  ,  dans  plusieurs  maladies  , 
entre  autres  dans  l'aménorrhée,  (f.) 

BOLBINA.  BOT.  PHAN.  (Theo- 
phraste.)  Syn.   d'/.T/a  Bidbocodium. 

(B.) 

*  BOLBOCERAS.  Bolboceras. 
INS.  Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères, 
section  des  Pentanières  ,  fiunille  des 
Lamellicornes,  tribu  des  Scarabéides 
fondépar  Kirby  {Linn.  Soclet.  Trans. 
T.  XII.  P.  459)  et  ayant  la  plus  grande 


588 


BOL 


analogie  avec  le  gonre  Gcolrupe  au- 
quel 011  arriverait  insensiblement  en 
plaçant,  entre  celui-ci  et  le  genre  que 
nous  décrivons,  le  Geotrupes  pernalis 
des  auteurs.  Kirby  tire  ses  caractères 
génériques  de  l'espèce  qu'il  nomme 
Bolboceras  quadridens.  11  eu  décrit  et 
figure  une  deuxième ,  le  Bolboceras 
yluslralasiœ  ,  qui  est  originaire  de  la 
Nouvelle-Hollande.  V.  GÉOTR^-p£. 
^  (al'd.) 

1B0LB0NACH  ou  BULBONAGH. 
BOT.  PiiAN.  L'un  des  noms  vulgaires 
du  Lunaria  fediulua,  L.  ^.  Lunaire. 

(B.) 

BOLBOÏINA.  MOLL.  (Athénée.) 
Probablement  la  même  chose  que  Bo- 
îilaene.  J^.  ce  mot.  (b.) 

BOLDEAU,BOLDU.  Eoldea.  bot. 
PHAN.  Jussieu  a  décrit ,  sous  le  nom 
de  Boldca  ,  le  genre  Peiunus  de  Mo- 
lina  et  de  Persoon ,  qui  est  le  même 
que  le  Ruizia  de  Pvuiz  et  Pavon.  Ce 
genre  singulier  a  pour  type  le  Boldu 
du  Chili,  Arbre  décrit  et  figuré  pour 
la  première  fois  par  le  père  Feuillée. 
Jussieu  l'a  avec  l'aison  placé  dans  sa 
nouvelle  famille  des  Monimiées ,  à 
cause  de  sa  grande  analogie  avec  le 
genre  Monimia.  Voici  les  caractères 
qu'il  présente  :  les  fleurs  sont  uni- 
sexuées  et  dioïques  ;  les  inàles  offrent 
lin  calice  subcampanulé,  évasé,  dont 
la  base  est  turbinée;  le  lin^be  est  à  huit 
ou  dix  segmcnsovales ,  obtus,  inégaux 
et  disposés  sur  deux  rangs  ;  les  inté- 
rieurs plus  étroits,  plus  minces  et 
presque  glabres,  taudis  que  les  exté- 
rieurs sont  recouverts  de  poils  étoiles. 
Ce  calice  doit  être  plutôt  considéré 
comme  un  véritable  involucre  analo- 
gue à  celui  qu'on  observe  dans  les 
genres  Arnbora  ,  Monimia,  etc. ,  qui 
appartiennent  à  la  même  famille.  Les 
étamines  sont  fort  nombreuses  ,  atta- 
chées à  toute  la  partie  tubuleuse  de 
l'involucre  ,  portées  sur  des  filamens 
inégaux  en  longueur  ;  celui  des  éta- 
mines qui  avoisinent  le  limbe  esl|)lus 
long,et  porte  à  sa  partie  inférieure  deux 
peiits  appendices  pedicellés,aiialogues 
à  ceux  que  l'on  observe  sur  les  filets 
slaminaux    dans  certains   Lauriers; 


BOL 

mais  les  deux  loges  des  anthères  s'ou- 
vrent par  un  sillon  longitudinal.  Dans 
les  fleurs  femelles,  l'involucre  calyci- 
forme  oifre  la  même  structure  que 
dans  les  fleurs  mâles  ;  mais  il  est  beau- 
coup plus  petit.  Les  pistils  sont  au 
nombre  de  cinq  à  neuf,  rapprochés 
et  dressés  au  centre  de  l'involucre; 
ils  sont  allongés  et  couverts  de  poils 
rudes  et  dressés  ;  l'ovaire  est  à  une 
seule  loge  contenant  un  seul  ovule  , 
et  se  termine  par  un  style  court ,  sur- 
monté d'un  stigmate  linéaire ,  glan- 
duleux et  comme  tronqué  à  sou  som- 
met. —  Les  fruits  sont  environnés 
par  la  partie  la  plus  inférieure  de 
l'involucre  qui  persiste ,  tandis  que 
sa  partie  supérieure  se  détache  circu- 
lairement  après  la  fécondation.  Ces 
fruits  ,  de  la  grosseur  d'un  Pois  ,  re- 
couverts de  poils ,  se  composent  d'un 
péricarpe  charnu  extérieurement  , 
contenantune  Noix  réticulée  qui  con- 
tient une  seule  graine,  composée  d'un 
tégument  mince  ,  d'un  endosperme 
charnu,  dans  la  partie  supérieure  du- 
quel est  un  embryon  renversé  ,  dont 
les  deux  cotylédons  sont  planes,  très- 
écartés  l'un  de  l'autre  et  embrassant 
en  quelque  sorte  iendosperme. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce,  le  Boldu  du  Chili,  que  Jussieu 
A  nommé  Boldea  fragrans.       (a.  r.) 

*  BOLDUCIA  BOT.  PHAN.  Neckcr 
a  donné  ce  nom  à  un  genre  de  la  fa- 
mille des  Légumineuses  ,  établi  par 
Aublel  sous  celui  de  Taialea.  T".  ce 
mot.  (a.d.j.) 

BOLET.  Bolclus.  bot.  crypt. 
(  Champignons.  )  Le  nom  de  Bolel  , 
Boletiis ,  a  été  appliqué  par  les  an- 
ciens botanistes  à  des  Champignons 
très-differens  de  ceux  auxquels  Lin- 
né et  ensuite  presque  tous  les  au- 
teurs l'ont  restreint;  ainsi  Micheli  a 
désigné  sous  le  nom  de  Bolet  les 
Plantes  qui  forment  maintenant  le 
genre  Morille  ,  Morchella  ,  et  il  a  dé- 
rivé ce  mot  du  nom  grec  Bôlités,  que 
les  anciens  donnaient  à  une  espèce 
de  Champignons  à  cause  de  sa  forme 
iiTégulière<;t mamelonnée,  semblable 
à  une  motte  de  terre  appelée  Bôlos. 


BOL 

Celte  expression  ,  qui  convenait  assez 
bicnaux  Morilles,  a  été  conservée  par 
Ilalier ,  Jussieu  ,  etc.  Linné,  on  ne 
sait  par  quelle  raison  ,  a  transporté 
ce  nom  aux  Champignons  que  les 
anciens  l)otanistcs  désignaient  sous 
les  noms  do  Sin7/us  ,  Foljjwrus,  et 
à  une  partie  de  leur  genre  ylgaricus. 
Cette  dénomination  étant  mainte- 
nant adoptée  généralement,  c'est  du 
genre  Bolet  de  Linné  que  nous  de- 
vons traiter  ici. 

Mais  cet  auteur,  vovant  que  les  ca- 
ractères sur  lesquels  les  botanistes  qui 
l'avaient  précédé  avaient  fondé  leurs 
divisions,  étaient  souvent  très-mau- 
vais ,  n'a  pas  donné  assez  d'attention 
«ux  genres  établis  par  Miclieli,  car  il 
aurait  vu  que  la  distinction  des  deux 
genres  Suillus  et  Volyporus  de  cet 
habile  botaniste  était  tirée  de  ca- 
ractères très-importans ,  liés  à  la 
slructui'e  intime  du  Champignon  ,  et 
que  ces  caractères  étaient  joints  à  un 
port  et  une  manière  de  croître  très- 
différens  ;  aussi  ces  deux  genres  ont 
été  séparés  de  nouveau  par  Frfes 
[Systeina  mjcologicum) ,  en  faisant 
rentrer  cependant  dans  ce  dernier 
une  grande  partie  des  espèces  que 
Miclieli  rangeait  parmi  les  Agarics. 
Fries  a  léservé  aux  premiers  le  nom 
de  Bolet,  et  a  laissé  aux  seconds  celui 
de  Polypore;  enfin  il  a  adopté  un 
troisième  genre  propose  par  BuUiard 
sous  le  nom  de  Fistulina.  Ainsi  le 
genre  Bolet  de  Linné  se  trouve  divisé 
en  trois  genres  très  bien  caractérisés. 
Nous  ne  parlerons  ,  dans  cet  article , 
que  des  Bolets  proprement  dits,  dont 
cette  division  a  beaucoup  réduit  le 
nombre.  Nous  renverrons  pour  les 
autres  aux  mots  Polypoue  et  Fistu- 
r.iNE.  Le  genre  Bolet  est  ainsi  carac- 
térisé :  cliapeau  présentant  à  sa  sur- 
face inférieure  des  tubes  libres  ,  cylin- 
driques ,  rapprochés ,  formés  dî'une 
substance  diflérente  de  celle  du  cha- 
peau ,  et  pouvant  facilement  s'en  sé- 
parer. Ces  tubes  renferment  dans 
leur  intérieur  de  petites  capsules  cy- 
lindriques (asci)  contenant  des  sporu- 
Ics  très-fines. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  ont 


BOL  589 

le  chapeau  charnu ,  liémisplu'rique  , 

Iiortc  sur  un  pédicule  central  ,  dont 
a  surface  est  souvent  réticulée  ou  vei- 
née. La  surface  inférieure  est  assez 
fré([uemment  recouverte,  avant  Icdë- 
vcloppemcntcompletdu  chapeau,  par 
une  Tuembrane  très-mince  qui  se  dé- 
truit très-promptcment.  Ce  caractère 
est  surtout  remarquable  dans  le  Bolet 
annulaire  de  BuUiard  (jBo/e/fti  luteus , 
Schœff.). 

On  connaît  environ  vingt  espèces 
du  genre  Bolet  tel  que  nous  venons 
de  le  définir.  La  plupart  de  ces  espè- 
ces ne  paraissent  pas  vénéneuses  , 
mais  plusieurs  ne  sont  pas  agréables 
è»  manger,  soit  à  cause  de  la  consistance 
molle  et  spongieuse  de  leur  chair, 
soit  à  cause  de  leur  amertume;  c'est 
ce  qu'on  observe  surtout  dans  le  Bo- 
let chicotin,  Boietus  fclleus ,  Bull, 
t.  579. 

Les  espèces  comestibles  portent  le 
nom  général  de  Cèpe  ou  Ceps ,  qui 
paraît  provenir  de  la  forme  de  leur 
pédicule  renflé  comme  un  Oignon. 
On  en  fait  un  usage  beaucoup  plus 
fréquent  dans  le  midi  et  dans  l'ouest 
de  la  France  et  en  Italie,  que  dans  le 
Nord  ;  cependant  on  en  conserve  sou- 
vent dans  les  pays  où  cette  nourri- 
ture est  la  plus  répandue  ,  soit  en  les 
faisant  sécher  ,  soit  en  les  préparant 
au  vinaigre  ou  à  l'huile  ,  et  on  en 
envoie  ainsi  dans  le  "Nord  pour  les 
employer  comme  assaisonnement. 
Les  espèces  les  plus  estimées  sont  : 

Le  Bolet  bronzé  ,  Bolctus  œieiis , 
Bull.  t.  075 ,  connu  sous  le  nom 
de  Ceps  noir.  Il  est  assez  rare 
aux  environs  de  Paris  ;  son  chapeau 
est  d'un  brun  foncé  ;  sa  chair  devient 
d'un  rose  vineux  en  la  coupant,  sur- 
tout près  de  la  peau;  les  tubes  sont 
courts  et  jaunâtres  ;  le  pédicule  pré- 
sente des  veines  réticulées. 

Le  Bolet  comestible,  Boietus 
cduli-s  ,  Bull.  tab.  60-494,  ou 
Ceps  ordinaire.  Il  est  très -commun 
dans  les  bois.  Son  chapeau  est  fauve  ; 
les  tubes  sont  longs  ,  jaunâtres  ;  la 
chair  devient  aussi  rosée  ;  le  pédicule 
est  renflé  à  la  base ,  et  présente  éga- 
lement des  veines  réticiûécs. 


ôçio  BOL 

Le  Bolet  orangé  ,  Boletus  auran- 
tiacus ,  Bull.  tab.  236,  connu  sous 
le  nom  vulgaire  de  Gyrole  rouge  , 
Pioussilc,  etc.  Son  chapeau  est  d'un 
beau  rouge  orangé  ;  son  pédicule  est 
gros  ,  rcntic  ,  hérissé  de  petites  poin- 
tes rouges  ;  sa  chair  est  blanche  et  se 
colore  un  peu  en  rose  en  la  brisant. 

Le  Bolet  rude  ,  Boletus  scaber , 
Bull.  tab.  iiS2.  Il  ressemble  beau- 
coup au  précédent,  el  porte  les  mé- 
mesnoms  vulgaires,  mais  il  est  moins 
bon  ;  sa  chair  est  plus  molle  ;  son 
chapeau  est  brun  ,  son  pédicule  est 
plus  mince  ,  cylindrique  ,  hérissé  de 
petites  pointes  noires. 

Ces  quatre  espèces  ,  qu'on  pourrait 
peut-être  réduire  à  deux ,  les  deux 
premières  se  ressemblant  beaucoup  , 
elles  deux  autresayaiitaussi plusieurs 
caractères  communs  ,  sont  les  seules 
qu'on  mange  fréquemment,  quoique 
plusieurs  autres  paraissent  n'être  pas 
dangereuses;  on  doit  toujours  les 
choisir  de  préférence  jeunes  et  encore 

Eeu  développées  ;  leur  chair  doit  êti'c 
len  blanche  et  ferme.  Pour  les  man- 
ger on  retranche  le  pédicule  qui  est 
fibreux,  et  les  tubes  qu'on  nomme 
vulgairement  le/bin;  on  enlève  en- 
suite la  peau  du  dessus  du  chapeau. 
C'est  la  chair  de  co  chapeau  ainsi  Iso- 
lée qui  est  bonne  à  manger.  Ce  Cham- 
pignon peut  s'accommoder  comme  le 
Champignon  de  couche  ordinaire  ;  on 
peut  aussi  le  manger  cru  avec  du  sel 
et  du  poivre  ,  ou  le  faire  frire.  Dans  le 
midi,  il  est  beaucoup  plus  estimé  que 
l'Agaric  comestible  ;  son  goiit  est  en 
cflèt  très-délicat,  et  sa  chair  est  plus 
tendre. 

Quelques  Champignons  de  ce  genre 
présentent  lui  phénomène  fort  re- 
marquable ,  et  qui  n'a  pas  encore  été 
bien  étudié  par  les  physiologistes  et 
les  chimistes  :  je  veux  parler  de  la  co- 
loration en  bleu ,  en  violet  ou  en 
vert,  qui  a  lieu  lorsqu'on  rompt  le 
chapeau  de  quelques  Bolets  ,  tels  que 
le  Bolet  ïnàigoûcr ,Bo/e/us  cyanescens, 
Bull.  t.  069  ;  le  Bolet  rubéolaiie  , 
Bull.  t.  lOQ,  Boleius  la  ridas  ,  Per- 
soon  ;  le  Bolet  cluysentèrc  ,  Bull.  t. 
8g3,  Boletus  subiomcutosas,  Persooii . 


BOL 

C'est  dans  le  premier  de  ces  Chant- 
pignons  que  ce  phénomène  est  le 
plus  frappant,  k  cause  de  la  belle 
couleur  bleue  que  sa  chair  prend 
presque  instantanément  au  moment 
oii  on  l'entame.  On  avait  d'abord  at- 
tribué cette  coloration  à  l'action  chi- 
mique de  l'air  ou  de  la  lumière  sur  les 
sucs  de  celte  Plante  ,  mais  des  expé- 
riences de  Saladin  ,  rapportées  par 
Bonnet,  prouvent  que  le  même  effet  a 
lieu  dans  l'obscurité  et  dans  divers 
milieux,  tels  que  l'eau  ,  l'huile,  etc. 
Bulliard  attribue  cette  coloration  à 
l'écoulement  d'un  liquide  coloré  ren- 
fermé dans  des  vaisseaux  très-petits  et 
dans  lesquels  sa  couleur  n'est  pas 
sensible  ,  tandis  que  quand  il  est 
réuni  en  gouttelettes  ,  cette  couleur 
pi'end  plus  d'intensité.  Cette  explica- 
tion ,  quoique  paraissant  assez  vrai- 
semblable, mériterait  pourtant  qu'on 
fit  quelques  expériences  pour  la  véri- 
fier et  s'assurer  de  la  nature  de  ce  suc. 
Le  Bolet  amadouvler,  ainsi  que  la 
plupart  des  espèces  ligneuses  et  tou- 
tes celles  qui  croissent  sur  les  Arbres, 
appartiennent  au  genre  Polypore.  /^. 
ce  mot  et  AoArac  des  Pharmacies, 
(ad.  b.) 

*  BOLET  DE  MER.  polyp.  Mars!- 
gll  donne  ce  nom  à  X yllcyonium pa- 
pUlosum  de  Pallas,  espèce  douteuse 
et  peu  connue.  (lam..x.) 

BOLETITES.  tolyp.  foss.  Aldra- 
vande  et  Feuillée  ont  donné  ce  nom  à 
des  Alcyonltes.  V.  ce  mot.    (lam..x.) 

BOLETOIDES.  bot.  crypt. 
{Champignons.)  Seconde  division.de  la 
première  classe  des  Champignons  dans 
la  Méthode  de  Persoon ,  et  qui  ren- 
ferme les  genres  Bolet  et  Polypore.  F'. 
ces  mots.  (b.) 

BOLETOPHAGE.  Boletophagus. 
IXS.  Dénomination  appliquée  par  Illl- 
ger  à  un  genre  de  l'ordre  des  Coléop- 
tÔTes  ,  que  La  treille  avait  établi  (Pi'écis 
des  Caractères  génériques  desinsectes) 
sous  le  nom  d'ÉLÉooNE.  F'-  ce  mot. 

(aud.) 

*  BOLETOPHILE.  Bolctophila. 
inj^.  Genre  de  l'ordre  des  Diptères, 


BOL 

clabli  par  Iloflniansegg ,  et  que  nous 
trouvons  décrit  dans  l'ouvrage  de 
Rleigen.  Cet  observateur  scrupuleux  , 
dans  sa  Description  systématique  des 
Diptères  dEuropc  (T.  i.  p.  220),  as- 
signe ù  ce  nouveau  genre  les  carac- 
tères suivans  :  antennes  longues,  sé- 
tiformes  ,  étendues  ,  avec  les  deux  ar- 
ticles de  la  base  \Au5  gros  ;  trois  yeux 
lisses  ,  frontaux  ,  placés  sur  une  ligne 
transversale  ;  ailes  à  recouvrement , 
parallèles ,  obtuses. 

Les  Boiétopbiles  queMcigen  nomme 
Bolituphile  ,  ont  de  grands  rapports 
avec  les  Dixes  et  surtout  avec  les  Ma- 
crocères;  ils  se  distinguent  cependant 
de  ces  derniers  par  la  position  des 
yeux  lisses.  Ils  appartiennent  au  reste 
a  la  famille  des]Némocères(Ti/;w/a/vœ^ 
Lalr.),  et  peuvent  être  rapportés  au 
genre  Mycétopblle.  Meigen  n'en  dé- 
crit que  deux  espèces  :  la  première  , 
sous  le  nom  de  ^.  cinerea  ,  et  la  se- 
conde sous  ceXmàcB.fusca.  K.  My- 

CÉXOPIllLE.  (AtlD.) 

*  BOLEUM.  Boleum.  bot.  phan. 
Desvaux  a  désigné  sous  le  nom  de 
Boleum  asperum  le  Vella  aspera  de 
Persoou ,  petite  Plante  vivacc  qui  croît 
en  Espagne.  Ce  genre  ,  adopté  par  De 
Candolle  {Syst.  Regn.  veg.  T.  11.  p. 
64o),  diffère  à  peine  du  \ella,  si  ce 
n'est  par  son  style  beaucoup  plus 
étroit,  et  sa  silicule  presque  indébls- 
ccnte.  (a.  b.) 

BOLHIDA  ou  BOLHINDA.  bot. 
PHAN.  Syn.  de  Tradescantla  cristata, 
L.  à  Ceylan.  J^.  Tradescante.    (b.) 

BOLIDES.  cÉoL.  V.  Aérolithe 
et  Fer  météorique. 

BOLIGOULE  et  BOULIGOULE. 
bot.  crypt.  Syn.  d'^garicus  JLryngu. 

(B.) 

BOLIMBA.    BOT.   piiAN.   r.  Ba- 

LIALBA. 

BOLIN.  Moi>L.  Nom  donné  >^)ar 
Adanson  (Sénég.  p.  127  ,  pi.  8,  f.  20) 
à  une  de  ses  Pourpres.  C  est  X&Murex 
cornutiis  de  L.  et  de  Lamk.  V.  Pio- 
cher, (f.) 

BOLITiENA.  MOLL.  Selon  Blaln- 


BOL  391 

ville  (DIct.  des  Se.  nat.  suppl.),  c'est 
une  espèce  de  Poulpe  mentionnée  par 
Aristote ,  mais  dont  II  dit  trop  peu  de 
chose  pour  qu'on  puisse  la  rapporter 
à  une  des  espèces  connues  de  nos 
jours.  Selon  le  même  naturaliste,  le 
Bolbolina  d'Athénée  serait,  par  une 
erreur  de  copiste ,  le  même  Animal 
que  le  Bulitœna  d' Aristote.  (F.) 

BOLITAINE.  MOLL.  Selon  Gérar- 
din  (DIct.  des  Se.  nat.),  c'est  une  dé- 
nomination sous  laquelle  les  anciens 
Grecs  et  les  modernes  désignent  les 
émanations  musquées  de  certains 
Mollusques  ("des  Seiches  par  exemple), 
dont  les  Cachalots  se  nourrissent,  et 
qui  sont  censées  communiquer  à  leurs 
excrémens  cette  odeur  qui  leur  est 
particulière.  (f-) 

BOLIÏES.  BOT.  CRYPT.  {Champi- 
gnons. )  Ce  nom ,  chez  les  anciens  , 
paraît  désigner  l'Oronge,  Jgaricits 
aurantiacits,h.  (b.) 

BOLITHAO.  BOT.  CRYPT.  [Hydro- 
phytes.)  Le  Fucus  vcsiculosus  ,  var. 
dif-'aricatus  [Fucus  diua/icatus, Gmel.) 
est  ainsi  nommé  par  les  Portugais  , 
suivant  Léman.  Nous  croyons  que 
c'est  une  autre  Plante  que  celle  que 
Gnielln  a  décrite.  Cette  dernière ,  très- 
commune  sur  les  côtes  de  la  Manche  , 
devient  d'autant  plus  rare  que  l'on 
se  rapproche  davantage  du  ûlldl  ;  à 
peine  À  l'on  en  trouve  quelques  Indi- 
vidus dans  le  golfe  de  Gascogne  :  ce 
quinousfaltprésiunev  que  le  Fucus  di- 
^■arica/us  de  Gmelin  n'existe  point 
dans  les  mers  du  Portugal,  et  qu'il 
faut  attribuer  à  quelque  autre  liyclro- 
phyte  ce  nom  de  BoUlhao.  (lajl.X.) 

BOLITOPHAGE.  ins.  Même  chose 
que  Boletophage.  P .  ce  mot.  (aud.) 

BOLITOPHILE.    ins.   r.  Bole- 

TOPHILE.  (aud.) 

*  BOLLION.  bot.  PHAN.  Le  Myrtil 
en  Scanle.  /^.  Airelle.  (b.) 

*  BOLMOR.  bot.  PHAN.  Syn.  sué- 
dois de  Hyoscyamus    nigei  ,    L.  P'. 

JUSQUIAME.  (b.) 

BOLON.  BOT.  PHAN.  (Dioscorldc.) 


092  BOL 

Syn.  de  Sparganium  erectum  ,\j.  V. 
Ruban  d'^au.  (b.) 

BOLOUTAS.  BOT.  FiiAN.  (Bur- 
mann.)  Syn.  de  Baccharis  indica  à 
Java.  (b.) 

*  BOLTÉNIE.  Boltenia.  moll. 
Genre  de  la  classe  des  Ascidies  de  Sa- 
■viguy  ou  des  Tunicicrs  de  Lamarck, 
institué  par  le  premier  de  ces  savans 
(Méru.  sur  les  An.  s.  vert.  2*^  partie  , 
i'^''  fasc.  p.  88  et  i4o),et  qui  fait  partie 
de  la  l'amillc  des  Téthjcs  de  Savigny 
et  des  Tunicicrs  liln'es  de  Lamarck. 
Les  deux  espèces  qui  composent  ce 
nouveau  genre  étaient  déjà  connues. 
Elles  furent  placées,  l'on  ne  sait  trop 
poiu-quoi ,  dans  le  genre  F'oiiiceUa, 
par  Linné.  Bruguière  et  Shaw  les  ont 
l'établies  parmi  les  Ascidies,  dans  les- 
quelles Cuvicr,  Lamarck,  Scliweig- 
ger  et  Goldfuss  les  ont  laissées.  Ces 
deux  derniers  en  forment  cependant 
des  coupes  distinctes  dans  le  genre 
Ascidie.  Voici  les  caractères  généri- 
que* assignés  à  ce  genre  par  Savigny  : 
corps  pédicule  par  le  sommet,  à  test 
coriace  ;  orifice  branchial  fendu  en 
quatre  rayons;  l'inlcstinal  de  même; 
sac  branchial  plissé  longitudinale- 
nient,  surmonté  d'un  cercle  de  filets 
lentaculaires  composés  ;  mailles  du 
tissu  respiratoire  dépourvues  débour- 
ses ou  de  papilles  ;  abdomen  latéral  : 
ioie  nul  ;  ovaire  multiple.  —  Les 
seules  espèces  ccmnues  sont  : 

BoLTÉNiE  oviFÈRE,  B.  opifem , 
Sav.  Méin.  p.  88  et  i4o  ,  pi.  i,  f.  i,  et 
pi.  .5,  f.  i;  Jni/nalFlante ,  Edw.  Ois. 
356;  Vurttcella  oi  ifera ,  Linné;  yls- 
cidia  pcdunculata  ,  Brug.  ,  Sliaw.  ; 
u4scid/a  glohifera,  La  m.  (Anim.  s. 
vert.  T.  III,  p.  127).  Elle  habite  l'O- 
céan américain  et  boréal. 

B.  rusii'ORME ,  B.fusifonnis ,  Sav. 
Mcm.  p.  89  et  i4o;  Bolten  {Jd  Car.  à 
Lin.  Epist.  )  ;  KorticeUa  Bolleni  ,  L.  ; 
Ascidia  clauata  ,  Shaw  ;  Ascidia  pc' 
diinculata ,  Lam.  loc.  cit.  p.  127. 
Elle  habite  le  détroit  de  Davis.  J^.Tk~ 

TlilES.  (f.) 

BOLTOINE.  Boltoiiia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Coryrnbifères 
de  Jussieu,  de  la  tribu  des  Aslérées 


BOM 

de  Cassini ,  de  la  Syngéncsic  superflue 
de  Linné.  Il  présente  un  involucre 
convexe  ,  composé  de  plusieurs  rangs 
de  folioles  imbriquées  ;  un  réceptacle 
nu  ;  des  fleuis  radiées  ,  ou  des  demi- 
fleurons  nombreux  occupant  la  cir- 
conférence ;  des  akènes  planes ,  com- 
primés ,  entourés  d'un  rebord  mem- 
braneux et  couronnés  de  petites  soles , 
dont  deux  opposées  s'allongent  en 
arêtes  roides  et  persistantes.  Les  deux 
espèces  connues  de  ce  genre  sont  ori- 
ginaires de  l'Amérique  septentrionale 
et  cultivées  dans  nos  jardins  de  bota- 
nique. Les  feuilles  inférieures  sont 
déniées  ,  les  pédoncules  courts ,  les 
akènes  en  cœur  'cnversé  ,  et  leurs  re- 
bords pubescens  dans  le  Boltonia 
glastifolia  ;  toutes  les  feuilles  très-en- 
tières, les  fleurs  longuement  pédon- 
culées,  les  akènes  ovales  et  glabres 
dans  le  B.  Asteroides.  (a.  d.  j.) 

BOLTY.  POIS.  (Sonnini).  Syn.  de 
Labrus  niloîicus  ,  L.  /^.  LabbÉ.  (b.) 

BOLUFANG.  bot.  crypt.  Syn.  de 
Fucus  vesicitlosus ,  L.  en  Norwègc. 

(B.) 

BOLLMBAC.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  de  pays  de  \ Aveirhoa  Biliinbi. 
F .  Carambolieii.  (b.) 

BOM    ET    BOM  A.       REPT.      OPH. 

Proyart  nous  dit  que  les  Africains 
donnent  le  nom  de  Boma  ,  au  nord  du 
Zaire  ,  à  un  gros  Serpent  non  veni- 
meux, mais  redoutable  par  sa  force, 
qui  acquiert  jusqu'à  quinze  pieds  de 
longueur ,  et  dévore  quelquefois  les 
enlans.  C'est  probablement  un  Boa. 
Le  même  nom  se  retrouve  au  B\ésil 
pour  désigner  un  Animal  du  môme 
genre.  Boni  signilie  la  même  chose  au 
pays  d'Angora.  (b.) 

BOM  ARE  A.  BOT.  phan.  Genre 
formé  par  Mirbel  des  trois  espèces 
d'Alstroemeria  ,  le  Salsilla  ,  Vouata, 
et  le  multijlora,  qui  ont  leur  tige  grim- 
pante, les  divisions  extérieures  du  ca- 
lice droites  demêmequelesétamincs  , 
et  la  capsule  arrondie  et  aplatie  du 
haut  en  bas.  J^.  Alstuoemerie.  (b.; 

BOMARIN.  MAM.  Nom  de  l'Hip- 


BOM 

popotaine  dans  Klein.  Ce  nom  vient 
lie  Bœul  marin.  (a.  D..KS.) 

BOMBA.  MASt.  Selon  Labat  dans 
sa  Relation  de  l'ACrique  ,  les  Nègres 
des  environs  du  Cap-Yerd  nomment 
ainsi  un  Quadrupède  de  la  taille  d'un 
jeune  Cochon  ,  dont  les  dents  sont 
tranchantes,  le  poil  roidc ,  les  grilles 
aiguès,  et  qui  grimpe  aux:  Arbres.  Ou 
a  cru  y  reconnaîlrele  Câblais  qui  n'eu 
peut  être  cependant  rapproché.  Le 
Bomba  serait  amphibie  et  se  nourri- 
rait de  Poissons  ,  si  l'on  s'en  rappor- 
tait à  une  mauvaise  figure  qu'on  en 
trouve  dans  l'Atlas  de  Durand.  Il  est 
impossible  de  reconnaître  ce  que  peut 
être  un  pareil  Animal.  (u.) 

*  BOMBxiCE.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  du  Coton,  particulièrement  en 
Italie.  (b.) 

BOMBARDE,  bot.  Qui  signifie 
i;ne  ruche  à  1  île  de  Mascareigne.  V. 
Bois  Bombarde. 

Ce  nom  désigne  un  petit  Champi- 
gnon du  genre  Sphœiia  dansGmelin. 

(B.) 

BOMBARDIER,  ins.  Dénomina- 
tion vulgaire  appliquée  au  Bracbiue 
pétard,  Brachinus  crepUans.  K-  Bra- 

CHINE.  (AUD.) 

B0:MBARDIERS.  CrefUantes.  ins. 
La  treille  (Ge/ze;/'.C/v«/'.e///z5ec/.)  a  éta- 
bli sous  ce  nom  une  division  de  la 
famille  des  Carabiqaes  ,  comprenant 
les  genres  Brachine,  Cimynde^  Lébie, 
jigre  et  Odacanthe.  Les  espèces  du 
premier  de  ces  genres  jouissent  de  la 
propriété  très-remarquable  et  très- 
prononcée  de  faire  jaillir  par  l'ouver- 
ture anale  un  thiide  vaporeux  caus- 
tique ;  c'est  un  moyeu  de  défense 
qu'ils  mettent  en  usage  lorsqu'ils  ont 
nn  danger  à  craindre.  T^.  Brachine 
ciCarnassiebs.  (aud.) 

BOMBAX.  bot.  piian.  V.  Fro- 
mager. 

BOMBECYLON.  bot.  piian.  Même 
cliosc  que  Bombokulou.  T^.  ce  mot. 

(B.) 

BOMBÉE,  rept.  ciiel.  Espèce  de 
Tortue.  V.  ce  mot.  (b.) 


BOM  39^' 

BOMBÉENEN.  bot.  piian.  Un  des 
noms  du  Cratava  religiosa  dans 
l'Inde. 

*  BOINIBIATES  ou  mieux  BOlM- 
BYATES.  Sels  résultant  de  la  com- 
binaison de  l'Acide  bombyque  avec 
les  différentes  bases  salifiables.(DR..Z.) 

*  BOMBICES.  Bombices.  ins.  Ou 
mieux  Bombyces.  Première  division 
formée  jiar  Scopoli  (Ent.  Carn.  i9i)> 
dans  son  genre  i-'/ia/œ/m.  /^.Bombvce. 

(B.) 

BOMBICIN  ou  BOMBIQUE  ,  ou 
mieux  Bombycin  et  Bombyque.  ^^. 
Acide. 

BOMBILIERS.  ins.  Syn.  de  Bom- 
byliers.  F',  ce  mot.  (aud.) 

BOMBILLE.  ins.  Syn.  de  Bom- 
bylle.  r.  ce  mot.  (aud.) 

BOMBIQUE.  y.  Bombicin. 

BOM  BIX.    INS.   r.  BOMBYCE. 

*  BOMBIX.  MOLL.  Genre  institué 
par  Humphrey  {Mus.  Calonnianum  , 
p.  62  )  pour  quelques  Coquilles  uni- 
valves  ,  terrestres  à  ce  qu'il  paraît; 
mais  comme  cet  auteur  n'indique  ni 
les  caractères  du  genre,  ni  ceux  des 
Coquilles  qu'il  y  comprend  ,  lesquel- 
les n'offrent  d'ailleurs  aucune  syno- 
nymie ,  il  est  impossible  de  se  former 
une  idée ,  ni  de  ce  genre ,  ni  de  ses 
espèces.  '  (r-) 

*  BOMBOKULON.  bot.  phan.' 
L'un  des  noms  de  la  Mandragore  dans 
Dioscoride  ,  suivant  Adanson.  /^. 
Belladone.  (b.) 

BOMBOR.  BOT.  piian.  Une  variété 
de  Bananier,  selon  Adanson.       (b.) 

BOMBOS  ou  BUMBOS.  rept. 
Saur.  INoms  africains  du  Crocodile. 
p"'.  ce  mot.  (b.) 

BOMBU     ou     BOIiUMBU.    bot. 

PHAN.    P'.  BOBU. 

BOMBUjELA.  bot.  piian.  (Her- 
mann.)  Svn.   de  Mendya  à  Ccylau. 

(B.) 

BOMBUS.  ins.  ^.  Bourdon. 

BOMBYCE.  Bombyx,  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Lépidoptères  ,  famille 
des  JNoclurnes ,  tribu  des  BombycilcB 


394  BOM 

(Règne  Anini.  de  Cuv.),  établi  par 
Fabricius  et  déjà  indiqué  par  Linné 
qui  en  avait  fait  une  section  dans  son 
grand  genre  Phalène.  Le  genre  Bom- 
bycetel  qu'il  aëtéadoptéparLatreille 
et  tel  que  nous  l'envisageons  ici,  est 
très-nombreux  en  espèces  et  comprend 
une  partie  àesAttacus  et  des  Bombyx 
de  Linné ,  ainsi  qu'une  partie  des  Hé- 
piales  et  des  Bombyces  de  Fabricius. 
Ses  caractères  sont  ceux  de  la  tribu 
des  Bombycites  (  P^.  ce  mot  ) ,  et  il  a 
de  plus  les  suivans  qui  servent  à  le 
distinguer  des  genres  Hépiale,  Cossus 
et  Zeuzère  :  antennes  entièrement  ou 
presque  entièrement  pectinées  de 
chaque  côté ,  soit  dans  les  deux  sexes  , 
soit  au  moins  dans  les  mâles  ;  trompe 
à  peine  sensible ,  ne  dépassant  pas  les 
palpes  (  à  filets  toujours  disjoints  )  j 
cellule  discoidale  des  ailes  inférieures 
formée  par  vme  nervure  en  chevron 
plus  ou  moins  prononcé  et  tournant 
sa  convexité  du  côté  du  coips  (  Che- 
nilles vivant  des  parties  extérieures 
des  Végétaux  ;  segmens  de  la  chrysa- 
lide non  dentelés  sur  leurs  bords). 

Les  Bombyces,  à  l'état  parfait,  ont 
beaucoup  d'analogie  avec  les  Phalènes 
proprement  dites  ;  ils  ne  s'en  distin- 
guent rigoureusement  que  par  leurs 
Chenilles  qui  ont  le  plus  souvent  seize 
pâtes  ,  quelquefois  quatorze  ,  et  dans 
ce  dernier  cas  ,  une  sorte  de  queue 
formée  par  deux  appendices  mobiles 
qui  remplacent  les  deux  pâtes  man- 
quantes ;  de  plus ,  ces  Chenilles  ne 
sont  jamais  arpenteuses  ;  leur  corps 
est  velu,  hérissé,  tuberculeux  ou 
appendiculé  ;  une  grande  quantité 
de  matière  soyeuse  est  sécrétée  par 
leurs  glandes  salivaires ,  et  elles 
filent  tantôt  des  coques  isolées , 
tantôt  des  toiles  en  commun  ;  la  Sole  , 
devenue  une  branche  très-importante 
de  notre  industrie  ,  est  fournie  par  la 
Chenille  d'un  Bombyce.  Plusieurs  au 
contraire  dépouillent  nos  Arbres  de 
leurs  feuilles,  et  font  le  plus  grand 
lort  à  notre  agriculture. 

Les  larves,  api'ès  avoir  construit 
leurs  enveloppes,  passent  à  l'état  d'In- 
sectes parfaits,  souvent  dans  l'espace 
de  quelques  mois,  et  quelquefois  aussi 


BOM 

au  bout  de  deux  et  même  trois  années» 
A  peine  les  Bombyces  ont-ils  subi  leur 
dernière  métamorphose  qu'ils  sont 
aptes  à  la  fécondation  ;  les  mâles  re- 
cherchent avec  un  très-grand  empres- 
sement les  femelles  ,  et  l'accouplement 
s'effectue  en  un  instant  et  sans  beau- 
coup de  préludes. 

Le  genre  Bombyce  contient  vm  nom- 
bre considérable  d'espèces  que  les  au- 
teurs ont  cherché  à  classer  dans  un 
certain  nombre  de  coupes  ou  sections. 
Nous  adopterons  ici  les  divisions  éta- 
blies dans  ces  derniers  temps  par  La- 
treille  en  rapportant  à  chacune  d'elles 
les  espèces  les  plus  dignes  de  fLxer 
l'attention. 

I.  Ailes  inférieures  sans  crin. 

(Chenilles  sans  founeau, allongéeôj 
et  à  seize  pâtes  distinctes.) 

f  Ailes  presque  horizontales  dans 
le  repos  :  les  inférieures  découvertes 
aux  bords  internes. 

a  Chaque  article  des  antennes  du 
mâle  birameux  ou  bidenté  des  deux 
côtés. 

Bombyce  Mylitte  ,  B.  Mylltta  de 
Fabricius  ou  la  Phalœna  Paphia  de 
Cramer  {Pap.  exot.  pi.  i46,fig.  A; 
pi.  i47,  fig.  AB;  pi.  i48,fig.  A). 
11  est  originaire  du  Bengale  où  il 
fournit  une  soie  grossière  nommée 
Tusseh-Silk  dont  on  fait  une  étoffe 
appelée  Tussefi-Dooth' tes ,  très  en 
usage  chez  les  Brames.  William  Rox- 
burg  a  donné  à  ce  sujet  des  détails 
fort  curieux  (Z,z««.  Societ.  T/uns.  T. 
vii)  .En  Chine  et  dans  l'île  d' Amboine, 
on  trouve  une  variété  de  cette  espèce 
dont  on  retire  aussi  de  la  soie. 

Bombyce  Cyntiiie  ,  B.  Cynthia  de 
Fabricius  ,  figuré  par  Drury  (  Ins. 
exot.  T.  II ,  pi.  6  ,  fig.  2),  et  par  Cra- 
mer [lac.  cit.  pi.  09,  fig.  A).  Il  vit 
au  Bengale  ;  les  Indiens  l'élèvent  avec 
soin  en  le  nourrissant  avec  les  feuilles 
dn  RicinusPalma  Christl;\\s  le  nom- 
ment ,  à  cause  de  cela  ,  Aniiidy.  Ou 
fabrique  ,  avec  la  soie  qu'il  pro- 
duit ,  des  vêtemcns  dans  les  districts 
bien  connus  de  Dinagepore  et  de 
Rungporc.  L.-i  même  espèce  se  trouve 
aussi  à  la  Chine  et  fournit  également 
de  la  soie. 


BOM 

BoMEYcB  onANi)  Paon  ,  B.  Paponia 
major  de  Fabricius ,  représenté  par 
Rocscl  (Ins.  T.  IV  ,  t.  i5  ,  16  cl  17), 
très-bien  figuré  aussi  (le  mâle)  par 
Yauthier  (Figures  et  Synonymie  des 
Lépid.  noct.  de  France,  2"  Livraison). 
Il  est  le  plus  };rand  des  Lépidoptères 
d'Europe  ,  et  se  trouve  dans  toute  la 
France,  vers  Icspremiersjoursde  mai, 
neuf  mois  après  que  sa  Chenille  s'est 
lilée  une  coque.  On  remarque  souvent 
des  individus  qui  passent  trois  ans  à 
l'état  de  chrysalide.  On  ne  fait  aucun 
usage  du  tissu  de  son  cocon. 

Le  moyen  et  le  petit  l'aon  sont  deux 
espèces  (iistinctcs  de  notre  pays;  la 
première  y  est  très-rare.  Godart  (Hist. 
nat.  des  Lépidoptères  de  France ,  T. 
I.  pi.  5)  nous  a  donne  d'excellentes 
figures  de  ces  espèces  , accompagnées 
de  descriptions  fort  exactes. 

/S  Chaque  article  des  antennes  du 
mâle  unirameux  ou  luiidenté  de 
deux  côtés. 

BoMBYCE  Tau  ,  B.  Tau  de  Fabri- 
cius figuré  par  Roesel  {loc.  cit.  pi.  7, 
fig.  3  et  4  ;  et  T.  m,  class.  2  ,  Pap. 
noct.  pi.  67,  fig.  1.  (la  Chenille). 

-J-j-  Ailes  en  toit  dans  le  repos  :  les 
inférieures  débordantes. 

*  Palpes  avançant  en  bec. 

BoMBYCE  rEUlLLE MORTE,  jB.  Quet- 

cifolia  de  Fabricius  ,  ou  le  Paquet  de 
feuilles  mortes  de  Réaumur  (  Mem. 
Jus.  T.  II  ),  figuré  par  Roesel  (/oc 
cit.  T.  I,  class.  2  ,  Pap.  noct.pl.  4i  , 
fig.  1-7).  Il  se  trouve  eu  France  et 
aux  environs  de  Paris. 

**  Palpes  n'avançant  point  en  bec. 

BoMBYCE      PROCESSIONNAIRE,       B. 

processionea  de  Fabricius.  Les  Che- 
nilles vivent  en  société  sur  le  Chêne; 
elles  y  filent  en  commun  un  vaste  nid 
dans  lequel  elles  se  inellent  à  l'abri  ; 
une  ouverture  fort  petite  en  est  l'uni- 
que entrée.  Ces  Chenilles  ont  été  très- 
bien  observées  par  Réaumur  [lac. 
cit.  T.  II ,  pi.  10  et  11  )  qui  a  décrit, 
avec  son  exactitude  ordinaire  ,  leurs 
habitudes  singulières  dont  la  plus  re- 
marquable est  loidrc  qu'elles  suivent 
dans  leur  marche  et  qui  leur  a  valu 
le  nom   de   Processionnaires.    Nous 


BOM  095 

renvoyons  pour  toute  espèce  de  dé- 
tails à  cet  excellent  Mémoire. 

BoMBYCE  A  SOIE  ,  B.  Mori  de 
Fabricius  ,  c'est  l'espèce  que  nous 
élevons  en  Europe  et  qui  nous  fournit 
la  soie;  elle  est  originaire  des  provin- 
ces septentrionales  de  la  Chine  ;  nous 
traiterons  ailleurs  de  son  éducation. 
f"^.  Ver- A-SOIE  et  Soie. 

II.  Ailes  inférieures  avec  un  crin. 

(Ailes  en  toit  dans  le  repos  :  les  in- 
férieures entièrement  couvertes.) 

f  Chenilles  sans  fourreau. 

Ci  Chenilles  allongées  à  seize  ou 
quatorze  pâtes  distinctes. 

*  Chenille  à  seize  pâtes. 

EoMBYCE DISPARATE,  B.  disparde 
Fabricius,  représenté  par  Roesel  (loc. 
cit.  T.  I,  class.  2,  Pap.  noct.  pi.  3). 
Cette  espèce  se  trouve  en  Europe  et 
dévaste  quelquefois  les  Arbres  frui- 
tiers et  les  Ormes;  le  mâle  et  la  fe- 
melle difl'èrent  beaucoup  l'un  de  l'au- 
tre ;  celle-ci  recouvre  ,  avec  des  poils 
détachés  de  son  anus  ,  ses  œufs  qu'elle 
dépose  sur  un  Arbre  ou  sur  un  mur. 

**  Chenilles  à  quatorze  pâtes ,  les 
anales  manquant  :  une  queue  four- 
chue. 

JjOMBYCE     queue- FOURCHUE,     B. 

vinula  de  Fabricius  ,  figuré  par  Roe- 
sel [loc.  cit.  T.  I,  class.  2  ,  Pap.  noct. 
t.  19).  Cette  espèce  se  rencontre  en 
France.  Elle  se  construit  une  coque 
dans  laquelle  entre  de  la  sciure  de 
bois. 

b  Chenilles  ovales  à  pâtes  peu  dis- 
tinctes. 

BoMBYCE  Tortue,  B.  Testudo  de 
Fabricius,  figuré  par  Esper  (Ins.  T. 
m,  pi.  26,  fig.  3-9).  Il  se  trouve  en 
Europe ,  et  est  très-petit.  La  Chenille 
vit  sur  le  Chêne  et  le  Hêlre  ;  elle  est 
remarquable  par  l'absence  des  pâtes 
membraneuses. 

ff  Chenilles  renfermées  dans  un 
fourreau  qu'elles  traînent  après  elles. 

Bomby.v  Hieracii ,  J'iciella,  Mus- 
cella,  etc. ,  etc.  ,  de  Fabricius.  (aud.) 

BOMBYCILLA.  ois.  (Brisson.)  Syn. 
du  grand  Jaseur  ,  Ampclis  Garrulus, 
L.  V.  Jaseur.  (dr..z.) 

BOMBYCITE,  Bomhyùtes.  iNs. 


SgS  BOM 

Famille  de  l'ordre  des  Lépidoptères, 
établie  par  Latieille  (Considér.  gén.), 
et  convertie  par  lui  (Règne  Anim.  de 
Cuv.  )  en  une  tribu  de  la  famille  des 
Nocturnes,  avec  ces  caractères  :  ailes 
entières  ou  sans  fissures  ,  étendues 
horizontalement  ou  en  toit,  et  for- 
mant un  triangle  avec  le  corps;  bord 
extérieur  des  supérieures  droit ,  ou 
point  arqué  à  sa  base  ;  palpes  supé- 
rieui'S  cachés  ,  les  inférieurs  très- 
courts  ,  en  forme  de  tubercules  dans 
les  uns  ,  presque  cylindriques  ou 
presque  coniques  et  diminuant  gra- 
duellement d'épaisseur  vers  leur  ex- 
trémité ,  dans  les  autres  ;  langue  nulle 
ou  peu  distincte  ;  antennes  pectinées 
ou  en  scie ,  du  moins  dans  les  mâles  ; 
Chenilles  du  plus  grand  nombre  à 
seize  pâtes  ;  les  deux  postérieures  ou 
les  anales  manquant  dans  les  autres  , 
et  remplacées  par  deux  appendices 
imitant  une  queue  fourchue.  —  Cette 
tribu  comprend  ,  dans  la  Méthode  de 
La  treille ,  les  genres  Hépiale,  Cossus, 
Zeuzève  et  Bombyce ,  f^.  ces  mots  , 
c'est-à-dire  qu'elle  se  compose  de  la 
première  division  (^//û;c«.$),  et  d'une 
partie  de  la  seconde  {Bombyx)  du 
genre  Phalœna  de  Linné.  Germar 
{Dissert,  sistens  Bomhyc.  spec.)  a 
fait  une  étude  particulière  de  cette 
tribu,  et  a  Institué  un  grand  nombre 
de  genres  que  LatrelUe  réunit  pour  la 
plupart  à  ceux  que  nous  avons  cités. 
/^.  Nocturnes  et  Phalène,     (aud.) 

I  BOMBYCIVORA.  ois.  Syn.  de  Ja- 
seur  de  Bohême.  (b.) 

BOMBYLTERS.  Bomhyliajii.  ins. 
Famille  de  Tordre  des  Diptères,  Insti- 
tuée par  Latreille  (  Considér.  génér.), 
et  qui  répond  au  grand  genre  Bom- 
bylîe,  tel  que  l'avait  établi  Linné. 
Celle  famille  constitue  (Règne  Auini. 
de  Cuv.  )  une  tribu  de  la  famille  des 
Tanystomes,  avec  ces  caractères  :  an- 
tennes de  trois  articles ,  dont  le  der- 
nier sans  divisions;  suçoir  de  quatre 
soies  ;  trompe  saillante,  avancée,  fill- 
Ibrme  ou  sélacée  ;  corps  court ,  ra- 
massé ;  ailes  écartées;  tête  plus  basse 
que  le  corselet;  antennes  presque 
contiguës  à  leur  naissance.  Ainsi  ca- 


BOM 

ractérisée,  cette  tribu  ou  famille  com- 
prend les  genres  Bombylle  ,  Usie  ^ 
Phthirle  et  Cyllénie.  V.  ces  mots. 

Les  Bombyllers  ont  les  antennes  de 
la  longueur  de  la  tête  ou  guère  plus 
longue  ,  très-rapprochées  à  leur  nais- 
sance ,  insérées  sous  le  front,  compo- 
sées de  trois  articles  dont  le  second 
est  le  plus  court,  et  le  dernier  allongé, 
presque  en  fuseau,  comprimé,  tronqué 
ou  obtus,  et  souvent  muni  d'un  petit 
stylet.  La  trompe  est  ordlnaliement 
fort  longue  et  plus  grêle  vers  le  bout, 
oii  elle  offre  deux  divisions  qui  résul- 
tent de  la  présence  des  deux  lèvres 
au  sommet  de  la  gaîne  ;  vers  sa  base 
et  de  chaque  côté ,  on  observe  deux 
palpes  velus  ,  très-petits,  formés  par 
deux  articles;  les  yeux  à  réseau  ont 
une  forme  ovale,  et  dans  les  mâles  ils 
se  rencontrent  souvent  postérieure- 
ment sur  la  ligne  moyenne.  Les  yeux 
lisses  occupent  le  vertex  et  y  figurent 
un  triangle.  La  tête  est  plus  petite  et 
moins  élevée  que  le  thorax;  celui-ci 
est  convexe  et  comme  bossu.  Les  ailes 
sont  grandes  et  étendues  horizontale- 
ineut  de  chaque  côté  du  corps;  les 
pâtes  sont  longues  et  très-déliées, 
épineuses  ou  ciliées  ;  les  tarses  se  tei'- 
miuent  par  deux  crochets  entre  les- 
quels on  volt  deux  pelottes  ;  l'abdo- 
men est  triangulaire,  et  le  corps  en 
général  velu.  La  tête,  qui  est  plus 
basse  que  le  corselet ,  sert  à  distinguer 
les  Bombyllers  des  Taonicns  et  des 
Anlhiaclens  avec  lesquels  ils  ont  plu- 
sieurs points  de  ressemblance.  Les 
Bombyhers  volent  avec  rapidité  et  en 
faisant  entendre  un  bourdonnement 
aigu.  Ils  planent  au-dessus  des  fleurs, 
et,  sans  prendre  surleurs  pâtes  aucun 
point  d'appui ,  ils  y  Introduisent  leur 
trompe.  On  les  rencontre  dans  les 
lieux  secs  et  exposés  au  soleil.  Leurs 
métamorphoses  ne  sont  pas  connues. 
Latreille  soupçonne  que  les  larves 
sont  parasites.  (aud.) 

BOMBYLLE.  Bombyllus.  iNS. 
Genre  de  l'ordre  des  Diptères  ,  établi 
par  Linné  et  correspondant  à  la  tribu 
ou  à  la  famille  des  Bombyllers.  J^.  ce 
mot.  Dcmembi'c  à  plusieurs  reprises. 


BOM  BON 

le  genre  Bombylle  appartient  ,  dans 
la  iMethode  de  Latrcillc  (  Règae 
Animal  de  Cuv.),  à  la  famille  des  Ta- 
nystomes ,  et  ne  renferme  plus  que 
les  espèces  encore  assez  nombreuses 
qui  offrent  pour  caractères  :  corps  ra- 
massé ,  largo,  tiès-garni  de  poils, 
avec  la  tète  petite ,  arrondie  ,  presque 
entièrement  occupée  par  les  yeux  à 
réseau;  trois  petits  yeux  lisses  ,  placés 
en  triangle  sur  son  sommet  ;  antennes 
)iresque  cylindriques,  de  la  longueur 
de  la  tête,  ou  un  pou  plus  courtes, 
de  trois  articles  dont)  le  dernier,  un 
peu  aminci  vers  le  bout  et  terminé 
par  un  petit  stylet ,  est  plus  giand 
que  le  premier,  et  celui-ci  beaucoup 
plus  long  que  le  suivant  ;  trompe  fili- 
forme ou  sétacée  ,  plus  longue  que  la 
tète  ;  thorax  élevé  ;  ailes  grandes  , 
écartées  ,  horizontales  ;  abdomen 
-aplati  ,  triangulaire  et  large  ;  pieds 
longs  et  très -menus.  Les  JJombylles 
diffèrent  essentiellement  des  Usies  et 
des  Phthiries  par  le  pieniicr  article 
des  antennes  beaucoup  plus  allongé 
que  le  second  ;  ils  se  distinguent  aussi 
des  Ploas  et  des  Cyllénics  par  la 
trompe  évidenunent  plus  longue  que 
la  tête.  Ils  volent  avec  rapidité  et  pla- 
nent sans  se  reposer  sur  les  fleurs 
dont  ils  pompent  les  sucs  mielleux 
au  moyen  de  leur  trompe.  Ils  font 
entendre  ,  en  volant,  un  bourdonne- 
ment assez  fort.  On  ne  sait  rien  siu- 
leurs  métamorphoses  ,  et  leur  larve 
n'est  pas  encore  connue. 

Ce  genre  est  nombreux  en  espèces. 
Meigen  (Descript.   svst.  des  Diptères         T.r^iv  .r.  «,   •     . 

d'Europe,  ï.   ii ,  p:  186)  en  'décrit     ^^^^-  f  ^^^  ^!^"^;   (Prosper  Alpin.) 
quarante  sept  ;  parmi  elles  nous  cite-     ^«"^  ^"''^^^  ^"  ^'^*<^-  («-3 

rons  :  le  Bombylle  Bichon ,  JJ.  ma/or 
de  Fabricius ,  ou  le  B.  variegatus  de 
Degéer  (Ins.  T.  vi,  pi.  i5,  fig.  10) 
qui  est  le  même  que  le  B.  sinuatus  de 
Mikan  [Monogr.  tab.  a  ,  fîg.  4  ),  et  le 
Bichon  de  Geoffroy  (Ins.  ï.  ii ,  p. 
466  }  ;  il  sert  do  type  au  genre  et  se 
trouve  aux  environs  de  Paris. 

Le  Bombylle  ponctué  ,  B.  médius 
de  Linné ,  ou  le  B.  discolor  de  Mi- 
kan {loc.  cit.  tab.  2,  fig.  1  )  ;  il  se 
trouve  aussi  dans  nos  environs.  F". , 
pour  les  autres  espèces  ,  Olivier  (En- 


cycl.  méthod.)  et  Meigen  (/oc.  cit.) 

(AtJD.) 

*  BOMBYLOPIIAGE.  Bomhylo- 
phagus.  INS.  On  a  donné  ce  nom  et 
celui  de  Ver-Assassin  à  la  larve  du 
Calosome  Sycophantc  qui  se  nourrit 
des  Chenilles  du  Bombyx  procession- 
naire. V.  Calosome.  (aud.) 

BOMBYX.    INS.  V.  BOMBYCE. 

*  BOMBYX.  BOT.  PiiAN.  U Hibis- 
cus phœnicetis,  dont  les  graines  recou- 
vertes d'une  enveloppe  laineuse  si- 
mulent ainsi  en  quelque  sorte  les  co- 
cons du  Vcr-à-soie,  avait  été  séparé, 
comme  devant  former  un  genre  nou- 
veau sous  le  nom  Ac Bombyx,  parMé- 
dicus  etMoench.  Il  n'a  pas  été  adopté. 

/MVETMIE.  (A.D.J.) 

BOME.  iiEPT.  OPH.  Même  chose 
que  Bom  et  Borna.  V.  ces  mots,  (b.) 

BOM-GORS.  OIS.  Syn.  de  Butor, 
Ji-dea  stellaris,  L.   en  Bretagne.  V. 

HÉRON.  (DR..Z.) 

BOMI.  BOT.  piian.  (Hermann.) 
Liseron  indéterminé,  à  feuilles  trilo- 
bées et  de  Ceylan.  (jj.) 

BOMOLOCIIOS.  ois.Syn.  du  Chou- 
cas, Coivus  Monedula,  L.  en  Grèce. 
V.  Corbeau.  (dr..z.) 

BOMPORROETANG.  bot.  phan. 
Syn.  de  Coichorus  javanicus  et  de 
Melochia  eiecta,  selon  Burmann  ,  à 
Java.  (a.  r.) 

BOM-UPAS.  bot.  phan.  /'.  Upas. 


*  BONA.  bot.  piian.  L'un  des 
noms  suédois  à'Attemisia  pulgaris 
en  Scanie.  (b.) 

BONA.  bot.  piian.  Arbre  indéter- 
miné des  Philippines,  dont  les  feuilles 
grandes,  longues  et  charnues,  portées 
sur  un  pétiole  ailé,  sont  composées 
de  folioles.  —  Dodoens  donnait  le 
même  nom  à  la  Fève  de  marais,  Ficia 
Faba,  L. 

*BONAFIDIA.  BOT.  ph.in.  r. 
Amorpha. 


598  BON 

BONAGA.  BOT.  piiAN.  (Cœsalpin.) 
Syn.  de  Haricot  à  Ceylan.  (b.) 

BONAMIA.  BOT.  PHAN.  Du  Petit- 
Thouars  a  établi  ce  genre  d'après  un 
Arbuste  élégant  de  Madagascar,  haut 
de  cinq  à  six  pieds ,  à  feuilles  al- 
ternes ,  ovales  et  ondulées ,  à  fleurs 
disposées,  au  sommet  des  rameaux,  en 
une  courte  panicule.  Leur  calice  est 
profondément  divisé  en  cinq  portions 
qui  se  recouvrent  par  leurs  bords;  la 
corolle  monopétale  présente  un  tube 
et  un  limbe  quinquelobé  ;  cinq  fileïs 
s'insèrent  à  ce  tvibe  qu'ils  dépassent  à 
peine,  alternent  avec  ces  lobes,  et  por- 
tent les  anthères  attachées  par  le  dos 
et  introrses.  Le  style  presque  double 
des  étamines  se  partage  vers  le  tiers 
de  sa  hauteur  en  deux  portions  ter- 
minées chacune  par  un  stigmate  ca- 
pilé.  L'ovaire  renferme  deux  loges,  et 
chaque  loge  deux  ovules  ;  mais  l'un 
avorte  ordinairement ,  de  sorte  qu'on 
ne  l'encontre  en  général  que  deux 
gi-aines  dans  la  capsule  qu'environne 
à  sa  base  le  calice  persistant.  Les 
graines  sont  fixées  par  un  bile  élargi 
au  fond  de  la  loge.  Leur  embryon  , 
dépourvu  de  périsperme ,  présente 
une  radicule  inférieure  et  des  cotylé- 
dons foliacés  ,  plissés  ensemble  et  re- 
pliés vers  le  bas.  Ce  genre  appartient 
aux  Borraginécs,  où  il  se  place  auprès 
du  Cordia  dont  il  rappelle  le  port;  et 
ils  paraissent  faire  ensemble  la  t' an- 
sition  de  celte  famille  à  celle  des  Con- 
volvulacées, (a.  D.J.) 

BONANA.  OIS.  r.  Banana. 

BON  APARTE  A.  BOT.  piian.  Genre 
formé  dans  la  Flore  du  Pérou  par 
Ruiz  et  Pavon,  pour  un  Végétal  qui, 
mieux  examiné ,  n'a  pas  été  trouvé 
suffisamment  distinct  du  Til/andsia 
pour  en  êti-e  séparé.  P^.  Tillandsie. 

(A.R.) 

BONAROTA.  bot.  fhan.  Micheli 
et  Adanson  nomment  ainsi  le   genre 
Fœderota   de    Linné,    f^.    ce    inot. 
(a.  D.J.) 

BONASE  ET  BON  ASUS.  mam. 
B)n.  d'Aurochs.  P^.  Boeuf.  (b.) 

BONASL\. OIS.  (Albert-le-Grand.) 


BON 

Syn.  du  Tétras  Gelinotte,  Tetrao  Bo- 
fiasia.  F'.  TETV.AS.  {dr..z.) 

*  BONASLA.  BOT.  niAN.  Syn.  de 
Leonurus  Cai-diaca,  L.  vulgairement 
Agripaume.  /-".  Léonure.  (b.) 

BONASUS.  MAM.  (Aristote.)  r. 
Bonase. 

BONATE.  bot.  piïan.  Même  chose 
que  Bonatea.  f^.  ce  mot.  (a.r.) 

BONATEA.  bot.  tiian.  Dans  son 
Species  Plantaritm,  AVilldenow  a  fait 
un  genre  nouveau  de  VOrc/iis  spe- 
ciosa  de  Thunberg,  auquel  il  a  donné 
le  nom  de  Bonatea  speciosa.  Ce  genre, 
qui  se  compose  de  cette  seule  espèce 
originaire  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance ,  diffère  des  Orchis  par  son  gy- 
nostême  membraneux  et  ailé  sur  les 
parties  latérales  ,  et  par  son  anthère 
dont  les  deux  loges  sont  écartées  et 
attachées  sur  chacun  des  angles  su- 
périeurs   de    ce    support    commun. 

(A.R.) 

BONAVERIA.  bot.  phan.  Une  es- 
pèce de  Coronille  ,  le  Coionilla  SecU' 
ridaca  de  Linné  ,  se  distingue  de  ses 
congénères  par  ses  gousses  très-com- 
primées et  non  articulées.  Aussi  Sco- 
polien  avait-il  fait  son  genre  Bonave- 
ria,  que  Desvaux  a  rétabli,  Journ.  de 
But.  tom.  0,  îab.  ^,Jig.  8.  K.  Coro- 
nille. (a.  d.  j.) 

BONBA.  MAM.  Même  chose  que 
Bomba.  F',  ce  mot.  (b.) 

BONDA-CALO.  eot.  phan.  Syn. 
indou  de  V Hibiscus  Abelmuschus,  L. 
P^.  Ketmie.  (b.) 

BONDA-GARÇON.  bot.  phan. 
Une  Liane  aux  Antilles  selon  Nichol- 
son.  (b.) 

*  BONDEA.  BOT.  phan.  Plante  vé- 
néneuse indéterminée  des  régions 
africaines  que  baigne  le  Zaire.  Sa  l'a- 
cine  enivrante  et  narcotique  fournit, 
selon  d'anciens  voyageurs,  un  moyen 
de  preuve  judiciaire  aux  hom|nes 
barbares  du  pays.  On  en  fait  ava- 
ler l'infusion.  Si  l'accusé  en  est  ma- 
lade ,  il  est  déclaré  coupable.  S'il 
supporte  la  boisson  sans  accident,  son 
innocence  est  proclamée.  C'est  abso- 


BON 

liimcnt  le  jugement  de  Dieu  de  nos 
premiers  temps  historiques.         (É.) 

BONDREE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Faucon  d'Europe,  Falco  jépiuurus, 
L.   Buff.  pi.   cul.  420.  F'.   Faucon. 

(DR..Z.) 

BONDRÉE.  Peniis.  ots.  (Cuvier.) 
Sous-gcnre  iïAccipitrcs,  qui  ne  ren- 
ferme encore  que  deux  espèces ,  les- 
3uellcs  font  partie  de  celui  des  Buses 
e  ïemminck.  /".  Faucon.  (dr..z.) 

BONDUG.  EOT.PIIAN./^^.GUILLAN- 
DINA. 

BONDUCELLA.  bot.  tiian.  Es- 
pèce du  goure  Guillaudina.  F",  ce 
mot.  (b.) 

BONGA-BIRU.  bot.  piian.  Syn. 
malais  de  Clitoria  ternaîca.         (li.) 

BONGA-MANOOR.  bot.  piian. 
Syn.  malais  de  Mogonuin  Samhach. 

P^.  MOGORI.  (b.) 

BONGA-PENJALON  (Burmann.) 
BOT.  niAN.  Ovicdamhis  à  Java,  (u.) 

BO'GARE.  Boiigarus.  rei'T.  orii. 
Pseudoùoa  d'Oppel.  Genre  formé  par 
Daiidin,  adopte  par  Cuvier  qui  !c  place 
dans  la  famille  des  Serpens  venimeux 
à  plusieurs  crochets ,  encore  qu'il  ne 
soit  pas  clair  que  ce  Serpent  ait 
des  crochets  à  venin.  Ses  caractères 
consistent  :  dans  une  rangée  longitu- 
dinale de  grandes  écailles  hexagona- 
les surlc  dos;  dans  l'ahseucede  grelots 
à  la  queue  et  d'ergots  à  l'anus;  dans 
la  forme  de  la  tête  qui  est  ohlongue , 
triangulaire,  à  museau  obtus;  enfin 
dans  le  corps  qui  est  très-grèle,  al- 
longé et  comprimé  sur  les  côtés. 

Les  Bon  gares  ,  voisins  des  Boas  et 
des  Couleuvres,  habitent  l'Amérique. 
Ils  acquièrent  une  taille  moyenne. 
Les  espèces  innocentes  de  ce  genre 
sont  :  le  Cenco  ,  Bongarus  Cencoalt 
d'Oppel ,  Coluber  Cencoalt  de  Linné, 
du  Brésil;  la  Nymphe  qui  est  le 
Kalta-Vyrien  du  Bengale  ;  le  Com- 
primé, qui  vient  de  Surinam;  et  le 
Coluber  venosus,  L.  espèce  peu  con- 
nue que  Séba  dit  être  américaine,  (b.) 

BONGARUM-PAMMA.  rept.  oph. 
Nom  donné,  au  Bengale,  aux  plus  gros 


BON  399 

Serpens,  et  duquel  Daudin  a  tiré  celui 
d'un  genre  qu'il  a  institué  parmi  les 
Ophidiens.  P^.  BONOARE.  (b.) 

BONG A-TAN JONG-LAUT.  bot. 
PIIAN.  Mimusops  Elcrtgl  à  la  côte  de 
IMalabar.  (b.) 

BONGLE.  BOT.  PIIAN,  Aux  Philip- 
pines même  chose  qu'Ababangay.  P^. 
ce  mot.  (b.) 

BONGUATRORA.  rept.  opii. 
(Séba,  T.  II.  tab.  82,  fig.  1.)  Serpent 
d'Amboine,  qui  paraît  être  la  Couleu- 
vre Boiga.  (b.) 

BON  HENRY,  bot.  phan.  Cheno- 
podium  Bonus  TIenricus.  Espèce  du 
genre  Chénopode.  T^.  ce  mot.     (b.) 

BON  HOMME.  BOT.  piian.  Quel- 
quefois Ileibe  au  Bonlionvne.  Noms 
vulgaires  du  Verhascuni  Thapsus.  V. 
MoLÈNE.  (b.) 

BOIN  HOMME-TMISÈRE.  ois.  Syn . 
vulgaire  du  Bec-Fin  Rouge-Goige , 
MotaciUa  Rubecula ,  L.  V.  Sylvie. 

{DK..Z.) 

BONLANA.  BOT.  piian.  Nicholson 
donne  ce  nom  ,  qui  n'est  peut-être 
qu'un  double  emploi  de  Èonjama, 
y.  ce  mot,  comme  celui  par  lequel 
les  Caraïbes  désignent  l'Ananas,  (b.) 

BONIFACLA.  BOT.  PHAN.  (J.  Bau- 
hin.jSvn.  de  Ruscus  Ilypopliyllum, 
L.  V.  Fragon.  (b.) 

BONIKAKELL  bot.  phan.  Nom 
vulgaire  d'un  Epidendrum  dans 
l'Inde.  (a.  r.) 

BONIK.ULAWA  et  BONKULAWA. 
rept.  opii.  P^.  Bokulawa. 

BONITE,  pois.  Plusieurs  espèces 
du  genre  Scombre  ont  reçu  ce  nom 
qui  convient  particulièrement  au 
Scomber  Pclamis.  P'.  Scombre.  (b.) 

BONITOL.  POIS.  (De  Laroche.) 
Syn.  de  Scomber  medi/e/raneus ,  aux 
îles  Baléares  et  en  Catalogne,      (b.) 

BONITON  ET  BONITOUN.  pois. 
Syn.  de  Sarde,  Scomber ^hnia,h.  Es- 
pèce de  Scombre  du  sous-genre  Ca- 
ranx.  /^.  Scombre.  (b.) 

BONJAMA.  BOT.  PHAN.  (Oviédo.) 


4oo 


BON 


L'un  des  noms  de  pays  du  Bromella 
Pinguin.  V.  Kromelie.  (b.} 

BONJOUR-COMMANDEUR,  ois. 
Fringilla  capensis.  Espèce  deCayen- 
ne,  placée  par  Mauduit  dans  le  genre 
Gros-Bec,  mais  que  le  genre  Bruant 
réclame ,  ainsi  que  l'avait  jugé  Linné. 
/^.  Bruant.       •  (dr..z.) 

BONROM  ou  BOKÈME.  bot. 
niAN.  Nom  arabe  du  Solanurn  arma- 
titm,  Forsk.  P'.  Morelle.  (b.) 

BONKOSE.  rois.  Nom  arabe  du 
Sciœna  nebulosa  de  Forskalh  ,  qui  est 
un  Labre.  /^.  ce  mot.  (b.j 

BONNARON.  bot.  phan.  (Dalé- 
cbamp.  )  Probablement  pour  Bonva- 
ron.  P^.  ce  mot.  (b.) 

*  BONNAYA.  bot.  phan.  Genre 
nouveau  proposé  par  Linck  et  Otto, 
dans  le  second  fascicule  des  Icônes 
du  jardin  de  Berlin,  pour  une  petite 
Plante  annuelle  qui  croît  à  Manille 
et  dans  d'autres  parties  de  l'Inde  ,  et 
qui  présente  une  tige  rameuse ,  carrée 
et  dichotome  ,  des  feuilles  opposées , 
sessiles  ,  ovales  et  dentées  en  scie , 
d'un  vert  clair  et  glabre;  les  fleurs 
sont  blanches,  lavées  de  pourpre, 
sessiles  ,  réunies  au  sommet  des  rami- 
fications de  la  tige  ;  leur  calice  est  tu- 
buleux,  à  cinq  divisions  dressées; 
leur  corolle  est  bilabiée  ;  la  lèvre  su- 

f)érieure  entière  ;  l'inférieure  à  trois 
obes  ;  les  étamines  sont  au  nombre 
de  deux  ,  plus  courtes  que  la  corolle  ; 
l'ovaire  est  allongé  ,  à  deux  loges.  Le 
fruit  est  une  capsule  linéaire  presque 
tétragone  ,  à  deux  loges  et  à  deux  val- 
ves ,  et  contenant  un  grand  nombre 
de  graines  attachées  à  vui  tropho- 
sperme  axille.  La  Bonnaja  brachiata  , 
Linck  et  Otto  ,  que  ces  auteurs  ont 
figurée  pi.  2  ,  a  été  décrite  d'après  un 
échantillon  provenant  de  graines  re- 
cueillies à  Manille  par  le  botaniste 
voyageur  de  Chamisso. 

Ce  genre  nous  paraît  devoir  être 
placé  dans  la  famille  des  Acanthacées 
près  des  genres  Ruellia  et  Jiisticia 
avcclesqucis  il  a  beaucoup  d'affînités, 
et  non  parmi  les  Sciophulariécs ,  ainsi 


BON 

que  l'indiquent  les  auteurs  qui  l'ont 
établi.  (a.r.) 

BONNE-DAME.  bot.  phan.  Espèce 
d'Arroche.  J^.  ce  mot.  (b.) 

BONNET.  MAM.  On  appelle  ainsi 
le  second  estomac  des  Ruminans.  f^. 

RUMINANS.  (b.) 

BONNET.  Pileus.  ois.  On  nomme 
ainsi ,  en  ornithologie ,  la  partie  supé- 
l'ieure  de  la  tête.  (dr..  z.) 

BONNET.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Bonite.  Espèce  de 
Scombre.  P'.  ce  mot.  (b.) 

BONNET.  MOLL.  Nom  vulgaire 
donné  à  plusieurs  Coquilles ,  par  les 
maichands  ou  les  amateurs, eny  ajou- 
tant diverses  épithètes  distinclives  ; 
ainsi  : 

Le  Bonnet  chinois  ,  est  la  Patella 
sinensis  de  Linné  ,  avec  laquelle Gme- 
lin  a  confondu  deux  espèces  distinc- 
tes :  le  Bonnet  chinois  de  la  Méditer- 
ranée de  Favanne  ;  Martini,  t.  i3, 
f.  121  et  122  (  J?.  sinensis,  Chem.); 
et  le  Bonnet  chinois  rayé  de  Favanne, 
qui  est  peut-être  aussi  le  Bonnet  de 
matelot  de  Davila  ;  Martini,  t.  i5  , 
fig.iaoet  i24:.{Pat.aur/culata,Chem.) 
Ces  deux  Coquilles  font  partie  du 
genre  Calyptrée  de  Lam.  f^.  ce  mot. 

Le  Bonnet  de  Dragon  ,  est  la  Pâ- 
te/la ungarica  de  Linné ,  Pileopsis  un- 
garica ,  Lamarck  ,  dont  Favart  d'Her- 
Tîigny  distingue  deux  variétés  :  Tune 
à  base  large  ,  l'autre  couleur  de  rose. 
f^.  Cabochon. 

Le  Bonnet  de  fou  ou  de  Momus,  ou 
le  Coeur  de  boeuf,  est  le  Chama  Cor 
de  Linné;  Isocardia  Cor,  de  Lamk.^. 
Isocarde. 

Le  Bonnet  de  Neptune  ou  la  Clo- 
che ,  la  Clochette  ,  la  Sonnette  , 
est  la  Patella  equestris ,  de  Linné  ; 
Calyptrœa  equestris,  Larak.  P^.  Ca- 
lyptrée. 

Le  Bonnet  de  Pologne  ,  est  le  Buc- 
cinum  Testiculus  de  Linné  ;  Cassis 
Testiculus,  Lamk.  J^.  Casque,  (f.) 

BONNET,  bot.  crypt.  Plusieurs 
Champignons ,  chez  les  paysans  et 
danscertains  auteurs  dont  la  détestable 
noinénclature  devrait  être  exclue  des 


BON 

ouvrages  d'Histoire  naturelle,  por- 
tent ce  nom  avec  quelques  épitliètes 
qui  ne  les  rendent  pas  plus  rccou- 
naissables,  et  dont  il  càt  inutile  de 
grossir  cet  ouvrage.  (n.; 

*  BONNET  BLANC,  eciiin.  Nom 
donne  à  une  espèce  d'Oursin  du  genre 
Anancliite.  (1.AJI..X.) 

BONNET  CARRÉ,  bot.  piian. 
Nom  vulgaire  du  Butonlc.  /^. ce  mot. 

(B.) 

BONNET  CPIINOIS.  mam.  Espèce 
de  Macaque.  V.  Singe,     (a.  d..ns.) 

BONNET  DÉLECTEUR  ou  DE 
PRÊTRE.  BOT.  PIIAN.  Yarictë  de  Pâ- 
tissons. K.  Courge. 

Le  nom  de  Bonnet  de  prêtre  se 
donne  aussi  à  VEvonjmus  euiopœus, 
L.  p^.  Fusain.  (e.) 

BONNET  DE  NEPTUNE,  polyp. 
On  a  donne  ce  nom  au  Fuiigia  F  iléus 
de  Lamarck  ,  différant  du  Madrepora 
fo/igites  de  Linné,  nommé  par  h,\- 
inarckFu/igiaaganc//b/mis.{LAM..-s.,) 

BONNET  NOIR.  ois.  (Albin.)  Syn. 
de  la  Fauvette  à  tête  noire,  Molacil- 
la  aincapilla,  L.  T^.  Bec-Fin.  (dr..z.) 

BONNET  DOR.  ois.  Même  cliose 
que  Clirysomilris.  V.  ce  mot.     (c.) 

*  BONNETIE.  Bonnetia.  bot. 
PHAN.  Sous  le  nom  AcBonnetlapalus- 
tris  ,  \  ahl  a  décrit  [Eclvg.  2  ,  p.  4i)  le 
Mahuri  de  Cayenne  ou  Mahurea  pa- 
lustris  d'Aublet.  V^.  Mahuri.  (a.  r.) 

*  BONNY.  BOT.  PHAN.  Même  cliose 
que  Beujan.  P".  Ben.  (b.) 

BONPLANDIE.  Bonplandla.  bot. 
PHAN.  Cavanilles  a  dédié  à  Aimé 
Bonpland  ,  compagnon  de  l'illustre 
Humboldtdans  ses  voyages  de  l'Amé- 
rique équinoxiale,  ce  genre  qui  doit 
être  rangé  dans  la  famille  naturelle 
des  Polémoniacées  et  dans  la  Pentan- 
drieMonogynie,  L.  Ses  caractères  sont 
les  suivans  :  calice  tubuleux,  penta- 
gone ,  persistant ,  à  cinq  dents  dispo- 
sées en  deux  lèvres  ;  corolle  deux  fois 
plus  longue  que  le  calice  ,  tubuleuse  , 
a  deux  lèvres;  la  supérieure  dressée 

TOME  II. 


BON  4oi 

et  bipartie ,  à  divisions  cunéiformes 
et  émarginées;  l'inférieure  tripartie, 
à  lobes  obcordés,  presque  égaux; 
étamines  au  nombre  de  cinq,  égales 
cnlre  elles  et  déclinées;  ovaire  appli- 
qué sur  un  disque  b^pogync  et  annu- 
laiie;  style  grêle,  delà  longueur  des 
élaïuines  ,  terminé  par  un  stigmate  à 
trois  scgmens  linéaires  et  recourbés. 
Le  fruit  est  une  petite  capsule  ren- 
fermée dans  le  calice;  elle  est  ovoïde  , 
allongée,  obtuse,  creusée  de  trois 
sillons  longitudinaux,  à  trois  loges 
qui  contiennent  chacune  une  seule 
graine,  à  surface  chagrinée;  elle  se 
compose  d'un  embryon  dressé ,  ren- 
fermé dans  un  endosperme  cartilagi- 
neux ;  la  capsule  s'ouvre,  par  sa  moi- 
tié supérieure  seulement,  en  trois  val- 
ves qui  restent  adhérentes  par  toute 
leur  moitié  inférieure. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  ,  le  Bonpland i a  gcminijîora  de 
Cavanilles,  Plante  vivace  ,  originaire 
de  la  Nouvelle-Espagne  ,  dont  la  tige 
herbacée,  haute  de  deux  à  trois  pieds, 

f)orte  des  feuilles  éparses,  sessiles, 
ancéolées  ,  aiguës,  dentées,  pubes- 
centes  et  d'une  odeur  désagréable,  et 
des  fleurs  axillaires  géminées,  pcdi- 
cellées  et  violettes. 

Willdenow,  ayant  donné  à  l'Arbre 
qui  fournit  l'écorce  d'Angustura  le 
nom  de  Bonplandla  trifoUata,  a 
changé  le  nom  du  genre  de  Cavanilles 
en  celui  de  Caldasia.  Mais  ce  chan- 
gement n'a  point  été  sanctionné  par 
tous  les  botanisles,  et  l'Arbre  dont 
l'écorce  est  désignée  dans  le  com- 
merce sous  le  nom  d'Angustura  vraie , 
est  appelé  par  Humboldt  Cusparla 
fehrifuga.  V.  Cusparie.  (a.  r.) 

BONPORROETANG.  bot.  phan. 
Syn.  javanais  de  Corchorus  javanicus 
et  de  Melochia  erecta  dans  Burmann. 
(A.  D.  j.) 

BONTE-BOK.  mam.  Nom  de  pays 
du  Pygargue,  espèce  d'Antilope,  p". 
ce  mot.  (j3.) 

BONTE -LAERTJE.  pois.  Syn. 
holhiudaisduZe?/5  Galliis,  L./^^.Gai,. 

(B.), 
26 


Ao2  BON 

BONTI.  BOT.  PHAN.  (KEclusc.) 
L'un  des  noms  de  h  lacine  de  Squi- 
ne.  V.  ce  mot.  {^■) 

*  BONTIA.  BOT.PHAN.  Genre  pla- 
cé par  Jussleu  à  la  suite  des  Solanées, 
et  dont  les  caractères  sont  :  un  calice 
petit,  quinquefide  ,   persistant;   une 
corolle  beaucoup  plus  longue  et  tu- 
buleuse ,  dont  le  limbe  est  à  deux  lè- 
vres ,  la  supérievue  dressée,  échan- 
crce ,  l'inférieure  réttéchie ,  velue  et 
trifide  ;  quatre  étamines  didynames  ; 
un  style  que  termine  un  stigmate  bi- 
lobé;   une  baie    acuminée   et  de   la 
forme  d'une  Olive  ,  à  deux  loges  di- 
visces  incomplètement  par  une  cloi- 
son élevée  et  contenant  dans  chacune 
de  ces  demi-loges  une  ou  deux  grai- 
nes.   Les  auteurs  ne  sont  pas  d  ac- 
cord sur  tous  ces  caractères,  puisque 
Dillenius  n'admet  dans  cette  Plante 
que  trois  étamines;  que  Jussieu  ,  au 
contraire,  met  en  doute  s'il  n'y  en 
avait  pas  cinq,  dont  une  avait  avorte  ; 
et  qu'enfin ,  Plumier  et  Lamarck  dé- 
crivent le  fruit  comme  une  baie  mo- 
nosperme. La  seule  espèce  qu'on  en 
connaît  est  un  Arbre  des  Antilles ,  qui 
atteint  trente  pieds  d'élévation.    Ses 
feuilles  sont  alternes  et  lancéolées; 
ses  fleurs  d'un  jaune  sale  ,  pc-doncu- 
l^es  et  solitaires  à  l'aisselle  des  femlles. 
On  lui  a  donné  le  nom  spécifique  de 
daphnoides ,  et  on  l'appelle  Daphnot 
en  français.  Elle  e.t  figurée  tab.  547 
des  lUust.  de  Lamarck.        (a.  d.  j.) 

BONTON.  BOT.  PHAN.  (Roclion.  ) 
Arbre  indéterminé  de  l'Inde ,  dont  la 
racine  sert  à  teindre  en  jaune ,  et  qu'on 
croit  appartenir  au  genre  Ambora.  J^. 
Ambore.  (^v 

BONTSEM.  MAM.  Syn.  belge  de 
Putois ,  espèce  du  genre  Marte-  V. 
ce  mot.  (^•) 

BONUR.  POIS.  Syn.  d'Argentine 
Glossodonte  chez  les  Arabes,  r.  Ak- 

GENTINE. 

BONYARO.  BOT.  PHAN.  Même 
eliose  que  Cumbulu.  f".  ce  mot.  (b.) 

BON-VARON.  noT.  phan.  L'un 
des  noms  espagnols  du  Scuecio  pul- 
earis.  V.  Seneçon.  (b-) 


BOO 
BOO.  bot.  piian.  (Kcmpfer.)  Nom 
japonais  du  Saccharum  japonicum, 
L.  J^.  Erianthe.  (b.) 

BOOBA.  POIS.  (Rondelet.)  Syn.  de 
Bogue  cà  Venise.  V.  Bogxje.  (b.) 

BOOBOOK.  OIS.  Espèce  du  genre 
Chouette,  Stiix  Boobook ,  Lath. 
de  la  Nouvelle-Hoilande.  y.  Chouet- 
te. (DR..Z.) 

BOOBY  ou  BOUBIE.  ois.  Syn.  de 
diverses  espèces  du  genre  Fou  dans 
plusieurs    relations    de   navigateurs. 

r.  Fou.  (DR..Z.) 

BOODFI.  REPT.  OPii.  Sy n.  d'Ibiarc, 
espèce  du  genre  Cœcilie.  f^.  ce  mot. 

(B.) 

BOOGOC-BOGOG  et  BOOGOO. 

MAM.  J^.  BOGGO. 

BOOLLU-CORY.  ois.  Même  chose 
qu'Angoli.  /^.  ce  mot.  (b  ) 

BOOM-UPAS.  BOT.  ruAN.  V.  Upas. 
BOOM-AVAREN.  bot.  crypt. 
{Fougères.)  Syn.  hollandais  de  Poly- 
podium  i>ulgare ,  L.  F'.  Polypode. 
^  (B.) 

BOONGO.   bot.    PHAN.    Syn.   de 
fleur  dans  la  langue  de  Sumatra ,  d'oii: 
Boongo-Malloor  ,  qui  est  la  fleur 
des  Nyctantes  ,  Magorutr?i  Sambac. 

Boongo-Tanjang  ,  qui  est  celle 
d'un  Mimusops  ,  etc.  (b.) 

BOO-ONK.  ois.  (Shaw.)  Syn.  du 
B\ons\on,Ardeamlnu/a,h.P^.nÉROî<. 

(DK..Z.) 

BOOPE.  pois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires ,  sur  les  côtes  de  la  Méditerra- 
née ,  du  Spare  Bogue.  (b.) 

BOOPIDÉES.  BOX.  PHAN.  Famille 
de  plantes  proposée  par  H.  Cassiui,  et 
qui  répond  à  celle  qu'a  établie  L-;G.- 
Richard  sous  le  nom  de  Calycérées. 
jT.  ce  mot.  (b-) 

BOOPIS.  bot.  PHAN.  Genre  de  la 
nouvelle  familledesCalycércesctdela 
SyngénésieMonogamie^quiofl"repour 
caractères;  des  fleurs  réunies  en  capi- 
tules entoures  d'un  involucre  mono- 
phylle,  à  sept  ou  huit  divisions  peu 
profondes  ;  un  réceptacle  portant  de 


BOO 

petites  écailles  allongées  et  des  fleurs 
^listinctes  ,  hermaphrodites  ,  fertiles  , 
toutes  égales  etseniblahlescutrc elles. 
Le  calice  ,  ailhércnt  avec  l'ovaire  in- 
fère, a  son  limbe  partagé  en  cinq  lobes 
membraneux,  plus  courts quel'ovairc, 
tantôt  entiers  ,  tantôt  déniés.  La  co- 
rolle a  son  limbe  ré|,'ulicr  et  campa- 
nilorme,  à  cinq  divisions;  les  ovaires 
sont  tous  libres  et  distincts;  les  an- 
thères ne  sont  soudées  que  dans  leur 
moitié  inférieure. 

Ce  genre  établi  par  Jussieu  se  com- 
pose d'une  seule  espèce,  Boopis  aiilhe- 
moides,  petite  Plante  ayant  le  port 
d'une  jliithcmis  observée  à  Buetios- 
Ayres  par  Commerson,  et  figurée  par 
Jussieu  (Anii.  duMus.  3. p.  547.  t.  58. 
f.  2) ,  et  par  Richard  (  Méin.  du  Mus. 
C,  t.  il).  Jussieu  en  a  décrit  une  se- 
conde espèce  sous  le  nonr  de  Boopis 
balsai/iiiœfolia,  dont  Richard  a  fait 
une  espèce  du  genre  Calycera.  f"- 
Calycèuk  et  Calvcébées.      (a.  r.) 

BOOPS.  MAJM.  Espèce  de  Baleine. 
/^.  ce  mot.  (a.  D..NS.) 

BOOPS.  rois.  Nom  scientifique  du 
genre  Bogue  et  d'une  espèce  du  genre 
Scicne  ,  décrite  par  Schneider,     (ç.) 

BOORA-MORANG.  ois.  Et  non 
Boura-]i]ara/ig.  YaïUour  très-coura- 
geux de  la  iS'ouvelle-HoUande  ,  men- 
tionné par  Lailiam,  sous  le  nom  de 
Vidtur  Bold ,  entre  le  Secrétaire  et 
JOricou.  (DR..Z.) 

BOORING-OOLAR  ou  BOO:- 
RONG  CAMBLNG.  ois.  Syu.  malais 
d'Argala,  Anlea  Jtrgala,  Lath.   /^. 

CiCOCSE.  (DR..Z.) 

BOOSCHRATTE.  mam.  C'est-à- 
dire  Rat  des  bois.  INom  hollandais 
d'une  espèce  de  Sarigue.  JT.  ce  mot. 

(a.  D..KS.) 

BOOTIA.  BOT,  PiiAN.  Ce  nom  a  été 
donné  comme  générique  par  Adau- 
son  au  Bo/bonia  de  Linné,  et  par 
Necker  à  la  Saponaire  officinale.  /'. 
BORBONIA  et  Saponaiiie.        (a  d.j.'» 

BOOT-KOPES  ,  BUTS-KOPF  et 
BUTZ-KOP.  MAM.  C  cst-à-dire  Té.'e 
ds  canot  ou  de  chaloupe.  IS'om   du 


BOP 


4o,') 


Delphinus  Orca,  L.  dans  les  langues      1 
germaniques./^'. Dauphin.  (a.d..ns.) 

BOOTSHAAC.  rois.  Espèce  de  Bo- 
gue,selon  Ruisch  qui  l'a  fait  connaître 
dans  les  Poissons  d'Amboine,  et  qui  lui 
attribue  quatre  barbillons  autour  de 
la  bouche, avecquatreaiguillons  sur  le 
dos.  Sa  chair  se  mange  et  se  sale,  (b.) 

BOPYRE.  Bopyrus.  crust.  Genre 
de  l'ordre  des  isopodes,  section  des 
Ptérygibranches  (Règne  An.  de Cuv.), 
établi  par  Latreille,et  qui  a,  selon 
lui ,  pour  caiactères  :  anleiines  ,  yeux 
etm.indibules  nuls  ou  point  distincts. 
—  Les  Bopyres,  placés  à  la  fin  de  l'or- 
dre des  Isopodcs,  ont  un» organisation 
si  singulière  ,  qu'il  existe  entre  eux  et 
les  genres  dont  on  les  rapproclie  le 
plus  une  très-grande  lacune.  De  mê- 
me que  les  C^mothées  auxquels  ils 
ressemblent  à  quelques  égards,  les  Bo- 
pyres sont  parasites;  on  les  rencon- 
tre très-communément  sous  le  test 
du  thorax  du  Palémoa  Squille  oii 
ds  donnent  lieu,  sur  les  côtes,  à  une 
tumeur  très  -  remarquable.  Leur 
corps  est  mendjraneux,  court,  apla- 
ti ,  ovale,  terminé  en  pointe  pos- 
térieuieniciil.  Il  donne  attache  par 
lia  rebord  inférieur  aux  pâtes  qui , 
tiès-petites  ,  rétractées  et  au  nombre 
de  sept  paires,  ont,  au-dessous 
d  elles,  de  petites  lames  membraneu- 
ses dont  les  deux  dernières  sont  al- 
longées; la  queue  est  garnie  en  des- 
sous de  deux  rangées  de  feuillets  ciliés, 
et  n'offre  point  d'appendices  à  sou 
extrémité.  La  femelle  porte  sous 
son  ventre  une  prodigieuse  quantité 
d'œufs  qu'elle  déjiOae  dans  les  lieux 
habités  par  des  Pcdémons.  L'autie 
sexe  n'a  pas  été  encore  positivement 
reconnu  i  ou  a  cependant  regardé 
comme  le  mâle  un  très-petit  Bopyru 
qui  se  rencontre  souvent  près  de  la 
queue  des  individus  chargés  d"œufs. 
Les  pécheurs  sont  imbus,  à  l'égard  de 
ces  Animaux  parasites,  d'un  préjugé 
absurde;  ils  croient  que  les  Soles  et 
quelques  espèces  de  Pleurouecles  sont 
engendrées  par  les  Palémous ,  et  ils 
prennent  les  Eop\  res  pour  ces  Pois- 
sons encore  fort  ieuiics.  Fougcroux 

26* 


4o4  BOR 

de  Bondaroy  a  fait  voir,  dans  un  Mé- 
moire la  à  l'Académie  des  sciences  en 
1772  et  imprimé  dans  le  Recueil  de 
cette  même  année,  que  l'Animal  pa- 
rasite qui  vivait  sur  les  Palémons 
n'avait  aucun  rapport  avec  les  Pois- 
sons ,  et  que  l'opinion  émise  [loc.  cit.) 
en  1722,  par  Deslandes  qui  pensait 
que  les  œufs  de  Soles  s'attacliaient 
aux  Chevrettes,  était  dénuée  de  fon- 
dement. 

On  n'a  connu  pendant  long-temps 
qu'une  espèce  de  Bopjre  ,  le  B.  des 
Chevrettes,  B.  Sqiul/arum,  Latr.  ou 
le  Monoculiis  c/a«^o/-W7ideFabricius, 
figuré  dans  les  Mémoires  de  l'Acadé- 
mie des  sciences  (1772,  pi.  1)  ainsi 
que  dans  le  Gênera  Crustaceorum^  et 
//Mec/o/ï/radcLatreille(T.  i,pl.  2,  fig. 
4).  Il  sert  de  type  au  genre.  Depuis, 
La  treille  en  a  découvert  une  autre 
espèce  sous  la  caiapace  d'un  Crustacé 
du  genre  Alphée ,  envoyé  de  l'île  de 
Noirmouticr.  En-tin  ,  Risso  (  Hist. 
nat.  des  Crustacés  des  environs  de 
INice,  p.  i48)  en  a  décrit  une  troi- 
sième qui  se  trouve  sur  plusieurs  es- 
pèces de  Palémons,  et  à  laquelle  il  im- 
pose le  nom  de  Bopyre  des  Palémons , 
B.  Palemonis.  .    (aud.) 

BOQUEPiEL.  ois.  Syn.  vulgairedu 
Gros-Bec Friquet,  Fringilla  inontana , 
L.  V.  Gros-Bec.  (dr..z.) 

BOQUETÏIER.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Pommier  sau- 
vage dans  quelques  cantons  de  la 
France  septenU-ionale.  (b.) 

BOR.  MAM.  Syn.  de  LoupenBucha- 
rie.  (C-) 

BOR  ou  BORI.  130T.  PHAN.  Syn, 
de  Jujubier.  (u.) 

BORA.  KEPT.   OPH.  Nom  de  pays 
d'un  Serpent  qui   paraît  être  le   Boa 
orhiciilata    de    Schneider.    V.    Py- 
thon, (b.) 
BORACIQ^UE.  V.  Acide. 

BORACITE.  MTN.  (Werner.)  f  - 
Magnésie  boratée. 

BORAIMETS.  bot.  crypt.  Même 
clioric  que  Baromets.  V.  ce  mot.  (b.) 

BORASSOS.     BOT.    PîiAN.     Dont 


BOR 

Linné  a  tiré  le  nom  de  Borassus  ap- 
pliqué à  un  genre  de  Palmier.  Ce  mot 
désigne  dans  Dioscoride  le  spathe  du 
Dattier.  (b). 

BORASSUS.  BOT.  PHAN.  Genre  de 
la  famille  des  Palmiers,  que  Jussieuet 
Gaertncr  nom.ment  Lontarus  d'après 
Rumph,  et  qui  porte  aussi  en  fran- 
çais les  nomsde/^o/2/a/etde  Rojidler. 
Ses  fleiu's    sont    dloïques.   Dans  les 
mâles,  d'une  spathe  de  plusieurs  fo- 
lioles paitent  les  spadices  qui  se  ter- 
minent par  des  chatons  serrés,  sim- 
ples, ou  géminés,  ou  ternes.  Six  éta- 
mines  sont  contenues  dans  un  calice 
triparti ,  élevé  sur  un  pédicule  qu'en- 
vironne ù  sahase  uniuvolucre  de  trois 
bractées.  Dans  les  femelles,  une  spa- 
the semblable  émet  un  spadicc  ordi- 
nairement bifurqué  ,  sur  lequel  les 
fleurs   sont  plus  lâchement  éparses. 
Un  calice  de  huit  à  douze  sépales  iné- 
gaux et  imbriques,  embrasse  l'ovaire 
avec  lequel  il  persiste  et  s'accroît,  et  six 
ou  neuf  anthères  stériles  s'insèrent  à  sa 
base  en  se  soudant  en  un  anneau.  Cet 
ovaire,  surmonté  de  ti'ois  styles  dont 
chacun  offre  un  stigmate  simple,  de- 
vient un  énorme  fruit,  contenant  dans 
une  enveloppe  pidpeuse,  entremêlée 
de  fibres,  trois  nuculcs  trilobées,  en- 
vironnées de   longs  filamens,  angu- 
leuses sur  l'une  de   leurs  faces,  con- 
vexes sur  l'autre.  La  graine,  renfer- 
mée dans  chacune  de  ces  uucules,  est 
composée  pour  la  plus  giandc  partie 
d'un  périsperme    de    même    forme  , 
creusé  intérieuiemcnt  ,   et  qui   loge 
à  la    base    de  sou   lobe   moyen    un 
embryon    dressé  ,   représentant  une 
sorte  de  cône   porté  sur  un    disque 
strié. 

L'espèce  la  plus  connue  et  la  plus 
complètement  décrite  est  le  Burassiis 
/label lifoi7nis,h.vhvG  des  Indes-Orien- 
tales, dont  la  tige  haute  en  général 
de  quarante  à  cinquante,  quelquefois 
de  cent  pieds ,  est  couronnée  à  son 
sommet  par  de  grandes  feuilles  en 
éventail  ,  pliées  longitudinalement 
dans  leur  pi'emière  moitié  ,  découpées 
dans  l'autre ,  etsoutenues  par  des  sup- 
ports armés  de  pointes.  Ou  se  sert  de 


BOR 

ses  tiges  pour  la  construction  des  mai- 
sons, de  ses  feuilles  pour  écrire  avec 
un  stylet ,  et  ses  spadiccs  incisés  avant 
la  maturité,  fournissent  une  liqueur 
en  usage  dans  les  Indes  sous  le  nom 
de  vin  de  Palmier.  Roxburgh,  dans 
son  bel  ouvrage  sur  les  Plantes  de  Co- 
romandel ,  a  décrit  avec  détail  et  figu- 
ré (tab.  71  et  712  )  les  tlcurs  mâles  et 
femelles  du  Borassus  JlabelUfonnis  ; 
et  Gaertner,  sous  le  nom  de  Loiilarus 
dumestlca ,  a  aussi  donné  l'analyse  de 
son  fruit(T.  i.  p.  21.  tab.  8).  Loureiro 
en  a  indique  une  avitrc  espèce  égale- 
ment originaire  de  l'Inde ,  le  Bofassus 
tunicata  ,  dans  lequel  les  supports  des 
feuilles  sont  inermes.  Celle  qu'il  nom- 
me B.  Gumutus  forme  le  genre  /Irenga. 
y.  ce  mot.  Et  enfin  du  B.  pinnatifrons 
de  Jacquin ,  Willdenow  a  fait  le  genre 
Chamœdorea.  V.  ce  mot.      (a.  u.  j.) 

BORATES.  MIN.  Sels  résultant  de 
la  combinaison  de  l'Acide  boracique 
avec  les  bases  salifiables.  Le  Borate  de 
Magnésie  et  celui  de  Soude  sont  pro- 
duits par  la  nature.  V. ,  pour  ces  der- 
niers. Soude  et  Magnésie  boratées. 

(DK..Z.) 

BORAX.  MIN.  Nom  sous  lequel  on 
vend  dans  le  commerce  le  sous-Borate 
de  Soude  purifié.  La  même  substance 
non  purifiée  est  nommée  Tinkal.  V. 
ce  mot.  Le  Borax  est  en  Cristaux  pris- 
matiques ,  blancs  et  limpides;  il  est 
peu  soluble  ,  d'une  saveur  douceâtre, 
fusible ,  avec  boursouflement  consi- 
dérable, en  un  veiTC  transparent.  On 
emploie  le  Borax ,  comme  fondant  , 
dans  les  essais  docimasiques ,  dans  la 

{(cinture  sur  verre  et  sur  émail,  dans 
a  soudure  des  métaux  dont  il  facilite 
les  alliages  ,  etc.  (dr..z.) 

BORBOCHA.  POIS.  (OlaiisMagus.) 
Syn.  de  Lotte.  J^.  Gade.  (b.) 

BORBONIA.  bot.  phan.  Genre  de 
la  famille  desLégumineuses,  voisin  de 
l'Aspalat.  Il  présente  un  caliceturbiné, 
à  cinq  divisions  à  peu  près  égales  , 
roides  et  acuminées  ;  une  corolle  papi- 
lionacée  dont  la  carène  est  composée 
de  deux  pétales  connivensau  sommet; 
un  stigmate  écliancré  ;   luic  gousse 


BOR  4o5 

oblongue  ,  comprimée,  termine'e  en 
pointe,  s'ouvrant  en  deux  valves,  et 
renfermant  dans  une  seule  loge  des 
graines  en  petit  nombre.  Les  espèces 
de  ce  gcure,  dont  Persoon  décrit  huit, 
sont  des  Arbrisseaux  dont  les  feuilles 
sont  roides,  simples,  sessiles, linéaires, 
ou  lancéolées  ,  ou  cordiformcs,  mar- 
quées souvent  de  plusieurs  nervures, 
pourvues  de  stipules  à  peine  visibles  , 
et  dont  les  pédoncules  terminaux 
portent  une  seule  ou  plusieurs  fleurs. 
(a.  d.  j.) 
BoRBONiA  est  aussi  le  nom  spécifi- 
que d'un  Laurier  dont  Adanson  [Fam. 
Fiant.  T.  11.  p.  54 1  )  avait  fait  un  genre 
sous  ce  même  nom,  en  y  rapportant 
l'Andira  de  Marcgrave.  /^.  Andira, 
BOT.  PIIAN.  (b.) 

BORBOTHA.  pois.  Même  chose 
que  Borboclia.  F .  ce  mot.  (b.) 

* BORCKH ATJSENIE.  Borckhause- 
jiia.  BOT.  PIIAN.  On  trouve  déciites 
sous  ce  nom,  dans  la  Flore  Wetléra- 
vienne  ,  les  espèces  de  Fumeterre  dont 
Persoon  a  fait  le  genre  Corydalis.  P^. 
CpR^'^DALis  et  Fumeterre.     (a.  r.) 

BORD.  3Iargo.  zooL.  Ce  mot ,  qui 
indique  la  limite  d'une  surface ,  est 
très-employé  dans  les  descriptions  zoo- 
logiques etanatomiques,  et  l'acception 
qu'on  lui  accorde  est  trop  universelle- 
ment reçue  pour  que  nous  insistions 
ici  sur  sa  définition.  Nous  ferons  seule- 
ment observer  qu'il  ne  faut  pas  le  con- 
fondre avec  les  expressions  de  rebord 
ou  de  rebordé  qui  se  disent  d'une  li- 
gne saillante  existant  sur  les  contours 
d'une  surface  quelconque.  Les  Bords 
peuvent  cire  déchirés,  épineux,  eu  scie, 
dentés,  crénelés  ,  ciliés  ,  etc.     (aud.) 

BORDA.  BOT.  PHAN.  (Dodoens.) 
Syn.  de  Chenopodium  marilimum ,  L. 
/^.  Chénopode.  (b.) 

BORDE.  POIS.  Syn.  d'Able.  V.  ce 
mot.  (B.) 

BORDE.  POIS.  Nom  spécifique  d'un 
Chétodon ,  d'un  Labre  et  d'un  Holo- 
ccntrc.  V.  ces  mots.  (b.) 

BORDÉE.  REPT.  ciiEL.  Espèce  ôx 


466 


BOR 


Tortue  voisine  de  la  grecque  et  sou- 
vent confondue  avec  elle.  (b.) 

BORDELAIS  ou  BOURDELAS. 
noT.  PHAN.  Variété  de  Vigae  dont  les 
fruitsdemeurent  acerbes  en  iniVisianf, 
et  sont  ordinairement  appelés  Verjus. 

(B.) 

BORDELTÈRE.  pois.  Nom  vulgaire 
donné  à  diveises  espèces  de  Cyprins, 
tels  que  IcBlicca  ou  le  lalus,  mais  qui 
convient  particulièrement  au  Cypri- 
nusBalierus  de  la  division  des  Brèmes. 
P'.  Cyprin.  (b.) 

BORD-EN-SCIE.  rept.  ciiel.  Es- 
pèce d  Emyde.  T^.  ce  mot.  (Bi) 

BORE.  Substance  particulière, 
encore  regardée  comme  élémentaire  , 
formant  le  radical  de  l'Acide  borique 
et  n'existant  naturellement  que  sous 
Cette  forme.  Le  Bore  est  solide,  pul- 
vérulent, brun-verdâtre  ,  inodore ,  in- 
sipide ,  infusible  et  insoluble  dans  l'eau 
comme  dansl'Alcohol;  il  ne  se  combine 
à  l'Oxygène  qu'à  une  température  voi- 
sine de  la  chaleur  rouge.  Sa  décou- 
verte ,  qui  date  de  1809,  est  due  à 
MM.  Gay-Lussac  et  Thénard  qui  ob- 
linrent  cette  substance  dans  leurs  re- 
cherches pour  connaître  l'action  de  la 
pile  voltaïque  sur  dilTérens  corps.  On 
extrait  le  Bore  de  l'Acide  borique  au 
moyen  du  Potassium  ;  à  cet  efl'et,  on 
réduit  en  poudre  l'Acide  préalable- 
ment vitrifié  ,  et  on  en  introduit  une 
couche  dans  un  tube  de  cuivre  scellé 
à  l'un  des  bouts;  sur  cette  couche  on 
en  applique  une  autre  de  Potassium, 
et  ainsi  de  suite  alternativement ,  jus- 
qu'à ce  que  le  tube  soit  rempli  ;  ou 
ferme  l'appareil  et  on  le  soumet  à  une 
chaleur  rouge.  L'Oxygène  de  l'Acide 
se  porte  sur  le  Potassium  qu'il  con- 
vertit en  Potasse ,  et  le  Bore  reste  à  nu. 
On  le  détache  du  tube  au  moyen  de 
l'eau  chaude ,  qui  dissout  en  même 
temps  la  Potasse  ;  on  le  laisse  se  dépo- 
ser et  sécher.  Le  Bore  n'est  encore  em- 
ployé que  dans  les  travaux  du  labora- 
toire de  recherches.  (db  .  .z.) 

BOPiEE.  Boreus.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Névjoplères,  fïunille  des 
Wauipcnncs ,  section  dos  Panorpates 


BOR 

(Règne  Anim.  de  Cuv.),  établi  par 
Lalreille  qui  lui  assigne  pour  carac- 
tères :  cinq  articles  à  tous  les  tarses  ; 
tète  prolongée  antérieurement  en  tbr- 
me  de  bec  ;  premier  segment  du  tronc 
grand  ,  en  forme  de  corselet  ;  les  deux 
suivans  couverts  par  les  ailes  dans 
les  maies  ;  ailes  suiîulées ,  recourbées 
au  bout ,  plus  courtes  que  l'abdomen  ; 
femelles  aptères  ,  avec  une  tarière  en 
forme  de  sabre  au  bout  du  ventre. 
Les  métamorphoses  des  Borées  ne  sont 
pas  Connues.  L'espèce  unique,  et  qui 
sc!rt  de  tj'pe  à  ce  nouveau  genre ,  a  été 
nommée  Panor-pa  hjemalis  par  Linné, 
et  figurée  par  Vanzer  {Fauria.  Insect. 
Genn.  xxii.  tab.  iS)  sous  le  nom  de 
Gryllus  proboscicleus.  La  Borée  hyé- 
male  se  trouve  ,  en  hiver ,  sous  la 
mousse  au  nord  de  l'Europe,  et  dans 
les  Alpes  à  la  hauteur  des  neiges.  Elle 
n'a  guère  qu'une  ligne  de  longueur , 
et  est  d'un  noir  cuivreux.  Le  nom  de 
Borée  a  aussi  été  donné  à  un  Papillon 
du  genre  Satyre.  F',  ce  mot.     (aud.) 

BOR  ELI  E.  Borells.  moll.  Genre 
de  Coquille  multiloculaire,  établi  par 
I^lontl'ort  (6'o«c/y//.  T.  1"  p.  170)  pour 
le  Nauîilus  Melo  de  Fichtel  et  Moll. 
{Test,  micros,  p. 120,  t.  24,  fig.  G,  II), 
et  dont  Lamarck  a  fait  son  genre 
Mélonite  en  copiant  la  figure  de  Fich- 
tel et  Moll.  (Encycl.  méth.  pi.  469, 
fig.  G,  H)  sous  le  nom  de  Melonites 
sphœroulea.  F'.  Mélonie.  (f.) 

BORELLIE.  BoreUia.  bot.  PHANi 
Necker  nomme  ainsi  un  genre  qu'il 
établit  d'après  le  Cordia  tetrandra 
d'Aublet,  espèce  distincte  par  sa  co- 
rolle quadrifide  ,  ses  quatre  élamines 
et  son  fruit  qui  est  une  baie  à  quatre 
noyaux.  (a.  d.  j.) 

*  BOPtETTA.  BOT.  PHAN.  Sous  ce 
nom  ,  Necker  fait  un  genre  nouveau 
de  \Erica  Daboecia  qui  doit  être  en 
effet  séparée  des  Bruyères  ,  mais  pour 
rentrer  dans  un  autre  genre  connu, 
le  Menziezia  de  Smith.  Cette  Plante 
fait  le  sujet  d'une  Dissertation  de 
Jussieu  ,  insérée  dans  le  premier  vo- 
lume des  Annales  du  Muséum ,  et 
c'est  là  qu'est  démontrée  cette  affinité 
fondée  non-seulement  sur  les  valves 


BOR 

rentrantes  tic  la  capsule  de  XErica 
JMùuecia ,n\nis  aussi  sur  l'iuspccliou 
tle  ses  autres  caractères.  Ou  ob- 
serve néaunioius  quelque  difTercuce 
dans  le  port  et  dans  le  calice  qui  est 
de  quatre  sépales,  au  lieu  d'être 
d'une  seule  pièce  et  à  quatre  lobes , 
souvent  presque  nuls ,  comme  dans  le 
Menziezia.  ^'.  ce  mot.  (a.  D.  j.) 

BORGNAT.  OIS.  Syn.  du  Roitelet, 
Motacilla  Regulus,  L.  en  Piémont. 
r.  Bec-Fin.  (dr..z.) 

BORGNE.  OIS.  L'un  des  synony- 
mes vulgaires  de  la  Mésange  charbon- 
nière, Parus  ater,  L.  y.  Mésange. 

(DR..Z.) 

BORGNE.  HEPT.  OPH.  L'un  des 
noms  vulgaires  et  impropres  de  V An- 
guis  fragilis,  L.  en  quelques  parties 
orientales  de  la  France. /^".Orvet.(b.) 

BORGNIAT.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
la  Bécassine  sourde ,  Scotojmx  Galli- 
nula,  L.  /'.  BÉCASSINE.         (db...z.) 

BORL  BOT.  PHAN.  V.  Bon. 

BORIDIA  ET  BURIDIA.  pois. 
(Gesner.)  Syn.  d'Aphye,  Leuciscus 
Aphya^  espèce  du  genre  Able.  V.  ce 
mot.  (b.) 

BORIN.  Ois.  Syn.  de  la  Passeri- 
nette,  Motacilla passeiina,  L.  en  Ita- 
lie, f^.  Sylvie.  (dr..z.) 

BORION.  BOT.  PiiAN  (Dloscoride.) 
Probablement  un  Serapias.  /^.  ce  root. 

(B.) 

BORIQUE   /^.  Acide. 

BORISSA.  BOT.  PHAN.  (Cœsalpin.) 
Syn.  de  Lysimachia Nummularia ,  L. 
P".  Lysimache.  (b.) 

BORIT.  BOT.  piiAN.  Nom  arabe  de 
l'Anabasisde  Linné  ,  conservé  comme 
générique  pour  la  même  Plante  par 
Adanson  [Fani.  Flant.T.ïi  ,-ç.  262). 
P^.  Anabasis.  fB.) 

BORITH.  Qualification  que  les  Hé- 
breux ont  donnée  à  unesid)stance  qui 
paraît  être  la  Soude.  (db..z.) 

BORITI.  BOT.  PiiAN.  Nom  mala- 
bar des  Arbustes  du  genre  Todda- 
lic.  V.  ce  mol.  (b.) 


BOR  4o7 

BORJU.  M.\M.  Syn.  de  Voflu  en 
Hongrie.  (a.  d..ns.) 

BORKIIAUSENIE.  dot.  piian. 
(Rolh.)  ^'.TEEDiAct  Borckuausenii:. 

BORONIE.  Jioronia.  bot.  pii.\n. 
Genre  de  la  famille  naturelle  des  llu- 
tacées  et  de  l'Oclandric  Monogynie , 
établi  par  Smith  pour  des  Arbustes 
tous  originaires  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, et  qui  ont  pour  caractères  com- 
muns :  un  calice  à  quatre  divisions  ; 
une  corolle  formée  de  quatre  pétales 
simples,  insérés,  ainsi  que  les  éta- 
mines ,  à  la  base  d'un  gros  disque  hy- 
pogyne  ;  les  étamines  au  nombre 
de  huit,  rapprochées  les  unes  contre 
les  autres  ,  ayant  les  anthères  intror- 
scs  et  les  filets  glanduleux  à  leur 
sommet  qui  est  renflé.  Les  pistils  sont 
au  nombre  de  quatre,  portés  sur  n\\ 
disque  hypogyne  ,  très-saillant ,  plus 
large  qu'eux  ;  ils  sont  très-rapprochés 
les  uns  des  autres  ,  soudés  seulement 
par  une  portion  de  leurs  styles ,  et 
simulent  vui  pistil  unique  à  quatre 
sillons  très-profonds.  Chaque  ovaire 
est  uniloculaire  et  renferme  deux 
ovules  alternes ,  attachées  vers  l'angle 
interne  ;  le  style  est  surmonté  d'un 
stigmate  l'enflé.  Le  fruit  est  formé  de 
quatre  petites  capsules  rapprochées. 
— Ce  genre  forme  une  exception  tiès- 
remarquable  dans  la  famille  des  Ru- 
lacées,  par  ses  quatre  pistils  distincts, 
seulement  soudés  par  une  partie  des 
styles.  Ce  caractère  indiquerait  une 
sorte  d'aflSnitc  avec  la  famille  des  Si- 
maroubés  ,  et  servirait  à  établir  le 
passage  entre  elle  et  celle  des  Rutacées. 

Pendant  long-temps  ,  on  n'a  connu 
qu'une  seule  espèce  de  Boronle  ,  dc- 
eri'e  par  Smith  sous  le  nom  de  Boro- 
iiia  pinnata,  et  figurée  par  Andrews 
{Bot.  rep.  t.  58).  C'est  un  petit  Arbuste 
grêle  et  peu  élevé ,  à  rameaux  opposés 
et  à  feuilles  opposées  ,  pinnées  ,  dont 
les  folioles  ,  au  nombre  de  cinq  à  neuf, 
sont  linéaires ,  lancéolées  ,  aiguës.  Les 
Heurs  ,  qui  sont  d'un  rose  pâle  ,  for- 
ment une  sorte  de  grappe  à  la  partie 
supérieure  des  rameaux.  On  cultive 
cet  Arbuste  dans  nos  orangeries.  Au- 
jourd'hui ,  on  compte   environ   une 


4oS  BOR 

dixaine  d'espèces  de  ce  genre,  qui 
toutes  ont  été  observées  à  la  Nouvelle- 
Hollande,  (a.  r.) 

BOROS.  Boros.  ins.  Genre  de  l'or- 
dre des  Coléoptères ,  section  des  Hé- 
téromères  ,  fondé  par  Herbst,  rangé 
par  Fabricius  dans  les  Hypophlées  et 
réuni  par  Latreille  au  genre  ïcné- 
brion.  J^.  ce  mot.  (aud.) 

BOROSITIS.  OIS.  Syn.  vulgaire 
de  Corpus  Coivne ,  L.  p^.  Cokbeau. 

(DR..Z.) 

BOROVIK  ou  KOROVIK.  bot. 
CBYPT.  {Champignons.)  Syn.  de  Eole- 
tus  bovinus  dans  quelques  cantons  de 
la  Russie  d'Europe.  J^.  Bolet,    (b.) 

BORRAGINÉES.^o/vc^/rteœ.BOT. 
PHAN.  Cette  famille  naturelle ,  qui 
fait  partie  du  groupe  des  Dicotylé- 
dones monopétales,  dont  la  corolle 
est  hypogyne ,  présente  dans  son  en- 
semble les  caractères  suivans  :  les 
fleurs  forment  ordinairement  des  épis 
simples  ou  rameux,  roulés  en  crosse 
à  leur  partie  supérieure  ,  ayant  les 
fleurs  toutes  tournées  d'un  même 
côté;  le  calice  est  monosépale,  ordi- 
nairement à  cinq  divisions  plus  ou 
moins  profondes  ,  quelquefois  seule- 
ïnent  à  cinq  dents  ;  la  corolle  est  tou- 
jours monopétale  ,  le  ])lus  souvent 
régulière;  son  tube  est  plus  ou  moins 
allongé  ,  et  donne  attache  aux  éta- 
mines;  son  limbe  offre  cinq  lobes; 
l'entrée  du  tube  est  tantôt  nue,  tan- 
tôt garnie  de  cinq  appendices  saillans, 
de  forme  variée ,  qui  sont  creux  et 
s'ouvrent  extérieurement  par  autant 
de  petites  ouvertures  au-dessous  du 
limbe  de  la  .corolle;  le  nombre  des 
étamines  est  constamment  de  cinq  , 
qui  sont  tantôt  saillantes  hors  du 
tube  ,  tantôt  incluses  ;  l'ovaire  est 
appliqué  sur  vui  disque  hypogyne 
jaune  ,  qui  forme  un  bourrelet  circu- 
laire un  peu  saillant;  il  est  toujours 
simple,  tantôt  ovoïde»,  arrondi,  tantôt 
bilobé  ,  plus  souvent  à  quatre  lobes 
profondément  séparés  ,  au  centre 
desquels  est  attaché  le  style.  Ces  lobes 
ont  été  considérés  par  plusieurs  au- 
teurs ,   même  pai mi  les  modernes  , 


BOR 

comme  quatre  ovaires  dislincts  qui 
auraient  un  seul  style  commun  pour 
eux  tous  ;  mais  cette  opinion  nous 
paraît  erronée ,  et  chacun  des  lobes 
de  l'ovaire  dans  la  Bourrache  ,  les 
Pulmonaires ,  etc.  ,  doit  être  con- 
sidéré comme  une  des  loges  d'un 
ovaire  quadriloculaire.  Chaque  loge 
contient  constamment  uç^  seul  ovule 
qui  est  attaché  vers  son  angle  ren- 
trant; le  style  est  presque  toujours 
simple  ,  rarement  il  est  bifide  ou  di- 
chotome  à  son  sommet  (  Cordia  )  ;  le 
stigmate  est  simple  ,  bilobé  ou  même 
biparti. 

Le  fruit,  dans  la  famille  des  Borra- 
ginées,  paraît  au  premier  abord  pré- 
senter les  différences  les  plus  frap- 
pantes, etpour  ceux  qui  n'étudieraient 
la  structure  du  fruit  qu'à  l'époque 
de  sa  maturité  ,  les  genres  de  celte 
famille  pourraient  être  facilement 
partagés  en  deux  ordres  distincts , 
ainsi  que  l'a  fait  Ventenat,  et  en  trois 
comme  Schrader  l'a  plus  récemment 
proposé.  Mais  si  l'on  remonte  à  Tor- 
ganisation  primitive  de  l'ovaire  pour 
connaître  l'organisation  du  fruit ,  ces 
différences  tranchées  disparaîtront,  et 
la  structure  du  fruit  offrira  une  ré- 
gularité et  presque  une  parfaite  con- 
formité dans  tous  les  genres  des  Bor- 
raglnées.  En  etïet,  l'ovaire  doit  tou- 
jours être  considéré  comme  à  qua- 
tre loges  uniovulées.  Quand  il  est 
simple  et  indivis  ,  tantôt  le  péricarpe 
est  sec  ,  tantôt  il  est  charnu  ;  dans  le 
premier  cas  ,  les  quatre  loges  peuvent 
être  fertiles  comme  on  l'observe  dans 
le  genre  Héliotrope;  ou  bien  trois 
peuvent  avorter  et  rester  rudlmentai- 
res  ,  et  le  péricarpe  ou  fruit  mûr  être 
uniloculaire  et  mouosperme  ,  ainsi 
que  dans  le  genre  Hjdrophjllum. 
Lorsque  le  péricarpe  est  charnu ,  la 
paroi  interne  de  chaque  loge  ou  l'en- 
docarpe devient  osseux;  dans  ce  cas 
tantôt  chaque  loge  ,  qui  forme  une 
sorte  de  petit  noyau  ou  de  nucule  , 
reste  distincte  ,  et  le  fruit  offre  quatre 
nucvdes  uniloculaires  et  monosper- 
mes ;  d'autres  fois  ces  nucules  se  sou- 
dent deux  à  deux,  et  le  fruit  offre  deux 
noyaux  biloeulaires  connue  dans  les 


BOR 

Êenrcs  F.hretia,  Tournefortla,  etc.,  ou 
ien  enfin  les  quatre  loj^cs  ou  nucules 
se  soudent  ensemble  ,  et  le  péricarpe 
semble  former  une  drupe  dont  le  noyau 

fnésente  quatre,  deux  ou  une  seule 
oge  uuiovulce,  suivant  que  tous  les 
ovules  ont  été  fécondés  ou  que  deux 
ou  trois  ont  avorté.  Les  genres  60/- 
(iia  ,  Vanonia ,  etc. ,  nous  olfrcnt  des 
exemples  de  cette  dern  ière  disposition . 
Dans  les  genres  très-nombreux  oii 
l'ovaire  est  quadrilobé  ,  le  fruit  ollrc 
quatre  akènes  réunis  et  soudés  par 
leur  côté  interne  et  inférieur  ,  mais 

Souvant  facilement  se  séparer  les  uns 
es  autres.  L'ovaire,  dans  le  genre  Ce- 
riru/ie ,  est  simplement  bilobé,  ctcba- 
que  lobe  ,  dont  un  avorte  quelquefois 
dans  le  fruit  mùr,  est  biloculairc. 

Les  graines  se  composent  d'un  épi- 
sperme  dans  lequel  est  une  amande 
formée  par  un  embryon  renversé  , 
dont  les  deux  cotylédons  sont  planes 
et  quelquefois  plissés.  Dans  quelques 
genres  ,  un  cndospermc  mince  et 
membraneux  recouvre  l'embryon. 

Les  Borraginées  se  composent  de 
Végétaux  herbacés  ou  ligneux.  Leurs 
feuilles  sont  alternes,  presque  tou- 
jours recouvertes  de  poils  ,  souvent 
très-rudes  ,  ce  qui  leur  a  fait  donner, 
par  Linné,  le  nom  de  Plantœ  aspe- 
rifoliœ ,  nom  qui  convient  également 
à  beaucoup  d'autres  Plantes  de  famil- 
les différentes.  Les  fleurs  sont  dispo- 
sées en  épis  unilatéraux. 

De  Jussieu  a  ,  dans  son  Gênera 
Flantantm ,  partagé  en  cinq  sections 
les  genres  de  la  famille  des  Borragi- 
nées ,  et  réuni ,  dans  chacune  d'elles, 
les  genres  suivaus  :  1°  fruit  charnu  : 
Patagoiiula,  Coidia ,  Ehretia  ,  Me- 
nais ,  Vanonia  et  Touniejbrtia  ; 
2°  fruit  capsulaire  simple  :  Hydio- 
phylluiii ,  Fhacelia ,  E/lisia ,  Dichon- 
dia ,  qui  doit  être  placé  parmi  les 
Convolvulacées  ,  Messerschmidia  et 
Cerlnlhe ;  o"  fruit  formé  de  quatre 
graines  nues  [Gymnotetraspermiis) , 
tube  de  la  corolle  sans  appendices  : 
Coldenia  ,  Heliotrupium  ,  Echium , 
Idthospermum ,  Pidjnonaiia ,  Onos- 
ma;  4"  tube  de  la  corolle  garni  de 
cinq  appendices  :  Sjmphjtum,  Ly- 


BOR  4o9 

coj)sis,  Myosotis  y  Anchusa,  Borrago , 
Aspenigo ,  Cynoglossurn;  .5°  enfin, 
dans  la  dernière  section  se  trouvent 
les  genres  JSulaua ,  qui  est  une  So- 
lanée  ,  Siphoiiant/iits  ,  qui  appartient 
aux  Verveines,  et  Talkia  ,  qui  est  un 
Liseron. 

Ventenat  (Tableau  du  Règne  Vé- 
gétal) a  fait  deux  familles  des  Borra- 
ginées de  Jussieu  ,  savoir  :  les  SÉbes- 
ïENiERs ,  oii  il  place  tous  les  genres 
oîi  l'ovaire  est  indivis  et  le  fruit  une 
capsule  ou  une  baie  ,  tels  sont  Ily- 
drophylliun,  Ellisia,  Cordia,  Ehretia, 
Vanonia  ,  Tournejhrtia  et  Messers- 
chmidia; et  les  vraies  BoRnACiNÉES  , 
qui  comprennent  les  genres  dont  l'o- 
vaire est  quadrilobé. 

]3ans  un  Mémoire  fort  remarquable 
intitulé  :  De  Plantis  asperifoliis  Lin- 
riœi ,  Schrader  propose  de  diviser  les 
Borraginées  eu  trois  familles  distin- 
guées les  unes  des  autres  par  la  struc- 
ture de  leur  fruit.  La  première ,  que 
ce  professeur  célèbre  appelle  Borra- 
ginées,  comprend  tous  les  genres  des 
Borraginées  de  Ventenat ,  à  l'excep- 
tion du  genre  Hélioli'ope  ;  elle  est 
caractérisée  par  son  fruit  formé  de 
quatre  akènes.  La  seconde,  ou  les 
Héliotrvpiées ,  se  compose  du  seul 
genre  Héliotrope  dont  le  fruit  est , 
pour  Schrader ,  une  drupe  sèche  , 
renfermant  quatre  petits  noyaux.  En- 
fin il  place  dans  la  troisième  qu'il 
nomme  Ilydrvphy liées  ,  les  genres 
Hydrvphyllum,  Ellisia,  Phacelia. 

En  faisant  connaître  la  structure 
organique  du  fruit,  nous  avons  dé- 
montré combien,  malgré  les  altéra- 
tions apparentes  qu'il  éprouve ,  cet 
organe  présente  de  conformité  dans 
tous  les  genres.  Il  nous  semble  donc 
impossible  d'établir,  d'après  ces  dif- 
férences qui  ne  détruisent  en  rien 
l'organisation  primitive  ,  des  or- 
dres naturels  distincts  ,  et  nous  pen- 
sons que  les  genres  de  la  famille  des 
Borraginées  doivent  demeurer  réunis 
en  un  seul  ordre  naturel ,  ainsi  que 
de  Jussieu  l'avait  déjà  établi  précé- 
demment. Cette  famille  naturelle,  voi- 
sine des  Labiées,  sur; ou t  par  ses  gen- 
res à  ovaire  quadrilobé,  s'en  distiu- 


4jo  BOR 

gue  par  sa  corolle  régulière  ,  ses  eta- 
mlnes  au  nombre  de  cinq  ,  ses  feuil- 
les alternes  et  sa  tige  non  carrée;  elle 
s'éloigne  des  Scrophulariées  et  des 
Solanées  ,  par  son  fruit  à  quatre  loges 
qui  contiennent  chacune  ime  seule 
graine.  Nous  classerons  de  la  manière 
suivante  les  genres  de  la  famille  des 
Borraginées. 

I"^"^  Section.  Ovaire  indivis. 

f  Fruit  charnu. 

Cordia,  L.  ; — Cerdana,  Ruiz  et  Pa- 
von; — J^arronia,  L.,  ces  deux  genres 
doivent  être  réunis  au  Cordia  ,  sui- 
vant Rob.  Brown  et  Kunth;  — E/tre- 
tia  ,  L.  ;  —  Beiirreria  ,  Jacquin  ;  — 
Tournefortia ,  L.  ;  —  Messerschmidia , 
L. ,  qui  en  est  peu  distinct;  — Ro- 
chefortia ,  Sv^^artz  ;  —  Carmona  ,  Ga- 
van.  ;  —  Cor/esia  ,  Cavan.  ; — Bona- 
mia  ,  Du  Petit  -  Thouars  ;  —  Pata- 
gonula ,  L.  ;  —  Menais ,  L. 

f  f  Fruit  capsulairc. 

Helioiropium  ,  L.  ;  — Hydrophyl- 
lum ,  L.  ;  —  Aldea ,  Ruiz  et  Pavon  , 
qui,  selon  Jussieu ,  doit  êti-e  réuni  au 
précédent  ;  —  Fhacelia  ,  J.  ;  —  F^lli- 
sia ,  L. 

IP  Section.  Ovaire  hilobé. 

Cerinthe,  L. 

IIP  Section.  Ovaire  quadrilohé. 

f  Corolle  sans  appendices. 

Coldenia,  L.  ;  —  Echiitm  ,  L.  ;  — 
Ec/tioc/ii/um,  Desfontaines; — Echioi- 
des,  Desf.  ;  —  Lithospermum ,  L. ,  au- 
quel Jussieu  réunit  les  genres  Os- 
Aampia  et  Bitglossoides  de  Mœnch  , 
Batschia  de  Gmelin,  et  Tiquilia  de 
l'ersoon  ;  —  Pulmonaria,  L.  ;  —  Tri- 
chodesma  ,  Brown  ,  qui  comprend  le 
PollicJùa  de  Medicus  ; — Onosma ,  L.; 

—  Onosmadiiim  ,  Richard. 

f  f  Corolle  garnie  de  cinq  appendices. 

Sympliytum,  L.  ;  —  Ljcopsis ,  L.  ; 

—  Myosotis  ,  L.  ;  —  Exarrliena  , 
Brown  ;  —  Anchusa ,  L.  ;  — Borrago , 
L.  ; — Aspenigo ,  L.  ; —  Cynoglossum. 

Les  Bori'aginées  sont  peu  remar- 
quables par  leurs  propriétés  médica- 
les; leur  odeur  est  nulle,  et  leur  sa- 


BOR 

veur  est  Hidc  et  mucllagincuse  ;  aussi 
les  emploie -t- on  surtout  comme 
adoucissantes.  Plusieurs  d'entre  elles 
contiennent  une  assez  grande  quan- 
tité de  Nitre  ,  ce  qui  leur  communi- 
que une  action  diurétique  assez  mar- 
quée. Les  racines  ,  dans  plusieurs  es- 
pèces ,  fournissent  un  principe  colo- 
rant fort  en  usage  dans  l'art  de  la 
teinture  ;  telles  sont  celles  de  V An- 
chusa tinctoria  ,  du  Lithospermum 
tinctorium  ,  de  VEchium  rubrum , 
connues  dans  le  commerce  sous  le 
nom  à'Orcanette.  (a.  r.) 

*  BORRAGINOIDES.  bot.  phav. 
Le  genre  Bourrache  a  été  divisé  au- 
trefois et  récemment  par  divers  au- 
teurs. Celui  que  Boerhaave  avait  éta- 
bli sous  le  nom  de  Borraginoïdes,  l'a 
été  de  nouveau  par  Rob.  Brown  ,  qui 
en  a  perfectionné  et  fixé  les  caractères 
sous  celui  de  Trichodesma.  V.  ce  mot. 
(a.  D.  J.) 

BORRAIA.  BOT.  PHAN.  Syn.  espa- 
gnol de  Bourrache.  (b.) 

*BORRAR.  BOT.ïHAN.  Syn.  d'Arc- 
lium  Lappa  ,  L.  en  Scanie.  J^.  Bab- 

DANE.  (b.) 

BORRE-FIART.  ois.  V.  Bafiar. 

BORRERA.  bot.  crypt.  {Lichens.) 
Ce  genre,  décrit  par  Achar  dans  la  Li- 
chenographie  universelle  ,  répond  à 
la  première  section  des  Physcia  de 
De  Candolle.  Il  est  ainsi  caractérisé  : 
fronde  membraneuse,  cartilagineuse, 
étalée,  ou  rarement  redressée,  irré- 
gulièrcmentlobée,àdivisions  étroites, 
profondes ,  presque  toujours  canali- 
culées  en  dessous  et  ciliées  sur  les 
bords  ;  apothécies  épaisses ,  en  forme 
de  scutelles,  pédicellées,  récouvertes 
par  une  membrane  colorée  ,  et  entou- 
rées par  un  rebord  saillant  de  la  fron- 
de. Peut-être  devrait-on  léunir  à  ce 
genre  les  Cetraria  du  même  auteur, 
qui  en  diffèrent  à  peine.  La  position 
des  scutelles  sur  le  bord  de  la  fronde 
et  leur  insertion  oblique  sont  en  effet 
les  seuls  caractères  qui  distinguent 
ce  dernier  genre  des  Borrera.  V .  Ce- 
traria. 

On  connaît  environ  vingt  espèces 
de  Borrera  qui,  presque  toutes,  crois- 
sent sur  le  tronc  des  Arbres  ou  quel- 


BOR 

quefois  sur  les  Rochers.  Plusieurs  se 
trouvent  en  même  temps  en  Europe 
et  jusque  dans  les  îles  les  plus  chau- 
des de  l'Amérique  et  de  l'Afrique.  Les 
espèces  les  j^lus  remarquables  de  ce 
genre  sont  :  le  ISorreraJlauicans ,  dont 
la  fronde  est  d'un  beau  jaune  d'or  et 
les  scutcllcs  rongeàtres,  sans  cils  sur 
leur  bord  ;  il  croît  en  Eurone  et 
a  été  obscn'é  à  l'île  de  France  , 
par  Bory  de  Saint-Vincent.  Le  Jior- 
rera  chrjsophthalma,  également  d'un 
beau  jaune  et  dont  les  scutcllcs 
sont  d'une  belle  couleur  orangée 
et  entourées  de  cils  ;  il  se  rencontre 
en  France  sur  les  Arbres  fruitiers  et 
l'Aubépine  :  on  le  retrouve  au  cap  de 
Bonne-Espérance,  he  Bonera  leuco' 
mêlas,  dont  les  frondes  sont  d'un 
blanc  très-pur  et  les  scutcilci  d'un 
violet  noirâtre  ,  également  bordées 
de  cils-  on  le  trouve  depuis  la  France 
et  l'Espagne  jusque  dans  l'île  de  Té- 
nérille.  (ad.  b.) 

BORRICinA  ET  BORRIKIA. 
(Adanson.)  bot.  phan.  V.  Bupiital- 

MUM  et  DiOMEUEA. 

BORRICO  r.T  BORRICA.  mam. 
L'Ane  et  l'Anesse  en  espagnol  et  en 
portugais.  (a.d..ns.) 

BOBS.  MAM.  Syn.  de  Blaireau  en 
Hongrie.  (b.) 

BORSONE.  BOT  crypt.  Nom  de 
pays  d'un  Agaric ,  cité  par  Micheli. 

(B.) 

*  BORSTAR.  BOT.  PiiAN.  Syn.  de 
Carduus  heterophjllus  ,  L.  dans  la 
Dalic,  province  de  Suède.  P^.  Char- 
don, (b.) 

BORSTELEFIN.  pots.  Nom  vul- 
gaire donné  ,  par  les  marins  hollan- 
dais, à  une  espèce  de  Clupéedu  sons- 
genre  liai  eng  ,  qui  est  le  Clupanodon 
Cailleu-tassart  de  Lacépèdc.  A".  Clu- 
VÉE.  (b.) 

BORSTLTNG.  pois.  Même  chose 
que  Bars.  /^.  ce  mot.  (b.) 

BORSUC.  MAM.  Sya.  de  Blaireau 
en  polonais.  (b.; 

BORTAM.  BOT.   PHAN.   Lun  des 


BOR 


4ii 


noms  arabes  d'ylcalypha  fru/icosa. 

(n.) 

BORTING.  POIS.  Syn.  de  Truite 
saumonée  eu  Suède.  /^.  S.\umon.  [b.) 

BORTOM.  ET  BORTOUM.  bot. 
riiAN.  Noms  arabes  de  VJcaljpha 
fruticosa  de  Forskalh,  qui  est  le  bc- 
tulina  de  Vahl.  V  Acalypiif,.   (b.) 

BORTJRES.  CHIM.  Combinaisons 
de  Bore  avec  les  bases  alcalines  ou 
métalliques.  On  ne  connaît  encore 
que  le  Fer  et  le  i'iatinc  qui  s'unissent 
au  Bore.  (dr..z.) 

BORTJS.  INS.  Même  chose  que  Bo- 
ros.  V.  ce  mot.  (aud.) 

BORY  A.  BOT.  PII  AN.  Genre  de  la 
famille  des  Joncées ,  consacré  par  La- 
billardièrc  à  Bory  de  Saint-Yincent. 
Il  présente  un  calice  tubulcux  et  cy- 
lindrique, dont  le  limbe  so  partage 
en  six  lobes ,  et  dont  la  base  est  mu- 
nie de  deux  écailles  ;  ces  écailles  sont 
pour  Labillardicre  des  glumes  cali- 
cinales  ;  ce  que  nous  appelons  calice , 
est  pour  lui  une  corolle.  Au  sommet 
du  tube  sont  insérées  six  étaminesqui 
alternent  avec  les  lobes  et  ne  les  dé- 
passent pas.  L'ovaire  est  libre  ,  le  style 
allongé  jusqu'au  niveau  des  anthères, 
le  stigmate  simple  cL  capité.  Le  fruit 
est  une  capsule  à  trois  valves  ;  des 
cloisons  nées  du  milieu  de  ces  valves 
le  séparent  en  trois  loges  qui  renfer- 
ment plusieurs  graines  attachées  à 
leurs  bords.  On  ne  connaît  jusqu'ici 
qu'une  seule  espèce  de  ce  genre,  le 
Èoi'ja  nitida{Xi\h.  107  des  Plantes  de 
la  INouvelle-Hollande)  ;  c'est  une  Plante 
herbacée  croissant  dans  les  sables  oîi 
ses  rameaux  se  fixent ,  de  distance  en 
dislance  ,  par  des  radicules  émises  de 
leur  face  inférieure.  Ses  feuilles  étroi- 
tes ,  engainantes  à  leur  base  ,  aiguës 
et  dures  à  leur  sommet ,  sont  ëparses 
et  serrées  sur  la  tige.  Ses  (leurs  sont 
disposées  en  un  capitule  qu'entourent 
à  sa  base  de  trois  à  six  bractées  inégales 
entre  elles,  semblables  aux  feuilles, 
mais  plus  courtes,  et  qui  présente, 
imbriquées  sur  plusieurs  rangs ,  les 
écailles  caliclnales  :  les  plus  intérieures 


4l2 


BOR 


seules  portent  des  fleurs ,  les  extérieu- 
res sont  stériles. 

Ce  n'est  pas  le  seul  genre  qui  ait  re- 
çu le  nom  de  Bory.  Willdenow  l'avait 
aussi  donne  à  des  Plantes  de  la  famille 
des  Jasminées  ,  pour  un  genre  que 
Michaux  ,  avec  plusieurs  autres  ,  dé- 
signe sous  celui  à'Adelia.  Mais  ici  se 
présente  de  nouveau  un  double  em- 
ploi ;  il  existe  en  effet  un  genre  de 
Linné  portant  ce  dernier  nom  et  fort 
différent ,  puisqu'il  appartient  à  la  fa- 
mille des  Euphorbiacées.  Comme  c'est 
lui  qui  a  été  décrit  à  l'article  Adelia  , 
il  convient  de  donner  ici  les  caractè- 
res de  l'Adelia  de  Michaux ,  qui  est 
le  Bory  a  de  Willdenow,  et  pour  le- 
quel Poiret  a  proposé  le  nom  de  Tores- 
tiei'a. 

Ses  fleurs  sont  dioïques  ;  les  mâles 
pi'ésentent un  calice  très-petit,  à  qua- 
tre divisions  égales  ,  et  deux  ,  plus  ra- 
rement trois  étamines  saillantes,  à  an- 
thères ovoïdes.  Le  calice  des  fleurs 
femelles  a  également  quatre  divisions, 
dont  deux  opposées  ,  quelquefois  nul- 
les ,  toujours  tiès-pelites  ;  les  deux 
autres  plus  grandes  et  pétaloïdes.  Le 
style  est  simple  ;  le  stigmate  capité  et 
sillonné  ;  l'ovaire  libre  ,  à  deux  loges 
contenant  chacune  deux  ovules.  Il  ar- 
rive le  plus  souvent  que  des  quatre 
ovules  trois  avortent  ;  de  sorte  que  , 
dans  le  fruit,  on  ne  trouve  qu'une 
seule  graine  fixée  au  sommet  d'une 
seule  loge.  Ce  fruit  est  une  drupe  sem- 
blableàcelledel'Epine-lr'inette.  L'em- 
bryon à  cotylédons  planes ,  à  radicule 
supère,  est  renfei'mé  dans  un  périsper- 
me  charnu.  On  a  décrit  quatre  espèces 
de  ce  genre  :  ce  sont  des  Arbustes  ou 
des  Arbiisseaux  de  l'Amérique  septen- 
trionale ,  à  rameaux  opposés  ainsi  que 
les  feuilles  qui  sont  simples,  et  logent 
à  leur  aisselle  des  fascicules  de  fleurs 
munies  de  bractées. 

Tels  sont  les  deux  genres  désignés 
sous  ce  même  nom.  Auquel  doit-on  le 
conserver  ?  C'est  au  savant  à  qui  on 
les  a  consacrés  à  choisir  entre  eux  ,  et 
les  botanistes  devront  alors  se  hâter 
de  nommer  l'autre  et  de  fixer  celte 
synonymie  incertaine  et  confuse. 

(a.  d.  j.) 


BOR 

BORYNE.   Boryna.   bot.    chypt. 
(Céramiaires.)    Genre  formé   depuis 
long-temps  par  le  savant  algologue 
Grateloup ,  mais  qui,  n'ayant  pas  été 
publié  ,  fut  confondu  avec  tant  d'au- 
tres Plantes  disparates  dans  l'indigeste 
ramas  que  certains  botanistes  appe- 
laient Ceramium.  Lyngbye  ,  qui  vient 
de  porter  quelque  lumière  dans   ce 
chaos ,  ayant  divisé  les  Céramies  en 
plusieurs  genres  ,  celui  auquel  il  con- 
serva ce  nom  se  trouve  renfermer  les 
Boiynes,  et  les  caiactères  qu'il  lui  as- 
signe sont  assez  convenables.  Mais  ce 
même  savant,  ne  respectant  pas  les  ca- 
ractères qu'il  avait  tiacés  lui-même ,  a 
encore  laissé  ensemble  des  êtres  qui 
ne  sauraient  se  convertir.  Nous  étant 
joint  depuis  long-temps  à  Grateloup 
pour  réserver  la  dénomination  de  Ce- 
ramium à  un  autre  démembrement  de 
ce  genre  devenu  un  ordre  pour  nous, 
les   Borynes,  formant  un  genre  très- 
naturel  ,  en  demeureront  rapprochées 
dans  notre  famille  desCéramiaires.  /^. 
ce  mot.  Leurs  caractères  consisteront  : 
en  des  filamens  cylindriques,  dichoto- 
mes,  alternativement  renflés  et  rétré- 
cis ,  sans  tube  intérieur  ni  véritables 
articulations  visibles  ;  les  rétrécisse- 
mens  sont  parfaitement  diaphanes  ,  et 
les  renflemens  plus  ou  moins  colorés  ; 
les  capsules  extérieures  ,  sphériques  , 
sessiles  ,  adnées  aux  rameaux,  sont 
comme    involucrées    au    moyen    de 
deux  à  quatre  ramules  qui  protègent 
le  point  d'insertion.  Les  Borynes  sont 
peut-être  les  plus  élégans  des  Vé- 
gétaux de  la  mer.  Grateloup  en  a  dis- 
tingué dix   espèces  auxquelles  nous 
en  ajoutons  deux.  Toutes  sont  colo- 
rées de  rose  ou  de  pourpre  ,  et  for- 
ment sur  les  fucus  ou  sur  les  rochers 
qui  les  supportent  de  petites  touffes 
flexibles.    Ces  touffes   ont   rarement 
plus  de  trois  à  quatre  pouces  de  hau- 
teur ,  s'appliquent   fort  bien  sur  le 
papier  ,  et  y  forment  l'ornement  des 
collections  cryptogamiques.  On  trou- 
ve   les    Boi'ynes   depuis    les   limites 
mitoyennes    que    tient    la    marée  , 
jusqu'à  deux  ou  trois  pieds  au-des- 
sous de  l'eau  dans  la  basse  mer.  La 
plupart    ont  déjà    été    mentionnées 


BOR 

comme  espèces  ou  comme  variétés  , 
mais  si  coufuscinent ,  qu'il  est  bien 
difficile  d'en  recounaîlic  plus  de  deux 
ou  trois  dans  les  auteurs.  Celles 
qui  sont  invariablement  caracterisccs 
sont  :  1°.  Boij/ia  axillaiis  ,  G.  Con- 
ferva  elcgans ,  Roth.  cat.  i  ,  p.  199  ; 
diapliana ,  Dillw.  ;  Ceramium  axil- 
larc  ,  Cand.  FI.  Ir. ,  n°  io8.  —  2".  B. 
elcgans  ,  G.  Ccr.  a.xi  tiare  ,  varie  t.  FI. 
fr.  loc.  cit.  —  5".  B.  diaphana ,  G. 
Cer.  diaphanum  ,  Roth.  5  ,  i54  ,  uar. 
a.  Lyugb.  ,  t.  57  ;  Dillw.  t.  4o  et  4i  ; 
Cofijerua  elegans  ,  var.  2  ,  Ducluseau. 

—  ^".  B.  Jhi/iifia/a,  G.  Cer.  diapha- 
num  e  Roth.  Cat.  5  ,  p.  i55  ,  diapha- 
num /î  Lyngb.  p.  120.  —  5".  B.  ci- 
nabariiina,  G.  6e/  elegans,  var.  4.  Du- 
cluseau. —  6".  B.  are/iacea,  G.  Cer. 
elegans,  var.  6  ,  Duclus.  —  7".  B.  vi- 
nosa  ,  IN.  Rigide  ,  courte  ,  de  couleur 
vineuse,  subciliée,  a  vaut  ses  entre- 
nœuds  hyalins  allongés,  et  trou- 
vée par  nous  sur  les  rcscifs  des  îles 
de  France  et  de  Aiascareigne. — 8".  B. 
ciliata,  G.  Confervaciliaia,  Roth.  cat. 
5,  u°  85  ;  Dylhv.  t.  .55;  Ceramium, 
Lyng. ,  t.  57.  —  9°.  B.  forcipata.  N. 
(  ^.  pi.  de  ce  Die.  ).  Cer.  forcipatum  a 
Cand.  FI.  fr.  n"  110.  Couf.  forcipata 
var.  glabellum  ,  Duclus. — 10°.  B.pe- 
dicellata  ,  G.  Ceramium  ,  FI.  fr.  n° 
io?>  ,  Cer.  variegatum,\k.oÛ\.  cat.  1, 
p.  i48. — 11".  B.  clongata,  N.  Cerarn. 
elongatum ,  Roth.  cat.  5,  p.  128, 
Cand.  FI.  fr.  n°  io4.  —  i2'\  B.  nodu- 
losa  ,  G.  Ceram.  ruhrum  des  auteurs  , 
mais  probablement  pas  celuide  Lyug- 
bve.  —  i5".  B.  ramulosa ,  G.  Cer. 
tubcrculosum ,  Roth.  cat.  5,  pi.  112  ; 
probablement  pas  celui  de  Lyngbye. 

—  ii".B.  corymbosa,  N. ,  du  plus 
beau  rouge  de  ca\min,  ayant  les  ra- 
mules  de  ses  extrémités  serrées ,  et 
formant  de  petits  pinceaux  eu  co- 
rynibe. 

Il  est  certain  que  les  Ceramium 
hrachygonium  et  diaplianum  ,  variété 
tenuissimum  de  Lyngbye,  qui  repré- 
sentent les  fruits  de  ces  espèces  dé- 
pourvues d'iuvolucre  ,  ne  sont  ni  des 
Borynes  ,  ni  même  des  Céiamies  de 
l'auteur  qui  les  place  cependant  dans 
ce  genre.  (b.) 


BOS  4i5 

BORZ.  siAM.  Même  chose  que  Bors. 
/'.  ce  mot.  (h.) 

BOSAYA.  BOT.  CRYPT.  Nom  indien 
d'une  espèce  indéterminée  \}C Asple- 
nium.  F'.  AspLÉNiE.  (b.) 

BOSBOK.  ou  BOSCII-BOCK .  mam. 
Nom  hollandais  de  l'Antilope  sjlva- 
tica.  K.  Antilope.  (a.  u..ns.) 

BOSCAS.  OIS.  (Gesner.)  L'un  des 
noms  étrangers  de  la  Sarcelle  d'été , 
Anas  Querquedula,  L,  ^.  Canard. 

(DR..Z.) 

BOSCH.  POIS.  Probablement  la 
même  chose  que  Botche.  /^.  cemot.(B.) 

BOSCH-CAYMAN.  rept.  saur. 
C  est-à-dire  Cajman  des  bois.  Noni 
donné  par  les  hollandais  delà  Guianc 
à  l'Iguane  ordinaire.  (b  ) 

BOSCHRAT.  iiAM.  Même  chose 
que  Booschratte.  F",  ce  mot. 

(a.  D..NS.) 

BOSCIA.  bot.  phan.  Genre  de  la 
famille  des  Térébinlhacées  ,  voisin  du 
Toddalia  ,  établi  d'après  un  Arbie  du 
cap  de  Bonne-Espérance.  Ses  feuille.'; 
sont  alternes  ,pétiolées  ,  et  le  plus  sou- 
vent tcrnécs  ,  à  folioles  marquées  de 
nervures  parallèles,  rarement  gémi- 
nées ,  plus  rarement  encore  simples 
inférieiiremcnt;  ses  fleurs,  très-pe- 
tites, sont  disposées  en  paniculos  ter- 
minales; elles  ont  un  calice  monosé- 
pal ,  coui  t ,  à  quatre  ou  cinq  dents  ; 
quatre  ou  cinq  pétales  linéaires;  au- 
tant d'étamiucs  plus  courtes,  portant 
des  anthères  inlrorses  ,  et  présentant , 
suivant  ïhauberg,  une  insertion  hy- 
pogyuique;  un  ovaire  libre;  trois 
styles;  trois  stigmates;  une  capsule 
pisiforme ,  marquée  supérieurement 
a  un  ombilic,  et  sur  les  côtés,  de  qua- 
tre sillons,  s  ouvrant  eu  quatre  valves 
et  contenant  quatre  loges  monosper- 
mes. Thunberg  ,  auteur  de  ce  genre, 
l'avait  consacré  à  notie  savant  compa- 
triote Bosc;  mais  ,  après  lavoir  établi 
dans  son  Frodromus ,  il  l'a  suppri- 
mé dans  ses  Dissertations.  D'uu  autre 
coté ,  Lamarck  avait  donné  à  une 
Plante  de  la  famille  des  Cappavidées , 
le   nom  de  Buscia,   que   Persoon  a 


4i4 


BOS 


changé  en  celui  de  Podoria.  J^.  ce 
mot.  Après  avoir  appartenu  à  deux 
genres  à  la  fois ,  n"est-il  donc  reste  à 
aucun?  (a.  d.  J.) 

BOSCOTE  ou  BOSOTE.  ois.  Syn. 
vulgaire  du  Rouge-Gorge  ,  Motacilla 
Rubecula.  On  donne  quelquefois  aussi 
le' nom  de  Bosote  au  Rouge-Queue, 
Motacilla  erUhacus ,  L.  /^.  Syl- 
vie. (DR..Z.) 

BOSÉE.  Bosea.  bot.  phak.  Genre 

Çlacé  dans  la  famille  des  Atriplicées, 
entandrle  IMonogynie ,  L. ,  et  carac- 
térisé par  un  calice  quinqueparti  ; 
cinq  étamines  ,deux  stigmates  sessiles 
et  une  baie  globuleuse  monosperme. 
On  eu  a  décrit  deux  espèces,  l'une, 
la  B.  Yeivamura ,  originaire  des  Ca- 
nari';s,  observée  pour  la  première  fois 
à  Leipsick,  dans  le  jardin  du  profes- 
seur Gaspard  Bose ,  par  Linné  qui 
établit  le  genre  et  en  tira  son  nom  ; 
l'autre,  le  B.  cannabina ,  rencontré 
dans  la  Cochinclnne  par  Loureiro. 
Ce  sont  des  Arbustes  à  feuilles  alter- 
nes, à  fleurs  disposées  en  grappes 
axillaires,  rougeàtres  dans  la  pre- 
mière espèce  ,  blanches  dans  la  se- 
conde./^'. Lamk.  lll.tah.  i82.(a.d.j.) 

BOSELAPHES.  mam.  Nom  de  no- 
ire septième  tribu  des  Antilopes 
d'après     Blainville.     V.    Antilope. 

(a.  D..NS.) 

BOSHOND.  mam.  (Bosmann.)  C'est- 
à-dire  Chien  de  bois  et  non  Chien  mé- 
chant. INom  du  Chacal  dans  les  colo- 
nies hollandaises  u'Afrique./^.CHiEN. 

(a.  D..NS.) 

BOSIA.  EOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Bosea.  V.  Bosée.  (a.  d.  j.) 

BOSON.  MOLL.  Nom  donné  par 
Adanson  (Sénég.  p.  171,  pi.  12,  f.  2) 
à  une  des  espèces  de  son  genre  Tou- 
pie ,  Trochus  ,  composé  de  Paludines 
marines  dont  nous  avons  fait  le  sous- 
genre  Littorine.  Le  Boson  est  le 
Turbo  muricatiis  de  Linné  et  de  La- 
marck,  ainsi  quel'avait  dit  Duvernoy, 
et  non  le  Turbo  Boson  de  Linné,  ainsi 
que  l'a  pensé  Blainville;  ce  dernier 
nom  n'existant  pas  d'ailleurs  dans  le 


BOS 

Systema  naturœ.  /^.Paludine  et  Lit- 
torine. (f.) 

BOSOTE.  OIS.  V.  B0SCOTE. 

BOSQUIEN  ET  BOSQUIENNE. 
zooL.  Et  non  Bosquen,  c'est-à-dire  de 
Bosc.  Nom  spécifique  donné  par  La- 
cépède  à  un  Lézard  ,  à  un  Blcunie , 
à  un  Piméloptère  et  à  un  Gobie. 
/^.  tous  ces  mots.  (b.) 

BOSSAC.BOT.  PHAN.  Nom  malega- 
che  d'une  Lobélie  à  tige  triangulaire , 
qui  croît  en  rampant  dans  les  pelou- 
ses oii  les  Oies  s'enmontient  friandes. 

(B.) 

BOSSAI.  BOT.  PHAN.  (Thunberg.) 
Syn.  japonais  du  Sciqius  articulatus 
qui  se  trouve  en  Egypte ,  et  que  nous 
avons  obseiTé  aux  îles  de  France  et 
de  Mascareigne.  (b.) 

BOSSE  ou  BASSE,  pois.  Syn.  de 
Loup.  Espèce  du  genre  Ccntropome 
en  Angleterre.  (b.) 

BOSSE.  BOT.  CRYPT.  On  donne  ce 
nom  ,  en  quelques  endroits  ,  au  Char- 
bon ,  maladie  du  Blé  ,  qu'on  fait  pro- 
venir d'un  Champignon  de  l'ordre 
des  Urédinées.  (b.) 

BOSSIEE.  Bossiœa.  Ce  genre  ,  que 
Pcrsoon  nomme  ^055/eW(i,  fut  établi 
par  Yentenat  et  consacré  à  la  mé- 
moire d  un  naturaliste,  compagnon 
de  Lapcyrouse  dans  son  voyage  autour 
du  monde,  Boissieu-Lamarlinière.  Le 
Bossiœa  appartient  à  la  famille  des 
Légumineuses  ,  où  il  se  place  près  des 
Crotalairos.  Son  calice  tubuleux  pré- 
sente deux  lèvres,  l'inférieure  trifide  , 
la  supérieure  en  forme  de  cœur  ren- 
versé ;  l'étendart  de  la  corolle  porte  à 
sa  base  deux  glandes  ,  et  les  ailes  ont 
deux  appendices  ,  ainsi  que  la  carène 
bipartie ,  qui  oftVe  de  plus  ,  au-dessus, 
une  gibbosité  ;  les  étamines  sont  mo- 
nadelphes  ;  la  gousse  ,  portée  sur  un 
court  pédicelle,  estoblongue,  coni'- 
prlmée  et  polysperme.  Le  Bossiœa  he- 
terophylla,  figuré  t.  7  du  Jardin  de 
Cels  par  Vcntenat ,  est  un  Arbrisseau 
de  la  Nouvelle-Hollande  ,  à  rameaux 
alternes  ,  comprimés  et  plians  ;  à 
feuilles  alternes  sur  deux  rangées, 
pétiolées,  munies  de  courtes  stipules. 


DOS 

les  inférieures  elliptiques  et  parse- 
iDcos  de  quelques  taches  blanchâtres  ; 
les  supérieures  oblonj^ues  ,  aiguës  et 
d'un  vert  sombre  ,  à  pédoncules  axil- 
laires  et  uniflores.  (a.  d.  j.) 

BOSSILLONS.  BOT.  crypt.  Nom 
vulgaire  et  vicieux  de  petits  Agarics 
indéterminés  qui  ne  sont  pas  véné- 
neux, (u-) 

BOSSO  ou  BUXO.  noT.  fiian. 
Syn.  italien  de  Buis.  V.  ce  mot.  (u.) 

BOSSON.  MOLL.  Probablement 
double  emploi  de  Boson.  V .  ce  mot. 

(B.) 

BOSSU,  rois.  Ce  nom  provenu  de 
la  ressemblance  qu'on  a  ci  u  voir  en- 
tre une  bosse  et  le  dos  voûté  do  cer- 
tains Boissons  ,  est  devenu  spéciiifiuc 
pour  un  Kurte  ,  un  Cyprin  ,  un  Ôs- 
Iracion  ,  un  Labre  ,  etc.  ,  etc.  V.  tous 
ces  mots.  (u.) 

BOSSCE.  MOLL.  Nom  vulgaire  , 
parmi  les  marchands  et  les  amateurs, 
de  plusieurs  Coquilles  de  genres  di- 
vers ,  mais  qui  a  élé  plus  spécialeuient 
appliqué  aux  deux  Ovules  siiivanles. 

La  Bossue  proprement  dite  est  la 
Bulla  fc/rucosa  de  L.  ;  Oinila  perru- 
cosa,  La  m. 

La  Bossue  sans  dents  ou  la  Bulle 
A  CEINTURE,  cst  la  Bulla  gjbbosa,  L.  ; 
Ovula gibbosa,  Lam.  F .  Ovule. 

La  Bossue  est  encore  le  Murex  anus 
de  L. ,  appelé  plus  communément  la 
Grimace,  f^.  ce  mot.  (f.) 

BOSSY.  BOT.  PiiAN.  Arbre  de  la 
côle  d'Afrique  dont  le  fruit  ressemble 
à  la  Prune  et  se  mange  ,  mais  qu'on 
ne  peut  reconnaître  sur  ce  qui  en  est 
dit  dans  l'Histoire  des  voyages,    (n.) 

BOSTKOP ,  BOTSIvOP  et  BUTZ- 
KOPH.  MAM.  C'est-à-dire  Télé  de 
Bœuf.  Syn.  de  l'Orque.  (b.) 

*BOSTRICH  ou  BOSTRIS.  pois. 
Syn.  de  Squalus  Galeus  .  L.  aux  îles 
Baléares. /^.Squale.  (b.) 

BOST RICHE.  Boslrichus.  iNS. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléop'ères , 
section  des  Tétramères  ,  extrait  des 
goines  Dermeste  de  Linné  et  Jps  «le 
Ucgéer,  par  Geoffroy  qui  lui  a  don- 


BOS 


4i5 


né  pour  caractères  :  antennes  en 
masse  composée  de  trois  articles  ,  po- 
sées sur  la  tète  ;  point  de  trompe  ; 
corselet  cubique  dans  lequel  est  ca- 
chée la  tête;  tarses  nus  et  épineux. 
Fabricius  ,  en  adoptant  ce  genre,  a 
introduit  une  très-grande  confusion 
dans  la  science.  En  elïet,  ayant  donné 
le  nom  d'Apate  aux  Bostriches ,  il  a 
substitué  ce  dernier  à  celui  de  Scolytc 
de  Geolli  ov  ,  et  a  transmis  celui-ci  à 
quelques  espèces  de  Carabes  aquati- 
ques. Plus  tard  ,  ne  s'en  tenant  pas  au 
désordre  qu'il  avait  établi  si  gratuite- 
ment, il  a  introduit  le  genre  lly lésine 
pour  le  Scolyte  destructeur.  Les  en- 
tomologistes, ses  contemporains  ou 
ses  successeurs,  ont  signalé  ces  abus  , 
et  ils  y  ont  remédié  en  rétablissant 
les  choses  dans  leur  pren)ier  état,  et 
en  introduisant  des  changemcns  vrai- 
ment utiles.  Latreille  (Règne  Anim. 
de  Cuv.),  place  le  genre  Boslriche 
dans  la  famille  des  Xylophages ,  et 
lui  assigne  pour  caraclèiesdistinctifs  : 
palpes  liliforines  ;  mâchoires  à  deux 
lobes  ;  massue  des  antennes  perfoliéc 
ou  en  scie ,  quelquefois  pecllnée  ; 
corps  allongé, convexe;  corselet  élevé, 
globuleux  ou  cubique.  Ce  genre  dil- 
lère  des  Scolyles  parles  antennes  et 
les  tarses.  On  ne  le  confondra  pas 
non  plus  avec  les  Psoas  à  cause  de  la 
forme  du  corps  et  le  nombre  des 
lobes  des  màctiolres. 

Les  Bostriches  sonlreconnaissahles 
à  leur  prolhoiax  épineux  ou  dente 
supérieurement  et  antérieurement  ; 
à  leurs  él\  très  souvent  tronquées  et 
dentées  vers  leur  sommet  et  recou- 
vrant les  ailes  du  métathorax  ;  à  leurs 
tarses  de  quatre  articles  ,  simples  et 
filiformes  ;  à  leurs  antennes  courtes  , 
de  dix  articles  avec  les  trois  derniers 
en  massue  perfoliéc;  à  leur  bouche 
offrant  un  labre,  deux  mandibules 
cornées,  deux  mâchoires  membi^a- 
ueuscs ,  une  lèvre  petile  et  quatre 
palpes  filiformes. 

Leurs  laives  ont  le  corps  composé 
de  douze  anneaux,  une  tête  écail- 
leuse  et  des  pâtes  de  même  nature; 
des  mâchoires  de  consistance  cor- 
née, fortes  et  tranchantes.  Elles  creu- 


4i6  BOS 

sent ,  dans  les  vieux  bols  et  à  la  ma- 
nière des  ViilletleSjdcs  chemins  tor- 
tueux que  l'on  trouve  souvent  rem- 
plis d'une  sorte  de  sciure  qui  n'est 
autre  chose  que  leurs  excremens  et  le 
résiflu  de  leur  travail.  Ce  n'est  qu'a- 
près avoir  vécu  deux  ans  dans  cet  état 
et  à  l'époque  de  l'hiver,  quelles  se 
construisent  une  coque  avec  de  la 
poussière  de  bois  et  une  sorte  de  ma- 
tière soyeuse.  Elles  subissent  dans 
son  intérieur  leur  métamorphose  en 
nymphes,  et  deviennent  Insectes  par- 
faits au  printemps  suivant.  Les  Bos- 
tiiches  ne  se  rencontrent  jamais  sur 
les  fleurs,  mais  on  les  tiouve  commu- 
nément dans  les  vieux  bois ,  sous  les 
écorces  des  Arbres. 

Ce  genre  est  nombreux  en  espèces. 
Le  général  Dejean  (Catal.  des  Coléop- 
tères ,  p.  loo)  en  mentionne  vingt- 
quatre.  Plusieurs  se  rencontrent  aux 
environs  de  Paris;  parmi  elles  nous 
citerons  :  le  Bostriche  Capucin ,  B. 
Capuci/ius  d'Olivier,  ou  le  Dermestes 
Capucinus  de  Linné.  Il  a  été  figuré 
par  Geoffroy  (Ins.  T.  i ,  tab.  5,  iig.i), 
et  par  Schœffer  (/co/î.  J/is.  t.  189,  fig. 
1).  On  peut  le  regarder  comme  le  type 
dugenrej  il  est  assez  commun,  (auij.) 

BOSTRICHIINS.  Bostrkhini.  ins. 
Famille  de  l'ordre  des  Coléoptères  et 
de  la  section  des  Tétramères ,  instituée 
par  Latreille  (Cousidér.  génér.),  et  fai- 
sant maintenant  partie  de  la  première 
section  de  la  grande  famille  des  Xylo- 
phages  (  réègne  Anlm.  de  Cuv. }.  Les 
caractèi'cs  suivans  lui  sont  assignés  : 
articles  des  tarses  presque  toujours 
sans  divisions  ;  corps  cylindrique  ;  tête 
globuleuse  ;  antennes  de  huit  à  dix 
articles  distincts  ,  dont  le  premier  al- 
longé, et  les  deux  ou  trois  derniers 
foruiant  une  grande  massue  le  plus 
souvent  solide  ;  palpes  tiès-courts, 
couiques  dans  la  plupart;  jambes  or- 
dinairement comprimées  ;  les  anté- 
rieut  es  dentelées.  —  Cette  famille  com- 
prend plusieurs  genres  qui  se  classent 
de  cette  manière  : 

f  Palpes  très-petits ,  coniques;  an- 
tennes en  massue  solide  ,  plus  courtes 
ou  guère  plus  longues  que  la  tête. 


BOS 

1 .  Massue  des  antennes  commençant 
plus  bas  que  le  neuvième  article. 

Genres  Hylurge  ,  Tomique  ,  Pla- 
type. 

2 .  Massue  des  antennes  commencent 
auneuvième  article  ;  pénultième  artkle 
des  tarses  bifide. 

Genres  Scolyle  ,  Hylésine. 

ff  Palpes  très -petits,  coniques; 
massue  des  antennes  formée  de  trois 
feuillets  très-allongés;  pénultième  ar- 
ticle des  tarses  bilobé. 

Genre  Phloïotribe. 

fff  Palpes  filiformes  ;  massue  des 
antennes perfoliée  ou  en  scie,  quelque- 
fois jiectinée  ;  corps  allongé;  articles 
des  tarses  entiers. 

Genres  Bostiiche ,  Psoa.  V.  ces 
mots.  (aud.) 

BOSÏRICHTE.  MIN.  (Walker.) 
Syn.  de  Préhnite.  V .  ce  mot.  (luc.) 

BOSÏRYCHE.  Eostrychus.  pois. 
Genre  formé  par  Lacépède  (Pois.  T. 
III.  p.  i43)  d'après  des  images  venues 
de  la  Chine  par  la  Hollande  au  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle  de  Paris  ,  et 
dans  lequel  ce  savant  a  établi  deux 
espèces  ,  le  Chinois  et  le  tacheté.  On 
ne  sait  pas  même  si  ces  Animaux , 
dont  l'aspect  rappelle  un  peu  celui 
des  Anguiformes  ,  sont  thoraciqucs  ou 
apodes.  Cuvier  n'a  pas  cru  devoir  , 
sur  de  pareilles  indications  ,  compren- 
dre les  Bostryches  dans  son  Traité  du 
Règne  Animal.  (b.) 

BOSTRYCHIA.  iîot.  crypt.  {Hy- 
po.vylons.)  Genre  séparé  par  Pries  du 
genre  Sphœria,  mais  dont  il  n'a  pai 
encore  donné  la  description.  T^.  SnioE- 
RiA.  (ad.  b.) 

BOSTRYCHOIDE.  Bostrychoides. 
rois.  Genre  non  moins  douteux  que 
le  genre  Bostryche ,  puisé  aux  mêmes 
sources  par  le  même  auteur.  Ses  ca- 
ractères consisteraient  en  un  corps  an- 
guiforme  avec  une  grande  dorsale  sé- 
parée delà  nageoiredela  queue, et  dans 
deux  barbillons  à  la  mâchoire  supé- 
rieure. Une  seule  espèce  y  est  renfer- 
mée ,  et  tire  ce  nom  d'OEillée  qui  la 
caractérise  de  deux  taches  ocellifor- 
mcs  vertes  ,   entourées    d'un    cerclu 


BOS 

jaune ,  et  situées  tic  chaque  côté  do  la 
queue^  ,  (R.) 

BOSV ALLEE,  bot.  piian.  P^spèco 
du  genre  Yeibcsinc,  f'erbesina  Bos- 
t- al/e  a, 1j.  (b.) 

BOS  VV EL  LIE.  Busivellia.  bot. 
PIIAN.  Genre  de  la  flunille  des  Tere- 
binthacécs  et  de  la  Uécaudric  Mono- 
gy  nie,  L.,  qui  a  été  établi  paiRoxbiirg, 
et  qui  se  compose  d'une  seule  espèce 
très-intéressante,  puisque,  selon  cet 
auteur  et  le  docteur  llunter,  c'est 
d'elle  que  l'on  tire  la  goniine-résinc  , 
connue  sous  les  noms  d'ExcENs  ou 
d'OLiBAN.  Le  docteur  H. -T.  Colc- 
brooke  a  publié  ,  dans  le  neuvième 
volume  des  lleclierclies  asiatiques, 
une  description  et  une  liguic  de  ce 
A'égétal  qu'il  nomme  BosivelUa  ser- 
rata.  Ses  caractères  génériques  sont 
les  suivans  :  calice  libre,  à  cinq  dents  ; 
corolle  formée  de  cinq  pétales  ;  disque 
crénelé ,  charnu  ,  en  l'orme  de  coupe  , 
embrassant  la  base  de  l'ovaire ,  inséré, 
ainsi  que  les  étamincs  ,  à  son  pour- 
tour; étamines  au  nombre  de  dix  ; 
capsule  à  trois  côtes ,  à  trois  loges  ,  à 
trois  valves;  graines  solitaires  dans 
chaque  loge. 

Le  Boswellia  serrât  a  est  un  grand 
Arbre  originaire  des  contrées  mon- 
tueuses  de  l'Inde.  Ses  feuilles  sont  im- 
paripinnécs  ,  situées  aux  extrémités 
des  rameaux;  les  folioles  sont  aher- 
nes,  oblongues  ,  obliques  ,  pubescen- 
tes  ,  dentées  en  scie  :  on  en  compte  or- 
dinairement dix  paires.  Les  {leu)s  sont 
petites  ,  verdâtres  ,  disposées  en  épis 
axillaires  dressés,  longs  de  deux  à 
trois  pouces ,  plus  courts  que  les  feuil- 
les; les  étamines  ,  au  nombre  de  dix  , 
ont  les  filets  alternativement  plus 
courts;  le  style  est  cylindrique;  le 
stigmate  partagé  en  trois  lobes. 

Le  nombre  des  divisions  du  calice, 
des  pétales,  des  étamines  et  des  loges 
du  fruit,  est  très-sujet  à  varier. 

C'est  parles  incisions  profondes  que 
l'on  pratique  au  tronc  de  cet  Arbre 
que  s'écoule  l'Oliban  ,  d'abord  sous  la 
forme  d'une  résine  fluide  qui  ne  tarde 
point  à  se  solidifier.  Les  auteurs ,  jus- 
qu'en ces  derniers  temps,  n'étaient 
pas  encore  d'accord  sur  l'Arbre  qui 

TOME   II. 


BOT  4i7 

produit  cette  substance  résineuse.  Lin- 
né croyait  qu'elle  s'écoulait  du  Junl- 
pems  lycia,  qui  croit  communément 
dans  les  contiéos  méridionales  de  la 
France;  Broussonet,  et  avec  lui  plu- 
sieurs auteurs,  la  croyaient  produite 
par  le  Juniperus  thiirifera;  enfin  Rox- 
burg  l'attribue  à  son  Bosivellla  de  la 
famille  des  Tércbinthacéos.  On  peut 
conclure  de  cette  diversité  d'opi- 
nions ,  que  les  trois  Aibres  four- 
nissent chacun  une  substance  rési- 
neuse, qui  offre  les  mêmes  caractères 
et  jouit  des  mêmes  propriétés,  r.  En- 
cens et  Oeiban.  u_  r  \ 

BOT.  rois.  Nom  hollandais  qui  pa- 
raît être   appliqué   à  divers   l'ieuro- 
nectes,  et  qu'on  a  donné  à  ceux  des 
Poissons  de  ce  genre  qu'on  a  trouvés 
soitàSurinam,  soilauxMolufiues  (v  \ 

BOTABOTA.  ois.  Syn.  lidien  de 
la  Salangane,  Hiniiido  esculeuta  L. 
/^.Hirondelle.  (pj.   \\' 

BOTAN.  BOT.  PHAN.Syn.de  Pivoine 
au  Japon.  /j,  \ 

BOTANIQUE.  Science  des  Plantes 
qui  embrasse  non-seulement  la  con- 
naissance de  celles-ci ,  mais  les  moyens 
de  parvenir  à  cette  connaissance,  soit 
par  la  voie  d'un  système  qui  les  sou- 
met a  une  classification  artificielle 
soit  par  celle  d'une  méthode  qui  les 
coordonne  dans  leurs  rapports  natu- 
rels. Celte  science  se  divise  mainte- 
nant en  deux  parties  bien  distinctes  : 
la  Physiologie  végétale  qui  traite  de 
1  organisation  intime  des  Végétaux  et 
la  Phytographic  qui  donne  le^  moyens 
de  les  reconnaître  et  de  les  caractéri- 
ser ;  c'est  donc  aux  mots  Système 
ftliÎTHODE,  Physiologie  végétale  et 
I'hytographie,  que  nous  renverrons 
pour  plus  de  détails.  (^  \ 

BOTARCHA  et  BOTARGUE.  pois. 
WêmechosequeBoutargue./^.cemot. 

*BOTARGO.  POIS.  Syn.  de  Cen- 
tropome  Loup.  i^  \ 

BOTAURUS.  OIS.  Syn.  de  Butor 
Ardea  ste/laris ,  L.  f.  Héron      (b  \  ' 

*BOTCHE.  POIS.  Espèce  du  genre 
forme  par  Cuvier  sous  le  nom  de  Sco- 
lopsis.  p^.  ce  mot.  (g  > 

BOTEIÏ.  POIS.  Nom  arabe  du  Spa- 

27 


4x8  BOT 

,7/5  crenUIens  de  Schneider.  -T.  Spare. 

(«■) 
BOTELUA.  BOT.  rii-VN.  r.  Bout£- 

BOÏHE.  POIS.  Syn.  de  Flétan  ,  es- 
rȏce  de  Plenvonecte.  P^.  ce  mot.  (b.) 
^  BOTHORMARIE  ,  BUCHORMA- 
RIEM  ET  BUÏHERMARIEN.  bot. 
rHAN.(Ualécliamp.)Syn. arabes  de  Cy- 
clamen. ^'^.  ce  mot.  (B-) 

BOTHUS.  POIS.  Genre  lorme  par 
Uafuicsquedans  son  Ichthyologle  sici- 
lienne ,  aux  dépens  des  Pleuronectes  , 
et  qui,  muni  de  deux  thoraciques ,  a 
SCS  deux  yeux  situés  sur  la  partie  gau- 
ciie.  Le  type  de  ce  genre  est  un  joli 
petit  Poisson  ,  long  d'un  pouce  envi- 
ron de  la  forme  d'une  Sole  ,  si  mmce 
et  si'  transparent,  qu'on  peut  lue  a 
travers  son  corps  dont  la  dorsale 
<;ommence  sur  la  bouche.  Il  a  une  ta- 
che rouge  sur  l'opercule  ,  deux  a  la 
base  de  la  queue ,  et  douze  autour  du 

corps.  (^-^ 

BOTHYA.  BOT.  PHAN.  (Hermann, 

Zeyl.  lo.  )  Syn.  de  MelastomaMalaba- 

thriim.    r.  MÉLASTOME.  (b.) 

BOTIN   ET   BOTON.  bot.  piian. 

nicme  chose  qu'Albotin.  V.  ce  mot. 

(b.) 
BOTIS.  pois.  (Gesner.)Nom  donné 
par  les  anciens  à  un  Poisson  que  l'on 
ne  peut  i-eco  11  naître.  (b.) 

BOTLA-PASERIKI.  bept.  opii. 
Syn.  de  Nasique,  espèce  de  Couleuvre, 
à  la  cote  de  Goromandel.  (c) 

BOÏLAVOO  -  CHAMPAH.  pois. 
(Rus^el.)  Syn.  de  Diacopus  Sebœ  a  la 
côte  de  Goromandel.  r.  Diacope.  (b  ) 
BOTONARIA.  bot.  piian.  Syn.  de 
Globularia  vulgaiis ,  L.  eu  Italie,  r. 
Globulaire.  (f) 

BOTOR.  Boîor.  ix)T.  piian.  ISom 
de  pays  donné  par  les  Malais  à  laPlantc 
que  Kumph  (  Jmb.  T.  v.  tab.  i5o.  ) 
appelle  Lobus  quadrangulans  ,  et  don  t 
Lmnc  forma  son  Dolicàos  telragono- 
lobus.  Adanson  (FflOT.  P^ant.  ï.  n.  p- 
526) ,  adoptant  ce  nom  pour  le  genre 
qu'il  forma  ds  la  Plante  de  Rumph  , 
crut  devoir  y  réunir  le  Pseudoacacia. 
de  Plumier ,  qui  est  le  Piscidia  Ery- 
thrina  ,  L.  Ce  rapprochement  parait 
peu  naturel.  Du  Potit-ïhouars  ayant 


BOT 
mieux  examiné  le  Botor  d'Adanson  , 
l'a  conservé  ,  et  en  a  donné  les  carac- 
tères suivans  :  calice  urcéolé  ,  à  deux 
lèvres  inégales  ;  pavillon  aussi  large 

Sue  long  et  recourbé  en  dehors  ;  ailes 
e  la  longueur  de  la  carène  ,  à  ongle 
fort  allongé  et  muni  d'un  appendice 
filiforme  qui  s'emboîte  dans  les  bords 
du  pavillon  ;  carène  oblongue  ,  remon- 
tante ;  élamines  diadelphes;  ovaire  à 
quatre  angles,  surmonté  d'un  style 
recourbé  et  terminé  par  un  stigmate 
logé  dans  un  touffe  de  poils;  gousse  à 
quatre  ailes  membraneuses  ,  conte- 
nant sept  ou  huit  semences  attachées 
latéralement. 

Deux  espèces  forment  jusqu'à  pré- 
sent ce  genre  :  celle  de  Rumph  et  le 
Pois  carré  qu'on  cultive  comme  Lé- 
gume à  llle-de- France,  (b.) 

BOTRIA.  BOT.  PHAN.  Loureiro  a 
établi  ce  genre  dans  la  Flore  de  la  Co- 
chinchine  ,  et  il  le  caractérise  ainsi  : 
calice  campanule  ,  terminé  par  cinq 
courtes  crénelures  ;  cinq  pétales  char- 
nus ,  recourbés  en  dedans  à  leur  som- 
met ;  cinq  étamines  courtes ,  aplaties , 
insérées  à  la  base  des  étamines  ;  pas 
de  style  ;  un  stigmate  concave  ;  une 
baiearrondiedontla  chair  estaqueuse, 
-et  dans  laquelle  on  trouve  une  graine 
xîomprimée.  C'est  un  Arbrisseau  ra- 
meux  et  grimpant,  dont  les  feuilles 
sont  éparses ,  échancrées  à  la  base  , 
découpées  en  trois  ou  cinq  lobes  ;  les 
ilcurs  en  grappes  terminales  ,  à  pédon- 
cules allongés  et  terminés  par  des 
vrilles  bifurquées  ;  la  baie  ,  de  couleur 
noire  ,  est  douce  ,  bonne  à  manger,  et 
rappelle  la  forme  du  Raisin ,  de  même 
que  la  Plante  présente  le  port  de  la 
Yigne.  Le  Botria  appartient  en  effet 
à  la  même  fiimille,  celle  des  Vinifères, 
oii  il  se  place  auprès  du  genre  Cissits 
dont  il  est  peut-être  même  congénère. 
Les  Portugais  lui  donnent,  mais  à 
tort,  le  nom  de  Pareira  Brava,  qui 
appartient  véritablement  à  une  espèce 
de  Cissajnpelos.  (a.  D.J.) 

BOTRIOLIT.  MIN.  INom  donné 
par  Leonhard  à  la  variété  de  Chaux 
boratce  ,  siliceuse  ,  en  concrétions 
mamebnnées,que  l'on  trouve  à  Aren. 


BOT 

dal  en  Norwègc.  p'.  Chaux  BonA- 

TÉE.  ,  (O.DKL.) 

BOTRYCERE.  Botryccras.  bot. 
PiiAN.  (Willilonow.  Mag.  «les  Cur.  de 
la  Nat.  T.  m.  pi.  p.  n."  lo.)  Famille 
(lcsProlL'acûos;'i'c'tran(lrioMono;4ynic, 
Ij.  Genre  l'oinié  de  deux  ArlHisseaux 
du  cap  de  Bonne  espérance,  et  dont 
le  caractère  essentiel  consiste  dans  un 
calice  divisé  en  quatre  parties,  dans 
quatre  pétales  et  dans  la  capsule  qui 
est  nniloculaircet  nionospennc.  (li.) 

BOTRYCllIU.M.  BOT.  chypt.  {lou- 
^'■t'/ie5.)Z?6i/Ar<:///o«dcquelquesautours. 
Ce  genre,  désigné  aussi  sous  le  nom 
de  Botrypiis  par  Richard,  a  élé  séparé 
par  Swartz  des  Osmoudes  de   Linné. 
Les  caractères  qui  les  en  distinguent , 
quoique  paraissant  d'abord  Irès-pcu 
iinportans  ,  sont  unis  à  un  port  si  par- 
ticulier et  si  semblable  dans  toutes  les 
espèces  ,  que  ce  genre  est  un  des  plus 
naturels  de  la  {"amille  des  Fougères. 
Les  capsules   sont  disposées  en   une 
grappe  rameuse  ,  provenant  évidem- 
ment d'une  leuille  avortée  ■■,  elles  sont 
globuleuses  ,  scssiles ,  lisses,    épais- 
ses ,   tapissées    en    dedans    par    une 
membrane  blanche,  et  ne  s'ouvrent 
qu'à  moitié  par  une  feule  transversale  ; 
les  graines  sont  Irès-nombreuscs,  blan- 
châtres. On  voit  que  ce  genre  diffère 
surtout  des  Osmunda  par  ses  capsules 
parfaitement  sessiles  et  même  plon- 
gées en  partie  dans  la  fronde,  et  qui 
ne  s'ouvrent  pas  aussi  profondément 
en  deux  valves;  on  doit  aussi  remar- 
quer le  caractère  fort  important,   et 
qui  n'avait  pas  encoie  été  indiqué,  de 
la  membrane  double  qui  les  forme  et 
qui  se  retrouve  aussi  dans  les  Ophio- 
glosses.  Il  diffère  encore  plus  des  Ané- 
mies dont  il  a  un  peu  le  port, ces  der- 
niers  ayant  les   capsules    régulière- 
ment s  triées  au  sommet  ;  enfin ,1e  mode 
d'enroulement  de  la  fronde  qui  paraît 
nn  assez  bon  caractère  dans  les  Fou- 
gères ,  est  très -différent,  la  fronde 
étant  roulée  en  crosse  dans  les  Osmon- 
des  et  les  Anémies  comme  dans  la  plu- 
pari  des  Fougères,  tandis   que  dans 
les   Bolrychium  elle  est  droite  et-seu- 
lement  repliée  latéralement  pour  em- 
brasser l'épi  de  fructification.  La  dis- 


BOT  4i9 

f)Osition  des  jeunes  Botrychium,  avant 
eurdéyelm)pement,estassezciiricuse: 
la  petite  Fougère  qui  doit  pousser 
l'année  suivante,  et  dont  toutes  les 
parties  sont  déjà  parfaitement  distinc- 
tes ,  est  renfermée  dans  une  cavité  que 
présente  la  tige  déjà  développée  pres- 
que dans  son  centre,  cavité  qui  est 
fermée  de  toutes  parts  ,  de  sorte  que  ia 
IMante  de  l'année  suivante  est  réelle- 
ment renfermée  dans  celle  de  l'année 
et  n'en  sort  que  lorsque  cette  Planté 
eile-mètne  s'est  desséciiée,  après  avoir 
frucldié.  Tel  esl  du  moins  la  structure 
que  nousavons  eu  occasion  d'observer 
h\\\V Osmunda  Lunaria,  la  seule  es-- 
pèce  qui  croisse  aux  environs  de  Paris. 
Mais  les  autres  Plantes  de  ce  genre  ont 
toutes  un  port  si  semblable,  qu'il  est 
probable  que  le  même  mode  de  déve^ 
loppcment  existe  chez  elles.  Ces  espè- 
ces sontau  nombrededixàdouze;  tmis 
à  quatre  habitent  en  Europe  ;  la  pins 
commune,  \fi  Botrychium  Lunaria,  est 
connue  sous  le  nom  vulgaire  de  Lu- 
naire, à  cause  de  ses  feuilles  dont  la 
forme  imite  un  peu  celle  d'un  croissant 
de  lune.  On  en  trouve  aussi  à  peu  près 
quatre  à  cinq  dans  l'Amérique  septen- 
trionale :  nnc  autre  a  été  indiquée 
par  Pi.  Brown  dans  la  partie  méridio- 
nale de  la  Nouvelle-Hollande;  enfin  le 
Botrychium  zeylankum,  qui  habite 
Ccylan.  Amboinc  et  le  reste  des  ftlo- 
luques,  pourrait,  ainsi  que  R.  Browu 
1  indique  ,  former  un  genre  à  part,  à 
cause  de  la  disposition  de  ses  capsules 
en  un  épi  cylindrique,  composé  d'c- 
pis  partiels  verlicillés.  Kaulfuss  ,  dans 
une  dissertation  sur  les  genres  Botry- 
chium et  Oj^hloglossum  (Journal  de 
Botanique  de  Ralisbonne,  1822.  p. 
loj  ),  a  proposé  de  lui  donner  le  noni 
de  Hclminthostachys.  La  plupart  des 
observations  que  nous  avons  rappor- 
tées sur  la  structure  du  Botrychium 
Lunaria,  et  que  nous  avions  faites  aux 
environs  de  Paris ,  sont  confirmées  par 
celles  de  cet  auteur.  (ad    b) 

BOTRYLLAIRES  ou  TUNIciERS 
REUINIS.  JIOLL.  Premier  ordre  de  la 
classe  des  Tuuiciers  dans  la  Méthode 
de  Lamarck  (An.  sans  vert.  2"=  édit. 
T.  III.  p.  90),  auquel  il  donne  pour 

27" 


420  BOT 

caractères  :  «  Animaux  agglomérés, 
))  toujours  réunis,  constituant  une 
i)  masse  commune,  paiaissant  quel- 
))  qucfois  communiquer  entre  eux,  » 
Il  y  compi'cnd  les  Téthyes  et  les  Lu- 
cies  composées  de  Savigny.  ^-  ces 
deux  mots.  Déjà  Lamarck  avait  ap- 
pliqué un  nom  analogue ,  celui  de 
BoTRYLLTDEs  (Mém .  Mup.  T.  I. 
p.  534j  à  une  famille  composée  du 
genre  Botrylle,  type  de  son  ordre  ac- 
tuel et  du  genre  Polycycle  qu'il  ins- 
titua pour  un  Botrylle  observé  et  dé- 
crit pour  la  première  fois  par  Renier. 
L'ordre  des  .  Botryllaires  de  La- 
marck, et  par  conséquent  lesTéthyes  et 
les  Lucies  composées  de  Savigny,  sont 
rangés  par  notre  confrère  Lamouroux 
dans  la  classe  des  Polypiers. Ce  sont  ses 
Polypiers  polyclinés  (EUis  et  Soland. 
Nouvelle  édit.  p  72).  Nous  observe- 
rons que  dans  la  division  des  Tuni- 
'ciers  en  deux  ordres  ,  les  Tuniciers 
réunis  ou  Botryllaires  et  les  Tuni- 
ciers libres  ou  ascidiens ,  Lamarck  est 
parti  d'un  principe  opposé  à  celui  de 
Savigny  qui  ne  sépare  pas  les  Asci- 
dies simples  des  Ascidies  composées  , 
le  caractère  d'agglomération  ne  pa- 
raissant naturellement  à  ce  dernier 
que  secondaii'e,  puisque  les  individus 
des  unes  et  des  autres  ont  une  orga- 
nisation semblable.  Mais  il  sépare  en 
oi'dres  distincts  les  Tuniciers  qui 
offrent  réellement  des  caractères  or- 
ganiques dilFérens.  F".  Tuniciers  et 
Ascidies.  (f.) 

BOTRYLLE.  Botjyllus.  moll. 
Oenre  de  la  classe  des  Tuniciers  de 
Lamarck  ou  des  Ascidies  de  Savigny, 
placé  par  le  premier  de  ces  savans 
dans  le  premier  ordre  de  cette  classe, 
les  Tuniciei'S  léunis  ou  Botryllaires, 
et  par  le  second,  dans  l'ordre  des  As- 
cioles  tétliidcs,  famille  des  Téthyes. 
f^.  ces  mots  pour  les  généralités. Nous 
avons  suivi  l'exemple  de  Savigny,  et 
adopté,  dans  nos  tableaux  des  Mollus- 
ques rangés  en  ï'amillcs  naturelles  ,  le 
beau  travail  de  cet  excellent  observa- 
teur. Comme  lui,  nous  divisons  les 
Téliiyes  eu  simples  et  composées ,  et 
c'est  dans  cette  dernière  divi-ion  que 
se  trouve  compris  le  genre  Botrylle. 


BOT 

L'espèce  de  ce  genre  la  plus  ancien- 
nement connue  avait  été  observée  par 
Rondelet  sur  des  œufs  de  Seiches  {de 
Pisclb.  P.  2.  p.  90).  Gesner,  Aldro- 
vande  et  Jonston  copièrent  cette  ol)- 
servation  de  Rondelet.  Schlosscr  en 
lit  une  description  curieuse,  et  la  'i\- 
s^m-A  {Act.  Aiigl.'S.  XLix,  1757.  p. 
449.  T.  5.IV.  f.  A-c)  sous  le  nom  à'Al- 
cyoïiium  carnosum.  Borlase ,  un  an 
après,  en  donna  une  assez  mauvaise 
figure  (^V.  Hlst.  of  Cur/iiv.  p.  2.'i4. 
t.  25.  f .  I  à  4).  Palias  [Elenchus  Zoo- 
phyt.  n°  208)  l'appela  Alcyoniiim 
Sc/ilosseri,  dénomination  adoptée  par 
Linné  dans  la  12*^  édit.  du  Syst.lSat., 
et  par  Ellis  et  Solander  {Zooph.  p. 
177).  Ces  derniers  ont  publié,  à  son 
sujet,  des  obsei'valions  intéi'essantes. 
C'est  à  Gaertner  que  l'on  doit  l'éta- 
blissement de  cette  espèce  qu'il  ap- 
fiela  steUalus,  en  genre  distinct  sous 
e  nom  de  Botrylle  [apud  Palias, 
Spicil.  Zool.  fasc.  10.  p.  67.  t.  4. 
f.  1-5J.  Ce  célèbre  naturaliste  en  fit  , 
en  même  temps,  connaître  une  se- 
conde sous  le  nom  de  Botryllus  coii- 
glomeratus  {loc.  cit.  p.  .^g.  tab.  4. 
f.  6. a,  a);  l'une  et  l'autre  ont  été  dé- 
crites ,  d'après  Gaertner  et  sous  les 
mêmes  noms,  par  Bruguière(  EncycL 
méth.).  La  dernière  est  devenue  V Al- 
cyunium  conglomeratiim  de  Gmelin 
qui  n'adopta  pas  les  idées  de  Gaertner. 
Une  troisième  espèce  a  été  observée 
par  Renier  {Opusc.  Scelt.  T  xvi.  p. 
256.  tab.  1)  qui  la  prit  pourle  Botryl- 
lus stellatus  de  Gaertner.  C'est  celle- 
ci  dont  Lamarck  a  cru  devoir  faire  un 
genre  nouveau  sous  le  nom  de  Po- 
lycycle (Mém.  Mus.  T.  i.  p.  558),  et 
c'est ,  en  même  temps,  l'espèce  qui  a 
été  observée  dans  ces  derniers  temps 
par  Lesueur  et  Dcsmarest  qui  rap- 
portèrent les  premiers  ce-;  Animaux  à 
la  classe  des  Mollusques,  et  dont  les 
observations  ont  jeté  le  premier  jour 
sur  leur  organisation  singulière.  Sa- 
vigny, de  son  côté, observait  des  A.ni- 
maux  analogues,  et  confirma  sur  celte 
espèce  même  les  observations  et  les 
faits  mentionnés  par  Lesueuret  Des- 
marest. 

Les  remarques  tiès-intéressan  tes  de 


BOT 

Schlosser,  EUis  et  Gacrtner  avaient 
déjà  l'ait  connaître  leurs  ticiillés,  mais 
uavaicutpas  encore  dévoilé  leur  or- 
ganisation intérieure.  Gae.lner  avait 
ccpendanlreniiuqué  que  chaque  rayon 
des  étoiles  des  iJotr^Ucs  avait  deux 
ouvertures   distinctes,   lune  pour  la 
bouche,  l'autre  pour  l'anus  :  d'oli  on 
pouvait  conclure   que  chaque  rayon 
était  un  Animal  particulier,  et  chaque 
étoile  une  réunion  d'Animaux.  Mais 
l'alhis,    trompé  par  l'analogie   appa- 
rente des  liolrylles  avec  les  Animaux 
des  Polypiers  pierreux  ,  ne  vit  dans 
cha([uc  étoile  qu'un  seul  Animal  dont 
les  rayons  n  étaient  que  les  leutaculcs 
qu  on  observe   chez  ceux-ci.  Depuis 
lors,  les  naturalistes  furent  partagés 
entre  ces  deux  opinions.   EUis  d  a- 
Ijord  ,  et  Renier  ensuite,  ont  regardé 
les  étoiles  des  Botryiies  comme  for- 
mées   d'autant  d'Animaux  qu'on    y 
comptait  de  rajons.  Bruguière,  Bosc , 
Lamarck  et  Cuvier,  dans  leurs  pre- 
miers ouvrages ,    ont    considéré  ces 
rayons  connue  étant  des    membres 
d'un   même   Animal.  Ces  deux  der- 
niers savans  ont  adopté  la  première 
depuis  les    travaux  de  Lesueur,  Des- 
marest  et  Savigny  ;  mais  Lamouroux 
paraît   persister     dans    la    seconde  , 
puisqu'il  continue  à   ranger  tous  les 
Botryllaires  dans  la  classe  des  Poly- 
piers.   On  peut  consulter  ,  pour  les 
détails  des  observations  sur  l'organi- 
sation des  Botryiies,  les  mémoires  de 
Lesueur  et  Desmarest  (Nouv.  BuUet. 
des  Se.  de  la  Soc.philom.,i8i5.  p.  74, 
et  Journ.  dePhys.,  181  5.  p.  424),  et  le 
second  mémoire  de  Savigny  sur  les 
Ascidies  composées,  p.  4?  (Mém.  sur 
les  An.  sans  vert.  2"  p.  i"'  fasc.) 

Selon  Savigny,  le  Botryllus  slel- 
latus  de  Renier  ,  qui  forme  le  genre 
Polycycle  de  Lamarck  ,  conservé  par 
ce  savant  (iVn.  sans  vert.  2"^  édit-T.  m. 
p.  io5),ne  doit  pas  être  séparé  des  Bo- 
tryiies. En  181 5,  Ocken  fit  paraître 
son  Lehib.  derZool.  dans  lequel  on 
voit,  p.  82,  le  genre  Botrylle  de  Gaert- 
ncr  faisant  partie  de  la  famille  des 
Alcyons ,  et  composé  des  espèces  qu'y 
rapportait  ce  dernier,  et  de  son  IJis- 
lomus  variolosus. 


BOT 


421 


Schweigger  {TIandb.  dcr  Naturg. 
p.  (uj4)  a  adopté  les  genres  Botrylle 
et  Polycycle  tle  Lamarck.  Goldl'uss 
{Ifandb.  der  Zuol.  p.  590)  a  suivi 
l'exemple  de  Savigny  dans  la  réunion 
de  ces  deux  genres  en  im  seul. 

Cuvier  (IVèg.  Anim.  T.  11.  p.  499), 
enadoplautle  genre  Bolryllc  de  Gacrt- 
ner, ne  parle  pas  du  Polycycle. 

Telle  est  Ihisloire  du  genre  Bo- 
trylle dont  les  espèces  se  présentent 
comuie  une  croûte  mince,  gélatineuse 
et  transparente,  fixée  sur  des  corps 
marins.  Des  animalcules  oblongs  , 
ovoïdes,  tachetés  de  pourpre  et  de 
bleu,  et  disposés  en  rayons  autour 
d'une  cavité  centrale  ,  forment  à  la 
surface  de  cette  croûte  dilFérens  sys- 
tèmes orbiculaircs  et  stellilormos  plus 
ou  moins  contigus  les  uns  aux  autres. 
Dans  chaque  systènie  ,  les  Animaux 
varient  en  nombre,  comme  de  5  à  12, 
et  quelquefois  davantage.  L'ouver- 
ture centrale  de  chaque  système  a  son 
bord  circulaire  ini  peu  élevé  et  con- 
tractile. En  s'allongcant  et  en  se  rac- 
courcissant, il  sendjle  favoriser  l'en- 
trée et  la  sortie  de  l'eau.  C'est  dans 
celte  cavité  centrale  qu'aboutit  l'os- 
cule  anal  de  chaque  animalcule. 

Les  Animaux  des  Botryiies,  quoi- 
que légèrement  enfoncés  à  la  surface 
de  cette  croûte,  présentent  des  étoiles 
un  peu  saillantes  à  cette  surface. 
Lamakck. 

Voici  les  caractères  génériques  du 
genre  Botrylle,  d'après  Savigny. 

Corps  commun,  sessile,  gélatineux 
ou  cartilagineux,  étendu  en  croûte, 
composé  de  systèmes  ronds  qui  ont 
une  cavité  centrale  et  une  circons- 
cription distinctes;  Animaux  disposés 
sur  un  seul  rang  ou  sur  plusieurs 
rangs  réguliers  et  concentriques;  ori- 
fice branchial  dépourvu  de  rayons  et 
simplement  circulaire  ;  l'intestinal  pe- 
tit ,  prolongé  en  pointe  et  engagé  dans 
le  limbe  membraneux  et  extensible 
de  la  cavité  du  svstème. 

Thorax  oblong;  mailles  du  tissu 
respiratoire  dépourvues  de  papilles. 

Abdomen  demi-latéral  et  appuyé 
contre  le  fond  de  la  cavité  des  bran- 
chies, plus  petit  que  le  thorax. 


422  BOT 

Ovaires  deux  ,  opposés  ,  appliques 
sur  les  deux  côtes  du  sac  bi'anchial. 

Savigny  divise  ce  genre  eu  deux  sec- 
tions dont  la  première  est  subdivisée 
en  deux  tribus. 

f  BoTRYLLEs'  ÉTOILES ,  Botrylli 
stellatl.  Animaux  disposés  sur  un  seul 
rang. 

oi.  Animaux  particuliers,  cylin- 
di'iques,  à  orifices  rapprochés;  lim- 
be de  la  cavité  centrale  non  appa- 
i-ent  après  la  mort ,  et  probablement 
très-court.  A  cette  tribu  appartiennent 
les  espèces  suivantes  : 

1.  Botryllus  losaceus,  Sav.  Mém.p. 
198.  pi.  20-  f.  5.  Il  habite  le  golfe  de 
Suez. — 2.  B.Leac/iiifSay.^.  1g9.pl.  4. 
f-  6  et  pi.  ao.  f.  4.  Il  habite  les  côtes 
d'Angleterre 

/3.  Animauxparticuliers  ,  ovoïdes ,  à 
orifices  éloignes  ;  limbe  de  la  cavité 
centrale  toujours  apparentet  dentelé. 

0.  JB.  Schlosseii ,  Sav.  Mém.  p. 
5200.  pi.  20.  f.  5.  ir.  plus  haut  la 
Synonymie  de  cette  espèce.  Alcyo- 
nium  carnosum  ,  Schlosser,  Borlase. 
Alcyon.  Schlosseii  ,  Pallas ,  Linné  , 
Ellis  et  Solander.  Habite  les  côtes  de 
France  et  d'Angleterre. — 4.  B.  Fo- 
lycyclus,  Sav.  Mém.  p.  202.  pi.  4. 
f.  5  et  pi.  21.  Id.  Goldfuss.  B.  stel- 
latus ,  Renier,  Lesueur,  Desmarest. 
Folycyclua  Renlerli,  Lamx.,Schwdig- 
ger.  Habite  la  Manche  ,  la  mer 
Adriatique.  —  b.  B.  gemmeus,  Sav. 
Mém.  p.  2o3. — 6.  B-  minutus  ,  Sav. 
Mém.  p.  2o4.  Ces  deux  derniers  se 
trouvent  dans  la  Manche. 

ff   BOTRYLLES   CONGLOMERES,  ^0- 

trjlli  conglomerati.  Animaux  dispo- 
sés sur  plusieurs  rangs. 

7.  B.  cunglomeratus ,  Gaertner  , 
!Bi-ug.,Lamx.,  Sav.  Mém.  p.  soi.  Al- 
cyonium  conglumeratum,  Gmelin.  Ha- 
bite sur  les  côtes  d'Angleterre. 

V.  ,  pour  la  description  de  ces 
espèces  ,  le  travail  de  Savigny.      (f.) 

*  BOÏRYLLIDES.  moll.  r.  Bo- 

ÏRYLLATRES. 

BOTRYOCÉPHALE.  i?o//joce/7/m. 
lus.  INTEST.  Genre  de  l'ordre  des  Ges- 
toïdcs,  ayant  pour  caractères  un  corps 
allongé,  aplati,  articulé;  la  tête 
oblongue,  sublélragone  ou  aixondie, 


BOT 

et  munie  de  deux  ou  de  quatre  fos- 
setles  opposées.  Ce  genre  établi  par 
Rudolphi,  adopté  par  Cuvier  ,  La- 
marckctSchweigger,  a  été  long-temps 
confondu  avec  le  genre  Tœnia.  Zeder 
lui  avait  donné  le  nom  de  Rhytis. 
J^.  ce  mot- — Les  Botryocéphales  et 
les  Tœnias  ont  entre  eux  une  si  grande 
analogie,  que  la  plupart  des  auteurs 
les  ont  confondus.  Zeder  le  premier 
les  sépara,  et  forma  aux  dépens  des 
Tœnias  un  nouveau  genre  qu'il  nom- 
ma d'abord  Rhytelminthus,  et  ensuite 
liJiylis;  mais  les  caractères  qu'il  lui 
assigna  étaietit  vagues  et  mal  déter- 
minés. Rudolphi  rectifia  ces  carac- 
tères ,  les  basa  sur  la  forme  et  la  posi- 
tion des  suçoirs  qui  sont  très-difFérens 
de  ceux  des  Tœnias, et  dounaà  ce  gen- 
re un  nom  qui  exprime  cette  diilé- 
rence.  La  tête  des  Botryocéphales  con- 
siste en  un  rentlemcment  terminal  , 
dont  la  forme  varie  suivant  les  espè- 
ces. Au  lieu  de  suçoirs  arrondis  etpeu 
mobiles,  comme  dans  les  Tœnias,  on  y 
remarque  des  fossettes  susceptibles 
de  se  dilater  et  de  se  contracter  con- 
sidérablement; elles  leur  servent  à 
absorber  les  sucs  dont  ils  se  nourris- 
sent. De  leur  centre  naissent  deux  ou 
quatre  vaisseaux  qui  parcourent  tou:e 
la  longueur  du  corps  ,  et  qu'on  peut 
quelquefois  apercevoir  au  travers  de 
la  peau.  La  ténuité  de  la  tête  des 
Botryocéphales  ne  permet  pas  de  dis- 
tinguer son  organisation  ;  sa  très- 
grande  mobilité  fait  supposer  qu'elle 
est  entièrement  musculeuse.  Nous 
avons  plusieurs  fois  soumis  à  diverses 
lentilles  du  micoscrope  composé  des 
fragmens  coupés  ou  déchirés  de  la 
tête ,  nous  n'avons  pu  apercevoir  qu'un 
tissu  homogène  sans  aucune  trace  de 
fibres  musculaires.  Le  corpsest  apla- 
ti et  formé  d'une  série  plus  ou 
moins  nombreuse  d'articulations  of- 
frant la  plus  grande  ressemblance 
avec  celle  des  Tœnias.  Les  ovaires  et 
leurs  dépendances  sont  placés  de  la 
même  manière,  leur  organisation  ne 
paraît  nullement  difteier.  Aussi  pour 
éviter  les  répétitions,  nous  renvoyons 
au  mot  ToENiA  pour  les  délailsaualo- 
niiques  et  physiologiques. 


BOT 

Les  Botryocéphales  peuvent  êlre 
pail;tges  en  quatre  groupes  bien  clis- 
lincls ,  et  clans  chaque  groupe  la 
forme  de  la  tète,  le  nombre  et  la  figure 
des  fossettcs,prcsentent  des  différences 
assez  grandes  pour  devoir  êlre  dé- 
crites séparément. 

f  DiBOTKYDES.  Tcte  plus  OU  moins 
aplatie,  en  général  longue,  quelque- 
fois sagitlée  ou  cunéiforme ,  dépour- 
vue de  crochets  :  deux  fossettes  placées 
sur  les  côtes  de  la  tète,  correspondant 
aux  deux  faces  du  Yer.  On  dit  alors 
qu'elles  sont  latérales  ;  on  les  appelle 
marginales,  lorsqu'elles  sont  placées 
sur  les  côtés  de  la  tète  qui  correspon- 
dent aux  bords  de  l'Animal.  Llles 
sont  en  général  oblongues,  plus  ou 
moins  profondes,  quelquefois  parta- 
gées par  une  élévation  transversale. 
Pendant  la  vie,  la  tête  et  les  fossettes 
jouissent  d'une  grande  mobilité; elles 
s'allongent,  se  raccourcissent,  s'élcn- 
dent  ou  se  contractent  partiellement 
ou  en  totalité  ,  et  prennent  une  infi- 
nité d'aspects.  Aussi  n'est-ce  qu'après 
la  mort  que  l'onpeutbien  juger  quelle 
est  leur  véritable  forme. 

Les  espèces  de  la  division  des  Dibo- 
trydes  sont  les  Botryocephalus  latus , 
plicatus,  clauiceps,  proboscideus,  in- 
fundibuliformis  ,  fugosus  ,  microce- 
phalus,  fragilis,  granularis,  rectangu- 
lum,  jmnciatus,  angustus,  crassipus, 
solidus  et  nudosus. 

ff  TÉTRABOTRYDES.  Tête  subté- 
tragone  ou  arrondie,  dépourvue  de 
crochets  et  munie  de  quatre  fossettes. 
La  forme  et  la  position  de  ces  fos- 
settes varient  selon  les  espèces  qui  sont 
les  Botryocephalusmacrocephalus,cy- 
Undraceus,  auriculatus,  spherocepha- 
iuset  tumidulus. 

■j-ff  Onciiobotrydes.  Tête  tétra- 
gone,  munie  antérieurement  de  cro- 
chets cornés,  dont  la  pointe  est  diri- 
gée en  arrière;  deux  des  fossettes  ova- 
laircs  correspondant  aux  faces  et  aux 
bords  de  l'Animal.  Les espècesde  cette 
division  sont  les  Eotry ocephalus  coro- 
natus,  uncinatus  et  perticillatiis. 

f  ff  f  ïIhynciiobotry'des.  La  forme 
de  leur  tête  s'éloigne  beaucoup  de  celle 
des  Animaux  de  même  genre  j  elle  est 


BOT 


42; 


munie  antérieurement  de  quatre  trom- 

f)es  rétracliles,tétragoncs,  garnies  sur 
eurs  angles  d'un  grand  nombre  de 
petits  crochets  dirigés  en  arrière  ;  les 
fossettes  sont  au  nombre  de  quatre. 
— Les  espèces  de  cette  division  sont 
les  Butry ocephalus  corollatus  et  pa- 
leaceits. 

Le  plus  grand  nombre  des  Botryo- 
céphales  habitent  les  voies  digeslives 
des  Poissons.  Un  petit  nombre  d'es- 
pèces se  rencontrcntdans  les  intestins 
lie  quelques  Oiseaux  aquatiques.  Jus- 

3u'à  présent,  ou  n'a  point  rencontré 
e  Botryocéphales  dans  les  Reptiles 
non  plus  que  dans  les  Mammifères, 
excepté  chez  1  Homme  oii  se  trouve 
leBolhryocéphale  large  que  l'on  avait 
regardé  pendant  long-temps  comme 
un  Tœnia.  Nous  décrirons  ici  quel- 
ques-uns des  Bothi-jocéphales  les  plus 
remarquables. 

BOTRYOCÉPIIALE    LARGE  ,    BotVyO- 

cep/ia/us  latits  ,  Encycl.  Yer.  pi.  4i. 
fig.  5-9,d'après  Pallas.  Cette  espèce  a 
été  nommée  Tœnia  \'ul^aris  par  Linné 
Werner,  Jordens  ;  Tœnia  lata  en- 
core par  Linné,  Bloch,  Balsch,  Car- 
liste; Tœnia  grisea  par  Pallas  et 
Schrank;  Tœnia  membranacea  par 
Pallas  et  Batsch;  Tœnia  tenctla  en- 
core par  Pallas  ;  Tœnia  dentata  par 
Batsch  ctGmelin;  //a//s/s /a/a par  Ze- 
àev.Halysismembranacea'çaiYlemcme^ 
Tœnia  larga  par  Cuvier  ,  et  Botryo- 
céphale  de  l'Homme  par  Lamarck. 
D'après  cette  longue  synonymie  ,  il 
est  inutile  de  démontrer  que  le  Bo- 
tryocéphale  large  a  depuis  long- 
temps occupé  les  naturalistes.  Ils  ont 
donné  plusieurs  noms  au  même  Ani- 
mal ,  à  cause  de  quelques  différences 
individuelles  qu'ifs  avaient  regardées 
comme  spécitiques.  La  longueur  la 
plus  ordinaire  de  ce  Ver  intéressant^ 
puisqu'il  est  l'un  de  nos  parasytes, 
est  de  trois  à  sept  mètres;  il  y  en  a 
déplus  longs,  mais  ils  sont  rares: 
sa  largeur  varie  de  trois  millimètres  à 
trois  centimètres  ;  sa  couleur  est  blan- 
che lorsqu'il  est  vivant,  et  devenant 
grise  ou  jaunâtre  par  son  séjour  dans 
i'Alcohol  ;  la  tête  est  plus  longue  que 
large,  à  fossettes  marginales  oblou- 


4:24 


BOT 


gués,  quelquefois  réunies  en  avant; 
le  corps  est  aplati  ;  les  premières  arti- 
culations sont  très  -  courtes,  ressem- 
blant à  des  rides  ;  elles  augmententpeu 
à  peu  de  longueur  et  de  largeur.  Ce 
deruier  caractère  varie  souvent  dans 
le  même  individu;  les  bords  des  arti- 
culations sont  crénelés  ou  ondulés; 
les  angles  postérieurs  petits  et  un  peu 
saillans;  les  ovaires,  d'une  couleur 
rougeatre  ou  brunâtre ,  placés  au  cen- 
tre des  articulations.  Au  milieu  exis- 
tent deux  oscules  placés  sur  la  même 
ligne  l'un   au-devant  de  l'autre ,   le 

f)iemier  ou  l'antérieur  plus  grand  ; 
es  œufs  sont  grands  et  elliptiques. 

Le  Botiyocéphale  large  se  trouve 
dans  les  intestins  de  l'Homme,  rare- 
ment en  France  ,  encoi'e  plus  rare- 
ment en  Allemagne  et  en  Angleterre, 
assez  communément  en  Suisse  et  en 
Russie. 

Botryocépiialï:  ponctué,  Botryc- 
ceplialus intnctatus ^^uàcA^^x.  Ce  Ver 
a  été  nommé  Tœnia Scorpii  par  Mill- 
ier, Fabricius,  Batsch  et  Scnrank,et 
Haljsis  Scorpii  ou  Alyselmintlius  bi- 
jHiiictatus  parZedcr;  sa  longueur  varie 
detrois  à  six  décimètres,  salargeurde 
deux  à  cinq  millimètres;  couleur  blan- 
che. Pendant  la  vie  ,  sa  tête  prend  une 
infinité  de  formes;  après  la  mort, 
elle  est  en  général  subtétragone,  tron- 
quée et  plus  étroite  en  avant  qu'en 
arrière ,  à  fossettes  marginales  oblon- 
gues  ,  assez  profondes;  le  corps  est 
aplati ,  à  bords  finement  crénelés  ;  ses 
articulations  sont  d'abord  trcs-lon- 
gues  ,  étroites  ,  presque  cunéiformes  , 
se  contractant  par  la  mort;  les  suivan- 
tes plus  courtes  et  plus  larges ,  les 
dernières  égales  et  presque  carrées,  à 
bords  légèrement  incisés  ;  les  ovaires  , 
sous  forme  de  points  en  ligne  longitu- 
dinale, sont  situés  sur  les  plus  grandes 
articulations  ;  leur  couleur  varie  ;  les 
œufs  sont  elliptiques  et  de  grosseur 
médiocre. — Ce  Botryocéphale  habite 
l'intestin  du  Turbot,  de  la  Barbue, 
du  Pleurouectc  de  Bosc ,  de  la  Pé- 
gouse  ,  du  Capelan ,  du  Scorpion  de 
mer,  de  la  Torpille,  de  la  Sole  et  du 
Trigle  de  l'Adriatique. 

BoTRYOCÉl'IIALi:  SOLIDE,  BotlJUCC- 


BOT 

phalus  solidus,  Rudolphi.  Cette  es- 
pèce a  été  nommée  Fasciola  hepatica 
par  Linné;  Tœnia  acutissiina  par  Pal- 
las  ;  Tœ/iiaGasteivstei-çMWa\\er,Y-A- 
bricius,  Batsch,  Abildgaard  ;  Tœnia 
so/ida][)ar  Schrank,  Gmelin,  et  R/ij- 
tls  solida  par  Zeder.  Sa  longueur  va- 
rie de  deux  à  quatre  centimètres,  et 
sa  largeur  de  quatre  à  six  millimètres; 
couleur  lactée;  la  tête  est  petite,  dé- 
primée, triangidaire  ,  plus  large  en 
arrière  qu'en  avant,  à  sommet  et 
bords  obtus;  les  fossettes  sontsubor- 
biculaires  ,  peu  profondes  ,  partagées 
par  une  petite  saillie  longitudinale  , 
placées  sur  les  faces  dorsales ,  abdo- 
minales ,  un  peu  aplaties  ;  la  largeur 
du  corps  varie  suivant  qu'il  est  con- 
tracté ou  étendu  ;  les  bords  un  peu 
épais  sont  dentés  en  scie;  la  première 
articulation  paraît  échancrée,  lorsque 
la  tête  est  rétractée  ;  les  suivantes  ont 
leur  bord  antérieur  un  peu  arqué  en 
avant  ou  droit ,  les  autres  arqué  eu 
arrière  ;  la  dernière  est  petite  ,  obtu- 
se ,  presque  ronde;  toutes  sont  très- 
larges,  très-couitcs  et  au  nombre  de 
90  à  200.  Il  habite  la  cavité  abdo- 
minale de  l'Épinoche  ,  Gastejvsteus 
aculeatus,  L.,  oii  il  produit  une  sail- 
lie extérieure  qui  fait  bientôt  recon- 
naître sa  présence;  il  se  trouve  pres- 
que toujours  seul.  On  le  rencontre 
quelquefois  dans  le  canal  intestinal 
des  Animaux  qui  ont  mangé  des  Épi- 
noclies. 

Botryocéphale  noueux  ,  Eo- 
tryocephalus  nodosits ,  Rudolphi.  Ce 
Ver  a  été  nommé  Tœnia  lanceolaio- 
nodosa  par  Eloch,  Batsch  et  Gmelin  ; 
Tœnia  noduIa?is-par  Schrank  ;  Tœnia 
Gas^erostei-par  Abildgaard,  etllalysis 
lanceoLatO'Uodosa  par  Zeder.  Sa  lon- 
gueur varie  d'un  à  trois  décimètres  , 
sa  laigeur  de  quatre  à  dix  millimètres; 
son  corps  aplati  est  presque  toujours 
subovale,  lancéolé,  à  bords  den- 
tés en  scie ,  ayant  ses  articulations 
plus  larges  au  milieu  qu'aux  deux 
extrémités,  en  général  plus  larges 
que  longues  ;  les  ovaires  sont  appa- 
reils à  la  quinzième  ou  seizième  ar- 
ticulation, en  forme  de  sacs  remplis 
d'œufs,  grands  et  elliptiques  dans  l'é- 


BOT 

tat  frais. — Il  habite  les  intestins  du 
(irèbe  huppé,  du  petit  Plongeon  ,  de 
la  grande  Hirondelle  de  nier,  etc. — 
Rudolphi  ayant  examine  ce  Ver  qu'il 
avait  conservé  quelque  temps  dans 
l'esprit  de  vin,  observa  que  la  mem- 
brane qui  enveloppe  chaque  œuf  était 
lendue  dans  la  partie  moyenne,  et 
contenait  deux  corpuscules  concaves 
et  elliptiques.  Aucin  Ver  intestinal 
connu  ne  présente  ce  phénomène. 

BOTKYOCÉPIIAI-E    A^KKTICJLLÉ  ,  Bo- 

thryocephalus  verticillaliis,  Rudolphi. 
Cet  auteur  est  le  seul  qui  fasse  mention 
de  ce  Versingulierqu'il  a  trouvé  dans 
le  gros  intestin  duSqualeMilandre.il 
tire  son  nom  de  sa  ressemblance  avec 
les  tiges  des  Plantes  verticillées,  pro- 
duite par  la  disposition  des  languettes 
à  la  base  des  articulations.  Après 
quelques  heures  de  séjour  dans  l'eau, 
les  bords  et  les  ovaires  des  plus  grandes 
articulations  prennent  une  belle  cou- 
leur verte. 

BOTRYOCÉPHAI-E   FlEUR  ,     BotlJO- 

ccphalus  coioUatus,  Rudolphi.  Cuvier 
a  fait  un  genre  particulier  de  ce  Ver, 
sous  le  nom  de  Floriceps;  Abildgaard 
l'avait  nommé  Tœnia  corollata  ,  et  Ze- 
der  Ua/jsiscoroIlata.Sa  longueur  va- 
rie de  trois  centimètres  à  plus  de  deux 
décimètres;  sa  largeur  dépasse  rare- 
ment un  millimètre  ;  sa  couleur  est 
blanchâtre;  sa  tête  oblongue  ,  sublé- 
tragone  ,  déprimée  ,  obtuse  eu  avant, 
à  fossettes  marginales  grandes, oblon- 
gucs  ,  profondes  ,  avec  des  rebords 
épais,  conniveus  en  arrière.  De  l'extré- 
mité antérieure  de  ces  fossettes  sortent 
quatre  trompes  rétractiles,tétragones, 
garnies  de  vingt  ou  trente  crochets  , 
plus  longues  que  la  tête  ,  et  dirigées 
tantôt  en  avant  ,  tantôt  en  arrière  ; 
les  arliculations  sont  beaucoup  plus 
longues  que  larges,  et  les  ovaires 
rameux.  —  Ce  Ver  habite  l'intestin 
de  la  Raie  blanche,  l'estomac  de 
la  Raie  rousse,  le  gros  intestin  du 
Squale  Milandre  ,  etc.  La  forme 
singulière  de  la  tête  de  cet  Animal 
avait  engagé  Cuvier  à  le  séparer  du 
genre  Botryocc'phale,  et  à  en  consli- 
lueruii  nouveau  auquel  11  avait  réuni 
un  autre  Ver  ayant  quelques  rapports 


BOT 


425 


•ivec  celui-ci ,  mais  en  différant  par 
plusieurs  caractères  essentiels,  prin- 
cip^dement  par  celui  d'une  double 
vésicule  dans  laquelle  il  est  toujours 
enveloppé.  Ce  dernier  a  servi  de  type 
à  Rudolphi  pour  établir  son  genre 
Anthocéphale  nombreux  en  espèce;i  , 
mais  auquel  nous  croyons  devoir  con- 
server le  nom  que  lui  a  imposé  le  cc- 
lèbrcprofesseurd'anatomie  comparée. 
/^'.  FiiORiCEPs.  Le  Botryocéphale 
Fleur  doit-il  former  un  genre  parti- 
culier composé  d'une  seule  espèce? 
Si  les  helniinthologisles  le  pensent 
ainsi,  on  pourrait  bien  lui  donner  le 
nom  d'Anthocéphale  que  Rudolphi 
avait  donné  au  genre  pour  lequelnous 
conservons  le  nom  de  Floiiceps. 

Quelques  autres  espèces  de  Botryo- 
céphales  douteuses  ont  été  mention- 
nées par  les  auteurs  qui  les  ont  nom- 
mées d'à  près  les  Poissons  où  elles  ont 
été  trouvées  ;  telles  sont  les  B.  Squati 
glaucl ,  Lophii  piscatorii,  Gadi  Mo- 
rhuœ, Gadi  collariœ,  Cepolœ  lube&ceii' 
/is,  Cobitis  barbatulœ  ,Salrnonis  Eriocis 
et  Satmonis  carpionls.         (l,am..x.) 

BOTRYOIDE.  Botryoldes.  echin. 
Nom  donné  à  un  groupe  d'Oursins 
pour  constituer  un  genre  qui  n'a  pas 
été  adopté  ;  ce  sont  des  Ananchites  de 
Lamarck.  /^.  ce  mot.         (lam..x.) 

BOTRYPUS.BOT.CBYPT.  (Richard.) 

F'.   BOTRYCHIUM. 

BOïRYS.  BOT.  PiiAN.  Espèce  des 
genres  Chénopode  et  Teucrunn.  y. 
ces  mots.  On  appelle  aussi  quelque- 
fois Botrys  du  Mexique  le  C/ienopo- 
diiim  A/nbrusioides,  L.  (b.) 

*  BOTRYTELLE.  Botrytella.  bot. 
CRYTT.  (  Céraiiilaires.  )  Genre  tel- 
lement remarquable  par  la  singula- 
rité de  sa  fructification ,  qu'on  ne  con- 
çoit guère  comment  un  observateur 
aussi  exact  que  Jjyngljyea  pu  regar- 
der l'espèce  qui  lui  sert  de  type  com- 
me une  slmj>le  variélé  de  1  un  fie  ses 
Ectocarpes.  Les  caractères  des  Botry— 
telles  consistent  :  en  des  filamcns  ra- 
meuXjCylindrlqucs, articulés,  par  sec- 
tions transverses ,  ayant  des  entre- 
nœuds qui  surpassent  de  beaucoup  eu 
longueur  leur  diamètre,  et  qui  sont 
quelquefois  munis  d'une  seule  macule 


426  BOT 

de  matière  colorante  ;  les  gemmes  ex- 
ternes, terminales  ou  latérales,  sessi- 
les   ou   substipitées,  sont  formées  de 
corpuscules  glomérulés  et  fort  serrés  , 
dépourvues  d'enveloppe  transparente 
et  d'involiicre.  Nous  citerons  comme 
exemple  du  genre  XeBotrytella  micro- 
mora  ,  N.  Ectocarjms  siliculosus  ,  B. 
Uvœformis,  Lyngb.  Tent.  p.i56.  pi. 
34.  D.  Cette  charmante  Plante  ma- 
line  est  remaïquable  par  les  petits 
glomérulés  verds  qui  la  caractérisent 
et  qui,  vus  au  microscope,  ont  l'as- 
pect le  plus  élégant.  (b.) 
BOTRYTIS.  BOT.  CRTPT.  {Mucédi- 
nées.)  Ce  genre  tel  que  Persoon  le  dé- 
finit dans    sa  Mycologie  européen- 
ne   renferme    plusieurs    genres   éta- 
blis par  Link  et   par  Nées ,  savoir  : 
Cladobotryum  ,  Virgaria  ,  Stadiyli- 
dium,  Keiticilium  et  Botrytis  propre- 
ment dit.  Cet  auteur  sépare  au  con- 
traire, sous  le  nom  de  Spicularia,  plu- 
sieurs des  espèces  qui  entraient  dans 
le  genre  Botrytis  de  son  SynopsisFun- 
gorum.  En  adoptant  cette  classifica- 
tion qui  nous  paraît  assez  naturelle  , 
le  genre  Botrytis  est  caractérisé  ainsi  : 
rdamens    droits  ,  très-rameux  ;  spo- 
rules  distinctes  et  isolées  les  unes  des 
a  utres,éparses  ou  rapprochées  en  verti- 
cilles  ou  en  sorte  de  corymbes  vers 
l'extrémité  des  filamens.Dansle  genre 
Spicularia  au  contraire,  les  sporules 
sont  réunies  en  petites  grappes  à  l'ex- 
trémité des  rameaux,  la  tige  est  pres- 
que simple  ,  seulement  divisée  à  son 
extrémité  en  quelques  branches  en 
ombelles. 

Cette  division,  quoique  assez  natu- 
relle ,  a  l'inconvénient  de  donner  un 
nouveau  nom  aux  espèces  qui  com- 
posaient primitivement  le  genre  Bo- 
trytis, tel  que  Micheli  {Nova  Gênera, 
t.  91  )  l'avait  établi,  toutes  les  es- 
pèces placées  par  ce  fondateur  dans  son 
genre,  rentrant  dans  les  Spiculaircs 
de  Persoon.  D'vm  autre  côté,  le  genre 
Botrytis,  tel  que  Persoon  le  consei^ve, 
renferme  presque  toutes  les  espèces 
rapportées  par  les  auteurs  modernes 
à  ce  genre. 

Ce  genre,  tel  que  Persoon  l'a  admis 
dans  sa  Mycologie  curopéerine,  rcn- 


BOT 

ferme  une  trentaine  d'espèces  toutes 
niicroscopiques ,  croissant  la  plupart 
sur  les  matières  en  fermentation,  sur 
lessubstances  pourries,  ou  sur  le  Bois 
et  les  Herbes  mortes  et  humides;  ob- 
servées au  microscope,  elles  forment 
de  petits  buissons  très-rameux  et  de 
forme  très-variée,  qui  permettent  d'y 
admettre  trois  sections.  La  première, 
ou  celle  des  Botiytis  proprement  dits , 
renferme  les  espèces  dont  les  rameaux 
sont  étalés  en  corymbes  ou  en  grappes; 
la  seconde  comprend  les  espèces  dont 
les  branches  sont  toutes  rediessées  , 
roides  et  presque  fastigiées  ;  ce  sont 
les  f^iigaria  de  Nées  ;  la  troisième  qui 
correspond  aux  genres  Stachylidium 
et  F'erticilium  du  même  auteur  ren- 
ferme les  espèces  dont  les  sporules 
sont  disposées  en  verticilles  autourdes 
rameaux. — On  peut  voir  de  très-bon- 
nes figures  de  plusieurs  espèces  de  ce 
genre  dans  Dittmar,  Champignons  de 
l'Allemagne, et  dans  Nées.Buuiard  en 
a  figuié  deux  espèces  dans  son  Her- 
bier de  la  France,  pi.  584,  fig.  6  ,  9. 
(ad.  b.) 

BOTSK.  BOT.  PHAN.  Syn.  lapon 
d'Angélique.  J^.  ce  mot.  (b.) 

BOTTAÏRIA.  POIS.  (Salvlani.)  Syn. 
de  Gade  Lotte.  (b.) 

BOTÏE.  POIS,  Syn.  de  Turbot  dans 
quelques  pays  du  Nord.  (b.) 

BOTTL  POIS.  Probablement  un 
double  emploi  de  Bolti.    K.  ce  mot. 

BOTTLE-HEAD  ou  BUDS-KOPS. 
MAM.  Syn.  d'Hypeioodon.  F'-  ce  mot. 

(AD..NS.) 

BOTTLENOSE.  ois.  Syn.  anglais 
du  Macareux  Moine  ,  ^lcaarctica,\j. 
V.  Macareux.  (dr..z.) 

BOTTO.  POIS.  (Risso.)  Le  Chabot 
sur  les  côtes  de  Nice.  V-  Cotte,  (b.) 

BOTTON  ou  BATTON.  bot.  phan. 
Nom  indien  d'une  Graminéedu  genre 
Panic,  d'après  Rumph.  (b.) 

BOTYS.  Botys.  ins.  Genre  de  l'or- 
dre des  Lépidoptères ,  famille  des 
Nocturnes,  tribu  des  Deltoïdes,  établi 
par  Latreille  (Règne  Animal  deCuv.) 
aux  dépens  des  Phalènes  géomètres  et 
des  Phalènes  pyrales  de  Linné ,  et 
ayant  pour  caractères  :  ailes  entières  , 
horizontales ,  formant  avec  le  corps 


BOT 

un  triangle  ou  la  figure  d'un  delta  ; 
les  quatre  palpes  découverts  ou  appa- 
rens,  avances  eu  forme  de  bec;  an- 
tenues  ordinairement  simples;  une 
trompe  distincte;  chenilles  à  seize 
pâtes,  se  logeant,  pour  la  plupart, 
entre  des  leuilles  qu'elles  plient  ou 
qu'elles  entortillent,  et  dont  elles  se 
ijourrissent.  La  treille  (/oc.  c//.)  réunit 
à  ce  genre  celui  des  Aglosscs. — Les 
Botys  sont  des  Lépidoptères  plus  re- 
marquables à  l'état  de  Chenille  qu'à 
celui  de  Papillon.  Réaumur,  Degéer, 
Geoffroy  nous  ont  fait  connaître  les 
mœurs  singulières  de  plusieurs  d'en- 
tre Hix  :  nous  citerons  ici  les  espèces 
qui  nous  paraîtront  les  plus  dignes 
d'attention. 

Le  BoTv.s  DELAGnAissE,P/ifl/ce/za 
jjtitguinalls  de  Linné,  se  trouve  dans 
l'intérieur  des  maisons  ;  sa  chenille 
n'est  pas  velue  et  offre  seulement 
quelques  poils  disséminés.  Réaumur 
(Méui.  Ins.  ï.  III.  p.  270  et  pi.  20. 
lig.  5-1 1)  a  décrit  et  ligure  cette  larve; 
il  l'a  rxomméii  fausse  Teigne  des  cuirs  ; 
elle  ronge  eu  efïet  ces  matières  ,  et 
aussi  celles  qui  sont  butyreuses  ou 
graisseuses.  De  même  que  la  fausse 
Teigne  de  la  cire  {Galleria  cereana)  , 
elle  se  fait  un  long  tuyau  qu'elle  atta- 
che contre  le  corps  qu'elle  ronge  jour- 
nellement ,  et  elle  le  recouvre  de 
grains  qui  ne  sont  presque  que  ses  ex- 
crémens.  Linné  assure  qu'on  l'a  ren- 
contrée dansl'estomacde  l'Homme, et 
qu'elle  occasione  des  accidens  très- 
làcheux. 

Le  BoTYS  DE  LA  Farike,  Phalœna 
farinàlis  de  Linné.  On  le  trouve  dans 
les  habitations  ;  sa  chenille  se  nour- 
rit de  farine. 

Le  BoTYs  QUEUE-JAUNE,  Phalène 
queue-jaune  de  Geoffroy,  Phalœna 
urticala  de  Linné.  Sa  chenille  plie  les 
feuillci  de  1  Ortie,  et  reste  neuf  mois 
sous  cette  formejdansl'espèce  decoque 
qu'elle  s'est  construite;  après  quoi, 
elle  se  transforme  en  nymphe. — On 
trouve  sur  la  même  Plante  la  Fhalœ- 
na  uerticalis  de  Linné  qui  appartient 
aussi  au  genre  Bol)  s. 

Les  autres  espèces  fréquentent  ha- 
bituellement les   lieux   aquatiques  à 


BOU  427 

l'état  de  chenilles,  viventdans  l'eau, 
et  sont  pourvues  du  même  genre 
d'industrie  que  les  précédentes.  On 
les  voit  conslyu!re,avecles  Plantes  qui 
leur  seiventdc  nourriture,des tuyaux 
dans  lesquels  elles  subissent  leurs 
métamorphoses.  Réaumur,  qui  a  eu 
occasion  d'observer  trois  espèces  de 
ces  larves  ,  leur  donne,  à  cause  de 
leurs  habitudes,  lenom  à'aquatiques. 
L'une  d'elles  ,  Phalœna  lemnata  de 
Linné  (Réaumur,  Ins.  t.  2.  pi.  02. 
fig.  i4,  i5),  fabrique  son  tuj'au  avec 
la  Lentille  d'eau.  Les  deux  autres 
se  nourrissent  des  feuilles  du  Pota- 
mogeton  natans.  Parmi  celles-ci ,  le 
Botjs  du  Potamogeton,  Phalœna  Po- 
tamogetun  de  Linné  ,  applique  ,  l'un 
contre  l'autre,  deux  morceaux  égaux 
de  feuilles  de  cette  Plante,  et  fixe  sa 
coque  entre  les  portions  de  feuilles 
qu'elle  a  découpées  (Réaumur,  loc. 
cit.  pi.  02.  lig.  11).  La  seconde  fait 
une  enveloppe  plus  inégulière  et 
composée  de  portions  de  feuilles  plus 
petites.  Réaumurn'a  pas  observé  celte 
larve  à  l'état  d'Insecte  parfait. 

Degéer  (Ins.  T.  i.  pi.  07.  fig.  2,  4, 
12,  16,  17,  18)  a  représenté  un  Botys 
dont  la  larve  également  aquatique  se 
nourrit  des  feuilles  du  Stratiotes.  Le 
Lépidoptère  qui  en  provient  est  la 
P/ialœnastratiotaàe  Linné. Cet  auteur 
a  décrit  plusieurs  Phalènes  sous  les 
noms  de  purpuralis ,  sulphuialis,  pa- 
ludata  ,  ny mpheala  ,  furjicalis,  etc. , 
qui  appartiennent  au   genre    Botys. 

(aud.) 

BOU.  EOT.  PHAN.  S}^.  de  Figuier 
sauvage  dans  quelques  parties  du  midi 
de  la  France.  (u.) 

BOUARINA.  OIS.  Syn.  de  la  Berge- 
ronnette jaune  ,Motacilla  Boarula, L. 
en  Piémont.  P'.  Bergeronnette, 

(DR..Z.) 

BOUATIouBOUHATI.BOT.  phan. 
On  connaît  sous  ce  nom  ,  à  Amboine  , 
les  fruits  du  genre  Soulamea  de  Lai— 
marck.  f^.  SoulamÉE.  (a.  r.) 

BOUBACH.  MAM.  Même  chose  que 
Bobac.  f^.  ce  mot.  (b.) 

BOUBIE.  OIS.  F.  BooBY.  Cuvler 
(Règne  Anim.  T.  i.  p.  52.5)  a  formé 
sous  ce  nom  un  sous-treurc  des  Fous 


4i28  BOU 

dans  le  genre  Pélican.  Il  répond  au 
Djspor us  à'IWiger.  (b.) 

BOUBIL.  OIS.  Même  chose  que  Ba- 
niahbou.  P'.  ce  mot.  (b.) 

BOUBOU.  OIS.  (Levaillant.)  Espèce 
du  genre  Pie-Grièche  ,  figurée  pi.  68 
des  Oiseaux  d'Afrique.  Cette  espèce, 
ainsi  que  plusieurs  autres,  se  rappro- 
chent tellement  des  Merles ,  qu'il  est 
difficile  de  trancher  les  limites  des  deux 
genres  ;  néanmoins  Cuvier  laisse  le 
Boubou  paimi  les  Pies-Grièches.  F". 
ce  mot.  (DR..Z.) 

BOUBOUT  ou  BOULBOUL.  ois. 
Syn.  vulgaire  de  la  Huppe  ,  Upupa 
£/t;o/>s,  L. /^.  Huppe.  (dr..z.) 

BOUC.  MAM.  Mâle  de  la  Chèvre,  r. 
ce  mot.  —  On  a  étendu  ce  nom  à  plu- 
sieurs autres  Animaux,  d'après  les  rap- 
ports qu'on  a  cru  découvrir  entre  eux 
et  le  Bouc.  Ainsi  l'on  appelle  : 

Bouc  d'Afrique  ,  la  Chèvre  naine. 
Bouc  DES  BOIS  ,  l'Autilope  sylvati- 
que  et  celle  de  Sumatra,  etc.  (b.) 

BOUC.  POIS.  Quelques  pêcheurs 
nomment  ainsi  le  Boulerot  et  la  Men- 
dole  ,  à  cause  de  la  médiocrité  et  de  la 
mauvaise  odeur  de  leur  chair.       (b  ) 
BOUC  AGE.  Phnpinella.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Ombellifères , 
dans  lequel  on  observe  :  en  général  ni 
involucre  ni  involucelle  ;  un  calice  ter- 
miné par  un  bord  entier  ;  cinq  pétales 
recourbés  en  cœur  et  à  peu  près  égaux; 
deux  stigmates  globuleux  ;  vm  fruit 
ovoïde-oblong,  marqué  de  trois  côtes 
longitudinales  sur  chacune  de  ses  fa- 
ces ;  les  feuilles  sont  ailées.  Dans  le 
Pimpiiiella  dissecia  ,  elles  sont  toutes 
semblables,  et  leurs  folioles  présentent 
toutes  des  lobes  profonds  et  presque 
linéaires.  Les  folioles  des  feuilles  in- 
férieures des  P.  Saxifraga  et  magna 
sont  ovales  ou  arrondies  et  simplement 
dentées  ,   et  les   feuilles    supérieures 
simples  et  linéaires  dans  le  premier, 
plnnatifidesou  incisées  dans  le  second. 
Le  P.  dioica  se  dislingue ,  connue  son 
nom  l'indique,  par  la  présence  de  sexes 
diflférens  sur  dilTérens  pieds.  Outi'e  les 
quatre  espèces  précédentes  et  qui  sont 
indigènes ,  on  en  compte  douze  autres 
environ ,  originaires  de  diverses  con- 
trées ,  et  parmi  lesquelles  nous  indi- 


BOU 

querons  le  P.  Tragium  ,  formant  un 
genre  à  part  dans  quelques  ouvrages , 
et  offrant ,  ainsi  que  plusieurs  autres  , 
un  fruit  velu  ;  et  le  P.  ylnisurn ,  qui 
fournit  les  graines  si  connues  et  usitées 
sous  le  nom  d'Anis  ,  dont  l'ombellule 
est  munie  d'un  involucelle  mono- 
phylle ,  et  d'après  lequel  un  genre  a 
été  établi  par  Adanson  et  par  Gaert- 
ner.  F".  Anis.  (a.  d.  j.) 

BOUCARDE.  MOLL.  V.  Bucarde 

et  CoEUR-DE-BoEUF. 

BOUCARDIÏES.  moll.  foss.  Dé- 
nomination fréquemment  employée 
dans  les  anciens  ouvrages  de  litholo- 
gie ,  et  même  dans  quelques  ouvrages 
modernes.  On  désignait  sous  ce  nom 
une  foule  de  Moules  ou  noyaux  de  Co- 
quilles bivalves  ,  pétrifiés  ,  de  genres 
très-difféi'ens ,  surtout  d'Isocardes,  de 
Bucardes,  d'Arches, etc.,  dont  les  som- 
mets sontécartés.  /^.Bucardites.  (f.) 

BOUCCANÈGRE.  pois.  (Plumier.) 
Syu.  de  Pagel  aux  Antilles.  (b.) 

BOUCCO-ROUGE.  pois.  (RIsso.) 

Syn.  de  Spare  Gros-OEil  de  Lacépède, 

sur  la  côte  de  Nice.  J^.  Dentex.    (b,) 

BOUCHAGE.BOT.PHAN.  Même  chose 

que  Boucage.  V.  ce  mot.    (a.  d.  j.) 

BOUCHAOMIBI  ou  BOUCOMIBI. 
BOT.  PHAN.  Noms  caraïbes  d'un  Bi- 
^«o«m,  appelé  aussi  Lianeà  Crabe. (b.) 

BOUCHARI  ou  POUCHARI.  ois. 
Syn.  vulgaire  de  la  Pie-Grièche  grise. 
La/dus  Excubltor,  L.  /^.  Pie-Griè- 

CIIE.  (DR..Z.) 

BOUCHE.  zooL.  Orifice  générale- 
ment antérieur  ,  par  lequel  les  Ani- 
maux prennent  leur  novuriture,  et  qui 
s'étend  par  un  canal  dans  l'intérieur 
du  corps  oîi  s'opère  la  nuti'itlon  ;  ce 
qui  est  le  contraire  de  la  manière  dont 
cette  nutrition  a  lieu  dans  lesVégétaux 
qui  reçoivent  leurs  alimens  par  des 
pores  extérieurs  et  nombreux.  La  Bou- 
che varie  prodigieusement  dans  les 
Animaux  ,  et  son  appareil  semble  dé- 
terminer le  mode  d'existence  de  ceux- 
ci.  Elle  est  toujours  transversale  chez 
les  créatures  d'ordres  élevés  dans  l'é- 
chelle de  l'organisation  ,  c'est-à-dire 
danslcs  Animauxqui  ontlesangrouge 
et  un  squelette  articulé  osseux  ;  chez 


BOU 

eux  la  mâchoire  inférieure  seule  est 
léellemcnt  mobile  ,  et  la  plupart  ont 
des  dents  ou  du  moins  les  rudimcns 
d'un  système  dcnuirc  que  GeollVoy 
de  Saint-Hllaire  a  démontré  exister 
jusque  dans  les  Oiseaux.  Le  plicno- 
mèuc  lopins  ONtraordinairo  que  prc- 
scnle  la  Bouche  dans  les  Animaux 
appartenant  aux  premières  classes,  est 
la  métamorphose  qu'elle  subit  dans 
les  Batraciens  oii  le  Têtard  présente 
une  sorte  de  bec  dans  lequel  existent, 
d'abonl  à  peine  ruilimcntairtnicut  , 
les  pièces  (uii  constituent  la  Bouche 
de  rAnimal  parlait.  Chez  les  Mollus- 
ques ,  cette  BoucUe  présente  des  va- 
riations étonnantes  ;  il  en  est  qui  en 
ont  plusieurs  ;  quelques  Infusoiresen 
paraissent  manquer.  V.  Anim\l  , 
Bec,  Dents  et  Nutrition.  (iî.) 

— Dans  les  Animaux  articulés  et 
à  PIEDS  ABTICU1.ÉS  ,  les  orgaues  de  la 
manducation  oiVrcnt  une  telle  variété 
de  formes  et  de  combinaisons ,  jouent 
lin  rôle  si  important  dans  leur  écono- 
mie et  leurs  habitudes  ,  fournissent 
tant  de  secours  à  la  méthode,que,pour 
développer  ce  sujet  avec  une  éten- 
due convenable  ,  il  est  nécessaire 
de  le  détacher  de  l'article  général 
dont  il  fait  naturellement  partie , 
celui  d'ENToMOLOGiE.  Quelques  ob- 
servations sur  l'application  du  mot 
Bouche  ,  sur  la  variété  de  composi- 
tion de  celle  des  Animaux  précités , 
l'explication   des   diflérences  pnnci- 

Êales  quelle  nous  présente  ou  le  ta- 
leau  des  modifications  essentielles 
de  son  type  organique  ,  l'utililé  de 
l'emploi  de  ces  considérations,  voilà 
ce  que  nous  exposerons  successive- 
ment dans  cet  article. 

Ptelalivement  aux  Animaux  pourvus 
d'une  tête  elparticulièrementauxVer- 
tébrés,ilcstévidcntque  le  mot  de  Bou- 
che s'applique  toujours  et  exclusive- 
ment à  un  euscuiblc  de  parties  situées 
extérieurement  à  rentrée  du  canal  in- 
testinal et  opérant  dii-ectement  la  dé- 
glutition des  substances  alimentaires; 
mais  lorsqu  il  s'agit  d'Animaux  acé- 
phales ou  dont  la  tète  est  très-i:npar- 
taite  ,  comme  des  Annelides  ,  des  Vers 
et  des  Radiaires,  celte  application  , 


BOU  429 

quant  à  la  correspondance  des  parties, 
n'est  plus  la  même;  car  ici ,  tantôt  le 
pharynx  et  ses  bords,  ou  cette  ouver- 
ture avec  ses  appendices  ,  tantôt  les 
Iiarois internes  de  l'œsophage,  ou  bien 
es  dents  dont  elles  sont  garnies  et  le 
suçoir  rétractile  qu'il  renferme  ,  ont 
reçu  indistinctement  le  nom  de  Bou- 
che. Ces  pièces  dures  et  internes  du 
canal  intestinal,  et  qui,  dans  les  Crus- 
tacés décapodes  ,  nous  paraissent  être 
représentées  par  les  dents  de  leur  es- 
tomac ,  ont  quelquefois  ,  comme  dans 
les  Néréides,  été  assimilées  à  des  mâ- 
choires.  Les   Animaux  désignés  par 
Linné  sous  le  nom  d'Insectes    ayant 
tous  une  têle,  il  ne  peut  y  avoir  d'é- 
quivoque à  l'égard  de  l'acception  du 
mot  Bouche.  Nous  remarquerons  ce- 
pendant que  le  suçoir  des  larves  des 
dernières  familles  de  Diptères  étant 
entièrement    intérieur  ,    lorsqu'elles 
n'en  font  pas  usage  ,  ces  Animaux  se 
rapprochent  singulièrement,  sous  ce 
point  de  vue  ,  des  Vers  intestinaux. 
Déjà  même   dans  l'Hipiiobosque  du 
Mouton  en  état  parfait,  la  portion  in- 
férieure du  suçoir  est  tout-à-fait  ca- 
chée par  la  membrane  fermant  la  ca- 
vité l)uccale  ,  et   cette   mendiiaue  se 
prolonge  jusque  sur  la  poitrine.   On 
sent  que  l'appareil  masticatoire  des 
Insectes  doit  être  approprié  à  leur  ma- 
nière de  vivre ,  à  la  nature  de  leurs  ali- 
mens ,  et  varier  ainsi  dans  son  mode 
de   structure.   L'observation  vient  à 
l'appui  de  cette  idée  à  priori ,  et  il  ne 
faut  pas  avoir  un  œil  bien  exercé  pour 
découvrir    qu'un    Scarabée,    qu'une 
Sauterelle  ,   qu'une   Abeille  ,  qu'une 
Cigale,  qu'une  Mouche,  etc.  ,  ont, 
sous  ce  rapport ,  une  organisation  très- 
différente,  du  moins  quant  aux  formes 
et  à  la  disposition  de  ses  parties  cons- 
titutives :  aussi  les  traces  des  princi- 
pales distinctions  que  l'on  peut  établir 
à  cet  égard  existent- elles  dans   les 
écrits  des  premiers  naturalistes.  Selon 
eux  ,  plusieurs  Insectes  ont  des  dents  , 
mais  nullement   semblables  à  celles 
des  Animaux  vertébrés  j  d'autres  ont 
une  espèce  de  langue,  tantôt  courte, 
tantôt  allongée  en  manière  de  trompe  ; 
quelquefois  même  cette  trompe  est  ol- 


43o 


BOU 


fensivG  ,  comme  dans  les  Cousins,  les 
Taons  ,  etc.  :  on  la  compare  alors  à  un 
aiguillon  ou  au  dard  de  rextrcmité 
postérieur  du  corps  des  Abeilles  ,  des 
Guêpes  ,  etc.  L'usage  du  microscope 
et  le  désir  d'approfondir  l'étude  de 
l'organisation  animale  nous  ont  pro- 
cuié  ,  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle 
et  au  commencement  du  suivant ,  des 
connaissances  délailléeset  très-exactes 
sur  la  Bouche  de  divers  Insectes  ;  té- 
moins les  ouvrages  de  Lecuw^enhoek  , 
de  S^A^^mmerdam  ,  de  Réaumur ,  etc. 
Scopoli  et  Degéer  géaéralisèrent  da- 
vantage ces  observations,  et  le  premier 
s'en  servit  même  pour  caractériser  les 
genres  de  l'ordre  des  Hyménoptères 
et  de  celui  des  Diptères.  Mais  c'est  à 
l'un  des  plus  célèbres  disciples  de  Lin- 
né ,  à  Jean-Chrétien  Fabricius ,  que 
l'on  doit  la  première  théorie  générale 
des  organes  de  la  manducation  des  In- 
sectes ,  et  son  application  à  tout  l'en- 
semble de  l'entomologie.  Nous  allons 
exposer  les  fondemens  de  son  système, 
ou  les  bases  sur  lesquelles  il  repose. 

«  Les  matières  alimentaires  de  ces 
Animaux  sont,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit  ailleurs  (Nouv.  Dict.  d'Hist.  na- 
-tur.,  seconde  édit.),  concrètes  ou  tkii- 
des  ;  les  instrumcns  qui  sont  destinés 
à  agir  sur  elles,  pour  le  but  de  la  nu- 
trition, doivent  donc  être  construits 
sur  des  modèles  différens  et  appropriés 
à  leur  usage.  Aussi ,  parmi  les  Ani- 
maux dont  nous  traitons  ,  les  uns  ont 
une  bouche  qui ,  par  la  forme  et  la  na- 
ture de  ses  organes  ,  anuonce  au  pre- 
mier coup-d'œil  qu'ils  déchirent  ou 
broient  les  corps  dont  ils  se  nourris- 
sent ;  et  de-là  les  noms  de  Broyeurs  ou 
àe  Dentés  sous  lesquels  on  les  désigne. 
La  Bouche  des  autres  a  tantôt  la  figure 
d'un  tube  ou  d'un  bec ,  et  tantôt  celle 
d'une  trompe  ou  d'une  sorte  de  lan- 
gue très-déliée  et  roulée  en  spirale  sur 
elle-même. On  conçoit  que  ce  mode  de 
structure  ne  peut  convenir  qu'à  des 
Animaux  vivant  de  substances  liqui- 
des, ou  dont  les  parties  ont  peu  d'ad- 
hérence entre  elles  ;  ce  sont  les  Su- 
ceurs ou  les  Edentés.  »  Quelle  que  soit 
la  composition  de  la  Bouche,  c'est  tou- 
jours   csscnlicllcmeut  à  l'un  de  ces 


BOU 

deux  types  que  cette  Bouche  se  rap- 
porte, ou  pour  l'une  de  ces  deux  des- 
tinations qu'elle  a  été  formée. 

Jusqu'à  l'époque  (i8i4)  oiiSavigny 
a  publié  le  fruit  de  ses  belles  recher- 
ches sur  l'analyse  des  parties  de  la 
Bouche  des  Condylopes  ou  des  Ani- 
maux articulés  et  à  pieds  articulés, 
aucun  naturaliste  n'avait  essayé  de 
montrer  les  relations  de  ces  parties  , 
d'en  suivre  les  modifications  et  de  les 
coordonner  au  même  plan.  Quelques- 
uns  de  ces  organes  n'avaient  pas  été 
observés  avec  assez  d'exactitude;  il  en 
existaitd'autres  qu'on  n'avaitpas  aper- 
çus ou  dont  on  n'avait  point  fait  men- 
tion. On  nous  permettra  cependant 
de  revendiquer  l'idée  de  comparer  les 
parties  de  la  Bouche  des  Insectes  su- 
ceurs avec  celles  de  la  Bouche  des  In- 
sectes broyeurs  ,  et  cette  justice  nous 
à  été  rendue  par  Lamarck  ,  dans  son 
rapport  sur  le  travail  de  Savigny,  ain- 
si qu'il  résulte  delà  citation  expresse 
de  divers  passages  de  nos  écrits. 

Savigny  partage  les  Insectes  en  deux 
coupes  :  les  Hexapodes  ou  ceux  qui 
n'ont  que  six  pieds  ,  et  les  yJpiropodes 
ou  ceux  qui  en  ont  un  plus  grand 
nombre.  Suivant  lui ,  la  Bouche  des 
derniers  formerait  deux  types  propres 
et  distincts  de  celui  de  la  Bouche  des 
Hexapodes.  Ne  nous  occupons  d'abord 
que  de  celle  des  Hexapodes  polymor- 
phes ousubissantdcs  métamorphoses, 
c'est-à-dire  des  Insectes  proprement 
dits  ,  d'après  la  méthode  de  LamaVck, 
et  considérons  cette  Bouche  d'abord 
dans  les  Insectes  broyeurs.  Elle  se 
compose ,  i°  de  deux  lèvres  opposées  ; 
l'une  supérieure,  fixée  horizontale- 
ment au  bord  antérieur  de  la  tête,  et 
l'autre  inférieure ,  fermant  en  dessous 
la  cavité  buccale  ;  2"  de  quatre  autres 
pièces  mobiles  et  opposées  par  paires  , 
et  formant  des  espèces  de  mâclioires. 
Lesdeuxsupérieures  sont  insérées  sur 
les  côtés  de  la  tête  ,  souvent  recou- 
vertes en  partie  par  la  lèvre  supé- 
rieure, d'une  seule  pièce  ou  sans  ar- 
ticulations, ordinairement  très-dures 
et  cornées,  parfaitement  transverses, 
dépourvues  de  tout  appendice  arti- 
culé, et  ressemblant  à  une  dent  forte  , 


BOU 

qui ,  par  la  diversité  de  ses  formes  et 
des  dentelures  ,  représente  celles  que, 
dans  les  Animiuix  vcrtcbitîs  ,  on  a  dé- 
signées sous  les  noms  de  ianiaires,d'iu- 
cisivcset  de  molaires.  Les  deux  autres 
mâchoires  naissent  de  la  partie  infé- 
rieure et  interne  de  la  cavité  buccale, 
près  de  l'origine  de  la  lèvre  inférieure, 
cl  adhèrent  à  leurs  points  d'inser- 
tion avec  les  côtes  de  la  portion  mcm- 
hraneuse  ,  levêtant  sa  face  interne  ou 
l'antérieure.  Elles  se  dirigent  d'abord 
obliquement  et  en  arrière,  puis  pré- 
sentent une  articulation  et  un  coude  ; 
remontent  ensuite  longitudinalenumt, 
mais  en  se  rapprochant  l'une  de  l'au- 
tre ou  en  convergeant;  olfrent  près  du 
bout  et  sur  son  côté  extérieur  un  petit 
blet  articulé,  appelé  palpe  ou  antcn- 
mile,  et  se  terminent  ordinairement 
par  une  portion  plus  membraneuse, 
distinguée  de  la  tige  par  une  articu- 
lation et  souvent  garnie  de  poils  et  de 
cils;  très-souvent  encore  la  même  ex- 
trémité fait  inférieuiement  une  saillie 
en  manière  de  Jobe  aigu  ou  do  dent. 
Dans  plusieursmême ,  comme  dans  les 
Coléoptères  carnassiers  ,  les  Orthop- 
tères ,  les  Termes ,  etc. ,  cette  portion 
terminale  et  interne  de  la  mâchoire 
s'assimile  ,  à  raison  de  sa  consistance 
ccailleuse  ,  de  sa  grandeur, du  crochet 
ou  de  l'onglet  de  sou  extrémité  ,  et 
quelquefois  même  de  ses  dentelures, 
aux  mâchoires  précédentes;  alors  la 
pièce  terminale  extérieure  prend  une 
forme  particulière  :  tantôt ,  ainsi  que 
dans  les  Orthoptères,  elle  s'est  agran- 
die ,  et  voûtée  inférieurcment  elle  de- 
vient pour  l'autre  une  sorte  de  demi- 
gaine  ,  en  forme  de  petit  casque  ou  de 
galète,  galea;  tantôt,  comme  dans 
les  Coléoptères  carnassiers  ,  elle  est 
transformée  en  un  palpe  très-court , 
de  deux  articles,  et  couché  sur  le  dos 
du  sommet  de  la  mâchoiie  ;  diverses 
sutuiesou  iujpressions  semblent  in- 
diquer que  ces  mâchoires  sont  une 
réunion  de  plusieurs  pièces  intime- 
ment réunies.  Ces  caractères  les  dis- 
tinguent éminemment  des  mâchoires 
kupérieures ,  et  l'on  est  convenu  d'ap- 
peler celles-ci  mandibules  ,  tiiaiicii- 
7)ula.  Lorsqu'il  y  a  deux  palpes  ,  l'un 


BOU  43i 

est  le  palpe  maxillaire  extérieur,  et 
l'autre  le  palpe  maxillaire  interne.  La 
lèvre  supérieure  consiste  simplement 
en  une  pièce  plate ,  le  plus  souvent 
coriace  ou  presque  membraneuse,  or- 
dinairement exténeure  ou  découverte, 
carréeoudemi-ciiculaiie,  soit  entière, 
soit  échancrée  ou  bifide,  ettenant  au 
bord  antérieur  de  la  tète  au  moyen 
d'une  très-courte  articulation.  Depuis 
Fabricius,  on  la  dislingue  par  la  dé- 
nomination de  labre,  labrurn.  Mais  la 
lèvre  inférieure,  ou  plus  simplement 
la  lèvre ,  labium ,  glossaiiuni ,  est  bien 
autreiucntcomposée;elle  représente  en 
quelque  sorte  deux  des  mâchoires  pré- 
cédentes ,  mais  réunies  ,  par  leur  côlc 
interne , avec  des  proportions  pi  us  cour- 
tes et  plus  lai'ges,  portant  deux  palpes 
plus  petits  que  les  maxillaiies,  et  sou- 
vent recouvertes  en  grande  partie  par 
une  dilatation,  en  forme  de  bouclier, 
de  la  portion  coriace  ou  cornée  et  an- 
térieure de  la  base ,  partie  que  nous 
avions  d'abord  distinguée  sous  le  nom 
de  ganache,  mais  que  l'on  appelle  au- 
jourd'hui menton,  me/i/u/n(  labium ^ 
Fab.).  La  portion  découverte  de  la  lè- 
vre, ou  celle  qui  dépasse  son  support, 
forme  la  langue  lte,//^///a. Dans  un  ti'ès- 
grand  nombre  d'Lisectes  broy'eurs,  à 
chaque  côté  antérieur  de  cette  lan- 
guette, est  adossée  une  petite  pièce  en 
manière  de  support  ou  tl'articie  ,  pre- 
nant naissance  un  peu  au-dessus  du 
pharynx  ,  et  teiininée  par  un  appen- 
dice saillant,  oïdinairement  létréci 
en  pointe  ,  et  formant  une  sorte  d  o- 
reillette  :  ce  sont  les  paraglosses  , 
paraglussa ,  de  quelques  auteurs, 
et  qui,  selon  nous  ,  paraissent  repré- 
senter la  langue  des  Vertébrés.  Les 
palpes  sont  insérés  sur  les  côtes  an- 
térieurs de  la  languette,  et  distingués 
des  autres  par  la  dénomination  de  la- 
biaux. Ils  n'ont  jamais  plus  de  quatre 
articles,  tandis  que  les  maxillaires  ex-? 
téiieurs  en  ont  communément  de 
quatre  à  six.  Dans  quelques  Insocles , 
tels  que  les  Orthoptères  ,  les  Libel- 
lules, la  portion  membraneuse  qui 
garnit  la  face  antérieure  ou  interne  de 
la  languette,  est  épaissie  et  dilatée  pi  es 
de  sou  milieu,    sous  lu  forme  d'une 


43i2 


BOU 


petite  langue  ou  de  palais  ,  et  divisée 
souvent  dans  son  milieu  par  un  sil- 
lon. Cette  langue  lient  probablement 
lieu  des  paiaglosses  ;  car  alors  ces  der- 
nières parties  manquent  ou  du  moins 
sont  méconnaissables.  Immédiate- 
ment à  la  racine  antérieure  de  la  lan- 
guette et  un  peu  plus  bas  que  l'entre- 
cîeux  des  mandibules ,  est  situé  le  pha- 
rynx. Dans  plusieurs  Hyménoptères  , 
cette  entrée  de  l'œsophage  s'ouvre  et 
se  ferme  au  moyen  d'un  appendice, 
déjà  observé  par  Réaumur  relative- 
ment aux  Bourdons,  que  nous  avions 
aussi  remarqué  dans  les  Guêpes  ,  en 
le  prenant  pour  le  labre  (  Gêner. 
Crust.  et  Iiisect.  )  ,  auquel  Savigny 
a  depuis  donné  une  attention  parti- 
culière ,  et  qu'il  nomme  éplpharjnx 
ou  épiglosse ,  mais  qud  serait  plus 
simple  d'appeler  sous-labre ,  parce 
qu'il  est  inséré  sous  le  bord  anté- 
rieur et  supérieur  de  la  tète  ,  immé- 
diatement après  l'origine  du  labre. 
Il  est  i'ormé  de  deux  pièces  aplaties, 
«.■ntièiemcnt  ou  en  grande  partie 
membraneuses  ,  appliquées  l'une  sur 
l'autre  ,  triangulaires ,  et  dont  la  su- 
périeure, plus  avancée  et  carénée  lon- 
gitudinalcment  au  milieu  de  sa  face 
inférieure ,  se  termine  en  pointe  re- 
courbée, ou  bien,  comme  dans  les 
Guêpes ,  en  manière  de  languette 
coriace  et  velue  sur  ses  bords.  Ici 
même  ,  imuiédiatement  au-dessous 
de  l'autre  pièce  ,  l'on  en  aperçoit  une 
autre,  mais  très-courte  ,  en  forme  de 
lame  coriace  ,  transverse  et  linéaire  ; 
mais  ce  n'est  peut-être  qu'un  renfor- 
ceuient  de  la  base  de  la  pièce  précé- 
dente. Il  serait  étrange  que  l'épipha- 
rynx  fût  exlusiveinent  propre  à  ces 
Hyménoptères;  nous  présumons  des- 
lors  que  dans  les  autres  Insectes 
Broyeurs,  notamment  Iss Coléoptères, 
il  est  représenté  par  la  meuibrane  qui 
revêt  la  portion  correspondante  de  la 
tête.  Suivant  Saviguy  ,  dans  quelques 
genres  ,  principalement  les  Eucères  , 
le  bord  inférieur  du  pharynx  produit 
nu  autre  appendice  plus  solide  que  le 
précédent,  s'emboîtant  avec  lui,  et 
qu'il  désigne  sous  le  nom  de  langue 
ou  à'hjpopharynx.  Il  est  possible  que 


BOU 

ce  soit  la  pièce  inférieure  de  l'épipha- 
rynx  ;  mais  ce  profond  observateur 
n'étant  entré  ,  à  celégard  ,  dans  aucun 
détail ,  et  n'ayant  point  figuré  ces  par- 
ties ,  du  moins  quant  aux  Hyménop- 
tères, nous  ne  pouvons  rien  afllrmcr  ac 
positif.  Si  notre  application  à  l'égard 
de  l'hypopharynx  est  j  uste ,  cette  pièce 
serait  située  en  avant  du  pharyn^t  et 
lui  formerait  comme  une  espèce  de 
second  opercule  ;  mais  alors  elle  ne 
répondrait  plus  à  la  pièce  que  cet  au- 
teur désigne  de  la  même  manière 
dans  l'explication  des  figures  de  son 
Mémoire  ,  relatives  à  quelques  Hé- 
miptères et  à  une  espèce  de  Diptère 
du  genre  des  Taons  ,  puisqu'elle  est 
insérée  en  arrière  du  pharynx.  Nous 
croirons  plutôt  que  celle-ci  est  l'ana- 
logue des  paraglosses  ,  et  avec  d'au- 
tant plus  de  vi'aiscmblance  que  ,  dans 
les  Cigales,  ce  prétendu  hypopharynx 
est  composé  de  deux  pièces  longues  , 
subulées,  contiguës  et  presque  sem- 
blables aux  paraglosses  d'un  grand 
nombre  d'Hyménoptères;  peut-être 
encore  remplacerait-elle  cette  partie 
en  forme  de  langue ,  propre  alix  Or- 
thoptères et  à  d'autres  Insectes,  etdont 
)  ai  parlé  plus  ha  ut. Telles  sont  les  par- 
ties quicomposenllaBouchedes  Insec- 
tesbroyeurs,  sansen  exclure  même  les 
Hyménoptères.  Quoique  ces  derniers 
s'éloignent  des  autres  par  l'allonge- 
ment de  leurs  mâchoires  et  de  leur  lè- 
vre inférieure  ,  la  forme  valvulaire  de 
ces  mâchoires,  leur  appareil  mastica- 
toire ne  diffère  pas  néanmoins  essen- 
tiellement de  celui  des  autres  Insectes 
broyeurs. Jusqu'à  ce  que  Savigny  nous 
en  ait  fourni  la  preuve,  nous  ne  pou- 
vons admettre  avec  lui  que  l'un  des 
caractères  principaux  des  Hyménop- 
tères est  de  ne  pas  avoir  de  menton 
proprement  dit.  Ces  Insectes  néan- 
moins s'éloignent  déjà  notablement 
des  Broyeurs,  en  ce  que  leurs  mâchoi- 
res engainant  longitudinalement  les 
côtés  de  la  lèvre,  ces  parties  sont  réu- 
nies en  un  faisceau  ,  et  composent 
ainsi  un  corps  tubulaire  ou  une 
trompe,  prumuscis,  servant  de  su- 
çoir ,  puisque  les  substances  alimen- 
taires, ordinairement  molles  ou  li- 


BOU 

quidcs  ,  passent  entre  les  mâchoires 
et  la  lèvre  ,  et  arrivent  au  pharynx 
par  la  pression  qu'exercent  successi- 
vement sur  cette  dernière  pièce  les 
deux  autres  :  aussi  ces  Insectes  sont- 
ils  des  demi-Suçeurs.  Plusieurs  Co- 
léoptères, il  est  vrai,  tels  que  les 
Rhinchophores  et  les  Panorpates 
parmi  les  Nëvroplèrcs  ,  ont  aussi  une 
espèce  de  trompe  (  promusoau  ,  pro~ 
rostrum)  ;  mais  elle  u'est  formée  que 
par  un  prolongement  de  la  partie  an- 
térieure de  la  tète,  et  les  organes  de 
la  manducation,  situés  au  bout ,  ne 
diffèrent  point,  quanta  leur  stiuc- 
tureetleurdisposition.de  ceux  des 
autres  Insectes  broyeurs  j  ils  sont  seu- 
lement ,  proportions  gardées  ,  beau- 
coup plus  petits.  Nous  ajouterons  que 
la  lèvre  inltrieure  des  Hyménoptères 
est  généralement  mobdeVlès  sa  base, 
amsi  que  la  pièce  correspondante  dé 
la  bouche  des  Suceurs. 

Nous  venons  de  voir  que  dans  les 
Hyménoptères    les    mâchoires   et    la 
lèvre  ,  réunies  longitudinalement  en 
manière  de  faisceau ,    formaient  une 
trompe  mobile  à  son   origine ,  ayant 
au  centre  de  cette  base  le  pharynx. 
Un  rapprochement  semblable  et  une 
disposition     pareillement     tubuleuse 
des  parties  de  la  bouche  ,  ou  de  quel- 
ques-unes d'entre  elles,  caractérisent 
aussi  les  Insectes  suceurs.    Mais   ici 
les  organes  de  la  manducation  sem- 
blent ,   au  premier  aperçu  ,    n'avoir 
avec  les  précédens  que  des  rapports 
très-éloignés  ou  même  en  dillerer  to- 
talement. Les  parties  que  l'on  prend 
pour  les   analogues   des  mâchoires  , 
souvent   même  celles   qui   représen- 
tent les  mandibules,  sont  fixes  et  im- 
mobiles, soit  entièrement,  soit  vers 
leur  base  (jusqu'à  l'origine  des  palpes 
a  1  égard  des  mâchoires  ) ,  et  lorsque 
1  autre  partie  ou  la  terminale  est  mo- 
bile ,  celle-ci  est  longue  ,  étroite,  li- 
néaire ,  soit  en  foi  lue  de  fil  ou  de  soie 
soit  en  forme  de  lame  écuilleuse  ,  lan- 
céolée ou  subulée  ,  propre  à  piquer  , 
et  imitant  ainsi  un  dard  ou  une  lamé 
de  lancette.  Le  pharynx  est  le  point 
cential  autour  duquel    les   portions 
terminales  et  mobiles  de  ces  oiganes 

TOME   II. 


BOU  453 

se  rapprochent  en  manière  de  tube 
et  ou  commence  leur  jeu.  Tantôt  la 
lèvre  iriféricure  ,  réunie  avec  la  por- 
tion inférieure  des  mâchoires  et  fixe 
comme  elle,  ferme  la  cavité  buccale 
et  les  mâchoires  constituent  alors  une 
sorte    de   langue  roulée  en    spirale, 
lantot  elle  se  prolonge  beaucoup  et 
se  convertit  en    un  tube  articulé  ou 
en    une   trompe  coudée  et   terminée 
ordinairement  par  deux  lèvres   sus- 
ceptibles de  se  dilater.  Ici,  dans  l'un 
et  1  autre    cas,   elle  sert  de   gaîne  ù 
des  pièces  toujours  écaiUeuses  et  fo- 
rantes ,    en  forme  de  soie  ou  de  lan- 
cette    représentant   dautrcs    parties 
de  la  Bouche,  souvent  même  le  labre 
Mue  quefois  cette  gaine  (  7^^/e.r  )  est 
bivalve,  mais     en  général,  elle  est 
d  une  seule  pièce,  repliée  latéralement 
pour  former  un  tube  ouvert  en  des- 
sus et  jusque  près  du  bout  ;  c'est  dans 
ce  canal  longitudinal  ou  cette  gout- 
tière, que  sont  logées  les  pièces  précé- 
dentes, composant  par  leur  ensemble 
un  suçoir  {hautellinn).  Ici  les  palpes 
ont  disparu;  là  on  n'en  voit  que  deux: 
lorsqu  1  y  en  a  quatre  ,  deux  d'entré 
eux,  ou  les  maxillaires,  sont  très-petits 
et  souvent  à  peine  distincts.  Quelque- 
lois  encore  ,  comme  dans  les  Diptères 
pupipaies,  la  lèvre  inférieure  n'existe 
plus   ou  n'est  que  rudinientaire     et 
les  palpes  deviennent  la  gaîne  du  su- 
çoir.  Cette    dernière  dénomination 
ainsi   que    celle  de   suceurs  ,   sont  ' 
ainsi  que  le  remarque  judicieusement 
i^aniarck  ,    très-impropres  ,   puisque 
ces  Animaux  n  aspirent  point  les  sucs 
fluides  et  nulniils  ,  eu  formant  un 
vide  :  mais   qu'ils  les   Ibnt  remonter 
successivement  à  l'entrée  de  l'œso- 
phage, en  rappiochont  graduellement 
les  unes  des  autres  ,  et  de  manière 
a  laisser  entre  elles  le  moindre  vide 
possible  ,  les  pièces  du  suçoir,  à  com- 
mencer par  son  exIiémilé'iuféHeure 
C  est  ainsi ,  par  excnipl.. ,  qu'une  ma- 
tière contenue  dans  un  vase  élastique 
conique  ou    cylindrique,    en    serait 
expulsée,  si  l  on  comprimait  successi- 
vement ce  vase  de  bas    en  haut   ou 
du  fond  a  louvertuie. 

Concluons  de  ces  observations  que 

28 


434  BOU 

le  suçoir  est  nu  ou  à  (iécouvcrt  dans 
les  uns ,  et  caché  et  cngaîné  dans  les 
autres.  Pour  exemple  du  premier  de 
ces  cas  ,  nous  citerons  les  Lépidoptè- 
res ,  et  quant  au  second  ,  les  Hcmip- 
lères,  les  Diptères   et   nos    Insectes 
suceurs  proprement  dits  ,  ou  le  genre 
Pulex.  De  tous  ces  Insectes  ,  les  pre- 
miers ou  les  Lépidoptères  sont  ceux 
dont  la  Bouche  s'éloigne  le  moins  du 
type  de  celle  des  Insectes  broyeurs,  et 
dans  un  ordre  naturel,  ils  doivent, 
sous  ce  rapport,  venu-  immédiatement 
après  les  Hyménoptères.  Elle  se  com- 
pose en  effet ,  i°  d'un  labre  et  de  deux 
mandibules  extrêmement  petites  ;  2° 
«l'une  trompe  roulée  en  spirale ,  con- 
sidérée  mal    à    propos    comme  une 
langue ,  offrant  à  l'intérieur  et  dans 
toute   sa     longueur     trois    canaux  , 
mais  dont  celui  du   milieu  sert  seul 
à  l'écoulement  des  matières  alimen- 
taires ,   et  formée  de  deux  corps  li- 
néaires ou   filiformes  ,    entourant  à 
leur  origine  et  immédiatement   au- 
dessous  du  labre  le  pharynx  ,  repré- 
sentant ,mais  sous  cf'autres  formes  et 
d'autres  proportions ,  la  portion  ter- 
minale des  mâchoires,  à  partir  depuis 
les  palpes,  réunis,  fistuleux,  creusés 
en  gouttière  profonde  ,  au  côté  inter- 
ne ,  et  portant  chacun  un  palpe  ,  or- 
dinairement très-petit   et   tuberculi- 
forme;    3°    d'une    lèvre    inférieure  , 
presque  triangulaire  ,  immobile  ,  réu- 
nie ,  ainsi  que  je  l'ai  dit  plus  haut , 
avec   la   portion  inférieure    des  mâ- 
choires ou  du  support  des  filets  de  la 
trompe,  et  portaut  deux  palpes triarti- 
culés  ,   très -garnis  d'écaillés  ou   de 
poils,  s'élevant  de  chaque  côté  de  la 
trompe  et  lui  formant  ainsi  une  sorte 
de  gaîne.  Le  canal  inlermédiaire  de 
la  trompe  est  produit  par  la  réunion 
des  gouttières  de  la  face  interne  des 
filets.  /^^.  les  Mémoires  de  Réaumur. 

Personne,  jusqu'à  Savigny  ,  n'a- 
vait bien  fait  connaître  ces  détails 
d'organisation  ,  et  l'on  s'était  pres- 
.;ue  borné  à  l'examen  général  de  la 
trompe. 

Celle  des  Hémiptères  a  reçu  de  ta- 
bricius  le  nom  de  rostnim ,  qu'Oli- 
vier a  rendu  dans  notre  langue  par 


BOU 

celui  de  iec.  Une  lame  plus  ou  moins 
linéaire,  coriace  ,  diviséeen  trois  à  qua- 
tre articles ,  roulée  surses  bords  pour 
former  un  corps  tubulaire  ,  cylindri- 
que ou  conique  ,  toujours  dirigée  iu- 
férieurement  dans   l'inaction  ,  ayant 
le  long  du  milieu  de  sa  face  supérieure 
ou  antérieure  un  canal  formé  par  le 
vide  que  laissent  les  bords  latéraux 
au  point  de  leur  rapprochement;  un 
suçoir,  composé  de  quatre  filets  très- 
grêles  ou  capillaires,  cornés,  flexibles 
et    élastiques,   disposés  par   paires, 
mais  rassemblés  en   faisceau  et  dont 
les  deux  inférieurs  réunis  en  un  ,  à 
peu  de  distance  de  leur  origine;  une 
petite  pièce  en   forme   de   languette 
triangulaire  ,  ordinairement    dentée 
au  bout ,   plutôt  coriace  ou  presque 
membraneuse    que    de     consistance 
d'écaillé  ,  recouvrant,  par  derrière  ou 
du  côté  du  corps  tubulaire  ,  la  base 
du  suçoir,  et  renfermée  avec  lui  dans 
la  rainure  de  ce  corps  engainant  ;  une 
autre  pièce  de  la   consistance  de   la 
précédente  ,  répondant  par  son  inser- 
tion et  la  place  qu'elle  occupe  à  la 
lèvre  supérieure,  couvrant  en  dessus 
la   base  du  suçoir ,  le   plus   souvent 
renferme   aussi  dans   la    gaîne  ,    en 
forme   de  triangle    plus    ou    moins 
allongé  :  telles   sont   les  parties  qui 
composent  le   bec    des  Hémiptères. 
L'impaire   supérieure  est  l'analogue 
du  labre ,  et  nous  a  paru ,  du  moins 
par  rapport  aux  Cigales  ,  recouvrir  la 
base  d'une  autre  pièce  plus  allongée  , 
terminée  aussi  en  pointe;  celle-ci  ré- 
pondrait dès-lors  à  l'épipharynx. L'au- 
tre pièce  impaire  ,  mais  opposée  ,  pro- 
tégeant par  derrière  la  naissance  du 
suçoir  ,  et  située  immédiatement  der- 
rièVe  le  pharynx ,  représente  ,  selon 
Savigny,  la  langue  oul'hypopharynx. 
Les  deux  soies  supérieures  du  suçoir, 
ou  les  plus  extérieures  ,  remplacent 
les  mandibules,  et  les  deux  autres  les 
mâchou-es.  Enfin  ,  leur  gaîne  tubu- 
laire s'assimile  à  la  lèvre  inférieure, 
même  quant  à  ses  articulations.  Quel- 
quefois cette  gaîne  est  bifide  ,  comme 
dans  les  Thrips,  et  quelquefois  même 
divisée  en  deux  lames  ,  ainsi  que  dans 
les  Puces.  Les  premiers  de  cesHémip- 


BOU 

lèrcs  sondes  seuls  oîi  jious  ayons  dé- 
oouveit  des  palpes.  Les  parties  que  ce 
savant  prend  pour  telles  dans  l'-Z/ejua 
Jieplunia,  ne  sont  peut-être  que  les 
rudimens  d'un  article  de  la  gaine. 
Gerniar  admet  quatre  palpes  dans 
un  nouveau  genre  de  la  famille  des 
(^icadaires,  qu'il  nomme  Cuhax.  Mais 
Svirby  ,  qui  a  publié,  dans  le  même 
temps,  une  autre  coupe  générique, 
celle  d'0/iocère ,  offrant  des  parties 
semblables,  ne  considère  point  ces  par- 
tics  connue  des  palpes  ,  mais  comme 
«le  simples  appendices  accompagnant 
les  antennes. 

La  Bouche  des  Diptèi-es  ,  tels  que 
le  Cousin  ,  le  'l'aon  ,  la  Mouche  do- 
mestique ,  a  les  plus  grands  rapports 
avec  celle  des  Insectes  précédens. 
L'ensemble  de  ses  pièces  l'orme  ce 
qu  on  appelle  la  trompe  [proboscis). 
Distinguons  également  ici  le  suçoir 
de  sa  gaine  ,  et  quelle  que  soit  la 
consistance  et  la  formede  ce  fourreau, 
conservons -lui  la  même  dénomina- 
tion ,  sans  nous  en  laisser  imposer  par 
l'autorité  de  Fabricius  et  de  quelques 
autres  naturalistes  ,  qui ,  lorsqu'elle 
est  plus  ferme  ,  plus  roide ,  conique 
ou  cylindrique ,  sans  empâtement  re- 
marquable au  bout ,  l'appellent  su- 
çoir, haiistelluni;  tandis  qu'ils  dési- 
gnent exclusivement  ainsi  l'ensemble 
des  pièces  qu'elle  contient  ,  lors- 
qu'elle est  membraneuse,  rétractile 
et  bilabiéc.  Elle  se  divise  en  trois  par- 
ties principales  :  i°  le  support ,  dis- 
tingué de  la  suivante  par  un  coude  , 
ot  souvent  par  un  petit  article  géni- 
culaire  ,  mais  que  nous  l'éunissons 
avec  le  support;  2"  la.  tige  ;  7)"  \e  som- 
met ou  la  tête,  formé  par  deux  lèvres  , 
tantôt  membraneuses  ,  grandes  ,  vési- 
culeuses,  dilatables,  striées,  offrant 
au  microscope  un  tiès- grand  nom- 
bre de  ramifications  de  trachées  ;  tan- 
tôt coriaces,  soit  petites  et  peu  dis- 
tinctes de  la  tige  ,  soit  grêles  ,  allon- 
gées et  formant  un  article  plus  dis- 
tinct ,  presque  aussi  long  même  que 
la  division  précédente  (  TT/^ope).  Le 
support  est  remarquable  en  ce  qu'il 
est  le  résultat  du  prolongement  de  la 
membrane  cutanée  de  la  partie  anfé- 


BOU 


435 


lieure  et  supérieure  de  la  tète  ou  de 
l'épistome ,  réunie  avec  les  parties 
analogues  au  labre  ,  aux  mandibules  , 
aux  mâchoires  et  à  la  portion  inférieu- 
re de  la  lèvro  jusqu'au  menton  inclu- 
sivement. Ces  caiaclères  distinguent 
partieulièreuient  les  Insectes  de  cet 
ordre  de  ceux  de  l'ordre  des  Hémip- 
tères. On  voit  d'ailleurs  que  cette 
gaîucesl  construite  sur  le  plan  de  celle 
des  derniers.  Le  milieu  de  la  face 
supérieure  de  la  tige  présente  aussi 
une  gouttière  recevant  le  suçoir.  Le 
nombre  des  pièces  de  ce  suçoir  varie 
selon  une  progression  arithmétique 
de  trois  termes  ,  et  dont  la  différence 
est  toujours  de  deux  :  '2,4,  6  ;  mais, 
dans  tous  les  cas  ,  il  y  en  a  toujours 
deux  d'impaires ,  l'une  supérieure  et 
représentant  le  labre,  l'autre  infé- 
rieure ,  placée  derrière  le  pharynx ,  et 
l'analogue  de  la  langue  ou  de  f  hypo- 
pharynx.  Ici  ,  ou  dans  les  Diptères  , 
ainsi  que  dans  nos  Suceurs  {Pulex) , 
cette  soie  est  toujours  écailleuse,  fo- 
rante ,  et  contribue  ,  au  moins  autant 
que  les  autres  ,  aux  actes  de  la  nutri- 
tion ;  mais  il  n'en  est  pas  ainsi  dans 
les  Hémiptères  ,  et  voilà  une  nouvelle 
considération  qui  sépare  ces  Insectes 
des  précédens.  Les  parties  représen- 
tant les  mâchoires  existent  toujours, et 
souventmême  sont  accompagnées  cha- 
cune d'un  palpe  ;  mais  ces  mâchoires 
sont  soudées  avec  le  support,  et  ne 
sont  bien  distinctes  que  lorsque  leur 
portion  apicale  devient  mobile ,  s'al- 
longe et  présente  la  forme  d'une  soie 
ou  cl 'une  lancette  cornée  :  c'est  ce  qui 
a  lieu  toutes  les  fois  que  le  suçoir  est 
de  quatre  ou  de  six  pièces.  Dans  cette 
dernière  circonstance,  deux  d'entre 
elles  repiésenlenl  les  mandibules  ; 
dans  l'autre  ,  ou  si  le  suçoir  n'est 
composé  que  de  quatre  soies ,  les  deux 
soies  précédentes  manquent  ou  ne 
sont  auplusque  rudimentaires.  Quel- 
quefois aussi  le  labre  ,  presque  tou- 
jours vovité  et  assez  grand ,  semble 
offrir  les  vestiges  d'une  autre  pièce  : 
celle-ci  deviendrait  pour  lors  l'épi- 
pharynx.  Quelquefois  encore  le  sup- 
port est  très-court ,  et ,  dans  ce  cis  , 
les  pièces  du  suçoir  sortent  de  la  ca- 


436 


BOU 


vite  buccale,  elles  palpes  (maxillaires) 
sont  insères  sur  les  côtés.  Les  Diptè- 
res piipipares  ou  les  Hippobosques 
diflèrent  de  tous  les  autres  par  l'ab- 
sence de  la  gaîne  ;  les  palpes  ,  sous 
la  forme  de  deux  lames  allongées, 
coriaces  ,  s'avançant  parallèlement 
et  recouvi'ant  le  suçoir  ,  en  tiennent 
ï^ieu. 

D'après  nos  observations  et  celles  de 
Savignv,de  Leclerc  de  Laval  et  du  pro- 
fesseur Nitzsch,  relatives  aux  Ricms, 
la  bouche  des  Insectes  hexapodes  ho- 
inotènes,  ou  ne  subissant  pas  de  mé- 
tamorphoses, serait  assujettie  au  mê- 
me plan  d'organisation  que  celle  des 
Insectes  polymorphes.  Dans  les  Poux 
proprement  dits  ,  les  seuls  Suceurs 
connus  de  cette  division,  la  trompe 
(  rostellum  )  consisterait  en  un  petit 
tube  inarticulé  ,  renfermant  le  suçoir, 
et  se  retirant  à  volonté  dans  l'inté- 
rieur d'un  avancement  en  forme  du 
museau  de  la  partie  antérieure  de  la 
tète.  Mais  en  général ,  l'organisation 
buccale  de  ces  Insectes  parasites  sol- 
licite un  nouvel  examen  et  de  bonnes 
figures  de  détails.  Les  Ricins,  quoi- 
que pourvus  de  mandibules,  de  mâ- 
choires et  d'une  lèvre  inférieure,  ont 
ces  parties  très-concentx'ées,  à  l'ins- 
tar des  Insectes  suceurs  ;  le  labre  fait 
l'ofiice  de  ventouse,  caractère  unique 
dans  cette  classe  d'Animaux  ,  et  qui 
semble, deconcoursavec  d'autres,  in- 
diquer un  type  particulier. 

Telles  sont  les  modifications  prin- 
cipales que  nous  offrent  les  organes 
masticatoires  des  Insectes  hexapodes. 
Suivant  Marcel  de  Serres ,  les  ap- 
pendices qu'on  nomme  palpes  ou  an- 
tennules  jouiraient,  du  moins  dans  les 
Orthoptères  ,  d'une  propriété  parti- 
culière ,  celle  d'être  le  siège  de  l'odo- 
rat. D'autres  ,  comme  Lamai'ck  ,  ont 
soupçonné  qu'ils  pourraient  être  l'or- 
gane du  goût,  kl  me  semble  d'a^ 
bord  que  ces  opinions  sont  faus- 
ses relativement  à  un  grand  nombie 
d'Animaux  de  cette  classe,  ceux  oii 
les  palpes  sout  «uls,  ou  liès-pe- 
lils,  et  fort  peu  développés;  mais  il 
faut  convenir  que  ces  présomptions 
peuvent  êUe    fondées  par   rapport  à 


BOU 

quelques  autres  Insectes.  Ainsi  dans 
les  Coléoptères  de  la  sous-famille  des 
Lime-bois,  les  palpes  maxillaires  des 
mâles  sont  laciniés  ou  pectines  ainsi 
que  certaines  antennes.  Dans  plu- 
sieurs autres,  le  dernier  article  des 
palpes  ou  de  quelques-uns  d'entre 
eux  est  très-dilaté  et  terminé  par  une 
substance  pulpeuse  ;  peut-être  même 
que  les  lèvres  de  l'extrémité  de  la 
trompe  de  plusieursDiptères  ont  quel- 
que propriété  de  cette  nature.  Rofl'redi 
(Mém.  de  l'Acad.  de  Turin)  a  vu  dans 
ces  lèvres  un  épanouissement  de  tra- 
chées très-remai'quable. 

Si,  avec  feu  Jurine  et  Kirbi,  l'on 
admet  que  des  Insectes  très-singuliers 
et  désignés  par  celui-ci  sous  le  nom 
deStrepsi/ères,  ont  de  véritables  man- 
dibules ,  ces  Animaux  devront  être 
associés  aux  Broyeurs.  Mais  comme 
dansles  Insectes  imparfaits,  ainsi  que 
les  précédens  ,  sous  le  rapport  des  or- 
ganes manducatoire3,les  mandibules 
ont  disparu  ou  sont  oblitérées  ,  nous 
soupçonnons  que  les  parties  ,  con- 
sidérées comme  telles  dans  les  Strep- 
sitères  ,  sont  plutôt  maxillaires,  et 
leur  bouche  aurait  dès-lors  plus  d'af- 
finité avec  celle  des  Lépidoptères 
qu'avec  celle  des  Insectes  broyeurs. 

Exposons  maintenant  la  composi- 
tion de  la  bouche  des  Crustacés  et 
des  Arachnides  ou  des  Insectes  Apiro- 
podes  de  Savigny. 

La  bouche  des  Crustacés  décapo- 
des est  composée  d'un  labre,  de  deux 
mandibules  portant  chacune  sur  le  dos 
un  palpede  trois  articles,  d'une  langue 
bilobée  insérée  près  du  pharynx  ,  et 
de  cinq  paires  de  pièces  ,  appelées 
mâchoires  par  Savigny,  disposées  sur 
deux  rangs  longitudinaux,  mais  dont 
les  trois  dernières  et  surtout  la  qua- 
trième et  la  cinquième  sont  articulées 
cil  manière  de  pâtes  (  barbillons  ou 
pctUshjusàç,  quelques  auteurs), et  ont 
à  leur  base  extérieure  un  appendice 
sétacé  ,  représentant  un  palpe  ou 
une  petilc  antenne,  porté  sur  un 
long  pédoncule  :  c'est  la  palpe  en 
forme  de  fouet  [nalpus  flagel  lij'orinis) 
de  Fabricius  ,  ou  iejlagre  du  natura- 
liste précédent.  Les  quatre  mâchoires 


BOU 

postérieures  clcpeiiclcnt  du  thorax,  et 
portent  des  bruucliies,  ainsi  que  les 

{)ieds  thoraciques,  niais  moins  déve- 
oppées  que  celles  de  ces  derniers  or- 
ganes. Savigny  désigne  les  trois  der- 
nières paires  ae  mâchoires  par  l'é- 
pithète  d'auxiliaires  :  ce  sont  pour 
nous  des  piecls-rnâchuires.  Les  quatre 
pièces  supérieures  seront  des  mâ- 
choires proprement  dites. 

Nous  retrouverons^  à  quelques  mo- 
difications près,  la  même  composition 
buccale   dans  les    Crustacés  stoma- 

})odes  ,  araphipodcs  et  isopodes.  Ici 
es  mâchoires  auxiliaires, ou  du  moins 
celles  des  deux  dernières  paires,  res- 
semblent tout-à-fait  à  des  pieds,  ou 
font  même  l'office  de  serres.  Les  man- 
dibules des  Isopodes  n'offrent  plus  de 
f)alpes.  Dans  quelques-uns  ,  comme 
esCyames,  les  deux  paires  de  mâ- 
choires proprementdiles  sont  réunies 
sur  un  plan  transvei'sal ,  et  imitent 
une  sorte  de  lèvre  Inférieure.  Ce  ca- 
ractère est  commun  aux  Insectes  my- 
riapodes qui ,  sous  la  considération 
des  organes  raanducatoii'es,  ont  une 
grande  affinité  avec  les  Crustacés  pré- 
cédens.  Leurs  premiers  pieds-mâchoi- 
res ou  leurs  palpes ,  et  ceux  de  la 
S  aire  suivante,  tantôt  sous  la  forme 
e  véritables  pieds  (  Chilognat/ies  ) , 
tantôt  sous  celle  d'une  lèvre  infé- 
rieure armée  de  deux  crochets  {C/ii- 
lopodes),  sont  réunis  à  leur  base,  dans 
toute  la  longueur  de  leur  premier  ar- 
ticle, de  sorte  qu'ils  forment  une  sorte 
de  lèure  auxiliaire.  Savigny  emploie 
uniquement  cette  expression  à  l'é- 
gara  des  Scolopendres  ou  des  Chilo- 
podes  ,  parce  qu'ici  les  pieds-mâchoi- 
res ont  moins  de  ressemblance  avec 
les  pieds  propres.  Tous  les  Myriapo- 
des sont  encore,  suivant  lui,  privés 
de  langue  ,  et  quelques-uns  ,  tels  que 
les  Scolopendres ,  ont  une  espèce  de 
palpe  ou  d'appendice  articulé  aux 
mandibules. 

Parmi  les  Crustacés  branchiopodes, 
les  uns  ont  un  labre,  des  mandibules 
et  des  mâchoires  situés  comme  de 
coutume;  d'autres  ont  une  espèce  de 
bec  ou  de  rojtre  inarticulé  ;  enfin  les 
derniers,  tels  que  les  Limulcs,  u'of- 


BOU 


4S7 


fient  ni  mandibules,  ni  mâchoires,  ni 
bec;  mais ,  ainsi  que  dau'  plusieurs 
Arachnides,  l'article  radical  de  leurs 
pieds  devient  un  organe  maxillaire, 
b'après  les  belles  observations  de 
Strans  et  d'Adolphe  Brongniart  sur 
divers  Crustacés  branchiopodes  à  mâ- 
choires ,  leur  appareil  manducatoire 
n'est  point  composé  numériquement 
des  mêmes  pièces  que  celui  des  Crus- 
tacés des  ordres  précédens.  Les  pre- 
miers pieds-mâchoires  n'en  font  point 
partie  ,  et  ne  recouvrent  point  les  or- 
ganes supérieurs,  en  manière  de  lèvre. 
Quant  aubec  ou  rostre  des  Branchiopo- 
des suceurs,  ou  ceux  de  notre  seconde 
division  ,  il  est  probablement  forme 
de  parties  analoguesà  celles  qui  com- 
posent la  bouche  des  Branchiopodes 
f)récédens.  Savigny  suppose  que  dans 
es  Caliges  les  pièces  représentant  les 
mandibules  n'existent  point.  Un  la- 
bre prolongé,  engainant  un  suçoir  de 
deux  à  trois  soies  ,  nous  a  paru  cons- 
tituer le  bec  des  Pandaies.  A  en  ju- 
ger d'après  les  Argules  ,  si  bien  dé- 
crits par  Jurine  fils,  ce  bec  renferme- 
rait un  suçoir  rétractile.  Mais  si  les 
Pycnogonidessont  de  véritables  Crus- 
tacés, leur  bec  ou  leur  siphon  {si- 
phunculus,  et  de  même  dans  la  classe 
des  Arachnides), antérieur  et  avancé, 
et  non  inférieur,  ainsi  que  celui  des 
précédens,  semblerait  être  formé  de 
pièces  disposées  circulairement  et 
soudées  les  unes  avec  les  autres.  Les 
Limules  branchiopodes  formant,  sous 
le  rapport  des  organes  masticatoiies  , 
une  troisième  division  dans  cet  ordre, 
se  rapprochent  à  cet  égard,  ainsi  que 
nous  l'avons  remarqué  plus  haut,  des 
Arachnides,  et  doivent  être  rapportés 
au  même  type.  Or,  suivant  Savi- 
gny, on  peut  comparer  une  Arach- 
nide à  un  Crabe  dont  on  aurait  re- 
tranché les  antennes  ,  les  mandi- 
bules ,  les  quatre  mâchoires  ,  les 
premières  mâchoires  auxiliaires  ou 
les  deux  premiers  pieds-mâchoires 
supérieurs,  et  les  pinces  ou  les  pre- 
miers pieds  thoraciques. Il  distingue  , 
parles  dénominations  àc  fausses  man- 
dibules ou  de  ma/idibu les  succédanées, 
les  pièces  de   la  bouche  des  Arach- 


438  J30U 

nides  appelées  jusqu'alors  mandibu- 
les. Ces  iTiêmcs  distinctions  de  succé- 
danées, de  fausses,  sont  aussi  don- 
nées par  luiaux  parties  nommées  mâ- 
choires, et  qui  sont  formées  par  l'ar- 
ticle radical  (la  hanche)  des  palpes  , 
ou  celui  encore  ,  ainsi  que  dans  lei 
Phalangiumou  Faucheurs,  des  pieds. 
Les  mâchoires  formées  de  cette  ma- 
nière-ci sont  censées  surnumérai- 
res, tandis  que  les  deux  premières  ou 
celles  que  produisent  les  palpes  sont 
principales;  mais  pour  simplifier,  ou 
peut  se  contenter  de  les  désigner  nu- 
mériquement ,  selon  leur  ordre  de 
succession ,  premières  mâchoires  ,  se- 
condes mâchoires,  etc.  Nous  les  avons 
distinguées  de  celles  des  Insectes  par 
la  dénomination  adjective  de  sciati- 
ques  ou  coxales.  Dans  diverses  Arach- 
nides munies  de  mandibules  {Galéo- 
(les ,  Scorpions ,  Faucheurs  ,  Myga- 
les ,  etc.)  ,  on  voit  au-dessous  de  ces 
organes  une  saillie  finissant  en  pointe, 
que  Savigny  nomme  langue  sterna/e, 
et  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec 
cet  avancement  pectoral  semblable  à 
une  lèvre  et  désigné  même  ainsi,  que 
l'on  observe  dans  les  Aranéïdes ,  les 
Thélyphones  ,  et  qui  dans  les  Ixodes 
forme  la  lame  inféi'ieure  de  leur  su- 
çoir. Ce  naturaliste  a  découvert  de 
chaque  côté  de  cette  langue  sternale, 
un  trou  piesquc  imperceptible,  des- 
tiné au  passage  des  alimens.  Ce  dou- 
ble Pharynx  paraîtrait  ,  selon  lui , 
propre  aux  Arachnides.  Sans  contes- 
ter la  véracité  de  ces  faits,  nous 
ci'oyons  avoir  observé  que  le  pharynx 
consiste,  ainsi  que  de  coutume,  en 
une  sevile  ouverture  située  plus  bas 
et  immédiatement  au-devant  de  la  lè- 
vre ,  qui  devient  ainsi  une  espèce  de 
langue  {Glosseïdes).  On  a  d'ailleurs 
reconnu  dans  des  excrémens  d'Arai- 
gnées des  parcelles  de  cadavres  d'In- 
sectes dont  elles  s'étaient  nourries  , 
et  il  est  difficile  de  croire  que  ces 
fragmens  eussent  pu  passer  par  ces 
trous  presque  imperceptibles ,  situés 
sur  les  côtés  de  la  langue  sternale. 

Mais  l'hypothèse  si  extraordinaire 
de  Savigny  à  l'égard  des  Arachnides 
est-elle  fondée?  la  Bouche  de  ces  Ani- 


BOU 

maux  ,  ainsi  que  celle  de  tous  les  au- 
tres composant  la  classe  des  Insectes 
de  Linné  ,  dériveraient-elles,  quant  à 
leurs  principes  élémentaires ,  d'un 
type  unique  et  simplement  modifié? 
C'est  ce  que  nous  pensons. 

Observons  d'abord,  i^  que  l'ab- 
sence des  antennes  ,  serait ,  relative- 
ment aux  Arachnides,  une  ano- 
malie fort  étrange  ;  2?  que  la  forme 
et  les  usagés  de  ces  organes  varient,  et 
que  dans  plusieurs  Crustacés  ils  ser- 
vent de  pieds,  de  serres  ,  de  mains  , 
et  quelquefois  même  de  ventouses 
(Pandares);  3S  que,  comme  nous 
l'avons  vu  ,  la  nature  se  borne  à 
supprimer,  dans  quelques  circons- 
tances ,  les  mandibules  ,  les  mâ- 
choires et  les  palpes  ;  4°  que  lors- 
qu'elle retranche  ou  augmente  le 
nombre  des  pieds ,  ou  qu'elle  af- 
faiblit ces  organes ,  c'est  toujours  à 
partir  de  l'extrémité  postérieure  du 
thoiax  qu'elle  commence  ,  ainsi  que 
nous  le  montrent  les  Arachnides  mê- 
me, puisque  dans  quelques-unes  les 
deux  pieds  postérieurs  n'existent  plus, 
et  que  ces  espèces  sont  hexapodes  ; 
5°  que  dans  plusieurs  Crustacés  déca- 
podes ,  le  second  article  des  derniers 
pieds-mâchoires  fait  beaucoup  plus 
l'office  de  mâchoires  que  leurs  mâ- 
choires proprement  dites  ;  6^  que  les 
secondes  mâchoires  de  plusieurs 
Bianchiopodes  sont  transformées  en 
palpes  ou  deviennent  même  des  pieds . 
Cela  posé  ,  l'organisation  des  Arach- 
nides s'explique  facilement  et  rentre 
dans  les  lois  ordinaires.  Les  anten- 
nes (les  fausses  mandibules  de  Savi- 
gny), et  les  mêmes  que  les  deux  inter- 
médiaires des  Crustacés  ,  sont  trans- 
formées en  organes  prenans ,  font 
partie  de  la  bouche ,  et ,  à  raison  de 
ces  usages  et  de  leur  situation ,  rem- 
placent les  mandibules.  Les  mâchoi- 
res supérieures  manquent.  Cepen- 
dant dans  quelques  Arachnides  pour- 
vues d'une  langue  sternale  ,  notam- 
ment les  Galéodes  ,  on  découvre  , 
immédiatement  au-dessous  d'elle  et 
sur  une  sorte  de  palais ,  des  appen- 
dices ou  des  éminences  qui  semblent 
avoir  de  l'analogie  avec  quelques-unes 


liOU 

dob  pièce»  i)icccdeiilos  ou  avec  l  cpi- 
pliaryux.  Car,  d'après  une  ctucU;  sui- 
vie de  ces  Animaux  et  pailiculière- 
lueiil  des  Fauchcuis,  la  laugue  slei- 
nalc  est  une  espèce  de  labre ,  et  le 
chaperon  ou  l'épistomc  nicine  ,  quoi- 
que Irès-pelit  ,  est  bien  piononcé 
dans  ces  dernières  Arachnides,  (^uoi 
qu'il  en  soit,  ces  mandibules,  les 
secondes  mâchoires  converties  en 
palpes,  les  iausses  mâchoires  ou 
celles  que  nous  avons  nommées  scia- 
/i(/ues  ou  coxalcs ,  et  qui  sont  formées 
par  le  premier  article  des  palpes  et 
celui  des  pieds  suivans,  le  labre,  la 
lèvre  et  les  appendices  dont  nous 
venons  de  parler,  composent,  en  tout 
oucn  partie  ,  l'appareil  masticatoire. 

Les  deux  appendices  articulés  ou 
les  palpes  répondent  aux    secondes 
màclioires   des  Cyclopcs,   aux  deux 
pieds  aîitérieurs  des  Limnadies,  etc. 
Les    six   pieds   suivans   représentent 
les  six  pieds-mâchoires  des  Crusticés, 
et   le  nombre  des  pieds  proprement 
dits   n'est  plus  que  de   deux.    Ainsi 
donc,   sous   le   rapport  des  organes 
luanducatoires ,  les  Arachnides  sont 
peu    éloignés    de   divers    Crustacés. 
La   bouche   des  Liseclcs   hexapodes 
broyeurs   nous   présente  les   mêmes 
analogies;  mais  ,  pour  s'en  convain- 
cre ,  il  faut  étudier  cette  organisation 
dans   les  Myriapodes  ou  INlille-pieds  , 
Animaux  qui  semblent  faire  le  pas- 
sage   des    Crustacés   à    ces   Insectes 
hexapodes.  On  voit  que  les  secondes 
mâchoires    se    trouvent    maintenant 
entre  les  deux  premières ,  et  forment 
immédiatement  derrière  le  pharynx 
une  sorte   de  langue    ou  de  lèvre  ; 
que   dans    les    Scolopendres  ,    der- 
nière famille  de   cet  ordre  ,  les  pre- 
miers pieds-mâchoires  ou  les  palpes 
sont  soudés  avec   les  parties  précé- 
dentes ;  que  les  deux  pieds-  mâchoi- 
res   suivans    forment    une    sorte    de 
lèvre  inférieure  ,   et  que  le  segment 
auquel  il  est  annexé  est  très-petit  et 
paraît  déjà  se  réunir  avec  la  lèvre  ; 
enfin ,  que  les  deux  autres  ont  la  for- 
me de  véritables  pieds  ,  et  sont  portés 
sur  un  segment  très-distiuct.  D'après 
ces  faits  et  en  adoptant,  relativement 


lîoi; 


459 


aux   Myriapodes,  les  désignations  de 
Savigny,  nous  avons  émis  et  dévelop- 
pé (.Vlém.  du  Mus.  d'hist.   nat.  )  l'o- 
pinion suivante.  Nous  pouvons  sup- 
poser   un    nouvel  ordre  d'organisa- 
tion plus  éloigné  encore  des  Crusta- 
cés que   celui  que   nous   présentent 
les  Myriapodes  ;  alors  les  deux  mâ- 
choires supérieures  de  ces  Animaux 
seront   réunies    avec  les    deux    pre- 
miers pieds  -  mâchoires  ,   et  devien- 
dront   des    lobes    maxillaires   inter- 
nes ;  le  segment  portant  les  seconds 
Î)ieds-mâcboircs  sera  soudé  ou  con- 
bndu  avec    la   partie   inférieure   de 
!a  tète  ,  et  ces  pieds-mâchoires,  réunis 
à  leur  base,  composeront  la  lèvre  in- 
férieure; leur  premier  article  agran- 
di ,  ainsi  que  dans  les  pieds-mâchoi- 
res correspondans  des  Scolopendres  , 
et  semblable  encore  ,  par  la  confusion 
des  deux  articles  en  un ,  à  un  bouclier 
ou   une   sorte   de   lèvre ,  formera   le 
menton;  un  appendice  terminant  ce 
menton  deviendra  la  languette  ou  la 
division  intermédiaire  lorsqu'elle  est 
trifidc  ;  les  pièces  que  nous  avions  dé- 
signées sous  la  dénomination  de  se- 
condes mâchoires  seront  maintenant 
des  paraglosses,  qui ,  adossées  aux  cô- 
tés antérieurs  ou  internesdu  menton  , 
lui  formerontdes  appendiceslatéraux. 
Dans  les  larves  des  grands  Dytiques  , 
les  palpes  maxillaires  extérieurs  sont 
composés  de  sept  articles ,  et  les  la- 
biaux de  cinq ,  non  compris  le  men- 
ton.INous  pourrions  confirmer  ces  rap- 
prochemens   par  d'autres   comparai- 
sons ,  et  notamment  quant  à  la  lèvre 
inférieure  ,  parl'exemple  des  Libellu- 
les. Dès-lors,  les  deux  pieds  antérieurs 
des   Insectes    hexapodes   veprcscute- 
ront,  de  même  que  dans  les  Myria- 
podes ,  les  deux  derniers  pieds-mâ- 
choires, et  le  nombre  des  pieds  pro- 
prement dits  sera  de  quatre. 

Si  la  gaînc  du  suçoir  des  Hémiptè- 
res répond,  comme  ou  n'en  peut  guère 
douter  ,  à  la  lèvre  inférieure  des  In- 
sectes broyeurs,  on  sera  convaincu, 
par  l'examen  des  Cigales ,  que  cette 
partie  n'est  pas  essentiellement  dé- 
pendante de  la  tête;  car  l'on  voit  ici 
que    cette   gaîne  en  est  séparée  ,   et 


44o  BOU 

qu'elle  naît  de  la  membrane  joi- 
gnant la  tête  au  prothoiax.  Onpoui'ra 
aussi  se  convaincre  que  nos  idées  ,  à 
l'égard  de  la  composition  des  mâ- 
choires, ne  sont  point  hasardées  ;  car, 
si  l'on  choisit  celles  d'un  Coléoplère 
assez  gros  ,  on  séparera  facilement  les 
parties  dont  elles  sont  formées. 

Mais  à  l'hypothèse  que  nous  ve- 
nons d'exposer  ,  nous  pouvons  en 
substituer  une  autre  plus  simple  et 

filus  naturelle  :  c'est  de  considérer  la 
èvre  inférieure  des  Insectes ,  comme 
formée  de  deux  mâchoires  ,  portant 
des  palpes  ainsi  que  les  premières  , 
mais  réunies  et  sous  une  forme  ana- 
logue à  celle  des  deux  premiers  pieds- 
màchoires  de  divers  Crustacés,  Amphi- 
^odes  et  Isopodes,  ou  même  encore 
a  celle  qui  résulterait  de  la  combinai- 
son des  mâchoires  et  de  la  lèvre  des 
Aranéides.  Dès-lors  les  pieds  repré- 
senteront les  six  pieds-uiàchoires  des 
Crustacés  décapodes,  et  les  pieds  tho- 
raciques  de  ceux-ci  manqueront. 

Vu  la  distance  qui  sépare  les  Ani- 
maux invertébrés  des  vertébrés  ,  les 
rapportsd'organisation extérieure  que 
l'on  peut  établir  entre  eux  sont  forcés 
ou  arbitraires.  On  peut  cependant  dire 
qu'en  quelque  sorte ,  les  mandibules 
jepréseutent  la  mâchoire  supérieure; 
et  les  mâchoires  proprement  dites 
(Crustacés) ,  le  palais  ,  la  langue  et  la 
mâchoire  inférieure. Les  pieds-mâchoi- 
res sont  des  espèces  de  pieds-jugu- 
laires que  la  nature  emploie  ,  modifie 
et  combine  au  besoin  ,  de  diverses 
manières.  On  peut  les  comparer  aux 
nageoires  pectorales  des  Poissons. 
Les  mandibules  des  Crustacés  des 
premiers  ordres  peuvent  aussi  être 
assimilées  ,  à  raison  du  palpe  qui 
les  accompagne  ,  à  des  sortes  de 
pieds- mâchoires.  Ainsi,  la  plupart 
des  organes  maxillaires  de  ces  Ani- 
maux ,  sont  des  pieds  raccourcis  et 
■uniquement  appropriés  aux  fonctions 
nutritives.  Selon  Cuvier  ,  l'un  des 
caractères  principaux  des  Poissons 
cartilagineux,  serait  l'absence  des 
os  maxillaires  et  intermaxillaires  ; 
d'autres  os  analogues  aux  palatins, 
quelquefois  même  le  vomer,  y  sup- 


S 


BOU 
léeraient  :  or,  dans  les  Ai-achni- 
es,  les  mandibules,  qui  sont  les 
représcntans  des  os  maxillaires,  man- 
quent ;  le  labre  ou  l'analogue  du  vo- 
mer et  les  antennes  situées  immédia- 
tement au-dessus ,  remplissent ,  dans 
l'action  masticatoire ,  cette  lacune. 
Mais  nous  insisterons  d'autant  moins 
sur  ces  rapprochemens  que ,  d'après 
les  curieuses  recherches  de  Geoffroy 
de  Saint-Hilaire,  il  serait  faux  que 
les  Poissons  cartilagineux  sortissent, 
sous  ce  rapport ,  de  la  loi  ordinaire. 

INous  avons  essayé,  dans  un  Mémoire 
supplémentaire  sur  l'organisation  ex- 
térieure des  Insectes  (  Mém.  du  Mus. 
T.  8.  p.  188),  d'expliquer  de  quelle 
manièrcles  organes  masticatoires  peu- 
vent être  transformés  en  organes 
uniquement  propres  à  puiser  des  li- 
quides. 

Remarquons  d'abord  que  les  pieds 
sont  insérés  tantôt  sur  les  côtés  du 
corps,  tantôt  près  de  la  ligne  médiane; 
qu'ici  le  premier  article  des  hanches 
est  mobile;  que  là,  comme  dans  les 
Coléoptères  carnassiers,  il  est  tixe  ;  en 
un  mot,  que  le  point  initial  de  leur 
mobilité  peut  varier  transversalement 
dans  une  portion  inférieure  et  plus 
ou  moins  étendue  de  la  longueur 
de  ces  organes.  La  même  variation 
a  lieu  relativement  aux  mâchoires, 
et  même  aux  mandibules.  Celles  des 
Crustacés,  comparées  sous  ce  rap- 
port avec  celles  des  Insectes,  nous  en 
fournissent  la  preuve.  Ces  organes  , 
ainsi  que  les  mâchoires,  sontécartés  et 
mobiles  dès  leur  base  dans  les  In- 
sectes broyeurs  ,  tandis  que  dans  les 
Suceurs  ,  ces  parties  ,  ou  du  moins  les 
mâchoires,  sont  fixées  inférieurement 
et  ne  deviennent  mobiles  que  près  du 
pharynx.  Toutes  les  parties  agissantes 
de  la  bouche  sont  ici  rapproéhécs  a u- 
tour  de  lui  en  manière  de  faisceau 
tubulaire  ;  ainsi,  relativem<eut  aux 
mâchoires ,  leur  tube  terminal ,  à  par- 
tir de  l'insertion  des  palpes  ,  est  la 
seule  portion  qui  se  meuve  et  coopère 
à  l'ascension  du  liquide  nourricier. 
Allongez  et  rétrécissez  ces  lobes,  ainsi 
que  les  extrémités  des  mandibules, 
pour  leur  donner  la   foi  nie  de  lau- 


BOU 

celtes  ou  de  soies;  soliilifiez  ces  lobes 
maxilhiircs  ;  lailcs  éprouver  Icsmêincs 
changcmens  au  labre  ou  au  sous-la- 
bre,  aux  paraglosscs  ,  et  vous  aurez 
transformé  ces  parties  en  un  suçoir 
complet,  tel  qu'on  l'observe  dans  les 
Hémiptères  et  plusieurs  Diptères.  Si 
vous  supprimez  quelques-unes  de  ces 

Iîièces  et  leurs  gaines  ,  vous  réduirez 
a  ])ouche  d'un  Insecte  à  sa  composi- 
tion la  plus  simple;  celle,  par  exem- 
ple, qui  caractérise  les  Hippobos- 
ques. 

Fabricius ,  à  en  juger  d'après  la 
série  des  coupes  ordinales  de  sa  Mé- 
tliode ,  Lamarck  et  Clairville  ont 
distribué  les  Insectes  en  deux  grandes 
sections  ,  les  Broj'eurs  et  les  Suceurs. 
C'est  par  ceux-ci  que  Lamarck  ouvre 
sa  classe  des  Insectes ,  et  il  suppose 
que  les  parties  de  leur  boucbe  se  sont 
insensiljlement  converties  en  organes 
propres  à  la  mastication.  Mais  ce 
n'est  qu'une  simple  hypotlièse  , 
ayant  pour  seul  appui  ses  idées  sur  la 
formation  graduelle  des  êtres,  qui, 
dans  notre  opinion  ,  nous  paraissent 
elles-mêmes  dénuées  de  preuves.  Dans 
l'état  actuel  de  la  science ,  il  est  im- 
possible de  lier,  par  des  transitions 
insensibles,  les  ordres  les  uns  aux 
autres.  Ce  célèbre  naturaliste  passe 
des  Hémiptères  aux  Lépidoptères,  et 
de  ceux-ci  aux  Hyménoptères.  Si  ce- 
pendant 1  on  compare  ces  Insectes  les 
mis  aux  autres,  tant  sous  le  rapport 
des  parties  de  la  lîouche  que  sous 
celui  des  organes  du  mouvement ,  ou 
trouvera ,  à  cet  égard  ,  des  dissem- 
blances très-frappantes  et  qui  inter- 
disent toute  liaison  procbaine  et  ma- 
nifeste.Je  pense  qu'au  lieu  d'admettre 
avec  lui  une  série  continue,  il  faut 
diviser  la  classe  des  Insectes  en  deux 
lignes  :  l'une  composée  de  Broyeurs 
et  de  ceux  dont  le  suçoir  est  à  nu  ;  et 
l'autre,  des  Insectes  oii  le  suçoir  est 
reçu  dans  une  gaînc.  On  pourrait  en- 
core considérer  les  Hémiptères  comme 
formant  un  appendice  latéral  des  In- 
sectes à  étuis  ,  et  conduisant  à  l'ordre 
des  Aptères  de  Lamarck,  qui  est  in- 
termédiaire entre  le  précédent  et  celui 
des  Diptères. 


BOU  44 1 

Quelle  que  soit,  en  f;ùt  de  métho- 
de entomologique  ,  la  manière  de 
voir,  il  est  incontestable  aue  la  con- 
naissance des  organes  de  la  mandu- 
cation  des  Insectes  ,  est  ,  si  l'on  veut 
approfondir  leur  étude  ,  un  complé- 
ment non-seulement  utile  ,  mais  né- 
cessaire. Il  est  encore  certain  que  l'exa- 
men de  ces  parties  n'exige  point  , 
malgré  leur  exiguïté,  une  attention  ex- 
traordinaire,ni  l'usage  du  microscope 
composé  ,  et  qu'à  l'égard  des  faits  , 
il  n  y  a  jamais  de  variations  impor- 
tantes toutes  les  fois  qu'ils  sont  re- 
cueillis par  des  observateurs  patiens 
et  exercés,  tels  que  Savigny,  Kirby, 
Kliig,  Germar  ,  Mac  Leay  fils,  etc. 
Mais  l'emploi  de  ces  considérations 
est-il  indispensable  dans  l'établisse- 
ment des  genres?  voilà  ce  que  con- 
testent des  naturalistes  qui  vou- 
draient faciliter  l'étude  de  l'ento- 
mologie ,  en  faisant  usage  de  caractè- 
res plus  appareils.  Je  partage  leur  opi- 
nion quantaux  coupes  génériques  qui 
sont  susceptibles  d'être  autrement  si- 
gnalées. Je  suis  aussi  d'avis  qu'on  a 
abusé  des  principes  introduits  par 
Fabricius  ;  qu'il  en  a  le  premier 
donné  l'exemple  ;  et  que  ,  lorsqu'on 
est  forcé  de  se  servir  des  caractères 
fournis  par  les  organes  de  la  mandu- 
cation  ,  il  faut ,  autant  que  possible  , 
se  restreindre  aux  parties  que  l'on 
peut  observer  sans  dissection  ou 
sans  peine,  et  à  imiter  ,  à  cet  égard  , 
Clairville  qui  n'emploie  que  les  man- 
dliiules  et  les  palpes.  Mais  le  désir  de 
familiariser  promptement  les  élèves 
avec  cette  science  oud'êtreélémentai- 
re  ,  doit  êtresubordonné  à  cetterègle  : 
qu'ici ,  de  même  que  dans  les  Ani- 
maux vertébrés  ,  l'on  ne  peut  établir 
aucune  bonne  coupe  naturelle  sans 
l'examen  préalable  de  ces  organes,  et 
que  l'on  ne  yeut  réunir  générlque- 
ment  des  Animaux  qui ,  quoique  sem- 
blables par  leur  physionomie  géné- 
rale, diffèi-ent  néanmoins  sous  ce 
point  de  vue.  Il  est  bien  évident,  par 
exemple,  que  le  Sphex  spi/ifex  et 
d'autres  espèces  analogues  s'éloi- 
gnent de  leurs  congénères  parla  ma- 
nière dont  ils  pourvoient  à  la  conscr- 


443  BOU 

va  lion  deleiuposlcrité,  ol  c[ii  ils  com- 
posent ainsi  une  coupe  très-naturelle. 
Faites  abstraction  des  parties  de 
leur  bouche  ,  vous  ne  pourrez  les  dé- 
tacher du  genre  primitif,  ou  vous  ne 
pourrez  le  faire  qu'au  moyen  de  con- 
sidérations minutieuses  et  peu  sûres. 
Ces  organes  ,  en  généi'al  ,  servent 
phis  souvent  au  signalement  des  gen- 
res qu'à  celui  des  familles  :  les 
Lamellicornes  ,  les  Clavicornes ,  les 
Longicornes  ,  les  Brachélytres,  etc.  , 
nous  en  fournissent  la  preuve.  Il  est 
cependant  des  familles,  telles  que 
celle  des  Coléoptères  carnassiers  , 
celle  des  Mellifères,  etc.,  que  l'on  ne 
peut  bien  caractériser  qu'en  em- 
ployant ces  parties .  Considérées  qua nt 
à  leurs  fonctions  générales,  elles  de- 
viennent pour  l'établissement  des 
ordres  un  appui  nécessaire.  Aussi 
Linné,  attachant  alors  plus  d'impor- 
tance à  ces  organes  qu'il  ne  l'a  fait 
depuis,  divisa,  dans  les  premières  édi- 
tions de  son  SystemaNatiirœ,  la  classe 
des  Insectes  d'une  manière  plus  na- 
turelle que  dans  les  éditions  pos- 
térieures du  même  ouvrage.  Aussi 
Degéer  ,  mettant  à  profit  et  perfec- 
tionnant ces  premières  idées  ,  don- 
nant aussi  une  attention  spéciale  aux 
métamorphoses  ,  a-t-il  établi  une 
méthode  qui  a  servi  de  base  à  toutes 
celles  qu'on  a  proposées  depuis,  celle 
de  Fabricius  seule  exceptée.  L'expo- 
sition de  ce  dernier  système  ,  sys- 
tème uniquement  fondé  sur  les  ins- 
trumens  de  la  manducation  ,  sem- 
blerait devoir  terminer  cet  article. 
Mais  comme  cette  analyse  i^it  par- 
tie du  tableau  des  principales  mé- 
thodes que  l'on  offrira  à  l'article 
Entomologie  ,  nous  nous  bornerons 
à  dire  que  celle  de  ce  naturaliste  est 
établie  sur  les  principes  généraux 
suivans  :  i°  deux  mâchoires,  Eleuthe- 
rates,  Ulonates,  Sjnistates,  Piezaies  , 
Odonates  ,  Mitosates  ,  Unogates  ,•2" 
plusieurs  mâchoires  :  Polygonales , 
Kleistagnathes  ;  7>o  un  suçoir  :  Glos- 
sates  ,  Ryngotes  ,  AntUates.     (lat.) 

Dans  les  Mollusques.  Le  mot  Bou- 
che est  très-souvent  employé  par  les 
conchyliologistes ,  au    lieu  de  celui 


BOU 

d'oui^e/tu/e  ,  pour  désigner  ,  chez  les 
Coquilles  univalves  ,  la  base  du  cône 
spiral  par  laquelle  l'Aniînal  sort 
de  son  test.  P".  Ouverture  et  Co- 
quille. Par  suite ,  la  couleur  ou  la 
forme  de  cette  Bouche  ont  fait  donner 
à  plusieurs  Coquilles  des  noms  vul- 
gaires que  nous  mentionnerons  ici. 

BoircHE  d'AKGENT.  C'cst  le  Turbo 
argjros/omus  de  Linné  ;  mais  depuis 
on  en  a  distingué  plusieurs  espèces. 
La  Bouche  d'Argent  chagrinée  de 
Favanne  paraît  n'être  qu'une  variété 
du  Turbo  argj rostomus  Ae  Lamarck  , 
dont  la  Bouche  d'Aigent  épineuse  est 
le  type.  La  Bouche  d'Argent  cornue 
ou  à  gouttière  ,  ou  le  Burgau  de  la 
Chine  ,  est  le  Turbo  cornutus  àeGme- 
lin  et  de  Lamarck.  La  Bouche  d'Ar- 
gent à  rigole  est  le  Turbo  carialicu- 
latus  de  Gmeliu.  La  Bouche  d'Argent 

MARQUETÉE  ,  OU  le  LÉOPARD  ,  CSt  le 

Turbo  selosus  de  Gmelin  et  de  Lamk. 

La  Bouche  d'OR  du  le  Four  ardent 
est  le  Turbo  Chrysostomus  de  Linné  et 
de  Lamarck. 

V.  pour  toutes  ces  espèces  ,  Sabot 
ou  Turbo  dont  le  genre  a  été  sup- 
primé ,  et  Toupie  ,  genre  dont  elles 
doivent  faire  partie. 

La  Double  Bouche  ,  Bouche  dou- 
ble granuleuse,  ou  Bouche  double 
Sabot,  ou  Sabot  a  double  lèvre  de 
Favart  d'Herbigny  ,  est  le  Trochus 
Lablo  de  Linné  ,  Monodonta  Labio  de 
Lamarck.  P^.  Monodonte  et  Toupie. 

La  Bouche  de  Lait  de  Davila  et  de 
Favart  d'Herbigny  est  le  Buccinum 
rustlcum  de  Gmelin  ,  Turbinella  rus- 
tica  de  Lamk.  K.  Turbinelle. 

La  Bouche  jaune  ou  safranée  de 
Favart  d'Herbigny  est  le  Buccinum 
hœrnastoma  de  Linné ,  Purpura  hœ- 
mastoma  ,  Lamk.  ,  très  -  distinct  du 
Buccin  de  même  nom  dans  Chemnitz. 
/^.  Pourpre. 

La  Bouche  NOIRE  ou  Gueule  noire 
de  d'Argenville  et  de  Martini  est  le 
Strombus  gibberulus ,  Linné  et  Lamk. 
F".  Strombe. 

La  Bouche  sanglante  est  le  Bu- 
limus  hœmastornus  de  Scopoli ,  appelé 
aussi  la  Fausse  Oreille  de  Midas ,  He~ 


BOU 

Iix  {Cochlogciia)  oblonga.  V.  Hélice 

et  COCHLOGÈNE. 

Enfin  ,  la  direction  rlc  la  volute  au- 
tour de  l'axe  spiral ,  variant  tantôt  à 
droite,  tantôtà  gauche  ,  on  a  distingué 
les  Coquilles  en  Bouche  a  droite  et 
Bouciij;  A  GAUCHE  ;  celles-ci,  nommées 
aussi  Uniques ,  étaient  rares  et  très- 
recherchées.  Les  individus  de  ces  Uni- 
ques (dont  le  caractère  est  d'être  tour- 
nées à  gauche) qui,  par  monstruosité  , 
se  trouvaient  tournés  à  droite  ,  turent 
appelés  Contre  -  Uniques.  L'un  de 
ceux-ci  ,  par  spécialité  ,  fut  appelé 
BorcHE  A  DROITE  ;  c'cst  V Helix  dextra 
de  Millier  et  de  Gmelin ,  Helix  (  Co- 
chlogena  )  aurea  ,  Muiistrum  de  notre 
Histoire  des  Mollusques,  f^.  Hélice 

et  CoCHLOGÈNE.  (F.) 

BOUCHE  DE  LIÈVRE,  bot.  crypt. 
L'un  des  noms  vulgaires  du  Merulius 
Cantarellus,  qui  était  un  Agaric  de 
Linné.  (b.) 

BOUCHE  EN  FLUTE,  rois.   r. 

FlSTlTLAIRE. 

BOUCHEFOUR.  ois.  Syn.  vulgaire 
du  Pouillot ,  Motacilla  Trochitus ,  L. 
F".  Sylvie.  (dr..z.) 

*BOUCHÈTE.  REPT.  BATR.  Syn.  de 
Crapaud  à  Madagascar  oli  Flacourt 
dit  qu'il  en  existe  de  fort  gros,    (b.) 

BOUCHRAIE  ou  BOUCRAIE.  ois. 
Syn.  vulgaire  de  l'Engoulevent,  Ca~ 
primulgiis  europœus ,  L.  J>~.  Engoule- 
vent. (DR..Z.) 

BOUCHROMIBL  bot.  phan.  Dou- 
ble emploi  de  Bouchaomibi.  /^.ceniot. 

BOLCFAR.  OIS.  Syn-  piémoutais  de 
Rossignol  de  muraille.  (dr..z.) 

BOUCIROLLE.  OIS.  K.  Becque- 

ROLLE. 

BOUCLE.  POIS.  V.  Aiguillon.  On 
a  appelé  Boucle  et  Bouclée  un  Squale 
et  une  Raie  dont  le  corps  est  parsemé 
de  ces  aiguillons  nommés  boucles.  V. 
Raie  et  Squale.  (b.) 

BOUCLIER,  pois.  On  a  donné  ce 
nom  à  des  espèces  appartenant  aux 
genres  Cj'cloptère,  Spare,  Lépadogas- 
lère  et  Centrisquc.  P^.  ces  mots,  (b.) 

*  BOUCLIER.  Clypeus.  iNS.  Syn. 
de  Chaperon  ou  Eplstome.  /^.  ces  mots 
ainsi  que  l'ariide  Bouche.       (aud) 


BOU  ji5 

BOUCLIER.  Silpha.  in.s.  (k-nredc 
l'ordre  des  Coléoptères ,  section  des 
Pentamères  ,  fondé  par  Linné  et  sub- 
divisé depuis  en  plusieurs  genres.  Ce- 
lui des  Boucliers  proprement  dits,  tel 
qu'il  a  été  circonscrit  par  Fabricius, 
et  tel  que  la  adopté  Latreille,  appar- 
tient (Règne  Anim.  de  Cuv.)  à  la  la- 
mille  des  Clavicorncs,  et  a  pour  ca- 
ractères :  mandibules  cornées,  termi- 
nées en  une  pointe  simple;  màchoir>.3 
garnies  au  coté  interne  d'une  dent 
cornée  et  aiguë;  quatre  palpes  iné- 
gaux, filiformes,  terminés  par  un  ar- 
ticle presque  cylindrique;  antennes 
un  peu  comprimées,  en  massue  per- 
foliée,  allongée  et  formée  insensible- 
ment ,  presqu'aussi  longues  que  le 
prothorax ,  avec  onze  articles  ,  dont 
le  premier,  gros,  allongé,  en  massue, 
et  le  dernier  presque  ovale  ;  prothorax 
grand,  dilaté,  presque  aussi  large  que 
les  élytres,  et  cachant  la  tète;  corps 
un  peu  dépiimé,  souvent  ovale,  ayant 
la  forme  d'un  bouclier.  Au  moyen  de 
ces  caractères,  les  Boucliers  ne  seront 
pas  confondus  avec  les  Nécrophores  , 
les  Nitidules,  les  Scaphidies  et  même 
avec  le  genre  ïhymale  qui  en  a  été 
distingué  par  Illiger  sous  le  nom  de 
Feltis. 

Ces  Insectes  sont  essentiellement 
carnassiers,  mais  la  plupart  préfèrent 
les  cadavres  en  putréfaction  et  les  ex- 
crémens  à  toute  autre  nourriture  ;  on 
les  trouve  dans  tous  les  lieux  oii  ces 
matières  se  rencontrent  ;  ils  répandent 
uue  odeur  très-désagréa])le  qui  paraît 
être  due  au  genre  de  nourriture  qu'ils 
prennent.  Lorsqu'on  les  saisit^  ils 
font  sortir  par  la  bouche  et  par  l'anus 
un  liquide  noir  et  épais  qui  est  sans 
doute  sécrété  par  quelques  glandes 
situées  dans  le  voisinage  de  ces  ori- 
fices. 

Les  larves  des  Boucliers  habitent 
le  même  lieu  que  l'Insecte  paifait,  et 
se  nourrissent  également  de  charo- 
gnes ;  elles  ont  six  pâtes  de  trois  ar- 
ticles ;  leur  corps  est  aplati,  formé  par 
douze  anneaux  dont  les  côtés  sont 
terminés  en  angles  aigus,  et  dont  le 
dernier  est  muni  de  deux  appendices 
coniques;  la  tête  est  petite  ,  et   sup- 


444 


BOU 


porte  des  antennes  filiformes  de  trois 
articles,  et  deux  mâchoires  très-fortes. 
Ces  larves  courent  avec  agilité,  et  se 
déplacent  souvent  pour  chercher  ail- 
leurs une  nouiriture  qu'elles  ont 
épuisée,  ou  pour  s'enfoncer  en  terre 
et  y  subir  leur  métamorphose. 

Ce  genre  est  assez  nombreux  en 
espèces.  Dejean  (Cat.  des  Coléoptères, 
p.  42)  en  possède  vingt-sept. Plusieurs 
se  rencontrent  aux  environs  de  Paris; 
parmi  elles,  nous  citerons  le  Bouclier 
atre,  Sllpha  atrata  des  auteurs,  et  le 
Bouclier  à  quatre  'ÇQ\n\.%,Silpha  quadii- 
imnctata  de  Linné,  différant  un  peu 
pour  ses  habitudes  de  la  plupart  des 
autres  espèces ,  en  ce  qu'il  se  tient 
sur  les  Chênes  et  se  nourrit  de  Che- 
nilles, (aud.) 

BOUCLIER  ou  ÉCAILLE  DE 
ROCHERS,  BOUCLIER  D'ÉCAIL- 
LE  DE  TORTUE  ,  BOUCLIER 
COULEUR  D'ÉCAILLÉ,  moll. 
Noms  vulgaires  de  la  Fatella  testudi- 
naria,  L.  et  Lamk. 

Le  Bouclier  d'écaillé  de  Tortue, 
radié  ou  à  bande,  de  Favart  d'Herbi- 
gny  ,  paraît  n'en  être  qu'une  variété. 
Cet  auteur  mentionne  encore  deux 
espèces,  le  petit  Papyracé  et  le  petit 
Strié  et  Radié,  auxquelles  il  ne  donne 
aucun  synonyme,  etqu'il  serait  diffi- 
cile de  uéterminer.  F".  Patelle,  (f.) 

BOUCLIER.  Pelta.  bot.  crypt. 
Sorte  d'Apothécie.  V.  Lichen.  On  a 
également  donné  ce  nom  à  un  petit 
Agaric  dont  la  synonymie  n'est  pas 
bien  fixée.  (15  ) 

*  BOUCLIERS.  EcniN.  Nom  donné 
par  Klein  à  la  seconde  section  des 
Oursins  Anocystes;  presque  tous 
appartiennent  aux  Ananchites  de  La- 
marck.  (lam..x.) 

BOUCOMIBI.  bot.  riiAN.  r.  Bou- 

CUAOMJBI. 

BOUCRAIE.  OTS.  r.  BOTCHKAIE. 

BOUCRIOLLE.  /^.  Becque rolle. 

BOUDE.  POIS.  Nom  de  pays  qui 
convient  probablement  à  un  Êléotris  , 
si  l'on  en  juge  par  une  espèce  dessé- 
chée, conservée  au  Muséum  ,  et  qui 
vient  du  Sénégal.  (b.) 

BOUDIN  DE  MER.  annel.  (Jour. 
de  phys.,  octobre  1778.)  Animal  qui 


BOU 

paraît  n'être  qu'une  Néréide ,  trouvée 
sur  les  côtes  du  Havre,  rempli  de  ce 
que  Dicquemare  appelait  un  jEtiops. 
Sa  forme ,  fort  extraordinaire  et  pres- 
que incompréhensible  ,  a  été  si  impar- 
faitement décrite  qu'il  est  difficile  de 
s'en  former  une  idée.  (b.) 

BOUDIN  NOIR  ou  TRIPANS. 
BOT.  cRvrT.  Champignon  d'Italie  fort 
bon  à  manger,  et  dont  on  trouve  pour 
toute  indication  dans  Paulet  qu'il  se 
rapproche  de  son  Mascarille  ou  Cham- 
pignon masqué  ;  et  qu'est-ce  que  Mas- 
carlUe  ou  Champignon  masqué?  (b.) 

BOUDRINE.  BOT.  CRYPT.  Le  Blé 
ergoté  en  quelques  cantons  de  la 
France.  (b.) 

BOUE.  GEOL.  On  entend  ordinaire- 
ment par  ce  mot  les  débris  de  tous  les 
corps  qui,  s'usant  et  se  décomposant  à 
la  surface  de  la  terre,  et  se  mêlantdans 
l'eau,  forment  un  sédiment  mou  et  sou- 
vent fétide  à  la  surface  du  sol  surtout 
des  chemins  de  village  et  du  pavé  des 
villes.  Cette  Boue  entraînée  par  les 
pluiesdansles  rivières,  àl'aide  des  l'uis- 
seaux,  est  un  des  élémens  principaux 
des  alluvions  et  des  attérissemens.  (b.) 

Il  existe  aussides  Boues  MINÉRALES; 
on  nomme  ainsi  les  sédimens  des  fon- 
taines dont  les  eaux  sont  fortement 
imprégnées  de  gaz  hydrogène  sulfuré. 
On  dirige  ces  sédimens  où  le  soufre 
se  dépose  naturellement  vers  des  en- 
droits commodes  oii  les  malades  puis- 
sent demeurer,  pendant  un  temps  dé- 
terminé, plongés  dans  les  Boues.  Il  pa- 
raît que  le  soufre  que  contiennent  les 
sédimens,  s'y  trouvant  à  l'état  de  divi- 
sion extrême,pénètre  facilement  dans 
les  pores  de  la  peau,  et  concourt  puis- 
samment à  la  guérison  des  maladies 
de  cet  organe.  (dr..z.) 

BOUÉE,  VIS  BOUÉE  ou  TÉ- 
LESCOPE. MOLL.  Nom  vulgaire 
du  Trochus  Telescopium  de  Linné 
que,  par  une  singulière  méprise  de 
caractères  ,  Bruguière  ,  et  d'après  lui 
Lamarck  ,  ont  placé  dans  le  genre  Cé- 
rite.  C'est  le  Cerithium  Telescopium 
de  ces  deux  auteurs,  dont  Montfort  a 
fait  son  genre  Télescope.  V.  ce  mot. 
Cette  Coquille  doit  être  replacée  dans 
le  genre  Trochus.  y.  Toupie,    (f.) 


BOU 

BOUENNO-BRUISSO.  Box.niAN. 
Syn.  provençal  de  Sidcritis.  (b.) 

BOUEN-RIBLÉ.  bot.  piian.  Syn. 
à&Mambium album  en  Provence,  (b.) 

BOUENS-IIOMES.  bot.  piian. 
(Garidel.)  Syn.  provençal  de  Salvla 
verbcnaca^\i.  (b.) 

BOUFFE.  MAM.  Variété  métisse 
du    Barbet    et    de    l'Epagneul.    V. 

Cin£N.  (a.  D..NS.) 

*  BOUFFE.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Raie  bouclée.      .  (b.) 

BOUFFROIN.MOLL.  L'undcsnoins 
vulgaires  de  la  Sèche.  /^.  ce  mot.  (i.) 

BOUGALN VILLÉE .  Bugimnllœa. 
BOT.  piiA>f.  Commerson  a  dédié  ce 
genre  de  Plantes  de  la  famille  des 
NyctaginéesetderOctandrieMonogy- 
nie,L. ,  au  célèbre  navigateur  français 
de  Bougainville,  commandant  l'ex- 
pédition dont  Commerson  faisait  par- 
tic.  Il  se  distingue  par  son  calice  tu- 
buleux  coloré,  dont  le  limbe  est  entier 
ou  plissé;  par  sesétamines  incluses  et 
au  nombre  de  sept  ou  huit  ;  par  son 
style  qui  est  latéral  et  terminé  par  ua 
stigmate  renflé  en  forme  de  massue. 
L'ovaire  est  environné  par  un  disque 
avec  lequel  la  base  des  étamines  est 
soudée.  Le  fruit  est  un  akène  recou- 
vert par  le  calice  qui  est  persis- 
tant. 

Ce  genre  ne  se  compose  encore  que 
de  deux  espèces,  toutes  deux  origi- 
naires de  l'Amérique  méridionale  ;  ce 
sont  deux  Arbustes  à  feuilles  alternes, 
ayant  la  lige  garnie  d'épines.  Ses 
fleurs  portées  sur  des  pédoncules  axil- 
laircs  ou  terminaux ,  sont  groupées 
par  trois,  et  environnées  d'un  involu- 
cre  formé  de  trois  larges  bractées  co- 
lorecs. 

L'unedeces  espèces  ,  découverte  au 
Brésil  par  Commerson  ,  porte  le  nom 
de  liugiiLi'illœa  speclahilis.  La  se- 
conde, rappoifée  par  Humboldt  et 
Bonpland ,  a  été  décrite  et  figurée 
dans  le  premier  volume  des  Plantes 
équinoxiales,  t.  49,sous  le  nom  de 
Buginuiltœa  pcruviaiia.  Elle  se  dis- 
tingue surtout  par  .son  calice  dont  le 
liml)eoirre  dix  dents,  et  par  ses  fleurs 
qui  semblent  naître  sur  la  face  supé- 
jeure  des  bractées.        /        <  (a.  b.) 


BOU  445 

BOUGAINYILLIEN.  pois.  Espèce 
du  genre  Triure  de  Lacépèdc.  F .  ce 
mot.  (b.) 

BOUGIR.  OIS.  Syn.  du  Pétrel  Puf- 
fin,  Procellaiia  Puffinus  ,\j.  V.  Pé- 
trel. (DR..Z.) 

BOUGRAINE  ,  BOUGRANE  ou 
BUGRÀME.  BOT.  PIIAN.  Noms  vulgai- 
res des  Ononis  spinosa  et  arvemls ,  L. 
f^.  Ononide.  (b.) 

BOUH.  ois.  Syn.  du  Hibou  Moyen- 
Duc,  Si/ix  Otiis  ,  L.  /^.  Chouette. 

(DR..Z.) 

BOUL  BOT.  PIIAN.  L'un  des  noms 
de  pays  du  Baobab,  p^.  ce  mot.    (b.) 

BOUILLARD.  ois.  Syn.  vulgaire 
du  Chevalier  Gambette,  Scolupax  Ca- 

BOUILLE.  GÉoL.  f^.  Houille. 
/iclns,h.  /^.Chevalier.       {dr..z.) 

BOUILLEUR  DE  CANARI,  ois. 
Syn.  vulgaire  des  Anis,  Ciotophaga , 
L.  à  la  Guiane.  F'.  Ani.         (dr..z.) 

BOUILLON.  BOT.  PHAN.  Nom  vul- 
gaire des  Végétaux  du  genre  P'erbas- 
ciim ,  qui  croissent  le  plus  communé- 
ment en  Europe.  Ainsi  l'on  appelle  : 

Bouillon  blanc  ,  le  Ferbascum 
Thapsus. 

Bouillon  Mitier,  le  Ferbascum 
Blattaria. 

Bouillon  noir  ,  les  Vcrbascum 
nigrum  clLychiiilis.  F.  Molène.(b.) 

BOUILLON  S  AU  VAGE.BOT.piiAN. 

Syn.    de    Fhlomis  fruticosa ,    L.   F. 
PlILOMIDE.  (b.) 

BOUILLOT.  BOT.  PIIAN.  Syn.  à\iii- 
themis  Cotula  dans  quelques  cantons 
de  la  France.  J'.  Camomille.       (b.) 

*  BOUIRE.  MOLL.  V.   BUIRE. 

BOUTS.  OIS.  Syn.  du  Pilct,  Ana^ 
acuta,  L.  en  Provence.  A".  Canard. 

(DR..Z.) 

BOUIS.  BOT.  PIIAN.  Vieux  nom  fran- 
çais du  Buis  ,  Buxiis.  Aux  Antilles,  il 
dé.iigne  deux  Arbres  du  genre  Chry- 
sophyllum,  et  quelquefois  le  Baobab 
en  Afrique.  (g.) 

BOUJARON  DE  MER.  pois.  r. 
Blen'me. 

BOUKA-KELY.  bot.  piian.  (Rhée- 
de.  llort.  Mal.  T.  xii,  t.  53.)  L'une 
des  Orchidées  du  Malabar,  confondue 


44b  BOU 

par  ï^îiinarclv  avec  l'Angrec  slti- 
rile  ,  et  qui  mérite  dètre  mieux  exa- 
minée. (^-J 

BOUKCH.  MOLL.  Selon  Adanson 
(Sénégal ,  p.  218  et  221) ,  les  Nègres 
du  Sénégal  appellent  ainsi  la  Clonisse 
des  Marseillais  ,  F'enus  uerrucosa  de 
Linné  et  Lamarck.  r.  Biverone, 
ClONISSE  et  YÉNUS  .  (F-) 

BOUKRANION.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  de  l' Antiirhinum  maj'i/s  àans 
Dioscoiide.  (b.) 

BOOLA.BOT.cRYPT.L'undesnoms 
vulgaires  des  Boletus  ungulatus  et 
igniarius,  L.  dont  on  fait  de  l'Ama- 
dou. A".  Agaric  des  pharmacies,  (b.) 

BOULANG.  POIS.   P'.  Ikan-Bou- 

LANG. 

BOULAR.  OIS.  (Cotgrave.)  Syn.  de 
la  Mé.^ange  à  longue  queue,  Parus 
caudaïus ,  L.  ^.  Mésange.       (dr..z.) 

BOULATOBL  bot.  phan.  Sjn.  ca- 
raïbe à'Eupatoriurn  punctatum .    (b  .  ) 
BOULBOUL.  OIS.  r.  Botjbout. 

BOULE  DE  NEIGE,  bot.  phan. 
Nom  vulgaire  de  la  variété  du  Kibur- 
niim  Opulus,  dont  la  culture  a  rendu 
toutes  les  fleurs  stériles  et  disposées  en 
forme  de  boule.  V.  Viorne.         (b.) 

BOULEAU.  Betula.  bot.  phan.  Les  . 
au  teurs  modernes  ont  avec  raison ,  à 
l'exemple  de  Tournefort ,  retiré  du 
genre  Betula  les  Avmes  qui  en  difiè- 
icnt  par  plusieurs  caiaclères  essen- 
tiels. Le  genre  Bouleau  de  Tournefort 
est  devenu .  avec  VAlnus ,  le  type  d'une 
famille  nouvelle  dont  nous  expose- 
rons les  caractèi'es  au  mot  BÉtula- 
cÉES.  (/^^.  ce  mot  au  Supplément.)  Les 
Bouleaux  présentent  pour  caiactères 
dislinctifs  :  des  fleurs  monoïques  ,  dis- 
posées en  chatons  ;  les  chatons  mâles 
sont  longs,  cylindriques  et  terminaux  ; 
les  écailles  sont  groupées  et  soudées 
par  six ,  et  donnent  attache  à  six  éta- 
mines  ,  dont  les  anthères  ont  les  loges 
écartées  et  distinctes ,  et  que  l'on  pour- 
rait considérer  comme  formant  trois 
fleurs  ,  ainsi  que  cela  s'observe  dans 
les  Aunes.  Les  chatons  femelles  sont 
beaucoup  plus  petits ,  également  cy- 


BOU 

liudriques,  latéraux;  les  écailles  of- 
frent deux  ou  trois  (leurs  à  leur  ais- 
selle :  elles  se  composent  d'un  ovaire 
membraneux  siu'  les  bords  ,  terminé 
par  deux  stigmates  filiformes.  Les 
fruits  sont  de  petites  samaies  mem- 
braneuses à  une  seule  loge  et  à  une 
seule  graine  ,  renfermées  entre  les 
écailles  du  chaton,  qui  sont  minces  et 
caduques. 

Tous  les  Bouleaux  sont  des  Arbres 
ou  pUiS  rarement  des  Arbrisseaux 
à  feuilles  simples  et  alternes,  accom- 
pagnées de  deux  stipules  caduques  à 
leur  base.  On  en  compte  environ  vingt 
espèces ,  dont  près  de  la  moitié  sont 
originaires  de  l'Amérique  septentrio- 
nale; les  autres  croissent  en  Europe 
ou  en  Asie.  Lespèce  la  plus  remar- 
quable est  le  Bouleau  blanc  ,  Betula 
alba  ,  indigène  de  toute  l'Europe  ,  et 
qui  se  distingue  par  son  tronc  couvert 
d'une  écorce  qui  s'enlève  par  feuillets 
blancs  et  nacrés ,  par  ses  rameaux 
grêles  et  pendans  a  la  manière  du 
Saule  pleureur  ,  et  par  ses  feuilles 
glabres ,  un  peu  visqueuses ,  deltoïdes 
et  dentées.  Cet  Arbre  est  d'une  grande 
utilité  dans  les  plantations;  en  effet, 
il  croît  dans  les  terrains  les  plus  mai- 
gres ,  les  plus  sablonneux ,  et  là  où 
aucun  autre  Arbre  ne  pourrait  végé- 
ter. Son  bois  est  blanc ,  tendre ,  léger, 
et  sert  principalement  pour  le  chauf- 
fage des  fours  ;  les  jeunes  i-ameaux 
sont  employés  à  faire  des  balais  ;  maij 
c'est  particulièrement  pour  les  habi- 
tans  au  nord  de  l'Europe  et  de  l'Asie 
que  le  Bouleau  est  dune  grande  uti- 
lité. Cet  Arbre,  en  efî'et,  est  le  seul 
que  l'on  rencontre  sur  les  montagnes 
et  dans  les  plaines  glacées  de  la  La- 
ponie,duGi"oënlandetduKamtschat- 
ka.  On  se  sert  de  son  écorce,  qui  est 
très-durable  et  inaltérable  par  la 
pluie,  pour  recouvrir  les  cabanes  ;  on 
prépare  aussi  avec  elle  des  espèces  de 
sandales  ou  de  brodequins.  Lorsque 
l'écorce  intérieure  du  Bouleau  est  en- 
core abreuvée  des  sucs  fournis  par  la 
végétation  ,  elle  est  tendre  et  sucrée  , 
et  iesKamtschadales  s'en  nourrissent. 
On  prépare  aussi  avec  la  sève  que  l'on 
retire ,  eji  pratiquant  à  la  tige  des  trous 


HOU 

jiiot'onds  ,  uue  liqueur  l'cunculcc  , 
îi"ès-c'inpIoyt5c  en  Russie  ,  en  Suède  et 
ilans  les  autres  parties  du  nord  de 
l'Europe. 

Le  Bouleau  noir  de  rAmérique  sep- 
tentrionale a  une  ceorce  légère,  mince 
et  très-résistante  ;  les  Sauvages  s'en 
servent  pour  fabriquer  des  pirogues 
très-légères  ,  qu'ils  enlèvent  facile- 
ment sur  leurs  épaules,  lors  de  leurs 
incursions  dans  l'intérieur  des  terres; 
tle-là  le  nom  de  Bouleau  à  canot  don- 
né à  cet  Arbre.  (a.  r.) 

ROULECH.  BOT.  PiiAN.  Syn.  à' An- 
thémis aiveiisls,  L.  dans  quelques  can- 
tons de  la  France  méridionale,     (c.) 

BOULEOLA.  BOT.  phan.  Syn.  ca- 
raïbe à^ Arisloluchia  tiiloba.  V .  Aris- 
toloche. (B.) 

BOULEREADX  et  boulerot. 

l'Ois.  T^.  GoBous.  (b.) 

BOULES  DE  MARSouDENfiN- 
CY.  MIN.  C'est  le  résultat  d'un  mé- 
lange de  tartrate  de  Potasse  et  de  li- 
maille de  Fer,  que  l'on  a  fait  bouillir 
avec  de  l'Alcohol  jusqu'à  consistance 
de  pâte  ,  dont  on  a  ensuite  formé  des 
boulettes  delà  grosseur  d'une  noix. On 
emploie  l'eau  ,  animée  d'un  peu  d'Al- 
coholjdans  laquelle  on  a  fait  tremper 
la  boulette ,  comme  topique  pour  la 
guérison  des  plaies  et  blessures. 

(DR..Z.) 

BOULES  DE  MERCURE.  MIN. 
Un  amalgame  de  Mercure  et  d'Etain 
réduit  en  poudre  était  autrefois  em- 
ployé à  la  clarification  des  eaux  im- 
pures, lies  progrès  de  la  science  ont 
fait  justice  d'une  coutume  absurde 
dont  les  résultats  pouvaient  ne  pas 
toujours  être  sans  danger.      (dr..z.) 

BOUIiESIE.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Bowlesie.  V.  ce  mot.  (b.) 

BOULET.  BOT.  crypt.  Par  corrup- 
tion de  J?o/e/«s,  syn.  provençal  de  Bo- 
let,  et  quelquefois  de  l'Oronge, y^j^a/ï- 
cusAurantiacus,  L.  7-^".  ce  mot.  (ad.  b.) 

BOULET  DE  CANON,  bot.  phan. 

y.  COUROUPITE. 

BOULETTE,  bot.  phan.  L'un  des 
nonis  vulgaires  dii  Globiilaria  vulga- 


HOU  4i7 

ILS  ,  du  (  'cphalaiithi/seiAci  Echinups  , 
don  tics  (leurs  sont  disposées  en  boules. 

BOULEVART  ou  BOULEVELIT. 
bot.  CRYPT.  Nom  vulgaire  que  Léman 
présume  convenir  à  une  variété  du 
Boletits  hovinus  ,  L.  (b.) 

BOULL  OIS.  Syn.  vulgaire  du  grand 
Pluvier,  Charadrius  hiaticula  ,  L.  V^. 
Pluvier.  (dk..z.) 

*  BOULIER.  POis.  Nom  vulgaire 
indilleremment  appliqué  au  Thon  et  à 
l'Ombre.  /^.  Scombre  et  Sciène.  (b.) 

BOULIGAULE  et   BOULIGOU- 

LOU.  BOT.  CRYPT.  /^.   BaLIGOULE. 

BOULOU  ou  VOULOU.  bot 
PHAN.  Syn.  de  Bambou  à  Madagascar 
et  chez  les  Malais.  (b.) 

BOULOUSE.  REPT.  CHEL.  Nom  de 
pays  du  Trlonyx  javanensis.  Espèce  de 
Tortue.  7^.  Trionyx.  (b.) 

BOULTON.  pois.Une  espèce  d'Ho- 
locentre.  K-  ce  mot.  ^b.) 

BOUM ,  BOUMAH ,  BOMEH.  ois 

Syn.    égyptien  de  la    Ghevêchette , 
Strix  acadica  ,    L.     F".   Chouette. 

(DR..Z.) 

BOUMELIA.  BOT.  PHAN.  (Theo- 
phraste.)  Syn.  de  Frêne.  (b.) 

BOUNARD  DI  ROC.  ois    Syn.  de 

Motacilla  Rubecula  dans  les   Alpes. 

(DR..Z.) 

BOUNCE.  POIS.  Syn.  de  Roussette, 
espèce  de  Squale,  sur  la  côte  de  Cor- 
nouaille.  (b.) 

BOUNICOU.  POIS.  (Risso.)  Syn.de 
Rochier,  espèce  de  Squale  sur  la  côte 
de  Nice.  (b.) 

BOUON.  MAM.  L'un  des  noms  pro- 
vençaux du   Bœuf  selon  Desmarest. 

(a.  D..NS.) 

BOUQUET.  BOT.  PHAN.  Disposition 
particulière  des  fleurs  dans  certaines 
Plantes ,  à  laquelle  Richard  a  donné 
le  nom  plus  convenable  de  Sertule. 
V.  ce  mot.  (b.) 

BOUQUET  PARFAIT,  bot.  phan. 
Syn.  de  Dlanthus  Arme  ri  a ,  L.  T^. 
OEILLET.  (b.) 

BOUQUETIN  ET    BOCK-STEIN. 


448  BOU 

MAM.  Capra  Ibex.  Espèce  du  genre 

Chèvre. 

Brown  appelle  Botjqx^etin  batakd 
la  Chèvre  transportée  à  la  Jamaïque 
oïl  elleparaît  s'être  modifiée  par  l'effet 
du  climat. 

Ce  qu'on  a  nommé  Bouquetin  du 
Caucase  est  le.  Capra  caucasica  de 
Geoffroy. 

Le  Bouquetin  a  crinière  d'A- 
frique est  encore  une  Chèvre.  J^.  ce 
mot.  (b.) 

BOUQUETINE.  bot.  phan.  Syn. 
languedocien  deBoucage.  J^.  ce  mot. 

(B.) 

BOUQUIN.  MAM.  Le  mâle  dans 
l'espèce  du  Lièvre.  /^.  ce  mot.  C'est 
aussi  un  Bouc  en  vieux  français,  (b.) 

BOUQUIN  BARBE,  bot.  crypt. 
L'un  des  noms  vulgaires  du  Clauaria 
cora/loides,  L.  (b.) 

BOUR  ET  BOURRE,  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  la  Canne  Bouret  et  du  Ca- 
nardcau  ou  jeune  Canard,  p^.  Ca- 
nard. (DR..Z.) 

BOURANDES.  eot.  phan.  Même 
chose  que  Bugrane.  (b.) 

BOURASAHA.  bot.  piian.  r.  Bu- 

RASAIA. 

BOURBEUSE,  repï.  ciiel.  Espèce 
de  Tortue  du  genre  Em^de.  P'.  ce 
mot.  (B-) 

BOURBONNAISE,  bot.  phan. 
Nom  vulgaire  de  la  variété  double  du 
Lyclinis  viscaiia,  Plante  assez  triste 
et  sans  utilité  ,  que  l'on  conserve  ce- 
pendant dans  quelques  jardins,    (b.) 

BOURDAINE  ou  BOURGÈNE. 
bot.  phan.  Syn.  vulgaire  de  Rhamnus 
Frangida,  L.  P'.  Nerprun.         (b.) 

BOURDELAS.  bot.  phan.  ^. 
Bordelais. 

BOURDIN.  MOLL.  Nom  donné  par 
Bclon,  selon  d'Argenville,  aux  Or  .%'!- 
les  de  mer,  Ilaliutis  de  Linné.  Mais 
nous  ne  savons  sur  quelle  autorité 
Bosc  et  Blaiuville(Nouv.  Dict.  d'Hist. 
nat.  et  Dict.  des  Se.  nat.)  désignent 
cette  dénomination  comme  se  raj^^- 
porlaut  à  Y Jfaliotisstriata  de  Linné  , 


BOU 

que  Belon  n'a  pas  connu.  Bruguière, 
qui  renvoie  pour  ce  nom  à  l'IIalio- 
tide  strié,  n'a  pas  décrit  ce  génie,  et 
l'on  ne  peut  savoir  l'espèce  qu'il  vou- 
lait désigner  ainsi.  (F.) 

*  BOURDIQUE.  POIS.  Syn.  de  Co- 
litisfossilis.  V.  Cobite.  (b.) 

BOURDON.  Bombus.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Hyménoptères,  famille 
des  Mellifères  ,  tiibu  des  Apiaires  , 
compris  par  Linné  dans  sa  division 
des  Abeilles  très-velues  ,  Bombinatri- 
ces  hirsutissimœ  ,  distingué  par 
nous  ,  adopté  ensuite  par  les  autres 
entomologistes,  et  formant  avec  nos 
Euglosses  le  genre  Brème  de  Jurine. 
Ces  Insectes  qu'il  ne  faut  pas  confon- 
dre ,  à  raison  de  l'homonymie  ,  avec 
les  mâles  de  notre  Abeille  domesti- 
que ,  vivent  comme  elle  en  société 
composée  de  trois  sortes  d'individus, 
de  mâles,  de  femelles,  de  neutres  ou 
d'ouvriers  ,  mais  beaucoup  moins 
nombreuse  et  temporaire,  du  moins 
dans  nos  climats  ,  ou  se  renouvelant 
chaque  année.  La  nature  a  pourvu 
les  deux  dernières  sortes  d'individus 
de  ces  instrumens  ,  propres  à  récolter 
le  pollen  des  fleurs  ,  désignés  sous  les 
noms  de  corbeilles  ,  de  palettes  et  de 
brosses ,  dont  il  a  été  fait  mention  à 
l'article  Abedle.  Le  premier  article 
des  tarses  postérieurs  (et  celui  aussi 
des  intermédiaires,  quoique  moins  di- 
laté) forme  de  même  une  palette  eu 
carré  long ,  garnie  à  sa  face  interne 
d  une  brosse,  mais  continue,  ou  sans 
ces  stries  transverses  que  l'on  ol>- 
serve  à  celle  de  notre  Abeille  domes- 
tique. Les  Bourdons  ,  en  outre  ,  se 
distinguent  des  Abeilles  et  des  autres 
genres  d'Apiaires  vivant  en  société  , 
par  la  réunion  des  caractères  suivaus  : 
labre  transversal;  mandibules  des  le- 
melles  et  des  neutres  presque  en  for- 
me de  cuiller,  sillonnées  sur  le  dos  , 
avec  deux  petites  échancrures  à  leur 
extrémité  supérieure  interne  ;  celles 
des  mâles  plus  étroites,  barbues  àleur 
base  ,  fortement  bidentées  au  bout  ; 
trompe  plus  courte  que  le  corps;  pal- 
pes maxillaires  composés  d'un  seul 
article  ,  très-petit  ,  subclliptique;  le 


BOU 

troisième  et  le  quatrième  ovi  dernier 
des   labiaux  l'ejetcs    en   dehors ,    ou 
obliques  relativement  aux  précéilens  ; 
paraglosscs  courtes, en  forme  d'dcaille 
])ointue  ;  antennes   lilit'oimes,    cou- 
dées; petits  yeux  lisses,  disposes  sur 
une  ligne   transverse;    corps   épais, 
bombé,    garni   de   ]ioils  nombreux, 
formant  souvent  des  l)andes    de  di- 
verses couleurs  ;   éeusson  point  pro- 
longé ;  trois  cellules  cubitales  dont  la 
première  est  coupée  perpendiculaire- 
ment dans  son  milieu  par  une  jietite 
nervure  ;  jambes  postérieures   termi- 
nées    par    deux     épines.    (Quelques 
Abeilles  Perce-bois  ouXylocopcs  étant 
assea  velues  ,  colorées  aussi  par  zo- 
nes, Fabricius,  trompé  par  ces  faibles 
rapports  extérieurs,  a  réuni  ces  Insec- 
tes avec  les  bourdons.  N'ayant  point 
fait  une  élude  particulière  fies  diffé- 
rences sexuelles,  il  a  distingué  comme 
espèces  propres  quelques  mâles  de  ce 
dei'nier  genre,  aulrcuicnt  colorés  que 
les  deux  autres  individus.  Huber  hls, 
dans  un   excellent  Mémoire  sur  les 
Bourdons  ,  qui  fait  partie  du  sixième 
volume   des  Transactions  de  la  So- 
ciété Linnéenne  ,  et  Kirby,  dans  son 
beau    travail  sur  les   Abeilles  de  la 
Grande-Bretagne  ,  nous  ont  l'ait  con- 
naître   ces    particularités    sexuelles. 
Mais  le  premier  a  de  plus  enrichi  de 
nouveaux  faits  l'histoire  de  ces  Insec- 
tes ,  déjà  bien  éclaircie  par  Béaumur. 
A    l'égard    des     mêmes    différences 
sexuelles  ,  un    bon   observateur  qui 
nous  a  été  enlevé  ù  la  fleur  de  son  âge, 
Lâchât  ,  et    l'un  des   collaborateurs 
de   cet  ouvrage  ,  dont  le  public  ,  par 
la  lecture   des  articles  qui  lui    sont 
propres  ,  a  dû  ,  ainsi  que  nous  ,  ap- 
précier le  talent  ,  Victor  Audouin  , 
ont  porté  leurs  recherches  plus  loin 
que  Réaumur ,  et  par  des  descriptions 
plus   détaillées    et  plus   exactes   des 
parties  masculines  ,  fixé  ,  d'une  ma- 
nière invariable  ,  les  limites  de  certai- 
nes espèces.  Les  organes  sexuels  des 
mâles  des  Bourdons  ont ,  en  général , 
plus  de  ressemblance  a'<ec  ceux  des 
Apiaires  solitaires ,  qu'avec  ceux  des 
faux  Bourdons  ou  des  mâles  de  l'A- 
beille domestique.  Nous  ne  pouvons 


BOU 


449 


d'autant  moins  présenter  ces  détails, 
qu'ils  ne  pourraient  être  bien  compris 
sans  le  secours  de  ligures  nombreu- 
ses que  la  nature  de  cet  ouvrage  nous 
interdit;  il  suffira  de  dire  que  l'appareii 
de  ces  organes  est  composé  :  1"  de 
deux  pinces  extérieures  ,  courbées  et 
terminées  par  un  petit  appendice  à 
leur  extrémité  ,  formant  ,  réunies  , 
une  espèce  de  lyre  ;  2"  de  deux  pièces 
intérieures  ,  imitant  un  fer  de  lance  ; 
et  5"  d'un  pénis  membraneux,  grand, 
presque  cylindrique  ,  et  d'où  Réau- 
mur a  vu  sortir  une  liqueur  gluante. 
Lâchât  et  Audouin  ont  donné  des 
noms  particulici  s  à  ces  diverses  par- 
ties, mais  que  nous  ne  reproduirons 
point  ici,  attendu  que  le  dernier,  s'oc- 
cupant  actuellement  d'un  travail  gé- 
néral et  comparatif  sur  ces  parties 
considérées  dans  tous  les  Insectes  , 
exposera  probablement  en  temps  et 
lieu  le  fruit  de  ses  intéressantes  re-^ 
cherches.  Un  sujet  plus  agréable  pour 
le  commun  de  nos  lecteurs,  l'histoire 
succincte  des  Bourdons,  va  fixer  no- 
tre attention.  Réaumur  et  Huber  fils 
seront  nos  guides. 

Ainsi  que  dans  la  plupart  des 
Insectes,  les  femelles  sont  d'une  taille 
plus  grande  que  les  mâles.  Celle 
des  ouvrières  tient  le  milieu.  Réau-- 
mur  avait  aperçu  parmi  ces  derniers 
individus  deux  variétés  de  grandeurs, 
et  dont  les  plus  petits  lui  avaient 
paru  plus  alertes  et  plus  actifs.  Le  fait 
t»  été  vérifié  par  Huber  fils.  D'après  ses 
observations,  plusieurs  de  ces  ouvriè- 
res nées  au  printemps  ,  s'accouplent, 
au  mois  de  juin,  avec  des  mâles  prove- 
nus, comme  elles,  de  la  même  mère  , 
pondent  peu  de  temps  après  ,  mais 
exclusivement  des  œufs  de  mâles.  Ces 
ouvrières  sont  donc  de  véritables  fe- 
melles, mais  plus  petites  ,  et  avec  des 
fonctions  génci  a  triées  bornées.  Les 
îiiâlcs  auxquels  ils  donnent  le  jour, 
sont  de.-tijiés  à  féconder  les  femelles 
qui  n'écloscnt  que  dans  Tarrière- 
saison  ,  et  du  nombre  desquelles 
celles  qui  échappent  aux  rigueurs  de 
l'hiver ,  jetteront  ,  au  printemps  pro-^ 
chain  ,  les  fondemcus  d'une  nouveDc 
colonie;  les  autres  individu.s,  sans  eri 

^9 


45o  BOU 

«îxcepterles  petites  Cenielles,  périssent 
;uix  approches  de  l'iiiver. 

Les  femelles  ordinaires  survivantes 
s'occupent  ,  dès  les  premiers  beaux 
jours  du  printemps,  de  la  construction 
de  leur  nid  ,  le  plus  souvent  placé 
dans  la  terre  ,  à  un  ou  deux  pieds 
de  profondeur;  les  prairies  en  pente  , 
les  collines  ,  les  plaines  sèches  et  les 
lisières  des  bois  ou  des  bosquets,  sont 
les  lieux  qu'elles  choisissent.  Quel- 
ques-unes s'établissen  tau  bas  des  murs 
ou  dans  leurs  fentes  ,  sous  des  pier- 
res niême  \{  yJpîs  lapidaria)  et  à  la 
surface  du  sol.  Les  cavités  qu'elles  y 
pratiquent  sont  assez  considérables  , 
plus  basses  que  hautes  et  en  forme 
de  dôme.  De  la  terre  ,  de  la  mousse 
cardée  brin  à  brin,  et  qu'elles  y  trans- 
portent en  entraat  dans  ces  demeui'es 
souterraines  à  reculons,  en  composent 
la  voûte;  les  parois  intérieures  sont 
revêtues  d'une  calotte  de  cire  brute  et 
grossière.  Là,  une  galerie  tortueuse, 
couverte  de  mousse,  longue  d'un  à 
deux  pieds  ,  conduit  à  l'habitation  ; 
ici,  une  simple  ouverture,  pratiquée 
au  bas  du  nid  ,  sert  uniquement  de 
passage  ;  une  couche  de  feuilles  sur 
laquelle  reposera  la  couvée  tapisse  le 
fond  de  la  cavité .  La  mère  y  place  ensui- 
te la  pâtée  consistant  en  des  masses  de 
cire  brune,  irrégulières,  mamelonnées 
et  comparées  par  Réaumur,  à  raison 
de  celte  forme  et  de  la  couleur,  à  des 
truft'es.  Les  œufs  et  les  larves  qui  en 
sortent  occupent  l'intérieur  des  vides 
celluleux  compris  entre  les  masses. 
Trois  à  quatre  petits  corps,  de  la  mê- 
me matière,  en  forme  de  petits  pots  , 
presque  cylindriques  ,  toujours  ou- 
verts et  plus  ou  moins  remplis  de 
J)on  miel  ,  se  voient  aussi  au  fond  de 
l'habitation  ,  mais  non  constamment 
à  la  même  place.  Les  ouvrières,  dit- 
on,  emploient  quelquefois  à  la  même 
fin  des  coques  d'oii  les  nymphes  sont 
sorties;  mais  comme  ces  coques  sont 
de  consistance  soyeuse  et  percées  ex- 
téi'ieurement  d'un  trou,  ce  fait  me 
paraît  réclamer  de  nouvelles  obser- 
vations. 

Les  larves  éclosent  quatre  à  cinq 
jours  après   la    ponte ,  et  vivent  en 


BOU 

société  jusqu'au  moment  oii  elles  doi- 
vent passera  l'état  de  nymphe;  alors 
elles  se  séparent  et  filent  des  coques 
de  soie  fixées  verticalement  les  unes 
contre  les  autres  et  de  forme  ovoïde. 
La  nymphe,  de  même  que  celle  de  la 
femelle  de  l'Abeille  ordinaire  ,  s'y 
tient  dans  une  situation  renversée  , 
et  lorsqu'elle  devient  Insecte  parfait, 
en  sort  par  une  ouverture  inférieure. 
Suivant  Réaumur  ,  les  larves  se  nour- 
rissent de  la  cire  ou  de  la  pâtée  sur 
laquelle  elles  reposent;  mais  ,  au  té- 
moignage de  Huber,  cette  ma tièie  les 
garantit  simplement  du  froid  et  de 
1  humidité,  et  leur  nourriture,  ainsi 
que  celle  des  lai'ves  des  autres 
Apiaires,  consiste  dans  une  certaine 
quantité  de  pollen  ,  humecté  d'un 
peu  de  miel  .  que  les  femelles  et  les 
ouvrières  ont  soin  de  leur  fournir. 
Lorsque  les  larves  ont  épuisé  leurs 
provisions,  leurs  nourrices,  après 
avoir  percé  le  couvercle  de  leurs  cel- 
lules, leur  en  donnent  de  nouvelles  , 
et  ajoutent  môme  une  nouvelle  pièce 
à  l'habitation  ,  ou  l'agrandissent ,  si 
les  larves,  par  l'effet  de  la  croissance, 
se  trouvent  logées  trop  à  l'étroit.  Au 
moment  oii  ces  larves  doivent  quitter 
l'état  de  nymphe  ,  ce  qui  a  lieu  en 
mai  et  juin  ,  les  mêmes  nourrices  dé- 
gagent les  coques  en  enlevant  la  cire 
du  massif  qui  les  embaiTasse,  et  faci- 
litent ainsi  la  sortie  de  l'Animal.  Les 
ouvrières  qui  viennent  de  naître  s'em- 
pressent d'aider  leur  mère  dans  ses 
tiavaux,  et  bientôt  après,  le  nombre 
des  cellules  et  des  coques  servant 
d'habitation  soit  aux  larves,  soit  aux 
nymphes, s'accroît  tellement, qu'avec 
les  réservoirs  à  miel ,  elles  forment 
des  gâteaux  irréguliers  ,  s'élevant  par 
étages,  mais  sur  les  boids  desquels  on 
lemarque  toujours  la  matière  brune 
que  Réaumur  considère  comme  de  la 
pâtée.  Au  rapport  de  Huber,  les  ou- 
vrières sont  très  friandes  des  œufs, 
et  profitent  quelquefois  de  léloigne- 
ment  de  la  femelle  pour  entr'ouvrir 
les  cellules  qui  les  contiennent ,  afin 
de  sucer  une  matière  laiteuse  de  leur 
intérieur.  Un  fait  si  extraordinaire 
paraîtrait     démentir     l'attachement 


BOU 

connu  do  CCS  Insectes  [)Our  les  germes 
(le  leur  postérité,  vA  nous  avons  tout 
lieu  de  soupçonner  qu'il  tient  à  quel- 
que circonstance  particulière  qui  n'a 
\>as  encore  été  approfondie.  D'après 
fs  même  observateur,  les  Bovinlons 
ont,  comme  l'Abeille,  des  organes 
.sécrétant  la  cire ,  et  celte  substance  , 
provenant  aussi  d'un  miel  élaboré  , 
transsude  encore  de  la  même  ma- 
nière que  dans  l'Abeille.  Cependant, 
ainsi  que  nous  l'avons  dit  rlans  notre 
Mémoire  sur  l'origine  de  la  cire 
(Mém.  du  Mus.  d'Mist.  natur.  tom.  8, 
pag.  lîy),  la  portion  des  scgmens  ab- 
dominaux, transsudant  cette  matière, 
est  beaucoup  plus  étroite  ,  surtout  au 
milieu,  que  dans  l'Abeille  domesti- 
que ,  et  l'on  n'y  distingue  point  de 
poche,  attendu  que  chaque  membrane 
de  ces  segmeus  est  homogène  et  con- 
tinue, et  que  cette  portion  de  scgmens 
ciriers  n'est  elle-même  qu'une  poche 
occupant  toute  son  étendue.  Nous  n'a- 
vons pas  encore  aperçu  entre  eux  des 
lames  de  cire.  Chaque  habitation  offre 
plusieurs  femelles  vivant  en  paix  et 
en  bonne  intelligence.  L'accouple- 
ment a  lieu  au  dehors  ou  dans  l'air, 
cl  l'on  rencontre  quelquefois  les  deux 
sexes  réunis  sur  les  Plantes.  Leur 
fécondité  est  très-inférieure  à  celle  de 
l'Abeille. 

Ces  Hyménoptères  ont  plusieurs  en- 
nemis ,  tels  que  les  Renards,  les  Blai- 
reaux, les  Belettes,  les  Fouines,  les 
Mulots,  des  Rats,  des  Fourmis  etdes 
Teignes.  Malheur  surtout  à  eux  ,  si 
des  cultivateurs  avides  de  leur  miel 
viennent  à  découvrir  leur  habitation, 
ou  s'ils  vont  recueillir  ce  miel  dans 
des  lieux  trop  fiéquentés  par  des 
enfans  qui,  tels  que  ceux  des  cités 
populeuses  ,  connaissent  la  partie  du 
corps  de  ces  Insectes  .oii  le  réservoir 
de  cette  liqueur  est  situé.  Des  Volu- 
celles  {Sjrphus,  Fab.  )  vont  déposer 
leurs  œufs  dans  les  nids  des  Bourdons, 
oii  les  larves  auxquelles  ces  œufs  don- 
nent le  jour  dévorent  les  œufs  des  pos- 
sesseurs. Celle  d'une  espèce  de  Co- 
nops  décrite  par  Lâchât  et  Audouin 
(Journ.  de  Phys. ,  mars  1819  )  vit,  à 
îa  manière  des  Vers  intestinaux  et  des 


BOL 


45i 


larves  de  Rhipiplères,dans  l'intérieur 
de  l'abdomen  des  Bourdons  en  état 
parfait,  et  ayant  acquis  des  ailes  ,  en 
sort  par  les  intervalles  des  anneaux. 

Les  Bourdons  composent  un  genre 
nombreux  et  dont  les  espèces  sont 
répandues  dans  toutes  les  parties  du 
monde. Celle  que  J  urine  a  représentée 
comme  ty\)c,Jjrc'/ni/sscu/e//afus  (Hv- 
ménopt.  pL  12,  genr.  57),  le  B.  écus- 
son- jaune,  est  toute  noire,  avec  la 
partie  antérieure  du  thorax  et  la  ré- 
gion scutellaire  jaunes.  Elle  se  trouve 
dans  la  ci-devant  Provence  et  en  Pié- 
mont. Une  autre  des  mêmes  contrées, 
mais  qui  remonte  plus  au  nord,  et 
qu'Allioni ,  dans  un  catalogue  des  In- 
sectes du  Piémont ,  avait  le  premier 
bien  caractérisée  ,  est  le  B.  à  quatre 
bandes  ,  B.ruderatus  de  Fabricius.  Il 
est  noir  avecledessusdu  thorax  jaune, 
et  coupé  dans  son  milieu  par  une  bande 
noire;  l'abdomen  est  jaune  en  de- 
vant ,  et  blanc  à  l'extrémité  opposée. 
Dans  le  B.  terrestre  ,  B.  tenestris , 
Réaum.  Mém.  des  Insectes,  tom.  6, 
pi.  3,  fig.  1  ,  le  corps,  pareillement 
noir  et  terminé  aussi  postérieurement 
par  des  poils  blancs,  a  le  devant  du 
tlïorax  et  le  second  anneau  de  l'abdo- 
men garnis  de  poils  jaunes. Dans  les  fe- 
melles et  les  neutres  du  B.  des  pier- 
res ,  B.  lapiderais  de  Fabricius  ,  es- 
pèce la  plus  commune  de  toutes  ,  le 
corps  est  tout  noir,  avec  les  derniers 
anneaux  de  l'abdomen  fauves.  Mais 
dans  le  mâle,  5.  Aibustorum ,  le  de- 
vant de  la  tête  et  les  deux  extrémités 
du  corselet  ont  des  poils  jaunes.  Le 
B.  des  rochers  ,  B.  rupestris  de  Fa- 
bricius, ressemble,  au  premier  coup- 
d'œil,  à  la  femelle  du  précédent,  mais 
ses  ailes  sont  noirâtres  ;  il  est  rare 
dans  nos  environs.  Le  B.  des  Mous- 
ses ,  B.  Mi/sconiniàe  Fab.,  Réaum. 
Ibid.  pi.  2  ,  tig.  1 — 3,  est  jaunâtre  , 
avec  le  thorax  fauve.  Le  B.  d".  La- 
ponle  ,  B.  laponicus  ,  s'étend  au 
nord  de  l'Amérique  jusqu'à  la  Nou- 
velle-Ecosse. On  rangera  avec  les 
Xylocopes  un  Insecte  que  Réaumur 
représente  comme  luie  espèce  égyp- 
tienne de  Bourdon  ,  ibid.  pi.  3  , 
fig.    2  —  3.    f^.  ,    relativemeîit    aux 

29* 


452  BOU 

Brèmes  exotiques  citées  par  Jvuine , 
et  dont  la  corbeille  fies  jambes  pos- 
térieures est  clitTcreiite  de  celle  des 
Bourdons,  l'aiticle  Euglosse.  (lat.) 

BOURDON  DE  SAINT  JACQUES. 
BOT.  PiiAN.  Syn.  à'Alcea  rosea,  L. 
P'.  Guimauve.  (b.) 

BOURDONNEMENT.  Bombus. 
INS.  On  donne  ce  nom  au  bruit  que 
i'ont  entendre  certains  Insectes  en  vo- 
lant. La  cause  de  ce  bruit  a  beaucoup 
occupé  les  observateurs  qui  ne  s'ac- 
cordent nullement  sur  ce  point;  nous 
chercherons  à  Féclaircir  en  traitant 
du  vol  et  de  la  respiration.  V.  ces 
mots ,  ainsi  que  Trachées  et  Stig- 
mates, (aud.) 

BOURDONNEURS.  ois.  Nom  vul- 
gaire des  Colibris  et  Oiseaux-Mouches , 
que  leur  a  valu ,  chez  les  Créoles ,  le 
bruilserablableàceluid'un  rouet ,  que 
produit  leur  vol.  (dr..z.) 

BOU  RE  AU.  POIS.  Pour  Bourreau. 
P^.  ce  mot.  (b.) 

BOUREL  DE  MER.  moll.  Bosc 
(Nouv.  Dlct.  d'Hist.  nat.^  renvoie  au 
Buccin  des  Tritons  pour  expliquer  ce 
que  c'est,  mais  il  ne  mentionne  pas 
ce  mot  dans  le  Dictionnaire  ,  de  sorte 
qu'il  est  impossible  d'en  dire  autre 
chose.  (f.) 

BOURET.  OIS.  Syn.  de  jeune  Ca- 
nard, en  Normandie,  selon  Sonnini. 

(DR..Z.) 

BOURGÈNE.  EOT.niAN.  T'.  Bour- 
daine. 

BOURGEON.  Gemma,  bot.  phan. 
La  plupart  des  botanistes  désignent 
sous  ce  nom  de  petits  corps  ordinai- 
rement de  forme  conique  ,  composés 
d'ëcailles  imbriquées,  que  l'on  obser- 
ve à  l'aisselle  des  feuilles  ou  au  som- 
met des  rameauxdaus  les  Végétaux  li- 
gneux ,  ou  au  collet  de  la  racine  dans 
les  Plantes  herbacées  vivaces.  Les 
Bourgeons  doivent  être  considérés 
comme  les  rudimens  des  liges  des 
feuilles  et  des  organes  de  la  fructifi- 
cation. Formés  n'écailles  appliquées 
intimement  les  unes  sur  les  autres  , 
ils  othcnt  à  leur   intérieur  un  petit 


BOU 

rameau  chargé  de  feuilles  rudimen- 
taires  diversement  plissécs  sur  elles- 
mêmes  ,  parmi  lesquelles  on  observe 
souvent  aussi  les  fleurs  qui  doivent 
plus  tard  se  développer.  Mais  le  mot 
de  Bourgeon  a  un  sens  encore  plus 
étendu  ,  car  les  bulbes  ,  les  bulbilles, 
certaines  espèces  de  tubercules  char- 
nus ,  sont  pour  nous  de  véritables 
Bourgeons.  En  effet  ,  si  l'on  examine 
la  structure  intérieure  d'un  Oignon 
ou  Bulbe  ,  on  verra  qu'elle  est  abso- 
lument la  même  que  celle  des  au- 
tres Bourgeons,  c'est  -  à  -  dire  qu'il 
renferme  ,  au  milieu  d'écaillés  diver- 
sement disposées  ,  les  rudimens  d'une 
jeune  tige  ,  des  feuilles  et  des  fleurs 
qu'elle  doit  porter.  Quant  aux  bul- 
billes ,  leur  analogie,  ou,  pour  mieux 
dire  ,  leur  similitude  avec  les  Bour- 
geons ,  est  encore  plus  facile  à  sai- 
sir: comme  ces  derniers  ,  elles  nais- 
sent à  l'aisselle  des  feuilles  ;  comme 
eux  ,  elles  se  composent  d'écaillés 
imbriquées  au  centre  desquelles  re- 
pose la  jeune  pousse.  La  seule  dif- 
férence bien  notable  ,  c'est  que 
les  bulbilles  détachées  du  Végétal, 
sur  lequel  elles  se  sont  formées  et 
placées  dans  des  circonstances  favora- 
bles ,  peuvent  se  développer  et  se 
changer,  comme  les  véritanlcs  grai- 
nes ,  en  une  autre  Plante  entièrement 
semblable  à  celle  dont  elles  ont  tiré 
leur  origine.  Nous  avons  dit  égale- 
ment que  certaines  espèces  de  tuber- 
cules charnus  ,  qu'on  observe  à  la 
base  des  tiges  ou  sur  des  racines,  de- 
vaient également  être  regardés  com- 
me de  véritables  Bourgeons.  C'est 
ainsi,  par  exemple,  que  les  deux  tu- 
bercules que  l'on  trouve  à  la  base  de 
la  tige  des  Orchis  ,  remplissent  ab- 
solument les  mêmes  fonctions  que  les 
Bourgeons  écailleux  des  autres  Vé- 
gétaux. En  effet,  que  l'on  fende  longi- 
tudinalement  un  de  ces  tuberciUcs  au 
printemps  ,  et  l'on  trouvera  dans  son 
Intérieur  les  rudimens  de  la  tige  et  des 
feuilles,  qui  ,  plus  tard,  se  dévelop- 
peront pour  reproduire  la  Plante. 
Au  reste  ,  nous  traiterons  plus  en 
détail  de  cette  analogie  aux  mots 
Bulbe,  Bulbilles  et  Tubercules, 


nou 

Revenons  aux  Bourgeons  propre- 
ment dits. 

Les  botanistes  ont  donné  le  nom 
tic  Turion,  f^.  ce  mot ,  au  Bourgeon 
souterrain  qui  s'élève  chaque  année 
de  la  racine  des  Plantes  vivaces.  Ain- 
si ,  dans  l'Asperge  ,  dans  les  Pivoi- 
nes,  etc.,  la  jeune  pousse,  au  mo- 
ment oii  elle  commence  à  se  montrer, 
porte  le  nom  spécial  de  ïurion. 

Les  Bourgeons  écailleux  n'existent 
généralement  que  sur  les  Arbres  des 
régions  septentrionales  ou  tempérées; 
ceux  des  pays  méridionaux  ont  les 
leurs  dépourvus  d'écaillés  ,  qui  sont 
des  organes  protecteurs  destinés  à 
abriter  la  jeune  pousse  contre  les  ri- 
gueurs et  rinlempérie  de  l'hiver.  Ou- 
tre plusieurs  rangées  d'écaillés ,  la 
jeune  pousse  est  souvent  protégée 
contre  le  froid  par  un  amas  plus  ou 
moins  considérable  d'un  tissu  tomeu- 
teux  ou  d'une  sorte  de  bourre  ,  au 
milieu  de  laquelle  elle  repose  molle- 
ment; elle  est  protégée  contre  la  pluie 
et  l'humidité  par  un  enduit  résineux 
qui  recouvre  la  surface  externe  des 
Bourgeons. Cependant  certains  Arbres 
des  pays  chauds  ont  des  Bourgeons 
écailleux  et  même  enduits  d'un  vernis 
résineux  :  ce  sont  particulièi'ement 
ceux  qui  sont  susceptibles  de  s'accli- 
mater dans  nos  jardins.  Ainsi  l'Hippo- 
castaneou  Marronnier  d'Inde,  qui  fait 
aujourd'hui  l'oraement  de  nos  prome- 
nades, et  qui  est  originaire  des  Gran- 
des-Indes ,  est  povuvu  de  Bourgeons 
écailleux  ,  très-gros  et  très-résineux. 
Les  écailles  qui  composent  les  Bour- 
geons sont  toujours  des  organesavortés 
et  rudimentaires  dont  la  nature  et  l'ori- 
gine varient  singulièrement.  Le  plus 
souvent  ce  sont  de  jeunes  feuilles  qm 
tropextérieuresne  reçoivent  point  as- 
sez de  nourriture  pour  se  développer, 
et  restent  rudimentaires,  comme  dans 
le  Bois  gentil  {Daphne  Mezereum,  L.) 
et  la  plupart  des  Plantes  heibacées  ; 
ces  Bourgeons  portent  dans  ce  cas  le 
nom  de  Bourgeons yc///acé5.  D'autres 
fois  les  stipules  en  se  gioupant  cons- 
tituent les  enveloppes  de  la  jeune 
pousse.  Le  Charme,  le  Hêtre,  le  Tuli- 
pier nous  eu  officnt  des  exemples  , 


BOU 


45: 


mais  qui  sont  encore  plus  remarqua- 
bles dans  les  Figuiers  et  les  Magnolia, 
oîi  une  seule  stipule,  souvent  d'une 
grandeiu-  considérable,  recouvre  tout 
le  Bourgeou  à  li  manière  d'une 
spathe  ;  on  les  nounnc  Bourgeons  sti- 
pulacés.  Les  feuilles  et  les  stipules  ne 
sont  pas  les  seuls  organes  capables 
de  former  les  Bourgeons  écailleux  , 
les  pétioles  nus  ou  garnis  de  stipules 
concourent  quelquefois  à  leur  for- 
mation. Le  Noyer  nous  ollre  un 
exemple  de  cette  première  disposi- 
tion oii  les  Bourgeons  se  nomuient 
péliolacés  ,  et  nous  en  trouvons  un  de 
la  seconde  dans  les  Bourgeons  des 
Pruniers  ,  qu'on  appelle  alors  fid- 
c  racés. 

On  dislingue  encore  les  Bourgeons 
suivant  les  organes  qu'ils  dévelop- 
pent au  moment  île  leur  évolution  , 
en  Bourgeons  à  feuilles  ,  Bourgeons 
à  fruits  et  Bourgeons  mixtes.  Cette 
distinction  se  fait  pai  ticulièrement 
pour  les  Arbres  fruitiers.  Les  Bour- 
geons à  feuilles  ou  faliifùres  ,  sont 
ceux  qui  ne  sont  composés  que  de 
feuilles;  on  les  reconnaît  à  leur  forme 
allongée  et  pointue.  On  nomme  Bour- 
geons à  fruits  on  //-uctifères  ceux  qui 
renferment  les  fleurs  ;  ils  sont  plus 
gros,  plus  arrondis.  Enfin  les  Bour- 
geons mixtes  renferment  h.  la  fois  des 
feuilles  et  des  fleurs;  leur  forme  tient 
le  milieu  entre  celles  des  Bourgeons 
foliifères  et  fructifères ,  c'est-à-dire 
qu'ils  sont  plus  renflés  que  les  pre- 
miers et  plus  ?llongés  que  les  seconds. 
Cette  distinction  est  fort  utile  dans  la 
pratique  du  jardinage,  à  l'époque  de 
la  taille  des  Arbres ,  ou  le  jardinier 
doit  retrancher  les  Bourgeons  à  feuil- 
les pour  favoriser  l'évolutiou  des 
Bourgeons  qui  doivent  porter  du  fruit. 

Les  Bourgeons  ne  sont  pas  toujours 
très-apparens  à  l'extérieur  ;  il  est 
même  rsrtains  Arbres  dans  lesquels 
ils  ne  sont  pas  du  tout  visibles.  Ainsi 
dans  l'Acacia  et  plusieurs  autres  Lé- 
gumineuses ,  ils  sont  engagés  dans  la 
sid)Stance  même  du  bois.  Dans  les 
Sinnacs,  les  Platanes,  beaucoup  de 
Polygonées ,  les  Boingeons  sont  ca- 
chés  sous  la   base  des   pétioles   qui 


'>r>4  BOL 

seaible  creusée  à  cet  effet.  —  Eu  gé- 
néral les  Bourgeons  ne  contiennent 
dans  leur  intérieur  qu'une  seule  pous- 
se :  on  dit  alors  qu'ils  sont  simples. 
Mais  il  y  a  certains  Arbres  dont  les 
Bourgeons  sont  composés  de  plusieurs 
pousses  qu'ils  développent  simulta- 
nément ;  ainsi  dans  les  Pins ,  les  Sa- 
pins ,  les  Epicéa ,  etc.  ,  on  voit  le 
Bourgeon  terminal  produire,  outre  la 
continuation  de  la  tige  ,  un  verticille 
de  jeunes  rameaux. 

Les  Bourgeons  commencent  à  se 
montrer  en  été ,  c'est-à-dire  dans  le 
moment  oii  la  végétation  a  le  cours 
le  plus  l'apide  et  la  force  la  plus  gran- 
de; ils  sont  alors  sous  la  forme  d'un 
petit  tubercule  qui  porte  spéciale- 
ment le  nom  à' œil;  après  la  chute  des 
feuilles  ,  ils  s'accroissent  insensible- 
ment ,  et  on  les  nomme  alors  boulons; 
enfin  après  être  restés  stationnaires 
pendant  la  froide  saison  ,  au  retour 
du  printemps  ils  se  gonflent  rapide- 
ment ;  leurs  écailles  s'écartent,  s'en- 
tr'ouvrent,  et  l'on  en  voit  sortir  la  jeu- 
ne branche.  Celle-ci  s'allonge  rapide- 
ment ;  les  jeunes  feuilles  qu'elle  sup- 
porte et  qui  étaient  d'abord  repliées 
plusieurs  fois  sur  elles-mêmes  et  très- 
rapprochées  les  unes  des  auties ,  se 
déploient ,  s'étalent,  s'éloignent,  et  la 
jeune  pousse  porte  alors  le  nom  de 
scion.  Si  l'on  fend  longitudinalement 
l'axe  du  Bourgeon  ou  le  jeune  scion 
au  moment  oii  il  commence  à  se  dé- 
velopper, on  voit  à  son  centre  une 
ligne  de  tissu  cellulaire,  qui  repré- 
sente le  canal  médullaire  et  qui  com- 
munique ,  au  moins  pendant  un  cer- 
tain temps  ,  avec  la  moelle  du  jeune 
rameau  sur  lequel  les  Bourgeons  ont 
pris  naissance.  Autour  du  canal  mé- 
dullaire, sont  des  fibres  ou  tubes  qui 
tirent  leur  origine  des  faisceaux  les 
plus  externes  de  la  couche  ligneuse 
du  jeune  scion  ,  et  avec  lesquels  elles 
finissent  par  se  confondre  entière- 
ment. 

Il  existe  ,  entre  le  Bourgeon  écail- 
leux  des  Arbres  dicotylédons  et  le 
jeune  embiyon  contenu  dans  les  en- 
veloppes séminales,  une  ressemblance 
de  structure  assez  grande ,  pour  que 


BOL 

la  comparaison  qui  a  été  faite  de  ces 
deux  parties  par  quelques  botanistes 
ne  paraisse  point  dénuée  de  ressem- 
blance. En  effet,  le  tégument  propre 
de  la  graine  et  l'endosperme  lui- 
même  ,  quand  il  existe  ,  ne  sont  que 
des  organes  accessoires  ,  destinés  seu- 
lement à  abriter  et  à  protéger  la  plan- 
tule  avant  la  germination  ,  comme 
les  écailles  du  Bourgeon  avant  l'é- 
longalion  du  scion. 

Aubert  Du  Petit-Thouars  ,  dans  sa 
Théorie  de  l'organisation  végétale , 
fait  jouer  aux  Bourgeons  un  rôle 
beaucoup  plus  important  que  celui 
qu'on  leur  attribue  communémenl. 
Il  les  considère  comme  les  seuls  agens 
de  l'accroissement  en  diamètre  du 
tronc  dans  les  Arbres  dicotylédons. 
Ce  sont  pour  lui  autant  d'embryons 
germans,  qui,  de  leur  partie  infé- 
rieure ou  du  point  par  lequel  ils  ad- 
hèrent à  la  branche,  envoient  entre 
la  dernière  couche  ligneuse  et  le  li- 
ber des  faisceaux  de  fibres  descendan- 
tes qui , par  leur  réunion ,  constituent 
chaque  année  une  nouvelle  couche  de 
jeune  bois  ;  tandis  que  par  leur  partie 
supérieure  qui  est  libre,  ils  s'allon- 
gent et  poussent  une  jeune  tige.  Nous 
renvoyons  au  mot  Accroissement 
dans  les  Végétaux  ,  où  nous  avons 
exposé ,  avec  quelques  détails ,  cette 


ingénieuse  théorie. 


(A.R.) 


BOURGEONNEMENT.  Gemmât io. 
BOT.  PHAN.  C'est  l'ensemble  des  phé- 
nomènes qui  accompagnent  le  déve- 
loppement et  l'évolution  des  Bour- 
geons. L'époque  du  Bourgeonnement 
dans  les  Végétaux  est  ordinairement 
celle  du  printemps  ,  oii  la  chaleur  du 
soleil  gonfle  le  Bourgeon  ,  entr'ouvre 
les  écailles  pour  mettre  en  liberté  la 
jeune  pousse  emprisonnée  pendant 
la  froide  saison.  De  Candolle  donne 
le  nom  de  Bourgeonnement  à  l'ensem- 
ble des  Bourgeons.  (a.R.} 

BOURGEON      SÉMINIFORME. 

BOT.  et  zooL.  Palisot  Beauvois  a  im- 
posé ce  nom  aux  corps  reproducteurs 
des  Conferves  ,  des  Varecs  ,  des 
Champignons ,  des  Polypes  et  autres 
Plantes  ou  Animaux  qui  n'ont  point 


liOL 

»l  oiy;iiit;s  i»p|)an;iis  tic  rcpiodiiclion  , 
et  <|Lio  (raiUros  naturnlislcs  Dut,  selon 
1(;  nicinc  ;uitcur  ,  iippolcs  Ovules.  Les 
ovules  sont  dos  corps  reproducteurs 
tellement  visibles  et  constatés  ,  cl  si 
differens  de  tout  ce  qui  peut  avoir 
rapport  à.  un  Bourgeon  ,  que  le  nom 
proposé  par  Beauvois  ne  saurait  être 
adopté  relativement  à  ces  ovules  ([ui 
sont  de  véritables  graines  ou  plu- 
tôt des  gemmes  quand  ils  ne  sont 
pas  des  Animaux  comme  dans  nos 
Zoocarpces.  P".  ArtiiuodiÉes  et  Zno- 
CAHi'KS.  On  pourrait  réserver  le  nom 
de  Bourgeons  scminiformes  à  ces 
sortes  de  bourrelets  ou  de  tubercu- 
les ,  qui  se  développent  à  la  vciité  en 
certains  cas  dans  les  lilamcns  de  nos 
Vauchcries  (  Prolifères  de  Vauclicr  ) 
ou  sur  les  frondes  de  quelques  llydro- 
phvtes    qui  semblent  alors    devenir 

Srolifères.  Les  Hydres  ,  ou  Polypes 
'eau  douce  de  Trembley  ,  oflVent 
quelque  cbose  d'analogue  ;  mais  le 
mot  Bourgeon  peut-il  s'appliquer  à 
des  parties  quelconques  d'êtres  dont 
l'animalité  est  déjà  si  développée? 
Autant  vaudrait  l'appliquer  au  rudi- 
ment des  pâtes  dans  le  Têtard,  (u.) 

BOURGEONNIER.  ois.  Syn.  vul- 
gaire du  Bouvreuil,  Pyrrhula  vulga- 
ris,  L.  en  Normandie,  f^.  Bouvreuil. 

(DR..Z.) 

.  BOURG-ÉPINE  ET  BOURGUE- 
EPINE.  Syn.  de  Rhamnus  yllaternus 
et  de  Phjllirea  IntlfoUa  ,  Arbrisseaux 
que  l'on  confond  mal  à  propos  dans 

Quelques  c.ntons  de  la  France  méri- 
ionale. /^.Nerprun  cIFilaria.  (b.) 

BOURGIE.  Burgla.  rot.  phan. 
(Scopoli.)  V.  Salimori. 

•^  BOUPvGIN.  POIS.  Syn.  de  Dora- 
de, espèce  du  genre  Spare.  V.  ce  mot. 

(B.) 

BOURGMESTRE,  ois.  V.  Bouk- 

GUEMESTRE. 

BOURGOGNE,  bot.  phan.  Syn. 
à!Hedysaium    Onobrychls  ,    L.   dans 

Quelques  parties  de  la  France  méri- 
ionale.  V.  Sainfoin.  (b.) 

BOURGONI.  bot.  piian.  (  Aublet, 


BOU  4f):) 

Guian.  t.  358.)  Espèce  de  Mimeuse  à 
laquelle  son  nom  de  pays  a  été  con- 
servé comme  spécifique.  (b.) 

BOURGUE-ÉPINE.  bot.  phan. 
V.  Bourg-épine. 

BOURGUEMESTRE.  ois.  Et  non 
Bourgmestre.  Espèce  du  genre  Mauve, 
division  des  Goélands,  Larus  glnuci/s, 
L.Buff.pl.enl.448./^.MAUVE.(DR..z.)  ^ 

BOURI.  MAM.  (Flaccourt.)  Syn.  do 
Zébu  à  Madagascar.  P^.  Boeuf,    (b.) 

*  BOURI.  pois.  (Sonnini.  )  Syn. 
arabe  de  Mugil  cephalus  ,^  L.  f^. 
Muge.  (b.) 

BOURICHON.  ois.  Syn.  vulgaire 
du  Troglodyte  ,  MoiaciUa  Troglody- 
tes,  L.  V.  Sylvie.  (dh..z.) 

BOURIOLLE.   OIS.    F.   Becque- 

ROLLE. 

BOURLOTTE.  annel.  Ver  ma- 
rin indéterminé  ,  dont  les  pêcheurs  se 
servent  sur  les  côtes  de  l'Annoriqut; 
pour  amorcer  l'hameçon.  (r.) 

BOURMÈRE.  ois.Syn.vulgaire  des 
Pies-Grièches  ,  Laniits  ,  L.  /^.  Pie- 

GrIÈCHE.  (DR..Z.) 

BOURNONITE.  min.  Nom  donné 
à  l'espèce  Endellione ,  créée  par  de 
Bournon  qui  la  considère  comme  im 
triple  sulfine  d'Antimoine  ,  de  Plomb 
et  de  Cuivre.  Suivant  Haiiy,  c*  ne 
serait  qu'une  variété  d'Antimoine , 
mélangée  de  Cuivre  et  de  Plomb, 
qu'il  a  déente  sous  la  dénomination 
ai  Antimoine  sulfuré plumho-cuprif  ère . 
/^.  Antimoine  SULFURÉ.      (g.  del.) 

*  BOURONDOUK.  mam.  Nom 
russe  du  Sciurus  striatus.    T'.   Ecir- 

REUIL.  (A.D..NS.) 

BOURPtACHE.  Borrago.  bot. 
PHAN.  Famille  naturelle  des  Borra- 
ginées  ,  Pentandrie  Monogynie.  Ce 
genre  se  compose  de  cinq  ou  six  es- 
pèces qui  sont  des  Plantes  herbacées, 
à  feuilles  rudes  ,  et  offre  pour  caractè- 
res :  un  calice  étalé,  à  cinq  divisions 
étroites  et  aiguës  ;  une  corolle  mono- 

E étale  ,  régulière  ,  rotacée  ,  à  cinq  lo- 
es  aigus  ,   ayant   à   l'entrée  de   son 
tube  cinq  appendices  obtus  etémar- 


456  BOU 

t^ines  ;  les  cinq  étamines  ont  leurs  fi- 
icls  prolougûs  en  une  sorte  de  corne 
à  leur  sommet,  et  les  anthères  atta- 
chées à  la  base  interne  de  cette  corne. 
Le  fi  uit  est  uu  tétrakèue ,  c'est-à-dire 
#  qu'il  se  compose  de  quatre  petites 
coques  indéhiscentes ,  qui  se  séparent 
les  unes  des  auties  à  l'époque  de 
leur  maturité. 

Robert  Brown  a  retire  du  genre 
Boirago  de  Linné  et  de  Jussieu,  un 
certain  nombre  d'espèces  pour  en 
former  un  genre  distinct  sous  le 
nom  de  Tiiclioihsma.  Ce  genre  qui 
comprend  les  Borrago  zeylanica  ,  B. 
iiidica  et  B.  qfncana ,  se  distingue 
des  véritables  Boun'aclies  par  sa  co- 
rolle dépouivue  d'appendices ,  par 
les  anthères  réunies  au  mo^en  de 
deux  rangées  de  poils,  et  dont  la  cor- 
ne est  tordue  en  spirale,  et  parles  akè- 
nes portéssur  une  sorte  de  columelleà 
quatre  ailes.  Ce  genre  renferme  les 
espèces  dont  Medicus  avait  fait  son 
genre  PolHchia. 

La  Bourrache  commune,  Borrago 
officinalisy  L.  est  une  Plante  annuelle 
qui  croît  abondamment  dans  les 
champs  cultivés  et  dans  les  jardins. 
Ses  feuilles  sont  grandes  et  très-rudes; 
sa  tige  est  charnue  et  lameuse;  ses 
fleurs  d'un  beau  bleu  d'azur,  mais 
quelquefois  roses  ou  blanches ,  for- 
ment une  sorte  de  panicule  au  som- 
met'des  ramifications  de  la  tige.  Les 
feuilles  de  la  Bourrache  sont  em- 
ployées eu  médecine  comme  diapho- 
jéliques  et  diurétiques.  (a.  k.) 

BOURRA-COURRA.  eot.  piian. 
(Stedman.yA  la  Guiane  hollandaise, 
même  chose  que  Bois  de  lettre,  Pira- 
iiiiera  d'Aublet.  (b.) 

BOURRE.  MAM.  et  bot.  C'est  pro- 
prement le  poil  de  quelques  Animaux, 
que  l'on  emploie  dans  la  fabrication 
des  meubles  ,  apiès  que  les  tanneurs 
et  les  mégissiers  l'ont  détaché  des 
peaux  qu'il  revêtait.  Quelques  parties 
t.e  certains  Végétaux  sont  recouver- 
tes de  poils  analogues  à  cette  Bourre 
animale  ,  et  ces  poils  y  sont  tellement 
semblables  sur  le  spathe  d'une  espèce 
de  Pahnier,  qu'ils   lui  ont  mérité   à 


BOU 

Mascareigne    le    nom    de    Palmiste 
Bourre.  V.  Anec.  (b.) 

BOURRE.  OIS.  r.  BouR. 

BOURREAU.  POIS.  Nom  de  la 
Lyre  ,  espèce  du  genre  Trigle,  sur 
les  côtes  du  pays  de  Labour.        (b.) 

BOURREAU.  INS.  Syn.  de  Copris 
Carnifex  ,  espèce  du  genre  Bousier. 
F',  ce  mot.  (b.) 

BOURREAU  DES  ARBRES,  bot. 
PHAN.  On  a  quelquefois  donné  ce 
nom  au  Lierre  ,  au  Celastrus  scan- 
de/is  ,  L.  et  aux  Lianes  qui ,  en  sci'- 
rant  fortement  les  troncs  de  certains 
Arbres  ,  leur  causent  quelquefois  la 
mort.  (b.) 

BOURREAU  DU  LIN.  bot.  phan. 
IMême  chose  qu'Agourre  ou  Angoure 
de  Lin.  f~.  ces  mots.  (b.) 

BOURRÉE  ou  FLEUR  DU  TAN. 
BOT.  CRYPT.  Nom  vulgaire  d'un  petit 
Champignon  dont  Link  a  fait  sou 
genre  jEthalium.  V.  Fuligo.      (b.) 

BOURREL.  ors.  Syn.  vulgaire  de 
la  Buse,  Falco  Buteo,  L.  F.  Faucon, 
(dr-.z.) 

BOURRELET,  moll.  Renflement 
qui  se  remarque  sur  le  bord  ou  sur 
la  surface  externe  de  certaines  Co- 
quilles. /^.  ce  mot.  (b.) 

BOURRELET,  bot.  phan.  On  ap- 
pelle ainsi  un  renllement  plus  ou 
moins  considérable  qui  se  forme  sur 
le  tronc  des  Végétaux  ligneux.  Ces 
Bourrelets  peuvent  être  complets  ou 
circulaires ,  c'est-à-dire  occuper  toute 
la  circonférence  de  la  tige;  ils  peuvent 
être  partiels  ou  latéraux,  quand  ils 
n'affectent  qu'un  des  côtés  du  tronc. 
Les  Arbres  et  les  Arbrisseaux  dicoty- 
lédons  sont  les  seuls  sur  lesquels  on 
observe  ce  phénomène;  les  Arbres 
monocotylédons  ne  le  présentent  ja- 
mais.Tantôt  le  Bourrelet  se  forme  na- 
tuidlemeut  et  sans  cause  connue  ; 
d'autres  fois  il  est  produit  par  une 
cause  apparente  et  appréciable.  Exa- 
minez avec  soin ,  sur  le  tronc  d'un 
Chêne  ,  le  point  d'origine  des  bran- 
ches, et  sur  celles-ci  le  point  d'origine 
des  lamcaux,  des  feuilles  et  des  fleurs, 


BOU 

et  vous  verrez  constamment  au-des- 
sous de  ce  point  un  rcuUemeut  plus 
ou  moins  considérable,  un  véritable 
ÏJounclet  naturel  et  latéral.  Que  l'on 
pratique  i.uc  forte  ligature  circulaire 
au  tronc  d'un  Arbre  dicotylédon  ,  on 
pleine  végétation,  et  Ion  trouvera, 
une  ou  plusieurs  années  après  celte 
opération  ,  un  Bourrelet  circulaire 
au-dessus  de  la  ligature.  Il  en  sera  de 
ïucnic  encore  lorscpi'on  fait  une  en- 
taille profonde  à  l'écorce  d'un  Arbre, 
ou  qu'on  enlève  en  totalité  une  pla- 
que plus  ou  moins  étendue  de  celle 
ccorce.  Dans  ces  deux  cas  ,  les  lèvres 
de  la  plaie ,  et  surtout  la  lèvre  supé- 
rieure ,  se  gonflent  et  forment  un 
Bourrelet  tiès-sensible. 

Une  des  conséquences  les  plus  re- 
marquables qui  résultent  de  la  liga- 
ture faite  au  tronc,  et  de  la  formation 
du  Bourrelet  circulaire,  c'est  que  le 
tronc  cesse  de  s'accroî  rc  en  diamètre 
au-dessous  de  la  ligature ,  et  qu'il  ne 
s'y  forme  plus  de  nouvelles  couches 
ligneuses.  Nous  verrons  bientôt  les 
explications  données  par  les  auteurs 
de  ce  singulier  phénomène. 

Les  causes  qui  produisent  le  Boui'- 
relet  circulaire  dans  les  Arbres  dico- 
tylédons  ,  ont  été  diversement  expli- 
quées ,  suivant  les  théories  émises 
sur  l'accroissement  des  Végétaux.  La 
plupart  des  auteurs  s'accordent  à 
considérer  le  Bourrelet  circulaire  ac- 
cidentel comme  le  résultat  de  l'obsta- 
cle que  les  fluides  nourriciers  éprou- 
vent lorsqu'ils  redescendent,  de  la 
Fartie  supérieure  dn  Végétal,  vei's 
inférieure.  Ces  fluides  s'accumulent 
au-dessus  de  l'obstacle ,  distendent  la 

Fartie  et  forment  ce  renflement  que 
on  nomme  Bourrelet.  La  sève  des- 
cendante, ne  pouvant  franchir  la  li- 
gature, cesse  de  se  répandre  au-des- 
sous de  ce  point,  et  l'accroissement  en 
diamètre,  c'est-à-dire  la  formation 
de  nouvelles  couches  de  bois,  n'y  a 
plus  lieu.  Telle  est  l'explication  la 
plus  généralement  admise  sur  la  for- 
mation du  Bourrelet  circulaire,  suite 
d'une  ligature.  Aubert  Du  Petit- 
Thouars  donne  lUie  explication  toul- 
M-1'aitdifl'dreBtc  de  ce  phénomène  ,  et 


BOU  457 

qui  est  en  rapport  avec  sa  théorie 
sur  l'accroissement  en  diamètre  du 
tronc.  Selon  cet  habile  botaniste, 
les  fdjres,  qui  descendent  de  la  base 
des  Bourgeons,  en  glissant  entre  le 
liber  et  l'aubier  dans  la  couche  de 
cambium  ,  rencontrant,  au  point  de 
la  ligature ,  un  obstacle  qu'elles  ne 
peuvent  vaincre  ,  s'y  arrêtent  ,  s'y 
accumulent  et  déterminent  la  forma- 
tion du  Bourrelet  circulaire  ;  dès-lors 
le  tronc  doit  cesser  d'augmenter  de 
diamètre  ,  puisque  ce  sont  les  libres 
émanées  de  la  base  des  Bourgeons 
qui  forment  les  nouvelles  couches  li- 
gneuses. 

Si  l'on  étudie  la  structure  d'un 
Bourrelet  accidentel ,  on  voit  qu'il  se 
compose  de  tissu  cellulaire  et  surtout 
d'une  multitude  de  vaisseaux  entre- 
lacés et  courbés  en  difFérens  sens  , 
disposition  qui  provient  évidemment 
de  l'obstacle  que  les  fluides  nourri- 
ciers ont  rencontré  à  leur  libre  cir- 
culation. 

Les  Bourrelets  accidentels  produi- 
sent fréquemment  des  Bourgeons, 
qui,  suivant  qu'ils  sont  exposés  à  l'air 
ou  enfouis  dans  le  sein  de  la  tei're, 
s'allongent  en  scions  ou  se  dévelop- 
pent eu  racines.  Le  cidtivateur  se  sert 
même  fréquemment  de  ce  moyen 
pour  favoriser  la  reprise  des  marcot- 
tes, en  déterminant,  par  une  ligature 
ou  une  incision ,  la  formation  d'un 
Bourrelet  d'où  les  racines  ne  tardent 
point  à  percer.  (a.r.) 

BOURRERIE.  bot.  piian.  (Browne 
et  Adanson.)  Même  chose  que  Beur- 
rerie.  f^.  ce  mot.  (b.) 

BOURRET.  MAM.  Dans  quelques 
cantons  du  midi  de  la  France,  les  la- 
boureurs ont  l'habitude  d'appeler 
Calbet  ou  Cauhet  et  Bourret  leurs 
Bœufs  de  labour  ,  selon  qu'ds  sont 
attelés  à  droite  ou  à  gauche  de  la  char- 
rue, c'est-à-dire  sur  la  main  ou  sous 
la  main,  en  terme  d'agriculture.  Ces 
noms  qui  changent  selon  que  le  Bœuf 
change  de  côté,  ont  été  donnés  dans 
quelques  ouvrages  et  dans  certaines 

1)rovinces  comme  des  synonymes  de 
5œuf  et  de  Veau.  (c) 


458 


BOU 


BOURRIQUE.  MAH.  Femelle  de 
l'xine. /^.  CiitVAL.  (b.) 

BOURSE.  BOT.  CRYPT.  V.  VOLVA. 

BOURSE  ou  GIBECIÈRE.  MOLL. 
Noms  vulgaires  de  VOstrea  Radula  , 
L. ,  Pecteii  Radula  ,  Lamk.  ,  et  non 
pas  de  VOstrea  Pes-felis,comxtnt  l'ont 
indiqué  quelques  auteurs.  Nous  ne 
connaissons  pas  de  Casques  qui  aient 
reçu  cette  dénomination  ,  selon  le 
Nouveau  Dictionnaire  dHlstoire  na- 
turelle, f^.  Pbigne.  (f.) 

BOURSE  A  BERGER  ou  BOUR- 
SETTE.  POLYP.  Quelques  auteurs 
ont  donné  ce  nom  à  notre  Djnamena 
bursaiia,  Cellaiia  bursaria  de  Solan- 
der  et  d'EUis  ,  qui  était  une  Sertula- 
rla  de  Linné.  (lam..x.) 

BOURSE  DE  MER.  Bmsa  marina. 
uoT.  CRYPT.  {Hjdrophytes.)  Notre 
Spongodium  Bursa ,  ou  Alcyonium 
Biirsa  de  Pallas ,  porte  ce  nom  dans 
quelques  auteurs.  C'est  un  Hydro- 
phyte  et  non  un  Polypier.  (lam..x.) 

BOURSE  A  PASTEUR  ou  A  BER- 
GER. BOT.  vnA.^.T/Llasi}i  Bursa-Pas- 
toris ,  L.  Espèce  la  plus  commune  du 
genre  Thlaspi.  ï^.  ce  mot.  On  la 
nomme  aussi  Boursette-  (b.) 

BOURSES.  POIS.  On  donne  ce  nom 
dans  les  pays  chauds  aux  Tétrodons, 
et  même  aux  espèces  de  Balistes  qui 
ont  la  faculté  de  se  remplir  d'air,  au 
point  de  se  rendre  trop  légères  pour 
nager  et  de  tourner  sur  le  dos.       (b.) 

BOURSES.  BOT.  PHAN.  Branches 
qui,  danslesArbres  fruitiers,  doivent 
produire  le  tribut  qu'en  attend  le 
cultivateur.  Leur  nom  vient  sans 
doute  de  ce  qu'elles  renferment  les 
richesses  de  la  floraison.  (b.) 

BOjURSETTE.  polyp.  et  bot. 
PHAN.  J^.  Bourse  a  Berger  et  a 
Pasteur. 

BOURSOUFLUS.  pois.  Nom  vul- 
gaire donné  aux  Tétrodons  et  aux 
Balistes  appelés  Bom-ses  par  la  mê- 
me raison.  J^.  Bourses.  (b.) 

^  BOURTOULAIGA.    bot.     phan. 
8yn.  de  Portulaca  oleracea  elà'uétri- 


BOU 

plex  jw/iulucoides  dans  quelques  can- 
tons méridionaux  de  la  France,   (b.) 

BOUSANT  ouBOUSAT.  ois.  Syn. 
savoyard  de  Buse,  Falcu  Buteu ,  L. 
r.  Faucon.  (dk..z.) 

BOUSCARDE.  ois.  Syn.  de  Fauvet- 
te tachetée,  SylviafluviaùLis,  Meyer, 
en  Provence.  V.  Sylvie.      (dr..z.) 

BOUSCARLE.  ois.  (Buff.  pi.  enl.) 
Autre  espèce  du  même  genre  dans  le 
même  pays.  V.  encore  Sylvie. 

(DR.  z.) 

BOUSE  DE  VACHE  ou  GRAND 
PINEAU.  BOT.  CRYPT.  Nom  barbare 
et  présentant  une  image  dégoûtante 
qui  devrait  d'autant  plus  cesser  d'être 
reproduit  dans  les  ouvrages  scientifi- 
ques, que  le  Champignon  auquel  on 
l'applique  n'est  pas  bien  déterminé. 
En  le  reproduisant ,  on  dit  seule- 
ment que  ce  Champignon  est  sus- 
pect ,  et  qu'il  ressemble  au  Boletus 
edulls.  V.  Bolets.  (b.) 

BOUSIER.  Copiis.  INS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  section  des 
Pentamères,  famille  des  Lamellicor- 
nes ,  tribu  des  Scarabéides  (  Règne 
Anim.  de  Cuv.) ,  extrait  du  grand 
genre  Scarabée  de  Linné , par  Geoffroy 
(Ins.  ï.  1 .  p.  87)  qui  lui  assigne  pour 
caractères:  antennes  en  masse  à  feuil- 
lets ;  point  d'écusson  distinct. — La  di- 
vision des  Bousiers,  telle  qu'elle  avait 
d'abord  été  instituée ,  et  telle  que  l'a 
adoptée  Olivier,  renfermait  un  très- 
grand  nombre  d'espèces.  Plusieurs  en 
ont  été  distraites  pour  constituer  de 
nouveaux  genres  dont  quelques-uns 
sont  parfaitement  caractérisés.  Le 
genre  Bousier  s'est  trouvé  ainsi  de 
beaucoup  restreint.  Latreille  ne  réu- 
nit aujourd'hui  sous  ce  nom  que  les 
espèces  qui  ont  les  caractères  suivans  : 
labre  ,  mandibules  et  lobe  terminal 
des  )nàchoires  membraneux  ;  labre 
caché  sous  le  chaperon;  pieds  de  la 
seconde  paire  beaucoup  plus  écartés 
entre  eux  à  leur  naissance ,  que  les 
autres  ;  les  quatre  jambes  postérieures 
en  forme  de  cône  allongé  ,  très-dila- 
tées,  ou  beaucoup  plus  épaisses  àleur 
extrémité  ;  premier  article  des  palpes 


Bor 

liibiiui\  nolahlemciil  plus  grand  que 
les  deux  suivans  ou  le»  dci  niors  ;  an- 
tennes de  neuf  articles;  point  de- 
cusson . 

Ces  Insectes  diffèrent  des  Aleuchus, 
(les  Sisy plies  eldosGyinnopleures  par 
la  l'onno  des  quatre  jambes  postérieu- 
res qui  sont  courtes  ou  peu  allongées, 
en  cône  long,  très -dilatées  ou  beau- 
coupplus  épaisses  à  leur  cxtiémilé. Ils 
se  distinguent  des  Aphodics  parleurs 
palpes  labiaux  très- velus;  par  les 
pales  intermédiares,  séparées  à  leur 
naissance  par  un  intervalle  pectoral  , 
beaucoup  plus  large  que  celui  qui  est 
entre  les  autres  ;  enfin  ,  et  ce  caractère 
est  le  plus  apparent,  parce  que  l'é- 
cusson  du  mésothorax  n'est  ])as  dis- 
tinct. On  ne  confondra  pas  non  plus 
les  Bousiers  avec  les  Ontliopliages  à 
cause  du  dernier  aiticle  des  palpes 
labiaux  très-distinct, et  du  piothorax 
plus  court  que  les  cl\  très.  Ils  se  rap- 
prochent davantage  des  Onitis  ,  mais 
s'en  éloignent  par  leur  abdomen  élevé, 
convexe  ,  et  par  leurs  pâtes  antérieu- 
res, différant  peu  en  longueur  des  au- 
tres, et  terminées  par  un  tarse  dans  le 
mâle.  Les  Bousiers  habitent  les  bou- 
ses de  Vache  et  les  fumiers.  Les  mâ- 
les ,  principalement  dans  plusieurs 
espèces  exotiques  ,  sont  remarquables 
par  des  émiuences  tiès-considérables 
sur  le  prothorax  et  sur  la  tète.  —  Ce 
genre  ,  quoique  fort  limité  par  les 
classificateurs  modernes  ,  renferme 
encore  un  trèi-grand  nombre  d'espè- 
ces. Le  général  Dejean  (Catal.  des 
Coléopt.  p.  5j)  en  possède  trente- 
huit,  dont  les  deux  suivantes  appar- 
tiennent à  la  France. 

BousirR  LUNAIRE  ,  Copvis  lunaris 
fmàle)  de  Fabricius  qui  a  décrit  la  fe- 
melle sous  le  nom  de  C.  emarginatus. 
Il  a  été  figuré  par  Olivier  (Col.  T.  i. 
n"  5.  pi.  5.  fig.  56  et  pi.  8.  fig.  64).  Son 
prothorax  a  une  corne  de  chaque  côté. 

Le  Bousier  espagnol,  Copvis  lùs- 
panus  de  Fabricius  ,  représenté  par 
Olivier  Hoc.  cit.  pi.  6.  fig.  kq).  Il  se 
trouve  dans  la  France  méridionale  et 
en  Espagne.  Son  protliorax  est  dé- 
pourvu de  cornes,  mais  il  en  existe 
une  sur  la  tête.  (aud.) 


Bor  439 

BOUSOUJN.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Grèbe  huppé,  Coljmbus  crialatus,  L. 
/'.  Grèbe.  (i)r..z.) 

BOUSSEROLE  ou  BUSSEROLLE. 
BOT.  PHAN.  Fruit  de  VJibutus  Ui'a- 
Ursi,h.  f.  Arbousier.  (b.) 

*BOUT.  POIS.  Syn.  de  Lune,  es- 
pèce de  ïétrodon.  /'.  ce  mot.     (b.) 

*  BOUT  DE  CHANDELLE  ou  le 
CIERGE  JAUNE  ou  BLANC  ,  le 
CIERGE  ÉTEINT  ,  etc.  moll.  C'est 
le  Conus  Virgo ,  L.  et  Lamarck.  f^. 

CONE.  (F.) 

BOUT-DE-PETUN  ou  BOUT-DE- 
TABAC.  OIS.  Syn.  dans  les  colonies 
des   Anis,    C/otop/tagœ ,  L.  f'.  Ani. 

(DR..Z.J 

BOUTAILLOU  ou  Bouteillaou. 
BOT.  PHAN.  L'un  des  noms  languedo- 
ciens de  l'Olivier.  (b.) 

*BOUTARGUE.  pois.  Syn.  de 
Muge  céphale  et  de  Ceutropome 
Loup.  (b.) 

BOUTARQUE  ou  POUTARQUE. 

rois.  OEufs  et  sang  de  Muges  prépaies 
à  la  manière  du  Caviar.  (b.) 

BOUTE  -  EN  -  TRAIN,  ois.  Syn . 
vulgaire  du  Sizerin,  L.  p^.  Gros-Bec. 

(DR..Z.) 

BOUTEILLAOU.  bot.  piian.   r. 

BoUTAILLOU. 

BOUTEILLE,  bot.  phan.  On  ap- 
pelle ainsi  en  quelques  endroits  les 
fruits  du  Cucurbita  lagenaria.  V. 
CotrRGES.  (b.) 

BODTEILLE  A  L'ENCRE,  bot. 
CRYPT.  Nom  vulgaire  donné  à  divers 
Champignons  déliquescens,  tels  que 
VyJgaricus  Atramentariiis  ,  L.       (b.) 

BOUTE-LON  ou  BOUTE-QUE- 
LON.  OIS.  Syn.  vulgaire  du  Mt;u- 
vis  ,   Turdus  Iliaciis,  L.   /"".   Merle. 

(DR..Z.) 

BOUTELOUA.  bot.  phan.  Et  non 
Boteloue,  si  l'on  se  conforme  à  l'étv- 
mologie.Lagascaa  formé  sous  ce  nom, 
et  dédié  à  Boutcloup  ,  savant  bota- 
niste de  Madrid  ,  un  genre  de  Gra- 


4CO 


BOU 


minées  qui  rentre   dans  celui  qu'on 
appelle  Dinebra.  /^.  ce  mot.         (b.) 

BOUT&QUELON.  ois.  V.  Boute- 

XON. 

BOTJTET.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
JSigella  arvensis,  L.  dans  cei'tains 
cantons  de  la  Gascogne.  (b.) 

BOUTIGIANN.  bot.  than.  Syn. 
d'Jtbrus  precatorius  ,  et  non  d  un 
Glycine  au  Sénégal.  J^.  Abrus.  (b.) 

BOUTON.  MOLL.  Dénomination 
vulgaire  appliquée  à    plusieurs  Co- 

auilles  dont  la  forme  rappelle  celle 
'un  Bouton. 

Le  Bouton  de  Camisole  ou  le 
Turban  de  Pharaon,  est  le  Trochus 
Fharaonis,  L.  et  non  le  T.  Labio , 
comme  le  dit  Blainville  par  inadver- 
tance (Dict.  des  Se.  nat.).  Lamarck  l'a 
d  abord  placé  dans  les  Monodontes  , 
sous  le  nom  de  Mon.  Fharaonis  (Eu- 
cycl.  méthod.  )  ;  il  la  replacé  en- 
suite dans  les  Tivchus  sous  le  même 
nom  (  An.  s.  vert.  2"  édit.  T.  vi ,  p. 
28).  Cette  espèce  est  le  type  du  genre 
Bouton  ,  Clanculus  de  Montfort  (Con- 
chyl.  T.  II.  p.  190),  qui  n'est  basé  sur 
aucun  caractère  générique,  et  qui  n'a 
été  adopté  par  personne.  V.  Mono- 
DONTE  et  Toupie. 

Le  Bouton  DE  la  Chine  de  Favart- 
d'Herbigny  et  de  Favanne,  ou  le 
GRAND  Cul-de-Lampe  ,  le  Sabot 
TLAMBÉ ,  est  le  Trochus  nllotlcus ,  L. 
et  Lamk. ,  et  non  le  Tr.  jnaculatus  qui 
est  l'espèce  suivante.  V.  Toupie. 

Le  GRAND  Bouton  de  la  Chine 
de  Favart-d'Herbigny  ou  le  grand 
Sabot  pyramidal  de  Favanne,  est  le 
Trochus  rnaculatus ,  plus  connu  sous 
le  nom  de  Cardinal  vert.  V.  Toupie. 

Le  Bouton  de  Rose  est  la  Bulla 
Amplustra  ,  L.;  Jj) lustre  ,  Lam.  V. 
Bulle. 

Le  Bouton  terrestre  est  une  pe- 
tite coquille  des  enviions  de  Paris  , 
décrite  par  Geoffroy  (Traité,  etc.  p. 
09)  ;  V Hélix  rotundatci  de  Millier.  V. 
Hélice  et  Hélicelle.  (f.) 

BOUTON,  bot.  PHAN.  Mirbel  et 
plusieurs  autres  botanistes  désigiient, 
sous  le  nom  de  Boutons  ,   les  I3our- 


BOU 

geons  à  leur  état  stationnaire,  c'est-à- 
dire  avant  qu'ils  commencent  à  se 
développer,  époque  oii  on  les  nomme, 
à  proprement  parler  ,  des  Bourgeons. 
Mais  Linlc  et  De  CandoUe  appellent 
Bouton  {Alabastrum  )  la  fleur  avant 
son  épanouissement.  C'est  dans  ce 
sens  que  ce  mot  est  généralement  em- 
ployé dans  le  langage  commun.  V. 
Bourgeon.  (a.  b..) 

BOUTON  D'ARGENT,  bot.  Nom 
donné  par  les  jardiniers  à  \ Achillea. 
Ptarmica ,  aux  Ranunculus  aconitifo- 
lius  ou  platanifolius ,  et  aux  Matri- 
caires  ,  lorsque  la  culture  ,  en  ayant 
doublé  les  fleurs  ,  donne  à  celles-ci 
la  forme  d'une  petite  sphère  blan- 
che, (b.) 

BOUTON  D'OR.  bot.  Syn.  de 
Ranunculus  acris,  soit  qu'elle  croisse 
dans  les  prés,  soit  qu'elle  ait  doublé 
dans  les  jardins.  C'est  aussi  le  Gna- 
phalium  Stœchas.  (b.) 

BOUTON  ROUGE,  bot.  phan. 
Syn.  de  Cercis  canadensis.   V^.  Gai- 

NIER.  (b.) 

*  BOUTONNIÈRES.  INS.  Syn.  de 
stigmates  dans  les  Chenilles./^.  Stig- 
mates et  Larve.  (aud.) 

BOUTONS.  BOT.  CRYPT.  Nom  don- 
né avec  des  épilhètes  qui  ne  sont 
guère  plus  convenables  à  divers  Cham- 
pignons communs  aux  environs  de 
Paris  ,  «  qui ,  dit  Léman  ,  sont  peut- 
être  mentionnés  dans  l'ouvrage  de 
Bulliard  et  dans  ceux  de  Persoon  , 
mais  oii  il  est  impossible  de  les  re- 
connaître. »  Ce  qui  prouve  combien 
ces  noms,  empruntés  pour  la  plupart 
de  Paulet,  sont  vicieux  et  peu  im- 
portans  en  histoire  naturelle.       (b.) 

BOUTROUËT.  OIS.  Syn.  de  la 
Mésange  à  longue  queue,  Parus  cau- 

(latUS,h.  F'.  MÉSANGE.  (DR..Z.) 

BOUTSALLTCK.  ois.  (  Brisson.  ) 
Syn.  du  Coucou  tacheté  du  Bengale  , 
Cuculus  scolopaceus,  L.  /^.  Coucou. 

(DR..Z.) 

BOUTURE.  POLYP.  On  a  prétendu 
que  certains  Polypes,  les  Hydres  par- 
ticulièrement ,  dont  les  fragmcns  de- 


BOU 

viennent  des  Animaux  complots,  se 
rnproduisentparbouturcs.  Cette  ques- 
tion sera  examinée  aux  mots  roi.Yi'ES 
et  Hyours.  (h.) 

BOUTURE.  Talea.  bot.  tiian. 
Partie  d'une  lige  ou  d'une  branclie 
qui ,  mise  en  terre  par  le  gros  bout , 
doit  pousser  des  racines ,  et  repro- 
duire l'Arbre  dont  on  l'a  détachée. 
La  propagation  par  boutures  conserve 
exactement  les  espèces  et  variétés  , 
tandis  que  celle  qui  résulte  de  la 
graine  produit  presque  autant  de  va- 
riétés qu'il  naît  d'individus.  ^T.D.B.) 

BOUVARDTE.  Buiwardla.  bot. 
l'iiAN.  Famille  des  Rubiacées,Télran- 
diic  Monogynic,  U.  Genre  établi  par 
Salisbury,  et  qui  renferme  de.-!  Ar- 
biisscaux  et  des  Arbustes  exotiques,  à 
feuilles  opposées,  quelquefois  niètne 
verticillées  par  trois  ou  par  quatre, 
ayant  à  leur  base  des  sti{)iilcs  qui  se 
soudent  avec  les  pétioles.  Les  tleurs 
qui  sont  rouges  ou  blanches  sont  ter- 
minales, solitaires  ou  disposées  en 
corymbcs.  Leur  calice  adhérent  avec 
l'ovaire  infère  se  lerminepar  un  limbe 
court  et  à  quatre  dents  ;  il  est  aceom- 

Iiagné  à  sa  base  par  deux  bractées  ; 
cur  corolle  est  monopétale,  régulière 
et  tubuleuse;  son  limbe  qui  est  étalé 
oftVe  quatre  divisions.  Les  quatre  éta- 
mines  sontrenferméesdans  l'intérieur 
du  tube  de  la  corolle  qu'elles  ne  dé- 
passent pas;  l'ovaire  est  à  deux  loges, 
contenant  chacune  un  grand  nombre 
d'ovulcS;  il  se  teimine  par  un  style 
simple,  au  sommet  duquel  est  un  stig- 
mate composé  de  deux  lamelles.  Le 
fruit  est  une  capside  bilobéc ,  cou- 
ronnée par  lesdenls  du  calice,  à  deu\: 
loges,  s  ouvrant  par  la  partie  supé- 
rieure en  deux  valves,  et  rcufeimant 
des  graines  très-petites,  planes,  nu- 
briquées  et  membraneuses  sur  les 
bords. 

Ce  genre  voisin  du  genre  Rondele- 
tia  s'en  distingue  surtout  par  les  éta- 
mines,  au  nombre  de  quatre  seule- 
ment, etpar  les  bractées  qui  entourent 
son  calice.  Kunth  y  a  réuni  le  genre 
ACgynetia  de  Cavanilles,  \ Hou.^tonia 
coccinea,  joli  Arbuste  décrit  et  figuré 


BOU 


46 1 


rar  Andrews  [Repository .  t.  106)  que 
on  cultive  dans  nos  jardins,  et  enfin, 
les  espèces  de  RondeLetia  qui  nont 
que  quatre  étamincs.  (a.  R.) 

BOUVEREÏ.  OIS.  (Buflbn.) Espèce 
du  genre  Bouvreuil ,  Loxla  auraiilia 
d'Europe,  L.  /^.Bouvreuil.  (ur..z.) 

BOUVERON.  ois.  (Bufibn.)  Syn. 
du  petit  Bouvreuil  noir  d'Afrique  , 
Luxia  lincula  ,  L.    F".    Bouvreuil.. 

(DR..Z.) 

BOUVIER,  ois.  Syn.  qui  paraît 
convenir  à  plusieurs  petits  Oiseaux 
appartenant  à  des  genres  différens  , 
tels  que  le  Gobe-Mouche  ^i\s,Musci- 
capa  Griso/a,  L.  suivant  Salerne  et 
Vieillot;  le  Uoarina,  Motacilla  nœvia, 
L.  suivant  Aldiovande;le  Bouvreuil, 
Loxla  Pjrr/iiilay  L.,  le  Traquet  Mot- 
teux  ,  Motacilla  œnaiithe ,  L.  ;  les  Ber- 
geronnettes, Motaciliœ  alba  et  Boa- 
rida,  L.etc.  (Dft..z.) 

BOUVIÈRE,  pois.  Espèce  d'Able. 
p".  ce  mot.  (b.) 

BOUVREUIL.  OTS.  Fynhula. 
(Briss.)  Genre  de  l'ordre  des  Grani- 
vores. Caractères  :  bec  court,  conico- 
convexe ,  bombé  sur  les  cotés,  com- 
primé à  la  pointe  et  vers  l'ai'èle  qui 
s'avance  sur  le  bont;  mandibule  su- 
périeure courbée  ;  narines  placées  à 
la  base  du  bec,  latérales,  arrondies, 
souvent  cachées  par  les  plumes  du 
front.  Quatre  doigts  ,  trois  devant  , 
l'intermédiaire  plus  long  que  le  tarse  ; 
un  derrière.  Ailes  courtes ,  les  trois 
premières  rémiges  étagées  ,  la  quatriè- 
me la  plus  longue. —  Les  Bouvreuils, 
long-temps  confondus  avec  les  Gros- 
Becs  par  une  grande  analogie  de  mœurs 
et  d'habitudes ,  en  ont  été  séparés  à 
cause  de  la  dilléience  que  l'on  a  re- 
marquée dans  la  conformation  de  leur 
bec  avec  celui  des  Loxies  ou  Gros- 
Becs.  Cependant ,  il  faut  l'avouer,  ces 
différences  ne  sont  souvent  pas  faciles 
à  saisir,  et  il  est  des  espèces,  surtout 
parmi  les  exotiques ,  oii  la  limite  n'est 
aucunement  tracée.  Eu  général,  ces 
Oiseaux  se  font  chérir ,  non-seulement 
par  les  agrcmcns  de  leur  plumage  , 


'i62  BOU 

mais  par  une  sorte  de  sociabilité  et  de 
confiance  dans  l'approche  de  l'IIoni- 
me.  Pendant  l'hiver,  on  les  voit  dans 
les  campagnes  ,  répandus  sur  les  rou- 
tes, autour  des  habitations, y  chercher 
les  petites  grainesqucla  nature  semble 
leur  avoir  réservées  à  dessein  sur  les 
tiges  flétries  et  desséchées,  et  c'est  avec 
beaucoup  de  grâce  et  de  vivacité  qu'ils 
emploient  leur  instrument  nourricier 
à  briser  l'enveloppe  cornée  ouligneuse 
qui  recouvre  et  cache  l'amande  salu- 
taire. Au  retour  de  la  belle  saison, 
ils  se  retirent  dans  les  bols  pour  s'y 
adonner  entièrement  à  l'amour  ;  le 
nid  qu'ils  construisent  dans  les  buis- 
sons ,  consiste  en  un  peu  de  duvet 
qu'entoure  un  tissu  de  mousse  et  de 
lichen,  qui  prend  son  point  d'attache 
entre  la  bifurcation  d'une  branche;  la 
ponte  est  de  quatre  à  six  œufs.  Les 
Bouvreuils ,  dont  le  chant  n'a  rien  de 
bien  agréable,  sont  cependant  sus- 
ceptibles d'éducation  ;  avec  des  soins 
peu  extraordinaires  on  parvient  à  leur 
faire  imiter  le  ramage  de  divers  Oi- 
seaux dont  on  admire  la  flexibilité  de 
gosier.  Ils  rendent  même  les  inflexions 
de  la  voix  humaine  au  point  que  l'on 
y  reconnaît  des  mots  bien  articulés. 
Quelques  espèces,  plus  craintives  que 
d'autres  ,  paraissent  beaucoup  plus 
sédentaii'es  dans  les  forêts;  mais  il 
n'en  est  aucune  que  l'on  ne  puisse 
élever  en  cage  et  conserver  long-temps 
dans  cet  état  de  captivité. 

BouvREUijj  Atick  ,  Loxia  htidso- 
nlca,  Vieill.  Parties  supérieures  va- 
riées de  brun  et  de  roux  ;  parties  infé- 
rieures blanches  avec  des  traits  blancs 
sur  la  poitrine  et  les  flancs  ;  extrémité 
des  tectrices  alaires  rousses,  ce  qui 
forme  deux  bandes  de  cette  couleur 
sur  l'aile.  Longueur,  cinq  pouces.  De 
l'Amérique  septentrionale. 

BoUVREXJIIi    A    BEC    BLANC  ,   Loxla 

toirida  ,  Lath.  ;  Loxia  angolensis  , 
Lath.  ;  Coccothraustes  rujiventris  , 
Yieill.  Parties  supérieures  noires  ,  les 
inférieures  rousses;  épaules  ,  tectrices 
inférieures  et  base  des  rémiges  exté- 
rieures blanches  ;  bec  et  pieds  gris. 
Longueur,  quatre  pouces  six  lignes. 
La  femelle  est  brune  en  dessus  et  rous- 


BOL 

se  en  dessous.  De  l'Amérique  niéri- 
ilionale. 

Bouvreuil  bleu  a  gorge  blanche  , 
Luxia  grossa  ,  Lath  ;  Coccothraustes 
giossa,  Vieill.  Parties  supérieures  d'un 
gris  ardoisé  foncé;  gorge  blanche; 
côtés  des  joues  ,  de  la  gorge  ,  de  la  poi- 
trine et  rectriccs  noires  ;  rémiges  noi- 
râtres ;  bec  rouge;  pieds  gris»  Lon- 
gueur, sept  pouces.  De  l'Amérique 
méridionale. 

Bouvreuil  bleu  a  gorge  noire  , 
CoccotlLraustescœriilescens^\^\S\..Vsx- 
ties  supérieures  d'un  bleu  ardoisé  fon- 
cé; front,  joues  ,  gorge,  devant  du 
cou,  poitrine,  rémiges  intérieures  et 
rectrices  noirs;  bec  rouge.  Longueur, 
huit  pouces.  Du  Brésil.  Il  est  possible 
que  ce  soit  une  variété  du  précédent. 

Bouvreuil  Botiveron,  Loxla  li- 
neola,  Lalh.;Briss.  T.  m,  pi.  17.  f.  2. 
Parties  supérieures  noires  ;  parties  in- 
férieures blanches ,  ainsi  que  les  mous- 
taches et  un  trait  sur  le  milieu  de  la 
fête,  et  un  autre  sur  le  milieu  des  tec- 
trices primaires  ;  bec  noir.  Longueur, 
quatre  pouces.  Des  parties  méridio- 
nales des  deux  continens. 

Bouvreuil  brun  ,  Loxia  fasca , 
Lath.  Parties  supérieures  brunes  ; 
parties  inférieures  cendrées  ;  abdomen 
blanc  ;  rectrices  noires  ainsi  que  les 
rémiges  dont  plusieurs  ont  la  base 
blanche.  Longueur,  quatre  pouces. 
Du  Bengale. 

Bouvreuil  du  Cap.  /^.  Gros-Bec 
Bouveret, 

Bouvreuil  Carlsonien  ,  Loxia 
cardi/ialis,va.i\  Latli.  ;  Coccot/iraustes 
Carisonii  ,  Yie'ill.  Parties  supérieures 
rouges  avec  l'extrémité  des  rémiges 
et  des  rectrices  brunes  ;  parties  infé- 
rieures d'un  rougô  plus  pâle  ;  loruni 
et  menton  noirs  ;  bec  rouge  ;  pieds 
brunâtres.  Longueur,  sept  pouces  six 
lign?s.  Des  îles  de  l'Océan  austral. 

Bouvreuil  commun  ,  Pyrrkula 
vulgaris  ,  Briss.  ;  Loxia  Pyrrkula  , 
L.;  Pyrrkula  europœa ,  Vieill. ,  Buft". 
pi.  enl.  i45.  Parties  supérieures  cen- 
drées ;  parties  inférieures  rouges  ;  tète, 
occiput ,  rémiges  et  rectrices  d'un  noir 
irisé  ;  une  bande  transversale  d'un 
blanc  sale  sur  l'aile  ;  tectrices  caudales 


BOU 

mléiieuies  blanches  ;  l)cc  et  pieds 
bruns.  Longueur  ,  six  pouces.  On  le 
douve  quelquefois  moindre,  d'oii  sont 
venues  les  variétés  de  grand  et  petit 
iiouvreuil.  Le  rouge  est  remplacé  j)ar 
uu  brun  clair  chez  le  femelles.  Ou 
rencontre  quelquefois  des  variélés 
dont  le  plumage  est  entièrementbianc 
ou  presque  blaîic.  D'Fluropc. 

Bouvreuil  cramoisi  ,  Pynhula 
erythrina ,  Temin.  ;  Loxia  erytlirina  , 
Gmel. ,  Pall.  ;Z-o.r/a  cfl/r//«o//A',Bcscke; 
Lioxia  obscura,  Lalh.;  FiingUlaJIain- 
mea,  Retz.  Parties  supérieures  bru- 
nes, mêlées  de  rougcatrc;  parties  in- 
férieures d'un  cramoisi  clair;  lorum 
d'un  rose  terne;  tête  ,  nuque  et  haut 
du  dos  d'un  cramoisi  vif;  rémiges  et 
reclrices  brunes, liséréesderougeàtre; 
tectrices  caudales  inlérieures  blan- 
ches; bec  et  pieds  l)runs.  Longueur  , 
cinq  pouces  six  lignes.  Du  nord  de 
l'Europe.  La  femelle  a  les  parties  su- 
périeures d'un  bri.iî  cendre,  avec  de 
grandes  taches  longitudinales  brunes, 
ies  iuférieures  blanches ,  tachetées  de 
l)run. 

Bouvreuil  Dur  -  Bec  ,  Fyrrhula 
enncleator,  Tcn\\n.;Loxia  eiiucleator, 
L.;  Dur-Bec  du  Canada,  Bufi".  pi.  enl. 
i55.  fig.  1.  Parties  supérieures  d'un 
brun  noirâtre  avec  la  bordure  des 
plumes  d'un  jaune  orangé  ;  parties 
inférieures  d'un  rouge  orangé,  ainsi 
que  la  tête  et  le  cou  ;  rémiges  et  rec- 
trices  noires  lisérées  de  jaune  orangé. 
Longueur,  sept  pouces  trois  lignes. 
Les  femelles  ont  le  haut  de  la  tête  et 
le  croupion  rougeâtres  ,  et  les  parties 
inférieures  cendrées.  Les  jeunes  ont 
d'un  rouge  cramoisi  tout  ce  qui  est 
orangé  dansles  adultes,  en  outre  deux 
bandes  roses  sur  les  ailes.  Du  nord 
de  l'Europe  et  de  l'Amérique. 

Bouvreuil  Flamenco,  variété  du 
précédent, d'un  blanc  pur  ou  rose  clair, 
avec  les  parties  inférieures  rouges. 

Bouvreuil  Flavert,  Loxia  cana- 
densis ,  Lath.;  Coccothraustes  viiidis , 
Vieill.,  BufT.  pi.  enl.  i52,  f.  2.  Parties 
supérieures  vertes ,  les  inférieures  jau- 
nâtres, ainsi  que  les  joues  etla  gorge; 
lorum  et  menton  noirs ,  rémiges  et 
reclrices  brunes    intérieurement,   et 


BOL 


4G.S 


jaunes  à  l'extérieur.  Longueur,  six 
pouces  six  lignes. La  femelle  est  d'une 
teinte  plus  sombre,  et  n'a  point  de 
noir  autour  du  bec.  De  l'Amérique 
méridionale. 

Bouvreuil  irisé, Pyirhulacriupa, 
Vieill.  Ois.  Chant,  pi.  47.  Buff,  pi. 
enl.  Sig.  f.  1.  Par'ies supérieures  noi- 
res,  les  inférieures  blanclies,  avec  les 
])hunes  à  barbes  désunies  et  recour- 
bées en  sens  inverse;  un  trait  blanc 
sur  la  tête  ,  qui  descend  sur  la  joue; 
une  tache  de  la  même  couleur  sur  les 
tectrices  alaircs.  Longueur,  quatre 
pouces.  D'Afrique. 

Bouvreuil  a  gorge  orangée , 
Pynhula  oura/i/ico//is ,'V ïclU .;  Loxia 
portoricensls,  Daud.  Parties  supérieu- 
res noires;  sommet  de  la  tête,  côtés 
<le  la  nuque,  gorge  et  tectrices  cau- 
dales inférieures  d'un  rouge  orangé 
foncé.  Longueur,  six  pouces  neuf  li- 
gnes. Le  rouge  orangé  passe  au  roux 
dans  la  femelle,  et  le  noir  au  brun. 
Aux  Antilles. 

Bouvreuil  a  gorge  rousse  , 
Loxia  giila?-ls,  Daud.  Parties  supé- 
rieures d'un  noir  irisé;  parties  infé- 
rieures brunes;  gorge  rousse;  rectri- 
ces  latérales  blanches  à  l'extrémité. 
Longueur,  six  pouces  six  lignes.  De 
l'Amérique  septentrionale. 

Bouvreuil  a  gorge  et  sourcils 
ROUGES.  J^.  Bouvreuil  a  sourcils 
roux. 

Bouvreuil  gris  a  gorge  noire, 
Coccothraustes  atiicollis ,  Vieill.  Par- 
ties supérieures  d'un  gris  foncé  ;  par- 
ties inférieures  blanchâties,  nuancées 
de  jaune;  gorge  et  dessus  de  la  tête 
noirs  ;  bec  supérieur  et  pieds  rougeâ- 
tres. Longueur,  huit  pouces  six  li- 
gnes. Amérique  méridionale. 

Bouvreuil  Gros-Bec  ,  Fyrrhula 
crassirost/is,  Vieill.;  Loxia  crassiros- 
tris,  Lath.  Entièrement  noir,  à  l'ex- 
ception de  quelques  rémiges  et  des 
tectrices  intermédiaires  qui  sontblan- 
ches  à  la  base  ;  bec  jaune  ;  pieds 
blanchâtres.  Longueur ,  cinq  pouces 
six  lignes.  Patrie  inconnue. 

Bouvreuil  Hambouvreux  ou 
Bouvreuil  d'Hambourg.  P^.  Gros- 
Bec  Friquet. 


464  BOU 

BoxJvnEuiii  HUPPÉ  d'Amérique  , 
Loxia  coronata,  Lath.  Séba,  pi.  202. 
i.  3.  Parties  supérieures  rouges  ,  les 
inférieures  bleues  ;  tête  ,  huppe  et 
gorge  noires  ;  bec  blanc.  Longueur , 
six  pouces.  Espèce  tort  incertaine. 

BoUVREUIl,  DE  l'lLE  BoUREON.  F". 

Gros-Bec  Bouveret. 

BoirVREUIE     A      LONGUE     QUEUE  , 

Pjnhula  longicauda ,  Vieil! .  Le  plu- 
mage est  d'un  gris-blanc  avec  des 
traits  longitudinaux  noirâtres  ;  tectri- 
ces alaires  blanches  ;  rémiges  noires  à 
l'extérieur;  queue  deux  fois  plus 
long'ie  que  le  corps,  les  rectrices  in- 
termédiaires noires,  les  latérales  blan- 
ches et  noires. Longueur,  onze  àdouze 
pouces.  De  l'Amérique  méridionale. 

Bouvreuil  Misye,  Firrhula  Ml- 
.sja,  Vieill.  Ois.  Chant,  pi.  46.  Parties 
supérieures  d'un  noir  lustré;  parties 
inférieures,  joues  et  gorge  blanches; 
une  bandelette  noire  de  chaque  côté 
de  cette  dernière;  flancs  et  croupion 
d'un  gris  bleuâtre;  bec  noir;  pieds 
rougeàtres.  Longueur,  deux  pouces. 
De  l'Amérique  méridionale. 

Bouvreuil  Nain,  Loxia  minima, 
Lath.  Parties  supérieures  brunes ,  les 
inférieures  d'un  rouge  obscur;  ré- 
miges blanches  à  la  base  ;  rectrices 
et  pieds  bruns.  Longueur,  trois  pou- 
ces six  lignes.  Des  Indes. 

Bouvreuil  noir  ,  Pynhitla  nigra , 
Vieil!.;  io.ria  nigra,  Lath.  Calesb. 
pi.  68. Entièrement  noir,  à  l'exception 
dune  petite  tache  blanche  à  la  base 
des  premières  rémiges.  Longueur  , 
quatre  pouces  ti'ois  lignes.  Du  Mexi- 
que. 

Bouvreuil  noir  d'Airique  , 
Loxia  panicivora,  Lalh.  Briss.  Tout 
le  plumage  noir,  à  l'exception  de  l'ex- 
trémité des  tectrices  alaires  qui  est 
blanche;  bec  et  pieds  cendrés.  Lon- 
gueur ,  sept  pouces  trois  lignes. 

Bouvreuil  nqir  D'AFRiQUE(petit). 
/^.  Bouvreuil  Bouveron. 

Bouvreuil  noir  et  brun,  Loxia 
angolensis,  Lath.    T^.  Bouvreuil  a 

VENTRE   ROUX. 

Bouvreuil  Pallas  ,  Vyrrhula  ro- 
sea,  Tcmm.;  Fri/igilla  rosea  ,  Gmel. 
Pall.  Parties  supérieures   noires  avec 


BOU 

l'extrémité  des  plumes  d'un  rouge 
cramoisi;  parties  inférieures  cramoi- 
sies, ainsi  que  la  tète,  la  nuque  et  les 
épaules;  front  et  gorge  d'un  blanc  ar- 
gentin; lectrices  alaires  brunes,  bor- 
dées de  l)lanc  sale  et  avec  deux  ba  i>- 
des  d'un  blanc  rosé  ;  rectrices  brunes, 
liséiées  de  cramoisi.  Longueur,  cinq 
pouces  six  lignes.  Du  nord  de  l'Eu- 
rope. 

Bouvreuil  a  poitrine  noire  , 
Pjrrhula  pectoialis  ,  Vielll.j  Loxia 
pectu/alis,  Lath.  Parties  supérieures 
noires ,  les  inférieures  blanches  ;  un 
collier  blanc;  un  plastron  noir  sur  la 
poitrine;  une  petite  marque  blanche 
de  chaque  côté  du  front;  tectrices  alai- 
res supérieures  d'un  gris  bleuâtre  ; 
extrémité  des  rectrices  blanche. Lon- 
gueur, cinq  pouces.  De  l'Amérique 
méridionale. 

Bouvreuil  Prasin.  P'.  Gbos-Beg 
A  croupion  rouge. 

Bouvreuil  roussatre,  Pynhula. 
riifescens,  Vieill.  Parties  supérieiues 
d'un  brun  roux;  parties  inférieures 
roussâtres  ;  bec  noir  ;  pieds  rougeà- 
tres. Longueur,  cinq  pouces.  Patrie 
inconnue. 

Bouvreuil  de  Sibérie,  Fyrrhulc^ 
longicauda  ,  Temm.;  Loxia  sibirioa  , 
Gmel.  Lath.  Pallas  ;  Cardinal  de  Si-^ 
bérie ,  Sonn.  Parties  supérieures  noi- 
res, avec  la  bordure  des  plumes  d'un 
rouge  cramoisi;  parties  inférieures  , 
lorum ,  sommet  de  la  tête ,  gorge  et 
devant  du  cou  d'un  rouge  rose;  poi- 
trine cramoisie  ;  petites  tectrices  alai- 
res blanches;  les  moyennes  termi- 
nées par  une  grande  tache  de  cette 
couleur;  rémiges  noires,  bordées  de 
blanc;  rectrices  intermédiaires  noires, 
bordées  de  rose  ;  les  latérales  blan- 
ches. Longueur ,  six  pouces  trois  li- 
gnes, la  queue  en  trois.  La  femelle 
a  brun  verdâtre  ce  qui  est  rouge  chez 
le  mâle. 

Bouvreuil  sourcilleux  ou  a 
SOURCILS  NOIRS  ,  Loxia  superci/iosa, 
Daud.  Parties  supérieures  d'un  brun 
foncé ,  les  inférieures  d'un  roux  clair; 
un  trait  noir  au-dessus  des  yeux;  gor-' 
ge  et  abdomen  blanchâtres;  rémiges, 
rectrices  ,  bec  et  pieds   noirs.    L(0ïi-5 


BOU 

gucur,  six  pouces.  Amérique  septen- 
trionale. 

Bouvreuil  a  sourcils  houx  , 
PYrrhula  superciliosa,  V'ieill.;  Luxla 
violacea,  Lath.  Catesb.  pi.  4o.La  cou- 
leur du  plumage  est  le  uoir  avecquel- 
qiies  rellels  violets  sur  les  parties  su- 
périeures; sourcils,  gorge  et  tectiices 
caudales  inférieures,  roiissàtres.  Lon- 
gueur, cinq  pouces  six  lignes.  La  l"e- 
melle  aies  parties  supéiieures  d'un 
brun  verdàlre,  les  inférieures  d'un 
gris  olivâtre.  Du  Mexique. 

Bouvreuil  a  tète  noire,  Coc- 
coi/iraus/eserjt/irome/as,\'\eil\.;Loxia 
erytluomela^i,  Lath.  Parties  supérieu- 
res d'i.u  rouge  brun;  les  inférieures 
il'un  rouge  plus  clair;  tête  et  gorge 
noires  ;  bec  blanchâtre  à  la  base.  Lon- 
gueur, neuf  pouces.  La  femelle  a  les 
parties  supérieures  d'un  vcrdâtre  oran- 
gé, et  les  inférieures  jaunâtres.  De 
l'Amérique  méridionale. 

Bouvreuil  a  ventre  roux  ,  Pyr- 
rhula  minuta,  Vieill.;  Loxia  minuta, 
Lalh;le  Bet-Rond,  Bull",  pi.  enl.ôig. 
Parties  supérieures  d'un  gris  brun  ; 
parties  intérieures,  gorge  et  croupion 
d'un  marron  foncé;  bec  etpieds  bruns. 
Longueur  ,  trois  pouces  six  ligues. 
Amérique  méridionale. 

Bouvreuil  a  ventre  houx  , 
Loxia  torrida,  Lath.  ;  Coccothrausîes 
rujiventris,  YieiU.  P".  Bouvreuil  a 
bec  blanc. 

Bouvreuil  vert  a  croupion 
ROUGE,  f^.  Gros-Bec. 

Bouvreuil  violet.  V.  Gros- 
Bec' 

Bouvreuil  violet  de  BAnAMA. 
K.  Bouvreuil  a  sourcils  roux. 

Bouvreuil  violet  ,  Fynkulapur- 
})urea  ,  Vieill.  ;  lYmgUla  purpurea  , 
Lalh.  Paities  supérieures  d'iui  violet 
pourpré;  parties  inférieures  blanches; 
rectrices  et  rémiges  brunes  intérieu- 
rement. Longueur,  cinq  pouces  huit 
lignas.  La  femelle  est  brune,  tachetée 
de  blanc  sur  la  poitrine.  Amérique 
septentrionale.  (dr..z.) 

BOUVREUX.  o!S.  Syn.  vulgaire 
du  Bouvreuil  commun,  L.oxia  Pyr- 
?/iula^h.  /^.Bouvreuil.     (dr..z.) 


BOW  465 

BOUZE  DE  VACHE,  bot.  crypt. 
f^.  Bouse  de  vache. 

BOUZ[-CABRITTA.  mam.  Nom 
donné  par  les  iNègres  au  Cerf  de  la 
Guiane  selon  Sonnini.  (b.) 

*  BOVARINA.  OIS.  Syn.  italien  de 
la  Lavandière,  Motacilla  alba,  L.  F". 
Bergeronnette.'  (ur..z.) 

BOVATTLbot.piian.  Syu.  indou 
du  Bignunia  chelonoides  ,  qui  est  le 
Padn  de  la  cote  de  Malabar.        (b.) 

BOVI-CERVUS.  >IAU.  Syn.  de 
Bubale.  V.  Antilope.  (b.) 

BOVISTA.  bot.  crypt.  {Lycuper- 
dacées.)  Les  Plantes  de  ce  genre  dille- 
rentdesLycoperdons,dontPcrsoonles 
a  séparées,  par  leur  péridium  double; 
Tcxlérieur,  blanc,  se  détruit  et  sen- 
lève  par  morceaux  avant  son  dévelop- 
pement complet,  l'autre,  interne, per- 
siste et  s'ouvre  au  sommet  par  un  ori- 
IJce  irrégulier;  il  lenferme  des  spo- 
rides  nombreuses  entremêlées  de  iila- 
mens;  ces  sporules  s'échappent  sous 
forme  de  poussière  d'un  brun  rou- 
geâtre.  L'espèce  la  plus  commune  de 
ce  genre  est  le  Bouista  plumbea  ,Ly- 
coperdon-ardoisé de BuUiard  (Champ. 
t.  192).  Il  croît  sur  la  terre,  dans  les 
pelouses  sèches,  et  non  pas  sur  les  Ar- 
bres, comme  BuUiard  l'a  figuré  ;  il  est 
globuleux ,  de  couleur  d'ardoise  ;  sa 
surface  est  lisse;  sa  chair,  d'abord 
^ougeâlre,  se  change  en  une  pous- 
sière violâtre.  On  connaît  encore 
quatre  à  cinq  espèces  de  ce  genre 
qui  diflère  très-peu  ,  comme  on  voit, 
des  Lycopordons.  P'.  ce  mot.  (ad.  b.) 

BOWLESL\.  bot.  phan.  Ruiz  et 
Pavon(i^/o/-.Pe/-«P.iii,p.28,t.25i)ont 
établi  ce  genre  de  la  famille  des  Om- 
bellifères,  en  l'honneur  de  Bowles, 
savant  minéralogiste  ,  qui  fit  le  pre- 
mier connaître  l'Espagne  sous  ses 
rapports  géologiques.  Il  a  un  calice 
à  cuiq  dents;  cinq  pétales  entiers  et 
égaux;  cmqélamines;  deux  stvles  et 
deux  stigmates.  Lefruitoffre  la  forme 
d'une  pyramide  quadrangulaire  ré- 
trécie  et  tronquée  au  sommet.  Il  ré- 
sulte de  la  soudure  de  deux  akènes 
hérissés  de  petites  pointes  sur  leurs 

3o 


46b  BOZ 

angles  et  extérieurement  concaves. 
L'ombelle,  portée  sur  un  pédoncule 
axillaire,  est  composée  de  trois  flewrs 
sessiles  et  dépourvues  d'involucre. 
On  en  rencontre  trois  espèces  au  Pé- 
rou ,  à  feuilles  diversement  lobées , 
parsemées,  ainsi  que  les  tiges,  de  soies 
fasciculéesou  étoifécs  ,  fréquentes  sur- 
tout à  la  base  des  pédoncules,  (a.d.j.) 

BOX.  FOIS.  Syn.  grec  de  Bogue.  V. 
ce  mot.  (b.) 

BOX.  BOT.rHAN.  Syn.  de  Buis  chez 
les  Anglais.  (b.) 

BOY.  MAM.  Syu.  portugais  de 
Bœuf.  (B.) 

BOYAU    ou    LACET   DE   MER. 

BOT.  CRYPT.  (//f  r//o/j/y/e5.)  Nom  vul- 
gaire du  Fucus  Filuin ,  L. ,  du  genre 
Chordus.  ;^.  ce  mot.  (I.AM..X.) 

BOYAUX.  MAM.  V.  Intestins. 

BOYAUX  DE  CHAT,  annel.  Nom 
barbare  donné  quelquefois  aux  Ta- 
1  cts  et  aux  Tubipores.  J^.  ces  mots.(B.) 

BOYAUX  DE  CHAT.  bot.  crypt. 
{Hydrophytes.)On  a  donné  ce  nom  à 
i'Ulve  intestinale,  Planîe  dont  la  for- 
me varie  à  1  infini ,  et  qui  se  trouve 
dans  les  eaux  douces,  dans  les  eaux 
i;aumâtres  et  dans  les  eaux  salées. 

(LAM..X.) 

BOYAUX  DU  DIABLE,  bot, 
PHAN.  Syn.  de  Salsepareille  parmi 
les  Créoles  grossiers  des  Antilles,  (e.) 

BOYCININGA.  rept.oph.  Nom  de 
pays  du  Boïquira,  espèce  de  Crotale. 
r^ce  mot.  (B.j 

BOYGLOTTON.  pois.  Par  compo- 
sition et  corruption  de  Buglossum 
(  langue  de  Bœuf.  )  Diverses  espèces 
de  Pleuronecles  ,  et  particttlièrement 
la  Sole  chez  les  Grecs.  (b.; 

BOYUNA.  rept.  oph.  Nom  de 
pays  d'un  Serpent  du  Brésil  ,  indé- 
terminé encore  que  Séba  l'ait  men- 
tionné, (b.) 

BOZUÉ.  MOLL.  Nom  de  pays  de 
l'AmpuUaire  ovale.  T^.  Ampullaire. 

(B.) 


BKA 

BOZZOLO.  BOT.  crypt.  (Micheli.) 
Syn.  italien  de  VJgariciis  porcella- 
neus y  Gmel.  (b.) 

BRAADSVAMP.  bot.  crypt.  Syn. 
danois  d'Hydue.  f^.  ce  mot.  (ad.b.) 

BRABEI.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Brabeium.  F',  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

BRABEIUM  OU  BRABEJUM.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  établi  par  Lmné,  et 
qui ,  dans  son  Mantissa  Plantai um  , 
porte  un  nom  difïcrenl ,  celui  de  Bra- 
byla,  appartient  à  la  famille  des  Pro- 
téacées.  Il  présente  un  calice  de  quatre 
sépales  réguliers ,  à  la  base  de  chacun 
desquels  s'insère  une  étamine  dont 
l'anthère  est  saillante.  L'ovaire  ses- 
sile  est  entouré  à  sa  base  d'une  petite 
gaine,  résultant  de  la  soudure  de  glan- 
des hypogynes,  et  a  son  sommet  sur- 
monté d'un  stigmate  vertical.  Il  de- 
vient vxi  fruit  velu,  sec  et  monosper- 
me, à  noyau.  On  en  connaît  une  seule 
espèce,  le  Brabeium  ste/laturn,  Ar- 
brisseau du  cap  de  Bonne-Espérance, 
dont  les  feuilles  sont  verticillées  et 
dentées  en  scie,  les  fleuis  disposées 
en  épis  axillaires  sur  lesquels  elles  se 
distribuent  par  faisceaux  de  trois  ou 
plus,  munis  d'une  bractée  commune. 
La  plupart  sont  mâles  par  suite  de 
l'avortement  de  l'ovaire.  F".  Lamk. 
lilust.  lab.  847.  (a.d.J.) 

BRABILA.  BOT.  PHAN.  Brovv^ne, 
p.  570,  désigne  sous  ce  nom  un  Ar- 
bre de  la  Jamaïque  encore  imparfai- 
tement connu.  (A;D.J.) 

BRABRA.  BOT.  PHAN.  Syn.  arabe 
de  Porlulaca  oleracea.  K.  Pour- 
pier, (b.) 

BRA.BYLA.  bot  phan.  V.  Bra- 
beium ou  Brabejum. 

BRAC.  MAM.  Même  chose  que 
Braque.  V.  ce  mot.  (b.) 

BRAC.  ois. Espèce  du  genre  Calao, 
Buceros  af ricanas  ,  La  th.  J^.  Ca- 
lao. (DR..Z.) 

BRACCO.  MAM.  Syn.  italien  de 
Braque.  P^.  ce  mot.  (b.) 

BRACELETS,  bot.   phan.   Selon 


BKA 

PlumitT,   ce    sont   ;uix    Antilles  les 
gousses  du  JfJimusii  Unguis-Cati.  (u.) 

BRACHBULZ.  dot.  crytt.  Syn. 
kV Jgaricus  edulis  en  Silésio.         (n.) 

BRACHELYTRES.  i.vs.  Seconde 
tainillo  des  Coléoptincs  Pent.unères 
(Règne  Anim.  de  Cuv.) ,  iepond;iut 
:iu\  Microptera  de  Gravenhorst  cl  à 
la  t'amdle  des  Staphylinicns  (Consi- 
d(îr.  genor.)-  Nous  en  traiterons  à  ce 
dernicrniot.  (aud.) 

•  BRACH  -  HUN.  ois.  Syn.  du 
Courlis,  Scolopax  arquata,!^.  en  Al- 
lemagne, f.  Couhlis.  (DR..Z.) 

BRACHINE.  Brachinus.  i.ns.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Coléoptères,  section 
des  Pentamères,  famille  des  Carnas- 
siers ,  tribu  des  Carabiques  (Règne 
Anim.  de  Cuvier) ,  établi  par  Weber 
{Observationes  enfomologicœ  ,  p.  32) 
aux  dépens  des  Carabes  de  Linné  et 
de  Fabricius  ,  adopté  ensuite  pai'  les 
entomologistes.  Ses  caractères  sont 
suivant  Lalreille  (Hist.  des  Coléopt. 
d'Europe  ,  1"^  livraison,  pag.  76)  : 
palpes  extérieurs  points  terminés  en 
manière  d'alèue  ou  subulés;  côlé  in- 
terne des  deux  jambes  antérieures 
lôrtemeut  échancré  ;  extrémité  posté- 
rieure des  élytres  tronquée;  crochets 
des  tarses  simples  ou  points  dentelés 
en  dessous;  point  de  paraglosses  sur 
les  côtés  de  la  languette,  cette  partie 
tantôt  entièrement  cornée ,  tantôt  cor- 
née au  milieu  avec  les  bords  latéraux 
membraneux,  et  savancant  au-delà 
«lu  bord  supérieur  dans  quelques- 
uns. 

Les  Bracbines  ont  encore  le  corps 
oblong  avec  la  tête  et  le  prothorax 
ordinairement  plus  étroits  que  l'ab- 
domen ;  le  prothorax  est  presque  en 
ionne  de  cœur,  tronqué  postérieure- 
ment ;  la  tête  est  triangulaire,  ré- 
trécie  immédiatement  après  les  yeux, 
et  ne  tient  jamais  au  corselet  par  un 
col  en  forme  de  petit  nœud  ;  les  tarses 
sont  presque  semblables  dans  les  deux 
sexes;  leur  pénultième  article  est  tou- 
jours entier  ou  point  bilobé.  Ces  der- 
niers caractères  n'appartiennent  pas 


BRA  46- 

cxclusivemcnt  aux  Bracbines,  mais 
aussi  aux  genres  Anthie  ,  Graphip- 
tère  ,  Helluo  et  Aptinc  :  ceux  qui 
pourraient  leur  'être  propres  et  les 
distinguer  des  genres  précédens,  se- 
raient l'abdomen  carré,  longouovale, 
épais, avecdes  glandes  intérieures,  sé- 
crétant un  liquide  volatil  qui  sortavec 
bruitpar  l'anus. Ce  phénomène  remar- 
quable est  produit  lorsque  l'Insecte  est 
inquiétéjOU  lorsqu'il  cra  in  tundanger: 
on  voit  alors  sortir  par  l'anus  une  va- 
peur blanchâtre  ou  jaunâtre  ,  d'une 
odeur  acide,et  qui  l'est  réellement, Du- 
uiérilelLéonDufours'enétant  assurés 
au  nioyen  du  papier  de  Tournesol.  Ces 
deux  observateursdislingués  nousont 
donné  quelques  détails  sur  l'appareil 
de  cette  fonction.  Il  consiste  en  deux 
corps  auxquels  on  distingue  deux 
parties,  l'une  qui  prépare,  et  l'au- 
tre qui  conserve  le  liquide.  La  pre- 
mière se  présente  sous  deux  aspects 
différens  :  ou  bien  elle  est  contractée, 
et  ressemble  à  un  corps  blanchâtre  et 
mou,  comme  glanduleux,  ou  bien  elle 
est  dilatée,  et  figure  un  sac  oblong  , 
diaphane  ,  rempli  d'air  et  occupant 
tout  l'abdomen;  la  seconde  partie  ou 
la  partie  conservatiice  fait  suite  de 
chaque  côté  à  celle  qui  précède  ;  elle 
est  le  réservoir  de  tout  l'appareil  ;  sa 
forme  est  sphérique,  et  sa  place  est 
fixée  entre  le  rectum  et  le  dernier  seg- 
ment dorsal  de  l'abdomen;  elle  s'ou- 
vre de  chaque  côté  de  l'anus  par  un 
pore.  Tel  est  l'organe  fort  simple  qui 
produit  le  phénomène  de  la  détona- 
tion dans  les  Bracbines  ;  il  offre  sans 
doute  quelques  différences  suivant  les 
espèces.  Ce  que  nous  en  avons  dit  et 
les  autres  détails  que  nous  allons  don- 
ner sur  l'anatomie,  ont  été  observés 
par  Léon  Dufour  (Annal,  du  Mus. 
d  Hist.  nat.  T.  xviii.  p.  70,  et  Nou- 
veau Bulletin  de  la  Société  philoraa- 
thique.  Juillet  1812)  sur  le  Brachine 
tirailleur. 

Dumérila  remarquéqu'aussitôt  que 
l'on  ouvre  le  réservoir,  le  liquide  qu'il 
contient  entre  en  effervescence  et 
s'évapore  à  l'instant.  Il  nous  apprend 
encore  que  l'action  de  cet  aciae  edt 
telle  que  le  papier  bleu  végétal ,  d'a- 

3o* 


468 


BRA 


Lord  rougi,  ne  tarde  pas  à  jaunir,  et 
que  si  on  place  la  vésicule  sur  la  lan- 
gue, et  qu'on  la  comprime,  le  liquide 
qui  en  sort  répand  dans  toute  la  bou- 
che une  saveur  particulière  et  assez 
agréable  qui  ne  tarde  pas  à  dégénérer 
en  uue  vive  douleur,  se  faisant  sentir 
au  point  d'application,  et  laissant  là 
une  tache  jaune,  semidable  à  celle 
que  produirait  une  très-petite  quan- 
tité cl'icide  nitrique.  L'appared diges- 
tif se  compose  des  vaisseaux  hépati- 
ques au  nombre  de  quatre,  de  l'épi- 
ploon  formé  par  des  lambeaux  de  grais- 
se, et  du  canal  digestif  qui  a  deux 
1"ôis  environ  la  longueur  du  corps  ; 
on  lui  distingue  :  l'œsophage  droit  , 
aussi  long  que  le  prolhoi'ax  ;  l'es- 
tomac qui ,  lorsqu'il  est  contracté  , 
a  dos  parois  très-épaisses  et  présente 
une  surface  granuleuse  et  ridée  ;  tan- 
dis que  lorsqu'il estddatéjtoutesles  ri- 
des disparaissent,  et  qu'il  n'existe  plus 
que  des  lignei  enfoncées,  longitudi- 
nales, laissant  entre  elles  des  inter- 
valles légèrement  convexes ,  divisés 
par  des  raies  transversales  ;  en  ar- 
rière de  l'estomac  et  à  une  ligne  en- 
viron ,  vin  petit  renflement  presque 
globulaire  ;  l'intestin  qui  est  un  tube 
cylindrique,  hérissé  de  petites  papil- 
les ,  faisant  une  circonvolution  sur 
lui  -  même  ,  et  offrant  ,  avant  de 
se  terminer  au  rectum  ,  un  renfle- 
ment assez  semblable  à  l'estomac  ; 
enfin  le  rectum  long  d'une  ligne. 
Les  organes  de  la  génération  dans 
leï  deux  sexes  consistent  dans  ceux 
qui  servent  à  la  préparation  et  ceux 
qui  opèrent  la  copulation.  L'organe 
préparateur  du  mâle  se  compose  de 
deux  testicules  ovales,  pyriibrmes,  et 
de  deux  vésicules  séminales,  sur  la 
nature  desquelles  Léon  Dufour  s'était 
^Tabord  mépris ,  en  les  regardant 
<îotnme  les  testicules.  Elles  sont  cy- 
lindriques, repliées  sur  elles-mêmes, 
et  ont  six  lignes  de  longueur.  Chacu- 
ne reçoit  une  petite  vésicule  compo- 
sée d'un  vaisseau  unique  replié  sur  lui- 
même  ,  après  quoi  elles"  se  réunissent 
en  un  canal  spermatlque  comnuiu, 
lequel  aboutit  à  l'organe  copulateur, 
après  avoir  traversé  un  corps  blanchâ- 


BRA 

trc,  spongieux  en  dehors  ctcalleuxen 
dedans. L  organe  copulateur  est  formé 
pardes  pièces  cornées  que  l'auteur  dé- 
crit avec  soin, mais  dont  l'exposition  se- 
rait difficile  à  donner,  et  plus  encore 
à  saisir  à  cause  de  la  nomenclature 
encore  très-incertaine  de  chacune  de 
ces  pièces.  Nous  renvoyons  pour  ces 
détails  au  Mémoire  lui-même.  L'or- 
gane préparateur  de  la  femelle  est 
formé  de  deux  ovaires  très  -  dis- 
tendus lorsqu'ils  sont  remplis  parles 
œufs  fécondés,  et  ressemblant  à  deux 
sacs  membraneux  qui ,  après  s'être 
réunis  pour  former  un  canal  commun , 
aboutissent  à  un  corps  spongieux  qui 
est  la  base  de  l'organe  copulateur  ; 
celui-ci  se  compose  de  trois  pièces 
dont  deux  latérales,  en  forme  de  cro- 
chets, et  l' intermédiaire  aplatie,droite, 
dilatée  et  échancrée.Ces  parties  jouent 
les  unes  sur  les  autres.  Nous  avons  eu 
occasion  de  les  étudier,  et  nous  les 
avons  trouvées  composées  des  mêmes 
pièces  principales  que  la  tarière  et 
l'aiguillon  des  Hyménoptères.  Nous 
reviendrons  sur  tous  ces  objets  dans 
le  travail  général  et  déjà  fort  avancé 
que  nous  préparons  sur  les  organes 
de  la  génération  dans  les  Animaux 
arliculés. 

Outre  les  caractères  extérieurs  et 
dlstlncls  que  nous  avons  tait  con- 
naître, les  Brachincs  ont  encore  les 
antennes  filiformes,  un  peu  plus  lon- 
gues que  la  tête  et  le  prothorax;  la 
tête  ovale;  les  yeux  saillans ;  les  man- 
dibules à  peine  dentelées  ;  l'écusson 
petit  ou  presque  nul  dans  certaines 
espèces.  Ce  sont  des  Insectes  carnas- 
siers, vivant  quelquefois  en  société 
nombreuse  sous  les  pierres  et  dans  des 
lieux  humides,  et  se  rencontrantprin- 
clpalement  au  printemps. 

Latreille  réunit  au  genre  Brachine 
celui  des  Aptines  de  Bonelli,  qui  n'eu 
est  qu'un  démembrement;  mais  il  éta- 
blit dans  ce  premier  genre  deux  divi- 
sions dont  la  première  répond  au  genre 
Aptlne,ctla  seconde  au  genre Brachi- 
ne,  proprement  dits  du  même  auteur. 
Novis  ne  citerons  qu'une  espèce  comme 
type  de  chaque  section. 

f  Point  d'ailes;  dernier  article  des' 


fiRA 

j)alpcs  extcrieui  s  dilaté  ,  presque  eu 
cône  renversé  ;  menton échancré,  avec 
une  dent  bliide  ;  troisième  article  des 
iintennes  n'étant  pas  une  fois  plus 
long  que  le  premier. 

Braciiink  TiUAii-LEUR,  Biachinus 
*//A/>/o50/del.)ufour(/cic.  cit.).  Il  habite 
l'Espagne,  et  paraît  être  la  même  os- 
])ècc  que  le  B.  ballista  d'Illiger. — 
Dejeau  (Calai,  des  Coléopt.  p.  o)  men- 
tionne neuf  espèces  appartenant  à 
cette  division  ou  au  genre  Aptinc 
qu'il  adopte. 

ff  Des  ailes;  dernier  article  des 
palpes  extérieurs  presque  ovoïde  ; 
menton  échancré,  sans  dents;  troisiè- 
me article  des  antenneS  au  moins  une 
fois  aussi  long  que  le  premier. 

BrACII  INE  PÉTARD, iS/ac//;/i«s  C/Ï?pi- 
/a«5de  Fabricius,  figuré  par  Panzcr 
{Faiina  Ins.  Germ.  lasc.  3o.  pi.  5). 
Il  sert  de  type  au  genre,  et  est  com- 
mun aux  environs  de  Paris,  ainsi  que 
plusieurs  autres.  Dejean  {loc.  cil.) 
possède  qiynze  espèces  dont  six  se 
trouvent  eu  France.  (ato.) 

BRACIIIOBOLE.  bot.  phan.  Pour 
Brachylohos.  V.  ce  mot.  '  (b.) 

BRACHIOLE  et  BRACHIOGLE. 
BÔj.  riiAN.  Noms  francisés  de  Bra- 
chjglottis.  V.  ce  mot.  (b.) 

BRACHION.  POIS.  Espèce  du  genre 
Spare.  f^.  ce  mot.  (b.) 

BRACHION.  Brachioniis.  ciarsT? 
roLYP?Genreentrevu  d'abord  parHill, 
dont  le  nom  fut  appliqué  ensuite  par 
Pallas  aux  Animaux  appelés  Vorlicel- 
les  par  Linné,  et  enfin  mieux  constitué 
par  Millier  qui  lui  donna  pour  caractè- 
les  :  un  corps  susceptible  de  contrac- 
tion, couvert  par  uo  test  membraneux, 
terminé  eh  avant  par  un  organe  roti- 
fêre  garni  de  cils.  Ce  grand  obser- 
vateur sentit  que  ces  Brachions  ,  qu'il 
S  laçait  à  la  lin  des  Infusoires ,  comme 
'une  organisation  plus  compliquée  , 
et  formant  un  passage  aux  Articulés, 
offraient  entre  eux  des  diflTércnces  sus- 
ceptibles de  devenir  plus  tard  des  ca- 
ractères génériques.  Il  y  indiqua  les 
sections  des  Univalves  ,  des  Bivalves 
ctdcsCapsulaircs.DcpuiSjLamarckjCt; 


BRA  469 

après  lui  Cuvier,  ont  retiré  les  Bra- 
chions de  l'ordre  des  Infusoires,  et 
les  ont  transportés  dans  celui  des  Po- 
lypes rotlfères.  Blainville  a  encore 
mieux  indiqué  leur  élévation  dans 
l'ordre  naturel ,  et  les  a  compris  par- 
mi ses  Entomozoaires  hétéropodcs. 
Aujourd'hui  que  nous  avons  acquis 
sur  ces  êtres  singuliers  de  nouvelles 
connaissances  ,  nous  ne  pouvons  plus 
les.  laisser  dans  des  rangs  déjà  tiop 
obscurs ,  et  nous  devons  les  élever 
encore  dans  la  chaîne  des  êtres  , 
comme  passage  aux  Crustacés  dont 
ils  sont  presque  un  genre  micros- 
copique. Restreint  dans  ses  justes  li- 
mites, le  genre  Brachion  sera  l'un 
de  ceux  de  la  f^imille  des  Brachio- 
nidcs,  f .  ce  mot,  et  aura  pour  ca- 
ractères ;  test  transparent,  capsu- 
laire,  antérieurement  denté  ou  sim- 
plement émarginé  ,  postérieurement 
Ibraminé  pour  donner  passage  à  une 
qiteue  rétractile,  fisséc;  organes  gas- 
triques centraux;  les  ciliaires  se  dé- 
veloppant en  deux  rotlfères  complets. 
Les  Brachions  habitent  les  eaux 
douces  et  pures ,  parmi  les  Conferves 
et  les  Lenticules  ;  nagent  avec  l'api- 
dité  ;  ont  une  figure  fort  bizarre;  ne 
se  sont  jamais  montrés  à  nous  dans 
des  infusions  fœtides.  Nous  en  con- 
naissons diverses  espèces  entre  les- 
quelles nous  citerons  le  Brachionus 
uiceolans  ,  Miill.  Inf.  t.  5o.  f.  i5-2i. 
Encyc.  A'^ers.  pi  28,  f.  22-28;  et  le 
B racldoniis Bakcri ,Ww\\ .  ibid.  t.  5o,f. 
22-20.  Encycl.  A'ers.  pi.  28, f.  ag-Si. 
Baker,  Micr.  2.  t.  12.  fig.  n-i5.  (b.) 

*  BPvACIIIONIDES.  CRUST?  polyp? 
Famille  dont  nous  proposerons  réta- 
blissement aux  dépensde  ce  que  Miiller 
nommait  Infusoires,  et  que  nous  dé- 
tacherons de  la  division  des  Polypes 
de  Lamarck  et  de  Cuvier.  Nous  ne 
pensons  pas  que  des  êtres  essentielle- 
7nent  apodes  ,  dépourvus  de  tout  or- 
gane locomoteur  rappelant  l'idée  de 
membres ,  qui  valurent  le  nom  de 
Polypes  aux  Animaux  auxquels  on  le 
donna  pi imordialcinent, puissent  être 
désignés  par  une  dénomination  qui 
trouve  sa  racmc  dans  une  multitude 


470  BRA 

de  pieds.  Nos  Brachionides  aurout 
pour  type  l'ancien  genre  Brachion 
des  auteurs  modernes. 

Les  caractères  de  cette  famille,  qui 
nous  paraît  former  le  chaînon  le  plus 
inférieur  de  la  classe  des  Crustacés,  et 

Préparer .  pour  ainsi  dire ,  cette  classe 
ans  la  création  par  un  passage  aux 
Branchiopodesde  Cuvier ,  sont  :  corps 
microscopique  invisible  à  Toeil  nu  , 
contractile  et  recouvert  d'un  test  so- 
lidequilaisseapercevoir  dans  sa  trans- 
parence un  organe  plus  ou  moins  agité, 
paraissant  avoirrapportà  la  digestion; 
évidemment  ovipares;  émettant  des 
glomérules  produclifs  qu'on  a  vus 
enfermés  dans  leurs  corps  plus  ou 
moins  de  temps  avant  leur  émission. 
Les  genres  contenus  daus  la  famille 
des  Brachionides  seront  répartis  ainsi 
qu'il  suit  :  fous  sont  aquatiques  et  se 
trouvent  soit  dans  les  eaux  douces , 
soit  dans  l'eau  de  mer. 

f  Oii  l'on  reconnaît  distinctement 
des  organes  ciliaires. 

A.  Sans  queue, 
a  Urduahes. 

1.  AiiovREL.i,z  ,  j4noureIla. 
/3  Capsulaires. 

2.  Ke RATELLE ,  ^e/a/e//a. 

B.  Munis  de  queue. 
u  Queue  centrale. 

3.  Testudinelle,  Testudinella. 
/S  Queue  terminale. 

*   TJn'walves. 

4.  Lepadelle  ,  Lepadella. 
**  Bivalves. 

5.  MiTiLLiNE ,  Milillina. 
***■  Capsulaires. 

6 .  Squat  i nelle  ,  Squatinella. 

7.  Brachion,  Jirachionus. 
y  Queue  terminale  simple. 

8.  SiLiQUELLE,  Siliquelta. 

tf  Oii  l'on  n'a  pas  reconnu  d'or- 
ganes ciliaires. 

A.  Univalvcs. 

9.  SfiVA.^iviJEt.L.E ,  Squamulella. 

B.  Bivalves. 

10.  CoLURELLE  ,  Colurella. 

C.  CapsLilaire. 

11.  SiLURELLE,  Siluiella.  V.  tous 
ces  mo  ts . 

Les  Anourelles ,  à  qui  l'absence  de 
leur  queue  mérita  ce  nom  ,  et  qui  ont 


BRA 

été  omises  à  leur  place  alphabétique, 
sont  les  Brachionus  Pala ,  Miill.  Inf. 
tab.  48,  f.  1-2  ;  Encycl.  Vers.  pi.  27  , 
f.  89. — B.  Squamula,  Miill.  Inf.  tab. 
48.fig.  4-7 ;  Encycl.  Vers.  pi. 27,  f.  4-7 . 
—  B.  striatus,  Miill.  Inf.  pi.  47,  f. 
1-3  ;  Encycl.  pi.  27  ,  f.  i-5j  —  et  B. 
Bipalium  ,  Mull.  Inf.  tab.  48  ,  f.  o-b  ; 
Encycl.  Vers.  pi.  27,  f.  10-12. 

Les  Brachionides  de  ce  genre  sont 
tous  invisibles,  fort  agiles  et  d'une 
transparence  que  tempèrent  quelque- 
fois des  teintes  brunâtres.  On  les  voit 
comme  tâter  avec  leur  partie  anté- 
rieure les  corps  parmi  lesquels  le  mi- 
croscope nous  les  montre  nageans. 
Nous  ne  les  avons  pas  rencontrés  dans 
les  infusions,  mais  parmi  les'Con- 
ferves  et  les  Lenticules.  L'absence  de 
leur  queue  les  oblige  à  une  allure  si 
difiérenle  de  celle  des  autres  Bra- 
chionides, qu'on  a  peine  à  concevoir 
comment  Miiller  les  confondit  avec 
ceux-ci  dans  un  même  genre,      (b.) 

BRAGHIOPODE.  Brachiopoda. 
MOLL.  Celte  dénomination,  formée  de 
deux  mots  grecs  ,  brachion,  bras  ,  et 
pous ,  pied,  a  été  créée  par  Duméril 
pour  caractériser  une  nouvelle  coupe 
dans  les  Mollusques ,  dont  Cuvitr 
avait  senti  la  nécessité  en  étudiant 
l'Animal  de  la  Lingule  (Bulletin  des 
Se.  parla  Soc.  philom.  T.  i,  p.  5  ,  et 
Ann.  du  Mus.  T.  i,  p.  69).  Duméril 
en  fit  le  cinquième  ordre  de  la  classe 
des  Mollusques  ,  mais  en  v  compre- 
nant les  Anatifes  et  les  Balaues  qui  en 
ont  été  séparés  depuis  par  Lamarck  , 
pour  former  la  classe  des  Cirrhi- 
pèdes ,  en  laissant  les  Brachiopodes 
comme  famille  distincte  dans  Tordre 
des  Acéphales  (  Extr.  de  son  cours  , 
p.  97  et  io4).  DeRoissy  suivit  les  idées 
de  Duméril  en  conservant  réunis  ces 
divers  Animaux;  mais  il  n'en  fit 
qu'une  division  des  Acéphales  (iNloll. 
de  Sonnini,  ï.  vi,p.  46o).  Megerie 
de  Muhlfeld,  dans  sa  classification 
des  Bivalves  ,  n'a  point  fait  de  coupe 
distincte  pour  les  Brachiopodes.  Oc- 
ken  {Lehrb.  derZool.  181 5,  p.  249)  a 
adopté  la  séparation  effectuée  par  La- 
marck ,  et  a  formé ,  avec  les  Brachio- 


BRA 

podes,  nue  rainillc  paiticulièie  dans 
ion  ordre  des  Huîtres,  composée  des 
genres  Tcrcbratulc  ,  Orbicule  et  Lin- 
gulc.  En  i8iG  ,  Uosc  (]Nouv.  Diction- 
d  Hist.  ual.)  ailniit  encore  la  coupe  de 
Diiniéril  dans  son  intégriic.  En  1817, 
Cuvicr  forma  enfin  avec  ces  Mollus- 
ques une  classe  à  part,  et  adopta, 
ainsi  qu'Ockcn  ,  celle  des  Clrrhipèdos 
de  Lamarck  (  Règn.  Anim.  T.  11 ,  p. 
5-32).  Cette  classe  ,  dislincte  pour  les 
Brachiopndes,  n'a  pas  été  adoptée 
par  ce  dernier  savant  dans  la  2"-"  édit. 
des  Anim.  s.  vert.  ,  comme  ,  dans  l'Ex- 
trait de  son  cours,  il  en  compose  une 
famille  dans  ses  Couchjfèies  mo- 
nomyaiies.  Blainville,  en  adoptant 
cette  coupe  comme  ordre  dans  ses 
Acéphaiopliores  ,  a  changé  le  nom  de 
Brachiopode  eu  celui  de  Palliobran- 
che  (Bullet.  des  Se. ,  1817  ,  p.  122). 
Goldfiiss  n'en  fait  qu'un  ordre  de  la 
classe  desMoIlusques(/ï'.zftf/Z'.f/(V.Z'oo/. 
p.  664).  11  cnestuemèmedeSchweig- 
ger  [HanJb.  ilerNaturg.  p  689);  mais 
le  premier  ne  conserve  point  les  Cir- 
rhipèdes  en  classe  distincte,  tandis 
que  le  second  suit,  à  ce  sujet ,  l'exem- 
ple de  Lamarck  et  de  Cuvier.  Nous 
avons  dû  adopter  la  classe  des  Bra- 
cliiopodcs  dans  nos  Tableaux  des 
Mollusques  classés  en  familles  natu- 
relles ,  p.  38  ,  l'élablissementde  cette 
classe  étant  bien  justifié  par  les  ca- 
ractères essentiels  des  Animaux  qui 
la  composent.  Les  Brachiopodes  fbr- 
jnent  un  petit  nombre  de  genres  très- 
peu  abondans  en  espèces ,  excepté 
le  genre  ïé.  ébralule  dont  les  espèces 
fossiles  seulement  sont  très-variées  et 
remplissent  les  couches  de  forma- 
tion scconilaire  dans  certains  pays. 
La  plupart  d'etitre  elles  paraissent 
être  anéanties.  Tous  ces  Mollus- 
ques étaient  en  grande  partie  con- 
fondus ,  jusque  dans  ces  derniers 
temps  ,  parmi  les  Lamellibranches, 
savoir  :  la  Lingule  dan^  les  Pa- 
telles de  Linné  et  dans  les  Jambon- 
neaux de  Chcinnitz.  C'est  Brugulère 
qui  le  premier  en  a  fait  un  g^nre  à 
part,  mieux  connu  depuis  la  Uisser- 
tation  et  les  figuies  de  Cuvier.  On  ne 
connaît  encore   qu'une  scide   espèce 


BRA  471 

dans  ce  genre,  et  elle  n'a  point  en- 
core été  rencontrée  à  l'état  lossile.  — 
Les  Térébratulcs,  genre  que  l'on  doit 
aussi  à  Bruguière  ou  mieux  à  Klein 
[Ostiac.  pi.  J71  ,  lit.  426)  qui  a  em- 
prunté ce  mot  à  Luid  ,  et  dont  Fabius 
Columna  a  donné  les  premières  figu- 
res ,  n'étaient  point  séparées  des  Ano- 
mies  par  Linné,  et  cette  confusion 
est  encore  respectée  par  les  natura- 
listes attachés  à  la  lettre  du  Systema 
Naturœ.  Ainsi  ,  par  exemple  ,  le  ba- 
ron de  Scidotheim  {JPetrefact.  p.  246) 
suit  encore  cette  marche;  mais  il  di- 
vise les  Anomies  fossiles ,  qu'il  ap- 
pelle Anomites  ,  en  trois  sections  ,  les 
Craniolites,  les  Hysté. dites  et  les 
Térébratuliles,  dont  il  ne  distingue 
pas  les  Productus  et  les  Spirifer 
de  SoAverby.  Sehlotheim  décrit  un 
grand  nombre  de  Térébratuliles  dans 
l'ouvrage  que  nous  venons  de  citer, 
et  cet  ouvrage  ,  avec  son  supplément 
publié  en  1822,  et  surtout  avec  les 
planches  qui  accompagnent  celui-ci , 
et  oii  l'on  trouve  beaucoup  d'espèces 
très-bien  figurées,  sont,  avec  l'ar- 
ticle TÉRÉBBATULE  dcs  Auimaux sans 
vertèbres ,  les  figures  de  l'Encyclopé- 
die méthodique  ,  le  Traité  des  pétri- 
fications du  Uerbyshire  par  Martins  , 
et  le  Minerai Concholugj  ÀQ  Sowerby, 
les  ouvrages  les  plus  importansà  con- 
sulter pour  la  détermination  assez 
difficile  des  nombreuses  espèces  de 
Térébratules.  Nous  devons  l'aire  ob- 
server que  les  Hystéroliies  paraissent 
n'être  que  des  moules  intérieurs  de 
Térébralules,  et  ne  doivent  pas  être 
considérés  comme  formant  une  sec- 
tion à  part  dans  ce  genre,  et  encore 
moins  un  genre  distinct.  Schlolheim 
en  distingue  cependant  trois  espèces  , 
et  cet  exemple  devra  sans  doute  être 
suivi ,  si  l'on  ne  parvient  pas  à  recon- 
naître les  Térébralules  auxquelles 
elles  appartiennent ,  ne  fût-ce  que 
pour  servir  à  la  distinction  des  cou- 
ches qu'elles  caractérisent.  Megerle  a 
changé  le  nom  générique  de  Téré- 
bralule  poiu  celui  dj  Grjphus ,  qui, 
en  outre ,  a  l'inconvénient  d'avoir 
trop  de  ressemblance  avec  celui  de 
(jiyphée.     On     ne    connaît    encore 


l 


/i'j2  BRA 

u'une  douzaine  d'espèces  vivantes 
ans  ce  genre  qui  en  compte  peut- 
être  plus  de  cent  à  l'état  fossile.  On 
doit  a  Grundler  une  description  et 
des  figures  de  l'Animal  de  la  Terebra- 
tula  Capul-Serpcntis  [Natur.  T'ojsch. 
II,  st.  cl.  m),  copiées  par  Bruguière 
(Encycl.  méthod.  pi.  246,  fig.  7),  les- 
quelles ,  avec  celle  de  VAnomia  trun- 
cata  de  Poli ,  forment  toutes  nos  con- 
naissances sur  les  Animaux  de  ce 
genre.  —  Les  Cranies ,  genre  que  l'on 
doit  vraiment  à  Bruguière,  et  dont 
Linné  ne  connaissait  qu'une  seule 
espèce  qu'il  plaçait  aussi  parmi  les 
Anornies-,  ne  sont  point  séparées  des 
Térébratules  dans  la  Méthode  de  Cu- 
vier.  Lamarck  ne  les  comprend  point 
dans  la  famille  des  Brachiopodes.  Il 
les  place  dans  la  famille  des  Kudistes 
immédiatement  avant  les  Orbicules 
qui  commencent  la  première  de  ces 
deux  familles.  On  ne  connaît  encore 
qu'une  seule  Cranie  à  l'état  vivant, 
et  quatre  à  cinq  à  1  état  fossile. — 
L'Orbicule  est  un  genre  formé  par 
Cuvier  avec  la  Patella  anomala  de 
Millier  ,  sur  le  seul  examen  de  la  des- 
cription et  des  figures  du  savant  Da- 
nois (Zool.  Dan.  1 ,  p.  i4  ,  t.  5  ,  fig. 
1-7;.  Ce  genre  avait  déjà  été  établi 
par  Poli,  sous  le  nom  de  Criopus, 
C/iopode/ ma  ,\)Our  une  autre  espèce  , 
mais  très-rapprochée,  qu'il  a  décriteet 
figurée  sous  le  nom  à'Aiiomla  turbi- 
nata  {Test,  utriusq.  Sicll.  T.  11  jp.iSg, 
t.  5o ,  fig.  i5,  c  ,  et  21  à  24).  Nous 
aurions  conservé  ce  nom  comme 
ayant  l'antériorité  ,  si  Poli  n'eût  pas 
placé  dans  le  même  genre  deux 
Térébiatules  dont  l'Animal  est  au 
reste  fort  voisin  de  celui  do  l'Orbi- 
cule.  Malgré  cette  analogie,  les  diilé- 
rences  qu'ils  présentent  et  les  carac- 
tères qu'offrent  les  Coquilles  ne  per- 
mettent pas  de  les  confond)  c.  Il  n'en 
est  pas  de  même  du  genre  Discine, 
Disciiia ,  créé  par  Lamarck  dans  la 
famille  des  lludisles.  La  Coquille  qui 
a  servi  à  rétablissement  de  ce  genre, 
est  la  Patella  clistorta  de  Montagu 
{Transact.  o/Li/in.  iSoc.  vol.  ii.  p. 
195.  tab.  i3,  iig.  5),  ou  une  espèce 
voisine,  évidemmenldemêmegenic  ; 


BRA 

et  celle-ci  paraît  être,  comme  l'a  fait 
voir  Blainville  (Bull,  des  Se,  18 19.  p. 
72),  la  Patella  anomala  de  Millier. 
Ainsi  le  genre  Discine  n'est  qu'un 
double  emploi  du  genre  Orbicule,  . 
quand  bien  même  les  différences 
qu'offrent  les  figures  de  Millier  et  de 
Montagu  ,  comparées  entre  elles  et 
avec  la  Discine  que  nous  avons  sous 
les  yeux  et  que  nous  tenons  de  l'ami- 
tié de  Sowerby  ,  pourraient  faire  ad- 
mettre trois  espèces  au  lieu  d'une 
seule. 

Outre  les  genres  Lingule ,  Térébra- 
tule  et  Orbicule,  dont  nous  venons 
de  parler  ,  SoAverby  a  établi  dans  ces 
derniers  temps  trois  nouveaux  gen- 
res ,  savoir  :  le  genre  Producte ,  Pro- 
àuctiis  [Min.  Conchol.  n°  i5),  dont 
Martins  avait  fait  une  section  ries  Té- 
rébratules, et  dont  quelques  espèces 
sont  confondues  parmi  celles  figurées 
dans  les  planches  de  l'Encyclopédie 
méthodique.  Il  est  bien  distinct  de 
ses  congénères  par  l'absence  d'ouver- 
ture au  sommet  des  valves,  ce  qui  le 
rapproche  un  peu  des  Orbicules  et 
des  Cranies  qui  cependant  ont  une 
fissure  à  la  valve  inférieure,  pour  le 
passage  du  muscle  qui  les  fixe  aux 
corps  sous-marins  ,  tandis  que  le  Pro- 
ductus  en  pai-aît  entièrement  dépour- 
vu. Cette  circonstance  ,  jointe  à  l'im- 
possibilité d'étudier  l'Animal  qui  ha- 
bitait ces  Coquilles  qui  ne  sont  cou- 
nues  qu'à  l'état  fossile  de  pétrifica- 
tion ,  laisserait  de  l'indécision  sur  son 
placement  dans  les  Brachiopodes  , 
sans  la  grande  analogie  des  formes 
des  espèces  de  ce  genre  avec  les  Té- 
rébratules et  les  Spirifer.  Le  genre 
Magas  ,  second  des  genres  dus  à 
Sowerby  {Min.  Cunch.  n"  2,  pi.  ug), 
est  formé  pour  une  très-petite  Co- 
quille fossile  qui  paraît  se  rapprocher 
beaucoup  des  Térébratules,  et  sur- 
tout des  Thccidées  de  Defrance,  dont 
il  ne  difière  peut-être  pas.  Enfin  ,  le 
geni'e  Spirifer,  dont  l'organisation  est 
fort  singulière  par  la  présence  d'une 
double  spirale  qui  se  rend  vers  les 
angles  latéraux  do  la  Coquille  ,  et  qui 
en  remplit  presque  tout  l'intérieur. 
Tels  sont  les  trois  genres  dus  à  So- 


BRA 

werby.  Le  dernier  oflVe  aussiquelques 
espèces  confondues  avec  les  Térdbra- 
tules  dans  l'Encyclopédie  mélliodi- 
flue,  et  n'est  encore  connu  qu'à  l'état 
fossile.  Sowerby  a  décrit  ce  nouveau 
genre  avec  plus  de  détails  dans  les 
Transactions  de  la  Société  Linnéennc 
(T.  XII,  2"  partie,  p.  5i4).  Ce  Mé- 
moire est  accompagné  de  bonnes 
figures.  Selon  Sowerby  {Min.  Cunc/i. 
n°  21),  les  TérébratulesdcLamarck  , 
dont  l'ouverture  triangulaire  est  pla- 
cée sousles  crochets, appartiendraient 
au  genre  Spirifev  :  nous  observerons 
cependant  que  la  Terebratula  psitla- 
cea,  espèce  vivante  qui  est  dans  ce 
cas,  ne  diffère  pas  à  l'intérieur  des 
autres  ïérébratules. 

Le  genre  Thécidée  de  Defrance, 
non  encore  décrit,  renferme  plusieurs 
petites  Coquilles  fossiles  ,  découvertes 

{)ar  Gervilledaus  les  enviions  de  Va- 
ognes.  Leur  organisation  intérieure 
est  aussi  fort  singulière,  la  petite 
valve  presque  plate  offrant  à  son 
côté  interne  des  lamelles  saillantes 
semi-circulaires,  et  laissant  entre  elles 
de  profonds  sillons.  INous  avons  une 
ou  deux  espèces  vivantes  qui  parais- 
sent appartenir  à  ce  genfe,  qui,  par 
son  organisation  intérieure,  pourrait 
bien  être  un  double  emploi  du  genre 
Magas;  mais,  n'ayant  pas  celui-ci, 
nous  ne  sommes  pas  fixés  à  ce  sujet. 
Nous  n'avons  point  rapporté  à  la 
classe  des  Brachiopodcs  le  génie 
Penlamère   de   Sowerby,   dont   l'or- 

fjanisatiou  intérieure  a  quelque  ana- 
ogie  avec  celle  des  Magas  et  des  Thé- 
cidées  ,  n'ayant  pas  eu  occasion  de  le 
voir,  l'exemple  du  genre  Produclus 
pouvant  autoriser  à  rapporter  à  celte 
classe  des  Coquilles  qui  n'offrent  pas 
d'ouverture  pour  le  passage  du  mus- 
cle d'attache.  Picste  cependant  à  sa- 
voir si  le  genre  Productus  y  est  bien 
convenablement  placé?  Car  tous  les 
autres  genres  de  cette  famille  offrent 
un  trou  ou  une  fissure  destinée  à  cet 
'usage.  Aussi  est-il  prcsumablc  que 
les  Productus  n'étaient  pas  fixés  ou 
l'étaient  différemment.  Quelquefois 
ce  muscle  est  très-saillant,  et  a  l'air 
d'une  petite  queue  comme  dans   la 


BRA  470 

T.  Caput-Sejpentis;  d'autres  fois  il  l'est 
moins ,  et  la  valve  est  très-rapprochée 
du  corps  auquel  l'Animal  est  attaché. 
DanslesOrbicules,  la  valve  inférieure 
tient  à  ce  corps  ou  en  prend  les  for- 
mes ,  et  la  valve  supérieure  offre  l'ap- 
parence d'une  petite  patelle  à  sommet 
très-surbaissé.  La  charnière  manque 
presque  totalement  dans  ce  genre, 
comme  dans  la  Lingule,  mais  elle  est 
plus  on  moins  compliquée  dans  les 
autres. 

Les  Bracliiopodes  ont  beaucoup  de 
rapports  avec  les  Lamellibrancnes. 
A  ne  considérer  que  leur  coquille , 
ce  sont  de  véritables  Bivalves,  il  n'est 
pas  douteux  ,  par  exemple,  que  le 
test  des  Cranies,  et  surtout  celui  des 
Orbicules ,  ont  beaucoup  d'analogie 
avec  celui  des  Anomies.  Quant  à  leurs 
Animaux  ,  ils  s'éloignent  moins  des 
Lamellibranches  qu'on  ne  le  croirait 
au  premier  coup-d'œil  ;  mais  leur 
organisation  est  cependant  assez  re- 
marquable pour  devoir  les  séparer 
en  classe  distincte.  Us  ont,  comme 
les  Lamellibranches  ,  «  un  man- 
))  teau  à  deux  lobes  ,  et  ce  inan- 
»  teau  est  toujours  ouvert;  mais  leurs 
«  branchies  ne  consistent  qu'en  pe- 
»  tits  feuillets  rangés,  tout  autour  de 
»  chaque  lobe,  à  sa  face  interne;  au 
»  lieu  de  pieds ,  ils  ont  deux  bras 
»  charnus  et  garnis  de  nombreux  fi- 
»  lamens  qu'ils  peuvent  étendre  hors 
)>  de  leur  coquille  et  y  retirer;  leur 
))  extérieur  a  paru  montrer  deux 
»  cœurs  aortiques  et  un  canal  intes- 
5)  tinal  replié  autour  du  foie;  la  bou- 
»  che  est  entre  les  bases  des  bras  et 
w  l'anus  sur  un  des  côtés.  On  ne 
5)  connaît  pas  bien  leurs  organes  de 
»  la  génération,  ni  leur  système  ner- 
M  veux.  »  (  Cuvier,  Règn.  Anim.  ) 
Leurs  bras  cirrheux  ne  sont  point  av 
ticulés  comme  ceux  des  Cirrhipodes  ; 
le  cordon  tendineux  qui  les  soutient 
ne  ressemble  pas  au  pédoncule  do 
ceux-ci ,  avec  lesquels  ils  ont  ccpcn-f 
dant  le  rapport  marqué  d'avoir  des 
membres  distincts  qui  manquent 
aux  Lamellibranches.  Les  branches 
teslacées,  grêles,  fourchues,  qu'où 
icinarquc    à    rinlciiciiv    des    Térc-^ 


474 


BRA 


bratules  ,  pe'uètrent  daiii  le  corps 
derAnimal,  le  soutiennent  et  don- 
nent surtout  attache  aux  bras.  Ces 
bras  très-singuliers  sont  allonges , 
cdies  et  cirrheux.  Dans  l'état  de  re- 

f)os,  ils  sont  roulés  en  spirale  dans 
a  coquille  ,  et  ne  sortent  que  lors- 
fjue  l'Animal  veut  s'en  servir.  Serait- 
il  possible  que  les  filets  spiraux  ,  que 
Sowerby  a  reconnus  dans  l'intérieur 
du  gcnie  Spirifer,  fussent  les  bras  en 
question,  différemment  organisés  et 
passés  à  un  état  de  solidification?  ou 
ne  sont-ils  qu'une  charpente  testacée 
analogue  à  celle  des  Térébratules? 

Nous  ne  terminerons  pas  cet  arti- 
cle sans  appeler  l'attention  sur  l'ana- 
logie singulière  que  présentent  les  Or- 
bicules  avec  les  Hipponjxàe  Defrance 
ou  les  Cabochons  pourvus  d'un  sup- 
port tout-à-fait  comparable  à  la  valve 
adhérente  des  Orbicules,  dont  la  valve 
supérieure  est  si  semblable  à  une  Pa- 
telle, qu'elle  a  souvent  été  classée 
dans  ce  genre.  Ce  passage  remarqua- 
ble des  Léphalés  aux  Acéphales  ,  sur 
lequel  Blainville  a  promis  des  consi- 
dérations qui  méritent  d'être  déve- 
loppées ,  prouve  encore  bien  évidem- 
ment combien  l'enveloppe  testacée 
des  Mollusques  peut  induire  en  er- 
reur pour  leur  classement,  et  qu'il 
n'y  a  que  l'étude  des  Animaux  qui 
puisse  fonder  une  méthode  qui  per- 
mette de  saisir  leurs  véritables  rap- 
ports. • 

Nous  avons  établi  tiois  familles 
dans  la  classe  des  Brachiopodes  :  celle 
des  Lingules ,  qui  ne  comprend  que 
le  genre  de  ce  nom  ;  celle  des  ïéré- 
bratule»  ,  qui  renferme  les  genres  Pro- 
ducte,  Térébratule,  Spirifer,  Magas 
et  Thécidée;  et  enfin  celle  des  Cra- 
nies  ,  qui  comprend  les  genres  Cranie 
et  Oibicule.  f^.  ces  mots.  (f.) 

BRACHIURE.    crist.     r.   Bra- 

CHYURE.  '  »  (aUD.) 

*  BRACH-LEaCHE.  ois.  (Frich.) 
Syn.  de  la  Rousseline ,  Anthus  rufes- 
ce«s,  ïem.  /^^.  PiPiT.  (dr..z.) 

BRACHMyENNCHEN.  bot.  crypt. 
Syn.  allemand  à' jigaricus  edulis ,  L, 


BRA 

BRxlCHSENFARREN  tx  BRA- 
CHESEINKRATJÏ.  bot.  crypt.  Syu 
allemand  à' Isoetes lacustris.  V.  IsoÈ- 

TJU.  (b.) 

BRACH-VOGEL.  ois.  Syn.  alle- 
mand de  Corlieu,  Scolopax  Phœopus, 
L.  P'.  Courlis.  (dr..z.) 

*  BRACIIYCARPjEA.  bot.  phan. 
Genre  établi  par  De  CandoUe  ,  ayant 
pour  type,  et  jusqu'ici  pour  unique 
espèce,  \xne\\é\iO^\v\e  ,  H.  flava  de 
Linné  fils.  Les  sépales  du  calice  tont 
légèrement  dressés  ;  les  pétales  ovales 
oblongs;  les  étamines  dépourvues 
d'appendices;  la  silicule  à  peu  près- 
sessile  ,didyme  ,  snrmontéed'un  style 
très-court,  à  deux  loges  monospermes. 
Le  B.pa?ians ,  Cand.  ,  est  un  sous- 
Arbrisseau  du  Cap  ,  glabie  ,  à  feuilles 
oblongues,  linéaii'es,ayantà  peu  près 
le  port  des  Héliophiles  à  tige  frutes- 
cente, mais  la  silicule  beaucoup  plus 
courte  que  dans  ce  genre  ,  caractère 
doii  lui  vient  son  nom.  Celte  silicule 
rappelle  le  fruit  du  Scnebiera  ou  du 
Biscutella.  (a.  d.  i.) 

BRACHYCARPÉES.  bot.  phan. 
De  Candolle  nomme  ainsi  la  vingt- 
unième  tribu  des  Crucifères ,  qu'il 
caractérise  par  une  silicule  didyme , 
une  cloison  très-étroite,  des  valves 
extrêmement  ventrues  ,  des  loges  mo- 
nofipermes  et  un  style  court.  Elle  ren- 
ferme un  seul  genre ,  le  Emckycar- 
pœa.  T~.  ce  mot.  (a.  d.  j.) 

BRACHYCÈRE.  Brachycerus.  iNS. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  sec- 
tion des  Tétramères  ,  fondé  par  Oli- 
vier aux  dépens  du  grand  genre  Cha- 
ranson.  Latreille  (Règne  Anim.  de 
Cuv.  )  le  place  dans  la  famille  des 
Porte-Bec  ou  Rhinchophores.  Ses  ca- 
ractères sont,  suivant  Olivier  :  an- 
tennes droites ,  plus  courtes  que  la 
tête,  grossissant  insensiblement, 
de  neuf  articles  ,  le  premier  un  peu 
plus  gros  que  les  autres  ,  le  dernier  le 
plus  long  et  tronqué  à  son  extrémité  ; , 
tête  inclinée ,  allongée  en  forme  de 
trompe  épaisse  ;  bouche  placée  à  l'ex- 
trémité de  la  trompe  et  pourvue  do 
mandibules,  de  màclioires  et  d'anten- 


UKA 

nules; celles-ci,  au  nombre  de  qtialic, 
les  deux  antérieures  très-tourics , 
composées  de  quatre  articles  dont  le 
premier,  plus  large  que  les  autres, 
termine  extérieurement  par  une  pointe 
longue,  avancée,  et  le  dernier  (rès- 

Setit ,  les  deux  postérieures  composées 
c  trois  articles  diminuant  de  gros- 
seur; tarses  fdiformes  ,  sans  houppes, 
de  quatre  articles  ,  les  trois  premiers 
égaux  entre  eux.  Les  Brachycèrcs  ont 
beaucoup  de  rapports  avec  les  Cha- 
rausons,  mais  ils  en  ditVcrcnt  essen- 
tiellement par  les  caractères  tirés  des 
antennes,  des  parties  delà  bouche  et 
des  tarses;  ils  en  sont  distingués  en- 
core par  leurs  habitudes  ,  car  ils  ne  se 
rencontrent  jamais  $ur  les  Plantes, 
et  vivent  dans  les  1/eux  sablonneux 
où  on  les  voit  marcher  lentement. 
Leurs  élytrcs  embrassent  l'abdomen 
sur  les  côtés  ,  et  sont  soudées  à  leur 
suture  ;il  n'existe  pas  d'ailes  membra- 
neuses; le  corps  de  plusieurs  espè- 
ces est  recouvert  dune  poussière 
écailleuse  qui  s'enlève  aisément  et 
quel  Insecteperden  avançant  en  âge. 
La  larve  n'est  pas  connue.  Ces  In- 
sectes sont  presque  tous  étrangers; 
quelques-uns  se  rencontrent  cepen- 
dant dans  le  midi  de  l'Europe.  Parmi 
ces  derniers,  nous  remarquerons  : 

Le  Brachycère  o>'dé  ,  B.  undatus 
d'Olivier  (Coléopt.  T.  v,  pi.  2,  fig. 
16.  A,B),  qui  se  trouve  dans  les  dé- 
partemens  de  la  France  les  plus  voi- 
sins des  frontières  de  l'Italie. 

Le  BRAcnYcÈRE  barbaresoue  ,  B. 
barbaïus  d'Olivier  {loc.  cit.  pi.  2.  fig. 
i5.  A,  B) ,  servant  de  type  au  genre  et 
habitant  les  côtes  delà  Barbarie.  Bory 
de  Saint-Vmcent  l'a  retrouvé,  mais 
fort  rarement ,  dans  les  dunes  de  sa- 
ble des  côtes  d'Arcachon.         (AL'D.) 

BRACHYÉLYTRE.  Brachye- 
lytrum.  bot.  phan.  Genre  de  Grami- 
nées formé  par  Palisot  Beauvois 
{Agrost.  p.  09  ,  T.  IM  ,  f .  11)  du  Dile- 
pyrum  de  Michaux  {Flor.  bur.  Ain.  1 , 
pï.  4o),  qu'il  nomme  Bracltyelylruin 
erectum.  Ses  caractères  sont  :  épillets 
pédicellés  ,  alternes  ;  balle  calicinale 
a  deux  valvcj,  dont  l'inférieure  est 


BRA  i-ib 

quatre  fois  plus  courte  et  renferme 
deux  {leurs  ,  l'une  fertile  ,  à  balle  bi- 
valve accompagnée  d'écaillés  ;  la  val- 
ve inférieure  entière  ,  accompagnée 
d'une  longue  soie;  la  supérieure  bi- 
fide ;  la  fleur  stérile  ,  pédiculée  ,  pu- 
bescente  ;  les  fleurs  sont  disposées  en 
un  épi  simple  dont  les  épillets  sont 
alternes.  C'est  une  Plante  dont  l'as- 

Eectest  celui  d'un  Agrostls,el  qui  ha- 
ile  les  bois  ombragés  de  la  Caroline 
et  de  la  Géorgie.  Elle  a  été  décrite  par 
Schrcber  sous  le  WVn  de  Mulilenbeii- 
gia  erecta  ,  et  parOTt  devoir  être  réunie 
au  genre  ïrichochloa  de  De  Candolle. 

(B.; 

BRACHYGLOTTÏS.  bot. 
PHAN.  Et  non  Brachioglotis 
ou  Braciiiglotis.  Genre  de  la  fa- 
mille des  Corymbifères  ,  caracté- 
risé par  un  involucre  cylindrique 
composé  de  plusieurs  folioles  égales 
et  connlventes;  un  réceptacle  nu; 
des  fleurs  radiées  dans  lesquelles  les 
demi-fleurons  sont  en  petit  nombre , 
courts,  réfléchis  et  terminés  par  trois 
dents  ;  une  aigiette  plumeuse.  Ce 
genre,  établi  par  Forstcr,  est  réuni 
par  Willdenow  et  Persoon  aux  Ciné- 
raires. 11  ne  comprend  que  deux  es- 
pèces originaires  de  la  Nouvelle-Zé- 
lande et  peu  connues ,  l'une  à  feuilles 
ovales  et  sinuées  ,  l'autre  à  feuilles 
entières  et  arrondies.  (a.  d.  J.) 

BRACHYLOBOS.  bot.  phan. 
Et  non  Braciiiobole.  Genre  for- 
mé par  Allioni  [Flor.  Ped.  1  ,  p.  278) 
aux  dépens  des  Sisymbres  de  Linné  , 
et  dont  le  Slsymbrium  siluestre  était 
le  type.  De  Candolle  (Syst.  Végét. 
2,  p.  190)  n'en  fait  que  la  seconde 
section  de  son  genre  Naaturdu/n,  dans 
laquelle  il  renferme  quatorze  espèces 
dont  la  silique  est  courte  ou  même 
ovale.  Le  Siaymbrium  amphibium  est 
du  nombre,  i^^.  Cresson  et  Sisymbre. 

(B.) 

BRACHYN.  INS.  JMême  chose  que 
Brachine.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  BRACHYOPE.  Brachjopa.  iNS. 
Genre  de  Diptères  établi  par  Mei- 
geu  ,  d'après  le  comte  de  Hoflmanseg  , 


476 


BRA 


et  de  la  famille  des  Syrpliiques  du 
premier.  Il  se  coufond  dans  notre 
méthode  avec  les  Milésies,  V.  ce  mot; 
mais  il  en  serait  spécialement  dis- 
tingué ,  selon  Meigeu ,  par  la  soie  des 
antennes ,  qui  est  garnie  de  poils.  Cet 
auteur  y  rapporte  la  Mouche  co- 
nique de Panzer  {Faun.  Genn.  fasc.  60, 
pi.  20);  la  Mouche  arquée  du  même 
{ibid. ,  pi.  i5);  les  Rhingles  bicolore 
fauve  et  5ccEt^oiV/e de Fallen ,  ç,\.VOsci- 
nis  Oleœ  de  Fabricius.  Mais  cette  der- 
nière espèce  s'enftloigne  totalement 
parla  forme  des  antennes,  la  compo- 
sition du  suçoir  et  la  disposition  des 
nei-vures  des  ailes.  C'est  une  vraie 
Muscide.  Les  espèces  précédentes  me 
sont  inconnues.  (lat.) 

BRACHYOPODE.  Brachyopodium. 
BOT.  PHAN.  Palisot  Beauvois  {Agrost. 
p.  100,  t.  19,  fig.  3)  a  établi  ce 
genre  dans  la  famille  des  Grami- 
nées ,  et  lui  a  imposé  pour  caractères  : 
épillets  alternes  sur  un  large  pédi- 
cule articulé:  balle  calicinale  à  deux 
valves  courtes,  renfermant  trois  à 
quinze  fleurs,  composées  chacune  de 
deux  valves  entières ,  dont  l'infé- 
rieure est  terminée  par  une  soie,  etla 
supérieure  est  tronquée,  garnie  de 
poils  roides  ,  recourbés  et  hérissés  ; 
écailles  ovales  velues.  Des  espèces, 
autrefois  dispersées  dans  les  genres 
Brome,  Froment  et  Fétuque^  le  com- 
posent. Trinius  pense  qu'il  doit  être 
réuni  à  ce  dernier.  (b.) 

BRACHYOPODES.  moll.  V.  Bra- 

CHIOPODES. 

*  BRxlCHYPTÈRE.  Brachypterus. 
INS.  Genre  de  l'ordre  des  Coléop- 
tères, établi  par  Schneider  et  syno- 
nyme de  Cerque.  f^.  ce  mot.  (aud.) 

BRACHYPTÈRES.ois.  C'est,  dans 
la  Zoologie  analytique  de  Duméril, 
une  famille  de  l'oidre  des  Gallinacés: 
elle  comprend  les  genres  dont  les  es- 
pèces ont  les  ailes  trop  courtes  pour 
servir  au  vol.  Ces  genres  sont  :  Au- 
truche, Touyou  ,  Casoar  et  Dronte. 
Cuvier  et  Vieillot  ont  appliqué  ce 
nom  à  une  famille  d'Oiseaux  plon- 
geurs aquatiques,  et   dont  Içj  ailes 


BRA 

sont  très-courtes  :  ils  y  comprennent 
les  Plongeons  ,  les  Pinguins  et  les 
Manchots.  (b.) 

BRACHYRHINE.  Brachyrhinus. 
INS.  y.  Rhinchophore  et  Char  an- 
son,  (aud.) 

*  BRACHYRIS.  bot.  phan.  Nut- 
tal  établit  ce  genre  nouveau  dans  la 
vaste  famille  des  Synanthérées  et 
dans  la  Syngénésie  Polygamie  super- 
flue ,  pour  le  SoUdago  Sarothrœ  de 
Pursh,  qui  diffère  surtout  des  autres 
Solldago  par  son  aigrette  non  poilue , 
mais  composée  d'environ  cinq  à  huit 
écailles  allongées  et  persistantes.  Le 
Brachy ris Euthamiœ,  huilai,  ou  SoU- 
dago Saroihrœ  de  Pursh,  est  une 
Plante  vivace  dont  les  tiges  sont  an- 
guleuses et  scabres ,  les  feuilles  rap- 
prochées et  linéaires.  Les  fleurs  sont 
terminales  et  fomient  une  sorte  de  co- 
rymbe.  Elle  croît  dans  les  lieux  arides 
sur  les  bords  du  Missouri.  Elle  répand 
une  odeur  forte  et  peu  agréable  ;  les 
habitans  s'en  servent  comme  d'ua 
médicament  diurétique.  (a.r.) 

*  BRACHYSCOME.  bot.  piian. 
Labillardière  avait  décrit  et  figuré 
t.  206  de  ses  PI.  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande ,  sous  le  nom  de  Bellis  aculeata, 
une  Plante  dont  H,  Cassini  forme  un 
genre  particulier  distingué  par  les  ca- 
ractères suivans  :  iiivolucre  formé  de 
folioles  égales  et  linéaires,  disposées  à 
peu  près  sur  un  seul  rang;  réceptacle 
conique  ;  fleurs  radiées ,  les  demi- 
fleurons  delà  circonférence  femelles , 
les  fleurons  du  centre  mâles;  akènes 
comprimés  ,  munis  sur  leurs  deux 
faces  d'un  rebord  membraneux ,  et 
couronnés  par  une  petite  aigrette 
de  poils  simples  extrêmement  courts. 
La  seule  espèce  connue ,  à  laquelle 
Cassini  donne  le  nom  de  Labillar- 
dière ,  est  une  Plante  herbacée ,  à  tige 
rameuse ,  garnie  de  feuilles  dont  les 
dents  sont  écartées  les  unes  des  autres 
et  aiguës,  et  à  fleurs  solitaires  et  ter- 
minales, (a.d.j.) 

BRACHYSÈME.  Brachysema. 
BOT.  PIIAN.  Dans  la  seconde  édition 
du  Jurdia  de  Kcw,  Robert  Brow^n 


BRA 

tk'crit  sous  ce  nom  un  genre  nouveau 
de  la  famille  des  Légumineuses  et  de 
la  Dccandrie  Monogynie,  auquel  il 
attribue  les  caractères  sulvans  :  calice 
renflé  ,  à  cinq  dents  un  peu  inégales  ; 
corolle  papilionacée  ,  ayant  létcndart 
plus 'court  que  la  carcue  qui  est  com- 
primée et  de  la  même  longueur  que 
les  ailes  ;  ovaire  pé  liculé  et  entouré 
à  sa  hase  d'une  petite  gaine,  terminé 
supérieurement  par  un  style  grêle  et 
allongé;  gousse  renflée  etpolysperme. 
Ce  genre  ,  voisin  du  Goiupholobiuiii , 
ne  renferme  qu'une  seule  espèce  ob- 
servée par  Brovvn  sur  les  côtes  de  la 
Nouvelle-Hollande  ,  et  qu'il  nomme 
Brachysema  latifolium  ,  à  cause  de 
ses  feudles  qui  sont  larges,  ovales  et 
planes.  (a.  r.) 

♦  BRACIiySOME.  Brachjsoma. 
INS.  Genrede  l'ordre  des  Coléoptères, 
section  desTétramères,  établi  parDe- 
iean  (Catal.  des  Coléopt.  p.  96)  dans 
la  grande  famille  des  Rliinchophores. 
Il  en  possède  trois  espèces  dont  deux 
originaires  deCayenne,  etla  troisième 
tle  la  Nouvelle-Hollande.  Les  carac- 
tères de  ce  nouveau  genre  sont  encore 
inédits.  (axjd.) 

BRACHYSTEMME.  Brachystcm- 
ma.  lîOT.  PHAN.  Le  genre  établi  sous 
ce  nom  dans  la  Flore  de  l'Amérique 
septentrionale  de  Michaux  a  trop  de 
rapports  avec  le  genre  qu  il  a  désigné 
sous  le  nom  de  Pycnantîième,  pour  ne 
pas  devoir  lui  être  réuni.  Nous  pen- 
sons donc,  à  l'exemple  de  Persoon,  de 
Purslî  et  de  Nuttal ,  que  les  espèces 
décrites  sous  ce  nom  par  Michaux 
doivent  être  rapportées  au  Pvcnau- 
ihème.  /^.  ce  mot.  (a.  r.) 

*  BRACHYSTOME.  Brachystoma. 
INS.  Genre  de  Diptères  ,  établi  par 
Meigen,de  la  famille  des  Empidies,  et 
ayant  pour  caractères  :  trompe  per- 
pendiculaire, de  la  longueur  de  la  tête, 
conique  ;  palpes  couchés  sur  elle;  an- 
tennes avancées,  de  trois  articles,  dont 
le  troisièinc  conique,  terminé  par  une 
soie  très-longue.  Il  eu  cite  et  figure 
deux  espèces  ,  la  longicorue  et  la  vé- 
siculeuse  ;  celle-ci  avait  été  rangée  par 
Fabricius,  et  sous  la  même  dénomi- 


BRA 


477 


nation  spécifique,  avec  les  Syrphes. 
Elle  est  longue  de  près  de  trois  lignes, 
noire,  avec  l'extrémité  de  l'abdomen  , 
du  moins  dans  l'un  des  sexes  (le  mâ- 
le), renflée,  vésiculeuse,  demi-trans- 
parente et  roussâtre.  Les  cuisses  sont 
de  cette  couleur,  avec  une  ligne  noi- 
râtre le  long  de  leur  tranche  supé- 
rieure. Elle  est  rare  aux  environs  de 
Paris.  (LAT.) 

BRACHYSTOME.  bot.  crypt. 
Persoon  a  donné  ce  nom  à  la  troisième 
division  qu'il  établit  dans  son  nom- 
breux genre  SriKERiA.  ^.  ce  mot.  (u.) 

*  BRACHYTOPIIYTUM.  bot. 
PiiAN.  Necker  (£;/e/7j.  5.  p.  70  et  85) 
désigne  ainsi  la  seconde  division  des 
Crucifères  ou  Tétradynames.       (b.) 

BR  ACHYDRES.  ^/•ac/iy7/ra.cRusT. 
Leach  et  Blainvilie  ont  employé  ce 
mot  pourdésigner  un  ordre  des  Crus- 
tacés. Latieille(Règne  Anim.deCuv.) 
la  donné  à  la  première  famille  de  l'or- 
dre des  Décapodes,  lépondanl  à  celui 
des  Kleistagnatha  de  Fabricius.  Nous 
adopterons  ici  cette  dernière  applica- 
tion. La  famille  des  Brachyures  a  pour 
caractères  distinctifs  :  queue  plus 
courte  que  le  tronc,  sans  appendices 
ou  nageoires  à  son  extrémité,  et  se  re- 
pliant en  dessous  dans  l'état  de  re- 
pos, pour  se  loger  dans  une  fossette  de 
la  poitrine:  branchies  formées  d'une 
seule  pyramide  à  deux  rangées  de 
feuillets  vésiculeux,  et  point  séparées 
entre  elles  nar  des  lames  tendineuses. 
Cette  famille  embrasse  celles  que  La- 
Ireille  avait  antérieurement  établies 
(Considér.  géuér.)  sous  les  noms  de 

CaNCÉRIDES  et  d'OxYRIIYNQUES. 

Tous  les  Crustacés  qui  la  compo- 
sent ont,  outre  les  caractères  que  nous 
avons  indiqués  déjà  ,  les  suivans  que 
nous  transcrirons  d'après  Latreille. 
Le  tronc  est  tantôt  en  segmcntde  cer- 
cle ou  presque  carré,  tantôt  arrondi , 
ovoïde  ou  triangulaire:  les  antennes 
sont  petites,  surtout  les  intermédiaires 
qui  sont  ordinairement  logées  dans 
une  fossette  sous  le  bord  antérieur  de 
la  carapace.  Cejles-ci  se  terminent 
chacune  par  deux  filets  très-courts  ; 


478 


BRA 


les  antennes  extérieures  ,  insérées  au 
côté  interne  des  yeux,  ont  plus  de 
longueur,  et  sont  pourvues  d'un  seul 
filet;  les  yeux  sont ,  dans  plusieurs  , 
portés  sur  de  longs  pédicules  ;  le  tube 
auriculaiic  est  presque  toujours  en- 
tièrement calcaire.  La  première  paire 
de  pieds  se  termine  en  serres  ;  dans  le 
plus  grand  nombre,  la  dernière  paire 
de  pieds-machoires,  à  l'état  de  repos  , 
forme  comme  une  sorte  de  lèvre  qui 
recouvie  toute  la  bouche.  L'abdomen 
a  l'apparence  d'une  queue  triangu- 
laire, étroite  et  aplatie  dans  les  mâles  ; 
plus  large,  arrondie  et  bombée  dans 
les  femelles;  il  présente  inférieiuc- 
ment  chez  ces  dernières  quatre  paires 
d'appendices  formés  chacun  par  deux 
filets ,  lesquels  ont  pour  usage  de  sup- 
porter les  œufs.  Les  mâles  sont  dé- 
pourvus de  ces  parties,  et  offrent  ce- 
pendant deux  ou  quatre  appendiccj 
qui  sont  des  organes  de  copulation. 
Les  deux  ouvertui-es  de  la  vulve  dans 
la  femelle  se  remaïquent  à  la  face  in- 
férieure de  la  poitrine,  en  avaiit  de 
la  troisième  pièce  sternale.  Latreille 
(Règne  Anira.  de  Cuv.)  divise  la  fa- 
mille des  Brachyures  en  sept  sections, 
de  la  manière  suivante  : 

f  Tous  les  pieds  insérés  sitr  les 
côtés  de  la  poitrine. 

1 .  Les  Nageurs  ,  ^atatoria. 

Pieds  toujours  découverts  ;  les  deux 
derniers  au  moins  terminés  en  na- 
geoiie. 

Genres  :   Etrille   ou   Portitne, 

PoDOPIITHkLME  ,  MaTUTE  ,  OrITHYE. 

2.  Les  Arqués,  Arcuata. 

Pieds  toujoms  découverts,  sans  na- 
geoire; test  évasé,  en  forme  de  seg- 
ment de  cercle,  rétréci  et  tronqué  pos- 
térieurement. 

Genres  :  Crare  ,  Hépate. 
5.  Les  Quadrilatères  ,  Tetraedra. 

Pieds  toujours  découverts,  sans  na- 
geoire; test  presque  carré  ou  en  cœur; 
le  bord  antérieur  infléchi  ou  in- 
cliné. 

Genres  :  Plagusie  ,  Grapse  ,  OcY- 

PODE  ,  GONÉPLACE  ,    GÉCARCIN  ,    Po- 
TAMOPHILE  ,  ErIPHIE. 

4.  Les  Orbiculaires  ,  Orbiculata. 
Pieds  toujours  découverts,  sans  na- 


BRA 

geoire  ;   test   presque   orbiculaire  ou 
elliptique. 

Genres  :  Pi>'nothère,  Atélécy- 
cle  ,  Thia,  Coryste  ,  Leucosie  ,  Ix  a  , 
Mictyre. 

5.  Les  Triangulaires  ,  Triquetra. 
Pieds  toujours  découverts,  sans  na- 
geoire •;  test  presque   triangulaire  ou 
l'homboïdal,  se  rétrécissant  de  sa  base 
en  avant. 

Genres  :  Inachus,  EgÉrie,  Li- 
thode,  Macropode,  Pactole,  Do- 

CLÉE,  MlTHRAX  ,    PaRTHENOPE. 

6.  Les  Cryptopodes  ,  Cryptopoda. 
Pieds  sans  nageoire  ;  les  quatre  der- 
nières paires  susceptibles  de  se  retirer 
et  de  se  cacher  sous  une  avance  en 
forme  de  voûte  de  l'angle  postérieur 
de  chaque  côté  du  test. 

Genres  :  IMigrane  ou  Calappe  , 
jEthre. 

-ff  Les  deux  ou  quatre  pieds  pos- 
térieurs, insérés  à  l'extrémité  posté- 
rieure du  dos  et  relevés. 

7.  Les  NoTOPODES,  Notopoda. 

Genres  :  Dromie  ,  Dorippe  ,  Ho- 
MOLE,  Ranixe. 

F",  chacun  de  ces  noms  généri- 
ques. (.4.UD.) 

BRACR.  OIS.  Syn.  de  Canard  en 
Barbarie.  (dr..z.) 

BRACKEN.  BOT.  crypt.  Syn.  écos- 
sais de  Fougère  femelle  ,  espèce  de 
Çolypode  de  Linné,  maintenant  ap- 
partenant au  genre  Polystich.  /^.  ce 
mot.  (b.) 

ERACKENDISTEL.  bot.  phan. 
Syn.  allemand  à'Eryngium  campes- 
tie ,  L.  J^.  Panicaut.  (b.) 

BRACKENKAUPT.  bot.  phak. 
Syn.  à'Anthrhlnum  majus,  L.  en 
Allemagne.  (b.) 

BRACON.  Bracon.  jns.  Genre  de 
l'ordre  des  H3'ménoptères,  section 
des  Porte-Tarière  ,  établi  par  Jurinc 
(Classif.  des  Hyménopt.  p.  117)  qui 
lui  assigne  pour  caractères  :  une  cel- 
lule radiale  grande  ;  trois  cellules  cu- 
bitales, les  deux  premières  carrées  , 
presque  égales,  la  première  recevant 


BRA 

seule  une  nervure  récurrente,  la 
troisième  grande,  atteignant  l'ertré- 
Tnité  de  l'aile  ;  mandibules  bideulees 
{le  sommet  aigu  delà  mandibule  étant 
«>mpté  pour  une  dent);  antennes  sé- 
lacées ,  composées  de  plus  de  vingt 
articles.  Latreille  (Kègnc  Anim.  de 
Cuv.)  place  ce  génie  dans  la  famille 
des  Pupivores,  tribu  des  Iclmcumo- 
nides,  et  lui  donne  pour  caractères 
distinctifs  :  mandibmrs  bidentées  ; 
cinq  articles  aux  palpes  maxillairesct 
trois  aux  labiaux;  languette  profon- 
dément écbancrée  et  prolongée  avec 
les  mâcboires  en  forme  de  bec  ou  de 
museau.  A  ces  caractères  on  peut 
ajouter  que  les  mandibules  sont  pro- 
longées en  avant,  et  qu'il  en  résulte 
une  espace  vide  entre  clleset  le  labre; 
que  celui-ci  est  triangulaire,  courbé 
intérieurement  et  terminé  en  pointe; 
«[u'enfin  les  femelles  ont  l'extrémité 
de  l'abdomen  armé  d'une  longue  ta- 
rière recouverte  à  sa  base  par  un  pro- 
longement lamelliCorme  ,  figurant  un 
soc  de  charrue. —  Les  Bracons  ressem- 
blent, sous  plusieurs  rapports  ,  aux 
Ichneumons  ;  mais  ils  s'en  distinguent 
par  le  nombre  des  articles  des  palpes 
labiaux  et  par  la  forme  de  la  seconde 
cellule  cubitale  de  leurs  ailes;  ils  ont 
encore  beaucoup  d'analogie  avec  les 
Alysies,  sous  le  rapport  des  cellules 
desailes,  et  en  diffèrent  cependanlpar 
les  pièces  de  la  bouche.  Les  Agatnis 
ont  aussi  avec  les  Bracons  une  telle 
ressemblance  que  Latreille  {/oc.  cit.) 
les  réunit  à  ces  derniers. 

Ces  Insectes  ,  nommés  autrefois  par 
Latreille  P^ipions,  sont  très-nombreux 
et  fort  peu  connus,  quant  à  leur  or- 
ganisation et  leurs  mœurs.  On  les 
trouve  ordinairement  sur  les  tleurs 
de  Chardons  et  sur  les  bois  pourris. 
Le  Bracon  déserteur ,  B.  desertor  de 
Fabricius,  peut  être  considéré  comme 
type  du  genre  ;  il  n'est  pas  rare  aux 
environs  de  Paris.  On  rencontre  aussi 
dans  presque  toute  la  France  le  Bra- 
con dénigrateur,  B.  denigrator  àeYs.- 
bricius,  nguré  par  Panzer(F<ztt/2.  Ins- 
Germ.  fasc.  45.tab.  i^.)  (aud.) 

BRACTÉES.  p,oT.  Feuilles  florales. 


BRA  473 

Ce  sont  de  petites  feuilles  particu- 
lières, différant  pour  la  forme,  et  la 
plupart  du  temps  pour  la  couleur,  de 
celles  dont  se  compose  la^Plante.  Elles 
accompagnent  les  fleurs,  les  soutien- 
nent, lesprotègent ,  les  ornent  même, 
et  dans  certaines  Sauges  ou  dans 
quelques  Lavandes, en  effacent  l'éclat. 
On  nomme  Buactéoles  les  plus 
intérieures  eties  plus  petites  des  Brac- 
tées ,  lorsque  dans  un  amas  de  fleurs 
il  en  existe  plusieurs  rangées,     (b.) 

BRADEN  ou  BRAFFEN.  pois. 
Syn.  de  Brème  ^  Cy pi inus  Brama.   V. 

CVPRIN.  (b.) 

BRADFISH.  POTS.  En  Autriche 
c'est  ride.  On  donne  encore  ce  nom 
à  la  Jcsse,  autre  espèce  d'Able.  V. 
ce  mot.  (B.) 

BRADIPE.  MAM.  Même  chose  que 
BuADYPE.  V.  ce  mot.         (a.d..  ns.) 

BRADLEA.  bot.  phan.  Le  genre 
Glycine  de  Linné  porte  ce  nom  dans 
les  familles  des  Plantes  d'Adanson 
(l'am.  Plant,  t.  2.  p.  a24.  f^.  Gly- 
cine, (a.  D.J.) 

BRADLEIA.  eot.  phan.  Sous  ce 
nom,  Gaertuer  a  établi  un  genre  très- 
voisin  du  Phyllantus,  dont  il  se  dis- 
tingue cependant  parla  structure  sin- 
gulière de  ses  graines.  Comme  il  com- 
prend la  Plante  dont  Forster  avaitau- 
paravant  fait  sou  genre  Glochidion, 
c'est  ce  dernier  nom  qu'il  convient 
de  lui  conserver  et  auquel  nous  ren- 
voyons ici. — Sous  ce  même  nom  de 
Bradleia,  Necker  avait  distingué  une 
espèce  de  Laser  dont  l'involucre  offi-e 
un  petit  nombre  de  folioles  et  dont 
l'akène  est  ailé.  _  (a.d.j.) 

BRADYPE.  Bradjpus.  MAM.Genre 
de  Mammifères  del'ordre.les  Édentés 
auxquels  il  appartient  par  l'absence 
de  dents  incisives,  et  même  de  l'in- 
termaxillaire  dans  une  des  deux 
espèces  qui  composent  ce  genre  et 
par  de  gros  ongles  embrassant  toute 
l'extiémité  libre  des  doigts.  —  C'est  à 
tort  que  Buffon  a  dit  que  les  Pares- 
seux étaient  des  monstres  par  défaut  ; 


48o  BRA 

ils  offrent  au  contraire  un  excès  de 

Earties  surnuméraires  dans  le  nom- 
re  des  côtes  ,  des  vertèbres  cervica- 
les ,  et  dans  l'existence  des  clavicules 
chez  une  de^  deux  espèces  ;  celui  qui 
a  moins  de  doigts  en  a  deux  complets , 
et  à  côté ,  les  rudimens  de  deux  au- 
tres :  le  pied  des  Solipèdcs  est  donc 
moins  complet.  On  n'a  pas  eu  plus 
de  raison  de  parler  de  leur  imperfec- 
tion ;  c'est  en  changeant  leurs  rap- 
ports d'existence  qu'ils  seraient  im- 
parfaits. Les  moditications  de  leur  or- 
ganisation, très-éloignées  du  méca- 
nisme des  autres  Mammifères,  sont 
au  contraire  en  harmonie  parl'aile 
avec  leur  destination.  D'abord  leurs 
dents ,  comme  l'a  montré  Cuvier  à 
qui  appartient  presque  tout  ce  que 
nous  allons  dire,  étant  un  cylindre 
d'os  enveloppé  d'émail  et  creux  aux 
dfiux  bouts,  sei aient  impuissan- 
tes pour  broyer  des  tiges  ou  des 
racines:  elles  suffisent  pour  écraser 
des  feuilles.  Aussi  l'existence  de 
l'Animal  est  -  elle  liée  à  celle  des 
Arbres  et  peut-être  d'un  seul   qu'il 

f)réfère  ,  le  Cecropia  pellata-,  le  cy- 
indre  d'émail  est  rempli  par  une  pile 
de  petits  disques  osseux  ,  qui  s'usent 
plus  facilement  que  l'enveloppe  ;  la 
surface  de  la  dent  est  toujours  plus 
ou  moins  excavée;  l'excès  de  lon- 
gueur des  membres  antérieurs  sur  les 
postérieurs  ,  qui  se  retrouve  dans  les 
Orangs  et  dans  les  Wouwous  ,  la  di- 
rection en  arrière  des  cavités  coty- 
loïdes,  qui  dans  l'action  de  grimper, 
rend  perpendiculaire  l'application  de 
la  force  ,  sont  deux  circonstances  aussi 
favorables  au  grimpement  qu'incom- 
modes pour  la  marche.  L'articulation 
péronéo-astragalienne ,  transmettant 
obliquement  le  poids  du  coi-ps  sur  le 
pied  par  l'apophyse  coudée  qui  ter- 
mine inférieuvement  le  péroné  ,  rend 
bien  ,  commerobserveCiivier  ,1e plan 
du  pied  perpendiculaire  au  sol  quand 
l'Animal  est  à  terre ,  ce  qui  fait 
qu'il  n'appuie  que  par  le  bord  ex- 
terne; mais  réciproquement,  quand 
il  grimpe,  toute   la   plante   du  pied 

iioitc    parallèlement  contre  l'Arbre, 
j'élargissenient  du  bassin  et  la  sou- 


BRA 

dure  de  l'ischion  sur  le  sacrum ,  en 
augmentant  les  surfaces  d'insertion 
musculaire,  ont  un  double  avantage, 
i"  pour  l'écartement  des  jambes  en 
grimpant,  et  2°  pour  le  volume  d-îs 
muscles  insérés.  La  longueur  de  l'a- 
pophyse post-astragalienne  du  calca- 
néum  égale  au  moins  à  ce  qu'elle  est 
dans  les  Gerboises  ,  facilite  l'applica- 
tion au  pied  de  la  forceinusculaire  en- 
tièrement transmise  ,  puisque  tous  les 
os  sont  soudés  en  un  seul  levier  jus- 
qu'au devant  de  la  première  pha- 
lange. Quoy  et  Gaimard  ont  constaté 
un  excès  proportionnel  de  volume  et 
de  force  des  muscles  fléchisseurs  sur 
les  extenseurs ,  bien  supérieur  à  ce 
qui  existe  chez  tous  les  autres  Ani- 
maux ;  il  en  résulte  la  facilité  de  pei'- 
pétuer  pour  ainsi  dire  les  mouvemens 
et  les  attitudes  de  flexion  indispensa- 
bles à  des  Animaux  toujours  suspen- 
dus ou  accrochés  aux  Arbres.  La  ré- 
flexion des  ongles  sous  le  pied  et  sous 
la  main  dans  l'état  de  repos ,  qui 
serait  un  inconvénient  à  terre  ,  est 
justement  le  mécanisme  le  plus  com- 
mode pour  les  Paresseux.  Sans  aucun 
effort  et  par  la  seule  élasticité  de  liga- 
mens  jaunes  analogues  à  ceux  qui 
tiennent  redressées  les  phalanges  un- 
guéales  des  Chats  ,  ces  mêmes  pha- 
langes sont  maintenues  fléchies  chez 
les  Bradypcs.  Elles  ne  s'étendent  que 
lorsque  l'élasticité  de  ces  ligamens  est 
surmontée  par  la  contraction  des 
muscles  extenseurs.  Ajoutez  à  cela 
cet  excès  des  muscles  fléchisseurs,  et 
il  n'y  a  rien  d'étonnant  à  les  voir  s'ac- 
crocher aux  branches  par  les  quatre 
pâtes  rapprochées,  pour  reposer  et 
dormir.  L'on  voit  aussi  que  la  sou- 
dure des  os  des  pieds  et  le  défaut  de 
mobilité  séparée  des  doigts  sont  par- 
faitement combinés  pour  ce  résultat. 
Ces  ongles  surpassent  aussi  en  lon- 
gueur le  reste  de  la  main  ,  et  comme 
ils  sont  courbes,  cela  augmente  d'au- 
tant la  grandeur  du  crochet.  Un  autre 
obstacle,  outre  le  ligament  jaune  infé- 
vieiu'  à  l'extension  de  la  phalange 
unguéale  ,  c'est  que  l'arc  de  cercle  qui 
en  échancre  la  tête  ,  saille  bien  da- 
vantage en  dessus ,  de  sorte  que  ce 


r. 


BRA 

rolongcment,  en  s'iippuyant  contre 
e  dos  ae  la  phiilange  suivante  ,  rend 
l'extension  impossible.  (A^.,  pour  la 
ligure  de  cctic  phalange  et  tous  les 
détails  d'ostcoloqie ,  le  4"^  vol.  des 
Ossemcns  fossiles  de  Cuvicr.)  L'axe 
de  la  tèlc  étant  le  même  que  celui  de 
la  colonne  vertébrale ,  la  bouche  re- 
garde en  haut  quand  l'Animal  est 
debout;  ce  serait  un  inconvénient 
pour  paître  à  terre;  c'est  un  avantage 
pour  vivre  sur  des  branches,  et  qui 
dispense  l'Animai  de  relever  la  lêle 
par  un  clFort  musculaire  soutenu. 

Ce  genre  ollre  d'espèce  à  espèce  les 
plus  grandes  ditréreiices  connues.  Il 
est  l'exemple  le  plus  évident  de  la  di- 
versité prinutive  des  espèces,  et  la  ré- 
i'utation  de  l'opinion  que  les  diversités 
«l'espèces  ne  sont  que  des  transforma- 
tions successives  et  maintenues  a  di- 
vers degrés,  d'un  tvpe  primitif ,  par 
1  influence  du  climat  ,dcsalimens, etc. 
Or ,  ici  tout  est  égal  pour  les  deu'x  es- 
pèces ,  habitudes  ,  clitnat ,  nourriture, 
et  cependant  les  Aïs  ont  deux  vertè- 
bres cervicales  de  ]ilus  que  l'Unau  et 
les  autres  Mammifères.  L'Unau  ,  qui 
seul  a  dos  clavicules ,  a  vingt-trois 
côtes  ;  l'Aï  dos-bridé  en  a  quinze,  et 
celui  à  collier  seize.  Dans  les  Aïs  ^ 
l'axe  du  condyle  maxillaire  esl  Inu- 
gitudinal;  il  est  transversal  dons  l'U- 
nau: ioutlccràne  decclui-cialosdcux 
tables  osseuses  écartées  par  des  sinus 
pareilsàceux  qui  coitl'ent  le  cràuc  du 
Cochon  ,  et  propagés  jusque  dans  l'a- 
poplnse  ptér\goïde  qui  est  rrniîée 
connue  la  caisse  auditive  des  Cliats. 
Dans  les  Aïs  ,  l'apopiiyse  ptérygoïde 
est  une  lame  mince  ,  et  partout  le 
ciàne  a  ses  deux  tables  compactes 
rapprocliées  sans  diploé  ;  la  caisse  au- 
ditive y  est  foit  renflée,  indice  d'une 
audition  trcs-activc.  La  hauteur  des 
arrières-narines  est  presque  dtiuble 
de  ce  qui  a  iicu  dans  l'Laau.  L'U- 
nau ,  en  avant  de  la  sutuij  des  os  du 
nez  ,  a  un  os  internasal  qui  manque 
dans  l'Aï  ainsi  que  les  iutermaxillai- 
res;  les  maxillaires  ^  sont  aplaties  en 
avant ,  d'oii  suit  la  petitesse  des  ca- 
nuies  qui  sont  contiguës  aux  molaires 
iajidls  qu'une  barre   les    eu   eéparc 


BRA  48 1 

dans  l'Unau.  Enfin  ,  il  n'est  pas  nne 
partie  du  squelette,  pour  ainsi  dire, 

3ui  n'ollVe  des  diflerences  aussi  gran- 
es  d'une  espèce  de  Paresseux  à  l'au- 
tre, que  d'un  geure  à  l'autre  dans  les 
autres  Mamniifères.  Aussi  est-ce  à 
loccasion  des  Paresseux  que  BufTon  a 
dit  :  Les  différences  intérieures  sont  la 
cause  des  exiérieures;  l'intérieur  dans 
les  êtres  vivans  est  le  f(md  du  dessin 
de  la  nature.  Persuadés  de  l'impor-r 
tanccde  cette  vérité  réalisée  sous  tant 
de  formes  et  de  plans  divers,  nous 
ayons  insisté  et  nous  continuerons 
d'insister  sur  les  diversités  spécifiques 
d'organisation.  /T.  Axatomu:. —  Les 
viscères  de  ces  Aniirjaux  offrent  en- 
core des  différences  assorties  à  leur 
mode  d'existence.  Sans  être  rumi- 
nans,  ils  ont  quatre  estomacs,  mais 
sans  feuillets  ni  autres  lames  sail- 
lantes à  l'intérieur,  tandis  que  le  ca- 
nal intestinal  est  court  et  saris  ca3cum. 
Les  feuilles  ,  qui  sont  leur  aliment  , 
contenant  bien  moins  de  parties  ft- 
bi  euses  proportionnellement ,  que  les 
tiges  herbacées  dont  se  nourrissent 
les  Ruminans  ,  les  Bradypes  n'ont  pas 
besoin  d'ingérer  une  aussi  grande 
quantité  d'alunens.  —  La  verge  seule 
est  extérieure  dans  le  mâle,  les  testi- 
cules sont  dans  l'abdomen.  Quoy  et 
Gaimard  ont  eu  vivans  quelques 
jours  sur  l'Uranie,  et  ensuite  disséqué 
deux  Paresseux  Aïs.  Voici  leurs  ob- 
servations qui  rectifient  plusieurs 
erreurs  :  sur  la  femelle ,  la  vulve  ,  sur- 
montée d'un  clitoris,  e^t  antérieure 
de  trois  à  quatre  lignesàl'anus  ;rurè^ 
tre  ,  fort  court  ,s'ouvrcdaus  le  vagin  , 
long  de  deux  pouces.  Il  y  avait  un 
fœtus  bien  conformé  dans  l'utérus, 
qui  n'offrait  pas  de  museau  deïanche, 
peut-être  à  cause  de  son  état  de  di- 
latation; la  vessie  était  fort  distendue 
par  l'urine,  ce  qui  les  étonna  d'aii- 
'ant  plus,  que  l'Aï,  pendant  les  huit 
jours  qu'ils  le  possédèrent ,  avait  re-r 
fusé  de  boire  avec  une  sorte  d'hor- 
reur. L'anus  a  plus  de  longueur  que 
la  vulve.  L'estomac  était  rempli  de 
tiges  de  Céleri  :  c'était  la  seule  nour- 
riture aCLH^ptée  par  l'Aï  depuis  l'épui- 
scmeut  de  la  ployisiou  de  feuilles  de 


482 


BRA 


Cecropia.  L'injection  artéiielle  n'a 
pas  confirmé  la  division  des  artères 
des  membres  en  artérioles  ensuite 
réunies  pour  reformer  le  tronc  pri- 
mitif. Seulement  beaucoup  de  petites 
artères  formaient  une  sorte  de  gaîne 
au  tronc  des  artères  brachiales  et 
crurales ,  mais  ne  rentraient  pas  dans 
le  calibre  de  celles-ci.  Enfin  ,  ils  ont  vu 
l'excès  de  prédominence  des  muscles 
fléchisseurs  sur  les  extenseurs  ren- 
dre raison  des  attitudes  de  ces  Ani- 
maux ;  ils  ont  vu  aussi  qu'il  faut 
beaucoup  rabattre  de  la  lenteur  attri- 
buée à  l'Aï.  Tout  l'équipage  dcl'Ura- 
nie  a  vu  l'Aï  monter  en  vingt-cin(j 
minutes  du  gaillard  d'arrière  au  haut 
du  grand  mât  ;  il  parvint  successive- 
ment ,  en  moins  de  deux  heures  ,  au 
sommet  de  tous  les  mâts  en  allant  de 
l'un  à  l'autre  par  les  étais.  Une  autre 
fois  ,  étant  descendu  par  l'échelle  du 
gaillard   d'arrière    et  louchant  l'eau 

f)ar  une  de  ses  pâtes,  il  s'y  laissa  vo- 
ontairement  tomber ,  et  nagea  aisé- 
ment la  tête  élevée. 

L'on  voit  donc,  en  rapprochant  ces 
faits  des  considérations  anatomiques 
précédentes  ,  combien  d'erreurs  défi- 
guraientl'hiâtoircde  ces  Aniinaux  qvii 
habitent  entre  la  rivière  des  Amazo- 
nes ,  celle  de  la  Plata  et  l'océan  Atlan- 
tique. On  n'en  a  point  trouvé  ailleurs 
de  fossiles.  Les  Fossiles  les  plus  analo- 
gues, sont  le  Mégalonix  et  le  Mégathe- 
rium  ,  qui  forment  pourtant  chacun 
des  genres  bien  diuérens  ,  quoique 
susceptibles  d'être  encadrés  dans  un 
même  ordre.  Ceux-ci  ont  été  trouvés 
dans  le  nord  des  deux  continens.  Les 
espèces  du  genre  Bradype  sont  ; 

L'Aï,  Bradypus  tridactjlus,  L.  BufF. 
1 3,  pi.  5  et  6.  La  figure  de  l'Encyclopé- 
die est  ridiculement  mauvaise  !  Trois 
doigts  complets  à  chaque  pied,lesdeux 
doigts  extrêmes  en  rudimens  cachés 
sous  la  peau  ,  deux  vertèbres  cervica- 
les de  plus,  distinguent  cette  espèce  de 
rUnau.  Les  bras  sontdeux  fois  longs 
comme  les  jambes,  ce  qui  facilite  le 
grimpement.  Le  poil  de  la  tête ,  du 
dos  et  des  membres,  long  ,  gros  et 
sans  ressort,  donne  à  cet  Animal  l'air 
d'être  enveloppé  de  foin.  Sa  couleur 


BRA 

est  grise  ,  souvent  tachetée  sur  le  dos 
de  brun  et  de  blanc.  Comme  il  existe 
au  cabinet  d'anatomie  du  Muséum 
des  squelettes  d'Aïs,  oii  le  nombre  des 
côtes  et  d'autres  circonstances  os- 
téologiqucs  sont  difl'érens  ,  quoique 
tous  se  séparent  de  l'Unau  par  les 
trois  doigts  de  devant,  l'absence  de 
sinus  pépicraniens,  etc.,  et  comme 
les  voyageurs  ,  et  dernièrement  Tem- 
minck  ,  d'après  un  individu  rapporté 
par  Neuwicd,  distinguent  une  espèce 
d'Aï  ,  dite  à  collier ,  il  est  probable 
qu'il  existe  deux  espèces  d'Aïs.  D'a- 
près les  squelettes  ,  l'Aï  dos-brûlé 
aurait  quinze  côtes. 

L'Aï  A  COLLIER  aurait  seize  côtes. 
T^.  sa  fig.  Annal,  génér.  des  Se.  phys. 
T.  VI.  Sa  taille  est  plus  grande  que 
celle  des  plus  forts  Aïs  :  'il  n'y  a  de  nu 
à  la  face  que  le  bout  du  nez ,  qui  est 
noirâtre  ;  la  face  est  à  peu  près  per- 
pendiculaire; le  crâne  élevé  en  avant; 
trois  griffes  à  tous  les  pieds ,  l'exté- 
rieure la  plus  courte  ,  celle  du  milieu 
la  plus  longue;  crâne,  face  et  gorge 
couveits  de  poils  courts  dont  la 
pointe  paraît  brûlée  et  crépue  ;  une 
grande  tache  de  longs  poils  noirs  sur 
la  nuque,  souvent  étendue  en  collier; 
feutre  ou  poils  cotonneux  d'un  brun 
foncé. (Temminck,/éz(i.). Le  Paresseux 
à  nuque  ou  à  collier  noir,  est  l'espèce 
la  plus  rapprochée  du  Paresseux  Aï. 
Il  paraît  vivre  sur  une  grande  éten- 
due du  Brésil. 

Les  Aïs  ne  manquent  pas  de  queue, 
comme  on  l'a  dit  ;  celle-cia  onze  vertè- 
bres; les  canines  forment  une  ligne 
continue  avec  les  molaiies,  et  sont  de 
la  même  grandeur. 

L'Unau  ,  Bradypus  didactylus , 
L.  Encycl.  pi.  25,  fig.  2,  un  peu  moins 
mauvaise  que  celle  de  l'Aï.  Deux 
ongles  aux  pieds  de  devant  ;  une 
queue  fort  courte  de  trois  vertè- 
bres ,  cachée  dans  le  poil  ;  ses  bras  , 
moins  longs  à  proportion  que  ceux  des 
Aïs,  sont  aux  membres  postérieurs 
comme  6  :  5.  Il  ne  se  soude  pas  un  si 
grand  nombre  d'os  à  ses  pieds  et  à  ses 
mains;  les  premières  phalanges  sont 
libres  ,  quoique  toujours  soudées 
avec  les  sésamoïdes;  les  ongles  sont 


IIRA 

iiioitit'  plus  courts  ;  les  dents  canines 
sout  grandes,  prismatiques  et  sépa- 
rées des  moialrecj  par  une  barre;  le 
poil  de  l'avant-bras  est  récurrent 
comme  dans  l'Homme  ;  le  pelage  est 
J)lus  court  et  plus  gros  que  dans  les 
deux  auli  es  espèces ,  il  est  uniformé- 
ment d'un  brun  roussâtre  terne;  il  a 
vingt-trois  vertèbres  dorsales  et  qua- 
tre lombaires. 

On  a  beaucoup  exagéré ,  avons- 
nous  dit  ,  la  lenteur  de  ces  Animaux  : 
ils  sont  plus  actifs  la  nuit  que  le  jour  , 
ni;ircbent  à  terre  comme  les  Chauve- 
Souris.  Quand  on  les  approche,  ce 
qui  est  rare,  ils  s'asseoient,  les  jambes 
étendues  sur  une  même  ligne,  et  le- 
vant l'un  après  l'autre  les  bras  qu'ils 
étendent  et  ramènent  sur  la  poitrine 
pour  accrocher  ce  qu'on  leur  pré- 
sente. S'ilslesaisissentjOnne  peut  leur 
iaire  lâcher  prise  qu'après  la  mort,  et 
il  faut  attendre  long-temps,  car  ils 
ont  la  vie  extraordinairement  dure. 
On  ne  les  décroche  des  Arbres  qu'a- 

{>rès  plusieurs  coups  de  fusil.  De  La- 
ande ,  aidé  de  son  domestique,  a  inu- 
tilement essavé  pendant  vme  demi- 
heure  d'étrangler  un  Aï  avec  une 
corde  de  la  grosseur  du  doigt  ;  l'Ani- 
mal ne  cessait  d'étendre  et  de  rame- 
ner ses  bras  en  crochets  sur  la  poi- 
trine par  intervalles  ,  ce  qu'il  fit  en- 
core pendant  plusieurs  heures  au 
fond  d'un  tonneau  d'Alcohol  où  on 
le  tint  ensuite  submergé.  Pison  avait 
disséqué  vivante  une  femelle  pleine 
d'Unau.  Elle  se  remuait  encore  en  to- 
talité et  contractait  ses  pieds  long- 
temps après  l'arrachement  du  cœur 
cl  des  viscères.  Les  Paresseux  crai- 
gnent le  froid  et  la  pluie  ;  leur  voix  se 
fait  rarement  entendre.  L'Ai  articule 
son  nom.  Le  Paresseux  à  collier  pousse 
de  temps  en  temps  un  petitcri  aigu  et 
court,  peu  différent  de  celui  de  l'Aï. 
Tous  se  tiennent  continuellement  sur 
les  Arbres  ,  principalement  sur  l'Am- 
baïba  {Cecropia  peitata).  Ils  ne  vien- 
nent à  terre  oii  l'on  dit  qu'ils  se 
laissent  choir  du  haut  des  Arbres  , 
que  lorsqu'ils  en  ont  épuisé  le  feuil- 
lage. Nous  avons  déjà  dit  que  des 
Aïs,  observés  sur  l'Uranic,   dcsccn- 


BKA  48i 

daicnt  très-bien  des  mùts.  Un  Arbre 
est  encore  plus  facile  à  descendre  :  la 
position  la  plus  fatigante  pour  eux, 
c'est  d'être  à  terre  ;  leur  repos  ,  c'est 
de  se  tenir  accrochés  :  l'extrême  pré- 
dominance des  muscles  fléchisseurs 
et  le  mécanisme  de  leur  squelette 
l'expliquentassez.  A  chaque  portée,ils 
mettent  bas  un  seul  petit.  Billion  a  vu 
en  Fiance  un  Unau  qui  montait  et 
descendait  plusieurs  fois  par  jour 
l'Arbre  le  plus  élevé  ;  son  sommeil 
était  plus  long  par  un  temps  froid.  Il 
dormait  quelquefois  dix- huit  heures 
de  suite.  (a.  d..>'s.) 

*  BRADYPIPÏUM,  BOT.  piian.  De 
CandoUe  (Syst.  Végét.  2.  p.  STu)  dé- 
signe sous  ce  nom  la  troisième  section 
du  genre  Lepiciium  qui  renferme  ces 
espèces  dont  la  silicule  est  elliptique, 
entière  ou  submarginée  ,  les  valves 
carinées  et  le  calice  persistant.  Cette 
section  contient  trois  espèces  :  L.epi- 
dium  cœspitosum  ,  coronoplfolium  et 
Humboldùl.  (b.) 

BRjEXEN.  pois.  La  Brème  en  Por- 
tugal. V.  Cyprin.  (e.) 

BRAGALOU.  bot.  piian.  Et  non 
Bagalon.  V-  Aphyllanthb. 

BRAGANTIA.  bot.  piian.  Lou- 
reiro  a  nommé  Bragantla  l'acemosa 
un  Arbrisseau  observé  par  lui  dans 
les  montagnes  de  la  Cochinchine,  et 
qui  présente  des  feuilles  grandes,  al- 
ternes et  très-entières,  des  fleurs  d'un 
rouge  brun  disposées  en  petites  grap- 
pes axillaires.  Leur  calice  qu'il  ap- 
pelle corolle  est  d'une  seule  pièce , 
supère,  globuleux,  marqué  de  dix  sil- 
lons, coloré,  et  se  termine  par  un 
limbe  il  trois  lobes  égaux  et  réfléchis. 
L'ovaire  , adhérent, oblong  etlinéaire, 
est  surmonte  d'un  style  épais  que  ca- 
che le  calice  et  que  couronne  un  stig- 
jnate  concave  et  entier.  Sur  le  con- 
tour de  ce  style  etàsa  partie  moyenne, 
sont  disposées  en  cercle  six  aiithères 
sessiles.  Le  fruit  auquel  Loureiro 
donne  le  nom  de  silique  est  une  cap- 
sule allongée,  quadrangulaire  ,  s'ou- 
vrrint  par  quatre  valves  et  divisée  in- 

5i* 


484  BRA 

tërieiueinent  en  autant  de  loges  qui 
contiennent  plusieurs  graines  trigo- 
nes,  disposées  sur  un  seul  rang.  Cette 
Plante  est  sans  aucun  doute  voisine 
de  l'Aristoloche,  dont  elle  diffère  par 
les  lobes  de  son  calice  ,  au  nomore 
de  trois,  et  son  fniit  quadriloculaire. 
(a.d.  J.) 

BRAGON.  POT.  niAX.  Syn.  de 
Jihamiius  Frangula  dans  quelques 
cantons  de  la  Suède.  (b.) 

BRAI.  Suc  résineux  que  l'on  fait 
découler  des  Pins  et  des  Sapins , 
au  moyeu  d'incisions  longitudina- 
les pratiquées  sur  l'écorce  de  ces 
Arbres.  Selon  que  ce  suc  est  mêlé 
à  du  suif  ou  desséché  au  feu,  il  prend 
les  noms  de  Buai  gras  ou  de  Brai 
SEC.  V.  Arcanson.  (nR..z.) 

BRAIETAS.  BOT.  phan.  Syn.  lan- 
guedocien d'Oreille  d  Ours,  Frhnula 
Auricula,  L.  (b.) 

BRAIMENT  ou  BRAYEMENT. 
zooi..  Voix  de  l'Ane.  L'usage  semble 
devoir  faire  substituer  le  braire  à  ces 
mots  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  le 
Dictionnaire  de  l'Académie  ,  mais  qui 
sont  cependant  dans  d  autres  ouvra- 
ges du  même  genre.  (b.) 

*  BRAINStOîS'E.  poLYP.  Syn.  de 
Madrepora  mœandntes,  L.  Espèce  de 
Mdandrinode  Lamarck  en  Angleterre. 

(LA5r..X.) 

BRA.INVILLIÈRE.  bot.  phan. 
Syn.  de  Spigelia  anthelmenlia,\j.  aux 
Antilles  oii  l'on  voulut  donner  à  cette 
Plante  le  nom  delà  célèbre  empoison- 
neuse Brinvilliers ,  parce  qu'on  l'y 
croyait  dangereuse.  /^.  Spigelta.  (b.) 

BRAIRETE.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Primiila  verts 
Ojffîcinalis,  L.  F".  Primevère,     (b.) 

BRAKALA.  ois.  Syn.  grec  de  la 
Calandre,  jllauda  Calandra^  L.  V. 
Alouette.  (or..z.) 

*  BRAKE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Spii-œa  ulinaiia  en  Gothîande.  ï^. 
SpIRjEA.  (b.) 

BRAKES.  bot.  crypt.  Syn.  an- 
glais de  Fleris  aquilina  ,  L.  V.  pTfî- 
Kis.  (b.) 

*  BRâKSNAGR.iS.  bot.  crypt. 
Syn.  d'/ioe/cs  lacuslris  en  Sma- 
Luid  ;  cette  Plante  y  rcin^^lU   le  lac 


BRA 

Mocklen  oîi  les  Brèmes  s'en    nour- 
sent.  (b.) 

*  BRAMA.  POIS.  Genre  formé  par 
Schneider  ,  et  qui  n'ayant  pas  été 
adopté  par  Cuvier,  a  été  réparti  dans 
ses  nouveaux  genres  Castagnole  et 
Atrope.  7^.  ces  mots.  (b.) 

*  BRAMBAR  ,  BRINGBAR  et 
BROMBAR.  BOT.  PHAN.  Syn.  suédois 
de  Framboisier,  Rubus  Idœus,  L.  f^. 
Ronce.  (b.) 

BRAMBE  ou  BRAMBLING,  et 
non  pas  Brambil,e.  ois.  Noms  vul- 
gaires du  Pinson  d"Ardennes,/'/v"/?^/7/a 
Moittifringllla,  L.,  et  de  l'Ortolan  de 
montagne,  Emberiza  montana^lj.  V. 
Gros-Bec  et  Bruant.  (dr..z.) 

BRAMBLE.  bot.  phan  Syn.  an- 
glais de  Ronce.  V.  ce  mot.  (b.) 

BRAMBLING.  bot.  phan.  V. 
Brambe. 

BRAME.  POIS.  Même  chose  que 
Brème.  V.  ce  mot  et  Cyprin.       (b.) 

*  BRAMER  (le),  mam.  Voix  du 
Cerf.  Quelques  autres  Animaux  ont 
une  voix  qu'on  y  compare,  et  même 
parmi  ceux  qui  appartiennent  à  des 
ordres  fort  différens.  Le  traducteur 
François  de  Rondelet  dit ,  dans  sou 
vieux  langage  ,  que  l'Orque  poursui- 
vant dautres  Cétacés,  les  fait  bra- 
mer comme  un  Animal  pris  de  Chiens. 

(B.) 

BR  VMI.  BOT.  PHAN-  Norn  donné 
parRhéede  {Hort.IIall.  T.  x,  t.  i4^ 
à  une  Plante  de  l'Inde  retrouvée  de- 
puis par  Du  Petit-Thouars  ,  par  nous 
et  par  Sonnerat,  dans  d'autres  parties 
des  régions  équinoxialcs. C'est  d'après 
des  échantillons  tirés  de  l'heruier 
de  ce  dernier,  que  Lamarck,  dans 
l'Encvclopédie  par  ordre  de  matiè- 
res ,  eu  fornva  un  genre  sous  le  nom 
de  Bramic,  Bramia-,  genre  qu'il  dé- 
truisit depuis,  pour  lapporter  la 
Plante  qui  kii  avait  servi  de  type  aux 
(Tratioles.  Bernard  de  Jussieu  avait 
déjà  formé  de  la  même  Plante,  cul- 
tivée anciennement  au  Jardin  du  roi, 
son  Monnieria  dédié  au  médecin 
Lemonnicr ,  et    adoj>ié  par  Browne 


BRA 

dans  ses  Plantes  de  la  Jamaïque: 
cai"  le  BriUiii  se  retrouve  ,  à  ce  qu'd 
paraît,  entre  les  tropiques  jusqu'aux 
Antilles.  Le  genre  iSV/;/(Z5 de  Lourelroj 
créé  pour  une  Plante  qui  croît  dans 
ks  faubourgs  de  Canton,  paraît  en- 
core êtrelcliranii  dont  il  est  question. 
/'.  MoNNiERi.*.  et  Septas.  (b.) 

BRAMIE.  Bramia.  bot.  fhax.  F". 
Brami.  (n;) 

BR AMINE.  REPT.  opii.  Espèce  de 
Couleuvre  et  d'Erix  du  Bengale.  T''. 
l'un  et  Fautre  mot.  (b.) 

BRANCHES.  BOT.  On  appelle  ainsi 
les  premières  ramifications  de  la  tige; 
les  divisions  des  Branches  portent  le 
nom  de  rameaux.  Les  Branches  of- 
fient  en  général  la  même  disposition 
sur  les  tiges  que  les  fouilles.  Ainsi 
tantôt  elles  sont  opposées, comme  dans 
le  Lilas,  l'Hippocastane,  le  Frêne  ; 
tantôtelles  sont  alternes, comme  dans 
le  Chêne,  le  Tilleul,  etc.  ;  enfin  elles 
peuvent  être  verticillées  ,  comme  on 
l'observe  dans  le  Laurier-Rose  et  plu- 
sieurs autres  Végétaux.  Il  est  cepen- 
dant important  de  remarquer  que  par 
suite  d'avorlemens  accidentels  ,  cette 
disposition  éprouve  des  changemens 
notables.  En  effet,  les  Branches  pro- 
venant toujours  de  l'élongation 
aérienne  d'un  bourgeon ,  il  arrive 
assez  souvent  que  ,  dans  un  Arbre  à 
feuilles  opposées,  un  des  deux  bour- 
geons terminaux  avorte ,  en  sorte 
qu'il  ne  se  développe  qu'une  seule 
Branche  qui  est  alors  accidentelle- 
ment alterne. — C'est  à  la  disposition 
générale  des  Branches,  que  les  Arbres 
doivent  le  port  qui  est  particulier  à 
chacun  d'eux.  Ainsi  dans  le  Cyprès 
commun  ,  le  Peuplier  d'Italie*,  les 
Branches  sont  dressées,  presque  ver- 
ticales, et  donnent  à  ces  Arbres  cette 
forme  pyramidale  qui  les  fait  distin- 
guer de  loin  j  tandis  que  dans  le  Saule 
pleureur,  le  Bouleau,  etc.,  les  ra- 
meaux souples  et  pendans  s'incli- 
nent toujours  vers  la  terre,  et  leur 
impriment  un  port  taut-à-fidt  carac- 
téristique. 

/^.,  pour  l'organisation  des  Bran- 
ches le  mot  Tige  où  nous  traiterons 


BRA 


455 


en 

cette  pa 


détail  de  tout  ce,  qui  est  relatif  à 
te  partie  du  Végétal.  (a.  n.) 

•  BR  kmil^UAO^.BranchclIiou . 
ANNEE,.  Genre  établi  par  Savigny 
(Syst.  des  Annclides) ,  de  l'ordre  des 
Iluudlnées  et  de  la  fauiille  des  Sang- 
sues. Il  se  distingue  de  tous  les  autres 
par  des  branchies  saillantes,  une  ven- 
touse orale  à  ouverture  circulaire 
d'une  seule  yjièce  ,  séparée  du  corps  par 
un  fort  étranglement,  et  il  constitue  à- 
lui  seul,  dans  sa  famille,  la  première 
section  ou  celle  des  Sangsues  bran- 
chelliennes.LesBranchellionsont  :  la 
bouche  très-petite  ,  rapprochée  du. 
bord  inférieur  delà  ventouse  orale, 
et  munie  de  mâchoires  réduites  à 
trois  points  sadlans  ;  les  yeux,  au 
nombre  de  huit,  disposés  sur  une 
ligne  transverse  derrière  le  bord  supé- 
rieurde  la  ventouse  orale;  la  ventouse 
orale  d'un  seul  anneau  ,  séparée  du 
corps  par  un  fort  étranglcuient,  très- 
concave  avec  l'ouverture  inclinée, cir- 
culaire, garnie  extérieurement  d'un 
rebord;,  la  ventouse  anale,  grande, 
très-concave  ,  dirigée  en  anière  et 
très-exactement  terminale;  enfin  les 
branchies  nombreuses,  très-compri- 
mées, très-minces  à  leur  bord,  for- 
mant autant  de  feuillets  demi-circu- 
laires, insérés  sur  les  côtés  des  an- 
neaux intermédiaires  et  postérieurs 
du  corps,  deux  à  chaque  anneau. 
—  Le  caractère  tiré  de  la  présence  des 
branchies  suffît  seul  pour  éloigner  les 
Branchellions  des  autres  genres  qui, 
dans  la  famille,  en  sont  privés;  ils  ont 
lecorpsallongé, déprimé,  forméd'an- 
neaux  assez  nombreux  ;  les  treize  pre- 
miers, après  la  ventouse  orale,  nus, 
très-serrés,  constituant  une  partie  lé- 
trécie  et  cylindrique  ,  distinguée  du 
reste  du  corps  par  un  étranglement  ; 
le  quatorzième  et  les  suivans  portant 
les  branchies  ;  le  dernier  égalant  au 
moins  trois  des  précédens  en  lon- 
gueur ;  le  vingt-unième  et  le  vingt- 
quatrième  oflVant  les  orifices  de  la  gé- 
nération. 

L'espèce  sei-vant  de  tvpe  au  genre, 
est  leBranchellIonde  la  Torpille  ,  ou 
le   Branchiobdellion    do    Rvudolphi , 


486  BRA 

BranckellioH,  Torpedinis ,  Sav.  Il  vit 
dans  la  mer  sur  la  Torpille.  D'Orbi- 
gny  l'a  découvert  dans  l'Océan  sur 
les  côtes  ouest  de  la  France.  Rudol- 
phi  l'a  rencontre  dans  la  Méditerranée 
à  Naples.  Sa  couleur  est  d'un  brun 
noirâtre. 

En  modifiant  légèrement  le  carac- 
tère naturel  de  ce  genre,  on  pourrait , 
selon  Savigny,  l'augmenter  d'une  se- 
conde espèce ,  \Hiiudo  brancfiiata 
d'Archibald  IMenzies  (  Liiin.  l'/nns. 
Societ.T.  1.  p.  188.  t.  17.  fig.  5),  sous 
le  nom  de  Branchellion  pinriatum, 
qui  appaxniendrait  à  une  tribu  parti- 
ctilîère.  (atjd.) 

BRANCHE-URSINE.  bot.  piian. 
Même  cbose  que  Branc-Ursine,  /^.  ce 
mot,  et  cbez  les  anciens,  le  Cnlcus 
oleraceus  et  le  Carduiis  tuberosus.  On 
a  étendu  ce  nom  à  diverses  Plantes, 
et  appelé  : 

Brakche-tirsine  cultivée  (Ma- 
thiole) ,  \ Acanthus  mollis. 

Branche  -  xirsine  sauvage  ,  le 
Cnlcus  oleraceus. 

BrANCHE-URSINE  PIQUANTE  jl'^ca/i- 
thus  spinosus,  etc.  (b) 

BRANCHIALE.Pois.Syn.d'Amuîo- 
cètc  Lamprillon.  /^.  Ammocète.  (b.) 

BRANCHIALES  ou  PULMONAI- 
RES. ARACH.  Ordre  d'Arachnides. 
/^.  ce  mot. 

BRANCHIELLE.BOT.CRYPT.  Nom 
impose   par   Bridel   à    un   genre    de 
Mousses,  mais  qui  n'a  pas  été  adopté. 
(ad.b.) 

BRANCHIES,  zool.  Organes  res- 
piratoires, formés  pour  respirer  par 
l'intermède  de  l'eau.  Le  sang  n'y 
éprouve  d'action  que  de  la  part  de  la 
portion  d'Oxygène  dissoute  ou  mêlée 
dans  cette  eau  ,  en  sorte  que  la  quan- 
tité de  respiration  y  est  moindre  que 
dans  le  poumon  le  plus  imparfait. — 
Comme  l'intensité  des  mouvemens 
dépend  de  la  quantité  de  respiration  , 
attendu  que  les  fibres  musculaires 
tirent  de  la  respiration  Icnergie  de 
leur  irritabilité,  et  comme  cette  quan- 
tité est  la  plus  restreinte  possible  dans 


BRA 

les  Branchies  ,  Icoi  Animaux  braucbi- 
fères  ont  besoin ,  pour  se  mouvoir, 
d'être  soutenus  dans  un  milieu  spécifi- 
quement presque  aussi  pesa nt  qu'eux  ; 
aussi  tous  ces  Animaux  sont-ils  exclu- 
sivement aquatiques.  La  respiration 
branchiale,  appartenant  à  des  Ani- 
maux des  trois  premières  classes  du 
Règne  Animal ,  la  structure  des  Bran- 
chies doit  êtie  diversifiée  d'après  l'or- 
ganisation de  chacune  de  ces  classes. 
Il  y  a  des  Branchies  dans  les  larves 
de  quelques  Reptiles  ,  dans  les  Pois- 
sons ,  les  Crustacés,  la  plupart  des 
Mollusques  ,  quelques  larves  aqua- 
tiques d'Insectes  ,  et  presque  tous  les 
Vers.  En  voici  la  composition  dans 
les  Poissons  osseux ,  d'après  Geoffroy  : 
11  existe  dans  leur  bouche,  au-devant 
de  l'œsophage,  ime  espèce  de  cage  ou- 
verte de  chaque  côté  par  cinq  fentes 
dans  le  sens  vertical  ;  ces  fentes  sont 
interceptées  par  quatre  arceaux  libres 
par  leur  extrémité  supérieure,  et  fixés 
inférieurementsur  une  quille  osseuse, 
qui  se  termine  en  avant  par  la  langue 
et  s'échancre  plus  ou  moins  en  ar- 
rière pour  l'insertion  du  pourtour  in- 
férieur de  l'œsophage.  L'axe  de  cette 
quille  est  formé  par  les  trois  pièces 
impaires  ou  centrales  de  l'hyoïde.  Cet 
axe  est  flanqué  antérieurement  par 
les  deux  pièces  paires  de  l'hyoïde , 
lesquelles  supportent  les  grands  os  de 
la  membrane  branchiostège,  et  pos- 
térieurement ,  d'abord  par  les  deux 
élémens  osseux  de  chaque  moitié  du 
tyroïde  disloqué,  élémens  qui  ont 
cessé  d'être  de  front  pour  se  mettre 
l'un  derrière  l'autre,  puis  par  les  ai-y- 
thénoïdes,  puis  encore  par  les  deux 
moitiés  du  cricoïde. 

Il  faut  donc  admettre  dislocation  eu 
dehors  du  thyroïde  et  ducricoïde,dont 
chaque  moitié  se  serait  écartée  de  l'au- 
tre par  ou  pourl'intercalation  del'axe 
de  l'hyoïde.  Chaque  arceau  est  cons- 
tamment formé  de  deux  pièces ,  jointes 
bout  à  bout  par  une  articulation  bor- 
née à  des  mouvemens  de  charnière. 
L'osselet  supérieur  est  toujours  plus 
court  et  plus  courbé  que  l'inférieur  ; 
la  convexité  de  tous  deux  csl  creusée 
par    une    rainure   où   passe    l'artère 


BRA 

Ijraiiciûaio  :  chaque  Itoicl  de  la  rai- 
iiuic  porlc  les  iVauges  illameutcuscs 
ou  laines  ,  sur  lesquelles  s'étalent  les 
divisions  vasciilaiies.  Les  bords  de  la 
concavité  de  l'arc  sont  hérissés  d'é- 
pines ou  de  denticules  plus  petites  et 
inoiiis  uonibicuses  aux  osselets  supé- 
rieurs. D'après  GeoU'roy  ,  les  deux  os- 
selets de  chaquearceau  sontaualogues 
aux  deuii-cerceaux  cartilagineux  des 
bronches  ,  cerceaux  dont  trois  ou  qua- 
tre dans  les  Oiseaux,  entreautres  1  Oie 
et  l'Autruche,  paraissent  formés  cha- 
cundedeux  tiges  très-légèrement  con- 
vexes et  coudées  sous  un  angle  de  4o 
ou  fjo  degré;  :  ce  sont  les  pleuréaux 
inférieur  et  supérieur;  les  denticules 
des  bords  des  arceaux  sont  analogues 
aux  demi-cerceaux  de  la  trachée  :  ce 
^  sont  les  trachéaux.  Dans  les  Poissons 
qui  n'ont  pas  de  dents  phar\  ngienncs 
ni  d'os  pharyugienssupérieurs, exem- 
ple les  Cypruis  ,le  pleun-al  supérieur 
termine  l'arceau paren  haut;  et  l'en- 
semble des  arcs  n'est  fixé  au  crâne, 
que  par  les  muscles  qui,  des  apophy- 
ses des  pleuréaux ,  se  portent  aux  os 
sphénoïdes  et  basilaires. 

Mais  dans  tous  les  Poissons  pourvus 
de  dents  pharyngiennes  supérieures, 
lesarceauv  branchiaux  sont  terminés 
supérieurement    par    une    troisième 
pièce;     l'antérieure    de    ces    pièces, 
répond   au  premier  arceau  :  c'est  le 
ptéréal  ou   l'aualogue  de    l'aile    in- 
terne  de   lapoph^se    ptérigoïde  des 
Mammifères  et  du  palatin  postérieur 
des  Oiseaux.    Les    trois  autres  sont 
analogues   des  points   osseux  qui  se 
développent  accidentellement  dans  le 
cartilage  de  la  trompe  d'eustache  des 
IMamraifères  ,  et  de  la  plaque  trian- 
gulaire qui  double  inférieurement  le 
sphénoïde  postérieur  des  Oiseaux  ,os 
sous  lequel ,  par  son  écarteraent,  elle 
ouvre  une  communication  de  la  caisse 
auditive  avec   la  gorge  :  ce  sont  les 
pharjngeaux  ;  selon  les  genres  ils  sont 
isolés  ou   groupés  deux  à  deuv  ,  ou 
trois  à  trois  :  les  muscles,  qui  fixent 
ces  os  au  crâne,  sont  alors  supports 
auxiliaires  des  Branchies. 

Les  principaux  muscles  qui  meu- 
vcut  celte  charpente    sont  :    quatre 


BllA 


487 


pairesde  uuiscles,  étendues  de  la  base 
du  crâne  en  avant  du  premier  arceau 
aux  apophyses  des  pleuréaux  supé- 
rieurs ,  tirent  les  arceaux  en  dehors  et 
en  avan  t ,  en  les  écarta  nt  les  uns  d  es  au- 
tres. Quatre  autres  paires ,  étendues 
transversalemeutdela  quille  à  la  con- 
vexité des  pleuréaux  inférieurs,  sont 
congénères  des  précédentes,  et  de 
plus  abaissent  les  arceaux  en  dehors." 
Deux  autres  muscles  rapprochent  les 
arceaux  les  uns  des  autres.  Leurs  fi- 
bres s'implantent  aux  apophyses  des 
deux  pleuréaux  postérieurs  d'en  haut, 
et  se  réunissent  sur  un  tendon  com- 
mun fixé  aux  points  correspondans 
des  deux  pleuréaux  antérieurs  d'en 
haut.  (Pour  les  autres  muscles,  voir 
Cuvier.  Anat.  ï.  iv.  ) 

Cuvier  (  Mémoire  sur  les  Reptiles 
douteux,   Obs.  zool.   de  Humboldl  ) 
a  décrit  une  organisation  respiratoire 
qui  cumule  les  élémens  de   la    respi- 
ration pulmonaire  et    de   la  respira- 
tion branchiale  dans   la   Sirène  ,    le 
Protée  et  1" Axolotl.  Le  larynx  de  la 
Sirène  est  même  assez  complet  pour 
produire  des  sons.  L'appareil  osseux 
de  leurs  Branchies  consiste  en  une 
pièce  longitudinale  qui  sert  d'axe ,  et 
dont  les  extrémités  sont  fianquées  , 
l'antérieure  par  une,  la  postérieure 
par  deux  paires  de  pièces  latérales. 
La  paire  an'érieure  porte  des  os  ana- 
logues pour  leurs  fonctions  avec  les 
grands   os   de    la    membrane    bran- 
chiostège ,  mais  dépourvus  de  rayons. 
Les  deux  paires   postérieures  ,  dont 
la   première    seule   est  articulée  sur 
l'hyoïde,  portent  de  chaque  côté  qua- 
tre rayons  dans  les  larves  de  Batra- 
ciens  et  la   Sirène;     trois    dans    les 
Protées.  L'extrémité  supérieure    des 
arcs  est  suspendue  à  la  deuxième  côte 
dans  la  Sirène,  à  la  première  vertèbre 
dans  l'Axolotl.  Dans  les  larves  de  Ba- 
traciens,  il  V  a  quatre  arceaux  fixés 
sous  le  crâne  supérieurement,  et  en 
bas  sur  un  hyoïde. 

Dans  tous  ces  Reptiles,  les  arcs 
branchiaux  sont  bordés  de  petits  tu- 
bercules ,  et  les  rapports  de  la  circu- 
lation avec  cet  appareil  sont  comme 
chez  les  Poissons. 


483  ER.\ 

Les  Branchies  des  TêlaidsdifTèrent 
de  ceux  des  Cordyles,  en  ce  que  dans 
les  premiers  elles  sont  enfermées  sous 
«n  sac  de  peau  ,  qui  tient  lieu  d'oper- 
cule, et  est  percé,  pour  le  passage  de 
l'eau  ,  d'un  nombre  de  trous  diftérens 
pour  chaque  espèce;  il  n'y  a  même 
qu'un  seul  trou  au  coté  gauche  dans 
ia  Jackie  et  le  Crapaud  brun. 
Dans  les  Cordylcs  de  Salamandres, 
l'AxoloIt,  la  Sirène  et  le  Protée,  les 
Branchies  sont  flottantes  extérieure- 
rementel  sous  forme  de  panaches tout- 
à-l'ait  dépourvus  de  tiges  osseuses. 
Delà  simullauéitë  chez  ces  Reptiles, 
de  poumons  et  de  larvnx  avec  des 
Branchies,  il  suit  que,  relativement  à 
eux  ,  on  ne  peut  évidemment  recon- 
naître dans  les  arceaux  des  Bran- 
chies et  dans  les  pièces  qui  llan- 
queut  l'hyoïde,  les  analogues  des 
pleuréaux  d'une  part,  et  des  pièces 
<lu  thyroïde  d'autre  part,  puisque  ces 
derniers  élémens  sont  à  leur  place  : 
néanmoins  Cuvier  n'a  pu  reconnaître 
de  cerceaux  dans  leur  trachée. 

La  circulatioH,  depuis  le  cœur  jus- 
qu'au- ielàdes  Branchies,  est  unifor- 
me dans  les  Poissons  et  les  Reptiles 
Lranchifères.  L'artère  branchiale , 
d'une  élasticité  extrême  à  sa  sortie  du 
cœur,  donne  une  branche  vis-à-vis  de 
chaque  arceau.  Cette  branche  en  suit 
la  convexité  ,  et  fournit  à  la  base  de 
chaque  lame  ou  frange  deux  artério- 
les  qui  se  continuent  avec  les  racines 
veineuses.  Les  veinules  des  franges 
.s'ouvrent  dans  deux  veines  qui  re- 
montent de  chaque  côté  de  larccau 
oh  elle  a  pour  satellite  un  rameau  du 
nerf  pneumno-gastrique.  Nous  avons 
montré  dans  notrï  Mémoire  cou- 
ronné à  l'Institut  que  ces  rameaux, 
et  surtout  les  antérieurs,  avaient 
constamment  un  excès  relatif  de 
voluuie  évidemment  en  rapport  avec 
la  sensibilité  nécessaire  aux  sur- 
faces branchiales,  pour  que  l'Animal 
averti  du  contact  ou  du  séjour  des 
corps  étrangers  qui  auraient  échappé 
Hu  criblage  de  l'eau,  à  travers  les  den- 
telures dts  arceaux,  et  qui  diminue- 
raient par  leur  adhérence  l'étendue  des 
surlaces  respirantes ,  secoue  ses  Bian- 


BRA 

chies  et  les  nettoie.  Les  huit  veines 
branchiales  se  réunissenlsous  le  crâne 
en  uu  tronc  qui  redevient  artériel  , 
sans  renflement  contractile  ,  et  porte 
le  sang  à  tout  le  coi-ps.  Dans  les 
Raies  et  les  Squales,  il  y  a  citiq  ai-- 
ceaux  articulés  supérieurement  au 
crâne  et  aux  premières  vertèbres, 
et  inférieurenient  sur  une  quille 
analogue  à  l'axe  de  l'hvoïde;  de  la 
convexi  é  de  ces  arcs  divergent  dix  à 
douze  rayons  interposés  à  deux  ran- 
gées de  lames  purement  membraneu- 
ses et  vasculaires.En  outre, de  petites 
côtes  branchiales  afiermisscnt  en  de- 
hors la  membrane  qui,  des  arceaux 
branchiaux,  se  porte  vers  elles  en  s'ap- 
puyant  sur  les  rayons  cartilagineux; 
de-là  ieur  nom  de  Branchies  fixes. 
Dans  les  Lamproies,  il  n'y  a  plus 
d'arcs  ni  de  rayons branchiaulï  ;  mais 
les  côtes  Inanchiales  forment  un  véri- 
table thorax.  Dans  tous  les  cas  de 
Branchies  fixes  ,  leur  forme  est  une 
bourse  plus  ou  moins  sphérique,s'ou- 
vrant  séparément  au  dehors  par  un 
trou  de  la  peau  ,  et  intérieurement 
dansl  œsophage,  directement  comme 
chez  les  Sélaciens  et  les  Gastrobran- 
ches ,  ou  par  1  intermédiaire  d'un 
canal  particulier  qui  s'ouvre  dans 
la  bouche  ,  comme  chez  les  Lam- 
proies. 

C'est  dans  les  Mollusques  que  la 
forme  et  la  situation  des  Branchies 
sont  plus  diversifiées.  Elles  ont  de 
commun  d'être  purement  membra- 
neuses et  vasculaircs. 

Les  Céphalopodes  ont  deux  Bran- 
chies en  forme  de  feuille  de  Fougère, 
situées  dans  le   sac  du  corps.   En  se 

f)ortantvers  elles,  chaque  division  de 
a  veine  cave  donne  dans  un  ventri- 
cule charnu,  isolé, .qui  est  un  vrai 
cœur  pulmonaire.  En  outre,  11  v  exis- 
te ,  comme  dans  tous  les  autres  Mol- 
lusques, un  cœur  aortique  à  la  réu- 
nion des  veines  branchiales.  (/"".  la 
description  et  les  excellentes  figures  de 
ces  organes  pour  la  classe  des  Mollus- 
ques dans  Analom.  des  MoUusq.  Cu^ 
vier  ,  in-4".  1S17.  ) 

Dans  tous  les  Mollusques  oii  les 
Branchies  sont  extérieures >  quelque 


BRA 

soit  leur  situation,  elles  sont  en  forme 
de  Heurs  ou  de  panaches  ;  dans  les 
Aplysies  et  les  autres  Teclibranches  , 
ce  sont  des  l'cuillols  plus  ou  moins  di- 
visés; ces  feuillets  sont  ranges  com- 
me les  dénis  d'un  peigne  dans  la 
grande  généralité  des  Coquilles  uni 
valves  en  spirale  ou  coniques.  Dans  les 
Bivalves,  ce  sont  de  grands  feuillets 
enveloppés  par  le  manteau  comme  les 
feuilles  d'un  livre  par  son  couvert. 
Dans  les  Mollusques  cyrrhopodes  dont 
l'organisation  est  moyenne  entre 
celle  des  Crustacés  et  des  Mollus- 
ques, les  Branchies,  en  forme  de  py- 
ramydes  allongées,  adhèrent  à  la  base 
des  pieds  chez  les  Anatifes;  ce  sont 
deux  grands  feuillets  garnis  de  pe- 
tites lames  et  adhérens  au  côté  du 
manteau  dans  les  Balanes.  Parmi 
les  Animaux  articulés, les  Crustacés 
et  la  plupart  des  Annelides  respi- 
rent par  l'intermède  de  l'eau.  Les 
Annelides  tubicoîes  ontdes Branchies 
en  forme  de  panache  ou  darbuscu- 
les  ,  flottantes  sur  la  tête  ou  les  an- 
neaux antérieurs  du  corps. 

Les  Néréides  les  portent  flottantes 
sur  toute  lalongueiu'dudos.Cesontdc 
petites  lames  simples  ou  des  languet- 
tes pectinées  d'un  seul  côte;  elles  sont 
cacliées  dans  les  Aphrodites  sous  de 
larges  écailles  membraneuses  qui  re- 
couvrent le  dos,  et  en  forme  de  petites 
ciêles  charnues. 

Les  Branchies  des  Crustacés  sont 
des  pyramides  composées  de  lames 
ou  hérissées  de  filets,  oudes panaches, 
ou  des  lames  simples,  attachées  aux 
hases  d'une  partie  des  pieds.  11  n'y  a 
pas  de  ventiicule  aortique,  mais  un 
pulmon.iiie. 

Poiu'  le  complément  du  mécanisme 
des  Branchies  chez  les  Poissons,  V. 
Opercilf..  Nous  avons  extrait  pres- 
que litléralementcet  article  desdivers 
ouvrages  de  Cuvier  et  de  Geoffroy. 

(a.  D..]S'S.) 

BRANCniFËRES.  zool.  Bla in- 
ville propose,  dans  son  Tableau  ana- 
lytique d'une  nouvelle  division  systé- 
matique du  Règne  Animal,  de  subs- 
tituer cenomà  celui  de  Poissons,  pour 


BRA  489 

désigner  la  quatrième  classe  desVei- 
tébiéb,  qui  est  la  cinquième  du  même 
auteur.  V.  Poissons  et  Amastozoai- 

KES.  (b.) 

*  BRANCHIOBDELLE.  Bran- 
chiobdella.  annei-.  Genre  de  l'ordre 
des  Hirudinées  et  de  la  famille  des 
Sangsues  (Méfhodede  Savigny),établi 
par  notre  ami  Auguste  Odier,  d'après 
une  Annelide  observée  sur  les  bran- 
chies de  l'Ecrcvisse;  il  nomme  cette 
espèce  figurée  par  Roesel  Branchiob- 
delle  de  lÉcrevisse  ,  B.  Astaci. 
Le  mémoire  très-curieux  que  l'auteur 
a  fait  sur  son  anatomie  et  ses  mœurs 
étant  inédit  et  entre  ses  mains,  nous 
y  reviendrons  soit  au  mot  HinuDi- 
XÉES,  soit  au  mot  Sangsue.  Ce  tra- 
vail sera  d'ailleurs  imprimé  très-in- 
cessamment dans  le  premier  volume 
des  Mémoires  de  la  Société  d'Histoire 
naturelle  de  Paris,  publiés  chez  Bau- 
douin, (aud.) 

*  BRANCHIOBDELLTON.ANNEL. 
Nom  sous  lequel  Rudolphi  a  désigné 
le  BranchelHon  de  la  Torpille  de  Sa- 
vigny.  T^.  Branciiellion.       (aud.) 

*  BRANCHIODÈLES.  zool.  C'est- 
à-dire  qui  ont  des  branchies  mani- 
festes. Première  famille  des  Vers  , 
huitième  classe  de  la  Zoologie  ana- 
lytique de  Duméril.  Elle  renferme 
les  Animaux  sans  vertèbres  munis 
de  vaisseaux  et  de  nerfs  ,  mais  pri- 
vés de  membres  articulés  ,  ayant 
des  organes  respiratoires  ou  bran- 
chies visibles  au  deliors.  Les  genres 
Néréide  ,  Ampliinomc  ,  Aphrodite  , 
Arénicole,Dentale,Serpule,Spirorbe, 
Arrosoir,  Amphilrite  ,  Tcrébclle  et 
Sabellc ,  complètent  la  llunille  des 
Branchiodcles.  J^''.  tous  ces  mots,  (b.) 

BRAXCHïOGASTRE.  eut  st.  Nom 
sous  lequel  Latreille  avait  désigné  un 
ordre  de  Crustacés  ayant  pour  carac- 
tères :  une  tête  distincte  ,  des  bran- 
chies extérieures,  et  le  plus  souvent 
quatorze  pntcs.  Cet  ordre  a  clé  sub- 
divisé depuis  (Règne  Anim.  de  Cuv.), 
et  réponu  aujoui  dhui  à  ceux  de  Slo- 
mapodes  et  d'Amphipodes.  f^.  oes 
mots.  (Aun.) 


«yo  IJR.V 

*  BilAJNeHIOPE.  Branchwpus. 
CRUST.  Syn.  de  Branchipe.  f^.  ce 
mot.  (aud.) 

BRANGHIOPODES.  Branchi,qm- 
da.  CTiusT. Celte  tlënominatiori  ,  com- 
posée des  mots  grecs  Branchie  et 
Pieds  ,  avait  été  emplo^  ée  par  Ollion 
Frédéric  Millier,  comme  synonyme 
décolle  d'Eutomostracés ,  Crustacés 
qui  sont  l'objet  de  cet  article.  Elle 
n'était  qu'une  légère  moilification  de 
celle  de  Branchipiis ,  consaci'éc  gé- 
nériquement  par  Schaiffer  aux  mê- 
mes Animaux.  Une  espècede  ce  grou- 
f)e,  le  Cancer  stagnalis  de  Linné  ,  que 
e  naturaliste  allemand  avait  lailcoii- 
naÎLre  sous  le  nom  à'ylpus  piscifur- 
mis,  est  devenue  pour  l'un  de  nos 
savans  les  plus  célèbres ,  Lamarck  , 
le  type  d'un  nouveau  genre  auquel  il 
a  appliqué  cette  dénomination  de 
JJranchiopodc ,  genre  que  Bénédicl 
Prévost  a  reproduit  depuis  ,  mais  d'a- 
près uneautre  espèce,  souscelledeChi- 
rocéphale.  Tous  les  ordres  que  nous 
avons  établis  dans  la  classe  des  Crusta- 
cés ayant  reçu  des  noms  dont  l'éty- 
mologie  dérive  de  la  considération  des 
pieds  ,  nous  avons  rendu  au  sens  du 
terme  de  Branchiopode  sa  valeur  pri- 
mitive. Il  désigne  (Cuvier  ,  Règ.  An.) 
le  cinquième  et  dernier  ordre  de  la 
classe  des  Crustacés  ,  répondant  au 
genre  Branchipe  de  Schœffer  ,  et  com- 
posé du  genre  Monoculus  de  Linné  , 
•îiinsi  que  des  deux  dernières  espèces 
tics  genres  Cancer  et  Lernœa  du  mê- 
me auteur.  Le  docteur  Leach  (Dict. 
des  Scienc.  nal.  )  a  conservé  à  cet  or- 
dre la  dénomination  d'Eutomostracés 
ou  Insectes  à  coquille ,  donnée  par 
Millier  à  une  réurnon  de  genres  qu'il 
avait  établis  par  le  démembrement 
de  ceux  des  Monocles  et  des  Lernées 
de  Linné.  Il  paraît  que  plus  ancien- 
nement r''risch  avait  désigné  ces  Crus- 
tacés sous  le  nom  générique  à^ Apos , 
adopté  d'abord  par  Schaefter  et  res- 
treint ensuite  par  Cuvier  à  un  grou- 
pe d'espèces  que  MiUler  plaçait  dans 
son  genre  Limule  ,  et  que  Fabricius 
en  avait  distraites  ,  pour  les  reporter 
rlans  celui  des  Monocles  auquel  d'ail- 
icuJ's  il  n'a  fait  aucun  autre  changc- 


BRA 

ment.  Si  1  ou  s'occupe  plus  particu- 
lièrement de  la  détermination  des 
espèces ,  c'est  à  l'ouvrage  précité  de 
Millier  qu'il  faut  recounr  ;  mais  sil'on 
désire  connaître  à  fond  leur  organisa- 
tion et  leurs  moeurs,  ce  sont  les  écrits 
deSchœtFer,  de  Degéer,  et  surtout  l'ex- 
cellent Mémoire  sur  l'Argule  de  Ju- 
rine  fils  ,  la  belle  Histoire  des  Mono- 
cles de  sou  père ,  publiée  après  sa 
mort,  le  travail  de  Rambohr  sur  plu- 
sieurs tie  ces  animaux ,  les  Mono- 
graphies des  Daphnies  et  des  Cypris 
par  Straus,  qui  supposent  des  yeux 
de  Lynx  et  une  patience  admirable, 
enfin  celle  d'Adolpbe  Brongniart , 
relative  au  genre  Limnadie,  qu'il 
faut  étudier.  L'extrait  de  ces  intéres- 
santes observations  sera  réparti  dans 
les  articles  qui  ont  pour  objet  ces 
divers  genres. 

Le  genre  Oniscus  de  Linné  se  lie 
pardes  nuances  insensibles  avec  celui 
qu'il  nomuje  Cancer ,  et  qui  forme  un 
groupe  très -naturel.  Mais  il  existe 
plusieurs  autres  Crustacés ,  mixtes  en 
quelque  manière,  à  raison  de  leurs  affir 
nités  avec  les  Arachnides  et  les  Insec- 
tes, pour  la  plupart  très-petits  et  tous 
aquatiques,  ayant  ordinairement  un 
test  ainsi  que  les  Crabes  el  les  Ecre- 
visses,  trè.i-  remarquables  en  ce  que 
sous  le  rapport  de  1  organe  de  la  vue  , 
ce  sont  des  espèces  dePolyphèmes,ou 
que  leurs  yeux  sont  tiès-rapprocliés  , 
quelquefois  même  très-peu  distincts, 
et  qui,  par  ce  caractère  et  quelques 
autres,  ne  peuvent  être  associés  à 
aucun  de  ces  genres.  Tels  sont  les 
Crustacés  dont  il  a  formé  celui  des 
Monocles  ,  et  auxquels  ,  comme  nous 
l'avons  dit ,  nous  réunissons  ordi- 
lialetnent  deux  de  ses  Cancers  et 
deux  de  ses  Lernées.  Si  l'on  sépare  de 
l'ordre  des  Branchiopodes  le  genre  que 
Lamarck  désigne  anisi ,  on  pourra  , 
à  quelques  légers  changemens  près 
dans  les  caractères  ,  sigaaler  ces  Ani- 
maux de  la  même  manière  que  Linné 
l'a  fait  relativement  aux  Monocles  : 
un  ou  deux  yeux  sessiles  ;  un  test  ; 
pieds  ou  plusieurs  d'entre  eux  na- 

Seurs.  Mais  il  n'est  pas  aussi  facile 
e  caractériser    rigoiircusemcat    cet 


BRA 

oi\lie  ,  si  1  ou  uo  change  point  les  li- 
mites q!ie  nous  lui  assignons.  L'ai)- 
sence  des  palpes  niandibulaiie-.i  <iout 
iiousaviousd'iihoidraitusage,  ne  peut 
plus,  depuis  les  dernières  recherches 
deStraussurlcsC^clopesetlesCypris, 
nous  aider.  Nous  avons  tâché  d'y 
suppléer  par  d'autres  moyens  et  d'au- 
tres combinaisons.  Voici  donc  ,  en 
dernierrésultat,  les  traits  distinctil'sde 
cet  ordre  :  un  oudeux  veux  scssiies,  ou 
portés  simplement  par  des  prolonge- 
meus  inarticulés  des  côtés  cfe  la  tête  ; 
ua  test  corné,  membraneux,  uuivalve 
ou  bivalve,  dans  le  plus  grand  nom- 
bre ;  bouche  tantôt  composée  d  un  la- 
bre ,  de  deux  mandibules ,  d'une  lan- 
guette et  de  deux  paires  de  mâchoires, 
dont  les  secondes  articulées  ou  ap- 
pcndicées  ,  le  plus  souvent  en  forme 
de  palpes  ou  de  petits  pieds;  tantôt 
consistant  en  un  suçoir  formé  par  ces 
parties ,  les  secondes  mâchoires  evcep- 
tces  ;  premier  article  des  pieds  ser- 
vant de  mâchoire  dans  d'autres  ; 
nombre  de  pieds  jusqu'aux  orga- 
nes sexuels  inclusivement  et  dont 
les  premiers  représentent  les  pieds- 
mâchoires  ,  de  quatre  à  dix  dans  les 
uns  ,  de  vingt-deux  dans  les  autres  ; 
les  premièies  blanchies  situées  ,  soit 
sur  des  parties  de  la  bouche  ,  soit  sur 
quelques  -  uns  au  moins  des  pieds  an- 
térieurs, dans  ceux  qui  sont  munis  de 
mandibules  ;  toujours  situées  sur  des 

f)ieds  postéiieurs  ou  en  arrière  dans 
es  autres. 

Les  observations  de  Rambohr,  de 
Straus  ,  de  Jurine  et  d'Adolphe 
Brongniart  sur  les  organes  maxillai- 
res de  divers  Branchiopodes,  ainsi 
que  les  nôtres  propres ,  nous  ont 
fait  connaître  les  diverses  modifica- 
tions de  ces  parties  ,  et  nous  ont 
déterminés  à  abandonner  l'opinion 
de  Savigny  au  sujet  de  leur  désigna- 
tion, et  à  revenir  à  notre  premier  sen- 
timent. {V.  l'article  Limule  de  la  se- 
conde édition  du  Nouv.  Dict.  d'Hist. 
nat. ,  et  l'article  BoiCHi:  de  celui-ci.  ) 
En  donnant  à  l'ordre  dos  Branchio- 
podes une  aussi  grande  étendue  , 
nous  n'avons  pu  éviter  cette  compli- 
cation de  caractères  que  nous  venons 


BilA  i9" 

d'exposer.  Mais  si  ion  formait  des 
tiois  fil  milles  (/^'.  j>lus  bas  )  qui  le 
compo.sent  autant  d'ordres  particu- 
liers ,  savoir  :  les  Luphyropodcs  (au 
lieu  de  Loiihympcs),  les  Vliyllopodcs 
et  les  Pœcihpodcs  ,  la  méthode  serait 
extrêmement  siinidifiée.  En  effet , 
l'existence  d'uu  siphon  ou  de  mâ- 
choires coxales  distinguerait  le  der- 
nier de  tous  les  autres.  Le  second, 
qui  dans  la  classe  desCrustacés  repré- 
sente les  Myriapodes  de  celle  des  In- 
sectes ,  esl  le  seul  ou  1  on  observe 
onze  paires  de  pieds  thoraciques.  Le 
premier,  ou  celui  des  Lophyropodes  , 
serait  restreint  aux  Branchioi'.odcs 
n'ayant  qu'un  œil  ,  pourvus  d'un  tcsl 
corné  etde  quatre  à  dix  pâtes,  toutes 
ou  presque  toutes  uniquement  nata- 
toires et  ordinairement  branchiales. 
Telle  est  la  marche  que  nous  suivrons 
dans  l'histoire  générale  des  Crustacés 
que  nous  préparons  :  la  dénomination 
équivoque  de  Branchiopode  sera  ainsi 
supprimée. 

Dans  notre  Précis  des  caractères 
génériques  des  Insectes  ,  que  nous  li- 
vrâmes à  l'impression  en  1796  ,  nous 
avions  formé  un  ordre  particulier  des 
Branchiopodes  ,  que  nous  appellions 
avec  Millier  ICntomostracés  ,  et  nous 
le  plaçâmes  entre  celui  des  Acéphales 
(Arachnides  palpistes  de  Lamk.)  et 
celui  des  Crustacés.  Tel  est  en  effet 
le  rang  qu'il  occupe  dans  i:ne  série 
naturelle  ,  mais  en  considérant  ces 
x^nimaux  comme  formant  avec  les 
Arachnides  une  branche  latérale  qui, 
par  son  extrémité  supérieure  ,  se  lie 
avec  les  derniers  Crustacés  décapodes 
et  quelques  autres  des  ordres  suivans. 

Ainsi  que  les  autres  Animaux  de 
la  même  classe  ,  les  Bianchioj^odes 
ont  quatre  antennes  dont  deux,  à  rai- 
son de  leurs  usnges,  ont  été  prises 
pour  des  pieds  par  quelques  auteurs. 
Mais  quelles  que  soient  leurs  formes 
et  leurs  fonctions ,  toute  difficulté  no- 
minale disparaîtra  ,  si  l'on  fait  atten- 
tion à  l'insertion  de  ces  organes.  C'est 
toujours  avec  la  tête  et  au-dessus  des 
mandibules  ,  ou  du  moins  tians  leur 
plan  ,  qu'ils  s'aiticulcnl.  Lorsqu'il  v 
i-n   aquRtre,    leur  situation   relative 


49a 


BRA 


varie  de  la  même  manière  que  dans 
les  Salicoques  ,  les  Crevettes  ,  etc. 
D'après  ces  principes  incontestables  , 
il  est  évident  que  les  bras  des  Daph- 
nies ,  et  que  les  deux  appendices  que 
Straus  ,  à  l'égard  des  Cypris  ,  prend 
pour  les  deux  pieds  antérieurs  , 
répondent  aux  antennes  latérales  et 
intérieures  des  Crustacés  précédens. 
En  général  ,  ces  deux  antennes  sont 
spécialement  destinées  à  favoriser  , 
lorsqu'elles  sont  grandes ,  la  locomo- 
tion,oubieu  ,  lorsqu'elles sontpetites , 
à  faire  tourbillonner  l'eau.  Les  deux 
intermédiaires  et  souvent  supéineures 
aux  précédentes  ,  sont  des  organes  de 
préhension  ,  surtout  dans  les  Bran- 
chiopodes  suceurs  et  dans  les  Arach- 
nides :  voilà  pourquoi  dans  les  mâles 
des  Cyclopes  ,  des  daphnies  ,  des 
Brancliipes  ,  etc. ,  ces'brganes  offrent 
des  caraclcres  sexu^.  Mais  ce  n'est 

fas  là  que  sont  situjpes  ,  ainsi  qu'on 
avait  cru  jusqu'à  ce  jour ,  les  parties 
masculines.  J  urine  a  détruit  cette 
erreur,  et  déjà  aussi  Treviranus  a 
combattu,  relativement  aux  Aranéï- 
dcs  ,  une  opinion  semblable  et  non 
moins  générale.  C'est  près  de  la  base 
du  ventre  que  ,  dans  tous  ces  Ani- 
maux ,  tant  mâles  que  femelles  ,  sont 
placés  les  organes  de  la  génération. 
Jusqu'à  ces  observateurs  ,  on  n'avait 
vu  que  les  préludes  de  l'accouple- 
menl.  Il  n'est  pas  sûr  néanmoins  que 
I0US  les  Branchiopodes  mâles  aient 
des  parties  propres  à  la  copulation. 
KUes  ont,  du  moins  à  l'égard  de  plu- 
sieurs espèces  ,  échappé  aux  regards 
d'observateurs  très-attentifs,  et  Straus 
présume  que  dans  les  Daphnies ,  la 
fécondation  s'opère  par  le  simple 
contact  de  la  liqueur  vivifiante  que  le 
mâle  éjacule. 

Juriue  ,  dans  son  excellente  His- 
toire des  Monocles  ,  a  employé  quel- 
ques dénominations  qui  ne  sontpoint 
CE  rapport  avec  la  nomenclature  mo- 
derne. C'est  ainsi  que  les  antennes 
extérieiues  des  Cyclopes  sont  pour 
lui  des  antennules  ;  qu'il  appelle 
mandibules  internes  et  mandibules 
externes  ,  les  parties  que  nous  nom- 
mous  mandibules  et  premières  mâ- 


BRA 

choires;  qu'il  désigne  même  une  au- 
tre fols  ces  mâchoires  par  la  dénomi- 
nation de  barbillons  ;  que  les  secon- 
des mâchoires  lui  ont  paru  être  des 
espèces  de  mains ,  et  qu'il  prend  pour 
des  lèvres  la  languette. 

Le  corps  des  Branchiopodes  est 
ovale-oblong,  mou  ou  presque  géla- 
tineux ,  et  va  ,  en  se  rétrécissant,  de 
la  base  du  thorax  à  son  extrémité 
postérieure  ,  de  sorte  que  l'abdomen 
a  la  forme  d'une  queue ,  toujours  ter- 
minée par  des  appendices.  Les  espè- 
ces dont  le  test  est  bivalve  ou  du 
moins  plié  longitudinaleinent  en 
deux  ',  s'y  renferment  en  tout  ou  en 
grande  partie  ,  et  y  font  rentrer  cette 
queue  en  la  courbant  en  dessous. 

Tous  ces  Animaux  sont  exclusive- 
ment aquatiques.  Ceux  qui  ont  un  si- 
phon ou  qui  sont  suceurs, habltentplus 
généralement  les  mers  ,  parce  que 
c'est  là  aussi  que  se  tiennent  un  plus 
grand  nombre  de  Poissons  à  la  peau 
desquels  ils  se  fixent  pour  en  sucer  le 
sang.  Quelques  espèces  cependant  vi- 
vent sur  des  Poissons  d'eau  douce  ou 
sur  des  Têtards  de  Batraciens.  Cest 
sur  les  rivages  maritimes  ou  près  de 
l'embouchure  des  fleuves,  qu'il  faut 
chercher  les  Lim  ules .  Les  a  u  très  Bran- 
chiopodeset  quisont  tousbroyeursou 
munis  de  mandibules  et  de  mâchoi- 
res ,  font  leur  séjour  ,  à  l'exception 
d'un  petit  nombre  ,  dans  les  eaux 
douces  ,  mais  point  ou  peu  coulantes, 
telles  que  celles  des  mares  ,  des  bas- 
sins et  des  fossés;  souvent  même  ils 
y  fourmillent  et  y  paraissent  et  dis- 
paraissent presque  subitement.  Aussi, 
pour  expliquer  cette  subite  appari- 
tion ,  a-t-  on  pensé  que  leurs  œufs 
pouvaient  se  conserver  assez  long- 
temps dans  des  lieux  ou  ils  avaient 
été  déposés  ,  lorsqu'ils  étaient  remplis 
d'eau  ,  sans  que  leur  germe  s'altérât. 
Mais  les  expériences  de  Slraus  et  de 
J  urine  sembleraient  prouver  qu'une 
dessiccation  absolue  les  fait  périr.  Ce- 
lui-ci a  observé  que  le  nombre  des 
mâles  était  à  celui  des  femelles  com- 
me un  est  à  dix  ou  à  douze  ,  et  que 
les  premiers  étalent  beaucoup  plus 
rares  au   printemps  qu'en  automne. 


BRA 

Relativement  aux  espèces  dn  genre 
Apus  ,Scbœft'ev  n'ayant  jamais  trouvé 
que  des  individus  portant  des  œui's  , 
a  soupçonné  qucces  Crustacés  étaient 
hermaphrodites  ;  mais  ,  à  ne  consul- 
ter que  l'analogie,  ce  sentiment  est 
invraisemblable. 

Divers  Brauchiopodes ,  comme  les 
Phyllopes  et  les  Cyclopes ,  portent 
leurs  œufs  dans  des  sacs  particuliers  , 
placés  près  de  l'origine  de  la  queue, 
ou  bien  sur  celle  de  leurs  pâtes,  qui 
séparent  le  thorax  de  l'abdomen  ,  et 
dont  deux  quelquefois  ,  ainsi  que 
dans  les  Apus  ,  offrent  mic  capsule 
particulière  appelée  matrice  par 
Schœffer.  Tous  les  autres  Brancbio- 
podes  les  fontpasscrau-dessus  du  dos, 
et  l'espace  qu'ds  occupeuL  de  cbaque 
côté ,  représente  ,  avec  la  substance 
verte  qui  les  accompagne,  une  sorte 
de  selle,  ephippium.  Chacun  de  ces 
espaces  est  quelquefois  partagé  en 
deux  loges.  Cette  sorte  de  matrice  est 
sujette  à  une  maladie  indiquée  par 
une  tache  noire  ,  et  produisant  un 
avortcmont  ,  mais  qui,  d'après  les 
observations  de  Jurhie,  cesse  ordi- 
nairement aux  mues  suivantes.  Ces 
mues  sont  très-fréquentes  ,  et  ce  n'est 
guère  qu'après  la  troisième  que  ces 
Animaux  sont  capables  de  se  rc]no- 
duire.  (^)uelqucfois  même  il  cm  faut 
cinq  pour  qu  ils  soient  parfaitement 
semblables    a    leurs    parens.    liCurs 

Ï)0ntes  ont  lieu  toute  l'année;  mais 
es  intervalles  qui  s  écoulent  entre 
elles  sont  plus  ou  moins  courts,  selon 
que  la  température  est  plus  ou  moins 
élevée.  Terme  moyen  ,  plusieurs 
Brauchiopodes  en  fout  trois  par  mois. 
Jjcs  méiauiorphoses  qu'ils  éprouvent 
dans  leur  jeune  âge  sont  si  remarqua- 
bles que  J urine  les  désigne  d;ins  cet 
ctat  ,  ou  sous  la  forme  de  larve  , 
par  le  mot  de  Têtards.  Il  nous  a  don- 
né d'excellentes  observations  sur  le 
tiéveloppemcnt  du  fœtus  dans  l  œuf  , 
et  sur  les  phénomènes  qui  ont  lieu 
lorsqu'on  asphyxie  lui  instant  ces 
Animaux  et  qu'on  les  rappelle  à  la 
vie.  11  a  relevé queh[uos  eneurs  com- 
mises par  Millier,  et  réformé  nnlam- 
j-ii.cut  deux  de  ses  genres,  Amyuionc 


BRA  493 

etNaupIie,  établis  sur  des  Branchio- 
podes  observés  seulement  dans  leur 
jeuneàge.  Il  s'est  encore  assuré  qu'une 
première  fécondation  ,  mais  indis- 
pensable, suffisait  au  même  individu 
pour  plusieurs  générations.  Schœffer 
l'avait   déjà  avancé  d';q)rès  ses  pro- 

f>res  expériences.  Dcsmarest  nous  a 
ait  connaître  quelques  Branchiopo- 
des  en  état  fossile. L'élude  de  ces  Ani- 
maux vient  aussi  d'acquérir  un  nou- 
vel intérêt  par  les  recherches  sur  les 
Trilobites  de  Brongniart  père,  notre 
collègue  à  l'Académie  royale  des 
sciences. 

Nous  ne  pouvons  evposer  ici  les 
diverses  manières  dont  on  a  divisé  le 
genre  ]tJonoculus  de  Linné.  En  géné- 
ral ,  elles  se  rappprochent  plus  on 
moins  de  celle  que  Schœffer  avait  em- 
ployée dans  son  geure  Braucliipe.  Le 
docteur  Leach  a  étudié  avec  un  soin 
particulier  ces  Animaux  ,  et  a  intro- 
duit dans  cet  ordre  quelques  nouvel- 
les coupes  qu'il  nous  semble  conve- 
nable dadmettre.  llermann  (ils  et 
Tilésius  nous  ont  aussi  donné  sur  le 
même  sujet  de  bonnes  observations  et 
très-propres  à  éclairer  la  méthode. 
Celle  que  nous  suivrons  ici  est  la 
même  que  celle  que  nous  avons  ex- 
posée dans  le  Bègue  Animal  de  Cu- 
vier.  L'ordre  des  Brauchiopodes  y  est 

f)artagé  en  trois  sections  ou  familles  , 
esPœcilopes  ,  les  Phyllopes  elles  Lo- 
phyropes:  nous  renvoyons  à  ces  ar- 
ticles ,  en  prévenant  seulement  que  le 
nouveau  genre  de  Llmnadie  établi 
par  Adolphe  Brongniart  appartient 
à  la  seconde  ,  et  qu'il  se  compo^ic  de 
plusieurs  espèces  rangées  avec  les 
Lynccs  par  Millier.  (L-VT.) 

BRANCHIOSÏÈGE.  zool.  Nom 
d'un  appareil  osseux  dont  les  mouve- 
mens  sont  relatifs  à  la  respira  lion  des 
Poi.^sons.  Comme  son  mécanisuie  est 
lié  à  celui  de  l'opercule,  il  en  sera 
question  à  cet  article.  /^'.  Opeiigulu. 

Le  nom  de  BKANCUiosTiior,  avait  été 
donné  au  cinquième  ordre  de  la  classe 
des  Poissons  dans  le  Syxtema  J^aturœ 
de  Linné,  où  ses  caractères  consis- 
taient :  dans  un  squelette  caitilagi- 


494 


BU  A 


ueux  flepouivu  de  côtes  et  il 'arêtes  , 
avec  deà  Jnanchies  libres.  Les  genres 
Mormyrc  ,  Ostracion  ,  Tctiaodon  , 
Diodon  ,  Syngnathe,  Pégase,  Contii.- 
que,  Baliste,  Cycloptère  et  Lophie  le 
composaient.  T' .  tous  ces  mots,    (b.) 

BRAINCHIPE.  Eranchipus.  crust. 
Scl)œfier  a  le  piemier  établi  sous  ce 
nom  \xn  goure  très-étendii ,  compre- 
nant les  En!omostracés  de  Miiller,  les 
Monocles  de  Linné,  et  répondant  à 
l'ordre  des  Crustacés  Brancliiopodes 
de  Latreille.  Ce  genre  a  été  considé- 
rablement restreint  par  Scopoli  qui 
lui  a  subsiilué  le  nom  à\4pos,  en  lui 
rapportant  à  tort,  et  en  quelque  sorte 
par  inadvertance,  le  Moiioculus  ylpus 
<ie  Linné,  au  lieu  de  son  Cancer  stag- 
nalis.  Lamarck  (  Syst.  des  Anim.  sans 
vert  p.  161)3  cru  devoir  remplacer  le 
nom  qu'avait  imposé  Scopoli  par  celui 
de  Brancliiopodej  mais  Latreille  s'est 
depuis  servi  de  ce  mot  pour  désigner 
le  cinquième  ordre  des  Crustacés ,  et  il  a 
appliqué  celui  de  Branchipe  au  genre 
Branchiopode  de  Lamarck.  Ce  der- 
nier (Hist  des  Anim.  sans  vert.  ï.  v. 
p.  1 35)  s'est  conformé  à  ce  changement, 
et  il  est  à  désirer  que  les  zoologistes 
suivent  cet  exemple.  —  Le  genre 
Branchipe  appartient  (Règne  Anim. 
de  Cuv.)  à  l'ordre  des  Brancliiopodes 
et  à  la  section  des  PhyKopes  ;  il  a  pour 
caractères  ,  suivant  Latreille  :  tête 
distincte  avec  deuvyeux  à  réseaux  pé- 
dicules; des  antennes  capillaires  au 
nombre  de  quatre  chez  le  mâle  et  de 
deux  chez  la  femelle  ;  deux  espèces 
de  cornes  sur  le  front ,  beaucoup  plus 
grandes,  très-avancées,  en  forme  de 
mandibules  dnns  les  mâles;  la  bou- 
che composée  dans  les  individus  <!e  ce 
sexe  dune  sorte  de  chaperon  bifide 
avancé,  d'une  papille  en  forme  de  bec 
t't  de  quatre  autres  pièces  latérales; 
corps  nuousansbouclier,allongc,por- 
lant  onze  paires  de  pieds  en  nageoires 
de  quatre  articles,  et  dont  les  trois 
dernieis  en  forme  de  lames  ovales  et 
ciliées  sur  leurs  boids  ;  queue  de  la 
longueur  du  corps,  conique,  formée 
par  six  à  neuf  anneaux  dont  le  der- 
nier muni   de  deux   feuillets    garnis 


BRA 

de  poils.  Ainsi  çaraclérisé-i,  les  Bran- 
cliipes  peuvent  être  facilement  dis- 
tingués de  tous  les  Crustacés  de  Tor- 
dre auquel  ils  appartiennent;  mais  il 
s'en  fiiut  de  beaucoup  qu'ils  soient 
connus  complètement.  L'histoire  de 
leur  organisation  et  de  leurs  mœurs 
mérite  une  étude  particulière,  et  c'est 
aux  sa  vans  qui  les  ont  observées  que 
nous  emprunterons  les  détails  prin- 
cipaux dans  lesquels  nous  allons 
entrer. 

Les  Branchlpes  vivent  dans  les  eaux 
stagnantes.  On  en  admet  générale- 
ment deux  espèces ,  l'une  le  Bran- 
chipe stagnai  ,  Br.  stagnalls ,  ou  le 
Cancer  stagnalis  de  Linné,  Gamjna~ 
rus  stagnalis  de  Fabricius  (Entom. 
Syst.  T.  II.  p.  5i8  )  figuré  parHerbst 
(Crust.  tab.  5.5.  fig.  9,  10).  C'est  à  cette 
espèce  qu'il  faut  rapporter  le  travail 
important  de  Schœffer  (  Jlpus  pisci- 
formis ,  Insecti  aquat,  Spec.  nov.  dé- 
tecta ,  in-4.  Ratisb.  1754  et  a'^édit.  , 
i757).Onra  rencontré,  dansplusieurs 
lieux  de  la  France,  aux  environs  de 
Pa  ris  et  dans  la  forêt  de  Fontainebleau . 
L'autre,  le  Branchipe  pal udeux,  Br. 
paludosus,  ou  le  Cancer paludosus  de 
Muller  {Zoo/.  Dan.  pi.  48.  fig.  1,  8) 
figuré  par  Herbst  {/oc.  cit.  fig.  3,  4 
et  b)  qui  a  copié  Muller.  Nous  rap- 
portons à  cette  espèce,  et  Latreille 
partage  notre  avis,  le  Branchipe  décrit 
par  Bénédict  Prévost  (Journ.  de  Phys. 
T.  Lvii,  juillet  1800.  p.  57-54  et  89- 
117),  sous  le  nom  générique  de  C/ii- 
rocépkaie,  dans  un  Mémoire  imprimé 
à  la  suite  de  l'ouvrage  de  Jurine,  sur 
les  Monocles  ;in-4.  Genève,  1820).. 
Les  très-bonnes  figures  qui  accom- 
pagnent ce  travail  ne  nous  permettent 
pas  de  douter  que  cette  espèce  ne  soit 
tout-à-fait  distincte  du  Branclùpus 
stagnalis,  et  elles  nous  offrent  dans 
les  parties  de  la  tète  ,  la  longueur  du 
sac  contenant  les  œufs  et  la  ténuitédes 
appendices  de  la  queue,  quelque  res- 
semblance avec  le  Branchipe  palu- 
deux.  Il  serait  cependant  possible  que 
leChirocéphale  dePrévostn'appartînt 
ni  à  l'une  ni  à  l'autre  espèce  ;  des  ob- 
servations ultérieures  nous  l'appren- 
dront peut-être  Quoi  qu'il  en  soit,  les 


BRA 

ipchcrches  de  ScliaellVr  étant  moios 
élcndues,  moins  coniplèles,  et  en  gé- 
néral plus  connues  que  celles  deUé- 
îiédict  Prévost ,  nous  essaierons  de 
donner  une  esquisse  des  observations 
de  ce  dernier,  en  taisant  ressortir  les 
jirincipalesdiiVérences  qui  cxistcnten- 
tre  l'espèce  qu'il  a  étudiée  et  celle  qui, 
dès  l'année  i754,  avait  exercé  la  pa- 
tience de  l'anatoniiste  allemand. 

Le  Brauchipe  paludcux  ou  Chiro- 
céphale,  étudié  à  l'extérieur,  présente 
une  tête  en  arrière  de  laquelle  on  voit 
une  sorte  de  couqui  n'estautre  chose 
que  le  premier  anneau  du  corps  dé- 
pourvu lie  pâtes.  Elle  supporte  deux 
antennes  terminées  par  quelques  poils 
roides  et  inégaux;  deux  appendices 
nommés  mains,  se  rencontrant  seuic- 
mentdans  lemâlcctservant  à  saisir  la 
l'emelle  et  à  la  retenirpendant  l'accou- 
plement; leur  organisation  n  est  pas 
moins  remarquable  que  leurs  usages. 
On  distingue  à  chacune  d'elles  deux 

fnèces  principales  ,  appelées  doigts  ; 
c  premier  de  ces  doigts  ressemble  à 
deux  serres  ou  pinces  composées  de 
deux  parties  articulées  entre  elles. 
Ces  pinces  répondent  à  ce  que  La- 
treille  a  nommé  mandibules, non  par- 
ce qu'il  regardait  de  tels  appendices 
comme  les  analogues  des  mandibules 
des  Insectes,  mais  seulement  parce 
qu'il  leur  trouvait  avec  elles  une  res- 
semblance de  forme.  Le  second  doigt 
est  bien  plus  composé  que  le  premier, 
car  il  porte  à  son  côté  externe  quatre 
appendices  ressemblant  àautantdepe- 
tits  doigts  terminés  chacun  par  des  cro- 
chets ;  il  est  accompagné  en  outre  par 
une  membrane  triangulaire,  langue- 
tée,  et  offre  à  la  surface  de  toutes  ses 
parties  des  épiuesd'autant  plus  visibles 
que  le  mâle  est  plus  âgé.  Cet  appareil, 
de  même  que  ceux  qui  précèdent ,  existe 
de  chaque  côté.  Bénédict  Prévost  le 
compare  à  une  trompe  d'Éléphant  , 
parce  que  dans  l'état  ordinaii'e,  il  est 
enroulé  sur  sa  tête,  et  ne  se  déploie 
guère  que  dans  l'accouplement.  Si, 
guidé  par  notre  description,  on  re- 
cherche l'analogue  du  second  doigt 
dans  le  Branchipe  stagnai  de  Schaeffer, 
on  ne  trouvera  certainement  rien  qui 


BU.\  49.-> 

lui  ressemble:  cependant  celte  partie 
y  existe,  non  avec  les  mêmes  pièces 
constituantes  ,  mais  dans  la  même 
place,  et  organisée  bien  plus  simple- 
ment. Prévost  n'a  pas  connu  le  tra- 
vail de  Schœft'er ,  il  n'a  même  jamais 
vu  le  Branchipc  stagnai ,  et  c'est  en 
partie  à  cette  ignorance  qu'est  due  la 
contradiction  qu'il  a  cru  observer  en- 
tre les  descriptions  zoologiques  de  La- 
trcille  et  ses  propres  rechcrclies.  Si, 
comme  nous  l'avons  fait,  il  eût  étu- 
dié comparativement  les  mâles  des 
deux  espèces,  il  se  fût  certainement 
convaincu  que  le  second  doigt  très- 
composé  du  Chirocéphale  n'était  au- 
tre chose  que  les  deux  longs  appendices 
du  Branchipe  stagnai  màlc  ,  fort  im- 
proprement nommés  secondes  anten- 
nes, et  qui,  flexibles  et  non  articulés, 
parlent  d'une  sorte  de  chaperon,  et  des- 
cendent en  avant  du  premier  doigt  ou 
des  deux  corps  en  forme  de  mandibu- 
les. Le  développement  dans  lequel 
nous  sommes  entrés  était  nécessaire 
pour  fixer  d'une  part  l'opinion  des 
savans  sur  la  conformation  dite  ex- 
trao/ciinaire  des  appendices  de  la  tête 
du  Chirocéphale  ,  et  pour  établir  de 
l'autre  la  différence  principale  qui 
existe  entre  cette  espèce  et  le  Bran- 
chipe stagnai.  —  Nous  nous  borne- 
rons à  cette  seule  coPiipa raison. 

La  tête  supporte  encore  des  yeux 
pédicules  et  au-dessous  la  bouche 
composée  de  deux  mandibules  et  de 
deux  organes  particuliers,  terminés 
chacun  par  une  vingtaine  de  filets  dé- 
liés ,  lesquels  ,  placés  en  arrière  des 
mandibules, font  l'office  de  taTnis,etne 
donnent  passage  qu'aux  alimens  très- 
ténus  qui  doivent  être  broyés.  Prévost 
nomme  ces  parties  barbillons  des 
mandibules.  On  aperçoit  aussi  deux 
petites  papilles  situées  sur  le  corps  et 
sei'vant  probablement  à  pousser  les 
alimens  entre  les  filets;  enfin  on  ob- 
serve une  sorte  de  lèvre  ou  soupape 
passant  par-dessus  les  mandibules  et 
les  barbillons  ,  et  expulsant  les  ali- 
mens qui  n'ont  pu  s'intioduire  entre 
ces  parties.  L'entrée  de  l'œsophage  est 
située  entre  les  mandibules. 

Le   corps  est   forme    par  onze  au- 


496  BRA 

neaux  qui    sapportent  chacun    une 

paire    de  patos  natatoires  composée 

de    quatre     articles  représentant   la 

hanche  ,   la   cuisse  ,   la   jambe  et  le 

tarse. 

La  queue,  terminée  par  deux  pa- 
lettes allongées  ,  plumeuses  sur  leurs 
bords,  est  composée  de  neuf  anneaux 
dont  les  deux  premiers  soutiennent 
les  organes  de  la  génération  ;  ces  par- 
ties consistent,  extérieurement  dans  le 
mâle,  en  un  corps  conoïde,  obtus  et 
bifide.  Dans  la  femelle,  le  corps  co- 
noïde est  plus  saillant,  et  constitue 
une  véritable  matrice  qui,  s'ouvrant  à 
son  extrémité  libre  commele  bec  d'un 
Oiseau,  livre  passage  aux  œuls  ;  ce- 
pendant l'ouverture  dans  laquelle  les 
organes  mâles  sont  introduits  dans 
l'acte  de  l'accouplement  est  très-sin- 
gulière, et  a  vme  position  iort  fliflé- 
rente;  elle  consiste  en  deux  vagins 
situés  l'un  à  droite,  l'autre  à  gauche 
de  l'ouverture  anale,  de  sorte  que  l'o- 
rifice de  la  matrice  et  celui  du  vagin 
sont  lout-à-t'ait  distincts  et  très-éioi- 
gués  l'un  de  l'autre  ;  le  premier  oc- 
cupant la  base  de  la  queue,  et  le  se- 
cond son  extrémité. 

Ce  que  nous  avons  dit  du  Bran- 
chipe  paludeuxa  pu  donner  une  idée 
assez  complète  <  e  ses  caractères  ex- 
térieurs. L'auatomie  qu'en  a  faite 
Prévost  nous  fournira  quelques  çlon- 
nécs  fort  importantes.  Muni  d'un  mi- 
cosciope,  et  favorisé  j^ar  la  Irauspa- 
renecde  l'Animal,  ila  distingué,  i"(.les 
muscles  fort  nombreux;  2"  un  cœur 
consistant  en  un  vaisseau  dorsal,  éten- 
du delà  têteà  l'avanl-dernier  anneau  , 
et  qui  paraît  comme  étranglé  à  chaque 
segment,  de  manière  à  offrir  l'aspect 
d'autant  de  cœurs  ajoutés  à  la  suite 
les  uns  des  autres.  Ces  cœurs,  ou  plu- 
tôt CCS  espaces  qui  en  ont  l'apparence, 
jouissent  tous  en  même  lenips  des 
niouvemens  de  systole  et  de  diastole; 
dans  ce  dernier  effet,  les  échancrures 
disparaissent  instantanément  ;  3°  des 
globules  analogues  à  ceux  du  sang  de 
])lusieurs  autres  Animaux,  d'abord  im- 
mobiles ,  lorsque  le  Brancbipc  est  fort 
jeune,  circulant  ensuite  dans  toutes 
les  parties  du  corps,  s'ariêtant  et  ré- 


BRA 

trogradant  même  par  inteivalles  dans 
leur  route  ;  4"  l'intestin  qui,  générale- 
ment droit,  est  accompagné  et  soute- 
nu par  un  mésentère  existant  depuis 
l'extrémilé  de  la  queue  jusqu'à  la  tète 
oii  il  se  fixe  après  s'ètie  divisé  en  deux 
branches;  5"  dans  le  mâle,  des  vais- 
seaux spermatiques  sous  forme  de 
grands  sacs  ou  tubes  recourbés;  6"  en- 
fin chez  la  femelle,  des  grappes  d'o- 
vaire se  déchargeant  dans  la  matrice. 
Tel  est  en  quelque  sorte  l'énoncé  pur 
et  simple  des  organes  intérieurs  de 
l'Animal  que  nous  désirons  faire  con- 
naître. Ses  mœurs  et  ses  développe- 
mens  offriraient  à  chaque  âge  un  ta- 
bleau digne  d'intérêt,  et  cependant 
nous  ne  pourrons  qu'en  tracer  l'es-!- 
quisse.  Il  habite  les  eaux  stagnantes  , 
les  petites  mares  ,  les  ornières,  les  fosr- 
ses  ;  il  naiie  sur  le  dos,  elle  mouvement 
de  ses  pâtes  ou  nageoires  amené 
vers  sa  bouche  les  alimens  très-ténus 
dont  il  fait  sa  nourriture;  il  est  om- 
nivore, mange  presque  sans  discon-r 
tinuer  ,  digère  et  excrète  de  même  ; 
tous  ses  mouvemeus  sont  très-prompts, 
etc'est  dans  raccoiq>lenientqu'on  re- 
marque surtout  sa  vivacité;  il  ne 
dure  qu'un  instant.  «  La  femelle,  dit 
Prévost,  suit  long-temps  le  mâle  qui 
quelquefois,  se  lassant  de  la  poursui- 
vre, semble  renoncer  à  l'atleindro. 
On  dirait  quelquefois  qu'elle  devient 
ensuite  l'agresseur,  puis  elle  se  met  ù 
fuir  de  nouveau.  Cependant  le  mâle, 
passant  par  dessous,  la  saisit  avec  les 
mains ,  et  l'embrasse  dans  l'espèce 
d'anneau  que  forment  les  ci  ochcts  ou 
coures  qui  terminent  deux  de  ses 
doigts;  elle  se  débat  alors,  et  parvient 
souvent  à  se  débarrasser.  Le  mâle  re-r 
vient  à  la  charge,  et  pav  la  vivacité 
de  ses  étieipies,  la.foice  à  replier  sa 
queue  dont  elle  porte  le  bout  vers  les 
parties  du  mâle.  »  Ce  mode  de  copu- 
lation ne  rappellc-t-il  pas  celuidesLir 
bellules?  —  J^a  femelle  fait  plusieurs 
pontes  distinctes;  chacune  d'ellesdure 
plusieurs  heures,  et  le  résultat  est  en 
général  de  cent  à  quatre  cents  œufs  , 
formant  une  masse  d'environ  d\^ 
millimètres.  Ces  œufs  sont  lancés  ai} 
dehors  avec  assez  de  force  pour  s'cîi» 


BRA 

foncei'  :oii3  la  vase;  ils  ont  plusieurs 
ruvcloppes  ,  et ,  entre  autres  ,  une  ex- 
icrne,  épaisse  et  dure,  à  la  laveur  de  la- 
([uelle  ils  peuvent ,  étant  restés  à  sec 
il  dans  la  poussière  pendant  la  sai- 
son cUaude,  éclore  lorsqu'on  les  met 
dans  1  eau  et  dans  les  conditions  né- 
ci'ssaires  de  température.  Le  liian- 
«•liipe  nouvellement  né  ressemble 
Ibit  peu  à  l'adulte.  On  remarque 
comme  principales  diÛeiences:  i°  un 
seul  œil  qui  disparaît  à  mesure  que 
les  yeux  pédicules  se  développent ,  de 
so!  te  que  dans  l'Animal  pai  l'ait  il  n'est 
plus  représenté  que  par  un  petit  point 
noir,  à  peine  perceptible  ;  2"  la  sou- 
pape qui,  passant  devant  la  bouche, 
.s'avance  jusqu'au  ventie  et  le  re- 
couvre en  partie  ;  3"  d'abord  aucune 
trace  des  viugl-deux  pâtes  de  l'a- 
dulte, mais  scv.lement  deux  paires  de 
nageoires  plumeuses,  les  unes  gran- 
«Ics  ,  les  autres  petites  ,  lesquelles  dis- 
paraissent à  mesure  que  les  pâtes 
natatoires  se  développent  :  ce  qui  n'a 
lieu  que  successivement  après  plu- 
sieurs mues  0.1  dépouilles. 

Le  Branchipe  paludeux  ou  Chiro- 
cépliale  a  été  trouvé  aux  environs  de 
Moutauban  par  Bénédicl  Prévost.  Ce 
savant ,  outre  les  observations  dont 
nous  avons  rendu  compte,  a  lait  con- 
naiire  les  maladies  auxquelles  cet  Ani- 
mal est  sujet.  Il  a  aussi  donné  un 
précis  de  quelques  expériences  qui 
ont  fourni ,  entre  autres  résultats  fort 
remarquables  ,  ceux-ci:  si  on  laisse 
séjourner  de  l'eau  sur  certains  Mé- 
taux, tels  que  le  Mercure,  l'Argent , 
le  Zinc,  et  qu'on  y  place  le  Bran- 
chipe, il  périt  en  très-peu  de  temps; 
il  \'it  au  contraire  plusieurs  jours  dans 
du  1  eau  mise  de  la  même  manière  en 
contact  avec  de  l'Or ,  de  l'Etain  ,  du 
l'iomb  et  du  Verre  ;  il  est  forte- 
ment incommodé  si  l'eau  contient  seu- 
lement un  trois  centième  de  son  poids 
de  Sel  commun,  et  il  périt  prompte- 
ment  si  elle  renferme  un  douze  mil- 
lième de  ilissolution  nitio-muiiatique 
d'Or;  il  supporte  difficilement,  sur- 
tout lorsqu'il  est  jeune,  une  tem- 
pérature de  26  ou  27"  du  thermo- 
mètre de  Réaumur.  Vieux,  il  meurt 


BRA 


497 


sur-le-champ  à  .ôi  ou  52".  Des  dé- 
tails plus  longs  et  plus  circonstanciés 
nous  éloigneraient  du  plan  de  ce  Dic- 
tionnaire; on  les  trouvera  aux  sources 
que  nous  avons  indiquées.  Outre  les 
travauxdont  nous  avons  fait  mention, 
il  en  existe  quelques  aulies  ,  et  parmi 
eux  il  nous  suffira  de  citer  les  obser- 
vations que  Shaw  a  lues  ,en  1789,  à  la 
Société  Linnéenne(i'^'^  vol.  des  Actes  de 
la  Soc.  Linn.  de  Londres)  sur  un  Bran- 
chipe qui  est  peut-étiele  même  que 
le  B.  paludeux.  Déjà  Edouard  King 
avait  publié,  dès  l'année  1767  {Linn. 
Societ.  Trans.  ï.  lvii  )  ,  quelques 
travaux  sur  un  Branchipe  assez  ana- 
logue à  celui  de  Shaw  ,  se  rapportant 
peut-être  au  CancerSalini/s  àc  Linné, 
et  appartenant  au  genre  Artcmie  de 
Leach,  que  Latreille  et  Lamarck  écri- 
vt-nt  Artémise.  Ces  Mémoires  et  les  li- 
gures qui  les  accompagnent  sont  bien 
unparfails  en  comparaison  des  travaux 
de  Bénédict  Prévost  et  des  dessins 
de  mademoiselle  J urine.  (aud.) 

*  BRANCHIURE.  BrandUurus. 
AXNEi..  Vivian  i  {Phosphorescentia 
Maris,  tab.  3  ,  fig.  i3  et  i4)  repré- 
sente et  décrit  sous  ce  nom  de  très- 
petits  Animaux  qu'il  rapporte  à  la 
classe  des  Annelides  ,  mais  qui ,  d'a- 
près l'opinion  de  Cuvier ,  ne  sont  pas 
assez"  caractérisés  pour  qu'on  puisse 
assurer  que  ce  ne  sont  pas  des  larves. 
Viviani  n'en  a  d'ailleurs  observé 
qu'une  seule  espèce  qu'il  nomma 
Brancldurus  qitadripes.  (aud.) 

BRANCURSINE.  bot.  phan.  Nom 
vulgaire  de  V Acanthus  mollis  ,  L.  /^, 
Acanthe.  (b.) 

BRANDE.  BOT.  PiiAN.  Syn.  de 
Bruyère  dans  le  sens  collectif,  au 
pays  des  grandes  Landes  aquitani- 
ques.  (b.) 

BRANDERIENNE.  pois.  Céciiie 
de  Lacépède.  Même  chose  qu'Ajjte- 
riclite  de  Duméril.  P'.Myp.È'SE.    (b.) 

BRAND-FUCHS.MAM.C'est-à-dire 
Renard  de  Jeu  en  allemand.  Syn.de 
Renard  rouge  ou  dune  couleur  très- 
vive.  (a.  D..NS.) 

BRAND-HIRSCH.  mam.  Nom  al- 

33 


498  BRA 

Icmand  du  Cerf  des  Avdennes.  V. 

Cerf.  (a.d..ns.) 

BRAND-LOUET.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  la  Corneille  mantelée,  Cor- 
vus  Coriiix ,  L.  J^.  Corbeau.  (ur..z.) 
BRANDON  D'AMOUR  ou  PRÉ- 
PUCE. MOLL.  Noms  vulgaires  de  la 
Se/pu  la  Pénis  de  h.  Jspergillumjaua- 
nuin,  Lam.  f^.  Arrosoir.  (r.) 

BRxlNDONE.  bot.  crypt.  (Tmpe- 
ratus.)  Syn.  de  Fucus  palmatus  ,  es- 
pèce du  cenre  Laminaire,  f^.  ce  mot. 

^  (B.) 

BRANDRAF.  mam.  Syn.  suédois 
de  Renard  charbonnier.  Brand-fox 
a  la  même  signification  en  anglais. 
/^.  Chien.  (a.u..ns.) 

BRANDT  -  ENTE.  ois.  Syn.  du 
Canard  siffleur  huppé,  Jnas  rujina, 
L.  en  Allemagne. /^.Canard.  (dr..z.) 

BRANDT-METSS.  ois.  Syn.  de 
Mésange  charbonnière,  Parus  major, 
L.  en  Saxe.  («•) 

BRANLE-QUEUE .  ois .  Syn .  vul- 
gaire de  la  Lavandière  ,  MotacUia  al- 
ba,  L.  r.  Bergeronnette.  (dr..z.) 

BRANTA  ET  BRENTA.  ois.  (Wil- 
lu»by.)  Syn.  du  Gravant,  ylnas  Ber- 
îilcla,  L.  F.  Canard.  (dr..z.) 

»  BRANïE.  Branta.  moll.  déno- 
mination générique  proposée  par  Oc- 
ken  {Lehrb.  der»Zool.  p.  562)  dans  sa 
famille  des  Lépas  ,  Lepadcn  ,  pour  le 
Lepas  aurita  de  Linné,  dont  Leach  a 
fait  postérieurement  le  geure  Otion, 
adopté  par  Jjamarck ,  et  Blainville  le 
genre  uiurifera.  Fidèle  aux  principes 
consacrés  dans  la  science  ,  nous  ayons 
adopté  le  nom  de  l'auteur  primitif  de 
ce  genre ,  de  préférence  à  ceux  qui 
lui  ont  été  donnés  depuis.  Déjà  Bru- 
guière  avait  indiqué  la  formation  de 
ce  geure  qu'a  effectuée  Ocken.  Il  fait 
partie  de  la  famille  des  Anatifes  ,  V". 
ce  mot,  et  de  la  section  de  celte  fa- 
mille dans  laquelle  les  valves  ou  la- 
mes testacées,  adhérentes  siu- la  tu- 
nique ,nesontpointcontiguës  les  unes 
aux  autres.  A  le  bien  prendre,  ces 
lames  ne  sont  plus  qu'en  rudiment 
chez  les  Branles  et  au  nombre  de 


BRA 

deux  seulement.  Aussi  c'est  par  er- 
reur, sans  doute,  que  Blainville  en 
donne  cinq  à  son  genre  Aurifère 
(Dict.  des  Se.  natur,).  Les  Brantes  se 
groupent  à  la  manière  des  \natifes,et 
s'attachent  comme  eux  aux  vaisseaux 
et  à  tous  les  corps  marins,  en  s'y 
fixant  par  leur  pédoncule.  Ils  parais- 
sent peu  abondans  dans  nos  mers  ; 
car  on  les  voit  rarement  dans  les  col- 
lections. 

Voici  les  caractères  du  genreBrante: 
tunique  membraneuse  ,  presque  nue , 
renflée  supérieurement,  et  plus  ou 
moins  déprimée  ;  pédoncule  assez 
gros  et  cylindrique  ;  deux  tubes  en 
ibrme  de  coines  ,  cylindriques  et  di- 
rigés en  arrière  ,  placés  au  soi^met  de 
la  partie  renfiée,  laquelle  olhe  en 
avant  une  ouverture  assez  g-.ande  , 
longitudinale  pour  le  passage  des  bras 
ciliés.  Test  :  deux  petites  valves  tes- 
tacées  ,  presque  membraneuses  ,  en 
croissant  et  opposées  par  leur  circon- 
férence ,  adhérentes  au  bord  de  l'ou- 
verture et  de  chaque  côté  de  celle-ci. 
—  D'après  Lamarck  et  Blainville,  les 
cornes  sont  tronquées  et  ouvertes  à 
leur  sommet;  cependant,  dans  les 
exemplaires  de  VOtiuii  Bla'utvillii  de 
Leach  ,  que  nous  possédons  ,  ces  cor- 
nes paraissent  fermées  à  leur  extré- 
mité. Blainville  ajoute  que  la  corne 
droite  a  une  autre  ouverture  in- 
férieure. Nous  ne  la  trouvons  pas 
non  plus  dans  l'espèce  citée;  mais 
quant  au  Branta  Cuuieji ,  il  a  véri- 
tablement ses  cornes  ouvertes  ,ct  Poli 
et  Wood  le  prouvent  par  leur  figure. 
L'Aniu)al  contenu  dans  cette  tu- 
nique offre,  selon  Blainville,  un 
corps  ovalaiie  ,  comprimé ,  recourbé  , 
terminé  postérieurement  par  luie 
sorte  de  queue  articulée  ,  pourvue  de 
douze  paires  de  longs  appendices  cor- 
nés ,  articulés  ,  et  par  un  long  tube 
médian  à  la  base  duquel  est  percé 
l'anus. 

Les  deux  seules  espèces  connues  de 
ce  trenre  curieux  sont  :  1°  le  Branta 
Cuuieti  ,  Lepas  aurita ,  L.  ;  Lepas  le- 
porina ,  Poli  {Test.  i,t.  6,  fig.  21); 
Otion  Cuuieri,  Leach,  Lam.  (Anim. 
s.  vert.  ,  a^édit.  T.v,  p.  ^lo),  Wood 


BRA 

{Gêner.  Conch.  pi.  12,  fig.  4;.  —  a" 
Braiita  Blainvillii ,  Otion  Blahnillii, 
Leach  ,  Lain.  (/oc,  cit.  n^a). — La  pre- 
mière de  CCS  deux  espèces  habile  la 
Wt'dilerrance  et  l'Océan.  La  seconde 
la  nier  du  Nord  ,  les  côlcs  d'Angle- 
terre et  celles  de  France  vers  La  Ro- 
chelle. Il  n'est  pas  impossible  que 
l'on  ait  confondu ,  avec  ces  deux  cs- 

Sèccs,  d'autres  Branles  distinctes  des 
eux  premières. 
IjC  Branta  Blaimillii oflre  en  ar- 
rière, sur  la  partie  opposée  à  1  ou- 
verture et  aux  deux  valves,  le  rudi- 
ment d'une  troisième  valve  :  c'est  un 
petit  point  testacé ,  allongé,  presque 
imperceptible. 

INous  possédons  un  individu  du  B. 
Cuvieri  sur  l'oieille  droite  duquel 
s'est  attaché  un  Cineras  vittata.  (f.) 

BRAQUE.  MAM.Racc  de  Chiens  de 
chasse.  On  appelle  Braque  du  Ben- 
gale ceux  qui  ont  la  robe  mouchetée. 

(a.  D..NS.) 

*  BRAS.  rois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires de  la  Raie  boixlée.  (b.) 

BRAS.  BOT.  m  AN.  L'un  des  noms 
malais  du  Riz.  (c.^ 

BRASEM.  l'Ois.  Syn.  danois  de 
Brème.  Espèce  du  geare  Cyprin. 

On  trouve  dans  le  Dictionnaire  de 
Délervillc  que  ce  mot  est  synonvme 
de  Breine  ,  mais  Breine  ne  se  retrou- 
vant pas  dans  le  reste  de  l'ouvrage, 
on  ne  sait  à  quoi  le  rapportei".     (b.) 

BRASEN.  rois.  Syn.  noîT^égicn 
de  Cyprinus  latus.  V.  Cyprix.    (e.) 

BRASENLV.  bot.  phan.  (Pm-h.) 
V.  Hydropeltis. 

BRASIL.  min.  Syn.  de  Tyrile  cui- 
vreuse feuilletée  chez  les  mineurs  de 
Coinouailles  selon  Patrin.        (ltjc.) 

BRASILLVSTRUM  et  BRASI- 
LIUM.  bot.  riiAN.  T^.  Pickamnia. 
Brasilium  et  Brasilion  sont  encore 
des  noms  donnés  au  Brésillet.  P'.Cjb- 
s.vxriKiA.  (a.  d.  j.) 

BRASLER.  ois.  Syn.  allemand 
du  Proyer,  Emberiza  Miliaria,  L.  /^. 
Bruant.  (dr..z.) 


BRA  499 

*  BR  ASSADE.  pois.  L'un  des  noms 
vulgaires  duThon.  ^^.  Scombre.    ^b.) 

BRASSAVOLA.  bot.  piian.  Ce 
nom  avait  été  d'.ibord  donné  par 
Adanson  au  genre  llelenium  de  Lin- 
né. —  Dep.iis  ,  R.  Browu  s'en  est 
servi  pour  désigner  un  nouveau 
genre  des  Orchidées  ,  établi  par  lui 
d'après  le  Cymbiclium  cucullatumûa 
Willdenow^,  et  quelques  autres  es- 
pèces, y.  CYMBlDIt'M.  (A.  D.  J.) 

BRASSEM.  pois.  On  trouve  dans 
la  collection  des  Poissons  d'Amboine 
par  Ruisch ,  six  ou  sept  Poissons  dif- 
i'érens,  et  qu'il  est  impossible  de  dc^ 
terminer,  compris  sous  ce  nom.  (b.) 

BRASSEN.  rois.  r.  Braden.  On 
trouve  Brasse  dans  quelques  ou- 
vrages, (b.) 

BRASSICAIRES.  Brassicarii.  ins. 
Dénomination  appliquée  par  Geof- 
Iroy  à  des  Lépidoptères  du  genre 
Piéride,  dont  les  Chenilles  se  nour- 
rissent de  Plantes  crucifères  ,  parti- 
culièrement du  Chou  appelé  Bras- 
sica  en  latin.  J^.  Piéride.       (axtd.) 

BRASSICÉES.  BOT.  phan.  De  Can- 
doUe  sépare  eu  cinq  sous-ordres  et 
en  vingt -une  tribus  la  grande  fa- 
mille des  Crucifères  ,  et  il  nomme 
tribu  des  Brassicées  la  douzième  qui 
appartient,  au  troisième  sous-ordre, 
celui  des  Orthoplacées.  f.  ce  mot. 
Elle  a  pour  caractères  :  une  siliquc  al- 
longée, dont  la  cloison  est  linéaire, 
dont  les  valves  s'ouvrent  longitudi- 
nalement,  et  qui  contient  des  graines 
globuleuses  ,  à  cotylédons  incumbaus 
condupliqués  ,  c'est-à-dire  que  la  ra- 
dicule se  replie  sur  le  dos  des  co- 
tylédons ,  qui  ,  ployés  dans  leur  lon- 
gueur, l'embrassent  dans  l'angle 
qu'ils  forment  entre  eux.  Celte  tribu 
comprend  les  genres  Brassica  ou 
Chou,  Sinapis  01  Moutarde,  Mori- 
candia  ,  Vyplotaxis  et  Eruca.  V.  tous 
ces  mots,  (a.  d.  ï.) 

BRASSIE.  Brassia.  bot.  phan. 
C'est  à  la  famille  des  Orchidées 
qu'appartient  ce  genre  établi  par 
R.    BroAVn ,    dans    la    seconde    édi- 

32* 


5oo 


BRA 


tion  du  Jardin  de  Kew  ,  pour  une 
Plante  parasite  originaire  de  la  Ja- 
maïque ,  dont  Link  et  Otto  ont  don- 
né une  excellente  figure  dans  leurs 
/co/zes  du  Jardin  de  Berlin,  pi.  J2. 
C'est  un  Végétal  parasite  et  sans  tige, 
ou  dont  la  tige  est  foriuée  simplement 
par  un  renflement  charnu,  elliptique 
et  un  peu  comprimé.  Ses  feuilles  sont 
carénées ,  longues  d'un  pied  ,  épaisses 
et  l'oides  ;  ses  fleurs  sont  grandes  ,  au 
nombre  de  cinq  à  six  ,  et  forment 
une  sorte  d'épi  au  sommet  de  la  ham- 
pe ;  les  cinq  divisions  extérieures  du 
calice  sont  lancéolées,  étalées  ,  jau- 
nes ,  maculées  de  pourpre;  le  labelle 
est  plane  ,  blanc  avec  quelques  taches 
pourpres.  On  cultive  cette  Plante  en 
serre  chaude.  Le  genre  Brassie  est 
voisin  des  genres  Cymhidium  et  On- 
cidium.  Il  se  distingue  du  premier 
par  son  labelle  plane  indivis  et  non 
soudé  avec  le  gynostème  ;  du  second  . 
par  son  labelle  entier  et  par  son  gy- 
nostème qui  n'offre  pomt  d'ailes  sur 
les  côtés.  (A..R.) 

BRASSLE.  POIS.  Même  chose  que 
Brassen.  V.  ce  mot  et  Braden.     (b.) 

BRASSOLIDE.  Brassolis.  iNs. 
Genre  de  l'ordre  des  Lépidoptères  et 
de  la  famille  des  Diurnes ,  fondé  par 
Fabricius  qui  le  composait  des  espè- 
ces dont  les  palpes  inférieurs  sont 
très-comprimés  avec  la  tranche  anté- 
rieure presque  aiguë  ou  fort  étroite, 
et  les  ailes  inférieures  arrondies. 
Ces  caractères  appartiennent  égale- 
ment au  genre  Satyre  de  Latreille. 
P'.  Satyre.  "  (aud.) 

BRATHYS.  BOT.  phan.  Et  non 
Bratis.  Genre  formé  par  Mutis  et 
adopté  par  Linné  fds  ,  mais  rapporté 
depuis  au  genre  Hypericum.  V. 
Millepertuis.  (b.) 

BRATYS.  bot.  phan.  (Dioscoride.) 
Syn.  de  Genévrier.  (b.) 

BRAULET.  bot.  PHAN.  Nom  vul- 
gaire du  fruit, du  Mimosa  Unguis- 
(7ari  aux  Antilles.  (b.) 

BRAUM-LEBER-KRAUT.  bot. 
crypt.     Syn.     allemand    de     Mar- 


BRA 

chantia  po/ymotjiha,    L.    f^'.   Mar- 
chante, (b.) 

BRAUNEA.  bot.  phan".  Will- 
denow  a  décrit  dans  son  Species 
Planlarum  ,  sous  le  nom  de  Braunea 
menispermoides  ,  le  Valli  -  Caniram 
de  Rhéode  {Hort.  Mal.  \i\,  p  5  ,  t.  5) 
qui  est  le  Mentspermum  radiatum 
de  Lamarck  et  le  Cocculus  jadiatus 
de  De  CandoUe.    F'.    Ménisperme. 

(A.  R.) 

BRAUNE-HIRSCHZUNGÉ.  bot. 
crypt.  Syn.  bavarois  d  Erinace 
Barbe  de  Bouc.  J^'.  Hydne.  (b.) 

BRAUN-ENTE.  ois.  Syn.  du  MiK 
louin  ,  J lias  fer tna,  L.  en  Silésie. 
f^.  Canard.  (dr..  z.) 

BRAUNERTA.  bot.  phak.  x\ecker 
sépare  le  genre  Rudbeckia  en  deux  :  ' 
l'un  auquel  il  conserve  ce  nom  et 
dans  lequel  les  folioles  de  l'involucre 
sont  sur  deux  ou  trois  rangs,  et  l'aii- 
grettenuUe;  autre,  qu'il  nomme  J?/aw- 
iieria ,  dans  lequel  ces  folioles  se  recou- 
vrent graduellement  ,  et  l'aigrette 
est  dentée,  f^.  RudbecKia.  (a.  d.  j.) 

BRAUN-FISCH.  mam.  C'est-à-dire 
Poisson  bru/i.  L'un  des  noms  alle- 
mands du  Marsouin,  f.   Dauphin. 

(B.) 

BR  AUN-FRETT.  MAM. Syn.de  ;^/- 

te/a/i/scfi!,selonDesmarest.(A.D..NS.) 

BRAUN-SPATH.  mam.  C'est-à- 
dire  Spath  brun.  Syn.  allemand  de 
Chaux  carbonatée  ferrifère.      (luc.) 

BRAX  et  BRAXEN.  pois.  Dans 
les  langues  du  Nord,  noms  vulgaires 
de  divers  Cyprins ,  tels  que  la  Brème 
et  la  Saupe. 

Les  Anglais  désignent  les  mêmes 
Poiôsofts  sous  le  nom  de  Bream.  (b.) 

BRAYA.  Braya.  bot.  phan.  Ce 
genre,  établi  dans  la  famille  des  Cru- 
cifères par  Sternberg  et  Hoppe,  et 
adopté  par  De  Candolle  dans  le  se- 
cond volume  de  son  Systema  Vege- 
tabilium,  offi'e  pour  caractères  :  un  ca- 
lice formé  de  quatre  sépales  dressés  ; 
des  pétales  ovales  ,  oblongs  ,  étalés  et 
entiers;  six  étamines  libres,  et  dont 
les   filets   ne   sont   pas  dentés  ;    une 


Dori/  de  S' rincent  del- 


C  Fîncthier  dir  ' 


BIUYERE  ANTHELMINTIQUE.      BRAYEIU  ANTHELMINTICA .      Ktmtli . 


BRA 

silifjue  oblongue,  presque  cyliudri- 
que,  toruleuse,  terminée  par  un  stia;- 
inale  sessilc  et  un  peu  renflé.  Les 
graines  sont  ovoïdes  ,  terminées  par 
une  sorte  de  petit  hcc.  Ce  genre  ne 
lenferine  qu'une  seule  espèce  qui 
croît  dans  les  Alpes  de  la  Carinlliie 
et  du  Salzburg.  C'est  le  Braya  alpina, 
petite  Plante  vivace  qui  a  à  peu  près 
le  port  de  l'Jniôts  cœrulea.  Elle  dif- 
fère des  DiLibu  par  ses  siliques  cylin- 
driques et  toruleuscs,  et  des  yi' radis 
par  ses  valves  convexes  et  non  planes. 
Ce  genre  sendjlc  l'aii'c  le  milieu  eutre 
les  Crucifères  siliqueuses  et  les  Cru- 
cifèies  siliculeuses.  (a-  k.) 

^  *  BRAYERA.  Brayem.  bot.  i'Han. 
'ienre  de  la  famille  des  Rosacées, 
récemment  forme  par  notre  savant 
et  patient  ami  et  collaborateur  Kunth 
pour  une  Plante  précieuse,  qu'il  a  , 
pour  ainsi  dire,  fait  rennîtrc  de  ses 
débris  :  cette  Plante  devient  trop  in- 
téressaute  par  sa  vertu  médicinale, 
pour  qi:e  nous  n'entrions  pas  dans 
quelques  détails  sur  son  compte. 
Nous  laisserons  parler  Braycr,  prati- 
cien français,  qui  demeura  long- 
temps eu  Turquie. 

«  Rien  n'est  plus  commun  ,  dit-il  , 
dans  la  pratique  de  la  médecine  à 
Constautinople  et  dans  le  Levant, 
que  d'entendre  vanter  les  propriétés 
merveilleuses  des  Plantes  de  l'Arabie. 
Dieu  paria  arabe,  disent  les  Orien- 
taux; en  montrant  à  Adam  les  di- 
verses Plantes  médicinales ,  il  leur 
imposa  un  nom  significatif  de  leurs 
vertus,  afin  que  l'Homme  y  eût  re- 
cours dans  ^c3  maladies.  Il  suffit 
d'être  né  en  Arabie  pour  avoir  la  ré- 
putation d'être  un  giand  botaniste. 
Beaucoup  de  médecins  du  pays,  qui 
ne  savent  ni  lire  ni  écrire,  se  vantent 
d'avoir  parcouru  ces  contrées  ,  louent 
sans  cesse  les  propriétés  des  Plantes 
qui  y  croissent,  bien  supéi  ieiues  , 
suivanV  eux  ,  à  celles  de  l'Europe, 
et  racontent  en  termes  emphatiques 
les  cures  étonnantes  qu'ils  ont  vu 
opérer  ou  qu'ils  ont  eux-mêmes  opé- 
lécs  par  Icui'  moyen.  Us  leur  attri- 
buent la  longévité  des  anciens  pa tria r- 


BRA 


5oi 


ches.  Si  quelques  maladies  sont  re- 
belles à  présent,  c'est,  ajoutent-ils, 
que  la  langue  arabe  primitive  ayant 
subi  de  grandes  altérations,  les  mots 
ne  signifient  plus  U  même  chose,  et 
que  plusieurs  espèces  de  Plantes  ne 
se  retrouvent  plus.  Ils  déprécient  les 
préparations  cliiiniques  dont  ils  n'ont 
aucune   connaissance,  et  les   regar- 
dent comme  des  poisons ,  ou  au  moins 
connne  des  inéaicamens  trop   éner- 
giques pour  le  corps   de  l'Homme. 
Amateurs  passionnés  du  merveilleux, 
les    Orientaux    écoutent    avidement 
tout  ce  qui  frappe  leur  imagination  ou 
flatte  leur  crédulité.  Les  vertus  des 
Plantes  sont  donc  un  grand  sujet  de 
conversation   chez  un   peuple   à  qui 
il  est  défendu  de  parler  de  religion 
et  de  gouvernement  ,  et  qui,  effecti- 
vement, n'en  parle  jamais.  Les  fem- 
mes, plus  crédulei  que  les  hommes, 
font  entre   elles  un  grand  usage  des 
Plantes  :  elles  y  ont  recours  dans  leurs 
moindres  indispositions,  pour  devenir 
enceintes,  surtout  pour  avoir  des  en- 
fans  mâles.  Si ,  pour  une  maladie  gra- 
ve, le  chef  de  la  famille,  après  avoir 
fait  les  remèdes  indiqués  par  sa  fem- 
me, puis  par  la  sage-femme  grecque 
ou     juive,    par    le    barbier   voisin, 
après  avoir  recouru  aux  prières  d'un 
ou  de  plusieurs  imans ,  puis  à  l'her- 
boriste, à  l'apothicaire,  aux  médecins 
tui'cs,  arabes,  juifs,  arméniens  ,  etc.  , 
etc.  ,  croit  devoir  enfin   appeler   un 
médecin   Franc  ,  leur   premier   soin 
est  de  lui  recommander  de  ne  pas  or- 
donner de    médicamens   chimiques, 
qui ,  assurent-elles  ,  ne  manqueraient 
pas  de  tuer  le  malade  ;  et  tel  praticien 
ne  doit  une  grande  partie  cfe  sa  ré- 
putation qu'à   l'horreur  qu'il  mani- 
feste pour  de  telles  préparations.  Si 
l'on  peut  accuser  d'exagération  de  pa- 
reilles   opinions  ,   il    arrive    souvent 
aussi  que  des  faits  bien  avérés  sem- 
blent les  accréditer.  Nous  allons  en 
offrir  une   preuve.  —  Je   rencontrais 
souvent  dans  un   café  de  Constauti- 
nople un  vieux  négociant  arménien, 
qui,  dans  sa  jeunesse,  avait  fait  de 
fréqucns   voyages   en  Abissinie.    Ce 
vieillard  vénérable  aimait  à  me  par- 


502 


BRA 


1er  des  pays  qu'il  avait  parcourus , 
des  marchandises  précieuses  que  les 
caravanes    dont    il  avait    fait   partie 
apportaientannuellement  au  Grand- 
Caire,  mais  surtout  des  Plantes  que 
l'on  trouve    dans   ces    re'gions   éloi- 
gnées ,  et  de  leurs  propriétés  miracu- 
leuses. Le  premier  garçon  du  café  oii 
nous  nous  eutretenions   ainsi,   était 
depuis  plusicLirs  années  attaqué  du 
Tœnia  ;  il  avait ,  suivant  l'usage,  de- 
mandé à  tous  les  médecins  nationaux 
et  étrangers  qu'il  avait  rencontrés  , 
non  un  traitement,   mais  un  secret 
contre  sa  maladie.  En  faisant,  tant 
bien  que  mal ,  les  remèdes  indiqués, 
il  avait  souvent  rendu  des  fragmens 
du  Tûenia  ,  éprouvé  quelque  soulage- 
ment;   mais,  peu  après,  les   symp- 
tômes  avaient   reparu  aussi   violens 
qu'auparavant.  Sa  maigreur  était  ex- 
cessive;   il    éprouvait   de  fréquentes 
lipothymies  ;    des   douleurs   cruelles 
l'obligeaient  souvent  à  cesser  son  tra- 
vail. «  Voyez-vous  cet  être  raalheu- 
«  reux,  me  dit  un  jour  l'Arménien  : 
»  il  a  fait  tous  les  remèdes  connus  en 
»  Europe;  en  Abissinie,  sa  maladie 
»  n'aurait  pas  duré  vingt-quatre  heu- 
))  res ,   et  il  souffre  depuis  dix  ans  ! 
»  Mais  i'al  écrit  l'année    dernière  à 
»  mon  fils ,  qui  fait  à  ma  place  les 
M  voyages    d  Abissinie  ,    de    meu- 
»  voyer  le  spécifique  connu  dans  ce 
3)  pays-là  contre  le  ïœnia  ;  ce  Vei-  y 
»  est  très-commun.  Ce  sont  les  fleurs 
»  d'une  plante  appelée  en  arabe  vul- 
»  gaire  Cotz ,  en  abissinien  Cabotz , 
»  mot  qui  signifie  aussi  Tœnia.   La 
»  caravane   doit    être   arrivée;   mon 
»  fils  est  sans  doute  au  Caire  ;   ces 
»  fleurs    me    parviendront    bientôt  ; 
■»  j'en  ferai  prendre  à  cet  infortuné, 
»  il    sera  guéri.  «  J'avais  écouté  ce 
discoais  avec  cette  complaisance  à  la- 
quelle on  s'habitue  peu  à  peu  dans 
l'Orient,  à  force  d'entendre  des  l'écits 
d'histoiies   incroyables   et    de   cures 
merveilleuses.  Je   n'y  pensais  plus, 
lorsque,  le  7  janvier  1820,  je  vis  ve- 
nir à  moi,  tout  rayonnant  de  joie,  le 
garçon  du  café,  qui  me  dit  être  par- 
faitement guéri.  Les  fleurs  étaient  en- 
fin anivées  le  5  janvier;  le  soir  même 


BRA 

il  en  avait  fait  macérer  cinq  gros  (  le 
gros  est  de  soixante  grains;  dans  en- 
viron douze  onces  d'eau.  Le  jour  sui- 
vant, de  très-bon  matin  ,  il  en  avait 
pris  la  moitié  à  jeun.  L'odeur  et  le 
goût  désagréables  de  ce  médicament 
lui  avaient  occasioné  de  fortes  nau- 
sées ;  une  heure  après ,  il  avait  bu 
l'autre  moitié,  et  s'était  couché.  De 
vives  douleurs  s'étaient  fait  sentir 
dans  les  intestins  ,  et ,  après  de  nom- 
breuses déjections ,  il  avait  rendu  le 
Tœnia  tout  entier.  Ce  Ver  était  mort  ; 
son  exlrémilé  la  plus  grosse  était 
sortie  la  dernière.  Après  plusieurs 
autres  évacuations  de  mucosités  ,  tous 
les  symptômes  de  la  maladie  étaient 
complètement  disparus.  Pendant  six 
mois  que  j'eus  encore  occasion  de  voir 
cet  homme,  sa  santé  s'était  amélio- 
rée de  jour  en  jour. 

»  Je  fus  très -curieux  devoir  ces 
fleurs.  Avec  beaucoup  de  peine  je 
parvins  à  m'en  procurer  un  demi-gros 
environ.  Contuses  ,  réduites  presque 
en  poussière  ,  il  était  difficile  d'en  re- 
connaître la  famille  et  le  genre.  Je  les 
apportai  donc  soigneusement  à  Paris. 
M.  Kunth,  botaniste  célèbre  ,  a  bien 
voulu  se  charger  de  les  examiner.  A 
force  de  patience,  il  a  reconnu  qu'elles 
appartiennent  à  une  Plante  de  la  fa- 
mille des  Rosacées  ,  et  qu'elle  en  for- 
me un  nouveau  genre.  Je  ne  puis 
mieux  faire  que  de  joindre  ici  la  des- 
cription qu'il  en  a  aonuée  ,  et  dont  il 
a  lait  lecture  à  la  Société  d'histoire 
naturelle  dans  le  mois  de  juillet  der- 
nier. )> 

a  Quatre  fleurs  pédicellées,  entou- 
rées d'autant  de  bractées  membraneu- 
ses; calice  tubuleux,  persistant,  rétréci 
à  son  orifice  ;  limbe  à  dix  lobes  ,  dont 
les  cinq  extérieurs  plus  grands;  cinq 
pétales  très -petits  ,  linéaires  ,  insérés 
au  limbe  du  calice;  étamines  ,  douze 
à  vingt-une,  insérées  au  même  en- 
droit ,  à  filets  libres;  anthères  bilocu- 
laires  ;  deux  ovaires  attachés  au  fond 
du  calice  ,  parfaitement  libres  ,  unilo- 
culaires  ,  monospermes  ;  ovule  pen- 
dant; deux  styles  terminaux;  stig- 
mates élargis,  légèrement  lobés.  Fruit 
point  observé.  —  D'après  ces  carac- 


BRA 

tèrcs,  celte  Plante  doit  êtie  rapprochée 
du  genre  jI grimonia  ,  dont  elle  ne 
dificre  que  par  son  limbe  double  , 
par  SCS  pétales  extrêmement  petits ,  et 
par  SCS  stigmates  élargis;  dilVéreuces 

3ui  suffisent  pour  constituer  un  genre 
isliuct.  Le  Iruil  doit  être  semblable 
à  celui  des  Agrimonia.  — Je  propose 
de  donner  à  ce  nouveau  genre  le  nom 
de  B rayera  ,  en  l'honneur  de  M. 
Brayer  à  qui  nous  devons  la  première 
connaissance  de  celte  Plante.  Le  nom 
spécifique  à'anthelmintica  doit  rap- 
peler ses  propriétés  antbelmintiques.  » 
Les  Végétaux  qui  constituent  la  fa- 
mille des  Rosacées  sont  dans  toutes 
leurs  parties  pi  us  ou  moins  astrin  gens, 
propriété  qui  les  a  fait  employer  avec 
succès  tantôt  comme  fébriuiges,  tan- 
tôt pour  arrêter  les  hémorragies  , 
les  diarrhées  ,  les  dyssenteries ,  etc. 
Dans  certaines  contrées  des  Etats- 
Unis  ,  la  racine  du  Spirœa  trifoliata 
remplace  1  Ipécacuanba  dont  elle 
partage  les  vertus.  Les  noyaux  et  les 
feuilles  du  Laurier-Cerise  contiennent 
un  principe  délétère ,  qui ,  concentré 
par  la  distillation  ,  agit  comme  un 
des  poisons  les  plus  violens  sur  l'éco- 
nomie animale  ,  en  détruisant  son  ir- 
ritabilité. A  plus  faible  dose,  il  est 
purgatif  ou  émétique.  Il  est  probable 
que  la  vertu  anthelmin  tique  des  fleurs 
du  B  rayera  anthelmintica  est  due  à 
son  cflet  drastique.  L'Aigremoine  ,  sa 
congénère,  est  seulement  astringente, 
et  entre  pour  cette  raison  dans  les 
gargarismes  dont  on  se  sert  contre  les 
maux  de  gorge.  L'importance  du 
.B/rtj'e/ a  elle  désir  de  concourir  aux 
efforts  qui  pourront  être  faits  pour 
retrouver  ce  Végétal  et  le  répandre 
dans  le  commerce ,  nous  détermine  à 
reproduire  sa  figure  telle  que  Kunth 
l'a  pour  ainsi  dire  devinée.  V.  pi.  de 
ce  Dictionnaire. 

1.  Portion  de  la  Plante,  q.  Fleur 
entière  considérablement  grossie.  La 
grandeur  naturelle  est  celle  de  l'A.i- 
gremoinc  ordinaire.  5.  Idem,  coupée 
verticalement,  afin  de  faire  voir  la 
situation  des  pistils  et  l'insertion  pé- 
rigync  des  étamincs.  4.  Fragment  de 
la  fleur  dans  l'état  de  dessiccation. 


BRE  5o3 

5.  Foliole  extérieure  du  calice.  6.  Fo- 
liole intérieure.  7.  Pétale.  8.  Etamine. 
9.  La  même,  grossie.  10.  Pistils.  11. 
Coupe  verticale  d'un  pistil  ,  pour 
faire  connaître  le  point  d'attache  de 
l'ovule.  12.  Ovule  isolé. 

La  famille  et  le  genre  de  cette 
Plante  étant  reconnus,  il  sera  facile 
de  se  procurer,  soit  par  la  voie  du 
commerce,  soit  par  l'entremise  du 
consul  général  de  France  au  Grand- 
Caire,  une  quantité  suffisante  de  ses 
fleurs  ,  pour  faire  les  expériences  né- 
cessaires et  constater  si  c'est  à  une 
vertu  spécifique ,  comme  les  Orien- 
taux se  plaisent  à  le  dire ,  ou  à  un  effet 
simplement  drastique  ,  que  l'on  doit 
attribuer  ,  dans  l'observation  de 
Brayer  ,  la  guérison  si  prompte  d'une 
maladie  opiniâtre  et  réputée  jusqu'ici 
presque  sans  remède.  (b.) 

BR  AYES  DE  COUCOU.jiot.phan. 

(Lobel.)  Vieux  nom  du  Primula  ve- 
ris  ,  L.  ,  vulgairement  nommé  Cou- 
cou encore  de  nos  jours  dans  quel- 
ques cantons  de  la  France.  (b.) 

BRÉANT.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Bruant  jaune,  Emberiza  Citrinella. 
P'.  Bruant.  (dr..z.) 

BREBIS.  MAM.  Femelle  du  Bélier. 
y.  MoiTON ,  ainsi  que  pour  Brebis 
d'Islande  ou  à  plusieurs  cornes  ,  Bre- 
bis à  longue  queue  ,  Brebis  de  Gui- 
née, Brebis  des  Indes  cl  autres  Ani- 
maux qu'on  trouve  mentionnés  dans 
divers  ouvrages  sous  le  nom  de  Brebis. 

(B.) 

BRÈCHES.  GÉOL.  V.  Roches. 

BRECHITES.  polyf.  ross.  Guet- 
tard  ,  dans  ses  Mémoires,  tom.  5, 
f).  4i8  ,  a  donné  ce  nom  à  des  Fossi- 
es  voisins  des  Alcyons,  que  l'on  a  dé- 
signés quelquefois  ,  mais  à  tort ,  sous 
les  noms  de  Goupillon  de  mer  et 
d'Airosoir  :  ne  serait-ce  pas  plutôt 
des  Polypiers  actinaires  voisins  du 
genre  Lymnorée?  /^.  ce  mot.  (lam.  .x.) 

BRECHTENFEL.  bot.  crypt. 
Syn.  a.lemand  A'yigaiicus  purpureus , 
L.,  saiiguiaeus  de  Bulliaid.  (b.) 


5o4  BRE 

BRECOS  ET  BREKOS.  bot.  phax. 
Syn.  de  Lupin  en  Egypte.  (b.) 

BREDEMEYERA.  bot.  than. 
Willdenow  a  établi  dans  les  Actes 
de  la  Société  de  Berlin  (5.  4n.  t.  6) 
ce  genre  que  Jussieu  place  dans  la 
seconde  section  de  sa  famille  des  Po- 
lygalées  (Mém.  du  Muséum  ,  i ,  page 
089).  Son  calice  est  à  trois  divisions 
colorées.  Sa  corolle  irréguliére  ,  pa- 
pilionacée  ,  qui  présente  im  étendard 
îbrmé  de  deux  pétales  ,  deux  ailes  et 
une  carène  plus  courte  que  ses  autres 
parties,  semble,  ainsi  que  la  monadel- 
pliie  de  ses  huit  étamines  à  anthères 
oblongues  et  inciimbantes  ,  le  rappro- 
cher des  Légumineuses.  Mais  celte 
affinité  disparaît ,  si  l'on  considèi'e  ce 
que  nous  avons  appelé  les  ailes  de  sa 
corolle  comme  deux  autres  divisions 
du  calice.  Il  s'éloigne  d'ailleurs  des 
Légumineuses  par  son  fruit  qui  est 
une  drupe  ovoïde  ,  très -petite  ,  ren- 
fermant une  noix  de  même  forme  et 
biloculaire.  Willdenow  en  décrit  une 
seule  espèce  ,  le  Biedcmejera  Jlori- 
bunda  ,  Arbrisseau  de  cinq  à  huit 
pieds  ,  originaire  de  l'Amérique  mé- 
ridionale ,  à  feuilles  alternes  ,  a  fleurs 
disposées  en  panicules  terminales 
munies  de  petites  bractées  à  la  base 
de  leurs  ramifications  nombreuses. 

(a.  D.  î.) 

BRÊDESoxj  BRETTES.  bot. 
PHAN.  Feuilles  et  pousses  de  divers 
Végétaux,  la  plupart  herbacés, dont  les 
Créoles  ont  pris,  des  Nègres,  l'usage 
habituel  dans  la  cuisine  ,  et  qui,  dans 
les  colonies  à  lest  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  forment  une  grande  par- 
tie de  la  nourriture  habituelle.  Plu- 
sieurs de  ces  Brèdes  ou  Brettes  pas- 
S'eut  cependant  pour  vénéneuses,  et 
Ion  ne  saurait  douter  que  certaines 
parties  de  quelques-unes  ne  le  fussent 
réellement.  On  se  borne  à  les  faire 
bouillir,  en  ]etant  quelquefois  la  pre- 
mière eau;  on  les  assaisonne  ensuite 
avec  du  Piment  ou  bien  avec  quelques 
épiées;  enfin  on  les  mêle  au  Riz. 

La  Brède-Morelle  est  la  Brède 
par  excellence  ,  et  nous  citerons  ce 
qu'en  dit  Du  Petit-Thouars  ,  qui  s'est 


BRE 

fort  occupé  des  Végétaux  de  nos  îles 
d'Afrique  ,  non  -  seulement  comme 
botaniste  profond  ,  mais  encore  sous 
les  rapports  de  leur  utilité.  La  Brède- 
Morelle ,  dit-il  ,  fait  la  base  de  la 
nourriture  du  plus  grand  nombre 
des  Créoles  de  l'Ile-de-France  ,  de- 
puis le  dernier  noir  jusqu'au  plus 
somptueux  habitant.  Les  Européens 
récemment  débarqués  voient  cet 
aliment  avec  répugnance  ,  surtout 
ceux  qui  ont  une  teinture  de  botani- 
que ,  en  apprenant  que  c'est  une  es- 
pèce de  Solarium  ,  au  moins  très -voi- 
sine du  Solanum  nigium  ,  L.  qui  pas- 
se en  France  pour  un  poison  ;  mais 
on  s'y  faittrès-promptement.  Alors  on 
partagele  goût  général,  etcemets  est 
l'un  de  ceux  dont  on  se  lasse  le  moins. 
Son  accommoda  ge  est  fort  simple;  pour 
les  noirs  ,  il  suffit  de  le  faire  bouillir  ei 
d'y  mettre  un  peu  de  sel  ,  et  plus  ou 
jnoius  de  baies  de  Piment  :  les  habi- 
tons y  ajoutent  un  peu  de  Saindoux  , 
qui  tient  lieu  de  Beurre  dans  la  cuisi- 
ne du  pays-  Quelques  -  uns  y  mettent 
du  Gingembre  ;  dans  cet  état  ,  la 
Brède- Alorelle  paraît  au  déjeuner 
dont  elle  fait  le  fond  avec  un  morceau 
de  viande  salée  ou  du  Poisson.  Elle 
reparaît  au  dîner,  oîi  elle  se  mêle  au 
Carris  ;  enfin  ,  avec  un  Poisson  frit , 
elle  forme  le  souper  du  plus  grand 
nombre  des  habitans.  Dans  tous  ces 
repas,  on  la  mange  avec  du  Riz  cuit  à 
l'eau.  On  peut  juger,  d'après  cela  ,  de 
la  consommation  journalière  de  ce 
Légume  ••  aussi  est-il  la  denrée  la 
plus  commune  au  bazar  ou  marché. 
A  l'Ile-de-France  on  ne  fait  usage  que 
de  celle  qui  croît  naturellement  dans 
les  habitations  ;  mais  on  est  plus  in- 
dustrieux à  la  Réunion  (  Mascarei- 
gne  ),  oii  on  la  sème  dans  les  jardins  , 
oii  on  la  repique  par  planches ,  oii 
on  la  soigne  comme  tous  les  autres 
Légumes,  etoii  elle  prend  un  accrois- 
sement qui  la  rend  méconnaissable. 
Sa  saveur  est  beaucoup  plus  douce  , 
ce  qui  n'est  pas  regardé  comme  une 
qualité    par  plusieuis    Créoles    qui 

f)réfèrent  ramasser  celle  qui  croît  sur 
es  habitations  et  qui  est  plus  amère. 
On  l'appelle  Brède -Martin.  Il  est  à 


BRK 

ivin.'irquer  que  plus  on  iiiorilo  .  plus 
elle  a  crameiluinc  ,  ce  qu'il  faut  attri- 
buer à  la  tcni|x;!attnv.  On  peut  ex- 
1)liquer  par  -  là  comuicut  la  nicine 
'lante  serait  dangereuse  sous  îa  zone 
tempérée,  et  ne  le  serait  pas  sous  le 
tropique  oii  le  prineipc  virenx  serait 
évaporé  par  la  chaleur.  11  paraît  (]ne 
la  Morelle  noire  nest  pas  aussi  dan- 
gereuse en  France  qu'on  le  pense 
communément  ;  car  beaucoup  de 
Creolesvenusen  Europe,  l'apercevant 
dans  leurs  promenades  ,  en  ont  voulu 
manger  malgré  les  représenlalions 
qu'on  leur  a  laites,  et  n'en  ont  éprou- 
vé aucun  accident  :  malgré  cela  ,  elle 
a  une  odeur  vireuse  que  n'a  point 
celle  des  régions  équinovialos.  Ce 
mets  n'est  point  particulier  à  l'ile-dc- 
Francc  :  il  est  usité  dans  l'Inde.  On 
1  appelle  Sajor  th\ns  les  îles  Malaises  , 
.'In^hivcA  Madagascar, et  Lafiianànns 
nos  colonies  américaines. 

JNous  pourrions  l'acilcment  donner 
la  liste  de  plus  de  trente  espèces  de 
Brèdes.  On  se  bernera  h  mention- 
ner les  plus  en  usage  ,  le  nom  de  la 
plupart  n'étant  que  celui  de  la 
riante  employée ,  précédée  du  mot 
Brède. 

La  BiiÈDE  d'Akgolf.  ou  Brède 
Gaxdole  est  le  Basctla  rubra. 

La  B.  Bengai-e,  une  espèce  de 
Chénopode  récemment  introduite  à 
rile-de-France  sous  le  nom  A' Epitiard 
de  la  Chine. 

La  B.  Ckou  CARAÏ13E  ,  les  jeunes 
pousses  de  Vyirum  esculcntum. 

La  B.  Chou  de  Ciîine,  une  es- 
pèce de  Chou  de  ce  pays  ,  introduite 
dans  les  colonies  françaises  à  l'est  du 
cap  de  Bonne-Espérance. 

La  B.  Cressok  ,  notre  Cresson 
naturalisé  dans  les  îles  d'Afrique,  ou 
il  acquiert  souvent  des  proportions 
démesurées. 

La  B.  DE  France  ,  notre  Epi- 
nard. 

La  B.  GiRAUMOx  ,  la  Citrouille 
ordinaire  ,  dont  les  pousses  produi- 
sent une  Brède  beaucoup  j)lus  tendre 
et  plus  savoureuse  ,  mais  plus  chère 
que  les  autres  Végétaux. 

I-a    I).  ^>LA(.iAJ.E  .  \e  Mesenibyan- 


BRE  fHo5 

tkctmun  crix/a//ini/m  ctmcmo.  VAizoon 
caiiariensc  naturalisés  à  la  Réunion. 

La  B.  MAL.ABARE  ,  V A maraitthus 
spinosus  ou  toute  autre  espèce,  quel- 
quefois le  Curchoriis  utitorius. 

La  B.  MALEGACHE,  Ic  SpUant/ius 
Jcmella. 

La  B.  MoRONGTJE  ,  celle  qu'on 
obtient  du  Guilandina  Moiinga,  L. 

La  B.  Moutarde  ,  le  Slnapis  in- 
du: a  ,  L. 

La  B.  Piment,  la  pousse  du  Piment 
ordinaire,  qui  n  a  rien  de  1  àcreté  du 
fruit  de  cette  Plante. 

La  B.  PLANTE  ou  Pissat  de  Chat  , 
la  feuille  du  Cleome  pentapliylla  , 
qui  croît  sur  les  vieux  murs.         (u.) 

BREDHORN.  bot.  crypt.  Nom 
norwégien  de  divers  Lichens  que 
Léman    croit  appartenir    au    genre 

r  II J  scia.  (R.) 

BREDIN.  MOLE.  Même  chose  que 
Berdin.  V.  ce  mot.  (u.) 

BRED-INEB.  ois.  Syn.  norwégien 
delà  Spatule  blanche,  Platalea  Leii- 
corodia  ,  L.  f'^.  Spatule.      (du..z.) 

BP.EDOL  DE  RIO.  bot.  phan. 
Syn.  portugais  de  Phytolacca  decan- 
dra.  (B.) 

RREDOS  et  BLEDOS.  bot.  pu  an. 
(  Mots  dans  lesquels  on  doit  chercher 
i'étyniologie  de  Brodes  et  Blelies  plu- 
tôt que  dans  le  grec  Briton  ou  dans 
lelatin  Olus.)S\;xi.  espagnol  et  portu- 
gais d'Am;!ranthcs,  Bettes  et  Arroches 
oleracées.  (b.) 

BREDO-TALL  bot.  phan.  Syn.  de 
Baselle.  (b.) 

BREDTANG.  bot.  crypt.  Les 
iS'orwcgiens  donnent  ce  nom  au  Fu- 
cus ser/alus  de  hïnnc.        (LAM..X.) 

BRÉEDENOS.  bot.  crypt.  Syn. 
à\'gaii(:us  edulis  ,  L.  dans  quelques 
parties  de  la  Russie.  (B.) 

BREEDSMOEL  ou  BREITM  AUL. 

MAM.  L'un  des  noms  du  Rorqual 
dans  les  langues  du  Nord  T.^.  Ba- 
leine, (b.) 

BREEÏ.  pois.  L'un  des  noms  an- 


5o6  BRE 

glais  du  Turbot.    /^.  Pjùeuronecte. 

(B.) 

BRÈGNE  ET  BUJAESKE.  bot. 
CRYPT.  Syn.  danois  de  Pteiis  aquilina 
et  de  Poljpodlum  HlLx-mas ,  L.  (b.) 

BREH.  MAM.  Animal  unicorne, 
probablement  fabuleux,  qucFIacourt 
dit  se  trouver  à  Madagascar  ou  pays 
des  Antsianactes.  /^.  Licorne,    (b,) 

BREHÈME.  BOT.  phan.  Même 
chose  que  Mélongène.  Espèce  du 
genre  Solanum.  F'.  Morelle.     (b.) 

BREHIS.  MAM.  Ce  que  ditDapper 
de  cette  prétendue  Chèvre  unicorne, 
et  que  répète  l'ancienne  Encyclopé- 
die, se  rapporte  au  Breh.  P^.  ce  mot. 

(B.) 

BRETNIA.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Breynia.  F",  ce  mot. 

BREIN-VOGEL.  ois.  Syn.  alle- 
mand de  la  Farlouse,  Alaudapraten- 

sis,  L.  f^.  PiPIT.  (DR..Z.) 

BREIÏ-MAUL.  MAM.  r.  Breeds- 

MOEE. 

BREIT-SCHANABEL.  ois.  Syn. 
de  Souchet ,  Anas  clypeata  ,  L.  en 
Allemagne.  F'.  Canard.        (db..z.) 

BREKOS.  BOT.  piiAN.  F".  Brecos. 

BRELOï.  POIS.  Espèce  du  genre 
Spare.  f^.  ce  mot.  (b.) 

BREME,  jîbiaruis.  pois.  Espèce  de 
genre  Cyprin  devenu  type  d'un  sous- 
genre  de  Cuvier.  On  a  appelé  : 

Brème  dentée  (  Bonnaterre  ) ,  la 
Castagnole.  J^.  ce  mot. 

Brème  gardonnée,  la  Brème  avan- 
cée en  âge.  V^.  Cyprin. 

Brème  de  Mer  ,  le  Spams  Brama 
et  le  Spaïus  ràomboida/cs.  V.  Spare. 

(B.) 

*  BRÈME.  Bremus.  ins.  ]Nom  ap- 
pliqué par  Jurine  (Classif.  des  Hy- 
ménoptères ,  p.  267  )  à  un  genre 
d'Insectes  hyménoptères  désigné  par 

'"Fabricius  ,  Lalreille  et  la  plupart  des 
entomologistes,  sous  le  nom  de  Bour- 
don  J^  ce  mot,  (aud.) 

*  BRENA.  BOT.  PHAN.  Qu'on  pro- 
nonce Brcgna.  Syn.  espagnol  de  Ron- 


BRE 

ce.  Ce  mot  se  prend  la  plupart  du 
temps  pour  Buisson  ,  quand  on  l'em- 
ploie au  pluriel.  ,  (b.) 

BRENACHE.  ois.  Même  chose  que 
Bcrnache.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

,  BRÉNOND.  OIS.  (  Commerson.  ) 
Ecrit  aussi  Brenoud.  Syn.  de  la 
Grande  Veuve,  Emberiza  Vidua,  L. 
dans  l'île  de  Mascareigne  oii  nous 
ne  croyons  pas  cependant  que  se  soit 
jamais  trouvé  cet  Oiseau.  V.  Bruant. 

(DR..Z.) 

BRENTA.  OIS.  P'.  Branta. 

B  RENTE.  Brentus.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section 
des  Tétramères  ,  famille  des  Porte- 
Bec  ou  Rhinchophores  (Règne  An.  de 
Cuvier),  établi  par  Fabricius  et  ayant 
pour  caractères ,  suivant  Latrcille  : 
antennes  droites  et  fdiformes,  ou 
grossissant  à  peine  vers  leur  extré- 
mité :  trompe  avancée  ;  corps  al- 
longé ,  linéaire.  Les  Brentcs  ont  les 
antennes  formées  par  onze  articles; 
la  tête  allongée,  cylindrique,  consti- 
tuant une  sorte  de  trompe  à  l'extré- 
mité de  laquelle  on  aperfcoit  la  bouche 
composée  de  mandibules  ,  l'e mâchoi- 
res et  de  quatre  palpes  courts  et  séta- 
cés.  Leur  corps  est  remarquable  par 
son  allongement  excessif;  le  thorax 
n'est  guère  plus  large  que  les  autres 
parties ,  il  supporte  les  pâtes  dont  les 
cuisses  sont  simples  ou  dentées,  et  le 
pénultième  article  des  taises  bifide. 
Ces  Insectes  s'éloignent  des  Charan- 
sons  par  leurs  antennes  droites  ;  ils 
partagent  ce  caractère  avec  les  Cy- 
las  dont  on  les  distingue  cepen- 
dant ,  parce  que  ces  appendices  aug- 
mentent à  peine  de  volume  vers  leur 
sommet.  Les  Brentes  habitent  les 
pays  tiès-chauds.  On  n'en  connaît 
qu'une  espèce  en  Europe.  Ou  les 
trouve  sur  les  fleurs  et  les  écorces 
d'Arbres.  Leur  larve  n'a  pas  encore 
été  observée. 

Le  Brenta  Anchorago  de  Fabricius 
peut  êtx'e  considéi'é  comme  type  du 
genre.  On  le  rencontre  fréquemment 
à  Cayenne ,  à  Surinam  ,  aux  Antilles. 
Dejean  en  possède  plus  de  vingt-deux 


BRE 

espèces  dans  sa  magnifique  collection. 

(aud.) 

BRENT-GOOSE.  ois.  Syn.  an- 
glais du  Gravant,  ylnas  Bernicla  ,  L. 
/^.Canard.  (Dn..z.) 

BRENTIIUS.  OIS.  (Aldiovande.) 
Syn.à' Allas  leucoptera,  L.  f^.   Ca- 

NABD.  (DR..Z.) 

BREPHOCHTONON.  bot.  phan. 
(Dioscoride.)  Probablement  un  Inula 
ou  une  Conyze.  (b.) 

BRESAGUE.  ois.  (Salcrne.)  Syn. 
de  lEfl'raie,  Strix  flammea ,  L.   P^. 

CuOtETTE.  (DR..Z.) 

BRÉSILIENNE,  min.  (Saussure.) 
Syn.  de  ïopa/e  du  Brésil,  variété 
djoctadre  d'Haiiy.  /^.  Topaze,  (luc.) 

BRÉSILLEÏ  ou  BOIS  DE  BRÉ- 
SIL. BOT.  PHAN.  Syn.  de  Cœsaljunia. 
f.  ce  mol.  (b.) 

BRÉSILLOT.  BOT.  piivn.  iMême 
chose  que  Brasillaslrurn  ef  Brasiiium. 
/'.  ces  mots.  (a.  d.  J.) 

BRÉSINE.  BOT.  PHAN.  Nom  vul- 
gaire du  Zinnia  muUiJlura,  L.  y. 
Zinnia.  (b.) 

BRESLINGUE.  bot.  phan.  Yariélé 
de  Fraisier.  (b.) 

BRESSAN.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Canard  SAXwn^^e  ,  A nas  Bosc/ias,  L. 
P'.  Canard.  (nR..z.) 

BRESSDIUR.  MAM.  Syn.  du 
grand  Ours  brun.  ^.OuBS.  (a.  T)..ss.) 

BRESSMEN.  pois.  Syn.  de  Brème 
en  Poniéranie.  F'.  Cyprin.  (b.) 

BRETANNIA.  bot.  phan.  (Cœsal- 
pin.  )  Syn.  de  Rumex  aquaticus  , 
L.  P'.  Patience.  (b.) 

BRETAANICA.  bot.  phan.  (Dios- 
coride. )  Mèine  chose  que  Bretannia. 
/^.  ce  mot.  (b.) 

*  BRETEAU.Pois.  Syn.  d'An- 
guille ordinaire.  (b.) 

*  BRETELIÈRE  ou  BRETELLES. 
POIS.  Syn.  de  Rochier  ,  espèce  de 
Squale.  (b.) 


BRE  5o7 

BRETEUILLIA.  bot.  phan.  Nom 
donné  parBuchoz,  et  qui  conséqucm- 
mcnt  ne  pouvait  être  adopté,  au  genre 
appelé  Didelta  par  l'IIérilier.  A'.  Di- 
DELTA.  (b.) 

BRETON.  POIS.  Nom  vulgaire  du 
Sparus  britannus  de  Lacépede.  P'. 
Spare.  (b.) 

BRETONNE,  ois.  Syn.  vulgaire 
de  la  Passerinettc  ,  Motacilla  passe- 
rina,  L.  V.  Bec-Ein.  (dr..z.) 

BRETTES.  BOT.  PHAN.  V.  Brédes. 

BREVE.  Pitta.  ois.  Genre  de  l'or- 
dre des  Insectivores.  Caractères  :  bec 
médiocre,  épais  à  sa  base,  <lur,  com- 
primé dans  toute  sa  longueur,  légère- 
mcut  incliné  depuis  la  base,  fléchi  à 
la  pointe  qui  est  un  peu  écbancrée  ; 
mandibules  presque  inégales;  leurs 
bords  faiblement  comprimés  en  de- 
dans ;  fosses  nasales  grandes;  narines, 
latérales, placéesàla  base, recouvertes 
à  moitié  par  une  membrane  nue;  pieds 
longs,  grêles;  tarses  élevés;  trois 
doigts  par  devant,  l'interne  réuni  à 
rintei'médlalrejusqu'àla  première  ar- 
ticulation; ailes  courtes  ,  arrondies  ; 
les  trois  prenîières  rémiges  éhagées 
également, les  quatrième  et  cinquième 
les  plus  longues;  queue  courte  ou  ar- 
rondie.—  Les  Brèves  dont  Bulfon  a 
fait  un  groupe  séparé  des  Fourmiliers 
et  des  Merles  auxquels  plusicuis  au- 
teurs lesont  réunis, sout  tous  des  Oi- 
seaux del'Inde,  encore  assez  peucon- 
nus.  Un  caractère  assez  sauvage,  une 
vie  solitaire  dans  les  régions  les  plus 
centrales,  sont  probablement  les  cau- 
ses principales  qui  ont  dérobé  les 
mœiirs  des  Brèves  aux  observations 
des  naluralisles  qui  ont  parcouru  les 
Indes,  car  on  Ignore  non-seulement 
toutes  les  particularités  qui,  chez  ces 
Oiseaux  ,  concernent  lincubation  , 
mais  encore  jusqu  à  l'espèce  de  nour- 
riture dont  ils  font  usage,  et  ce  point 
essentiel  n'a  pas  peu  contribué  à  l'hé- 
sitation que  l'on  a  manifestée  de  les 
confondre  avec  les  Fourmiliers  dont 
ils  se  rapprochent  par  de  très-grandes 
analogies. 

Brève    Azubin  ,  Pitla   cyanura , 


5o8  BRE 

Vieill.  Turdus  cyaimrus,  Lalh,  Buft'. 

El.  enl.  555.  Parties  supérieures  d'un 
run  lougeàtre;  tête  d'un  noir  bleuâ- 
tre ,  ornée  de  ]3.Tndes  d'un  jaune  oran- 
gé; ailes  noires  avec  une  bande  blan- 
che dentelée  ;  queue  bleue  ;  parties 
ini'érieures  jaunes  avec  une  grande 
laclie  jaune  sur  la  poitrine  et  des 
raies  transversales  sur  le  ventre.  La 
femelle  a  un  collier  noir  sur  le  devant 
du  cou,  les  parties  supérieures  bru- 
nes, les  inférieures  rayées  en  travers 
de  noir  et  de  roux;  la  queue  brune. 
Longueur  ,  huit  pouces  quatre  li- 
gnes. 

Brève  d'Angole,  Fitta  angolensh, 
YieiU.  Deux  bandes  noires  et  une 
troisième -d'un  vert  jaunâtre  sale  sur 
la  lête;  gorge  d'un  rose  pâle,  bordée 
de  jaune  clair;  un  collier  d'un  jaune 
foncé;  parties  inférieures  d'un  vert 
jaunâlre  ;  ailes  verles  avec  deux  ta- 
ches bleues  à  l'extrémité  des  rémiges. 
Longueur,  six  pouces  neuf  lignes. 

Brève  nu  Bengale,  Cort^vs  hra- 
c/iyurus,  BufF.  pi.  enl.  258.  Parties  su- 
périeures d'uia  vert  foncé  ;  tête  et  cou 
noirs  ;  moirstaches  et  sourcils  oran- 
gés ;  petites  tectrices  alaires  d'Un 
bleu  vert  éclatant;  une  tache  blan- 
che sur  le  milieu  des  six  premières 
rémiges;  lectrices  noires  ,  vertes  àl'ex- 
trémité  ;  pieds  orangés.  Longueur, 
six  pouces  six  lignes. 

Brève  de  Ceylan,  Cojvus  hra- 
ckyunis.  Var.  B.  L.  Edw.  pi.  024. 
Parties  supérieures  d'un  vert  foncé  : 
lioc  bande  noire  sur  le  milieu  de  la 
tête  et  le  cou  ;  une  autre  au-dessous 
de  l'œil  qui  descend  sur  les  côtés;  une 
troisième  blanche,  bordée  de  jaunâ- 
tre entre  les  précédentes;  parties  in- 
férieures jaunâtres;  abdomen  rose  ; 
tectrices  alaiies  et  caudales  sirpérieu- 
res  bleues  ;  rectrices  noirâtres,  termi- 
nées de  vert  ;  pieds  rougeâtres. 

Brève  de  la  Chine,  Coivus  bra- 
chyurus  ,  Lath.  Var.  F.  Pai-ties  supé- 
rieures vertes;  dessus  de  la  tête  brun; 
une  bande  noire  de  chaque  côté  ;  un 
collier  blanc  ;  parties  inférieures  blan- 
ches, avec  une  tache  rouge  sur  le 
ventre  ;  ailes  noires  ;  queue  noire  et 
verlc. 


BRE 

Brève  de  Madagascar  ,  Corvus 
brachyurus,  L.  Yar.  C.  Buff.  pi.  enl. 
257.  Sommet  de  la  tête  d'un  brun 
noirâtre  ;  occiput  et  joues  jaunes  ;  un 
demi-collier  noir  sur  la  iiuqu*,  avec 
deux  bandes  de  la  même  couleur  au- 
dessous  des  yeux;  gorge  jauire  mêlée 
de  blanc  :  pat  ties  inférieures  brunâ- 
tres ;  ailes  noires,  tachées  de  blanc  ; 
queue  noive  bordée  de  bleu.  V.  les 
[)lanches  de  notre  Dictionnaire. 

Brève  du  Malabar  ,  Coivus  bra- 
chyiints  ,  Lath.  Yar.  R.  Parties  su- 
périeures d'un  vert  terne  ;  tête  noire, 
avec  une  large  bande  roussâtre  sur  les 
côtés;  gorge  blanche;  poitrine  d'un 
roux  clair;  abdomen  rouge;  tectrices 
alaires  et  croupion  d'un  bleu  céleste 
brillant;  pieds  jaunes. 

Brève  de  Malaca  ,  Coivus  bra- 
chjufus,  Lath. Sonnerat.Yoy.auxIn- 
des.  pi.  110.  Parties  supérieiues  ver- 
tes ;  tète  et  moitié  du  cou  noires  avec 
une  large  bande  noire  bordée  de 
bleu  pâle  sur  les  côtés;  gorge  blan- 
che; poitrine  et  ventre  d'un  roux 
clair;  petites  tectrices  alaires  et  crou- 
pion d'unbleu  pâle  éclatant;  grandes 
tectrices  alternativement  vertes  et 
noires,  mélangées  de  blanc  et  de  gris; 
queue  noire  et  verte,  avec  les  tectri- 
ces inférieures  rouges;  pieds  jaunes. 

Brève  tiiorachique,  Pitta  tko- 
racica  ,  Temm.  Ois.  Color.  pi.  76. 
Tout  le  plumage  d'un  bnm  rouge  ,  à 
rexceplion  de  la  gorge  qui  est  d'un 
gris blenâlre foncé  ,  etd'unlarge  haus- 
se-col blanc;  bec  et  pieds  d'un  noir 
plon)bé  ;  iris  rouge,  laille,  six  pou- 
ces. De  Java. 

Brèvj:  a  ventre  rouge.  V.  Brè- 
ve du  jMalarar. 

L'incertitude  qui  règne  dans  ces  es^ 
pèccs  nous  a  portés  à  énuméreV  toutes 
les  variétés  données  par  Linné  et  La- 
tham  ;  il  n'y  a  point  de  doute  que, 
parmi  ces  variétés  ,  plusieurs  devront 
prendre  rang  comme  espèces.  (dr..z.) 
BREYER.  BOT.  CRYi'T.  (  Mous- 
ses. )  Adansou  avait  désigné  par  ce 
nom  un  genre  de  la  famille  des  Mous- 
ses, qui  renfermait  les  Biyum  palus- 
tre ,  pseudotriquelritm  ,  stcl/aiv  ,  et  le 
Bartramiafontana.  (ad.  b.) 


BRE 

BRÉVIKR.  OIS.  Syii.  vulgaLicdes 
glands  Oiseaux  de  proie.        (dr..z.) 

BRÉVIPÈDES.  oi.s.  Nom  donné 
par  Scopolianx  Oiseaux  qui  l'ont  par- 
tie du  troisième  ordre  de  sa  deuxième 
l'aniille  oii  sont  placés  le,s  Hirondelles, 
le5  Engoulevcns,  etc.  (dr..z.) 

BREVIPENNÈS.  zool.  Cuvier 
(Règne  Anim.  ,  édit.  a",  T.  i ,  p.  459) 
a  créé  sous  ce  nom  une  iamiilc  d'Oi- 
seaux dans- l'ordre  des  Ecliassiers; 
l'Autruche  y  est  comprise  avec  le  Cu- 
soar.  La  brièveté  des  ailes  inutiles  au 
vol  la  caractérise.  (b.) 

Ce  nom  est  encore  donné  à  une  fa- 
mille de  l'ordre  des  Coléoptères  dont 
les  élytres  sont  courtes  ,  et  qui  ren- 
ferme entre  autres  le  genre Slaphylin. 

/".  BRACH]iI.YTRKS.  (AUD.) 

BRÉVIROSTRES.ois.  Nom  adop- 
té par  plusieurs  méthodistes  poui; dé- 
signer des  lamilles  d  Oiseaux  dont 
les  individus  ont   le  bec  très-court. 

(DR..Z.) 

BREWERIE.  Breweria.  rot.  phan. 
Le  genre  que  R.  Brown  a  établi  sous 
ce  nom  dans  son  Prodrome,  fait  partie 
de  la  familltt  des  Convolvulacées  et 
vient  se  ranger  à  côté  du  genre  Bo- 
namïa  de  Du-PetitTIiouars ,  dont  il 
oflre  tous  les  caractères  ,  et  dont  il  ne 
diffère  que  par  son  port  et  quelques 
difFérences  peu  importantes.  Il  se 
rapproche  ausii  beaucoup  du  genre 
Porana  de  Burmann. 

Brown  indique  trois  espèces  origi- 
naires de  la  JNouvelle-lIolIande,  qui 
sont  des  Plantes  herbacées  et  non  lac- 
tescentes ,  portant  des  feudies  entiè- 
res et  des  fleurs  axillaires  et  soli- 
taires. Leur  calice  offre  cinq  divisions 
profondes  ;  leur  corolle  est  infundi- 
buliforrae  et  plissée.  L  ovaire  est  sur- 
monté de  deux  styles  soudés  par  leur 
base  et  terminés  chacun  par  un  stig- 
mate globuleux.  Le  fruit  est  une  cap- 
sule biloculaire,  dont  les  loges  sont 
dispermes  ,  et  qui  est  revêtue  par.  le 
calice.  (a.  r.) 

BREXIA.  BOT.  PH.'i.N.  V.  Venana. 

,BREY!MTE.    Ereynia.    bot.    phan. 


BRI  5().j 

Le  gcnie  décrit  par  Forstcr  sous  ce 
nom,doitêtrc  rapporté,  sclou  Willde- 
now  et  Jussicu  ,  au  genre  Phyllanthe 
de  la  famille  des  lùiphorbiacécs. 
J'.  Pliyllanthe.  Ce  nom  a  également 
été  appliqué  à  certaines  espèces  de 
Câpriers  et  au  genre  Seriphium  par 
Peiivcr.  (a.  r.) 

BRLi.  ROT.  piian.  (  Daléchamp.  ) 
Syn.  do  Tamaris gallica  dans  les  par- 
ties de  l'Amérique  septentrionale  oii 
cet  Arbre  a  été  transporté.  (b.) 

BRIBRI.  OTS.  Syn.  vulgaire  du 
Bruant  .de    haie,    Embeiiza    Cirliis. 

I  '.    BrCANT.  (DR..Z.) 

BRICCANS.  POIS.  Syn.  d'Uranos- 
cope.  "  (b.) 

BRIGKE.  POIS.  Syn.  allemand  de 
Pricka  ,  Petromyzoïi  Jluviatilis  ,  L. 
/".  Lamproie.  (r.) 

BRICKE-BROMME.  bot.  phan. 
Syji.  de  Geriiata  anglica  ,  L.  dans 
quelques  parties  des  Iles-Britanni- 
ques. F~.  Genêt.  (r.) 

*  BRICKELLIE.  Brickellia.  bot. 
PHAN.  Le  genre  décrit  par  Piafines- 
que  sous  ce  nom,  est  le  même  que 
1  ' Iponwpsis  cl  e  M  icha  u  x .   T^.  Ipomop- 

sis.  (a.  r.) 

BRIDE.  POIS.  Sous  ce  nom  on  a  dé- 
signé plusieurs  Poissons  des  genres 
Baliste  ,  Cliétodon ,  Scare  et  Spare. 
P^.  ces  mots.  (b.) 

BRIEDELIA.  bot.  phan.  Rox- 
burgh  ,  dans  ses  Plantes  de  Coroman- 
del  ,  décrit  et  figure,  tab.  171,  172 
et  173  ,  trois  espèces  de  Cluytia  ,  qu'il 
nomme  montana  ,  f/iilicosa  et  scan- 
deus  ,  mais  qui  diffèrent  des  vérita- 
bles Cluytia  ou  Clutia  en  ce  que  leurs 
fleurs  sont  polygames  au  lieu  d'être 
simplement  dioïques  ,  en  ce  que,  au 
lieu  d'avoir  trois  styles  bifides,  ils 
n'en  ont  que  deux  ,  et  enfin  en  ce 
que  leur  fruit  est  une  baie  bilocu- 
laire et  disperme,  au  lieu  d'être  une 
capsule  à  trois  loges  et  trois  graines. 
Ces  différences  ont  engagé  Willde- 
novv  à  les  séparer  sous  le  nom  de 
Brie  délia.  (a.  d.  j.) 


5ï#*  BRI 

BRIER-FINK.  ois.  (Chadeton.) 
Syn.  du  Pinson  d'Aidennes ,  Irin- 
gilla  Montijnngilla ,  L.  F.  Gros- 
bec.  (dr.,z.) 

BRTGNE.  ppis.  Syn.  de  Centro- 
pome  Loup  parmi  les  pêcheurs  de  la 
Garonne  et  de  la  Gironde,  qui  nom- 
ment Brigne  bâtarde  ,  la  Dobule,  es- 
pèce d'Able.  y.  ce  mot  et  Centro- 
roME  (b.) 

BRIGISOLE.  bot.  phan.  Kom 
d'une  variété  de  Prunes.  K.  Prunier. 

(B.) 

BRIGNOLTE.  J5/7;§-«o//a.BOT.  phan. 
Famille  des  Ombellifèrcs,  Peulandrie 
Digynie,  L.  Genre  forme  par  Bertho- 
loni  (Journ.  de  Bot.  ï.  m.  p.  76), 
dont  le  Brognolia  pastinacœfolla  est 
la  seule  espèce.  Cette  Plante  croît 
en  Italie;  ses  caractères  sont;  invo- 
lucres  et  involucelles  composés  de 
plusieurs  folioles  simples,  liliformes 
et  rabattues  ;  corolles  égales  ,  recour- 
bées ;  semences  cylindriques ,  glabres 
et  striées.  Bertholoni  ne  dit  rien  de 
ses  semences  dont  la  connaissance  se- 
rait cepen  'tant  nécessaire  pour  juger 
si  ce  genre  doit  être  adopté.  (b.) 

BRIGISOLIER.  bot.  piian.  Les 
deux  Arbustes  de  St.-Domlague , 
désignés  sous  ce  nom  par  Poupée 
Desportes  et  par  Wicliolson ,  ont  été 
si  imparfaitement  mentionnés  ,  qu'il 
est  impossible  de  déterminer  à  quel 
genre  ils  appartiennent.  L'un  a  le 
fruit  rouge,  l'autre  l'a  violet  ;  ces 
fruits  sont  bons  à  manger.  (e.) 

BRIGNON  ou  BRUGNON,  bot. 
piian.  Variété  de  Pèche.  F.  Pécher. 

(B.) 

BRIGOULA.  BOT.  PHAN-.  L'un  des 
noms    méridionaux    de    l'Artichaut. 

(B.) 

BRIGOULE.  BOT.  cRYPT.  r.  Ba- 

l,lGAOULE. 

BRIKILATA.  box.  phan.  (Diosco- 
ridc.)  Probablement  une  Légumineuse 
du  genre  Iledysarum.  V.  ce  mol.  (b.) 

BRIKOUR.  BOT.  PHAN.  Parmi 
les  noms  bizarres  adoptés  par  Adan- 
son  ,  tantôt  imaginés  par  lui ,  tantôt 


BRI 

empruntés  au  vocabulaire  particulier 
de  chaque  province  et  aux  relations 
des  voyageurs  ,  se  trouve  celui  de  Bri- 
kour  {Fam.  Plant.  11,  p  .  42.t  ) ,  syno- 
nyme de  Myagrum  de  Linné.  J^.  ce 
mot.  (a.  d.  j.) 

BRILLANTE,  moll.  Nom  donné 
par  Geoffroy  (Traité,  p.  53.  Sp.  17) 
à  une  petite  Coquille  terrestre  des 
environs  de  Paris  ,  \' Hélix  lubiica  de 
Mïdler  et  de  Gmelin.   V.  Hélice  et 

COCHLICOPE.  (F.) 

*  BRILLANTESIE.  Brillantesia. 
BOT.  PIIAN.  Palisol  Beauvois  a  dé- 
crit et  figuré  (Flore  d'Oware,T.  11,  p. 
67.1. 100),  sous  le  nom  Ae  Brillantesia 
owariensis ,  une  Plante  de  la  famille 
des  Acanthacées,  qui  ne  paraît  pas 
différer  du  genre  Carmenline  eu  Jus- 
licia.  Elle  offre  un  calice  à  cinq  dii^i- 
sions  profondes  ,  une  corolle  bilabiée, 
quatte  étamines  didynames  ,  dont  les 
deux  supérieures  sont  seules  fertiles. 
Elle  croît  dans  le  royaume  d'Oware. 
J^.  Carmentine.  (a.  r.) 

BRILLE-FUGL.  ois.  Et  non 
Brille- Fuly.  Syn.  du  Grand  Pin- 
gouin ,  Alca  impennis  ,  L.  en  Nor- 
wège.  /^.  Pingouin.  (dr..z.) 

BRILLEN-NASE.  ois.  (Klein.) 
Syn.  du  Haleur  ,  Capriniulgits  arnerl- 
canus ,  L.  /^.  Engoulevent.  (dr..z.) 

BRIMDUC  ,  BRIMDUE  ou  BRIM- 
DUFA.  OIS.  Syn.  du  Canard  à  collier 
de  Terre  -  Neuve  ,  ydnas  histrionica , 
L.  en  Islande,  l^.  Canard.  (dr..z.) 

BRIN  BAL  LIER.  bot.  piian. 
Nom  donné  comme  synonyme  d'Ai- 
relle. P'.  ce  mot.  (b.) 

BRINBALUS.  echin.  Syn.  à'Ho- 
lotkuria pentacta.  (lam..x  ) 

BRIN-BLANC,  ois.  Espèce  du 
genre  Colibri  ,  Trochilus  siipercilio- 
67/5,  L.  /^.Colibri.  (dr..z.) 

BRIN-BLEU.  ois.  Espèce  du  genre 
Colibri ,  Trochilus  cjanurus  ,  L.  P' 
Colibri.  (du..z.) 

BPaN  D'AMOUR,  bot.  phan. 
(Nicholson.  )  Syn.  de  Malpighia 
urenSjlj.  /^.Malpighia.  (b.) 


BRI 

BRIiSDAOlMER  ,  BRINDIRE  , 
BRINDERE.  IMÔmc  chose  que  Biin- 
clonia.  T'.  ce  mot.  (b.) 

BRINDONIA.  BOT.  phan.  Un  Ar- 
bre de  riiule  ,  ci  le  par  Linsc;.*  et  les 
anciens  voyageurs  sous  le  nom  de 
Brindoyn ,  n'avait  pendant  long- 
temps cte  connu  qu'imparfaitement 
des  botanistes.  Du  IVtit-Tliouars  a 
fait  cesser  leur  inccrtitu  e  en  prou- 
vant qu'il  dcrait  former  un  nouveau 
genre  de  la  famille  des  (iuttifères, 
génie  auquel  se  rapportait  i'Oxjca/- 
pus  de  Loureiro  ,  et  une  troisième  es- 
pèce ,  originaire  de  Celèbcs  ,  réunie 
jusque-là  au  Mangostan.  En  lui  ren- 
dant le  nom  qu'on  lui  donne  dans  les 
pays  qu'il  habite,  et  qu'il  a  latinise 
en  celui  de  Brindoiiia  ou  liriiuleia  , 
il  a  fixé  ses  caractères  de  la  ma- 
nière suivante  :  les  fleurs,  qui  ont 
toutes  un  calice  comjiosé  de  quatre 
sépales  et  autant  de  pétales  alternes  , 
sont  les  unes  mâles,  les  autres  herma- 
phrodites ,  ])orlées  sur  des  pieds  dillé- 
rens.  Dans  les  premières,  on  observe 
des  étamincs  nombreuses  réunies  eu 
nu  faisceau  unique  et  central.  Dans 
les  secondes  ,  ces  élamines  ,  au  nom- 
bje  de  vingt  environ  ,  se  groupent  en 
quatre  faisceaux  distincts  ,  à  insertion 
^^yPpoi'i'q'"'';  l'ovaire  e^t  surmonté 
de  six  styles  cyHndriques  et  courts; 
le  fruit  est  une  baie  renfermant  six 
graines  munies  d'un  arille.  Leurs 
deux  cotylédons  sont  soudés  en  un 
seul  ,  comme  il  arrive  à  plusieurs  au- 
tres genres  de  la  même  famille.  — 
Ce  genre,  comme  nous  l'avons  an- 
noncé ,  comprend  trois  espèces  d'Ar- 
bres à  feuilles  ojiposées  ,  lisses  et  lui- 
santes ,  originaires  l'un  de  l'Inde, 
l'autre  de  la  Cochiucliine  ,  un  troi- 
slèuie  des  Célèbes.  Le  premier,  dont 
les  fleurs  sont  terminales,  les  mâles 
fasciculées,  au  nombre  de  quatre  ou 
cinq,  les  hermaphrodites  solitaires , 
fournit  de  ses  diverses  parties  un  suc 
résineux  et  jaune  analogue;»  la  Gutte, 
et  porte  un  fruit  de  la  couleiu-  de  la 
lie  de  vin  ,  de  la  forme  et  de  la  gros- 
seur d'une  Pomme  d'.\pi,  acide  au 
goût  et  employé  contre  les  afteclions 


BRI  5ii 

fébriles.  L'Arbre  de  la  Cochinchine, 
Oxycarpus  cochinchiiieiisis  de  Lou- 
reuo ,  présente  des  fleurs  presque 
scssiles  à  l'aisselle  des  feuilles  au 
noinbre  de  trois  ou  quatre ,  et  des 
baies  d'un  rouge  jaunâtre  ,  acidulés 
et  bonnes  à  manger.  Enfin  le  dernier 
Garciriia  celcbica  de  Linné,  est  con- 
nu par  la  description  et  la  figure  de 
Rumph  {Ilort.  ylmboin.  T.  i,  p.  |35^ 
lig.  4i)  qui  le  représente  avec  des 
feuilles  lancéolées  et  des  fleurs  termi- 
nales ternées.  Son  bois  est  employé 
après  une  préparation  qui  lui  donne 
la  dureté  et  la  transparence  de  la 
coi'"e.  (A.  n.  j.) 

BRINDONIER  et  BRINDOYN. 
lîOT.  riiAN.  (Linscot.)  f.  Bkindonia. 

BRIN  GARA  SI.  bot.  piian. 
(Rhéede , //o//.  Mal.  x.  pi.  42.)Svn. 
de    Verbesina   calcndulacea ,  L.  'v. 

YeRBÉSINI:.  (n\ 

*  BRINGBAR.  bot.  niAX.  r. 
Ebambar. 

BRIxTIIlE.  OIS.  (Arislote.)  Syn. 
présumé  du  JMerle  bleu  ,  Tu/dus  cya- 
iieus,  Gmel.  r.  Meri.k.        (dr..z.) 

*BRIONE.  bot.  bîian.  Même  chose 
que  Bryone.  f.  ce  mot.  (b.) 

BRlOx\INO  ou  BRIONNO.  bot. 
Syn.  provençal  de  Bryone.  ]r.  ce  mot. 

(B.) 

BRIQUET  É.  bot.  crypt.  L'un 

(B.) 


des  noms  vulgaires  de  Vji^arinis  de 
liciusus ,  L. 

BRISE.  F\  MÉTÉORES. 

BRISE-LUNETÏE.EOT.  piian. 
L'un  des  noms  vulgaires  de  VEi/p/uu- 
si  a  officiitalis  ,  L.  p^.  Elpubatse.  (b  ) 

BRISE- MOÏTE.  OIS.  Syn.  vul- 
gaire du  Motteux  ,  JtJo/aa'//a  œitai:- 
//-!e,L.  /'.  Traquet.  (nn..!z.) 

BRISE- OS.  ois.  Syn.  ancien  do 
rOi fraie,  lako  Ossifia gus  ,  L.  V, 
Aigle.  (dr..z.) 

BRISE-PIERRE,  bot.  piian.  Saxir 
fraga  Angloruni  de  Daléchamp.  Pro- 
bablement   le    Veiicedanum  tiilaus  , 

L.  /".  PeUCEDAN.  (15 .^ 


5,o  BlU 

BRISEUR.  OIS.  (Arislotc.)  Syii. 
présumé  du  Tarin  ,  Frlngilla  Spinus, 
L.  V.  Gkos-Bec.  (mi..z.) 

BRISEUR^-D'OS.  ois.  Quebranta 
htiesùs.  Syn.  espagnol  du  grand  Pé- 
trel ,  Procellaria gigantea ,  L.  f^.  Pé- 
trel,. (DR..Z.) 

BRISLING.  POIS.  Syn.  de  Hareng 
en  Norwèce  et  d'Alose  en  Danemarck. 

(B.) 

BRISSE.  EciuN.  Klein  et  Lcske 
ont  nroposé  ce  genre  clans  la  famille 
desbursius,  Lamark  l'a  réuni  aux 
Spa tangues.  Les  Brissl  de  Davila  , 
Us  B /issus  d'Aiistote  n'en  diflëicnt 
point;  ils  ont  tous  un  ou  plusieurs 
sillons  plus  ou  moins  marques.  Il 
n'en  est  pas  de  même  des  Brissoïdes. 
/".ce  mot.  (I.AM..X.) 

brissoïdes  ou  BRISSITES. 
ECiiiN.  Foss.  Genre  d'Oursin  proi^jose 
par  Klein  et  qui  n'a  point  été  adopté 
p'ar  Lamarck.  Il  diffère  des  Brisses 
par  le  lest  qui  n'est  point  sillonné. 
Les  Brissoïdes  ainsi  que  les  Bnsses 
appartiennent  aux  Spatangues. 

(I.AM..X.) 

BPJSSONIA.  BOT.  rnAN.  Nom  gé- 
nérique sous  lequel  Necker  a  séparé 
plusieurs  espèces  de  Galega  à  légume 
comprimé  et  dépourvu  de  bosselures 
Siée  genre  était  adopté,  il  rentrerait 
dans  le  Tephros'ta  de  Persoon.  F",  ce 
mot.  (A.D.  3.) 

BRTSTLE  MOSS.  bot.  crypt.  Les 
botanistes  anglais  ont  donné  ce  mot 
pour  synonyme  d'Orthotric.         (b.) 

BRITANNICA,  bot.  phan.  On 
présume  que  ce  nom  ,  dans  Pline  , 
désignait  le  Kumex  aquaiicus ,  L.  , 
ïlnuia  Britannica,  L.  ,  ou  le  Co- 
chlearia  officinalis'.  (b.) 

BPxITT.  POIS.  Petite  espèce  de  Pois- 
son du  Nord  ,  désignée  par  Andersou 
comme  la  nourriture  habituelle  des 
Sardines;  mais  qu'il  est  impossible 
de  déterminer  sur  ce  qu'en  dit  cet  au- 
teur. (^-^ 

*  BRIUS.  Brius..  ins.  Genre  de 
Tordre  des  Coléoptères  ,  de  la  section 
des  Tétramères,  établi   par  Megerle 


BRO 

dans  le  grand  genre  Charanson  de 
Linné,  et  adopté  par  Uejean  (Calai, 
des  Coléopl.  p.  9^)  qui  eu  possède 
cinq  espèces  dont  une  ,  le  Brius  atte- 
nuaius  de  Z-iegler  ,  se  trouve  dans  le 
nord  de  la  France  :  les  autres  espèces 
sont  exotiques.  (AUD.y 

BRIZE.  Briza.  bot.  piian.  Genre 
de  la  lamille  des  Graminées  et  de  la 
Triandrie  Digynie,  bien  facile  à  rccon- 
niu'lre  à  sou  port  et  à  ses  caractères 
qui  consistent  en  des  fleurs  formant 
une  paniculc  lâche  et  à  rameaux  pen- 
dans.  La  lépicène  est  multiflorc,  à 
deux  valves  navlculaires  et  cordi- 
formes  à  leur  base  :  les  tleurettes  sont 
imbriquées  sur  deux  rangs  ;  leur 
glume  est  bivalve  ;  la  valve  inférieure, 
également  cordiformc  à  sa  base  ,  em- 
brasse la  valve  supérieure;  le  style 
est  profondémcntbiparli  et  porte  deux- 
stigmates  poilus  et  giancluleux;  le 
fruit  est  terminé  à  son  sommet  {lar 
deux  pointes  hliformcs. 

Ce  genre  contient  un  assez  grand 
nombre  d'espèces.  Ce  sont  pour  la 
plupart  des  Graminées  vivaccs  ,  ra- 
rement annuelles  ,  qui  croissent  dans 
presque  toutes  les  contrées  du  globe. 
On  les  désigne  vidgairement  sous  le 
nom  a  Amourette;  en  France,  on  en 
trouve  trois  à  quatre  espèces  ,  savoir: 
Briza  média ,  qui  est  vivacc  et  fort 
commune;  Briza  minur,  qui  est  an- 
nuelle et  plus  |;etite;  Br'iza  mnxima, 
dont  les  épillets  sont  ti  ès-gros  et  rous- 
sâtres  ;  cette  tiernière  est  surtout 
commune  en  Espagne..  (a.  r.) 

BRIZZANTINE  DE  VASI.  bot. 
CRYPT.  Les  Italiens  désignent  sous  ce 
nom  un  petit  Agaric  qui  croît  sur  les 
fruits  pourris  des  Hespéridées.    (b.) 

BROCARD.  MAM.  Le  Chevreuil 
mâle  qui  a  passé  deux  ans.  (b.) 

BROCARD  DE  SOIE.  moll.  Nom 

vulgaire  du  Conus  Geographus  de 
Linné  et  de  Lamarck.  C'est  aussi  le 
nom  scientifique  donné  par  Bruguièrc 
à  un  de  ses  Bulimes  [Spec.  67  ;,  la 
Tontatellajîammea  ,  Lam.  Mais  cette 
dénomination  n'a  jamais  été  vulgaire 
pour  cette  Coquille.  (F.) 


BRO 
BROCATELLE.  oeol.  Nom  vul- 
gaire de  diverses  variétds  de  Brèches 
calcaireSjOii  des  fnigmens  deCoouilIcs 
brisdes  et  diverses  veines  colordcs 
raj)peUent  l'idée  de  ces  vieilles  étofles 
qu'on  nommait  Brocards.  On  en  ex- 
trait ,  des  carrières  de  Tortosc  en 
Catalogne  ,  de  Ibrt  belles  qu'on  nom- 
me ordinairement  Brocatei-le  d'Es- 
pagne. On  appelle  BuocATrxLE  nE 
MorLiNs  la  Brèche  coq uillièrc, d'un 
gris  bleuâtrcmêld  de  brun,  qu'on  trou- 
ve aux  environs  de  la  ville  qui  lui 
donne  son  nom ,  et  d'oîi  elle  se  ré- 
pand dans  le  commerce  chez  les  sculp- 
teurs. V.  RociiE.  (njc; 

BROCATELLE  d'argent,  brune 
et  d'or.  INS.  Noms  spécifiques  impo- 
sés par  Geoffroy  à  divers  Phalènes 
fort  petits.  (aud.) 

BROCHE.  POIS.  Nom  spécifique 
donné  par  Bloch  à  un  Lutjan.  V.  ce 
mot.  (b.) 

BROCHET.  POIS.  C'est  l'espèce  la 
plus  connue  du  genre  Ésoce.  P'.  ce 
mot. 

On  a  nomme  Brochet  de  mer  l'Z?- 
sox  Spkyrœna  et  le  Merlus.  V.  Gade. 

Brochet  de  terre  ,  le  Mabouya  , 
Lézard  du  genre  Scinque.  V.  ce 
mot. 

Brochet  volant  ,  l'Istlophore 
Porte-glaive.  /"'.  Istiophore.       (b.) 

BROCK  ou  BROK.  mam.  Syn. 
danois  de  Blaireau.  /^.  ce  mot.    (b.) 

BROCK-LIME.  bot.  phan.  Syn. 
anglais  de  VeronicaBeccabunga.  (b.) 

BROCOLIS.  BOT.  PHAN.  Espèce  de 
Chou.  /^.  ce  mot.  (b.) 

BRODAME.  POIS.  Selon Lacépède, 
ce  nom  est  synonyme  d'Aspidophore 
armé.  V.  Aspidophore.  (b.) 

BRODERIE.  OPH.  Espèce  du  genre 
Boa.  r.  ce  mot.  (b  ^ 

BRODIE.  Brodiœa.  bot.  phan. 
Smith  a  établi  sous  ce  nom  ,  et  Salis- 
bury  sous  celui  de  Hookera  ,  un  genre 
qui  paraît  devoir  être  placé  dans  la 

TOME  II. 


BRO  .5,5 

famille  des  Narcissées  auprès  dn 
Sowerhœa.  Son  calice  ,inférieurement 
tubuleux,  se  partafjesupérieurement, 
et  jusqu'à  sa  moitié  environ,  en  six 
parties  à  peu  près  égales.  Six  filets  s'y 
insèrent;  trois  portent  des  anthères 
dressées,  oblongues,  bilobées  à  leur 
sommet,  et  ne  dépassent  pas  le  ca- 
lice; troisautres,  stériles  et  plus  longs, 
alternent  avec  les  premiers.  L'ovaire 
est  libre,  le  style  simple,  le  stigmate 
a  trois  lobes;  le  fruit  n'est  pas  connu. 
Les  fleurs,  en  petit  nombre ,  sont  dis- 
posées en  une  ombelle  environnée  de 
spathes ,  au  sommet  d'une  hampe  qui 
s  élève  du  milieu  de  feuilles  grami- 
nées. La  Plante ,  type  de  ce  genre,  est 
originaire  de  l'Amérique  scptentrio- 

BRODLING  ET  BRUCKLING 
tot.  crypt.  Même  chose  que  Boed- 
hng.  r,  ce  mot.  (a.) 

•  BROMBAR.  bot.  PHAN.  ^^.Bram- 
BAR.  C'est  aussi  le  Rubus  fruticosui 
chez  les  Suédois.  (g.) 

BROME  ou  BROSME.  pois.  Es- 
pèce du  genre  Gade,  devenue  type 
d  un  sous-genre  de  Cuvier.  V.  Gade. 

(B.) 

BROME.  i?/o/w«5.  BOT.  PHAN.  C'est 
un  des  genres  de  la  famille  des  Gra- 
minées qui  contiennent  le  plus  grand 
nombre  d'espèces.  Presque  toutes 
croissent  en  Europe;  elles  sont  géné- 
ralement vivaces;  leurs  fleurs  sont 
disposées  eu  une  panicule,  le  plus 
souvent  étalée  et  pendante;  la  lépi- 
cène  est  multiflore  et  bivalve ,  plus 
courte  que  la  glume;  celle-ci  offre 
deux  valves  dont  l'inférieure  est  bi- 
fide à  son  sommet  et  porte  une  soie 
plus  ou  moins  longue  ,  qui  naît  dans 
la  séparation  de  ses  deux  dents  ;  la 
supérieure  est  entière,  mutiquc  et 
un  peu  roulée.  Le  fruit  est  revêtu  par 
les  écailles  intérieures.  On  trouve  en 
France  au  moins  une  quinzaine  d'es- 
pèces de  ce  genre.  Les  unes  sont  an- 
nuelles et  croissent  dans  les  champsou 
les  pies,  telles  queles Bromus mollis , 
secahnus,   aruensis ,  etc.,  ou  sur  les 

33 


5i4  BllO 

vieilles  murailles ,  Bromus  sten/is^,  teÇ' 
ton/m,  etc.;  d'autres  sont  vivaces  et  se 
plaisent  surtout  dans  les  lieux  sccS'  et 
incidtcs  ou  dans  les  bois  ,  ainsi  qu'on 
l'observe  pour  \ks  Bromus  erectus, ,  as- 
per  ci  gigantèus.  Nous  ferons  ici, uue 
remarque  assez  importante  :  c'est  que 
la  Plante  mentionnée  par  Linné  et 
tous  les  auteurs  systématiques  ,  sous 
le  nom  de  Bromus  scoparius ,  et  qui 
croît  en  Espagne,  n'est  pas  une  es- 
pèce de  Brome;  elle  appartient  au 
géffrè  Ennedpogon  de  Desvaux  ou 
'Pnppophorum  de  Brown ,  et  nous  lui 
donnons  le  nom  de  Pappophorum 
bromoides.  (■*..  R-) 

*  BROiAlELUlA  BOT.  PHAN.  Genre 
proposé  par  Necker.  Il  renferme  les 
espèces  de  Jatropha  dans  lesquelles 
les  fleurs  mâles  présentent  un  double 
calice,  l'intérieur  à  cinq  lobes  péta- 
Iqides  ,  l'extérieur  quinqueparti.  K. 
Jatropiià.  '  (a.  d.  J-) 

BROMÉLIACÉES.    Bromeliaceœ . 
BOT.  PHAN.  C'est  parmi  les  Monoco- 
tylédons   que   doit   être  placée  cette 
famille  nalurelle  de  Plantesdont  l'A- 
nanas, peut  être  considéré  comme  le 
type. La  plupart  des  Broméliacées  sont 
àes  Plantes  parasites,  dont  les  racihes 
fxljreuses  s'atlacbent  au  tronc  des  au- 
tres Arbres  .des  contrées  chaudes  de 
l'ancien    et  du  nouveau   poulinent  , 
don  t  elles  sont  toutes  originaires. Leurs 
feuilles  qui  sont  alternes  ,  et  en  géné- 
ral réunies  en  faisceau  à  la  base  de  la 
tige  ,  sôiit  allongées  ,  étroites  ,  souvent 
Vôides,  et  présenlent  sur  leurs  bords 
des'denls  épincusei  ;  dans  un  grand 
noïnbre  d*espèces ,   toute    la  Plante 
cet  recouverte  d'un  duvet  très-court 
et  comme  ferrugineux.  Les  fleurs  va- 
rient dans   leur  disposition  ;  tantôt 
elles  forment  des  épis  écailleux  ,_et 
sont  sitliées  aux  aisselles  de  ces  écail- 
les ;  tantôt  elles  constitLient  des  grap- 
pes rameuses  ;  quelquefois  elles  sont 
disposées  en  capitules  ,  el  tellement 
ràpprocliées  les  uues  contre  les  au- 
tres ,  qu'elles  finissent  par  se  souder 
toutes  ensemble  ;  dans  quelques  es- 
pèces ,  les  fleurs  sont  solitaires  et  ter- 
minales.  Leur   calice   est  lubulcux  , 


BRO 
tantôt  adhérent  et  soudé  par  sa  par- 
tic   inférieure   avec  l'ovaire    infère  ; 
timtôt  cnlièrement  libre.    Le   limbe 
présente  six  divisions  plus  ou  moin$ 
pj^pfondcs  qui  sont  disposées  sur  deux 
rangées;  les  trois  divisions  extérieu- 
res sont  plus  courtes,  persistantes  et 
calicoïdes;  les  trois  intérieures,  plus 
grandes,    plqs    minces    et  iSouyeut 
caduques  ,,sont  colorées  <à  la  manière 
des   pétales.  Les   étamines  sont   gé- 
néralement au  nombre  de  six,  insé- 
rées à  labase  du  limbe  calicinal  ;  Qa 
en  compte  dix-huit  dans  im  genrç  au- 
quel nous,  donrions  le  nom  de  /ic- 
dia  ,    et,   que    nous   avions    d'abord 
indiqué    sous   le    nom   de    Campcje- 
ria  ,  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
philomatique ,    mai    1822,  ignorant 
qu'il  existât  alors  un  genre  sous  cç 
norii  dans  la  famille  des  Ombellifères, 
et  récemment  proposé  par  le'  profes- 
seur Lagasca.  Dans  ce  genre /ia^^ia, 
ou  trouve  constamment  dix-lîuit.éta- 
mines  ;  leurs  filets  sont  grêles ,  et  leurs 
anthères  sont  généralement  étroites , 
linéaires  et  à  delix  loges.  L'oVàire  est, 
comme  nous  l'avons  dit,  tantôt  libl'C, 
tantôt  adhérent  et  soude  avec  le  ca- 
lice ;  il  offre  toujours  trois  lo'ges  dans 
lesquelles  sont  Yehferniës''  uti  grand 
nombre  d'ovules;  de  son  sommet  naît 
un  style  simple,  plus  ou  moins  al- 
longé', qui  se  terlriÎTïe  par  fin  Stig- 
mate à  trois  divisions  ,'  tantôt  étroites 
et  s!,ibulées  ,  tantôt  planes  et  mem- 
braneuses. —  Le  fruit  est  or,dinaire- 
ment  une  baie  couronnée  par  les  lo- 
be^ du-ç^lipe,  à  trois  loges  pDlysp(er- 
mes;  quelquefois  toutes  les  baies  d'un 
même  épi  sont  tellement  rapprochées 
les  unes  des  autres  ,  qu'elles  finissent 
par, se  souder  et  par  donner  naissance 
à  un  fruit  composé,  qui  a  quelque 


quable de  cette singuhère disposition. 
D'autres  fois  le  fruit  est  sec  et  capsu- 
laire.  —  Les  graines  renferment ,  sous 
leur  tégijmcut  propre,  un  ondosperuio 
farineux,  dans  la  partie  inférieure 
duquel  se  trouve  un  embryon  allongé 
et  recourbé. 


RRO 

Les  genres  qui  composent  la  fa- 
mille des  Bromcliacecs  sont  peu  nom- 
hreiix;  on  peut  les  diviser  en  deux 
sections  ,  suivant  que  leur  ovaire  est 
libre  et  supère  ,  et  suivant  que  cet 
ovaire  est  infère. 

I'"  Section.  Ovaire  libre. 
TiiXANDSiÉES  :  Tillandsia,  L.  au- 
quel on  doit  reunir  le  genre  Bo/ia- 
parteade  Ruiz  et  Pavon.  —  Pltcair- 
nia  ,  l'fleriiier  ,  qui  est  le  même  que 
1  Hepestis  de  Svvariz. 

H"  Section.  Ovaire  infère. 
Brome  LiACKr.s  :  Xeruplijta  ,  Jus- 
sieu.  —  Puurretia,  Ruiz  et  Pavon. 
—  Guzmannia  ,  Ruiz  et  Pavon.  (  Ces 
deux  genres  sont  peu  distincts  du 
Xerophyta.  )  —  Alchnjea,  Ruiz  et  Pa- 
von —  Radia  ,  Richard.  —  Bromelia, 
llichard.  —  Karatas  ,  Richard.  — 
.Agave ,  L.  —  Furcrxa  ,  Vcntenat. 

Jussieu  avait  d'abord  placé  le  genre 
Burmannia  dans  la  première  section 
des  Biomcliacces  ;  mais  il  a  depuis  re- 
connu qu'il  n'appartenait  point  à  cet 
ordre  ;  il  l'a  depuis  relégué  à  la  suite 
des  Iridées  en  y  réunissant  le  genre 
Tripterella  de  Michaux.  Robert 
Rrovvn  ,  au  contraire,  le  rapproche 
des  Joncées  ,  lui  trouvant  plus  d'affi- 
nité avec  les  genres  Xyris  et  Xiphi- 
dtiim.—ha.  famille  de;  Broméliacées  a 
les  rapports  les  plus  intimes  avec  plu- 
sieurs autres  familles,  et  particuliè- 
rement avec  les  Amarylliciées  ;  mais 
elles  s'en  distinguent  surtou*  par  Icur 
calîce  dont  les  divisions  sont  tou- 
jours disposées  sur  deux  rangs  :  par 
leur  fruit  qui  est  généralement  char- 
nu et  surtout  pai-  un  port  tont-à-fait 
dilFcrent.  Cependant  ces  dillerences 
ne  sont  pas  tellement  tranchées  ,  que 
peut-être  un  jour  les  genres  qui  com- 
posent cet  ordre  seront  réunis  à  quel- 
ques autres.  C'est  ce  que  Venteuat  a 
déjà  fait  en  nlaçant  la  plupart  des 
Broméliacées  dans  sa  famille  des  Nar- 
cissoïdes.  r^.  ii.) 

BROMELIE.  Bromelia.  bot.  piian. 
Nous  ne  laisserons  dans  ce  genre 
qui  forme  le  type  de  la  famille  des 
Broméliacées  précédemment  décrite, 
que  la  seule  espèce  connue  sous  le 


BRO  5i5 

nom  d'Ananas,  Brvmelia  Ananas,  L. 
en  détachant  toutes  les  autres  espè- 
ces, pour  en  former  le  genre  Karatas 
dont  le  Bromelia  Kai\uas  est  le  mo- 
dèle. Ce  dernier  genre  se  distinguera 
surfout  des  Bromélies  par  son  calice 
tulnUcux    et  par  ses  fruits    situés  ù 
1  aisselle  de  bractées  persistantes,   en 
ne  se  soudant  jamais  pour  former  un 
Iruit  agrégé  ,   ainsi   qu'on  l'observe 
tlans  le  Bromelia  Ananas.  — On  ne 
sait  point  encore  positivement  à  la- 
quelle des  deux  Indes  nous  devons 
1  Ananas.  Suivant  Pison  ,  les  Portu- 
gais le  découvrirent  au  Brésil ,  et  le 
transportèrent  de-là  dans  le.>  Indes- 
Onentales.  D'autres  ,   au   contraire 
prétendent   qu'il    est   originaiie   des 
grandes  Indes  ,  et  qu'il  s'est  ensuit^ 
introduit   dans   le    Nouveau-Monde. 
Quoi  qu'd  en  soit, ceVégétalestdepuis 
tort  long- temps  cultivé  en  Amérique 
et  en  Asie.  De  sa  racine ,  qui  est  tu- 
béreuse et  grisâtre  ,  sort  un  large  fais- 
ceau de  feuilles  carénées ,  roides,  lan- 
céolées   aigués ,  glauques  et  comme 
pulvérulentes,  surtout  à  leur  face  in- 
térieure ,  marquées  de  dentelures  en 
forme  de  crocliets  sur  leurs  bords  ; 
du  centre  de  cet  assemblage  de  feuUl 
les,  s'élève  une  tige  haute  de  cinq  à 
SIX  pouces,  portant  des  feuilles  alter- 
nes ,   et  couverte  supérieurement  de 
fleurs    violacées    très- rapprochées  , 
tonnant  un  épi  dense,  surnionté  d'une 
couronne  de  fouilles  d'abord  courtes, 
mais  qui  s'allongent  à  mesure  que  le 
truit  avance  vi-rs  la  maturité.  Chaque 
fleur  est  sessile  dans  l'aisselle  d'une 
bractée  concave  plus  courte  qu'elle: 
l'ovaire     qui  est  infère  ,  est  presque 
triangulaire,  couronné  par  le  limbe 
di  calice  ,  dont  les  six  scgmens  for- 
ment deux  rangées;  les  trois  divisions 
externes  sont  courtes,  larges,  se  re- 
couvrent latéralement,  et  persistent  ; 
les  trois  internes  ,  beaucoup  plus  lon- 
gues, étroites,  violettes,  tombent  de 
bonne  heure  ;  les  six  étamincs  sont 
plus  courtes  que  les  divisions  inté- 
rieures du  calice  ,  et  le  st\le  se  ter- 
mine par  un  stigmate  à   Trois  lobes 
Iméaires  ;  le  fruit  se  compose  de  tous 
les  ovaires  qui  deviennent  des  baies 


5i6 


BRO 


charnues ,  et  qui  se  soucient  toutes 
ensemble  ;  il  ressemble  extérieure- 
ment au  cône  d'un  Pin  ;  sa  couleur 
est  d'un  beau  jaune  doré,  et  il  est  gros 
environ  comme  les  deux  [jomgs. 

Ce  Végétal  est  abondamment  cul- 
tivé, non-seulement  sous  les  tropi- 
ques ,  mais  en  Europe.  En  France  et 
dans  les  pays  septentrionaux,  il  doit 
être  placé  dans  des  serres  faites  ex- 

f)rès,  et  oli  l'on  entretient  continuel- 
ement  une  chaleur  très-élevée.  Le 
fruit  de  l'Ananas  est  ^  au  rapport  de 
tous  les  voyageurs  ,  le  meilleur  et  le 
plus  savoureux  des  fruits  connus  Sa 
chair,  douce  ,  fondante  et  parfumée  , 
l'emporte  de  beaucoup  pour  le  goût 
sur  celle  de  tous  les  fruits  que  nous 
cultivons  en  Europe.  Cependant  il 
faut  convenir  que  ceux  que  nous  ob- 
tenons en  France  à  force  de  chaleur , 
sont  loin  de  justifier  ces  éloges,  et 
qu'on  les  recherche  plutôt  à  cause  de 
leur  rareté,  que  pour  la  supériorité 
qu'ils  ont  sur  les  fruits  indigènes. 

On  connaît  plusieurs  variétés  de 
l'Ananas  cultivé  ;  les  principales  sont  : 
l'Ananas  à  feuilles  panachées  ;  l'A- 
nanas à  fruit  blanc  ;  l'Ananas  à  fruit 
jaune  ;  l'Ananas  à  fruit  rouge  ;  l'Ana- 
nas sans  épines  ;  l'Ananas  à  gros 
fruit  violet  ;  l'Ananas  à  fruit  noir  ; 
l'Ananas  de  Mont-Ferrat ,  etc. 

La  culture  de  l'Ananas  exige  beau- 
coup de  soins.  Il  se  propage  ,  soit  au 
moyen  d'OEilletons  qui  se  forment  à 
côté  des  pieds  qui  ont  fleuri,  soit  avec 
les  couronnes  qui  surmontent  les 
fruits  mûrs  ,  et  que  l'on  a  soin  de  con- 
server.Les  OEilletons  etles  couronnes 
doivent  être  placés  dans  des  pots  de 
cinq  à  six  pouces  de  diamètre ,  remplis 
d'une  terre  bien  préparée.  Pour  en 
faciliter  la  reprise ,  on  les  place  sous 
un  châssis  à  melon  dans  une  couche 
bien  chaude.  Lorsque  la  reprise  est 
effectuée,  et  qu'on  veut  obtenir  des 
fruits  ,  on  les  met  dans  une  serre 
chaude  ,  dont  la  température  doit  être 
entretenue  à  douze  ou  quinze  degrés 
du  thermomètre  de  Réaumur  ,  et  on 
les  enteiTe  dans  une  tannée  dont  la 
chaleur  ne  doit  pas  être  moindre  de 
vingt-cinq  à  trente  degrés.  Lorsqu'ils 


BRO 

sont  en  fleur,  on  augmente  autant  que 
possible  la  chaleur  jusqu'à  la  parfaite 
maturité  du  fruit.  Bory  de  Saint-Vin- 
cent a  ouï  dire  ,  durant  son  séjour  à 
Madrid  ,  que  l'Ananas  ne  mûrissait 
presque  jamais  dans  cette  capitale  où 
cependant  des  Cacîes  résistent  en 
pleine  terre ,  et  même  des  Dattiers , 
pour  peu  qu'on  ait  le  soin  d'empail- 
ler ces  derniers  pendant  les  pie- 
miers  froids  de  l'hiver  ;  aussi  n'y 
cultive-t-on  pas  l'Ananas.  Cette  par- 
ticularité doit  dépendre  ,  non  de  la 
températiuc ,  puisqu'on  peut"  donner 
artificiellement  aux  serres  celle  qui 
serait  nécessaire,  mais  de  l'élévation 
de  Madrid.  Cette  ville  se  trouve ,  selon 
les  observations  du  même  natura- 
liste, à  près  de  cinq  cents  mètres  au- 
dessus  du  niveau  de  l'Océan  ,  tandis 
que  l'Ananas  est  un  Végétal  des  lieux; 
humides  peu  élevés.  (a.k.) 

*  BROMMEISS.oîs.  Syn. allemand 
du  Bouvreuil ,  Loxia  Pyrrliula  ,  L. 
/^.  Bouvreuil.  (dr..z.) 

BROMOS.  BDT.  PHAN.  (Dioscoride.) 
D'oii  le  nom  moderne  de  Bromus; 
Graminée  qui  paraît  avoir  été  une 
Avoine.  (b.) 

*BPiO]NBAR.  BOT.  PHAN.  V.  Bram- 

BAR. 

*BRONCHE.  Bronchus.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  extrait  par 
Germar  du  grand  genre  Charanson 
de  Linné,  et  adopté  par  Uejean  (Catal. 
des  Coléopt.  p.  88)  qui  en  possède 
deux    espèces  originaires   d'Afrique. 

(aud.) 

*  BRONCHES.  zooL.  V.  Respika- 

TION. 

BRONCHINL  pois.  Syn.  vénitien 
de  Centropome  Loup.  (b.) 

BRONCO.  POIS.  Syn.  italien  de 
Congre,  espèce  du  genre  Murène. 
V.  ce  mot.  (b.) 

*BRONGNIARTELLE.5/o«- 

gniaitdla.  bot.crypt.  [Céramiaires.) 
Genre  que  nous  avons  formé  aux  dé- 
pens du  Ceramium  de  divers  auteurs 
et  des  Hutchinsies  de  Lyngbye;  il 
renferme   un    petit   nombre    d'Hy- 


BRO 

«Irophytcs  maiius  de  la  plus  grande 
tîldgancc. 

Nous  avons  dédié  ce  gémeau  fcune 
et  savant  Adolphe  Brongniart,  l'un 
des  plus  habiles  cryptoganiistes  de 
France  ,  digne  fils  de  l'illustre  Bron- 
gniart de  rAeadéinic  des  sciences  , 
connu  par  tant  de  tiavanx  devenus 
classiques. 

Les  caractères  dos  Brongniartelles 
consislent  en  des  fllaincns  cylindri- 
ques articulés  par  sections  dont  les 
entrenœuds,  en  forme  de  carré  long, 
sont  parcourus  par  des  filamens  in- 
téi  leurs  ;  les  rameaux  se  tcnninent 
j)ar  des  ramulcsdicliotomes, articulées 
àIt-urtour,etqu!,  se  renflant  vers  leur 
base  ,  produisent,  dans  chacun  de 
leurs  cntrenœuds,  des  gemmes  ovoï- 
des ,  opaques  qui,  dans  leur  maturité, 
donnent  aux  rameaux  fructifères  l'as- 
pect des  gousses  de  ceilaincs  Légu- 
mineuses articulées.  Ce  genre  singu- 
lier a  l'aspect  des  Céramiaires,  des 
rapports  de  conformation  avec  les  Ba- 
trachospermcs  ,  un  peu  de  la  fructifi- 
cation desConfervécs ,  etconséquem- 
ment  offre  un  passage  naturel  entre 
des  familles  distinctes. La  plus  remar- 
quable des  espèces  que  nous  y  rap- 
portons, est  \c Brongiiiarlellaelegans, 
]V..:  Hutchinsia  hyssoides ,  Lyngbye. 
Tant.  Hydr.  p.  5-4,  pi.  34;  Cetaminm 
byssoules ,  De  Cand.  FI.  fr.  2,  p.  4o; 
Confeiva  byssuules ,  Dillw.  ;  ('on/', 
brit.  ï.  58.  (B.) 

BRONGiNÏARTIEN.  uept.  saur. 
Nom  spécifique  imposé  par  Daudin  à 
une  espèce  de  Lézard.  /".  ce  mot.  (b.) 

BRONSBOOAL  bot.  phan.  r.  Ma- 

L.VPOENNA. 

BRONTE.  Brunies.  iNS.  Nom  ap- 
pliqué par  Fabricius  à  un  genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  de  la  section 
des  Téiramères  et  de  la  famdle  des 
Platysomes  ,  distingué  et  établi  anté- 
rieurement par  Latrcille  sous  le  nom 
d'ULEioT£.  /^.  ce  mot.  (aud.) 

BRONTE.  Brontes.  M01.1..  Genre 
institué  par  Monlfort  {Conchyl. ,  t.  11 , 
p.  6:22)  aux  dépens  des  Murex  de 
Linné  et  dont  le    type   est  le   Murex 


BRO  5i7 

haustellum  du  Systema  Naturœ.  Ce 
genre  n'a  pas  été  conservé,  ne  portant 
que  sur  des  caractères  spécifiques. 
Les  Brontes  forment  avec  les  Rociiers 
du  même  auteur  le  genre  Araignée 
de  Perry.  V.  Rocher.  (f.) 

BRONTIAS  ou    BRONTOLITE. 

MIN.   1^.  BaTRACIIITK. 

BRONWEN.  MAM.  Syn.  flamand 
de  Marte.  V.  ce  mot.  (b.) 

BRONZE.  MIN.  ï^.  Airain. 

BRONZE  iNS.  Nom  donné  pa: 
Geoffroy  à  un  petit  Papdion  qui  ren- 
tre maintenant  dans  le  genre  liespé- 
rie.  f^.  ce  mot.  (b.) 

BRONZE -NATLER.  rept.  opii. 
(Mcrrem.)  Syn.  de  Couleuvre  anne- 
léc  de  Daudin.  P'.  Couleuvre,  (b.) 

BRONZITE.  MIN.  Werner.  P'.  An- 

THOPIIYLLITE  etDlALLAGE. 

BROOK-OUZEL.  ois.  Syn.  an- 
glais du  Raie  d'eau  ,  Rallus  aquati- 
cus ,  L.  p^.  Rale.  (dr..z.) 

BROOKWED.  BOT.  PHAN.  Syn. 
anglais  de  iî)a//zo/w6^  P'alerandi.  p^.  Sa- 
MOX-E.  (b.) 

BROOM.  BOT.  PHAN.  Syn.  de  Do- 
donca  viscosa.  V  Dodonée.  (b.) 

BROOM-PiAPE.  BOT.  PHAN.  Syn. 
anglais  d'Orobanche.  P^.  ce  mot.  (b.) 

BROOM-TREE.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Brike-Bromme.  P^.  ce  mot. 

(B.) 

BROQUIN.  BOT.  PHAN.  Syn.  péru- 
vien d'^icce/m  argenta ,  nommé  Pro- 
quin  par  Feuillée.  (b.) 

BROSIME.  Brosimum.  bot.  phan. 
On  appelle  ainsi  un  grand  Arbre  de 
la  Jamaïque,  auquel  Brown,  et  après 
luiAdanson,  donnaient  le  nom  à'Ali- 
castrum ,  nom  qui  lui  est  resté  comme 
spécifique.  Il  appartient  à  la  famille 
des  Urticées.  Ses  fleurs  dioïques  sont 
disposées  en  chatons  globuleux  ou 
allongés  ,  couverts  d'écaillés  orbict- 
laireset  peltées,  dont  trois,  plus  gran- 
des et  situées  à  la  base,  forment  une 
sorte  d'involucre.  Dans  les  mâles ,  à 
chacune  de   ces  écailles   répond  un 


5iS  BRO 

lilct  portant  une  anthère  peltiforme, 
dont  la  (l('liisccnce  se  fait  par  une 
lente  circulaire,  à  peu  près  à  la  ma- 
nière des  fruits  qu'on  a  nommés  Py- 
xides  ou  Boîtes  à  savonnette.  Au  som- 
met du  cliaton  mâle,  pu  observe  un 
ovaire  unique,  stérile,  à  un  seul  style 
et  deux  stigmates.  Dans  les  femelles  , 
cet  ovaire  est  également  unique,  situé 
au  centre  du  chaton ,  dont  les  écailles 
lui  forment  une  enveloppe  cliarnue. 
Il  contient  une  seule  graine,  dans 
laquelle  l'embryon  nu  a  sa  radicule 
recourbée  sur  ses  cotylédons.  Les  dif- 
férentes parties  de  l'Arbre  sont  laiteu- 
ses ;  les  chatons  axillaires  et  pédi- 
cellës  ;  les  feuilles  alternes  et  entières, 
enveloppées  pendant  leur  jeunesse 
dans  des  stipules  qui  se  contournent 
en  cornets,  et  laissent  après  leur 
chute  çles  vestiges  persistaus  sur  la 
lige. 

Tous  ces  caractères  lapprochent  le 
Brosime  del'Arbre  à  pain  ,  et  ce  n'est 
pas  leur  seul  rapport.  En  eftet  ses  fruits 
fournissent  un  aliment  sain  ,  agréa- 
ble et  facile,  abondant  pendant  les 
sécheresses  d'où  résulte  k  rareté  des 
autres  productions  ,  et  c'est  ce  qui  les 
fait  nommer  par  les  Anglais  de  la  Ja- 
mîxïque  Bread-  J^u /s  ou  Noix-Pain. 
De  plus  ses  feuilles  fournissent  uu 
bon  fourrage,  d'autant  plus  précieux, 
que  l'Arbre  croît  de  préférence  et 
plus  vigoureux  dans  les  cantons  ari- 
des ,  et  que  l'ablatioii  de  ces  feuilles 
ne  nuit  en  aucune  manière  à  la  ré- 
colte des  fruits  de  l'année  suivante. 
Ces  détails  sont  dûs  à  M.  de  Tussac 
qui  avait  formé  l'utile  projet  de  na- 
turaliser cet  Arbre  à  St.-Domingue, 
et  qui  l'a  figuré  tab.  ix.  de  sa  Flore 
des  Antilles.  (a.d.  3.) 

BROSIMOJN.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  que  Brosime.  /^.  ce  mot.     (b.) 

BROSME.  POIS.  r.  Brome  ,  pois. 

BROSME-TODPÉE.  bot.  phan. 
Syn.  de  Coquillade,  espèce  du  genre 
Eleunie.  /^.  ce  mot.  (b.) 

BROSQUE.'  Broscus.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  établi  par 
Panzcr,  et  le  même  que  celui  nommé 


BRO 
p^r  Bonelli  CÉphalote.  V.  ce  mot. 

(A.tJD.) 

BROSSiEA.  bot.  phan.  Plumier  a 
consacré  ce  genre  à  la  mémoire  de 
Gui-de-la-Brosse,  fondateur  du  Jardin 
des  Plantes  de  Paris.  Il   en  donne  la 
fig.  tab.  64  de  ses  Plantes  d'Amérique, 
et  ce  n'est  que  d'après  elle  et  la  des- 
cription qui  y  est  jomte,  qu'on  en  con- 
naît imparfaitement  les  caractères.  Ce 
sont  :   un  calice  à  cinq  divisions  al- 
longées ;  une    corolle  de  même  lon- 
gueur, monopétale,  de  la  forme  d'un 
conoïde  rétréci  et  tronqué  à  son  som- 
jnet,  à  limbe  entier  ou  crénelé  ;  cinq 
ëtamines;  uu  style  et  un  stigmatesim- 
ple;    une   capsule   marquée  de   cinq 
sillons,  à  cinq  loçes  polyspermes,  re- 
couverte par  le  calice  quipersiste,s'ac- 
croît ,  prend  une  consistance  charnue, 
et  dont  les  divisions  rappi'ochées  lais- 
sent entre  elles  cinq  fentes  ou  inters- 
tices. Le  B rossœa  coccinea  est  un  Ar- 
brisseau à  tiges  nombreuses,  à  feuilles 
alternes,  pétiolécs  et  dentées,  à  fleurs 
solitaires  à  l'aisselle   des  feuilles,  ou 
disposées  au  nombre  de  deux  ou  trois 
à  l'extrémité  des  rameaux, portées  sur 
un  pédicelle  muni  d'une  double  brac- 
tée.  Cette  Plante,   sur  l'existence  de 
laquelle  on  a  élevé  des  doutes,  et  que 
des  botanistes  ont  rapportée  au  Gual- 
theiia  ou  à  VEpigœa,  a  été  placée  par 
Jussieudans  la  famille  des  Eiicinées. 
Mais  il  exprime  en  même  temps  quel- 
que incertitude  sur  ses  caractères,  et 
demande  si  l'insertion  des  étamines 
est  périiivne  et  leur  anthère  munie  de 
deux  cornes  ;  si  1  ovaire  est  semi-adlie- 
rent;  si  les  valves  du  fritit  portent  les 
cloisons  attachées  à  leur  milieu,  ques- 
tions qui  ne  sont  pas  résolues  et  qui 
devraient  l'être,  pour  qu'on  piît  fixer 
sans  aucun  doute  la  place  et  les  rap- 
ports du  Brossœa.  (a.  d.  J.) 

BROSSE.  INS.  Les  entomologistes 
désignent  sous  ce  nom  l'assemblage 
de  plusieurs  petits  poils  ordinaire- 
ment roides,  serrés  et  d'égale  hau- 
teur, qui  se  trouvent  sur  différentes 
P'utiesdu  corps  desinsectes. Plusieurs 
Chenilles  ou  larves  en  sont  pourvues; 
on  les  rencontre  aussi  sous  les  tarses 


BRO 

<ie  la  plupart  des  Diptères,  et  c'est  au 
moyeu  d'elles  qu'ils  peuvent  marcher 
sur  les  corps  l«s  plus  polis.  Dans  les 
ALeillcs,  le  premier  article  du  tarse 
des  pâtes  postérieures  est  garni  à  sa 
face  interne  de  plusieurs  rangées  trans- 
versalesde  poils  roides  qui  constituent 
aussi  une  Brosse.  On  a  souvent  con- 
fondu les  Brosses  avec  les  Pelotes.  F^. 
ce  mot.  (aud.) 

BllOSSWELLIE.  bot.  piian.  Pour 
Boswcllie.  V.  ce  mot. 

BROÏÈRE.  Broiera.  Genre  dédié 
par  Cavanilles  à  Brotero,  professeur 
de  botanique  à  l'université  de  Goiin- 
bre  en  Portugal ,  et  que  l'on  doit 
ranger  dans  la  famille  des  Malvacées 
près  des  genres /?ti/«ieyaetPe/z/fl/;e/es. 
Voici  les  caractères  qui  le  distinguent: 
son  calice  est  double  ;  l'extérieur  à  cinq 
divisions  profondes  et  linéaires,  l'in- 
térieur également  à  cinq  divisions  , 
mais  plus  larges  et  alternant  avec  les 
précédentes  ;  la  corolle  se  compose  dé 
cinq  pétales;  les  étamines,  au  nombre 
de  dix,  sont  soudées  par  la  base  de 
leurs  filets  et  mouadelphes  ;  cinq  seu- 
lement sont  fertiles  et  alternent  avec 
les  cinqautresdont  les  filets  sont  pri- 
vés d'anthères.  L'ovaire  est  surmonté 
de  cinq  styles  et  d'autant  de  stigma- 
tes. Le  fruit  est  une  capsule  à  cinq 
loges  s'ouvrant  en  cinq  valves,  entraî- 
nant chacune  une  des  cloisons  sur  le 
milieu  de  leur  face  interne.  Les  gi'ai- 
nes  sont  renfermées ,  au  nombre  de 
cinq  à  huit,  dans  chaque  loge;  elles 
sont  brunâtres  et  anguleuses.  —  Ce 
genre  est  très-voisin  des  Dombeya  et 
des  Pf?/2/a/»e/es, avec  lesquels  plusieurs 
auteurs  ont  cru  devoir  le  réunir.  Il 
diflère  de  l'un  et  de  l'autre  par  le 
nombre  de  ses  étamines  qui  n'est  que 
de  dix,  et  par  sa  capsule  à  cinq  loges, 
et  en  particulier,  il  se  distingue  des 
Fentapetes  par  son  calice  double  ,  et 
des  Dombeya  par  son  fruit  à  cinq  lo- 
ges et  à  cinq  valves  seulement. 

Une  seule  espèce  le  compose,  c'est 
le  Broiera  ovala,  Cavanilles  [Icônes  , 
t.  433),  petite  Plante  annuelle  coton- 
neuse, blanchâtre,  ayant  les  feuilles 
p^iolées,  ovales,  subcordiforme6,den- 


BRO  5i9 

tées  ;  les  fleurs  portées  sur  un  pédon- 
cule axillaire,  géminé  ou  terne  à  son 
sommet.  Elle  Càt  originaire  de  la  Nou- 
velle-Espagne. 

Sprcngel  a  décrit  sous  le  nom  de 
Broiera  une  Piaule  de  la  famille  des 
Synanthérées  appelée  parW'illdenovv 
I^aueiiburgia  trineivata.  V.  Naven- 

BURGIA. 

Enfin,Willdenow  a  mentionné  sous 
le  nom  de  Broiera  corymbosa  le  Car- 
dopalum  corymbosum  de  Jussicu.  V. 
Cardopatum.  (a.r.) 

BROU,  MAM.  Nom  d'un  Singe 
indéterminé  de  Sumatra  ,d'après  Mars- 
den.  (A.D..NS.) 

BROU  DE  NOIX.  BOT.  PHAN.Ma- 
lière  pulpeuse  qui  enveloppe  la  se- 
mence du  Noyer,  Jhglans,  L.,  et  que 
l'on  emploie  à  la  teinture  entauve,  à 
cause  d'un  principe  acre  et  amer, bru- 
nissant par  le  contact  de  l'Oxygène 
que  ce  Brou  contient  abondamment. 

(DR..Z.) 

BROUAILLE  et  BROUALLE. 
BOT.  PIIAN.  Même  chose  que  Brovpal- 
lia.  /^'.  ce  mot.  (b.) 

BROUGHTONIE.  Broughlonia. 
BOT.  l'HAN.  Dans  la  seconde  édition 
du  jardin  de  Kew,  Robert  Brown  a 
séparé  du  genre  Dendrobrium  l'espèce 
décrite  par  Willdenow  sous  le  nom 
de  Dendrobrium  sanguineum,  et  en 
a  fait  un  genre  distinct  sous  le  nom 
de  Broughlonia  sanguinea. 

Yoici  les  caractères  qu'il  lui  assi- 
gne :  gynostème  libre  ou  soudé  seu- 
lement par  sa  base  avec  le  labclle  qui 
est  très-rétréci ,  et  même  foiine  quel- 
quefois une  sorte  de  tube  soudé  avec 
l'ovaire.  L'anthère  est  à  quatre  loges 
séparées  par  autant  de  cloisons  dis- 
tinctes et  persistantes  ,  et  renferme 
quatre  masses  polliniques,  parallèles, 
terminées  chacune  à  leur  base  par 
une  petite  queue  élastique.  La  seule 
espèce  de  ce  genre  a  les  feuilles  oblon- 
gues,  géminées,  portées  sur  une  bul- 
be ovoïde  ;  sa  hampe  est  rameuse  dans 
sa  partie  supérieure.  Elle  croît  à  la 
Jamaïque.  On  la  cultive  quelquefois 
dans  les  serres  chaudes.  (a.r.) 


»io  BRO 

BROUILLARD.  V.  Atmosmêre 
et  MÉTÉOREa. 

BROUILLE.  BOT.  PHAN.  Sjn.  de 
Festucanatans,  L.  f^^  Fétuq.ue.  (b.) 

BROUILLEBLANCHE.BOT.PHAN. 
Syn.    de  Ranunculus  aquatUis  dans 

auelques  cantons  de  la  France.  /^. 
ENONCUIiE  ^B.) 

BROUNE.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Browuea.  V.  ce  mot.  (b.) 

BROURONG  TICOUSE.  mam. 
Nom  d'une  Roussette  de  Sumatra  , 
suivant Marsden.  (a.  d..ns.) 

BROUSSIN.  BOT  PHAN.  Loupe  des 
Arbres  souveut  fort  grosse,  et  dont  le 
bois  agréablement  veiné  se  vendait 
au  poids  de  l'or  chez  les  anciens  qui 
ne  connaissaient  pas  nos  beaux  bois 
étrangers.  (b.) 

BROUSSONETIE.  Broussonetia. 
BOT.  PHAN.  Ce  genre  dédie  par  l'Héri- 
tier au  naturaliste  Broussonet  se  com- 
pose de  deux  espèces  arborescentes, 
autrefois  réunies  aux  Mûriers,  dont 
elles  diffèrent  surtout  par  leur  ovaire 
à  un  seul  style  et  à  un  seul  stigmate 
et  par  le  calice  de  leurs  fleurs  femelles, 
qui  est  simplement  perforé  à  son  som- 
met, au  lieu  d'être  à  quatre  divisions 
profondes.  On  peut  donner  ainsi  les 
caractères  de  ce  genre.  Ses  fleurs 
sont  dioïques  ;  les  fleurs  mâles  for- 
ment des  épis  ovoïdes  allongés  ;  cha- 
que fleur  est  accompagnée  d'une 
écaille  subulée,  et  se  compose  d'un 
calice  monosépale  à  quatre  divi- 
sions aiguës,  de  quatre  étamines  dont 
les  filets,  d'abord  infléchis  vers  lecen- 
ti-e  de  la  fleur,  se  rabattent  ensuite  et 
se  recourbent  en  dehors  ;  les  anthères 
sont  globuleuses  et  comme  didyraes. 
Les  fleurs  femelles,  dont  les  épis  sont 
ordinairement  globuleux  ,  sont  extrê- 
mement petites  ,  offiant  à  leur  base 
une  écaille  comme  cunéiforme  ;  leur 
calice  est  une  sorte  d'urcéole  oblong, 
comj)rimé ,  perforé  à  son  sommet  ; 
l'ovaire  est  renfermé  dans  cet  urcéole; 
il  est  à  une  seule  loge  qui  contient  un 
teul  ovule,  et  se  termine  à  son  som- 


BRO 

met  par  un  long  stigmate  capillaire , 
un  peu  velu,  qui  sort  à  travers  l'ou- 
verture du  calice.  Les  fruits  sont  au- 
tant de  petites  drupes  pédiculées  , 
rougeâtres,  dont  la  partie  charnue  est 
formée  par  le  calice,  dont  les  parois 
se  sont  épaissies  et  sont  devenues 
succulentes.  Au  centre  de  cette  partie 
charnue  ,  se  trouve  le  véritable  fruit 
qui  est  un  petit  akène. 

On  ne  connaît  encore  que  deux  es- 
pèces de  ce  genre  :  l'une  est  le  Brous- 
sonetia papy  riferaou  Mûrier  à  papier; 
Mûrier  de  la  Chine,  décrit  et  figuré 
par  Lamarck  {lilust.  Gênera,  t.  762) 
sous  le  nom  de  Papyrus  japonica. 
C'est  un  Arbre  dioïque,  ayant  le  port 
des  Mûriers,  etotfrant  des  feuilles  pu- 
bescentes,  dont  les  unes  sont  entières 
et  les  autres  divisées  en  lobes  plus  ou 
moins  profonds. Il  croîtà  la  Chine,  au 
Japon  et  dans  d'autres  parties  des  In- 
des-Orientales. C'est  avec  son  écorce 
intérieure  qu'on  y  prépare  le  papier 
employé  dans  ces  contrées.  Pour  pro- 
céder a  cette  opération,  on  coupe  tous 
les  ans,  après  la  chute  des  feuilles, les 
jeunes  branches  de  l'année  ;  on  les 
réunit  et  on  les  fait  bouillir  dans  une 
eau  alcaline  jusqu'à  ce  qu'on  la  dé- 
tache facilement  de  la  partie  ligneuse; 
on  racle  l'épiderme,  puis  on  enlève 
l'écorce  intérieure.  Ou  place  de  nou- 
veau ces  écorces  dans  une  chaudière 
remplie  de  lessive,  et  l'on  remue  ce 
mélange  jusqu'à  ce  qu'il  forme  une 
pâte épaisse,nomogène et  floconneuse. 
On  la  lave  à  granae  eau  dans  une  ri- 
vière; on  la  bat  ensuite  fortementpour 
en  former  une  masse  bien  liée.  C'est 
alors  qu'on  létend  dans  une  eau  mu- 
cilagineuse,  préparée  avec  une  décoc- 
tion de  riz  ou  de  racine  de  Manioc,  et 
que  l'on  fabrique  avec  cette  pâte  li- 
quide le  papier  dans  des  moules  pré- 
parés avec  de  petites  baguettes  de 
Bambou. Le  papier  qui  varie  beaucoup 
en  blancheur  et  en  finesse,  suivant 
qu'on  a  employé  des  branches  plus 
jeunes,  sert  à  écrire,  à  peindre  et  à 
beaucoup  d'autres  usages. 

La  seconde  espèce  de  ce  genre  est 
le  Broussonetia  tinctoria,  Kunth  iu 
Humb.,   ou  Monts  tinctoria  de  Jac- 


BRO 

quiu,  qui  croît  dans  l'Améiique  mé- 
ridionale. Son  bois,  qui  fournit  une 
couleur  jaune,  est  employé  en  Icin- 
ture.  (A.n.) 

BROVOGEL  OIS.  Nom  islandais 
d'un  Oiseau  qu'on  croit  être  une  es- 
pèce de  Canard.  B.) 

^  BROWALLIA.  bot.  rn.vN. 
Genre  de  la  famille  desScropliulariées, 
composé  (le  quatre  ou  cinq  espèces 
américaines  dont  plusieurs  sont  cul- 
tivées dans  les  jardins.  Leur  calice  est 
monosépale,  à  cinq  angles  et  à  cinq 
dents.  La  corolle  est  subinfundibuli- 
forme.ayantle  tube  très- long  et  grêle, 
le  limbs  presque  plane,  à  cinq  lobes 
inégaux.  Les  étamines  tétradynames 
sont  un  peu  plus  longues  que  le  tube. 
Le  fruit  est  une  capsule  oblongue, re- 
couverte par  le  calice,  et  s'ouvrant  en 
quatre  valves  par  sa  partie  supé- 
rieure. 

Toutes  les  espèces  de  Brovsralles  sont 
herbacées  et  annuelles;  leurs  feuilles 
sont  alterne».  (a.r.) 

BROWINEA.  BOT.  rnAN.  Ce  genre 
e'tabli  par  Jacquin,  et  consacré  à  Pa- 
trick Browne,  auteur  de  l'Hlsloire  de 
Ja  Jamaïque  ,  est  placé  à  la  suite  de  la 
famille  des  Légumineuses  et  caracté- 
risé de  la  manière  suivante  :  calice 
double  ;  l'extérieur  plus  petit,  tur- 
biné et  bifide;  l'intérieur  qui  est  une 
corolle  extérieure  pour  Jacquin,  co- 
loré ,*infundibuliforme  et  redressé; 
cinq  pétales  onguiculés  ,  insérés  au 
tube  du  calice;  dix  étamines  dont  l'in- 
sertion se  fait  au  même  point,  et  dont 
les  fdets  sont  réunis  en  une  gaîne 
fendue  d'un  côté  et  partagée  supérieu- 
rement en  dix  lanières  alternative- 
ment plus  longues  et  plus  courtes  , 
qui  portent  des  anthères  oblongues 
et  vacillantes;  un  ovaire  libre,  sou- 
tenu par  un  pédicule  court ,  adné  à  la 
paroi  interne  du  calice  ,  et  surmonté 
d'un  style  que  termine  un  stigmate 
simple;  une  gousse  uniloculaire.  On 
en  décrit  trois  espèces;  ce  sont  des 
Arbustes  ou  des  Arbrisseaux  qui  crois- 
sent dans  le  nord  de  l'Amérique  mé- 
ridionale. Leurs  feuilles  sont  compo- 
sées de  deux  ou  trois  paires  de  folioles 


BRU  521 

opposées;  leurs  fleurs  disposées  en 
fascicules  axillaircs.  /".  Lamarck. 
Illubtr.  tab.  575.  Ces  fleurs  ont  onze 
étamines  dans  la  Plante  dont  Lœfling 
a  fait  son  genre  Ilenncsias  entière- 
ment semblable  du  reste,  genre  qui, 
])ar  conséquent,  ne  mérite  pas  d'être 
conservé,  et  qui  d'ailleurs  devrait 
c'hanger  de  nom,  à  cause  de  celui 
iV llermesia  àormé  Ix  une  Euphorbia- 
cée.  (a.d.j.) 

BRUANT.  OIS.  Emleriza,  L. 
Genre  de  l'ordre  des  Granivores.  Ca- 
ractères :  bec  court,  fort,  conique, 
comprimé  latéralement  ,  pointu, 
tranchant  ;  bords  des  mandibules 
rentrant  en  dedans;  celles-ci  distan- 
tes l'une  de  l'autre  à  leur  base  ,  la 
supérieure  moins  large  que  l'infé- 
rieure ,  et  garnie  intérieurement  d'un 
petit  tubercule  osseux  ;  narines  pla- 
cées à  la  base  du  bec,  arrondies, 
couvertes  en  parties  par  les  plumes 
du  front;  trois  doigts  devant  entière- 
ment divisés  ,  un  derrière  ;  première 
rémige  un  peu  plus  couite  que  les 
deuxième  et  troisième,  qui  sont  les 
plus  longues. 

Ce  genre  se  compose  d'espèces  en 
général  assez  petites  ,  mais  en  revan- 
clie  très-nombreuses  en  individus  , 
dans  les  divers  cantons  qu'elles  sem- 
blent affectionner ,  et  oii  ,  malgré 
leurs  voyages  périodiques  ,  elles  re- 
viennent habituellement  passer  les 
époques  de  station.  Cep.  voyages  sont 
déterminés  par  les  saisons  :  lorsque 
le  froid  devient  trop  rigoureux,  les 
Bruans  quittent  le  Nord  ,  où  sans 
doute  ils  ne  trouveiaient  plus  de 
moyens  d'existence,  pour  se  rap- 
procher des  régions  tempérées  qu'ils 
abandonnent  dès  que  les  frimats 
ont  disparu.  Quelques  espèces,  plus 
sédentaires  et  moins  accessibles  au 
fioid ,  ne  s'éloignent  pas  des  lieux 
qui  les  ont  vues  naître  ,  et  celles-là 
rappellent  au  moins  la  vie  dans  les 
campagnes  ,  lorsque  tout  y  ofTre  l'as- 
pect désolant  et  glacé  de  la  nature 
morte.  Les  petites  graines  restées  sur 
la  tige  ou  éparses  sur  la  terre  ,  celles 
qui,  dans  les  fumiers,  ont  échappé 


5  m  bru 

à  la  digestion  des  grands  Animaux , 
deviennent  alors  la  ressource  des 
Bruans ,  et  ils  la  disputent  avec  ar- 
deur aux  autres  petits  Oiseaux  qui , 
comme  eux  ,  savent  résister  à  1  in- 
tempérie du  climat.  Au  retour  du 
printemps  ,  que  les  Bruans  célèbrent 
de  bonne  heure  par  des  chants  moins 
agréables  que  soutenus ,  les  espèces 
sédentaires  se  réunissent  aux  espèces 
voyageuses,  et  toutes  se  répandent 
dans  les  bois  oii  les  appellent  les 
soins  de  l'incubation  .A  cette  époque, 
ils  négligent  la  recherche  des  graines, 
et  préfèrent  à  cette  nourriture  celle 
qu'ils  trouvent  en  abondance  dans 
les  Insectes ,  et  qui  probablement  est 
plus  agréable  à  leurs  petits  que  les 
graines  qu'ils  ne  commencent  à  leur 
dégorger  que  quand  ils  peuvent  se 

Î)asser  de  l'aile  maternelle.  Suivant 
es  habitudes  particulières  aux  diverses 
espèces  de  Bruans,  ces  Oiseaux  placent 
et  construisent  leur  nid  d'une  ma- 
nière différente  :  les  uns  choisissent 
xine  touffe  d'Herbe  élevée,  au  milieu 
de  laquelle  ils  arrangent  un  épais 
duvet  ;  d'autres  préfèrent  des  buis- 
sons ombragés  ;  enfin,  les  espèces  qui 
n'habitent  que  les  Roseaux ,  ne  quit- 
tent point,  pour  nicher,  cette  ma- 
récageuse demeure  :  ils  affermissent 
les  tiges  vacillantes  par  la  léunion 
de  plusieurs  brins  au  milieu  desquels 
ils  enlacent  le  nid.  La  ponte  est  de 
quatre  à  cinq  œufs  ,  que  la  femelle 
couve  avec  une  constance  extraordi- 
naire ,  car  souvent  on  l'a  vue  se  lais- 
ser prendre  et  emporter  avec  toute 
la  couvée  ,  plutôt  que  de  se  séparer 
du  fruit  de  ses  amours.  Cette  tendre 
sollicitude  se  fait  encore  remarquer 
long-temps  après  que  les  petits  sont 
en  état  de  pourvoir  à  tous  leurs  be- 
soins ,  et  souvent  toute  la  famille  est 
encore  unie  quand  une  autre  est  prête 
à  succéder. 

Les  Bruans  sont  recherchés  comme 
petit  gibier  ;  il  est  même  parmi  eux 

3uelques   espèces   qui   figurent  avec 
istinction  sur  les  tables  oii  la  déli- 
catesse fait  le   principal  mérite  des 
inels  qui  les  ornent. 
Bruant  a  ailes  et  queue  kavées, 


BRU 

Emberiza  fasciata  ,  La  th.  Parties  su- 
périeures d'un  brun  pâle  ;  les  infé- 
rieures blanchâtres  ;  poitrine  et  tec- 
trices alaii-es  d'un  brun  foncé;  un 
faisceau  de  plumes  sur  le  lorum  ;  ré- 
miges et  rectrices  rayées  transversa- 
lement. Longueur ,  sept  pouces  six 
lignes.  De  la  Chine. 

Bruant  Amazone,  Emberiza  A  ma" 
zona ,  Lath.  Tout  le  plumage  brun , 
à  l'exception  du  dessus  de  la  tête ,  qui 
est  fauve  ,  et  des  tectrices  alaires  in- 
férieures ,  qui  sont  blanchâtres.  Lon- 
Fueur,  qiiatre  pouces  six  lignes.  De 
Amériqucraéridionale. 

Bruant  aquatique  ,  Emberiza 
pratensis  ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  jaune  verdâtre  nuancé  de  brun 
avec  des  traits  noirâtres;  parties  in- 
férieures d'un  bleu  noirâtre  ;  tête  et 
rectrices  supérieures  d'un  brun  noi- 
râtre ;  celles-ci ,  de  même  que  les  ré- 
miges, bordées  de  jaune.  Longueur, 
huit  pouces.  De  l'Amérique  méridio- 
nale. 

Bruant  Auréole  ,  Emberiza  Au- 
réola, L.  Lath.  Tête  et  dos  roux;  un 
collier  de  cette  même  couleur  ;  front , 
côtés  de  la  tête  et  gorge  noirs  ;  ailes 
noirâtres  ;  scapulaires  blanchâtres  , 
ainsi  qu'une  bande  sur  les  ailes  et 
une  marque  oblique  sur  les  rectrices 
latérales  ;  parties  inférieures  jaunes , 
avec  les  flancs  rayés  de  brun.  Lon- 
gueur, cinq  pouces  neuf  ligne^.  Du 
nord  de  l'Asie. 

Bruant  de  Bade,  Emberiza  ba- 
densis,  Lath.  V.  Bruant  Zizi. 

Bruant  de  la  baie  Sandwich  , 
Emberiza  sandwichensis ,  Lath.  Par- 
ties supérieures  brunes,  les  inférieu- 
res, blanches  rayées  de  brun  ;  côtés 
de  la  tête  rayés  de  brun  et  de  jaune  : 
rémiges  et  rectrices  noirâtres.  Lon- 
gueur ,  cinq  pouces  six  lignes. 

Bruant  bleu  du  Canada,  Embe- 
riza cyanea,   Lath.  V.  Gros-Bec. 

Bruant  boréal  ,  Passerina  borea- 
lis  ,  Vlcill.  Parties  supérieures  noires 
avec  le  bord  des  plumes  brun;  parties 
inférieures  blanchâtres  ;  sommet  de 
la  tête,  joues,  gorge  et  poitrine  noirs; 
sourcils  d'un  blanc  roussâtrc;  dessus 
du  cou  roux;  petites  tectrices  alaires 


BRU 

bordées  de  l)lanc;  rémiges  et  rectri- 
ces  brunes ,  lisdrécs  de  blanc  :  des  ta- 
ches noires  sur  les  lianes;  bec  blanc 
avec  la  pointe  noire.  Louj'ueur,  cinq 
pouces  neuf  lignes.  La  femelle  a  le 
noir  de  la  tète  mélangé  de  roux ,  la 
gorge  blanche  et  le  plastron  noir  de 
la  poitrine  mêlé  de  bleu.  Du  nord  de 
l'Europe. 

Bkuant  du  Brésil  ,  Emberiza 
brasilietisis,  La  th.  F'.  Gros-Bec. 

Bruant  a  calotte  noire  ,  Emhe- 
riza  spodocephala,  Lath.  Parties  su- 
périeures d'un  cendré  brun  ;  parties 
inférieures  d'un  jaune  pâle;  lorum 
et  front  noirs;  tête  et  cou  blancs. 
Longueur,  six  pouces.  De  la  Sibérie. 

Britant  Calf AT,  Emberiza  Calfat, 
Gni.  Lath.  Parties  supérieures  cen- 
drées ,  les  inférieures  blanches  ;  tète, 
gorge    et  bord  des   rectrices    noirs  ; 

Eoitrined'un  roux  vineux  ;  une  bande 
lanclie  sur  les  côtés  de  la  tête;  un 
espace  nu  et  rose  autour  des  yeux  ; 
bec  et  pieds  roses.  Longueur,  cinq 
pouces.  De  l'Ile-de-France.  Le  nom 
de  Calfat  vient  à  cet  Oiseau,  de  ce 
que ,  frappant  de  son  gros  bec  les 
Arbres  ou  les  niontans  de  la  cage 
où  on  le  renferme ,  il  fait  entendre 
\n\  bruit  que  l'on  compare  à  celui 
que  fait  l'instrument  de  l'ouvrier  em- 
ployé à  calfater  un  v.iisseau. 

Bruant  du  Canada  ou  Shep-Shep, 
Emberiza  cinerea  ,  Gm.  Lath.  Em- 
beriza prateitsis,  Vieil  1.  T ringilLa  fer- 
ruginea,  Lath.  Cul-Rousset,  Buflf. 
Parties  supérieures  mélangées  de 
brun,  de  marron  et  de  gris;  gorge  et 
parties  inférieures  blanchâtres  ,  par- 
semées de  taches  roussâtres;  rémi- 
ges et  rectrices  brunes ,  bordées  de 
marron;  croupion  gris.  Longueur, six 
pouces. 

Bruant  niJ  Cap  ,  Emberiza  ca- 
jiensis  ,  Lath.,  Bufl".  ,  pi.  enl.  i58  , 
fig.  2.  Parties  supérieures  variées  de 
noir  et  de  roux  jaunâtre  ;  parties  in- 
férieures blanchâtres;  tête  et  cou  va- 
riés de  noir  et  de  gris;  petites  tectrices 
alaires  rousses  ;  grandes  tectiices  , 
remigcs  et  rectrices  nouatres,  bor- 
dées de  roussâlrc  ;  longueur,  cinq 
pouces  ncuflignos. 


BRU 


5a3 


Bruant  de  la  Chine  ,  Emberiza 
sinensis,  Gm. ,  Lath.  Parties  supérieu- 
res rousses  avec  le  bord  des  plumes 
doré  ;  parties  inférieures  jaunes  avec 
des  traits  bruns  sur  les  flancs;  petites 
tectrices  alaires  jaunes ,  les  moyen- 
nes jaunes  et  rousses  ;  rémiges  et  rec- 
trices brunes  ,  bordées  de  roussâtre. 
Longueur,  cinq  pouces. 

Bruant  a  collier  ,  Passerina 
collaris,  Vieill.  Parties  supérieures 
d'un  marron  vif;  parties  inférieures 
jaunes;  front,  joues  et  menton  noi- 
râtres; petites  tectrices  alaires  blan- 
ches ,  mêlées  de  jaunâtre;  les  moyen- 
nes brunes,  terminées  de  blanc,  ce 
qui  forme  deux  bandes  de  cette  der- 
nière couleur  ;  un  collier  noir  sur  le 
devant  du  cou  ;  rectrices  brunes. Lon- 
gueur, cinq  pouces.  De  l'Amérique 
méridionale, 

Bruant  couleur  de  rouille,  Em- 
beriza ferruginea ,  La  th .  Pa  rties  s  upé- 
rieures  d'un  brun  ferrugineux,  les 
inférieures  d'une  teinte  plus  claire; 
rémiges  tachées  de  blanc.  Longueur, 
cinq  pouces  trois  lignes. De  l'Amérique 
septentrionale. 

Bruant  a  cou  noir  ,  Emberiza 
americaiia,  Gmel.,  Lath.  Passerina 
n/gricollis ,  Vieill.  Parties  supérieures 
grises ,  tachetées  de  brun  noirâtre  ; 
les  inférieures  d'un  gris  plus  pâle; 
sommet  de  la  tête  d'un  gris  verdâtre  ; 
soui  cils ,  poitrine  et  côtés  du  bec  jau- 
nes; lorum  et  gorge  blancs;  une 
grande  tache  noire  triangulaire  sur  le 
cou  ;  rémiges  et  rectrices  noirâtres  , 
bordées  de  roux.  Longueur ,  cinq 
pouces  six  ligues.  La  femelle  n'a 
point  de  noir  sur  le  devant  du  cou  , 
ni  les  sourcils  jaunes;  elle  a  au-des- 
sous des  yeux  une  strie  brune.  De 
l'Amérique  septentrionale. 

Bruant  a  couronne  lactée  ,  Em- 
beriza pithyoriius,  Pall.  Emberiza^ 
leucucephala  ,  Gmel.  Parties  supé- 
rieures rousses  ,  variées  de  traits  lon- 
gitudinaux noirs  ;  parties  inférieures 
blanches;  côtés  de  la  tête  et  front 
noirs  ,  avec  une  plaque  ovale  et  blan- 
che ;  trait  oculaire  et  gorge  d'un  roux 
vif;  poitrine  et  flancs  tachés  de  roux; 
rémiges  et  rectrices  noires,  bordées. 


5ii4 


BRU 


de  roux  ;  une  tache  conique  blauche 
sur  les  deux  recU  ices  latérales  ;  bec 
et  pieds  jaunes.  Longueur  ,six  pouces 
six  ligues.  La  femelle  n'a  qu'une  fai- 
ble couronne  blanche  et  })oint  de 
roux  à  la  goge  :  c'est  le  FrlugUla 
dalmatica  ,  Lath.,  le  Moineau  d'Es- 
clavonie  ,  Briss.  Du  nord  de  l'Europe. 

Bruant  couronné  de  noir  ,  Em- 
beiiza  atricapilla  ,  Grael.  Parties  su- 
périeuies  brunes  avec  le  bord  des 
plumes  rougeâtre  ;  parties  inférieures 
d'un  blanc  jaunâtre;  sommet  de  la 
tête  jaune  ,  entouré  de  noir  ;  dessus 
du  cou  cendré  ;  rémiges  noirâtres , 
bordées  de  brun  clair;  rectrices  bru- 
nes. Longueur,  six  ponces  trois  li- 
gnes. La  femelle  n'a  point  de  jaune 
qui  est  remplacé  par  du  gris.  De  l'A- 
mérique septentrionale. 

Bruant  Crocote,  Emheriza  melano- 
cejj/iala  ,Scop.  Gmel. ,  Fiingille  Cro- 
cote,  Vieill.  Parties  supérieures  rous- 
ses ,  les  inférieures  jaunes  ;  sommet 
de  la  tête  ,  région  des  yeux  et  des 
oreilles  noirs  ;  ailes  brunes  avec  des 
tectrices  bordées  de  blanchâtre  ;  rec- 
trices brunes,lesdeuxlatérales  lise  rées 
de  blanc.  Longueur,  six  pouces  six  li- 


La  femelle  a  les  parties  supérieui 
l'un  cendré  roussatre  ,  la  gorge  bla 


rieures 
d'un  cendré  roussatre  ,  la  gorge  blan- 
che ,  et  les  parties  inférieures  d'un 
roux  blanchâtre.  De  la  Dalmatie  et 
du  Levant. 

Bruant  en  deuil  ,  Emberiza  luc- 
fi/osa,  Lath.  ,  Gmel.  Pariies  supé- 
rieures noires  ;  parties  inférieures 
blanches  ainsi  que  le  front  et  le  crou- 

Î)ion.  Longueur ,  cinq  pouces  neuf 
ignés.  Patrie  inconnue. 

Bruant  doré.  P".  BRUA^T  jaune. 

Bruant  écarlate  ,  Emberiza  coc- 
cinea,  La  th.,  Gmel.  Parties  supé- 
j  ieurcs  blanches  avec  la  tête ,  les  ailes 
et  la  queue  noires,  nuancées  de  bleu; 
pariies  inférieures  rouges  avec  une 
tache  blanche  sur  le  ventre.  Lon- 
gueur, six  pouces.  Patrie  inconnue. 

Bruant  fardé,  Emberiza fucata, 
Gmel.  ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  brun  roussatre;  parties  inférieu- 
res grises  ;  sommet  de  la  tête  et  nu- 
que l)lancs  ,  variés  de  traits  roux  ;  une 


BRU 
tache  ronde  de  cette  couleur  de  cha- 
que côté  de  la  tête  ;   sourcils  blancs; 
un  collier  roux.  Longueur  ,six  pouces 
six  lignes. De  Sibérie. 

Bruant  FhA.xi.oi.B,  Emberiza  77a- 
ijeo/a  ,  Gmel. ,  Lath.  Tout  le  plumage 
gris  à  l'exception  du  front  et  de  la 
gorge  qui  sont  jaunes.  Longueur, 
quatre  pouces  six  lignes.  Patrie  in- 
connue. 

Buu ANT  pou , Emberiza  Cia,  h. Em- 
beriza /oûiari/igica ,  Grael.  ,  Buff.  pi. 
enlum.  5o.  f.  2  et  5ii  ,  f.  i.  Parties 
supérieures  d'un  roux  cendré  avec 
des  taches  longlludmales  noires ,  par- 
ties inférieures  rousses  ;  une  bande 
noire  suimontée  d'un  sourcil  blanc 
traversant  l'œil, entourant  les  oreilles 
et  se  termiuant  à  l'angle  du  bec  ;  une 
bande  noire  sur  la  nuque:  sommet 
de  la  tête  gris,  tacheté  de  noir  ;  gorge 
et  poitrine  d'un  gris  bleuâtre.  Lon- 
gueur, six  pouces.  La  femelle  a  les 
nuances  moins  vives  et  les  traits 
noirs  plus  petits.  Du  midi  de  l'Eu- 
rope. 

Bruant  de  France,  f.   Bruant 

JAUNE. 

Bruant  a  front  noir.  On  désigne 
quelquefois  sous  ce  nom  l'espèce  que 
nous  avons  décrite  dans  la  page  précé- 
dente sous  le  nom  de  Bruant  à  calotte 
noire.   F',  ce  mot. 

Bruant  Gaur  ,  Emberiza  anatica. 
Lath.  Parties  supérieures  cendrées  ; 
les  inférieures  pi  us  sombres;  bec  rose; 
pieds  bleus.  Longueur  ,  quatre  pouces 
six  lignes.  Des  Lides.. 

Bruant  Gavoué  de  Provence  , 
Emherizaprouiiicialis  ,  Lath. ,  Gmel. , 
Buff,  pU  enhun.  656,  f.  1.  Parties 
supérieures  variée.^  de  roux  et  de  noi- 
râtre ;  parties  inférieures  cendrées; 
aréole  de  l'œil  blanc  ;  une  tache  noire 
de  chaque  côté  de  la  tête;  une  mous- 
tache noire  de  la  même  couleur;  ré- 
miges et  rectrices  noirâtres  intérieu- 
rement,  rousses  à  l'extérieur;  tec- 
trices alaires  ondulées  de  blanc.  Lon- 
gueur ,  quatre  pouces  huit  lignes.  Du 
Midi  de  l'Europe. 

Bruant  Gonamroucii  ,  Emberiza 
grisea  ,  Lath.  Pariies  supérieures 
grises  lavées  de  rougeâtre  sur  les  ailes 


BRU 

el  la  queue;  une  gninde  tache  de 
cotte  couleur  sur  la  poitrine.  Lon- 
gueur, six  pouces  six  lignes.  De  l'A- 
mérique mcriclioiiale. 

Brcant  de  II \\r.oi\yj\7.i,Emùeriza 
Cillas,  L.  BuiK,  pi.  eulum.  655,  f.  i. 
Parties  supérieures  variées  de  roux  et 
de  marron  ;  partibs  inforicui  es  d'un 
jaune  clair;  gorge  et  haut  du  cou 
noirs;  sourcils  jaunes;  moustaches 
noires;  plastron  jaune;  poitrine  cen- 
drée avec  ses  côtés  et  ceux  du  ventre 
roux;  tète  et  nuqne  olivàues  tache- 
tées de  noir.  Lonsçueifl-,  six  pouces.  La 
i'enielle  a  les  parties  intérieures  d'un 
jaune  terne  et  la  poitrine  maculée  de 
roussiitre;  Les  jeufics  mâles  ont  la  gor- 
ge et  les  bandei  latérales  de  la  tcte  noi- 
râtres; les  plumes  de  la  gorge  bor- 
dées de  jaune  clair.  Avant  la  mue, 
les  jeunes  ont  les  parties  supérieures 
brunes  ,  tachetées  de  noir,  et  les  in- 
férieures jaunâtres  tachetées  de  brun 
et  de  noir.  C'est  alors  la  fig.  2  de 
la  pi.  655.  De  l'Europe  méridio- 
nale. 

Bruant  des  herbes  ,  Embe/izagra- 
minea  ,  Vieill.  Fringilla  grarninea , 
Lath.  Parties  supérieuies  d'un  brun 
^ous^àtre  ,  rayées  longitudinalement 
de  noir;  parties  inférieures  blanchâ- 
tres, tachetées  de  noir;  aréole  ocu- 
laire blanchâtre  ;  petites  tectrices 
alaires  fauves  ,  les  autres  noires  ,  ter- 
minées de  blanc  ;  rémiges  et  rectrices 
noirâtres  bordées  de  fauve;  les  laté- 
rales blanches.  Longueur,  cinq  pou- 
ces trois  lignes.  De  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

Brvant  Jacobi>."  ,  Ernbeiiza  hye- 
malis ,  Lath.,  Gmcl.Prt55e/ï>/a  hyema-^ 
Us,  Vieill.  Ois.  Catesb.  pi.  56.  Parties 
supérieures  dun  ardoisé  foncé  ;  par- 
ties inférieures  blanches;  rémiges  el 
rectrices  dun  brun  noirâtre;  les  trois 
premières  rectriceslalérales  blanches, 
bordées  de  noir;  bec  blanc;  pieds 
d'un  jaune  Ibncé.  Longueur,  cinq 
pouces  six  lignes.  De  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

Bruant  jaunâtre  ,  Emberiza  lu- 
teola ,  Lath.  Parties  supérieures  bru- 
nes; les  inférieures  jaunâtres;  tête  et 
dos    nuancés    de    rougeâtre;    croii- 


BUU 


52  5 


pion   verdâtrc.  De  la  cote  de   Co ro- 
man del. 

Bruant  jaune  Emberiza  Cini- 
nella,  L. ,  Bull". ,  pi.  enluin.  3o,  f.  \. 
Parties  supérieures  d'un  gris  fauve 
rayées  de  noir;  parties  inférieures 
jaunes,  ainsi  que  la  tète  et  la  gorge 
qui,  en  outre,  ont  quelques  nuances 
de  gris  vcrdàtre  ;  croupion  d'un  brun 
marron  ;  poitrine  et  flancs  tachetés  de 
brun  el  de  roux;  rémiges  el  rectrices 
noirâtres  ,  frangées  de  jaune  ;  rectri- 
ces latérales  inférieures  tachetées  de 
blanc.  Longueur,  six  pouces  troiâ 
lignes.  La  femelle  est  jnoins  jaune  et 
cette  couleur  est  toujours  mélangée 
de  brun  et  dolivâlre.  On  le  trouve 
en  Europe. 

Bruant  de  l'île  Mascareigne 
Emberiza  burbonica  ,  Gmel.  ,  Lath. 
Tout  le  plumage  d'un  jaune  doré  à 
l'exception  des  tectrices,  des  rémiges 
et  des  rectrices  qui  soûl  brunes.  Lon- 
gueur ,  six  pouces. 

Bruant  des  îles  Sandaa-icii  ,  Em- 
beriza arctica  ,  J^ath.  Parties  supé- 
rieures brunes  ,  les  inférieures  blan- 
châtres ,  rayées  de  brun  sur  les  côtés  ; 
un  trait  jaune  au-dessus  de  l'œil  et 
un  noir  au-dessous.  Longueur,  cinq 
pouces  six  ligues. 

Bruant  de  Lorraine,  f^.  Bruant 

EOU. 

Bruant  de  Maelby,  f^.  Bruant 
Ortolan. 

Bruant  aiélangÉ  ,  Emberiza  mix- 
/a,Lath.  Parties  supérieures  variées 
de  brun  et  de  gris;  les  inférieures 
blanchâtres  ainsi  que  le  bec  et  les 
pieds  ;  gorge,  poitrine  et  devant  de  la 
tête  bleus.  Longueur,  quatre  pouces 
huit  lignes.  De  la  Chine. 

Bruant  du  Mexique,  Emberiza 
mexicana,  Gmel.,  Lath.,  Bufi".  pi. 
enlufn.  586,  fig.  1.  Parties  supérieu- 
res brunes  ;  parties  inférieures  blan- 
châtres ,  mouchetées  du  brun;  tête 
gorge  et  côtés  du  cou  d'un  jaune  oran- 
gé, rémiges  el  rectrices  brunes,  bor- 
dées de  fauve.  Longueur,  six  pouces. 

Brvant  Mitilène  ,  Emberiza  les- 
bia  ,  Gmel.  ,  Buff. ,  pi.  enlum.  656  , 
fig.  2.  Parties  supérieures  d'un  cen-^ 
dréroussâtre,  varié  de  taches  noirâ- 


5a6  BRU 

très  ;  parties  inférieures  blanchâlreâ  , 
mélangées  de  roux  sur  la  poitrine  et 
les  flancs;  front  et  sourcils  d'un  roux 
clair:  trois  traits  noirâtres  sur  chaque 
côté  du  cou;  rectrices  brunes ,  liscrées 
de  blanc  ;  une  bande  blanche  aux 
latérales.  Longueur ,  quatre  pouces 
neuf  lignes.  Les  jeunes  ont  les  taches 
brunes  plus  multipliées.  En  Europe, 
au  midi  de  la  France,  oii  il  est  très- 
rare. 

Bruant  Montaln  ,  Emberlza  cal- 
carata  ,  Temm. ,  Fringilla  laponi- 
ca ,  Gmel.  Passerina  laponica  , 
Vieill.  Le  grand  Montain  ,  Bufï".  Par- 
ties supérieures  brunes ,  mêlées  de 
roux  ;  parties  inférieures  blanches  ; 
sommet  de  la  tète  noir,  tacheté  de 
roux;  lorum  et  aréole  oculaire 
noirs  ;  gorge  blanchâtre  ,  finement 
rayée  de  noir  ;  trait  oculaire  blanchâ- 
tre ,  poitrine  noire  ,  nuancée  de  gris 
blanchâtre  ;  deux  bandes  transverses 
blanches  sur  les  ailes;  rémiges  et  rec- 
trices brunes  ,  bordées  de  roux  ;  une 
tache  blanche  terminant  inférieure- 
ment  les  deux  rectrices  latérales;  on- 
gle postérieur  faiblement  arqué , 
long  de  dix  lignes.  Longueur,  six 
pouces  six  lignes.  La  femelle  a  des 
couleurs  en  général  moins  vives  et 
plus  de  traits  noirs.  Les  jeunes  ont 
les  parties  supérieures  d'une  couleur 
Isabelle  tachetée  de  noir ,  et  les  infé- 
rieures d'un  blanc  roussâtre  égale- 
ment tacheté.  D'Europe. 

Bruant  mordoré.  /^.  Bruant  de 
l'île  Mascareigne.  i. 

Bruant    multicolor.    P'.   TaNt 

GARA.  ; 

Bruant  de  neige  ,  Emberi^a.nivai 
lis  ,  L.  Ortolan  de  neige  ,  BuÛ". ,  p|; 
enlum.  497,  f.  i.  Parties  inférieures  , 
tèle  ,  cou  ,  petites  tectrices  alaires  et 
moitié  supérieure  des  rémiges  blancs; 
haut  du  dos  et  moitié  inférieure 
des  rémiges  noirs  ;  les  trois  rectrices 
latérales  blanches  avec  un  trait  noir 
vers  lextréraité  ;  la  quatrième  blan- 
che sur  le  haut  des  barbes  exté- 
rieures; les  autres  noires;  bec  jaune 
à  la  base,  le  i-este  noir  ainsi  que  les 
pieds.  Longueur,  six  pouces  six  li- 
gnes. La  femelle  a  le  blanc  de  la  tétc 


BRU 

et  du  cou  nuancé  de  roux;  la  poi- 
trine ceinte  de  cette  couleur;  toutes 
les  plumes  noires  lisérées  et  termi- 
nées de  blanc.  Les  vieux  en  plumage 
d'hiver  et  les  jeunes  varient  telle- 
ment entre  les  deux  livrées  décrites 
ci-dessus  ,  qu  il  est  assez  rare  de  voir 
deux  individus  parfaitement  sembla- 
bles ;  ces  diverses  variétés  ont  été 
données  comme  espèces  sous  les 
noms  Ôl' Emberlza musteliiia^  Gmel., 
Emberlza  montana ,  Gmel.  ,  Lath.  , 
Emberlza  glaclalls ,  Lath.  Hortula- 
nus  nœvlus  y  Briss.  .Ortolan  de  pas- 
sage ,  BufF. ,  pi.  enlum.  5ii  ,  fig.  2. 
Du  nord  de  l'Europe  d'oii  il  descend 
dans  les  plus  grands  froids  pour  se 
répandre  dans  le  nord  de  la  France 
elde  l'Allemagne  qu'il  ne  fait  que  par- 
courir en  troupes  assez  nombreuses. 

Bruant  olive,  Emberlza  olluacea , 
Lath.,  Gmel.  Fasserlna  olluacea, 
Vieill.  Parties  supérieures  d'un  vert 
d  olive  ,  les  inférieures  d'un  gris  ver- 
dâtre;  sourcils  et  haut  de  la  gorge 
jaunes  ;  devant  du  cou  noir.  Lon- 
gueur ,  trois  pouces  quatre  lignes. 
Des  Antilles. 

Bruant  d'Orient  ,  Emberlza  ml- 
lltarls y  Gmel.,  Lath.  Parties  supc- 
rieures  brunes  ;  bords  de  rémiges  ver- 
dàties  ;  poitrine  et  croupion  jaunes  ; 
ventre  blanc.  Longueur  ,  six  pouces. 

Bruant  Ortolan  ,  Emberlza  Hor- 
tulaiia,  L. ,  Bull". ,  pi.  enlum.  247, 
fig.  I.  Parties  supérieures  noirâtres  , 
avec  le  bord  des  plumes  d'un  gris 
roussâtre;  tête  et  cou  d'un  gris  oli- 
vâtre, tacheté  de  brun;  aréole  ocu- 
laire jaune  ;  un  traita  l  angle  du  bec 
djC  même  couleur ,  séparé  de  l'autre 
par  un  trait  noirâtre;  parties  infé- 
rieures d'un  brun  rougeâtre;  gorge 
jaune;  lectrices  noirâties,  les  deux 
latérales  Uichées  de  bianc.  Longueur, 
six  pouces  trois  lignes.  La  femelle  a 
les  couleurs  moins  vives  et  les  taches 
noires  plus  larges.  Les  jeunes  ont  le 
jaune  de  la  gorge  peu  apparent.  Cet 
Oiseau,  si  recherché  des  amateurs  de 
la  bonne  cbère  ,  est  beaucoup  plus 
abondant  au  midi  de  l'Europe  que 
dans  le  Nord  ;  aussi  les  riches  habi- 
taus  de  ces  dernières  provinces  em- 


BRU 

ploient-ils  toute  espèce  àc  movens 
pour  l'élever ,  le  nourrir  et  f'en- 
graisscr  dans  la  captivité. 

Bruant  a  parement  bleit  ,  Embc- 
rizaviridis,  Lath.  Parties  supérieu- 
res vertes;  les  inférieures  blanches; 
ailes  et  queue  bleues.  Longueur  ,  six 
pouces.  Uc  la  Chiue.  Espèce  sau- 
teuse. 

Bruant  de  passage,  /^.  Bruant 

FOU. 

Bruant  Passereau,  Embe?iza  pas- 
scn'na,  Lath.  /".  Bruant  de  roseau. 

Bruant  petit  ,  Embcriza  pusilla  , 
Gmel.,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  cendré  brun  mêlé  de  noir;  som- 
met et  cotés  de  la  tête  ornés  de  neuf 
bandes  alternativement  noires  et  rou- 
ge obscur  ;  parties  inférieures  blan- 
châtres avec  quelques  taches  sur  le 
cou.  Longueur,  quatre  pouces  six  li- 
gnes. De  Sibérie.' 

Bruant  des  Pins  ,  Emberiza  pi- 
thyoïnus  y  Lpih.  /'.  Bruant  a  cou- 
ronne eactée. 

Bruant  a  poitrine  et  ailes  jau- 
nes ,  Emberiza  chrjsoptera  ,  Lath. 
Parties  supérieures  d'un  brun  rou- 
geàtre;  côtés  de  la  tête,  gorge,  et  par- 
ties inférieures  blancs  ;  poitrine  jau- 
nâtre avec  un  demi-collier  d'un  brun 
rougeâtre  ;  ailes  et  queue  boidces  de 
jaune;  pieds  jaunes;  bec  brun.  Lon- 
gueur, six  pouces.  La  femelle  a  le 
jaune  remplacé  par  du  cendré.  Des 
îles  Malouines. 

Bruant  des  prés.  T''.  Bruantfou. 

Bruant  Proyer  ,  Emberiza  Milia- 
ria,  L. ,  BufT.  ,  pi.  enlum.  255.  Par- 
ties supérieures  d'un  brun  cendré  , 
tachetées  longitudinalement  de  noir  ; 
parties  inférieures  blanches  marquées 
de  traits  noii s  sur  la  gorge;  ailes  et 
queue  d'un  cenclic  obscur,  lisérées 
de  cendré  clair;  bec  bleuâtre;  pieds 
bruns.  Longueur,  sept  pouces  six 
lignes.  Les  jeunes  ont  une  teinte  gé- 
nérale plus  rousse  et  des  taches  noires 
plus  grandes.  D'Europe. 

Bruant  de  roseau  ,  Emberiza 
Scfiœniculus  ,  L.  ,  Emberiza  arundi- 
nacea  ,  Gmel.  ,  Lath.  Buff. ,  pi.  enl. 
247  ,  fig.  2.  Parties  supérieures  rous- 
ses ,  rayées  longitudinalement  de  noir; 


BRU  5a7 

tête ,  occiput,  joues ,  gorge  et  devant 
du  cou  noirs;  moustaches  ,  nuque  , 
partie  inférieure  du  cou  ,  côté  de  la 
poitrine  et  abdomen  blancs  ;  des  ta- 
ches noires  sur  les  flancs  ;  reclrices 
noirâtres,  les  deux  latérales  presque 
blanches  avec  une  tache  brune ,  les 
deux  suivantes  noires  avec  une  tache 
blanche  Longueur,  cinq  pouces  neuf 
lignes.  La  femelle  a  les  parties  supé- 
rieures brunes  rayées  de  noir;  le  haut 
de  la  tête  et  des  joues  tacheté  de 
noir  ;  deux  traits  roux  de  chaque  côté 
de  la  tête;  la  gorge  blanche,  bordée 
de  noir;  la  poitrine  et  les  flancs  teints 
de  roussâtre.  Les  jeunes  ont  les  cou- 
leurs du  sexe  auquel  ils  appartien- 
nent, mais  beaucoup  moins  caracté- 
risées. C'est  ce  qui  a  mduit  en  erreu: 
Gmciin  qui  en  a  fait  son  Emberiza 
passerina. 

Bruant  rustique  ,  Emberiza  rus- 
tica,  Gmel. ,  Lath.  Parties  supérieu- 
res rougeâtres  ;  tête  noire  avec  trois 
lignes  blanches  ;  parties  inférieures 
blanches  ,  tachées  de  rougeâtre;  une 
ligne  blanche  oblique  sur  la  queue. 
Longueur  ,  six  pouces.  De  Sibérie. 

Bruant  de  Saint-Domingue.  P". 
Bruant  olive. 

Bruant  SKUGViyi ^Embejiza  rutilay 
Gmel.  ,  Lath.  Parties  supérieures 
rouges,  nuancées  de  loux;  parties 
inférieures  jaunes  ;  ailes  d'un  cen- 
dré ferrugineux.  Longueur ,  six 
pouces.  De  la  Mongolie. 

Bruant  Siiep-She;?.  V.  Bruant 
DU  Canada. 

Bruant  a  sourcils  jaunes  ,  J^;^- 
heriza  svperciHosa.^\^\A..  Parties  su- 
périeures brunes,  tachetées  de  noir  ; 
dessus  de  la  tête  brun  ,  coupé  par 
une  raie  rousse  ;  gorge  et  parties  in- 
férieures blanchâtres  ,  tachetées  de 
noirâtre  avec  les  flancs  roux  ;  rémiges 
et  lectrices  bordées  de  roux.  Lon- 
gueur ,  cinq  pouces  huit  lignes.  De 
l'Amérique  septentrionale. 

Bruant  a  sourcils  jaunes  de  la 
D.vouRiE,  Emberiza  chrysopkrys  , 
Gm.  ,  Lath.  D'un  gris  ferrugineux  ; 
sommet  de  la  tête  noir  avec  une  b£\n- 
de  blanche  ;  sourcils  jaunes.  Lon- 
gueur, six  pouces. 


528 


BRU 


BntTANT  D£  Surinam,  Emleriza 
surinamensis,  Gm.,  Lath.  Parties  su- 
périeures variées  de  cendré,  de  roux 
et  de  noir;  parties  inférieures  d'un 
jaune  blanchâtre  ,  avec  des  taches 
oblongucs  noires  sur  la  poitrine.  Lon- 
gueur ,  sept  pouces. 

Brxjant  a  tète  bleue.  P^.  Bruant 

MÉLANGÉ. 

Bruant  a  tète  noire  ,  Emberlza 
mélanocephala,  Gm.,Lath.  Passerlna 
melanocephala  ,  Yicill.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  marron  avec  un 
collier  jaune  ;  tête  noire;  parties  infé- 
rieures fauves  ;  rémiges  et  recliices 
brunes  ,  bordées  de  blanchâtre  ; 
croupion  verdàtre  ;  bec  noirâtre  ; 
pieds  rougeâtres.  Longueur,  six  pou- 
ces.La  femelle  aies  partiessupérieiires 
cendrées,  avec  des  traits  noirs;  la 
gorge  blanche  et  la  poitrine  l'oussâtrc. 
De  la  Ualmatie. 

Bruant  a  tête  rousse,  Emheriza 
ludoviciana,  Lath.  Emheiiza  rujica- 
pilla  ,  Gm.  Passerina  ru/icapilla  , 
Vieill.,  BufF.  pi.  enl.  i58.  Parties  su- 

Ï)érieures  variées  de  roux  et  de  noir; 
es  inférieures  blanchâtres,  nuancées 
de  roussâtre  plus  apparent  sur  la  poi- 
trine ;  tète  rousse  avec  ime  sorte  de 
demi-couronne  noire;  croupion  et 
tectrices  caudales  supérieures  noires  ; 
tectrices  alaires  noirâtres  ,  bordées 
de  roux.  Longueur,  cinq  pouces 
trois  lignes.  De  l'Amérique  septen- 
trionale. 

Bruant  a  tète  verte  ,  Emheriza 
Tunslalli  ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  brun  clair  avec  quelques  traits 
noirs;  tête  et  cou  d'un  vert  sombre  ; 
ailes  et  parties  inférieures  d'un  brun 
foncé  ;  pieds  jaunâtres.  Longueur ,  six 
pouces.  Patrie  inconnue. 

Bruant  Thérèse  jaune.  V. 
Bruant  du  Mexique. 

Bruant  a  ventre  jaune,  K. 
Bruant  du  Cap. 

Bruant    Zizi.    V-  Bruant    de 

HAIES.  (DR..Z.) 

BRUANTIN.  OIS  (Daudin.)  Es- 
pèce du  genre  Troupiale ,  Icterus  em- 
oerizoides  ,  Oriolus  fuscus  et  Trin- 
gilla  pecoris  ,  Gmel.;  Troupiale  de  la 


BRU 

Caroline  ,    Buff.    pi.    enl.   6û6.   ^". 
Troupiale.  (dr..z.) 

BRUBRU.  OIS.  Espèce  du  genre 
Pie-Grièche  ,  Lanius  ,  Hist.  nat.  des 
Oiseaux  d'Afrique^  pi.  71.  F'-J^iO- 
Grièche.^  (u«..z.) 

BRUC  ou  BPiUK.  BOT.  phan. 
Qu'on  prononce  Bioiic.  Les  deux  es- 
pèces dUlex  qui  couvrent  une  grande 
partie  des  landes aquitaniques,  et  VE~ 
rica  scopaiia^  L.  ,  qui  en  remplit  les 
bois  de  Pins,  sont  nommés  ainsi  dans  le 
langage  du  pa^s.  (b.) 

BRUCCHO.  POIS.  Syn.  de  Pastena- 
gue ,  Raia  Paslinaca ,  L.  à  Rome.  f^. 
Trigonobate.  (b.) 

BRUCÉE.  Bri^cea.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Térébintha- 
cées.  Ses  fleurs  dioïques présentent  un 
calice  quadriparti  et  quatre  pétales 
alternant  avec  ses  divisions.  Dans  les 
fleurs  mâles ,  on  trouve  au  centre  une 
glande,  peut-être  rudiment  de  l'o- 
vaire ,  à  quatre  lobes  entre  lesquels 
naissent  quatre  étamines  ;  dans  les 
femelles^  quatie  filets  stériles,  et  au 
milieu  quatre  ovaires,  ayant  chacun 
un  seul  style  et  un  seul  stigmate  ,  et 
devenant  plus  tard  des  capsules  mo- 
nospermes. Ce  genre  fut  consacré  au 
voyageur  Bruce  qui  rapporta  d'Abis- 
sinie  l'Arbrisseau  d'après  lequel  il  fut 
établi.  C'est  le  Brucea  femiginea  de 
l'Héritier  {Stirp.  noi).  tab.  10) ,  le  ^. 
antidy senterica  de  Miller,  dont  les 
feuilles  ailées  ont  cinq  à  six  paires  de 
folioles  terminées  par  une  impaire,  et 
dont  les  fleurs  sont  distribuées  par 
petits  paquets  épars  sur  des  épis  axil- 
laires.  Son  écorce  est  connue  sous  le 
nom  de  fausse  Angusture  dans  le 
commerce  ,  oii  elle  se  présente  sous 
forme  de  plaques  ou  de  tubes  assez 
épais  dont  la  surface  intérieure  est 
lisse  et  fauve  ,  l'extérieure  rugueuse  , 
mélangée  de  gris  et  d'orangé.  Ses 
propriétés  sont  très-délétères  ;  sa  sa- 
veur d'une  amertume  insupportable  ; 
elles  sont  dues  à  une  substance  parti- 
culière que  les  chimistes  modernes  y 
ont  découverte  et  qu'ils  ont  nommée 
Brucine.  V.  ce  mot.  (a.  d.  j.) 


BRU 

BRUCHE.  .B/7/C////5.  INS.  Genre  de 
l'ordre  des  Colcoptères  ,  section  des 
Tetranières,  institue  par  Linné  ,  éta- 
bli aussi  par  Geoffroy  sous  le  nom  île 
Mylabre  ,    lequel  a    été  appliqué  par 
Fabriclus   à  un   genre   de  la  la  mille 
des  Cantharidies,  Les  Bruches  appar- 
tiennent (  Rèjjne  Anim.  de  Cuv.)  à  la 
fainide  des  Rliynchophores.  Latreille 
leur  donne  pour  caractères  :  tète  dis- 
tincte ,   d(=priuu'e   et   inclinée;   deux 
ailes  membraneuses  ,    repliées,   que 
recouvrent  (les  é!\  très  ordinairement 
un  peu  plus  courtes  que  l'abdomen  ; 
antennes  fdiformes  ,  en  scie  ou  pec- 
tinées,  composées  de  onze  articles  ; 
veux   échancrés;'  bouche   munie  de 
lèvres,  de  mandibules,  de  mâchoires 
bifides  et  de  quatre  palpes  filiformes; 
pâtes  postérieures  ordinaiiement  très- 
gran  les  avec  des  cuisses  très-grosses, 
le  plus  souvent  épineuses;  anus  dé- 
couvert. A  l'aide  de  ces  caractères ,  on 
distinguera  les  Bruches  des  Charan- 
.sons  auxquels  elles  ressemblent.  On 
ne  les  confondra  pas   non   plus  avec 
les  Rhinosimcs  et  avec  les  Anthribes 
qui   ont  encore   avec   elles  de    très- 
grands  rapports.  Ces  Insectes  à  l'état 
pariait  se  rencontrent  sur  les  fleurs  et 
s'y  accouplent.  — La  femelle  fécondée 
place  ses  œufs  dans  le  germe  encore 
jeune  de  plusieurs  Plantes  céréales  et 
légumineuses  ,  dans    les  Fèves ,    les 
Vesces  ,  les  Pois,  les  Lentilles,  dans 
les  Palmiers  ,  les  Cafeyers,  etc.    De 
ces  œufs  déposés  le  plus  souvent  au 
nombre  d'un  seul  dans  chaque  grai- 
ne ,  naissent  des  larves  assez  grosses, 
renflées  ,  courtes  et  arquées  ,  compo- 
sées d'anneaux  peu  distincts  et  ayant 
une  tête  petite,  écailleuse,  armée  de 
mandibules  très-dures  et  tranchantes. 
C'est  au  moyen  de  ces  instrumens  so- 
lides que  l'Animal  détruit  la  srmence 
dans  l'intérieur  de  laquelle  il  est  ren- 
fermé ,   mais  il  le  fait  de  telle  sorte 
que  l'enveloppe  extérieure  ne  paraît 
point  cndonunagée.  Il  se  nourrit  pen- 
dant tout  l'hiver  delà  graine  ,  et  ce 
n'est  qu'au  printemps  qu'il  se  change 
en  nympbe  ,  et  bientôt  après  en  In- 
fecte parfait.  Celui-ci,  dépourvu  des 
instrumens  qu'avait    la   larve,    pé- 

TOMF.    TT. 


BRU 


5jci 


'",'."'^,  nécessairement  dans  sa  prison, 
s'd  était  entouré  de  fortes  parois  '; 
majs,  par  une  industrie  admirable^ 
la  larve  a  eu  soin  de  ménager  pour 
celte  autre  période  de  sa  vie  une  issue 
lacile  ,  en  creusant  dans  un  seul  en- 
droit la  grame  jusqu'à  l'épidermc. 
L  Insecte  parfait  détache  très -aisé- 
ment cette  portion  d'épiderme  ,  et  il 
en  résulte  ces  ouvertures  circulaires 
qu  on  remarque  très-communément 
siir  les  Pois  et  les  Lentilles.  Les  Bru- 
ch(!S  occasioncnt  peu  de  dégâts  dans 
les  pays  du  Nord  ;  maisdansles  con^- 
trces  méridionales,  leurs  ravages  sont 
quelquefois  incalculables.  On  a  pro- 
posé ,  pour  détruire  les  larves  ren- 
fermées dans  les  semences  ,  de  plon- 
ger celles-ci  dans  l'eau  bouillante  ou 
de  les  exposer  dans  un  four  à  une 
température  de  quarante  à  quarante- 
cinq  degrés. 

Ce  genre  est  nombreux  en  espèces. 
Le  général  Dejean  (Cat.  des  Coléop- 
tères, p.  78}  en  mentionne  quarante- 
trois;  un  grand  nombre  sont  exoti- 
ques, plusieurs  aussi  se  trouvent  eu 
France  et  aux  environs  de  Paris.  Nous 
citerous  :  la  Bruche  du  Pois ,  ^/z/c//;/5 
Fisc  de  Linné  ou  le  Mylabre  à  croix 
blanche  de  Geoffroy  (Ins.  T.  i.  p.  -267 
et  pi.  4.  fig.  9  ).  Elle  peut  être  consi- 
dérée comme  le  type  du  genre,  et 
vit  à  l'état  de  laive  dans  les  Pois  'les 
Fèves  ou  les  Lentilles.  —La  Bruche  du 
Palnuer,  Bruc/ius  Bac  fris  de  Linné  et 
de  Fabiicif.s,  très -grande  espèce  et 
ons;inaire  de  l'Amérique  méridionale 
et  de  Cayenne  ;  sa  larve  se  nourrit  de 
l  amande  du  Cocos gul/ieensis  de  Lin- 
né ;  elle  est  nommée  à  Cavennc 
Counana.  (^^.^.j 

*  BRUCHE  LE.  Eruchcla.  tns. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères 
section  des  Tétramères,  établi  par 
Megerle  aux  dépens  des  Bruches  de 
Fabncius,  et  adopté  par  Dejean  .'Caf. 
des  Coléoptères  ,  p.  78)  qui  en  pos-^è- 
dc  trois  espèces,  dont  deux  se  ren- 
contrent aux  enviions  de  Pajis,etont 
été  décrites  par  Fabricius  sous  les 
noms  de  Bn/c/tus  suturaliset  riifipes 
T'.  BRrcHK.  (,f.n.^ 


53o  BRU 

BHUCHÈLES.  ins.  Même  chose 
que  Pihynchophores.  V.  ce  mot  et 
BntJcnE.  (al'D.) 

*  BRUCINE.  BOT.  riiAN.  Substance 
alcaline  récemment  découverte  par 
Pelletier  ©t  Caventou  dans  la  fausse 
Angusture  ,  Brucea  antidjsenterica. 
Cette  substance  est  d'un  blanc  nacré  , 
cristallisée  en  prismes  obliques,  très- 
amcre  ,  très-peu  soluble  dans  l'eau  , 
inaltérable  à  l'air  ,  fusible  sans  se  dé- 
composer à  une  légère  chaleur ,  four- 
nissant à  une  température  élevée  de 
l'Huile  empyreumalique  ,  de  l'Eau  , 
des  Acides  acétique  et  carbonique,  en- 
fin de  l'Hydrogène  carboné.  La  Bru- 
cinc  s'unit  aux  Acides  et  forme  avec 
eux  des  composés  salins  ;  elle  agit  forte- 
ment et  comme  poison  sur  l'économie 
animale  ,  à  la  dose  de  quelques 
grains.  V.  Brucée.  (dii..z.) 

BRUDBORD.  bot.  than.  Nom  de 
la  Filipendule  dans  quelques  parties 
de  la  buède.  F-  Spir^a.  (b.) 

BRUGHTONIE.  bot.  phan.  Pour 
Bkoughtonie.  y.  ce  mot.  (b.) 

BRUGMANSIE.  Brugmansia.  bot. 
PiiAN.  Persoon  ,  dans  son  Synopsis 
Plantaruin,  a  décrit,  sous  le  nom  de 
Bn/gmansia  speciusa  ,  le  Datura  ar- 
borea  de  Linné.  Mais  cette  espèce, 
quoiqu'assez  différente  en  quelques 
points  des  autres  Datura  ,  ne  préseule 
pas  des  caractères  assez  tranchés  pour 
former  un  genre  distinct.  P^.  Datura. 

(A.  R.) 

BRUGNET.  bot.  crypt.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  Boletusesculentus. 
V.  Bolet.  (b.) 

BRUGNON,  bot.  phan.  V.   Bri- 

GNON. 

BRUGUIÈRE.  Bruguiera .  bot . 
PiiAN.  Genre  formé  par  Lamarck  aux 
dépens  du  Rizophora  de  Linné.  Du 
Petit-Thouars  remarque  avec  beau- 
coup de  justesse  que,  consacré  à  la 
mémoire  de  Bri.guièr'e,  célèbre  natu- 
raliste voyageur ,  par  son  digne  ap- 
préciateur Lamarck  ,  cet  hommage 
rendu  à  la  mémoire  d'un  savant  du 


BRU 

premier  ordre  était  devenu  illusoire. 
En  effet ,  lorsque  l'illustre  professeur 
fit  l'examen  des  Rizophores  ou  Man- 
gliers  ,  son  Dictionnaire  encyclopédi- 
que était  tellement  avancé,  que  pour 
y  comprendre  son  nouveau  genre  ,  il 
se  vit  obligé  de  lui  imposer  la  déno- 
mination  française    de     Palétuvier  , 
donnée  aux  Mangliers  par  les  anciens 
voyageurs  et   par    les    Créoles.    Du 
Petit-Thouars  a  conservé  à  ce  genre 
formé  par  Lamarck,  en  le  latinisant , 
le  nom  de  Palétuvier.  P'.  ce  mot.  Et 
voulant  prendre   part   à  l'hommage 
rendu  par  Lamarck,  il  a  formé  sous 
le  nom  de  Bruguière  un  genre  nou- 
veau que  nous  nous  empressons  d'a- 
dopter pour  l'un  des  Arbres  qu'il  a 
découverts  à  Madagascar,  et  qui  ha- 
bitant les  bords  de  la  mer,  rappel- 
lera le  théâtre  des  succès  d'un  natu- 
raliste  qui  débrouilla  systématique- 
ment et  avccplusde  fruit  que  ses  pré- 
décesseurs le  chaos  de  l'histoire  des 
Coquilles.   Le  Bruguiera  dont  il  est 
ici  question  est  donc  un  petit  Arbre 
garni  de  feuilles  alternes, lisses  ,  suc- 
culentes ,  l'étrécies  et  pétiolées  à  leur 
base ,    à    fleurs    blanches    disposées 
en  grappes  axillaircs  ,  composées  d'un 
calice    adhérent    à    l'ovaire,    cylin- 
drique, marqué  de  deux  écailles  vers 
.son   milieu,  divisé  vers  son  sommet 
en   cinq   lobes   obtus ,    de    cinq   pé- 
tales lancéolés  ,  de  dix  étamiues  dont 
les  anthères  sont  blanches.  Le  fruit 
est  inconnu.  (b.) 

BRULi  ou  BRUYA!  ois.  Syn.  du 
CuU-Calio  femelle,  Lanius  madagas- 
az//e/w«,L./^.PiEGRiÈcHE.  (dr..  z.) 

BRUIN-FISCH.  POIS.  Probable- 
ment le  même  Poisson  que  celui  qu'on 
désigne  au  cap  de  Bonne-Espérance 
sous  le  nom  de  Bruneau.  y.  ce  mot. 

(B.) 

BRULN-VISCH.  mam.  Syn.  hol- 
landais de  Marsouin.  P^.  Dauphin. 

•      (A.  D..  NS.) 

BRUKLING.  30T.  crtpt.  F.  Brod- 

LING. 

BRULE-BEC.  moll.  Selon   Bosc 


BRU 

(  Dictionnaire  d'Histoire  naturelle  ) 
Rondelet  donne  ce  nom  à  la  Mactre 
poivrée.  (r.) 

BRULEE  ou  POURPRE  BRÛLÉE. 
MOLL.  Nom  vulgaire  donné  par  les 
marchands  et  les  amateurs  à  une  es- 

})èce  du  genre  Rocher,  qui  a  été  con- 
bndue  avec  le  Murex  ramosus  par 
Linné  et  UilWyn.  La  Brûlée  de  Gei- 
saint  et  de  1  Javiîa  est  le  Murex  aclustus 
deLamarek.  Mais  nous  ne  pensons  pas 
que  personne  ait  donné  cette  déno- 
mination au  Murex saxd/i/is  de  Linné. 
/^'.  Rocher.  (f.) 

BRULLHAFF.  mam.  Syn.  dA- 
louate.  P^.  Sapajou.  (b.) 

BRULOT.  INS.  Syn.  de  Bêtes  rou- 
ges à  la  Louisiane.  /^.  Bètes  rouges. 

(B.) 

BRULURE,  bot.  phan.  Syn.  de 
Rouille,  maladie  des  Plantes.  /'. 
Rouille.  (u.) 

BRUMAZAR.  MIN.  «C'est ,  dit  Pa- 
trin  ,  une  substance  minérale  onc- 
tueuse et  volatile,  que  les  anciens  chi- 
mistes ,  qui  avaient  visité  les  mines 
métalliques,  avaient  cru  y  recon- 
naître comme  premier  principe  des 
Métaux  ,  et  que  d'autres  ont  appelée 
Spiri/us  Mctallorum.  n  Patrin  semble 
cjoire   à  lexislence  de  ce  principe. 

(LUC.) 

BRUME.  MOLL.  (Eosc.  )  Nom  vul- 
gaire du  ï'cvef/o/2ai^a//s,  L.  /^".  Tau  ET. 

(B.) 

BRUxMES.  r.  MÉTÉORES. 

BRUMMOSCHE.  mam.  (Millier.) 
Syn.  d'Yack  ,  espèce  du  genre  liceuf. 
/'.  ce  ftlOt.  (A.D..NS.) 

BRUN  DE  MONTAGNE,  géol. 
/^.  Terre  d'Ombre. 

BRUNE,  pois.  Une  espèce  de  Cen 
tropome  et  un  Gadc.   P^.  ces  mots. 

(B.) 

BRUNE  ET  BLANCHE,  ois.  (Son- 
nini.)  Syn.  de  la  Linotte  géorgienne, 
Frin^illa  georgiana,  La  th.  P'.  Gros- 
Bec.  ^DR..Z.) 


BRU  53i 

BRUNEAU.    OIS.    (Vanderstegen 
de  Putte.)  Syn.  belge  de  la  Bécassine, 
Scolopax  Cjallinagu ,  L.  F'.  Bécasse, 
(dk..  z.) 

BRUNEAU.  POIS.  Poisson  de  très- 
grande  taille,  qui  donne  la  chasse 
aux  Poissons  volans,  mais  qu'on  ne 
peut  reconnaître  sur  ce  qu'en  dit 
Kolbe  qui  le  mentionne  comme  une 
espèce  du  cap  de  Bonne-Espérance. 

(B.) 

BRUNCKEPINE.  bot.  piian.  Syn. 
de  Jihamiius  calharticus ,  L.  dans  le 
Boulonais.  /^.  Nerprun.  (b.) 

BRUNELLE.  REPT.  opii.  (Daudin.) 
Syn.  de    Culuber  bruneus  de  Linné. 

(B.) 

BRUNELLE.  5/;tfrtff//a.  bot.  phan. 
Tournefort  et  Jussieu  ont  appelé  ainsi 
un  genre  de  Plantes  de  la  lamille  des 
Labiées  ,  que  Linné  a  désigné  sous  le 
nom  de  Prunella.  Nous  pensons  que 
ce  dernier  nom  doit  être  adopté, 
quoiqu'il  n'ait  pas  l'antériorité,  afin 
d'éviter  la  trop  grande  ressemblance 
de  Brunella  avec  le  genre  Brunellia  de 
Ruiz  et  Pavon.  P".  Prunelle,  (a.  r.) 

BRUNELLIER.  Brunellia.  bot. 
PiiAN.  Ruiz  et  Pavon  ont  établi  ce 
genre  dans  leur  Prodrome  de  la  Flore 
du  Pérou  (p.  61  ,  tab.  xii).  Son  calice 
est  quinqueparti ,  sa  corolle  nulle; 
ses  étamines  ,  au  nombre  de  onze  et 
insérées  au  réceptacle,  présentent  des 
filets  subulés,  velus  à  leur  base;  des 
anthères  didy  mes  ,  à  deux  loges  ,  s'ou- 
vranl  par  une  l'ente  longitudinale. 
Avec  elles  alternent  autant  de  petites 
glandes  qui  persistent  api  es  s'être  flé- 
tries. Il  y  a  cinq  ovaires  ,  cinq  st\les 
subulés,  cinq  stigmates:  et  le  i'iuit 
se  compose  de  cinq  capsules  disposées 
en  étoiles  oblongues ,  acuminées, 
s'ouviant  en  dedans  par  une  fissure 
longitudinale,  et  contenant  dans  une 
seule  loge  une  ou  deux  graines,  qui 
sont  allongées,  pédiccllées,  envelop- 
pées d'un  arille  calleux.  Les  auteurs 
citent  deux  espèces  de  ce  genre  :  l'une 
oii  les  capsules  sont  glabres  et  mo- 
nospermes,  l'autre  oix  elles  sont  ve- 
lues et  dispcruics;  toutes  deux  sont 


533 


BRU 


des  Arbres.  Ils  ajoutent  que  le  nom- 
bre des  parties  n'est  pas  constamment 
le  même  que  nous  avons  décrit;  celui 
des  étamines  varie  de  dix  à  quatorze; 
celui  des  divisions  du  calice  et  des 
ovaires  peut  être  six  ou  sept.  Le 
Brunellia  appartient  à  la  Pentandrie 
Pentagynie  de  Linné;  mais  avant  de 
le  rapporter  à  une  famille  nalurelle, 
il  serait  nécessaire  de  résoudre  plu- 
sieurs questions.  Est-il  véritablement 
apétale  et  voisin  alors  du  Coriaria?  % 
ou  plutôt  ses  glandes  ne  représentent- 
elles  pas  plusieurs  pétales  qui  le  rap- 
prochent du  Te//ï7ce/a  et  du  Cnestls? 
Ses  feuilles  sont-elles  opposées  ou  al- 
ternes ,  simples  ou  composées  ,  lisses 
ou  âpres?  Ce  sont  autant  de  points 
sur  lesquels  nous  n'avons  pas  jus- 
qu'ici des  documens  suffisans  pour 
prononcer.  (a.  d.  j.) 

BRUNET.  OIS.  Syn.  du  Troupiale 
Bruanlin  femelle ,  Oriv/us  fuscus  , 
Gmel.  J^.  ÏROUPIAI.E.  (dr..z.) 

BRUNET.  OIS.  Espèce  du  genre 
Merle,   Tu/dus  capensis.  7^.  Merle. 

(DR..Z.) 

BRUNETTE.  ois.  Espèce  tlu  genre 
Bî^casseau  ,  Trlnga  pariabilis ,  L.  P^. 
Bécasseau. 

Ce  surnom  a  été  donné  à  beaucoup 
d'autres  Oiseaux  d'un  plumage  obs- 
cur, tt  dont  nous  ne  sauiions  rap- 
porter ici  la  nomenclature  complète. 

(DR..Z.) 

BRUNETTE.  moll.  Nom  vulgaire 
donné  ]iar  les  marchands  et  les  ama- 
teurs holhindais,  à  plusieurs  Cônes  , 
Porcelaines  ou  Olives  ,  à  cause  de  leur 
couleur  brune  ;  mais  on  a  plus  parti- 
culièrement afiècté  ce  nom  aux  Cônes 
suivans  : 

La  Brtjnette  ordinaire  ,  ou  Bru- 
î:ette  à  clavicule  élevée  de  d'Her- 
b  gny  ,  est  le  Conus  auUcus  de  Linné 
e;  de  Lainarck. 

La  Brdnette  Chauve-Souris  de 
Favanne  est  la  variété  6  du  Conus  au- 
licus  de  Bruguière,  que  Lamarck  a 
rapportée  au  Conus  Episcopus. 


BRU 

La  Brunette  à  clavicule  ortu.se 
de  d'Herbigny  est  le  Conus pen/iaceus 
de  Bruguière  et  de  Lamarck.  ^'.  CoNE. 

(r-) 

BRUNGA.  ROT.  PHAN.  Syn.  de 
Ludwigia    oppositifolia     à     Ceylan. 

y.  LUDAVIGE.  (B.) 

BRUNIE.  Brunia.  bot.  phan.  Ce 
genre,  voisin  de  la  famille  des  Rham- 
nées  ,  en  eat  cependant  distinct  par 
plusieurs  caractères,  et  méritera  sû- 
rement de  former  une  nouvelle  fa- 
mille sous  le  nom  de  Bruniacées. 
En  effet,  en  examinant  un  certain 
nombre  des  espèces  rapportées  à  ce 
genre,  nous  avons  trouvé  dans  plu- 
sieurs d'entre  elles  des  différences 
assez  tranchées  pour  établir  plusieurs 
coupes  génériques  ,  ainsi  que  l'a  tenté 
Persoon  on  créant  son  genre  Slaavia 
avec  deux  espèces  qu'il  a  séparées  du 
Brunia.  Voici  du  reste  les  caractères 
que  nous  avons  reconnus  au  genre 
Brunie  :  ce  sont  des  Arbustes  tous 
originaires  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance, ayant  le  port  des  Phylica  ,e\. 
surtout  au  Phyllca  ericoldes ,  connu 
sous  le  nom  vulgaire  de  Bruyère  du 
Cap.  Leurs  feuilles  sont  linéaires, 
éparses  et  très-rapprochées  ,  dépour- 
vues de  stipules.  Les  fleurs  qui  sont 
extrêmement  petites  ,  forment  des  ca- 
pitules globuleux  et  pédoncules.  Le 
réceptacle  commun  des  fleurs  est 
ovoïde,  velu  et  environne  à  sa  base 
de  folioles  qui  constituent  une  sorte 
d'involucre.  Le  calice  est  subtubu- 
leux,  soudé  avec  l'ovaire  qui  est  sémi- 
nifère;  son  limbe  offre  cinq  divi.;ious 
dressées  ,  étroites;  la  corolle  se  com- 

f)Ose  de  cinq  pétales  linéaires,  plus 
ongsqueleslobes  du  calice,  alternant 
avec  eux  et  insérés  au  poinfr  où  la 
partie  supérieure  de  l'ovaire  est  libre. 
Les  étamines  sont  au  nombre  de  cinq, 
attachées  entre  cliacun  des  pétales. 
L'ovaire  est  semi-infêre  ;  je  l'ai  trou- 
vé constamment  à  une  seule  loge  q'.îi 
contient  un  ,  très-rarement  deuv  ovu- 
les tout-à-fait  renversés  ;  il  est  sur- 
mon'é  d'un  seul  style  creusé  d'un  sil- 
lon longitudinal. 

La  description  que  nous  venons  de 


BRU 

douucr  de  la  structure  de  ce  genre, 
est,  comme  ou  pourra  facilement 
s'en  convaincre,  dllVércnle  de  celle 
que  la  pluparldesauteursonldonnée. 
^  Nous  l'avons  tracée  surtout  d'après 
le  Bru/lia  lanuginosa ,  qui  fleurit 
quelquefois  dans  les  serres  tic  Paris, 
en  ayant  soin  de  la  vérifier  sur  plu- 
sieurs autres  espèces.  (a.  r.) 

BRUNNICHIE.  Bitinuichia.  bot. 
i'HAS.Gacrtner  a  établi  ce  genre,  qui 
fait  partie  de  la  famille  des  Polygonces 
et  de  1  Oct:!ndrie  Trigynie,  L.  pour 
une  Plante  originaire  de  l'Amérique 
septentrionale,  et  dont  Adanson  avait 
fait  son  genre  Fallopia.iZe  Végétai, 
qui  est  vivace  ,  a  une  tige  sannen- 
teuse,  grimpante,  s'attachant  aux  Ar- 
bres voisins  ,  au  moyen  de  vrilles 
axillaires  tordues  en  spirale.  Ses 
feuilles  sont  alternes,  pétioIéeSjOvales, 
acuminées,  à  bords  entiers,  glabres, 
ainsi  que  les  autres  parties  de  la  Plan- 
te ;  les  ileurs  sont  petites,  pedicellées, 
disposées  en  une  sorte  de  grappe  ter- 
minale et  rameuse.  Le  calice  est  sub- 
campaniforme  ,  à  cinq  lobes  ,  persis- 
tant; il  donne  attache  à  huit  ou  dix 
ctamines.  L'ovaire  qui  est  libre,  à  une 
seule  loge  contenant  uu  seul  ovule  , 
est  stranonté  de  trois  styles  et  de  trois 
stigmates.  Après  la  fécondation,  le 
calice  wend  beaucoup  d'accroisse- 
ment, ainsi  que  le  pédoncule  sur  les 
deux  côtés  duquel  il  se  développe 
deux  membranes  longitudinales  en 
forme  d'ailes;  le  fruit  est  sec  et  len- 
fermé  dans  le  calice.  Le  Briiunichla 
cirrhosa  ,  la  seule  espèce  de  ce  genre  , 
conserve  toujours  ses  feuilles  dans 
nos  orangeries  oii  on  la  rentre  pen- 
dant l'hiver.  (a.  r.) 

BRUNOlPi.  OIS.  Espèce  du  genre 
Merle,  Turdus  capensis,  L.  V.  Merle. 
(DR.,  z.) 

BRUNONIE.  Brunonia.  bot.  piian. 
Robert  Brown  a  placé,  à  la  suite  de  sa 
famille  des  Goodenoviées  ,  ce  genre 
singulier,  établi  par  Smith  pour  deux 
Plantes  delà  Nouvelle-Hollande.  Elles 
ont  le  port  des  Scabieuses  ou  de  la 
Globulaire  commune  ;  leurs  feuilles 


BRU 


i53 


sont  toutes  radicales,  entières  et  spa- 
thulées  ;  les  hampes  sont  simples, 
d'environ  un  pied  de  hauteur  ,  por- 
tant à  leur  sommet  un  seul  capitule  de 
fleurs,  hémispiiérique,  lobule  et  en 
vironné  d'un  involucre  pol^phylle; 
chaque  fleur  est  accompaguée  de  qua- 
tre ou  cinq  bractées;  le  calice  est 
tubuleux,  à  cinq  divisions  ;  la  corolle 
est  monopétale,  infundibuliforme  ,  à 
cinq  lobes  dont  deux  supérieurs  plus 
profonds  ;  elle  est  d'un  bleu  d'azur  et 
marre.sccnto  ;  les  étamines,  au  nom- 
bre de  cinq  ,  sont  hypogynes  ;  leur» 
filets  sont  persistans  ,  et  leurs  anthè- 
res soudées  et  renfermées  dans  l'in- 
térieur du  tube  de  la  corolle  ;  l'ovaire 
est  uniloculaire  et  monosperme  ;  le 
stigmate  est  charnu,  renfermé  dans 
une  membrane  bifide  ;  le  fruit  est  un 
utricule  contenu  dans  le  tube  du  ca- 
lice ,  dont  les  lobes  s'étalent  et  de- 
viennent plumeux.  Ce  genre  ,  qui  ne 
contient  que  deux  espèces  originaires 
de  la  Nouvelle-Hollande,  est  fort  dif- 
ficile à  classer  dans  la  série  des  ordres 
naturels.  Robert  Brown  trouve  sa 
place  entre  les  Goodenoviées  et  les 
Corymbifères  ;  cependant  il  offre  en- 
core une  certaine  analogie  avec  les 
Campanulacées,  les  Dipsacées  et  les 
Globulaires.  (a.  n.) 

BRUNOR.  OIS.  Espèce  du  genre 
Bouvreuil  ,  Loxia  bicolor;  Daud.  F". 
Bouvreuil.  (dr..z.) 

BRUN  ROUGE,  min.  Oxydede  fer 
jaune,  mais  qu'une  calcination  bien 
ménagée  colore  en  rouge  obscur  et 
brillant  fort  employé  dans  la  pein- 
ture à  l'huile.  Chaptal  en  a  découvert 
des  couches  considérables  à  Uzès,  qui 
sont  devenues  des  élémens  de  prospé- 
rité pour  le  pays  oii  l'on  prépare  du 
Brun  Rouge  pour  le  commerce.  Le 
Brun  Rouge  dans  son  état  naturel  est 
une  sorte  d'Argile  commune,  f^.  ce 
mot.  (DR..Z.) 

BRUNSFELSIE.  Biunsfelsia.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  ,  dédié  à  Brunsfels  , 
botaniste  allemand ,  a  été  placé  à  la 
suite  des  Solanées.  Son  calice  court 
est  carapaBulé  et   terrainé  par  ci«q 


bôi  BRU 

dents  ;  sa  corolle  ,  en  forme  d'enton- 
noir, présente  un  tube  long  de  quatre 
à  cinq  pouces ,  un  limbe  à  cinq  lobes 
obliques  et  presque  égaux;  de  ses  cinq 
étamines  inégales  ,  une  est  stérile  ,  les 
quatre  autres  portent  des  anthères 
rénifonnes.  Suivant  Swartz  ,  elles  se- 
raient au  nombre  de  quatre  et  didy- 
names.  Le  style  simple  se  termine  par 
un  stigmate  en  tête;  le  fruit  est  une 
Laie  uniloculaire  qui  se  sépare  le  plus 
souvent  en  deux  portions,  et  renferme 
des  graines  nombreuses  attachées  à 
un  réceptacle  central,  charnu  et  très- 
grand.  Ce  genre  contient  deux  Ar- 
brisseaux originaires  d'Amérique ,  à 
fleurs  pédonculces,  solitaires  à  l'ais- 
selle des  feuilles  qui  sont  alternes  ou 
réunies  plusieurs  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux. Le  tube  de  la  corolle  est 
droit,  et  son  limbe  entier  dans  le  B. 
cmerkana,ii§uvé,  Lam.  111.,  tab.  548; 
le  tube  est  recourbé  et  le  limbe  on- 
dulé dans  le  B.  unduLata ,  figuré 
tab.  167  d'Andrews.  (a.d.  j.) 

BRUNSKOP.  MAM.  C'est-à-dire 
Tète  Bfuue.  Syn.  de  Marsouin.  V. 
Dauphin.  (b) 

*  BRUNSVIA.  BOT.  PHAN.  Le  Cro- 
ioii  de  Linné  contient  un  grand  nom- 
bre d'espèces  assez  disparates  ,  et 
c'est  ce  qui  a  engagé  divers  auteurs  à 
le  séparer  en  plusieurs  genres  dont 
les  vms  ont  été  adoptés,  et  dont  les 
autres  ne  le  sont  pas  jusqu'ici.  Parmi 
ces  derniers  est  le  Brunsvia  de  Necker , 
genre  établi  d'après  le  Croton  ricino- 
cai-pos,  qui  pi-ésente  un  double  calice, 
dontcliacun  atroisdivisions,  et  seule- 
ment huit  étamines  dans  les  fleurs 
mâles.  (a.  D.J.) 

BRUNSWIGIA.  BOT.  PiiAN.  Plu- 
sieurs espèces  d'^//za/j//«,  lesu^.  ra- 
dula ,  slriata  ,  orientalis ,  etc.,  dont 
la  capsvile  turbinée  est  munie  de  trois 
ailes,  ont  été  séparées  par  Heister 
comme  devant  former  un  genre  nou- 
veau qu'il  nomme  ainsi.  Ce  botaniste 
a  publié  sur  ce  sujet  une  dissertation  , 
et  ses  idées  ont  été  adoptées  par  plu- 
sieurs auteurs,  (a.  D.J.) 

BRUSC.  BOT.  PHAN.   Même  chose 


BRU 
que  Bruc  et  Bruk ,  et  synonyme  de 
Fiagon.  t^.  ces  mots.  (b.) 

BRUSCANDULA.  bot.  phan.  (Da- 
léchamp.)  Syn.   italien  de  Houblon. 

(B.) 

BRUSEN.  OIS,  Syn.  noi-wégien  de 
Coljmbusglacialis  ,  L.  y.  Plongeon. 

(B.) 

BRUSLURE.  BOT.  phan.  Proba- 
blement pour  Brûlure.  F',  ce  mot.  (b.) 

BRUSOLA.  OIS.  Syn.  italien  du 
Loriot,  Oriolus  Galbula,  L.  P'.  Lo- 
riot. (0R..Z.) 

BRUï.  POIS.  Syn.  anglais  de  Li- 
mande ,  espèce  du  genre  Pleuronecte. 
/^.  ce  mot.  (b.) 

BRUTA .  bot.  phan.  Le  Cyprès  se- 
lon les  ims,la  Sabinesuivantd'autres, 
ou  le  Genièvre  commun  selon  plu- 
sieurs, (b.) 

BRUTE.  Bruta.  mam.  Ce  mot  se 

fnend  ordinairement  pour  désigner 
es  Animaux  à  qui  l'orgueil  hu- 
main se  plut  à  refuser  toute  intelli- 
gence, que  de  prétendus  philosophes, 
en  établissant  leur  réputation  sur 
des  rêveries  ,  voulurent  faire  passer 
pour  des  machines  dépourvues  de  ce 
qu'ils  nommaient  ame ,  et  auxquels  on 
accoi'dait  tout  au  plus  un  instinct. 
On  saitaujourdhui  que ,  dans  ce  sens  , 
il  est  des  Mammifères  Bimanes  ap- 
partenant même  au  genre  Homme  , 
beaucoup  plus  brutes  que  les  Ani- 
maux auxquels  on  dispensa  si  légère- 
ment ce  nom. 

Sous  le  rapport  systématique,  Lin- 
né nommait  Brutes,  Bruta,  les 
Mammifères  dépourvus  d'incisives 
supérieures  ou  inférieures,  ayant 
les  pieds  protégés  par  des  ongles, 
et  vivant  de  Végétaux.  Les  genres 
Rhinocéros  ,  Eléphant ,  Morse  ,  Bra- 
dype  ,  Fourmiher,  Manis  (Pangolin 
et  Phatagin  )  et  les  Tatous  formaient 
cet  ordre,  il  faut  en  convenir,  trop 
disparalepourqu'onle  pût  conserver. 

(B.) 

BRUTHIER.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 


BRU 

la  Buse  ,  FalcoButeo,  L.  /".  Faucon', 
division  des  Buses.  (db..z. 

BRDTIA.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Bihoreau,  Ardea  Nycticorax ,  L.  f^. 
Héron.  (dk..z.) 

BRUUSE.  ois.  Nom  irlandais  de 
rimbiini,  Coljmbus  glacialis,  L.  (b.) 

BRUUSIIANE.  ois.  Syn.  du  Com- 
battant, 'rriiigapiignax ,  L.  en  Nor- 

Wège.   f^.  BÉCASSEAU.  (D11..Z.) 

BRUXANELLI.  bot.  piian. 
(Rhéede  ,  Malab.  v  ,  t.  42.)  Arbre  in- 
déterminé de  l'Inde,  employé  couime 
niédicanient ,  et  qui  pourrait  bien  être 
de  la  tamillc  des  Rubiacccs.  (b.) 

BRUYA.  ois.  J^.  Bhuia. 

BRUYANT.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Bruant  jaune,  Emberiza  Cit/inella, 
L.  /^.  Bruant.  (dr..z.) 

BRUYÈRE.  Erica.  bot.  piian.  Il 
est  peu  de  genres  dans  tout  le  Règne 
Végétal  qui  se  compose  d'un  aussi 
grand  nombre  d'espèces  élégantes  et 
d'un  port  aussi  agréable  que  le  genre 
des  Bruyères.  Près  de  quatre  cents 
sont  aujourd'hui  décrites  dans  les 
différens  auteurs ,  et  au  moins  la 
moitié  sont  cultivées  dans  nos  serres 
dont  elles  fout  l'ornement  pendant 
toutes  les  saisons  de  l'année.  Ce  sont 
en  général  des  Arbustes  ou  des  Ar- 
brisseaux dont  la  tige  offre  une  hau- 
teur qui  varie  de  six  pouces  à  dix  et 
douze  pieds  ;  ils  sont  en  tout  temps 
garnis  de  leurs  feuilles  qui  sont  li- 
néaires, étroites,  très-rapprochées  ou 
très-courtes  et  imbriquées  en  forme 
d'écaillés.  Leurs  fleurs  qui  offrent  une 
variété  infinie  de  nuances  et  quelque- 
fois le  coloi'is  le  plus  brillant  ,  sont 
tintôt  axillaires,  plus  souvent  grou- 
pées en  épis  ou  en  grappes  à  1  extré- 
mité des  ramifications  de  la  tige;  leur 
calice  tantôt  simple,  d'autres  fois  ac- 
compagné de  biactées  imbriquées,  qui 
semblent  former  un  second  calice, est 
partagé  en  quatre  lanières  profondes 
et  étroites.  La  corolle  est  toujours  mo- 
nopétale, mais  elle  offre  les  formesles 
plus  variées,  en  sorte  que  ce  genre  est 


BRU 


535 


un  de  ceux  qui  prouvent  le  mieux 
combien  est  peu  naturelle  et  peu  fixe 
la  classification  qui  repose  sur  la 
forme  de  col  organe.  En  effet  tantôt 
elle  est  globuleuse  et  comme  en  gre- 
lot, tantôt  elle  est  cylindrique  et  forme 
un  tube  plus  ou  moins  allongé,  droit 
ou  arqué  ;  quelquefois  elle  est  renflée 
et  comme  vésiculeuse  inférieurcment, 
d'autres  fois  elle  cstévasée  dans  sa  par- 
tie supérieure.  Son  limbe  offre  tou- 
jours quatre  divisions  tantôt  rappro- 
chées et  couniventes,  tantôt  étalées 
ou  même  rélléchies.  La  surface  ex- 
terne de  la  coiollc  est  ordinairement 
glabre;  dans  quelques  espèces  elleest 
velue  ,  dans  d'autres  elle  est  giuti- 
neuse  ou  recouverte  d'une  sorte  de. 
vernis  ou  d'émail. 

On  trouve  généralement  huit  éta- 
mines  dans  chaque  tleur;  tantôt  elles 
sont  saillantes  hors  de  la  corolle,  tan- 
tôt elles  sont  incluses  ;  leurs  filets  sont 
libres  et  insérés,  ainsi  que  la  corolle 
au-dessous  du  disque  glanduleux  qui 
supporte  l'ovaire.  Les  anthères  sont 
toujours  à  deux  loges;  leur  iorme  varie 
beaucoup;  on  remarque  dans  un  grand 
nombre  d'espèces  un  appendice  allon- 
gé et  comme  barbu  à  la  base  de  cha- 
que loge;  dans  d'autres  espèces  ,  cet 
appendice  manque  entièrement.  Cha- 
que loge  s'ouvre  par  la  partie  supé- 
rieure seulement  de  son  sillon  longi- 
tudinal ,  ce  qui  forme  une  sorte  de 
trou  plus  ou  moins  allongé,  à  ti'avers 
lequel  le  pollen  s'échappe. 

L'ovaire  est  libre,  entoure  et  sup- 
porté par  un  disque  hypogyne  ordi- 
nairement à  huit  lobes;  cet  ovaire, 
fendu  transversalement, présentequa- 
tre  loges  contenant  chacune  plusieurs 
ovules  attachés  à  un  trophosperme 
central. Son  sommetest  ordniairement 
déprimé  et  surmonté  d'un  style  sim- 
ple, au  sommet  duquel  est  un  stig- 
mate très-petit,  à  quatre  lobes  peu 
saillans.  Le  fruit  est  une  capsule  à 
quatre  côtes,  un  peu  déprimée  à  son 
sommet;  elle  offre  quatre  loges  poly- 
spermes,  et  s'ouvre  en  quatre  valves 
qui  entraînent  avec  elles  une  partie 
des  cloisons  sur  le  milieu  de  leur  face 
interne. 


536 


BRU 


Un  genre  qui  présente  un  a  usai 
grand  nombre  d'espèces  intéressan  les, 
dont  près  de  deux  cents  sont  cultivées 
dans  les  jardins,  a  dû  attirer  l'atten- 
tion des  auteurs.  Aussi  poisédons- 
nous  sur  ces  Plantes  plusieurs  ouvra- 
ges intéressans,  oli  les  espèces  sont 
décrites  et  représentées  avec  beaucoup 
d'exactitude.  Outre  les  dissertations  de 
Linné  et  de  Thunberg,  qui  ont  déjà 
un  peu  vieilli,  nous  citeions  particu- 
lièrement les  ouvrages  de  Wondlnnd, 
d'Andrews  et  de  Salisbuiy,  daus  les- 
quels on  trouve  la  description  et  la 
figure  de  presque  toutes  les  espèces 
qui  ont  paru  en  Europe. 

A  l'exception  d'une  douzaine  d'es- 
pèces qui  croissent  dans  lesdiflerentes 
parties  de  l'Europe,  presque  toutes 
les  autres  Bruyères  sont  originaires 
du  cap  de  Bonne-Espérance  ou  elles 
couvrent  et  embellissent  de  leur  feuil- 
lage toujours  vert  et  de  leurs  fleuis 
élégantes    les   plages   sablonneuses. 

Il  nous  sera  impossible  d'indiquer 
ici  toutes  les  espèces  qui  font  l'orne- 
ment de  nos  serres;  nous  nous  con- 
tenterons d'en  citer  seulement  quel- 
ques-unes dans  cbacune  des  sections 
établies  dans  ce  genre  nombreux. 
§  1*^' .  Filamens  de  la  même  longueur 
ou  plus  longs  que  la  corolle  ;  an- 
thères sans  appendices. 

A.  Feuilles  teinées. 

BnuYÈRE  DE  Pluckenet,  Ej-lca 
P/«cX.e«e///,Willd..S;/j.2,p.396.Wcndl. 
2.  p.  21.  Joli  Arbiisseaii  originaire 
du  Cap.  Ses  feuilles  sont  glabres,  li- 
néaires ,  ternces  ;  ses  anthères  sail- 
lantes sont  bifides  ;  ses  fleurs  sont 
pourpres,  pendantes,  et  forment  des 
épis  unilatéraux  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux ;  la  corolle  est  cylindrique,  un 
peu  renflée. 

Bruyère  a  ombelle,  Erica  um- 
bellata,  Willd.  Hp.  Icon.  Hoit.  Kcw. 
t.  5.  Elle  est  originaire  de  Portugal. 
Sa  tige  dressée  porte  des  feuilles  ter- 
nées  et  ciliées;  ses  fleurs  sont  violet- 
tes et  disposées  en  ombelles  simples  ; 
les  corolles  sont  ovoïdes. 

Bruyèbe  couleur  de  chair,  £■/■/■- 
ca  carnea,L.  iip.,  ou  Erica heibacea, 


URU 

Willd .  Sp.  Cuit.  Mag.  t.  1 1 .  Cette  pe- 
tite espèce  croît  eu  \  rance,  en  Alle- 
magne,, en  Italie.  Ses  feuilles  sont  ter- 
nées  ou  quaternées;  ses  fleurs  sont 
presque  coniques,  purpurescentes  , 
axillaires  et  formant  des  épis  unila- 
téraux. 

B.  Feuilles  quaternées  au  guinées. 

Nous  trouvons  dans  cette  subdivi- 
sion plusieurs  des  espèces  qui  crois- 
sent naturellement  en  France,  telles 
que  V Erica  piedilerranea,  Willd.; 
V Erica  uagans  oxxEricamultifiora  que 
l'on  trouve  à  St.-Léger. 

%  II.  Bruyères  tubuleuses  ,  c'fst-à- 
dire  ayant  la  corolle  allongée  en 
tube  de  près  d'un  pouce  de  lon- 
gueur. 

A.  Ântlièresportant  à  leur  base  deux 
appendices. 

Bruyère  sanguikolexte  ,  Erica 
cruenta,V^\\\à.  Du  cap  de  Bonne-Es- 
pérance. Feuilles  linéaires  ,  subulées, 
glabres;  fleurs  portées  sur  des  pédon- 
cules axiUaires,  bifides  ou  trifides  à 
leur  sommet;  corolle  cylindrique, 
d'un  rouge  ponceau  ,  longue  d'un 
pouce;  anthères  incluses;  style  sail- 
lant. 

Cette  section  renferme  encore  plu- 
sieurs autres  belles  espèces,  telles  que 
les  Erica  Ewerana,  Alton;  Ericaspe- 
ciosa,  An irews;  Erica  mutabilis,  An- 
drews, etc. 

B.  Anthères  sans  appendices  ;  feuil- 
les tentées  ;  fleurs  terminales. 

Bruyère  CHANGEA^'T£,  Erica  ver- 
sicolur,  Willd.  Du  cap  de  bonne-Es- 
pérance. Feuilles  ternées  ,  linéaires  , 
ciliées  ;  fleurs  pédonculées,  au  nom- 
bre de  trois  à  quatre,  au  sommet  des 
jeunes  rameaux;  corolles  tubuleuses, 
un  peu  renflées  vers  le  sommet,  gla- 
bres; tube  d'un  rouge  oiangé,  jaune 
supérieurement ,  les  quatre  divisions 
du  limbeëtant  vertes. 

Parmi  les  autres  espèces  de  ce  grou- 
pe, on  distingue,  à  cause  de  la  beauté 
de  leurs  fleurs,  VErica  Aitonii  de 
WiUdenovf ,  ou  Bruyère  à  fleur  de  Jas- 
mm  ,  Erica  jasminijlora  de  Salisbury  : 


BRU 

ÏErica  tub{/7urd,'\\'i[\à.\  VErica  ig- 
nescens,  i\.nA\(i\\s  ;  l'L/ica  cu/vz/iora, 
Willd.,  etc.,  etc. 

§  III.  Bruyères  à  (leurs  coniques, 
c'cil-à-dire  renflées  dans  leur  par- 
tic  inlcrieurc. 

A.  Anthtres  munies  d'appendices. 

BnuvÈRE  ri;nflûe,  Erica  injlata, 
Willd.  Elle  est  du  Cap.  Ses  feuilles 
sont  linéaires,  quaternees  ,  glabres  ; 
ses  fleurs  en  bouquets  terminaux  et 
réfléchie.^  ;  ses  corolles  longues  d'un 
pouce  sont  couleur  de  chair. 

H   Anthères  sans  appendices. 

linvYÈTxi:  vÉsicij.cisi; ,  Erica  ani- 
puUacea,  Willd.  Originaiicdu  Cip. 
tjes  feuilles  sont  linéaires  ,  quaternees 
et  ciliées;  ses  fleurs  en  bouquets  ter- 
minaux elombellilbrmes;  ses  corolles, 
ovoïdes  et  renflées  à  leur  base  ,  d'un 
rouge  paie  avec  des  stries  longitudi- 
nales plus  foncées. 

Nous  terniincrons  ici  cette  énumé- 
ration  très-incoinplèlo,  des  espèces  de 
Brus  ères  cultivées  dans  les  jardins,  et 
nous  rappellerons  seulement  les  es- 
pèces qui  croissent  natuiellement  en 
France.  Outre  YErica  fagans,  Erica 
herbacea  et  Erica  mcdiierranea  dont 
nous  avons  déjà  parlé,  nous  citerons 
ici  les  espèces  suivantes  comme  indi- 
gènes. La  Bruyère  en  Arbre,  Erica 
arborea^  l'une  des  plus  grandes  espè- 
cesdu  genre, puisqu'elle  acquiert  jus- 
qu'à di\  et  liouze  pieds  d'élévation  : 
dans  une  des  provinces  inéuiterrauées 
delà  France ,  elleforme  ,aveclesMvr- 
ies  et  les  Arbousiers  ,des  buissons  élé- 
gans.  La  Bru\ère  à  balais,  i'/vca sco- 
paria;  ses  fleurs  sont  très-petites  ;  elle 
croît  dans  les  les  lieux  sablonneux  ; 
c'est  la  Plante  la  plus  couimune  des 
bois  de  Pins  des  landes  Aquitaniques 
oii  on  la  nomme  Brande;  ses,  jciHies 
branches  y  servent  à  faire  des  balais. 
La  Bruyère  cendrée,  E/ica  cinerea, 
]  une  des  plus  jolies  et  des  plus  eom- 
ni  unes  de  tout  le  genre;  elle  foi  me 
dans  tous  les  bois  des  environs  de 
Paris  des  tapis  d'une  belle  couleur 
purpurine;  ses  ilours  sontquelquefois 


BRTJ  557 

roses  ou  blanches  :  c'est  lune  des 
Plantes  sur  lesquelles  l'Abeille  bu- 
tine le  plus  de  miel,  mais  qui  com- 
munique à  cette  substance  un  goût 
peu  agréable  La  Bruyère  cWiéc  ,  Eri- 
ca ciliaris  ,  jolie  csp.èce  dont  les 
feuilles  sont  ciliées  ,  les  corolles 
purpurines  et  renflées ,  et  que  l'on 
tiouve  dans  les  provinces  du  centre 
de  la  France  ;  nous  l'avons  également 
découverte  aux  enviions  do  Paiis. 
Liifiu  ,  l'Z.'/v'ca /e//iz//.rqui  se  plailde 
préférence  dans  les  lieux  tourbeux  et 
humides,  à  Montmorencv,  St. -Léger, 
etc.  Il  existe  une  variété  bien  remar- 
quable de  cette  espèce  qui  croit  à  .Mon  I- 
morencv,  et  qui  a  été  décrite  par  Ri- 
chard père,  sous  le  nom  à' Ericatetra- 
li.v  anandra,  dans  le  Jovnnal  de  Phy- 
sique. Les  fleurs  sont  beaucoup  plus 
petites  ;  la  coiolle  est  moitié  plus 
courte;  le  style  est  très-saillant;  il 
n'y  a  point  d'étamines,  et  Fovaiie 
présente,  au  lieu  de  quatre  loges  , 
douze  loges  disposées  sur  plusieurs 
rangs.  Il  est  évident  que  les  étamines 
se  sont  soudées  avi  c  l'ovaire  ,  et 
qu'elles  ont  ainsi  triplé  le  nombre na* 
turel  de  ses  loges.  Je  ne  sache  pas 
qu  une  pareille  monstruosité  ait  été 
observée  dans  aucune  autre  espèce. 

h' Erica  vulgaris  de  Linné  ,  dési- 
gnée généralement  sous  le  nom  de 
Bruvère  commune  ,  n'appartient  plus 
au  genre  dont  il  est  ici  question  ;  elle 
est  devenue  le  type  du  genre  Calluna. 
T^.  ce  mot. 

Terminons  cet  article  par  quelques 
mois  sur  la  culture  des  Bruyèies.  Ces 
Arbustes  sont  sans  contredit  les  Végé- 
taux qui  demandent  de  la  part  du 
cultivateur  les  soins  les  plus  assidus 
et  l'attention  la  mieux  soutenue.  Ils 
doivent  être  plantés  dans  des  pots 
remplis  de  bon  sable  de  Bruyère  et 
bien  percés, afin  que  l'écoulement  des 
eaux  se  fasse  avec  ficiiité.  Les  espèces 
exotiques,  qui  sont  en  général  plus 
recherchées,  doiventètre placées  dans 
une  bâche  ou  une  petite  serre  quel'on 
chaufle  convenablement.  Les  Bruyè- 
res se  multiplient  de  graines,  de  bou- 
tures et  de  marcottes.  Les  semis  doi- 
vent être  faits  à  la  maturité  des  grai- 


558  BRY 

nés,  c'est-à-dire  à  la  mi-mars.  On  se 
sert  de  pots  ou  de  terrines  que  l'on 
remplit  à  moitié  avec  du  gros  sable  ou 
des  fragmens  de  poteries,  afin  de  fa- 
ciliter l'écoulement  des  eaux  d'arro- 
sage ;  on  recouvre  ensuite  avec  du 
sable  de  Bruyère  bien  fin  et  bien 
ameubli.  On  presse  légèrement  la 
terre  avant  d'y  répandre  les  graines 
que  l'on  recouvre  très-superficiel- 
lement. Si  ce  sont  des  espèces  indi- 
fènes ,  on  les  place  à  l'ombre ,  ou 
ien  dans  une  coucbe  cliaude,  si  ce 
sont  des  espèces  exotiques. 

Les  boutures  se  prennent  toujours 
sur  les  jeunes  rameaux  de  l'année  ; 
elles  doivent  être  coupées  avec  soin, 
et  n'avoir  qu'environ  un  pouce  de 
longueur;  on  les  effeuille  dans  leur 
partie  inférieure,  et  on  les  place  dans 
des  terrines  préparées  comme  pour  les 
semis,  que  l'on  recouvre  ensuite  d'une 
cloche  à  melons.  Quantaux  marcottes, 
le  procédé  n'a  rien  de  particulier.  On 
les  sépare  ordinairement  au  bout  de 
l'année,  époque  oii  elles  ont  poussé 
des  racines.  (a.r.) 

BRUYÈRE  DU  CAP.  bot.  phan. 
On  appelle  ainsi  communément  le 
Fkylica    ericoides,    V.    Phylica. 

(A.R.) 

BRUYERES,  bot.  piian.  Famille 
naturelle  de  Plantes  plus  généralement 
désignées  aujourd'hui  sous  le  nom 
d'EaiciNÉES.  y.  ce  mot.  (a.  r.) 

BRY.  Bryum.  bot.  crypt.  [Mous- 
ses.) La  plupart  des  auteurs  qui  se 
sont  occupés  de  l'histoire  des  Mousses 
varient  sur  la  manière  dont  ils  ont 
fixé  les  limites  de  ce  genre;  nous 
croyons  devoir  adopter  l'opinion  de 
Hooker  qui  le  caractérise  aiiisi  :  cap- 
suie  portée  sur  un  pédicelle  terminal  ; 
péristome  double,  l'extérieur  de  seize 
dents  simples,  l'intérieur  formé  par 
une  membrane  divisée  en  seize  seg- 
mens  égaux  ,  alternant  souvent  avec 
des  cils  simples  ou  géminés;  coiffe 
fendue  latéralement.  (Je  genre  qui  ne 
renferme  qu'une  petite  partie  du  vaste 
g  enrejS /yz/TO de  Linné, comprend  aus- 
si une  partie  de  seiJIIfiiii/n  qui  ne  ditfé- 


BRY 

raient  que  parla  disposition  despréten- 
dues fleurs  mâles.  11  embrasse  entière- 
ment les  genres  Bryum ,  'Mnium ,  We- 
bera,  Pohlia  et  Meesia  d'Hedwig,  et 
quelques  autres  genres  qu'on  avait  en- 
core établis  à  leurs  dépens  ,  tels  que 
le  Viploconium  de  Mohr ,  le  Palu- 
f/e//û:  de  Bridel ,  le  Gymnocep/ialusde 
Richard  ,  et  peut-être  le  genre  Arrlie- 
nopterum  d'Hedwig.  En  effet,  malgré 
l'avantage  qu'on  aurait  trouvé  à  di- 
viser un  genre  aussi  vaste  ,  tous  les 
caractères  qu'on  a  employés  jusqu'à 
présent  ,  ou  passent  tellement  des 
uns  aux  autres  ,  qu'on  ne  saurait  où. 
fixer  les  limites  de  ces  sous-genres , 
ou  séparent  d'une  manière  trop  arti- 
ficielle un  genre  très-naturel;  enfin 
la  plupart  ayant  été  rejetés  comme 
trop  peu  importans  dans  les  autres 
genres  delà  même  famille,  ne  doivent 
pas  être  adoptés  dans  ce  genre. 

Ainsi  la  division ,  d'après  le  mode 
d'insertion  de  ces  organes  qu'on  a  re- 
gardés comme  des  fleurs  mâles ,  ayant 
été  rejetée  dans  les  autres  genres,  ne 
doit  pas  être  conservée  ;  c'est  ce  qui 
nous  engage  à  réunir  les  genres 
Bryum,  Mnium ^  Gymnocephalus  et 
if' ehera.  Le  geni'e  Meesia,  fondé  sur 
la  brièveté  des  dents  du  péristome 
externe  ,  paraît  au  premier  coup- 
d'œil  facile  à  distinguer,  mais  ce  c=i- 
ractère  passe  insensiblement  à  celui 
du  Bryum. 

Le  genre  Pohlia  est  peut-être  celui 

Îui  mériterait  le  plus  d'être  conservé. 
1  est  caractérisé  par  l'absence  des 
cils  entre  les  lanières  du  péristome  in- 
terne ;  son  port  diffère  aussi  un  peu 
de  celui  des  vrais  Bryum. 

Le  genre  Diploconium  de  Mohr  ne 
diffère  des  Bryum  que  par  la  mem- 
brane interne  divisée  jusqu'à  sa  base 
en  lanières  capillaires  ;  du  reste  ses 
caractères  sont  les  mêmes  que  ceux 
des  Meesia  ,  et  il  doit ,  comme  elles  , 
être  réuni  aux  Bryum. 

Le  genre  Paludella  de  Bridel  ne 
présente  aucun  caractère  propre  à  le 
distinguer  des  Bryum.  Il  en  est  de 
même  du  genre  Arrhenuplerum ,  du 
moins  d'après  la  description  qu'en 
donnent  les  auteurs,  car  son  port  est 


BRY 

tiès-diflcrcnt  de  celui  des  autres 
Jitjuni-  ,  et  doit  faire  soupçonner 
qu'on  y  trouvera  quelque  caractère 
propre  à  le  distinguer  de  ce  genre. 

Quant  à  la  distinction  des  genres 
Bryarn  et  Mnium,  fondée  par  Schwae- 
griclien  sur  la  capsule  lisse  ou  striée, 
droite  ou  penchée,  on  sent  qu'il  vaut 
mieux  laisser  un  genre  étendu  que  de 
le  diviser  d'après  des  caractères  aussi 
peu  importans.  Quelques  auteurs  ont 
encore  réuni  aux  Bryum  les  genres 
Timmia  et  Cinclidiurn ,  mais  ils  nous 

Saraissent  présenter  dans  la  structure 
e  leur  pénstome  des  caractères  sulli- 
sans  pour  les  en  distinguer. 

Ce  genre,  en  y  réunissant  les  divers 
genres  que  nous  venons  d'indiquer, 
renferme  environ  cent  espèces  qui  ont 
beaucoup  de  ressemblance  entre  elles 
par  leur  tige  très -souvent  simple, 
droite  ;  par  leurs  feuilles  imbriquées 
tout  autour  de  la  tige  ,  souvent  assez 
larges  et  réticulées;  parleur  capsule 
terminale  et  presque  toujours  lisse  et 
penchée ,  droite  et  striée  dans  quel- 
ques espèces  ,  telles  que  le  Bryum 
androgynum  et  le  Bryum  palustre. 

Ces  espèces  et  quelques  autres  se 
font  aussi  remarquer  par  des  capitules 
de  gemmes  vertes  portées  sur  des  pé- 
dicules terminaux  ,  qui  paraissent 
être  un  mo3^cn  de  propagation  pour 
ces  Plantes  ,  analogue  aux  gemmes 
qu'on  observe  sur  les  Marchantia ,  et 
peut-être  aux  bulbes  de  certaines  es- 
pèces d'Aulx.  Il  est  à  remarquer  en 
eflfet  que  le  Bryum  androgynum  ,  qui 
forme  des  gazons  très -étendus  dans 
tous  les  bois  sablonneux ,  présente  au 
printemps  une  infinité  de  ces  gem- 
mes ,  tandis  qu'on  n'y  voit  presque 
jamais  de  capsules.  Cette  observation 
suffit  presque  pour  renverser  l'opinion 
des  auteurs  qui  regardent  ces  capitu- 
les comme  composés  de  fleurs  mâles  , 
car  comment  dans  ce  cas  ne  trouve- 
rait-on  pas  une  seule  cupsule  parmi 
plus  de  mille  de  ces  capitules,  et 
comment  cette  Plante  se  propagerait- 
elle  si  abondamment  ,  lorsque  ses 
capsules  sont  extrêmement  rares  ? 
D'ailleurs  des  observations  direcles  , 
qui  ont  encore  besoin  d'être  répétées  , 


BRY  539 

me  paraissent  prouver  que  les  grains 
verts  qui  composent  ces   capitules  , 

S  lacés  sur  la  terre  humide  ,  peuvent 
oiiner    naissance    à    de   nouvelles 
Mousses.  (au.  b.) 

BRYA.  BOT.  piiAN.  (Brovsrn.)  Même 
chose  qu'Amcrinmon.  ^.  cemot.  (b.) 

*  BRYAXE.  Biyaxis.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères ,  section 
des  Dimères  ,  fondé  par  Knocb  aux 
dépens  des  Pselaphes ,  et  adopté  par 
Leach  {ZooL  Miscell.  T.  m.  p.  81  et 
85)  qui  y  rapporte  six  espèces  trou- 
vées toutes  en  Angleterre  ,  et  décrites 
la  plupart  par  Reichcnbacli  dans  sa 
Monographie  des  Pselaphes.  /^.  ce 
mot.  (aud.) 

BRYON.  BOT.  CRYPT.  Ce  nom  grec, 
qui  désignait  une  espèce  de  petite 
JMnic  ou  plutôt  les  petites  Mousses, 
fut  étendu,  par  les  Latins  qui  l'adop- 
tèrent, jusqu'à  des  Lichens  foliacés. 
Dillen  le  premier  le  restreignit,  ea 
le  latinisant ,  à  l'un  des  genres  for- 
més dans  son  Historia  Muscorum ,  et 
réunit sousle nom  àeBryumun  grand 
nombre  d 'espèces ,  don  t  Linné  dé  tacha 
d'abord  le  genre  Mnium ,  et  dont 
les  modernes  ont  formé  beaucoup 
d'autres  genres.  V^.  Bry.  (b.) 

BRYONE.  Bryonia.  bot.  phan. 
C'est  à  la  famille  des  Cucurbitacées  et 
à  la  Mouœcle  Syngénesie  qu'appar- 
tient ce  genre  de  Plantes,  composé 
d'une  dixaine  d'espèces  indigènes  ou 
exotiques  ,  qui  offrent  pour  caractères 
communs  :  des  fleurs  unisexuées, 
monoïques  ou  dioïques.  Dans  les 
fleurs  mâles ,  le  calice  et  la  corolle, 
qui  sont  en  partie  soudés,  sont  cam- 
panules ;  les  étamines  ,  au  nombre  de 
cinq ,  sont  triadelphes.  Dans  les 
fleurs  femelles,  le  calice  et  la  corolle 
sont  de  même  forme  que  dans  les  mâ- 
les, à  l'exception  de  l'ovau'e  infère 
qui  forme  au-dessous  d'eux  un  ren- 
flement globuleux  et  pisiforme;  le 
style  est  simple,  à  trois  tranches  qui 
se  terminent  chacune  par  un  stigmate 
élargi ,  tronqué  et  bilobé.  Le  fruit  est 
une  petite  baie  renfermant  de  trois  l\ 
six  graines.  Les  tiges  sont  grêles,  ra- 


54o       .  BRY 

meures  ,  munies  de  vrilles  ,  situées 
à  côlé  des  pétioles.  Les  feuilles  sont 
alternes  et  généralement  lohées. 

Parmi  les  espèces,  de  ce  genre,  une 
seule  mérite  quelque  intérêt;  c'est  la 
Bryone  commune  ou  couleuvrée , 
Bjyonia  alla,  L.,  Brjonia  dioica , 
Jacq.  Elle  est  commune  dans  nos 
haiis.  Ses  fleurs  d'un  blanc  verdâtre 
sont  dioïques.  Il  succède  aux  fleurs 
femelles  des  baies  pisiformes,  rougeâ- 
tres  ou  noiies.  Sa  racine  qui  est  blan- 
che, très-grosse,  épaisse  et  charnue, 
se  compose  presque  en  totalité  d'Ami- 
don et  d'un  principe  acre  et  vénéneux 
qui  lui  communique  ime  propriété 
purgative  très-prononcée.  Par  des  la- 
vages fréquemment  répétés,  ou  par 
la  torréfaction ,  on  enlève  ce  prin- 
cipe acre,  et  la  racine  de  Bryone  peut 
alors  servir  d'aliment  par  la  grande 
quantité   de    fécule  qu'elle   contient. 

Dans  quelques  villes  d'Allemagne  , 
des  artisans,  selon  Bory  de  St. -Vin- 
cent, cultivent  la  Bryone  dans  les 
pots  de  fleurs  ,  et  lorsque  sa  racine  est 
devenue  fort  grosse,  Us  la  dépotent, 
n'en  remetent  en  terre  que  les  jets 
et  le  chevelu  ,  et ,  proUtant  de  la 
forme  arrondie  que  cette  racine  pré- 
sente, ils  lui  taillent  une  soi  te  de  vi- 
sage auquel  le  feuillage  forme  une  es- 
pèce de  chevelure.  La  Plante  pros- 
père malgré  cette  opération  et  l'enduit 
de  couleuis  diverses  dont  on  bar- 
bouille la  ligure  qu'on  lui  a  donnée, 
et  qui  ajoute  à  sa  ressemblance  avec 
la  tète  de  l'Homme.  (a.  r.) 

BRYO>'IADES.  bot.  piian.  Syn. 
de  Sicyos.  T"'".  ce  mot.  (b.) 

BRYOPHYLLUM.  iîot.  phan.  Ce 
genreproposé  par  Salisbury  ,  a  pour 
type  le  Cotylédon  pinnata  de  La- 
marck  ,  espèce  dont  le  calice  et  la  co- 
rolle présentent  quatre  divisions,  et 
qui  doit  par  conséquent  prendre 
place  parmi  les  Calaiic/ioe ,  si  le  genre 
Bryopitylluin  n'est  pas  conservé.  Il 
s'en  distingue  parce  que  ses  étamlnes, 
insérées  sur  un  double  rang  au  tube 
de  la  corolle  divisée  elle-même  moins 
profondément ,  sont  égales  entre 
elles.  (a.  d.  j.) 


BRY 

La  facilité  avec  laquelle  se  rcpro-  / 
duit  ce  Végétal  ,  est  véritablement 
merveilleuse  :  non-seulement  il  suffit 
d'en  placer  une  bouture  ou  le  pétiole 
d'une  feuille  dans  la  terre,  mais  de 
poser  l'une  de  ces  feuilles  à  la  surface 
d'un  pot  de  fleuis  dans  une  serre. 
Chaque  angle  rentrât  des  dentelu- 
res produit  bientôt  de  petites  racines 
d'où  s  élèvent  des  Plantes  nouvelles 
Ou  peut  les  lacérer  sans  que  la  fa- 
culté reproductrice  en  soit  altérée,  il 
suffit  qu  il  n'y  ait  pas  dessèchement 
absolu.  (li.) 

BRYOPSIS.  Bryopsis.jiOT.  crypt. 
{F/fd/op/iy/es.)  Genre  de  l'ordre  des 
Ulvacées.  Quelques  naturalistes  ont 
classé  les  Bryopsis  parmi  les  Fucus 
et  les  L'ives  ;  d'autres  parmi  les  Con- 
ferves  ou  lesCéramies.  Ils  offrent  pour 
caractères  dei  tiges  rameuses ,  trans- 
parentes ,  fîstuleuses  ,  sans  aiticula- 
tions  ni  cloisons ,  à  parois  blanches 
et  diaphanes,  contenant  des  sémi- 
nules  vertes  et  globuleuses  ,  nageant 
dans  un   fluide  aqueux  et  incolore. 

Leur  teinte  brillante,  leur  élégance, 
leurs  proportions  et  leur  faciès,  sur- 
tout dans  l'état  de  dessication  ,  leur 
donnent  quelque  ressemblance  avec 
les  Mousses.  Us  sont  annuels,  et  se 
pi  lisent  sur  les  rochers  et  les  autres 
corps  mi lins  solides  que  les  marées 
ne  découvrent  qu'à  l'époque  des  syzy- 
gies  ;  ils  sont  bien  rarement  parasites. 
On  les  trouve  à  toutes  les  latitudes  ; 
il  en  existe  une  espèce  dans  la  mer  du 
Nord ,  deux  ou  trois  du  60"  au  44*  ; 
leur  nombre  augmente  dans  la  iVlé- 
diterranée  et  dans  les  mers  des  pays 
chauds. 

Bavopsis  EN  Arbrisseau  ,  Bryopsis 
Arbuscula,  IN.  Ulud  plumosa,  Waà. 
Fucus  Arbuscula,  Cand.  FI.  franc. 
—  Sa  lige  rameuse,  comprimée,  pres- 
que Iransparente  ,  commence  à  émet- 
tre des  i-ameaux  verds ,  grêles  ,  cy- 
lindriques et  rameux  vers  les  deux 
tiers  de  sa  longueur  ;  les  inférieurs 
plus  longs  que  les  supérieurs.  Cette 
jolie  Plante,  répandue  dans  les  mei'S 
d'Europe  ,  quoique  rare  partout , 
variant  de  forme  et  de  couleur  suivant 


nu  Y 

i'àgc  et  J 'exposition  ,  dccrifc  souvent 
comme  espèce  nouvelle,  ressemble 
tantôt  à  un  petit  Arhrisscau  touffu, 
tantôt  à  un  Ai hre  pourvu  rl'r.n  tronc 
et  de  branches  à  tète  loutViie,  et  quel- 
quefois à  un  Sapin  ou  à  un  If  laillc 
en  pyramide. 

Br  Yoi'sis  PEKNÉ,  Brjopsis  pennala, 
N.  ,  m.  de  Bot.-,  lom.  il,  p.  i54  , 
tab.  m.  ,  fig.  I.  A  6.  — Sa  tige  est 
simple,  comi/rimée,  pennée,  à  piu- 
nules  recourbées ,  opposées  et  alter- 
ics;  elle  a  au  ]ilus  trois  centimètres 
de  hauteur  cl  se  trouve  dans  la  mer 
des  Antilles. 

BrYOPSIS       IIYPNOIDE  ,       BlJOpsis 

hypnoides  ,  N. ,  111.  de  Bot.,  t.  ii 
p.  i55  ,  fab.  1 ,  fig.  2.  A  6.  —  Sa  lige 
est  c\lindrique,  rameuse,  avec  des 
rameaux  et  des  ramuscules  epars, 
allongés  et  un  peu  renfles  dans  leur 
partie  supérieure.  Cette  espèce  a  sou- 
vent un  décimètre  do  hauPeur.  Elle  a 
été  trouvée  dans  la  Méditerranée  sur 
les  côtes  de  France. 

BRTfOPsis  Cyprès,  Bryopsis  cu- 
pressina ,  N.  111.  de  Bot.,  tom.  ii, 
p.  i35  ,  lab.  I,  fig.  A.  6.  —  Jolie  petite 
espèce  originaire  des  côtes  de  Bar- 
barie ;  elle  se  distingue  par  la  situa- 
tion des  rameaux ,  leur  forme,  etc.  , 
qui  lendent  cette  Plantule  semblable 
à  un  Cyprès. 

Bryopsis  Mousse  ,  B/yopsis  mus- 
cosa  ,  N.  m.  de  Bot.  ,  tom.  ii,  p.  l35  , 
tab.  I ,  fig.  4.  A.  6.  —  C'est  le  plus 
petit  de  tous  les  Bryopsis  ;  sa  lige  est 
simple  et  presque  nue  jusqu'à  moitié 
de  sa  hauteur  environ,  et  couverte 
dans  sa  pai  lie  supérieure  de  ramus- 
cules simples,  cylindriques,  très- 
nombreux  ,  redressés  et  tomme  im- 
briqués ;  elle  dépasse  rarement  deux 
centimètres  de  grandeur,  et  se  trouve 
aux  environs  de  Marseille. 

Le  B/yopsiss  Lyngbyei  de  la  Flore 
Danoise  et  plusieurs  espèces  inédites, 
que  nous  possédons  dans  notre  col- 
lection,appartiennent  à  ce  génie  d'Hy- 
drophyles.  {lam..x.) 

B13AA.  coT.  PHAX.  K.  Batan. 

BDBA  KT  BUBBOLA.  ois.  Syn.  ila- 


BUB  .^41 

lien  de  la  Hupc,   Upupa  Epops ^  L. 
V.  Ilurri:.  (nn..z.) 

BUBALE.  MAM.  Espèce  d'Antilope, 
type  d'itn  sous- genre.  V.  Antilope. 

(B.) 

BUBALION.  BOT.  PHAN.  (Diosco- 
ride.)  Syn.  de  Momordica  Elateritim. 

f^.  MoMORDK^UE.  (l5.) 

BUBBOLA.  BOT.  CRYPT.  ?Jom  gé- 
nérique italien  des  Champignons  bul- 
beux du  genre  Agaric.  On  les  désigne, 
aussi  par  diminutifs, selon  leur  pcti- 
tes.se,  par  Bubbalos  ,  Bubbotella  et 
Bubboimo.  (b.) 

BUBLE.  MOLi..  C'est  le  nom  an- 
glais de  la  Biilla  aperta.  F .  BuL- 
LÉE.  (b.) 

BUBO.'  OIS.  Nom  spécifique  de  la 
principale  espèce  du  genre  Strix ,  vul- 
gairement appelé  Grand-Duc  ,  et  du- 
quel est  dérivé  \cBi/fo  des  Portugais, 
ainsi  qac  le  Buho  des  Espagnols,  qui 
désigne  le  même  Animal.  (b.; 

BDBOIN  .7^;//io//.  BOT.  PiiAN.Ce  genre 
de  la  famille  desOmbellifères  est  carac- 
térisé par  la  présence  d'involucres  et 
d'involucelles  ,  les  premiers  de  cinq  , 
les  seconds  d'un  plus  grand  nombre 
de  folioles;  par  un  calice  que  termi- 
nent cinq  dents  très-petites  ;  par  des 
pétales  lancéolés  et  recourbés  ;  par  un 
fruit  ovoïde  et  strié  ,  tantôt  velu  ,  tan- 
tôt glabre.  11  est  velu  dans  deux  es- 
pèces à  tige  herbacée  ,  le  Bubon  rigi- 
dus  à  tleuis  jaunes,  à  folioles  linéai- 
les  ,  originaire  de  Sicile  ,  et  le  B.  ma- 
cedonicum,  cuUivé  dans  les  jardins 
sous  le  nom  de  Persil  de  Macédoine ,  et 
croissant  spontanémenten  Provence, a 
fleurs  blanches, à  folioles  rhomboïda- 
Ics,  bordées  de  dents  aiguës.  Parmi  les 
espèces  à  tige  frutescente,  le  B.  lor- 
luosum  de  Dcsfontaincs  (  FI.  allant, 
tab.  70.  )  offre  aussi  un  fruit  velu  5 
mais  il  est  glabre  dans  les  B.  lœviga- 
tum  ,  Galba/mm  elgummiferum,  ori- 
ginaires d'Afrique  et  distingués ,  le 
premier  par  ses  folioles  lancéolées  et 
obtuses ,  ainsi  que  les  ciénelures  de 
leur  bord;  le  second  pir  ses  folioles 
ovales-cunéiformes,  àdentsaiguës,  et 


54a  BUB 

le  pclit  nombre  de  ses  ombelles  ;  le 
troisième  par  ses  loliolcs  à  incisions 
acuminées  ,  les  inférieures  plus  lar- 
ges. Des  deux  dernières,  comme  de 
plusieurs  Plantes  de  la  même  famille, 
on  retire  des  sucs  gommo  -  résineux 
fétides  ;  l'un  est  le  Galbanum  fourni 
par  l'espèce  à  laquelle  il  a  donné  sou 
nom  ,  et  employé  en  médecine. 

(a.  D.  J.) 

îîUBONIOiS.  BOT.  piiAN.  Ce  nom, 
dans  Ilippocrate,  paraît  convenir  à 
une  Ombellifère  du  genre  Sium  de 
Linné.  F .  Berle.  C'est  dans  Diosco- 
ride  un  Buphthalmum  dont  ïourne- 
fort  avait  fait  son  genre  ylsleriscus, 
qui  est  une  espèce  d'Obeliscolhcia 
d'Adanson.  (^O 

BU  BON  lU  M.  BOT.  PHAN.  Syn 
(VjJmmL  majus  et  à'Inula  salicina 
chez  d'anciens  botanistes.  (b.) 

BUBON -UPAS.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  que  Bom-Upas.  F'.  Upas.  (b.) 

BUBROME.  Bubroma.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  fait  partie  de  la  fa- 
mille des  Byttnériacées  et  de  la  Po- 
lyadclphielJiodécandrie.Il  a  été  établi 
par  Schreber  pour  le  Theobroma 
Guazuma,  qui  diffère  du  Theobroma 
par  les  caractères  suivans  :  son  calice 
est  composé  de  trois  folioles,  et  sa  co- 
inîie  de  cinq  pétales  qui  sontbicornes 
à  leur  sommet.  Les  élîimines  sont 
soudées  par  la  base  de  leurs  fdels; 
cinq  de  ces  filamens  sont  privés  d'an- 
thères ;  les  cinq  autres  qui  sont  plus 
externes  portent  chacun  à  son  som- 
met trois  anthères.  L'ovaire  est  sur- 
monté d'un  style  simple  inféricu- 
rement,  quinquefide  à  son  sommet 
qui  porte  cinq  stigmates.  Le  fruit  est 
une  capsule  ligneuse,  indéhiscente 
et  s'ouvrant  seulement  à  son  sommet 
par  un  grand  nombre  de  petits  per- 
tiiis. 

Le  Bubroma  Guazuma ,  Willd. ,  est 
lui  Arbre  qui  croit  dans  les  plaines  de 
la  Jamaïque.  Ses  rameaux  sont  pu- 
bescens,  chargés  de  feuilles  alternes, 
pétiolées  ,  cordiformes  ,  scabres  ,  acu- 
minées, dentées  en  scie  ,  accompa- 
gnées à  leur  base  de  deux  stipules 


BUC 

opposées  et  lancéolées.  Les  fleurs  sont 
jaunes  et  disposées  en  corymbes. 

Nous  devons  faire  observer  ici  que 
ce  genre  Bubroma  de  Schreber  et  de 
Willdenow  est  le  même  que  le  genre 
Guazuma  àe  Plumier,  nom  qui  de- 
vrait être  préféié  à  cause  de  son  anté- 
riorité. /^.  Guazuma.  (a.  B.) 

BUCACZ.  OIS.  Syn.  de  la  Spatule 
blanche ,  Flatelea  Leucorodla ,  L. 
en  lUyrie.  V.  Spatule.         (dr..z.) 

BUCAIL.  bot.  PHAN.  "Vieux  nom 
du  Folygorum  Fagopyrum  ou  Sarra- 
sin. F'.  Kenouée.  (b.) 

BUCANEPHORON.  bot.  phan. 
(Plucknet.)  C'est-à-dire  Forte-Trom- 
pette. Syn.  de  Sarracenic.  K.  ce  mol. 

(B.) 

BUCANEPHYLLE.  bot.  phan. 
Traduction  française  donnée  comme 
syn.  de  Bucanephoron.   V.  ce  mot. 

(B.) 

BUCARDE.  Cardium.  MoiA..  Genre 
de  Lamellibranches  de  la  famille  à 
laquelle  il  a  donné  son  nom  ,  /^".Bu- 
cardes,  établi  par  Langius  et  Gual- 
tieri,  et  ainsi  nommé  par  Lmné ,  pour 
une  partie  des  Coquilles  appelées 
Cceurs  ,  Bucardes  ,  Boucardes  et  Bu- 
cardites  ou  Boucardites ,  par  les  an- 
ciens conchyliologisles  ou  oryctogra- 
phes  ;  genre  tellement  naturel  ,  qu'il 
est  resté  intact  depuis  Langius  et 
(xualtieri  ,  et  qu'on  n'a  pu  en  démem- 
brer que  les  Hémicardes  ,  démembre- 
ment qui  n'a  pas  été  sanctionné. 

Plusieurs  espèces  de  ce  genre,  com- 
munes dans  la  Méditerranée  et  sur 
les  côtes  de  l'Océan  ,  élaicul  connues 
des  anciens  et  du  vulgaire  de  tous  les 
temps  ,  étant  la  plupai  t  édules.  Pline 
paraît  avoir  eu  en  vue  quelques  Bu- 
cardes  ,  lorsqu'il  décrit  les  accidens 
qu'on  observe  sur  plusieurs  Conques 
dont  les  unes  ont  des  aspérités  en 
forme  de  dents  de  peigne ,  de  petits 
tuyaux  tortueux  ou  ondes  en  façon 
de  rangées  de  tuiles  courbées  ,  etc 
{lib.  ç^,cap.  53).  Mais  nous  ne  pensons 
point  que,  sur  l'interprétation  d'un 
autre  passage  de  Pline,  l'on  doive 
croire  avec  Rondelet  ( /iô.  i ,  cap.  20), 


BUC 

et  d'après  lui  ,  avec  Gesncr ,  que  les 
Perles  d'Arabie  vicnncntd'iiuc  espèce 
de  Bucardc  que  Rondelet ,  à  en  juger 
d'après  sa  figure,  rapporte  au  C'ar- 
diurn  aculeatum.  Ce  passage  {Uh.  g, 
cap.  35)  est  une  citation  de  .luba.  il 
montre  que  l'on  trouve  sur  les  côtes 
d'Arabie  des  Perles  dans  une  Conque 
à  bord  couronne  de  longues  dents  ,  et 
garnie  d'ailleurs  de  pointes  comme  un 
Hérisson.  Mais  il  reste  à  constater  si 
ce  l'ait  est  certain  ;  car  il  n'a  éle  con- 
firmé ,  que  nous  sachions  ,  par  au- 
cun observateur  depuis  Juba  ,  et  en- 
suite il  l'aut  examiner  si  le  signale- 
ment donne  par  cet  écrivain  ne  con- 
vient pas  à  d'autres  Coquilles.  Ce 
n'est  pas  ici  le  lieu  de  discuter  cette 

3uestion  ;  mais  nous  croyons  devoir  in- 
iquer  ce  doute  pour  melti  e  en  garde 
les  conimentateuis  ,  dont  quelques- 
uns  ont  trop  facilement  adopté  1  by- 
pothcse  de  Rondelet  el  de  Gesncr. 

Belon  ,  Rondelet  ,  Gesncr ,  Aldro- 
vaude  ,  Jonston  ,  etc. ,  ont  décrit  et 
figuré  des  Bucardes.  Le  premier  en 
parle  d'une  manière  très-vague  ,  mais 
il  paraît  cependant  indiquer  le  Car- 
dium  edule  ou  le  rusticum  de  La- 
marck  {Aquat.  p.  4io).  Rondelet  [de 
Testaceis ,  lib.  i,  cap.  19,  20)  figure 
et  décrit  assez  bien  les  Cardiurn  acu- 
leatum ,  sulcatum ,  rusticum  et  edule. 
Ce  dernier,  qui  paraît  être  une  variété 
deceluiderÔcéan,a  été  figuré  par  Poli 
souscenom.  Gesner((ye^j?/a/.  liv.  4, 
p.  262)  copie  ces  quatre  figures  ,  et  en 
ajoute  deux  autres  qui  paraissent  être 
le  tubercuLatum  et  V aculeatum ,  vus 
sous  un  autre  aspect.  Aidrovande  eu 
mentionne  un  plus  grand  nombre 
d'espèces  {de  Testaceis,  //A.  5.  p.  448  ). 
Cet  auteur  est  ,  à  ce  qu'il  paraît ,  le 
premier,  et  non  Buonanni ,  ainsi  que 
le  dit  Biuguière,  qui  parle  des  Car- 
diurn sous  le  nom  de  Bucarde  ,  déno- 
mination qui  cependant  a  été  plus 
spécialement  atTectcc  par  ce  dernier  à 
1  Isocardc.  Ces  divers  naturalistes 
\angent  tontes  ces  Coquilles  dans  les 
Conques  sous  les  dénominations  de 
Cunchœ  striatœ  ou  de  Conchœ  echi- 
riatœ.  Fabius  Columna  a  décrit  et 
ligure  assei  bien  l'espèce  remarquable 


BUG 


543 


appelée  Cardiurn  retusum  (  Âquat.  , 
cap.  9)  ,sous  le  nom  de  Concha  cari- 
iiata  rariur ,  et  celte  belle  espèce  (  le 
C  costatum)  nommée  vulgauement 
depuis  lui  Coucha  e.xotica  {de  Purpu- 
ra ,  cap.  17).  Lister,  le  premier  de.<« 
auteurs  méthodistes  ,  en  ajoutant  à  ce 
qui  était  connu  ,  rangea  les  Bucardes 
dans  ses  Pectuiiculus,  Langius  et 
Gualtieri  les  ont  classées  sous  le  nom 
de  Conchœ cordifurmes ,  exempleimilé 

Far  les   auteurs    plus   modernes  ,   à 
exception  d'Adanson  qui  a  pris  le 
nom  de  Lister.    Tous  les  autres  au- 
teurs jusqu'à  Linné  ont  fait,  avec  les 
Bucardes  ,  diverses  coupes  sous  le  nom 
de  Cœurs.    Enfin   Linné  leur   ayant 
donné  le  nom  latin  de  Cardiurn,  ce 
nom  a  été  depuis  généralement  adop- 
té, f^.  BucAiiDES.  Le  Mollusque  acé- 
phale qui  habite  les  Bucardes  a  étéob- 
servéd  abord  parRéaumur,  qui  étudia 
l'espèce  connue  vulgairement  sur  les 
côtes  du  Poitou  et  de  l'Aunis   sous 
le  nom  de  Sourdon,  Card.  edule  (  y. 
Mém.  de  l'Acad.   des  Se,   1710.   p. 
4ôg  à  4go).  D'Argenville  a  aussi  dé- 
crit et  figuré  l'Animal  de  cette  espèce 
{  Zoomorp.  ,   p.    55,   pi.   6,   c.    D  ). 
Adanson    a    fait  connaître  celui   du 
Mofat(Sénég.  p.  24 1),  C.  riiigens  de 
Martini  ,  et   Millier  celui   du   Caid. 
echinatum{Zuol.Dan.  p.  53,  tab.  i3, 
i4).  Baster  a  donné  des  observations 
plus  détaillées  sur  le  C.  edule {Opusc. 
subcesc.  ,  ï.  II,  p.  72,  t.  8,  f.  12),  et 
Lister  plus  anciennement  {An.  angl. 
p.  189).  Poli  eniln  n'a  rien  laissé  à 
désirer  par  la  description  anatomique 
et  les  superbes  figures  qu'il  a  données 
du  C.  rusticum.  Toutes  ces  descrip- 
tions s'accordent  entre  elles  et  ne  dif- 
fèrent que  par  le  plus  ou  moins  de 
détails.  L'Animal  ne  laisse  sortir  de 
sa  coquille  que  le  pied  et  les  deux  tu- 
bes pour   la   respiration    et    l'anus. 
Ceux-ci  sortent  à  une  distance  à  peu 
près  égale  des  extrémités  de  l'axe  ,  et 
sont  plus  ou  moins  courts   selon  les 
espèces  ,  surtout  celui  qui  est  le  plus 
rapproché  des  sommets  ,  l'autre  étant 
souvent  d'une  longueur  double.   Ce 
dernier  est  acconipagné  d'une  frange 
garnie  de  dix  ou  douze  filets  tenlacu- 


544  BUC 

laircs  susceptibles  d'extension  et  de 
conti'action.  L'orifice  de  ces  petits  tu- 
bes, plus  souvent  celui  du  plus  grand, 
est  couronné  par  des  filets  distribués 
sur  deux  rangs  ,  lesquels  sont  coni- 
ques et  plus  forts  sur  le  tube  exté- 
rieur. Tous  ces  filets  varient  en  nom- 
bre et  en  longueur.  Le  pied  est  sécu- 
rifonne  ,  coudé  dans  son  milieu  ,  à 
pointe  dirigée  tn  avant  dans  l'état 
de  repos,  et  ordinairement  d'un  beau 
rouge  carmin.  Ce  pied  est  creux  de- 
puis sa  base  jusqu'à  la  courbure, 
pour  recevoir  une  portion  de  l'ovaire 
et  du  canal  intestinal.  La  bouche, 
garnie  de  larges  membranes,  est  pla- 
cée à  l'opposé  des  tubes  ,  au  -dessus 
de  l'origine  du  pied. 

Lister  a  cru  reconnaître  dans  l'es- 
pèce qu'il  a  observée  des  organes 
pour  la  génération,  propres  aux  deux 
sexes  ;  mais  ses  observations  n'ont 
point  été  confirmées. 

Les  Coquilles  de  ce  genre  sont  as- 
sez variables  dans  leur  forme  et  les 
accidens  qui  les  accompagnent.  Tou- 
tes ont  assez  bien  une  figure  cordi- 
forme,soit  vues  de  face  ou  sur  un  des 
côtés.  Les  plus  remarquables  sont  les 
Hémicardes  qui  présentent  une  ano- 
malie très-rare  dans  les  Coquilles, 
par  leur  aplatissement  singulier  d'a- 
vant en  arrière,  et  fortement  caré- 
nées dans  leur  milieu;  en  un  mot , 
elles  sont  déprimées  perpendiculaire- 
ment au  plan  qui  comprend  les  axes 
des  deux  valves  :  leur  forme  est  au 
reste  très -élégante.  D'autres  espèces 
sont  remarquables  encore  parla  tron- 
cature ou  l'aplatissement  cie  l'un  des 
côtés  seulement.  Plusieurs  Bucardes 
sontlisses;  le  plus  grand  nombre  sont 
régulièrement  ornés  de  cotes  obtuses 
ou  aiguës  qui  vont  des  sommeis  aux 
bords  des  valves.  Ces  côtes  sont  quel- 
quefois relevées  en  carène  aiguë  ,  for- 
mant des  crêtes  ai  tistement  découpées 
à  jour,  comme  les  ornemens  d'archi- 
tecture gothique,  ou  bien  elles  sont 
couvertes  de  piquans  droits  ou  re- 
courbés, ou  de  tuberbules  en  spatule 
dont  l'ordre  et  la  régularité  sont 
admirables. 
Généralement  les  Bucardes  ,  si  bien 


BUC 

partagées  par  l'élégance  des  formes  et 
des  ornemens  accessoires  ,  sont  pri- 
vées des  couleurs  vives  qui  embellis- 
sent d'autres  Coquilles.  Les  bords 
des  valves  sont  couimunément  plissés 
ou  dentelés  à  l'intérieur. 

Les  Bucardes  s'enfoncent   dans  le 
sable  jusqu'à  trois  ou  quatre  pouces 
de  profondeur,  et  coinmunément  àla 
proximité  des  cotes.  Quelques  espèces 
cependant  se  tiennent  éloignées  des 
rivages:  un  petit  nombre  vi   à  l'em- 
bouchure  des    fleuves.    Les    espèces 
épineuses  ne  se  cachent  point  dans  le 
sable  ,  à  ce  que  dit  Brug.ièrc,  et  on 
et  oit  que  celte  ditlerence  entre  les  es- 
pèces pourvues  d'une  coquille  armée 
ou  non  de  piquans  ,  provient  de  ce 
que  celles  qui  en  sont  pourvues  ont 
par-  là  des  moyens  de  se  garantir  de 
leurs  ennemis.  Leur  position  dans  le 
sable  est  telle  que  leur  ^)ied,  avec  le- 
quel elles  s'y  enfoncent  ,  est  opposé 
aux  deux  tubes  doni  les  orifices  arri- 
vent  à  la   surface  du  sable.   C'est  à 
l'aide  de  ce  pied  que  ces  Mollusques 
soitent  de   leur  trou,   et  glissent  en 
traçimt  des   sillons  sur  le  sable.    Ils 
peuvent  seulement  avancer  et  aller  à 
reculons,  et  aussi  exécuter  une  sorte 
de  saut.   Quand  l'Animal  veut  s'en- 
foncer, dit  Réaumur   qui  a  le  pre- 
mier observé  tous  ces  détails  ^  il  al- 
longe son  pied  doué  de  \nouvemens 
pol^  morphites  ,  en  diminuant  beau- 
coup son  épaisseur  ,  de  manière  qu'il 
rend  son  extrémité  tranchante  ;  alors 
il  s'étend  à  environ  un  demi -pouce 
de  distance  du  bord  de  la  coquille  , 
en  rendant   en  même   temps    obtus 
l'angle  presque  droit  que  fait  la  partie 
qu'on  peut  distinguer  sous  le  nom  de 
pied,  avec  celle  qu'on  peut  appeler 
la  jambe  :  il  se  sert  de  son  tranchant 
pour  ouvrir  le  sable  ,  il  y  fait  entrer 
tout  le  pied  et  ime  partie  delà  jambe  ; 
il  accroche  ensuite  le  sable  inférieur 
avec  le  bout  du   pied,  et  roidissant 
ces  parties  à  la  fois  ,  lorsqu'il  a  pris 
un  point  d'appui,  elles  se  raccourcis- 
sant et  obligent  la  coquille  d'appro- 
cher du  bout  du  pied.  Pour  retourner 
sur  le  sable  ,  il  fait  sortir  l'extrémité 
de  son  pied,  allonge  tout-à-coup  la 


lîUC 
jambe, en  l'appuyant  fortement  con- 
tre le  sable  et  en  répétant  plusieurs 
fois  cette  manœuvre,  il  dégage  sa  co- 
quille. Pour  aller  en  avant ,  il  engage 
la  pointe  du  pied  dans  le  sable  ,  tout 
auprès  du  bord  des  valves  ,  et  aug- 
mentarit  tout  dun  coup  la  longueur 
de  la  jambe  dont  le  pied  rencontre 
uu  point  il'appui  ,  la  coquille  est 
poussée  en  avant,  et  continue  ainsi 
à  cliominer  par  une  suite  d'eftbrts 
analogues  et  souvent  répétés.  Il  re- 
cule par  (les  moyens  pareils  à 
ceux  qu'il  emploie  "pour  sortir  du 
sable. 

On  mange  plusieurs  espèces  de 
Bucardessur  nos  cotes,  ainsi  qu'en 
Italie  ,  en  Espagne  ,  en  Angleterre 
et  en  Hollande.  11  s'en  fait  même  une 
grande  consommation  à  raison  de 
leur  bas  nrix.  A  marées  basses,  on 
va  clierchcr  ces  Coquillages  dont 
on  reconnaît  l'emplacement  dans 
le  sable  aux  périls  trous  qui  corres- 
pondent à  l'orifice  de  leurs  tubes  ; 
mais  plus  encore  aux  jets  d'eau 
qui  en  partent  de  tous  côtés  sous  les 
pas  des  chercheurs  ,  jets  que  les 
Bucardes  lancent  jusqu'à  près  de 
deux  pieds. 

On  connaît  une  assez  grande  quan- 
tité de  Bucardes  à  l'état  vivant.  On 
en  trouve  dans  toutes  les  mers.  Elles 
sont  ordinairement  très -abondantes 
dans  les  parties  qu'elles  habitent. 
Plusieurs  espèces  exotiques  sont  ce- 
pendant rares  et  précieuses.  On  en 
connsît  aussi  beaucoup  à  l'état  fos.sile. 
«lont  plusieurs  ont  leurs  analogues 
dans  les  mers  des  contrées  plus  méii- 
(lionales  que  les  nôtres,  et  d'autres 
dans  les  mers  qui  baignent  nos  côtes. 
C  est  principalement  dans  le  calcaire 
de  sédiment  supérieurà  la  Craie  qu'on 
trouve  ces  Fossiles,  la  plupart  du 
temps  dans  un  bel  état  de  conserva- 
tion. On  en  cite  aussi  dans  des  ter- 
rains plus  anciens  ,  mais  il  est  difficile 
de  sassurer  si  les  Coquilles  ou  les 
moules  cordiformes  qu'on  rapporte  à 
ce  genre  ,  sous  le  nom  de  Bucardites, 
y  appartiennent  réellement,  ne  pou- 
vant en  observer  la  charnière.  Du 
reste,  il   est  certain  que  beaucoup  de 

TOME     II. 


BUC  545 

Bucardites  des  anciens  oryctographe» 
ne  s'y  rapportent  pas. 

Voici  les  caractères  génériques  des 
Bucardes.  — Animal.  Les  ouvertures 
pour  l'anus  et  la  respiration  ,  subfîs- 
tuleuses  ,    plus    ou    moins    courtes, 
ordinairement    accompagnées  de    fi- 
lets tentaculiformes  ,   l'inférieure  ou 
l'anale  cachée  par  une  valvule  ;  les 
branchies  à  moitié  jointes   par   une 
membrane   inférieure  ;    le   bord   du 
manteau   dentelé  en  arrière   et  sans 
appendices  ;    le    pied   en    forme   de 
laulv,    très-grand,    coudé  dans  son 
milieu ,   à   pointe  dirigée  en   avant. 
Coquille  équivalve  ,  subcordiforme  , 
à    sommets    prolubérans  ,    à    valves 
deutées  ou  plissées  à  leur  bord  inter- 
ne; charnière  ayant  quatre  dents  sur 
chaque  valve,  dont  deux  cardinales, 
rapprochées  et  obliques  ,  s'articulant 
en  croix  avec  leurs  correspondantes 
et  deux  latérales  ,  écartées ,  intrantes. 
Les  espèces  les  plus  remarquables 
de  ce  genre  sont  :  —  i.  Bucarde  exo- 
tique, Cardium  costatum,!^.  et  Lamk. 
Coucha  e.xolica,   Fabius  Columna  , 
de  Furp.  cap.  17.  p.  26  et  27.  Encyc! 
méth.  pi.    292  et  293.  Le  Kaman  , 
Adanson,  Sénégal,  p.  243.    tab.  18. 
f.  2.  Vulgairement  la  Conque  exoti- 
que, le  Cœur  du  Sénégal ,  le  Kaman. 
Elle  habite  les  mers  d'Afiique,  les 
côtes  d«  Guinée  et  du  Sénégal.  Elle 
est  citée  dans  la  Méditerranée,  aux 
environs  de  Tarente,  par  Salis  Mars- 
ch\\ns{Reisen.,etc.  ,p.  585).CelteCo- 
qudleestrecherchée  par  les  amateurs 
lorsqu'elle  a  ses  deux  valves;  elle  est 
chère  quand  elle  est  d'un  grand  vo- 
limie.  — 2.  B.  Grimacier,  C.  ringens, 
Chemnitz,6.  lab.  16.  f.  170. /</.Lam. 
LeMolat,  Adanson  ,  Sénégal,  p.  24 1. 
pi.    18.  f.    1.   Cette  espèce  habite  les 
côtes  d'Afrique  et  les  mers  d'Améri- 
que. —  3.  B.  à  papilles  ,  C.  echinatum, 
L.  ,    Lam.    non  Brug.    Wood.    G. 
Conch.  p.  208.  t.  49.  f.   1,2.  Encycl. 
méth.  pi.  298.  f.  3.  Cette   espèce  est 
assez  cominur>e   dans  l'Océan  et   la 
Méditerranée.  —  4.  B.   épineux,  C. 
aculeatum,  L. ,  Lam.  ,  Poli ,  Test.   1 . 
t.  17.  f.  1  ,  3.  Encyc.  méth    pi.  298. 
f.  I.  Il  habite  l'Océan  d  Europe  et  la 

35 


546  BUC  BUC 

Mëditeiianée.  Vulgairement  le  Cœur  Doiningue.    —  i3.  B.   Souidon  ,   C. 

épineux  ou  la  Bouicarde  épineuse,  le  Edule,  L. ,  Lara.,  CUemn.  6,  f.  19.  t". 

Cœur  de  Bœuf  épineux.  —  5.  B.  Le-  194.  Encyc.  métli.  pi.  5i2.  f.  2  et  5oo. 

rissouné,  C.  erinaccum,  Lamk.  Card.  f.  5.  Commun  sur  nos  côtes  de  i'O- 

cchlnatum ,  Poli,  Test.  1.  t.  17.  f.  4,  céan  oii  l'on  en  mange  une  énorme 

6.  if/.  Brug.  Encycl.  înélli.pl.  297.  f.  quantité.  Vulgairement  le  Sourdon 

5.  C.  spinosum  ,  Dillwyn.  Il  habite  ou  la, Pétoncle  commune.  On  con- 
la  Méditerranée.  —  6.  B.  tubercule  ,  fond  souvent  cette  Coquille  avec  le 
C.  tiiberculatuni ,  L.,  Lumk.  Cliemn.  C.  rustlcuni  qui  en  est  eu  effet  très- 

6.  t.  17.  f.  i73.Encycl.  niclh.  pi.  000.  voisin. —  i4.  B.  Arbouse,  C.  Unedo, 

ï.  \.  Cette  espèce  habite  la  Méditerra-  L.  ,  Lamk.  Chemn.  t.  16.  t".  168,  169. 

née,  et  l'Océan  sur  nos  côtes  et  celles  Encycl.  méth.  pi.  296.  f.  4.  Cette  es- 

d'Anglclerie.  Vulgairement  le  Cœur  pèce  habite  l'Océan  indien.  Vulgai- 

de   Bœuf  ou  la  Boucarde  à   grosses  reraent  la  Fraise   blanche,   tachetée 

stries,  le  Cœur  de  la  JMéditerranée.  de  rouge,  ou  la  Fraise  rouge.  —  i5. 

^— 7.  B.  tuile.  6'. /ioca/r/m,  L.  ,Lain.,  B.  bigarré,    C.    médium,  Chemn.  t. 

iimcWn. Id.  C.  squaminusum, GmcVm.  16.   1".    j62-i64.  Encycl.    mëlh.  pj. 

Encycl.  méth.   pi.    297.  1".    4.  Cette  296.  1".  1.  Vulgairement  le  Cœur  de 

liellc    et  curieuse   espèce   habite  les  Pigeon,  la  Fraise  brune.  Celte  ej^pèce 

côtes   d'Amérique-  Vulgairement  le  habite   sur  nos    côtes   et  sur   celles 

Cœur  de  Bœuf  tuile  ,  ou  la  Boucarde  d'Augleteri'e.  —  16.  B.  sans  taches, 

luilée.  —  8.  B.  dentée  ,  C.  scrralum  ,  C.  FragU7?i,C\\emn\\z,  G.  t  16.  f.  166, 

L.,  Lamk.  C.  lœvigatum  des  auteurs  167.  Encycl.  méth.  pi.  296.  f.  5.  a, A, 

anglais.  Donovan  iî?///.  iS'/!cV/5.  li.tab.  c.  Vulgairement  la  Fi'aise  blanche. 

ï^'i.  VVood.  Conch.  t.    34.  f.  1.   Cette  11  habite   l'Océan   indien.  —  17.  B. 

espèce  habite  l'Océan   sur  les  côtes  Cœur    de  Diane,     C   rctusum.    L.  , 

d'Angleterre  et  de  France.  —  9.  B.  Lamk.VonBorn,  Mus.  tab.  3.  f   1,2. 

sillonné,   6'.  sulca(i/t?i ,  hnm.  C.  Jla-  Encycl.nielh.pl.  294.  f.  5.  Vulgaire- 

viim  ,Born.,Mus.  t.  3,  f.  8.  C.  ohlon-  ment  le  Cœur  de   Diane.    Habite  le 

gum  ,  Chemn.  Dillw.  Vulgairement  goll'e  Persiquc,  la  mer  Rouge.  —  iS. 

le  Cœur  allongé  de  la   Méditerranée  B.    SouHiel,  C.   Hemicardium ,  L.  , 

oLi  il  habite  particulièrement.  Ce  n'est  Lamk.  Chemn.  6.  t.  16.  f.  i5i-i6i. 

pcut-ètic  qu'une  variété  de  l'espèce  Encycl.  méth.  pi.  295.  f.  2.  Vulgai- 

précédeute,  îivcc  laquelle  Bruguière  remenlle  Cœur  triangulaire  ,1e  Cœur 

l'a  confondue.  —  10.  B.  lisse  ,  C.  Lœ~  en  soufflet ,  le  double  Cœur  de  Vé- 

vigatum,\-'.,  Lamk.,  C.  se rm/u m  des  nus.  Habite  l'Océan  indien.  —   19. 

auteurs  anglais.  Chemn.  6.  t.   18.  f.  B.  Cœur  de  Vénus  ,  C.  Cardissa  ,  L.  , 

iS9.Wood.  G.  Conch.  t.  .54.  f.  5.  C.  Lamk. ,  Encycl.  niélh.  pi.   295.  f,   3. 

cilrinum.  Celui-ci  habite  l'océan  At-  Chemnitz ,  t.    i4.f.  i43,  i44.  Habite 

îanliqueet  Américain.  Vulgairement  les  Grandes-Indes.  Vulgairement  le 

le  Cœur  couleur  d'Orange,  le  Cœur  Cœur  de  Vénus.  —  ao.  B.  Cœur  de 

allongé  à  coque  inincc  ,1a  Coque.  —  Cérès ,  C.  iiwersum,  Lamk.  Encycl. 

11.  B.   à  double  face,  C.  jEolicum,  méth.  pi.   296.   f.  1.  C.  monstronuin, 

Born.,  Lamk.  C.  pecùuatum,  Brug.,  Chemn.    tab.    i4.   f.    149,   i5o.   Id. 

Dillw.,  Chemn.   6.   tab.    18.  f.    187,  Ddhvyii.  Habite  les  îles  jNicobar.  — 

188.  Vulgaiicinentlc  Cœur  de  Jauus,  2 1 .  B.  Cœur  de  Junon  ,  C.  Junoniœ , 

Cœur  à  deux  faces.  Cœur  strié  en  Lam.    C   humanitm ,   Chemn.  t.  i4. 

deux  sens,  le  Levant  ot  l'Occident ,  ou  f.  i45,  i46.  Encycl.  pi.  294.  f.  1.  Ha- 

rOricnt  etl'Occideut.  —  12.  C  mu-  bite  les  Grandes-Indes.  Vulgairement 

riqué  ,    C    niuricatum  ,    L.  ,    Lam.  le  Cœur  de  l'Homme.  —  22.  B.  Cœur 

Cliemn.    6.   t.    17.    f.    177,     178,   11  en  bateau,  6'.  rosciua ,  C\\cxx\\\.   6.  t. 

liabite  l'Océan  américain.  Vulgaire-      i4.  i'.  i47,  i48.  Id.  Dillw.   C.  Junu- 

ir.cut  le  Cœur  allongé  à  petites  tuiles,  /^/'œ,V?.r.,  Lamk.  Habite  les  G  randcs- 

l'Arc-cu-cicl ,     le  Cœur   de    Saint-  Indci.  Vulgairement  le  Cœur  en  ba- 


BUC 

teau  ou  le  Cœur  de  Venus  en  bateau. 
Espèces  fossiles  ou  Boucardites. 
1.  C.  discors,  Lamk.  Anu.  Mus.  g.  pi. 
ïg.f.  lo. — 2.  C. pu/u/urum,hiiiu\i.. 2</. 
Sovf eihy,  Min.  Conc/i.  pi. 346. 2.  f.  9. 
— 3.  C.  aspcruiiirn,  Lauik.  Id.  fitj.  7. 
—  i.  C.  calcilrapoides,  Laïuk.  Id.  pi. 
20.  f.  8. — 5.  C.  ub/iquurn  ,  Lamk.  Jd. 
1.  1. — 'à.  C.  gratiulosu/n  ,  Lamk.  pi. 
19.  f.  8. — 7.  C.  Lima,  Lamk.  pi.  20. 
1.  2.  —  8.  C.  heteroclilum ,  Lamk. 
Aun.  toin.  6.  11"  8. — 9.  ('.  serrigctum  , 
Lamk.  An.  s.  voit.  tom.  G.  1.  p.  19. — 
10.  C.  gii^'cis,  Deirancc  ,  Dict.  dos  Se. 
nat.  n"  19.  — n.  C.  L,it/iocardia/n , 
Linné,  Lamk.  An.  s.  vei  t.,  n°  lo.C'a/- 
dilaauricularia,  Ann.  Mus.  6.  5io,et 
9.  pi.  19.  f.  6.  Toutes  ces  espèces  se 
trouvent  aux  environs  de  Paris  dans 
le  Calcaire  coquillier.  iNous  y  ajoute- 
rons une  charmante  Coquille  qui  pa- 
raît rare  ,  très-délicate  ,  et  qui  se  rap- 
S  roche  infiniment  du  Card.  Iiillanuin 
e  Sowerby  et  de  la  Venus  cypiia  de 
Brocchi  ;  mais  les  côtes  latérales  pa- 
raissent être  en  bien  plus  grand  nom- 
bre et  beaucoup  plus  fines.  K.  en- 
core C,  ringens  (  qui  uest  pas  l'ana- 
logue du  ringens  de  Brug.  )  et  les 
autres  espèces  indiquées  par  Défian- 
ce ,  Dict.  des  Se.  nat.  ;  —  celles  de 
Lamaick,  An.  s.  vert.  tom.  6.  p.  1; — 
celles  de  Brocchi,  Conch.  suùapjj., 
tom.  11.  p.  499,etcelles  de  Soweibv, 
dans  le  Min.  Cunckul.  dont  nous  ne 
pouvo'.is  donner  ici  l'énumération. 

On  trouve  à  1  état  fossile  les  Car- 
dium  edideci  rusticum  en  Angleterre 
eten  Italie.  Poli  cite  encore  le  i-vV/'a/ïf, 
le  tubcrculatum  .  Voblungnni  et  l'e- 
ckinatum  de  Brueruièro.  Le  C.  discors 
deLam.  n  est  qu  \xne\Av\ùié anùquua 
de  V.ilulicurn.  11  se  trouve  à  Dax  et 
aux  onviions  de  Paris.  V.  pour  les 
Coquilles  dos  terrains  antérieurs  au 
Calcaire  coquillier  les  Bucardites  de 
Schlotheim,  Fclrefaci.  p.  206  à  210, 
et  sou  Siippiéraent ,  p.  6-5.  (r.) 

BUCARDES.  Deuxième  famille  de 
l'ordre  des  Laiiiellibranclies  cardia- 
cés  ,  qui  comprend  les  deux  genres 
Isocaidc  et  Bucardc  ,  V.  c.:S  mots  , 
dont  les  espèce.^  étaient  vulgairement 


BUC  547 

connues  dans  la  langue  de  l'ancienne 
conchyliologie  ,  sous  les  noms  de 
Cor.uiis,  /".  ce  mot,  Cardium ;  Cœurs 
dcBœufouBucarde,Boucarde,jffttca/- 
diuin,  ou  Boucaidiios  pour  les  espèces 
fossiles  qui  avaient  aussi  la  forme 
d'un  Cœur,  et  ajssi  sous  les  noms  de 
Conclus  striatis  ^  echinaiis,  cordifur- 
mis,  etc. 

Les  Bucardeâ  communes  dans  la 
Méditerranée  et  lOcéan,  et  la  plupart 
édides  ,  ont  été  obseivées  do  , toute 
antiquité.  Pline  on  fait  mention  assez 
distiiicteinoiit ,  comme  nous  l'avons 
dit  eti  parlant  du  genre  Bucardc. 
Bolon  ,  Uondclct,  Cosncr ,  Aldro- 
vande  ,  Jonston  ,  Fabius  Colunina  , 
Buouanni ,  en  ont  déjà  décrit  et  iiguié 
plusieurs  espèces  sous  les  noms  de 
Conc/iis  striafis  ou  echinaiis.  Aldro- 
vandc  en  désigne  quelques-unes  sous 
le  nom  commun  de  Bucardc  {de  Tes- 
taceis,  lib.  3,  p.  448);  mais,  selon 
Buonanni  (  Ts'ecvea/.  p.  2  ,  p.  171, 
n"  88  ) ,  le  nom  de  Bucaide  était  par- 
ticulièrement donné  à  ITsocarde  com- 
mune, à  cause  de  sa  ressemblance 
avec  un  cœur  de  Bœuf,  dénomiualiou 
qui  a  été  adoptée  par  Lister  pour  cette 
Coquille.  La  plupart  des  noms  que 
nous  venons  de  rapporter  ,  tirent  , 
comme  l'on  voit,  leur  oiigine  de  la 
ressemblance  de  forme  que  les  Bu- 
cardes  ofiVcnt  avec  un  cœur.  Aussi, 
quelques-uns  des  premiers  auteurs 
méthodistes  ont-ils  assigné  celte  res- 
semblance pour  caractères  >lKti>  coupes 
dans  lesquelles  ils  les  comprenaient. 
Ln  effet,  les  vaivcs  des  Bucaides  sont 
équivalves,  généralement  t;ès -bom- 
bées ;  leurs  sommets  sont  saiilans  , 
contournés  eu  spirale  chez  les  Iso- 
caides ,  et  repliés  vers  la  -charnièie 
chez  les  Bucardes  proprement  dites  , 
en  sorte  qu'eu  i'cgardaut  la  coquille  , 
les  deux  valves  réunies  ,  par  l'une  des 
laces  latérales  et  souvent  sur  les  deux, 
elle  ofire  la  figure  d'un  cœur.  Mais 
d'Argenville  lo  j)rcmi(:r  donna  une 
plus  grande  extension  à  ce  caractère, 
qui  déjà  suffirait  pour  englober  avec 
L-s  Bucardes  une  foule  de  Coquilles 
do  genres  divers.  11  admit  toutes  les 
Coquille^  qui  pré;;en!ent  cette  figure 


548 


BUC 


cordifornie ,  sur  quelque  aspect  qu'on 
les  retourne,  en  sorte  qu'il  réunit 
aux  Cœurs  la  ïridacne,  lesCorbis,  etc. 
Lister  range  l'Isocarde  et  les  Bu- 
cardes  dans  ses  Pectunculus  ,  qui 
comprennent  presque  toutes  les  Bi- 
valves marines  ;  mais  il  place  ces  Co- 
quilles dans  deux  coupes  séparées. 
Cet  exemple  a  été  suivi  par  Langius  , 
qui  en  a  fait  les  deux  derniers  genres 
de  la  première  section  de  ses  Conc/iœ 
mariuœ ,  sous  le  nom  commun  de 
Conchœ  cordi/'ormes .Ces deux  genres, 
adoptés  par  Gualtieri  ,  ont  été  limités 

f)ar  lui,  absolument  comme  l'ont  fait 
es  naturalistes  modernes  ,  en  sorte 
que  c'est  vraiment  à  Langius  et  à 
Gualtieri  que  l'on  doit  rapporter  leur 
établissement.  D'Argenviile  ,  comme 
nous  venons  de  le  voir,  loin  de  res- 
pecter ces  premiers  élémens  d'une 
bonne  classification,  brouilla  tout  en 
n'admettant  que  des  familles ,  et  con- 
fondit dans  celle  des  Cœurs  une  foule 
de  Coquilles  de  genres  divers.  Klein 
suivit  un  peu  ce  mauvais  exemple  en 
adoptant  la  base  admise  par  d'Argen- 
ville  ;  mais  il  ordonna  cependant 
remarquablement  les  Coquilles  qui 
nous  occupent,  et  dont  il  forma  la 
sixième  classe  de  ses  Diconchœ  œqua- 
les ,  sous  le  nom  de  Diconcàa  cordi- 
formis.  Cette  classe  est  divisée  en  trois 
genres,  qui,  comme  ion  sait,  sont 
des  coupes  supérieures  à  nos  divisions 
génériques  ;  celles-ci  cadrent  mieux 
avec  ce  qu'il  appelle  espèce.  Le  pre- 
mier de  ces  genres  est  appelé  Hemi- 
cardia  ;  il  comprend  les  Coquilles 
ainsi  nommées  par  Cuvier  ,  sous  le 
nom  de  Cardlssa  simplex ,  et  le  Car- 
dium  JJnedo ,  avec  les  espèces  analo- 
gues ,  sons  celui  de  Cardissa  duplex , 
dans  deux  sections  séparées.  Le 
deuxième  genre  Isocardia  est  divisé 
en  trois  espèces  :  les  striées ,  les  lisses 
et  les  rugueuses.  La  première  équi- 
vaut au  genre  Cardium  de  Linné,  ex- 
cepté quelques  Pétoncles  à  côtes  qu'il 
y  ajoute  ;  la  deuxième  est  partagée  eu 
deux  coupes,  dont  la  première,  sous 
le  nom  de  Bucardia  ,  revient  au  genre 
Isocarde  de  Lamarck  ;  la  tioisième 
renferme  diverses  Cyclades*,  etc.  Le 


BUC 

troisième  genre  Anomalocardia  con- 
tient aussi  quelques  Bucardes.  On  voit 
par  cet  exposé  que  dans  nos  classifica- 
tions modernes  ,  pour  cette  famille  , 
on  a  emprunté  les  genres  de  Gualtieri 
et  les  dénominations  de  Klein.  Adan- 
son ,  malgré  l'esprit  de  sa  méthode, 
a  réuni  dans  son  genre  Pétoncle  , 
Pectunculus ,  avec  les  Bucardes  ,  des 
Coquilles  de  genres  très-différens  et 
dont  les  Animaux  sont  très-distincts. 
Il  a  repris,  comme  l'on  voit,  le  nom 
de  Lister,  en  l'appliquant  spéciale- 
ment à  un  moins  grand  nombre  de 
Mollusques.  Linné  crut  devoir  réu- 
nir l'Isocarde  à  ses  Cames  ,  et  il 
donna  aux  Bucardes  le  nom  de  Car- 
dium qui  leur  est  resté  depuis  lors. 
Humpluey  {31us.  Calonn.  p.  5o)  a 
suivi  1  exemple  de  Linné  j  en  plaçant 
risocaide  avec  les  Cames  ;  mais  il 
appelle  le  genre  qui  les  renferme 
Trapezium.  Bruguière  ,  après  Hum- 
phrey ,  premier  réformateur  de  la 
méthode  linnéenne ,  place  l'Isocar- 
de dans  son  genre  Cardile.  L'un  et 
l'autre  adoptèrent  le  genre  Cardium  ; 
mais  Bruguière  lui  donna  mal'  à  pro- 
pos le  nom  français  de  Bucarde  ,  exem- 
ple suivi  par  Lamarck  qui  rétablit  le 
genre  Isocarde  de  Gualtieri ,  on  lui 
donnant  ce  nom  imaginé  par  Klein 
(An.  sans  vert.,  prem.  édit.,  p.  ii8). 
— A  peine  était-on  sorti  de  cette  con- 
fusion dans  les  dénominations  ,  que 
Megerle  et  Ocken  sont  venus  la  re- 
nouveler et  l'augmenter  encore.  Au 
lieu  d'adopter  les  noms  de  Lamarck  , 
donnés  bien  antérieurement,  Megerle 
appelle  Bucardium  le  genre  Isocarde 
de  Lamarck  ,  puis  Ocken  a  transporté 
le  nom  de  Bucardium  au  genre  Car- 
dissaàe  Megerle ,  formé  pour  les  deux 
premières  espèces  du  genre  Hémi- 
carde de  Klein  ,  et  il  a  donné  ce  nom 
de  Cardissa  aux  Vënéricardes  de  La- 
marck ,  en  appelant  Glossus  ,  avec 
Poli  ,  le  genre  Isocarde.  On  voit  qu'il 
est  difficile  ,  faute  d'étudier  ce  qu'ont 
fait  les  autres  ,  d'embrouiller  plus 
complètement  les  noms  de  trois  ou 

auatre   genres.   Goldfuss  ,   dans  ces 
erniers  temps ,  a  suivi  l'exemple  de 
Linné  et   d'Huiuphrey,   en  mettant 


BUC 

1  Isocardc  dans  les  Ginjes,  malgré  les 
diflerences  détaillées  par  Poli,  pour 
les  Animaux  de  ces  deux  genres  ,  et 
celles  qu'offrent  leurs  coquilles. 
Schweiwger  a  suivi  Laniarck  ,  et  , 
comme  lui,  laisse  le»  Hémicardes  de 
Guvier  avec  les  Bucardes.  Poli ,  anté- 
rieurement, a  proposé  les  noms  de 
Clussus  et  de  C/(Ai^o(/erma*fiOur  l'A- 
nimal et  la  coquille' de  l'isocarde,  et 
ceux  de  Cerasles,  Cerastudenua  pour 
l'habitant  et  le  test  des  Bucardes. 

Nous  croyons  utile  de  rapprocher 
foutes  ces  synonymies  en  un  petit  ta- 
bleau, afin  qu'on  puisse  mieux  les 
saisir. 

Genre  Isocarde  ,  Isocardia.  Vulg. 
la  Bucarde,  liuouanni,  Langius  et 
Gualtieri.  Isocardia  lœuis,  K-lcin. 
Charnu  ,  Linné  ,  Goldfuss.  Trape- 
zium  ,  Humphrcy.  Cardifu  ,  Brû- 
guière.  Bucardiuni,  Megcrle.  Glos- 
soderma  ,  Poli  ,  Ocken.  Isocardia  , 
Lamk.  ,Cuvier,  Schweigger. 

Genre  Bucarde,  Cardium.  Vulg. 
Coeurs  ,  Langius ,  Gualtieri.  Iso- 
cardia striata  et  Ilemicardia  Car- 
dissa  di/plex ,  Klein,  Linné.  Cerasto- 
deima ,  Poli.  Ca/v//i//«  ,  Bruguière, 
Lamarck ,  etc. 

Genre  Hémicarde,  Hemicardia. 
Cardissa  duplex  ,  Klein.  Cardissa  , 
Megerle.  'Isocardia,  Ocken.  Hémi- 
canie  ,  Cuvier.  Cardium  ,  Linné  , 
Lamk.,  Brug.,  Goldfuss, Schweigger. 

Genre  VÉxVÉricarde,  Fcnericar- 
dia  ,  Lamk.  Cardissa,  Ocken. 

Ocken  a  le  premier  établi  une  fa- 
mille analogue  a  celle  qui  nous  oc- 
cupe ;  mais  il  y  comprend  ,  outre  les 
genres  G/ossus,  Isocardia  cl  Cardium, 
le  genre  Cardissa  ou\énéricarde  que 
nous  n'y  admettons  pas  ,  ce  par  quoi 
elle  diffère  encore  moins  de  la  nôtre 
que  celle  de  Lamarck.  Celle  de  ce  cé- 
lèbre naturaliste  renferme,  avec  les 
Isocardes  et  les  Bucardes  ,  les  genres 
Carditc  ,  Cypricarde  et  Hyatelle.  Nous 
avons  dû  en  retrancher  les  deux  pre- 
miers ,  parce  que  la  considération  de 
leurs  Animaux  les  rapproche  desMu- 
lettes  et  des  Anodontcs  et  les  place 
dans  le  même  ordre  que  ceux-ci ,  oii 


BUC 


54ç) 


ds  foi  ment ,  avec  les  Yéuéricardes  , 
une  famille  distincte.  Quant  au  genre 
Hyatelle ,  il  appartient  aussi  à  un 
autre  ordre  et  à  la  famille  des  Pho- 
lades. 

Nous  avions  d'abord  adopté,  comme 
troisième  genre,  dans  la  famille  des 
Bucardes,  le  genre  Hémicarde,  indi- 
qué par  Cuvier,  et  déjà  renouvelé  par 
Megerle  sous  le  noni  de  Cardissa,  et 
parOcken  sous  celui  d'Isocarde;  mais 
de  nouvelles  réflexions  nousontportés 
à  le  réunir  au  genre  Cardium,  dont 
Lamarck,  Goldfuss  et  Schweigger  ne 
l'ont  jias  séparé.  En  effet ,  la  forme 
remarquable  du  Cardium  Cardissa  et 
de  quelques  espèces  analogues  ,  pou- 
vait seule  motiver  celte  séparation  ; 
mais  la  transition  d'un  genre  à  l'au- 
tre, au  moyen  d'autres  espèces,  est 
tellement  graduée  ,  qu'd  paraît  diffi- 
cile d'établir  entre  eux  une  limite  ,  et 
d'admettre  des  modifications  généri- 
ques dans  l'organisation  de  leurs  Ani- 
maux. 

L'Isocarde  ,  dont  la  première  figure 
est  donnée  par  Buonanni ,  a  été  établie 
en  genre  distinct  pour  la  première 
fois,  comme  nous  l'avons  vu,  par 
Gualtieri  (  Index  Test.,  pars  iv  ,  taô. 
71  ).  Elle  forme  ,  dans  la  méthode  de 
cet  auteur,  le  second  genre  de  la  pre- 
mière section  de  la  quatrième  classe. 
Il  distingue  ce  genre  de  celui  des  Bu- 
cardes qu'on  lui  doit  également ,  par 
la  différence  des  sommets  ;  Conc/ia 
cordiformis  ;  nmbone  cardinum  di- 
ducto  ,  pour  le  premier  ,  et  umbone 
car'dirium  unito,  pour  le  second.  Ces 
caractères  ont  suffi,  pour  qu'il  limitât 
ce  dernier  genre  convenablement ,  et 
n'y  fît  entrer  aucune  espèce  étran- 
gère ,  tant  il  est  saillant  et  naturel.  Le 
premier  de  ces  deux  genres ,  l'Iso- 
carde,  n'offre  encore  que  cinq  ou  six 
espèces  ,  tandis  que  le  second,  la  Bu- 
carde  ,  en  présente  un  assez  grand 
nombre.  L'organisation  de  leurs  ha- 
bitans  est  bien  connue,  et  même  leurs 
mœurs  ont  été  nn  peu  étudiées. 
Réaumur  ,  Adanson  ,  Baster  ,  Millier, 
mais  surtout  Poli  ,  doivent  être  con- 
sultés sous  ce  rapport.  Le  dernier  a 
.  donnéde  superbes  analomiesdes  deux 


53o  BUG 

genres.  T^.  poiu'  tous  les  détails,  les 
mots  BucARDE  et  Isocarde.         (f.) 

BUCARDÎER.  moll.  Nom  donné 
parLam.(  An.  sansverf.,  i"'édit., 
p.  119  )  à  l'Animal  dos  Bucardes,  ap- 
pelé Céraste  par  Poli.  7^.  Bucarde. 

BDCARDITE.  moll.  ross.  Déno- 
mination employée  par  les  anciens 
oryctographcs  poin-  désigner  toutes 
les  Coquille.i  pétrifiées ,  ou  leurs  Mou- 
les, ayant  la  ligure  d'un  cœur.  Ils 
réunissaient  ainsi  des  Bucardes,  des 
Vénus  ,  des  Arches  et  beaucoup  d'au- 
tres Coquilles.  Ce  nom  désigne  en- 
core, chez  plusieurs  conchyiiologis- 
tes  ou  géologues  modernes ,  outre 
les  •Bucardes  fossiles,  des  espèces  de 
genres  très-incertains.   V.  Bucarde. 

(F-) 

BUCARO.  GÉOL.  Et  non  Bucaros. 
y.  Barros  et  BuJARO. 

BUCGA.FERREA.  bot.  pnAN.(Mi- 
cheli.)  Syu.   de  Rappie.  V.  ce  mot. 

*  BUCCARDIUM.  môli>.  Dénomi- 
nation latine  adoptée  par  Megerle 
[Schaltier,  etc.  ,  iin.  iiaturf.  zu  Ber- 
lin. Mag.  1811  ,  p.  52  )  pour  le  genre 
Isocarde  de  Lamarck  ,  ainsi  nom.né 
et  institué  long-temps  avant  le  travail 
de  Megerle.  /^.Bucarde  et  Bucardes. 

BUCCARIO.  OIS.  Syn.  italien  de 
Buse,  Falco  Buleo ,  L.   /^.  Faucon. 

(B.) 

BUCCELLES.  iNS.  Même  chose 
qu'Agnathes.  /'.  ce  mot.  (e.) 

BUCCIARIO.  OIS.  Syn.  italien 
de  la  Buse  cjmmune,  Falco  Biiteo  , 
L.  p'.  Faucon,  division  des    Buses. 

(DR..  Z.) 

BUCCIN.  Bucc'mum.  moll.  Genre 
de  la  famille  des  Pourpres  et  du  sous- 
ordre  des  Pectinibranches  Hémipo- 
mastomes  ,  1^.  ces  mots,  établi  par 
Adanson  sous  ce  nom,  et  sous  celui 
de  Tntuii'nnn  par  Mûller.  La  déno- 
mination de  Buccin  est  des  plus  an- 
ciennement consacrées  dans  la  con- 
chyliologie ;  clic   est  même  au  nom- 


BUC 

bre  des  noms  vulgaires  que  nous  ont 
transttiis  les  anciens.  Le  mot  Kerykn, 
employé  par  Aristote  {de  Anim. 
l'ib.  IV  ,  cap.  IV  ,  et  lib.  v ,  cap.  xv) , 
dans  son  énumér:ïtion  des  Testacés , 
a  été  rendu  par  les  auteurs  .latins , 
]iar  celui  de  Buccina  ou  Buccinum  , 
trompette.  En  effet ,  il  paraît  qu'en 
rompant  le  sommet  de  la  spire  des 
grosses  Coquilles  ,  auxquelles  on  a 
donné  primitivement  ce  nom,  on 
s'en  servait  en  guise  de  trompe  ou  de 
trompette,  comme  le  prouve  ce  vers 
de  Virgile  :  Buccina  jam  priscos  co- 
gebat  ad  arma  Quiri/es.  Les  poètes  ont 
parlé  des  Buccins  dans  ce  sens  ,  mais 
plus  souvent  sous  le  nom  de  Conque, 
et  les  peintres  en  ont  fait  l'attribut 
presque  indispensable  des  Tritons  et 
des  autresdivinités marines.  Parsuitç, 
des  dénogriinations  diverses  ,  mais  qui 
toutes  rendent  la  même  idée,  ont  été 
adoptées  dans  le  langage  vulgaire  ou 
scienlilîque  de  dilférens  peuples  ;  tels 
sont  les  noms  de  Tfompeten,Spltzhoer- 
nern,KinkIiorn des  Allemands,  le  Cor- 
nelto  des  Napolitains  ,  etc.  La  plupart 
des  auteurs  grecs  et  latins  parlent  des 
Buccins;  Athénée,  Dioscoride, Pline, 
etc.  ,  citent  fréquemment  les  usages 
auxquels  on  employait  soit  leur  co- 
quille, soit  l'Animal  qui  l'habite,  sur- 
tout en  médecine.  Mais  depuis  les 
anciens  jusqu'à  nous  ,  le  nom  de  Buc- 
cin a  beaucoup  varié  dans  son  ap- 
plication. Aristote  lui-même  en  a  fait 
un  nom  collectif,  quoiqu'il  semble 
l'avoir  appliqué  spécialement  à  des 
Coquillages  fort  voisins  des  Pourpres; 
aussi  Pline  l'a-t-il  donné  à  un  des  deux 
genres  de  Coquilles  qui  fournis- 
saient la  liqueur  de  ce  nom  ,  à  cause 
de  sa  ressemblance  avec  le  Buccin 
dont  on  tirait  des  sons  de  trompette 
(liv.  IX  ,  ch.  xxxvi).  C'est  cette  dou- 
ble désignation  qui  est  la  cause  pri- 
mitive de  toutes  le^  fausses  applica- 
tions qui  ont  été  faites  du  nom  de 
Buccin.  Fabius  Columna  l'a  donné  à 
<les  Coquilles  très-diverses,  et  sans 
chercher  à  fixer  les  espèces  de  Pline. 
Rondelet,  l'un  des  premiers,  voulut 
lesdéteimincr.  Il  figure,  comme  étant 
le  irrand  Buccin  dont  on  se  servait 


BUC 

en  guise  de   Iroiupctfc  ,  une   espèce 
ilu  genre  Triton  de  Lauiarck  (ylon 
loules     les    apparences,   sou   Triton 
nodifcruin,    la  plus  grande  des   Co- 
quilles   univalves   de   la    Méditerra- 
née ,  dont  se  servaient  les  anciens); 
mais  l'espèce  de  Rondelet  en  paraît 
un  peu  dillcrcntc.  Du  reste  cet  usage 
s'est  conservé;  les  Indiens  se  servent 
d'une  espèce  de  Triton  pour  donner 
leur  cri  de  guerre,  et  les  bergers  de 
l'Alriquo  et  de  l'Orient  font  usage  du 
Murex  Tri/un/s  de  Linné,  Triton  va- 
riegatum ,han\k. , appelé  vulgairement 
la  trompette  marine  ou  la  Conque  de 
Triton  ).    Le    même  auteur   regarde 
comme  une  Tonne  et  un  autre  Tri- 
Ion  ,  plus  petit  que  le  premier  ,  les 
Pouqîres  que  Pline  appelle  aussi  Buc- 
cins. Gesner,  Aldrovande,  Jonslou, 
llumphius  ,  etc. ,  ont  étendu  ce  nom 
à   beaucoup  d'autres   Coquilles  ,  en 
sorte  que   l'on  a   fini  par  perdre  de 
vue  le  véritable  type  de  celte  dénomi- 
nation ,  et  que  Lister  a  fait  du  mot 
Buccinuni  un  nom  commun  pour  la 
plupart  des  Coquilles  univalves  ter- 
restres ,  Iluviatiles  ou  marines ,  ven- 
trues et  à  spire  plus  ou  moins  allon- 
gée   ou    raccourcie.    Langius    en    a 
fait  sa  troisième  classe  des  Coquilles 
turbinées,    dans    laquelle  il   admet 
deux    sections  divisées  en   plusieurs 
genres.  Gualtieri  a  appelé  Buccina  sa 
troisième    classe   des    Coquilles  ma- 
rines ,  et  il  Y  place  loules  les  Coquilles 
univalves  ventrues  ,  dont  l'ouverture 
est  écliancrée,  ou  plus  ou  moins  cana- 
liculée.D'ArgenviUe  a  suivi  cet  exem- 
ple, et  sa  Camille  des  Buccins  est  un 
composé  des  plus  disparates.  Klein  a 
mieux  fait  que  ses  prédécesseurs;  sa 
septième  classe,  Buccinum  ,  est  divi- 
sée en  cinq  genres,  oii  1  on  voit  déjà 
quelque   ébauche    des    arrangemeus 
des   conclu  liologistes  modernes.    Le 
premier  de  ces  genres  est  le  Buccinum 
Tritur.is  ,  origine  du  genre  Triton  de 
Lamarck.  Le  deuxième,  yirgo-Bucci- 
num  ,  est  formé  pour  le  lUurex  ylrgus 
de  Chcmnilz  et  de  Gmelin  ,   qui  est 
aussi  un  Triton.  Le  troisième,  appelé 
Cuphinu-Salpiiix  ,  offre,  avec  quelque 
mélange,  lidée  du  genre  Canccllaire. 


BUC  55 1 

Le  quatrième,  Buccinum-Laccrum,  est 
un  mélange  indigeste.  Le  cinquième, 
Buccinum-Muricatum,  est  composé  de 
llanelles  et  de  Tritons.  On  voit  qu'il 
a  limllé  cette  coup?,  et  qu'en  général 
il  a  réuni  des  Coquilles  plus  voisines 
que  ses    prédécesscins.    Déj;i   Guet- 
tard  et  Geoffroy  avaient,  d'après  Li.s- 
ter,  appelé  Buccins   les  Liinnécs  de 
Lamarck.  Linné  avait  jeté  alors  les 
fondemens  de  sa  clasnficatlon  ,  dans 
les  premières  éditions  de  sou  Systcma 
Naiurœ.  Son  '^cnrc Buccinum  n'ayant 
point  de  caractères  précis  et  bien  dé- 
cidés ,  il   consacra. une  réunion  plus 
convenable,   sans   doute,  que   celles 
de  Lister,  Langius  et  Gualtieri ,  mais 
qui  laissa  encore  la  p\us  grande  lati- 
tude à  l'arbitraire,  pour  le  classement 
des  espèces.  Adanson  apporta  le  pre- 
mier une  grande  réforme  dans  tous 
les  Mollusques  de  cette  famille,  en  eu 
séparant  tous  ceux  qui  n'ont  pas  d'o- 
percule,  et    plaçant  la   plus   grande 
partie  des  Buccins  de  Lhmc  dans  sou 
genre  Pourpre.  Illimité  le  genre  Buc- 
cin à  un  petit  nombie  d'espèces  dont 
les  Animaux  sont  analogues  et  nette- 
ment caractérisés.  Mais  ces   Buccins 
ne   sont  point   ceux  que  les   anciens 
avaient  ainsi    nommés ,    à   cause    de 
l'usage    qu'ils    en    faisaient    comme 
trompette.  Midlerqui  vint  après  lui, 
à  l'exemple  de  Geoffroy  et  cle  Guet- 
tard,  a  adopté  le  nom  àe  Buccinum 
pour  les  Mollusques  appelés,  depuis, 
Limnées  par  Lamarck,  et  il  a  donné 
au  genre  Buccinum  ,  bien  déterminé 
ptar  Adanson  ,  le  nom  de  Triton  que 
Lamarck ,  à  l'exemple   de   Klein  ,  a 
postérieurement  appliqué  à  des  Co- 
quilles très-différentes.  Si  Mïdler n'eût 
pas  fait  cette   trrinsposition  ,    et  eût 
adopté  le  nom  d' Adanson  ,  peut-être 
le  genre  Buccin  cùl-d  enfin  été  fixé. 
Millier  a  achevé  la  rélorme  d'Adan- 
son  en  montrant  que  les  Animaux  de 
plusieurs   Murex   de    Linné,    placés 
parmi    les    Fuseaux  par    Lamarck  , 
sont  de  véritables  Buccins  ;  et  ce  qui 
est  inconcevable,  c'est    qu'après  des 
observations  aussi  positives  que  celles 
de  ces  deux  auteurs  ,  les  conchyliolo- 
gistcs    modernes,    malgré    la    tiès- 


.132  BUC 

grafade  analogie  des  Coquilles  elles- 
rnêmcs,  n'aient  point  basé  leurs  gen- 
res sur  ces  obsei"va lions.  L'Animal  du 
Fusus  antiquus,    très-bien  figuré  par 
Mûller  [Zool.  Dan.  le.  m,  tab.  118), 
ne  difïère  en  aucun  point  de  celui  du 
Buccinum  undatum.  Leurs  Coquilles 
ont  les    rapports   les  plus  frappans. 
Le  prolongement  du  canal  ne  saurait 
ofl'nr  un  caractère  générique,  puisque 
l'une  et  l'autre  de  ces  espèces  ont  un 
siphon  :  et  d'ailleurs  comment  limi- 
terait-on la  longueur  du  prolonge- 
ment  qui   doit   faire  un   Fuseau  ou 
un  Buccin  ?  Il  est  donc  certain  qu'une 
parlic  des  Fuseaux  de  LamarcJi  sont 
de  véritables  Buccins ,  et  il  y  a  un  tra- 
vail entier  à  faire  pour  déterminer  les 
espèces  de  ces  deux  genres.  On  peut 
même  affirmer,  malgré  le  mérite  in- 
contestable  des    travaux  du    célèbre 
auteur  des  Animaux   sans  vertèbres 
sur  la  famille  des  Pourpres ,  que,  pour 
n'avoirpointassez  suivi  les  indications 
d'Adanson  ,  cette  famille  est  entière- 
ment à  débrouiller^  les  genres  n'étant 
point  enharmonie  avec  les  difl'érences 
que  présentent  les  Animaux,  et  les 
Coquilles  n'offrant    en    général   au- 
cune règle  certaine  et  précise  pour  les 
rapporter  à  tel  genre  plutôt  qu'à  tel 
autre.  Je  cite,  à  l'appui  de  cette  vé- 
rité, les  genres  Buccin,  Fuseau,  Py- 
rule,  Tiiton  ,  etc.  Il  n'est  personne 
qui  ne  se  soit  trouvé  très-embarrassé 
dans  le  classement  de  leurs  espèces. 
Bruguière,  au  lieu  de  profiter  des  ob- 
servations d'Adanson  et  de  Millier, 
chercha  simplement  à  débrouiller  les 
Buccins  de  Linné,  et  ne  s'attachant 
qu'aux  seules  Coquilles,  il  s'est  con- 
tenté d'en  réunir  les  espèces  les  plus 
analogues,  et  d'en  faire  les   quatre 
genres  Buccin  ,  Vis  ,  Casque  et  Pour- 
pre. Son  genre  Buccin  a  de  nouveau 
ëlc  réduit  par  Lamarck  qui  en  a  tiré 
les  sept  genres  Concholepas,  Licorue, 
Harpe,  Tonne,  Eburae,  Nasse  etPla- 
naxe,  en  en  plaçant  quelques  autres 
espèces  dans  le   genre  Pourpre.   De- 
puis lors,  ce  savant  a  réuni  les  Nasses 
a  la  partie  des  Buccins  de  Bruguière, 
à  laquelle  il  a  conservé  ce  nom.  Mais 
cette  réunion  ne  saurait  être  admise, 


BUC 

si  l'on  considère  le  Biicc.  undatum 
comme  étant  le  t^pe  du  genre  Buc- 
cin ,  l'Animal  des  Nasses  étant  nette- 
ment distingué  de  celui  de  cette  es- 
pèce et  appartenant  aux  Pourpres.  Le 
genre  Vis  de  Bruguière  avait  déjà  été 
créé  sous  ce  nom  par  Adanson ,  qui 
le  décrit  comme  étant  privé  d'oper- 
cule. Il  paraît  avoir  observé  les  Ani- 
maux de  trois  espèces,  et  cependant 
il  est  certain  ,  d'après  les  individus  du 
Terebra  maculata  qui  ont  été  rap- 
portés par  l'expédition  du  capitaine 
Freycinet,  que  cette  espèce  est  mu- 
nie d'un  opercule  corné.  Il  est  impos- 
sible, d'après  cela  ,  que  le  Faval  d'A- 
danson en  soit  privé.  La  grande  ana- 
logie des  Coquilles  des  autres  espèces, 
qu'il  admet  dans  ce  genre,  avec  les 
véritables  Buccins  ,  porte  à  présumer 
que  leius  Animaux  n'en  diffèrent  pas 
non  plus  ;  car  la  seule  absence  de  cet 
opercule  dislingue  les  Vis  des  Buccins. 
Nous  présumons  donc  qu'il  faut  qu'A- 
danson  se  soit  trompé  par  une  cause 
quelconque,  à  moins  que  l'opercule 
ne  soit  caduc  à  de  certaines  époques 
dans  les  espèces  qu'il  a  observées.  Il 
résulte  de  celte  observation  positive, 
à  l'égard  du  Terebra  maculata  ,  que 
le  genre  Vis  doit  être  réuni  au  genre 
Buccin  ,  réunion  que  nous  n'effectue- 
rons cependant  point  ici,  parce  qu'il 
nous  suffit  de  la  signaler  comme  de- 
vant vraisemblablement  s'exécuter, 
voulant  d'ailleurs  nous  laisser  le 
temps  d'obtenir  des  renseignemens 
positifs  sur  les  Terebra  miran ,  rafel 
et  nifat  d'Adanson ,  sur  lesquels  il 
peut  encore  rester  quelques  doutes  , 
afin  d'être  assurésb'ils  sont  privés  d'o- 
percules ,  cet  habile  observateur  ne 
pouvant  êtrelégèrementtaxé  d'inexac- 
titude. 

Les  genres  Casque  et  Pourpre , 
quoique  très-voisins  par  leurs  Ani- 
maux des  vrais  Buccins  ,  en  sont  ce- 
pendant séparés  par  la  forme  des  ten- 
tacules et  la  position  des  yeux ,  et  pa- 
raissent devoir  être  réunis  en  un  seul 
genre  avec  les  Tonnes  ,  les  Hai-pes  , 
les  Cassidaires ,  les  Licornes ,  le  Con- 
cholepas et  les  Nasses.  On  voit  par 
cet  exposé  que  les  Buccins  de  Linné 


BUC 

appartiennent  en  grnndc  pavlie  au 
genre  Pourpre,  ctcudu  coinnic  il  doit 
l'être  d'après  l'organisation  des  Ani- 
maux de  tous  ces  genres  ,  et  qu'une 
partie  de  ses  Mui  ev  doit  être  réunie 
aux  Buccins.  Quant  au  genre  Pla- 
naxc,  il  appartient  à  l'ordre  des  Po- 
mastonies ,  et  il  doit  se  placer  près 
des  iMclanopsidcs  dont  il  est  très-voi- 
sin et  par  son  Animal  et  par  sa  co- 
quille, llumphrey  (JtJus.  Calon.)  a 
tenté  avec  assez  'de  raison,  au  mi- 
lieu de  celte  confusion  qui  laissait 
chacun  maître  de  faire  à  sa  guise,  de 
rendre  au  nom  de  Buccin  son  antique 
acception.  Son  genre  Buccin  revient 
littéralement  au  genre  Triton  de  La- 
marck. 

Montfort  a  encore  diminué  les  Buc- 
cins de  Lamarck,  en  formant  son 
genre  Alectrion  qui  ne  doit  pas  être 
adopté.  Nous  avions  d'abord  pensé 
qu'il  convenait  d'eu  faire  un  sous-genre 
des  Buccins,  mais  nous  pensons  au- 
jourd'hui quon  doit  le  laisser  avec 
les  Classes  dont  il  oflie  les  carac- 
tères distinciifs.  Le  genre  Buccin  de 
Montfort  a  pour  type  le  B.  undatum. 
Ockeu  a  suivi  cet  exemple  et  adopté 
le  genre  Alectrion. 

Cuvier  (Mém.  surle  grand  Buccin) 
paraît  assimiler  à  l'Animal  du  B.  iin- 
(laturii  ceux  des  B.  icticulatuin  ,  ne- 
riteum ,  arcularla  ,  qui  sont  des  Nas- 
ses ,  dont  les  Animaux  ont  les  yeux 
placés  différemment  que  chez  les 
Buccins.  11  cite  même  comme  analo- 
gue le  Miran  d'Adanson,  que  celui-ci 
place  parmi  ses  Vis  ,  et  qu'il  dit  être 
dépourvu  d'opercule.  Cette  indication 
de  Cuvier  n'est  malheureusement  pas 
motivée,  sans  quoi  elle  aurait  décidé, 
pour  nous,  la  réunion  des  Vis  aux 
Buccins.  Dans  sou  Règne  Animal, 
Cuvier  comprend  sous  le  nom  de 
Buccin  tous  ceux  de  Linné.  Schweig- 
ger  et  Goldfuss  ont  imité  cette  ma- 
nière de  voir.  Il  est  cependant  impos- 
sible, selon  nous  ,  d'admettre  cet  im- 
mense genre,  et  l'on  doit  s'empresser 
de  saisir  les  différences  caractéristiques 
qu'offrent  les  Animaux  pour  le  réduire; 
ainsi  nous  ne  laissons  le  nom  de  Buc- 
cm    qu'aux   seuls    Mollusques    ainsi 


BUG  5.55 

nommés  par  Adanson  ,  et  aux  Tritons 
de  Millier,  à  l'exception  d'un  petit 
nombre,  tel  que  le  Trilonium  Pes- 
J^e/ecani ,  qui  offre  des  distinctions 
qui  ont  échappé  à  Mùller.  Nous 
plaçons  à  côté  de  ce  genre  les  Ébur- 
ncs  dont  les  Animaux  sont  encore 
inconnus ,  et  qui  vraisemblablement 
devront  être  réunis  aux  Buccins  ou 
aux  Nasses. 

Arislote,  qui  déjà  rapporteplusieurs 
observations  intéressantes  sur  les  Ani- 
maux des  Coquilles  de  mer,  nous  ap- 
prend que  les  Buccins  et  les  Pourpres 
Sercent  avec  leur  trompe  la  coquille 
es  autres  Mollusques  {/ib.  4.  p.  4). 
En  effet,  les  Buccins  sont  carnassiers 
et  ils  percent  ainsi  le  test  des  autres 
Coquillages  avec  leur  langue  lenfer- 
mée  dans  leur  trompe  pour  en  sucer 
les  Animaux.  Aristote  parle  aussi  de 
ce  qu'il  appelle  leur  cire,  parce  qu'il 
compare  ce  produit  au  gâteau  des 
Abeilles,  comparaison  assez  juste  et 
ingénieuse,  sous  lerapport  des  petites 
cellules  qui  divisent  la  masse  mem- 
braneuse dans  laquelle  ils  renferment 
leurs  œufs  et  dont  il  entend  parler. 
Il  la  compare  aussi  à  une  multitude 
décosses  de  Pois  blancs  unies  ensem- 
ble. On  peut  voir  une  figure  de  ces 
œufs  et  de  leur  enveloppe  dans  Lister 
{Exert.  Anat.  Aller.,  tab.  6.)  Aristote 
attribue  leur  génération  à  une  bourbe 
putréfiée  ,  mais  il  décrit  bien  leur 
accroissement.  Les  Buccins ,  comme 
les  Pourpres ,  rendent  cette  liqueur 
si  célèbre  chez  les  anciens ,  dont  on 
faisait  la  couleur  pourpre.  C'est  au 
printemps  ,  suivant  lui ,  à  l'époque 
de  leur  ponte  que  l'on  péchait  les 
Buccins  pour  la  teinture.  Ils  dispa- 
raissaient dans  la  canicule.  Selon 
Ruysch  ,  on  en  ferait  en  Hollande 
du  bouillon  pour  la  toux  ,  comme 
on  se  sert  des  Limaçons  pour  cet 
usage.  Selon  Dacosta  {Britisch.  Con- 
c/ioL  p.  1^4)  le  Biicc.  undatum  est 
édule  dans  toute  la  Gaude-Bretagne 
oii  on  le  vend  dans  tous  les  mar- 
chés. 

Les  seules  figures  de  vrais  Buccins 
que  nous  connaissions  sont  celles  du 
Barnet d'Adanson  (Sénég.  pi.  lo.  f.  i) 


654  BUG 

du  B.  undatum  et  du  B.  antiquum, 
très  -  bien  représentées  par  Mill- 
ier {ZooL  Dan.  Icon.  2.  t.  1  et 
3.  tab.  118).  Cuvier  (Ann.  Mus.  et 
Mém.  sur  les  Moll.),  a  donné  l'ana- 
tomie  de  V undatum.  D'Argenville 
(Zoom.  pi.  4.  f.  A,  e)  paraît  aussi 
avoir  voiuu  représenter  des  Animaux 
de  ce  genre  ;  mais  les  espèces  sont  peu 
reconnaissables.  Il  est  fort  remar- 
quable que  personne,  depuis  Adan- 
son,  n'ait  parlé  de  l'espèce  qui  fait 
le  type  de  son  genre  Buccin.  Bru- 
guière,  qui  en  réunit  une  partie  dans 
sa  dernière  section,  a  omis  le  Barriet, 
en  sorte  que  cette  espèce  est  pour  ainsi 
dire  inconnue.  D'après  les  seuls  ca- 
ractères des  coquilles  de  ces  Buccins, 
ils  ne  paraissentpas  convenirau  genre 
Buccin  de  Laniarck. 

Voici  les  caractères  du  genre  Buc- 
cin tel  que  nous  le  limitons. — Animal. 
Gastéropode  Pectinlbranche  Hémipo- 
mastome  (  /^.  ce  mot),  muni  d'une 
trompe,  sans  voile  sur  la  tête,  ayant 
deux  tentacules  conico-cylindriqucs , 
oculés  à  leur  base  externe  ;  un  pied 
généralement  plus  court  que  la  co- 
quille ,  et  un  siphon  saillant  par  l'é- 
chancrure  ou  le  demi-canal  de  l'ou- 
verture; un  opercule  cartilagineux. 
— ïest.  Ovale  ou  ovale  conique;  ou- 
verture longitudinale  ou  ovale,  ayant 
à  sa  base  une  échancrure  ou  un  canal 
court  et  droit;  columellc  solide,  sé- 
neralement  mmce  et  souvent  accom- 
pagnée d'un  bourrelet  ou  renflement 
décunent  vers  sa  base. 

Voici  les  espèces  les  plus  remarqua- 
bles que  l'on  peut  rapporter  avec 
quelque  certitude  à  ce  genre  impor- 
tant. Nous  sommes  obligés  d'en  cnu- 
mérer  un  certain  nombre,  afin  d'in- 
diquer ses  limites  encore  indétermi- 
nées ;  la  plupart  d'entre  elles  étant 
d'ailleurs  disséminées  dans  divers 
geni'es  : 

1.  Buccinum  undatum,  L.  Lamk. 
sp.  1  Encyclop.  méth.  pi.  099.  f.  1-6. 
Trhonium  undatum,  Muller.  Zool. 
Dan.  2.  t.  .^o.  —  a.  Bue.  striatum, 
l'onnant.  Zool.  iv.  t.  74.  f.  91'. — 
/3.  Monstrum  sinistra,  Born.  tab.  9. 
■  ».     j4,    i5.    Buccinum    Boiniaiium, 


BDC 
Chemn.  ix.  t.  io3,  892;  893.  Cette 
espèce  très-commune  dans  1  Océan 
ne  paraît  pas  se  trouver  dans  la  Médi- 
terranée. Elle  est  abondante  sur  nos 
côtes,  sur  celles  d'Angleterre,  dans 
le  nord  de  l'Europe  et  de  l'Amérique  ; 
elle  varie  beaucoup  et  elle  est  édule. 
II  paraît ,  selon  Dillwyn ,  que  le  B.  v'i- 
ridulum  de  Gmelin  n'en  est  qu'un 
jeune  individu. Fossile  aux  environsdc 
Valognes. — 2.  B.  glaciale,  Ij.  Lamk. 
sp.  2.  Encycl.  niéln.  pi.  399.  f.  3  à  6. 
Tritoniumglaciale ,  MiiWer, Zool. Dan. 
Prod.  n°  2942.  Donovan  v.  t.  i54. 
Elle  habite  les  mers  du  Nord  et  est 
plus  rare  que  la  précédente. — ô.B.ca- 
rinatum,  Phipps,  P"'^  to  the  northpole, 

B.  197.  l.  i3.  f.  2.  Gmelin,  p.  3495, 
illwyn,  Descript.  cat.  p.  632.  Cette 
espèce  habite  les  côtes  du  Spitzberg  ; 
elle  est  au  moins  très-voisine  de  la 

f)récédente.  —  4.  B.  ciliatum,  Gme- 
in  ,  p.  3492.  Tritonium  ciliatum,  Fa- 
bricius,  Fauna  Groenl.  p.  4oi.  Cette 
espèce  qui  habite  les  côtes  du  Groen- 
land se  rapproche  de  V undatum.  — 
5.  B.  solutum,  Hermann.  Naturf, 
p.  52.  t.  2.  f.  3,4.  Gmelin,  p.  5490. 
Bucc.  undatum,  var.  C.  Schi'evljer, 
Conch.  1.  p.  174.  Son  habitation  n'est 
pas  connue.  —  6.  B.  antiquum,  ^. 
Bucc.  magnum,  Dacosta,  B/it.  Concli. 
t.  6.  f.  4.  Tritonium  antiquum,-^lu\~ 
1er,  Zool.  Dan.  m.  p.  64.  t.  1 1 .  f.  i  ,'3. 
Murex  antiquus,  Linné.  Mure.v  des- 
pectus,Fenna.nt.Fususantiquus,Liamk. 
VII.  p.  125.  Encyclop.  pi.  426.  f.  5. 
Cette  belle  espèce  qui  parvient  quel- 
quefois à  un  très-grand  voluuie  a  été, 
comme  on  le  voit,  ballottée  dans  quatre 
genres,  uniquement  à  cause  du  pro- 
longement de  son  ouverture  en  un 
canal  court.  Cette  petite  différence  a 
suffi  pour  l'éloigner  du  B.  undatum, 
malgré  son  incontestable  analogie.  No- 
nobstant la  figure  et  la  description  que 
Millier  a  données  des  Atiimaux  de 
l'une  et  de  l'autre,  et  qui  ne  lalssçnt 
aucun  doute  sur  leur  parfaite  identité 
générique,   cet  exemple  est  un  des 

f»lus  frappans  contre  les  règles  abso- 
ues,  tirées  uniquement  desCoquilles. 
Cette  espèce  habile  les  mers  du  nord, 
et  se  trouve  aus:>i    sur  nos   côtes.  — 


BUC 

7.  B.  contrarium,  N.  Mutvx  contra- 
rias,  L.  J'usus  conlrarius  ,  Lamk. 
Mi/rex  a/itiqui/s,  var.  Gniclin,  Dil- 
Iwyn,  Cliciiinitz,^o«c//j/.  ix.  t.  io5, 
894,  895.  Encycl.  p.  457-  f.  i.  Cette 
ciirieu.se  espèce  a  d  assez  grands  rap- 
ports avec  la  précédente  pour  qu'on 
ne  l 'ait  considérée  que  comme  en  étant 
une  monstruosité;  mais  elle  est  cons- 
tamment séncstre,  et  l'exception  se- 
rait à  droite.  Elle  habite  les  mers  du 
iiord  ;  elle  est  assez  commune  en  An- 
gleterre ,  dans  le  comté  d'Essex  ,  à 
l'état  fossile.  —  S.  B.  magellanicumy 
N.  Murex  magellanicus,  Chemnitz. 
X.  t.  i64.  f.  1570.  Triton  cancellatuin, 
Lamk.  vu.  p.  187.  Encycl.  pi.  4i5. 
f.  1.  Cette  espèce  habite  le  détroit  de 
Magellan.  Il  est  difficile  de  concevoir 
comment  on  pourrait,  pour  une  sim- 
pledistinction  spécifique, séparer  cette 
espèce  de  l'antiquu.i.  Cependant  l'un 
est  un  Fuseau  pourLamarckct  l'autre 
un  Triton.  —  9.  B.  despecti/m,  N. 
Murex  despectus ,  L. ,  Jter  Jf^.  goth. 
p.  200.  t.  5.  f.  8.  Id.  Syst.  Nat.  Do- 
novan,  Brit.  Shells  v.  t.  180.  TritO' 
nium  despectum,  MuUer.  Zool.  Dan. 
Prod.  2940?  Cette  espèce  habile  les 
mers  du  nord,  les  côtes  d'Islande. 
Elle  paraît  être  distincte  de  la  sui- 
vante. —  10.  B.  subantiquatum  , 
N.  Murex  subantiquatus.  Maton  et 
Rackett,  Lin.  Trans.  viii.  p.  147. 
Murex  antiquus,  Pennant,  iMartiuiiv. 
t.  i58.  f.  1295,  1296.  — ».  Murex  an- 
tiquus, Donovan  iv.  t.  119.  Fusus 
<yes/jer/«5,Lamk./f/.Encyclop.pl.426. 
f.  4.  Martini  \i<y>.  Cette  espèce  ha- 
bite les  côtes  d'Angleterre.  —  w.  B. 
fornicalum,^.  Tritunium fornicatum , 
Fabricuis,  Faiin.  GroenL  099.  Murex 
fornicatus ,Gme\in .  M.  aruanus,Bom. 
Murex  cariua/us ,l?er\nai\t,  t.  77.  f.  96. 
Donovan  iv.  f.  109.  Fusus  carinatus, 
Lamk.  Ce  Buccin  habite  les  mers  du 
nord.  —  12.  B.  coriieum,  N.  Murex 
corneus  ,  L.  ,  Pennant,  t.  76.  f.  99. 
Donovan  11.  t.  58.  Dacosta,  Bucc. 
gracile ,  t.  6.  f.  5.  Cette  jolie  espèce 
habite  les  côtes  d'Angleterre,  et  s'y 
trouve  fossile  avec  le  contrarium  et 
iine  variété  du  fornicatum.  —  \'h.  B. 
islandicum,    N.    Murex    islandicus , 


BUC  55r. 

Gmclin,  Fusus  islandicus,  Maitlni, 
Lamk.  Encycl.pl.  429.  f.  a.  H  se  trou- 
ve dans  Icsmcrs  de  l'Islande,  et  nous 
paraît  différent  du  précédent  avec  le- 
quel DilUvyn  l'a  confondu. 

Ajoutez  Buccinum  anglicanum,pn- 
prraceum ,  lineatum,  fuscatum?  li- 
neolatum ,  imitabile  ,  coromandellia- 
nuin ,  Zébra?  lœvissimum?  Lamk.; 
otaheitense  ,  Chemnitz  ;  porcatum  , 
Gmelin;  mexicanum ,  Brug.;  textum  , 
Gmelin  ,  etc.  Ajoutez  encore  les  Buc- 
cins d'Adanson  ,  Sénégal,  p.  i46  et 
suiv.,  tab.  10  ,  f.  1-7.  Parmi  les  Tri- 
tonium  de  IMiilIer,  retranchez  le  Fes- 
Pelecani  dont  les  yeux  sont  difFérem- 
ment  situés  ,  dont  le  pied  et  le  mufle 
proboscidiforme  le  distinguent  nette- 
ment des  Buccins;  le  T.  incrassatum 
paraît  n'.être  quune  variété  du  B. 
Macula  ,  lequel  est  une  nasse  ;  le 
T.  Lapillus  est  une  Pourpre;  ses  yeux 
sont  situés  à  la  moitié  de  la  longueur 
des  tentacules. 

Buccins  fossiles  ou  Espèces  pétri- 
fiées ,  parmi  lesquelles  viennent  se  {pla- 
cer un  très-petit  nombre  des  Buccini- 
tes  ,  desOryctographes.  Toutes  les  es- 
pèces fossiles  de  ce  genre  appartien- 
nent ,  selon  Défiance  ,au  Calcaire  co- 
quilher.  V.  les  espèces  de  Lamarck 
(  Ann.  Mus. ,  t.  vi ,  et  Au.  sans  vert., 
t.  VII,  p.  578),  sur  lesquelles  nous 
observons,  1"  que  le  B.  clathratum 
est  une  INassc;  3°  que  le  B.  strom- 
boides,  que  l'on  trouve  eu  Champagne 
avec  ses  couleurs  ,  comme  s'il  sor- 
tait de  la  mer  ,  paraît  difficilement 
pouvoir  s'éloigner  des  Tolutes. 

Voyez  encore  les  espèces  de  De- 
francê  (  Dict.  des  Se.  nat.) ,  en  obser- 
vant, 1"  que  le  B.  undatum  est ,  par 
erreur,  appelé  undulatum  :  celui-ci 
est  une  Cassidaire  ;  2°  que  le  B.  stria- 
tum ,  Murex  striatus ,  Sowerby  ,  n'est 
qu'une  variété  de  l'espèce  vivante  ,  ci- 
tée plus  haut  sous  le  nom  àe  fornica- 
tum; 5  "-que  le  B.  elongatum  ne  paraît 
pas  difïérer  du  B.  F'eneris  de  Faujas, 
(  Ann.  Mus.  ). 

Il  est  assez  remarquable  de  voir  en 
Angleterre,  à  l'état  fossile  et  dans  le 
même  dépôt,  les  Buccinum  unda- 
tum, fornicatum ,  contrarium  et  cor- 


556 


BDC 


neum,  qui  tous  vivent  encore  aujour- 
d'hui sur  les  côtes  de  cette  contrée  ; 
ils  s'y  trouvent  (  dans  le  comte  d'Es- 
sex)  avec  beaucoup  d'autres  Coquilles 
qui  sont  dnns  le  même  cas  ,  et  d'aqlrcs 
qui  ne  vivent  plus  sur  ces  côtes.  K.  en- 
core les  espèces  de  Brocchi ,  qui  sont 
on  petit  nombre  ;  celles  de  Sow^crbv , 
dont  plusieurs  sont  clas;ées  parmi  Tes 
Murex  et  enfin  les  Buccinites  de  Scblo- 
theimfPe//e/:  p.  1 29  etsuiv.)- A  l'égard 
de  ceu\-ci ,  plusieurs  nous  paraissent 
indéterminables  quant  au  genre  au- 
quel ils  appartiennent  réellement. 
Deux  espèces  très -remarquables  sont 
figurées  dans  le  Supplément  à  cet  ou- 
vrage ,  les  B.  subcostaius  et  arculatus. 
V.  pi.  22  et  20.. 

Nous  terminerons  cet  article  par 
l'indication  des  pi'incipaux  noms  vul- 
gau-emeut  appliqués  à  des  Coquilles 
très-diverses  qualifiées  de  Buccins. 

Buccin  à  côtes  de  Melon  ,  à  canal 
allongé  et  à  petit  canal  ,  de  Favart- 
d'Herbigny.  Ce  sont  deux  espèces  du 
genre  Fuseau  qui  n'ont  pas  encore  été 
reconnues. 

Buccin  à  filet  ou  rayé.  C'est  le  Buc- 
cinum  Glaris,  L.  et  Lamk.  qui  appar- 
tient viaisemblablement  au  génie 
Nasse  de  Lamarck.  /^.  ce  mot 

Buccin  à  grains  de  riz  ou  à  lèvre 
ilécliiqueîée.  C'est  le  Biiccinumpapil- 
losiuji.  L.  et  Lamk.  Type  du  genre 
Alectrion  de  Montlbrt.'F.  Nasse. 

Buccin  arculaireouCasquillon. C'est 
le  Bucc,  arcularia ,  L.  et  Lamk. ,  es- 
pèce du  genre  Na.'^se.  P^.  ce  mot. 

Buccin  Bigni.  P^.  ce  mot. 

Buccin  Bivel.  C'est  la  Cancella- 
ria  cancellata,  Lamk.   /^.    Cancsl- 

I.AIRE. 

Buccin  Blalin.  C'est  une  espèce  de 
Fuseau  non  reconnue  depuis  Adan- 
son. 

Buccin  Calybé.  C'est  sans  doute  le 
Buccin.  Calybœus,  Gmelin  ;  B.  ciiie- 
reum  de  von  Born  ,  dont  Lamarck  a 
fait  son  Terebra  aciculina.  F~.  Vis. 

Buccin  cannelé  ,  ou  la  Tonne  can- 
nelée; C'est  le  Bue.  Galea  de  L.  Do- 
lium  Galea ,  Lamk.  P^.  Tonne. 

Buccin  de  la  mer  Rouge  ,  ou  petit 


BLC 

Buccin  rayé  à  lèvre  échancrée.  C'est 
le  Strombus  fasciatus  de  Gmelin  ,- 
Strombus  bubonius,  Lamk.  f^.  Stbom- 

B£. 

Buccin  ou  Murex  d'oSrande.  On  a 
donné  ce  nom  aux  Turbinella Râpa  et 
Pjrw/7z  de  La  mardi,  mais  spécialement 
à  cette  dernière,  f^.  Turbinelle. 

Buccin  du  Nord.  C'est  le  Bue.  un- 
datum  ,  L.,  Lamk.,  cité  plus  haut. 

Buccin  épineux ,  ou  petit  Buccin 
épineux,  ou  Buccin Cliardon.  C'est  le 
Jiluiex  lenticosus  de  L.  ;  Bue.  lenticu- 
sum ,  Bruguière  ,  dont  Lamarck  a  fait 
une  Cancellaire.  /^.  ce  mot.  C'est  le 
type  du  genre  Phos  de  Montfort. 
*  Buccin  feuilleté  de  Magellan.  C'est 
le  Mure.v  magellanieus,  L.  et  Lamk., 
type  du  genre  Trophone  de  IMont- 
fort.  Cette  Coquille  apj)artient  vrai- 
semblablement au  génie  Buccin. 

Buccin  tluviatile  ,  dit  grand  Buccin 
d'eau  douce.  C'est  le  Limneus  stagna- 
lis.  J^.  LiMNÉE. 

Buccin  fluviatile  ,  dit  petit  Buccin 
fluvjatile.  C'est  le.  Limneus  palustris. 

P'.  LlMNÉE. 

Buccin  fluviatile  d'Espagne.  C'est, 
à   ce   qu'il  paraît,  r//e//a-  detiita  de 

Millier.    V.  GOCHLOGÈN'E. 

Buccin  fluviatile  fascié.  C'est  la  Pa- 
ludina  piwipara,hi\  mk. ,  type  du  genre 
Vivipare  de  Montfort. 

Buccin  fluviatile  ventru,  ou  Radis 
fluviatile.  C'est  le  Limneus  auricula- 
rius.  V.  LlMNÉE. 

Buccin  Ivoire.  C'est  le  Buc.glabra- 
tum,  L.,  type  du  genre  Eburne  de 
Lamarck  /^.  Eburne. 

Buccin  Perdrix.  C'est  le  Bue.  Per~ 
dix  de  L.,  Do  Hum  Perdix,  Lamk.  f^. 
Tonne. 

Buccin  tache.  C'est  le  Terebra  ma- 
cula ta  de  Lamarck  P^.  Vis. 

Buccin  tordu  ou  tors.  C'est  le  Tri- 
ton maculosum  ,  Lamk..  F'.  Triton. 

Buccin  terrestre.  Les  premiers  con- 
chyliologistes  ont  donné  ce  nom  à 
plusieurs  des  Coquilles  terrestres  tur- 
binées  ,  etGueltard  en 'a  fait  son  troi- 
sième genre  des  Limaçons  ,  qui  a 
donné  plus  tard  l'idée  du  genre  Bu- 
lime.  J^.  ce  mot. 

Buccin  triangul.Tirc  ou  le  Dragon. 


BUC 

C'est  le  Murex  fémorale  ,  L.,  Triton 
fémorale  ,  Lamk.  f^''.  Triton. 

Buccin  unique.  C'est  le  Murex 
pe/i'e/'sus  ,h.  ,Fy  rula  /)enersa,hamk. , 
type  du  genre  Carreau  de  Monffort. 
^.  Pyrule.  (F  ) 

BUCCINE.  Buccina.  moli..  Déno- 
mination eniploj^ee  au  lieu  de  Biicci- 
num,  par  Aldrovande,  Buonanui  , 
Gualtieri  ,   Marlini  ,   etc.    Les    deux 

eremiers  ont  désigné  ainsi  plusieurs 
nivalves.  Le  troisième  a  nommé  de 
cette  manière  sa  troisième  classe  des 
Coquilles  marines  turbinées.  Le  qua- 
trième a  caractérisé  sous  ce  nom  le 
genre  des  Buccins  qu'il  divise  en  deux 
espèces  ou  sections.  JT.  Buccin,  (f.) 

*  BUCCINELLE.  Buccinella. 
MOLL,.  Perry  (  Conchol.  pi.  27)  a  ainsi 
nommé  le  genre  ïurbnicUe  de  La- 
marck.  V.  Turbineli^e.  (f.) 

BUCCINIER.  Mdr.L.  Nom  donné 
par  Lamarck  (An.  sans  vert,  première 
édit.)  aux  Animaux  des  Buccins.  ^F.) 

BUCCINITES.  MOLL.  Foss.  /'. 
Buccins  fossiles. 

*  BUCCINOIDES.  MOLL.  Deuxième 
famille  des  Gastéropodes  Pcctinibran- 
ches  dans  la  méthode  de  Cuvier 
(Règne  Anim.  tom.  2  ,  p.  429).  Elle 
comprend  tous  les  Mollusques  dont 
la  coquille  a  une  ouverture  échancrée 
ou  canaliculée,  et  renferme  les  gen- 
res Cône  ,  Porcelaine  ,  Ovule  ,  Tariè- 
re, Volute  (celui-ci  comprend  toutes 
les  Volutes  de  Linné  ,  c'est -à  -dire  , 
les  Olives  ,  les  Volutes  ,  les  Marginel- 
les,  Colombelles,  Mities  et  Cancellai- 
les  de  Lamarck);  Buccin  (celui-ci 
comprend  toutes  les  Coquilles  ainsi 
nommées  par  Linné,  [r'.  Buccin); 
Cérite  ,  Rocher  (  avec  toutes  les  divi- 
sions admises  par  Lamarck),  Strombe 
et  Sigaret.  Cette  immense  famille 
forme  pour  nous  les  trois  derniers 
sous  -  ordres  des  Pectinibranches  ,  la 
présence  ou  1  absence  de  l'opercule 
et  l'organisation  des  Sigarets  nous 
ayant  paru  un  caractère  suffisantpour 
diviser  cette  réunion  si  considérable  de 
Mollusques  ,  qui  forme  à  elle  seule  la 
moitié  des  Géphalés.  Nous  avons  cru 


BUC  .^r>7 

qu'il  était  nécessaire  d'y  établir  des 
coupes  de  divers  degrés,  lorsqu'elles 
pouvaient  d'ailleurs  s'appuyer  sur 
l'organisation  des  Animaux,  afin  de 
faciliter  l'étude  et  la  reconnaissance 
des  espèces.  V.  Pectinibranches.  (f.) 

BDCCINULCM.  moll.  Dénomina- 
tion latine  employée  par  Sloane  et 
Martini  pour  désigner  de  petits  Buc- 
cins. (F.) 

BUCCINUM.  MOLL.  V.  Buccin. 

BUCCINUM.  BOT.  (Galien.)  Proba- 
blement le  Dclplùniuin  Consulida^\j. 
r^.  Delphinelle. 

On  a  également  donné  ce  nom  aux 
Helvelles  ,  à  la  Chanterelle,  ainsi  qu'à 
divers  Champignons  eu  forme  de 
trompette.  (b.) 

BUCCO.  BOT.  PiiAN.  Wcndiand  a 
donné  ce  nom  à  une  stdîdivision  du 
genre  Diosma  que  VVilldenow  a  plus 
tard  nommé  Jgalhosma.  f^.  ce  mot. 

(A.R.) 

BUCENTE.  Bucentes.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Diptères  et  de  la  famille 
des  Alhéricères  (Règne  Anim.  de 
Cuv.)  établi  par  Latreille  qui  lui  assi- 
gne pour  caractères  :  trompe  coudée  à 
sa  base  et  près  de  son  milieu,  repliée 
en  dessous,  après  le  second  coude. 

Ces  Insectes  ressemblent  aux  Sto- 
moxes;  de  même  qu'eux,  ils  ont  le 
corps  court,  et  le  second  article  des 
antennes  beaucoup  plus  petit  que  le 
troisième  ou  le  dernier  qui  est  en  pa- 
lette ;  mais  ils  en  diffèrent  par  leur' 
trompe  l'epliéeen  dessous,  ilsontaussi 
quelque  analogie  avec  les  Myopes  , 
sous  le  rapport  de  leur  trompe,  et  s'en 
distinguent  cependant  par  la  forme 
du  corps  et  le  développement  relatif 
des  articles  des  antennes. 

Le  Bucente  coudé,  B .  genlculatus , 
ou  la  Mouche  coudée  de  Degéer  (Ins. 
VI.  pi.  2.  fig.  19-22)  sert  de  type  à  ce 
genre  ;  il  a  la  taille  de  la  Mouche  do- 
mestique. Sa  larve  vit  dans  l'intérieur 
de  quelques  Chrysalides  de  Noc- 
tuelles, (aud.) 

BUCÉPHALE.  MAM.  C'est-à  diie 
Télé  de  Bœuf.  Nom  emprunté  d'un 
Cheval  d'Alexandre-le-Grand,  qui 
n'avait  certainement  pas  une  tète  de 


558  BUC 

Bœuf,  comftie  spécifique  de  plusieurs 
Animaux  dont  la  tète  plus  ou  moins 
grosse  a  quelque  ressemblance  avec 
celle  de  cet  Animal.  (B.y 

BUCÉPHALON.BOT.PHAN.  Genre 
dé  Plumier  conservé  par  Adanson  , 
rapporté  par  Linné  au  Trophis  qu'on 
place  maintenant  dans  la  famille  des 
ÎJrticées.  ^".Trophis.  (a.d.j.) 

Dioscoride  paraît  désigner  sous  ce 
nom  la  Macre,  Trapa  natans,  L.  (b.) 

BUCÉPH  ALOPHORE .  Bucephalo- 
phorus.  BOT.  PHAN.  G'est-à-dire  qui 
porte  vuie  tète  de  Bœuf.  Espèce  du 
genre  Rumex.  V.  ce  mot.  (b.) 

BUCÈRE.  Buceras.  bot.  piiax. 
Browne  donnait  ce  nom  à  une  Plante 
de  la  Jamaïque,  oii  l'épi  des  fleurs  est 
terminé  par  une  corne  spongieuse  , 
peut-être  vide  ;  etLinné  l'a  conservée, 
seulement  comme  spécifique,  en  la 
plaçant  dans  son  genre  Bucida.  T^. 
ce  mot.  —  Le  nom  de  Buceras  est 
dansAllioni  synonyme  de  Trigonella. 
Haller  le  donne  au  Fenu-grec,  espèce 
de  ce  génie  oii  le  légume  est  distin- 
gué des  autres  par  sa  longueur;  et 
c'est  au  contraire  pour  ces  autres  es- 
pèces que  Moench  le  léserve.  V.  Tri- 

GONELLE.  (a.  D.  J.) 

BDCEROS.  OIS.  r.  Calao. 

*  BUCEROS.  BOT.  PHAN.  (Hippo- 
craie.)  S^n.  de  Fenu-grec.  F'.  Tri- 

GONELLE.  (b.) 

•  BUCIIALE.  BOT.  PiiAN.  (Dalé- 
cliamp.)  Syii.  de  Fève,  yicia  Faba. 
V.  \esce.  (b.) 

BUCH.au.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  6a eau.  V.  ce  mot.  (b.) 

BUCHE.  BOT.  PHAN.Syn.  allemand 
de  Hêtre.  (k.) 

*  BUCHIE.  Buclùa.  bot.  phan. 
Kunlh  a  établi  ce  genre  de  la  famille 
des  Verbéijacécs  et  de  la  Didynamie 
Angiospermie,L.  [iiiHumb.  etBonpL. 
Nov.  Geii.  3.  p.  269)  pour  une  Plan  te 
herbacée  qui  croît  dans  les  lieux  hu- 
mides sur  les  bords  de  l'Oiénoque  , 
cl'donlla  tige  dressée  porte  des  feuil- 
les opposées,  simples,  entières,  mar- 
quées de  nervures  longitudinales  vc- 


BUC 

luessurtouten  dessus.  Ses  pédoncules 
sont  longs  ,  axillaires,  terminés  par 
trois  ou  six  épis  tiès-serrés,  rappro- 
chés, qui  naissent  de  son  sommet. 
Leur  calice  est  biparti ,  à  divisions 
ovales,  acuminées,  concaves.  La  co- 
rolle est  infundibuliforme  ;  son  limbe 
est  à  quatre  divisions  égales.  Les  éta- 
mines,au  nombre  de  quatre,  très- 
courtes,  sont  incluses  et  égales  entre 
elles.  Le  style  est  simple  ,  terminé 
par  un  stigmate  tri[rarti.  Le  fruit  est 
une  capsule  à  trois  loges,  contenant 
chacune  une  seule  graine.  Ce  genre 
a  de  l'affinité  avec  les  genres  Lippia 
et  Mattuschkea  ;  mais  il  en  difleie  es- 
sentiellement, ainsi  que  de  tous  les 
autres  genres  de  fa  famille  des  Ver- 
bénacées,  par  son  stigmate  triparti  et 
sa  capsule  à  tx'ois  loges. 

La  seule  espèce  qu'il  renfermeporfe 
le  nom  de  Buchia  pLantaginea.  Elle 
est  figurée  planche  102  du  second  vo- 
lume des  iVot-a  Gênera  de  Humboldl, 
rédigés  par  Kunlh.  (a-  ^■) 

EUCHMARDER.  mam.  Syn.  alle- 
mand de  Fouine,  p^.  Marte.       (b.) 

BUCHNÈRE.  bot.  phan.  Famille 
des  Rhinantacées ,  Didynamie  Anglo- 
spennie  ,  L.  Genre  composé  d'une 
quinzaine  d'espèce  de  Piaules  ,  d'uu 
port  assez  élégant ,  toutes  exotiques, 
dont  quelques-unes  sont  cultivées  dans 
nos  jardins  de  botanique  ,  et  dont  les 
caractères  sont  :  calice  monophylle , 
persistant ,  à  cinq  dents  ;  corolle  ù 
tube  grêle  ,  un  peu  arqué  ,  ayant  son 
limbe  partagé  en  cinq  lobes  ouverts  , 
presque  égaux,  souvent  échancrés; 
ovaire  supérieur,  ovale,  oblong,  sur- 
monté d'un  style  filiforme ,  teiminé 
par  un  stigmate  obtus  ;  capsule  ovale, 
oblongue,  en  partie  cacliée  dans  le 
calice  ,  à  deux  loges  et  polysperme. 

(B.) 

BUCHOMARIEXbot.  phan.  (Da- 

léchamp.)  Syn.  de    Cyclamen  euro- 

peiim.h.  F.  CYCLA5IEN.  (b.) 

BUGHORMARIEN.  eov  phan. 
v.  bothôrmarie. 

BUGHOZIA.  eot.  PHAN.  De  Can- 
dolle  d.t  dans  sa  Théorie  éicaicntaire 


BUC 

de  la  Bolanique  :  a  Quant  aux  nom^ 
>j  de  Plantes  di'dies  aux  botanistes  , 
»  on  doit  être  l'orl  circonspect  et  ne 
»  pas  consacrer  le  nom  de  ceux  qui, 
»  loin  d'avancer  la  science,  ont  tendu 
»  à  l'obscurcir  ou  à  la  rendre  ridi- 
»  cule,  par  cxoniplc,  Buchozia.  m  Le 
nom  dcBuchoz,  qui  sert  à  motiver  cet 
arrètscvcrc,mais  juste,  avait  été  donné 
pai'  l'Héritier  à  un  genre  qui  ne  l'a  pas 
conservé.  Ce  genre  est  maintenant 
connu  sous  celui  de  Serissa.  F',  ce 
mot  et  EAt'DLNIA.  (a.  d.  j.) 

BUCIDE  ou  GRIGNON.  Bncida. 
BOT.  ni  AN. Ce  genre  a  été  placé  par  Jus- 
sieu  dans  la  famille  des  Eléagnéesque 
Robert  Brown  a  avec  juste  raison  par- 
tagée en  plusieurs  groupes  distincts. 
Aujourd  bui  ce  genre  fait  partie  de  la 
nouvelle  famille  des  Combrétacées  de 
ce  savant  botaniste,  et  il  se  distingue 
par  l'organisation  suivante  •  ses  fleurs 
sont  petites  et  forment  des  épis  axil- 
laires  et  pédoncules,  à  la  partie  supé- 
rieure (les  ramifications  de  la  tige  ; 
cliaquc  llcur  oUVc  un  calice  mouo- 
sépale  tubuleux  ,  entièrement  soudé 
par  son  tidje  avec  l'ovaire  qui  est 
complètement  infère  ;  son  limbe  est 
évasé  et  à  cinq  dents  courtes  et  lar- 
ges; il  n'y  a  point  de  coiolle.  Les 
étamines,  au  nombre  de  dix  ,  sont 
dressées,  saillantes  et  libres,  plus 
longues  que  le  limbe  du  calice,  insé- 
rées en  deliors  d'un  disque  épigyne 
annulaire.  L'ovaire  est  à  une  seule 
loge  dans  laquelle  on  observe  trois 
ovules  pendans  de  son  sommet ,  par 
lenio\en  d'un  pédosperme  filamen- 
teux. Le  style  est  simple,  plus  court 
que  les  étamines,  et  se  termine  par 
un  stigmate  glanduleux,  à  peine  dis- 
tinct. Jjc  fruit  est  une  sorte  de  drupe 
sèclic  couronnée  par  les  lobes  du  ca- 
lice, indéhiscente  et  contenant  géné- 
ralement uneseide  graine  par  l'avor- 
tcment  des  dei:x  autres  ovules. 

On  ne  connaît  encore  que  deux  es- 

Ecces  de  ce  genre  :  ce  sont  des  Ar- 
risseaux  à  feuilles  lassemblées  au 
sommet  cies  rameaux  ou  dans  leur 
bifurcation.  Le  Bucula  Buceras  croît 
dans  l'Aniciique  niéri.iionalc  ,  et  se 


BUD  559 

cultive    parfois     dans    les     jardins. 

(A.  R.) 

BUCK.  MAM.  Le  mâle  du  Daim  en 
anglais.  V.  Cerf.  (b.) 

BUCK-BEANS.  bot.  phan.  El  ' 
non  Bruck-Beanca  (Ray.)  Syn.  an- 
glais de  JMe«m/z///e5 //•//ci//a/a,   L.  F'. 
MÉNIANTHI:.  (b.) 

BUCKEL,  MOLL.  JMot  allemand 
qui  signifie  Bossue ,  ci  c[uc  \e%  con- 
ch^liologistes  de  cette  nation  ont  ap- 
pliqué ,  en  traduisant  l'expression 
française,  à  la  Bull  a  gibôosa ,  L. , 
Oi'ula  giùùosa,  Lanik. ,  vulgairement 
appelée  la  Bossue  sans  dents ,  type  du 
genre  Ultime  de  Montfort.  J^.  Lltime 
et  Ovule.  [v.) 

BUCKELOCHSE.  mam.  Syn.  de 
Bison.  /^.  Boeuf.  '   (b.) 

BUGKIIORN.  BOT.  PiiAN.  Syn.  an- 
glais de  Plantago  Coronopus ,  L.  J^. 
Plantain.  (b.) 

BUCKLING.  POIS.  Le  Hareng  fu-- 
mé  sur  les  bords  de  la  Baltique.  (B.) 

BUCKTORN.  BOT.  piiav.  Syn.  de 
Rltamnus  catharticus ,  L.  y.  Ner- 
prun, (b.) 

BUCK-WHEAT.  bot.  phan.  Syn. 
anglais  de  Poly gomim Fagopy rum.V . 
RExNOUÉE.  (b.) 

BUCNÈRE.  bot.  PHAN.  Même  chose 
que  Buchnère.  P^.  ce  mot.  (b.) 

BUCRANION.   bot.    phan.    Syn. 

A'Jntinhinum  Orontium ,  espèce  de 
Mufflier.  ^.  Antirrh1xNU3I.  (b.) 

BUCULA-CERVINA.  mam.  Syn. 
de  Bubale  ,  espèce  d'Antilope,  f^.  ce 
mot.  (b.) 

BUDA.  BOT.  PHAN.  Sous  ce 
nom ,  Adanson  a  formé  un  genre 
distinct  de  quelques  espèces  de  Sa- 
bbnes,qui,commer^^/é?«a/Y'a/z/^/aet 
le  média,  présentent  des  feuilles  ijiu- 
nies  de  stipules,  de  cinq  à  huit  éta- 
mines ,  cinq  styles  ,  des  graines  bor- 
dées tl'un  repli  membraneux,  et  qui 
se  rapprochent  des  Spargoutcs.  Per- 
soon  a  réuni  ces  mêuies  espèces  dans 
une  section  qu'il  désigne  sous  le  nom 


r)6o  BUD 

de  Spergitlaiia.  V.  Sabijine.  (a.  d.  j.) 

BUDAMANI.  BOT.  phan.  Nom 
d'une  variété  de  Dolichos  scarabœoi- 
des  ii  Ceylan.  P^.  Dolic.  (b.) 

BUDD.  POIS.  Syn.  suédois  d'A- 
phie,  espèce  d'Able.  F",  ce  mot.  (b.) 

BUDDAH.  MAM.  (Marsdeu.)  Syn. 
de  Rhinocéros  à  Sumatra.  (b.) 

BUDDLEIE.  Buddleia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  naturelle  des 
Scrophulariées  ou  Autirrhinées ,  dont 
il  s'éloigne  cependant  par  quelques 
caractères,  et  qui  présente  des  Heurs 
diversement  groupées  eu  grappes  ter- 
minales ,  composées  d'un  calice  à  qua- 
tre lobes  plus  ou  moins  profonds; 
d'une  corolle  monopétale  régulière  , 
tubuleuse  ,  dont  le  limbe  offre  quatre 
lobes  égaux;  de  quatre  étamines  à 
filamens  courts  et  un  peu  inégaux. 
L'ovaire,  qui  est  porté  sur  un  disque 
hypogvne  peu  distinct  de  sa  base  ,  est 
à  deux  loges  qui  contiennent  cha- 
cune un  grand  nombre  d'ovules  in- 
sérés à  un  trophosperme  centi-al;  le 
style  est  quelquefois  très-court;  il  se 
termine  par  un  stigmate  bilobé.  Le 
fruit  est  une  capsule  acuminée ,  à 
deux  loges  polyspermes,  et  s'ouvre 
en  deux  valves  qui  souvent  se  sépa- 
rent chacune  en  deux  pièces ,  en 
sorte  que  le  fiuit  semble  être  quadri- 
%'alve.  Les  graines  sont  toujours  atta- 
chées par  leur  extrémité  supérieure 
et  latérale. 

Ce  genre  se  compose  d'un  assez 
grand  nombre  d'espèces.  On  en 
compte  aujourd'hui  plus  de  quarante, 
la  plupart  originaires  de  l'Amérique 
méridionale.  Ce  sont  des  Arbrisseaux 
élégans  ,  portant  des  feuilles  oppo- 
sées ou  verticiliées  et  des  fleurs  géné- 
ralement petites ,  disposées  en  grap- 
pes ou  en  thyrses  à  l'extrémité  des 
ramifications  de  la  tige.  Parmi  les  es- 
pèces cultivées  dans  les  jardins  ,  nous 
distinguerons  : 

Le    BUDDLEIE    GLOBULEUX  ,    Bud- 

dleia  globosa,  L. ,  Jacq.  le.  rar.  t. 
307.  Arbrisseau  toujours  vert ,  origi- 
naire du  Chili.  Ses  feuilles  opposées 
«ont  ovales ,  allongées  ,  aiguës  ,  den- 


BUD 

tées,  blanchâtres  à  leur  face  infé- 
rieure ;  ses  fleurs ,  d'un  jaune  doré  et 
fort  odorantes  ,  sont  reunies  en  bou- 
les au  sommet  des  rameaux.  On  peut 
la  cultiver  en  pleine  terre  oii  elle 
brave  les  hivers  dans  tout  le  midi  de 
la  France;  mais  dans  les  environs  de 
Paris  ,  elle  craint  la  gelée ,  et  il  est 
plus  prudent  de  la  rentrer  en  oran- 
gerie pendant  la  mauvaise  saison.  De 
même  que  les  autres  espèces  de  Bud- 
dleie,  elle  se  multij^ie  de  graines  ,  de 
marcottes  ou  de  boutures. 

LeBuDDLElEAl^EUlLLESDESAUGE  , 

Buddleia  salviœfoUa  ,  distincte  par 
ses  feviilles  lancéolées  ,  crispées  ;  ses 
■fleurs  blanches  ,  velues  ,  formant  des 
grappes  terminales. 

LeBUDDLEIEAFELTILLESDE  SAULE  , 

Buddleia  salicifolia  ,  remarquable 
par  ses  feuilles  lancéolées  ,  étroites  , 
blanches  et  cotonneuses  à  leur  face 
inférieure;  par  ses  fleurs  blanches, 
très-petites,  disposées  en  un  thyrse 
conique  au  sommet  des  ramifications 
de  la  tige.  (a.  n.) 

BDDEK.  MAM.  Même  chose  que 
Musc.  f^.  ce  mot.  (a.d..ns.) 

BTJDEL.  MAM.  Probablement  pour 
Kedel  qu'on  prononce  Bedel;  donné 
comme  synonyme  de  Yeau  dans  le 
midi  de  la  France.  Ce  mot  et  Pudel 
signifient,  dit-on,  Barbet  en  alle- 
mand. V.  Chien.  (b.) 

BUDIA.  POIS.  Syn.  de  Labre  Paon 
chez  les  Portugais.  (b.) 

BUD  ION.  POIS.  Même  chose  que 
Bodian  en  espagnol.  V.  Bodian.  (b.) 

BDDJEN.  pois.  Syn.  arabe  de  Van- 
doise,  espèce  d'Able.  V.  ce  mot.  (^.) 

BUDLÈGE.  BOT.  phan.  Pour  Bud- 
leie.  /^.  ce  mot.  (a.  r.) 

BDDSCHIINI-SCHIR.  mam.  Syn. 
de  Rat.  (a,  d..ns.; 

BUDUGHAS  et  BUDUGHAHA. 
BOT.  PHAN.  Syn.  de  Ficui  religiosa 
chez  les  Insulaires  de  Ce\  lan.  Ce  nom 
vient  de  celui  de  leur  prophète  Buda 
qui  tenait  son  prêche  souslefeuillage 
de  cet  Arbre.  (b.) 


X  1  n.   xjti,    Liyjoyj.    BOT.    CRYPT. 

portugais  de    Vesse-de-Loup , 
c'est  la  traduction  littérale,  (b.) 


BUF 

«UDYTA  ET  BUDYTES.  ois.  Syn. 
vulgaire  de  liergcronuette.  (  dr.^.) 

BUE.  MAM.  L'un  des  noms  du 
Bœuf  en  quelques  cantons  de  l'Italie, 
selon  Desinarest.  (b.) 

BUENA.  BOT.  piiAN.  Genre  établi 
par  Ga vanilles  d'après  un  Arbrisseau 
de  la  Guiane,  qu'il  figure  tab.  .^-i 
de  SCS  Icônes.  Il  doit,  de  l'aveu  mê- 
me de  l'auteur ,  rentrer  dans  le  Gon- 
zalagunia    de    Ruiz    et    Pavon.    r. 

GONZALÉE.  (a.  D.  J.) 

BU  ET  A  RE.  BOT.  crypt.  Les 
Norwcgicns  donnent  ce  nooi  à  plu- 
sieurs espèces  de  Plantes  marines  , 
principalement  à  la  Laminaire  saccha- 
l'ine  ,  rucus  saccharlnus,  L.  (lam. .X.) 

BUEY,  MAM.  Svn.  espagnol  de 
Bœuf.  '  r^-a.) 

BUFALA.  POIS.  Syn.  de  Spams 
Dentex  sur  la  cote  de  Gènes.        (b.) 

BDFFA  DE  LOBO.  bot.   crypt 

dont  c 

BUFFALO  ET  BUFFEL.  mam. 
Noms  italien  et  allemand  du  Buffle. 
/^.  ce  mot.  (A.D..NS.) 

BUFFLE.  MAM.  Espèce  du  genre 
Bœuf.  —  On  a  étendu  ce  nom  à  d'au- 
tres espèces  du  même  genre.  Ainsi 
l'on  a  appelé: 

BUITI.E     DE    CaFRERÏE    OU    DU    CAP 

DE  BoNNE-EsPÉRANCE  ,  le  Bos  caffer. 

Buffle  de  Chlrchlll,  le  Bison 
musqué. 

Buffle  de  L'iNTÉRiEim,  sur  les 
côtes  de  la  baie  d'Hudson,  le  Bison 
d'Amérique. 

Buffle  musqué  ,  encore  le  Bison 
musqué. 

B  UFFLE  A  QUEUE  DE  Cheval  ,  l 'Yack , 
Buffle  JouvA  de  l'Inde,  l'Arni. 

f^.  Boeuf.  (b.) 

BUFFLESSE    ou   BUFFLONNE. 

MAM.  Femelle  du  Buffle.  (B.) 

BUFFLETIN  ou  BUFFLON.  mam. 
Le  jeune  Buffle.  (b.) 

BUFFONE.  Buffonia.  bot.  pha  n 

TOME    IT. 


BUG 


Û6i 


Genre  delà  famille  desCaryopliyllées. 
Il  présente  un  calice  quadripartî  .qua- 
tre pétales,  quatre  étamines,  un  ovaire 
qui  porte  deux  styles,  et  se  change  en 
une  capsule  comprimée  ,  à  une  loge  ,  à 
deux  valves  et  à  deux  graines.  Celles- 
ci  sont  ovales,  comprimées,  cha- 
grinées, un  peu  échancrées  à  la  ba- 
se ,  insérées  au  fond  de  la  cap- 
sule. On  en  connaît  deux  petites  es- 
pèces qui  se  renconlrenldans  le  midi, 
lune  annuelle,  l'autre  vivace.  Leurs 
feuilles  sont  fines,  en  forme  d'alènc  ; 
leurs  fleurs  disposées  en  panicules 
terminales.  > j^_  u   j  \ 

L'emploi  d'un  grand  nom  pour  dé- 
signer l'une  des  Plantes  les  plus  ché- 
tives  et  dans  les  toufl'es  de  laquelle 
passe  pour  se  plaire  le  Reptile  nommé 
Biifucn  latin,  fut  la  seule  vengeance 
que  tira  Linné  des  violentes  critiques 
du  comte  de  Buftbn.  (u.) 

BUFO.  zooL.  Noui  latin  du  Cra- 
paud, appliqué  par  Montfort  à  l'un 
de  ses  genres  de  Coquilles.  (f.) 

BUFO.  OIS.  p\  BuBo. 

BUFOLT.  POIS.  Syn.  de  Tetradon 

hispiduc.  "  ly^s 

BUFONITES  ou  CRAPAUDINES. 
POLs.  Foss.  Une  ressemblance  iinpar- 
laitc  et  grossière  que  l'on  crut  trouver 
entre  les  molaires  fossiles  de  quel- 
aucs  Poissons  et  des  Crapauds  pétri- 
fiés, mérita  à  ces  dents  les  noms  par 
lesquels  on  les  désigne  encore  dans 
quelques  collections.  On  croyait  aussi 
que  ces  Bufonites  prétendues  sor- 
taient du  crâne  des  Reptiles,  et  on 
leur  attribua  de  grandes  vertus  ,  tou- 
tes imaginaires.  Il  paraît  que  les  Bu- 
fonites ou  Crapaudines  ont  appartenu 
à  des  Spares  et  à  l'Anarrhique  Loup 

(B.J 

BUFTALMON.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Buphthalme.  V.  cemot.  (b.) 

BUGADIERA.  bot.  piian.  Svn.  de 
Coiwolvulus  cantabricus,  L.  /^.  Li- 

SERQN.  /g  ^ 

BUGtETHUAVV^L.  bot.    phav 
S^n  à'HugoiUa  Mystax    à    Ceylan. 

P'.  HUGONIE.  (b.) 

56 


569  BUG 

BUG AROYELLO.  POIS.  V.  Coga- 

TlAVr.O.  . 

BUGEE.  MAM.  Singe  rare  des  In- 
des ,  voisin  des  Makis,  suivant  Erxle- 
bcn.  (A.D..NS.) 

BUGGENHAGENIEN.  pois.  Mê- 
me chose  que  Carpe  de  Buggenhagen. 
r.  Able.  (bO 

BUGHUR  ou  BUGHOR.  mam. 
Nom  persan  du  Chameau.  (a.d-.NS.) 

BUGIA.  BOT.  ruAN.  Ancien  nom 
de  1  ccorcc  cl  de  la  racine  du  Vine- 
tier,  qui  servait  dans  la  teinture,  (u.) 

BUGTNVIIXÉE.  bot.  phan.  /'. 
Bol  GAIN viLT^Éfi. 

BUGIO.    MAM.    V.    BOGIO. 

BUGLE.  Ajuga.  bot.  piian.  Fa- 
mille des  Labiées,  DidynamieGymno- 
spermie,  L.  Ce  genre  eàt  extrêmement 
voisin  des  Germandrées  ,  Teucrium, 
puisqu'il  n'en  dilYère  que  par  sa  co- 
rolle dont  la  lèvre  supérieure  manque 
ou  du  moins  ne  présente   que   deux 
petites   dents  ,    tandis   que  dans  les 
Germandrées,  la  lèvre  supérieure  est 
courte     niais    profondément    divisée 
par  im'e  scissure,  à    travers  laquelle 
lesétamines  sont  saillantes.  Du  reste, 
voici  les  caractères  généraux  qui  dis- 
tinguent le  genre  :  ce  sont  de  petites 
Plantes  herbacées,  vivaces  ,  souvent 
rampantes   et  stolonifères,  ayant  des 
tiges  simples  ,    carrées,    des     fleurs 
gioupées  à  l'aisselle  des  feuilles  supé- 
rieures  de    manière    à    former    des 
épis  foliacés  ;    leur  calice   est  tubu- 
le>,x,  à  cinq  dents  presque  égales  ;  la 
corolle  est  irrégulièi  e ,  à  deux  lèvres  , 
la  supérieure  extrêmement  courte  et 
remplacée  par  deux  petitesdents;  l'in- 
férieure à  trois  lobes,  celui  du  milieu 
plus  grand.  Les  quatre  étamines  sont 
baillantes. 

On  trouve  en  France  plusieurs  es^ 
pèces  de  Bugles  ;  entre  autres,  la  Bu- 
^le  commune  ,  Jji'gO'^^  reptans,  L. 
Plante  vivace,  slolonifère  ,  presque 
glabre,  dont  les  fleurs  sont  bleues  ,  et 
qui  est  fort  commune  aux  envjrons 
lie  Paris  dans  les  premiers  jours  du 


BUG 
printemps.  La  Bugle  pyramidale  , 
yljuga pyi'ainidalis,  L.,  qui  se  distin- 
gue de  la  précédente  par  ses  tlcuvs 
plus  grandes  et  plus  nombreuses ,  par 
ses  feuilles  très-velues,  est  une  fort 
jolie  espèce  que  l'on  cultive  quelque- 
fois dans  les  jardins.  (a.  n.) 

BUGLOSSE.  Jnchusa.  bot.  phan. 
Ce  genre  de  la  famille  des  Borragi- 
nées  et  delà  PentandrieMonogynie.L. , 
est  assez  rapproché  de  la  Bourrache 
dont  il  se  distingue  cependant  par  la 
forme  de  sa  corolle  et  de  ses  appen- 
dices. Son  calice  est  monopétale  ,  tu- 
buleux,  à  cinq  divisions  peu  profon- 
des. Sa  corolle  qui  est  monosépale  , 
régulière  et  infundibuliforme  ,  a  son 
limlie  plane  et  à  cinq  divisions  égales. 
L'entrée  du  tube  de  la  corolle  est  fer- 
mée par  cinq  appendices  rapproches 
et  ordinairement  barbus.  Les  cinq 
étamines  sont  incluses dansl'intérieur 
du  tube,  et  le  finit  se  compose  de 
quatre  akènes  réunis  et  à  surface 
chagrinée. 

L'espèce  qui  croît  en  France  et  que 
l'on  désigne  communément  sous  le 
nom  de  Buglosse  officinale,  Anchusa 
officiiialis,  n'est  point  celle  de  Linné 
et  des  Flores  du  nord  de  l'Europe  ; 
c'eslla  Buglosse  paniculée  ou  Anchusa 
paiiiculata  d'Aiton,  ou  Anchusa  ita- 
lica  de  Retz.  Elle  diffère  de  la  vérita- 
ble Buglosse  officinale  par  ses  feuilles 
plus  allongées,  par  ses  bractées  lan- 
céolées et  par  ses  fleurs  dont  les  épis 
sont  groupés  en  panicules.  Du  reste, 
ces  deux  Plantes  sont  très-faciles  à 
confondre.  La  Buglosse  jouit  des  mê- 
mes propv  iétés  que  la  Bourrache,  c'est- 
à-dire  qu'elle  est  mucilagineuse ,  dia- 
phorétique  et  diurétique. 

On  cultive  encore  dans  les  jardins 
plusieurs  autres  espèces  de  ce  genre  ; 
telles  sont  :  la  Buglosse  de  Candie, 
Jnchusa  cœspitosa,  VVilld.  Celte  jolie 
Pia-nte  qui  est  originaire  d'Orient , 
d'oii  elle  a  été  rapportée  par  Tourne- 
fort,  forme  des  toulTes  épaisses,  sur 
lesquelles  des  fleurs  d'un  bleu  clair  se 
détadient  agréablement.  L'espèce  la 
plus  intéressante  est  la  Buglosse  des 
teinturiers,  ylnchusa  linctoria,  L.,qui 


BUI 

croît  dans  les  provinces  nicritiionalos 
de  la  France.  Sa  racine  que  l'on  de- 
signe  sous  le  nom  d'Orc;inettc,  four- 
nit un  principe  colorant,  analogiic  à 
celui  de  la  Garance,  et  dont  on  fait 
une  grande  consommation  dan3  l'ail 
de  la  teinture.  (a.r.) 

BUG LOSSO  IDES,  bot.viian. 
Moencli  nomme  ainsi  une  cspccc  de 
Gremil,  le  Litkospcnmim  tcnui- 
Jolium,  L.  ,  dont  les  graines  rugueu- 
ses prcsenlcni  un  appendice  à  leur 
sommet.  (a.  d^  J.) 

*  BUGLOSSLS.  BOT.  cryi't. 
{Champignons.)  Wahlonberg,  dans 
la  Flore  d'Upsal ,  a  donne  ce  nom.au 
genre  déjà  désigné  par  IJulUard  sous 
le  nom  de  Ustulina,  que  tous  les  au- 
teurs modernes  ont  adopté.  P'.  Fis- 

TULINA.  (AD.  B.) 

BUGO.  POTS.  (Risso.)  S^n.  deBo- 
gue.  f.  ce  mol.  (b.) 

BUGRANE.  BOT.  phan.  r.  Bau- 
GRAUNE.  On  dit  aussi  Bugrande','  Bou- 
randc  et  Bugave.  (b.) 

BUHO.  OIS.  P\  BuBO.]  j5{^,^  , 

BUHOR.  OIS.  Syn.  vulgaire  dfe  Bup 

tor,  Ardea  stellaris  ,  L.    /^.-rHÉïv©N. 

"{dr.Iz../ 

BUHPODE.  BOT.  cRYPT.i  S3n/de 
Vesse-de-Loup.  (ad.  b.) 

BUI.  BOT.  PII  AN.  Même  chose  que 
Buis.  F",  ce  mot.  ,  (r.) 

BUI-CUIVALI.  BOT.  PHAN.  Même 
chose  que  JMadccca.  P'.  ce  mot.    (b.) 

BUIK.  POIS.  fTilésius.)  Nom  géné- 
rique Lies   Chabots  au  Kaintschatka. 

:         (B.) 

-'BUIL  ET  BUIVALI.  MAM.  Noms 
ruâ-es  de  l'Auiochs.  V.  Boeuf,  (b.) 

BUIO.  BEPT.  oPii.  Syn  de  Boa  sur 
les  bords  de  lOrénoque.  (b.) 

BUIBE  ou  l'AlOUILLE  A  QUEUE 
BLANCHE,  OU  la  ChEXILLE  BLANCHE. 

MOLL,  C'eât  le  Murex  f'ertagus ,  L. 
Ceritliium  Veiiagus ,  Lam.  /^.  Ce- 
BITE.  (f.) 

BUIS.  Buxus.  BOT.  PHAN.  C'est  à  la 
famille  des  Euphorhiacécs  et  à  la  Mo- 


BUI 


563 


noëcie  ïétrandrie,  L. ,  qu'appartient 
ce  genre  composé  seulement  de  l'cuv 
espèces  qui  offrent  un  grand  nombre 
de  variétés  considérées  par  quelques 
auleurs  comme  des  espèces  distinctes. 
Ce  sont  des  Arbrisseaux  dont  les  jeu- 
nes rameaux  sont  anguleux  et  por- 
tent des  feuilles  opposées  et  persis- 
tantes, lueurs  Heurs  sont  petites  ,  mo- 
noïques ,  groupées  aux  aisselles  des 
feuilles.  Les  inalcs  présentent  un  ca- 
lice à  quatre  divisions  profondes,  et 
comme  campanule  ;  quatre  étamines 
saillantes  et  plus  longues  que  le  ca- 
lice ;  un  corps  cbaruu  et  glanduleux 
au  centre  de  la  fleiu-  et  à  la  place  du 
pistil.  Dans  les  (leurs  femelles,  le 
calice  renferme  un  pistil  terminé  su- 

Eérieuremcnt  par  trois  cornes  recour- 
ées  ,  que  l'on  peut  considérer  comme 
autmt  de  styles  sur  la  surli^ce  in- 
terne desquels  règne  un  stigmate  glan- 
duleux. Le  fruit  est  une  cipsule  tri- 
corne, à  trois  loges  ,  contenant  cha- 
cuflc  deux  graincj. 

L'espèce  la  plus  commune  est  le 
Buis  ordinaiie  ou  Buis  toujours  vert, 
Buxus  sempeivirens ,  L.  Dans  l'état 
sauvage,  c'est  un  Arbrisseau  q.ii  peut 
atteindre  une,  hauteur  de  quinze  et 
ilieme  de  vingt  pieds.  Ses  feudles  sont 
pctiles  ,  coriaces  ,  persistantes ,  d'un 
vert  sombre  et  luisantes.  Il  croît  na- 
turellement dans  les  bois.  Trans- 
planté dans  nos  jardins  ,  il  donne  par 
les  soins  du  cultivateur  un  grand 
nombre  de  variétés,  dont  les  feuilles 
sont  diversement  panachées  de  blanc 
oa  de  jaune.  La  plus  remarquable 
est  celle  que  l'on  emploie  à  faire  des 
bordures  de  plalebandes,  mais  dont 
l'usage  dans  lesdessins  de  parterres  est 
presque  partout  abandonné.  Sa  hau- 
teur est  de  quatre  à  huit  pouces;  ses 
tiges  sont  extrêmement  grêles;  c'est 
eu  la  taillant  fréquemment  que  le  cul- 
tivateur parvient  à  la  conserver  à  celte 
hauteur.  Il  est  à  remarquer  que  tou- 
tes les  variétés  du  Buis  ne  se  repro- 
duisent pas  de  graines,  et  qu'on  ne  les 
conserve  que  parle  moyen  des  bou- 
tures ou  des  marcottes.  Le  bois  du 
Buis  est  très-cstimé  ;  il  est  dur,  com- 
pacte, pesant  et  dune  belle  couleur 

36* 


564  BUI 

jaune.  On  l'emploie  beaucoup  à  des 
ouvrnges  de  tour  ;  on  en  fuit  des  taba- 
tières ,  des  vis ,  des  peignes  et  difïé- 
rens  ustensilei  ;  les  racines  sont  en- 
core plus  l'ccherchées  ,  parce  qu'elles 
offrent  des  veines  d'une  couleur  plus 
foncée  ;  on  les  emploie  aux  mêmes 
usages.  Les  médecins  font  également 
usage  du  bois  de  Buis.  Il  est  sudori- 
fique  et  il  peut  trè.i-bien  remplacer  le 
bois  de  Gayac  dans  le  traitement  de 
la  goutte,  du  rhumatisme,  etc. 

La  seconde  espèce  de  ce  genre  est 
le  Buis  de  Maiion  ,  Buxus  balearica, 
Lamk.  Celte  beiis  espèce,  dont  la 
tige  est  arborescente,  se  distingue 
surtout  par  ses  feuilles  très  -  larges 
comparativement  à  celles  de  la  pré- 
cédente, fille  croît  dans  les  îles  Baléa- 
res oii  elle  forme  de  grands  bois.  On 
la  cultive  dans  les  jardins;  mais  elle 
craint  les  fortes  gelées.  (a.  R.) 

BUISSON  ARDENT,  bot.  phan. 
Mespilus  Pyracanlka  ,  L.  La  couleur 
ccarlate  des  fruits  de  cet  Arbuste  lui 
a  aussi  valu  le  nom  dËpinè  de  feii  , 
et  par  allusion  au  Buisson  ardent 
où  le  législateur  hébreu  dit  ^voir 
rencontré  Dieu  ,  on  l'appelle  encore 
Arbre  de  Moïse.  T^.  Alisier.  On  3 
donné  le  même  nom,  au  Malabar,  à 
\  1x01  a  coccinea.  (e.) 

BUISSON  A  BAIES  DENEIGE. 
BOT.  PHAN.  Nom  vulgaire  du  Chiococ- 
ca  racemosa.  (^O 

BUISSON  A  MOUCHE,  bot.  piian. 
Nom  vulgaire  du  Roridula  dentata. 

(B.) 

BUITELAAR.  pois.  Ruysch  dé- 
signe sous  ce  nom  hollandais ,  dans 
sa  collection  d  Amboine,  un  Poisson 
au' il  est  impossible  de  déterminer. 
^  (B.) 

BUITRE.  OIS.  Nom  espagnol  du 
Vautour,  que  les  voyageurs  ont  don- 
né, en  divers  pays,  à  des  Oiseaux 
du  même  genre  qu'ils  y  rencontraient, 
et  dont  l'orthographe  dénaturée  en 
Butre,  Buitri,  Bitri,  etc.,  a  été  prise 
pour  des  noms  propres.  ^b.) 

BUITRI.  OIS.  y.  BuiTRE. 


BUL 
BUIXOT.  OIS.  Syn   du  Millouln , 
yînas  ferina,  eu  Catalogne.  V^.  Ca- 
nard. (DR..Z.) 

BUJAESK.E.  bot.  crypt.  /^.  Bbe- 

GUE. 

BUJAN-AN-VALLI.  bot.  phan. 
Syn.  indien  ds  Phjllanthus  JSiruri. 
/  .  Phyllanthe.  (b.) 

BUJARO.  GÉOL.  Et  non  Bucaros, 
mais  quon  p. ononce  effectivement 
Euucaio.  Terre  bolaire,  rougeàt:c, 
très-chaigée  d'Ox^yde  de  Fer,  et  dont 
on  fait  en  PLs pagne,  ainsi  qu'en  Portu- 
gal,  des  vases  oii  l'eau  se  conserve 
très-fiaîche,  et  auxquels  on  donne  le 
même  nom  ainsi  que  celui  d'Alcara- 
zas.     '.  (B.) 

BUJIS.  MOiL.  Selon  Bosc  (Noiiv. 
Dict.  d'Hist.  nat.),  c'est  l'un  des 
noms  de  la  Porcelaine  Cauris.      (F.) 

BUK.  MAM.  Syn.  norwégien  de 
Bouc.  (b.) 

BUKACZ.  OIS.  Syn.  illyrien  du 
Butorj^/-rfea5/e//av7'5,  L.  F-  Héron. 

(DR..  Z.) 

BUK  AFER.  bot.  phan.  Même  chose 
que  Buccaferrea.   V.  ce  mot.      (b.) 
'BUKE.    bot.   phan.    (Thunberg.) 
Nom   japonais    du  Pyrus   japunica. 
V.  Poirier.  (b.) 

BUKERA.  bot.  phan.  Syn.  de 
Plantago  major.  V.  Plantain,    (b.) 

BUK.IEZ.  OIS.  Syn.  de  Pelecanus 
Onocrotalus dams  quelques  lieux  de  la 
Suède.  (B.) 

BUKKU  ou  BOCHO.  bot.  phan. 
Dlosma  hirsuta  chez  les  Hottentots 
qui  emploient  la  poudre  aiomatique 
de  cette  Plante  pour  parfumer  leurs 
cheveux.  P^.  Diosma.  (b.) 

BUL  A.  MAM.  L'un  des  syn.  de  Zi- 
beline. P .  Marte.  (b.) 

BULA.  BOT.  phan.  Syn.  à'yErua. 
V-  ce  mot.  .    (B.) 

BULAN.  MAM.  Nom  indlfférpm- 
menl  appliqué  au  Renne  et  à  l'Elan 
dans  l'Asie  septentrionale.  (b.) 

BULANGAM  ou  BULANGAN. 
BOT.  PHAN.  Racine  employée  médici- 


nalcriient  dans  l'Inde,  et  particuliè- 
lièrcmcnt  ;"i  Goa  :  ou  ignore  à  quel 
genre  appartient  le  Végétal  dont  elle 
provient.  (b.) 

BULAPATHUM.  bot.  phan.  (Fra- 
cnstor.)Syn.deBistorte. ^.  Renoiée. 

(B.) 

BULATMAI.  POIS.  Cyprin  delà  mer 
Caspienne,  dn  sous-genre  des  Bar- 
beaux. P'.  C\PR1N.  ^B.) 

BULAÏW^LA.      BOT.        PHAN. 

(Hernian.)  S^n.  de  Bétel.  V.  Poivre. 

(B.) 

BULA-VANGA.  BOT.  piian.  Syn. 
indien  de  Jussiea-  caryvphylloides  , 
Lamk.  et  de  Sésame.  (b.) 

BULBE.  Bulhus.  BOT.  phan.  On  ap- 
pelle ainsi  une  espèce  de  Bourgeon  pro- 
pre à  certaines  Plantes  vivaccs  cl  parti- 
culièrement aux  inonocotylédonces. 
Les  Végétaux  qui  offrent  im Bulbe  sont 
vulgairement  désignés  sous  le  nom 
de  Plantes  bulbeuses.  Pendant  long- 
temps le  Bulbe  a  été  considéré  comme 
une  Racine;  de-là  le  nom  de  Racine 
bulbeuse  qui  lui  a  été  donné  par  la 
plupart  des  auteurs.  Mais  la  compa- 
raison de  sa  structure  avec  celle  des 
bourgeons  qui  naissent  à  l'aisselle  des 
feuilles  dans  les  Arbres  dicotvlédons , 
ne  laisse  aucun  doute  sur  la  ressem- 
blance qui  existe  entre  ces  deux  or- 
ganes. Un  Bulbe  est  toujours  com- 
posé :  1°  d'un  plateau  charnu,  liori- 
zontal  ;  2°  d'une  touffe  de  racines  fi- 
breuses qui  naissent  de  la  face  infé- 
rieure du  plateau;  ô°  d'écaillés  diver- 
sement configurées,  partantde  la  face 
supérieure  du  plateau  et  renfermant 
à  leur  centre  les  rudimens  de  la  tige  , 
des  feuilles  et  des  fleurs.  Ces  écailles 
doivent ,  comme  celles  des  autres 
bourgeons  ,  être  considérées  comme 
de  véritables  feuilles  avortées.  El'es 
sont  d'autant  plus  épaisses  et  plus 
charnues  ,  qu'on  les  observe  dans 
l'intérieur  du  Bulbe.  Celles  qui  sont 
les  plus  extérieures  sont  souvent 
minces  et  comme  papyracées ,  ainsi 
qu'on  le  remarque  dans  l'Oguon  des 
cuisines. 

Les  écaillei  qui  composent  le»  Bul- 


BUL  .565 

bes ,  n'ont  pas,  ainsi  que  nous  la- 
vons observé  tout  à  l'heure  ,  la  même 
conformation.  Ainsi ,  tantôt  elles  sont 
emboîtées  les  unes  dans  les  autres, 
c'est-à-dire,  qu'une  seule  sufiil  pour 
embrasser  toute  la  masse  du  Bulbe, 
ainsi  qu'on  le  volt  dans  la  Jacinthe, 
la  Tulipe,  l'Ognon  ordinaire,  etc. 
On  donne  à  ces  Bulbes  le  nom  de 
Bulbes  à  tuniques.  D'autres  fois  ces 
écailles  sont  plus  étroites  et  ne  se  re- 
couvrent que  par  leurs  côtés,  à  la 
manière  des  tuiles  d'un  toit  ;  ces  sor- 
tes de  Bulbes  sont  nommés  Bulbes 
écaillcux  ;  l'Ognon  de  Lys  en  est  un 
exemple  bien  caractérisé.  Enfin  , 
quelquefois  toutes  les  écailles,  au 
lieu  d'être  distinctes  les  unes  des  au- 
tres, sont  soudées  et  confondues  de 
manière  à  ne  former  qu'une  masse 
homogène  et  charnue.  Le  Colchique , 
le  Safran  ,  présentent  cette  organisa- 
tion ,  et  leurs  Bulbes  sont  appelés 
Bulbes  solides. 

La  couronne  qui  termine  le  stipe 
des  Palmiers ,  la  prétendue  tige  des 
Balisiers,  peuvent  être  considérées  , 
à  notre  avis ,  comme  de  véritables 
Bulbes. 

Lorsqu'un  Bulbe  se  développe ,  on 
voit  sortir  de  son  centre  la  jeune 
pousse,  et  à  mesure  qu'elle  acquiert 
insensiblement  tous  ses  développe- 
mens ,  les  écailles  se  fanent  et  se 
dessèchent.  Les  Bulbes  se  régénèrent 
chaque  année,  mais  d'une  manière 
différente  suivant  les  espèces.  Ainsi, 
dans  l'Ognon  ordinaire ,  les  nouveaux 
Bulbes  naissent  au  centre  des  pre- 
miers :  d'autres  fois  ils  se  développent 
sur  leurs  parties  latérales  ,  comme 
dans  le  Colchique.  On  les  voit  assez 
souvent  se  montrer  au-dessus  des 
anciens  comme  dans  le  Glaïeul ,  ou 
même  au-dessous  d'eux ,  ainsi  qu'on 
l'observe  dans  beaucoupd'/.r/a.  (a.  R.} 

BULBEUX,  BULBEUSE.  BOT.  f. 
Bulbe. 

*BULB1FER.  Bulbifer.  iNs.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères,  section 
des  ïétramères ,  établi  par  Megerle 
dans  le  grand  genre  des  Charansouâ 
et  aux  dépens  des  Cessons  :    il  eit 


566  BUL 

adopté  par  Dejean  (G ital.  des  Coléopt. 
p.  qg),  et  a  pour  type  le  CossonusLy- 
mexylon  d'Olivier.  /^.  CossoN.  (axjd.) 

BTJLBILLES.  BulhilU.  bot.  piian. 
Quelques  Plantes  bulbifcres  présen- 
tent à  l'aisselle  de  leurs  teulUes  ,  à  la 
place  de  leurs  fleurs  ,  ou  enfui  dans 
l'intérieur  de  leur  péricarpe  ,  au  lieu 
de  graines,  de  petits  corps  de  forme 
et  de  structure  diflerentes  ,  auxquels 
on  a  donné  le  nom  de  BuLbliles.  Ces 
Bulhilles   sont  de    véritables    bour- 
geons,   entièrement    analogues   aux 
Bulbes  que  nous  venons  de  décrire  , 
et   composés    comme  eux,   soit,  dé- 
cailles  appliquées  les  unes  sur  les  au- 
tres ,  mais  distinctes,  soit  d'écaillcs 
soudées  en  une  masse  charnue.  Exa- 
minez avec   soin  le   Lys  orangé  ou 
bulbifère ,  et  vous  trouverez  à  l'ais- 
selle de  ses  feuilles  des  corps  coniques 
formés  d'écaillés  imbriquées  ;  ce  sont 
de  véritables  Bulbilles  qui,  détachés 
de  la  Plante  mèie  sur  laquelle  ils  se 
sont  développés,  et  placés  en  terre, 
poussent  et  donnent  naissance  à  un 
nouveau  Végétal.  Dans  \JUiuni  vi- 
minale  et  beaucoup  d'autres  espèces 
d'Aulx  ,  on  observe  au  sommet  des  pé- 
doncules ,  et  placés  pêle-mêle  au  mi- 
lieu des  fleurs,  des  Bulbilles  écail- 
leux.  Dans  le  Crinum  asiaùcum,  le 
Furcrœa  ,  etc.,  on  trouve  dans  l'inté- 
rieur   des    capsules    des   tubercules 
charnus  ,    véritables    Bulbilles    qui 
tiennent  la  place  des  graines  et  ser- 
vent,  comme  elles,  à  reproduire  la 
Plante.  Dans  les  Fougères ,  les  Mous- 
ses ,  et  en  général  les  Plantes  aganies, 
les  corpuscules  reproducteurs  sont  de 
vrais  Bulbilles.  (a.  r.) 

BULBINE.  BOT.  PHAN.  Genre 
formé  dans  la  famille  des  Liliacées, 
Hexandrie  Monogy nie ,  L. , par  Gacrt- 
ner,  et  dont  le  Crinum  africanumesl 
le  type  ;  il  a  été  adopté  sous  le  nom 
de  Cryptante,  J^.  ce  mot,  pour  évi- 
ter la  confusion  qui  seiait  résultée 
d'un  nom  donné  par  les  anciens  aux 
Hyacinthus  comosus  et  botryoides ,  et 
par  Linné  ,  primitivement  à  un  genre 
qu'il  confondit  depuis  avec  sei  An- 
thérics.  F',  ce  mot.  (u) 


BUL 

BULBIPARE.  poLYP.  On  a  donné 
ce  nom  à  des  Animaux  de  la  classe 
des  Polypiers  ,  qui  semblent  quel- 
quefois se  reproduire  par  des  es- 
pèces de  tubercules  ou  de  bourgeons 
que  l'on  a  comparés  à  des  bulbes,  et 
qui  naissent  sur  la  surface  de  leur 
corps.  Malgré  cette  appaiencc,  nous 
douions  qu'il  existe  de  véritables  Ani- 
maux bulbipares.  Avant  de  les  re- 
garder comme  tels  ,  il  faudrait  s'assu- 
rer si  ces  bulbes  ou  bourgeons  n'au- 
raient pas  été  produits  par  quelques 
œufs  ou  autres  corpuscules  reproduc- 
tifs ,  qui  se  seraient  attachés  à  la  sur- 
face du  Polypier  après  avoir  été  re- 
jetés  par  le  Polype,  f^.  ce  mot. 

(LAM..X.) 

BULBIRD.  OIS.  Syn.  anglais  de 
Butor,  r.  Hkron.  (  dr..z.  ) 

BULBOCASTANUM.  bot.  phan. 

f^.  BUNIUM.  (b.) 

*  BULBOCÈRE.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  que  Duméril 
rapporte  au  genre  Lethrus.  F",  ce  mot. 

(aud.) 

BULBOCHAETE.  Bulhochaete. 
BOT.  CRYPT.  (  Céramiaires.  )  (îenrc 
formé  par  Agardh  dans  sa  quatrième 
section  des  Hydrophytes  qu'il  appelle 
des Confeivoïdes ,  adopté  parLyngbye, 
qui  nous  semble  fort  bien  établi, 
mais  que  nous  ne  concevons  pas  qu'on 
ait  pu  rapprocher  des  véritables  Con- 
ferves  ,  lesquelles  n'oôrent  jamais  , 
comme  les  Céramiaires  ,  des  capsules 
à  l'extérieur.  Les  caractères  des  Bul- 
bochaetes  consistent  dans  leurs  fila- 
mens  articulés  ,  dont  les  articula- 
lions  supportent  sur  un  des  côtés 
de  leur  extrémité  une  sorte  de  ca- 
lyptre  que  termine  une  soie  plus 
ou  moins  longue.  Les  capsules ,  si- 
tuées de  même  à  l'extiémité  des  ar- 
ticles dépourvus  de  barbe  ,  sont 
parfaltomeut  nues  et  sessiles.  Deux 
espèces  nous  sont  connues  :  les  B. 
lo'igiseta  et  tristis.  La  première  est 
celle  qui  servit  de  type,  et  que  les 
auteurs  ont  nommée  .B.  setigera 
(Agardh.  Syn.  71;  Dillw.  Conf. 
lab.  59;  Lyngb.  Tent.  i34,  tab.  45). 


BUL 

Ce  nom  de  setigera  ,  qui  convient  à 
toutes  les  espèces  du  genre  ,  ne  peut 
subsister  ;  mais  les  «ppcndices  ou 
cnlyptrcs  ciliformos  étant  beaucoup 
plus  longs  dans  cette  Plante  que  dans 
la  suivante,  nous  avons  dû  préférer 
l'iadicatiou  spécifique  quefournitleur 
proportion.  Sa  couleur  est  verte; 
elle  forme  des  duvets  soyeux  sur  les 
rochers,  les  pieux  inondés  et  sur  di- 
vers corps  plongés  dans  les  eaux 
douces. 

La  seconde  espèce  couvre  les  chau- 
mes des  Graminées  ,  les  feuilles  des 
Renoncules  aquatiques  et  autres 
Plantes  des  eaux  tranquilles  et  dor- 
mantes. Elle  est  d'un  vert  sale  et 
quelquefois  brunâtre,  devient  blan- 
che ou  pâle  sur  le  papier  par  la  des- 
siccation; ses  filam?ns  sont  courts, 
ses  calyptres  cilifères,  un  peu  rigides. 
Cette  Plante  n'a  pas  été  figurée,  (b.) 

BULBOCODE.  Bulbocudlum.  bot. 
l'H.\N.  Genre  de  la  famille  des  Nar- 
cissées  de  Jussieu.  Son  calice  est  di- 
visé jusqu'auprès  de  la  base  en  six 
parties  composées  d'un  onglet  étroit, 
très-allongé  et  canaliculé  vers  son 
sommet,  ou  s'insère  une  étamiue,  et 
d'un  limbe  ovale  que  cette  étamiue 
ne  dépasse  pas;  l'ovaire  libre  est 
surmonté  d'un  long  style  terminé  par 
trois  stigmates,  et  devient  plus  tard 
une  capsule  trigone.  On  en  connaît 
une  seule  espèce  ,  le  Bulbocodium 
i'cnium,  Plante  qui  offre  le  j)ort  du 
Safran  et  se  rencontre  dans  les  Alpes  , 
nos  provinces  méridionales  et  l'Es- 
pagne. Son  bulbe  émet  quelques  fo- 
lioles lancéolées,  concaves,  et  deux 
outiois  flerursqui  passent  du  blanc  au 
lilas  ,  puis  au  pourpre.  Sous  le  même 
nom,  Desfontairies  avait  décrit  dans 
sa  Flore  atlantique  une  Plante 
qui  offre  une  grande  ressemblance  , 
mais  qui  a  trois  styles  distincts.  C'est 
elle  dont  Ramond  a  fait  le  genre  Me- 
rendera.  K.  ce  mot.  (.4..D.  ï.) 

BULBONACH.  bot.  phan.  r.  Bol- 
bon  ach.  (b.) 

BULBUL  ois.  Syn.  turc  du.  Mar- 
tin-Pécheur, (b.) 

BULBULE.  bot.  phan.  Même  chose 


BUL  .667 

que  Caj-eu  selon  Bosc.  F",  ce  mot.  (b.) 

BULBES -CODION.  bot.  phan. 
(Théophraslc.)  C'est  probablement  le 
Narcissus  Bulbocodium  ,  L.  F'.  Bui.- 
BOCODE.  (c.) 

BULEF.  BOT.  PIIAN.  y.  BlIULLES. 

BULEISKH.  BOT.  PiiAN.  Syn.  arabe 
de  Ronce.  (n.) 

BULEJE.  BOT.  PIIAN.  T".  BUDDLEIA. 

BUL-FING.  OIS.  Syn.  anglais  du 
Bouvreuil  ,  I.oxia  Fjrr/iu/a  ,h.  F. 
Bouvreuil.  (dr..z.) 

BULGAN.  MAM.  Syn.  de  Marte 
Zibeline.  P'.  Marte.  (b.) 

BULGODA  ou  BULGODOPH. 
MAM.  (  Lopez,  Hist.  Ind.  ).  Animal 
peut-être  fabuleux  qu'il  est  impossi- 
ble de  reconnaître  ,  et  qu'on  dit  avoir 
une  certaine  espèce  de  Bézoard  dans 
la  rate.  (b.) 

BULIMACA.  BOT.  piiAN.  (  Cœsal- 
pin.  )  Syn.  d'Ononis  sjucu/osa.  K. 
Ononide.  (a.  r.) 

BULIME.  Bulimus.  moll.  Genre 
de  Gastéropodes,  établi  primitivement 
par  Scopoli,  et  renouvelé  par  Briiguière 
qui  y  ^  placé  une  partie  des  Hélices  , 
quelques  Bulles  et  Volutes  de  Linné. 
La  division  des  Limaçons  à  bouche 
ronde  et  spire  globuleuse ,  et  à  bou- 
che oblùngue  et  spire  allongée,  qui 
a  donné  naissance  au  genre  Bulime, 
est  fort  ancienne  ;  Lister  l'a  indi- 
quée dès  1674  (  Philos.  Trans.  vol.  \ 
g.p.gG  )  :  ce  sont  ses  Cochleœ  terres- 
tres longiore  figura  (  yln.  Angl.  p. 
\i\  ).  Guettard  perfectionna  cette 
coupe,  et  son  troisième  genre,  le 
Buccin  terrestre ,  revient  au  genre 
Bulime  de  Lamarcli  ,  et  a  surtout 
donné  à  Bru>juière  l'idée  de  diviser 
les  Hélices  de  Linné,  eu  Hélices 
et  Bulimes.  Mais  le  premier  auteur 
de  cette  dénomination  est  Scopoli 
{Introd.  ad  Hist.  uat.),  qui  créa  le 
genre  Bulime  pour  V Hélix  oblonga  de 
Millier.  Sans  doute  cet  habile  natura- 
liste avait  en  vue  d'exprimer  l'ana- 
logie de  forme  de  celte  Coquille 
avec  plusieurs  des  Bulles  de  Linné, 
mais  pai  erreur  il  a  formé  un  nom 


.'i68 


DUL 


(lélestable  ,'car  Bi//imi/s^qi\i  ^ncnt  du 
grec,  veut  à'we  faim  canine.  Cepen- 
dant il  a  prévalu,  et  Brugulère  .  en 
l'adoptant,  a  fait  admettre  une  cou- 
pe aussi  vicieuse  que  le  nom  qui  la 
distingue  ,  car  elle  comprencf  des 
Coquilles  qui  n'ont  pas  la  moindre 
analogie  entre  elles,  telles  que  les 
AmpuUaires  ,  les  Pyramidelles  ,  les 
Tornàtelles  ,  les  Auricidcs,  les  Lim- 
nées  ,  les  Hélices  ,  etc.  Sous  le  rap- 
port de  l'organisation  des  Animaux, 
on  y  trouve  des  Mollusques  marins  , 
fluviatiles  et  terrestres,  avec  ou  sans 
opercule  ,  pulmonés  ou  pectinibran- 
clies,  etc.  En  un  mot,  Bruguière  n'a 
fait  que  partager  le  grand  genre  Hé- 
lice de  Linné  ,  en  y  conservant  le 
mémo  amalgaijie.  Et  cependant  les 
travaux  de  Millier  ,  Geoftroy  ,  Adan- 
son  ,  etc.  ,  lui  avaient  déjà  ouveit  les 
voies  à  des  idées  plus  saines.  La- 
marck  essaya  le  premier  de  mettre 
de  l'ordre  clans  celte  grande  coupe, 
en  créant  (/^.  les  Mém.  de  la  Soc. 
d'Hist.  nat.  de  Paris)  les  genres  Aga- 
thine  ,  Pyramidelle,  Mélanie  ,  Am- 
puUaire  et  Auricule,  et  en  en  sépa- 
rant les  Buccins  de  Geoffroy  et  de 
Millier  sous  le  nom  de  Limnées.  Plus 
tard  il  a  institué  le  genre  Pupa  (  An. 
s.  vert.  ,  prem.  édit.  )  et  les  genres 
Tornatelle  et  Conovule  (Extrait  du 
Cours  de  Zoologie). 

Draparnaud  créa  à  son  tour  les 
genres  Ambrée  et  Clausllie,  et  débap- 
tisa le  Bulind'Adanson  pour  en  faire 
son  genre  Physe.  Nous  ne  devons  pas 
oublier  que  Montfort  a  aussi  établi 
avec  quelques-uns  de  ces  B;ilimes, 
les  genres  Gibbe  ,  Scarabe  ,  Polypbé- 
mc  et  Ruban  ,  en  sorte  qu'au  moyen 
de  toutes  ces  créations  ou  de  ces  re- 
uouvellemens  d'existence  sous  d'au- 
tres noms  ,  fai;s  aux  dépens  des  Buli- 
mes  de  Bruguicre  et  des  genres  déjà 
existans  qu'il  y  avait  fondus,  tels  que 
les  Veriigo  et  les  Caiychuim  de  Mill- 
ier ,  cette  coupe  s'est  trouvée  très- 
réduile,  et  que  le  genre  Buliine 
est  devenu  exclusif  pour  les  Hélices 
terrestres  à  spire  allongée  et  sans 
dents  à  l'ouverture.  Mais  mallieureu- 
mcnt     ce    genre,  ainsi   réduit,   ne 


BUL 

peut  pas  même  être  conservé  ,  parce 
que  les  Coquilles  elles-mêmes,  ni 
leurs  Animaux  ,  n'offrent  aucun  ca- 
ractère qui  puisse  les  séparer  des  Hé- 
lices. Cette  opinion,  que  nous  avpns 
eu  beaucoup  de  peine  à  faire  adopter, 
malgré  son  évidence,  tant  est  fort 
l'empire  de  l'habitude,  est  aujour- 
d'hui hors  de  discussion  (  F',  notre 
Introduction  à  la  famille  des  Lima- 
çons ,  Prodrome  ,  p.  i5  et  suiv.).  Les 
Bulimcs  de  Lamarck  font  partie  de 
nos  sous-genres  Cochlogène  et  Co- 
chlicelle.  /".  ces  mots  et  Hélice. 
Studer,  pour  éviter  l'emploi  du  mot 
Biilime  ,  l'a  changé  en  celui  de  Bulin, 
Bulinus  (Cal.  p.  17),  donné  par 
Adanson  à  une  Physe.  Mais  déjà  Oc- 
ken  avait  appelé  B.llins  les  Physes 
augmentées  des  Ancyles  ,  en  sorte 
qu'il  règne  un  peu  de  confusion  dans 
toutes  ces  dénominations.  INous  ob- 
serverons que  Lamarck  a  classé  par- 
mi ses  Auriculcs  plusieurs  Bubmes 
de  Bruguière  ,  qui  sont  de  vérita- 
bles Hélices  de  notre  sous  -  genre 
Cochlogène  ,  telles  sont  les  yluricula 
Siteni ,  I^eporis ,  bovina  et  caprella. 
Nous  terminerons  cet  article  en  par- 
lant des  Coquilles  fossiles  rapportées 
par  Lamarck  et  Défiance  ,  comme 
étant  des  Bulimes.  Toutes  ,  sans  ex- 
ception ,  sont  certainement  étrangè- 
res aux  vrais  Bulimes,  tels  que  La- 
marck les  a  limités  dans  sa  dernière 
édition  des  Animaux  sans  vertèbres  , 
c'est-à-dire  aux  Pulnionés  terrestres. 
Presque  toutes  sont  des  Coquilles  ma- 
rines de  l'ordre  des  Pectinibranches 
et  du  genre  Paludine.  Un  très- petit 
nombre  sont  probablentent  d'eau 
douce,  d'après  leur  association  avec 
des  Coquilles  fluviatiles.  Le  reste  ap- 
partient à  des  genres  incertains. 

Voici  le  tableau  de  leur  détermina- 
tion probable  :  —  i.  B.  albidus. 
Cette  Coquille  fort  intéressante  pa- 
raît être  une  Mélanopside.  —  2.  ci- 
tharellus ,  Auricule.  — 5.  terebella- 
tus ,  genre  incertain  ;  celle -ci  a  son 
analogue  vivant.  Elle  est  fossile  en 
Italie  ,  à  Dax  et  aux  environs  de  Pa- 
ris. —  4.  acicularis  ,  —  5.  nitidus 
sont  de  senrc  incertain. —  6.  .$e.vto- 


BLi, 

fins,  — 7.  Conulus,  — S.  Vlu^ndus  , 
—  9.  nanns  ,  sont  des  i'.-.luciincs  de 
notre  sous- genre  Littorine.  —  lo. 
strialulus,  —  n.  buccinalis,  —  12. 
turbinatus,  — !?>.  Cyctostomus ,  sont 
des  Paiudincs  de  "notre  sous-genre 
Uissoa.  —  i-i.  (ieciissatus ,  genre  in- 
certain. — 15.  anlidilunianiis ,  Lamk. 
Ann.  et  An.  s.  vert.,  a""  édil.  p.  b?>S. 
Depuis  plus  de  quinze  ans  ,  cette  Co- 
quille a  clé  reconnue  et  signalée  par 
nous  pour  être  l'analogue  fossile  de 
la  Melanopsis  bucchwidea.  —  ib. 
pygmcus,  —  17.  Terebra,—  iS.pu- 
sitlus  ,  —  19.  ullomus ,  sont  des  Palu- 
dinessans  doute  fluviatiles? 

On  voit  qu'en  caractérisant  certai- 
nes Couches  par  la  présence  de  ces 
Bulimes  avec  l'idée  qu'on  attachait  à 
ce  mot  qui  indique  des  Coquilles  ter- 
restres ,  on  établissait  un  pliénomène 
difficileàexpliquer,  vu  leur  multiplici- 
té, tandis  qu'il  est  très-simple  en  les  re- 
connaissant pour  des  Coquilles  aqua- 
tiques, dont  l'énorme  multiplication 
a  lieu  sous  nos  yeux ,  dans  les  bassins 
doux  ou  saumàfres. 

Sowerby  [Min.  Co«c/i.  )  décrit  et 
figure  deux  autres  Bulimes  très-cu- 
rieux ,  sur  lesquels  il  nous  est  difficile 
d'émettre  aucune  opinion  ,  ne  les 
connaissant  que  par  ce  qu'il  en  a  pu- 
blié ,  l'un  le  Bulimus  ellipticus  (n" 
59.  pi.  537) ,  l'autre  le  Bulimus  cos- 
tellatus  (n"  64.  pi.  .366).  L'un  et 
l'autre  sont  de  la  formation  d'eau 
douce  de  Ifle  de  Wight  II  n'est  pas 
impossible  que  le  premier  soit  une 
Hélice  terrestre  ;  le  second  paraît  être 
une  Limnée.  (f.) 

*  BULIMULE.  Bulimulus.  moll. 
Genre  établi  par  le  docteur  Leach 
{Mise.  ZooL,  t.  2)  pour  deux  variétés 
^^  Bulimus  guaclalupensis  de  Bru- 
guière,  uniquement  parce  que  ces 
Coquilles  lui  ont  ofl'ert  une  fente  om- 
bilicale qui  existe  chez  une  infinité 
d'autres  Bulimes.  Voilà  le  produit  de 
la  manie  des  distinctions  génériques 
dont  le  docteur  Leach  ,  l'un  des  plus 
iiabiles  naturalistes  de  l'Angleterre  , 
n'avait  pas  su   se  défendre,   r.  Co- 

CHLOGÈNE.  (F.) 


BCL  569 

BU  LIN.  BuUnus.  moi.l.  Nom  donné 
par  Adanson  (  Sénég.  p.  3  ,  pi.  1)  à 
une  petite  Coquille  Uuviatile  dont  il 
décrit  bienTAniuial,  et  dont  malheu- 
reusement on  ne  trouve  aucun  exem- 
plaire dans  les  collections,  afin  de 
constater  sa  différence  avec  ses  con- 
génères. Elle  appartient  au  genre 
Physe  de  iJraparnaud  qui  aurait 
mieux  fait  d'adopter  le  nom  primiti- 
vement donné  par  Adanson.  Studer, 
pour  remplacer  ce  mot  impropre  de 
Bulime,  a  donné  aux  Coquilles  qui 
portent  ce  nom  dans  Lamarck  ,  le  nom 
de  Bulin  (  Cat.  p.  17).  /'.i>iiYsi:.  (f.) 

BULITHE.  MAM.  Concrétion  qui 
se  forme  dans  les  organes  digestifs  du 

I^œuf-  (A.D..NS.) 

BULL.  MAM.  Syn.  anglais  de  Bœuf. 

(A.D..NS.) 

BULLACER-TREE.  bot.  phan. 
Syn.  anglais  du  Prunus  insiticia.  K. 
Pbunif.k.  (b  ) 

BULLAIRE.  Bullaria.  bot.  crypt. 
(  Vrédinées.  )  Ce  genre  établi  par  De 
Candolle  (Flore  française  ,  vol.  ;2 ,  p. 
326)  ne  diffère  absolument  des  Pucci- 
nies  qu'en  ce  qu'il  croît  sur  les  Plan- 
tes mortes  ,  et  non  pas  sur  les  Végé- 
taux vivans.  Il  présente  de  même  des 
groupes  de  capsules  sessiles  sortant 
de  dessous  l'épiderme-  Ces  capsules 
sont  articulées  comme  celles  desPucci- 
nies,  et  présentent  la  forme  d'un  huit. 
La  seule  espèce  connue  a  été  trouvée 
sur  des  tiçes  mortds  d'Ombellifères: 
elle  porte  le  nom  de  Bullaria  umbel- 
lifirarum.  Persoon  l'avait  nommée 
Uredo  bullata.  Mais  ce  serait  plutôt 
une  Puccinie  qu'un  Uredo.   (ad.  b.) 

BULLA-RA-GANZ.  ois.  Espèce 
du  genre  Héron,  Jrdea  pacijica , 
Lath. ,  de  la  Nouvelle -Hollande.  A-'. 

HÉRON.  (DR..Z.) 

BULL-DOG.  MAM.  Syn.  anglais 
de  Dogue,  race  de  Chien,  r.  ce  mot. 

(B.) 

BULLEN-REISSER.  mam.  En  al- 
lemand même  chose  qucBull-Dog. 

(B.) 


570  BUL 

BULLE.  Bulla.  moll.    Genre  de 
Gastéropodes  Tectibranchesde  la  fa- 
mille des  Acères  ,  f^.  ce  mot ,  formé 
pour  des  Coquilles  connues  en  partie 
depuis  très-long-temps  ,  et  désignées 
par  les  anciens  auteurs  sous  les  noms 
aOua  marina ,  Ova  Ibicis  seu  J^a- 
nelii ,  Bullœ ,  Ampullœ ,  Niices  Ma- 
ris,  Amygdala  marina,    e/c.  .Lister 
les  classait  avec  les  Porcelaines  sous 
le  nom  comipun  de  Conchœ  F'eneris  , 
mais  il  en  faisait  une  section  à  part , 
caractérisée  par  la  présence  d'un  om- 
bilic (  Sjnops.  tab.  7 1 5  ).  Langius  en  a 
fait  un  genre  sous  le  nom  de  J^ux  ma- 
rina ,  adopté  par   Guallieri  (  Index 
Ject.  tab.  12),  et  l'on  voit  par  les  es- 
pèces que  ces  deux  auteurs  y  renfer- 
maicnt,quece  genre  est  absolument  le 
même  que  le  genre  Bulle  de  Bruguiè- 
re.  Cette  dénomination  générique  est 
due  à  Klein  qui  n'a  changé  quele  nom 
de  Langius  et  de  Gualtieri  (  Ostrac. 
p.  82)  ,  en  divisant  les  Bulles  en  deux 
espèces  ,  selon  qu'elles  sont  ombili- 
quécs  aux  deux  extrémités  ou  à  une 
seule.  Linné,   en  adoptant  le   genre 
Bulla,   retendit  et  y  fit  entrer  une 
foule  de  Coquilles  disparates  ,  terres- 
tres ,  fluviatiles  ou  marines  ,  apparte- 
nant à   des  Gastéropodes  pulmonés 
oupectinibranches,avecou  sans  oper- 
cule; ensorte  que  les  naturalistes  mo- 
dernes qui  ont  voulu  débiouiller  les 
Bulles  du  Syetema  Naturœ   ont  été 
obligés  d'en  revenir  aux  limites  tra  - 
cées  par  Langius,  Gualtieri  et  Klein. 
Bruguière    en  a   séparé   d'abord   les 
Ovules  ,les  Tarrières  .quelques Pyru- 
les  ,  les  Volvaires  qu'il  rangeait  par- 
mi les  Volutes,  et  un  assez  grand  nom- 
bres de  ses  Bulimes  dont  Lamarck  et 
Montfort  ont  lait  depuis   Ici  genres 
Agathine  et  Polyplièine  ;  en    soi  te, 
comme   nous   le  disions  plus   haut , 
que  le  genre  Bulle  de  Bruguière  re- 
vient  à   celui  du   même  nom   dans 
Klein  ,  auquel  il  aurait  dû  en  rappor- 
ter l'origine.  D'ailleurs  les  divers  dë- 
membremens  exécutés  par  Bruguière 
avaient  été   indiqués  par  Von  Born 
{Tcct.  p.  196  etsuiv.).  Adanson,  qui 
paraît  être  ie  premier  qui  ait  parlé 
ie  l'Animal  d'une  viaie  Bulle  ,  la  E. 


BUL 

striata   de  Bruguière,  qu'il  appelle 
Gosson  ,  reconnut  son  analogie  avec 
celui  de  la  Bullœa  aperta,  grossière- 
ment ligure  par  Plancus.  Il  en  a  fait 
avec  son  Sormet   un  genre  sous  le 
nom  de  Gondole  ,'  Cymbium  (  Sénég. 
p.  2)  •  mais  les  différences  que  pré- 
sentent l'Animal  et  la   coquille   du 
Sormet  nous  ont  portés  à  le  séparer  du 
Gosson  et  à  en  faire  un  genre  à  part. 
V.  Sormet.  Quelques   années  plus 
tard  ,  MuUer  observa   les  Animaux 
d'une  autre  Bulle  et  celui  de  la  BuL- 
lœa  aperta  ,    sans   reconnaître   leur 
analogie  avec  les  espèces  d' Adanson 
pour  la  première,   et  avec  celle   de 
Plancus    pour    la  seconde ,  en  sorte 
qu'il   en   fit.  deux  nouveaux  génies  , 
sous  les  noms  à'Akera  pour  la  Bulla 
norwegica  de  Bruguière  ,  qu'il  nom- 
ma .iXera  BullatalZool.^  Dan.  Prodr. 
2921.  Icon.  11.71.  t.  1  à  5),  etdeZ-o- 
baria  pour  la  Bullœa   aperta    qu'il 
nomma   Lobaria  quadriloba  (  Zool. 
Dan.  Prodr.  27^1.  Icon.  3.  tab.  100). 
Il  avait  été  prévenu  pour    ce   der-- 
nier  par  Ascanius  qui  l'avait  établi 
sous  le  noui  de  P/iylline.  Il  est  à  re- 
marquerque,  dèsi769,  Martini  avait 
réuni    à    ses    Bulles     et  le     Sormet 
d' Adanson   et  l'Amande   de  mer   de 
Plancus  (Conch.  1  .p.  278). 

Les  premières  observations  de  Cu- 
vier  sur  ce  dernier  Mollusque  (BuUet. 
des  Se.  vendcm.  an  8),  en  montrant 
son  analogie  avec  les  Aplysies ,  déter- 
minèrent Lamarck  à  en  faire  ,  comme 
Millier  ,  un  genre  à  part  des  Bulles  , 
mais  il  n'adopta  ni  le  nom  de  Millier 
ni  celui  d' Ascanius  ,  il  lui  donna  le 
nom  de  Bullée ,  7^.  ce  mot,  et  le  plaça 
prèj  des  Aplysies,  en  laissant  les  Bul- 
les près  des  Bulimes  (  An.  s.  vert.  , 
i'"  édit.  p.  63  et  goj.  Cet  exemple  a 
été  suivi  par  Bosc  et  De  Roissy  qui , 
d'après  une  simple  indication  de  La- 
marck {loc.  cit.  p.  65)  ,  ont  compris 
à  tort  dans  les  Bullées  la  B.  lignaria. 
Dansl'Extiait  de  sou  Cours,  Lamarck 
a  rapproché  ces  deux  genres ,  et  les  a 
compris  dans  sa  famille  des  Laply- 
siens  avec  le  Sigaret  qui  y  est  fort 
étranger,  et  dont  ill'a  éloigné  depuis. 
Dans  la  nouvelle  édition  des  An.  s. 


BUL 

vert. ,  les  Bulles  font  partie  de  la  fa- 
mille des  Biilléens,  P'.  ce  mot  ,  dé- 
membrée de  celle  des  Laplysiens.  Cn- 
vier  (Règne  Anim.  n  ,  p.  Ô98  ) ,  ne 
fait  qu'un  seul  genre  des  Acères  pro- 
pres, des  Bulles  et  desBullées,  et  les 
signale  comme  soi;s- genres  de  son 
genre  des  Acères  dont  il  aVtiit  pose 
les  bases  dans  un  Mémoire  oli  il  fait 
connaître  l'organisation  externe  et 
l'anatomie  des  Animaux  de  ces  trois 
sous-genres  (////«.  Jl!fw5.,  t.  16,  1810). 
Monifort  ,  avant  les  derniers  travaux 
de  Lamarck  et  de  Cuvier  ,  avait 
poussé  plus  loin  encore  le  démembre- 
ment des  Bulles  de  Linné  ,  ou  ,  pour 
mieux  dire,  il  a  dédoublé  les  genres 
établis  à  leurs  dépens  par  Bruguière 
et  Lamarck.  Ainsi  il  a  distrait  des 
Bulles  du  premier  les  genres  llbizore 
et  Atys  ,  V.  ces  mois  ,  et  trompé  par 
le  classement  de  la  B.  lignaria  par- 
mi les  Bullées  ,  il  en  a  fait  le  type  de 
celles-ci  sous  le  nom  générique  de 
Scaphandre .  V.  ce  mot.  Ocken 
[Lehrb  der  Zool.  ^.  2C)\)  comprend 
dans  une  même  famille  les  Bullées 
sous  le  nom  de  Lohaiia  de  Millier  , 
les  Bulles  ,  les  Aplysies  et  le  Pléuro- 
branclie.  Schweigger  (  Handb.  der 
Naturg.  p.  744  )  a  adopté  le  genre 
Acère  de  Cuvier ,  exemple  suivi  par 
Goldfuss  [Handh.  dcr  Zool.  p.  65o); 
mais  celui-ci  place  dans  une  même 
sous-division  les  Bullées  et  les  Bulles. 
Divers  travaux  particuliers, publiés 
peu  après  l'ouvrage  de  Bruguière,  ont 
contribué ,  outre  les  Mémoires  de 
Cuvier,  à  l'aire  connaîlre  l'organisa- 
tion des  Mollusques  de  ce  genre. 
Humplirey  a  décrit  l'Animal  de  la  B. 
lignaria  et  figuré  les  pièces  osseuses 
de  son  singulier  estomac  (  Trans.  of 
L.in/i.Soc.  2.  p.  i5),sans  s'apercevoir 
cependant  que  ces  osselets  avaient  été 
précédemment  donnés,  par  l'Italien 
Gioëni,pour  les  parties  de  la  coquille 
d'un  nouveau  Mollusque  dont  il  a  fait 
im  genre  à  part  sous  son  nom  ,  en 
décrivant  avec  une  singulière  assu- 
rance les  mœurs  et  les  habitudes  de 
cet  Animal  supposé.  Ce  genre  a  été 
adopté  par  Rctzius  sous  le  nom  de 
Tiicta,  et  par  Bruguière  sous  celui 


BUL  571 

de  Char,  tous  deux  n'ayant  point  re- 
connu la  supercherie  de  Gioëni.  Mais 
Draparnaud  ,  quelque  temps  après  le 
travail  d'iiumphrey  ,  s'en  aperçut  , 
décrivit  et  figura  de  nouveau  ,  sans 
connaître  sansdoute  le  travaild'Hum- 
pbrey ,  l'estomac  de  la  B.  lignaria 
et  de  la  B.  Ilydatis  {r.  Bullet.  de  la 
Soc.  de  Montpellier,  n"  6,  et  Bullet. 
des  Se.  de  la  Soc.  pliil.  an  7  ).  Ce 
dernier  avait  déjà  été  figuré  par  Plan- 
ci\s  {de Conc/i. min.  nolis.  app.,^\.  11  , 
t.  m  ,  n  ,  o).  L'on  doit  à  Montagu, 
naturaliste  d'un  rare  mérite  ,  d'autres 
observations  plus  intéressantes  peut- 
être.  Dans  son  ouvrage  intitulé  Tes- 
tacea  Britannica  ,  il  prouve  qu'il  con- 
naissait les  travaux  d'Adanson  et  de 
Midler  :  il  avait  reconnu  la  méprise 
de  Gmclin  ,  qui  a  fait  vm  double  em- 
ploi du  Lobaria  et  de  la  Bulla  aper- 
ta,  et  avait  trouvé  des  pièces  osseuses 
dans  toutes  les  Bulles  qu'il  a  obseï^ 
vées.  Sa  figure  de  la  Biillœa  aperta 
est  meilleure  qi^e  celle  de  Midler  ,  et 
celle  qu'il  a  publiée  dans  un  autre 
ouvrage  (  T/w/s.  of  Linn.  Suc.  9.  pi. 
6.  f.  1)  de  la  B..JJydatis,  nous  donne 
seule  une  idée  nette  des  Mollusques 
de  ce  genre  ,  car  les  dessins  de  VA- 
Aera  Bullata  de  Miillcr  sont  peu  soi- 
gnés ,  et  n'en  donnent  qu'une  idée 
confuse.  Montagu  a  fait  connaître 
deux  Mollusques  fort  curieux  qu'il 
rangea  d'abord  parmi  lesBulles,  sous 
les  noms  de  B.  Halistoidea  et  de  B. 
Plumula  [Test.  Brit.  ,  T.  i.  p.  211  et 
2i4).  Mais  postérieurement  il  en  a 
fait  un  genre  nouveau  sous  le  nom  de 
Lamellaire.  V.  ce  mot.  Ils  ne  sont 
cependant  pas  congénères.  Le  second 
seul  doit  constituer  en  etfet  un  nou- 
veau genre ,  le  premier  étant  un  Si- 
garel. 

Tel  était  l'état  de  nos  connaissances 
sur  les  Bulles  ,  lors  de  la  publication 
de  nos  Tableaux  des  Animaux  Mol- 
lusques classes  en  familles  naturelles, 
oli  nous  avons  cru  devoir  proposer  un 
nouveau  genre  pour  la  B.  undulala 
de  Biuguière  et  quelques  espèces 
analogues  ,  sous  le  nom  de  Bulline. 
V.  ce  mot.  L'Animal  de  cette  espèce 
présente  des  différences  assez  remar- 


573  BUL 

quablos ,  et  sa  coquille  oftVe  «ne  spire 
saillante  composée  de  plusieurs  tours. 
Les  autres  Bulles  nous  paraissent 
appartenir  au  même  genre  d'Animal, 
à  l'exception  de  la  B.  Catena  deMon- 
tagu,  qui  pourrait  bien  être  une  Bul- 
lêe.  — Quant  aux  B.  Nauciim  et  soli- 
da  ,  dont  les  Animaux  sont  inconnus, 
leur  manque  d'épiderme,  leur  trans- 
parence et  leur  blancheur  opaque 
peuvent  faire  présumer  qu'elles  sont, 
comme  Vaper/a  ,  entièrement  conte- 
nues dans  l'épaisseur  des  chairs- 
Mais  d'un  autre  côlé ,  leur  forme  glo- 
buleuse ou  cylindrique  et  leur  soli- 
dité éloignent  cette  idée.  Nous  les 
laisserons  donc  avec  les  Bulles  ,  en 
nianiCestant  le  désir  que  quelques  na- 
turalistes puissent  observer  les  Ani- 
maux vivans  de  ces  deux  Coquilles  , 
ou  ceux  de  quelques  espèces  plus  pe- 
tites qui  offrent  les  mêmes  circons- 
tances et  qui  vivent  sur  nos  côtes  ou 
sur  celles  d'Angleterre,  telles  que  les 
JB.  cyliiidracea  ,  obtusa  et  tiuncnta 
des  auteurs  anglais.  —  Nous  ren- 
voyons ,  pour  tout  ce  qui  a  rapport  à 
l'organisation  interne  des  Animaux 
des  Bulles,  au  beau  Mémoire  de  Cu- 
viersur  les Acères (.-////?.  jT/ws.  T.xvi). 
On  y  verra  que  toutes  les  espèces  pa- 
raissent offrir  un  estomac  armé  de 
pièces  osseuses  comme  celles  de  la 
B.  lignaria,  qui  ont  donné  lieu  de 
former  le  genre  Gioënie.  Al'extérieur , 
en  ne  parlant  que  de  celles  qui  ont 
été  observées  à  l'état  de  vie  ,  la  B. 
Hydatis  par  Montagu  et  \iiB.  Jkera 
par  Millier  ,  l'Animal  des  Bulles  offre 
une  masse  plus  grosse  et  plus  longue 
que  sa  coquille  ,  divisée  supérieure- 
ment en  deux  parties  transversales  et 
couvertes  latéralement  par  deux  lobes 
charnus.  La  partie  antérieure  est 
amincie  et  coupée  carrément  en  avant  : 
elle  est  couverte  par  une  sorte  de  cui- 
rasse ,  en  l'orme  ci'écusson  ,  allongée  , 
débordant  la  bouche  en  avant  et  ter- 
minée en  pointe  eu  arrière  ,  sur  la- 
quelle on  voit  distinctement  deux 
yeux  noirs  enfoncés  dans  une  dépres- 
sion blanchâtre,  un  peu  éloignés 
l'un  de  l'autre  ,  et  situés  presque  aans 
le  milieu  de  cette  cuirasse.  La  partie 


BUL 

postérieure  est  élevée  ,  arrondie ,  el 
montre  la  coquille  recouverte  en 
grande  partie  par  les  lobes  latéraux 
qui  sont  très-grands  et  qui  s'étendent, 
en  diminuant  de  largeur,  sous  les  cô- 
tés de  la  cuirasse  antérieure.  Ces  lo- 
bes ,  un  peu  frangés  sur  leurs  bords, 
ne  se  joignent  pas  tout-à-fait.  Ils  se 
détachent  des  deux  bords  du  pied  , 
à  peu  près  comme  cela  a  lieu  dans  les 
Aplysies.  La  spire  de  la  coquille  est 
recouverte  par  un  troisième  lobe  qui 
se  détache  aussi  du  pied.  Celui-ci  est 
très-grand  et  dépa.'ise  en  arrière  le 
troisième  lobe  ,  et  en  avant  la  bou- 
che ;  les  branchies  s'aperçoivent  dans 
quelques  mouvemens  de  l'Animal  au 
côlé  droit.  Dans  l'extension  complète, 
l'Animal  a  près  du  double  de  la  Ion  ■ 
gueur  de  sa  coquille.  Dans  la  B.  Hy- 
datis,  cet  Animal  est  orné  de  belles 
couleurs  ;  il  offre  un  mélange  de  brun 
pourpré  et  orangé  ,  par  le  japproche- 
ment  d'une  multitu  le  de  petites  ta- 
ches brunes  sur  un  fond  jaunâtre.  — 
Dans  la  B.  Akera,  l'organisation  est  la 
même  ;  seulement  les  lobes  latéraux 
et  postérieurs  paraissent  être  moins 
étendus  ;  sa  couleur  est  plus  pâle. 

Les  Bulles  ont  la  faculté  de  nager 
en  pleine  eau  ,  d'après  l'observation 
d'Olivi ,  et  de  se  transporterainsi  d'un 
lieu  à  l'autre.  Il  paraît  qu'elles  se 
tiennent  de  préférence  sur  les  fonds 
sablonneux  ,  et  qu'elles  se  nourris- 
sent de  petits  Testacés  que  leur  esto- 
mac digère  en  partie  ,  en  les  triturant 
au  moyen  des  osselets  dont  il  est 
garni.  Quelques  Bulles ,  peut-être 
toutes,  rendent,  comme  les  Aplysies, 
une  liqueur  purpurine. 

Yoici  les  caractères  du  genre  Bulle  : 
Animal  ovale,  allongé,  trop  gros 
pour  son  test;  tête  peu  distincte, 
formant  une  masse  allongée,  presque 
rectangulaire,  sans  tentacules;  pied 
charnu,  très-gros  et  épais,  débor- 
dant postérieurement;  partie  supé- 
rieure du  corps  divisée  en  quatre  lo- 
bes; l'antérieure  ou  le  lobe  tenfacu- 
laire  formant  une  cuirasse  en  ligure 
d'écusson ,  portant  les  yeux  dans  sa 
partie  moyenne  ;  les  trois  autres  lo- 
bes  formes   par  des   appendices   du 


BUL 

pic.l ,  1  un  tout-à-fait  |)OStL'ncur  et  ic- 
couvrant  la  spire ,  les  deux  autres 
lobes  latéraux  recouvrant  le  corjw  et 
le  test  par  le»  côtes. 

Brancliics  dorsales  situées,  ainsi 
que  l'anus  et  les  organes  de  la  géné- 
ration ,  dans  un  mIÏou  latéral  au  côte 
droit  du  corpà.  —  Test  ovale  ,  globu- 
leux ou  cylindrique,  généraleuient 
mince,  fi agile  cl  luuni  d  un  épi- 
démie, enroulé,  sans  coluinellc  ni 
saillie  à  la  spire  cjui  souvent  même 
n'existe  pas  ;  ouverture  de  toute  la 
longueur  de  la  coqudle  et  quelque- 
fois piolongée  à  ses  deux  extiéuii- 
tés  ,  de  manière  à  déborder  le  corps 
du  test  ;  son  bord  extérieur  tran- 
chant. 

Obligés  de  rapporter  ici  la  plupart 
des  espèces  de  ce  genre  à  cause  des 
noms  vulgaires  qu'elles  ont  reçus  et 
pour  lesquels  nous  avons  fait  des  ar- 
ticles de  renvoi,  nous  en  ajoutons  un 
petit  noinbie  d'autres  qui  complètent 
ainsi  la  monographie  générale  de  ce 
beau  genre. 
f  Espèces  où  la  spire  manque  ou  est 

cachée  dans  fdge  adulte. 

1.  Bulla  lignaria  ,  L.  ,  Lamk.  En- 
cycl.  métliod.  ,  tab.  Sôg  ,  fig.  3.  Cette 
espèce  habite  la  Méditerranée  et  l'O- 
céan sur  nos  côtes  et  sur  celles  d'An- 
gleterre :  mais  elle  paraît  être  plus  pe- 
titedan=  l'Océan.  Vulgairement  l'Ou- 
blie, le  Papier  roulé,  la  GaulFre  roulée. 
C'est  le  type  du  genre  Scaphandre  de 
Montfort.  f^.  ce  mol.  La  spire  est  vi- 
sible dans  les  jeunes  individus.  —  i- 
B.  scahra ,  Millier ,  Zool.  Descr.  dan- 
p.  1,  pi.  90,  Icon.  fasc.  11  .tab.yi,  fig- 
10  à  12.  Bruguière,  Encycl.  méth.  pi. 
376,  tab.  559,  fig.  3;  B.  pectinata, 
Dillwyn  ,  id.  ;  B.  Catena,  Montagu  , 
t.  7,  fig.  7,  id.  Matou  et  Rackett, 
Dyllvvyn.  Habite  les  côtes  du  Dane- 
marck  et  celles  d'Angleterre.  Tout 
nous  fait  présumer  que  la  B.  Catena 
est  la  même  que  la  scaôra  ;  il  est  vrai- 
semblable que  cette  espèce  sera  ren- 
due au  genre  BuUée  quand  on  con- 
naîtra son  Animal. —  3.  B.  Hydatis , 
L. ,  Bruguière  ,  Lamk.  Donovan  m, 
tab.  88,  Encycl.  pi.  56o ,  fig.  1  ;  B. 
/ïat7r://a  ,  Dacosta  ,    Montagu,   Lin.. 


BUL  r>7r» 

Trans.  ix  ,  pi.  G  ,  fig.  i  (avec  l'Ani- 
mal). Hab.  les  côtes  de  l'Oecan.  II- 
cst  douteux  que  ce  soit  la  B.  IJydatis 
de  Linné,  vulg.  la  Goutte  d'eau,  la 
BuUed'eaupapyiiicée.  —  4.B.Pisuni, 
N.  Elle  ressemble  paifaitemeut 
en  petit  à  la  p  écédente  ,  avec  lacpielle 
ou  l'a  peut-être  confondue  ,  mais  elle 
ii'e.it  pas  plus  giosse  qu'un  Pois  et 
sans  apparence  de  stries  tiansverses. 
liai),  ineouuue.  —  ?>.  B.  australis  , 
N.  Lu  peu  plus  petite  que  la  pré- 
cédente, se  rapprochant  de  la  sui- 
vante par  sa  lôrme.  Hab.  le  port 
Jackson.  — 6.  B.  Orbignyana  ,  N. 
Espèce  distincte  de  V Hydatis,  un  peu 
mouis  grosse,  avec  des  stries  longitu- 
dinales, un  coude  très-prononcé  au 
tour  extérieur;  sa  base  rctrécie;  la 
partie  supéricuic  de  l'ouverture  très- 
Uilatéc  llab.  les  côtes  de  l'Océan  près 
de  La  Rochelle. — 7.  B.  Naucuni ,  L. , 
Lamk.,  Martini,  1  ,  t.  22,  fig,  200, 
201.  Encycl. ,  t.  0,59  ,  fig.  5.  Cette  es- 
pèce habite  l'océan  Indien.  Vulg.  la 
Bulle  d'eau,  la  Gondole  papvracée, 
la  Noix  de  mer  blanche  et."  striée. 
Celte  Coquille  est  le  type  du  genre 
Alys  de  Montfort.  P'.'cc  mot. — 8. 
B.  solida,  Bri.g. ,  Lamk.  B.  bjUndri- 
cç.,  Cheinn.  x,  t.  i46,  fig.  i556, 
13.07. Encycl. tab. 060,  fig.  2.  Hab.  l'o- 
céan Indien.  Vulg.  la  Dragée  al  longée. 
Ces  deux  dernières  espèces  sont  re- 
marquables par  leur  manque  d'épi- 
derme  ,  leur  blancheur  opaque  et 
par  le  prolongement  en  tire-bouchon 
du  bord  intérieur  à  la  base  de  l'oa- 
verture  dans  la  B.  Naucurn.  Un  pro- 
longement semblable  s'observe  à  la 
partie  supérieure  de  la  bouche. 
—  9.  B.  cjlindracea  ,  Pennant, 
Montagu,  t.  7,  fig.  2j  B.  Oliua  ,Gme\.  ; 
B.  cylindrica  ,  Donovan  iv  ,  t.  120, 
fig.  1.  Cette  espèce  n'est  point  la  .S. 
cylindrica  de  Brug.  Celui-ci  s'est 
trompé  en  rapportant  l'espèce  de 
Dacosta  à  celle  de  Pennant.  Habite 
nos  côtes  sur  l'Océan  et  celles  d'An- 

§leterre.  — ^  lo.  B.  acuminata , Brug. , 
p.  n°  9,  Solda  ni  ;  Saggio  ,  tab.  10, 
fig.  62 ,  11.  Hab.  les  rivages  de  Ri- 
mini.  Cette  espèce  a  besoin  d'être 
mieux  examinée. 


574  BUL 

f  f  Espèces   où   la  spire  est  visible , 

ai^ec  ou  sans  ombilic. 

11.  B.  cyliiidrica  ,  Brug. ,  Sp.  n"  i  ; 
H.  coiwoluta ,  Btocchi ,  T.  îi ,  p  635. 
Hab.  la  MéLUlerranée  selon   Brocchi. 

—  12.  B.  uinbilicata  ,  Rlontngti ,  Test. 
Brit. ,  p.  222  ,  t.  7  ,  fig.  4.  Habite  les 
côtes  d'Auglelene  près  Falmouth.  — 
i3.  B.  tnincata,  Adams  ;  Montagu  , 
t.  7  ,  fig.  5  ;  B.  relusa  ,  Maton  et  Rac- 
kctt ,  Dillwyn  ;  B.  tniiicatula ,  Brug.  , 
Sp.  n.  lo.  Hab.  les  côtes  de  France 
et  d'Angleterre  et  aussi  l'Adriatique. 

—  i4.  B.  obtusa,  Montagu,  t.  7  ,  fig. 
5  ;  id. ,  Dillwyn.  Hab.  les  côles  de 
France  et  d'Angleterre.  — 15.  B.  hya- 
lina,  Gmelin.  p.  3402,  Martini, 
Cunch.  1  ,  t.  21  ,  fig.  199;  B.  Utricu- 
lus,  Brocclii.  Elle  babite  les  côtes  du 
Yorkshire  et  la  Méditerranée ,  selon 
Brocchi.  —  16.  B.  slriata  ,  Brug.  , 
Lamk.  B.  Amjgdalus  ,  Dillwyn  ?  B. 
Ampulla,  var.  ,  Graelin;  le  Gossdn , 
Adanson;  Martini,  1,  t.  22  ,  fig.  202 
à  2o4.  a.f^ar  minor^.B.  A mpu lia,  Vcn- 
nant,  vulgairement  la  Muscade  à  bou- 
che étroite. Celte  espèce  habite  1  es  côtes 
d'Egypte  sur  la  Méditerranée,  celles 
du  Sénégal  ,  de  la  France  ,  de  l'An- 
gleterre ,  du  Brésil ,  des  Antilles  ,  etc. 
— 17.  B.  Ampulla,  L.,  Lamk.;  B.  sa- 
//!V/<i,Gmélin  ;  Martini,  1, t. 21,  fig.  188 
à  195.  Habite  l'océan  Indien  et  Amé- 
ricain. Vulg.  la  Gondole,  lOEuf  de 
Vanneau  ,  la  Muscade.  C  est  le  type 
du  gcnpe  J3ulle  ,  Bullus  de  Montfort. 
— 18.  B.  Âkera,  Gmelin,  Dillwyn; 
Akera  Bullata  ,  Millier,  Zool.  Dan. 
Prodr.  ,  292 1 ,  Vescript.  p.  88 ,  Icon. 
11  ,  pi.  7 1  ,  fig^  1  à  9.  i?.  sotula  parwa  , 
Cheinro^  ;  B.  norwegica ,  Brug.  ;  B. 
rpsiliens,  Donovan  ,  tu,  t.  79. — Var. 
major.  B.  soluta,  Chemn.  Dillwyn; 
B,  ceylanica  ,  Brug.  ;  B.  fragilis  , 
Lanik.,  Celte  curieuse  Coquille  dimi- 
nue de  volume  .  depuis  les  mers  du 
Nord  jusqu'à  celles  de  l'Inde.  Les  in- 
dividus de  nos  côtes  sont  intermé»- 
diairespouria  taille. — 19.  B.  P/tysis  , 
L.,  Lamk.  ,  Martmi,  1 ,  t.  21  ,  f.  196, 
197.  Encycl.,  pi.  569,  f.  4.  Cette 
jolie  Coquille  habite  l'Océan  des 
Grandes-Indes.  Vulg.  la  Gondole 
rayée ,  la  Bulle  rayée.  —  20.  B.  î'e- 


BUL 

/«/7Z,  Gmeîin,  p.  3435,  Dillwyn;  B. 
Amplustra,Bo\'xi.  ,  Chemn.  x  ,  t.  i46  , 
fig.  i548,  1549.  Encycl.  t.  359,  f.  i. 
B.  fasciala,  Brug.  ,  Lamk.  Cette 
belle  Coquille  habite  les  côtes  d'Asie. 
Vulg.  l'C^ublie  couleur  de  Paille. 

Nous  terminerons  en  observant  : 
1°  que  la  B.  cornea  de  Lamarck,  que 
nous  ne  connaissons  pas,  pourrailbien 
être  noire  B .0 rbigny ana'i  2°  que  la  B. 
uesica  de  Gmelin,  faite  sur  de  mau- 
vaises figures,  est  indéterminable  ; 
3"  que  lajB.pa/«/adePennanl,pl.  73, 
Donovan,  pi.  i42,  qui  paraît  devoir 
se  placer  parmi  les  Ovules,  pourrait 
bien  être  une  véritable  Bulle.  Il  est  à 
dé.*iirer  que  l'on  puisse  observer  son 
Animal  qui,  selon  Montagu  ,  n'a  pas 
de  pièces  osseuses  dans  l'estomac  ; 
4"  que  la  B.  diaphana  de  Montagu  , 
pî.  7.  f.  8,  paraît  être  une  Coquille 
jcuned'unautre  genre;  elle  est  encore 
inceitaine;  5"  que  la  B.  fie.xilis  de 
Laskey, /if'e/-«.  Soc.  1.  pi.  8.  f.  6,  ap- 
partient sans  doute  au  genre  Sigaret; 
6"  <\y\Q.\Qi B . emarginala  eidenticulata 
d'Adams,  I/mn.  Trans.  V.  pi.  i  f.  5à 
5  et  9  à  1 1 ,  nous  sont  inconnues  ;  7" 
que  Montlbrtafait  son  genre  Rhizore 
pour  une  Coquille  incomplète  des- 
sinée par  Soldani ,  dont  il  n'est  pas 
possible  de  déterminer  exactement 
l'analogue;  elle  se  rapproche  des  B. 
cylindrica  et  coronata  de  Lamarck. 
/^. ,  pour  les  autres  Bulles  de  Bru- 
guière ,  les  mots  Bullée  et  Bulltnb. 

Espèces  fossiles.  Nous  ne  numéro- 
terons pas  celles  dont  les  analogues 
vivans  sont  mentionnés  plus  haut 
sous  les  mêmes  noms.  On  n'a  trouvé 
encore  des  Bulles  fossiles  que  dans  le 
Calcaire  marin  supérieur  à  la  Craie. 
—  B.  lignaria,  Brocchi ,  Défiance. 
Analogue  incontestable,  mais  plus  pe- 
tit {P'ar.  aiitiqua.)  Hab.  le  Plaisantin, 
Dax,  Bordeaux,  Valognes,  le  comté 
d'Essex  en  Angleterre.  —  21.  B.  La- 
brella  ,  N.  ressemble  beaucoup  à  la 
B.  ovulata,  Lamk.,  et  à  la  B.  Utri- 
culus  de  Brocchi,  mais  elle  n'a  pas 
1  apparence  d'ombilic.  Elle  est  striée 
à  ses  extrémités,  et  offre  un  épais- 
sissemeut  près  du  boi'd  extérieur.  Se 
trouve  à  Dax.  —  22.  B.  lœvis  ,  De- 


BUL 

fiance,  Dicl.  sp.  n.  -j  ;  —  B.  acurni- 
nata,  Briig.,Brocchi.Hah.  le  Plaisan- 
tin.— B.  cyliruirica,  Briig. ,  Lainavck, 
yinn.  Mus.  T.  viii.  pi.  ôg.  f.  5.  De 
Roissy  ,  Défiance  ;  B.  convoluia  , 
Brocchi  II.  p.  277  ct65.'>,  t.  1.  f.  7. 
Hab.Grignon,Dax,  Bordeaux,  le  Plai- 
santin.—  aS.iîy.  cu/v/iala,  Laink,  f.  4, 
Defrance, ,'//?. 2/.  01  u/a/a,Biocclii,f.  8. 
p.  277  et  635.  Ilab.  Grigiioii,  Valo- 
gnes,  le  Plaisantin.  ]N  étant  pas  assez 
certains  de  l'espèce  de  Brocclii  qu'ildit 
vivante  dans  la  Méditerranée,  nous 
ne  l'avons  point  mentionnée  parmi 
les  espèces  vivantes.  — B.  tri//ica/a, 
truncalitla,  Brug.,  Brocclii ,  Soldani , 
Saggio,  tab.  10.  f.  6j  K.Elle  setrouve 
dans  le  Plaisantin  et  à  Dax.  —  24.  B. 
clathrata,  Défiance,  Dict.  sp.  n.  .*). 
Se  trouve  à  Dax.  —  25.  B.  ovulata, 
Lam.  Ann. lig.  8. pi. 59.  f.2, DeRoissv, 
Defrauce.  Habite  Grignon,  la  Ghain- 
jjagne.  —  B  hyaluia,  B.  siriala  et  B. 
L'triculus  ,  Biocclii  [loc.  cit.  p.  276 
etb55.pl.  1,  f.  6).  Habite  le  î^laisantiu, 
Bordeaux,  Dax.  —  26.  B.  rnlUaris, 
Brocchi  11.  p.  655.  t.  i5.  f.  27,  Dé- 
fiance, Dict.  Hab.  le  Plaisantin.  Selon 
Soldani,  elle  vit  dans  la  Méditerranée, 
mais  elle  est  encore  à  vérifier,  cl  nu 
la  connaissant  pas,  nous  ne  la  portons 
pas  parmi  les  espèces  vivantes.  — 
27.  B.  st/ialella,  Lamarck  {loc.  cit. 
f.  5).  Id.  De  Roissv,  Defrauce.  Ilab. 
Grignon.  Lamarcli  et  Défiance  la 
donnent  comme  analogue  de  la  B. 
Akera.  N'ayant  pas  sa  coquille  fossile, 
nous  n'avons  pu  vérifier  cette  ana- 
logie. 

Bulle  a  ceinture  ,  c'est  la  Bulla 
glbbosa  de  L.  f^.  Ovule. 

Bulle  aquatique,  c'est  la  Physa 
funtinalis.  P'.  Physe. 

Bulle  deau  ou  Noix  de  mer  , 
c  esi  h  B/j//a  Aai/cum.  V.  Bulle. 

Bulle  d'eau  papyracée  ,  c'est  la 
Bulla  Hydatis.  K.  Bulle.  (r.) 

BULLÉE.  Bullœa.  moll. 
Genre  de  la  famille  des  Acères  ,  P'.  ce 
mot  ,  établi  pour  une  seule  espèce 
séparée  des  Bulles  ,  la  Bullœa  aperta 
de  Linné.  Le  premier  auteur  qui  ait 
observé  celte  Coquille  et  le  Molhu- 


BUL 


J75 


que  qui  l'habile  ,  et  qui  ail  même 
(lécrit  les  osselets  internes  de  son  es- 
tomac ,  qu'il  prenait  à  la  vérité  pour 
un  opercule  ,  est  Fabius  Columna 
f  de  l'uipuid  ,  p.  28  et  3o  )  ,  qui  don- 
ne la  figure  de  cette  Coquille  sous  le 
nom  de  Coucha  natalis  miniina  exoti- 
ca.  Plusieurs  naluralisles  ont ,  com- 
me le  remarque  Brocchi  ,  rapporté  h 
tort  celte  première  observation  à 
Plancus  ,  qui  long-temps  après  figu- 
ra de  nouveau  ,  d'abord  d'une  ma- 
nière méconnaissable,  la  B.  ape/ta , 
sous  le  nom  d'Amaiule  de  mer  , 
Jmygdala  marina  (  de  Co/ich.  min. 
not.  ,  pi.  5,  fig-oel  10),  puis  un  peu 
mieux  et  avec  sou  eslouiac  et  celui  de 
la  B.  Hydatis  [ib.  suppl.  p|.  1 1  ,  f .  e. 
I  M.  N.  o  ).  Ascanius  et  iiiillcr  ayant 
observé,  chacun  de  sou  coté,  le  Mol- 
lusque dont  il  s'agit  à  létal  de  vie  , 
ne  reconnurent  point  ce  qu'en  avaient 
dit  Columna  et  Plancus  ,  et  le  consi- 
déièrent  comme  un  Animal  nouveau. 
Ascanius  le  nomma  Fhylline  quadri- 
partita  (  Acta  Stock  h.  1772  ,  p.  525, 
tab.  10  ,  f.  A.  B.  )  ,  et  Millier  Loba- 
ria  quadriloba  (  Zool.  Dan.  Pwdr, 
2741,  Icon.  fasc.  5  ,  p.  5o,  tab.  joo)  ; 
mais  Abildgaaid  ,  éditeur  de  Millier, 
remarqua  la  ressemblance  du  Lobor- 
ria  avec  la  figure  de  Plancus  ,  qu'il 
crut  cependant  représenter  une  autre 
espèce.  Linné  plaça  la  B.  aperta  dans 
son  Systema  Natitrœ ,  oii  Gmelin  in- 
troduisit ,  outre  cette  espèce  qui  li- 
gure dans  les  Bulles  ,  le  geme  Luba- 
ria  qu'il  plaça  enlre  les  Holothu- 
ries et  le  Triton ,  autre  double  em- 
ploi de  même  nature.  Bruguière  , 
malgré  rétablissement  des  genres  Lo- 
baria  et  Akera  de  Millier  ,  ne  crut 
pas  devoir  les  adopter  ,  et  laissa  la 
Bullœa  aperta  dans  les  Bulles.  Cu- 
vier  publia  enfin  une  première  note 
sur  ce  Mollusque  ,  oii  il  montra  son 
analogie  avec  l'Aplysie  (  Bullet.  des 
Se.  par  la  Soc.  Phil.  an  8  )  ,  et  bieii" 
toi  après  ,  un  mémoire  anatoinique 
itans  les  Annales  du  Muséum  ,  ce  qui 
dcleiiiiina  Lamarck  à  en  faire  un 
jiouveau  genre.  Ne  connaissant  peut- 
èli  e  pas  alors  qu'il  était  établi  depuis 
long-temps  par  Millier  ,  il  ne  prit  pas 


576  liUL 

son  nom  et  l'appela  Bullée  (  An.  s. 
vert.,  i""  édit.  p.  65  ).  Ce  genre  a 
depuis  été  adopté  par  Bosc  (  MoU.  de 
Déterv.  ,  /^.  p.  65  j  ,  et  Ue  Roissy 
(MoU.  dcSouuinI  ,  V.  p.  190).  Dans 
ce  même  temps  à  peu  près  ,  Drapar- 
naud  venait  de  découvrir  la  super- 
cherie de  Gioéni ,  et  de  décrire  l'es- 
tomac de  la  B.  iignaria.  Les  osselets 
analogues  ,  trouvés  dans  celui  de 
la  IJulléc  par  Cuvier  ,  ont  peut-être 
fait  concluie  que  ces  deux  e  pèces 
étaient  congénères  ;  car  Laniarck 
(  loc.  cit.  )  indique  la  B.  Iignaria 
comme  luisant  pailie  du  genre  Bul- 
lée  ,  erieur  qui  a  été  suivie  par  Bosc, 
De  Roissy  et  Duvernoy  ,  ainsi  que 
par  Montïort,  qui,  en  les  réunissant, 
prend  cependant  la  Iignaria  pour 
type  du  genre  Scaphandie  dans  le- 
quel il  paraît  faire  entrer  Vaperta. 
Déjà  depuis  1800  ,  Montagu  avait 
donné  une  bonne  figure  de  la  Bul- 
lée  ,  et  rapproché  tout  ce  qu'en  avaient 
dit  ses  devanciers  (  Test.  Brit.  T.  i , 

È.  209 ,  et  T.  II.  Vignette  ,  f.  1  à  4;. 
n  1810  ,  Cuvier,  dans  son  Mémoire 
général  sur  les  Acères  ,  étendit  ses 
premières  observations  sur  Vaperta  , 
et  en  donna  une  anatomie  plus  déve- 
loppée et  comparée  (  Ann.  Mus. , 
T.  XVI  ,  1810  )  ,  à  laquelle  nous  ren- 
vovons  pour  tous  les  détails  de  lor- 
ganisaiion  interne.  Dans  la  première 
édition  des  An.  s.  vert.  ,  la  Bulléc 
est  placée  très-loin  des  Bulles  ;  dans 
lExtr.  du  Cours  de  Zool.  ,  ces  deux 
genres  sont  rapprochés  et  font  partie 
de  la  famille  des  Laplysiens.  Dans  la 
uouv.  édit.  des  An.  s.  vert.,  c'est 
dans  celle  des  Bulléens  ,  démembrée 
de  la  première  ,  que  se  trouvent  la 
Bullée  et  les  genres  voisins.  Dans  le 
Règne  Anim.  ,  l'ouvrage  de  Schw^eig- 
ger  et  celui  de  Goldfuss  ,  la  Bullée  ne 
forme  qu'un  sous-genre  des  Acères. 
Ocken  lui  a  rendu  avec  raison  le 
nom  primitif  donné  par  MûUer ,  celui 
de  liobaria.  On  ne  connaît  encore 
qu'une  seule  Bullée  ;  mais  il  est  vrai- 
semblable que  la  B.  scabra  de  Miiller 
ou  Catena  de  Montagu  devra  aussi  en 
faire  partie. 

D'après  les  observations  de  Colum- 


BUL 

na  ,  Plancus  et  Zinanni ,  relatées  par 
Cuvier  ,  l'Animal  de  la  B.  aperia 
lépand,  lorsqu'on  le  touche  ,  une 
liqueur  puipurine  ,  comme  celle  des 
Aplvsles.  Plancus  et  MùUer  affirment 
que  les  Bullées  adhèrent  fortement 
aux  éponges  et  aux  autres  produc- 
tions marines,  ce  qui,  selon  le  pie- 
niier,  les  avait  fait  appeler  Sangsues 
de  /«e/- par  Zinanni.  Les  Bullées  na- 
gent comme  les  Bulles.  Selon  Pérou 
elles  habitent  les  fonds  vaseux  oii 
elles  restent  ,  même  quand  la  mer  est 
retirée  ,  et  s'il  vient  du  soleil  ,  elles 
s'enfoncent  sous  une  couche  extrê- 
mement mince  de  vase. 

L'Animal  qui  contient  la  B.  aperia 
offre  une  masse  presque  informe  ,  de 
figure  ovale,  longue  d'un  pouce  et 
demi  à  deux  pouces ,  et  large  de  trois 
quai  ts  ou  un  pouce  ,  blanche  ,  trans- 
parente ,  avec  de  nombreuses  petites 
taches  opaques  ;  la  Jace  supérieure 
est  divisée  transversalement  en  deux 
parties.  La'  postérieure  ,  irrégulièie- 
ment  arrondie  dans  son  contour  ,  of- 
fre un  lobe  charnu  à  bords  libres  , 
orné  de  quelques  raies  opaques  ,  dans 
lequel  estcontenuelacoquilledont  les 
formes  s'aperçoivent  un  peu  à  travers 
son  enveloppe.  L'antérieure  forme 
un  autre  lobe  bombé  ,  analogue  à  la 
cuirasse  des  Bulles,  nommé  par  Cu- 
vier le  disque  tenlaculaire,  parce 
qu'il  le  considère  comme  étant  formé 
par  la  réunion  des  quatre  tentacules. 
Mais  on  n'y  aperçoit  pas ,  comme 
dans  les  Bulles  ,  deux  yeux  distincts. 
Ceux-ci  paraissent  manquer  ou  n'ont 
pas  été  aperçus.  Les  tentacules  man- 
quent absolument;  cependant  ,  dans 
l'état  de  vie  ,  le  bord  antérieur 
du  disque  tentaculaire  semble  divisé 
en  quatre  protubérances  tentaculi- 
formcs  ,  mais  susceptibles  de  varia- 
tions. Ce  disque  est  divisé  longitudi- 
nalement  par  une  i'aie  transparente. 
En   dessous  se  trouve  en  avant    le 

f)ied  qui  répond  au  disque  lentacu- 
aire  ,  et  qui  est  séparé  par  un  sillon 
transversal  d'un  autre  lobe  charau 
qui  répond  au  lobe  postérieur  supé- 
rieur, et  qui  est  une  sorte  de  conti- 
nuation ou  d'appendice  du  pied.  Cha- 


BUL 

CHU  des  cùl<is  du  pied  est  rentlé  en 
un  bourrelet  qui  se  rëllechit  sur  les 
flancs  de    l'Aulinal  ,    presque    d'uu 
bout  à  l'autre,  se  montre  en  dessus  , 
entre  les  deux  lobes  ,  et  fait  ainsi  pa- 
raître la  face  supérieure  comme  divi- 
sée en  quatre   lobes,  il'oii  sont  ve- 
nus les  noms  de  Lobaria  quadidoha 
et   de  Phylline   qiiadriparlita ,  don- 
nés par  Millier  et  Ascanius.  Un  sil- 
lon   longitudinal   très  -  large    règne 
sur  tout  le   côte  droit  du  corps,  en- 
tre  le   pied   et  son  appendice  d'une 
part,  et  la  coquille  et  le  disque  ten- 
taculaire  de  l'autre.  A  son  extrémité 
antérieure  est   l'orifice  de  la  verge  ; 
vers     la   jiioitié   postérieure   est    un 
creux  qui  s'enfonce  sous  la  coquille  , 
et  oîi  sont  les    branchies.   Sous   ce 
creux  ,  dans  le  sillon  ,  sont ,  en  avant 
l'orifice  de  Vovidiictus  ,  et  en  arrière 
i'anus  qui  est  un  petit  tube  saillant. 
Une  rainure  réufiit  Torifice  de  l'anus 
à  celui  de  la  verge ,  comme  dans  TA- 
plysie  ;  la  bouche  est  située  en  avant 
entre    le  pied    et    le    disque    tenta- 
culaire  ,   comme  entre  deux  lèvres. 
Pour    obtenir   la    coquille  ,    il    faut 
fendre  la  peau  qui  la  recouvre.  Elle 
protège    les    principaux  viscères ,   et 
n'a  point  d'attache  musculaire  selon 
Cuvier  de  qui  nous  avons  extrait  celle 
description,  ainsi  que  de  l'ouvrage  de 
Montagu.  La  coquille  est  mince,  légè- 
re, transparente  comme  du  verre  ;  elle 
n'offre  qu'un  repli  qui  cependant  est 
un  commencement  de  spire  ;  et  son 
ouverture  est  si  grande  ,  qu'elle  for- 
me presque  toute  la  coquille.  On  n'en 
connaît  qu'une  espèce. 

BuLLËE  OUVERTE  ,  Bullœa  aperta  , 
Lani.  Bulla  aperta,  Lin.  Brug, 
Ghemu.  x ,  p.  119,  t.  i46  ,  f.  i354  , 
io55  ;  Donovan  iv,  t.  120.  Phylline 
quadrlpartita  ,  Ascanius  ;  Lobaria 
quadriloba,  Miiller  ,  Bullœa  Plan- 
clana ,  Lam.  An.  s.  vert.  1'^'=  édit.  ; 
Montagu,  Test.  Brlt.  ,  vign.  2.  f.  i 
à  4.  Cette  espèce  paraît ,  comme  plu- 
sieurs Balles  ,  habiter  une  grande 
Jîartie  des  mers  ,  depuis  celles  du 
iVord  et  la  J>IéJitercanéc,  jusque  dans 
colles  de  la  Nouvelle-lioUaude ,  'oii 
elle  a  été  trouvée  par  Péron.  Elle  y 

TOME     If. 


BUL 


5-- 


est  seulement  plus  grande.  Linné  la 
ci!e  au  cap  de  Bonne  -  Espérance. 
Vulg.  l'Amande  de  mer  ,  l'Oublie 
blanche  ,  la  petite  Oublie  blanche 
papyracée.  Cette  Coquille  si  fragile 
s'est  cependant  conservée  à  l'état  fos- 
sile. Elle  est  citée  à  Grignon  par  De- 
francc  1  Dict.  des  Se.  nat.  )  '        (p.) 

*  BULLÉENS.  MOLL.  Famille  de 
l'ordre  des  IMolIusques  gastéropodes, 
établie  sous  ce  nom  par  Lamarck(An! 
sansyert.,3'^édit.  t.6.  a.p.  27)pourlcs 
Tectibranches  auxquels  Cuvier  a  don- 
né le  nom  générique  d'Acères.  ^.  ce 
mot.  Les  Mollusques  dont  il  s'agit  faî- 
saientd'abord  partie  de  la  famille  des 
Laplysiens  de  Laniarck  (  Extr.  du 
Cours  deZool.),queLamarck  a  di- 
visée en  deux.  Les  Bulléens  com- 
prenaient les  genres  Acère  (  les  Acè- 
re^-  propres  ,  Cuvier  ,  Doride  ,  Mec- 
kel  )  :  Bullée  et  Bulle  reviennent 
par  conséquent  à  notre  famille  des 
Acères.  r.  ce  mot ,  Doride  ,  Bul- 
le et  Bt'LLÉE.  (F.) 

BULLE -BTRD.  ois.  Syn.  anglais 
du  Butor,  Jrdeaslellarls,  L.  f^.  HÉ- 

I^ON.  (DR..Z.) 

*BULLERBLOMSTER.  bot. 
PH.vx.  Syn.  de  Troll  lus  europxus  en 
Ostrogothie.  (b.j 

BULL-FROG.  REPT.  BiTR.  C'est- 
à-dire  Grenouille-Taureau.  S\-a.Ae  la 
Mugissante.  P^.  Grenouille",      (e.) 

BULLHEAD.  pois.  Syn.  anglais  de 
Chabot.  ?^.  Cotte.  (b.) 

BULLTARDE.  Bulliarda.  bot. 
PHA.N.  De  Candolle,  dans  son  ou- 
vrage sur  les  Plantes  grasses  et  sa 
Flore  française,  a  séparé  du  genre 
Tillœif  la  petiro  Plante  nommée  par 
Lamarck  Till'ea  aquatica  ,  et  par 
Willdcnow  Tillœa  r^a\llaatii ,  p.-.rcs 
que  "Vaillant  en  a  donné  une  evcel- 
lenle  fig  u-e  (5o/a///co/z.  Par.  t.  10. 
f.  i),  ctona  formé  un  genre  distinct 
dédié  à  Bulliard  ,  botaniste  estimable, 
auteur  d'un  ouvrage  intitulé  Herbier 
de  la  France,  oii  l'histoire  des  Cham  ■ 
pignons  fut  traitéa  avec  de  précieux 
détails.  Ce  genre  se  distingue  du  TU- 


078  BUL 

Lœa  par  son  calice  à  quatre  divisious  , 
ner  sa  corolle  tclrapétale  et  par  ses 
(■cailles,  SCS  ctainiues  et  ses  pistils  au 
nombre  de  quatre.  Ses  capsules,  qui 
ne  sont  point  étranglées  vers  leur  mi- 
lieu ,sonl  uniloculaire3,et  renferment 
toujours  plus  de  deux  graines.  La 
BuUiardaVaiUantii  ,  Cand.  (Plant, 
grasses,  pi.  74  ),  est  une  petite  Plante 
annuelle,  haute  d'un  pouce,  ayant  la 
tige  charnue  ,  rougeùtrc  et  dichoto- 
me;  dcsleuilles  opposées,. oblongues, 
sessiles  et  charnues;  de  petites  lleurs 
avillaires  et  solitaires,  portées  sur  des 
pédicclles  plus  longs  que  les  feuilles 
et  d'un  blanc  rougeâtre. 

Cette  petite  Plante  croît  sur  le  bord 
des  mares  dans  la  fci  et  de  Fontaine- 
bleau. Elle  (leurit  pendant  presque 
tout  l'été.  (A.R.) 

BULLIER.  M01.1..  Nom  donné  par 

Lamarck  (An.  sans  vert.  1"'  édit.)à 
l'Animal  des  Bulles.  (f.) 

*  BULLTN.  BuUiiius.  M01.L.  Genre 
de  la  famille  des  BuUins  d'Ocken 
{Lekrb.  dcrZoot.  p.  3o3)  ,  /-".  Bui.- 
LiNS,  emprunté  du  genre  Bulin  d'A- 
danson  ,  qu'Ocken,  en  ajoutant  un  I 
à  son  nom  ,  a  augmenté  ,  sans  motifs  , 
des  Ancyles  qui  pouvaient,  et  sous 
les  rapports  de  l'Animal  et  sous  ceux 
de  la  coquille  ,  rester  en  genre  dis- 
tinct. J^.  AncYLE  et  PllYSE.  (F.) 

*  BULLTNE.  Bidlina.  moll.  Genre 
institué  par  nous  dans  nos  Tableaux 
généraux  des  Animaux  mollusques, 
p.  5o,pour  quelques  espèces  de  Bidles 
à  Sjiire  saillante,  donll'Anim.d  pré- 
sente des  caractères  particuliers  ,  et 
qui  nous  ont  paru  assez  distincts  pour 
mériter  cette  séparation.'  Les  coquil- 
les seules  nous  avaient  d'abord  portés 
à  établir  une  coupe  séparée,  se  refu- 
i;ant ,  en  partie  ,  à  entrer  dans  le  ca- 
dre des  vraies  Bulles  ,  lorsque  le  doc- 
leur  (}uoy  voulut  bien  nous  donner 
comuiunication  de  l'Animal  de  la  B. 
7indata  de  Bruguièie,  qui  vint  con- 
lirmer  nos  présomptions.  Dans  celle 
espèce,  la  tête  semble  distincte  et 
j'ourvue  de  chaque  coté  d'une  sorte 
de  tentacule  assez  allongé;  mais  nous 


BUL 

ne  savons  point  si  les  yeux  existent 
dans  ce  Mollusque  que  nous  n'avons 
pu  examiner  que  superficiellement. 
Deux  appendices  ovales  ,  allongés  , 
naissent  à  l'arrière  de  cette  partie  qui 
ressemble  à  une  tête ,  et  recouvrent  le 
haut  de  la  coquille  qui  est  visible  eu 
grande  partie,  depuis  le  bord  de  ses 
lobes  jusqu'au  sommet  de  la  spire. 
Le  pied  est  extrèuicment  large.  Ce 
Mollusque  est  orné  de  très  -  belles 
couleurs.  INous  ne  pouvons  préciser 
davantage  les  caractères  de  ce  nou- 
veau genre  ,  dont  le  docteur  Quoy 
donnera  sans  doute  une  description 
plus  détaillée.  La  coquille  des  espèces 
que  nous  y  rapportons  offre;  une  ana- 
logie renîarquable  avec  les  Torna- 
telles ,  h  l'exception  des  plis  coli^nel- 
laires  dont  elles  sont  privées.  La 
spire  est  bien  visible  ,  composée  de 
plusieurs  tours  et  bien  saillante.  La 
columelle  est  presque  solide  et  re- 
couverte par  le  bord  interne  qui  la 
tapisse  en  se  repliant,  mais  sans  for- 
mer d'ombilic. 

Voici  les  espèces  que  nous  rappor- 
tons au  genre  Bulline  : 

1 .  B.  apluslre  ,  L.  ,  Lamarck  , 
Chemnitz  ,  x,  p.  116  ,  t.  i46,  fig. 
i55o,  )  35] .  Encycl.,  pi.  o.'ig  ,  fig.  2. 
Cette  jolie  Coquille  se  trouve  aux  Mo- 
luquesetaux  les  îles  Nicobar.  Vulg. 
le  Bouton  de  rose.  —  2.  B.  J lineo la- 
la ,  N.  Jolie  Coquille,  un  peu  plus 
grande  que  la  B.  scabra ,  de  même 
forme,  toute  blanche,  munie  de  stries 
transverses  ,  bien  marqu.^es  ,  serrées 
et  raboteuses  ,  ornée  seulement  de 
deux  lignes  noires  fuies,  dont  l'infé- 
rieure est  quelquefois  double.  Son  ha- 
bitation est  inconnue.  —  5.  B.  un- 
data,  Bruguière  ,  Encyc. ,  p.  38o  ; 
\j\i,\<i\' ,  Sj nops . ,  t.  7i5,  lig.  74;  Mar- 
tini, Conch.,  t.  1 ,  p.  285  et  Vig.jJit., 
p.  274,  fig.  4,  b.  Bulla  nitldula, 
Dillvvyn;  Favanne  ,  Conch.,  pi.  27, 
lig.  r  5.  Cette  espèce  a  été  observée 
par  le  docteur  Quoy  dans  les  îles  de 
la  mer  du  Sud.  —  4.  B.  scabra  , 
Chemnitz,  Conch.  ,  x,  p.  1 18,  t.  i4G, 
lig.  i552  et  13.53;  Gmelin,  p.  35'34  ; 
DUlvvyn  ,  p.  484;  Favanne,  Conch., 
pi.  27,  fig.  E.  Elle  se  trouve  à  Java. 


BUM 

Espèce  fossile  : 

5.  B.  secaliiia,  N.  Petite  Co- 
quille ,  à  peine  de  la  grosseur  d'un 
grain  de  seigle,  munie  de  stries  traus- 
vexses ,  plus  prononcées  vers  la  co- 
lunielle  aspire  élevée;  bouche  lon- 
gitudinale ,  étroite  inféricuremcnt , 
presque  des  deux  tiers  de  la  coquille. 
Elle  se  trouve  dans  l'Argile  de  Lon- 
dres. (F.) 

*BULLTNS.i?/////«ert.  moli..  Ocken 
{Lehrb.  (ter  Zool.  ,  p.  5oi)  a  formé 
sous  ce  nom  une  famille  composée 
des  genres  Planorbe  ,  Bullin  (  Ancyles 
et  Physes  )  ,  Limnée  et  Marsyas  (  Au- 
ricules  et  Scarabes).  P".  ces  mots.  Les 
Animaux  des  Marsyas  étant  peu  con- 
nus alors  ,  cet  auteur  est  excusable  de 
les  avoir  réunis  aux  Pulmonés  hygro- 
pliiles;  mais  actuellement  cette  réu- 
nion ne  saurait  avoir  lieu.  F".  LiM- 
KÉKNS  et  AunicuLES.  (F.) 

BULL-RUSH  BT  CLUB-RUSH. 
BOT.  PHAN.  Syn.  anglais  de  Scirpe. 
/''.  ce  mot.  (B.) 

BULL-TROUTE.  rois.  Syn.  anglais 
de  Truite  saumonée.  /^.  Saumon,  (b.) 

BULLUS.  MOLL.  INoni  scientifique 
du  genre  Bulle  de  Moull'ort./^^.BuLi^E. 

BU LTJE.MOLL,. Nom  hollandais  qui 
.siguille  Bossue ,  et  qui  a  été  appliqué 
au  Stroinbas  canarium  parRumphius, 
selon  JMomi'oît  {Conch.  2,  p.  645). 
On  donne  aussi  ce  nom  à  la  Bulla 
gibbosa  de  Linné  ,  type  du  genre  Ul- 
liuie  de  Montfort.  Z^".  Ovule.      (f.) 

BULU.  bot.  l'HAN.  Même  chose 
que  Bouipu.  P'.  ce  mot.  (b.) 

BULUTU  ET  BULYTU-LAPA- 
RON.  BOT.  PU  AN.  Syn.  présumé  de 
Pariétaire  chez  les  Romains.         (b.) 

BULZ  ,  BULZLL^G  et  BILZ. 
BOT.  CRYFT.  Nouis  donnés  comme 
syn.  allemaiids  de  Bolet.  V.  ce  mot.  (B.) 

BUMA.  ots.  Espèce  du  genre 
Chouette,  StrixNoctua,  Gmel.  en 
Egypte.  K.  CuouETTi;.        •  (Dn..z.) 

BUMALDE.  Burnalda.  bot.  bhan, 
Thuuberg  nomme   ainsi  un  Ailnis- 


BUM  579 

seau  du  Japon,  très-ran)cux  et  glabre, 
dont  les  feuilles  sont  opposées  et  ter- 
nées  ,  les  ileurs  disposées  en  grappes 
terminales.  Elles  offrent  un  cuice 
quinquepartijcinq  pétales  à  insertion 
liypog^ nique;  cinq  étamincs  inséréej 
sur  leurs  onglets  ;  un  ovaire  libre  sur- 
monté de  deux  styles  velus  ,  ainsi  que 
le  resle  de  sa  surface,  et  que  termi- 
nent deux  stigmates.  H  devient  lujc 
capsr.le  à  deux  loges  et  à  deux  poin- 
tes. Jussieu,  en  plaçant  ce  genre  à  la 
suite  des  Rhamnécs,  met  en  question 
si  son  affinité  avec  les  lierbcridées  ne 
sera  i  t  pas  pi  us  gra  ud  e .  (  a  .  d  .  j .  ) 

BUiMBOS.  bbbt.  opii.  (Jobson. 
Hisl.  Gén.  Vog.)  Syn.  de  Crocodile 
chez  les  INègresde  la  rivière  de  Gam- 
bie. (B.) 

BUMBOS.  bot.  PHAN.  Même  chose 
que  Bambos. /^.  BàMbou.  (b.) 

BUMELIA.  bot.  piian.  Genre  de 
la  famille  des  Sapolécs  ,  voisin  du 
Sjderoxjlum  dont  plusieurs  espèces 
lui  ont  été  rapportées.  Il  a  j)our  ca- 
ractères :  un  calice  quinqueparti;  une 
corolle  dont  le  tube  est  court  et  le 
limbe  divisé  en  cinq  lobes  fnunis  cha- 
cun de  deux  squammulcs  à  leur  base; 
cinq  étamincs  insérées  au  tube  de  la 
corolle,  opposées  à  ses  divisions  et  sé- 
jiarées  entre  elles  par  autant  d'appen- 
dices membraneux;  un  style  et  un 
stigmate  simples  ;  un  ovaire  à  cinq 
loges, contenant  chacun  un  ovule  soli- 
taire,etquise  change  plus  tard  en  une 
drupe  ovale  monosperme.— On  a  dé- 
crit environ  quinze  espèces  de  ce  genre 
qui  reconnaissent  presque  toutes  pour 
patrie  l'Amérique  septentrionale  et 
surtout  les  Antilles.  Ce  sont  des  Ar- 
bres, plus  rarement  desAibustes  ou 
des  Ai'brissaux  à  feuilles  éparses  et 
entières  ,  de  l'aisselle  desquelles  par- 
tent le  plus  souvent  en  faisceaux  des 
pédoncules  portant  ime  seule  fleur 
Llauche.  Il  nous  sulRt  d'indiquer  ici 
le  Bumelia  reclinata  de  Michaux,  fi- 
guré tab.  '22  du  Choixdcs Plantes,  par 
Vcntenat;  le  B.  salidjblia,  figuré 
dans  les  C,'o//cc/(7rteadeJacquinetdont 
le  fruit  oflre  souvent  deux  graines,  et 
le  B.  rotundifoLia  de  Swartz ,  décrit 
.07* 


58o  BUN 

complètement  par  Kunth  dans  l'ou- 
vrage de  liumboltil.  (a.  d.  j.) 

BUMUM  ET  BUNC^.  bot.  phan. 
Sffi.  de  Pâaseo/i/s  Max  à  Ceylan.  P"'. 
DoLrcn.  (b.) 

BUNA.BOT.  PHAN.  (L'Écluse.)  Syn. 
de  Café.  /'.  ce  mot.  (B.) 

BUNA-PALLA.  bot  phan.  Syn.de 
Macls  dans  les  Moluques.  Z"^.  Mus- 
cadier. fB.) 

*  BUNAROT.  BOT.  PiiAN.  Syn.  de 
Cicu/ai'i/vsa  en  Scanie.  (b.) 

BUjN'CE.    BOT.    PHAN.   /^.  BuMUM. 

*  BUNCHO.SIE.  Bunchosia.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  a  été  établi  par  L.-C. 
Richard  dans  la  famille  des  Malpi- 
ghiacées;  il  offic  pour  caractères  :  un 
calice  hémisphérique,  à  cinq  divisions 
glanduleuses  extérieurement.  Sa  co- 
rolle se  compose  de  cinq  pétales  on- 
guiculés, réniformes,  arrondis ,  étalés. 
Ses  étamines  ,  au  nombre  de  dix  , 
sont  hypogynes,  et  ont  leurs  filets 
soudés  par  la  base.  L'ovaire  est  à  deux 
loges*  qui  rcnfcrmeut  chacune  un 
seul  ovule  pendant.  L'ovaire  est  sur- 
monté d'un  seul  style  que  termine  un 
stigmate  déprimé  et  pelté.  Le  fruit  est 
une  baie  à  deux  loges  monospermes  , 
dont  l'endocarpe  est  osseux.  LesBun- 
chosies  sont  des  Arbres  ou  des  Ar- 
brisseaux originaires  de  l'Amérique 
équinoxiale;  leurs  feuilles  sont  oppo- 
sées, très-entières,  glanduleuses;  leurs 
fleurs  sont  jaunes  ou  blanches  en 
grappes  axillaires.  Ce  genre  diffère  du 
Malpighia  par  son  ovaire  à  deux  lo- 
ges ,  son  style  simple  et  son  fruit  qui 
est  une  baie  à  deux  loges.  On  doit  y 
rapporter  lesMalpighia  odorata,3acq^. 
Malpighia  nitida  ,  Jacq.  Mal}],  ainie- 
niaca,  Cav.  Malp.  glandulosa,  Cav. ,  et 
quatre  espèces  décrites  récemment  par 
Kunth  ,  dans  ses  Noua  Gênera  qui 
font  partie  des  voyages  de  Humboldt. 

(A.R.) 

BUNCH-WHALE.  mam.  Syn.  de 
Baleine  noueuse  en  anglais.  K.  Ba- 
leine. (A.D..NS.) 

BUNDIA.  POIS.  Même  chose  que 
Boridia.   f.  ce  mot. 


RDN 
BUNDOL.    ois.    s 


>"• 


da 


Gros-Bec  à   tête  blanche,  Z,o.r/a/è/- 
/v/^/«05a  ,Lath.  F'.  Gros-Bec.  (dr..z.) 

BUNDURE  ou  BUNDURH.  (Da- 
léchamp.)  Même  chose  qii'Agileux. 
y.  ce  mot.  (*-)'^ 

BDNE  ou  BURE.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  Tournepicrre,  Tringa  Inter- 
pres,  L.  /''.  ïournepierre.   (nR..z.) 

BUNERA.  bot.  phan.  Il  paraît 
que  c'est  la  même  chose  que  Buniade. 
/^.  ce  mot.  (a.  d.  J.) 

BUNESAT.  bot.  phan.  Syn. africain 
de  Buglosse.  f^.  ce  mot..  (b.) 

BUNETTE  ou  BURETTE,  ois. 
Syn.  vulgaire  du  Traine  -  Buisson  , 
Motacilla    modularis ,    L.     y.    Ac- 

CENTEUR.  (DK..Z  ) 

BUNGALON.  bot.  phan.  (  Ca- 
melli.)  Arbre  laiteux  des  Philippines, 
qui  paraît  être  un  Manglier,  et  dont 
la  feuille  est  mangeable.       (a.  d.  j.) 

BUNGARUM  -  PARNAH.  rept. 
OPH.  Syn.  indou  de  Bongare.  P^.  ce 
mot.  (b.) 

BUNGO.  BOT.  PHAN.  Syn.  malais 
àe  Justicia purpurea,  \-k.  (b.) 

*  BUNGUM.  BOT.  PHAN.  (  Rumph, 
yjmb.  VI.  t.  22.  f.  1.)  Même  chose 
qu'Adel-Odagam.  y.  ce  mot.       (b.) 

BUNLIDE.  Bimias.  bot.  phan.  Ce 
genre  établi  par  Linné,  d^ns  la  fa- 
mille naturelle  des  Crucifères  ,  Tétra- 
dynamie  siliculeuse  ,  a  été  singuliè- 
rement limité  dans  ses  cai'actères  par 
Robert  Brow^n  et  De  CandoUe.  Ce 
dernier,  dans  son  Systema  T'egetahi- 
lium,  lui  assigne  les  caractères  sui- 
vans  :  son  calice  est  formé  de  quatre 
sépales  égaux;  ses  pétales  sont  ongui- 
culés à  leur  base.  Les  étamines  ont  les 
filets  dépourvus  de  dentelures.  Le 
fruit  est  une  silicule  tétragone,  indé- 
hiscente, articulée,  à  deux  loges  avant 
sa  parfaite  maturité,  et  qui,  plus  tard, 
se  séparent  en  deux  autres  cavités,  en 
sorte  que  la  silicule  bien  mure  semble 
être  quadriloculaire, chaque  loge  con-» 
tenant  une  seule  graine  globuleuse  , 
dont  les  cotylédons  sont  incumbans  , 


BUN 

linéaires  ,  étroits  et  roulés  eu  spirale. 

Ce  genre  ainsi  caractérisé  necori- 
tient  plus  que  trois  espèces,  savoir  : 
BuniasErucago,Biiriias  aspcra  clBu- 
/i/'as  oneiilalis.  La  première  et  la 
troisième  croissent  en  France  ;  la  se- 
conde est  originaire  du  Portugal.  Les 
autres  espèces  du  genre  Bu/ttas  de 
Linné  ont  été  rangées  dans  les  genres 
Cakile  ,  Rapislnim  ,  Fi/giofium  ,  Oc/t- 
thodium ,  Euclodiurn  ,  etc.*/''.  ces 
mots.  (a.r.) 

*  BUiMADÉES.  Buniadeœ.  bot. 
PIIAN.  De  Candolle  ,  dans  le  second 
\olurnc  du  Srstcma  T'egetalnlium  , 
nomme  ainsi  la  dix-septième  tribu  do 
la  famille  des  Crucifères,  caractérisée 
par  une  silicule  articulée,  in:!éliis- 
cente,  à  deux  ou  quatre  loges,  conte- 
nant chacune  une  seule  graine  ,  et  par 
ses  cotylédons  linéaires,  roulés  en 
spirale.  Celte  tribu  ne  renferme  que 
.'<seul  genre  Bunias.  V.  ce  mot. 
(A.n.) 

BUN[AS  ET  BUNION.  bot.  phan. 
2)ioscoride.)  Syn.  de  Navet.         (b.) 

BUNIUJNL  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
jamillc  des  Ombellifères.  Son  calice 
est  terminé  par  un  bord  entier;  ses 
pétales  sontégauxet  courbés  en  cœur; 
son  fruit  ovoide-oblong  estmarquéde 
stries  et  tuberculeux  dans  leurs  inter- 
valles; ses  invoîucelles  ont  plusieiys 
Ibliolcs.  Deux  espèces  de  Bunium  se 
roncontient  en  France.  L'une  est  celle 
à  laquelle  Linné  a  donné  le  nom 
spécilique  de  Bidbocastanum ,  que 
lournefoit  lui  appliquait  comme  gé- 
nérique, connue  vulgairement  sous 
celui  de  Suron  ou  Terrè-Noix,  à  cause 
de  sa  racine  bulbeuse  .  arrondie  et 
bonne  à  manger.  Elle  a  des  involucres 
de  sept  à  luiit  folioles  et  des  feuilles 
deux  ou  trois  fois  ailées ,  à  découpures 
étroites  et  linéaires.  Dans  l'autre,  le 
B.majnsAsQiOwan,  B.  de/iuda/it/nàe 
la  Flore  française,  la  racine  etlcsleuil- 
les  sont  à  peu  près  semblables,  mais 
la  tige  est  plus  grêle,  plus  allongée, 
moins  feuilléeet  un  peu  flexueuse,  et 
l'involucrc  nul  on  de  deux  à  trois  fo- 
lioles seulement.  L?.  B.  arotnaùcuin, 
L.,  qui  habite  la  Crète  et  la  Syrie,  prë- 


BUN  58 1 

sente  un  involucre  de  six  folioles  en- 
viion,  et  des  feuilles  à  découpures  fi- 
liformes, (a.o.j.) 
Le  nom  de  Bunium  désigne  dans 
Daléchamp  Y yT.tliitsa  Buiiius,  dans 
Camérarius  VErysimum  Barbai œa  , 
etdansDodocus  le  Bunium  Bulbocas- 
tanum,  L.  (b.) 

BUNIVA.  POIS.  Espèce  du  genre 
Baliste.  /^.  ce  mot.  Elle  se  pèche  dans 
la  mer  de  Nice.  (b.) 

BUNK.  i)is.  Syn.  polonais  de  Bu- 
tor, Ardea  stellaris,  L.  ï^.  HÉRON. 
On  le  donne  aussi  à  la  Buse.  (dr..z.) 

BUNKA.  POIS.  Syn.  norwcgien  de 
Cyprinus  latus.  r.  Cyprin.         (b.) 

*  BDNKIE.  BOT.  CRYPT.  Syn. 
à'Uh'a  in/es/inalis  en  Scanie.      (b.j 

BDNND.  BOT.  PiiAV.  Même  chose 
que  Buna.  F',  ce  mot.  (b.) 

BUNODE.  ANNEL,.  Genre  forme  par 
Guettard  dans  sa  monographie  des 
Vers  à  tuyaux  ,  d'après  une  figure  de 
d'Argenville  qu'il  reproduit  ftom.  m  , 
pi.  69,  fig.  9).  Schweigger  l'a  adopté 
encore  qu'imparfaitement  défini.  On 
lui  attribue  pour  caractères  :  un  corps 
conique  ,  articulé ,  ayant  des  articu- 
lations nombreuses  ;  la  tête  conique  , 
contractile,  terminée  supérieurement 
par  un  trou  rond, qui  est  la  bouche;  à 
sa  base,  est  une  couronne  formée 
d'organes  qui  peuvent  être  des  tenta- 
cules ou  desbrauchies  ,  que  d'Argen- 
ville appelait  improprémentdes pâtes. 
La  Btinode  est  un  Animal  marin,  (b  ) 

BUNROT.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  suédois  de  V  Artemisia  vulgaris. 
T'.  Ar^ioise.  (b.) 

BUNT-BAASH  ou  BAORSCH. 
POIS.  Syn.  Allemand  de  Perche,  (b.) 

BUNTE-KR/EHE.  ois.  Syn.  alle- 
mand de  la  Corneille  mantelée  ,  Cor- 
vus  Co?nix,  L.  /^.Corbeau.  (dr..z.) 

BUNTER-REGER.  ois.  Syn.  du 
Bihoreau,  Ardea  Kycticorax,  L.  en 
Allemagne.  V.  Héron.  (dr..z.) 

BUNTLXG.  OIS.  (Albin.).  Syn.  de 
\'OvuAAn,Emùenzaf/or/u/ana,  L.  /''. 
Bruant.  (i)R..z  ) 


582  BUP 

BUNTKUPFEREZ.  min.  Syn.  al- 
lemand de  Cuivre pyiiteux hépatique. 
V.  Cuivre.  (llc.) 

BUNTSING.  MAM.  Syn.  allemand 
de  Patois.  F.  Marte.         (a.d..ns  ) 

BDO.  MiM.  (Vanlielmont.)  Même 
chose  que    Brumazar.    K.    ce    mot. 

(LtJC.) 

BUONOLT.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
laHulotte, StnxJluco,h.  T".  Chouet- 
te. (DR..Z.) 

BUPARTTI.  BOT.  PHA*.  Petit  Ar- 
bre de  l'Inde,  regardé  d'abord  conime 
VHibiscus  populneus  à  la  cote  de 
Malabar,  mais  que  DijPetit-ïhouars 
croit  devoir  former  un  genre  particu- 
lier sous  le  nom  de  Parlti.  F",  ce 
mot.  (b.) 

BUPHAGE.  Buphaga.  V.  Pique- 
Boeuf. 

BUPHTHALME .  BuphthaUiium . 
BOT.  PHAN.  Corymbifères  ,  Jussieu; 
Syngénésie  Polygamie  superflue,  L. 
L'involucrc  est  composé  de  folioles 
imbriquées;  tantôt  elles  sont  à  peu 
près  égales  ,  écailleuscs  et  plus  courtes 
que  le  rayon  ,  et  c'est  ce  qui  consti- 
tuait le  genre  jlsteroldes  de  Tourne- 
fort  et  de  Vaillant,  Buslia  d'Adan- 
son  ;  tantôt  les  extérieures,  allongées 
et  foliacées ,  dépassent  le  rayon ,  et 
c'est  ce  qui  caractérisait  le  genre 
jtstetiscus  de  Tournefort  et  Vaillant, 
Boirichia  d'Adauson.  Le  réceptacle 
est  garni  de  paillettes  ;  les  fleurs  sont 
radiées,  à  fleurons  hermaphrodites,  à 
demi-fleurons  femelles ,  fertiles  ;  les 
akènes  sont  ailés  et  couronnés  d'un 
rebord  membraneux  ,  denté  ou  pres- 
que foliacé. 

Ce  genre  comprend  des  Herbes  et 
des  Arbiisseaux  à  feuilles  opposées 
ou  alternes,  à  fleurs  souvent  termi- 
nales. On  en  compte  plus  de  vingt 
espèces  qui  croissent  dans  les  régions 
méridionales.  Nous  nous  contente- 
rons de  citer  ,  dans  la  première  sec- 
tion ,  celle  des  Astéroïdes  ,  les  Buph- 
thalmumsalicifoliumeigrandijiorum, 
espèces  extrêmement  voisines ,  à  tiges 
herbacées  et  à  feuilles  alternes,  qu'on 


BUP 

rencontre  dans  le  midi  de  la  France; 
le  B.  oleraceum  ,  à  feuilles  opposées  , 
épaisses  et  cendrées  ,  qui  croît  natu- 
rellement et  est  aussi  cultivé  dans 
la  Chine  et  la  Cochinchine ,  où  il 
sert  d'aliment.  —  Dans  la  section  des 
Aslériscus  ,  le  B.  frutescens ,  Ar- 
brisseau à  feuilles  opposées,  origi- 
naire de  la  Jamaïque  et  de  la  Virgi- 
nie ,  figuré  tab.  25  du  Jardin  de 
Cels  par  Ventenat,  et  trois  espèces  à 
feuilles  alternes,  qui  habilent  nos  dé- 
partemens  méridionaux  ,  le  B.  spi- 
iiosu/n  oii  les  feuilles  de  la  lige  sont 
terminées  par  une  épine  ;  le  B.  aqua- 
ticum  ou  ces  feuilles  sont  allongées  , 
les  fleurs  petites  ,  les  unes  sessiles  et 
axillaircs  ,  les  autres  situées  au  som- 
met des  rameaux;  le  B.  maiitimum  à 
feuilles  spatulées,  à  fleui's  solitaires  , 
assez  grandes  et  toutes  terminales. 
(A.  D.  ï.) 

*  BUPILjE.  eot.  PHAN.  Nom  don- 
né à  Ceylan  à  une  Plante  qui  paraît 
appartenir  au  geni'e  Cracca.       (b.) 

BDPLÈVRE.  Buplevmm.  bot. 
PHAN.  Ce  genre  ,  de  la  famille  des 
Ombellifères  ,  présente  un  calice  en- 
tier ;  cinq  pétales  entiers ,  égaux , 
courbés  en  demi-cercle  ;  un  fruit  ar- 
rondi ou  ovoïde ,  comprimé  légère- 
ment sur  ses  côtés ,  relevé  et  strié 
sur  ses  faces.  Ses  involucres  sont 
quelquefois  nuls,  quelquefois  com- 
posés d'une  à  cinq  folioles  courtes; 
ses  involucellos  sont  de  cinq  folioles 
plus  grandes  ,  souvent  colorées  et 
soudées  quelquefois  entre  elles  à  leur 
base.  Les  fleurs  sont  jaunes,  et  les 
feuilles  entières,  excepté  dans  une 
seule  espèce  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance ,  B .  difforme  ,  où  ell  es  se  divi- 
sent  en  trois  parties.  —  Tels  sont  les 
caractères  par  lesquels  les  botanistes 
s'accordent  généralement  à  distin- 
guer ce  genre.  Cependant  HoSinan  , 
qui  s'est  occupé  particulièrement  des 
Ombellifères  ,  et  a  donné  son  atten- 
tion à  plusieurs  organes  auxquels  jus- 
qu  ici  on  avait  attaché  moins  d'im- 
portance dans  la  distribution  des 
genres ,  propose  de  diviser  celui-ci 
en  plusieurs  établis  par  lui ,  ou  em- 


BUP 
piunlés  à  d'aulrcs  auteurs.  Nous  ex- 
poscrous  eu  peu  de  mots  les  carac- 
tères sur  lesquels  il  les  fonde,  dans 
les  articles  Viaphyllum  ,  Isophjllum, 
Odonlites  et  Tcneria  ,  auxquels  nous 
renvoyons  le  lecteur  ,  de  peur  de  jeter 
delà  confusion  ici ,  et  nous  nous  con- 
tentons d'ajouter  que  les  espèces  qu'il 
conserve  au  gcnveJii/plèi'resoni celles 
qui  sont  dépourvues  d'involucre. 

Sur  trente  espèces  environ  qui  ont 
été  décrites  ,  U  moitié  fait  partie  de  la 
Flore  française.  Vingt  d  entre  elles 
sont  des  Plantes  herbacées  ,  les  autres 
sont  des  Arbrisseaux  ;  mais  toutes 
ont  un  tissu  ferme  et  coriace  assez  ca- 
ractéristique. Dans  la  première  sec- 
lion  ,  nous  citerons  le  BupleiTum  ro- 
tundifolium  dépourvu  d'involucre  et 
à  feuilles  perfoliées  ;  le  B.  stcllatum  , 
oii  les  folioles  de  l'involucrc  sont  au 
nombre  de  trois  ,  et  celles  de  l'invo- 
lucelle  soudées  ensemble  ;  le  B.  gra- 
minifolium  dont  le  nom  indique  la 
forme  des  feudles  et  dont  les  involu- 
celles  sont  de  sept  à  huit  folioles  ;  le 
B.falcalumk  tige  ûexueuse,  à  feuil- 
les ovales  au-dessus  de  la  racine  et 
lancéolées  sur  la  tige  ,  à  involucres  et 
involuccUes  composés  de  cinq  fo- 
lioles. Les  B.  tenuissimum  ,jimceum , 
ranunculoides  ,  etc. ,    etc.  ,   diffèrent 

f»ar  la  forme  de  leurs  feuilles ,  des  fo- 
ioles  de  leurs  involucelles ,  le  nombre 
des  rayons  de  leurs  ombelles.  —  Par- 
mi les  espèces  à  tige  frutescente  ,  le 
B.  a/io/e5cert5,  originaire  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  à  feuilles  oblon- 
gues,  très-entières  et  pétiolées  ;  leB. 
fruticosum  indigène ,  à  feuilles  ses- 
siles,  ovales-lancéolées  et  entières; 
le  B.  spinosum  qui  croît  en  Espagne  , 
et  dont  les  rameaux  de  la  panicule 
finissent  par  se  changer  en  épines. 
(a.  d.  j.3 

BUPLEVROIDES.  bot.  phan. 
Syn.  de  P/ijllis Nobla ,  L.  F.  Phyl- 
I,1DE.  (b) 

BUPO.  uoT.  PHAN.  Syn.  japonais 

à' Evony  mus japonicus.V.Yvsw^. {fi. ) 

BUPRESTE.  Buprestis.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section 
des  Pcntamèies,  famille  des  Scrri- 


BUP  ^  583 

cornes,  tribu  des  Buprcstidcs  (Kègne 
Anim.   de  Cuv.) ,  établi  nar  Linné  et 
subdivisé  depuis  en  quelques  autres 
genres.  Lalreillc  lui  assigne  pour  ca- 
ractères :  antennes  fdiformes  ,  en  scie, 
un  peu  plus  courtes  que  le  prothorax  , 
composées  de  onze  articles;  maniU- 
bules  cornées;  mâchoires  divisées  en 
deux  pièces  à  leur  extrémité  ;  palpes 
filiformes  ou  légèrement  plus  gros  à 
leur   sommet,   terminés   par   un   ar- 
ticle presque  cylindrique;  te  e  à  de- 
mi-enfôncée  dans  le  piothoiax  ;  ély- 
tres  très-dures,  abord  postérieur  sou- 
vent denté;    pénultième   article  des 
tarses  profondément  échancré;  corps 
allongé.  Ce  genre  ,   assez  semblable 
aux  Taupius  par  la  forme  générale 
du  corps  ,  en  diffère  par  un   grand 
nombre  de  caractères,  dont  le   plus 
évident  est  l'absence  d'un  ressoit  ou 
appareil  pour  le  saut.  —  Les  Buprestes 
marchent  lentement,  mais  ils  volent 
très-bien:   ils   sont   très-brillans    en 
couleurs  métalliques.  Cet  éclat  leur  a 
valu  le   nom  générique  dePiichards 
sous  lequel  Geoffroy  les  a  décrits  dans 
son  Histoire  des  Insectes.  Les  larves 
vivent  dans  le  bois ,  et  l'Insecte  par- 
fait se  rencontre  ^r  les  Arbres  et  sur 
les  Fleurs.   Les  Buprestes  sont  très- 
communs  dans  les   climats  chauds, 
et    deviennent   d'autant    plus    rares 
qu'on    s'avance    davantage    vers    le 
nord.   Le  général  Déjean  (Calai,  des 
Coléopt.   p.   28)  en  mentionne  cent 
trente-trois   espèces;  on  en    connaît 
plus    de  cent    cinquante.    Les   unes 
n'ont  point  d'écusson  apparent;  par- 
mi elles  ,  nous  remarquerons  le  Bu- 
preste fascicule ,   B-   fasciculata    de 
Linné  ,  figuré  par  Olivier  (Col.  2  ,  pi. 
4,  fig.  58).  Les  autres  ont  l'écusson 
apparent.  Nous  citerons  le  Bupreste 
géant ,  B.  gigos  de  Linné  ,  originaire 
de  Caycnne,  figuré  par  Olivier  {loc. 
cit.  pi.   1 ,  lig.  O  ,  et  le  Bupreste  à 
fossettes,  B.    chrjsustigma  dOlivier 
{loc.  cit.  pi.  6  ,  fig.  .'^4;  ou  le  B.  affinis 
dcFabricius.  Il  se  trouve  en  France. 

(avd.) 

BUPRESTIDES.JS///J/e«//We5.iNs.La" 

treille  (Règ.  zVn.  de  Cuv.)  désigne  sous 


.sst 


BUR 


ce  nom  la  première  tribu  delà  famille 
des  Serricorncs  dans  les  Coléoptères 
Pentamères;  elle  comprend  les  genres 
Bupreste,  Aphanislique ,  Mélasis  et 
Cérophyte,  f^.  ces  mots,  et  elle  a 
pour  caractères  :  corps  toujours  fer- 
me, le  plus  souvent  ovale  ou  ellipti- 
que ,  droit  ;  tête  engagée  verticale- 
ment jusqu'aux  yeux  dans  le  protho- 
rax; sternum  antérieur  grand,  dis- 
tingué de  chaque  côté  par  une  rai- 
nure oli  s'appliquent  les  antennes 
toujours  courtes  ,  dilaté  ou  avancé 
en  devant  jusque  sous  la  bouche  ,  son 
extrémité  opposée  se  prolongeant  en 
forme  de  stdet  ou  de  corne  ,  pointue 
ou  mousse  ,  mais  toujours  découverte; 
mandibules  terminées  en  une  pointe 
entière  ,  ou  sans  échancrure  ni  dent  ; 
dernier  article  des  palpes  presque  cy- 
lindrique dans  les  vms  ,  ovoïde  ou 
globuleux  dans  les  autres.  Ces  Insec- 
tes ont  encore  pour  caractère  com- 
mun de  ne  pas  sauter,  (aud.) 

BUPRESTIS.  INS.  Ce  mot ,  devenu 
le  nom  propre  scientifique  du  genre 
Bupreste,  désignait  le  Meloé  chez  les 
anciens.  V.  Méloé.  (b.) 

BUPRESTIS.  BOT,  ruAN.  (Galien.) 
Syn.  de  Buplèvre.  (b.) 

BUPRESTOIDE.  Buprestoides.  ïns. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères, 
^ection  des  Héléromères,  famille  des 
Sténélytres(Règ. Anim.de  Cuv.j,  éta- 
bli par  SchœfFer  {Elément,  entomol. 
ajjpendlx,  pi .  1 36),  et  que  La  treille  sup- 
pose, d'après  la  figure  que  l'auteur 
en  donne,  être  voisin  des  Serropalpes 
et  des  Cistèle^;  il  a  cependant  des 
r;;pports  de  formes  avec  les  Buprestes 
et  les  Taupins.  L'espèce  sur  laquelle 
ce  genre  est  fondé  n'existe  pas  dans 
nos  plus  riches  collections,      (aud.) 

BUR.  Mix.  iMême  chose  que  Bru- 
niazar.  P'.  ce  mot.  (Luc.) 

BURAK.  BOT.  PHAN.  (Forskalh.) 
Syn.  de  V.isphodelus Jistulosus ,  L. 
chez  les  Egyplicus.  (B.) 

BURA.M-CHADALI.  bot.  phan. 
b\n.  Allcdisarum  gyrans  au  Ben- 
gale, (lî  ) 


BUR 

BURAN.  BOT.  PHAN.  Syn.  japonais 
d'I/is  sibsiica.  F'.  Iris.  (b.) 

BURA]\G.  BOT.  PHAN.  C'est  aux 
Moluques  la  même  chose  que  Bira- 
ni.  y.  ce  motet Gaudal.  (b.) 

*  BURASAIA.  BOT.  PHAN.  Un  Ar- 
brissea  u  débile  dont  les  feuilles  son  t  al- 
ternes, longuement  pédonculées  et  ter- 
nées,  à  folioles  ovales  et  entières ,  dont 
les  fleurs  sont  disposées  en  grappes 
axillaires  ,  a  été  observé  par  Du  Petit- 
Thouars  à  Madagascar  oii  on  le  nom- 
me vulgairement  Bourasaha ,  et  lui 
a  servi  à  établir  ce  genre  qui  se  rap- 
porte à  la  famille  des  Ménispermées. 
Ses  fleurs  sont  dioïques  ;  leur  calice 
est  composé  de  six  sépales,  et  leur 
corolle  de  six  pétales  concaves ,  les 
uns  et  les  autres  connivens.  Dans 
les  mâles ,  on  trouve  six  étamines 
dont  les  iilels  épais  sont  réunis  à 
leur  base  et  portent  supérieurement 
les  anthères  attachées  dans  toute 
leur  longueur;  dans  les  femelles, 
au-dedans  de  six  filets  stériles,  sont 
trois  ovaires  à  stigmates  sessiles  ; 
chacun  d'eux  devient  une  drupe 
portée  sur  un  court  pédoncule,  et 
renfermant  un  noyau  recourbé,  par- 
semé de  papilles  visqueuses.  La 
graine  présente  un  périsperme  char- 
nu et  un  embryon  plus  court ,  infè- 
re ,  à  cotylédons  planes  et  divariqués. 

(a.  D.J.) 

BURAU.  BOT.  PHAN.  (J.  Bauhin. 
Hist.  Plant,  i  ,  355).  Syn.  à' Hum 
crépi  tan  s ,  L.  (b.) 

BURBALAGA.  bot.  phan.  (L'É- 
cluse. ) Syn.  espagnol  àeDaphne  Tar- 
tonraiia.  ^..Lauréole.  (b.) 

BURBOT.  POIS.  Syn.  anglais  ce 
Lote.  T^.  Gade.  (b.) 

BURCADE.  BOT. PHAN.  (Duhamel.) 

Syn.  de  Callicarpc.  (a.  d.  j.) 

BURCARDE.BOT.  phan.  (Scopoli.) 
Syo.  du  Piriquela  d'AubIct.  P'.  ce 
mot.  ;  (a.  D.J.) 

BURCARDI A.  bot.  crypt.  {  Cham- 
pignons.) Sous-genre  établi  par  Fries 
parmi  les  Pezizes,  et  caractéi  iâ*'-  par  sa 


C  f-aui^ier  pair  '  et  tûn'jr  ' 

Kttj     BIPUKSTE  .NGUÉABLE. 
Fiî  2    «rPHKSTK    l)K  GUÉUIÎN. 

Fiï.i.  l.V-MIp:  bellï:. 

fiti    BUK.NTE  À  LÈARKS-LAUGP:S. 
Fiï.ô.  S.\PERI)E    9   TACHES. 
Fiçi.    MO.\"OtH-\-ME  LATÉRAL. 
Fig.7.  (ASSIDE  ZÈIÎRE. 


Sc/imdn  sculp  ' 

BITHESTIS  AM.iENA .       BrW. 
DIPRESTJS  GVERIJSI.       Dejean  . 
L.UIIA  FOIUIOSA.  01m cr. 

liJiESTCS  lATJROSTRIS .  Dejean . 
SJPERIU  IX  GITTAT.4.  Dejean . 
MONÛCHAVVS  UTERAIJS.  Dejean. 
dSSIDA  ZEBRA  .  De  j  e  a  n  . 


Fiç  a.  GAIUHUIQUE  A  A\TE>.\ES  mANCHE.'^.  CALLERITA  ALDKORNIS.  Wiedrmanii. 


BU1\ 

consistance  gélatineuse  ;  leur  l'orme  , 
en  général ,  est  celle  d'un  conc  renver- 
sé. Le  disque  ,  d'abord  creux  et  mèuie 
fermé  ,  s'ouvre  ensuite  jusqu'à  de- 
venir convexe  dans  quelques  espèces. 
Cette  section  ,  qui  pourra  peut-être 
un  jour  cire  regardée  comme  un  gen- 
re à  part  ,  a  pour  type  la  Pezizc 
noire  de  BuUiard  ,  t.  4Go  (  Peziza  in- 
quinanc,  Pers.).Elle  renferme  encore 
cinq  ou  six  autres  espèces  ,  qui  toutes 
croissent  sur  les  troncs  d' Arbres  et  le 
boisjpourri.  (ad.  b.) 

•BURCHARDIA.  bot.  piian. 
R.  Brown  a  établi  ce  genre   qui    fait 

f>artle  de  sa  famille  des  Mélantliacccs, 
a  même  que  celle  des  Colchicacées. 
Les  caractères  par  lesquels  il  le  dis- 
tingue sont  les  suivans  :  calice  de  six 
sépales  pctaloïdcs  ,  égaux  ,  étalés  ,  ca- 
duques ,  prés'.ntanl  sur  leurs  onglets 
une  fossette  glanduleuse.  A  la  base 
de  chacun  d  eux  s'insère  une  étami- 
nc  dont  l'anthère  peltéc  regarde  en 
dehors.  L'ovaire  ,  marqué  de  trois 
angles  ,  renlcrme  intcricuremenl 
trois  loges  ,  dans  chacune  desquelles 
les  graines  nombreuses  sont  dispo- 
sées sur  un  double  rang.  Le  style  se 
partage  en  trois  portions  que  termi- 
nent des  stigmates  aigus.  La  capsule 
se  sépare  en  trois  valves  naviculaircs. 
L'auteur  décrit  une  seule  espèce  re- 
cueillie dans  la  Nouvelle-ïioUandc  : 
c'est  une  Plante  herbacée  ,  glabre  , 
dont  la  tige  est  simple  ,  engaîuée  par 
la  base  des  feuilles  Iméaiies  ,  toul-à- 
faitinférieurement,ctà  demi  supérieu- 
rement. Les  fleurs  ,  dans  lesquelles 
la  couleur  blanche  des  sépales  con- 
traste avec  le  pourpre  des  anthères, 
sont  disposées  en  une  ombelle  sim- 
ple ,  munie  d'une  bractée  à  sa  base  ; 
et  de  cette  disposition  est  tiré  le  nom 
spécilique  à'umbellata. 

Celui  du  genre  lui  a  été  donné  en 
mémoire  d  un  ancien  botaniste  , 
H.  Burchard,  connu  pir  une  lettre 
à  Lcibnitz  ,  dans  laquelle  il  signala 
le  premier  l'imporlaucc  des  caractè- 
res qu'on  pouvait  tirer  des  étamincs 
pour  la  clas-jificiition  des  Plantes.  Ce 
n'est  pas  la  première  q'ti  lui  avait  été 


BUR 


js: 


dédiée  j  on  trouve ,  en  effet  ,  dans 
Ueister  le  nom  de  Burc/ianiia  ,  com- 
me synonyme  du  geine  de  la  famille 
des  Verbénacées  ,  que  Linné  appelle 
Callicarpa i  et  un  autre,  appartenant 
à  celle  des  Violacées  ,  le  Piriquela 
d'Aublet ,  a  été  nommé  Burchardia 
par  Schreber  et  Seopoli  ,  Burghartia 
par  Necker.  V.  Callicari'.\  et  PiRi- 
Q  L'ETA.  (a.d.j.) 

BURCIIOMAT  £T  BURCOMOT. 
BOT.  PIIAN.  syn.  de  Chrjsocurna  Co- 
ma-ai/rea,h.  ^''.  Cubysocomk.    (b.) 

BDRDL  pois.  r.  Belah. 

BURDIou  BERDT.  bot.  piian.  (Da- 
Icchamp.)  Syn.  arabe  de  Cvperus  Pa- 
pyrus, (b.) 

BURDOCK.  bot.  pii.vn.  Syn.  an- 
glais de  Bardane  ,  Arctiuin  ,  et  de 
Glouleron  ,  Xantliiutn.  (b.) 

EQllE.  OIS.  V.  BINE. 

BURETTE.  OIS.  V.  bun£tte. 

*  BUREZ.  MOLi..  Par  erreur,  sans 
doute,  jBwmdans  leDict.  des  Se.  nat. 
Rondelet  (  de  Testaceis  ,  p.  6^  )  dit 
qu'on  appelle  ainsi ,  sur  nos  cotes  du 
Languedoc,  le  Coquillage  univalve 
nommé  à  Gènes  Roncera  ,  et  à  V  enise 
Ogncllà:  C'est  la  Coquille  appelée 
vulgairement  la  petile  massue  d  Her- 
cule ,  le  Murex  brandaris  de  Linné  et 
de  Lamarck.  P'.  Rocher.  (r.) 

BURGALL.  POIS.  Espèce  de  Labre. 
J^.  ce  mot.  (b.> 

BURGARDLi.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Burchardia.  ?'.  ce  mot  (b.) 

BURGAU.  MOLE.  Nom  vulgaire  de 
plusieurs  Coquilles  marines  du  genre 
Sabot ,  Turbo  de  Linné  et  de  Lamarck, 
dont  la  substan.ce  toute  de  nacre  est 
recouverte  par  un  diap  marin  de  di- 
verses couleurs  ,  qu'on  enlevait  jadis 
pour  découvrir  la  beauté  du  test.  Ces 
Coquilles  sont  employées  pour  les  pe- 
tits bijoux  ou  ornemeus  de  nâcre,r 
Bien  que  ce  nom  ait  été  appliqué  à 
beaucoup  de  Coquilles  différentes,  il 
appartient  plus  spécialement  au  Tur- 
bo iiiarmoralus  ,  appelé  aussi  la  Prin- 
cesse. 


686  BUR 

Le  BuROAU  PERLÉ  est  le  Turbo  sar- 
matici/s  ,  \ulg.  la  Veuve  perlée. 

Le  BUBGAU  TUILE  ou  ÉPINEUX  ,  OU 

le  BuRGAU  HE  LA  CuiNE,  est  le  Turbo 
cornu/us,  Gmelin,  Lamarck.  F".  Sa- 
bot. 

Le  BuRGAU  MORcnoN.  Selon  De 
Roissy  (  Moll.deSonninl,  t.  vi,  p. 
29) ,  on  appelle  ainsi  à  La  Rochelle  le 
Buccinum  undatum.  V.  Buccin,  (f.) 

BURGMEESTER.  ois.  Même 
chose  que  Bourguemaître.  V.  ce  mot. 

{DR..Z.) 

BURGO  et  BURGOS.  mam.  Race 
de  Chien  résultant  du  croisement  de 
l'Épagneul  et  du  Barbet  V.  Chien. 

(a.  D..NS.) 

BURGONI.  BOT.  PHAN.  Espèce  de 
Mimeuse  de  la  Guiane  dans  Au- 
hlet.  (B) 

BURGOS.  MAM.   V.  BURGO. 

BURGSUORFIA.  bot.  phan. 

V.  SiDERITlS. 

BURHALAGA.  bot.  piian.  Syn. 
espagnol  de  Passerina  hirsuta,  L.  (b.) 

BURHINUS.  OIS.  Genre  incer- 
tain qu'Illiger  a  établi  d'après  le 
Charadriiis  magnirostris  de  Latham; 
Oiseau  qui  a  le  bec  fort  et  très-large , 
les  parties  supérieures  d'un  gris 
bleuâtre',  d'une  teinte  plus  pâle  aux 
parties  inférieures,  rayé  partout  de 
iioir  à  l'exception  de  la  tête  qui  est 
simplement  ponctuée  ;  les  rémiges 
sont  noires  ,  tachées  de  blanc  à  la 
base  ;  le  bec  est  noir.  Cet  Oiseau  ha- 
bile la  Nouvelle-Hollande.     (dr..z.) 

BURHNI  ET  BURU.  bot.  phan. 
Syn.  islandais  de  Poljpodium  Filix- 
JlJaS.    P^.  POLYSTICH.  (b.) 

BURI.  POIS.  Syn.  arabe  de  Mugil 
cephalus.  /^.  Muge  (b.) 


BURIGHON.  OIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Troglodyte  ,  Motacilla 
Troglodytes  ,  L.  (b.) 

BUPJDIA.  POIS.  r.  BoRiDiA. 

BURIOï.  OIS.  L'un  des  vieux  noms 
duCanard,  4nas  Boschas ,  L.  (DK..z.i 


BUR 

BURIS.  MOLL.  f^.  BUREZ. 

BURIS  .BOT.  PHAN.  Syn.  d'Armoise 
en  Dalécarlie.  (B.) 

BURLADORA.  bot.  PHAN.C'est-à- 
diie  trompeuse.  Syn.  portugais  de 
Datura.  1^.  ce  mot.  (s.) 

*  BURMANNER.  bot.  phan.  Syn. 
à! ArnicamontaiM  dans  quelques  par- 
ties de  la  Suède.  (b.) 
BURMANNIE.    Burmannia.    bot. 
PHAN.  Ce  genre  se  compose  de  petites 
Plantes   herbacées  ,    qui  se  plaisent 
dans  les  lieux  humides.  Leur  tige  est 
ordinah-ement  simple  ou  bifide  ;  elle 
porte  des  feuilles  qui  sont  petites   et 
comme  engainantes  :  celles  qui  nais- 
sent de  la  racine  sont  ensiformes  ;  les 
fleurs,  ordinairement  bleues,  sont  ter- 
minales ,  disposées  en  un  épi  ou  une 
sorte  de  capitule.  Chacune  d'elles  of- 
fre un  calice  coloré  etpétaloide ,  tubu- 
leux  et  adhérent  par  sa  base  avec  l'ovai- 
re infère.  Son  limbe  esta  six  divisions, 
dont  trois  intérieures  plus  petites.  Les 
étamines  ,  au  nombre  de  trois  ,  insé- 
rées au  haut  du  tube ,  sont  courtes  et 
opposées    aux   divisions   intérieures. 
Les  anthères  sont  soudées  sur  les  par- 
ties latérales   de  leur  filet  ,  qui  fait 
l'office  d'un  conneclif.  Elles  s'ouvrent 
par  une  suture  transversale.  Le  style 
est  simple  ,  terminé  par  trois  stigma- 
tes dilatés  et  bilobés.  Le  fruit  est  une 
capsule  à   trois  angles  membraneux 
et  à  trois  loges  polyspermes  ;  elle  est 
couronnée  par  les  lobes  du  calice.  Ce 
genre  ,  dont  la  structure  est  fort  re-- 
marquable  ,  a  été  diversement  classé 
par  les  auteurs   parmi  les  ordres  na- 
turels.   Ainsi  Jussieu,   dans  son  Ge- 
jiera,   l'a   mis    parmi   les  Bromélia- 
cées ;  Robert  Brown  ,  au  contraire, 
l'a  reporté  à  la  fin  de  la  famille  des 
Joncées  ,  en  indif^uant  toutefois  com- 
bien il  en  diflcrait  sous  beaucoup  de 
rapports.  Pour  émettre  ici  notre  opi- 
nion ,  nous  dirons  qu'il  nous  semble 
que  le   genre  Burmannia  auquel  on 
doit   réunir   le    Tripterella    de    Mi- 
chaux ,  qui  n'en  est  point  différent  , 
a  les  plus  grands  rapports  avec  la  fa- 
mille des  liemodoiacées  de  Brown , 
et  que  c'est  probablement  pai'mi  les 


BUR 

genres  de  cet  ordre  naturel  qu'il  de- 
vra être  pince  ,  lorsque  l'on  étudiera 
attentivement  ses  afliiiilés  naturelles. 
Ce  genre  ne  renternie  que  quatre 
espèces  ,  savoir  :  Burmannia  bijlura  , 
li.,  qui  croît;»  Ceylan  et  dans  l'Inde  ; 
Burmannia  distachya  ,  L.  ,  qui  est 
originaire  de  la  Nouvelle-Hollande  et 
de  la  Virginie;  Burmannia  juncea  , 
de  Brown ,  observée  à  la  Nouvelle- 
Hollande;  et  enfin  le  Burmannia  Tri- 
ple relia  ,  N. ,  qui  est  le  Triplerella 
capitala  de  Michx.  ,  et  qu'il  a  figuré 
dans  sa  Flore  de  l'Amérique  septen- 
trionale, t.  5.  (a.  r.) 

BURNET.  BOT.  PHAN.  Ce  nom  an- 
glais désigne  indifleremment  toutes 
les  Plantes  que  l'on  confond  en  fran- 
çais sous  le  nom  de  Pimprenelle.  /^. 
ce  mot.  (lî.) 

BURO.  rois.  Genre  formé  par  La- 
cépède  (Pois.  t.  v  ,  p.  4^1  )  ,  d'après 
un  dessin  de  Commerson  ,  pour  une 
espèce  de  Poisson  dont  on  ne  cite  pas 
le  lieu  natal.  Il  paraît  devoir  apparte- 
nir à  l'ordredes  Abdominaux, ou  bien 
à  celui  des  Acanthoptérygiens  de  Cu- 
vier,  funille  des  Squainniipennes  ,  se- 
conde tribu  ,  ou  les  dents  sont  dispo- 
sées sur  une  seule  rangée.  Il  présente 
{)lusieurs  des  caractères  du  génie  Po- 
3  mue  ,  qui  se  trouve  dans  Ta  section 
troisième ,  mais  en  doit  être  séparé 
puisqu'il  a  deu\-  nageoires  dorsales. 
Une  seule  espèce  de  Buro  nous  est 
connue,  encore  l'esl-elle  imparfaite- 
ment ;  elle  est  brune  ,  avec  le  corps 
parsemé  de  petites  taclies  blanches  ; 
rirls  est  doré  ou  argenté;  la  tête  me- 
nue, le  museau  un  peu  pointu,  l'a- 
nus situé  entre  deux  piquans  qui  ^e 
voient  entre  les  ventrales;  la  caudale 
est  disposée  eu  croissant;  le  ventre  et 
le  dos  sont  carénés.  Ce  Poisson  ac- 
quiert de  dix  à  quinze  pouces  de  long. 
D.  .o/ii.  r.  i8.  V.  i/4.  A.  7/9.  c.  16. (b.) 

BURONG.  OIS.  Syn.  malais  du  mot 
Oiseau,  d'oii  : 

Burong-Arotj,  l'Oiseau  de  Paradis. 

*  Burong-Bahao  ,  le  Gracula  re- 
ligiosa ,  L.  r.  Mainate, 

Burong-Greca  ,1e  Friquet,i^^/«- 
gilla  monlana,  qui  se  trouve  à  Java  , 


BUR  587 

entièrement  semblable  à  l'espèce  eu- 
ropéenne. 

*  Btjbono-Kambino  ,  le  Corvus  Ga- 
lericulatus  ,  Cuv.  V.  Corbeau  ,  sec- 
tion des  Geais. 

*  Burong-Kondang,  l'yïrdea  ruji- 
cauda,  N.  V.  Héron. 

*  BuRONG-LooD ,  le  Langrayen  leu- 
cogastre ,  Lanius  leucorjnc/ios,Gme\. 
P^.  Langrayen. 

Burong-Papona,  rOisesu  des  Pa- 
pous. 

*  BuRONG-Po-WK,  une  nouvelle  es- 
pèce du  genre  Fourmilier,  Myrmo- 
thera  cyanura.  V.  Foubmilier  ois. 

*  BuRONG-SuPA,  riléréotaire  ycr- 
dâtre ,  MeUthreptus  virescens ,  Yieill. 

V.  HÉRÉOTAIRE. 

*  BuRONG-TiNDi ,  le  Couroucou  de 
Pieinewardt,  Trogon  Beinwardlii , 
Tem.  P^.  CoxjRoucou. 

*  Burong-Udand  ,  le  Martin-Pê- 
cheur de  Coromandel,  Jlc^do  coro- 
manda,  Lat.  î^.  Martin-Pêcheur. 

(DR..Z.) 

BUROUGH-DUCK..  ois.  Syn.  an- 
glais du  Tadorne ,  Anas  Tadorna  ,  L. 
/^.Canard.  (dr..z.) 

BUR-PAPiSLEY.  bot.  phan.  Syn. 
anglaisde6a«ca//5./^'.CAUCALiDE.(B.) 

BURRA  ET  BURRO.  mam.  Qu'on 
prononce  Bourra  etBourro.  L'Anesse 
et  l'Ane  en  espagnol.  ^.  Cheval,  (b.) 

BUR-REED.  BOT.  PII.4.N.  Syn.  an- 
glais de  Sparganium  ou  Rubau 
d'eau.  JT.  Rubanier.  (b.) 

BURRO.  BOT.  THAN.  Arbre  d'Afri- 
que ,  trop  imparfaitement  décrit  dans 
l'Histoire  générale  des  voyages  ,  pour 
qu'on  puisse  savoir  ce  que  c'est.  [B.) 

BURSA.  AïOLL.  Dénomination  la- 
tine employée  par  Buooanni ,  Petiver 
etGualtieri,  pour  désigner  plusieurs 
Coquilles  des  genres  Casque  et  Cas- 
sida  ire  ,  telles  que  les  Cassis  luberosa 
el  Teslicu lus, la.  Cassidaria  echinopho- 
ra ,  Lamarck ,  etc.  F^.  Casque  et  Cas- 

SIDAIRE.  (F-) 

*  BURSA.  BOT.  PHAN.  Gueltard 
(  Obs.  2  ,  p.  iôS  )  avait  formé  sous  ce 


588 


BUR 


nom  un  genre  du  ThlaspiBursa-Pas- 
/o/v,s,quicitaiiiourd'huile  genre  Cap- 
sella  deDeCandole.  ^.Capselle.  (b.) 

BURSAIRE.  Bursaria.  inf.  Genre 
forme  par  31uller(Inf.  p.  iiô)  et  qu'il 
caractérisait:  Vers  très-simple,  mem- 
braneux, concave.  Cette  définition  est 
parfaitement  exacte  ,  et  l'on  est  sur- 
pris qu'après  l'avoir  établie  ,1e  savant 
naturaliste,  qui  porta  si  loin  l'art  de 
l'observation  ,  eut  compris  parmi  ses 
Bursaires  notre  Hirundinelle  qui 
*^t»'it.son Bursaria Hirundinel/a  ,  dont 
le  corps  composé  n'est  pas  très-sim  '/le; 
et  son  B.  Globtnaàonl  la  forme  est  par- 
laitementovoïde;on  est  encore  surpris 
qu'il  eût  éloigné  du  genre  Bursaiic  plu- 
sieurs autres  Animaux  auxquels  con- 
venait une  telle  définition.  Avec  quel- 
ques additions  d'espèces,  nous  avons 
conservé  ce  genre  que  LamarckfAn. 
sans  vert.,  2'' éd.,  t.  i  ,  p.  45o)  a  judi- 
cieusement placé  dans  la  seconde  sec- 
tion des  Infusoires,  qui  contient  ceux 
dontle  corps  est  plat  et  membraneux. 

Les  Bursaires  sont  des  Animaux 
microscopiques,  dont  le  corps  arrondi 
ot  presque  sans  épaisseur  change  de 
ibrinc  sous  les  yeux  du  naturaliste 
qui  l'observe  ,  et  prend,  soit  en  na- 
geant, soit  en  s'appliquant  contre  les 
corps  entre  lesquels  on  les  voit  ram- 
per, une  forme  concave  qui  quelque- 
fois justifie  le  nom  tiré  du  mot  Bourse 
qu'on  leur  a  donné.  Ces  Animaux 
tran^arens'',  contenant  comme  de 
pe!i tes  bulles  ou  molécules  organiques 
trèi-visibles, diffèrent  des  Amibes  en 
ce  qu'ils  ne  rayonnent  pas  ou  ne 
produisent  pas  de  longs  prolonge- 
mens  ;  des  Paramœcies  en  ce  qu'ils 
n'ont  pas  le  corps  marqué  d'un  sillon 
longitudinal  ou  d'un  repli  saillant, 
et  des  Kolpodcs  en  ce  que  ceux-ci, 
généralement  anguleux  ,  lobés  ou 
allongés,  ne  prennent  pas  la  forme 
concave.  Les B.Bu//i/ia,  /ru/ica/el/aet 
Drupella  deMilUer doivent  demeurer 
dans  ce  genre  auquel  no.is  ajoute- 
rons les  Kulpoda  CiicidlioaiCuculus, 
]e  Paramœcia  Chrjsalis  ,  les  Cycli- 
(liuni  (hthium  ,  rostiatuia  et  Veâi- 
culus  ,  VEnchelis  episturnium  et  le 
Trichoda  Frisma,  qui  ,  dépourvu  de 


BUR 

tout  cil  ou  poil ,  ne  peut  demeurer 
dans  un  genre  que  caractérise  la  pré- 
sence de  ces  organes.  Nous  pensons  que 
le  nom  de  Bursaria,  ayantdans  les  In- 
fusoires l'j'ntériorité,  doit  être  repous- 
sé de  la  botanique  oiiR.  Brov^'^n  a  ten- 
té de  l'introduire.  /^.  Bursaria.  (b.) 

.  BURSARIA.  Bursaria.  bot.  phan. 
Genre  rapporté  par  R.  Browu  à  sa  fa- 
mille des  Pittosporées.  Le  calice  est 
court  et  terminé  parcinq  dents  aiguës: 
de  sa  base  naît  un  disque,  au  pourtour 
duquel  s'insèrent  cinq  pétales  étroits, 
et  alternativement  avec  eux  cinq  éta- 
mines  à  anthères  cordiforraes  ,  et  qui 
à  son  milieu  supporte  un  ovaire  à  style 
court  et  à  stigmate  simple.  La  capsule 
comprimée  se  sépare  à  la  maturité  en 
deux  coques  ,  dont  chacune ,  sui'- 
montée  de  deux  petites  pointes  ,  s'ou- 
vre intérieurement  en  deux  valves  , 
et  renferme  deux  graines  réniformes 
attachées  vers  l'angle  interne  et  infé- 
rieur de  la  loge  ,  par  un  funicule  par- 
tant de  leur  concavité.  Ce  Fruit  rap- 
pelle exactemement  par  sa  forme  celui 
de  l'espèce  de  Thiaspi  connue  vul- 
gairement sous  le  nom  de  Bourse  à 
Pasteur,  et  c'est  ce  qui  a  engagé  Ca- 
vauilles  ,  auteur  du  genre ,  à  le  nom- 
mer Bursaria.  Il  l'a  établi  d'après  une 
Plante  de  la  INouvelle-Hollande ,  fi- 
gurée tab.  .55o  de  ses  Icônes.  Sa  tige 
j'rutcsceute  et  rameuse  est  munie  d'é- 
pines situées  aux  aisselles  de  ses 
j'euillcs  alternes,  et  ses  fleurs  sont 
disposées  en  giappes  à  l'extrémité  des 
rameaux.  (a.d.j.) 

BURSATELLE.  Bursatella.  moi.l. 
Nouveau  genre  de  Gastéropodes  Tcc- 
tibranches  ,  établi  par  Blainville  dans 
ses  Monopleurobranches  ,  et  déciit  et 
figuré  par  lui,  comme  étant  très-voi- 
sin des  Aplysies,  dans  son  article 
Mollusques  du  Supplément  de  l'En- 
cyclopédie britannique,  qui  n'a  point 
été  imprimé.  Ne  connaissant  point  ce 
nouveau  genre,  nous  allons  extraire 
du  Dict.  des  Se.  nat.  la  description 
qu'en  fait  son  savant  auteur. 

«  Ses  caractères  sont  d'avoir  le 
corps  presque  globuleux;  inférieure- 
mciit   un  espace  o^^lairC;  circonscrit 


BUR 

par  des  lèvres  épaisses*  pour  le  pied  ; 
supérieurement  une  icntc  ovalaire  à 
bords  épais,  presque  symctiiqucs, 
communiquant  dans  la  cavité  c^ii  se 
trouve  la  hranchie;  quatre  tentacules 
fendus  ,  comme  ramifiés  ,  et  deux  ap- 
pendices buccaux;  un  organe  tcnla- 
culaire  sur  le  milieu  de  la  lête,  et  pou- 
vant rentrer  dans  une  cavité  creu- 
se'e  à  sa  base  ;  aucune  trace  de  co- 
quille. 

»  La  seule  espèce  de  ce  genre  est  la 
B.  Leachii,  ou  la  Bursatcllc  de  Leacli 
Elle  est  presque  grosse  comme  le 
poing  ,  d'une  couleur  d'un  blanc  jau- 
nâtre, comme  tianslucide;  tout  son 
corps  est  parsemé  de  petits  appendices 
tentaculiCornies,  irrégulièrement  dis- 
posés; ce  qu  on  nomme,  peut-être  à 
tort ,  les  tentacules  dans  celte  famille, 
et  le  bord  antérieur  de  la  tète,  en  ont 
de  plus  longs.  On  ignore  sa  patrie. 
Elle  est  conservée  dans  le  Muséum 
britannique.  »  (r.) 

BURSCHIE.  Bursc/iia.  bot.  phan. 
Même  chose  que  Purshia.  V.  ce 
mot.  ♦  (a.  n.) 

BURSERA.   BOT.  rn.vN.    V.  Go- 

MART 

BURSERIE.  Burseria.  bot.  ph.vn. 
Génie  formé  par  Lœdiug  d'une  es- 
pèce de  Verveine  de  Linnée,  ^erbena 
/appulacea,  et  qui  rentre  aujourd'hui 
dans  le  genre  Priva,  f^.  ce  mot.  (b.) 

BURSHIA.  BOT.  PHA.N.  Rafines- 
que  ,  selon  Poiret ,  a  formé  ce  genre 
pour  une  Plante  aquatique  décou- 
verte dans  l'Amérique  septentrio- 
nale, et  qui  appartient  à  la  famille 
des  Hydrochanaées  ,  Tétrandrie  Mo- 
nogynie  ,  L.  ;  il  serait  très-voisin 
du  genre  Prosei-pinaca.  Ses  carac- 
tèies  sont  :  calice  supérieur,  à  quatre 
dents  ,  point  de  corolle  ,  capsule  à 
quatre  loges  contenant  quatre  semen- 
ces, (b.) 

BURSTEL.  Et  non  Brustel.  pois. 
Syn.  bavarois  de  Perche.  (b.) 

BURSTENHUT.  bot.  crypt.  Syn. 
allemand  d'O.thotrich.  (b.) 

BURSTiNER.  ojs.  Syn.  allemand 
du  Gobe-Mouche  Grisoîe,  Muscicapa 
Gr/.so/ajj.  V.  Gobe-Mouche,  (db . .%.) 


BUS  ."ïSçî 

BURSULE.  B  Ursula,  mva.i..  Déno- 
mination employée  par  Klein  {Osfrac. 
p.  175)  pour  désigner  un  genre  de 
ses  Diconchœ  i/iœquales  dont  il  est 
difficile  de  se  former  ime  idée  bien 
juste.  La  seule  espèce  qu'il  indique 
est  tirée  de  Buonanni  {Hccreat. ,  p.  a., 
n°  53),  qui  l'a  appelée  Curalliria. 
Klein  copie  sa  figure,  tab.  xii  ,  f.  80. 
Ce  n'est  point  un  noyau  de  Téré- 
bralulc,  ni  une  Gryphée;  car  ce 
qu'en  dit  Buonanni  qui  la  donne 
comme  une  Coquille  vivante,  couleur 
de  corail  ,  exclut  ces  deux  hxpothè- 
ses  ;  mais  c'est  vraisemblablement 
une  Anomie  dont  quelques  espèces 
ont  une.>^^orte  de  bec  recourbé,  comme 
dans  la  Bursula  de  Klein  ,  ce  qui  l'a 
fait  comparer  par  cet  auteur  à  des  Té- 
rébratules  dont  le  sommet  ne  serait 
point  percé.  (f.) 

BURTONIA.  rot.  phan.  Salis- 
bury  distingue  du  genre  Uibber- 
tia  de  la  famille  des  Dllleniacées 
V Hibbeiiia  grossulaiiœfolia  ,  qui  croît 
à  la  Nouvelle-Hollande,  et  propose 
d'en  faire  vm  genre  particulier  sous 
le  nom  de  Biirtonia  grossulariœfulia. 
V.  Hibbertie.  (a.r.) 

*  BURTONIE.  Burtonia.  Bor. 
PHAN.  Famille  des  Légumineuses,  Dé- 
candrieMonogynie,L.RobcrtBrown, 
dans  la  seconde  édition  du  Jardin  de 
Kew  ,  a  séparé  du  genre  Gompholo- 
biumVes^èce  décrite  par  Smith  sous 
le  nom  de  Gompholobium  scabrum,  et 
en  fait  un  genre  à  part  sous  le  nom  de 
Burtonia  scabra.  Ce  genre  ne  diffère 
guère  du  Gompholobium  que  par  son 
fruit  qui  ne  contient  que  deux  grai- 
nes, tandis  que  ce  dernier  en  ren- 
ferme toujours  plusieurs.  P".  Gom- 
pholobium. (a.  R.) 

BURUM-CHANDALL  bot.  phan. 
Vowv Buiam-Chadali.  F'.cemot.  (b.) 

BURUNDUC.  inAM.  L'un  des 
noms  de  l'Ecureil  en  Russie. (a. D..NS.) 

BURYNCHOS.  ois.(Jonslon.)Syn. 
de  Toucan  à  ventre  rouge,  Ramphas- 
tos  picatus ,  L.  /^.  Toucan,  (nn..  %.) 


590  BUS 

BUSAR.  OIS.  Syn.  de  la  Buse  com- 
mune ,  Falco  Buteo  ,  L.^.  Faucon. 

(DR..  Z.) 

BUSARDS.  Circus.  ois.  Cuvier  a 
établi  sous  ce  nom ,  dans  son  Règne 
Animal ,  un  sous-genre  qui  comprend 
la  Soubiise,  la  Harpaye  et  plusieurs 
autres  espèces  exotiques  ;.  il  répond 
au  sixième  groupe  que  nous  avons 
adopté  dans  le  genre  Faucon  ,  oii  les 
principales  espèces  seront  indiquées. 
F.  Faucon.  (dr..  z.) 

BUSAROCA.  OIS.  Syn.  de  la  Cor- 
neille noire,  Corvus  Corone,  L.  en 
Catalogne.  /^.  Corbeau.       (dr..  z.) 

BUSAU.  mam.  Syn.  de  Yeau  chez 
quelque;  ïartaies.  (b.) 

BUSG.  OIS.  (Dampier.)  Syn.  pré- 
sumé de  l'Ëpouvantail ,  Slerria  nigra, 

L.  T^.  Hir.ONDELLE  DE  MeR.  (dR..  Z.) 

BUSCHGOTÏ.  MAM.  C'est-à-dire 
Dieu  des  Bois.  Syn.  allemand  de  Ma- 
got ,   espèce   de  Singe        ^a.d..ns.) 

BUSCHMENSCH.  mam.  Gest-à- 
à'iveHomme  des  Bois.  Syn.  allemand 
dOrang  Chimpansé  ou  de  Mandril. 

(A.D..NS.) 

BUSCHRATTE.  mam.  Ce  nom  al- 
lemand a  été  indifféremment  appliqué 
à  diverses  Sarigues,  ainsi  qu'au  Co- 
baye Cochon-d'lndc.         (a.d..  ns.) 

BUSCI.  BOT.  pha:î*.  (ïhunberg.) 
Syn.  japonais  de  Rave.  (b.) 

BUSE.  OIS.  Falco  Buleo ,  L.  Es- 
pèce du  grand  genre  Faucon  ,  devenu 
type  d'un  genre  de  la  famille  des  Cru- 
phodères ,  établi  par  Duméril  dans  sa 
Zoologie  analytique,  ou  il  lui  donne 
pour  principaux  caractères  :  toute  la 
tète  ainsi  que  le  cou  einplumés  ;  le 
bec  courbé  à  la  pointe  avec  la  base 
garnie  d'une  cire;  la  queue  carrée  ; 
les  ailes  courtes.  Cuvier  a  aussi  éta- 
bli parmi  ses  Oiseaux  de  proie  le  soiis- 
genrc  Buse.  Dans  la  Méthode  de 
Temminck,  les  Bnscs  forment  la  cin- 
quième division  du  genre  Faucon. 
r.  ce  mot.  (d:i..z.) 

BUSÉ.  OIS.  Pour  BusC.  V.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

BUSE  A  FIGURE  DE  PAON.  ois. 


BUT 

(Gatesby.  )  Syn.  du  Vautour  Urubu  , 
Vultur  Aura,  L.  /^.  Catharte. 

(DR.,  z.) 

BUSÉLAPSUS.  MAM.  Même  chose 
que  Bosélaphe.  /''.  ce  mot.  (b.) 

BUSELIOjS.  bot.  than.  (Pline.) 
paraît  être  le  P impinella  cretica  de 
Poiret.  F^.  (b.) 

BUSENNE.  ois.  Syn.  vulgaire  de 
la  Buse  commune,  Falco  Buteo ,  L. 
F".  Faucon.  (dr..z.) 

BUSERAI.  ois.   Espèce  du  genre 

Faucon  ,  division  des  Busards  ,  Falco 

Buserellus  ,  Lath.  Levail,  Hist.  des 

Oiseaux d'Afriq.,  pi.  xx./'.  Faucon. 

(dr..  z.) 

BUSEROLE.  bot.  phan.  Même 
chose  qucBousserole.  T^.  ce  mot  (b.) 

EIUSETTE.  OIS.  Syn.  de  Mouchet 
ou  Fauvette  d'hiver.  (dr..  z.) 

*  BUSKE-FIOLER.  bot.  phan. 
Syn.  suédois  de  Viola  hirta.  V.  Vio- 
lette. (B.) 

BUSON. OIS.  Espèce  du  genre  Fau- 
con ,  division  des  Busards  ,  Falco  Bu- 
son,  Lath.  Levain.  Ois.  d'Afriq. ,  pi. 
XXI. ^'.  Faucon.  (dr..  z.) 

BUSSEN-BUDDOO.  ois.  Espèce 
du  genre  Barbu.  /'.  ce  mot.         (B.) 

BUSSEROLLE.  bot.  phan.  r\ 
Bousserole. 

BUSTIA.  BOT.  Pu.\N.    r.    Bupii- 

THALMUM. 

BUSTIYIL.  MAM.Syn.  de  Hérisson 
en  Noiwège.  (a.d..ns.) 

BUSZ-HARD.  OIS.  Syn.  do  la 
Buse  commune,  Falco  Buteo  ,  L.  eu 
Allemagne.  T^.  Faucon.       ^dr..  z.) 

BUT.  BOT.  CRYPT.  Nom  vulgaire 
de  deux  Agarics  que  Léman  rap- 
porte, d'après  Paulet,  à  ceux  que  h- 
g«re  Sterbeeck ,  t.  xvi ,  f.  6  et  xix  , 
ïi.  4.  (B.) 

BUTA-BUTA.  bot.  piian.  Même 
chose  qu'Alipata.  /^.  ce    mot.      (b.) 

BUTAMBO.  bot.  puan.  Syn.  de 
Justicia  echioides  à  la  cote  de  ]Mala- 
bar.  (n.) 


BUT 

BUTARDIOT.  ois.  Syii.  vulgaire 
du  Blougios ,  ytrciea  minuta  ,  L.  /^. 
Héron.  (dr..  z.) 

BUTCIIER-BIRD.  ois.  Sym  an- 
glais clo  la  rie-Giièclie  grise,  Lanius 
Excubilor,  L.  F".  Pie-Griècjie 

(DK..Z.) 

BUTCIIERS-BROOM.  kot.  piian. 
Syii.  àc  Ruse  us  aculealus ,  L.  f^.  Fha- 
GÔM".  (b.) 

BUTÉ  A.  r.  BviÛE. 

BUÏEAU.  OIS.  Syu.  vulgaire  de  la 
Buse  commune,  l'alco  Buteo,  L.  V. 
Faucon.  (i)r..z.) 

BUTEE.  Butea.  rot.  piian.  Genre 
de  la  laniille  des  l^cgumineuses  et  de 
la  Diadciphie  Dccandrie,  L.  proposée 
par  Roxburg  dans  son  magnifique 
ouvrage  sur  les  l'iautes  de  Coronmn- 
del.  Il  est  voisin  des  En,  thrincs  cl  des 
Rudolphiesdont  il  diflère  surtout  par 
ses  gousses  monosperincs  et  planes. 
Sou  calice  est  tuhuleux  et  subbilabic; 
sa  corolle  est  polypctale,  papilioiia- 
céc,  a^'ant  sou  élendard  très-long  et 
presque  lancéolé.  Sa  gousse  est  com- 
primée, membraneuse,  et  renferme 
une  seule  graine.  Ce  geuie  ne  con- 
tient que  deux  espèces  originaires 
lies  montagnes  de  la  côte  de  Coro- 
mandcl.  L'une  Butea  superba ,  Roxb. 
('or.  ,  t.  XXII ,  est  un  grand  Arbris- 
seau dont  les  branches  sont  sarmen- 
tcuses  ;  les  feuilles  ternées  ou  mieux 
trilobées  ;  les  fleurs  sont  dun  rouge 
écarlate  et  forment  des  grappes  ma- 
guiliques. 

L'autre,  Butea  f/ondosa,  Roxb. 
Cor.  ,  t.  XXI ,  est  t Ei-ythr'nia  monos- 
perma  de  Lamarck ,  le  THaso  de 
Rhéedc,  Hort.  vi  ,  p.  29 ,  t.  XA'i  et 
XVII ,  et  diffère  de  la  précédente 
par  ses  rameaux  pubesccns  et  ses  fo- 
lioles émarginées.  (a.  r.) 

BUTERMARIEN.  bot.  nuy.  V. 

BUCHORJIARIEN. 

*  BUÏHE.  Bulhus.  araciin.  Genre 
de  l'ordre  des  Pulmonaires,  faîuiile 
des  Pédipalpes  (Règne  Animal  de 
Cuv.)  établi  par  Leacn  aux  dépens  du 
genre  Scorpion  des  auteurs,  et  nedil- 


BUT 


R91 


férant  de  celui-ci  que  par  le  nombre 
des  \eux  ,  qui  est  de  buit  au  lieu  de 
six.  Leach  [Zoo/.  Misceil.,  tom.  5,  p. 
48  et  53)  considère  comme  type  au 
genre  le  Bulkus  occiianus  ou  îe  Scor- 
pion roussàtrc  ,  Scorpio  occitanus 
d'Amoreux ,  de  Latreille  ,  de  Du- 
four,  etc.  —  Une  seconde  espèce  a 
été  rapportée  au  genre  Butbe  par  Say 
dans  un  Mémoire  sur  les  Aiachnides 
des  Eti>ts-Unis  (Journal  des  Se.  nat. 
do  Pbiîadclpliie,  vol.  2  ,  p.  61  ).  Elle 
porte  le  nom  de  Huthus  vittatus, 
et  habite  la  Géorgie  et  la  Floride. 

(aud.) 

BUÏIO.  OTS.  Syn.  de  Butor ,  ^/rfea 
ste/laris,  L.  /^.  ÏIkron.         (dr..z.) 

BUTIRATES.  ciiiM.  Sels  formés 
par  la  combinaison  de  l'Acide  buti- 
r.que  avec  les  bases  salifiables.  Iln'cn 
existe  pas  dans  la  nature.       (dr..z.) 

BUÏIRIN.  l'Ois.  (Commerson.)  r. 
Argentine  cLossonoNTE. 

BUTIRIQUE.   ciiiM.   r.  Acide. 

*  BUTNERIA.  BOT.  piian.  (  Duha- 
mel. )  /^.  Basteria. 

BUïOet  FOTO.  bot.  piian.  Syn. 
japonais  de  la  Vigne.  (r.) 

BUïOME.  Butomus  bot.  piian. 
Autrefois  placé  dans  la  famille  des 
Joncces  et  dans  l'Ennéandrie  llexa— 
gyuie,  L.,  ce  genre  est  devenu  le  type 
d'un  nouvel  ordre  naturel ,  nommé 
Butomte?  par  le  professeur  Pvicliard. 
]ja  seule  espèce  qui  compose  ce  genre 
est  une  des  plus  jolies  Plantes  aquati- 
ques de  nos  climats.  Elle  fait  avec  les 
Isymphœa  l'ornement  de  nos  ruis- 
seaux et  dp  nos  fleuves,  sur  les  bords 
desquels  elle  se  plaît  de  préférence. 
Sa  racine  ,  qui  est  vivace  ,  donne  nais- 
sance aune  touffede  feuilles  dressées, 
étroites,  triangulaires,  ctà  une  hampe 
nue,  cyliiiiliique ,  de  deux  à  trois 
pieds  de  hauteur,  terminée  à  son 
sommet  par  un  sertule  ou  ombelle 
simple  de  fleurs  assez  grandes  ,  d'un 
rose  paie  ,  portées  chacune  sur  un 
pédoncule  de  trois  à  cinq  pouces  de 
longueur  et  environnées  à  leur  base 


Siyj  BUT 

flua  involiicre  formé  de  trois  folioles 
uvales  lancéolées.  Le  calice  est  à  six 
divisions  profondes  et  étalées  ,  trois 
extérieures  concaves  et  verdàtres  , 
trois  intérieures  plus  minces,  beau- 
coup plus  longues  et  purpurines.  Les 
étamiues  sont  conslauimenl  au  nom- 
bre de  neuf,  insérées  à  la  base  du 
calice.  Leurs  anthères  présentent  un 
caractère  d'autant  plus  rcmaicjuable 
qu'il  est  plus  rare  ,  c'est  qu'eues  ont 
quatre  loges.  On  trouve  six  pistils 
rapprochés  au  centre  de  la  tleur  ,  et 
soudés  en  parlie,  par  leur  base,  de 
leur  côté  interne  ;  chacun  d'eux  est 
ovoïde,  allongé,  aminci  en  bec  à  sou 
sommet  et  recourbé  en  dehors  ;  il  of- 
fre une  seule  loge  qui  renferme  un 
grand  nombre  d'ovules  attachés  à 
toute  sa  partie  interne.  Le  stigmate 
se  présente  sous  l'aspect  d'un  sillon, 
qui  du  sommet  de  l'ovaire  va  se  per- 
dre sur  sou  côté  interne.  Les  fruits 
sont  des  petites  capsules  uniloculaires 
s'ouvrant  du  côté  interne  par  une 
fente  longitudinale  et  renfermant  un 
assez  grand  nombre  de  graines  atta- 
chées à  une  sorte  de  réseau  vasculaire 
qui  leur  tient  lieu  de  trophospcrme. 

(A.   R.) 

BUTO?tlÉES.  Butomeae.  bot.  phak. 
C'est,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  l'ar- 
ticle précédent,  une  famille  nouvelle 
de  Plantes  monocotylédones  ou  en- 
dorhizGS, .qui,  outre  le  genre  Butome, 
contient  encore  les  deux  genres  Ily- 
droclels  de  IVichard  et  Luiiiiocharis 
de  Humboldt.  Voici  les  caractères 
qui  dislingMent  ce  nouvel  ordre  natu- 
rel :  les  Buîomées  sont  des  Plantes 
vivaces  ,  croissant  auprès  des  eaux  , 
dépourvues  de  tiges  et  munies  seule- 
ment de  hampes.  Leurs  feuille.-;  sont 
engainantes  à  leiu*  base.  On  serlulc 
ou  onrbelle  simple  de  fleurs  term me 
leur  hampe  ,  et  est  accompagné  à  sa 
base  d'un  involucre  commun  formé 
de  plusieurs  folioles.  Chaque  fleur  se 
compose  d'un  calice  étalé,  à  six  divi- 
sions, dont  trois  externes  ordinaire- 
ment vertes  ,  et  trois  internes  plus 
minces  ,  colorées  et  souvent  plus 
yraiîdes.  Le  nombre  des  étamines  va- 


BUT 

rie  de  six  à  trente  ,  insérées  à  la  base 
du  calice  ;  leurs  anthères  présentent 
deux  o.i  quatre  loges  qui  s'ouvrent 
chacune  par  un  sUlon  longitudinal. 
Les  pistils  ,  dont  le  nombre  est  de  six 
ou  même  davantage  ,  sont  réunis 
et  rapprochés  au  centre  de  la  fleur, 
et  soudés  entre  eux  dans  une  éten- 
due plus  ou  moins  considérable;  l'o- 
vaire est  ovoïde,  allongé  ,  compiimé, 
à  une  seule  loge  ,  contenant  plusieurs 
ovules  attachés  à  ses  parois  d'une 
manière  irrégulière.  A  son  sommet, 
l'ovaire  se  termine  par  un  petit  bec 
recourbé,  sur  la  fice  interne  duauel 
règne  un  stigmate  glanduleux  sous 
forme  d'un  sillon  longitudinal.  Les 
fruits  sont  autant  de  petites  capsules  , 
rapprochées  les  unes  contre  les  au- 
tres ,  euvh'onnées  par  le  calice  qui 
persiste  ,  et  préseniant  dans  la  loge 
unique  qui  les  compose  un  assez 
grand  nombre  de  graines,  ordinaire- 
ment dressées,  attachées  sans  ordre  à 
un  réseau  vasculaire  qui  garnit  la  pa- 
roi interne  du  péricarpe.  Leur  em- 
biyon  qui  est  endorhize  ou  monoco- 
tylédone  ,  est  placé  sous  un  tégument 
propre,  brunâtre  et  chagriné;  il  est 
tantôt  droit,  tantôt  recourbé  en  for- 
me de  fer  à  cheval ,  selon  la  forme  de 
la  graine. 

Les  genres  qui  entrent  dans  cette 
famille  sont  peu  nombreux  ;  on  n'y 
compte  encore  que  les  suivans.:  Buto- 
mus.  L. ,  Juss.  ;  Hjdrocleis  ,  Richard  , 
et  Limnuchaiis ,  Humlioldt. 

Cette  famille  de  Plaintes  est  extrê- 
mement voisine  des  Alismacées  et 
des  Juncaglnécs ,  avec  lesquelles  elle 
offre  les  plus  grands  rapports  dans  la 
structure  de  ses  différentes  parties. 
Cependant  elle  s'en  dislingue  surtout 
par  le  mode  singulier  d'adnexion 
présenté  par  ses  graines  attachées  à 
un  réseau  vasculaire.  Ce  caractère  est 
fort  important ,  parce  qu'il  se  rencon- 
tre seulementdans  les  trois  genres  qui 
composent  la  nouvelle  famille  des 
Butomées.  Cependant  peut-être  se- 
rait-il plus  convenable  de  réunir  en 
une  seule  tribu  ces  trois  familles  qui 
chacune  en  serait  considérée  comme 
une  subdivision.  (j^- ^O 


BUT 

BUTOIMON.  BOT.  ppAN.  (Dodoens;. 
S\  11.  de  Sparganiuni  où  Ruban  d'eau. 
/'.    RUHAMEII.  (  B.  ) 

BUTONICA.  HOT.  l'HAN.  Runiph, 
sous  ce  nom,  a  décrit  et  figuré  {Jleib. 
yUnb.    "h.    t.    ii4  )    un   Arbre    élevé 

aui  croît  sur  les  rivages  de  la  Chine  , 
<.'S  MoUiqnes  ,  des  îles  des  Amis  et 
delà  Société.  Ses  feuilles  opposées , 
verticillées  au  souimct  des  branches  , 
sont  coriaces  et  Irès-enlières  ,  très- 
louffiieis  et  entremêlées  avec  des  thyr- 
scs  de  gran  les  fleurs  nuancées  de 
pourpre  et  de  blanc.  Elles  lui  don- 
nent un  bel  aspect  et  un  épais  om- 
brage. Il  est  jusqu'ici  l'unique  espèce 
d'un  genre  qui  a  reçu  des  différcns 
auteurs  des  noms  difl'érens.  En  efiet  , 
Lamarck  et  Ju^sieu  ont  conservé  ce- 
lui de  Rumph  ;  Forster ,  Linné  fils  et 
Gaertner  l'ont  nommé  Bariingtonia  ; 
Adanson  ,  Ilutum-,  Sonnerai  ,  Com- 
mei'sonia;  Gmelin,  Mitraiia.  Jussieu 
l'a  placé  dans  sa  seconde  section  des 
Myrtécs  ,  non  loin  du  Lecytliis  ,  type 
d'une  nouvelle  famille  pour  feu  Ri- 
chard. Il  a  pour  caractères  :  un  ca- 
lice très-grand  dont  la  substance  est 
coriace  ,  et  la  forme  celle  d'une  pyra- 
ramide  qiiadrangulaire ,  partagé  su- 
])éneureuîei4t  en  deux  lobes  aigus  , 
voûtés  et  counivens  ;  quatre  pétales 
grands  et  de  même  consistance  ;  des 
étamlnes  extrêmement  nombreuses  , 
réunies  par  la  base  de  leurs  filets  en 
un  tube  que  traverse  le  style  très-al- 
longé et  persistant.  Le  fruit  ,  de  mê- 
me forme  que  le  calice  avec  lequel  il 
fait  corps  ,  renferme  sous  une  enve- 
loppe sèche  à  l'extérieur,  et  intérieu- 
rement charnue  et  entremêlée  de  fi- 
bres ,  un  noyau  tétragone  et  mono- 
sperme ,  par  suite  de  l'avortement  de 
trois  loges  et  d'autant  de  graines  ,  de 
manière  que  leur  véritable  nombre 
est  quatre  dans  1  ovaire.  Sonneiat  a 
figuré  cet  Arbre  tab.  8  et  9  de  son 
Voyage  à  la  Nouvelle-Guinée. 

Lamarck  y  rapporte  comme  con- 
génère le  Samstravadi  de  Rhéede 
(  Hoit.  Malab.  4.  t.  6  )  que  Linné 
regardait  comme  la  même  chose  que 
son  Eugenia  racemosa  ,  et  qui  pré- 


BUT  593 

sente  de  même  un  calice  bifide  ,  des 
étamincs  monadel plies  à  la  base  ,  un 
fruit  qiiadrangulaire  monospenoe  , 
des  feuilles  touil'ues  ,  et  eu  outre  des 
fleurs  alternes  sur  des  grappes  termi- 
nales, (a.  D.J.) 

BUÏOR.  OIS.  Espèce  du  genre  Hé- 
ron ,  y/rdea  stellaris  ,  L.  ,  BufT.  Pi. 
enl.  789.  r.  HÉnox.  (dr..z.) 

BDTORDA.  BOT.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Cerisier  sauvage 
dans  le  midi  de  la  France.  (b.) 

BUTROL  ou  BUTRON.  mam.  On 
appelle  ainsi  dans  les  Florides  un 
Animal  qui  paraît  être  le  Bison  d'A- 
mérique. F .  Boeuf.  (b.) 

BUTS-KOPT.  MAM.  r.  Bottle- 
head. 

BUTTA.  POIS.  Syn.  suédois  de 
Turbot.  F".  Pleuronecte.  (b.) 

BUTTA-GAGERL  BOT.  PHAN. 
Syn.  indien  de  Crotaiaria  vermcosa. 
F.  Crotalaire.  (n.) 

BUTTE  ET  BUTTES,  pois.  Le 
Fiez  en  Danemarck  et  en  Livonie. 
V.  Pleuronecte.  (b.) 

BUTTER-CUPS.  bot.  phan.  Syn. 
anglais  de  Ranunculus  bulbosus.  V. 
Renoncule.  (b.) 

BUTTER-FISH.  pois.  Syn.  anglais 
de  Gunnel.  F.  Blennie.  (b.) 

BUTTERFLY-FISH.  pois.  C'est- 
à-dire  Poisson-Papillon.  Syn.  àeBleu' 
nius  ocellaris.  P'.  Blennie.         (b.) 

BUTTERWORT.  bot.  phan.  Syn. 
anglais  de  Pinguicule.  F.  ce  mot.(B.) 

BUTTNÈRE.  bot.  phan.  Pour 
Byttnère.  F.  ce  mot.  (b.) 

BDTTNERIA  bot.  phan.  (Duha- 
mel.) Syn.  de  Caly canthus  floridus , 
P'.  Calycanthe.  (b.) 

BUTTNÉRL\CÉES.  bot.  phan. 
Pour  Byttnériacées.  F.  ce  mot.    (b.) 

BUTTON-TREE.  bot.  phan.  Syn. 
de  Conocarpus  erecta  à  la  Jamaïque. 
/^.  Conocarpe.  (b.) 

BUTUA.  bot.  phan.  Mjme  chose 
<\\\Abuta,  P .  ce  mot  ,  et  syn.  de  Cia- 
sampelos  Pare  ira.  ^b.) 

38 


Fiçfi  BUX 

*  BUTUTE.  OIS.  Syn.  malais  du 
Barbu  i-ayë,  Bucco  lineatus  ,  Vieill. 
J^.  Barbu.  (dr..z.) 

BUTYRTIN.  POIS.  Même  chose  que 
lîiitniu.   y.  Argentine  glossodon- 

TE.      '  (B.) 

BUURHVA.L.  Nom  norwégicn  du 
Cachalot  maci'océphale.  V.  Cacha- 
lot, (a.  D..NS.) 

BUUX-HORN.  BOT.  PHAîJ.  Syn. 
hollandais  de  Bignonia  spathacea 
i^ansllnde.  (b.) 

BUVADAK.  OIS.  Syn.  de  la  Barge 
grise  ,  Buff.  Scolopax  Tolaniis ,  L.  en 
Laponie.  f^.  Chevalier.       (dr..z.) 

*  BUVEUR  ou  BUVEUSE  D'HUI- 
LE. OIS.  Nom  qu'on  donne  quelque- 
fois à  l'Effraie  ,  Strix  jiammea  ,  dans 
l'idée  oii  l'on  est  généralementqu'elle 
se  nourrit  de  l'huile  qui  brûle  dans 
les  lampes  des  églises.  (b.) 

BUVEUR  ou  BUVEUSE  DE  VIN. 
MAM.  Nom  quelquefois  donne  à  la 
Fossane  ,  espèce  de  Civette.  /^.  ce 
mot.  (b.) 

BUWCH.  MAM.  Syn.  de  Vache 
dans  le  Cambresis.  (  a.  d..ns.  ) 

BUXBAUMIE.  Buxhaumia.  bot. 
CRYPT.  (  Mousses.,  )  Ce  genre  dédié 
par  Linné  au  célèbre  botaniste  Bux- 
baum,  qui  l'a  découvert  sur  les  bords 
du  Volg^  ,  avait  long-temps  été  à  l'a- 
bri des  démembremens  qu'ont  éprou- 
'  vés  la  plupart  des  genres  de  celte  fa- 
mille ,  depuis  les  belles  observations 
d'Hedwig.  Cependant  l'examen  at- 
tentif du  péristome  des  deux  espèces 
qu'il  renfermait  a  prouvé  qu'elles  de- 
vaient nécessairement  appartenir  à 
deux  genres  différeus.  Mohr ,  qui  le 
premier  a  fait  cette  remarque  ,  a  lais- 
sé le  nom  de  Buxbaumia  à  la  B. 
aphylla  de  Linné  ,  et  a  formé  avec  le 
Buxbaumia foliosaie  genre  Dipliys- 
cium,  que  Palisot  Beauvois  ,  peu 
de  temps  après, a  aussi  distingué  sous 
le  nom  de  Hjmenopogon.  F .  Uiphys- 
cirM.  l-.e  genre  Buxbaumia  ,  ainsi 
limité  à  la  seule  B-  aphjlla,  peut  être 
caractérisé  de  la  manière  suivante  : 
capsule  tcruiinaie  oblique  ,  plane  en 


BUZ 

dessus,  renflée  en  dessous;  péristome 
double  ;  l'extérieur  composé  de  cils 
nombreux  ,  filiformes  ,  simples  ;  l'in- 
térieur formé  par  une  membrane  co- 
nique plissée  ;  la  coiffe  est  conique. 

La  seule  espèce  que  renferme  ce 
genre  est  une  des  Mousses  les  plus 
singulières  qu'on  connaisse;  sa  tige, 
presque  nulle  ,  ne  forme  qu'une  sorte 
de  tubercule  couvert  de  petits  poils, 
qui  ont  été  reconnus  par  R.  Brown 
pour  des  feuilles  avortées.  Elles  sont 
sans  nervures  ,  réticulées  et  divisées 
en  segmens  capillaires.  Le  pédicellc 
est  lude  ,  long  d'un  centimètre  envi- 
ron, tuberculeux, entouré  à  sa  base  par 
les  restes  dune  gaine  très-courte.  La 
capsule  est  posée  sur  une  apophyse 
étroite  et  arrondie.  Elle  est  oblique  , 
plane  supérieurement  ,  convexe  et 
renflée  en  dessous.  Toute  la  Plante 
est  d'un  rouge  orangé  nu  brunâtre. 
Elle  habite  toute  l'Europe  et  jusque 
sur  les  bords  de  la  mer  Caspienne. 
Elle  croît  le  plus  souvent  sur  le  bois 
pourri,  quelquefois  sur  la  terre,  com- 
me nouir  l'avons  observé  dans  les  en- 
virons de  Paris.  De  Canclolle  en  a  In- 
diqué dans  le  Supplément  de  la  Floie 
française  une  variété  qui  devra  peut- 
être  former  une  espèce  dislLncle.  La 
capsule  est  plus  allongée  €t  verte 
même  à  la  maturité.  (ad.  b.  ) 

BUXO.  bot.  phan.  F".  Bosso. 

BUYETRE  et  BUYTRE.ois.  Syn. 
du  Vautour  Arrian  ,  Vultur  ciiiertus  ^ 
L.  Ce  nom  vient  de  Buitre.  V.  ce 
mot.  (DK..Z.) 

BUYONG.  bot.  piian.   V.  Balt- 

GARAT. 

BUZ  etBUZ-HAGGUI.  bot. 
piiAN,  (Forskalh.)  Syn.  7WAUç.à! A run- 
do  Doiiax  ,  L.  ^.  Roseau.  (b.j 

BUZ  A.  Nom  arabe  de  la  Bière.  F^. 
ce  mot.  (b.) 

BUZEIDEN  ,  BUZIDAN  ,  BUZEIS 
et  BUZI.  bot.  PiiAN.  (Dalécharap.) 
Syn.  arabe  dOrchis  à  racines  pal- 
niécs.  f^.  Obchis.  (b.) 

BUZZA.  ois.  S\n.  Italien  <!e  /'a/co 
Buleo.L.  "  (DR..Z.) 


BYR 

BUZZARD.  OIS.  Syn.  anglais  de  la 
Buse  commune  ,  l'atco  Butco  ,  L.  P'. 
Faucon.  (dr..z.) 

BVVCH.    MAM.  Syn.    flamand  de 
Bouc  selon  Dosmarcst  /'.  Cuèvhe. 
(a.  d..  ns.) 

BYARIS.  MAM.  Syn.  basqucdc  Ca- 
chalot  /^.  ce  mot.  '  (a.  D..NS.) 

BYAS.  OIS.  (  Aristote.)  Syn.  du 
Grand-Duc  ,  Strix  Bubo  ,  L.  T' . 
Chouette.  (dr..z.) 

BYBO.  BOT.  PHAN.  Syn.  d'Acajou  . 
(?fl55«»-7///«,  dans  l'Inde.  (u.) 

BYDE.  oiS.  Syn.  du  Vanneau  hup- 
pé ,  Triiiga  Vanellus,  L-  en  Portugal. 
y .  Vanneau.  (ou..z.) 

BYEKORFJE.  moll.  Selon  Mont- 
fart  (Concli.  2  ,  p.  299),  c'est  le  nom 
hollandais  du  Piipa  Ui^a  de  Lamarck. 

(F.) 

.  BYENANANEQUE.  rois.  Nom 
hollandais  du  Surmulet  qu'on  dit  se 
trouver  aux  Moluqucs.  (b.) 

BYE-jSESSET.  pois.  Syn.  norwé- 
gien  de  Ckimœra  arclica.f'.  Chimère. 

(B.) 

BYK.  MAM.  Syn.  russe  de  Taureau. 
P'.  Boeuf.  "     .  (b." 

BYKLING.  pois.  Syn.  danois 
d'Anchois.  (b.) 

BYNNI.  POIS.  (Linné.)  Même  chose 
que  Bcnni.  P^.  ce  mot  cl  Cyprin,  (b.) 

BYROLT.  OIS.  L'un  des  noms  al- 
lemands du  Loriot.  (DR..Z.) 

BYRRHE.  Byrrhus.  ins.  Genro 
de  l'ordre  des  Coléoptères ,  section 
des  Pcntamères,  étai)li  par  Linné  et 
subdivisé  depuis  en  i.n  grand  nombre 
de  genres.  T'".  Bvrriizens.  Celui  des 
Byrrhes,  tel  que  nous  1  adoptons  ici, 
appartient  à  la  famille  des  Clavicornes 
(Règne  Anini.  de  Cuv.),  et  a  pour 
caractères,  suivant  L;itreille  r  anlen- 
nes  courtes  ,  grossissant  peu  à  peu 
vers  leur  extrémité  ou  terminées  en 
luie  massue,  perl'oiiées  de  quatre  à 
cinq  articles;  quatre  palpes  filiibrmes 
presque  en  masse;  tète  enloncée  dans 
le  proihorax;  éiytrcs  dures  ,  convexes 
et  sans  rebords,  recouvrant  des  ailes 


BYR  h^^ 

membraneuses     tics-  développées  ; 
paies  entièrement  contractiles,  com- 

firimées  avec  les  tarses  de  cinq  articles 
ilil'oi mes  ;  corps  ovoïde  presque  glo- 
buleux. Les  Byrrhes  ,  par  la  forme 
générale  de  leur  corps  ,  ressemblent 
assez  aux  Deriiustcs  ,  aux  Spbéndics 
et  aux  Anthrèncs;  mais  les  caractères 
fournis  par  les  antennes  suffisent  pour 
les  en  distinguer. 

La  larve  Ac:  ces  Insectes  a  été  rc- 
ccnnnent  observée  par  notre  modeste 
ami  Waudouer  qui  l'a  rencontrée 
sous  la  Mousse  aux  environs  de  Nan- 
tes; sa  tête  est  grosse,  son  coips  est 
étroit  et  allongé,  les  deux  derniers 
anneaux  ont  plus  d'étendue  que 
ceux  qui  précèdent;  le  premier  ou 
celui  du  prolliorax  présente  supé- 
rieurement une  plaque  cornée  très- 
grande. 

Les  Byrrhes ,  confondus  par  Degéer 
avec  les   Dt>rmestes  ,  et  par  GeoU'rov 
avec  les  Cistèles  ,   se  trouvent  très- 
communément  dans  les  champs,  dans 
les  bois,  sur  le  sable;  ils  voient  assez 
facilement;  au  moindre  danger ,  ils 
feignent  d'être   morts  et  contractent 
leurs  membres  ,  qui  présentent  une 
organisation  telle  que  le  tarse  est  re- 
çu dans  un  sillon  de  la  jambe  ,  celle- 
ci   dans  une  rainure  de  la  cuisse,  et 
cette  dernière  dans  un  enfoncement 
de  la  poitrine;  les  antennes  sont  éga- 
lement logées  entre   les  cuisses   des 
pâtes  antérieures,  et  la  tête  se  trouve 
alors  profondément  enfoncée  dans  le 
prolhorax.  Ce  genre   est  a^sez  nom- 
Îj.cux  en  espèces  :  le  général  Dejean 
en  possède  vingt-troisdunssa  collec- 
tion (  Catalog.   des  Coléopt.,  p.  48). 
Quelques  -  unes  se    rencontrent    en 
France;  parmi  elles  nous  citerons  le 
Byrrhe  Pdule,iS.  Pilula  ,  L.  Fabr.  , 
ou    la    Cisièle   satinée    de   Geoffroy 
(Ins.   T.  I.  p.  116,  pi.  i,fig.  8),  fi- 
gurée par  Obvier  (Col.  il ,  j  5  ,  1  ,  1  ). 
Il  sert  de  type  au  genre.  (aud.) 

BYRRHIENS.  ByrrhU.  ins- Fa- 
mille de  loidic  des  Coléoptères,  sec- 
tion des  Pentamères,  établi  par  La- 
treilJe(ConsLd.  géuér.),et  lenlermanl 
les  geiMcs  Ainhrène  ,  ïhrosque  , 
3«* 


SgG  BYS 

Byrrhe,  Chélonaire  ,  Escaibot  ,  No- 
sodendre  ,  Elrnis  ,  Uryops  ,  Hélérocè- 
re  ,  Gëorisse.  Ces  genres  ,  compris 
(Règne  Anim.  de  Cuv.)  dans  la  fa- 
mille des  Clavicornes  et  rapportés  au 
grand  genre  Byrrhe  de  Linné ,  ont 
pour  caractères  communs  :  pales  ap- 
pliquées totalement  ou  en  grande 
partie  sur  les  côtés  de  la  poitrine , 
lorsque  l'Animal  les  contracte  ;  ster- 
num du  prothorax  presque  toujours 
dilaté  à  son  extrémité  supérieure  ,  et 
servant  d'appui  à  la  bouche  ;  antennes 
plus  grosses  au  bout,  corps  ovoïde. 
F",  les  genres  et  la  l'auilUe  précités. 

(aud.) 

BYRRIOLA.  OIS.  (Scaliger.)  Syn. 
du  Bouvreuil  ,  Loxla  Pyirlmla ,  L. 
f^.  Bouvreuil.  (dr..z.) 

BYRSONIME.  Bjrsonima.  bot. 
PHAN.  Ricliard  père  a  établi  ce  genre 
dans  la  famille  des  Malpighiacées 
pour  quelques  espèces  de  Malpighics  , 
qui  ditiereut  des  autres  par  leurs  pé- 
tales inégaux  ,  leurs  stigmates  filifor- 
mes et  subulés  ,  et  par  leur  fruit  qui 
est  une  drupe  renfermant  un  noyau 
à  trois  loges  nionospermej.  Ce  genre 
renferme  les  espèces  suivantes  :  Mal- 
pig/iia  crassifolia ,  Aublet  ;  M.  rnou- 
rela ,  Aubl.  ;  M.  spicata,  Cav.  ;  31.  al- 
tissima  ,  Aubl.  ;  M,  verbasclfolia , 
Auh\.  •,M.  lucida,Syvai\'\.z-i  M.  coiia- 
cea  ,Svv.  et  31.  /y//tz,Poiret,et  de  plus 
neuf  espèces  nouvelles  décrites  par 
Kunth  dans  le  cinquième  volume  des 
Nova  Gênera  pulilié  par  Humboldt 
et  Bonplaud.  f.  iMAi>PiGHlE.(A.  R.) 

BYSSE,  Bjssus.  BOT.  crypt.  [Mu- 
cédlnées.)  Ce  nom  a  été  donné  par 
Linné  à  des  Cryptogames  filamenteu- 
ses ou  pulvéruienies  ,  dans  lesquelles 
on  ne  distinguait  aucun  organe  de 
reproduction  :  la  plupart  des  espèces 
pulvérulentes  ont  été  depuis  rangées 
dans  la  famille  des  Lichens,  et  for- 
ment le  genre  Lepraiia-,  d'autres  ont 
été  rapportées  à  des  genres  de  la  fa- 
mille des  Conferves  ou  à  des  Arthro- 
diées;  enfin  celles  qui  restent  dans 
la  famille  des  Mucédinées  ont  été  di- 
visées en  plusieurs  genres  ,  et  quelques 
auteurs,  tels  que  Pcrsoon,  ontentière- 


BÏS 

ment  abandonné  le  nom  de  Bjssua, 
ne  conservant  plus  ce  mol  que  poui 
la  sectiondes  Byssoïdes.  INous  croyons 
cependant  devoir  conserver  le  genre 
Byssus  tel  que  Link  et  Nées  l'ont  dé- 
fini. Il  correspond  exactement  au 
genre  que  Pcrsoon  a  nommé  clans  sa 
Mycologie  européenne  Hjpha,  et  que 
PiebenUicli  avait  appelé  Hjphasma. 
Tous  ces  Byssus  sont  composés  de  û- 
laraens  délicats,  fins,  rameux,  opa- 
ques, continus  ,  rampans,  déliques- 
cens  lorsqu'on  les  touche  ou  qu'on 
les  expose  à  l'air  et  à  la  lumière. 

Tous  croissent  dans  les  lieux  som- 
bres et  humides  oii  la  lumière  ne  pé- 
nètre jamais,  tels  que  les  souterrains 
et  les  galeries  des  mines,  les  caves,  les 
puits,  etc.  Ils  sont  presque  tous  de 
couleur  blanche  et  d'une  structure 
extrêmement  délicate.  L'espèce  la 
plus  commune  e-,t  le  Bjasus  bo/ii- 
bycina.  Elle  forme  dans  les  mines 
de  larges  touffes  d'un  blanc  éclatant 
composées  de  filamcns  plus  fins  que 
la  soie  la  plus  belle.  (.4.D.  B.; 

*  BYSSIFÈRES  moll.  Fa- 
mille d'abord  établie  par  Lamarck 
dans  les  Acéphales  leslacés  (Extr.  du 
Cours  de  Zool. ,  p.  io5),  mais  dont 
il  a  depuis  réparti  les  genres  dans  plu- 
sieurs familles  séparées.  Cette  famille 
était  composée  des  genres  Houlette, 
Lime,  Pinne,  Moule,  Modiole,  Ciéna- 
tule,  Perne,  Marteau  et  Avicule. 
Dans  la  nouv.  édit.  des  An.  sans 
vert.  ,  les  genres  Modiole,  Moule, 
Pinne,  composent  la  famille  des  My- 
TiLACÉES,  V.  ce  mot;  les  genres 
Crénatule,  Perne,  Marteau,  A,icule, 
forment  la  famille  des  MalléacÉes  , 
f.  ce  mot  ;  les  genres  Houlette  et 
Lime  font  partie  de  celle  des  Pecti- 
NiDES.  P^.  ce  mot. 

Goldfuss  [Handb.  der  Zool. ,  p. 
6o4)  a  aussi  proposé  une  famille  de 
ce  nom  ,  Byssijèra.  C'est  la  seconde 
famille  de  son  ordre  des  Pélécypodes 
qui  répondent  à  nos  Lamellibianches. 
11  la  compose  seulement  des  genres 
Vulselle,  Marteau  et  Perne,  qui  ont 
en  effet  des  frappons  assez  marqués  ; 
mais  au  reste  le   nom   de  B,ssifères 


ne  peut  guère  être  ein[)loyé  pour  ca- 
nictériser  une  iHiiiille  ,  des  genres 
éloignes  par  leur  organisation  a^ant 
cependant  la  propriété  de  filer  un 
byssus.  (l'O 

*  BYSSOCI-ADIUM.  bot.  crypt. 
[Mucédiiiées.  )  Link  a  fondé  ce  genre 
dans  ses  Observations  sur  les  Cham- 
pignons {Berlin.  Ma^riz.  181  5. p.  36  ). 
Mais  il  nous  paraît  différer  à  peine 
des  Sporotiicliuni  du  même  auteur  ;  il 
le  caractérise  ainsi  :  filamcns  rajon- 
uans,  décunibans  ,rameux  ,  mais  noh 
entrecroisés  ,  couverts  de  spoi  ules 
épars.  Ce  caractère  ne  dillère  en  effet 
de  celui  des  Sporolrichu/n  qu'en  ce 
que  les  filamens  rayonnent  régulière- 
ment sans  6  entrecroiser  ,  et  de  celui 
des  Hirnaiitla  que  par  la  présence  des 
sporules. 

Link  en  indique  deux  espèces  : 
l'une  qu'il  nomme  Byssodadium 
caiicUdum,  vient  sur  les  feuilles  mor- 
tes et  sur  le  bois  pourri;  l'autre  ,  qu'il 
appelle  Bjssocladiurn  fenesliale  ,  est 
le  ConJ'eiva  JhneslraUs  de  Roth  , 
qu'Agardh  rapporte  aussi  au  genre 
Conferva.  Elle  croît  sur  les  vitres  des 
appartemens  humides  et  chauds  et 
des  serres  chaudes.  (ad.  b.) 

BYSSOIDES.  Byssoideœ.  bot. 
CRYrx.  {Wucédinées.)Pevsoon.  désigne 
sons  ce  nom  toute  la  famille  des  Mu- 
ccdinées  ;  Llink  place  parmi  ses  Bys- 
AOiV/eœla  plus  grande  partie  de.s  genres 
de  cette  famille;  enfin  Nées  donne  ce 
nom  à  une  des  tribus  de  l'ordre  des 
Miicédiuécs.  Cette  opinion  nous  pa- 
raît la  plus  naturelle,  mais  cependant 
nous  croyons  devoir  retranclier  de  la 
tribu  des  Byssoïdes  quelques  genres 
qui  forment  la  section  des  Byssi  dis- 
juncll  de  Nées  ,  et  qui  nous  parais- 
sent avoir  plus  de  rapport  avec  d  au- 
tres genres  de  la  même  famille.  La 
tribu  des  Byssoïdes  peut  alors  être  ca- 
ractérisée ainsi  :  filamens  continus  ou 
articulés ,  ne  présentant  pas  de  .spo- 
rules extéiieuicj,  mais  dont  les  arli- 
culalious  se  séparent  quelquefois  et 
paraissent  remplacer  les  sporules. 

f  Byssoïdes  épiphytes. 

Helicomy ces ,  Nées.  Eiineum,  Link . 
Hubigo,  Link. 


BYS 


597 


ff  Byssoïdes  continues,  ou  ar- 
ticulées seulement  vers  l'exlrëmité. 

Dema/ium,  Pers.  Bjssus ,  Link. 
Racodium,  Pers.  jîthella,  Pers.  Ozo- 
nium ,  Link.  yhnphitrichum  ,  Nées. 
.,! ciotatnniuTn ,  Nées.  Helicospoiium , 
Link. 

On  doit  aussi  rapportera  cette  sec- 
lion  les  genres  suivans,  qui  ne  sont 
peut-être  que  des  commencemens 
d'autres  Cryptogames  :  Jlimantia  , 
Pers.  Xygiostroma  ,  Link.  Rhizo- 
moqtlia? 

ttt  Byssoïdes  articulées  moni- 

Ll  FORMES. 

Torula  ,  Link.  Monilia,  Link.  yll- 
teniaria  ,  Nées.  Geotiichum ,  Link. 
Oideum,  Link.  Acrosporium ,  Nées. 
Alysidiuin  ,  Hormiscium  ,  Kunze.  P^. 
ces  mots  et  Mucédinées.       (ad.  b.) 

BYSSOLITE.  MIN.  (Saussure.)  r. 
AMIA^"rHOIPE. 

BYSSOMIE.  Byssomia.  moll. 
Genre  de  Lamellibi'anches  proposé 
par  Cuvier  dans  sa  famille  des  Enfer- 
mées ,  V.  ce  mot  (Règn.  An.  ,  t.  11, 
p.  4go)  ,  pour  des  Mollusques  litho- 
phages  et  byssifères  ,  et  dont  le  type 
est  le  7tlytilus  pholadis ,  très-bien 
décrit etfiguré  par Miiller  (Zoo/.  Dan. 
Icon.  tab.  87  ,  f .  J-5).  Lea(;h  a  fait 
aussi ,  d'une  espèce  très-voisine,  un 
nouveau  genre  sous  le  nom  de  Rha- 
leobia  (Jour,  de  Phys.  1819).  Mais 
ces  deux  genres  ne  peuvent  être  con- 
servés ,  les  espèces  dont  il  s'agit  ap- 
partenant au  genre  Saxicavc  de  Fleu- 
riau  de  Bellevue,  auisi  que  Lamarck, 
Scbweigger  et  Tuiton  l'ont  pensé. 
/^.  Saxicave.  (F.) 

BYSSUS.  MOLi,.  C'est  une  touffe  de 
filamens  qui  sort  des  valves  de  plu- 
sieurs Lamellibranches  des  genres 
Houlette  ,  Lime,  Peigne  ,  Jambon- 
neau ,  Moule  ,  Mo  iiole,  Peine,  Mar- 
teau ,  Avicule  ,  Tridaene  et  Saxicave, 
soit  par  le  milieu  ou  par  le  bo\it  de  la 
coquille.  Ces  filamens  leur  servent  à 
s'attacber  et  à  se  fixer  aux  corps  sous- 
liinrins.  Le  Byssus  de  la  Tridaene  est 
très-foi  t  cl  tendineux  ,  comme  on  le 
conçoit  bien  ,  à  raison  de  la  grosse lu- 


598  BYS 

l]'!  cette  Coquille  qui  va  jusqu'iV  peser 
j/disiems  quintaux.  Celui  des  Saxica- 
ves  qui  vivent  dans  l'intérieur  des 
pierres  est  très-court.  Le  Byssus  des 
autres  genres  est  plus  ou  moins  fin  ; 
mais  celui  des  Jambonneaux  ou  Pin- 
nes  marines  égale  la  soie  ;  aussi  l'in- 
dustrie s'en  est-elle  emparde  depuis 
long-temps.  C'est  en  Sicile  surtout 
qu'cm  en  fait  plusieurs  ouvrages  tri- 
cotés ,  tels  que  des  bas  ,  des  gants. 
On  en  fabrique  aussi  des  draps  d'un 
brun  fauve  et  brillant  ,  rechercliés 
par  leur  moelleux  et  leur  finesse.  On 
en  a  vu  de  i'ort  beaux  à  l'exposition 
de  l'an  g  ,  sortant  des  fabriques  de 
liécietot.  Cependant  cette  branche 
d'industrie  ne  saurait  être  que  fort 
rétiécie  par  la  rareté  de  la  matière 
première  ,  et  à  cause  du  prix  moins 
élevé  des  draps  en  laines.  Pour  filer 
le  Byssus  dont  les  fllamens  sont 
bruns  ,  déliés  ,  longs  de  six  pouces  au 
moins  ,  on  le  laisse  quelques  jours 
dans  une  cave,  afin  de  l'amollir  et  de 
l'humecter;  puis  on  le  peigne  pour 
en  séparer  la  bourre;  on  le  file  en- 
suite comme  de  la  soie. 

Aristote  a  appelé  la  Pinne  marine 
la  Coquille  porte-soie,  et  regardait 
son  Byssus  comme  propre  à  être  filé. 
Il  païaît  qu'on  s'en  est  servi  autrefois 
plus  qu'à  présent  ,  lorsque  la  soie 
était  rare  ou  inconnue.  Il  ne  faut  pas 
croire ,  malgré  que  les  Grecs  et  les 
Latins  aient  connu  le  Byssus  des  Pin- 
nes  marines  ,  que  le  Byssus  dont  on 
faisait  des  habits  sacerdotaux  chez  les 
Hébreux  soit  celui  dont  il  est  ques- 
tion. Les  anciens  avaient  donné  ce 
nom  à  des  substances  végétales  ,  et 
c  est  sans  doute  par  analogie  que  , 
plus  tard  ,  on  a  ainsi  nommé  les  fils 
des  Jambonneaux. 

Les  Mollusques  byssifères  ont  un 
organe  qui  remplace  le  pied  dont  il 
est  une  sorte  de  rudiment,  et  avec 
lequel  ils  fiîent  le  Byssus.  Cet  organe 
est  musculeux  ,  conique,  creusé  d'un 
sillon  longitudinal  jusqu'à  sa  base  , 
où  se  Ivouve  l'orifice  du  canal  excré- 
teur de  la  matière  des  fils,  que  sépare 
une  glande  particulière,  située  au  mê- 
me endroit.  /-'".  Ja!MBo>-m:au.       (f.) 


BYÏ 

BYSTROPOGON.  Bystwpogon. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  na- 
turelle des  Labiées  et  de  la  Didyn-'^- 
mie  Gymnospermie,  établi  parTHéi  i- 
ticr  pour  quelques  Plantes  exotiques, 
(l'abord  coufondues  avec  les  genres 
Menthe,  Mélisse,  Ballote  et  Cataire, 
et  qui  ont  pour  caractères  communs  : 
nu  calice  tubuleux,  à  cinq  dents  aris- 
tées,  garni  de  poils  à  son  orifice;  une 
corolle  à  deux  lèvres ,  la  supérieure 
bifide;  l'inférieure  à  trois  lobes,  celui 
du  milieu  étant  le  plus  grand;  les 
quatre  étamiues  sont  inégales  et  écar- 
tées les  unes  des  autres.  On  compte 
environ  sept  espèces  dans  ce  genre  ; 
elles  sont  toutes  exotiques.  Celles  qui 
paraissent  le  plus  souvent  dans  les 
jardins  sont: 

Le  BySTROPOGON  fLUMEUX,  Bjs~ 
trojjogoii plumosum ,  l'Héritier  [Serturn 
angliciim,  t.  22) ,  ou  Meiitlia  ylumosa 
de  Linné ,  Arbrisseau  originaire 
des  Canaries.  Ses  feuilles  sont  ovales, 
pétiolées,  dentées  en  scie,  tomenteu- 
sei;  et  blanchâtres,  surtout  à  leur  face 
inféiieure.  Ses  fleurs  forment  une  es- 
pèce de  panicule  dichotome  à  l'ex- 
trémité supérieure  des  lamifications 
de  la  tige. 

Le  Bystropogon  ponctué,  Bystro- 
pogonpuncta/L'm,Vlïérit.{loc.ciL\.2^), 
également  originaire  des-  Canaries  ; 
cette  espèce  se  dislingue  par  ses  feuil- 
les plus  petites  ,  glabres,  ponctuées  : 
par  ses  fleurs  qui  forment  des  espèces 
de  capitules  ou  d'épis  globuleux.  Ces 
deux  espèces  craignent  le  froid;  on. 
doit  les  rentrer  dans  l'orangerie  aux 
approches  de  l'hiver.  (a.r.) 

BYSTROPOGUE.  bot.  piian.  Nom 
francisé  du  Bystropogon.  p".  ce  mot. 
(a.d.j.) 

*BYTHINE.  Bythinus.  jns.  Genre 
de  l'ordre  des  Coléoptères  établi  par 
Leach  (Zuol.  Miscell.  t.  5.  p.  80  et îi 5) 
aux  dépens  de  celui  des  Pselaphes. 
L'auteur  cite  deux  espèces  ,  le  Bythi- 
nus t^eatriger  ou  le  Pselaphus  securi- 
ger  de  Reich^nbach  ,  dans  sa  Mono- 
graphie des  Pselaphes,  elle  ^.O/z/Zi/V, 
Lcach.  Ces  deux  espèces  ont  été  trou- 


BYT 

véei  eu  Angleterre.    P'.   Pselai'HE. 

(auu.) 
*  BYTTGRAS.  bot.  pxian.  Le  Spi- 
rœa  Ulmaria  ea  quelques  contrées  de 
la  Suède.  (b.) 

B V TTNÉRI ACÉES.  Byllneriaceœ. 
BOT.  l'HAN.  \a\  l'aniille  des  B^ttnéria- 
cées  ,  établie  par  Robert  Brown  dans 
ses  General  ïiemarks  un  the Bolany  uf 
Terra  ausfralis,  tait  partie  d'un  grou- 
pe très-naturel  de  t'amilles,  qui  se 
compose  des  Malvacées  et  des  Tilia- 
cécs  deJussieu,  des  Sterculiacées  de 
Ventenat,  et  des  Chlénacées  de  Du 
Pelit-Tlioiiars.  Les  genres  qu'il  y  a 
d'abord'  indiqués  ,  sont  le  Jiyttncria 
qui  a  donné  sou  nom  à  la  famille,  VA- 
brojna,  le  LasiopetalumeX.  le  Gommer- 
Sonia.  Gay,  dans  un  travail  récent 
publié  dans  le  seplièuie  volume  des 
Mémoires  du  Muséum,  a  établi  deux 
sections  dans  cette  famille,  savoir  : 
i"  les  By//nériacées  ivraies,  qui  ont 
les  pétales  irrégulièrement  conformés 
et  creusés  en  forme  de  corne,  etc. ,  et 
les  Lasiupétalées  dont  les  pétales  sont 
en  forme  d'écaillés  simples  ,  ou  man- 
quent entièrement.  Dans  la  première 
section  ,  il  range  les  genres  Theubru- 
ma ,  Jyen/a,  Abroma,  Byttneria  , 
Guazuma  et  Commersonia.  Il  place 
dan*  la  seconde  les  genres  Seringia, 
Thomasia  ,  Lasiopetaluni ,  Guirheno- 
tia  et  Keraudrenia  Ae.s  deux  premiers 
sont  des  démembremens  du  genre 
Lasiopetaluni  de  Smith  ;  les  deux 
derniers  sont  entièrement  nouveaux. 
D  après  ce  qui  précède,  on  voit  que 
la  lamille  des  Byttneria cées  se  com- 
pose principalement ,  outre  les  gen- 
res nouveaux  ,  de  Plantes  d'abord  pla- 
cées parmi  les  Malvacées ,  tels  que 
jlbroma,  Guazuma,  Theobroina,  J ye- 
nia  et  Bytlneiia.  Le  caractère  prin- 
cipal qui  les  éloigne  des  Malvacées  , 
c'est  lu  présence  d'un  endosperme 
dan.i  la  granie,  au  centre  duquel  est 
situé  l'embryon.  Exposons  mainte- 
nant les  caractères  généraux  de  la  fa- 
mille des  Byttnériacées  ,  après  quoi 
il  nous  sera  plus  facile  de  faire  con- 
naître les  diflérences  qui  existent  en- 
tre cette  famille  et  celles  auprèi  des- 
quelles on  l'a  placée. 


BYT  599 

Les  Byttnériacées  sont  des  Arbres, 
des  Arbustes,  ou,  ce  qui  est  |)lus 
rare,  des  Plantes  herbacées;  leurs 
feuilles  sont  simples,  alternes  ,  entiè- 
res ou  lobées,  accompagnées  à  leur 
base  de  deux  stipules  ibliacées  ,  sou- 
vent très-grandes,  mais  qui  man- 
auent  dans  quelques  genres.  Les 
eurs  ollVent  diverses  inllorescenccs  ; 
elles  sont  tantôt  en  cime,  tantôt  en 
grappes  ,  ou  bien  solitaires  ;  leurs  pé- 
doncules sont  axillaircs ,  opposés 
aux  feuilles  ou  termiuaux.  Il  est  à 
remarquer  que  beaucoup  de  Byttné- 
riacées sont  couvertes  de  poils  étoiles. 
Les  ileurs  sont  en  général  herma- 
phrodites; dans  plusieurs  genres  , 
chacune  d'elles  est  accompagnée 
d'une  écaille  simple  ou  tripartie  qui 
est  immédiatement  appliquée  contre 
le  calice.  Celui-ci  est  monosé])ale, 
persistant  ,  le  plus  souvent  coloré  et 
comme  pétaloïae,  à  cinq  divisions  pro- 
fondes ,  qui,  avant  leur  épanouisse- 
ment ,  présentent  une  estivatiou  val- 
vaire.  La  corolle,  qui  manque  dans 
quelques  genres,  se  compose  de  cinq 
pétales  hvpog\nes,  distincts  les  uns 
des  autres  à  leur  hase,  ayant  tantôt 
la  forme  d'une  simple  écaille,  tantôt 
irrégulièrement  conformés  ,  creusés 
en  corne  ou  en  gouttière.  Le  nombre 
desélaminesest  généralement  de  cinq 
ou  de  dix  ;  quelquefois  elles  sont  plus 
nombreuses;  mais,  presque  cons- 
tamment, elles  ne  sont  jjas  toutes 
fertiles.  Les  filets  sont  soudés  par 
leur  base,  et  forment  une  sorte  de  tu- 
be découpé  supérieurement  en  autant 
de  lanières  qu'il  y  a  d'étamincs. 
Quand  il  n'y  a  que  cinq  étamines , 
elles  sont  toutes  fertiles  ;  s'il  en  existe 
dix  ,  cinq  sont  fertiles,  et  dans  les 
cinq  auties  ,  les  anthères  manquent  ; 
dans  les  vraies  Byttnériacées ,  les  fi- 
lets des  étamines  stériles  sont  élar- 
gis et  comme  pétaloïdes  ;  dans  les  La- 
siopétalées  de  Gay  ,  ils  sont  grêles  et 
semblables  à  ceux  des  étamines  fer- 
tiles Ces  filets  sont  toujours  persistans. 
L'ovaire  est  tantôt  sessile ,  tantôt  pé- 
dicellé.  Il  oflre  de  trois  à  cinq  loges  , 
et  est  relevé  extérieurement  d'un  égal 
nombre  de  côtes ,   séparées  par  des 


6()o 


BYT 


sillons  profonds.  Dans  chaque  loge, 
on  trouve  deux  ou  plusieurs  ovules 
redressés ,  insérés  à  l'angle  interne 
de  chaque  loge.  Quelquefois  il  n'existe 
qu'un  seul  style  et  qu'un  seul  stig- 
mate; mais  ordinairement  on  observe 
autant  de  style.»;  que  de  loges  dans  l'o- 
vaire. Le  fruit  est  une  capsule  souvent 
hérissée  de  poils  à  son  extérieur,  pré- 
sentant trois  ou  cinq  loges  ,  très-ra- 
rement une  seule  par  l'avortement 
des  autres  ;  chaque  loge  ofifre  deux 
ou  plusieurs  graines.  Cette  capsule 
.s'ouvre  en  trois  ou  cinq  valves  sans 
laisser  au  centre  une  columclle,  com- 
me dans  les  Malvacées;  quelquefois 
elle  se  sépare  en  ciiiq  carpelles  qui 
s'ouvrent  par  la  suture  que  l'on  ob- 
serve sur  chacun  d'eux.  Les  graines 
ofFientun  endosperme  charnu ,  dans 
l'intérieur  duquel  se  trouve  un  em- 
bryon axillaire  dressé  ,  ayant  les  co- 
tylédons planes.  Les  genres  Ayenia  et 
Theobioma  sont  dépourvus  d'enddî- 
perme  ,  et  leurs  cotylédons  sont  chif- 
fonnés ,  caractères  qui  les  rapprochent 
des  Malvacées. 
^  La  famille  des  By  ttnériacëes  ,  carac- 
térisée de  la  sorte ,  se  compose  deonze 
genres  que  l'on  peut  diviser  en  deux 
sections  ,  ainsi  que  nous  l'avons  précé- 
demment indiqué.  Ces  deux  sections 
sont  les  vraies  Byttnériacées  et  les 
Lasiopétalées.  Elles  comprennent  cha- 
cune les  genres  suivans  : 

1°.  Byttnériacées  vraies. 

Pétales  irrégulièrement  creusés  ; 
filamens  des  ëlamines  stériles  ,  planes 
et  dilatés  : 

—  Byttneria ,  L.  —  Commerso- 
nia,  Forster.  —  Jyenia,  L.  —  Abro- 
ma,  Jacquin.  —  Theobroma,  L.  — 
Guazuma  ,  Plumier ,  ou  Bubroma  , 
Schreb.Willd. 

2".  Lasiopétalées,  Gay. 

Pétales  squammiformeà  ou  nuls  ; 
filamens  des  ctamines  stériles,  fili- 
formes et  semblables  à  ceux  des  éta- 
mines  fertiles. 

Seiingia  ,  Gay.  —  hasiopetalum , 
Gay.  —  Guichenoiia ,  Gay .  —  Thoma- 
sia,  Gay. — Kerauclrenia,  Gay. 

La  famille  des  Byttnériacées   doit 


BYT 

être  placée  à  côté  des  Malvacées,  des 
Sterculiacées  et  des  Tiliacées.  Indi- 
quons rapidement  les  caractères  qui 
la  distinguent  de  ces  trois  familles  : 
1°  les  Plantes  de  cette  famille  difi'è- 
rent  des  Malvacées  par  leurs  pétales 
non  soudes  à  la  uase ,  par  leurs 
étaminei  en  nombre  défini,  par 
leurs  anthères  biloculaires  ,  tandis 
qu'elles  sont  toujours  uniloculaires 
dans  les  vraies  Malvacées  ,  ainsi 
que  l'a  fait  remarquer  Kunlli;  par 
leurs  graines  munies  d'un  endosper- 
me et  leui's  cotylédons  planes  ;  2°  des 
Sterculiacées  par  l'unité  d'ovaire,  la 
présence  presque  constante  des  pé- 
tales, etc.,  et  la  déhiscence  des  car- 
pelles qui  dans  les  Sterculiacées  s'ou- 
vrent par  une  suture  longitudinale 
en  une  seule  valve,  tandis  que  dans 
celles  des  Byttnériacées  qui  sont  mu- 
nies de  carpelles  ,  chacun  d'eux  s'ou- 
vre en  deux  valves  ;  5°  des  Tiliacées 
par  leurs  étamines  monadelphes  et  en 
nombre  défini. 

Depuis  peude  temps,  Kuntha  pu- 
blié soit  dans  le  cinquième  volume  de 
ses  JSovaGenera  dans  les  ouvrages  de 
Humboldt  et  Bonpland,  soit  dans  un 
Mémoire  spécial,  une  nouvelle  cir- 
conscription des  Byttnériacées  et  du 
groupe  de  familles  auprès  desqr.el- 
les  elles  ont  été  placées.  Cet  excellent 
observateur,  remarquant  le  peu  de 
différences  qui  existe  entre  les  Ster- 
culiacées de  \  entenat  et  les  Byttné- 
riacées de  Brown  ,  et  de  plus  entre 
ces  dernières  et  les  Hermanniées  de 
Jussieu,  les  réunit  en  une  seule  fa- 
mille à  laquelle  il  conserve  le  nom  de 
Byttnériacées.  Chacune  de  ces  famil- 
les devient  alors  pour  lui  une  section 
de  sa  vaste  tribu  des  Byttnériacées. 

D'après  l'extension  donnée  par 
Kunth  aux  caractères  de  la  famille 
qui  nous  occupe,  ou  voit  qu'elle  est 
destinée  à  remplir  le  vide  qui  existe 
entre  les  Malvacées  d'une  part  et  les 
Tiliacées  de  l'autre,  et  qu'elle  com- 
prend tous  les  genres  qui,  ayant  les 
étamines  soudées  et  monadelphes,  ont 
leur  embrson  à  cotylédons  planes  , 
renfermé  dans  un  endosperme  char- 
nu. Dans   le  même  ouvrage,  Kunth 


BYT 

réunit  aussi  aux  Byltnéii;tcces  K'5 
genres  Dombeya,  Penlapctcs,  Rui- 
zia,  etc.  qui  ont  également  leur  em- 
bryon endospenniquc,  caractère  qui 
les  éloigne  des  .^Ialvacces,cl  en  forme 
une  section  qu  il  nomme  Doinbeya- 
cées.  Par  ce  moyen,  la  fanjjîle  tics 
Byttncriacécs  deKunth  se  trouvepar- 
tagée  en  cinq  sections  qui  contiennent 
les  genres  suivaus  :  i"  section.  Si'i'R- 
crLiACÉEs,  Sterculia,  Lin.  Suuthwel- 
lia,  Salisbury;  HeiUiera,  Alton,  ou 
Bala/iopteris ,  Gaertncr.  2*^.  section. 
Byttxériacées  vraies.  Outre  les 
genres  que  nous  avons  mentionnés, 
Kunth  y  place  le  genre  G/ussos/emun 
de  Deslbntaines.  5'' section.  Lasioi'É- 
TALÉES.  Cette  section  renferme  les 
genres  établis  par  Gay.  4"^  section. 
HermanniÉes,  //e//«rt«/«'c,L.  Ma/ier- 
nia,  h.  lleloc/iia  ,  L.  Muugeolia , 
Kunth.  U  altheria ,  L.  .5''  section. 
DoMBEYACÉES,  Dombcja,  Cavanilles. 
^fssonia,Cti\'.  /iiHzia,Cnv.  ^-Istrapega, 
Lindley.  PeiUapetes,  L.  Pterosper- 
mum,Sc\'i\'Ghev,Kjdia?^o\\)\.w^,Hu- 
gonia?  \j.Mellianla?  Foisk. Bretera? 
Cavanilles.  (a.r.) 

BYÏTNÉRIE.  Bf/tneria. soT.Tiîxy. 
Ce  genre  ,  type  de  la  famille  des  Bytt- 
nériacées,  se  distingue  par  les  carac- 
tères suivans  :  son  calice  est  à  cinq 
divisions  très-profondes  ;  sa  corolle 
formée  de  cinq  pétales  irréguliers  , 
onguiculés  à  leur  base  ,  un  peu  di- 
latés au-dessus  et  terminés  supérieu- 
rement en  une  longue  corne;  l'an- 
drophore  est  partagé  en  cinq  lobes 
au  sommet,  et  c'est  entre  chacun  de 
ces  lobes  que  sont  attachées  les  cinq 
élamines  fertiles  qui  sont  didymes  et 
presque  sessiles.  L'ovaire  est  sessile  , 
environné  parl'uicéole  des  filets  sta- 
minaux;  il  oft're  cinq  côtes  et  cinq 
loges  qui  contiennent  chacune  deux 
ovules.  Le  style  est  simple  ,  terminé 
par  un  stigmate  lobé.  Le  fruit  est  une 
capsule  à  cinq  loges  souvent  hérissée 
de  pointes  plus  ou  moins  acérées  ; 
elle  s'ouvre  naturellement  en  cinq 
valves. 

Toutes   les   espèces   de    Byttnéries 
sont  des  Arbustes  ou  des  Arbrisseaux 


BYT 


6oi 


qui  croissent  naturellement  dans  les 
parties  les  plus  chaudes  du  nouveau 
continent.  Leurs  tiges  sont  souvent 
armées  d'aiguillons;  leurs  feiulles 
alternes  sont  munies  à  leur  base  de 
deux  stipules,  et  leurs  fleurs  sont  por- 
tées sur  des  pédoncules  axillaires  ou 
oppositifoliées.  On  en  trouve  aujour- 
d'hui environ  une  douzaine  dépèces 
décrites  dans  les  auteurs.  (^)uelques- 
uncs  sont  cultivées  dans  nos  serres  ; 
telles  sont  :  la  Byttnérie  à  feuilles 
ovales,  Bjnneriaora/a,hi\w]i.  Cavan. 
Diss  t.  lég.  f.  1,  originaire  du  Pé- 
rou, doit  elle  a  été  envoyée  par  Jo- 
seph de  Jussicu  ;  ses  rameaux  sont 
anguleux  et  armes  d'aiguillons;  ses 
feuilles  sont  ovales  ,  glabres,  assez  pe- 
tites, dentées  en  scie;  ses  Heurs  sont 
blanchâtres  ou  purpurines  .pédoncu- 
lées,  réunies  au  nond)re  de  trois  à  six 
à  l'aisselle  des  feuilles. — La  Cyltnérie 
à  feuilles  cordiformcs,  Bytlneria  cor~. 
dala,  La.ink.  Cav.  loc.  cit.  t.  i5o.  Elle 
vient  des  environs  de  Lima  :  ses  feuil- 
les sont  cordiformes,  pétiolées,  pen- 
dantes, dentées  en  scie;  ses  fleurs  sont 
disposées  en  sertules  ou  oinliclles 
simples  et  pédicillées,  à  l'aisselle  des 
feuilles  supérieures.  (a.r.) 

BYTURE.  Bytujus.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Pentamères,  famdle  des  Clavicor- 
nes  (Règne  Anim.  de  Cuv.),  établi 
par  La  treille,  et  ayant  poiu"  caiaclè- 
res  :  second  article  des  anleunes  plus 
grand  que  le  troisième;  élytres  re- 
couvrant presque  entièrement  l'&b- 
domen.  —  Le  premier  de  ces  carac- 
tères éloigne  les  BylurestiesiSitidules , 
avec  lesquelles  ils  ont  beaucoup  de 
rapports  ;  le  second  sert  à  le.;  distin- 
guer des  Cerques.  Latreiilc  [loc.  cit.) 
les  réunit  aux  INitidules,  parce  qu'ils 
ont  comme  elles  les  trois  premiers 
articles  des  tarses  couits,  largos  ou 
dilatés  ,  garnis  de  brosses  en  dessous  , 
et  le  quatrième  très-petit. 
Ces  Insectes  se  trouvent  au  printemps 
sur  les  Fleurs,  dans  les  Arbres  pour- 
ris. • — Le  Byture  tomenteux  ,  B.  to- 
mentosiis  ,  ou  le  Dermestes  tomentosus 
de  Fabrlcius,  qui  est  le  même  que  le 


6o2  CAA 

Dermeste  velours  jaune  de  GeoflVoy 
(  Ins.  T.  I,  p.  102  ),  sert  de  type  au 
genre,  et  se  rencontre  communément 
aux  environs  de  Paris;  Panzer  le  fi- 
gure {raun.  Ins.  Germ.  fasc.  97  ,  tab. 
4).  —  Le  Dcrmestes  obscurus ,  Fabr. 
(  Sjst.  Eleutli.  )  paraît  appartenir 
aussi  à  ce  genre.  Il  a  été  repre'senté 
par  Panzer  [loc.  cit.  fasc.  86,  tab. 
12  )  sous  le  nom  de  Dermesles  pi" 
cipes.  (aud.) 


CAA 

BYWNA.  BOT.  PHAN.Nom  japonais 
du  Mespilus  japonica.  L.  (b.) 

BYZÈNE.  CRUST.  Genre  établi  par 
Ralînescjue ,  et  dans  lequel  cet  auteur 
ne  mentionne  qu'une  espèce  des  mers 
de  Sicile  ,  sous  le  nom  de  Byzena  sca- 
bra.  Son  coips  est  couvert  de  tuber- 
cules aigus.  Les  caractères  assignés  à 
ce  genre  ne  paraissent  pas  le  distin- 
guer suffisamment  des  Penées  de  Fa- 
bricius.  V.  Penée.  (b.) 


c. 


CAA  ouCOY.  MAM.  Syn.  topinam- 
bou  de  Sai ,  espèce  de  Singe.  P^.  Sa- 
pajou. (  A.  D..NS.  ) 

CAA.  BOT.  PiiAN.  Ce  mot  signifie 
Herbe  en  brasilien.  On  l'applique 
particulièrement  au  Thé  du  Paraguay, 
Végétal  peu  connu ,  encore  qu'il  soit 
d'un  usage  général  dans  certaines 
parties  orientales  de  l'Amérique  du 
sud  ,  comme  le  Tlié  de  la  Chine  l'est 
en  Europe.  On  l'appelle  aussi  Caa- 
EuYs.  Ce  mot  de  Caa  entre  dans  la 
composition  de  plusieurs  noms  de 
Plantes.  Ainsi  1  on  nomme  : 

Caa- Api  A,  \e  JJorstenia  biasiliensis. 

F'.DORSTÈNE. 

Caa-Ataya,  une  Plante  peu 
connue  ,  qu'on  suppose  être  une 
Grassiole.  P'.  ce  mot. 

Caa-Cama  ,  Caa-Cua  et 
Yquietana,  une  Plante  brasilien- 
ne  ,  qui  ,  dans  les  premières  années 
du  dernier  siècle,  mérita,  dit  DuPe- 
tit-Thouars,  l'attention  de  l'Acadé- 
mie. «  Elle  avait  été  envoyée  ,  ajoute 
ce  savant ,  par  un  chirurgien  fran- 
çais établi  en  Espagne.  »  Une  des 
propriétés  qu'on  lui  attribuait  était 
que,  mêlée  par  moitié  au  Séné,  elle 
lui  était  son  goût  insupportable  sans 
nuire  à  ses  propriétés  purgatives.  Le 
fait  fut  vérifié.  Des  graines  ,  qui  se 
trouvaient  parmi  les  feuilles  qu'on 
avait  envoyées,  germèrent  et  produi- 
sirent en  Europe  une  Plante  que  Mar- 
chant reconuutêtre  jSiuonlaScrophu- 
laire  aquatique  ,  au  moins  une  espèce 


très-Yoisine.  On  s'assura  que  ce  der- 
nier Végétal  ,  très-commun  en  Eu- 
rope, produisait  sur  le  Séné  le  même 
effet  que  le  Caa-Cua.  Marchant  fit  de 
cette  précieuse  observation  le  sujet 
d'un  mémoire  inséré  dans  la  collec- 
tion de  l'Académie  pour  1701.  «L'ex- 
position de  ces  faits  ,  ajoute  très-ju- 
dicieusement le  savant  que  nous 
avons  cité  ,  conduisit  le  botaniste 
français  à  des  réflexions  très-sages  sur 
l'engouement  avec  lequel  on  recher- 
che les  drogues  des  pays  lointains  , 
tandis  qu'on  néglige  celles  que  nous 
foulons  aux  pieds  ,  et  dont  l'usage 
serait  beaucoup  plus  sûr.  »  Il  est 
singulier  qu'après  ces  réflexions  ,  la 
Scrophulaire  aquatique  soit  négligée 
dans  un  cas  oii  son  usage  serait  utile. 

Caa-Chira  ,  deux  Plantes  ,  dont 
l'une  est  un  Indigofera  et  l'autre  un 
Oldenlandia  ,  piopi es  à  la  teinture. 

Caa-Cica  et  Caa-Tia  ,  une  espèce 
d'Euphorbe  qui  paraît  être  VEup/ioi- 
bia  capitata ,  Lamk.  ,  et  renommée 
comme  souveraine  contre  la  morsure 
des  Serpens.  C'est  le  Caratia  ,  ou 
Mal-famée  ,  et  Herbe-à-Jean-Renaud 
(les  Antilles  ,  ou  Epoa  de  Cobras  des 
Portugais. 

Caa-Co  ,  le  Mimosa  pudica  ou 
Sensitive. 

Caa-Etimai,  un  Séneçon. 

Caa-Ghuara  ,  la  feuille  parfaite  et 
développée  du  thé  du  Paraguay. 

Caa-Guiycyo  ,  un  Mélastome  ou 
un  Rhexia  dont  on  uiange  les  fruits. 


CAB 

Caa-Mena  et  Caa-Meni  ,  la  môme 
Plante  en  bouton. 

Caa-Opxa  ,  V Hypericum guianense 
d'Aiiblet. 

Caa-Pf.ba  ,  Vjlrlslolochia  angui- 
cida  ,  le  Banisteiia  angulata  et 
divers  Cissampelos. 

Caa-Pomanga  ,  le  P lumbago 
scaiirfe/is  ,  un  Jîedysarum  et  une 
Plante  encore  indt'tern)inée. 

Caa-Ponga  ,  troi-;  Plantes  qu'on 
mange  au  Brésil  comme  le  Pompier  , 
et  qui  paraissent  être  une  espèce  de 
ce  genre  ,  le  Gomphrœna  vennicula- 
ris  et  quelques  espèces  de  Mimeuses. 

Caa-Potiragoa  ,  un  Spermacoce. 

Caa-Raboa  ,  une  Casse. 

Caa-Roba  ,  le  Caroubier.       (b.) 

CAAIGOUARA  et  CAAIGOARA. 
MAM.  Svn.  de  Pécari ,  espèce  du  gen- 
re Cochon.  V.  ce  mot.  (b.) 

CAAIGOUARÉ  et  CAGOUARÉ. 

5IAM  Syn.  de  Tamandua  ,  espèce  du 
genre  f'ourmilier.   P'.  ce  mot.    (b.) 

CAATGOUAZOU.  mam.  Syn.  de 
Dasjpus gigas.  V.  Tatou.  (b.) 

CAAMA.  MAM.  Espèce  d'Antilope. 
V.  ce  mot.  (b.) 

CAAPEBA.  bot.  phan.  /^'.  Caa. 

CAAPS.  bot.  phan.  Syn.  d'//e- 
benstreitia  deiitata.  (b.) 

GAAPSE-EZEL  et  CAAPSE 
HOOREN.  ]MOLL.  Noms  hollandais  , 
selon  IMontiort  (  Conch.  2,  p.  4i9  ) 
àeVjchatma  Zébra  deLamarck.  (F.) 

CAAPSO  HOOREN.  moll.  Syn. 
hollandais  de  l'Agatine  Zèbre  selon 
Desmarest.  (f.) 

CAAYA.  MA]\r.  Nom  d'une  espèce 
d'AloLiatc  au  Paraguay.  F .  Sapajou. 

(B.) 

CABACULA.  bot.  piiax.  Diverses 
Plantcsdonton  faitdes balais  ,  el  dont 
on  cliauffe  les  fours  dans  les  plaines 
dégarnies  de  bois  de  la  province  de 
Salamanque  en  Espagne.  C'est  une 
Centaurée  qui  sert  plus  fréquemment 
à  cet  usage.  (b.) 

CABADCCHUCII.    ois.  Syn.   de 


CAB 


60Ô 


Strix  nebulosa  ,  et  de  Strix  cinerea  , 
L.  à  la  baie  d'Hudson.  (b.) 

CABALIIAU.  bot.  phan.  (  Dalé- 
champ.  )  Plante  du  Mexique,  qu'il  est 
impossible  de  reconnaître  encore 
qu  elle  ait  été  comparée  au  Conlrayei' 
ta    qui  est  un  Dorstenia.  (b.) 

CABALE \IRE.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Caballaria.  F.  ce  mot. 

CABAELARIA.  bot.  phan.  Genre 
institue  dans  la  Hora  permiana  pour 
l'Arbuste  nommé  Manglillo  au  Pé- 
rou et  au  Chili ,  adopté  par  Jussieu 
sous  le  nom  àe  Ma?iglilla.  Lamarck, 
R.  Brovi^n  et  Willdenow^  l'ont  suc- 
cessivement donné  aux  Sidcroxyles  , 
aux  Caimitiers ,  aux  Cumélies  et 
aux  INIyrsines  auxquels  il  n'appar- 
tient peut-être  pas  davantage.  F. 
MaNgi-illa.  (b.) 

CABALLATION.  bot.  phan. 
(  Dioscoride.  )Syn.  de  Cynoglosse  se- 
lon Adansou.  (b.) 

CABALLEROTE.  pois.  (Antonio 
Parra.)  Poisson  des  mers  d'Amérique, 
peu  connu  ,  encore  qu'on  en  mange  la 
chair,  et  placé  par  Schneider  clans  le 
genre  Anlhias  de  Bloch  qui  n'a  pas 
été  conservé.  F.  Anthias.  (b.) 

CABALLO.  MAM.  Qu'on  prononce 
Cai-aillo.  Syn.   espagnol  de  Cheval. 

(A.D..NS.) 

CABARE.  OIS.  V.  Caboube. 
CABAO.  bot.  phan.  V.  Cabur. 

CABARET.  OIS.  rBuffbn.)Syn.  du 
Sizerin,  Fririgila  /inarïa,h.  V.  Gros- 
Bec.  (DR..Z.) 

CABARET.  BOT.  ph.vn.  V.  Asaret. 

CABARET  DE  MURAILLE,  bot. 
PHAN.  (Daléchamp.)  Syn.  de  Cyno- 
glossum  omp/ialodcs.  (b.) 

CABAROE.bot.  phan.  (Burmann.) 
Nom  donné  par  les  Hottenlots  à  une 
Plante  odorante  qui  paraît  être  un 
Ta  gèles.  (b.) 

CABASSE.  bot.  phan.  Nom  vul- 
gaircdonné,  aux  Antilles, au  fruit  du 
Thcobroma  Cacao,  L.  F.  Cacao,  (b.) 

CABASSON.  pojs.  (Gesncr.)  Pois- 
sou  qu'on  ne  peut  reconnaître  sur  la 


tjoi  GAB 

simple  comparaison  qui  en  a  été  faite 
avec  le  Lavaret.  (b.) 

CABASSOU.  MAM.  V.  Kabassou. 

CABASSUDO.  BOT.  phan.  Syn. 
piovençnl  de  Ceiitaurea  coUina,  L. 
(^uiestaiijourd'huiuneChaussetrape. 

(B.) 

CABaSUG.  pois.  On  appelle  ainsi 
à  iNice  une  Alhérine  à  laquelle  Piisso 
a  impose  le  nom  de  Boyeri.  (b.) 

*  GABASUDA.  pois.  (Delaioche.) 
Nom  donné  aux  îles  Baléares  à  une 
seconde  variété  de  X Atheiiiia  hepsc- 
tus ,  h.  T"^.  Atherine.  (b.) 

GABBAGE.  bot.  phan.  Syn.  de 
Ghou-Pommé  en  anglais ,  d'où  Cah- 
Z>«§-c-T/ee ,  le  Ghou-Palmiste  à  la  Ja- 
maïque, et  Cabbage-lettice,  la  Laitue 
pommée.  (a.d.j.) 

*  GABGABUM.  bot.  crypt.  {Fou- 
gèi'es.)  Nom  sous  lequel  Petiver  a  dé- 
signé V  Jcrostic/iumspecLOSum  ,\Ni\\à. 
Spec.  ï.  V.  p.  117.  (ad.  u.) 

CABEGA.  OIS.  Syn.  catal:in  de 
Strix   stiidula  ,    L.    V.    Ghouette. 

(DR..Z.) 

GABEÇA.  bot.  phan.  Pour  Ga- 
beza.  P'.  ce  mot.  (b.) 

CABEÇOTE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Pic-Grièche,  Lcuihis  luchrie/isis,  L. 
de  l'ile  de  Luçon,  7^.  Pie-Grièche. 

(DR..Z.) 

GABEÇUELA.  bot. phan.  (L'Éclu- 
se.) Qu'on  prononce  Cabczuela,  et  qui 
signifie  petite  tête,  syn.  espagnol  de 
Centaurea  salmantica,  L.  (b.) 

GABEDO.  POIS.  (Risso.)  Syn.  de 
Çyprinus Bulatrnai  k  Nice.  (b.) 

GAHELLIU  ou  CABILLAUD. 
POIS.  Noms  donnés  en  Islande  et  sur 
les  côles  de  Hollande  à  la  véritable 
Morue.  F^.  Gade.  (b.) 

CABELLOS    DE    ANGEL.    bot. 

PiiAN.  G'esl-à-dire  Cheveux  cVAnge  , 
syn.  du  discuta  odorata  de  la  Flore 
péruvienne.  (b.) 

GABELLOS  DE  TOMTLLIIO.  bot. 

PU  AN.  G'est-à-dire  C/ieueux  de  Tkim, 
syn.  de  Guscute.  V.  ce  ujot.        (b.) 


GAB 

GxVBÉRÉE.  Caberea.voi.Yr.  Genre 
des  Geliulifères  ,  de  l'ordre  des  Cella- 
riées  dai>3  la  division  des  Polj'piers 
ilexibles  ;  il  est  frondescent ,  cylin- 
drique ou  peu  comprimé;  les  cellules 
sont  disposées  sur  une  seule  face  ; 
l'opposée  est  sillonnée ,  et  le  sillon 
longiluainal  est  droit  et  piuné. 
Nous  avons  établi  ce  genre  sur  deux 
espèces  qui  diffèrent  des  Gellaires, 
ainsi  que  des  Grisies  par  la  situation 
des  celûiles  ;  des  Ganda  ,  par  le  fa- 
ciès et  par  les  fibres  qui  réunissent 
tous  les  rameaux  de  ces  dernières  et 
qui  manquent  aux  Gabérées  ;  enfin , 
des  Acamarchis,  par  l'absence  des 
vésicules  et  des  autres  caractères  qui 
les  di  tiuguent  de  tous  les  autres 
genres. 

Les  Gabérées  offrent  des  formes 
bien  différentes  :  les  unes  sont  dicho- 
tomes,  les  autres  pinnées  ;  ce  peu  d'a- 
nalogie dans  le  port  nous  aurait  dé- 
cidés à  en  faire  deux  genres  distincts 
sans  la  forme  des  cellules  qui  est  ab- 
solument la  même  ,  et  sans  la  pi'ésence 
des  sillons  qu'elles  produisent  sur  la 
face  opposée  à  leur  ouverture;  carac- 
tère distinctii'de  ce  genre  qui  ne  per- 
met pas  ,  dans  une  division  systémati- 
que, de  séparer  les  êlies  sur  lesquels 
on  peut  l'observer.  Dans  la  Gabérée 
dicliotoiue,  il  existe  une  apparence 
d'articulation  dans  les  rameaux  ,  les- 
quels sont  légèrement  cunéiformes 
entre  chaque  dichotomie  ;  ce  carac- 
tère se  trouve  également  dans  la  Ga- 
bérée pinnée  ,  mais  bieninoms  sensi- 
ble. La  substance  de  ces  Polypiers  est 
plus  calcaire  que  membraneuse;  leur 
cuuleur  est  un  jaune  fauve  phis  ou 
moins  brillant;  leur  grandeur  varie 
de  quatre  à  six  décimètres  ;  ils  ne  sont 
jamais  parasites  sur  les  Plantes  mari- 
nes ;  c'est  par  des  fibres  nombreuses 
et  non  par  un  empâtement  qu'ils  se 
fixent  sur  les  rochers  ou  les  Polypiers 
solides  de  l'Australasie. 

Gabérée  pinnée  ,  Cabereapiiinata, 
Lamx. ,  Hist.des  Polyp.  ,  p.  i5o  ,  n" 
239.  —  Polypier  à  tige  pinnqe  et  cy- 
lindrique,  à  rameaux  gainis  de  pin- 
nules,  couverts  de  cellules  annelées 
ordinairement  au  nombre  de  deux  et 


CAH 

placées  sur  la  même  ù\cs.  —  Il  habite 
les  côtes  tic  la  Nouvelle-Hollande. 

CAr.ÉiiKi'.  DiciioTOMF. ,  Cabeiea  di~ 
choloma,  Lamx.  Genre  Polyp.  p.  5, 
tab.  64,  fig.  17-18.  —  Celte  espèce 
diffère  de  la  première  par  sa  forme 
générale  ;  elle  est  dicliotome  ,  à  ra- 
meaux comprimé?  ,  couverts  anté- 
rieiuement  d'une  grande  quantité  de 
petites  cellules  et  de  poils  nombreux 
assez  longs  et  vedressé-s  ;  elle  habite 
les  côtes  de  la  Nouvelle  -  Hollande. 

(l,AM..X.) 

CABESSA.  BOT.  PiiAX.  Pour  Ca- 
beza.  f^.  ce  mot.  (b.) 

CABESTAN  (  le  ).  moll.  INom 
vulgaire  de  la  Purpura  Truchlea , 
Lamk.  ,  qui  doit  être  rapportée  ,  selon 
toutes  les  apparences,  au  genre  Buc- 
cin. 

Le  FAUX  Cabestan  est  le  Murex 
Dolarium  de  Linné.  (r.) 

CABEZA.  BOT.  PHAN.  C'est  la  pro- 
nonciation espagnole  du  mot  qui  si- 
gnifie tête.  Ainsi  l'on  a  vulgairement 
appelé  : 

C\B£ZA  DE  MONGE,  tcle  de  moiiic , 
le  Ca/yplectus  acuminalus  de  la  Flore 
du  Pérou  ,  qui  est  un  Munchausia. 

Cabeza  de  negro  ,  tête  de  nègre , 
le  Fhjtolepas  ^e  ce  même  ouvrage  , 
qui  paraît  être  un  Vaquoi. 

Ce  mot  désigne  également  les  pre- 
mières qualités  d'une  denrée  ou  .'une 
récolte  quelconque.  Ainsi  Fino  de 
Cabeza ,  Trigo  de  Cabezaou  yJceite  de 
Cabeza,  sont  du  vin,  du  blé  et  de 
l'huile  de  choix.  Le  meilleur  Indigo 
obtenu  des  premières  pousses  de  l'A- 
nil  ,  et  le  Camphre  cristallisé  étant 
quelquefois  appelés  également  de  Ca- 
beza ,  ce  nom  a  été  donné  par  équi- 
voque comme  synonyme  d'Indigo 
et  de  Camphre.  (b.) 

CABEZON.  OIS.  Vieillot  a  établi 
sous  ce  nom  un  genre  composé  du 
Tauiatia  de  Buffon  et  de  quelques  es- 
pèces de  notre  genre  Barbu.  Cu- 
vier  etTemminckont  formé  un  genre 
à  peu  près  semblable ,  mai's  dans  le- 
quel ils  n'ont  fait  entrer  que  peu  de 
Cabe^ons;ils  lui    ont  donné  le  nom 


CAD 


6nS 


qu'avait  consr.cré  Buffon.  f^.  Ïama- 

TTA.  (DR..Z.) 

CABTAI.  Hydrochœrus.  mam.  Que 
selon  Sonnini  on  doit  prononcer  (!a- 
biaye.  Genrede  Rongeurs  à  clavicule.iî 
rndimentaires  ,  caractérisé  par  quatre 
doigts  devant,  trois  derrière,  tous 
demi-palmés  et  armés  d'ongles  larges, 
surtout  aux  pieds  postérieurs  où  l'on- 
gle du  milieu  est  plus  grand  et  plus 
prolongé  ;  par  quatre  molaires  ,  par- 
tout formées,  comme  dans  les  Lièvres, 
de  plusieurs  tubes  verticaux  d'émail , 
aplatis  d'avant  en  arrière  et  joints 
ensemble  par  un  ciment  ;  par  les 
treize  tubes  ,  aplatis  en  lames,  de  la 
dent  postérieure  ,  dont  la  longueur 
surpasse  celle  des  trois  autres  ensem- 
ble; par  l'aplatissement  régulier  des 
tubes  de  cette  quatrième  dent,  cha- 
cun desquels  ne  dessine  latéralement 
3u'un  seul  prisme  triang  laire  ,  tan- 
is  qu'aux  dents  antérieures  ,  en  se 
plissant  ,  chaque  tube  forme  deux  ou 
trois  prismes  sur  le  bord  externe  dans 
les  supérieures  ,  et  sur  Tinterne  dans 
les  inférieures.  Les  molaires  posté- 
rieures du  Cabiaine  diffèrent  donc  de 
celles  de  l'Eléphant  que  par  le  dé- 
bordement des  prismes  d'émail  sur  le 
ciment  qui  les  enveloppe  complète- 
ment dans  ce  dernier. 

Les  Cabiais  sont  séparés  des  Co- 
bayes auxquels  on  les  avait  réunis 
par  l'aplatissement  en  lame  traii?:- 
versale,  et  le  nombre  des  tubes  de  la 
molaire  postérieure,  laq  elle  dans  les 
Cobayes  est,  comme  les  autres,  formée 
de  deux  lames,  l'une  simple,  l'autre 
fourchue  d'un  côté;  par  l'état  ruiii- 
mentaiie  du  péroné  du  Cabiai;  enfin 
par  six  mamelles  dont  deux  sur  la 
poitrine:  d'ailleurs  il  y  a  treize  paires 
de  côtes  et  six  vertèbres  loml)aires 
dans  le  Cabiaicomme  dans  le  Cobaye. 
Dans  la  femelle,  l'anus  et  la  vulve 
s'ouvrent  dans  une  fente  unique  ,  au 
fond  de  laquelle  Ion  voit  quatre  trous 
égaux  :  celui  de  la  vulve  en  avant, 
l'anus  en  arrière ,  et  deux  autres  la- 
téraux qui  pénètrent  dans  des  poches 
de  neuf  lignes  de  long  sur  cinq  de 
diamètre  ,  contenant  une  matière  jau- 


6o5  CA.B 

nâlre  d'odeur  fétide,  et  dont  le  fond 

tient  à  une  glande  séciétoire  ;  le  gland 

du  clitoris  a  la  figure  d'un  treffle  ,  et 

est  large  de  six  lignes  d'après  Dau- 

benton. 

On  ne  connaît  qu'une  seule  espèce 
dans  ce  génie  ;  le  Cabiai  èléphanti- 
pode  de  Dcsmarest,  nouveau  Dict. 
d'Hist.  nalur. ,  n'étant  qu'un  jeune 
ïapier  dont  l'empailleur  avait  défor- 
mé la  trompe. 

Le  Caciai  ,  Cauia  Capjbara ,  L. 
Bufl".,  t.  12,  pi.  49  ,  et  Squelette,  pi. 
5o,  Schieber,pl.  ii4,EncycL,  pi. 
4o  f  3.  Répandu  sur  les  l)ords  de 
toutes  les  rivières  et  de  tous  les  lacs  , 
depuis  la  Plata  jusqu'aux  affluens sep- 
tentrionaux de  l'Cénoque,  on  ne  l'a 
pas  encore  trouvé  hors  de  l'Améri- 
que méridionale.  Son  nom  Guaranys 
elCaplygoua  veut  dire  habitant  des 
pajoiials  voisins  de  l'eau.  Effective- 
ment, cet  Animal  ne  s'en  éloigne 
jamais  de  plus  de  cent  pas.  D'Az- 
zara  dit  qu'il  ne  vit  que  de  Végétaux  ; 
Humboldt,  qu'il  mange  aussi  du  Pois- 
son; c'est  pourquoi,  sans  doute,  les 
missionnaires  de  l'Orénoque  n'empê- 
chent pas  de  le  manger  en  carême  à  ti- 
tre de  ma  igre. C'est  un  excellent  gibier; 
les  Indiens  de  la  province  de  Caracas 
l'appellent  Chiguère,  cl  en  font  fies 
jambons.  LesCabiaisvivcni  en  petites 
troupes;  la  peur  seule  les  fait  crier  ;  ce 
cricslaiticuléa.;?e.;ils  se  jettentalois 
à  la  nage  en  ne  montrant  que  le  bout 
du  museau  ;  si  le  Cabiai  est  blessé 
ou  si  le  danger  ledouble  ,  il  plonge 
pendant  huit  à  dix  minutes  ,  et  ne  re- 
paraît que  fort  loin.  Il  ne  terre  pas  , 
marche  plus  la  nuit  que  le  jour,  icste 
assis  la  plupart  du  temps,  liumboidt 
«n  a  vu  des  troupes  rester  tianquille- 
mentdanscettp posture, pendant  qu'un 
grand  Crocoiliie  passait  au  milieu 
d'eux.  Cette  sécurité,  dit-il,  leur  vient 
de  l'expérience  que  le  Ciocodile  n'at- 
taque pas  hors  de  l'eau. Chaque  femelle 
a  «n  domicile  fixe  prèsdutjuel  on  trou- 
ve des  tas  d'excrémens  moulés  en  pelot- 
le  allongécLeCabiaiest  le  plusgrand 
des  lion'geurs;  il  a  tioispiedi  de  long 
et  un  et  demi  de  liaut ,  le  corps  gros  et 
ramassé;  la  lèvic  suréucure  cchau- 


CAB 
crée  laisse  voir,  même  quand  la  bou- 
che est  fermée ,  les  incisives  d  en  haut 
qui,  comme  les  inférieures, sont  verti- 
calement sillonnées  sur  leur  fiice 
antérieure;  les  yeux  noirs  et  grands  ; 
le  nez,  les  oreilles  et  les  jambes, 
qui  sont  presque  nus,  sont  d'une 
couleur  cendrée  noirâtre  ;  tout  le  poil 
du  dessus  du  cou  est  d'un  brun  foncé, 
noirâtre  à  son  origine  ,  et  roux  à  sa 
pointe  ;  il  est  plus  clair  sous  le  ven- 
tre ;  il  est  d'un  fauve  tendre  dans  le 
jeune  âge  pendantlequel  l'animal  s'ap- 
privoise aisément.  On  ignore  le  temps 
de  la  gestation  et  de  l'allaitement;  la 
femelle  met  bas  de  quatre  ù  huit  petits. 
Le  port  de  cet  Animal  n'a  pas  été 
bien  rendu  dans  les  ligures  ;  en  mai>- 
chant ,  il  appuie  sur  le  sol  tout  le  pied 
de  deiiière,  ce  qui  lui  donne  l'air  de 
ramper.  Qi.oiqu  il  n'ait  pas  de  queue 
apparente,  il  a  sept  vertèbres  cocci- 
giennes  dont  deux  sont  même  enga- 
gées dans  la  peau.  Il  est  inutile  de  dire 
qu'il  ne  subsiste  au  ceeur  aucun  ves- 
tige du  trou  de  botal.  C'est  néanmoins 
parla  persistancede  ce  irouqueBuffon 
et  des  médecins  phj'siologistes  qui 
négligent  l'anatomie ,  expliquaient 
la  faculté  de  plonger  long-temps , 
dont  jouissent  plusieurs  Mammifères. 

(a.  D..ÎÎS.) 

GABION.  BOT.  piiAX.  P'.  Gassave. 

CABIONNARA.  m>m.  (Buffon.) 
Véritable  nom  qu'on  donne  à  la 
Guiane  au  Cabiai.  l' .  ce  mot.      (b.) 

CABOCHE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
la  CiiEVÈt'iiE,  S!nx  passeri/ia  ,  h. 
f^.  CliOUEïï£.  (Dn..z.) 

CABOCHE.  POIS.  Ce  nom  désigne, 
dans  l'Histoire  générale  des  voyages, 
(  eux  Poissons  des  rivières  de  Siam  , 
foi»^  bons  à  manger,  mais  qu'il  est 
impossible  de  détermmer.  (b.) 

CABOCFION.  Capulus.  moll. 
Genre  établi  par  Montfort  (  Corich.  2, 
p.  5j)  aux  dépens  des  Patelles  de 
Linné  ,  et  dont  le  type  est  la  Vatella 
iingaiica  ,  vulg.  Bonnet  de  Dragon  , 
que  Montfort  nomme  Capulus  unga- 
ricus.  Laraarcli,  en  adoptant  ce  gén- 
ie, a  changé  le  nom  latin  en  celui  de 


CAB 

Pileopsis  (An.  s.  vert,  a"  édit.,  T.  vi, 
XI,  p.  16  )i  Défiance  a  depuis  lors 
montré  que  plusieurs  Cabochons  fos- 
siles avaient  vécu  sur  un  support  tes- 
tacé,  et  a  fait  de  ceux-ci  un  nouveau 
génie  sons  le  nom  d  H3  ppoi^ice,  II tp- 
jjunix.  Mais  comme  il  est  à  piésumer 
fjue  les  Cabochons  vivans  ont  aussi 
la  même  organisation  ,  bien  que  nous 
conservions  ce  genre  sous  le  nom  ilc 
Cabochon  ,  comme  ayant  1  antério- 
rité, nous  renvoyons  au  mot  Ilirro- 
NYC£pour  le  traiter  complètement  , 

Iiarce  que  nous  aurons  viaiseml)la- 
îlcment  alors  de  nouveaux  rensei- 
gnemens  qui  fixeront  les  incertitudes 
entre  les  espèces  vivantes,  et  les  fos- 
siles. 

Cabochon  a  languettes. 
C'est  la  Patelin  equcstris  ,  L.  ;  Calyp- 
//ea cques/ ris, L^imk.  p".  Calyptkée. 

(F.) 

CACO.MCA.  Caoomha.  eot.  phan. 
Ce  genre,  décrit  par  Aublet  dans  ses 
Plantes  de  la  Guiaue,  et  dont  ÎSchre- 
ber  a,  on  ne  sait  trop  pourquoi, 
changé  le  nom  en  celui  do  Nccl/is, 
est  encore  aujourd  hui  en  lilij^e 
chez  les  botanistes,  pour  savoir  la 
place  qu'il  doit  occuper  dans  la  ïéric 
des  ordres  naturels.  Pour  lâcher  de 
jeter  quelque  jour  sur  celte  question, 
nous  allons  décrire,  avec  quelques  dé- 
tails, l'organisation  de  ses  diilérentes 
{jarties.  Le  Cabomba  aqi/alica ,  Au- 
jlet  (Guiane,  1  ,  p.  5  2J  ,  t.  lai),  est 
une  Plante  herbacée,  vivace,  qui 
croît  dans  les  eaux  courantes  à  la 
Guiane,  et  que  Michaux  a  retrouvée 
en  Cîuoline  et  en  Géorgie.  Ses  tiges 
sont  gièles,  très-longues  et  fislaleu- 
?es;  elles  portent  deux  sortes  île  léuil- 
les  ;  les  unes  submergées  sont  oppo- 
sées ,  découpées  en  un  tièa-giand 
nombre  de  lobes  linéaires,  de  ma- 
nière à  oflrir  une  ressemblance  par- 
faiteavec  celles  de  la  llenoncnle aqua- 
tique; les  autres  ,  étendues  à  la  sur- 
face de  l'eau,  sont  alterues,  portées 
sur  de  longs  pétioles  qui  s  in.sè.  ent  au 
centre  de  leur  face  inférieure  ;  elles 
sont  ovales  ,  elliptiques  ,  à  bords  en- 
tiers. Les  UeUKssontpédouculées,  soli- 


CAB 


G07 


taircsà  laisscUc  des  feuilles  émergées. 
Leur  pédoncule,  qui  est  grêle  et  un 
peu  pubescent,  élève  la  tlcur  au-des- 
sus de  la  surface  de  l'eau,  et  se  re- 
courbe, apiès  la  fécondation,  pour 
mûrir  le  fruit  sous  l'eau.  Chaque  fleur 
présente  un  calice  à  six  divisions 
très-profondes  ,  étalées  et  disposées 
sur  deux  rangées  :  trois  extérieures 
membraneuses,  jaunâtres,  obtuses; 
(rois  inférieures,  un  peu  plus  lon- 
gues ,  oiiiant  à  leur  base  un  rétrécis- 
sement subit ,  plus  minces  et  comme 
pélaloïdes,également  II  ès-obtuses.Les 
élamines  sont  au  nombre  de  six,  insé- 
rées tout-à-fait  à  la  base  des  divisions 
du  calice.Lcs  pistils  sont  au  nombre  de 
deux;  on  en  rencontie  plus  rarement 
trois  ,  ils  sont  dressés  au  centre  <le  la 
Heur,  finement  pulvérulens,  allongés  , 
se  terminant  en  une  pointe  st\  loide  à 
leur  sommet,  et  portant  un  stigmate 
simple  et  capitulé.  Coupé  longitudi- 
naleinenl,  l'ovaiie  est  uiiiloculaiie  et 
contient  deux  ovules  renversés  ,  dont 
lun  est  a  taché  au  sommet  de  la  lo- 
ge, et  l'aulreau  milieu  de  la  suture 
nui  règne  sur  la  face  interne.  Le 
fruit  se  compose  d'un  péiicaipc 
mince,  dont  la  paroi  interne  s'est 
soudée  avec  chacune  des  deux  grai- 
nes, lorsqu'elles  ont  été  fécondées, 
ou  avec  une  seule,  lorsqu'une  d'elles 
a  avorté.  Dans  le  premier  cas,  le  pé- 
ricarpe semble  biloculaire,  et  chaque 
loge,  ayant  .sa  paroi  interne  endurcie, 
forme  une  sorte  de  petite  noix  qui  en- 
vironne la  graine,  sans  toutefois  y 
adhérer.  Celle-ci  est  ovoïde,  recou- 
verte d'un  épispcrme  ou  tégument 
propre,  mince  et  membraneux.  L'a- 
mande se  compose  d'un  endospermc 
charnu,  blanc,  très- gros,  dont  le 
sommet  est  creusé  dune  petite  exca- 
vation dans  laquelle  est  placé  l'em- 
bryon. Celui-ci  est  très -petit ,  en  for- 
me de  clou;  c'est-à-dire  qu'il  est  dis- 
coïde dans  sa  partie  supérieure  qui 
forme  la  lad-cule  ;  qu'il  est  en  cône 
renversé  dans  sa  partie  inférieure  ou 
cotylédonaire,  qui  est  tout-à-fait  sim- 
ple et  indivise.  Si  l'on  fend  le  corps 
cotylédonaire  en  deux ,  on  trouve 
dans  son  intérieur  un  petit  mamelon 


6o8 


CAB 


conique  qui  constitue  la  gemmule. 
Ceux  qui  étudieront  avec  soin  cette 
orgaiîisation  ,  qui  la  compareront  avec 
celle  des  autres  Végétaux,  y  recon- 
naîtront comme  nous  l'organisation 
commune  aux  Plantes  monocotjlé- 
donées,  et  devront  partager  l'opi- 
nion de  Jussieu  et  de  mon  père  qui 
plaçaient  le  genre  Cahomba  parmi 
les  î'amillesde  Plantes  monocolylédo- 
nées.  En  effet  la  striicture  de  l'em- 
bryon es!  tellement  simple,  tellement 
claire ,qu' il  suffit  de  rinspeclioniaplus 
légère  pour  y  leconnaître  tous  les  ca- 
ractères des.embryonsà  un  seul  cotylé- 
don. La  structure externedela  fleurest 
absolument  la  même  que  celle  d'un 
Alisma  ou  mieux  encore  àuButornus. 
Mais  l'ovaire  est  constamment  disper- 
me;  la  présence  d'un  endospcrme 
très-volumineux  dislingue  suffisam- 
ment le  Cabomha.  Quant  à  la  struc- 
ture du  fruit  et  sui'tout  de  l'embryon, 
il  existe  une  grande  analogie  entre  le 
genre  qui  nous  occupe  et  la  famille 
des  Saururées;  mais  l'absence  de  ca- 
lice, les  graines  constamment  dres- 
sées sont  des  caractères  qui  facili- 
tent la  distinction  de  ces  dernières. 
Tous  ces  caractères  nous  paraissent 
indiquer  évidemment  une  Plante  mo- 
nocotylédone,  distincte  par  des  points 
aasez  imporlans  pour  mériter  défor- 
mer un  oni-, e  nouveati,  sous  le  nom 
de  Cabombées  ,  ainsi  que  mon  père 
l'a  proposé  dans  son  Analyse  du  fruit. 
Outre  le  genre  Cabomha  ,  cette  famille 
nouvelle  comprendrait  également  le 
genre  Hyciropeltis.,  qu'il  est  impossi- 
ble d'éloigner  du  précéc'ent.  De  Can- 
cloUe  {Svst.  Nat.  T^eget.  2. ,  p.56.),  ne 

Î>artage  pas  cette  opinion  ;  il  range 
es  Cabombées  qu'il  nomme  Hydro- 
pellidées  parmi  les  Végétaux  dicotjlé'- 
dons ,  et  en  fait  simplement  une  sec- 
tion lie  sa  famille  des  Podophyllées. 
Nous  nous  efforcerons  de  réfuter  cette 
opinion  ,  lorsque  nous  aurons  tracé 
les  caractères  généraux  de  la  nouvelle 
famille  des  Cabombées.  (a.  r.) 


*  CABOMBÉES.  Cabombeœ.  Dans 
son  Analyse  du  fruit ,  le  professeur 
Richard  père  a  proposé  d'établir  sous 


CAB 
ce  nom  une  famille  nouvelle  parmi 
les  Monocotylédonées ,  qui  se  compo- 
serait des  genres  Cabomha  d'Aublet 
et  Hyciropeltis  de  Michaux.  Voici  les 
caractères  que  l'on  peut  donner  de 
cette  famille  :  calice  à  six  divisions 
profondes,  disposées  sur  deux  rangs, 
persistant ,  et  les  trois  divisions  inter- 
nes un  peu  plus  grandes,  colorées 
et  pétaloïdes ,  et  les  trois  externes 
plus  courtes  ;  les  élamines  varient  de 
six  à  trente-six;  leurs  filets  sont  li- 
bres ,  subulés  ,  insérés  à  la  base  du 
calice  ou  sous  les  ovaires  ;  lesanlhères 
sont  terminales  et  biloculaires.  Le 
nombre  des  pistils  varie  de  deux  à 
dix-huit  ;  ils  sont  dressés  ,  allongés  , 
rapprochés  les  uns  contre  les  autres  , 
au  centre  de  la  fleur.  Leur  ovaire  est 
constamment  à  une  seule  loge  qui 
contient  deux  ovules  renversés  ,  dont 
l'un  est  attaché  au  sommet  ou  près 
du  sommet  de  la  loge  ,  et  l'autre  au 
milieu  de  sa  hauteur;  la  partie  supé- 
rieure de  1  ovaire  se  termine  par  un 
prolongement  filiforme  ou  style  un 
peu  recourbé  en  dehors  ,  et  qui  est 
surmonté  par  un  stigmate  capitulé. 
Le  fruit  est  indéhiscent  ;  tantôt  il 
contient  deux  graines,  tantôt  il  n'en 
renferme  qu'une  par  l'avortement  de 
la  seconde.  La  paroi  du  péricarpe 
s'applique  immédiatement  sur  la  sur- 
face externe  de  chaque  graine  ,et  for- 
me une  lame  assez  dure  ,  qui  consti- 
tue une  sorte  de  petit  noyau.  Chaque 
graine  contient  sous  son  tégument 
propre  ou  épisperme  ,  qui  est  mince 
et  membraneux ,  une  amande  blanche 
composée  d'un  gros  endosperme 
charnu  ou  farineux,  au  sommet  du- 
quel est  creusée  une  petite  fossette  , 
dans  laquelle  est  placé  l'embryon. 
Celui-ci  est  fort  petit ,  relativement  à 
la  masse  de  l'amande  ,  il  est  ainsi  ap- 
pliqué sur  l'eudosperme;  il  offre  une 
forme  discoïde  ,  c'est-ii-dire  qu'il  est 
un  peu  plane  ou  en  forme  de  clou. 
Son  extrémité  radiculaire  est  tournée 
en  dehors  et  supérieure;  son  extré- 
mité cotylédonaire  est  simple  ,  indi- 
vise ,  et  enfoncée  dans  la  petite  fos- 
sette. Fendu  longitudinalement  ,  il 
offre   dans  son    intérieur  une   petite 


CAB 

gemmule  conique   ou    très  -  obtuse. 

Les  Plantes  qui  constituent  les 
deux  genres  dont  cette  famille  se 
compose,  sont  herbacées,  vivaces  et 
se  plaisent  dans  les  eaux  douces  du 
Nouveau-Continent.  Leurs  feuilles  , 
qui  varient  beaucoup  ,  suivant  qu'el- 
les sont  submergées  ou  étalées  à  la 
surface  de  l'eau,  sont  opposées  dans 
le  premier  cas  et  découpées  en  lobes 
presque  capillaires,  alternes  dans  le 
second  cas,  entières  et  peltées.  Les 
fleurs  sont  solitaires  et  portées  sur 
des  pédoncules  assez  longs,  qui  nais- 
sent à  l'aisselle  des  feuilles  supé- 
rieures. 

La  famille  des  Cabombées  appar- 
tient évidemment  au  groupe  des  Mo- 
nocotylédonées.  Elle  doit  être  placée 
près  de  la  nouvelle  famille  des  Sau- 
rurées  ,  dans  laquelle  viennent  se 
ranger  ,  avec  le  Saururus ,  les  genres 
Jponogetoii  et  Hydrogeton.  Dans  ces 
deux  familles  en  effet ,  on  observe  la 
même  forme  et  la  même  organisation 
dans  l'ovaire ,  le  fruit  et  l'embryon. 
Mais  dans  les  Saururées,  les  fleurs 
sont  nues  et  sans  calice;  les  graine» 
sont  dressées,  tandis  que  les  fleurs 
ont  un  périanlhe  simple,  et  les  grai- 
nes sont  pendantes  dans  les  Cacom- 
bées.  On  observe  encore  une  affinité 
assez  grande  entre  notre  famille  ,  les 
Alismacées  et  les  Butomées  ;  mais 
l'absence  de  l'endosperme  et  la  forme 
de  l'embryon  distinguent  bien  ces 
deux  derniers  ordres. 

Nous  avons  déjà  dit  que  De  Can- 
doUe  plaçait  les  Cabombées  parmi  les 
Dicotylédonées,  et  qu'il  n'en  formait 
qu'une  section  de  ses  Podophyllées. 
Mais  nous  pensons  que  cet  illustre 
botaniste  s'est  laissé  entraîner  par 
des  ressemblances  extérieures  plutôt 

aue  par  la  comparaison  exacte  des 
ifferens  organes  de  ces  Plantes. 
En  effet ,  dans  les  Podophyllées ,  l'em- 
bryon est  certainement  à  deux  coty- 
lédons ;les  fruits  renfermentun  grand 
nomljre  de  graines  attachées  à  un 
trophosperme  longitudinal  qui  est 
charnu  et  qui  les  recouvre  en  grande 
partie.  Aussi  pensons-nous  que  la 
nouvelle     famille     des     Cabombées 


CAB  609 

doit  être  placée  à  côté  des  Saururées 
dont  elle  se  rapproche  par  l'organi- 
sation de  sa  graine ,  et  des  Alismacées 
et  des  Butomées  dont  elle  offre  les  ca- 
ractères dans  la  forme  et  la  disposi- 
tion de  ses  fleurs.  (a.r.) 

*  CABOR.  POIS,  /^.  Cabobgne. 

CABORGNE.  pois.  L'un  des  noms 
Tulgaires  du  Cutlus  Goùio  ,  L.  On 
l'appelle  aussi  Cabor  en  quelques 
lieux.  (iî.) 

CABOT  ET  CABOTE,  pois.  Syn. 
de  Gobius  Schlosseri  et  du  Trigla 
Hirundo.  On  appelle  aussi  Cabot  It 
Mu^U  Cephalus.  (b.) 

»  CABOTZ.  1NTE8T.  Nom  arabe 
de  Toenia.  F',  ce  mot  et  Braybra  (b.) 

CABOUILL.BOT.PHAN.(Nicholson.) 

Syn.  à'jdgave  a/nericana  aux  An- 
tilles, (b.) 

CABOURE  ou  CABURE  ,  et  non 
Cabare.  ois.  Espèce  du  genre  Chouet- 
te, S///.r  brasilia/ia,  L.  du  Brésil. 
f^.  Chouette.  (dr..z.) 

CABRA.  MAM.  Syn.  espagnol  et 
portugais  de  Chèvre.  F",  ce  mot.  On 
appelle  le  Chevreuil  Cabra  de  monte 
ou  Chèvre  de  bois.  p^.  Cerf.       (b.) 

CABRARAOD  ou  CABRARET. 
ois.  Syn.  provençal  de  Chat -Huant. 

(DR..Z.) 

CABRE.  MAM.  Du  latin  Capra. 
Nom  de  la  Chèvre  dans  divers  dialec- 
tes et  patois  de  France.  (b.) 

CABRI  MAM.  Même  chose  que 
Chevreau,  f^.  Chèvre.  (b.) 

CABRIDOS.  POIS.  Nom  vulgaire 
donné  à  TcnérifTe  à  un  Poisson  indé- 
terminé et  dont  la  chair  passe  pour 
être  délicieuse.  (b.) 

CABRIFE.  MAM.  Syn.  provençal 
de  Chevreuil.  /^.  Cerf.  (b!) 

*CABRIGGIA.  POIS.  S^n.  de 
Grondin,  f.  Trigle.  (b.) 

CABRTLLA.  pois.  Syn.  présumé 
de  Lutjanus  lunulatus  et  une  espèce 
du  genre  Grammisle.  V.  ce  mot.  (b.) 

5r; 


6io  CAC 

CABRILLET.  bot.   phan.   V. 

EnUETlA. 

*  CABRITO.  MAM.  Le  Chevreau 
ea  espagnol.  /^.  Chèvre.  (h.) 

C ABRI T TA.  BOT.  phan.  Même 
chose  que  Cabrillet  V.  Ehretia. 

CABROLLE.  pois.Syn.  deCaranx 
glauque  dans  le  midi  de  la  France. 

(B.) 

CABRON.  MAM.  Le  Boncen  espa- 
gnol, dontpar  diminutif  on  a  fait  Ca- 
bronsillo ,  nom  par  lequel  on  désigne 
quelquefois  le  Chevreuil.  (b) 

CABCGAO.  BOT.  PiiAN.  (Camelli.) 
Variété  de  Limon  aux  îles  Philippi- 
nes, (b) 

CABUJA.  bot.  phan.  Probable- 
ment Y  Ji^ave  ameiicana  dans  quel- 
ques cantons  de  l'Amérique  méridio- 
nale, (b.) 

CABUR.  BOT.  piiAN.  Syn.  de  Voly- 
gonum  à  Java,  oii  l'on  appelle  Cabur- 
CaburleP.  orientale,  et  Cahur  Muila 
h;  P.  barbatum.  Cabao  paraît  être  la 
même  chose.  (B.) 

CABURE.  OIS.  r.  Caboure. 

CABURÉ  ou  CABUREI.  ois.  (  Az- 
zara.  )  Syn.  présumé  de  Chouette  à 
collier.  (b.) 

CABUREIBA  et  CABUREICIBA. 
Arbre  du  Brésil ,  qui  jjroiluit  un  suc 
balsamique  qu'on  suppose  être  le 
même  que  le  ménisperme  d'oli  pro- 
vient le  Baume  du  Pérou.  (b.) 

CABUS.  bot.  phan.  Variété  du 
Chou.  (b.) 

CABUSSET.  ois.  Syn.  catalan  de 
Castagneux  ,  Colymbus  jiiinor ,  L. 
^^  Grèbe.  [dr..z.) 

CABUWO.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Vioscorea  bulbifcraii  ïcrnate."    (b.) 

CAC  ABUS.  BOT.  PHAN..  Syn.  de 
Bjelladone  en  Afrique.  (a.d.j.) 

CACACOLIN.  OIS.  (llernandez.) 
Syn.  du  Cacolia  ,  PenUx  mexicana. 
V.  Perduix  ,  division  des  Cailles. 

(nR..z.) 

CACADORA.  BCFT.  oiir.  Ce  nom 


CAC 

donné  comme  synonyme  de l'Abonia, 
espèce  de  Boa  ,  ne  signifierait-il  pas 
simplement  Chasseresse  en  espagnol? 
Probablement  il  n'indique  pas  une 
espèce  déterminée  d'Animal  ,mais  sim- 
plement les  Animaux  qui,  vivant  de 
proie,  emploient  la  ruse  pour  faire 
la  chasse  aux  autres  espèces?       (b.) 

CACAHAO  otT  CACAJAO.  mam. 
Nom  de  pays  d'un  Sakis  ,  Simia  me- 
lanucephala  de  Humboldt.  F".  Sapa- 
jou. (AD..NS.) 

CACA-HEINRIETTE.  bot.  phan. 
Syn.  àe Melastoma succosum  d'Aublet 
à  Cayenne ,  oii  le  fruit  de  cet  Aibre 
se  mange.  (b.) 

CACAHUATE.  bot.  phan.  Nom 
donné  comme  synonyme  espagnol 
d'Jrac/iis  /ijpogea.  (b.) 

CACAHUETTE.  bot.  phan.  Ce 
nom  peut  être  synonyme  de  Cacaoyer 
au  Mexique  ,  mais  à  coup  sûr  il  ne 
peut  l'être  de  l'Arachide  dans  le 
département  des  Landes ,  ou  cette 
Plante  est  maintenant  inconnue  ,  et 
n'a  été  introduite  que  momentané- 
ment, lorsqu'un  ou  deux  agriculteurs 
essayèrent  de  l'y  naturaliser.       (b.) 

CACAJAO  ou  CAC  AJO.  mam.  r. 
Cacahao. 

CACALACA.  bot  phan.  Svn.  lan- 
guedocien A'Jnlirrhinum  majus.   (b.) 

CACALIANÏHÈME.  bot.  phan. 
(D\\\cn.)S-^n.àeCacaliaKlenia,  L.  (b.) 

CACALTE  Cacalia.  bot.  piian.  Ce 
geure  établi  par  Linné  se  rapporte  à 
la  famille  des  Synanlhéiées ,  section 
des  Cor)  mbifèiL'S  ,  et  à  la  S\ngéuésic 
égale.  On  lui  donne  poui"  caractères  : 
un  involucre  cylindrique,  oblong  , 
.'^impleou  muni  de  ]!ctiles  écailles  à  sa 
base  ;  tous  ses  fieurons  tul>uleux  et 
liermnpliiodites;  le  lécuptacle  nu  ,  et 
ses  akèues  aigrettes  de  poils  simples  . 
etc.  Il  constitue  un  groupe  d'espèces 
•dont  la  p;;lrie  est  assez  limitée  pour 
chacune  d'elles,  mais  le  genre  e.st  ré- 
pandu dans  presque  toutes  les  parties 
du  monde. Quatre  espèces  seulement, 
C.  aIpina.,C. petaslla,  C.  leiicophylla  , 
1).  G. ,  et  C.  Sarraienica,  liabitent  les 


CAC 

Aljws  d'Europe,  oii  elles  sont  fort 
remarquables  par  la  largeur  de  leurs 
Icuilles  et  leurs  nombreux  capitules 
de  ticius.  Elles  ont  un  port  Irès-difle- 
rcnt  de  celui  des  Cacalics  étrangères; 
celles-ci  offrent  elles-mêmes  beau- 
coup de  disparates  sous  ce  rapport,  ce 
qui  nous  fait  regarderie  genre  ^'acfl//a 
comme  peu  naturel.  Il  renferme  des 
Herbes  et  des  Arbrisseaux  dont  les 
feuilles  ne  sont  jamais  opposées  comme 
dans  les  Eupatoires  avec  lesquels  nos 
Cacalieseuropéennesontdela  ressem- 
blance. L'absence  des  demi-Ueiirons 
les  lait  distinguer  des  Séneçons  et  des 
Cinéraires,  et  toutes  leurs  fleurs  bcr- 
maphrodites  les  séparent  des  Tussi- 
lages. On  cultive  pour  ornement  dans 
les  jardins  une  jolie  espèce  originaire 
de  l'Inde  ,  la  Cacalic  à  feuilles  de 
Laitron  ,  Cacalia  50//c/i//o//a  ,\Villd., 
dont  les  fleurs,  quoique  petites,  pro- 
duisent un  bel  efï'et,  à  cause  de  leur 
vive  couleur  de  sang.  Le  Cacalia  K/e- 
tiia  .  qui  a  l'aspect  d'uu  Euphorbe  ar- 
borescent, est  aussi  cultivé  dans  nos 
serres.  Cette  Plante  couvre  les  rochers 
arides  des  îles  Canaries.  Henri  Cas- 
sini  fait  des  Cacalia  alpina,  C.  leuco- 
pliylla  et  C.  albifrons,  un  genre  qu'il 
nomme  Adenostylea.  V.  ce  mot.  Le 
Cacalia  sagittata  est  pour  lui  le  type 
d'un  genre  nouveau  qu'il  nonnue 
Emi/ia.  P".È2,m.iE.  (a.  n.) 

CAC  ALOA  ET  CORDUMENI.  bot. 
THAX.  Noms  par  lesquels  les  Rlaurcs 
désignent  le  Cardamome  ,  Amomum 
Cardamomum  ,  L.  («.) 

CACALOTE  £T  GACALOTI.  ois. 
7^.  Cacalotl. 

CACALOTL.  OIS.  (Hernj.ndez.  ) 
Syn.  de  Coivus  Corax.  C'est  par  er- 
reur, est-il  dit  dans  le  Dictionnaire 
de  Levrault  ,  que  ce  nom  est  écrit  Ca- 
calote  et  Cacaloti  dans  bullon  et 
dans  Ray,  oii  Vieillot  l'a  pris.  (DR..Z.J 

CACALOTOÏL.  ois.  (  Ilcrnau- 
dez.  }  Svn.  de  1  Ani  des  savannes  , 
Crotop/taga  Jni  ,  L.  au  iSlexique. 
/".Ani.  (d,r..z.) 

C.ACAMUSSU    ou    CACATULY. 


CAC  611 

BOT.PiiAN.  Syn.  malabar  de  Pedaliurn 
Murex.  T'.  PjînALiE.  (b.) 

CACANOCHTLI.  bot.  phan.  Es- 
pèce indéterminée  de  Cacticr  en  Amer 
rique.  (n.) 

CACANU-M.  BOT.  PHAN.  (Galieu 
selon  Daléchamp.)Syn.deCacalie.  (b.) 

C.\CAO.  BOT.  PHAN.  Fruit  du  Ca- 
caoyer. F",  ce  mot. 

On  appelle  à  la  Guiane  Cacao  sau- 
vage le  Thcobroma  guianensis  qui  est. 
un  véritable  Cacaoyer  ,et  le  Puçhira 
aqualica  d'Aublet.  (b.) 

CACAOUY.  OIS.  (Donys.  llist.  de 
de  l'Arnéi'.  sept.)  Cet  Oiseau  n'est 
connu  que  par  ce  qu'on  dit  de  son 
ramage  qui  lui  a  mérité  le  nom  vul- 
gaire par  lequel  on  le  désigne,      (b.) 

CACAO -WALKE.  ois.  Syn.  de 
Corneille  à  la  Jamaïque.       (dr..z.) 

CACAOYER.  Theobioma.  bot. 
PHAN.  Placé  d'abord  dans  la  famille 
des  Malvacées  de  Jussieu,  ce  genre  de 
Plantes  fait  aujourd'hui  partie  de  la 
nouvelle  famille  des  Byttnériacées,  et 
se  reconnaît  aux  caractères  snivans  : 
les  fleurs  sont  réunies  par  petits  fais- 
ceaux qui  naissent  un  peu  au-dessus 
de  chacune  desfeuilles.  Leur  calice  est 
ciduc,àcinq  divisions  liès-profondes, 
étalées  et  souvent  colorées.  La  corolle 
se  compose  de  cinq  pétales  qui  sont  at- 
tachés à  la  base  du  tube  staminifère 
ou  andiophore.  Ils  sont  dressés  ,  élar- 
gis et  concaves  dans  leur  tiers  infé- 
iieiu",  minces  et  linéaires  dans  leur 
tiers  mo\en  ,  élargis  de  nouveau  et 
concaves  dans  leur  partie  supérieure 
par  laquelle  ils  convergent  tous  trois 
vers  le  centre  de  la  tleur.  Les  étami- 
i)cs  sont  monadclphes  et  forment  un 
tube  divisé  dans  ses  deux  tiers  supé- 
rieurs, en  dix  lanières;  cinq  plus 
longues,  privées  d  anthères;  cinq 
alternes  ,  plus  courtes,  iiortant  à  leur 
sommet  une  anthère  didyme  et  com- 
me à  quatre  lobes,  qui  est  reçue 
dans  la  partie  supérieuie  et  concave 
de  chaque  pétale.  L'ovaire  est  ovoïde, 
îouionteuxjàdix  stries  longitudinales; 
if  offie  cinq  loges,  dans  chacune  des- 
quelles ou  trouve  huit  ou  dix  ovules 


6ia  CAC 

insérés  vers  leur  angle  inlerne,  le 
style  plus  long  que  lovaire  est  par- 
tagé, à  son  sommet,  en  cinq  divi- 
sions courtes  ,  qui  portent  chacune  un 
stigmate  capitulé  à  leur  sommet. 

Le  fruit  est  une  capsule  ovoïde, 
terminée  en  pointe  à  son  sommet; 
elle  est  longue  de  six  à  huit  pouces, 
portée  sur  un  pédoncule  court;  sa 
surface  est  marnelonée  et  à  dix  côtes 
longitudinales,  séparées  par  autant 
de  sillons;  sa  couleur  est  jaune  ou 
d'un  beau  rouge  écarlale,  selon  les 
variétés.  Ses  parois  sont  épaisses.  A 
l'époque  de  la  maturité,  les  cloisons 
ont  disparu  ,  et  la  capsule  paraît  uni- 
loculaire.  Les  graines  ,  qui  sont  de  la 
grosseur  d'une  petite  Fève,  sont  envi- 
ronnées d'une  partie  charnue  que 
l'on  a  désignée  sous  le  nom  d'arille. 

Le  Cacaoyer,  Theobroma  Cacao, 
L. ,  est  un  Arbre  originaire  du  INou- 
veau-Monde.  Il  aime  de  préférence 
les  vallées  chaudes  et  humides.  On  le 
cultive  dans  les  Antilles,  aux  îles  de 
France  et  de  Mascareigne.  Ses  feuilles 
sont  alternes,  très-entières,  acumi- 
nées,  lisses,  longues  de  huit  à  dixpou- 
ces,  larges  de  trois  ou  quatre;  la  base  de 
leur  pétiole,  qui  est  très-court,  est  ac- 
compagnéede  deux  stipules  subulées. 

Les  grainps  du  Cacaoyer  sont ,  de- 
puis deux  siècles ,  un  objet  de  cul- 
ture et  de  commerce  considérable 
pour  les  habitans  de  l'Amérique  et 
des  colonies  françaises.  C'est  d'elles 
que  l'on  obtient  une  huile  concrète, 
douce  et  sans  odeur,  connue  sous  le 
nom  de  Beurre  de  Cacao;  c'est  avec 
leur  substance  finement  broyée  qu'on 
fabrique  le  Chocolat.  Long-temps 
avant  l'invention  de  cet  aliment  , 
les  Mexicains  employaient  le  Cacao 
délayé  dans  l'eau  chaude  ,  assai- 
sonné avec  des  Epices  et  coloré  par 
le  Rocou,  comme  un  breuvage  qui 
leur  paraissait  agréable.  Le  Chocolat , 
que  tout  le  inonde  sait  aujourd'hui 
être  fait  avec  le  Cacao  ,  le  Sucre  et 
divers  Aromates ,  tels  que  la  Vanille 
et  la  Canelle,  est  d'autant  meilleur 
qu'il  a  été  réduit  en  pâte  plus  fine  et 
plus  homogène  ;  il  tire  aussi  ses  diffé- 
rences de  la  diversité  des  qualités  de 


CAC 

Cacao  répandues  dans  le  comuicree, 
qualités  qui  paraissent  dépendre  du 
mode  de  culture,  des  soins  qu'on 
prendà  la  dessiccation  et  au  triage  des 
grains,  mais  principalement  de  l'ex- 
poiltion  et  de  la  fécondité  du  sol  ;  car 
c'est  toujours  la  même  espèce  qui 
fournit  le  Cacao  Caraque,  le  C.  Ber- 
bichc,  le  C.  des  îles  et  le  C.  de  Su- 
rinam. Le  premier  croît  sur  la  côte  de 
Caracas;  il  est  plus  onctueux  et  plus 
amer  que  les  autres  sortes ,  et  notam- 
ment que  le  Cacao  des  îles;  on  le  lui 
préfère  en  France  et  en  Espagne,  tan- 
dis que  les  peuples  du  INord  sont  d'un 
goût  opposé.  Le  Cacao  des  îles  ,  qui 
se  distingueen  gros  et  petit,  a  l'écorce 
plus  épaisse  et  l'amande  plus  com- 
primée; il  nous  vient  des  Antilles. 
On  appelle  Chocolat  de  Santé  celui 
qui  est  préparé  sans  Aromates;  cette 
pâte  simple  est  pourtant  plus  difficile 
à  digéier  que  celle  faite  avec  addition 
de  Canelle  et  de  Vanille.  Les  proprié- 
tés analeptiques  du  Chocolat  sont  tel- 
lement connues  et  tellement  en  cré- 
dit ,  que  nous  nous  croyons  dispensés 
d  énumérer  les  raisons  et  les  preuves 
en  leur  faveur  ;  cependant  on  les  a 
peut-être  trop  souvent  exagérées  ,  et 
nous  ne  craignons  pas  d'affirmer  que 
le  Chocolat  nourrit  à  la  manière  des 
fécules  amilacées  ,  et  que  son  action 
nutritive  est  seulement  augmentée 
ou  facilitée  par  l'huile  fixe  et  le  prin- 
cipe amer  et  légèi  ement  odorant  qu'il 
renferme. 

Quant  aux  autres  produits  du  Ca- 
cao ,  nous  avons  déjà  mentionné  le 
Beurre  ou  l  Huile  concrète  de  Cacao. 
Elle  est  blanche  et  un  peu  jaunâtre, 
d'une  consistance  analogue  au  suif  de 
mouton  (avec  lequel  on  la  falsifie 
sans  qu'il  soit  bien  possible  de  cons- 
tater la  fraude) ,  et  d'une  saveur  dou- 
ce, fraîche  et  agréable.  Saponifiable 
par  la  soude,  donnant,  eu  brillant, 
une  grande  clarté,  elle  pourrait  être 
employée  avec  succès  dans  les  arts 
économiques ,  si  son  prix  trop  élevé 
ne  s'y  opposait  pas.  La  pharmacie 
seule  en  fait  usage  comme  pommade, 
soit  simple  soit  composée;  c'est  en  ef- 
fet la  suDstance  la  plus  adoucissante 


CAC 

Ïue  l'on  puisse  employer  contre  les 
rùlures,  les  gerçures  des  mamelles, 
les  liémorroïdes  /  elc: 

Nous  ne  dirons  qu'un  mot  de  l'a- 
rille  pulpeuse  et  sucrée  conlenuc 
dans  le  fruit  du  Cacaoyer.  Les  habi- 
tans  des  colonies  et  surtout  les  >iè- 
gres  la  sucent  avec  délices  pour  etan- 
cher  leur  soif,  et  de  cette  manière  ils 
détruisent  une  assez  grande  quantité 
de  fruits.  (a.  r..) 

CACAPALAM.  bot.  fiian.  Et  non 
Cacapalami  (Rhécdc,  Malab.  T.  viii, 
tab.  4).  Espèce  de  Concombre  de  la 
côte  de  Malabar.  (a.  K.) 

CACAPIPJLOL.  BOT.  piiAN.  Syn. 
de  Lu/iicera  sempen-'ire/is  au  Mexique. 
f^.  Chèvrefeuii^.  (r..) 

CACAPU.  BOT.  rriAX.  Syn-  ^^  To^ 
renia  asiaticurn  à  la  côte  cfe  Malabar. 

(B.) 

CACAPUZZA.  BOT.  PHAN.  (  Dalé- 
champ.  )Syu.  à'Euphorbia  Lathyris 
en  Lombardie.  (b.j 

CACARA.  BOT.  PHAN.  Nom  indien 
de  diverses  espèces  de  Légumineuses 
appartenant  au  geuie  Dolic.  V.  ce 
mot.  (a.r.) 

CACARACARA.  bot!  phan.  Syn. 
de  Cabrillct.  /^.  Ehretia.  (b.) 

C-ICASTOL.  OIS.  (Buff.)Espècedu 
genre  Étourneau,  Sturnusmexicanus, 
L.  P^.  Etourneau.  (dr..z.) 

CACAÏIN.  BOT.  PHAN.  Espèce  du 
genre  Mélistome,  à  laquelle  Aublet  a 
consacré  le  nom  qu'on  lui  donne  dans 
le  pays.  On  y__appelle  encore  ainsi  le 

Fagara  Vsntandia.  (b.) 

CACATOÈS.  OIS.  (Duméril.)Gen. 
re  de  la  famille  des  Cénorampbes  de 
la  Zoologie  analytique  ;  ses  princi- 
paux caractères  sont  :  le  bec  gros  à  la 
Dase  ,  crochu;  les  joues  emplumées  ; 
une  huppe.  Les  Cacatoès  font  partie 
des  Peiroqueis,  suivant  la  Méthode 
de  Temminck.  p'.  Perroquet. 

(DR..Z.) 

CACATOÈS  OU  K.AKATOE.  pois. 
Nom  vulgaiie  d'i.ne  espèce  du  genre 
Scare.  fB.) 


CAC  6j5 

CACATOTOLT.  ois.  Vrai  nom 
de  pays  dont  on  a  formé  par  contrac- 
tion celui  du  Gros-Bec  Catotol ,  Frin- 
gilla  Catotol ,  L.  Oiseau  du  Mexi- 
que.  F".  Gros-Bec.  (b.) 

CACATOUA, CAKATO ,CAKA- 
TOU  ou  CATACOLA.  ois.  Syn.  de 
Kakatoès.  F".  Perroquet.    (dr..z.) 

CACATREPPOLA.  bot.  piian. 
(Cœsalpin.) Quelquefois  Cacatrœpole. 
Syn.  de  Centauiva  solsticialis.     (b.) 

CAC.ATUA  ,  CACATOU,  KAKA- 
TOU.  ois.  Syn.  de  Kakatoès.  P".  ce 
mot  et  Perroquet.  (dr..z.) 

CACATULI.  bot.  piian.  F.  Cac^- 

MUSSU. 

CACATUNFULI.  bot.  crypt. 
Léman   indique  ce  nom  employé  en 
Sicile  comme  synonyme  à  Enclacinus 
tlrictorius.  Champignon  mangeable. 
(ad.  b.) 

CACAVATE.  bot.  phan.  L'nn 
des  noms  indiens  du  Cacao.  F.  Ca- 
caoyer, (b.) 

CAÇAVI.  BOT.  PHAN.  Même  chose 
que  Cassave.  F",  ce  mot.  (b.) 

CACAVIA.  BOT.  PHAN.  (Bclon.) 
Syn.  de  Celtis  anstralis,  L.  Vulgai- 
rement Micocoulier.  F.  Celtis.  (b.) 

C  ACER  AS.  BOT.  PHAN.  Nom  don- 
né comme  synonyme  de  Cyper'us  es- 
culentus,  et  qui  désigne  effectivement 
une  espèce  du  même  genre  dont  les 
racines  produisent  des  bulbes  man- 
geables. F.  SoucHKT.  (b.) 

CACHA,  bot.  PHAN.  Les  Lettres 
édifiantes  (T.  XTV  ,  p.  222  ,  de  l'édit. 
de  1782  1  font  mcnlion  sous  ce  nom 
d'un  Arbre  à  fleurs  bleues  ,  à  feuilles 
de  Laurier  ,  aromatique  ,  employé 
dans  la  teinture ,  et  croissant  aux 
Grandes-Indes.  On  ne  sait  ce  que  ce 
peut  être-  (b.) 

CACHALON.  min.  Nom  donné  par 
Patrin  comme  synoyme  de  Calcédoi- 
ne. F.. ce  mot.  (luc.) 

CACHALOT.  Physeten  mam. 
Genre  de  Cétacés  caractérisé  exté- 
rieurement par  l'étroitesse  et  l'alloQ- 


6i4  CAC 

cément  de  la  mâchoire  inférieure, 
dont  les  deux  branches,  transversa- 
lement comprimées,  sont,  dans  leurs 
tiois  quarts  antérieurs,  juxtaposées 
l'une  à  l'aulre  pr.r  une  véritable 
symphise  ;  pai'  1  insertion  sur  cette 
mâchoire  oe  dents  coniques  ou  cy- 
lindriques,.emboîtées  dans  des  trous 
corrcspondans  de  la  mâchoire  supé- 
rieure qui  manque  de  dents  et  de 
fanons  ,  et  par  l'ouverture  unique 
de  SCS  évens  sur  le  bord  d'un  énor- 
me mufle  à  peu  près  cylinchique. 
Mais  les  Cachalots  se  distinguent 
encore  plus  des  autres  Cétacés  par 
lein"  structure  intérieure.  Leur  crâne, 
comprimé  d'avant  en  arrière,  est  dé- 
bordé en  haut  par  les  prolongemens 
lamelleiix ,  des  ma?.illaires  dans  le 
premier  sens  ,  et  de  l'occipital  dans 
l'autre.  11  en  résulte  que  le  fjonîal  , 
qui,  dans  les  autres  Cétacés,  dtLorde 
les  autres  os  comme  un  bandeau,  sui- 
vant l'expression  de  Cuvicr,  cesse 
d'çtre  ici  visible  à  lextérieur.  Ces  pi  o- 
longemens  lamelleux  des  maxillaires 
et  de  l'occipital  ,  adossés  l'un  à  l'au- 
tre au-dessus  du  crâne,  prolongent 
réellement  la  face  ii:squ'à  la  nuque. 
La  lêle  étant  vue  de  profil,  et  repo- 
sant sur  sa  face  inférieiue,  1  occipital 
s'élève  en  un  plan  vertical  à  une  hau- 
teur telle  que  la  distance  de  son  bord 
supérieur  au  trou  occipital  représente 
les  trois  cinquièmes  i!e  la  hauteur  to- 
tale du  crâne.  D'autie  part,  le  bord 
externe  du  maxillaire,  relevé  progres- 
sivement en  forme  de  coquille,  depuis 
sa  pointe  jusqu'à  l'intervalle  desorbi- 
tes,se  redresse  si  brusquement  en  arriè- 
re de  cette  ligne, qu'il  atteintjusqu'au 
niveau  du  bord  supérieur  de  l'occipital 
sur  la  faceantéi  ieure  duquel  il  se  con- 
tourne intérieurement.  Cette  conti- 
nuité des  bords  libres  de  1  occipital 
et  des  deux  maxillaires  décrit  une 
courbe  elliptique,  tronquée  en  avant 
au  moment  de  se  fermer  piesque  an- 
gtilairement ,  et  dont  le  plan  est  in- 
cliné dans  cette  dernière  direction. 
Cette  courbe  dessine  Vaiied'une  vaste 
cale,  dont  la  proi'ondeur  sur  le  sque- 
lette décroît  d'arrière  en  avant ,  et 
qui  atteint  jusqu'à  six  pieds  de  hau- 


GAC 

teur,  au-dessus  delà  voûte  de  la  boîte 
cérébrale.  Vue  par  en  haut ,  cette 
cale  a  pour  paixjis  ,  dans  toute  sa  lon- 
gueur, qui  est  aussi  celle  de  la  tôte, 
latéralement  les  maxillaires  ,  et  sur 
la  ligne  médiane  ]fis  intermaxillaires, 
dont  le  droit, tournant  et  surmontant 
les  os  du  nez  ou  plutôt  leur  pbics  ,  se 
relève  au  devant  du  frontal  qu'il  dou- 
ble en  avant  avec  les  maxillaires,  et 
parvient  même  à  s'adosser  à  la  lame 
verticale  de  l'occipital  dont  il  atteint 
le  bord  supérieur.  La  boîte  cérébrale 
est  principalement  formée  par  l'occi- 
pital en  arrière,  et  l'ethmoïde  en 
a^ani.  Les  frontaux,  les  pariétaux, 
les  temporaux  n'y  contribuent  que 
pir  des  bords  étroits,  dans  le  sens  ver- 
tical ;  aussi  est-elle  plus  petite,  pro- 
ÏiortionncUement  que  dans  les  Ba- 
eines.  Sur  un  Ci  âne  de  dix-huit 
pieds  et  demi  ,  figuré  par  Camper 
(pi.  17  ,  Obscrv.  anat.  sur  les  Cétac.) 
la  profondeur  de  cette  boîle  n'avait 
que  sept  pouces;  sa  largeur  douze,  et 
sa  hauteur  neuf.  L'on  voit  donc  que 
la  boîte  cérébrale  n'a  aucune  com- 
munication avec  la  grande  cale,  .«otis 
l'exircmité  postérieure  de  laquelle 
elle  est  située,  et  avec  laquelle  on 
lavait  confondue.  Le  canal  osseux  du 
nerf  optique,  pris  de  dehors  en  de- 
dans sur  le  frontal ,  puis  sur  le  maxil- 
laire en  haut,  et  le  frontal  en  bas; 
puis  encore  sur  le  frontal  eu  haut,  et 
le  sphénoïde  en  bas,  est  plus  étroit 
et  plus  long  que  dans  les  Baleines; 
en  outre  il  se  relève  en  dehors.  Ces 
deux  dernières  dispositions  ré.-^ultent 
de  la  projection  en  haut  et  en  avant 
du  frontal  qui  n'est,  pour  ainsi  dire, 
représenté  dans  les  Cachalots  que 
par  son  apophyse  oibitaire.  Les  ca- 
naux osseux  des  évens,  verticaux  et 
fort  courts ,  sont  déjetés  à  gauche, 
1  un  devant  l'autre,  et  de  grandeur 
fort- inégale;  le  gauche  est  le  plus 
grand,  l'oul  le  crâne  participe  à  cette 
distorsion  qui  paraît  s'être  faiîe  sur 
1  axe  de  droite  à  gauche  et  de  bas  eu 
haut.  Aussi  avons-nous  fait  remar- 
quer plus  haut  que  l'intermaxillairc 
dioit  sculeuient  double  la  paroi  verti- 
cale du  fond  de  la  cale.  L'inicrmaxil- 


CAC 

larre  gauche  se  teimine  sur  le  bord  an- 
térieur de  rêvent  correspondant.  Les 
apophyses  zygomaliqiics  sont  ici  fort 
grandes,  plus  écartées,  plus   recu- 
lées, et  ensuite  plus  arquées  en  avant 
que   dans    les  Baleines.  11  en  résulte 
une  plus  grande  anij)litudc  du  pha- 
rynx ,  et    la    possibilité   d'engloutir 
des  proies  plus   volumineuses.  Aussi 
Andcrson   rapporte    qu'on    a   trouvé 
dans  l'estomac  de  Cachalots  des  car- 
casses et  des  Poissons  entiers  de  six  à 
huit    et  dix   pieds   de   longueur.  La 
face   inférieure  du  crâne,  qu'au  pre- 
mier coiip-d'œil  on  est  tenté  de  pren- 
dre pour   la    supérieure,    représente 
une  carène  renversée.  Les  engrcnu- 
res    gcncivales  des  dents  de  la  mâ- 
choire inférieure  se  projettent  sur  la 
ligne  articulaire  du  boid  du  maxil- 
laire aminci     avec  l'intermaxillaiie. 
Il  est  donc  évident  qu'il  ne   peut  y 
avoir   d'alvéole  ,   et  par    conséquent 
de  dents    à    la   mâchoire  supérieure. 
Toute  la   cale  épicrânienne ,  sur  les 
boids  osseux  de  laquelle  s'insère  une 
espèce  de   tente  fibro-cartilagineuse 
qui  en  forme  une  longue  cavité  cy- 
lindrique ,  est  remplie  d'une  matière 
adipocireuse,    nommée   Spe/ma-cé/i. 
Cette  tente  fibro-carlilagineuse,  dont 
l'élasticité  est  telle,  quelle  est  impé- 
nétrable au  harpon  ,  est   recouverte 
par    une   membrane  noire,  oii   ram- 
pent de  très-gros  nerfs  ,  d'après  Col 
net,  et  sur  laquelle  s'étend  une  (ou- 
che  de  graisse  sous-cutanée, d'undéci- 
mètre  d'épaisseur.  La  grande  cavité 
cylindrique  est  divisée  en  deux  éta- 
ges par  une  cloison   membraneuse, 
transversale,  qui  paraît  tendue  il'un 
bord  à  l'autre  des  maxillaires,  et  par 
conséquent  redressée  en  arrière,  oii  , 
d'après  plusieurs  indications  ,  l  étage 
inférieur  aurait  toute  la  hauteur  des  pa- 
rois osseuses.L'étage  supérieur,  appelé 
>t/fyj//2///- ou  bonnet  par  les  Hollandais, 
contient  l'adipocire  le  plus  précieux, 
cloisonné  dans  des  cellules  à  parois 
niembianeuses ,   maillées  comme  un 
gros  crêpe.  Dans  l'étage  inférieur,  les 
cellules    de    l'adipocire,    distribuées 
comme  celles  dune  ruche,  ont  pour 
paroi  une  membrane  semblable  à  celle 


CAC 


bi5 


du  blanc  de  l'œuf.  Les  pécheurs  ci- 
tés par  Anderspn  disent  qu'à  mesure- 
que  l'on  vide  l'étage  inférieur,  il  se  rem  - 
plit  de  nouveau  par  le  reflux  de  l'adi- 
pocire venant  de  (outlecorps  oiiledis- 
tribuent  les  ramifications  d'un  long  ca- 
nal qui,  à  son  embouchure  dans  cet  éta- 
ge, est  gros  comme  la  cuisse  d'un  hom- 
me.Cet  te  commun  icatiou, si  elle  existe, 
vu  l'imporloration  delà  muraille  oc- 
cipito-ujaxillaire  dans   toute  sa  hau- 
teur, ne  peut  avoir  lieu  que  très-près 
de  la  peau,  et  le  canal  en  question  doit 
être  alors  à  peu  près  sous-cutané.  Il  est 
inutile  de  aire,  d'après  la  description 
du  crâne,  qu'il  n'y  a  aucune  commu- 
nication entre  la  grande  cale  épicrâ- 
nienne et  le  cerveau  ,  et  qu'il  ne  peut 
y  en  avoir  non  plus  entre  le  canal  eu 
question    et    celui  du    rachis.    C'est 
d'une    extrémité    à     l'autre    de     cet 
immense   solide   d'adipocire  ,    qu'un 
canal  unique,  selon  quelques  auteurs, 
double  suivant  quelques  autres ,  s'é- 
tend obliquement  jusqu'au  bord  su- 
périeur du   mufle   oii  il  s'ouvre  par 
un  seul   orifice   déjelé   à    gauche  de 
la  ligue   médiane.    Ce  canal  est    ce- 
lui  de    l'évent.   Le    corps   de  l'eth- 
moïde  est  tout-à-fait    imperforc  ;    il 
n'y  a  donc  pas  de   nerf  ollactif ,    et 
parlant  d'odorat;    il  n'y  a  pas  non 
plus  de  séparation  par  une  lame  trans- 
versale du  canal  de  lèvent  en  deux 
étages,  l'un  pour  l'air  et  l'autre  pour 
l'eau    ,   cette   séparation  n'étant   re- 
lative   qu'à   l'existence    de    l'odorat. 
Le  prolongement  orbilaire  du  fron- 
tal étant  redressé,  au  lieu  d'être  in- 
cliné comme  dans  les  Baleines,  donne 
à   l'œil  des   Cachalots   une  situation 
bien  plus  élevée  au-dessus  de  la  fente 
■de  la  bouche  que  flans  les  autres  Cé- 
tacés ;  il  est  à  égale  distance  à  peu  près 
de  la  nageoire,  de  la  commissure  des 
lèvres  et  du  sommet  de  la   tête.   On 
n'a    d'ailleurs  aucun   renseignement 
siu"  le   degré  de   force  de  leur  vue  , 
que     l'on    peut    toutefois    présumer 
assez   faible    par   la  longueur  et   le 
petit  calibre  gu  canal   optique.  Sui- 
vant Camper  (ouv.    cité.),   les   fos- 
ses   temporales    seraient  plus    lon- 
gues  dans    les  Cachalots  que  dans 


6i6  GAC 

les  Baleines.  Les  muscles  élévateurs 
de  la  mâchoire  gagneraient  une  éner- 
gie proportionnée  à  l'étendue  de  leur 
surface  d'insertion  et  à  la  distance  de 
cette  insertion  au  centre  du  mouve- 
ment. 11  est  évident  au  contraire  que 
la  fosse  temporale,  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  les  surfaces  osseuses,  oii 
s'insèrent  les  temporaux  maxillaires, 
sont  moindres  dans  les  Cachalots  que 
les  Baleines;  réduction  d'espace  et  de 
forces  musculaires  qui  est  en  rapport 
avec  la  réductiondu  levier  à  mouvoir, 
car  la  mâchoire  est  moins  longue  et  dix 
fois  moins  large  et  plus  légère  que  dans 
les  Baleines.  A  la  région  cervicale  il  n'y 
a  que  l'atlas  de  libre;  iln'yapasdetrou 
à  son  arc  supérieur  pour  le  passage  de 
l'artère  vertébrale,  le  bord  posté- 
rieur en  est  scidement  légèrement 
cchancré  ;  les  six  autres  vertèbres  cer- 
vicales sont  soudées. 

Le  squelette  du  Muséum  est  monté 
avec  quatorze  côtes  et  cinquante- 
cinq  vertèbres.  Il  y  a  des  os  en  V,  at- 
tribut des  vertèbres  caudales,  depuis 
la  trente-sixième  jusqu'à  la  quarante- 
neuvième.  Les  dernières  vertèbres  de 
forme  à  peu  près  cubique  servent 
d'axe  à  la  première  moitié  de  la  lon- 
gueur de  la  queue,  mais  n'envoient 
aucnn  rayon  osseux  pour  en  tendre 
les  lobes.  Anderson  a  trouvé  ces  lo- 
bes formés  d'un  épidémie  ou  surpeau 
doux  au  toucher  comme  du  velours  , 
et  d'un  derme  moins  épais  que  celui 
de  la  Baleine  franche,  mais  rugueux 
et  fort  tendineux  par  sa  face  interne. 
Il  dit  que  l'on  a  aussi  extrait  de  l'adi- 
pocire  de  l'extrémité  de  ces  lobes, 
circonstance  qui  confirmerait  les  ra- 
mifications du  grand  vaisseau  dorsal 
par  tout  le  corps. 

L'on  ignore  la  structure  des  orga- 
nes digestifs.  Mais,  d'après  la  loi  des 
coexistences  de  formes  si  bien  établie 
par  Cuvier,  la  présence  des  dents  né- 
cessite le  raccourcissement  du  canal 
intestinal ,  et  tout  le  mécanisme  ainsi 
que  les  habitudes  de  la  carnivorilé. 

L* Ambre  gris  paraît  être  le  résidu 
d'une  sécrétion  morbide  du  Cachalot. 
On   le    trouve   nageant   par   masses 


dan*  une  sorte  de  bouillie  de  cou 


f)ai 
ie 


CAC 

leur  orange  foncée  ou  même  rouge. 
Cette  bouillie  se  trouve  aussi  ,  avons- 
nous  dit ,  dans  quelques  Baleines  :  les 
dél)ris  de  mâchoires  de  Céphalopo- 
des ,  que  l'on  trouve  souvent  dans 
ces  masses  ,  annoncent  que  ces  Mol- 
lusques sont  une  des  proies  du  Ca- 
chalot. Le  capitaine  Hammat  ,  dans 
ses  notes  remises  à  Freycinet  sur  la 
pêche  des  Cachalots  ,  et  dont  Quoy 
nous  a  communiqué  la  substance  ,  a 
constaté  que  le  Cachalot  de  l'archipel 
Asiatique  vit  principalement  de  Sei- 
ches qui  se  trouvent  sur  des  fonds  de 
qualie-vingts  à  quatre-vingt-dix  bras- 
ses ,  oii  les  prennent  aussi  les  pê- 
cheurs baleiniers.  Quoy,  ayant  trou- 
vé sur  les  rivages  de  cet  archipel  une 
multitude  de  coquilles  vides  et  rou- 
lées de  Nautiles,  présume  que  leurs 
Animaux  servent  aussi  à  la  nourriture 
du  Cachalot.  D'ailleui  s  l'Ambre  gris 
ne  se  trouve  que  rarement  •  l'on  fait 
quelquefois  deux  cl  trois  chargemens 
sans  en  rencontrer. 

D'api  es  Lacépède  ,  l'oeil  du  Cacha- 
lot s'ouvre  au  sommet  d'une  éminen- 
ce  assez  saillante  sur  la  tête  ,  pour 
que  le  ma^eau  n'intercepte  pas  les 
rayons  visuels  vers  les  objets  situés 
en  avant  du  Cachalot ,  pourvu  que 
ces  objets  soient  un  peu  éloignés  ,  et 
Colnet  dit  que  l'Animal  poursuit  sa 
pi  oie  sans  être  obligé  d'incliner  sa 
tête  sur  sa  ligne  de  projection.  Or , 
sur  une  espèce  nouvelle  que  nous  indi- 
querons plus  bas,  obscivée  et  pêchée 
aux  Moluques  par  le  capitaine  Ham- 
mat, du  vaisseau  l'Océan,  de  Lon- 
dres ,  la  situation  des  yeux  ,  au  fond 
d'une  dépression  ,  ne  permet  qu'une 
direction  Ittérale  aux  rayons  visuels. 
Cette  cuconstance  est  un  des  caractè- 
res décisifs  sur  lesquels  cette  ef.pèce 
sera  établie  comme  nouvelle. 

D'après  Humboldt  et  Quoy  ,  les 
Cachalots  habitent  de  prétérence  la 
partie  équatoriale  du  Grand-Océan. 
C'est  aussi  sous  la  même  zone  qu'on 
les  trouve  plus  communément  dans 
l'océan  Atlantique.  Or  cette  zone 
n'est  fréquentée  qu'accidentellement 
par  quelques  petites  espèces  de  Ba- 
leines.   Les  grandes  ne  s'en   appro- 


fc 


CAC 

chcnt  même  pas.  Les  pêches  des 
Américains  et  des  Anglais  ,  d'abord 
ëtablics  sur  les  côtes  du  Chili  et  du 
Bas-Pcrou,  n'étaient  que  peu  produc- 
tives. Depuis  17&8,  on  eu  t'ait  des 
chasses  bien  dcsiruclives ,  du  goUe 
de  Bagonna  jusqu'au  cap  San-Lu- 
car,  et  surtout  aux  îles  Gallapagos, 
par  cinq  degrés  sud.  Cet  archipel 
paraît  être  leur  r^'Tidez-vous  d'amour 
auprinicmps.  Mais  ,cn  général  ,  de- 
puis le  Pérou  jusqu'au  golfe  de  Cali- 
fornie ,  on  les  trouve  siu"  une  bande 
de  quinze  à  vingt  lieues  de  lar- 
geur. La  mer  est  d'une  très-grande 
rolondeur  sur  ces  côtes  comme  sur 
es  côtes  occidentales  d'Afrique  ,  oii 
l'onenrencontreaussi  beaucoup  ,  tau- 
dis qu'au  contraire  il  ne  s'y  trouve 
pas  de  Baleines.  Ce  n'est  pas  seufe- 
nientà  cause  de  la  latitude  que  celles- 
ci  s'en  éloignent,  c'est  aussi  parce 
qu'elles  préfèrent  les  bas-fonds.  Les 
pêcheries  de  Baleines  sur  les  côtes  de 
Rio-Janeiro  et  de  Saint-Paul  étaient 
assez  abondantes  ,  mais  l'espèce  que 
l'on  y  trouve  ,  et  qui  est  encore  iné- 
dite ,  est  l'une  des  plus  petites  ,  et 
paraît  à  peine  supérieure  au  Museau- 
Pointu  boréal.  A  partir  du  golfe  de 
Californie  au  nord  ,  on  ne  trouve 
plus  de  Cachalots  ,  mais  des  Baleines. 
Cependant  ,  à  une  latitude  encore 
plus  boréale,  Van  Couver  en  a  rencon- 
tré des  troupe?  par  56  et  07  degrés. 

D'après  la  situation  équatoriale  des 
parages  oii  sont  établies  les  pêches  de 
Cachalots  ,  et  l'indication  des  latitu- 
des où  les  navigateurs  en  ont  rencon- 
tré davantage,  les  Cachalots  sont  donc 
les  Cétacés  des  mers  intertropicales  , 
comme  les  Baleines  sont  les  Cétacés 
des  mers  extérieures  aux  tropiques. 

Les  Cachalots  restent  plus  long- 
temps sous  l'eau  que  les  Baleines. 
Leurs  jets  deau  ,  obliquement  dirigés 
en  avant  ,  sont  aussi  plus  fréquens  et 
plus  élevés.  Ces  jets  d'eau  ne  répon- 
dent donc  pas  au  temps  de  la  respira- 
tion ,  puisque  la  fréquence  de  ceux-ci 
est  en  raison  inverse.  Ou  reconnaît  de 
loin  les  Cachalots  à  la  gerbe  de  pluie 
qu'ils  projettent  et  au  bruit  de  son 
explosion. 


CAC 


61' 


Dans  ce  genre  ,  les  femelles  sont 
constamment  plus  petites  que  les 
mâles.  La  difierence  irait  jusqu'aux 
trois  quarts  d'après  Humbold.  D'a- 
près Quoy  et  lîammat,  la  dispro- 
portion serait  moindre.  Plus  nom- 
Dreuses  que  les  mâles  ,  elles  voyagent 
en  troupes  conduites  par  deux  ou 
trois  de  ceux-ci.  Leurs  guides  décri- 
vent continuellement  des  cercles  au- 
tour de  la  troupe  ,  sans  doute  pour 
rallier  celles  qui  s'écarteraient.  Les 
jeunes  femelles  nagent  si  près  l'une 
de  l'autre,  qu'elles  sortent  souvent 
de  l'eau  à  mi-corps. 

D'après  Quov  ,  la  tête  d'un  Cacha- 
lot des  Moluques,  de  soixante-quatre 
Eieds  de  long,  donne  vingt-quatre 
arils  de  sperma-céti  ,  à  cent  vingt- 
quatre  pintes  le  baril  ,  et  jusqu'à  cent 
barils  d'huile.  Les  femelles  ne  don- 
nent pas  au-delà  de  dix-huit  ou  vingt 
barils  de  sperma-céti.  Sur  les  côtes  de 
la  Nouvelle-Zélande  ,  les  produits 
sont  plus  grands  ,  vu  la  taille  supé- 
rieure des  Cachalots. 

On  ;:vait  exagéré  la  grandeur  de  la 
tête  des  Cachalots  :  on  l'évaluait  entre 
le  tiers  et  le  quart  de  la  longueur  de 
l'Animal,  et  l'on  avait  fait  de  cette 
proportion  un  caractère  généiique. 

Les  espèces  de  Cachalots  sont  en- 
core moins  bien  déterminées  que 
celles  des  Baleines  :  il  en  existe  six 
dans  l'Encvclopédie  méthodique.  Ces 
mêmes  espèces  ont  été  distribuées  par 
Lacépède  en  trois  genres  :  1°  les  Ca- 
chalots proprement  dits  ,  -2"  les  Phy- 
sales  ,  qui  n'en  diflèrent  que  par  l'é- 
loignement  de  l'oiifice  de  l'évent  re- 
lativement à  l'extrémité  du  mufle  ; 
5"  les  Ph\  setères  ,  qui  sont  des  Ca- 
chalots aA^ec  une  nageoire  dorsale. 

Cuvier  (  Règ.  Anim.  )  regardant 
comme  douteux  le  Cachalot  cylindri- 
que ,  qui  n'a  de  fondement  qu'une 
mauvaise  figure  d'Andersou  ,  a  sup- 
primé le  genre  Physale. 

f  Cachalot,  Cafodon,  Lacép.  Pas  de 
nageoire  dorsale  ,  éventsurle  bord 
du  mufle. 

1  Le  GRAND  Cachalot,  Physeler 
rnacrocephalus  de  Shaw  et  de  Bonna- 


&i8 


CAC 


terre.  Schreber  ,  pi.  3.^7  ,  a  le  mâle  , 
B  la  feinelle.Encycl.pl.  6  ,  fig.  i  ;  et 
pi.  7  ,  fig.  2.  Lacép.  pi.  lo  ,  fig.  1. 
— La  mâchoire  inférieure,  plus  courte 
de  trois  pieds  que  celle  d'en  haut, 
a  de  chaque  côté  vingt  ou  vingt-trois 
dents  (  variations  que  l'âge  porterait 
jusqu'à  trente  d'après  quelques  au- 
teurs). Ces  dents  sont  coniques  et 
un  peu  recouibées  en  arrière.  Il  n'y 
en  a  que  quatre  ou  cinq  de  chaque 
côté  derrière  la  symphise  ,  tout  le 
long  de  laquelle  la  mâchoire  n'a  que 
onze  ou  douze  pouces  de  largeur, 
tandis  que  la  supérieure  n'a  pas  moins 
Je  cinq  pieds  dans  cette  dimension. 
L'œil  saillant  sur  une  érainence  peut 
découvrir  en  avant  les  objets  un 
peu  éloignés.  Une  <  épression  légère  , 
étendue  de  chaque  côté  de  la  tête  vers 
la  nageoire  pectorale  ,  marque  la  nu- 
que. La  queue  très-mobile  est  bilo- 
bée.  Anderson  a  mesuré  celle  d'un 
individu  d'à  peu  près  soixante-dix 
pieds  (le  long.  Elle  avait  huit  pieds 
transversalement,  et  cinq  pieds  huit 
pouces  d'avant  en  arrière.  Une  sorte 
de  semelle  ,  tronquée  verticalement 
du  côté  de  la  queue  ,  répond  au-des- 
sus de  1  anus.  La  verge  du  mâle  est 
retirée  dans  un  fourreau.  Les  ma- 
melles de  la  femelle  sont  cachées  dans 
un  sillon  latéral  à  la  vulve.  «  Cette 
espèce  ,  dit  Cuvier  ,  est  répandue 
dans  beaucoup  de  mers  ,  si  c'est  elle 
qui  fournit ,  comme  on  le  dit  ,  tout 
le  sperma-céti  et  l'Ambre  gris  du 
commerce;  car  on  tire  ces  substances 
du  Nord  et  du  Midi.  »  On  a  pris  de  ces 
Cachalots  sans  nageoire  jusque  dans 
la  mer  Adriatique. C'est  le  Bardhvalir 
des  anciens  Norwégiens. 

2.  Cachalot  Trlmpo,  Catodon  ma- 
crocephalus,  variét.Bdel'Enc^cl.  ,pl. 
lo,  f.  2.  Le  même  que  le  Physetergib- 
bosus  de  Shcreb.  pi.  5.t8.  b.  Cuvier  ne 
voit  aucune  différence  suffisante  en- 
tre le  précédent  et  celui-ci.  La  pi.  358 
de  Schreb.  figure ,  sous  le  même 
nom  de  Physeter  gihbosus  de  Pen- 
nant,  un  Cachalot  mâle  qui  diffère 
sensiblement ,  pour  la  figure  ,  de  ce- 
lui pi.  358.  B.  ,  représentant  une  fe- 
inelle  ,  et  copiée  dans  l'Encyclopédie 


CAC 

et  Lacép.  La  fig.   558  représenterait- 
elle  une  espèce  distincte? 

3.  Pf.TiT  Cachalot,  Physeter  Ca- 
todon, L.  (c  On  ne  cite,  outre  la  taille, 
dit  Cuvier  ,  d'autre  différence  que 
des  dents  plus  aiguës  ,  ce  qui  peut 
tenir  à  l'âge.  » 

4.  Cachalot  atjstralasien, 
Physeter  australasianus,  Quoy  (Voy. 
de  Freycinet,  Atlas,  pi.  de  zool.). 
Le  capitaine  Benj.  Ilammat  de  Lon- 
dres a  ,  d'après  un  grand  nombre 
d'individus  ae  cette  espèce  répan- 
due dans  l'Océanique  ,  clessiné  la  fi- 
gure gravée  dans  l'Atlas  de  Freycinet. 
Cette  espèce  est  caractérisée  par  une 
rangée  continue  de  bosselures  de  la 
nuque  à  la  queue.  La  plus  volumi- 
neuse répond  au-dessus  de  l'anus, 
(^atre  moins  saillantes  sont  en  avant 
et  quatre  autres  en  arrière.  Dans  les 
a  u très  Ca chalots ,  l'œil  ••épond  au  som- 
met d'un  triangle  dont  la  base  serait 
une  ligne  étendue  de  la  nageoire  à  la 
commissure  des  lèvres.  Dans  le  Phy- 
seter australasianus  ,  le  bordinféiicur 
de  l'œd  touche  à  cette  ligne.  En  ou- 
tre ,  il  est  au  fond  d'un  creux  d'oii  il 
ne  peut  voir  que  de  côté.  La  forme 
de  cet  œil  est  oblongue  et  non  circu- 
laire comme  dans  les  autres  espèces. 

Le  Physeter  australasianus  est 
nombreux  dans  les  Moluques  et  les 
archipels  à  l'est.  Quoy  dit  qu'il  est 
plus  grand  dans  les  parages  de  la 
Nouvelle-Zélande. 

f  f  Physeter  ,  Cachalots  avec  une  na- 
geoire dorsale. 

Le  Physeter  macrocephalus ,  Lin. 
Phys.  cylindricus ,  Bonn. ,  Encycl. 
pi.  7  ,  fig.  1  ,  Lacép.,  9 ,  fig.  5  ;  type 
du  genre  Physalus  de  Lacép.  ,  aurait 
un  bon  caractère  dans  la  position  re- 
culée de  son  évent  ;  mais  il  ne  repose 
que  sur  la  mauvaise  figure  d' Ander- 
son (Hisî.  nat.  du  Groenland,  T,  II, 
f)l.  4,  p.  i68).  La  grandeur  de  l'œil 
onguement  fendu  en  amande  dans 
la  figure  donnée  par  cet  auteur  est 
évidemment  imaginaire. 

5.  Physeter  Microps,  Schreb.,  pi. 
359  (c'est  plutôt  un  Dauphin) ,  ou  Ca- 
chalot à  dents  en  faucille,  ne  diffé- 


CAC 

rant  que  par  la  courbure  de  ses  dents. 

6.  PilYSETKR   TlKSIO  OU    MuLLAR, 

dont  les  dents   seraient  droites  et  à 
sommet  obtus. 

7.  Le  Cachalot  sillonné  , 
Phj  scier  sulcatus,  Laccp.  Méni.  du 
Museuru  ,  T.  iv,  caractérisé  d'après 
des  peintures  cbinoiscs  déjà  citées  , 
par  des  dents  pointues  et  droites  , 
des  sillons  inclinés  de  chaque  côté  de 
la  mâchoire  inférieure  ,  la  nageoire 
dorsale  conique  recourbée  en  arrière 
et  située  au-dessus  des  pectorales 
qu'elle  égaie-en  longueur. 

Dans  les  ouvrages  de  zoologie  , 
tous  ces  Cachalots  passent  pour  être 
dès  mers  boréales  ou  même  polai- 
res. Or,  on  n'en  a  jamais  lait  de  pê- 
ches 1  égulières  sous  ces  latitudes  ;  c  est 
dans  les  mers  équatoriales  seulement 
que  ces  pêches  sont  établies  ,  et  que 
sont  les  rendez-vous  d'amour  des 
Cachalots.  Ilumboldt  le  premier  (Es- 
sais Polit,  sur  la  Nouv.-Esp.  )  a  in- 
sisté sur  cette  circonstance  pour  les 
côtes  du  Péiou  et  les  îles  Gallopagos. 
A  l'autre  extrémité  de  l'océan  Paci- 
fique ,  le  Cach  dot  bosselé  est  assez 
abondant  pour  que  l'on  en  fasse  des 
pêches  régulières.  Nous  pensons  donc 
que  les  Cachalots  pris  accidentelle- 
ment ou  échoués  près  des  pôles 
étaient  égarés  ,  et  que  la  patrie  de  ce 
genre  est  dans  les  mers  inter-tropi- 
cales.  (A.D..NS.) 

CACHALOU    ou     CACHULOT. 

BOT.  PHAN.  Syn.  caraïbe  de  Sjljihiuni 
trilobatum.  (b.) 

CACHANG-CORNIG.  bot.  phan, 
Lcgumineuse  indéterminée  de  Cey- 
lan ,  qui  passe  pour  un  excellent  four- 
rage, (b.) 

CACHANG-PARA^'G.  bot.  phan. 
Nom  de  pays  d'une  Plante  dont  les 
graines  sont  rouges  ,  les  gousses  fort 
grandes  ,  et  qui  peut  être  le  Mimosa 
scandens.  (b.) 

*  CACHAS,  CHALKAS  et  CHAL- 
KILIS.  BOT.  PII  AN.  Le  Chrysantlie- 
mum  lencantlwmum  dans  Dioscoridc 
selon  Adanson.  (b.) 


CAC  619 

*  CACHE.  POIS.  Syn.  de  Molubar, 
espèce  de  Raie.  V.  ce  mot.  (b.) 

CACHEN-LAGUEN  ,  CACHIN- 
LAGUA  ,  CANCHA-LAGUA  et 
CHANCE-LAGUA.  bot.  phan.  Syn. 
de  Clùronia  chilensis ,  Plante  em- 
ployée dans  son  pays  natal  comme 
médicinale.  (b.) 

CACHERÉE.  bot.  phan.  Syn. 
d'Hibiscus  Sabdariffa  à  Pondichéry. 

(b.) 

CACHEVEAU.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Plongeon.  (dil.z.) 

CACHI.  bot.  phan.  (Daléchamp.) 
Une  espèce  de  Jacquier,  probable- 
ment Vjlrtocarpus  integrifulius.  (b.) 

CACHIBOU.  bot.  phan.  Syn.  de 
Maranta  liitea  ,  Lamk.  à  la  Guiane. 
Même  chose  que  Bihai  selon  Adanson. 

'b.) 

CACHICAME.  MAM.  F".  Tatou. 

CACHIM A ,  CACHIMENT  et  CA- 
CHIMENTIER.  BOT  phan./".  Co- 
BossoL.  On  appelle  particulièrement 
Cachiment  Y^nona  miiricata.    (b.) 

CACHIN-LAGUA.  bot.  phan.  F. 
Caciien  Laguen.  (b.) 

CACHIRI.  BOT.  phan./^.Cassave. 

(B.) 

CACHIVE.  POIS.  Syn.  de  Morrayre 
anguilloïde.  (B.) 

CACHLA,  CACLA  ou    KAKLA. 

BOT.  PHAN.  (Dioscoridc. )Svn.  dcChry- 
sanlhème  ou  d'Anthémide.  F.  ces 
mots.  (a.  r.) 

CACHOLA.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Cachrys  Libanotis.  ,  L.  (b.) 

CACHOLONG.  min.  Syn.  kal- 
mouck  (le  Calcédoine.  (luc.) 

CACHONDE.  BOT.  PHAN.  Syn.  de 
Cachou.  (b.) 

CACHOOBONG.  bot.  phan.  Syn. 
dé  Daturafastuosa.  (b.) 

CACHORRO  -  DOMATO.  mam. 
Syn.  portugais  au  Brésil  de  Sarigue. 

(a.  D..NS.) 

CACHOS.  bot. phan.  (Ilemandez.) 
Syn.  présumé  de  Solanurn  Lycopersi- 
c'um.  (b.) 


620  CAC 

CACHOU.  BOT.  PHAN.  Cette  subs- 
tance ,  composée  d'une  grande  quan- 
tité de  tannin  uni  à  du  mucilage  et  à 
une  matière  exlractive,  est  regardée 
comme  le  suc  épaissi  du  Mimosa  Ca- 
t/iecu^  L.,  Al bre  qui  croît  dans  l'Inde. 
Le  Cachou  est  solide,  friable  ,  brun 
et  amer.  On  l'emploie  en  médecine 
comme  astringent  ,  et  il  fait  la  base  de 
plusieurs  préparations  pharmaceu- 
tiques. (DR..Z.) 

CACHOUL.  BOT.  PHAN.  (Feuillée.) 
^'cronique  imparfaitement  connue 
de  l'Amérique  méridionale.  (b.) 

CACHRYDE.  Cach/ys,  L.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  Om- 
bellifères  et  de  la  PentandrieDig^uic  , 
ainsi  caractérisée  :  calice  entier;  pé- 
tales lancéolés,  égaux  et  courbés  à 
leuîsonimet;  fruit  très-gros  ,  ovoïde, 
cylmdrique,  anguleux,  velu  dans  les 
espèces  étrangères  ,  mais  lisse  dans 
une  Plante  indigène  de  France,  muni 
d'une  écorce  épaisse  et  d'une  consis- 
tance fongueuse;  fleurs  jaunes  ;  om- 
belles et  ombtliules  ayant  beaucoup 
de  rayons  et  des  collerettes  à  plusieurs 
folioles  simples  ou  pinnalifides.  A  l'ex- 
ception de  la  Cachryde  à  fruits  lisses  , 
Cach/ys  lœulgata  ,  Lamk. ,  que  l'on 
trouve  près  de  Montpellier  et  en  Pro- 
vence ,  les  espèces  de  ce  genre  habi- 
tent la  Sibérie,  !a  paitic  orientale  et 
méridionale  de  l'Europe  et  les  côtes 
septentrionales  de  l'Afrique.  De  mê- 
me que  la  plupart  des  autres  ombel- 
lifères,  elles  ont  des  vaisseaux  pro- 

fires  qui  contiennent  une  huile  vo- 
atile  et  un  suc  gommo- résineux 
doué  de  qualités  très  -  prononcées  : 
telle  est  la  racine  de  la  C.  odun- 
talgica,  L.  et  Pall.  ,  dont  la  saveur 
extrêmement  acre  fait  saliver ,  et 
s'emploie  chez  les  peuples  du  Volga, 
comme  chez  nous  la  racine  de  Pyrè- 
thre.  (a.  r.) 

*CACKEREL.  pois.  Syn.  de  Men- 
dole  ,  espèce*  du  genre  Spare.  K.  ce 
mot.  (b.) 

CACIATRICE  ET  CACIAÏRIX. 
noT.  ï'iiAN.  (  Dioscoride.  )  Syn.  de 
Plantago  Coronopus,  selon  Adanson. 

(B.) 


CAC 

CACIQUE  ou  CASSIQUE.  ois. 
(Duméril.)  Genre  de  la  famille  des  Cc- 
noramphes  de  la  Zoologie  analy- 
tique :il  a  pour  caractères prinéipaux: 
le  bec  conique,  un  peu  courbé  ,  al- 
longé, avec  un  espace  nu,  arrondi  à 
sa  base.  Or,  les  Cassiques  ne  diffèrent 
des  Troupiales  que  parce  que  l'espace 
nu  ,  que  forme  le  prolongement  de  la 
base  du  bec  ,  n'est  pointanguleux.  F'. 

ÏBOUPIALE.  (DR..Z.) 

CACKATOO.  OIS.  l'un  des  nom- 
breux syn.  de  Kakatoès,  f^.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

CACOA.  BOT.  PHAN.  Syn.  anglais 
de  Cacao  aux  Antilles.  (b.) 

CACOESA.  BOT.  PHAN.  Syn.  ma- 
labar de  Mimosa  Intsia.  (b.) 

CACOLIN.  ois;  Espèce  du  genre 
Caille ,  Perdix  mcxicanus.  K-  P12R- 

UniX.  (DR..Z.) 

CACOLOTL.  OIS.  Pour  Cacalotoll. 
P".  ce  mot.  (b.) 

CACOMITE.  BOT.  PHAN.  Syn.  pé- 
ruvien de  Qj^-^/vV/za.  (b.) 

CACONE.  BOT.  PHAN.  Nom  vul- 
gaire donné,  par  les  Nègres  Iranspoi- 
tés  aux  Antilles,  aux  graines  de  di- 
verses Légumineuses  dont  ils  font  des 
colliers  ,  des  tabatières,  etc.  On  le 
doune  plus  particulièrement  au /?o- 
lichos  urens.  (b.) 

CACOS.  BOT.  PHAN.  (Dioscoride.) 
C'est-à-dire  mauvais.  Syn.  ù.'Irisfœti- 
da  ou  de  Xi/is,  selon  Adanson.    (b.) 

Cx\COSMIE.  Cacosmia. BOT.  phan. 
Genre  foi-méparKunth(A'o(^a  Gêner. 
PL  Amer,  œquin.  in  Humh.etBonp.. 
T.  IV,  p.  227  et  fig.  4o4;  ,  sur  une 
Plante  de  l'xAmérique  méridionale  ,  et 
qu'il  caractérise  ainsi  :  involucre 
ovoïde-cylindracé  ,  pol^'phylle,  im- 
briqué ;  réceptacle  nu  ,  fleurons  du 
disque  tubuleux  ,  hermaphrodites  ; 
ceux  de  la  circonférence  femelles  et 
en  languette;  akènes  sans  aigrette. 
Il  a  quelque  rapport  a.vec  les  Flave- 
ria;  mais  il  s'en  distingue  par  son  in- 
volucre polyphylle  ,  imbriqué  ,  et  le 
grand  nombre  de  ses  fleurons.  La 
Plante  ,  encore  unique  dans  ce  nou- 


CAC 

vpan  genre,  est  un  sous -Arbrisseau 
d'une  odeur  tellen>cnt  pcnelrante  et 
désagréable  ,  qu'elle  a  servi  ù  l  éty- 
mologie  du  genre  ;  ses  rameaux  sont 
anguleux  ,  et  ses  feuilles  opposées  ,  à 
trois  nervures  et  à  pétioles  coniiés. 
Elle  croît  dans  les  Andes  du  Pérou  , 
et  principalement  aux  environs  de  la 
ville  de  Lo\a.  (a.  r.) 

CACO-TRIBULUS.  bot.  phvn. 
(Cœsalpin.)  Syn.  de  Centaurea  Calci- 
//•apa,L.  (b.^ 

CACO-TUMBA  r.  Cvrimtumba. 

CACOUCHUA.  BOT.  cr.yrT.  (Su- 
rian.)  Syn.  caraïbe  de  PolypodLum 
lycupodioides,  L.  (b.) 

GACOUCIER.  BOT.  PHAN.  Caccu- 
ria  focc/wé'cd'Aublet.  Arbrisseau  de 
la  Guiane  dont  les  rameaux  sarmen- 
teux  s'élèvent  sur  les  Arbres  voisins. 
Ses  fleurs  sont  disposées  en  épis.  Les 
caractères  du  genre  auquel  appartient 
ce  Végétal  sont  encore  trop  imparfai- 
tement établis.  On  dit  que  les  cbas- 
seurs  Galibis  frottent  le  nez  de  leurs 
chiens  avec  les  fruits  du  Cacoucier 
pour  exciter  l'odorat.  (b.) 

GACTE  ou  CACTIER.  F".  Ciebge. 

CACTÉES.  Cacteœ.  bot.  phan. 
Famille  de  Plantes  dicotylédones  po- 
lypétales  ,  ayant  des  rapports  avec  les 
rortulacées  et  surtout  avec  les  Ribe- 
siées,  qui  y  étaient  d'abord  réunies.  En 
eÔet  ,  dans  son  Gênera  Planta?  um  , 
Jussieu  avait  placé  dans  une  même 
famille  les  deux  genres  Cierge  et  Gro- 
seiller.  Mais  quoique  ces  deux  genres 


CAC  6ji 

aient  en  eflct  une  assez  grande  analo- 
gie par  quelques  caractères ,  ils  s'é- 
loignent tellement  l'un  de  l'autre  par 
leur  port  et  plusieurs  caractères  d'or- 
ganisation ,  tels  que  la  structure  de 
lovaire  et  du  périanlhn,  le  nombre 
des  parties  ,  etc. ,  que  les  botanistes 
modernes  ont  cru  devoir  on  former 
deux  familles  distinctes  ;  l'une,  qui 
se  compose  seulement  du  genre  Cier- 
ge ou  Cacti/s  et  qu'on  appelle  Cactées 
ou  Nopalées  ;  l'autre  dans  laquelle  on 
place  îc  génie  Groseiller  ou  Hibes,  et 
qu'on  nomme  Ribesiées.  J^.  Nopa- 
lées et  lllUESlÉES.  (a.  r.) 

CACTOIDES.  BOT.  PHAN.  Plusieurs 
auteurs  appellent  ainsi  la  famille  des 
Cactées  ou  Nopalées.  J^.  Cactées. 

(A.  R.) 

CACTONITE.  MIN.  Nom  de  la 
Cornaline  chez  les  anciens.         LUC. 

CACTOS.  BOT.  PHAN.  L'Artichaut 
et  les  Chardons  dont  on  mangeait  le 
réceptacle  des  fleurs  chez  les  anciens, 
et  non  les  Cactiers  des  botanistes 
modernes.  (b.) 

CACUBALON  ou  plutôt  CACY- 
BALON.  BOT.  PHAN.  (Pline.)  Le  So- 
lanum  iiigrum,  le  Cucuhalus  baccifer, 
ou  le  Fhysalis  somnifera,  L.        (b.) 

CACUCIN.  MAM.  Qu'on  prononce 
.Vcc///e/î,  d'après  Thcvct.  Nom  géné- 
rique desSinges  dans  l'Amérique  mé- 
ridionale, selonle  Dict.  deDéterville, 
et  dans  l'Amérique  septentrionale,  se- 
lon le  Dict.  de  Levranlt.  (b.) 

CAGUVALLI.  BOT.  PHAN.  Syn.  in- 
dien de  Dolic/ws giganteus,yV\\\à.  (b.) 


FIN  DU  TOME  SECOND. 


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