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DICTIONNAIRE
DE LA FABLE.
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DICTIONNAIRE
DE LA FABLE,
• Ou Mythologie Grecque , Latine, Egyptienne, Celtique,
Personne, Syriaque, Indienne, Chinoise, Scandinave ,
Africaine, Américaine , Iconologique , etc.
Par Fr. Noël, ancien Professeur de Belles-Lettres dans l'Université
de Paris, Membre de l'Athénée de Ljon , et de la Société
d'Agriculture de la même Ville.
TOME SECOND.
A P A R I Sj
Chez LE NORMANT, Imprimeur-Libraire,
rue des Prètres-Sainl-Germain-rAuierrois, n". 42.
AN IX. — j8oi.
^;" s. .
DICTIONNAIRE
DE LA FABLE,
o u
MYTHOLOGIE UNIVERSELLE.
H
IJABis, petit-fils de Gorgoris , roi
des Cvnèles, panenu à la couronne,
lia par des lois ses peuples encore
barbares , leur apprit à laLonrer la
terre, fit succéder une nourriture
plus délicate aux viandes sauvages
qu'il détestait , parcequil n'en avait
pas trouvé d'autres lorsqu'il fuyait
dans les bois la colère de son aïeul j
défendit tout emploi servile à ses
sujets , et les répartit en sept villes.
La couronne fut pendant plusieurs
siècles héréditaire dans sa famille.
V . GOEGORIS.
Hache , symbole de Jupiter La-
hradeus chez les Cariens , au lieu de
foudre OU de sceptre. ^.Labradeus.
Hada ( )/. Syr. ) , nom d'une
d'esse des Babyloniens, qui répon-
drit à la Junon des Grec5.
Hadès, ouHaïoès, nom grec de
Pliiton. K. A dès.
HADpaAXALES , jeux établis pnr
Anîonin à Pouzzol , en l'honneur
d'Hadrien , son père adoptif. Il lui
fit bâtir un temple magnifique, où il
dtr.blit un (lamine du non» d'Hadrien ,
avec un coUèçe de prêtres destinés
BU service du nouveau dieu. Hadrien
" vait pas attendu jusques-là pour
ir les honneurs divins , et se les
it attribués de son vivant. Après
av ,.ir élevé un temple superbe à
Aîhènes en l'honneur de Jupiter
\ mpien, il s'y consacra A lui-même
autel et une statue. Bientôt ce
ip'e, qni avait un denii-inille de
ui» , ne fiu rempli que de ses
Totiie II.
images , jwrceqae chaque TiIle prrc-
Îue se ht un devoir d'en euvo\er.
.es Athéniens, toujours plus flatteurs
que les autres peuples de la Grèce ,
lui érigèrent un colosse qu'ils pla-
cèrent derrière le temple. A mesure
qu'il passait par les villes de l'Asie ,
il multipliait ses temples. Les Ha-
driamdes étaient de deux sortes , le»
unes annuelles , et les autres quin-
quennales.
HADâl4^Éts , nom des temples
qu'Hadrien se Élisait élever à lui-
niètne.
Hafédah ( yl. Ar. ) , idole des
Adites , tribu arabe qui habftait le
pa>s d'Hadhramouth dans l'Iémen ,
et qui fut détruite au temps du pro-
phète Houd , c.-à-d. du patriarche
HébcT. On invoqu.Tit celte idole pour
obtenir un heureux voyage.
HiGNiTAs, surnom d'Estulape ,
pris du bois dont sa statue était fait^.
Il avait sous ce nom un temple à
Sparte. Rac. Agnos , vil$Xj espèce
d'osier. '
i.Hag!«o, une des nymphes qui
nourrirent Jupiter, siuvant les Ar-
cadiens. Elle ét^it représentée à M^
galopolis , tenant une cruche d'une
main et une bouteille de l'autre. Elle
donna son nom à la fontaine dont il
est question ci-après.
1. — Fontaine du mont Lycée eà
Arcadie, ainsi appelée de la<ovmphe
Hagno. Dans les temps de sécheresse,
le prêtre de Jupiter Lycéiis, tourné
vers la fontaine . adressait ses prières
A
a H A I
an dieu , et lui faisait des sacrifices ;
ensuite il jetait sur la surface une
branche de chêne. Cette Itif^ère agi-
tation en faisait sortir des exhalaisons
«jui s'épaississaient en nuages, les<]uels
retombant en pluie arrosaient et fer-
tilisaient le pays.
Haine. Chez les Egyptiens , un
poisson en était l'expression hiéro-
glyphique. Les différentes allégories
qui existent prouvent ce que dit
Pfiiickehnann , que la haine était
un sentiment concentré , et très dif-
ficile à exprimer allégoriquement.
Jtipa , par exemple , la peint par un
homme armé, tenant une épée et un
Loucher où sont peints un roseau et
ure branche de fougère. A ces em-
blèmes oliscurs et insignifiants Co-
chin a sul>stitué une fenune furieuse
qui tient un poignard entouré d'un
serpent , et qui se guide avec une
lanterne sourde.
Hairetis ( M. Mah. ) , sectaires
mahométi^ns qu'on pourrait appeler
Pyrrhoaieiù et JUpicuriens. 11$
doutent de tout , et dans les disputes
ne déterminent jamais rien. Ils souf-
frent tout sans contradiction, et se
mettent peu en j)eine de faire des
questions pour trouver la vérité ,
Earcequ'ils croient que tout est pro-
ahle , et que rien n'est démonstratif.
Ils se contentent de dire dans les
choses douteuses, Dieit le sait, et
nous ne le savons pas , sans être
jaloux de fliire des progrès dans les
arts et dans les sciences. Il y a ce-
•pendant parmi eux des prédicateurs
qui pai-viennent à être muphlis ; mais
ils se^atavement dans cette charge
éniinefite avec beaucoup d'indiffé-
rence, et sont toujours prêts à signer
des sentences en laveur de celui qui
demande , en ajoutant ce correctif :
Dieu sait bien ce qui est meilleur.
Leur manière de vivre est aisée et
commode. Ils observent exacte-
ment les lois religieuses et civiles,
quoiqu'ils aient du penchant h suivre
leur inclination naturelle. Ils boivent
du vin quand ils sont en compagnie ,
pour ne point paraître de mauvaise
humeur ; mais entr'eux et dans le
particulier, ils se su veut de Ixtissoxis
H A L
oi'i il entre de l'opium ; ceqiu' con*
tribue beaucoup à entretenir et 3
augmenter leur engourdissemenl
d'esprit.
^ Halachores ( M. Ind. ) , secte
d'Indiens qui ne sont ni gentils , ni
raahouiétans , et n'Bnt à proprement
parler aucun culte. Ils sont extrê-
mement méprisés des autres Indiens.
La plupart d'entr'cux sont employés
à nettoyer les maisons, dont ils trans-
portent les immondices sur un âne ,
animal qui dans les Indes est regardé
comme impur et souillé. Cette fonc-
tion, exercée par les Halacliores, est
regardée comme infâme, et le der-
nier valet refuserait de s'en charc;er.
Ils se nourrissent de la chair de toute
sorte d'animaux , et même de celle
du cochon.
HalalcomÉnida , Minerve , ainsi
surqonmiée du culte qu'on lui ren-
dait à Halalcomène, ville de Béotie :
peut-être ce surnom est-il le même
qu' Alalconienéis. V. A lalcomkne.
Halcione , une des sept filles d'At-
las qui forment la constellation àG&
Pléiades.
Halcionéus, un de ceux qui pé-
rirent dans le combat qui se donna à
la cour de Céphée , h l'occasion du
mariage de l'ersée avec Andromède.
Halcyon. V . Alcyon.
Halcvone. V . Ai-cyon.
Halcyonei ou Halcyokii Dies ,
jours durant lesquels les alcvoiis
font leurs petits. Ce sont les srpt
jours avant ou après le solstice d'hi-
ver. Colunielle donne le mênie uom
aux sept jours de calme qui oi;t lieu
dans l'Atlantique, et qui eonmien-
çcient le 8 des calendes de Mai. .
Halcyokides , fils du géant AI-
cyonée.
Haléa, surnom de Minerve, pris
dHaléus, qui lui avait bâti à 'Vûsce
un temple où l'on gardait les défense*
du sanglier de Calydon,
Haléens , jeux célébrés par les
Tégéates en l'iionneur de Minerve.
I. HalÉsus, un des Lapithes (jui
périront aux noces de PiritiiOiis.
1. — Fils d'Agamemnon et de
Briséis. Ou croit qu'il conspira avec
Clytemuestre contre sec père , el
i
H A L
«{n'il fut ensnito chassé du pays. D'au-
tres disent (ju'effnivé d( la triste fin
de son père il prit de lui-niènie le
pjrti de quitter sa patrie. Il se retira
eu Italie , où il hàlit la ville dfs Fa-
lisqiies. f- limite , qui place ses états
vers la Caiiipunie , représente H;t-
lésus ooimiie un ennemi du noui
troycn , et comme auxiliaire de
Tumus.
3. — Antre capitaine latin , tué
par Paîlas fiis d'Evandre.
4. — ' ou HalÉsus , ileuve de Si-
cile fpii coule au pied a'une mon-
tagne du même nom. C'est là que
Proserpine cueillait des fleur» lorsque
Plu ton l'enleva.
Halète, sixième descendant d'Hei^
cule , et fils d'Hippotc. /' . Pater-
culrts qui lui attribue la fondation de
Corintfie.
Halia , une des Néréides. Rac.
^h , la mer.
Hai.iarti s , fils de Thersandre ,
et petit-fils de Sisyphe , fondateur
d'Haliarte en Béolie. Il avait été
adopté par Athanhis , frère de Si-
syphe.
HAtiB.sœurdes Telchines, aimée
de Neptune , qui eut d'elle six fils et
■ une S!ie nommée RI iode.
Halils, fêtes qui se célébraient à
Rhodes en l'honneur du Soleil , le
a4 du mois Gorpiéus. Le vaïnfjueiu-
obtenait une couronne de peuplier.
Rac. AUos , pour éhos , le solf>i!.
HalimÈde ; quia soin de la nier,
or/i aime la mer, une des Néréides.
Rac. Médos , sein.
Halithkrse , fils de Mastor, devin
habile , à <nii Homère donne la con-
naissance du passé , du 2)résent et de
l'avenir. Il prédit le retour d'Ulysse
et la punition des poursuivants de
Péné!ope4 Odyss. I. a.
I. Halius, capitaine troyen , tué
par Turnus.
2.— Guerrier lycien , immolé par
Ulysse.
3. — Fils d'Antinous, habile dan-
seur , dont UJvsse admira la bonne
grâce et l'acilité.
Hallirhoé ,une des maîtresses de
Neptune . qui la rendit uière d'ïsi.-^
euiYunt Plutanjue.
H A M J
Hallyrothics , fiis de Neptune.
f^. Allïrothus.
I. Halmus, iils de Sisyphe, obtint
d'Etéo; le, roi d'Orchonîènc, un petit
canton , oà il l.ùtit qiiel.iues villages
qui furent nommés les liaimons ;
mais , dans la suite , ce nom resta k
un seul vilLce. #■
3.— Ptie JeChrysa. ^.PiiLÉGtAs.
Haloa. /' . Aloa.
Halockate , iiUe d'Hercule et d'O-
Ivmpusa.
Halosydnb, déesse de la mer, la
mèiiie qu'Ainphitrite. Rac. Als , ia
uier.
Halotia , fête des Tégéates.
Ha LYtTUS, espèce d'aijjle de mer,
en quoi Ovide feint que Nisus fut
ch;.npé.
I. Halïs, fleuve de l'Asie mi-
neure , sur les bords duquel Crésu9
reçut l'oracle qui le trompa.
2.*— Troyen tué par l'umus.
3. -^ Natif de C lique , tué dans
un combat de nuit par Po!!ux.
Hama, vivier de la ville de Phares.
Il était consacré à Mercure avtc tous
les poissons qu'il contenait , et {'ar
cette raifon ou ne les péchait jamais.
Hamadryade , sœur et femme
d'Oxilus, selon Athénée , enrendra
huit fiiies , toutes nommées Huuiù-
dryades, mais d'une espèce distincte
de celles de l'article suivant.
Hamadryades I nymplies cfont le
destin dépendait de certains arbres ,
avec lesquels elles naissaient et mou-
r;;ient ; ce qui les di.-tiijpuait des
Dryades. C'était principalement av ec
les chênes qu'eUesavaient cette union.
Rac. .-/ rtia, ensemble, et «/nij, chêne.
Elles n'en étaient cependant pas ab-
solument inséparables , puisque , sui-
vant Homère , elles s échappaient
pour aller sacrifier à \ énus daus les
prottes avec les Satjres , et que , selon
Sér.èque , elles quittaient leurs ar-
bres pour venir entendre le chant
d'Orphée. Reconnaissantes pour
ceux cpii les earantissaient .de la
mort , elles punissaient sévèremeiit
ceux dont îa main sacrilèje osait
attaqupr les arbres dont elles dépens
daieut. ( /^'. ErÉsicthon , Péribée.)
1 Les Uuoiadi'Y:rdc-s n'étaient duEa
A -i
4 H A N
point immortelles : mais h durée de
Icr.r vie, suivant la suppulalion la
{>Ius modtrte des mvtholognes , s'c-
tend;tit jusqu'à neuf mille sept cents
vingt ans ; calcul fabuleux , qui ne
*'accorde guère avec la durée des
arJ Tcs.
IJAMOPAOK , capitaine troyen, ren-
versé par Teucer.
Hamcll ( M. Pers. ) , ange que
tes Guèbres croient chargé du soin
des cieux : car ce n*esl pas aux seules
créatures animées qu ils attachent
«les anges tutélaires ; ils en assignent
au soleil , à la lune , aux plantes ,
aux arbres , aux eaux , en un mot ,
à tous les êtres qui composent la na-
ture. On dit qu'ils en donnent même
à chaque jour et à chaque mois de
l'année.
Han ( T/. Tari.) , roi de Tanchutli ,
se rendit autrefois célèbre par sa
})onté , sa justice , et la sainteté de
.«;a vie. Les Tsrtares l'adorent au-
jourd'hui comme vm dieu. Lorsque
les lamas font leurs prières devant
cette divinité , ils roulent un inslru-
ITif-nt cylindrique sur son cube.
KanÂn-Pacha ( M. Périiv. ) , le
haiittnojiiJe. Les Amautas, docteurs
f t philosophes du Pérou , appelaient
aiiîsi le lieu où les gens de bien de-
vaient aller après la mort recevoir la
réî ompensc de leurs vertus. Ils fai-
saient consister le bonheur qu'on y
pjùtait à mener ime vie paisii^Ie et
exempte des inquiétudes de celle-ci.
ïis ne comptaient point parmi les
plaisirs de ce séjour les voluptés char-
nelles et tout ce qui flatte les sens ,
çl réduisaient la félicité de ce paradis
à la tranquillité de l'ame et à celle
du corps.
llANKinAL. On lit dans le premier
livre de la Divination de Cicémn
« qu'Har.nibal , après la pri^^ de
» Saguntc , songea qu'il avait été
» appelé an conseil lies dieux, oii
» Juniter lui commanda de porter la
« guerre en Italie, et même lui
« donna un des dieux pour l'y con-
« duire. Alors, ce dieu lui ayant dit
» de !c suivre, et Hannibaf s'étant
V mis en marche avec son arîuée, il
» lui nait été défendu de regarder
H A N
» derrièrelui.MaisHaniîibal n'ayant
» pu iong-lemps s'en empêcher , il
» lui avait semblé voir une bête
» épouvantable , entortillée de ser-
» pents,qui détruisait tout sur son
» passage. A cette vue, il demanda
») au dieu ce que c'était : et le dieu,
» lui ayant répondu que c'était la
» désolation de l'Italie , lui co:n-
» manda d'aller toujours en avant,
» sans se mettre en peine de tout ce
1) qiîi arriverait derrière lui. «
Hannon , Grec insensé qui voulut
passer pour un dieu. Afin d'y j'ar-
venir il apprit à plusieurs sortes d'oi-
seaux à répéter , liaivion est un
dieu ; puis il leur donna la liberté
pour aller répandre de tous côtés
cette nouvelle. Mais les oiseaux ou-
Jjlièrent leur leçon, et Hannon se vit
frustré dans ses folles espérances.
Haînuca , ou fête des lumières. ( Hï.
Rahb. ) Cette fête est celle que les
Juifs modernes célèbrent le vingt-cinq
dumois dcChis!eu,ou de D('ccm!;rt ,
en mémoire de la victoire des r<ïa-
ch?.l)ces sur les Grecs. Elle dure huit
jours. On allume ime lampe le pre-
mier , deux le second , et ainsi jus-
f;u'à huit. Voici le fondement de
cette cérémonie. Les ennemis étant
entrés 'dans la ville et ayant pro-
fané le temple , jQ<;hanam et ses ci;-
fants les cna?sèrenil : à son retour
Jo:hanam, voulant allumer les lampr. s
du chandelier , ne put trouver d'buiîe
pure que dans un petit vase dont le
contenu suffisait à peine pour éclairer
pendant une nuit ; mais Dieu permit
par miracle que ce peu d'huile briib'.t
nuit jours. On célèbre aussi dans
cette fête l'exploit de Judith. 'Le<
travaux ordinaires ne sont point in-
terrompus. Le nom d e Hanuca signifie
exercice ou renoiiveliénietit , par-
cequ'on renouvela l'exercice du
temple qui avait été profané. Outre
les lampes qu on alluipc ce jour-là '
dans les synagogues, cbs'q'.ie Juif en
allumcunedans sa maison , et observe
qu'elle soit pdacée à gauche en entrant.
Hanumat , ou HAr(t'?îON ( HI.
Ind. ) f aux os des joues saillar.ts,
généra! ou prince Aqs Salvres qui
accompagnèrent Rama da;iis ses ex-
î
H A R
pétliticns , comme Pan , chef des
Fuunes et Satjres , est représenté
avoir suivi Bacchus dajis llntle. A
l'aioe de ces merveilleux ouvriers , il
éleva sur la mer un pont de rochers ,
qui est proLaôlement cette série de
rocs à laquelle les Poitugaisont donné
leaoairiàicule de chausséed'-^ dam.
L'invention d'un des quatre systèmes
demnsique indienne lui est nttrihuée ,
et jouit d'une £;nmde estime, \oici
ce que les Indiens racontent de son
origine : Hora se promerant un jour,
avec sa femme Paranierséri , dnns un
hois rempli de singes , la déesse en
remarqua deux qui se caressaient avec
tant d ardeur , que l'envie lui prit
de les imiter. Elle engagea son mari
à prendre !a fieure de sinee , et se
transforma elle-même en giKnon.
Tous deux , sous cette forme nou-
vc-l!e , travaillèrent à la production
du singe Hanunian. Mais Paramer-
«éri , revenue de son caprice , eut
horreur de ienfant quelle portait ,
et pria le Vent de le faire passer
dans le sein d'une autre femme ; ce
qu'il fit. Hanuœan se rendit dans la
suite fort célè'jre par ses exploits et
par les services importants qu'il
rendit à Wishnou inccmé sous la
forme de Ram. Oesl par cette raison
que, dans l'enceinte du temple dédié
à Wishnou sous le nom de Rnm , le
singe Hanuman a une petite chapelle
O'i il reçoit les honneurs divins. Dans
)a viile de Calicul , sur la côte de Ma-
labar, on voit une superbe pagode
élevée en l'honneur ce ce fanieux
singe , et dont le portique est soutenu
par sept cents piliers de marbre.
Har, deuxième mois de l'année
sacrée, et le septième de l'année ci-
vile des Héhreux- C'était la lune
d'Avril.
Habits ,fomndahîs , rom d'Ho-
rus , ou ce Mnrs, chez les Egyptiens.
Har»:!, ville de Béotie dont les
habitants allèrent au siège de Troie.
Une tradition des Tanagréens por-
tait quAmphiaraiis y fut englouti
• a\ec son char. Rac. Anna , char.
HARMOJiiA , ou Hermîose , fiUc de
Mars et de Vénus, ou, selon Dio-
dore de Sicile, de Jupiter et
H A R 5
d'Electre, une des Atlantides , et
femme de Cadmus; les dieux, ex-
cepté Junon , a^-aient assisté à leur*
noces , et leur avaient fait beaucoup
de présents. C'est elle qui pprta ei»
Grèce les premières connaissances
de l'art qui porte sou nom. Elle eut
un fils nummé Polydore , et quatra-
fijlcs , Iro , Agave , Autonoé , et
Sémélé. Toute cette famitie fut ex-
trêmement malheureuse; d'où l'on a
imaginé cette fable : \ulcain, pour se
venger de l'infidélité de Vénus ,
donna à sa fille Hermione uu habit
teint de toutes sorte* de crimes ; ce
Ïui fit que tous leurs enfants furent
es scélérats. Hermione et. Cadmus ,
après avoir éprouvé heaueonp de
malheurs , et par eux-mêmes , et dans
la personne de leurs enfants , s«
virent changés en serpents, f^oy.
QiDitVS.
Harmomde , fameux artiste troy eu
Îai apprit les arts de Minerve même,
le fut lui qui constniisit les vaisseaux
sur lesquels Paris enleva Hélène.
Harmom'S , aïeul de Phéréclos^
habile charpentier. Iliad. 1. 5.
Harfale , ra'.'isseur, nom d'ua
des chiens d'Acléon,
Har?ai.ios , * fils de Pylémènê ,
chef des Paphfeïgoniens venus uu se-
cours de Troie , tué par ïMérioa. //.
liv. !3.
1. HARPAtYCB, fîlie de Ljcurgue,
courageuse et passionnée pour lâ-
chasse , délivra son père fait prison-
nier parles Gèteî.
2. — Célèbre Amazone , reine de
Thrace , renommée par sa légèreté
à la course.
3. — Amante dTphlclus , et mé-
F risée par lui , sécLa de dou'eur. A
occasion de cet évènenient , on ins-
litxia des jeux où les jeunes filles
chantaient la chanson non>mée Har~
palyce.
L^. — La pins belle fille d Ar^os ,
fnî aimée passionnément par soa
père Clyménos. Il la maria néan-
moins ; mais s'en repentant Lfectôt,
il fit jîérir son i-endre , et ramena s»
fille à Argos. Hurpnljce , pour s'en
venger, lua son frère ou son fils , et
le serait à Clyniéiius ; après quoi ,
A 3
6 H A R
a'^ant c^emanc'é aux <lienx (J'êlre rp-
tin-e du inonde , elle fut ch;ini.'(îp en
oi.-<eau. Hy^iii prélriid que Tenl^uit
qu'elle fît nuuiçer à Cî^inéiius était
celui qiile'le avait eu de son propre
père , et que Clyniénus , avant tout
découvert , ma sa fille , et se tua
lui-uièuic pprès.
5. — Fille d Hi-rpalycus , roi d'un
canton de Li Tiirace , nourrie de lait
de juuient , Oit accoutuuii'e de lioune
heure au maniement des armes , et
contracta une humeur martiale , dont
cl'e doiina des preuves en secoi;rant
à propos son pèrecoulreNéoptoIème,
fi!s d'Achille , qu'elle mit en fuite.
Après la mort de son père , tué par
ses sujets, elle se retira dans les bois,
il'où elle enlevait les bestiaux du
canton. Elle fut prise dans des filets,
et tuée; mais, après sa mort , les
paysans se battirent pour avoir les
troupeaux qu'elle avait volés. De-
puis, on établit des jeux au tombeau
de cette fiile pour cx^icrsamort.
I. Hakpalyci's, guerrier troyen ,
immolé par la reine Camilla.
3. — Enseifua à Hercule la lutte
et les aulre< esrreices ^■^mniques.
3. — Père d Harpalyce 5.
Harpe, ancien insfrumeut de mu-
sique , de fi;;ure prrsqne 'tri'ar.r.u-
laire. C'est un dessyinboles d'Apollon
et des Muses. Elle marque aussi sur
les médailles les villes oi"i Apollon
é ait adorjé.;/^''. TF.RPSYCHORE.)Entre
les mains d'un Centaure, elle désigne
Cliiron : jointe ;iu laurier et au cou-
teau,e le marque les jeux Apollinaires.
I . Harpe , l'une des Amazones qui
vinrent au secours d'Eétès, roi de
Colchos", contre Persée.
i. — Espèce de co itelas dont
Mercure et Persée se servirent ptnir
Ô!er la vie , l'im à Ar£;us, et l'autre
à Méduse. C'était aussi cette épée
re.ourbée dont les pb.diateurs nom-
més Thraces s'escrimaicatl dans les
jeux publics. La lame île cette der-
nière formait un ançle obtus.
HiRPÉnopHORE , surnom de Mer-
cure, f^ . Harpé t.. ^
Harpies, f^. Ua rp>ies.
Harii:vk£ , fille d'Asopus , aimée
de Mars , eut de lui Œnoijiaas , roi
H A R
de Pi?e , qui donna ie nom de sa mère
à une ville de l'Elide.
Harpocrate, dieu é£;vplien , fils
d'Isis et d'Osiris. Le symbole qui le
distingue de tous les autres dieux
d'Efîvple est qu'il tient le doipt sur
la bouche , pour marquer qu'il est le
dieu du silence. Quelques uns l'ont
cru un philosophe qui parlait peu.
Les anciens disent qu'il était IIU
d'Isis, et que sa mère, l'ayant perdu
dans sa jeunesse , prit la résolution
de le chercher par terre et par mer ,
jusqu'à ce qu'elle l'eût trou\é. On
assure que ce fut en cette occasion
qu'elle inventa les voilf s , qu'elle
ajouta aux rames. Ce trait a fait
croire aux plus habiles uiytholofuea
qu'Harpocrate est le mèaie qu'Horus.
Sa statue se trouvait i l'entrée de la
plupart des temples , ce qui voulait
dire, au sentiment de Pluiair/ue,
qu il faut lionorer les ^ieux par le
silence, ou que les hommes, en ayant
une connaissance impai faite, n'en
doivent parler qu'avec respect. Les
anciens avaient souvent sur leurs ca-,
chets une fieure d'Harpocrate , pour
apprendre qu'on doit parder le secret
des Ifttres. On le représentait sous
la figure d'un jeune hounne nu , ou
vêtu d'une robe traînante , couronné
d'une mitre à l'égyptienne , la tète
tantôt ra\ounante, tantôt surmontée
d'un panier, tenant d'une main in^e
corne d'abondance, et de l'autre une
Heur tie lotus , tel que celui trouvé à
Modère , cl portint quelquefois un
carquois. Comme on le preuait aussi
pour le Si.Ieil, la corne marquait que
cet astre produit rabondauce des
fruits, et par-là donne la vie à tous les
animaux. Le carquois désigne ses
raj ons , qui sont comme autant de
flèches <]u'il décoche de toutes parts.
Quanta la fleur du lotus, elle est dé-
diée au soleil, parcequ'elle s'ouvre,
dit-on , au lever de cet astre , et
se ferme à son coucher. La chouette,
syuiJ>ole de la nuit, placée derrière
lui, exprime I, dit Cuper, le soleil
qui tourne le dos à la nuit. Le doigt
3u'il met sur la bouche est le second
oigt, appelé salutaire , dont on se
sert pour iniposeï silence. On ofïxait
H A R
h celte oivinitc les lentilles et les pré-
mices des léçumes ; mais le lotus et
le pêcher lui étaient particnlièrenient
consacrés, parcequ? , dit Pliitanjiie,
les feuilles du pêcher ont la figure
«Tune langue, et son fruit celle du
ca-nr ; enihlème du parfait accord
qui doit être entre la langue et le
cœur. /-'.Silence , Muta,Tacxta.
. HarpyÉe, nom d'une chienne
d'Actéon. Rac Arpazein , enlever.
Harpyies', monstres, enfants de
Neptune et de la Mer , et , selon Hé-
siode , de Thaumas et d'Electra
fi!!e de lOcéan. Virgile ne noniine
que Celano , obscurité. Hésiode
en nomme truis ; Iris ; Ocypète , qui
vole vite /et Aëllo , tempête. D'au-
tres les appellent AÎope , Acheloé et
Ocythoé ou Ocvwde. Ces monstres ,
au visage de vieille femme , au bec et
aux ongles crochus, au corps de vau-
tour et aux mamelles pendantes, cau-
saient la famine par-tout où ib pas-
saieat , enlevaient les viandes sur les
tables , et répandaient une odenr si
infecte qu'on ne pouvait approclier
de ce qu'ils laissaient ; on avait heau
les chasser, ils revenaient toujours ;
enfin c'étaient les chiens de Jupiter
et de Junon, qui s'en servaient contre
ceux qu'ils voulaient pimîr. C'est
ainsi qii'ils persécutèrent Phinée ,
roi de Thrace , qne Calais et Zéthès
en délivrèrent en leur donnant la
^ chasse jusqu'aux isles Slrophades ,
flans la mer d'Ionie , où ils fixèrent
leur demeure. Dans la suite les
Trovens , sous la conduite d'Enée ,
\ avrnt pris terre dans leur isie , et
trouvant plusieurs troupeaux de
î 1>n-iifs errant dans les campagnes , en
'' tuèrent une partie .pour leur nourri-
ture. Les Harpyies , auxquelles ces
iT'iupeaux appartenaient , sortent
tout-à-coup des m'>ntagnes , faisant
retentir l'air du hruit effroyable de
leurs ailes , et viennent fondre en
grand nombre sur les viandes des
Tmvrus, dont elles enlèvent la plus
wAfi partie et souillent le redite,
ux-ci courent sur ces affreux oi-
sê.mx pour les percer de leurs épées ;
ni;iis leurs plumes les garantissent des
coups et les reudeut inyiUaérables.
HA. V 7,
Le Clerc , Vasius et Pluche ,
prennent les Harpyies pour un amas
de sauterelles nui , après avoir ravagé
une partie de l'Asie mineure , se je-
tèrent sur la Thrace et sur les isles
voisines , et v causèrent 1j^ famine j
et comme le vent du nord en délivra
le pavs en les poussant jusqu'à la mer
d'Ionie , où elles périrent , on publia
que les enfants de Borée leur avaient
donné-la chasse. Barder croit plutôt
y voir des corsaires qui faisaient de
fréquentes descentes duM IfB états de
Phinée , et dont les Wigandagcs J
mettaient la famine. Celte explica-
tion s'accorde assez avec le récit d' ^Z-
pollodore , qui rapporte qu'une des
Harpyies tomba dans le Tigris, sur
les cotes du Péloponnè5e,et que l'autre
•vint jusqu'aux Eschinades , d'où elle
rebroussa chemin et se laissa tomber
de lassitude dans la mer. La peinture
et la sculpture persomiifient les vices
- par des Harpyies; par exemple , une
Harpyie sur des sacs d'argent dé-
signe l'avari* e.
Harlspice. y . Abdspicb.
Hasard. Cochin le désigne par
un jeune liomme qiii , les yeux
bandés , prend des bulets dans une
urne. De sa draperie tombent au
hasard des joyaux , des couronnes ,
des chaînes , èvs fleurs , des épines ,
emblèmes des biens et des maux.
y. Destin , Fatalité.
Haste , javelot sans fer , ou plutôt
sceptre ancien que l'on voit sur les
médailles entre les mains des divi-
nités. Elle désigne le .«oiu qu'ils pren-
nent des choses d'ici-Lus. Les Ro-
mains ont donné une buste à la
noblesse. La haste pure est celle
3ui n'est point ornée de rameaux et
e bandelettes.
Hautbois. V. Ecterpe.
Hauteur. Selon Ripa , elle se
représente par une femme jeune ,
aveugle, le visage altier et mépri-
sant , vêtue d'une tunique ricne ,
mais le bas du vêtement est sale et
déchiré. Elle tient un paon , symbole
de l'orgueil. Elle est montée sur une
boule presque hors d'équilibre et
prête à tomber. Cochin , en consr r-
I Tant ces détails , a substitué i la cécité
A 4
s H A Z
«bsolue un bandeau qui empêche la
fipu: e de voir à ses pied».
HAVAT^AAL ( discours suhlime ) ,
(M. Celt.) poème compose d en-
viron cent vingt strophes, altriliué
à Odin lui-même , où ce dif u est
censé donner des leçons de sagesse
aux Jionnnes. Voici quelques unes
des maximes qui m'ont paru les
plus saillantes.
« La paix brille plus que le feu
» pendant cinq nuits entre des amis
» mauvais; faais elle s éteint quand
» le sixième approcbe , et l'amitié
» fait place à la haine. »
«I Le loup couché ne ca^e point
« deproie.nilcdormeuraevictoire. »
«< 11 vaut mieux vivre bien lo;ig-
» temps. Quand un homme al'ume
» du feu , la mort est chez lui avant
» qu'il soit éteint. »
« Louez Ta be; nté du jour quand
» il est fini , une femme quand vous
» 1 aurez connue , une' fîile après
» quelle sera mariée, la glace quand
» vous l'aurez traversée , la bière
» quand vous l'aurez bue. »
« Ne vous fiez ni à la glace d'un
» jour , ni à un serpent enfiormi , ni
j> yux caresses de celle que vous
>) de\ez épouser , ni à une épée rom-
» pue , ni au fils d'un homme puis-
» sant , ni à un champ nouvellement
» ensemencé. » ■
« Il n'^ a point de maladie plus
» cruelle que de nèlre pas content
j> de son sort. »
« Si vous avez un ami , visitez-le
» souvent. Le chemin se remplit
M d'herbes, et les arbres !e couvrent
» Jjientôt,sironn'\ passe sans cesse.»
« Soyez circonspect lorsque vous
» avez trop bu , lorsque vous êtes
» près de la femme d'autrui , et
« quand vous vous trouvez parmi des
M voleurs. »
« Ne riez point du vieillard , ni
M de votre vieux aïeul. Il sort sou-
» vent des rides fie la peau des pa-
» rôles pleines de sens. »»
HAZ47.iiL, nom que les Israélites
donnaient au bouc émissaire. Le
grand-prêtre l'offrait en sa( rifice ,
pliais sans l'égorger ni le briller.
Après l'avoir chargé des péchés de
H E B
tout le peuple , il le chassait dans le
désert; expuiî-ion qui était toujours
précédée du sacrifice réel d'un autre
bouc.
Hazis, lerrihle en guêtre , sur-
nom de Mars chez les Syriens.
Héba , nom d'un chien lie chasse ,
qui répond au mot français la jeu-
nesse.
Hebbat al Calb ( 31. Miih. ) ,
graine du cœur. Les musulmans en-
tendent par ce mot l'amour propre
et la concupiscence qui nous porte
au péché. C'est aussi Te péché d'ori-
gine , qu'ils reconLaissent être venu
d'Adam , et qu'ils disent le principe
de toutes nos fautes. Mahomet se
vantait d'en avoir été délivré par
l'ange Gabriel qui lui anaclia du
ccLur cette graine noire ; faveur qui
l'avait rendu impeccable. Biil. Or.
HtBiiOMAGÈM-., surnom d'Apollon,
que les Delphiens prétendaient être
né leseptiîfinejour ou mois Busion.
C était proprement ce iour-là qu'A -
pulioii /venait à Delphes , comme
pour paver sa fête , et ou'il se li-
vrait , dans la personne ne sa prê-
tresse , à tous ceux qui le consultaient.
Rac. jEhdomos , septième , et
genestai , naître. ^. Bvsiob.
Hebdomè. f^. Ebdomè.
Hébé, déesse de la jeunesse, fille
de Jupiter et de Junou , suivant
Homère. Selon d'aulres , Junon
seuie était sa mère. Invitée à un
festin par Apollon , elle y mangea
taiil de laitues sauvages , que . de sté-
rile qu elle avait été jusqu'alors , elle
devint enceinte d'HéLé. Jupiter,
charmé de la beauté de sa fille , lui
donna le nom de déesse de la jeu-
nesse , et rhonoraJ>le fonction de
servir h I oire aux dieux ; mais un
jour s'étant laissé tomber d'une ma-
nière peu décente , Jupiter lui ôta
Son emploi pour le donner à Ganj'-
mède. Jiinon la retint à son service ,
et lui confia le soin d'atteler son
char. Hercule , déifié . l'épousa cîaiis
!e ciel , et eut d'elle une fille iioinmée
Alexiare et un fils appelé Anicétus,
Le sens de ce'te union est que la
jeunesse se tromeordiiairement avec
la force. A la pncre d'Hercule , die
H EC
rajennit lolas. KAc avait pînsjenrs
temples, un entr'autres chez les Phiia-
sierii , qui avait le droit d'asv'e. On
la représente couronnée de fleurs ,
avec une coupe d'or à la main. C'est
ainsi fjue l'offrent les pierres jn^vées
de Stosch. Naiicydes , stalnaire
d Arpos , avait placé sa statue près de
la Juuou de Polyclble.
UÉbon, dieu adoré dans la Cr.Tn-
panie. On croit que c'est le niênie
que Bacchus ou plutôt le Soleil. Rac.
Hebè , jeunesse.
Hèb.'^e , fleuve de Thrace , qui
s'appeiajt d'abord Riidmiius ; c est
dans ses flots que les Bacciiantes je-
tèrent la tête d'Orphée.
I. Hébrus , fis de Cassandre , rci
de Thrace, avant repoussé avec hci-
rriu- les jjonrsuilesoe Damiisippe, .>a
fcelle-mère , fut accusé par sa ma-
râtre , poursuivi par son père , et ,
pctu- lui s3u\ er un crime , se jeta
cans le Rhonihus , qui de sa mort
prit le nom <^"Hèbre.
^ s. — Fils de Dolichaon , compagnon
d'Enée , tué'par Mézence.
HÉCAERGE , fille de Borée et ù"0-
rith\ ie , et sœur de la tiéesse Opis ,
divinité favorable aux chasseurs ,
nymphe de la campagne et des bois ,
passionnée pour la chasse , et la ter-
reur des aiumMix , que s« traits at-
teipiaient de loin. Les filles de Déios
lui consacraient leur chevelure. C'est
peut-être Diane elle-même à la-
quelle on donnait ce nom , au^i bien
qu'à son frère Apollon, ou le So'eil ,
dont les rayons opèrent à une grande
distance. Kac. Ecas , loin \ ei^on ,
effet.
HÉcAiÉ , HÉcALÈNEjvieiilefemme
pr.nvre, mais vertueuse , chez qui
1 nésée loirea en allant à la çuerre
contre Is Samiates. Elle avait voué
un sacrifice solemnel à Jupiter , s'il
revenait vainqueur; inais elle nrourut
avant son retour. Thésée , victorieux,
ordonna que ce sacrifice aurait lieu,
et qu'on v rendrait de erands hon-
neurs à Hécalé , en reconnaissance
de son affection.
HÉCALÉsiEN , Hécalie:*, surnom
de Jupiter.
HÉCALÉsiss , fêles qu'on c^ébrait
H E C 9
à ïïccale, Ijmtz de l'At tique , ea
l'honneur de Jupiter , nui av. it un
temple dans ce i>eu . sous le nom de
Jupiter Hécalien. ♦
HÉCA.MÈDE , fille d'Arsinoûs , roi
de Téuédos , dvnt les Grecs firent ,
après la prise de cette isle, présent
à Neslor.
I. HÉCATE, fille de Jupiter et de
Latone, et soeur d'Apolon. qisel'aa-
tifjuitc appelle la Lune cacs îocie',
Diane sur la trrre , et Pro^icipine
aux enfers, i . Rac. Ecaton , cent ,
parcequ'on liu offrait cent victimes ,
ou qu'elle retenait cent ans sur les
borUs du Styx les cnies dont les « orjjs
a\ aient été privt's de la sépulture. 2.
R::c. Ecas , loin , parceque la Lune
darde ses rajons <ie loin. 3. Rac.
Kat , feu, lumière. Hésiode et
Musée la font fille du Soîeil ; Or-
phée , du Tartare et deCérès ; Bac-
chyliiie, de la Nuit ; et Phérécyde,
d'Aristée. D'autres la font na.tre da
Titan Persée et d'Astérie. Chacun
lui dpnne un caractère conforme à sa
fénéalo^ie; ou plutôt, l'Hé- ate de
cliaque pays est un personnage dif-
férent, dont les mythologues ont com-
pliqué les quah'fés et cumulé les ac-
tions. L'ancienne Hécate , celled Hé-
siode , est mie divinité bienfaisante ,
pour laquelle Jupiter a plus d'égards
que peur aucune autre divinité , par-
ceqii elle a, pour ainsi dire , le destin
de la terre entre les mains , qu'elle
distribue les biens à ceux qui l'ho-
norent , qu'elle accorde la victoire ,
suit les voyageurs et les navigateurs,
préside au conseil des rois , aux
songes , aux accouchements , îi la
consenation et h l'accroissement à^
enfants qui viennent de naître. La
fille du Tilan Persée est peinte avec
d'antres traits. Chasseresse habile ,
elle frappe de ses traits les hommes
comme les animaux. Savante em-
poisonneuse , elle essaie ses poisons
sur les étrangers , empoisonne «on
père , s'empare du royaume ,' élève
un temple à Divine , et fait sacrifier à
la déesse tous les étrangers que le
hasard jette sur les cotes de la Cher-
sonèse Tauriqne ; ensuite elle épouse
£ét%s , et fbcme daiu son art deux
to H E C
iilles bien diencs dVÎIf , Mt'de'e et
Circé. Déesse des ninoiciennes et des
cnthantenients, c'était elle qn'on in-
voquait avant de commencer les opé-
rations magiques qui ia forçaient de
paraître sur terre. Présidant aux
5on_ees et aux spectres, elle apparais-
sait à ceux qui l'invoquaient : U 1 vsse ,
voulant se délivrer de ceux dont il
était tourmenté , lui consacra un
ten)p!e en Sicile. Enfin, déesse des
expiations , sous ce titre on lui im-
l'.iolait de petits chiens , et on lui
élevait des statues dans les carrefours.
f^. Pheraia. Son culte , oricinaire
d'Epypte , fut porté en Grèce par
Orphée. LesEeinètes, qui le reçurent
les prenn'ers, élevèrent un temple à
Hécate , dans une place fermée de
nmis , oii chaijue année ils célé-
braient une fête en son honneur.
uipuléenoxxs apprend quelle était la
même qu'Isis. Plusieurs mêlèrent le
culte de cette déesse à celui de Diane;
et c'est ainsi qu'elle fut adorée à
Fphèse , à Délos , ù Brauron dans
l'Attique, à Magnésie, à Mytènes ,
à Ségeste , et sur le mont Ménale.
Athènes Ini offrait des gâteaux où
l'on voyait imprimée la figure d'un
hœuf , parcequ'on l'invoquait pour
la conservation de ces animaux utiles;
et les Spartiates teignirent ses autels
du sang des liounnes. A Rome , son
culte fut aussi célèbre sans être aussi
cîTiel ; on l'appelait Dea Feralis ,
et ion croyait qu'elle fixait le dernier
instant de 1 homme et présidait à sa
mort. Arniterne et Formies lui éie-
Vèi^nt des autels , et Spolette lui
dédia un temple qui lui fut commun
avec Neptune , rer.irdant la nier
comme le plus vaste et le plus peuplé
des toniberaix.
Alcamène fut le premier qui donna
«n triple <orps à cette déesse, f^oy.
Triceps. Myron , au contraire, ne
Jiii en dckuna qu'un. La mr.nière
d' llcamcne devait prévaloir ciiczun
peuple amateur des allégories ; ainsi
ses trois faces expriment les trois
;'.-wects de la Lune, selon Clconièdc ;
S'-uv .mt Servius , l'une représenta
Ln< ine , qui favorisait la naissance ;
la .seconde fut Diiine , qui conservait
HE C
les jours; la troisième Hécate , qtii
les terminait. Tantôt ces têtes sont
naturelles et même agréables , et
ceintes d'une guirlande de roses à cinq
feuilles. Tantôt les statues en offrent
une de chien , une de cheval , et
une de sanglier. Quand elle est forcée
de répondre aux évocations magi-
ques Je Médée , elle parait cocfïee
de serpents, une branche de chêne à
la main, entourée de lumière, et fai-
sant retentir autour délie les aboie-
ments de sa meute infernale , et lescris
aigus des nymphes du Phase. Lors-
que Phèdre ('implore dans Sénèque ^
elle est armée d une tor<;he ardente ,
d'un fouet ou d'une épée. Souvent
elle tient un flambeau propre à di-
mlmier les ténèbres du Tartare , ou
une patère pour sacrifier aux dieux
IMànes. Quelquefois elle porte une
cief d'une main , et de l'autre des
cordes ou un poignard dont elle lie
ou fr; ppe les criminels. ^'.Phïlax.
Sur un jaspe du cabinet national , on
la voit avpc ses trois têtes , sur ks-
quellrs s'élèvent des bsisSeaux. Elle
n'a qu'un seul corps , auquel tiennent
six bras. Deux tiennent des serpents,
deux des torches enllammées, et les
deux autres des vases propres aux
expiations. Le chêne lui était con-
sacré particulièrement , et on la
couronnait des branches de cet arbre,
entrelacées de serpents. Le nombre
3 servait encore à la désigner.
L'autel élevé en son honneur diffé-
rait de celui des autres divinités , en
ce qu'il avait trois côtés co.i:me sa
statue , d'où vient 1 épithète de Tii-
hoinos. Elle en avait un pareil à
Rome dans le temple d'EscuIape. Le
chien lui était consacré. ( V. Cani-
ciDA.) Ceux qu'on lui offrait en sa-
crifice devaient être noirs, et on les
immolait au milieu de la nuit. Les
cris plaintifs de ces animaux mou-
rants éloig' aient , dit-on, les spectres
affreux envovés souvent par cette
déesse. V . Em?dsa.
a. — La plus grande des cavernes
supposées être dans la lune , et où
quelques auteurs placent le lieu de
punition réservé aux âmes des mé-
chants.
H EC
5. — Hésiode prôtend qu Iphi-
^c^ie ; ut appeléeEé'.ate aprèssa mort.
1. HÉCATÉE , [^re des Oréades.
2. — Siimoci de Diane.
1. Hkcatézs , apparitions qui
avaient lieu dans les uiy.âtères d Hé-
cate-
2. — Statnes érigées à cette déesse
deiant les maisons athéaimncs.
HÉc.-nÉsiEs , fêtes et sacrifices en
l'honneur d Hécate , qu'Athènes cé-
Icijrait tous les mois, regardant cette
déesse comme la prolectrice de leurs
familles et de leurs enfants. Le soir
de chaque nouvelle lune , les jicns
riches .donnaient dans les carrefours
un repas public, où la divinité étîiit
«enséc présider, et qui s'appelait le
repas d'Hêcnte. La déesse était
supposée consumer ces provisions ou
les foii-e consumer par ses serpents.
£nlr*;iutres mets , on v servait des
oeufs , soit qu on-leur crût une vertu
expiatoire, soit que l'œuf, considéré
comme le symlioïe de la génération ,
dût être 1 attribut d'une déesse qui
rappelull la force productrice de lana-
t'u-e. Mais ces repas publics étaient
«ur-toul destinés aux pauvres : les
tables étaient dressées dans les car-
refours. V. Teivia.
Hécatoboli , surnoms d'Apollon
et de Diane , pris des rayons de lu-
mière qu ils dardent. Rac. JEcas ,
lom ; ballo , je darde.
HÉCATOMBE , sacrifice de cent >-ic-
times , proprement de cent Ixeufs ,
ni;iis qui s'appliqua dans la suite aux
ilîces de cent animaux de même
ce, même de cent lions ou de
' aigles, qui était le sacrifice im-
ial. Ce sacrifice, qui se faisait en
ne temp? siu-cent autels de Hazon
cent sacrificateurs, s'offrait dans
cas extraordinaires , soit heu-
;\ , soit malheureux. Homère fait
aser ?»enlune en Ethiopie pour
. 'ter des hécatombes de taureaux
• l'aeneaux. Calchas en fait con-
_;re lu^e à Chrysa , pour appaiser
..polion irrité contre les Grecs. Ce
ifice fut , selon (pielques auteurs ,
.!i par les Lacédémoniens , qui,
> !t cent villes dans leur pays,
iujmolaieitt tQus les ans cent bœufs à
H K G it
Teors divinités. La plus célèbre hé-
catombe est celle que Pythagore of'
frit en action de grâces Je ce quil
avait trouvé la démonstration da
carré de l'hvpoténuse ; mais des
écrivains prétendent qu'elle consis-
tait en cent bœufs de pâte , son sys-
tème ne lui permettant pas d'im-
moler des animaux vivants.
HÉCATOMEiÉE , suruom de Jupiter
en Carie et en Crète , et d'Apollon ,
parcequec'était principalement à ces
deux divinités qu'on immolait des
hécatombes.
HécatombÉes , fêtes qu'Athènes
célébrait en l'honneur d'Apollon le
premier mois de l'année civile. Les
Arijiens et les Eginètes célébraient
la même tête enl'honneur de Jupiter.
llÉcATOMBÉos , premier mois de
l'année athénienne , qui répondait
au mois de Septembre. Ce mois prit
sou nom du grand nomhre d héca-
tombes qu'on sacrifiait à Athènes
pendant le coiu-s de ses trente jours.
Héca'iompédor, temple que l'on
voyai' dans la citadelle d Athèn>'S.
Lorsqu'il tut achevé , les Athéniens
renvoyèrent libres toutes les bêles de
charge qui avaient servi à la con-
struction , et les lâchèrent dans les
pâturages comme des animaux con-
sacrés. Un d'eux étant allé se mettre
à la tète de ceux qui traînaient des
charrettes à la citadelle , coumie pour
les encourager, ils ordonnèrent , par
un décret , qu il serait nourri justju'à
sa mort aux dépens du public. Kac.
Pou s, pied.
HicATOMPHOKEUMK , Sacrifice où
1 on immtJe cent victimes. Athènes en
faisaitunpareilearhonneur de Mars. .
HÉCATOMPHOSIES, fêtes que célé-
braient , chez les Messéniens , ceux
qui avaient tué, cent ennemis à la
guerre. Aristomène eut trois fois cet
honneur. Rac. Phonos , meurtre.
HÉcATOMPOLis , à cent villes , non»
de l'isle de Crète. Rac. Polis , ville.
I . Hécatompyle , à cent portes ,
ville de Libye , b.^tie par Hercule ,
après qu'il eut lué le tyran Rusiris.
a. — Nom de la Thèbes d'Egypte.
Rac. Pulè, porte.
UbCATO^calASs , à cent mains g
12 H E C
nom des trois "éants Coltus , Brinre'e
et Gygès, 'vis du Ciel et de l;i Terre ,
qui avaient chacun cinquante têtes
et cent bras. Le Ciel n'en put sup-
porter la vue , et , à mesure qu'ils na-
quirent , les cacha dans les sonijjres
demeures de la Terre, et lescharijea
de chaînes. Jupiter , dans la suite ,
par le conseil de la Terre, les remit
en liberté. Aussi combattirent -ils
Cour lui avec une vivacité que les
'itans ne purent soutenir ; et les
couvrant à chaque instant de trois
cents pierres qui partaient à-la-fois
de leurs mains, ils les poussèrent jus-
qu'au fond du Tartare, et les y en-
fermèrent dans des cachots d'airain.
La nuit se répandit trois fois alen-
tour , et Jupiter en confia la garde
aux Hécatonchires. Rac. Cheir,
main.
Hécatos , surnom du Soleil.
Hector , fils de Priam et d'Hécube.
Homère le peint comme le plus fort
et le plus vaillant des Troyens, et le
fait sortir avec gloire de plusieurs
combats contre les plus redoutables
pnerrieis , teis qu'Ajax , Diomède ,
etc. Les oracles avaient prédit que
l'empire ue Priam ne pourrait être
détruit tant que vivrait le redoutable
Hector. Durant la retraite d'Achille,
ii porta le feu jusques dans les vais-
seaux ennemis , et tua Patrocle qui
voulait s'opposer à ses progrès. Le
désir delà vengeance rappelle Achille
au combat. A la vue de ce terrible
guerrier, Hécul>e et Priam tremblent
pour les jours de leur fils , et lui
font les plus vives instances pour
l'engager à éviter le combat ; mais il
est inexorable et lié par son destin :
il attend son rival. Apollon l'aban-
donne. Minerve , sous la figure de
son frère Déiphobe , le trompe et le
livre à la mort. Achille lui ôte la vie ,
le livre h la lâche fureur des Grecs ,
attache à son char le cadavre du
vaincu, et le traîne indignement plu-
sieurs fois autour de la ville. Enfin ,
Apollon reproclie aux dieux leur in-
justice. Thétis et Iris sont chargées
par Jupiter, l'une de disposer Achille
à rendre le corps , et l'autre d'or-
donner ù Priam de lui porter des
H E C
Krcsents capables d'appaiscr sa co-
:rc. Priam vient en suppliant baiseiP
la main sanglante du meurtrier de
son fils , et s'hui/iilier à ses genoux.
Le corps est rendu; et Apollon, qui
l'a protégé de son vivant , à la prière
de Véi.us prend le même soin de
lui après sa mort , et empêche qu'il
ne soit défiguré par les mauvais trai-
tements d'Achille. Philostrate dit
que les Troyens , après avoir rebâti
leur ville, rendirent à ce héros les
honneurs divins. On le voit sur leurs
médailles monté sur un char tiré pai^
deux chevaux , tenant une pique d'une
main, et de l'autre le Palladium.
HÉcuBE , fille de Dymas , selon
Homère , ou , selon Euripide et Fir-
gile , de Cisséis , roi de Thrace , et
sœur de Théaiio , prêtresse d'Apol-
lon , épousa Priam , dont elle eut
cinquante fils , qui périrent presque
tous sous les yeux de leur mère pen-
dant le' siège ou après la riiine de
Troie. Hécube n'évita la mort que
pour devenir l'esclave du vainqueur.
On la chercha long-temps sans la
trouver ; mais enfin Ulysse la surprit
parmi les tombeaux de ses enfants ,
et en fit son esclave : destin qui fut
pour elle le comble de l'infortune ;
car elle avait vu ce prince ramper i
ses pieds, lorsque, surpris ?i Troie ,
déguisé en espion , il la supplia de le
dérober à une mort certaine. Avant
de partir , elle avala les rendre*
d'Hector , pour les soustraire à ses
ennemis , et voit périr Astyanax son
petit-fils , dont elle doit encore con-
duire les funérailles. Conduite chez
Polymnestor , roi de Thracp,à qui
Priam avait confié Pol^'dore, le pins
jeune de ses fils , avec de grands tré-
sors , elle trouve le corps de son fiis
sur le rivage , s'introduit dans le
palais du meurtrier, et l'attire au
milieu des femmes trovennes , qui
l'aveuglent avec leurs fuseaux on leurs
aiguilles (tandis qu'elle tue elle-même
les deux enfants du roi. Les gardes
et le peuple furieux poursuivent les
Troyennes à coups de pienes. Hé-
cube mord de rage celles qu on lui
lance , et , métamorphosée en ch ienne ,
elle remplit la Thrace de hurlements
H E G
qui toiKhent de compassion non S€u-
îeinent les Grecs , mais Junon elle-
même , la pluâ cruelle enuemie des
îroyens. Oa montrait encore en
Jfiir-ce , du temps de Strahon , le
lieu de sa sépulture , qu'on appelait
le tombeau du chien, soit à cause
de sa me'tamorphose , soit à cause de
ia misère oi elle tomba , étant en-
chainée comme un chien , dit-elie
dans Euripide , à la porte d'Aga-
niemnon. Les traditions varient sur
sa mort. Dictys de Crète rapporte
qa'Hécube ; esclave d'Ulysse , aban-
donnée par ce prince obligé de par-
tir, fut lapidée pur ses ennemis;
mais il y a toute apparence qu'il lut
lui-même auteur de sa mort , puis-
qu'arrivc en Sicile il fut tourmenté
de songes funestes , au point de hatir
une chapelle à Hécube. Hygin croit
quelle lut jetée dans la mer, et qu'on
donna le nom de Cyneum au lieu de
sa chute.
Hégémaqce , qui mène au com-
bat, surnom de Diane à Sparte.
Hég£moke , une des deux Grâces
chez les Atliéniens. C'était' aussi un
des sm-noms de Diane. Diane Hégé-
mone , ou conduclnce , était repré-
sentée portant des flambeaux , et
honorée sou5 cette forme et sous ce
litre en Arcadie. Rac. Hegeisthai ,
conduire.
îlÉG£MO!nES , fêtes que les Arca-
diens célébraient en l'honneur de
Diane.
Hécétorie , nymphe de l'isle de
Rhodes, mariée à Ochime , dont elle
eutCvdippe, depuis nommée Cyrbie.
, HsGiEE ( M. Mah. ) , fuite, fa-
meuse époque d'où les musulmans
commencent à compter leurs années.
L'an de prace 622 , la nuit du i5
au i6 de Juillet , Mahomet , devenu
suspect aux magistrats de la Mecque ,
et craiirnant d'être arrêté , prit la
fuite , et «e retira à Médine , autre
Tilie de l'Arabie heurease , à quatre-
Viagt-huit lieues de la Mecque. Cette
f liîe fut l'époque de ses succèi. Les
écrivains arabes |a font accompagner
d'une fou!e de merveilles. Voici les
plus singulières : « Mahomet , disent-
[ » ils , ajaat appris, par le ministère
H E G i5
» de l'ange Gabriel , que des habi-
» tants de !a Mecque devaient venir
» le pioignarder la nuit , en^'agea son
» cousin Ali , fils d'Abutàled , à se
» coucher dans son Lit à sa place ,
» et lassara qu'il ne lui arriverait
» aucun mal. Le courageux Ali se
» coucha sans répliquer. Alors Ma-
1) homet , ouvrant la porte , appercut
» les gens envoyés pour le prendre
» ensevelis dans un profond sora-
» nieil i il passa an milieu d'eux , et
» prenant une poignée de poussière,
» fa dispersa sur leiffs tètes , en ré-
1» citant ces paroles de l'Alcoran :
» ^ous les afons couverts de
» poussière , et ils n'ont pu voir.
>» Il était déjà en sûreté , lorsque les
» conjures se réveillant , un d'«ix
» regarda par la fente de la porte ,
» et vit Ali , qu'il prit pour le pro-
>> phète , couché dans le lit , et dor-
» niant d'un sommeil tranquille.
» Avant attendu jusqu'au jour, ils
» enfoncèrent la porte ; mais ils
» furent étrangement siu"pris de ne
» point trouver celui qu'il» cher-
« chaicnt. Ils int entrèrent Ali sur
» ce qu'était devenu son cousin ; et
» comme il répondit qu'il n'en savait
» rien , ils le laissèrent pour aller à la
» poursuite de Mahomet. L'apôtre
» avait été trouver ALubèkre son
» oncle , et lui avant représenté le
» danger auquel J s'exposait en res-
» tart ù la Mecque , il l'avait fait
» résoudre à l'accompagner. Tous
» deux se hâtèrent de quitter la
» ville , et , après une heure de che-
>» min, arri\èrent à la caverne ce
» Thur, où ils avaient donné rendet-
» vous à quelques uns de leurs plus
» intimes amis , et y restèrent ca-
» chés durant trois jours. Cepen-
» dant le bruit ce l'évasion de Ma-
» homet ne s'était pas plutôt répandu
» dans la Mecque , qu'on avait en-
u voyé des coureiu^s et des espions
u en grand nombre daos tous les
» environs. Une des troupes qui
» battaient la campagne s'approclia
M de la caverne. Abubèkre, en en-
» tendant le bniil des hommes et
« des chevaux , fut saisi de fravem ;
>j a;iis le prophète le nssiura par ces
t4 â E G
» mots : Ne vous attristez pas ,
» car Dieu est a<^ec nous. Les
» coureurs arrivèrent à l'entrée de
» la caverne. Lorsqu'ils y vouJurent
»> regarder, ils virent deux colombes
» qui avaient fait leur nid et pondu
» deux oeufs ; de plus , ils apper-
» curent qu'une araignée y avait f;iit
>) une toile qui bouchait tout le pas-
» sage. A cet aspect , ils firent ce
»> raisonnement : Si quelqu'un était
» entré dans cette caverne , il
» aurait infailliblement cassé les
j) œufs de la colombe et rompu la
» toile d'araignée f ce qui les dé-
» termina à se retirer. Mahomet,
» ayant reçu quelques provisions de
» ses amis , continua sa route. Les
ï> koraïschites avaient promis cent
» chameaux à quiconque le leur
» amènerait vif ou mort. De tous
» ceux tpie l'appât de cette rccom-
« pense avait excités à le poursuivre ,
» un certain Soraka fut le plus heu-
» reux. Il sut , par le moyen des
» flèches divinatoires , le chemin
» qu'avait pris le prophète , et ne
» tarda pas à le joindre. Abubèkre ,
» le voyant , s'écria tout éperdu :
» O apôtre de Dieu ! le persécu-
» teur nous tient. Mahomet lui
» répéta les paroles qu'il lui avait
» dites dans la caverne. Ensuite se
»> tournant vers -Soraka , il l'appela
» par son nom. En même temps le
» cheval de Soraka, avant bronché du
» pied de devant , s'abattit et ren-
>» versa son maître. Ainsi le fugitif
» eut le temps de s'éloigner. Soraka ,
j) se relevant , jeta une seconde fois
» le sort , et recommença à pour-
» suivre le prophète encore plus
» vivement ; et comme il le pressait
« l'épée dans les reins , Mahomet fit
» cette courte prière : O Dieu ,
» arrête cet homme en la manière
» qu'il te sera le plus agréable .'
» Aussi-tôt le cheval de son ennemi ,
» pliant les quatre pieds sous le ven-
» tre , renversa son cavalier. Alors
» Soraka reconnut que Dieu s'oppo-
» sait à son dessein ,. et que le pro-
» phète était un saint homme. Il se
» jeta à ses pieds , lui demanda un
M écrit pour lui servir de sauve-
fl E L
» garde , et le laissa lui et les siens
» continuer leur roule. »
HÉu , nom que les Tartares Sa-
moïedes donnent à l'Etre suprême.
Heil ( M. Celt. ) , idole des an*
ciens Saxons en Angleterre. Elle
était honorée sur les bords du Frome ,
en Dorsetshire. *
Heimdall {M. Celt.), dieu très
saint et très puissant , fiis de neuf
vierges qui sont sœurs. Ou l'appelle
aussi le dieu aux dents d'or, parce-
qu'il a les dents de ce métal. Il de-
meure au bout du pont de Bilrost
(arc en ciel ) , dans le château nommé
le fort Céleste, C'est le gardien des
dieux. Il 'lui est ordonné de se tenir
à l'entrée du ciel pour empêcher les
géants de forcer le passage du pont.
Il dort moins qu'un oiseau , et voit la
nuit coumie le jour à ceut lieues
autour . de lui. Il entend l'herbe
croître sur la terre , la laine sur les
brebis. Quelquefois il embouche un,e
trompette dont le son retentit par
tous les mondes. C'est cette trom-
f)ette qui doit réveiller les dieux à la
in du monde, lorsque les fils de
Muspell viendront avecLoke, Fenris
et le Grand Serpent , attaquer les
dieux. Heimdal doit se battre avec
Loke , et tous deux se terrasseront
l'un l'autre ._
HÉLA {M. Celt.), nom de la
Mort chez les Scandinaves. Celle
reine est fille de Loke et de la eéante
Angerbode , messagère de malheur.
Précipitée dans le Niflheim, on lui
donne le gouvernement de neuf
mondes , pour qu'elle y distribue des
logements à ceux qui lui sont en-
voyés , c.-à-d. à tous ceux qui meu-
rent de maladie ou de vieillesse. Elle
possède dans ce lieu de vastes appar-
tements fort bien construits, et dé-
fendus par de grandes grilles. Sa salle
est la Douleur ; sa table , la Famine ;
son couteau , la Faim ; son valet , le
Retard ; sa servante, la Lenteur î sa
porte , le Précipice ; son vestibule ,
la Langueur ; son lit , la ]Maiî?reur
et la Maladie; sa tente , la INIalédic-
tion. La moitié de son corps est
bleue ; l'autre moitié est revêtue de
la peau et de la couleur humaine»
Hî L
On la reconnaît à 5cïi regard ef-
tiavaiit.
Ûélacatas , jeune ^rçou aimé
d'Hfrcnle.
Helacatées , fêtes kicéddmo-
niennes en Tlionneur d'Hélacatas.
HÉLAGABAC^- P . ELAGAilALE.
HÉLA^cs, lac dédié à la lune dans
le Gévaud:;n. Rac. Elanè , splen-
<leHr. F. Lac.
1. Hélèke , isie de la mer E°ée,
©ù la tradition prétendait que Pa-
ris avait obtenu les premières fa-
Teurs d'Hélène, et bâti un temple à
Vénus.
2. — Princesse célèbre par sa
beauté , fille de Jupiter et de Léda
femme de Tyndare , et sœur de
CK temnestre, de Castor et de Poilus.
Plusieurs ont dit qu'elle était HUe de
Jupiter et de Néniésis, et que Léda
n'était que sa nourrice ; d''autres , au
rapport d'Athéfiée , la font naître
d'un œuf qui toml)a du ciel de la lune
dans le sein de Léda. f^. Léda . Né-
iiÉsis. Dès ses premières années sa
beauté fit tant de bruit que Thésée
l'enleva du temple de Diane , où elle
dansait. Selon Pausanias , en par-
tant pour TEpire , il la laissa grosse
entre les mains d'Ethra, sa mère;
et Hélène , di;livrée par ses frères et
ramenée à Sparte, y accoucha d'une
fili< dont l'éducation fut confiée à
CK temnestre. Tyndare , son père ,
la voyant rech«-chée par un grand
nombre de princes, et craignant d'ir-
riter ceux qu'il refuserait , suivit le
conseil d'Llysse, et fit jurer tous les
prétendants que , lorsque son choix
S'-iait tombé sur l'un d'eux , ils se
r>-uniraient tous f)our le défendre
•ntre ceux qui voudraient la lui qis-
j lier. Alors il sedétermina en faveiu-
lie Ménélas. Les commencements de
cet hymen furent heureux ; mais Mé-
néias ayant été obligé de s'absenter ,
Paris, qui était venu en Grèce sous
prétexte de sacrifier à Apollon Da-
phnéen , saisit le moment de son ab-
sence, se fit aimer d'Hélène, l'enleva ,
et attira sur sa patrie cette Suerre
sanclante qui fait le sujet de riliadé.
l'oinere semble vouloir la justifier de
i c reproche, ea ioâiauanl qu'elle av ail
H E L i5
été surprise par Paris , Odyss. L ï5ï
ce que ses commentateurs expliqtwit
eu disant que Paris ne put vaiiscre
les froideurs d'Hélène , jusqu'à ce "pte
Vénus , pour le favori-^er , lui CHt
donné les traits de Ménélas , qu'alois
Hélène, trompée par cette ressem-
blance , ne fit pas difficulté de le
suivre , et que Paris ne se fit con-
naître que lorsqu'il fut en pleine cjer.
Cette aventnrenéteiïnit pas la pas-
sion de Ménélas, puisqu'apiès la rtui:-e
de Troie , cette perfide lui ayant %i-
disnement livré Déiptobe , qu'elle
avait épousé après la mort de PiiTiS,
il se réconcilia avec elle et la rameua
à-Sparte. Euiipide le peint un ptu
plus difficile ; mais l'épée lui tombe
des mains à la vue de cette enchan-
teresse. Après la mort de Ménélas ,
Mé.Lapenthe et IVioistrate , ses fils
naturels, b chassèrent et la forcèrent
de se retirer à Rhodes , où Polvxo !a
fit pendre, f^. Dendritis , Polyxo.
Hérodote et Euripide ont suivi
une tradition un peu dittéreute-
Le premier fait aborder Paris
avec sa conquête sur Ja côte
d'Egypte. Protée le chasse de ses
états , et relient Hélène avec tontes
ses richesses pour les restituer irleur
li'gitirae possesseur. Cependant le»
Grecs , avant de commencer les hos-
tilités , envoient des amiwssadeurs
redemander Hélène. Les Trovensr<>-
pondeut qu'elle est en Egypte ; cette
réponse leur paraît une moquerie j
mais après le siège ils sont convain-
cus de la vérité , >et Ménélas se rend
à Memphis , où Hélène lui est rendue.
Eunpide la présente comme ver-
tueuse. A l'entendre , c'est un fan-
tome que Jimon a supposé , piquée
de voir Vénus remporter le prix de
la beauté. La véritable Hélène, enle-
vée par elle pendant qu'elle cxieiUaiî
des roses , est tiansportée dans l'isle
de Pharos. Lorsqu après la mine de
Troie la tempête jette Ménélas en
Egypte , le fantôme disparait , en
renaant témoignage à l'innocence
d'Hélène. Ménélas se rend h Tanto-
rité du miracle , et ramène à Sparte
sa vertueuse épouse. D'autres auteurs
anciens prélead«ut «ju'Hélèae n'é-
i6 H E L
ponsa point Mcnélas; qu'elle pri?féra
Paris ù tous les princes qui Ja pour-
suivaient ; que IVléiiélas , piqué ,
leva une armée contre Troie. Suivant
d'autres , elle ne fut enlevée que par
Thésée , qui la mena en Egypte , oii il
pria Prêtée de la frarder jusquVi son
retour ; et dans la suite ce prince la
donna à Ménélas , qui alla la lui de-
mander. On varie sur ie nomirede
ses entants ; les uns veulent qu'elle
ait eu qnatre fils de Ménél;;S, et un
<l'Achilie. Les autres ne lui doniirut
que deux filles, Hennione, qu'elle
eut de Ménëlas , et Hélène , qu'elle
€ut de Paris , et qu'Hécuijc fil
périr.
5. — JeiuieLacédérnonienne. «Un
» orac'e , dit Plutarcjue, ayant or-
» donné aux Lacédémoniens affligés
» de la peste d'in)mo!er lîae vierge ,
» et le sort étant tombé sur cette
» jeune lille, un aigle enleva le cou-
» teau sacré , et le posa sur la tête
» d'upe génisse qui fut imnK)lée à sa
» place. >»
4. — ou Sélène , native de Tyr,
et concabire de Simon le magicien ,
qui la dirait descendue du ciel , où
die avait créé les anges qui l'avaient
retenue. C'était cette même Hélène
qui avait causé la guerre de Troie ;
ou plutôt cette guerre n'était que le
récit allégorique d'une autre guerre
allumée par sa beauté entre les
anges qui avaient créé le monde , et
qui s'étaient entre-tnés , sans qu'elle
eût souffert aucim mal.
Helekeîon , plante , que Pline
fait naître des larmes d'Hélène , au-
près du cliéne où elle fut penflne ,
ri qui avait la vertu d'cmljelîir les
femmes , et de rendre gais ceux qui
en mettaient dans leur vin. f^. Po-
tvxo.
HÉlénies , fête lacéd^raonienne en
l'honneur d'Hélène. Elle était cé!é-
J)rée par de jcnnes filles montées sur
àts mules ou sur des chariots formés
de roseaux entrelacés.
HélÉnor , fils du roi de Méonie et
d'une esclave nonnnée Lycimnia ,
que sa mère avait envové, contre les
lois de la milice , au siège de Troie.
Il suivit depuis Enée en Italie.
HE L
HÉlÉrus , fils de Priam et d'Hé-
cube , le plus éclairé des devins de
son temps , et le seul de ses fils qui
survécut à la ruine ce s'a jiatric , formé
dans iarl de la divination par Cas-
sandre sa sœur, prédisait l'aveuir
par le Irépicd , par le luurier jeté
dans le 'eu , par la connaissance des
astres, et enfin par l'inspection clu \o\
des oiseanx et Tinteiligen» e de leur
langage. \ ers la fin ou siège de l'roic,
Héiénus, outré de n'avoir pu obtenir
Hélène en mariage, s'etant retiré sur,
le mont Ida , Ulysse, de l'avis de
Calchas , le surprit de nuit et Icm-
mena prisonnier au camp des Grecs.
Enlr'autres oracles , Héi'énus leur ap-.
prit que jamais ils ne détiuiraient Ja
ville de Troie , s'ils ne trouvaient le
secret d'engager Piuloclète i\ quitter
son isle et h se rendre au siège. Etant
devenu esclave de Pyrrhus , fils d'A-
chille , il sut gagner soa amitié par
des prédictions cjui furent heureuses
pour ce prince. Par exemple , il le
détourna dune navigation où périrent
fous ceux qui s'} étaient engagés ,
comme il l'avait prédit. Pyrrtius , en
reconnaissance , non seulement céda
à Héiénus la veuve d'Hector pour
épouse , mais encore le laissa pour
son successeur au rovaume d'Epirc.
En effet ce prince tro) en niuuta sur
le tiwio d'Achille ; et Molossus ,■ pro-
pre fils de Py rrlius,ne régna qu'après
la mort d'Hélénus , et en partageant
encore ses états avec le fils de ce
prince.
1 . HÉiiADEs , filles du Soleil et de
Chinène, et sœurs de Phaéton. Elles
se nommaient Lampétie , Phaétuse
et Pho Lé. La mort de leur frère leur
cau.'-a une si vive douleur qu'elles le
pleurèrent quatre mois entiers. Les
dieux les changèrent en peupliers et
leurs larmes en grains d'amhre.
9.. — Fils d'Hélius , roi de l'isle de
Rhodes , ou du Soleil et de la nym-
phe Rhodes. Lorsqu'ils eurent atteint
l'âge d'homme , le Soleil eur prédit
que. Minerve habiterait toujours par-
mi les peuples qui les premiers fe-
raient des sacrifices en son honneur.
Les Héliades , par trop de ; réci pi-
talion , oublièrent d'apporter le îeu
avant
Ifc.
H E L
tjynnt la victime , au L'eu que Cé-
crops , roi d'Athènes , instruit de 1 o-
racle , disposa mieux le sacrifice qu'il
faisait de son côté. Les Héliades se
distinguèrent par leurs connaissances
astronomiques , firent une science de
Ja navigation , et partagèrent l'année
en saisons. Après avoir fait périr le
plus habile d'entr'eux, iis se disper-
sèrent. Ceux qui n'avaient f)oint eu
de part au meurtre de leur frère
demrurèrent dans l'isle , et bâtirent
la ville d'Achaïe. V . Ochime.
HÉLiAQL'Es , fêtes et sacrifices en
l'honneur du soleil , dont le culte
passa de Perse en Cappadoce , en
Grèce et à Rome. Voy. Mithras ,
MlTHRlAQUES.
HÉ Lie AON , fils d'Anténor, et mari
de Laodice , fille de Priani. Blessé
dans un combat de nuit , il fut re-
connu et sauvé par UIvsse.
[. Hélice, ville de lAchaïe , où
Neptune avait un temple célèbre.
Les habitants ayant , contre leur pro-
messe , égorcé des suppliants qui s'y
étaient réfugiés , la colère du dieu
ëoiata par un tretnblement de terre
qui anéantit la ville , de manière à
n'en pas laisser le moindre vestige.
a. — l^. Cahsto. Ce surnom lui
fut donné après qu'elle eut été plat ée
dans le ciel , purceque la constella-
tion de la grande Ourse tourne autour
du pôle sans se coucher. Rac. Ei-
lein, tourner.
3. — Fille de Sélinus , mariée à
Ion.
4- — Une fille de Danaûs.
I . HÉLicoN , fleuve de Macédoine ,
qui , après avoir disparu , reparais-
sait vingt-deux stades plus loin sous
le nom de Baphvre. Les habitants
de Dium disaient qu'autrefois l'Hé-
Ikon conservait son lit sans changer
de nom , depuis sa source jusqu'à son
i embouchure , mais que les femmes
(jui tuèrent Orphée ayant voulu se
purifier dans ce fleuve , il rentra sous
•••^ pour ne pas faire servir ses
< à cet usage.
— Montagne de Béotie, consa-
aux Muses par Ephialtès et
- , qui , les premiers , leiu- avaient
lié sur cette moutagae , eulre le
orne //,
H E L 17
Parnasse et le Cythéron. On y voyait
un temple dédié à ces déesses , la
fontaine d'Hippocrène , la grotte des
nymphes Libéthrides, le tombeau
d Orphée , et des statues des printi-
paux dieux faites par les plus habiles
statuaires de la Grèce. Les Thes-
piens célébraient, dans le bois sacré ,
une fête annuelle en l'honneur des
Muses , et une autre en l'honneur de
Cupidon.
HÉLicoJiiADES , suinom des Muses ,
pris du mont Hélicon, où elles fai-
saient leur séjour.
Héliconius , surnom de Neptune,
adoré à Hélice. C'est aussi un surnom
de Jupiter.
HÉLiMis*, un des Centaures tués
aux noces de Pirithous. Métain.
lii'. 12.
HÉLIOOABALE. P^, ElAGABALE.
1. HÉLiopoL'.s, vills du Soleil
{M. Syr. ) , ville de Syrie , particu-
lièrement distinguée par le culte du
Soleil et par celui de Vénus, dans le
temple de laquelle les jeunes filles se
prostituaient aux étrangers.
2. — (:W. Egypt.), ville de la
basse Egypte , près d'Alexandrie.
Le Soleil y avait un temple fameux,
fondé par Actis , le quatrième des
Héliaques, dans lequel un miroir ré-
fléchissait tout le jour les rayons
solaires , de manière que tout le
monde en était illuminé. Il y avait
dans ce temple un oracle fameux,
dit Macrohe. Lorsque Trajan eut
pris le dessein d'aller attaquer les
Parthes , on le pria de consulter l'o-
racle d'Héliopolis , auquel il ne fallait
qu'envoyer uu billet cacheté. Trajan
ne se fiait pa« trop aux oracles ; il
voulut auparavant éprouver celui-là.
Il y envoie un billet cacheté où il
n'y avait rien ; on lui en renvoie
autant. Voilà Trajan convaincu de
la divinité de l'oracle. Il y envoie
une seconde fois un autre billet ca-
cheté , par lequel il demandait au
dieu s'il retournerait à Rome après
avoir mis fin à la guerre qu'il entre-
prenait. Le dieu ordonna que l'on
prit une vigne, qui était une offrande
de son temple , qu on la mît par
morceaux , et qu'on la portât ù Tra-
i8 H E L
jun. L'événement , dit Macrobe ,
fut parfaiten)ent conforme à cet ora-
cle ; car Trajan mourut à cette gueire,
et on reporta à Rome ses os qui
avaient été représentés par la vigne
rompue. Cette réponse allégorique
était si générale , dit F'onlenelle ,
qu'elle ne pouvait, manquer d'être
vraie; car la vigne rompue convenait
à tous les cas où l'on pouvait se trou-
ver , et sans doute que les os de l'em-
pereur rapportés à Rome , sur quoi
on fît tomber l'explication de l'ora-
cle , étaient la seule chose à quoi l'o-
racle n'avait pas pensé. Outre les
réponses par billets que le dieud'Hé-
liopolis rendait , il savait encore s'ex-
pliquer par signes , soit en remuant ,
fa tête , soit en marquant de la main
le chemin qu'il voulait tenir ; mais
alors il voulait être porté par les gens
les plus qualifiés de la province , qui
eussent long-temps auparavant vécu
en continence , et qui se fussent fait
raser la tête.
1. HÉlios, nom mithriaque.
2. — HÉlios ou Hélius, fils d Hy-
périon et de Basilée , fut noyé dans
l'Eridan par les Titans, ses oncles,
selon Diodore. Basilée, cherchant
le long du fleuve le corps de son fils,
s'endormit de lassitude,et vit en songe
Hélène qui lui dit de ne point s'af-
fliger de sa mort , qu'il était admis au
xang des dieux , et que ce qui s'ap-
pelait autrefois , dans le ciel , le feu
sacré , s^apjiellerait désormais Hé-
Jiui oti le soleil.
3. — Etant devenu amoureux de
Rhodes , dessécha l'isle qui depuis a
Îïorté ce nom ; et ce fut Hélivis qui
e lui donna pour faire honneur à sa
maîtresse. En conséquence de cette
fable , l'isle fut consatTee au soleil ;
et ses habitants, qui se disaient auto-
chthones ou descendants des Hélia-
c[ues , se vouèrent plus particulière-
ment à son culte.
HÉLioTEs, nom que Lucien donne
aux troupes fabuleuses du soleil.
1 . Héliotrope , fleur qui suit , dit-
on, le cours du soleil. Rac. Trepeiii,
tourner. ^^. Clytie.
2. — Pierre précieuse , verte et
^^çhettie, ou veuiée de rouge , à b-
H E L
quelle les anciens ont attribue wn
grand nombre de vertus fabuleuses.
Pline dit qu'elle a pris ce nom , par-
ceque , si on la jette dans im vaisseau
rempli d'eau , les rayons du soleil qui
y tombent semblent de couleur de
sang, et que hors de l'eau elle repré-
sente le soleil , et sert à observer l'é-
clipse de cet astre. D'autres ont sup-
posé qu'elle avait la vertu de rendre
invisibles ceux <}ui la portaient.
Hell ANODiQUES , otficiers qui pré-
sidaient aux jeux sacrés d'Olympie ,
institués lors du rétablissement de
ces jeux par Iphitus. Leur fonction
était de présider aux jeux ; de donner
des avertissements aux athlètes avant
que de les y admettre ; de leur faire
ensuite prêter serment qu'ils obser-
veraient les lois usitées dansées jeux ;
d'en exclure ceux des combattants
qui manquaient au rendey.-vous gé-
néral ; et sur-tout de distribuer les
prix. On appelait souvent de leurs
décisions au sénat d'Olympie, et, sous
les empereurs , à l'agonotliète ou sur-
intendant des jeux. Ils entraient dans
l'amphithéâtre avant le lever du so-
leil , et une de leurs fonctions était
encore d'empêcher que les statues
qu'on érigeait aux athlètes ne sur-
passassent la grandeur naturelle, d<
peur f[ue le peuple , qui n'était qiw
trop porté à décerner à ces athlète.':
les nonneurs divins , ne s'avisât , erj
voyant leurs statues d'une taille plu:
qu'humaine , de les mettre h la plact
de celles des dieux, y. Athlètes.
Hellas , contrée de Grèce , ou I:
Grèce propre, qui comprenait l'A'
carnanie , l'Etolie, la Doride , la Lo-
cride , la Phocide , la Béotie , l'At
tique , la Mégaride.
HellÉ , fille d'Athamas , roi d
Thèbes, et de Néphelé , fuyant I
haine de sa belle-inère avec son frèr
Phryxus , osa se confier aux flots d
la mer sur son bélier à toison d'or
pour se rendre en Colchide par 1
détroit qui sépare la Thrace de 1
Troade; mais effrayée de la grandeu
du péril , elle tomba , et rendit par s
mort ce détroit célèbre. Diodore di
simplement que la famine ravageai
ïhèbes , et 1 oracle ordonnant a'm
¥
HEM
rnoIerIesenfantsdeiVéphdé,Phr3-xas
s eifwppa avec sa sœur, qui fe laissa
tomher d.j tUIac et se nova, ou, se'on
d autres , mourut de fatieue dans la
traversée, p'. Phrvxus. "
Hellex , fils de Deucalion et de
f '':mÎ"Î..'^^ Phthiotide, donna
1- Doin d Helleniens à ses sujets. Les
autres Grecs ne Je Drirent qu'au com-
mencement des OKmpiades.
Hellènes, noiïi générique des
Orecs , et postérieur â Homère.
' :«£i-ï-ENU s , surnom de Jupiter.
Hellesfost, détroit entre la Pro-
pont.de et la mer Eg^e, ainsi appelé
a 41'>llc qui s y nova. -
HellespoxtiacVs , surnom de
i'nape, parceque Lampsaque, ville
eu 1 avait pris naissance, était située
sur les bords de l'HelIespont.
Hellespostica , sibylle qui naquit
dans la campa r^ne de Troie, et qui
Vivait dit-on , du temps de Cvtus
et de Solon.
H £ l l o p I E , nom <^ Hésiode
donne a la ville de Dodone
HellotÈs, Hellotide, Hello-
TiE. A^.JtLLorÈs. etc.
Helops , un des Centaures tués por
l'jrithuiis. '^
HÉLORiEs, jeux qiii se célébraient
m 6icile, sur les bords du fleuve ffe-
lonis.
HÉLos, TiDe dont les habitants
«lièrent au siè^e de Troie. Elle avait
pris son nom d Hel.us , le pius jeune
d/s enf.nts de Pei^^e, qui était venu
s y etaJjlir.
^- — Surnom de Cérès , parce-
' le avait, à cinq stades dHé.'os
niple où il nétait permis qu'aux
lemmes d entrer.
Heltce , tué par. Persée dais le
"^ ^at qui suivit sonnaariase avec
iomede.
1 MEREsiA propice, surnom de
i>.ane adorée a Luses , et surnommée
n- -i , parceque Mélampus raérit
- cette ville les Prétides furieuses.
«f«iTHEE,lilledeCycnuset
oclecetsœurdeTenes,
— Divinité de CastaLé , ville
'ne, où elle était en sinsulière
•ation. Ou venait de fort loin
des sacrifices daaj son tempU
et r offrir de riches présents, parce-
TJon croyait que tous les içd^^des
qui y dormaient se trouvaient euérlJ
a leur reve.I , et que plusieurfy
dait aux accouchements di.Ticiîe. et
recours à elle en étaient toujours
était si pande, non seulement p-,nni
eshabuantsdeCastalié,mais^S
toute 1 Asie mmeure. que son tem-
P^e, qui renfermait de^p-o^^el^.
ehesses.étaitcependant'sans «u-
raillese sans gardes, a toujours é"é
respecte par les Perses, quii„ prÛ^c
tous lésantes temples di la G^e
et par les brigands mêmes , pouT^f
;' uv arien de sacré. Hém tEnt-
^ait pourtant que Je titre de de^-
deesse ( ce que si^ufie son nom Tït
cest a seule dont il soit paTchS
tous les mvîholo^^es. Son premier
nom était Molpadie. Apollon S
porc. y. Rhoio, Partheme.
Ihebe», amant d'Antieone fille
avait condamné cette prJncesC à
"»ort en haine de PoKnice, ï^
elle avait rendu, contre sa détînt
es honneurs de la sép.d.ure i jeta'
aux pieds de son père pour f con-
jurer de révoquer cet ordre ba^ba^^
u-nisnayant pu rien obtenir, T!;
perça lui-même de son épée sur U
corps d'Antiiîone. ^ ^ ^*
siè»; 2. T^^P''^"^ »«" Nestor aa
siège de l roie.
.„^î.T ^'"""^ ^y"^"^ ' suivit Enee
en ItaLe et se distingua dans fi
combats hvrés contre les LatiS
HEMOMis,pèred'Amaltbëe.'
Bo^e'e?d'o".?'-^"^-''^^'fi'«<^«
Boree et d Onthyie , mari de RLo-
dope , et roide ïhrace. Il fut « W
B a °
ïo H E R
en montaf;ne avec sa fcninrre , pour
avoir voulu se faire a Jorer , ainsi
3n'elle , sous les noms de Jupiter et
e Junon. C'est sur le sommet de
ce mont que les poètes placent le
dieu Mars , lorsqu'il examine en quel
endroit de la terre il exercera ses
fureurs.
1 . Héniocha , qui tient les rênes,
surnom de Junon. Ceux qui voulaient
consulter l'oracle de Trophonius
étaient oôligés de sacrifier enu'autres
à Junon sous cette dénomination.
Rac. Henia , bride; écho , je tiens.
2. — Une dos filles de Créon, qui
polJverna le royaume de Thèbes du-
rant la minorité de Laodamus.
HÉMOCHE , fille de Pitthée , épousa
Canctlms , dont elle eut Sc\ron.
HÉKiocHus , nom donné à la cons-
tellation que l'on appelle aussi le
Cocher.
Hénoch. ( M.Rab,) Les raj)bins
croient qu'Hénoch , transporté au
ciel , fut reçu an nombre des arides ,
et que c'est lui qui est connu sous le
nom de Métatron et de Michel , l'un
des premiers princes dn ciel , qui
tient registre açs mérites et des pé-
chés des Israélites. Ils ajoutent qu'il
eut Dieu et Adam pour maîtres. Les
chrétiens orientaux tiennent qu'il est
le Mercure Trismégiste des Egyp-
tiens.
HépAtoscopie, irt5pecfto« dufoie,
divination qui avait lieu par l'inspec-
tion du foie des victimes dans les sa-
crifices. Rac. fle/?ar, foie; scopein,
considérer.
HÉPHtSTOS , nom que les Grecs
donnaient à Yulcain , et qui, selon
luusèbe , marquait la force du feu.
Rac. Apto , p. m, hèpha , je briile.
f^. Ephesïies.
Heka , souveiaine , nom erec de
Junon. De là les mots Herœa ,
Herœurn, Heras , pour signifier les
lieux qui Ini étaient consacrés. On
donnait aussi ce nom à Isis et à
d'autres déesses. On le trouve assez
souvent sur leur« médailles.
Heraclea, Herculanea (via),
chemin d' Hercule , chaussée qui
E assoit pour être l'ouvrage d'Hercule
»rsqu'il emmenait les bœufs de Gé-
H E R
ryon. SU. Ilalicus l'appelle Hercu
leuni iter. Il était dans la Campanie
entre le lac Lucrin et la mer.
Héraclée, villedela Phlhiotide
près du mont Oéta , où Hercule s»
brûla.
HéraclÉes , fêtes quinquennale
en l'honneur d'Hercule à Athènes
A Sicyone , la même fête durait deu:
jours. Lindus , dans l'isle de Rhodes
en observait une autre , oii l'on n'en
tendait que des imprécations et de*
mots de mauvais augure , en mémoir<
de ce que ce héros ayant erilevé le:
bœufs d'un laboureur , c^lui-ci lu
avait dit beaucoup d'injures , dont i
n'avait fait que rire : un mol heureuj
était censé profaner la fête. Pureilh
fêle avait lien sur le mont Oéta, oi
l'on cro} ait qu'était le tombeau d'Her-
cule. On les disait instituées par Me-
nétius, roi de ïhèbes. A Cos, il 3
avait une solemnité en l'homieur du
même dieu , où le prêtre paraissait
en habits de femuie. V. Mélone.
Héracleia. Thésée , délivré des
mains d'Aïdonée par Hercule, con-
sacra à ce héros toutes les terres dont
les Athéniens lui avaient fait présent j
et les nomma Heracleia, au lieu de
Thescia.
Héraclès , nom grec d'Hercule ,
ou plutôt égyptien , suivant Héror-
dote. Rac. fiera , Junon ; cleos ,
gloire ; comme si les persécutions de
Junon n'avaient été pour Hercule
qu'une occasion de gloire.
HÉraclides , enfants ou descen-
dants d'Hercule. Euryslhée , roi
d'Argos , non content de voir Her-
cule mort , voulut exterminer lesi
restes d'un nom si odieux pour lui..
Il poursuivit les enfants de ce hérosj
declimats en climats , et jusqnes dans
le sein de la Grèce, c.-à-d. ù Athènes;
ils s'y étaient réfugiés autour dun
autel de Jupiter , pom- contrebalancer
Junon qui animait Eurvslhée contre
HercJile et sa race. Les Athéniens
f)rirent leur défense , et Eurysthée
iit la victime' de la vengeance qu'il
se préparait h faire tomber sur eux.
Après sa mort , les Héraclidts allè-
rent dans le Péloponnèse , et s'ei
rendirent maîtres j mais la pest*
• H E R
avant commencé à désoler lenr nr-
niée , on consiilla 1 oracle de DeTphes ,
qui leur répondit qu'étant entrés
trop tôt dans ce pays , ils ne pour-
raient faire cesser ce fléau que par
une prompte retraite ; ce qu'ils exé-
cutèrent aussi-lot. Y étant rentrés
trois ans après , suivant linterpréta-
tion qu'ils avaient faite de la réponse
de l'oracle, qui leur avait uit d'at-
tendre le troisième fruit , ils furent
repousses par Atrée, et couiprirent
alors que le sens de l'oracle était
qu'il fallait trois f;éuérations. £n
cflet , ce ne fut qu'environ uu siècle
après que les Héraclidcs emenl été
cnassés du Péloponnèse par Eurvs-
thée , qu'ils parvinrent à s y rétablir.
Sous la conduite d'un chef étolien ,
nommé Oxilus , ils se rendirent
maîtres d'Ar^os , de Lacédéujone ,
de Mycènes et de Corinthe. Ce réta-
blissement , qui fait une des priuci-
piiies époques de l'histoire prccque ,
changea toute la face de la Grèce.
Heraclids, mois hithynien , qui
commençait au 2/| Janvier , et qui
n'avait que vingt-huit jours.
Heria , fêtes d'Argos, d'Eeineet
de Samos en l'honneur de Junon.
Des hommes armés marchaient de-
vant la prêtresse, portée sur uu char
traîné par des bœufs Lianes. Arrivée
au temple , la procession y offrait
une hécatombe. Les jeux qui accom-
pagnaient la fête consistaient à ren-
verser un bouclier d'airain fortement
fixé sur le théâtre. Le prix du vain-
queur était une couronne de myrte
et un bouclier d'airain. Elis célébrait
us les cinq ans uue fête du même
n , où seize dames qualifiées étaient
■rgées de faire un habit pour la
esse. Dans les jeux institués par
ppodaniie , le prix de la course
it disputé par cfe jeunes filles uis-
buées en différentes classes, sui-
nt leur à^re. Ce nom était encore
nné à un jour de deuil que les 'Jo-
ithiens observaient en mémoire des
itants de JVIédée é^or^és par eux ,
enterrés dans le temple de Junon
^ raa. On prétendait qu'ils avaient
sage le poète Euripide , par une
lome d'argent, à représenter, pour
H E R li-
la première fois , îMédée comme au-
teur de ce meurtre odieux. Peliène
célébrait aussi une fête du même
nom , où le prix du vainqueur était
im habit niagmlique.
Herscm , temple et bois consacrés
à Juuou , entre Argos et Mycènes.
Hératélée, sacrifice que les an-
ciens faisaient le jour des no es à
Junon. Dans ce sacrifice , on offrait
à la déesse des cheveux de la mariée,
et une victime dont on jetait le fiel
au pied de l'autel ,- pour marquer
que les époux seraient toujours unis^
Rac. Teieia , parfaite ; épillièle donr
née à Junon qui préside aux noces ,
parcequ'ou ne se marie que dans ua
âge parfait , celui de puberté.
1 . HÉRAUTS, olïlcieis publics dont
la fonction était d'oiTiir la paix oi»
de déclarer la guerre , et dont la
fersonne était réputée sacrée, f^oy.
LCIAVX.
2. — Autres ofHciers qui , dans
les jeux athlétiques , proclamaient
les statuts, les noms dcseondjattauts,
des vainqueurs, et généralement les
ordres des hellaiiodiques. Ils étaient
consacrés à Mercure , et faisaient une
partie de lenrs proclamations en vei^s,
Herbifera , qui produit des lier-'
hc3 , un des surnoms de Cérès.
Herceus. f^. Ercels.
Hepxule , nom commun à plu-
sieurs héros de l'antiquité , célèbres
par leur valeur. Ce nom , selon LHor-
dore de Sicile, fut d'abord porte
par deux hommes , dont l'un naquit
en Egv pte , et dressa une colonne en
Afrique , ;q>rès avoir soumis à sa-
puissaiice une grande partie de la
terre; le second était Cretois, et fut
im df s Dactyles Idéens , devin , c-om-
niandant d'années , et, institua les
jeux olympiques. Un troisième, fils
de Jupiter el ù'Alcmèue , qui exista
Îeu de temps avant la guen'e de
roie, parcourut presque toute la
terre pour obéir aux ordres d'Eurjs-
thée ; heureux dans toutes ses entre-
prises , il éleva une colonne en Eu-
rope. Diodore aurait pu ajouter un
quatrième Hercule , le Phénicien ,
sans parler de l'Hercuîe Gaulois, etc..
Ilcrodote et Diodore donnent 1«
B »
«•î H E R
Ëreinier rang d'antiquité h l'Hercnle
■gypticn , et le fijnt un des douze
principaux dfeux qui régnèrent dans
cette contrée. ( f^. Chon.) Cicéron
en compte six. « Le plus ancien ,
» dit-il , celui qui se battit contre
» Apollon , parccque , la prêtresse
» ayant refusé de répondre , il avait
» de colère mis en pièces le trépied
» sacré , est fils de Lysite et du plus
» ancien de tous les Jupiters; le se-
« cond est l'E^ijypiien, cru fiis du
» JVil; le troisième est un des Dac-
« tyles dida ; le quatrième , fils de
» Jupiter et d'Astérie , sœur de La-
» tone , est honoré par les Tyriens ,
» qui prétendent que Carthaf;e est
« sa fille; le cinquième, nommé
» Bel, est adoré dans les Indes; le
» sixième est le nôtre , fiis d'Alc-
» mène et de Jupiter 3^. » Varron
en compte quarante-trois , ou parce-
que plusieurs personnes se sont fait
honneur de porter un nom si illustre ,
ou plutôt pafce.pi'Hercule était plutôt
un nom appeliatif qu'un nom propre ,
donné aux célèbres négociants qui
allaient découvrir de nouveaux pays
et y conduire des colonies. La vanité
gi-ecque a charrié l'histoire de l'Her-
cule Théhain des exploits de tous
les autres , de ce ^rand nombre de
voyages et d'expéditions dont parient
les poètes , et de tant d'aventures
auxquelles la vie d'un seul honune
ne suffirait pas.
L'Hercule le plus connu , celui
qu'honoraient les Grecs et les Ro-
mains , et auxquels se rapportent
presque tous les anciens monuments,
est le fils de Jupiter et d'Alcmène ,
femme d'Amphitryon. La nuit qu'il
fut conçu dura-, dît-on, l'espace de
trois nuits; mais l'ordre des temps
n en fut pas dérangé , parceque les
nuits suivantes furent plus courtes.
Le jour de sa naissance , le tounene
se fit entendre dans Thèbes h coups
'redoublés, et plusieurs autres pro-
diges annoncèrent la f;loire du fils
de Jupiter. AIcmène accoucha de
deux jumeaux , Hercule et Iphi-
cius. «(Amphitryon, voulant savoir
>» lequel des deux était son fils, dit
» ApoUodore , envoja auprès de leur
H E R
» berceau deux serpents : Iphiclus
» parut saisi de frayeur , et voulut
» s'enfuir ; mais Hercule étrangla
» les deux serpents , et montra , dès
)» sa naissance , qu'il était digne
» d'avoir Jupiter pour père. » jNlais
la plupart des mythologues disent
que ce fut Junon qui , dès les pre-
miers jours d Hercule , donna des
preuves éclatantes de la haine qu'elle
lui portait à cause de sa mère , en
envoyant deux horribles dragons dans
son J.erccau pour le faire dévorer :
mais l'enfant , sans s'étonner , les
prit à belles mains , et les mit en
pièces. La déesse se radoucit alors ,
à la prière de Pallas , et consentit
même à lui donner de son lait pour
le rendre immortel. Diodore conte
autrement cette dernière fable :«Alc-
» mène , craignant la jalousie de Ju-
» non , n'osa s'avouer la mère d Hei"-
» cule, et l'exposa au milieu d'un
». champ dès qu'il fut né. Minerve et
» Junon V passèrent bientôt ; et
» comme Minerve regardait cet en-
>» fantavecdes yeux d'admiration, elle
» conseilla à Junon de lui donner à tet-
» ter. Junon le fit; mais l'enfant la
» mordit si fort , qu'elleen sentit une
» douleur violente, et laissa là l'en-
» fant. Minerve alors le prit , et le
» porta chez AIcmène , comme ch( z
» une nourrice à qui elle l'aurait re-
»,connnandé. » V . Galaxie , Alc-
mÈne, Eurysthke. Le jeune Hei-
cule eut plusieurs maîtres ; il appi it
à tirer de l'arc de Rhadamanthe et
d'Euryte , de Castor à combattre tout
armé : Ciiiron fut son maître en as-
tronomie et en médecine : Linus ,
selon Eïien , lui enseigna à jouer
d'un instrument qui se touchait avec
l'arcliet ; et comme Hercule détonnait,
en touchant , Linus l'en reprit aveu
quelque sévérité ; Hercule , peu do-;
cile , ne put souftVir la réprimande,
lui jeta son instrument à la tète , et
le tua du coup. Il devint d'une taille
extraordinaire , et d'une force de
corps incroyable. C'était aussi un
grand mangeur. Un jour qu'il voya-
geait avec son filsHyllus, ayant grande
faim tous les deux , il demanda des
vivres à un latoureur qui était à s«
H E R
tharrae ; et parcequ'il n'en obtint
rien , il détacha un des bœufs de la
charrue, l'immola aux dieux , et le
mangea. Cette faim canine l'accom-
Îiagnajusques dans le ciel : aussi Cal-
imaque exhorte Diane à prendre ,
non pas des lièvres , mais des san-
gliers et des taureaiLX , parcequ'Her-
cule n'avait point perdu entre les
dieux la qualité de grand mangeur
Ïu'il avait eue parmi les hommes, f^.
CPHAGCS. Il devait être encore un
grand buveur, si l'on en juge par la
grandeur énorme de son gobelet ; il
fallait deux hommes pjur le porter ;
quant à lui, il n'avait besoin que
d'une main pour s'en servir lorsqu'il
le vidait,
« Hercule , étant devenu grand ,
» sortit , dit Xénophon, en un l^eu
» à l'écart , pour penser à quel genre
» de vie il se donnerait : alors lui ap-
» parurent. deux femmes de grande
» stalure, dont lune fort belle, qui
» était la f^ ertu , avait un visage
» majestueux et plein de dignité , la
» pudeur dans les yeux , la modestie
» dans tous ses gestes , et la robe
» blanche. L'autre , qu'on appelle la
» Mollesse o\i\n /^oZw/;fe, étaitdans
» un grand eudjonpoint , et d'une
>» couleur plus relevée : ses regards
» libres et ses habits magnifiques la
» faisaient connaître pour ce qu'elle
» était. Chacune des deux tâcha de le
» gagner par ses promesses : il se
» détermina enfin à suivre le parti
» de la Vertu , qui se prend ici
» pour la Valeur. » On voit , dans
une médaille, Hercule assis entre Mi-
nerve et Vénus : l'une , reconnaissable
à son casque et à sa pique , est l'image
de la Vertu ; l'autre . précédée de
Cupidon , est le symljofe de la Vo-
lupté. Av ant donc embrassé de son
Eropre cnoix un genre de vie dur et
iborieux , il alla se présenter à Eu-
rysthée , sous les ordres de qui il
y devait entreprendre ses combats et
; «es travaux , par le sort de sa nais-
sance. Celui-ci , excité par Junon , lui
commanda les choses les plus dures
et les plus difficiles : c'est ce qu'on
appelle les douze travaux d'Hercule.
Le premier est le combat contre le
H E R 25
lion de Tfémée. K. I^émée. Le
second , celui contrel'hydredeLerne.
f . Lerne. Le troisième, il prit le
sanglier d Ervmanthe. f^oj: Erv-
MANTHE. Le quatrième , il atteignit
à la course la biche aux pieds d'ai-
rain, y^. Ménale. Le cinquième , il
délivra l'Arcadie des oiseaux du lac
Stymphale. f^oy. Siïmpualb. Le
sixième , il domta le taureau de l'is'.e
de Crète, envoyé par Neptune contre
Minos. y. MiKos. Le septième , il
enleva les cavales de Diomède , et le
Eunit lui-même de sa cruauté. V^.
•lOMÈDE. Le huitième, il vain<[uit
les Amazones , et leur enleva leur
reine, f^. Hippolyte. Le neuvième ,
il nettoya les étables d Augias. f^.
AuGiAS. Le dixième , il combattit
contre Géryon.et emmena ses bœufs.
y^. GÉryon. Le onzième , il enleva
les pommes d'or du jardin des Hes-
pérides. K. Hespérides. Le dou-
zième, enfin , il retira Thésée des
Enfers. K. Thésée. On lui attribue
bien d'autres actions mémombles;
chaque pays , et presque toutes les
villes de la Grèce , se faisaient hon-
neur d'avoir été le théâtre de quelque
fait merveilleux de ce héros. Ainsi il
extermina les Centaures, (i'.PHoi.tJs)j
tua Eusiris , Antée , Hippocoon ,
Eurytus , Periciimène , Ervx, Lvcus,
Cacus , Laomédon, et plusieurs autres
tyrans ; il arracha le Cerbère des
Enfers; il en retira Alceste ; il dé-
livra Hésione du monstre qui allait la
dévorer , et Prométhée , de l'aigle qui
lui mangeait le foie ; il soulagea Atlas
qiii pliait sous le poids du ciel dont
ses épaules étaient chargées ; il sé-
para ces deux montagnes depuis
appelées les Colonnes d'Hercvle ;
il vainquit Eryx à la lutte i il com-
battit contre le îleuv eAchéIoiis,à qui il
enleva ime de sesx;ornes; enfin il alla
jusqu'à combattre contre les dieux
mêmes. Homère dit que ce héros ,
Îour se venger des persécutions que
unon lui avait suscitées, tira contre
cette déesse une flèche à trois pointes,
et la blessa au sein , doiUelle ressentit
de si grandes douleurs , qu'il sem-
blait qu'i lies ne seraient jamais ap-
puisées. Le mèxue poète ajoute que
B4 > '
24 H E R
PlutOTi fut nussi Wessé d'iin oOBp
de flèche à l'épaule , dans la sombre
demeure des morts , et qu'il lut
oblipu de monter au ciel pour se faire
piérir par le mëdecin des dieux. Ln
jour qu'il se trouvait fort incommodé
des ardcui-s du soleil, il se mit en
colère conîre cet astre , et tendit son
arc pour tirer contre lui : le Soleil ,
admirant son f^rand courage , lui fit
préseiit d'un gobelet d'or , sur lequel,
dit Phcrécyde , il s'embarqua. Le
mot scyphus signifie une barque et
lui gobelet. Enfin Hercule s'étant
présenté aux jeux olympiens pour
disputer le prix, et personne n'osant
se commettre a\ec lui , Jupiter lui-
même voulut lutter contre son fils ,
sous la figure d'un athlète : et comme ,
après un long combat , l'avantage fut
égal des deux côtés , le dieu se fît
connaître , et félicita son fils sur sa
force et sur sa valeur.
Hercule eut plusieurs femmes et
un plus grand nombre de maîtresses :
les plus connues sont Mégare , Oni-
phale , lole , Epicaste , Parthéncme ,
-Auge , Astyocnée , Astidamie , Dé-
janire, et la jeune Hébé qu'il épousa
dans le ciel; n oublions pas les cin-
quante fUles deThestius, qu'il rendit
mères , toutes dans une même nuit.
Quintiis Calaber compte cela pour
le treizième des travapx d*Hercule.
Combien d'enfants ne dut -il pas
laisser après lui .' Combien lui en
supposa-t-on \ Et combien se firent
honneur, dans la suite, de descendre
de ce héros ! Il eut plusieurs enfants
de Mégare , qu'il tua lui-même, avec
leur mère , dans un de ces accès de
fureur auxquels il était cpitlquefois
sujet. F . loLAs.
La mort d'Hercule fut un effet de la
vengeance de Nessus et delà jalousie
ùe Déjauir ■". Cette princesse, instruite
des nouvelles amours de son mari , lui
envoya une tuni(jue teinte du sang du
Centaure , crovant ce présent propre
à l'empêcher d*aimerd autresfemnifs;
mais à peine se fut-il revêtu de cette
fatale robe , tjue le venin dont elle
était infectée fit sentir son funeste
effet , et , se glissant dans les veines ,
pénétra en un moment jusqu'à la
HE R
jnoclle des os. Il tâcha , en vain f
d'arracher de dessus son dos la fa-
tale tunique ; elle s'était collée sur sa
peau , et comme incorporée à ses
membres ; à mesure qu'il la déchirait,
il se déchirait aussi la peau et la
chair. Dans cetétat il po»issedes cris
effroyables, et fait les plus terribles
imprécatlonscontresa perfide épouse;
voyant tous ses menibrcs desséchés ,
et qiie sa fin approchait , il élève un
bûcher sur le mont Oéta , y étend sa
peau de lion, se couche dessus , met
sa massue sous sa tête, et ordonne
ensuite à Philoctète d'y mettre le
feu et de prendre soin de ses cendres.
f^. Nessus , Déjamre, Philoctète.
Dès que le bûcher fut allumé , la
foudre , dit-on , tomba dessus , et ré-
duisit le tout en cendres en un instant,
pour purifier ce qu'il y avait de mortel
dans Hercule. Jupiter l'enleva alors
dans le ciel, et voulut l'agréger au col-
lège des douze grands dieux ; mais il
refusa cet honneur, éiX Diodore , di-
sant que , comme il n'y avait point de
place vacante dans le collège , il ne
devait point y entrer, et qu il serait
déraisonnable de dégrader quel-
que autre divinité afin qu'il y fîit in-
troduit. I! se contenta donc du rang
dedemi-dieu. Philoctète, ayant élevé
un tombeau sur les cendres de son
ami , y vit bientôt offrir des sacri-
fices au nouveau dieu. Les Thélains
et les autres peuples de la Grèce ,
témoins de ses belles actions , lui éri-
gèrent des temples et des autels. Son
culte fut pfjrté à Rome , dans les
Gaule;., en Espagne , et jusqucs dans
la Taprohane. Hercule eut plusieurs
temples à Rome , entr'autres celui
qui était proche du circjue de Fla-
minius , qu'on appelait le temple du
graftd Hercule , t^ardien du cirque ,
"et celui qui ét'art au marché aux
bœufs. C'est dans ce dernier qu'il
n'entrait jamais ni chien ni mouche,
parceque , dit Solin , Hercule l'avait
demandé au dieu Myiagrus. Enfin , il
y avait un fameux temple d'Hercule
à Cadix , dans lerjUel on voyait les
fameuses colonnes. Un ancien auteur
le peint extrêmement nerveux , avec
des épaules quarrées , un teiiit noir ,
H E R
un nez aquilin, de gros yeux , la
tarbe épaisse , les cheveux crépus
et horriblement négligés. Sur les
nionuineats , il parait ordinairement
sous les traits diiu homme fort et ro-
huste , la massue à la niain , et armé
delà dépoiiilk du lion de IVémée, quil
porte quelquefois sur un bras , et
quelquefois sur la tète. Il a aussi
d'autres fois lare et le carquois : sou-
vent l^arhu , il est assez fréquemment
sans barbe. PhcUius lui aonne une
I ne d'aiondance , en mémoiie de
n combat avec Achéloiis. La plus
ilede toutes les statues de ce dieu
t i nous restent est l'Hercule Far-
se , chef-d'œuvre de l'art , ouvrage
Gljcon , Athénien. Hercule y
' ^t représenté se reposant sur sa mas-
sue, revêtue parle haut de la peau
ou lion. On le trouve assez souvent
iironné de feuilles de peuplier
-me : cet arbre lui était consacré ,
1 arcequ'il s'en élait ceint la tète lors-
qu'il descendit aux Enfers ; ce qui
touchait la tête conserva sa couleur
Llunclic , pendant que la partie ex-
térieure fut noircie par la tumée. Sa
iu;issue était d'olivier; fichée en terre
iprès sa mort, elle avait , à ce que
c tendaient les Trézéniens , pris
< ine , et était devenue un arbre.
HERcuLiscoLUMNiijColonnesd Her-
c'.ile. Ce héros, ayant pénétré jusqu à
Gadès , aujourd'hui Cadix, qu'il crut
être à l'extrémité de la terre, sépara
deux montagnes pour faire commu-
niquer la Méditerranée avec l'O-
céan; fable fondée sur la situation de
Calpé et d'Abyla , dont l'une est en
Afrique et l'autre en Europe , sur le
détroit deGibrallar. Hercule, croyant
que ces deux montapies étaient le
bout du monde , y fit élever deux
colonnes pour apprendre à la posté-
rité qu'il avait poussé jusques-là ses
conquêtes.
Hercïne , une des compagnes de
Proserpine , jouant un jour dans le
bois sacré de Trophonius , laissa
échapper une oie , qui alla se cacher
dans un antre. Proserpine courut
après ; et de dessous la pierre où
1 animal s'était réfugié on vit couler
une source d'eau , qui doaua nais-
H E R 25
sance au fleuve Hercvne. On hono-
rait la nvmpJie à Lebadie , et ses
statues tenaient "une oie à la main.
HÉRÉE^, fêtes quArgos célébrait
en l'honneur de Juiion.
Hekéécs, (ils de Lycaon, fonda-
teur d Hérée , ville d'Arcadie.
HérÉî, divinité des héritiers, sur-
nonuiiée Martéa , parcequelle était
une des compagnes du dieu !Mars ,
qui , plus qu'aucun autre , fait va(|uer
des successions. Les héritiers» iai-
saient à cette déesse des sacriiices en
action de prace.
I. Héresides , nymphes attachées
au service de Junon , et dont la fonc-
tion priucipale était de préparer le
bain de la déesse.
■i,. — Prêtresses de Junon h Arpos,
où elles étaient tellement hoiioréts ,
que les années de leur sacerdoce ser-
vaient de dates dans les monuments
publics.
Hérésie. On la représente avec un
bandeau sur les yeux , ou un masïjue
sur le visage , et couchée sur un amas
confus de livres erronés. Jiipa la
peint vieille , nue , les cheveux épars,
une flamme à la bouche , et à la
main un livre d'où sortent des ser-
gînts. Sur des médailles modernes , la
eligion, sous la fifiure d'une feuiiue
voilée, foule aux pitds l'Hérésie , que
désigne uue espèce de Furie terrassée
sur des livres déchirés , et qui (icut
un flambeau éteint. Au lieu de ces
formes horribles et dégoûtantes ,
ffinchelniann propose de rendre
1 Hérésie par une ufiure de belle
femme , qui se prosterne à terre pour
cacher sa honte , ou qui médite avec
amertume aux moyens de venger son
humiliation.
HÉRÉvis, ou HizBÉvis (3/. ]tlafi.\
ordre religieux de Turcs, qui prit
naissance du temps d'Orchan , second
empereur ottoman, dans Pruse , alors
capitale de l'empire. Héréri, le fon-
dateur , achetait de côté et d'autre
des fressures de veaux, de moutons,
etc. , poiM- en nourrir les animaux
sans asyle. Ses disciples l'imitent en-
core aujourd'hui ; mais ils ne font
pas comme lui profession de pau-
vreté : il mortifiait son corps par
sfi H E R
le jcônr, et pleurait ses crimes
avec tant de force , que les anpes ,
dit-on , descendaient du ciel pour
être te'moins de sa pénitence. Cet
Hérovi c'iait savant en chimie. Il
donnait de Ter au lieu d'aspres à ceux
fpii voulaient entrer dans son ordre.
Il portait une veste verte , raccom-
iiKjdait lui-même ses haJjits , était
cuisinier de sa communauté , et vi-
vait fort sobrement. Il donna de
fraudes sommes à des mosquées et à
des hôpitaux , dont il fonda quelques
uns. Ses disciples ont grand soin de
mettre à la porte de leurs églises , de
leurs jardins et de leurs monastères ,
des ornements ridicules , comme cha-
pelets , rubans , taffetas , cornes , etc.J,
«'imaginant qu'il faut être hypocon-
driaquefcu fou pour servir t)kii.
Hé RÉ us , un des mois bithyniens.
Il connnençait le 7.5 Septembre.
HéribÉe , mère des astres.
Hérilus , roi de Préneste, fils de
la déesse Féronie , avait reçu de sa
mère trois âmes et trois armures ,
qu'Evandre , roi d'Arcadie, lui ar-
racha.
HermAnubis , c.-à-d. Mercure
Anubis ( M. Egyp t.), divinité égyp-
tienne, dont la statue présentait un
corps d'homme avec une tête de
chien ou d'épervier ; il tient à la
main un caducée ; d'autres fois il est
vêtu en habit de sénateur , tenant
d'une main un caducée, et de l'autre
un sistre. P". Hermks , Anubis.
Hermaphrodite , fils de Mercure
et de Vénus , fut élevé par les
Waïades dans les antres du mont Ida.
Son visage avait , avec les traits de
son père , les grâces et la beauté de
sa mère. Un jour qu'il était fatigué ,
il s'arrêta près d'une fontaine , dont
Feau claire et paisible l'invita à se
baigner. La IXaïade qui présidait
I aima , et , n'ayant pu le rendre sen-
sible , pria les dieux d'unir tellement
leurs corps , que désormais ils n'en
fissent plus qu'un , qui conservât les
deux sexes. À son tour il obtint des
ilit'ux que tous ceux qui se laveraient
deiiis la fontaine éprouveraient le
même sort. ^. Salmacis.
iliiRjiiJ'OLi.bw , statue composée
H E R
de Merciure et d'Apollon , représen-
tant ixn jeune honniie avec les sym-
boles des deux divinités , c.-à-d. le
pétase et le caducée , avec l'arc et la
f)Te.
HermAthène , figure qui repré-
sentait Mercure et Minerve. On voit
de ces figures , ayant d'une part l'ha-
bit , le casque et l'égide de l^Iinerve ;
et ce qui exprime Mercure , c'est le
coq sous l'aigrette, les ailerons sur
le casque , un sein d'homme , et la
bourse.
Hermée , mois thébain qui répon-
dait au mois d'Octobre. C'était le
second de l'année.
Hermées, fêtes en l'honneur de
Mercure dans le Péloponnèse , 'en
Béotie , et ailleurs. En Crète , les
maîtres y servaient leurs esclaves à
table ; usage qui s'observait aussi chez
les Athéniens , à Babylone et à Rome
durant les Saturnales.
Hermensul , dieu des Saxons , que
confondent avec Hermès , ou Mer-
cure, ceux qui adoptent cette ortho-
graphe. ^'. Ermensul. '
HermÉracle, statue composée de-
Mercure et d'Hercule. C'est un Her-
cule tenant d'une main la massue , et
de l'autre la dépouille du lion. Il a la
forme humaine jusqu'.^ la ceinture ,
et le reste se termine en colonne
quarrée. On mettait comnmnément
les Hcrméracles dans les académies
ou lieux d'exercices , parceque Mer-
cure et Hercule, c.-à-d. l'adresse et
la force , doivent y présider.
Hekmeros , statue composée de
Mercure et de l'Amour. C'est un
jeune garçon dépeint comme on nous
représente le fils de Vénus. Il tient
une bourse de la main droite , et un
caducée de la gauche.
HERMÎis, nom grec de Mercure,
comme interprète ou messager des
dieux, et connue ayant appris aux
humains l'élocution. On le révérait
sous ce nom comme dieu de 1 élo-
quence ; et sons ce rapport on le
représentait sous la figure d'un hom-
me de la bouche duquel sortaient
de petites chaînes qui aboutissaient
aux oreilles d'autres figures humaines,
pour exprimer la manière dout il
H E R
*Ticliaînait les auditeurs par la force
diidi6<x>urs.
Lps Athéniens , et à leur exemple
les autres peuples de la Grèce , et
depuis les Romains, représentaient
Mercure par une fii^ure cubique ,
c.-à-d. quarrée de tous les cotés ,
sans pieds et sans Lras , et seulement
avec la tète. Sen'ius rend raison de
cet usage par une faLIc. « Des Ler-
>> gers, dit-il, ayant un jour ren-
» contré Mercure , ou Hermès-, en-
» dormi siu- une montagne , lui cou-
» pèrent les pieds et les mains pour
» se venger de quelque chagrin qu'il
>> leur a\ ait donné; » c.-à-d. qu'ayant
trouvé quelque statue de ce dieu , ils
la mutilèrent de cette manière, et en
placèrent le tronc à la porte d'un
temple : de là est venu peut-être
l'usage de placer ces Hermès , non
seulement à la porte des temples et
•ies u)aisons, mais encore dans les
i arrefours. C'est de ces Hermès grecs
■ju est venue l'origine i\es Te nne s que
u'jus mettons aujourd'hui aux portes
vl aux halcons de nos bâtiments , et
dont nous décorons les jardins pu-
blics. Suivant celte origine, ou de-
vrait les appeler plutôt Hermès que
Termes ; mais notre langue , qui
évite assez volontiers les aspirations,
a adopté le mot de Termes , qui a
plus de rapport aux bornes des
champs qu'à une statue.
Heumharpocrate , statue de Mer-
cure , avec une tèle d'Harpocrate.
Elle a des ailes aux talons , et met le
doigt sur la bouche. La figure est
assise' sur une Heur de lotus, tenant
dune main un caducée , et portant
sur la tète un fruit de pécher , arbre
4 onsacré à Harpocrate. On a peut-
être voulu faire entendre par-là que
le silence est quelquefois éloquent.
Hermias , jeune garçon d'Iassus ,
traversant la mer sur un dauphin ,
périt dans une tempête ; mais le
dauphin l'ayant rapporté sur le ri-
vage , comme s'il se fût reconnu cou-
pable de sa mort , ne retourna point
dans la mer , et expira sur le sable.
V. Iassus.
Herminius, capitaine troven , re-
Joutable par sa valeur el pur sa taille
H E R
ay
énorme, combattait sans casque et
sans cuirasse. Le javelot de CatiUe
perça de part en part ses larges
épaules.
1. Hermion , fils d'Europs, fonda-
teur d'Hermione, ville delArgoIide.
2. — Ancien roi des Germains, qui,
pour sa valeur , fut mis au rang des
dieux après su mort. On vovait sa
statue dans presque tous les temples
de ces contrées ; il était représenté
en honmie de guerre, tout couvert
de fer , portant une lance dans la
main droite , une balance à la gauche,
et un lion sur son bouclier, y . Irmin.
3. — Frère d'Hibérus. /^.Hibérus.
i. Hermione , ville de l'Argolide,
o^Strabon dit qu'il y avait unchemia
fort court pour aller aux enfers ; et
c'est pour cela , ajoute-t-il , que les
h;ibitants du pavs ne mettaient pas
dans la bouche de leurs morts le
naulc ou prix du passage pour Charon.
2. — f^ . Harmonie.
5. — Fille de Ménélas et d'Hélène.
Hlrmithra , statue composée de
Mercure et de Milhra.
Hermochémie , ancien nom de
l'Egypte, pris du nom d Hermès.
On en fit la patrie de ce dieu, parce-
que l'aslrouomie est née sur les bords
du Nil, suivant les Egyptiens; car
les Chaldéens leur disputent cette
découverte.
Hermokïhite , un des surnoms de
Jupiter , apparemment d'Hermou-
tbis . ville d'Egypte.
Hermo-Pan , divinité composée
de Mercure et de Pan.
Hermosiris , statue d'Osiris et de
Mercure , avec les attributs de ces
deux divinités , mie tête d'épervier ,
symbole d Osiris , et un caducée à la
main , attribut de Mercure. Voy.
OsiRis.
Hermoïime , natif de Clazomène.
On a dit que son ame se séparait de
temps en temps de son corps qu'elle
laissait à demi vivant , et allait voir
ce qui se passait en des pays fort
éloignés , d'où elle revenait bien vite
ranimer son corps , et annoncer à ses
concitoyens ce qii elle avait vu dans
ses voyages. Les Clazoméniens le
croyaitul Loiinemeut , pmcequ'il leur
l
•8 lï E R
contait des choses qu'il ne pouvait >
ce semble , savoir sans y avoir été
présent ; et dans cette idée ils le
ret^ardèrent pendant sa vie connue
un lionnue chéri des dieux , et lui
rendirent ;,près sa mort les honneurs
divins. Il eut un temple à Clazo-
nièue , tlans lequel les lémmes n'o-
sui^ent entrer.
Hero , prêtresse de "V'énus, de-
meuiait à Sestos, ville située sur les
ijortis de l'Hellespont , du côté de
l'Europe ; vis-à-vis était Abjdos , du
côté de l'Asie , où demeurait le jeune
Léandre. Celui-ci , l'a) ant vue dans
une fête de Vénus , devint amoureux
d'elle, s'en fit aimer , et passait à la
nape 1 Hellespont , dont le trajet en
cet endroit était de 873 pas. Héro
tenait toutes les nuits un flambeau
allumé an haut d'une tour , pour le
fuider dans sa roule. Après diverses
enti'evues, la mer devint orageuse ;
6ept jours se passèrent : Léandre ,
impatient , ne put attendre le calme ,
se jeta à la nage, manqua de force ,
et Jes values jetèi'ent son corps sur
le rivage de Sestos. Héro, ne voulant
pas survivre à son .imant , se préci-
pita dans la mer. Des médailles de
Caracalla et d'Alexandre Sévère re-
présentent Léandre précédé par un
Cupidon qui vole , un flambeau à la
nia in , pour le guider dans sa péril-
leuse traversée.
Héroide , une des trois fêtes que
Delphes célébrait tous les neuf ans.
/-'. Septerium, Charile. Les céré-
nKinies de cette fête étaient des sjm-
lio](S fpii représentaient différentes
actions fabuleuses ; mais il n'y avait
que iesThyiades qui en eussent l'in-
telligerce. On croit cependant que
l'apothéose de Sémélé y était repré-
sentée.
HÉROÏQtE (Age), celui où les
héros que les poètes appellent enfants
des dieux sont supY)osés avoir vécu.
C'est le même que I âge fabuleux.
Héroïque (Poème.) C Ripa le
peint habillé avec la n>agnificence
royale , ayant un maintien grave ,
ime guirlande de laurier sur la tète,
une trompette à la main droite , et
dans la gauche un rouleau qui porte
H E R
ces mots : non nisi i^randiz canlo J
mes chants sont consacrés aax grande*
choses.
HÉROÏSME, espèce de déification
qui consistait à entourer les tombeaux
des héros d un bois sacré , près du-
quel se Ir.uvait un autel quon allait
A des temps marqués arroser de liba-
tions et charger de présents. C'est ce
qu'on appelait mouumeiits héroïques;
tel était le tombeau qu'Andromaque
avait élevé à son cher Hector. Les
honneurs héroïques étaient aussi ac-
cordés à des femmes , telles que Cas-
sandre, Alcmène , Hélène, Andro-
ma(^iie , Andromède , Coronis , Hi-
laïreet Phœbé , Latone , Manto, etc.
HÉroph VLE , nom de la sibylle Ery-
tréeime, fiiie d'une nymphe du mont
Ida et du berger Théodore. Elle fut
d'abord garde du tempie d'Apollon
Sminthéus dans la Troade. C'est elle
qui interpréta le songe d Hécube ,
en lui prédisant les malheurs que
causerait dans lAsie l'enfant qu'elle
portait dans son sein. ( V. Paris. )
Elle passa une partie de sa vie à Cla-
ros , à Sanios , à Délos , à Delphes ,
et revint au temple d'Apollon Smin-
théus , doiit elle se dirait tantôt la
femme , tantôt la sœur , tantôt la fille.
Son tombeau subsistait encore du
temps de Pausanias. Près de sa sé-
pulture , on voyait un Mercure de
forme qnadrangulaire , et sur la
gauche l'eau d'une source tombait
dans un bassin où étaient des statues
de nvmphes.
HÉkopythe , héros auquel on avait
dressé un monument dans la place
d'Ephèse , comme au libérateur de
la ville.
Héros , nom que les Grecs don-
naient aux grands hommes qui s'é-
taient rendus célèbres par une force
prodigieuse , une suite de belles ac-
tions , et sur-tout par de grands ser-
vices rendus à leurs concitoyens.
Quelques mythologues dérivent ce
nom âîarelè , vertu , courage , et
d'autres d'ero.9 , amour , pour mar-
quer que ces héros étaient en général
le fniit de l'amour des dieux pour
dès mortelles , ou des immortelles
pour des hommes. Après leur mort ,
H E R
Il virs âmes s'élcTaient , disnit-on ,
jusqQ iiUTi astres , séjour des dieux ,
et par-là devenaient dignes des hon-
neurs rendus aux dieux m'nies. Lu-
:i'i leur assigne pour demeure la
ne étendue qui se trouve entre le
ciel et la terre. Le culte des héros
était distingué de celui des dieux ,
qui consistait en sacrifices et ^liba-
tions, pendant que celui des héros
n'était qu'une espèce de pompe fa-
nèLre : ainsi, l'on sacrifiait à Hertuîe
Olympien comme étant d'une nature
immortelle, et on faisait à Hercule
Thébain des funérailles comme à un
héros. Mais cette distinction ne fut
f)as toujours bien observée , parceque
e héros devenait bientôt dieu , et
avait part aux honneurs divins.
Héros pacifique. /-'. Drisiaque.
1. Hébostrate. f^. Erostrate.
a. — Marchand naucnitien,""à qui
la couronne naucralite de \énus dut
«on oriaine.^^. Naccratite.
Hersé, fiOe de Cécrops, revenant
un jour du temple de Minerve , ac-
compagnée des jeunes Athéniennes ,
attira les rejrards de Mercure , qui
vint demander Hersé en mariage.
Asiaure , sa sœur, jaiouse de cette
5 référence , troubla les amours du
ieu , qui la frappa de son caducée ,
et la changea en pierre. Hersé eut
un temple à Athènes et les honneurs
héroïques, f^', Aglalrb.
Herséus. y^. Ercécs.
Hersilib , une des filles des Sahins
enlevées par Romulus , ftit choisie
par Romulus poxff épouse , et lui
donna une fille noinmée Prima , et
un fils qu'il appela AoUias. L'enlève-
ment de Romulus au ciel pénétra le
cœur d'Hersilie de la plus vive dou-
leur , jusqu'à ce que Junon , touchée
de compassion , la fit conduire par
Iris sur le mont Quirinal , dans un
Lois sacré , où Romulus lui apparut
tout resplendissant de lumière , et
I-éleva au rang des dieux. Après sa
mort , on lui rendit les honneurs di-
vins dans l'" temple de Quirinus sous
le nom à'Hora, la même quHébé ,
ou àîHorta , parcequ'elle exhortait
les jeunes eens à la vertu et aux
aclioBj glorieuses.
H E S «9
Hestha ( M. Ceh. ), ancienne
divinité des Germains, dont la statue
était placée sur un chariot couvert ,
dans un bois appelé Castum IS'enius.
Eile avait à son service xm prêtre,
qui seul avait le privilège de l'a-
bi^rder. Tacite rapporte que cette
déesse , lors({u'elle avait envie de se
promener , le disait à son prêtre ,
qui ne manquait pas d'en faire part
à la nation. On attelait deux génisses
à son char , et on la promenait de
tous cotés. Le peuple , duraat ce
temps , se livrait h la joie et à la
bonne chère. Lorsque la déesse té-
moignait , par quelque signe , vouloir
s'en retourner , le prêtre la ramenait
dans son lK>cage. On croit que c'était
la l'erre que les Germains révéraient
sous ce nom.
Hésiose , fiile de Laoraédon , roi
de Troie, et sœur de Priam. Nep-.
tune , irrité contre Laomédon , qui
lui avait manqué de parole , envoya
un monstre marin qui emportait tout
d'un coup les habitants du rivage , et
même les laboureurs des campagnes
les p'ns voisines. La peste attaqua
le peuple, et les arbres mêmes pé-
rirent. Toute la nation s'étant assem-
blée pour chercher un remède à tant
de maux, le roi fit une députatioa
au dieu Apollon pour le consulter.
L'oracle .répondit que la cause de ce
fléau était la colère de Neptune, qui
ne finirait que lorsque les Troyens
auraient exposé an monstre celui de
leurs enfants que le sort aurait mar-
qué. Les noms de tons avant été
écrits , on tira celui d'Hésione, fille ,
de Laomédon. Il fut obligé de livrer
sa fi le, qui venait d'être enchaînée
sur le })ord de la mer , lorsqu'Her-
cule descendit à terre avec les autres
Argonautes. Dès qjie cette jeune
princesse loi eut appris elle-même
son infortune , il rompit les chaînes
qui la tenaient attachée , et , entrant
aussi-tôt dans la ville , il promit au
roi de tuer le monstre. Le roi, charmé
de cette offre généreuse , lui promit
de son côté, pour sa récompense, ses
chevaux invincibles , et si léiiers ,
qu'ils fcouraient sur If s eaux. Hercule
ujant achevé cet exploit, on doooa
5o H E S
à Hésîonc la liberté de suivre son
libérateur , ou de demeurer dans sa
patrie et dans sa famille. Hcsione ,
qui préférait son bienfaiteur à ses
parents, et qui craiiînait d'ailleurs
que les Troyens ne l'exposassent une
seconde fois, si un nouveau monstre
venait à paraître, consentit de suivre
ces étrangers ; mais Hercule laissa en
garde h Laomédon Hésione et les
chevaux qu'il lui avait promis, à con-
dition qu'il les lui rendrait à son re-
tour de la Colchide Après l'ex-
pédition des Arijonautes , Hercule
envoya Télamon à Troie sommer le
roi de sa parole ; mais Laomédon fit
mettre en prison le député , et dresser
desembùclies aux autres Argonautes.
Hercule vint assiéfier la ville , la sac-
cagea , tua Laomédon , enleva Hé-
sione , et la fit épouser à son ami
Télamon. A ce récit , qui est de
Diodore , Ly cophron a]oulc d'au-
tres circonstances plus merveilleuses ;
que le monstre auquel Hésione fut ex-
posée dévora Hercule; que ce héros
demeura trois jours dans son ventre ,
et qu'il en sortit fort maltraité. OwV/e
dit que Neptune , pour se venger de
la perfidie de Laomédon, poussa les
eaux de la mer vers le rivage de
Troie avec tant d'impétuosité, qu'en
peu de temps tout le pays en fut
•couvert. Le monstre marin dont il
est question ici n'était peut-être
autre chose que cette inondation ,
contre laquelle il fallut élever des
digues ; et Hésione devait être la ré-
compense de celui qui viendrait h
bout d'arrêter l'inondation. L'enlè-
vement d'Hésione par les Grecs fut
dans la suite la cause ou le prétexte
de l'enlèvement d'Hélène par un
prince troyen.
1. Hesper, Hespérus, fils de Ja-
pet , et frère d'Atlas , habitait , avec
son frère , le pays appelé Hespéritis.
2. — Un des fils d'Atlas , se rendit
le plus recommandable par sa justice
et sa bonté. Etant im jour monté au
sommet du mont Atlas pour observer
les astres , il fiit subitement emporté
par un vent impétueux. Le peuple
reconnaissant consacra son nom en le
donnant à la plus hriUaate des pla«
MES
nètes. ( T'^. Vesplr , Phosphore. )
Le moTit Oéta lui était particulière-
ment consacré.
3. — Riche Milésien, qui alla
s'établir dans la Carie , et dont les
filles furent nommées Hespérides ,
au rapport de Paléphate,
Hesphrihes , petites-filles d Hes-
pérus, et filles d'Atlas et d'Hesi)éris,
suivant Diodore , qui en compte
sept. Hésiode les fait filles de la
Nuit , et Chérécrate de Pliorcus <?t
de Céto , divinités de la mer. On
n en compte ordinairement que trois ,
Eglé, Aréthuse et Hypéréthuse. Des
poètes en ajoutent une quatrième-,
Hespéra ; d'autres une cinquième ,
Erythéis , et une sixième , Vesta.
Junon , en se mariant avec Jupiter ,
lui donna des pommiers qui por-
taient des pommes d'or ; ces arbres
furent placés dans le jardin des Hes-
pérides 50US la garde d'un dragon ,
fils de la Terre, selon Pisandre , de
Typhon et d'Echidne , selon Phé-
récyde. Ce dragon horrible avait
cent têtes , et poussait à-la-fois cent
sortes de sifflements. ( V. Dragon. )
■Les pommes , sur lesquelles il tenait
les yeux sans cesse ouverts , avaient
ime vertu surprenante. Ce fut avec
une de ces pommes que la Discorde
brouilla les trois déesses ; ce fut avec
le même fruit qu'Hippomène adoucit
la fière Atalante. Les Hespérides
avaient des voix charmantes, et éton-
naient les yeux par de soudaines mé-
tamorphoses. Eurysthée commanda
à Hercule d'aller chercher ces pom-
mes. Hercvde s'adressa à des nym-
phes qui habitaient auprès de l'Eri'-
dan pour apprendre d'elles où étaient
les Hespérides ;' ces nymphes le ren-
voyèrent à Nérée , Nérée à Promé-
thée, qui lui apprit l'endroit, et ce
qu'il avait à faire. Hercule se trans-
f)orta donc dans la Mauritanie , tua
e dragon , apporta les pommes d'or
à Eurysthée, et accomplit ainsi le
douzième de ses travaux. Selon d'au-
tres, il pria seulement Atlas de lui
procurer ces pommes, s'offrant de
soutenir le ciel en sa place , tandis
qu'Atlas irait chez les Hespérides.
Une médaille aûtique présente Her-
y-H
ïî E s
lulè cneillant les pommes siir un
arbre entrelacé d'nn serpent qui
baisse la tète , comme s il venait de
recevxiir un coup de massue. Le rçcit
de Diodore se rapproche plus de
l'histoire. « Les Hespérides , ou Al-
» lantides, dit- il , gardaient avec
>» beaucoup de soin ou des troupeaux
»> ou des fniits d'un grand revenu.
»• yildon , en grec , signifie l'un et
» l'autre. Belles', et plus sages en-
» coro , Busiris , roi d'Egypte, devint
») amoureux d'elles sur lenr reputa-
" lion , et envoya des pirates qui les
« enlevèrent dans leur jardin, furent
» surpris et tués par Hercule. Atlas ,
)> reconnaissant, donna au héros les
>i pommes qu'il était venu cher-
j> cher. » Par ces pommes d'or , plu-
sieurs savantsont entendu les oranges
ou les citrons. Noël le Comte n'a
TU dans le dragon qu'nee image de
l'avarice , qui se consume pour gar-
der un or qui lui eM. inutile , et
-auquel elle ne "vent pas que personne
touch%. Suivant f^ossius , la fable
des Hespérides -est nn tablem des
phénomènes célestes. Les Hespérides
sont les heures du soir ; le jardin ,
c'est le firmament ; les pommes d'or
sont les étoiles,; le dragon est le zo-
diaque, ou l'horixon qui tx>upe l'é-
■quateur à angleS obliques. Hercnle ,
c.-à-d. le Soleil, enlève 1^ pommes
d'or; c.-à-d. que cet astre, quand il
porait , semble faire disparaître du
■ciel tous les astres. Maierus y trouve
tous les principes de l'art de la
transmutation des métaux ; d'autres ,
Josué qui pille les tn )upeaux des Cha-
nanéens, on la détoliéissanc* du
premier homme.
1. Hespékie. On appelle ainsi
l'Italie et l'EIspagne : la première ,
d Hespérus , qui . chassé par son frère
Allas , s'y retira ; et la seconde ,
parceque ce pays est le plus occi-
dental deJ'Europe.
2. — Isle d'Afrique habitée par
les Amazones.
3. — Nom de FEpire.
4- — Nymphe , fille du fteoTC Cé-
fcrènc, aimée d'Elsacus.
HtepÉMs , fille d'Hespéms , fut
tuariée à Atlas son oncle , et de-
H E U
St
vint mère de sept filles , nomnrâs
Atlantides ou Hespérides.
Hestia , nom grec de Yesta. #^.
Vesta.
HeSTIÉES. F'. ESTIÉBS.
HÉsrs ( ■>/. CcIl ) , grande divi-
nité des Gaulois , que Ion croit être
leur Mars , ou dieu des combats.
C'est par l'eflusion du sang humain
Îu'iis croyaient sur-tout l'honorer,
■eur barbare superstitionallait même
quelquefois jusqu'à lui immoler lenrs
frmmes et leurs enfants pour se
le rendre favorable. On le représen-
tait à demi nu , ' dans l'attitude de
frapper avec une hache ou une serpe,
ou de couper le gui.
I . Hesychia , fille de Thespius.
2. —Nom qu'on donnait , à Cla-
zomène , aux prêtresses de Pallas , qui
faisaient leurs fonctions dans wn
grand silence. Rac. Hesuchia , si-
lence.
Hesychiodes , prêtresses des Fu-
ries , dont le nom avait apparemment
la même tari gine.
Hêtre , arlire consacré à Jupiter,
et dont la feuille servait à orner les
autels de ce dieu dans de grandes
solemnités.
Heures , filles de Jupiter et de
Thénu's. Hésioile en compte trois :
Eunomie, Dicé et Irène , c.-à-d. , le
bon Ordre , la Justice et la Paix.
Homère les nomme les portières da
ciel y et leur confie le soin d'ooTrir
ou de ferm«" les portes étemelles de
l'Olympe, en écartant ou rappro-
•chant le nuage épais qui leur sert de
barrière , c.-à-d., en dissipant on en
condensant les nuages qui cachent la
vue du ciel. La mvthologie grecque
ne reconnut d'abord que trois Heures ,
ou trois Saisons. L Automne donna
lieu à la création de deux autres ,
qu'elle appela Carpo et Thalatte ,
qu'elle établit pour veiller aux fruits
et aux fleurs. Enfin , quand le jour
eut été partagé en douz« parties
égales, les poètes multiplièrent le
nombre des Heures jusqu à douze ,
toutes au service de Jupiter , et les
nommèrent les douze somrs. Bygin.
*n coïnpte dis , avec des noms lout
diflerents. Ils leur duanèreA «ncore
Si
H E X
le foin de l'cducation de Junen ; et
qneiqnes statues de cette déesse ont
Jes Heures au-dessus tie leur tète. On
les voYîiit aussi ;ivet les Parques , dit
Pausanias , sur la tète d'une statue
de Jïipiter, pour sii;uifier que les
heures lui obéissent , et que les saisons
et les tenips diîpendent de savolontë
suprême. Les Heures étaient recon-
mics pour des divinités dans la ville
d'Athènes , où elles avaient un tem-
ple bâti en leur honneur par Am-
phlctyon. Les Athéniens leur of-
fraient des sacrifices oii l'on faisait
bouillir et non rôtir la viande ,
en priant ces déesses de leur donner
une chaleur modérée , afin qu avec le
secours des pluies les friiits de la
terre vinssent plus doucement à ma-
turité. Les modernes les représentent
ordinairement avec des ailes de pa-
pillons , accompagnées de Thémis ,
et soutenant des cadrans ou des hor-
loges.
HeuRippa, surnom de Diane chez
les Phénéates. Ce fut Ulysse qui lui
bâtit un temple , en mémoire de ce
qu'après avoir cherché ses cavales
dans toute la Grèce il les avait re-
trouvées h Phénéon.
Hève , mère des vivants , nom
de la première femme. Des héré-
tiques ont prétendu quelle avait eu
Caïn et A bel d'un commerce mons-
trueux avec le démon. Les bruch-
nianesdes Indes croient que le péché
du premier homme consiste dans
la connaissance charnelle qu'il eut
<l'Hève que lui présenta le démon.
Les musulmans révèrent encore au-
jourd'hui la f;rotte d Hève dans la
montagne de Gérahem , à trois mille
pas delà Mecque. La montagne d'A-
rafat, à dix milles de la Mecque, a
tirésonnom de la rencontre d'Adam
et d'Hève (jui se reconnurent en cet
endroit après une longue absence.
Us croietit que son tombeau est à
Gidda, sur la mer Rouge , et que les
eaux du délute commencèrent à sor-
tir du four d'Hève , qui s'était con-
servé jusqu'à Noé. Voy. Adam ,
AnÉ.
Hexathle , réunion de six exer-
cices chez les Grecs , c.-à-d. la lutte ,
H I E
la course, le saut , le disque , le ja-
velot , et le pugilat. Rac. Ex , six ;
athlos , combats, jeux.
HiACYKTHE. V . Hyacinthe.
Hiarbas. ^. Iarbas.
HieÉrus , fils de Mildsius , roi
d'Espagne , qui établit , avec la per-
mission de Gurguntius, roi des Bre-
tons , des colonies en Irlande avec
son frère Hermion.
Hibou. A'. Ascalaphe, Minerve.
i.Hicétaon, fils de Laomêdon ,
et père de Ménalippe.
2. — Prince tro} en , père de Thy-
mœte , qui suivit Enée en Italie.
En. L 9.
I. Hiéra , 5rtcree , une des isles
Vulcanies- ou de Lipari , où 1 on
croyait qu'était la forge de Vulcain.
'i. — Femme de Télèphe , roi des
M} siens , si belle , qu'Hélène elle-
même devait lui céder le prix de lu
beauté. Hygin la nomme Laodice ,
fille de Priam.
3. — Mère dePandare et deBitias,
avait élevé ses deux fils dans Un bois
consacré à Jupiter.
Hiéracoboscoi, prêtres d'Egypte ,
chargés de nourrir les éperviers con-
sacrés â Apollon ou au Soleil. Voy.
Epervier.
Hiérapolts, ville de Çyrie , con-
sacrée â Junon 1 Assyrienne, où se
célébraient les grands nij'stères.
1. HiÉrAx , jeune homme qui eut
Fimprudence d'éveiller Argus au mo-
ment que Mercure allait enlever lo
métamorphosée en génisse. Mercure,
de colère , le changea en epervier.
2. — Honmie illustre et juste, à
qui Neptune fit subir la même mé-
tamorphose , pour le punir d'avoir
envoyé du bled aux Troyens contre
lesquels il était irrité.
Hiéréa , surnom de Diane à Ores-
thasium. i^
HiÉrocéryce , chef des hérauts
sacrés dans les mystères de Cér'es.
Sa fonction était d écarter les pro-
fanes et toutes les personnes que la
loi excluait de la fêle , d'avertir les
initiés de garder un silence respec-
tueux , ou de ne prononcer que des
paroles convenables à l'objet de la
cérémonie ; enfin , de réciter les for-
niiil'.'-*
H I E
ii< s de l'initiation. L'hieroceryce
reprifsentait jMercure ; il avait des
ailes au bonnet , et un caducée à la
main. Son sacerdoce était perpétuel,
et n'imposait point la loi du célihat.
V • Céryces. '
HiÉROCORACES , ministres de Mi-
thras , ainsi nommés parceque ces
prêtres du Soleil portaient des vête-
ments dont la couleur avait quelque
rapport à celle de ces oiseaux. Rac.
Corax . corbeau.
HiÉrocoraciques , nom que les mo-
numents donnent aux Mithriaqtles.
Hiéroglyphes, premiers signes
ou caractères dont les Egyptiens se
«ont sf-rvis autrefois pour exprimer
leurs pensées sans le secours de la
parole. Les bois , les pierres , les
plantes, les animaux, les procédés
des arts , les parties du corps hu-
main, servirent à cette communica-
tion;et, d'expressions simples qu'elles
étaient dans le principe , devinrent
autant d'énigmes , de caractères sa-
crés , d'objets de culte , et enfin d'a-
mulettes ou de4alismans. La méthode
hiéro^lvphique lut employée de deux
manières , ou en mettant la partie
pour le tout, ou en substituant une
chose qui avait des qualités sem-
blables à la place dune autre. La
f>renïière forma l'iiiérofilyphe curio-
ogique ; la seconde , l'hiéroglyphe
tropique. Par exemple , la lune était
quelquefois représentée par un demi-
cercle , et quelquefois par nn cyno-
céphale. La seconde espèce produisit
l'hiéroglyphe symbolique , qui se
'raflina lui-même , et se compliqua
de manière à n'être plus qu'un lan-
gage mystérieux , dont la connais-
sance exclusive fut réservée aux
prêtres. Quelques exemples donne-
ront une idée de la science hiérogly-
phique à sa naissance. Voulait-on
exprimer qu'un ju^e ne doit être
sensible ni à 1 intérêt ni à la com-
passion , on figurait un homme sans
mains et les yeux baissés. Un ser-
pent roulé en forme de cercle était
le symbole de l'univers; et un pigeon
noir , celui d'une jeune veuve soli-
taire qui ne songe point à se re-
marier. Deux années rangées en
Tome II. é
H I E 53
bataille étaient indiquées par deux
mains, dont l'une tenait uu ijrc, ^t
l'autre un bouclier. Pour montrer que
rieu n'échappe au ïout-puissant , on
représentait des yeux et des oreiller
sur les rpurs , et principalement au
frontispice des temples. Pour écarter
les importuns de la maison d'un mi-
nistre , on peignait sur la porte un
vieillard 1(^ yewx baissée et un doigt
dans la bouche. Un pêcher chargé
de fruits indiquait un homuie que
SCS voyages ont rendu plus savant.
L'Egypte "était symbolisée tantôt
par un crocodile , tantôt par un
encensoir allumé et surœonté d'un
cœur. Dans le temple de Minerve ,
à Sais , un enfant , un vieillard , vlOm
faucon , un poisson , un cheval ma-
rin , servaient à exprimer cette sen-
tence morale : « O vous qui naissez
» et qui mourez, sachez que Dieu
» hait ceux dont le .front large ne
>) rougit jamais, u Rac. Glypho ,\q
grave.
HtÉRocRAMMATEs, Secrétaires ou
interprètes sacrés. Rac. Graph/ein ,
écrire. Prêtres égyptiens qui prési-
daient à l'explication des mystères
de la religion. Ils inventaient et écri-
vaient les hiéroglyphes sacrés, et les
expliquaient aux peuples , aidaient
les rois de leurs lumières et de leurs
conseils , et se servaient pour cela
de leur connaissance des astres et
des mouvements célestes; ce qui leur
donnait une grande considération.
Hiéromantie , nom général de
toutes les sortes de divination tirées
des diverses offrandes faites aux
dieux, et sur-tout des victimes.
D"al)ord , les présages furent tirés de
leurs parties externes , de leurs mou-
vements, de leurs entrailles -et au-
tres parties internes, de la flanane ,
du bûcher qui les consumait ; ensuite
on en vint jusqu'à tirer de*- conjec-
tures de la farine , des gâteaux , de
l'eau , du vin , etc.
HiÉromésie, mois où l'on célébrait
les jeux néméens , qui répondait à
Septembre.
HiÉROMNÉMONS , gardien S des ar-
chives sacrées , députés que les
villes de Ja Grèce envoyaient aux
'G
ZA
H ï L
Thermopyles , pour y prendre séance
dans 1 assenil)lée des Amphictjons ,
et y faire la fonction de greffiers sa-
crés. Rac. Miiestai , se souvenir.
La première attention de l'Iiic'ro-
mnémon , à son arrivée , était d'offrir,
avec les Pylagores, un sacrifice so-
lemnel à Cérès , ou à Minerve Pré-
voyante, et à Apollon Pythien, si ras-
semblée se tenait à Delphes. Elus
au sort , ils présidaient à 1 assemblée
des Amphictyons , recueillaient les
suffrages , et prononçaient les arrêts.
Leurs noms servaient à compter les
années.
Hiérophante , souverain prêtre
de Cérès chez les Athéniens , pré-
^ posé pour enseigner les choses sa-
crées et les mystères de Cérès aux
initiés : c'est de là qu'il prenait son
nom. Rac. Phainein , montrer, ré-
véler. On lui donnait aussi le titre
de prophète. Il faisait les sacrifices
de Cérès , ornait les statues des au-
tres dieux, et les portait dans les
cérémonies religieuses. Il devait être
Athénien, de la famille des Eumol-
pides , d'un âge mûr , et garder une
continence perpétuelle.
HiÉROPHAKTiDEs , prétrcsscs con-
sacrées au culte de Cérès , et subor-
données à l'hiérophante.
HiÉROPHiLE, un des noms de la
sibylle de Cumes. P^. Démophile.
fiiÉROSCOPiE , divination qui con-
sistait à examiner tont ce qui se pas-
sait pendant les sacrifices et toute»
les cérémonies de la religion , pour
tirer des présages des moindres cir-
constances. Rac. Scôpeîn, consi-
dérer.
HiLAÏRE et Phcebé. y. Ilaïre.
HiLARiE=, fêtes annuelles à Rome
enl'honnenrdeCybèle. Elles duraient
plusieurs jours , et toute espèce de
cérémonies lugubres était interdite
alors. On promenait Cybèle par la
ville, et chacun faisait porter devant
elle ce qu'il avait de plus précieux.
On s'habillait ;\ son gré , et l'on pre-
nait les marques de telle dignité qu'on
voulait. C'était la Terre qu'on invo-
quait sous le nom de mère des dieux ,
pour qu'elle reçi'it du soleil une cha-
leur modérée et favorable ù la cou-
H l P
servatlon des fruits. On les réiéf.rait
au commencement du printemps ,
parceque la nature est alors occupée
ù se renouveler.
Hilaritas. f^. Gaieté.
HiLARODEs , poètes grecs , qui >
accompagnés d'un jeune enfant ,
chantaient des vers gais et plaisants.
Ils paraissaient vêtus d'un habit
blanc, et couronnés d'or. Rac. Odè,
chanson. '
H;llus, Ott HiLUS. f^. Hyllus.
Himalaya ( ])!. Ind. ), montagne
dont la cime est couverte de neige ,
et dont les hauteurs sont supposées
être la résidence terrestre de Maha-
deva.
Himée , chanson de ceux qui pui-
saient l'eau.' Rac. Imao, je puise.
HimÉra , déesse de la ville d'Hi-
méra en Sicile.
Himère, fils de la nymphe Tay-
f;ète et dé Lacédémon, s'étant attiré
a colère de Vénus , déshonora un
soir Cléodicesa sœur. Le lendemain,
revenu à lui , il se jeta de désespoir
dans le fleuve de Marathon , qui
depuis fut uommé Himère. /^. Eu-
rot as.
HiMiNBORG (M. Celt.), montagne
du ciel, ville céleste, située sur la
frontière à l'cngroit où le pont de
Bifrost touche le ciel. V. Bifrost.
HisDA , une des idoles des Ma-
dianites.
HiPHiNotFs, un des Centaures tiiés
par Thésée aux noces de Pirithoiis.
HiPPALiME , fils dePélops et ù'Hip-
jxidamie , un des Argonautes.
HiPPASoN , Centaure dont la barbe
longue lui servait de plastron, et tpii
fut tué par Thésée au mariage de
Pirithoiis.
1. HipPAscs, un des capitaines
grecs qui se' trouvèrent à la chasse
du sanglier de Calydon.
2. — Troven, père de Charops et
de Socus , tués par Ulysse.
3. — Père d'Apisaon , roi de
Péonie.
4. T— Capitaine grec , père d'Hyp»;
sénor.
HiPPÉ , fille du Centaure Chiron ,.
métamorphosée eil jument, et mise au
H I P
ran:: des astres. Kac. Ippos, cheval.
HiPPÉus , fi'is naturel dUcrcule
et d'une fille de Thestius.
I . — HiPPi A, cavalière, un des sur-
noms de Minene. On la représentait
à cheval , et on la croyait fille de
^"enlune.
— Equestre , surnom de Mi-
■ chez les Manlhyréens , parce-
rj''e , disaif nt-ils , dans le combat des
dieux contre les f;éants , Minerve
poussa son cheval contre Encelade.
HippioN , nom -flue quelques au-
tr'-.rs donnent à celui qui enseigna la
"cine à Esculapc.
. Hippius, surnom de Neptune ,
j I : ' equ'on lui attribuait 1 art de
' !ter les chevaux. Il avait, sous
■ m , près de Mantinée , un temple
ancien , et où personne n'entrait.
— C'est aussi un surnom de
î.ppo , une des Océanides.
iPp.x:ampes , chevaux marins , à
\ pieds et une queue «le poisson ,
les poètes donnent à Neptune et
> autres divinités de la nier.
HippocENTATTRES , cnfants des Cen-
i ircs. D'autres croient qu'ils diffé-
;it d"eux , en ce qu'ils étaient
iines et chevaux . au lieu que les
taures étaient hommes et tau-
iX.
. HippocooN, fils d'Œbalus et de
l'ophone , et frère de Tyndare,
tué par Hercule , qui rétablit
idare sur le trône.
' . — Un des chasseurs du sanglier
Calvdon ; peut-être le même.
'■■ — Ami et parent de Rhésus,
:taine thrace expérimenté, fiit le
mier qui s'appercut de l'enlève-
nt des chevaux de Rhésus.
j. — Fils d'Hvrtacus , un des
! payions d'Enée , qui disputa le
■-: de l'arc aux jeux funèbres célé-
^ en l'honneur d'Anchise.
HiPPOCOP.YSTÈs , fils d'Epvptus.
HippocouRios , surnom de Nep-
tune.
HipPoçRATÈ , fille de Thespius.
Hippocp.ATiES , fêtes en l'honneur
;de Neptune Cavalier chez les Arca-
►diens. Les chevaux étaient exempts
f de tout travail , et on les promenait
H I P ^i
par les rues ou „Ci_i les (.^..i^pagues
superbement enhurnachcs , et ornes
de guirlandes. C'est la même fête
que les Romains célébraient sous le
nom de Consualia.
HiPPocKÈsE , fontaine du mont
Hélicon en Béotie, née d'un coup de
fiied dePéfrase, Rac. Crcvjè, source.
2ette fontaine , suivant la tradition
historique , fut dé«x)uverle par Cad-
mus , qui ;(vait apporté aux Grecs I^s
sciences phéniciennes ; ce qtîi a pu
lui faiie donner le nom de fontaine
des Muses.
HlPPOCRÈKES, HlPPOCRtMDES. SUr-
nom des IMuseSi
HiPPOCTOsus,', surnom donné à
Hercule , pom* avbir tué les chevaux
furieux de Dioinède. Rac. Cteinein,
tuer.
HipPocuRius , surnom de Neptune,
c.-à-d. qui tond les chevaux. Il avait
un t-^^mple à Sparte. Rac. Courizeitif
tondre.
HippoDAMAs, un des fils de Priam.
Hippoda.mÉ , une des suivantes de
Pénélope.
1 . HippoDAMiK , que Plutarque
appelle Déidamie , nlle d'Adraste ,
roi d'Artos ; une des plus belles
femmes de son temps , fut mariée à
Pirithoiis. Euryte, un des Centaures,
voiJut l'enleter : mais Thésée punk
spn insolence.
2. — Nom propre de Briscis,
y. BrisÉis.
3. — Fille d'Œnomaûs, roi d'un
canton de l'Elide. Son père, épris à-i
sa beauté, s'avisa, pour !a con-erver,
d'un moyen aussi criminel que sou
amour. Son char et ses chevaux
étaient les plus rapides du pays. Fei-
gnant <le chercher à sa fille un^mari
digne d'elle , il la pri^posa pour prix
h celui qui pourrait le vaincre à la
course, mais à condifion que la mort
serait Je sort du vaincu ; il voulut
même que sa fille montât snr î
de ses pmants , afin que sa bf .
arrêtât et fût cause de lem ^.^ ......
Par ces artifices , il en vainquit et
en tua jusqu'à treize. ELnfin les dieux
irrités donnèrent des chevaux im-
mortels à Pélops , qui .courut îe :-"?.-
torzième, et qui, deiheurant ■"...-
C a
56 H I P
rieux par ce secours , fut le posses-
seur il Hippocîaniie.
4. — L'ainée des filles d'Anchise,
et la plus distijiguée des jeunes per-
sonnes tie son âge en branlé , en
esprit , en adresse , épousa Alcalhoiis.
ô. Fille de Danaûs.
I. HippODAMUs, Troyen tué par
Uivsse.
•2. — Fils d'Achéloiis et de Péri-
niède , frère d'Orestée.
HiPPODÈTE , surnom d'Hercu'c»
Les Orchoméniens étant venus com-
battre les Thébains, Hercule attacha
Jeiirs chevaux :i leurs chars , les uns
à la queue des autres , et cet artifice
€m!)arrassa tcllemeat la cavalerie en-
nemie , que le lendemain elle fut hors
d'état de combattre. Rac. Deiii,V\cr.
HippODicE , une des filles de Du-
naiis.
Hippodrome, surnom deNeptune.
J\.i\c : Dreino , je cours.
- HiPPODROMUS , fils d'Hercule.
Hippocérases, peuple imaginaire,
mte Lucien place dans les astres.
Kac. Gerûnos , grue.
Hippogriffe , animal fabuleux ,
co;iiposé du cheval et du griffon ,
<jue VAriosle et les autres roman-
ciers donnent pour monture aux héros
de chevalerie.
HippoGYPES , autre reuple à trois
tètes , ailé et monté sur des vau-
tours , que le même auteur met dans
le globe de la lune. Rac. Gyps,
•vautour.
HippolÉtis , surnom de Mineire ,
pris du culte qu'on lui rendait à Hip-
poîa, ville de Laconie.
I. HippotocHus , fils de Bellcro-
pîion , et père de Glancus.
■i. — Fils d'Antimaque , tué par
Agamcmnon.
i.HiPPOLYTE, un des géants qui
firent la guerre à Jupiter ; il fut tué
par Mercure aru">é du casque de
Pluton.
->,. — Reine des Amazone.s. Eurys-
tliée ayant commandé ;i Hercule de
lui apporter la ceinture de cette prin-
cesse , le héros alla chercher ces
guerrières , tua Mygdon et Amiens ,
frères d'HippoIyte, qui lui dispu-
taient le passage, défît les Amaîones,
H I P
! et enleva leur reine , qu'il fit épouser
à sou ami l'hésée.
3. — Fils de Thésée et de l'Ama-
zone Uippolyte , était élevé à Tré-
zène sous les veux du sa(:e Pitthée,
*■ son graiid-père. Ce jeune prince ,
luiiquement occupé de 1 étude de fa
sagesse et des amusements de la
chagse, s'attira l'indignation deVénus,
qui , pour se venger de ses dédainSj
inspira îi Phèdre une violente pas-
sion. La reine fait un voyage à Tré-
zène , sous prétexte d'y faire élever
un temple à Vénus , et , en effet ,
pour voir le jeune prince , et lui dé-
clarer son amour. Dédaignée et fu-
rieuse, elle accufe iLppolyte dans
une lettre, et se donne la mort..
Thésée , de refour , abusé par cet
écrit imposteur, livre son fils h la
vengeance de Neptune , qui lui a
promis d'exaucer trois de ses vaux.
Le malheureux père n'est que trop
écouté ; un monstre affreux, suscité
par le dieu des mers, eOurouche les
chevaux : Uippolyte est renversé de
son char, et périt victime des fureurs
d'une marâtre et delà crédulité d'un î
père. Suivant JJiodore , la nouvelle |
de cette calomnie , apprise par Hip- 1
pointe en chemin , lui trouble l'es
prit ; il jette un cri , ses coursiers
s'effarouchent , son char se brise , il
tombe embarrassé d;ms les rênes , et
périt trahie par ses propres chevaux.
Suivant Of/f/e, Esculape lui rend
la vie , et Diane le couvre d un nuage
pour le faire sortir des enfers, (^'cy-
ViRBius. ) Les Trézéniens lui rendi-
rent les honneurs divins dans un
tcmpie^qne Diomède lui fit élever.
Un prêtre perpétuel avait soin .de
son culte, et sa fête revenait tous les
ans. Les jeunes filles , avant de
marier, coupaient leurs cheveux , et
les lui consacraient dans son temple.
Dans la suite les prêtres publièrer:t
quHiiipolyte n'était pas n)ort traîné
Far ses chevaux, mais que les dieux
avaient ravi et placé dans le ciel
parmi les constellations , oiï il for-
mait celle qu'on nomme Bootès. Rac.
Lueîn, déchirer.
/]. — Fils de Rhnpale, roi de Si-
ejpne , soumis par Againeaicon,
H I P
Tontes les fois, dit la fable, «jne ce
jeune homme passait à Cvrrha , l'es-
prit du dieu , qui le sentait venir et
qui se réjouissait de sa venue , sai-
sissaif la prophétesse de Delpiies.
5. — Un des fils d'Eevptus.
6. — Femme d'Acaste.
HiPPOLYTio:* , temple que Phèdre
fit bâtir près de Trézène , en T hon-
neur de Vénus , auquel elle donna le
no V dHippoIvte. Dans la suite on
lappela le temple de Vénus spécu-
latrice, parceque , sous prétexte d of-
frir ses vœux à la déesse , elle avait
occasion de voir son amant s'exercer
dans la plaine voisine.
HippOMACHUs , capitaine grec ,
blessé par Léontéus.
HippOMANTiE, divination des Celtes.
Ils formaient leurs proaostics sur le
hponissenient et le trémoussement de
quelques chevaux bbncs, nourris pu-
bliquement dans des bois et des forêts
consacrés , où ils n'avaient d'autre
couvert que les arbres. On les faisait
marcherimmédiatement après le char
sacré. Le prêtre et le roi, ou chef
. du canton , observaient tous leurs
mouvements, et en tiraient des au-
' pures auxquels ils donnaient ime
ferme confiance , persuadés que ces
animaux étaient confidents du secret
s des dieux , tandis qu ils n'étaient eux-
nèmes que leurs ministres. LesSnxons
tiraient aussi des pronostics d'un
cheval sacré qui était nourri dans le
ji temple de leurs dieux , et qu'ils en
: f.iisaient sortir avant de déclarer la
' guerre à leurs ennemis. Quand le
, cheval avançait d'abord le pied droit,
luagure était favorable ; sinon le pré-
s.Tse était mauvais , et ils renonçaient
, à Inir entreprise.
'i HippoMÉDON , fils de Nésimachus
' et de Mythidice, selon Hygin , ou,
J. seion Stace, de Lysimachus et de
f ÎVcsica, fut un des sept capitaines
ï qiii allèrent à Thèbes.
"i HippomÉdtse, une des Danaïdes.
i Hippomène , fils de Macarée et de
^î érope , si chaste qu'il se retira dans
, les bois pour ne point voir de fem-
' mes. Mais ayant un jour rencontré
; Atniante h la chasse , il la suivit , se
. mil sur les rangs , et la vainquit à la
i
H I P
^7
course , en jetant sur sa roule trois
pommes d or. Pour le prix de sa vic-
toire, il l'épousa ; mais ayant néglifjé
de rendre eroce à Vénus , qui lui
avait donné ce conseil , cette déesse
lui inspira une passion si violente ,
qu'il la satisfit dans le temple même
de Cvbèle. La mère des dieux , irritée
de cette profanation , changea l'cpoux
en lion , et 1 épouse eu lionne.
HiPPOMOLGi ES , Scvthes Nomades
qui se nourrissaient de lait de jument.
Homère et Hésiode les appellent
les plus justes des hommes.
HlPPOMO^£ , fille de Ménécée , ma-
riée à Alcée , eut de lui Amphilryoa
et Anaxo.
HiPPOMVRMècES , peuple imasi-
naire placé par Lucii.ii d;ins le i.'lobe
du soleil. C étaient ài^à .hosiunes mon-
tés sur des fourmis ailées , qui cou-
vraient deux arpents de leius ombres,
et qui combattaient de leurs cornes.
HipPONA , Epona , déesse des che-
vaux et des écuries. Un certain Ful-
vius , dit-on , se prit de passion [jout /
une jument ; et uae belle fille , nom-
mée Hippona , fut le fruit de tes
bizarre* amours.
HiPPOSOÉ , une des Néréides.
HlPPOXOMK. K. HlPPOMOSE.
1 . HlPPO^ous , capitaiue grec , tue
par Hector.
■X. — Port de Capanée.
3. — Fils d'Adrastc.
4- — Nom de Bellérophon, parce-
qu'il enseiena l'art ue ^oiiveruer les-
chevaux. Rac. uYoos^ esprit. Il ne
prit le second surnom qu'après avoir
tué Bcllénis , roi de Corintlie.
5. — Fils de Priam.
HiPPOPHAGES, sobriquet que les-
Grecs donnaient aux Sc\ thés.
HiPPOPODEs , peuple fabuleux qui
avait des pieds de chevaus , et que
les anciens ^éoj;raphes placent au
• nord de l'Europe.
Hippopotame , cheval de fleuve ~
Rac. Potamos , fleuve. Cet animal
était regardé comme le SMiiLole de
Typhon à Hermopolis , ville d'E-
gvple, à cause de son naturel malfai-
sant. Il était aussi adoré à Paprémis..
Hippotadès , nom patronvmiqu*'
• dEolcj petit-fils d'Hippot» s."
C i
38 H I R
I. HippoT As , capitaine troycn ,
ppre d'Aïuiistrus, tué parCamilla.
1. — Descendant d Hercule, tua
Camus , devin des Doriens , qui tu-
lent frappés de la peste en punition
de cette mort, et chassèrent Hip-
potas.
HippOTE , père d'Halète , qui bâtit
Connthe.
HippoTÈs , père d'Egeste et aïeul
d'EoIe.
I . HippoTHOK , une des Néréides.
a. — Une des Danaïdes.
5. — Une Amazone.
4. — Fille de Mestor et de L3 si-
dice, enlevée par Neptune, fut con-
duite dans les isles Eschinades , oi'i
elle accoucha d'un fils. V. Taphius.
HippoTHOON , fils de Neptune et
d'Alope , e.sposé successivement par
sa nièrè et par Cercvon son aïeul ,
et nourri pgr des juments qui pri-
rent soin de l'allaiter, recueilli par
des hergers, régaa à Eleusis après la
mort de Cerc3on tué par l'hésée ,
et conna son nom à une bourgade de
l'Atticjue. V . Alope.
I. IliPPOTHots. Pausanias , çm\
le distingue du précédent , le dit fils
de Cercjon , et le fait régner eu Ar-
cadie. •
3. — Un des guerriers qui se ras-
semblèrent pour le siège de Troie.
3. ■"— Capitaine troyen , fils de
Léthus , tué par Ajax lorsqu'il se
disposait à enlever le corps de Pa-
trocle.^Iliad. ^ I. 17."
HipPoriON , allié des Troyens , venu
d'Ascanie , tué parMérion. lUad.,
l ./. ^ .
HiRiE , nymphe d'Arcadie. Son
fils s'étant précipité du haut d'un
rocher , pour n'avoir pu obtenir un
taureau d'nn de ses amis , elle pleura
tant sa perte, qu'elle fondit en larmes,
et fut changée en un lac de son nom.
HiRiÉus , nom du fils d'Hiric.
V. Phyllius.
HinoNDEtLE. On immolait des hi-
rondelles-anx dieux Lares, parce-
qu'ciies nichent dans les maisons dont
ils sont \es gardiens. L'hirondelle
était eiïcore une des victimes offertes
à Vénus. Progné, changée en cet
tjiscau , aiaie le? maisons par -.un reste 1,
H I S
d'amour pour son fils qu'elle cherche.
y . PrcGSÉ.
HiRPiEs , familles romaines qui , au
sacrifice annuel fait en l'honneur d'A-
pollon au mont Soracte , marcha,ieut
sur un bùt:her eullammé sans se brû-
ler, et qu'en considération de ce
prodige un décret du sénat exemp-
tait de toutes charges publ<ques.
HisBON , capitaine latiu , tué par
Pallas. ■
HisPALUs , laissé en Espagne par
Hercule après la mort de Géryon , y
bâtit Hisp:dus, aujourd hui Séville.
HisPAN us , fils d'Uispalus , donua
son nom à l'Espagne.
Histoire {Sciences ) , fille de Sa-
turne et d'Astrée. On la peint avec
un air majestueux, de grandes ailes ,
emblème de sa 'promptitude à racon-
ter les événements ou ;» se communi-
quer, d où résulte son utilité générale;
avec une robe blanche , symbole de
sa véracité ; tenant un livre d'une
niaiii , de l'autre une plume ou ua
style, et jetant les yeux en arrière ,
comme écrivant pour ceux qui vien-
nent cfprès elle. Quelquefois elle
paraît écrire sur un grand livre ,
supporté par les ailes du Temps
représeiité par Saturne. Dans les
appartements de Versailles, Lehrun
l'a désignée par, une femme assise,
couronnée de laurier , dont l'air de
tète est grand et sérieux. Elle tient
un livre et une trompette , et s'appuie
sur des livres épars autour d'elle.,
Gra^elot a joint à ces traits un dia-
dème , parcequ'eile est sur-tout la
Iççon des gouvernants. Un soleil sur
son estomac exprime le caractère
de vérité et dinipartialité qu elle doit
avoir. Des médailles , des pyramides ,
etc. annoncent que les monuments
antiques sont ses preuves. Une ville
embrasée fait le fond' du tableau , et
indique la destruction des empires ;
article remarquable et instructif de
ses annales. ^. Clio.
Historique^ Age). Ces uns le font
commencer au rétablissement des
olympiades ; les autres au retour
des Héraclides dans le Péloponnèse ,
cinquante ans avant la ruiue de
ï'roie.
H O D >
Hî«TOT.Ts , fli!e ue xirésias, et sœar
de Manto.
HivEK. Sur TurDe cinéraire déjà
citée, où les saisons, Ggurées par des
femmes, viennent apporter leurs pré-
sents à Thétis et à Pélée , THiver
murciie à la tète , et paraît plas drapé
que les autres , paiccque les anciens
regardaient cette saison comme la
plus propre au mariage. Un marcas-
sin, une couronne de branches sèches,
une chasse au sanglier , une pomme
de pin , sont eucore autant d'em-
fclëmes de cette saison. Les modernes
l'ont représenté sous la forme d'un
Il mime tout couvert de tlaçous ,
n la chevelure et la barï»e hlan-
-, et donnant dans une crotte;
quelquefois sous la fi^u-e d'une femme
a -sise auprès d'un grand feu , avec
Mbits fourrés , et d'une couleur
re et triste ; et souvent aussi sous
L- iie d'un vieillard qui se chauffe.
Un enfant chargé de sa chasse donne
à entendre que cette saison est aussi
celle des festins.
HoBAL ( H'I. Syr.) , jdole des an-
' cieus Arabes. Elle était environnée
de trois cents soixante plus petites ,
représentant les divinités qu'on invo-
quait , comme présidant à chaque
Îour de l'année. Un certain Amrou
avait placée dans la Kaaba, on mai-
\ stm Siiinte, à la Mecque, auprès du
niarche-piedd'Ibraiiim, ou Abraham.
Mahomet la détruisit , après avoir
pris la ville de la Mecque. Celte
5î.. tue était de pierre rouge. Elle avait
rme d'un vieillard vénérable ,
une longue barl>e. La main
droite en avait été cassée, et les koraïs-
. chites Kii en avaient fait faire une
^ d'or. lis avaient mis en cette main
^ sept flèches du Sort.
r HocH AKs. ( >/. Ckin.) V. Borzes,
E Fo.
HoDER {M. Ceh.), dieu aveugle,
extrêmement fort , célèbre par
• xploits gncrriers, mais doot le
était de sinistre augure parmi
ieux et parmi les hommes.
>Dios, protecteur des routes.
!om de Mercure dans l'isle de
i .:os. Rac. Odos, ciieuiia.
H O M
59
, Homes , prêtre et héraut grec
dans la guerre de Troie.
HoGOTiiiS , héros dont quelques
peuples avaient fait un dieu.
HoLMAT {M. Orient.), fontaine
de vie , célèbre dans les ronians orien-
taux pour avoir donné l'immortalité
au prophète E|ie. V. Kuedhek ,
MoDHALLAM.
HoiocAtsTK , sacrifice dans lequel
la victime était entièrement consumée
par le feu , sans cju'il en restât rien.
Dans les sacrifices faits aux diea\ in-
fernaux , on n'offrait que des holo-
caustes , on brûlait toute l'hostie , et
on la consumait sur l'autel , n'étant
pas permis de rien manger de ces
viandes immolées pour les morts.
Les anciens , qui , selon Hésiode et
Hygin , /faisaient de grandes cérc-
nionics anx sacrifices , consumaient
les victimes entières dans le feu. La
dépense était trop grande pour que
les pauvres pussent sacrifier ; et ce
fut pour cela que Proniéthée , que la
grandeur de son génie a fait passer,
pour celui qui a créé l'homme , ob-
tint de Jupiter qu'il fiit permis de
jeter une partie de la victime dans
le feu , et de se nourrir de l'autre.
Pour donner lui-même l'exemple , et
établir une coutume pour les sacri-
fices , il inmiola deux taureaux , jeta
leur fiiie dans le feu. Il sépara d a-
bord les chairs d'avec les as , fit deux
monceaux , et couvrit chacun Aes
:nonceaux de l'une des peaux si habi-
lement,queces deuxmpnceaiui parais-
saient être deux taureaux. U donna
ensuite à Jupiter le choix des deux.
Jupiter , trompé par Prométhée ,
croyant prendre un taureau pour sa
part , ne prit que le? os ; et depuis ce
temps la chair des victimes fut tou-
jours mise à part pour nourrir ceux
qui sacrifiaient ; et les os, qui étaient
la part des dieux, étaient consumes
par le feu. Malgré la bizarrerie de
cette fiction , il est certain qu'il v a
eu des temps et des lieux o-i l'on
brûlait la victime entière, d'où vient
le mot d^ Holocauste. Rac. Olos ,
entier; haiein, brûler.
HoMAGYRius , surnom de Jupiter,
kuuoré à Ëgium , où son teibple était
C4
'4o H O M
jsur le hord de la mer. Ce surnom
vient de ce qu'Aganicinnon rassciu-
tla en ce lieu les troupes qui allèrent
au siè^e de Troie. Rac. Oniou ,
cnsemj)le; agyris , assemblée.
Homère. La vénération des hom-
mes pour ce grand poète ne se borna "
pas à l'estime qu'on eut pour lui , et
aux clones qu'on fit de ses ouvra£;es ;
elle alla jusqu'à lui élever des tem-
ples. Ptolémée Philopator, roi d'E-
cyple , lui en érigea un très magni-
fique , dans lequel il plaça la statue
d'Homère ; et tout autour de celte
statue il mit les plans des villes qui
se disputaient l'honneur de l'avoir vu
naître. Ceux de Smyrne firent bâtir
un grand povlique do figure carrée ,
et au bout nu teriiple ;\ Homère,
avec sa statue. A Chio,on célébrait
tous les cinq ans des jeux en l'hon-
neur de c': poêle , et on frappait des
médailles pour conserver la mémoire
de ces jeux. On faisait la même chose
à Amastris, ville du Pont. Les Ar-
giens , quand ils sacrifiaient , invi-
taient i\ leurs festins Apollon et
Homère. Ils lui firent même des sa-
crifices particuhers , et lui érigèrent
dans leur ville une statue de bronze.
Ces honneurs rendus à Homère don-
nèrent h un ancien sculpteur de
pierre, appelé Archélails, fidée de
faire en marbre l'apolhéose de ce
poète. On Voit Homère assjs sur un
siège accompagné d'un marche-pied ;
car c'était le siège qu'on donnait aux
dieux, comme on le ^ oit dans V Iliade.
Junou promet au Sonnneil un trône
d'or , qui sera accompagné d'un mar-
che-pied. Le poète a le front ceint
d'un bandeau, qui est une marque de
la divinité, comme étant roi ou dieu
des poètes. Aux deux côtés de sa
chaise sont deux figures h genoux ,
qui repré.-.entent V Iliade et l'O-
dyssve. Le poète est précédé
d'Apollon et des Jieuf Muses, i)our
indiquer que c'est par la route des
Muses qu flomère est arrivé à l'im-
morlalité.
H-SkjiME ayant les mains prises
dans un tronc d'arhre. Vov.
MlLON.
HoMOGYKE , nom sous lequel Ju-
H O N
piter était honoré à Egiam , où il
avait un temple.
HoMOLÉEs; ouOmolées, fêtes cé-
lébrées en Béotie , en l'honneur de
Jupiter , sur le mont Homole , ou
Omole.
HoMotipPus , fils d Hercule et de
Xunthis. ■
Homopatories, fête ou assemblée
chez les Athéniens. C'était le jour
que se rassemblaient les pères dont
les enfants devaient être reçus dans
les curies. Rac. Omou, ensemble j
et pater , père.
HoMOBius, surnom grec de Ju-
piter. C'était le même que Jupiter
Terminalis des Latins. Les uns et les
antres adoraient ce dieu sous la
(orme d'une pierre. C'était par elle
que se faisaient les serments les plus
solemnels.
Honneur, vertu qui fut divinisée
par les Romains. MareeHiïs, dit P/«- '■
tarqtie , voulant fiiire bâtir mi temple
à la Vertu et à l'Honneur , consulta
les pontifes sur ce pieux dessein ; ils
lui répondirent qu un même temple
était trop petit pom- deux si grandes
divinités : il en fit donc construire
deux , mais proche l'un de l'autre ,
de manière qu'on passait par celui de ,
la Vertu pour arriver à celui de
l'Honneur, pour apprendre qu'on ne
pouvait acquérir le véritable hon-
neur que par la pratique delaVertu.
On sacrifiait à l'Honneur , la tête dé-
couverte , comme on se découvre
en présence des personnes qu'oa
honore. Aux ides de Juillet , les
chevaliers romains se rassemblaient
dans le temple de l'Honneur , d'où,
ils se rendaient au Capitole. L Hon-
neur est représenté sur les médaiile's
sous la figure d un homme qui tient
la pique de la main droite , et la
corne d'abondance de l'autre : ou
bien , au lieu de la pique , c'est une
branche d'olivier , svndïole de la
paix : c est ainsi qu il est sur des
médailles de Titus , prince qui met-=^
tait son bonheur à procurer la paix
et l'abondance à l'empire.
Honneurs rendus aux morts. ( .V.
Chin. ) A la Chine , les gens richf s
ont dans leurs maisons ua appartc-
H O N
ment nommé stutangé , c.-à-tl. ,
rappartenient des ancêtres. On y
voit l'iniape du plus distingue des
aïeux de la famille , placée sur une
table entourée de gradins ; aux deux
côtes sont les noms de tous les morts
de la famille , hommes, femmes , en-
fants ; ils sont gravés sur de petites
t;iljlettes de bois, avec làge, la qua-
lité , l'emploi , et le jour de la mort
de chacun. Tous les sis mois les pa-
rents s'assemblent dans cette salle.
Chacun pose sur la table son offrande :
c est ordinairement d<- la viande , du
vin , du riz, des fruits , des parfums,
«t des bougies. Ces offrandes se font
avec les mêmes cérémonies que les
Chinois , grands complimenteurs ,
emploient lorsqu'ils font des pré-
sents aux mandarins le jour de leur
naissance , et aux autres personnes
fpiils v««ident honorer. Ceux qui ne
sont pas assez riches pour avoir dans
leur maison un appartement destiné à
< et usage choisissent l'endroit le plus
jiropre de leur logis pour v placer
les noms de leurs ancêtres. Comme
tons les tombeaux sont en pleine
campagne , chaque citoyen va tous
les ans, vers le mois de Mai , accom-
pagné de Sa famille , visiter les sé-
pulcres de ses ancêtres. Les parents
s occupent d'abord à nettoyer le lieu
de la sépultiu-e des herbes qui le
couvrent; ils l'arrosent de leurs larmes,
et y placent des viandes et du vin ,
qui leur servent à faire un festin à
r honneur des morts. L<} 14 de la
lune d'Août est encore un jour con-
sacré aux , mêmes cérémonies. En
outre , chaque jour de la nouvelle et
de la pleine lune , les Chinciis brûlent
des parfums devant les tableaux de
leurs ancêtres , et leur ofiVent des
viandes. Ils allument aussi des par-
fums en leur honneur et les saluent
par de profondes révérences. Ils sont
f)ersuaaés que ce culte est pour eux
a source de toutes sortes de biens et
de prospérités. Ils pensent que les
âmes de leurs aïeux décédés envi-
ronnent le trône du roi du ciel , et
que leurs mérites égalent presque
ceux du ciel même. Les tableaux des
morts soat ordinuiiemect creux , et
HOU 41
^ pour cette rait,ou les Chinois les
nomment les sièges des âmes. — ; Les
habitants du Tunquincélèbrentjaussi
des fêtes en l'Konneur de leurs an-^
cèlres , et la cérémonie consiste dans
féreclion d'une tour de vingt - six
pieds de haut , divisée en petites
loges où sont étalés des viandes et
des fruits de toute espèce. — L'n ar-
ticle «Ju Sridder ordonne aux Guèbres
de se souvenir de leiu^s parents dé-
funts. C'est pour accomplir ce pré-
cepte qu'ils font presque tous les mois
un grand festin. Ils ont aussi rouiume
de porter sur la tombe du défunt, la
première nuit d'après ses funérailles ,
une offrande qui consiste en diffé-
rents mets. — Les peuples de Cour-
lande et de Samogitie , ainsi que les
Lithuaniens et les Livoniens , pré-
f)arr.ient autrefois tous les ans , vers
e mois d'Octobre , un grand repas
pour les morts. Chaque père de fa-
mille appelait par leurs noms tous
ses parents et amis défunts , et les
priait de faire honneur au festin qu'il
leur avait apprêté. Les morts étaient
supposés accepter l'invitation, et ve-
nir se mettre à table : on les y laissait
un temps raisonnable ; et lorsqu'on
les jugeait rassasiés, le maître de la
maison leur donnait honnêtement
congé , et les priait , puisqu'ils
avaient été bien régalés , de prendre
garde , en s'en retournant , \x ne p:is
marcher sur ses bleds.
Ho^r£. On l'exprime par une
fennue enveloppée cfe son vêtement ,
et qui cherche à se dérober à tous les
regards.
HoplomAqces , gladiateurs armés
de toutes pièces. Rac. Oplon, arme ;
inacheslaij combattre. V . Provo-
cateurs.
HoPLoSMi A ( M. Gf.) ^ siuTiom que
les habitants d'Elis donnaient à Pallas
armée de pied en cap.
HopLOTES, athlètes aimés qui dis-
putaient le prix de la course dans les
jeux olympicmcs.
I . HoRA . fille d'Uranus. Ce prince
voulant se défaire de Chronos , son
fils , lui envova plusieurs de ses
filles , et entre autres Hora , pour
le tuer ] mais Chronos , s'ctant suis!
4'> H O R
ù'tllf s , les mit an nombre de ses
inaiïTessec.
2. — r . HoRTA.
HoscHiv , déesse adore'e dans TE-
truric.
Horxius , surnom de Jupiter. Le
Jupiter posé dans le lieu où le siénat
trAthèness'asseniljle,ditP«H5a/uVj5,
est , de toutes les statues de ce dieu,
celle qui inspire aux perfides une plus
pande terreur : on l'appelle Jupiter
Harcius , comme qui dirait , Jupiter
qui préside aux scruients. 11 tient
une fondre à chaque main ; c'est de--
vant lui que les athlètes , avec leux'S
pères , leurs frères , et les maîtres
du^'ymnase , jurent , sur les meu)l>res
découpés d'un sanglier immolé , qu ils
n'useront d'aucune supercherie dans
la céléljration des jeux olympiques.
Les athlètes jurent aussi ejji'ils ont
employé dix mois entiers à s'exercer
aux jeux dans lesquels ils doivent dis-
puter la palme. Cejix qui président
au choix des jeunes garçons et des
jeunes chevaux jurent encore qu'ils
ont porté leur jugement selon l'équité,
sans s'être laissé corrompre par des
présents, et qu'ils garderont un secret
inviolahle sur ce qui les a obligés de
choisir ou de rejeter tels ou tels.
BoRDicALES, ou Hordicidies, fêles
que Rome céléhniit , le i5 Avril , en
l'honneur delà Terre, h qui l'on im-
molait trente vaches pleines pourho-
norer sa fécondité. IJnc partie était
înunolée dans le temple de Jupiter
Capitolin , et brûlée par la plus âgée
des vestales. Ce sont les mêmes fêtes
<}ueles Fordicales. Forda^ ou Jlorda,
veut dire vache pleine.
HokÉes , sacrifices solemnels , con-
sistant en fruits de la terre que l'on
offrait au 'commencement du prin-
temps , de l'été et de l'hiver , afin
d olitenir des dieux une année douce
et tempérée. Ces sacrifices étaient
offerts aux Heures et aux Saisons.
Ho RE Y ( M. Afr, ) , nom que les
Nèpresde la côte occidentale d'A-
frique donnent au diable, qui n'est
sans doute qu'un Nègre aposté par
les marabouts, et dont ces impos-
te m-s se servent pour épouvanter le
H O R
peuple. Les cérémonico de la circon-
cision ne manquent jamais d'être
accompagnées des mugissements du
Hore} . Ce bruit ressemble au sou le
plus bas de la voix humaine. H se fait
entendre .^ peu de distance, et cause
une frayeur extrême aux jeunes gens.
Dès qu'ail conunence, les Nègres pré-
paieut des aliments pour le diable , et
les lui portent sous un arbre. Tout ce
qu'on lui présente est dévoré sur-le-
champ, sans qu'il en reste un os.
Si la provision ne lui suffit pas , il
trouve le moyen d'enlever quelque
jeune homme non encore circoïicis.
Les Nègres prétendent qu'il garde sa
proie dans sou ventre ,' jusqu'à ce
qu'il ait reçu plus de nourriture , et
que plusieurs jeunes gens y ont passé
jusqu'à dix ou douze jours ; même
après sa délivrauce, la victime de-
meme muette auTanl de joursqu'elle
en a passé dans le ventre du diable.
Enfin ils partent tous avec efiroi de
cet esprit malin, et l'on ne }»eut
qu être surpris de la confiance avec
biquellc ils assurent avoir été non
seulement enlevés , mais avalés par
ce terrible monstre.
HuRioK , ou HoRius , surnom d'A-
pollon à Hermione. Pausaidas le
dérive d'oro5 , limites , et suppose
3u'il fut donné à ce dieu à la suite
'un différend sur les linutes terminé
heureusement.
Horloge. V- Heures.
HoRvÈ , nom d'un chien de chasse.
Rac. Orme , impétuosité.
HORMIZDA. ^.ArIMANE.
HoRMUS , une des danses princi-
pales des Lacédémoniens , dans la-
quelle de jeunes garçons et de jeunes
filles , disposés alternativemeut , et
se tenant tous par la main , dansaient
en rond. Selon les plus anciennes
traditions , ces danses circulaires
avaient été instituées à l'imitation du
mouvement des astres. Les chants de
ces danses étaient divisés en strophes
et antistrophes ; dans les strophes ,
on tournait d'orient en occident ; et
dans l'antistrophe , on pren.-jit une
détermination opposée : fa pause que
faisait le chœur en s'arrêtant s ap-
pelait Tépode.
ECS
HoRTA , déesse de la jeunes'se , qui
portait les jeunes gens à la veilu.
S.!U îemjjle ne se fermait jamais ,
polir exprimer le Lesoiu continuel
■a la jeunesse d être excitée au
'u. Oa l'appelait aussi Stimula.
j . Hersilie.
iïc ;. 1 Èssis , nom de Vénus , comme
p; t-Scianl ù la naisrance des plantes.
Rac. Hotius , jardin.
1. HoRus. V. Or.cs.
2. — Roi de Trézène. C'était ap-
paremment uae colonie égyptienne.
HosiEs , prêtres de Delphes pré-
--és aux sacrifices qu'on, venait
rir avant de consulter -roracle.
■ immolaient eux-mêmes les vic-
iies , et apportaient toute leur at-
;tion à ce qu'elles fussent pures ,
ues , entières. Il fallait que la
îime tremLlàt et frémît dans
tes les parties de son corps , lors-
qii elle recevait les efTissions d eau et
de vin ; et ce n'était pas assez qu'elle
«pr-ouàt la tète comme dans les sacri-
es ordinaires ; sans cela , les Hosies
«^ussent p<jint installé la R^ihie sur
le trépied. Ces ministres étaient per-
pétuels , et la sticriiicalure passait
à leurs enfants. On les croyait des-
cendus de Deucalion. Osios , en
grec , veut dire saint , et la victime
se nommait osiotes.
HosPEs, HospiTALis , sumoms que
les Romains donnaient à Jupiter ,
coinme dieu protecteur de l'hospita-
lité. K. XÉKirs.
HosPiTA , surnom sous lequel Vénus
avait un templeàMcuiphisenEsvpte.
Minerve était honorée sous le même
titre à Sparte.
Hos riE , terme qui vient de hostis,
ennemi, parceque dans les premiers
siècles on sacrifiait des captifs aux
dieux avant ou après ta victoire. Il y
en avait de deux sortes; les unes
par les entrailles desquelles on cher-
chait à connaître la volonté des dieux ;
les autres dont on se contentait de
leur offrir la vie , et qui , pour cette
raison, étaient appelées hostiœ ani-
males.— Isidore- dit <jue la victime
servait pour les grands sacrifices , et
1 hostie pour les moindres ; que la
preuiière ;e preiiait <iu gros helailj.
E O S ^5
et la seco de des troupeaux à lai e.
Il ajoute que Vhoslie était propre-
ment celle que le général sacrdiait
avant le combat , et la victime c-eile
qu'il offrait après la victoiçe : hostire ,
frapper ; vicliina , a vicùs hosUhus,
Les anciens distinguaient plusieurs
sortes d'hosties. Hostiœ yurœ , c é-
taient des agneaux et de petits co-
chons de dix jours : hostiœ prœci-
'ianeœ , celles qu'on immolait la
veille des fêtes solcnmelles ( rac.
prœ _, devant , et cœdo, j'uuniole) :
hostiœ hidentes , hostfes de deux
ans , lesquelles , ù cet i.ge , ont deux
dents plus élevées que les autres :
hostiœ injvges , qui n avaient- ja-
mais subi le joug : hostiœ exiiniœ ,
choisies et mises à part comme les
plus belles et les plus dignes àes
dieux : hostiœ succedaiieœ , qui se
succédaient les unes aiLX autres ;
(lorsque la première n'était pas fa-
vorable , ou lorsqu'en rimmolanl on.
avait omis quelques cérémonies essen-
tielles , on en sacrifiait une autre ; si
l'on ne réussissait pas mieux, on pas-
sait à une troisième, et ainsi de suite,
jusqu'à ce qu'il en vint une favorable):
hostiœ amban-ales \^\. ce mol) :
hostiœ amburliales , celles que
l'on promenait autour de la ville ;
hostiœ canearts , ou cauiaies ,
telles qui étaient présentées au sacri-
ficateur par la queue, cai-iar: —
hostiœ prodigœ , celles qui étaient
entièrement consumées par le feu;
hostiœ piaculares , expiatoires ,
que l'on immolait pour se puiifîer
de quelque souillure : hostiœ am-
begiiœ , ou ambiegnœ , brebis ou
vaches qui avaient mis bas deux
agneaux ou deux v eaux , et qu'on sa-
crifiait, avec leurs petits, à Jmwn :
hostiœ haruigœ, ou harugœ, dont
on examinait les • ntrailles , pour en
tirer des présages : hostiœ médiates,
hosties noires, que l'on sacrifiait en
plein midi.
HosTiLiNA , déesse des Romains.
On l'invoquait pour la fertilité des
terres , et pour obtenir une nioissjn
abondante. A proprement pnr!er,ou
lui attribuait le s(>in du bled dans le
temps que les derniei-s ëpi^ s'éle-
'44 HOU
\aient à la hauteur des autres , et que ]
la surface de la moisson élait tout
égale. Rac. Ilostire, éplei- ; hosti-
vientwn, égalité. Selon d'autres, on
invoquait Hostiline quand l'epi et
la liarbe de l'épi étaient de niveau.
Houlette. Voy. Paris, Ekdy-
MION.
HouFvis ( M. Mah. ) , vierges mer-
veilleuses, dont Mahomet promet la
jouissance éternelle à ses sectateurs
dans le paradis. Un anf;e , d'une
beauté ravissante , viendra , disent
les nuisulmans , présenter à chacun
des élus , dans un hassin d'argent ,
une poire ou orange des plus ap-
pétissantes. L'heureux musulman
prendra ce fruit pour l'ouvrir , et il
en sortira aussi-tôt une jeune fille ,
dont les grâces et les charmes seront
au-dessus de l'imagination , même
orientale. Selon le Qôran , il v a
dans le paradis quatre espèces de ces
filles. Les premières sont blanches ,
les secondes vertes , les troisièmes
jaunes , les quatrièmes rouges. Leurs
corps sont composés de safran , de
ïuusc , d'amijre et d'encens J et si,
par hasard, une d'entr'ejles crachait
8ur la terre , on y sentirait par-tout
Tme odeur de musc. Elles ont la face
découverte , et sur elles on lit ces
consolantes paroles écrites en carac-
tères d'or : (t Quiconque a de l'amour
» pour moi, qu'il accomplisse la vo-
M lonté du Créateur , qu'il me voie
» et fréquente ; je m'abandonnerai ii
» lui , et le satisferai. » Tous ceux
3ui auront observé exactement la loi
u prophète , et sur-tout les jeûnes
du ramadan , se marieront à ces
charmantes filles à sourcils noirs ,
sous des tentes de perles blanches ,
où chaque fille trouvera soixante-dix
planches de rubis , sur chacune
soixante-dix matelas , et sur chaque
matelas soixante-dix esclaves , les-
quelles en auront encore chacune une
autre pour les aider et les servir ,
et vêtiront les houris de soixante-dix
robes magnifiques , si légères et si
transparentes , qn'on verra à travers
jusqu'à la moelle de leurs os. Les bons
musulmans resteront mille ans dans
les embrassemeals de ces charraautc«
H U S
épouses , qui se retrouveront encore
vierges.
HujuMSiN ( M. Chin. ), célèbre
chimiste , qui trouva , dit-on , la
pierre philosophaie , et que les Chi-
nois ont mis au rang des dieux. Cet
homme , disent-ils , ayant tué ua
horrible dragon qui ravageait le pa5's ,
attacha ce monstre à me colonne ,
qui se voit encore aujourd'hui , et
s'éleva ensuite dans le ciel. Les Chi-
nois , par reconnaissance , lui érigè-
rent un temple dans l'endroit même
oi"i il avait tué le dragon.
Hcjus ou HujusceDiei, de ce
jour, surnom donné par les Romains
à la Fortune. Elle avait à Rome un
temple , que Q. Catulus lui fit élever
pour s'acquitter d'un vœu qu'il avait
lait le jour où il vainquit les Cimbres
de concert avec Marins.
Humilité. Celte disposition de
l'ame était inconnue des ancien^ , et
n'a pu être allégorisée par eux. De
toutes les allégories modernes , la
suivante est la plus supportable.
C'est un«" femme «pii porte un sac
sur ses épavdes , et tient dans la main
une corlieille de pain. Elle est vêtue
simplement , et foule aux pieds à.çs
vêtements de prix , un miroir et des
plumes de paon. Jf^ùichelrna/impvo-
pose un emiilème plus agréable , pris
de l'idée de ceux qui déposaient aux
pieds des statues des divinités les
couronnes qu'ils ne pouvaient placer
sur leurs têtes.
L'humilité chrétienne est dans les
tableaux d'église représentée par une
femme , la tète baissée , et les bras
en croix sur l'estomac. Elle • a pour
attributs un agneau , symbole de
doTiceur et de docilité , et une cou-
ronne sous les pieds , qui marque le
peu de cas qu'elle fait des grandeurs.
Hure de sanglier. Koy. Mê-
lé acre.
HusÉANiwER. ( M. Ànicr.) Les
Virginiens nomment ainsi l'initia-
tion de ceux qui sont destinés à être
prêtres et devins, et l'espèce de no-
viciat qu'on leur fait subir. Cette
cérémonie singulière se célèbre, dit-
on , ordinairement une fois en quin7e
OU seize ans, à moins que les jeunes
H U S
f ens ne se trouvent plus souvent en
état dy être Admis. C^st une disci-
pline par laquelle ils doivent tous
passer , avant que d'être reçu» au
nombre des rrrands hommes de la
Dation. Les chefs du lieu où doit se
faire la cérémonie choisissent les
jeunes hommes les mieux faits qu'ils
paissent trouver pour être huséa-
nawes.Ceux qui refuseraient de subir
cette épreuve n'oseraient demeurer
avec leurs compatriotes. On peint
les candidats de blanc , et on les
conduit devant les prêtres et le
peuple assemblés , qui tiennent en
main des gourdes et des rameaux.
Le peuple chante et danse autour
d'eux toute la matinée. L'après-midi,
on les mène sous un arbre , et Ion
fait enlr'eux une double haie de gens
armés de faisceaux de petites cannes.
On choisit alors cinq jeunes hommes
q'ii vont prendre tour-à-tour un de
ces garçons , le conduisent à tra-
vers la haie , et le garantissent , à
leur propre péril et avec une pa-
tience merveilleuse , des coups de
baguette qu'on fait pleuvoir sur eux.
Duraut ce cruel exercice, les mères
apprêtent en pleurant des nattes ,
des peaux , de la mousse et du bois
sec , fjour servir de funérailles à
leurs enfants, qu'elles regardent dija
comme morts. Après cette céré-
monie , on abat l'arbre ; on met en
pièces le tronc ; on coupe les bran-
ches et les rameaux, dont on fait des
guirlandes pour couronner les jeunes
initiés. Ils ne sont cependant pas au
bout de leurs peines. On les enferme
plusieurs mois de suite, chacim dans
une cabanej et, dans leursolitude, on
ne leur donne aucune autre nourriture
que la déctx;tion de qiielques racines
propres à troubler le cerveau. Ce
breuvage , qu'ils nomment visoccan ,
joint à l'austérité de la discipline ,
ne manque pas de les rendre absolu-
ment fous. Lorsqu'on s'appercoit
qu'ils ont entièrement perdu la rai-
son , on commence par diminuer la
dose ordinaire du visoccan, afin qu'ils
puissent revenir peu-à-peu dans leur
bon sens ; mais avant qu'ils soient
guéris , ou les conduit dans les dif-
H Y A
45
férents villages , et on les montre au
Eeuplc dans cet état de démence.
,e but de cette initiation est de faire
ûui>lier a ces jeunes gen>, non seu-
lement tout "ce qu'ils ont appris ,
mais encore ce qu'il leur est impos-
sible de ne pas s:ivoir , comme leur
nom , celui de leurs parents , leur
langage , leurs biens , etc. Au sortir
de cette cruelle épreuve, les jeunes
gens doivent feindre d'avoir tout ou-
blié. Il semble qu'ils entrent dans
immonde nouveau, ou qu'ils ne fassent
que de naître. Ils n'ont garde de dire
qu ils se souviennent de la moindre
chose , dans la crainte d'être huséa-
nawés une seconde fois. L'auteur de
l'histoire de la Virginie pense que
les vieillards avaient imaginé cette
invention pour s'emparer des biens
des jeunes gens. En effet , on choisit
ordinairement pour être initiés drs
jeunes gens riches ; et comme il»
sont censés , après l'initiation , avoir
oublié qu'ils ont des biens , et fpi'ils
n'osent les redemander de peur d'un
second noviciat , les vieillards les dis-
tribuent entr'eux, et se contentent
de dire qu'ils les destinent à des
usages publics. Les Indiens préten-
dent qu'on n'emploie ces violents
moyens que pour délivrer la jeunesse
des mauvaises impressions de l'en-
fance, et de tous les préjugés qu'elle
contracte avant que fa rdson puisse
agir. Ls soutiennent que, remis alors
en pleine liberté de suivre les lois de
la nature, ils ne risquent plus d être
les dupes de la coutume ou de l'édu-
cation , et qu'ils sont p^jis en état
d'administrer équitablement la jus-
tice, sans avoir égard à l'amitié ni
au parcBtage.
HuTSAB , idole des Ninivites.
HrA , nom de Sémélé.
I. HïAciNTHE, fils d'Amvclas et
de Diomède , selon ApoUodore , ou
de Piénis et de CI:o, et d'CEbalus
selon Hygin. Il fut aimé d'Apt)llon.
Zéphvre , d'autres disent Borée, qui
l'aimait aussi, piqué de la préférence
que le jeune homme donnait au dieu
de* Muses , détourna le palet qu'A-
po'lon lançait , et causa la mort
d'Hyacinthe. Le dieu essaya vaine-
7,6 H Y A
ment toutes les ressources de «on
art , et lé chancea en une fleur de
son non) , sur les feuilles de laquelle
le dieu f;rava les deux premières
lettres de son nom , ai ^ ai, qui sont
en même temps l'expression et le
monument de sa douleur.
2. — Capitaine dolien , tué par
l'Arî'onaute Clytius.
HïACiîiTHiDES , filles dont la nais-
sance . !e nombre et les noms sont
diffcr nmient rapportés. Harpo-
cralion les fait fÙles d'Hyacinthus.
ApoVodore , q/i- est de même
opinion , en compte quatre , qu'il
nomme Anthéis, Egléis , Euthénis
et L\ rie , ajoutant que les Athéniens,
sur la foi dun ancien oracle , les im-
molèrent pour le salut public sur le
tombeau du Cyclope Gcreste. Quel-
ques uns les font filles d'Erechthée.
D'autres en mettent cinq, Pandore,
Pro< ris , Creuse, Oritliyie et Chthé-
nie , et disent que les deux pre-
mières se laissèrent immoler sur un
coteau nommé H3acinthus , d'où
elles tirèrent leur nom. Hygi'i ne
parle que d une , et la nomme Spar-
tiantis.
HvACiNTHiES , fêtes que les Lacé-
démoniens célébraient tous les ans
pendant trois jours en l'honneur d'A-
pollon auprès du tombeau d'Hya-
cinthe. Lqs deux premiers jours , on
pleurait sa mort ; on mangeait sans
couronne > et le repas n'était suivi
d'aucun hymrie. Le troisième jour
ëtait consacré à la joie , aux festins ,
aux pavalcadeset autres réjouissances.
HyadÉs, filles de Cadmxis : d'E-
rechthée, suivant Euripidç ; d'A-
tlas et d'Etra , suivant Ovide , etc.
JEuripide en reconnaît trois ; Phé-
récvde sept , qu'il nomme Ambro-
sie , Eudjore , Pha syle , Coronis ,
Polyxo, Phàco , Thyéné , ou plutôt
Dioné ; Hysin , qui les nomme
Naïades , six , Cisséis, Nysa , Erato ,
Eriphia , Bromia , Polyh\mno. Leur
frère Hyas ayant été déchiré par une
lionne , elles pleurèrent .sa mort avec
des re£;rets si vifs , que les dieux ,
touchés de compassion , les trans-
portèrent au ciel , et les placèrent
sur le fiont du Taureau , où elles
}I Y ?,
jileurent enccie. Scion d ; utr'^« .
c'étaient des nymphes fjue Jupiter
transporta au ciel et chaufrea en
astres , pour les soustraire à la colère
de Junon , qui voulait les punir du
soin qu'elles avaient pris d'élever
B.'icclius. Les poètes ont appelé les
Hyades Pluviœ , Tristes, parceque
la constellation qu'elles forment an-
nonce la pluie. Rac. Ueiii, pîcuvcir.
Elle est aussi fluelqucfois déàitnée par
Hyas , siui^ulier des Hjades ; iiini-
bosa Hyas , iiiserena.
HïAGMs i Piirygien , père de
Marsy'ai, tie plus ancien joueur de
flûte et l'inventeur de l'harmonie
phrygienne , composa des només ou
cantiques pour la mère d^ dieux ,
Bacchus , Pan , et quelques autres
divinités ou héros du pays.
Hy ALE , nymphe ue Diane . puisait
l'eau dans les urnes pour la répanure
sur la déesse , lorsfju'Actéou la sur-
prit dans le bain.
Hyamides , prêtres de Jupiter A
Pise.
Hy AMUS , fils (fe la nympheEvadné.
Apollon r dans Pindare , invite les
Parques à se trouver aux couches de
sa mère , pour régler les destinées 4e
l'enfant qui devait être un jour chef
des hyamides. •
Hyartés , peuples de Béotie,
chassés par Cadmus lorsqu'il vint
de Phénicie.
Hyantides. Les Muses sont ainsi
nommées , parcequ'on croyait qu'elles
habitaient la Béotie.
Hyantius , Actéon , petit-fils de
Cadmus, fondateur de Thèbes, ca-
pitale de la Béotie.
Hyas, fils d'Atlas et d'Ethra , fut
dévoré par un lion, y . Hyades.
Hybla , montagne de Sicile, cé-
lèbre par l'excellent miel qu'on y
recueilltiit , et par une ville du même
nom. "
Hybl/EA , déesse que l'on adoroit
en Sicile.
Hybi-Éexs, peuples de Sicile, qui
passaient pour très habiles (hins ce
3 ni concernait le culte des dieux et
ans rjutcrprétittion des songes.
ï . Hyebis , mère de Pan.
H Y D
î. — Nom dun chien de chasse.
Rae. /Irbiis , injure. >
HïBRisTiQCEs, tètes qui se célé-
braient à Argos eu l'honneur des
femmes qui , sous Ip conduite de
Télésilla , avaient pins les armes et
sauvé la ville assiégée par les Lacé-
démoniens coninja^idés par Clé<>-
mèue , lesquels eurent la honte dètrc
if> poussés par drs femmes; d'où la
'.■?. a pris son nom. Dans cette lète ,
' ~ hommes s'habillaient en femmes ,
1 1 les femmes en hommes.
HynAspE , capitaine troyen , ren-
versé par Sacrator, capitaine latin.
HïDATOSCOPIE. f^, HïDROiTANriE.
1. HYf)RA , fille deScyllus.
2. — Fille du Stvx et de Pallas.
HvDR.i.Gi , nom des ministres qui
.issistaient les aspirants à l'iniliafion ;
<iu mot hydor, eau, pan equ'iîs s'en
st-rvaient pour les purifications pré-
liminaires.
HrnRE DE Lerne, monstre épou-
v:intable,né deT ypljon et d'Kchidna ,
«elon Hésiode , (^n lui donne plu-
sieurs têtes. Les mis lui en donnent
sept , d'autres neuf, et d'autres cin-
quante. Quand on en coupait une ,
on en voyait autant renaître qu'il en
restait , à moins qii on n ap|>liquàt le
feu à la plaio. Le \ enin de ce monstre
était si subtil , qu'une Hèche qui en
était frottée donnait infailliblement
la mort. Cette hydre faisait un r.É-
vape épouvantable dans les campa-
gnes et sur les troupeaux des environs
du marais de Lerne. Hercule monta
sur un char pour la conJ)atlre;,IoIas
lui sertit de cocher. Un cancre vint
.'lu secours de rhvdre : Hercule écras;!
'■'- cancre et tua riivdrc. On dit qu'Eu-
sthée ne voulut pas recevoir te
mbat pour un des douze travaux
>xquels les dieux avaient assujetti
lircale, parcequlolas 1 avait aidé
, en venir à l>ont. Après que le
^lonstre fut tué , Hercule trempa «es
îhes dans son sang pour en rendre
blessures mortelles , comme il
Réprouva par les blessïires qu'elle).
înt à IVessus , à Philoctète et à
^hiron. Celte hvdre à plusieurs têtes
lait une mnltitude de serpents <}ni
fectaieal les murais de Lerne près
H Y D
47
d' A rgos , et qui semblaient moltiplier
à mesure tpi on les détruisait ; Her-
cule , avec l'aifle de ses compagnons ,
en purgea entièr«nent le pavs , en
mettant le feu aux roseaux du ma. ai-
qui était la retraite <»rdiiiaire de •^■es
reptiles . et rendit ainsi te Uea habi-
table. D'autres ont dit qu'il sortait
de ces marais plusieurs torrents ijUi
inondaient les tani;>agnes ; mi'liei-
cule dessécha les marais, y lit «on-
struire des digues , et pratiquer de-»
canaux pour faciliter l'écoulement
des eaux. «
Hyoria. C'était im vase perte de
tous cotés , cjui représentait le dieu
de l'eau en Êgvpte. Les prêtres le
remplissaient d eau à certains jours .
l'ornaient avec lieaucoup de magni-
fic-ence, et le posaient ensuite sur
une espèce de tnéàtre public : aiors
tout le monde se prosternait devant
ce vase, les mains élevées versleciol,
dit yilruve , èl rendait grâce aux
dieux des biens que cet éiéaienl lui
procurait. Le but de cette céaémonie
était d'apprendre aux Egyptiens q'ie
l'eau était le principe de toud'à
choses , et qu'elle avait donné le mou-
vement et la vie à tout ce qui respiiT.
K- Cakope.
HvnKOMAKTiE, art de prédire Ta-
venir par le jnoyen de l'eau, f^arron
la dit inventée p;ir les Perses, et fort
pratiquée par Numa et PythagorCé.
On en distingue plusieurs espèces.-
1°. Lorsqu'à la suite des invocalittos
et autres cérémonies magiqucB on
voyait écrits sur Peau les noms des
personnes ou des choses fju'on desi-
rait de connaître , ces noms se Irour
vaient écrits à rebours. 2*. iDu se
servait d'un vase plein d'eau et d ur
aiineau suspendu à un fil , avec leqiK^
on frappait un certain nombre de
fois les côtés du vase. 3". On jetait
successivement et à ^e courts inter-
valles trois petites pierres dans tme
eau tranquille et dormante , et des
cercles qu'en fonnait la surfacç, ainsi
que de iem- intersection, cya tirait des
présages. 4"- On examinait atteoti-
venient les divers raouvemoils et
l'agitation des flots de la mer. Les
Siciliens et les Eubéens élarent fort
48 H Y D
adonnés à cette siiperstiticwi , et qiiel-
3ues chrétiens'orientaux ont eu celle
e baptiser tous les ans la mer ,
comme un être animé et raisonnable.
5". Ou lirait des présaî^es de la cou-
leur de Teau et des figures fju'on
croyait y voir. C'est ainsi , selon
Vairon, qu'on apprit à Rome quelle
serait l'issue de la guerre contre Mi-
thridate. Certaines rivières ou fon-
taines passaient chez les anciens pour
être plus propres que d'autres à ces
opérations. 6°. C était encore par
une espèce d'hjdroniar.tie que Irsai;-
ciens Gertiiains éclaircissaient leurs
soupçons sur la fidélité de leurs fem-
mes. Ils jetaient dans le Rbin les en-
fants dont elles venaient d'accoucher ;
Vils surnageaient , ils les tenaient
pour légitimes , et pour bâtards ,
s'ils allaient au fond. 7". On reni-
plissaitd'eauunetas6e , et, après avoir
prononcé dessus certaines paroles ,
on examinait si l'eau bouillonnerait
et se réptmdrait par dessus les bords.
8". On mettait de l'eau dans un bas-
sin de verre ou de crystal ; puis on
y jetait une goutte d''huile , et l'on
s'imaginait voir dans cette eau ,
comme dans un miroir , ce dont on
desirait être instruit. 9". Les femmes
des Germainsen pratiquaient unencu-
vième sorte, en examinant les tours et
détours et le bruit que faisaient les
eaux des fleuves dans les gouffres ou
tourbillonsqu'ils formaient , pour de-
viner l'avenir. 10". Enfin, on peut
rapporter à l'hydromantie une su-
perstition qui a long-temps été en
usage en It;:lie. Lorsqu'on soupçon-
nait des personnes d'un vol , (>n
écrivait leurs noms sur autant de
Ectits caillons qu'on jetait dans l'eau,
les divinations par le marc de café ,
etc. , et autres semblables , rentrent
aussi dans cette espèce de divination.
Hydrophore , petite statue de
bronze que Tbémistocle avait fait
faire des amendes auxquelles il avait
condamné ceux qui dérobaient les
eaux publiques et les détournaient
par des canaux particuliers , et qu'il
ifvait consacrée dans un temple. Il la
retrouva depin's à Sardes dans celui
de la mère des dieux.
H Y G
Hydrophories , cérémonies funt-
brcs qui s'observaient à Athènes et
chez les Eginètes , mais en des mois
différents, à la mémoire des Grecs
Îui avaient péri dans le déluge de
)eucalion et d'Ogygès. Rac.P/tero,
je porte , on j'emporte.
ÎIydroscopie. A^. Hydromantie.
Hyène, animal sauvage et cruel,
dont on a écrit bien de fables. Lés
Egyptiens en avaient fait une divinité.
Hyet, surnom de Bacchus , pris
d'Hya , nom de Sémélé , ou , selon
d'autres , parceque sa fête arrivait
dans une saison pluvieuse.
HyÉticjs. ( Voy. PiKJVius. ) Les
Athéniens honoraient Jupiter sous
ce nom , et lui avaient élevé un autel
sur le mont Hyniette.
I . Hyettu^ , vilbge de Eéotie.
Hercule y avait un temple où les
malades venaient chercher leur gué-
rison.
•2. — Argien , ayant tué Molurus
qu'il avait surpris avec sa femme ,
se réfugia auprès d'Orchomène, qui ,
touché de son malheur ,' lui donna
le village d'Hyettus, avec des terres
adjacentes.
Hyg!«a , surnom de Minerve , pris
de l'art de guérir, auquel elle pré-
sidait.
1. Hyoiée , fille d'EscuIape et de
Lampétie , était honorée chez les
Grecs comme la déesse de la santé.
Dans un temple de son père , à Si-
cyone, elle avait une statue couverte
d'un voile , a laquelle les femmes
de cette ville dédiaient leur cheve-
lure. D'anciens monuments la pré-
sentent couronnée de laurier, tenant
un sceptre delà main droite, comme
reine de la médecine. Sur son sein est
un grand dragon à plusieurs replis ,
qui' avance la tète pour boire dans
une coupe qu'elle tient de la gauche.
On a un grand nombre de statues de
cette deésse , qui étaient autant d'eJf
voto. Les Romains l'avaient reçue
dans leur ville , et lui avaient élevé
un temple , comme à celle de qui dé-
pendait le salut de l'empire. Rac.
nygies, sain. V.Savté.
2. — Simple gâteau de fine farine
qu'on offrait à la déesse de ce nom ,
peut-
H Y L
pout-ètre pour indiquer que la Santë
est la filie de la Sobriété.
Hyiosus , fils de Licymnius , tué
P ir les enfants d Hppocoon.
HïLA, ville de Béotie , dont les
î'ilants allèrent au siège de Tioie.
Iliad. /.a. .
Hylacide, Csstor, fils d'Hylax-
Odrs.i.i/^.
Hylactor , un des chiens d'Ac-
t Vn. Rac. Ulactein , aboyer.
i.HïLASjfilsde Thiodamanté, roi
M-, sie , s'attacha de bonne heure
Uercule , et l'accompagna à l'ex-
lition de la Colchide. Les Areo-
utes , arrivés sur les côtes de la
loade , envoyèrent à terre le jeune
lime pour y puiser de l'eau. Les
aiphes . éprises de sa beauté , l'en-
Irciil. Hercule et ses compagnons,
espérés, firent retentir le rivage
leurs cris de douleur.
I . Hylax , père de Castor , selon
■oincre.
i. — Nom d'un chi^Q. Rac.
r laiii , aboyer.
Hjf LÉ , Centaure tué par Thésée ,
iK noces de Pirithoiis.
HïlÉe , Centaure que Virgile fait
:ir tantôt sous les coups de lîac-
iis , tantôt sous ceux d'Hercule,
pst apparemment le même- que le
; ijcédent.
i.Hyleus, un des chasseurs mie
Jiiiit la chasse du sanglier de Ca-
lydon.
1. — Un des chiens d'Actéon.Rac.
L Je , bois.
I. H»i.Lus , fils de la Terre, qui
■ ;iit donné son nom ù un fleuve de
- Afie mineure.
1. — Fils d'Hercule et de Déja-
ire , fut élevé chez Céyx , roi de
i rachioe , à qui Hercule avait coaflé
a femme et ses enfants , pendant
,u'il était occupé à ses fameux tra-
-i-jx. Après plus d'une année d'cb-
nce de ce héros, Déjanire inquiète
.conseille à son fils d'aller chercher
I traces de son père , pour recueillir
moins c[v:elqucs nouvelles de sa
Stinée. Hyllus s'en va à Cénée , où
trouve Hercule occupé à élever
I temple à Jupiter , et à tracer le
sin . d'un bois Sacré : mais il a
Tome II.
H Y L 49
le ch.içrrin d'y arriver dans le moment
qu'Hercule venait de se revêtir de la
Ltale robe ne Déjanire , et d'être
cliiirgé de porter à sa mère les im-
précations que ce héros fit contre
elle. Mais , instruit de la funeste er-
reur où le CenUiure avait fait tomber
Déjanire , il excuse sa mère auprès
d'Hercule. Hercule , sentant que sa
dernière heure approchait , ordonne
à Hyllus de le porter sur le mont
Oéta , de le placer sur un bûcher ,
d'y mettre le feu de ses mams , et
enfin d épouser Io!e , tout cela sous
peine d'imprécations étemelles. Hvl-
lus , après fa mort de son jjère , se re-
tira chez Epalius , roi des Doriens ,
qui le reçut favorablement , et l'ad-
opta même en reconnaissance des
obligations qu'il avait à Hercule , par
qui il avait été rétabli dans ses états.
Mais Eurysthée , ennemi irréconci-
liable d'Hercule et de sa postérité,
craignant qu'Hyllus ne fût bientôt
en état de venger son père , vint le
troubler dans sa retraite , et l'obligea
d'avoir recours à Thésée , roi d'A-
thènes. Ce prince , parent et ami
d'Hercule, prit hautement la défense
des Héraclides , leur donua un. éta-
blissement dans l'Attique , engagea
les Athéniens dans leur querelle ; et
lorsqu'Euryslhée vint les redemander
à la tète d'une armée , Hyllus , com-
mandant les troubles athéniennes ,
lui livra bataille , le vainquit et^le
tua de sa propre main. Cependant la
gTîerre continua toujours entre les
Héraclides et les Pélopides, avec dif-
férents succès qui faisaient craindre
qu'elle ne durât long-temps. Alors
le jeune Héraclide , pour la faire
finir , envoya aux ennemis un cartel
de défi , pour se battre contre qui-
conque se présenterait, à condition
que, s'il demeurait victorieux, A trée,
chef des Pélopides, lui céderait le
trône, et que, s'il était vaincu , les Hé-
raclides ne pourrai- ai rentrer dans ie
Péloponnèse que cent ans après.
Hyllus fut tué dans le combat, et
ses successeurs se virent obligés de
tenir le traité. Z-^. Héraclides, loiB.
Hyi.obiess , philosophes indiens,
mii se retiraient dans les forêts pour
D
5o H Y M
vaquer plus librement ô la contem-
plation de la nature- JR.ac. Vlè ,
Bois ; hios , vie.
Hylonome , nymphe aimée du
Centaure Cylîare , et qui se tua de
désespoir en apprenant sa moft.
I . Hymen , ou HymÉrÉe , était un
jeune homme d'Athènes d'une ex-
trême beauté, mais fort pauvre et
d'une origine obscure. Il était dans
cet àf.'e OA un parçon peut aisément
passer pour Hlle,Iorsqu il devint amou-
reux d Hi>e jeune Athénienne ; mais
comme elle était d'une naissance bien
au-dessus de la sienne , il n'osait lui
déclarer sa passion , et se contentait
de la suivre par-tout où elle albiit.
Un jour que les dames d'Athènes
devaient célébrer sur le bord de la
mer la fête de ' érè? , où sa maîtresse
devait être , il se travestit ; et, quoi-
qu'inconnu , son air aimable le fil
recevoir dans la troupe dévote. Ce-
pendant quelques corsaires, avant fait
une rescente suiiite à l'endroit où
l'on était assemblé , enlevèrent toute
la procession , et la transportèrent
sur un rivape éloipaé , où , après
avoir dél»arqué leur prise, ils s'en-
dormirent de lassitude. Hyménée ,
rempli de courage , propose à ses
coinpapnes de tuer leurs ravisseurs ,
et se met à leur tète pour l'exécuter.
Il se rend ensuite l'i Athènes , pour
travailler au retour des Athéniennes ,
déclare dans une assemblée du peuple
ce qn'il est et < e qui lui est arrivé ,
et promet , si on veut lui donner r-n
mariage celle des filles enlevées qu'il
aimait-, de faire revenir toutes les
autres. Sa proposition est acceptée ,
il épouse sa maîtresse; et, en faveur
d'un mariage si heureux , les Athé-
niens l'invoquèrent toujours depuis
dans leurs mariages , sons le nom
d'Hymen , et célébrèrent des fêtes en
sou honneur , appelées Hyménées.
Dans la suite les poètes firent une
eénéaloîrie à ce dieu , les uns le faif^ant
naître d Uranie, d'autres d'Apollon
et de Calliope , ou de Bacchus et de
Vénus. On représentait toujours
l'Hymen sous la figure d'un jeune
liomme couronné de (leurs , sur-tGut
^e marjolaine, tenant de la maia
H Y M
droite un flambeau , et de la gauche
un voile île couleur jaune. Cette
couleur était autrefois particulière-
ment affectée aux noces; car on lit
dans Pline que le voile de l'épousée
était jaune. Â^'^. Thalassius. ■
1. — Fils de Racchus et de Venus,
divinité qui présidait au mariage.
Les poètes le dépeignent sous la fi-
gure d'un jeune homme blond , cou-
ronné de roses, et portant un flam-
beau et un arrosoir, dont le vêtement
est blanc et brodé de fleurs. Quel-
qiw?fois on lui donne le fliiinnieuin ,
voile de couleur jaune t£ue portait la
mariée. Catulle le chausse d'un bro-
dequin jaune. On appelait aussi Hy-
ménée les vers qui se chantaient aux
noces. Ripa lui donne un anneau
d'or, i.\r\ joug, et des entraves aux
pieds ; Cochiii, une couronne de roses
et d'épines , un joug orné de flcTirs ,
et deux flambeaux qui n'ont qu'une
même flamme.
Hymékée, chanson nuptiale, ou
acclamation , ou refrain consacré s
la soicmnité des noces.
HymÉnées, fêles qui se célébraient
€n l'honneur du dieu des mariages.
Hymer ( M. Celt. ) . géant qu;
reçut Thor dans sa barque lorsqut
ce dieu alla combattre le grand ser-
pent , et qui , pour prix de sa com
plaisance , fut jeté , d'un coup d
poing à l'oreille , la tête la premier
dans la mer , après quoi il revint
gué au rivage.
HYMETTE,jmontagnede l'Attique
célèbre par rexcellence et la bon
dance du miel qu'on y recueil!;ut ,
par le culte qu'on y rendait à Jupitei
Les Athéniens croyaient qu'il y avai
aussi des mines d or ; et même u
jour le bruit cournt qu'on y ava
découvert des raclures de ce métal
mais que cette mine était gardée pa
des fourmis d'une grandeur extraor
dinaire , qui se l)attaient contre cru
qui en apnrochaient. Sur cet avi_
ils s'y rendirent bien armes , et re
vinrent sans avoir rien trouvé , en s
raillant de leur crédulité; elles poct(
comiques ne manquèrent pas
mettre sur le théâtre la fanieus
guerre contre les fourmi»;
H Y M
Hymettits, surnom de Jupiter,
• du inont Hj mette dans Je voi
::e d Athènes , sur lequel ce dieu
it un temple. On a dit que le?
iiles du mont Hymetle avaient
irri Jupiter enfant , et qu'en r<?-
ijjensece dieu leur avait uccoidé
i jjrivilège f'.e taire Je miel le plus
délicat de tout le pavs ; fable fondée
sur ce que le miel d'Hvmette était
' fort estimé chez les anciens.
Hym>es , louan^res à TlKinneur de
quelque divinité. On les divise en
tnéurgiquesi ou relisieux ; poc'tiques ,
ou pr^pulaires ; philosophiques , ou
propres aux seuls philosophes. Les
premiers n'étaient propres qu'anv
initiés , et ne reoferuTCut , avec des
iinocotioas singidières, qne les attri-
buts divins e>;priniés par des noms
ti) ystiques. Tels sont les bvmnes at-
triJHiés à Orphée. Les fajnmes poé-
ti'|ues , ou pjpdaires , en f^énéral ,
*" aient partie du culte publie , et
:ent sur Jrs Aventures fabuleuses
■ lieux. On en voit plusieurs exeni-
- dans les p>oètes anciens , tels
Homère , PinJare , Callima-
, Virgile , Horace. Enfin les
unes philosophiques ou n'étaient
point chantés, ou l'étaient senieriient
dans les festins décrits par Athénée,
■■ont , à proprement parler , nn
liuasie secret que les philosophes
enuu à la divinité. Telle est la
Jinoiiie attribuée à Orphée , et
iijmne attril>ué à Cléantke, et cou-
re par Stobée.
kHym>ë de Castor, chant guerrier
1 usage parmi les Lacédémoniens ,
Lu la-cadence duquel ds marchaient
}ml>at. On y célébrait les exploits
héros.
Itmne de Minerve. H était de la
•position à Olympe , qui vivait
le règne de Midas , et s'était
hué de siècle en siècle jusqu'à
i di- Plutanjite.
es Indiens ont des hymnes qui
érment quelque histoire de leurs
'- ux, deutas ou génies : et ces his-
' à , qui sont des fables bizaiTes ,
y^itiennent, pour l'ordinaire, quelque
Mutruction morale. Voici im de ces
hymnes que les braiuaiaes soat obligés
H Y M 5i
de chanter tous les matins an lever
de l'auroi-e. Il roui»- sur une aventure
arrivée ù un denta nouimé Indre
Doumena, et il a pour but de faire
voir que i orgueil est la source de bien
des iiianx. « Indié L'otiiueua Iraver-
» sait les airs sur un char plus rapide
» que les vents. 11 rencontra dans sa
» course la montagne Trictiveta-Par-
» vatam . fameuse [>ar ses trois cinies ,
» l'une dor, laulrcd argent, la troi-
»> sièuie de fcr , et toutes ornées de
» pierres précieuses. Cette montagne
» est située dans une mer de lait. Sa
» hauteur et sa largeur sont de à\\
n mille limes. Le dcuta ne voulut
»• point paiscr outre , sens se pRune-
M r.€r un peu sur cette moutague.
» Il descendit de son ciur avec sa
>» femme i et, charmé de la beauté du
» lieu , il s'y arrêta. Après avoir fait
n plusieurs touj'S il choisit , pour se
» reposer , un endroit frais et soli-
>• taire. Sa com|>ugjie ne (aruo pas h
n se ressentir des tentaes seutinifnts
» que lui inspirait un si agréable sé-
» jour. Le deut , après a\oir goûté
>» les plaisirs de l'inmen, vit passer
» un moiieswara, personnage d'uce
» espèce plus excellente et j)!u3
« stîiîitf que celle des deutas. Gepcn-
» dant ii ne lui rendit aucun hom-
» magp , et le regarda d'un o-il fier
» et dédaigneuxx Le moneswara >
t» piqué de ce mépris, pronorra une
» imprécîition contre rorgueilicux
» Doumena , et souhaita qu'il fût
1» changé en éléphant , et qu'il neùt
» pour compagnie que des femelles
» d'éléphant. ( Cet aniuud est . chez.
» les Indiens , le symi/ole de l'or-*
» gueii. ) En vain le deuta essaja-
>» t-il , par ses soumissions , de fléchir
» le moneswara ; il ne put obtenir
>• que de reprendre sa premier»
» forme après un certain nombra
» d'années. Le voilà devenuéléphant,
» et entouré de dix mille femelles ce
» la même espèce. Etant un jour aile
» boire à un étang , il fut attaqué par
» un crocodile, et le «oml.at dura
» milieans. Il eût fiui au désavantage
» de l'éléphant , parcefjue le croco-
» dile, qui élait dans son élément,
ij en tirait ù chaque instnnt de noiv-
D a
52 H Y P
.ï> vellc* forces , si Wishnoti ne fût
» venu ù son secours , et ne lui eût
*) donné la victoire. Le deuta reprit
» alors sa première forme , témoigna
>) sa reconnaissance A Wishnou -, et
n lui demeura depuis particulière-
» ment attaché. Les hranmines assu-
» rent que Wishnou a promis «ne
3) entière rémission de tous les péchés
» à ceux qui réciteraient cette his-
» toire. »
Hymnia, surnom sous lequel Diane
était invoquée en Arcadie. Une
■\'ierge était sa prêtresse. Mais Aris-
tocrate ayant voulu lui faire violence,
on mit en sa place une femme mariée.
Diane avait encore un temple dans le
territoire d'OrcIiomène , desservi par
Tin homme mai"ié , mais qui ne devait
avoir auîun commerce avec le reste
des humains.
Hymîsodes, chanteurs d'hymnes.
C'étaient tantôt déjeunes filles, tantôt
^<les chœurs mêlés des deux sexes ,
quelquefois le poète ou les prêtres
et 11 urs familles.
HïMNOGRAPHE , compositeur
«i'hymnes.
Hyone , mère de Tripto'ème ,
qu'elle eut d'Eleusis.
HïPAKis , capitaine troyen , s'étant
revêtu des dépouilles des Grecs qu'il
avait immolés , fut tué la nuit de la
prise de Troie par ses propres conci-
toyens , qui le prirent pour un en-
nemi.
Hypap. , mot par lequel les Grecs
exprimaient les deux marques sen-
sibles de la manifestation des dieux ,
c.-à-d. les sonc;es , ou quelque réalité,
soit en se montrant eux-mêmes , soit
en rendant leur présence sensible par \
quelque merveille. Voy. Aorasie ,/
ThÉopsie.
Hypatijs, souverain , surnom de
Jupiter adoré en Béotie. Il avait
aussi un autel à Athènes , où l'on ne
devait offrir rien d'animé , ni même
se servir de vin dans les libations.
HypÉnor , jirince troyen , tué par
Diomède devant Troie.
I . Hyperbius , fils de Mars. On dit
qu'il fut le premier qui tua des ani-
maux.
i. — Un fils d'Egyptus.
H Y P
Hypep.boréen , surnom d'Apollon.
Diodore dit que les Hyperboréens
étaient des peuples qui habitaient au-
delà du vent Horée , pour dire très
septentrionaux. « Il y a I.i une isle ,
» dit-il, aussi grande que la Sicile.
» Les habitants croient que c'est le
» lieu de la naissance de Latone ; et
» de là rient que ces insulaires révè-
» rcnt particulièrement Ajxjllon son
» fils. Ils sont tous , 2îour ainsi dire ,
» prêtres de ce dieu; car ils chantent
» continuellement des hymnes en son
» honneur. Ils lui ont consacré dans
» leur isle un grand terrain , au mi-j
» lieu duquel est un temple superbe
» de forme ronde , toujours rémpi
» de riches offrandes. Leur vilh
» même est consacrée à ce dieu ,
» elle est pleine de musiciens et d
» joueurs d'instruments , qui cél
» brent tous les jours ses v ertus
» ses bienfaits. Ils sont persuad
» qu'Apollon descend dans leur is
» tous les dix-neuf ans , qui sont I
» mesure du cycJe lunaire. Le die
> lui-même joue de la lyre, et daiis
'> toutes les nuits, l'année de son ap
parition, depuis l'équinoxe du prii
) temps jusqu'au lever des Pléiades
) comme s'il se réjouissait des hor
neurs qu'on lui rend. Enfin 1(
> Hyperboréens témoignaient le
* vénération pour Apollon en ei
> voyant régulièrement tous les ûx
» à Délos les offrandes qu'ils lui fa
> paient des prémices de leurs fruit
> Au commencement , c'étaient de
ou trois vierges choisies , accoi
> pagnces par cent jeunes gens d'i
') courage et d'une vertu éprouvé'
> qui portaient ces oftrandes ; mi
'> l(>s droits de l'hospitalité ayant é
> violés une fois dans la personne i
Ces pèlerines , on prit le parti <
faire passer ces offrandes com
de main en main jusqu'à Déli^
par l'entremise des peuples qtii '
trouvaient sur le chemin , dej
leur pavs jusqu'à Délos. Les G s
croyaient aussi que ce dieu •
> venu du pays des Hyperborécn
> secours de Delphes, dans le t( :
Îue cette ville fut assiégée pai
raulois. »
H Y P
HypERCHYRiA , suPDOiu SOUS TequcF
Jtinon-Vénns avait un temple à La-
cétlénione. ToHtes les femmes qui
.n\ aient desfiUea à marier lui offraient
«les sacrifices.
HipÉRÉNOR, prince troven , tué
p;ir Ménélns au sièg? de Troie.
Hyperésie , Tille de rAchcïe ,
' les habitants allèrent au siège
1 roie. lïiad. l. 2.
Hvpérétès , fils de Neptune et
d'AIcvonée.
HïPÉRÉTES , dienx du deuxième
©rdi e , que les Chaldéens admettaient
comme les ministres du fjrand dieu.
1. Hypébie, fontaine de Thessalie
célébrée par Homère.
2. — Ville de Sicile , dont il est
•jiipstion dans le sixième livre de
' ' ivssée.
' ' PÉRioH , fils d'Uranùs , et frère
^ eptune , épousa Thia , selon
• orfe , et fut père du Soleil , de
i^mie et de tous les astres ; ce que
iodore explique en disant que ce
•ince titan découvrit , par Vassi-
itë de ses observations , le cours
i soleil et des autres corj»s célestes ;
qui le fait passer pour le père du
«eil et de l'Astronomie. Diodore
i fait épouser sa sœur Basilée , dont
t^ent un fils et une fille , Hélion et
"lëné , tous deux célèbres par leur
In et leur beauté ; ce qui attira
Hjpérion la jalousie des autres
'itans , qiM conjurèrent entr'eux
fgor^er Hypérion , et de noyer
1 Eridan son fils Hélius encore
t. f^. BasilÉe.
I. Hypermsesire , une de cin-
ite Danaïdes, fut la seule qui
horreur d'exécuter l'ordre de
•père. Au lieu d égorger Lviicée
époux , comme elle en avait fait
nent , elle lui donna les movens
s évader. Danaûs , irrité , jeta sa
en prison , et voulait la faire
"ir comme coupable de trahiso».
m Pausanias , il la cita en jus-
: mais elle fut absoute par les
iens ; et , en mémoire de ce juge-
it , elle consacra à Vénus ime
itue sous le noiu de Nicéphora ,
donne la victoire , et à Diane
,ou déesse de Ta persuasion , un
H Y P 55
temple mnenifique qui subsista pen-
dant plusieurs siècles.
^. — fille de Thestius, et mère
d'Amphiaraiis.
H Y p^ ROCHE, une des Théores Lv-
perboréennes. f^. HïpeeborÉexs ,
Théores , Périphères.
Hypeethcre , une des Hespérides»^
V . Çespérides.
HyPETHRES , ou SCBDIALES : Ott
appelait ainsi des lieux découverts ,
mais enceints d'un double rang de
colonnes , et remplis de statues de
différentes divinités. Vitrui'e cite
enlr'autrcs le temple de Jupiter
Olympien à Athènes; et Pausanias^
celui de Junon , sur le chemin de
Phalère à Athènes, lequel n'avait
ni toit ni portes. Jupiter et Junoa
étant souvent pris pour l'Air ou le
Ciel , il convient , dis;iit-on , que
leurs temples soient à déeou-. ert , et
non renfermés dans l'enceinte étroite
des murailles , puisque leur piu'ssance
embrasse l'univers. Rac. Upo, sous j
elhra , l'air.
Hyphilus, père de Procris. Voy.
Procris.
— i-Hypirochcs, capitaine troyen^
tué par Ul'.sse.
2. — Père d'Itymonée , qui régna,
ea Elide.
Hypocrisie. C'est , dans Ripa,
une femme maigre et pâle , Ja tète
inclinée , et couverte d'un voile. Elle
tient im grand chapelet , et UKt, aveu
affectation , son aumône dans un
tronc ; elle a les pieds d'un loup.
On lui donne aussi mumasque. Voici
comment la peint J. B. Rousseau :
Humble au dehors , modeste en son-
langage ,
L'austère honneur est peint aur sott
visage.
Hypophètes , sous-interprètes^
C'était le second ordre des ministres
qui présidaient aux oracles de Ju-
piter. Leur principale fonction con-
sistait à recevoir les oracles des mi-
nistres du premier ordre, et à le*
transmettre au peuple.
Hypothoon. K. Hippothoon.
Hyppa , ure des nourrices de £3^
chus , smvaat Orphée. ,
D 5
54 H Y P
Hypséa , mî ro d'Alisyrthns , et
femme d'Ëétés , roi de la Colchidc.
HvpsÉE tua Protenor , mais fut
cnsuilf tué par Lyucide , dans le
ooiMhat livre à l'occasion du mariage
de Persée avec Andromède. i
I. Hypsenor, lîis de Dulopion , et
prêtre du Scamaudie , était honoré
des peuples comme un dieu. Il fut
blessé par Eur^pyle , au siège de
Troie.
'2. — Prince grec , fils d'Hippasus,
tué an siè^e de Troie par Déipliobe.
Hypsion , un des héros auxquels
les Grecs sacrifiaient.
HvpsiPYLE était fille de Thoas ,
roi de l'isle de Lemnos , et de My-
rine. La faldedit que les femmes de
Lemnos ayant manqué de respect à
Véims , et néj;!i^é ses autels , cette
déesse, pour If s en punir , les avait
toutes rendues d'une odeur si insup-
porlahié , que leurs maris les avaient
aL/andonnées pour leurs esclaves. Les
Lemniennes , piquées de cet atfi ont ,
firent un complot entr'elles contre
tous les hommes de leur isle , et les
c^oroèrent pendant une nuit , autant
qu'elles eu trouvèrent. Il n'y eut
qy Hypsipyle qui conserva la vie au
roi son père , qu'elle fit sauver se-
crètement dans l'isle de Chic.
Après ce massacre des hommes ,
elle fut élue reine de Lemnos. Quel-
que temps après , les Arpouautes , fai-
sant route vers la Colchide, relâ-
chèrent dans cette isle; Jason, leur
chef, épris des charmes de la reine ,
3ui apparemment n'avait point eu
e part à la vengeance de Vénus ,
noupîus qu'au crime dcsLemniades^
s'arrêta deux ans à sa cour dans les
bras de l'amour. Au bout de ce temps
là Hypsipylc le laissa partir pour la
conquête de la toison d'or, à con-
dition qu'au retour il repasserait
chez elle , avant de rentrer dans la
Grèce : mais Jason, séduit par Médée,
ne se souvint plus d'Hypsipyle , ni
deS'Cnfants qu'il en avait eus. C'est
cetteingratitudequ'Ot'/rfc fait repro-
cher à Jason parHypsipyle , dans la
sixième de ies Héroides ,dans laquelle
ellç exprime si vivement le déses-
poir Oi'i lu lueltuit vjx oubli si étrange
H Y R
et si peu mérité. Cette princesse eut
un autie chagrin qui lui fit peut-
être oui^lier le premier. Les dames
de Lenmos , ayant découvert que le
roi Thoas était plein de vie, et qu'il
réf;iiuit dans l'isle de Chio par les
soins de sa fille , conçurent tant de
haine contre Hypsipyle qu'elles l'o-
bligèreiil de descendre du trône , et
de sortir même de l'isie. On dit que
cette malheureuse reines'étant cachée
sur le bord de la mer y fut enlevée
par des pirates , et vendue à Ly-
curgue , roi de Thessalie , qui la fît
nourrice de son fils. Un jour , avant
laissé son nourrisson au pied d'un
arbre pour aller montrer une fontaine
à des étrangers , elle le trouva au
retour tué par un serpent. Lycurgue
vouhit la faire mourir : mais Adraste
et les Argieiis , pour qui elle avait
abandonné l'enfant , prirent sa dé-
fense , et lui sauvèrent la vie. K.
NÉmée?;s , Archemore.
Hypsistds , selon Sànchoniathoriy
demeurait aux environs de Byblos. Il
eut pour feimne Béruth , d'où naquit
un fils nommé Uranus , et une fille
appelée Gé, C'est le uum de ers deux
cnfanis , dit-il encore , que les Grecs
ont donné au Ciel et à 1» Terre. Hyp-
sistus étant mort à la chasse , on
l'honora comme un dieu , et on lai
fit des libations et des sacrifices. Les
Phéniciens le regardèrent dans la
suite comme le père ou le premier
des dieux. Kac. Upsistos , très haut.
f-^, Gé , Uranls. C'est aussi un sur-
nom de Jupiter.
Hypsuramus ( M. Syr. ) , selon
Sanchoniathon , fils des premiers.
géants, habita Tyr, et inventa l'art
de construire des cabanes de roseaux
et l'usage du papyrus. Après sa
mort ses enfants lui consacrèrent
des morceaux informes de bois et de
pierre qu'ils adorèi-ent , et établirent
des fêtes annuelles en son honneur.
V. Memrumus. Rac. Upsos > hau-
teur; OMra«os^ ciel.
Hypsus . fils de Lvcaon , fondateur
d'une ville en Arcudie.
HvRÉE , fils d'Egée, fut père de
trois eafunts , Mcàis ^ Léas , et £u-
ropas.
I A C
T. HymÉus, paysan deBéotic , ent
riionncur de lo^er dans sa cabane
Jupiter, Neptune et Mercure , qui
en n'compense de son hospitalité lai
douuèrfut le choix de demander tout
ce qu'il voudrait , avec assurance de
l'ohtenir. Il borna ses souhaits à avoir
uu fils , sans u.;annioins avoir de
femme. Les dieux urinèrent sur la
peau d'une gétûsse qu'il venait d'im-
moler à Jupiter; et dix mois après
il en vint un enfant , nommé Urion.
t. Or ION.
> . — Possesseur de crands trésors.
/ . Agamède et Trophonius.
HvRMiNE , ville de l'Elide , dont les
haliitants allèrent au sièpe de Troie.
HyrnÉtho, fille de Téménus roi
d'Arpos , feuinie de Déiphon , fut
' lionoi'ée chez les Grecs comme une
divinité. Téméiuis aj ant été tué par
ses fils , ceux-ci enlevèrent leur soeur
à Déiphon , qui tua Ccrjnès , l'un
^''';x, d'un coup de flèche, mais
percer l'autre , Phalcès , de
de blesser en même temps
lélho que celui-ci tenait étroile-
i eniljrassée, et qu'il finit par é-
touli'or entre ses bras. Déiphon fit
tr;in^porter le corps de la princesse et
'" l'ima dnns un champ nommé
■s Hyméthium, dans le terri-
ls-, e d'Epidaure ; et , potu* honorer
éa mémoire, il fut ordonné cntr'au-
tres choses que , des ohvieçs et autres
fi r: r<:3 que cette terre produirait , rien
T: < A serait emporté, ni ne pourrait
i' à des usa;L;es profanes , connne
t consacré à E\ruéllio.
' {■ RTACiDES , suinom d'Hippocoon
ei ùv: jXisus.
I A C
55
t. Hyrtaccs, père d'Hippocoo»,
un des compagnons d'Euée.
1. — Troyen du mont Ida, père de
Nisus.
Hyrtit's , cénéral des Mysiens, tué
par Ajax fils de Télamon , au siège
de Troie.
Hysics, surnom sons lequel Apol-
lonavail un temple à Hvsie en Béotie,
où il rendait àes oracles , au moven
d'un puits dont l'eau mettait le prêtre
en état de donner des réponses
sûres.
HysMON, athlète vainqueur auPen-
tathle dans les jeux olympiques et
dans les néméens, et dont on vovait
la statue à Olvmpie , du temps de
Pausanias. Cet athlète , dans sa
jeunesse , se trouvant attaqiié d'un
rhumatisme nerval , eut recours h
L'exercice du Penlathle , dans la vue
de recouvrer sa s;.nté par des travaux
si faticants. Son espéiance ne fut
poiut trompée , et le Pentathle , ea
le guérissant , le uiit en état de rem-
porter plusieurs victoires <pii ont
illustré sou nom. K. Pentathle.
Hystéries, fêtes consacrées à Vé-
nus , dans lesquelles on lui immolait
drs porcs. Rac. L's , cochon.
HysiÉRoroTME, nom que l'on don-
nait chez les Grecs aux personnes^
qui revenaient chez leurs paients ,
après un si Ions voyage qu'on le»
avait crus morts.Onneleur permettait
d'assister à la célébration d'aucii:ie
cérémonie relip:ieuse, qu'après leur
purification, qui consistait dans une
espèce 'de robe de femme , afin que
de cet te manière ils parussent cooiuie
de nouveaux nés»
1 • ; A , fiîle de Midas , et femme
' '■ lys.
— Fille d'Atlas , qui couvrit de
■ Achille expirant , et fut chan-
< n violette. Rac. Ion, violette.
CCHUS , un des noms de P>ac-
. R.ac. lachcin, crier, soit a
; -■ de» cris des Bactluulcs, soit
parceque les grands buvrnrs font
beaucoup de bruit. Des mythologues
distini,ucnl lacchus de Bacclms , et
le disent fils de Cérès. Cette déesse
l'ayant pris avec elle pour aller cher-
cher Proscrpine ^ quand ils furent
chez la vieille Baubo à Eleusine , il-
divuiit sa uière , et lui lit oublie»
D 1
56 I A M
un moment 5a douleur , en lui don-
nant à Jloir.e d'une liqueur appelée
cv^céo/j.C est pour cela que, tlaiis les
sacrifices appelés Eleusiniens ,. on
l'honorait avec Cérès et Proserpine.
D'autres le disent lils de Eaui o , et
le même que le héros Ciamitc. Des
neuf jours destinés à la céléiiration
annuelle des mystères de Cérès , le
sixième était consacré à lacchus.
Ialème, fiJs deCaliiope, présidait
au;c funérailles et à tous les devoirs
funèbres que les vivants rendent aux
morts. On donnait le même nom aux
chonts lupuLres, "V. IN énie.
IalmÉnus, fils de Mars et d'As-
tyoché , et frère d'Ascalaphe , com-
mandait les Béotiens d'Orchomène
au siège de Troie.
£. Ialysiens, nom des dieux Tel-
chiues adorés à laljsus.
2. — • Peuple dont parle Ovide ,
et dont les regards ay aient la vertu
magfqne de faire empirer tout ce
qui en était l'objet. Jupiter les chan-
gea en rochers , et les exposa aux
fureurs des flots.
i.Ialysl's, villedel'islede Rhodes,
dont les habitants allèrent au sièp e
de Troie , et dont lalysus fut le fon-
dateur.
2. — Fils de Cercaphus et de
Cyrbie , réena dans l'isîe de Rhodes
après son père. Ce héros était le
sujet du chef-d'œuvre deProtosène,
qui causa l'admiration A' ytpclle , et
sauva , dit Pline , Rhodes attaquée-
p.^.r Démétrius.
Ïambe, fijle de Pan et d'Echo, et
s'u'vante de Métanire , femme de
Céléus roi d'Eieusine. Per.':onne ne
pouvant consoler Cérès affligée de
de la perte de sa fiiJe , elle sut la
faire rire et ndoucir sa douleur par
les contes plaisants dont elle l'entre-
Icnait. On lui attribue l'invention
des vers iam biques. • ;
IamÉnus, capitaine troyen tné-par
Léontéus.
Iamides , familles grecijues spécia-
lement destinées aux fonctions d'au-
gures. Z"^. Clytides.
Iamus, fils d'Apollon , à qui son
père avait donné le don de pro-
phétie , avec le privilège de le truas-
I A P
mettre à ses descendants^ r.omméï
Iamides dé son nom.
Iana , premier nom de Diane ,
qu'on appelait d'abord Dea Jana ,
et par ajjréviation JJ. Jana , d'où
l'on a fait Diana.
Ianasse, une des Néréides.
1. Ianthe, fille de Téleste, était
d'une rare beauté. V . Iphis.
2. — Une des Océanides.
3. — Une des Néréides.
Iao , nom que les habitants de
Claros <'onnaient à Pluton. Le cé-
lèbre auteur des Voyases du jeune
Anacharsis a'a tu dans ce mot
qu'une désignation de la puissante
du soleil ou de la chaleur. L'I chez
les Grecs était la lettre symbolique de
l'astre du jour j et ï Alpha et ViJnié- >
ga , dont l'un commençait et l'autre
terminait l'alphabet £rec,annonç;iient
que IAO, ou la chaleur, était le
principe et la fin de toutes choses.
Dos savants ont trouvé des rapports <J
entre ce nom , le lEOUA des Hé- .
breux , et l'iOU , ou Juve , des
Etrusques , devenu depuis le Jupiter
des Romains. Ce nom se lit souvent
sur les Abraxas.
Iaolcos , ville de Grèce dont les
habitants allèrent au siège de Troie.
Iliad. 1.1.. — f^. lotCHOs.
Iapis , fils d'Iasus , reçut d'Apol-
lon , dans sa première jeunesse , l'arc ,
les flèches, la lyre, et la science au-
gurale;mais, dans le dessein de pro-
longer les jours d'un père infirme ,
il préféra la connaissance des vertus
salutaires des plantes et l'art de pjé-
rir. C'est lui mii, dans X Enéide,
piérit Enée d'une blessuço reçue ■
dans un combat contre les Latins.
Iapvgie , contrée d'Italie.
Iapys , EtOiicn , chassé de sa pa-
trie , vint se réfugier h l'extréiiiité'
du polfe Adriatique, et y bâtit sur
le Pô une ville de son nom , qui
donna celui d'Iapydie au pays , et
d'Iapydes aux habitants.
1. Iapyx, fils de Dédale, donna
son nom à l'Iapygie , parcequ'il y
avait conduit une colonie crétoise.
2. — Nom dun vent qui servait à
passer d'Italie en Grèce.
Iarbas , roi de Gélulie , (lis ce
I B I
^lyi'ter Ammon , selon p^ii^i'ïe , et
:ie nymphe dti pavs des Gani-
ntes , avait élevé dans ses états, à
tenr de sa naissance, cent tem-
i maï^nifiques et cent autels sur
iuels on immolait nuit et jour des
?!nles. Ce prince , irrité du refus
Didon avait fait de l'éfKjuser, fit
uerre aux Carthafrinois. Ceux-ci ,
ir avoir la paix , voulurent forcer
!■ reine à cette ailianoe ; mais la
rt de Didon mit fin à la f uerre et
; espérances ci'Iarbas. ^. Didon.
iiRiBORUS , divinité des Palniy-
r .liens.
1 . lisis , une des nymphes lonides.
•2. — Nom piitronymique d'Ata-
iante , fille dïasus.
1. Iasiijs, frère de Dardonus, qui
i disputa la couronne d'Etnirie
lès la moit de Çoritus leur père.
Ulus , roi d'Espapne, choisi pour
■diateur , crut les avoir mis d'ac-
rJ ; mais Dardanus fit i^sassiner
1 frère.
2. — Troven , père de Po.linure.
3. — Fils d'Ahas , roi d'Arpos.
Lissrs, ville de Carie, célèbre par
e statue de Vesta , sur laquelle il
tombait jamais ni nei/^e ni pluie ,
'oiqu'elle fût à découvert , et par les
.lours d'un dauphin et d'un jeuue
ii-çon. /^. Heemias.
I. Iasus, fils de Phélus, conduisit
s Athéniens au siège de Troie , et
. 1 1 tué par Enée.
3. — Un roi d'Argos qui succéda
r Triopas.
3.— Un fils d'Argus , père d'A-
pdnor.
4- — Un fils d'Arcus et d'Isnîène.
5. — Un fils de Lycurgue d'Ar-
cadie.
6. — Père d'Ampliion.
Iazdan , nom du bon principe chez
les mapes. f^. OromAsde.
IbbA (M. Mah.), rt'fractaire.
C'est une des épithèfes que les mu-
sulmans donnrnt à Ehlis ou Lucifer ,
prince des anf;es apostats , parcrqu'il
refusa opini;.trément d'adorer Adam
inconUn«'nt après sa créytton.réfn-c-
tairè contre ie commandement qu'il
en avait reçu de Dieu.
■ Ibis , oiseau d'Egypte , qui rfes-
I C A 57
semble ri la cicogne. Quand il met
sa tèfe et son cou sous ses aiies , dit
Eiien , sa figure revient à celle du
caur humain. On dit que cet oiseau
a introduit l'usage des remèdes. Les
Eg; ptiens lui rendaient les honneurs
divins , et il y avait peine de mort
pour Ceux qui tuaient un ibis , même
par mégardç. Ce respect pour l'il'is
était fondé sur l'utilité. Au prir?-
tenips , il sortait d'Arabie, une infi-
nité de serpents ailés qui venaient
foridre sur l'Egypte , où ils auraient
fait les plus grands ravages sans ces
oiseaux , qui leur donnaient-la cha-^se
et les détruisaient entièrement. l's
fiiisaient aussi la guerre aux chenijtf s
et aux Sauterelles. On voit souyert
l'ibis sur la Table Isiaque. Isis c^t
quelquefois représentée avec uae
tète d'ibis.
Ibrahim ( M. Mahom. ). Kçy.
Abraham.
le A DES , fêtes que les philosophes
épicuriens célébraient tous les mois
en l'honneur d'Epicure, le vingtième
de la lune, jour de sa naissance. Rac.
Fixas, vingtaine. Ce jour-là, ils
ornaient leurs demeures, portaient
le portrait d'Epicure de chambre en
chambre, et lui faisaient des sacri-
fices et des libations.
IcADiSTE , nom donné aux Epicu-
riens , de la fête des Icades.
I . Icare , fils de Dédale , retenu
prfsonnier en Crète , avec son père ,
par le roi Minos , s'échappa avec lui
au moyen d'ailes attachées avec de la
cire. Icare , oubliant les sages ins-
tructions de Dédale, s'approcha trop
près du soleil , qui fondit la cire de
ses aiîesj et il loml a d;ms la mer qui
de cette chute prit le nom d'Ica-
ri^nne. Les mythologues expliquent
cette invention , les uns par la pré-
cipitation d'Icare, qui, débarquant
dans une isle , tomba dans la mer et
s'y noya ; et les antres par l'usage
des voiles qui conduisirent Dédale ,
au lieu qu'Icare , n'ayant pas su en
tirer parti , fit naufrage, f^. Dédale.
2. — Roi de Carie , acheta Théo-
née , fille de Thestor , 'h. des pirates
qui l'avaient enlevée pendant qu'elle
ae promenait sur le rivage de la mei ,
5S I C È
3. — ou IcARivs , fils H'Œbale ,
père d'Erif;one, vivait à Athènes du
temps d^ Pandiona. Bacchus, pour
le récompenser de l'hospitalité qu'il
avait reçue chex lui , lui apprit l'art
de planter la vif;ne et de faire le vin,
Icarius en avant fait Loire à quelqlies
bergers de l'Attique , eeux-ci s'eni-
vrèrent , et , se erovîiut empoisonnés,
se jetèrent sur lui et le tuèrent. Eac-
chus vengea cette moi t par une fu-
reur qui tourn>enta les femmes de
liAltique , jusqu'à ce que l'oracle eût
ordonné des fêtes expiatoires. Ica-
rius fut uns au rang des dieux; on
lui offrit en sacrifice du vin et des
raisins. Dans la suite , Jupiter le
fîlaça parmi les astres , où il forma
a constellation du Bootès. F. Eb;-
GONE, M^RA.
IcARiA , surnom de Diane, adorée
à Icarium , isle du golfe Persique.
IcARiE , isle de la mer Egée , où ,
selon Pausanias , Icare tomba, et
où Hercule lui donna la sépultui-e.
IcAKiENs , jeux fondes à Athènes
en l'honneur d'Icarius et de sa fîlle
Erigone , et qui consistaient sur-tout
à se balancer à une corde attachée à
doux arbres , ce qu'on appelait escar-
polette.
IcARioTis et Icaris, surnoms de
Pénélope fille d'Icarius.
Icarius, père de Pénélope , était
à Sparte lorsqu'Ulysse vint recher-
cher et obtint sa fille , après l'avoir
disputée dans les jeux publics à plu-
sieurs princes de la Grèce. Ne pou-
vant serésoudre à se séparer de sa
fîlié , il pressa , mais vainement ,
XJ lysse de fixer sa demeure à Sparte.
Ulysse étant parti avec sa femme,
Icarius les atteignit , et redoubla ses
instances. Ulysse ayant alors laissé à
sa femme le clioix de retourner avec
son père ou de suivre son époux ,
Pénélope rougit , et ue répondit
qu'en se couvrant de son voile. Icâ-
rjus n'insista plus , et fit élever en
cet enoroùun autel à la Pudeur.
IcARTE, fille de Calydon, épousa
son cousin Agénor, fils de Pleuron,
et en eut quatre enfants.
IcKLE , semblable , im des fils
tlu Sommeil , frère dé Morphée et
ICO
de Phantase , qu'Ouide représente
comme ayant le pouvoir de prendre
la figiu'e de toutes sortes d'animaux.
C'est celui, dit-il , que les hoi«n\(es
appellent Phobétor, (]ui fait peur.
Ichnée , surnom de Thémis et de
INémésis. Ce mot signifie qui mar-
che sur les traces , paxceque ces
deux déesses suivent les traces iics
coupables, sans jamais les abandon-
ner. Rac. Ichnos , trace.
^Ichneumon , espèce de rat ea
Egypte, consacré à Latone et à Lu-
cine , et auquel les habitants d'Hé-
racIéopoUs rendaient les honneurs
divins comme à un être bienfaisant ,
parceque ce petit animal cherche
s;ms cesse les œufs des crocodile»
pour les casser.
IcHNOBATE , qui marche sur le^
traces , un deschiensd'Actéon.Rac.
Bainein , marcher.
IcHNusA,noui ancien donné à h»
Sardaigne par les premiers naviga-
teurs, qui comparaient la figure de
ce pays à la plante du pied de
l'hoaune.
IcHTHYOMANTiE , divinutioD qui
se pratiquait en considérant les en-
trailles d'un poisson. Tirésias et Po-
Ivdamas y recouriirent dans le temps
de la guerre de Troie. Pline rap-
porte qu'à Myre en Lycie on jouait
de la flûte à trois reprises pour faire
approcher les poissons delà fontaine
d'Apollon ; que ces poissons tantôt
dé\oraient la viande qu'on leur jetait ,
ce que les consultants prenaient en
bonne part , tantôt la méprisaient et
la repoussaient avec la queue , ce
qu'on regardait comme ua mauvais
présage.
IciD?£N, terme qui se disait de»
dieux Lares. Servius les dit frères.
Rac. Oikos , maison ; Oikidios ,
domestique.
IcoNOLOGiE , science qui regarde
les représentations des hommes , des
dieux et des êtres allégoriques. Les
modernes la sy'mbolisent par une
femme assise , qui, une plume à la
main , décrit les êtres moraux que le
génie lui développe. Chacun des gé-
nies qui l'entourent désigne , par
des'SjUiLoàescuractérisliqueo , 1 être
IDA
alIéironVpie qu'il représente. Des nié-
'' -Mes L-pi.rses aux [lieds de la fi^iure
iiqaciit que 1 icouoiugie doit être
; iid'ie sur la connaissance des mé-
dailles et des monuments antiques.
Rac.^VAo/i, image; logos, discours.
Icoxus ' .y/. Jap.) , nom cpie l'on
conue aux partisans d'une seote ré--
pandne au Japon. Le fond, atr de
cette secte, quoique livré a iBUà s
les plus honteux , sut les dci^nser
avec tant d'art, qae le peuple , trompé
par son extérieur hypocrite, le re-
garda durant sa vie comme im saint
. du premier ordre. La vénération
\ qnon avait pour lui était si grande ,
I que , lorsqu'il marchait dans les rues ,
tous les passants se prosteraaient à
ses pieds , simaginant obtenir , par
ce seul acte de respect, le pardon de
tous leurs péché?. Après sa mort ,
Ou lui rendit les honneurs divins.
Ses sectateurs célèbrent tous les ans
sa fête avec beaucoup de soleninitc.
Ils croient fermement qiie celui qui ,
ce jour-là , peut entrer le premier
t'aas son temple , est comblé Je grâces
j rticuiières. Dans cette idée, une
jaodigieuse multitude s'assemble de
t;rjud m&tin à la porte. Aussi-tôt
tju elle s'ouvre, chacun fait tous ses
efforts pour entrer; et la presse est
si grande , qu'ordinairement quelque
dévot est éloufïé. Il v en a même cfui
poussent la ferveur jusqu'à s'étendre
r le seuil du temple, et à se laisser
raser sous les pieds.
1. Ida, nymphe, fiJle de Mélis-
îs, roi de Crète, ime des nourrices
Jupiter , donna son nom au mont
lui de l'Asie mineure.
2. — Fille de Coryhas , épousa
Lycaste , roi de Crète , et devint
i:.ère de Minos 2. — Diodore de
Sicile.
î. — Fille de Dardanus , roi des
S(\thes.
|. — Montagne de l'Asie mineure,
' pied de laquelle était bâtie Troie.
:!e avait au miliau un antre où les
•ux se plaisaient , et oti Paris pro-
runça son jugement entre les trois
<!•!• sses. C'était là que les Dactyles
i(! 'ens exercèrent l'art de travailler
le fer , quils avaient appris de la
IDA 59
mère des dieux. Cette montagne était
sous la protection immédiate de
Cybèle.
5. — Montagne de Crète , située
au milieu de l'isle. appelée aujour-
d'hui Monte Giove , de la tratlitioa
fabuleuse selon laquelle Jupiter y
naquit et v fut élevé. Les lurèts de
cette montagne avant été endirasées
f)ar le feu du ciel peu de temps après
e déluge de Deucalion , les Dactyles,
habitants de celte montagne , virent
couler le fer par la lbri.e du feu , et
apprirent de là la fonte des métaux.
Ou a vu p!us haut que Diodore
place cette inveutiou sur le moût Ida
de la Troade.
Ida (.>/. Celt.) , vallée au milieu
du fort ilAst^ard , où se tient l'as-
semblée des douze juges établis par
le Père universel au commencement
du monde. On se r.ppelîe que les
Celtes avaient d uze dieux princi-
paux , comme les Romains.
Idalia , surnom de Vénus.
Idalie , ville de l'isle de Chypre,
consacrée à Vénus, près d- laquelle
était un bois sacré que la déesse ho-
norait souvent de sa présence. C'est
làqu'elle transporta le jeune Asf agi:e,
pendant que Cupidon, sous la ligure
du fils d'Jinée , embrasait Didon des
feux de l'amour. L'n mythologue
donne à cette ville l'origine suivante :
L'oracle ayant ordonné à Chalcenor
de bâtir une ville dans-Teudroit où ii
verrait !c soleil se lever , un de ceux
qui l'accompagnaient l'ayant appercu
du pied d'une hautcmontagne , on y
bâtit ime ville » nommée Idalion ,
de deux mots grecs, idon èlion,
j'ai vu le soleil.
I . Idàs , capitaine troyen , tué par
Turniis.
■2. — Prince thrace de la ville
dismare, père de trois fils , qui tom-
bèrent sous les coups de Clausus.
Enéid. liv. 10.
3. — Uu de ceux qui périrent dan»
le combat livré à la cour de Céphée,
à l'occasiou du mariage de Persée
avec Andromède.
4. — Fils d'Apharée , roi de Mes-
sénie , parent de Jason , et conmie
lui de la race des £oUdcs , tut ua dos
6o IDE
Arponaxitcs , un des clinsspiirs de
Calvdon , se l)attit contre Apollon ,
•jui voulait lui enlever Marpesse , sa
fennne. Dans la suite , il entreprit
de détrôner Teuthras , roi de Mœsie ,
et fut vaincu par l'c'lèplie. Suivant
une autre tradition , Ida? , à qui Cas-
tor avait enlevé Phœbé qu'il allait
épouser , tua Castor , et tut tué par
PoUux, ou par Jupiter d un coup de
foudre. ApoUodore le fait périr à la
suite d'un enlèvement de bestiaux '
fait en commun avec Castor et Pol-
lux , et dont Idas et Lvncée son
frère leur avaient refusé leur part.
T . IdÉA , nymphe qui épousa un
licrper nommé Théodore, dont elle
eut Hérophile.
2. — Fille de Dardanus , roi des
Scythes, piariée à Phinée , roi de
Thi-.ice , qu'elle engagea à maltraiter
et à chasser les enfants qu'il avait eus
de Gléopatre.
5. — Une des Danaïdes.
4- — Mère de Teucer , quelle eut
du llcuve Scamandre.
5. — Ou Idée , surnom de Cjbèie ,
honorée sur le mont Ida. On célé-
brait tous les ans sa fête par des
sacrilices et des jeux, et l'on prome-
nait sa statue dans les nies, au son de
la flûte et du tympanon. Ses prêtres
étaient un Phrygien et une Phry-
gienne; ils parcouraient la ville, por-
tant des images sur la poitrine , et ra-
massant des aiunônes pour la grande
mère. K. Cybèle.
1 . Idée , mère des arts , la même
que la Nature, et vraiseinblablenieiit
que la précédente.
2. — Héraut troyen. Iliad. Iw. 5
et 7.
3. — Fils de Darès , Troyen que
Vulcain sauva des terribles mains de
Dioniède. Iliad. liu. 5. C'est peut-
être le même que le précédent.
4' — Capitaine troyen dans Vir-
gile. ^
Ideen, surnom de Jupiter nourri
et éievé sur le mont Ida de Crète ,
qui lui était consacré. Ou donnait
aussi ce nom aux Dactyles.
Ides. C'était le i5 ou le i5 de
chaque mois chez les Romains. Les
ides de Mars étaient consacrées à
I D O
Mercure , parceqir'il était né ce jour-
là. Les ides de Murs passèrent pour
un jour malheureux depuis la mort
de César. Les ides d'Août étaient
consacrées à Diane , et les esclaves les
célébraient connue une fête.
Idéus, fils de Thestius , tué par
son ne^u Méléagre , pour avoir
vouhjjHacher à Atalanîe les dé-
ytou^^Fda sanglier de Calydon.
V. Mkléaore.
Idis , berger de Sicile , à qui l'on
attribue l'invention du chalumeau.
1. Idmon , un des Argonautes ,
célèbre devin d'Argos , qu on dit fils
d'Apollon. Quoiqu'il eiit prévu, par
les principes de son art , qu'il péri-
rait dans l'expédition de la Golchide ,
s'il suivait Jason , il ne laissa pas de
s'y embarquer. Il y mourut en effet ,
soit de maladie , selon Valerius
Flaccus , soit d une blessure reçue
à la chasse d'un sanglier dans la
Thrace , suivant Ovide , Hygin et
Apollonius.
2. — Capitaine tutule , qui an-
nonça à Enée le désir de Turnus de
se battre en combat singulier.
3. — Nom de Cyzique , tué par
Hercule.
4. — Un des fils d'Egyptus , tué
par sa femme.
5. — Une des Danaïdes.
Idolâtrie. On la peint aveugle »
un e:.censoir à la main , et prosternée
devant une statue d'or ou d'argent.
Les peintres l'ont encore désignée
par les Israélites dansant autour du
veau d'or.
Idoviénée, roi de Crète, fils de
Deucalion , et petit -fils de Minos
second , conduisit au siège de Troie
les troupes de Crète, avec une flotte
de quatre-vingts vaisseaux , et s'y dis-
tingua par quelques actions d'éclat.
Après la prise de Troie, Idoménée,
chargé de dépouilles troyennes, s'en
retournait en Crète , lorsqu'il fut ac-
cueilli d'une tempête qui pensa le
faire périr. Dans le pressaijt danger
où il se trouva , il fit vœu à Neptune
de lui immoler , s'il retournait dans
son rovaurne , la première chose qui
se présenterait à lui sur le rivage de
Crète. La tempête cessa , el il aborda
I D U
r enreusement nnport, où son fils,
averti de larrivée du roi , fut le pre-
mier ohjet qui parut devant lui. On
peut s imaginer la surprise et en
même temps la douleur d Idome ée
en le vovant. En vain les sentiments
de père combattirent en sa faveiu- ;
un zèle aveugle de religion l'emporta,
et il résolut d'immoler son nls '^u
dieu de la mer. Quelques apciens
prétendent que cet horrible sacrifice
fut consommé, et plusieurs modernes
ont suivi cette tradition , conmie
Fénélon dans son bel épisode d'Ido-
mcnée ; Crébillon dans sa tragédie
d Idoniénée , donnée en 1 7o5 ; et
Danchet dans son opéra , représenté
en 1712. D autres croient, avec plus
de raison , que le peuple, prenaHt la
défense du jeune prince , le retira
des mains d'un père furieux. Quoi
cpi'il en soit , les Cretois, saisis d'iior-
rcur pour faction barbare de leur
roi , se soulevèrent généralement
contre lui, l'obligèrent de quitter ses
états , et de se retirer sur les côtes de
la grande Hespérie , où il fonda Sa-
lente. Il fît observer , dans sa nouvelle
ville , les sages lois de Minos , son
trisaïeul, et mérita de ses nouveaux
sujets les honneurs héroïques après
sa mort. Diodore ne fait aucime
mention de ce vœu d'Idoménée ; il
dit au contraire que ce prince, après
la prise de Troie , revint heureuse-
ment dans ses états , où ses sujets
honorèrent ses cendres par nu magni-
fique tombeau dans la ville de Gnosse,
et lui rendirent même des honneurs
divins, puisque, dans les guerres qu'ils
avaient à soutenir , ils l'invoquaient
comme leur protecteur. Or si le vœu
d'Idoménée était réel , comment les
Cretois auraient-ils honoré un prince
qu'ils auraient chassé auparavant
connue un furieux et un impie ?
t. Idothée , une des hlles de
Prœtus , roi d'Argos.
2. — Une des filles de Mélissus ,
nomrices de Jupiter.,
Idulium, nom de la victime qu'on
offrait à Jupiter le jour des ides.
Iduna ( yi. Ceh. ) , femme de
Brager. Elle garde, dans une boîte ,
des pommes dont les dieux goûtent
I G N 6r
qtiand ils se sentent vieillir, parce-
qu'elles ont le {jouvoir de les rajeunir.
C'est pur ce moyen qu ils doivent
subsister jusqu'aux ténèbres des der-
niers temps. Loke leur joua un jour
le mauvais tour de l'enlever et de lu
cacher dans un bois , où il la fit garder
par un géant. Les dieux , qui com-
mençaient à sentir la caducité , avant
découvert l'auteur de l'enlèvement ,
lui firent de si terribles menaces ,
qu'il fut obligé de mettre toute son
adresse à leur restituer Iduua et ses
pommes. On retrouve dans celte fic-
tion le svstènie favori des Celtes sur
le dépérissement insensible et conti-
nuel de la nature et des dieux qui lui
étaient unis , ou qui dépendaient
d'elle.
Idus, Romain qui, au nipport
de Tzetzès , nourrit Rome pendant
huit jours , et donna son nom aux
ides. f^. Calendls , Noncs.
InïiA , Glie de l'Océan et de Té-
thys , femme d'Eétès roi de Col-
chide , et mère de Médée.
Iera , une des Néréides.
lFURiN,fnferdesGaulois.(.1/.Ce/f.)
C'était une région sombre et terrible,
inaccessible aux rayons du soleil , in-
festée d'ia«ectes venimeiux , de rep-
tiles , de lior s rugissants et de loups
carnassiers. Les coupables comme
Promet hée , toujours dévorés , renais-
saient pour souffrir toujours. Les
grands criminels étaient enchaînés
dans des cavernes encore plus hor-
ribles , plongés dans un étang de cou-
leuvres , et brûlés par le poison qui
distillait sans cesse de la voûte. Les
gens inutiles , ceux qui n'avaient eu
qu'une bonté négative, ou qui étaient
moins coupables , résidaient au mi-
lieu de vapeurs épaisses et péné-
trantes élevées au- dessus de ces
hideuses prisons. Le plus grand sup-
plice était le froid glaçant qui twH-
mentait les corps grossiers des habi-y
tants, et qui donnait son nom à cette
espèce d'enfer.
Igdis , sorte de danse ridicule.
Ignicoles {M. Pars.), adorateurs
du feu , tels <\\\e furent autrefois le^
anciens Perses , et que sont aajour-<
[ 4"hui les Parsis , Gatircs ou Guèbresi
6a I L I
ÎC,mGT.THli,né(Ififeu,^ ,
T V ( surnoms de
iGNiPuTEjNs , maître > -.r i •
du Jeu , )
Igkorancr. Les Grecs In pei-
gnaient sous la figure d'un enfant
nu , les yeux bandes , qui , monté
sur lui âne, en tient le licol d'une
main , et une canne de l'autre. Co-
chiii )'a symholisée par une femme
cliarnne , difforme , aveugle , ou les
yeux Landes ; elle a des oreilles d'âne ,
et est coëffée de pavots ou de coque-
licots. Elle marche à tâtons dans un
sentier détonri'é , rempli de ronces
et d'épines. Des oiseaux de nuit vol-
tigent autour d'elle. Quelquefois l'âne
est couché à ses côtés. C'était , chez
les Ei;}ptiens, l'hiéroglyphe de l'I-
gnorance.
Ilaïre et Phœbé , filles de Leu-
cippus frère de Tyndare , étant
prêtf s d'épouser Idas et Lyncée ,
Jîrièrent de la fête Castor et Pollux
eurs cousins, qui , devenus amoureux
d'elles , les enlevèrent et en eurent
des enfants. Elles eurent , après leur
mort , les honneurs héroïques.
IlÉsium, ville de Grèce , dont les
habitants allèrent au siège de Troie.
Ilia , fille de Nuniitor, la même
que Rhéa-Sylvia.
Ilia DES, femmes de Troie.
Iliaque ( Table ) , monument qui
nous a conservé le souvenir de tO!ites
les actions de la dixième année du
siège d'- Troie.
Ilion , nom de la citadelle de
Troie, bâtie par Ilus, quatrième roi
des Troyens.
Ilioine , une des filles de Priam ,
mariée à Polymnestor. Celui-ci ayant
fait périr le jeune Polydore , frère
de son épouse , que Priam lui avait
confié, llione en mourut de douleur.
Hygin raconte cette histoire autre-
ment. « llione , ayant reçu son frère
» au berceau, et connaissant la mé-
« chancelé de son mari , fit passer
>> Diphile , fils du tyran , pour son
» frère , éleva Polydore couime son
» fils , et trompa ainsi la cruauté de
» Polymnestor , qui ôta la vie â son
>> propre enfant. Dans la suite ,
>> llione, répudiée par son mari à
« l'instigation des Grecs , découvrit
î L tr
» \p mystère h Polydore , et troilta
» en lui un vengeur.» ^.Polydore.
I. Ilionée , le plus jeune des en-
fants (le Niohé , tué avec ses frères
par Apollon.
2. — Fils unique de Pl.orbas, riche
Troyen , tué par Pénélée sous les
murs de i'roie.
3. — Capitaine troyen , un des
compagnons d'Enée , et que V Enéide
peint comme un liounne sage , élo-
quent , et chargé de plusieurs mis-
sions imjjortantes.
Ilissiades , Ilissides , surnom des
Muses , pris du fleuve llissus , sur les
bords duijuél elles avaient un autel.
Ilissus , fleuve de TAttique , dont
les eaux étaient regardées comme
sacrées. C'était , disait-on , sur ses
bords qu'Orithyie avait été enlevée
par Borée.
Ilithvie, fille de Jimon , déesse
qui, chez les Grecs , présidait aux
accouchements. ( V. Llcine.) Ho-
mère fait mention de plusieurs ,
toutes filles de Junon , et les arme de
traits qui expriment les douleurs de
l'enfantement. Olen, poète lycien ,
la qualifie belle fileuse , la dit plus
ancienne que Saturne , et la prend
pour une Parque. Les feunues , dans
les douleurs de l'enfantement , lui
faisaient des sacrifices , qui consis-
taient ordinairement à lui consacrer
des hastes , et à lui promettre des
génisses si elles (itaient heureuse-
ment délivrées. Elle avait à Rome
un temple, où l'on portait une pièce
de monnaie h la naissance et à la mort
de chaque citoyen , et lorsqu'on pre-
nait la robe virile. On la vo^ ait à
jEgium avec les deux bras étenous ,
tenant un flambeau d'une main. Elle
Kurrait être la figure allégorique de
iccouchement.
Illvkius, fils de Cadmus et d'Her»
mione , et , selon d'autres , de Puly-
phème et de Galatée , donna, dit-ou,
son nom à Illlyric.
I. Ilus, fils de Tros et de Calli-
rhoé , fille du Scamandre , bâtit la
citadelle d'Ilion , et chassa Tantale
de son royaume. Le feu ay;int pris
au temple de Minerve , Ilus y courtil ,
saisit le Palladium , et le sauva des
I M A
Jlnmmrs. Mais son zèle fut ma! ré-
con.peasc : il lui en coûta la vue ,
dont la co'.n passion des dieux lui
rendit ensuite 1 usaj^e.
1. —Roi d'Ephvre dans la Thes-
protie, fils de Mermérus, et arrière-
pet it-fiîs de Juson et de Médée.
3. — Le jeune Ascagnc , fils d'Enee ,
porta le nom d'iius tant qu'Ilion sul>-
sista ; luais , après la ruine de Troie ,
il prit celui diule.
4- — Capitaiue latin , tué par
P;il!as fils d'Evandre.
Imagination. C. Ripa la désire
*ijus les traits d'une femme vêtue
d une rohe de couleur chantante ,
l'air ts^ré , les yeux levés >ers le ciel ,
les inuins croisées , les cheveux lié-
ri-isés , arec des ailes à la tête , et
pour couronne de petites fit^ure» di-
versement ombragées.. Qravelol pa-
rait avoir mieux conçu son allécorie ,
dont il a cependant emprunté quel-
ques traits. Chez lui i Imagination
( -t représentée par une jeune per-
• .nue dans une altitude animée ; ce
(ai dénote que cette faculté tient à
!.i jeunesse, et, dans sa marche, a
rjuelque chose de la foui'ue de cet
ii.w. Toujours occupée de produc-
tions nouvelles , ce que si£uinent les
petites Usures qui sortent de son
cTveaH , elle hn\le de leur procurer
i existence, et sa plume va leiw don-
ner la vie. Près d'elle les atlriJjuts qui
■cara<-térisent le peintre et le poète
désiijnent le hesoin que Tun et l'autre
ont d'elle : témoins les fipircs de sa
création qui remplissent le fond du
tableau : tels so it le Centaure , les
Sirènes, les Harpies; inventions qui
n'ont de mériie, ce qu'on n"a pasassez
observé depuis , qu'autant qu'elles
servent d'enveloppe à des vérités
phvsiqnes ou morales.
Ïman ( M. Mah. ) , difïnité ecclé-
siastique chez les musulmans, et la
dernière de leur hiérarchie. Pour
parvenir à la place d'Iniaiim , ou
curé d'une mosquée , il faut avoir été
du nombre 'des imans qui du haut des
clochers appellent le peuple à la
prière.
iMAii'Ms (3f. Mah.), ministres
<Ie la religion chez les musulmans ;
I }\ E
£5
on peut les comparer à no§ cUfés
de paroisse , si ce n'est que dans leurs
mosrpées ils sont indépendants des
mollahs , et même du muphti ; le
gr.ind visir a seul le droit de les
juger. Quand un imaijm est privé de
sa dignité , il redevient simple laùpie;
et lé visir en nomme un autre à =3
place. A sa mort les paroissiens pré-
sentent au visir un iuian pour le
remplacer. Le moyen de s'asjurer
que le nouvel imaiim est plus digac
encore de les gouverner que son pré-
décesseur est très simple. On lui fait
lire quelques versets du Qocan en
f>résence du ministre , qui l'agrée et
ui donne son t-:scher, ou visa. Il est
j>eu d'imai'misqui se donnent la peine
de prêcher au peuple. C'est un soin
qu'ils laissent aux scheigs, ouseighs.
Voy. ce mot.
Ïmaon , capitaine latin , qu'Ha-
lésus sauva des coups de Pallns.
Imbécillité. On la peint sous les
traits d'une fille assise , les chevenx
épars sur le visage , la poitrine négli-
cemment découverte , l'œil fixe et
l'air stupide; à ses pieds sont des
huîtres ou d'autres coquillages qui
n'ont presque aucun sentinipnt.
I MBR ACIDES , Asius , fils d'Iml >racns.
Imbracl'S, père d" Asius, un des
Troyens compagnons d'Enée.
Imbkasie , surnom de Jnnon.
1. Imbrasus , fleuve de Fisle de
Samos. Les habitants prétendaient
que Junon était née sur ses bords ,
sous un seule qu'ils montraient encore
Avilem'psàePaiisanias. Les prêtres
allaient y laver sa statue , et ses eaux
étaient tenues pour sacfrées.
2. — Père de Pirus , qui comman-
dait les Thraces an siège de TroJe.
5. — Père de Glaucus et de Ladès,
avait lui-même instruit ses fils dan*
l'art de la guerre, et leiu" avait donné
des armes pareilles.
Imbrée, un des Centaures qnîctwn-
battirent contre les Lapithcs ehs
noces de Pirithoiis ; il fut tué parle
Lapithe Dryas.
iMBRius , fils de Mentor , et
gendre de Priam , tué au siège de
Troie par Teuccr fils de Télanxm.
lMEr.os , le désir, fut diTinisé chex
6i I M P
les Grecs. On trouve son nom avec
ceux d'Eros et Potlios, amour et
souhait , Ions trois sous la figure de
trois Cupidons ou Amours.
Immodestie. Laiigiire S3'ml)o!iqiie
de ce vice est une Icmme au ret;ard
hardi , aux cheveux en désordre ,
vêtue lascivement et presque nue.
Une eûcnon est son attribut.
Immolation , consécratiou faite
aux dieux d'une victime , qui se pra-
tiquait en mettant sur sa tête une
pâte salée, ou gâteau d'or^'e, appelé
inola. De là est venu le mot a im-
moler pour exprimer la,. consomma-
tion du ^acrificc, quoique dans l'ori-
gine cette cérémonie n'en fût que le
préliminaire.
Immortalité. {M. Chin. ) On re-
marque dans les pagodes chinoises
une idole haute de vingt puds ,
qu'ils appellent le dieu de l'immor-
talité. Ils le représentent sous la
forme d'un hon.me extrêmement
fros et replet , avec un ventre nu ,
d'un volume prodigieux. Son air est
riant et serein : il est assis les jamLes
croisées.
lMMUJSES,nom que l'on donnait, à
lîonie , à six des premiers confrères
du gi'and collèj^e du dieu Sylvain.
Ces prêtres avaient droitde sacrifier
dans les assemblées.
lMMi;KrrÉ, l'affranchissement des
impôts , est représentée, sur les mé-
dailles des villes qui ont joui de ce
privilège , par un cheval au pacage ,
qui broute librement. V aillant ,
jS'wn. Colon, t. 2 , p. 21 , 66, 3i8.
Impatikisce. Elle est figurée par
une femme <lans l'action de secouer
le joug dont elle est chargée , et fai-
sant effort pour rompre les liens
qu'elle a aux pieds et aux mains.
Imperator. On voyait dans la cour
du Capitoîe une statue de Jupiter
surnommé Impevator, apportée de
Macédoine par T. Quiçtius Flami-
nius , et consacrée apparemment à
la suite d'une victoire par un général
qui en rapporta l'honneur à Jupiter.
Imperfection. Un grand et un
petit œil , deux seins inégaux , deux
ïambes , dont-l'une est trop sèche , et
l'autre trop grasse, etc. , en sont les
I M P
emblèmes , ainsi que des figures ir-
régulières, un cercle qui n'est pas
rond , etc.
ImpéiuositÉ. L'emblème tpi'en
donne Jiipa est celui d'un jeune
homme presque nu , l'air hardi ,
qui paraît f;rèt à frapper de l'épée ,
et dans l'action d'affronter le danger.
11 a *lcs yeux bandés et de courtes
ailes aux épaules. A côté de lui est
un sanglier furieux qui .=e précipite
contre lesépieuxdes chasseurs.
Impiété. Cochin , qui la grouppe
avec la Piété , l'exprime par nue
femme qui , debout sur un autel ren-
versé , la regarde avec mépris et dé-
rision. Elle est peinte à Versailles
sous la figure d'une femme qui veut
brûler un pélican , syml>o!e de l'amour
des pères pour leurs enfants , et des
gouvernants pour les peuples con-
fiés à leurs soins. Hercule enlevant
le trépied d'Apollon , parceque ce
dieu ne rendit pas un oracle favo-
rable à sa demande , pourrait indiquer
Yimj'ie qui se moque de la religion.
Ce sujet est exécuté deux fois dans le
plus ancien style grec à la villa Al-
bani , et au muséum Naui , à Venise.
On le voit encore sur une base trian-
gulaire dans le cabi'net des antiques ,
à Dresde.
Imporcitor , dieu de la campagne
chez jes Romains,. Il présidait au la-
bour qu'on do; nait aux champs après
avoir semé le grain ; deporca, si;lon
élevé. Le flamine deCérès invoquait
ce dieu dans le sacrifice qu'il faisait
à Cérès et à la Terre.
Imprécations , .divinités que les
Latins noinmaient Dirœ , Deoruin
irœ. ( /^. ce mol.) Ils n'en recon-
naissaient que deux , et les Grecs
trois. On les évoquait par des prières
et des chants" contre ses ennemis.
Les imprécations étaient au, si une
espèce d'excommunication. On en
faisait encore contre les violateurs des
sépulcres , qu'une sage politique
avait fait regarder comme des lieux
sacrés. Il y avait différentes formules :
« Que le violateur meure le dernier
» de sa race I qu'il s'attire l'indigna-
» tion des dieux I qu'il soit précipité
» dam le Tartare ! qu'il soit privé
1 N C
» de la sépulture l qu'il voie leî osse-
» nients des siens déterrés et dis-
» perses .' que les mystères d'isis
» troublent son repos I que lui et les
» siens soient réduits au même état
» que le mort dont il a troublé les
i> mânes I b
IMPRUDt^cE. Cochin la symbolise
)).,r un homme endormi sur le bord
o lia chemin qui sécroule.
Impureté. Cochin la symbolise
Î)ar une femme vêtue d'habits souil-
és, qui s'elYorce de retenir uu homme
p;ir sou manteau.
Inachia , un des anciens noms du
l'éloponnèse.
I> ACHfDES , nom donné aux neuf
premiers rois d'Arj:os ; d'Inachus ,
fondateur de ce royaume.
Inachies, fêtes en l'honneur dino
ou Leucothoé.
Ii^ACHis, lo , fille d'Inachus.
I . Inachl's , fleuve de l'Areolide,
( )fide fait père de la nymphe lo,
[ui s'appelait d'abord Aniphi-
i,que. Inaclnis, lui avant l.iit creuser
i!.i lit , lui donna son nom. Ce fleuve
f'-t , avec son fils Phoronée , arbitre
pnlre Neptune et Junon , qui se dis-
■r;uent c-elte contrée. Junon l'em-
rta. Neptune piqué mit tous ses
ives à sec ; de sorte que ni l'Ina-
!3 , ni le Céphise , ni l'Astérion ,
le Phoronée , ne purent donner
au qu'au temps des pluies.
•. — Fils de I Océan, c.-à-d. venu
r mer de Phénicie dans la Grèce ,
inda le royaume d'Arf os , et fut
' 'lef de la race des Inachi'les. Il
na son nom à tout ie Péloponnèse.
InarimÉ, isle de la mer Tvrriié-
!ne,sur les côt^s delaCampanie,
s laquelle on feint que Jupiter
isa le péant Typhon.
I>" ATTENTION. X}r€ lemme ent on-
de livres, cle sphères, etc. qui ,
>e levant avec vitesse , renverse Ja
'■e , les sphères , les livres , etc.
Inca. f^. Ynca.
f.NCEiSDiE DU MONDE , dansc des
■ iens.
Incertitude. On la peint sous
iiblème d'une femme fpii , sur sa
• , a deux girouettes tournées dans
- >e;!s oppoK-s , el qui :ssiirulie sur
fonie IJ.
î N C 65
une planche en équilibre comme une
balançoire.
Ikclikation. Ripa la représente
par une femme vêtue d"uo côté de
blanc , et de l'autre de noir. Elle a
sur la tète les deux 'toiles de Jupiter
et de Saturne; l'une brillante, c.-à-d.
favorable ; l'autre sans éclat , c.-à-d.
nuisible. Elle tient d"ui;e main un
bouquet de roses , et de l'autre un
faisceau d'épines. A ues pieds sont
attachées des ailes. Cochin a dis-
tingué scus deux figures la bonne
et la mauvaise inclination. La bonne
est une femme véiue de bianc , en-
traînée par des guirlandes de Heurs
vers un nuaee d'oi"! s'écliappent des
rayons de f;!oire. Ces liens sont tirés
par des colombes. On v ajoute un
morceau de fer attiré par un aiii^îint.
La mauvaise, vêtue de noir, et l'œil
couveit d'un bandeau, soutient sur
ses épaules un poids chargé d'un seul
côté , qui la fait incliner vers un pré-
cipice , où el!e est en* ore attirée par
une chaîne de fer entourée d'épines
et de fleurs qui les cachent. On peut
encore Tacconipa^er d'un sin^re.
Inconnu. Les Athéniens avaient
un autel dédié au dieu inconnu. Les
Uns disent que Philippide a\ant été
envosé vers^les Lacédémoniens pour
traiter avec eux il'un secours contre
les Perses, il lui apparut un spectre
qui se pliiignit de n'avoir point o'au-
tel à Athènes, qui en avait érij,'é à
tous les autres dieux. Il promit
même , si on lui décernait un culte
et des honneurs divins , de secourir
les Athéniens. Quelque temps aorès ,
ris remportèrent mîe victoire. On
l'attribua au dieu inconnu , et on lui
éleva un tempe et un i.utel. Selon
d'autres , les Athéniens , dans un
temps de pesle , sétaiit inutilement
adressés à tous les dieux, crurent ce
fléau envoyé par une divinité qu'ifs
ne coiiaaissiiient pps , et lui (édièrent
un tornpîe , avec cette inscription :
Au dieu (V Eutope , d' Isie et do
Libye , et au àien inconnu et
étranfcsr. — Tertullien rapporte
que Rome avait ua temple semblable.
K. Ï-PIMÉKIDE.
I.XC0X5TASCE. Ripa h. dépeJBt
66
I N D
s'appuyant sur un roseau , et montée
sur une Ixiule. Cochin y a joint une
girouette et une banderole de na-
vire. On pourrait donner à la fit;ure
des ailes de papillon , et mettre à ses
pieds un caméléon, f^. Constance.
Incubes , esprits malfaisants, qu'on
supposait venir la nuit presser les
hommes et les femmes du poids de
leurs corps , et les étouffer. C'est ce
qu'on appelle le Cocheinar. On don-
nait aussi ce nom aux Faunes et aux
Satyres , à raison de leur lubricité.
Dans les temps d'ignorance , les
démonographes ont imaginé des dé-
mons incubes , qui tourmentaient, par
des images obscènes , et même des
réalités , les personnes qui avaient
fait vœu de chasteté, f^. Ephialtes.
Incubo , génie gardien des trésors
de la terre. Le petit peuple de Rome
croyait que les trésors cachés dans
les entrailles de la terre étaient gar-
dés par des esprits nommés Incu-
bones , qui avaient de petits cha-
peaux , dont il fallait d'al)ord se
s;usir. Si on avait ce bonheur , on
devenait leur maître , et on les con-
traignait à déclarer et à découvrir où
étaient ces trésors. C'est apparem-
ment sur ces coûtes qu'on a bâti les
fables des Gnones, et du Chameau
de Fortunatus.
Incubus , surnom de Pan, tiré de
son extrême lubricité.
Index, qui décauvre , swmova
donné à Hercule , à l'occasion du
trait qui suit : « On avait dérobé une
» coupe d'or pesante dans !e temple
» d'Hercule , dit Cicéron au pre-
« mier livre de la Diviiialioii. Her-
» cule, étant apparu en songe à
» Sophocle , lui indiqua le voleur.
I) Sophocle se tut. La vision reparut
» encore deux fois ; après quoi le
I) poète en alla rendre compte à l'a-
» réopage. Le voleur fut arrêté, mis
>i à la question , confes.^a le vol ,
. » rendit la coupe ; et ce temple fut
» depuis appelé le temple ôH Hercule
>i Index. »
I. Indien (Bacchus). Bacchus ,
venant des pays occidentaux , entra
dans les Indes avec une puissante
armée , et parcourut aisémeat tout
I N D
c« pnys , qui ti 'avait point de ville
capable de l'arrêter. Des chaleurs
excessives ayant causé des maladies
dans sou arniiJe, cet habile capitaine
la tira des lieux bas pour la conduire
dans les montagnes , où les vents
frais et les eaux pures eurent bientôt
rétabli ses soldats. Ce lieuétait appelé
Méros , cuisse; et cest là l'origine
de la fable de Bacchus conservé dans
la cuisse de Jupiter. On dit qu'il ap-
prit aux Indiens la culture tles fruits,
de la vigne , et d'autres secrets utiles
ou nécessaires. Il Itûtit des villes biea
situées , et les peupla des habitant»
des villages, auxquels il enseigna le
culte des dieux , et leur donna des
lois. Tant de bienfoits lui méritèrent
le nom de dieu , et les honneurs di-
vins après sa mort , qui termina un
règne de cinquante-deux ans. Ses fils
lui succédèrent , et transmirent le
royaume à leur postérité, qui le con-
sen'a durant plusieurs générations ,
jusqu'à ce qu'enfin la monarchie fût
changée en démocratie.
2. — (Hercule). Les Indiens pré-
tendaient qu'Hercule était né parmi
eux ; et comme les Grecs lui don-
naient la massue et la peau de lion ,
comme eux ils croyaient qu'il avait
surpassé tous les hommes en force et
en courage , et qu'il avait purgé le
contineijt et les rivages de la mer
des monstres qui les infestaient. Her-
cule , à les entendre , eut plusieurs
fils et une seule fille , entre lesquels
il partagea l'Inde. La principale des
villes qu'il avait bâties se nommait
Polvbothre. Il y avait élevé des pa-
lais superbes , l'avait remplie d'ha-
bitants , et entourée de fossés pro-
fonds et pleins d'eau vive. Hercuje,
après sa mort , fut mis au rang des
dieux , et ses descendants régnèrent
long-temps après lui.
Indigence. Graueïot l'allégoriat
sous la forme dune femme dont la
main gauche est ailée , symbole du
désir qu'elle aurait de s'élever soit à
la science, soit à la fortune, si le be
soin , semblable au poids auquel ci
la voit attachée , et sons lequel elle
est prête à ployer , ne rendait ton
ses efforts inutiles. Ses habits soulj
I N D
déchiras , ses pied» embarrasses de
ronces et d'épines; et elle paniit ex-
posée à l'intempe'rie des saisons ,
^isnée par un ciel pluvieux. K' "
vvRETÉ , Pema.
Imdigence , déesse des anciens.
J'. Pauvreté.
Indigète ( Jupiter ). Enée. Ce
prince ayant perdu la vie dans un
cuinbat contre Mézence , et son corps
ne sétant pas retrouvé , on dit que
Vénus , après l'avoir purifié dans les
eaux du Numicus , l'avait rais au
rang des dieux. On lui éleva un tom-
beau sur les bords du fleuve , monu-
ment qui subsistait encore du temps
•U Tite-Liye, et où on lui o^it des
rifices sous le nom de Jupiter
tigète.
Indigètes, mortels divinisés, qui
devenaient les protecteurs des lieux
où on les faisait dieux , tels que
Faune , Vesta , Romulus , chez les
Romains , Minerve à Athènes , et
Didon à Carthage. On fait venir ce
mot de in diis ago , je suis parmi
les dieux, ou indè genitus, ou bien
i:i loco degens, né dans le pa vs , ou
qui y demeure.
Indocilité, femme laide, tenant
un âne qui lui résiste , assise sur un
porc. On lui donne un voile noir ,
parceque le noir absorbe ,et ne réflé-
chit rien. f^. Docilité.
Indra ( M. Ind.) , roi, ou Dives-
pftir , seigneur du firmament. Il ré-
n nd au Jupiter d'Ennius , Dies-
:ter , dieu des cieux visibles. Il
îside aux divers phénomènes de
ir, tels que les vents , la pluie , le
. inerre, etc. ; et quoique l'orient soit
' oiifîé spécialement à sa vigilance ,
s m olympe est Mérou , ou le pôle
'n nori , représenté allégoriqucnient
mme une montagne d'or et de pier-
riès. Mjilgré tout son pouvoir , il
>t de I)eaucoup inférieur à la Trinité
d ienne , Brahma , Wishnou , et Ma-
ideva ou Shiva , qui ne sont que
même divinité sous trois formes
iilTérentes.
IxDRACiTTREN {M. Ind.), géant
. mieux dans la mvlhologie indienne,
■\ auxiliaire de Shrirama.
Xmoulg£kc£. Une médaille de
INF 67
Sévère la montre sous rembléme de
C} bêle couronnée de tours et assise
sur un lion , <jue les anciens regai^
daient comme le svmbole de cette
vertu. De la main gauche elle tient
une pique , et de la droite un foudre
qu'elle retient , avec cet te inscription :
Indulsentia Aiigustorum. Sur une
médaille deGallien, elle est désignée
par une femme assise, qui tend la
main droite , et tient un sceptre de
la gauche. Sur une antre d Anton in ,
c'esl une femme assise , qui tient de
la main gauche une baguette qu'elle
paraît éloigner d'elle, et de 1 autre
présente une patère ou espèce de
plat. Une médaille de Gordien la
présente assise entre un bœuf et un
taureau , peut-être poTir marquer que
cette vertu adoucit les caractères les
plus brutaux. Cocfiin , qm' a plutôt
envisagé llnduîgence comme une
'vertu sociale qui se dissimule à elle-
même et cache à autrui les défauts
des autres , a cru mieux rendre cette
idée par 1 emblème d'une fenune
ayant auprès d'elle une Harpie et
une Sirène, dont elle ne laisse apper-
cevoir que la partie humaine.
Industrie. fl«)>a en donne quatre
emblèmes. :°. Une jeune femme nue »
casquée , dont le manteau blanc est
orné de feuilles vertes , sur lequel on
lit proprio marte ; elle tient une
épée nue, et paraît prête à com-
battre. 2°. Mercure , dieu du com-
merce et de l'industrie , avec son
caducée , et dans l'autre main une
flûte. 3°. Une femme vêtue cTune
robe richement brodée; elle tient ua
gâteau formé par les abeilles , et des
outils , tels qu'un leVier , un cric , etc.
Elle a les pieds nus , et sur la tête
une petite statue de Plutus. 4°. Une
femme qui tient un sceptre ailé , sur-
monté d'une maiu au milii u de la-
quelle est un oeil. Cochin a réuni ce»
deux dernières compositions.
Inertie. CochinVa exprimée par
une figure de femme , la tête pen-
chée , les bras croisés , les jambes
collées l'une contre l'autre , et sans
mouvement.
Inféries ,du verbe i«/êrre, porter
•ur, sacrifices ou otirandes que les
E 1
68 I N G
anciens faisaient snr les tombeaus
des morts. Les victimes humaines ,
les gladiadeiirs qui leur suci édèrent,
les animaux inuiioîés , se nommaient
du même nom. Dans ces derniers
sacrifices , on égorgeait une bête
noire , on rëpandait son sang sur Ja
tombe , on y versait des coupes de
vin et de lait chaud , on y jetait des
fleurs de pavots rouges, on finissait
par saluer et par invoquer les mânes
<iu défunt; enfin, si Ton ne répandait
que du vin, ce vin s'appelait iiife-
riimi.
Infernal. C'est aussi un surnom
de Jupiter , adoré dans un temple de
Minerve à Argos. Sa statue de lx)is
ùvait trois yeuK, symbole de sa triple
puissance sur les cieux , les enfers et
les mers.
Infortune. Cochinla personnifie
par une femme qui , le sein nu et
les luamelles flétries , est dans Tac-
tioi! d'implorer du secoui's , et montre
x\n enfant qu'elle s'afilige de ne pou-
voir nourrir.
Infule, bandelette ou bande de
laine blanche qui ceignait la tète
jusqu'aux tempes , et de laquelle
tombaient de cliijque côté deux cor-
dions , viLtœ. C'était la marque de la
âignité saceVdotale.
Ïkges {M, Jap.), divinité japo-
naise, et l'une des plus modernes,
car il vivait vers l'an i65o de lère
chrétienne! En i653 , son zèle pour
ïa religion de Siaka lui inspira le
dessein de voyager dans le Japon ,
Oi'i il fut accueilli avec un profond
respect , et regardé comme un grand
saint. 11 survint ylors une excessive
sécheresse , à 1 occasion de laquelle
les Japonais s'adressèrent à liigen ,
et le prièrent de prononcer un hittoo ,
c.-h-d. ime prière usitée dans les ca-
lamités publiques, pour détourner
la colère céleste. Ingcn monta sur
une haute montagne , prononça le
iiitt(X);et la pluie tomba par torrents
avec .une telle violence , qu'elle em-
porta les ponts de Méaco.
Ingratitude. Bipa la rend allé-
tforiquemeut piir une femme qui lient
deux vi;)ères , dont l'une mord la tète
fie l'autre Ou lui ùonue aussi u;;c
INI
ceinture de lierre , parccque cette
plante parasite finit par détruire le
mur ou étouffer l'arbre qui lui a
servi à s'élever. îf'^inchelmann trouve
un symbole de l'Ingratitude dans une
figure que les Grâces font tomber
d'un vase où elle est placée.
Inimitié , femme vêtue de noir ,
armée , pensive , aux regards som-
bres , au front pâle et livide , à l'air
fier, irrité, menaçant, la tête en-
tourée de llamiiif.s. Ripa lui fait tenir
une anguille; Cochiii un chien et ua
chat; et d autres deux flèches, l'une
droite , l'autre renversée , symbole
égyptien de la contrariété dhumeurs.
Iniqijité. Rïpa la dépeint en-
tourée de flammes , et fuyant avec
rapidité. Cochin njoule un manteau
qui l'enveloppe , couvre sa marche et
cache ses feux. Quelques serpents
cachés se laissent appcrcevoir.
Initiales , ou Initiaux, nom des
mystères de Cérès.
Initiation des Indiens. Un In-
dien n'est tenu îi aucune cérémonie
journalière qu'après son initiation ,
et toutes celles qu'il aurait pu faire au-
paravant ne lui sont point méritoires.
Quelques uns négligent «ette pra-
tirpie; mais celui qui meurt sans être
initié ne doit pas s'attendre à un sort
plus heureux dans une autre vie.
Avart de pouvoir être initié , un
Indien doit, pendant plusieurs jours ,
faire divers actes préparatoires, tels
que des jeûnes , des aumônes , et
d'autres bonnes œuvres. Lorsque le
jour est venu , il se l.aigne et se rend
chez son gourou qui a préparé une
chauibre pour cette cérémonie : le
gourou ne le laisse entrer qu'après
lui avoir demandé s'il a un véritable
désir d'être initié j si ce n'est pas la
simple curiosité qui Pamène ; s il se
sent en état de continuer toute sa
vie , sans y manquer un seul jour ,
les cérîiuoJiies ffu'il va lui prescrire.
Il l'exhorte à difiércr , s'il ne se sent
pas assfz de force. Oiiand le jeune
homme persiste , et montre un désir
arJent d'entrer dans la bonne voie, le
g')urou lui fait un sermon sur la con-
duite qu'il doit tenir, sur les vices
qu'il doit fuir, et les vcilus qu'il doit
INI
pratiquer. H le niennee des etâti-
iiicnls célestes s'il se comporte mal ,
et lui fait es})érer les plus grandes
récompenses s il marche dans le sen-
tier de la justice. Ils entrent ensnite
dans la chambre, dont la porte reste
ouverte, afin que les assistants parti-
cipent au sacrifice qui va se faire, et
qu'on appelle//o/Ma«. Il est le niênie
que celui du mariage j mais on le
tient pour plus auguste , paicequ'im
irourou le fait , tandis quun simple
hrahme consomme l'autrcLes prières
pour évoquer les dieux sont diffé-
rentes, et le lieu plus saint , parce-
qu'il a été purifié. L'évocation étant
finie, on allume le feu de l'Homan.
Après le sacrifice , ils se mettent sous
un voile qui leur couvre la tète : alors
le gourou apprend au jeune homme ,
comme dans l'initiation des Knih-
maciaris , im mot d'une ou de deux
syllal)es , qu'il lui fait répéter à
I oreille , afin qu'il ne soit entendu
le personne.
Ce mot est la prière que l'initié
doit répéter , s'il le peut , cent ou
mille tois par joiu- , mais toujours
dans le plus gnmd secret. Lorsqu'il
le prononce , il doit soigneusement
éviter de la're voir le mouvement de
ses lèvres. L'oul)!ie-t-il , son gourou
et le seul à qui il puisse le demander.
II ne peut dire ce mot sacré à per-
sonne , pas même à un autre initié.
Cependant il lui est permis de le pro-
férer à l'oreille d'un initié ngonisnnt
de sa secte , afin que cette prière étant
entendue du mourant , il soit sauvé.
Chaque sectea une prière différente.
Ce mot secret est Tunique prière
des Indiens : ils appellent louaages
les prières de leurs livres, et nen
font point mystère ; mais ils re-
: ardent celle de l'initiation comme
.1 sacrée, que , jusqu'ici, aucun n'a
voulu la révéler aux Européens.
L'initié ayant répété plusieurs fois,
la prière , le gourou lui enseigne les
< crémonies qu'il doit faire à son
lever et à tous ses repas. H lui ap-
prend encore*plusieurs cantiques en
l'honneur des dieux , et le renvoie
en lui recouiniandant de vivre hon-
nêtement. Depuis ce jour, l'initié
I N N %
ne doit jamais manquer à faire les
cérémonies ; s'il s'en abstient , ii
pèche.
Peu d'IndieBS se font initier aux
cérémonies du Lingam , parce-
qu'elles sont si. longues quelles ne
leur laisseraient pf s le temps de va-
quer à aucune affaire. Au reste cette
initiation n'est point du tout néces-
saire ; ce n'est qu'un degré de per-
fection de plus.
ImtiÉs , ceux qui , après des
épreuves et des purifications gra-
duées, étaient admis à la célébration
des mystères. Nous n'avons aucune
connaissance des devoirs et des for-
malités qii'on exigeait d'eux, parce-
qu'ils s'étaient fait du secret luie
religion inviolable. Ils se regardaient
au milieu de leur patrie comme ua
Jjeuple séparé par la convenance de
eur culte , et qui devait tout at-
tendre de la protection des dieux»
Tout ce qui a percé de leurs céré-
monies consiste en prières , en par-
fums, en fumigations, en praliques
religieuses d'un culte rendu à des
hommes morts. Leurs ofl'randcs sur
les autels étaient de la myrrhe pour
Jupiter, du safran pour Apollon,
de l'encens pour le Soleil, àcs aro«
mates pour la Lune , des semences*-
de toute espèce ,, excepté des levés ,
pour la Terre.
Injure. Ripa lui dojine des che-
veux cpars , me couronne et une-
ceinture d'épines ; d'autres en font
une Furie , qui a les yeux enflammés ,
des serpents dans les mains , et qui
darde une langue de vipère. Cocnin
peint une femme vêtue de rouge ,
d'im aspect effrayant , et dans 1 atti-
tude de frapper. Elle tient im fais-
ceau d'épines ; autour de sa tête s'é-
lancent des serpents.
INJUSTICE , figure allégorique, dont
la robe blnnclie est tachée de sang ,
qui tient l'épée de Thémis, mais
foule aux pieds les tables des lois
rompues et des balances brisées. Le
crapaud est sou attribut. ^.Justice.
I^^ocF.îiCE. Ripa et Cochin la
personnifient sous les traits d'une
jeune fille couronnée de palmes , l'air
doux et pleia d'une aimable pudeui'
E5
70 IN O
qui se lave les mains dans un hassin
posé sur ua piédestal ; près d'elle
est un agneau blanc, symbole le plus
sensible de l'innocence.
Ino , fille de Cadinus et d'Har-
monie , épousa Athamas , roi de
Thèbes , en secondes noces , dont
elle eut deux fils, Léarque et Méli-
certe. Elle traita les enfants du pre-
mier lit en vraie marâtre , et chercha
à les faire périr , parceque , par le
droit de primogéniture , ils devaient
succéder à leur père , h l'exclusion
des enfants d'Ino. Pour réussir plus
sûrement dans son entreprise , elle
en fit une affaire de religion. La ville
de ïhèbes était . désolée par une
cruelle famine , dont on prétend
qu'elle était elle - même la cause ,
nyant empoisonné le grain qui avait
été semé l'année précédente ; ou ,
selon Hy£in , l'ayant fait mettre
dans de l'eau bouillante pour en
brûler le germe. On ne manquait
jamais , dans les calamités publiques,
d aller à l'oracle. Les prêtres étaient
gagnés par la reine; et leur réponse fut
que, pour faire cesser la désolation, il
fallait immoler aux dieux les enfants
de Néphclé. Ceux-ci évitèrent , par
une prompte fuite , le barbare sa-
crifice qu on voulait faire de leurs
personnes. ^. Phryxus. Athamas,
ayant découvert les cruels artifices
de sa femme , fut si transporté de ■
colère contre elle, qu'il tua Léarque,
un de ses fils , et poursuivit la mère
jusqu'à la mer , où elle se précipita
avec Mélicerte , son autre nls.
Voici conmie Ovide tourne en
fable ce fait historique :
« Junon , irritée de ce qu'après la
»» mort de Sémélé , Ino, sa sœur,
M avait osé se charger d'élever le
» petit Bacchus , jura des'en venger.
» Elle agita Athamas de furies , et
» lui troubla tellement le sens qu'il
» prit son palais pour une forêt , sa
» femme et ses enfants pour des bêtes
» féroces ; et , dans cette manie , il
» écrasa contre un mur le petit
M Léai'que son fils. Ino , h cette vue,
» saisie elle-même d'un violent trans-
« port qui tenait de la fureur , sort
» tout écheveiée, tenant entre ses
I N S
» bras son autre fils , et va se précî-
»» piler avec lui dans la mer. Mais
» Panope , suivie de cent nymphes
» ses sœurs , reçut en ses mains la
» mère et l'enfant , et les conduisit
u sous les eaux justju'en Italie^L'im-
» placable Junon les y poursuit et
» anime contre eux les Bacchantes.
» La pauvre Ino allait succomber
» sous les coups de ces furieuses ,
» lorsqu'HercuIe , qui revenait d'£s-
i> pagne , entendit ses cris , et la
» délivra de leurs mains. Elle alla
» ensuite consulter la célèbre Car-
» menta , pour savoir quelle devait
» être sa destinée et celle de son fils.
» Carmenta , remplie de l'esprit
» d'Apollon , lui annonça qu'après
» tant de peines qu'elle avait essuy ées
» elle allait devenir mie divinité de
>• la mer , sous le nom de Leuco
» thoé pour les Grec\, et de Ma-
» tuta pour les Romains : en effet ,
» Neptune , à la prière de Vénus ,
» dont elle était petite-fille , reçut la
» mère et le fils au nombre àts di-
» vinités de son empire. » /^.Leu-
coTHOÉ , Palémok , Matuta , Por-
TUNUS.
Insécutores, sorte de gladiateur*.
V . RÉTIAIRES.
Instauratifs , jeux qu'on repré-
sentait une seconde fois.
Instinct. Il se figure par nn jeune
homme saisissant les fruits qui font
sa nourriture , malgré le voile qui
lui enveloppe la tète. La peau de
bête qui le couvre dit. assez que ce
don est pluj particulier aux animaux.
L'éléphant est placé derrière lui ,
comme celui d'entr'eux qui passe
pour en être le mieux doué. L'hé-
liotrope, fidèle amante du soleil, est
là comme l'emblème de l'instinct
toujours mu par le même principe ,
et faisant régulièrement les mêmes
actions.
1 . Instruments de musique. V.
Muses , Apollon , Orphée , Am-
PHION.
2. — d'-4rts. T^. Minerve.
5. — DE sACRiFicEs,ornements d'ar-
chitecture ancienne , tels que vases ,
ÎKitères , candélabres , couteaux ,
iaches , et sympuies , comme on eu
IN T
voit h «ne fri.>e d'ordre corinthien
d'im vieux temple de Rome derrière
le Cajpitole.
Intelligence. Dans C. Ripa ,
c'est une femme vêtue de gaze d or ,
couronnée de guirlandes, tenant d'une
m;iin une sphère , et un serpent de
I'autre.Gn»f e/of lui donne un sceptre,
pour marquer que c est à elle à di-
riger les opérations de l'esprit : la
flamme qui Lriîle sur sa tète rap-
j>eile qu'elle est une émanation de la
divinité. L'aisle qui fixe l'astre de la
luiiiière exprime 1 attrait qui la porte
aux; spéculations les plus sulilimcs.
Enfin les attributs des sciences ré-
T aiidus autour d'elle attestent qu'on
lui en doit futilité.
Intempérance. Elle est représen-
tée par une femme avide qui se jette
sur des viandes, des vi.s, de l'or,
enfin tout ce qui peut inspirer des
désirs immodérés.
Intercidon , Intercidona, dieux
qui présidaient à la conpe des bois ;
de cœdere , couper. Ils étaient sur-
tout révérés par les bûcherons et les
charpentiers. On leur donnait aussi
1 emploi de veiller à la co. servation
des femmes .crosses qui les invo-
quaient .avec Pilumnus et Deverra ,
pour en être défendues contre les
insultes de Sylvain.
Intêrduca, Iterduca , nom sous
lequel on invoquait Junon , lorsqu'on
iii";nait la mariée dans la maison dt
n mari.
Interprètes , nom que les Chal-
(iécns donnaient à cinq planètes. Ces
tinq planètes commandaient , di-
saient-ils, à trente étoiles subalternes,
qu'ils appelaient dieux conseillers,
<lont la moitié dominait tout ce qui
-t au-dessous de la terre , et l'autre
•servait les actions des hommes,
ou contemplait ce qui se passait dans
les cietix. De dix en dix jours , une
étoile était envoyée sous la terre par
les planètes, et il en partait une de
dessous , pour leur apprendre ce qui
s'y passait. Ils comptaient douze
dieux supérieurs qui présidaient cha-
cun à un mois et à im signe du zo-
diaque , hors duquel ils déterminaient
douze cousteilations septentrionales ,
I O 71
et douze tnéridionales. Les douze
qui se voyaient dominaient sur les
vivants , celles qui ne se voyaient
pas , sur les morts; et ils lescroy aient
juïTes de tous les hommes.
Intratiracha ( >/. Ind. ) , pre-
mier ciel des Siamois. A^. Cosm0-
GONiE Siamoise.
Intrépidité. Dans Cochin , c'est
un jeune homme vigoureux , vêtu de
blanc et de rouge , les bras nus ,
dans l'action d'attendre et de soutenir
l'assaut d'un taureau furieux.
InuuS;, nom de Pan et de Faune,
pris de leur extrême lubricité. Rac.
Inire.
Ikventeob, surnom de Jupiter ;
Hercule lui éleva un autel sous ce
nom , après avoir retrouvé ses boeufs
volés par Cacus.
Invention. Bacon prétend tronver
l'image des i«t'enft'on5 qui deviennent
communes et méprisables , dans celle
du Sphinx qu Œdipe emmène chargé
sur le dos d un àne.
iKVEF.ECt ^ous Deus , le dieu
effronté, Racchus.
Invincible , surnom de Jnpiter ,
dont les Romains célébraient la fête
aux ides d« Juin.
lo, fille dnfleuTeInachns, suivant
Oi'ide ; selon d'autres, d'Inathus ,
roi d'Argos ; selon Pausanias , de
Triopas , septième roi d'Argos. Ju-
piter devint amoureux de cette prin-
cesse ; et pour éviter la fiireur de
Junon , jalouse de cette intrigue , il
la couvrit d'un nuage et. la changea
en vache. Junon, sonpconniant du
mystère , parut frapfpée de la benntc
de cet animal , et le demanda à Ju-
piter ; et le dieu n'ayant osé' la re-
fuser de peur d'augmenter ses soup-
çons , elle le donna en garde S Argus
aux cent yeux. Mais Jupiter envoya
Mercure , qui endormit le 'vigilant
gardien par les doux accents de sa
flûte , lui coupa la tête , et délivra lo.
Junon , irritée , envoya une Furie ,
d'autres disent un taon , persécuter
cette malheureuse princesse , qui fut
si agitée, qu'elle traversa la mer à la
nage , alla dans l'IIlvrie , pas.oa le
mont Hémus, arriva en Scythie et
dans le pays des Cimmériens^ «t
£4
"yft 1 O L
après avoir erre flans d'autres con-
trées , elle s'arrêta sur les bords du
Nil , où; Jupiler ayant appaisé Ju-
non, sa première fîf;ure lui fut ren-
due. Ce fut là qu'elle accoucha d'E-
paphus ; et ét;;nt morte ([uelque
temps après , les Egyptiens l'hono-
rèrent sous le nom disis. Pour ra-
mener toutes ces fal;les à l'histoire ,
lo , prêtresse d(f Junon , fut aimée
d'Apis , roi d'Argos , surnommé Ju-
piter. La reine , jalouse de cette
préféreuce , la fit enlever , et la mit
sous la garde d'un homme vigilant ,
nommé Argus. AJiis se défit du far-
dien^ mais lo, craignant la vengeance
de la reine , s'embarqua sur un vais-
seau qui portait la figure d'une vache
sur la proue. Quant au nom de déesse
Isis qui ne lui appartient pas , on
croit qu'Inachus ayant porté d'E-
gypte eu Grèce le culte d'Isis , les
Grecs la regardèrent connue sa fille,
et la confondirent avec lo. ^. Isis ,
Argus ,Epavhus.
Iobacchus , un des surnoms de
Bacchiis.
loBATE , roi de Lycie , à qui
Prretus , roi d'Argos , envoya Eellé-
rophon avec des lettres par lesquelles
il le priait de le faire périr. Voy.
BellÉrophon.
loCHAiRA , qui aime à lancer des
traits. Rac. los , trait; chaireiii ,
se réjouir.
Iodamé , mère de Deucalion .
qu'elle eqt de Jupiter.
IodAmie , prêtresse de Minerve ,
étant entrée pendant la nuit dans le
sanctuaire du temple , la déesse la
pétrifia en lui montrant la tète de
Méduse. Depuis , on lui érigea un
temple , et une femme avait soin
de mettre tous les jours du feu sur
son autel , en criant par trois fois
qu'Iodamïe était vivante , et qu'elle-
même demandait du feu.
I. loLAs, fils d'Iphiclus , et neveu
d'Hercule , fut le compagnon de ses
travaux : il lui servit de cocher dans
le combat contre l'hydre de Lerne.
On ajoute même qu'il brûlait les
têtes de l'hydre à mesure qu'Hercule
les coupait. Ovide le fait assister à
la chasse de Calydon , et Hygin le
I 0 L
nomme parmi les Argonautes. IXmg
IfS jeux que Jason fit célébrer pour
la mort de Pélias, il remporta le prix
de la course des chars à quatre che-
vaux. Hercule ayant épousé Mégare ,
fille de Créon roi de Thèbes , et
s'étant ensuite persuadé , sur la foi
de qTicIques présages , que cette
union serait malheureuse , la fit
épouser à son neveu lolas. Après la
mort d'Hercule , il se mit à la tête
des Héraclides , qu'il conduisit à
Athènes , pour les mettre sous la
protection du fils de Thésée. Malgré
son extrême vieillesse , il voulut com-
mander l'armée des Athéniens contre
Euryslhée ; et quand il eut pris
ses anues , il se trouva si accablé de
leur poids , qu'il fallut le soutenir.
Mais à peine fut-il en présence des
ennemis , que deux astres s'arrêtent
sur son char, et l'enveloppent d'un
nuage épais : c'étaient Hercule et
son épouse Hébé. lolas en sort sous
la forme d'un jemie homme plein de
vigueur .et de feu. lolas conduisit
une colonie des Thespiades en Sar-
daigne , passa en Sicile, et revint en
Grèce , où après sa mort il eut des
monuments héroïques. Hercule avait
donné l'exemple; car il avait en Si-
cile dédié un bois à loiaS , et ins-
titué des sacrifices' en soii honneur.
Les habitants d'Agyre lui vouaient
leurs chevelures. Son temple était si
respectable,que ceux qui manquaient
d'y faire les sacrifices accoutumés
perdaient la voix , et devenaient
comme morts. Cependant ils étaient
rétablis dans leur premier état dès
qu'ils avaient fait vœu de réparer
leurs torts , et qu'ils avaient donné
les sûretés convenables. Les AgV-
réeus avaient nommé Herculéenne
la porte devant Laquelle ils faisaient
leurs offrandes à lolas. Ils célébraient
sa fête tous les ans, et admettaient
les esclaves aux mêmes danses , îiux
mêmes tables, aux mêmes sacrifices.
PJutarqve dit qu'on obligeait les
amants d'aller jurer foi et loyauté
sur le tombeau d'Iolas.
2. — Cousin d'Hercule , fut tué
parce héros même, dans un accès de
fureur qu'il eut à son retour des enfers.
ION
loiCHOS, ville capitale de Tlies-
salie , fameuse par 1 invention des
jeux funèbres attribuée à Acaste ,
j ar la naissance de Jason , et par la
1 L'Union des Argonautes.
loLE , fille d Eurvtus roi d'Œcha-
lie , pressée par Hercuiequi ravageait
les états de son père , se précipita
du haut des remparts ; mais le veut ,
enflant sa robe, la soutint dans l'air,
et la descendit sans qu'elle eût aucun
niai. Selon d'autres , Eurvtus refusa
sa fî'le au héros , ce qui fut cause de
sa perte et de celle d Iphitus. Ce fut
cet amour qui causa la jalousie de
Déjanire et 1 envoi de la fatale tu-
nique de Ncssus.
Iolées , fêtes instituées en l'hon-
neur d'Hercule et du compagnon de
ses travaux, lolas. Elles duraient plu-
sieurs jours : le premier était con-
sacré aux sacrifices, le second aux
courses de chevaux , et le troisième
aux combats de lutte. Le prix de la
victoire était des couronnes denivrle,
el quelquefois des trépieds d'airaiu.
IolÈme, père de Syma. f^. Syva.
1 . Ion , nom souvent donné à Ju-
piter.
2. •— Frère d'Achéns , fils de
Xuthiis et de Creuse fille d'Erech-
thée roi d'Athènes, chassé de l'At-
tique par Ses concurrents , éjwusa
Hélice , fille de Sélinus, roi d'Egiale
dans le Péloponnèse, siicc-'da à son
père , bâtit une ville ;'i laquelle il
donna le nom de sa femme , et voulut
que ses sujets s'appelassent Ioniens.
3. — Nom que f^elleius Pnter-
culus donne à celui sous la conduite
duquel il prétend que les Ioniens
passèrent clans l'Asie mineure.
4- — Atnénien, fils de Gargettus ;
quitta l'Attique pour aller s'établir à
Héraclée en Elide.
1 . losE , fille de JVaulochus , volait
sur les grands chemins , et fiit tuée
par Hercule.
2. — Fille d'Autolycus , fut , dit-
on , changée en nymphe.
îoMDEs, nymphes qui présidaient
à une fontaine pfès d'Héraclée , vil-
lage de l'Elià?', laquelle se jetait
dans le CytLérus. Elles avaient un
teanple-sur ses bords. Leurs noms
10 X 75
étaient Ca'.liphaé , Synnllnxîs, Pé-
gée et lasis. Les bains de cette for-
taine guérissaient les lassitudes et
toute sorte de rhumatismes. Le nom
d'Ionides letu: venait d'Ion , fils rie
Gargfttus.
I. JoME , province du Pélopon-
nèse , d'où les Ioniens , chassés p;'.r
les Achéens , passèrent dans l'Asie
uu'neure.
1. — Province maritime de l'Asie
mineure , peuplée par différentes
colonies grecques.
loMENs , colonie des Ioniens .-asia-
tiques. Ils arrivèrent en Egypte ti.Mis
le temps que Psammitichus , un à.es
rois égyptiens , avait été détrôné par
les autres rois. L'oracle lui avait
E redit qu'il serait vengé par des
ouïmes d'ainiin qui sortiraient de
la mer. Lorsque les Ioniens déb.-îr-
quèrent , ce prince jugea l'oracle ac-
compli , fit alliance avec eux , et
triompha des autres rois.
1. loMQUE , un des cinq ordres
d'architecture. J'itruve dit qu'il con-
vient à Junon , h Diane ,à Racchu.=!,
et aux autres divinités de cette es-
pèce ; et la raison tpi il en donne est
que cet ordre tient le milieu entre
la sévérité du dorique et la délicTi-
tesse du corinthien , et que celte
médiocrité sied bien à ces divinités.
2. — Sorte de danse , ainsi ap-
pelée du pa'^s o\i elle était en usage.
loMts , fi!s de Dyrrachius , donna
son nom à la mer Ionienne , selon
Diilyme.
' lop.EAN , cri de joie et de triomphe
Sue le peuple répétait dans les sacri-
ces , dans les jeux solemnels , dans
les combats , quand on avait l'avan-
tage.
loPAs , prince d'Afriijue. T'irgiJc
en foit un des amants de Didon , et
le suppose très habile d.ms la mu-
sique. II chante sur sa lyre d'or dans
le repas que Didon donne à Enëe.
loPE , niîe d'iphiclès , est comptée
au nombre des femmes de Thésée.
loxiDEs , descendants d'Ioxus ,
conservaient de père en Gis la coii-
tunie de n'arracher et de ne brûler
.jamais ni asperges ni roseaux , mais
d'avoir au contraire pour ces plantes
74 I P H
une espèce de véncnition re!îciVu5e.
losus, lié de Pciigone et de Déio-
née, fils d'Ëurytas roi de Thes-
sa!:e , fut chef d une colonie qui s'ë-
taidit en Carie. ^'^. Ioxides.
IPi-RPHiALE, mère des Centaures ,
selojk Pi/idare.
IpH.iTE , un des fîls de Priam , tué
pcndaiit [o sièf^e de ïroie par An-
tilochus , fî's de Nestor.
Iphée, capitaine troyen, qui tomba
sous les coups de Patroclo.
1. Iphianasse , fille d'Agamem-
non , la même qu'Ipliigénie.
2. —Fille de Prœtus, fut changée
en vache avec ses soeurs , pour avoir
prt'téré le palais de son père au tem-
ple de Junon, ou , selon d'autres ,
leur heauté à celle de la déesse, f^.
PrCETUS , MÉLAJIPE , PiîOETIDES.
I. Ipuianire , fille de Mégapenthe,
mariée à Mélauipe , en eut plusieurs
enfants.
•2. — Arrière-petite-fille de la pré-
cédente , était fille d'Oïtlée et d'Hj-
permnestre fille de Thestius.
I. Iphias , prêtresse de Diane.
1. — Nom qnOi'ide ( Argo-
nai/t. /. I .) donne à Evadné, femme
de Capànée, comme fille d'Iphis.
1 . IpHicLÈs , père de Phéréhoée et
d'Iope.
2. — • Fils d'Amphitryon et d'Alc-
mène , et frère utérin d'Hercule.
Quand Junon envoya deux serpents
pour tuer Hercule au herceau , Iphi-
clès réveilla par ses cris AIcmène et
son époux , qui furent témoins du
premier exploit d'Hercule. Compa-
gnon du héros , il fut hlessé dès la
première expédition de son frère
contre Argée , roi des Eléens , et
mourut à Phénéon. Les Phénéates
lui rendaient tous les ans sur son
tombeau les honneurs héroïques.
I. Iphiclus , fils de Phylacus ,
})rince thessalien , et de Clymène ,
riche en troupeaux , habile coureur ,
un des Argonautes, ayant été long-
temps sans avoir d'enfants de sa
feumieAstioché, consulta Mélampus,
alors prisonnier chez lui , parcequ'il
avait entrepris d'enlever ses bœufs
par ordre de Nélée, qui avait promis
sa fille à celui qui les lui amènerait.
I P H
Le devin lui conseilla de prendre êe
la rouille dun couteau enfoncé au-
paravant dans un chêne , détrempée
dans du vin , et de continuer ce re-
mède durant dix jours : ce qu'ayant
fait , il eut trois enfants de suite ,
Prutésilus, Podarcès et Philoctèle.
1. — Fils de Thestius , et frère
d'Althée , est aussi compté au noûi-
bie de.s Argonautes.
Iphidamas, fils d'Anténor et de
Théano , fut élevé en ïhracepar son
aïeul maternel Cisséus. Il se rendit
avec douze \aisseaux à Percope ,
comme auxiliaire des Troyens , et
fut tué par Agamemuon. Iliad.
l. II.
1. Iphigénie , fille de Thésée et
d Hélène , que Clytemnestre , disent
quelques mytho'ogues , éleva , et fit
passer pour sa fille.
2. — Filfe d'Agamemnon et de
Clytemnestre. Un calme opiniâtre
arrêtant trop long-temps l'armée des
Grecs dans l'Aulide , Calchas leur
apprit que Diane , irritée contre
Agamemnon de ce qu'il avait tué
une biche qui lui était consacrée,
leur refusait un vent favorable , et
qu'elle ne pouvait être appaisée que
par le«sang d'une princesse de sa fa-
mille. Agamemnon , apiès avoir hé-
sité long -temps, accorda sa fille
aux sollicitations des princes ligués.
Ulysse s'offrit de l'aller retirer, sous
quelque prétexte spécieux , d'entre
les bias de sa mère. On disposa tout
pour le sacrifice ; mais Diane , ap-
paisée par cette soumission , mit à
la place d'Iphigénie une biche qui
lui fut immolée , et transporta dans
la Tauridc cette princesse pour en
faire sa prêtresse. Quelques anciens
mythologues disent qu'elle fut méta-
morphosée en ourse , d'autres en
génisse , d'autres encore en vieille
fenmie. ( F. Oreste. ) Homère ne
parle point de cette aventure. Sur
la fin du siège de Troie , il fait men-
tion dTphianasse, fille d'Agamem-
non , qu'on envoie offrir en mariage
à Achille pour l'appaiser , et qui
Earaît être la même qu 'Iphigénie.
e sacrifice d'Iphigénie , peint par
2'iinantke , est fameux dans Tanli- 1
I P H
- <)[«ité. On sait qu'après avoir grada^
^ iiouieur sur les visnges de tous les
-tauts, et désespérant d atteindre
'p d un père, il représenta Aga-
1 -Mnon qui se couvre la tète d'un
voije. 9
5. — Surnom de Diane honorée à
Hermione.
IpHiMÉDiE , fille de Triopas , et
f uinie d Aloiis, enlevée par ÎVep-
tune , qui avait pris , selon Oi>ide ,
l;i forme du fleuve Enipée, devint
mère des deux Aloïdes. Un jour
q I elle célébrait les Orgies avec sa
fuie et les Bacchantes , elles furent
toutes enlevées par des 'J'hraces.
Ipliiniédie échut au favori du roi ,
et Pancratis sa fille au roi même.
On lui rendait de grands honneurs à
M \ lassés , ville de Carie.
Iphimédon, fils d'Eurvsthée, périt
dans la guerre contre les Athéniens.
Iphiméduse , une des Danaides ,
f 11 mie d'Euchénor.
!.. IphinoÉ, fille aînée de Prœtus ,
roi d'Argos.
2. — Une des principales Lem-
nieimes qui conspirèrent d'égorger
tous les hommes , à leur retour d'une
expédition en Thrace.
1 . IpHiNots, un des Centaures.
2. — Un capitaine grec, fils de
Dexius , tué par Glaucus au siège
de Troie. Iliad. l. 7.
Iphiona , suivante d'Hypsipyie
lie des Amazones , qui l'envoya
ir complimenter Jason sur sou
a. rivée dans ses états.
I. IpHIS. V. A^•AXARÈTE.
"- — Fils d'Alector roi d'Argos ,
céda à son père. Ce fut par ses
)>eils que Polvnice vint à hout
(. ' ntraîner Amphiaraiis au siège de
"i iif-bes, en séduisant Eriphile.
5. — Un des Argonautes , selon
l nlerius Fîaccus.
4' — * Père d'fitéocle, un des chefs
,icn3 tués devant Thèbes , et d'E-
iiié , femme de Capanée , qui aypit
>' statue dans le temple de Del-
j •<-■&, au rapport de Pausanias.
JJésolé de la mort d'Evadné , il
^ m lut se tuer ; mais Sthénélus , son
tit-fils, lui promit de le venger
1 le meurtre des ThéLaia».
I P H 75
5.-^ Femme d une grande heauté,
dont Achille fit présent à Pjtrocle
après la prise de Scyros.
b- — Une fille de Thespius.
7. — Fille de Lygdus et de Télé-
thuse. Lygdus, habitant de Pbestus
en Crète , avant de partir pour un
voyage, commanda à sa femme, alors
encemte , si elle accouchait d'une
fille, d'exposer l'enfant, l'éiéthuse,
partagée entre les sentiments de la
nature et la crainte de déplaire à son
mari , vit en songe la déesse Isis qui
lui ordonna de déguiser le sexe de
l'enfant en l'élevant sous les haidts
de garçon. Le père de retour, trompé
par l'apparence , voulut marier *oa
fils à la plus belle fille de la ville ,
nommée lanthe. Téléthuse éluda sous
différents prétextes; mais enfin , le»
ayaht tous épuiséi , elle adressa 'es
vœux à Isis, qui , durant la céré-
monie nuptiale , c angea Iphis en
garçon. Iphis entra dans le temple
pour offrir à la déesse un sacrifice
d'action de grâce , et y laissa < ctte
inscription : Iphis garçon accom-
plit les voeux au a avait faiis étant
fille.
Iphition , fils du roi Otryntée et
de la nymphe Naïs, tué par Achille
au siège de Troie. Iliad. l. 20.
Iphitis , capitaine tué par Ulysse.
Odyss. /. 21.
1 . JpHiTLS, fils d'Euryte roi d'CË-
chalie. Ce prince , soupçonnant H«r-
cide d'avoir emmené les chevaux de
son père , alla les chercher dans l'i-
ryntlie ; Hercule le fit monter sur une
tour élevée , et lui permit de porter
ses regards de tous côtés. Iphitus ne
les appercevant pas , Hercule le pré-
cipita du haut de la tour , comme
l'ayant faussement accusé. La puni-
tion de ce meurtre fut une maladie ;
et la réponse de l'oracle fut que ,
pour le guérir , il fallait qu^on le
vendu publiquement , et qu'on donnât
le prix de la vente aux enfants d'I-
phitus.
2. — Frère d'Eurvsthée , s'em-
barqua avec Jason , et tut tué dans
la Cfolchide par Eétès.
3. — Roi des Phocéens, eut deux
fils au «iège de Troie.
^6 I R I
4. — Capitaine troyen , qui , mal-
gré son {ïrand âge, se joignit à Enée
la nuit de la prise de Troie , et n"é-
chappa qu'avec peine aux traits des
Grecs.
5. — Fils de Proxonidas , ou
d'Hémon , ou de Waubolus roi
d'Elide dans le Péloponnèse , sur
la foi de l'oracle de Delphes , réta-
blit les jeux olympiques pour faire
cesser les guerres intestines et la
peste qui désolaient la Grèce , et or-
iDonna un sacrifice à Hercule , pour
appaiser ce dieu que les Eléens
croyaient leur être contraire. Dans
lo temple de Junon , à Elis , on con-
servait le palet d'Iphitus , sur lequel
étaient écrites en rond les lois et les
privilèges des jeux olynipirpies. V^.
Olympiques.
6. — Troyen , père d'Archepto-
lèn)e , selon Homère.
Iphthime , fille d'Icarius , sœur
de Pénélope , et femme d'Eumélus ,
roi de Phères. Minerve prit ses traits
Î)our apparaître en songe à Péné-
ope inquiète du départ de son fils, et
pour dissiper ses craintes maternelles.
Odyss. t. 4-
IpsÉa , mère de Médée.
Ire , ville de Messénie , une des
sept villes qu'Agamemnon promet à
Achille. //. /. 9.
Irène , une des Saisons , fille de
Jupiter et de Thémis.
I. Iris , fille de Thaumas et d'E-
lectra , et messagère de Junon qui la
plaça au ciel en récompense de ses
«ervices. Cette déesse l'aimait beau-
coup , parcequ'Iris ne lui apportait
jamais que de bonnes nouvelles. Son
emploi le plus important était d'aller
couper le cheveu fatal des femmes
vouées à la mort. Toujours assise au-
près du trône de Junon, elle était
toujours prête à exécuter ses ordres.
C'est elle qui avait soin de l'apparte-
ment de sa maîtresse , de faire son
lit et de l'habiller ; et lorsque Junon
revenait des enfers dans l'olympe,
c'était Iris qui la purifiait avec dès
parfums. Les pcintresla représentent
portée sur l'arc-en-ciel , avec des ailes
brillantes et de mille couleurs , pour
marquer son zè'e et sa promptitude.
I R U
Une peinture antique la montre au-
dessus d'un arc-en-ciel , avec ime
corbeille de fruits et de feuillagcssur
sa tète, et tenant un bâton, pour in-
diquer qu'elle est la messagère des
dieux.
2. — C'est aussi le nom d'une des
filles de Minée. V . Mikéides.
5. — Une des trois Harpies , sc-
ion Hésiode.
I R I s H I p A T A N ( iW. Ind. ) , bœuf
qui est la monture ordinaire d'Ixora ,
et qui a sa part des honneurs qu'on
rend à son maître.
Irmeksul , dieu des Saxons. F"»
Erviensul. J'ajouterai ici quelques
détails. La statue du dieu , placée
sur une colonne , tenait d'une main
un étendard sur lequel était une
rose , symbole du peu de durée de
la gloire militaire , et de l'autre une
balance , emblème de l'incertitudie
de la victoire. La figure d'un ours,
qu'Irmensul portait sur sa poitrine ,
et celle d'un lion sur son bouclier ,
indiquaient la force , le courage et
l'adresse qu'exigent les grandes en-
treprises. Ce dieu avait ses prêtres
et ses prêtresses , dont les fonctions
étaient partagées. Dansles fêtes qu'on
célébrait en son honneur , la noblesse
du pavs se trouvait à cheval armée
de toutes pièces ; et après quelques
cavalcades autour de l'idole, chacun
se jetait à genoux , et faisait ses
présents aux prêtres, cjui étaient en
même temps les magistrats de la na-
tion et les exécuteurs de la justice.
Ces prêtres frappaient de verges les
guerriers convaincus de n"a>oir pas
fait leur devoir dans les combats ,
et condamnaient même à mort ceux
qui avaient perdu une bataille par
leur faute.
IroukouvÉdam ( M. Ind. ) ,un dei
quatre livres sacrés des Indiens, nom-
més Yédams. C'est celui qui donne
l'histoire de la création. 1^. VÉdams.
I . Irus, mendiant d'Ithaque, d'une
tail'e énorme, et d'une horrible glou-
tonnerie. Son véritable nom était
Arnée; mais les amants de Pénélope;
à la suite desquels il s'était mis,
l'appelaient Irus, parcequ'il faisait
leurs messages. Rac. Ireiii , eircùi^
I s c
parler. II voulut chasser Ulysse, qui
se tenait à la porte du palais dé-
guisé en mendiant , et le provoqua
•' 111 combat singulier , en présence
- princes et de Télémaque. Ulysse
• pta le défi, quoiqu'il parût cassé
a>' vieillesse , et , du premier coup
nuil porta, brisa la mâchoire de son
iintagoniste , et l'étendit par terre
t'.nt baigné de sang. Cest cet Lus
qui a donné lieu au proverbe , plus
pauvre qu'Iras.
2. — Epousa Démonasse , de la-
quelle il eut Eury damas , un des
Arpjnautes.
Irïnge , fille de Pan et de la
nvinphe Echo , fournit à Médée les
philtres dont celle-ci fit usage pour
tni^ner le cœur de Jason.
T-ANAGtl - MlROTTO ( M. Jup. ) ,
1 que les Japonais donnent au
j ; iiiier homme. Ils prétendent quil
séjourna long-temps avec sa femme ,
nommée Isanami , dans une pro-
V ince du Japon qu'ils appellent Isie,
fiineuse par les pèlerinages que l'on
V fiit de tons les endroits du Japon.
IsAKDRE , fils de Bclléropbon , tué
par le dieu Mars dans une bataille
contre l'es Solvmes.
TsANi A ( ]\I. Ind. ) , le huitième
des dicnx protecteurs des huit coins
du monde. Il protège la partie du
nurd-est. Il a obtenu de paraître sous
l;i figure de Shiva. Onle représente,
roinme lui , de couleur blanche ,
monté sur un boeuf, avec quatre bras ,
tenant en main un cerf , attribut de
Shiva. f^. IsHAixi.
IschÉnies , fêtes annuelles célé-
brées à Olympie , en mémoire d'Is-
cliénus.
IscHF.Nus , petJt-fils de ÎNIercure
f t d"Hiéra , qui dans un temps de
famine se dévoua pour son pays , et
eut un monument près du stade
olympirpe.
IscuoMAGPE , la même quHip-
Êodamie , femme de Pirithoiis. f^.
[iPrODAMIE.
IscHïS , fils d'Elatus. Quelques
mythologues le disent père d'Escu-
lapc. f^. ESCKI.APE.
IsÉE , une des Néréides.
IsÉEi, iètt-s d'Isis. Ou exigeait des
I S I
77
secrets inviolables de ceux qui y
étaient initiés. Elles duraient neuf
jours , pendant lesffuels se passaient
des choses abominabres , au rapport
des historiens. Le sénat romain les
al)olit Tan de Rome 6c/j. Mais Au-
guste les rétabht ; et les mystères de
la déesse devinrent de nouveau ceux
de la galanterie , de lamour et de la
débauche. Commode les remit en.
crédit, et se mêla lui-même aux prê-
tresses de la déesse , et y parut la
tète rasée , portant Anubis.
IsÉLASTioL'ES ( Jeux ) , célébrés
dans les villes de Grèce et d'Asie du
temps des empereurs , et où les vain-
queurs avaient des privilèges consi-
dérables. Oa les couronnait à l'en-
droit même de leur victoire ; on les
reconduisait* en triomphe , et ils
avaient des pensions payées sur les
fonds publics.
IsFENDiAR ( J/. Alah. ) , espèce
d'ange gardien de la chasteté des
femmes , et qui inspire l'esprit de
paix dans les familles.
IsHANi ( M. Ind. ) , pouvoir actif
disa , ou Isvvara , représenté sous
la forme d'une femme , qui est re-
gardée connue la déesse de la nature
et la protectrice des eaux. Sa fête
principale a le nom de Dur^otsava.
On y plonge son image d»ns les eaux ;
allusion à 1 opinion que l'eau est le
premier principe. Le missionnaire
auteur du Systema Brahinanicuin,
publié à Rome en 1791 , prétend
que c'est la même que Parvadi.
IsHVARi, maîtresse {M.^ Ind.) ,
épithète de Rhavani , femme de
Shiva. y. Rhavam.
IsiAQUE (la Table) , nn des monu-
ments les plus considérables que
i';ntiquité nous ait transmis, contient
la figure et les mystères d'Isis, avec
ua grand nombre dMctes de la reli-
gion égyptienne. Il fut trouvé au s«c
de Rome en 1 5^5 , et pr3\ é plasie.iu^
fois.* Cette table paraît toule sv!nlx>-
liijiie et énisniatique. Une grande
quantité de figures y sont rangées
avec ordre , et renferment sùremmt
quelque sens mystérieux. I\iai^ ces
tableaux repr..' -entent -ils q'uljae
histoire d'iais et des dieux J'Ejjypie,
78
I S I
ou quelque système enveloppé de la
rclipion du pays , ou quelque ins-
truetion morale , ou tout cela à-la-
fois? Ce.»;! ce que per.«onne n'a en-
core pu découvrir. Pignonus est
celui qui passe pour y avoir le plus
réussi , quoiqu'il ne donne ce qu'il
dit que pour des conjectures. Le P.
Kircher, venu depuis , ex2>lique tout,
eans douter de rien ; mais ses expli-
cations so'ht souvent de nouvelles
^nifrmes. D. Bernard de Mont-
faucon a fait de nouveaux efforts ,
et n'a donné que de modestes con-
i'ectures. On voit , dans cette table ,
a figure de presque tous les dieux
égyptiens , et on les y reconnaît par
le secours des autres monuments.
Une autre chose qu'on y remarque
aisément , c'est que , comme sur un
théâtre , on y voit plusieurs actions
distinctes , oii les mêmes personnes
reviennent souvent , et se trouvent
répétées dans la même action.
IstAQUEs , prêtres de la déesse
Isis. On les trouve représentés vêtus
de lonpues roLes de lin , avec une
kesace et une clochette à la main. Ils
portaient quelquefois la statue de la
oéf sse sur leurs épaules , et se ser-
vaient du sistre dans leurs cérémo-
nies. Après avoir chanté les louanges
d'Isis au lever du soleil , ils couraient
le jour pour demander l'aumône , et
ne rentraient que le soir dans leur
temple , oi'i ils adoraient debout la
statue d'Isis. Ils ne se couvraient les
pieds que des écorces fines de l'arbre
appelé papyrus ; ce qui a fait croire
qu'ils allaient nu-pieds. Ils étaient
■vêtus de lin , parcequ'Isis avait appris
î!ux hommes la cidture et rusaf;e de
cette plante. Ils ne mangeaient ni
cochon ni mouton , et ne salaient
jamais leur viande , pour être plus
chastes. Ils trempaient leur vin , et
se rasaient la tète. Mais ces austérités
ne les empêchaient pas d être d'a-
droits entremetteurs , comme les tem-
ples de leurtléesse étaient des rendez-
vous de jralanterie très fréquentés des
dames romaines.
IsiETS , terme Aystérieux qui se
Kt sur les Abraxas.
IsioN , temple et simulacre disis.
I S I
Isrs, célèbre divinité des Eevp-
tiens. Plularque la fait fille de Sa-
tunie et de Rhéa. Il ajoute , suivant
une tradition extravagante , qu'Isis
et Osiris , conçus dans le même sein ,
s'étaient mariés dans le ventre de
leur mère , et qu'Isis , en naissant ,
était déjà grosse d'un fils. Les deux
époux vécurent dans une parfaite
union , et tous deux s'appliquaient à
polir leurs sujets , A leur enseigner
l'agriculture, et plusieurs autres arts
nécessaires à la vie. Diodore de Si-
cile ajoute qu Osiris , ayant formé le
dessein d'aller jusques dans les Indes
pour les conquérir , moins par la
force des armes que par la douceur ,
leva une aimée composée d'hommes
et de femmes , et qu'après avoir éta-
bli Isis régente de son royaume , et
laissé Mercure et Hercule près d'elle,
dont le premier était chef de son
conseil, et le second intendant des
provinces , il partit pour son expé-
dition , où il fut si heureux," que tous
les pa) s où il alla se soumirent à son
empire.
Ce prince , étant de retour en
Eg3pte , trouva que son frère Typhon
avait fait des brigues contre le gou-
vernement , et s'était rendu redour-
table. Julius Finnicus ajoute mêoie
qu'il avai^t suborné sa belle-sœur Isis. ,
Osiris, qui était un prince pacifique,
entreprit de calmer cet esprit ambi-
tieux ; mais Typhon , bien loin de se
soumettre à son frère , ne songea qu'à
le persécuter , et à lui dresser des
embûches. Pîutarque nous apprend
de quelle manière enfin il lui fit perdre
la vie. « Typhon , dit-il , l'a} ant in-
» vite à un superbe festin , propasa ,'
» après le repas , aux conviés de se
» mesurer dans un coffre d'un travail
» exquis , promettant de le donner
» à celui qui serait de même gran-
» deur. Osiris s'y étant mis à son
» tour , les coiijurés se levèrent de
» table , fermèrent le coffre , et le
» jetèrent dans le Nil. Isis , informée
» de la fin tragique de son époux , se
'» mit en devoir de chercher son
I» corps; et ayant appris qu'il était
I) dans la Phénicie, cache sors un
I) tamarin où les flots l'avaient jeté ^
IS I
elle alla à la coui- de BjlJos , où
elle se mit au Service d Astarté ,
f>ùur avoir plus de commodité de
e décou\Tir. Enfin , après des
peines infinies , elle le trouva, et
Et de si grandes lamentations, que
le fils du roi de I^blos en mourut
de regret ; ce qui toucha si fort le
roi son père, qu'il permit à Isis
acnlever ce corps et de se retiier
en Egypte. Typhon , informé du
deuil de sa belJc-soeur , ouvrit le
coffre , mit en pièces le corps d'O-
siris , et en fil porter les memhres
en différents endroits de TEgypte.
Isis ramassa avec soin ses membres
épars , les enftruia dans des cer-
cueils , et consacra les représenta-
tions des parties qn elle n avoit pu
trouver, i De là Tusase à» Phalliis ,
I devenu célèbre dans toutes les céré-
I monies religieuses des Eg} ptiens. )
I Enfin , après avoir répandu Lien
> des lannes , elle le fît enterrer à
i Ai)^de, ville située à rocoideiit du
]\if. » Si les anciens placent le
iiIieaud'Osirisend'aulresendroits,
-t qu'Isis en fit élever un pourcha-
■ '• partie du corps de son mari , dans
lieu même où elle lavait trouvée.
Cependant Typhon songeait à af-
-nnir son nouvel empire; mais Isis,
ant donné quelque relâche à son
iictton,fit prompt euienl assembler
- troupes , et les mit sous la con-
luite d'Oms son fils. Ce jeune prince
)'.ursuivit le tyran, et le vainquit
'is deux batailles ripgées-
Après sa mc>rt , les Egv ptiens l'a-
;• rèient avec son mari ; et parce-
ri'iis avaient , dm-ant leur vie , dirigé
■Ts soins vers l'agriculture, le bœuf
ia vache devinrent leurs svmlxJ^es.
institua en leur honneur de» fêtes ,
nt une des principales céréinooies
t l'apparition du boeuf Apis. On
.'«lia , dans la suite , que les âmes
I Ms et d'Osiris étaient allées habiter
ioleil et la lune , et qu ils étaient
venus eux-mêmes ces astres bien-
>ants, en sorte que leur culte était
fondu avec le lenr.Les Egyptiens
ébraient la ftle d'Isis tians le
; inps qu'ils la croyaient occupée à
[iicurer la mort d'Osiris. C'était alors
I S I „
qae Fean da Nil commençait à mon-
ter , ce f[ui leur faisait dire que ce
fleuve , eprès s être grossi des larmos
disis, inonde et fertilise leurs terres.
Isis passa ensaite pour la nature ',
on la déesse universelle , à laquelle
on donnait différents noms, sunant
ses divers attribut.*:. Hérodote la
croit la même que Cérès ; Uiodore
la confond a\cc la Lmie, Cérès et
Junoa ; Piulanjue avec Minerve ,
Proserpine , la Lune et Tétliys .
Apulée rappelle la mère des dieux.
Minerve , \ éuus , Diane , Proser-
pine, Cérès, J linon, Bel Ion c, Hécate,
et B.hamnusia. Il paraît cependant ,
Gr le culte qu'on lui rendait, et par
1 divers symixiles dont on ornait sa
statue , que les Egyptiens la regar-
daient comme leur Cérès. Isis était
sur-tout honorée à BuLasre , à Copte
et à Alexandrie, o A Copte , dit
>» £lien , ou honore la déesse Isis en
>» bien xies manières; ime, entr'au-
» très , est le culte rjue lui rendent
»> les femmes qui pleurent b perte
» de leurs maris , de leurs enfants et
» de leurs frères, (^oique le pavs
» soit plein de grands scorpions dont
» la piquure donne promptcmcnt
» la mort , et est sans remède , et que
» les Egyptiens soient fort attentifs
» à les éviter, ces pleureuses d Isis,"-
» qiioiqu'elles couchent à plaie teire,
M qu'elles marchent pieds nus , et
» même , pour ainsi dire , sur tes
» scorpions pernicieux , n'en souf-
« frent jamais de mal. Ceux de Copte
u honorent aussi les t hevrettes , di-
» saut que la déesse Isis en fait ses
»» délice* ; mais ils mangent les cht-
» Treuils. »
Un homme étant entré dans le
temple dIsis , à Copte , pour savoir
te qui se passait dan» les mystères
de cette déesse , et en rendre compte
au gouverneur , il en fut en eifet té-
moin , s'acquitta de sa commission ;
mais il mourut aussi-lot après, dit
Pausanias , qui ajoute à cette occal
sion : Il sem1»le qa Homère ait eu
raison de dire que rhomuie ne voit
point les dieux impunément. Les
Romains adoptèrent avec beaucoup
de répugnance le culte d'Isis : il v
8o
I S I
fut !onp;-temps proscrit , peut-être h
cause de ses fioures bizarres ; mais
après qu'il eut Ibrec les ol;slacles , il
s'y établit si bien, qu'un grand nom-
l>re de lieux publics, ù iîoine , pi-it
le nom d'Isis. II est vrai qu'on donna
à ses statues une forme plus sup-
portable.
Tantôt Isis est représentée sous les
traits d'une femme , avec les cornes
d'une vaclie , symbole des phases de
la lune , tenant un sistre de la droite ,
et un vase de la pauciie , eniblèiues ,
le premier du perpétuel écoulement
de la nature , le den\ième de la lé-
coridité du Nit Tantôt elle porte lui
voile flottant, a la terre sous les
pieds, la tète couronnée de tours ,
comme Cybèle , pour dési^qner la
grandeur et la stabilité , et quelque-
fois des cornes droites. On la voit
aussi avec des ailes , et un carquois
sur l'épaule , une corne d'abondance
dans la main gauche , et dans la droite
nu trône qui porte le ]x)nnet et le
sceptre d'Osiris , et enfin avec une
torche enflannuée , et le bras droit
entrelacé d'im serpent. Les Romains
la peipient encore quelquefois en-
tortillée d'un serpent , lequel , après
lui avoir serré les jambes , se glissait
sur son sein , comme ponr aller se
uourrir du lait de ses mamelles.
Isis, ou Isites ( JI. Mah. ) , sec-
taires musulmans , qui soutiennent
que l'Alcoran a été créé , quoique
iMahomet anathéaialise tous ceux
qui sont de cette opinion. Ils pré-
tendent aussi que l'éléiance de ce
livre n'est pas incomparable et ini-
mitable , comme le croient tous les
niahométans.
I<;jE, ou Ixo (3/. Jap.), province
du Japon , célèbre par la naissance
de Tensio-Day-Sin, chef de la race
desdicux terrestres, et pari afïluence
des pèlerins qui s'y rendent de toutes
les parties de l'empire. Ce pèleri-
nage est un des principaux articles
du sintoïsme. Le monument qui fait
l'objet particulier de la curiosité et
de la vénération des pèlerins est u);e
f hétive cabane , aussi étroite que
li;.S5;e , entourée de cent massia, on
gc(itc> cn.ip^'ics dar.s lesquelles le
I S I
canusi, prêtre spécial du dieu , a
de la peine à se tenir debout. Les
fennnes font ce pèlerinage , ainsi que
les honmtes. On prétend que les m-
commodités ordmaires h leur sexe
cessent pendant le voyage. Sans cette
supposition , elles seraient dans le
cas de l'impureté légale , qui les ejc-
poserait aux insultes des pèleriifs.
Les grands seigneurs n'entreprennent
guère ce voyage ; ils se contentent ,
à l'exemple du cubo , de députer
tous les ans à Isje une ambassade
solemnelle dans la première lune ,
connue les princes mahomélans font
pont le voyage de la Mecque. Mais
les gens d'une condition médiocre,
croiraient conunettre un grand pé-
ché , s'ils ne faisaient tous les ans ce
pèlerinage. Parmi eux , il y en a <pii
vont nus par les plus grands froids ,
n'ayant qu'un peu de paille autour
de la ceinture , <jui mangent peu , ne
reçoivent rien des passants , vont
seuls , et presque toujours en courant .
Lorsqu'on part pour les lieux saints ,
on suspend à la porte de sa niaisoa
une corde garnie de papiers décou-
pés , qui avertit les personnes du
dehors de s'en éloigner, en cas qu'elles
soient souillées de quelque impureté;
car leur iiiia, ou souillure , s'ils en-
traient dans la maison , irait tour-
menter le pèlerin par des songes
sinistres, et l'exposer aux plus grands
périls. Pendant le voyage , les per-
sonnes des deux sexes sont oblij.ées
au plus austère célibat. Les pèlerins
doivent visiter tous les temples et
toutes les,chape!les d'Isje. A 1 entrée
d'un de ces temples est une petite
cavervie , appelée la Cote du Ciel.
On prétend que le grand Tensio-
Uay-Sin s'y cacha autrefois , et que,
pendaUt le séjour qu'il y fit , il pri\a
le soleil et les astres de leur éclat ,
pour prouver aux peuples qu'il était
la source de la lumière. (^>uand les
pèlerins ont fini leur dévotion , ils
reçoivent des canusis une boîte rem-
plie de bâtons fort menus et entor-
tillés de découpures , nue l'on nomme
Ofai'cii , grande purification , rémis-
sion absolue des péchés. Ils viennent j
ensuite déposer celte précieuse re- |
liqTie i
I s 51
Lque clans une niche particulière.
La vertu de ces boîtes est liuiitée au
terme d'une année. Cependant , te
temps expiré, les Japonais ne laissent
Eas de les conserver avec ^and soin,
les canusis en font débiter par leurs
émissaires une s^rande quantité , à
Tusase de ceux qui sont dans limpos-
sibilité de visiter les lieux saints , et
sur-tout des riches , auxquels l'opu-
lence interdit ces dévotions popu-
laires.
Islam , ou Islamisme (M. Mah.),
a que Mahomet donne à sa reli-
j.i. Ce terme sitjniSe proprement
ignation , soumission a la l'o-
/ '/2te' de Dieu. D'autres cependant
lui donnent une autre explication.
T'i entendent par /i/an» la relipion
uiaire, et dérivent ce mot d'ai'-
iiia ou salania , entrer dans l'état
salut. C'est de la même racine
le vient le mot de inoslern , ou niu-
hnan , qui signifie vrai croyant,
lui qui professe l'islamisme.
lâLES AtX ENVIRONS DE l'AkGLE-
"p.RE. Démctriiis , voyageur, ra-
iite , dans Plutarcjue , que la
ipart des isles qui sont vers l'An-
■"terre sont,,désertes . et consacrées
!es démons et à des héros ; qu'avant
j envoyé par l'empereur jx)ur les
connaître, il aborda à une de celles
li ét:iient habitées ; que , peu de
îiips après qu'il y fut arrivé , il y
lî une tempête et des tonnerres
iroyables , qui firent dire aux gens
il pays qu'nssurémeut fpielqu'un des
; incipaux démons venait de mourir,
:rcefjue leur mort était toujours
■jompaisnée de quelque chose de
Liieste. À cela Démétrius ajoute
ic l'une de ces isles est la prison
^ Saturne , qui y est gardé par
' 'i iarée, et enseveli dans un sommeil
-rpétufl, ce qui rend le eiéant assez
vilile à sa garde ; et cpi'il est envi-
nné d'iuie infinité de démons, qui
- nt à ses pieds comme ses esclaves.
i.IsMARE , Thébain, fils d'Âstacus.
3. — Un fils d'Eumolpe.
3. — {Jn capitaine méonien qui
•nivit Enée en Italie, et qui excellait
;ancer des traits einptjisoîinés.
ISMARIEN , l5MAlll£.N:iE , CSprÇS-
Tome II.
ISO
8r
siens qu emploie Ovide pour dé-
signer les ïhraces.
IsMARLs,filsdeMarsetdeThrace,
Ïui donna son nom au moiit Ismarus ,
ont UIvsse, dans Homère., vante
le bon vin.
1 . IsMENE , fille d'CEdipe e* de
Jocaste , et sœur d'Antigone , d'£-
téocîe et de Polvnice.
2. — Fille d' Asopus , femme d' Ar-
gos , et mère d'Io.
3. — L'aîné des fils d'Amphion et
, de JXiobé , blessé par Apollon , et
soulfrant une douleur violente, se
précipita dans im fleuve auquel il
donna son nom.
1. IsMÉNiDES, nymphes , filles du
fleuve Linéuus.
2. — C'est aussi le nom des Thé-
baines.
IsMÉME, surnom de Minerve. Il
y avait à Thèbes deux temples de
Minerve , dont l'un s'appelaii Mi-
nerve Isménie , du fleuve Isménus ,
sur le Ijord duquel était bùti ce
temple.
IsMÉMEN , surnom d'Apollon à
Thèbc-.
IsMÉNis, épithctec|u'Oi'i<fe donne
à Crocale , comme fille (in fleuve Is-
ménus.
IsMÉNms , fils d'ApoUon et de
Mélie , reçut de son père le don des
oracles.
1 . LsMÉKTjs , fleuve ou plutôt fon-
taine de licotie , qui s'appelait d'a-
bord le Pied de Cadmus. Voici à
quelle occasion : Cadmus avant tué
à coups de flèches le dra>;on"qui gar-
dait la fontaine , et craignant que
l'eau n'en lut empoisonne'e , par-
courut le pays pour en chercher une
autre. Arrivé à l'antre Corcvif en ,
il enfonça le pied droit dans" le li-
mon, et en le retirant fit sourdre
une rivière, qu'on appela îe-P/ec/ de
Cadmus. — Plut, te Géog. — /^.
IsMÈNE 3.
2. — Fils de Pélasgus , selon
quelque'* uns, donna son nom au
neuve Isménus. >
ISODETUS
IsoPLÈs , un des Centaures , iwé
par Hercule.
isoB,A , surnom de D'nne honoré»
F
8a I S T
à Sparte. Pausunias prclend rpie
c'était la Britoinarle des Cretois.
IsPARF.TTA ( M. Iiid. ) , le dieu
suprême des habitants de la côte du
Malabar , qui suivent la religion des
brahmines. « Cet Isparetta, disent-
» ils , antérieurement à toute créa'
» tien , se chan^,ea en un œuf, d'où
>» sortirent le ciel et la terre , et tout
» ce qu'ils contiennent. » f^. Kiwe-
LINGA.
IssÉ , fille de Macarée , flit séduite
par Apollon déguisé en berf;er.
IssÉdoks , peuples voisins des Hy-
perl>oréens, dit Hérodote. Quand
quelqu'un a perdu son père, tous
ses parents lui amènent des bestiaux;
et après a-voir coupé en morceaux le
cadavre , ils mêlent les cliairs avec
celles des animaux , et les servent
daxK le festin , réservant seulement
la tète du mort, qu'ils encbùssent dans
Àt l'or , et s'en font une idole , à
laquelle ils offrent tous les ans des
sacrifices solemnels. Ces peuples
<lisaient quan-dessus d'eux il y avait
iles hommes qui n'avaient qu'un œil ,
c--à-d. un masque qui ne laissait
(qu'une ouverture , et des grifiEbns
-qui gardaient Tor.
IssoRiA , surnom de Diane honorée
â Teuthrone. C'est peut-être le
même qu'Isora. V. Isora.
IsTHM£ deCorinthe. Lcs Corîo-
thiens disaieat , au rapport de Pau-
sanias , que le Soleil et îVeptune'
■av-aient eu nne dispute nu sujet de
leur pays,, pour savoir à qui il devait
appartenir, firiarée , choisi pour juire
de ce différend , adjugea 1 isthme à
Keptune , et le promontoire qui
conmiande la ville au Soleil- Depnis
<x temps-là , Neptune demeiua en
possession de Tisthme. Plusieurs em-
pereurs romains entreprirent de per-
4xr cet isthuie , qui n'a que six milles
de larpe, pour la commodité de la
navigation : mais on n'en put jamais
venir k bout ; ce qui donna lieu au
Proverbe Isthmum fodere , percer
isthme , pour désigner une chose
impossible.
IsTHillQDES , ou TsTHMIENS. LcS
jeux isthmiques >^taient les troisièmes
àes quatre sottes de jeuit; ou cosubaU
I S T
sacrés si célèbres dans la Grèce. l'n
ont pris leur nom de l'isthnje de
Corintlie , oi"i ils se célébraient. On
disait qu'ils avaient été institué» par
Sis^'plie en l'honneur de Mélicerte,
dont" le corps avait été porté par un
dauphin ou plutôt jeté par les flots
sur le rivage de l'islhme. Plutanjite ,
dans la vie de ï'iiésée, en attribue
la première institution à Thésée ,
qui voulait en cela imiter Hercule ,
par qui les jeux olympiens avaient
été établis ; et il les consacra à Nep-
tune , dont il se vantait d'être fils ,
comme au dieu qui présidait parti-
culièrement sur l'isthme.
Ces jetix se reprenaient répulièfe-
ment tous les trois ans en été , et
furent réputés si sacrés , qu'on n'osa
f)as même les discontinuer après que
a ville de Corinthe eut été détruite
par Mumraius ; mais on donna aux
Sicyoniens la charge de les conti-
nuer. Le concours y était si grand ,
qu'il n'y avait que les princij toux des
villes^ de la Grèce qui pussent y
avoir place. Athènes n'avait d'espace
qu'autant que la voile du navire
qu'elle envoyait ù l'isthme en pou-
vait couvrir. Les Eléens étaient les
seuls de tous les Grecs qui n'v assis-
taient pas, pour éviter les malheurs
que leur pourraient causer les im-
précations que Molione , fennnei
d'Actor , avait fuites contre ceux de
cette nation qui viendraient ii ces
jeux. ( f^. Molione. ) Les Romains
y furent admis dans la suite, et les
célébrèrent avec tant de pompe et
d'appareil , qu'oulro les exercices
ordinaires de la course, du pugilat ,
de la mnsique et de la poésie , on y
donnait le spectiicle de la chasse
dans laquelle on faisait par;;î!rc le;
animnux les plus rares. Ce cfui aug-
mentait en( ore la cé'ébrilé de ce.
jeux , c'est qn'ils servaient d'époqiM
aux Corinthiens et aux habiJUints d«
l'isthme.
Les vainqueurs i ces jeux étaien
couronnés de branches de pin ; pui
on les couronna d'ache, comme le
vainqueurs aux jeux néniéens ; avet
cette différence , que ceux des jeu;
aéméeaa étaient courouuéa dach
I T A
rtc , au lieu que ceux des jeux
imiiques l'étaient d'ache sèche.
' !ns la suite , on aj<)nta à la cou-
ine une somme d'argent qui fiit
.'-•e par So!on à cent drachmes, ou
Kiiante livres de notre monnaie.
•■- . Komains ne s'en tinrent pas là ,
. i assi^'nèreut aux vainqueurs de
plus riches présents.
liTHMics , surnom de Neptune
hijQoré à Sicjone, où il avait un
ùutel.
isus , frère d'Antiphus. Ils étaient
^ de Priam , l'un naturel , et l'autre
-iîime. Achille les avait déjà sur-
is sur le mont Ida, menés dans son
iip , puis rendus à leur père pour
" grosse rançon. Durant le siège
- Troie, attaqués par A;;ainemuon,
ndis qu'Isus tenait les rênes et
l'Ahtipho^ coujbnttait , ils furejtt
nversés de leur char et dépouillés
leiu^s armes.
IswAKA ( -M. Ind. ) , un des noms
Shiva, sous lecjuel il est lonsidéré
'.nme le Neptimc ou Jupiter Ma-
'lis des Ind iens. Il jio: te le trisulca,
1 trident, ce qui ne laisse aucun
ufe sur cette identité ; et le buc-
'«flz vju'on voit près de lui , avec
lorrae spirale et la Louche tournée
fiauche à droite, et qui est un
' ' e vénération dans toute l'Iude ,
' ia c-onque de Triton. M.
. :^'s prétend de plus .éc«)uvrir
i'.is ies attributs de ce dieu des
;)ports avec I Osiris éi'vptien.
Italie. La plupart des médailles
jnwines la représentent sous la fi-
ire d'uiic femmecouronnéede tours,
a tient de la main droite une haste ,
de la gauche une corne d'abon-
nce ; à ses pieds est un ai^ile posé
if un plohe. Elle est encore désizuée
par une femme assise sur un glol.e ,
1:1 couronne toureiée sur la tète ,
aant d une main une corne d'ahon-
uce, et de laulre uu sceptre, pour
r son empire sur l'univers ,
on peut le voir sur les mé-
..■ ^ de Titus, d'Antonin Pie, de
>mmode , etc. Une médaille de
• éron et les vers de Claudien !a
ésentent sous les mêmes traits.
G est l'ajustemem de Miserve :
1 T ri 83
» nul ornementa ses cheveux, nu!le
» parure suspendue ou se repljiiut
» autour de son cou ; rien ne cféfend
» son flanc droit , rien ne cacîie la
» blancheur de ses bras ; une ap-af te
» brillante fixe les plis de sa robe ,
» d"oa s'échappe le double £:lobe de
» sa _ ^orge indomtée. L'éclat de
» son bouclier lutte contre les clartés
» du sc.ieil. Vulcaiu j épuisa soa
» art. On y voit les deux enfants
» chers à Mars , et la louve qui les
» allaite au bord du fleuve. »
On a aussi donné h ITtalie pour
attribut le caducée de Mercure ,
s^-mbole des beaux arts qui fleurisse ut
dans son sein.
I. Ital.s, fils de Télégone, roi
d'Arcadie , passa dans la suite ea
Italie , et lui donna son nom.
2- — Autre prince qui épousa
Leucarie , et en eut la princesse
Rome. Plut.
Itéa , une des fi'les de Danaùs.
ItÉmale , vieillard qui exp.jîa
Œdipe par l'ordre de Laïus.
rïEr.DI CA. V. ISTERDUCA.
Ithaccs, Ulysse, roi dlthaqne.
Ithaqck, petite isîe de la mer
Ionienne , hérissée de rochers , ùpre
et stérile , célèbre pour avoir été la
patrie d'Ulysse. ' '
Ithémène , prince troyea , père
de Sthénélaiis.
Ithomate , snmom sons lequel ies
Messéniens honoraient Jupiter dans
un temple qu'il avait sur le moât
llhome. Ces peuples , qui se van-
taient que Jupiter avait été élevé
sur cette montagne , lui consacrèrent
un culte particulier et une fête an-
nuelle. La statue du dieu était un
ouvrable d\4géladès. Un prêtre ,
dont le sacerdoce ne dorait qu'un
an . la gardait chez lui.
Ithoiîe , nymphe qui , avec sa
soeur Néda , éleva Jupiter près r?e
la fontaine Clepsvdra , lorsqu'on 'e
dérolx» à la fureur ^e Saturne son pèi e .
IthomÉes , fête annuelle que hs
Messéniens avaient consacrée à J"-
piter Ithomate. La cérémonie cor-
sislait à porter dévotement de l'eau
I du bas de la monta^^ne dans «n vaste
ribervoir coastriiit a-.i somnjet ixjiv
F a
«4 I T Y
contenir cette eau , destim^e au ser-
vice de Jupiter , c.-à-d. à l'usage des
ministres de son temple. On propo-
sait dans cette fête un prix de mu-
sique , qui attirait un grand concours
de musiciens.
IxHYPHAtLE, nom que ]es Grecs
et les Epiyptiens donnaient à Priape.
C'était encore une espèce de huile
que l'on 2>cndait au cou des enfants
et des vestales , à laquelle on attri-
huait de grandes vertus. Pline dit
que c'était un préservatif pour les
empereurs mêmes ; que les vestales
le mettaient au nombre des choses
sacrées , et l'adoraient comme dieu ;
qu'on le suspendait au-dessus des
chariots de ceux qui triomphaient ,
et qu'il les défendait contre l'envie.
Ithvph ALLOPHOREs , uiinistrcs des
Orgies , qui , dans les processions ou
courses des Baccliantes , s'habillaient
en Faunes , contrefaisant des per-
sonnes ivres , et chantant en l'hon-
neur de Bacchus des cantiques as-
sortis à leurs fonctions et à leur
équipage.
" Itone , fille de Lyctius , femme
de Minos i , et mère de L3'caste.
Itonia , IroNiDE , surnoms sous
lesquels Minerve avait , à Coronée
en Béotie , uir temple qui lui était
commun avec Plutus, peut-être pour
montrer que Minerve , c.-à-d. la sa-
gesse , est la source de tous les biens
par la prudence et l'industrie.
IroNiTJS 5 surnom de Jupiter, qui
avait une statue dans le temple de
Minerve Itonia.
Itonus , fils de Deucalion , inventa
l'art de façonner les métaux.
Itylcs , fils de Zéllius et d'Aédo,
fut tué par sa propre mère , mais par
mégarde. D'autres le font fils de Phi-
lomèle. t^. Itïs.
I.ITYMO^ÉE, fils d'Hypirochus ,
roi d'Elide, tué par Nestor.
2. — Chef dûlien, tué par 1 Argo-
naute Méléasre.
3. — Géant bébrycien , tué par
Pollux.
I . Itys , fils de Térée roi de
Thrace , et de Progné , qui , pour
venger l'affront fait à sa sœur Phi-
lomèle , le tua , et le servit à ïcréc.
I X I
D'autres attribuent ce meurtre aux
femmes de Thrace. Itys fut changé
en chardonneret.
2. — Capitaine troyen, immolé
par Tiunus.
1 . Iule , fils d'Enée. f^. Ascagne.
2. — Fils d'Ascagne. II fut obligé
de céder le trône iiSylvius, fils d'E-
née et de Lavinia; et pour l'en dé-
dommager on lui accorda un sacer-
doce , dignité plus tranquille et plus
assurée. Ce sacerdoce se perpétua
dans la maison Julia.
Iules , hymnes qu'on chantait en
l'honneur de Cérès et de Libéra ; du
mot ules ou iules , gerbes d'orge.
L'Iule était aussi la chansou des ou-
vriers en laine.
IuLo , un des noms de Cérès.
Ivrognerie. On peut la désigner
par une fenmie d'un âge moyen ,
grasse et vermeille , qui tient une
grande mesure de vin, dont elle paraît
avoirdéja bu une partie. Elle rit, quoi-
que chancelante et prête à tomber.
IwANGis ( M. Ind. ) , sorciers ilc»
isles Moluques , qui font aussi le
métier d'empoisonneurs. On prétend
qu'ils déterrent les corps morts et
s en nourrissent , ce qui oblige les
INIoluquois à monter la garde auprès
de la sépulture des morts , jusqu'à ce
que leurs cadavres soient réduits cq
poussière.
IxioK, fils de Léonte suivant Hy-
gin, de Phlégyas selon iLurijnde,
roi des Lapithes et d'Antion sui-
vant Eschyle , épousa Ciia, fille de
Déionée , et refusa les présents qu'il
lui avait promis pour épouser sa fille ,
ce qui obligea ce dernier à lui enlever
ses chevaux. Ixion , dissimulant son
ressentiment , attira chez lui son
beau-père , et le fit tomber dans une
fosse ardente , oi il perdit la vie. Ce
crime fit horreur ; Ixion ne trouva
personne qui voulût l'expier , et fut
oblige de fuir tous les regards. Aban-
donné de tout le monde , il eut re-
cours à Jupiter, qtii eut pitié de ses i
remords, le reçut dans le ciel et l'ad-
mit à la table des dieux. Ebloui des |
charmes de Jimon , l'ingrat Ixion eut |
l'insolence de lui déclarer sa passion.
Offensée de sa ténjérité , la séyèrçl
I X o
déesse alla se plaindre à Jupiter ,
qui forma d'une nuée vin fantôme
senïljlablc à son épouse. Ixion tomlja
dans le piège , et ce commerce ima-
ginaire donna le jour aux Centaures.
Jupiter, le regardant comme un fou
dont le nectar avait troublé la raison,
se contenta de le bannir ; mais voyant
qu'il se vantait de l'avoir déshonoré, il
le précipita d'un coup de foudre dans
le Tartare , où INIercure , par son
ordre , alla l'attacher à une roue en-
vironnée de serpents, qui devait tour-
ner sans reh'iche. Il n'est pas difficile
de démêler ici, 1 historique du fabu-
ïéux. Un prince surnommé Jupiter
ayant accordé au roi des Lapithes
l'hospitalité que tous ses voisins lui
refusaient , l'ingrat reconnut ce bien-
fait par une noire perfidie , et devint
amoureux de la reine. Le roi mit à
la place de sa femme une esclave
nounnée Néphelé ( JS'uée ) , et ne put
douter des intentions criminelles de
son hôte. Ixion s'étant vanté ensuite
d'avoir rendu la reine sensible à ses
vœux , il fut chassé de la cour , et
mena depuis u»e vie triste et inquiète,
haï et méprisé de tout le monde. La
fable ajoute que, lorsque Proserpine
fit son entrée aux enfers , il fut délié
pour la première fois. Virgile sup-
pose que les accords mélodieux d'Or-
phée suspendirent la roue à laquelle il
<st attaché. Quant à son genre de
mort, il ne faut pas oublier que , sui-
\ar.t une opinion superstitieuse des
a :ticus , ceux qui avaient une fois
goûté le nectar des dieux ne pou-
^ aient mourir que d'un coup de ton-
nerre.
IxioNiDÈs, Pirithoiis, fils d'Ixion.
IxoRA. {M. Ind.) C'est le nom
le plus connu d'un des dieux princi-
paux des Indiens. On l'appelle au-
trement Ishuren , JEswara , Pm-
/lem, RudcLiren. Les Indiens lui
on donnent huit mille autres. Voici
5:An histoire en abrégé. Ennuyé du
^ 'jour céleste, il lui prit envie de
'lir sur la terre , et d'abord il se fit
iipieux. Il se distingua dans cette
i rofesigion par un grand nombre de
< . iines et d'infamies, que les légendes
ixidicimes rapportent pieusemeat. Il
I X O 85
semaria ensuite avec la fille du roi des-
Montagnes, nommée Paivadi, et
vécut tranquillement avec sa femme
durant mille ans. Les autres dieux ,
entr'autresRrahma et Wishnou, indi-
gnés que Rutrem déshonorât ainsi sa
dignité par un si long séjour avec
une mortelle , allèrent l'arracher
malgré lui des bnis de sa chère Par-
vadi. Elle en mourut de douleur j
mais elle revint au monde quelque
temps après , et fut fille d'un autre
roi nommé Daxaprojahadi. Ixora
l'épousa une seconde fois. Elle eut
im fils , mais à la naissance duquel il
n'eut aucune part. V . Vinaiagcien.
Quelque temps après , ayant coupé
dans une dispute une des tètes de son
frère Brahma , il ne tarda pas à s'en
repentir, et se condamna à une sévère
pénitence. Après s être dépouillé et
couvert de cendres , il alla se cacher
r.u milieu des tombeaux , tenant en
main le crâne de son frère , et s'aban-
donna dans ces tristes lieux à la plus
excessive douleur. Le temps adoucit
un peu son chafiiiu , et il commença
à s'ennuyer de la solitude. Pour se
dissiper , il alla mendier de village
en village. Arrivé dans un endroit
qu i servait de retraite à plusieurs brah-
niines , il fut surpris de trouver dans
leur compagnie de fort belles femmes-
Aussi-tôt il forma le dessein de s'as-
socier ces aimables pénitentes, et, se
déliant de son mérite , il employa la
magie pour s'en faire aimer. Par la
vertu de ses sortilèges , toutes les
femmes quittèrent les brahmines pour
le suivre. Irrités de cet outrage, les
religieux coururent après le ravisseur
et le mirent dans l'impossibihté de
séduire. Telle est , dit-on , l'origine
du culte que les Indiens rendent à
Ixora sous le nom de Liisgam. ( V. es
mot. ) La disgrâce d'Ixora ne l'empê-
cha pas de se marier avec le fleuve
du Gange, que les Indiens disent être
une très belle femme. Il eut depuis
plusieurs autres aventures, dont voici
la plus mémorable. Un géant, qui l'a-
vait servi et honoré très long-temps,
demanda à ce dieu le prix de sa fidé-
lité. Ixora lui accorda le privilège de
réduire en cendres tous ceux sur la
Sb' J A B
tête desquels il mettrait la main. Le
géant \cnilut faire IVssai de son pou-
voir sur le dieu qui le lui avait ac-
corda ; et I imprudent Ixora aurait
infailiiljlement été la victime de sa
honte nidiscrèfe , si , par la vertu de
la mapie, il n'eu» trouvé le Sfcrel de
se renfermer dims- une coquille; en-
core cet asyle n'eût-il pas été abso-
lument sûr pour lui , si W ishuou
îi'était venu fort à propos à son se-
cours. Wislmou se présenta aux
yeux du f;éant sous la forme d'une
heilefemme. Le géant enchanté laissa
Ixora dans sa coquille , et ne son£;ea
plus quVi faire sa cour à cet aimahle
objet. Il ne la trouva point cruelle.
Elle exigea , seulement qu'il allât se
laver à la rivière voisine la tète et les
cheveux qu'il avait fort sales. Le géant
vb!a vers la rivière et porta ses mains
sur sa tète; mais, en vertu de son fu-
neste privilège , il fut bientôt con-
sumé et réduit en cendres. Wishnou
alla dans l'instant apprendre à son
frère la destinée du géant, el l'informa
du stralagème auquel il devait sa dé-
livrance. Ixora sortit de sa coquille ,
et . après avoir témoigné sa reconnais-
san<;e à Wislmou , le conjura de
reprendre une seconde fois la figure
de cette belle femme qui avait en-
chanté le géant , aUn qu'il eût le plai-
sir de jouir d'une vue si agréable.
J A Tî
Wishnou , après quelques difficultés,
y consentit ; mais Ixora , toujours fai-
ble sur l'article des femuies, ne la vit
pas plutôt qu'il en devint épcrdu-
ment amovu-eux ; et cet amour ne fut
pas sans effet ; car il parut tout-à-
coup pi es de Wishnou un bel enfant
3ui fui nonuné Arigarayutrcn , c.-h-
. , iîis de Wishnou et rfe Rutrcm.
Ixora est représenté avec un teint
fort blanc. Il a trois yeux , dont l'un
est au milieu du front ; seize bras et
autant de mains , qui portent chacune
un attribut différent. Son habillement
est composé d'une peau de tigre et
d'un cuir d'éléphant entouré de ser-
pents. Il a le cou environné d'une
fourrure j'i laquelle est suspendue ime
cloche avec trois chaînes , dont l'une
est formée avec des fleurs , l'autre
avec quelques unes des tètes de Tîrah-
ma , et la Iroisième avec les os d'une
de ses femmes , nommée Chatti.
IzED ( M, Pers.), bons génies du
second ordre, sm'vant la doctrine des
Parsis. A'. Amsch.aspands.
Izeschné ( 31: Pers. ) , ouvrage
de Zoroastre , dont le nom signifie
une prière dans laquelle on relève la
grandeur de celui à qui on l'adresse.
Cet ouvrage est composé de soixante-
douze lias ou chapitres.
I7.ESCHS {M. Pers.) , office reli-
gieux des Parsis.
Jabajahis ( ^f. ]\lah. ) , hérétiques
mahoinétans qui nient la prescience
de Dieu , et cpii soutiennent qu'il
gouverne le inonde selon les occa-
sions , sans avoir su de toute éter-
nité ce qui devait arriver, et qu'il en
a acquis la connaissance , comme
font les hommes , par l'usage et l'ex-
pcrience. ,
J ABARIS , ou GiAE ARIS ( M. Mofl.) ,
sectaires, mahoniétans , qui pré-
tendent que l'homme n'a aucun pou-
voir , ni sur sa V(jlo;ité , ni sur ses
actions , mais qu'il est conduit par
Mu agent supérieur ; et que Dieu ,
exerçant une puissance absolue sur
ses créatures , les destine à être heu-
reuses ou malheureuses, selon qu'il
le juge à propos. Quand il s'agit d'ex-
Fliquer cette opinion, ils disent rpie
homriie est tellement forcé et né-
cessité à Êu're tout ce qu'il fait , que
la liberté de fiire bien ou de faire
mal ne dépend jias de lui , mais que
Dieu produit en lui ses actions ,
comme il fait dans les créatures in-
animée* et dans les plantes le prin-
cipe de leur vie et de leur être. Cette
doctrine de la prédestination est uni-
\er6elleuient reçue dans la plupart
J V D
àe^ pays mahoni'Juas, et se retrouve
pins ou moins iniplicil^nient dans le
ibnd de la crovonce de presque tous
le.s hommes.
Jaca. ( .'1/. Ind. ) C'est sous ce
nom que les habitants de l'isle de
Cpvlau adorent le diahle. Il y a des
fêtes institu(5es en son lionneur. Les
habitants lui bâtissent uue cabane
q;i'ils décorent de ftuiiiages et de
{.uiriandes. Pour la meubler ils em-
jiruntent les ornements des pagodes ;
au milif'Ti ils dressent une table cou-
verte de mets de toute sorte ; et pen-
dant que le diable est supposé man-
der , on lui donne un concert dont
principal instnuiient est un tam-
ur } on le réjouit pnr des chants
et des danses ; après la fête ou dis-
tribue au peuple les mets offerts au
diable.
Jacco ( M. Jap. ) , pontife ja-
ponais, qui est comme le lieutenant
du J)aïri. C'est à lui qu'on s'adresse
JKjur obtenir les dispensas. Toutes
es «pierelies qui s'élèvent sur la re-
ligion sont portées à son tribunal, et
ses jui;ements sont sans appel. Il exa-
mine les nouvelles sectes , et il n'y a
que celles qui sont munies de son ap-
Frobatiou qui puissent subsister dans
empire. En un mot, il exerce toute
l'anturité , dont l'indolent Daïri n'a
que l'ombre.
Jactance , vice personnifié par
une femme d'nnp contenance hau-
; ^ii'e, vêtue de plumes de paon ; elle
it une trompette , d'où sortent
.(.i.iques i ayons de f,loire , mais obs-
curcis de fumée.
Jàddèses. ( M. Ind.) C'estle nom
que les insulaires de Ccvlaa donnent
n^ix prêtres du troisième ordre , qui
■ ;t spécialement consacrés au culte
^ Esprits ou Génies. Les temples
it ! ils exercent leurs fonctions nesont
proprement que des maisons bâties à
leurs dépens, sur les murs desquelles
ils font représenter d es armes de toute
i-pèce, telles que des ép<.'es, des lial-
•;irdes, desljoucliers, avec diverses
; lires. Ces maisons se nomment
i ucco , c.-à-d., maison du Diable,
1 e Jaddèse , pour se préparer à la
tête de son temple , n'a d'autre cé-
J A L S7.
rémoTiie à faire que de se raser la
barbe avec soin.
Jagarkat. ^^î/. Ind.) Wislmon
est adoré sous ce nom par les In-
diens dans la ville de Jagarnat , si-
tuée dans le ijolfe de Bengale , oii
il a un temple superbe. Il s y fait
tous les ans uue fête qui dure nuit à
neuf jours , et il s y trouve quelque-
fois plus de cent cinquante mille pér-
ierins. On construit une énorme
machine de bois , ornée de toutes
sortes de fi^r^ures extraordinaires. On
la pose sur quatorze ou seize roues ,
comme pourraient être celles des
affûts de canon , que cinquante per-
sonnes tirent et font rouler. Au
milieu est élevée la statue de Ja^ar-
nat, richement ornée et parée , qu'on
transporte d'un temple à l'autre.
Souvent des dévots , enllammés d un
saint zèle pour la gloire de Jagarnat,
se jettent sous les roues du chariot ,
et s'y font écraser. Si l'on en croit
Bemier , c'est une jeune fille en-
core vierge qui consulte l'oracle. On
la conduit au temple en triomphe ,
comme ime épouse destinée au dieu.
On la fait entrer dans le sanctuaire ;
piu's on la charge , en qualité d'é-
pciufee , de demander à son mari , au
nom de tous les habitants du canton ,
si la récolte sera al;ondante , si le
pays ne sera point désolé par quel-
que fléau , etc. La jeune nlle et le
djen restent seuls, à l'exception d'un
prêtre , interprète de Jagarnat. Le
lendemain on demande avec empres-
sement à la nouvelle déesse quelles
sont les réponses de son époux , et
on la mène en procession à côté de
Jaganiat.
Jagovt , «u Jaug, un des dieux
des Arabes, selon Béger. Cet au-
teur le met au nombre des dieux
qui tenaient le premier rang.
Jakhsis {M. Jap.) , esprits ma-
lins répandus dans'l'air. Ou célébrait
pour les flcHihii- des fêtes appelées
3/atsuns.
JALousiE.L'emblèmequeîui donne
Bipa est un co<{ en colère ; son vê-
tement est brodé d'yeux et d'oreilles ;
elle tient un faisceau d'épines , on
marche dessus.
es J A M
Jamis (M. Ma/i. ) , royal, mos-
quô s bàlies par les empereurs , qiii
leur ont assigné des revenus consi-
dérables. Ces mosquées ont dansleur
enceinte des écoles ou académies ,
dont ies rnudéris sont chareés d'en-
seigner les lois et le Qôran. On fait
à ces maîtres une pension annuelle ,
proportionnée aux revenus du jaiui.
C'est de ces écoles que le giand-
scienciir tire les mollahs.
Jawiiabos (31. Jap.) , monta-
fnard , société laïque et militaire
'hermitcs, instituée au Jajx>n par
Gtenno-Giossa , vers le temps où
les ordres nionastitpes s'introdui-
sirent en Europe. Par leur institut
ils sont obligés de combattre pour le
service des Caniis , et pour la con-
servation de leur culte. Un si liisme
les a divisés en plusieurs branches ,
dont les deux principales sont celle
des Tosanfaïtes , et celle tics Fon-
sanfaïtes. Une de ces branches était
obligée, par im des points princi-
paux de sa règle , de faire \\n pèle-
rinage à la montagne de Fitcoosan ,
bordée de tous côtés par d'affreux
précipices. Il fallait, avant d'entre-
prendre ce pèlerinage , avoir la con-
science bien nette ; car si un pèlerin
souillé de quelque crime eût osé
approcher de cette montagne , le
diable sesf^rait emparé de lui sur-le-
champ. L'autre ordre de Jamma-
bos avait [X)ur règle de visiter chatpie
année le tombeau de son fondateur,
situé sur une montagne escarpée et
environnée d'abjnies. Ce pèlerinage
n'était pas moins dangereux que
l'autre ; et lorsqu'on s'y engageait
avant d'avoir purifié sa conscience ,
on était poussé dans les précipices
Sar une force invisible , ou frappé
e quelque maladie subite. Ceux
qtiiavalent heureusement achevé leur
pèlerinage se rendaient h INIéaco , et
faisaient nu général de leur ordre un
présent proportionné à leurs facultés;
c'était assez ordinairement le pro-
duit^ des aumônes qu'ils avaient
;iiiiassèes sur la route : le général ,
par reconnaissance , leur conférait
un titre d'honneur. Mais ces fameux
pèlerinages sont presque abolis au-
J A M
jourJ'hiii , et l'ordre des JammaboS
est entièrement déchu de son an-
cienne ferveur. Au lieu de s'occuper
à grimper surlesmontaenes, comme
leur règle le leur prescrit , ils ne font
plus que mendier aux environs de
ijuelque temple, en chantant avec
emphase les louanges du dieu auquel
il es]Lw)is^cré. Ils tiennent en main
un bâton à pomme de cuivre , avec
quatre anneaux de même métal ,
qu'ils agitent avec fracas. Ils soufflent
aussi dans une coquille qui lessenible
aune trompette, et dont le son està-
fîeu-près le même. Accompagnés de
eurs enfants , dont les cris impor-
tunent les passants , ils étourdissent
les dévots avec ce bruyant attirail.
Toujours armés d'un sabre, ils ont le
cou environné d'une bande d'étoffe
en manière d'ècharpe , d'où pendent
des franges plus ou moins longues ,
selon la qualité de ceux qui les
portent. Ils ont aussi sur les épaules
une besace qui contient leur argent ,
avec un habit et un livre. Les san-
dales qu'ils ont aux pieds sont faites
de paille ou de queue de fleurs de
lotos. Ces hermites se mêlent aussi
d'exercer la médecine; et le peuple
a d'autant plus de confiance dans
leur art, que ce ne sont point des
remèdes naturels <ju'ils emploient
pour ia guérison des maladies. Pen-
dant que le malade fait un rapport
exact de ce qu'il éprouve , le Jani-
mabos trace sur un papier certains
caractères analogues au tempéra-
ment du malade , et à la nature de
la maladie. Il place ensuite cette es-
pèce de mémoire sur l'autel de sa di-
vinité favorite, et pratique des cé-
rémonies mystérieuses qui , selon lui,
donnent à ce papier une vertu mé-
dicinale ; après quoi il broie ce
papier, et en forme plusieurs petites
pimles , qu'il prescrit au malade de
prendre touslesmatinsà jeun. L'usage
en exige quelque préparation : il faut ,
avant de les prendre , que le malade
boive un verre d'eau de rivière ou
de source , et le Jammabos a soin de
marquer si c'est au nord ou au sud que
l'on doit puiser cette eau. Les Jam-
mabossontles médecins des maladie»
J A N
désespérées ; et l'on n'a guère re-
cours à leurs pilules , que lorsf|ue
tout outre reinètîe s'est trouvé sans
effet. Ces hermites sont , comme les
autres moines du Jupon, fort adonnés
à la niaeie. Ils ont une manière de
joindre les mains, à laquelle ils at-
tribuent une f;raiide vertu , et qu ils
regardent comme un charme despius
puissants. Ce prétendu charme con-
siste ;'i Joindre tes mains de façon que
le doigt GU milieu d une main se
joJpTie perpendiculairement à celui
de l'autre main , tandis que les autres
doigts sont croisés. Les Jammabos
affectent de ne communiquer à per-
sonne leurs secrets magiques , aKn
de mettre à contribution la curiosité
des simples qui seraient tentés de les
■prendre. Car ce n'est pas à prix
rgent qu'on peut être initié à
i. urs mystères ; mais, pour donner
plus de valeur à leurs chimères ,
ils exigent de leurs disciples des pré-
parations capables de rebuter tout
autre esprit que celui d'un supersti-
tieux. Il est défendu au novice de
manger «ien qui ait eu vie , au moins
unceitain temps. Le riz et les herbes
doivent être son unique nourriture ;
il faut qu'il prenne sept fois le jour
le bain à l'eau froide , et se tienne à
g' noux de façon à être assis sur ses
talons; et ce qu'il y a de plus in-
commode , c'est qu'il doit quitter et
reprendre cette position sept cents
quatre-vingts fois par jour. Il faut
qii il observe, en se relevant, de
napper des mains au-dessus de sa
tète. C'est pendant ce temps d'é-
preuve que le novice fait connais-
sance avec le diable , qui s'offre sou-
^cntà ses yeux sous diverses figures.
Jangu-mon , bon homme ( 3/.
yïjr.) , un des deux dieux principaux
des Nègres de la Côte d'Or. Ils le
r.mment aussi Bossum. Voy. ce
mot.
Jakhaf.. ( M. Afr. ) Ce mot si-
gnifie grand , dieu tout-puissant.
C'est Te nom que les Madécasscs
donnent au bon principe. Us ne lui
élèvent point de temples , ne le re-
présentent jamais sov.s des formes
keusibles , et ne lui udres^ent point
J A N 89
de prières , parcequ'ii est boir; mais
ils lui fo ;t des sacrifices.
Jaxicl'le, ime des sept coîliaes
de Rome , prit son nom de Jauus ,
parceque ce prince était dit y avoir
fnil sa demeure ordinaire, ou parce-
qu'ii y avait fait son premier éta-
blissement. Dans la suite, on v Mtit
une cbaj^elle , ou , selon Ovide , un
autel en l'honneur de Janus.
Jamdes, devins, descendants de
Janus, ffui prédisaient l'avenir p;ir
l'inspection des peaux coupées des
victimes.
1. Janike , une des jyféréides.
2. — Une des Océanides.
Janiscus , fils d'Eîcidape et de
Lampélie.
Jamtor, surnom de Janus, comme
présidant aux portes et à tout ce (pii
en dépend.
Jak^aniws. ( yf. Afr. ) C'est ainsi
que les Ouojas , peuples de l'intérieur
de la Guinée , appellent les esprits
des morts. Us pensent que ces esprits
prennent un soin particulier de leurs
parents et de leurs amis, et les pro-
tègent dans les occasions périlleuses.
L'n IVègre qui a eu le Itonhenr â'i-
chapper li quelque accident fiicheux
ne manque pas de se rendre sur la
toinl>e du Jannanin son protecteur.
Il conduit avec lui tous les parents
et amis de ce Jannanm ; il déchut;
en leur présence le bien qu'il a reçu
de son assist.nnce ; et , pour témoigner
sa reconnaissance , il immole une
vache à l'esprit bienfaisimt , et lui
fait des offrandes de riz et de viy de
palmier. La cérémonie se termine
par des chants et des danses autour
de la tombe. Un Onoja outragé se
rend dans les bois où résident ce»
esprits , les invoque à grands cris ,
et les prie de le venger. Dans les
circonstances critiques . dans les oc-
casions importantes, ces peuples im-
plorent et consultent les Jannanins.
Quand le commerce languit , et qu'il
n'aborde point sur les cotes ce vais-
seaux européens , ils demandent sé-
rieusement au'i esprits si les vaisseaux
doivent arriver bientôt , ou s'il est
survenu quelque obstacle qui retarde
leur marche. Enfin , les Juauaaios
9^
J .\ N
stnt itepueftup plus honorés que
ïi'Are snprêmo. Les habitnnts ne
«otiimencent jamais leurs repas sans
]eur avoir rendu Ijoinmage. Dans
cliaque village, il y a un bois sacré,
que l'on regarde comme le séjour de
t;es esprits. Trois fois l'année, on y
porte des vivres et des provisions.
L'eiitrée en est absolument interdite
aux femmes , aux enfants , aux es-
claves. Une femme, accusée d'adul-
tère par son mt.ri , ne peut être
condamnée à moins qu'il ne se trouve
d'autres témoins qui co stateut le
délit. Pour se tirer d'affaire , elle
n'a qu'.'i jurer par BoUi-Paarô quelle
e^l innocente , on la croit sur son
serment ; mais si , après qu'elle a
juré , on découvre cpi elle était véri-
tablement coupable , son mari la
«iondwit lf> soir sur la place publique ,
OLÏ le conseil est assemblé pour la
jii£,f'r. Undes plus anciens conseillers
f:<jmniencf par lui faire les plus vifs
reproches sur son infidélité et sa
mauvaise conduite ; il lui annonce
qu'elle va être la proie des Janna-
nins, ou esprits. Ensuite il invoque
ces esprits, et les invite à punir cette
femme coupable ; après quoi on lui
bande les yeux, et dans cet état elle
demeure quelque temps plus morte
que vive, attendant à chaque instant
les Jannanins qui doivent l'emporter.
Lorsque l'on juge à propos de faire
cesser sa frayeur , plusieurs per-
sonnes poussent autour d'elle des
cris perçants , qu'elle ne manque pas
d'attribuer aux Jannanins , et lui an-
noncent que , malgré la grandeur de
s m crime , on lui en accorde Je par-
don , parceque c'est la première fois
qu'elle l'a commis. Les mêmes lui
imposent pour pénitence quelques
exercices f!e mortification , hu" en-
joiguent d'être à l'avenir plus fidèle
à son époux, et lui recommandent
«ne circonspection si grande, qu'ils
lui défendent même de prendre entre
SCS bras un enfant mâle, et de tou-
cl.er l'habit d'un homme. Ainsi la
fcnnne infidèle en est quitte la pre-
mière fois pour la peur ; mais si elle
se rend coupable une seconde fois
du même criuie , le bellimo , ou
J A N
grand -prêtre des Quujas , accom-
pagné de ses ministres , iv>nitnés
saggonos , et de plusieurs autres
ofliciers sul alternes , portant des es-
pèces de crécelles qu'ils font cracpaer
avec bruit , se transporte , dès le
matin , au logis de la coupable , la
fait arrêter par ses Siitellites et con-
duire sur la place publique, dont on
lui fait faire trois fois le tour au son
des bruyantes crécelles. Il n'y a que
ceux qui sont enrôlés dans la con-
frérie de Belli qui aient le droit d';is-
sister à cette cérAnonie. Ajirès avoir
ainsi promené cette femme , on la
conduit dans un bois cons.icré aux
Jannanins , et l'on fait accroire au
peupie qu'elle est emportée par ces
esprits. Ce qu'il y a de constant ,
c'est qu'elle disparaît pour toujours.
Le voyageur Barhot pense , avec
assez de fondement , qu on fait mou-
rir la coupable dans ce bois, et qu'on
l'y. enterre.
Jaîîuales , fêtes de Janus. On les
célébrait à Rome le premier de Jan-
vier par des danses et d'autres réjouis-
sances ]t>ubliques. Les citoyens parés
de leurs plus beaux habits, les con-
suls à la tète en robes de cérémonie ,
allaient au Capitole faire des sacri-
fices à Jupiter, On se faisait écs
i présents et d'heureux souhaits , et
l'on avait grande attention de ne rien
dire qui ne fût de bon augure pour
le reste de l'année. On offrait à Janus
des dattes , des figues , du miel , et
une forte de gâteau nommée Janual.
La douceur de ces offrandes était
regardée connue symbole de pré-
sages favorables pour l'année.
JanuAlis. On donna ce nom à
l'une des portes de Rome , celle qui
est sous le mont Viminal , à l'occasion
d'un prétendu miracle arrivé h cette
porte par la protection de Janus.
Macrohe et Ovide rapportent que
les Sabins , faisant le siège de Rome ,
avaient déjà atteint la porte qui est
sous le mont Viminal : cette porte ,
qu'on avait bien fermée aux approches
de l'ennemi , s'ouvrit tout-à-toup
d'elle-même jusqu'à trois fois , sans
qu'on pût venir à bout de la fermer.
« C'est que la jalouse Junon , dit
J .A N
^1 O'-'ids , en avait cnlerë les ferrures
a et !out ce «J^i servait à la fermer. »
Les Sahins , inàtmits ùe ce prodiee,
et poussés par la fille de Saturne ,
acconnirent en foule à cette porte
pour s'en saisir ; mais Janus , pro-
tecteur des Romains , fît sortir à
I'inst;ir.t de son temple une si grande
afx)n«!ance d'eau L-ouillante; qu'il y
eut plusieurs àts ennemis engloutis
ou brûlés , et le reste fut obligé de
prendre la fuite. « C'est pour cela ,
« r'joute Mccrobe , <jue le sénat
» ordonna qu'à l'avenir les portes du
» tf-niple de Janus fussent ouvertes
en temps de çnerre, pour marquer
'pie Janus était sorti de son temple
[jour al!f-f au secours de la ville et
lie l'empire. »
J AUX, s , divinité romaine , sur l'ori-
ne de laquelle les mVtboloimes ne
•lit pas d'accord. Les uns le font
S--vthe ; les antres , oi i?inaireûu pavs
dc-Perrhèbes , peuples de Thessalie ,
qui habitaient sur les hords du Pé-
née. AureHus Victor rapporte que
Creuse , fille d'ErechlKée roi d'A-
thènes, priucessed'uneîrande beauté,
fin surprise par Apollon , et en eut
un fils , qu'eue fit élever à Delphes.
Frcchthée donna sa fil'e en inariajie
Xiphée, qui, ne pouvant avoir
- < iifants , alla consulter I oracle. Le '
< i-u lui recommanda d'adopter le
T rcmier enfant qu'il rencontrerait le
. demain. I^e premier qu'il trouva
; Janns , fils de Créu?e , qu'il
; a-ipta. Janus, devenu grand , équipa
line. flotte, aborda en Italie, y fit
°-= confjuètes, et Lâtit une ville,
! il appela de son nom Janicuîe.
.. tume , chassé du ciel , avant abordé
- Italie, Janus Taccueiflit , et l'as-
ia même à sa royauté , ce qu'où a
nrésenté par une têle à deux faces.
.Uime, par reconnaissance, doua
J j nus d'une rare prudence , qui ren-
dcit le passé et l'avenir toujours pré-
sents à ses yeux , ce qu'on croit en-
core exprimé par les deux visages
adossés. Plutarqiie en rapporte une
autre raison. « C'était, dit-il , pour
>' nous apprendre que ce prince et
•.•>n t>euple étaient , par les conseils
Je Saturne , passée de la yie san-
J A N 91
» Tare à la civilisation. » I* règne
de Janns fut pacifique, ce qui le
fit depuis regarder comme dieu de
la paix. Cest à c-e titre que iNuma
lui fit bâtir un temple , qili restait
onvert durant la guerre , et qu'on
fermait en temjvs de paix. Ce temple
fut fermé une fois sous le règne de
INuma , la seconde fois après la
deuxième guerre punique , et trois
fois sous le règne d'Auguste. Ovùie ,
au prensier livre des Fastes , fait
raconter à Janus lui-même son his-
toire : « Les anciens l'appelaiect le
» chaos , et ce n'est qu au moment
» de la séparation des éléments qu'il
» a pris la forme d'un dieu... Il a un
» double visage , parcequ'il exerce
» son empire sjir le ciel , sur la mer ,
»> comme sur la terre : tout s'ouvre
» ou se ferme à sa volonté. Lui seul
» gouverne la vaste étendue de Tu-
» nivers ; lui seul a le pouvoir de
n faire tourner le monde sur se»
» deux pôles... II préside aux portes
» du ciel , et les garde de concert
» avec les Heures. Le Jour et Jo-
» piler ne vont et reviennent «nie
» par son moyen.... Il obsene en
» même temps l'orient et l'occident.»
yiacrobe donne des misons plus his-
toriques. » Le seu! nom de Janus ,
'» dit-il , man|ue qu'il préside airç
» \y(x\es,Janiiœ.n On le représente
tenant d'une main une clef, et de
l'autre une verge , pour marquer
qu'il est le gardien des portes, tl
fpi'ii préside pux chemins. Quelqm-s
nns prétendent que Janus est le ?r.-
leil , et qu'il est représenté double
comme le maître de l une et l antre
porte du ciel , parcequ'il ouvre et
ferme le joiw. Ils disent qu'on l'in-
voque le premier , lorsqu'on fait i>ii
sacrifice à quelque antre dieu , afin
que par lui on puisse approchtT de
celui auquel on sîicrifie , comme si
c'était pur 5a porte qu'il fit passer
les prières des suppliants aux autres
divinités. Ses statues manpient sou-
vent de la main «roite le rjoaibre de
trois cents , et de la gauche celui rie
soixanje-eirq , pour exprimer la me-
sure de rannée. V. Eakus.
Il j a-foit i Rome plusieurs tem-
95 J A P
Îles de Janus , les uns de Jnnus
ifrons , les autres de Janus Quadri -
frons. Ces derniers ctaient aussi à
quatre faces , avec une iiorle et trois
lenètres à chaque face ; les quatre
côtés et les quatre portes marquaient
apparemment les quatre saisons de
Tannée , et les trois fenêtres les ti-ois
mois de charpie saison. Farron dit
qu'on avait érigé à Janus douze au-
tels , par rapport aux douze mois.
Ces autels étaient hors de Rome ,
au-delà de la porte du Janicule.
(h'ide nous apprend encore sur
Janus une autre particularité , savoir,
que sur le revers de ses médailles on
- ^ovait un navire, ou simplement une
proue , en mémoire , dit-il , de l'ar-
rivée de Saturne en Italie sur un
vaisseau. V. Consevius , Clusius ,
P-iTULCIfS.
Janvier. Les Romains regardaient
Junon comme la divinité tutélairc de
ce mois , quoiqu'il fût consacré à
Janus. Ils le personnifiaient par un
consul qui jette sur le foyer d'un
autel des grains d'encens en l'hon-
neur de Janus et des Lares ; un coq
près de lautel annonce que le sacri-
fice s'est fait le matin du premier
j(»ur. On l'a représenté aussi sous la
iigupe de Janus avec deux visages ,
dont l'un , âgé , désigne l'année écou-
lée , et l'autre , jeune , l'année com-
mençante. Gravelol lui donne une
robe blanche , qui désigne la neige ,
une fourrure , des ailes , comme à
toutes les divisions du temps , et le
signe du Verseau entouré de glaçons j
un enfant se chauffe à un vase
rempli de charbons allumés; et dans
le fond du tableau se voit un loup ,
par<;cqne c'est alors que cet animal
«"st le plus redoutable. Ou le désigne
encore , ainsi que les autres mois ,
par les travaux rustiques qui lui
appartiennent.
Japet , fils d'Uranus et frère de
Saturne , ayant , dit Hésiode, épousé
CIvmène , fille de l'Océan , en eut
Atlas, Ménétius, Prométhée et Epi-
méthée. Diodore le marie avec la
n^'mphe Asie , et , au lieu de Méné-
tius , lui donne pour second fils Hes-
pcros ou Yespérus. Ce fut , ajoute-
J A R
vt-il , un homme puissant en Thes-
salie , mais méchant , et plus recom-
niandable par ses quatre his, que par
sou propre mérite. Cependant les
Grecs le regardaient comme l'auteur
de leur race , et ne connaissaient riea
de plus ancien que lui; de sorte que
ni leurs histoires ni leurs traditions
ne remontaient pas plus haut : aussi
appelait-on communément Japets des
vieillards décrépits, qui conmiencent
à radoter.
Japhet , un des trois fils de Noé.
Les musulmans le mettent au nombre
des prophètes envoyés de Dieu. Ils
croient qu'il est l'aîné des trois fils
de Noé , et que son père , après le
déluge , lui donna en partage les pro-
vinces à l'orient et au' septentrion
des montagnes d'Arménie , sur les-
quelles l'arche s'arrêta. Avant le dé-
Sart de Japhet pour son apanage ,
foé lui fit présent d'une pierre que
les Turcs orientaux appellent giudé-
lasch, et senh-jede , sur laqueLîe il
avait appris le grand nom de Dieu ,
par la vertu duquel celui qui la pos-
sédait pouvait faire descendre à son
gré la pluie du ciel. Cette pierre
s'est consenée , dit-on , assez long-
temps parmi les Mogols. tes Orien-
taux donnent à Japhet onae enfants
mâles.
Jardahus , roi de Lydie , père
d'Omphale.
Jardins de Babylone , l'une des
sept merveilles du monde. On peut
bien mettre au rang des fables de
l'antiquité ces jardins suspendus , si
renommés parmi les Grecs. Ils étaient
soutenus par des colonnes de pierre ;
sur ces pierres étaient des poutres
de bois de palmier , qui ne, pourrit
jamais à la, pluie , et qui , bien loin
de plier sous le poids , s'élève tou-
jours , et monte d'autant plus qu'il est
plus chargé. Ces poutres étaient assex
près Tune de l'autre, et soutenaient
un grand poids de terre ; dans l'es-
pace qui était entre ces poutres s'in-
séraient les racines des arbres du
jardin. Cette terre , ainsi suspendue
en l'air , était si profonde , que plu-
sieurs sortes d'arbres f dcven;ùent fort
grands ; les plantes , les légumes et
J A S"
tontes sortes de fruits s'y trom'aient
afxiudamnient. Ces jardins étaient
arrosés par des c-anaux , dont quel-
ques uns , qui venaient de lieux plus
élevés , étaient tout droits ; d'autres
se formaient de leau tirée arec des
pompes et d'autres niacliines. Voy.
Merveilles du bionde , Alcinols,
Vertumre , Pbiape ;' Flore , Po-
MO>'£.
Jared ( M. Mah. ) , patriarclie
dont les mahométans racontent cette
fable : « Il gouvernait le monde ,
» disent-ils, dont il était monarque
» absolu , par la vertu d'un anneau
>• qu'il jx>rtait , lequel vint ensuite ,
» par succession de temps , entre
» les mains de Salomon , et lui donna
» le même pouvoir qu'à Jared sur
» les hommes et les démons. » Jared ,
selon eux , après avoir combattu
contre Satan le prince des démons ,
le fit son prisonnier , et le mena en-
chaîné à sa suite par-tout où il allait.
Jaribolus, un des dieuxdes Palmy-
réniens , qu« l'on croit le même que
Luaiis.
Jarnvid ( M. Ceh. ), aux arbres
de fer , forêt habitée par une vieille
magicienne , mère de plusieurs géants
qui ont tous la forme de bêtes fé-
roces, et des delix loups qui menacent
sans cesse le soleil et la lime. Un
de cette race , et le plus redoutable
de tous , s'appelle Managanner ;
ce monstre sengraisse de la sub-
stance des homines qui approchent
de leur fin. Quelquefois il dévore la
lune , obscurcit le soleil , et ensan-
glante le ciel et les airs.
Jasion , fils de Jupiter et d'E-
lectre , une des Atlantides , épousa
Cylièle , qui le rendit père de Co-
rybas. Selon d'autres, il fut aimé
de Céi-ès , dont il eut Plutus , qne
cette déesse mit au monde dans l'isle
de Crète ; allégorie ingénieuse , qui
indique que l'agricultiu-e est la véri-
table source des richesses. Jupiter ,
voulant distinguer Jasion de ses
autres fils , lui enseigna les mystères
sacrés, oiï ce prince admit le pre-
mier des étrangers. Resté dans sa
patrie , pendant qne son frère Dar-
danus était allé s'établir sur les côtes
J A S 95
de la Troade , Jasion y reçut Cad-
mus , et lui donna sa sreur Harmonie
en mariage. Ce fut le premier hvmen
auquel les dieax assistèrent. Homère
et Denys d'Halicamasse préten-
dent que ce même Jasion , ayant
voulu attenter h l'honneur de Cérès ,
fut écrasé d'un coup de foudre.
J Aso , fiîle d'Esculape et d'Epione ,
déesse de la maladie. Elle est repré-
sentée sur un monument oi se trouve
Esculape, tenant à la main une boîte ,
qui est peut-être la Pyxis , ou boite
auxremèdes. Kac. lasasthai, guérir.
Jason , fils d'Eson et d'AJcimède.
Son père , roi d'Iolchos en Thes-
salie , ayant été détrôné par Pélias ,
l'oracle prédit que l'usurpateur serait
chassé par un nJs d'E^n. Aussi , dès
que le prince fut né , son père fit
courir le bruit que 1 enfant était ma-
lade. Peu de jours après , il publia sa
mort , et fit tous les apprêts des funé-
railles, pendant que sa mère le pjrta
s;*crètemeut sur le mont Péliou , oà
Chiron , l'homme le plus sage et le
plus habile de son temps , prit soio
de son éducation , et lui apprit les
sciences dont i! faisait lui-même pro-
f<?sôion, sur-tont la médecine: ce qui
fit donner au jeune prince le nom de
Jasoa, au lieu de celui de Diomède
qu'il avait reçu en naissant.
Jason, à l'âge de vingt ans, voulant
quitter sa retraite , alla consulter l'o-
racle , qui lui ordonna de se vêtir à la
manière des Magnésiens , de joindre
à cet habillement une peau de léo-
pard semblable à celle que portait
Chiron , de se munir de deux Tances,
et d aller, en cet équipage, à la cour
d'Iolchos ; ce qu'il exécuta. En son
chemin , il se trouva arrêté par le
fleuve ou le torrent Anaure , qui était
débordé. Heureusement une vieille
femme , qu'il rencontra sur le bord ,
lui offrit de le porter sur ses épaules.
C'était Junon , que quelques auteurs
font éprise de sa i>eauté. Servius dit
seulement que cette déesse l'aimait ,
f>arceqne , s'élant présentée à lui sous
a figure d'une vieille femme , et
l'avant prié de la passer au-delà du
fleuve Anoure, ce jeune prince, sans
savoir que c était Junoa , lui avait
94
J A s
reudu ce service, quelle n'avait ja-
mais oublie. D'utttjfes enfin j)t«iUn-
dent que Junoii n'aïait de raiïection
pour Jâson , que parcequ'elle le re-
f;ardait connue le héros qui devait la
f enger Un jour de Pélius , qu'elle
haïssait. Diodore ajoute une circons-
tance au passage du fleuve ; c'est que
Jason , dans le trajet , perdit un de
ses souliers. Cette particularité mi-
nutieuse acquiert un peu plus d'in-
térêt , parreque l'oracle qui avait
prédit à Pélias qu'un prince du sang
des Eolides le détrônerait , avait
ajouté qu'il se donnât de f^arde d'un
hoipnie qui paraîtrait devant lui un
pied nu et l'autre chaussé. Jason ,
arrivé à lolchos, attire l'attention de
tout le peuple par sa bonne mine et
par la singularité de son équipage,
se fait connaitie pour fils d'Ëson , et
redemande hardiment à son oncle la
couronne qu'il a usurpée. Pélius, hai\
de ses sujets , ayant remarqué l'in-
térêt que le jeune prince inspirait ,
n'ose rien entreprendre contre lui ;
et , sans le refuser ouvertement , il
, cherche à éluder la demande de son
neveu, et à l'éloigner lui-même, en
lui proposant une expédition glo-
rieuse, mais pleine de dangers. Fati-
gué par des songes effrayants , il a
fait consulter l'oracle d'Apollon , et il
a appris qu'il faut appaiser les mânes
de Phryxus , descendant d'EoIe ,
cruellement massacré dans la Col-
chide , et les ramener en Grèce ; mais
son grand âge est un obstacle à un si
Jong voyage. Jason est dans la ileur
de l'âge. Son devoir et la gloire l'y
appellent; et Pélias jure par Jupiter,
auteur de leur race , qu'à son retour
il lui rendra le trône qui lui appar-
tient. A ce récit il ajoute que
Phryxus , obligé de s'éloigner de
ïhènes , a emporté avec lui une toi"
son précieuse dont la conquête doit
le combler â-la-fois de richesse et
d'honneur. Jason était dans l'âge oi'i
l'on aime la gloire ; il saisit avidement
l'occasion d'en acquérir. Son expédi-
tion est annoncée dans toute la Grècf ;
l'élite des héros se rend de toijtes
Îarts à lolchos pour y prendre part,
asoa choisit les cinquante - quatre
J A S
plus fameux; Hercule même se joint
h eux, et défère â Jason l'honneui
yd'ètre leur chef, comme à celui que
cette expédition regardait de plus
près, étant proche pnrentde Phryxus.
Lorsque tout fut prêt pour le
voyage , Jason , avant de mettre à la
voile , offre un sacrifice soleninel au
dieu auteur de sa race , et à toutes les
divinités qu'il croit pouvoir être fa-
vorables â son entreprise. Jupiter ,
dit Pindare , promit , par la voix du
tonnerre , son secours à cette troupe
de héros. Après une navigation longue
et périlleuse , dont les diverses aven-
tures ont fourni la matière de deux
poèmes, l'un grec, d'rIpoUonius ,
l'autre latin ,de y alerius Flaccus ,
les Argonautes arrivent à Colchos.
La toison d'or apportée par Pbrvxus
était gardée par des taureaiixà gueules
enllamméeset par un horrible dragon.
Juiiou et Minerve, qui chérissaient
Jason , rendent Médée amoureuse de
ce prince , afin que l'art des enchan-
tements Ot'i elle excoile le fasse sortir
vainqueur des périls auxquels il va
s'exposer. Cependant Jastn et Mé-
dée se renconirent hors de la ville ,
près du temple d'Hécate , où ils s'é-
taient rendus l'un et l'autre pour ini-
plorer le secours de la déesse. Médée,
qui prenait déjà un tendre intérêt au
héros , lui prouiet it s secours de son
art s'il veut lui donner sa foi. Après
des serments mutuels, ils se séparejit,
et Médée va préparer tout ce qui iui
est nécessaire pour sauver son amant.
Telles étaient les conditions auxquel-
les Eétès consentait â remettre la
toison d'or au pouvoir de Jason : il
devait d'abord mettre sous le joug
deux taureaux, présent de 'Vulcain ,
qui avaient les pieds et les cornes d'ai-
rain , et qui vomissaient des tonrl)ii-
lons de flammes ; les attacher à nue
charrue de diamant, et leur faire
défricher quatre arpents d'un cliainp
consacré à jNIars, pour y semer les
dents d'un dragon d'où devaient
naître des hommes armés qu'il fabait
exterminer jusqu'au ^lernier ; e.din
tuer le monstre qui veillait sans cesse
à la conservation de ce précieux dé-
pôt, et exécuter tous ces travaux ea
J A s
«n seul jour. Sûr du secours c!e
Mcdée , Jason accepte tout , appri-
voise les tiiure;iux , les met sous le
jong , labonre le champ, y sème les
dents du drapon , lance une pierre au
milieu des coiiibattants que la terre
a vomis , les met si fort en fureur
qu'ils sentretnenl, assoupit le mons-
tre avecles herbes endianlées et un
Lrenvage magique , lui <3te la vie , et
enlève le précieux dépôt. Poursuivis
dans leur fuite , Içs deux amants ésor-
gcnt Absvrt he , frère de M«îdée , et sè-
ment ses membres épars pour retarder
les pas du roi. Circé les épie s;ins
y.s connaître, les reconnaît , elles
chasse. Ils arrivent à la cour d'Alci-
noûs , roi des Phéaciens , oi leur
mariuf;e se célèbre : de là les Ari;o-
nautes se dispersent , et les épi>ux re-
Tienneut à lolchos avec la gloire d a-
voir réussi dans «ne entreprise oii
Jason dcviiit naturellement périr. Ce-
peiîdant Pélias ne se j>ressait pas de
tenir .sa promesse, et retenait le trône
qu'il avait usurpé. Médée trouva en-
core le moyen de déliarrasîer son
époux de cet ennemi , en faisiml égor-
ger Pélias par ses propres Siles, sous
couleur de le rajeunir. Ce triuie ne
rendit pasà Jason sa cour. nne.Acaste,
fils de Filuis, s'enempa'.-a, et contrai-
gnit son rival d'abandonner la Thes-
salieet de se retirer h Corinthe avec
Médée. lis trouvèrent danscette vil e
des amis et une (brtnne tranquille, et
V vécurent dix ans dans la plus par-
faite union, dont deux enfants fuient
le lien, jusqu'à ce ({«'eiie fut troublée
par l'infidélité de Jason. Ce prince,
oubliant les oblif;alioas qu'il avait à
5oa épouse et les serments qu'U lui
avait faits , devint amoureux de
Glaucé , fille du roi de Corinthe ,
l'épousa , et répudia Médée. La veu-
geaoce suivit de près l'injure ; la ri-
vale , le roi son père , et les deux en-
fants de Jason et de Médée, en furent
les victimes. Suivant de vieilles poé-
sies , ce n'était pas à Corinthe , mais
il Corcyre , que Jason s'était retiré.
Justin rapporte , d'après Troque
Pompée , que Médée retourna dans
la Colchide avec J;ison qui s'était ré-
concilié avec elle ; que là ils avaient
J S B yjJ
rétabli Eétès sur le trône , dont «ne
faction puissante l'avait chassé ; que
Jason avait fait la guerre aux ennemis
de son beau-père ; qu il avait conquis
une grande partie de 1 Asie , et s était
acquis tant de gluire qu'on l'honora
comme un dieu , et qu'on voyait en-
coie quelques uns de s«'s temples ùu
temps d'Alexiuidre-le-Graiid , qu'E-
pliestion fit démolir, afin <ju'on ne put
é^'aler personne à son maître : mais
cette narration est détruite par les
traditions grecques , qui Ibnt mourir
Jasun dans îa '1 hessalie. Après la re-
traite de Médée et la mort du roi df:
Corinilie son protecteur, Jason mena
une vie errante sans avoir d'élabli&ae-
meut iixe. Médée lui avait prédit .,
au rapport <ï Euripide , qu'aprè;
avoir asse?. vécu pour sentir tout le
poids de son infortune , i! périrait ac-
cablé soïis fes débris du vaisseau de»
Argonautes ; ce qui lui arriva en effet .
Un jour qu'il se rejK)sait sur le bord
de la mer , à l'abri de ce vaisseau
tiré à sec , une poutre détachée lui
fracassa la tète.
JiVELOT. V. DlAKE, CuPIDON ,
CÉPHALE, AdfASTE, PhiLOCTÈi ii ,
Achille , ActÉon , OKiuh".
Jaïmo-Séjénon ( M. Iiinl. ) , fêle
que l'on célèiire au Pé'ru en l'hon-
neur d'ime idole du pays. Le roiot
la reine assistent à cette fête, moufces
sur un char maenifique.
Jean-Gact-Y-Tak , Jean et s&a
feu , espèce de démon cpii porte <Lais
la nuit cinq chandelles sar les cinq
doiets , et les tourne avec la rapi-
dité d'un dévidoir ; superstition des
habitants du Fim'stère. Voyai^^e
dans le Finistère , par le citoyen
Cambry,
JÉBis , ou Jebisu ( M. Jap. ) ,
divinité japonaise qui a du rap-
port avec le Neptune des anciens
païens. Les Jajxinais racontent que
ce Jébis ayant offensé le fameux
Ten-Sio-Dac-S Ts , son frère , celui-ci
l'exila , poiu" le punir , dans une
certaine isle. Les Grecs et les Ro-
mains disent la même chose de leur
Neptune. Jébis est représenté sur
un rocher au Ijord de la mer , il
tient d'une maia une ligne , et de
1
ç;6 J E H
Tautre nn poisson. Cette divinité est
pnrliciilièremeut adorée par les pê-
cheurs et par les iiécociants.
Jehovah , nom de Dieu chez les
Héhreux. Ce nom joue un jjrand
rôle chez les cahalistes juifs. Voici
rexpliciitionprétenduephilosoiJJiique
qu'ils en donnent. Tous les noms et
surnoms de Ja divinité viennent de
celui de Jehouah , comme les feuilles
et les branches d un f;rand arbre
sortent d'un même tronc; et ce nom
inefl'able est une source infinie de
merveilles et de mystères. Ce nom
sert de lien à toutes les splendeurs ou
sephiroth ; il en est la colonne et l'aj»-
pui. Toutes les lettres qui le com-
posent «ont pleines de mystt-res. Le
Jod ou le Ji est une des clioses
que l'ojil n'a jamais vues. E'.le est
cachée à tous les njortels. On ne
J>eut en comprendre ni l'essence ni
a nature; il n'est pas même permis
d'y réiléchir. Quand on demande ce
que c'est , on ri'poad non , comme si
c'était le uéiint, parceqi:e cet te chose
n'est pas plus compréhensible que
Je néant. Il est permis à l'homme de
rouler ses pensées d'un bout des cicux
à l'autre ; mais il ne peut aborder
cette lumière inacccssil;le , cette
existence primitive que la lettre Jo^i
renferme. Il faut croire sans l'exa-
miner et sans l'approlondir. C'est
cette lettre qui , découlant de la lu-
mière primitive , a donné l'être aux
émanations. Elle se lassait quelque-
fois en chemin ; mais elle reprenait
de nouvelles forces par le secours de
la lettre e, qui est la seconde du
nom ineffable.
Les autres lettres ont aussi des
mj'stères ; elles ont lem-s relations
particulières aux sephiroth. La der-
nière lettre , qui est h , découvre
Tunité d'un Dieu et d'un Créateur;
niais de cette unité sortent cpiatre
f;rands fleuves , les quatre majestés
ile ,Dieu , que les Juifs appellent
Schetinah. Moïse l'a dit ; car il rap-
porte qu'un fleuve arrosait le jardin
tl'Eden , le paradis terrestre , et
qu'ensuite il se divisait en quatre
branches. Le nom entier ie Jehovah
rcuferme toutes choses ; c'est pour-
J E H
quoi celui qui le prononce met dans ,
sa JMjuche le monde entier et toutes
les créatures qui le composent. De
là vient aussi ({u'on ne doit jamais le
prononcer qu'avec beaucoup de pré-
caution. Dieu lui-même l'a dit : Tu
ne prendras point le nom de
l'Eternel en vain. Il ne s'agit pas là
de* serments qu'on viole, et dans les-
quels on appelle mal-à-propos Dieu
à témoin des promesses qu on fait ;
mais la foi défend de prononcer ce
f5rand nom, excepté dans son temple,
orsque le souverain sacrificatem' entre
dans le lieu très saint , le jour des
propitiatious.
Il faut apprendre aux hommes une
chose qu'ils ignorent ; t'est que celui
3 ni prononce le nom de l'Eternel, ou
e Jehovah , fait mouvoir les cieux
et la terre , à proportion qu'il remue
sa langue et ses lèvres. Les anges
sentent ce uKîuvement de l'univers.
Ils en sont étonnés ,' et s'entre-de-
niandent pourcpioi le monde est
ébranlé. On répond que cela se fait
parceque N. impie a remué les lèvres
pour prononcer ce nom ineffable , et
que ce uom a remué tous les noms et
les surnoms de Dieu , qui ont ini-
primé leur mouvement au ciel , à la
terre , et aux créatures.
Ce nom a ime autorité souveraine
sur toutes les créatures. C'est lui qui
gouverne le monde par sa puissance;
et voici conmieut tous les autres noms
et surnoms se raup;ent autour de
celui-ci , comme les ofO-cicrs et soldats
autour de leur général. Quelques
uns, qui tiennent le premier rang ,
sont les princes et les porte-éten-
dards : les autres sont comme les
troupes et les bataillons qui com-
posent l'armée. Au-dessous des LXX
noms sont les LXX princes des na-
tions qui forment l'univers. Lors
donc que le nom de Jehovah influe
sur les noms et surnoms, il se fait
une impression de ces noms sur les
princes qui en dépendent , et des
princes sur les nations qui vivent
sous leur j^rotection. Ainsi le nom ■
de Jehovah gouverne tout. On re-
présente ce nom sous la figure d'un
orbre qui a LXX branches qui tirent
leur
J E H
L ur snc et leur sève du tronc ; et
cet arbre est ceiuidout p;irle Moïse,
qui était planté an milieu du jardin,
et dont il n'était ^as permis à Adam
de niai^er. Ou Lien ce nom est un
roi qui a dilférenls habits , selon les
divers états Oii il se trouve : iors-
«Tue le {ïriuce est en paix , il se revêt
d ha<)its superbes , magnifiques , pour
éblouir les peuples ; loriqu il est en
guerre , il s'arme d'une cuirasse , et
a le casque en tète : il se déshabille,
lors<]u'il se retire dans son apparte-
ment Sans courtisans et sans mi-
nistres : enfin il découvre sa nudité,
lorsqu'il est seul avec sa femme.
Les LXX nations qui peuplent
la terre ont leurs princes dans le
ciel , où ils environnent le tribunal
de Dieu, comme des officiers prêts à
exécuter les ordres du rpi. Ils envi-
ronnent le nom de Jehovah , et lui
demandent , tous les premiers jours
de l'an , leurs étrennes , c'est-à-dire
une portion de bénédictions qu'ils
doivent répandre sur les peuples qui
leur sont soumis. En effet, ces princes
s<:int pauvres , et auraient peu de
connaissances , s'ils ne les tiraient du
nom iuefTable qui 'es illumine et qui
les enrichit. Il leur donne , au com-
mencement de l'année , ce qu'il a
destiné pour chaque nation ; et on ne
peut plus rien ajouter ni diminuer à
cette mesure. Les princes ont beau
prirr et demander pendant tous les
jours de rartncc , et ces peuples prier
leurs princes, cela n'est d'aucune uti-
lité. C'est la différence qui est entre
le peuple d Israël et les antres na-
tions. Comme ce nom de Jehovah
est le nom profire des Juifs , ils peu-
vent obtenir tous les jours <îe nou-
velles {;races : car Salomon dit que
ces p;uoles , par lesquelles il f;;it sup-
plication à Dieu , seront présentées
devîint 1 Eternel , Jehovah , le jour
et la nuit ; mais David assure , en
parlant des autres nations, qu'elles
prieront Dieu , et qu'il ne les sau-
vera pas.
L'intention des cabalistes est de
is apprendre que Dieu co'iduit
...imédiatement le peuple des Juifs ,
penda t q-i'il laisse les nations iuli-
2'ome II.
J E H 97
dèlessousla direction des anges. Mais
ils poussent ce mystère plus loin. Il y
a une gi-ande différence entre les
diverses naticKis , dont les unes pa
raissent moins agréables à Dieu , et
sont plus durement traitées que les
antres. Mais cela vient de ce que les
princes sont dilïéremnient placés
autour du nom de Jehovah : car ,
quoique tous ces princes reçoivent
leur nourriture de la lettre Jod ou J ,
qui commence le nom de Jebov;ih ,
cependant la portion est dilTérente ,
selon la place qu'on occupe. Ceux
3ui tiennent la droite 5ont des princes
oux , libéraux ; mais les princes de
la gauche sont durs et impitoyables.
De là vient aussi ce que dit le pro •
Ehète , qu'il vaut mieux espérer ea
lieu qu'aux princes , comme fait l.t
nation juive , sur qui le nom de Je
hovah agit immédiatement. D'ail-
leurs , on voit ici la raison de la con ■
duite de Dieu sm* le peuple juif.
Jérusalem est le nombril de la terre ,
et cette ville se trouve au milieu du
monde. Les royaun:es, les provinces,
les peuples et les nations l'environ-
nent de toutes parts , parcequ'elle est
innnédialement sous le nom de Jeho-
vah. C'est là sou nom propre ; et
comme les princes , qui sont les chefs
des nations, sont rangés autour de ce
roui dans le ciel , les nations infidèles
environnent le peuple juif sur la
terre.
On explique encore par-là les mal-
heurs du peuple juif, et l'état déplo-
rable où il se trouve ; car Dieu a
donné quatre capitaines aux LXX
princes , lesquels veillent conti-
nuellement sur les péchés des Juifs,
afin de profiter de leur con uption ,
et de s enrichir à leurs dépens. Eu
effet , lorsqu'ils voient que le peuple
commet de grands péchés , ils se
mettent entre Dieu et la nation, et
détournent les cr.nau;!t qui sortaient
du nom de Jehovah , par lesquels la
bénédiction coulait sur Israël , et les
font pencher du côté des nations ,
qui s'en enrichissent et s'en en-
graissent.
Jehud , ou 4ehoitd , fils df Sa-
turne et de la nymphe AnoLreth^
9? J E M
se'on Porphyre, «i Satiirae régnant
» en Phcriit i'e , tlit-il , eut de la
» nyniplie Anol)retli un fils auquel il
i> donna le nom de Jehud , qui , en
» leur langue, &'\pL\'Ae unique. Dans
j> une f,uerre très dangereuse que ce
» prince eut à soutenir , ayant cou-
» \ert son fils des ornements de la
1) royauté , il l'immola sur lui autel
» élev^ exprès poiu" ce sacrifice. »
JÉKiRE ( M. Jup. ) , esprit malin
que les Japonais s'iniapinent être
i auteur de toutes les maladies. Pour
le chasser, ils ont recours aux prières,
et répèteut particulièrement i oraison
jaculatoire qu'ils nomment ( /^.)Na-
»^A^DA- Kœnipfer rapporte qu'aux
environs d'une ville où la fièvre ma-
ligiïe taisait d'affreux ravages, il ren-
contra une liarque remplie de péni-
tents, qui ré< itaient en criant le Na-
inanda nour chasser de la ville
fesprit malin qui la désolait.
Jemma-0. ( M. Jap. ) Xaea , dont
la secte est très répandue dans le
Japon , enseigne que d:ms le lieu du
su])plLce réserve aux méchants après
leur mort il y a un juge sévère
iQOmnié Jenima-O , qui règle la
rigaenr et la durée .des châtiments
selon les crimes, de 'chacun. Il a de-
vant les yeux un grand miroir , qui
lui représente fidèlement les actions
les plus secrètes des hommes. L'in-
4crcessiond'Aniidas jieut seule fléchir
ce juge inexorable; et les prètresont
prand soin d inculquer un peuple <jue
«i par lenrs ofii-andes ils peuvent ga-
gner la protection d''Amidas , l«s
prières d«*;e dieu puiss;int jieMvent
coulager les maux de leurs parents
qui souffrent dans les enfers , et
nièine-les iàire sortir de cet liorrihie
lieu. La pagode de Jemnia-0 est
fiituée dans im l>ois , à quelqiie'dis-
tance de la ville de Méaco. Ce dieu
reeloutahle y est représenté a\ant a
ses côtés deux grands diahles plus
hideux encore que lui , dont l'un est
occupé à écrire les mauvaises at:tions
des hommes , tandis que l'autre sem-
ble les hii dicter. On voit sur les
murailles du temple d'effrayants ta-
})lea»ix des tourments destinés dans
les eutecs aux amei> àti oicc^anta.
, J E U
Les peuples accourent en foule dant
cette pagode , pour tâcher , à force
de dons et d hommages, de se rcndie
favorable le terrii>le Jenmiu-O.
Jène ( M. Jap. ) , divinité japo-
naise , à laquelle on attribue un eni-
pire particulier sur les anics des
vieillards et des gens mariés. Oa le
représente avec qu;itre visages et
quatre bras , dont cliaque main porte
3uel<ixie attribut symbolique. On voit
ans ime de ses mains un scejrtre, au
bout duquel est un soleil <pii peut-
être désigne , conmie chez les Egyp-
tiens , le gouverneur de la pro-
vince. Une antre main lient une
coiu-onne de fleurs. La troisième est
armée d'une espèce de verge. La
quatrième porte une cassolette rem-
plie de parfums.
JÉsiiMi ( M. /«/7.), cérémonie que
If s Japonais célèbrent tous les ans,
et dont le but est d'inspirer de l'hor-
reiir pour le christianisme , et d'em-
pêcher qu'il ne se glisse de nouveau
dans l'empire. Des inquisiteurs
chargés de cette fonction se trans-
portent dans les différentes villes ,
visitent exactement cLique maison ,
et tiennent un compte exact de tous
<enx qui les habitent. Après cette
formalité , ils font comparaître tous
ceux dont les noms sont inscrits sur
leurs registres} houmies, femmes,
enfants , vieillards , et les forcent tous,
l'un api'ès Tautrc, de mjtrcher sur un
crucifix et sur unf image de la v ierge ,
afin de prouver , par cette action ,
leur horreur pour le christianisme.
Les inquisiteurs répètent le même
acte , et envoient au gou\erntur de
la povince une liste fidèle de to)i»
les niend;res de chaque famille qui
ont oliservé celte cén'monie , li^te i
laquelle un de ces officiers applique
son sceau.
Jéthvs , fils d'Atergatis reine de
Syrie. V . Mopsus (i.
JE^l^EssE. Les Grecs lui donnaient
le nomci'Hébé. /'. Jvvem'A.
Jfit'x, Joci , dieux que l'on fait
présidera tous les agréments du corps
et de l'esprit , et auxquels on attrilue
lous les agréments qui se trouvent,
ti^it àwa les persoiiucs çt leut'6 oia-
j r u
mères, soit dans les ouvrages »I"es-
pî it. On les reprifsenle comme de
)tunes eufauts avec des ailes de pa-
pillon , nos , riant , Jjudiu..mt tou-
jours , mais avec ç^race. Ils composent
avec les Ris et les Amours la cour de
Vénus , et ne quittent jamais leur
M»uveraine.
Jkix, Ittdi , sorte de spectacles
que la rfliiiion avait consacrés chez
les Grecs et les Piomains. 11 n'^ en
avait aucun qui ne fût dédié à quel-
que dieu en particulier, ou à plu-
sieurs ensemble. Il y eut même un
arrêt du sénat qui portait que les
jeux publier seraient toujours «.o">a-
crés à quelques divinité>. On n en
commentait jamais la solemnité qu a-
|>rès avoir ofiert des sacrifices et lait
d autres cércmonifs religieuses ; et
leur insiitution eut toujours pour
motif, du njoinsappareot, la religion
ou quelcjiies pieux d» voirs. 11 est vrai
que la {X)iilique y avait bien aulaul
Oe part ; car les exercices de ces jeux
servaient ordinairement ù deux fin^.
D'un <:ôté le» Grecs y «cquéraient dès
leur jeunesse l'humeur martiale , et
«c rendaient par-là propres à tons les
exercices militaires ; d un autre coté ,
on en devenait plus dispos , plus
alerte , pins roliuste , ces exercices
étant très propres à augmenter les
forces du corps , et à procurer une
vigoureuse santé. Il y avait trois
sortes d exercices , des courses , àcs
combr.ts , et des spectacles. Les pre-
miers, cpi'ùu nomniau \euyi cijues-
tres, ou curules, consistaient en des
courses rpû se faisaient dans le c-irque
dédié à Neptune ou au Soleil. Les
seconds , appelés agonales , étaient
composés ae <x)nibats et de lutte ,
tant des hommes que des bêtes ins-
lruit<?s à ce manège; et c était dans
l'atuphithéàtre consacré à Mars et à
Diane qu'ils se faisiiient. Les derniers
étaient les \t\ys.scénii]ucs, qui con-
sistaient en tragédies, comédies et
satyres , cju'on représentait sur ce
théâtre en l'homieur de Bacchns , de
\énus et d'Apollon. Homère décrit
dans ï Iliade les jeux que fit Achille
à la uiort de son ami Patrocle , et
àaus V Odyssée diûcreotâ jeiu cliez
J O G ç-,
les Phéaciens , à la cour u Aicinous .
à Ithacpje , etc. Virgile fait aussi
célébrer des jeux par Enée au tom-
beau de son père Anchise. On dis-
tinguait encore chez-les Romains k,
jeux fixes, et les jeux Totifs et extraoj -
dinaires. Parmi les premiers, les plus
célèbres étaient ceux qu'ils appelaient
par excellence les grands jeux , ou
jeux romains. On les célébrait dc-
pui-. le 4 j"s*{u au i4 de septembre ,
en riionneur des grands dieux , c.-à-d.
Jupiter , Junon et ^Minerve, pour le
salut du peuple. La dépense que le»
édiles faisaient pour ces jeux, allait
jusqu'à la folie. D'auties jeux plus
célèbres encore parmi les jeux fixes
étaient les sécllaires. { V.te mot.)
Les votijs étaient ceux qu'on avait
promis de célébrer si l'on réussissait
dans quelque entreprise, ou si l'on
était délivré de quelque calamité.
Les extraordinaires étaient ceux
que les empereurs donnaient lorsqu'il*
étaient près de pai tir pour la guerre ,
ceux des magistrats avant d'entrer en
charge, les jeux funèbres , etc. La
pompe de tous ces jeux ne consistait
pas moins d.->ns la magnificence des
spectacles que dans le grand nombre
des victimes . et sur-tout des gladia-
teurs , spectacle favori du peuple
romain.
Jedx d'ekfakts. I's étaient ex-
primés par de petits osselets ou astra-
pales. Aussi Ptiraates envova-t-il des
astragales d'or à Démétrius, échapjjil
jiln&ieurs fois d'une prison où il avait
été bien traité . et toujours repris ,
pour lui reprocher allégoricjuement
son étourderie enfantine.
Jezd , Jezdan, IzED ( M. Pers.) ,
nom du dieu tout-puissant dans l'an-
cienne langue persane. C'est aussi
celui du premier principe du bien.
JocASTE , fille de Créon roi de
Thèbes , et femme de Laïus , fut
mère d'Œdipe , qu'elle épousa depuis
sans le connaître , et dont elle eut
deux ûls et deux filles , Etéocle et
Polyuice , Antigone et Ismène. Dans
Sophocle , Jocaste se pend de déses-
poir aussi-tot epi'elje a découvei-t la
naissance d'Œdipe ; mais , dans Jiu-
ripide eliS'tace, elle survit à sa dou-
ijo J O N
leur , reste à ïhèbes après l'exil de
SOH second cpotix , olierche à recon-
cilier ses deux fils ,et, après avoir ité
témoin de leur nnort , se frappe avec
l't'nee restée dans le corps d Etéocle,
«t tombe entre ses deux fils, qu'elle
tient embrassés. Selon Homère et
J^aus allias , l'inceste d'Œdipe et de
Jocaste n'eut point de suite, parce-
qu'il fiit aussi-tôt découvert. Voy.
Œdipe, Etéocle, Poly»ice,Ak-
^icoNE , etc.
JocASTUs, un des fils d'Eole, se
mit en possession des rivages de l'I-
talie jasrpi à Rhège.
Jocus , dieu de la raillerie et des
tons mots. V • Jeux , Momus.
JoGuis ( M^ Ind. ) , espèce de
moines indiens qui , à force de con-
templer l'Etre suprême, prétendent
parvenir ù une union intime ave«
Dieu. A'.NyAïAm.
Joie, diviiùté des Romains. On la
trouve personnifiée sur les médailles.
Voyez GaîtÉ. La joie ne parait
différer de la gaîté qu'en ce qu'elle
pénètre et saisit davantage l'aine , et
qu'elle est comme une £;aité renforcée.
JoL , fête qui se lélébrait autrefois
dans le Nord. Il ea est question dans
l'Edda.
Jongleurs {31^ Amer.) , prêtres
des peuples de la baie de Hudson ,
du Mississipi , du Canada , etc. qui
sont en même temps médecins et
sorciers. Celui qui se destine à la pro-
fession de jonijleur commence par
s'enfermer neiit jours dans une ca-
iiane sans manger , et avec de l'eau
seulement. Là , ayant à sa main une
espèce de gourde remplie de cail-
lous, qu'il agite sans cesse avec bruit,
il invoque l'esprit, le prie de lui par-
ler, de le recevoir médecin, et cela
avec des cris , des hurlements , des
contorsions et des secousses de corps
épouvantables , jusqu'à se mettre hors
d'haleine , et écumer d'une manière
affreuse. Ce manège , qui n'eSit inter-
ïompu que par quelques moments de
sommeil auquel il succombe , étant
fini au bout de neuf jours, il sort de
sa cabane...., en se vanta t d'avoir
été en conversation avec l'esprit , et
d'avoir reçu de lui le doa de guérir
J O N
les maladies , de chasser les orages ,
et de changer les temps. — Ce detiûl
est tiréd'unerelationdela Louisiane.
Lorsqu'il)- a quelqu'un de malade ,
les parents vont avertir un jongleur ,
qui ne manque pas de venir promp-
tcment , armé d'un bâton au haut
duquel il y a une gourde , et portant
Un sac qui contient ses remèdes. Il
trouve , en arrivant , un festin pré-
paré pour lui. Après s'être bien ré-
galé, il agite sa gourde, qui est rem-
plie de petits caillons. Auson de cette
musique , il commence à danser avec
tous les assistants , en chantant des
chansons où il exalte la vertu de ses
remèdes. II examine ensuite le ma-
lade ; après quoi il fait plusieurs fois
le tour de son lit, avec des postures
et des contorsions ridicules. Cepen-
dant tous ceux qui sont dans la
maison chantent et crient tous en-
semble d'une manière à étourdir ceux
mêmes qui se portent bien. Après
tout ce tintamarre , le jongleur , d un
ton d'oracle , décide fjue telle partie
du corps du malade est ensorcelée, et
que le sort est fort difficile à lever.
Cependant il ne désespère pas de le
guérir. Après quelques moments i
d'une sérieuse réflexion , il déc'are
qu'il vient de irouver un moyen in-
faillible pour lui rendre la santé , et
procède , en conséquence , à cette
cure ; il tourmente le pauvre malade
avec plusieurs remèdes violents, qui
le guérissent quelquefois , et plus
souvent le font mourir. Quoi qu'il
arrive, le jongleur n'y perd rien ,
parcequ'on paie d'avance. Il ne man-
que jamais de raisons pour excuser
1 impuissance de son art , lorsque le
malade meurt ; et il faut qu'il soit
ingénieux sur cet article, car il court
risque de la vie , s'il ne prouve pas
qu'une puissance supérieure a causé
la nK)rt du malade.
Voici une autre cérémonie que
pratiquent les jongleurs pour la gué-
rison des malades: Arrivé dans la caba-
ne , le jongleur fiiit étendre le malade
à terre sur la peau de quelque animal,
et lui tàte tout le corps , jusqu i
ce qu'il ait trouvé la partie afiligée ,
et la couvre d'uxie peau de chevreuil
J O P
pliée en plusieurs piis. I! eommence
rnsuite ses conjurations , accompa-
cnées des contorsions et des hurle-
ments ordinaires. Il suce la peau du
malade , se jette sur lui connue un
furieux , et le presse a\ec violence ,
rur faire sortir le charme qui cause
maladie. Après avoir fait ce ma-
nège pendont un certain temps , le
jongleur fait voir aux assistants le
charme qu'il assure être sorti du
corps du malade , quoiqu'il Tait pris
iLiilenient dans un endroit où il
vait cache'.
Quelquefois ces impitovahleschar-
latans font passer leurs malades au
travers des flammes , ou les plongent
it nus dans l'eau ou dans la neige,
. ligré la rigueur de l'hiver. Quel-
quefois ils ordonnent , poiff la eué-
rison du malade , certaines danses
" "^.mes , où les filles se prostituent,
'^t lA. de la Poterie qui rapporte
^: ~ particularités.
Ils ont , pour leurs remèdes , xme
espècedeconsécrafion. Lacërcmonie
consiste à étendre ces remèdes sur
une peau , et à danser alentour pen-
dant une nuit tout entière.
Les Illinois et les peuples du Sud
•:♦ des jongleurs fort habiles dans
:■ art. Ils sont extraordinairement
- !outés, parcequ'on est persuadé
qu'ils peuvent tuer un homme, quoi-
frn'il soit fort éloigné. Ces fourbes
!f une figure d'homme, qui repré-
:ie leur ennemi, et décochent une
licche dans le cœur de cet homme en
peinture ; puis ils font accroire au
'^"'ïple que l'homme représenté par
e figure a reçu effectivement la
he dans le cœur , quoiqu'éloigné
i'endroit 3e plus de deux cents
i°s. Ils se vantent aussi de pouvoir
rmer un caillou dans le corps de
i?rsonne ; et , pour cet effet , ils
.mentun caillou, sur lequel ils font
~ieurs conjurations. Apres la cé-
. Duie , il s'en trouve un pareil dans
orps de la personne, si l'on veut
• a croire. Ils vendent aux jeunes
s des charmes capables de leur
curer une heureuse chasse , de les
ire invulnérables et invincibles ù
.lerre.
J O U »oi
JoPPÉ , fdle d'Eole, femme de Cé-
phée , donna , dit-on , son nom à cette
ville de Palestine dont son mari fut
le fondateur.
JoRD i^M. CelL), on la Terre»
mère de Thor , la même apparem-
ment que Fréa. Sous ce nom , elle
était aussi considérée comme déesse.
JoRix-AssA ( M. Jap. ) , l'Hercule
des Japonais , et l'objet favori de
leurs fables héroïques.
Jos ( M. Chin. ) , dieux pénates de*
Chinois. Chaque famille a le sien ,
qn elle honore d'un culte particulier..
JoTHCN [M. CelL) , nom géné-
rique des géaats ou génies.
JoTHONHEiM. pavs des géants dan&
les chroniques fabuleuses »iu Nord.
Jou. C'était le véritable nom de
Jupiter, dont Jovis est le génitif.
Les Celtes et les Gaulois appelaient
ce dieu Jou, c.-à-d. jeune, pour
marquer qu'il ne vieillit jamais. Le
mont Jou, dans les Alpes, que les La-
tins appelaient mons Jovis, lui était
consacré. Le jour de la semaine qui
portait sonnom,i5*e^ Jovis , se pro-
nonce encore dans les départements
méridionaux delà France , Z)/-yow.
JoviKAS ( W. Amer. ) , prêtres
de la Floride. Leurs fonctions ne sont
pas l>omées au culte ; ils exercent
aussi la médecine , comme tous les
prêtres américains. Ils se mêlant
aussi de gouvernement et de poli-
tique ; et les paraonstis, ou princes
du pays, n'agissent que pari avis des
jouanas. Ils afl'ectent un extérieur
grave et modeste , et se distinguent
par une grande austérité. Ceux qui
désirent être admis dans cet ordre
doivent sV préparer par un noviciat
de trois ans , pendant lequef ils pra-
tiquent chaque jour les exercices les
plus rigoureux de la pénitence. L'ha-
billement de ces prêtres consiste
dans un mantean , ou longue robe
compo^'e de plusieurs bandes iné-
gaies de peaux. Ce vêtement est atta-
ché avec une ceinture . à laquelle-
pend un sac rempli de médicaments,
de plantes et d'herbes salutaires..
Leur cocffure est communément un
bonnet de peau^teriuiné en pointe ;
souvent ils se contentent de sentou-
G i
ifl^ J o u
rer la tète de plumes. Lorsqu'aprc»
«•voir essayé tous leurs medica'iients
ils s'apperçoivent qu'un maltide ne
guérit pas , ils le font étendre à la
porte de sa cahane, et observent de
lui tourner le visage du côté de l'o-
rient. Alors ils adressent au Soleil
une fervente prière, et le supplient
de délivrer le malade des douleurs
qu'il souffre. Lorsque le paraousfi
est près de raarclier à l'ennemi , il ne
manque jamais de consulter un des
jouanas , pour savoir quel sera le
succès de l'expédition. Le piètre
■ magicien trace un cercle, au milieu
duquel il s'enferme. C'est là que , fei-
fO^iint de s'entretenir avec le dieu
Toya , il s'arrite d'une manière ex-
traordinaire, roule les yeux, se tord
les membres , et fait tous les gestes
du frénétique le plus furieux. Après
cette Cispèce de torture, il reprend
ses esjmts , et révèle au paraousti ce
qu'il a appris dans son entretien avec
Toya. Un des principaux emplois
des jouanns est aussi de maudire
l'ennemi. Les Floridiens , de retour
d'une expédition , suspendent à des
perclies les bras et les jambes de ceux
qii'ils ont tués dans le combat , et
s assemblent autour de ces monu-
ments de leur valeur , pour se réjouir
et cbanter leurs exploits. Alors un
jouaiiKi s'avance au milieu de l'assem-
blée , et, tenant en main une petite
idole , prononce des imprécations
contre leunemi. Dunint cette céié-
inonie , trois hommes sont agenouillés
à ses pieds. L'un d'eux donne en ca-
dence des coups de massue sur une
pierre; les autres cliaiile- t et s'accom-
pagnent du son <if leurs calel)asses.
Joug brisé, f^. Liberté.
Jour. Ce dieu, selon Hésiocle ,
était, ainsi que l'Ether , fils de l'E-
rèbe et de la Nuit. Ce poète allie le
Jour avec l'Ether , parceque son
nom en grec est du genre fétninin.
Cicéron dit que l'Ether et le Jour
( Humera) étaient le père et la mère
du Ciel. Il fait mention d'un Jupiter ,
fds de l'Ether , et d'un autre Jupiter ,
fils du Ciel, tous deux nés en Ar-
'cndie; il parle aussi d'un premier
Mercure, qui avait pour parents leCiel
J O U
et le Jfiur ; enfin , il nontme une pre-
mière Véiius, qui tenait la naissance
de la même uniun.
JotB DU SANG. V . Sang.
Jours hei;reux. Jours maiheu-
REux. Il est certain que les anciens
distinguaient ces jours-Ià. Les Chai-
déens et les Egyptiens ont été les
premiers qui en ont fait l'observa-
tion : les Grrcs et les Romains le*
ont imités sur ce point. Hésiode a
fiiit un catalogue dVs jcurs heureux
et malheureux dans son traité inti-
tulé Les Ouvrages et les Jours ,
ot\ il marque le cinqiu'ème jour des
mois comme malheureux , parceiju'il
croit qu'en ce jour les Furies de l'en-
fer se promènent sur la terre ; ce qui
a fait d'Te à Virgile : « N'entreprenez
» rien le cinquième jour , c'est celui
» de la naissance de Pluton et des
» Euménjdes. En ce jour , la Terre
» enfanta le géant Cée , Japet , le
» cruel TyphcQ , et toute la race
» impie de ces mortels qui conspi-
» rèrent contre les dieux. » Platon
tenait le quatrième jour pour heu-
reux, et Hésiode le septième, parce-
qu'Apollon était né à tel jour. II
mettait dans le même rang le hui-
tième, le neuvième , le onzième et le
douzième. Les Romains eurent aussi
des jours heureux et des jours mal-
heureux. Tous les lendemains des c.v
lendes, des noneset des ides, étaient
estimés par eux fimestes et malheu-
reux. Voici ce qui donna lieu à cela,
selon TiU-Lii'G :
Les tribuns militaires, l'an de
Rome 5G3., vovuut que la république
recevait toujours qut'Kjue échec, pré-
sentèrent requête au sénat pour de-
mander qu'on examini't doù cela
Î)0uvait venir. Le sénat fit appeler
e devin L. Anninius , qui répondit
que lorsque les Romains avaient com-
battucontre lesGauîois près du fleuve
Allia a\ec un succès si funesie , on
avait fait aux dieux des sacrifices le
lendemain des ides de Juillet; qu'à
Crémère les Fabiens furent tous
tués pour avoir combattu un pareil
jour. Sur cette réponse , le sénat ,
de l'avis du collège des pontifes ,
défcudit de combattre à l'avenir ui
J o u
de rim entreprendre le lendemain
des Guierhics, '^es nones et des ides.
Outre ces jours-là , il y en avait
d autres que chacun estimait mal-
heureux par nipi>ort à soi-même.
Au;. liste n'osait rien entreprendre le
jour desnonfSi d'autres le rpiatrièine
des caln.'des , des noues et des ides.
Vitelltus ajaal pris possession du.
souverain pontificat le (Tuinzième des
calendes d'Août , et s ttant mis à
faire des ordoonancrs pour'a relipion
ce jour-là , elles furent mal reçues ,
parte<]u'à tel jour étaient arrivés les
malheurs de Cic-mère et d'AIiia ,
disent Suétone et Tacite. Il j avait
encore plusieurs autres jours estimés
malheureux par l'-s Homains, comme
le jonr qu'on sacrifiait aux mânes des
morts , le lendemain des Vulcanales ,
les fériés latines , les Saturnales , le
quatrième avant les nones d'Octobre ,
le sixième des ides de Novembre, la
fête appelée Lemiina au mois de
Mai , les noncs de Juillet appelées
Caprotines, le quatrième avant les
Dones d'Août , à cause de la défaite
de Cannes aiTivée ce jnur-là , et des
ides de Mars , parceque Jules César
lut tué en ce jour , et plusieurs autres
dont il est fait mention dans le ca-
lendrier romain. Qucbpies uns ne
laissaient pas de mépriser toutes ces
oi>servations , comme superstitieuses
et ridicules. Lucullus répondit à ceux
qui voulaient le dissuader de coin-
baitre contre Tif^'ane , aux nones
d'Octobre , parccf^u à pareil jour
l'année de Cépiou fut taillée en
pièces par les Cimhres : « Et moi ,
J> dit - il , je les rendrai de Ixjn au-
J> pire pour les liomains. » Jules
César ne laissa pas de faire passçr
des troupes en Afrique, quoique les
aufiures y fussent contraires. Dion
de Syracuse combattit contre Denvs
le tyran , et le vaitiquil un jour d'é-
rlipse de lune. Il y a i^eaucoup d'au-
tres exemples semblables.
JocTENCE, nymphe que Jupiter
métamorphosa en fontaine, aiu;eaux
de laquelle il donna la vertu de ra-
jeunir ceux qui iraient s'y baipier.
JoviALiA, fèit« ifif les Latins cé-
lébraient en iitoaueur de Jupiter.
J U B io5
Elles répondaient à celles que le»
Grecs nommaient Diasia. — V oy,
Dl-iSIES.
Jovius, surnom d'Hercule fî!s de
Jupiter. Diodétien avait ans.^ pris
ce surnom.
Jt Bt,roide5IanritanJe. Minvti-is
Félix dit que les Maures ! honoraient
comme im dieu. Il atait aussi un
autei dans l'Attiqne.
J0BiL£. ( >/. IncL) Les habitants
du royaume de Laas , en Asie , ont
une espèce de jubilé tons les ans ,
au mois d'Avril , durant 1«tiicI le»
prêtres distribuent des induleence»
plénières. On expose alors la statue
de Xnca , la principale divinité du
pays. Elle est placée sur an autel
fort élevé , au milieu d'une vaste
cour , ou, selon d'autres, d'un temple,
dans une tour hante de cent cordées ,
prrcée duc ^rand nombre de fe-
nêtres , au travers desquf lies on voit
la statue. Autour du dieu X.'ica sont
suspendues un irrand nond^re de
feuilles d or très fîii ; que le moindre
sonf:le a°ile, et qui , se choquant les
unes contre les antres, rendent ua
son très asréable , et forment une
es|>ète de carillon doux et harino-
nieux. Les talapoins environnent la
tour dans laquelle est renfennée la
statue de Xaca , et reçoivent les of-
frandes de toute espèce que le peup'e
apporte à l'envi en l'honncnr de la
divinité. Tontes ces offrandes restent
suspendues dans le temple , à l'ex-
ception de cilles qiie Içs taîapoin»
détournent pour leur us.'i£e. Pour
attirer un plus erand coîiconrs de
peupfes , ces moines ni<és ont soia
d'orner ma£;nifiqu^ ment les cours et
les portiques du temple. Ils v font
représenter des forces , et réciter àes
vers en Thonnenr de Xaca. Des m»i-
sicien<>é£:àieut la fête pardcsconcerts,
et font danser le peuple au >on des
instruments. Cftte fête dure tout !e
mois d'Avril. Chaque jour, un tjila-
poin fait «n sernion au peuple ; et ,.
poin- la clôture de cf jubilé, le pins
éloquent d'entr'eux prononce un dis-
cours pompeux et travaillé , dans îe-
queî il récapitule tont ce eue ses con-
D-èies ont dil doiant le co: rïdu moi».
To'4
J U G
M. Mène. Les Mexicains avaient
«ne espèce de jubilé , qu'ils célé-
Jjiaient de quatre ans en quatre aas.
(jetait une fête solemnrile , pendant
Liqiieile ils s'imaginaient recevoir le
jiàrdon qcnéral de tous leurs péchés.
Les cérémonies étaient à-peu-près
les mêmes que celles de la fcte de
Tescalipuca , dieu de la pénitence.
( l'^ . ce mot. ) Ce qu'il v avait de
particulier à la fête du jubilé , c'est
que plusieurs jeimes gens des plus
lestes et des plus vigoureux se dé-
fiaient mutuellement à la course. Il
s'agissait de monter , sans reprendre
lialeibe , au sommet d'une monta£;ne
très rapide , sur laquelle était bâti
le temple de Tescalipuca. Celui qui
y parvenait le premier emportait le
prix. Il recevait les plus grands hon-
neurs, et, entr'antres privilèges , on
lui permettait d'emporter les viandes
sacrées qui avaient été servies devant
l'idole, et auxquelles les prêtres seuls
avaient le droit de toucher.
Judée. ( M. Hébr.) Eilaest dé-
signée surune médaillede l'empereur
Adrien par trois enfants, qui en mar-
quent les trois provinces , la Judée
proprement dite , la Galilée , et l'A-
rabie pétrée. D'autres la représentent
en robe , et appuyée contre un jiat-
mier. Sur une médaille de Vespa-
sifn , la Judée subjuguée , Judœa
dev'ictn , est caractérisée par une
fcnuue voilée, et qui est auprès d'un
palmier. Elle a les bras pendants ,
image de sa foiblesse.
JuGA , nom que l'on donnait à
Junon , comme présidant aux ma-
riages. Ce nom vient de jugunt ,
joug , par allusion au joug que l'on
mettait en effet sur les deux époux
<lans la cérémonie des noces , ou
parcequ'elle les unissait sous le même
joug. Feslus.
JuGALis , la même que Juga. Ser-
vius.
JuGiLics vicus , rue de Rome ,
cù Junon Juga avait un autel.
JoGATiNA, la même que Juga.
yiuiçtst.
JuGiTiNus. Les Romains avaient
deux dieux de ce nom , dont l'un
présidait aux mariages , et l'autre
J U G
aux sommets des montagnes , Jagia.
Aiigust.
Ji CEMENT. Grat'eZof le représente
appuyé sur une colonne , symbole
de l'expérience. Il est caractérisé par
la nvaturité de l'âge ; une balance et
une règle annoncent qu'il mesure
ses discours et règle ses pas ; les
creusets propres h éprouver les mé-
taux signifient qu'il y met les opi-
,nions ; un enfant à ses pieds éprouve
de l'or avec une pierre de touche ;
et une petite figure de Minerve fait
sentir 1 affinité du jugement et de la
sagesse.
JuO£MENT DERNIER. ( M. Mah. )
Les Turcs , comme les Chrétiens ,
admettent deux sortes de jugement ,
celui qui se fait après la mort , et le
jugement universel. Il y a cependant,
selon eux, une différence pour le
jugement particulier. « Dieu ne
» prend pas la peine d'y présider ,
» dit la Sonna ; il en donne la
» commission aux ministres de ses
» volontés. Aussi-tôt que le corps est
» mis dans le tombeau, deux anges
» terwbles , Moukir et Nakir, l'exa-
» minent sur sa foi , sur ses œuvres ,
» etc. , et le punissent crnellement ,
» s'il ne répond pas à ce redoutable
)> examen. »
Quant â l'ame, un ange de la mort
vient la recevoir à la sortie du corps ,
avec la plus grande politesse si elle
animait un des croyants , et très gros-
sièrement si c'est l'ame d'un infi-
dèle. Ils distinguent trois classes de
fidèles musulmans : celle des pro-
phètes , dont les âmes sont conduites
en triomphe dans le séjour des heu-
reux par d'autres anges qui n'ont
que cette fonction; celle des martvrs,
qui vont se reposer dans le jalx)t de
certains animaux verds , qui se nour-
rissent des fruits de l'.irbre de vie ;
dans la troisième classe , enfin , sont
les anies de ceux sur l'état desquels
les sentiments sont partagés.
« Le jugement aernier se fera ,
» disent-ils , à la fin Açf, siècles , après
» la résurrection générale , soit Ac&
» houunes , soit des bêtes , lorsque
» la trompette les aura rassemblés-
» des extrémités de la terre ; ils at-
J U G
trcdront cinqunnle mille ans dan*
la vallée de Syrie , jusqu'à ce (ju'il
plaise à Dieu de décider de leur
5ort. Pendant ce temps , les mem-
bres des fcoi'.s musulmans , qu'ils
auront eu soin de bien laver avant
In prière , brille»ont avec gloire ;
mais les infidèles seront protemés
outre terre , nmets , sourds et
aveufiles ; leurs parties honteuses
» seront noires et difibrmrs. Lor.^{ue
■ 1»? fatal moment sera venu J'oxameu
■le chacun des hommes ne durera
}>as au -delà du tenjps qu'il faut
; our traire une brebis ou deux
• Iianielies.
» La balance dans larjuelle Dieu
» jièsera les actions des honmies sera
>' tenue par l'ange Gabriel; elle sera
>■ d une si pro<lii:ieuse grandeur, que
:> les bassins , dont l'un sera suspendu
" sur le paradis et l'autre sur l'enfer,
» pourraient contenir les cieiix et la
» terre. Quand les bnites auront été
» jugées à leur tour , et que Dieu leur
» aura permis de se venger les unes
» sur les autres , elles retourneront
)' en poussière. »
Les anciens Perses admettaient
une esnèce de jugement universel à
la fin du monde , et leurs idées sur
"^t article avaient assez de rapport
r-c la doctrine du christianisme.
disaient fpi'Oromazdes, ou l'Etre
: réme , après avoir laissé Ari-
:ne , ou le démon , tourmenler les
nmes pendant un certain temps ,
! mirait 1 univers, et rappellerait
s les hommes à la vie ; que les
is de bien recevraient la récom-
■se de leurs venus, et les méchants
. .: peine de leurs crimes , et que deux
c :.i'es seraient commis pour présider
•• supplice de ces derniers. Ils pen-
•nt qu'après avoir expié leurs pé-
s pondant un certain temps, les
chants seraient aussi admis dans
compagnie des bienheureux ; mais
'<^, pour les distinguer, ils porte-
'•"nt au front une marque noire ,
» t seniicnt à une plus grande dis-
t:iiice que les autres de l'Etre su-
pi ème.
Selon les Parsis , ou Guèbres , les
auies , au sortir des corps , sont
J U C io5
obligf'cs, pour se rei-dre en l'autre
monde , de p:isscr sur un pont sous
lequel coule un torrent . dont les
eaux sont noires et froides , et qui
est étendu sur le dos de la' géhenne :
ce sont les termes rpiemploie un tu-
teur arabe , en parlant de ce pont.
Au bout de ce }»onl sont postés deux
anges , qui attendent les auies au
passage pour les juger. Un de ces
anges lient en main une babtnce des-
tinée à peser les œuvres de tous ceux
qui se présentent . Lorsque ces œuvres
se trouvent trop légères, l'ange exa-
minateur en rend compte à Dieu ,
qui condamne le malheureux à être
précipité dans le torrent ; sentence
qui s exécute ù l'instant. Ceux dont
les œuvres font mi poids conven:jble
dans la balance ont la liberté de
passer le pont pour se ren<!re dans
le séjour tic délices que l'Etre su-
prême a destiné pour les gens de
bien.
ÇHielqups habitants de la Côte-
d'Or , en Afrique , paraissent avoir
une idée vague du jugement dernier.
TIs prétendent qu après leur mort
ils seront transportés sur une rivière
célèbre , qu'ils nomment Bosman-
que , qui coule dans l'iTitérieiir de
leur pays ; lA , ils seront obligés de
rendre compte à l'idole de touU-s les
actions qu'ils auront commises pen-
dant leur vie. S'ils ont été fidèles à
observer les devoirs de leur religion ,
ils passeront la rivière, et viendront
aboider dans un séjour délicieux où
tous les plaisirs leur seront permis ;
mais si, parleur négligente, ils se
sont attiré la colère dt la fétiche ,
ils seront précipités dans les ecux ,
et v seront engloutis pour jamais.
Les Nèires de !q Gninée pi éten-
dent que, bien avrnt dans l'intérieur
âe leur pays, hîibile un fétichère ,
ou prêtre des fétiches , doué d'un
pouvoir stirnaturcl , qui dispose à
son gré des cîénrcnts et des saisons ,
lit dans l'avenir , pénètre dans les
plus secrètes pensées , et guérit d'un
seul mot les maladies le- pins opi-
niâtres. Ils sont persuadés qu après
leur mort ils seront paîsenlés de-
vaat cet homoie di\ ic , qui leur Lt\
ic5 J U G
subir on examen rifjoureax. S'ils ont
vrcné mie vie criminelle , le juge
prcnJra trn gros bî(ton place' tout
exprès devant sa porte , et leur en
Il j^^ipniera quelques coups, qui les
i<Tunt mourir une seconde fois ; mais
.<j feur conduite a été irréprochable,
le prêtre les enverra dans un séjour
délicieux jouir de la félicité qu'ils
auront niéritce.
JVGES DES FîSPEns. Platoii dit
qu'avant le règne de Jupiter il y avait
une loi établie de tout temps, qu'au
«jt-tir de la vie les hommes fussent
irreés pour recevoir la récompense ou
e t^liitinient de leurs bonnes ou mau-
vaises actions. Mais comnie ce juge-
menl se rendait à l'instant même qui
précwlait la mort , il était sujet à de
fiandcs injustices : les princes qui
avaient été avares et cruels , parais-
saut devant leurs jufies avec toute la
iton>pe etl appareil de leur puissance,
les éblouissaient et se faisaient encore
redonter , en sorte- qu'ils passaient
«ans peine dans Iheureux séjour des
justes ; les gens de bien , au contraire,
pauvres et sans appui , étaient encore
ofposés h la calomnie et condamnés
comm^coiipaMes. La fable ajoute que,
sur les plaintes réitérées qu'on en lit
à Jupiter, il changea la forme de ces
jugements ; le temps en fut fixé au
moment même qui suit la mort. Rha-
damanthe et Eaque , tous deux fils de
Jupiter , furent établis juges , le pre-
iiiser pour les Asiatiques , le second
pour les Européens, et Minos au-
oessus d'eux , pour décider souve-
rainement en cas d'obscurité et d'in-
certitude. Leur triljunal est placé
dans un endroit appelé le Champ de
Vérité, parceque le mensonge et la
calomnie n'en peuvent approcher :
il aboutit d'un côté auTartare , tt de
l'autre aux Champs-Elysées. Là com-
ppraît un prince dès qu'il a rendu le
dernier sou{)ir , dépouillé de toute sa
prandeur , réduit à Ivii seul , sans dé-
fense et sans protection , muet et
tremblant pour lui-même, après avoir
fait trembler toute la terre. S'il est
trouvé coupable de crimes qui soient
d'un genre à pouvoir être expiés , il
-ast relégué dans le Tartare pour un
J U H
temps seulement , et avec aj^rrrauce
d'en sortir quand il aura été snffisam-
ment purifié. Telles sont les idée»
qu'un philosophe païen avait sur
1 autre vie. L idée de ce jugement
après la mort avait été empnmtée
par les Grecs d'une ancienne coutume
des Egyptiens, rapportée par Dio-
dore. « Quand un homme est mort
» en Egypte, ou va , dit-il, annoncer
» le jour des funérailles preinière-
» .ment anx juges , ensuite à toute la
» iamille et à tous les amis du mort :
» aussi-tôt quarante juges s'assein-
» blent et vont s'asseoir dans leur tri-
» bunal , qui est au-delà d'un lac ,
» avant de faire passerce lac au mort.
» La loi permet à tout le nronde de
» venir faire ses plaintes contre le
» mort. Si quelqu'un le convainc
» d'avoir mal vécu , les juges portent
» la sentence et privent le mort de
» la sépulture qu'on lui avait prépa-
» rée ; mais si celui qui a intenté i'ac-
» civsation ne la pn)uve pas , il est
» sujet à de très grandes peines.
» Quand aucun accusateur ne se pré-
» sente , ou que ceux qui se sont pré-
» sentes sont convaincus eux-mêmes
» de calomnie , tous les parents qnit-
» tent le deuil , louent le défunt ,
» sans parler néanmoins de sa race ,
» parceque tous les Egyptiens Sf.
» croient également nobles ; et enfin
» ils prient les dieux infernaux de Ifr
» recevoir dans le séjour des bien-
» heureux. Alors toute l'assistance
» félicite le mort de ce qu'il doit pas-
» ser l'éternité dans la paix et dau8
■a la gloire. » ^
JuGUREs, Tartares qui ne recon-
naissent qu'un dieu , mais qui ren-
dent un culte aux images Je leurs
parents et des grands hommes.
JuHLES, esprits aériens qu'hono-
rent les Lappons. lis ne les représen-
tent par aucun simulacre , mais leur
rendent des honneurs sous certains
arbres plantés à une portée de trait
de leurs habitations. Leur culte con-
siste à offrir un sacrifice la veille de
Noël et le jour suivant. Us s'y prépa-
rent par un jeûne sévère , et mettent
de coté une partie de leurs provi-
sions. Cette partie est enfermée dans
J U I
*ne Lotte de boiileau tjn'on snspend
derrièie iu maison , el quon destine
à la suitsistance des esprits qu'ilô sup-
j-osent roder daus les forèls.
Jdisas ( J/. Ind. ) , prêtresses et
deviutresses de 1 isie Fcrniose. Leurs
fonctions coasislenl à iiumoler aux
dieux des poinceaiix , à leur offrir du
riz crillé , des tèies de terfs , à foire
des libutions en leur honneur. Après
le saerifice , la prêt resse fuit au peuple
un sermon pathétique accompagné
de cris et de ciontoràions bizarres. L" es-
prit «iivia s'empare alors d'elle , ses
yeux roulent d'une niauière égarée ;
elle p<^usse d'horril>le» hurlements ,
se Inine dans la poussière , et ne se
relève qu<? lorsque la divinité cesse de
raf;iter. Quelque temps ùprès , toutes
les prèjre.ss4îs uiontenl sur le toit de
la pagode , et , se plaçant aux deux
extréniités , adressent des prières aux
dieux; après quoi elles quittent les
vêtements légers qii les couvrent, se
frai)pent sur les parties les pins se-
crètes de ler.rs corps , et prennent le
bain en présfnce de tons les specta-
te«u-», qui boivent et s'eni\Tent durant
Ceite indécente cérémonie. Les Jui-
b;iS prétendent aussi à la connaissance
de l'avenir ; elles se vantent de pré-
dire la pluie et le beau temps , et de
chasser les démons. Lorsqu'un ha-
bitant a fait construire une nouvelle
buUe , elles remplissent d'eau un
bamhon , et font ensuite rejaillir cette
eau par la bouche. La manière dont
la liqueur sort du roseau fait con-
taîtrc si l'édifice sera durable.
JvitLii.T,aJuIio,àeJuiiusCœsar.
Auparavant on le roainiait Quinlilis,
parcequ'il était Je cinquième , l 'an-
née commençant par Mars. Jupiter
étnit la divinité tutélaire de ce mois.
Ausone l'a caractérisé par un liomme
tout nu , dont les membres sont hàlés
par le soleil : il a les cheveux roux ,
liés de tiges el d'épis , et porte des
, mûres dans an panier. Les modernes
1 ont habillé de jaimc , et couronné
d'épis. Le sifrne du lion désigne
l'excès des cnaleurs. Une corbeillje
pleine de fruits indique cenx que ce
jTio's produit. Dans le fond d« Is-
bleau , ïiu faucheur nous appreud
J L L
107
que ce mois donne avec, la nonrriture
de r boni me celle des animaux qui te
servent. ' —
Je IN, a Jitvenihits , d« jeunes
gens , ou de Jimon dont le temple fut
coaMcré le premier de ce mois , ott
de Junius Brutus qui marqua ce même
' nloi^ par i'ey.pulsiou des Tai-<juius. \^y.
Mai.) Les Romains luaicnl mis ce
mois sous la protection de Mercure.
Voici comment Ausone le^eint.
Juin va tout eu ; il nous montre du
doigt nne horloge solaire , pour nous
faire entendre que le soleil commence
à desceiîdre. La torche ardecte qu'il
fiorle est le sjmlxjle des cbakurs de
a s;uson. Derrière lui est mie faucille,
parceque la moissop est proche. Les
modernes l'habillent d'un verd jaa-
liissant , et le couronnent d'épis en-
core verds. Le signe de l'écrevisse
dénote que le soleil , parvenu au sol-
stice d'été , semble, (n connnencant à
s'éîoigner de nous , marcher à reca-
lons. C'est le temps de la tonte des
brebis.
JCRHNEU, ou lÎEMUKHSEH , OÎ-
fccau d'une grandeur incrova!>le, que
les rabbins disent destiné à servir au
festin des éins àla fin du monde. Cet
oiseau est si immense, que ,s il étend
les ailes . il offusque l'air et le soleil.
« L'^n jour, disent-ils , un aiif pourri
» tombant de son nid renversa et
» brisa trois cents cèdres du Liban: et
» l'œuf,s'étanl enfin cassé par le poids
» de sa chnte, renversa cinquante gros
» villages , les inonda , et les empoila
» comme par lui déluge. » J^. BÉ-
HÉmOVH , LÉVIATHAS , MeSSIE.
Jules César. V. César.
J u Li A , siu-ncm de Junon. Elle avait
à RGm3 une cluipellc sous ce nom.
Je LIA Geks. La famille Julia pr<?-
tendait tirer son origine d'Iulus , fi'«
d'Enée , et par lui . de Vénus. On
trouve des médailles de cette famille ,
qui ont au revers un Enée portant
Ânchise sur le bms gauche , tenant
de la main droite le Palladium . et
marchant à grands pcs. Le fils d In-
lus succéda à son père . non dans
la royauté , mais dans le souverain
sacerdoce , et trnnsmit à sa ftimiilc
cette première dignité de la religioa,
ioS J U N
dont la politique des empereurs ro-
mains eut soin de s'armer , fomme
consacrant en quelque sorte l'usur-
pation du premier César.
JuLiEKs , prêtres romains qui for-
maient un des trois collèges des Lu-
perces.
JuMAi-A, ancienne idole des habi-
tants de Finlande et de Lapponie. Ils
la représentent sous la figure d'un
homme assis sur une espèce d'autel ,
et portant sur la tête une couronne
enrichie de pierreries , et autour du
cou une forte chaîne d'or. LesLappons
lui attribuent uu empire souverain
sur h s autres dieux , ainsi que sur la
vie , la mort et tous les éléments. Sur
ses fcnoux est une coupe d'or rem-
plie de monnaie du même métal.
Juki A Torqiata, vestale d'une
veriu digne des anciens temps , dit
Tacile , fut honorée , après sa mort ,
d'un njonumcnt puLIic , où on la qua-
lifie de céleste patrone.
JcKOK.Les étvmoloeistes dérivent
son nom deJuuans , favorable , ainsi
que celui de Jnpiler , Jin'ans pater.
Cette déesse était fille de Saturne et
de E.héa , sœur de Jupiter , de Nep-
tune , de Pluton , de Cérès et de
"Vesta. Plusieurs pays se disputaient
l'honneiu- de lui avoir donné le jour ,
et sur-tout Samos et Arjros , où elle
était honorée d'un culte particidier.
Elle fut nourrie , selon Homère , par
l'Océan et par Téthys sa femme ;
«elon d'autres , par Eubœa , Por-
svnina , et Acréa , filles du fleuve
Asîérion. D'autres disent que ce
furent les Heures qui prirent soin de
son éducation.
Jupiter devint amoureux de sa
sœur Junon , et la trompa sous le
défiuisement d'un coucou, f^. Cou-
cou. Il l'épousa ensuite d.ins les
formes , et leurs noces furent cé-
lébrées , selon Diodore , sur le ter-
ritoire des Gnossicns , près du fleuve
Thérène , oà l'on voyait encore de
son temps un temple entretenu par
des prêtres du pays. Pour rendre ces
ncces plus solemr.ellcs , Jupiter or-
donna à Mercure d'y iiivitcr tous les
dieux, tous les hommes et tous les
animaux. Tout s'y rendit , excepté
J U N
la nymphe Chéloné , qui en fut punie.
V. Chélo>É, 'JorauH. Jupiter et
Junon ne firent pas boa ménage
ensemble ; c'étaient des querelles et
des guerres perpétuelles ; Junon était
souvent en débat avec Jupiter ; ce-
lui-ci la battait et la maltraitait ea
toutes manières, jusqu'à la suspendre
une fois entre le ciel et la terre
avec une chaîne d'or , et lui mettre
une enclume .1 chaque pied. Vulcain,
son fils , ayant voulu la dégager de
là , fut culbuté , d'un coulp de pied ,
du ciel en terre. K. Yxjlcain. Le
penchant que Jupiter avait pour les
belles mortelles excita souvent la ja-
lousie et la haine de Junon. Mais les
mythologues disent aussi que la
déesse donnait bien aussi quelque-
fois occasion à la colère de son mari ,
non seulement par sa mauvaise hu-
meur, mais par quelques intrigues
galantes qu'elle eut avec le géant
Eurymcdon , et avec plusieurs autres.
Elle conspira aussi avec Neptune et
Minerve pour détrôner Jupiter , et
le chargea de liens. Mais Phétis la
Néréide amena au secours de Ju-
piter le formidable Briarée , dont la
seule présence arrêta les pernicieux
desseins de Junonetdesesadhérents.
Junon persécuta loulesles maîtresses
de son mari , et tous les enfants qui
naquirent d'elles. V. Herculf , lo,
Europe , Se.mei.i5 , Platée. On dit
qu'en général elle haïssait les femmes
galantes : ce fut pour cela , ajoute-t-
on , que Numa leur défendit à toutes,
sans exception , de paraître jamais
dans les temples de Junon. La même
fable ajoute qu'il y avait près d'Ar-
tos une fontaine où Junon se lavait
tous les ans , et y redevenait vierge,
K. Cakathos.
On ne convient pas des enfants
qu'eut Junon. Hésiode lui en donne
quatre , savoir , Hébé , Vénus , Lu-
cine, et "Vulcain. D'autres y joignent
Mars et Typhon. Er core allégorise-
t-on ces générations , en disant que
Junon devint mère d'Hébé en man-
geant des laitîies ; de Mars , en tou-
chant une fleur; de Typhon , en fai-
sant sortir de la terre des vapeuvi
qu'elle reçut dans son seic. ^. Yul-
J U N
CUN , Mars , Tvphoj» , Hébé , In-
•jHYiE, Argé.
Comme on donnait à chaque dieu
' quelque attribut particulier , Junon
avait en partage ies royaumes , les
empires et les richesses ; c est aussi
ce qu'elle ofiVit à Paris , s'il voulait
lui adjuger le prix de la l>eauté. On
crojait aussi qu'elle prenait un soin
particulier des parures et des orne-
ments des femmes : c'est pour cela
que dans ses statues ses cheveux pa-
raissaient élégamment ajustés. On di-
sait , comme une espèce de proverbe ,
que les coëfleuses présentaient le mi-
roir à Junon. Elle présidait ans
mariages , aux noces , aux accouche-
ments. ^. LuCl>"E|JuGA, Pkonuba,
Opigenia , Do.MiDUCA. Elle prési-
dait aussi à la monnaie , d'où elle était
appelée Juno Moneta.
De toutes les divinités du paga-
nisme , û n'y en avait point dont
le culte fût plus solemnel et plus
fénéralenient répandu que celui de
unon. L'histoire des prétendus pro-
diges qu'elle a\ait opérés, et des
vengeances qu'elle avait tirées des
J>ersonnes qui avaient osé la mépriser,
ou même se txjmparer à elle, avait
inspiré tant de crainte et tant de
respect , qu'on n'oubliait rien pour
1 appaiser et pour la fléchir , quand
on crovait l'avoir offensée. Son cidte
n'était pas renfermé dans 1 Europe
seule , il avait pénétré dans l'Asie ,
sur-tout dans la Syxie , dans l'Egj pte ,
et dans l'empire de Carthage.On trou-
vait par- tout , dans la Grèce et dans
1 Italie, des temples, des chapelles
ou des autels dédiés à cette déesse j
et dans les lieu* considérables il y
en avait plusieurs. Mais elle était
principalement honorée à Argos, ù
oainos et à Carthage.
La Junon d'Arsos est ainsi décrite
pur Pausanias : « En entrant dans
" !" temple , on voit sur un trône la
tue de cette déesse , d'une gran-
îir extraordinaire, toute d'or et
>' o ivoire : elle a sur la tète une cou-
>' ronne , au-dessus de laquelle sont
» les Grâces et les Heures. Elle tient
» dune main une grenade , et de
» 1 autre ua sceptre , au bout du-
, J U K" ic<)
» qu« I est un coucou. » Tout cela
fait allusiou aux fables que nou« avons
décrites. On voyait dans le temple
d .\rgos l'histoire de Ciéobis et ÎJi-
ton représentée en marbre, f'oy.
Cleobis, BiTON. Junon ne fut d'ab^d
représentée à Aigosque par une sim-
ple Colonne , car toutes les premières
statues des dieux n'étaient que des
pierres informes. Il n'' avait rien de
plus respecté dans la Grèce que les
prêtresses de la Junon d'Argos , et
leur sacerdoce servait à marquer les
principales époques de l'histoire
grecque. Ces prêtresses avaient soia
de lui faire des couronnes d'une cer-
taine herbe qui veuait dans le fleuve
Astérion , sur les l>ords duquel était
le temple ; elles couvraient aussi son
autel des mêmes herbes. L'eau dont
el'es se servaient pour les sacrifices
et les mystèies secrets se puisait
dans la fontaine Eleuthérie qui était
peu éloignée du temple, et il u'élait
pas permis d'en puiser ailleurs.
Stace , parlant de la Junon d'Ar-
gos , dit qu'elle lançait le tonnerre ;
mais il est le seul des anciens tpii ait
donné le tonnerre à cette déesse.
La Junon de Sai^ios paraissait dans
son temple avec une couronne sur la
tête ; aussi était-elle appelée Junoit
la reine. Du reste elle était couverte
d'un grand voile depuis la tête jus-
qu'aux pieds, y. Tenea, et Admète,
uile d'Euf > sthée.
La Junon de Lanuvium , en Ita-f-
lie , était différemment représentée :
« Votre Jimon tutélaire de Lanu-
» vium , disait Cotta à VeHeius ,
» ne se présente jamais à vous , pas
>» même en songe , qu'avec sa peaa
» de chèvTe , sa javehne , son petit
» bouclier , et ses escarpins recour»
» hés en pointe sur le devant. » V.
SOSPITA.
Ordinairement Junon est peinte
en matrone qui a de la majesté ,
quelquelois un sceptre à la main , ou
une couronne radiale sur la tète ;
elle a auprès d'elle un paon , son oi-
seau favori , et qui ne se trouve ja-
maisavecune autre déesse. L'épervier
et l'oison lui étaient aussi consacrés,
et accompagnent quelqa«loi» se«
iio J U P
statues. Les Efiyptiens lui avaient
cons;\cré le vautour. On ne lui sacri-
fiait pas de vaches , parceque, diins la
puerre des f;éants contre les dieux,
Junon s'était cachée en Egypte sous
la fij^iu'e d'une vache. Le dictanie,
le pavot et la f;renade étaient les
plantes ordinaires tjue les Cre« s lui
offraient , et dont ils ornaient ses
autels et ses images. La victime la
Fins ordinaire qu'on lui offrait cUiit
a^eau femelle : cependant , au pre-
mier jour de. chaque mois , on lui
immolait une truie.
On donnait à Junon difFérrnts sur-
noms , dont les uns étaient locaux ,
et les autres pris de quelque qualité
ou de fjue'qne attribut : on en trou-
vera TexpUcation dans les articles
particuliers.
JuNOMA , fête de Junon à Rome ,
instituée à IV/Ccasi&n de certains pro-
diges ; ce qui fit cpie les pontifes
on'onnèrent que vingt-sept Je'unes
fiJles , divisées en trois bandes, iraient
par la ville chantant un hymne com-
posé par le poète Lù'ius.
Ju NON lus , un des surnoms de
Janus, parcequ'il introduisit en Italie
le culte de Junon, ce qui le fit ap-
peler fils de cette déesse.
JïKoss , génies des femmes. Cha-
cune avait sa Junon , comme chaque
homme avait son génie ; et les
femmes juraient par elles , comme
les hommes juraient par eux.
JuNus, un des surnoms du dieu Pan.
JupriER, le plus puissant des dieux
que l'antiquité a reconnus. C'est ,
disent les poètes , le père , le roi des
dieux et - des hommes , qui , d'un
signe de tête, ébranle l'univers. I^es
philosophes ne le prennent que pour
l'air le plus pur ,et Junon , (jue pour
l'air grossier qui nous environne.
Les anciens ne conviennent pas du
nombie de ceux qui ont porté le
nom de Jupiter. Selon Vairon et
JSusèbe , on pourrait en compter
jusqu'à trois cents; ce qu'il est aii-é
d'expliquer par l'usage oà la plupart
des rois étaient de prendre ce nom. ,
De là vient que tant de peuples dif-
férents se vantaient que Jupiter était
Bc parmi eux, et qu'on montrait
J U P
tant ae monuments qui l'attestaient.
Cicéron en admet trois : deux d'Ar-
cadie , l'un , fils de l'Kther , et père
de Proserpine et de lîacchus , aux- ,
quels les Arcadiens attribuaient leur
civilisationjl'autie, fils du Ciel, et père
de31inerve qui a inventé la guerre et
y préside ; un troisième , né de Sa-
turne dans l'islc de Crète , oii l'on
fait voir son tombeau. Diudore de
Sicile n'en reconnaît que deux; l'un,
qui est le plus ancien , était prince
des Atlantes ; l'autre, rpji était sou
neveu, et plus célèbre que son oncle,
était roi de Crète , et étendit les li-
mites de son empire jusqu'aux extré-
mités de l'Europe pt cfe 1 Afrique.
Oucompteencorele Jupiter-Annnon
des Liî>tns, peut être le pi us an-
cien de tous ; le Jupiter - Sérapis
dès Egyptiens; le Jupiler-Bélus des
Assyriens; le Jupiter-tranus dts
Perses ; le Jupiter de Tlièbes en
Egypte ; le Jupiter - Pappée des
Scythes; le Jupiter- A^sabinus «les
Ethiopiens; le Jupilcr-Tarauis des
Gaulois ; le Jupiter- Apis , roi d'Ar-
gos, pètit-fils d'Inachus ; le Jupiter-
Astérius , roi de Crète , qui enleva
Europe , et fut père de Miiios ; l«
Jupiter père de Dardanus ; le Ju-
pitcr-Prœtus , oncle de Danaé ; le
Jupiter-Tanta'e , qui enleva Gany-
mède ; enfin le Jupiter père d'Her-
cule et des Dioscuies, qui vivait
soixante ou qnatre-vir.gls ans avant
le siège de Troie, etc. ; sans compter
tant de prêtres de ce dieu qui sédui-
saient les femmes , et mettaient leurs
galanteries sur le compte de Jupiter.
Je crois devoir rapporter ici les
deux traditions fpie les anciens nous^
ont laissées sur ce dieu. La première,
plus historique , est celle que Dio-
dore de Sicile nous a conservée , et
r^ic Pezrona mise daustout son jour.
Les Titans , jaloux de la grandeur
de Saturne , se révoltèrent contre
lui , et, s'étant saisis de sa personne ,
le renfermèrent dans une étroite pri-
son. Jupiter , jeune alors, et picia
de courage , oubliant les mauvais
traitements de son père qui avait
voulu le tenir dans une dure capti-
vité , sortit de l'isle de Crète , oiX
J U P
r.iica sa mère lavait envoyé «ecrcte-
ment et i'a\ait fait élevtr par Iba
Curetés ses oncles , défit les Titans .
i.vra son pè^e , et, l'ayant rétaJdi
! le trône, retourna vicloritus dans
l'eu de sa retraite. Saturne, devenu
ipoonneux et défiant -, voulut se
;:iire rte Jupiter; mais celui-ci
lit lieHreu sèment de tous les
lies <(ui lui étaient tendus , re-
•issa son père de Crète , le suivit
..■.là le Péloponnèse , le hattit une
£c<>>nde fois , et l'oblige:» d'aîîer cl.er-
cherun ysy le eu Italie. A cette f^erre
succéda cf'Ie de ses oncles les Ti-
tans , qui dura dix ans , et que Ju-
piter ternaina par IeMren!;cre dé£iite
près de Tarlesse en Espasnc. C'est
à cette victoire et à la nwrt de Sa-
turne que commença le rèpne de Ju-
piter. J^. Joe. Devenu le maître
* d'un \aste empire, il ép-jusa Jimon
sa SiMir, >A I exemple de *on père
qui av:iit éponsé Rhéa , et de son
jîra;«l -père Urainis qui avait pris
pour tèuicie sa Si^eur Titéa. Ses cUits
^tant d'une trop vaste ciendue pour
qu'il put lesr.'eir seul, il les distribua
«n ditlérent* ponven leiiients , et éta-
blit Pluton gouverneur 'des pailies
occidentales , r.-à-d. , des Gaules et
«ie 1 E^papne. Après la mort de Phi-
ton , son pomernenicnt fut donné à
Mercure , qui s'y rendit très célèbre ,
et devint la ^rrande divinité des
Celtes. Pour Jupiter, il se réserva
1 Orient , c.-à-d. , 1;> Grèce , les isles
«'t c-ette partie de l'Orient d'oi\ ve-
naient ses ancêtres. Pcn content
<l"ètre conquérant , il roniat encore
être lépisîalcwr , et fit en effet des
icis justes qu'il fit o!, serrer avec ri-
jrueur. Ilexlerniiiw les hricandscan-
ti^nés en Thessalie et dans d'autres
provinces de la Grèce ; et , ontre la
tranquillité qu'il assura par leur dé-
faite à ses sujets , il s'occupa de sa
propre sûreté en élaLiissiint sa prin-
cipale demeure sur le uiontOKuipe,
el se rendit reoûninnuKlable par son
courage , sa prudence , sa jtistice , et
«15 autres vertus civiles et militaires;
heureux s'il n'avait pas terni rt'<;lut
de ses belles actions par le trop p-and
peiiclaunt qa'il avâit pour le plaisir i
J U P lït
De îà tant d'intri^'oes amnoreuïes
dont ou nous a transmis l'iiistoire
sous l'image de ses diverses méta-
niorplioses. Ces iïalaoterits trop fré-
quentes indisposèrent tellement Jn-
non , qu'elle entra dans une conspi-
ration forineecontrelui.il la dissipa,
et ce fut le dernier de ses exploits.
Accablé de vieillesse , il nv:«uiut en
Crète , où son tombeau se vit loni;-
tenips près de Gnoise , avec celte
inscription : Ci giL Zan , ijue tcn
uoininaU Jupiter. Il vé»ut 120 ans,
et en régna iji, depuis la mort de
Saturne. Les Curetés ses ooclci
prirent soin de ses funérailles.
La seconde tradition est beaucoup
plus fabuleuse. C'est celle que les
Grecs avaient adoptée de préférence.
Ln oracle (|ne le Ciel et la Terre
avaient reiidu ayant p.édit à Sa-
turne qu'un de ses enfants lui ra-
virait la vie et la couixjone , ou ,
suivant d'autres auteurs , en consé-
quence d'une convention faite avec
Titan , son frère aine , qui lui avait
cédé l'empire à condition qu'il ferait
périr tous ses enfants mules, afin que
la succession pût revenir un jour à
la brancae aînée , il les dévorait à
mesure tpi'ils venaient au monde^^
Déjà Vesta sa fiile alnéc , C -rès ,
Junon, Pluton et?feptunc, :r
été dévorés, lorsque Rhéa, 3e
jrrosse et voulant sairver son r.....„. ,
alla faire un \0ya2e eu Crète , oà ,
cachée dans tm antre appelé Dictée,
elfe accouchn de Jupiter , qu'eiîc lit
nourrir par deux ny mphes du pays ,
qn'on appelait les Mélisses , et re-
commanda son euiance aux Curetés ,
q'si , dansant autour de la groUe ,
faisaient nn grand bruit de lances et
de I)Oucliers, pour qu'on n'cnleiidît
pas les cris de l'enfant. Cependant ,-
pour tromper son mari , eiîe lui fit
avaler une pierre eniniailloltce. Ju-
piter , devenu grand , s'a'>socia avec
Métis ( V. ce mot ) , se joignit à sr»
frères Neptune et Pluton , et fit la
cuerre à Sattane et aux Titans. La
Terre lui prétiit une victoire com-
plète s'il pouvait délivrer ceux des
Titans qne son père tenait enfer-
mé» daas le Tartire , et le« eugager
112 J U P
à coiT>l)altre poiir lui. Il l'entre-
prit , et en vint ii Ijout. Voy.
Campé. Ce fut ;ilors que les Cvclopes
donnèrent à Jupiter le tonnerre ,
l'éclair et ia foiulre , à Pluton un
«as<|ue, et à iNeptune un tndent.
Avec ces armes, ils vainijuireut Sa-
tnrne ; et après que Jupiter l'eut
traité de la uiêuit' manière qu'il avait
traité lui-niènie son père Uranus, il
I le précipita avec les Titans dans le
f*ond du Tartare, sous la ^arde des
llécatonchires , c.-à d. , des i;é.';nts
aux cent mains. Après cette victoire ,
les trois frères , se voyant maîlrcs du
inonde , le partagèrent entre eux.
Jupiter eut ie ciel , Neptune la mer,
et Plutou les enfers. A la guerre des
Titans succéda la révolte des Géants ,
enfants du Ciel et de la Terre. Ju-
piter eu fut très inquiet , parcequ'un
ancien oracle portait que les Géants
seraient invincibles, à moins que les
dieux n'appelassent un mortel à scm
.secours. Jupiter , aj ant défendu à
l'Aurore , h la Lune et au Soleil ,
de découvrir ses desseins , devança
la Terre qui c'icrchait à secourir ses
enfants ; et , par l'avis de Pallas , il
fît venir Hercu'e , qui , de coniert
avec les autres dieux , externn'na les
Géants. Jupiter fut marié sept fois ,
selon Hésiode ; il épousa succes-
sivement Métis .Tliémis , Eurynome,
Cérès , Mnémosyne , Latone et Ju-
non , qui fut la dernière de ses
femmes. Il eut un Men plus t;rand
nombre de maîtresses ; et tlc& unes et
des autres n.oquirent une fraude
quantité d'enfants , qui tous furent
mis au rang des dieux et des demi-
dieux. Leurs noms se trouveront dans
l'ordre aiphab'!tique.
Jupiter tenait le premier rang
parmi les divinités , et son culte fut
toujours le plus solemnel et le plus
universellement répandu. Ses trois
g 'us fameux oracles étaient ceux de
odone, de Libye, et de Trophomus.
Les victinics les plus ordin;ures qu'on
lui immolait étaient la chèvre , la
brebis , et le taureau blanc , dont on
avait soin de dorer les cornes. Sou-
vent on se contentait de lui offrir de
kt farine , du sel et de l'encens. On
J U P
ne lui sacrifiait point de Victime»
luunaines. « Persoime, dit Cicéron,
» ne l'honorait plus particulièrement
» et plus chastement que les dames
» romaines. » Parmi les ai'bres , le
chêne et l'olivier lui étaient consacrés.
La manière la plus ordinaire dont
on le rejirésentait était saus-la figure
d'un honime majestueux et avec de
la barbe , assis sur un trône ; tenant
de la main droite la foudre , figurée de
deux manières , ou par une espèce
de tison flamboyant des deux bouts,
ou par une machine pointue des deux
cikés , et armée de deux flèches ; et
de la gaucîie une Victoire , ayant à
ses pieds un aigle^iux ailes déployées
qui enlève Ganymède ; la partie su-
périeure du corps toute nue , et la
partie inférieure couverte. Le trône ,
disent les mythologues , marque la
sûreté de sojr empire. La nudité de
la partie supérieure du corps mon-
trait qu'il était visible aux intelli-
gences et aux parties supérieures de
l'univers, comme la partie inférieure
couverte indiquait qu'il était caché à
ce bas monde. Le sceptre annonçait
sou pouvoir sur les dieux et sur les
liomnies. La Victoire faisait entendre
qu il était toujours victorieux, et
1 aig!e qu'il était le maître du ciel ,
comme cet oiseau l'est de tous les
auîrfs. Mais cette manière de repré-
senter ce dieu n'était nas uniforme.
( K. 0LYMP1E^•.) Les Cretois le pei-
gnaient sans oreilles , pour marquer
ou son omniscience, ou son impart iu-
lilé. Les Lacédéinoniens , au con-
traire, lui en donnaient quatre , afin
qu'il fût plus en état d'entendre les
prières. Les habitants d'Héliopolis le
re{)résentaient tenant la main droite
élevée , avec un- fouet à la main ,
comme cocher, et dans la gauche la
foudre et des épis. Ordinairement
la figure de la Justice accompagne
celle de Jupiter ; et quelquefois on
joignait à la Justice les Grâces et les
Heures, pour nous apprendre que la
divinité rend justice à tout le monde ,
et qu'elle la rend en tout temps, ci.
gracieusement. Oifyhéc lui donne les
deux sexes, comme au père universel
de la nature. Le poète Patnphus le
dit
J U P
ôil enveloppé de fumier de oheval ,
pour moutrer qu'il est présent par-
tout. Les Grecs le représentaient
tantôt sans foudre , une corne d'a!>on-
dauce vide à la main gauche , et à la
droite une patère, comme dispensa-
teur de tous les biens , tantôt avec
une guirlande de fleurs , comme
source de gaieté. Souvent sa couronne
est de chêne ou d'o'ivier , et quelque-
fois de laurier. Les Etrus<^jues le
figuraient avec des ailes. Lorsqu'au
lieu d'une couronne il avait un bois-
seau sur la tète , c'était alors Sérapis ;
et quand il paraissait avec des cornes,
il représentait Jupiter Amnion. Ce
dernier est aussi figuré par une tète
de bélier qui porto une colombe.
Jilarliainis ie représente ainsi dan»
l'assemblée des dieus : « Il a , dit-il ,
» sur la tète une couronne enfla m-
i> niée , sur les épaules un manteau ,
» ouvrage de Minerve, et par-dessus
» une robe blanche , parsemée d é-
» toiles j tenant de la main droite
>) deux globes , l'un d'or , et l'autre
» dambre , tandis qu'il s'appuie de
» la gauche sur une tortue ; il a à ses
« pieds des souliers verds . dont il
)> presse un rossignol : emblèmes aux-
» quels ou doit reconnaître le maître
'; ''e toute la terre. »
' irmi les monuments qui nous
ut de l'antiquité , je me conlen-
t< i\.i d en indiquer deux décrits par
Boissard. Le premier offre Jupiter
as.-is , ayant au-dessus de lui le pétase
el le caducée de Mercure, pour mar-
quer que la prudence doit toujours
accompagner la force et la^puissance;
,et le second le montre avec deux
sphinx au bas de son trône , ce qui
exprime la force et la prudence jointes
' sagacité et à la pénétration. On
.e dans les monuments quantité
res s\'nd)oIes de Jupiter, nés
priée des artistes , de l'ima^ina-
ie ceux qui en faisaient faire des
les , ou des circonstancei» dans
iflles on crovait avoir ressenti
tïets de sa protection. ( f^oy.
NT.«us,FuLMiKATOR,etc.^On en
t dire yutant de ses noms et sur-
■> , dont les ims sont tirés des
- \ oi'i il était honoré , les autres
l'orne //.
,JUR ii3
des différents peuples qui avaient
adopté son cuite, ou des événements
qui avaient donné lieu aux temples ,
aux chapelles et aux autels qui lui
étaient consacrés. On en trouvera im
grand nombre aux articles corres-
j.>ond.''Uls.
Jurement des Dîeix. Le jure-
nrent solemnel des dieux était par
les eaux du Stvx. La fable dit que la
Victoire , fille du Styx , avant se-
couru Jupiter contre les géants , il
v^rdonna , par reconnaissance, que les
dieux jureraient par ses eaux , et que ,
s ils se parjuraient , ils seraient prives
de vie et de sentiment pendant neuf
mille ans , selon Servius , qui rend
raison de cette fable , en disant que
les dieux, étant bienheureux et im-
mortels, jurent par le t>t)x, qui est
un fleuve de tristesse et de douleur ,
comme par une chose qui leur est
entièrement contraire; ce qui est ju-
rer par forme d'exécration. Hésiode
conte , dans sa Théogonie , que ,
lorsque quelqu'un des dieux a menti ,
Jupiter envoie Iris pour apporter de
leau du Styx dans un vase d'or , sur
lequel le menteur doit jurer ; et s'il
se parjure, il est une année sans vio
et sans mouvement , mais pendant
une grande année , <{ui contient plu-
sieurs millions d'années. Dioda,j
de Sicile dit que , dans le temple
des dieux Palices en Sicile , on allait
faire les serments qui regardaient les
affaires les plus importantes , et que
la punition a toujours suivi de près
les parjures. « Ou a vu, dit-il , des
» gens en sortir aveugles ; et la per-
» suasion où l'on e.*t de Ja sévérité
» des dieux qui l'habitent fait qu'on
n termine les plus grands procès par
» la seule voie < u serment prononcé
» dans ce temple. Il n y a pas
» d'exemple que ces serments aient
» encore été violés. »
Les Romains juraient par les dieux
et par les héros mis au rang des
demi-dieux , sur-tout par les cornes
de Bacchns , par Qniriniis, par Her-
cule , p;ir Castor et Pollux. Le jure-
ment par Castor s exprimait par ce
mot , Ecastor ; par Pollux , Ede~
po! ; pr.r Hercule , Herde , ou me
n4 JUS
JJercle.'— Aulu-GeUe remarque que
le jm-ement piir Castor et Pollux î'ut
introduit dans riuitialion aux mys-
tères Eleusicus, et que de là il passa
dans l'usage ordinaire. Les fenniies
faisaient serment plus eonununénient
{>ar Castor , et les lionnncs par Pol-
ux. Elles juraient aussi par leurs
Junons , comme les hommes jxir leurs
Génies. Sous les empereurs, la flat-
terie introduisit rusaf;e de jurer par
leur salut , ou leur génie. 'liLère ne
voulut p;is le sonitrir , dit Suétone;
mais Caliguîa faisait mourir ceux qui
refusaient de le faire ; et il en vint
jusqu'à cet excès de fulie , qtie d or-
donner qu'on juriit par le saîut et la
fortime de ce jjeau cheval qu'il vou-
lait faire son collet ue dans le consulat.
Justice, divinité allégorique, fille
de Jupiter , dans le conseil duquel
elle siéceail, et de Théniis. Dans les
anciens temps , ses statues étaient
rei'rcsentces sans tète. Ses attrihuls
ordinaires soiit la halance et Tépée ,
ou un faisceau de liaohcs entouré de
verbes, symbole de lantorité chez
les Romains. Euripide lui donne
une massue , d'autres auteurs un ail
à la main. Due main au hout d un
scepti-e est encore un attril.ut de la
justice. Quelquefois ou lui met un
Iwndeau sur les yeux , pour de'sipmr
l'impai-tislité rigoureuse qui convient
au caractère de jupe, ( F^ ThÉmis. )
6ur les niéùailles d'Anton in et d'A-
drien , «lie est représentée assise ,
avec des mesures à ses côtés , tenant
un sceptre d'une inain , et de I autre
une palère , pour désicner qu elle est
d'institution divine. C'est aussi pour
i«arquer son origine céleste que Le-
brun l'a représentée avec une étoile
sur la tète, Raphaël Ta peinte au
Vatican sous l'image d'une femme
véuénihle, assise sur des nues. Sa
tête est ornée d'une riclie couronne
de perles. Elle regarde en i>as, et
senihle avertir les mortels d'ohéir
aux lois. D'une main Cile tient l'épée
et de l'autre lai^alance. Son manteau
est verd et sa rol)e violette. A ses
cotés sont quatre petits enfants , dont
deux tiennent des cartons. On lit
iiessus : Jus suutn cuiQi ttihuans ,
J U V
elle rend à chacun ce qui lui est dA.
A ces attributs Gravelot a joint un
soleil sur ia poitrine , symbole de h
pureté de coïk-cienec ; les livres du
CoiLe ci des ///5/^Z^/i5, qui indiquent
les connaissances do njagistrat ; et
enfin un trône et un bandeau royal ,
rjui désignent la part du pomoii
souverain qui lai est corifiéf. Lorsque
les anciens repiéscntaicnt sur le haut
de leurs sce])lres ou de leurs bâtons
une cicoprie, et au bas im hippopo-
tame, cet emblème voulait dire que
la violence est soumise à la ju.-.iic'^ ,
parcequ'en Egypte ce dernier était
le sy nilx>le de fa violence.
I. JiTURRE , déesse des Romains,
était particulièrement révérée des
fi les et des femmes, les unes pour
obtenir d'elle un prompt et heiutux
mariai e , et les autres un accouche-
ment favorable. Rac. Juvare , aider.
Oncroyait à Rome que Juturne avait
été une fille d'une rare Jjeauté; que
Jupiter, en récompense de ses fa-
veurs, lui avait donné l'immoitalité,
et l'avait changée en fontaine. Cttte
source était prè> de Rome , et l'on se
servait de ses eaux dans les sacrifices ,
sur-tout dans ceux offerts à Vesta ,
pour lesquels il était défendu d'en
employer d'autres : on l'appeiait
eau virginale. — Virgile , attentif
à placer dans son poème toutes les
antiquités romaines , n'a pas manqué
de faire jouer un rôle à cette déesse
dans Y Enéide.
•X. — Fille de Daunus , et sneur de'
Turnus roi des Rulules. Jupiter!
lui avait accordé l'empire sur les
étangs et les ri\ières , pour prix des
faveurs qu'il avait obtenues d'elle.
Junon , dans \ Enéide , emploie son
secours pour rompre le comliat sii;-
gidier qui doit finir par la mort de
Turnus ; mais une Furie , envoyée
par Jupiter, effraie et Turnus et sa
saur , qui se couvre la tète d'im voile
Jjleu , et se plonge en génn'ssant dans
\c sein du fleuve ?»'Tm.ieus.
JuvENAiiA , cérémonie dans la-
quelle les jeunes Romains offraient
à la déesse Juvenlas les premieis
poils de leur barbe, qu'ils jetainit
avec l'eacexis dans un brasier- Oa
K A A
prétend qu'elle fut instituée par Né-
ron , lorsqu'il se fit faire la barbe pour
la preuiière fois.
JuVENTA, Juv ENTAS, ou JCVENTUS,
jeunesse , divinité que le,* Romains
invoquaient quand ils faisaient quit-
ter la robe prétexte à leurs enfants.
Elle présidait à l'intervalle qui s"é-
coule depuis l'enfance jusfju'à l'àpe
viril. Son temple était dans le Capi-
tole. Sur une médaille de Marc-
Aurèle, elle est représentée debout ,
tenant de la main pauche une patère ,
et de la droite des forains d'ent^ns ,
3a"elie répand sur un autel eu forme
e trépied. Un médaillon de Icm-
K A L»
ii5
pereur Hostilien ia montre tenant
nn rameau , et s'appuvant sur une
l^re , pour indiquer peut-être la
jïaieté de la jeunesse. Sur une autre
médaille de Caracalla , qui porte
pour inscription , JuvenLas , fem-
pereur lui-même , en habit militaire,
s'appuie sur une haste et sur un bou-
clier qui pose à terre , et de .'a maia
droite porte nn plobe surmonté d'ujie
petit' Victoire. On voit à ses pieds
un captif tout nu. Cet emblème in-
diquait apparemment que l'empire
venait d'acquérir une force nouvelle
par les vertus présumées du jeime
Auguste, f^. Yki.aà.
fv. Le /T se metla:l sur les vêtements
frappés de ia foudre , et tpii , }X)ur
cela , étaient rcfzardés connue impur*
et funestes. Rac. Keraunos , foudre.
On V mettait au«si le Th , lettre ini-
tiale de Thanatos, la mort.
Kaaba. ( M. Mah. ) Au milieu
d'un espace que renferme le teninle
de la Mecque , s'élève un édince
quarré d'environ quinze pieds , un
peu plus haut que lon^ et larfie ; on
ne voit de ce bâtiment qu'une étoffe
de soie noire dont les murailles sont
entièrement couvertes , à l'exception
de la plaSe-forme qui sert de cou-
verture à la maison , et qui est d'or
coulé en table ; elle sert à recevoir
les eaux du ciel , qui n en verse que
très rarement dans ce climat. C est
là ce bâtiment célèbre chez les mu-
sulmans , qui le mettent au-dessus
de tous les édifices que les maîtres du
inonde ont élevés avec tant de tra-
vaux et de dépenses. « Abraham ,
» disent-ils , construisit cette mai-
» sonnette dans le temps de ses |)er-
» sécutions , Dieu lui avant révélé
» qu'il avait choisi ce lieu-lii , de
» toute éternité , pour y placer sa
M bénédiction. » C'est ce même bâ-
timent dont Isniaël hérita de sou
père. On y montre entîore son tom-
i>eau. Ëoilu , c'est la saille niaiM>a ,
connue sous le nom de Kaaba , ou
maison qnnrrée , vers laquelle tous
les mahoniélans adressent leurs vœux
et leiu-s prières. Cette kaaba n'est au
reste construite que de pierres du
pays , assemblées et liées par un
simple mortier de terre roupe , que
le temps a durci. Le jour n'y entre
que par le coté oriental, où est une
ouverture en forme de porte. Cette
porte est fenuée par deux IxitlanLs
d'or massif , attacnés à la muraille
par des eonds et des pentures du
même métal. Le seuil est d'une seule
pierre , sur laquelle tous les pèlerins
viennent humilier leur front. La porte
s'ouvre rarement , parccque 1 inté-
rieur ne renferme rien qui puisse
anementer la dévotion des pèlerins.
On n'y voit que de l'or qui couvre
les deux planchers d'en haut et d'en
bas . aussi bien que les murailles. P^.
Keblah.
Kachet ( i?/. Ind. ) , Pire , ou
saint homme, qui dessécha miracu-
leusement le beau royaume de Ka-
cheraire , alors submerpé , en don-
nant ime issue aux eaux à travers ou
rocher.
Kadaris ( M. Mah. ) , sectaires
mahométans entièrement oppo'=c$
aux jabaris. Ils nient absolument les
décrets de la Providence divine et la
H a
ïi6
K A D
Frédestination ; ils soutiennent fjae
homme est un u^eut libre, et qu il
dépend de sa volonté , comme d'un
principe certain , de faire de lx)nnes
ou de mauvaises actions. Cette opi-
nion est rejetée des mahométaus ,
cemme hérétique et contraire aux
principes de leur croyance.
KadÉzauÉlites ( M. Mah.) , secte
particulière de mahomélans. Ils ob-
servent , dans les funérailles , des
cérémonies qui s'éloignent de rusa;ïe
co.iimun , comme de crier dans l'o-
reille dn mort « qu'il se souvienne
» qu'il n'3 a qu'un IJieu , et que son
» prophète n'est qu'un. » Ils récitent
aussi pour les morts de* prières
pai-ticulières. C'est presrpie la seule
chose qui les dislingue des autres
niu-u'n;ai'S,
Kadkis ( H. Mah. ) , religieux
turcs , dont la dévotion consiste à se
«échirer le corpc à, coups de fouet.
Ils vont tout nus, 'se frappant avec
des lanières jusfju"^ ce qu ils soient
tout couverts de sang , et répétant
saiis cesse le mot hai , «jui veut dire
vivant , un des attributs de Dieu ;
quelquefois, semblables à des chiens
enragés , ils tombent par terre , la
boucbe pleine d'écume , et le corps
dégouttant de sueur. Le fameux
visir Kiuperli , trouvant Je l'indé-
cence dans ces sortes d'exercices ,
su])prima l'ordre ; mais à peine fut-il
mort , qu'on le rétablit.
Tous ceux qui veulent faire le
noviciat dans cet ordre reçoivent ,
en y entrant , un petit fouet de bois
^ <le sanle verd , du poids de quatre
cents dragmes ; ils le portent toujours
^ peiidu à leur ceinture, et règlent le
p,)ids de leur nourriture à celui de ce
fouet , en sorte que la sportule di-
minue à proportion que le liois se
sèci'.e et qu'il lievient plus léger.
Chaque kadiis e-t obligé de faire
une retraite de quarante jours une
fois dans l'année : il s'enferme alors
dans une petite cellule , et n'est vi-
sible pour qui que ce soit. Ces
nioinosOnt la permission de s'enivrer
<!>' vin, d'eau-de-vie et d'opium,
pour être en état de soutenir leur
danse ridicule pendant un jour eu-
K AL
tier. Ils ont <l'ordinàire l'esprit fort
subtil , sont grands sophistes et
grands hypocrites. On leur permet
de sortir du couvent pour se marier:
alors ils changent d'habits, et , pour se
faire connaître , ils y mettent des
ijoutons noirs.
Le fondateur de cet ordre de reli-
gieux mahométaus s'appelait Abdul-
Kadri , et c est de lui qu'ils ont pris
leur nom. 11 était , dit-on , grand
jurisconsulte et grand philosophe.
Entre plusieurs ]>rétendus miracles
(pie les kadris racontent de leur
maître , nous choisissons le suivant :
Etant près d'arriver à Babjlone, où
il avait dessein de s'établir , les dé-
vots et les santons de cette ville
allèrent au-devant -de lui. Un d'eux
tenait à Ja nuùn un plat rempli d'eau,
voulant lui faire entendre que, comme
ce plat et; it plein jusqu'au bord, et
que l'on n'y pouvait rien ajouter ,
leur ville était si pleine d'hommes
savants et religieux , qu'elle n'en pou-
vait contenir oavantage , et qu'il n'y
avait point de place pour lui. Le
su])til sophiste, sans rien répondre
h «et hiéiogi>phe , par le<iurl ils
Îrétendaieut se dispenser du droit
e l'hospitalité , leva d'alxird les
mains au ciel j et , se baissant en-
suite , il ramassa une feuille de rose
qui était à terre , et la mit dans le
plat où était l'eau , leur faisant voir
qu elle y trouvait sa place , quoiqu'il
fut plein. Ce trait panit si ingénieux
aux Babyloniens, qu ils rfg;a'dèrent
Abdul-,\adri comiiie un miracle de
sagesse , et le menèrent en triomphe
<lans leur ville , où ils le iîrent supé-
rieur de tous leurs ordres religieux.
Kalateubs , espèce de hérauts
aux ordres des prêtres romains.
Kai.endes, premier jour de chaque
mois ; de kalare , appeler , convcv-
quer , parceque ce jour-là un pon-
tife annonçait la nouvelle inne^ au
peuple asseml'lé.
Kallfka , Kalki , ou Kalli ( M.
Ind.), noms s} nouâmes d'une déesse
adorée par les Gentous , et dont la
fêle tombe le dernier jour de la lune
de Septembre. E'îe tire son nom de
l'habit qu'elle porte ordinairement ,
e K A R
IcHjuel €Sl noir, car les Indiens ap-
pellent l'encre hulli. Son culte est
célèijfe, purtitulièrement à Kaili-
Ghat , à euviron trois milles de Cal-
cutha , où elle a une ancienne pa-
fïode sur le bord d un petit ruisseau
que les Lrahmines disent être la
source du G^nge. Ou adore les par-
tics de !a déesse, de même que celles
de quelques saints njodenies , dans
plusieurs endroits de flndostan , ses
}eus à Kaiii-Ghat, sa tète à Bana-
ras , sa main à Biudoubonne , et les
autres dans différents endroits. On
prétend qu'elle Dnquit tout ar-
mée de l'œil de Drusah , dans le
temps qu'elle était vivement pressée
par les t\ rans de la terre.
Kalpa-Tarou ( M. Ind. ) , l'arbre
de f'iinafrination , arbre fabuleux ,
sur lequel on cueillait tout ce qu'on
pouvait désirer.
Kamaetzma ( M. Ind.), divinité
des Indiens, dont le cnlte offre une
cérémonie singulière. Tous les ans ,
le jour de sa iète, on apporte devant
sa pairode une grande quantité de
fruits de différentes sortes , et l'on
pare de fleurs un enfant , que
Ion dépose à l'entrée d'une protie
profonde qui communique à des
passades souterrains. La nuit venue,
en ferme le temple de l'idole , et l'on
y laisse l'enfant seul'; mais un mi-
nistre du dieu vient prendre les
fruits et lenlant , qu'il ramèiie le
leuiJemain»
Kamissino ( M, Jap. )., espèce
d habit de cérémonie que les Japo-
nais de la secte des Sintos mettent
{)ar-dessus leurs autres vêlements,
ttrsfjuils vont visiter les patodes.
Rang ( M. Cfiin. ) , un des anciens
princes chinyis mis au rans des dieux
sons le nom de grand roi. Son idole
a trente pii ds de hauteur. Elle est
dorée depuis le haut jn>qu'eu bas ,
et revêtue d'habits matniliques ; sur
sa tète brille une superbe couronne.
Kari-Chang ( M. Chin. ), temps i
d'abstinence et de dévotion ob-
servé dans l'isle Formose , et qui a
quelque rapport avec le carême des
chrétiens. Le kari-chanp est com-
pos<! de yixigl-sept acticlcs , qu'ils
K A U riy-
dôivert obsen er exactement , sous
peine dèlre châtiés sévèrement s'ils
y manquent. Entr'autres choses, 11=
leur est défeada , pendant ce temps ,
de construite des huttes, de se ma-
rier , et même d'avoir commerce avec
leurs femmes cpiand ils en oiit. Ils
ne peuvent ni vendre des peaux, ni
seiiicr , ni forcer des armes ; il ne
leur est pas peraiis de faire quoique
cliose de neuf, de tuer des cochons ,
de nommer uu enfant nouveau né ;
ils ne peuvent pas même entreprendre
de voyai;e, si c'est le premier qu'ils
aient jamais fait. Les Formosans pré-
tendent que ces lois leur ont été im-
posées par un de leurs compatriotes f
qui , se voyant exposé au inépris pu-
blic parcequ'il était nafiireilement
difforme et nideiix , conjura les dieux
de l'ad illettré dans !e ciel, la première-
fois qu'il recevrait quelque insulte.
Ses vœux fui-ent entendus. Ce For—
mosan, qui avait à pciue une fiiure
d'homme, devint un dieu redoutable,
et ne tarda pas à se venger ûes rail-
leries de ses compatriotes; il des-
cendit dans 1 isle Formose , et leur
apporta les vin»^t-sept articles qui
composent le kari-chanf; , et leur fît'
les pins terribles menaces s-'ils en
iiéglifeaient un seul.
Kartik, divinité des Gentou» ,
ou Indiens , donf la fête , appelé»-
Karlih-Poujah , tombe le oernier
jour de la lime d'Oclobre. Ce dieu-
passe pour être le fils cadet da
Moisour, ou Sieb , et de Drupah..
Il est adoré ce jour-là par ceux qui
nont point d'enfants, et les homnie»-
et les femmes jeûnent eti son hon-
neur. Le mot kartik signifie consé-
cration , et delà vient que .ce dieu 4-
p;»s--ie pour être le f'ardien invisible
et le surintendant des pat'odes. Ce
mot signifie aussi quelquefois sain-
teté , et l'on :. donné son nom aa
mois d Octobre , parceque c'est di-.nî"
ce mois-là que 1 on cons;iGre les pa-
godes.
Kasieu , ou Kisiix' , le nenvièn^e
mois de Tannée sacrée chez les Hé-
breux , et le troisième de la civile ,
comprenant la lune de Novembre.
KAtLi (i}/. Pers>), nom qui veut;
H 3
nS
K Et»
dire tout homme exécra])!©, et pr.r-
ticulièrenient un incestueux. Les Per-
sans disent qu'ALruliani ayant refusé
d'adorer le feu, INembroth le fit
mettre sur un bûcher, dont le feu ne
put jamais s'allumer. Les prêtres lui
dirent qu'au haut de ce bûcher était
un ange, qu'on ne pouvait chasser
qu en faisant connnettro isa \ue une
action exécrable : on y fit commettre
un inceste par un frère avec sa sœur.
L'honmie se nonjuiait Kau , et la
femme Li , et de cet accouplement
criminel sortit la souche de cette
race a!joniinab!e qu'on nomma Kauli.
Suivant d'autres, l'ange tint bon , et
demeura toujours auprès d'Abraham;
et Nembrolli , confus et furieux ,
chassa le patriarche de sa présence
et de son ro}aume. Chardin, t: 8
Kéblah , ou Kébleh. Les Turcs
appellent ainsi la partie du monde
vers laquelli^ ils se tournent en fa'sar^t
leurs prières, et l'action mèaic de se
tourner autrefois vers Iç temple de
Jér salrm ; mais c'e,<t à prc'sent vers
celui de In Mecque. Ce temple s'ap-
pelle Kaahn , ou nsaison quarrée.
Dieu , dit TAlcoran , a établi la kaaba ,
qui est la maison sacrée, pour. être
la station des honimrs. La manière
dont Mahomet reçut ce prétendu
comuiandement est marquée au
même endroit de l'Alcoran ; car ,
ayant cessé de se tourner vers le
temple de Jérusalem , comme il avait
accoutumé de faire auparavant , et
roulant ses yeux en refiardant vers le
ciel , comme s'il cherchait quekjue
point pour se fixer , Dieu lui parla
ainsi : « Nous voyons que tu tournes
» la face vers le ciel , c'est pourquoi
» nous te fixerons ime Kébluh qui te
» plaise. Tourne-toi donc vers le
» temple sacré. » Ils donnent aussi
le nom de kéblah à un certain autel
qu'ils ont dans toutes leurs mosquées ,
et qui regarde toujours le temple de
la Mecque.
Kéderli {M. Mah.) , saint turc,
prand cavalier jadis , et aujourd'hui
révéré comme un autre S. Grorfre.
Jl y a en E.'rypte un couvent de
dervia sous l'imocation de ce saint.
3
K H A
Les habitants de ce monastère pre *
tendent avoir reçu de lui le pouvoir
de charmer les serpents , les vipères
et autres animaux venimeux. Ils lo-
gent en paradis son cheval avec Tàne
du Christ , le chameau de Mahomet,
et le cliien des sept Dormants.
KÉr AMIENS, sectaires mahométans,
ainsi nommés parcequ'ils eurent pour
chef Mohammed-Ben-Kéram. Les
kéranu'ens étaient , parmi les musul-
mans , ce que les anthropomorphites
furent parmi les chrétiens. Ils pri-
rent à la lettre les métaphores dont
Mahomet a fait usajîe dans l'Alcoran
en parlant de Dieu , et s'imaginèrent
. que cet être spirituel avait en effet
des yeux , des pieds , des mains , et
les autres sens qu'on lui prête dans
le style figuré.
Kéraon, dieu que les Spartiates
honoraient comme l'inventeur des
festins sur la terre. Voy. DaitÈs,
Deipkis, Splanchnotomos.
Kkrat jxosroPiE , divination qui se
pratiquait par l'observation de ia
foudre. Rac. Keraunos , foudre.
Kessabilns , nom d'une secte de
mahométans qui soutenaient que
Mahomet-Ben-Hanefah , fils d'Ali ,
mais dune autre femme que Fatime,
n'était point encore mort ; qu'il de-
vait reparaître un jour , et régner
avec gloire sur les musulmans.
Khalil-Allah , ami de Dieu.
{M. Mahoin.) Voici, disent les
docteurs musulmans , à quelle occa-
sion Abraham obtint cette faveur.
Al)raham étant devenu le père des
pauvres du pays qu'il habitait , une
famine l'obligea .de vider ses greniers
pour les nourrir. Lor.^qu'd eut épuisé
cette mssource , il envoya ses gens
et ses cîiameaux en Egypte à un de
ses amis , qui était un des plus puis-
sants seigneurs de cette contrée , pour
acheter du grain. Instruit du sujet
de leur vovage , cet ami répondit :
« Nous craignons aussi la famine ;
» d'ailleurs , Abraham a des provi-
» sions suffisantes pour sa famille, et
» je ne crois pas qu'il soit juste, peur
)i nourrir les pauvres de son pays , de
>» lui envoyer la subsistaece des nô-
« 1res. » Ce refus, quoiqu'honnciC;
KH U
«flnsa beanccinp de rliagrin aux sers
à Al raham; et pair se soustraire à
rbuisiiliation de paraître revenir les
maius v}des, ils remplirent leurs sacs
d'un sable très Liane et très fin. Ar-
rivés auprès de leur maître , un
à eux lui dit à 1 oreille le mauvais
succès de leur voyajze. Abraham dis-
simula sa douleur, et entra dans mn
oratoire. Sara repa-ait , et n'avait
rien appris. Voyant à .«on réveil des
sacs pleins, el!e en ouvrit un, le
trouva rempli de bonne farine , et
sut-le-c' amp se mit à cuire du pain
pour les pauvres. Abraham , après
avoir fait sa prière , sentant l'odeur
du pain nonvelIen>ent cuit, demanda
à Sara quelle farine elle avait em-
ployée. — « Celle de voire ami d E-
» gypte apportée parvoschanifanx.»
— «Dites puilùtcelledu véritable ami,
• qui fst Dieu; car c't-st lui qui ne
» nous abandonne jamais au besoin. »
Dans ce moment qu'Abraham appela
Dieu s<jn ami, Dieu le prit aussi poin:
lesien. ^'. Abraham, Réscrbeci ion.
Kharom { m. Pers.), nom d'un
bon génie chez les Parsis , chr-rqé
Spécialement de veiller au bien-èti-e
de l'homme. ^
Khedheb (>/. Mah.), nom ^ve
les musulmans donnent au prophète
Elie , à cause de la durée immortelle
de sa-yie, qui le maintient toujours
dans un état florissant au milieu d'un
paradis , ou jardin élevé , qut l'on
Îcurrait prendre pour le ciel même.
■es buteurs orientaux préteii<;ent
qu'il dm l'immortalité aux eaux d'une
fontaine de vie. Voyez Holmat ,
MoDHiLLAM.
Khoda ( M. Pers. ) , nom du dirn
tout-puissant dans la langue actuelle
des Perses.
Khobdad ( M. Pers.), Hom d'un
l>c.n génie chez les Parais , charpé de
veiller au bien-être de l'homme. C'est
lui qiu , avec les cénies Ranicschné ,
Kharom et Amerdad, donne à l'hoot-
nie l'abondance et les plaisirs.
Khi MANo-Goo , sorte dV'prenTc
en usaj^e an Japon. On appelle goo
un papier auquel les Jammabos ont
appliqué leur cat liCt , et qui est rom-
pu de caratlacs magiques , de Ggures
K H U 119
de corbeaux et d'autres oisern^. Oo
prétend que c"e papier est un préser-
vatif a^snrt coulic la puissance des
esprits malins ,• et les Japc»n;'.is ont
soin d en acheter des Jainmalos ,
pour les exposer à l'entrée de h urs
uiuisoiis. Mais, parmi ces goos, ceux
3ui ont 1q p'us firande vertu viennent
un certain endroit nommé Khu—
mano , ce qui fait qu'on les appelle
Khumano-f:oos. Lor5<pie que!<(u"un
est accusé d'un crime , et qu'il n'y a
pas de preuves suttLsantes p<jur le
condamner , on te force de Ix>ire une
certaine qu:intité d'e;.u ,dai:s laquelle
on met un morceau de J^ humano-ffoo.
Si I accusé est iiiuocenl , cette boisson
ne produit sur lui aucun ettet ; mais
s'il est coupable , il se sent attaqué
d une colitjue violente , qui lui cause
d'horribles tiouleurs , et le force à
faire l'aveu de son crime.
Khltùktû {M. Chili.), souve-
rain [ unlife ues Tortares Kaikas ,
dont la religion est la même que celle
des ■Mopols non m;<hométans. Ce
chef n't'tait autrefois qu un subdélé-
guédu grand Lama du Thjbel ; mais
avec le temps il s'est rendu indépea-
dant , et joue le même rc>!e. Son
autorité est si bien étalilie, que celui
qui paraîtrait douter de sa divinité ,
ou du moins de son immortalité ,
serait en horreur à la nation. La cour
de Péking a beaucoup contribué à
cette apothéose , dans la vue de divî-
se<- les Ka'kas et Its Mogols par un
schisme religieux , propie à entraîner
entre ces peuples un divorce civil.
Ce pc>ntife n'est pas sans considéra-
tion à la cour chinoise , et saisit
toutes les occasions c'e favoriser les
Russes dans les petits différends qui
naissent entr'eux et les Mogols ces
frontières. II se montre rarement au
peuple ; et lorsru'il paraît , c'est avec
une pompe digne de sa prétendue
divinité. Le son de divers ii.stru-
meiits accompagne sa marche. 11 ar-
rive à unelfiite tapisser de superbe»
velours de la Chine , et s'assied , les
jambes croisées, sur une espèce de
trône. Ses lamas , ou prêtres , sont
assis au-dessous de lui sur des cous-
sins. A sa droite est sa sotur , qui ,
H 4
K
îîo K I K
par un prîvilèse particulier , exerce
les fonctions de lama , et qui , comme
les autres prêtres , a la tête rasée.
Dès que le kliûtiiktrT est assis , les
instruments cessent. Tout le ptuple
assemble devant le pavillon se pros-
terne , et fait des exclamations à la
filoire de la divinit<^, et à la louange
du khùtiiktù. Les lamas encensent îe
dieu , les deux idoles qui sont à côté
de lui , et tous les assistants , avec des
encensoirs oii brûlent des herbes
odoriférantes. Ils vont ensuite dépo-
ser leurs encensoirs 'aux pieds du
khûtùktû ; après quoi le plus distin-
gué d'entre les lamas présente au
dieu et aux idoles du lait , du miel ,
du thé et de l'eau-de-vie , dans des
tasses de porcelaine. Le khùtûktù et
les idoles reçoivent chacun sept de
ces tasses. Pendant i es cérémonies ,
les assistants font éclater leur joie ,
en criant ; « Le khûtùktû est un pa-
» radis brillant. » Le jiontife , après
avoir seidement touché du bout des
lèvres les liqueurs serA'ies devant lui ,
ordonne de les partager entre les
chefs des tribus, et s'en retourne dans
son palais. Les Tartares sont per-
suadés qu'à chaque nouvelle lune ce
pontife reprend toute la fraîcheui- de
la première jeunesse. Pour entretenir
cette opinion , le khùtûktù, durant
le cours du mois , observe de ne point
se raser , et de se donner un air âgé
et hideux. La veille du premier jour
de la nouvelle lune , il fait sa barbe
dans le secret , et avec le plus grand
soin , cache ses rides avec du blanc
et du rouge , et joint à toutes ces pré-
cautions une parure avantageuse et
recherchée. Dans cet état , il se
montre aux yeux du peuple , frais et
vermeil comme un jeune homme de
vingt ans. Les Mogols lui attribuent
aussi l'inmiortalite'. l's avouent qu'il
disparaît quelquefois ; mais il repa-
raît un instant après sous la figure
d'un enfant. Ce dieu visible fait
sa résidence ordinaire à Khûkhû-
Hotûn.
K1K.YM0RA {M. Slav.) , dieu de
la nuit. Il est représenté comme un
spectre nocturne , ou comme un fan-
lùme épouvantable. Ses fonctions
K IN
re'pondaïent à celles de Morphe'c»
y. Mor.PHZE.
KiNGs ( /}/. Chin.), nom générique
des principaux ouvrages qui traitent
de la morale et de la religion chi-
noise. « La passion des Chinois pour
» le nombre cinq , dit M. de Paiv,
» est telle, qu'ils ont voulu, à tout
» prix, avoir cinq livres canoniques,
» pour les égaler aux cinq éléments ,
» ou aux cinq manitous <jui, suivant.
» eux , président aux différentes par-
» lies du ciel, sous les auspices du gé-
» nie suprême. » i . Le premier porte
le nom d Y-King;c^esX le plus ancien
monument des Chinois , et ce n'est
autre chose qu'une table des sorts.
11 renferme soixante-quatre marques,
composées de lignes droites , dont les
unes sont brisées , et les autres en-
tières. Celui qui consulte le sort
prend en niaiu quarante-neuf ba-
guettes , et les jette à terre au hasard.
Alors on observe en quoi leur- posi-
tion fortuite correspond aux marques
de l'Y-King , et on en augure bien
ou mal , suivant de certains points
convenus. C'est Conjucius qui a
prescrit le plus de règles pour ce
genre de sortilèges , qui a fait betiu-
coup de tort à sa réputation. 2. Le
second est le Chou-Kiug , recueil
imparfait de traits de niori.le et de
différentes superstitions. Ce livre a
é.tc brûlé et rétabli depuis ; ce qui ne
peut manquer d'en taire suspecter
la véracité. 3. Celui qu'on appelle
Tchuii-Tsieou , ou le Printemps
et V Automne , qu'on attribue sans
prtuve à Confiicius , n'est qu'une
simple chronique des petits rois de
Lou. 4- Quant au Chi-King , c'est
un recueil de vers , où l'on trouve
plusieurs pièces mauvaises, exlrava-
gantes et impies. Ce qu'il y a de plus
bizarre est une ode sur la perte du
genre humain , où l'on attribue ce
prétendu malheur à une fe^nme , et
où l'on annonce la destruction du
monde vîomme prochaine. Des cri-
tiques judicieux ont regardé cette
pièce comme une interpolation rab-
binique, et tout le recueil comme
infiniment s^ispect. 5. Ils en disent
autant du Li-Ki.
K I T
Kio , ou FûKE-Kio, c.-à-d. le livre
des /leurs excellentes. (>/. Jap.)
Ce livre, qui contient la doctrine de
Xaca , est fort respecté au Japon.
Xaca avait lai&sé les principaux ar-
ticles de sa doctrine tracés de sa
propre main sur des feuilles d'arbre.
Deux de ses disciples les plus zélés
recueillirent avec ^rand soin ces
précieux manuscrits , dont ils for-
mèrent le livre que les Japonais
nomment Kio, ou Fohe-Kio. Cet
ouvrage valut 'lux deux co.iipilateurs
les honneurs divins. Ils sont repré-
sentés dans les temples de Xaca, l'un
à la droite , l'autre à la gauche de
leur maître.
KiPPUB, expiation solemnelle parmi
les Juifs.
KissEK {M. Tnd.), un des dieux
des Gentous, dont la fiète se célèbre
dans la pleine lune dOctobre , et
dure jusqu'au dix-septième jour de
la lune. Cette fête est imiversrlle-
ment observée, mais sur-tout à Rin-
doubund,en mémoire de l'événement
miraculeux qu'on dit arrivé dans le
voisinage de cette viile. Piusieiirs
jeunes filles célébrant la descente de
Kissen , le dieu apparut au milieu
d'elles, et leur proposa de danser; ce
qu'elles refusèrent de faire , disant
quelles étaient en trop .crand nombre
pour danser avec lui. Ce dieu , pour
lever cette difficulté, se multiplia en
autant de Kissens qu'il y avait de
filles , ail moyen de quoi ils dansèrent
ime ronde, dont on voit la représen-
tation dans plusieiu-s pagodes. Kissen
est représenté au centre du cercle
dans une altitude dépaçée , accom-
pagné des nvmphes Nandi et Bringhi
(la joie et fes passe-temps) , qui lui
offrent ties fleurs et des fruits»
KiSTUERAPPAN ( M. f/id. } , nom
du dieu de leau chez les Indiens.
Lorsqu'un malade est sur le point de
mourir , ils lui mettent de l'eau dans
la main, et prient Kistnerappan d'of-
frir lui-même à l'Etre souverain le
malade au moment de sa mort , pu-
rifié de toutes ses souillures.
KtTCHi-M.VNirou , déité des sau-
vages du Canada , à laquelle ils attri-
buent tout ce qui est bon. Un jour
K ?f O i2t
de l'année , on fait de grands sacri-
fices en son hom.eur. Chaque sauvage
apporte son offrande , et la dépose sur
siu"une pile de bois , à laquelle on met
le feu ; après quoi ils dansent tous
alentour en chantant des hvninps
à leur dieu. /^. Matchi-Makitou.
Kl UN , nom juif de Saturue , sui-
vant Sam/utise et Kircher. —Bas-
nage croit que c'était la Lune.
KiwASA , idole des sauvases de
Virginie. Ils la représentaient tenant
une pipe , à laquelle ils uiettûicat le
feu. Un prêtre caché derrière lidole
aspirait le tabac, h la faveur de lobs-
curilé qui l'eiAironnait. Ce sinm-
lacre était ordinairement placé dans
une petite hutte , et sur une espèce
d'autel , que les Virginiens uonj-
maient Pa\.vorance. Ils lui conja-
craient aussi des chapelles et de-s
oratoires dans la partie la plus retirée
de leurs maisons , et le consultaient
avant de partir pour la chasse , ainsi
que dans des objets de moimlre im-
portance. Kiwasa se manifestait sou-
vent par des oracles et des visions ,
et quelquefois apparaissait en per-
sonne à ses adorateurs. Lorsqu'ils
voulaient le conjurer, quatre prêtres
se rendaient à son temple , et l'évo-
quaient par la vertu de certains mots.
Alors Kiwasa, ou un de ses prêtres,
Earaissait sous la figure d un bel
omme , avec uqe touffe de cheveus
sur uu côté de la tête , qui lui des-
cendait jusqu'aux pieds. Dans cet
équipage , il se rendait au temple , y
f:usait quelques tours dans une gravide
agitation , puis , devenant plus iran-
quille , .exigeait qu'on lui envovât
huit prêtres, et leur déclarait sa vo-
lonté ; après quoi il disparaissait, et
était censé retourner au ciel. L,es
\ irginiens regardent comme autant
d'inspirations particulièresde Kiwasa
les caprices et fantaisies de leur
imagination , et cette \à'!^e leur fait
commettre toutes sortes d'actions
extravagantes.
KrwEiiKGA {M. Ind.) , produc-
tion d Isparetta , dieu des Malabares,
et père de Brahma , Wishnou et
Eswara. f^. ces mots,
Khoupheis , terme qui se ren-
iî2 K O P
contre souvent sur les Abraxas. T^.
Cneph.
KouodAy (/!/. Jay.) , instituteur
H'ui) ordre de moines an Japon , dont
le couvent sert das} le aux oriminels.
Ou lui rend les honneurs divins , et
plusieurs lampes sont aiiumées jour
et nuit devant son idole.
KoÈs, Koiiis, KoioLÈs, prêtre qui
recevait la confession de ceux qui
voulaient être initiés aux mystères
de Samotlirace , et qui purifiait ceux
qui étaient coupables de quelque
meurtre.
KoiNA , assemblées générales des
Grecs. Rac. Koinos, commun.
KoLADA {M. Siai'.) , dieu adoré
à Kicw , et qui paraît avoir été le
Janus des Sla\es. Sa fête se célébrait
dans cette vilie le 24 Décembre , et
consistait en jeux , plaisirs et festins.
On trouve encore en plusieurs en-
droits de la Russie des vestifjes de
ces fêtes dans les danses et les chan-
sons dont s'amusent les fiens de la
campagne, et dans lesquelles ils ré-
pètent souvent le nom de cette divi-
nité.
. KoLLOK ( M. Ind. ) , fête que
célèbrent les habitants du Pégu en
l'honneur des dieux de la terre. Elle
consiste en danses , exécutées par des
acteurs que le peuple a choisis. On
veut que ce soit ordinairement des
hermaphrodites, dont le nombre est ,
dit-on, fort erand dan., le pays. Ils
dansent jusqu'à perdre iialeine , et
quelquefois jusqu à tomber en défail-
lance. Revenus de cet évanouisse-
ment , ils assurent que les dieux avec
lesquels ils ont conversé leur ont ré-
vélé des secrets importants , et leurs
discours sont écoutés comme autant
d'oracles.
KùPPUHS (3/. IficL), prêtres du
second ordre dans l'isle de Ceylan.
Ils sont vêtus comme les laïques ; et
même, lorsqu'ils ex,erceut leurs fonc-
tions dans le temple , ils ne sont dis-
tingués du peuple que par du linge
blanc, et une propreté plus grande.
Ils prennent toujours le bain avant
de s'approcher de Tautel. On leur
assigne pour leur subsistance une
portion des terres qui appaitieuaeut
K U A
an temple qu'ils desservent. Mais
comme ce revenu est médiocre, ils
emploient , à différents travaux lu-
cratifs le temps que leurs fonctions
leur laissent de libre. Ces fonctions se
réduisent à offrir à rid(.Ie du riz
bouflli , et d'autres mets, qui , après
être restés quelque temps exposés sur
l'autel , servent à nourrir les diffé-
rents officiers clu temple , tels que les
tambours, les^ joueurs de flûte, etc.
KosÉ, voyant, prophète , fli\i-
nité des Iduméens.
KoiPALO (J/. S^af.), dieu des
fruits à Kicw , et le sccund après
Pérouii. On célébrait sa fête au
commencement de la moisson. Elle
tonibait le 34 Juin. De jeunes gar-
çons et de jetmcs filles s'assemblaient j
portant des couronnes et des guir-
landes de fleurs , allimiaient du feu ,
et , se prenant par la main , dansaient
alentour , sautaient par-dessus , en ré-
pétant dans leurs chansons le nom
de Koupalo. On trouve encore des
traces de cette fête dans quelques
jeux, et dans le nom de sainte Agrip-
pine , dont la fête arrive le même
jour , et que le peuple nomme Kou-
palnitza , en mémoire de cette an-
cienne idole.
Krodo , une des principales idoles
des Germains. C'était un vieillard à
longue barbe , vêtud'mie robe longue,
sanglé d'une bonde de toile , tenant
dans la main gauche une roue, ayant
à sa main droite un panier plein de
fruits et de fleurs, et placé debout
sur un poisson hérissé d'écaillcs et de
piquants, qu'on prend pour une per-
che , soutenu horizontalement par
une colonne. On l'adora particuliè-
rement à Harlès, bourg près de Cos-
lar, jusques sous le règne de Char-
lemagne, qui fit abattre cette statue
avec beaucoup d'autres.
s Krutsanam, vaillant homme,
divinité autrefois adorée par les ha-
bitants des bords du Rhin , près de
Strasbourg. Elle avait une massue et
un bouclier j ce qui donne lieu de
croire que , sous ce nom , ces peuples
rendaient un culte à Hercule que
les Romains leuravaient fait connaître.
KuASEK ( M. Ceh.), (Us des ditux ,
K U A
eui le formèrent à-pcu-près de la
nièiiie manière que î'OriondesGrrcs
Taviiit été par les dieux de son Pajs.
Ce doiiii-dieu était si liabile qu il rc-
poudait d'une manière satisfaisante à
toulrsles questions, quelque obscures
qu'elles fussent. Il parcourut toute la
terre pour enseigner la sagesse aux
peup'es . M ais lenvie marche toujours
sur les pas de la gloire : deux nains
le tuèrent par trahison , reçurent son
sang d:ins au vase, et, le mêlant avec
du miel (ij, en firent un hreu\ai,e
qui rend poètes ceux qui en hoi\ent.
Les dieux , ne voyant plus leur fils,
en firent demander des nouvelles aux
nains, qui se tirèrent d'affaire en r<^-
pondant que Kuaser était mort suf-
foqué de sa science , partequ'ii ne
s'était trouvé personne en état de le
soulager par des questions assez fré-
quentes ou assez ardues. Mais un
événement imprévu r'écouvrit leur
perfidie. Les nains s'étant attiré le
ressentiment d'un géant nommé Sut-
iuiig, celui-ci se saisit deux , et les
exposa sur un écueil environné de
tous côtés des eaux de la mer. Dans
le trouble où la crainte de périr jeta
tes malhenreux , ils ne virent plus
d'autre ressource que d'offrir le breu-
vage divin pour prix de leur déli-
vrance. Stuttung en futsatisfait, et ,
Tayaut emporté chez lui, le donna à
garder à sa fille Gunloda ; c'est pour
cela que les anciens poètes islandais
appellent la poésie le sang de Kiiii-
ser , le breuvage ou la rançon des
nains , etc.
Les dieux , de leur côté , souhai-
taient vi\ement de se rendre maîtres
de ce trésor; mais lentreprise était
difficile , parceque le breuvage était
gardé sous les rochers. Cependant
Odin résolut d'en tenter là conquête ,
et voici comment il s'y prit. En pas-
sant près d'une praii ie où fauchaient
neuf ouvriers , il leur proposa d'ai-
guiser leurs faux , et les rendit en
effet si tranchantes, que chacun deux
(i) On voit bien que par le sang de
cet homme si sage , mêlé avec du miel ,
on voulait désigner la raison et les
glaces , sans lesquelles il u'est poiut
de véritstilB poésie.
K U A ia3
le sollicitait de lui vendre sa pierre k
aiguiser. Odin ia jette en 1 air ; tous
accourent pour la saisir , et s'entie-
tucat en agitant leurs faux. Le dieu
continue sa route, se déguise sous les
traits et le nom de Eolverck ; après
quoi il se rend clicz Bauge , irère de
Suttung , qui s'affligeait fort de la
perte de ses ouvriers. BoKerck se
présente , propose de lui en tenir
lieu , et promet d'achever leur ou-
vrage en peu de temps , si Bau:,e
veut engager soi frère à lui laisser
boire un seul coup du breuvage poé-
tique. Le marclié conclu , Bolvenk
fauche tout lété ; aux approches t!e
l'hiver, il demande son salaire. Bau^e
promet de l'appuyer de tout son pou-
voir, et tous les deux se rendent au-
près de Suttung , qui les assure posi-
tivement qu'ils n'en boiront pas même
une goutte. Consternés de ce refus
opiniâtre , ils se retirent tous deux ;
mais Eolverck dit à Bauge que , s'il
Vf ut le seconder, ils obtiendront par
rusé ce qu'ils n'ont pu devoir à la
prière. Au même instant il produit
un foret avec lequel Bauge fait ua
trou au rocher sous lequel était la
liqueur ; Bolverck , changé en ver ,
s'insinue par ce trou dans la caverne,
où il reprend sa première forme , et
gagnant le cœur de Gunloda , il ob-
tient d'elle la permission de boire
trois coups de la liqueur confiée à sa
garde. INIais le dieu rusé ne laisse
rien dans le vase. Alors, prcn.inlla
forme d'un aigle, il s'envole pour
retourner à Asgard mettre en sû-
reté le trésor dont il s'est rendu maî-
tre. Cependant Suttung, qui était
magicien , soupçonnant lartifice , se
change aussi en aigle, et vole rapide-
ment après Odin , nui était déjà bien
près des portes d'Asgard. Les dieux
accourent ;\ ia rencontre de leur chetj
et prévoyant qu'il aura bien de la
peine à conserver !a liqueur sans s'ex-
poser à être pris par son ennemi , ils
exposent à lu hâte tous les vases qu'ils
trouvent. En effet , Odin , ne pou-
vant s'échapper autrement , se dé-
barrasse du poids qui appesantit son
vol ; en un instant les vases sont rem-
plis de i» liqueur enchantée, et c'est
t*4
L A B
àe là qu'elle est passée am dienx et
aux hommes. Mai* , dans la précipi-
tation cie ces niouiPiits , la plupart
ne s'apperçnrent point qu'Odin n'a-
vait rendu qu'une partie du breuvage
par le l>ec ; c'est de cette partie que
ce dieu donne à hoire aux bons poè-
tes , îi ceux qu'il veut animer d'un
esprit divin. A l'tî^ard de l'autre ,
c'est la portion des mauvais rinieurs ;
comme elle coula fort aboudanmient
de sa source impure , et que les dieux
en laissent ix)ire à tous ceux qui en
veulent , la presse est fort ^rrande au-
tour des vases qui la contienncit, et
c'est la raison pour laquelle il se fait
tant de méchants vers dans le monde.
K trots {M. Jap. ) , ecclésiastiques
qui composent le véritable clergé du
Japon et la conr du Daïri. Ils réj)on-
dent aux monsignori de la coui- ro-
L A B
maine , et sont en général pauvres et
insolents.
Kl'llopodion, épilhète donnée à
Vulcain par ceux qui ne le font boi-
teux que d'un pied. p'. Tabdipès.
KtMTz ( M. Jap. ) , une des cinq
fêtes soleninellcs du Sintos , qui res-
semble , pour la licence , aux Satur-
nales et aux Bacchanales de.'^Romains.
Klon-In-Pu-Sa , divinité mons-
trueuse pour laquelle les Chinoisont
beaucoup de vénération. Les uns la
font fille d'un roi des Indes , d'autres
une Chinoise qui vécut dans les nion-
ta/ïncs prèsdeMacao. Des chrétiens
chinois la prennent pour la Vierge.
Quoi qu'il en soit, cette idole est une
des plus célèbres de la Chiue. On la
représente avec plusieurs mains, sym-
bole de sa libéralité et du grand nom-
bre de ses bienfaits.
XjAAN, ou Laperse, ville de Laco-
nie , dont Castor et Polliix s'em-
parèrent , ce qui leur fit donner le
nom de Laperscs. Les habitants
allèrent au siè^e de Troie.
Labda , fille d'Amphion , de la
famille des Eacchiades, étant boiteuse
et se V03 ant pour cela méprisée de
ses compagnes , elle les quitta pour
épouser Eétion , fils d'Echéirate.
L'oracle ayant prédit qu'un fils de
Labda serait un jour tyran de Co-
rinthe , on envo^'a dix hommes <jhez
cette femme pour tuer l'enfant; mais
au moment que l'un d'eux allait lui
plonger le poignard dans le cœur ,
Cypsélus lui tendit ses petits bras en
souriant , ce qui ôta au meurtrier le
courage de. le tuer. Celui-ci donna
l'enfant à son compagnon , qui se vit
désarmé comme le premier. Cyp-
sélus passa ainsi de main en main jus-
qu'au dernier , qui le rendit à sa
mère. Etant tous sortis , ils se repro-
chèrent leur faiblesse ; et comme ils
rentraient pour le tuer , Labda , qjii
avait tout entendu , cacha son fils
dans une mesure de bled , que les
Grecs appellent cvpsèle , et le dé-
roba ainsi à la fureur des ennemis.
Hérod.
Labdacidès, Laïus, fils de Lab-
dacus. On donnait aussi quelquefois
aux Thé! ains le nom de Labdacidès.
Labdaci's, fils de Phœnix,ou,
selon d'autres, de Polydore, roi de
Thèbes , et père de Laïus.
LabitH'Horchia , nom sous lequel
les 'l'hyrréniens et les Scythes ado-
raient Vesta.
Labiti , c'est le même nom que
le précédent , mais défiguré par le»
Scvthes.
Labradeus, LabrAkdius , La-
bbandeus, surnom de Jupiter, sous
lequel il était adoré en Carie , oi"i ses
image? tenaient une hache au lieu
de la foudre et du sceptre. Cette
hache avait i.ppartenu à Hercule
qui l'avait donnée ii Omphale, d'où
elle avait passé aux rois de Lvdie jvis-
qu'à Cnrdaule. (]e!ui-ci l'avant donnée
à porter à un de ses courtisans , elle
tomba, après la défaite de Candaule,
dans les mains des Carici;s, qui en
armèrent leur Jupiter. Cependant
L A B
Elîen prétend que ce Jupiter tenait
une éjiée dans la main , et que lépi-
tbète de Labradcus ne lui avait été
donnée que par rapport à la vio'fnce
des pluies qui tombaient dans ce
canlon-là. Daiilres la dérivent du
bourg mèaie oi l'on adorait ce
dieu , et qui s'appelait Lahrada , ou
Labrandj. f^oy. l'article suivant.
Labbadus reçut Jupiter dans sa
maison et l'accompagna dans toutes
ses expéditions. Atabvrius son frère,
et lui , bâtirent un temple à ce dieu ,
qui, du nom d'un des fondateurs, fut
surnommé Labradée.
Labros, vorace , un des fchiens
d'Altéon.
Labyrinthe , enclos rempli de
bois et de bâtiments disposés de
manière que , quand on v était une
fois entré , on n'en pouvait trouver
1 issue. Les anciens font mention
de cinq fameux labvrinlhes.
I . Le plus ancien était celui d'E-
gvpte. i^Hiie , qui le place dans
le lac Moeris , en attribue la con-
struction à Petesueus , ou Tithoës;
Hérodote le fait l'ouvrage de douze
rois. Cet édifice , au rapport de
Poinponius Mêla , contenait trois
mille appartements , dont moitié
était sous terre , et moitié au-dessus ,
et douze palais dans une seide en-
ceinte; il était bâti et couvert de
marbre ; il n'y avait qu'une seule des-
cente , mais au dedans se trouvait
une infinité de routes tortuei^es.
L'opinion commune était, du temps
de Pline, qiae c'était im monument
consacré au Soleil. Des vo3ageurs
modernes ont conjecturé que c'était
Un panthéon. Les habitants du pavs
en nomment les déljris le Palais tle
Charon , et sont persuadés que c'est
l'ouvrage de ce Charon qui , après
avoir ga^né des sommes immenses
par le tribut qu'il exigeait pour le
pass.^ge des morts , avait fait con-
struire cet édifice pour v renfermer
ses trésors que de puissants taUs-
mansgaranîissaientconlrelesvoleui-s.
De là leurs craintes que les voya-
geurs ne viennent eniever ces tré-
sors , et la répugnance qu ils ont à
les y mener.
LAC ia5
2. Le labyrinthe de Crète fut bâti
auprès de Grios.-e par Dédale , sur
'le modèle de celui d'Egypte , pour '
y enfermer le Minotaurr. IJ était dé-
couvert , an lieu que celui d'£gypte
était couvert et obscur.
3. Un autre labyrinthe de l'isle de
Crète est décrit , dans les inéaioires
de l'académie des sciences, par Tour-
nejort. C'est un conduit souterrain ,
en forme de rue , qui , par mille
tours et détours irréguiicrs, parcourt
tout lintérieur d'une colline située
au pied ou mont Ida , vers le midi,
à trois milles de Tancienue ville de
Gortvne.
4- Le labyrinthe de l'isle deLeœno»
était remarquable par cent cinquante
colonnes , qui -, pendant qu'un le»
tournait^ étaient si également ajustée*
dans leurs pivots , qu'un enfant suf-
fisait pour les niou\oir pendant que
l'ouvrier les travaillait. C'était l'ou-
vrage des architectes Zmilus, Rliolu»
et Théodore de Lenmos. On en
voyait encore des vestiges du temps
de Pline.
5. Le labjrintlie dllalie fut bâti
au-dessous de la ville de Clusium par
Porsenna , roi d'Etrurie, qui voumt,
en s'éleva'nt un magnifique tomJiCau ,
assurer à l'Italie la gloire d'avoir sur-
passé la vanité des rois étrangers;
Pline parle d un autre labyrinthe
fait à Samos par Théodore.
Lac. Les Gaulois avaient un res-
pect religieux pour les lacs , qu'ils
regardaient ou comme autant de di-
vinités , ou du moins Ci:,mme ic&
lieux qu'elles choisissaient pour leur
demeure ; ils donnaient même h ces
lacs le nom de quelques dieux parti-
culiers. Le plus célèiire de ces lacs
était celui de Toulouse , dans iequel
ils jetaient , soit en espèces , soit en
barres , soit en lingots, l'or et l'ar-
gent qu'ils avaient pris sur leurs en-
nemis. Il v avait aussi dans le Gé-
Vaudan, au pied d'une montagne,
un grand lac <-onsacré à la Lune, ci
on s'assemblait, tous les ans , des en-
virons , pour V jeter les otli-au< es
qu'on fais;iit à la déesse. Strabon
Earle d un autre lac très célèbre dans
:s Gaules, qu'oo nommait U lac d^s
1-6 LAC
deux corbeaux , parccqu'il y avait
dfiix (le ces oiseaux qui y faisaient
leur séjour , et desquels on faisait
mille conti s ridicules. Mais ce qu'il
y a de certain , c'est que , dr.ns les
différends qui y arrivaient , ks dcnx
parties s'y renilaient , et leur jetaient
chacun un gâteau ; celui que les
cori.eaux manf;eaient , en se conten-
tant d'éparpiller l'autre , donnait
gain de cause.
Laccoplutes , descendants de
Callias, porte-torche des mystères
fi Athènes.
Laccos, fosses qui servaient d'au-
tels lorsqu'on offrait des sacrifices
aux divinités infernales.
Lacédémon , fils de Jupiter et de
Taygète, (juatrième roi de Lacédé-
mone. Les Lacédémoniens attri-
huaient à ce prince la gloire d'avoir
introduit le premier dans la Grèce le
culte des Grâces , et prétendaient
que le temple qu'il leur avait hâti
sur les bords du fleuve Tiase était
le plus ancien du pays. Il eut après
sa mort un monument héroïque en
Laconie. J^. Spartb.
Lacedemonia, surnom de Junon
à Crotune.
Lacédémokies, fêtes où les Lacé-
démoniennes , femmes , filles , enfants,
servantes , se réimissaient dans un
vaste appartement , d'oi'i les hommes
étaient exclus, jlthéiiée parle d'une
fête du même nom , où les femmes
saisissaient les vieux célibataires , et
les traînaient autour d'un autel en
le? battant ;\ coups de poings. ■
LachakoptèriiS, animaux imagi-
naires , que Lucien place dans le
globe de la lune. C'étaient de grands
oiseaux couverts d'hf^rbes , au lieu de
plumes. Rac. Lachanon , herbe j
plemn , aile.
LachÉsis , une des Parques. Elle
tirait son nom du grée Lanchanein ^
tirer au sort. C'était elle qui mettait
le fil sur le fuseau. Hésiode lui fait
tenir la quenouille , et Juvénal la
fait filer aussi. Dans les concerts des
trois sœurs, c'était Lachésisqui chan-
tait les événements passés , suivant
PluLarquc. Elle faisait son séjoiu-
sw la terre , et présidait aux desli-
L A C
nt'es qui nous gouvernent. Le vêle-
ment de Lachésis était quelquefois
parsemé d'étpiles, et on la reconnais-
sait au grand nombre de fuseaux
épars autour d'elle. liestout, danis
son tableau d'Orphée , lui a donné ,
avec des draperies couleur de rose ,
l'éclat , la fraîcheur , et toutes les
grâces de la jeunesse, persuadé que
le fil de nos jours devait être confié à
des doigts tendres et délicats.
LÂCHETÉ. Hipa la désigne par
une feiimic mal velue , gisant à terre
dans un lieu fangeux , tenant à la
niam l'oiseau nommé alouette hupée ,
qu'on dit ne se nourrir que d'ordures.
Elle a un lapin auprès d'elle.
Lacune , nom d'un des chiens
d'Actéon.
Lachtjs , génie céleste , dont les
Basil idiens gravaient le nom sur lems
pierres d'aimant magiques.
Lacinia , ou Laciinienke , surnom
que l'on donnait à Junon , tiré d'un
promontoire d'Italie , dans le golfe
de Tarente , où elle avait un temple
respectable par sa sainteté , dit Tite-
Livc , et célèbre par les riches pré-
sents dont il était orné. Il était cou-
vert de tuiles de marbre , dont une
partie fut enlevée par le censeur
Quintius Fulvius Fhiccus , pour ser-
vir de couverture à un temple de la
Fortune qu'il faisait bâtir à Rome ;
mais comme il périt ensuite miséra-
blement , on attribua sa mort à une
vengeance de la déesse, et par ordre
du sénat l'on rapporta les tuiles au
même lieu d'où on les avait otées.
A ce premier prodige on en ajoutait
un autre plus_ singulier^ c'est que si
quelqu'un gravait son nom sur ces
tuiles , la gravure s'effaçait dès que
cet homme mourait. Cicéron rap-
Eorte un autre miracle de Junou
racinienne. Annibal voulant prendre
une colonne d'or dans ce temple , et
ne sachant si elle était d'or massif
ou si elle n'était que couverte de
feuilles d'or, l'avait fait sonder, de
sorte qu'ayant reconnu qu'elle était
toute d'or , il avait résolu de l'em-
porter ; mais que, la nuit suivante ,
Junon lui étant apparue , et l'ayavit
averti de uen rien faire , s'il ne vou-
LAD
lait perdiv le Loii œil qui Inî reslaîl ,
Annihal défcia à son sonfre; et de
l'vv qu'il avait lire de la colonne en
la sttiidant, il en fit fondre une petite
péuissc, qu'il fit poser sur k cha-
piteau de la ciJonne. /'", Lacinu s.
Lacinius, J)ri£and redoutable qui
ravageait les côtes de la eraiide Grèce ,
et voulut d«5roljer les IxKufs d Her-
cule. Ce hcros letua , et, en nicnioire
de sa victoire , l>i"itit «n temple sous
le nom de Lacinia.
Lacius, héros de TAttiqae, auquel
on avait consacré un bois près d'un
lieu apjiclc la Bourgade des /^a-
Cfc^e5, patrie deM iltiadeet de Cimon.
Lacon , le meilleur iï-es chiens
d'Actéon.
LA<;*UMt ( M. IruL ) , ■déesse de
Tal/ondance , fille <le Bh-icu , pro-
niulpateur du preuu'er cixle de rites
sacres , ou , selon d'autres , née dans
la nier de lait. C'est une des épouses
de WishiKrti. Les sectateurs de ce
dieu la regardent cOT)inie la mère. du
monde. Sa Ijeaulé est citée comme
pailaite. On la nomme aussi Pednia
€t Camala, du lotos ou nympljœa,
^ttS ris, qui signifie fortune, jiros-
pcrité. On voit ci;core datis d'anciens
îeniples la statue de cette déesse ,
avec des n'^melîes conllécs , et Tine
■espèce de corne d^alou(lanc>e entre-
iacée autour de son i)ras, attriinits
qui lui donnent une grande ressem-
blance avec la Cérès des Grecs et des
Romains.
Lactens , Lactubnus , dieu des
Romains. P^. Lacttircina.
Lacton ( V/. Ceh. ) , nom sous
iequel les S-annates adoraient le sou-
verain des morts.
Lactum , nom que les Sarmates
■donnaient à Plnton.
Lacturcika, Lacturti.a , déesse
des Romains, qui prési(;ait à la con-
servation des hieds en lait.
Lada , ou Lado ( M. Sfai'. "} ,
déesse adorée à Kiew. C'était ccUe
<!e l'hymen et de l'amour. Ou lui
ià'sait des sacrifices avant de se lier
des nœuds de l'hyniénée, dans l'iu-
tf-ntion de se la rendre favorahle.
L Aoiis , fils d'Iiuitrasus , et fi-ère
de Giaucus.
î A I ,oy
LADorris, fils «rEchénuis, doiiJ'w
son nom au village de Ladocée , eu
Arcadie.
I. Ladom , fleuve d'Arcadie, père
de Daphné et de Syrinx^ Ce (ut 4es
roseaux de ce fleuve que Pan se ser-
vit pour faire sa Uùte à sept tuyaux,
2.-~ Ln des capitaines arcadiens
qui suivirent Enée en Italie , oà il
fut tué par Halésus,
3. — Un des chiens d''Acléon,
L.ïLAps , lourhillon , un des chiens
d'Actéoii .C'est aussi le nom du chien
de Céphale , qui , poursuivant le
njonsti-e envoyé par Tliéiiiis , fut
changé en pierre avec l'animal qu'il
jx)ursuivait.
LaercÉê , doreur dont parle Ho-
mère , Odyss. L 3.
Laerte, fils d'AriésJus, et père
d' U lysse , est compté par AyoUotlore
au nond)re Acs Argonautes. Il était
en effet contemporain et piircnt de
Juson. Il eut Ulysse d'Anticlée, fille
d'Atitol vctts , et mourut peu après le
retour de son fils.
Laertiadès , Laektidhts , Lau-
TiDÈs , Ulysse , fils de Laërte.
LALR-nus, Labtidil's Hheos, le
même que le pécétient.
L.EirriA, P . JtnE.
LagAbALLI s. f'^. HÉLIOGABAXR.
LagiÎnoi'hories , fêtes céléLrées h.
Alexandrie Ùm temps des Ptoiémées,
Ceux qui les céléLraient sonpaient
étoni'us vsur des lits , et Innaient
chacun de ki l>outcilJe qu'il avait
apportée. Cette fête n'était céiél^rée
que par le menu pnuple. Rac. La
geiui, I>outeillp ;y<;;r6', porter.
Lagus , capitaine 'afin, fut le pre-
mier qui toniha sous les coups de
Paiias fils d'Evandre.
Laïadès, Œdipe, fils de Laïus.
La'ira. K. Ilaïre.
Laïs , fameuse courtisane de Co-
rinthe,demanda mille drachmes pour
ime nuit à Démosfhène, qui répon-
dit qu'il n':H?!ietait pas si cher un
repentir. Quelqiies femmes , jaicuses
de sa beauté, la tuèrent à coups d'ai-
guilles en Thessalie, dans un temple
de Vénus , qui en eut le suruoQi
^'Homicide. ( V. Androphonos.)
Daas le fauxLourg de Goriuthe était
l'tS LA M
le tombeau de Laïs , sur lequel on
vovait une iioniie tenant un héiier
cjitre ses patler.
L.iïus , fils ("te Lriidacus, roi de
'i lièbes et de Nvctis , éiail encore
îui îjerceau lorsqu'il perdit son père.
L\ens , son oncle , à qui Laljdacits
l'avait reconnnandé en mourant ,
s'empara du trône ; mais les Tlic-
hains, après la mort de 1 usurpateur ,
rétablirent Laïus sur le trône. Il
épousa Jocaste , fiile de Crcon roi
de Thèhes. t^. CEdipe.
Lalaria , fille du fleuve Almon ,
nonuTK'e ainsi du mot grec lalcin ,
parler. J. Lara, Muta.
Lai.lus, divinité invoquée par les
nourrices pour empêcher les enfants
de crier et pour les endormir ; d'au-
tres disent qu'elle présidait au bal-
Luliement des eniants.
Lama ( le grand ). — V' Dalai-
Lama.
C'est aussi le nom des ministres et
prêtres de ce prétendu dieu. Le jaune
est leur coideur favorite ; cliapeaux,
roi)es, crintures, et jusqu à leur cija-
pelet , tout est de celte couleur. Ils
se rasent le visaae et la tète. Lia
continence et la cliasteté sont les
vertus principales que leur rè^le leur
recommande. Ils sont aussi oblipt's
de prier continuellement : aussi les
Toit-on sans cesse rouler entre leurs
doigts leurs grains de chapelet. Les
trois préceptes principaux qui font
la base de leur doctrine sont d'ho -
ïîorer Dieu , de n'offenser personne ,
et (le rendre à chacun ce qui lui ap-
pariient. Pendant leurs prières , ils
tournent' un instrument cylindrique
sur son cube.
Lamia.
I. Lamie, fille de IVeptune , fut
aiuiée de Jupiter , dont elle eut une
{ilîe nommée Héx'Ophile , vme des
Silijlles.
s. — Pleine d'une extrême beauté,
qui habitait un antre vaste et pxrw'x
d'ils et de lierre ; mais, en punition
de !a férocité de son caractère , e'Ie tut
transformée en bête sauvage. Avant
perdu tous ses enfants, elle ton; La
dans un tel désespoir, qu'elle faisait
«rJever ceux des autres femmes
^^ L A M
d'entre leurs bras pour les massacrer
elle-même. C'est pour cela, dit Dio'
dore de Sicile , f]ue cette femme
est devenue odieuse h tous les en-
fants , qui craioTient même d'entendre
prononcer son nom. Quand elle était
ivre , elle permettait de faire tout
ce qu'on voidait , sans craindre de
sa part aucun retour sur ce qui s'é-
tait jjassé pendant son ivresse. C'est
pour cela qu'avant de boire elle
mettait ses yeux tians un sac , c.-h-d.
que l'ivresse la plongeait dans un
profond sonmieil.
5. — et AtlXÉSlE. ^. LlTHOBOlIE.
4. — Fiile de Cléonor d'Athènes ,
célèbre joueuse de flûte et fameuse
courtisane, fat aimée de Ptolémée i,
roi d'Eiïypte. Prise dans un combat
naval , et amenée à Démétrius Po-
liorcète , elle lui parut si aimable ,
quoique déjà avancée en âge , qu'il
la préféra à toutes ses autres maî-
tresses. Elle excellait en bons mots
et en reparties agréables. Les Athé-
niens et les Théljains lui élevèrent
un temple sous le nom de Venus
Lamia.
Lamtes, spectres qu'on représen-
tait avoc un visage de femme , et
qu'on disait se cacher dans les buis-
sons, près desgrands chemins, pour
dévorer les passants. Cette fable pa-
raît fondée sur celle de Lamie a. Pvac.
Laiinos, , voracité. ( V . Empusa ,
Gkées. ) On donnait aussi ce nom aux
magiciennes. Les Ara))es mettent ces
Lamies au rang des démons ou mau-
vais génies à qui Dieu avait donné
le gouvernement du monde avant de
le confier à Elilis. Ils disent que Sa-
lomon , en ayant viiincu luie , l'em-
ploya à une infinité de choses mer-
veifieuses.
Lavu'Adomantie, divination dans
laquelle on observait la forme , la
couleur et les divers mouvements de
la lumière dune lampe , afin d'en
tirer des présages pour l'avenir.
Delrio rapporte à cette divination
la pratique superstitieuse de ceux
qui allument un cierge en l'honneur
de saint Antoine de Pade , pour re-
tiouver les choses perdufs.
LAMPADoruoRE , cclui qui portait
LA M
Ta lampe dans les sacrifices . ou le
flamheau dans les Larapadopliories.
V. Daduches.
Lampadophories , fêtes dans les-
qnelles les Gre^s allumaient line
infinité de lampes en Thonneur de
Minene , qui la première leur avait
donné l'huile de Vulcain , inventeur
du feu et des lampes , et de Promé-
thée, qui avait dérobé le feu du ciel.
On y donnait aussi des jeux , qui
consistaient à disputer le prix en
courant un flambeau à la main. f^.
Flambeau.
Lampes. Les anciens les em-
ployaient à trois usages; i°. dans les
temples pour les actes de religion ;
2°. dans les maisons , aux noces aux
festins ; et 3°. dans les tombeaux.
Lampes (Fête des). {M.. Ëgypt.)
Cette fête se célébrait à Sais en
Egypte. Hérodote nous apprend
qu'elle fut instituée à l'occasion de
la mort de la fille unique d'un roi
aimé de ses sujets, f^. LA^-TER^^Es.
Lampes inextinguibles. Calli-
maque , au rapport de Pausanias ,
consacra devant la statue de Diane à
Athènes une lampe d'or qu'on rem-
plissait d'huile au commencement
de Tannée , et qui restait allumée
jour et nuit durant un an , sans qu'il
fut besoin d'y toucher. Solin parle
d'une lampe pareille qui était dans
un temple ^d'An2;leterre. Plutanjue
dit qneCléombrolus , Lacédémonien ,
visitant le temple de Jupiter Ham-
mon , vit une lampe que les prêtres
disaient perpétuellement brûler avec
la même huile. L'artifice est trop j^ros-
sier pour mériter aucime croyance.
On cite d'autres exemples de lampes
perpétuelles trouvées dans des tom-
heaux , et entr'autres dans celui de
Tulliola , fille de Ci<;éron , dont le
sépulcre fut découvert à Rome en
iS^o. On y trouva . dit-on , une
lampe allumée, qui s'éteignit dès que
lair y pénétra. Des auteurs sensés
nient tous ces prétendus prodiges
fondés sur des ouï-dire, et sur le
rapport de quelques ouvriers qui,
Aoyant une "^pèce de fumée sortir
ue ces monuments découverts , et
venant ensuite ày trouver une lampe ,
Tome //,
L A 31
129
en auront conclu que cette lampe
s'était éteinte , et que de là venait la
fii^iée.
I. LampÉtie , Lampétusz, fille
-d'Apollon et de Clymèile, et sœur
de Phaéton et de Phaétuse , s'afilieea
tellement cle la mort de son frère ,
que les dieux la changèrent en peu-
plier.
2. — Fille d'Apollon et de Nééra ,
et sœur de Phaétuse. Le Soleil leur
avait confié la garde de ses troupeaiuc
en Sicile. Les compagnons d'ufvsse,
pressés par la faim , ayant tué quel-
ques boeufs , Lampétie porta .«^s
plaintes au Soleil, et le Soleil à Ju-
piter , <|ui fit périr tous les compa-
gnons d Ulysse dans une tempête.
Lampéto, reine des Amazones,
régna avec Marthésie , et porta si
loin la gloire de ses armes^ qu'elle se
donna pour fUle de JMars. Après
avoir concjuis la meilleure partie de
l'Europe, elles soumirent quelques
villes de l'Asie , et fondèrent Ephèse
et plusieurs autres cités florissantes.
1. Lampon, devin d'Athènes. Ou
apporta un jour à Périclès , de sa
maison de campagne , un bélier qui
n'avait qu'une corne très forte au
milieu du front ; sur quoi Lampon
pronostiqua que la puissanc-e , jus-
qu'alors partagée en deux factions ,
celles de Thucydide et de Périclès ,
se réunirait dans la personne de celui
chez qui ce prodige était aiTivé. Le
merveilleux s'évanouit à la dissection
du bélier , faite par Anaxagore ;
mais Lampon reprit l'avantage , lors-
que la chute de Thucydide fit passer
touje l'autorité dans les mains du seul
Périclès.
2. — Autre devin d'Athènes , qui
gagnait sa vie à apprendre à chanter
aux oiseaux.
3. — Un des chevaux de Diomède.
1. Lampos, resplendissant , un
deschevaux du Soleil vers son midi,
lorsqu'il a toute sa splendeur.
2. — De l'Aurore.
3. — D'Hector.
Lampsacé, fille deMandron, roi
des Bébryfiens , avertit Phobus et
Blepsus , PiiocéenSj qui s'étaient ve^
nus établir à Pityofesa avec ime nom-
[3o
LAN
treiise jeunesse, que les habitants eu
pays avaient juré leur perte. Instruits
3e la trahison , les Phocéens la pré-
vinrent , et (îvent znain-basse sur leurs
ennemis. Ouelqucs jours après , la
mort surprit Lampsacé. Phohus et
ses compapions lui érigèrent un su-
perbe mausolée , et voulurent que
désormais Pityoessa portât le nom
de Lampsacé , ou Lampsaque, ville
de l'Asie mineure , oi'i Priape était
honoré d'un cuite particulier.
Lampter , surnom de Bacchus ,
piùs du irrand nombre de lampes
qu on allumait à une de ses fêtes.
LamptÉries , fête qui se célél)rait
h Pellèue eu l'honneur de Bacchus.
Elle était placée inmiédiatement
après la vendante , et consistait en
une iîrande illumination nocturne ,
et une profusion de vin qu'on versait
aux passants.
i. La.mpus, un des fils de Laomé-
don , et père lie Dolops.
». — • Un fils d'Kiivptus.
I, Lamus, fds de Neptune, et roi
des Lestripons, fondateur de Formies.
a. — Fils d'Hercule et d'Omphale.
3. — Capitaine latin tué parNisus.
Lamyrus , capitaine latin tué par
le même.
Lanassa , fille de Cléode petit-
fils d'Hercu'e , fut enlevée par Pyr-
rhus fils d'Achille , qui la prit pour
femme , et eut d'elle huit enfants.
f^. Pyrrhus.
Lance. Les Romains, selon f^ar-
ron , représentaient d'abord leur
dieu de la guerre sous la forme d'une
Jance , et avaient pris cet usage des
Sabins , chez q^iu la lance était le
synïhoiedela guerre. (/"^.Quirinus.)
D'autres peuples , selon Justin ,
rendaient un culte à une lance ; et
c'est de là , dit-il , qu'est venue la
coutume d'en donner aux statues des
dieux. F. Minerve , PÉlias , Am-
yaiARAirs.
Lanomène , fille d'Hercule.
LANTERNEs(Fè(edes) {M.Chin.),
la piu-i sij!emn'>lle des fêtes chinoises.
Ou b célèbre le i5*. de la première
June. Le jour de cette solemnité ,
on allume dans tout l'empire des
lanternes peiutes et façonnées. Il y
L A O
en a d'une si grande capacité , que
trois ou quatre pourraient, dit-on,
former xm appartement. Elles sont
enveloppées d'une étoffe de soie fine
et transparente , sur laquelle on re-
{)résente , avec les plus belles cou-
eurs , des fleurs , des arbres , àei
rochers, des cavalcades, des ^ ais-
seaux qui voguent, des armées «lui
combattent , etc. La lampe, renfermée
dans la machine , répand sur ces
peintures un grand éclat. La fête est
toujours accompagnée de feux d'ar-
tifice , sur- tout dans les grandes
villes. Comme ils excellent dans la
pyrotechnie , ils ont l'adresse de re-
présenter dans leurs feux toutes sortes
d'objets au naturel : si c'est, par exem-
ple, une treille, les ceps de la vigne, les
branches , les feuilles , les gniins , se
distinguent par leur couleur ; les
grappes sont rouges , les feuilles pa-
raissent vertes , et le bois blanchâtre.
Quelques auteurs chinois donnent
pour origine à cette fête la mort de
la fille unique d'un mandarin adoré
dans la province. C'est un rapport
de plus pour étayer le système du
savant de Guignes , qui fait des
Chinois une colonie égyptienne. K.
Lampes.
Lanthu , magicien chinois, qui
prétendait n'avoir jamais eu de père,
et être resté soixante-dix ans dans le
sein de sa mère , vierge immaculée.
Ses disciples le regardaient comme
le créateur de toutes choses. Foy.
Lauïhu.
1 . Laocoon , Calydonien , fils de
Porthaon et frère d'Œnéus , est
compté par Hygin au nombre des
Argonautes.
2. — Fils de Priam et d'Hétube
selon les uns, et frère d'Anchise selon
les autres. Prêtre d'Apollon et de
Neptune , il opposa la plus vive ré-
sistance à l'introduction du 'fameux
cheval de bois dans les murs de
Troie , le représenta comme une ma-
chine dont les vastes flancs cachaient
leurs ennemis , ou propre à battre les
murailles d'Ilion, et lança sa javeline
dans les flancs du cheval. Les Troycns
aveuglés regardèrent cette action
comme une impiété , et ea furent
L A O
plus persnadés encore lorsque denx
affreux serpents , Tenus de la mer ,
aîièrent droit à l'autel oii sacrifiait
Laocoon , se jetèrent sur ses deux
fils , Aîitiphate et Tinihraus , et ,
après les avoir déchirés impitoyable-
ment , saisirent Laocoon lui-même
qui venait à leur secours , et le firent
périr misérahleraent. Hygin attribue
cette catastrophe à la colère d'A-
Eollon , qui se vengea ainsi de ce que
aocoon s'était marié contre sa dé-
fense expresse ; et Senius rapporte
que Laocoon fut la victime du cour-
roux d'Apollon , pour avoir connu sa
femme Antiope devant la statue de
ce dieu. Quoi qu'il en soîl , cette
aventure a donné lieu à un des plus
beaux morceaux de sculpture ereçque
que nous possédions. Ce chef-d'œuvre
est de la main de Polydore , A^A-
t^énodors et j' ^gésa'ndre,trois ex-
?'lents maitres de Rhodes , qui le
illèrentjde concert, d'un seul bloc
•: marbre. Cet ouvrage est trop jus-
; ment célèbre, pour que le lecteur
ne me pardonne pas d'avoir inséré
ici le juf;ement brillant qu'en porte
un moderne , bon juge en cette ma-
tière.
« Une noble simplicité , nous dit-
>• il , est sur-tout le caractère dis-
» tinctifdeschefs-dceuvre des Grecs.
» Ainsi que le fond de la mer reste
» toujours en i-epos , quelque agitée
» que soit la surface , de même l'ex-
» pression que les Grecs ont mise
» dans leurs figures fait voir dans
» toutes les passions une ame grande
» et tranquille. Cette grandeur, cette
» tranqxiiliité, régnent au milieu des
» tourments les plus affreux.
» Le Laocoon en offre vin bel
» exemple , lorsque la douleur se
» laisse appercevoir dans tous les
» muscles et dans tous les nerfs de
<ion corps , au point qu'un specta-
ifmr im peu attentif ne peut pres-
' ^e pas sempècher de la sentir ,
» en ne considérant même que la
» contraction du bas-ventre. Cette
» grande douleur ne se montre avec
« turie , ni dans le visage , ni dans
» i attitude. Laocoon , prêtre d'A-
» pollon et de Meptuae, ne jette
L A O i5i
» point de cris eiiroyables , comme
» nous l'a représenté / irgile ; Fou-
» verture de sa bouche ne l'indique
• pas ; et son caractère; aussi ferme
» qu'héro que , ne souffre pas qu'on
» l'imagine : il pousse plutôt des scn-
» pirs profonds , aaxqutJs le comble
»» du mal ne semble pas permettre
» un libre cours ; et c'est ainsi que
» le frère du fondateur de Troie a
» été dépeint par Sadolet. La dou-
■ leur de son corps et la grandeur
» de son ame sont pour ainsi dire
» combinées la balance à L main , et
» répandues avec une force égale
» dans toute la configuration de la
» statue. Laocoon souffre beaucoup ,
» mais il souff're comme lePhiloctète
» de Sophocle ; son malheur nous
» pénètre jusqu'au fond de l'ame,
» mais nous souhaitons en même
» temps de pouvoir supporter le
» malheur comme ce gnirid homme
» le supporte ; l'expression d'une
« ame si sublime siu-passe de beau-
» coup la représentation de la na-
»» ture. Jl fallait que l'artiste de cette
>» expression sentit en lui-même la
» force de courage qu'il voulait im-
» primer à son marbre. C'est encore'
» un des avantages de l'ancienne
» Grèce, que d'avoir possédé des
» artistes et des philosophes dans
» les mêmes personnes. La Sagesse ,
» prêtant la main à l'Art , mettait
« dans les figures des âmes élevées
I» au-dessus des âmes communes.
» Si l'artiste eût donné une dra-
»» perie à Laocoon parcequ'il était
» revêtu de la qualité de prêtre , il
» nous aurait à peine rendu sensible
» la moitié de la douleur (çxe^ souffre
» le malheureux frère d'Anchise: de
» la façon , au contraire , dont il l'a
» représenté , l'expression est telle ,
» que le Bemier prétendait décou-
» vrir dans le roidissement de l'une
» des cuisses de Laocoon le rom-
» mencement de Feffet du venin du
» serpent. La douleur , exprimée
»» toute seule dans cette statue de
» Lîiocoon , aurait été un défaut :
» pour réunir ce qui caractérise
» lame et ce qui la rend noble ,
» l'artiste a donné à ce chef-d'œuvre
la
î52 L A O
» une action qiii , dans l'excès de
» douleur , approche le plus de l'état
H du repos, sans rjue ce repos défé-
» nère en indifférence, ou en une
»> espèce de lélhar^jie. »
Laùdamantus , fils d'Hector et
d'Androuiafiup.
1. Laodamas, fils d'EtéocIe roi
de Thèjjes. Son père le laissa sons !a
tutèlc de Créon , fils de Ménécée.
Lorsqu'il fut en âge de gouverner,
les Argiens tentèrent une expédi-
tion contre Thèhes. Laodamas tua
Egialée , fils d'Adraste , mais n'en
fut pas moins vaincu. La nuit sui-
vante il se sauva en Illyrie , peu
accompagné, l^. Thersandre.
2. — Fils d'Anténc«" , tué par Ajax
au siège de Troie.
3. — Fils d'Alcinoiis , roi "des
Pliéaciens, défie dans le i5*. //p-. (le
l'Odyssée Uljsse à la lutte. Mais
ce prince , par respect pour 1 hospi-
talité qu'il avait reçue , s'y refusa.
I . Laodamie , fille de Bellérophou
et d'Achcmone, fut aimée de Ju-
Eiter , et en eut Sarpédon , roi de
vcie. Diane , indignée de son
orgueil , la tua à coups de flèches ,
c.-à-d. qu'elle mourut subitement ,
ou d'une maladie contagieuse.
1. — Fille d'Acaste , épousa Pro-
tésilas. Son mari avant été tué par
Hector, Laodamie fft faire une statue
qui lui ressemblait. Un valet, l'ayant
Vue au lit avec elle, alla dire à Acaste
que sa fille était couchée avec un
homme ; il y accourut , et n'aya t
trouvé qu'une statue, il la fit brûler,
pour ôter h sa fille ce triste spectacle.
M;.is Laodamie, s'étant approchée du
feu , s'y jeta et y périt. C'est peut-
être là ce qui a donné aux poètes
Occasion de dire que les dieux avaient
rendu la vie à Protésilas pour trois
heures seulement , et que , se voyant
obligé de rentrer dans le royaume de
Plutr,n , il avait persuadé à sa femme
de le suivre.
3. — Fille d'Amyplas, roi de La-
ccdcmone , et mère de Triphylus.
/j. — Princesse d'Epire. f^oy.
La UD AMIE.
I. Laoimce , fille de Priani et
d'Hécube. , fut mariée en première»
L A O
noces ii Télèphe, fUs d'Hercule; mais
ce prince , ayant quitté le parti «les
Troyens pour celui des Grecs , aban-
donna sou épf»use. Priam remaria sa
fille à Hélicaon , fils d'Anténor, qui
lut tué peu de temps après , ou , selon
d autres , reconnu et sauvé par
Ulysse. Elle ne fut point insensible
au mérite de Démophon , et en eut
un fils nommé Muiiychus. Lorsque
Troie fut prise, Laociice, pour éviter
la captivité , et sur-tout dans la
crainte de devenir esclave de la femme
de iélènhe , se précipita du haut
d'un rocuer. D'autres racontent que
la terre s'entr' ouvrit sous ses pas selon
ses désirs , et l'eugluutit toute vi-
vante.
2.^— Fille d'Agamemnon et de
Clyteninestre , fut offerte par son
père en mari.nge à Achille.
3. — Fdie d'Agapénor, roi d'Ar-
cadie. Après la prise de Troie , ce
prince, ayant été jeté sur les côtes de
Chypre, fut contraint de s'établir à
Paphos. Laodice envoya de cette
ville un voile à Tégée pour Minerve
Aléa.
4. — Une des filles que les Hyper-
boréens envoyèrent à Délos y porter
leur ofTrande.
5. — Une fille de Cinyre, femme
d'Elatus.
6. — Une des Océanides,
7. — Fcnnne d'Antiochus, un des
lieutenants de Philippe, et mère de
Séleucus Nicanor. Neuf mois avant
la naissance de son fils y elle songea
qu'Apollon était couché dans son lit,
et lui avait donné une pierre pré-
cieuse où était gravée la figure d'une
ancre , avec ordre exprès de la donher
au fils ({u'elle mettrait au monde. Le
lendemain , elle trouva dans son lit
un anneau dont le chaton était en-
richi de cette pierre précieuse, avec
la marque qu'elle avait vue en songe.
Son enfant naquit avec ce même
signe sur la cuisse, ainsi que tousses
descendants. Enfin Laouice donna
cet anneau à Séleucus lorsqu'il se
mit au service d'Alexandre.
I. Laodoci'S , fils d'Anténor ,
jeune Troyen d'ime grande valeur,
sous la ressemblance duquel Mineive
L A O
conseilla à Pandare de lancer une
flèche , pour empêcher le combat
singu'ier de Paris et de Ménélas.
2. — Un fils d'Apollon et de
Phthia.
5. — Un fils de Priam.
4-— ■ Un compagnon d' Antiloque.
Laûetas , plébéien , surnom de
Jupiter et de Neptune à Olympie.
I . LioGOKus , fils de Bias, et frère
de Dardanus.
a. — Fils d'OnélûT , et prand-
Srètre de Jupiter Idéen , tué par
Itîrion au siège de Troie.
Laogob.vs, roi des Dry opes. Ces
peuples pdlèrent le temple de Del-
phes. Hercule les défit , et tua Lao-
goras et son fils. Diodore île Sicile
nomme ce roi Phylus , et ajoute
3u'HercuIe chassa tous les Dryopes
e leur pays.
Laogore , fille dé Cin\re et de
Métharme , fille de Pygmalion , mou-
rut en Egypte.
Lao-Kivm, philosophe auquel les
Chinois ont décerné les honneurs
divins. A en croire ses <liscip!es, sa
naissance fut des pluscxtraordinaires.
Porté quatre-vingt-dix ans dans les
flancs de sa mère, il s'ouvrit un pas-
sage par le côté gauche , et causa la
mort à celle qui l'avait conçu. «Tao,
» disait-il , ou la R;iison , produisit
j> un , un produisit deux, deux pro-
» duisirent trois , et trois ont produit
» toutes choses. » Il enseignait ea-
core que l'univers était gouverné par
un dieu corporel qui habitait dans le
ciel , et qu'il nommait Cham-Ti ( roi
d'en-haut ) ; que soui lui était un
grand nombre d'êtres intelligents ,
avec un pouvoir moins étendu, mais
indépendant du sien. Ses opinions
étaient favorables au matérialisme.
Lao-Kium, après sa mort , fut mis au
rang des dieux. On lui éleva un
temple magnifique , et l'empereur
Hium-Tsong fit transporter sa statue
dans son palais. Ce philosophe fonda
la secte de Taose environ six cents
ans avant l'ère chrétienne.
Ce philosophe qui vivait environ
six cents ans avant Jésus-Clirisl ,
prêcha une sorte de quiétisrae. Il
faisait consister îe booneur daus un
L A O i5S
sentiment de félicité douce et tran-
quille , qui suspend toutes les fonc-
tions def'ame.Le dieuee Lao-Kium
était matériel , et cQiiiniandait à des
dieux subalternes. L'anie, selon lui ,
périssait avec le corps ; mais il pro-
mettait à ses disciples de leur pro-
longer la vie au-delà des bornes ordi-
naires. Il n'en fallut pas davantage
à ceux-ci pour imaginer un Itreuvage
d'immortalité , et pour en garantir
les effets. La secte des Inimoitels
fut très nombreuse dès son origine.
Sous les empereurs de la treizième
dynastie, elle devint très florissante,
et le fondateur de cette race bàiit un
temple à Lao-Kium. Les prêtres de
celte religion paraissent infatués des-
visions de l'astrologie judiciaire , et
des superstitions de la magie. Leurs
principaux prestiges consistent à
faire paraître en l'air la figure de
Lao-Kium, ou de quelque autre idole^
et de faire voir dans un ven'e d'eau
les personnes que i'ou désire , et les
événements qu'on veut savoir.
Laom.;dÉ£ , une des filles de Nérée
et de Dorfs..
LaomÉbon, fils dllus, et père de
Priam, ppna à Troie vingt-neuf ans.
II fit enwjnner sa capitale de si
fortes muiaiiles , qu'on attribua cet
ottvrage à Àpulloa. Les fortes digues-
Îu'il fit faire, aussi contre les vagues
e la mer passèrent pour l'ouvrage
de îîf ptmie ; et conmie dans la suite
les inondations ruinèrent une partie
de ces ouvrages , on publia que Nep-
tune , frustré de la récompense pro-
mise , s'était vengé par-là de la per-
fidie du roi. Des nistoriens disent
que Laomédon, pour embellir et for-
tifier sa capitale , se servit de trésors
consacrés à Apollon et à Neptune ,
ou déposés dans leurs temples, et
ne les voulut pas remettre . ce qtû
donna lieu à la fable. Apollon , de
son côt< , se vengea par la peste. Ou
recourut à l'oracle pour faire cesser
ces deux fléaux , et la réponse fut que
le J^ieu de la mer ne pouvait être ap-
paise qu'en exposant à un monstre
marin ia fille du roi. Hercule s'of-
frit , avec ses compagnons , ej.<aia-
quit le monslre ,.ou arrêUt-nnondar
13
îV, L A P
t!on par des digues ; mais Laomëdon ,
ayant de nouveau manqué à sa pa-
role , vit saccager sa ville et son pays ,
enlever sa fille de force , et fut lui-
même victime de sa perfidie. Koy.
HÉsioNE , Fatalités de Troie.
Laomédointiades , Priani , fils de
Laomédon. C'est aussi quelquefois,
dans les poètes , le nom des Troyens.
Laomedoktiv's Héros, le héros
troyen , c.-à d. Ënée.
1 . Laothoé , fille d'Altès , roi des
Lélèges {voy. Altès), fut une des
femmes de Priam , à qui elle donna
plusieurs enfants.
2. — Fille d'Hercule, et femme de
Polyphème l'Argonaute.
Laphria, surnom que les Caly-
doniens donnèrent à Diane lorsqu'ils
crurent sa colère contre Enée et ses
sujets appaiiée avec le temps. Au-
guste, ayant dépeuplé Calydon pour
en transporter les habitants à Nico-
polis sa nouvelle ville, donna à ceux
de Patras eu Achaïe une partie des
dépouilles de Calydon , et entr'au-
tres la statue de Diane-Laphria , que
ces peuples gardèrent avec soin dans
leur citadelle. Cttte statue était d'or
et d'ivoire ,' et représentait la déesse
en habit de éhasse. Les uns dérivent
son surnom du grec laphuron , dé-
pouille; les autres d'elaphros , léger,
parcequ'elle était devenue plus douce
à l'égard d'Enée ; d'autres enfin de
Laphrius.
Laphries , fête annuelle que les
habitants de Patras avaient établie en
l'honneur de Diane-Laphria , et dont
Pausanias nous a transmis les cé-
rémonies. Elle durait deux jours. Le
1)remier on faisait des processions ;
e second on mettait le feu à un bû-
cher immense qu'on avait dressé avant
la fête , et sur lequel on avait réuni
des fruits , des oiseaux et des ani-
maux vivants , tels que des loups , des
ours , des lions , etc. Comme ces ani-
maux devaient être brûlés en vie , on
se contentait de les attacher iur le
bûcher : il arrivait quelquefois que
le feu consumait leurs liens avant
. qu'ils fussent hors d'état de fuir j et
alors ils s'élançaient hors du bûcher,
au grand danger de» assistants ; mais
L A P
la superstition grecque prétendait
qu'il n'en résultait aucun accident.
Laphrils , fils de Delphus , fut ,
dit-on , le premier qui éleva une
statue de Diane à Calydon , d'où ,
selon quelques uns , la déesse a tiré
son surnom de Laphria.
Laphyka , surnom de Pallas, pris
de laphyra , dépouilles , parcequ'elle
est la déesse delà guerre, et que c'est
elle qui fait remporter les dépouilles
des ennenn's.
Laphystiennes , surnom des Bac-
chantes ; du mont Laphystius , en
Béotie , où Bacchus était honoré.
1. Laphystius, surnom de Bac-
chus.
2. — Surnom de Jupiter , à qui
Phryxus immola le bélier qui l'avait
porté à Colchos. Les Orchoméniens
lui donnèrent ce surnom en mémoire
de sa fuite : et depuis ce temps Ju-
piter Laphystius fut regardé comme
le dieu tutélaire des fugitifs. Rac«
Laphyssein,fairavec précipitation.
f^. Phyxus.
Lapidation, f^. Lithobolie.
I. Lapis, surnom de Jupiter, sous
lequel il était souvent confondu avec
le dieu Terme. D'autres disent qu'il
fut ainsi nommé de la pierre dont on
assommait la victime dans le» traités,
ou de celle que Rhéa donna h dévorer
à Saturne. Le serment fait par ce nom
mystérieux était très respecté an
dire d! Apulée ■ c'est ce que Cicéron
appelle Jovem Lapident jurare.
3. — Manalis , pierre située
hors de Rome près de la porte Ca-
pèue et du temple de Mars. On dit
que les Romains l'ayant , dans une
frande sécheresse , fait transporter
ans la ville , il tomba aussi-tôt une
quantité d'eau, et que ce fut pour
cela qu'on donna à cette pierre le
nom de Lapis nianalis. Rac. Ma~
nare , couler.
Lapithe , fille d'Apollon , selon
quelques mythologues, qu'Eole ren-
dit mère des Lapithes.
i. Lapithes , fils d'Apollon et de
Stilbé , frère de Centaurus , époux
d'Arsinone , auteur de la race des
Lapithes , père de Phorbas , et de
Përiphas , suivant d'autres.
L A R
5. — F3s d"Ex)je , et petit-fils
d'Hippotès , fut père de Leshus.
Lapîthes, peuples de Thessalie ,
demeuraient sur les hords du Pëuée,
d'où ils avnienî chascse les Perrhèbes.
Ces peuples sont fameux , non seu-
lement par l'invention des mors et
par leur habileté à manier les che-
Taux , mais encore par leurs guerres
contre les Centaures. Aux noces de
Pirithoiis , ces derniers , s'étant eni-
vrés , insultèrent les femmes : Thésée
et les I^apithes en tuèrent un grand
nombre , et mirent le reste en fuite ;
mais les Centaures revinrent en force ,
Vainquirent à leur tour, et oblieèrent
les vaincus de se réfugier, les uns
h Pholoé d'Arcadie , les autres à
Malée.
LiQTEABius, athlète qui tenait
d'une main un filet dans lequel il
tâchait d'embarrasser, son antago-
niste , et de l'autre un poipiard
pour le frapper. Rac. Laqueus ,
pièce ou filet.
Lar.4, Naïade , fille du fleuve Al-
mon. Jupiter , amoureux Oe Juturne ,
n'ayant pu l'approcher parcequ'elle
s'était jetée dans le Tybre , appela
toutes les Naïades du pavs , et le<
pria d'empêcher que la nymphe ne se
cachât dans leurs rivières : toutes lui
promirent leurs services. Lara seule
alla déclarer à Juturne et à Junon
les desseins de Jupiter. Le dieu ,
irrité , lui fit couper la lanfnie , et
donna ordre à Men ure de la con-
duire aux enfers ; mais , en chemin ,
Mercure , épris de la beauté de cette
nymphe , s'en fit aimer , et en eut
deux enfants , qui furent appelés
Lares, du nom de leur mère.
Larakda. F". Lara.
Lararies , fêtes des Romains en
1 honneur des dieux Lares. Elles se
célébraient le 1 1 avant les ralendes
de Janvier , c.-à-d. le i\ Décembre.
Macrobe l'appelle la solemnité des
petites statues, celehritas sîgilla,-
riontm.
Lararium , espèce d'oratoire on
de chapelle domestique , destinée ,
chez les Romains , au culte des dieux
Lares j car chaque famille , chaque
nvaidOu , chaque individu avait be«
L A R i55
dieux Lares p.irticu!icrs, fuivant sa
dévotion ou son inclination. Ceuu
de Marc-Aurè!e étaient les erands
hommes qui avaient été S; s maîtres.
Il leiu- portait tant de respect , dit
Lampritle , qu'il n'avart dai s son
laraire que leurs statues d'or. Alexan-
dre Sévère adressait tous les matins ,
dans son premier laraire, ses vaux
aux statues des dieux, au nosnbre des-
quels il mettait Apollonius, Orphée,
Abraham et Jésus-Christ ; et clans
«on second laraire il plaçait Achille,
Cicéron, Virgile, et plusieurs autres
grands hommes. Spart.
Lardane , nymphe aimée de Ju-
piter ,dont elleeut Sarpédon et hrpis.
Lare, le dieu domestiqueqneZ)e-
nys d' Halicarnasse apYteWewhéros
de la maison , celui qui présidait en
particulier à une maison. Le Lare
familier était Saturne , dans l'opi-
nion de quelques utis. /'. Lares.
LARE^TAtES , fête romaine en
l'honneur de Jupiter. Elle avait pris
son nom d'Accai,3reutia, nourrice
de Romnius, ou d'Atca Larenfia ,
célèbre courtisane , oui avait fait le
peur le romain son héritier .sons le
rèime d'Ancu= Mari tus. Cette fîête
se célébrait le lo des calendes de
Janvier, c.-à-d. le 23 Décembre,
hors de Rome , sur les JKjrds da
T\bre; et 'e prêtre q^ii y présidait
s'appelait Flamen Lareutalis.
LARE^rIA. /'. AccA.
Larenti>aies. On croit que ce
sont les mêmes fêtes que les Lareo-
tales.
Lares. Les statues de ces dieux
étaient en petit ; on les tenait dans
un oratoire particulier ; on avait un
soin extrême de !es tenir proprement ;
il y avait même , du moins dan|S les
grandes maiso s, un domestique uni-
anempnt occupé au srrvice de ces
ieux : c'était la charge d'un affranchi
chez les empereiirs. Cependant il
arrivait bien quelquefois qu'on per-
dait le respect à leur égard dans cer-
taines occasions , comme à la mort
de quelques personnes chères , parce-
qu 'alors on accusait les Lares oe n'a-
voir pas bien veillé à leur conserva-
tion, et de s'être lais.'^é surprendre
ï 4
ï36 L A R
par les e;enies mnlfaisants. Un jour
Calif^ula fit jeter les siens par la fe-
nêtre , parce, disait-il, qu'il était
mécontent de leu;: service. On dis-
tinguait plusieurs sortes de Lares ,
outre ceux des maisons , qu'on ap-
pehiit aussi familiers : les Lares pu-
blics , qui présidaient aux bâtiments
publics ; les Lares de ville , Urbani ;
ceux des carrefours , Compitales ;
les Lares des chemins, ViaJes ; les
Lares de la campagne , Rurales ;
les Lires ennemis , Hostiles ; ceux
qui avaient soin d'éloigner l'ennemi.
Les douze grands dieux étaient mis
nu nombre même des Lares. Asco-
nius Pediamis, expliquant le Diis
Magiils de /^i;gi7e , prétend que les .
grands dieux sont les Lares de la •
ville de Rome. Janus , au rapport
de Macrobe„ était un des dieux
Lares , parcequ'il présidait aux che-
jiiins. Apollon , Diane , Mercure ,
étaient aussi réputés Lares , parceque
leurs statues se trouvaient au coin ues
rues ou sur les grands chemins. En
général , tous les dieux qui étaient
choisis pour patrons et tutélaires des
lieux et des particuliers , tous les
dieux dont on éprouvait la protec-
tion , en quelque genre que ce fût ,
étaient appelés Lares. Properce
nous dit que ce furent les Lares qui
chassèrent Annihal de devant Rome ,
parceque ce furent quelques fan-
tômes nocturnes qui lui donnèrent
de la frayeur.
Les Lares avaient un temple h
Rome dans le champ de Mars. /^.
GjRUNDU.ES.
— C'étaient les dieux domesti-
ques , les génies de chaque maison ,
comme les gardiens des familles.
Apulée dit que les Lares n'étaient
outre chose que les âmes de ceux qvii
avaient bien vécu et bien rempli leur
carrière. Au contraire , ceux qui
avaient mal vécu erraient vagabonds
et épouvantaient les hommes. Selon
Servius , le culte des dieux Lares est
venu de ce que l'on avait coutume
autrefois d'enterrer les corps dans
les maisons , ce qui donna occasion
:m peuple crédule de s'imaginer que
leurs âmes y demeuraient aussi ,
L A R
comme des génies secourables et •
propices, et de les honorer en cette
qualité. On peut ajouter que la cou-
tume s'étant ensuite iiJtroduite d'en-
tencr les morts sur les grands che-
mins , ce pouvait bien être de là
qu'on prit occasion de les regarder
aussi comme les dieux des chemins.
C'était le sentiment des Platoniciens ,
qui des âmes des bons faisaient les
Lares , et les Lémures des âmes des
méchants. Les Lares , dit Piaule j
étaient représentés anciennement
sous la figure d'un chien , sans doute
parceque les chiens font la même
Ibnction que les Lares , qui est de
garder la maison ; et on était pei-
suadé que ces dieux en éloignaient
tout ce rpii aurait pu nuire. Leur
p'ace la plus ordinaire, dans les mai-
sons , était derrière la porte ou autour
des foyers. Quand les jeunes garçons
étaient devenus assez grands pour
quitter les bulles , qu'on ne portait
qu'en la première jeunesse , ils les
pendaient au cou des dieux Lares.
« Trois garçons, revêtus de tvmif]ues
» blanches , entrèrent , Ail Pétrone ;
» deux desquels mirent sur la table
« les Lares omés de bulles ; l'autre ,
» tournant avec une coupe pleine de
» vin , criait : Que ces dieux soient
» propices I » Les esclaves y pen-
daient aussi leurs chaînes , lorsqu ils
recevaient la liberté.
La victime qu'on offrait aux Lares
était im porc , quand on leur sacri-
fiait en public ; mais , en particulier ,
on leur offi"ait presque tous les jours
du vin , de l'encens , une couronne
de laine , et un peu de ce que l'on
servait h table. On les couronnait de
fleurs , et sur-tout de violette , de
myrte et de romarin. On leur faisait
de fréquentes libations , on allait
même jusqu'aux sacrifices.
Laride , fils de Daucus , et frère
jumeau de Tymber. Leur ressem-
blance était parfaite : mais le glaive
de Pallas , fils d'Evandre , mit un
jour entr^eux une cruelle différence ;
il coupa la tête à Laride , et la maioi
droite à Tymber.
Larina , jeime Italienne , qn*
accompagnait l'Amazone CaouIIa.
.. />■
L A R
dans les combats. Enêid. liv. rr.
1 . Larissa , fiUe de Pélasiras ,
donna son nom à deux villes de ïhes-
salie.
2. — Fille de Piasus, violée par
sou père. J^'. Pi as v s.
1 . Larisse , ville de Thessalie sur
les bords du Pénée. C'était la patrie
d'Achille. Ce ftit là que Persée tua ,
par mégarde , Acrisius d'un coup de
palet.
2. — Bour°; d'Ephèse , où Apollon
avait un temple.
3. — Ville près de Cumes , dont
les habitants , (çx Homère nomme
Pélasges , allèrent au siège de Troie.
Larijsée , surnom de Miner>e,
adorée sur les bords du Larissus ,
rivière du Péloponnèse entre l'Elide
et l'Achaïe.
LARISSENrS,LARISSHUS,LARISSirS,
•nmom de Jupiter et d'Apollon, ado-
rés , le premier à Larisse , ville proche
du Caystre , le second dans un faux-
hourg d'Ephèse. C'est aussi une
épithète d'Achille.
Larthy Tytiral , maître du Tar-
lare , nom étrusque de Pluton , qui
se trouve sur un ancien monument
d'Etrurie , dont parle Gori, tome i ,
page icp.
Larunda , divinité qui présidait
aux maisons. Jupiter la rendit mère
des dieux Lares ; d'autres en font
honneur à Mercure : c'est vraisem-
blablement la même que Lara. f^.
Lara.
Larves , âmes des méchants , que
Ton supposait errer çà et là pour
épouvanter les vivants. Zarve signifie
masque ; et comme on les faisait hi-
deux et effrayants , on s'est servi de
ce nom pour désigner les génies mal-
faisants , qu'on appelait autrement
Lémures. ( P^. LÉmcres.) En effet ,
on les représentait comme des vieil-
lards au visage sévère , ayant la barbe
longue , les cheveux courts , et por-
tant sur la main un hibou, oiseau de
mauvais augiu"e. Larves est aussi le
nom que l'on donnait aux mânes.
Tous ceux qui périssaient de mort
^■^lente , ou qui ne recevaient pas
•^^lonneurs de la sépulture , deve-
nai€» des Lones ; et lorsqu'on eut
L A T i57
as-çassiné Caligula , le palais, dit
Suétone , devint inhabitable par les
fantômes effrayants qui apparurent ,
jusqu'à ce qu'on lui eût décerné une
pompe fimèbre.
Larymna , fille de Cvnus , donna
son nom à la ville de Larynme en
Béotie.
Labysia , fêles en l'honneur de
Bacchus, ainsi nommées de Larv-
sius, montagne de Laconie. On les
célébrait au commencement du prin-
temps. Entr' autres merveiUes, on y
voyait toujours une grappe de raisin
miir.
Lasovetz. Cochin l'a désignée
par ime femme jeune et richement
vêtue, qui se regarde «".ans un miroir
et s'occupe de sa toilette ; sur ses
genoux sont des passereaux qui se
caressent-
Lasii's , un des prétendants qui ,
vaincus à la course dont Hippoda-
mie était le prix , furent tués par
Œnomaiis.
Lassitvde. ( Iconol.) César Ripa
nous la présente comme une femme
fort maigre , légèrement vêtue , et
qui a la gorge découverte. Eli: tient
un éventail de la main droite , et
s'appuie de la gauche sur un bâton.
Lat ( M. Iiid. ) , idole des Aral e5,
adorée dans la ville de Soumenat aux
Indes. Sa statue n'était, dit-on, «ju'une
pierre de cent verges de haut , placée
au milieu d'un temple soutenu par
cinquante-six piliers d'or massif. Ma-
homet, fils de Sebectegin , après
avoir conquis cette partie de l'Inde ,
brisa l'idole de ses propres mains , et
substitua le mahométisme au culte
qu'on lui rendait.
Lataovs ,. capitaine troyen que
Mézence écrasa sous le poids d'une
pierre énorme.
LATERAisrs , LATEBCt'Lrs , dicu
du fover , de l'àtre , lequel était ï«-
vètu de briques. Rac Later , is ^
brique.
Lath , nom de l'Etre suprême
chcT, les anciens Arabes. Voy. Al-
LATH.
Lathria , sœur jumelle d'Alesan-
dra , avait avec elle les honneurs
\ héroïques ea Laeouie.
i5S
L A T
Latiaiis , on Latiaris , surnom
àc Jupiter, ainsi nommé du Latium ,
coîjtrée d'Italie , où ce maître des
dieux était singulièrement honoré.
Les Romains , au rapport de Por-
phyre , lui sacrifiaient , tous les ans \
un homme.
Latiar, fête instituée par Tar-
qiiin le Superbe en l'honneur de Ju-
piter Latiar, Ce prince ,ajant fait un
traité d'alUance avec les peuples du
Lalium , proposa , dans le dessein
d'en assurer la perpétuité, d'ériger
nn temple commun , où tous les alliés,
les Romains , les Latins , les Her-
niques et lesVolsques, s'assemblassent
tons les ans pour y faire une foire , se
régaler les uns les autres , et y célé-
brer ensemble des fêtes et des sacri-
fices; telle fut l'origine du Latiar.
Turquin n'avait destiné qu'un jour à
cette fêle; les premiers consuls en
établirent un second après qu'ils eu-
rent confirmé l'alliance avec les La-
tins ; on ajouta un trojsième jour ,
k>rs<}ue le peuple de Rome qui s'é-
tait retiré sur le mont sacré fut rentré
dans la ville ; et enfin un quatrième
après qu'on eut appaisé la sédition
qui s'était élevée entre les plébéiens
et les patriciens i l'occasion du con-
sulat.
Ces quatre jours étaient ceux qu'on
nonmiait fériés latines ; et tout ce
qui se faisait pendant ces fériés , fêtes,
offrandes , sacrifices , tout cela s'ap-
pelait Latiar, dit Gronovius dans
ses observations.
Les peuples qui avaient part à la
fête y apportaient les uns des
agneaux , les autres du fromage, quel-
ques uns du lait , ou quelque autre
liqueur propre pour les libations.
F. FÉRIÉS LATINES.
I. Latinls , roi du Latium , fils
de Faunus et de Marica. Il avait eu
c'Amate un fils que les destins lui
enlevèrent à la fleur de l'âge. Il ne lui
restait qu'une fille nubile, l'objet
des vœux de plusieurs princes d'Ita-
lie , et sur-tout de Turnus qu'Aniale
favorisait ; mais d'effrayants prodiges
avaient retardé cette union. Ce fut
alors qu'Enée aborda en Italie, et
vint demander uu asyle à Latiiius. Le
L A T
roi le reçut bien j et se rappelant
qu'un oracle lui avait prescrit de ne
marier sa fille qu à un prince étran-
ger, il fit alliance avec Enée et lui of-
frit sa fille en mariage. Les Latins s'y
opposèrent et forcèrent leur prince à
la guerre. Le Troyen eut l'avantage,
et devint possesseur de la princesse
et héritier de Latinus. Selon Pho-
tius , ce prince fut tué par HerculciN .
Ayant vu les bœufs de Géryon , il
fut épris de leur beauté , et déjà les
emmenait , lorsqu'Hercule survint ,
le tua d'un coup de javelot, et reprit
ses bœufs.
2. — . Surnommé Sylvius, filsd'EU
née. Sylvius régna cinquante-un ans
sur les Latins.
3. — Un des Troyens fugitifs après
la prise de Troie, avait épousé Ro-
ma , avec laquelle il passa en Italie
et fonda Rome.
4. — Roi desAborigènes; époux de
Rome Troyenne, et père de Remus
et Romulùs, fondateurs de Rome.
5. — Fils de Circé et d'Ulysse ou
de ïéiémaque , épousa Remé , dont
il eut Remus et Romulus.
Latium, ou pays des Latins, au-
jourd'hui la Campagne de Rome,
fut ainsi ncmmé du mot latere , se
cacher , parceque Saturne, chassé du
ciel par Jupiter , vint se cacher dans
cette contrée de l'Italie.
r. Latius, surnom de Jupiter. V.
Latialis.
2. Un de ceux qui recevaient les
honneurs héroïques chez les Grecs.
Latmil's , surnom d'Endymiou.
Latmtjs , montagne de Carie, fa-
meuse par l'aventure d'Endymion,
que la Lune venait y voir pendant son
sommeil. Il y avait un endroit de
cette montagne qu'on appelait en-
core la grotte d'Endymion , du temps
de Pausanias.
Latobius, dieu de la santé chez
les anciens Noriques. C'était leur Es-
culape, à en juger au moins par son
nom , s'il a une origine grecque ou
romaine. Rac. Fero, je porte ; bio»
k vie.
Latoïdes , Apollon et Diane *'*"
fants de Lutone.
L A U
Latoïs , nom patronymique de
Diane.
Latoïcs ,nom patronymique d'A-
pollon.
Latone, fille du Titan Cœus et
de Phœhë sa sœur , selon Hésiode ,
ou fille de Saturne, selon Homère ,
fut aimtie de Jupiter. Junon , par
jalousie, fit naître le serpent Python
pour tourmenter sa rivale. Elle avait
fait promettre à la Terre de ne lui
donner aucune retraite : mais Nep-
tiine, touche de compassion, fit
Siirtir du fond de la mer l'isle de
Délos , oii Latone, changée eu caille
pnr Jupiler , se réfugia , et oà , à
fombre d'un olivier , elle ac< oucha
de Diane et d'Apollon. /^ oj. Cœus,
Apollon , Diane.
Après ses couches, Junon ne cessa
de la poursuivre. }' . GRtNouiLLEs.
On la mit au ran;; des dées.-!es
après sa mort. Elle eut des temples
à Délos, à Ar^os, dans les Gaules et
dans plusieurs autres endroits. Elle
avait un oracle i Butis en Esvpte.
Les femmes en couches lui atlres-
saient de« vœux.
Latos , ^ros poisson du Nil , ho-
noré en Egypte dans la ville de La-
tapolis.
LatrÉe , Centaure monstrueux
par sa grandeur et par sa forme.
Laudamie, sœur de Néréis. Ces
deux princesses étaient tout ce qui
restait du sang royal d'Epire. IVéréis
fut mariée à Gélon, fils du roi de
Sicile, et Laudamie, tuée par le
peuple auprès de l'autel de Diane ,
où elle avait cru trouver un asyle.
Los dieux immortels, dit Justin,
vengèrent ce sacrilège par les dis-
i-iaces continuelles dont ils afflige-
nt ceux qui l'avaient conuiiis, et par
ruine presque totale de la nation.
INlilon , Fassassin de Laudamie, de-
\f nu furieux , tourna sa fureur contre
lui-même, et après s'être meurtri à
€• ups d'épée et de pierre , il se dé-
ira les entrailles, et le douzième
ir de sa rage fut le dernier de sa
. Laurea , nom d'une divinité ,
^'^ lit sur un monument trouve
Uogne.
L A U i59
2. — Couponne de Lurier que les
Grecs donnaient aux athlètes \ icto-
rieux , et les Roniajijs à ceux qui
avaient fait ou coufiruié la paix.
Laurentales. y . Laremales.
Laurentia. K. Acca-Larentia.
LAURtKTiNS , anciens peuples d'I-
talie , sujets du roi Latinus. Il y
avait dans le palais du roi , dit f'^ir-
^ile , un laurier qu'un respect reli-
gieux conservait depuis long-temps.
Le roi, l'ayant trouvé planté daùs le
lieu qu'il' avait choisi poiur hâtir son
palais , l'avait consacré à Apollon ;
et c'est de ce laurier célèbre que les
Laurenlins ont emprunté leur nom.
Laurier, arbre consacré h Apollon
deftuis l'aventure de Daphné.(/'o)^.
DapunÉ.) Mais une autre raison plus
vraisembiable pour laquelle on le
croyait consacré h Apollon , c'est
qu'on était persuadé que ceux qui
dormaient , a} ant sous la tète rpiel-
qnes branches de cet arbre, rece-
vaient des vapeurs qui les mettaient
en état de prophétiser. Ceux qui
allaient consulter l'oracle de Delphes
se coiut>nnaient de Lurier au retour ,
s'ils avaient reçu du dieu une réponse
favorable. C'est ainsi que dans So-
phocle Œdipe , voyant Oreste re-
venir de Delphes la tète ornée dune
couronne de laurier, conjecture qu'Q
rapporte une bonne nouvelle. Les
anciens annonçaient les choses futures
sur le bruit que faisait le laurier
quand il brûlait , ce qui était un bon
augure. Mais aussi , s'il bridait sans
aucun pétillement , c'était un mau-
vais signe. On mettait à la porte des
malades des branches de laurier ,
comme pour se rendre favorable
Apollon , dieu de la médecine. La
couronne de laurier se donnait aux
excellents poètes , comme favoris
d'Apollon. On dit que sur la coupole
du mausolée de Virgile , qui est près
de Pouzzol , il est né des lauriers qui
semblent couronner l'édifice; et quoi-
qu'on en ait coupé deux à la racine,
qui étaient les plus grands de tous ,
ils renaissent et poussent des bran-
ches de tous côtés , comme si la na-
ture eût voulu elle-même célébrer la
gloire de ce grand poète. L« cou-
i4o L A V
ronne de Inurier était particulière
aux jeux pvthiques,'à cause d'A-
pollon , i'i qui CCS jeux étaient consa-
cres, i'.nfin on couronnait de laurier
les victorieux, et on on plantait des
Branches aux portcb du palais des
empereurs le premier jour de l'année,
et en d'autres temps lorsqu'ils avaient
remporté quelque victoire ; aussi
Pline appelle 1« laurier le portier
des Césars, le fidèle gardien cle leurs
palais.
Laurina , fille de Latinns , fut
mariée à Locnxs , au rapport de
Photius. Cette tradition est un peu
différente de celle que Virgile a
suivie.
I . Laiistis , fils de Mézence , jeime
et brave fiuerrier que Virgile peint
sous les couleurs les plu* intéres-
santes, et comme un modèle de la
piété filiale. Mczence , hlessé , étant
sur le point d'élre atteint par Enée ,
Lausus se jette entre les deux com-
battants, pare le coup , et donne à
son père , qu'il rouvre de son bou-
clier, le temps de se mettre en sû-
reté. Enée. furieux de voir échapper
sa victime , imtnole Lausus à son
ressentiment.
^- — Fils de Numitor , et frère
d Ilia Sylvia. Son oncle Amuliis le
fit périr après avoir détrôné son
père.
Lauthu ( M. Chin. ) , magicien
tunquinois, qui prétendait avoir
été foruié et porté soixante-dix ans
dans le sein de sa mère sans qu'elle
eût perdu sa virginité. Sa morale est
très relâchée; c'est celle que suit le
peuple , tandis que la cour suit celle
de Confu-tzér. F. Lanthu.
Lavation de la grande mère des
Dieux, fêle romaine qui se célé-
brait 'e 16 de Mars. Elle fut instituée
en mémoire du jour oîi cette déesse
fut apport<'e d'Asie , et 'avée dans
l'Almon. Les Galles conduijaient la
statue de la déesse dans un chariot ,
accompagnés d'une grande foule de
peuple , à l'endroit où elle avait été
lavée la première fois. Devant ce
char , de malheureux baladins chan-
taient des paroles obscènes , et fai-
saient mille fjesteset postures lascives.
L A V
Lavernale, porte de Rome, voi-
sine du bois consacré h Laverne.
LAvER^E , déesse des voleurs , des
filous, des marchands, des plagiaires,
des fourbes et des hypocrites. On lui
avait consacré près de Rome nn bois
où les brigands venaient faire leurs
partages. Il y avait là une statue de
la déesse, à laquelle ils rendaient leurs
homuiascs. Son iiiia^e était une tète
sans corps, disent les uns , un corps
sans tète, disent les autres. Mais 1 e-
pithète de belle que lui donne Ifo-
race permet de croire qu'elle était
représentée sous des traits agréables ,
et qu'une divinité qui prêtait à ses
nombreux enfants tous les masques
dont ils avaient besoin , n'avait pas
oublié de s'en réserver un qui pût lui
faire honneur. Les sacrifices et le»
prières qu'on lui offrait se faisaient
en grand silence. De pareils vœux
étaient trop honteux pour pouvoir
être articulés tout haut ; témoins
ceux qvL Horace met dans la bouche
d'un imposteur qui ose à peine re-
muer les lèvres. « Belle Laverne, lui
» fait-il dire, donne- moi l'art d'è
» tromper, de paraître juste, saint,
» innocent ; répands les ténèbres et
» l'oliscbrité sur mes crimes et mes
» fourberies.» L)n cuisinier, dans
Plante, jure par Laverne, et me-
nace par elle celui qui lui a volé les
instruments de son métier , jugeant
sansdoutequeparsa profession même
il appartenait à la déesse , et pouvait
ti ce titre recîamer sa protection. On
dérive son nom ou de lauerna, qui
signifie voleur , arme à l'usage des bri-
gands , voleur d'enfant , ou du grec la-
pA)^ra,dépoin"lles joudulatin latere,
se cacher , ou de laiva, masque.
Laverhiones, nom générique sou»
lequel étaient compris tous les dévots
i) Laverne, tels que voleurs de grands
chemins, filous , escrocs, etc. ; class«
si nombreuse que Plante la désigne
par le mot de lemones.
Lavernium, bois ou temple coa-
sacré à Laverne.
Lavinalis, nom d'un flamine.
Lavine , fille d'Anius , roi de ^
los. Selon des mythologues, Cf ._
du nom de celte princesse que
L A V
nium prit son nom , parceqti'étant
morte clans le temps de la fondation
de cette ville, elle y fut enterrée;
ils ajoutent qu'Eoée l'avait oLtcnue
de soii père à force de prières, qu'elle
s'était embarquée avec les Troyens,
et que c'était une hahile prophétesse.
Lavinie , fille unique de Lalinus et
d'Auiate, était recherchée par Tur-
11U5 , roi des Rulules. Un jour c{ue la
princesse brûlait des parlums sur l'au-
tel , le feu prit à sa cnevelure, s'atta-
cha à ses habits , répandit autour
dclle une pâle lumière , et l'enve-
loppa de tourbillons de flamme et de
fumée dont tout le palais fut rempli.
Les devins consultés augurèrent que
sa destinée serait brillante , mais fa-
tale à son peuple; et Faune défendit
à Latinus de marier sa fille à un
prince du Latiuin , annonçant un
étranger dont le sang mêlé avec le
sien devait élever jusqu'au ciel la
gloire du nom latin. Ënée , en effet ,
ne tarda pas à paraître , vainquit et
tua ïurnus , et épousa Lavinie.
Veuve d'Enée, et voyant son trône
occupé par Ascagne, cette princesse,
craiijnant poiu' sa vie , s'alla cacher
dans les forêts, où elle accoucha d'un
fils qui prit le nom de Sylvius. L'ab-
sence de Lavinie fit murmurer le
ixiipl*" ; Ascagne se vit obligé de
Lire chercher sa belle-mère , et de
lui céder la ville de Lavinium.
LwiNiuM , ville bâtie par Enée ,
en riionneur de Lavinie son épouse ,
dans un endroit qui lui avait été dé-
signé par l'oracle. La fondation de
cette ville fut marquée par un pro-
dige , que Denys d' Halicarnasse
raconte ainsi : « Le feu s'étant al-
» lumé de lui-même dans la forêt ,
» un loup y jeta , dit-il , du bois sec
» ïju'il avait ramassé avec sa gueule :
» il y vint en même temps^tm aigle
» et un renard , dont le premier
» l'aidait à l'allumer par l'agitation
» de ses ailes; l'autre, au contraire,
y tâchait de l'éteindre en y jetant
» de l'eau avec sa queue qu'il avait
y* mouillée dans le fleuve. Tantôt ceux
» qui l'allumaient étaient les plus
» forts, tantôt ceux qui voulaient
» l'éteindre semblaient vouloir l'em-
L E C
i4<
«» porter sur eux , jusqu'à ce qu'enfin
» l'aigle et le loup étant demeurés
» vaiuqueurs , le renard s'en alla
» sans avoir pu rien laire. On raf)-
u porte qu'Euée , ayant vu ce pro-
» dige,ditqtie la colonie des Troyens
» deviendrait un jour très fameuse ;
» qu'elle serait connue et admirée
» presque par toute la terre ; mais
» qu'à mesure qu'elle augmenterait
» en puissance , elle deviendrait à
» charge et odieuse aux peuples voi-
>i sins;quecependant elle vaincrait ses
» ennemis , et que la faveuret la pro-
)> tection des dieux l'emporteraient
» sur l'envie des hommes. Tels furent
« les présages évidents de ce qui dc-
» vait arriver ù cette ville. On en
« voit des monuments dans la place
» publique de Lavinium ; ce sont
» des figures de bronze de ces ani-
» maux , qu'on y conserve depuis
)i long-temps. «
Laximi ( M. Ind.) , femme de
Wishnou. Les Indiens disent que
cette femme n'a point d'essence fjui
lui soit propre , qu'elle est en même
temps vache , clieval , montagne ,
or, argent, en un mot, tout ce qu'où
peut imaginer. Ils portent son nom
attaché au bras ou au cou , connue
un préservatif assuré contre toutes
sortes d accidents.
Laxo , fille de Borée et d'O-
rithyie.
Lé ANDRE, jeune hommed'Abydos,
amoureux d'Hcro. V. Héro.
Léamre , fille d'Amydas et femme
d'Arcas.
Léarque , fils dlno et d'Athamas,
fut la victime de la haine que Juuon
avait conçue contre toute la race de
Cadmus. Son père le tua dans un
accès de fmcar inspire par cette
déesse. F". Athamas , Ino.
Lé AS , petit - fils d'Egée , selon
quelques auteurs.
Lebidon , lieu où sacrifiaient les
Arabes Moabites", selon Hésychius,
Léchanomantie , sorte de divi-
nation qui se pratiquait ainsi : on
mettait dans un bassin plein d'eaa
des pierres précieuses et des lames
d'or et d'argeilt gravées de certain»
caractères 'dont on faisait off^aude
i/p L E C
aux démons ; et après les avoir
conjurés par certaines paroles, on
leur proposait la question à laquelle
on desirait une réponse. Alors il
sortait du fond de Teau une voix
basse , semhlaljle à un sifilemeut de
serpent , qui contenait la solution
désirée. Glycas rapporte que Nec-
tanèhe , roi d"£f\pte , connut parce
mo^en qu'ilserait détrôné; <t Delrio
ajoute que de aon temps cette divi-
nation était encore en vopue parmi
les Turcs. Rac. Lechanè , bassin.
LÉCHÉS , fils de jN'eptune et de
Pirène , fille d'Acheloûs , avait donné
son nom h un promontoire du Pélo-
Ïionnèse situé sur le gol te de Corint he.
I y avait un temple de Neptune.
LÉCHiEs ( M. Si. ) , dieux des
bois, qui répondaient aux Sat\res.
Le peup'e russe , chez qui l'idée
en est restée , leur donne un corps
humain , depuis la partie supérieure
jusqu'à la ceinture , avec des cornes,
des oreilles, et une barbe de chèvre ;
et de la ceinture en bas, des formes
de bouc. Quand ils marchaient à
travers les herbes, ils se rappetis-
saient à leur niveau ; mais lors<p"ils
couraient dans les forêts , ils és,a-
laient en hauteur les arbres mêmes ,
et poussaient des cris effroyables.
Ils erraient sans cesse autour de
ceux qui se promenaient dans les
bois , empruntaient une voix connue
de ces voyageurs, et de cette Manière
les égaraient dans la forêt jusqu'aux
approches delà nuit; ensuite ils les
transportaient dans leurs cavernes ,
où ils prenaient plaisir à les cha-
touiller jusqu'à la mort.
LÉcoRis , nom d'une des Grâces ,
suivant un ancien monument. Ce
nom ne se trouve point ailleurs, f^.
COMASIE et Gélasie.
LECTISTER^E,ccrémo^ie religieuse
pratiquée à Rome dans des temps de
calamités publiques , dont l'objet
était d'appaiser les dieux. C'était un
festin que, pendant plusieurs jours ,
on donnait , au nom et aux dépens de
la république, aux principales divi-
nités, et dans un de leurs temples ,
s'imapinant qu'elles y prendraient
part effectivement , parcequ'on y
L E G
avait invité leurs statues , et qu'on It
leur avait présenté. Mais les ministres
de la refifiion , s'ils n'avaient pas
l'honneur du festin , en avaient tout
le profit, et se régalaient entre eus
aux dépens de ces imbéciles supersti-
tieux. On dressait, dans un temple,
une table, avec des lits alentour, cou-
verts de beaux tapis €t de riche!
coussins , et parsemés de fleurs e1
d'herbes de senteur , sur lesquels on
mettait les statues des dieux invités
au festin ; pour les déesses , elles
n'avaient que des sièges. Chaque jom
. que dirait la fête , on servait sm
la table un repas magnifique que
les prêtres avaient soin de desser-
vir le soir. Le prenn'er lectisterne
parut à Rome V( rs l'an 556 de sa
fondation : un mauvais hiver ayant
été suivi d'un été encore plus fâ-
cheux , oii la peste fit périr un grand
nombre d'animaux de toutes sortes j
conmie le mal était sans remède , et
qu'on n'en pouvait trouver ni la cause
ni la fin , par un décret du sénat on
alla consulter les livres des Sibylles.
Les Duumvirs Sibvllins rapportè-
rent que , pour faire cesser ce fléau ,
il fallait faire une fête avec des fes-
tins à six divinités qu'ils nommèrent ,
savoir, Apollon, Latone , Diane,
Hercule, Mercure, et Neptune. Oa
célébra pendant huit jours cette nou-
velle fête , dont le soin et l'ordon-
nance furent confiés aux Duumvirs;
et dans la suite on leur substitua les
Epulons. Les citoyens , en leur par-
ticulier , pour prendre part à cette
solemiiité , laissaient leurs maisons
ouvertes , avec la liberté à chacun de
se servir de ce qui était dedans : on
exerçait l'hospitalité envers toutes
sortes de gens , connus , inconnus ,
étrangers. On vit en même temps
disparaître toute aniniosité ; ceux qui
avaient des ennemis conversèrent et
mangèrent avec eux , de même que
s'ils eussent toujours^*téen bonne in-
telligence : on mit fin à toutes sortes
de procès et de dissensions : on ôta
les liens aux prisonniers , et , par
principe de religion , on ne remit
point dans les fers ceux que les dieux
en avaient délivrés. TitS'Live , qui
LE C
npporte c€ détail, ne noasdit pnssi
ce premier lectisterne produisit let-
fet qaon en attendait ; du moins
était-ce toujours un mo}en de se
distraire pendant ce temps - là des
fbcheuses idées qu'offre à l'esprit la
Tue des calamités publiques. >Liis le
naème historien nous apprend que la
troisième fois qu'on tint le lectisterue
pour obtenir encore la cessation d'une
peste, celtecérénionie fut si peu efBca-
ce,qu'on eut recours à un autre genre
de dévotion, qui fiit l'institution des
jeux scéniques, dans l'espcronce que,
n'avant point encore paru à Rome ,
ils en seraient plus agvJables aux
dieux.
f^alère Sfaxinie fiiit mention
d'an lectisterne céléhré en l'honneur
de trois divinités seulement .Jupiter,
Meru-ure et Junon ; encore n'y eut-
il qae la statue de Junon qui fut
couchée sur le lit, pendant que celles
de Jup.'ter et de Mercure étaient sur
des sièees. Amobe fait aussi mention
d'un lectisterne préparé à Cérès seu-
lement.
Le lectisterne n'est pas d'institu-
tion romaine , comme on l'a cru
jusqu'au temps de Casaubon ; ce
savant critique a fait voir qu'il était
aussi en usage dans la Grèt«. En
eflTet , Pausanias parle en plusieurs
"endroits de ces sortes de coussins ,
pulvinaria , qu'on mettait sous les
statues des dieux et des héros. Sport ,
dans son vojape de Grèce , dit qu'on
voTait encore à Athènes le lectisterne
d'ïsis et de Sérapis : c'était un petit
lit de marl>re de deux pieds de long
sur un de hauteur , sur lequel ces
deux diviuités étaient représentées
assises. Nous pouvons juser par-là
de la forme des anciens lectistemes.
Le nora de la cérémonie est pris de
l'itction de préparer des lit* , de les
étendre.
Lectum , promontoire de l'Asie
miaeure dans la Troade. Il y avait
un autel consacré aux douze dieux ,
et que l'on croyait avoir été élevé
p;ir Agamemnon.
LeCTL'RE des livres SlINTS. (3/.
Pers. ) Les Parsis , ou Guèbres , oI>-
A cervent , en lisant leurs livres sacrés ,
L E D
t:3
une certaine cadence ou moduiatian ,
Îuils paraissent avoir imitée des
nifs. (.>/. Cfu/u)hes insulaires de
Formose ont des assemblées o^ oa
lit à haute voix les livres qui co;.-
tiennent les pratiques deleur religio. .
Pehdant cette lecture , ils ont u a
genou en terre , et tiennent le Ihxj
droit éle>é vers le ciel.
I . Léda, fille deThestius, et femme
de Tyndare. Jupiter , ayant trouva
cette princesse sur les bords de FEo-
rotas, fit changer Vénus en aigle, et,
prenant la figiu-e d'un cvgne poor-
suivi par cet aigle, alla se jeter entre
les bras de Léda , laquelle , au bout
de neuf mois , ac-coucha de deux
œufs. De l'un sortirent Pollux et
Hélène , et de l'antre Castor et Cly-
temnestre. Les deux premiers furent
regardés comme les enfants de Jupi-
ter , et les deux autres comme ceux
de Tyndare. ApoUodore a suivi «ne
antre tradition. Jupiter , selon hii ,
amoureux de Némesis , se métamor-
phosa en cygne , et changea sa maî-
tresse en canard. Ce fut elle qui
donna à Léda Poenf qu'elle anut
conçu , et qui fiit la vérilaJJc mère
des frères jumeaux. Quelques auteurs
n'assignent d'autre.fondement à cette
fable que la beauté d'Hélène , et sur-
tout la longueur et la blancheur de
son coa, semblable à celui des cvgues.
D'autres prétendent^ <jue 'cette prin-
cesse ayant eu quelque galanterie sur
les bords de l'Eurotas , où étaient
peut-être beaucoup de cygnes, on
publia , pour sauver son fionneur ,
3ue Jupiter lui - même , amoureux
elle , s'était changé en cygne , et
l'avait trompée sous cette" forme.
Enfin , il en e-t qui prétendent que
Léda. introdm'sit son amant dans le
lieu le plus élevé de son pabis. Ces
lieux étaient , pour l'ordinaire , de
figiu-e ovale , et les Lacédémoniens
les ap{)elaient ovuni , ce qui donna
lieu à la fiction de l'œuf.
». — Danse lascive dont parle
Juvénal dans sa sixième satvre.
C'était apparemment une pantomime
un peu vive de l'aventure de Léda.
3. — ( M. Slav. ) Dieu de la
guerre ; du mot Ledj glace.
,44 L E R
Led^i Du ou Fratres , Castor
el Poilux.
LÉGÈRETÉ d'esprit. lUpa et Co-
chiii la figurent pur une ieinme qui
a des ailes à la tète , aux mains et
aux pieds , des papillons autour de
la tête , et une girouette à la maio.
Légiféra , surnom de Cerès.
LÉis , fille d'Orus , roi de Tré-
zène , qui dahord avait donne au
pays le nom d'Oree. f^. AlthÉpus.
LÉiTUS , (ils d'Electryou , un des
chefs des Béotiens au siège de Troie.
Blessé par Hector à la main , il n'é-
ch^l^pa à la mort que par le secours
d'idoménée , qui attaqua le héros
Iroyen.
Lekshen ( M. Iiid.) , frère de
Shrirama , ou du Bacchus Indien ,
qui l'aida dans ses combats contre
Ravana, ou Pluton.
LÉLA, ou LÉlo (31. Slaf^.), fils
de Liida , petit dieu tendre , qui
allumait dans les cœurs le feu de
l'amour.
LéléoÉides , nj'mphes.
1. LÉLÈGEs, nom des Mégariens ;
•de Lélox leur roi.
î>. — Nom des premiers habitants
de la Laconie; de leur premier roi
appelé Lélex.
3. — Peuples de l'Asie mineure ,
qui allèrent au siège de Troie.
^. — Peuples anciens de Béotie.
LÉLÉGiE. C'est l'ancien nom de la
Laconie , pris de Lélex.
I . LÉLEX , prince égyptien , fils
de Neptune et de Libye , passa en
Grèce , devint roi de IVI égare, et fît
porter son nom aux Mégariens.
3. — Grec d'origine , et premier
roi de la Lélégie, qui depuis fut ap-
Î)elée Laconie. Les Lacédémouiens
e disaient fils de la Terre. Il eut
deux fils , Mylès et Polycaon.
3. — Un des princes grecs qui se
trouvèrent à la cnusse du sanglier de
Calvdon. Ovide le peint comme
un homme sage et craignant les
dieux.
Lemnia , surnom de Minerve ,
honorée .à Athènes , où sa statue ,
clicf-d'œuvre de Phidias , avait été
consacrée dans la citadelle par les
hal.'itanls de Lemnos.
L E M
Lemnius , surnom de Vulcain
adoré à Lemnos.
Lemnos, isie de la mer Egée , où
Vulcain tomba lorsque Jupiter le
précipita du ciel. Les Lemniens le
retinrent en l'air , et l*empêchèrent
de se briser. En récompense de ce
service , le dieu établit chez eux sa
demeure et ses forges , et promit
d'être la divinité tutélaire de l'isle.
P^. Hypsipyle.
Lémures , génies malfaisants , ou
âmes des morts inquiçts qui reve-
naient tourmenter les vivants. Selon
Apulée , on appelait ainsi , dans
l'ancienne langue latine , l'ame dé-
gagée des liens du corps. « De ces
» Lémures , ajoute- 1- il , ceux qui
» ont en partage le soin des habi-
» tants des maisons où ils ont eux-
» mêmes demeuré , et qui sont doux
1) et pacifiques , s'appellent Lares
» familiers : ceux au contraire qui ,
» en punition de leur mauvaise vie ,
» n'ont point de demeure assurée ,
» sont errants et vagabonds , causent
» des terreurs pimiques aux gens de
» bien , et font des maux réels aux
» méchants ; ce sont ceux qu'on
» nomme Larves. »
Lémuries, Lémurales , fête que
les Romains célébraient au mois de
Mai en l'honneur des Lenmres , ou
pour appaiser les maux des morts.
Ce ne fut d'abord qu'une fête parti-
culière instituée par Romidus pour
satisfaire aux mânes de son frère , et
faire cesser la peste qui vengea sa
mort , accompagnée de sacrifices
nommés Rémuries. Elle devint peu-
à-peu générale pour tous les morts ,
ce qui lui fit donner le nom de Lé-
Tiiuries. La cérémonie commençait à
minuit; le père de famille se levaitde
son lit, rempli d'une sainte frayeur,
et s'en allait à une fontaine nu-
pieds et en silence , faisant seide-
nient un peu de bruit avec les doigts
pour détourner les ombres de son
f)assage. Après s'être lavé trois fois
es mains , il s'en retournait jetant
par-dessus sa tête des fèves noires
qu'il avait dans sa bouche , en disant ,
Je me rachète , moi et les miens ,
ai'ec ces. fèves ; ce qu'il répétait
neuf
LEO
neuf fois sons regarder derrière lui.
L'ombre <jui suivait était supposée
r;'!iKisser les fèves sans être appercuc.
il premiit de l'eau une seconde fois ,
frappait sur un vase d'airain , et
];riait l'onilire de sortirdesa maison,
en re'petant neuf fois , Sortez, mdiies
paternels. Il se retournait ensuite ,
et croyait la fête Lien et dueuient
solemnisée.
Lénébs , fiètes quie l'on ce'Iëbfait
ions les ans dans l'Attique en l'hon-
neur de Racchus. Les poètes v dis-
putaient les prix, tant par des pièces
composées pour faire rire , que par
le combat de te'lralo^ie , c.-à-d. de
quatre pièces dramatiques.
LÉsÉoN, un des niois d'automne
che?. les Ioniens, ainsi nommé parce-
qu'i! était consacré à Bacchus , dont
on célébrait les fêtes lénéennes en ce
mois.
I . Lenëis , un des surnoms de
Baco'.us. Rac Lenos , pressoir.
a. — Un fils de Silène , selon
Nonnus.
Leocorion. V. Leonaticum.
LÉocp.iTi'S , fils d'Arisbas, tué par
Enée. IliaJ. l. 1 7.
Leodocus , fiJs de Bias , un des
Argonautes.
Leonaticum , temple h Athènes ,
nommé aussi Léocorion , érigé en
1 honneur d'un citoyen nommé Léos.
f". Léos.
LtoMDÉES , fôtes instituées en
l'honneur de Léonidas , roi de La-
cédémone , tué avec les trois cents
Spartiates eu défendant les Ther-
mop} les contre les Perses. On y pro-
nonçait un discours en l'honneur de
ce héros, et l'on y célébrait des jeux
où l'on ne pouvait être admis à dis-
Jjuter les prLx sans être citoyen de
Sparte.
Léokime , guerrier crotoniate qui.
Messe dans un combat contre les
Locriens , abord a le premier , par
ordre de l'oracle dans l'isle de Leucé,
où il fut ttuéri par l'ombre d'A^ax.
V. Lettcé.
Léontée , de la race des Lapithes ,
fils de Coronus , et petit-fils de Cé-
nf , fut un des capitaines erecs qui
«lièrent au siège de Troie. H parU-
Tome II.
L E R
1^5
geait avec Polypoète le commande-
ment de quarante vaisseaux.
LÉosTHADOMB, Dom d'uuc nym-
phe.
Léo.ntiadx" , fils d'Hercule et d"Au-
gée , filîc d'Aléus.
LÉoNTiQUBs , fêtes que l'on croit
les mêmes que les MitCriaques. Les
initiés et les ministres y étaient dé-
guisés sous la fo.rme de divers ani-
maux , dont ils portaient les noms;
et comme le lion passe pour être le
roi des animaux, ces mvslères en
prirent le nom de Léontiques.' ^.
Lions, Mithriaqles.
Léos , un des héros époavme»
d'Athènes , qui , dans un temps de
calamité publique, détona ses trois
filles pour le salut de la patrie. F.
LtONATICLM.
LÉpRÉA , fille de Pirgoe , et sœur
de Lépréos , donna son nom à Lé-
préon , vi!le de l'ELde.
LÉPRÉAs, fils de GJancon et d'As-
tydamie , avait comploté , avec Au-
f;ée , de lier Hercule , lorsqu'il <ie-
mandfrait la récompense de son
travail , selon la promesse faite par
Auiiias. Depuis ce temps , Hercule
cherchait l'occasion de se venger ;
mais Ast^damie réconcilia Lépréas
avec le héros. Ensuite Lépréas dis-
puta contre Hercule à qni lancerait
«lieux le disque, piu'serait plus d'eau
en un certain temps , aurait plutôt
man£,'é un taureau d'étal poids , et
boirait le plus : Hercule fut toujours
vainqueur. Enfin Lépréas , chaud
de colère et de vin , ayant défié Her-
cule , fut tué dans le comhat.
LÉPRÉOS , fils de Pvrgée , parait
être le même que le pi'écédent.
Leptina'is , celui qui , comme le
feu ou la tombe , annihile les objets.
Etym. Leptos, mince, surnom de
Piuton.
Lerne. C'est l'ancien nom d'un
lac dans le territoire d'Argos , dont
le circuit n'a guère plus d'im tiers
de stade, dit Pausanias. Ce lac est
renommé dans les anciens poètes . à
cause de l'hydre de Lerne. Cette
hydre était ua monfitre à plusieurs
tètes. Les xim hi en dcDceul sept ,
ï46 L E R
d'autres neuf, et d'autres cinquante.
Quand on en coupait une , on en
voyait autant rei aître qu'il en res-
tait après cr!Ie-Ià, h moins qu'on
n'appliquât le feu à la plaie. Le ve-
nin de ce monstre était si subtil ,
qu'une flèche qui en était frottée don-
nait infailliblement la tnort. Cette
hydre faisait un i-avape incroyable
dans les canipapies et dans les trou-
peaux. Hr-rcule reçut ordre d'Eu-
rvsiiiéedailer combattre ce monstre.
Il monta sur un char : lolas lui ser-
vit de cocher. Junon , \o\ant Her-
cule prêt à triompher de l'hydre ,
avait envoyé à son secours un can< re
marin , qui le piqua au pied. Her-
cule l'ayant aussi-tôt écrasé , la déesse
le plaça parmi les astres , où il forme
le signe ae l'écrevisse. L'hydre fut
tuée ensuite sans obstacle. Ce fut
un des travaux d'Hen u!e. On dit
qu'Enrysthée , ayant su qu'Iolas avait
accompagné Hercule dan^ le combat ,
Ce voulut pas admettre celui-ci pour
un des douze travaux auxquels le des-
tin avait assujetti ce héros. On croit
que le lac de Lerne était infecté de
serpents , qui semblaient multiplier
à mesure qu'on les détruisait. Her-
cule , avec l'aide de ses anus , l'en
{nir^ea entièrement , en y mettant
e feu pour l>riiier les roseaux , et
rendit ainsi ce lieu habitable et fer-
tile. Quelques mythologues avaient
dit que les tètes de l'hydre étaient
d'or , symbole de la fertilité qu'Her-
cule procura à un lieu inaccessible.
Huiipide dit aussi que la faux dont
ce héros se servit pour couper les
tètes de ce monstre était d'or. Ser-
vius donne une autre explication à
la fable de l'hydre de Lerne ; c'est
que du lac de Lerne sortaient plu-
sieurs torrents qui inondaient toute
la campagne : Hercule les dessécha ,
mit des digues , et fit des canaux
Ïour faciliter l'écoulement des eaux.
• autres disent que par cette hydre
et ses cinquante têtes on doit en-
tendre une citadelle défendue par
cinquante hommes , sous le comman-
dement de Lernus , chef de brigands.
Le cancre qui défendit l'hydre, c'est
^elqueautrçi^rigoad ^ui vint au se*
LES
cours de Lenms < outre Hercule et
lolas qui les assiégcai( nt , et que tes
deux héros furent obligés , pour en
venir h bout , d'y mettre le Xew. En-
fin , Platon veut que cetîe hydre
soit un sophiste de Lerne , qui se
déchaînait contre Hercule , et fpie ,
par ces tètes renaissantes , on a fait
allusion aux mauvaises raiscns dont
ces sortes de personnes ne man^jUeiit
jamais pour soutenirleurs paradoxes.
Pausanius rapporte d'autres parti-
cularités ce ce l.ic de Lerne. « C'est
» par ce lac , dit- il, que les Arçieris
» croie t que Baj.chvis descendit aux
» enfers pour en retirer Séiiiélé sa
» mère. » Ce qu'il y a de vrai ,
ajoute l'historirn , c'est que ce ms-
rais est d'utie profondeur exces-ite ,
et que qui ijue ce soit jusi^u'à-^rt.'seit
n'en a pu trouver le fond, de quelque
machine qu'il se soit servi pour cela ;
car Néron même fit lier des caîil s
bout à bout de la longueur de plu-
sieurs stades , et , par le moy<n ti'un
f)lonib qu'on y attacha , il ut son<>r
e fond de ce matais sans qu'il fût
possible de le trouver. On racoijte
encore une autre particularité , c'est
que l'eau de ce marais . qui paraît
toujours comme dormante, tournoie
néanmoins tellement, que quiconque
oserait y nager ne manquerait pas
de se perdre.
Si cela est vrai , l'explication è\\
lac desséché par Hercule , et rendu
fertile , ne pourrait avoir lieu.
LernÉes , têtes ou mystères qu'on
célébrait à Lerne , près d'Argrs, eu
l'honneur de Racchus et de Cr^'rès.
La déesse y avait un bois sacré de
platanes, et au milieu de ce bois une
statue de marbre qui la représentait
assise. Bacchus y avait aussi une sta-
tue , et des saciifices nocturnes an-
nuels que Pausanias dit ne lui être
pas permis de révéler.
Lesbos, isie de la mer Egée, dont
les habitants immolaient à BaccLus
des victimes humaines. Les m; puis
des Lesbiens , et sur-tout des Lt s-
hiennes , étaient fort corrompues; et
c'était une injure grave de reprocher,
à quelqu'un qu'il vivait à la n'auièie
des Lesbiens. Cette isle a été fii-
L E T
•Tue par 'e culte d'Ap^Uon et la
séance de Sapiio.
LE.-Brs , fiis Je Lapithès , fils
ù liole , ponr obéir à un tracle, vint
ahoider avec ses ■ ompugpcns dans
l'ible de PtJifSf ia, épousa Méthj n:ce ,
Cl!e vit Macarée , et donui son nom à
Yii'e , qui tJepuis fut appelée LesJjos.
LEitHÉNOBE , surnom d'Apoîlon.
Ce dieu ile$ sciences recevait dilté-
reats noms piir rapport aux progrès
qu'on y faisait. Pour les couinicn-
«:ils, il se nouniiiil Pythien. Rac.
PiinthanesÛiai , s'intbnucr. Pour
ceux qui commençaient à entrevoir
la vérité ,' Dé.ien et Phanée. Rac.
J9j/o5 , clair ; phanès , visible.
Pour les savants, Isménien. Rl^c.
Is'^mi , je sais. Enfla, pour ceux
qui faisaient usa^e de leurs cominisr-
SiDces, qui se trouvaieut dans les
afseinblées , qui y parlaient , y phi-
losophaient, Lesclu) ore. Rac. Lcs-
chè f entretien » contéreace de phi-
]c>opLes.
Lestkigoi|^ , peuples de Sicile, bar-
bares et cruels , qa Homère peint
C'.minie des anvliropophapcs. Oayss.
l. lo. Ulysic , étant arrivé sur leurs
côtes , envoya deux de ses compa-
£no::s vers le roi du pays- Ceux-ci
juvèrent à l'entrée de son palais
_ femme du roi, qui était liijute
inoie une montiigne. Dès qu'elle
■ j vit , elle appela son mari , qui ,
saisissant un d'eux, le mangea pour
s n dîner. L'autre voulu* fiiir; mais
' inon^-lre , d'une voix épouvantab'e ,
'pela les Lestri^oris ; ces homliles
'. -ants accjiirurcnt de toutes parts ,
c-ahlèrenl de pierres 1m coaipa-
■ons d'Ulysse, en saisirent plu-
- eurs , et , les enfilant comme des
lisons , les emportèrent pour les
^vorer. UHsse, qui n'était point
•sceudn , s éloigna au plus vite de
s côtes hnrbiires, après avoir perdu
■i;i prand nombre des siens.
I. Léthé , fleuve qui coulait an-
' es de Tricca. On disait Esculape
: ; sur ses bords.
1. — Fleuve de l'isle de Crète. On
. : nommait ainsi . parcequ'Uermioue
-. oublia Caduius son mari.
3. — Va. des fleuves de l'enfer ,
L 5 T 147
aa'remént nommé ie Henve d'OnbJi.
llac- Lethè , ou Mi. Les «îihres
étaient obligées cfe boire de ses eaux,
dont la pn.priété était de leur laire
oublier le pas-é , et de les disT)os<:r
à soulTrir ue nouveau les misères de
la vie. On le suri oraniait le Jietive
d'ffuile , parceque son cours est
p;;isible ; et , par la méiue raison ,
Lucaiii l'appel ,'e Deus tacitus ,
dieu silencieux , qui ne fait enten-
dre aucun niuni'ure. Sur ses bords,
comme près du Cocv te , on voa ait
tine porte qui communiquait au 'l'ar-
ta f ; et Adrien ue 1 oui>liii j«s lors-
que, dans is vallée de Tyhur, i! fit
représenter l'enfer et ses fleuves. Le
Léthé était repiésenté sr-us la forme
d'un vieillard cjui tient son urne
d'une main , et de l'autre la coupe
d'oubli. Un artiste moderne ( Ma-
crel ) l'a fifuié par un vieillard cou-
ronné de pavots et de lotos , et am
se repo«e sur son urne. /" oi luire
aux Champs- Hysées , estampe
de 1780.
4" — Foctaice de Béotie. On bu-
vait de ses eaux quand on sacrifiait
à Tropbooius.
5. — Riviàre d'Afrique , qui se
jetait dans la Médi errjiiée r,rc<:he
^•iicapdésSyrtes. Elie interrompait,
dit-oi! , son cours , coulait sons terre
l'espace de quelques milles , et res-
sortait plus forte prèsd<" la ville de
Bérénice ; c'est ce qui fit imaginer
qu'elle sortait des enfers.
6 et 7. — Il y avait encore en Es-
Faf:ne drux fleuves de n ème nom ;
un dans la Bétique , c'fst le Gua-
daléthé ; l'autre dans le Portugal ,
aujourd'hui le Lima.
Lethée , femme phrygienne , qui,
fière de sa beauté , osa se préférer
aux déesses. Celley-ci vouLnt en
tirer vengeance, Olène , son époux ,
s'offrit en sa place ; mais ils hirr-nt
tous deux chaulés en rochers. Of /Je.
r.OLÈNE.
Léthls, Pélcsge, père de Pvléus
et dllippotboûs , deux hér^s qui se
distinçuèreat au sière de Troie.
Lé rué es , fils de Pelons , fondateur
de Létrius , ville de l'Elide.
L«XT»is ( M. Chii. y, la plus
K a
i4S L E T
noJ>Ie et la plus distinj^ut-e des sectes
des Chinois , dont Confucius est re-
gardé comme le fondateur , ou dti
moins comme le restaurateur. On
prétend que cette secte adore un
Etre suprême , éternel et tout-puis-
sant , sous le nom de Chang-Ti , roi
d'en haut ou maître du ciel ; mais
leur conduite donne lieu de soup-
çonner que cet Etre suprême n'est
pas la seule divinité qu'ils reconnais-
sent , puisqu'ils rendent les honneurs
divins aux âmes de leurs ancêtres, et
font des sacrifices aux génies tuté-
laires. Une accusation plus grave
intentée contre eux est celle d'a-
théisme. Plusieurs veulent que par
ce nom de Chang-Ti , ou de maître
du ciel , ils n'entendent en effet que
le ciel même , matériel et- visible.
Quoiqu'ils aient souvent déclaré que
leufs homnwges s'adressaient ù cet
être supérieur qui règne dans le ciel,
on a toujours soupçonné quelques
équivoques dans leur doctrine; mais,
à bien examiner la chose , on sera
plus porté à les croire idolâtres qu'a-
ihées. Cependant il est des secta-
teurs de Confucius qui se distin-
guent des autres par des opinions
qui pourraient , avec assez deVaison ,
les faire regarder comme athées , si
l'obscurité impénétrable de leur S3's-
tème permettait d'en porter un ju-
gement certain. Ce système fut
adopté , vers le commencement du
quinzième siècle, par une nouvelle
secte , qu'on peut reg;irder comme
une réforme de celle des lettrés , et
qui devint la secte dominante de la
cour des mandarins et des savants.
L'empereur Yong-Lo, qui régnait
alors , protégea cette nouvelle secte ,
et prit même la résolution de dé-
truire les autres, et notamment celles
cfeLao-Kium et deFo,quiavaj<int in-
trofluit dans l'empire un nombre pro-
digieux de doctrines superstitieuses ;
mais on lui représenta qu'il était dan-
gereux d'ôtcr au peuple les idoles
dont û était entêté, et que le nombre
des idolâtres était trop g;rand pour
qu'on piît se flatter d'anéantir 1 ido-
lâtrie. Ainsi la cour se borna pru-
demineut k coudaum^c toules lc«
L E T
autres sectes comme des hérésies ;
vaine céi-émonie qui se pratique en-
core tous les ans à Péking , sans que
le peuple en témoigne moins de fu-
'reur pour les idoles hideuses qui
peuplent les pagodes. Cette secte ,
fameuse à la Chine , est aussi très
répandue dans le Tunquin. Oii re-
marque cependant quelque différence
entre les opinions des lettrés tunqui-
nois et celles des lettrés chinois. Les
Eremiers pensent qu'il y a dans les
onimes et les animaux une matière
subtile qui s'évanouit et se perd dans
les airs lorsque la mort dissout les
parties dil corps. Ils mettent au nom-
bre des éléments les bois et les mé-
taux , et n'y comprennent point l'air.
Ils rendent les honneurs divins aux
sept planètes et aux cinq éléments
qu'ils admettent. Ils ont quatre dieux
qu'ils adorent , mais dont on ne nous
apprend ni les noms ni les fonctions.
( y, Satibana. ) Les lettrés chinois
ne reconnaissent dans la nature que
la nature mèiue , qu'ils définissent le
principe du mouvement et du repos.
Selon eux , c'est la raison par excel-
lence,qui produit l'ordre dans les dif-
férentes parties de l'univers , et qui
cause tous les changements qu'on y'
remarque. Ils distinguent la jm.itière
en deux espèces. L'une est parfaite,
subtile , agissante , c.-à-d. dans un
mouvement continuel ; l'autre est
grossière, imparfaite, inerte. L'une
et l'autre est éternelle , incréce , in-
finiment étendue , et en quelque -
sorte toute-puissante , quoique sars
discernement et sans liberté. Du
mélange de ces deux matières nais-
sent cinq éléments , qui , par leur
union et leur températuVe , font la
nature particulière et la différence
de tous les corps : de là viennent les
vicissitudes continuelles de toutes les
parties de l'univers , le mouvement
des astres, le repos de la terre, la
fécondité ou la stérilité des campa-
gnes. Cette matière , toujours occupée
au gouvernement de l'univers , est
néanmoins aveugle dans ses actions
les plus réglées, qui n'ont d'autre fiu
que celle que nous leur donnons , et
qui , par conséquent , ne sont utile»
L E U
qn' autant que nous en savons faire
tm bon usage. Cette serte est , au
Tnnquin , comme à la Chine , do-
minante à la cour et pamii les
gvaiuls.
l.ELCA , ville d'Itaîie. On y mon-
trait une fontaine dont l'eau avait lire
mauvaise odeur. Les {géants nonin»i;s
Letiterniens , après s'être sauvés de
Phléera en Canipanie , avaient été ,
disait-on , poursuivis jusques-là par '
HerciJe , et tués par ce liéros. Cette
fontaine était sortie de leur sang, et
la côte même en avait pris le nom
de côte Leutemienne.
1 . LEt CADius , surnom d'Apollon ,
S ris d'un temple qu'il avait dansl'isle
e Leucade , sur fa côte d'Epire.
2. — Fils d'Icarius , et frère de
Pénélope, ayant eu , dans le partage
des Liens de son père , le territoire ,
donna son nom à ce petit domaine.
Leucarie , femme d'Italus , et
mère de Roma.
Leccas, Zacynthien, un des com-
paenons d'Ulysse , bâtit le temple
d'ApoUoii Leucadien.
Leucaspis, capitaine troyen qni
suivit Enée, et périt dans une teni-
pèie. Enée vit son oralire aux enfers.
Let CATE , promontoire dansl'isle
de Leucade , d'où Sapho se préci-
pita pour éteindre sa passion. On
croyait qu'Apollon avait découvert
dans la roclie Lencadienne une pro-
priété "l^ïrticulière pour guérir les
amoureux , et qu'il avait lui-même
indiqué le ^aut de Lcncale comme
une recette infaillible contre l'amour.
Les prêtres avaient fait courir un conte
que la superstition avait adopté , et
qui suffisait pour accréditer ce mer-
veilleux remède. Lorsque 'Vénus eut
a ipris la mort d'Adonis, son pre-
mier soin fut de cliercher son corps
Four avoir la triste consolation de
arrriser de ses larmes. Après avoir
parcouru inutilement plusieurs con-
trées , elle arriva dans une ville de
risle de C'.ivpre , appelée Argos ;
elle y trouva ce corps , l'objet de sa
tendresse et de sa douleur , dans le
temple d'Apollon-Ery thien , et l'en-
leva sur-le-champ. La mort de son
amant , bien loin de ralentir sa pas-
L E U i/,9
sion , l'avait rendue encore plus vive ;
elle en fil confîôence à Apollon ,
conmie au dieu de la médecine , et
lui demanda un remède pour mettre
fin à ses tourments. Ce afeu la mena
sur le haut du promontoire de Leu-
cate, et lui ordonna de se précipiter
dans la mer ; elle obéit sans hésiter ,
et dès qu'elle fut en bas elle fut tout
étonnée de se trouver sans amour.
Elle voulut savoir la cause dun effet
si prodigieux; Apollon lui dit qu'en
qualité de devin il savait que Ju-
piter , qui aimait toujours passionné-
ment Junon son épouse , quelque
chose qu'il fit pour se distraire de
cet amour , en était quelquefois tel-
lement importuné quil était forcé
de chercher des remèdes pour le
calmer, et qu'il n'en avait point
trouvé de plus efficace que d'a'ler
s'asseoir sur la nx^he Lencadienne.
Leuc atÉe, jeune enfant qui s'élanoa
du mont Leucate dans la mer ponr
se dérober aux poursuites d'Apollon ,
et donna son nom à ce promontoire.
Levcé , isle du Pont-Euxin dont
1rs anciens ont fait une espèce de
Champs - Elysées où habitaient les
âmes de plusieurs héros , tels qu'A-
chille , les deux Ajax , Patrocle ,
Antiloque , Hélène mariée à Achille ,
etc. f^. LÉOKIME.
Leucéus, surnom, de Jupiter chez
les Lépréates.
I .LErcipPE,épithete«ïuePm^flre
donne à Diane , prise de son char
attelé de chevaux blancs. Kac. Leu-
cos , blanc; hippos , cheval.
a. — Une des Océanides.
3. — Fille du devin Thestor , sé-
parée de son père et de sa sœur ,
consulta l'oracle , qui lui répondit
qu'ellen'avait qu'à s'habiller en prêtre
et voyager en cet équipage. Eile
obéit , et trouva l'un et l'antre dans
la Carie , où des pirates avaient con-
duit sa sœur et un n.iufrjge avait
jetéson père. Sous !esh;ibitsd'homme
elle inspira de l'amour à sa soeur ,
qui ne la reconnut pas, et l'irrita
par ses refus , au point que cette
amante méprisée fit venir queb^u'un
pour la tner. Thestor, choisi pciur
cetie exécution , déplora son uial-
;5o L E U
heur qui le forçait ile fait* le métier
d'assassin, prononçais nom Je ses (Jpiix
files, fut rpconiiu de Lencippe,et la
"reconnut ensuite , aussi hieaque son
nutre fiile. Hrgin. V . ThéosoÉ.
Leucippides , nom qu'on donnait
à Ilaïre et ù Piiœhé , comme filles de
Leucippus- Elles avaient pour prê-
tresses dfs virrees auxquelles on at-
tribuait le même nom.
L^.udPPts , filî d'Œnomaûs , roi
de Pise. Ce jeiine prince , étant de-
venu passionnément amoureux de
Daphné, comprit qiffe, s'il la recher-
chait ouvertenient en raariape , il
s'exposerait ;'i im refus, parcequ'el'e
avait de l'aversion généralement pour
tous les hommes. Voici donc le stra-
tagème dont il s'avisa. Il laissa croître
ses clieveiix pour en faire , disail-il ,
un sacrifice au fleuve Alphéa ; après
les avoir noués à la manière des jeunes
filles, il prit mi halit de femme , et
alla voir Daphné; il se présenta à
elle sous le nom de la fille d'Œno-
maûs, it lui téun)igDa une ^laude
€QTie de faire une partie de chasse
cvec elle Daphné fut trompée à
rhahit, et Leucippus passa pour une
fille ; comme d'ailleurs sa naissance
et son adresse lui donnaient un grand
avantage sur toutes les compagnes de
Daphné, et qu'il n'ouLluiit rien pour
lui plaire, il eut hientôt ses Lonnes
grâces.
Ceux qui mêlent les amours d'A-
pollon avec cette aventure ajoutent
que ce ^ieu , piqué de voir Leucip-
Èns plus heureux que hii , inspira à
•apnué et à ses compagnes l'envie
de S8 baigner dans le Laden ; que
Leucippus fut contraint de quitter ses
fcohits comme les autres, et qu'ayant
été reconnu pour ce qu'il était , il
fut tué à coups de flèches ou de
poignards.
•2. — Fils de Périérès , et frère
c'Apharéus , fut père d'Arsinoé ,
d'Ilaire et de Phœhé.
3. — Fils d'Heicuîe et d'Augée.
4- — Fils de Thurimaque , suc-
céda à son père sur Je trône de
Sicvone. Ghalciuie sa fille eut un fîk
de Neptune , dont il prit soin , et au-
quel illaissa sa couronne.
L LU
5. — Un des princes de la Giice
qui se trouvèrent à la chasse du s;in-
glier de (jalvdon.
6. — Fils trHercule et de IVLrse
fil!e de Tliespius.
Leucite, fils d'Hercule et d'As-
ti Oihe.
I . LeiîCon , uû des Héras auxquels
les Grecs offraient des^acrifiies.
,2. — Un des chiens d'Actéun ,
c.-à-d. , blanc.
Le[jco>e j fille d'Aphidas, avait
donné son n >m à une fontaine du
Péloponnèse.
Lei coPHRYNE , sumom de Diane ,
pris d'un lieu situé siu- les bords du
ÎNléandre, en Magnésie, où cette
dtc se avait un t' nipie et une statue
qui la représentait à plnsieurs ma-
nif lies , et couronnée par deux Vic-
toires.
Lexjcosie i une des Sirènes, donr a
son nom-à une isle de la mer Tyri hé-
nienne,sniIac6teoccidcntaled'ît.~.lie,
où eilc fut rejetéc lorsque les Sirènes
se précipitèrent dans la mer. f'oy.
SlKi.^ES.
LecjcothÉe , la même quTno ,
^ nourrice de Bacchus , à laquelle les
dieux donnèrent ce nom , après qu'elle
fut admise au rang des divinités ma-
rines. Elle avait un autel d;ins le
temple de Neptune à Corinthe. Elle
fut aussi honorée h Rome dans un
Jcinpleoà lesdamcsromainr salLient
offrir leurs vœux pour les enfanis de
leurs frères , n'ofant pas prier la
décsse pour les leurs , parcequ'eîie
avait été trop malheureuse en en-
fants. Il n'était paspermisauxfenmies
esclaves d'entrer dans ce temple , et
on les battait impitojaLlenjent jus-
qu'à les faire mourir sous le bi'ton
lorsqu'on les y trouvait. /^.Matuta.
Leucuthoé , fille d'Orchame ,
septième roi de Perse depuis ITélus ,
et d'Eurvnome , la plus belle ]er-
sonne de l'Arabie. Le Soleil , charmé
de sa beauté , prit les traits de sa
mère , et à la faveur de ce dégui-
sement eut un accès facile auprès
de son amante. Orchame, averti de
ce commerce par C!^tie jalouse de
sa sœur , ordonna que Leucothcé fût
entérine toute vive, et que l'on jetit
L E V
mr ma torps un monrpaa de satî^.
i/<» S^flfil . ui^aût pu Un reiîôreîa
\ie , pr,roe»iHe les Destins s"v op-
posaieut , arrosa de nectar la terre
qui environnait «sn corps , et aussitôt
on en vit sortir l'arbre qui porte
^en^ ens.
LKicniiDKS , fille» d'an cerfain
Icédasus . qui , violas par les Sp-r-
tiates, se donnèrent 'a mort. L<-ur
p^Tc , n'iyant pa obtenir vengeance ,
«e tua sur leurs tomljeanx , après
avoir proféré les plus terribles im-
préc3ti<Kis contre Spcrte. Pé'opidas ,
$nr !a foi d'un sonee où elles lui ap-
parurent et lu: ordonnaient de leur
«acrifîcr une jeime vierge rousse , leur
immola une lava'e , et gaena la ba-
taille de Lencîres. Plutarc.
LfitCfRUS , héros qui donna son
ncnianfa^s et àla vilîede L^uctres.
Ses SUes furent violées par des nin-
k"»adpurs Spartiates , avec celles
d'JofJasus , et se tuèr-nt après avoir
invo-pi les tnries contre Spcrt2.
Lelcos , compagnon d'Ulysse,
tué d'un javelitt , far Autiphuô , au
siège de Troie.
Lelcïamte , surnom de Bac chus
Îii avait na temple sur les Ixjrds du
eoiA^uias , Heuve d'Elide.
ILeutermens , sorte de géants.
r. Leica.
Levana , déesse qu'on invo^mait
i quand on rc le\ ait un enfant de terre.
' Éile avait ses autels à Rome où ou
lui offrait des sacrifices. Lorsque
f l'enf-nt était né , la sape-femme le
mettait ft terre , et le père , ou queJ-
l qu'un qui le représentait , !e relevait
cl TerabnxiSait ; térémonie sans la-
quf-Me l'enfant n"eù{ pas été réputé
* ' 'time.
LÉviATHAW, poisson fahnletrc que
-, r.jl Lins disent destiné au repas
Cl Messie. Ce poisson est «i moiis-
'iJcux qu'il en avale tou4 d'un coup
autre qni , pour être moins ^rard
•" lui, ne laisse pas d'avoir trois
' Ks de lone. Toute la niasse des
ix est poi-tée sur le Léviathan.
• u , au commencement , en créa
>x, Tun UKile , et l'autre femelle ;
.li.iis de ptnr qu'i|_s ne renversassent
la terre , et qu'il» ne rezaplisseot
L ! « i5i
l'itnîvers de leurs semblables , Dieu
tua la fenielie , et la sa!.» pour le
fpflin du Mes^îie. f^. Béké^otu ,
JuKH?.EH , Messie , etc,
Léxard. V' Abas.
LiAGORB , nne des Néréides.
' LiBAMi>A PRIMA. Après qu"Oa
avait versé le vin entre les cornes de
la victin;e , le prèfre lui arrachait
des poils du front et les jetait drn* le
feu qu' était sur laatc!. C'est ce qu'on
appebit iibumina prima.
L^B»50MA^T1E ( racine îihanos ,
encens) , sorte de divination en usage
chez ies anciens , laquelle se prati-
quait par l'inspection de l'encens
Î'ie l'on brûlait en l'honneur des
ieux.
LiBAîfrs, jenne Syrien tné par
des scélérats. Les dieux , pr ur le
récompenser du culte qu'il leiu- avait
rendu , le changèrerit en montapne.
LiBATtoBs, cérémonies religieuses
qui eon^irtaient à remplir un vase de
vin .de lait , ou d'une antre liqueur ,
qu'on rép3.ida!t tout entière , aprî»
y avoir foûté , ou après l'avoir ef-
fleurée du bout àe& lèvres. Elles ae-
compafmaient ordinairemenl les sa-
crifices : qiielquefois aussi elles aveient
lieu sen!es , dans les négociations ,
les traités , I*s manaçes , l*s funé-
railles , aT;int d'entreprendre uo
voyage par terre ou par mer , en se
cf'urnant , en se levant , au com-
mencement et à la fin des repas.
Les libations des repa.s étaient de
deux sortes. L'i^ae consistait à brûler
un morceau séparé des vi.nmics ;
l'autre à répandre fjnelque liqueur
sur le foyer en l'hour.eur àes Lares ,
ou <hi Génie tutélaire de la mai?on ,
on de Mercure qui présidait aux heu-
reuses aventures. /^ov.Patellari'.
On offrait du vin coupé avec de leau
à Barchns et h Mercure , parceque
ce dieu était en co«imerce avec les
vivants et les morts. Toutes les autres
divinités exigeaient des libations de
vin par j dans les occasions s<]lcn -
nelles , la coupe avec- laquelle on les
faisait était couronnée de fleurs»
Avant de faire des libations on se îa-
vcit les mains et l'on récitait certaines
prières. Ces prières étaient irae panle
■*- 4
t5a L I B
essentielle de la ccrënionie des ma-
riages. Outre l'eau , le vin , l'huile
et le lait , le miel s'offrait aussi aux
dif nx , et les Grecs le mèlaiait avec
l'eau pour leurs libations en l'honneur
du Soleil ,dc la Lune , et des nymplies.
Des libations fort fréquentes étaient
celles des premiers fruits des cam-
pagnes qu'on présentait dans de petits
plats Bomniés Patellœ. Cicéion re-
marque que les gens peu scrupuleux
mantjeaient eux-mêmes ces fruits ré-
servés aux dieux. Enfin les Grecs et
les Romains faisaient des libations sur
les tombeaux dans la cérémonie des
funérailles. Quelques empereurs ro-
mains partagèrent les libations avec
les dieux. Après la bataille d'Actium
le sénat en ordonna pour Auguste dans
les festins publics ainsi que dans les
repas particuliers.
— Les Jekutzes, peuples de la
Sibérie, célèbrent, chaque printemps,
nue fête dont la principale cérémonie
consiste à n-pandre la liqueur dont
ils font usaçe sur un f;rand feu qu'ils
allument exprès , et qu'ils ont grand
soin de ne pas laisser éteindre tout le
temps de la fête. Ils observent aussi
de ne point boire pendant celte so-
lenmité. — Les habitants de Jedso ,
pays voisin du Japon , sont de grands
huveurs ; et comme leur pays est
froid , ils se rassemblent pour boire
auprès du feu. En buvant ils jettent
en divers endroits de ce feu quelques
gouttes de la liqueur qu'ils boivent.
Cette espèce de libation est presque la
seule marque apparente de religion
que l'on connaisse de ces peuples.
LîBENTlA, LîBEKTlNAjLuBElSTlNA,
déesse h laquelle les anciens attri-
buaient l'intendance du plaisir qu'on
prend à faire tout à sa fantaisie , bien
ou mal .sans rien refu'^er h. son inclina-
tion. Quelquesuns prétendentque Li-
bentine était un surrom de "Vénus, et
que c'était ù Vénus Libentine rj[ue
les filles , devenues grandes , consa-
craient les amusements de leur en-
fance. Perse, sat. i.
Liber , libre, surnom de Bacchus ,
ou parcequ'i! avait procuré la liberté
aux villes de Béotie , ou plutôt parce-
L I R
qu'étant le dieu du vin il délivre
l'esprit de tout souci , et fait qu ou
parle librement. On ajoutait souvent
le mot Pater, cfnnme étant le père
de la joie et de la liberté. Les Ro-
mains le faisaient présider sous ce
nom aux semences liquides des deux
règnes animal et végétal. — ( f^'or.
Libérales. ) Les Indiens donnaient
aussi ce nom au Soleil.
Libéra , déesse que Cicéron fait
fille de Jupiter et de Gérés. Ovide
dit que Bacchus donna ce nom à
Ariane. Des médailles olVrent les
portraits de Liber et de Libéra cou-
ronnés de feuilles de vigne , c.-à-d.,
selon quelques antiquaires , de Bac-
chus mâle et de Bacchus femelle.
Libérales , fêtes différentes des
Bacchanales , que Rome célébrait à
l'honneur de Bacchus le 17 Mars.
Dans ces fêtes licencieuses , on pro-
menait dans la ville et dans les champs
un chariot qui portait un Phallus
en triomphe. Lnvinium se distin-
guait en ce genre. Un mois entier y
était consacré à ces fêtes. On y tenait
les propos les plus obscènes , jusqu'à
ce que le char eût traversé la jilace
publique , et fut arrivé au liou de ss
destination. Alors la plus honnête
dame de la ville devait courorner ce
simulacre aux yeux des assistants.
C'est ainsi qu'on croyait rendre Liber
favorable aux semences , et détourner
des terres les charmes et les sorti-
lèges. Varron dérive le nom de Li-
Ijéralrs , non de Liber , surnom de
Bacchus, mais de liber, adj. , parce-
que les prêtres de Bacchus se trou-
vaient aiors-liljres de leurs fonctions ,
et dégagés de tout soin. De vieilles
femmes , couronnées de lierre , se
tenaient assises à la porte du temple
de Bacchus , ayant devant elles un
foyer et des liqueurs composées de
raid , et invitant les passants à en
acheter , pour faire dés libations à
Bacchus eu les jetant dans le feu.
On mangeait en public ce jour-là , et
chacun avait la liberté de dire ce
qu'il voulait.
LiBEBÀLis , surnom de Jupiter ,
lersquon l'avait invoqué dans quel-
L T !î
qnes dangers doiit on se croyait tiré
par sa protection.
Libéralité , figure aUégori'jue ,
dont l'emblème est une femme qui ,
d'une niain , porte une corne d';;bon-
dance remplie de perles, de pierre-
ries,de médailles, e'c. , et, deî'autre,
presente des pièces d'or et d'argent ,
comme pour les disKrîLuer. On lui
donne uu=ii plusieurs Fx)urses ou-
vertes. Sur les médailles romaines ,
dlc porte une tablette carrée , piquée
d'un certain nombre de point» , qui
indiquent la quantité de prain , de
vin on d'arçent que l'euapereur don-
nait an peuple ou aux soldats. Sur
une médaille de Pertinax , elle tient
d'une main une corne d'abondance ,
et de l'autre celte tablette , où sont
marqués différents nombres. Une
médaille d'Adrien la naontre répan-
dant une corne d'aboadance. roy.
Générosité.
LiBERAToa. V. Libéral».
LiBÉBiEs , fêtes oi les jeunes gens
quittaient la robe de l'enfance , et
prenaient la toge libre. On les célé-
brait avec une sorte de so'emnité , et
les amis étaient invités comme à une
noce. Cette fête tombait le i6 des
calendes d'Avril . c.-à-d. le 17 Mais.
' Liberté (T'erfuî), divinité célèbre
; chez le's Grecs et chez les Romains.
Elle avait à Rome un temple soutenu
de colonnes de bronze , et oi-né de
Statues d'un p-and prix. La Liberté
y y était représentée sous la figure
l d'une dame romaine , vêtue de blanc ,
' tenant un scepti'e d'une main , un
bonnet de l'autre , avec un chat à ses
pieds. Deux déesses , Adéone et
Ahéone , l'accompaijnent ; ce qui ex-
r prime le pouvoir d'aller et venir à
' son s;ré. Ce bonnet faisait allusion à
la coutume oi\ étai'^nt les Romains
d'en faire porter un à celui de leurs
esclaves qu'ils voulaient affrancliir.
r Le chat est impatient de toute ci^n-
' tra^nte. Aussi les Alaius, les 'Van-
' j!es , les Sue ves et les anciens Bour-
'.enons en avaienl-i's un dans leurs
r.toiries. Quelquefois , au lieu d'un
' eptre, la Liberté tient une baguette
r. jaiinée Kindicln . dont Je nia^is-
t.at touchait les enclaves, pour ouir-
L î B
.«53
qner qu'il les affranchissait du pou-
voir de leurs maîtres. 11 se trouve
aussi des médailles où elle tient d'nr.e
main une massue comme celle d'Her-
cule , et de l'autre un bonnet , avec
cette inscription : Libertas AugiisL
ex S. C. Quand on voulait exprimer
une liberté acquise par la valeur ,
on ajoutait un joui; rompu. On trouve
cet attribut sur une médaille d'Hé-
liogabûle. Sur une médaille de Bru-
tus , la Liberté a pour attribut un
bcnnet entre deux poignards , avec
l'inscription, Idibus iMarliis , aux
idée de Mars , jour du meurtiip de
César. La liberté rendue à l'empire
romain , Libertas restltuta , est ex-
primée , sur une médaille de Galba ,
par une femme à genoux , que l'em-
pereur , vêtu de la toge , relève de la
main droite , pour la remettre entre
les mains de Rom-, personnifiée par
ime Pallas .irmée de pied en cap.
Les modernes l'ont quelquefois
désignée par un oiseau qui s'échappe
de sa cajje, ou qui s'envole avec le fil
qui le retenait. Ripa en donne ces
trois emblèmes : 1 . une femme vêtue
de blanc, qui , dans la main droite ,
tieat un sceptre , et dans la gauche
im chapeau ; 2. une femme qui tier.t
un chapeau et une massue ; 3. enîîu
une femme qui tient un chapeau , et
foule anx pieds un joug rompu.
Grai'slotYoi peinte marchant, parce-
que son caractère est l'action. DilYé-
rents attributs répar.dus à ses pieds
indiquent qu'elle est la mère des con-
naissances et des arts , qui ont pris
d'elle le nom de Libéraux. Il y a
joint des vaisseaux qui font route, et
des oiseaux qui changent de climat
avec les saisons. Cochin substitue au
chapeau le bonnet élevé an b<jut
d'une pique. Depuis la révolution
française , nos artistes ont donné à la
Liberté un plus grand cafoctère.
LisERïisvGE. Oii peut le désigner ^
par un jeune homme qiii, les yeux
bandés , va sp précipiter dans les bras
de la Volupté , à travers des amas de
feuilles qui cachent des serpents.
I. Libéthra , ville sur les fron-
tières de la Mrcédoine, célèbre dans
les poèteâ par le toaibeau d'Orphée.
'5", 1 î ^
2. — Fontaine de MngiK-sie, nui
D'ait oiiDS son voisinai-'e une autre
S'nirce H0ii;me'e la Roche. ToiUes
dfux sortaient ù'une prosse roctie ,
dont la fipure imitait ie st-in d'une
femme; de sorte que l'eau senijilail
couIpf de deux niauieiies , tonmie
du lait.
1 . LiBÉ'?HR7DES,n vniphes du uiont
Lil éiliriïis.
2. — C'est aussi un surnom des
Wuses, pris de la fontaine de Liiié-
thra, «lui leur était consacri'e.
LiBiTiNAiRES, ceux qui vendaient
et fournissi(ir!it tout ce qui était né-
cessaire aux funérailles. Leur magasin
e'tait au tenipie de Libitine.
LiBiTiNE, déesse qui présidait aux
funérailles , ainsi nommée, non pjrce-
qu'elle ne plaît à personne , ijuod
nemini libeat , mais parcequ'elle
enlève les humains quand il lui pfaît ,
ad liiiittun. — PluLarijue prétend
que r'était \ énus à qui l'on donnait
ce nom , pour avertir les hommes de
la frasilité de la vie, et lein- faire
comprendre que la fin n'était pas
éloienée au commencement, puisque
la même divinité présidait h l'une et
à l'autre. D'autres croient que c'était
Proserpine. Elle avait un temple en-
touré d'un bois sacré , où l'on portait
une pièce d'arrent pour chaque per-
sonne qui mo'uait. On mettait cet
are;rnt dans le trésor de la déesse ; et
un registre , appelé Libitiiiœ rallo ,
recevait le nom de chaque mort
pour lequel on apportait cette espèce
de tribut. C'est par-là qu'on savait
chaque année le nombre des morts.
Suétone écrit que, sous le rèene
de IS éron , il y eut un automne si
funeste, qu'il ht porter trente n)ille
pièces d'arnent au trésor de Libitine.
Cette divinité donna son nom au
temple qui lui était dédié, aux fens
qui vendaient sous ses ordres , et
vraisemblablement à son profit, les
choses nécessîiires aux funérailles , à
«ne porte de Rome par laquelle on
portait les cadavres hors de la ville ,
à une porte de l'amphithéâtre par
oii l'oVi traînait les corps des f^'adia-
tenrs tu -s dans les jeux publics ,
enfin au brancard sur leqnel on trars-
L î G
' portait les corps à leur f^pnlfure.
LlLRA. V. J;AI.A^■C£.
LibraeijE Dti.'M i^ secrétaires des
dieux ), nom que donne aux IHirqnes
iMurtianus Csipeila ,.fvn('.è sur l'o-
pinion de Çîaton et de Cicéron ,
<[u) nomment ces divinités les minis-
tres-du Destin. L'une dictait, ;ui-
vant eux , les décrets dé ce dicu ;
l'autre les éf:rivait ; et la iroisitnie les
faisa t exécuter.
Libre arbitre. Cochin l'a dessina
sous la fiçiire d'un homme jcu/^e ,
vêtu d'habits royaux de diverses
couleurs , la tète ornée d'une cou-
ronne d'or. De la main droite il tient
un sceptre , an bout dnçuti fsî la
Ifttre Y, qu'on reparde, d'après une
sentence de Pythagore , comme
i'fciiiJJème des deux routes Ivonne et
mauvaise que l'homme peut sui\re.
Il tient ce sceptre en écjuilii re ; ce
qui désigne la liberté de le faire pen-
cher à sa volonté.
LiBiM , gâteau composé de farine ,
de miel , de .'ait et de sésame , dont
on faisait usage dans les sacrifices ,
sur tout dans ceux de Bacchus , des
Lares , et à la fête des Ternies.
LiBYCA , rom d'une Sibjlle dont
parle Euripide.
Libye , fille d'Epaphus et de Msm-
phls, ou de Cassiopée , d'r,ntresdi"ent
de l'Océan et de PamphoHgp , fiit
aimée de' Neptune , (îont elle eut
Ai'énor et Eélus, et donna son nom
à la Libye.
I. Lisrs, surnom d'H^reuIe, fon-
drfenr de la ville de Capsa , en
AfriTue.
1. — Un des matelots que Bacchus
chanj^'ea en dauphins.
LiBYssA , surnom donné à Cérès
par les Argiens , parceque le premier
grain qu'on sema dans leur territoire
avait été apporté de Libye.
Licence. Dans Ripu , c'est une
femme nue , échevelée , une couronne
de vigne sur la tète. Cochin lui fait
briser le mors de la raison , traverser
et fouler aux pieds un champ de
bled , et franchir la borne et la haie
qui l'entoure.
LiCHAS. V. L\CHAS.
LiCKiTÈs , suraura de BacfhiK ,
L ! G
tiré du vsn mystique en usage dans
ses fêtes.
LIc^o^ , le van , si nécessaire dans
les m> stères de Barchus , cjue sai^s
lui aucune des céréuiouies n eût élé
ie'jîale.
LIC^OPHOREs , ceux qui portaient
le van aux fctes de Bucchus.
LiCTiLS,père d'Ilone , femme de
; nos.
LiCY MNius , un des fils d'Electr3on,
ou de Mars, étant encore fort jeune ,
se trouva à un combat oii tous ses
frères périrent. — Voy. CEomus ,
Tlépolème.
Lierre, arlre spécialement con-
sacre à Bacchus , on parcequ il. fut
jjiiis caché SOU-. cet arhre , on parce-
que le lierre , toujours verd , mar-
quait la jeunesse de ce dieu , qu'on
disait ne point vieillir. Selon Plu-
la roue , Bacchus enicif^na à ceux
q^iil rendait furieux à s'eu conronnêr,
paicpque le lierre a la vertu d'empê-
cher l'ivresse. Ou couronnait ai'issi
les puètes de lierre ( Ilorat. Od. i ,
Vîrg. Ed. 7 ), parceque les poètes
sont consacrés à Bacchus , et sont sus-
ccptihles a'enthousiasuie , ou parer i-
que l'éclat des beaux vers dure éter-
Bellement , et assure à leurs cuteurs
l'imniortalitc. — /''. Bacchantes ,
EaCCHI s , CiSSL'S.
Lièvre. Chez les Esvpliens , cet
animai était l'emblèuie de l'ouïe.
^. TtMlDiTÉ , PETtlR.
LiF , uid ( t/. Celt.) ^ nom de
riiomiue qui , caché sous une colline
pndant que la terre sera dévorée pr.r
feu , repeuplera le nouvel univers ,
oi le erain croîtra sans semence et
sjns culture.
LiFTHRASER {M. Ceh.), femme
- Lif. Ces deux êtres se nourriront
_i^ rosée , et produiront une si nom-
hrense postérité, que la terre sera
}iient6t couverte de nombreux habi-
■ rits. Il est impossible de mécon-
nîîre dans cette fable l'opinion cel-
: me , qu'il restait dans la terre un
"•"iaclpe , un î'erme de vie r>ropre à
réparer la perte du genre numain.
F . Zamolxis.
I . LicÉE , UT* des nymphes con-
pagces de Cyrèae mère d'Aristée.
L I L !55
a. — Une de=; Sirènes.
L'.GER , capitaine latin , tua F.ma-
thins jmais c^Dnt déSé Enée, ilpcrta
la peine de son insolence , et fut tué
par ce héros d'un dard q^ii le ren-
versa de son char dans la poussière.
1. LiGiE , une Aes Néréides.
2. — Une des Sirèi es, apparrm-
ment la même" que Ligée ; de hgus,
motp-ec quisieuiae doux, argentin.
Elle se jeta dans la mer avec sCs
compagnes, et son corps fiit porté
près de Tmnn , aujourd'hui Nocera.
LiGKE.T^/. //!</.) Cette ligne,
ou cordcn , fjue les brahmes regardent
comme la marque distinctive du S£-
cf-rdoce est composée d'un noir.bre
délenniné de fils de coton . que l'on
observe scrupuleusement ; elle est
filée , sans' quenouille, de la main des
brahmes , avec Its doigts seuîenif nt.
Ils ont dû prendre garde à la qu.ilité
du coton., à la manière de le tenir
entre les doigts , et au nom!>re des
brins qui doivejit entrer dans le tissu;
on V frit un nœud appel ' le nnmd
de Bnihina, qui , lui-même , est un
assemblage de pk-.sieiu:s nœuds. La
ligne des novices n'a que trois brins,
composés ce plusieurs fils , avec un
noeud seulement : celle qu'on donne
à lu seconde ordi;;atîon , au mor.ent
on mariage, doit avoir six brins et
deux nœuds ; et à mesure que les
brahmes ont des enfants , on rug-
irsente le nombre des fils et des
nœuds , jusqu'au poiift marque par
les védamsi.
LiGULV , ou LiNGULA , espèce de
spatule dont se senaient les iirus-
pices pour fouiller dans les entrailles
des victimes.
LiGYRON , premier nom d'Achille.
LiGYSTVs, fi!s de Phaéton , donna
son nom à la Lieurie.
I . LiLÉE , ?faïade , fille du Cé-
phisse , donna son nom h la ville qui
suit. Les Liléens , pour honorer le
père de leur fondatrice , jetaient une
pâte sacrée dans les eaux de ce fleuve,
et assuraient que bientôt après on la-
voyait reparaître dans la fontaine de
Castalie.
1. — Vi!le de Phocide , dont les
habitanlâ allèrent au siège de Troie.
i5b
L I M
LiLiT ( yi. Rahb. ) , première
femme d'Adam , selon les fables des
Jnifs modernes. «Cette femme, di-
» sent-ils , voulant faire la maîtresse,
» et refusant desesomnettreàAdaiii,
» l'abandonna , et s'en alla occuper la
» région de lair par une vertu ma-
» giqne. » On la prend pour un spec-
tre de nuit, ennemi de l'accouche-
ment et des enfants nouveaux-nés.
Plusieurs Juifs modernes , entêtés de
cette superstition , mettent aux quatre
coins de la chambre où !a femme est
en couche de petits billets, sur les-
quels sont tracés les noms d'Adam
et d'Eve , avec ces mots : « Lilit ,
hors d'ici. »
Limaçon. V. Paresse.
LiMENATis , surnom de Diane qui
pcésidait aux ports. Sous cette déno-
mination , sa statue avait sur la tète
U!;e espèce de cancre marin. Rac.
Litnen, port. ^. Limn.ea
LiMENTiNA , LiMEKTiNus , divi-
nités romaines qui présidaient au
seuil des portes. Rac. Liineii , seuil.
Limes, limite , divinité romaine.
f^. TERiWE.
LiMNACIDES , LiMNADES , LlM-
MADES , LlMJSÉES , LiMKIAQUES ,
nymphes des lacs et des étangs.
LiMNJîA , LimNATIS , LiMKlAilS,
surnoms donnés à Diane par les pê-
cheurs , qui l'invoquaient comme la
déesse des marais et des étan^'s. Rac.
Limnè , lac, étang. ^. LiMKÉriniEs.
LimnÉtidies , fêtes des pêcheurs
*n l'honneur de Diane Limnétis,
Li>fNÉi,s, un des surnoms de Bac-
chus , pris du culte qu'on lui rendait
dans un quartier d'Athènes nommé
Limnés.
LiMNiACE , nymphe , fille du
Gange , mère d'Atys l'Indien.
LiMNORiE , une des Néréides , selon
/To/nère.
LiMONiADEs , nymphes des prai-
, ries. Elles étaient sujettes à la mort ,
comme les Pans et lesFaunes. Rac.
Leimon , pré.
LiMBS, espèce d'habillement bordé
par en bas d'une frange de pourpre
en falbalas , dont les victimaires
étaient revêtus dans les sacrifices. Il
prenait au nombril , et descendait
I> I N
sur !ps pieds , laissant le reste du
corps à nu.
LiMVRE, fontaine de Lycie , qui ,
selon Pline , rendait des oracles par
le moyen des poissons. Les consul-
tants leur présentaient à maneer. Si
les poissons se jetaient dessus,
l'augure était un oracle favorable.
S'ils le refusaient , en le rejetant
avec leuis queues , c'était l'indice
d'un mauvais succès.
Lindienpîe, surnom de Minerve.
1 . LiNnus, ville de l'isle de Rhodes ,
où. les sacrifices à Hercule étaient
accompagnés d'imprécations au lieu
de bénédictions. On eût tenu ces
SîK'rifices pour profanes , s'il eût
échappé à quelqu'un , même sans le
vouloir , une seule parole de bon
augure.
2. — Un des fils de Cercaphus et
de Cydippe , régna dans 1 isie de
Rhodes.
LiNGAM. (iW. ïnd.) Les Indiens
donnent ce nom à une représentation
iiifiime de leur dieu Ixora , qu'on ne
peut mieux comparer qu'au Priape
des anciens. On raconte différem-
ment l'origine de ce culte l^ontcux.
On a dit , à l'article d'Ixora , que ce
dieu ayant enlevé à des brahmines
plusieurs belles femmes avec les-
quelles ils vivaient , ces religieux
prononcèrent tant de malédiclioiis
contre les parties naturelles d'Ix. .ra ,
que le dieu en perdit l'usage ; ce fut
^ cette occasion qu'il déclara qu'il
exaucerait ceux qui honoreraient ces
mêmes parties que les brahmines
avaient maudites; et plusieurs pré-
tendent que telle est l'origine du
Linp.am. D'autres disent qu'un jour
qu'Ixora s'acquittait avec sa femme
des fonctions matrimoniales , un dévot
vint lui rendre visite. C'était fort
mal prendre son temps ; aussi la porte
lui fut- elle refusée. Cependant il
s'obstina à vouloir entrer , et, voyant
qu'on persistait à ne lui pas ouvrir ,
il s'emporta en invectives contre
Ixora. Le dieu l'entendit , et lui en
fit des reproches ; mais le dévot lui
témoigna beaucoup de regret de sa
faute , et lui demanda que ceux qui
adoreraient Ixora sous la figure dû
liin^am fussent plus favorisés que
ceux qui le serviraient sons la fifrure
humaine , ce qui lui fut accortié.
Quoi qu'il en soit , la plupart tles au-
teurs nous apprenuci.t que le Lincani
■ est pas seulement la représentation
des parties naturelles de 1 homme ,
comine le Priape tla anciens , mais
qu'on V joint encore celles de la
fenune , et qu'on les reniésente dans
l'état de leur union naturelle. Il y
a plusieurs sectes particulièrement
consacrées à cette honteuse divinité;
ceux qui les composent portent au
cou la fisure du Linjjam. Il y a dans
le royaume de Canara certains reli-
giieux. de cette secte , qui demeurent
continuellement dans les pafiodes , et
sont absolument nus. Lorsqu'ils vont
dans les rues , ils sonnent une clo-
chette : à ce signal , plusieurs fem-
mes, même des plus quahfiées , et
jns<jirà des reines , accourent aVec
empressement, et touchent dévote-
ment les jwrties naturelle» de ces
relisieux , en l'honneur d'Ixora.
Quelques Indiens racontent que le
memhre viril dixora était d'une
grandeur si prodigieuse , qu il toti-
<:hait à son front ; que par celle raison,
ne ponyanl pas avoir commerce t.vec
sa (emme , il fut ohli^é de le couper
en douze parties, qui donnèrent l'être
à toutes les créa'tures vivantes. C'est
d'après cette idée qu'ils ont déifié les
parties naturelles de ce dieu, comme
le principe de la vie des hommes et
•des animaux j et quand même ils n'au-
raient pas forgé cette histoire , ils ont
pu regarder les parties de la généra-
iii comme quelque chose de divin ,
. voyant que tous lesaniraaux étaient
pro^luits par la conjonction des deux
sexes. Les dévots au culte de cette
idole portent au cou l'iniaee des par-
ties sexuelles , connue les jeunes Ro-
mains portaient une petite image du
Phallus-
Dans le rov aume de Canara , et
aux environs de Goa , les Indiens
conduisent les nouvelles mariées dans
le temple de leur Priape , et lui of-
frent les prémices de ces jeunes fem-
mes , comme une offrande digne de
lui.
L l O 15-
LiMGERA , épithète d'isis , conur.e
étant la prrinière qui ait enseigné
l'usage du lin.
LiKiEs , fêtes en l'honneur de
Linus.
LiNOS , chanson célèbre en Phé-
nicie , en Chj'pre et ailleurs , et con-
sacrée à des sujets tristes et funèbre*.
On dérive ce nom de Linus , dont la
mort fut pleurée des nations les plus
barbares, f^. Maneros.
1 . LiKus , fils d'Apollon et de
Psamathé , fille de Crolopus roi
d'Arsos , fut dévoré dès son enfance
par les cliiens de son nourricier; et
sa naissance équivoque et suspecte à
son aïeul coûta la vie à sa mère.
1. — Fils d Apollon et de Terp<v
chore , ou d'Eulerpe selon quelques
uns , d'Uranie et de Mercure suivaiit
Dhgène Laërce , ou d'Amphi-
raarus , issu de Neptune , selon Pau-
sanzas. I! reçut d'Apollon , son père ,
la lyre à trois cordes de lin. Mais ,
pour leur avoir substitué des cordes
de boyau beaucoup plus harmo-
nieuses , le dieu jaloux lui ota la vie.
Les habitants du mont Hélicon fai-
saient tous les ans son anniversaire
avant de sacrifier aux Muses.
3. — ïhébain , fils d'isménius.
C'est vraisemblablement celui-ci qui
fut maître d'Hercule , et que ce héros
tua d'un coup de lyre , parcequ'il
avait contrefait la mauvaise grâce
Ïu'il avait à toucher cet instrument,
l'est aussi à ce!ui-ci qu'il semble
plus raisonnable d'attribuer différents
ouvTages , tels que ceux sur l'origine
du monde , le cours du soleil et de la
lime , la nature des animaux et des
plantes. II disait , selon Diogène de
Laërce , que tout avait été créé en
un instant. ' Diodore de Sicile le
fait inventeur du rhythme et de la
mélodie , et Plutaïqiie des chants
plaintifs.
LioCRîTE , un des prétendants de
Pénélope , fut tué par Télémaque au
retour d'Ulysse dans Ithaque.
LioDE , fils d'Œnops , devin , et
un des prétendants de Pénélope , fiit
tué par Ulysse , quoiqu'il se fut tou-
jours opposé aux violences des aœant--
de cette princesse.
i58 L I R
1 . Lion. Cet animal , selon PIu-
tarCjUe , était consacré au soleil ,
parceque , de tou^ ceux à friffes ;e-
courbces , c'est le seul qui voit en
naissant , et parcequ'ii dort fort peu,
et les jeux ouverts. En Egypte , il
étiiit cuH'^acré à Vulcain , à cause de
son tenipérament tout de ffu. un
portait une effigie du lion dsns les
sa<rifices de CjLèle , parceque ses
fr êtres avaient , dit-on, le secret de
apprivoiser. Les poètes représentent
le char de cette déesse traîné par
df ux lions. Celui quHercuîe tua sur
le mont Theuniessus, en Béotie, fut
EJacé dan« le ciel par Junon. Les
icontins adoraient le lion, et eu met-
taient une tète sur leurs monnaies.
Le lion était le symbole propre de
W ithras , et on voit quelquefois ce
dieu avec le corps d'homme et la tète
de lion. Ce symbole était si ordinaire
dans les mystères m ithriaques, qu'on
les trouve quelquefois ar pelés Léon-
tiques dans les inscriptions, f^. Ata-
lANTE, PyrAME , CÉCROPS, CïBÈLE ,
AoMÈiE, NémÉe, Terreur.
2. — Danse ridicule en usage chez
les anciens.
Llo^■s , nom que prenaient les ini-
tiés dans les Mithriaques.
LiPARSus , épitlièle de Vulcain ;
èe Lipare , une des Eolides , o<i il
était supposé avoir ses forges.
LiPARUS , fils d'Auson , détrôné
par SCS frères , s'enfuit de l'Italie , et
vint aborder avec ceux qui s'étaient
aitachés à sa fortune dans une des
isles Eolides, à laquelle il donna son
nom. Il y bâtit une ville aussi nom-
mée Lipare, donna Cyané sa fille en
mariage à Eole , et retourna à Sur-
rente , où il mourut après un règne
glorieux. On lui éleva un superbe
tombeau, et les habitants du pavs lui
rendaient les honneurs héroïques.
LiPS , vent de sud-ouest. Il est
peint sous les traits d'un homme
adulte , et tient une aplu-tn- de na-
vire , pour indiquer peut-être les
dangers de la navigation sur les côtes
de l'Attique pendant qu'il règne.
LiRioPE , nymphe, une des"Océa-
nides.Forèée parle dieu du Céphisse,
L I T
qui l'enveloppa de ses esnx , elle
conçut un eufaïît qu'elle nomn)a
Narcisse, et qui fut aimé del'Amour.
Agitée des craintes d'une mère , elle
consulta Tirésias pour savoir si son
fils parviendrait à la vieillesse. Le
devin répondit qu'il deviendrait
vieux, pourvu qu'il ne se connût ja-
mais; réponse qui parut long-temps
ridicule et vaine , mais que la mort
étrange de Narcisse finit par con-
firmer.
Liras , capitaine troyen , tué par
l'Amazone Camilla.
1. Lit. Foy. Cinyre, Mahs ,
SoMMhlL.
2. — Conaacré au dieu Genius.
Cette divinité rom;:ine, qu'il ne faut
pas confondre avec ce qu'on appelle
un Génie, était révérée comme le
dif'U de la nature , de fètrc , etc.
C'est pour cela que les Romains met-
taient sons sa protection le lit des
noiiveaux mariés , qu'ils nommaient
Lee tus Génial is.
Lites, c.-à-fiire, les Prières. Elles
étaient, selon Homère , filles de Ju-
piter ; et rien n'est plus ingénieux
que l'allégorie sous laquelle ce poète
les dépeint. « Elles sont , dit-il , bci-
» teuses , ridées , toujours les 3 eux
« baissés, toujours r^impantes et tou-
« joMrs humiliées; elles marchent
» toujours après l'Injure : car l'in-
» jure altière , pleine de confiance
w en ses propres forces, et d'un pied
» léger . les devance toujours , et par-
» court la terre pour offenser les
» hommes ; et 1( s humbles Prières la
» suivent pour guérir les maux qu'elle
» a faits. (jcIuI qui les respecte et
» qui les écoute en reçoit de grands
» secours ; elles l'écontent à leur
» tour dans ses besoins , portent ses
» vœux au pied du trône du grand
» Jupiter : mais celui qui les refuse
» et les rejette éprouve à son tour
» leur redoutable < ourroux ; elles
» prient leur père d'ordonner à l'In-
» jure de punir ce cœur barbare et
» intraitable, et de venger le refus
» qu'jclles en ont reçu. >>
LiTHOBOi.iE , fête que célébraient
Epidaure , Egine et Trézène , en mé-
moire de Lamie et d'Auxésie , jcimes
L I T
Cretoises que queltpies Trcz''ni'en5
tpîdèrent dans une sédition. Pour
appaiser leurs mines, on institua me
fête en leur honneur. Rac. LitJios ,
f içrre ; ballein , lancer.
LiTHOMANTiE , divination par les
l . n-res. Elle se tuisait par le rue* en
ôe plusieurs cuillous qu'on pou>sait
l'un coolre l'-intre, et dont, le son
plus oii moins clair ou aigu donnait
à connaître la volonté des dieux. On
nipr-orte encore à cette divination la
superstition de ceux qui croient que
l'aniéthystc a la TPrtu de taire con-
naître à crnx qui la portent le.» évè-
r.einonts futurs par les songes, f^.
AST ROÏTB , S i oé.l I T I s.
LiTTORiLES, divinités de la mer.
JK< Glaocus.
LiTTORALis. On /trouve cette épi-
thète doiinée à Sylvain dans un nio-
rument où il paraît oourouné de
Terre ;«vec ses cor-ies qui percent la
couronne. Peut-^tre était-ce sous
cette forme qu'il était Loiioré sur Je
rivage de la naer.
LiTUAGE ; un des minùtres d'A-
thènes , app;'.renmient celui- qui fai-
S:\it les supp'uutions et prières pu-
hliq'ies. Rac. Litai, prières; ergon,
ouvra£;e.
LîTi-us , bâton auîTural , recourbé
j jr le bout comme une crosse, el plus
I los dans cette courbure. R3muins
«Tca trois augures, el leur donna le
liluus pour marque de leur dignité.
Depuis ce temps , les aucures le tin-
rent toujours en main , lorsqu'ils ob-
ser\aient le vol des oiseaux. Aussi
ne sont-ils jamais représentes sans ce
Liton, et le trouve- t-on conmiuné-
ïiient sur les médailles joint aux au-
îrr-s oruements pontificaux. Le f-àton
-lira' était garde dans le Capitole
'• beaucoup de sijin ; on ne le per-
qu'à la prise de Rome par les
l'ois; mais on le retrouva, dit
ceron , dans une chapelle àes Sa-
sur le mont Palatin. Une pierre
fée représente le her?er Fanstn-
ant des augures sur la ville de
tequi devait i-lre fondéeau même
ïit. Il tient son b;iton courf>e,
piurun Luperral,' tandis rjunne
le ùLite ii^as et Romulus. Le
L î V ,59
litiuis était aussi une espèce de ckti-
ron doiiî le son était aigu , et qui sa-
vait pour la cavalerie.
LiTïEBSE , chaosoii rustique , sui-
vant PoliiiT, Il parait queC»_) i»éle eu
était l'objet. Peui-ètre aussi louluit-
eiie snr raventuresuivaute.
LtTYERsis, fiis de Mitias, était
roi de Célenes en Phrv^ie. Des pira-
tes ajaiU enlevé à Dapiuiis sa uiai-
tresse, ils la vendirent à Lit>ersè$.
Dcphnis entreprit de la chercher
par tout le monde , jusfju à ce qa li
l'eût retrouvée ; i\ parcourut a\e«
mille ditticuttés une infinité de pajs ,
et arriva enfin h Célènes.
Lit\ersès était riche en moissons ,
et il était en même temps le plus ii;i-
bile et le plus fort moisaouiieur qu'il
\ eût. Il iài^ait arrêter tousiesétrao-
pers qui passment^par ses états, et
les obliçeail de moissonner avec
lui : il ne leur donnait puiut d'autre
tache que celle qu'il se donnait à lui-
nièiiie; mais elle était toujours trop
forte pour ces malheureux ; et lurs-
qu'après avoir épuisé leurs turces ils
comniençiieut à se rendre , il leur
tranchait la tète avec sa faux. Ou
amène Daphnis à Lityersès , qui lui
donne une faux pour travailler. Oé-
tait fait de sa vie , si Hercu.e ne fût
arrivé à temps pour le sauver; ce
hifros tue Lityersès, délivre la nvut-
phe qui ét;iit parmi les esclaves (iu
tyran , et la rend h. Daphnis : ou
ajoute qu'il les maria eusembie, et
qu'il leur donna pour présent de
noces le palais de Lityersès.
LlVKE. y.QïAo, Calliupe.
XlVRES SiBYLLIKS. CeS 1 ivfCS ,
ainsi appelés parci qu'ils conte aient
les prédictions des Sib\lles, étaient
confiés , à Rome, à la parde d'im col-
îèse de prèlrts ou d'officiers ooiuiDés
Quindecinivirs. Les givres Sibyl-
lins étaient précieux à la supersti-
tion comme à ia politique, pui.M^a'ils
renfermaient , disait-un , les desti-
nées dereiiipire, et les mo', eus d'ap-
paiser la colère de$ dieux quand elle
se manifestait par des pnodiiT-s ou
par des calamités. Les QuiixJecim-
virs avaient seul» le privilèiie de con-
sulter au Lesoiu ce; au^u^e dépôt.
iGo L O C
lis ne ponviupnt y jeter les yeux sans
un ordre spécial : mais leur rapport
était reçu sans examen ; ou faisait
aveuglément ce qu'ils prescriTaient.
LocHÉATE , surnom de Jupiter , à
qui les habitants d^Aliphcre avaient
ériiré un autel comme au père de
INIijierve qu'ils croyaient née et
élevée chez eux. Rac. Locheia, en-
fantement.
LocKÉE ( M. Ind. ) , déesse de la
fortune chez les Indous.
LocRUS , fils de Phénso roi des
Phéaciens. Après la mort de ce
prince , Locrus et Alcinoiis son
frère se dispvitant le 'royaume , par
un accord il fut réglé qu'Aicinoiis
demeurerait souverain de l'isle , que
Locrtus aurait les effets mobiliers de
la succession , et quavec une partie
des insulaires il irait s'établir ail-
leurs. Suivant cet accord , Locrns fit
Toilc en Italie , où Latinus , roi du
pays , non seulement le reçut bien ,
mais en lit son f:ci!dre, par le marin;:;e
de Laurina , sa fille , avec lui. C'est
pourquoi les rhéaeiensseregardèrent
depuis comme liés de consaneuinité
avec ces Locriens d'Italie. Vers ce
même temps , il arriva qu'Hercule ,
ciui emmenait d'Ervthie les excel-
lents bœufs de Gérvon , aborda en
Italie, et alla loecr chez Locrus, qui
]e reçut comme un tel hôte le méri-
tait. Le hasard voulut nue Latinus ,
îiilant chez sa fille , \h ces Ixeufs ,
qui lui parurent d'une beauté rare.
Aussi-tôt il les voulut avoir ; et déjà
il les emmenait , lorsqu'Hercule ,
ypprenant cola , vint le combattre, le
tua d'un coup de javelot , et reprit
ses bonifs. Locrus , qui apprend ce
fombat sans en apprendre la mal-
heureuse issue , craignant tout pour
Hercule, parcefju'il connaissait La-
tinus pour être d'imfe erande force
de corps et d'im grand couia^e ,
changea d'habit , et vola au secours
de son hôte. Hercule , voyant un
homme courir à lui , et crovant (fue
c'était un nouvel emiemi qui lui sur-
venait , décoche sa flèche contre Lo-
crus , et i'étend mort ^ ses pieds.
Bientôt après il connut sa méprise _.
et en gémit. Le mal était sans re-
L 0 I
mède. II pleura sou ami , lui fil dt
magnifiques funérailles ; et quand lui-
même eut quitté la vie, il apparut h
ces peuples , et leur ordonna de bâtir
une ville en Italie , h l'endroit oCi
était la sépulture de Locrus. C'est
ainsi qu'une grande ville porta long-
temps ^son nom , et honora sa mé-
moire.
LocuTius. F^. Aius LoccjTius.
LoDA {M. Ceh.), àitu de Lochlin,
ou de Scandinavie , dans les poé-
sies Erses , apparemment le même
qu'Odiu.
Loi NA , déesse des Goths , dont la
fonction était de réconcilier les époux
et les amai^ts les plus désunis.
LoGios, surnom de Mercure pré-
sidant à 1 élwjuence. Rac. Logos,
discours.
Logique. ( Sciences. ) Une jeune
fiile au teint pâle, aux cheveux épars,
tient de la main droite un bou<pet
de fleurs , avec ce mot , leruni et
fahum , et delà gauche un serpent.
D'autres la présentent sous la figure
d'une jeune femme vêtue de blanc ,
h l'air plein de vivacité, une longue
épée à la main droite, quatre clous
à la gauche , qui sont les qiuitre règles !
de chaque figure syllogistique ; unj
casque en tête, dont le cimier est uui
faucon. A ces allégories cntortil
lées je préférerais celle-ci , plu»
simple et plus claire : Interprète dt
la raison , elle a le bras étendu
comme poor démontrer une vérité.
Le flambeau et les traits qu'elle'tient
expriment la clarté et l'impression
de ses arguments , comme la colon]
et les livres sur lesquels elle s'appuie,
tels que Bayle , Maïeiranche, etc.
en signifient la solidité. Elle foule
aux pieds l'Ignorance ; et le Lycét
d'Athènes est le fond du tableau.
Loi , divinité allégorique , fille d<
Jupiter et de Thémis. Une femm«
majestueuse est îissise sur un tribima
avec un diadème sur la tête , qui^x-
prime l'empire qu'elle doit avoir su
la société ; un sceptre en main , e
un livre ouvert à ses pieds, sur lenue
on voit cette sentence , In legihu
sahis. — Gritvelot lui donne un jo»
eotrekcc de fleuis , et une rom
\ d'aboadoud
L O K
d'aixindance , symbole des avantages
qu'elle procure en garantissant les
propriétés; près d'elle un enfant qui
dort d'un doux sommeil exprime
ingénieusement que la loi , pour at-
teindre son but , doit inspirer la
sécurité.
Loi SiTUEELLE. CésuT Papa la
personnifie par une femme agréable ,
assise au milieu d'un jardin, et qui
n'est couverte que de la ceinture en
bas. Sa nudité et sa chevelure sans
art nous apprennent qu'il n'y a ni
apprêt ni déguisement en cette loi ,
non plus qu'eu son auteur ; le compas
Qu'elle tient , avec ces mots , /Eijud
mce, à balance égale, indique qu il
ne faut point faire aux autres ce fjue
nous ne voudrions pas qu'ils nous lis-
sent ; et son ombre qu'elle montre de
la main gauche , que celui qui la suit
regarde et traite le prochain comme
lui-même.
Loi CHRETIENNE. Le même la sym-
bolise par une belle femme , la tête
ceinte de rayons , tenant de la main
droite une balance, dont un des bas-
sins porte une couronne, et l'autre
nn càlite d'un or éclatant ; de la
gauche elle tient ime mitre sur un
livre ouvert , et un miroir devant
elle ; emblèmes de foi , de justice ,
de dignité, de science , de sagesse et
de gloire.
LoïBEiA , petits vases avec lesquels
on faisait des libations.
LoïHiuS; surnom sous lequel les
Lindiens honoraient Apollon comme
le dieu de la médecine , qui pomait
£uérirles malades attaqués de la peste
et la chasser d'un pays. Rac. Loimos,
peste.
LoKE ( M. Celt. ) , divinité mal-
faisante qui joue tout-à-la-fois le rôle
de Momus et d'Arimane parmi les
dieux du Nord. Il est fils du géant
Farbaute et de Laufeya ; ses deux
frères sont Biieister et Helblinde
( l'aveugle Mort }. Beau et bien
fait de corps , il a l'esprit pervers ,
léger , inconstant , et surpasse tous
hommes dans la science de la
^ç et de la perfidie. Il a souvent
osé les dieux anx plus grands pé-
^ , et les en a tirés par ses artifices.
Tome 11%
L O P i6t
C'est à ces qualités vicieuses qu'il
doit les épithètes de calomniateur
des dieux , artisan de tromperies,
opprobre des dieux et des hom~
mes , père du grand serpent, père
de la mort, adversaire , accusa-
teur des dieux , celui qui Us
trompe, etc. Sa femme se nomme
Signie ; il a eu d'elle Nare et quel-
ques autres fils. Il a eu de plus trois
eufants de la géante Angerbode ,
messagère de malheur : l'un est le
loup Fenris , le second est le grand
serpent de Midgard, et le troisième
est Héla ( la Mort. ) Le père uni-
versel , prévoyant les maux que ces
enfants , élevés dans le pays des
géants , devaient causer aux dieux ,
se les fit amener, et jeta le serpent
dans le fond de la grande mer; mais
ce monstre s'y accrut si fort , qu'il
ceignit dans le fond des eaux le globe
entier de la terre , et qu'il peut en-
core se mordre lui-même l'extrémité
de la queue. ( f^ov. HÉL.t. ) Apres
plusieurs tours joués aux dieux et
ditTérentes métamorphoses pour
échapper à leur vengeance , Loke
se change en saumon , et s'élance
Sar-dessns le filet tendu dans le
euve où il est caché ; mais f hor le
saisit par la queue, et c'est la raison
pour laquelle les saumons ont eu
depuis la queue si mince. Les dieux ,
maîtres de Loke , le lient à trois
pierres aiguës , dont Tune lai presse
les épaules , l'autre les cotés , la troi-
sième les jarrets. Skada suspend de
plus sur sa tête un serpeut dont le
venin lui tombe goutte à goutte sur
le visage. Cependant sa femme Si-
gnie est assise à coté de lui, et reçoit
ces gouttes dans un baêsin , qu'elle
va vider lorsqu'il est rempli. Durant
cet intervalle , le venin tombe sur
Loke , ce qui le fait hurler et frémir
avec tant de force , qne toute la
terre en est ébranlée ; et c'est ce
qu'on appelle parmi les hommes
tremblement de terre. Il restera dans
les fers jusqu'au jour des ténèbres ,
jour auquel il doit être déchaîné pcr
les dieux. F". Azaël , Escéi.ADM ,
Prombthée, TïPHOK.
LoPHià , fleuve de Béotie sur l'e-
«Gs
LOT
rii;iiie duquel Pausanias raconte
cette fable : Le territoire d'Hnliarte
niauquait d'eau, et les habitants
étaient fort en peine. Un des prin-
cipaux alla consulter l'orac-'c de Del-
phes ; la répoiise fut qu'il devait re-
tourner à Haliarle, et tuer le premier
qu'il rencontrerait en retournant. Un
jeune carron , nommé Lophis , (ils
-<le P.iriliénoniène , s étant offert h
lui le premier, il le perça d'un coup
d'épée. Lophis-, Wessé, courut çà et
là ; et par-tout où &on sang toucha la
terre il en sortit des fontaines :
de là le nom du fleuve. Cette fable
apprend du moins qu'il se formait
tic plusieurs sources.
LoQUAcnÉ. Ce vice est désigné
dans Tine aueienne épisramme grec-
que par un piverl. ylnthol.f î. o ,
C. l'i'-i €/'. 17 , /. I.
Lotis, lille de Neptune. Cette
nymphe , fu>-ant les poursuites de
l'riape , fut changée en un arbre qui
portait son nom.
LoïOPHAGes , anciens peuples
■d'Afrique (pii habitaient la côte de
Barbarie. Ulysse, jeté par la tem-
pête siu' leurs côtes , envoya deux de
-ses compagnons, au>:({uels les habi-
tants donnèrent à goûter de leur fruit
de lotus. L'eftet en fut prompt. Les
Grecs oul>!ièrent tout , parents , pa-
trie , et il fallut user de violence pour
1rs arracher au pays qui produisait
un fruit si délicieux, et pour les faire
levenir dans leurs vaisseaux. l\ac.
l*hni^elii , manger.
Lotos. On voit souvent , dans les
monuments égyptiens, Liis assise Mit
une fleurqu'o!) appel'eordinairement
Ja [leur du lotus. Phttanpie dit que
1 "S Etîyptiens peigueiit le soleil nais-
sant de la fleur du lotus. En effet ,
OT le trouve ainsi peint en jeune
homme , avec une couronne radiale ,
assis sur cette (leur; non pas qu'ils
croient que le soleil soit né ainsi ,
mais parc^qu'ils rcpréseiiteut ajlégo-
riquement la plTq)art des choses. Ce
lotus est une plante aquatique qui
croît dans le Nil , et qui porte une
tète et une graine à-peu-près comme
le pavot. Elle se trouve dans les mys-
tères des Egypiieiis, à cause du rap-
L O U
port qtte les peuples croyaient q»i'cllR
avait avec le soleil, à l'apparition du-
quel elle se montrait d'abord sttr la
sui'face de l'eau , et s'v replongeait
dès ipi'il était couché ; phénomène
d'ailleurs très eonimun à toutes \os
espèces de // ynipluea ou plantes aqua-
tiques. Ceilc (leur de lotus était aussi
consacrée.^ Apollon et à Vénus, puis-
qu'elle accompagne cpielquefois leurs
statues. Il y a une autre espèce d«.
lotus , que nos botanistes appellent
pcrsen , qui croît aux environs du
grand Caire et sur la côte de Bar-
barie ; elle a des feuilles très sem-
blables au laurier , mais un peu plus
grandes ; son fruit est de la figure
d'une }X)ire,qui renferme une espèce
d'amande 0!i novau avant le goût
d'une châtaigne. La beauté de cet
arlire , qui est toujours verd , l'odeur
aromatique de ses feuilles , leur res-
semijlance à une langue , et celle de
son noyau à un cœur, sont la source
dos nn stères que les Egyptiens y
avaient attachés, puisqu'ils l'avaient
consacrée à Isis. et qu'ils pinçaient
son fruit sur la tète de leurs idoles ^
quelquefois entier , d'autres fois ou*-
vcrt pour faire par.ùtre l'amande.
Cette dest^iption , qui est d'un mo-
derne , approche beaucoup de celle
que PoJrhe a donnée de telles es-
pèces de lotus. I/auteur grec ajoute
que, quand ce fruit est niùr , on îe
hiiî, sé(-her, et on le broie avec du
bled. En le brojant avec de l'eau,
on en tire une liqueur qui a le govit
du vin mêlé avec du miel. C'est cette
liqueur qui parut si agréable aux
compagnons d'Qlysse, qu'ils ne vou-
lurent point fpn'tter le pays qui pro-
duisait cette précieuse plante.
LoTTANGE. Les modernes lallégo-
risent prr une femme très belle ,
vêtue de blanc , couronnée de roses.
Elle porte sur la poitrine un bijou
de jaspe , sonne d'une trompette d'où
sortent des rayons de cloire , et res-
pire la fvmiée d'une cassolette qu'elle
tient de la main gauche.
Lorp , animal consacré h Mars.
Chez, les Egyptiens, c'était l'Ià/'-o-
glvphe «l'un voleur. Il faut eu ex-
ceptez' pourtant les Lycopolitain» j
LOT
qui l'avaient en grande vénération ,
pîircequOsiris s'était souvent dé-
guisé en loup. ( V^, LvcoPOLiTE. )
C était aussi uu des signes militaires
des Romains , et il se trouve comme
tel sur la colonne Trajane. ( f^oy.
AacAS, CiRCÉ , Lycaon.) Pausanias
nous apprend pourf[uoi , chez les
Grecs , il était consacré à Apollon.
Un Scélérat, avant dérobé lardent
dn tcnipie de Delphes, alla se < a-
clier dans l'endroit le plus fourré du
Parnasse ; là , s'élant endurmi , un
loup se jeta sur lui, et le mit en
f)ièceî. Ce même lonp entrait toutes
es nuits dans la vi!le , et la faisait
retentir de ses hurlements. On crut
voir dans ce fait quelque chose de
surnaturel ; on suivit le loup, et l'on
retrouva Tarirent sacré-, f{ue l'on re-
porta dans le temple. En mémoire
de cet évènoment , on lit faire un
loup de bronze, qui fut placé près
du i^rand autel d'Apollon à Delphes.
LoLQUo. (>/. fnd.) Les Caraïbes
nomment ainsi le premier homme ;
ils le regardent comme le créateur
des poissons , et sont persuadés « jue ,
trois jours après sa mort , il ressuscita ,
et s'éleva vers le ciel.
LovvE , nourrice de Rémus et de
Romulus. Sur les médailles romaines,
une louve qui donne à tetter à deux
petits enfants est le syu)l*o!e de
l'orisine de Rome. Les anciens ont
représenté le Tybre avec une louve
à côté de lui. (/^. Tybre.) L'avarice
a une louve pour attribut. La louve
est aussi regardée comme le symbole
d une femme impudique.
LovNA ( M. Celt. ) , Iraitième
déesse favorable aux vœux des mor-
tels. Odin et Fricpa lui ont donné le
pouvoir particulier de réconcilier les
, amants les plus désunis.
T.oxiAs, qui a un cours oblique ,
ies surnoms d' Apollon considéré
"ue le Soleil.
liOVAUTÉ. ( Iconol. ) César Ripa
In représente par une femme vêtue
ip robe déliée, tenant dune main
lanterne allumée , et de l'autre
masque rompu. Cochin la dé-
■ c par une femme qui tient son
r dans une main, et dans l'autre
LUC i65
vm masfpie brisé . tandis qu'elle ea
foule un autre sous ses pieds.
Li, A , déesse qui présidait aux ex-
piations ; de luere , laver , expier.
On l'honorait en lui consacrant le»
dépouilles des ennemis. Les Romains
lui attribuaient le eouvemement de
la planète de Saturne , que les Egyp-
tiens noiimaient l'pstre deNémésis,
ce <rui fuit rroire que cette déesse
était la même. f^. jNesiésis.
LueENTEA , déesse du désir.
LoBENTlA , LuaEKTIHA. f^. Ll-
BENriA.
LrcAGCS , capitaine latin , frère
de Liser , tué cjrame lui par Enée.
LucAR, l'arcent qu'on tirait des
bois sacrés; d'où vient hicnini, çain^^
Se'on d'antres, c'était l'arsent qu'oa
dépensait pour les spectacles . et sur-
tout pour les pages des a^ fcurs.
LocABu:s, ou Li'cér;es, fête ro-
maine qui se céléiirait le 1 8 Juillet
dans un Ixiis sacré, Lucas , proche
de Rome , en mémoire de ce que ,
battus par les Gaulois , les Romain»
y avaient trouvé un asyle. D'aulrea
tirent l'ori^jine de cette fête des of-
frandes en argent qu'on faisait aux
bois sacrés. Phtlarque observe que
ce jour-là on payait les comédiens des
deniers qui provenaient des coupes
réslt-es qu'on faisait dans le bois sacré
dont je viens de parler.
LucERiDs , simjom de Jupiter ,
pris de lux , lumière.
LucETiA, surnom de Jnnon, comme
déesse de la lumière.
1. LtiCETius, surnom de Jupiter,
tiré de la même ori£;ine.
2. — Capitaine latin qu'Ilionée
écrasa d'une pierre énorme , au mo-
merrt qu'il mettait le feu à une de«
portes du camp troyen.
1. Lucifer, fîls de Perse, on,
selon d'autres, de Jupiter et de l'Au «
rore. Chef et conducteur des astres,
il prend soin des coursiers et du char
du Soleil , qu'il attèle et détèle avec
les Heures. On le reconnaît à ses
chevaux blancs dans la voûte azurée ,
lorsqu'il annonce aux mortels l'ar-
rivée de sa mère. Les chevaux de
main , desultorii , étaient consacré*
à ce dieu. C'cjt cette brillante éU>il«
L u
i6^
LUC
nomm(?e Vénus le matin, et le soir
Hesper.
2. — Nom de l'esprit qui prési-
dait à l'orient , selon l'opinion des
magiciens. Lucifer était évoqué le
lundi dans un cercle au milieu du-
3uel était son nom. Il se contentait
'une souris.
LtJCiFERA , surnom de Diane. On
la voit avec ce surnom sur un monu-
ment , tenant d'une main une torche,
de l'autre un arc , et portant sur 1 é-
paule un carquois. Un autre la re-
présente couverte d'un grand voile
Earsemé d'étoiles , un croissant sur
1 tète , et tenant à la main un flam-
beau élevé. Les Grecs invoquaient
Diane LuQifera pour les accouche-
ments , comme les Romains invo-
quaient Junon Lucine.
LuciLucfs , bois de Messcnie , où
Lycus , fils de Pandion , purifia tous
ceux qui étaient initiés aux mystères
de la grande déesse.
LuciNE , déesse qui présidait aux
accouchements des femmes , et à la
naissance des enfants. Tantôt cet
Diane , et tantôt Junon. Un ancien
poète iycien , Olénus , en iliit une
déesse particulière , fille de Jupiter
et de Junon , et mère de Cupidon.
On dérive son nom de Lucus , bois
sacré , ou plutôt de Lux , parce-
qu'elle donne la lumière. Les cou-
ronnes et les guirlandes entraient
dan« les cérémonies de son culte.
Tantôt on représentait cette déesse
comme ime matrone , tenant une
coupe de la main droite, et une lance
de la gauche. Tantôt elle est figurée
assise sur une chaise , tenant de la
main gauche un enfant emmaillotté ,
et de la droite une Heur. Quelquefois
on lui donnait une couronne de dic-
tame , parceque cette h rbe était
crue favoriser l'accouchement. Ru-
bens l'a peinte dans sa galerie avec
un flambeau. /^. Ilithyib, Zygie ,
Katalis, etc.
LuciNiA , surnom sous lequel Ju-
non avait à Rome un autel. Les
cendres qui restaient après les sacri-
fices demeuraient immobiles, quelque
temps qu'il fit. Les femmes grosses
j brulaieut de l'encens.
L U N
LcCRicE , une des femmes de
Numa. Il l'épousa après avoir été
élu roi.
LucTATiENs , jeux dont parle
Ciccron dans son Brutus.
LucuLARis , nom d'un fjamine.
LucuLLiEs , fêtes et jeux publics
que la province d'Asie décerna i
L. Lucullus , en mémoire de ses
bienfaits.
LuGDUs, roi fabuleux des Gaulois,
fils de Narbon , et fondateur de
Lugdunuin , aujourd'hui Lyon.
LuK.1 {M. IiuL), la déesse de»
grains chez les Gentous. Elle est re-
présentée , dans les pagodes , cou-
ronnée d'épis , et entourée d'une
plante qui porte du fruit , laquelle
passe par ses deux mains, et dont la
racine est sous ses pieds. Celte
déesse, de même que toutes les divi-
nités supérieures des Gentous, est
environnée d'un serpent. On célèbre
deux fêtes en l'honneur de Luki. La
première tombe le premier jeudi du
mois de Décembre , où l'on fait la
nouvelle récolte. On remercie cette
déesse bienfaisante de tous les biens
qu'on a reçus pendant l'année. On
passe le jour danslejtûneet la prière,
et à se purifier dans le Gange , et la
nuit en festins et en réjouissances.
La seconde fête tombe le dernier
jour de Décembre , où l'on adore de
nouveau la déesse de la même ma-
nière qu'on vient de dire , excepté
qu'on ne jeûne point. On distribue
cp jour-là du pain aux pauvres , selon
les facultés d'un chacun.
LtJKDi , le second jour de la se-
maine , est personnifié dans les mor
nunients par une figure de Diane
Luce , qui porte le croissant sur la
tête.
LuKE , la p!us grande divinité du
paganisme apiès le Solei). iHficrobfr
prétend même que toutes peuvent
*e rapporter ili ces deux astres.
Hésiode la fait fille d'Hypérion et
de Théa. Piiidare l'appelle l'œil de
la nuit, et Horace la reine du silence.
Une partie des Orientaux l'hono-
raient sous le titre d'Uranie. C est
risis des Egyptiens , lAstarté des
FhiinicieQà i U Méxù et la Reine dv
L U N
«îel des Héhreinc , la Mylitta des
Perses, KAlilat de? Arabes, la Se-
lf ne des Grecs , et Ja Diane , la
\ënus,la Junondes Romains. César
ne donne point d'autres divinités aux
peuples du Nord et aux nnciens Ger-
mains , que le Feu , le Soleil et la
Lune. Le culte de ce dernier astre
franchit les bornes de l'Océan Ger-
nianirpje , et passa de la Saxe dans la
grande Breta,2ne et dans les Gau'es ,
oii la Lune .ivait un oracle desservi
par desdruïdesses dansTisIe de Sain ,
sur la côte méridionale de la basse
Bretagne. Les ma,£;iciennes de Thes-
salie disaient avoir un grtnd com-
merce avec la Lune , et se vantaient
«le pouvoir, par leurs enchantements ,
ou la délivrer du dragon qui voulait
la dévorer, ce qui se faisait au bruit
des chaudrons lorsqu'elle était écli-
psée , ou la faire à leur gré descendre
sur la terre. L'idée que cet astre
pouvait être habité a donné lien à
des fictions ingénieuses. Telles sont
entr'autres le vovage de Lucien et
de Cyrano de iBergerac , et sur-
tout la fable de VAriosle , qui place
dans la Lune un vaste magasin rempli
de fioles étiquetées , où le bon sens
de chaque individu est renfermé.
y. Dune.
M. Péruv. Les Péruviens regar-
daient la Lune comme la sneur et la
femme du Soleil ,'et comme la mère
de leurs incas. Ils l'appelaient la
mère universelle de toutes choses,
et avaient pour elle la plus grande
■^énération. Cependant ils ne lui
r .aient point élevé de temples, et ne
l*ii offraient point de sacrifices.
M. Ind. La Lune est la divinité
('es Nicobarins , habitants de Java ,
: i rapport des missionnaires.
LuKUS. Ce dieu n'était autre que
la Lune même. Dans plusieurs lan-
gues de l'Orient , la Lune a un nom
luasculin , ou même les deux genres.
De lii vient que les unes en ont fait
• Kn dieu, les autres une déesse, et
quelques unes une divinité herma-
phrodite. Ce dieu , que Strahoti
n mme Men , était sur-tout adoré
à Carrbes , en Mésopotamie. Les
koiiuues lui sacrifkii«at ea Ivtbit de
L U P i65
femme , et les femmes en habit
d'homme. Spartien nous apprend
que ceux qui appellent la Lune d'un
nom féminin , et qui la regardent
comme une femme , sont assujettis
aux femmes , et maîtrisés par elles ;
et qu'au contraire ceux qui la croient
un être uiàle ont toujours l'empire
sur leurs femmes , et n'ont rien h.
craindre de leurs pièges. « De là
» vient , ajoute-t-il , que les Grecs et
« les Egyptiens , quoiqu'ils appr lient
» la Lune d'un nom féminin , en
» parlent dans leurs mystères comme
» d'un dieu mâle. » Plusieurs monu-
ments ont conser\é la figure du dieu
Lunus. Les médailles de Carie , de
Phrvgie , de Pisidie , l'offrent sous
les traits d'un jeune homme , nu
bonnet arménien sur la tête , un crois-
sant sur le dos , tenant de la main
droite une bride , de la gauche un
flambeau , et ayant un coq sous les
pieds. Nous citerons encore une
pierre gravée du cabinet national , où
on le ^oit en habit phrygien , une
haste à la main , symbole de sa puis-
sance , et dans l'autre une petite
montagne, on parceque c'est derrière
les montagnes que le dieu Lunus dis-
paraît à nos yeux , ou parceque c'est
toujours sur les hauteurs que se font
les observations astronomiques. ,
LuPERCA , déesse que les berger»
romains invoquaient contre les loups.
LuPERCAL , grotte osi Rémus et
Romnlus avaient été allaités par la
louve. Elle était an pied du mont
Palatin. Seruius croit que cette
grotte fijt ainsi appelée parcequ'elle
était consacrée à Pan, dieu d'Arca-
die , auquel le mont Lycée l'était
aussi ; qu'Evandre , Arcadion , étant
venu en Italie, il dédia de même un
lieu au dieu de sa patrie , et le nomma
Lu perçai.
LupERCALEs , fêtes instituées à
Rome en l'honneur de Pan. Elles se
célébraient , selon Ovide, le troi-
sième jour après les ides de Février.
Valère Maxime prétend que ces
Lupercales ne furent comrar-ncées que
sous Rémus et Romulus , à la per-
suasion du berger Fanstulus. Ils
otïrireat on sacrifice , immolèrent d«s
L 3
i6G L TJ P
chèvres, et firent un festin , où les
Leri;ers, écliauifés par le vin, se divi-
sèrent en cieux troupes, «pii , s'étaut
ceiûtcs des peaux <iesi)ètes inmiolccs ,
allaient çii et là folâtrant les uns avec
Jes autres. Mais Justin et Servius
prétendent, avec plus «le rais(jn, que
ilonmlus ne fît que liouner une forisie
plus décente et plus répulicre aux
grossières institutions d'Evaudrc. En
ïnénioire de ces fètc s , des jeunes i;ens
couraient tout nus , tenant d une
main les couteaux dont ils s'étaient
servis pour immoler les chèvres , et
de l'autre des courroies , t'ont ils
"frappaient tous ceux qu'ifs trouvaient
sur leurchemin. L'opinion oà étaient
ies femmes que ces coups de fouets
contribuaient à leur fécondité, ou à
leur heureuse délivrance, faisait que,
loin d'éviter leur rencontre , elles
6 approchaient d'eux poiu- recevoir
«les coups auxquels elles attacliaient
tme si fîrande vertu. Ovide nous ap-
prend l'oripine de cet usape. Sous le
règne de Roniulus , les femmes de-
vinrent stériles , et s'allèrent pro-
sterner dans le bois sacré de Junon ,
Îourilésarmerla rigueur de la déesse,
la réponse de l'oracle fut qu'elles
«levaient attendre t!es boucs le retour
de leur fécondité. L'ausure, homme
d'esprit, interpréta ce ridicule oracle,
en sacrifiant une chèvre , et faisant
couper la pe; u en lanières , dont il
ordonna de fouetter les fenniies, qui
redevinrent fécondes. L'usage de
courir nu s'établit , ou parceque Pan
est toujours ainsi représenté , ou
parcetpiun jour que Rcmiis et Ro-
mulus célébraient cette fête , des
voleurs profitèrent de l'occasion pour
enlever leurs troupeaux. Les deux
frères, et la jeunesse qui les entou-
rait , mirent bas leurs habits , pour
mieux atteindre les voleurs, et ieur
reprirent le butin. Ovide en donne
encore une autre raison. Omphale ^
qui voyageait avec Hercule, s'amusa
un soir à changer d'habit avec ce
héros. Le dieu Faune , amoureux
d'Oniphale, fut la dupe de ce chan-
gement, prit en horreur les habits
qui l'avaient trompé , et voulut que
ces prêtres n'en portassent point
LUS
pendant la cérénionie de leur ctih(*.
On sacrifiait un ciiien, ou parccqu il
e=t reiincini du loup dont on célé-
brait les bienfaits , ou parceque ce
jour-là les chiens devenaient fort iu-
conniiudes à ceux qui i ouraienl les
rues dans cet état de nudité. Auguste
remit cette fête en vigueur , tl ué-
fendit seu'enieut aux jeunes gens (mi
n avaient point encore de barbe de
courir les rues avec les luperques un
fbnet à la main. Les Lupenales se
soutinrent justpx à la fin du cinquième
siècle.
LuPlRCEÏ. K. LuPERQtJES.
■ Lm'ercus. /^. LvCjeus.
L-LPtKQvts , prêtres préposés au
culte particulier de Pan, et qui célé-
braient lesLupcrcales. On attribuait
leur institution à Romulus, qui, le
premier, érigea les luperques en col-
lèges , et voulut que les peaux des
victimes ini.i o'ées leur servissent de
ceintures. Ils étaient divisés en tU-us
collèges , les (^)uintiliens et les Fa-
i'iens , pour perpétuer , dit-on , la
mémoire d'un Quintilius et d'un
Fabius, qui avaient été les chefs , l'un
lin parti de Romulus, l'autre de celui
de Rémus. Entr'autres cérémonies de
leur culte, il lidlait que deux jeunes
gens de famille noble se missent :\
rire aux éclats , lorsque l'un des
luperques leur touchait le front avec
un couteau sanglant , et que l'autre
le leur essuyait avec de la laine trem-
pée dans du lait. ( ésar ajouta , ou
laissa créer par ses amis en son hon-
neur, un troisième collège , qui fut
nommé des Juliens; et Surlonemsl'
nue que cette démarche fur une des •
chose» qui le rendirent plus odieux ,
ainsi que > es cérémonies , qui fai-
saient l'amusement du petit peuple.
Ce sacerdoce n'était pas en grand
honneur à Rome. Cicéroii traite le
corpsdcsiuperquesdesociété agreste,
antérieure à toute civilisation , et re-
proche à 3L Antoine d'avoir désho-
noré le consulat en montant à la
tribune parfumé d'essences , et le
corps ceint d'une peau de brebis ,
pour faire bassement la cour à César.
LuSClNIE, /''. AedOÎN.
LusiA , qui se baigne ( rac.
LUS
I
luein , lavfr), surnom tîe Ccrès ,
«|ui t\iisnU iillusion à son r.vo.ture
avec ]N optuue , lor-upte , caciicc parmi
les cavatcs d'Oîicus , elle fui sur-
prise par cedicu. On prétendait que,
iurieuse d'.'iLord de sa violence , clie
s'adoucit ensuite et prenait plaisir à
s'aller J^aigner dans le Ladou.
Lustral (Jour), jour où les en-
fants nouveaux nés rece% aient leur
nom et la cûrciuOiiie de leur lustra-
tion. La plupart des auteurs assureut
que Ce lait pour les miJes le neu-
vième jour après leur liaiss^ince , et
le huitième pour les filies. D'autres
prétendent que c était le cinquième,
sans aucune distinction de sexe ;
d'autres , le doriiier de la semaine oà
l'enfanl était uc. Les accouclieuses ,
après s'être puriîlées en lavant leurs
mains , faisaient trois fois le tour du
fover avec lenfaat dans leurs Lras ; ce
qui désipncit d'un côlésoneutréedans
la famille, et , de l'autre, qu'on le met-
tait sous la protoctiou des di^ux de
la maison , à laquelle le foyer servait
d'aute! ; ensuite on jetait par asper-
sion quelques £;outtcs d'eau sur l'en-
fant. On célébrait ce même jour un
festin avec de grands témoi^uafies
de joie , et Ion recevait des présents
de ses amis à cette occasion. Si l'en-
fant était un mâle , la porte dulo.i^is
était couronnée dune puirlande d'o-
livier ; si c'était une lîlle , la porte
était ornée d"écl!e\ eaux de laine, sym-
bole de l'ouvrage dont le Leau sexe
devait s'occuper.
Lustrale. / '. Eau lostR-Ile.
Lustrales, fêtes qui se célébraient
à Rome de cinq en cinq ans , d'où
vient l'usage de compter par lustres.
Aussi dans les monuments antiques
un censeur romain est représenté
avec un petit vase plein d'eau lus-
trale dans une m;: in , et ime Jjranche
d'olivier dais l'autre. Cette céré-
monie avait lieu après la confection
«lu cadastre et la répartitiou de l'im-
pôt. K. Solitaurilu.
LtJSTRATiONjcérémoniesreli^euses
fréquentes cKcz les Grecs et les Ro-
mains pour purifier les villes , les
champs, les troupeaux , les maisons,
les aimées , le* enfants , les per-
L U S ïSz
sonnes souillées de quelque crime,
par l'infection duu ca<javre , ou pnc
quelque autre impureté. Elles se tai-
saient ordinairement par des asper-
sions , des processions , âcs sacri-
fices d'expiation. Les lust rations pro-
prement dites se faisaient de trois
uianières ; ou par le leu , le soul're
allumé ; et les j arfums ; ou par l'eau:
qu'on répandi.it , ou par l'air qu'où
a£;ilait autour de la chose qu'on vou-
lait purifier. Elles étaient ou pu-
bliques ou particulières. /^^ Armi-
LUSTKE. La iustration des^ enfant»
^chez les anciens est représentée-
d une manière curieuse sur im mé-
daillon rare de Luciila , fenwne de
l'einpereur Lucius \enis^ Lacilla
elle-même est debout , tenant une
branche de laurier; ime prêtresse à
i.'enoux, placée au-dessus d'elle sur
le Lord d'un fleuve, y puise de l'eau;
et à côté est un enfant à moitié nu,
qui attend debout le baptême. De
trois petits Amours , l'un est debout
sur un autel , lautreen tombe comme
s'il était mort après la cérémonie , le
troisième regarde par-dessus le mur
un jardin qui désigne les champ*.
Elysécns; image qtii pourrait indiquer
im enfant mort avant le baptême.
f^ailliint , Nuni. tnax. inod.Jius.
de Camps. Y>.i\i. Dans leslustratious
des troupeaux , chez les Romains,,
le berger j-rrosait une partie choisie
du bétail avec de 1 eau , brûlait de Ict
Sabine , du laurier et du soufre ,
faisait trois fois Je tour de scui parc
ou de sa bergerie , et offrait ensuite
à Paies du lait , du vin cuit , mi
gâteau , ou du millet. A i égard des
maisons particulières , on les puri-
fiait avec de l'eau et des jtarfums ^
composés de laurier , de genièvre ,
d'olivier, de Sabine, et autres sem-
blables. Si 1 ou y joignait le sacri-
fice de quelque victime, c'était ordi-
nairement celui d'un cochoa de lait.
Les lustrations pour les personnes
étaient proprement des expiations ,
et la victime se nommait koitia pia-
ctilarls.
Lustre , espace de cinq ans , ainsi,
nommé d'un sacrifice expiatoire que
l{;s censeurs faisaient à la clôture dii«
L4
i68 LV X
cens, pour purifier le peuple. F'ar-
ron dérive ce mot , non de lustrare,
purifier, mais de luere , payer la
taxe ù laquelle chaque citoyen ëtait
impose par les censeurs.
Ldstrica , un des noms de l'as-
persoir dont on se servait pour ré-
pandre l'eau lustrale.
Luth. V. Amphion , Apollon ,
AriON , ChIONÉ , ErATO , LiNDS ,
Mercure.
Lutte , combat de deux hommes
corps à corps pour éprouver leurs
forces et se terrasser l'im l'autre. Il
faisait partie des jeux isthmiques ré-
tablis par Thésée , et fut admis dans
presque tous ceux qu'on célébrait
en Grèce. On en distinguait trois
sortes ; celle où l'on se battait de
pied ferme ; celle où l'on se roulait
^ sur l'arène; celle où l'on n'employait
que l'extrémité des mains , sans se
prendre au corps. Les poètes en
offrent divers exemples. On peut
consulter la lutte d'Ajax et fj'Uljsse
dans Homère, celle d'Hercule et
d'Achéloiis dans Ovide , et celle de
Théagène et d'un géant éthiopien
dans Héliodore. Les lutteurs prélu-
daient au combat par des frictions qui
donnaient plus de souplesse au corps ,
des onctions qui rendaient les mem-
bres plus glissants et plus dilBciles à
saisir , et en se roulant dans le sable.
Lutteurs. Leurssymboles étaient
la fiole d'huile et le strigil , comme
Je prouvent les différentes antiques ,
entr'autres une inscription grecque
au bas d'une statue de lutteur , où
il est dit qu'iV est mort pauvre ,
n'ayant lien emporté de ce monde
quune fiole d'huile. Athénée,
Deipn. 1. lo, p. 4i4, E,
Luxure. C'est une femme lasci-
vement vêtue , qui a le front ouvert ,
la têt= haute, les joues rouges et en-
flammées , la bouche entr'ouverte ,
les lèvres vermeilles. Elle respire à
peine ; ses yeux sont humides et étin-
celants. Ses attributs les plus ordi-
naires sont une louve, un Satyre,
une perdrix et des lapins, parceqne ,
dit-on , le maie de ces deux animaux
tne soavcnt les petits pour en détacher
L Y C
sa femelle. Ripa joint à ces emblème*
un scorpion et un cep de vigne,
Lya , surnom de Diane chez les
Siciliens,qu'elle avait guéris d'un mal
de rate.
Ly«ds , <]ui chasse le chagrin ,
surnom de Bacchus , Rac. Luein ,
délier.
Lybas , un des compagnons d'U-
lysse , ayant fait violence à une jeune
fille de rémesse où la tempête avait
jeté la flotte , fut lapidé par les ha-
bitants. V. EUTHYME.
1 . Lycabas , Elrurien , et banni de
sa patrie pour un meurtre , fût un des
matelots que Bacchus changea en
dauphins.
2. — Un de ceux qui périrent
dans le combat qui se donna ii l'oc-
casion du mariage de Persée et d'An-
dromède.
3. — Lapithe qui prit la fuite daas
le combat qui se donna aux noces de
Pirithoûs.
Lyc^us , surnom sous lequel Ju-
piter était adoré à Argos , et qu'ex-
plique la tradition conservée par /'au-
sanias. Danaiis, venu à Argos avec
une colonie égyptienne , disputa la
souveraineté de cette ville à Géla-
nor ; mais tous deux s'en remirent à
la décision du peuple. Le jour où la
cause devait être décidée, un loup
fondit sur un troupeau de génisses,
et en étrangla le taureau. Sans autre
délibération , cet événement fut in-
terprète comme un signe de la vo-
lonté des dieux , et Danaiis , désigné
par le loup, fut proclamé vainqueur.
En mémoire de cet événement , le
nouveau roi bâtit un temple à Ju-
piter Lycœus ; de lucbs , loup :
ce qui fut cause qu'Argos adopta
une tète de loup pour ses armes , et
qu'on la retrouve sur ses médailles.
rourmont , Mém. de l'Acad. des
Inscr. t. XVI, p. io6.
Lycambe , del'isle de Paros, père
de Néobule , promit sa fille en ma-
riage au poète Archiloque. Mais ne
lui ayant point tenu parole , il irrita
contre lui ce poète , qui fit éclater sa
vengeance par des vers pleins de
rage et de fiel. Lycambe en fut ac-
cablé , et se pendit de douleur.
L Y C
1. Ltcio5 , fils de Phoronce , roi
d Arcadie , à JaqueUe il doima le nom
de Lvcaonie.
2. — Fils de Pélosgns, et, sxuvnnt
d'auires , de Titan et de la Terre ,
succéda à son père au royaume d"Ar-
cadie , et fut contemporain de Cé-
crops. Les historiena erecs le repré-
sentent comme un prince poli et
religieux. Il fut d'abord chéri de son
peuple, auquel il apprit à mener
une vie moins sauvage. Il bâtit sur
les montages la ville de Lvcosure ,
la plus ancienne de toute la Gièce , et
y éle\a un autel à Jupiter Lvcaus au-
quel il commença à sacrifier des vic-
times humaines. Cette inhumanité ,
sans doute, est le fondement de sa
métamorphose. Il faisait mourir , dit
Ovide , tous les étrangers qui pas-
saient dans sts états. Jupiter étant
allé loeer chez lui , Lycaon se pré-
para à lui ôter la vie pendant que
son hôte serait endormi ; mais au-
paravant il voulut s'assurer si ce
n'était pas un dieu, et lui fit servir
à souper les membres d'un de ses
hôtes , d autres disent d un esclave.
Un feu vengeur allumé pnr l'ordre de
Jupiter consuma bientôt le palais ,
et Ljcaon fut changé en loup ; mé-
tamorphose fondée et sur sa cruauté
et sur son nom. Suidas raconte cette
fable autrement : Lycaon, pour porter
ses sujets à l'observation des lois qu'il
venait d'établir, publiait que Jupiter
venait souvent le visiter dans son palais
sous la figure d'un étranger. Pour
«'en éclaircfr , ses enfants , an mo-
loent qu'il allait offrir un sacrifice
à ce dieu, mêlèrent aux chairs des
victimes celle d'un jeune enfant qu'ils
venaient d'égorger. Mais un ouragan
furieux s'étant élevé tOut-à-coup , la
foudre réduisit en cendres tous les
auteurs de ce crime ; et ce fut , dit-
on , à cette occasion nue Lvcaon ins-
titua les Lupercales- TDes nombreux
"nfants de ce prince, Nyctimus fut
le seul qui lui succéda ; le« autres
allèrent chercher fortune chacun de
son côté.
3. — Pausanias parle d'un antre
Lycaon , postérieur an pix'cédsnt,
qui , sacrifiant à Jup i;«r Lycaus ,
L Y C 169
fut changé en loup. Celui-ci repre-
nait la figure d'homme tous les dix
ans , si , dans cet intervalle , il s'était
abstenu de chair humaine ; autrement
il demeurait loup.
4- — Père de Pandams , an des
capitaines qui défendirent Troie
contre les Grecs.
5. — Fils de Priam et de Laothe,
fut pris par Achille , vendu à Lem-
nos , racheté par Eétion , revint à
Troie , passa onze jours à célébrer
avec ses amis son heureuse évasion ,
et le douzième retomba entre les
mains d'Achille qui le tua. Dans une
autre occasion , il prêta h son frère
Paris sa cuirasse et son épée pour
son combat singidier contre Ménélas.
6. — Un frère de IN ester , tué par
Hercule.
7. — Un fils de Diomède , tué par
Pandarus.
8. — Célèbre ouvrier de Gnosse ,
avait Élit pour Iule une épée dont la
poignée était d or , et le fourreau
d'ivoire. Inle fit présent de cette
épée à Eurvale.
LvcAONi.ï ME>.>« , tables de Ly-
caon , c.-à-d. , des mets exécrables.
P^. Lycaon.
LïcAoNis , Calisto , fille de Lycaon.
Lycaonius , compagnon d'Ènée,
tué par Messapns.
î . Lycas , capitaine latin , con-
sacré au dieu de la médecine , par-
cequ'en naissant il avait été tiré do
sein dç sa mère déjà morte, et qui
tomba sons les coups d'Enée.
2. — Autre capitaine latin pour-
suivi par Enée.
1 . Lycaste , ville de Crète , dont
les habitants allèrent au siège d*
Troie.
2. — Fils de Minos x et d^Itooe
fille de Lyctius , succéda 5 son père ,
épousa Idas fille de Corybas , et ea
eut Miros 2.
3. — Fils de Mars et de Philo-
nomé. V. Phrckomé.
4- — Epouse de Butés , fils de
Borée.
Lycea , surnom de Diane lionoré»
à Trézène , pris ou de ce qu'Hippo-
lvt<^ avait piircé le pavs des loups
doot il était iufesté , ou de et que
170
L Y C
par sa mère il descciuUîit «Ips Ama-
zones,, cliez ([ni Diane axait uii tem-
ple sous le même nom.
. I. Lycée, monlaf^ne d'Arcadie ,
consacrée à Jupiler et à Pan , et cé-
lèbre dans les écrits des poètes. A .
Lycels.
2. — Temple d'ApoIlou à Atliènes.
3. — G) uina.'-e ve la même ville ,
célèbre par les leçons d'Aristote.
I , Lycées , lêlts d Arcadie , à-neu-
Îrès les mêmes (jue les Lupercates à
Lome. Oii y donrait des combats
dont le prix élait une armure d'ai-
rain. On immolait dans les sacrilices
une victime liumaine.
a. — Fûtes d'Arj^os en l'honneur
à Ajx>llon Lycogène , ou plutôt Ly-
coclone , parcetju'il avait pui f;é le
pays d'Argos des loups dont il élait
infesté , ou , selon d'autres , paree-
qu'il aviiit défendu des loups les trou-
peaux d'Admète.
Lyceste , nom de nymphe.
1. L\cÉtus . un des guerriers tués
par Persce , à 1 occasion de son uia-
xii-^e avec Andrumède.
2. — Centaure tué par Thésée.
1. Lycecs , surnom de Jupiter
honoré sur le mont Lycée. On attri-
buait à Lxcaon , fils de I*él.:sf;us ,
l'établissefiient de ce culte. Il n'était
F as permis aux hommes d'entrer dans
enceinte consacrée. Si quelqu'un
osait y mettre le pied, il mourait
infailliiilement dans l'année. On dit
aussi que tout ce qui entrait dans
cette enceinte , hommes et animaux ,
n'y faisait pasd'ombre. Sur la croupe
la plus haute élait un autel de terres
rapportées, d'où l'on découvrait pres-
que tout le Péloponnèse. Devant , on
avait élevé deux colonnes au soleil le-
vant , surmontées de deux aipics dorés
<l'un poùt fort ancien. C'était sur cet
aulel qu'on sa< riliailà Juj>iter Lyeeus
ave<: un fnnd mystère. Ce culte avait
été adopté par les habitants de Mé-
galopolis.
2. ' — Surnom de Pan.
5. — Héros (jui donna son nom
aux Lycéates et à leur pays.
Lychas, valet d'Hercule. Un jour ,
le héros lenvoi a chercher ses habits
«le cérémonie , dont il avait besoin
L Y C
pour un sacrifice qu'il voulait faire.
Déjanirc , jalouse de l'amour quil
avait conçu pour lole , cbarf^ea Lv-
chas de lui jiorter une tuuiijue teinle
du sang de INessus. Hercule ne l'eut
pas plutôt mise, qu'il dcviut lui ieux,
prit Lychas parle brus, et , après lui
avoir fait faire trois ou quatre tours
en l'air , le jeta d;'.us la mer d'I'Aibée ,
avec plus de violence (|u'une fronde
ne jette une pierre. Le malheureux
Lychas fut chani,éen un rocher qu'on
Voyait dans la mer ILubécnue avec
quelques traits d'une figure humaine ,
et dont les malelots n'osaient appro-
cher, comme s'il fût conserxé encore
quelque sensibilité.
Lychnomantil, divination qui se
faisait par l'inspection de la ilauuue
d'une lampe. Rac. Ly chaos , lampe.
/^. Lampadomanxie.
Lychnopolis, vUle des Lampes ,
ville imaginaire dont parle Lucien
dans son Histoire véi'iLaLde.
Lyciaf.que , magistrat annuel de
Lycie, qui présidait aux affaires ci-
\iles et religieuses de la Lyeie, aux
jeux et aux fêles en l'honneur des
dieux.
I. Lycidas , un des Lapithes, tué
par Dryas.
1. — Un des Centaures.
3. — C'est aussi un nom «le berper.
1 . LvciE , nymphe qui eut d'A-
pollon im fils nonmié Jeadius.
2. — Province de 1 Asie mineure ,
célèbre par les oracles d'Apollon ,
qui s'y rendaient dans la ville de Pa-
tiire , ft par la fable de la Chimère.
LycigénÈte , un des surnoms don-
nés à Apollon.
Lycimma , esclave d'un roi de
Méonie, dont elle eut un fils nommé
Hélénor. L'a\ant élevé secrètemcn! ,
elle l'envoya , contre les lois de la
milice , au sièj e de Troie.
Lycisca, chieime d'Actéon.
i.Lvcius, surnom d'Apollon.
?.. ■— Fils de Lyeaon.
3. — Surnom île D^iaus.
4. — Fils d'Hercule et de Toxi-
crate.
Lycoatis , surnom de Diane ho-
norée à Lycoa.
Lycogèke , surnom d'Apollon ,
L Y G
r.-i-d. ne cluae !onve . parcf<{ne La-
tone , sur !c poiat «J accoucher , se
j.ic'tuinorphijiia eu louve.
1 . LïcosiÈDE , iiiâ d'Apollon et de
Parthéuope.
2. — Fils tle Crcon, blessé par
A^éaor.
3. — Roi de Scyros , chez qui
Acliille fui en-voyé pour ne point
aller à la ^uf n-e de i'ixn'e. ïhésée ,
obligé de quitier Athènes, se réfugia
auprès de lui. L._ycouiède, capné par
]Mnestlïée , le uieua sur la plus haute
nioutafine , et le précipita du haut
des rochers. D'aulres disent que Lv-
comède découvrit que Thésée caba-
lait dans i'isle pour 1 en chasser, et
^'il tr.chait do séduire sa ff mme.
Lycomèdes, ou Lycomioes, famille
d'Athènes f{ui avait rinlendance des
« 'rémon.es et des sacrilices qu'on
iaisait à Cérès et aux ^andes déesses ,
ol {K)ur laquelle.»/ Mice, Pamphus et
Orphée avaient lait des hymnes que
les Lveoiuèdes chantaient dans ia
célébration des mystères.
I. Lvcox, capitaine troyen , tué
par Pénéiée au siège de Troie.
a. — Père d'Autulycus.
LvcoPHoSTE , fils d' Auloplwnus ,
îiu des capitaines thébainsau siège
de Troie , y fut tué par 'l'encer.
LïCOPHRoK , (ils de Mastor, de
1 i%le de C^lhèrc, s'était attaché à
l'un <fcs Ajax , et fut tué par Hector.
LïCOHOL.TE, cc»ntrée dEgvpte où
les loups étaient honorés. fJiodore
de Sicile assigne à ce cuite celte
origine faJ>ideuse : Isis et son fils
Horus se disposant à combattre Ty-
phon , Osiris revint des enfers sous
la figure d'un loup , et se joignit à
eux pour les aider. Tvphon sue-
comJ>a , et Ion honora lanimal dont
i apparition avait contribué à la vic-
toire. D antres racontent que les
Ethiopiens venant porter la guerre
en Egypte , une armée de loups les
aiTCta sur leur passage , et les mit
en fuite près d'EIéphantine.
LïcoR-cts, surnom de Jupiter.
Lycorias , une des nymphes com-
pagnes de Cyrène mère d'Aristée.
LvcoRis, montagne sur laquelle
Lucien suppose que s'arrêta, peu-
L Y C i7r
dant le délàgc de Dcucalion , la ]h -
tite nacelle qui conteuait re>j o;r de
la repi otiuction du genre humain ,
c.-à-d. Deucalion et Pvrrlia.
Lvco&MAs, ua des guerriers qui >e
tronvèreot au combat livr ' à L tour
de Céphée à l'occasion du marir.ge
de Perséc et d'An- rouiède.
LvcoRus, fii» d'Apollon et de Od-
rjcie, ijâtil une ville sur le Parnasse-
, après ic déluge de DeucalicMQ , et lui
donna le nom de Lvcorie.
JLïCTius , s'iniora d'Idoménée ; de
Lvclos, ville de Crète, où il était né.
Lyctos, ville de Crète, dont les
habitants allèrent au siège de Troie.
Lyctcs , de Phestus en Ciète ,
père d'Iphis. V. Ikmis.
ffvCLRGiDEs, fête que les Lacé-
démouiens inslilnèrent en l'honneur
de Lycurgue. Plutanjue dit qu'on
donna ce nom aux jours où ^e ras-
semblaient les parents et amis de ce
célèbre législateur.
1. Lycurgce, fils de Phérès, roi
de Thessalie, et frère d'Admète, ii'.s-
titua les jeux néuiée; s en niéinoire
de son fils tué par un serjvnt pe.i-
dant que sa nourri< e montrait une
source aux Epigoues.
2. — Fils de Dryas, poursuivit iap
nymphes nourrices de Bacchus qni
célébraient les Orgies sur ia montagne
de Ny sse , et Bacchus lui-même , qui
d effroi se précipita dans la nier. Ju-
Eiter, en punition de son impiété,
■ (rappa d'un aveuglement que la
nKirt suivit de près. Ttl est !e ix'cit
d Homère. D'autres mythologues
disent que Bacchus lui inspira unfc
telle fureur , que , crovant couper
les vignes , il coupa les jamlies à soa
fils Dryas . et se mutila lui-mAme
bientôt après. L'oracle ordonna à srs
sujets del emprisonner, et il fiil e?;-
suite mis en pièces par des chev:;ux
sauvages.
5. — Fils d'Aléus , roi des T<'-
géates , mourut dans un âge f'-rt
avancé , après avoir perdu ses deux
fils , Ancée et Epochus.
4- — Un des amants d Hipp>-
damie. Pausanias le compte aii
nombre de ceux dont CEnooiaiu
ixioœpha.
173 I. Y G ^
5. — Fils de Pronax , ëtait repré-
senté sur un monument d'Amyclès.
6. — Géant tué par Osiris.
7. — FJs d'Hercule et de Praxi-
tiiée.
8. — Législateur de Lacédémone ,
voulant faire recevoir ses lois , eut
recours à l'oracle de Delphes pour
los faire confirmer. On dit que la Py-
thie l'appela le bien-aiuié des dieux ,
et dieu lui-même plus qu'homme.
Il reçut ea<uite un oracle qui con-
tenait toutes les lois qu'il voulait
prescrire , et qui promettait aux
Spartiates l'état le pris florissant du
ïijonde s'ils observaient bien ces lois.
Quand il eut consommé cet ou-
vrage , il fit jurer le sénat et le peu-
ple d'observer ces lois jusqu'à son
retour , disant qu'il allait à Delplies
consulter Apollon sur quelques dif-
ficultés ; mais il alla se cacher en
quelque endroit d'où on n'entendit
plus parler de lui. Des historiens
ont dit qu'il mourut en Crète , et
qu il avait ordonné que son corps fût
brûlé, et ses cendres jetées à la mer,
de peur qu'on ne les transportât à
Lacédémone , et que le peuple ne se
crût déf;agé de son serment , ayant
un prétexte d'enfreindre ses lois. Les
Spartiates portèrent à sa mémoire le
même respect qu'ils avaient eu pour
sa personne, et lui bâtirent un tem-
ple comme à un dieu.
1. Lycus, fils de Pandion , frère
d'Egée , et oncle de Thésée , alla
chercher un asjle contre les soup-
çons d'F,£;ée auprès de Sarpédon ,
frère de Minos, établi dans le pays
des Termiles , et donna son nom aux
Lyciens.
2. — Un des Centaures , tué par
Pirithoûs.
5. — Un des compagnons de Dio-
mède changés en oiseaux.
4. — Frère de Nyctce , tuteur de
Labdacus et de son fils Laïus , rois
de Thèbes.
5. — Thrace tné par Cycnus en
eombat singulier.
6. — Roi des Mariand>-niens , et
Cls de Neptune et de Céléno , fit un
accueil hospitalier aux Argonautes ,
et les fit guider par son fils jusqu'au
L Y N
Thermodon. Pressé par les cmips
victorieuses d'Amycus, roi des Bé-
bryces , il appela à son secours Her-
cule , qui battit ce prince , et rétablit
les afiaires de son ami. Selon d'au-
tres , Hercule attenta à l'honneur de
Mégare , femme de Lycus, et tua
ce dernier comme un obstacle à ses
desseins.
7. — Un des aïeux d'Anacharsi».
8. — Un fils de Mars.
9. — Un fils d'Egyptus.
10. — Un fils de Priam.
11. — Père d'Arcésilas.
12. — Compagnon d'Enée,tué par
Turnus.
1 3. — Un Centaure.
Lydie , femme de Memphis fil»
de Jupiter.
Lydiennes , nom que l'on donnait
à quelques femmes de la troupe ba-
chique.
1 . Lydl's , fils d'Hercule et d'Iole.
2. — Fils d'Atvs et de Callithée ,
et frère de Tyrrliénus, donna son
nom à la Néonie , qui fut appelée
Lvdie. ,
"Lyé. V. Lya.
LyGDE. y. IPHIS.
Lygodesma , surnom de Diane .
parcequ'on l'avait trouvée empa-
quetée avec des brins de sarment ,
lorsqu'elle fut transportée de la Tau-
ride à Sparte. Rac. Lygos , sar-
ment ; aesmos , lien.
Lymax, fleuve de l'Arcadie , qui
prit son nom de la purification de
Rhéa , après qu'elle eut mis Jupiter
au monde. Rac. Lyma, purification.
Lympha , divinité romaine. V ar-
ron la met au nombre des douze di-
vinités rustiques qui présidaient à
l'agriculture.
Lyna(.1/. Celt.), douzième déesse.
Elle avait la garde de ceux que
Frifga voulait délivrer de quelque
péril .
I. Lynckb ,' un des guerriers qui
se rassemblèrent pour la chasse du
sanglier de Calydon.
a. — Fils dEgvptus, fut le seul
de ses frères qui fot épargné lors du
massacre fuit par les Dar<aïdes. Hy-
permnestre le sauva. II succéda à
Danaiis.
L Y R
3. — Fils d'Apharéus y roi de Mes-
sénie , et frère d'Idas , un des Argo-
nautes , avait la vue si perçante ,
qu'il voyait au travers des murs , et
dëcouvmit ce qui se passait daus les
cieux et dans les enfers. Il tua Castor,
et fut tué par PoUux. F. Il aire.
4. — Capitaine troyea , tué par
Tumus.
LïsCESTiDS Amnis, fleuvc de Ma-
cédoine. On ne pouvait boire de ses
eaux , dit Ovide , quon ne chan-
celât , comme si l'on eiît pris trop
de \'m..
LïNCiDE renversa Hypsée dans le
combat livré à l'occasion du mariage
«ie Persée et d Andromède.
Lykcus , roi de Scythie , jaloux
de la préférence que Ccres avait
donnée à Triptolème , voulut le faire
mourir ; mais Gérés le mélaïuor-
phosa en lynx.
LïSDîA, surnom de Minerve.
Lyndiek , smnom d'Hercule , pris
deLyndius , ou plutôt Lindus , dans
l'isle de Rhodes.
Lyk:^ , animal fabuleux , qui a la
Tiie perçante. Il était consacré à
Bacchus.
LïRCÉos, fils naturel d'Alws, qui
donna son nom à la ville de LvTicée ,
dans l'Argolide. Elle avait piis ce
premier nom de Lyncée,quis'y était
réfugié après avoir été sau\é par
Hypermnestre, et c'est de là qu'il
donna à cette épouse fidèle un i>icnal
Convenu avec un flambeau allumé.
Lyre , instrument de musique de
forme trianpjlaire , dont Mercure
fut l'inventeur. D'autres en allribuent
linventioa à Orphée, à Ampliioa ,
à Apollon. Quelques uns ont dit que
c était une écaille de tortue , qu Her-
cule vida , perça, et reonta de cordes
de boyaux , au son desquelles il ac-
cordait sa voix. C est l'attribut le
plus ordinaire d'Apollon. Siir ies an-
ciennes médailles , la lyre , jointe au
laurier et au couteau , marque 'es
jeux apollinaires. Elatre les mains
duH Centaure , elle désigne Chiroa.
Une ou deux lyres unies ensemble
indiquent les villes où Apollon était
adoré comme chel des Muses. Sur
les médailles modernes , elle déuote
L î R 173
FîiarmoDÎe politique que la •-!-^.-- •»
d'un gouvernement entreti*
un empire. La lyre a fort va' :
le nombre des cordes. Celle d O-
lympe et de Terpandre n'en avait
que trois. L addition dune quatrième
rendit le tétracorde complet. Poilus
attribue aux Stytlies l'invention du
peutacorde. L'heptacorde fut la lyre
le pèus en usaie et la plus célèbre.
Simoiiide ajouta une huitième corde,
pour produire l'octave; et daus la
suite , Titnolhée de Milet, contem-
porain de Philippe et d'Alexandre ,
multiplia les cordes jusqu'à douze.
On les touchait de trois manières ,
ou en les pinçant avec les doigts , ou
en les frappant avec le plectrum ,
espèce de Lapiette d'ivoire ou de
bois p^li , ou en pinçant les cordes
de la main gauche, tandis qu'on les
frappait de la droite , armée du
plectrum. Les anciens utonuments
représentent des Ivres de dilTerentes
figures , montées depuis trois corde»
jusfiu'à \ingt. Elle ne servait, dit-on,
que pour célébrer les dieux et les
héros, yoy. Amphion , Apollon ,
Ariox, £^.a.to, LiMiS, Mekcu&x ,
Orphée.
Lyre. {Iconol.) Cet instrument
est souvent employé comme allé-
gorie, pour désigner, tantôt Tamour
< onjugnl , tantôt la concorde entre
deux co-régenls , quelquefois ''har-
monie de l'homme avec lui-même et
avec ses semblables. La plus jolie est
celle de l'Amour qui atcorde une
l\re symbole de l'attachement réci-
proque de deux amants. K. Apollok .
Or.puÉE , AMp:iioN, Arios, EratO;
Li^LS et Merccre.
LvRiqcE ( Poème ). ( Iconol. )
C. Ripa nous l'offre sous les traits
d'une jeune femme qui lient de h»
main gauche une lyre, et de la droite
un archet. Son habillement, d'une
coupe élégante , est de diverses cou-
leurs , et assez étroit, pour montrer,
dit-il , que dans une seule chose le
poème lyrique en resserre plusieurs
autres , comme le donne à entendre
cette devise : Brevi complector sin-
gula caiitu ; mes chants effleurent
et compreuaeut tou* les objets.
174 M A B
Lybnessis, surnom de Briseis ,
paroe(|u'elle était de Lyrnessus , eu
Ttcitle. •>
L> SANDRE, fapitair.etioyen Liesse
par Ajax (ils de rélamon.
LvsA-NDRiEs, fèlcs tlc Junon ; aux-
quelles les SuniJeiis donnèrent, par un
décret. 'e riDiiide fèies de Ljsandre.
LïsUD*^, Hvniphes qui prenaient
leur nom des eaux où Ton allait se
ra'raîchir.
Lysianasse , mère de Busiris roi
d'Kevple.
Lysidice , fille de Pélops et d'Hip-
poù.'uïiie , feiunie d' tlectryon , et
mère d'Alcmèiie. D'autres la font
femme île Mcstor, (ils de Persée, roi
de Tirintlio.
1, Lymi-pe , une des filles de
Prœtus. / . Pbcetides.
2. — Fille de Thesjiius.
IjYsiTHot .s, fils de Priam.
LYSits, sunioiu de Bacchus , le
même que Lya ns. Selon d'autres , il
fut noiimié ainsi , ou parcequePen-
.lliée fut m s en (pièces par 1rs Bac-
chantes , où pareeqne des Thrn(;es
ayant emmené des Tliéiwius captifs,
MAC
ce dieu endormit les Thraces et fît
tomber les chaînes de leurs prison-
niers , ce qui donna aux Tliéhains
le mo3'en <le tuer leurs gardes et de
ref;api!er Thèhes.
Lyssa, c.-à-d. , la Râpe, fille de
la Nuit. ( Quelques nus en font Une
quatrième Furie , et la représentent
connue les autres avec des serpents
qui silll'^nt sur sa tète , et un aiguillon
à fa main. Junon , dans Jiiiripide ,
ordonne àlris decondm're cette Furie
auprès d'HrrtuIe pour lui inspirer
les fiueurs qui lui (irent enfin perdre
la vie.
Lytea , fille d'Hyat inlhe.
Lyterius, Pau, sous ce surnom ,
avait ;» Trézène une oliapclle , en
mémoire du bienfait que les ïrézé-
"niens reçurent de lui, lorsque par
des soufres favorables il indiqua aux
magistrats de cette ville le moyen de
remédier à la funine qui désolait le
pays, et encore plus l'Âtlique. Rac.
Luein , délivrer ; lytenos , libé-
rateur.
Ijy/aisias, roi de Chalcis, daiW
l'isle d'Eubce.
M
]\Ta , femme qui suivait Rliéa , fut
chargée par Jupiter du soin d'élever
Eacchus. Rhéa portait aussi le nom
de Ma ,■ sous lequel les Lydiens l'iio-
noraieut et lui sacrifiaient un tau-
reau. C'est de là que la ville de Mas-
tanra prit son nom.
Mab, féerie , reine des (ces dans
Shahespcar.
M ABOI A. ( M. Inâ. ) C'est ce nom
qre donnent les Caribes ou Caraïbes,
habitants des isles Antilles , dans l'A-
mérique , à un m.nuvais principe au-
quel ils rendent deshommaces. C'est
à lui que ces peuples attribuent tous
les malheurs qui leur arrivent , tous
les événements sinistres, les tempêtes,
les tonnerres , les éclipses , les mala-
dies ; et ils prétendent qu'il leur ap-
paraît souvent sous des formes hi-
deuses, et les Accable de coups. Pour
détourner la colère de cet esprit maf-
faisant , les Caraïbes font de petites
ficfiires qui ressemblent à celle que
Maboia a prise pour les visiter, et
s'iinaf;inent être en sûreté en les por-
tant attachées au cou. Souvent ils se
font volontairement plus de mal que
Maboia ne pourrait leur en faire; car
ils se coupent la chair en son hon-
neur avec des couteaux , et s'exté-
nuent par de lonf;s jeunes.
I. Macakée , fiis de Crimacus et
Fetit-fils de Jupiter, s'établit dans
isie de Lesljos.
1. — Un des fils de Lycaon, donna
son nom à une ville d'Arcadie, dont
il fut le fondateur.
3. — Fils d'Eole , eut un fils de
Canacée , sa propre soeur. Eole , ins-
truit de cet inceste, en fit exposer
le fruit aux chiens, et envoya à sa
M A C
fille une épi.'e dont elle se tua. Maca-
r-ie t^vita par la fuite le châtiment
qu'il méritait , et se réfugia à Del-
phes , où il fiil admis au nombre
des prêtres d'Apolîon.
4. — Du mont IVôrétus, dans lisle
d'Ilhaque , suivit Uivsse dans ses
vovapes , el se fixa enba à Caïète où
Enée le retrouva.
Macar^ie , fille d'Hercule et de
D.-janire, se dévoua pour assurer la
victoire aux Athéniens , protecteurs
des Héraclides contre Eurysthée ,
sur L réponse de l'oracle qui avait
déclaré qu'un des enfants d'Hercule
drvait se dévuner. Les Athéniens
reconnaissants donnèrent son nom à
la fontaine de jMarathoa dans l Atti-
qne , et !ni consacrèrent ensuite un
temnie sous lé* nom d'Eudéuionie ,
ou lelîcité.
Macaetatcs , héros qui avait son
tombeau à Athènes.
Macedsus, fils de Lycaon.
MacÉdo'.^e ( la ) , ancien royaume
de i Europe méridionale, paraît sur
les médailles vêtue en cocher, le fouet
il la main , ou parcecpi'elle fournis-
sait d'excellents chevaux , ou parce-
quelle honorait particulièrement le
Soleil. Les médailles de ce pays por-
tent aussi la massue d Hercule , dont
l^s rois de Macédoiae se vantaient
de descendre.
M icÉDON, fils d'Osiris , et , selon
div'tres, petit-fils de Deucal ion du
■ î de sa mère , donna , dit-on , son
i à la Macédoine. Selon Diodore
.. , Sicile , il était im des généraux
d Osiris , et portait poio" hahille-
nicnt de guerre une peau de loup.
M ACÉîX)NiESNB , sortc de danse en
nsare chez les anciens.
Macès , Buthrotien , fit quatre
fois !e saut de Leucate , et fiil guéri
de son amour chaque fois. Il en ac-
quit le surnom de Leucopétra, c.-à-
a. , de la roche blan* he.
Machaon, fils d'Esculape et d'E-
pione , et selon d'autres d'Arsinoé ,
el frère de Podalire. L'un et l'antre
furent de grands chasseurs , de plus
j habiles chirurgiens , et Suidèrent les
troupes d'Œchalie au siègede Trr.ie.
Mathaon guérit Jléaélas Liesse d'uu
M A C 173
conp de flèche , et fut tué par Eury-
pyie, fils de Télèplie. yirgile le
compte parmi les guerriers qui s'en-
fermèrent daiLS le cheval de bois. II
avait un tombeau et un temple chez
les Mrssénieu3,qui l'invoquaient dans
les maladies."
IvIachi^iAtrix , sTUTiom de Mi-
nerve, honorée dans 1 ArcJjdie comme
inventrice des arts. /^^. ErgAne.
M4.CHLÉENS, peuple des Indes,
voisin du ijeiive Indus. Lucien place
dans im bois de leur territoire trois
fontaines merveilleuses , d'une eau
*feJaire et argentée, l'une cons;icrée à
Pan, la «econde à Silène , et la troi-
sième aux Satyres. Les jrnnes gen»
buvaient de la première, les vieillards
de la seconde , el les enfants de la
troisième ; car on s'y rassemblait
tous les ans à un jour marqué pour
cet eft'et. Les vieillards devenaient
stupides et nmets, et , quelque temps
après , il leur jn-euait un flux d'élo-
quence que rien ne pouvait arrêter,
et cette espèce de fiireur leur durait
jusqu'à la nuit. Ce qu'il y avait de
plus merveilleux , c'est qu'avant en-
tamé un discours , s'ils n'avaient paa
eu le loisir de l'achever , ils le repre-
naient l'année d'après où ils en étaient
restés , et Je continuaient jusqu'à la
fin.
3IACHI.YES , peuple fabuleux d'A-
frique , que Pline prétend avoir eu
les deux sexes, et deux mamelles , la
droite semlilable à celle d'un homme,
el la gnuche à celle d'une femme.
MicTSTE , un des surnoms d'Her-
cule.
Macoche , ou MococHB , ou Mo»
KOSLE (:W. SI.), divinité de Kiew ,
dont on ne connaît guère que le nom.
Les auteurs ne font mention de lu»
qu'avec les autres dieux anxquel»
le grand prince Wladimir fit ériger
des statues à Kiew et ordonna de
faire des sacrifices en 980 ; exempL-
qui fut suivi par son Jncle Dobrina ,
alors gouverneur à Nowogorod.
M ACRis , fille d'Aristée, reçut Bac-
chus après que Mercure l'eut tiré du
milieu des flammes , ellui fit prendre
du miel. Ce bon office hii valut l'in-
dignatioQ deJucoa. Obligée d'al^aa»
176 M A G
donner Tisle d'Eubceoi elle résidait,
elle se réfugia dans l'isle de Pheacie,
où elle reconnut Ihospitulilé des ha-
bitants par toutes sortes de bienfaits.
Macrobiens , peuple fabuleux ,
<luOnomacnle nous peint comme
■vertueux et fortuné, brillant d'une
jeunesse éternelle , se nourrissant
d'herbes salutaires qui croissent sans
cesse sous leurs pas , et se désaltérant
d'une rosée qui tombe tous les matins,
enfin , après mille ans passés dans ce
séjour aimable , s'endormant d'un
sommeil tranquille , qui les enlève
de ce monde. Rac. Macros , long ;
bios , vie.
Macrosiris , géant dont le corps
fut trouvé , selon Phlégon , près d'A-
thènes, dans un tombeau de cent
pieds de long.
Mactrisme , une des danses ridi-
cules des anciens , dont nous ne con-
naissons que le nom.
Ma DAN (M. Ind.), reposoir de
maçonnerie , couvert d'une voûte or-
' née de sculpture de tous les côtés ,
* et bâti dans les temples pour y expo-
ser la divinité.
Madbacchus , surnom syrien de
Jupiter. Huet l'interprète , (jui voit
tout, présent par-tout.
M^NOLÈs, toutjurieux, surnom
de Bacchus. Rac. Mainesthai, être
en fureur ; olos , tout.
M/ERA , une des cinquante JN^éréi-
des , selon Hésiode,
M.ERGETÈs , conducteur des
Parques , surnom de Jupiter, parce-
qu'on croyait que ces divinités ne
faisaient rien que par ses ordres.
Magada, nom de Vénus dans la
basse Saxe , où cette déesse avait un
temple fameux , qui fut respecté par
les Huns et les Vandales , et subsista
jusqu'à Charlemagne qui !e renversa.
Mages , ministres de la religion
chez les Perses. Us jouissaient d'une
grande considération , et se voyaient
également recherchés des grands et
du peuple. On leur confiait l'éduca-
tion des princes ; et même aucun roi
n'était couronné , dit Suidas , qu'il
n'eût subi une espèce d'examen par-
devant les mages. Darius, fils d'Hys-
taspe , ciut i boAorçr })eaucoup «a
M A G
faisant graver sur son tombeno qn'il
avait été parfaitement instruit dans
toutes leurs connaissances. Par rap-
port au culte de la divinité , ils ne
voulaient ni temples, ni autels, disant
qu'on diminue la majesté de Dieu ,
de celui qui remplit tout par sa pré-
sence et par ses bienfaits, en renfer-
mant, pour ainsi dire , cette majesté
dans des murailles. Ainsi, quand Je»
Perses voulaient satisfaire aux de-
voirs de la religion , ils se retiraient
sur les montagnes les plus élevées,
et là ils se prosternaient devant Ju-
piter, c'est-à-dire devant le ciel même,
qu'ils cro\ aient tout pénétré de la
divinité ; là ils faisaient leurs diffé-
rents sacrifiées. Les mages croyaient
une espèce de métempsycose astro-
nomique , toute différente de celle
de Pylhagore. Ils s'imaginaient que
les âmes , après leur mort , étaient
contraintes de passer par sept portes ,
ce qui durait plusieurs millions d'an-
nées , avant d'arriver au soleil , qui est
le ciel empyréc ,ou le séjour des bien-
heureux. Chaque porte , différente
par sa structure , était aussi composée
d'un métal différent , et Dieu 1 avait
placée dans la planète qui préside à
ce métal. La première se trouvait
dans Saturne , et la dernière dans
Vénus. Comme rien n'était plus mys-
térieux que cette métempsycose , les
mages la représentaient sous rem-
blême d'une échelle très haute , et
divisée en sept passages consécutifs ,
dont chacun avait sa marque , sa
couleur particulière ; et c'est ce qu'ils
appelaient la grande résolution des
corps célestes et terrestres , l'entier
achèvement de la nature.
Selon Thomas ^yc?e,savant An-
glais , les mages ne connaissaient
qu'un souverain être , dont le feu
était le symbole ; et s'ils rendaient
un cidte religieux à cet élément , ce ,
n'était qu'un culte relatif à la divinité
qu'il représentait. Cette religion , .
qu'on appelle le Magisme , subsiste j
encore aujourd'hui chez les Guèbres ,
dont on trouve encore quelques restes j
en Asie , selon le même auteur, j
Zoroastre passe pour le fondateur de
cetJ^ religion , et pour chef des |
mages, j
MAC
mapps , auxquels il fit porter le nom
AtHyrbad ouHarbood. Les uia;;es
des parsis , ou £;uèl>res ne se rasent
que les joues, et portent leur i»arhe
fort longue au menton. Ils n'ont
presque point de moustaches. Leur
tète est couverte d'un grand bonnet ,
qui a la forme d'un cône , et qui
leiu' descend jusques siu- les épaules.
Ils ont ordinaireai^-nt les cheveux fort
longs , et ils ne les coupent jéiuiais
que lorsqu'ils portent le deuil. Autre-
fois leurs bonnets se croisaient par-
devant sur la bouche. Ils se la cou-
vrent aujourd hui avec un morceau
d'étoffe carré. La ceinture dont ils
se servent pour attacher leur robe , .
qu ou nomme Judra, aquatrenoeuds,
qui désignent quatre choses diffé-
rentes. Le premier nœud les avertit
qu'il n'y a qu'un seul dieu ; le second ,
que la relif;ion des nia^jes est la seule
véritable ; le troisième ncKud , que
Zoroastre est un prophète onvov ô de
Dieu; le quatrième, qu'ils doivent
toujours se tenir prêts à faire de
bonnes oeuvres. Cette ceinture n'est
fjas particulière aux mages ; les
aïques doivent toujours aussi la por-
ter. C'eît ordinairement vers l'à^e de
douze à quinze ans <{u ils commencent
h la prendre. Les guèbres trouvent
dans cette divine ceintiu-e une source
alxjndupte de bénédictions , et un
rempart assuré contre les attaques de
l'esprit malin. S'il leur arrive de la
Ser re, c'est le plus ^rand malheur
ont ils puissent être affligés. Jusqu'à
ce que le ma°e leur en ait donné u;ie
autre , ils n'osent faire aucune action;
ils ne diraient pas même une parole ,
et ne voudraient pas faire un pas ,
persuadés que tout ce qu'ils feraient
sans leur ceinture tournerait à mal.
JueSadder, un de leurs livres sacres,
excommunie ceiui qui , à l'âge de
quinze ans, n'aurait pas encore reçu
la ceinture , et défend à toute per-
sonne de donner à ce profane du pain
et de l'eau. Revenons aux ma^es :
•'■ ^ont distribués dans les différentes
■•;es, oA ils exercent le culte reli-
IX. Ils vivent des dîmes , et de
quelques contributions volontaires
<i le le i>eup!e s'impose. Pur e-veuiple,
2'oine II,
M A G 177
tous les guèbres ont coutume d'é-
teindre leur feu chaque année , le
vinjit-ciiHj d'Avril , et en achètent de
nouveau à leur prêtre. La rétribution
qu'ils lui donnent peut monter à I.»
valeur de neuf ou dix sous de notre
monnaie. Les mages peuvent se ma-
rier. Le sacerdoce est même con-
centré dans leurs familles ; il a y a
une les fils de mages qiii puissent
I être eux-mêmes : mais s ils se sont
trompés dans leur choix , et que la
fenmie qu'ils ont prise soit stérde , ils
ue peuvent en épouser mie autre
dans le.pieux dessein d auemenf er !«
nombre des fidèles ; mais il est néces-
saire que la femme stérile y consente ,
sans quoi le mage est obligé de la
garder.
îVIages ae £appadoce. C'est
ainsi qu'on a appelé des hérétiques
?ui s'élevèrent parmi les anciens
'erses , et corrompirent la pureté de
leur culte. L'hommage que les Perses
rendaient au feu était purement reli-
gieux. Ilsconstniisaient en l'honnetir
du feu des temples appelés jP^réei. Ils
faisaientdesimagesquiri|ï>n!sentaient
cet élément, les portaient en proces-
sion , et leur offraient des sacrifices.
Ils se servaient d'un maillet de bois
pour assommer des victimes qu'ils
leur sacrifiaient. Leurs temples, ou
pyrécs , n'étaient qu'une vaste en-
ceinte , au milieu de laquelle il y
avait une espèce d'autel ou de foyer,
où les prêtres ou mages entretenaient
un feu continuel avec une grande
quantité de cendres. C'était devant
ce feu qu'ils récitaient leurs prières ,
et pratiquaient les exercices de leur
religion. Ils avaient la tête couverte
d'une mitre qui avait de larges cor-
dons qui leur cachaient la l>ouche et
presque tout le visage : ils avaient en
main une poignée de verges. Ces
mages , contre la coutume des Perses ,
enterraient leurs morts.
Magie. On la définit l'art de pro-
duire dans la nature des choses au-
dessus du pouvoir des hommes , p: r
le secours des dieux ou des diables,
en emplo}aEt certaines paroles et
certaines cérémonies. On la distingre
de b magie divine et de la magie r.a-
178 M A G
turelle, qui ne sont point au ressort
<le cet ouvrage , par le nom de Magie
noire f et on la divise en Cœles-
tialis , c'est Tiistrologie judiciaire ,
et en Cœreinonialis. Cette dernière
consiste dans l'invocation des dé-
mons , et s'arrofîe , en conswjuence
d'un pacte formel ou tacite fait avec
les puissances infernales, le prétendu
pouvoir de nuire, et de produire des
effets pernicieux , auxquels ne peu-
vent se soustraire les victimes de sa
fiu-cur. Ses diverses branches ou
opérations sont la cabale, l'enchante-
ment , le sortilège , l'évocation des
morts ou des esprits malfaisants , la
découverte des trésors cachés et des
plus grands secrets , la divination , le
don de prophétie ; celui de guérir ,
par des termes magiques et par des
{jratiques mystérieuses, les maladies
es plus opiniâtres , de préserver de
tous maux , de tout danger, au moj'en
d'amulettes , de talismans , etc. ; la
fréquentation du sahbath,etc. ; enfin
toutes les rêveries humiliantes dont
la philosophie aura toujours tant de
peine à détromper l'espèce humaine.
Magicibn, enchanteur qui paraît
faire des actions surnaturelles , devin,
diseur de bonne aventure. Les pro-
grès de la philosophie et de la phy-
sique expérimentale ont fait un peu
de tort à ces personnages, dont le
tnétier a été fort bon pendant long-
temps.
MAGtSTER COLLEGII AuGCRUM ,
le chef des augures.
Magnanimité. Ripa l'exprime par
xine femme dont le casque est orné
dune tèle de lion. Son attitude est
noble , son vêtement guerrier est en-
richi d'ornements d'or et de voiles ,
et ses bottines sont d'or. Elle laisse
siffler des serpents autour d'elle sans
y faire attention , et ne daigne pas
même regarder l'Envie, qui ronge le
fer de son javelot.
I . Magnés , jeune homme qui fut
au service de Médée , et fut par elle
changé en pierre d'aimant. Ni-
candre nous donne le sens de cette
fable. Il fait de Magnes un berger
qui , menant paître ses troupeaux,
se trouva attaché à «se mine d'ai-
M A G
mant par les clous de ses souliers.
2. — Fils d'Eole et d'Anarète ,
donna son nom à la Magnésie , sur
laquelle il régna ; épousa Nais , en
eut plusieurs fils , et eut pour succes-
seur leur aîné Alector.
3. — Grand poète et fameux mu-
sicien, né à Smvme, que ses talents
mirent en crédit à la cour de Gygès.
4- — Père du sixième Apollon ,
selon saint Clément iV Alejcandrie.
Magnificence. Cochin a com-
biné dans un seul les deux emblèmes
qu'en donne Ripa. C'est une femme
d'une physionomie noble , magnifi-
quement habillée , couronnée d'or ,
tenant de la main gauche le plan d'un
bâtiment somptueux , et s'appuyant
de la droite sur une image de Pallas.
Magodes, pantomimes qui s'ha-
billaient en femmes dans les spec-
tacles des anciens , en jouaient les
rôles , aussi bien que ceux de débau-
chés et d'hommes ivres , et faisaient
toutes sortes de gestes lascifs et
déshonnêtes.
Magodies, spectacles où parais-
saient les magodes.
Magophonie , fête des anciens
Perses, en mémoire du massacre des
mages, et en particulier de Smerdis,
qui avait usurpé le trône après lu
mort de Camby se. Darius, fils d'Hys-
taspe , élu roi à la place du mage ,
voulut en perpétuer la mémoire par
une grande fête annuelle, dit Héro-
dote,
Magus, capitaine rutule, tué par
Enée.
jMagusanus , surnom d'Hercule
dans une inscription trouvée en Zé-
lande. Olaûs Rudbcck l'interprète
par Valens , dieu de la force. Cet
Hercule porte un grand voile qui lui
couvre la tète et ne lui descend que
sur le bras. Il tient d'une main une
grande four< he appuvée contre terre,
et de l'autre un dauphin. A l'un de
ses côtés est un autel , d'où sortent
de longues feuilles pointues comme
des joncs marins , et à l'autre est un
poisson , ou monstre de la mer. Il
p:iraît , d'après ces symboles, que
c'était plutôt le Neptune de ces peu-
ples. On relrouve ce smnom sur les
M AH
médailles de Posthume , et on le
dérive de Mafiasani, ville d'Afrique.
Mahadeva (M. fnd.), le même
qiieShiva.( /^'. ShivA.) Sous ce pre-
mier nom , il est regardé comme le
chef des dieux. On le rej-résente, dans
les temples du Bengale, monté sur
un taureau blanc : car dans les idées
des i-eilan is indiens , des soufis
persans , et de plusieurs philosophes
européens , détruire n'étant que re-
produire sous d'aritres formes , le
dieu de la destnicdoii est regardé,
dans tes contrées , comme présidant
à la génération , dont le taureau est
If svmlxjle.
M AH AH SURGO ( V. Ind.) , le
riel, suivant le Shastah, livre sacré
dçs Gentous.
Mahaltgcé-Patchos ( M. Ind.) ,
fête qui commence le lendemain de
la pleine lune de Prélachi , Sep-
tembre. Elle diu-e quinze jours : on
ne la célèbre que dans les maisons.
Jj'ob|et est d'obtenir le pardon des
^ morts ; on fait pour eux le Darpenon ;
et l'on donne Vauniône aux brahmes ,
soit en argent , soit en toiles ou en
l-'pinies.
Maharavaïsagui ( M. Ind.), (ete
que les hrahmes seuls célèbrent le
loiir de la pleine lune du moi<
^ avassi , Mai. Us prient et font
<ies cérémonie» pour la mort de leur?
ancêtres.
iMAHAREGI-TlKOCMANGEÎiOK ( ;V.
Ind. \ . fête qui se céièl re le jour de
la plein/» lune du neuvième mois ,
7iluriiuji , Déce.tibre. E^le n'a lieu
que da s les temples de Shiva , et
sur-tout à ShalemiiTon , oii fou adore
ce dieu sous le nom de Sahabadi.
Mahae-Naomi ( M. I: d. ) , fête
des arni'is. Elle commence le lende-
niainde la nouvelle lune du septième
mois, Arpichi , Octobre, et cure
neuf jours. C'est la p;u« célèbre après
le Pougol. Tant qu'e'le dure , on fait
des pio<essions et des cérémonies
publiques dans les temples. Les ét"0-
liers , proprement habillés, jaroou-
rent les rues , accompagnés de leurs
maîtres , ils s'arrèlent aux portes des
personnes distineuée» , et chantent
des vers composés ea leur honneur.
M A H 17g
Ils obtiennent d'elles de Tardent pour
se divertir , et le maitre des présents.
Le neuvième jour , on fait ÏAîda-
poutché, ou cérémonie des armes.
f^. ce mot.
Mahmel (il/. Mah. ), grand pa-
villon ou couverture du tombeau de
Mahomet et d'Abraham , que les
(^nvanes portent tous les ans à la
Mecque, et qui est fabriqué aux
dépens des bâchas d'Egypte. La
Ixise de ce pavillon est quarrée , et
s'élève en pyramide ; il est orné d'une
fiche broderie d'or sur un fond verd.
Le chameau choisi ponr transporter
ce précieux pavillon est exprès élevé
pour cette noble destination. Il est
peint en jaune comme les autres cha-
meaux de la caravane. La trousse su-
perbe qui le couvre lui descend jus-
qu'aux pieds. Il n a rien de découvert
que la tèle , le cou et la croupe, et
chacune de ces parties a son orne-
ment particulier. Cet heureux ani-
mal est regardé comme sacré après
iju'il a été employé à cette fonction ,
et l'on se ferait un scrupule de le
fjire servir à des travaux pro&nes.
Pour le pavillon , au bout de l'année,
rémir-hadji, ou conducteur de la
caravane , le reportait autrefois an
jrrand-seigneur , qui le faisait couper
en plusieurs morceaux pour le dis-
tribuer aux princes manométans et
aux {grands de sa cour ; mais, depuis
lonp-temps, les émirs se sont em-
parés de cette dépouille précieuse ,
dont ils vendent les morceaux auX
Sélerins à un prix excessif, y. la.
lïCQtE.
Mahombt. {M. Mah. ) La vie de
cet heureux imposteur est si connue ,
que je me bornerai à en retracer les
principaux événements. Lobjet de
cet article est la partie miraculeuse ,
c.-à-d . fabuleuse , de sa prétendue
mission.
Mahomet, faux prophète , îéffisla-
teur et souveiair des Arai es, naquit
de parents pauvres . mais nobles, l'an
tiuTOonde t)i63 . et dé la naissance
de J. C. 578. Les >aufenrs arabes le
font descendre en droite liijue d'Is-
matl, fils du patriarche Abraham.
Spd père , nouimé Ahdo'lah , était
M a
i8o M A H
païen ; sa mère <?tait juive , et s'ap-
Eelait Amënah. Il les {>€rdit de bonne
eure l'un et l'autre , aussi J>ien
qu'Abdol-MotalIcb , son prand-père ,
qui s'était chargé de sa tutèle ; et ce
fiit Abu-Taleb , son oncle , qui prit
soin de son éducation. A quatorze
ans , il fit ses premières armes dans
une guerre que ses compatriotes, les
Koraïschites , eurent à soutenir contre
les Kénanites. Lorsqu'il eut atteint sa
vingt-cinqnième année, une certaine
Kliadigia, veuve d'un riche marchand
arabe , le choisit pour être son fac-
teur, et ren\o_ya en Syrie pour y ven-
dre ses marchandises et en racheter
de nouvelles. Ce fut dans ce voyage
qu'il lia , dit-on , connaisyance^ avec
nn moine ncstorien , nommé Félix ou
llgR -, Bossaïra , d'autres disent Sereins , et
^' un hérétique Jacobite , appelé Bâ-
tiras , et que , de concert avec eux ,
il compila son Aicorau. A son retour
Sr de S jTie, Khadigia, sa maîtresse, se
prit pour lui d'une forte passion , et
I épousa. Mahomet était naturelle-
ment sombre et rêveur. Cette dispo-
sition de caractère lui fit chercher la
retraite et la solitude, et lui sufsgéra
iDrobaUement alors , ou le plan de
égislation <}u'il exécuta depuis , ou
simplement les moyens d'exécuter ce
plan, s'il est vrai qu'il l'eût formé
dans son voyage de Syrie. Doué d'une
ëloquence singulière , il n'eut pas de
peine à persuader à sa femme qu'il
avait un commerce ictinie avec le
ciel, et que Dieu l'avait chc5isi parmi
tons les enfants d'ismaê'I pour abolir
le culte des idoles , et pour donner
une loi nouvelle aux liommes. Ali ,
cousin de IVIahomet , et quelques
autres de sc« parents , flattés de la
sorte de considération qu'ils allaient
acquérir par ce nouveau système ,
ne n<anq«èrent pas de l'autoriser ,
d'abord par leurs discours , ensuite
Sr b force et par la violence. Ils
rent cliassés et proscrits par les
magistrats de la Mecque , ville de
l'Arabie heureuse , leur patrie com-
mune , et se réfugièrent à Médine.
JL'omourdu piliage et de la nouveauté
ayant rassemblé sous Jcurs drapeaux
tua gvuad uoiabre de brigands et de
M A H
gens sans aveu , le faux propl)ète se
vit en état d'exercer , les armes à la
main , sa prétendue mission. En
même temps qu'il passait au fil de
1 épée ceux qui opposaient la moin-
dre résistance , il attirait les autres
par les promesses flatteuses d'une
éternité de plaisirs sensuels les plus
propres à enflammer finitigination
orientale , tels que la jouissance des
filles les plus aimables , la possession
des trésors les plus précieux , lagré-
meiit des bosquets les plus frais , les
eaux des fontaines les plus pures , les
- plus limpides. Dans un pavs aride,
sec. sablonneux connue l'Arabie , ces
images riantes ne pouvaient manquer
de faire de fortes impressions pawni
le peuple : aussi les progrès de la
nouvelle doctrine furent-ils des plus
rapides. Mahomet continua de por-
ter le fer et la flamme dans les pays
qu'il voulait soumettre à ses dogmes,
et cette voie lui réussit. Il vint à bout
de fraver à ses successeurs la route
aux plus vastes conquêtes. Cet heu-
reux imposteur mourut à Médine ,
dans la soixante-treizième année de
son âge , c.-à-d. en l'an de J. C. 63a
ou 633. On a déjà vu une partie ties
prétendus miracles de Mahomet aux
articles Fente de la Lune, Hé sire.
etc.; ] en ajouterai quelques autres
rapportés par Gagnier dans la vie
du prophète des Arabes. Dans le
temps que Mahomet , craignant
d'être attaqué par les habitants de la
Mecque , se retranchait à Médine ,
et faisait environner la ville d'ua
large fossé , les pionniers , en fouil-
lant la terre , trouvèrent dans leur
chemin un grand rocher d'une pien-e
très dure. Le prophète commanda
qu'on lui apportât de l'eau. Il en prit
dans sa bouche ; et tandis qu'il s'en
gargarisait le palais et les cavités de
ses joues enflées , il invoquait Dieu
par une prière mentale : ensuite il
jeta de l'eau sur le rocher , et dit ces
paroles : « Par celui qui m'a envoyé,
i> que ce rocher soit tellement ini-
» bibé de cette liqueur, qu'il se dis-
»> solve de lui-même en un sable très
» menu , sans qu il soit l.>esoin d'y
H appliquer le pic et le ho^au. » fia
n A H
même temps , tout le rocher s'amollit
de manière qui! s" écroulait de lui-
même avant que les bèclies et les
hovaax le tonclias>ent.
Le second miracle, opéré , dit-on ,
dans le même temps, l'ut une multi-
plication de dattes sèches. La fil!*:
de Bashir , fils de i>aad l'Ausarien ,
avait été envovée par sa mère po'u-
ramasser des dattes qui avaient été
aéchées par son père. Comme elle
passait , par hasard , devant l'apôtre
de Dieu , il lui dit : « Que |)ortfz-
» vous là , ma fille ? » Elle lui apprit
ce que c était , et lui présenta géné-
reusement ses dattes. Il y en avait
peut-être deiLX pleines mains. L'a-
pôtre de Dieu ( cette expression est
toujours du docteur arabe que traduft
M. Gagnier ) loi fit étendre un
ample vêtement , et les répandit
dessus ; ensuite il envoya avertir les
pionniers de venir dîner. Ils vinrent ,
et, pendant quils manf;eaicnt, les
dattes se multiplièrent si fort , qu'a-
près qu'ils en furent pleinement ras-
sasiés , il resta de ce? dattes en si
erjmde quantité , qu'il en tombait
nors des bords du vêtement.
Le troisième miracle , continue
notre savant traducteur , fut la se-
conde bénédiction du proplièle don-
née à im repas fait par Giaber, fils
d'Abdo'ilah, témoin oculaire. J'avais
chez moi, dit-il, une brebis maiiire;
je dis il ma femme de cuire un tour-
teau de pain d'orge , et de faire rôtir
cette brebis pour l'apôtre de Dieu.
Or , nous étions ordinairement toute
la jourm-e dans le fossé occupés au
travail , et quand le soir était venu ,
nous retournions dans nos maisons.
Comme donc nous nous relirions ce
soir-là , je dis à l'apôtre de Dieu ;
« Je vous ai préparé une petite bre-
» bis avec un peu de pain d'orée ,
» faites-moi donc l'honnenr de venir
>» souper chez moi. » L'apôtre de
Dieu y consentit ; mais en même
temps il fit crier par le héraut que
les gens du fossé eussent à se r<*ndre
avec lui à la maison de Giaber , fils
d'Abdo llah. (^and j'entendis cela ,
poursuit Giaiier , je récitai ces pa-
tole« de l'Âicorau : a ^ous soaunes à
M A H i8i
» Dieu , et nons devons retormicr 1.
» lui. » C'est ce que l'on dit quand
il arrive quelque chos*> à quoi un ne
s'attendait pas. En etTet , f'inteatiou
de Giaber était que l'affètre de Dieu
vmt seul ; mais il vint accompagné
de ceux qu'il avait fait inviter , et
avec le dessein formé de les faire
tous souper avec hii. Quand on eut
serti la brebis , il bénit le repas , en
récitant la formule : « Au nom de
» Dieu clément et miséricordieux. »
11 mangea avec sou hôte et uvet une
partie des c<Miviés ; ensuite , quand
ils furent rassasiés, d'autres leur suc-
cédèrent , et ainsi de suite , jusqu'à
ce que tous les pionniers eussent
soupe.
Voici quelques antres prétendus
miracles rapportés par le chevalier
i'hanlin, qui les a tirés des légendes
persanes ; Hamomel étant à la guerre,
j.rès de donner combat , un valet-de-
chambre , qui avait été gagné par les
ennemis pour l'empoisonner , avait
mis un scorpion oans une de ses
bottes, pecsant qu'il en serait piqué,
et qu'il en mourrait. Comme il pre-
nait la botte pour la mettre , il eut
révélation du fait , et, sans s'émouvoir,
il la secoua, et fit tomber le scor-
pion. Il ordonna en même temps à
ses gens de ne mettre jamais de bottes
ni de souliers sans les secouer ; et
c'est de là , disent les Persans , qu'est
venue la coutume qu'ils ont de ne
mettre jamais leurs bottes ni leurs
souliers sans les secouer aupar;:vant.
Un paysan des eqvirons deMédine
avait plusieurs serpents dans son jai^
din , grands et furieux presque au-
tant que ceux des Indes , qui dévorent
des cerfs et des personnes entières.
Il ne pouvait , quoi qu'il fît en dé-
livrer son jardin. Un jour qu'un de
ses petits enfants avait été tué par
un de ces serpents , le pauvre jardi-
nier alla , plein de douleur et de
désespoir, se jeter aiLX pieds de Ma-
homet pour implorer son secours.
Mahomet se transporta sur le lieu ,
et commanda aux serpents de ne plus
nuire à la famille du jardinier. L'or-
dre , disent-ils , fut si efficace , que,
dans la suite, lorsqu'un ^erp«st <n
i84 M A H
approchait , la bouche et les dents
lui étaient miraculeusement ferme'es
si fort , que l'air même n'en pouvait
sortir.
Un marchand d'huile , un des plus
riches habitants de Médiue , entre-
tenait toujours plusieurs chameaux
pour ses moulins à huile. Il faut sa-
Toir que dans les pays chauds de
l'Orient il n'y a point d'olives , et
que c'est de graines fort dures qu'on
tire l'huile , en les faisant moudre
entre deux meules d'une extraordi-
naire grandeur. Or , quand l'âge et
le travail avaient usé quelque cha-
meau tellement qu'il n'était plus
bon à rien , l'huilier l'envoyait à la
campagne , où on l'abandonnait. Il
arriva qu'un chameau , qui avait été
ainsi mené dans un champ fort aride
'durant l'hiver , revint à la ville , alia
trouver Mahomet , et se plaignit à
lui de l'injustice et de la cruauté de
son maître. Mahomet fit venir l'hui-
lier , le réprimanda fort , et lui or-
donna de nourrir par la suite jusqu'à
la mort les chameaux qu'il aurait usés
à ses moulins.
L'enfantement de la pierre est
aussi surprenant que celui de la
montagne dans la fable. Un pauvre
homme, ayant perdu le seul cha-
meau qu'il avait , faisait des cris et
des complaintes étranges. Mahomet
passa par-là ; il eut pitié du malheur
de ce pauvre homme ; il toucha une
pierre , et ù l'instant il en sortit un
chameau, qu'il donna à' cet affligé.
On voit dans presque tous ces pré-
tendus miracles le ridicule joint à
l'imposture.
MaHOmÉtISME , ou RELIGION DE'
Mahomet. { M. Ind. ) Pour se faire
bientôt des prosélytes , l'apôtre des
Arabes ne trouva pas de plus sûr
moyen que d'établir la divinité de
sa religion. En politique habile, il
imagina de faire descendre l'AIcoran
du trône de Dieu, d'où l'ange Gabriel
■venait une fois l'année pour lui ré-
véler les points de foi qu'il avait omis
l'année précédente : cet ange Gabriel
était un pigeon qu'il avait instruit à
venir béqiieter des grains de riz
dans son oreille.
M A H
Le fondement de cette religion
consiste à croire, i*". l'unité de Dieu,
son éternité , son iuvisibihtë ; 2'. la
mission de Mahomet. C'est à ces deux
points que se réduit la foi des nia-
hométans. Le premier renferme les
articles suivants : Croire à Dieu , aux
anges, aux écritures, aux prophètes,
à la résurrrction , au jour du juge-
ment,aux décrets deDieu, etàlapré-
destiiiation absolue pour le bien et
pour le mal . Le second a pour ol)jet les
préceptes qui regardent la pratique ;
ce sont la prière , les ablutions , le
zacal ou zacao , le jeûne du rama-
dan , et le pèlerinage de la Mecque.
La religion mahométane a fait de
grands progrès en Afrique. Les peu-
ples de cette partie du monde , na-
turellement voluptueux et efféminés,
ont reçu avec avidité une doctrine
qui flatte les sens et favorise les pas-
sions ; mais ils en ont retranché toutes
les pratiques austères et gênantes que
' Ma'iomet y avait introduites. lU
n'observent point les jeûnes , les
ablutions , les fréquentes 'prières
frescrites par la loi du prophète.
is boivent du vin , et niangent sans
scrupule de la chair de porc : ils ne
sont pas même fort réguliers à ob-
server le ramadan , ou le carême ;
mais ils célèbrent avec une licence
effrénée le bairam , espèce de jîàqne
qui suit le ramadan : c est la seu'.e
fête mahométane qu'ils aient con-
servée.
Plusieurs Nègres qui habitent les
f)ays intérieurs de la Guinée suivent
a religion de Mahomet ; mais leur
ignorance et leur mauvais naturel
ont beaucoup altéré cette doctrine.
Tout leur mahométisme consiste à
observer le bairam , le ramadan , la
circoncision , et à croire un seul Dieu .
Ceux qui habitent les deux lx)rds de
la rivière de Gambie n'invoquent
point Mahomet, quoiqu'ils ajoutent
foi à la mission de ce faux prophète.
Ils n'ont point de mosquées : ils font
leurs exercices de dévotion dans la
campagne, quelquefois sous un arbre
qui leur donne de l'ombrage.
Mahu7zim, ou MA07,iM,dieu des
Chaldéens , dont Antiochus voulut
U jS. t
tlaWIr le cuîte parmi les Juifs. Les
interprètes sc>ijt parlaeés sur la na-
ture et les fonctions He ce dieu. Les
uns V soient rAntechrist , les autres
le dieu Mars , d'autres les aigles
romaines que la superstition avait
aussi divinisées, et quelques uns Ju-
piter Olympien , dont il avait fait
mettre la statue dans le temple de
Jérusalem.
Mu. r. RUy.
I • M AiA , fille d'Atlas et de Pléione ,
nne des sept Pléiades, fut aimée de
Jupiter, dont elle eut Mercure. Ce
dieu lui donna aussi ii nourrir Arcas,
fils de Calisto , ce qui lui attira le
ressentiment de Junon. Ovide dé-
rive de sou nom celui du mois de
Mai. Quelque^ auteurs donnent aussi
cette épithète' à Cybèle , ou TeUiis ,
paroequ'on immolait à Maï.i une truie
pleine, victime propre à la Terre.
2. — Femme de Vulcain , selon
Macrobe , qui dit que le flamiue de
\nlcaiu faisait un sacrifice à M r; Va au
premier jour de Mai , et lui offrait
du Tin dans un pot de miel. Cette
Maîa était fille du dieu Faune.
Maillet , malleus , instrument
dont les victimaires se servaient pour
assommer les taureaux avant de les
égorger.
Main. Elle était , chei les Egyp-
tiens , le symbole de la force, et cner.
les Romains , de la foi. Elle lui fût
consacrée par IVuma Pompilius avec
heauconp de magnificence. De là
vint que deux mains l'une dans
l'autre expriment la bonne foi et la
concorde. Deux mains jointes, tenant
nn caducée entre deux cornes d'aljon-
dance , expriment que l'abondance
accompagne toujours la concorde ,
on que la concorde est le fruit d'une
négociation. La main portée sur la
tête était , chez les anciens , une
marqne de snuve-garde demandée ou
obtenue. ^o>*. Sûreté. La main a
aussi été rersirdée comme le symbole
de l'autorité et de la puissance,
^énon , chef du stoïcisme , repré-
sentait la dialectique sous l'emblème
d'une main fermée , et l'éloquence
*0us celle d'une main ouverte.
Maics, cpithète de Jupiter , qui
MAL
i-:3.
marquait sa supériorité sur tous les.
autres dieux.
Majesta , divinité romaine que
l'on disait fille de l'Honneur et de la
déesse Reverentia ; elle avait , suivant
quelques uns , donné sou nom au»
mois de Mai.
Majuma , fêtes qui, des côtes de
la Palestine, passèrent cLex les Grets
et les Romains. Elles tirent leur ori-
gine d'une des portes de Gaza , ap-
pelée Majuma; duphénicien maiin,^
les eaux. La fête n'était d'abord
qu'un diverlisîement sur l'eau , que
donnaient les pêcheurs et les bate-
liers , semblable aux joutes mo-
dernes. Dans la suite elle devint ua
spectacle régulier que les magistrats
donnaient à certains jours. Ce spec-
tacle dégénéra en fêtes licencieuses ,
où. des femmes nues paraissaient sur
le théâtre.
Majumes , fêtes que les Romains
célébraient le premier jour de Mai ,
en l'honneur de Flore. L'empereur
Claude les institua pour corriger sous
leur nom l'indécence des jeux floraux^
Elles duraient sept jours , se célé-
braient à Ostie , sur le bord de la
mer , et se répandirent an troisième
.siècle dans toutes les provinces. La
fête de Maie , qui se fait encore dans
plusieurs villes de Provence , n"est ,
disent quelques historiens , qu'ua
reste de l'ancienne Majume.
Mala , dénomination sous laquelle
la Fortune avait un temple dans le
quartier des Eïquilies à Rome. f^.
FoRTUKB.
ÎVLiLAcHBÉnis, nom que les Pal-
mvréniens donnaient à la Lune,qu'ils
adoraient comme un dieu , et qu'ils
représentaient en homme avec ua
croissant et une couronne. Rac. Ma-
loch, roi ; baal, seigneur, f^. Agli-
BOLtS, Ll'sus.
Maladie. Cochin la représente
comme une femme malade , implo-
rant le retour de la santé. Près d elle
est l'image de la Mort cachée sous ui»
voile. Virgile place les Maladies à
l'entrée des enfers.
Maladies; les anciens les divini-
saient. Virgile les place daas le ves-
tibule des en*'
iH
MAL
Mat-^ingha ( .'//. .(fi: ) , nom cc-
nërai des auf;cs du premier ordre
Ciiez les habitants de Madagascar.
Ces ançes font mouvoir les deux ,
les étoiles , les planètes , et sont
chargés du gouvernement des saisons;
les hommes sont confiés à leur garde;
ils veillent sur leurs jours , et dé-
tournent les dangers qui les me-
n.-.cenl. /^.CorcouLAMPOU, Angato,
Sacara, Bilis.
Maleatès, Apollon, adoré au
ci»p Malée.
Malevola Signa , statues de
mauvais aui;ure; t'étaient les statues
de Mercure, qu'on appelait ainsi
sans doute parcequ'elles rappelaient
l'idée des enfers, f^. Mutini Tu-
Tivi. Cicéroii remarque qu'on ne
plaçait jamais la statue de Mercure
sur les tombeaux. Ne semblait - il
pourtant pas naturel que le conduc-
teur des ombres dût plus que tout
autre trouver place sur la dernière
demeure de Tliomme?
Malica , nom d Hercule chez les
Amathusiens. flésyck.
Malignité , femme laide et pâle;
elle tient une caille, parcequc cet
biseau , dit-on , a la malice de troubler
l'eau afin fjue les autres animaux
n'en puissent pas boire.
Malis fut aimée d'Hercule du-
rant l'esclavage de ce héros à la coiu-
d'Omphale. C'était une des suivantes
de cette princesse.
Malkut ( M. Rahb.), flagella-
tion en usage parmi les Juifs mo-
dernes. Celui qui doit être flagellé
s'étend par terre , le visage tourné
\crs le nord , et le dos vers le midi ,
et non pns d'orient en occident , par-
ccque ces eiidroits sont spécialement
consatrés par la présence de Dieu.
Dans cet état il fait une humble
confession de tous ses péchés , et se
donne de grands coups sur la poi-
trine , tandis que son compagnon
fait pleuvoir sur son dos les nerfs de
tœut , en récitant le trente-huitième
ver»et du pseaume soixante-dix-hui-
tième , et accompagnant chaque mot
dun coup de fouet : ce verset est com-
posé de treize mots; en le récitant
trois Ibis , ie flagellant donne trente-
M \ ÎVÎ
neuf coups , nombic Hxé par 1*»»
Juifs , pour ne pas aller au delà de
ce que 1 écriture prescrit. Il se (;oucIie
ensuite par teneà son tour, et reçoit
le même service qu'il vient de rendre
à son compagnon.
Maii.ophùre , surnom de Cérès ,
comme déesse tutéiairedes troupeaux
de brebis. C'étaient les Mégaréens
qui l'honoraient sous ce nom, parce-
qu'elle leur apprit à nourrir les trou-
peaux , et à profiter de leur laine,
nac. M allô s , toison.
Maloeis , surnom d'Apollon.
Malvales, fêtes célébrées par les
dames romaines en l'honneur de
Matula.
Mamakun {M. Znd.), espèce de
bracelets que les insulaires des Mo-
luques portent toujours comme des
préservatifs contre les pièges des es-
prits malins. Ces bracelets sont de
veiTe , ou de quelque autre matière
plus riche. Les Moluquois s'en ser-
vent aussi pour connaître le succès
d'une guerre qu'ils sont sur ie point
d'entieprçndre. Pendant la nouvelle
lune , ils immolent"' une poide , dans
le sang de laquelle ils trempent ces
bracelets. Lorsqu'ils les en retirent ,
ils examinent attentivement quelle
est leur couleur, et jugent par-là de
ce qu'ils ont à craindre ou bien à
espérer.
MamanivA , idole monstrueuse des
Banians. Sa pagode est adossée au
tronc d'an arbre , et l'ouverture laisse
voir sa tète , qui la remplit presque
entièrement. Là se rendent ses ado-
rateurs. Ils se prosternent devant
elle , pendant qu'un brahmine re-
cueille leurs offrandes , qui consistent
en riz , millet, etc. Tousses secta-
teurs sont marqués au front avec du
vermillon , et regardent ce signe
coumie un talisman puissant contre
la malveillance des esprits infernaux.
M ambkÈs , un des magiciens qui
s'opposèrent à Moïse dans l'Egypte ,
et qui imitèrent , par leurs prestiges ,
les prodiges du législateur juif.
Mamelles. — f^. CÉilès , lo ,
MuLTlMAMMIA.
Mamepxcs. P^. Mamebs.
Mamers, Mamkrtus, uoins que
I<'s Osques donnaiefit à Mars , et
dont d<^s iauiilles roainines avaient
pris les surnoms de Mauiercus t\ de
^îamerrinus-
-^liMMoNjOu Mammosa, dieu des
l'-v riens, qui présidnit aJx richesses.
ji/ihon le met au iiomJ>re des an^e?
rebelles, et le t'ait afir et parler con-
formément à son caractère, f^oy.
Plutus.
1. Mammosa, surnom de Cerès ,
représentée avec une infinité de
mamelles , comme nourrice du
t ' nre humain.
2. — C'est aussi une épithète de
1 . Fc>rtune.
AIan. P'. Marnds.
Mana , déesse des Romains , qui
présidait aux maladies des femmes.
Un lui offrait en saci ifice de jeunes
chiens qui tettaient , parcecpje , dit
Pline, cette chair est réputée si
pure , qu'on la sert dans les repas
préparés pour les dieux.
Maka Genbta. /^. Gekita.
3Ianah-Suami. (3/. Ind.) C'est
aujourd'hui une divinité inconnue.
0»<?lques uns pensent que c'est
Shiva. Ses prêtres , ou Poutcharis,
disent au contraire qu'il est une trans-
formation de Supranianva ; mais ce
dogme n'est pas reçu généralement ,
et les hrahnies n'en conviennent
point. Ses temples , très petits , sont
dans les champs. Pour l'ordinaire ,
on construit près de la porte trois
figures colossales de brique , repré-
sentant des Injudons assis, qu'on dit
être les gardiens du temple ; en de-
dans , outre le Lingam , qui est la
figure principale , on trouve ceî.'e des
fiJs de Shiva , et de dou7e jeunes
vierges. Des choutres v font les céré-
monies journalières, mais jamais des
Lrahmes , parcequ'ils méprisent ce
culte.
Manco-Capac, législateur et dieu
des Péruviens. Suivant la tradition
de ces peuples , Mauco-Capac et sa
frnune étaient les enfants du Soleil.
Cet astre les ayant chargés d'ins-
truire et d'humaniser le Pérou , ils
se guidèrent au moyen d'une verge
i\ or que leur père l< ur avait donnée.
Arrivés dans la vallé« à< Cusco, la
Tf rge s'.^hym.^ en terre ; d'où ils con-
clurent que cet endroit devait être le
siège de leur empire. Aussi-tot ils
commencèrent leur miv<»iou , et con-
vertireut ungranS nombre d'homiaes
au culte du Soleil. Bientôt après,
Manco-Capac devint leur inca , ou
roi, et leur donna des lois sages.
Après sa raort , il fut divinisé par
ses sujets, qui élevèrent par-tout des
autels en son honneur. /^. Ikca ,
Pachacamac.
MA^DAKE , fille d'A?tvage roi
des Mèdes , épouse de Canibvse roi
des Perses , et mère de C\ru«.
MA^DAKIS , philosophe indien ,
chef àes Israchmaues, au temps d'A-
lexandre le Grand.
Make ( .'î/. Celt. ) , nom de la
lune dans VEJda. C'était le Sis d'un
homme appelé Mundilj'are , qui,
fier de la beauté de sts deux enfants,
avait donné an fiU le nom de Lune,
et à la fille celui de Soleil. Les
dieux , irrités de celte arrogance, les
enlevèrent au ciel , et obligèrent la
fille à cocduire le char du Soleil ,
qu^ils avaient formé des feux volti-
geant hors de Muspelshcîin ( le
monde enflamme) , pouf éclairer le
monde. Ensuite ils placèrent sous
chaque cheval deux outres pleins
d'air pour les rafraîchir. De là vient
la fraîcheur du matin. jMane règle
le cours de la Lune et ses difïéreuls
quartiers. Un jour il enleva denx
enfants , nommés Bil et Hiuke ,
comme ils revenaient d'une funtaù.e,
ponant une cruche suspendue à un !«-
ton. Ces deux enfants accompagnent
totijonrs la Lune. Celle-ci est xms
cesse poursuivie par un loup prêt à
la dévorer, et par qui elle doit èlre
un jour engloutie. V. ScaxJl.
Maréf.os , fils unique du premier
roi d'Eg vple, avant été enlevé par
une mort prématurée , les Egvplie!»
honorèrent sa mémoire par une es-
pèce de chant lugubre , qu'ils nom-
mèrent Manéros , semblable à celui
en usage chez les Grecs sous le nom
de Linos. — V. LiKos.
Mânes ( M. Ind. ) , fantômes aux
apparitions desquels croient les natu-
rels de la uoQvetle HoUandc, Toisios
i86 M A N
de l'élablissenient anfrlais connn sous
Je nom de BotHiiv-Ray. Ils les dé-
peignent comme sortant de lene
avec un bruit horrible , vomissant
des flammes, saisissant ceux qu'ils
rencontrent , leur brûlant les clie-
veux , le visage, et les retenant pour
les brûler encore, t^oyage à Bo-
tany-Bay, par George Barriiigton,
j>. 1G2, an 6.
Mânes , divinités auxquelles les
anciens ont donné pour mère la déesse
Mania , et Hésiode , pour pères les
hommes qui vécurent pendant les
siècles d'arpent ; mais leur véritable
origine , selon Banier, doit se rap-
porter à l'opinion où l'on était que le
inonde était rempli de génies , qu'il
Î' en avait pour les vivants et pour
es morts ; que les uns étaient bons
et les autres mauvais, et que les pre-
miers s'appelaientLares et les seconds
Larves ou Lémures. Les anciens n'a-
vaient pas des idées bien Cxes au sujet
des Mânes. Tantôt ils les prenaient
pour des âmes séparées du corps ,
tantôt pour les dieux infernaux, ou
simplement pour les dieux ou les
génies tutélaires des défunts. Quel-
ques uns, au rapport de Sen'ius,
ont prëtendu que les grands dieux
célestes étaient les dieux des morts;
3u'is n'exerçaient leur empire que
ans les ténèbres de la nuit , aux-
quelles ils présidaient , ce qiu a donné
lieu d'appeler le matin tnaiie. Le
tnoi Mdnes a aussi été pris quelque-
fois pour les enfers en général. On a
donné à ce mot diverses ét\ mologies.
1**. Manare , découler, parceque
les Mânes occupent l'air, d'oil ils des-
cendent pour tourmenter les hommes,
ou plutôt parceque c'est par leur
canal que découlent les biens ou les
maux de la vie privée. 2°. Manus ,
vieux mot latin , qui équivaut à
bonus ; et, selon cette idée, les Mânes
sont des divinités bienfaisantes qui
s'intéressent au bonheur des humains
avec lesquels elles ont eu pendant
leur vie des relations de sang ou d'a-
mitié. 5". Mann , homme ; et alors
ce mot signifie à^^ hommes par ex-
cellence , parcequ'il n'y a que des
ames vertueuses qui puissent espérer
M AN
de dcveiu'r des divinités capables de
faire du bien aux nniis de la vertu.
/^'.Moiin, rao. orientale, d'où se
Sont formés inoan , tnan , image,
fantôme, etc. Les Perses, les
Egyptiens, "les Phéniciens, les Assy-
riens, et toutes les nations deTAsie,
honoraient les ombres. Les Bithy-
niens , en inhumant leurs morts, les
suppliaient à haute voix de ne pas
les abandonner entièrement , et de
revenir queUjuefois parmi eux ; et
dans l'intérieur même de 1 Afrique ,
des peuples barbares connurent et
pratiquèrent ce culte. ( iK. Nasa-
MONEs. ) Orphée fut le premier qui
apporta parmi les Grecs l'usage d'é-
voquer les Mânes. Les Thesprotes
lui dédièrent un temple à l'endroit
oi'i l'on croyait qu'il avait su rappeler
au jour l'ombre d Eurydice. Ce tem-
ple devint très renommé, et, plusieurs
siècles après, Périandre y vint con-
sulter l'ombre de sa femme Mélisse.
Le culte de ces dieux se répandit
dans le Péloponnèse , et on leur
adressait des vœux dans les malheurs
fmblics. Ulj'sse , suivant Homère ,
eur offrit un sacrifice pour obtenir
un heureux retour dans ses états. De
tous les prêtres grecs , les thessa-
liens étaient ceux' qui excellaient le
Elus dans l'art d'évotiuer les ]Mânes.
lorsque les Spartiates eurent fait
périr Pausanias dans le temple de
Minerve , ils furent obligés de faire
venir de Thessalie des prêtres pour
chasser son ombre. Dans un champ
près de Marathon , on voyait les
tombeaux des guerriers athéniens
morts en combattant contre les Perses.
Des cris perçants , dit Pausanias ,
en sortaient quelquefois , et épou-
vantaient les vovageurs. Souvent on
n'entendait qu'un bruit sourd, pareil
au murmure d'hommes qui combat-
tent : ceux qui y pri taient une oreille
attentive étaient maltraités par les
Mânes; mais les passants qui, sans
prétendre en dévoiler la cause , con-
tinuaient leur route sans s'arrêter ,
n'éprouvaient aucun obstacle. Quel-
quefois , pour appaiser l'ombre irritée
de celui qxi'un homicide ou un acci-
dent funeste avait privé de la vie
M A N
on lui immolait des victimes hu-
maines , on lui érigeait une statuer
Ainsi les éphores , voulant satisfaire
aux mines de Pausanias , lui élevèrent
deux statues d'airain , devant les-
quelles on offrait tou' les ans des
sscrifiees. {V. Ecthy me.) Les Athé-
niens célébraient une fête soîemuelie
en l'honneur des Màues dans le mois
Anthesterion , pendant laquelle on
ne pouvait se marier. (Z-^. IalÉmies.^
Les P.'atéens rendaient un cuîte reli-
gieux à ceux qui avaient perdu le
jour. Ils offraient des sacrifices sur
leurs tombeaux ; et la victime , cou-
ronnée de mvrtes et de cvprès, n'é-
tait immolée qu'au son des Hùtes et
des instruments" les plus Inpubres.
Ils avaient même une fête générale ,
où tous les principaux de la nation ,
montés sur des < hars drapés de noir,
venaient près des sépulcres offrir
de l'encens aux dieux des enfers. Le
plus considérable d'entr'eux faisait
ensuite tomber sous la hache im tau-
reau noir, et l'on suppliait les iMânes
de sortir de leurs demeures pour
humer le sang de l'animal, f^. 8ili-
CERKION.
En Italie , comme en Grèce' , les
Mânes étaient invoqués comme des
dieux ; on leur élevait des autels , et
on leur offrait des taureaux pour les
• eneajrer à protéger les champs , h
épouvanter les ravissf urs des fruits.
Caton nous a conservé la fomitde
par laquelle on enjoint aux ombres
îi qui 1 on vi«it de sacriGer au milieu
d'un champ de veiller à sa conser-
valion. ( y. Novemdiales , Teren-
TTSi , etc. ) De Rome , le culte des
Mânes passa dans toutes les contrées
de l'Italie. Par-tout on leur élpva
des autels ; on mit sous leur protec-
tion les tombeaux , et cîiague épi-
îaphe portait en tête Dis Memibus.
Ces dieux pouvaient sortir des enfers
nvec la permission de Summamis ,
leur souverain ; et plus d'une fois la
crédule ignoratîce crut en distinguer
au milieu des ténèbres. Les lieux
destinés à la sépulture des morts ,
tot»jonrs dédiés aux dieux d'en bas ,
'- > inferis , étaient appelés loca
giosa ; tandis que ceux dédiés
^^l A N 187
f 'jx dieux d'en haut , diis superis ,
étaient p.ommés loca sacra. Les ::u-
tels qu'on élevait aux Mânes duns la
Lncanie , l'Etnirie et la Calahre ,
étaient toujours au nombre de deus,
et placés l'un près de l'autre. On les
entourait de branches de cyprès , et
l'on n'avait soin d'immoler la victinie
que lorsqu'elle avait les yeux fixés
vers la terre. Ses entrailles. , traiuéf s
trois fois autour de l'enceinte sacrée,
étaient ensuite jetées dans les flam-
mes, qu'on rrtidait plus actives en y
répandant de l'hui'e , il fallait y coii-
sumer tout l'aiimtl , et même les
liens qui l'avaient attaché , ainsi que
tout le l>ois du sacrifice ; enfin la
cérémonie ne devait commencer qu'à
l'entrée de la nuit. Ceux qui avaient
de la dévotion p. nr les Mânes, et
qui voulaient conserver avec enx
quelque commerce particulier , s'ei;-
dorniaient auprès des tombeaux tics
morts , afin d'avoir des songes pro-
phétiques par l'eittr^uiise des amcs
des défunts. Le cyprès était coiis:;cré
aux dieux Mànes.Sur lesmonumcnt-s
tantôt ils paraissent soutenir les ar-
bres funéraires , tantôt ils s'efforce: t
de les abattre à coups de ha«:hes ,
parceqiie le cyprès coupé ne pousse
plus de rejetors, et que, lorsque la
mort nous a frappés , nous ne devons
plus espérer de renaître. Le nombre
neuf leur était dédié . comme le dei-
nier terme de la prem'ère progression
nunrériqiie , ce qui le faisait regarder
comme l'emblème dn terme de la vie.
Les fèves , dont la forme resseniLlait ,
suivant les anciens . â f<V.e des portes
infernales, leur étaieul aussi consa-
crées. Le bruit et le son de l'airain et
du fer Icnr était insupportable , et les
mettait en fuite, ainsi que les oml.rts
des enfers. Mais la vue du feu leur
était agréalde; aussi tons les peuples
dltai e renfermaient dans les tom-
beaux des lampes tétragones. Les
riches chargeaient des esclaves d"i
soin de les aîluuier et de les entre-
tenir. C'était un crime que de les
éteindre , et les lois romaines punis-
saient avec rigueur ceux qui violaient
ainsi la sainteté des tombeaux. iSur
des nionuiuents antiques , les dieux
Mânes scot ap.jit.lôs tantôt ih'i sacri ,
titniôt di'i futiii , tlictT:^ protecteurs
tie Ja kiiiiille. C'était une opinion
tx>nnriune dans les temps héroïqnes ,
que les nifmes de ceux qui fêlaient
morts dans une terre étraneère er-
raient et cherchaient à retonrner dans
leur pays.
Les Lappons rendent une espèce
de culte reii£;ienx aux Mânes, c.-à-d.
KTix aines des morts. Ce culte est
leffet de la crainte que ces âmes leur
inspirent ; c;:r ils s'imatirnent que ,
JTisqu'à ce qu'elles soient entrées dans
de nouvejiux corps , elles errent parmi
les vivants , cherchant à nuire au
premier qu'elles rencontrent. Pour
détourner l'effet de leur humeur
malfaisante, les Lappons leur offrent
des sacrifices. Les victimes qui leur
sont destinées sont marquées par un
fil noirquon leur attache aux cornes,
et qui passe par l'oreille droite. Ces
Siicrifîces sont toujours suivis d'un
ffstin, dans lequel on mange la chair
de la victime, à l'exception d'une
partie du cœur et du poimion. On
partage ces parties chacune en trois
portions différentes. On trempe de
petites hroches de hois dans le sang
oe la victime , et on les enfonce dans
ces six petits morceaux de chair; on
les enfouit ensuite dans la terre, avec
les os et tout ce qui reste de la
victime.
MA^Ès , fils de Jupiter et de la
Terre , époux de CaHirhoé fille de
l'Océan , fut père de Cotys, et suc-
céda à Méon au royaume de Lydie.
MangÉlies , fêtes des Romains.
Mania , déesse romaine; Elle pas-
sait pour la mère <[^!< Lares. On lui
offrait le jour de sa fête des figures
de laine en pareil nombre qu'il y
avait de personnes dans chaque fa-
mille; on la priait de s'en contenter,
et d'épargner les personnes qui lui
rendaient cet hommage.
Manies , déesses que Pausanins
croit les mêmes que les Furies. Rac.
Mainesthai , être en fureur. Elles
avaient un temple dans l'Arcadie,
près du fleuve Alphée , au même j
endroit où Oresle perdit la raison '
«prèk avoir tué sa uiè;re. Près du
M A N
fcmpTe était «ne espèce de tomhe,
sur laquelle était gravée la figure
d'un doigt : aussi h s Arcadiens l'ap-
pelaient la sépulture du doigt , et
disaient qu'Oreste , devenu furieux ,
se coupa là , avec les dents, un doigt
de lu main.
Wanipa, idole adorée dans les
royaumes de Tangut et de Barantola
eu Taitarie. Elle a neuf tètes qui
^'élèvent en forme pvranu'dale. Tous
les ans, de jeunes gens armés, saisis
d'une rage enthousiaste, courent la
ville de Tanchuth , tuent totit ce
qu'ils rencontrent en l'honneur de
Slanipa , et croient se faire ainsi de
grands droits ii ses fa\cnrs.
Manu 011 {M. ^mér. ) Les hahi-
tants de la baie de Hudson , et la
plupart des sauvages de l'Amérique
septentrionale , appellent ainsi un
certain esprit qu'ils s'imaginent
être renfermé dans toutes les créa-
tures vivantes ou inanimées. Chacun
Ac ces sauvages choisit pour son
manitou le premier objet qui frappe
ses seai , et l'honore comjue sa divi-
nité lutélaire. Les Illinois exposent
leurs manitous dans leurs cabanes ,
et leur font des sacrifices de chiens
et d'autres animaux. Les guerriers
les portent dans une natte , et les
invocjuent pour remporter la vic-
toire. Les charlatans ont pareille-
ment recours à leurs manitous, etc.
Ou peut mettre ces divinités au rang
des fétiches et des mokissos.
Manm.4 din ( M. Ind. ), qui excite
le cœur, fils de Wishnou et de Lai-
chinii déesse des richesses, et dieu
de l'amour. II diffère peu du Cupi-
don des anciens. On le dépeint ,
comme lui , sous la figure d'un en-
fant , avec un carquois sur les épau-
les , et dans les mains un arc et des
flèches; mais l'arc est de canne de
sucre , et les flèches de toutes sortes
de fleurs. On le représente monté
sur une perruche. Quoiqu'enfant ,
on lui donne une épouse, f^, Radi ,
Amanga.
Manmaoon ( M. Ind. ) , fête fort
renommée à Conil»ouconom , village
du l'anjaonr , et qui attire beaucoup
de monde. E^e ne revient ^ue tout
M AN
les cîoaze ans dans ie mois Itfassî , ,
Février. L'année qni la raiiiène est
réputée si malheureuse , (]ue per-
sonne n'ose se marier ; les pins su-
perstitieux nwme étendi-ut cette
crainte jnsqaà Fanuée qui h pré-
cède , ainsi qu'à colle qui la soit. La
<iernièi-e a dû être célébrée en 1791 .
i^LiNsts, fils de ïuiston, passait
parmi les ■Germains pour un des fon-
dateurs de fa nation. 11 élail hor.oré
conioie un dieu. Il eut trois fils, dont
chacun douua son nom à trois dilié-
rentes peuplades de Germanie , les
Ingévones , les Hermiones , et les
Istévones.
Ma>oi;t ( M. Ind.) Cesl le nom
tpie les Siamois donnent aux habi-
tants de ce moade. /''. Pii.The^ ADA.
MA^sl:ÉT^DE. { fcortol.) D'apits
la définition <i\iÀnslute a donnée
de celte vertn, qui, selon lui , se
tient dans Ifs l^omes de la modéra-
tion , et réprime les nto'ivemeiits de
ia colère, César Ripa la <\TnÎK)!ise
piff une femme couronnée d'olivier ,
ayant près d'elle un éléphant sur
lequel elle appuie h» main droite.
Maîjteac. f^. PORÎE.
Maktichs , surnom sous lequel
Hercule avait un temple hors t'es
murs de Messine , bâti par 3I.mti-
clus.chefdunecolonie de Messéniens,
six cents soixante-quatre ans avant
Tère chrétieune-
MantisÉe , YiUe d"Arcadie , où la
tradition portnil que Pénélope passa
le temps de Fexil auquel Uivsse
1 avait condamnée pour nmse d'adul
tère. Antinoils , favori d'Hadrien , v
avait un temple , -des sacrifices et
des jeux qui étaient célébrés tous
les cinq ans. Ses statues le repré-
sentaient jons les traits et avec les
atlrihnts de Bacchus. Ces honneurs
lui fxu-ent rendns par Tordre d'Ha-
drien , parcerpie ce jeune homme
•était de Bithyniuro , colonie des
^Mantinéens.
Makti>-eos, fils de Lvcaon , fut
le premier fondateur de Mantinée.
I . Manto . prophétesse , fille de
-Tirésias. Thèbes ayant succombé
poos les efforts des Èpirones , dans
In wcciDde guerce de Thèbes, Manto
JI A R
*^9
fut emmenée nvec les priscmnMrs n
Cbros en Asie , où die étaUit «11
oracle d'Apollon. Ce fut là que ,
déplohmt sans cesse les^ malheurs <}e
sa patrie , elle fondit en larmes : et
ses pleurs fijrmèicnt une f<jntaine et
nn lac dont les eaux couraïuniquaient
Je don de prijphétie ; mais , d'un au-
tre côté , elles abrégeaient ia vie.
Selon ApoUoJore , Alcnié^on , gé-
néral de l'armée qm" prit Thèbes ,
devint amoureux de IManto, et eut
d'elle deux eniànts , Aniphiloque et
Tisiplione. Elle a>ait , dit-on , laissé
par écrit plusieurs oracles dont Ho-
mère a fait usa^ dans ses poème*.
Si nous en cro\o\)s Diodore , la fille
de Tirésias s'appelait Daphnc , et
fat envoyée par les Arsiens à Dcl-
plies , oï elle rendit un grand noio-
Ire d'oracles. On vovait à Thèbes ,
du temps de Paasa/iias , devant le
vestibule d'un temple, la pierre sur
laquelle Manto s'assevait pour rendre
ses onîcles , et qu'on appelait lu
chaire de Manto.
2. — Fille de Polyidns. On voTait
son tombeau à îlégare , aviiat d'en-
trer dans le temple de Facchns.
3. — Prophétesse dltalie, etrt dn
Tybre un fils oonmié Oénns , qni
fonda «ne ville , et l'appela Mantooe
du nom de sa mère. Des nnthoîopKS
la confondent avec Manto i.
RLiNTt RSA , déesse des Rontaîns.
C'était à el'e qu'on s'adressait powr
que la Tionvelle épouse se phit <d»is
la maison de scfnmari. Ikac^Maaere,
demearcT.
Maktl's, on Manus, dirainnlif de
Suiinnanus, nom étrusque de Plutoo.
F" es tu s.
MaokidhAt ( M, Mah. ) , pré-
servatif contre les enchantements.
C'est le nom que les musidmans don-
nent aux deux derniers chapitres d«
l'Alcoran , qu'ils récitent souvent
pour se garantir des sortilèges et <Je
toutes antres niauvaises rencontres.
Marabouts ( J/. tnd. ) , prètr«
ma home tans , dont la secte est fiirt
répand ne dans l'Afrique. Le mot
maruboiit , traduit litléraleroent ,
dit M. de Paw , signifie enfant da
roseau ardent , soit parceque ees
t^o M A II
charlatans brûlent quelquefois leurs
victimesavec des roseaux, soit parce. ■
qu'ils se vantent de savoir cracher du
leu , ce qu'ils tout eu tenant des
étoupes allumées sous leurs robes ,
comuie nu en vit un exemple en
1701 ; mais ce tour est si t;rossier ,
qu il n'y a que deslNèqresqui y puis-
sent être trouipés. Les maraJjouts
sont en grar^de vt'uération , sur-tout
parmi les Maures et les Arabes. Ou
en distineue trois ordres. Les pre-
miers habitent les ljour£;s, les villes
et villages; les seconds n'ont au-
cune demeure fixe , et mènent une
vie errante j les derniers établissent
leur séjour dans des bois sauvaf^es
et dans des déserts arides.
Les marabouts du premier ordre
pensent que l'iiomnie peut s'élever ,
par Fausténté de sa vie , jusqu'à la
iialure des animes , et que le cœur ,
purifié par la mortification de toute
affection vicieuse , cicvient incapable
de péché ; mais ils soutiennent qu'on
ne peut s'élever à ce haut det'ré de
sainteté , que par le moyen de ciii-
quantQ sciences-. Il est vrai qu'ds
ensei^qnent que les péchés commis
avant d'avoir acquis']cs<!onnaissauces
des vingt premières sciences ne Irui»
sont point imputés. Cn de leurs
principaux dogmes est que les élé-
ments renferment quelque chose de
divin , et qu'::insi l'on jieut , sans
irapiélé, adorer l'objet qui plaît le
plus. Ils prétendenl encure que le
jireniier homme , n(jmmé , selon eux ,
F.l-Chot , a reçu par infusion toutes
les connaissances qui concernent la
divinité , et que Dieu lui a commu-
niqué une science éfale à la siem;e ;
qu après la mort de cet homme' pri-
vilégié , les anciens , ou chefs de la
secte , au nombre de quarante , lui
choisirent parmi eux un successeur,
et que , celui-ci élant mort , les an-
ciens , au nondjre de sept cents
soixante-cinq, en élurent un autre ,
et également tiré de leur corps.
lis passent les premières années
dans la pratique des plus grandes
austérités et des jeiines les plus ri-
goureux ; mais ils s'en dédommagent
, bien ensuite . et se livrent sans re-
M A R
tenue aux plus infâmes débauclies.
On les voit errer de ville en ville ,
coviverts de haillons , et le plus sou-
vent à moitié nus ; ils cornent comme
des fous, et les honnêtes femmes qui
se rentoulrent sur leur passage sont
ordinairement les victiuies de leur
brutalité. Un de ces imposteurs, au
rapport de Léon cC '1 frique , é\ax\t
au Orand-Caire , saisit une femme
qui sortait du bain , et la viola en
présence d'une grande multitude de
Ïjeuple. Les imbécillcs spectateurs ,
oin de s'opposer à celte violence ,
s'imaginèrent que cette femme avait
contracté un <\ç.£.ré particulier de
sainteté par l'attouchement du ma-
rabout , et s'empressaient de baiser
ses habits. Le mari , quoique très
niécontent,fut obligé de faire bonne
mine , et donna même un festin ma-
gnifique au marabout , pour re<.on-
nuître la prétendue faveur qu'il avait
faite à sa femme.
Le nombre des marabouts est très
considérable dans la Nigritie ; ils y
sont extrêmement redoutés , parce-
qu'ijs ont eu l'adresse de persuader
aux habitants qu'il était en leur pou-
voir (ie les faire mourir lorsqu'ils
voudraient. Ils possèdent des vil-
laizes , et même ues villes entières
sur le Niger , et y vivent en forme
de république. La ville qu'on re-
garde comme la capitale des mara-
bouts, dans cette partie de l'Afrique,
se nomme Cousoon. Elle est grande
et fort l'ien bâtie ; les maisons sont
tuutes construites de pierres , et cou-
vertes ae tudes. Le P. Labal , dans
sa relation de l'Afrique, nconte que
les marabouts persuadèrent à un '
petit prince du voisinage d'envoyer
demander au chef des Français dans
ce pays le paiement d'un certaiii
droit ; ils furent même assez inte -
leiits pour faire menacer de leur
part cet oflîeier de le faire périr ,
avec sa garnison , par le moyen de
leurs enchantements. L'officier leur
fit répondre que ses canons étaient à
l'épreuve de leurs conjurations.
Les marabouts du second ordre >e
nomment Cabalistes. Ils ne mangent
point de chair , et jeùueut très sou-
M A R
vent. Ls se vantent d'avoir la con-
naissance de toutes choses par le
moyen du conrjnaercc journalier f[u'ils
entretiennent avec les anges. Us ont
coutume de porter de petites ta-
blettes quarrees , sur les(]uelles on
voit gravés des caraclères et des chif-
fres bizarres. Us reconnaissent pour
le premier instituteur de leurs règles
un de leurs plus l'ameu?: docteurs ,
nommé Béni. C'est lui qui a «im-
posé leurs prières , et les tablettes
6ont de son invention, loutes ses
constitutions sont distinguées en huit
parties. La première , appelée Al
(Jmbaeunoiiori.Ui,onili:\no\iS\T^ùon
de la lumière , règle leurs prières et
leurs jours de jeune. Les tablettes ,
leur utilité et la manière de s'en ser-
vir , sont la matière de la seconde
partie , appelée Semé al mehariff,
ou le soleil des sciences. La troi-
sième, qu'ils nomment Leiiuo al
chasiie , contient une table des
q»iatre-vingt-dix-neuf vertus qu'ils
croient que le nom de Dieu ren-
l'erme. Les autres pjirtfes traitent de
différents sujets qui concernent leur
manière de vivre.
Les marabouts du troisième ordre
f>rennenl le nom de Sunnakites. Us
uient le commerce des hommes, et
mènent dans les lx)is ime vie soli-
taire. Les herbes et les végétaux sont
leur seide nourritm^. Us pratiquent
la circoncision ; mais ils ne se font
circoncire <jMh l'âge de trente ans ,
ce qui n'empêche pas qu'ils ne re-
çoivent le baptême au nom du Dieu
•vivant. On remarque dans leur reli-
gion un mélange absurde et mons-
trueux de paganisme , de judaïsme
et de christianisme. Il parait assez
prohable qu'ils sont descendus de ces
solitaires célèbres par leurs austérités,
et connas en divex's lieux de l'Afiique
i ; le nom de^Thécopentes.
Tous les marabouts , en général ,
l méchants , débauchés, sans an-
■:e teinture des arts ni des sciences,
ne savent rpie tromper an peuple
;orant et grossier , et ne sont in-
_jiiieux qu'à trouver les moyens d'en
imposer à la multitude, et de con-
server km* autorité.
M A R i9r
Les marabouts arabes sont un peu
moins ignorants. Ce sont eux qui ex-
pliquent lAlcoran aux Maures , aux
Nègres mahométans et aux Arabes.
On remarque que , dans leurs prédi-
cations , au commencement et à la
fin de charpie période , ils ont soin
d'ajouter le nom de Dieu et celui de
Mahomet ; mais cette atfectation de
piété n empêche pas qu'ils ne soient
traîtres , cruels et vindicatifs. Us
témoignent un grand zèle pour la
conversion des Nègres ; mais ils se
contentent de les engager à se faire
circoncire , et se bornent à leur en-
seigner quelques prières et quelqties
cérémonies de lAlcoran. Cependant ,
avec une instruction aussi superfi-
cielle , ils ont 1 art de les attacher so-
lidement à la religion mahométane ;
et quoique la nation des Nègres soit
naturellement fort inconst'inie , il est
rare de voir iva Nègre, une fois cir-
concis , renoncer à cette religion.
Ces prètresimposteurs s'attribuent
la connaissance de l'avenir, et pré-
tendent uîème pouvoir faire des mi-
racles. Us se mêlent d'exercer la mé-
decine, et l'on conserve encore une
ordonnance contre la peste de Sidi
Mahomet Zenaka , fameux mara-
bout , laquelle est connue en ces
termes : « Dieu tient en sa main la
» vie de tons les hommes; et lorsque
» l'heure de la mort est arrivée, rien
» ne peut nous en garantir. Cepen-
» dant la Providence a permis que
» plusieurs personnes fussent pré-
» sei-vées et guéries de la peste, ea
» prenant tous les matins une ou
•) deux pilules de la compositioa
•ji^uivante : Mynhe, deux parties ;
«safran, une partie; aloès , deux
» parties ; sirop de grains de mvr-
» rhe. » Dans !e vrai, les raaraWul»
n entendent rien à la médecine. Au
lieu des remèdes convenables , ils
n'emploient , pour traiter la plupart
des maladies , qtie des charme» et
des sortilèges. Ils ont persuadé au
peuple crédule que les maladies n'at-
taquent les hommes que par la ven-
geance des jénonnes , espèces de
créatures que les mahométans croi^^nt
temr le miliea e&tre les anges «t les
igi M A R
dtjiiions. Ils conseillent donc aux ma-
lades ù iippaiser d'abord la colère des
jénounes , en leur sacrifiant soil un
coq, soit une hreliis, soil une chèvre,
selon fju il leur plaît, (hiclquelbis ils
enterrent, le coros de la vicliine;
souvent ils en font Loire le sane aux
malades ; ou bien ils en brident les
plumes , le poil ou la laine , ou seu-
lement le dispersent , selon les cir-
constances , ou plutôt selon leur
caprice. C'est avec de pareils ai'ti-
fiees que ces infâmes cliar'.atans
volent rari;e.it d'un peuple stnpide,
et abusent de son aveugle confiance.
Les Nègres mahoniétans qui ha-
bitent les pavs intérieurs de la
Guinée donnent aussi ce nom à
leurs prêtres. Ces marabouts ne sont
point distingués du peupte pour ce
qui re£;arde l'habiliemeut ; mais leur
manière de vivre est fort diiiérenie.
Ils sont avares et orijueillenx. Ces
\i';es sont trnipt)."és par quelques
bonnes qiiaiiiés ; ils sont sobres et
tempérants ; ils se distinguent par
leur probité , et sur-tout par la cha-
rité qu'ils obsen ent entr eux. Ils ne
contra lent jamais d alliance qu avec
les familles de marabouts , et tons
leurs enfants mâles sont destinés à
rem|)lir les mêmes fonctions que
leurs pères. Uie des principales con-
siste dans l'instrmition des enfants.
Leurs écoles sont nombreuses , et le
voyai^eur Jobson assure en avoir vu
où l'on comptait plusieurs centaines
d'écoliers. Ils leur apprennent à lire
et à écrire , et leur expliquent 1 Al-
coran. La plupart sont riches , parce-
qu" outre le produit de leurs gris^ris,
qui est fort considérable, ils ciUti-
vent beauoonp le commerce. Ils *nt
presque toujours errants de pays en
pays, sous prétexte qu ils vont en-
seigner de tous côtés leur reliirion et
leur inorale ; mais la véritable raison
de ces fréquents voyaees est le com-
merce considérable qu'ils font avec
les différents peuples. Ils ont une
çxtrênie passion pour l'or. Ils Ten-
fouissent dans la terre ; et la mort ,
qui dépouille les aulres hommes de
tous leurs biens , n'enlève pas aux
inaf aLouts Içvirii Uésors , qu'ils ont
M A R
soin de faire enterrer avec eux. Ces
prêtres sont extrêaicment respeclt-> ,
principalenicnl parmi les Nèpres l'u
t>énéi;al. Ils sont persuadés que cenii
qui outrage un marabout est puni ue
mort au bout de trois jours. LfS
personnes de la plus grande distinc-
tion iléchissent le genou devant vu\ ,
et demandent leur bénédiction, lors-
qu'ils les reucouticnt en chemin. I.a
même chose se pratiijue lorsqu'ils
eutrent dans le palais du roi.
Le grand marabout , ou grand-
prêlre du royaume d'Anira , eu
Afrique , a dans cliaque ville uue
maison , qui est toujours occup('e
par un certain nombre de fennn 'S
qu'il V envoie tour-à-tour, sous pr'-
texle de leur faire apprendre ui;e
danse sacrée. De vieilles duègne> ,
destinées à cette fonction, parla^rent
ces femmes en plusieurs bandes ;
cuaijue bande entre à son tour dai.s
la salle des exercices ; les vieilles
leur attachent aux jambes des mor-
ceaux de fer et des plaques de cuivre ;
elles les font ensuite danser jusqu'à
ce quelles lond)ent de fatigue et
d"épui3cinent : alors elles font place
à uue autre bande. On estime parti-
culièrement les fennlies qui soutien-
nent long-temps cet exercice sans se
lasser.
Maracas, idoles des naturels du
Brésil. Ce mot est une corruption de
tainaraca , fruit de la taille d'un
œuf d'autruche, et de la forme d'une
gourde. Ces idoles ne sont en ellct
que ce fruit lui-même, orné des plus
belles plumes, et fiché sur une perche
que les prêtres enfoncent dans la
terre, en ordonnant aux habitants
du village d'apporter des vivres , et
de boire eu sa présence. Les Rra-
siliens sont très dévots ii ces idoles ,
et , après qu'elles ont été consacrées
J)ar les prêtres, les emportent dans
curs habitations, les honorent comme
des dieux domestiques, et les cou-
sultenidans les occasions importantes.
Maramba ( M. Ajr. ) , idole
adorée des habitants de Maïamba ,
province du royaume de Loango ,
et à laquelle ils sont consacrés dès
rage de douze am>. Ceux qui ont
atteiat
M A R
attpint l'âge prescrit se présentent
au chef des prêtres ; il les renferme
dans un lieu somhre, et leur fait
ohserver un long jeûne ; après quoi
il les remet en lilierté , et leur or-
donne de rester queltpus jours sans
parler , s<->us peine cie d'être point
admis à la ctirémonie. L.ors<pi"ils ont
heureuseineut sniù cette épreuve ,
ils sont cona'uits devant l'idole par le
prêtre , qui leur fait sur les épaules
deux incisions en forme de croissant ,
et leur fait jurer , par le sang qui
coule , une fidélité in\ iolable à l'idole.
II leur commande ensuite , en son
nom , de s'aLsteuir de certaines
viandes , et leur prescrit plusieurs
1>rûtii|ues , qu'ils observent scrupu-
eiisement . persuadés que l'idole pu-
nirait leiu- clésobéissance par quelque
maladie dangereuse. Pour marquer
leur initiation , ils suspendent à leur
cou une petite lioîte qui leur tomhe
sous le liras eauche,dans laqnelJe
sont renfermées quelques reliques de
lidole.
La njême idole est adorée par les
noirs d"Au£ola et de Gjnso eu Afri-
que. E!le est dans une attitude élevée
contre le temple déd ié à son c'.dte,dans
un panier qui a la forme d une ruche.
C est à cette divinité qu'ils s'adres-
sent lorsqu'ils vont à la chasse , à la
pèche, ou suérir des malades. C'est
aussi devant elle que les prévenus
d'un crime sont ol>ligés de se réfu-
gier. L'accusé se prosterne aux pieds
de l'idole , les embrasse avec respect ,
et prononce ces p:.roles : « Vois ,
» Maramha j ton serviteur est venu
» se justifier devant toi. » S il est
réellement coupable , les noirs sont
persuadés qu'il tombe mort sur la
place. Il sont aussi dans l'usage de
porter sur eux de petites images de
Miiramba. Quehfuefois ils en ont
une autour du cou ou du bras gauche.
Cette divinité marche toujours à la
tête de leurs armées; on lui présente
le premier morceau et la première
coupe de vin qui sont servis à la table
du roi. Ceux qui se dévouent solem-
Dfllement à ce dieu sont enfermés
par les ganpas on prêtres dîtns une
chambre o! secrc , oà ils observent
Toine II.
M A R 19^
une sévère abstinence et un silence
profond pendant plusieurs jours. Ce
terme d'épreuves expiré , on les
amène devant l'idole , et on leur fait
en sa présence deux incisions sur les
épaules en forme de croissant j oa
les arrose avec le sang qui en coule ,
ce qui complète leur consécration à
Maramba. Après avoir subi ces opé-
rations, il ne leur est pas permis de
manger de certains mets , sans que
cette défense soit la même pour tous.
1 . Marathon , fils d'Epopée , petit-
fils d'Aloéus , craignant la colère de
son père , s'établit dans la partie ma-
ritime de l'Attique. Après la mort
de son père , il revint dans le Pélo-
ponnèse , partagea le royaume entre
ses enfants , et retourna dans l'At-
tiq<ie. Plutanjve parle d'im autre
Marathon , honoré comme un héros ,
pour avoir accompli im ancien oracle
en s offrant volontairement pour être
sacrifié à la tête des troupes.
2. — Bourg de l'Attique, dans fa
tribu Ajantide, célèbre dans la fable
et dans l'histoire ; dans l'une , par
la victoire de ïhés^'e sur un taureau
furieux qu'il donita , prit en vie ,
rapporta en triomphe dans la ville ,
et sacrifia à Apollon Delphinien; et
dans l'autre , par la victoire que Mil-
tiade remporta sur les Perses, l^es
habitants honoraient Hercule d'uu
culte particulier. Voy. Ecuetlée,
Mânes.
Marathos. f^. Marathon i.
Mafxia , une des nymphes.
Marcics , fameux devin dont les
livres avaient prédit la déroute de
Cannes , et sur une prophétie duquel
des jeux furent établis en l'honneur
d'Apollon. Les livres de Marcius
furent , depuis celte époque , gardés
soigneusement avec les antres livres
publics et sacrés.
Mariage. ( Iconol, ) César Ripa
ne le présente pas sous des emblèmes
très agréables. Suivant lui , c «.st une
femme richement vêtue , qui a un
joug sur le cou, des entraves aux
pi^ds , et une vipère dessous. Elle
lient un coing , parceque , dit-il ,
SolùB avait ordonné de présenter ce
fruit aux nouveaux mariés. C'était
N
r;4 M A R
n effet un sym}(oIe de fticon^itê ,
, <)iniiie le prouvent les Hicdaillcs sur
es<[uellcs on le \oit dans la main du
jeiire liyuiénée.
MiRiANus, surnom de Jupiter,
pris de C. Marias , qui enlr'autres
monuments fit ériger un temple à ce
dieu.
M ARiATALA ( M. Ind. ) , de'esse de
la petite vérole, la même que Ganea.
Elle était femme du pénitent Cha-
madapuini , et mère de Parassourama
( VVislmou, dans sa huitième incar-
nation. ) Cette déesse commandait
aux éléments jjiiais elle ne pouvait
conserver cet empire qu'autant que
son cœur resterait pur. Un jour
qu'elle ramassait de l'eau dans un
étan<i; , et que , suivant sa coutume ,
elle en faisait une boule pour la por-
ter à sa maison , elle vit sur la sur-
face de l'eau des figures de Gran-
dovcrs qui voltigeaient au-dessus de
sa tète. Elle fut surprise de leur
Leauté , et le désir entra dans son
caur : l'eau déjà ramassée se li-
quéila tout de suite, et se confondit
-avec celle de l'étang ; elle ne put
Î'aniais en rapporter ciiez elle sans
e secours d'un vase. Cette impuis-
sance découvrit à Cliamadaguini que
sa femme avait cessé d'être pure., et,
dans l'excès -de sa colère, il enjoignit
à son fils de l'entraîner dans le lieu
marqué pour les supplices , et de lui
trancher la tète. Cet ordre fut exé-
cuté ; mais Parassourama s'afiligcait
tellement de la perte de sa mère, qiie
'Chamadaguini liii dit d';dicr prendre
son corps , d'y joindre la tête qu'il
avait décollée , et de lui dire h l'o-
reillc ime prière «ju'il lui apprit ,
qu'aussi-tôt elle ressusciterait. Le fils
t^ourut.avec empressement .• mais, par
luie méprise singulière , il joignit à
la tète de sa mère le corps d'une
Parichi , suppliciée pour ses infa-
mies ; assend)lage monstrueux, qui
donna à cette femme les vertus d'une
déesse et les vices d'une malheureuse.
La déesse , devenue impure par ce
mélange , fut chassée de sa maison ,
et commit toutes sortes de cruautés.
Les Deverkels , voyant le ravage
qu'elle faisait, l'appaisèrent en lui
M A R
donnant le pouvoir de guérir Jai
petite vérole , et lui promettant
qu'elle serait implorée poiu- cette
maladie.
Mariatala est la grande déesse des
Parias , qui la mettent au-dessus de
Dieu. Plusieurs de cette caste vile se
dévouent à son culte. Pour l'honorer,
ils ont coutume de danser , a^ant sur
la tète plusieurs cruches d'eau posées
les unes sur les autres ; ces cruches
sont garnies de feuilles de margosier ,
arhre qui lui est consacré. Pendant
la petite vérole, on en place toujours
quelques branches dans le lit du nia-
Jade , et ce n'est qu'avec elles qu'on '
lui permet de se gratter. On en place
erecre au-dessus du lit, dans les au-
tres chambres, sur les toits; et les
voisins en mettent aussi sur leurs
nuiisons.
Les Lidiens craignent beaucoup
cette déesse ; ils lui élèvent des teiii-
plçs dans toutes les aidées. On ne
place dans le sanctuaire que sa tête ,
à laquelle seule les Indiens de bonne
caste adressent leurs vœux. Son corps
est placé à la porte du temple , et
devient l'objet de l'adoration des
Parias.
Mariatala , devenue impure par le
mélange de sa tète avec un corps de
Parichi , et craignant de n'être plus
adorée de son fils Parassourama , pria
les Deverkels de lui accorder un autre
enfant , et ils lui donnèrent Catava-
rayeh. Les Parias partagent leurs
adorations entre sa mère et lui. Ce- ■
le seul de tous les dieux auquel <
offre des viandes cuites , du poisson
sale , du tabac , etc. , paicequ'il est
issu d'un corps de Parias. C'est la
même que Ganga-Gramma.
Maf.ica , nymphe qui avait un bois
sacré près de Minturne. Virgile la
fait épouse de Faunus , et mère de
Latinus. Sesvius la confond avec
Vénus , et Hésiode avec Circé. Les
haiiitanls voisins du bois où elle était
honorée avaieot pour cet endroit
une profonde vénération ; et une loi
religieusement observée défendait de
laisser rien sortir du bois de tout ce
qui y était une fois entré, peut-être
pour compatir ;\ la douleur que Cirgâ
ISI A R
avait eue de ce qu'Uljsse Pavait
quittée. -
Marina , ëpithète donnée à Vénus,
comuie née des flots de la mer.
31arinus , surnom de , Jupiter
considéré comme régnant sur les
eaux de nier.
Maris, fils d'Amisodar, voulant
venger son frère Atymnius toinhé
sous les coups d'Antiloque, fut lue
par ïlirasyinède, autre fils de Nestor.
Maruimus , un des surnoms de
Jupiter parmi les Sidoniens, peuple
adonné à la navigation.
Marmax , un des poursuivants
d'Hippotlaniie , tué par Œnomaits.
MarMESSUS. F. M AMERS.
INIarnvs, seigneur, £;rande divi-
nité de G;iza , qui lui avait érieé un
Loau temple , et célébrait en son l;on-
neurdes jeux et des courses de chars.
Platon le fait secrétaire de Mlnos i.
INIarne , rivière de France. Son
attril.ut ordinaire est une éerevisse.
C est celui que lui a donné Constou
l'aîné dans le erouppe de marbre re-
présentant la Seine cl la Marne qu'un
voit au jardiu des Tuileries. P oy.
Seine.
1 . 3ÏARON , compagnon d'Osiris ,
entendait parfaitement la culture de
la viene , et donna son nom ù la ville
de Maronéeen Thrace, fameuse par
ses bons vins. Il fut lnjnoré comme
im dieu par les Ecrvptiens.
1. — I" ils d'Evantne , grand-prèlre
d'Apollon à Isniare, fit à Ulysse pré-
sent d'excellent vin , par reconnais-
6,ince de ce que le héros çrrc, res-
pectant son caractère , l'avuit sauvé
au pillage , lui , sa femme et ses
enfants.
5. — Fils d'Orsiphante, Spartiate,
nn des capitaines qui signalèrent le
plus leur courage au combat des
ïhermopvles. Après sa mort , on lui
dédia un temple comme à un dieu.
Marotte , image ridicule , avec
nn visage devant et derrière , coëlTéc
d'un l)Onnet de diverses couleur^, an
i)Out d'un petit bâton que portaient
ceux qui contrefaisaient les insensés.
On en met une entre les mains de la
Folie et de Momus.
MAROUTOtKELS ( -V, /«</.), se-
M A R ir,5
conde tribu des Déverkels , ou purs
esprit^, f^. Deutas.
3Iari'Éôie , reine des Amazones ,
soumit les hahitants du Caucase , et
donna , dit Jornandès , son nom
( Murpesia C'auies ) , h cette mon-
tagne, parcequ'elle y avait demeuré
quelque temps.
Marpesse , fille d'Evenus , roi
d'EtoIie , fut enlevée par Idas , fils
d'Apharée, sur le char drt'Neplune,
dans le temps qu'ApoIloiila recher-
chait en mariage. ( J^^. EviN us. )
Apolton se rendit maître de la per-
sonne de Marpesse , cpi'Idas avait
amenée à Messène. Celui-ci en porta
ses plaintes à Jupiter , tpii remit à
^larpess'' le choix de l'un des deux
rivaux : elle décida en faveur d'Idas ,
dans la crainte qu'Apoiîon , déjà
connu par rinc»nstancc de se;' amours,
ne la »{uittàt lorsque sa beauté serait
eflacée par l'àf^e.
Mars ( ]\lois de ). C'était le
premier mois de l'année ; les Ro-
mains , lui avaient donné Minerve
pour divinité tutélaire , quoiqu'il
prît 5on nom du dieu Mars. Il
était s^Tnholisé par un homme vêtu
d'une peau de louve , allusion à la
nourrice de Rénuis et de Ronnilus.
Le Doète Ausone place auprès de
lui un bouc pétulant , une hirondelle
qui gazouille , un vase plein de lait ,
qui , avec l'herbe verdoyr.nle , .in-
noncent le retour du printemps. Les
modemes 1 ont représenté dans une
contenance fière et coclTé d'un casque,
vêtu d'un habit de couleur timnée ,
image de la terre encore privée de?
sa parure. Le bélier lui a été donné
pour sipne , parceque , dit-on , cet
animal est fort par devant et faible
p.ar derrière ; synibtole du soleil ,
dont la chaleur , faible d'abord , s'ac-
cro'it progressivement. La guirlande
qui entoiu-e le signe indique la pre-
mière verdure , et un bnuf qui la-
boiu-e annonce les semailles qui se
font dans ce mois.
Mars , dieu de la guerre , était ,
selon Hésiode, fils de Jupiter et de
Junon. Bellone sa sœur conduisait
son char ; la Terreur et la Crainte ,
sçs deux fils ( (..es mots en grec sont
196 M A R
du genre niasciiliu ) , raccompa-
gnaient. Les poètes lathis lui don-
nent une autre origine. Junon , ja-
louse de ce que Jupiter avait tait
sortir Pallas de son cerveau , résolut
d'aller en Orient chercher les moyens
de devenir mère sans le secours de
6on mari. Fatii;uée de la route, elle
se reposa prés du temple de Flore ,
qui lui demanda le sujet de ce
voyage. L'ayant appris, elle lui mon-
tra une fleur qui croissait dans les
champs d Olène , et dont le seul
attoix'heinent produisait cet udmi-
rahle efFet. ApoLloclore dit aussi
que Junon mit au monde le dieu
Mars sans la participation d'aucun
honinie , mais n'entre dans aucun
détaiL Bocace explique la fahle la-
tine par le caractère féroce de Mars , |
qu'on n"a pu croire (ils d'un prince
aussi poli quç Jupiter. Junon ht éle-
ver son ftls pdr Priape , un des Titans
ou dact}ies idéens , dont il apprit
la danse et le* autres exercices qui
«ont les préludes de la guerre. C'est
pour cela , dit Lucien , qu'en Bi-
thynie on offrait à Priape la dîme
des dépouilles consacrées à ]Vlars.
XiCS mythologues et les historiens
anciens ont distingué plusieurs Mars.
Le premier fut Bélus , à qui Dio-
dore de Sicile fait honneur de l'in-
vention des armes et de l'art de
ranger les troupes en Ixitaille. Ilygiii
nous apprend qu'on donna à cet an-
cien roi de Babylone le nom de
Bélus , pour avoir le premier fait la
f^ecre aux animaux. Kac. Belûs ,
trait. Le second Mars était un roi
d'Egvpte ; le troisième, un roi des
Thraces , nommé Odin , qui se dis-
tingua ti fort par sa valeur et ses
conquctee , qu'il mérita p;u"ini ce
peuple belliqueux les honneurs du
dieu de la guerre , et c'est celui
qu'on nomme Mars Hyperhorécn.
( /^.Odi», Théro. ) Le quatrième
est le Mars Grec , surnommé Ares.
Le cini^juième et dernier est le Mars
des Latins , qui rendit Rhéa Sy ivia
mère de Rémus et de Homulus , et
^c l'on troit le même qu Anialius ,
frire de îî umitor. Enfin , on donna
ie QouideMar« à la plupart </qs
M A R
princes belliqueux, et chaque par*
se fil un honneur d'en avoir un , ainsi
qu'un Hercule. On le trouve en
effet parmi les Gaulois sous le noiu
d Hésus, ainsi que parmi les Scythes
et les Perses , qui l'iionoiaient , les
premiers sous la figure d une épée ,
et les seconds sous le nom dOrion.
i^iifin l'emperem- Julien fait men-
tion d'un Mars d'Edesse , smTionimd
Azizus. Les Grecs ont chargé l'his-
loire de lem* Mars des aventures de
tous ceux que nous venons de nom-
mer. 'J'out le inonde connaît, d'après
Honière \ 1°. le jugement de Mars
au conseil des douze dieux pour la
niort d'Hall yrolhius , fils de IV eptunr.
Mars se défendit si Jn'en qu'il fut
renvoyé absous. 2'^. La mort de son
fils Ascalaphus , tué au siège de
Troie , qu'il courut venger lui-mèuie;
mais Minerve le roineiia du champ
de bataille , et le fit asseoir malgré
sa Aueui . 3". Sa blessnie par Dio-
mède , dont la même déesse coutliii-
sait la pique : Mars , en la retirant ,
jeta un cri terriJjle , tel q e celui
d'une ^niée entière qui ujaiclie pour
charger l'ennemi. Le médecin de
l'Olympe mit sur sa blessure un
baume qui le guérit sans peine.
4". Enfin, les amours de iMars et de
Vénus chantées dans V Odyssée tt
dans Oi^ide , le rets invisible tendu
par Vulcain , et les captifs mis en
liJ>erté par l'époux déshonoré , et
s'envolant, l'un en Thrace et l'autre
A Paphos. Les poètes donnent h
Mars plusieurs feniuies et plusieurs
enfants. Il eut Hez-mionede Vénus ;
Rémus et Roinulus de Rhéa ; et, de
Théijé, Evadué , femme de Capanée.
Il semble que son culte a été peu
répandu chez 1^ Grecs. Pausanias
ne parle d'aucun temple de Mazvs ,
et ne nomme que deux ou trois tie
ses statues , en partitulier celle de
Sparte , qui était liée et garrottée,
afin que le dieu ne les aliandonnât
pas dans les guerres «pi'ils auraient
à soutenir. Mais sou culte U'iomphait
chez les Romains , qui regardair nt
ce dieu conmie le protecteur de leur
empire. Parmi ces temples , à Rome,
cdui qu'Augoâiç lui acdia ;iprb Lt
M A îl
I ataiHe dp Pliilippes , sons le Boni
de Mars Venceur , passait pour !e
fjlus célèbre, f'itnu'e remarque que
es teraplesdeMars étaient de l'ordre
dorique , et qu on les plaçait ordi-
nairement hors des mors , afin cpie
le dieu fut !à couinie un rempart
rur sarantir les ninrs des périls de
guerre. Mais cet iisiige n était pas
général , piiisqn'à Halicamaise le
temple de ce dieu était au milieu »le
la torteresse. Les saliens , prètrf-s
de Mars , formaient à Home un col-
lège siiçerdotal trèà célèlire. On im-
■lolait il Mars le taureau , le venat
et le bélier ; quelques peuples lui
sacrifiaient des chevaux ; les Lusi-
taniens^ des boucs , des chevaux , et
même des prisonniers de gueire;
lesCariens, des chiens; les Scythes
et les Saracores , des ânes. Le coq et
le vautour lui étaient consacrés. On
le mettait quelquefois dans la cl*se
^es divinités infernales. Et à qui ce
titre convenait-il mieux qu'à un dieu
meurtrier , dont le plaisir était de
repeupler sans cesse le royaume de
Pluton ?
Les monuments représentent Mars
d une manière assey. imifonne , sous
la lîeure d'un homme armé d'un
casque , d'une pi*|ue et d'un bouclier ;
tantôt nu , tantôt avec l'Labit mili-
taire , même avec un manteau siu"
les épaules ; quelquefois barbu , mais
le plus souvent sans barbe ; queKpie-
fois avec le bâton de commandement
à la main , et portant sur la poitrine
mje égide avec la tète de Métiuse.
On le voit aussi sur un char traîné par
des chevaux fougueux , qu'il coiAluit
ou laisse diriirer par Belione.
Les anciens Sicvthes représen-
taient ]Mars sous la forme d'un vieux
sabre à demi rongé par la rouille. Ils
imuwlaient en sijn hoimeur un de
leurs ennemis , et arrosaient de son
sang c-ette divinité meurtrière. Ils
lui sacrifiaient aussi chaque année
des bœufs et des chevaux. — Les
Gaidois avaient admis ce dieu au
nombre de leurs divinités inférieures.
Ils l'adoraient sous la forme d'ime
épée nue , déposée sur un autel dans
ua de leurs bocages. Ils vouaieut à
M A R IÇ7
ce dieu les dépouilles de leurs en-
nemis , les rassemblaient en mon-
ceaux , et les laissaient exposées dans
la campagne. Personne n'était assez
tcméniire pour toucher à des richesses
consacrées à la divinité. — Les habi-
tants de Cadis , ccJonie îjauioise ,
représentaient Mars enviroimé de
rayons , parceqne , dit yiacrobe ,
le mouvement violent db.san^ et des
esprits animaux , principale cause
de la bravoure , est 1 eiTet de la cha-
leur du soleil.
Mars armé d'an fouet , comme
vendeur, r.e se trouve que sur quel-
ques médailles. Siu- d'autres , on le
voit avec la lance et le caducée ,
comme arbitre de k guerre et de la
paix. Quelquefois if est représenté
sur un bige traîné par ses fils . la
Terreur et la Fuite. Une seule fipire
du palais Borghèse le montre avec un
anneau à une jambe , coiitormément
à la manière des plusr.nciens Grecs,
qui le peignaient tes pieds enchaînés ,
traitement que le dieu avait essuvé
des fils d'Aloëus.
Marsé , fille de Thespius.
MiRSES , penplf s d'Italie ; ils se
vantaient de posséder le secret d'en-
dormir et de manier sans danger les
serpents les plus dangereux. Voy.
OpHIOGÈ^ES , Ps^LLES.
Marspiter , un des surnoms de
Mars , composé de Mars et de
Paler.
Marsl-s , fils de Gircé , roi des
Toscans , trois cents ans nvant !a
fondation de Rome , que l'on re-
irardait comme auteur de la science
des aupires. Cic^ Divin. LesMarses
prétendaient tirer de lui leur origine.
I. Marstas ,fils d'Hya^is , était
de Célène en Phryeie ; il joignait ,
dit Diodore de Sicile , à beaucoup
d esprit et d'industrie une sagesse et
une contineni e à toute épreuve. Son
génie parut sur-tout dans l'inveiitlon
ce la flûte , où il sut rassembler
toiisles sons qui se trouvaient aupara-
vant partagés entre 'es divers tuvaox
du chalumeau. Il fut le premier qui
mit en musique les h vn mes consacrés
aux dieux. Attaché à Cybèle , il
l'accompagna dans tous ses voyages,
19S M A R
qui les coniluisirent l'un et l'anfre à
Nyse, où ils ren<;oiitrèrent Apo'lon.
Fier (Je ses nouvelles clt'coii\(.'rtf'S ,
M;irs> as eut la Iiardiesse de faire au
(lieu un défi qvu' fut accepte, à con-
dition que Je vôiiicu serait j'i la dis-
crétion du vaincjiieur. Les Nyséens
furent pris pour arliitres. Ce ne fut
Î)as sans j>eine et sans péril qu'Apol-
on IVniporta sur son concurrent.
lïKlipné d'une telle résistance , il at-
tacJia Marsyas àun arbre et l'écorcha
tout vif ^ ou , comme dit Hys.in , fit
faire cette opération par un Scythe.
Mais quand la chaleur de son ressen-
timent fut passée , ^e repentant de
sa barbarie , il rompit les cordes de sa
fiuifare , et la déposa avec ses flûtes
dans II 11 antre de Bacchus auquel il
consacra ces i struments. Des auteurs
expliquent c^tte fable par le son
désairréahle que causait le cours des
eaux du fleuve Marsvas , et Liceti,
EXT la supériorité que prit la lyre sur
flvite,qui ruina ceux qui jouaient
de ce dernier instrument. On lui at-
tribue encore l'invention du chalu-
meau composé, de la double (lùte ,
et de la ligature qui empêchait le
foîiilement du visage, si ordinaire
dans le jeu des instruments à vent,
et donnait plus de force au joueur,
- en affermissant les lèvres et les joues.
Les rcpréseutations de Marsyas dé-
coraient plusieurs édifices. On voyait
dans la citadelle d'Athènes une statue
de iNlinerve qui cliàliait le Satyre
Marsvas pour s'être approprié les
Ailles que la déesse avait rèjetées
avec mépris. Les villes JiJ^res avaient
dans la place publique une statue
de Marsyas , symbole de leur liberté ,
à cause de la liaison intime de Mar-
syas, pris pour Silène, avec Bacchus,
surnommé Liber; c;ir les poètes et
les peintres le représentent quelque-
fois avec des oreilles de Faune ou de
»Sat3're , et une queue de Silène. A
Rome , il y avait dans le Forum
nue de ces statues voisine dun tri-
bunal. Les avocalsqui taçnaient leurs
causes avaient soin de la couronner
pour le remercier du succès de leur
éloquence , et le rendre favorable
à leur déclamation en sa qualité d'ex-
M A R
cellent joueur de fliite. On voyait
encore à Kome , dans le temple de
la Concorde , un Marsyas carrotté ,
peint par Zeiixis. Voy. Olympus ,
ÏORTOR.
3. — Fleuve de Phrygie, qui dut
son nom au Satyre Marsyas , ou par-
cequ' Apollon, louché de compassion ,
le chanpea en un fleuve de ce nom ;
oupar< eque, désespéré de sa défaite,
et l'esprit aliéné , il s'y précipita ;
ou , comme dit Oi'ide, parceque les
Nymphes, les Satyres, etc. privésdii
plaisir que leur «nuisaient les accords
tle sa tinte , versèrent tant de larmes
qu'elles formèrent une rivière ; ou
parceque son sanf; fut métaniorpliosé
en un Meuve qui traversait la ville de
Célene , où l'on voyait dans la place
publique, dit Hérodote , la peau de
ce musicien suspendue en forme de
ballon.
Marte A. /^. Hf'rf.s.
Marteau. F^. Vulcain.
Martha , Svrienne , espèce de .
prophélesse que C. Marins menait
avec lui, et dont il prenait l'ordre
pour les sacrifices, soit superstition ,
soit charlatanisnTC, pour en imposer
au vulf;aire. On la portait en litière
avec le plus grand respect. Elle avait
une grande mante de pourpre qui
s'attachait avec des agraffes , et por-
tait à la main une pique environnée
de liandelettes et de bouquets de
fleurs.
Marthésie, reine des Amazones,
régna avec Lampéto.
M A RUA Aqu A, fontaine de Rome
où iVéron se baigna. Ce mépris de
l'opinion le couvrit d'infamie et le
mit en danger de la vie. On s'ima-
gina que ce sacrilège avait attiré sur
lui b vengeance des dieux ; et la
superstition observa que depuis ce
temps il n'eut plus qu'une santé faible
et languissante.
Martiales Larini , ministres pu-
blics du dieu Mars , selon Cicéron.
MartiAlis , surnom de Junon ,
armée de tcnailfesde forgeron qu'elle
porte des deux mains en .nv.int, telle
qu'on la voit , sur un autel étrusrpie ,
h hi villa Borghèse.
Martiaux , jeux institués eul'hou-
M A S
neur de Mars , qui se cclcbrricnt à
Rome le premier d'Août , jour oi
Ton avait dédié le tempîe de ce dieu.
On V faisait des eoursi s à cheval et
des combats d hommes contre les
bêtes. Germanicus y tua deux cents
lions , au rapport des historiens.
Martius, snrnom de Jupiter, sous
lequel les guerriers l'invocjuaieut au
commencement des combats.
Martzasa ( il/, lî/. ), divinité de
Kiew , regardée comme la déesse des
moissons , et qui répondait à la De-
metra des Gre«s. J^. Demetek.
Marzaka , nom sous lequel les
Sarmates adoraient Vénus.
jNIasaupadA. ( M. Ind. ) Ce mot ,
qui signifie mois de jeûne , désigne
une espèce de carême en usage parmi
les Indiens , et qui diu-e quarante
jours , depuis le dernier jour d'Oc-
tobre juscpi'an dix de Décembre.
Pendant ce temps le dévot doit
observer un jeûne rigoureux : du lait
et des figues doivent faire sa seule
nourriture. Il ne lui est pas même
permis de jouir des plaisirs du mo-
riage. Ce jeime est accompagné de
{>lusipurs pratiques de dévotion, dont
a principale consiste à tourner cent
et une fois tous les malins autour de
la pagode de ^Vishnou, en pronon-
çant tout bas un des noms de ce dieu.
Ceux qui veulent se distingii^r par
une ferveur extraordinaire tournent
jusqu'à mille et une fois. Ce carême
des Indiens ne revient pas tous les
ans. Lorstju'on l'a pratiqué réguliè-
rement l'espace de douze années, on
en est quitte pour le reste de la vie.
Mascula , surnom de Vénus et
de la Fortime.
Masnah ( M. Mah. ) , statue ou
idole d'un cruel tyran , posée eu
Ethiopie au milieu d'un grand lac ,
duquel , selon les auteurs arabes ,
les deux IN ils prennent leur origine.
L'un est le Nil proprement dit , et
l'autre le Niger.
Mas(^IJe- Sur les médailles ro-
maines y c'est un svuibole des jeirx
scénifpies. Voy. ïhalie , Momls ,
Fable , Hypocrisie.
Massîccs , un des chefs qui s'em-
barquèreut avec Enée sur la flotte
M A T ;;•:>
étnisque. Il coutIni>ait les guerriei'*
de Cîusium et île Côses , armés de
dards , de flèches, d'arcs terribles,
et de légers carquois flottant sur le*
épaules. jEriéid. l. lo.
Mas-ue , S} uiloîcordinarre d'Her-
cule. Après le combat de.s Géauts , il
consacra la sienne à Mercure. Jille
était d'olivier saurage , prit racine ,
et devint un grand arbre. On donne
aussi quelquefois la massue à Thésée :
Euripide la nomme Epidaurietme ,
parceqne Thésée la ravit à Péri-
phétès <[u'il tua dans Epidaure , et;
s'en servit depuis.
Masïigophores, parle -verges ,
-espèce d'huïssier des Hellanodiques ,
ou Agonolbltes , qui frappaient de
verges par Tordre de ces mafjiàtrats y
et même quelquefois à la prière des
spectateurs , les athlètes qui en-
traient en lice hors de rang on avant
le signal , ou ceux qui par collusiou
se ménageaient , ou ceux qm' exclus
des jeux ne laissaient pas d'y pa»
ràître.
i. Mastor, de Cvthère, père dr
Lycophron. lUad. «. i5.
2. — Père du devin Uulitherse..
Odyss. I. 2.
SIatali ( M. Ind. ) , conducteur
du char d'Indra, f^. Indra.
Matambola ( M. Ajr. ) , un des
Gangas , ou prêtres du Congo, t^^
GA>r,AS.
Matchi-Makitou {M. Amér.')^
esprit malfaisant, auquel les sauvages
de l'Amérique septentrionale attri-
buent tous les maux qui leur arrivent.
Ce mauvais génie n'est autre que la
Lune. Plusieurs de ces sauvage»
y imaginent que les orages sont causés
par l'esprit de la Lune , qui s'agite^
au fond des eaux. Lorsqu'ils sont
surpris de la tempête , ils jettent
dans la mer ce qu'ils ont de ph;s-
précieux dans leurs itinots, dans l'es-
pérance d'appaiser par ces otTraude»
cet esprit irrité.
Matchia-Vataram (3/. Ind.),
nom sous lequel W^ishnou est adoré
dans sa première transformation j.
celle en poisson. V. WlSH^ou.
Matera , un des sitrnoms de Mr»-
nen e , à laquelle étaient ccmsacré»-
N4
r«of. M A T
jcs pif[tic.s. Oii cii »usi>eii<lait autour
<\o ses autels et de ses statues. Matera
était «ne espèce de trait à l'usage des
Gaulois.
MatèreS , dresses r^ver«?es à En-
g^'oni en Sicile. On croit que ce
sont les nymphes qui prirent soin de
l'enfance de Jupiter ; savoir, ïhisoa ,
Neda , et Hagno.
IMArHAN , prêtre de Baal, fut tué
devant l'autel de son dieu par l'ordre
du grand-prêtre Joiada.
Mathématiques. ( Sciences. )
Une femme d'un âge moyen, cou-
verte d'un voile blanc et transparent ,
un globe à ses pieds, lient de la main
droite im compas , dont elle forme
un cercle sur un papier où l'on voit
d^ja plusieurs figures tracées. L allé-
gorie de Grat-e/o/^ est plus complète.
Cet artiste a conservé une femme
avec les ailes h la tête , ainsi que la
sphère armillaire , qui annoncent que
cet art mesure rimmensité. Eile pa-
raît occupée du carré de l'hypoté-
nuse , une de ses premières décou-
vertes. Le cube qui soutient la table
sur laquelle cette figure est- tracée
désigne les trois grandeurs possibles ,
longueur, largeur, et profondeur. Les
différents solides et les instruments
répandus autoiu- d'elle , ainsi que la
figure qui, dans le lointain, paraît
prendre la hauteur d'un objet élevé ,
caractérisent encore son genre d'é-
tudes et son utilité,
Matrï , nom sous lequel les Ro-
mains invoquaient les Parrpies depuis
Pertinax , conmie prenant un soin
Jiarticulier des empereurs et de leurs
amilles.
Matf.Ales , fête qu'on célébrait à
Rome le 1 1 Juin en l'honneur de
Matuta, ou luo. Les dames romaines
participaient seules aux cérémonies
de la fête , et pouvaient entrer dans
le temple. Une seule esclave y était
admise, et on la renvoyait après l'a-
voir légèrement soufiïetée , en mé-
moire de la jalousie qu'Ino avait
conçue contre ime de ses esclaves.
Les Romaines n'offraient des vœux
à cette déesse que pour les enfants
tic leurs frères ou de leiurs sceiu'S ,
MAT
pnrcequf, dit O^'ide, Matuta avait
été trop nialheurtuiie poiu- les siens
propres. Lesa<:rifice ({u'eliesofTraient
consistait en un gâteau de farine, de
miel et d'huile, cuit sous une cloche
de terre.
Matp.es , nom que les Italiens et
les Gaulois donnaient aux Parques ,
soit à raison du soin qu'elles dai-
gnaient prendre pour favoriser le
passage de l'homme î'i la vie , soit en
reconnaissance des secours que les
femmes croyaient en obtenir dans
les douleurs de l'enfantement.
Matbes sacrorum , prêtresses de
Mithras. f^. Mithras.
Maïronaies , fêtes cél«;brées par
1rs dames romaines aux kalendes de
Mars. Guide assigne cinq causes à
l'institution de cette fête : i". la ma-
nière dont les Sabines terminèrent
la guerre entre les Sabins et les Ro-
mains ; 2°. le désir d'obtenir de
Mars la même félicité qu'il avait
accordée à ses enfants Rémus et
Romulus j 5°. pour que la fécondité
que la terre éprouve en Mars fiit
accordée aux dames romaines ; 4°- 1^»
dédicace d'un temple h Junon Liuine
sur le mont Escpiilin , faite aux ka-
lendes de ce mois ; 5". parceque INLirs
était fils de la déesse qui présidait
aux noces et aux accouchements.
On célébrait cette fête avec autant
de pompe que de plaisir. Les femmes
se rendaient le matin au temple de
Junon , et lui présentaient des fleurs ,
dont elles étaient elles-mêmes cou-
ronnées. De retour chez elles , elles
y passaient le reste du jour extrême-
ment parées , et y recevaient les féli-
citations et les présents que leurs
amis ou leurs maris leur envoyaient ,
en souvenir de l'heureuse médiation
des Sabines, Dans la matinée du
même jour, les hommes mqriés se
rendaient au temple de Janus , pour
lui faire aussi leurs sacrifices. La so-
lemnité finissait par de somptueux
festins que les maris donnaient à
leurs épouse;. Dans cette fête , les
dames accordaient à leurs servantes
les privilèges dont les esclaves jouis-
saient aux Saturnales.
MATRO^E , nom de Junon , pro-
3! A T
tpctric<" des fpimnes nubiles, en état
■ levenir mères.
Matroxes , nom des Panpies. V.
iTR£S.
Maïsuri {M. Jap.) , fcte des
i iiicières. C'est la plus célèbre de
toutes les solemnités de la re'if;ioii
priniitive du Japon, et la priccipaie
au dieu protecteur de chaque ville.
Les diftcients quartiers font tour à-
tour la dépense du spectacle , qui
consiste en processions et représen-
tations dramatiques, mêlées de danses
et de cl^nts. Ou exécute ces pièces
dans une place puLlique masinifique-
nicnt décorée. Chaque quartier four-
nit ses décurations, ses machines , sa
musique et ses acteurs ; ainsi la scène
varie plusieurs fois. Les acteurs sont
de jeunes gens d'une figure agréable ,
el de jeunes filles qu'on tire ordinai-
rement de lieux de débauche. Les
uns et les autres ont des habits de
caractère conformes aux rôles qu'ils
doivent représenter. Kœinjyj'er as-
sure qu'ils jouent avec beaucoup de
p.';.ce, et f{u il est rare, même en
î urope , de trouver d'aussi beaux
tits.
.^Iatta ( M. Ind. ) , idole mons-
trueuse, fort honorée à Nap-akut ,
\ille du Décan , au nord de la pro-
vince de Lalior. Elle a une riche
pagode , oi'i se rendent beauc-oup de
pèlerins , dont quelques uns se cou-
pent un morceau de la langue pour
le lui offrir.
'4atta-Salompo , Tout-voyant ,
mier roi de Boni , dans l'isle de
Cé:èbes. Descendu du ciel, il épousa
une princesse de Toro , également
d'origine céleste , et dont il eut un
fils et cinq filles , de qui descendirent
tons les rois de Boni. Après un règne
de quarante ans , ce roi renxinta au
fiol avec sa première femme. Slavo-
■ !ts , T'^oyage à Samaran.
>LiTUMiE , déesse que l'on invo-
quait quand le bled était parvenu à
nuiturité.
Matuta était , chez les Romsius,
lième que Leuct>thée ou Ino, fille
C.tdmus , était chez les Grecs.
\LinjTU»ts Pat£ii , Pèr^ du
M A U sor
malin, nom sous Itquol on adorait
Janus . comme dieu du temps.
Maizou ( yi. Chili. ) , divinité
chinoise. C'était , suivant quelques
auteurs , une magicienne ; selon d'au-
tres , une dévote célèbre par sa v ertu ,
et qui avait fait voeu «le virginité.
Les Chinois lui ont rendu les hon-
nexirs divins. Us représentent ordi-
nairement à ses côtés deux autres
filles dévotes , qui soutiennent sur sa
tète une espèce de dais.
iNlALRirASiE. Cette vaste étendue
de pav s, rpii comprenait les voy aumes
d'Alger, de Fez, de Maroc , et: . est
figurée sur les médailles conduisant
un cheval avec une espèce de lunge
ou de houssinc , à cause de la vitesse
de ses coursiers , auxquels on ne don-
nait jamais de l'éperou , et auxquels
on ne mettait point de niors. Elle est
vêtne d'une étotïe légère , relevée
sous le sein , et ensuite à la taille.
Mausole, roi de Carie, est de-
venu célèbre par l'amour que son
épouse Artéuiise eut pour lui. Après
la murt de son mari , elle niMa
ses tendres à des parfums , les ii -
fusa dans de l'eau , et les avala peu à
peu, connne si elle eut voulu con-
vertir le corps de son épt)ux en sa
propre substance. IVon contente de
cette preuve d'amour, elle éleva à ses
mânes un monument superbe , éta-
blit des jeux funèbres , et assigna de
grands prix pour les orateurs et les
poètes qui viendraient à l'envi dé-
plover leurs talents en l'honneur de
Mausole. Elle ne sui vécut que deux
ans à son époux , et s<jn deuil ne fùiit
qu'avec sa vie. Bayle soupçonr.e
toutes ces men eilles tirées de quelque
roman du temps.
MiusoLÉE, monument qu'Arlé-
mise éleva à son époux Mausole , et
qui a passé depuis à tous ceux qui se
distinguaient par la magnificence de
leur structure. Artémise v eniplo^*»
les quatre plus habiles arcliitecîes de
la Grèce , qui rendirent cet édifice
une des sept merveilles du ni'inde.
Il avait quatre cents onze pieds de
circuit , et cent qiuirante de fiauteur,
en V comprenant une pvrafuide de
nièuie hauteur que Tédiace.
203
lAI A Y
Mavoks, le même que Mars. V.
Maf.s.
Maximus, épitliète de Jupiter,
comme le plus f;raucl des dieux.
May , a inajoribus , des aiici'^ns.
Nom donné pnr llomulu? ù ce mois,
en mémoire de la division du peuple
en Airillards et en jeunes pens , ou ,
suivant Ausoiie , de Maïa , fdle
A Atlas. Ce mois avait Apollou pour
divinité tutélaire. Les Romains le
peignaient comme ui homme entre
deux ixs.cs , vêtu d'une robe larce et
à grandes manches , tenant d'une
main une corbeille pleine de fleurs ,
et de l'autre une Heur qu'il porte au
nez. Quelquefois on plaçait à ses
côtés un paon , image naturelle de la
variété de fleurs dont s'émaille en ce
mois la robe de l'année. Les modernes
lui ont donné un habillement verd et
fleiiri , une guirlande de fleurs , un
rameau verdoyant dans une main ,
et dans l'autre le signe des gémeaux
entouré de roses ; emblème , suivant
quelques uns , de l'action du soleil ,
«ont la force est doublée. Tous les
accessoires anuoncent les effets de
l'amour.
Maya ( M. Ind. ) , mère de la
rature, et de tous les dieux du second
ordre. Quelques Indous expliquent
jwr ce mot la première inclination
de la divinité :\ se personnifier elle-
même en créant des mondes. Mais
dans la philosophie du dédain, qui
l'interprète par déhtsion, il a un
eens plus subtil et plus abstrus , et
signifie le système des perceptions
primaires ou secondaires, que Pla-
ton, Epichamie, et «ruelques autres
philosophes , ont cru être produites
Far la présence de la divinité dans
esprit de ses créatures , sans avoir
une existence indépendante.
Mayessol'ra ( 31. Ind. ) , l'air
divinisé , selon les Indiens , qui le
regardent comme une des cinq puis-
' sauces primitives engendrées par le
créateur. V . Panjacartaguel.
Mayrs ( M. Celt. ) , nom que les
anciens Germains donnaient à trois
divinités qui présidaient aux accou-
chements , et qui , comme les fées ,
MEC
clouaient les enfants au momcat de
eur naissance.
1. MÉAKDRE , fils de Cercaphu»
et d'Aiiaxiliie , durant une guerre
contre la ville de Pessinunte, promit
à la mère des dieux que, s'il était
vainqurur, il lui sacrifierait la pre-
mière personne qui viendrait le féli-
citer , et immola Archélaiis son fils ,
sa s<ïur et sa mère , que le hasard
offrit les premiers à sa vue. D'autres
disent qu'il partagea aux soldats les
offrandes consacrées à la mère des
dieux. Soit remords, soit fureur ins-
pirée par cette déesse , il se jeta
dans l'Anabœnon , auquel il donna
son nom.
2. — Fleure de la grande Phrvgie ,
célèbre dans les fables des poètes ,
qui le font fils de la Terre et de
l'Océan , et père de C; anée.
MÉCASPHiNs, sorciers chaldéens,
qui usaient d'herbes , de drogues
{)articulières , et d'os de mort , pour
eurs opérations superstitieuses.
MeCASTOR. f^. ÊCASTOR.
MÉCHANCETÉ , fcnimc vieille et
laide , couverte de toiles d'araignée,
appuyée sur un ours blanc , et tenant
un couteau et un ])oignard.
Mechakica , surnom de Pallas,
lorsqu'elle présidait à la construction
des villes.
Mechaneus , surnom de Jupiter,
qui bénit les entreprises des hommes.
Rac. Mechaneomai , j'entre-
prends. Il V avait au milieu d'Argos
un cippe de bronze qui soutenait la
^tatue de ce dieu , avec ce surnom.
Ce fut devant cette statue que les
Argiens ,' avant d'aller au siège de
Troie , s'engagèrent par serment à
périr plutôt que d'abandonner leur
entreprise.
MÉCHANiQUE. Cochin l'a repré-
sentée par une femme qui réfléchit
sur les propriétés des principales
puissances , qui sont le levier , le
treuil , la poulie , le plan incliné ,
le coin et la vis.
I. MÉcisrÉE , fils d'EchiuSr'un
des compagnons d'Ajax , fut tué par
Polydamns au siège de Troie.
a. — Père d'Euryale , un des ca-^
M K D
pîtrines grecsq ui allèrent au siège
de Troie.
MÉoEciNE. ( Sciences. ) On la
représente sous les traitsd'uuefemiiie
ûgée, pour exprimer que rexpériciice
est la ijase de cet art. E;le tient une
(îpire de la Nature , objet continuel
de ses observations ; et le hùton
noueux sur lequel elle s'appuie in-
dique les difficultés dont son étude
est accompagnée. Le serpent , dont
la peau se renouvelle , en Jjiènie de
la santé , entoure ce h;iton , qui re-
pose sur les ouvrages de Galien et
^Hippocrate. Le coq, déjà consacré
à Esculape , peut être pris pour le
symbole de la vigilance, si conve-
nable au médecin ; la bride et le
mors nus pieds de la fiirtire sont celui
de la tempérance indispensidile ;iu
convalescent. ( /^. Escui.ape.) Pau-
sanias croit que la Médecine était
représentée sur le coffre de Cyp-
selus , dans le temple de Junon , ù
Elis , par deux fiçures de fennne ,
qui tenaient Time un mortier , et
l'autre xm pilon.
MÉDÉE , fille d'Eëtès , roi de la
Colchide , et d'Hécate , ayant vu arri-
ver Ja^n à la tète <Hcs Àrconautes,
fut cliarmée de la bonne mine de ce
Jiéros , le rendit victorieux de tous
les monstres qui gardaient la toison
cl or , le mit en }îossession de ce
trésor , et s'enfuit avec lui. Eétès fit
poursuivre les Grecs par Absvrthe ,
son fils , qui périt dans cette entre-
]>rise. (/ .Absvrthe.) Médée, après
diverses aventures, arriva hrurcusc-
nient en Thrss;Jie , rajeunit Eson ,
et fit périr Pélias, usurpateur de son
trône. ( V. Eson , Pjélias, Jaskn. )
Après linfidélité de Jason , jMédée,
selon Diodore , au sortir de Co-
rinthe , fut se réfugier chez Hercule ,
qui lui avait promis autrefois de la
secourir , si Jason lui manquait de
foi. Arrivce à Thèbes , elle trouva
qu'Hercule était devenu fmieux-;
elle le guérit par ses remèdes. Mais
voyant quelle ne pouvait attendre
aucun secours de lui dans l'état où il
était , elle se retira à Athènes auprès
du roi Eeée, qui non seulement lui
donna asyle dans ses états , mais lé-
M E D 2o3
fiouîa même , sur l'espérance qu'< Ue
ui avait donnée qu'elle pouvait, |.'ar
ses enchautemeuls , lui faire avoir
des enfants. Thésée étunt reveuu à
Athènes en ce temps-là ]K)urse fiiire
reconnaître par son père , Médée
chercha à faire périr, par le poison ,
cet héritier du trône. DioUore dit
qu'elle en fut seulement soupçonnée ,
et que , voyant qu on la regardait
par-tout coumie une empoisonneuse ,
elle s'enfuit encore d'Athènes, et
«hoisit la Piiéni( ie pour sa retraite.
Ensuite étant passée dans l'Asie su-
périeure , elle épousa un des phis
qrands rois de ce }i3\s-là, et en eut
im fils appelé Midas, qui, s'étant
rendu recoumiandaî>!e par son cou-
rage, devint roi après la mort de son
père, et donna à ses sujets le nom
de Mèdes.
Plusieurs anciens historiens nous
reprtisentent M.'dce avec des cou-
leurs bieu différentes. Selou eux ,
c'est une personne vertueuse, qui n'a
a'autre crime ({uc l'amour qu'elle eut
pour Jas<-.n qui l'abaudonna lâche-
ment, malgré les gages qu'il avait de
sa tendresse , pour épouser la fille
de Créon ; une femme qui n'em-
ployait les secrets que sa mère lui
avait appris, q>ie pour le bien de
ceux qui venaient la consulter; qui
ne s'était- occujK-e en Colchide qu'à
sauver la vie aux étrangers que le roi
voulait faire périr ; et qui ne s était
enfiu'e que parcequrlle avait horreur
des cruautés de son père ; enfiu une
reine abandonnée , persécutée , qui ,
après avoir cru inutilement même
aux garants des promesses et des ser-
ments de son époux , fut obligée
•l'en er de coiu- en cour , et enfin de
passer les mers pour aller chercher
un asyle dans les pays éloignés.
Médée s'était retirée à Corinthe ,
parccffu'elie avait droit à cette cou-
ronne, se'on Pau s anias. Effective-
ment , elle y régna conjointement
avec Créon. Diodore dit même que
ce furent les Corinthiens qui invi-
tèrent cette princesse à quitter lol-
chos , pour venir prendre possession
d'un trône qui lui était dû. Mais ces
peuples iaconîtants , soit pour venger
9io4 M E I>
la morf âc Crtx>ii , tient ils accusa i<»nt
Medée , on pour mettie fin ;nix iii-
liif;urs qu'elle forimiit [>our assurer
la couronne à ses enfants, les Inpi-
fièrent eux-mêmes Hans le temple de
Jnuon , où ils s'i'taient rélué:iés.
A nuelqne temps de l;i , Corinthe Int
offlisée de la peste, ou dune maladie
^pidéaiique qui faisait périr tous les
enfants. L'oracle de Delphes avertit
les Corinthiens qu'ils verraient la fin
de leurs maux , lorsqu'ils auraient
expié le meurtre sacrilèpe dont ils
s'étaient rendus coupahles. Aussi-tùt
ils instituèrent des sacrifices en l'hon-
neur des fils de Médée , et leur
consacrèrent ime statue qui repré-
sentait la Peur. Pour rendre encore
plus soiemnelle !a réparation que les
Corinthiens se trouvaient enr;ai:és de
faire à ces malheureux princps , ils
faisaient porter le deuil à leurs en-
fants, et leur coupaient les cheveux
jusrpi'à un certain âpe. Ce fait était
connu de tout le monde, lorsqn' A m/z'-
pide entreprit de mettre INIédée sur
Ja scène. Les Coiinthiens firent pré-
sent au poète de cinq talents , pour
l'eneacer de mettre sur le compte
de Médée le meurtre des jeunes
princes. I!s espéraient , avec raison ,
que cette fable s'accréditerait par la
réputation du poète qui remploie-
rait , et prendrait enfin la place d'une
vérité qui leur était peu honorable.
Pour rendre plus croyaldc cette pre-
mière calomnie, 1rs poètes trafiques
inventèrent tous les autres crimes
dont l'histoire de Médée est chargée;
les meurtres d'Ahsyrthe, de Pélias,
de Créon et de sa fille , l'empoison-
nement de Thésée , etc.
On la fit aussi passer pour une
grande niacicienne, parcequ'clle avait
appris de sa mère Hécate la connais-
sance des plantes et de plusieurs
secrets Jitiles , dont elle faisait usaee
pour l'utilité des hommes. Enfin
ceux qui l'ont chargée de tant de
forfaits n'ont pu s'empêcher de re-
connaître que , née vertueuse , elle
n'a été entraînée au vice <iue par ime
espèce de fatalité, et parle concours
des dieux , sur-tout de Vénus , qui
persécuta sans relâche toute la race
M F' Tf
«în Soleil ffdftsayait tiéconvcrt son
intrkue avec Mars.
MÉDÉsicASTB , fille naturelle de
Priam , mariée à Imhrius , qui de-
meimiit dans la ville de Pédase. Les
Crr es l'enmienèrent captive après le
siège de Troie.
MEnicLRius , premier nom de
Slcrcure , suivant quelques autrurs ,
et appelé ainsi part eq-jc rélù<iuence
est le plus sûr mo'» en de réunir les
hommes et de concilier leurs intérêts.
Medicus , surnom sons leqne! Es-
culape était honoré à BalanatTe, dans
la CvrénaVque , où ou lui immolait
des chèvres.
Mr.niocBnÉ. Cochin la fîenre par
une femme dont tous les traits expri-
ment la satisfaction intérieure. Son
vèîemnit est simple , mais propre.
Klle tient une seule bourse , qu'elle
pirde avec soin.
Médioximes, dieux mitoyens ou
aériens, qu'on cro^a!t habiter les
airs, et tenir le milieu entre ceux du
ciel et ccTix de la lerre. Servius dit
que t'étaient des dieux marins , et
Ij'ulée des génies inférieurs aux
dieux célestes , et supérieurs aux
hou)mes.
MÉDITATION. Une femme assise,
le front appuyé sur une main , p: raît
penser prorondémrnf. Ses veux fer-
més désignent le recneillement ; et
\m rrand voile l'envel'ippe. Autour
«iVile srnt des livres , des figures de
péuini'trie, etc.
jVIÉniTPrNlLES , fctes en l'honnenr
de Méditrine. On y offrait i la
déesse du vin vieux et du vin nou-
veau , dans la pensée que le vin pris
aven mesure était un ex<^l!ent pré-
servatif contre la plupart des ma-
ladies.
MÉniTRiNE , divinité qui présidait
aux médicaments rt aux puérisons.
Rac. Mederi, guérir. On appelait
Meditrinales les fêtes célébrées en
soïi honneur.
Médius , ou MoDits. fils de Mars
et d'une fille Réate , sumonniié
Fahidins, on Fidius, fonda la vil'e
de Cures, qu'il appela ainsi du nom
du génie qui passait pour son père ,
MED
ûa , selon d'autres , d'une pi'fne, nom-
mée Curis eu sa Lia.
r. Médon , niaîflot changt- en
poisson. Ov'id. Metani. I. 3.
2. — Centaure Liesse à l'épaule ,
et obligé de prendre la fuite. Ibid.
L la.
3. — Un des poursuivants de Pé-
r.élûpe , fut redevable de son salut à
Téléuiacjue.
4- — FUs de Codrus , et frère de
Kilée , lui disputa la couionue après
ia mort de leur père. L'oracle décida
eu sa faveur.
5. — Fils d'Anténor, un de ceux
qui pJrireut au siège de Troie. £uée
vit son ouihre aux enfers.
6. — Fils lutuiel d'Oïlée, et frère
(TAjax , tué par Enée-
MÉiK)NïiDi-s, descendanis de Mé-
don, furent archontes après Co'i rus,
les Alhéuieus n'ayant plus voulu de
rois.
Médds, fiisdeJasonetdeM^'dée,
£ui\ant Jusu'i , bàtil L viile de
Médée en l'in^nueur de sa luère , et
donna son nom aux Mèdes. Uysçin,
«ui le fait fils d"£j;ée , raconte qu'il
fut reconnu de sa mère au moment
«pielle j>rrssail Perses , roi de L Col-
chide, au pouvoir de qui il était ,ile
le faire mourir , le croyant ftis de
Créon. Revenue de son erreur , elle
deuiandii à lui parler en particulier,
et lui donna uae épée, dont il se
«ervit pour tuer Perses lui-mtme.
iMédus reaioata ainsi sur le trône
d Eétès son aieul, que Perses avait
usurpé. F ah. 17.
MtDUSE , une des trois Gorgones ,
était ini)rtel!e, dit Hésiode , au lieu
quesesdeuxs<Kurs,EurvaleetSthéno,
n'étaient sujettes ni à la vieillesse ni
à la mort. C était une très belle lille;
mais , de tous les attraits dont elle
était pourvue, il n'v avait rien de si
beau que sa clievelure. Une foule
d'amants s'empressèrent de la re-
chercher en mariage. Neptune en
devint aussi amoureux , et , s'étant
uiétainorpliûséeno!S<au, enleva Mé-
duse , et fa transporta dans un temple
de iVIiuerve qu ils prijfaiicreut en-
semble. JSoèl le ConiLe dit seule-
went que Méduse osa disputer de la
M E D ^o5
beauté avec Minerve , et se préfértai-
même à elle. La déesse en tut si ir-
ritée qu'elle changea en affreux ser-
pents les beaux ciieveux dont Méduse
se gloriliait , et lionaa à ses yeux 1;
force de changer en pierres tous
ceux qu'elle regardait. Plusieurs sen-
tire;it les pernicieux effets de ses re-
£;irds, et grand nombre de gens vers
le U\c Tritonio furent pétrihés. Let
dieiLX, voidant délivrer le pays d'un
si grand fléau , envoyèrent Ptrsée
pour la tuer. Minerve lui fil présent
de son miroir, et Pluton de sou
casqtiejce cas<pieet ce miroir avaient,
dit Hygii , a propriété de laisser
voir tous les objets , sans que celui
qui le portait put être va lui-
même. Persée se présenta donc de-
vant Méduse sans en être apperçu ,
et de sa main , conduite par Àli-
ncrve même, coupa ia tèle.de la
G_>fgone, qu'il porta depuis avec lui
dans toutes ses expéiliiions. Il s'en
servit pour pétrifier ses eniicniis ;
c'est ainsi qu il en usa à l'égard des
liabitauts de l'isle de Sériptie , qu'il
changea en rochers , et à l'ég^-rd
d'Atlas, qui devint par-là une grosse
nioutagiK;. Du' sang qui sortit delà
plaie de Mé<luse , quand sa tète fut
coupée , naquirent Pégase et Chry-
saoi ; et lorsque Persée eut pris sou vol
pardessus laLibve, toutes les goutte*
de sang qui découlèrent de cette fa-
tale tète se dianeèrent en autant de
serpents : c'est cie là , dit Apollo-
doie , qu'est venue la quantité pro-
digieuse de ces am'maux venimeux
qui depuis ont infecté tout* cette
contrée. Persée , vainqueur de tous
ses ennemis , consacra à Minerve la
t«te de Méduse , qui , depuis ce
temps-là, fut gravée sur la redou-
table égide de la déesse. « On vo>ait
» au milieu de l'égide , dit Homère ,
« la tète de la Gorgone , ce monstre
>• affreux , tète énorme et formidable ,
■ prodige étonnant du père des im-
» mortels. » Virgile la place nussi
sur la cuirasse de Minerve , à l'en-
droit qui couvrait la poitrine de la
déesse. Il y a même apparence que
c'était l'oruemeut le plus ordinaire
des boucliers du temps des héros ;
«jTî MED
cor Homère dit encore que cette
même tête (^tait gravée sur le bou-
clier d'AganieiDiion , environnée île
la Terreur el de la Fuite , c.-j-d.
qu'on y »;ravait cet affreux objet j:)Our
épouvanter ses ennemis. Cependant
toutes les Méduses que les anciens
luonuuients nous ont conservées n"ont
pas ce visafe aflVr ux et terrible : il
y en a qui ont un visage ordinaire de
femme ; il s'en trouve même assez
S'juvent qui sont très gracieus' s ,
tant sur l'égide de Minerve , que
séparément. On en voit une entre
autres assise sur des rochers , acca-
l>!ée de douleur de voir que non seu-
lementses beaux cheveux se changent
€11 serpents , mais aussi que des ser-
j)ciits viennent sur elle de tous côtés,
♦"t lui entortillent les bras, les jamites
et tout le corps. 15!le appuie la tête
sur sa main f;auche : la beauté et la
douceur de son visage font «{ucimal-
f;ré la bizarrerie de cette fable, on ne
saurait la rcijardcr sans s'intéresser
à son malheur.
<c Sans ni'arrètcr aux fables qu'on
» débite sur Méduse , dit Pausa-
» nias f voici ce que l'histoire en
» peut apprendre : (Quelques uns
>» disent qu'elle était fille de Phor-
» eus ; qu'après la mort de son
>) père elle couverha les peuples
>> qui halùtenl aux environs du lac
» Tritouis j qu olîe s'exerçait à la
» chasse , et qu'elle allait même à la
» pierre avec les Libvens qui étaient
» soumis à son empire ; que Persée
»> 'i la tète d'une armée grecque ,
>> s'étant approché , Méduse se prc-
V senta à lui eu liataille rangée; que
» ce héros , la nuit suivante , lui
•» dressa une embuscade où elle périt j
» que le lendemain, ayant trouvé son
» C(jrps sur la place , il fut surpris
» de la beauté de cette femme , lui
>i coupa la tête , et la porta en Grèce
j) pour y servir de spectacle , et
» comme un monument de sa vic-
» toire. Mais un autre historien en
Y> p;irle d'ime manière qui paraît
» plus vraisemblable. Il dit que dans
» les déserts de la Libye on voit
» assez communément des bêtes d'une
» forme et d'une grandeur extraor-
M E G
n dîna ires ; que les hommes et les
» fcmniesy sont sauvages el tiennent
» du j)rodige comme les bêtes; enfin
» que de sou temps on amena à Rome
)» un Libyen qui parut si différent
» des autres hommes, que tout le
» monde en fut surpris : sur ce fon-
» dément il croit que Méduse était
» une de ces sauvages qui , en con-
» (luisant son troupeau , s'écarta jus-
)• Vju'aux environs dti maraisTritonis,
» ou , fière de la force de corps dont
» elle était , elle voulut maltraiter
» les peuples d'alentour ,^ qui furent
» enfin délivrés de ce monstre par
» Persée. Ce qui a donné lieu de
» croire , ajoute - t - il , que Persée
» avait été aidé par Minerve , c'est
» que tout ce canton est consacré à
» cette déesse , et que les peuples
» qui l'habitent sont sous sa protec-
» tion. »
Ce même Paw5<i/Eia5 nous apprend
encore une circonstance singulière
sur Méduse : c'est que l'on gardait
dans un temple , à 1 égée , des che-
veux de Méduse , dont Minerve ,
disait-on , fit présent à Céphée , fils
d'Aléus , en l'assurant que par-l;\
Tégée deviendrait une ville impre-
nable ; ce qui a rapport à ce que dit
Apollodore , que I on attribuait aux
cheveux de Méduse une vertu toute
particulière , et qu'Hercule donna
a Empe , fille de Céphée , une
boucle de cheveux de Méduse , en
lui disant <(u"elle n avait qu'à montrer
cette l»oucIe aux ennemis pour les
mettre en fuite, /^oy. GoRGO^Es ,
Persée.
Méduse est le nom d'une fille de
Priani. C'est aussi celui d'une fille
de Sthénélus.
Megabrontès , Dolien tué par
Hercule dans un combat des Argo-
nautes , sur les côtes de Cyzique.
MÉgabyzes,Még A LOB^ZES, prêtres
eunuques de la Diane d'Ephèse. Lne
déesse vierge n'en voulait pas d'au-
tres, dit Straboit. On leur portait
un grand honneur , et des filles
vierges partageaient avec eux 1 hon-
neur du sacerdoce ; mais cet usage
changea suivant le temps et les lieux.
MÉOALAHTiEs , fêtes de Cérès dans
M EG
l'isle de DJlos. On y portait un
grand pain en procession. Rac Me-
gus , grand ; artos , pain.
MÉGALAscLÉPiADts , iètcs qii on
céléhrait à Epidaure, en Thouneur
d'Esculape , dont le nom grec est
Asclépios.
31 EGALE, grande , un des sur-
noms de Junon , qui marquait sa su-
{jériorité sur les autres déesses. On
e donnait aussi à C\l>èle , connue
mère des dieux.
MÉGiLÉsiENS , jeux qui accompa-
gnaient les Mégaiésies. L.eà dames
romaines y dansaient devaut l'autel
de Cj-Jjèle. Les magistral* y assis-
taient en robes de poui-pre; la loi dé-
fendait aux esclaves d'y paraître.
Durant ces jeux plusieurs prêtres
phryjiiens portaient en triomphe
dans les lues de Kome l'image de ia
déesse ; on représentait aussi sur le
théâtre des comédies choisies. Un
grand concours de peuple et d'étran-
gers assistaient à ces jeux, dont la cé-
îéhration tomiwit au jour d'avant les
ides d'Avril , jour aucjuel les Romains
avaient reçu le culte d? la déesse.
MÉGAt-ÉsiES, fête instituée à Rome
en l'iionneur de C} hèle , vers le temps
de la. seconde guerre punique. Les
oracles sibyllins marquaient , au ju-
gement des dccemvirs, qu'on vain-
crait l'ennemi, et qu'on le chasserait
d'Italie, si la mère Idécnne était ap-
portée de Pessinunte à Rome. Le
sénat envoya des députés vers Altale,
qui leiu- remit une pierre que les
gens du pa%s appelaient la mère des
dieux. Cette pierre , apportée à
Rome , fut reçue par Scipiou j\ a-
sica, f^i la déposa au temple de la
\ ictoire sur le mont Palatin , le
quatorze Avril, jour auquel on établit
Jes Mécalésies.
MÉGALossAcus, Dolicn tué par
Castor et Pollux , dans un combat
entre les Doliens et les Argonautes
sur les côtes de Cyxique.
I. MÉGANIRE , OU -MÉTASIRE ,
femme de Céléns , avait une chapelle
dans l'Attique sur le chemin d'Eleu-
sis à M égare , auprès d'un puits
nommé le puits fleuri. V. CÉLçts.
a. — Ujae femme d'.^ws.
M E G 507
1. MÉGAPE5THE , liJs de Prœtus,
succéda à Acrisius, Persée lui avant
cédé le royaume dArgos en se reti-
rant à Mycènes.
2. ^ tib de Ménélas, qui lavait
eu de lesciave Teridée , fut marié à
une princesse de Sparte , fille d'A-
lector.
Megara , temples de Cérès. Eus-
tath. Pausan.
1 . 3IÉGARE , ville de la Grè» e dont
les Mégaréens prétendaient que 1rs
muraiUesforentconstruites par Apol-
lon lui-même. On montra à Pattsa-
nias le rocher sur lequel ce dieu dé-
posait sa lyre dans le temps de son
travail, et qui rendait, dit-on, un
son harmonieux lorsqu'on le frappait
d'un caillou.
2. — Fiih de Créon, roi de Thcheç,
et fenune d'Hercule , qui l'obtint vu
réconipense du secours qu'il avait
porté contre Erginns , roi des Orcho-
méniens. Pendant la descente d'Her-
cule aux enfers , Lycus voulut s'em*
parer de Thèhes, et forcer 3Iégare
à l'épouser : Hercule revint à propc«,
tua Lycus et rétablit Ciéou. Juuon,
indignée de la mort de Lycus , ins-
pira à Hercule cette fureur dans un
accès de laquelle il tua Mégare et les
enfants qu'il avait eus d'elle. Suivant
une autre tradition, il ne tua que ses
eniants , et répudia , dans la suite ,
IVIégare dont la vue lui rapfielait sans
cesse le souvenir de sa fureur. P'oy,
loLAS.
MégarÉb>s. Ce peuple était peu
estimé dans la Grèce , si Ion s'en
rapporte à un oracle fpji déclara cpic
les jNiégaréeni n'étaient pas au dou-
zième rang , qu'ils n'en méritaient
aucun , ni aucune considération ; et
l'imprécaliou usitée chez les peuples
voisins, Que personne ne devienne
plus sage cjue les Mégaréens .'
achève de donner mje idée de la sta-
pidité de ce peuple.
Megareics Héros -, Hippomène ,
fils de Megareus.
1. MEGAREcs,petit-filsd'Hercule,
et père d'Hippomène.
2. — Un tifs d'Apollon , auquel
on attribue la fondation de Mégare.
3t — FJs de IS eptime , tué en por-
ar.6
M E L
t;irit <lu secours à INisus :is5i<'p(* ^ar
Minus, fut inliUHic au pied «ic» inUrs
de la ville , et lui douua le uoin de
Mi'pare.
MÉGARiis , fils de Jupiter et d'une
■nymphe Sitlinide , se sauva du dé-
luge de Deucalioa , en gaf;n:int à
la nage le haut d'une uiontai;ne ,
guidé par le cri d'une haude de
f rues , doii ce mont prit le nom de
Géranien.
MÉc.vs , père de Périnius , qui
tomi>a sous les coups de Patrocle.
lUad. /. i.
MÉGÈRE , la sec-onde c^es trois
Furies; son non: exprimait la hauie
et 1«'S querelles ([u'el.c excitait purmi
le6 mortels. Rac. Megala , eris ,
grande dispute. On le fait dériver
aussi de l'envie qu'elle faisait naître.
Rac. Meqaircin , porter envie, (''est
elle qui punissait avccle plus d'acliar-
nrment les coupables, et qui , dans
yiriiite , fait périr Tnrnus, et, dans
Claiiiiicn , Rufin.
\. MÉciis , capitaine grec, fils
de Pliylée , partit pour le siège de
Troie avec quarante vaisseaux.
2, — Capitaine troyen , Messe
par Aduiète , d'Argos , la nuit de
la prise de Troie. Il était représenté,
à Delphes , le bras en écharpe.
MÉHADu, divinité subalterne que
les brahmines disent avoir été créée
.nvant la formation du monde , et qui
doit venir un jour par l'ordre de
lEtre suprême détruire tous les oh-
vrafes de la création.
Melaïna , épithète de Cérès, pris
de l'habit de deuil qu'elle porta en
signe de la douleur qu'elle ressentit
de la violence que lui fit Neptune.
I. MÉLATIPPE, nymphe qui eut
d'Itonus un fils nommé Béotus.
1. — Fille d'Eole , eut clandes-
tinement deux fils de Neptune. Eole
irrité les fit exposer aussi-tôt après
leur naissance , et fit crever les yeux
à Mélalipe, qu'il enferma dans une
étroite prison. Les enfants, trouvés et
nourris par des bergers , délivrèrent
dans la suite leur mère de sa pri-
«on; et Neptune lui ayant r^ ndu la
vue , elle épousa Métaponte , roi
d'Ic^rie. V. MfiSAtiPPE i .
M E L
I. MEi.ALirpus, fils de Thésée et
de Perigone , fille de Siuis , rem-
porta le prrx de la course dans les
jeiix néméens institués par Adra»te
et célébrés par les Epigones, après
qu'ils curent termine la deuxième
guerre de Thèbes. Il conduisit en
Carie une colonie grecque.
1. — Fils d'Astacus, un des pre-
miers capitaines thébains , bu-^sa
Tydée , et fut tué par Auiphiar;;iJs.
Tvdée, avant de mourir, s'étant
fait apporter sa tète, la déchira avec
les dents. En punition de cette bar-
barie. Minerve, sa protectrice , lui
retira le remède qiii poiivait le guérir.
1 . MÉI.AMPE , (ils d' Atrée , tut sur-
nommé Dio^curc avec ses deux (ri res
Aléon et Euuiulus , au rapport de
Cicéron , qui n'en dit pas la raison.
2. — Fils d'Amithaon et neveu de
Jason , s'adonna à la médecine et de-
vint très habile dans la connaissance
des p'antes. Il entendait , dit-on ,
jusqu'au langage des animaux ; avan-
tage qu'il devait à Tauecdote suivante,
racontée par Apotlodore. Ses ao-
mestiques , ayant découvert une fa-
mille entière de serpents dans un
vieux chêne , et tué sur-le-champ le
f)ère et la mère, lui en apportèrent
es petits qu'il fit élever avec un grand
soin. Ces animaux devenus gran<:s ,
l'avant trouvé un jour endormi , s at-
tachèrent chacun à une de ses oreilles
et les nettoyèrent si parfaitement axec
leurs langues , qu'à son réveil il fut
tout étonné d'entendre les conver^i-
tions des anin)aux. Les filles de Pru -
tus avant perdu l'usage de la rai> a
jusqu'à se croire devenues vaclu .- ,
Mélampe les guérit par le uKiyen .le
l'ellébore , qu'on nomma depuis /?/' -
lampodiutn, et épousa une des fil
du roi. Sous le règne d'Anaxagor(
les femmes argiennes ayant été atta-
quées d'une telle m;.nie quelles cou-
raient leschamp.s, Mélampe leurrei;-
dit l'usage de la raison. Anasagorc ,
par reconnaissance, lui céda la troi-
sième partie de ses états. Les des-
cendants de Mélampe v régnèrent
durant six générations. Hérodote le
peint connue un homme savant , ii s-
truit dans l'art de la divination , qui
enseigna
M E L
enseigna aux Grecs les cérémonies
des siicrifices qu'on ofirail ù Bacchus ,
et tout ce qui conceniait le culte des
dieux d'Ecvpte , qu'il avait appris
des Egyptiens mêmes. Ce prince ,
après sa mort, fut honoré comme un
demi-dieu ; on offrait des sacrifices
sur son tomheau ; il fut même compté
au nombre des dieux de la médecine.
1. — Compafinon des travaux
dHercuie , que Virgile fait père de
Cissée et de Gvas , peut-être le
même que le précédent.
3. — Un des chiens d'Actéon.
MÉlampyge. K. AchÉmon.
Mélakcuète , un des chiens
d'Actéort.
MÉLANCOLIQUE, unc dcs quatre
complexions. La fipure allésorique
qui la représente est un homme dont
le teint est plombé; d'une main il
tient un livre ouvert , et de lautre
une bourse fenuée ; sur sa tète est
un passereau, et un bandeau lui clôt
Ja bouche. Ces différents emblèmes
expriment son aptitude aux lettres ,
son penchant à l'avarice , son humeur
solitaire et silencieuse.
t. jMélanée , un des chiens d'Ac-
téon. Rac. Mêlas , noir.
2. — Fameux Centaure , grand
chasseur de sanijiiers.
3. — Grec si habile à tirer de l'arc,
qu'on le disait fils d'Apollon.
4- — Ethiopien tué au mariage de
Persée.
MÉLANÉGis , surnom de Bacchus
a Hermione. Tous les ans on y célé-
brait des jeux en son ho:".ueur. Les
musiciens, les nageurs et les rameurs
y disputaient le prix.
jMela>ida, Melanls, Mel.ïnis,
surnom de Vénus, qui aime les té-
nèbres de la nuit , favorables à ses
plaisirs.
1 . MÉLAKioN, le même qu'Hippo-
mène.
2. — Un des disciples de Chiron.
I. MÉLANipprs , jeune homme
bienfait et accompli, aima passion-
nément Cométho, prêtresse de Diane
ïriclaria à Patras , ville d'Achaïe ;
niais navant pu l'obtenir de ses pa-
rents, il vint.à bout de la surprendre
dans le temple mèuie deladcesse.La
Tome II.
M E L 209
profanation de son temple fut suivie
d'une stérilité générale et d'épidé-
mies meurtrières. Enfin l'oracle de
Delphes , consulté sur les moyens de
faire cesser ces fléaux , révéla l'im-
piété des deux amants, qui la payè-
rent de leur vie, et ordonna J'appaiser
la déesse par le sacrifice annuel d'ua
jeune garçon et d'une jeune fille qui
excellassent en beauté sur tous les
autres. P . EvRvpirLE.
2.— Fils de Mars et delà nymphe
Tritia , fille du fleuve Triton et prê-
tresse de Minerve , fonda en Acliaïe
une ville à laquelle il donna le nom
de sa mère.
3. — Fils d'Hicétaon , un des plus
braves capitaines troyens , tué au
siège de Troie par Antiloque.
4- — Autre capitaine troyeu, tué
par Patrocle.
5. — Autre capitaine troyen , tué
par Teucer fils de Télamon,
6. — Compagnon du poète Alcée.
7. — Un fils de Priam.
8. — Un fils de Thésée.
9. — Prêtre d'Apollon à CyTene ,
mis à mort par le tyran Nicocrale.
_. MÉLANOPLS, natif deCumes, avait
fait un canticpje en l'honneur d'Opis
et d'Hécaërge , où il disait que ces
déesses étaient venues du pa\s des
Hyperlx)réens en Achaïe et à Délos.
MÉLANPADAM {M. Iiid.), le cin-
quième paradis des Indiens , le plus
magnifique et le plus élevé de tous.
C'est dans ce lieu que l'Etre suprême,
qu'ils nomment l'araharauastu , a
établi son séjour. Il n'admet dans ce
lieu de délices que ceux qui ont
mené sur la terre une vie sainte et
irréprochable.
MÉLANTHÉE,pèred'Amphimédon,
l'un des poursuivants de Pénélope.
MÉLANTHiDE , nom SOUS lequel les
Athéniens avaient bâti un temple à
Bacchus , en mémoire de ce qu'il
avait paru derrière Xanthus , durant
son combat contre Mélanthus , avec
une peau de chèvre noire siu" les
épaules ; ce qui avait donné à celui-
ci l'idée d'une supercherie dont le
résultat avait été une victoire qui
avait fait passet le sceptre d'Athènes
de la maison d'Erechthée dans celle
o
^lo M E L
des Nëléides. F'oy. Apaturies ,
MÉLAiNTliUS , XaNTHUS.
, MÉLAKTHtE , fille de Deucalion et
de Pvrrha.
1 . iMÉLANTHius, capitaine troyen,
fut Iné par Euryale fils de Mécistëe.
2. — Fils de Dolius , inspecteur
des troupeaux d'Ulysse, osa se mettre
an rang des poursuivants de Péné-
lope , les secourut contre Ulysse de
retour , fut arrêté par Eumée , gar-
rotté , suspendu à une colonne , et le
lendemain mutilé et piis à mort.
Odrss. l. i-i.
1 . MÉLANTHO , nymphe des mers.
Neptune , amoureux d'elle , prit la
forme d'un dauphin , la porta quelque
temps , et l'enleva.
2. — Une des femmes de Péné-
lope qui l'avait élevée toute jeune.
Mélantho , peu reconnaissante des
bontés de sa maîtresse , la trahissait
en faveur des poursuivants , et entre-
tenait un commerce criminel avec
Eurymaque. Odyss. /. i8.
I. Melanthus, un des compa-
gnons qu'Oi'tV/e donne à Bacchns.
a. — Fils d'Andropompe , de la
race des Néléides , chassé par les
Héraclides de la Messénie , et réfugié
à Athènes , enleva la couronne à
Thymoétès par une supercherie qui
donna naissance à la fête des Apatu-
ries. Il fut père de Codrus , dernier
roi d'Athènes.
1. MÊLAS , fleuve de Béotie , au-
quel Pline attrihue la vertu de rendre
noires les brebis qui buvaient de ses
eaux , tandis que le Céphisse avait
une vertu toute contraire.
2. — Fils de Protée.
3. — Un des Ar£:onantes , fils de
Phryxus et de Chalciope.
4. — Fils de Neptune.
MelcArthus , seigneur de la
ville , dieu en l'honneur duquel les
Tyriens célébraient tous les quatre
«ns des jeux solemnels. La confor-
mité de son culte avec celui d'Her-
cule a donné lieu aux Grecs de
l'appeler l'Hercule de Tyr. Les sa-
vants modernes croient que c'est le
Baal dont Jézabel apporta le culte
è Tyr.
Melchom , dieu des Ammonites ,
M E L
que l'on croit le même qae Moloch.
Salomon lui avait bâti un temple
dans la vallée d'Eunon ; et Manassès ,
roi de Juda , -lui dressa , daps le
temple de Jérusalem , un autel que
Josias , sou petit-fils , renversa.
Melchratus , ou Melcratus ,
surnom que les Tyriens donnaient U
leur Hercule , au rapport de San-
choniathon. Gomme ce nom paraît
le même quej;elui de Mélicerte, roi
de la ville , il y a toute apparence
que c'était un ancien roi de Tyr ,
reoommandtfljlepar ses belles actions.
f^. Melcartus.
MÉLÉAGRE , fils d'Œnée , roi de
Calydon , et d'Althée, fille de Thcs-
tius. Dans sa première jeunesse , il
eut part îi l'expédition des Arî;o-
nautes, ayant pour eouvemeiur Léo-
dacus, frère naturel d'Œnée. Il fut
ensuite le chef de la fameuse chasse
de Calydon. Diane , irritée contre
Œuée , qui l'avait oubliée dans lés
sacrifices qu'il faisait à tous les autres
dieux pour leur rendre grâces de la
fertilité de l'année, envoya un san-
glier furieux , qui ravagea les caju-
pagnes. INléléagre , ayant rassemblé
un grand noml're de chasseurs et de
chiens , en triompha ; mais Diane
excita entre les Etoliens et les Cu-
retés un violent démêlé i our la hur
et la peau de l'animal. La gucn
s'allume : et les Etoliens, quoiqu ii:
férieurs en nombre , sont vainqueur
tant que Méléagre est à leur tète ;
mais Méléagre les abandonne , outre
de ce qu'Àlthée , sa mère , au déses-
poir de la mort de ses frères , qu'il
avait tués dans le combat , le dévouait
aux Furies. La fortune chauge , Icj
Curetés reprennent l'avantage. Mé-
léagre résiste aux supplications et
aux présents de ses concitoyens , aux
larmes même d'un père.... CIcopàtre
seule , son épouse , le détermine :"t
repousser l'ennemi , déjà maître des
avenues du palais , et sur ie point
d'embraser la ville. Méléagre prend
les armes , repousse l'ennemi , mais
n'obtient plus la récompense qu'on
lui avait pi'oposée ; et les Furies ,
appelées par les imprécations «l'une
mère, ubrégèrcut ses jour;. Telc-t
M E L
le récit d'Homère , qui le met dans
la bouche de Phénix , lorsque ce
vieux guerrier veut eng.ieer Acliille
à ne plus étouter son ressentiment.
D'autres auteurs prétebdent qu'il tut
tué de la main d'Apollon. Pnn'ni-
cus, poète tra£;ique, est le premier
Îui ait rapporté la fable du tison.
>f j</e a suivi celte tradition , et je
vais la raconter d'après liu. Méléatre,
ayant tué le sandier, en donna la
peau et la hure à Atalante. Les deux
frères d'Althée , jaloux de celte dis-
tinction , arrachèrent à la princesse
le présent rpi'elle venait de recevoir.
Allhée, furieuse, oublie qu'elle est
mère , pour ne plus songer qu'à la
ven£;eance. A la naissance de Mé-
lëapre, les Parques avaient mis dans
le feu un tison auquel elles avaient
attaché la destinée de ce prince, et ,
commençant à filer ses jours , pré-
dirent qu'ils dureraient autant que le
tison. Àlthée avait retiré du feu le
bois fatal, pour pro'oni;er, en le ç.zt-
dant soigneusement , la vie de son
fils. N'écoutant plus que «a fureur ,
elle rejette le tison dans le feu.
Méléagre se sent aussi-tôt dévorer
par un feu secret , languit , se con-
sume avec le tison , et rend le dernier
soupir. Cléopiitre ne put survivre à
la perte de son mari; et Althéè , qm
avait été la cause de sa mort , se
pendit de désespoir.
MÉlé AGRiDEs, soeurs de Méléagre.
Désolées de la mort de leur frère ,
elles se couchèrent auprès de son
tombeau ; et leur deuil dura jusqu'à
ce que Diane , rassasiée des calamités
de la famille d'CEnée , les changea
en oiseaux, excepté Gorgé et Déja-
nire. Ces oiseaux étaient une espèce
de poules , qu'on appelait oisea>ix de
Méléagre , parcequon crovait qu ils
passaient tous les ans d'Afrique en
Béotie pour venir sur son^tombeau.
1 . MÉLÈs , roi de Ljdie , le dernier
det> Héraclides.
2. — Jeune Athénien , aiuié de
Timacore , îui ordonna un jour de
se précipiter du haut de la citadrlie.
TTimaeore , à cet ordre , désespérnnt
de fléchir sa rigueur , se conforma à
ca volonté. Ma repentir tardif fut le
M E L 2T I
fruit de son dévouement ; Mélès se
jeta du même rocher, et périt de la
même manière. Ce fut à cette occa-
sion qu Athènes vit élever dans ses
murs un temple au génie Antéros ,
comme vengeur de la mort de ïima-
gore. y. Antéros.
5. — Fleuve de l'Asie mineure ,
auprès duquel on dit que naquit Ho-
mère , ce <]ui a fait dire qu'il était
fils de ce fleuve. D autres prétendent
que Mélès est le nom du {)ère de ce
poète , et que c est de là que lui
viennent ceux de Meletaus et de
Mélésigène. A sa source était une
grotte où l'on dit qu'il composait ses
poèmes.
Mélésigène. K. Mélès.
Mélété, la médilulioii , une des
trois Muses dont le crite fut institué
par les Aloïdes à Thèbes en Béotie.
y. Mcses.
Méliade , fille de Mopsus.
MÉLIADES , MÉLIES , MÉHDES ,
EpimÉlides , nymphes qui prenaient
soin des troupeaux. ( ^ . MÉlie. )
Rac. yièlon , brebis. Ceux qui dé-
rivent ce nom du frêne, arbre qui
leur était consacré , disent qu'on lès
supposait mères ou protectrices des
enfants dont la naissance était fur-
tive , ou que l'on trouvait exposés
sous un arbre.
MÉHASTE , épithète de Bacchus ;
d'une fontaine près de laquelle ses
Orgies étaient célébrëes.
1. Mélib'Ée , ville dont les habi-
tants allèrent au siège de Troie.
2.— Un des bergers que Virgile
introduit dans ses Eglogue?. Rac.
Melein r-ayoir soin; bous, bœuf.
5. — Fille de l'Océan , qui épou?a
Pélasgiis.
4. — Une des filles de Niobé ,
dont le nom fut changé en celui de
Chloris. à cause de lu pâleur que lui
causèrent le sort de sa famiîle et la
crainte de l'éprouver. Elle et sa sœur
Amvcla furent les seules que Diane
épargna ; et leur reconnaissant e éleva
à Lalone , di-.ns la ville c'Argos , nn
fmple oA >Vé 'bée eut une statue
auprès de la déesse.
1 Meliboeus. surnom de Philoctète:
O a
SI* M E L
de M('lib(?e , ville de Thessalie , sa
patrie.
î. MÉLiCERTE , fils d'Atlianias et
d'Ino, fuyant avec sa mère les fureurs
de son père , se précipita dans les
flots. U n dauphin le reçut , et le
porta dans l'isthme de Corinthe,
sur le riva£;e près de Cromion , oik
Sis\phe, ra3ant trouvé exposé, le fit
enterrer honorablement ; et chan-
geant son nom en celui de Palémon,
U institua en son honneur les jeux
isthniiques. Mélicerte fut honoré sur-
tout dans l'isle de Ténédos , où l'on
poussa la superstition jusqu'à lui of-
frir des enfants en sacrifice. Voy,
Palémon, Portunus.
2. — Surnom d'Hercule.— J^oy.
Melchratus.
MitLlCHIUa*/^. MlLICHIUâ.
' I. INIÉLiE , fille de l'Océan, fut
aimée d'Apollon, dont elle eut deux
fils, Térénus et Isménus. Elle fut
aussi mère des nymphes Méliades.
f^. Caakthe,
2. — Nvmphe qui eut de Nep-
tune un fils appelé Amycus.
MÉLiGUNis , fille de Vénus , qui
donna son nom àimedes isles Eolien-
jies-depuis appelée Lipare.
MÉLiNA, fille de Thespius.
MELisSiEUS , surnom de Jupiter,
pris du nom d'une de ses nourrices.
I. MÉLISSE , fille de Mélissus, roi
de- Crète , qui , de concert avec sa
sœur Amalthée , nourrit Jupiter.
D'autres appellent ces nourrices
Adrastée et Ida , et les caractérisent
par la dénomination commune de
Mélisses , alieilles.
ri.. — Nom que Ton donnait en
Crète à la prêtresse de la grande mère.
3. — Fille de Proclès , mariée à
Périandre , roi d'Epidaure.
^. — Une des Océan ides , épouse
d'Inachus , et mère de Phoronée.
5. — Une Corinthienne qui , sur
son refus d'admettre des initiés aux
mystères de Cérès , fut déchirée. La
déesse fit naître de son corps un
essaim d'abeilles.
Mélissus, roi de Crète , père des
nymphes Amalthée et Mélisse.
I . MEUTE , une des Néréides dans
Homère.
M EL
2. — Nymphe dans f^ir^ile.
MÉiiTHiTA, fU'itcaux sacrés faits
de miel , qu'on offrait à Trophoiiius.
Rac. Thuein , sacrifier.
MÉLius, surnom sous lequel lc$
ï^hisbienset lesïhébains honoraient
Hercule, et dont on raconte ainsi l'o-
rigine : Dans les temps anciens , il
était d'usage de sacrifier à cette fête
ime^ brebis. Un jour , la crue des
eaux de L'Asopus n'ayant pas permis
de 1 apporter, les jeunes gens, se
prévalant de l'équivoque du mot grec
qui signifie pomme et brebis, melons
lui offrirent des pommes supportées
»ur de petits bâtons en guise de
jambes. Le dieu rit de l'expédient ,
et depuis on lui offrit des j>onm)es
dans cette solemnité en mémoire de
cet événement.
Mellarium , vaisseau rempli de
vin qu'on jwrtait dans les fêtes de la
l>onne déesse. On lui faisait des liba-
tions de ce vin, auquel on donnait le
nom de lait.
Mellone, divinité champêtre qui
prenait sous sa protection les abeilles
et leurs ouvrages. Celui qui volait
du miel on gâtait les ruches de son
voisin s'exposait à sa colère.
Mélobosis , une des Océanidcs.
Mélophore , sin-nom de Cérès ,
c.-à-d. qui donne des troupeaux. Elle
avait à M égare un temple sans toit.
Rac. 3Ielon , brebis.
Melpée, lieu de l'Arcadie, ainsi
nommé , parceque , dit-on , Pan in-
venta en c-et endroit l'art de jouer de
la flûte. Rac. Melpcîii , chanter.
MelpomÈne, une des neuf Muses,
<léessede la tragédie. Etym. Meîpo,
je chante. Elle est pour l'ordinaire
richement v.ètue ; son maintien e;t
gn^ve et sérieux ; chaussée d'un cf>-
tliurne , elle tient des sceptres et des
couronnes d une niain , et un poi-
gnard ensanglanté de l'autre. Quel-
quefois on lui donna deux suivantes ,
la Terreur et la Pitié. On la peint
aussi avec une massue , pour indi-
quer la tragédie dans les temps hé-
roïques, où cette arme était en usag.'.
Elle se trouve sur une pierre du ca-
binet de Florence avec une feuille de
laurier ù lu mula , qui peut signifier
M E M
l'entliousiasme patli'jue. La tragédie
est souvent indiquée par un bouc,
prix (Ju'obtenait la meilleure pièce
en ce genre dans les premiers temps
de l'art.
Lebrun l'a représentée , dans les
appartements de Versailles , sous la
figure d'une femme assise sur un siè,i;e
d'or tait à l'antique ; l'air de son vi-
sage annonce quelque chose de fier
et de triste tout ensemble ; elle a un
poignard et un bandeau royal dans
sa main , et un sceptre d'or auprès
d'elle.
MÉm ACTE , suiinom donné par les
Grecs ù Jupiter.
MémactÉries, fêtes que les Athé-
niens célébraient en l'honneur de ce
dieu. Festus nous apprend qu'où l'y
priait d'accorder un hiver doux aux
navieateurs. '
MémactÉrion, mois où cette fête
se célébrait : c'était le premier de
l'hiver. Le i6 , les Platéens faisaient
I anniversaire des guerriers tués à la
bataille de Platée. P/m^ t. i.
MÉmalus, père de Pisandre , un
des capitaines grecs qui se trouvèrent
au siège de Troie.
Membres. Chaque membre était
consacré à quelque divinité ; la tète
à Jupiter, la poitrine à Neptune, la
ceinture à Mars , l'oreille à la Mé-
moire, le front au Génie , la main
droite à la Foi , les genoux à la Misé-
ricorde , les sourcils à Junon,*les
yeux à Cupidon ou à Minerve , le
derrière de l'oreille droite à Némésis,
le dos à Pluton , les reins à Vénus ,
les pieds à Mercure , les talons et les
plantes des pieds à Thétis, les doipts
à Minerve, etc. S. Athanase pré-
tend même que ces différentes par-
ties du corps numain étaient adorées
comme des dieux particuliers.
Membres dupersi';». Voy. Absvr-
THE, ArCAS, EpiDAL'RE, l^Ér.OPS.
Mémerccs , fiis aîné de Jason et
de Médée , s'étant retiré avec son
f)ère à Corcyre , fut déchiré par une
ionne à la chasse. Cette tradition ,
.différente de la tradition communé-
ment reçuo , c.-à-d. que Mémercns
fut tué par Médée, s'était perpétuée
dans de vieilles poésies , que les Grecs
M F M
2l5
nommaient Nanpactiennes parce-
qu'elles étaient écrites par Caixinus
de Naupacte.
Memnoh , fîls de Tithon et de
l'Aurore , vint du fond de la Susiane
avec dix mille Perses , autant d'E-
thiopiens orientaux , et un grand
nombre de chariots , au secours de
Troie , vers la dixième année du
siège. Ils'v distingua pjr sa bravoure,
et tua Autiioque , fils de Nestor ;
m.-jis Achille , à la prière du sage
vieillard, vint l'attaquer, et, après
un rude combat , le fît tomber sons
ses coups. L'Aurore, au désespoir ,
alla, les cheveux épars et les yeux
baignés de larmes, se jeter aux pieds
de Jupiter , et le supplier d ai corder
à son hls quelque priv ilè^e qui le dis»
tinguât du reste des mortels, refusant
sans cela au monde sa lumière. Le
père des dieux exauça sa prière ; le
bûcher, déjà allumé, s'écrouia , et
l'on vit sortir des cendres une infinité
d'oiseaux , qui firent trois fois le tour
du bûcher , en pouss.int tous les
mêmes cris. A la quatrième , ils se
séparèrent en deux bandes , et se
battirent les uns contre les autres
avec tant d« fureur et d'opiniâtreté ,
qu'ils tombèrent auprès du bûcher ,
comme des victimes qui s'inmiolaient
aux cendres dont ils venaient de sor-
tir , montrant par-là <£u"ils dev.iient
la naissance à un homme rempli de
valeur. Ce fut de lui qu'ils prirent le
nom de Menii^onides. Elieii dit que
ces oiseaux étaient noirs, faits comme
des éperviers ; qu'ils venaient totis
les ans en automne du pays de Cy-
zique recommencer le même combat.
Pausaiiias ajoute que tous les ans ,
à jour préfix , ces oiseaux viennent ,
au rapport de ceux qui habitent les
côtes de THellespont , balayer un
certain espace du tombeau de Mem-
norkoù l'on ne laisse croître ni arbre
ni herfie , et qu'ensuite ils l'arrosent
avec leurs ailes, qu'ils vont exprès
tremper dans les eaux de l'Esépus.
Cet honneur ne calma pas les dou-
leurs de l'Adore , et chsK]ue jour
depuis elle n'a cessé de verser des
larmes. C'est de ces pleurs que se
forme la rosée qui tombe le mutin.
O 3
214 "M E M
Ce qu'on publiait de la statue de
ce prince, qu'on voyait àïhèbcs en
Egypte , n'est pas moins merveilleux.
Lorsque les rayons du soleil venaient
à la frapper, elle rendait un son har-
monieux ; ce qu'on ne peut attribuer
qu'à quelque supercherie sacerdotale,
telle, dit Kircner, qu'un ressort se-
cret ou une espèce de clavecin ren-
fermé dans la statue , et dont les
cordes , rebiche'es par l'humidité de
la nuit , se tendaient à la chaleur du
boleil , et se rompaient avec éclat ,
connue tme corde de viole. Canibyse ,
voulant pénétrer ce mystère , qu'il
croyait un effet maqi(]ue , fit briser
cette statue depuis la tète jusqu'au
milieu du corps , et la partie ren-
versée continua de rendre le même
son. On croyait encore que IVIemnon
rendait un oracle tous les sept ans.
Hue ta ramené tout ce merveilleux
à la simplicité historique. Selon lui ,
Memnon , fils de Tithon frère de
Priaui , commandait les armées de
Teutame , roi d'Assyrie , qui le
chargea d'aller au secours du roi de
Troie , son tributaire. Comme sa
mère était d'un pays situé à l'orient
de la Grèce et de la Phrygie , les
Grecs , qui tournaient toute l'histoire
en fictions , dirent qu'il était fils de
l'Aurore. La ville de Suse, bâtie
par son père , fut appelée ville de
Memnon ; la citadelle , Memnonium ;
le palais et les murs, Memnoniens.
Ou bâtit en ^u honneur un temple
où les peuples de la Susiane l'allaient
pleurer. Il y a eu deux autres princes
du même nom , dont l'un est cru
Aménophis, roi d'Egypte, ej l'autre
Memnon le Troyen.
MEM^oîSIDEs. y . Memnon.
Mémoire. Quelques anciens l'ont
représentée par une femme d'un âge
moyen , dont la coëffure est en-
richie de perles et de pierreries ;
elle se tient le bout de l'oreille avec
les deux premiers doigts de la main
droite. C. Ripa lui donn> deux
visages , une robe noire , une plume
h la main droite , et un livre à la
" gauche. GraveïoL la (îgure par une
femme richement coëffée, pour dé-
signer que son siège est dans le
M E IV
rerveati. Le burin qu'il lui fait tenir
exprime que c'est là que se gravent
les conceptions. Des éléments de des-
sin , tels (ju'un nei , un œil , une oreille ,
etc., annoncent que les idées nous
viennent par les sens. Le chien ,
placé près de la Mémoire, rappelle
(jue les animaux jouissent de cette
faculté.
Dans les cérémonies de roracle
de Trophonius, on faisait boire à
ceux qui venaient le consulter, l'eaxi
de la Mémoire et l'eau de l'Oubli,
on les faisait asseoir aussi sur le
trône de Mémoire. V» Trophonius ,
Mkémosyne. ^
Mémoire ancienne , divinité par-
ticulière adorée à Rome.
I. Memphis, fille d'Uchoréus, roi
d'Egj'pte ,'fut aimée du Ni!, qui se
transforma en taureau , et eut 4'elle
un fils nommé Egyplus , d'une force
et d'une vertu merveilleuses. On la
fait aussi épouse d'Ephésus, et mère
de Libya. Elle donna son nom à la
ville de Memphis.
1. — • Fils de Jupiter et de Proto-
génie , épousa Lydie.
Memrumus, dieu des Phéniciens,
était fils des premiers Géants. Il ap-
prit aux hommes à se couvrir de
peaux de bêtes. Il fit plus ; car un
Vent impétueux ajant enflammé une
forêt près de Tyr , il prit un arbre ,
en coupa les branches , et , l'ayant
lancé dans la mer , le fit servir de
vaisseau. 11 rendit aussi un hommage
religieux à deux pierres qu'il avait
consacrées aii 'Veut et au Feu , et
répandit en leur honneur le sang
des animaux. Après sa mort , ses en-
fants lui consacrèrent des morceaux
informes de bois et de pierre qu'il»
adorèrent , et en l'honneur desquels
ils établirent des fêtes annuelles ;
premier exemple, dit-on, d'un culte
religieux rendu à des Lonnnes morts.
Men, mois ; on en avait fait une
divinité particulière. Dans Stralon ,
c'est le dieu Lunus. ^.Lukls. Plu-
sieurs temples étaient lonsacrés à
son honneur dans l'Asie mineure et
dans la Perse , où l'on jurait souvent
par le Men du roi , c.-à-d. , par sa.
fortune.
i
l\ï E N
MekA , ou MENÉ , divinité qui
présidait aux infirmités périodiques
ces fenuhes. Oa croit que c était la
Lune.
MÉNADES, nom des Bacchantes.
Rac. Maineslhai , être en fureur.
Ce surnom leur fut donné parceque
dans la célébration des Orgies elles
étaient agitées de transports furieux ,
courant échevelées , à demi nues ,
agitant le thyrse dans leurs mains ,
faisant retentir de leurs hurlements
et du hniit des tambours les monts
et les Ix)is, et poussant la fineur
jusqu'à tuer ceux qu'elles rencon-
traient , et à porter leurs tètes en
bondissant de rage et de joie. Voy.
. Bacchantes , Ïhyades.
Menagyrtes , prêtres de Cvbèle
qui faisaient leurs quêtes tous les mois.
V. Agïrtes , MÉtragyrtes. Rac.
JMen, mois.
Menah ( M. Mah. ) , vallée à
quatre licu^ de la Mecque. Les pè-
lerins doivent v jeter sept pierres
par dessus l'épaule. Lesdocteurs mu-
sulmans en donnent trois raisons : les
uns disent que <'"est pour renoncer
au diable, et le rejeter, à l'imitation
d'Ismaël qu'il voulut tenter au mo-
ment que son père Abraham allait le
sacrifier , et qui le fit fuir en lui jetant
des pierres; les autres, qu'aya^ t
Toulu empêcher Abraham d'égorger
Ismaël , et n'ayant rien pu gagner
ni sur Ismaël ni sur Agar , ils
l'éloignèrent tous les trois par ce
moyen;et les troisièmes , que c'est en
mémoire des pierres qu'Adam jeta
au diable lorsqu'il revint l'aborder
après lui avoir fait commettre le péché
originel.
.1. Ménale, mdntagne d'Arcadie,
fameuse daîjs les écrits des poètes.
Apollon V allait chanter sur sa lyre
la métamorphose de Dnphnéen lau-
rier. C'était aussi le séjour ordin;iire
du dieu Pan, que les Arcadiens s'i-
maginaient quelquefois y entendre
jouer de la flûte. On en a fait aussi
le théâtre de l'un des trav.:ux d'Her-
cule. Ce fut là qu'il jx)ursuivit , par
ordre d'Eurysthée , cette biche aux
pieds d'airaiu et aux cornes d'or , si
L'gère à la course que personne avant
M E X 3(5
lui n'avait pu l'atteindre. Elle lui
donna beaucoup d'exercice , Her-
cule ne voulant pas la percer de ses
tniits , parcequ'eîle était consacrée à
Diane ; mais enfin elle fut prise en
vou'qnt traverser le Ladon. Hercule
l'apporta sur ses épaules à Mycènes.
Le Ménale était aussi consacré h
Diane , comme un terrain propre à la
chasse.
1. — \ille d'Arcadie , célèbre par
le culte quelle rendait an dieu Pan.
Ménalion ,pèred'Atalante. Foy,
Atalante.
1 . MÉiSALippE , fille du Centaure
Chiron, avant épousé Eole, fut chan-
gée en jument , et placée parmi les
constellations.
a. — L'ne des maîtresses de Nep«
tune.
3. — Sœur d'Antiope reine des
Amazones, fut faite prisonnière par
Hercule; mais ce héros la rendit à
sa soeur , se contentant de retenir le*
armes et le baudrier de sa captive ,
qu'il porta aux pieds d'Eurvsthée
par le c-ommandement de ce prince.
^lÉNALiPPiEs , fête de Sicvone en
l'honneur de Ménalippe , maîtresse
de Neptune ; d'autres disent de Mé-
lanippus , fils d'Astacus.
^Iesalis Lrsa, constellation de
rOurse ; c'est Calislo, nymphe d'Ar-
cadie où était le mont Ménale.
r. Mënalius, père du quatrième
\ ulcain , scion Cicéron.
2. — Surnom de Pan , parcefjue ce
dieu faisait sii demeure ordinaire sur
le mont Ménale.
Mésalque , tm des bergers que
Virgile introduit dans ses Bu<x)-
liques. Rac. i>/e«05j courage ; «/ce,
force.
MÉNAsiKcs , fils de Pollux , avait
une statue à Corinthedacs le temple
bâti en l'honneur de son père.
Menât, distributeur des grâces ^
divinité des anciwis Arabes.
Mendès, dieu égyptien. LesMen-
désiens, qui portaient son nom , le
comptaient entre les huit principaux
dieux. C était le bouc qui était con-
sacré h Pan , ou plutôt c'était Paa
lui-même que les Egvptieus adoraient
SQus la iorme d'un bouc , syniljole du
04'
21^ M E N
principe de Icconditë de la nature
entière. Dans la Taltle Isiaqne , il a
les cornes du houe par dessus celles
du bélier , ce qui en fait quatre. Il
y avait , dans la basse E£;ypte , une
ville de ce nom , où ce dieu était
particulièrement honoré. Les Men-
désiens n'inmiolaient ni boucs ni
chèvres , crojant que leur dieu se
cachait souvent sous la forme de ces
animaux. A la mort de celui des
boucs qu'ils honoraient sur tous les
autres , le deuil était général.
Mendiants. (M. Jap.,) Il y a au
Japon un ordre de mendiants qui ,
sans être religieux, ni assujettis à au-
cune règle , s'engagent par vm vœu
formel à vivre d'aumônes ; vœu qui
n'est pas d'un grand mérite pour
ceux qui le font. Ce sont des |;ens
réduits à la misère , qui, ne pouvant
s'accoutumer au travail , couvrent
leur paresse du manteau de la dévo-
tion. Cette pieuse fainéantise est au-
torisée et même consacrée par des
cérémonies solenmelles. On coupe
publiquement les cheveux à celui qui
veut s enrôler dans cette confrérie de
gueux , et on l'installe en quelque
sorte dans sa nouvelle profession par
quelques prières.
•Mené, déesse, la même que la
Lune. Jérémie en parle sous le nom
de reine du ciel , et Isaïe sous le
nom de Méni. Son cidte était fort
commun dans la Palestine , et les
Hébreux y étaient fort attachés. Jé-
rémie dit que les pères allument
du feu , les femmes pétrissent des
gâteaux , et les enfants amassent du
bois pour cuire ces gâteaux, en l'hon-
neur de la reine du ciel.
1 . MÉNÉcÉE , père de Créon et de
Jocaste.
2. — Filsde Créon, roi de Thèbrs.
Tirésias déclare à Créon , de la part
des dieux, que, s'il veut sauverThèbes,
il faut que Ménécée périsse. Créon
veut savoir sur quel fondement les
dieux demandent le sang de son fils.
La mort de l'ancien dragon consacré
à Mars, et tué par Cadmus, en est la
cause. Le dieu veut vengersamort dans
le sang d'un prince issu des dents du
dragon. Ménécée était le dernier de
M E N
cette race; il n'était point marié : en un
mot , c'était la victime que densandait
Mars , et il fallait que son sang
teignît la caverne même du dragon.
Créon veut donner sa vie pour son
fils , et lui ordonne de fuir. Ménécée
trompe la douleur de son père, et
Fart déterminé à baigner de son sang
antre du dragon. {Eurip. Phénic.)
On voyait sur son tombeau un gre-
nadier dont le fruit se fenJait quand
il était mûr , et semblait jeter <lu
sang. Cet arbre était ^enu de lui-
même , et s'ét;.it reproduit par des
rejetons qu'il poussait de temps en
temps.
Ménélaïes , fête qui se célébrait
à Téra{)hné , ville ae Laconie , en
l'honneur de Ménélas , qui y avait
un temple. Les habitants préten-
daient que les deux époux y étaient
inhumés dans le même tombeau.
Ménélas, ou Ménélaïjs , frère
d'Agamenmon , et fils d'Atrée, selon
l'opinion commune. Z''. AtRides. Ce
prince épousa la fameuse Hélène ,
fille de Tyndare roi de Sparte, et suc-
céda au royaume de son beau-père.
Quelque temps après, le beau Paris
arriva à Sparte, pendant l'absence
de Ménélas que les affaires de ses
frères avaient attiré à Mycènes ; et
s'étant fait aimer d'Hélène , il l'en-
leva , et causa par-là la guerre de
Troie. Ménélas , outré de cet affront ,
en instruisit tous les princes de la
Grèce , qui s'étaient engagés par les
serments les plus saints de donner
du secours à l'époux d'Hélène , si
on venait à lui enlever son épouse.
Les Grecs prennent les armes , se
rassendilent en Aulide ; et , tout
prêts à partir , ils se voient arrêtés
par un oracle qui exige ^l'Iphigénie
soit hnmolée pour procurer aux Grecs
un heureux succès; Agamemnon ,
gagné par les raisons de Ménélas ,
consent au sacrifice de sa fille , et
écrit à Clytenineslre de lui amener
prohiptement Iphigénie au camp :
mais bientôt la pitié l'emporte , et il
envoie un contre-ordre. Ménélas, ins-
truit de son changement , arrête
le messager, se saisit de la lettre , et
va faire à son frère les plus vifs rc-
]M E N
proclics sur son iuconslanc*. Mais
«luand il voit la princesse arrivée , et
les larmes couler des yeux du père ,
il ne jK-ut lui - même retenir ses
pleurs ; il ne veut plus qu'on sacride
Iphiirénie à ses intérêts. Les Grecs et
les ïrovens étant en présence sous
les mur» de Troie , prêts à com-
battre , Paris et ^lénélas proposent
de se battre en combat sineulier , et
de vider eux seuls la querelle. On
convient que , si Paris tue Ménélas ,
il fardera Hélène et toutes ses ri-
chesses, et les Grecs retourneront
en Grèce , amis des Trovens ; mais
que, si Ménélas tue Paris, les Trovens
rendront Hélène avec toutes ses ri-
chesses , et paieront aux Grecs et à
leurs descendants , à jamais , un tri-
but qui les dédommage des frais de
cette guerre. Tout étant ainsi réglé ,
ils entrent en lice : Ménélas a l'avan-
tage ; mais \ énus , voyant son favori
prêt à succouiBer , le dérobe aux
coups de son ennemi , et l'emporte
dans la ville , c'est-à-dire que Paris
prit la fuite. Le vainqueur demande
le prix du combat ; mais les Trovens
refusent d'accomplir le traité , et
quelqu'un d'entr'eux lui tirt une
flèche dont il est blessé légèrement.
Cette perfidie fit recommencer les
hostilités.
Après la prise de Troie , les Grecs
remettent Hélène entre les mains de
Ménélas , et le laissent maftre de sa
destinée. Il est déterminé , dit- il , à
la conduire dans la Grèce , pour l'im-
moler à son ressentiment , et aux
mânes de ceux qui ont péri dans la
guerre de Troie. Hélène demande a
se justifier : elle prétend d'abord que
Ménélas doit s'en prendre à Vénus ,
[ et non pas a elle. « Eh 1 le moyen ,
p ' » dit-elle , de résister à une déesse à
■ » qtu Jupiter même obéit ? » Elle re-
proche ensuite à son époux de s'être
absenté fort à contre-temps de son
palais après y avoir reçu Paris. Enfin
elle lui fait valoir comme une preuve
de sa tendresse le sacrifice rpj'eile lui
fit de Déiphobe , qui avait succé<lé
auprès d'elle à Paris, et qui fut livré
à Ménélas. Cette dernière raison fit
imptession sur l'époux, il se récuu-
M E N 217
ciUa de bonne foi avec Hélène , et la
ramena à Sparte. Paitsanias fait
mention d'une statue de Ménélas ,
qui , l'épée à la main , poursuit Hé-
lène , comme il fit , dit-il , après la
prise de Troie. Ménélas n'arriva à
Sparte que la huitième année après
son départ de Troie. Les dieux, dit
Homère , le jetèrent sur la cote de
l'Egypte, etly retinrent long-tenips,
parce<{u'il ne leur avait pas offert
les hécatoml^es qu'il leur devait. Il y
serait même péri sans le secours
dEidothée et de Protée. ( F'. Eioo-
THÉEet Protée. ) Ce fui là , suivant
ime tradition rapjwrlée par Hé-
rodote , que Sléoélas retrouva Hé-
lène , comme je l'ai dit en son
article. L'historien ajoute que ce
prince^ après avoir recouvré chez les
Egyptiens sa femme et ses trésors ,
se montra ingrat envers eux , et ne
reconnut que par une action barbare
les services qu'il en avait reçus ; car ,
comme il voulait s'embarquer pour
retourner en Grèce , et que les vents
lui étaient toujours contraires , il
s'avisa d'une chose horrible pour dé-
couvrir la volonté des dieux. Il prit
de\^ petits enfants des habitants du
pays , les ùt tuer, et les ouvrit pour
chercher dans iturs entrailles les pré-
sagesde son départ. Par cette cruauté
dont on eut bientôt connaissance il
se rendit odieux à toute l'Egypte i et
ayant été poursuivi comme un bar-
bare , il s'enfuit sur"iui vaisseau en
Libve.
Euripide fait encore Jouer deux
mauvais rôles à Ménélas dans son
Aiidromaque , et dans son Oreste.
Hermione jalouse de l'araour que
Pyrrhus a pour Andromaque , veut
faire périr cette princesse et sonfiis.
Ménélas, se prêtîint au?C fureurs de sa
fille, les fait conduire lui-même à
la mort : mais le vieux Pélée , père
d'Achille, prend leur défense , fait
de sanglants reproches à 3Iénél.is ,
lui impute à lui seul tous les maux
de la Grèce pour racheter une
Furie qu'il aurait dû laisser à Troie
avec exécration , en donnant même
une récompense à ses ravisseurs
pour n être pas forcé de la reprendre
at8
M E N
de leurs mains. Il ne ménnge pas plus
riionneur <le Méneias en fr.il de lira-
voure : il !e représente conmieuu héros
<le paraJe, revenu seul sans blessure,
et fjui , bien loin d'ensanglanter ses
armes, les a tenues soi;ïneusement
cachées , et n'a rapporté de Troie
que celles qu'il v avait portées. U
lui remet devant les jeux le safrillce
d'Iphigénie «ju il a extorqué d'Aqa-
Viiemnon , sans rougir de contraindre
un frère à immoler sa propre fille :
tant vous appréhendiez, dit-il, de
ne pas recouvrer une femme intrai-
table.' 11 lui fait un crime dene l'avoir
pas tuée en la voyant , et de s'être
laissé bassement regagner par d'ar-
tificieuses caresses. Enfin il le couvre
de confusion au sujet de Taction in-
digne qu'il veut commettre en la
piTAOune de Molossus et d'Andro-
niaque , et ordonne enfin au père
et à la fille de retourner au plutôt
à Sparte.
Oreste , après avoir tué Clytem-
tii'otre sa mère , est poursuivi par
1 vudare qui demande son supplice
aux Argiens. I! a recours à son oncle
Ménélas ; 'celui-ci veut perdre Oreste
jour envahir ses états , feint de s'in-
téresser pour lui , mais craint , dit-
il , de prendre hautei;«»Tit sa défense,
et offre seulement d'emplover ses
prières auprès des Argiens. Voy.
Oreste , H£LÈ^E.
MékÉlÉe , fameux Centaure.
•2. — Un des chiens d'Actéon.
MénÉphon , Thessalien , ayant
Toulu surprendre sa mère endornue
si'.r le mont Cyilare , fut changé en
bète. D'autres disent que sa mère
même le fit mourir avant qu'il eût
exécuté son détestable dessein.
Menés, législateur et premier roi
d'Egypte , succéda aux dieux et aux
héros dans le gouvernement des
hommes , fonda Memphis , y consa-
cra un ten>ple à Yulcain, et apprit à
ses sujets le culte des dieux et la
manière d'offrir des sacrifices. Après
sa mort, il fut mis au rang des dieux
sous le nom dOsiris. On lui attribue
l'origine de l'idolâtrie, fondée. sur
h: nécessité de retenir auprès de lui
les Egyptiens qui se dispersaient.
3VÏ E N
x', MÉNESTHÉE , arrière-petlt-fîls
d'Erechthée.
a. — Fils de Pelée , monta sur le
trône d'Athènes par le secours de
Tj ndaride , et força Thésée à cher-
cher un asyle dans l'isle de Scvros.
Il alla au siège de Troie , et fut d'xm
grand secours à Agamemnou par le
talent qu'il avait de bien ranger les
troupes en bataille. A son retour de
cette expédition , il mourut dans
l'isle de Mélos , après un règne de
vingt-trois ans.
Ménesthès , un des capitaines
d'Achille , était fils du fleuve Sper-
chius et de Polydore fille de Pelée j
mais dans le public il passait pour le
fils de Borus, époux de cette prin-
cesse.
Menesthius , roi d'Ame , fils
d'Areithoiis et de Philoméduse , tué
par Paris au siège de Troie.
Ménestho , une des Occanides,
ainsi nommée parcequ'elle se ressou-
venait de tout.
Menestbatob, stirnom donnéà Mer-
cure sur une médaille, comme échan-
son des dieux , fonction qu'il avait
avant Hébé.Dans^o/7ière,ce sont les
hérauts qui servent toujours le vin.
1. Ménétius, fils de Japet et de
Clvmène. Jupiter l'écrasa d'un coup
de fondre , et le précipita dans les
enfers , parceq«i'il s'était souillé de
crimes. C'est peut-être celui qui suit.
2. — Bouvier des enfers,- avant
voulu s'opposer à Hercuieet défendre
Cerbère , le héros l'embrassa et le
serra de manière à lui briser les os.
1 . MÉN1PPE , une des Néréides.
2. — Idole des Indiens , représen-
tée comme ayant plusieurs tètes de
différentes figures.
3. — Une des Amazones qtii allè-
rent au secours dEétès , roi de Col-
chide.
MÉNISQUES , plaques que l'on met-
tait sur la tète des statues des dieux,
afin que les oiseaux ne^'y reposassent
jx)int , et ne pussent les gâter de
leurs ordures.
MÉNius , fils de Lycaon, changé
avec son père en loup, fut écrasé
par Jupiter , pour avoir blasphéio*!
contre ce dieu. '
M E N
I . Mekœte , pilote du vaisseni! de
G vas, que ce capitaine précipita
dans Jes ilôts, pour lui avoir fait
perdre le prix. £neid. , l. 5.
1. — Arcadien qui suivit Ene'e ,
et lut tué p;ir Turiius.
ME^ŒTlADÈs , nom patronjmique
de Patrocle.
Mt^oETii: s, fils d' Actor et d'Epine,
époux de Sthénélé et père Je Patro-
cle , fut un des Argonautes. Sétant
révolté contre son père, quil Voulait
détrôner , i! fut obligé de se retirer
au pa vs des Locriens , qu'il SHbjuj;ua.
Mékon , capitaine troven , tué par
Léontée au siège de Troie.
M£^oTYRA^^vs , roi des nois ,
surnom sous lequel les Phryf^iens
adoraient At) s , pris pour le Soleil.
Meks, la pensée. Les anciens en
avaient fait une divinité , qu'ils ado-
raient comme l'aine générale du
monde , et celle de chaque être en
p;irlicnlier. Ils l'invoquaient pour
qu'elle ne suceéràt que de bonnes
pensées, et détournât cel'es qui ne
servent qu'a nous égarer. Le préteur
T. Otacilius lui voua un temple qu'il
fit bâtir stîf le Capitole, lorsqu'il fut
décenivir. Plutartjue parie d'un au
tre bàli dans la iuutièiiie région de
Kome , et qm' avait été voué lors de
L perte de la bataille deThras\niène.
M£>»oSGE, chose fausse et inventée,
que 1 on veut faire passer ponr vé-
ritable. Ce vice naît de la bassesse
ces sentiments, de l'indiscrétion de
Il langue, et de la fausseté du cœur,
(jest pourquoi on le représente laid ,
mal coélïé et mal vêtu : sa draperie
est garnie de langues et de masques :
il tient un faisceau de paille allumée,
f pur marquer que ses pro{>os n'ont
aucune substance, et meurent pres-
que aussi-tôt qu'ils sont nés. On lui
donne une jambe de bois, pour mar-
quer son peu de solidité. Manuel
des artistes , etc.
Qnelqiacs uns en font une divinité
infernale. On lui donnait le soin de
conduire les ombres des morts dans
le ïartare. C'est sans doute Mer-
cure que l'on entejid par cette divi-
nité allégorique. Ou le représentait
avec un air affable et séuiusanti dr
M E N 219
qîîi lui convient encore comme dieu
dis marchands et des filous, qui sont
sous sa protectit-n.
Les Indiens et les Perses avaient
le nieiiSonge en horreur, et avaient
fait lies lois sévères pour sa punition.
Artaxercès voulait que l'on perçât de
trois clous la langue de celui qui se-
rait convaincu de mensonge. Les
Ei-j ptiens , au contraire , inenlaient
sans mesure , et semblaient autoriser
ce vice par son impunité.
I. Meistès , roi des Ciconiens,
dont Apollon prend les traits pour
empêcher Atrée d'emporter les aimes
de Panlhns. Iliud. , t. 17.
"i. — Fils d'Anchialus et roi Aes
Taphiens , dont INIinerve prend la
forme dans le premier livre de l'O-
dyssée, pour se rendre auprès de
Télémaque , et lui annoncer le re-
totu d'Uljsse. Elle disparait conome
un oiseau, et laisse Télémaque per-
5U;idé qu'il vient d'entendre un dieu.
, Ce Mentes était un célèbre négociant
de l'isie de Leucade , qui prit Ho-
mère à Sm>me, l'eninjena avec lui,
et lui fit faire tous ses voyages. Le
poète reconnaissant consacra le nom
de son ami.
Menthe, filîe du Cocyte , nym-
phe aimée de Pluton , que la jalouse
Pioserpine changea en une plante de
son nom , que les Grecs nomment
hedyosinos , à cause de sa lionne
odeur, llac. I/edys , agréable ; os-
nios , odeur, ylypieii attribue le
malheur de iVIenlhe à Cérès qui la
foula aux pieds , et sa métamorphose
^1 la compassion des dieux. /^. Ame»-
THÈS.
1 . Mentor , père dTmbrius.
2. — Un des plus fidèles amis d'U-
lysse, et celui à qui, avant de s'em-
barqi er pour Troie , il avait confié
le ioiu de sa maison. Minerve prenait
souvent sa figme et sa voix pour ex-
horter Télémaque à ne point dégé-
nérer de la valeur et de fa prudence
de son père. C'est d'après celte idée
que Fénçlon a peint sous ses traits
jNliuer%e actompagnaut le jeune Té-
lémaque dans ses voyages. Une tra-
dition , qui fait honneur au cœur
iïHoinèiV , appread que ce poète ,
440 INI E P
sensible à l'ami lu- , pîaçn ce Mentor
dans scai poèine , en recoimaissMice
de ce qu étant abordé à Itlia<}ue à
son retour d'Espagne, et se troavant
fort incommotlé d'une fluxion sur les
yenx,qui l'empêchait de continuer
son voyape , il fut reru chez ce IVIen-
tor , qui eut de lui tous les soins ima-
ginables.
I . Méon , roi de Phry^iie , épousa
Dindyme , dont il eut Cybèle. II
donna son nom à la Méonie. S'étant
■^ apperçu que sa fîlle était enceinte,
il nt mourir Atvs son amant , et ses
femmes , et jeter leurs corps à la
voirie. V. CybÈle.
a. — Capitaine thébain , fils d'Hé-
mon , échappa seul des cinquante
guerriers qu'Etéocle aposta pour as-
sassiner Tydée , et revint à Thèbes
porter la nouvelle de leur défaite.
3. —Capitaine latin , blessé d'un
coup de javelot par Enée.
4- — Père d'Homère.
MÉOisiDEs, surnom donné aux
Muses , parcrqu'on croyait que la
Méonie était la patrie d" Homère ,
leur plus célèbre favori.
MÉomdès , surnom à^ Homère.
Méonis , Arachné , qui était de
Méonie.
1 . MEONirs , surnom de Bacchus ,
f)ris du culte qu'on lui rendait dans
a Méonie.
2. — Surnom d'Homère, ou de
Méon son père , ou de la Lydie ,
appelée aussi Méonie.
MÉOTiDE (le Palus) était adoré
comme un dieu par les Massagètes ,
selon Maxime de Tyr. *
Méotides , les Amazones, parce-
qu'elles habitaient les bords du ma-
rais Méotide , aujourd'hui la nier de
Zabache.
Meotis Ara , autel de la Diane de
la Chersonnèse-Taurique , ainsi ap-
pelé du voisinasse des n)arais Méo-
tides , au sud-ouest desquels est la
Crimée. K. Taurique.
MÉphitis , déesse qui présidait à
Pair corrompu. C'était Junon , qui ,
sous ce nom , avait un temple dans la
vallée d'Amsanecte et à Crémone.
Tacite remarque que, dans l'enibra-
scment général de cette dernière
MER
ville , ce leniple seul resta debout ,
(léfeiidu ou par sa situation , on par
la divinité à laquelle il était corsacii;.
Mépris. Ce sentiment a été rendu
par une main qui fait claquer les
doigts ; geste que fait la statue de
Sardanapale , pour indiquer le peu
de valeur dont lui paraissait la vie.
Un vieux satyre en bronze du cabinet
d'Herculanuni fait le même geste.
Mer. Non seulement elle a\ ait des
divinités qui présidaient à ses e.iux ,
mais elle était elle-même une grande
divinité, personnifiée sous le nom
d'Océan , auqnel on faisait de fré-
quentes libations. Lorsque les Argo-
nautes furent près de mettre à la
voile , Jason ordonna un sacrifice
solemnel , et chacun s'empressa de
répondre à ses désirs. On éleva un
airtel sur le rivage ; et, après lesobla-
tions ordinaires , le prêtre répandit
dessus de la fleur de farine mêlée
avec du miel et de l'huile, immola
deux bœufs aux dieux de la mer , et
les pria de leur être favorables pen-
dant leur navigation. Ce culte était
fondé sur l'utilité (pvon en retirait ,
sur les merveilles qu'on remarquait
dans la mer : l'incorruptibilité de
ses eaux, son flux et reflux, la va-
riété et la grandeur des monstres
qu elle enfante , tout cela produisait
1 adoration des dieux qu'on |upposait
gouverner œt élément. Le sacrifice
qu'on offrait à la mer, c.-à-d. , à
l'Océan et à Neptune, pour recon-
naître leur souverain pouvoir sur les
ondes , était , selon Homère , lors-
qu'elle était agitée , d'un taureau
noir , ainsi qu'à la tempête et au lac
Averne , dit Festus. Lorsque la mer
était calme , on lui sacrifiait , selon
le même poète , un agneau et un
porc. Cependant J^irgile dit que le
taureau était la victime que l'on im-
molait le plus communément aux
dieux de la mer. On offrait aussi
quelquefois des chevaux en sacrifice
à la mer , témoin Mithridate qui ,
pour se la rendre favorable , y fit pré-
cipiter des chariots attelés de quatre
chevaux.
Quand le sacrînce se faisait sur le
bord de la mer , l'usage était de re-
MER
cevoir dans des patères le sang de la
victime , qu on y versait ensuite en
faisant des prières coavenaLles. Si le
Siicrifice se làisait à bord d'un vais-
seau , on laissait couler dans la mer
le sang du taui-eau , comme l'observe
Apollonius, de Rhodes, t-'irgile
ajoute -à cette cérémonie, qn"on je-
tait dans les eaux les entrailles de la
victime , eu faisant des libations de
vin ; et c est aussi , selon Tile-Live ,
ce que fit Scipion à son départ de
Sicile pour lAfrique.
ÎVlais dans le sacrifice que Cyrène
fait à rOcéan, au milieu du palais de
Pénée , à la source de ce lleuve , elle
verse le vin , à trois reprises difte-
renles, sur la flamme du feu qui brû-
lait sur lautel , suiv;uit la fiction de
J^'irgile. L'encens n'était p;is non
plus épargné dans ces sortes de sa-
crifices , toujours accompagnés de
TopuK et de prières.
Ou offrait encore , dans ces sacri-
fices, différentes sortes de fruits. On
.voit sur la colonne trajane une pyra-
mide représentée sur l'autel devant
lequel l'empereur , tenant une patère
â la main, fait égorger un taureiiu à
bord de son vaisseau. Cependant y?/5-
tiit QOBS apprend qu Alexandre-le-
Grand , au retour de ses expéditions ,
voulant se rendre l'Océan favorable ,
fie contenta de lai faire des lijiations,
sans antre sacrifice ; et , au rapport
de Thucydide , Alcibiade , IVicias et
I^amachos , généraux de la flotte
athénienne, n'a\'aient aussi fait , en
partant du port du Pirée , que de
simples lil^ations de vin à la mer ,
dans des coupes d'or et d'argent , en
chantant des cantiffues. Pour les
Eg vptiens , ils avaient la mer en abo-
niin.ation,parcequ'ilserovaient qu'elle
«tait TyplicîB , un de leurs anciens
tjrans. P^. Neptune , TïPHO^■.
I. MÉRA, fille de Protée et de la
nymphe Ausia , était une des com-
pagnes de Diane. Un jour qu'elle
suivait la déesse à la chasse , Jupiter,
sous la forme de Minerve, tira la
"nymphe à fécart et la surprit. Diane
irritée la perra de ses lleches , et la
changea en chienne. D'autres la font
mourir encore vierge.
MER 2ar
2. — Fille d'Atlas , mariée à Lv-
caon, dont elle eut le héros Té-
géatès.
3. — Prêtresse de Vénus dans 5'toce.
Mercédona, déesse que l'on fai-
sait présider aux marcliandisesetaux
paiements. Rac. iMerx , cis , mar-
chandise.
Mercredi , quatrième jour de la
semaine , était personnifié par une
figiu-e de Mercure , qu'on recomiaît
aux ailerons de son pctase.
Mbrcurk , celui de tous les dieux
du paganisme à qui la fable donne
le plus de fonctions de jour et de
nuit. Les Grecs le nommaient Her-
mès ^ interprète ou messager. Son
nom latin venait , si l'on en croit
FesLus , des marchandises , a mer-
cibits. Interprète et ministre fidèle
des autres dieux , et en particulier
de Jupiter son père, il les ser\ait
avec un zèle infatigable , même dans
des emplo s peu lionnètes. Il avait
soin de toutes leurs affaires , tant de
celles qui regardaient la paix et la
guerre , que de l'intérieur de l'O-
lympe , de leur fournir et servir
!'aud>rosie , de présider aux jeux et
aux assemblées , d'écouter les harai-
gues publiques et d'y répondre , etc.
C'était lui qui était chargé de coi-
duire aux enfers les âmes des morts
et dejes ramener, et Ion ne pouvait
mourir que lorsqu'il avait entière-
ment rompu les liens qui unissaient'
l'ame au corps. Il était , en outre , le
dieu de l'éloquence et de l'art de bien
parier ; celui des voyageurs, des mar-
chands, et même des filous. Ambas-
sadeur et plénipotentiaire des dieiLX ,
il se trouvait à tous les traités de
paix et d alliance. Tantôt on le voit
accompagner Junon , ou pour la
garder , ou pour veiller sur sa con-
duite ; tantôt il est envové par Ju-
piter pour entamer quelque intrigue
avec une nouvelle maîtresse. Ici c'est
lui qui transporte Castor et Pollux ii
Pallène ; là il accompagne le char de
Pluton lorsqu'il enlève Proserpine.
Eraliarrassés de la querelle excitée
entre trois déesses au sujet de la
beauté , les dieux l'envoient avec
elles au berger Paris. Elufin on l'in-
»i3i MER
▼oqualt dan* les mariages, pour qu'il
rendît les époux heureux. Taat de
fonctions diffcienies ont fait croire
qu'il y avait eu plusieurs Mercure, et
qu'on avait donné au seul filsdeJupiter
oes attributs quji ;îurait fallu partager
entre plusieurs dieux du luèuie nom.
Les mytho!of,ues reconnaissent en
«ffet plusieurs Mercure : Lactance
le f^ammairien en compte quatre ;
l'un, fils de Jupiter et de Maïa ; le
second , du Ciel et du Jour ; le troi-
sième , de Liber et de Proserpine : le
quatrième , de Jupiter et de Cylicac ,
qui tua Ar£us , et s'enfuit ensuite ,
élisent les ùrecs , en Egypte, oi'i il
porta la connaissance des lettres. Sui-
vant Cicéron , il y en avait ciwj ;.
Vun , fils du Ciel et du Jour ; l'autre,
de Valeur et de Piiorouis ; c'est celui
oui se tenait sur la terre , et qui
s appelait Tropbonius. Le troisième
«tait fils du troisième Jupiter et de
Maïa ; le quatrième, fils du Nil , que
les Egyptiens crovai«nt qu'il n'était
pas permis de nommer; le cinquième,
que les Phénéates honoraient, était
Je meurtrier d'Areus. Tous ces Mer-
cure peuvent se réduire à deujt ; l'an-
cien Merciu-e , ou le Thot ou Tliaut
ées Egyptiens, contemporain d'O-
siris ; et celui qu'Hésiode dit fils de
Jupijèr et de Maïa.'
Les temps héroiffues n'onjt point
àe personnage plus téièbre que le
Mercure Egyptien. II était l'ame du
conseil d'Osiris , qui s'en servit dans
les affaires les plus délicates, et qui,
avant son départ pour la conquête
des Indes , le laissa à Isis , qu'il avait
nommée réj;ente , comme le ministre
le plus habile. Il s'appliqua , en effet ,
à taire fleurir le conlmerce et les
arts dans toute l'Egypte. Occupé des
connaissances les plus sublimes , il
«nseigna aux Egyptiens la manière
«le mesurer leurs terres , dont les
limites étaient souvent dérangées par
les accroissements du Nil. Enfin il
•y eut peu de sciences dans lesquelles
il ne.fit de grands progrès ; et ce fut
lui en particulier qui inventa l'usage
de ces lettres m^ stérieuses nommées
hiéroglyphes. i)iofiore de Sicile
ajoute qu'Osiris Ihouora beaucoup ,
MER
parcequ'il le vit doué d'un talent
extraordinaire pour tout ce qui peut
contribuer h l'avantage de la société.
Eu eflèt , Mercure forma le premier
une langue exacte et régulière des
dialectes incertains et grossiers alors
en usage, imposa des noms à une in-
finité de choses usuelles, inventa les
premiers caractères , et régla jusqu "i
l'harmonie des phrases, institua plu-
sieurs pratiques religieuses, et donj.a
aux hommes les premi^s principes
de l'astronomie. Illeur ûpprit ensuite
la lutte et la danse, ainsi que la force
et la grâce que le corps humain peut
devoir h ces exercices. I! imagina la
lyre, à laquelle il mit trois cordes ,
par allusion aux trois saisons dô
l'année. Enfin c'est lui qui , selon les
Egyptiens, a planté lolivier que i- -
Grecs croient devoir à Minerve.
Le second Mercure , fils de Jupi i
et de Maïa fille d'Atlas , devint C'
lèbre parmi les princes Titans. K\r:
la mort de son père , il eut pour soa
partage l'Italiç , les Gaules et l'F^-
pagne, où il fut maître absolu ap'
la mort de son oncle Pluton , et
Mauritanies après celle de son grain.-
pcre Atlas. C'était un prince fin ,
artificieux , dissimulé ; il voyagea
plus d'une fois en Egypte , pour
s'instnu're dans les coutumes de cet
ancien peuple , et pour y apprendre
la thcHîlogie, et sur-tout la m;!gie,
alors fort en vogue , et où il excel'
dans la suite ; aussi fut-il regai
comme le grand augure des priiu
Titans, qui le consultaient contini;
lement. Son élocfuence et son adi>
dans les négociations , dont Jupi
tira grand parti dans les gueri
qu'il eut avec les princes de sa t.
mille , le firent passer pour le inr,
sager des dieux. Ses défauts ne furc :
pas moindres que ses l/elles qualité
et sa conduite artificieuse, son hi-;
meur inquiète obligèrent les autres
enfants de Jupiter de lui déclarci-
une guerre durant laquelle , vaincu
plusieurs fois, il prit enfin le parli
de se retirer en Egypte, où il mourm.
D'autres croient qu'il finit ses jours
en Espagne , où' l'on voyait mêiii
SOU tointeau. Telle tst 1 Listoiie
MER
Mercure , altërée par les Grecs . et
mêlée de plusieurs fables. Car i". il
paraît quon adonné son nom anx
princes qui avaient quelqu'une de ses
qualités. 3". Ces mêmes qualités ont
donné lien à diverses allégories. Par
exemple , cette chaîne d'or qui sor-
tait de sa bouche , et qui s'attachait
aux oreilles de ceux qu il voulait con-
duire , si;:nifie qu'il enchaînait les
cœurs et les esprits par la douceur
de son éloquence. Si on le peignait
avec la moitié du visage claire , et
l'autre noire et sombre , c'est parce-
quon crovait qu'il conduisait les
âmes aux enfers ^ et qu'ainsi il était
tantôt au ciel ou sur la terre , et
tantôt dans le royaume des ombres.
Si les Egyptiens le représentaient
avec une tète de'chien , c'était , dit
Servius , pour marquer sa vigilance
et sa sagacité.
En qualité de dieu des marchands
et des larrons, on a mis sur le compte
de Mercure plusieurs filouteries : et
nous apprenons de Lucien qu'étant
encore enfant il avait volé le tridont
de Neptune , les flèches d'Apollon ,
lépée de Mars , et -la ceinture do
Vénus ; ce qui- semble indiquer qu'il
était habile navigateur, adroit à tirer
de l'arc , brave dans les combats . et
qu^l joignait à ces qualités toutes les
grâces du discours. ApoUodore fait
mention d'un autre vol qu'il fit à
Apollon, lorsqu'il était encore au
ierceau. Il sortit , dit cet auteur , de
son berceau pour enlever les I>.T»ufs
<i" Apollon ; il les fit marcher à reculons,
pour en faire perdre la trace. Le dieu
vint redemander ses bœnts , trouva
ÎMerciu-e au berceau , disputa contre
1 enfant , et le menaça. Enfin , par
composition, Mercure fait présent à
Apollon du nouvel instrument qu'il
avait inventé , et Apollon lui cède
Ces bœufs. Cette fa hie se trouve fiiurée
dans un monument où 1 on voit Mer-
cure présentera \m bœuf un bouquet
d'herbes. Malgré tant de bonnes qua-
lités et de services rendus à Jupiter ,
Mercure ne conserva pas toujours
les bonnes grâces de ce dieu, qui le
chassa du ciel , et le réduisit à garder
les troupeaux dans ie t^mps qu'A-
MER 505
pollon, disgracié, était obligé d'avuir
recours à la même ressource.
Le culte de Mercure n'avait ri^o
de particulier, sinon qu'on Ini ofTîail
les langues des victimes , emlilème
de son éloquence. Par la même rai-
son , on lui présentait du miel et du
lait. On luf immolait aussi des veaux
et des c-oqs. Il était spécialement
honoré dans les Gardes , qui lui of-
fraient des victimes humaines ; en
Egypte , où les prêtres lui consa-
craient la cicogne , animal le plus
renommé parmi eux après le bœuf ;
en Crète , comme pavs de commerce ;
à Cyliène en Elide , parcequ'on le
croyait né sur le mont du même
nom , situé près de cette ville. Il y
avait une statue posée sur im piédes-
tal , drfns une posture indécente ,
syralxjle de la fécondité. Il avait aussi
un oracle en Achaïe , qui ne se ren-
dait que le soir. Après beaucoup de
cérémonies , on parlait au dieu ik
l'oreille , pour lai demander ce qu'on
voulah. Ensuiteon sortait du temple,
les oreilles bouchées avec les mains ,
et les premières paroles qu'on enten-
dait étaient la réponse du dieu.
Amphion est le premier qui lui ait
élevé im autel. En Italie, ce dieu fut
placé au rang des huit divinités prin-
cipales , nommées Du selecti. Oo
lui accorda la sixième place , parce-
qu'on loi attribua le gouvernement
de la sixième planète. Chez les Cio-
toniates , où l'on avait adopté le s^ <-
tême égyptien, renouvelé par'/*)--
ihagore , qui attribuait au cours de
* chaque planète un son musical , oa
croyait que Mercure faisait entendie
Yut, et la Lune le si. Les ex vota
que les voyageurs lui offraient an
retour d'un long et pénible vova^e
étaient des pieds ailés. Les négo-
ciants romains célébraient une feJeea
son honneur le 1 5 de Mai , jour au-
quel on lui avait dédié un temple dans
le grand cirque, 1 an de Rome-byS.
Ils sacrifiaient à ce dieu une truie
pleine , et s'arrosaient de Teau de la
fontaine nonimce Aqua jMercurii,
à laquelle on attribuait une vertu
divine, priant Mercure de leur ètie
favorable dans leur trafic, et' de leur
i^..\ MER
purdonncr, dit Ovide, leurs prtites
siipcicherios. i
Cuniiue leur divinitd tutélaire, on
le peint on! ir.aircnieiit la llonrse à la
main. Des monuments le présentent
avec la J^ourse à la main gauche ,*ct
à l'autre.un rameau d'olivier et une
massue ; symiioles, l'un de la paix,
utile au commerce ; l'autre de la
force et de la vertu , nécessaires au
trafic. En qualité de négociateur des
dieux, il porte le cndueée, emblème
de paix , et qui a de plus la vertu
d'amener sur les paupières des mor-
tels le sommeil et les songes. Les
ailis qu'il porte à son Lonnet , à ses
f>ieds , à son caducée , marquent sa
é;;èreté à exécuter les ordres des
dieux , sur-tout celui de conduire aux
enfers les âmes des morts , et de les
'en ramener. De ces ailes les unes
sont noires , et les autres ])lanches.
Les premières annoncent le Mercure
céleste ; les autres lui servent à j)é-
nétrer dans les enfers. La vi.eilancc
que tant de devoirs demandent fait
«jifon lui donne un coq pour sym-
J)(.)Ie. Dans un monument , on le Aoit
marcher devant un coq beaucoup
plus grand que lui , et qui tient im
épi au Lcc.; ce qui veut dire peut-être
que la vigilance seule produit l'abon-
dance des choses nécessaires A la vie.
Comme les bergers le prenaient pour
leur patron , on le voit quelquefois
avec un bélier. La tortue qu'il a près
de lui rappelle qu'il est 1 inventeur
de la lyre , appelée en latin testudo.
On le peint en jeunehomnie,beau de
visage, d'une taille dégagée, tantôt
nu , tantôt avec un manteau sur les
épaules , qui ne le couvre qu'à demi.
Lorsqu'on lui donnait une longue
barbe et la figure d'un vieillard, on
l'entourait d'un long manteau qui
descendait jusqu'à ses pieds. On le
voit ain^i sur une mosaïque d'Her-
culanum. Les Grecs alors l'ont sou-
vent fait présider , comme Priape ,
Qux plaisirs désordonnés des sens.
Quelquefois il p^rte une lance , une
perche armée de crocs , ou un tri-
dent. C'est avec ces attributs qu'il
protc'geait le commerce maritime.
On lui accordait le trident , suivant
ai E R
I\lacrobe, parceque, dans la distri-
bution que fit Jupitw des élémenls
à -plusieurs divinités, Apollon fut
chargé de prendre soin du leu, Phébe
de la terre , Vénus de lair , et Mer-
cure de leau. Aussi regarda-t-on
ce dieu dans la suite comme l'inven-
teur de la ( Icpsydre. Les Grecs , qui
désignaient le guide divin de chaque
fîlanèle par une lettre de l'alphabet,
a Lune par V alpha , \'éuus par
Xèta, le Soleil par ï iola, Mars par
X.onàcron , Jupiter par X upsilon ,
Saturne par 1 oméga , figurèrent
hiéroglyphi<]uement Mercure par
Ycpsilun. Ainsi , sur les médailles
grecques , 1'^ et VJi indiquent sou-
vent une invocation à la Lune et à
Mercure. Quelquefois on distingue
près du dieu la tête d'Argus, comme
un ijionument»de sa victoire. D'au-
tres fois il a les deux sexes , paree-
qu'on lui attribuait le pouvoir d'en
changer à volonté. On l'a représenté
aussi avec un manteau moitié noir et
moitié blanc , parceque , conmie em-
blème du soleil , il néclaire jamais
que la moitié du globe , et fait suc-
céder, par son absence , les ténèbres
ik la lumière. Sur quelques monu-
ments , Cupidon met des ailes aux
talons de Mercure ; sur d'autres , il
paraît à côté de \énus, erid)lènie
ingénieux pour désigner que les
plaisirs de l'amour n'ont de prix
que lorsque l'esprit sait les apprécier.
Mercure se voit aussi près de Pytha-.
gore , parceque ce philosophe ensei-
gna l'immortalité des âmes , et que < e
dieu était leur coïiducteur.XJ ne statue
de bronze du cabinet du roi de Prus>e
donne à Mercure d( s attributs qui
ne lui sont pas ordinaires. Il est plai é
au milieu de deux cornes d abon-
dance ; et sur le pétase fpii le couvre
on voit s'élever une tête de cvgne.
L'abondance qu'amène le coujuierce
est désignée par la corne d'Amal-
thée , et le cvgne indique la douceur
des discovirs du dieu tfe l'éloquence.
Comme conducteur des oniJires , il-
est nu , tient d'une main son caducée ,
et de l'autre un flambeau propre à le
£;uider dans le ténélireux séjoui;.
J'indiquerai entr autres statues de
ce
1
M E R
cp (lieu les quatre suivantes. La
première est un Hermès qui se voit
dausies jardiiiS(!e\ er^ailles. Léntnt-
hevt la sculpté , et il a été £;ravé pur
le Pnutre. Le dieu a le pétase ané ,
et les cheveux repliés sous ce Lounet.
Il a ie front larfie Cjiiune les Giecs --
le iî^^uruient ; et, au Las du bn^te ,
deux caducées croisés sijiit scuij.tés
en relief. Le second est uae statue
antique de quatre pieds et demi de
hauteur quon voit aux Tuileries.
Le dipu porte un pétase dont les
ailes sont recourbées et applaties.
Il est presque nu; un siaiple manierai
lui couvre le dos. Dnijc main il lient
une bourse ; de l'autre un cnducée
sans ailes , autour duquel deux ser-
pents sont entre ac 's. Cette statu*- a
été sravée par Hi^iiana. La troi-
sième, de Pige ■ le , tut exposée, il y
a (pie!qups années, au salon, et obiii:t
les éloges les pîus ilatteurs. Et la
quatrième , de Pajou , en marlire
Liane, exécutée eu 1780, est de si>;
pieds de proportion , et représen.e
Mercure comme le protecteur du
commerce. Parmi les peintres mo-
dernes, on distinf,'ueyu/ej Romuiu,
3 ni , dans i'iiistoire de Ps\ clié , peinte
ans le p;i!ais du T..., a repiéseuié le
dieu prépai-ant le fesiin des noi»-s.
Un tableuu de Pierre, qui a du être
exécute aux Gobelins, im'rc Mercule
ainoureuK dHcrsé , et tpxi change
Aplaure en pierre.. EnKii un autre
de Lagœnée jeune, exposi; au s. !<j:i
de lySi , présente Alercure protec-
teur du commerce, et versant sur la
France les trésors qui découlent de
cette source fé. onde. -
Avant de teriiiii.cr cet article , je
ne dois pas oui>îier d observer que les
fa!)les de Mercure n'ont' paiu à des
SM\a;its distingués que des ailéj;ories
du cours. du soleil, et des phéno-
n:''Des que cet astre produit. Le
Mercure céleste renrésente le soleil
au solstice d'été. Le .Mercure infernal ■
est le .soleil dhivrr. S'il tue iin
péant , c'est. un m.^rai': qu'il des^ècIle.
D'un .'iutre côté , Ar;;us n'est que
leuibîênje GH ciel , o'i brillenl cent
Yeux , c.-îi-d. des étoiles innombra^
oies ; et lo , celui de la terre figurée
Tome II.
MER a-iS
par une vaclie , l'animal terrestre le
plus utile. Si Junon, c.-ii-d. la pluie,
poursuit fo jusqu'en Efijpîe . c'est
que !e soleil, plus ar<j<'ut ;ur les ijords
du Nil , y dissipe les Lrouii.'an.s, et
y rend la terre pîus féconde. Si Jvler-
cure enîin descend aux enlcrs pour
en ramener ks ombres, c'est que le
sû'eil se couche sous l'horizon , et
qu à son lever il senib.'e chasser de-
vant lui l'es ténèbres et les fantômes ,
enfants de îa nuii. L'auteur du
Monde primitif, <x le savant Du-
puis, ont pori'' celte opinion jusqu'à
la démonstiatiou. Aloi^s le caducée,
qa Homère appelle verge iloree ,
n'est qu'un ra > on solaire qui chasse
la nuit et !es oiubies ; et le serpent
é'ant , chez toutes les nations an-
ciennes , le svuîijoie delà vie , on eu
réunit 1;^ reptéstotation à celle du
ravoii «olaii-e , pour exprimer que
'astre du jour féconde la terre ^ est
le père de la Tegétatiou , et semble
do:!:ier !a vie à toute \a nature. Le
caducée, dit-ou , avait été doniié à
Mercure par Apoîîou ; ce qui dé-
montre encore qu il n'était qu'un
rayoii solaire. Ces dieux , en effeti.
Ont souvent été pris l'un pour l'autre.
Mfnur'^ a la tète radieuse comme
Apollon. Si ce dernier a inventé la
lyre, lait éclore les simples né- es-
sairps h la métiecine , et est regardé
co'.uir.e le dieu des poètes , If premier
a inventé le luth , est le plus ^rancl
médecin Ac. son sici-Ic, et le dieu des
ori.teiu-s. A'issi av:!:i>nt,-'ijs un uutel
eoMinmu dans le temple de Jupiter
O'Vmp.'eu. Enfic par-tout Its fêtes
principales du dieu furent pkicées au
coninieiictmeut de Mai » p: rctqu'a-
lors ses feux jont pTus actifs et p!us
éclatants. Une statue du caLl:ieJ:
C'oij'iano représente 31ercure avec
un Donuet ailé qv.i hu couvre pres-
«Mie entièrement jes oreilles. Le dieu
est rsvètu d'une ^orte de vesf rpii
descend ius({i'.'a;!'< p • «' -. Dtî ièr-^ su
tête on voit s c uapper 'plnsirtj^
r»nyons solaires ,q''t' inciiquérit claire-
luent l'autre du K'ur.
La premi. re iîi"ie que .1 on cneiî-
L :t était placée . evOTl l'imn'^e de
Mcr.urc , et la prenait ensuite qui
P
426
M E R
voul;.it;d'où le proverbe grec, Ficus
ad Mcrcuriuin , pour exprimer ce
qui est la proie du premier occupant.
Voici la nomenclature Aes prin-
cipaux attributs donnes ii ce dieu :
on en trouvera Texplication dans
l'article ci-dessus.
Ailes à la tète et aux talons, quel-
quefois une noire et l'autre blaucLe :
balance , bâton , bélier , bourse ; ca-
ducée, ou verge entrelacée de deux
serpents et surmontée de deux aiies,
chaîne d'or , coq , corne d'aljondance ;
figue , flambeau; manteau quelque-
fois moitié noir et moitié blanc ,
massue'; p.itère , pétase , quelquefois
surmonté d'une tète de cygne , ra-
meau d'olivier ; tête d'Argus, tètes
de pavot , tortue , trident , etc.
1. — y . Trismégiste.
3.— Nom que les Athéniens don-
naient au premier criminel qu'on
faisait supplicier lorsqu'il y en avait
plusieurs , parcequ'il montrait iiux
autres le chemin des enfers.
Mercuriales , fêtes qu'on célé-
brait «lans Fisle de Crète avec une
rias^ifîcence qui attirait beaucoup
d'ctraneers ; dévotion qui tournait
au profit du commerce. La même
fête se célébrait à Rome le i4 de
Juillet , mais avec beaucoup moins
d'appareil.
Mercuriales "Viri , nom qu Ho-
race donne aux poètes qui sont sous
Ja protection de Mercure.
MÈRE, surnom sous lequel Mi-
- nerve était honorée chez les Eléens.
MÈRE DES mEUX,GRANDE'MÈRE ,
Mère ^ouRRICE, ou simplement
Mère y. Tellus, Cybèle.
Mères. P^. Matres.
Meretrix, épithète de Venus,
prise de la nature du culte que lui
rendaient les habitants de Chypre ,
dont les femmes se prostituaient en
son honneur pour un prix convenu.
MERGlA^-RANOU ( M. Orient. ) ,
fée dont il est souvent mention dans '
les romans orientaux. Elle était tie
la race des Péris, c.-à d. des géants
ou démons de la belle espèce ; c eU
de son nom que nos anciens roman-:
ciers ont formé celui de Morgaaté
la Décûuuue. Bibl. orient.
MER
Mergus , nom donné à Esacus ,
parcequ'il avait été changé en plon-
geon.
MÉRIDIENS , gladiateurs qui en-
traient dans l'arène vers [e midi ; ils
se battaient avec une espèce det'laive
contre ceux de leur classe.
1. Mérion, fils de Molus et de
Mciphis, fin un des amants d'Hé-
lène : obligé par son serment à pren-
dre la défense de l'époux qu'elle avilit
choisi , il conduisit avec Idoméiiée
les quatre-vingts vaisseaux de fisle de
Crète. Il se distingua au, siège de
Troie et dans les jeux donnés à l'oc-
casion de la mort de Patrocle, où il
remporta le prix de l'arc et celui du
javelot. Homère le dit semblable ù
l'homicide Mars. C'est lui qui, dans
les cx)mbats, conduisait le char d'Ido-
ménée.
2. — Fils de Jason , célèbre par ses
grandes richesses et son avarice.
MÉRITE MÉcoKHt.. Dans une épi-
gramme sur Ajax , Arîstole l'a dé-
peint sous 'a figure de la Vertu, qui ,
la tête rasée , assise près du tomljcaU^
de ce héros , fond en larmes. On sait .
que la cause de sa mort fiit le ju-
gement injuste qui le dépouilla des
armes d'Achille en faveur dUUsse.
3IermÉbos , Centaure renommé
par la vitesse de sa course.
I. MeRvÉrus, capitaine troyen ,
tué par Antiloque.
1. — Fils de Jason et de Médée ,
fut lapidé par les Corinthiens avec
son frère Phérès , à cause des préseitls
empoisonnés qu'ils avaient appportés
à Glaucé de la part de Médée. En
punition de celte barbarie , les Co-
rinthiens virent mourir au berceau
tous leurs enfants, jusqua ce quo- .
vertis par l'oracle ils instituèrent C'-^s
sacrifices en Uionneur des fils ;ie
Médée, et leur consacrèrent uae
statue qui représentait la Peur.
Mérodach , roi de Babyloae,iut
mis au rangdes dieux et adoré par les
Babyloniens.
1 . MÉROPE , fille d'Erechthée , fut
mère de Dédale.
2. — Fille de Cvp«élus , roi d'Ar-
cadie, fut mariée à Cresphonte , ua
des HérucUdes ^ roi de Messéaie ,'
MER
dont elle eut plusieurs enfants , et
reconnut son fiJs au moment où. elle
allait le tuer. Majfei et Foliaire
ont suffisamment lait connaître ce
beau sujet de tragédie , pris dans
H y- gin.
5- — Une des Pléiades , ou filles
d'Atlas. Elle épousa Sisyphe , qui
n'était point an des Titans , tandis
que ses six sœurs épousèrent des
prince» de celte maison, dont la lahle
fait autant de dieux; et comme, des
sept étoiles qu'où nomme Pléiades,
il y en a une quon napperçoit
guère , on dit que c'ét;^it Mérope ,
qui se cachait de honte d'avoir épousé
: mortel.
^. — Une fille d'Cpnopion < aimée
d Orion.
5. — Une fille de Sangarius, femme
de Pnam.
6. — Une fille de CéLrénus, bru de
Priani.
y. — UnelJes trois filles de Pan-
dare ; fils de Mérops.
I . MÉhOPS , lia des géants^qui vou-
lurent chasser les dieux du ciel.
3. — De Percoleen Thiace , devin
célèbre , prévit la mort de ses fils
Aniphiuset Adraste. Ceux-ci, sourds
aux avis de leur père , altèi%nt à la
fuerre de Troie , et tombèrent tous
eux sous les LOups de Diomèdc.
3. — Roi de lisle de Cos, à la-
quelle il donna son nom. Juiion ,
touchée de l'extrême douleur que
lui causait la mort de sa fenmie , le
changea en aigle , et le plaça parmi
les constellations.
j\. — Epousa Clymène, après que
Phébus ieul r ^^ue mère de Phaélon.
5. — L'n des capitaines troyens
qui suivirent Enée en Italie. Il y fut
tué par TuriiOS.
MÉr.os , montagne des Indes con-
sacrée à Jupiter. On prête- dait que
Bacchus y avait été élevé ; opimon
qui n'avait de fondement que de l'é-
quivoque de méros , qui tn grec si-
gnifie cuisse, et qui avait donné lieu
à la fable de Bacchus enfermé dans
la cuisse de Jupiter , et né deux fois,
parcequ' il avait été garanti de la pAte
sur ctte montagne avec son armée.
Méeu ( J/. Ind ) , montagne
MES «7
d'or au milieu de la terre. Les dïeax
seuls peuvent y aller. Les Indiens la
placent dans le nord , du coté du
pôle septentrional, et la disent com-
E)séedemilîe huit petites montagnes,
es dieux la transportèrent dans !a
merde lait, pour la faire mouvoir
et se procurer V amourdon qui de-
vait les rendre immortels.
Mekveilles (les sept ) du monde ,
ouvrages célèbres de l'antiquité , qui
surpassaient tous les autres en beauté
et en magnificence , tels que les jar-
dins de Bab\ lone , les pyramides d'E-
gypte , la statue de Jupiter Olym-
pien , le colosse de Rhodes , les murs
de Rabylone , le temple de Diane
d'Ephèse , et le tombeau de Mausole.
Quelques uns y ont ajouté 1 Esculape
d Epidaure , la Miner>e d'Athènes ,
l'Apollon deDélos", le Capitole , le
temple d Hadrien de Cyzique.
JÎésadÉos , surnom de bacchns ,
pris d'une ville d'Achaïe.
MÉsAt tius , esclave qn'Eumée
avait acheté de quelques marchands
taphiens depuis le départ d'Ulysse ,
et pavé de son argent.
Mksostrophoni ES , jours où les Les-
biens offraient des sacrifices publics.
^Iessapb , fils de Neptune , habile
dans l'art de manier un cheval , mar-
cha au secours de Tumus contre les
Trovens , et se distingua dans celte
guerre par de brillants exploits.
Messapée , surnom de Jupiter ho-
noré au pied da mont Taygète en
Laconie.
MtssÈSE , fille de Triopas , roi
d'Argos , épousa Polycaon , fils cadet
de Lélexroi de Laconie. Cette p "in-
cesse , fière de sa naissance , ne pou-
vant souffrir de .se voir unie à u:»
simple particulier , persuada à son
mari de se faire roi , et de se rendre
maître d une contrée voisine de la
Laconie, à laquelle il donna le nom
de Messcnie , en considération de sa
femme. Messène introduisit dans son
nouveau royaume le culte et les cé-
rémonies de Cérès et de Proserpine ,
et reçut après sa mort les honneurs
héroïques. Elle avait un temple à
Ithome , et une statue moitié or ,
moitié marbre de Paros.
P i
»28 MES
Messie. Ou sait que les Juifs en
atlciuieut loujovirs un ; mais on ne
sera pent-èli'e pas facile de voir ici
lin précis des rêveries raljljiniques
sur ce prélendu lihérateur. Toutes
1rs al^siirdités n'appardcnneiit que
trop à l'iiisloirc de Tespril humain.
Parmi les rahl/ins , les uns l'ont vu
dans £> éciiias ; les autres , sans fixer
d'époque pit?cisc, ne doutent pas
que,\stiivanl les anciens oracles , le
Messie ne soit venu dans les temps
niarqiK's par l'esprit de Dieu , mais
croient (lu'il ne vieillit point, qu'il
reste cacné sur cette terre, et attend ,
pour se manifester et étaMir son
peuple avec force , puissance et sa-
gesse , qn'Israi.'! ait céléLré comme
il faut le saLLath, ce (ju'il n'a point
encore fait , et que les Juifs aient
réparé les iniquités dont ils se sont
souillés , etqm ont arrêté envers eux
le cours des hi'nédictiot:sde l'Eternel.
IjCS anciens i4éi)reux oat cru que le
Messie était né le jour de la dernière
destruction de Jérusalem par les ar-
mées roin:,iries. Le raLLia Kinichi ,
qui viviiit au douzième s.ècle, s'iina-
f inait que le Messie, dont il croyait
la venue très prochaine , chasserait
de la Judée les chrétiens. 8alacin fut
ce lihérateur; mais les Juifs n'v' ga-
gnèrent rien. Plusieurs veulent que
le Messie soit aetuei'enient dans le
paradis terrestre; d'autres le placent
à Rome , et les thahnudistes pré-
tendent que cet oint dix Très-Haut
est eaciié raru)i les lépreux et les
malades qhi sont à la porte de cette
\ille , attendant (pi'Eiie , son précur-
seur , vienne poin- le irianifcsler :iux
hommes. Mais l'opinion la pli;f suivie
parmi les rahl)ir;s est que le Messie
n'est point er.cove venu , et qu'ily
en aura lirnx qui doivent se succéder
l'un îi l'autre , le premier ùwVi?^ ni.
étal ahject , le sectjnd plorieux et
triomphant j l'un et l'autre simple
hou mie, c;îv l'idée de l'uni té-, car;ictère
distinc'if de l'Etre suprèaie, a tou-
jours été respretéedes Héhreux. Dpc
f^ninds mir.-icles précéderont l'ave-
rrniert du Messie. D'ahord, et ce
îcra le pveiaier^ Dieu suscitera les
trois [ 'Us ;.-;;ouiinuî-Ies ijraizS f^ai
MES
aient jamais existé , et qui persécti-
teront les Juifs outre mesure. Des
extrémités du monde viendront des
hommes noirs, à deux tètes , à sept
>eux étincelants , et d'un repard si
terrihie, «pie les plus intrépides n'o-
seront paraître en leur pn'sence.
Des pestes , des famines , des morta-
lités , le soleil/ chaiifié en d'i'paisscs
ténèhres , la lune en sang , la chute
des étoiles , des dominations insup-
portahles , sont les deux , trois ,
quatre , cinq et sixième n)irac!es. Le
septième est le plus remarquahle.
Un marhre , que Dieu a formé dès
le conimencenient du monde, et qu'il
a sculpté de ses propres mains sous
1rs traits d'une heliefi'le, seral'ohjet
d'une al.OP.iinahle impudicité. De
ce commerce impur naîtra l'Aiite-
clirist ArmilHus. ( V. ce mot. ) Il
vaincra le premier Messie ( voy.
NéhÉmie ) , et sera vaincu par le
second. Celui-ci rendra la vie au
premier, rassi^uîhleia tous les Juifs
vivants et moris , relèvera les murs
de Sion , rétahlira le temple de Jé-
rusalem sur le plan qui fut présenté
ti Ezéchiel dans une vision , fera
périr tous les ennemis de sa nation ,
établira sou empire sur toute la terre
hahitaMe , et fondera ainsi la mo-
narchie imiversclle ; il épousera une
reine et un grand noiuhre d'autres
- femmes, dont il aura une nombreuse
famille qui lui succédera. Ce sera
pour célébrer sa victoire qu'il don-
nera à son penple rassemblé dans lu
terre de Cnanaaii un repas dont le
vin sera celui qu'Adam lui-même lit
dans le paradis terrestre, et qui se
conserve dails de vastes celliers
creusés p. r les anges aix centre de
la terre. On y servira en poisson le
Léviathan , et en chair le Béhéuioth.
f'^. ce? lieux mot<i.
IN.ESSiEs, déesses des moissons. II.
V en avait une particulière pouf'
chaque sorte de moisson.
Me.ssot . ( ",1. Ainér. ) Des sau-
vages américains nou-nient ainsice!ui
qu'ils disent fivoir été le réparateur
driftnonde après le déluge. Ce INIes-
fiou allant un jour à la chasse , ."^es
cliitns se perdirent dans un rracd
MET
Lie , qui , venant h se ck'ISorder, cou-
vrit la terre en peu de temps. Ils
«joutent que par le moyen de quel-
ques animaux il répara le monde
avec cette terre. P'oy. Atahalta,
OtkÉe.
Mesthlès, fils de Pylémcne, mar-
cha avec Antiphus son frère au se-
cours des Tro yens. Ils commandaient
les Méoniens qui liaLilaienl au pied
du mont Tmolus.
1. Mestor, fils de Persée et d'An-
dromède, roi de Mycèues, épousa
Lysidice , fi!le de Pélops , dont il
eut Hippothoé , qui fut enlevée par
Neptune.
2. — Un des descendants du pré-
cédent , fils de Ptérélaus.
jMfiSLRE, c. à-d. (iiinensions des
corps. ( fcoiio.'. ) César Hipa la
personnifie par une femme de lionne
iinne, et modestement habillée. Elle
tient de la main droite le pied ro-
main , de la fauche rét(Merre et le
compas , sous les pieds le carré céo-
mélrique , et à côté de sa rolie le
niveau avec son à-plomb.
- M£suzA,(,»/.^iiZ/Z/.) pratique re-
ligieuse des Ju.fs modernes, qui con-
siste à attacher au\ portes des ujai-
sons , des ciiambres et de tous les
lieu\ fréquentés , un roseau ou tuyau
où est renfermé un parchemin sur
lequel ils écrivent le q'ntfième verset
du sixième ciiap. du Deutérononie ,
«< Ecoute , Israël , le S'>icneur notre
» Dieu est un » ; et les versets sui-
vants , jusquju neuvième, « Et tu
» les écriras tur le seuil et sur les
»> portes de ta maison ». Le tuyau
se place ordina:re:nent sur le ballant
de la porte , du cùté droit. Sur le
l)Out du parchemin roulé dans le
tuyau est tracé le mot Sciaddai ,
un des noms que les Juifs donnent à
Dieu. Ils n'oni/lient jamais de tou-
cher cet e^idroil en eiitrant ou en
sortant , et leur dévotion va jusquà
baiser le doigt qui l'a touciié.
Metabe , chef des Privernates ,
et père de Camilla , poursuivi par
ses sujets , la consacra au service de
Diane.
Mk TAGiTNiEs , fètps de l'Attiqne ,
iuslituées par les habitants de iSlé-
M E T aag
lite, qui qin'ttorent, sous les auspices
d'ApoliOji , le lx)urf^ qu'ils habitaient,
pour s'aller fixer dans un bourt; voi-
sin , nommé Diomée. Rac. Geituia ,
voisinage.
IVrÉTAGiTNioN , secoud mois de
Tannée athénienne , dont le nom est
pris des fêtes qu'on y célébrait.
MÉ r AGiTNios , surnom d'Apollon ,
pris d'un temple voisin d'Athènes^,
érigé à ce dieu en mémoire de l'évé-
nement raconté plus liant.
Métagyrtes ,niiuistres subalternes
deCybèle ,mendi;jal3 ue profession ,
dont l'emploi était d'entre-chofjuer
les cynibajes et de faire résonner les
tambours , instrumeiits qu'ils por-
taient suspen lus à leur cou.
MÉtamori>ho6£. Les mytlioloniies
en comptent dt- deux sortes ; les unes
apparentes , telîcs que celles des
dieux , qui ne conservaient les formes
fpi'ils prenaient que pour un temps ;
et les autres réelles, telles que celles
de Lycaon en loup , etc. , qui res-
taient dans leur nouvelle forme.
MÉTANIRE. f^. MÉGANIRE.
MÉTAPHYSIQUE, science des choses
surnaturelles, ou qui ne tombent pas
sous les sens. Cochiii, après C. liipa,
lui donne un scepfre connue à la
reine des sciences ; elle contemple
un plobe céleste orné d'étoiles ; le
bandeau. qu'elle a au-dessous des
yeux , sans lui dérober la lumière
d'en haut , l'empèclie seulement de
regarder en bas vers le çîobe de la
terre, «ur lequel elle est appuyée,
et quelle couvre d'une partie de sa
draperie, pour s'oi^ciiper de contem-
plations plus élevées.
MÉTAPONTUS , fils de Sisyphe, et
époux de ïhéano.
MÉTEMPSYCOSE , transnTieration
d nnf ame d'un corps dans un autre.
Prthai^ore enseigna la méfeiupsy-
cose dans In Grè« e et dans ritnliè ,
yers la soixante- deuxième olym-
piade ; mais il jxiraît l'avoir prise
chez les prêtres é".yptie s , rui en-
sei;;naient qu'après la mort l'aaie pas-
sait succès ivenieiit dans les corps
des auimrux terrestre-;, aqualîqurs
et aériens , circuit cn'piie acLe\ait
P5
•
en trois mille aus , après quoi elle
irvenait animer le corps de 1 nomme.
Ces prêtres expliqiuiievit par-là la
prodigieuse inégalité des conditions
humaines. L'infortune est une ex-
piation des crimes commis dans une
vie précédente ; et le bonheur la ré-
conipense des vertus d'une rie anté-
rieure. Ils pensaient aussi que les
hommes qui durant un certain nom-
hre de transmii;rations avaient en-
tièrement expié leur9»fautes , étaient
transportés dans une étoile ou dans
ime planète , qui leur était assifjnée
pour demeure. Ce doeme pouvait
avoir deux avantages : Iç^, premier ,
de servir de fondement ^ l'opinion
de l'immortalité de 1 anie ; ce qui
donne lieii à Liicain de l'appeler
\\n («fficieux mensonge , qui écarte
les frayeurs de la mort : le second ,
de rendre le vice odieux et la vertu
aimable , en enseignant que l'ame
passait en d'autres corps nolilcs eu
méprisables , suivant le mérite des
actions. Mais il conduisait asse?. na-
turellement au culte des animaux ,
en apprenant h les regarder comme
les domiciles de ceux ffui avaient été
les bienfaiteurs de leur patrie et de
l'humanité. Origcne prétendait que
Dieu n'avait créé le monde que pour
"punir les âmes qui avaient failli dans
le, ciel. La métempsycose souffrit
trois révolutions, i". Les Orientaux
et la plupiirt des Grecs adoptèrent
l'opinion des'Erypticns qu'on a vue
plus haut. ^°. Pfusieurs disciples de
Pythagore et àe Platon, persuadés
que tout ce quiVéi^ète a du sentiment
et parflcij^e' â rintelligence univer-
selle , ajoutèrent rpie la même ame ,
pour siitcroît de peines ,. ail ait s'en-
sevelir dans une plante ou dans un
arbre. 3°. Enfin -, à la naissance du
christianisme ^Celse , Poj-pfiyre ; et
autres pliitosophes païens-, y'admi-
rent que le passa f;e du corps d'un hom-
jne'dansle corps d'un autre homme.
C'éloif l'opinion des Gaulois et deè
Geimains, et c'est encore celle des
ïndiens et des Chinois. Parmi les
Juifs-, la plupart des pharisiens ad-
met t^lëtif là 'transmigration des
MET
M. Ind. La métemp5ycoxe est
un des points fondamentaux de la
relii;ion des banians ; de là cette •
aflection extraordinaire qu'ils ont
pour toute sorte d'animaux. Quoi-
qu'ils soient fort avares , ils ne man-
quent jamais de racheter la vie d'une
bêle. Les fakirs se servent souvent
de cet expédient pour leur tirer de
l'argent. A leur exemple, les jeunes
facteurs anglais vont , armés d'un
fusil , dans quelque cliaiiip auprès
duquel ils savent que des Jjamans
demeurent , et feignent de vouloir
tirer sur des oiseaux. Les 'banians
accourent alarmés , traitent avec les
chasseurs, et, moyennant une certaine
somme , les en.^agent à se retirer.
Qu'un homme ait un bœuf ou lune
vache que la maladie ou la vieillesse
1 oblifîe de tuer , un banian n'eu sera
pas plutôt informé , qu'il viendra
l'acheter à son "maître , pour le pla-
cer dans un'hôpital fondé e.\près. Les
mêmes , en vertu du même dogme ,
donnent- tous les ans un festin so-
Icmnel à toutes les mouches qui sont
dans leurs maisons. Les mets con-
sistent en un grand plat de lait Ijien
sucré , qu'ils mettent sur le plancher
ou sur une table : quelquefois ils vont
se promener dans la campagne , por-
tant sous le bras un sac plein de riz ,
et , lorsqu'ils rencontrent une four-
milh'ère, en jettent des poignées. Leur
tendresse ne se borne pas à pourvoir
à 'la subsistance des animaux j ils se
plaisent à les parer , comme ils fe-
raient pour leurs propres enfants, et
mettent aux jambes d'une vache ou
d'une chèvre des anneaux de diflé-
rentk métaux. On dit qu'ils prennent
plaisir à orner de la même manière
les arbres fruitiers de leurs jardins.
Voici la manière dont le Shastah
trace l'origine de la transmigration
des âmes. Les debtahs ou anges re-
belles ayant encouru la disgrâce de
l'Eternel , l'univers fut^-réé pour
leur servir de séjour. Le Dieu forma
des corps qui cevnient leur tenir lieu
de prison et de demeure , assujettit
ces corps au changement , à la déca-
dence , à la mort , et soumit \ps deb-
tahs coupables à quatre-vingt-sept
M K T
transmigratiouà , ijui devaient être
Jeur L'tat de chîitiment et d'ex"ia'
tion. A la quatre - vinf;t - huitième ,
ils devaient animer le corps ('/une
vache , et a la quatre-vingt-neuvième
celui de l'hoiimie , et cette dcriiière
éfueuve devait être la plus foitr de
toutes. Ces différentes transmigra-
tions, divisées en quatre époques, de-
vaient embrasser un espace de cent
onze mille céut ans. ( Z-^. JoGuis. ) El
si , ce terme expiré , il se trouve quel-
que dehtah qui n'ait point passé par
les diverses ré.s;ions de châtiment, de
prolniliou et de purification , Siei; ou
Shiva , armé du pouvoir de l'Eternel ,
doit le précipiter pour toujours dans
les ténèbres. — Parmi les différents
pciiplesq âadmettent lesystèmede la
métempsycose, quelques uns pensent
que ce ne sont pas les âmes qui pas-
sent d'un corps dans un autre , mais
seuiement les opérations et les facid-
tés de ces âmes, et qu'eu approchant
de bien près d'un honmie mourant
on attire à soi en quelque sorte ses
vertus et ses vices. Cette opimon
extravagante donna lieu à la cou-
tume de ces sauvaijes indiens , qui ,
recevant chez en^ des étrangers, dis-
tingués par la sufiesse et les talents ,
les mettaient à mort , persuadés qu«
toutes leursvertus demeuraient dans
idroit où ils avaient été tué?. —
M. Jap.) Les Jajx.nais de la s«^cie
de Rudsdo ou de X;;ca pensent que
les urnes des méchants , après avoir
expié leurs crimes dans les enfers
durant lui espace de lesnps , revien-
nent s ir la terre , et passent dans le
corps de différents animaux dont
les inclinations ont du rapport avec
les vices auxquels elles ont été su-
jettes quand elles' habitaient des
corps humains. Quelque temps après,
elles passent en d'autres animaux \\n
peu plus noiiles , et parviennent ,
Î)ar depés, jusqu à lo^er une seconde
bis dans les corps humains. C'est
dans_celte persuasion que les moines
de Caiapsana au Japon ont poiu-
occupation principale de nourrir des
animaux de toute espère , fpii haiii-
rit un bois auprès du couvent. Les
.. ûilaats de lu Corée , les talapoin»
M R T a5i
de Siam et les sauvages du Missis-
sipi, ont la même doctrine. LesKè-
gres des pays intérieiu'S de la Guinée
croient que les âmes de leurs p.irents
passent dans des lézards , insectes
communs dans leur pays. Quand ils
les voient paraître autom' de leurs
demeures , ils disent que ce sont
lenrs parents qui viennent faire !e
folgar , c'est-à-dire, sç divertir et
danser avec eux , et se feniient un
grand scrupule de tuer un de ces
animaux. D'autres , sur !a Côte-
d'Or , s'imaginent qu'après leur
mort leurs atncs iront habiter ces
corps , et seront transportées dans le
pays des blancs.
Métharme , fil'e de Pyfjhialion
roi de Chypre , et mère d'Adonis ,
qu'elle eut de Cinvre.
Méthée , un ' des chevaux de
Pluton.
MÉTHON, fils d'Orphée , bâtit en
Thr;ice une ville ù laquelle il donna
son nom.
Méthone, ville de'Messénie, une
des sept qu Agamrmuon , dans \'Il-
liadc , offre à Achille pour appaiser
son ressentiment.
Methymnxds Vates , Arion ,
né à M et hymne.
Métiiym^se , fille de Macarée et
femme de Lépv dnus , donna son nom
à une ville de l'isle de Lesbos.
MÉthïre , divinité qui présidait
au vin nouveau. -Rac. Methu . vin.
Métiaduse , fille d'Eupalauie ,
femme de Cécrops et mère de Pan-
diun.
Metiok , fils d'Ereçhthée i roi
d'Athènes , et de Praxithée , époiyîa
Alciope, fille de Mars et d'Aglaure.
Sfs fils, après a%*oir détrôné Pandion,
lé furent a leur toiu- par les fils de ce
prince.
I. MÉTIS , déejwe dont les lumières
Paient supérieures à celles de ton»
les autres dieux et de tons les
hommes. Jupiter l'épousa ; mais
ayant appris de l'oracle (ju'ellc était
destinée ù être ^nère dun fils qui de-
vicudrait le souverain de Tuaivers,
il avala la mère et l'enfant, afin d'ap-
prendre le bien et le mal. ( Hésiode. )
Ce fut ainsi qu'il conçut ÎNliucrve.
P4
232 MET
yipollodore dit seulement qiie Jnpï-
tor , devenu pi ;uîd , s'associa Métis ,
c tst-ù-dire Prudence; cefjui désipiie
la pnidriiCf q'iiil fit p;:mitre f.aris
toutes les actions de sa vie. Cr fut
par le conseil de Métis qu'il fit
f rendre à Saturne un })rouv.'i.'.^p dont
effet fut de voiuir prcinièienicnt
la pierre qu'il avait avalée,' et eu-
suite tous les enfants qu'il avait dé-
vorés.
a. — Une drsi Ooéaoides.
Métisqiie , conducteur du char
de lunius.
MÉioÉriEs , sacrifice établi par
Tliésée , qui se célébrait le i6*.
d'Aoùy II s'offrfiit , non pour les
élraiicers qui s'étallissaieiit à Athè-
nes , mais pour les habitants , en nié-
inoire de ce qu'ils avaient quitté
leurs bourgs pour tenir leurs assenj-
hk'es ('r.!!S la ^.lie.
1. MET' PE , femme de Sangarius,
et mère d'Hécube.
2. — Fiiie de Laden et femme
d'Asopus.
MÉiDPOscoPïE , art de découvrir
Je tempérament , les inclinations ,
le caractère , p;:r l'inspection , ou du
front, ou des traits du visaie. l,ps
jiiétopo»copesdistiu/'nent srr>t !if;nf s
nuiront, à chru ii::e d(sque!lcs pré-
side une planète ; Sattniie à la pre-
mière, Jnpil.er à la seconde , et ainsi
des antres.
IMÉTR.v, fi!!e d'BrésicliTbon, avant
été aimée de Nf-ptunc , obtint de ce
dieu le pouvoir de p?endre diffé-
rentes fij;u;es. Kî'e fit usare'de cette
faculté poui" scfiiîacer la faim dévo-
rante de st^n père , se laissant vendre
à différents niattrcs, pour fournir, du
prii de sa servitude, des aliments à
Erésichtbon. Oi'/Ve dit que Métra
ayant élé vendue ti un uiuître qui la
mena sur le bord de la mer , elle se
chaneea , sous ses veux , en un pê-
cheur qui tenait une litne à la main,
et qu'elle se déroba des mains d'antres
maîtres , tantôt sous la forme d'ure
génisse - tantôt sous éeiîe d'mi cerf,
d'un oiseau , etc. Après la mort de
son père, e!!e épousa A "toi \ eus ,
frand-père d'Ulysse, V. Ef.ÉsiCH-
THON , AuTOLVCVS.
M E Z
MÉtRAgyrte, surnom de la mère
des dieux.
Me rH4GYRi ES, prêtres deCybèle,
ainsi uonnnés des aumônes qu ils re-
cueil.'ai'ent ])0ur la mère des dieus.
Rac. yll-tcr, mère. K. Agyrïes.
IMÉTROUM , terme qui s:gn:fîc en
céui'iaî un temple consi.cré à Cybèle ,
et en particulier celui (jue les Athé-
niens cle^èrent h l'occasion d'une
pesîe dont ils turent aîîlieés pour
avoir jeté dans une fosse un des
piètres de la mère des dieux. Rac.
lilfter, mère.
M r ij LOUD ( M. If ah. ) , naissance
de Mahomet , fête iwiisiilmaiie. Elle
n'est pas moins célènie que celle du
Bairam , quoique solemnisée d'une
manière différente. C'e.«l snr-tont
p^r le recueillement, par les loneues
jirières et pi r la simplicité des ha-
bits , qu'on honore en ce jour la
niiis.sance du prophète. Le erand-
sei/jneur donie l'exenjple de la mo-
destie ; il se rend le matin à la mps-
q'iée, suivi de quelques pnpes, vêtu
de drap blanc , sans dorure ni pier-
reries. Il assiste an panégyrique de
^Mahomet , a< compnrné du muphti ,
<\n ï'rand-visir et des pachas , aussi
modestement habillés. Après les
prières qui suivéï.it le pairéiryrique,
ie sultan se rétire sans cérémonie. Il
I entre dans le serrail p; r une porte
seci'èf e, et jiasse le reste du j(3ur dans
une espèce tie relraite-
M-ivÉLÉVA ( M. Mah. ) , fonda-
teur de l'ordre des Derv-is, qui de
lui sor.t aussi nommés INlwélévis. K.
Dervichfs.
INIÉvÉi ÉvTS ( M. 3fnh. ) , religieux
turcs. P'. MÉvÉïKVi, Derviches.
MF.T,E^CE, roi d'Etrurie, cos tem-
ptcnr des dieux , exerçait sur ses'
sujets les plus horribles cruautés. II
pr'^nait plaisir à étendre un homme
vivant sur im cadavre, à joindre
ensemble leurs bout lies, leurs mains
et tous leurs nie-ubres, faisant ainsi
nioTirir , au milieu d'une affreuse in-
fection , les vivants dans les embras-
sf meiits des morts. Les Etruriens ,
las d'obéir à un pr-reil tyran , prirent
les armes , éporijèrent ses fjardcs ,
l'assiégèrent dans son palais , et y
M I C
Tn!rer«t le feu. Il s'échappa au niiliVii
du carnai'e , et se réfupia près de
TurBus. Il corahattit vaillaiiitiierit
contre les Trovens , et fut attaqué
et I)'essé par Enée.
MiAGOGUE, nom que Ton donnait
par pîai.-aiitcrie aux pères qui, faisant
inscrire leurs fi's !e troisième jo'ir
dfs Apatur es daus ime tril.u , sacri-
fiaient une chèvre ou une hreLis a\ec
une quantité de vin au-dessous du
poids ordonne.
MiAs( A/. Jap. ) , temjjles ou pa-
eocirs des Ja,pon:us. C'est à piopre-
nient parler la demeure des ctiniis ,
on des anies imn;orte'!es. Ils sont
ordinairement situés sur d'agréahlcs
collines. Un riant J ocai:e , arrosé
d'un ruisseau, en décore l'erilrée. On
ne peut , disent les bonzes, choisir
un lieu trop a^réalile r-our en faire
la demeure des dieux. Cette demeure
des dieux est aussi la leur. On ren-
contre d'ahord un maiinifique portail
fur lequel est inscrit le nom de la
divinité adorée dans le niia j puis on
se trouve dans une vaste aveuue de
sapins, qui alioulit, non pas à un
superbe palais , mais vers un misé-
rable édifice de Lofs, fort peu élevi' ,
qn on a de la peirie à di'tinj'ucr pai nii
CCS arbres touffus qui l'entourent. Le
seid OîTiemtnt qu'on apperçoive d:'!:s
les temples est un miroir avec du pa-
pier blanc découpé, dont les ninis
et la porte sont couverts. Ils sont
ordinairement environnés d'une es-
pèce de "salerie de i ois. >
MiCHAPous, nom que les sauvapes
donnent à l'Etre suprême dans cer-
taines parties de l'Amérique septen-
Irionaîe. Suivant eux , il créa le ciel
et les anini:ux , qi'"il plaça sur ure
larjîe chaussée suspendue au milieu
des eaux ; mais prévoyant qu'ils ne
pourraient pas vivre Ion "-temps
dans cette position , et n'avant alors
d'empire que sur le ciel , if s'adressa
h ÎSlichinisi , dieu des eaux, et voulut
lui emprunter un peu de terre pour
V placer ses créat-'res. Ce dieu ce
paraissant pas se prêter A cet em-
prunt , Michapous envova le castor ,
la loutre et le rat pour chercher de
la terre au fond des mcrô. Ces en-
M I D
!i55
Tovés ne rapportèrent que quelques
particules de sable , dont le dieu
composa le elobe terrestre. Les ani-
maux ne s'accordant pas entreux ,
Michapous les détniisit tous , et de
leur putréfaction naquit l'espèce hu-
maine. Un de ces êtres de nouvelle
création, séparé par hasard des aii-
Ires découvrit unecal.aneoù il trouva
Michapous. Le dieu lui donna une
femme, et lia le nouveiu coî:p'e par
des conventions ni;'.lriuioniales; en-
suite il fournit des fenmies au reste
des hommes , et c'est ainsi que le
moufle fut peuplé.
MicHiMsi- Â^. Michapous.
Mictée. f^. A:«TTOPE.
jMinAs , fils de Gorçias et de Cj-
bèle , réma dans cette partie de la
Crande Pbrveie où coule le Pactole.
Bacchus étant venu en ce pays , ac -
compaenc de Silène et des Satyres ,
le bon homme s'arrêta vers une fon-
taine où Midas avait fait verser du
vin pourl'v attirer. Quelques pavsans
qui le trouvèrent i%re en cet endroit ,
après l'avoir paré de guirlandes , le
conduisirent à Midas. Ce piince ,
instruit Sans les mystères par Orphée
et Eumolpe, reçut de son mieux le
vieux Siiène, le retint pendant dix
jours qui «e passèrent en réjouissances
et en festins, et le rendit h Bacchus.
Ce dieu , charmé de revoir son père
lourricicr , dit au roi de Flirv^ie de
I 'i densander tout ce qu'il souhaite-
r-'it. Mi<'as le pria de faire en sorte
rue tout ce qu'il touchercil devînt
or. Bacchus v consentit. Les pre-
miers essais de Mid:is l'éb'ouirent ;
mais ses a'imrnls se charpeant en or,
il se vit pauvre au miheu de celte
trompeuse abondance qui le con-
d;inu!ait à mourir d''nanition , et fut
obligé de prier Bacchus de lui re-
jtirer un don fatal qui n'avait de bien
Jne l'apparer.re. Pacchus , louché
e son repentir, lui ordonna de se
plonrer dans le Pa< to'e. Midas obéit;
et en perdant le vertu de convertir
en or tout ce qu'il louchait , il la
comnnmiqua au Paeto'e . qui depuis
ce temps rou'e un sable d'or. Conon
interprète cet'e fable en nous appre-
nant que ]VLida5 , ayant trouve un
i:>H
M I D
trésor , se \h tout d'un coiip pos-
sesseur de grandes rirlics.scs. L) au-
tres y voient up prince éloriome jus-
qu'à laviirice , qui , régnant sur un
pays fertile , retirait des («lutij.'ies con-
sidéraliles de Ja vente,nle ses grains ,
de ses vins ei de ses hestiaux. Guide
ajoute à cette première fal)le celle
qui suit f « Pan , s'applaudissant un
» jour en présence de quelques jeunes
» nymphes sur la beauté de sa voix
» et sur les doux accents de sa flùle ,
» eut la témérité de les préférera la
» lyre et aux chants d'Apollon, et
» poussa la vanité jusqu'à lui faire
'» un défi. Midas, ami de Pan, pris
» pour juge entre les deux rivaux ,
» adjugea la victoire à son ami.
>) Apollon , pour s'en venger , lui
M donna des oreilles d'âne" Midas
» prenait grand soin de cacher cette
)) difformité , et la couvrait sous une
'> tiare magnifique. Le barhier qui
V avait àoiu de ses cheveux s'en était
» appcrru , mais n'osait en parler.
» Fatigué du poids d'un tel secret ,
» il va dans un lieu écarté , fait un
« trou dans la terre , eu approche
» la bouche , et y dit à voix basse
» que son maître a des oreilles d'àne ;
» j)uis il ferme le trou , et se retire.
» Quelque temps après , il en sortit
» des roseaux , qui , séchés au bout
» d'une aunée , et agités par le vent ,
» répétèrent les paroles du barbier,
» et apprirent à tovit le monde que
>> Midas avait des oreilles d'âne. »
Ou a expliqué cette seconde fable
par ]a stupidité de ce prince , d'au-
tres par fon attention à avoir des
espions par-tout. Hérodote dit que
Midas envoya à Delphes , entr'autres
présents , ime chaîne d'or d'un prix
inestimaiile. Strabori rapporte que
Mithis avala, du sang de taureau pour
ne pas tomber vif entre les mains
dos Cimmériens qui envahissaient la*
Phrygie ; et Plutarque piétead que
ce fut pour se délivrer des sonçes
fâcheux qui depuis long -temps le
tourmentaient.
Mini , une des quatre parties du
jour. La chaleur en est représentée
sur deux bas-reliefs au palais Mattei,
par Prométhée qui touche TLétis
M I L
I avec un flambeau ardent , pour in-
diquer ia chaleur qui accabla cette
déesse , et la fit succomber , après
avoir échappé aux poursuites de
Pelée en prenant la figure de divers
animaux.
Midi ( Iconôl. ) , un des quatre
points cardinaux. C. Ripa le symbo-
lise par un jeune Maure de moyenne
taille, que le soleil environne de ses
rayons , et sur la tète duquel il frappe
ù-plomb : son habillement est d'un
rouge jaunâtre ; il porte une cein-
ture de bleu turquin , jC)Ù te reniar-
quent les signes du taureau , de la
vierge et du capricorne. Il tient de
la main droite des flèches > et de la
gauche uu rameau de lotus ,, arbris-
seau aquatique , qui , selon les anciens
naturalistes, suit la marche du soleil ,
se lève avec lui , s'épanouit à son
midi , se penche à sou couchant , et
se cache dans l'eau. A ses pieds sont
tfes fleurs desséchées par les rayons
du soleil.
Miel. J^. Bris.eus , Mélisse ,
Mellone.
MiGOMTis , surnom de Vénus ,
adorée à Migonium. C'était un en-
droit de l'isle d'Hélène , dans le golfe
de Laconie , auquel Paris donna ce
nom en mémoire de ce qu'Hélène y
avait cédé à ses empressements ,, et
où il bâtit un temple en l'iionneur
de Vénus, Rac. DTi^.-mnii, je mêle ,
j'unis par les nauds de l'amour.
MiHR, ou MiHiR, dieu des Perses,
que les Grecs et les Romains nom-
ihaient Mithras. f^. Mithp.as.
MiLAiNiûN, amant d'Ataiante, s es-
tant retiré dans une caverne avee
elle , y fut dévoré par un lion et une
lionne. P^. AtAlante.
MlLCARTUS. P^. MeLCHARTUS.
MiLCHOM. f^. Moloch.
Miles, soldat, un des noms de
Mithras.
MiLÉsit'S, surnom d'Apollon adoré
àMilet.
1 . MiLET , ville de Crète , dont les
habitants allèrent au siège de Troie.
2. • — Il V en avait une célèbre du
même nom dans l'Asie mineure, f^.
Milétcs.
JViiLÉTiA , fille de Scédasus , qui,
M I L
avec sa soenr ; iut outragée par cîe
jeunes 1 hcbaùis.
MiiÉTis, Biblis, fille de Miletus.
Milétl's , .roi de Carie , était fils
d Apollon et dune fille de Mines , '
qui s'appelait Arcé , selon Apollo-
dore , et , selon d'autres , Acacallis.
Ayant été exposé dès son enfance
dans une forêt , les loups mêmes
prirent soin de le nourrir jusqu'à ce
qu'il fut rencontré par des Ijergers
qui rélevèrent. Milétus , devenu
frand , alla en Carie, où son couraçe
et son mérite lui acquirent les ]>onnes
grâces de la princesse Idothée, et l'es-
time du roi Eurvtus dont i! devint
bientôt le gendre. Elevé à ce haut
point d'honneur , il soneea à en per-
pétuer la mémoire , en faisant bâtir
en Carie une ville à laquelle il donna
son nom, et qui devint la capitale
du rovauHie. f^ . BiBtis et CiuMS.
I . RliLicHivs , suruum de Jupiter,
qui lui fut donné par les Eléens à la
tiUite d une guerre civile.
1. C était aussi un surnom de Bac-
clius , parcequ'on le croyait le pre-
mier qui avait planté le figuier et
donné aux hôuiuics des figues, qui
S appelaient anciennement inilicha.
MiLON DE C ROI OSE , fil S de Dio-
tirae , un des plus célèbres athlètes
de la Grèce. Pausaiiias dit qu'il
fut six fois vainqueur à la lutte aux
jeux ol} nipitjucs , la première fois
dans la classe des enfants. Il eut un
succès tout pareil aux jeux p\thiques.
Il se présenta une ô^ptièjue fois à
O'Vmpie; mais il ne put y combattre
faute d'antagoniste. On racor.te de
lui , continue le même auteur , plu-
sieurs autres choses qui marrjuent
une force de corps extraordinaire.
11 tenait une grenade dans sa main ,
et par la seule application de ses
doigts, sans écraser ni presser ce
fruit, il la tenait si bien, que per- ^
sonne ne pouvait la lui arracher. Il
ettait le pied sur un palet graissé
;uile, et par conséaui*nt fort glis-
aaut ; cependant, quelque effort que
l'on fit, il n'était pas possible de l'é-
branler, ni de lui faire lâcher pjpti,
se ceignait la tète avec une corde ,
i guise de rubau ; piiis il releii^il
MIL
a55
sa respiration : dans cet état violent ,
le sang se portant au front lui en
enflait tellement les veines , que la
corde rompait. 11 tenait le bras droit
derrière le dos , la main ouverte , Te '
pouce levé , les doigts joints , et alors
nul homme n'eût pu lui séparer le
petit doigt d'avec les autres. Ce qu'on
dit de sa voracité est presque in-
croyable : elle était â peine rassasiée
de vingt livres de viande , d'autant
de pain , et de quinze pintes de vin
en un jour. Athénée rap])orle cpt'une
fois ayant parcouru toute la longueur
du stade, portant sur ses épaules
un taureau de quatre ans , il l'as-
somma d un coup de poing , et le
mangea tout entier dans la journée.
Il eut une fois occasion de faire un
bel usage de ses forces. Un jour qu'il
écoulait les leçons de Pythagore , car
il était 1 un de ses disciples les pins
assidus, la colçnne qui soutenait le
plafond de la salle oii l'auditoire était
assemblé ayant été tout d'im coup
ébranlée par je ne sais quel accident , .
il la soutii;t lui seul, donua le temps
aux auditeurs de se retirer; et après
avoir mis les autres en siireté , û se
sauva lui-même. La confiance qu'il"
avait en ses forces lui devint fatale
à la fin. Ayant trouvé en son chemin
un vieux chêne entr'ouvert par quel-
ques coins qu'on y avait enfoncés à
force , il entreprit d'achever de le
fendre avec ses mains ; mais connne-
l'effort qu'il faisait pour cela déga-
gea les coins , ses mains se trouvèrent
prises et serrées par le ressort des
deux parties de l'arbre , qui se ce'joi-
^nirent de manière que , ne pouvawt ■
se débarrasser , il fut dévoré par les
loups.
2. — Autre athlète de Crotone-
5. — Puni pour le meurtre de
Eaodamie , lapidée au pied des au-
tels de Diane, f^. Laod.amie.
MiLTHA , épithète de Diane parmi
les Piiiéniciens , les Arabes et les Ca{>-
padociens. • ^ ■_■
MiLTiADÉEs , sacrifices, accom-
pagnés, de cour.ses de chevaux , qiie
célébraient les peuples de la .Cljer-
sonèse- en l'honneur de Miltiade ,
sénéral athénien. , : ,
436 M I N
MimALXONES. MlMAttOMDES, nCTl
que l'on donnait ;iiix Earcliantes. Los
uns dérivent ce i;o!n de Mimiis, mon-
tagne de l'Asie mineu.e , oi la cc-
J«*l)ration des Or^'ies se l'aisiu't avec
Lcaucoup u'iippirei! ; les antres, de
la licence elirénée des discours des
Bacchantes.
MiMÂMs ( M. Ind. ) , srcte phi-
losophique qni s'éloiene c!ii iNy:!\ain
et du Vedantam. Elle admet un des-
tin invintiMe, et s attache , comme
la secte a( adémiqne de la Grâce , à
Tanalj'e critique des opinions des
autres écoles.
MtMANS , clipf des Eéhryciens ,
tué par l'o!!ux dans rexpéiiitiou des
Argonautes.
1. Mimas, montarzne de l'A-ie mi-
neure , (limeuse pur les Orgies qu'on
y céléhfi'.it.
2. — G.^unt que Jupiter fouflrova.
3. — Fils d'Anucus et cieThéano,
ne la même nuit que P;;ris , devint
«on compagnijU , suivit Enép,rt périt
dans les chiinTps de Laurente sous
les coups de Mézence.
MiMis ( :)/. CelL. ) , dieu de la
sapesse, qu'Odin lui-même doit al'er
consul tei- avant le coniLat fatal qu'il
livrera au loup Fenris avant la con-
flagration du monde entier. Les sa-
vants du nord ont voulu retrouver
Minos dans cet être a!.'é."prlque.
Miv.oN , nom d un d(s dieux Tel-,
chines.
MiKARETS ( M. Mah. ) , espèces
de tours , dont la hase a trois ou
quatre pieds de diamètre. Elles se
terminent en pointes , surmontées
d'un croissant , et sont souvent (O'i-
Tertes de plomh. 11 n'y a ni «loc'ies
ni hor!o,£;('S pour sonner les heures ;
mais dans les galeries, plus on moins
répétées, on a pratiqué des espèces
de niches pour y placer les imans
chargés d'annoncer les heures de la
prièie. p^. Muézu s.
Minée , le même que Minyas.
^. MlNïAS.
MiNEiAs, fille de Minée.
MiJNÉiDES , filles de Minyas, Thé-
bain. Elles étaient trois, Iris , Cly-
niène , Alcithoé. Elles refusèrent
ii'assister ù la représentation des Or-
M I IV
gîes , soutenant que Eacchns n'était
pas fils de Jupiter ; et pei;dnnt que
tout le monde était à la fête , elles
seules coiitinu'Tcnf à trayai.'ler. ! out-
à-coup un Jjruit conius de tauiLoms ,
de flûtes et de trompettes remplit la
maison. Elle parut éc'airée de llani-
heaux et de feux étinceiants, et tout
retentit de hurlements aflreus. Les
Minéicies, efiravées, cheichèrent à
se c:i(;iirr ; mais la vcnfieance du dieu
les atieii;nit , et elles furent chantées
en chauves-souris.
MiNERVALEs, fêtes romaincs en
l'honneur de Minerve , ùoiU Tnije se
célébrait le 5 de Janvier, l'antre le
19 de Mars, et qui duraient 1 !i;:cnne
Cinq jours. Les premiers se pys. ient
en vœux adressés à !a déesse . les au-
tres étaient employés à des sairifices
et à des conihats de gladiateurs. On
y leprésentait aussi des traiécies ;
et les savants, par la lecture de divers
ou\r.i£es, y disputaient im prix
fondé par Domilien. C'était durant,
ces fêtes qu' les écoliers portaient à • '
leurs maîtics un honoraire nonimé
mi/ieruiiles. 1
Minerve , fille de Jupiter , était i
In déesse de la saresse , de la cuerre , !
des sciantes et <'es arts. Les anciens i
en f)nt reconnu plusieurs. Cicémn j
en admet cinq; une, mère d'Apollon; j
une autre , isMie du ^il, hoiiorée à \
Sais en Eryple ; mie troisième , fille I
de Jupiter ; une quatrième , née de i
Jupiter et de Gor^ piiè , fille de l'O-
< éan , nommée Corie par les Ar-
cadiens, et à qui l'on doit l'inveiîtion
des ch;irs :i quatre chevaux de front ;
une cinquième , que Ton peint avec
des talonnière s , eut pour père Pallas ,
à f;ui, dit-on , elle ôla la vie, parce-
qnil voulait la violer. 6'<ï///i Clément
il' Alexandrie en reconnaît aussi
cinq; la première, Alliénienne, et
fille de \' nicain ; la seconde , Egyp-
tienne, filie du Nil; la ttoisième ,
fille de Saturne, qtii avait inventé
l'art de la cuerre j la quatrième, fille
de Jupiter ; et la cinquième , fil'e de
Pallas et de Titanis fille de l'Océan,
laquelle . après avoir ôté la vie à son
père , lécorcha et se couvrit de sa
peau. ( V. Pallas. ) Pausanias
MIN
parle d'une M.nerve , fiiîe de Nep-
tune et de ïriconia, nymphe du lac
Triton , à laquelle ou donnait des
yeux bleus couiiue à s<>n père , el qui
se rendit tainense par Aes ou¥;ai,'es
de lai:ie , dout elle fut i inveii!riv<^.
Nous suivro'is ici lopiiiion la plus
géni.'ra!eiiient n'pandiie. Jupiter ,
après avoir dévoré Métis, se sentant
un grand u>a! de (été , eut recours à
Vu:tain , qui , d un toup de hache ,
lui fendit la lèle. De sou cei'veuu
sortit Minerve tout araiéc, et daiis
un ùge qui lui permit de se«-Oiirir
son père djns la euerrc drs t;éants,
où elle ?e distingua Leaui<>ui>. ïjn
des traits les p'ns tbnieux de i'his-
toire de Micerve est son d;ltLiend
avec Nepiuae pour coauer lui noni
h la vilieu" Athènes. Lest!oU7.e pr:(i;t!s
dîeux, cl.oisiS pour arbitres, rérîcrcnl
que ceîui «ie* deux qui produirait la
chose la plus utile à la vile lui «ion-
uerail sou nom. Neptune , d'un coup
de trident , fit sortir de tf rre uu
chnal, et Minerve un oIi\ifr, re
qui lui assura la victoire, f^anoi
nous apprend que ce qui douna I,. a
i cette l'aille , c'est que Cécrops , en
Làtis^ant les murs d'Athènes, trouva
un olivier et une fontaiue ; que Ion
consulta I oracle de Di Iphes , qui dit
3 ne Minerve et JNeptui;e avaient
roit de uominci^ la nouvelle ville,
et que le peuple et le sénat a^sem-
J>!és dér;idèrent en faveur do la
déesse, f^ossius voit dans celte table
an différend des matelots qui recon-
naissaient Neptune pour ir ur chef,
avec le peune altacl.é ;;u sé:iat çovt-
vemé par Minerve , et la préférence
donnée à la vie chamjîètre sur la
piraterie. Peuî-èlrc est-il plus naturel
d'expliquer celte fable, qui se re-
trouve chez les Corinthiens et les
Ar^ien> , par lintroduction du nou-
veau cu!te qui s'établissait au détri-
Kuent d'un p'us ancien.
Quoi qu'il en soit de ces explici-
tions , ou peut dire que les anciens
rerardaient cette dé sse comme la
plus r.oWe iTOCiuctioù de Jupiter ;
am^'i était-elle la seule «pii eût r-é-
rilé de participer a<ix prérogatives
de la divinité suprême. G est te que
M IN
aV
nous apprend l'hymne de CaUi-
maquà sur les Bai.is de Minerve.
On y voit que cette déesse donue
l'esprit de prophétie ; qu'elle pro-
lontie à son pré .'es jours tics nioritîs;
qu'elle procure le ionheur apiès la
n.oit; que tout ce qu'c-fe autorise
d'uu silène de tête esf urévocjble, et
que tout ce qu'elle promet aiTi>e in-
faiilit, iraient ; car, ajoute le poète,
c!!c est la sen.e dans Je cif^l à qui Ju-
piter rit aciordc le glorieux privi-
lège d'être en tout comme lui , et
d«» jouir des mêmes avantages. Tantôt
elleconduit U lysse dans ses vo^ aies, •
tantôt elle dsipue eu^eitner aux fi'Ies
de Paudare fart de repré;.euler des
Heurs eî des combats dans des ou-
vnîges de tapisserie. C e>t encore elle
qui embellit de ses mains !e manteau
de Jur.ou. £nun c'est elle qui cons-
• truit le vaissecu des Arconautes, on
en trace le dessin , et qui p.'ace à la
pvou'e le bois parlant coupé d.ais la
iuièl de L'odone. , lequel dinscait
leur route, les avertis.'^ait des t.an-
gfrs. et leur indiquait les moyens
de les éviter ; langage figuré , sous le-
quel il est ^isé de reconnaître ua
touvernail.
Plusieurs vil!es se distinguèrent
pnr le culte qu'e.îes rer.dirrnl à Mi-
rerve, entr autres Sais euEgvnte,
qui ie disputait à toutes les .autres
villes du monde. L;i déesse y avait
un temple magnifique. Les Khodiens
s étaient mis sons sa protection : et
l'on dit que Je jour de sa naissance
on vit tomber dans l'is'r une pluie
(i or ; niais qu'ensute , piquée «Je ce
que l'on avait une fjis oublié de
porter du feu dans un de se5 «acri-
fites , la décàse abaricenKr le séjour
de Rhodes , ro'ir se donner tout
entière à Ainènes. En effet , les
Athéniens lui dédièrent un teniple
magnifique, et cé.'élrèreut en foi
honneur de* fêtes doct !a ?oîe;unit<^
attirait à Athcues des ,'pei îateur' de
toute la Grèce. ( P' . Ktai \iEs ' On
Virra , anx ci;M;'rents su: oui ^ de
Minerve , îes licnx où elle é ait par-
tie uièrement honorée.
Ou lui donn..it dans ses stat'i< s et
ses peiatiiies une beauté simple, né-
a3S
M I N
gligce , Jtnodeste , un air giave ,
• noLIc , plein de fcft'ce et da mnjcsté.
Elle a orciiniiirenx'Tit le casque en
tèle , une pique d'une main, un
bouclier de funtre, et l'égide sur lu
poitrine. L'attitude la plus ordinaire
de ses statues était d être assise. Les
animaux qui kii étaient consacrés
étaient sur -tout la chouette et le
dra^'on , qui ac< onipapnenl souvent
ses images. C'est ce qjii donna lieu
à Déinosthène exilé de dire que Mi-'
nerve s«^ plaisait dans la compagnie
de trois vilaines bêtes „ la chouette ,
le dra^'on , et le peuple.
Minerve resta vierf;e , suivant les
Grecs ; car les Egyptiens la disaient
femnie de Vulcain. La statue de
cette déesse , ouvrage de Phidias ,
tenait dans sa main une pique, au
bas de laquelle était un dragon , pour
marquer , dit Plutarque , que la vir-
ginité a besoin d'un gardien. Les
Gaulois fignraient Minerve inven-
trice des arts, revêtue d'une simple
tunique sans manches , surmontée
d'une espèce de manteau , sans lance
ni égide , le casque orné d'une ai-
grette , les pieds croisés , et la tète
appuyée sur 'la main droite, dans
l'attitude de la méditation. Les ar-
tistes modernes la caractérisent par
les divers instruments de musique ,
de peinture et de mathématiques,
qu'ils placent auprès d'elle, et qui
font recoiinaître la déesse des sciences
et des arts.
MiiNÉTRA , nom de nymphe.
MiNF.us , guerrier dont il est ques-
tion dans V Enéide.
MinopÉne , nom de nymphe.
I . MiNos , fils de Jupiter Astérius
roi de Crète, et d'Europe, gouverna
son royaume avec beaucoup de sa-
gesse et de douceur , et fit bâtir plu-
sieurs villes , entr'autres Gnossus et
Phestus. Législateur des Cpétois ,
pour donner à ses lois plus d'autorité ,
il se retirait tous les neuf ans dans
un antre , où il disait que Jupiter
son père les lui dictait, ce qrii lui
fait donner par Homère la qualité
de disciple de Jupitt^r. Joseph est
le spul des anciens qui dit que Mines
avait reçu ses lois d'Apollon , et qui
iVÎ I ^
le fait voyager à'Delphes''ixiur les
apprendre de ce dieu. La sagesse de
son gouvernement , et snr-tout sou
équité , lui ont fait donner après sa
mort , par les poètes, la frjnction dé-
juge souverain des enfers. Minos
était regardé^ proprement comme le
président de la cour infernale, //o-
mcre le représente avec urt sceptr't
à la main , assis au milieu des ombre- ,
dont on plaide les causes en sa pré-
sence. Virgile le peint agitant dans
sa main l'urne fatale oi\ est renfermé
le sort de tous les mortels , citant les
ombres à son tribunal , et soumettant
leur vie entière au plus sévère exanien.
2.— Fils de.Lycaste, et pelit-
fils de Minos i , se rendit redout.-'hle
à ses voisjns , soumit plusieurs isles
Toisines , et se rendit le maître de la
mer. Ses deux frères ayant voulu lui
disputer la couronne , il pria les dieux
de lui doiuier une marque de leur
approbation ; et Neptune, l'exauçr-nt,
fit sortir de la mer un taureau d'une
blanèheiu- éclatante. C'est à ce der*-
nier Minos qu'il faut rapporter les
fables de Pasiphaé , du Minotaure ,
de la guerre contre les Athéniens, et
de Dédale. Il périt en poursuivant
cet artiste fusqu'eu Sicile , où Cocalus
le fit étouffer dans un Jinin. V . An-
DROGÉE , SCYLLA , DÉDALE , Pasi-
PHAÉ , MlKOTAliKE.
MiNOTALRE, monstre moitié hom-
me et moitié taureau , fut le fruit ,
disaient les Athéniens intéressi's ;\
noircir leur vainqueur, de l'infâme
passion de Pasiphaé , femme de
Minos, pour un taureau blanc. Minos
sacrifiait tous les ans à Neptune le
plus beau taureau de ses troupeaux.
Ils'y en trouva un d'une si belle
forme, que Minos en substitua nù
autre de moindre valeur. Neptune ,
irrité , inspira à Pasiphaé une hon-
teuse passion pour ce taureau , que
Dédale favorisa en construisant une
vache d'airain. Le fruit de ces aniours
fut la naissance du Minotaure. Le
même Dédale fit alors le fameux la-
byrinthe de Crète, pour y renfermer
ce monstre, qu'on nourrissait de chair
hruiiaine. Les Athéniens , vain< us ,
furent obligés d'envoyer tous les sept
M I K
ons en Crète sept jeunes earçons,
et autant de jeiine^ filles , pour servir
de pàiure au nionàtre. Le tribut fut
pa3c- trois fois ; uiais, à la quatrième,
Thésée s'offrit poiu- délivrer ses cOii-
cilovens, tua le jNIinoîaure, etaffran-
chit" sa patrie du tribut huniiliiint
q>i'ellp pavait. Cette fable est fondée
sur l'équivoque du nom. Le taureau
est un «tietrier nommé Tauruj ; et
le fils , fruit dnne paternité dou-
teuse, reçut le* nom de Minotaure ,
comme jtouvant être le fik de Taurus
et fte-jVtinos.
Mmoils , ijom d un des mois que
Lucien attribue aux habitants des
isfes Fortunées. Ce mois donnait
double moisson.
MiNTHE. V. Menth».
Mt-MiTiA., lieu où sua la massue
d'Hercuie , laquelle étaïf d'airain.
fjainprid.
MiNUTiL'S, dieu que les Romains
invoquaient pour l^ petites choses ,
pour les niinulies. Il avait un petit
temple à Rome près de la porte Mi-
nutiu , ainsi nonunée du nom de ce
dieu.
I. MiNïAs, fils de Chrysès , donna
son nom aux peuples sur lesquels il
régnait, surpassa 'ses prédécesseurs
eu richesses , et , le premier de tous
les rois , fit bâtir un édifice pour y
déposer son trésor. Il eut jwur fils
Orchomène, qui lui succéda.
1. — Thébain, père des Minéides.
MI^YiEs , fêtes instituées par les
Orchoméniens , que ion nommait
auparavant Minyens.
Miî<YEics,MiNvi;s,flenTequ'Hcr-
ile fit passer "par l'Elide , pour em-
porter tous les filmiers qui infec-
taient la campagne.
MiNYTUS, nu des fils d^ Niobé-
MiNzorais. K. A-troTte.
■ Miroir. V. Vérité , Prudence ,
Science.
MiROB. ( W. Mah. ) C'est , chez
les Turcs, une sorte de niche que
l'on appcrçoit au fond de chaque
mosquée en y entrant : c'est là que
l'iuiaîi place dévotement la loi du
prophète. Ce Mirol» est toujours
tour.'ié vers la Mecque , comme les
Juifs tournent le T/ui linitd\ ers Jcru-
M I S
Oiq
salem. Lorsque les musulmans vont
à la prière , avaiit de se mettre e'i
place ils font au Mirob nne pro-
fonde révérence ou une génuflexion
fila manière des catholiques lorsquiii
passent devant le Siuictuaire.'
MisCELLANEA , divcFS speclâcles
enttfinèlés et donnés sans ordre eji
un jour de réjouissance.
MisÈNE , fils d'EoIe , lin des com-
pagnons d'Enée , n'avait point soi.
égal dans l'url d'emboucher la trom-
pette , et d'exciter , par des sou^
gueiricrs , l'ardeur des combattants.
Etant au port de Ciuncs,'il osadéfiri
les dieux de la mer. Triton, le trom-
pette de Neptune, jaloux du talent
de Misènc, le saisit et le plongea
<lans les flots. Enée , averti de son
destin par la Sib>l!e , lui rendit les
honneurs funèbres , et lui éleva nij
supcrJ>e monument sur une mon-
tagne qui depuis fut appelée le cap
Misène.
Misère, fille de l'Erèbe et de î.i
Nuit. Les anciens en avaient fait u:u
divinité.
Miséricorde. ( Iconbl. ) Césai
Ripa la dépeint sous les traits d'une
femme dont le teint est d'une Llaii-
cheiuv éclatante , le irez un peu aqui-
lin , qui a une guirlande d'olivier
autour de la tête , le bras gauche
déployé, un rameau de cèdre à la
main droite , et à ses pieds une <,or-
ncille , oiseau , dit Horus ^4pollon ,
que les Egvptiens révéraient parti-
culièrement , comme plus enclin 4
la compassion que tous les autres.
• MisoR , selon Saïuihoniathon, Sis
d'Amynus ou de Magus , fut père de
Thaautus , le Thaut des Egyptiens ,
le Togite des. Alexandrins , et 1 Her-
mès des Grecs.
Mission de MAHOiiHT ( M. Mah.) .
un des points essentiels de la religion
musulmane. M:ihomet , dans son
Qôran , «qualifie toujours d'envoyé
de Dieu ,■ dé consolateur des vrai-,
croyants. SI l'on en croit les ms-
hométans , Jésus-Chtist , né d'une
vierge qui le conçut en sentant une
rose , est un grand prophète , mais
iiifériem'à Mahomet , élu de Dieu
pour fairo présent aux honunes d--
•i/p , Î\I I T
la loi de f;race contenue dans le
Qôran , qvii lui fut ;ipporté en un
certain noinl>rp de caluers par I auge
Gabriel , déiiuté du troue de Dieu.
Voy. Mahomet , MahomÉtis.me ,
QÔR.4N.
MliTlL-TElNN ( M. Ccll. ) , nom
celtique du gui , qui a été vénéré ,
non seulement chez nos pères les
Gaulois, mais chez tontes les na lions
celtiques de l'Europe. Les peuples
tiu Ko!s(ein et îles contrées vi)i>ines
le désignent encore aujourd'hui p.u-
le synonvme de riime.(Ui des spec-
tres , à cause de ses prétendues pro-
priétés magiques. En quelques en-
droits de la haute Allemagne , le
pci'.pie. a conservé le même usage qui
se praliqu.iit naguère en plusieurs
provinces de France; les jeunes gens
vont , au coannrneemcnt de Tannée ,
fr.pper les portes et les Fenêtres des
maisons, eu criant ^uMj*Z^ qui si-
gnifie le gui.
MiTHAMA , génie dont les Basili-
diens opposaient la puissance aux
mauvais déaions, et dont le no n se
trouve sur leurs amulettes.
MlTHIR. y . MiTHRAS.
MiTHP.A. V. MiTHRAS.
MiTHRAS, divinité persane que les
Grecs et les Romains ont confondue
avec le Soleil, mais qui, suivant Hé-
rodote , n'étiiit autre que la Vénus
céleste, ou l'Amour, principe des
généjations et de la fécondité qui
perpétue et rajeunit le monde. Mi-
thras était né , suivant eux , d'une
pierre, ce qui marque le feu qui sort
de la pierre quand on la frappe. ( î\
DiORPHUS.) Les Romains adoptèrent
ce d-ieu des Perses comme ils avaient
r.dopté ceux de toutes les autres na-
tions. Ce n'est que par eux qu'il nous
est resté des monuments oe Mithras;
car nous n'avonf de lui aucune image
persane. Ses figures les plus ordi-
naires représentent im jeune homme
avec un bonnet phrygien , une ti-
nique , et un mnnteaui qui sort en
voltigeant de l'épaule gauche. I! tient
le genou sur un taureau atterré ; et
f)endant qu'il lui tient le muf'le de
a main gauche, il lui plonge de la
droite un poignard dans le cou ; svm-
M l T
hole de la force du ^Icil lorsqTi'il
antre dans le signe Aé. taureau. La
figme principale est ordinairement
accompagnée de différents aniiuaux ,
qui paraissent avoir rapport aux au-
tres Signes du zodiaque, et qui font
de ces divers monuments autant de
planisphères célestes. Ainsi il n'est
point dûufenx que Mithras ne fiit
un s\ iui;oie du soleil , ce qui est con-
firmé par l'inscription , ,iu dieu
Soleil, l'iiLuiiicible MÏLhras , la-
quelle se trouve sur plusieurs monu-
ments ; épithL'te très convenable au
soleil, dont rieu ne peut arrêter ni le
cours ni les influences. Le cuite de
Mithras , avant de venir en Grèce et
à Rome , avait passé des Perses en
Cappadoce. ou Strabon dit avoir vu
un grand nonihre de ses prêtres. Ce
culte fut porté à Rome ilu tcmjjs de
la guerre des pirates , Tan de Ronje
G87 , et j devint très cé'èbre dans
la suite, sur-tout dans les derniers
siècles de lempire.
MirHKÈs , le mèii;e que Mithras.
IViriHRiAQLEs , f'ies et m s stères
de Mithras. La primirale de <"es
fètcs était celle de sa naissance, qu'un
calendrier romain plaeait au '^i Dé-
cembre, jour auquel, outre les mys-
tèrqs qu'on célébrait avec la plus
grande solemnité,, on- donnait aussi
les jeux du cirque , qui étaient con-
sacrés h Mithr;!"!. On voulait marquer
par-là quelesoleil, après s'être éloigné
de noire iiéinispiière depuis l'équi-
noxe d'automne, allait se rapprocher
après le sulstice, d'hiver, cl porter eu
tous lieux la chaleur et la fécondité.
A l'txemp'c des Perses , qui n'avaient
point de temples et célébraient les
iètes de Mithras dans des antres, les
Romains * livraient à ce culte dans
des grottes arrosées de fontaines et
tapis-.ées de verdure. Mais rien n'é-
tait égal à ce qu'il fallait essuver de
fatigues et de tourments avant d être
initié à ces mvstèrcs. Noiinus dit
f;u"il fa'lail passer par qu; tre-vingts
épreuves différentes. D'abord , on
faisait baigner les candidats , puis
on les obligeait de se jeter dans le
feu ; ensuite on les reléguait dans un
désert , où ils étaient soumis à un
jeùqe
. M :s' A
j^ùnp rigCMireux de cincjuante jours ;
aprùsquoi on les fustii:eait durant
deiix jonrs , et on les mettait viniit
autres dans la neipe. Ce n|étuil qu'a-
près ces épreuves , dans lesifiiellcs le
récipiendaire succombait souvent ,
qu'on était admis aux en stères.
Parmi les autres cérémonies de l'ini-
tiation , on jetait de l'e-u sur les
initiés, et on leur présentait du pain
et du vin , afin , disait-on , de les
régénérer, et l'on mettait un serpent
d or , dit Anwbe , uans leur sein :
or , le serpent , qui change tous les
ans de peau, était un des s\inholes
du soleil , dont la chaleur se renou-
^felle au printemps. On immolait des
victimes humaines dans ces fêles ;
coutume IxirLare qui fut abolie par
H.idrien , et rétablie par Conmiode.
Le Souverain prêtre de Mithras
joui-'Saît d'ime i^rande considération.
Il avait sous lui des ministres des
deux sexes , dont les premiers s'ap-
pelaient Paires et les autres Maires
sacrorum. ( Voy. Liox , Hvéne ,
LÉONTIQI ES , CORACES , etc. ) Ce
culte fit de grands progrès , et^assa
de Rome en Italie , et jusf|u'cn Da-
cie , en ÎVoricie , en EjSvple , en
Crète , etc., et dura très long-temps ,
puisqii on en trouve encore df s traces
dails le quatrième siècle de l'érlise.
MiTHRi us , antre d'Alexandrie con-
sacré au culte de -Nhthras. Socrate ,
auteur chrétien , rap[X)rte que les
chrétiens d'Alexandrie ayant décou-
vert cet antre , fermé depuis long-
temps , on _v trotiva des ossements et
des . rànes humains , que l'on pro-
mena dans toute la ville.
Mitra , écrit sans aspiration .était ,
selon Hérodote , le no.ii de Venus
Uranie chez les Perses.
MITYLÈ^E .fdlede Macaris, bâtit,
dit-on , la ville de Mitylène , et lui
donna son nom.
3I1TYLÉMES , fêle que lés Mity-
léni«>ns cé'ébraient hors de la ville en
l'honneur d'Apollon.
MsAsiLE , ber£:er ou satvre qui se
joignit à Chromis et à Eijlé pour lier
Silène, f" irg. Ed. 6.
Mnasisocs, fils ds PoUux et de
Phébé.
Tome II.
M >' E 24r
MxEvÈ , méniuira, une des Muses.
V. Muses.
îInémomdes, les Cluses , filles de
Muémosyne.
M^ÉMOSYNE , ou la déesse MÉ-
MoiR.^. Jupiter l'aima , et eut d'elle
les neuf Muses. Elie accoucha sur le
mont Piérius . d'où les Muses furent
nomujées Piérides. Jlen^s est le
premier qui lait représentée; cette
n£;ure se trouve tlans le Parnasse
peint par ce célèbre artiste au pla-
fond de la superbe galerie de la
villa du cardinal Alex. Albani. As-
sise dans un fauteuil , elle po^e les
pieds sur une esca belle , en se lou-
chant le bout de loieille , par allu-
sion à son nom. ( y . Souvenir. ) La
tète de MnémosjTie est un peu pen-
chée ; elle tient les yeux baissés ,
pour que les objets qui l'environnent
ne troublent pas sa mémoire occupée
à se rappeler le passé. L'autre main
repose néeligemment dar.s son sein ;
attitude ordinaire aux personnes plon-
gées dan.« de profondes rérlexioiis.
Selon niodore de Sicile, elle était
fil!e du Ciel et de Id Terre, sœur de
Satuirne el de Rhéa. Jupiter, sous la
forme de berger, la rendit mère des
neuf Muses. On attribue , selon le
même auteur , à la Titan ide Mné-
mosyne lart du raisonnement , et
limposilion des noms cocveuables à
tous les êtres, et sur -tout le premier
usage de tout ce qui sert à rappeler
la mémoire •des choses dont nous
voulons nous ressouvenir.
MisÉsiMAQUE , maîtresse d'Eury-
tion.
jNInÉsikoé , nom que porta Léda ,
suivant Plutarque,
INJnesthée, capitaine troyen, fils
de CKtius, et frère d'Acmon, suivit
Enée en Italie, où l'irgile le fait la
tige des Memmicns. ^Inesthée se
* distingua dans les jeux donnée en
Sicile à l'occasion de la m< irt d' An-
chise, remporta le sec-ond prix à la
course des vaisseaux , au combat de
lare, et se distingua dans les guerres
d'Italie , sur-tout en repoussant ua
jour Turnus, qui était venu attaquer
les Troyens jusques dans leur camp.
M^fciittÈs, Grec tué pur Hectcr.
242 M O E
Mnésus , tin dès capitaines troyens
tués par Achille.
INInÉvis , taureau consacre au soleil
dans !a ville d'Hëliopolis. Il tenaft ,
après Apis, le premier rang parmi !es
animaux qu'on honorait en Egypte.
Il devait avoir le poil noir et hérissé.
MoATAzALrrEs ( M. Mah, ) , sec-
taires mahométans , qui , pour ne
point paraître admettre la multipli-
cité en Dieu , ne distinguent pas
ses attributs , mais les comprennent
tous dans son essence.
MoBEDs ( M. Pers. ) , prêtres des
Parsis. Ils sont les seuls qui aient
le droit d'entrer dans Wltesch-Gah ,
ou lieu du feu , pour garder le feu ,
et 1 entretenir avec du bois et des
parfums ; mais , dans un cas de né-
cessité , un simple Parsi peut en
faire les fonctions.
Modestie. L'emblème de cctte^
vertu est une jeune femme vêtue de
blanc , et coëffée d'un voile , sans autre
ornement que ses cheveux , qui tient
dans la main droite im sceptre ter-
miné par un œil baissé. Ses yeux
sont fixés sur la terre , et ses vête-
ments la couvrent tout entière.
MoD-GuDUR ïadversaire des
dieux ( M. Celt. ) , jeune fille à
laquelle est confiée la garde d'un
pont dont le toit est couvert d'or
brillant. Ce pont est sur le fleuve
MoDHALLAM , c.-à-d. /«ôr ohscure
él ténébreuse. ( M. Arab. ) C'est
ainsi que les auteurs arabes appel-
lent l'Océan Atlantique , à cause que
personne ne sait ce qui est au-delà.
C'est aussi là qu'ils placent cette fon-
taine de vie si célèbre dans les ro-
mans orientaux , et qui donna l'im-
mortaiité au prophète Elie. Voy.
Holmat , Khédher.
MoDiMP ERATOE, celui qui désignait
dans un festin les santés qu'il fallait
boire , qui veillait à ce qu'on n'eni-
vrât pas un convive , et qui préve-
nait les querelles. On tirait cette
dignité au sort. V. Syaiposiaqije.
McERA , chienne d'Icarius , qui ,
Far ses hurlements, apprit à Erigone
endroit où son maître était enterré.
MOI
En récompense de sa fidélité , Ja~
piler la plaça dans la consteliatioj»
nommée la Canicule. D'autres écri-
vent Mœra , et dériveyt ce nom de
mairein , brûler.
MoGON , déité adorée ancienne-
ment par les Cadènes , peuples du
Ncrthumberland , comme il parait
par des monuments trouvés en \[m,j
clans la rivière de Rhcad. Une tra-
dition du pavs porte que ce Mogun
1 avait long-temps défendu contre un
tyran.
MoiNEATjx. V. Vénus. ,
Moines. {M.Jap.)\\y a. au Japon
des couvents érigés en l'honneur d'A-
niidas. Ils sont habités par des moines
({ui font un votu capable d'effrayer
les moines de tous les pays ; ils s'en-
gagent à perdre la vie s ils ne gardent
pas hi continence. D'autres sont dis-
pensés du célibat, et même on leur
permet d'éiever leurs enfants mâles
diins l'intérieur du couvent. — >0n
trouve à la Corée un grand nombre
de moines qui habitent des monas-
tères bâtis sur des montagnes , et
qui sont soumis à la juri?diction de
la ville la plus voisine. Il y a tel mo-
nastère oïl l'on en voit jusqu'à six
cents , et telle ville qui en compte
jusqu'à quatre mille. Ils sont divisés
par bandes de dix et vingt , quelque-
fois de trente. Le plus âgé com-
mande , et fuit châtier par d'autres
moines celui qui manque à son de-
voir. Si le défit est grave , on livre
le coupable au gouverneur de la
ville, qui a jurisdiction sur le cou-
vent. Ces moines doivent s'abstenir
de manger tout ce qui a eu vie. Toute
communication avec les femmes leur
est abso'umeht interdite. Ils se rasent
la tète et le visage. On leiu' imprime
sur le bras ime marque distinct ive ,
qu'ils conservent toute leur vie. Tous
ceux qui se présentent sont admis ,
et chacun est libre de rentrer dans
le monde , quand il con)mence à
s'ennuyer del.i vie monastique. Avilis
et méprisés, ils sont assujettis à cer-
taines taxes et corvées , ce qui les
fait regarder presque comme des es-
claves. Mais leurs supérieurs , sur-
tout lorsqu'ils sont instruits , sont
I
M O I
furt honores. Il» portent le titre de
moines du roi , titre qui les rend
égaux aux plus grands seigneurs du
pavs , et qui ieiu" donne droit de
porter sur leurs ^abits une marque
distinctive , qu'où peut regarder
comme une espèce d'ordre. Le mé-
pris dont ces moines sont couverts
u empêche pas de les charger du
soin important d élever les entants.
Plusieurs de leurs élèves restent au-
près d eux , et embrassent le même
^enr« de vie. Après la mort de leurs
maîtres , ils héritent Je leurs biens
et prennent le deuil.
MoiRAGÊTE , surnom sous lequel
Jupiter était honoré en Arcadie, eu
Elide, etc. , et comme dirigeant les
Parques ou le Sort. Rac. Moira ,
sort; agein , conduire.
'bloiRAGETZS,^uide des Parques,
surnom de Plufcm^
Mois. r. Mex.
MoïsAsouR ( M. Ind. ) , chef des
anges rebelles, qui souleva les autres
chefs des bandes angéliques , et les
excita à s'éloigner de l'obéiSsance
qu'ils devaient à l'Etre suprême. A
son instigation , ils refusèrent de se
soumettre à Birmah son vicc-gérent ,
e^à ses coadjuteurs Bistnoo et Sieb ,
et se séparèrent du trône de l'iîter-
nel. Dieu , irrité du crime de ces
rebelles , après les avoir encore fait
avertir de rentrer dans leur devoir ,
commanda à Sieb de les chasser
du ciel , et de les précipiter danS les
ténèbres étemelles; Onelque temps,
après , s' étant laissé fléchir par les
prières des trois premiers anges et
des autres restés fidèles . il s'appaisa ,
adoucit leur chàtinient , et les soumit
à certaines épreuves , leur laissant |.,
facidté de réparer leur fauti=- et de
recouvrer l'état heureux dont ils
étaient déchus.
MoisE. ( 3/. Rahh. ) Les rab-
bins débitent sur ce législateur des
Hébreux des fables qui doivent ti^ou-
ver ici leur place , quelque extra-
Tagantes qu'elles soient. « Moïse ,
disent-ils, s'étant enfui de l'Egvpte,
se retira dans la terre de Madian , et
s'assit auprès d'un puits. Ua iûêtqat
MOI a43
après il vit venir SéphorB, ime des"
filles de Jéthro , et fut si charmé
de sa benùté qu'il lui proposa de la
demander en mariage. Séphora lui
répondit (pi'il ne connaissait pas le
danger de la proposition qu'il lui fai-
sait , que son père avait coutuire
d ordonner à tous ses aniants d'aller
arracher un certain arbre qui faisait
mourir tous t eux qu i en approch aien f .
^loïse lui demanda quel était cet
arbre. « Il faut que vous sachiez , lui
» répondit Séphora, que Dieu , le soir
» du sixième )oar de la créatfon du
» monde , produisit , entre les deux
» vêpres du Sabbat , un bâton qui!
» donna au premfer homme ; après
»la mort d'Adam , ce bâton passa
» successivement entre les mains d'E-
» noch, deNoc ,deSem, d'Abraham,
» d'Isaac , de Jacob et de Joseph ; ce
» dernier l'ayant emporté enE^vpte,
» les Egyptiens s'en saisirent après sa
» mort , et le portèrent an palais de
» Pharaon : mon père , qui était alors
» un des principaux magiciens du roi ,
» connut uussi-tùt la^vertu de ce bâton,
» et s'en empara ; il l'enfonça ensuite
» en terre dans son jardin, et ce bâton
» prit aussi-tôt racine et Sfc couvrit de
» nenrs et de fruits. Depuis ce temps
» mon père ordonne à ceux qui me
» demandent en mariase d'aller ar-
» racher cet arbre , et ils menrent ans-
» si-tôt qii'ils en approchent. >» Le
discours de .Séphora n'effraya point
Moïse , et il rés<jlut de tenter l'aven-
ture. S'étant rendu à la maison de
Jéthro , il lui demanda sa fille Sé-
f)hora. Jéthro , pour toute réponse ,
ni proposa Tépreuveordinaire. >Ioï£e
alla dans le jardin , arracha l'arbre ,
et 1 apporta. Cette action causa une
grande surprise à Jéthro ; il coniulta
son art , et connut que cet étranger
devuit faire de grands maux à l'E-
gypte. C'est pourquoi il le fit jeter
dans une fosse profonde 5 où il fïit
mort de faim , sans le secours de Sé-
phora qui prit soin de le nourrir
secrètement pendant l'espace de sept
^ms , an bout desquels cette géné-
reuse fille parla à son père de Moïse ,
'et le pria de voir s'il était enccre vi-
vact. Jélbro, ne sachant pas de quelle
•i44 î^î O L
manière il avait été nourri, le croyait
mort depuis long-lenips. Ilfutéti;ui-
geuient t'tonné lorsqu'il le trouvu en
vie- Ce prodige fît sur lui une telle
impression , qu'il embrassa Moïse ,
lui deinamia pardon des maux qu'il
lui avait faits , et lui donna sa fille
on uiariafje , ne doutant plus qu'il ne
fût un prùpiiète et un ami de Dieu.
Quant au haton que Moïse avait ar^
raclié dans le jardin de Jélliro , il s'en
servit toujours depuis comme de ba-
guette, et ce fut par son uiojen qu'il
opéra tous ses prodiges.
MoKissùs ( M. AJr. ) , dieux ou
génies révérés par les habitants de
Loango , mais subordonnés au Dieu
suprême. V . ZambAn-pot go. lis pen-
sent que ces dieux peuvent les châ-
tier et même leur ôter la vie , s'ils
ne sont pas fidèles à leurs obliga-
tions. Lorsqu^m homme est heureux
et bien portant , il s'imagine alors être
dans les bonnes grâces de son Mokisso.
Est-il malade, ou éprouve- 1- il
quelque revers, il ne manque pas
d'en attribuer la cause à la colère
du même génie, Il examine en quoi
il peut l'avoir offensé . et ne néglige
rien pour regagner son amitié. Ces
p<^up!es donnent le même nom à leur
souverain , et lui attribuent un pou-
voir divin et surnaturel ,.te! que celui
d'arrêter ou de faire tomber la pluie,
de donner la mort ix des milliers
d'hommes , de se transfoinner en
bête sxiuvage , de plier une dent
d'éléphant , et d'en faire un nœud.
Les figures qui représentent ces Mo-
kissos sont de lx)is ou de pierre ; les
uns sont élevés dans les temples ; . les
autres , et c'est le plus grand nom-
bre , sont placés dans les rues et sur
les grands chemins. On leur offre
des vœux , et on leur fait des sacri-
fices ,. pour appaiser leur courroux
ou pour se les rendre favorables.
Quelques uns de ces génies sont ho-
norés sous la forme de quadrupèdes
ou d'oiseaux.
IMoLA , pâte de farine salée , dont
on frottait le front des victimes
avant de les égorger. De là iinmo-
lare , qui signifie proprement pré-
parer b victime au sacrifice ; et d où
MOL
est venu notre mot immoler , prf»
dans un autre sens.
iMoLECH. /'^. jMoLOCH.
MoLÉE , tète arcadicnne , insti-
tuée en mémoire d'un combat 06
Ljiurgue tua EreutLalion. Rac.
Molos , combat.
Moles , déesses des meuniers. On
les croyait filles de Mars, parcequ'il
écrase les hommes confine on écrase
le bled. lui. Gel. On appelait aussi
Moles les statues colossales qu'oa
élevait en l'honneur des dieux.
MoLioN , écuyer de Tvmbrée ,
fut re SI versé par Ulysse au' siège de
ïroie.
M0X.10NE , femme d'Actor, mère
des Molionidcs. Ses.denx fils ayant
été tués par Hercule , Molione de-
manda justice aux Eléens. Mais
Corinthe , h qui ceux-ci s'étaient
adressés pour l'obtenir , n'ayant pas
eu d'égard à leurs prières , cette
mère infortunée frappa de sa malé-
diction ceux de ces litoycns qui
oser;uent à 1 avenir assister aux jeux
istlmiiques ; et la crainte de l'encou-
rir eut assez de pouvoir sur l'esprit
des Eléens pour les obliger , du
temps mémo de Paitsa/iias, à s'abs-
tenir de ces jeux. '
Moliomdbs , surnom de dcTJx
frères , l'un nomme Eur\ te et IV.ut : e
Cléatus , et tous deux fils d'Acinr
et de Mob'one , ou selon d'autres ,
de Neptune et de Molione. Célèbr-s
conducteurs de chevaux , ils avaient
deux têtes et quatre mains , mais vu
seul corps , et agissaient avec u;:e
parfaite intelligence. Hercule , da;.s
sa guerre contre Augias , voyant to '.-
tes ses mesures rompues par le.ir
courage et leur activité , alla les ai-
tendre sur le chemin deCorinthf ,
et leur dressa des embûches où ils
périrent.
MoLioNs , fils d'Actor. Neptune ,
qui passait pour leur père , les sauva
des coups de Nestor , en les tirinit
de la mêlée , et en les couvrant d na
nuage épais qui les déroba à sa fu-
reur.
M01.LAK (Ulyth. Mah.J, dignité
ectléàia>ti<^ue qui répond à-peu-pic6
M O I,
à celle ilarclioèque. C'est parmi les
n-.uderis que le i;r.iiiù-sf ieiieur choi-
sit les iiiollaks. Leur jjiiisdiction ne
se Ixirne puiiit aux/ luaiières ecclé-
siastiques ; et , comme les 1 urcs
5' al persuadés que les lois civiles et
t,;uoriiques viennent éjialement de
leur propliète , les mollaks sont en-
c .re, cljacuu dans son département :
les- premiers magistrats qui connais-
sent de toutes sortes d'affaires civile^
et criminelles. C'est dans leur sein
qu'est choisi le niuphti.
MoLtESSE. ( Iconol. ) Oh me par-
donnera de citer ici les beaux vers
de Boileau :
C est là (Citeaux) qu'en un dortoir
elle fait son séjour.
Les Plaisirs nouclialaiils folâtrent
alentour :
L'un pétrit dans nn coin l'embonpoi nt
des chanoines ;
L'autre broie , en riant , le vermillon
des moines.
L'. Volupté la sert avec des ypux
dévots ,
El trvnjours le Sommeil lui verse des
pavots.
Ces images sont charmantes ; mais
r'cn ne pouvait mieux terminer le
pi rtait de ce personnage allégorique,
qii'' ce dernier coup de pinceau :
La Mollesse oppre- sée
Lans sa boncbe à ce mot sent sa
langue glacée ;
Et. lasse de parler , succombant sous
l'effort ,
Soupire , étend les bras , ferme l'œil ,
et s'endort.
MoLocH , roi , un des principaux
dieux de l'Orient , était honoré par
les Ammonites, qui le représentaient
sous la forme monstrueuse d'un
homme et d'un veau. Les rahhins
issurent que celte idole était de
l)r<inze, assise sur un trône du mèine
métal , ayant la tête d'un veau, et les
bras étendus, comme pour embras-
ser. Lorsqu'on voulait lui sacrifier
des enfants , ou allimrait un j^rand
feu dans l'intérieur de cette statue ;
et lorsqu'elle était brûlante , on met-
tait entre ses bras ces malheureuses
victimes , que l'excès de la chaleur v
consumait bientôt. Mais afin qu'on
n'entendît pas leurs cris plaintifs, les
prêtres faisaient un Craiid bruit de
tambours et autres instruuieuts au-
^î O L ^45
tour de l'idole. ( ^^. Tophet.) Selon
d'autres , la statue avait les bras pen-
chés vers la terre , en sorte que l'en-
fant mis entre ses bras tombait aas-
sitôt dans des fourneaux aihmiés à
ses pieds. Les victimes humaines n é-
tciieut pas les seules qu'on lui offrait .
Les rabbins prétendent que, dans
l'intérieur de cette statue , on avait
ménagé sept espèces d'armoires. Ou
en ouvrait une pour la farine , une
autre pour des tourterelles , une troi-
sième pour ime iîrebis , une qua- '
trième pour un bélier, la cinquième
pour u 1 veau , la sixième pour un
bouf , et la septième enfin pour un
enfant. C'est ce qui a donné lieu de
confondre Moloch avec Mithras ,
avec les sept portes mystérieuses
duquel ces sept chambres ont beau-
coup de rapport. D'autres ont cru y
reconnaître Saturne ou Priape, quel-
f.urs uns le Soleil ; D. Calinet le
Soleil et la Lune. L'auteur du Dic~
tionnaire d' Anlwîtités , Suintier
de Chdîons , a cherché à accorder
ces divers sentiments , en disant que
Moloch était une de ces divinités que
les Grecs nommaient Panthées , et
«ju'il représentait, parmi les Ammo-
nites , les sept planètes , à chacune
desquelles on offrait l< s victimes que
la superstition lui avait consacrées.
MoLOKGO ( M. Afr. ) , nom sous
lequel les peuples voisins du ^lono-
niotapa reconnaissent un être su-
prême , dont ils n'ont qu'une idée
confuse , et qii'ils ne craignent ni '
n'honorent. Ces peuples regardent
leurs souverains comme leurs véri-
tables dieux. Ils leur donnent les
titres pompeux de seigneurs du soleil
et de la lune , et de rois de la terre
et de la mer , et leur attribuent un
empire absolu sur la nature. Voy.
MusiMos.
MoLORCHtJS , vieux berger du pays
de Cléone au royaume d'Argos , fit
accueil à Hercule, qui, reconnaissant
de cette ré<'eption, tua en sa-faveur
le lion néméen qui ravageait le pays
des environs. En mémoire de ce bien-
fait , on institua , en l'honneur de
Molorchus , des fêtes appelées de son
nom Molorchcennes.
Q3
î^e M O M
ï . Moiossus , surnom Je JTipîter
ndorë chez les Molosses , peuple
d'Epire.
2. — Fils de Pyrrlius et d'Andro-
maque, ne monta sur le trône de son
père qu'après la mort d'Héiénus, et
donna rron nom aux peuples sur les-
«pipls il refînait.
5. — Un des chiens d'Actéon.
i. MoLPADiE, Amazone qui tua
d'un coup de javelot Antiope , antre
Amazone «jui était avec Thésée.
2. — l^'. Rhoio , Parthékie ,
StémithÉes.
Molphée, tué par Persée dans le
combat qui se donna à la cour de
Phinée.
I . MoLT's , père de Mérion , im
des capitaines grecs qui allèrent au
siège de Troie.
^. — - U n des enfants de Minos i ,
roi d^ Crète.
MoLY , plante que Mercure remit
à Llysse , pour empêcher l'effet des
hreuvagrs de Circé. La racine était
noire , et la fleur blanche comme du
lait. Il n'était presque pas au pouvoir
des mortels (le l'arracher. Madame
Dacicr a vu dans cette plante la
sai;esse , dont les racines sont désa-
gréaldcs , mais d^nt les fleurs sont
suaves et les fruits nourrissants. Les
l)Otanistes en reconnaissent plusieurs
espèces , une entr autres qui est la
rue sauvai;e.
MoMEMPHis , tille d'Efîvpte. Les
hohitants de cette ville honoraient
Vénus d'un culte particulier , et
avaient ime génisse sacrée comme
ceux de Memphis avaient leur dieu
Apis.
MoMiME , un des deux assesseurs
nue ks Phéniciens d'Edcsse don-
naient yuSo'.eil. L'autre était Azizus.
Jamhlicjue disait que le premier
était Mercure , et le second Mars.
MoMi-'s , fils du Sommeil et de la
Nuit , dieu de la raillerie et des bons
mots. Satvrique jusqu'à l'excès, rien
ne trouvait grâce à ses jeux , et les
dieux mêmes étaient 1 objet de ses
phis sanglantes railleries. Choisi par
^Neptune , par "Vidcain et par Mi-
~^nerve, pour juger de l'excelfence de
MON
lenrs "ouvrages , il les critiqua tons
trois. Neptune aurait dû mettre au
taureau les c(Jmes devant les yeux ,
pour frapper plus sûrement , ou du
moins aux épaules , pour donner des
coups plus forts. La maison de Mi-
nerve lui sembla mal entendue ,
parcequ'elle était trop massive pour
être transportée lorsqu'on avait un
mauvais voisin. Quant ii l'homme de
Yulcain, il eût voulu qu'on lui eût
fait une petite fenêtre au cœur, pour
qu'on pût connaître ses plus secrètes
pensées. Vénus même ne put être à
fabri- de ses traits malins; mais;
comme elle était trop parfaite pour
donner prise à sa censure , Momus
trouva à redire à sa chaussure. On le
représente levant son masque, el te-
nant à la main une marotte , symbole
de folie.
Monarchie. On l'a figurée par
une femme jeune , à l'air altier et
superbe, armée, couronnée de rayons,
et portant un diamant sur la poi-
trine. Elle tient un sceptre , et est
assise sur un trône. Sous ses pieds
sont des faisceaux d'armes et des
écnssons. Ses attributs sont le lion ,
l'aiple et le serpent , symboles de
force et de ruse. Quelquefois elle est
exprimée par le liou ou l'aigle cou-
ronné.
MoNASTÈBES. {M. CMn.) Dans la
Corée , c'est le public qui fait les
frais nécessaires pour la construction
des monastères et des pagodes.
Chaque citoyen v contribue suivant
ses facultés. Ces" lieux, consacrés à
la piété , sont des rendez-vous de
plaisirs. On s'y rend en foule pour
s'égayer dans les riantes promenades
dontces couvents sont ordinairement
décorés. Auprès de ces lieux respec-
tables demeurent la plupart des
femmes publiques , aui choisissent
ce voisinage à cause du concours de
peuple que la dévotion y attire.
IVloNDE. Les anciens en avaient
fait un dieu. {M- Chin.) Les lettrés
de !a Chine admettent une succession
de mondes qui n'a jamais été inter-
rompue. Ils pensent que le inonde
présent a été précédé et sera suivi
d'une infinité d'autres mondes , ù la
^ M O N
durée desquels ils assifrnent des pé-
riodesréglées. Un célèbre docteurchi-
nois eu a fait monter une à cent vingt-
neuf uiiiie six cents ans. {M.Ind.)
Les Lanjans, ou haliitantsdu royaume
de Laos , dans la presffuisle au delà
du Gange , croient qu il v a sur ia
terre seize mondes dilVérents , v com-
pris celui que nous liahitons. Ces
mondes sont plus élevés les uns que
les autres ; et plus ils sont élevés ,
f)lus ils sont parfaits, plus ceux qui
e« habitent sont heureux. Au-dessus
de ces seize mondes sont les cieux ,
habités par des commandants ou in-
telligences qui veillent à tout ce qui
se passe parmi les hommes. Selon
ces peuples , les cieux et la terre ont
existé et existeront durant toute lé-
ternité. Ils croient cependant que la
terre est sujette à des révolutions ,
et se renouvelle de temps en temps,
après un cerîhin nombre de siècles.
Un feu descendu du ciel réduit , par
un effet singulier , toute la terre en
eau. Mais les intelligences qui habi-
tent au sommet des cieux ne laissent
pas long-temps dans cet état la terre
dont lis prennent soin ; ils en réu-
ni >sent Ips parties dispersées, et la
rétablissent dan? sa première forme.
E'.le a déjà subi plusieurs de ces ré-
volutions. Depuis la dernière il s'est
écoulé dix-huit mille ans. Voici
comment la terre fut rétablie et re-
peuplée. Après quelle eut été con-
vertie en eau , un de ces cénies
célestes, nommée Pon-Ta-Bo-Ba-
MiSouan , descendit des cienx ,
tenant un cimetei re , avec lequel il
cnnpa une fleur qui flottait sur cet
élément. Du sein de cette fleur , il
vit éclore une fille parfaitement belle.
I! ne put résister à ses charmes , et
conçut le dessein de l'épouser , afin
de repeupler la terre p;ir cette union,
"^iais la jeune beauté , jalouse de
conserver sa virginiti, fut inflexible.
Le dieu , troD délicat pour empiover
la violence, s'éloigna , le CT-ur pénétre
de ses refus : mais , pour avoir du
m'oins la consolation de contempler
celle qu'il ne pouvait posséder, il lui
lançait des regards {lassionnés, iuter-
prètes de sou amour j et le feu qui
31 G N
X47
partait de ses \'eux était si violent,
qu i! pénétra ia jeune fiiie, et la ren-
dit enceinte , sans nuire à sa virgi-
nité. Bientôt sa postérité devint fort
nombreuse, et il s'occupa du soin de
la pounoir. Il lui destina la terre
poua héritage , et s'efforça de lui
rendre ce séjour agréable autant
qu'utile. Il y fit croître des arbres
chargés de tontes sortes de fruits ; il
l'orna de prairies émaillées de fleurs j
il en diversifia Taspect trop unilorçie
par des montagnes , des collines et
des vallées ; il enrichit son sein des -
plus riches métaux , et l'arrosa par
des rivières remplies de poissons de
toute espèce. Après avoir ainsi satis-
fait à tous les besoins de ses enfants ,
il voulut retourner dans le ciel , sa
demeure "ordinaire ; mais les autres
dieux ou commandants , jugeant quil
s était déshonoré par un mariage
profane , ne voulurent plus le recevoir
patTiii eux; il fut obligé de rester
encore long-temps sur la teire , jus-
qu'à ce que ses confrères , prenant
pitié de sa situation , consentirent
, enfin à l'admettre dans le ciel.
Il y a parmi les Lanjans quelques
docteurs qui enseignent que la terre
s'est peuplée d'une numière diffé-
rente. Ils disent qu'il s'éleva parmi
les souverains du ciel une guerre très
vive , dont les femmes furent le sujet.
Après plusieurs combats , les vain-
queurs chassèrent du ciel les vaincus,
et les envovèrci.t en exil dans une
grande isle déserte , c'est-à-dire sur
la terre , qui n'était alors qu'une vaste
mer. Les exilés , qui conservaient
encore la plus grande partie de k ur
puissimce , firent disp njitre les eaux,
et rétablirent la terre dans son pre-
mier état de solidité. Ils ne tardèrent
pas à s'ennuyer de ce séjour, parce-
Îu'ils n'y trouv;iient point de femmes.
>esirant se procurer des c-ompagnes
caT;aJJes de charmer le désoiit de
leur exil , ils monteront sur ua arbre
fort élevé , planté sur la~plui haute
moat.ngne qu'il y eût sur la terre.
De là ils appelèrent à grands cris
leurs femmes , qui étaient restées
dans le ciel pour être ia proie des
vainqueurs. Ces femuies ji'eureat pas
Q -♦
24S , INI O N
plutôt entendu la voix de leurs époux,
que, malfrré ;es efforts que firent 1rs
outres di'nix pour les retenir , elles
tlcscenthrenl sur la terre, et vint eut
tenir compagnie aux pauvres exilés.
Les femmes , étant en plu-s grand
nomhre que les hommes, eurent bien-
tôt peuplé la terre d'une prande
multitude de nouveaux habitants.
Mais, au erand étounement des dieux
exilés, plusieurs des enfants de leurs
femmes , qui étaient fort blanches ,
se trouvèrent fort noirs. Quelques
dénions , à leur insu , avaient aussi
travaillé à It. propagation de l'espèce ,
et leurs enfants se distinguaient par la
couleur de leurs pères. Les exilés
prirent les armes pour chasser cette
noire enccance : mais leurs soins
furent inutiles à certains égards ; car
les femmes qui avaient" eu commerce
avec les démons ne cessèrent , dans
]a suite , de faire des enfants noirs ,
quoique les pères fussent J^Iancs. C'est
ainsi que les Lanjans prétendent ex-
pliquer l'oricinedesnoiiset desblancs.
Ilsra< ontent cniore à ce sujet une
fable non moins absurde. Ils disent
que les habitants du ciel, persécutés
par les anges et les démons , se sau-
\ èrent sur la terre , et se renfer-
mèrent dans une grande pierre. Ils
y furent assiégés par les ennrmis.
Les démons entourèrent la pierre de
feu , afin que les anges y trouvassent
un accès plus facile. Dès la première
]>rèche que le feu fit h la pierre , les
habitants du ciel en sortirent ; les utis.
»urent le bonheur de s'échapper sans
recevoir aucune atteintedes flammes;
mais les autres , moins heureux ou
moins adroits , ne purent s'en tirer
qu'à moitié gri'lés et noirs comme
des charb'ons. Après cette aventure ,
les uns et les autres, pour se venger
des anges et des démons , couchèrent
avec leurs femmes , et il arriva qie
ceux qui ava ent été noircis par le
fi-ii choisirent les femmes des dé-
mons, qui étaient noires, et les autres
prirent les femmes des anges , qui
étaient blanches. Les anges et les
dénions , avant voulu réclamer leurs
femmes , furent chassés par la force
des armes. Ainsi la terre se trouva
MON
peuplée de blancs et de noirs. Ce
conte extravagant, rempli d'obscu-
rités et de contradictions, est encore
mieux imaginé que ce que disent,
sur le même sujet , quelques Lanjans
?ui ont dès opinions partiiulières.
Is racontent qii un buHIe difforme ,
hideux et contu fait , enfin la plus
affreuse des créatures , tomba du ciel
dans la mer , oik , par la force de son
imagination, il conçut et enfanta une
courge remplie d'hommes noirs et
blancs. *
M. Siam. Les Siamois placent
dans chr.que planète un esprit ou
génie qui en règle le cours. La terre ,
selon leurs idées, est soutenue sur les
eaux comme une espèce de navire.
Lu vent qui souffle éterneilement
tient ces eaux dans un équilibie ton-
tiiiuel. Au centre de la terre est un
gouffre profond , par le moyen du-
quel les eaux qui servent de base à la
terre communiquent avec -celles qui
coulent à la surface. Ce vaste univers
a existé sans < réation , et existera
toujours. Mais quand le temps sera
venu auquel le dieu des Siamois a.
prédit qu'il cesserait de régner, écs
changements considérables dans ton te
la nature , dans les hommes, qui dé-
croîtront en taille et en forces en
croissant en malice, et une corruption
universelle , annonceront la grande
révolution. Dans les trois siècles qui
précéderont immédiatement la des-
truction , on verra luire successive-
ment six nouveaux soleils , chacun
durant cinquante ans. Leur chaleur
excessive tarira l'abjme inépuisable
de la mer. Les arbres desséchés n'au-
ront pins ni feuil'es ni fruits. Les
animaux et les hommes même, con-
sumés par ces astres dévorants , pé-
riront tous. Enfin la terre , après
avoir perdu ses habitants , deviendra
la proie d'un feu céleste qui en
dévorera les entrailles. C'est alors
qu'on ne verra plus aucune inégalité,
et que les hauteurs seront applatics.
Après ce terrible changement , la
terre , couverte de cendres et de
poussière, sera purifiée par le scufTle
d'un vent impélHCux qui balaiera
ces restes dç rembrascinent du
M O N
monde; après quoi elle exlialeranne
odeur si s'..a\e , qu'elle attirera du
cie! uu anee ferneîie qui en nianf:era.
Ce plaisir lui coûtera cher ; car, pour
l'expier , elle sera obligée de de-
nseuror ici-Las , sans pouvoir jamais
remonter au ciel. Cette intellicence
Concevra , du morceau qu elle aura
niante , douze fils et douze filies , qui
repeupleront le monde. Les hommes
fpn' en naîtront , ignorants, grossiers ,
■ î ord ne se reconnaîtront pas eux-
les: et mênie api^ès s'être connus ,
iiinoreront la loi. I s n'en auront
naissance qu'af-rès une espèce d'é-
ité. Cet espace de temps écoule ,
naîtra im dieu qui dissipera les
iires de l'içnorance , en ensei-
;it aux ho'nuies la véritable reli-
1 , en leur enseignant les vertus
i faut suivre, et les vices qu'il
' fuir. C est ainsi que les Siamois
-ent qu'on verra de temps en
PS se renouveler la face du
ide. — La plupart des lettrés du
Kjnin croient le monde étemel.
'/. Pers. Les Parsis, ou Giièbres,
prétendent que, pour peupler plus
promptenient le monde nouvellement
créé , Dieu permit qu'Eve , notre
mère commune, mît au monde chaque
jour deux enfa'nts jumeauxjils ajoutent
que durant mille ans, la mort respecta
^f> hommes , et leur laissa le temps
e multiplier.
Les'Lappons s'imaî^inent que le
de existe de toute éternité, et
il n'aura jamais de fin. — f^oy.
MOGOME.
^loNEGUs, guerrier de Colchide .
vu : par Jason.
I. MoNETA , surnom sous lequel
Junoti avait un temple à ftorae. Elle
représentée sur les médailles avec
iiartehn, l'enclume, les tenailles
et le coin , et le mot hitin nioneta.
Quelques ans dérivent ce nom a
fnonendo , parccque pendant un
trenjblement de terre une voix in-
wnnué , qui sortait du temple de
Jnnon , avertit de sacrifier ime truie
"ileine pourtppaikr les dieux. D'au-
- assieneiit à cette étymologieune
rporicine. Los Romains, en puerre
e P^Trhas , réclamèrent 'e secours
MON 2 I9
de Junon dans i extrême besoin qu'ils
av;iient d'areent. Pyrrhus chassé de
l'Italie, ils h; tirent un te:nple à la
déesse avec ce titre , Jitnoiù Mo-
netœ , où était gardé l'argent mon-
nayé.
2. ^ Les médailles en présentent
trois , qui indiquent les trois métaux
propres à l'art du monétaire;et comme
la figure du mdieu, qui désigne l'or,
a les clieveux noués sur le sommet
de la tète, à la manière des jeunes
vierges , on pourrait croire qu on r»
voulu indiquer par là la pureté de ce
métal.
MoKGAs , une des danses furieuses
des anciens.
MoNKiR et Nekir ( M. Mah. ) ,
anges qui , selon la croyance des mu-
sulmans , interrogent le mort aussi-tôt
qu'il est dans son sépulcre, et com-
mencent leur interrogatoire par eettc
demande : Qui est votre seieseur?
et qui est votre prophète . Leurs
fonctions sont aussi de tourmenter
les réprouvés. Ces anges, qui ont un
aspect hideux et une voix aussi ter-
rible que le tonnerre , après avoir
reconnu que le mort est dévoué à
l'enfer, le fouettent avec un fouet moi-
tié fer et moitié feu. Les niahoiné-
tans ont tiré cette idée duThalmud.
Monnaie. Sur les médailles ro-
maines , la monnaie est exprimée
f)ar trois figures qui ont chacune à
eurs pieds un fourneau , à raison de
l'or, de l'argent et du enivre em-
ployés pour la monnaie. Au heu de
ioumcaux , on voit quelquefois iroJs
petits tas de monnaies. Ces figures
tiennent ordinairement une btlance
d'une main, et de l'autre une corne
d'abondance.
]Nîo>CECi s , surnom d'Hercule , pris
de ce qu'il était seul dans son temple.
3I0XOGRAMMES , c--;Vd. d'un seul
et Bdême caractère. On appelait
ainsi les dieux poiur marquer leur
immutabilité.
MoNOPHAGiE , sacrifice à Egine.
Monstres. A^. Andromède, Egide,
Cadmus,Harpyies, Phèdre, Circé,
EgES1;A, GlAVCL'S, ScYLrA,SlRÈllB,
Chimère, HÉsiûne, etc.
I . MoMACNfs. ËUes étaient fiMes
250 M O P
de la Terre. On les regardait presque
par -tout comme des lieux sacrés;
quelquefois niêiue on les adorait
comme des divinités. Les anciennes
médailles les figurent par des génies
dont chacun est caractérisé par quel-
que production du i»ys.
2. — Jetant feux et flammes. V .
'Atlas, Etna, Géants. ,
Montana , surnom de Diane , pris
du culte qu'on lui rendait sur les
inontafaies , ou de la chssse qui fai-
sait sa principale occupation.
MoNTS-joiE , monceaux de pierres
que les anciens élevaient sur les grands
chemins autour des statues de Mer-
cure , et que l'on nommait Acervi
Meivurii.
MoNYCHus, Centaure si fort qu'il
déracinait les arbres.
MopsE , une des cinq Sirènes.
MopsopiE y nom ancien de l'At-
tiqne.
Mopsopius JuvENis, Triptolème ,
né dans l'Attique.
Mopsopus donna son nom à l'At-
tique.
I . Mopsus , fils d'Apollon et de
Maiito fille de'ï'irésfas , fittneux
devin et grand capitaine , fut ho-
noré à Claros du sacerdoce de son
i)ère , y rendit ses oracles, et donna
ieu par son habileté au proverbe ,
Plus certain que Mopsus. Il si-
f^nala son talent au siège de Thèbcs ,
mais sur-tout à la cour d'Amphi-
maque , roi de Colophon. Ce prince ,
méditant une expédition importante,
consulta ce devin sur le succès; Mop-
sus ne lui annonça que des malheurs
s il exécutait son entreprise. Amphf-
mnque , à qui elle tenait pourtant
lort h cœur , s'adressa à Calchas ,
outre devin célèbre , qui lui promit
une victoire signalée. L'événement
justifia Mopsus ; car le roi fut en-
tièrement défoit , et Calchas , hon-
teux d'avoir si mal deviné , en mou-
rut de chagrin. On raconte autre»
, ment la victoire de Mopsus. Il pro-
posa à Calchas de lui aire combien
une truie pleine, qui vint à passer
devant eux , portait de petits dans
son ventre , ou , selon Hésiode ,
combien un figuier qu'il hii montra
M 0 P
avait de figues. C:dclias ne put 1
deviner , et Mopsus ne se mépr
point dans le compte. Mopsus, apri
sa juort, fut honoré coninie un deni
dieu , et eutun oracle célèbreà Maie
en Cilicie. PluLanjue raconte qi
le gouverneur de cette province , 1:
sacliant que croire des dieux , parc(
qu'il était obsédé d'épicuriens qi
lui avaient jeté beaucoup de douti
dans l'esprit , se résolut, dit agré:
blement l'historien , d'envo}er un e
pion chez les dieux pour apprendi
ce Qu'il èa était. Il lui donna un bill
cacheté pour le porter à Mopsu
Cet envoyé s'endormit dans le ten
pie , et vit en songe im homme fo
bien fait , qui lui dit , noir. Il por
cette réponse au gouverneur. El
parut très ridicule ù tous les épici
riens de sa cour ; mais ii en f
frappé d'étonnement et d'admiratio
et, en ouvrant le billet, il leur mont
ces mots c^u'il y avait écrits : T'ih
molevai-je un oœuf blanc ou noii
Après ce miracle, il fut toute sa v
fort dévot au dieu Mopsus.
2. — Autre devin qui exerça s
fonctions dans le voyage de la Ce
chide , car on le compte au rang d
Argonautes. Il était fils.de la nyr
plie Chloris et d'Amycus , d'où
est quelquefois désigné par le ne
d'Amycidès. On raconte qu'au
tour de Cùlclios il alla s'établir
Afrique , près de Teuchira , dans
golfe où depuis fut bâtie Cartha;
là , il se rendit si reconunandable ]
son habileté dans la divination , qi
près sa n^rt les habitants lui r
dirent les honneurs divins , et
établirent un oracle qui fut lo
temps fi^quenté.
3. — Lapithe qui se rendit
lèbre au siège de Thèbes. On c
que c'est lui qu'on honorait en
licic, et qui donna son nom à la
de Mopsueste.
4. — Capitaine des'Argiens u
mena une colonie sur les monta
de Colophonie , où il fonda la
de Phasèle. •
5. — Fils d'Œnée reine des 1|
niées , eut pour père Nicod
Comme Œnée maltraitait fort
U O Pl
peuple , les Pyfrni^es enlevèrent
Mopsiis pour l'élevtr à leur manière.
6. "^Lvdien, se rendit en Syrie ,
dont Atergatis était reine. Cette
princesse, a>ant, ainsi que son fils
Jétliys, lasse par des cruautés inouïes
la patience de ses sujets , tomba avec
lui entre les mainj de T*lopsus , qui
les fit noyer dans un lac voisin d'As-
calon.
7. — Thrace banni de son pays
par le roi Lyciirfue , se fit suivre
d'un CTand parti , se joignit h un au-
tre banni, Scvtlie de nation , nommé
■Sipyle, attaqua les Amazones, et en
fit un grand carnage. P'. Myrine.
Moquerie. ( Iconol. ) L'âne ,
image de l'ignorance, a été employé
comme le symbole de la moquerie
et de la dérision. Il est peint dans
cette attitude où on le voit lorsque
quelque chose le chagrine , avec les
lèvres retirées, et montrant les dents.
M08ALB. ( Iconol.) Ses attributs
. les plus ordinaires sont un livre, un
frein et une règle. Souvent on lui
donne un habit blanc , indice de
l'innocence ou des mœurs pures et
bien réglées. Nos artistes la repré--
sentent quekjuefoia sous la figure de
Minerve , avec son casque en tête,
surmonté d'une chouette , symbole
de la sagesse.
MoRDAD ( M. Pers. ) , nom per-
san de l'ange de la mort, c.-à-<f. de
celui à qui Dieu a donné la commis-
sion de séparer les amcs des corps.
^loRGioN , fils de \ulcain et d'A-
glaé , une des Grâces.
MoRGiTEs , ou ^loRGTS ( M. Mah.),
une des principales sectes du maho-
métisme. Les morgis sont de grands
défenseurs de leur religion. Ils pré-
tendent qiie l'impiété , accompagnée
d'une ferme foi , ne sera jamais pu-
nie , et que la piété et les bonnes
œuvres , produites par une croyance
erronée, ne peuvent donjaer -aucun
droit à la béatitude.
MoRits, partiel , un des surnoms
àt Jupiter. Rac. Meirein , diviser.
MoRLAix , ville de la ci-devant
Bretagne , dans le voisinage de Ja-
Îuelle de petits hommes d'un pied
e Iiaut viv«spt sûus terre : ils mar-
M O R 25i
chent en frappant sur des bassins ;
ils étalent leiur or , et le font sécher
au soleil. L'hoimne qui tend modes-
tement la niairï reçoit une poignée •'t
de ce précieux mélalj celui qui se pré-
sente avec un sac est maltraité et
éconduit. Ces enfants de la supersti-
tion on t i comme on le voit , une grand e
affinité avec les Gnomes. ( f^. Gno-
mes.) Voyage du C. Cambry dans
le Finistère.
MoRMO , prince' gaulois , fut con-
seillé par un oracle de bâtir, ancon- ,
fiuent du Rhôr.e et de la Saône , une
ville qui devait un jour être considé-
rable; et ayant vu des corbeaux voler
sur ur e montagne voisine , il y bâtit
cette ville , qui de cet événement et
de sa position fut nommée Lugdu-
ninn , colline des corbeaux.
Mormones, génies redoutables qui
prenaient la forme des' animaux les
plus féro<:es , et inspiraient le plus
grand effroi.
MoBPHAÇME , une des danses ridi-
cules des anciens, dans Jaquelle on
imitait , par un grand nombre de
figiu-es, les transformations des dieux.
]^o,c. Morphè , forme.
MoRPHF.E , fils du Sommeil et de
la Nuit , le premier des Songes , et
le seul qui annonce la vérité , était ,
dit Ovide , le plus habile de tous à
prendre la démarche , le visage, 1 air
et le son de voix de ceux qu'il veut
représenter; et c'est de là qu'il tiie
stin nom : ce Songe ne prend la res-
semblance que des hommes. ( Voy.
Phantase , PhobÉtor.) On lui donne
potir attributs uue plante de pavot ,
avec laquelle il touchait ceux qu'il
voulait endormir , et des ailes de
papillon , pour exprimer sa légèreté.
' MoRPHo, surnom de Vénus, sous
lequel elle avait un temple à Lacé-
démone. La déesse y était voilée , et
a\ait des chaînes aux pieds. La tra-
dition portait que c'était Tyndare
qui les lui avait mises , soit pour
UKirquer la fidélité et la subordina-
tion des femmes , soit , ce qui estV
moins naturel , pour se venger de
Vénus , à laquelle il imputait lin-
continence et les désordres de ses
propres filles.
n'-i NOS
Mor.T ( le ). D. Calmet croit qtib
soMS ce nom les Héhreus ci;'.crcaicnl
/;'onis. -
Mort subite. On l'aUriLuail au
courroux d'Apollon et de Diane, avec
f elle différence, qu'on mettait sur le
compte du dieu celle des hommes ,
rt sur le compte de la déesse celle
f'es femmes.
Mor.TA , nom que quelques uns
ont donne à l'une des trois Parques ,.
que l'on fait présider au destin de'
ceux qui, nés avant ou après le tenue
ordiiaire de la naissance, venaient à
mourir. ï" . DtciMA, ^^o^,A.
INIoRTiFiCATiCR. (Ico/toI. ) On la
voit repnisentée sous la figure d'une
femme triste et eKténuce , qui tient
un cilice et une discipline.
Morts. Un point essentiel du culte
relif;ieux était d'iionorer la nié-
Tiioire des, morts ; et le dernier raf-
finement de la tyrannie était d'em-
])ècher qu'on ne leur rendît les der-
niers devoirs. Ce respect pour les
r!orts se re^-ouN e chez les peuples les
plus harbares , et suit les progrès de
la civilisation : aussi , du moment
qii'il s'affaihlit , présaf^e-t-il le relà-
«■lieuicnt et bientôt la dissolution
iu corps social. F . FlkÉrailles ,
]MÀNES.
MoRYCHUS , surnom que les Sici-
liens donnaient ii Bacchus , lorsqu'au
temps des vendanges ils barbouil-
bieut sa statue avec du viii doux et
des fif^ues.
MoRvs , un des fils d'Hippotion ,
f.ié par Mérion au siège de ïroie.
MoscHTARA, dieu des Arabes, le
même que Jupiter.
MosqlÉes ( J/. i>/fl//.), temples
des musulmans. On n'y voit ni autels ,
ni figures, ni images; le Qôran le
défend expressément. Une grande
quantité de lampeset plusieurs petits
dômes soutenus de colonnes de
ri^arbre ou de porphyre eu sont le
principal ornement. Avant d'y ar-
river , on entre dans une grande
cqur ombragée de c}prcs , de s^co-
nicres et autres arbres touffus. Sous
u.i vestibule , au milieu de la cour ,
est une fontaine et plusieurs petits
bassins de niaibre , où les musul-
M O U
m ans font l'abdcst avant la prièrt
Celte cour est environnée de cioîtrt
qui conmiuniqucnt à desmaisuns dei
linées aux imans pavés pour lire a
peuple le Qôran , et prier pour le
anies détenues dans l'Araf , ou put
gatoire. On y loge aussi des élu
diants , et de pamres passants ans
quels on distribue tous les jours u
potage de riz , de lentilles , d'org
mondé , et , trois fois la semaine , d
mouton. Les revenus des mosqué*
sont immenses , sur-tout ceux d«
Jaillis , ou nwsquées jovales. 0
estime qu'ils absorbent la troisièn
p;!rtie des terres de l'empire. Saint*
S'vphie de Constant iriople possède
elle seule des biens assez considi
râbles pour occuper des gens dont
seule étude est de les calculer et c
les mettre en ordre. Quant aux mo
quées des derviches , on celles qi
sont fondées par une dévotion pai
ticulière , leur retenu consiste, t
legs pieux/donl ijs placent l'argei
à intérêt ; ce qui , chez les Turc;
n'est permis que dans ces sortes t
cas. Les mosquées ne peuvent porti
le nom de leur fondr.tenr , c'est i
privilège que les empereurs se soi
réservé.
MossiMAGON ( M. Tnd. ) , fête q
tombe le jour ou le lendemain de
pleine lune du onzième mois , Masf
Février. Elle consiste à se pu ri fi
driTisuneeau sainte. Les habitantsc
l'ondichéry , n'ayant point d'étan
sacrés dans leurs pagodes , vont à
rivière de Tircangi , à une lieue <
la, ville , un peu au-delà de Villenou
On Y jeûne et prie pour les niorl
]^^oTHO^E , fiile d'Œnéus et d'ui
maîtresse de ce prince , donna s<
nom à Mothone ou Méthone.
Mouches. Les Aearnanicns 1
honoraient. Les habitants d'Acean
offraient de l'encens au dieu qui I
chassait. {J^oy. Béelzébuth. ) L
Grecs avaient aussi leur dieuChass
mouches. {V. Mviacre.) Elicn c
que les mouches se retirent délit
mêmes aux fêtes o'ympiques ,
passent .lu-delà de l'Alphée avec 1
fenmies qui se tiennent de I':;ul
côté. 11 ajoute que ùiois le temj
M O Y
d A; o!!ûn à Actiuui , îorsfj'if- l»i T-tf»
approche ,oii iiniuole uu Lttuj ou un
taure;uianxmoucîies:elIes s'attachi nt
au 5aiig de la victime ; et dès qu'elle^
sout rassasiées , elles se rctit*iU ; au
lieu qtie celles de Pise se retif'.nt
d'elles-mêmes , et srmhlent marquer
la véiiération qu elles ont peur Ui di-
vinité. I! y avail en<x)re un temple à
Ro'.nc où les mouchas, dit PUiir ,
n'entraient jamais : c était le temple ^
d'Hercule Vainqueur. V . Ap.isriE ,
lo.
MouDÉri (M. Ind.) , c'éesse de
la discorde et ^e la misère , née de
la mer de lait , qui ne trouva point
d'ép'jux parmi leé dif nx. Les Indiens
prétendent que celui qu'elle protège
ne trouverait pas un rrain de riz
poiir'appaiser s;i faini.E'ic est peinte
de couleur verte , montée sur un
ànc . et portant en main une i)an-
nièrc au milieu -de laquelle est fieint
on corbeau. Ces deujf aniuiaux lui
son; donnés pour atlrii-uls, parce-
qu'iis sont infimes clic z ies Indiens.
Mousi , ou CatÉri (3/. fiid. ) ,
r -■ - N que reconnaissent les Indien* ,
u'aucun de le«irs livres sacrés
fasse mention, et auxquels ils
attribuent les qualités que les Euro-
péens attriJHient aux esprits follets.
Ces esprits n'ont point de corps ;
ln?r>i« ils prennent la forme qu'il leur
: c'est sur-tout la nuit qu'ils
it puur nuire aux hojnmes : ils
lit de faire tomber les voyageurs»
- dans des précipices, des puits
- . es rivières, en se transformant
\cTi lumière, maisons, hommes ou
animaux , et cachant le péril où ils les
'lisent. C'est pour se les rendre
ces que les Indiens élèvent en
inneurdesstatnescolossalesaux-
s ils \ant adresser des prières.
tjTH (M.Syr.) , nom phéni-
du dieu des uiorts, synonyme
/è5,le trépas.
V ÉNi ( 3f . /nd. ) , nom que prit
nou lors de sa métamorphose
nme , forme qu'il prit ixiur
le les Géants , et leur enlever
urdnn ( l'amlyrosie ) , qu'ils
il fait sortir de b mer de,lait.
M U L
rï55
Mf BAD MUBADAR. [Mj'lh. Pej:.\
C est le nom <|up portait, avant la : >-
(bme de Zoroastre , le chef soù\ r -
raiii de la religion des anciens Pers» ■=.
Ce mol signifie éi>é*^ue des é^^ijiu ..
Zoroastre le changea en ce'oi i.e
Desturi Destur, qui a la même
signification.
MiciEN , Romain (àmeux, aiiqi';^!
Vespasien dut 1 empire , joignait à
toutes les qualités qui font h s gran s
Jiomuies les faiblesses de la super—
tilion. Pline ixjus apprendque, poiir
se ; -réserver du mald'\eux, il port;..t
sur lui ime mouche vivante enve-
loppée dans du linge b ani?.
SliciEs, fêtes instituées par les
peuples de l'Asie mineure eu l'hon-
neur de ]Mutius Scévùîa, gouverneur
de cette province, l'an de Rome 6j.:i.
Mucri {^ M. Ind.), béatitude cé-
leste , que l'école du Véda prétend
consister en ime absorptiou profonde
dans l'essence divine, sans cependant
exclure le sentiment de ce bonheur.
3IuDÉRis. ( >/. Maft. ) Ce sont ,
/ chez les Turcs, les professeurs de"
ces académies que les princes otto-
mans out fait élever dans l'encenili^
o«i aux environs des mosquées. î's
sont chargés d'y annoncer le droit
civil et le droit canon. Le nuidéride.
la masquée de Soliman est le pr<--
niier de tous , et parvient souvent à
la dignité de muphti.
Muette. A^.Mwta.
MuEzi V.S, oucrieurs ( 3/. Mah.) ,
imaas dont le seul emploi est d'un-
n ncer à haute voix, du haut de-*
minarets , le moment de la prière.
Le muerim se tourne vers le midi .
le septentrion , l'orient , l'occident ,
et finit par ces mots : « Venez, pen-
u pie au lieu de tranquillité et cl'in-
» tégrité; venez à fasxle du salut i «
Il répète ce signal cinq fois par jour :
mais le vendredi l'iman ajoute une
sixième invitation , à cause de la so-
lemnité du jour. f-^. Ezan, Mii«A-
BETS , Imas , etc.
MvLciBER, im des noms de Vul-
caîn , <]uasi mulci/er , parcequ'il
sait l'art de domtcr et d'adoucir le
for par 'le moven du feu. Rac. Mut-
cci-e femim.
î.'î ', M U M
1. MuLius , capitaine troyen tué
par Potrocle.
2. — Capitaine -des Epéens, ren-
versé lie son char par Nestor.
3. — Héraut , n.;^tiMe Dulichium ,
au service d'Amphinomus , un des
poursuivants de Pénélope.
MuLTiwAMMi.i , surnom de la
Diane d'Ephèse , pris du nombre de
ses mamelles, qui la distinguaient
des autres Dianes.
MuMBO-JuMBo , idole mystérieuse
des Nègxes , inventée par les maris
pour contenir leurs fenmies dans la
soumission. Cette machine , qu"'elles
prennent pour un homme sauva ce ,
est revêtue d'une longue robe d'é-
corce d'arbre , avec une toque de
1>aille sur la tète. Sa liaufeur est de
luit ou neuf pieds. Peu de Nègres
ont l'art de lui l'aire pousser des sons
qui lui sont propres. Ou ne les en-
tend jamais que durant la nuit , lors-
que l'obscurité aide à l'imposture.
Les hommes ont-ils quelque différend
avét leurs femmes , on s'adresse au
INlumbo-Jumbo, qui décide ordinai-
rement ia difficulté en faveur des
inaris. Le Nègre qiii agit sons cette
figure monstrueuse jouit dune au-
torité absolue , et s'ottire tant de res-
pect, que personne he paraît couvert
en sa présence. Lorsque les femmes
le voient ou l'entendent, elles pren-
nent la fuite, et se cachent soigneu-
sement ; mais si les maris ont (juel-
qnes liaison^ avec l'acteur, il fait
'porter ses ordres aux femmes , et les
force de reparaître ; alors^il leur
commande de s'asseoir , et les fait
chanterou danser suivant soneaprice.
Si quelques unes refusent d'obéir, il
les fait chercher par d'autres Nègres
qui exécutent ses lois , et leur deso-
héissance est punie du fouet. Ceux
qui sont initiés dans le mystère s'en-
Î logent , par un serment solemnel , à ne
e jamaisrévéleraux femmes, ni même
aux autres Nègres qui ne sont pas de
la société. On n'y peut être reçu
avant l'âge de seize ans. Le peuple
jure par cette idole, et n'a pas de
serment plus respecté. Il y a peu de
villes considérables qui n'aient ui e
figure du Mumbo-Juinbo. Pendant
M U P
le jour , elle demeure sur na potf r
dans quelque lieu voisin de la viil
jusqu'à l'entrée de la nuit, ten
ordinaire de ses opérations. En 1 72
un roi'de Jagra , qui avait révélé
secret .'i une de ses femmes , fut p
gnardc avec elle aux pieds de l'id
par les grands dïi pays , et d'aprè;
sentence du Mumbo-.Tumbo.
MuNAsicuiTEs. {M. Mah.) I
Turcs appellent ainsi certains p
losophes qui forment une secte j);
ticulière , et qui adoptent le systè
de Pythagore sur la métempsyco
C'est le sens de leur dénominati(
MuNDCs, chevalier romain qi
n'ayant pu séduire une daoïe d'
rang distingué , nommée Paulin
viift à bout de ses desseins par
moyen des prêtres d'Isis , qui p
suadèrent à Pauline que leur d
Anubis était devenu amoureux d'el
Cette scandaleuse aventure fit grc
bruit , et donna lieu de renouve
les anciennes ordonnances contre
cérémonies égyptiennes , qu'il
défendu de pratiquer à Rome. 1
prêtres entremetteurs furent mis
croix , le temple d'Isis fut détru
et la statue du dieu trainée dan:
Tvbre.
MuNERARIUS , Mt'NERAïOR , Ce
qui donnait un spectacle de glad
teurs en l'honneur des morts.
Minus, nom des spectacles
glndiateurs donnés en l'honneur
morts , et regardés alors comme
devoir.
IVIuNYCHiA , nom de Diane
nor<'e dans un fauxbourg d'Athè
MuNYCHiES , fête annuelle cé!él
à Athènes en l'honneur de D
Munychienne , dans le port de I
nychie, le lë du mois Munych
MuNYCHioN , dixième mois
l'année athénienne ; il tirait ce
des Munychies , et répondait
fin de Mars et au commenceii
d'Avril.
MuNvcHus , fils de Laodice c
Démophoon ou d'Acamas , fut <
à Troie par Ethra , et donna
nom à un bourg de l'Attique.
MxvHTi ( M. Mùh.) , chef t
religion r et souverain pontife
51 U R
mahomdlans. 11 est encore appelé
J'aiseur de lois , oracle des juge-
ments, prélat de V orthodoxie j etc.
Le jour de son installation , feiiipe-
reiir le revêt d une riche veste de
martre zibeline, et lui fait un présent
de mille écus d'or. Il n'a d'autre peu-
sion i[ue deux mille aspres par jour ,
ce c[ui revient à-peu-près à 65 livres
de notre mc>nnaie ; mais il tire tout
l'argent qu il peut des place» dépen-
dantes des mosquées royales. Autre-
fois son pouvoir était sans bornes. Il
était consulté par tous les sujets de
l'empire, et par le grand- seigneur
même , dans les afiaires les plus im-
portantes ; mais aujourd'hui ce pon-
tife ne conserve la conGance du nio-
nanjue et son crédit qu'en sacri-
fiant souvent la religion à la politique.
A peine est-il installé , que les am-
bassadeurs , les aîjents des pachas ,
Tiennent le féliciter , et lui font un
présent d'environ cinq mille écns.On
tait rarement njourir un niupliti :
quand il est coupable de crime d'état,
on le dégrade avant de Venvover au
supplice ; alors on le met dans un
mortier de marbre , gardé dans les
tours de Constantinople. Il y est
bi'ovë ,' et ses os sont réduits en
bouillie. Amurat FV , qui imagina
1 ce cruel supplice , disait à ce sujet :
I « Il faut que les tètes exemptes du
* tranchant de l'épée soient broyées
■ par le pilon. »»
MuRCiA , déesse de la paresse, qui
ôtoit à ses dévots toute force et toute
volonté d'agir. Son nom venait de
murcus, murcidus, stapide, lâche,
wiresseux. Elle avait un temple à
Rome , au pied du mont Aventin ,
onciennement appelé Murcus. On
I «sentait ses statues couvertes de
sse, pour exprimer sa noncha-
. laiiLC. Plusieurs auteurs prétendent
1 que ce n'était qu'un surnom de ^ é-
n i-i , pour exprimer la mollesse
Ile inspire, et qui rend l'homme
apable de rien faire de grand et
j de généreux.
' MtRMui-LioNs. f^- MraMii.Loss.
^It'BRAMis , issu des rois du La-
1 , fut précipité de son char par
MUS. 255
Morte A, surnom de Vénus, pris
du myite, qui lui était consaci>^.
MusAGÈTE , conducteurdes Mu-
ses, surnom d Apollon ,,parcequ on
le représentait souvent acoimpiigné
des doctes sœurs. Hercule eut le
même surnom. Son cidte fut apporté
de Grèce à Rome par G. Fulvius ,
Îui lui bâtit un temple au cirque de
laminius , où étaient aussi les neuf
sœurs. Il les mit sous la protectioa
d'Hercule , parceque le héros doit ,
par sa protection , assiu-er le repos
des Muses , et les Muses doivent cé-
lébrer la vertu d'Her«.uJe. Lllercule
Musagète est figuré par une Ivre
qu'il tient d'une main, |^>enduut qu'il
s'appuie de l'autre sur sa massue.
A ses pieds est un masque , attribut
ordinaire de quekjues unes des
Muses.
McscAEics , surnom de Jupiter.
/^. Apomyiijs.
Musée , disciple d'Orphce , pro -
phèle et poète antérieur à Homère.
Diogèite Laërce lui attribue l'in-
vention de la sphère, et le fait auteur
d une théogonie.
Musées , fêtes en l'honnem" des
Muics en Grèce, et particulièrement
chez les Thespicos , <|ui la soieiuni-
saient tous les cinq ans sur l'Hélicon.
Les Macédom'ens avaient la même
fête en rhonaem- de Jupiter et des
Muses , et la célébraient par toute*
sortes de jeux publics et scéniqucs ,
qui duraient neuf jours.
McsEP.iss. {M. Mahom.) C'est
le nom que se donnent cntr'eux, chez
les Tmcs , ceux qui font profession
de l'athéisme, et dont la signiScatioa
est , « Nous avons le véritable ie-
» cret. « Ce secret n'est autre cho»e
3ue de nier absolument la divinité ^
e soutenir que c'est la nature, ou le
principe intérieur de chaque indi-
vidu , qui dirige le cours ordinaire
de tout ce que nous vojoos. Ricaut.
Me SES , déesses dts sciences et
des arts. Hésiode eu tx>mpte nr^uf ,
filles de Jupiter et de M^raosyne.
« Dans rOlympe, dit-il , elles c^an-
«> tent les merveilles des dieux , con-
» naissent le passé, le présent, l'ave -
■> njr , et réjouiiseat la cour céîêste
456 T.î U S
» de leurs harmonieux concerts. »
Cicéron en compte d'abord quatre ,
Tlielxiope , IMuéuiè , Avedè et
Meiétè , filles du second Juj-iter ;
Îuis neuf, qui ont eu pour père
upiler troisièuie , et pour uière
Mriéniosyne ; cl enfin neuf, nom-
mées couime les précédentes , mais
nées t:'e Piérus et d'Antiope. Pau-
sanias en coini te trois , savoir , la
Mémoire, la ^Méditation, et le Clinnt,
dont le cvdte fut étahli en Grèce
par les Aloïdes ; c.-à-d. qu'on per-
sonnifia les trois choses qui consti-
tuent le poème. /' arron n'en ad-
mettait que trois, et dit que Sicyone
donna oidre à trois sculpteurs de
faire chacun trois statues .des Muses
pour les placer dans le temple
d'Apollon , et cela dans l'intention
de les acheter de cehii qui aurait le
mieux réussi. Mais comme elles se
trouvèrent toutes également helles ,
la ville les acheta pour les dédier à
Apollon. Au reste, ce nombre de trois
était tiré de ce qu'il n'y a que trois
modes de chant ; la voix sans ins-
truments , le souffle avep les instru-
ments à vent , et la pulsation avec
des l^res , etc. F. Piérus.
Diodore donne encore aux Muses
une autre origine. « Osiris , dit-il ,
» aimait la joie , et prçnait plaisir au
» chant et à la danse. Il a^ ait toujours
» avec lui une troupe de musiciens ,
» parn)i lesquels étaient neuf filles
» in truites de tous les arts qui ont
» quehjue rapport à la musique, d'où
» vient leur nom de Muses : ellt-s
« étaient conduites par Apollon , un
» de ses généraux ; de là peut-être son
» surnom de INîusagète, donné aussi à
» Hercule , qui avait été comme lui un
» des généraux d'Osiris. » Lec/erc
croit lue la fable des Muses vient
des concerts établis par Jupiter en
Crète ; qwe ce dieu n'a passé potir
le père des Muses que parcequ'i! est
Iç premier parmi les Grecs qui ait
eu un concert réglé ; et qu'on leur a
donné Mnémosyne pour mère,parce-
que c'est la mémoire qui fournit la
matière des poèmes.
L'opinion commune est donc qu'il
y a ueuf Muses , auxquelles Hésiode
M U S
est le premier qui ait donné de
noms. « On les fait présider , di
» encore Diodore , chacune à dif
» férçjsts arts , connue à la uuisiquc
» à la poésie , à la danse , à l'.astro
» logie , etc. >;. On les dit vierges
parceque les bienfaits de i'éducatioi
sont inaltérables : elles sont appelée
Muses , d'un mot g^ec qui signifii
expliquer les mystères ( iMuein )
'• parcequ'ellcs ont euseigné aux hom
mes des choses importantes , mai
hors de la portée des ignorants. Cha
cun de leurs noms renferme un(
allégorie particulière. Clio est ains
appelée , parceque ceux qui son
loués dans les vers acquièrent nn-
gloire immortelle ; Èuteij'e ,
cause du plaisir que la poésie sa
vante procure ù ceux qui l'écoulent
Thalie , pour dire qu'à jamais eli
fleuriia ; Melpotnène , pour signi
fier que la mélodie s'insinue jusque
dans le fond de l'ame des auditeurs
Terpsichore , pour marquer I
plaisir que ceux qui ont appris le
beaux arts retirent de leurs études
Erato semble indiquer que les sr
vants s'attirent l'estime et l'amitié
Polytnnie , que plusieurs poète
sont devenus illustres par le gran
nombre d'h>mnes qu'ils ont consï;
crés aux dieux ; Uraide , que ceu
quelle instruit élèvent leurs conten
plations et leur gloire jusqu'au ciel
enfin !a belle voix de Calliope lui
fait donner ce nom , pour nous aj:
prendre que l'éloquence charme l'cj
prit et entraîr.e l'approljation di
auditeurs. P^. l'article de chacut.
des Muses.
Les anciens les .ont regardé
comme des déesses guerrières , et 1
ont souvent confondues avec les Ba
chantes. Non seulement elles fure
mises au rang des déesses , mais.'
leur prodigua tous les honneurs
la divinité. On leur offrait des sac:
fices en plusieurs villes de la GfjÈ
et de la Macédoine. Elles avaient
Athènes un magnifique-autel. Roi
leur avait aussi consacré deu;c tei
pies , et un troisième où elles étai<
fêtées sous le nom de Camnines. I
Muses et les Grâces n'avaient or
naireœ
MUS
naircment qn'ah temple : on ne fai-
sait puère de repas asn'aLles sans
les Y appeler et sans les saluer le
verre à la mzin. Hésiode leur donne
l'Amour pour compajrnon , et Pin-
dare confond leur jurisdiction. Mais
personne ne les a tant honorées que
les poètes , qui ne manquent jamais
de les invoquer au commencement
de leurs pjèiues , connne des déesses
capables de leur inspirer cet enthou-
siasme si nécessiiire à leur art. Le
Parnasse, l'Hélicon, le Piude , étaient
lenr demeure ordinaire. Le cheval
Péi;ase paiss;iit ordinairement sur tes
montagnes et aux environs.
Parmi les fontaines et les fleuves ,
1 Hippotrène.fJastalie et le Permesse
leur étaient consacrés ; ainsi que ,
parmi les arbres , le palmier et le
. irier.
Ou les peint jeunes , belles , mo-
ur-.ies , values simplement. Ajiollun
est à leur tète , la Ivre à la ma lu et
couronné de laurier. Comme ciiacune
préside à un art différent . elles ont
des i-ouronnes et des attributs par-
ticidiers. f^. Callîope , Clio , etc.
On peut Couronner le^ >luses de
5 lûmes , par la raison suivante. Les
luses , avant vaincu au combat du
chant les filles d Achéloiis , qui les
avaient défiées par le conseil de
Junon , leur ariachcrent les plunie's
des ailes et s'en firent des couronnes.
Les anciens leur donnaient des dra-
peries jaunes j Phoniiitus , une cou-
ronne de palmier et des ailes.
MusicV, surnom de Pallas, qu'on
nommait la Musicale lorsqu'elle
jouait de deux Hùtes , p;irce<{u'on
prétendait que les serpents de son
égide jouaient lorsqu'on jouait de la
flûte dans le voisinage.
MusiMos ( y[. ijr. ) , fêtes des
âmes ch^-z les peuples voisins du
Monomotapa. Ce sont les seules di-
Tinités supérieures à leurs monar-
ques qu'ils reconnaissent ; ei ils ne
rendent tant d'honneurs à leurs rois,
que parce<[u'ils sont persuadés que
les aines ne leur refusent rsfn de ce
^ cju'iis leur demandent. Le premier
jour de la lune, et certains autres
jours, ils céièbrent ces lètes euThoa-
Joinc y/.
MUS 257
nenr dés gens de bien trépasses : c'est
le roi qui eu marque l'époque et qui
en rjgle les c^érémonies.
Musique. ( Sciences. ) On la re*^
courait à la Ivre d'Apollon qu'elle
tient, ainsi quà un livre >ur lequel
elle a les yeux fixés , et airs uivers
instnmientij qui sont à ses fieds ,
dont rassemblai.e désipje Iharmouie,
la var été et les diflérents caractères
de la musique , tels que le hautbois
pour les airs pais, la guitare pom'
les plaintes amoureuses , la h;irj>e
pour les chants heroïque.s ou sacrés ,
etc. D'autres lui donnent oes airs
notés, une p'ume, une bahmce pour
exprimer la justesse qui lui est né-
cessaire, et une enclume . parcequ on
prétend que le divers son des mar-
te;;us a contribué à la découverte de
l'art Les Epy pliens la représentaient
biéro^lyphiquement par une langue
et quatre dents, ou, sans hiéroglyphe,
par une femme dont la roi-e est
semée d'instruments et de li\res no-
tés. Une peinture allégorique qu'on
vo>ait à Rome exprimait ses effets
par une troupe de cypnes rangés en
cercle autour d ime fontaine. Au
milieu deux est un jeune homme
ailé , riant , et couronné de fleurs :
c'est Zépbvre qui de son haleine ra-
fraîchit les airs et semble agiter dou-
cement leurs pimnes. On la retrouve
encore dans des peintuies antiques
sous la forme d'une femme qui joue
d'un sistre , où se voit une cigale a
la place de 'a corde rompue ( v.
Eu^o>llLS ) , et qui a uu rossignol
sur la tète , un vase plein de vin ,
car les anciens uietlaieiil Eacchus
dans la compagnie des Muses. Elle
est enc"ore représentée sons 'a figure
d'Euterpe , Muse qui présidait à la
musique. ( V\ EuxERPi.. ) Elle est
indiquée par ime cigale sur le» mé-
dailles des Messéuicus en Arcudie ,
où cet art , au lî'pj.-ort de • oiybe ,
a été cultivé p'us que dans aucune
antre partie de 1 Grèce. Considérée
comme reniè<je dans tes maladies du
corps et de 1 ame , et con.uie ua
m<>\en de conserver s;» santé, elle,
peut encore ;voir été fiiimée p^r
Apollon tensut sa lyre. ,
»j8 m V T
MussAF ( M. Rabh. ) , prière
Usitée parmi les Juifs modernes le
prpiiiicr ioiir de cliaque mois', le
)our (lu sahhath , et au conuuence-
niont de l'anuée.
Mu suce A ( M. Afr. ) , nom du
(liuble chez quelques peuples de l'A-
frique. Ils en ont une très gran.fe
peur , et le regardent comme l'cu-
uemi du genre^iumain , mais ne lui
rendent aucim hommage.
MUSULAIAJNISME. Voy. MAHOmÉ-
TIS.ME.
Musulmans ( M. Mah, ) ,■ nom
que se donnent les mahomélans , et
qui signifie, suivant Gagnier, dé-
voués au scivice de Dieu. Chardin
! explique par ces mots , Arrivés au
salut; de Salem, terme, ajoute-t-il ,
qui dans presque toutes les langues
de l'onènt signifie paix , et aussi
salut, comme qui dirait les sauvés;
■ce qu'ils entendent ^ non du salut
éternel , mais de la vie temporelle.
C'est que , dans les pri.ieipes du ma-
liométisme , cette religion ,^ plus san-
guinaire et plus cruelle qu'elle ne l'a
t^tc depuis, ne faisait quartier à la
guerre quà ceux qui l'embrassaient
en disant ; « Il n'y apoint d'autre dieu
» que Dieu , et Mahomet est son
» prophète ; » et lorsque quelqu'un ,
pour éviter IJi mort , faisait celte
profession de foi, on criait : Musel-
inooii, il est arrivé au salut. Cela fait
Toir que ce terme ne signifie pas
vrai croyant, connue le prétendent
la plupart des relations.
Muta , déesse du silence , la même
que Lara. Sa fête se cf'-^cljrait à Rome
le i<S Février. Les Romains lui sa-
crifiaient pour empêcher les médi-
sances , et joignirent sa fête ;'i celle
des morts, ou parcequ'clle imitait
leur silence par sa langue coupée ,
ou parcequ'clle était mère des Lares.
Ovide nous apprend par quelles
cérémonies on croyait conjurer les
traits de la médisance. Une vieille
femme , entourée de quantité de
jeunes filles , sacrifiait à la déesse
Muta , mettant trois grains d'encens
avec trois doigts dan§ un petit trou ,
;ivant sept fèves noires dans la bou-
che ; puis elle prenait la tête d'un
M Y C
simulacre, la collait avec de la poix -
la perçait avec une aiguille d'airain ,
la jetait dans le feu , et l;j couvrait
de mentlie , faisant par-dessus une
cffiîsion de vin , ddnt elle donrfait à
boire h ses jeunes compagnes ; puis
s'en réservant la meilleure partie ,
elle s'enivrait et renvoyait les jeunes
filles , en leur disant qu'elle avait
enchaîné les langues des médisants.
MuTiNi ÏLTivi , gardiens muets.
On nommait ainsi les Hermès qu'on
■planait à l'entrée des palais.
|MuTlNITlKUS,OU MuTlKUSTITlNUS,
Ujpu du silence.
MuTiNTs , MuTO , MuTUKUs, sur-
noms de Priape.
MtîTUiN (M. Afr.), un des prêtres
gangas. F . ce mot.
Mycale , fameuse magicienne, qui
faisait descendre la lune par la force
de ses charmes. Elle fut mère de
deux célèbres Lapllhes , Lrotéas et
Or ion.
Mtcalesse , ville de Béotie. Pau-
sanias dit qu'elle avait pris son nom
de ce que la vache qui servait de
guide à Gadmus se mil à beugler
dans le lieu oi'i la ville fut bâtie.
Mycalessie , surnom de Cérès.
Les gens du pays disaient que toutes
les nuits Hercule , le Dactyle Idéen ,
fermait et ouvrait ce temple. On ap-
portait aux pieds de la déesse de
toutes les sortes de fruits qui se
cueillent en automne ; et ces frm'ts,
disait-on , se conservaient toute l'an-
née aussi frais que quand on venait
de les cueillir.
Mycène , fille d'Inachus, et femme
d'Arestor , dorina , suivant quelques
auteurs , sou nom à la ville de M3-
cènes.
MvcKNÉE , fils de Sparton , et
pefît-fils de Plioronée. On lui attii-
J)uait la fondation de Mvcènes ; mais
c'était une fable rejetée par les La-
céilémoniensuiêuiesdoul elle flattait
la vanité. ,
My'cènes , ville del'Argolide , dont
on Attribuait la fondation à Persée ,
qui la bâtit dans le lieu même oîi était
tombé le pommeau de son épée , ce
(ju'i! prit peur un signe de la volontiî
des dieux; et parceque le pommeau
INl Y C
d'une cpée s'appelle iiiycès en grec,
il donna le nom de Mycènes à sa
ville. D'autres prétendent qu'ayant
cueilli un champignon il trouva
dessous une source d'eau dout il
étancha sa soif. Un chanipi^^non
s'appelle aUssj fiiycès.^ly cènes passa
dans ia suite^sous la puissance des
Pélopides , et depuis sous celle des
HéraclideS; et fui détruite après la
bataille de Salaininepar lesArgiens,
piqués de ce que , pendant qu'ils
voyaient de sang - froid l'irruption
des Perses , ceux de Mycèiies en-
voyèrent aux Thermopyles quatre-
' viniTts de leurs concitoyens partager
:nf;c les Spartiates la gloire de cette
imiDortelle journée.
-MïCÉRiNUS , fils de Chéops , suc-
céJa à Cheplncn , son oncle , au
royaume d'Esvpte. Son règue tut
marque par deux infortunes qui en
troublèrent la tranquillité. La pre-
mière fut la mort de sa flllè unique.
Il en fut si atïligé , que , pour ne pas
perdre de vue l'objet de ses regrets ,
il fit enfermer son corps dans une
vache de bois doré-, que l'on plaça
dans une chambre richement parée ^
où l'on brûlait de jour toutes sortes
d'odeurs exquises , et oi de nuit il y
avait une lampe allumée. On la por-
tait tous les ans en public, après que
les Egyptiens avaient battu un cer-
tain dieu ; car la fille de Mvcérinus
l'fnait prié , en momant , de lui faire
vojr le soleil une fois tous les ans.
Sa seconde infortune fut im oracle
de Bute , qui lui apprenait qu'il n'a-
vait plus que six ans à vivre. Mycé-
rinus , piqué contre les dieux , dont
il avait rouvert les temples fermés
par ses deux prédécesseurs, chercha
à éluder la prédiction de l'oracle et
à le convaincre de fausseté , en dou-
blant les six années qui lui restaient.
Pour cet effet , il fit faire ({uantité
de flambeaux qu'on allumait toutes
les nuits , passait le temps à boire
et en réjouissances , ne cessant ni
jour ni nuit de courir les bois etJes
plaines , par-tout oi'i il savait qu'il y
! avait des festins et des divertissements
' de jeunes gens.
MïCONE , isle de la mer Egée , et
M Y N 259
l'une des Cyclades. Les poètes eu
ont fait le tombeau des Centaures
défaits par Hercule.
jMvcontjs , fils d Enius , donna son
nom, selon JEùenne de Byzance ,
à l'isle de Mycone.
1 . M vnoN , un des guerriers troyens
tués par Achille.
2. — Fils d'Atymnius , conducteur
du char de P\ lémine , fut tué par
Antiloque au siège de ïroie.
INlïGDON, roi de ïhraoe , fils de
Cissée , frère d'Hécube , et père de
Corœbe amant de Cassandre.
MvODONiA , snrnom de Cybèle
honorée en Mygdonie.
IVIvGDOSiDÈs , Corœbe , fils de
Mygdon.
Mycddnides Nurus , femmes de
Mygdonie.
Ml lACORLs, le mêmeque Jlyiagrus.
Myiagrus, l'énie imaginaire, au-
quel on attrjbuait la vertu de chasser ,
les mouches pendant les sacrifices.
Rac. Muia , mouche ; agra , cap-
ture. Les Arcadiens avaient des jours
d'assemblée, et commençaient par
invoquer ce dieu , et le prier de les
présener des mouches. Les Eléens
encensaient avec constance les autels
de ce dieu , persuadés qu'autrement
des essaims de mouches viendraient
infecter leur pays sur la fia de l'été ,
et y porter la peste. I^or. Achor ,
BÉELZÉBLTH, ArOMYIUS ^ jNIouCHES.
Myiode , chasse - mouches , le
même que Myiagrus. 'C'était aussi
un surnom d'Hercule et de Jupiter.
MïLÈs, fils de Lelex.
MvLiTTA , nom que les Assyriens
donnaient ù Vénus Uranie. Elle avait
sons ce nom , à Babylone, un temple
oii les femmes étaient obligées de se
livrer une fois dans leur vie aux
étrangers , qui , en échange de leurs
faveurs, leur reniettaie t uue pièce
de monnaie , en prononçant cette
formule : Tanti ego tibi deam
MjrliUain imploro , à ce prix je te
rends Mylitta favorable.
Mynès, roi de Lyrnesse, époux
de Briséis , fut tué par Achille , qui
lui enleva sa femme.
Mynitcs , un des sept fils de
Niobé, selon AfJoîiodore.
R a
i6o
M Y R
Myoam , génie invoque par les
Basilicliens.
Myomantie , divination par les
rats ou les souris. On tirait des pré-
sages mallieureux , on de leur cri ,
OU de leur voracité. Elien raconte
que le cr\ aif;u d'une souris suffit à
Fabius Maxiuius pour se démettre
de la dict;iture; et, selon y àrvon ,
Cassius Flaniinius , siu" un pareil
présage , quitta ia charge de général
de la c.ivalerie. Pïutartjiie dit qu'on
augiu"a mal cic la dernière campagne
de M. Marc ellus , parceque des rats
avaient rongé l'or du temple de Ju-
piter. Un Romain vint un jour fort
effrayé consulter Caton , parceque
les rats avaient rongé un de ses sou^
liers. Caton lui répondit que c'eût
ëté un tout autre prodige , si" son
soulier av-ait rongé un rat.
MvRicsts, surnom donné à Apol-
lon, comme présidant à la divination
f)ar les branches de bruvère , en
atin nivrica , plante àlatpielle on
donnait Tépithète de prophétique :
on lui mettait alors une branche de
cette plante à la H»ain.
1. Myrina , reine des Amazones ,
après de grandes victoires et de ra-
pides conquêtes , fut tuée par un
certain Mopsus , dans une grande
bataille oi la plupart de ses com-
pagnes furent taillées en pièces.
2. — Femme «le Thoas roi de
Leninos , et mère d'Hypsipyle.
1. Myrikus, fondateur «.le la ville
de Myrine, dans l'Eolide.
2. — Surnom' d'Apollon , honoré
dans cette ville, oti il avait un temple
et un ancien oracle.
M^RiORVMA, déesse aux mille
noms , surnom d'Isis , parcequ'on la
peint de mille manières différentes,
suivant les div«rses fonctions qu'on
lui attribue.
I. MvRMEx, femme d'Epiméthée,
et n)ère d'j'Lphvrus.
•2. — C'est îiussi le nom d'une jeune
fille que Minerve métamorpho.^a en
fourmi, laquflle devint mère d'une
multitude <le fourmis que Ju'iter
changea en hommes à la prière
d'£; nue.
Mïii.uu>o», prince qui donna son
M Y R
nom atiX peuples des enviions du
fleuve Péni'e, qu'AchéuS; son oncle,
avait nommés Àchéens. ^
I . Myrmidons , nom qui fiit donné
aux habitants de l'isle d'Égine, parce-
que de fourmis ils devinrent hommes.
y . Egike, Eaque.
3. — C'est aussi le nom des Thes-
saliens qui accompagnèrent Achille
au siège de Troie.
Myrmillons , gladiateurs armés
d'un bouclier et d'une faux , qui
portaient un poisson sur le haut de
leur « asque. Ils combattaient contre
les rétiaires. '
Myrrha , fille de Cinyre roi de
Chypre, t^ant devenue grosse à linsu
de son père , fut obligée . pour se
dérober à sa colère, de s'enfuir eu
Arabie. Ovide dit qu'éprise d'un
amour crinn'nel pour son propre
père , elle parvint au*but de ses de-
sirs à la faveur de la nuit , dans le
teaips qu'une fête séparait la reine
de son mari ; que Cinyre , ayant
fait apporter de la lumière , l(i re-
connut et voulut la tuer , et que
Myrrha alla chercher un asyle dans
4es déserts de l'Arabie , où , confuse
de son crime, elle pria les dieux de
la changer eu une fOrmc où elle ne
fût plus ni au nombre des vivants
ni parmi les morts. Les dieux , tou-
chés de ses remords , la changèrent
en l'arbre qui porte le parfum pré-
cieux auquel ebe a donné son nom.'
Cette fable est fondée sur l'équivoquel
du nom de Mor qu'elle portait , et
qui en arabe exprimait la myrrhe
et SUT les vertus aphrodisiaques que
les anciens attribuaient à ce parfum
Quant au crime de cette princesse
Oi'ide est le seul qui le porte jnsqu';
l'inceste. ^. CiKvRE , Àdoms.
Myrsile, nom que les Grecs don
naient à Candaule.
MvRStJS, un des Héraclides , ro
de Lydie, et père de M\rsile.
Myrte, arbrisseau consacré à Vd
nus , parcequ'iui jour il lui avait et
d'un grand secours. « La déesse état
» sur le bord de la mer, dit Ovide
» /. 4 des fastes f occupée à séch*
» ses beauxcheveux,apperçutdeloi
>» une troupe de Satyres, et trouva»
M Y R
» aljri sons des luvrtes toufïiis qui la
'lérobèrcnt à leur pétulance. En
ménioire de cet événement, elle
>> îilTectioana cet arbrisseau, et vou-
» lut que dans le bain les dames
» fussent couronnées deuivrte. » Les
couronnes de myrte se donnaient
aux dieux Lares , au moins dan> les
niiiisons peu fortunées, selon Horace.
A Athènes , les suppliants et les ma-
gistrats portaient des couronnes de
myrte, aussi bien que les vainqueurs
dans les jeux isthmiques.
MïRlEA. f^. MuRTEA.
Myrtile, cocher d'Œnomaûs roi
de Pise , était lui-même un homme
considéralde; car la qualité décuver
ie conducteur de char était alors
•norabîe. Les Grecs le disaient fil5^
de Mercure , sans doute partequil
était acîroit et rusé. Il conduisait les
chevaux du roi avec tant d'art , que ,
sur la fin de sa course, son maître
î't'pioijait toujours ceux qui , pour
cnir iîip|> damie, osaient entrer
lice avec lui , et par ce moyen
les perçait aussi- tôt ae sa javeline.
Myrtile , devenu lui-même amoureux
la princesse, trahit son maître
îaveur de Péîops , après avoir fait
piumettre à celui-ci une nuit d'Hip-
podamie. Pélops , victorieux , et
sommé par jNJyrtile de tenir sa pa-
role , fat si indigné de son insolence ,
qu il le jeta de son vaisseau dans la
mer. Son corps , poussé par les flots ,
fut recueilli par les Phéuéates , qui
lui donnèrent sépulture derrière le
temple de Mercure , et instituèrent
en son honneur une fête annuelle qui
se célébrait la nuit. On attribuait à
la veniieance de ses mânes irrités
tous les malheurs des Péiopieles. '
Mybtilène , nom de la mer où
Pélops précipita Myrtile , codier
d'Œnomaiis.
1. Myrto, fille de Ménélius , et
sœur de Patrocle, fut mariée à Her-
cule , dont elle eut une fille nommée
Eucléa.
2. — Amazone , qui eut de Mer-
cure un fils nommé MjTtile.
Myrtolm mare , la mer Eî^ée ,
ainsi ni^mmée de Myrtile , d'nuires
«lisent d'uuç femme ôommée Myrto»
M Y S
261
Mysceiit;s. Ar£;ien ,fils d'Alémon j
vit en son^^e Hercule qui lui ordon
nait de quitter 5on pa;. s, et daller
s'établir sur les bords de l'Es-ire. Les
lois du pays punissant de mort cette
désertion, Myscelius ne tintcomjte
du sonpe ; mais Hercule reparut , et
le menaça de punir un second refus-
Le fils d Alémon fit donc tous les
préparatifs nécessaires ; mais le bruit
de son dépari s'étant répandu dans
la ville, Myscelius fut cité devant les
magistrats. Inquiet de l'issue du pro-
cès , il implora la protection d'Her-
cule qui Favait mis en danger. Le
dieu substitua dans l'urne des pierres
blanches aux noires qu'on y avait
mises. Ce prodige l'ayant fait ab-
soudre , il se mit en route , et arriva
par mer à l'embonchnre de l'Esare ,
où les destins lui avaient marqué une
nouvelle habitation. Assez près du
lieu où il avait pris terre «-tait la sé-
pidture de Croton , ce qui lui fit
donner à sa ville ^e nom de Crotone.
Le scholiaste à^ Aristophane ajoute
qu un oracle lui ayant ordonné de
bâtir une ville au lieu où la pluie le
surprendrait dans un temps serein ,
ce pauvre homme désespérait de
pouvoir jamais lui obéir. L'n jour
qu'il était en Italie , et qu'il se pro-
menait fort inquiet , une file de joie
qu'il rencontra se mit à pleurer. Le
temps était pur et serein ; Mvscellus
prit ces larmes pom- la pluie dont
l'oracle avait voulu parler , et bâtit
en ce lieu la ville qu'Hercule lui avait
commandé de fonder.
Mysées, temple de l'Achaïe con-
sacré à Cérès Mvsia.
MvsiA , surnom de Cérès et de
Diane en Laconie.
MvsiEs , fêtes en l'honneur de
Cérès , qui duraient trois jours. Au
troisième , les femmes chassaient du
temple les hommes et les chiens , et
s'y renfermaient pendant la journée
et la nuit suivante avec les chiennes.
Le lendemain , les hommes reve-
naient voir les femmes dans le tem-
ple , ce qui donnait lieu à beaucoup
de plaisanteries de part et d'autre.
M Y 51 es , Argien qui logea chei
lui Cérès.
R 3
2G3 N A B
Mystagogue, celui qui chez les
anciens introduisait les inities à la
connaissance des nnstèrrs.
Mystères , cérémonies secrètes
qui se pr.iliquaient en J-'honneur tie
certains dieux , et dont le secret n'é-
tait connu que des initiés , qui n'y
étaient admis qu'après de longues et
{)énil)les épreuves ; et il y allait de
a vie à les révéler. On ne les ap-
pelait ainsi que parceque la con-
naissance en était interdite au vul-
gaire ; car ils ne contenaient rien
ci'inconipréliensible. -Le savant Du-
yuis a porté jusqu à l'évidence l'opi-
Jiioti que les systèmes cosinogoniques
et les phénomènes astronomiques
étaient le fond de la doctrine qu'on
;,' révélait aux initiés. Les types et
es figures sons lesquels ils étaient pré-
sentés aux peuples n'avaient d'autre
hut que d'en réserver la connaissance
aux prêtres et aux hommes les plus
considérables de l'état , ainsi que
d'exciter la vénération du vulfîaire ,
toujours porté à admirer ce qu'il ne
comprend pas. Ces mystères dé£;é-
nërèrent souvent en infamies que le
voile relipieux iavorisait, et se célé-
braient dans des prottes plus propres
h receler des crimes qu'à célébrer des
cérémonies relif;ieuses. Chaijue divi-
nité avait ses mystères particuliers.
Rac. Mueîn , fermer; stoma, bou-
che, f^. Elkt sis , Isis , Bacchus ,
MirHPi.vs, Pri.vpe , Samothrace.
iVl\STÉRiEux , surnom de Bacchus
honor.i en Arirolide.
Mystes , cens cpii étaient initiés
aux petits mvstères de Cérès. Ils ne
pouvaient entrer que dansle vesfiimie
du temple. II leur fallait au moins uu
N A G
an pour être admis aux grands mys-
tères , et pouvoir entrer dans le
temple même : alors ils s'appelaient
Epoptes. ( f^. ce mot. ) Il était dé-
fendu de conférer ces deux titres
à-la- fois.
Mysus. J^. Mysius.
Mythidice, sœur d'Adrasteundes
sept chefs qui assiégèrent Thèbes.
Mythologie , discours ou traité
sur la fable , ou plutôt sur les Mythes
des anciens , qui n'attachaient pas
toujours à ce mot le sens de fabuleux
et d'allégorique que les modernes y
ont attaché. On entend aussi sous
ce nom la connaissance générale du
paganisme , de ses mystères , de ses
cérémonies , et du culte dont il ho-
norait ses dieux et ses héros , ainsi
que des diverses allésories des poètes ,
des artistes et des philosophes. C'est
l'objet de ce Dictionnaire. Ce corps
informe et irrégulier a été l'objet de
plusieurs systèmes : Fitlgence y a
cherché un sens allégorique , IVoël
le Comte un sens moral , Banier un
sens historique , Pluche des instruc-
tions symboliques. Il était réserve
.au savant Dupuis de lever le voile
tout entier , en trouvant dans les
mythes des diverses nations l'expli-
cation de tous les phénomènes astro-
nomiques.
Mythologue , celui qui possède
l'histoire des divinitésdu paganisme,
de leurs fêtes , de leurs mystères , et
des monuments qui y ont rapport.
Mvthos, la fable , un monument
ancien. L'apothéose d'Homère l'of-
fre personnifiée par un jeune garçon
j qui tient d'une main un préféricule ,
et de l'autre une espèce de patère.
N
JN abo , ou NÉbo , une des divi-
nités des Assyriens et des Cana-
néens, qui avsit le premier rang après
BaaI. f'^ossius croit que c'était la
Lune. La plupart des rois de Baby-
lone portaient le nom de ce dieu joint
ou leur propre , ]Valx)-IVassar , Nabo-
Polassar, Nabo-Chodonosor , etc.
N,EHIA. F". NÉNIE.
]V agapoctché , office de la cou-
lein're. ( M. Ind. ) Les femmes sont
ordinairement chargées de cette cé-
rémonie. Lorsqu'à certains jours de
l'année elles veulent s'en acquitter ,
elles vont sur les l^ords des étangs où
croissent ïarichi et le margosier .-
A A G
fWes portent soiu* ces arhres une fi-
gure de pierre représentant un Lin-
^ gani entre deux couleuvres ; elles se
^ ftai^iient, et , après l'ablution , elles
lavent le LiniTam , Li ùlent devant lui
quelques morceaux d'un bois parti-
culièrement affecté il ce sacrifice , lui
I jettent des fleurs , et lui demandent
des richesses , une nombreuse pos-
térité , et une longue vie pour leurs
maris. Il est dit dans les ChasLrous
■ que , lorsque la cérémonie du Najra-
V^ poutché se fait dans la forme pres-
crite , on obtient toujours ce qu'on
demande. La prière finie , la pierre
est abandonnée ^..r les lieux; on ne
la rapporte jamais à la maison ; elle
sert au même usa^e à toutes les
femmes qui la trouvent. S'il n'y a
point au bord de l'élanq d'arichion
de margosier , on y porte une branche
de chacun de ces arbres , qu'on plante
pour la cérémonie aux deux cotés
du Lint'am, et dont on lui fait un
dais. L'arichi est repardé par les In-
diens comme le mâle , et le mari^o-
sier comme la femelle , quoique ces
arbres soient de deux genres bien
différents l'un de l'autre.
N AGATES ( M. Ind.) , astrolojîiTes
de Ceylan. Des voya^^eurs crédules
vantent beaucoup le savoir de ces as-
trologues , qui , disent-ils , font très
• souvent des prédictions dont l'évène^
ment prouve la vérité. Ces astro-
loeucs décident souvent du sort des
enfants : s'ils déclarent qu'un astre
malin a présidé à leur naissance , les
pères , en qui la superstition étouffe
la nature , s'imaginent rendre seniee
à leurs enfants en leur ôtant ime vie
qui doit être malheureuse. D'autres ,^
ne pouvant se résoudre à cet acte de
barbarie , les donnent h d'autres per-
sonnes, dans la persuasion <|iu; les
malheurs qui les menacent dans la
mais on paternelle ne les ponrsui vn mt
pas dans une maison étrangère. Ce-
pendant si l'enfant qui "voit le jour
. so»s l'aspect d'une planète étrangère
«St un premier né , le père le garde
assez ordinairement en dépit des
prédictions des astrologues ; ce qui
prouve que l'astrologie n'est qu'un
prétexte dont les pères trop chargés
jV a I 263.
d'enfants se servent pom' débarrasser-
leur maison. Ces INagates ont des
registres sur lescpiels sont marqué»
le jour et le moment de la naissance
de chaque personne. Ce sont eux cpii
enseignent dans't^uel ten)ps il faut se
laver la tète , ce qui , parmi les
Cliing'dnis , est ime cén.'monie re-
ligieuse. Us se vantent de prédire
par 1 inspection des astres si im ma-
riage sera heureux ou non , si une
maladie est nîorteUe : aussi ne fait-
on guère de mariage sans les avoir
considtés ; et lorsqn une personne
tombe malade, on ne manque pas
d'aller leur demander s il y a quel-
que chose à craindre pour sa vie.
Naglefare ( M. Celt. ) , vaisseau,
fatal , fait des ongles des hommes
morts , qui ne doit être achevé qu'à
la fin du monde , et doirt l'apparition
fera trembler les hommes et les
dieux. C'est sur ce vais,s('aTr que I ar-
mée des mauvais génies doit arriver
d'Orient.
Naïade , njTnnhe , mère de
Priap'c , selon rjuelques auteurs.
N AïAivES , nymphes que les iinciens
honoraient d'un culte partieulicr , et
qui présidaient aux fontaines et aux
rivières , d'oi'i est venu leur nom.
Rac. Naiein , couler , habiter. On
les disait filles de Jiij5iter. Strabon
les compte au nouîbre des prêtresse*
de Baccnus. Quelques uns les font
mères des Satvres. On leur offrait,
en sacrincedescnèvres et des agneaux,
avec des libations de vhi , de miel et
dljuile ; plus souvent on se conten-
tait de mettre sur leurs autels du
lait , des fruits et des fleurs : niais
ce n étaient que des divinités cham-
pêtres dont le culte ne s'étendait pas
jusqu'aux villes. On les peint jeunes ,
jolies , asscE ordinairement les bras,
et les jambes nues , appuyées sur
une urne qui verse de l'eau , ou te-
nant à la main un coquillage et des
perles dont l'éclat relève la simpli-
cité de leur parure ; une couronne
de . roseaux orne leur chevelure ar-
gentée qui flotte sur leurs épaules.
/^. LlMNlADES , POTAMIDES , Caî-
NÉES , Pkokes, Nymphes.
JNaïas, Nais , une Naïade.
5.64 ^' A I
Nains ( i^i. Cclt. ) , espèces de
créatures qui s étiiicnl foriinfes du
corps du eéant luie , c.-;i-d. , de la
Îlondre de la ten-e. Ils n'étaient d"a-
>ord que des vers ; mais par 1 ordre
de dieux ils participèrent à la raison
et à la fitjiire humaine , habitant tou-
jours cependant entre la terre et les
rochers. Modsotner et Dyrin étaient
les plus considéraLies. On a cru re-
connaître dans cette filiation peu ilat-
teuse les Lappons , et les htjinuies
adonnés aux arts et aux métiers ,
que le préjugé Larhare d'une nation
toute guerrière faisait regarder connue
l'occupation exclusive des lâches et
des esclaves. C est vraisemblablement
a cette tradition celtique qu il faut
faire remonter le rôle et le caractère
qu'on assigne aux Nains dans nos
vieux romans»
1. Naïs , nymphe du mont Ida ,
qui , dit-on , épousa Capjs , prince
trojen , dont elle eut Anchise.
2. — Autre nymphe , dont Saturne
eut Cliiron.
3. — Autre nymphe , qui eut de
BucolJon , fils naturel de Laomédon ,
deux jumeaux , Esépus etPédasus.
4- — Autre nymphe , mariée à
Otryutée , et mère d'Iphitlon.
NAlSSA^cE ( Jour de la ). Ce jour
était particulièrement célébré chez
les Romains. Cette solemnité se re-
nouvelait tous les ans , et toujours
sous les auspices du génie qu'on in-
voquait comme une divinité qui prési-
dait à la naissance de tous les hommes.
On dressait un autel de gazon en-
touré d'herbes s;!crées , sur lequel on
innnolait un agneau. Les parents sa-
luaient leurs enfants avec cérémonie
et en ces termes : Ho(iie,iiate, sahe.
Cha(;ue particulier étalait ce jour-lii
ce qu'il avait de p'us magnifique.
Toute la maison était ornée de fleurs
et de couronnes , et la porte était
ouverte à la compagnie la plus en-
jouée. Les an:isne manquaient guère
de s'eJivoj'er des présents. On célé-
brait même souvent l'honneur de ces
grands hommes dont la vertu con-
sacre la mémoire, et que la postérité
dédommage de l'injustice de leur
siècle. L'adulation ne manqua pas
N" A M
de solemniser la nativité de ceux que
la fortune avait portés aux grandes
places , et par qui se distribuaient
les grâces et les bienfaits. Le jour de
la naissance des prêtres était sur-tout
'consacré par la piété ou par la flat-
terie des princes. Ces honneurs eurent
aussi leur contraste j on mit au rang
des jours mallienreux la naissance de
ceux que la tyrannie proscrivait , et
celle des tvrans eux-mêmes.
NAMAKDA,OuNEMBt TZ(-'V/.7<Z/'.),
prière jaculatoire que, récite prescpe
continuellement une pieuse confrérie
dévouée particulièrement au culte
d'Amidas, et dont c'est là la princi-
pale fonction. Il y a dans <.-ette asso-
ciation des bourgeois et même des
nobles ; mais le plus grand nombre
des confrères sont des genç du peuple
qui récitent le Namanda au milieu
des rues et des places publiques. Ils
appellent /es passants avec une petite
clochette , afin que le spectacle de
cette dévotion les engage à faire quel-
ques aumônes. Les confrères font
ordinairement un gain assez considé-
rable , parcetpe le but de ra prière
Namanda est de soul;:ger les aines
des défunts tourmentées dans l'autre
monde. Cette prière consiste dans
ces paroles : « Bienheureux Amidas .
» sauvez-nous 1 »
Na.m Azi ( M. Mah. ) , prièrescom-
munes que les Turcs sont oblipés de
faire tous les jours , pour obéir aux
préceptes de la loi. Les Namazi
doivent se faire cinq fois en vingt-
quatre heures ; à la pointe du jour,
à midi, à quatre heures du soir , au
coucher du soleil , et la nuit. Les
niahométans disent que les prières
qui ne sont pas faites précisément
aux heures prescrites parla loi seront
un jour répétées dans l'Araf. Les
trois premières sont fixes; les deux
autres mobiles , selon que les jours
sont plus longs ou plus courts. Par
exemple , au temps de l'équinoxe ,
les prières du matin se font entje
cinq et six heures , celles de l'après-
midi h trois heures, celles du soir ou
du soleil couchant à six hrures , enfin
celles de la nuit une heure et demie
après le coucher du soleil , c.-à-d. , à
K A N
sppt heures et demie ; mnis pendnnt
la nuit les derviches en font encore
d autres auxquelles ils ne manquent
j::mais.
• Namboceis, (M. Ind.) , premier
ordre des prêtres du Malobar : ils ont
nne jurisdiclion spirituelle et tempo-
relle ; ils sont , après le fouverain , les
plus puissants et les plus respectés
de l'état, f^. Brahmines , Bits.
NA^DV^■A ( M. Ind. ) , jardin
d'Indra, f^. I^DRA.
Nandi {M.Jnd.), nymphe, ou
' '■ sse de la joie , suivant les Gentous.
/ . BrINGUI , KiSSEK.
VakdiguÉssoorer ( M. Ind. ) ,
• . tier du Caïlasa , qu'on représente
' c la tète d'un bœuf.
-Vanéb , déesse qui a>-ait unlemple
iJhre à Elymais, en Perse. Antio-
is y étant venu comme pour
luser la déesse, et pour v recevoir
<:raiides sonmies à titre de «iot ,
- prêtres de Nanée lui montrèrent
1 is ses trésors; et après qu'Antio-
< lUS fut entré avec peu de gens dans
.térieur, ils ferniècent le temple
I lui. Alors ouvrant nne porte ca-
< i'-e par le lamhris, laquelle com-
lamiquait dans le temple , ils l'acca-
'■rent d'une ^rèle de pien^es ; et
ttant en pièces plusieurs de ceux
i l'accompagnaient , ils leur cou-
rent la tète , et Ja jetèrent à ceux
à étaient dehors. Les uns croient
' cette déesse était Diane, ou la
'ne. Appien y reconnaît Vénus.
Ijr'be l'appelle Vénus Elvméenne.
autres prétendent que c était Cv-
e. Mais le sentiment le plus pro-
i'ie est que c'était Diane, la même
• Strabon appelle Anaïtis.
:VATiNA ( M. Ceh. ) , femme de
ider , qui mourut de douleur
lès l'avoir perdu , et fût brûlée
r-c lui , un nain vivant , et le cheval
•it- son mari.
Nansds , roi des Ségobrigiens ,
qui favorisa la fondation de Marseille
par les Phocéens. — f^. Gyptis ,
PROTIS.
Nakcs , un des anciens r6is de la
^l^èce. fils de Teutamid<"'S , et 1 un
s descendants de Lycaon roi
.\rcadie. „
]V A R 265
N apÉ , nn des chiens d'Actéon ,
ensendré d'un loup.
Napées , nvmphes que les uns
font présider aux forcis et aux col-
lines, les autres aux. bocages, d'au-
tres aux vallons -et aux prairies. Rac.
Navos , lieu couvert d'arbres. On
leur rendait à-peu -près le même
culte qu'aux Naïades.
Napécs , un des surnoms d'A-
pollon-
NaphtÉ , drofrue dont Médée
frotta la rol)e et la couronne qu elle
envoya à Creuse.
N'arac {M. //u/.^, région des
serpents , enfer des Lydienî. f^oy.
Patala.
Narassima-Vatàbam {M. Ind.),
nom sous l«[uel les Indiens adorent
VVishnou dans sa quatrième incar-
nation , celle en monstre moitié
homme et moitié lion. F. Wishnou.-
JV4RAYAN ( M. Ind. ) , l'esprit
divin flottant sur les eaux av.int la
création du monde. La teinte bleue
de son visacp est une allusion à la
couleur de ce fluide primordial ; et
sa statue , qui le représente couché
et flottant sur les eaux , est en marbre
de la même couleur. >
Nabcéa, surnom sous lequel Mi-
nerve avait un temple en Elide ,
consacré par IVarcée.
Narcée , fils de Bacchus et dé
Physcoa , fit la guerre à ses voisins ,
se rendit puissant, et bâtit un temple
à Minerve. Il institua le premier des
sacrifices à Bacchus , et établit , en
l'honneur de Physcoa , un chœur de
nmsique qui porta long-temps son
nom.
I . Narcisse , fontaine située sur les
frontières des Thespiens , fameuse
par l'aventure de Narcisse. Narcisse ,
fils du Céphisse et de la nymphe
Liriope , ayant méprisé la nymphe
Echo, fut puni par la déesse Néaié-
sis. Tirésias avait prédit à ses parents
qu'il vivrait tant qu'il ne se verrait
pas. Une fontaine limpide lui pré-
sentant un jour sa propre figure , i!
devint amoureux de sa ressemblance,
et se laissa consumer d'amour et de
désirs sur le Ixjrd de cette fontaine.
Ce délire l'accompagna jusques dans
266 NAS
les enfers , où il se rcgnrJe encore
dans les eaux du Styx. I^ausaiiias
donne à cette fable ur.e explication
naturelle. Suivant fui , Narcisse avait
«ne sœur jumelle qui lui ressemblait
parfaitement. Il devint amoureux
d elle ; mais il eut le malheur de la
perdre. IhconsolaiMe de sa perte , il
venait sur le bord d'une fontaine, et,
en reCardant son image, croyait re-
voir la sœur qu'il avait perdue.
2. — Fleur chérie des divinités
infernales, depuis le malheur arrivé
à Narcisse. On offrait aux Furies des
fiuirlandes de narcisse , parceque les
Furies eneourdissaient les scéiërats.
Rac. Narkè , engourdissement.
N-iBCius Héros , Ajax, fils d'Oïlée ,
ainsi surnommé d'une ville de la
Locride , où répiait son père.
Nar£da ( M. Iiid. ) , fils de
Braiima, sage léfiishiteur , distingué
dans les arts et dans les armes , élo-
quent messnîTcr des dieux entr'eux
ou vers quelques mortels privilégiés ,
hal)ile musicien , et inventeur de la
l^inn , ou flûte indienne. Les Pun-
dits citciit encore un, code de lois
Ïu'ils prétendent révélé par Nareda.
!e dieu offre de grands rapports
avec le Mercure des Grecs.
Narfe .{M. CelL), filsdeLoke,
frère de Vale. Dévoré par celui-ci ,
ses intestins , changés depuis en
chaînes de fer , servirent de liens à
son père. T. Loke.
Narsinga-Jeikti {M. ïnd,), fête
indienne , qui a lieu la veille de la
nouvelle lune du mais Vayassi , qui
répond au mois de Mai. Ce n'est
que dans les temples de Wishnou
qu'on la célèbre. Elle dure neuf jours ,
et l'on fait des processions , pourvu
toutefois que quelqu'un en fasse la dé-
pense. C'est à pareil jour que Wish-
nou se meta ; orphosa en homme-lion.
P^. la quatrième Incarnation de
Ji^ishnou.
Narthécophore , qui porte une
tige de férule, surnom de Bacchus,
qu'on représentait avec une de ces
cannes à la main. V. Férule. Rac.
Narthex , férule.
Nasamon , fils d'Amphithéuiis tt
de Diane.
N A T
NasAmoîses ( les ) , peuple d'A-
fri({ue , i^uraîent par ceux qui , durant
leur vie , avaient été justes et hon-
nêtes gens , devinaient en touchant
leurs tombeaux , priaient auprès ,
s'endormaient , et étaient instruits en
songe de ce qu'ils voulaient savoir.
Nascio, ou jNaïio, déesse adorée
chez les Romains , qui lui offraient
des sacrifices solenmeis ;\ Ardéc, ville
du Latium , où elle avait im temple.
Elle présidait h la naissance des en-
fants , et les femmes l'invoquaient
Iiour obtenir d'heureuses couches,
lae. IVasci, naître , ou nalus, né.
Nastiis, fils de Nom ion , chef de 3
Cariens au siège de Troie.
Nastrakde, rivage des morts,
{M. Celt.) , enfer définitif des Scan-
dinaves. Là sera un J)âtirnent vaste
et infâme , dont la porte , tournée
vers le nord , ne sera construite que
de cadavres de serpents . dont toutes
les têtes, tournées vers l'intérieur,
vomiront des flots de venin. Il s'en
formera im long fleuve empoisonné ,
dans les ondes rapides duquel flotte-
ront les parjures , les assassins et les
adultères. Dans un autre lieu, leur
condition sera pire encore ; car un
loup dévorant y déchirera les corps
qui y seront envoyés.
Natagaï {M. Ind.) , dieu créa-
teur de toutes choses , que les Mogols
reconnaissaient, uiaia sans lui rendre
aucun culte.
Natalis , surnom commun à plu-
sieurs divinités , comme Juuon ,
Genius , la Fortune, etc.
Natauties, fêtes et jeux eh Thon-
.neur des dieux qu'on croyait pré-
sider ù la naissance.
Natigay , ou Stogay {M. Tart.),
dieux Pénates des Tartares Mongids.
Ils président aux biens de la terre ,
et sont les gardiens des familles.
Chaque maison a une image de ces
Natigay , qui a une femme et des
enfants ; la première placée h sa
gauche , et les autres devant lui.
A dîner, on commence par servir le
Natigav et sa famille. On leur graisse
abondanmient la bouche ; et les restes
du repas sont jetés hors de la maison ^
pour servir à la nourriture de 4nel~<
N A T
qiies esprits qu'ils redoutent Sans les
connaître.
NaturAles Dn , dieiLx naturels ,
parmi lesquels on comprenait le
monde , le soleil , l'air , Feau , la
terre , la tempête, Famour, etc.
1 . Nature, divinité que les uns font
mère , les autres femme , les autres
fille de Jupiter. Les Assyriens l'ado-
raient sous le nom de Bëlus ; les Phé-
niciens , sous celui de Moloch ; les
Egyptiens, sous celui d'Ammon ; les
Arcadiens, sous celui de Pan , c.-à-d.
de l'assemblage de tous les êtres.
La Diane d'Ephèse et ses s\mboles
ne signifiaient que la nature et toutes
ses productions. Plusieurs admet-
taient un dieu particidier de la na-
ture humaine , qu'on croit |e même
• pic le Génie. Dans l'apothéose d'//o-
iiicre , elle est représentée par un
petit enfant qui tend la main à la Foi.
2. — Fiile ou compasne de Jupi-
ter. Suivant le sy6téme des Platoni-
ciens , développé par Virgile en
vers si brillants et si harmonieux , et
reproduit depuis par Syiinosa d'une
inanière bien moins séduisante , la
IN ature n'était autre chose que Dieu ,
']')! n'était Iui-n>ênie que l'assemblage
tJe tous les êtres :
Jupiter est quodcumque vides ,
quodcunujue inouetur.
Aussi la Nature est souvent rcpré-
.srntée sur les médailles sotis Fem-
]<tême de Pan , qui signifie tout.
{V. Pan.) Les Egyptiens la pei-
gnaient sous l'irnafje d'une fenane
couverte d'un voile. Sur une médaille
de l'empereur Adrien , elle est dési-
gnée par une femme fjui a du lait
Mux mamelles, et un vautour dans
Fi main ; ce qui désigne , suivant
«jnelques savants , sa force active et
}Kissive. Sur plusieurs autres mé-
dailles , c'est simplement une tète de
femme , posée sur une espèce de
faîne ornée de mamelles , symboles
de la fécondité. V. Isis.
La Nature , prise dans le sens
opposé de l'Art , s'exprime ordinaire-
ment par une jeune filie vêtue sim-
plement, couronnée çle fleurs, et qui
<iouûe les uiains à l'Art ; pour faire
N A U ÎX67
entendre que la Nature et FArl doi-
vent toujours être unis.
Naubolide , un des Phéaciens ,
qui , dans le 8*. livre de VOdyssée ,
se présente pour combattre à la
course.
1. Nauboltjs, fils d'Hippasus.
2. — Père de Schédius et d'Epi-
strophus , capitaines precs qui , au
sièf;e de ïroie , combattaient les
Phocéens.
Naufrage. V. Ulysse, Ajax ,
Enée , Ido.mÉnée , Nalplius.
Naule , pièce de monnaie qu'on
mettait dans la Ijouche des morts
pour paver le passage de la barque
à Charon. Les magistrats athéniens,
jxjur se distinguer de la populace ,
ordonnèrent qu'on mettrait trois
oboles dans la bouche de leurs morts.
Naupliade , Palamède , fils de
Nauplius roi de Sériphe.
I. Nauplius , un des plus fidèles
serviteurs d'Alcus roi d'Anadie-,
eut ordre d'aller noyer Augée , f.We
dé ce prince , mais n'eut garde cie
Vexécuter.
1. — Fils de Neptune et d'Amy-
mone , une des Danaides , fut roi de
Fisle d'Eubée. Ayant épousé la belle
Cl \ mène , selon .Ipollodore , il en
eut plusieurs enfants , entre lesquels
fut Palamède, un des princes grecs
qui allèrent au siè^e de Troie. Sa
mort malheureuse, qui fut Feffet des
artifices d'Ulysse, alluma dans le
cœur dejVi'upliu'' "n grand désir de
vengeance. Il se mit , dit-on, à courir
toute la Grèce , et il attira dans la
débauche les jeunes gens avec les
fcnimes des principaux chefs de 1 ar-
mée grecque qui assiégeait Troie ,
espérant par-là mettre la dissension
et la haine entre ces jeunes gens , qui
ne manqueraient pas , en s'entre-
tuant, de venger, sans y penser, la
mort de Palamède. Après !a prise de
Troie, la flotte des Grecs, revenant
en Grèce , fut battue d'une furieuse
tempête, qui en dispersa une parïie,
et jeta le reste sur les côtes d'rulée.
Nauplius, en ayant eti avis , fil . Hu-
nier la nuit des feux parmi les ro-
chers dont son is!e est environnée ,
dans le dessein d'y attirer les vais-
268
N A U
.«eaux des Grecs , et de les voir périr
ronlre col o'cncil ; ce qui ;irriva en
citet. Les vaisseaux se brisèrent : une
p;irtie se noya ; une autre partie, ayant
pagné la terre avec grande peine , fut
assommée par ordre de Nauplins.
Mais le principal auteur de la mort
de Palaniède échappa à la vengeance
de NaapJius , parcefju'il avait été
rejeté en pleine mer par la tempête ;
de quoi ce prince fut si (aché , que
de de'sespoir il se jeta dans la mer ,
selon ïljgln. '
Dans la liste des Argonautes , il
est fait mention d'un Nanplius. Plu-
sieurs doutent que ce soit le même
que le père de Palamède.
Les enfants de IVauplius liéritèrent
de la haine de leur père contre les
chefs de l'expédition de Troie. Ils
s'unirent i Egisthe pour le soutenir
contre Agamemnon ; et lorsqu'Oreste
attaqua le tyran , ceux-ci coururent
à son secours. Mais Pylade soutint
leurs attaques, pendant que son an)i
était aux mains avec Egisthe , et les
tua.
Nausicaa , fille d'Alcinoiis roi
des Phéaciens , était, dit Homère,
parfaitement semblable aux déesses ,
et par les qualités de l'esprit , et par
celles du corps. Minerve lui inspira
pendant la nuit d'aller le lendemain
matin à la rivière avec ses femmes ,
pour y laver ses robes et ses habits.
Ulysse, qui venait d'échapper seul
au naufrage , ayant pris terre dans
1 isie des Phéaciens , s'était couché
sur le bord du fleuve ; et , accablé de
liissitude , il s'y était endormi. Au
bruit que firent les femmes de Nau-
sicaa , il se réveilla ; mais il était tout
nu, et si défiguré par l'écume de la
mer , que les compagnes de la prin-
cesse en furent épouvantées, et pri-
rent la fuite. Pour IVausicaa , rassurée
par Minerve , elle l'attendit sans s'é-
branler. Ulysse lui adressa la parole
de loin , lui demanda des habits pour
se couvrir , et la pria'de lui enseigner
le cheniin de la ville. Naasicaa rap-
|)elle ses femmes , envoie des habits
à Ulysse , et le conduit elle-même
au palais du roi son pèra-j- mais elle
lui conseilla , en approchant de la
N A 0
ville , de se séparer d'elle , fet de ne
la»suivre que de loin , pour prévenir
les médisances , si on le voyait avec
elle. Ulysse n'arrive au palais que
sur le soir ; il est présenté au roi par
Wausicaa , qui , sur sa bonne mi^ie ,
avait pris des sentiments très favo-
rables pour lui. «Plût j'i Jupiter,
» disait-elle à ses femmes , que le
» mari qu'il me destine fut fait
» comme cet étranger , qu'il voulût
» s'établir dans cette isle , et qu'il
» s'y trouTiât heureux ! » Quelques
auteurs ont dit qu'elle épousa Télé-
niaqiv; , fils d'Ulysse , et qu'elle en
eut un fils.
rtAiîsiNots, fils d'Ulysse et de
Calypso.
N Atr&îTHÉus, pilote de Salamine ,
fut donné à Thésée par Scyrus pour
conduire le vaisseau qui devait porter
ce héros en Crète. Thésée, dons la
suite , lui éleva une petite chapelle
dans ie bourg de Pliulère.
NavsithoÉ , une des Néréides.
NAr.srrHoiJs, fils de Neptune et
de Péribée, père d'Alcinous roi des
Phéaciens, jjui accueillit Ulysse.
Homère le peint comme un héros
qni avait donné aux Phéaciens Tes
premières idées de la civilisation.
NaltÉe, Phéacien , r.n de ceux
qui, dans le 6^. livre de YCdyssée ,
se présentent pour le combat de la
course.
Nauïî;s , un des compagnons
d'Enée , que Virgile peint comme
inspiré par Minerve. C'était à lui que
la garde du Palladium avait été con-
fiée ; et Diomède , après l'avoir en-
levé , craignant la colère de Minerve,
rendit sa statue à Nantes qui la trans-
porta en Italie. Lorsque les vaisseaux
d'Enée furent brûlés , ce fut lui qui
informa ce prince que ce malheur
était arrivé par la haine de Juuoo
■qui voulait empêcher les Troyens
d'aborder en Italie, et l'exhorta à
tenir ferme contre la mauvaise for-
tune. V. Paxladium.
Nautia , famille patricienne de
Rome , consacrée au culte de Mi-
nerve, et qui avait la garde du Pal-
ladium. Virgile la fait descendre de
ce Nautès.
N A X .
W AYiGATiON. JjCS pûètcs en attri-
buent liu\eution à Neptune, h
Osiris , à Bacclius , à Hercule , à
J;ison , à Jauus.
Navigation. ( Iconol. ) Les an-
ciens l'ont exprimée sous remLlèine
d'Isis , tenant des deux maius une
•VOile enflée j et c est ainsi qu'elle •«
'trouve , printipalemeut avec nu
phare, sur les méùaiUesd' Alexandrie.
Le présai^ d «ne navigation heu-
reuse était le dauphin. Aussi les
navires portaient <\^s dauphins pour
syuilioles. Les modernes lii désignent
par une femme courounée de pouppes
de vaisseaux , et dont les vents agt-
tent les vêtements. D'un côt£ elle
sappuie sur un gouvernail , et de
liiutre tient l'inslnmieut ^ui sert à
prendre hauteur. On voit ii ses pieds
I horloge marine ; la boussole , le tri-
t ent de Neptuue, et les richesses du
commerce qu'on lui doit. 6ur la mer
qu on apperçoit , des vaisseaux cin-
glent à pleines \oiies ; nn lànal borne
l'iioriaoa.
Navius ( Accïus ). Ce Navitis ,
étant jeune, dit Cicéron, fut réduit
par la pauvreté à garder les pour-
ceaux. £a avant perdu nn , il fit
vœu que , s'il le retrouvait , il olfri-
lait au dieu la plus J>eile grappe de
raisin qu'il y aurait dans toute la
■çiçne. Lorsqu'il l'eut retrouvé , il
«e tourna vers le midi , s'arrêta an
milieu de b vigne, partagea l'horizon
«n quatre parties, et, après avoir <u
dans les trois pçemieres des pi ésages
«ontraircs , il trouva une grappe de
.-raisin d'une merveillense grosseur.
Ce fut le récit de cette aventure qui
^ 4o°Q3 •* Tarquin la curiosité de
mettre à l'épreuve son talent de di-
; -vination , comme on 1 a vu ii Tar-
(f ticle Accits.
\; Naxac ( M. Ind. ) , séjour de
^ peines Oii les habitants du Pégu font
arriver les aines après plusieurs
transmigrations dans le corps des
animaux, des oiseaux. Voy, 8e vu m ,
NlBAM.
Naxics, fils de Polémon , donna
«on nom ii l'isle de Naxos.
N Axos, isie de la mer Egée, nom-
mée h reine des Cjclades , fameuse
N F: B a69
par l'aventure d Ariane f t le culte
de Bacchns dont on y céL-brail les
Orgies avec grande soleumitê. Le*
Naxiens prétendaient 'que ce dieu
avait été nourri par trois nymphes
de l'isle, Philie, Coronis et Cléide.
y. Ariane, ÏhÉsée.
Naïbe {M. Ind. ) , docteur de
la loi; qui, dans les i>Lddives , a
l'inteudîmce des lois et delareliiuion.
Ces navbes ont sous eux d'autres
ministres de 1 ordre des prêtres
nommés catibes , pour exercer la
justice dans les isles des Atolloiis ou
gouvernements , ou pour la làire
exercer par les prêtres particuliers
des mosquées. Le chef de ces offi-
ciers, nommé Pandiare, est tout-à-Ia-
fois souverain pontife et premier ma-
gistrat de la nation. Jamais il ne
s'éloigne de la personne du roi.
Dans les affaires inip^rtantes , il est
obligé de consulter les moscoulis ,
conseillers du tribunal , versés dans
la science de 1 Alcoran. Le roi seul,
assisté de ces moscoulis , principaux
officiers , a droit de réformer les ju-
gements de ce tribunal.
Néaclès, guerrier (jui tua Salins ,
comme on le voit tlans 1 Knéide.
Né AMAS , Troyen tué par Mé-
rion compagnon d''Idoménée.
NÉANDRE, fils de Macarée , s'em-
para delisle de Cos. et y régna.
NÉANiHE, fils de Pittams tvraa
de Lesbos , ayant entendu dire que
la lyre d'Orphée, déposée dans le
temple d'Apollon , résonnait d elle-
même , l'aciieta des prêtres, et se
relira à la campagne, pour attirer
les arbres et les rochers ; niiiis il
n'attira que les chiens, qui se jetèrent
sur lui et le dévorèrent.
NéatÈs , compétiteur aux jeux
dans le i'". livre de V Odyssée. .
Nébahaz , dieu des Hcvéens, le
même que Natio. /^. Nabo.
NÉbROOa, prince de l'impureté,
qui , selon les Manichéens , créa
Adam et Hève , conjointement avec
Sacla. V. Sacla.
Nebrodès, surnom de Bacchns.
NEBROPHO^os , un des chiens
d'Actéon. Rac. T^ehros , faon ;
phortos , meurtre.
•270 NEC
iNÉcESsiTÉ , déesse adorée comme
la plus al)Solue de toutes les divinités,
à laquelle Jupiter même était forcé
d'obéir. Platon la représente avec
des couleurs très poétiques , et qui
pourraient donner à un artiste l'idée
d'une belle allégorie. 11 imagine un
fuseau de diamant , qui toucJie d un
bout à la terre , pendant que l'autre
se perd dans les cieux. La Nécessité,
placée sur un trône élevé, tient ce
iuscau entre ses genoux ; et les trois
PaiTiues, placées au pied de l'autel, le
tournent avec leurs mains. Horace la
peint marchant devant la Fortune,
et lui donne pour attributs des mains
de bronze, de gros coins, des cram-
pons, et du plondj fondu; symJjoles
de sa puissance insurmontable , et de
la force avec laquelle elle entraîne les
hommes. Klle avait dans la citadelle
de Coi'inthe mi temple dans lequel
il n'était permis d entrer qu'il ses
ministres. La Nécessité est souvent
prise chez les poètes pour le Destin
à qui tout obéit. C'est en ce sens
qu'ils font les Parques ses filles. Les
philosophes eux-mêmes confondaient
' les Parques avec le Destin , la Né-
cessité, Adrastée, Némésis.
D'autres la disent fille de la For-
tune,divinité adorée par toute la terre,
et dont la puissance était telle que
Jupiter lui-même était forcé de lui
obéir. Elle avait un temple à Co-
rinthe , où personne ne pouvait
entrer excepté ses j>rêtresses. On la
représentait souvent :\ côté de la
Fortune sa mère, avec des mains de
bronze , d.-ins lesquelles elle tenait
de longues chevilles et d'énormes
coins. Horace lui donne du plomb
fondu. Elle tenait aussi quelquefois
un marteau et des clous , peut-être
par une suite du proverbe, Le clou
est enfoncé , dont se servaient les
Romains pour dire qu'il n'y avait
plus à revenir sur une affaire.
f-f'^inchehnann donne de grands
ongles i la figure symbolique , et la
peint le bras -étendu , dans l'attitude
de dicter ses dures lois. Il y joint un
joug , et Cochin un poids à la cein-
ture qui l'entrahie nécessairement.
NÉCROMANTIE , NÉCYOMANTIE ,
N E C
divination par laquelle on prétendait
évoquer les morts , pour les con-
sulter sur l'avenir. Rac. Necros ,
IVecys , mort. Elle était fort en
usage chez les Grecs et sur-tout chez
les Thessaliens ; ils arrosaient de sang
chaud un cadavre, et prétendaient
ensuite en recevoir des réponses cer-
taines sur l'avenir. Ceux qui le con-
sultaient devaient auparavant avoir
fait les expiations prescrites par le
magicien qui présidait à cette céré-
monie , et sur-tout avoir iippaisé par
quelques sacrifices les mânes du dé-
funt, qui, Sans ces préparatifs, demeu-
rait constamment sourd à toutes
les questions. Delrio distingue deux
sortes de nécromantie. L'une était
en usage chez les Thébains , et con-
sistait en un sacrifice et un enchan-
tement : on en attribue lîorigine ù
Tirésiaj. L'autre était pratiquée par
les Thessaliens, connue on l'a vu plus
haut. On peut consulter la nécyo-
mantie de YOdyssée et celle de
•la Pharsale , pour avoir une
idée des rites et des cérémonies em-
ployés dans les évocations. Lucaiit
en compte trente-deux. C'est ici le
lieu de rdpporler la distinction que
mettaient les anciens entre le corps
et l'ame, et ce que leurs magiciens
prétendaient évoquer. Cette espèce
d'image était ce que les Grecs appe-
loient eidolon. C était ce simulacre
qui descendait aux Champs-Elysées.
Ulysse y voit l'ombre d'Hercule ,
Fendant que ce demi-dieu est dans
Olympe avec les immortels. Il y
avait un oracI<; des morts dans la
Thesfjfotie , syr les bords de l'A-
chéron. C'est proprement cet oracle
qui a donné it Homère l'idée de la
nécyomanlie de YOdyssée. Pliir-
tarque nous fournit quatre exemples
d'évocation des âmes des morts.
INectar, breuvage délicieux ré-
servé aux divinités. Sapho le donne
pour un aliment ; mais Homère en
fait toiyours la boisson des dieux, et
donne l'épithète de rouge à celui
que Ganymède servait au maître du
tonnerre. Hébé en servait aux autres
divinités.
WÉcvs , nom sous lequel on ren-
N E G
dait en Espagne de grands honneurs
à Mars. Selon d'autres , on disait
Néron ou Nicon. Celle idole a\ait
la tète rayonnante.
NicïsiES , fête solemnelle des
Grecs en l'honneur des morts. Elles
se célohraient durant le mois An-
ihestérion , qui revient en partie i'i
celui de Février, consacré par Numa
à la niëmoire des ancêtres. Les Ro-
mains , aussi bien que les Grecs ,
s'imaginaient que les ombres sor-
taient des enfers pour assister à
leurs fêtes , et que les portes en
étaient ouvertes tant que la solem-
nilé durait. Pendant ce temps le cuite
des autres divinités était suspendu ,
leurs temples étaient fermés , et l'on
évitait de célébrer des mariages pen-
dant ces jour§ lugubres. On y faisait
des sacrifices à la Terre ; les Bithy-
niens y invitaient les ombres des
morts en les appelant ù haute voix
par leur nom , lorsqu'ils leur ren-
daient les derniers devoirs, f^. Lé-
MUP.ALEs. Rac. Nekus , mort.
I . NÉda , fleuve du Péloponnèse ,
sur les bords duquel la jeunesse de
_ Phigalie allait à certains jours couper
,sa chevelure , pour la lui consacrer.
2. — Une des nourrices de Jupiter
sur ,1e mont-Lycée. Voy. Hagno ,
"^HvsoA. Elle donna son nom au
leuve.du Néda. \
,Nédïmni:s, Centaure renversé par
'hésée aux noces de Pirithoiis.
Nééra , déesse aimée du
Soleil. Elle en eut deux filles,
Pbaétuse et Lampétie , qu'elle
envoya habiter l'isle de Tr;jnacrie,
et prendre soin des troupeaux de
leur père.
■'.. — Une des filles de IViobé.
3. — - Fille de Péréus , et femme
d Aîéus , dont elle eut Céphée ,
T.\ourgue et Auge.
. — Femme de Strymon.
' — Femme d'Aut^ljcus.
Veges , ou CanxîsiS ( M. Jap.) ,
pi ctres séculiers du Japon , qui
desservent les temples ou niias. lis
sont distingués des laïques par une
rôle blanche ou jaime qu'ils mettent
par-dessus leur habillement ordi-
naire. Ils port.nt un ligunet en
]\ E G
271
forme de barque -, qu'ils nouent sous
le menton avec des cordons de soie.
Le bonnet est orné de franges et de
noeuds plus ou moins longs , sui^ ant
le rang et la qualité de chaque
prêtre. Les Neges se rasent le vi-
sage, et laissent croître leurs che-
veux. Les supérieurs , pour se dis-
tinguer , se funt faire une tresse , on
Lien enferment leurs cheveux sous
une gaze noire. De plus , ils se cou-
vrent les deux mâchoires d^un mor-
ceau d'étoffe p!us ou moins large ,
suivant la dignité de chacun. Ces
supérieurs se font remarquer par un
fasle profane lorsqu'ils se montrent
en public. On jx»rte devant eux deux
sabres, distinction qui n'est en usage
que pour les noldes. Ils se croiraient
déshonorés s'ils s'abaissaient jusqu'à
parler A un homme ; et quoique la
plupart soient d'une extrême igno-
ranf^f , l'extérieur froid et réservé
qu'iV affectent leur donne un air de
ca;;.icité qui en impose au vulgaire.
Négligence. Ripa la symbolise
par une femme échevelée , vêtue
d'habits déchirés , couchée négli-
gemment auprès d'une horloge de
sable renversée, f^. Ocnls.
NÉGOREs ( M. Jap.), secte japo-
naise qui reconnaît poiur ses deux
auteurs un des principaux sectateurs
de Xaca , nommé Ainbadoxi , et
un disciple de ce dernier, (jui voulut
honorer particulièrement son maître.
Cette secte est divisée en trois classes ;
la première, qui est la moins nom-
breuse, s'applique au cidte des dieux^
et aux cérémonies religieuses; l'autre
fait profession de porter les armes ,
et la troisième de les forger. Les uns
disent que ces sectaires n'ont point
de supérieur , et qu'ils ne peuvent
conclure aucime affaire , s'ils ne sont
tous du même sentiment ; et connue
la chose est assez difficile , ils n'ont
d'autre moyen de se mettre d'accord
qu'en se battant à grands coups de
sabres. La force décide le droit.
D'autres prétendent , avec plus 'de
vraisemblance , que , quand une voix
manque , ils ajournent l'assemblée ,
et ainsi consécutivement 'jusqu'à ce
qu'ils soient tous d'accord. D'autres,
a7« N E H
cnGn , assurent qu ils élisent pour
siipi-rieiirs les deux plus anciens de
la connnnuaufé , et que, dans toutes
les allaires , il faut que l'ordre dé-
fère à leur scnliniciU. Cette secte est
si noudireuse, <juVlle peut, au son
d'une cloche qu'on entend de loin ,
lever en trois ou quatre heures une
année de 3o,ooo iiommr s ; ce qui
oblige les empereurs à leur faire de
grands dons , pour l'avoir toujours
prête à leur service. Ces néijores se
querellent souvent entr'eus , et alors
ils ne font point de scrupule de
s'entr'éggrfïer , quoiqu'ils en fassent
de tuer un oiseau ou un moucheron ,
parceque leurs lois le défendent.
JVehallema , déesse dont on a
trouvé plusieurs statues dans l'isle de
"Walkeren , en Zélande , en 1646 ,
avec des inscriptions. Elle est tantôt
debout, tantôt assise , a lair toujours
jeune , avec un vêtement qui la couvre
depuis la tête jusqu'aux pieds. Les
symbofes qui l'environnent sont ordi-
nairement une corne d'al>ondance ,
des fruits qu'elle porte sur sou £;iron ,
un panier, un chien. On a trouvé des
nVonuments de cette déesse en France,
en Angleterre, en Italie, en AHe-
mafifne. Parmi les savants , les uns
ont cru que NehaUenia était la nou-
velle lune ; les autres , arec plus de
vraisemblance , ont pensé que c'était
une des déesses mères , divinités
champêtres , auxquelles conviennent
tous les attributs qui l'actompagnent.
Neptune se trouve trois fois joint
aux fiiïures de Néhallénie , ce qui
fait cioire aussi que c'était une divi-
nité marine , ou qu'on invoquait pour
obtenir une heureuse navigation.
ÎVéhÉmie , le premier des deux
Messies , suivant les thalmudistes.
Il sera pauvre , misérable , homme
de douleur, sortira de la famille de
Joseph , et de la tribu d'Ephraïui.
Haziel sera son pt/re. Malgré son peu
d'apparence, il ira chercher , on ne
sait oi'i , les tribus d'Epliraïm , de
IVlanass-', de Benjamin, une partie
de celle de Gad , et , à la tête d'une
arrnée formidable , il fera la guerre
aux Romains et aux chrétiens, ren-
versera Ilûuie , et ramcûera les Juifs
N E L
en triomphe à Jérusalem. Ses pros-
pérités seront traversées par l'anle-
christ Armillius , qu'il vaincra d'a-
bord et qu il fera prisonnier ; mais
Armillius s'échappera , remettra sur
pied une nouvelle armée , et reui-
Eoalera une victoire complète. Né-
émie perdra la vie dans la bataille,
mais non paspar la maiu des hommes ,
et sera ressuscité par le second Messie.
A'. Armillil's, Messie.
jVéith , déesse , nom égyptien
de l'Athéné des Grecs. C'était , sui-
vant Platon , cette déesse qui avait
fondé la ville de Sais , où les Grecs
apprirent les cérémonies de leur
culte. /-'". ISlTOCRlS.
Neith ( M. Ceït.) , divinité des
eaux chez les Gaulois , qui lui con-
sacraient tous les ans des animaux ,
des étoffes précieuses , des fruits , de
l'or et de l'argent. On la croyait if;i^
cible, et d'une bonté fort équivotjue;
opinion qui convenait assez au maître
d un élémeut perfide. Il y avait dans
le lac de Genève un rocher qui lui
était consacré , et qui porte encore
le nom de IVeiton. Le système riant
et poétique qui peuple îes mers, les
fleuves et les fontaines de divinités
protectrices, a quelque chose de si
séduisant , qu'il n'a pu céder entiè-
rement ,mème à l'ascendant du chris-
tianisme. J'ai vu chez les riverains
de la Loire une espèce de respect
filial , mêlé de crainte et d'amour,
proportionné aux dommages et aux j
bienfaits de celte belle et capri-
cieuse rivière, f \ Niord.
1. Nélée naquit de Tyro fille de
Salmonée, et deCréthéus fils d'EoIe,
que l'on surnommait Neptune. Ayant
été exposé dès sa naissance, il lut
trouvé par des bergers , qui en pri-
rent soin , jusqu'à ce que , devenu
grand , il se fit reconnaître par' sa
mère, et se mit en possession, avec
son frère Pélias , des états qu'elle
avait hérités de Salmonée en Ëlide.
Nélée fut bientôt après chassé d'Iol-
chos par Pélias , et obligt- de se
réfugier chez Apharéus son parent,
qui non seulement lui donna retrait*
dans ses états, mais lui abimdonns
ujènie toute la côte maritime , où i'
jV E M
y avait plusieurs villes, et entr'au-
tres P^ los , que jN'éJée choisit pour
le lieu de sa résidence, et qui dt vint
si nori*s;inte •ous son lèpne , (\a Ho-
mère l'appelie par excellence la ville
de Nélée. La jrrande richesse consis-
tait alors, dit Pau^aiiias , à avoir
une Grande quantité de («ïuI's et de
che^aux : N'-Iée en fit venu- un ^rand
nombre de Thessulie, pour les faire
inuitip!ierdanss«jnnouvel état ;et Ion
montrait , connue une curiosité , les
étahles de INélée. Ouand il fut bien
établi , il se rendit à Orchoniène ,
pour y épouser Chloris , fille d Aui-
phion , dont il eut douxe fils , qui
E'iiuientèrent beaucoup sa puissance.
r d'une si nombreuse fami'le , il
faire la fjuerre à Hercule, et se
liguer avec Augias cijntre ce héros ;
mais il vit saccader Pilos , et fut tué
lui-niènje avec onze de ses enfants.
Le jeune Nestor fut seu éparsué,
et mis eu possession du royaume de
sou père , parcequ'il s'avait pas été
du complot de ses autres frères. On
donna un prétexte plus frivole à la
guerre d'Hertule contre Nélée: celui-
ci et SCS enfants avaient refus- d'ex-
pier Hercule d'un meurtre «{u'il a\ait
conmiis. Né ée est compté parmi les
Arsonaules.
2. — Fils de Codnis, et frère de
M cdon , privé du trône d'Athènes
p;!r l'oracle qui prononça en faveiu"
dp son frère, se mit à la tète d une
jeunesse florissante, et alla fonder
mie colonie dans le territoire de
Mi'et. Pour assurer l'existence de sa
ncnpilp colonie, il fit massacrer les
Milésifns , et donna leurs femmes à
<e« soldats.
NÉLÉinEs Nestor, et les autres
: - de Nélée.
Néléidies , fêtes instituées en
Ihonneur de Diane par Nélée i.
NélÉis , siu'nom de Diane , pris
des Néléidies.
NÉiÉiLs , Nestor , fils de Nélée.
IN ÉLo , une des Danaïdes.
Nemakovm, nom que les Grecs
donnent quelquefois à Minerve , dans
laquelle on croit reconnaître Noéuia,
, fil'cdeLaniech , à laquelle on attribue
^ rinvpîition de la Ebture et de la toile.
Tonii; II.
N E M 275
Nembroth , un des esprits que les
ma; icitns consultent. Le M;;rdi lui
est consacré , il reçoit ce jour-là hr
pierre (pion lui jette p<jur présent.
Nemda ( M.Tart. ) , lieu de dé-
vot iou célèiire chez les Tart; res Czé-
rémisses qui habitent aux mviions
du Vol^a. Il est spécial* ment con-
sacre au culte des démons et des
cénies malfaisants. Les peuples d'a-
lenlour v viennf nt en péleriuate, les
mains pleines de présents et d'of-
frandes ; car ils supposent que ces
esprits sont fort avides, et qu'ils pu-
niraient de mort ceux (jui viendraient
les honorer sans leur rien ap2X)rter.
Oléan'us.
I. NémÉe , fille d'Asope , suivant
Pansanias , et , selon d'autres , de
Jupiter et de la Lune, donna son nom
à une contrée du pays des Ar^iens.
D'autres le dérivent des troupeaux
de Junon qui y paissaient. Kac. ^Ve-
rnei.'t , paiire.
?.. — Ville de l'Arco'ide , célèbre
dans les temps héroïques par la vic-
toire d'Huiuîe sur un lion , et par
lea jeux Néniéens. Dans une forêt
voisine était un lion d'une taille
énorme, qui déva>tait le pay.-. Her-
cule , envoyé à l'a^e de seize ans
pour fiarder ses troupeaux , attaqua
ce monstre , é{)iii,-,a son carquois
contre sa peau impénétrable aux
traits , et brisa sur lui s;i massue de
fer. Enfin , après beaucoup d'efforts
inutiles, il saisit le lion , le déchira
de ses mains , et avec ses oncles lui
enleva la peau qui lui servit depuis
de bouclier et de vêtement. Tel fut
le premier des douze travaux d'Her-
cule.
NÉM^EN , surnom de Jupiter ,
pris du culte qu'on lui rendait à ZNé-
mée , depuis qu'Hercule lui avait
consacré les jeux de «enoni. Les
Arfïiens y faisaient des sacrifices à
ce dieu, et c'était à eux qu'apparte-
nait le droit d'y éiire un prêtre. Ce
surnom lui était commua avec Her-
cule.
Néméens. Les jeux Néméens
étaient c-oniptés entre les plus fameux
jeux de la Grèce; ils furent institnés,
dit-OD, pai Hercule , apris i|uii eut
0-4 JV E M
tué le lion tle jN^émée, et en mémoire
de sa victoire. Pausaiiias dit que ce
inX. Adraste , un des sent cliets de
la première guerre de Tlicbes , qui
en fut l'auteur : d'autres racontent
3ue ce fut pour honorrr la mémoire
u jeune Ophelle ou Archemor ,
fils de Lvcuipue , que les sept chefs
arpiens céiél>rèrent ces jeux ; d'autres
enfin prétendent qu'ils furent con-
sacres à Jupiter Néméen. Quelle
qu'ait été leur orieine , il est cer-
tain qu'on les célébra long -temps
dans la Grèce , de trois en trois ans.
C'étaient les Arf:iens qui les faisaient
faire à leurs dépens dans la forêt de
Némée , et (jui en étaient les juges.
Ils jugeaient, dit-on, en habits de
deuil , pour marquer l'origine de
ces jeux. Il n'y eut d'ahord que deux
•exercices , l'équestre et le gynmique ;
on y admit ensuite les cinq sortes de
•combats , comme dans les autres
jeux. Les vainqueurs , au commence-
ment , étaient couronnés ti'oiivicr ,ce
qui dura ju'^qu'au temps des guerres
■contre les Mcdcs. Un échec que les
Argiens reçurent dans cette guerre
fit ch.-mger l'olivier en ache , herbe
funèbre. C'est pourquoi les jeux Né-
inéens ont passé pour des jeux fu-
nèbres.
NÉ.MÉoNirjrEs , vainqueurs dans
les jeux Néméens. Leur prix était
une simple couronne d'ac'ne, mais
Piiutare les a immortalisés dans son
troisième livre. Rac. Nikè , victoire.
Nemertès , une des Néiéides ,
suivant Hésiode.
NÉmÉsées , fêtes instituées en
l'honneur de Némésis. Elles étaient
ftmèl*res , parcequ'on croyait que
ZVémésis prenait aussi les morts sous
sa protection , et qu'elle vengeait les
injures faites à leurs tombeaux. On
1 faisait aussi des expiations en fa-
veur de ceux qui avaient abusé des
présents de la fortune ou des dons
de la nature.
NemÈses, divinités , selon Hygin,
filles de l'Erèbe et de la Nuit, ifiiiel-
qurs uns les prennent pour les Eu-
nténides. Elles étaient en grande vé-
nération à Smjrne , qu'Alexandre
avait fondée sur la foi d'une appari-
N E M , ■
tion de ces déesses qui le lui avaient
ordonné en s< nge. Hésiode a dis-
tingué aussi deux JNénièses : Tune
était la Pudeur , qui retourna dans
le cif 1 après l'i'ige d'or ; l'autre resta
sur la terre et dans les enfers pour la
punition des méchants. Ces deux divi-
nités, invoquées principalement dans
les traités de paix , assuraient la fidé-
lité des serments. On les représentait
ailées , avec une roue sous les pieds,
symbole des vicissitudes humaines ,
propres i^ rappeler l'homme orgueil-
leux aux sentiments de modération et
de JTistice. Souvent les Néinèses
tiennent un frein pour arrêter les
méchants , ou un aiguillon pour
exciter au bien. Elles approchent ua
doigt de leur bouche , pour apprendre
qu'il faut être discret ; et le fiein
qu'elles portent annonce sur - tout
qu'il en faut toujours mettre à ses
discours. La plupart de ces attributs
conviennent à Némésis.
Némésis , fille de l'Océan , selon
Piiusaaias ; de la Justice , suivant
^immien MarceViii ; de Jupiter ,
au rapport a' Euripide ; de la Nuit ,
si l'on en croit Hésiode ; divinité
redoutable qui , élevée dans les cieux ,
regardait du haut d'une éternité ca-
< hée tout ce qui se passait sur la
terre , et qui veillait en ce monde à
la punition des coupables , et les
châtiait dans l'autre avec la dernière
rigueur. Ses punitions étaient sévères,
mais équital)les , et personne n'était
à l'abri de ses coups. Cette divinité ,
souveraine des mortels , juge des
motifs secrets qui les faisaient agir ,
commandait mênieà l'aveugle Destin,
et faisait ^ son choix sortir de l'urne
de ce dieu les biens ou les maux. Elle
se plaisait ii courber les tètes or-
gueilleuses, à h;;milicr ceux qui man-
quaient de modération dans la pros-
périté, ceux que la beauté et la forc<
du corps ou les talents rendaient troj
liors , et ceux qui désobéissaient au7
ordres despersonnesquiavaient droi
«le leur e donner. Ministre de la jus
tice, ellp avait une inspection spécial
sur les offenses faites aux pères par le
enfants. C'était elle enfin qui recevai
les vœux secrets de l'amour dédaign
N E M
on trahi , et qui vengeait les amantes
malheureuses de finCdélitë de leurs
amants. Ainsi , sur une mosaïque
d'Hercuianum , on la voit consoler
Ariane abandonnée. Le vaisseau de
Thésée fend les mers , tandis que
près d'Ariane l'Ainour se cache et
verse des larmes. Le nom de Némésis
signifiait chez les Grecs , suivant
Hésychiiis , bonne fortune j d'autres
l'ont fait dériver de neineiii , divi-
dere , parcequ'elle distribuait aux
hommes les châtiments et les récom-
penses ; d'autres , {.le neniesain , s'in-
digner , de l'indignation que lui cau-
sait la vue des crimes de la terre. P'.
Nemetor , AdrasïÉe , Opis , Eois ,
A>CHARIE , NôRTIA.
Une déesse si redoutable devait
T un grand nouibre d'autels. Re-
uée par plusieurs comme la p'iis-
- ice solaire , son empire s'étendait
- ir le globe entier , et son culte
>> était universellement répandu. Elle
étuit honorée des Perses , des Assy-
ili-iis, des Babvloniens , des peupfes
'•Jiiopie,originaires d'Egypte. K!!e
il, au rapport de Pline , dans
le labyrinthe près du lac Mivris ,
Îuinze chapelles qui lui étaient dé-
iées ; on ne pouvait mieux placer
cette déesse distributrice des puni-
T":»ns et des récomjK?nses rjue dans !e
rtare égyptien , c.-à-d. , un lieu
lopinion publique plaçait la de-
ire dernière des I>ons et des nié-
nts. ( V. LuA. ) Son cuite fut
porté dans la Grèce par Orpliée. On
1 adorait sur-tout à Rhamnu'S ( voy.
Rh VMXust a ) , à Samos , à Side , à
'Euhèse, à Smvme. L'Italie reconnut
aussi sa puissance , et la plaça au
rang des divinités principales , sous
le nom grec de Némésis. A Rome on
lui donnait le nom de Sainte , et on
lui consacra un autel au Capitole; là ,
avant de partir pour les combats , les
guerriers venaient lui immoler des
victimes , et Im" faire offrande d'un
glaive. Elle présidaità l'oreille droite,
et s.3uveiit on lui en offrait la repré-
sentation en argent.
Sa tète porte ordinairement une
couronne chez les Grecs ; celle-ci est
quf Iquefois surmontée d unecoroe de
N E M 275
cerf, peut - être pour désigner la
promptitude avec laquelle Némésis
rend à chacun ce qui lui appartient.
Les Etrusques la- couronnaient avec
un diadème de pierres précieuses. Le
narcisse servait encore à sa couronne;
etcetteiîeur, qui rappelait un jeune
orgueilleux épris de lui - même et
victime de l'amour - propre , devait
naturellement être consacrée à la
déesse qui punissait ceux qui n'ai-
maient qu'eux-mêmes. Souvent elle
a la tète couverte dun voile ; attribut
qtii annonce que la vengeance di-
vine est impénétrable , et qu'elle
frappe ù l'instant où le coupable se
croit en paix. Tantôt elle se repose
sur im gouvernail , pour exprimer
qu'elle régit l'univers; tantôt on voit
sous ses pieds une roue , parcequ'elle
le parcourt pour y juger le mérite
des actions numaines. Les h.iLitauts
de Bresse en Italie la couronnaient
de laurier , ^t plaçaient sou3 ses
pieds ime roue et ira compas. Quel-
<:[uefois elle tient tm vase d une main,
et une lance de l'autre ; la liqueur de
l'un prêtait des forces à I homme ver-
tueux et peisécuté ; les coups de
l'autre pumssaient les orgueilleux de
leurs fautes. Uue mosaïque d'Her-
culannm offre Néniésis avec un visage
sévère , et vêtue de blanc. D'une
main elle soulève sou habillement ,
coumie pour ne pas être lémoia
d'une action criminelle ; de l'autre
elle tient une épée renfermée dans le
fourreau. Les artistes anciens lui don-
nèrent souvent des ailes. Il lui fallait
en effet l'agilité des oiseaux pour
remplir ses divers emplois. C'est par
cette raison que les habitants de
Smvme plaçaient à côté d'elle un
griffon aux ailes étendues , et que
cet oiseau fabuleux lui était parlicu-
lijrementcousacré. Une statue de Né-
mésis , déterrée près de Cortone , la
représente sans ja^nbes , et se reposant
sur im pied de griffon. Eiie a deux
ailes étendues, et porte sur !a tètèune
couronne radiée , et sur les épaules
le péplum. La figure de Némésis est
quelquefois auprès de celle de J'inon,
et quelquefois auprès de celle d Isis ;
et Gori décrit uae de ses statjaes
S 3
»76 N E M
tronvëe en Toscane , où elle est vêtue
coiiiine une divinité éf;vptienne ,
avec un voile qui Tcntoure entière-
ment en foruiaut plusieurs spirales.
(^)ueîques auteurs out soupçonné
que Léda n'était qu'un suriioni de
Némésis ; niais le plus f;rand nombre,
et sur-tout Hygin , les ont formel-
lement distinguées.
En donnant à Hélène cette déesse
pour mère , les poètes voulurent
sans doute exprimer et les chagrins
que sa beauté lui causa , et la ven-
geance cruelle qu'elle attira sur les
Troyens et la famille de Priam. Telle
fut la fiction par laquelle on accré-
dita cette oj)inion. Némésis fut
aimée de Jupiter : mais comme ce
dieu ne pouvait la séduire , il prit ,
pour y parvenir , la forme agréable
d'un cygne 5 et s'étant fait poursuivre
par un aigle , il se réfugia sur le sein
de la déesse. A peine celle-ci lui
eut - elle donné un asyle entre ses
bras, qu'un sommeil profond s'em-
para de ses sens , et la livryi aux trans-
Î)orts de son amant. Elle fconçut Hé-
ène qui vint au jour renfermée dans
un œuf, dont 31 ercure se chargea
Sour le confier à Léda qui prit soin
e le faire éclore. Dans le cabinet du
roi de Prusse , une émeraude gravée
représente Némésis assise sur un
petit autel , vêttie d'un simple man-
teau qui voltige derrière elle ; et te-
nant le cygne séducteur entre ses
bras. Sur une sardoine du même ca-
binet , Némésis paraît couchée , et
Jupiter métamorphosé presse amou-
reusement 'esein de sa maîtresse.
Une belle mosaïque d'Hercula-
iram offre encore cette victoire de
l'amour ; la tète de la déesse est cou-
verte d'un voile ; un lit à pieds dorés
est près d'elle; et le c^'gne amoureux,
placé sur ses genoux , étend son cou ,
et s'efforce d'unir son bec aux lèvres
vermeilles de cette déesse.
NEMEs-rRiKt'S , dieu qiii présidait
aux forêts, et qu'on regardait comme
le souverain des Dryades , Faunes ,
et autres dieux habitants des bois.
Une. Nemiis , bois.
iYÉMETÈs, surnom de Jupiter , le
mèoie que Néméen.
N E N
NÉmÉthius, perscvnnage fabuleux,
qui de Scythie passa en Irlande, et
en fut chassé par les Géants.
Némé lOR , 1,'e/z^^ei/r , surnom de
Jupiter , dans Eschyle. Ilac. pe-
ines ai , s'indigner.
Némorales , fêtes qui se célé-
braient dans la forêt dAricie en
l'honneur de Diane Aricine.
Nemorensis , surnom de Diane.
Nemp.od , fils de Chus. Quelques
uns le regardent comme le Saturne ,
et d'autres comme le Ninus des
anciens. Une troisième opinion le
confond avec Bel ou Bélus , et une
quatrième avec Bacchus.
Nénie , déesse ties funérailles ,
particulièrement honorée à celles des
vieillards. On ne commençait à l'in-
voquer que lorsque l'agonie commen-
çait. Elle avait un temple hors de
Rome , près de la porte Vinnnale.
Elle présidait aux chants lugubrts
qu'on faisait en l'honneur des morts.
NÉNiES , chants usités atix funé-
railles , qui contenaient les louanges
de la personne qui venait de mourir.
Ils étaient débités d'une voix lamen-
table , au son des flûtes , par une
femme louée pour cet office , et qui
s'appelait Prcefica. On en attribuait
l'origine à Simonide. Ce mot , dans
la suite , s'est appliqué à toutes
sortes de chants désagréables , et
même de discours ineptes. On en-
tendait aussi par ce nom un cluint
dont les nourrices se servaient pour
endormir les enfants.
Nens ( M. Siam. ) , jeunes gens i
Îue leurs parents mettent auprès des j
'alapoins , pour recevoir leurs ins-j
tructions et pour les servir. Ces élè-
ves demeurent souvent écoliers tonte
leur vie , et forment une espèce
d'ordre composé de novices, qui ne
sont jamais proies. Le doyen de ces
novices se nomme Taten , et son
emploi particulier est de purger le
terrain du couvent des herbes inu-
tiles , fonction qui serait im crime
pour xm Talapoin. Dans l'euceinte
du couvent , ime salle isolée , cons-
truite en bambou , sert d'école à cei
petits Talapoins. Les Ncns , sans
être tout-ù-tait moines , ont cepen-
Tî E O
tnt un cenre de vie extrêmement
r austère, lis sont oblÎL'és de jrùner
* S--X jours dans chaque lune ; dans les
itres temps , ils ne font que deux
i-as par jour. Toute chanson Itur
l iiUerdite ; il leur est même do-
■ 'iu d en entendre chanter.
^ ÉocLÈs , un des paysans Ivciens
^ns'-s en grenouilles par Latone ,
'ir 1 avoir empêchée de hoire dans
t le fleuve Misa.
ÎVéocores . prêtres grecs , qui ,
yant été que des ministres infé-
■ urs dans les premiers temps , fii-
1 rent dans la suite élevés au ran^ le
< plus distingué , et chargés des p'rin-
< ipa'es fonctions des sacrifices. Jlac.
,Saos, temple; Ao rem, avoir soin.
C était proprement, chez les Grecs,
que nous appelons aujourd'hui
ristains , ceux qui avaient soin
mer les temples et de tenir en
état tous les ustensiles des sacri-
fices. Dans la suite des temps , cet
office devint très considérable. Selon
^I. p aillant, les néocores, au com-
mencement . n'avaient soin que de
balayer le temple. Montant ensuite
en un degré plus haut , ils en eurent
la garde. Ils parvinrent enfin à de
plus hautes dignités. Ils sacrifièrent
pour le salut des empereurs, comme
étant honorés du souverain sacerdoce.
On trouve -des néocores avec le litre
de Prytane, nom de gouvernement,
et avec celui d'Agonothète, qui dis-
tribuait le prix dans les grands jeux
publics. Des villes mêmes , sur-tout
celles où il y avait quelque temple
, fameux , comme Ephèse , Smvme ,
Pergame , Magnésie , prirent là qua-
lité de Néocores.
^ Néo^nie , fête on on célébrait en
l'honneur de Baccnus , lorsque Ton
f;usait pour la première fois l'essai
du vin nouveau de l'année. Rac.
Neos , nouveau ; oiiios , vin.
NéomÉxies , fêtes qui se célé-
fcraient aux nouvelles lunes en
EgA pte , en Judée , en Grèce et à
Rome. Les Egyptiens les célébraient
nvec appareil , et , le premier jour
chaque mois , conduisaient en
iipe les animaux <jui répondaient
jV E O 277
aux signes célestes dans lesquels le
soleil et la lune allaient entrer. Les
Hébreux avaient une vénération par-
ticulière pour ce premier jour , qu'ils
célébraient avec des sacrifices. Les
juges du Sanhédrin , dont la juris-
diction était de fixer les jjnrs de
fêtes , envoyaient deux hommes dé-
couvrir la lune , et , sur leur «rap-
port , faisaient publier au son des
trompettes que le mois était c-om-
mencé ce jour-!à. Les Grecs sofêm-
nisaient les Néoménies le premier
de chaque mois lunaire en Ihonneur
de tous les dieux. Cette fête passa
des Grecs aux Romains , qui don-
nèrent aux Néoménies le nom de
Calendes. Au commencement de
chaque mois , ils faisaient des priè-
res et des sacrifices aux. dieux , en
reconnaissance de leiu-s bienfaits ; et
In religion obligeait les femmes de se
baigner : mais les Calendes de Mars
élaient les plus solemnelles , parce-
que ce mois ouvrait l'année des
Romains.
KÉoMÉNius, surnom d'Apollon ,
honoré sur-tout à la nouvelle lune , '
(larceque tous les astres empruntent
enr lumière du soleil.
Néoméris , une des Néréides.
Néophrok , fils de Timandre, que
Jupiter changea en vautour.
NéoptolÈme. V. Pyrrhus.
NÉoptolÉmées , fête célébrée par
les Delphiens en mémoire de Néo-
ptolème , fUs d'Achille , qui périt au
pillage du temple d'Apollon , qu'il
avait entrepris dans le dessein de
venger la mort de son père , causée
par ce dieu au siège de Troie. Les
Delphiens , ayant tué Néoptolème
dans le temple même, crurent devoir
fonder une fête à sa gloire , et hono-
rer ce prince comme uu héra^.
Néotéra , jeune ou nouvelle
déesse , titre que prit Cléopàtre
avec l'habit d'Isis, lorsque M. An-
toine prit le nom et l'appareil de
Bacchus.
Néozoxze ( M. Persi. ) , fête so-
lemnelle que les Persans célèl<rent
au commencement de Téquinoxe du
printemps , et qui dure plusieurs
jours. Les grands vont alors ofïrir
S l
878
N E P
des présents et rendre des homm ares
au prince. On fait aussi des prières
{mhliqiies pour la conservation des
)iens de la terre.
Nkfenthès , plante d'Egypte ,
dont Homère dit qu'Hélène se servit
pour cliarmer la mélancolie de ses
Ilotes , et en particulier du jeune
Téle'inaqne , dont la douleur avait
été réveillée par le récit des aven-
tures d'Ulysse. Elle l'avait reçue de
' Polydamna , femme de Thonis roi
d'Eijypte , et la mêla dans le vin
qu'on servait à la table de Ménélas.
Rac. Ne , négation , et penthos ,
douleur. Diodore dit que de son
temps les femmes Je Thèhes en
Egypte se vantaient «le composer
des boissons qui non seulement lui-
saient oul)lier les chagrins , i;iais cal-
maient les pins vives douleurs et les
plus prands emportements, eta)onte
Ïu'elles s'en servaient avec succès,
'//«e parle d'une p'ante appe-
lée hefleniuin , qu'il croit être le
népentliès d'/Jonière , et à laquelle
il attribue la même verln , quand on
la mêle avec le vin. Pivtarque ,
athénée , Macrohe . Philostratc ,
entendent par cette plante les contes
agréables qu'Hélène lit aux convives ,
à peu-près comme madame lycn/ro/;,
depuis n>:!dame de Maintenon , fai-
sait un t>onte de plus , quand le roi
manquait.
Néphalies , fête des Grecs , nom-
mée la fête des gens sobres. Rac.
Nephein , être sobre. Les Athé-
niens Kl célébraient en offrant une
simple boisson d'hvdromel au Sole;l,
à la Lune , à l'Aurore , à \'énus ;
ils brûlaient à cette occasion , sur
leurs autels , toutes sortes de bois ,
excepté celui de la vigne et du
figuier.
IVéphalion , un des fils de Minos.
NÉphÉlÉ , secontie femme d'A-
thamGS , roi de Thèbes , donna à ce
grince deux enfants , PhrYxos et
elle. Comme elle était sujette à des
accès de folie , le roi en fiit bientôt
dégoûté , et reprit Ino sa première
femme. Les enfants de Néphélé
eurent part à la disgrâce de leur
mère , furent persécutés par leur
N E P
marâtre , et ne durent leur salut qu'à
la fuite. On dit qu'un oracle , forgé
f)ar les artifices d'ino , demanda que
es enfants de Néphélé fussent im-
molés aux dieux, et que, dans le mo-
ment qu'on allait exécuter cet hor-
rible sacrifice , la mère se changea
en nuée, enveloppa ses deux enfants ,
et les chargea sur le dos d'un mou-
ton il toison d'or ; fable fondée sur
l'écjuivoqne du nom. Rac. Néphélé ,
nuée.
Néphéléis , Hellé , fille de Ké-
phélé.
NÉPHÉLiM , nom qui signifie éga-
lement géants ou brigands : aussi
est-ce celui que l'Ecriture donne aux
enfants nés djl commerce des anges
avec les filles des honmies. Selon
l'auteur du livre d'EuMch , les Né-
phéiim étaient fils des Géants , et
pères des Eliud. Ce nom est aussi
donné quelquefois aux Centaures ,
qu'on disait fils de la JVuée.
Néphélocentaures , Centa'/res
nues, peuple imaginaire que Lucien
place dans la lune.
NÉPTiÉLOCOCCïGIE , NuC COUCOU,
autre ville imaginaire que le même
place dans les nue? , et où il fait ré-
gner un Coronns , fils de Cottvphion.
NEPHTHÉ.une des grandes divinités
des Egyptiens , femme de Typhon ,
et mère d'Anubis, dont elle accoucha
avant terme par une terreur que Ty-
phon lui causa, et qui , dit Plutaifpit^ ,
fît depuis auprès des dieux la fonc-
tion que font les chiens auprès des
hommes. Suivant d'autres , Osiris
vivait trop familièrement avec Ko-
phthé, ce qui inspiru de la jalousie à
Typhon. D'autres assurent que c'é-
tait Typhon (jui était amoiyeux
d'Isis , femme d'Osiris.
Neputhys, la même vraisembla-
blement nue la précédente. On en
trouve quelquefois la tête sur les
sistres. Elle était prise , selon PIu-
tarque , pour Vénus ou la Victoire.
NÉPH us, fils d'Hercule.
IN'eptunales , fêtes qui se célé-
braient à Rome le 25 de Juillet en
l'honneur de Neptune. Elles étaient
différentes des Consuales , cpioique
celles-ci fussent aussi en l'honneur
]\ E P
de ce dieu ; mais dans le cours des
unes et des antres, comme oncrovait
que Neptune avait formé le premier
cheval , les chevaux et les nnilets ,
couronnés de fleurs , demeuraient
sans travailler, et jouissaient dun re-
pos que personne n'eût osé troubler.
ïVeptuse , divinité des mers. Ifé-
rodote le fait Libven , et assure que
de tout temps il avait été en orande
vénération dans le pavs. Suivant 1 o-
pinion le plus généralement re<-ue ,
T^eptune était un prince de la race
des Titans , fils , selon Hésiode , de
Saturne et de Rhéa , et frère de Ju-
piter et de Pluton. Rhéa , étant ac-
couchée de lui , le cacha dans une
[ l>ergerie de l'Arcadio, et fit accroire
[ ensuite h. Saturne qu'elle avait mis au
' inonde un poulain qu'elle lui donna à
^ '\orer. Dans le partage que les trois
•res firent de 1 univers , c.-à-d. du
.-te empire des Titans, il eut pour
•=on lot la mer , les isles et tous les
lieux qui en sont proche ; ce qui a
d'jnné lieu à le faire regarder comme
dieu de la n)er. Selon Diodore ,
INeptune fut le premier qui s'em-
harqiia sur la mer avec l'appareil
d une armée navale. Saturne lui
avait donné le commandement de sa
fli itte , avec laquelle il arrêta toutes
- entreprises des princes Titans ; et
. rsque Jupiter son frère, qu'il servit
toujours très fidèlement , eut obligé
ses ennemis à se retirer dans les pavs
occidentaux , il les v serra de si près ,
qu'ils ne purent jamais en sortir ; ce
qui donna lieu à la fable que Nep-
tune tenait les Titans enfermés dans
l'enfer, et les empêchait de renmer.
Les poètes ont donné le nom de N ep-
tune à la plupart Aes princes inconnus
qui venaient par mer sétablir dans
quelques nouveaux pavs, ou qui ré-
gnaient sur des isles , ou qui s'étaient
rendus célèbres sur la mer par leurs
victoires, ou par létabUssement du
jmmerce : de là tant d'aventures
ir le compte de Neptune , tant de
■ mmes, de maîtresses et d'enfants
1 on lui donne ; tant d'enlèvements,
t.nt de métamorphoses qu'on lui at-
t\ibue. Vossitts en a déraasfjué p'u-
iicurs, tels que le Kepluae égyp-
N E P 27^
tien , qui eut de Libye Bélus et
Agénor ; celui qui d'Anivmone, fille
de Danaiis, eut Nauplius , père de
Palamède ; le père du fameux Cer—
cvon tué par 1 hésée ; celui qui ,
de Tvro , ui!e de Saîmonée , eut Pé-
lias ; Egée , père de Thésée ; enfin ,
celui dont il est question ici, et doEt
l'histoire est chari.'ée des aventure*
de tous les autres. On dit, au reste ,
que Neptune eut pour femme Ani-
phitrite, fille de l'Océan et de Doris ;
que ce prince , en étant devenu amor.-
reux , et ne pouvant l'obtenir , lui
envoya un dauphin qui négocia si
habilement , qu'il l'amena à ré|K>ndre
aux désirs du dieu. On lui donne
une infinité de maîtresses , dont il
dut les faveurs à ditférentes méta-
morphoses. Arachné , dans Ovide ,
le représente changé en taureau dim»
ses amours avec une des filles d Eole;
sous la forme du fleuve Enipée, pour
rendre mère Iphimédied'lphialte et
dOtus; sous celle d'un bélier, pour
séduire Bisaltis ; sons celle d'un che-
val , pour tromper Cérès ; enfin , sous
celle d'un oiseau dans l'intrigue avec
Méduse, et d'un dauphin avec Mé-
laiitho. f arron dérive son nom de
nuhere , parcequ'il couvre la terre-
Apollodore raconte que , sous le
règne de Cécrops , chacun des dieux
voulant choisir une ville et un pays
où il fit particuhèrenieut honoré ,
Neptune vint le premier dans l'At-
tique , et qu en frappant la terre de-
soti trident il en fit sortir une mer.
Minerve v arriva ensuite , et , en pré-
sence de Cécrop-s , elle planta vax
olivier qui se voyait encore, dit-il,
dans le temple de Pandrose. Ces
deux divinités , à mison de leurs
bienfaits , se disputaient l'Attique.
Jupiter , voulant les mettre d'accord ,
leur donna pour jnjies les douze dieux,
qni adjugèrent à iMinerve Athènes et
l'Attique. Neptuneeut une semblable
dispute avec la même déesse. Jtipiter
partagea cet honneur entre l'un et
l'autre , en sorte que les Trézi'niens
honorèrent Minerve sous le nom de
Poliade , et son rival sous celui de
roi , et mirent sur leur monnaie d'ua
côié va trident , et de l'autre uae
S4
a8o N E P
tête de Minerve. 11 y <?iit encore dif-
férend entre Juiion et Neptune pour
Mycène» ( v. Ikacuvs ) , et entre
lui et le Soleil ;iu sujet de Corinthe.
( P'. Isthme. ) Quant à la faiMe qui
veut que Neptune , cliassc du « iel
avec Apollon pour avoir <ro spire
contre Jupiter, ]);.tit les murailles
de Troie , et que , frustré de son sa-
laire , il se vengea de lu perfidie de
Laomédon en renversant les murs
de cette ville , voy. Hésioke , Lao-
médon.
On n'attribuait pas seulement à
Neptune les trenihlements et les aii-
tres mouvements extraordinaires de
terre et de mer, on le regardait aussi
comme l'auteur des chan.'.'euients con-
sidérables dans le cours des lleuves et
des rivières : ;;ussi les Thes^-aliens ,
dont le pays e'tait inondé , lorsque
les eaux furent écoulées publièrent
que c'était Neptune qui avait formé
le canal par où elles s'étaient retirées.
On le croyait encore le dien tutélaire
des murailles et de leurs fondements,
qu'il reaversail ou afferniissuil à son
gré.
Neptune était un des dieux du
paeaiiisme les plus honorés. Indé-
pendamment des Libyens , nui le
regardaient comme leur grande di-
vinité , la Grèce et l'Italie , sur-tout
dans les lieux maritimes , avaient un
grand nombre de temples élevés en
son honneur, des fêtes et des jeux.
Ceux de l'isthme de Corinthe, et ceux
du cirque à Rome, lui étaient spé<^ia-
leme nt consacrés sous le nom d'Hip-
pius.Les Romains mêmes avaient tant
de vénérati<3n pour ce dieu, qu'indé-
pendamment de la fête qu'ils celé
Braient en son honneur le i*""^. de
Juillet , tout le mois de Février lui
était consacré , soit parce<}ue la
moitié de ce mois élait destinée aux
purifications qui se faisaient prin-
cipalement avec de l'eau , élément
ruquel il prési. ait , soit pour le prier
d'avance d'être favorable aux naviga-
teurs qui, dans les conmiem ements
«lu printemps , se disposaient aux
voyages de mer. Platon nous ap-
prend que , chez les Atlantiiîes , il
avait un temple où il ét^t représenté ,
N E P
sur un chnr tiré par quatre chevaux
ailés dont i' tenait les rênes, et que
sa statue était si grande, qu'elle tou-
chait la voûte du temple , quoique
fort élevée. Pline fait mention du
temple qu'il avait chez les Ca-
riens , et Hérodote d'un autre que
lui avaient dédié les Potidéens. Ce
même auteur parle dune statue d'ai-
rain , haute de dix pieds et demi,
qu'il avait près de 1 isthme de Co-
rinthe. Outre les victimes ordinaires,
c.-à-d. le cheval et le taureau, et les
libations en son honneur, les arus-
pices lui offraient particulièrement
le fiel de la victime , par la raison
que r^merliune en convenait aux
Faux de la mer.
On trouve Neptune représenté or-
dinairement nu et barbu , le trident
à la main ( v. TRinENr ) , tantôt
assis, tantôt debout sur les flots de
la mer , souvent sur un char traîné
par deux ou (juatre chev;!ux, quel-
quefois ordinaires , quelfpiefois ma-
rins , ayant la. partie inférieure ter-
mi ée en queue de poisson , une seule
fois ailés : Honicre lui en donne h
pieds d'airain. Neptune couronné
par la Victoire, dans Maffei, marque
la reconnaissance d'un guerrier qui
crovait lui devoir le gain d'une ba-
taille navale. Tenant le pied droit
sur un globe dans une médaille d'Au-
guste et dans une autre de Titus ,
il nous apprend que ces empereurs
étaient également maîtres delà terre
et de la mer. Assis sur une mer tran-
quille avec deux d:iuphins qui nagent
sur 'a superficie de l'eau, et ayant
près de lui une proue de vaisseau
chargé de grains ou de perles , il
marque l'abondance qui résulte d'une
heureuse navigation. Lorsqu'il paraît
assis sur une mer agitée , le trident
planté devajit lui, et un oiseau mons-
trueux h tête de dragon , avec des
ailes sans plumes , comnie une chauve-
souris, qui semble faire effort poiu"
se jeter sur lui, pendant que Nep-
tune demeure tranquille , et paratt '
même détourner la tète par mé- '
pris, c'est pour m.irquerque ce dieu
triovnphe également des tempêtes et
des monstres de la mer. Sur uae mé-
N E R
Haîlle donnée par Béger, où la Vic-
toire paraît sur la proue d'un na-
vir.- , sonnant de la trompette pen-
dant que Neptune au revers , en
posture de comiiattant , darde son
trident pour mettre en fuite les en-
nemis , il repre'sente la victoire de
Démetrius Poliorcète sur P'.olémée.
Enfiij , un bas-relief d une grande
fceauté offre une jeune HUe <ju il
e;T>porte sur ses chevaux marins.
L'Auiour , à qui ce dieu a remis son
trident , s'en sert f)oiir -inimer ses
chevaux , dont un tient la queue dun
dauphiu dans sa bouche ; deux jeunes
filles paraissent sur le rivase , priant
Keptone de leur rendre leur com-
pagne, f^oyez !a peinture que fait
f^ii^Ie de son cortège dans le i*'.
liv. de Vlinéide.
Les anciens ont donné différents
noms à Neptune : on les trouvera
dans l'ordre alphabétique. F'^. Po-
séidon, Salacia.
Neptikes . certains génies dont
on fait une description à-peu-près
semblable à celle des Faunes et des
Satyres , etc.
Nequam, prétendu prince des ma-
giciens, à qui les chroniques mayen-
çaises attribuent la fondation de
Mavence.
Néqciti ( M. Afr.) , secte établie
dans le royaume de Congo en Afri-
que , qui tient ses assemblées dans
' 5 Lieux sombres et inconnus. Lors-
il se présente im nouveau can-
• 'Jat, on lui fait faire plusieurs tours
.-• r une corde, jusqu'à ce que lé-
1 urdissement le fasse tomber. Après
t , chute , il perd la raison, et parait
r ivi dans une espèce d'extiise. Pen-
dant cette aliénation d'esprit , on le
transporte dans l'-endroit où «e tient
1 assemblée , et , lorsqu'il a repris ses
sens , on lui fait prêter serment de
fidélité. Si dans la suite il devient
parjure , il est immolé par les con-
frères aux dieux protecteurs de la
société.
Néraméoha (3/. Ind.) , sacrifices
humains que les Indiens faisaient au-
trefois à Cali , femme de Shiva con-
sidéré sous le rap|X)rt de Jupiter
St^'gien ou Platon. Pour ea diuiiauer
N J: R *8i
l'odieux , les brahnies avaient tâché
d'établir la ferme persuasion que ces
mallieureuses victimes étaieiit tn.ns--
portéesdans le ciel dindra, et mises
an nombre île ses musiciens.
NÈre, espace de temps fabuleux
dont les CJia'déens faisaient usage
dans leur chronologie, et cpii mar-
quait six cents ans. A'. Sare et Sose.
Nérée, dieu marin, plus ancien
que Neptune, était, selon Hésiode,
fils de l'Océan et de Téth vs, ou. selon
d'autres , de l'Océan et de la Terre ,
et avait épousé Doris , sa sœur. On
le représente comme un viciiiard
doux et paciaque, plein de justice
et de modéraliou. Habile devin, il
prédit à Paris les inaux que l'enlève-
ment d'Hélène devait attirer sur sa
Eatrie. Il apprit à Hertuie q^ étaient
■s pommes d'or qu'Eurysthée lui
avait ordonné d'aller chercher; mais
ce ne fut qu'après avoir pris diffé-
rentes formes pour éluder cet éclair-
cissement , ce qu'il eût fait , si le
héros ne l'eut retenu jusqu'à ce qu'il
eût repris sa première figure. Apol-
lodore nous apprend qu'il faisait son
séjour ordinaire dans la mer Egée ,
où il était environné de ses filles, qui
le divertissaient par leurs chants et
leiu-s danses. Noël le Comte a cru
que Nérée avait été l'inventeur de
l'hydromantie , et que c'est pour
cela qu'on le représente comme un
gr.nnd devin et une divinité des eaux.
Les poètes ont souvent pris Nérée
pour l'eau même j mais le fond de la
table représente vraisemblablement
quelque prince ancien dont l'histoire
a été chargée d'idées poétiques, qui
se rendit fameux sur mer, et perfec-
tionna si lort la navigation , qu'on
venait le consulter de tous côtés sur
les dangers des vovages maritimes.
Néréides , filles de Nérée et de
Doris. Hésiode en compte cin-
quante, dont les noms , pres<{ue tous
tirés du grec , conviennent bien à Aes
divinités de la mer. On donna ensuite
le nom de Néréides à des princesses
qui habitaient des is'es ou sur des
côtes, ou qui se rendirent tameuses
par l'établissement du commerce ou
de la navigation. On le donna e^ncore
B8a N E R
à certains poissons de mer à qui l'on
suppose la partie supérieure du corps
à-peu-piès seml)la)>le à celui dune
femme. l'Une dit que du temps de
J^iLère on vit sur le rivage de la nier
«ne Néréide telle que lès poètes les
représentent. Les Néréides avaient
des bois sacrés et des autels en plu-
sieurs endroits de la Grèi e, sur-tout
sur les bords de la nier. « Dolo, dit
» Pausanias , avait un tenip!<- cé-
» lèbre à Gab;)a; on leur ofirait en
» sacrifice du lait , du miel , de
» l'huile , et quelquefois on levu- ini-
» niolait des chèvres. » Les anciens
monuments , de même <pie les mé-
dailles, s'accordent .î représenter les
Néréides comme de jeunes lilles, les
chiveux entrelacés de perles, por-
tées sur des dauphins ou des chevaux
marins , tenant ordinairement d'une
main le tridenlde Neptune , de l'autre
un dauphin, et quelquefois une Vic-
toire ou une couronne, ou des bran-
ches de corail. On les trouve cepen-
dant quelquefois moitié femmes et
moitié poissons.
Nergel, divinité des Chutcens ,
que les uns liisent avoir été adorée
sous la forme d'une poule de bois ,
les autres sous celle dune flamme
qu'ifs entretenaient sur les autels en
rhonneur du Soleil ; ce qui est con-
forme à rét}U)olo£;ie du mot ^ qui
veut dire Jouta l ne de Jeu.
NÉrièise , ou Nérion , femme de
IVlars , originairement déesse des Sa-
tins , et dont le nom signifie </oz/-
cei/r / allégorie ingénieuse qui in-
dique que ia guerre elle-même doit
étresouuiiseauxrèglesderiiumanitc,
qui en diminuent les horreurs.
NÉRINA , NÉriTA , NÉVÉRITA ,
déesse du respect et de la véné-
ration.
Nérine , nom que Virgile donne
à Galatée , coninie fille de Nérée et
de Doris. V. NérÉide.
NÉRIOK. /''. NÉriÈNE.
NÉriTA. K. NÉRINA.
Néritil's, surnom d'Ulysse, pris
d'une montagne d'Ithaque.
I. NÉRiTus, montagne fameuse
d'Ithaque dont parlent Homère,
Pline et Strahon.
N E R
5.— Prince auijuel Homère donne
deux frères , Ithacus et Pol} ctor. 11
y avait près de la ville d'ithaijue une
fontaine avec un beau bassin , ou-»
vraec de ces trois frères.
Nérokieks , jeux littéraires ins-
titués par Néron , où lui-uiéine reçut
la double couronne de poésie et d'é-
loquence , qui le flatta comme si on
l'eût donnée an poète et à l'orateur ,
et non pas au maître et au tyran.
NErPOt-TlROUNAL ( M. Iiid.) ,
fête du feu , parccqu'on marche sur
cet éiéineut. Cette fête , la seule
publique qui soit en l'honneur dei
J)arma-Raja , roi vertueux , et de
Z^roZ/e^/e sa femme , dure dix-huit
jours, pendant lesquels ceux qui font
vi.tu de l'oîiseiver doivent jeûner, se
pri\ er des femmes , cou» her sur la
terre , sans natte , et marcher sur un
brasier. Le dix- huitième , ils s'y
rendent au son des instruments , la
tète couronnée de fleurs , le corps
barbouillé de safran , et suivent en
Cidence les figures de Darma-liaja
et de Drobédé son épouse , qu'on y
ct.nciuit processionnel ement. Lors-
qu'ils sont auprès du brasier , on le
remue pour ranimer son activité ;
ils prennent un peu de cendres dont
ils se frottent le iront ; et quand les
dieux en ont fait trois fois le tour ,
ils marchent plus ou moins vite , selon
leur dévotion, sur u-e braise très ar-
dente, étendue sur un espace d en-
viron quarante pieds de longueur.
Les uns portent leurs enfants sous le
bras , les autres des lances, des sabres
et des étendards.
Les plus fervents traversent ce
brasier plusieurs fois. Après la céré-
monie, le peuple s'empresse de ra-
masser un peu de cendres pour s'en
barbouiller le front, et d'obtenir des
dévots quelques unes des fleurs qui
les décorent pour les conserver pré-
cieusement. C'est en l'honneur de
Drobédé qu'on fait cette cérémonie.
Elle épousa cinq frères à-1; -fois :
tous les ans, elle en quittait un pour
passer dans les bras d'un autre ;
mais auraravant elle avtit soin de
se purifier par le feu. Telle est l'o-
rigine de cette fête singulière. Elle
NES
n a point de jours fixes ; cependant
on ne peut la cé!éi>rer que dans les
mois de Chittéré , de \ ayassi ou
d Ani , qui sont les trois premiers
mois de l'année.
3VÉSÉE , naseuse , une des Né-
réides que l^irgiîe donne pour coni-
EiÇnes à Cyrène mère d'Arislée.
ac. Neiii j na^er.
Nesroch , dieu des Assyriens.
Sennachérih fut tue par deux de ses
tils , pendant qu'il l'adorait dans son
temple Les Juifs s'imaginent que
c^était une planche de l'arche de
Noé , dont les restes étaient con-
servés dans les montagnes d'Arménie.
D'autres traduisent ce mot par
ai^le , et pensent que le Jupiter
Béius , dont les rois assyriens se
prétendaient descendus , était ho-
noré par eux sous la forme de cet
oiseau.
Nessus, Centaure , fils d'Ixion et
de la Nue , voyant Hercide et Dé-
janire arrêtés sur les bords de l'Eve-
nus, dont les eaux ranidés étaient
grossies par les pluies d hiver , offrit
ses secours au héros, quilesaccept;'.
Mais à peine eut-il pa^sé avec le dé-
pôt qui lui était c-onlié , qu'il voulut
enlever Déjanire. Hercule le perça
d'une de ses llèches ; et le Centaure ,
pour venger sa mort , avant trempé
sa tunique dans son sans , la remit à
Déjanire , en ra<^urant que c'était
un moyen assuré pour c"<mser%er
1 amour d Hercule , ou le rappeler
après une infidélité. C'était un poison
actif qui fit perdre la vie an néros.
/^. OzOLES, DÉIAMRE.
N ESTÉ ES , jeûne solcuinel , étahli
à Tarenfe , en mémoire de ce que , la
ville était assiégée par les Romains,
ceux de Rhesiuni , pour lem- fournir
des vivres, résolurent de s'al)Stenir
denourritm-e tous les dixièmes jours,
et ravitaillèrent ainsi Tarente qui
fut délivrée du siège. Rac. JVesUs ,
à jeun.
Nestor , un des douze fils de Nélée
et de Chloris , n'ayant pris aucune
part à la guerre que son père et
ses frères firent à Hercule en faveur
d'Augias , resta seul de toute sa fa-
laille , et succéda à son père sur le
NES
4S3
trône de Pvios, réunissant en sa per-
sonne tout l empire des ilessénieus.
Nestor était déjà fort âgé lorsqu il
se rendit au siège de Troie , où. il
conduisit quatre-vingt-dix vaisseaux.
C'est le plus vieux tle tous les héros
• de l'arniée grecque : c'est aussi le
vieillard favori d Homère. Le por-
trait Qu'il en donne est beaucoup
plus fini que tous les antres. II y
revient sans cesse j et , après en avoir
tracé soigneusement tous les ir.iits
dans lesgi'ands tahlvaux de V lîiade ,
il V met la dernière main dans YU-
dyssée ■■ sagesse , éqm'té , respect
pour les dif^ux , politesse , agrément ,
douceur, éloquence , activité , vale<ir,
il y peint toutes les vertus politiques
et guerrières de Nestor. Daus lecon-
seii'.dansles assemblées, avant le com-
bat , au milieu de l'actiou , aux spec-
tacles , à table , la nuit et le jour ,
c'est toujours Nestor , c'est tGU].>ms
une vifiHesse sage , expérimentée ,
active / aimable. Enfiii , pour s'en
faire une idée complète , il faut ,
.après l'avoir vu dans 1 Iliade vigi-
lant capitaine et s<jldat , le voir
dans rOdvssée heureux et tranquille ,
menant une vie douceuanssa maison,
au milieu de sa famille , environné
d'une troupe d'enfants qui l'aiment
et le respectent, uiiiquement occupé
des devoirs de la vie civile et de la
religion , exerçant l'hospitalité , don-
nant enfin d'utiles leçons à lu jeu-
nesse qui le consulte comme son
oracle. Des auteurs le tbnt aller en
Italie , après la prise de Troie , et
y bàlir Métaponte. '^V.nsPausania^
le fait mourir à Pylos. f^alérius
Placcus est le seul qui le mette au
nombre des Argonautes. Les princi-
pales époqiies de sa vie avant la
guerre de Troie sont la guerre des
Pyliens contre les EUéens , le com-
bat des Lapithes et des Centaures ,
la chasse du sanglier de Cahdon , où
il monta suç un arbre pour évitei
la fureur du'monstre blessé. Quoique
Homère lui fasse dire qu'il a vécu
sur deux âges d'homme , et qu'il
règne sur la troisième génération ,
on peut calculer avec assez de justesse
qu'ilpouvait avoir passé quatre-vingts
î?/î
N I B
ans etnntnusicj^e de Troie. Flygiri ,
qui adopt« le récit du poète grec ,
ajoute que Nestor dut une si longue
vieauLionfait d'Apollon, qui voulait
transporter sur lui toutes les années
dont avaient été privés les enfants de
Niobé ; frères et sœurs de sa mère
Chloris. C'est celte faMequia donné
lieu à 1 usage des Grecs , qui , pour
souhaiter à quelqu'un une longue
vie , lui souhaitaient les années de
Nestor.
KÉsu , un des cinq dieux rpi ont
tenu Je premier rang parmi les
Arabes.
Net , nom que les Espagnols
donnèrent à Mars. On croit ce nom le'
même que jcelui de Néith , donné à
Minerve par les Egyptiens.
Nkton. F. Nic\'s.
Nekres, peuples de la Sarmatie
européenne qui prétendaient avoir
le pouvoir de se métamorphoser en
loups une fois tous les ans , ^ rie re-
prendre leur première forme. Hé-
rodote raconte cette fable , et s'en
moqae.
Net;rosp4stes, espèce de marion-
nettes de bois que l'on portait dans
les Orgies , et qui avaient l'attribut
de Priape. Rac. Neuron ^ nerf ou
corde ; spain,, tirer.
Neutralité. Dans l'Iconologie de
Cochin , c'est une femme qui ne
touche il une balance que pour em-
pêcher qu'elle n'incline d'un coté ou
<'e l'autre , et dont le pied posé au
centre d'une balançoire la maintient
en éfmilibre.
Nevérita. V. Nerina.
Ngombo {JM.Afr. ), le second chef
des Gangas, prêtres d'Afrique. Voy.
ce mot.
Ngoseï ( M.Âfr.) , troisième chef
desGangas, prêtres d'Afrique. Voy.
ce mot.
Nia , nom que les Sarmates don-
naient à leur Cérès.
Nia, ou Niame(^/.^/.), di-
vinité qui était reconnue par quel-
ques nations slavonnes pour le roi
des Enfers, et avait le même rang
et le même emploi que Pluton.
NiBAM ( M. Ind. ) , état de bon-
N I r,
heur suprême qui consiste «n une es-
pèce d anéantissement -C'est le dernier .
degré de la félicité des âmes, dans
l'opinion des haliitants du Pégu.
NiBBAS , dieu svrien , qu'on croît
le mêjwe qu'Anubis. Julien , après
avoir renoncé au christianisme , af-
fecta de rétablir le culte presque ou-
blié de cette ancienne divinité : il en
ht même graver sur sa monnaie
l'image tenant un caducée d'ime
main et un sceptre égyptien de
l'autre.
NiBÉCHAN , divinité honorée chez
les Hévéen*.
Nie EUS , victorieux f un des sur-
noms de Jupiter.
Nie atisme, sorte de danse qui était
en usage chez les Thraces , peut-être
après les victoires.
NicÉ , victoire > une des com-
pagnes inséparables de Jupiter ,
naquit du commerce de Pallas avec
Stjx , fille de l'Océan et de Téthvs.
V. Victoire.
NiCÉA , Naïade , fille du fleuve
Sangar , et mère des Satyres , qu'elle
eut de TJacchus , après que ce dieu
l'eut enivrée en changeant en vin l'eau
d'une source dont elle avait coutume
de boire.
NicÉPHORE , qui porte la Vic-
toire, surnom de Jupiter, qu'on re-
présente souvent portant sur la main
une petite statue de la 'Victoire.
NicÉtÉries , fête athénienne ,
en mémoire de la victoire remportée
par Minerve sur Neptune, lorsqu'ils
disputèrent l'honneur de nommer la
ville d'Athènes.
NtcKEN , dieu des mers , honoré
autrefois en Danemarck , et que
l'on prétendait paraître quelquefois
sur la mer, ou sur les rivières pro-
fondes , sous la forme d'un monstre
marin à tête humaine, sur-tout à ceux
qui létaient en danger d'être noyés.
C'est le même que Nocca./^.NoccA.
I .NiciPPE , fille dePélops et femme
de Sthénélé.
3. — Une fille de" Thespius.
5. — ' Prêtresse de Cérès.
NicoDKo.«E, fils d'Hercule et de
Nice.
N I F
T. IVicoN , fameux athlèle de
Tliase , avait été couronné comme
^ vainqueur jusqu'à 14 fois dans les
jeux jolemnels de la Grèce. Après
sa DKjrt , un de ses rivaux insulta
sa statue , et la frappa de plusieurs
coups. La statue , comme si eJle eût
été sensible à cet outrage , tomba
sur I aeresseur et l'écrasa. Ses fils la
poursuivirent juridiquement, comme
cûupa]>Ie d'homicide , et punissable
en vertu de la loi de Cracon , qui
avait ordonné d'exterminer même
les choses inanimées dont la chute
causerait la mort d'un homme. Con-
formément à cette lo' , les Thasiens
firent jeter la statue dans la mer.
Mais , quelques années après , une
grande famine lesobligea deconsulter
l'oracle de Delphes , et , d'après sa
réponse, de retirer la statue de la
mer , et de lui rendre de nou\ eaux
honneurs. Suidas. Paiisanias at-
tribue cette histoire à Fallilète Théa-
gène.
2. — ?fom d'un de? dieux Tel-
chines.
3. — ]?fom d'ua âne appartenant
à Eutychus. f'. Euïïchis.
4. — F. îfÉCVS.
NicoPHoRE , nom donné à Vénus
et à Diane , et qui est le uièuie que
Kicéphore.
ZS" icosTR ATA, fameuse prophélesse ,
mère d Evandre, nommée aussi Car-
menta. f'^. Cakmenta.
]\icosTRATE , Argien qui avait
institué dans sa patrie certaines cé-
rémonies religieuses. Elles 'consis-
taient en ce que tous les ans les
habitants d"Ari;os jetaient, à un jour
niarrpf! , des torches ardentes dans
une fosse , en l'honneur de Proserpine.
\inDci, c.-à-d. , séparation.
<- 'tait, chez les Juifs, Texcommuni-
cation mineure : elle durait trente
jours, et séparait l'excounnumé de
1 se des t-hoses saintes, f^. Ch£-
. SCHAMMATHA.
N -ELLE. y. RoBîtK).
^' îFLHEiM , séjour des scélérats,
V. Cet.) nom d'un des deux enfers
i les Scandinaves. Ils le plaçaient
> le neuvième monde. Suivant eux
NIL aS5
la formation en avait précédé de quel-
cpips hivers celle de la terre. Au
niiheu de cet enfer , dit VEdda ,
il V a une fontaine nommée Hver-
geltner. De là coulent les fleuves
suivants : ï" Angoisse, C Ennemi de
la j'oie, le Séjour de Ia mort, la
Perdition , le Gouffre , la Tem-
pête , le Tourbillon , le Rugisse-
ment et le Hurlement , le /' asle .■
celui qui s'appelle le Bruyant coule
ërès des grilles du séjour de la mort,
et eufer était une espèce d'hôtel^
lerie , ou , si l'on veut, une prison
où étaient détenus les hommes lâches
ou pacifiques qui ne pouvaient dé-
fendre les dieux inférieiu-s en cas
d'attaque imprévue. Mais les habi-
tants devaient en sortir au dernier
jour pour être jugés sur d'autres prin-
cipes , et condamnés ou absous pour
des vices ou des vertus plus réelles.
ÎViGER De us , dieu noir, surnom
de Plutoa , comme dieu des enfers.
NiGRA , noire. Sous ce nom , Cérès
avait une grotte sur le mont Elaïus,
à trente stades de Phigalie. Les Phi-
galiens c-onvenaient bien du conj-
merce forcé que Cérès avait eu avec
Neptune ( v. Erinnts i , LlsiA ) ;
mais ils ajoutaient que Cérès , outré<»
et inconsolable de l'enlèvement de
Proserpine , prit un habit noir, s'eii-
ferma dans la grotte dont je viens de
parlfT, et y demeura long-temps
cachée. Cependant les fruits et k»
moissons ne venaient point à matu-
rité , et les hommes périssaient de
faim. Les dieux n'y pouvaient ap-
porter remède , parcefpi'aucun d'eux
ne savait ce que Cérès était devenue.
Enfin Pan , chassant un jour sur les
montagnes d'Arcadie , vint sur le
mont Elaïus , où il trouva Cérès dans
l'état qu'on a vu plus haut. Aussi-tôt
il en informa Jupiter , qui envoya
les Parques à la déesse pour tâcher
de la fléchir ; à quoi elles réussirent.
- Depuis cet événement , les Phigaliens
regardèrent celte grotte comme sa-
crée. Ils y avaient placé une statue
de lois couchée dans une niche. Le
citrps était entièrement couvert d'nnr
tunique ; mais sur ce corps il v avait
une tète de cheval a\çç des crins.
a86 NIL
des serpents et ù'iiutres bêtes sau-
vages semblaient s'attrouper alen-
tour. La déesse tenait d'une main un
dauphin , et de l'autre une colomije ,
l'un symbole de la mer, et l'autre de •
l'amour ; ce qui voulait dire que
Cérès s'était adoucie en faveur de
Neptune changé en cheval marin.
J^. Erinnys , LusiA.
I. Nil , fleuve d'Egypte , auquel
on offrait des sacrifices comme à un
dieu. Comme la belle statue du Nil
3ui est aux Tuileries est une copie
e l'antique , et que la description
qu'en a donnée le C. MiUin, dans sa
description des statues de ce jardin
superbe, ne lai'ise rien à désirer, je
crois faire plaisir au lecteur en la
mettant sous ses yeux.
« Cette l>elle statue du Nil est une
» copie d'un des plus célèbres ou-
» vn.ges dont se glorifiait l'Italie.
» Elle fut découverte sous Léon X ,
)) qui la fit placer au Vatican , près
» delastatuedu Tybre , et restaurer
» par Gaspard Sibilla, sculpteur
» du musée Pio-Clémentin. La figine
» du fleuve est couchée sur un socle
» dont le plan représente des ondes:
» sa tête majestueuse a les cheveux
» de côté , uu peu relevés , et nth
>» couronne de feuilles et de fruits ,
» qui paraissent être ceux delà pér-
it séa. Il appuie lecoude gauche sur
» un sphinx : il tient dans la main
» une grande corne d'abondance ,
» d'où sortent des épis , des raisins ,
» des roses sauvages , des fruits de
» colocase : on voit au milieu s'élever
» un soc. Cette corne est le symbole
» de l'abondance que le Nil procure
» à l'Egypte. La main droite, jetée
» négligenmient sur les flancs , tient
» un faisceau d'épis : le visage du
M dieu est serein ; il annonce une
)) divinité propice et bienfaisante.
>> Rien ne peut exprimer la grâce
» avec laquelle sont grouppés les
» seize enfants qtu' indiquent la hau-
» teur de seize coudées, qui était
» celle de son élévation la plus favo-
» rable à la fertilité du pays. Ces
» enfants, chez les anciens, se nom-
» ment Coudées : les uns jouent
» autour de lui ; d'autres s'arausent
N I L
à faire combattre un crocodile et
un i< imeunion. Quelques uns s'en-
tr'aident pour monter sur les mem-
bres puissants du colosse , et sur la
corne d'abondance : un d'eux ,
placé jusfjues sur l'épaule, se tient
aux cheveux du dieu pour ne pas
tomber d'une si grande élévation.
Le plus hardi a grimpé jusqu'au
milieu de la corne d'abondance :
à genoux , et les bras croisés sur la
poitrine , il semble solliciter l'ad-
miration de ses camarades. Un
d'eux soulève l'ample manteau du
dieu , et paraît vouloir en voiler
sa source , qui était alors inconnue :
un autre e>t assis sur le sphinx ; un
autre enfin marche debout avec
assurance sur un des flancs de la
statue , et tient une couronne.
» Le sphinx sur lequel le Nil s'ap-
puie est de la plus belle exécution :
les traits en sont si nobles, qu'on voit
aiséuient que l'artiste n'a pas re-
présenté uu monstre , mais un être
allégorique , mystique et sacré ,
l'emblème du signe du Lion et de
la Vierge, sous lequel les crues du
Nil s'observent , ou plutôt l'allé-
gorie du Nil lui-même , selon les
doctes observations du savant
Zoéga.
» La base porte, sur trois faces ,
des accessoires relatifs au sujet
principal : on voit d'abord le fleuve
sortant de sa source , qu'un enfant
veut couvrir d'un voile.
» Du milieu du fleuve s'élèvent des
tiges de la nvniphœa. On voit
deux taureaux passant à gauche
entre les plantes , le combat de
l'ichneumon et du crocodile. Un
ibis est près du crocodile , et un
hippopotame le saisit par la queue
pendant qu'il guette l'ichneumon.
Deux hommes dans une barque
attaquent un hippopotame ; deux
oUtres aussi dans une barque atta-
cpient un crocodile. Ces petits
nommes sont des Tentyrites qui
habitaient une isie du fleuve : leur
taille était petite , selon Pline ;
mais ils altaipiaient et domtaient
les crocodiles avec un courage ex-
Irème.
NI M
)i Dans plusieurs endroits on volt
» le comliat du crocodile et de Thip-
» popotame , et celui-ci est toujours
» supérieur à son ennemi. Ici i! le
» dévore par derrière , pendant qu un
» ichneiinion l'attaque en face ; là il
» dévore un petit crocodile ; un autre
M s'échappe par-dessous son corps ,
>» et semble vouloir engloutir un
» ibis qui se présente. On pourrait
» prendre cet oiseau pour un tro-
» chilus , parcequ'il paraît vouloir
» liéqueter la bouche du crocodile ;
u mais la forme du bec et le prolon-
» pement du cou indiquent suflîsam-
» ment l'ibis. L'hippopotame n'est
» pas exact : il a le museau trop pro-
» loneé , point de canines ni d'in-
» cisives obliquement tronquées et
illantes ; sa bouche est armée de
iits semblables à celles du cro-
» (odiie. Le crocodile est mieux
i> figuré , mais non pas avec une
» grande exactitude ; ce qui peut
» nous faire présumer que les plantes
» ne sont pas représentées d'une
» manière plus fidèle. Nous avons
» vu la colocase dans la couronne du
"ve : les plantes du fleuve me
laissent être la nymphéa et une
» ::! aminée céréale très abondante
» en Ejîvpte , que Barthélémy, sur
» la Mosaïque de Palcstrine , appelle
M toujours improprement le millet ;
» c'est Vholcus doura dont les Egyp-
» tiens font du pain. »
2. — Père de Mercure , selon
Cicéron, qui dit qu'il n'est pas per-
mis de le nommer chez, les Egyp-
tiens , sans doute à cause du grand
respect qu'ils lui portaient.
NiLus, nom du Jupiter Egyptien ,
C.-5 d. d'Osiris, dont le Nil avait
porté le nom.
NiMBB , auréole ou cercle lumi-
neux dont on entourait qtie'^iefois
' 'îedes divinités. Il y a des images
j'roserpine avec le nimbus. Dans
'te, on le donna a'ix empereurs;
s artistes , depuis le christia-
le , le donnent aux saints,
s iMÉTCtAHis (/>f. Mah.) . ordre
j'eux fondé cher, les Turcs,
, l'an 777 de l'ère mahométane. Le
? fondateur était généralement estimé
N I O 287
par sa vertu et sa science dans l'art
de la médecine. La crainte des juge-
ments de Dieu le faisait quelquefois
tomber en extase ; et , dans cet état ,
Dieu lui manifestait ses volontés. Ses
disciples s'assemblent la nuit du
lundi pour prier, à l'exemple de leur
fondateur. Les postulants passent
quarante jours renfermés dans une
c-hambre , n'avant par jour que trois
onces de pain. Durant ce temps , ils
voient, diseut-i?s, Dieu face à face,
et ont souvent des révélations , résul-
tats assez ordinaires des jeûnes exces-
sifs. Le temps de la solitude et d«s
propbéties expiré , les autres frères
les mènent dans une prairie , où ils
dansent autour d'eux. Lorsqu'au mi-
lieu de la danse le novice a des
visions , il jette son manteau par
derrière , et se laisse tomber sur le
visage, conmie s'il venait d'être frappé
de la foudre. Arrive le supérieur,
qui fait pour lui quelques prières.
Alors le sentiment lui revient ; il a les
yeux rouges et enflammés , l'esprit
égaré, et ressemble à un fou ou à un
homme ivre. Aussi-tôt on inscrit sut
des registres ses visions béatiUques ,
et il est reçu nimétulahis.
1. NiNus, premier roi des Assy«
riens, était fils de Bel ou Bélus, que
quelques écrivains confondent avec
Nenirod. Ninus agrandit Ninive et
Babylone , vainquit les Baclriens ,
épousa Sémiramis , suJjjugua toute
1 Asie , et mourut après un règne
glorieux de cinquante-deux années ,
environ onze cents cinquante ans
avant lère chrétienne. Quelques écri-
vains le regardent comme le premier
auteur de l'idolâtrie , parcequ'il fit
rendre les honneurs divins à son
père, dont le sanctuaire était un asvie
inviolable. Ce privilège acquit à Bé-
lus une si grande vénération , qu'on
le révéra comme un dieu sous le nom
de Jupiter ou de Saturne de Baby-
lone , et qu'on lui éleva dans cette
ville un temple magnifique , où on
lui offrait des sacrifices.
2. — Arrière-petit-fils d'Hercule ,
et père d'Argon , un des princes qui
ont occuf)é le tr<5ne de L\ die.
X . NioBÉ , fille de Pboroaée 1 a été ,
2R8 N I O
dit Homère, la première mortelle
aillée de Jupiter, qui donna nuis-
sa:!ce à Pé!asf;us.
2. — Fille de Tantale, et sœur
de Péiops , épousa Ampliion , roi de
ïi;èbes , et en eut un f;raiid nombre
d'enfants. Homère lui en donna
douze, Hésiode vint;!, et Ipollo-
dore quatorze , autant de filles que
de trarçons. Les noms des parçons
étaient Sipvîus, Agéiior, Phaédinms ,
Isméiius , Mynitus , Tantalus , Da-
masiditlion. Les (liies s'appelaient
Ethoséa , ou Théra , Ck'odoxa , As-
tioche, Phthia, Pclopia, Astycratéa,
Ogygia. Niobé , inère de tant d'en-
fants , s'en glorifiait , et méprisait
Latone, qui n'en avait eu que deux.
Elle venait jusqu'à lui en faire des
reproches, et à s'opposer au «ulte
religieux qu'on lui rendait , préten-
dant qu'c'.le-mèine méritait , à bien
plus juste titre , d'avoir des autels.
Latone , offensée de l'orgueil de
]\ iobé , eut recours à ses entants pour
s'en venger. Apollon et Diane voyant
un jour, dans les plaines voisines de
ïnè]>es , les fils de Niobé qui y
faisaient leurs exercices , les tuèrent
à coups de flèches. Au bruit de ce
funeste accident , les sœurs de ces
intbrtunés princes accourent siu' les
remparts, et dans le moment elles se
sentent frappées , et tombent sous
les coups invisibles de Diane. Enfin
la mère arrive , outrée de douleur et
de désespoir ; elle demeure assise
auprès des corps de ses chers enfants;
elle les arrose de ses larmes. Sa dou-
leur la rend immobile; elle ne donne
plus aucun signe de vie ; la voilà
changée en rocher. Un tourbillon de
vent l'emporte en Lydie sur le som-
met d'une montagne , où elle continue
de répandre des larmes , qu'on voit
couler d'im morceau de marbre.
Cette fable est fondée sur un événe-
ment tragique. Une peste, qui ra-
vagea la ville deThèbes , fit périr tous
les enfants de Niobç ; et parceqa'on
attribuait les maladies contagieuses
à la chaleur immodérée du soleil , on
dit que c'était Apollon qui les avait
tuJs à coups de llèches. Ces flèches
soat les i ayous brûlants du soleil. On
N ï 0
ajoute qw ces enfartts demeurèrent
neuf jours sans sépulture , parceque
les dieux avaient changé en pierres
tous les Thébains , et que les dieux
eux-mêmes leur rendaient les devoirs
funèbres le dixième jour. C'est que ,
comnje ils étaient morts de la peste,
personne n'avait osé les enterrer , et
tout le monde parut insensible aux
malheurs de la reine; figure vive des
calamités fpii accompagnent ce fléau ,
où chacun , craignant une mort assu-
rée , ne songe (ju'à sa propre conser-
vation , et néglige les devoirs les plus
essentiels. Cependant , après que la
violence du mal fut un peu passée ,
les prêtres , qu'on prenci pour les
dieux , se mirent en devoir de les en-
sevelir'. Niobé, ne pouvant plus souf-
frir le séjour (JeTlièbes après la perte
de ses enfants et de son mari , qui
s'était tué de désespoir , retourna
dans la Lydie , et finit ses jours près
du montSypile, sur lequel on voyait
une roche qui , regardée de loin ,
ressemblait , dit Pausanias , à une
femme en larmes et accablée de
douleur; mais en la regardant de près,
elle n'a aucune figure de femme ,
encore moins de feumie qui pleure.
Enfin , parceque Niobé avait gardé
un profond silence dans son afilic-
tion , et qu'elle était devenue comme
muette et immobile , ce qui est le
caractère des grandes douleurs, on aJ
dit qu'elle fut changée en rocher. |
NiORU ( M. Ceh. ) , le troisième j
des dieux , qui , pourtant , n'est pas
de la ra( e des dieux. Il demeure dans
le lieu appelé Noataii. Maître <les
vents , il appaise la mer et le feu.
C'est à lui qu'il faut adresser des
vœux pour le succès de la navigation ,
de la chasse et de la pèche. Maître
des richesses de la terre , il peut
donner à ceux qui l'invoquent des
pavs et des trésors. Il a été élevé i
Vanheira ( pa3S des Vancs ) ; mai;
les Vanes le donnèrent en otage au?
dieux, et prirent en sa place Haner
par ce moven , la paix fut rétabli*
entre les dieux et les Vanes. Niorc
épousa Skada , fille du géant Thiasse
Elle demeure avec son père dans h
pays des montagnes , où 1 arc à 1.
mail
^• I s
main ,et les patins 'aux pieds , elle
s occupe à la chasse des bètes féroces ;
mais Niord aime mieux, habiter près
de la mer. Cependant ils sont enfin
■ convenus de passer trois nuits sur les
bords de la n>er , et neuf dans les
nîontagnes.
NiPHiEus , un des capitaines de
Turnus , tué par se» chevaux.
NiPHÉ , uue des nymphes com- ''
pagnes -'C Diane. Rac. Niptein ,
Lai suer.
NiRÉE , roi de Naxos , fds de
Gharopvis et d'Aglaïa , était après
Achille le plus beau des princes
grecs rpii lirent le sièfje de Troie.
NiREi PAN {yi. Siam.), paradis
des Siamois. Ce mot répond :'i ceux
, - A^ impassibilité , à'' anéantis scnient;
c'est-à-dire que le genre de bonheur
qu'on V ^oùtc consiste i ne plus rien
r sentir. Lorsque lame a mené une vie
^ samte et irréprochable dans tous les
J corps qu'elle a habités , et que ses
.mérites sont tels qu'il n'y a pins
aucun corps mortel assez noble pour
'-• !o;îcr, alors elle ne reparait plus
1 la lerre , et tombe dan» un repos
phitôt dans un assoupissement
ofond, état qui, selon les Siamois,
une félicité parfaite. Avant ce
ladis' suprême , ils comptent neuf
ux de bonheur , situés au-dessus
> étoiles , où les bons sont récom-
:isés, mais où ils ne jouissent pas
;m bonheur par , et sont encore
ités par le» inqmétudes; car , après
I certain temps , il faut qu'ils aban-
vincnt ces lieux fortunés pom- re-
(lir au monde.
XiRCDY ( M. Ind. ), roi des
uiotas et des sénies malfaisants , le
' itrième des dieux protecteurs des
lit coins du monde, né , ainsi que
aruna dieu de la mer , des parties
nitales de Brahma. Il s^tient la
rtie S. O. de l'univers. On le rc-
'sente porté sur les épaules d'un
^nt , et tenant un sabre à la maia.
Nissi ('ânes , chiens de la fille
' Avisas. V . ScYLLA.
NisAN , premier mois de Tannée
crée des Hébreux , et le septième
Li leur année civile ; c'était la luae
1 '.'-de Mars.
' Tome //.
2\' î T
189
NisÉE , tme des nymphes de la
mer.
- NiSEïA ViRGo, ou NisÉis , Scylla
fille de ISisus.
Niso , une des Néréides.
I, Nisus, frère d'Ejjée , régnait à
Nisa , ville voisine d'Athènes, lors-
que Minos vint assiéger 1 Attique , et
assiégea la première dé ces deux
5 laces. Le sort de ce prince dépeu-
ait d'uij cheveu de jwurpre qu'il
portait. Scylla te fille, amoureuse de
IVL'nos, qu'elle avaft vu du haut des •
remparts, coupa ce cheveu fatal à "
son père pendant qu'il dormait , et
le jwrta à l'objet de son amour. Minos
eut horreur d'une aclipn si noire . et ,
profitant de la trahison, ci"ssa de sa
présence la perfide princesse. De
désespoir elle voulut se jtter d;:nsla
mer , mais les dieux la changèrent en
alouette. Nisus son père , métamor-
phosé en épervier , ne Cesse de la
poursuivre dans les airs , et ia déchire
;\ coups de bec. C est- à -dire <{ue
Scvlla eut des correspondances avec
Minos pendant le siège , et qu'elle
l'introduisit dans la ville, rn lui ou-
vrant les portes avec les clefs prises
à son père durant son sommeil.
1, — l^isrs , fils d'Hyrlacus , sorti
du mont Ida en Phrygie , suivit
Enée en Italie. Virgile a célébré
dans les 5*^. et 9^. livres de V Enéide
son amitié pour Euryale , et le dé-
vouement avec lequel il donna sa vie
pour son ami. Il tfft Vo'scens son
meurtrier avant de mourir , et périt
accablé par le nombre.
1. NnocRis , reine d'Egypte.
C'est aussi un surnom de i5 ^tiiaerve
Egyptienne. V. Néîth.
2. — Reine de 3aby!one , avait
placé son tombea'u au-dessus dune
des portes les plus apparentes de la
ville , avec une inscription qui aver-
tissait ses successeurs qui! renfer-
mait de grandes richesses . mais
qu'ils ne devaient y toucher que
dans une -^xtrême^ nécessité. Le
tombeau demeura fermé jusqu'au
temps de Darius. Ce prince, l'av int
fait omrir , au lieu d^s trésors ira- '
menses qii'il se flattait d en tirer , %
n'y trouva que cette inscription ;
T
ago ' IN I X
•>« Si tu n'ëlais insatiable d'argent et
» dévoré par une basse avarice , tu
» n'aurais pas violé la sépulture des
>> morls. »
NiTOÈs , démons ou génies que les
lîabitants des isles Moluques consul-
tent dans les atliures importantes.
Dans ces occasions, vini^t ou trente
personnes se rassemblent , et appel-
lent le Nilo au son d'un petit tam-
bour sacré , pendant qu'on allume
des cierges. Quelque temps se passe,
et le Nito paraît , ou plutôt quel-
qu'un des assistants agit comme son
ministre. Avant que la consultation
•<îomnience, on l'invite à l>oire et à
nianper; et, sa réponse faite, rassem-
blée dévore les restes du festin pré-
paré. Ces cérémonies superstitieuses
foni l'effet <ie la crainte de quelque
infortune , si l'on manquait de sou-
Tnission ou de respect pour le Nito.
Le culte particulier de ce dieu con-
siste en ce que chaque père de
ilimille est ob!ii;é de tenir des cierf;es
allumés en son honneur , et de con-
server des choses consacrées par l'es-
j)rit nialbisant , que l'on suppose
iioué d'un pouvoir surnaturel.
NiviRTi ( M. Ind. ) , classe de
■vertus suréininentes. L ame d;:ns cet .
^tat brûle du feu de la sagesse. Sa
puissance anéantit les actions des
sens , et cette ame rentre dans l'im-
nieflsilé de l'être universel. Tout
homme dans l'état de nivarti mourra
dans le temps <pie le soleil prend sa
course vers le nord, et le matin d'un
jour Oii la lune est dans son premier
quartier. Elevé par les ra>ons ('u
.soleil , il ira dans le paradis de
Brouma , noinmé S tatialo^ain , oiï
il jouira des plaisirs inexprimables
3u'v poiitent les dieux ; la matière
oiit il est compo^é devient subtile ,
et se change en corps universel ; et ,
})ar la sa£;csse de son ame, il détruit
a faculfu de ce corps (;asuel.
De ce lieu de di'lices , il monte
dans le Sorgon , tl'oiï les sectateurs
de Wishnon pas';ent dans le V^ïcon-
don , et les sectateurs de Shiva dans
le Caïlasson.
NixES-, Nixi , ou Nixii Du,
dieux qui présidaient aux accouche-
N O B
ments des femmes. Ils étaient trois ;
et leurs statues , placées dans le Ca-
pitoie , représei.taient ces dieux
tenant leurs mains entrelacées sur
leurs genoux qu'ils' pliaient avec
effort , de manière que le corps
était suspendu sur les jarrets , pour
exprimer les eflbrts d'une femme ea
Travail. Rac. Niti , s'eiforcer.
Noblesse. Elle est exprimée sur
des médailles de Commode par une
figure de femme debout , avec une
lance à la main droite. La médaille
de Gela la représente en habit long ,
tenant une lance d'une main , et de
l'autre une figure de Minerve ,
iinagedes deux moyens par lesquels
elle s'acquérait. Giavelot lui place
une étoile sur la tète, pour exprimer
le hasard de la naissance. L'écusson ,
la palme , le parchemin déroulé où
est un arbre généalogique, le temple
de la Gloire que l'on voit dans le fond,
rassemblent tout ce qui peut la ca-
ractériser.
NoBL'NANGA ( M. Jap. ) , em-
pereur du Japon , qui fit lui-même
^on apothéose de son vivant. Ce
j)rince se fit ériger sur une co'line
un temple vaste et magnifique , dans
lequel il fit transporter les idoles
les plus célèbres et les plus ao^
créditées parmi ses sujets , afin
que les anciens ol)jets de leur dévo-
tion les attirassent dans le nouveau
temple. Il y avait fait placer sa sta-
tue sur un piédestal qui dominai!
toutes les autres idoles ; mais le
peuple , attaché à ses dieux , les
vengea par ses hommages. Le mo-
narque irrité publia un édit par le-
3 net il s'établissait seul et unique
ieu de son empire , et défendait
d'eyi adorer au< un antre. Le jour de
sa naissance fut l'époque de ce culte
nouveau. Un deuxième édit ordon-
na aux Ja])onais de commencer ce
jonr-1;^ même ii renrlre leurs respects
au dieu vivant. Cet édit était ac-
compagné de promesses brillantes
pour ses adorateurs , et de menaces
terribles contre les réfractaires. La
«•rainte obligea les Japonais de fléchir
le genou devant Tido'e. Mais les
honueuis divius ae purent dérofcer.
N O E
le dieu ù la mort : on conspira , les
conjurés rairent le feu à son palais .
et il périt au niiîieu des flammes.
Quelque tort que cette fin tra^îique
«Jùt laire i sa divinité , il est prohalile
que son, successeur trouva quelque
intérêt à empêcher l'aljûlition destin
cuite : il s'est toujours conservé dé-
pens dans le Japon , où ce prince est
adoré sous le nom de Xaijai. C'est
une des divinités les plus modernes
de l'empire.
NoccA , le Neptune des anciens
Goths, Gètes, etc. p^. jYicken.
Noces, f^. Thétis , Hippoda-
T.uE , Festin.
NoCTiLUCA , surnom de la lune.
Diane avait un temple sous ce nom
à Home , sur le m ;nl Palatin.
jVocTivAGts Deus , le Sommeil.
JXoCTL'i-ius , dieu de !a nuit, qui
n'est connu que par une inscription
de Bresse, trouvée avec sa statue;
une chouette est à ses pieds. Il
étc nt son flambeau , et son habit est
celui d'Atvs, ministre de Cybèle ;
ce qui l'a fait prendre pour un At\s
Noctuîius, qu'on honorait conjoin-
tement avec la mère des dieux.
NocTtJRNiNUs, NocTUhNus , nom
d'mi dieu qui présidait aux ténèbres.
Quelquefois aussi les Romains don-
iiaii'nt ce nom ù l'étoile de Vénus ,
pour exprimer le mot Hespérus ,
qui sienifie l'étoile du Soir.
NoDlNUS , NoDOTVS , JVoDUTlS ,
WoDUTUs , dieu adoré par. les Ro-
ntains, comme celui qui présidait
aux nœuds . qui serrent le grain
de b'ed dans l'épi.
NuDUTERisA , divinité qui prési-
dait, à l'action de battre et <!e brover
le bleJ. Rac. Nodiis, nœud ; terere,
broyer.
NoÉma, fille de Lnmech. Les
rabbins lui attribuent l'art de filer
la Ir.ine et d'en faire des étoffes.
1. NoÉMON , un des capitaines
lyciens tués par Uhsse au sièse de
Troie.
2. — Compaiinon d'AntUoque.
5. — Fils de Phronins , de l'isle
d'Ithaque , prêta son \ aisseau à Té-
lénaque pour aller A Pylos.
Nœt/O GoRDiBW. f^. GoRjjTi/s.
N O M 2qi
NomAntie , divination rjïri se fait
par le moyen des lettres du nom de
la personne dont oti yeut savoir la
destinée. Rac. JVomcn. y oy. GÉ-
MATRIE.
Nombres. Personne n'ignore que
les Pvthagoriciens applifjuèrent les
propriétés arithméri<jues des nom-
bres aux sciences les plus abstraites
et les plus sérieuses. On va voir, en
peu de mots, si leur folie méritait
i'éclat qu'elle a eu dans le monde , et
si le litre pompeux de théologie
"laçilhméti jue que lui donnait l\êoo~
maqiie lui convient. — L unité ,
navant point de parties , coit moins
pass'^r pour un nombre, que pour le
principe £énéri,tif des nombres. Par-
là , disaient les Pvtbaroriciens , elle
e^t devenue comme l'attribut es-
sentiel , le caractère suj>lime , le
sceau même de Dieu. On le nomme
avec admiration < elui qui est Un;
c'est le seul titre qui lui convient,
et qui le distingue de tous les autres
êtres qui changent sans cesse et sans'
retour. LQrs<^ju'on veut représenter
Sun royaume florissant et bien po-
licé , on dit qu'un même esprit y
rf-gne qu'iyie même anie le vivifie ,
qu'un même ressort le remue.
Le nombre •a désignait , suivant
Pvlhagore, le mauvaii» principe , et
par conséquent le désordre , la con-
tusion et le clianrement. La haine
3u'on portait au noml je i séten-
ail à tous ceux qui commençaient
par ce même chifBre , comme 20 ,
200, "2000 , etc. '
Suiv^mt celte ancienne prévention,
les Roiuains dé ièrent à Pluton le
second mois de l'année ; et le second
jour du même mois ils expiaient les
uu'.nes des morts. Des gens supersti-
tieux, pour apru.cr cette do trine,
ont remarqué que ce second j.iur du
mois avait élé fatal à beaucoup de
liçux et de grands hommes ; comme
si ces mêmes fatalités n'ctqient pas
également arrivées dans d'autres
jours. Mais le nombre 3 plaisait
extrèiuenienl aux Pythagoriciens,
qui y tr<">uvaieiit de sublimes mys-
jtères , dont ils se vantaient d'avoir
la clef; ih ap^elaif'ut ce nombre
T a
V
39*
NOM
l'harmonie parfoite. Un Italien ,
cbanoine de Bergaiiie , s'est avisti de
recueillir les sinpiilaritcs qui appar-
tienueiit à ce uoiuhre ; il y^ en a de
philosophiques , de poétiques , de
fabuleuses, de galantes, même de
dévotes ; c'est une compilation aussi
bizarre que mal assortie.
Le nombre 4 était en grande vé-
pération chez les disciples de Pvtha-
gôre ; ils disaient nu'il renfermait
toute la reli;^ibn du serment , et qu"il
rappel-ait l'idée de Dieu et de sa
puis'iance infinie dans i'arrajigeinent
de Tiinivers. / . "
Junon , qui préside aux mariages,
-protégeait, suivant Pjthagore , le
^ nomhre 5 , parcequ'il est composé
,àe Q. , premier nombre pair, et
de 3, premier nomhre impair. Or ,
ces deux nomhres réunis cnsenihle
pair et impair font 5 , ce* qui est un
emblème ou une imaf;e du mariage.
D'aillc^irs , le iwmhre 5 est reuKir^
quable , ajoutaient-ils , par un autre
endroit; c'est qu'étant toujours niul-
' tiplié par lui-même , c.-à-d. 5 par
5 , il vient toujours un nombre 5 à la
droite du produit.
Le nombre 6 , au rapport de
Vitntve , devait tout son mérite à
'l'usage où étaient les anciens géo-
mètres de di^ iser toutes leurs figu-
res , soit qu'elles fussent terminées
par des lignes droites , soit qu'elles
fussent terminées par des lignes
courbes , en six parties égales ; et
comme l'exactitude du jugement et
la rigidité de la méthode sont essen-
tielles à la géométrie, les Pythago-
riciens , qui eux - mêmes faisaient
beaucoup de eas de cette science ,
employèrent le nombre 6 pour ca-
ractériser Li justi<e, elle qm' , mar-'
chant toujours d'un pas éial , ne se
* laisse «é<luireni par le rang des per-
sonnes , ni jxir l'éc'at des dignités ,
ni par rattniil ordinaiiement vam-
•C[ueur des richesses.
Aucun n'a "'té si bien accueilli que
le nombre 7 ; les médecins vcro^ aient
découvrir les vicissitudescontinuellcs
de la vie humai -'e. C'est de|.'' qu'iîs
formèrent leur année cliniaclérique.
l^ra'FaolOfdiUis sou liistoUe du con-
,K o :.i
elle de Trente, xi tourné plafiîam-
inent en ridicule tous les avantage»
piétendus du nombre 7.
Le nombre 8 était en vénération
chez les Pvthagoriciens , parcequ'il
désignait selon eux la loi naturelle ,
cette loi primitjte et sacrére qui
suppose tous les hommes égaux.
Ils considéraient avec crainte le
nombre 9 , comme dér>ignant la fra-
gilité des fortunes humaines, pres-
Ïuf aussi-tôt renversées qu'établies.
Test pour cela qu'ils conseillaient
d'éviter tous les nomlres où le 9 do-
mine, et principalemeut 81, qui estle
protiuit de9 multiplié jiar lui-même.
Enfin les disciples de P\ tliygore
regardaient le noml>re co counne le
taJ>leau des merveilles de l'univers,
contenant éminenunent les préroga-
tives des nombres qui le précèdent.
Pour marquer qu'une cho.'^ surpas-
s;n't de beaucoiip une auti-e , les
Pythagoriciens disaient qu'elle était
dix fois plus grande, dix fois plus
admirable. Pour marquer siniolt-
nient une seule chose , ils disaient
qu'elle avait dix degrés de beauté.
D'ailleurs , ce nombre passait pour
un signe d'amitié, de paix, de bien-
veillance ; et la raison «qu'en don-
naient les disciples de Pythagore ,
c'est que , quajid deux personnes
veulent se lier étroitement , elles se
prennent les mains l'une dans l'autre,
et se les serrent en témoignage d'ime
union réciproque. Or , clisaiem-ils ,
deux mains jointes ensendjle for-
ment , par le nio^en des dofgts , le
nombre de 10.
JVoMES, airs ou cantiques en l'hon-
neur «les dieux , assujeltis à des
rh\ thnies réglés. Le nome Orthicn
était consacré à Pallas ; le Trochaï-
que;, destiné ?i sonner la charge dans
lescombats; 1 Harmatique avait pour 1
sujet Hector lié au char d'Achille /j
et traîné autour des murs de 1 roie.
1 . NoMioK , chanson d'amour, com-
posée par la chanteuse 'Eriphanis.
iK. Ebiphanis.
2. — Père d'Amphimachus et de
IVastès , deux capitaines qui défen-
dirent Troie contre les Grecs.
Kouios , âuinoui de Mercure , âoil
y O ^"
parcequc !"on rro^ait qu'il irnrdnit^
dans le de' les Uo'.ipfaux ue JnpUer ,
et que par cette raison les hciicrs
rhù::orair-nt comme un dieu t li;;m-
petre , et lui donnaient pour attrii.'Ut
un sreptre surmonté d'une toison de
Jï^îier; rac. nepie.in , faire paître;,
îoit du mot ijony^ , loi , pnrceqn il
étaitv invoqué dansées lois du com-
merce , et dans les conventions des
comrecrrants. Ce' nom était aussi
donné à Jupiter et à Apollon, comme
dieux protecteuVs des campagnes ,
des bergers , et sur-toul des pâtu-
rages. C'était aussi celui *le Pan, à
Molpée , ville près de Lvcosiu-c.
NoMits , un des fils que Cy-
rène eut d Apollon.
1 . NoNA , nom d'une des Parcpies.
K. MoR\-A.
2. —C'est aussi le nom d'une di-
vinité romaine dont la fonction était
de conserver le fétus dans le cours du
neuvième mois.
NoNACRiATÈs , sumom de Mer-
cure , pris du culte qu'on lui rendait
à Nonacries.
NoNACRis, fille de Lvcaon , donna
n non) i une ville de l'Areadie , fa-
meuse par le Styx qui coulait dans
le voisinage.
i!^lo^cHAL!^NCE. ( Fconoï. ) Les
EevptieiîS la peignaient assise , lair
triste , la tète penchée , les mains
dans le sein , et les bras croisés. C.
Ripa la représente^ par une feariiiie
échevelée , mal vêtue , et dormant
étendue sur !a terre, appuyée sur l'un
deses Lras , et ten;.nt de l'antre main
une horlope renversée, symljole Ai
temps perdu ; une tortue se traîne
sur sa rol*e.
NoKDiui , déesse qui présidait à
Ja punGcatioR d'.'S enfants-. C'était le
neuvièn:e jour après la nuissanr^j^u'on
purifiait je/ milles , d'où vient le nom
de cette déess». Rac. iVonus , neu-
vième.
jVoisics, nom d'un des cheraux
de PiutoB.
ÎVo«us , Romain qui , suivant lu
}i!e absurde de Tzetzès, nounit
1 jme durant qtiinze jours de fa-
iiiiûc : en recoimai3s;mce de ce service
TT O T ■».; 3
les Piomains donnèrent son nom aux
NoneS. /'. CiLENDtS, iDfeS.
y on ( .)/. Celt. ) ,^Géant , père de
la !N'uit , laquelle est noire tomme
toute sa famille. Elle eut de Dn-
£lic£:er, de la race des dieux," un
fils nommé le Jour , biillant et bfau
comme toute la famille de scm père.
Alors le Père universel prit la jVuit
et le Jour son fils , les plaça dans le
ciel, et leur donna deux chevaux
et deux chars , pour qu'ils fissent lua
rgfès l'autre le tour du monde. La
INuit va la première sur son cheval
nommé Rimfaxe ^ crinière pelée ") ,
qui , tous les nutins en commençant
sa course , arrose la terre de l'écume
qui dégoutte de son frein. Le cheval
(In Jour s'appelle Shùifaxc ( cri-
'uière lumineuse ), et de sa crinière
brillante il éclaire l'air et la terre.
KoBAX , fils de Mercure et d'E-»
rythrée , fille de Géryon , conduisit
une colonie d'L^ériens dans l'isle de
Sardaigne, et donna son nom h une
ville qu'il y fonda.
NoR>ES ( Myth.CelL), Fe'es on
Parques chez les Celtes , qui dis-
pensent les âges dej hommes. Elles
sont^ vierges , et se nomment Urila
( le passé ) , Verandi ( lé présent) ,
et ShiilHa ( l'avenir ). Elles habitent
une ville extrêmement belle. Cette
dernière, avec Gadur et liosta , va
to^s les jours it cheval choisir les mot-**
dans les comljats, et régler le carnage
qui doit s>e faire. /^. PAnçiE*.
KoRTi A, déesse- étrrf-sqiie, hon;)-
rée à Volsinie. Les clous attachés
dans son temple désignaient le nom-
bre des années. On la croit la même
que ?fcniésis. Les Volsiniens , les,
Falisques et les Volaterrans , remplis
de vénération pour elle ♦ joignaient à
ce nom le snrnom honorable qu'on
n'acfordait ailleurs qu'à Cvbéle , ce-
lui de grande dcesse. Les derniers
plaçaient quelquefois un jeune en-
~ fant dans ses bras , parceqn elle fa-
vorisait plj^is paçticttlièrement les'
hommes dans cet âge , qui est celui
de l'innocence.
î\'oTA.BiQrE , une des trois divi
sions de la cabale chez les Juifs. E'ie
consiste à prendre ou chaoue lettre
T-3
* 3f)4 N O V
d un mot pour en faire une phrase
entière , ou les premières lettres
d'une sentence pour eu former un
seul mot. V. Cabale, Gématkie ,
Théml'ra.
IN^oTHUs, fils iie Deucalion.
]\oTVS, vent du midi. A^. Aister.
WovEMBBE. Diane était la déiié
protectrice de ce mois. Ausone la
caractéïisé par des svmboles qui con-
viennent à un prêtre d'Isis , parce-
qu'aux calendes de Novembre on
célébrait les fêtes de cette déesse. Il
est habillé de toile de lin , a fa tète
chauve ou rasée , s'appuie contre un
autel sur equel est une tête de che-
vreuil , animal qu'on sacrifiait à Isis,
et tient un sistre à la main. Chez les
modernes il est vêtu de couleur de
feuille morte , et couronné d'une
branche d'olivier j d'une main , il
s'appuie sur le signe du Sagittaire ,
soit à raison de la disposition des
«ïloiles , soit à cause des pluies et
des grêles que le ciel darde pour
ainsi dire sur la terre , soit plutôt à
raison de la chasse , dernier amuse-
m- nt de la saison , comme l'enfant
a ni bat du chanvre en marque les
ernières occupations ; de l'autre
main il lient ui,e corne d'abondance,
• d'où sortent diverses racines , der-
nier pré.-ent que nous fait la terre.
'NovEMDiALEs, jVoveindiles , Sa-
crifices et ban(jnets que faisaient les
Romains durant neuf jours, soit pour
appaiser la colère des dieux , soit
pour se les rendre favoral>les avant
de s'emljarqupr. Ils furent institués
par Tullus Hostilius , roi des Ro-
mains , il la nouvelle des ravages
causés par une grêle tenible sur le
mont A vent in. On donnait aussi ce
nom aux funérailles , parcequ elles se
faisaient neuf jours après le décès.
On gardait le corpsdurnntsepl jours,
on le bridait le huitième, et le neu-
vième on enterrait les cendres. Les
Grecs nommaient cette cérémonie
£nnata. R;;c. Ennea , neuf.
IVovENsiLES , dieux des Romains ,
qu'apportOTent Its Sahins , et à qui
F. Tatius avait fait b.àtir des temples,
e'taicnt ainsi appelés parcequils
«talent venus des deruiersà ieurcon-
naissance , on qu'ils î'.vaient été di-
vinisés après les antres t tels (fiaient la
Santé , la Fortune , Ycsta, Hercule.
Quelques uns prétendent néanmoins
que' les dieux appelés Novensiles
étaient ceux qui présidaient aux nou-
veaulés , et rpii faisaient renouveler
les choses. D'aiiire* ont dit que < e
mot ne tirait pdint son origine du
mot iioi-u s , nouveau , mais ])lutot
de noi'ein , neuf, parte<]ue ces dieux
étaient au noml're de neuf, savoir ,
Hercule , Itomuhis ,.Ksi-u!ape , E;;<>
chus , Enée , 'Vesla , la S;mté , la
Fortune , et la Foi ; mais ces ' au-
teurs ne disent pas ce que ces neuf •
dieux avaient de comimm entr'eux ,
et ce qui les distinguait des autres
dieux. Quel«(ues uns ont cru que
c'étaient les neufs Muses qui étaient
appelées de ce nom. Il y en a qui ont
j)ensé que c'était le nom des dieux
champêtres ou étrangers , et que, par-
cequ'i.'s ne composaient qi^j» neuf , on
leur. donna le nom de Nov ensiles, afin
de «'être pas obligé de lès nommer
les uns après les autres.
JNOVII.I.RICM. V. NÉQJlÉNlE.
Npindi {Myth. ylfr.)^ quatriè:
chef des Gangas , prêtres afiicains.
K. ce mot.
IVrBicEics , enfants de. la IVuée.
y. Centaures.
Nudipédaies, fêle extraordinaire
qu'on ne célébrait à Ronse que rare-
ment , et toujours par ordonnance
du înagistrat, à l'occasion de quel-
que calamité publique. On y m;!r-
chait nu-pieds, ce dont la fête a
tiré son nom. Les dames ronîaines
elles-mèines, lorsqu'elles invoquaient
Vesta dans des circonstances extraor-
dinoires , faisaient leur procession
nu-pieds dans le temple de la déessç^
nv^E , mère des' Centaures, f^'oy.
Ixion!
KlÉes. Aristophane les a per-
sonnifiées pour ridiculiser Socrale.
Dans la pièce de ce nom , le philo-
sophe les invoque comme ses divi-
nités tutélaires. FJIes descendent du
ciel à sa jirière , et lui font valoir
celtecomplaisancequ'ellesn auraie: '
disent-elles, pour aucun autre i;
pour Prodicus et pour lui ; pi
ÎN'^U I
Prodicus, à cau^ de son grand sa-
voir et des opinions qu'il enseigne ;
pour lui', parccqn'it marche dans le?
rues d'un air imposant , qu'il pro-
mène ses yeux de tous côtes , qu il
souffre volontairement beaucoup de
mal en allant nu - pieds , et enfin
parcequ'il les regarde avec un grand
respect.
Nuit , déesse des ténèbres , fille
du Ciel et de la Terre , et , selon
d'autres, la plus ancienne des filles
du Chaos. Elle épousa l'Achéron ,
fleuve des Enfers , dont elle ent les
Furies et plusieurs autres enfants.
D:;ns les monuments antiques on la
voit tantôt tenant au - dessus de sa
tète une draperie volante , parsemée
d étoiles , ou avec une draperie bleue
et un flambeau renversé ; tantôt fi-
erée par une femme nue , avec de
ipues ailes de cliauve - souris , et
un flambeau à la main. Les poètes la
représentent couronnée de pavots ,
et enveloppée d'un grand manteau
noir étoile. Quelquefois ils lui donnent
des ailes , ou ils la dépeignent se
promenant .sur son char tiré par deux
chevaux noirs , ou par deux hibous ,
et tenant sur sa tète un grand voile
parsemé d'étoiles. Dans la galerie du
Luxembourg , elle est désignée pur
une femme qui a des ailes dechauve-
5f>uris , et un grsnd manteau noir
étoile. Migfiard lui a donné un man-
teau bleu semé d étoiles ; elle a de
grandes ailes au dos , et ime cou-
ronne de pavots sur la. tête ; deux
enfants, qui représentent les Songes,
dorment entre ses bras.
2. — Fille du Chaos , selon Hé-
siode , la première et la plus an-
ciennede toutes l^s divinités, et, sui-
vant Orphée , la mère des dieux et
des hommes. ^Aristophane la pi int
étendant ses vastes ailes ^ et déposant
un œuf dans le sein de l'Erèbe, d'où
sortit l'Amont aux ;ii!es dorées. Cette
théoeonie était celle des Eg> ptiens ,
qui faisaient de la Kuit le principe
de toutes choses , et qui ia nonmiaient
Athyr. Elle avait des enfants dout
Je père était l'Erèbe, tels qtie l'Ether
et le Jour ; mais elle avait eneendré
seule , et sans le commerce d'aucun
N u r
'^
«lien , l'odieux Destin , Fa Parque
noire , la Mort , le Sommeil , la
troupe des Songes, Momus, la Mi-
sère, les Hespérides gardiennes de*
pommes d'or , les impitovables Par-
ques , la terrible Némésis-, la Fraude^
lu Concupiscence , la triste Vieillesse ,
et la Discorde opiniâtre; en un mot ,
tout ce qu'il v avait de fâcheux et de
pernicieux dans la vie passjiit pour
une production de la Kuilf f'arron
«Térive son nom , ncx ,. a nocendoi^
de son influence nuisible, soit parce-
qu'elle répand souvent des mah.dies ,\
soit parceque ceux qui ont quelques
peines n)orales ou physiques les-
sentent plus vivement alors : c'est
ce qui l'a fait surnommer par Ovide
nittrix niaxihia cvrantm , la nour-
rice des chagrin*. Les uns plaçaient
son empire en Italie , dans le pnvs '
des Cimmériens ; les autres, loin di s-
. limites du monde connu , qui finissait
aux colonnes d'Hercuîe. Larttiquité
l'a généralement fixée du côté de l'Es-
pagne , nommée Hespérie , c-n-d»
coîitrée du soir. Celait près de Gi-
braltar, oùles Romains croyaient que
le soleil theignait son flambeau ; et
Possidonius prétendait que du ri—
vape près de Cadix on entendait le
frémissement des ondes, lorsque
l'astre se précipitait dans TOcéan..
La Nuit étendait son voi'e obscur
depuis ce lieujus'iuessurleTartare^
où la Nuit règne , dit Hésiode , et
passe par une porte de fer pour con-
duire aux habita^rjs de la terre le
Sommeil , frère de la Mort.
Chez les Grecs et les Romains, on
immolait à la Nuit des brebis lioires ,
et c'est un pareil. saerifîce qu'Enée
lui offrit avant d'entrer aux enfers.
On Ini immolait aussi un coq, parce-
que les cris perçants de cet oiseau
troublent son silence j et le hibou lui
était consacré , parceqne cet oiseau
ne chérit que les ténèbres. Elle fut
connue dans le Péloponnèse sous le
nom à'Achlys. — Homère la sm--
nomme Erélfenne , comme épouse
de l'Erèbe ; et d'antres Euphroné^
et Kubulie , comme mère dn bt n
conseil. Les poètes se sont efforcés
à l'envi de peindre cette divinité.
T4 •
?<)G
*f U I
Ttiéocrite la fait paraître montée
sur un char , et précédée des astres.
JEuripide Ja représente couverte
d'un grand voile noir semé d'étoiles,
parcourant sur son char la vaste éten-
due des cieux. Les Grecs l'ont figurée ,
tenant d'une main un voile noir qui
Yoltiije , et de J'autre un flamljeau
dont la flamme , tournée vers la terre ,
est prête à s'évanouir. Les Romains
ne lui donnaient point de char, et
la repréaontaieni oisive et endormie.
Quelquefois elle paraît couverte d'un
^ grand voile que le vent tigite. Elle
dirige sa course vers l'occident; mais
sa tête est tournée vers l'orient , et
semble apiieler les nuages qui la
suivent , pour leur ordonner de cou-
\ vrir les lifux que le soleil vient de
quitter. On voit devant elle sur quel-
ques monuments un enfant qui porte
un flamheau. ( y . Crépuscule. ) Les
Etrusques lui donnaient des ailes
comme à la Victoire , }>our exprimer
la rapidité de sa course. Le gracieux
Albaiie s'est conformé à cette idée ,
-«t'a peint la Nuit étendant ses ailes
noires , et tenant ses enfants entre
■ ses bras. Une snrdoine offre la Nuit
endormie et presque nue ; ses che-
■veux sont épars , et sa main tient
un voile léger qui lui couvre négli-
gemment le sein. Une figure rap-
portée par Mnffei présente la déesse
retenant des dçux rnains son voile qui
s'échai^pe , lequel est surmonté de
trois étoiles. Sur un jaspe sauguin
du c.ibinet national , la même paraît
les cheveux épars, et tenant des bou-
<iuets de pavots. Un vieiliard , un
jeune homme et une len;me , qui la
suivent, p;)raissent céder au sommeil ;
embième de rinfluence du Sommeil
et de la Nuit sur les mortels de tout
âge et de tout sexe. Les sculpteurs
qui ont r«présenté la Nuit sont en
petit nombre. Phéciis , célèbre
sculpteur de Samos , fît pour les
Ephésiens une statue de la Nuit en
argile , ce qui la fit surnommer par
ces peuples la statue ténébreuse.
Michel 4nge a sculpté la Nuit à
Fl<jrence , et cette statue est un
chef-d'œuvre. Un dessin de la bi-
bliothèque nationale l'offre avec ses
N U I,
aUrihuts ordinaires, fiiais san.s char,
ex tenant un flambeau renversé qu'elle
se dispose à' éteindre. A \érone ,
Lbuis Dorii^ni l'a représentée à.in&
le palais Allégri ; et le même l'a
toeinte encore dans nu tableau prc'-
cieux qiii orne le jialais Zucchéro
à Venise. On y voit l'Aurore ,
précédée des Vents , qui chasse la
Nuit et les Fantômes dont elle est
mère.
C'est nu itiilieu d'un grand nonibt f*
d'étoiles que Taddée Zucc/ién ,
peintre célèbre, né dans ie duclié
d'Urhin , a peint cette divinité
dans le château de (]apraroles , qui
appartenait alors au cardinal Far-
nèse. De même Bon Boullon'gnc ,
dans le plafond de l'ancienne salle
de la comédie française , l'avait
représentée avec un manteau par-
semé d'étoiles , et fuvant Apol-
lon ou le Soleil. Riihens , dont le
nom seul annonce une touche ilère
et sublime , a , dans la galerie du
Luxembourg, figuré la même déesse
par >me femme qui a des ailes de
chauve-souris , et un grand manteau
noir parsemé détoiles , dont elle
couvre la reine Marie de Médicis,
Halle , de l'académie royale de .
peinture , lui a donné un vêtement
presque semblable. Miffianl , dans
le plafond de l'àlcove de la chambre
fiu roi , l'a peinte à la manière an-
tique , tenant entre ses bras deux en-
fants endormis, qui sont les 'Songes,
et vêtue d'une robe parsemée d'é-
toiles. Il lui a donné un mailTeau
bleu , de grandes ailes, et une oiu-
ronne de pavots. Enfin , au salon de ,
1765 , un tableau de M. Lagrcnée
offrit la Nuit couverte d'un vête-
ment sou'bre, et fuyant la lumière
que répandent l'Aurore et le Jou'
Nuit de la puissance ( M. Ma '■
■une des nuits de la lune du rama-
dan , pendant laquelle les musulmans
croient que Dieu pardonne les pé-
chés à ceux qui "en témoignent un
repentir sincère. Un îles chapitres
du'Qôran commence p^r ces mots:
« Nous l'avons fait descendre dans
» la nuit de la puissance. » Les pè-
lerins, avant de partir pom' la Meo-
(Jiie . rViv^nt rc'oitor ce chnpitre à la
porte de leurs maisons.
IN rM i jsecond roi de Roihc, élahlit
"chez ies Romains le culte et les céré-
monies relii^ireuses , bâtit un temple
à Vesta et institua des vestales pour
entretenir le (tn sacré , un autre à
Janus , et fonda huit collèf;es de
prêtres. Pour rendre ses lois plus
respecta ! lies , il feisuit.de les avoir
reçues de la nymphe Esérie. A^oj-.
Egérie.
NumÉNIES. /^. NÉOMÉ^TES.■
IVr.MÉr.iE , déesse qui présidait à
Tarithmélique , au rapport de Saint
Augustin. Rac. Numems, nombre.
JVuMÉHUs SuFFUcics était de
Préneste. Les monuments attestent ,
dit Cicéron , que c'était un honnête
homme, célèbre par ses fréquentes
visions, et qu'a\ant eu ordre de
couper en un certain lieu un caillou,
il l'avait fait , et qu'il en était scirti
des sorts écrits avec d'anciens carac-
tères. Divinat. 1. 1.
NuMicrs, tleuve d'Italie, sur les
bords duquel Enée prit terre. Il s'y
noya depnis , et fut honoré dans la
suite eu, ce lieu sous' le nom de Ju-
pitei Iiidipète. Oi-ide peint ce Picuve ,
ici assistant à la déification d'En'îe ,
là enlevant Anna, sœur de Didon. il
, n'était pas permis de se servir d'autre
i' eau que de celle de ce fleuve pour
^ Jes sacrifices de Vesta. Ovide lui
^ 'donne l'épilhète de comiger-, parce-
qu'on donnait des ternes aux simu-
lacres des fleuves.
i-lMuMiTOR, fils de PiY^cas , roi
. d'Albe , et frère d'Amuliu^. Celui-pi
I le détrôna , fit périr son fija Lausus ,
et for^allia, fille uniquedcNumitor ,
• h se faire vestale. Maître les précau-
tions d'Amulius, Ilia devint mère ,
<'t en fit honneur au dieu-Mars. Le
t vran la fit enferuier dans une pi'ison ,
et ordonna qu'on^jetàt les deux en-
fants dans le ïybre. Ces deux ju-
meaux , sauvés et allaités par une
, louve , recueillis par Faustulus, dir-
vinrent grands ,' furent reconnus de
Numitor , tuèrent Amulius, et re-
•' placèrent leur aïeul sur le trône.
2. — Un des capitaines de îurhus.
NUKDIKA. ^''. !So;>01.NA.
y Y C o..-
NtîPTiALis, suFiiomde Junon }>jé-
sidanl aux mariages. Ouand on lui
sacnuait sons ce fjtre, on ulait le vn-.l
de la victime, et on le jetait derrière
l'autel, pour donnera entendre qu'il-
nede\ail point v a^oir d'aiijrtur u'i
d'ameitjime entre les époux, Koy-
Gamélia. V
• ]\ vAVAM ( 1/. Ind. ) , école de
philosophie dont le svstême porte
sur quatre principes : savoir , le té-
moi.tnage des sens bi^n appliqués ;
les signes iiaturH», tels que ia fumée;
lapplication dune définition connue
au défini jusqucs-là incouuu ; enfii; ,
l'autorité d'une parole ir.faillible. Do
l'examen du moude sensible ,fpie Ton
compose d'atomes indivisibles, éter-
nels , inanimés , on*passe à la con-
naissance do son anteur , dont on
conclut J'exislence , rinlelligence et
• riiimiatérialité. Dans la constitution
de l'homme ,cesphilosophestrouven!
un corps et deux âmes , l'une suprême ,'
et l'autre animale. La sagesse consiste
à éteindre lame sei.sitive par son
union avec l'ame suprême, c.-à-d.
avec Dieu. CHte union , nppelée Jog,
d'oi'i vient Joguîs, commence p;;r !a
^ contemplation de l'Etre suprènin;
elle se termine par une espèce d'i-
dentité avec lui , dans laquelle il n'v
a plus ni sentiment ni volonté : !;"i
cesse la métemi)sycose. Ceât à-peu-
près ^le- système des talapoins de
l'autre partie de l'Inde et d'une S'^^ctt;
contemplative de la Chine : c'est !e
quiétisciede l'Europe. ^.Vedantj.
1. NvcTÉE,, fi's de Neptune et de
Célène , et père d'Antiope.
2. — Un des compagnons de Dio-
mcde changés en oiseaux.
3. — Roi d'Ethiopie, suivant Lac-
tance , et père de Nyctimène- ,
4. — Eils d'Hyricus.
5. — Fils de Chthonius.
6. — Un des quatre chevaux de
Pin ton.
NtctÉis, fille de Nyctée.
IVyctÉlies , fêtes de Bacclius qui
se célébraient de nuit. Rac. Nyx ,
nuit , et telain , accomplir. C'était
un de ces mvstères ténébreux où l'un
s'abandonnait à toutes sortes de dé-
bauches. La cérémonie apparente
59^ 'K Y M
.consistait' dans nue. cour,«^ tumul-
tueuse que faisaient clans les rues
ceux nui céle'braient ces fêtes , por-
tant des flambeaux , lîcs Itoulcilles
et de* verres , et fai'^ant à Fracchus
<i amples libations. Ces ce'rénionies
se renouvelaient à Athênr^ tous les
trois ans , au commencement l'.n
printemps. Les Romains , qui les
avaient empruntées des Grecs , les
supprimèrent à cause des désordre
que la licence y avait introduits. On
célébrait aussi des fêtes du inè»ne
nom en l'honneur de Cylièle.
NvctÉlius , surnom de lîaccbus ,
pris des sacrilîces qu'on lui offrait la
nuit. ^. Nyciélies.
Nycteus , le ténébreux , l'un des
<juatre chevaux de Pluton . llac. Nyx ,
nuit.'
Nyctilées. V. Nyctélies.
JVyctimène , fîlle d'Epopée, roi
<Ie Lesbos , et , selon d'autres , de
JN^yctée , roi d'Ethiopie , souilla le
lit de son père , et fut changée en
hijjou. Baiiicr prétend que ce fut
au contraire le père de Nyclimène
qui conçut pour elle une passion in-
cestueuse, et qu'elle alla se cacher
dans le fond des forêts , ce qui , avec
son nom , aura donné lieu à la méta-
morphose.
JVyctimus, l'aîné des fils de Ly-
caon , succéda à son père au royaume
d'Arcadie, et fut père de Philonomé.
Nyctipore , qui coule la nuit ,
flenve imapina're que Lucien place
dans l'isle des Sonces.
Nyctis , fille de Nyctée , fut ma-
riée à Labdacus , roi de Thèbes , et
eut de lui un fils nommé Laïus.
Nymphagète , épithète qvi'7/e-
sîoile et Pindare donnent à Nep-
tune.
NYMPHAGOGE.celuiqui était chargé
de conduire la nouvelle fiancée de la
maison paternelle à celle de son nou-
vel époux.
1. NYMPHÉE,promontoired'Epire
sur la mer Ionienne , dans le territoire
d'Apollonie. « Dans ce lieu sacré , dit
>) Plutarque , on voit sortir perpé-
» tuellement comme des veines de
» feu du fond d'une vallée. » Dion
Cassius ajoute que ce feu u'e brùle
N Y M
f)OÎnt la terre d'oi'i il sort ,' qu'il ne
a rend pas même p'us aride. Ensuite
il parle d'un oracle d'Apollon qui
éîait en ce lieu . et explique la ma-
nière dont les réponses s'y rendaient.
Celui qui cdiisîilfait prenait de l'en-
cens, et , après a\o!r fait ses prières
le jetait au feu. Si l'oii devait obt' nii
l'objet de ses vœi*x , l'encens était
dal ord embrasé ; sinon , au lieu de
fondre , il se retirait et fuyait la
flamme. Il était permis ('e faire :i
cet oracle des (piestions sur tonte;
sortes de STijets, excepté «ur la mor!
et le mariape.
-2. — Noïii que les Grecs, et les
Ronwiins donnaient à certains l«ti-
nifuîs rustifpies qui renfermaicnl
des protteSj des bains , des fonfaine;
çt autres constriu'tions sen)blat»les
tels qu'on imaginait les demeures de!
nymphes.
Nymphes. Ce nom , dans sa sifni-
fication naturelle , signifie une filh
mariée depms peu , une noiiveîle ma-
riée. On l'a donné dans la suite à de!
divinités subalternes qu'on représen-
tait sous la, fi£;nre de jeunes fllbs
Selon les poètes , tout l'univers étai
g!ein de ces nymphes. Il y en avai
qu'on appelait Uranies , ou célestes
3 ni frouvernaient la spiière du ciel
"autres terrestres , ou Epieies
Celles-ci étaient subdivist-es en n3m
phes des eaux et nymphes de 1î
terre.
Les nymphes des eaux étaien
encore divisées en plusieurs classes
les n\mphes Uranies , nppelée.
Océanides, Néréides et Mélies ; le;
nvmphes des fontaines, ou Naïades
Crénées , Pé£;ées ; les nymphes dei
fleuves et des rivières, ou les Po-
tan)ides ; les nvmphes des lacs ei
élanf^s , ou les Limnades.
Les nvmphes de la terre étaienl
aussi de plusieurs classes : les nym-
phes des montafmes , qu'on appelaii
Oréades , Orestiades ou Orodeni-
niades ; les nymphes des vallées, dei
bocages ,ou les Napées ; les nymplie;
des prés , ou Limniades ; les nym-
phes des forêts , ou les Dryades el
Hauiadiyades.
?f Y M
On trouve encore des nymphes
• avec des nums ou de leur pays t?u de
leur origine , coirame les riymplies
Tybériades, les PiiCto'ides , les'.Ca-
Lirides , les Dodonides, les Cythero-
niadcs , les Sphragitides , les Coiy-
cides ou Cor\cies , les Auigrides ,
les Isménidcs ', les Sithnides , les
Amnisiades, les Héliades, les Hé-
résides , les Tliéiuistiades , les Le-
lét;éides , etc. ' '
Eufin , ou a donne le nom de
nymphes non seulement à des dames
' illustres dont on apprenait quelque
aventure, mais uième jusqu'à de.
simples bergères , et à toutes 1rs
belles personnes que Its poètes font
entrer dans les sujets de leurs pcèmcs.
li'idee des nymphes p^ ut être vcjiiie
de lopiniqn où l'on était , avant le
système des Champs-Ehsées et du
Tartare , que les âmes demeuraient
njiprès des toniheuux , ou dans les
jardins et les bois délicit ux qu'elles
. avaient fréquentés pejidant leur vie.
On avait pour ces lieux un respect
religieux; on y invocjuait les omînes
de ceux qu'on croyait y habiter ; «n
tâchait de se les rendre favorabics
par des vœux et des sacrifices. De îà
est venue l'aïuicnne coulmne de sa-
■ ■ ca-iGer sous des arbres vcrds , sous
lesquels on croyait que les anies er-
rantes se piaisaient beaucoup. De
plus , on croyait qv* tous les astres
étaient animés*; ce que 1 on étecdit
ensuite jusqu'aux ficuves et jtix fon-
taines , aux montagnes et aux val-
lées ; en un mot , à tons les êtres
inanimés aux<{ue!s ou assi<jna <îes
dieux terrestres. On assigna aussi
une sorte de cuite à ces di%inités;
on leur offrait en sacrifice de l'huile,
du lait et du miel ; quelquefois on
leiur immolait des chèvres. On leur
consacrait des fêtes. En Sicile , on
célébrait tous les ans des fêtes so-
leninelles en l'honneur des nvm|:hes ,
selon P^îrgile. On n'accordait pas
toul-à-fait l'immortalité aux nym-
phes ; mais on s iniaginait qu*( lies
vivaient très long-tfmps : lîésiude
les fait vivre plusieurs milliers Oan-
nées. Plutarcjue en a déterminé Je
nombre , et il a réglé la chose à neuf
N Y S aç,9
l mille sept cents a ingt ans , par ua
çaisonnemeul aussi pitoyable que* le
calcul qu'il fait pour cela.
Nympholepte , l'antre des nyii.-
• phes Sphragitides, était sur une des
cri>ii{)es du Cithérou , vers le cou-
ch;int. Dans cet antre, il y avait .'.û-
trefois un oracle , de 1 esprit duquel
la plupart des habitants du pa»s
étaient possédés ; ce qui les faisiiit
appeler nympholéptes , c.-à-d. piis
par les nymphes, liac. Lambanei.i. ,
prendre. »
IVïRTlA. P^. iS'oRTlA.
1. NvsA, nourrice de Bacchus ,se
voyait, dit ^ithénéc, dans la mxigr.i-
fique pcmpê de Ptolémée Pliiin-
deîphe , dans laquel.W- Br.cchus était
représenté avec tout son cortège.
■a. — Ville de l'Arabie Heurtuse,
où Osiris avait été élevé , dans le
territoire de laipielle il observa le
premier la vigne , apprit le secret
de la cultiver , but le premier du
vin, et enseigna aux hommes la m;;-
nière de le faire et de le conserver.
Diodor^ de Sicile pince l'antre te
Nyse , où Bacchus fut élevé par les
nvmphes , entre la Phéuicie et le
Nil. Ailleurs' , i! le met chez les
Africains quihalitaienl les côtes tie
■ l'Océan. I
3. — Villf des Indes , que fortJa
Osiris en mémoire de la ville d'E-
gypte ou il était né. Ce fut I;i qu'il
planta le lierre , qui , dit Diodorc ,
n'est demeuré et ne croît encore r.u-
jourd hui dans les Indes , qu'anx
environs de cette ville. Elle é'.;;!t
dommandée par le mont Méros, en
' grec , cuisse. On voit assez que ce
nom fait allusion à la seconde nais-
sance de Bacchus sorti de la cnisîe
de Jupiter.
4- — Montagne des Indes , con-
sa< rée au culte de Bacchus.
NvsÉiDEs ou ÏN ïsiADES, nympliCS
qui éle\èrent Bacchus.
NvsÉl's , surnom de Bacchus et
de JupitcT.
Nysius. Id.
Nïso , une des nymphes.
NvssiE , nom cfe la femme de
Cu>daul€ , sslon quelques uns.
O A X
o r o
O
IJannès , oËN , oÈs , monstre ,
nioitié homme et moitié poisson ,
venu de la mer £rylhr(?enne , et
sorti (!e l'iïuf primitif d'où tous les '
autres êtjfes avaient été tirés, parut ,
dit Bel ose , près d'un lieu voisin
de BaJjvIoue. 11 avait deux têtes ;
ceile d'homme était sous celle de
poisson. A sa' queue <?t;iient joints
des ^ieds dhonmic , et il en avait
la voix et la parole. Ce monstre
demeurait parmi les hommes sans
manger , leur donnait la connaissance
des lettres et des sciences , leur en-
seignait la pratique des arts , à hâiir
des villes et des. temples , ù étahlir
des lois , hi fixer les limites des
champs par des règles sûres , à semer
et à recueillir les grains et les fruits,
en un mot tout ce qifi pouvait con-
tribuer à adoucir leurs mœurs. Au
soleil couchant , il se retirait dans la
mer, et passait la nuit sous les eaux.
Il en parut dans la snite^ d'autres
semLlalJes à lui ; et Bérosc avait
prchnis de révéler ce mystère , mais
il n'en est rien resté. Oannès ou
Ocs , disent les savants, signifie en
syriaque un étranger. Ainsi cette
tajjle nous apprend qu'il arriva au-
trefois par mer un étranger-qui^donna
aux Chiildéens quelques principes
de civilisation. Il était peut-être vêtu
de peaux de poisson depuis la tête
jusqu'aux pieds. Il rentrait tous les
.soirs dans sou vaisseau , et prenait
ses repas sur son bord sans être vu
de personne. Quant à l'œuf primitif
dont on le faisait sortir , c'est appa-
rennnent à cause de la resseniLlance
du nom Oannès avec le mot grec
Son , œuf.
Oaxès , fleuve de Crète , appelé
ainsi d'Oaxès , fils d'Apollon , peut-
être le même que le suivant.
Oaxus , fils d'Apollon et d'Aï-
chiale , fondateur d'Oaxus , ville de
Crète , à Ijiqueiie ii donna son nom.
D'autres 1" disent fils d'Acacallis ,
«t jietit-fils de Minos.
ObarAsson ( M. Tnd. ),îe grand
jeûne, ou jeûne complet en usage
chez les Indiens. Il consiste à ne ;
I rien manger dans les vingt- quati-e
heures. V. Ourchèisdi.
Obba ; vase fort creux , dont on
se servait aux repas funèhres.
Obéissance , femme d'une appa-
rence humilie et modeste. Elle porte
un joug sur les épaules , et se laisse
tirer par un fil délié.
L'obéissance aveugle se désigne
par un bandeau sur les yeux; l'o- ,
l)éissance raisonnée, par le joug que
la figule prend elle-même dans les
haîatices de la Justice.
ObÉlihs , sorte de pain dont on
faisait des oblations à Eacchus.'
ObÉlisqi,rs d'Egypte. Ce sc^.t
des colonnes quarrées , terminées en
pointe comme des pyramides , et
î^ couvertes de tous cotés d'himjgly*
plies. Ces caractères fach;:ici!t , dit-
on , dé grands secrets , et représen-
taient les mystères de la religion
égyptienne , dont peu de personnes
avaient connaissance. Lorsfjue Cam-
hyse , roi-des Perses, se fut renda
maître de l'Egypte , il voulut exiger
des prêtres , rmi seuls entendaient
ces secrets, de les lui expliquer, et y.
sur leur refus, il les fit tous m;>urir ,
et détruisit tous les obélisques qu'il
trouva. Ces monuments étaient con-
sacrés au Soleil. C'est pour cela que
les prêtres les appelaicrft les doigts
de cet astre.
Oblations. V- Offrandes^
ObînonciAïion. S'il arrivait que les
augures remarquassent au ciel quel-
que sigTie sinistre , ils faisaient dire ,
obniinciabunt,à celui qui tenait les'
conciles , ,'flio die , à un autre jour. '
Cette faculté , dont les augures ab.n-
saient pour conduire les affaires -t
leur gré , leur avait été donmo
par tes lois jF/iia et Fusia , et lenr
fut retirée , cent ans après , par u
loi Ciùdia.
Obodos , rgi et dieu des AraLej ,
o c c
adore à 01>oda ,dans l'Arabie Pétree,
jusqu à rétablissement du mahomé-
tisuie.
OaoLB , pièce de monnaie qu'on
mettait dans la bouche des morts ,
po:ir p;i}er leur passage à Charon.
y . Charon.
Obrimo, un des siirnoms de Pro-
serpiiie.
Ôbsécrations , prières et sacrifices
Î[ue le sénat romain ordonnait dans
t'S temps de calamité. C étaient les
duumvirsqni avaient soin de les iaire
exécuter, y . LtcrisT£r,REs.
I . OfifTiis ATioK , ùi V in ité qui passait
pour être fiile de lu Nuit.
2. — L'emblème de ce défaut
est une femme qui a dans le
front un clou rivé derrière la tète ,
qui tient sa main sur un Itrasier
aident, et s'appuie sur la tèle d'un
âne.
.Obï ( le vieniard de f ) , idole des
Tartans Ostiaquos, qui habitent les
boi'ds (le rOby. lil'e est de Lois. Son
nez a la forme d'un .Cr^in do pour- .
ceau , -et est traversé d un crochet
de fer. Ses veux sont de verre , et
«a tète est ornée de {;raudes cornes.
Ses adorateurs le font chaui^er de
domicile tous les tiiDis ans , et le
transportent au-deiù de rOI>v, d'une
station à l'autre , a\ec une f;rande
solemnité , dans un vaisseau fait pour
«et U5.'ii;e. (^uand la ""^iacc fond , et
que la rivière se déLorde , les Os-
tiaques en foule se rendent auprès'
de leur divinité et la priei.'t d'être
favorable à leur pèche. Si la saison
ne répond pas à leur attente , ils
chargent 1cm- dieu de reproches, et
rinsultcnt comme ime vieille , im-
puissante et méprisable déité. Au
contraire . la pèche est-elle heu-'
relise , le dieu en a sa bonne part.
Ocat.ée , ville de Réolie , dont
les habitants allèrent au siège de
. ïroie.
j. Occasion, divinité alléç'orique
qui présidait au moiuenl le plus
■ra'jle pour»' réussir en quelque
. f. Les Grecs en avaient fait un
ii.cu , qu'ils nommaient Kairos , et
qu'un poî-'le disait être le plus jeune
'-«les {ils de Jupiter. Les Eléeus lui
O C C 3oi
avaient érigé u!i mitel. On la repré-
srntait ordinairement sous la forme
d'une fcniîhe nue et chauve par
derrière, ii'ayaut de cheveUx que
sur le devant de la^ète , un pied ca
1 .»ir , et i'aiftre sur une roue , uu
rasoir d'une main et uu voile de
l'autre. Ces symboles nous appren-
nent qu'il faut saisir l'OccasioJi aux
cheveux;^ car elle est voi;!ï;c et fugi-
tive ; ce qui est exprimé par la roue
et le pied en l'ai;-. Quant au rasoir ,
il signifie que , dès qu'elle s'ollre à
nous , il faut retrancher tout ce qui
peut faire obstacle pour la suivre oa
elle nous appelle. Phèdr. .iuson.
1. — Divi ité allégorique, qui
exprimait l'^irfploi adroit des heu-
reuses circonstances. Lysippe l'a-
vait représentée à Sicyone sous la
forme d'un adolescent , avec des ailes
aux pieds , dont lu fiointe portait
sur un gIol>e. De la mpin i,'auche il
tenait une i iride , et ses tempes étaient
garnies de longs che^ eux , tandis fpic
le derrière de^jS tète était chau\e.
Phidias , dont cette statue était le
troisième chef-d'auvre, eu avait fait
luie femme posée sur une roue ,
a\ant des ailes aux pieds , une touffe
de cheveux sur le visage , pour tjn'on
i;e put la reconnaître , et ciiauve
par derrière. Phèdre l'a peinte cou-
rant sur le trancha. t des rasoirs sans
se blesser. Gtavelot l'arme d'un
glaive , euiblème de la, résolution à
vaincre les obstacles , pour la suiyre
ou pour la saisir.
OccATOR, cieu qui présidait aux
travaux de ceux qui liersent la terre
pour en rompre les mottes et la
rendre unie. ^lac. Occare , herser.
Occident [fcoiiol.) , uu dcsquatre
points cardinnux. C. Hipa le peint
en vieillard , vêtu d'une robe de
couleur brune , et portant une cein-
ture bleue , où sont les signes des
jumeaux , de la balance et du veiv
seau. Une étoile , Hespérus , brille
sur sa tête ; et une bandelette lui
serre la bouche , emblème du silence
dont il raaièrie l'enq)ire. De la
droit»* il semble indiquer la partie
un cieVoù le soleil se couche ,. et de
la gauche il tient des pavots.' De*
3o2 O C N
cl uiuvps- souris voltigent autonr de
Ini ; l'ombre de la {ip;)ire paraît sV
lonf^er , et l'air s'obscurcir,
OcÉAî» , premier dieu' des eaux ,
fils d'Uranus et de la Terre , père
et des dieux et de tous les êtres ,
p::rceque , suivnnt le système de
'i'jialès , l'eau était la matière pre-
ttiière dont tous les corps étaient
formés , ou pnrcefjne l'eau 'eontrihuc
plus elle seule à la production et an
«lévploppement des corps cpio les
autres éléments. Il est vraisemblable
'jue parmi les Titans ii y en eut un
fjTii porta le nom d"Oc<';in. Par-là on
explique à la lettre: i°. ce que dit
/foi)ière , que les dieux tiraient
Irur oriijine de 1 Océan et deTétliys :
•'.". ce que dit le même poète, (jue
les dieux allaient souvent en Ethiopie
■•-isiu-r l'Océan, et prendre part aux
î";ffcs et aux sacrifices (jnon y fai-
sait ; allusion ii un ancien usage des
habitantsdes bords de l'Océan Atlau-
/'tique, qui , au rapport de Diodore ,
célébraient , dans »*ne snison de
Kantiée , des fêtes soleinnelies: 3". ce
que l'on raconte de Juoon , élevée
chez l'Océan et Tétins, parceque
véritablement Rliéa l'envoya chez sa
bellç-sœur , pour la dérober à la
enie'le superstition de Siiturne :
/l". ce que dit Eschvle , que 10-
eéan était l'intime ami de Prométhée,
frère d'Atlas. D'anciens monuments
nous représentent l'Océan sous la
figure d'un vieillard assis sur les
ondes de la mer, avec une pi<jue h
la main , et ayant près de lui' tm ,
monstre marin. Ce vieillard tient
une urne et verse de l'eau , symbole
de la mer , des fleuves et des fon-
taines. Ce que 'es Grecs disaient de
•'Océan , les Egyptiens le disaient du
IN il , qui portait ce nom chez eux ,
et où les dieux avaient pris nais-
sance.
OcÉANlDES , OcÉANITES , fillcS de
l'Océan et de 7\.'thys. On en compte
jusqu'à trois mille. On trouvera ,
dans le cours de cet ouvrage , les
noms des plus connues.
OcHEsius, chef des Etoliens , tué
aiT'sièae de Troie. ^
i. OcNus , fils du Tybre et de la
O C T
prophélessc Manto , fondateur d?
Mantoije , à qui il donna le nom de
sa mère , vint au secours d'Enée
contre Turnus. /
2. — Les poètes en placent dans ,
le Tartare un autre à côté d'un
âne qui dévore une corde à mesure
qn il la fait : ce qui a donné lieu au
proverbe grcc^ C'est la^ corda
d'Oçnus , pour exprimer beau-
coup de travail perdu. Ou a vu dans
cet Ocniis l'emblème de la paresse.
Paitsaniasp;i.r\e de lui comme d'un
homme laborieux , dont la femme
était fort peu ménagère, de sorte
que tout ce <}u'il pouvait gagner se
t: oiivait dépensé.
OcTAvius , habitant de Vélitres.
Cet homme avait dans cette ville un
autel qui lui était consacré , en mé-
moire de ce qu'averti , au milieu d'uu
sacrifice à Mars , de 1 irruption su-
bile des ennemis , il enleva du feu
les chairs de la victime h demi
rôties , les distribua selon la cou-
tume , courut au combat , et revint
triomphant. Un décret ordonnait
de faire tous les ans un sacrifice à Mars
dans la même forme , et adjugeait
i'UX Octavius les restes de la victime.
C'était de cette famille que sortait
Auguste.
OcTOBER ( Eqims ) , cheval que
l'on immolait tous les ans à Mars,
au mois d'Octobre. Le rit exigeait
que sa queue fût transportée avec
tant de vitesse i\n champ de Mars
où on la coupait jusqu'au temple du
dieu , qu'il en ton>bàt encore des
gouttes de sang dans le feu quand on
y arrivait.
Octobre. La flatterie avait donné
à -ce mois le nom de l'empereur
Domitien ; mais , après la mort du
tvran , il reprit celui qu'il devait à
son rang dans l'ordre des mois. If
était sons la protection Je Mars. On
. le personnifiait pat un chasseur qui
avait un lièvre à ses pieds , des oi-
seaux au-dessus de sa tète , et une
espèce de cuve auprès de lui. Chez
les modernes il est couronné de
feuilles de chêne , arbre qui perd
les siennes plus tard; vêtu d'incar-
nat, parceque lu verdure des feuil-
O D I
lafres cfcromence ù prendre nne teinle
rougeàtrc. Le signe du Scorpion lui
est atlribue , soit à cause de la dis-
position des étoiles qui le représen-
tent , soit à cause de la malignité de
celte saison où les variations de l'air
causent beaucoup de maladies. Une
charrue dans le fond du tafcleau
annonce que dans ce mois le labou-
rage prépare la terre à de nou\ elles
richesses.
OcYALE , un des Phéaciens qui ,
dans' le 8^. 1. de VOdyssçe , se
présentent pour disjiuter lé prix de
la course.
OcïPÈTE , qui vole vite , une dès
H;^rpvics.
Oc\PODE, aux pieds agiles , la
même.
1. OcvRoÉ , une des Océimides.
2. — Fille du Centaure Ciiiron et
de la nymphe Charicio , instruite
dans tous les secrets de son père , y
io:p;nait la connaissance de 1 aven.'r.
El'e s'attira la colère de Jupiter,
Ëour avoir prédit à son pkre, et à
iSC!i!ape , élevé de Chiron , leurs
derniïics destinées, et fut méta-
morphosée en jument. Son nom vient,
selon Ovide , de ce quelle était née
sur le hord d'un fleuve rapide. Rac.
Ohus , vite ; rein , couler.
OcYTUoÉ, une des Harpyics.
Odacon , divinité syrienne , qu'on
croit la même que Dagon et
qu'Oannès
Odin ( Mylh. Scandin. ) , con-
quérant et législateur du Nord ,
devenu le premier et le plus ancien
des dieux , suivant X Kilda. Il gou-
verne toirtes choses; et les autres
dieux , malgré leur puissance , le
servent tous comme des fils servent
leur père. On l'appelle le Père uni-
versel , parcequ'il est le père de
tous les dieux , comme le Jupiter
des Grecs. On le nomme aussi le
Père des combats, parcequ'il adopte
pour ses fils tous ceux qui sont tués
les crmes à la rwain ; ce qui Ta fait
prendre pour le 31ars des Scandi»-
naves. Il leur assigne pour séjour les
na!nis de Valhalla et de Vingolf, et
leitr fait donner le nom de Héros.
Auèsi le$ a:ni$ et lef paxeuts de veux
O D I 3o5
qui périssaient dans les combats
leur criaient : « Puisse Odin te
« recevoir ; Puisses-tu aller joindre
>» Odin ; » On voit , par des in-
scriptions sépulcrales et par des
orais-ons funèbres qui subsistent en-
core , que dans certains pays sep-
tentrionaux l'usage était de recom-
mandrr à Odin les aines des morts
en ces termes : « Ouin te garde ,
» cher enfant , ami fidèle et bon-ser-
* viteuri » iVous avons un cantique
funèbre , composé par quelque
druide ou barde germain , d;;ns
lequel le roi Lodlirog , fameux
par ses exploits, se félicite de ce
qu'jl va bientôt aller dans le ma-
gnifique palais d'Odin boire de
la bière dans les crânes de sc«
ennemis.
Les épjthètes que lui donne la
Scalda (DIctionii, poétique des Is-
landais ) sont au nombre de cent
vingt-six. Voici quelques unes ^ti
plus remarquables : If P'eve des siè-
cles , le Sourcilleux , V Aigle ,
le Père des yers , le Tourbillon ,
l 'Incendiaire , celui qui fait pleu-
voir les traits , etc.
Deux corbeaux sont toujours
placés sur ses épaules , et lui disent
ù l'oreille tout ce qu'ils ont entendu
ou vu de nouveau. L'un s'appelle
Hugin ( l'esprit ) , et l'an Ire Mun-
nin ( la mémoire. ) Odin les lâche
tous les jours, et, après qu'ils ont
parcouru le monde , ils reviennent
le soir vers l'heure du repas. C'est
pour cela que ce, dieu sait tant
de choses, et qu'on l'appelle le Z) /eu
des corbeaux.
Des historiens germains préten-
dent quOdin fut "un roi du Nord;
fameux par sa bravoure , lequel ,
pour inspirer à ses sujets le mépris,
de la mort , se petça d'une flécha
en leur présence , et mourut de sa
blessure quelques moments après. Oa
lui fit de magn.fi ues fuiérailles ,
et on lui rendit les honnrurs divins.
r. Odite , un des Centaoces , tué
par lé Lapjthe Mopsus aux ^oces
de Pirithoiis.
■).. —Guerrier éthiopien, tnëpar
Clyméuui , dans le coiÂbut livr« à la
5o/, CE B ,
cour de Céphée , à Ijoccasion du
n^riage de Fcrsde et d Andromède.
Ooit 3 , olief des Halizones, ren-
versé de son char par Aiiameuiiiou.
Iliad. /. 5.
OponAT , un des cinq sons. Les
inodernes le représentent par un
jeune honime couronné d aromates ,
^jui de la innin droite tient' un Lou-
quot de roses , la plus odoritérante
des ileurs, pour exprimer les odeurs
f{ue nous devons a la nature , et de
la eanclie un vase qui exprime les
eaux de tenteur ducs à la distilla-
tion. Un chien Taccompaene ; c'é-
tait, .selon les Egyptiens, remhlênie
de l'odorat. Le soliil parait à l'ho-
riy.ou , parceque c'est ii son lever et
h. son coucher (jue les Heurs exhaieut
leurs plus suavps émanations.
Odrysia Tellls , la Thrace ,
nom pris des Odrjses , un des peu-
ples de ce pnys les pîus^iuissanls.
Odrysium Carmes , vers d Or-
phée , parcequ'il était de Thrace.
ï. Od.iysius , surnom de^ ^îorée ,
parceque le vent du nord parait aux
peuples méridionaux de l'Europe ve-
nir de Thrace.
2. — C'est aussi un surnom de
Encchus.
Odkysus , un des dieux des
Thrjices.
Œagre , fils de Tharops , roi de
Thrace, eut de Caliiope Orphée,
qu d initia dans les mystères de
Bar ' hus. ^
(E.4CRIUS , épithète que Virgile
donne îi i'Hèhre , fleuve de Thrace,
prise d'Œagre.
Œanthe , fiymphe qui avait
donné sou nom à la ville d'Œantlïe
en Locride. •
ŒaAtiDE , nom patronymique
dHvacinlhe , fils ou "descendant
d'CÈhalus.
Œealie , nom que le povs de La-
cédénionc prit d Œjjalus un de ses
rois.
1. Œbai.us , fils de Cynortas ,
roi de Lacédémpne , épousa Gorgo-
phone , dont il eut.Tyndar'e.
2. — Fils de la nvmphe Sébéthis
et deTélon; roi des Téléboens ,
fut un des princes qui se joignirent,
h. Turnus contre Euéc.
Œbotas , athlète , fut le premier,
des Achéens qui se distingua à
Olympie. Ses ccmpatriotes n'ayant
honoré sa victoire d'aucun monument
public , il en fut si indigné qu'il fit
des imjjrécations contre tons ceux
d'enlr'eux /rjui disputeraient le prix
après lui ; uii dieu l'exauça. Les
Achéens s'en ap])erçurent enfin, lors-
que , surpris de ce qu'aucun d'eux
n'était couronné aux jeux olympi-
ques , ils envoyèrent consulter lo-
racle de Delphes pour en apprendre
Ja riiison. Alors ils firent ériger
une statue à Œbotas, dans Olynipie,
et lui décernèrent plusicnrs autres
marques d'honneur. Aussi-tôt après ,
SosUate de Pallène fut proclamé
vainqueur ;-et depuis ce temps les
Achéens qui voulaient combattre aux
jeux olymp.iques commençaient par
honorer Œbotas sur son tombeau ,
et revenaient couronner sa statue
lorsqu ils étaient victorieux;
i. CEcHALiE , ville de Grèce, où
régnait Euryte , et qu'Hercide dé-
truisit , parceque ce prince .lui re-
fusa sa iilie lole après la lui avoir
prpn)ise.
2. — Femme de Mélanéus , donna
son nom à un canton de la Messénie.
ŒcLus , Centaure ttié par le
Liqjithe Ampyx aux noces de Pi-
rithoiis.
ŒotPE , fils de Laïus roi de
Thèiies , et de Jocaste tille de
Créon. Laïus, en se mariant, eut la
curiosité de demander à Delphes si
son mariage serait heureux. L'oracle
lui répondit que Tenfants qui en de-
vait naître lui donnerait la mort, ce
qui l'obligea de vivre avec la reine
dans luie grande rçsei-ve ; mais un
jour de débauche il ouidir. les pré-
dictions de l'oracle , et Jocast'e de-
vint grosse. Quand elle lut délivrée ,
Laïus , inquiet .fit exposer l'enfant
sur le uiont Ciniéron. Le seniteur
affidé qu'd chargr a de cette commis-
sion lui perça les pieds et le sus-
pc;;dit h un arbre ; de là son nom
d'Œdipe. Rac. Oidriii, être enfié;
pùus f pied. Par kisord , Phorbi.s ,
berger
Œ D
ierj;er de Polybe roi de Corinthe,
ûuduisit en ce lieu son troupeau ,
iccounit aux cris de Tenfanl , le
iétacha et l'emporta. La reine de
jorinthe voulut le voir; et comme
>lle n'avait point denfants , elle
adopta et prit soin de son édu-
cation.
CEdipe , devenu grand , consulta
'oracle sur sa destine'e , et reçut
;ette réponse : « Œdipe sera le
> meurtrier de son père , et 1 époux
1 de sa mère , et mettra au jour
> une race détestable. » Frappé de
;ette horrible prédiction , et pour
•viter de 1 accomplir , il s'exila de
Horinthe , et, réglant son voyage sur
es astres, prit la route delà Phocide.
5'élant trouvé dans un chemin étroit
|ui menait à Delphes , il rencontra
Laïus monté sur son char et escorté
«ulement de cinq personnes, qui
)rdonna d'un ton de hauteur à
CCdipe de lui laisser le passage
ibre ; ils en vinrent aux mains sans
>e connaître , et Laïus fut tué.
Œdipe, arrivé à ïhëbes , trouva la
i^ille désolée par le Sphinx. Le vieux
Créon , père de Jocaste , qui avait
repris le gouvernement après la mort
ie Laïus , fit publier dans toute la
Grère qu'il donnerait sa fiile et sa
;iiie à celui qui affranchirait
s du honte IX tribut qu'elle
an monstre. Œdipe s offrit ,
it le Sphinx et le fit périr.
,, _ HiNX.) Jocaste, prix de lu vic^
toire , devint sa femme, et lui donna
deux fils , Etéocle et Polvnice, et
denx filles, Antigone et Ismène.
Plusieurs années après , le rovaume
tut désolé par une peste cruelle.
L'oracle , refuge ordinaire des mal-
' "■"■f^^ix , est de nouveau consulté ,
• lare que les Thébains sont
- pour n avoir pas vengé la
iiort de leur roi , et pour n'en avoir
las ntètne rtcherché les auteurs.
lEdipt* fait faire des perquisitions
Kmr découvrir le meurtrier , et par-
ient par degrés à dévoiler le mys-
ëre de sa naissance , et à se recon-
aître parricide et incestueux. Jo-
aste, au désespoir , monte au plus
ant du palais , y attache un fatal
Tome It.
Œ D 3o5
lacet , et se précipite ainsi aux enfers.
Œdipe s'arrache les yeux, et , chassé
par ses fis, se fait conduire par
Antigone , et s arrête près d un bourg
de l'Attique , nommé Colonne , dans
un bois consacré aux Euniénides.
Quelques Athéniens, saisis d effroi
à la vue d'un homme arrêté dans
ce Jieu où il nest permis à aucun
profane de mettre le pied , veu-
lent employer la violence jx)ur l'en
faire sortir. Antigone intercède pour
son père et pour elle , et obtient
d'être conduite à Athènes, oii Thésée
les reçoit favorablement et leur offre
son pouvoir pour appui et ses états
pour retraite, Œiiipe se rappelle
un oracle d'Apollon qui lui prédit
qu'il mourrait à Colonne , et que son
tombeau serait un gage de la v ictoire
pour les Athéniens sur tous leurs
ennenu's. Créon vient à la tête des
Thélxiins supplier Œdipe de revenir
à Thèbes. Le prince, rpii soupçonne
Créon tle vouloir lui oter la protec-
tion des Athéniens, et le reléguer
dans une terre inconnue, rejette ses
oiTres. Délivré de la violence des
Thébains par Thésée, il entend un
coup de tonnerre , le regarde <;omnie
un augure de sa mort prochaine , et
marche sans guide vers le lieu où il
doit expirer. Arrivé près d'un pré-
cipice , dans im chemin partagé en
'plusieurs routes , il s'assied sur un
siège de pierre , met bas ses vêtements
de deuil , et , après s'être purifié ,
se revêt d'une robe telle qu'on en
donnait aux morts , fait appeler
Thésée , et lui recommande ses deux
filles qu'il fait éloigner ; la terre
tremble et s'entrouvre doucement
pour recevoir Œdipe sans violence
et sans douleur , eu présence de
Thésée, qui seul a le secret du genre
de sa mort et du lieu de son tombeau.
Quoique la volonté qui fait le crime
n eût eu aucune part aux horreurs
de sa vie , les poètes ne laissent pus
de le placer dans le Tartare avec
tons les fameux criminels. ^. Laïus,
Jocaste , EtÉoci-e , Aktigoke.
Telle est 1 histoire de ce prince
infortimé , suivant les poètes tragi-
ques, et bui-tout iiiivaril Sophocle .
\
5o6
CE I
qui, pour mieux inspirer la terreur
^i la pitié, a ajouté plusieurs circons-
tances à la vérité. Car , selon Homère
ei Pausanias , Œdipe épousa bien
sa mère , mais n'en eut point d'en-
f;mts, parceque Jocaste se tua aussi-
tôt après s'être reconnue incestueuse.
■<.£dipe , après la mort de Jocaste,
cpou,~a EurAganée , eut d'elle quatre
çnfants, régna à Thèbes avec elle, et
y finit ses jours. Il est vrai qu'on
montrait son tombeau à Athènes ,
mais il fallait que ses ossements y
«ussent été portés de ThèLes.
Œil. L'œil humain était un des
symboles d'Osiris, Ail Pliitarque ;
aussi l'on trouve quelquefois sur
d'anciens monuments un œil à côté
«l'une tête d'Osiris , l'Apollon égyp-
tien , ou le Soleil. D'autres auteurs
disent que cet œil était consacré à
Apollon, parceque le Soleil jette ses
regards de tous côtés. Voilà pour-
quoi les poètes l'appellent l'Œil de
Jupiter , et les Latins Cœlispex ,
qui regarde le ciel.
Œillade. Tous les peuples an-
ciens et modernes ont cru que les
regards avaient une vertu dange-
reuse et magique , qu'on ne pouvait
conjurer qu'au moyen de cérémonies
particulières. C'est ce qu'on a long-
temps en France appelé jeter un
sort. Cette superstition se retrouve
chez les Indiens, qui , pour prévenir
ce danger , sont dans l'usage de tirer
l'œillade , dans les occasions impor-
tantes , telles que l'initiation des
jeunes brahmes et les mariages. En
effet , la coutume , sur-tout dans les
familles riches , étant de promener
les nouveaux mariés avant et après
leur union , s'il arrivait qu'on portât
envie au bonheur de l'époux d'avoir
«ne femme aimable , ou que ses grâces
fissent naître aux spectateurs des de-
sirs indiscrets , ils croient • que le
résultat de ces regards imprudents
serait quelque grand malheur , si l'on
ne s'attachait à en prévenir Peffet.
La manière la plus commune de tirer
l'reillade est de faire tourner trois fois
devant le visage des époux un bassin
rempli d'une eau rougie , préparée à
■cet eiïet ; après quoi on jette cette eau
O E L
dans la rue. De vieilles femmes sont
employées à ce ministère , car on se
méfierait des jeunes , et le maléfice
ne ferait peut-être qu'augmenter. Si
cette façon ne suffisait pas , ou dé-
chire une toile en deux devant les
yeux des mariés , et on en jette les
morceaux des deux côtés opposés.
Quelquefois , sans déchirer la toile,
on se contente de la faire voltiger
trois fois devant leurs yeux , et on la
jette comme imprégnée du venin de
1 envie. Une troisième manière , in-
ventée plutôt pour prései-ver de la
m.ilignité des regards que pour ^
dissiper, est d'attacher à la tète des
mariés certains cercles mystérieux.
Les Indiens sont tellen>ent persuadés
de l'existence des maléfices , qu'ils y
rapjwrtent leurs maladies , et sur-
tout celles de leurs enfants. C'est
pourquoi- ils sont presque toujours
occupés à faire quelques pratiques
superstitieuses pour rompre ce
charme. Non seulement ils croient
que les Irommes y sont exposés, mais
encore que les arbres , les fruits, les
semences et les maisons, en sont sus-
ceptibles , et que c'est la cause de
leur dépérissement ; de là vient la
coutume de mettre dans les champs ,
sur le tronc des arbres , et dans les
jardins , des vases ronds blanchis avec
de la chaux, et marqués de plusieurs
points noirs ou de figures mysté-
rieuses.
Oëllo ( M. Péruv. ) , femmes
issues du sang des incas , qui se con-
sacraient volontairement à la péni-
tence et à la retraite, et s'y obli-
geaient par un vœu exprès. Elles
vivaient chacune dans sa maison ,
comme de véritables religieuses ,
excepté rpi'il leur était permis de
sortir ; mais elles usaient rarement
de cette liberté. Quand elles sor-
taient, ce n'était que pour visiter
leurs proches parentes lorsqu'elles
étaient indisposées ou en travai
d'enfant , ou lorsqu'il était questior
de couper les cheveux à leurs aines
dii de leur donner un nom. La vi<
chaste et irréprochable de ces femme
leur attirait un si profond respect
qu'on les appelait , par excellence
Oëllo , nom consacré dans leur reli-
pioD. Cette cliasteté devait être très
réelle ; car , si oii liccouvrait fju"e!!es
easseiil violé leur vœu , !a c-uupal.ie
ttait brûlée vive ou jetée dans une
fosse aux lions.
Oéjjé , une des Danaïdcs.
Ces . OÈs. r. OA^^È5.
T. Œkée , fils de Parrtiaon et
d'Enr> te , de la famille des E>jlides ,
roi de Calvdon , épousa en premières
noces Aflliée, et en eut plusieurs
enfants , dont les plus célètjres furent
Méléaere et Déjanire. ^V. l'u/i et
l'auLre. ) Sa seconde femme fut Pé-
rihée , dont il eut Tydée , père de
Dionièdc. Dans sa vieillesse il fut
détrôné par 1rs enfants d'Asrias , et
rétabli par son petit-fils ; mais il en
abai;donna volontairement l'adminis-
tration à son sei.dre Andrémon, pour
se r'tirer à Àr^os , où Diomède lui
rendit tous les honneurs possibles ,
comme à son aïeul paternel ; et poiu^
honorer sa mémoire , il voulut que
le lieu où ce prince finit ses jours
fût appelé Œnée. V. Althée ,
Tydée , Diomède , etc.
2. — Fils de Céphaîe et de Pix>-
cris, régna dans la Phocide itprès la
mort de son grand-père Déionée.
3. — Fds naturel de Pandion , et
l'un des hér s de la Grèce.
4. — Il y en eut un autre dont
Hercule tua Téchanson , qui ne le
servait pas à son ^ré , en lui frap-
pant la tète d'un seul doipt.
Œnei Acri , campagnes de Ca-
lvdon , ainsi nommées d C£uée , roi
Ju pavs.
CËNÉiDE , une des tribus athé-
nicnnfs, dont le nom était pris du
même Œnée. l^. ŒnuÉ 2.
ŒxÉis, nymphe fpii , selon quel-
ques uns, eut de Jupiter le dieu Pan.
CEmdes, Méléaîjre , et en général
les descendants dfEnée.
Œmstéries , fête que célébraient
4 Athènes les jeunes cens prêts à
entrer dans radij!fs<-ence , avant de
se faire couper pour la preniièrefois
la barbe et les irheveux. Ts appor-
taient au temple d Hercide une cer-
Uliue mesure de vin , en faisaient des
i
Œ N 3o7
libations , et en otTraient à boire aux
assistants. Rac. Oinos, vin.
Œ>"o, une des filles d'Anius roi
de Délos , et de Dorippe. Celle-là
avait la faculté de <-hani:er tout en
vin. Elle fut , ainsi que ses sœurs ,
changée en colombe. ^ . Anius.
I. Œnoé , Loiirg de l'ArgoIide ,
où fut enterré Œnée , roi de Ca-
lydon .
* 2. — Sœur dEpochns , donna son
nom , selon Pausanias, à une bour-
gade de lAttique.
5. — Reine des Pvpmées , célèbre
par S:; cruauté , et changée en grue.
y. MOPSDS.
ŒsoMAMiE , divination par Iç
vin , soit «pion en coiisidéràt la cou-
Icu- , soit qu'en le buvant on remar-
quât les moindres circonstances pour
en tirer des présages. Les Perses
passaient pour être fort attachés à
celte es[ièce de divination.
1. Œnomaïs , un des capitaines
grecs qui tomlnîrent sous les coups
d Hector au siège de Troie.
2. — Capitaine troven tué par
Idoménée uu même siège.
3. — Roi de Pise, fils de M.nrs et
d Harpine , ou, »e!on Pausanias ,
d'Alxion , fut père d une fille cé-
lèbre par sa beauté , nommée Hip-
jx)dantie. Un oracle lui ayant prédit
qu il serait tué par son cendre , ou
qu'il périrait lorsrjue sa fille se ma-
rierait , il résolut de la condamner à
un célii»at pcrf>étael. Pour écarter
lu fouie des poursuivants , il leur
proposa une condition fort dure ,
!)romeltanl !a princesse à celui qui
e surpasserait à 'a course , ajcjutant
qu'il tuerait tons ceux sur lesquels il
aiU'ait r;ivaiitage. L'auiant «levait
courir le premier , et le roi , î'épée à
Li main , le puur-uivait. Pindaie et
Pausanias en n» muent treize A
qui il en c*»ut.i fa vie. Œ-nomaiis,
jjour tout humjeur , se contentait
de Ica faire enterrer les uns après les
autres -sur une éminence. Personne
ne paraissait plus, lorsque Mvrtile,
gagné par Péiops , coupa le char
du roi en deux . et en rejoignit ?i
bien les deux pailies , quil ne pa-<
\ 2
5o8 Œ N
raissaît aucune fracture. Le char se
rompit , CEuouiuiis mourut de sa
cliùte , et Péiops épous.i Hippodamie.
Selon Diodore , M yrtile se coutenta
de donner le temps à Péiops d'arriver
avant son maître à l'autel de ÎNep-
tuiie j et Œiiomaiis, troyunt l'oracle
aceoinplj , se donna la mort. f'Oy.
PÉLOPS, HlVPODAMIE , Myrtile.
I. ŒisoNE , suraoui de l'isle
d'Epine.
1. — Une des maîtresses de Ju-
piter , mère d'Eaciue.
3. — Fille du iieuve Céhrène en
Phrvpie, et nymphe du mont Ida ,
fut aimée d'Apollon, qui , en recon-
naissance de ses f;tveurs , lui donna
une parfaite connaissance de l'avenir
et de la propriété dès plantes. Dans
le temps que Paris était sur le mont
Ida , réduit à la condition de ber-
ger, il se fit aimer ci'CEnone, et en
eut un fils. ( Voyez Corikthis. )
Liorsqu'elle eut appris le projet de
son voyage ea Grèce , elle tenta
vaiueinent de l'en détourner, et lui
prédit tous les malheurs dont serait
suivi ce vovape; ajoutant qu'un jour
il serait blessé mortellement , qu a-
lors il se souvienilrait d'Œnone ,
n;ais qu'il aurait en vain recours à
son art. En effet , Paris, blessé par
Philoctète au sièce de Troie se fit
porter sur le mont Ida chez CEnone ,
qui , nialj^ré l'infidélité de son amant ,
employa son art pour le guérir ; mais
ses efîbrts furent sans succès , la
flèche d'Hercuie qui l'avait blessé
ëtait empoisonnée. Piiris mourut
entre les bras d'Œnone , et l'infor-
tunée mourut de re£;ret. Conon ,
dans Photius , rapporte que le mes-
sager qui vint dire h Œnone que
Paris venait implorer le secours de
son nrt fut remoyé brusquement
avec cette exclamation jalouse :
(lu il aille se faire panser par son
Jlelène. Un retour de tendresse
démentit bientôt cette brusquerie ;
elle jKirtit pour aller piérir l'infidèle,
mais elle arriva trop tard. La réponse
rendue à Paris lacc^bb de telle
sorte qu il expira sur-ie-«:hamp. La
première choy; qu'elle fit en arri-
vant fut de tuer d uu coup de pierre
ce messager, pour avoir osé lui dire
<ju"elle était la «uise de la mort de
son époux. Ensuite elle embrassa
tendrement son corps glacé, et ,
après J)ien des regrets , s'étrangla
avec sa ceinture. Dictys de Crète
raconte encoredifféremment sa mort.
Paris ayant cessé de vivre , dit-il ,
ses parents firent porter son corps
vers Œnone , afin qu'elle eût soin
de le faire inhumer. Mais Œnone
tut tellement émue de ce triste spec-
tacle , qu'elle perdit l'usage de la
raison, se laissa consumer de dou-
leur, et fut ensevelie avec Paris.
Enfin , Quiiitus Calaher suppose
qu"(Enoiie traita Son mari avec la
dernière inhumanité, lorsque, pros-
terné à ses pieds j-et rendant presque
les derniers soupirs, il inqjli irait sou
secours , et la suppliait de lui par-
donner ; mais qu'ensuite elle eut un
si grand regret de sa mort , qu'elle
se jeta sur le bûcher et se brûla avec
le lorps de Paris.
ŒnopÉus, roi de l'isle deChio,
fit crever les yeux à Orion qui avait
sé.;uit sa fille, et se cacha sous terre
pour se soustraire à sa vengeance.
f^. Orion.
Œnophories , fiète que les Egyp-
tiens célébraient du temps des Pfo-
léinées. On l'appelait ainsi , parce-
que ceux qui devaient assister au
festin portaient à la main des bou-
teilles de vin.
Œnupik , ancien -nom de l'isle
d'Egine , dans Ovide.
Œnopion , fils de Thésée et d'A-
riadne. Le poète Ion le fait foud.a-
teur de Chio. Rhadamanthe lui
rendit cette is!e dont il avjiit été
dépouillé. (.Quelques uns le croyaient
filsdeBacchus, et pensaient qu'il avait
introduit l'usage du vin chez les
hommes. Cette idée était apparem-
ment fondée sur son nom. Rac.
Pinein , boire.
1. Œnops, pèred'Hélénus,un df»
capitaines grecs qui périrent au siège
de Troie.
2. — Père de Liode , devin
d'Ithaque. P'. Liode.
Œnoraifi , partie de l'Italie , ha-
Œ T
bitée par les Arcadicns qu'Œnotms
V avait amené».
ŒkotRopes, surnom des filles
d'Aiiius.
Œnotrus , le plus jennc des fils
de Lycaon , roi d'Arcadie, nyant
obtenu de Nyetimus , son frère aiue' .
de l'arsent et des troupes, fit voile
en Italie , s'y établit , et donna îon
nom à cette contrée. Ce tut la
première colonie grecque qui se
transporta dans une terre étraneère ,
suivant l'opinion de Paiisanias.
Quelques unsprétendentquŒnolrus
était roi des Sal>ii:s. D'autres veu-
leiit que ce soit le véritable nom de
Jarus.
Œnus. V- OtsCVSS.
Œ>YCL'S, père d Ei:ée.
CEoNus, fils de Lyeimnius , frère
d'AIcniène et cousin-germain à Her-
cule , étant venu avec lui à Sparte
dans sa première jeunesse, et se pro-
menant dans la vil'e, un chien qui
fardait la mai«on d'Hippocoon
sauta sur lui. Œonus lui jeta une
pierre : aussi-tôt les fils d'Hippo-
coon accoururent et l'assonmièrent
à coups de bâton. Hercule . au déses-
poir , vint fondre sur eux et se retira
blessé ; mais quelque temps après il
revint en force , massacra Hippo-
coon et sa famille, et vengea ainsi la
mort de son parent.^. Axiopœsas.
Œonus reçut à Sparte les honneurs
héroïques, et près de son tombeau
on éleva un temple consacré à Her-
cule.
Oéta , montas;ne de Thessalie,
entre le Pinde et le Parnasse ^ cé-
lèbre dans la fable et dans l'histoire
par la nwrt d'Hercule qui s'y briila ,
et par le détroit des Thennopyles.
Comme le mont Oéta s'étend iusi[u'à
la mer Egée qui fait l'extrémité de
l'Europe à l'orient, les poètes ont
feint que le S'jleil et les étoiles se
levaient à côté de cette montagne ,
et que de \h naissaient le jour et la
nuit. L'ellél>ore v croissait en abon-
dance. Hcspérus y était particu-
L'èrement honoré. De là l'épithète
mCktœus qu'il a dans les poètes.
Œtls. f^. OxHts.
Œ U 5og
Œtyi-E , vill<* de Laconie , dont
les habitants allèrent au siège de
Troie.
Œtïics , héros areien , fils
dAmphianax, et petit-fils d'Anti-
maque, avait donné son nom à la
ville dCEtyle.
Œuf n Orphée. C'était un sym^
bole mystérieux dont se servait cet
ancien" poè>e philosophe pour dé-
siener cette force intérieure , ce
principe de fécondité dont toute la
terre est imprégnée , puisque tout
V pousse , tout y végète , tout y re-
naît. Les Egyptiens et les Phéniciens
avaient adopté le même sv mbole ,
mais avec quelques augmentations ;
les premiers , en représentant un
jeune homme avec un œut qui lui
sort de la bouche ; et les secrmds , en
représentant un serpei;t dressé sur
sa queue , et tenant aussi dans la
liouche un œuf. Il y a apparence que,
présomptueux comme étaient les
Egyptiens , ils voulaient faire en-
tendre que tonte la terre appartient
à l'homme, et qu'elle n'est fertile
que pour ses besoins : les Phéniciens
au contraire, plus retenus, se conten-
tèrent de montrer que si l'homme a
sur les choses un etnpire absolu , cet
empire du moins ne s étend qu en
partie sur les animaux, dont plusieurs
I même disputent avec lui de force,
d adresse et de ruses. Les Grecs res-
pectaient trop Orphée pour avoir
négligé une de ses principales idées :
ils assignèrent de plus à lu terre la
figure d'un ovale.
ŒtF dOsikis. Les Egyptiens
(«ntaient , au rapport A' Hérodote ,
qu'Osiris avait enfermé dans un a.uf
douze fistires pyramidales blanches .
pour marquer les biens infinis dont ii
voulait combler les honnnes ; mais
que Tvphon, son frère .ayant trouvé
le moveu d'ouvrir cet œut , y avait
introduit secrètement douze autres
pyramides noires, et que par ce
moyen le mal se trouvait toujours
mêlé avec le bien. C'est sous ces sym-
boles fjue cet ancien peuple expri-
mait lopix>sition des deux prin-
cipes du bien et du mal qu'il
admettait.
V 3
3io Œ U
Œuf primitif , d'oà sont sortis
tous les êtres. C'est sous ce synihole
que plusieurs philoso[)bes ])iiif iis ,
r.près Orphée , ont représente le
monde ou plutôt Tauteur clvi rnoiide.
Les l'héniciens , selon PluLunjue ,
recoiniaissaieiit un Etre suprême
qu'ils représentairiil dans leurs or<.'ies
sous la f_riue tl'un oeuf. Le nièuie
sviiihole était employé par les Chal-
déens , les Per.'^ans , les Indiens et
les Chinois niènjc j et il y a bien de
rap[iarence (jue telle a été la pre-
mière opinion de tous ceux qui ont
entrepris d'expliquer la formation de
l'univers.
ŒtIF DE SERPENT , OBuf fabuleUX,
vanté par les Dru'des. 11 était , di-
saient-ils, forme eu été par mie quan-
tité prodigieuse de serpents entor-
tillés ensemhie , qui y contribuaient
tous de leur Lave et de leur écume.
Aux sifflements des serpents l'a uf
s'élevait en l'air : il fallait aussi le re-
cevoir av;:nt qu'il touchât à terre.
Celui qui l'avait reçu devait monter
TÎte à cheval et s'échapper, p.irceque
les serpents couraient tous après
lui , jusqu'à ce <ju'ils fussent arrêtés
par une rivière qui leur coujpût le
chemin. La figure de cet œuf était
celle d'une pomme ronde de moy em;e
grosseur; fa coque était cartilagi-
neuse , couverte de fil-res et de fila-
ments , approchants de la forme des
pinces des polypes. Ou en faisait
l'essai en le jetant dans l'eau , et il
fallait qu'il surnageât avec le cercle
d'or dont on avait soin de l'entotirer.
Les Druides , pour le mettre en plus
grand crédit , assuraient qu'on de-
vait le recevoir à certains jours de
la lune; qu'an reste il avait la vertu
de domier gain de cause dans tous les
différends qu'on avait à démêler, et
qu'il faisait avoir un liJ>re accès au-
près des rois. L'empereur Claude ,
au rapport de Pline , fit mourir un
chevalier romain , de Dauphiné ,
parcequil portait un de «es oeufs
dans son sein , dans la vue de gagner
w\ procès. Quelques modernes pré-
tendent rpie les Druides portaient
cet oeuf dans leurs enseignes. La
céréuionie de le recevoii" est repié-
O F A
sentée snr les monuments celtiques
delà cathédrale de Paris. Un ancien
tombeau d'Italie, donné par l'auteur
de Wdutùjuité explù/iiée , repré-
sente la manière dont les serpents le
formaient. Ou voit deux de ces ani-
maux affrontés et dressés sur leurs
queues ; l'un tient l'œuf dans sa
gueule , et l'autre le parcourt et le
façonne avec sa bave.
ŒtVRE PARFAITE. (/cO/2.) C.Rlpa
la désigne par une lemme qui tient
un miroir de la main droite , et de la
gauche une équerre et un compas.
Ofarai ( M. Jap.), espèce de cer-
tificat ou d'absolution que les piètres
du Japon vendent aux pèlerins qui
viennent visiter les temples lameux
de la province d'Isie. L'Ofarai est
une petite boîte de bois , fort légère
et fort mince , un peu plus longue
que large, au reste d'une forme à-
peu-près quarrée. Dans cette boîte
sont contenus plusieurs petits mor-
ceaux de bois , menus et longs ,
dont quelques uns sont entortillés
dans du papier blanc , symbole de
la pureté d'ame du pèlerin. Sur un
côté de la boîte sont tracés en gros
caractères ces mots, IJaï - Si/igu ^
c.-à-d. , le grand dieu. Sur le côté
opposé , on lit le nom du prêtre
qui donne l'Ofarai , accompagné de
ce mol , Taï-Ju , ou messager des
dieux , surnom que prennent les
prêtres. Le pèlerin reçoit la boîte
précieuse avec un respect religieux ,
la pla'.e sur le bord de devant de son
chapeau ; et, pour que le poids n'em-
Ï)orte pas le chapeau , met sur le
jord de derrière une autre boite , ou
quelque chose d'une égaie pesanteur.
Arrivé chez lui , il place respectueu-
sement l'Ofarai sur une tablette , et le
conserve dans l'endroit le plus propre
de sa maison. Quelijuefoisil fait cons-
truire devant sa porte un petit au-
vent sous lequel il le met. Si l'on ren-
contre dans la rue , ou sur un chemin,
un Ofarai qui a été perdu , on le ra-
masse avec respect , et pour qu'il ne
soit point profané , on le cache dans
le creux d'un arbre. Les mêmes
soins sont pris à l'égard de ceux qui
se trouvent dans la maison d'un murt.
O F F
On altribne à ces Loites une grande
vertu ; mais ce qui en diminue bien
le prix , c'est qu'elle ne dure qu un
au. Cependant la vente de ces Otarais
produit aux prêtres des sommes im-
menses. Ce n est pas seulement à
Isie qu'ils ont cours : il s'en de'bile
une prodigieuse quantité dans tout
1 empire , sur-tout le premier jour de
l'an. Ceux qui ne peuvent pas faire
le vojage d'Isie , à raison de leur
âge , de leur santé ou de leurs af-
faires , ceux même dont la dévotion
n'est pas assez vive pour leur faire
entreprendre cette course pénible ,
achètent très clier un Ofarai qui
leur communique tout le mérite du
pèlerinage. F. Sa.sg\.
Offa , espèce de pâte que les
augures romains jetaient aux poulets
sacrés , quand ils voulaient prendre
les auspices. S'ils la mangeaient avi-
dement , l'auspice était favorable ,
et sur-tout si une partie de ce qu'ils
mangeaient tombait à terre.
OFFE^DICEs, bandes qui descen-
daient des deux côtés des mitres ou
l>onnets des flamines , et quds
nouaient sous le menton. Si le bonnet
d'un flamine lui tombait de la tète
durant le sacrifice, il perdait sa
place.
Offense. Dans C. Ripa , c'est
une femme laide dont la robe est
semée de langues et de rasoirs : elle
couche en joue avec un raoui^piet ;
à ses pieds un chien attaque un porc-
épic. Dans Cochin, elle est vêtue de
couleur de rouille , et tient en main
plusieurs armes offensives qu'une Fu-
rie lui présente.
Offrandes. Les fruits de la terre ,
le pain, le vin , l'huile et le sel, sont
les plus anciennes que l'on connaisse.
Numa Pompilius enseigna aux Ro-
mains il offrir aux dieux des fruits ,
du froment , de la farine ou de la
mie de pain avec du sel , du froment
grilléourôti. ThéophrastevernsLi^ue
que parmi les Grecs la farine mêlée
avec du vin et de l'huile , qu'ils aj>
pelaient Thulenia , était la matière
des sacrifices ordinaires des pauvres.
La différence qu'il y avait entre les
cûroades de farine, de vin et de sel.
O F F lu
dont les Grecs et les Latins accom-
pagnaient leurs sacrifices sanglants ,
et celles dont les Hébreux se servaient
dans leurs temples , consistait en ce
que les Hébreux jetaient ces oblations
sur les chairs de la victime immolée
et mise sur le feu , au lieu que les
Grecs les mettaient sur la tète de
la victime encore viv ante , et prête
à être sacrifiée.
M. Pers. Les Parsis oa Guèbres-
ne peuvent rien manger qui ait eu
vie, sans en porter auparavant un
morceau dans un pyrée , en manière
d'offrande , ou plutôt d'expiation du
crime qu'il peut y avoir à ôter la vie
à une créature animée pour en faire
sa nourriture. Les jours de fêtes , ils
ont l'usage de porter leurs repas dans
les pyrées,et de les partager avec les
pauvres.
M. Tart. Les offrandes des Tar-
tares idolâtres consistent à présenter
à leurs dieux le premier lait d&leurs
brebis et de leurs juments. Avant de
conmiencer un repas , leur coutume
est aussi d'offrir à leurs idoles un
morceau de ce qu'ils vont manger.
Les Tartares orientaux attribuent
ime vertu et une sainteté particulière
.'i une petite montagne située sur les
frontières de la Chine , et couverte
de branches de bouleau. Lorsque
lejr chemin s'adresse de ce côté , ils
ne manquent jamais de suspendre à
une de ces branches quelque partie
de leur habillement , chemise , liabit ,
bonnet , ou fourrure ; et la montagne
est tellement chargée de ces offrandes,
que les pauvres pourraient aller s'y
habiller à peu de frais , si la même
superstition qui fait attacher eu ce
lieu ces dépouilles n'empêchait de
les enlever.
31. Chin. Les bonzes delà Corée
offrent deux fois le jour des parfums
à leurs idoles, au bruit des tambours,
des bassins et des chaudrons , dont
d'autres moines sont armés. Dans
le royaume de Tunquin , les grands
et les riches ne vont jamais dans les
templesetnedonnentrienauxbonzesy
pour lesquels ils ont le plus grand
mépris. C'est dans l'enceinte de
leurs maisons qu'ils pratiquent leurs
V4
5l2
O F F
cérémonies relif^i* uses , et i!s ont un
clerc destiné pour cet oflice. Ce
clerc se prosterne au milieu de la
cour de la maison , lit à haute voix
la demande que son maître adresse à
la divinité , met ensuite dans un en-
censoir le papier sur lequel cette de-
mande est écrite , et le hrùle avec
1 encens ; après quoi il jette encore
dans l'encensoir quelques petits pa-
quets de papier doré. Cette céré-
monie est suivie d'un festi:i destiné à
régaler le clerc et les autres domes-
tiques de la maison.
Jif. Siam. Les offrandes que les
Siamois offrent à leurs divinités , et
qui consistent en fleurs , en parfums ,
et en riz , passent d'abord par les
mains des talapoins qui sont chargés
de les présenter à l'idole. Ils placent
l'offrande sur l'autel , et ne tardent
pas à la retirer : souvent ils se con-
tentent de la tenir sur la main et de
la iv>ntrer à l'idole , qui se contente
de la vue. Les talapoins , plus exi-
geants , s'en réservent l'usage. Quel-
quefois lesoffrandes consistent eu des
bougies allumées que les talapoins
placent sur les genoux de l'idole.
31. lad. Dans les temples des
Indiens , un ministre , précédé d'un
joueur de flûte et d'un tambour, une
ciochettc à la main , s'avance devant
l'idole, et lui présente un plat rempli
de riz , qui reste une heure exposé
à la vue du dieu. Ce terme expiré ,
l'offrande- retourne aux prêtres.
Dans les isles Moluques, les jeunes
gens ne peuvent user d'aiicim vête-
ment , ni demeurer sous un toit ,
qu'ils n'aient apporté au moins deux
têtes d'ennemis. On place ces tètes,
comme une espèce d'oftVaude.sur une
pierre sacrée et destinée à cet usaj;e.
La politique des talapoins de Laos
a établi des distinctions flatteuses
pour ceux qui viennent présenter des
offrandes en l'honneur de Xaca.
Premièrement, ils ont ordonné que
ceux qui en apportent les tiennent
sur leur tête , afin qu'elles joient
exposées à tous les regards. Ensuite
ils entrent dans le temple conmieeii
triomphe, au son des trompettes^t
de différents instruments de natsi-
O G
que : ariîvés auprès de l'autel , ils
élèvent trois fois leur offrande nu-
dessus de leur tête ; enfin ils la i-e-
mettent entre les mains des talapoins,
et se retirent plus contents et plus
flattés que ceux qui ont reçu leur
présent.
iM. Aniér. Les habitants de la
Floride font, tous les ans, vers la fin
du mois de Février , une offrande
solemnelle au Soleil ; voici en quoi
elle consiste. Ils remplissent d'herbes
de toute espèce la peau du plus grand
cerf qu'ils aient pu tuer , de manière
que cette peau , ainsi enilée , repré-
sente un véritable cerf. Ils la parent
de guirlandes et des différents fruits
de la saison ; puis ils l'attachent au
haut d'un arbre , et dansent alen-
tour, chantant des hymnes en l'hon-
neur du Soleil , et lui adressent di-
verses prières relatives à leurs be-
soins. Cette offrande demeure atta-
chée à l'arbre jusqu'àTannée suivante.
11 n'y a guère de peuples qui fassent
à leurs dieux de plus fréquentes of-
frandes que les peuples de la Virginie.
Entreprennent - ils un voyage , ils
brûlent du tabac. Traversent-ils un
lac ou une rivière , ils y jettent du
tabac, et même ce qu'ils ont de plus
précieux , pour obtenir un heureux
passage de l'esprit qu'ils croi^nt
présider en cet endroit. Lors'ju'ils
reviennent de la chasse , de la
guerre , ou de quelque autre entre-
prise considérable , ils offrent une
partie de leurs dépouilles , du meil-
leur tabac , des fourrures , des cou-
leurs dont ils se peignent , la graisse
et les meilleurs morceaux du gibier
qu'ils ont pris.
Og ( M. Rabh. ) , roi de Basan ,
était , selon les rabbins , un de ces
anciens géants qui avaient vécu avant
le déluge , et ne se sauva de linon- ..
dation générale qu'en montant sur le
toit de j'arche où étaient Noé et ses l
fils. Noé lui fournit de quoi se nour-
rir , non par compassion , mais pour
faire voir aux hommesqui viendraient
après le déluge quelle avait été la
Jiuissance de Dieu en exterminant
le pareils monstres. Dans la guerre
qu'il fit aux Israélites, il avait enlevé ''
O G M
iTie montapie larpe de six mille pns
x>ur la jeter sur le camp d'israc! ,
;t pour écraser toute laraiée d'un
cul coup ; mais Dieu permit que des
burmis creusèrent la montagne dan5
endroit où el!e posa sur sa tète , en
orte qu'elle tomba sur le cou du
^éant , et \u\ servait comme de col-
ier. Ensuite ses dents, s'étant accrues
'xtraordinairement , s'enfoncèrent
lans la montagne, et l'empêchèrent
le s'en débarrasser ; de sorte que
Moïse , l'ayant frappé au talon , le
ua sans peine. Si l'on en croit les
abhins , ce ^éant était d'une si
■norme stature , que Moïse , qui ,
ielon eux . était haut de six aunes ,
arit une hache de la même haizteur,
;t encore fallut-il qu'il fit un saut de
iix aunes de haut pour parvenir à
Tapper la cheville du pied d'Og.
Ogékus, dieu des vieillards, que
Je son nom les Grecs appelaient
pielquefois Ogénides. Quelques uns
e confondeut avec l'Océan. JSrasm.
ddag.
Ogga . Onca , Ong A , OsKk, jeune
^llc , nom phénicien de Minerve.
Elle était honorée sous ce nom à
rhèhes en Béotie.
Ogias . géant qui , selon un des
livres apocryphes condanmés par le
pape Gélase , avait a écu avant le dé-
luge , et que les hérétiques disaient
ivoir combattu le drapon.
Ogmiok, Ogmios, Ogmius , nom
de l'Hercule gaulois. Les étymolo-
gistes dérivent ce nom è^Ofgus ,
Qiot celtique, qui veut dire puissant
sur mer. Les Gaulois le représen-
taient sous des traits fort différents
de ceux des Hercules ordinaires ;
c'était un vieillard presque décrépit ,
chauve , de couieiu- olivâtre , et tout
ridé comme un vieux marinier ; il
portait la massue de la main droite ,
Parc de la gauche , et le carquois sur
l'épaule ; de sa langue pendaient de
rwiiffi chaînes d'or et d'ambre, avec
!les il attirait une grande mul-
d'hommes qui paraissaient le
suivre volontairement , s ymljole d'une
élo^juence entraînante et persuasive.
Lucien , qui nous a transmis ces dé-
tails , ajoute qu'où le peif^nait avancé
O G Y n^'5
en âge , parceque c est dans la bouci.e
des vieiilaru» que l'éloquence déploie
toutes ses ressources.
Ogoa , ou Osogo , surnom de Ju-
piter à jMviasa , ville de Carie. D'au-
tres croient mie c'était Neplune. li
avait un temple sous lequel on croyait
entendre passer la mer. Les prêtres ,
pour concilier plus de respect i:u
dieu qu'ils servaient , savaient faire
monter l'eau pcr le jeu de quelques
pompes , sans qu'on s'en apperçut ,
et en inondaient parfois ceux qui s<:
trouvaient dan.s le temple. Une de
ces inondatious fut^i fun^^ste à Epy-
tus , fils d'Hippolhoiis , qu il eu perdit
la vue , et , peu de jour* après , la me
même.
Ogre , monstre que les auteurs de
contes de fée peignent avec une taille
gigantes'fue , que-'quefois avec les
traits d'un Cvclope , et auquel ils
doiinent beaucoup d'avidité jx)ur la
chair d- licatc des petits enfants.
Ogygès , premier roi connu de la
Grèce , plus ancien que Deucalion ,
était fils de Neptune, c.-à-d. venu
par mer , selon les uns , ou , selon
d'autres , de la terre , c.-à-d. né dans
le pays. C'est pour cela que les Grecs
appelaient Ogvgies tout ce qui était
d'une antiquité reculée. On lui fait
épouser Tbél^ , fille de Jupiter et
d'Iodamé , dont il eut deux fils ,
Cadmus et Eieusinus , et trois filles,
Alalcoménie , Aulis et Tiielsinie.
( y. Praxidiciexnes.) De son temps
il arriva dans la Béotie, où il régna,
une grande inondation à laquelle on
a donné le nom de déluge d' Ogygès ,
et que l'on place environ deux mille
ans avant 1 ère chrétienne , et deux
cents cinquante avant celui de Deu-
calion. Son règne sert encore d'é-
poqiae à mi phénomène anivé daas
le ciel , comme l'apprend f^armn.
On vit , dit-on , la planète de Vénus
changer de diamètre , de couleur ,
de figure et de cours. On croit qu'il
est ici question d'une comète.
I . Ogtgie , isle labuleuse , renom-
mée par la demeure de la nymphe
Calypso , qui y reçut Ulvsse après
son oaulrage , et l'y retint sept
ans»
3i4 O I L
2. — Une des filles de Nioljë, qui
périrent par les flèches de Diane.
OcYGits, surnom d'Apollon et de
Bacchus.
OiARou , objet du culte des Iro-
quois. C'est la première bagatelle
qu'ils auront vue en songe , un calu-
met , une peau d'ours , un couteau ,
une plante , un animal, etc. Ils croient
pouvoir , par la vertu de cet objet ,
opérer ce qu'il leur plaît , même se
transporter et se métamorphoser.
Les devins , qui sont censés acquérir
dans ces visions un pouvoir surna-
turel , sont appelés d'un mot qui
signifie les voyants , nom que les
Orientaux donnaient à leurs pro-
phètes.
OïctÉB , père d'Amphiaraûs , et
fils d'Antiphate et de Zeuxippe ,
suivit Hercule dans son expédition
contre Laomédon.
OiCLiDÈs , ou Oëclidès, Amphia-
raûs , fils d'Oïclée.
Oie entre les mains d'une fille.
^''. Hercyne.
Oies sacrées. Depuis que les oies
avaient sauvé le Capitule, les Romains
établirent une espèce de procession
où cliaque année on portait comme
en triomphe une oie sur un bran-
card fort orné. Le premier soin des
censeurs , lorsqu'ils entraient en
charge , était de pourvoir à la pension
et à la nourriture des oies sacrées.
Au milieu du triomphe de l'oie , on
portait un chien attaché à une po-
tence.
Oignon , plante potagère , que les
Egyptiens avaient mise au rang de
leurs dieux ; ce qui a fait dire à Ju-
vénal ' « Heureux peuples , qui
« trouvent dans leurs jardins l'objet
» de leurs adorations .' »
I. OiLÉE , roi des Locriens , et
père d'un des Ajax , fut un des com-
pagnons d'Hercule. En donnant la
chasse aux oiseaux du lac Stymphale ,
i! fut dangereusement blessé. Hygin
le compte parmi les Argonautes.
a. — Ecujer du roi Bianor , tué
{)ar Agamemnon en voulant venger
a mort de son maître.
OïLEivs , nom patronymique d'A-
jax , fils d'Oïlée.
OLE
OïLiADÈs , idem.
1. Oiseaux. V. Augures.
2.— Des Egyptiens. Le res-
pect que ce peuple avait pour lej
animaux en général s'étenclait jus-
3u'aux oiseaux , qui étaient l'objet
'un culte spécial. On les embau-
mait , et on leur donnait une sépul-
ture honorable. Elien dit avoir vu le
S(>pulcre d'une corneille près le lac
Mœris. Les voyageurs modernes par-
lent d'un puits aux oiseaux qui se
voyait dans le champ des monu'es.
En y descendant , on trouvait sur kf
cotés plusieurs grandes chambre;
taillées dans le roc , pleines de pot!
de terre cuite , couverts de même
matière , dans lesquels on trouvait
embaumés des oiseaux de toute es-
pèce.
3. — De l'isle d'ArÉcie. Une
tempête ayant contraint les Argo-
nautes d'aborder dans l'isle d'Arécie
à l'entrée du Pont-Euxin , ils eurent
un rude combat h essuyer contr<
certains oiseaux qui leur lançaient d(
loin des plumes meurtrières, c.-à-d
apparemment contre les habitants
3ui les poursuivirent à coups d(
èches. yipoll. de Rhodes.
4. — Du LAC Stymphale. Voy
Stymphale.
5. — De DiOMÈDE. Ce prince
au retour de Troie , se vit obligi
d'abandonner sa patrie , et d'aile:
chercher un établissement en Italie
Durant la navigation , plusieurs di
ses compagnons , aj ant injurié Venu
dont la persécution les forçait c!»
s'expatrier , furent tout -à-coup chan
gés en oiseaux , prirent leur essor
et se mirent à voltiger autour di
vaisseau; c.-à-d. peut-être que quel
ques uns de ceux qui suivaient li
fortune de Diomède s'arrêtèrent dan
une isie remplie de cognes et di
hérons. Pline ajoute à la fable , qui
ces oiseaux , se ressouvenant de Jeu
origine , caressaient les Grecs , e
fuyaient les étrangers.
Oison , un des animaux particu
lièrement consacrés à Jitnon.
Olégerlakda - Pérounal ( M
Jnd. ) , nom sous lequel Wishnou es
adoré dans le temple Je Tircoveloui
O L Y
)ù il est considéré comme reunissant
es trois attributs de la création , de
la c-OBservation , et de la destruction.
Olen , poète grec de Lycie , an-
térieur à Homère. Il fut le premier
■|ui fit servir la poésie à célébrer les
Uicux par des hynmes , et le premier
prêtre d'Apollon à Délos , dans le
temple élevé à ce dieu par les Sep-
tentrionaux qui , des extrémités c'a-
Lées du nord , venaient l'honorer dans
le lieu de sa naissance. Parmi les
hymnes de lui que l'on chantait à
Dclos , il y en avait un en l'honneur
d'Argis et d'Opis. On le chantait en
jetant de la ceudie sur leur tombeavi.
p''. ces deux mois.
Olèke , fils de Jupiter et d'A-
naxithée, une des Dimaides , avait
épousé Léthée , qu'il aimait avec pas-
sion , et dont il était également aimé.
11 fut changé avec sa femme en ro-
cher sur le mont Ida. f^. LÉthÉe.
1. — Fils de \ulcain et d'Aglaé ,
et fondateur d'une ville de son nom
en Eéotie.
Olivier, arbre consacré à Jupiter,
mais plus particulièrement à Mi-
nei>c, qui avait appris aux Athéniens
h cultiver cet arbre , et à exprimer
l'huile tle son fruit. ( K. Athé>é. )
L olivier est le svmbole ordinaire de
la paix. ( K. Paix.) Virgile repré-
sente iXuma Ponipilius une branche
d'olivier à la main , pour marquer
que son règne était pacifique. Sur les
médailles , une branche d'olivier à la
main d'un empereur désigne la paix
donnée ou conser\ée à l'état. Une
couronne du même atbre était le
prix de la victoire aux jeux ohin-
piques. L'olivier sauvage était con-
sacré ù Apollon.
Olla , pot ou marmite où les
J urètres faisaient cuire la portion de
a victime qui leur avait été destinée.
Oll« extares, marmites qui ser-
vaient à faire cuire les entrailles des
victimes.
Olympe , montagne de Grèce ,
située partie en iNIacédoine , partie
en Tliessûlie. Jupiter , roi titan ,
V avait construit une citadelle , dans
laquelle il demeurait souvent. Le
Biout Olympe fut pris dans !a suite
O L Y 3.5
pour le ciel même ; et des brigaiuls
nommés géants étant venus assiéger
cette forteresse, la fable dit qu'ils
avaient escaladé le ciel. L'on n y
voyait point de loups , s il faut en
croire Pline. Solin tu raconte
d'autres merveilles plus fabuleuses.
« L'endroit le plus élevé , dit-il ,
» est appelé Ciel par les habitants.
» Il y a là un autf I dédié à Jupiter.
» Les entrailles des victimes inimo-
»' lées sur cet autel résistent au
» souffle des vents et à l'impression
» des pluies , en sorte qu'elles se
i> trouvent l'année suivante dans le
» même état où elles avaient été
» laissées. En tout temps , ce qui a
» été une fois consacré au dieu est
» à l'abri dos injtu'es de l'air. Lei
» lettres iuipriniées siu" la cendre
« restent entières jusqu'aux céré-
» monics de 1 année suivante. La
» partie la jilus élevée s'appelait
» Pvthium. Apollon y était adoré.
» L''0iynipe , dans bs poètes , n'est
» plus uue uiontagne ; c'est le séjoiT
» des dieux , c'est la cour céleste. »
Olympel'm , temple de Jupiter à
Syracuse , élevé par Uiéron dans
la place publique.
î. Olympia , surnom de Lucine
adorée à Elis. Chaque année les
Eléens nommaient une prêtresse q'xi
présidait à son culte.
1. — Surnom de Junon , adorée à
Olvmpic.
Olympiade, espace de quatre ans
révolus, qui se trouvait entre deux
célébrations des jeux olympiques.
On comptait cinq ans d'une olym-
piade à l'autre , quoiqu'il n'y eût
que quatre ans complets. La pre-
mière olympiade chez les historiens
ne commence qu'en 776 avant J.-C,
vingt-qnatre ans avant la fondation
de Rome. On ne trouve plus aucune
supputation des années par les olym-
piades -après la 3-jo*, qixi finit à 1 an
440 de 1 ère vulgaire.
Olyvpias , fontaine voisine du
mont Olympe. Selon Pausaiiias ,
elle jetait alternativement de l'cnu
d'une année à l'autre ; c.-ù-d, qu'elle
coulait durant une année , et qu'elle
ue coulait plus l'aauce d'après. Daas
3.6 O L Y
le \oisiuage i.e v,cac lo»tainc il sor-
tait de terre des touri)illons de
flamme , qne les Aroadicns regar-
daient comme une suite du combat
des titans contre les dieux.
Olympien , surnom de Jupiter
honoré à Olympie. Le temple et la
statue du dieu furent le fruit àes
dépouilles que les Eléens avaient
enlevées dans le sac de Pise. Le tem-
ple était tout environné de colonnes
par dehors; on n'y avait employé
q'ie des pierres d une beauté sin-
gulière. L'édifice avait soixante-huit
pieds de hauteur, quatre-vin^t-quinze
de largeur, et deux cents trente de
longueur. II était couvert non de
tuiles , mais d'un beau marbre pen-
télique , et taillé en forme de tuiles.
Aux deux extrémités de la voûte ,
on vojait deux chaudières d"or sus-
pendues , et, dans le milieu, une
Vicloire de bronze doré , supportée
d'un bouclier d'or. La statue du dieu ,
ouvrage de Phidias , ce fameux
sculpteur d'Athènes , était d'or et
d'ivoire : Jupiter y paraissait assis
sur un trône , ayant sur la tète une
couronne de feuilles d'olivier, tenaiit
de la main droite une Vicloire aussi
d'or et d'ivoire, ornée de bande-
lettes et couronnée , et de la çauche
un sceptre , sur le l;out duquel repo-
sait un aigle , et oii reluisaient
toutes sortes de métaux. Enfm , le
trône du dieu était tout brillant
d'or et de pierres précieuses.
L'ivoire et l'ébène y faisaient , par
leur mélange, une agréable variété.
Aux quatre coins il y avait qiiafre
Victoires qui semblaient se donner
la main pour danser , et deux autres
aux pieds de Jupiter. A l'endroit le
f)lus élevé du trône, au-dessus de
a tête du dieu, on avait placé d'un
côté les Graces, et de I autre les
Heures, les unes et les autres comme
filles de Jupiter. Cette description
du temple de Jupiter Olympien e,-t
extraite de Paitsanias , qui ajoute
à la fin : « L'habileté de l'ouvrier
h eut Jupiter même pour approba-
» leur ; car P/i/Ji'as, après avoir mis
Il la dernière main à sa statue ,. pria
» le dieu de marquer par quelque
O L Y
» siiîne si cet ouv.-agc hii était
» agréable ; et I ou dit (jti'aussi-tôt
>> le pavé du temple fut frappé de 'la
» foudre, sans en être endoumiagé. »
On conservait dans le temple une
prodigieuse quantité de riches pré-
sents , non seulement de la part des
princes grecs, mais encore des asia-
tiques.
Le même historien rapporte «ne
merveille de l'autel de Jupiter Olym-
pien ; c'est , dit-il , que les milans ,
qui de tous les oiseaux de proie
sont les plus carnassiers , respectent
le temps du sacrifice. Si, par nas;ird ,
un milan se jetait sur les entrailles
ou sur la chair des victimes , on en
tirerait un mauvais augure, if^. Apo-
MYius , Peuplier.
Dans ce même temp?ede Jupiter,
les Eléens avaient érigé six autels à
douze dieux : en sorte (jue l'on sa-
crifiait à deux divinités tout ;V la-fois
sur le même autel ; à Jupiter et à
Neptune sur le premier ; à Juuon et
à Minerve sur le second ; à Mercure
et à Apollon sur le troisième ; aux
Grâces et à Eacchus sur le qua-
trième ; à Saturne et à Rhca sur le
cinquième; à Vénus et à Minerve
Ergané sur le sixième.
Olympioniques ; c'est ainsi qu'on
appelait ceux f[ui étaient victorieux
dans les jeux olympiques. Les olym-
pioniques étaient extrêmement ho-
norés dans leur patrie , parcequ'ils
étaient censés lui faire beaucoup
dhonneur. Les Athéniens snr-tuut
faisaient tant de déperises en présents
pour les olympioniques leurs com-
f patriotes, que Solon crut que ses
ois devaient y mettre des homes.
Sa loi porte que la ville ne donnerait
aux olympioniques que cinq cents
drachmes d'argent ; c'était im peu
plus de deux marcs de notre poids :
ce qui ne fait pas une grosse
somme.
Olympiques. Les jeux olympi-
ques étaient les plus célèbres de la
Grèce. Voici ce que Paiisanias dit
en avoir appris, sur les lieux mêmes,
des Eléens qui lui ont paru les phis
habiles dans l'élude de l'antiquité.
Selon eux , Saturne est le premier
O L Y
qui ail régné- dani ie ciel, et <fts
1 ;"ige d'or il avait déjà uu temple à
OJympie. Jupiter étant veiiu au
nioinle, Rhéa sa mère en confia
Téducation à cinq dactvles du mont
Ida , qu elle fit venir de Crète en
Elide. Hercule , rainé des cinq
frères, proposa de s exercer entreux
à la course , et de voir à qui en
remporterait le prix , qui était une
couroiiiic d'olivier C'est donc
Hcixîule Idéen qui eut la gloire d'in-
venter CCS jeux , et qui les a nommés
Olympiqvies; et parcequ'ils étaient
cinq frores , il voulut que ces jeux
fussent célébrés tous les cinq ans.
Quelques uns disent que Jupiter et
S:ilurne combattirent ensemble à la
lutte dans Olynipie , et que l'empire
du monde fut le prix de la victoire.
D'autres prétencfent que Jupiter ,
avant triomphé des Titans , institua
lui-même ces jeux, où Apollon en-
tr'antres si*;nala son adresse , en
remportant le prix de la ourse sur
Mrrcure, et celui du pugilat sur
Mars. C'est pour cela, disent -ils,
que ceux qui se distinguent au pen-
tathle dansent au son des flûtes, qui
jouent des airs py thiens , parceque
cps airs sont consacrés à Apollon , et
que ce dieu a été couronné le pre-
mier aux jeux olympiques.
I!» furent souvent interrompus
jusqu'au temps de Péîops , qui les fit
représenter en l'honneur de Jupiter,
a\e(- plus de po'upe et d'apjxu-eil
qu'aucun de ses prédécesseurs. Après
lui ils furent ejicore néplitjés, on en
a\ait même presque perdu le sou-
venir, lorsqu'ïphitus, contemporain
de Lvcuri;ue ie législateur , rétablit
le< jeux olympiques à l'occasion
qu'on va voir. La Grèce gémissait
alors , déchirée par des guerres in-
testines , et désolée en même temps
par la peste. Iphitus alla à Delphes
pour consulter Porac'e sur des maux
si pressants; il lui fut répondu par
la Pvthie que le renouvclleiueut des
jeux olympiques serait le ^lut de la
Grèop , qu'il y travaillât donc avec
les E'éens. On s'applifpia aussi-tôt
à se rappeler les anciens exercices de
ces jeux 3 et à mesure qu'on se res-
O L Y 3i7
souvînt de quelqu'un d'eux , oa
l'ajoutait à ceux qui avaient été re-
trouvés. C'est ce qui parait par la
suite des olympiades : car dès la
première olympiad« on proposa un
prix de la course, et ce fut Corœbus,
Eléen , qui le renqxtrta. En la qua-
torzième on ajouta la course du stade
doublé , en la dix-huitième le pen-
tathlc lut entièrement rétabli ; le
combat du ceste fut remis en usage
en la vingt-troisième olympiade ;
dans la vingt-cinquième la course du
char à deux chevaux ; daus la vingt-
huitième le coml>iit du 2)ancrai e, et
la course avec des ciievaux de selle.
Eiisuite les Eléens s avisèrent d'ins-
tituer des combats pour les enfants ,
quoiqu'il n'y en eût aucun exemple
dans l'antiquité. Ainsi, en la trente-
septième olynipii.de il y eut des prix
proposés aux enfauts jx)ur la course
et pyur !a lutte ; en la trente- huitième
on leur permit le pentalhle entier :
mais les inconvénients qui en résul-
tèrent firent exclure les enfants pour
l'avenir detousces exercices violents.
La soixante-cinquième olvmjuade
vit introduire encore une nouveauté :
des gens de pied tout armés di»]>u-
tèrent le prix de la course ; cet exer-
cice fut jugé très convenable à des
peuples belliqueux. Eu la quatre-
vin^rt dix-huitième , on courut avec
deux chevaux de main dans la car-
rière; et en la quatre-vingt-dix-neu-
vième on attela deux jeunes poulains
à un char. Quelque temps après oa
s'avisa d'une course de deux poulains
menés en main, et d'une course de
poulain monté comme un cheval de
selle.
Quant à l'ordre et à la police des'
jeux olympiques , voici ce qui s' ob-
servait , selon le même historien.
On faisait d'abord un sacrifice à Ju-
piter ; ensuite on ouvrait par le pen-
tathle ; la course h pied venait après;
puis la course des chevaux , qui ne se
taisait pas le même jour. Les Eléens
eurent presque toujours la direction
de ces jeux , et noininaienl un cer-
tain nombre de juges pour v prési-
der , V maintenir l'ordre , et empè-
clier <pi'ou n'usât de fraude et de su-
3i3
O L Y
pcrchcrie pour remporter le prix.
En la cent aeuxième olympiade, Cal-
lipe , Athénien , ayant acheté de ses
antagonistes le prix du pentathle,Ies
pipes éléens mirent^ à l'amende Cal-
lipe et ses complices. Les Athéniens
demandèrent erace puur les coupn-
Wes , et n'ajaiit pu l'obtenir, ils dé-
fendirent de pa^er cette amende;
mais ils furent exclus des jeux oKm-
piques , jusfju'^ ce qu'avant envoyé
consulter l'oracle de Delphes il leur
fut déclaré que le dieu n'avait aucune
n'ponse h leur rendre , qu'au préa-
lable ils u'eussent donné satisfaction
aux Eléens. Alors ils se soumirent à
l'amende.
Ces jeux, qu'on célébrait vers le
solstice d'été , tlurairnt cinq jours ; car
un seul n'aurait pas suffi pour tous
les combats qui s'y donnaient. Les
athlètes combattaient tout nus de-
puis la trente-deuxième olympiade,
où il arriva à un nommé Orcippus
de perdre la victoire , parceque dans
le fort du combat son caleçon s étant
dénoué l'emliarrassa de manière à lui
ôter la liberté des mouvements. Ce
règlement en exigea un autre , c'est
qu'il fut déiendu aux femmes et aux
filles , sous peine de la vie , d'assister
à ces jeux , et même de passer l'Al-
phée pendant tout le temps de leur
célébration ; et cette défense fut si
exactement observée , qu'il n'arriva
jamais qu'à une seule femme de
violer cette loi. Voy. Cali.ipatira.
La peine imposée p.ir la loi était de
précipiter les fi mines qui oseraient
l'enfreindre d'un rocher fort escarpé
qui était au-delà de lAlphée.
I. Olympl's, musicien, disciple de
Marsyas.
a. — Fameux joueur de flûte ,
vivait avant le siège de Troie. Il
était fils de Méon , et M3 sien d'o-
rigine. 11 était très hnbi'e aussi d::ns
l'art de toucher les instruments à
cordes , et les écrivains anciens lui
rendent le témoignage que ses airs
excitaient dans lame une sorte d'en-
thousiasme. Pliitanjue attribue à ce
poète musicien divers nomes ou can-
tiques en l'honneur des dieux, savoir :
i". celui de Minerve ; 1°. celui des
0MB
chars ; 3». le Polycéphale en Thon»
neur d'Apollon.
3. — Autre fameux joueur de
flûte , Phrygien , qui Hérissait du
temps d'Apollon.
4- —Fameux Satyre , disciple, et ,
selon dauties , frère de Marsyas, un
des inventeurs de la flûte , peut-être
le même que les précédents.
;"). — Gouverneur du Jupiter fils
de Saturne et de Rhéa. C'était Bac-
chus qui lui avait fionné cette fonc-
tion. Jupiter , ayant appris sous
Olympus la vertu et les lettres , en
fut surnommé Ohmpien.
6. — Fils dHeicule et d'Eubée.
Olympusa, fille de Thespius.
Olvnthus, fils de Slr^inon , roi
des ïhraces , ou d'Hercule , selon
d'autres, a}ant attaqué un lion dans
tme chasse , fut tué par cet animal.
Brangas , son frère , après avoir donné
des larmes à son sort, lui éleva un
tombeau dans le lieu même où il
avait péri. Il s'y forma avec le temps
une ville qui conserva son nom.
O'm ( :\I. Ind.) , mot mystérieux
formé des lettres A , U , M , qui ,
placées dans cet ordre , expriment
la trinité indienne, Vishnou, Shiva ,
Brahnia. Ce mot est si révéré , qu'il
n'échappe jamais des lèvres d'un
pieux indou , qui le inédite en
silence. ^'. On.
Omadiis , un des surnoms de
Bacchus. V. Omeste , O mophagies.
Omainus. K. Amamjs.
Omasil's, un des surnoms de Bac-
chus.
Ombiasses ( M. Afv. ) , prêtres ou
docteurs des habitants de i'isle de
Madagascar , qui ont cris un grand
ascendant sur l'esprit du peuple. S'il
arrive que queliiunn des Madétasses
devienne fou , les parents font venir
aussi-tôt l'ombiasse, pour qu'il rende
la santé au makide. Le prêtre leur
persuade que l'esprit lui a été ravi
par i'ame de sou père ou de son aïeul
défunt, et qu'il va lechenher au lieu
de leur sépulture. I! s'y rend en etiet ;
mais, à la faveur desténèbrfs, il liiit
une ouverture à la maison de bois
placée sur la tombe, y applique im
bonnet, évoque lame du père ou de
O M O
euî , et lui demande l'f sprit ' de
WH îils. Au même instant il ferme
exactement l'ouverture, et court à
la maison du malade , criant qu'il a
rattrapé l'esprit. Il met ensuite le
bonnet sur le tète du fou , et assure
quil est ^aéri. Sans attendre que lé-
vènement confirme cette promesse ,
on lui fait un riche présent , avec
lefpiel il se retire très satisfait. Cet
ascendant est devenu plus fort que
les sentiments de la nature. Lors-
<ju'un enfant vient au monde , ces
prêtres , qui se piquent dètre grands
astronomes , oi)ser\ent l'astre qui
préside à sa naissance. S'ils décident
que TenfuBt est né sous l'aspect d'ime
planète maligne , les parents l'ex-
posent sans pitié. Cet usjige barltare
«st cause que l'isle , malgré son éten-
due et sa fertilité , est presque dé-
serte. On distingue deux ordres
•d'ombiasses , dont les emplois sont
différents; les Ompa/iorats , et les
Ompùsiquilis. Les premiers en-
seignent à lire et à écrire en arabe.
Ils sont médecins , et s occupent à
faire des talismans et autres cnarmes
qu'ils vendent le plus cher qu'ils
peuvent. Ce sont les plus riches et
\f< plus respectés. Les autres se
.èlent de prédire l'avenir, et s'oc-
"ipent h tracer des ligures de géo-
mancie avec des topases, du crystal ,
d>-! pierres d'aigle , qu'ils disent leur
avoir été apportés par le tonnerre de
la part de Dieu.
Omen , signe ou présage de l'a-
venir , tiré des paroles d'une per-
sonne. Festus fait venir ce mot de
oreinen, quod fit ore , présage qui
sort de la bouche.
Omeste , surnom de Bacchus.
O-Mi-To. ( yi. Jap.) V. Amidas.
Omm-AlkevabC m. yiah.), table
ou livre des décrets divins , où les
musulmans prétendent que le destin
<-\e tous les hommes est écrit en ca-
lactères ineffaçables.
O.MMVAOA , surnom donnéà Diane,
non seulement comme déesse des chas-
seurs , mais aussi parcequ'elie était
comptée parmi les étoiles errantes.
Omomantie ( 31. Habh. ) , divi-
nation par les épaules. Les Arabes
O M P -^ n
en ont une appelée Elm-al-Ahtat .
parcequ'on y en^ ploie des épaules
de mouton , lesquelles, par le movea
de certair.s jx»ints dont elles sont mai-
quées , représentent diverses figures
de géomance.
OmoPhagies, lètes qui se céié-
braiein dans les isles de Chio et de
Ténédos , en l'honneur de Bacchus ,
surnommé Omadins.On lui sacrifiait
un h< m me, que l'on mettait en pièces
en lui défshirant les membres les uus
après les autres. Aniobe , qui fait
mention de cette fête , la représente
sous un jour moins odieux. « Les
» Grecs , dit-il , animés de la fureur
» bachique , s'entortillaient de ser-
» pents , et mangeaient des entrailles
o de cabrit crues , dont ils avaient
» la bouche ensanglantée. »> Rar.
Omos , cru ; phugein. , manger. Ce
mot ne désigne peut - être autr»;
chose que dr s fêtes où l'on mangeait
ensemble. Rac. Omos, ensemble.
Omorca ( yi. Chald. ) , déesse ,
suivant Bémse , qui , au commence-
ment du monde , était la souveraine
de l'univers, alors composé d'eaux et
de ténèbres , lesquelles renfermaieut
des monstres de forme et de grandeur
différentes, dont on vovait les repré-
sentations dans le temple de Bel. Ce
dieu leur donna la mort, détruisit
Omorca elle-même, et, la partageant
en deux , fit d'une de ses parties la
tern?7et de l'autre le ciel. Une autre
tradition ajoute que les hommes
furent formés de sa tète , d'où Bé-
rose conclut que c'est pour cela que
l'homme est doué d'ijitelii^ence.
Ompanorats. f-^. Ombiasses.
Omphale était reine de Lydie
dans l'Asie mineure. Hercule , en
voyageant , s'arrêta chez cette prin-
cesse , et fut si épris de sa beauté ,
qu'il oublia sa valeur et ses exploits
pourse livrer aux plaisirs de l'amour.
«« Tandis qu'Omphale, dit a^réable-
» ment Lucien , couverte de la peau
» du lion de Némée, tenait la massue,
» Hercule , habillé en femme , vêtu
i> d'une robe de pourpre , travaillait
» à des ou\ rages de laine , et souffrait
>» qu'Omphale lui donnât quelquefois
» de petits soufflets avec sa pan-
520 O N C
» loufle. » On le trouve yln«i repré-
senté hur d'anciens nionuiuents. Her-
cule eut dOnipliaie un fils nommé
Apésilas, doi'i l'on fait descendre
Crésiis. y . HtRCLLE , Malis.
Oaipualomaktie , divination par
le n)civen du cordon umjjilical. Kac.
(Jmplialos y iiond^ril. L'art des de-
vineresses consîslail à examiner le
cordon umiiilicai del'eniunt (]ui vc-
îiait deiiaître, et les omphalomautcs
jugeaient , par le noniljrcijde nœuds
tjui s y trouvaient , du nombre d'en-
tants que la femme n6uvelleaient
acccucliée aurait ensuite.
Omphalos , lieu de 1 isie de Crète,
ainsi i,ouniié, dit Diodore de Si-
cile, de ce que Jupiter ayant été
porté là au niomeni de sa naissance,
le cordon uinLilicai de l'eufant tomba
auprès du ilcuve l'riton.
O.MPTISIQTH-IS. P' . OmBIASSES.
On ( M. EgypL. ) , le soleil. M.
Hastings: soujicoinie quelque rap-
port entre ce monosyllabe et le O'in
des Indiens. P' . 0 m-
On A M ( M. Ind. ) , fête que les
Indiens célèbrent en mémoire de la
victoire de VVislaiou sur le démon
lîali , au uiois d'Août sur la cote du
Malabar , et ailleurs au mois de No-
vembre. Dans cette fête , les Indiens,
vêtus d'bâi ils neufs, livrent des com-
bats simulés , sèment des ileurs sur
leur passage , et semblent attester
par-là que cette victoire n'est autre
chose que celle du soleil , principe
de la végétation nouvelle sur l'hiver
qu'il chassé devant lui.
OiSARUs , piètre de Bacchus dans
l'isle de Naxoa. II y en a qui pré
tendent qu'Ariane, abandonnée par
Thésée , avant abordé dans cette isle ,
e'pousa Onarus.
Oncéatès , Apollon honoré à On-
cée.
O^CHESTE , ville de ^Béolie , dont
les habitants allèrent au sièi;e de
l'roie.
O^CHESTiEs , fêtes en l'honneur
de Neptune.
O^CH£STIrs, surnom de Neptune
honoré à Onchestc , où il avait un
ter.ip'e et un bois sacré mentionnés
par Homère.
O N I
Onche^stus , fils de Neptune ,
donna son nom à la ville d'Oncheste.
Oaco {M. Ind. ) , pagode fameuse
dans le rovnume de Camhoye , que
les peuples voisins viennent en foule
visiter avec beaucoup de respect. La
divinité y pend des oracles qui sont
avidement reçus par la superstition
de ceux qui les consultent.
Onction. Les Phéniciens et avitres
Peuples de l'antiquité étaient dans
usage d'oindre d'huile lès pierres
qui servaient à distinguer les limites
des champs , ainsi que celles placées
à l'entrée d'un bois sacré , ou de
quelque autre lieu destiné à la re-
ligion.
Onctis , fils d'Apollon , donna sOn
nom à im canton de l'Arcadie. Il
avait de fort belles cavales. Cérès ,
passant en Arcadie , inspira de l'a-
mour à Neptune , et, pour se dérober
à ses pour*suites, se transforma en ju-
ment, et passa quelque temps painii
les cavales d'Oncus. Neptune prit la
forme d'mi cheval , et surprit la belle
cavale. De cette surprise naquit le
cheval Arion , dont Oncus fit ensuite
présent à Hercule. P". Arion.
Okderah ( >/. Ind. ) , le séjour
des ténèbres , les enfers , suivant le
Shastah , un des livres sacrés des
Geiituus.
Oneilion, sacrifice offert à Nep-
ttine. F. Poseidonia.
OnÉsippe , fils dHercuIe.
1 . OinÉtor , père du pilote Phron-
tis, qu'Apollon tua à coups de flèches.
2. — Fère de Laogonus , grand
sacrificateur de Jupiter Idéen.
OnÉ'ioride , nom patronymique
de Phrontis.
Onirocratie , art d'expliquer les
songes. Rac. Oneims, ,-onge ; cra-
tiiia, posséder. ^. Omrocritie.
Omrocriticon , inttii-prcte des
songes , surnom de Mercure. Rac.
Oiiar, songe; crinein, juger.
OmroCritie, le même art. Cet art
faisait une partie importante du pa-
Canisnie. A rtc niidore , <;uj a donné
un traité ces songes , les divise en-
spéculatifs et en aiiéiioriqnes. La
première espèce est <c!le qui repré-
sente une image simple et diiecte
de
O N O
de l'événement prédit. La seconde
n'en représente qu'une inui^e sym-
bolique : aussi Hacrobe «éSna-il
un songe en général par la vue d'une
chose représentée allé^oriquement,
qui a besoin d'interprétation. L an-
cienne onirocritie consistait dans des
interprétations recherchées et mys-
térieuses. Oa disait , par exemplç ,
qu'un dracon signifiait la rovauté ,
un serpent la maladie , une vipère
de l'argent , des "renoiiilles des im-
postures , le chat l'adultère , etc. Les
prêtres éf;vptiens paraissent avoir été
les premiers interprètes des sonses ;
et la science syniholique, dans la-
quelle ils étaient devenus très lia-
Liles , semble avoir servi de fonde-
ment à leurs interprétations ; témoins
les deux sonîjes de Pharaon inter-
prétés par Joseph , dont les oiijpts
étaiçnt des s\nilx>les égyptiens. Les
onirocritiques aurontdouc emprunté
des symboles hiéroglyphiques leur
art de déchiffrer, siu'-toiit lorsque
les Jiiérof;lyphes seront devenus sa-
crés, c.-à-d. le véhicule mystérieux
de la théolosie é^vptienne.
Omrocritiqub , celui qui inter-
prète les songes.
Oniromantie , divination par les
soni^es.
Oniropole , celui qui traite des
songes , qui les examine et les inter-
prète. Rac. Poleiii , tourner.
OxiRoscoPiE , le même qu'Oniro-
critie. Rac. Scopein , examiner.
OiNoCENTAtRE , monstre moitié
hoinme et moitié âne. Rac. Onos ,
Lne. On les regardait comme des
génies malfaisants. Elieit.
UNOCHOÏRn Es, OnochoètÉs, mons- '
tre moitié âne et moitié porc , dont
les païens disaient que les chrétiens
avaient fait leur dieu.
O^OMANTlE , pour Onomatoman-
TiE , divination par les noms. Elle
était Ibrt en u^age chez iCS anciens.
Les Pythagoriciens prétendaient que
les esprits , les actions et les succès
- hommes étaient conformes à leur
:in , à leur génie , à leur nom. On
iiarqnait quHippoUte avait été
iiiré jKir ses cnevaux , connneson
il le portait. De même on disait
Tome II.
O IN' 0
3a t
d'Agamemnon que, suivant son nom ,
il flevait rester long-temps devant
Troie ( rac. Aga , beaucoup , et
ineinnein , demeurer ) ; et de Priam ,
qu'il devait être racheté d'esclavage.
Rac. Priasthei , acheter. ( / '. Eu-
TVCHDS, NicoN. ) Une des règles de
l'onomantie parmi lesPvthagoncienâ
était qu'un nombre pair de voyelles,
dans ie noai d'une personne , signi-
fiait quelque imperfection au côté
gauche , et un nombre impair fpiel-
que inipcrfe«;tiou au coté droit. Ils
avaient encore pour règle que, de
deux personnes , celle-là était la plus
heureuse dans le nom de laquelle les
lettres numérales , jointes ensemble ,
formaient la pins grande somme :
« Ainsi, disaient-ils , Achille d< vait
» vaincre Hector, pan equ' les lettres
» n;iméra!es comprises dans ie nom
» d'Achille formaient une somme
» pins gKinde que celles du nom
n d'Hector. » (Tétait sans cioute d'a-
Srès uu principe semiilable que ,
ans les parties de plaisir , les Ro-
mains buvaient à la santé de leurs
i.elles autant de coups qu'il y avait
de lettres dans leurs noms. Enfin ,
on peut raoporter à l'onomantie tous
les présages qu'on pi étendait tirer
des noms . soit co isidéiés dans leur
ordre naturel , soit décomposé^ et
réduits eu anagrammes ; foJie qui a
trop souvent été' renouvelée chez les
modernes.
Cœliiis Rhodiginus a donné la
description d'u. e singulière espèce
d'onomantie. « Théodat , ro; des
» Goths, voidant connaître le succès
)» de la guerre fpi'il projet: it contre
» les Romains , un devin juif lui con-
'> seilla de faire enfermer un certain
» nnmbre de porcs dans de petites
» élables, et de donner aux uns des
» noms romains , aux outres, des
» noms g^iths , avec des marrues
» pour 'es distinguer, et de le^ i-ar-
» der jus<|u à un certain joni . Ce
» jour étant arrivé, on ou^rU les
» étabies , et l'un trouva morts les
» C'Kîlions désignés par des noms
» goths, ce qui fit prédire r.u Jitit que
» les Romains seraient vainqueur--. »
OiiOMATE , fête étabhe à Sicvone
X
323 0 N Y
en l'honneur d'Hercule , lorsqu'ati
lieu de simples honneurs dus aux
lieros il fut ordonné par Pheslus
qu'on lui sacrifierait comme à un
dieu , et qu'on lui en donnerait le nom.
O^ONVCHlTÎiS. /' . O^OCHOÏRITÈS.
OnoscÉlées , peuple imaginaiie
dont parle Lucien. Ce mot veut dire
qui a des cuisses d'âne. Rac. Ske-
îos , cuissÇf
Onsais ( I\^j[. Chin.) , prêtres et
religicux'de la Cochinchine, divisés
en (ilusieurs ordres, dont les habits
diffèrent (.omme les fonctions. .L'u-
sage établi parmi quelques uns d'en-
tr'eux de porter des bâtons dorés et
argentés , comme marque de leur di-
gnité , a fait croire à un missionnaire
qu'il y avait parmi eux une hiérar-
chie semblable à celle du clergé eu-
ropéen ; et ces prêtres , avec leurs
hâtons , ont paru à ses yeux autant
d'évèques et d'abbés crosi^és. Plu-
sieurs de ces ousais exercent la mé-
decine , et même , dit-on , sans inté-
rêt, lien est parmi eux dont l'emploi
consiste à prendre soin des animaux
délaissés et qui n'ont point d"asyle.
Onuava , divinité des anciens
Gaulois, que Ion croit être la Vénus
céleste. Sa figure était une tête de
femme , avec denx ailes déployées
au-dessus , et tieux larges écailles
qui sortent de l'endroit où sont les
oreiii. s : cette tète était environnée
de deux serpents , dont les queues
allaient se perdre dans les deux ailes.
Onuphis ( /)/. Egyp. ) , taureau
fort grand et de couleur noire , con-
sacré à Osiris , et dont les poils ,
dit-on , étaient à rebours , disposi-
tion qui semblait aux Egyptiens
représenter le Soleil. Ils nourris-
saient ce taureau avec le plus grand
soin , et avaient pour lui ui respect
religieux.
Onychomajntie , divination qui se
faisait par le moyen des ongles. Rac.
Onyx, ongle. Elle se pratiquait en
frottant avec de la suie les oni?les
d'un jeune garçon qui les présentait
au soleil , et Ion s'imafjinait y voir
des figures qui faisaient connaître ce
qu'on souhaitait de savoir. On se
servait aussi d'huile ou de cire pour
OPE
en frotter les ongles. C'est de là qtfe
des chiromantiens inoderries ont ap-
pliqué le mot d'Onychomantie h la
partie de leur art qui consiste ù de-
viner le caractère , et la bonne ou la
mauvaise fortune, par l'inspection
des ongles.
OoMANTiE , divination par le
moyen des signes ou des figures qui
paraissaient dans les œufs. Rac.
Oon, œuf. Suidas attribue l'origine
de rOoniantie à Orphée.
OoN. P'. OaknÈs.
OoscoPiE. La mêmequ'Oomnntie.
Opalies , fête que l'on célébrait
à Rome en l'honneur de la déesse
Ops , trois jours après les Saturnales,
suivant Farron, et suivant Ma-
crobc\e 19 de Décembre , qiu en
était un des jours» Il ajoute que ces
deux fêtes étaient placées dans le
même mois , parceque Saturne et
Ops étaient époux , et que c'était à
eux qu'on devait l'art de semer Je
bled et de cultiver les fruits. Aussi
ces fêtes n'arrivaient qu'après la
moisson et l'entière récolte <]es
productions de la terre. On invo-
quait cette déesse en s'assevant sur
les terres, pour marquer qu'elle était
elle-même la terre et la mère de
toutes choses ; et l'on faisait des fes-
tins aux esclaves qu'on avait occupés
durant l'année aux travaux de la
campagne. F. Ops.
Opas , Aphiiias, ou Phthas,
noms que les Egvptiens donn:.ient à
Vulcain , qu'ils disaient fils du Nil ,
et sous la protection duquel les dieux |
avaient mis l'Egypte. j
OpertAnÉens , dieux que l'on pla-
çait avec Jupiter dans la première
région du ciel.
Opebtanées , sacrifices à Cvbèle ,
ainsi nommés du mystère avec lequel
ils étaient offerts. On y observait im
silence encore plus rigoureux que
dans les sacrifices offerts > aux autres
dieux , oi"! l'on devait également
l'observer , conformément ii la doc-
trine des Pithagoriciens et des Egyp-
tiens, qui enseignaient que le culte
des dieux devait être accompagné du
silence , parcequ'au commencement
du monde tous les objets créés ei
O P H
avaient pris naissance. C'est en ce
sens que Plularque dit : << Les
» hoiiimes nons ont appris à parler;
» mais les dieux nous apprennent à
» ijous taire. »
Opertcm , Heu secret où l'on sa-
crifiait à C_>bèJe.
Opeetus , épilhète de Pluton.
OphÉlestÈs , chef troven, tue'
par Teucer Slg de Téiamon.
Opheltas , roi des ïiiessaliens ,
fut mené, avant la guerre de Troie ,
par le devin Pe'ripoltas , de Thes-
salie en Beotie , avec tous les peuples
qui lui étaient soumis.
1 . Oph£ltî:s , fils de Lj'curgue.
( f^- ArchÉmoke , jNÉméens.)
2. -- Le même qu Arch.îmore.
Ovid. Met. l. 3. F. ÎN'ÉMÉEKs.
3. — Fils de Pénclce , et père de
Daniasichthon , qui succéda à Aute-
«ion sur le trône de TlièLes.
1. Opheltius , un des capitaiffcs
grecs, tué par Hector. //. /. 2.
2. — Capitaine troyen tué par
Eurvale. Ihid. I. 6.
Ophus, Combe , fille d'Ophius.
OphiÉus . ou Ophionée , le dieu
aueu^le , nom de Pluton chez les
Messeniens. Il-; avaient des augures
qui lui étaieut consacrés , qu'ils pri-
vaient de la vue h l'instant de leur
uaissame , et qu'ils appelaient de
même Uphionées.
Ophiécs. f'. Ophicchcs.
Ophiogènes , race particulière
d'hommes qui rapportaient leur ori-
.eine à un serpent transformé depuis
en héros , et qui avaient la propriété
d'être craints par les serpents .'Leur
attouchement soula^-eart la piquure
de ces animau^r , et leur main appli-
quée chassait le venin de la partie du
corps piquée. {Plia.) , Rac. Ophis ,
serpent ; geneslhai , naître. Fny.
M.4RSE?, PsYLLES.
Ophiolatrie, culte des serpents.
Ce culte a été connu*des Rahvlo-
iiicns et des Eryptiens. Celui d''Es-
culape y avait aussi quelque ra;iport.
Il y a encore une espèce d'Ophioia-
tne dans les Indes. Rac. Latreia ,
cuite. f'\ StRPEKTS.
Ophiomanïie, divination par les
O P H
323
serpents. Elle était fort en usage
chez les anciens , et consistait à
tirer des présages des divers mouve-
ments qu'on vovait faire aux ser-
pents. On en trouvf; plusieurs exem-
ples chez les poètes. Ainsi , dans
f^irgile , Enée voit sortir du tom-
beau d'Anchise vm serpent énorme
à replis tortueux. Ce serperf tourne
autour du îouibeau et des autels , se
glisse entre les vases et les coupes ,
goûte de toutes les viandes offertes ,'
et se retire ensuite au fond du sé-
pulcre sans faire de mai aux assis-
tants. Le héros le sniue comme le
génie du lieu . et en tire un heureux
présage pour îe succès de ses des-
seins. Rien de plus simple qiie l'ori-
gine de cette divin.ition. « Le ser-
>' pent , dit Phiche, symbole de
» vie et de santé , si ordinaire dans
» les figures sacrées , faisant si sou-
» vent partie de la c-oëffure d'Isis ,
» toujours attaché au biWou de Mer-
» cure et d'Esculape , inséparable
1» du coffre qui contenait les mys-
» tères , et ^éternelienient ramené
» dans le cérémonial , dut passer
» pour un des grands ntoi cns de con-
» naître la volonté des dieux. On
» avait tant de foi aux serpents et à
» leurs prophéties , qu'on en nour-
M rissûit exprès iK»m cet emploi; et
» en les rendant familiers , on était
» à portée des prophètes et despré-
» d ictions. La hardiesse avec laquelle
» les. devins et les prêtres n;aniaient
» ces aniri;aux était fondée sur leur
» impjiissa ce à mal faire ; mais cette
» sécurité en imposait aux peuples,
» et un ministre qui maniait impu-
1) uément les couleuvres devait a\oir
» des intelligences avk: les dieux. »
V. OpHIOGÈKES, PsVLLES , M.4RSES.
On petit encore regarder comme
une espèce d" Ophiomaaf ie la cou t urne
qu avaient les Psvlles d'exposer aux
cérastes leurs enfants nouveaux-nés ,
pour connaître s'ils étaient légitimes
ou adultérins.
I . Ophion , père d'Amycus le
Centaure.
2- — Nom que Boèce donne ou
premier principe.
3. — Roi vaincu par Saturne.
X 2
5î4 O P I
4. — Géant.
5. — Compagnon de Cadmiis.
1 . Ophionée , le chef des dén)ons
ou mauvaisgénics qui se rcvoltèrent
contre Jupiter-, selon Phérécydele
Syrien.
■2.— Célèbre devin de Messcnîe ,
îiveugle de naissance , demandait ù
ceux qui venaient le consulter de
quelle manicie ils s étaient conduits
soit en public, soit en particulier,
et , suivant leurs réponses , prédisait
ce qui leur devait arriver. Aristo-
dènie , général des Messéniens ,
ayant consulté Delp]iessur le succès
■de la guerre contre Tes Lacédémo-
aiiens, il lui fut répondu que , quand
xleux yeux s'ouvriraient à la lumière,
et se refernî^raient peu après , c'en
serait fait des IVlesséniens. Peu de
temps après, Ophionée se plaignit de
violents maux de tète qui durèrent
quelques jours , au bout desquels ses
>cux s'ouvrirent pour se refermer
iientcU. Aristodème , en apprenant
«ette double nouvelle , désespéra du
«uecès , et se tua pour ne pas sur-
vivre à sa patrie.
OpHioNiniis, Amycus , fils d'O-
phionée. , .
OpHiuciius, constellation que les
poètes prétendent être Hercule, et
«uelques uns Escuiape. Les Latins
1 appellent Anguilcncns , et les
Français le Serpentaire.
OpHTus,pèrede Condie. /^. Combe.
Ophiusia ArvA', l'isle de Chypre,
«uivant Ovide , Met. , l. 10.
OpiiTiifLi.uiTis, (jui.consen>e les
yeux -, surnom de Minei^ve , à la-
quelle Lycnrgue dédia un temple ,
^;u r4iénioire de ce que , dans une
<.'j.ncute , ayant en un œil crevé par
Alcandre , il fut sauvé en ce lieu-ià
même par le peuple. K. Optilétis.
Opiconsiva , surnom dOps ; on
donnait aussi ce nom au jour du
mois de Décepibre oii l'on célébrait
les Oj>aIies. V . Cojssiva.
Opiffr Deiis, Escuiape.
Opifex Lrisulchjulviiids dciis ,
\'ulcain.
, Opigéna , Jnnon , ainsi nommée
du secours qu'elle était crue donner
auxieiimies en travail d'enfant. Piac.
O P i
Ops, secours , et génère , gignere^
engendrer. Ce mot pourrait aussi
signifier fille d'Ops. Diane , Lucine
et la Lune ont porté ce nom.
Opimes ( Dépouilles ). C'est ainsi
qu on nonnnaitics armes consacrées
à Jupiter Férétrien , et remportées
par le chef ou tout autj-e officier de
l'armée romaine sur le général en-
ncnn' , ajirès l'avoir tué de sa main
en bataille rangée. Ces dépouilles
étaient suspendues dans les lieux les
plus fréquentés de la maison : il
n'était pas permis de les arracher ,
quand on la vendait , ou de les sus-
pendre de nouveau , si elles venaient
;'i tomber. Une loi de Numa en dis-
tinguait de trois sortes , les pre-
mières consacrées à Jupiter' Féré-
trien , les secondes à Mars , et les
troisièmes à Quirinus. Mais ce nom
resta aux premières.
OpiNiOJS. {Icoiiol.) Les anciens
en avaient fait une divinité qui pré-
sidait à tous les sentiments des hom-
mes. Ils la représentaient sous la
fienre d'une jeune femme dont la
démarche et la contenance parais-
saient mal assurées , mais dont l'air
et le regard étaient très hardis. Ripa
la peint connue une 'femme assez
belle , mais audacieuse , et cherchant
à s'appuj er sur tout ce qui l'entoure.
Elle a des ailes aux mains et aux
épaules. Elle étend sur le globe de
la terrç un sceptre cl une couronne,
comme étant la reine du monde.
I . Opis , la même que Néniésis ,
connue des Parques , suivantGiVa/^// ,
qui dérive sou nom du voile mysté-
ricnx qui couvre nos destinées. Rac.
Opislhcn , derrière.
a.' — Dieu qui doni^ait du secours,
qui j'crehat opcjii.
5. — Suinom de Diane , consi-
dérée conmie divinité lutélairc des
femmes en couches.
4. — Compagne de Dianp.
Opistodoaie , trésor public d'A-
thènes , où était nn dépôt de mille
talents réservés pour les plus grands
daîigers de l'état, ainsi que i'argfnt
consacré aux dieux. Les divinités
tiilélaires de TOpistodome élaient
Jupiter sauveur , et Plulus,,lç d^eu
O P T
dos ricliesscs , représente avec des
tiiles , et placé auprès de la statue
de Jupiter , contre l'usage ordinaire.
Opite , capitaine argicn , tué par
Hector.
Opiter , Optulator , Opitulus ,
secourable , surnom de Jupiter.
Oplitodp.omes , athlètes qui cou-
raient armés dans Ips jeux olvnipi-
qucs. Rac. Dremein , courir.
Oplophop.os , qui porte des
armes , épithète caractéristique de
Mars. Rac. Op/o/i, arme , et phérein,
porter.
Ops , la même que Cybèle , Rliéa ,
ou même la Terre , ainsi nommée
des secours que l'on en tire pour la
vie , ou peut-être parccque toutes
les richesses ( opes ) viennent de la
terre. On la représentait comme
une matrone vénérable <pii tendait
la main droite connue pour olfrir
son secours, et qui de la gauche
donnait du pain aux pauvres, l^es
anciens la regardaient aussi comme
la déesse des richesses. Philocorns
fut le premier qui dédia dans l'A-
frique un autel à Saturne et à Ops.
T. Totius lui voua et Lâtit h Home
un temple où était le trésor puLiic.
Tullus Hostilius lui en éleva un
autre , où elle était adorée avec Sa-
turne. On lui immolait au mois
d'A\ril une vache pleine et un porc.
f^. Opaltes.
2. — Fils de Pisenor et père d"Eu-
rjclée esclave de Laërte. Odyss.
liv. I.
Optéeies , présent qu'on faisait
à un enfatît la première fois qu'on
le voyait. Ce mot se disait aussi de
ceux qu'un nouveau marié taisait à
son épouse quand on le conduisait
chez elle , et qu'on le lui préseu^ait.
Rac. Optomai , voir. On /sait que
les anciens attnbuaienf aux regards
des vertus magiques , et l'effet de
ce présent devait être d'empêcher
les maléfices. Cette superstitioa
subsiste encore dans les campagnes
et dans la partie du peuple la moins
éclairée.
Optilétis , tjui x conserve les
yeux f Siunom de Minerve , le
O R 325
même quOphthalmitis. Roc. Opti-
los , œil , en dialecte dorique.
Optimus MAXIM us , le nom le plus
ordinaire quelesRomains donnaient
à Jupiter , comme étant celui qui
caractérise le mieux la divinité dans
ses deux principaux attrii uts , la
souveraine booté et la souveraine
puissance.
Optique. Cochin a caractérisé
cette science en environnant la
figure de la femme qui la désigne
des instruments qu'elle a imaginés
pour secourir la vue , tels que le mi-
croscope, les lunettes , etc.
Opvntiens , peuplade locrienne ,
qu Homère fait aller au siège de
Troie.
OQrAvjiRis , sacrifices que lesMin-
gréliens et les Géorgiens pratiquent
à l'imitation des Juifs , des Grec»
et des Romains. Le prêtre fait
d'abord l'offrande de la victime ,
après les prières accoutnmées : pui*
il lui applique une bougie allumée
en cinq endroits du corps , et lar
fait fiiire plusieurs tours autour de
celui pour qui se fait le sacrifice ;,
après quoi il l'égorgé. La chaii- de la
victime est mise sur le feu : lors-
qu'elle est cuite, on la pose sur une
table auprès de laquelle il y a un
brasier. Celui qui a fourni la victime,
une bougie allumée h la main , se
met d'abord a genoux devant la table,
et attend dans cette posture que le
prêtre ait aclievé certaines jtrières.
Il fait ensuite briMer d'e l'encens
dans le feu qui est à côté de !a table.
Alors le prêtre lui présente Im mor-
ceau de la victime , après l'avoir
fait tourner plusieurs fois snr sa tête.
Les assistants, qui tiennent aussi cha-
cun une bougie , la font tourner sur
la tète de celui qui est l'objet d»
sacrifice ; puis ils les jettent dans le
feu. La cérémonie finit , selon I u-
sage , par un festin dont la victime
fait les honneurs.
Or ou Olr , feu pur , feu prin-
cipe , Inmièrc incréée , splendeur
étemelle , sous l'image de laquelle
les Chaldéens se représentaient
Dieu.
Oft DE ToxjLOtsE. Cet or cou»
X 3
3a6 O R A
sistait en des trésors inuiienses que
les Gaulois jetaient dans un lac
qu'ils supposaient être la re'sidciice
dure divinité. L'an cinq avant J. G.
Cépion fit enlever cet or, qui lui fut
si funeste , ainsi qu'à sa postérité ,
qu'il passa depuis en proverJ)e pour
désigner un Lien fatal à celui qui
l'acquiert. Cicéron a justifié Cépion
du reproche d'avoir voulu le détour-
ner à son profit.
1. Or i, nymphe dont Jupiter eut
un fils nonnné Golaxès , après s'être
changé en cygne.
2. — On a donne aussi ce nom à
Kersilie , femme de Romidus.
Oracles. Séncquc les définit
la volonté des dieux annoncée par la
bouche des hommes. C'était la plus
auguste et la plus religieuse espèce
de prédi( lion dans l'antiquité. Le
désir toujours vif et toujours inutile
de connaître l'avenir leur donna nais-
sance , l'iujposture les accrédita , et
le fanatisme y mit le sceau. On ne
se contenta pas de faire rendre des
oracles à tous les dieux; ce privilège
passa jusqu'aiix héros. Outre ceux
de Delphes et de Ciaros (\ne rendait
Apollon , et ceux de Dodone et
d'Animon en l'honneur de Jupiter ,
Mars en avait \\n en Tln-ace , Mer-
cure à Patras, Vénus à Paphos et
daiH Aphaca . Minerve à Mycènes ,
Diane en Colihide, Pan en Arcadie,
Escuhipe à Epidaure et à Rome ,
Hercule à Athènes et à Gadès , Sé-
rapis à Alexandrie, Trophonius en
Bcotic , etc. On consultait les oracles
non seulement pour les grandes en-
treprises , mais îuème pour de sim-
ples aii'aires particulières. Fallait-il
faire la guerre ou la paix , établir des
lois , réformer les états , en changer
la constitution ; on avait recours aux
oracles. Un particulier voulait-il se
marier , entreprendre un voyage ,
guérir d'une maladie, réussir dan.s
2uelque affaire ; il allait consulter les
Jeux qui avaient la réputation de
prodire l'avenir , car ils n'avaient pjis
tous ce privilège. Les oracles se ren-
daient dedifférentes raa'nières.coninie
on aui'a occasion de le voir dans le
cours de cet ouvrage. Il fallait qufl-
0 R A
quofois, pour en obtenir, beaucoup
de prépai'ations , des jeûnes , des sa-
crifices, des lustrations, etc. D'autres
fois , on y cherchait moins de façon ,
et le consultant recevait la réponse
en arrivant , comiiie Alexandre en
allant consulter Jupiter Amnion.
L'ambiguïté était un des carac-
tères les plus ordinaires des oracles ;
et le double sens ne pouvait que leur
être favorable. Telle était la réponse
faite à Crésus par la prêtresse de
Delphes: Crésus, en passant l'/Ia-
lys , renversera un grand empire.
Car si ce roi avait vaincu Cyrus , il
renversait l'empire des Perses ; vaincu
lui-même , il renversait le sien. Celle
qui avait été donnée à Pyrrhus , et
qu'on a renfermée dans ce vers
latin ,
Credo equidein Macidas Roma-
nos viiicere passe j
avait le même avantage : car il pou-
vait signifier que les Romains pour-
raient vaincre les Eacides , ou que
ceux-ci pourraient vaincre les Ro-
mains. { f^. HÉLïOVOLIS , SÉRAPIS. )
Parmi les réponses des oracles , il y
en avait de singulières. Crésus, vou-
lant surprendre l'oracle de Delphes ,
envoya demander à la P3 thie ce qu'il
faisait dans le temps même que son
envoyé la consultait. Elle lui répondit
<Tu'il faisait cuire un agneau avec une
tortue; ce qui était vrai : augmenta-
tion de crédulité et de présents.
^Quelquefois ce n'étaient que de sim-
ples plaisanteries ; témoin celle faite
à un homme qui venait demander
par quel moven il pouvait devenir
riche. Le dieu répondit qu'il n'avait
fpi'à posséder tOTit ce qui était entre
Jos villas de Sicvone et de Corinthe.
On en peut dire autant de cette autre
réponse faite à un goutteux , que ,
pour guérir , il n'avait à boire que
de l'eau froide. Les oracles dégéné-
rèrent dès xpi'ils ne furent plus rendus
en vers. « Les vers prophétiques, dh
» Plularque, se décrièrent par l'u-
« sage qu'en faisaient des charîa-
>) tans que le peuple consultait *
>) dans les carrefours. Mais ce qui
» contribua le plus à ce discrédit des
a oracles fat lasotunissiou desGree*
O R A
» sous la domination des Romains ,
» laquelle , calmant toutes les divi-
» sions de la Grèce, ne fournit plus
u de matière aux oracles. Le me' pris
>• des Romains pour toutes ces pré-
» dictions en Irit une autre cause.
» Ce peuple ne s'attachait qu'à ses
» livres sibyllins, et aux divinations
» etrusffues ; et il n'est pas étonnant
» que les oracles, étant une invention
» jïreoqiie , aient suivi la destinée de
» la Grèce. Enfin la fourberie qui
>• les soutint long-temps était trop
>> grossière pour n'être pas enfin dé-
» couverte par diverses aventures
» scandaleuses , telles que celles de
» Mundus , de Tyrannus prêtre de
» Saturne , et antres imposteurs , qui
» aLusèrent de leur caractère et de
» la superstition des peuples pour
>» se procurer les faveurs des plus
» belles femmes , sous le nom du
9 dieu dont ilsétaientles ministres. »
Ce charlatanisme sacré s'est re-
trouvé chez presque tous les peuples
civ iîisés ou sauvages. (3/. Ind.) C'est
ainsi qu'aux Indes , lorsque plusieurs
personnes deviennent suspectes d'un
■vol , et qu'on ne peut en convaincre
aucun en particulier , voici l'expé-
dient auquel on a recours. On écrit
les noms de tous ceux qu'on soup-
çonne sur des billets particuliers, et
on les dispose en forme de cercle.
On évoque ensuite l'esprit avec les
cérémonies accoutumées , et l'on se
relire après avoir fermé et couvert
le cercle de manière que personne
ne puisse y toucher. On revient
quelque temps après , on découvre le
cercle , et celui dont le nom se trouve
hors de rang est censé le seid cou-
pable. Lorsqu'un prêtre de l'isle de
Ce vlan veut consulter ses dieux , il
clnuge sur sou dos les armes qui se
trouvent dans le temple qu'il dessert.
Après cette cérémonie , il est saisi
tuut-à-coitp d'un transport extatique.
La divinité s'empare de lui ; et, pen-
dant les accès de sa fureur prophé-
tique , i! prononce des oracles que la
foule crédule écoute avec respect.
Dans le mêwe pays , lorsqu'un ma-
lade ne reçoit aucun soulagement des
remèdes qu'on lui administre , on
O R A 3a7
consulte les dieux , et voici de quelle
manière. On fait avec de la terre , sur
une planche , la figin'e i^ malade en
demi-reHef ; puis tous ses paients et
amis se rasseuib'ent, et font un grand
festiû , après lequel ils se rendent au
lieu destiné pour la céréniouie. On
forme un cercle autour de la chambre,
laissant au milieu un grand espace
vide. La lueur des flambeaux , le
bruit des tambours et des autres ins-
tnmients , donnent un air de fête à
tout cet appareil. Une fîUe , soi-disant
vierge, danse au milieu de la cham-
bre , pendant que les assistants l'ac-
compagnent de leurs chants. Après
quelques bonds, la danseuse, coiume
vaincue par l'esprit qui l'agite , se
jette à terre , et fait toirtes les con-
torsions d'une énergiuuène. L'écume
qui sort de sa bètw^he , les éclairs cpii
jaillissent de ses yeux, ne permettent
pas à l'assendilée de douter qu'un
génie ne se soit emparé de son corps.
Dans cet état , un des assistants l'a-
borde respectueusement, lui présente
quelques fruits en manière d'oftrande,
et la prie de vouloir bien enseigner
quelque remède pour guérir le ma-
lade. Quelquefois la prophétesse , peu
sCire de sa réponse , prétend ne pou-
voir parler , parcequ'il y a dans l'as-
semblée un de ses ennemis. On ne
manque pas de l'expulser ;>itssi-tôt.
Après l'expulsion de ce prétendu
ennemi , la devineresse prononce ,
d'un ton d'oracle , quels sont les
moyens curatifs. Souvent l'événe-
ment décèle la fourberie; mais la fille
ne manque pas de prétextes , et s'ex-
cuse en di;iant que les assassins n'ont
pas bien comprit- te sens de ses pa-
roles. Quoi quil en soit , l'oracle
rendu , on fui fait de grands remer-
ciements. On lui cons.icre un arbre,
au pied duquel on lui sert différent»
mets couronnés de fleurs.
M. Siain. Le P. Tachard rap-
porte que les Siamois, lorsqu'ils sont
sur le point d'entreprendre une af-
faire importante, vont dans une ca-
verne qu'ils regardent comme sacrée ,
et offrent des sacrifices au génie ou
à l'esprit qui , selon leur opinion ,
y fait sa dememe. Ils lui demandent
X4
5^8 O R A
quel sera le succès de TafTairc ; et
lorsqu'ils sont sur leur retour , ils
observent soicneusenient la preuiiùre
parole qu'ils entendent dire au ha-
sard , persuadés qu'elle leur fait
connaître la réponse du dieu , ou
plutùl que c'est sa réponse même
qu'il leur transmet par un organe
étranger.
Myth. Tart. Les Tartares qu'on
nomme Daores , et qu'on petit re-
garder connue une branche des orien-
taux , se rendent au milieu de la nuit
dans voi endroit destiné à leurs as-
semblées, et tous ensemi le conmien-
cent à pousser des hurlements affreux,
que reui,! plus ettrayants le silence
Îui règne alors dans la nature entière,
les cris Iuf;ul<res sont accompagnés
de roulements de tambours. Pendant
ce fmièljre concert , un de la troupe,
couché par terre, attend , dans cette
posture , que l'esprit divin daigne lui
lévéler lavenir. Après un certain
temps il se relève , plein du dieu qui
vieut de lui parler , et, pendant ce
reste de fureur pro[ hétitpie , il ra-
conte aux assistants ce que la divinité
lui a communiqué dans son extase ,
et ses contes les plus absurdes sont
reçus comme des oracles infaillibles.
I^es Tartares Samoïèdes consultent
leurs prêtres ou niapicier.s d'iuie n)a-
iiiêre un peu brutale, ils leur serrent
le cou avec une corde , et si violem-
ment , qu'ils tombent par terre à
demi-morts. Cet état de souffrance
leur tient lieu d'e\ta-e, et c'est alors
ffu'ils prédisent l'avenir.^rMyM ajoute
que, pendant que ces sorciers parlent,
le sang leur coule des joues, et ne
s'arrête que lorsqu'ils ont achevé de
rendre leurs oracles. IVe serait-ce pas
là un de ces traits de merveilleux que
l'on n'est pas obligé de croire sur la
parole des voyageurs ?
Al. Afr. Lorsqu'un Nègre de la
Côte d Or veut consulter un de ses
dieux, il s'adresse au prêtre , et le
prie de l'interroger en sa présence.
Devant l'idole est ordinairement
placé un tomieau rempli de terre ,
de cheveux , d'os d'iiommes et d'ani-
maux , et de plusieurs autres or-
dures. Le prêtre prend enviroa une
O R A
V Ingtaine de morceaux de cuir , ave*
quebjues uns des ingrédients contenus
(JaiiS le tonneau , dont les uns sont
d'un augure favorable , les autres
d'un présage sinistre; il les attache
ensemble , et en forme un faisceau ,
Îu'il jette en l'air à diverses reprises.
.or>que les augures favorables se
rencontrent en l'air , c'est un indice
heureux pour le consultant. Quel-
quefoisla manière de consulter i"id«>le
consiste à prendre au hasard un cer-
tain nombre de noix, et de les jeter
à terre; on les compte alors , et le
présage est heureux ou sinistre, selon
que le nombre est pair ou impair.
Chez certains peuples de Guinée , le
prêtre mène au pied de I arbre fé-
tiche , environné de colliers de
paille , c ux qui viennent le con-
sulter. Après avoir fait ses conjura-
tions ordinaires , il jette les jeux sur
un chien noir qui se tient auprès de
l'arbre. Ce chien, regardé comme le
diable , est censé répondre au prêtre.
Dans d'autres cantons , lorsqu'un ha-
bitant, veut s'éclaircir sur ({uelque
doute , il vieut auprès de l'arbre
qu'il honore comme sa fétiche par-
ticulière ; au lieu de sacrifices, il lui
présente quel<]ues mets et du vin de
palmier. Il appelle ensuite un prêtre
pour qu'il interroge l'arbre et lui
rende sa réponse. Le prêtre élève
avec de la cendre une espèce de
pjramide , dans lar|Helle il enfonce
un rameau arrathé de l'arbre ; il
prend ensuite un pot plein d'eau
dont il répand une partie ; avec le
reste il arrose le ramea^ , puis il pro-
nonce quelques paroles mystérieuses.
Il fait encore une aspersion sur le ra-
meau , et finit par se frotter la face
avec une poignée de ces cendres.
Après toutes ces cérémonies , la lé-
tiche est censée répondre à ce qu'on
lui demande.
Dans le royaume de Loango il y a
une magicienne nommée Ganga Gom-
licri , ordinairement prêtresse de
l'idole Mokisso , que l'on consulte
dans le pays comme une autre Py-
thonisse. ÈHe habite une grotte sou-
terraine, où elle rend desor.ncles assez
5cmLlaJ)les à ceux de Tropiionius.
O R A
Les hatitants du royaume H'An-
xiko consultent , dans leurs entre-
prises importantes , le diable, qui ,
comme ou s'y attend Lien , ne manque
pas de leur répondre.
Pour connaître l'avenir , les prêtres
du royaume de Bénin font trois trous
à im pot , frappent dessus , et par
le son qu'il rend , jugent de ce qui
doit arriver. Cette raomerie s'appelle
TOracle de Dieu , et le peuple le
consulte avec respect. Dans tout ce
TO^ aume , le grand-prètre de Loébo
est respecté comme im grand pro-
phète. Les habitants sont vivement
persuadés que les secrets les plus im-
pénétrables de l'avenir lui sont con-
nus. Aussi sont-i!s saisis d'une sainte
frayeur lorsqu'ils approchent de cet
homme divin. Ceux même que le roi
envoie pour le consulter ne lui
touchent la main qu'avec sa permis-
siou , et le roi lui-même lui a donné
la propriété de la vi'Ie de Loébo,
comme une marque d'estime et de
respect.
Dans la salle oiï le grand mara-
bout , ou grand-prêtre du royaume
d'Ardra, donne audience à ceux» jui
viennent le consulter , on remarque
ULC petite statue à-peu-près de la
grandeur d'un enfant Ces peuples
Ïiréter.dent que c'est le diable avec
equellc grand maral)outs'rntretient,
et qui lui découvre l'avenir. Ils sou-
tiennent que cette petite statue an-
nonce l'arrivée des vaisseaux euro-
péens six mois avant qu'ils entrent
dans le port. Les familles de ce
rovaume s'assemblent deux fois l'an-
née pour rendre leurs houmiages ù
leurs idoles ou fétiches , et les con-
sulter sur l'avenir. Le prêtre leur
interprète la réponse de la divinité ;
ce qu'il fait d'une voix très basse. Il
répand ensuite sur la fétiche quelques
gouttes de liqueur. Chaque membre
de la famille en fuit autant ; ensuite
tous conimencent à boire , et s<^»u -
vent s'enivrent en l'honneur de la
divinité.
j1/. -hncr. Les habitants des An-
tilles a-siu^èrent que l'arrivée des
Espagnols dar^s leur pajs , et les
alfreus ravages qu'ils y exercèrent ,
O R A
329
leur avaient été annoncés loug-tcnips
auparavant par leurs démons. Pour
détourner ce malheur, ils avaient re-
doublé leurs offrandes et leurs sacri-
fices; mais rien ne put empêcher l'ac-
complissement de la fatale prédiction.
Voici la manièredont les jongleurs,
ou prêtres de l'Amérique septentrio-
nah, rendent leursoracles. Ils forment
une cabane ronde , par le moyen de
plusieurs perches fju'ils enioncciit
dans la terre , et sur lesquelles ils
étendent des peaux d'animaux. Ils
laissent à la partie supérieure de la
cabane une ouverture assez large
pour passer un homme. C'est dans
cette cabane que le jongleur s'en-
ferme seul pour s'entretenir avec ia
divinité. Chant , pleurs , prières ,
imprécations , il met tout en usage
pour se faire entendre du grand
Matchi-M anitOTi . Ce dieu, ne pou-
vant plus résister à de si press;inles
Sollicitations , donne enfin sa réponse.
On entend alors un bruit sourd dans
la cahane ; une force secrète doiuie
de violentes secousses aux perclifs
qui la soutiennent. Les assistanls sont
sai-is cie crainte et de respect ; Je
rusé jongleur profite de ces disposi-
tions de l'assemliléc pour rendre ses
oracles , qui sont -écoutés cotm.ie "
sortant de la bouche du Matchi-
Manitou lui-même.
Les prêtres du Brésil ont aussi leur
manière de consulter l'oracle. Celui
d'entre euxqni doit s'entretenir avec
le diable , qu'ils nomment Agnian ,
doit s'abstenir de tout commerce
avec sa femme durant neuf jours. Ce
terme expiré , il se rend dans nue
cabane construite exprès pour lui ,
commence par prendre le bain ,
avale ensuite nn breuvage qui doit
avoir, été préparé de la main d'une
jeune vierge , enfin se couche dans
un hamac ; et c'est là que le démon
vient le trouver , dit-il , et répondre
à ses questions.
Oraison. Dans les emblèmes de
Riya , c'est une feumie à genoux ,
les l)ras ouverts ; d'une main elle
tient un encensoir fumant , et de
1 autre un cœur enflammé qu elle
présente au :iel d'où^part un rayon
33o
O R C
«le lumière qui descend vers elle.
V. PluÈRES.
Oraisons Ft'NÈBREs. Cet usage,
pratiqué chez les Grecs et les Ro-
^^ains , usité chez les modemes , se
retrouve chez les iiatioir; même peu
civilisées. Sur la Cote d'Or, en AiVi-
3ue, après 'es oliSiVjues d'un Nècre
'un rang supérieur , un prêtre fait
lui discours pathétique aux assistants.
II s'étend hcaucoup sur les yertus du
défunt , exhorte^ses auditeurs à les
imiter et à remplir exactement leurs
devoirs. Barhol rapporte qu'un de
ces orateurs , au discours duquel il
avait assisté , en tertniiiant , prit en
main les mâchoires des moutons que
la mort avait sacrifiés durant sa vie.
Ces mâchoires enfilées formaient une
espèce de chaîne , dont le prêtre te-
nait un bout , tandis que l'autre des-
cendait dans la fo5se. Il exalta beau-
coup le zèle du défunt pour les sa-
crifices , et ensaeea les assistants à
suivre son exemple. Il eut le don de
les persuader. La plupart, après le
sermon , vinrent offrir un mouton ,
dont le prédicateur profila.
Orbosîa , déesse que les parents
invoquaient pour garantir leurs en-
fants de sa colère, ne inciderenl
in' orhitateni. Arnobe prétend
qu'elle était la protectrice des or-
phelins , orhi. Elle avait un autel à
Ron)e près du temple des dieuxLares.
Orchame , roi de Perse ou plu-
tôt d'Assvrie , père de Leucotnoé.
K. LetcothoÉ.
Orckestès , le danseur, le sau-
teur, surnom de Mars dans Lyco-
phrcn.
ï . Op.chomÈne , ville ancienne et
florissante de Béolie , qui envova
trente vaisseaux au sièr;e de Troie.
2. — Ville d'Arcadie, riche en
troupeaux , dont les habitants allè-
rent an même siège.
1. OrchomÉnus , fils de Minyas ,
roi d'Orchomène en Béotie , donna
son nom à ses sujets.
2. — Fils de Lvcaon , donna son
nom à la ville d'Orchomène en Ar-
cadie.
Orcidks , capitaine hébrycien ,
sous Amycus , qui se battit contre
O R E
les Argonautes , et blessa d'im conp
d'érien Talaiis. Apollon, de Hk.
Orciniens. On nommait ainsi à
Rome les esclaves affranchis par le
testament de leurs maîtres , et lie-
venus en quelque sorte sujets d Or-
cus. f^. Orctjs.
Orcus , surnom de Phrton chez
les Romains. On l'invoquait sous ce
nom , lorsqu'on le prenait pour ga-
rant de la sûreté des serments , ou
lorsqu'on demandait vengeance des
parjures. On a dérivé ce mot ab
iirgendo , celui qui presse. Isidore
le fait venir d'orca , vase creux et
profond. Ce qui favorise celte der-
nière opinion , c'est que les Romains
donnèrent le nom d'Orcus non seu-
lement au souverain des abymes in-
fernaux , mais à Aïdonce , roi des
Molosses, dont ils confondaient l'his-
toire avec celle de Pluton , et dont
les états étaient humides et bas ,
mais aux fleuves infernaux et aux
enfers eux-mêmes , que toutes les
nations se sont accordées à regarder
comme situés dans des profondeius
ténébrcuses.Charon et Cerbère furent
quelquefois désignes par ce même
"nom.
Ordinaires , gladiateurs q- . ae-
vaient combattre à des jours mar-
qués.
Okdrysus, divinité particulière
aux Thraces , qui croyaient en tirer
leur origine.
Oréades , nymphes des monta-
gnes. Ce nom se donnait aussi aux
nymphes de la suite de Diane , par-
ceque cette déesse se plaisait à chasser
dans les montagnes. Rac. Oros ,
njontagne.
Or.ÉASjfilsd'HerculeetdeChryséi;-.
OrÉe , inie des Hamadryades ,
fille d'Oxylus et d'Hamadryade.
Oreilles. ( Voy. Jupiter. ) —
D'À^'E. (F. MiDAs.) On mettait au
nombre des mauvais présages les tin-
tements d'oreilles et les bruits qu'on
crovait entendre quelquefois.
Oreilochia , Orilochia , nom
que Diane donna à Iphigénie , lors-
qu'elle la rendit iininorlcîle et la
transporta dans l'isie de Leucé pour
y épouser Achille.
O R E
. Oresbius, piètre de Ecotie ; et
Tivn des capitaines grecs qui allèrent
au siège de Troie.
Oresitrophcs , nourri dans les
montagnes , un des chieas d'Ac-
téon. Rac. trephein , noiurir.
Oresta , ville de Thrace , dont
on attribua la fondaTfion à Oreste.
Hadrien changea ce nom en celui
•d Andrano{K>lis , d'où est venu celui
d Andrinople. Ce prince était tombé
dans un accès de manie , et Ton pré-
tend que ce fut à cette occasion
qu'il donna son nom à cette ville ,
parce<jn"c.n lui persuada que pour se
guérir il lui fallait déloger un furieux
et se mettre en sa place.
1 . Obeste , capitaine troyen , ttié
par Pol \ jXEtès.
2. — Capitaine grec , tué par
Hector.
3. — Fils d'Agamemnon et de
Clytemnestre, était encore fort jeune
lorsque son père . au retour de Troie ,
fut assassiné par Clytemnestre et par
Egisthe son comtdice. Electre vint
ù bout de soustraire Oreste à leur
fureur , en le faisant retirer chez son
oncle Strophius , roi de Phocide.
Ce fut là quOreste lia avec son cou-
sin Pylade , fils de ce prince , celte
amitié qui les rendit inséparables.
Oreste , devenu gmud , forma le
dessein de venger la mort de son
père , quitta la cour de Strophius
avec P\lade, entra secrètement dan»
Mycènes , et se cacha chez Electre.
On convint d"al)ord de faire courir
dans la ville le bruit <le la mort
d'Oieste. Eiiislhe et Clytemnestre
en conçurent tant de joie qu'ils se
rendirent aussi-tôt dans le temple
d" Apollon pour en rendre craces aux
dieux. Oreste v pénétra avec quel-
ques soldats , dispersa les gardes , et
tua de sa main sa mère et l'usurpa-
teur. Dès ce moment , les Furies
commencèrent à le tourmenter. Il
alla d'abord à Athènes , où l'aréo-
page l'expia de son crinie. Les voix
des juges s'étant trouvées égales de
part et d'autre, Minerve elle-même
donna la sienne en sa faveur. Ce
prince , en reconnaissance de ce
bienfait , fit élever un autel à cette
GRE 33r
déesse , sous le nom de Minerve
Guerrière. ]Vou content de te jnge-
meut , Oreste alla cl;ez les Trézé-
nieus , poiu" se soumettre à lexpia-
liou. Ce prince fut obligé de loger
dans im lieu séparé , personne n'o-
sant le recevoir. Enfin, touchés de
ses malheurs , les Trézéniens rexj>iè-
rent; et Fnusanias reuiar<^ue qu il
sortit im laurier du lieu où se fat
cette célèbre expiation , panequon
v avait répandu de l'eau de la fon-
taine Hippoa"ène. On vo\ait encore,
du temps de cet auteur , le laurier
Eres du lieu où ce prince avait logé,
res Trézéniens montraient aussi
dans le même temps le lieu près du
temple d'Apollon où Oreste lut
obligé de demeurer seul juscju'à ce
que son crime fût entièrement expié ;
et les descendants de ceux qui furent
commis'de loin à cette purification
v mangeaient tous les ans à certain
jour. On voyait aussi à Trézèno la
pierre sur laquelle s'étaient assis les
neuf juges qui l'avaient expié , et on
la nommait la pierre sacrée. Voy.
Cappa'ltas.
Après ces expiations . Oreste fut
rétabli dans sesétatsparDémophoon,
roi d'Athènes. Les Furies ne cessant .
point de le tourmenter , il alla enfin
consulter l'oracle d'Apollon , où il ap-
prit que , pour en être délivré, il devait
aller en Tauride enlever la statue de
Diane , et délivrer sa sœur Iphigé-
nie. II s'y rendit avec Pylade; mais
ayant été pris il futsnr le point d'être
immolé à la déesse , suivant la cou-
tume du pavs. Ce fut dans cette oc-
casion qu'on vit ce généreux combat
d'amitié dont parle Cicéron, cha-
cun des deux amis voulant nionrir
pour l'autre. Cependant Oreste s'é-
tant fait connaître à la prêtresse sa
s<£iir , elle fit adroitement suspendre
le sacrifice , faisant accroire an roi
que ces étrangers étant coupables
d'un meurtre , on ne pouvait le»
immoler qu'après les avoir expiés ;
que la cérémonie devait se faire sur
la mer ; et que la statue de Diane
étant aussi profanée par ces impies ,
ou la devait purifier. Iphigénie, étant
montée stir le vaisseau de son frère ,
332 O R G
prit la fuite a\ec lui , et emporta la
statue de la déesse. Des auteurs
croient quavaut de partir Oreste
avait tue Tlioas. Tous les aucieus
conviennent qu'après cette entre-
prise les Furies cessèrent de le
tourmenter. Après son retour , il fil
cpouscr Electre à Pylade. Il songea
aussi à recouvrer Hermione , fille f!e
«ou oncle Ménélas et d'Hélène , qui
lui avait été promise, et que Pyrrhus
lai avait enlevée. Ayant appris que
son rival était allé à Delphes , il ne
manqua pas de s'y rendre avec Pv-
lade , et causa par ses insinuations la
mort de ce prince , que massacrèrent
les Delphiens. Oreste épousa ensuite
Hermione , et vécut depuis assez
poisiblement dans ses états ; mais
ayant passé en Arcadie , il y fut
mordu par un serpent , et y mourut
figé de 90 ans , après en avoir régné
70. Il avait joint au royaume de
Mycènes celui de Sparte , après la
mort de Ménélas , les Lacédénioniens
ayant mieux aimé dor»ner la cou-
ronne ail mari d'Herniione , fille de
ce prince et d'Hélène , qu'à ses en-
fants naturels. On prétend que, selon
une ancienne tradition , Orestç était
un géant à qui l'on donnait sept
coudées, f^oyez Clïtemnestre ,
Egisthe , Electre, Iphigénie,
PïLADE.
4- — Fils d'Oreste et d'Hermione,
donna son nom à un peuple de la
Molossie.
1 . OrestÉe , lieu d'Arcadie , ainsi
Bonnné parcequ'Oresle y habita un
an par ordre d'Apollon.
2. — Orestine . surnom donne à
Diane enlevée par Oreste.
Oresthéus , fils de Lycaon , donna
son nom à Oresthasium , ville de
TArcadie , appelée depuis Orestée ,
d'Oreste.
Orestiades. V. Oréades.
Orestion , endroit où mourut
Oreste , de la piqunre d'un serpent.
OrÉus , uni'es surnomsde Bacchus,
pris du (ultequonlui rendait sur les
motitaîînes.
Orgaka , un des surnoms de Mi-
nerve.
Obgiastes, prêtresses deBacehus,
O R G
ou Bacchantes , qui présidaient au*
Orpies.
Orgies , fèîes qui se célébraient
en l'honneur «Je Bacchus. Il y avait
en Grèce trois solcnniilés de ce nom,
celles de Bacchus , celles de Cérès ,
et celles de Cybèlc , et toutes trois
avaient des cérémonies qui leur'
étaient communes. Celles de Bacchus
se célébraient tous les trois ans : de l;i
l'épithète de Trieterica , que leur
donne Virgile. Rac. Tris , trois ;
étos, an. Dans les commencements
les Or£;ies étaient peu chargées de
cérémonies. On portait seulement en
procession une cruclie de vin avec
une branche de sarment ; puis sui-
vait le bouc qu'on immolait comme
ndieu\àBacchus,dont il ravageait les
vignes; ensuite paraissait la corbeille
mystérieuse, suivie des Phallophores.
Mais cette simplicité ne dura pas
long-temps, et le luxe introduit dans
les richesses passa dans les cérémo-
nies religieuses. Le jour destiné i\
cette fête, les hommes et les femmes,
couronnés de lierre , les cheveux
épars , et presque nus, couraient à
travers les mes , criant con)nie des
forcenés : Evohe Bacche, etc. Au
milieu de cette troupe on voyait des
gens ivres , vêtus en Satyres , en
Faunes et en Silènes, faisant des gri-
maces et des contorsions où la piî-
deur était peu ménagée. Venait en-
suite une troupe montée sur des
ânes, suiviedeFaunes, de Bacchantes,
de Tiiviades , de Mimallonides , d'e
Naïades, de Nymphes et de Tityres,
qui faisaient retentir la ville de leui"s
hurlements. Après cette troupe tu-
multueuse , on portait les statues de
la Victoire, et des autels en forme
de ceps devigne, couronnés de lierre ,
où fumaient l'encens et autres aro-
mates. Puis arrivaient plusieurs
chariots chargés de thyrses , d ar-
mes , de couronnes , de tonneaux ,
de cruches et autres vases , de tré-
pieds et de vans. De jeimes filles
marchaient à la suite , et portaient
les corbeilles où étaient enfermés les
objets mystérieux de la fête; c est
pour cela qu'on les nommait Cis-
tophores. Les Phallophores les sut-
O R I
Talent î>vec nn chœur d'ItlijpîiaUo-
phorcs iiaLiilés en Faunes , contre-
faisant des personnes ivres , et chan-
tant en l'honneur de Bacchus des
Jiymnes dignes de leurs fonctions.
La procession était lerniée par une
troupe de Bacdiantes couronnées de
lierre entrelacé dif et de serpents.
An iniUeu de ces fêtes , des femmes
tiues s'y donnaient le fouet , d'autres
se déchiraient la peau ; enfin on y
commettait tous les crimes qu'auto-
risent l'ivresse, l'exemple, l'impu-
nité , et la licence la plus effrénée.
Aussi l'autorité se vit-elîe ohli^ée de
les interdire. Diagondas les al>oIit à
Thèhes , et un sénatusconsuite , qui
parut à Rome l'an 5u6 de la fonda-
tion de cette ville , les défendit , sous
peine de mort, et pour toujours, dans
toute l'étendue de l'empire.
Oagiophantes , principaux mi-
nistres ou sacrificateurs dans les Or-
gies. Ils étaient suijordoimés aux
orgiastes; car parmi les Grecs c'é-
tait aux femmes «ju'il apparlenxiit de
présider dans les mv stères de Bac-
èhus.
Orgueii.. Il est quelquefois inspiré
par la possession d'un honneur peu
mérité , et alors il peut s'exprimer
Fr.r la fahle de l'âne qui s'attribuait
hominage que le peuple rendait à
l'idole dont il était chargé. Un âne
chargé de vases sacrés devint dans
le même sens , en Grèce , un pro-
verbe emprunté de ceux qm" portaient
les vases dans les fêtes éleusiniennes.
'Orgya , petites idoles que gar-
flaient précieusement les femmes
initiées aux mystères de Bacchus.
Dans les fêles de ce dieu , elles pre-
naient ces petites statues et les em-
portaient dans 'es bois en poussant
des hurlements.
Orib A sus , grimpe-montagne , un
des chiens d'Actéon. Rac. Bainein,
monter.
Oriest ( Iconol. ) , nn des quatre
points cardinaux. C. Ripa le repré -
sente par un enfant d'une rare beauté ,
au teint vermeil, aux cheveux blonds
oonmie Tor , ayant sur le haut de la
twtc une étoile brillante. Sonhabiile-
O R I
5^
' ment est rouge , et semé de perles
fines ; sa ceinture est bleue , et 1 oa
y voit les signes du bélier , du lion
et du sagittaire. Il porte de la main
droite un bouquet de Heurs qui com-
mencent à s'épanouir , et de la gauche
"Un vase plein de feu , d où s'exhalent
des parlums. D'un coté, le soleil
semble sortir de terre , et darder ses
rayons de toutes parts; de l'autre,
les oiseaux voltigent sur les arbustes
en fleurs, et paraissent saluer le père
du jour et de la vie.
OsiGiKE d'amolb. ( Iconol. ) C.
Ripa la représente par une jeune
beauté qui tient d'une main un
miroh- concave , quelle opjKjse aux
ravous du soleil , dont la rérlexioa
allume un ilam'»ean que porte 1 autre
main. Audes-ous du miroir , on lit :
(Sic in corilefacil anior incendium,
c est ainsi que l'umour s'allume dans
le cœur ; emblème au moins incom-
plet , s'il est vrai que l amour entre
par les oreilles autant que par le»
yeux.
Origo , premier nom de Dldon.
1 . Orion , nom du dieu de la guerre
chez les Parthcs.
2, — Fils de Neptune et d'£u-
ryale , selon Homère. On peut voir
à l'article Hériécs l'autre origine
ridicule que la fable lui donne. Il se
rendit célèbre par sou amour pour
l'iistronomie qu'il avait apprise d'At-
las , et par son goût pour la cliasse ,
qu'il conser\e encore d::ns l'Elysée,
au dire des poètes. C était uii des
plus beaux hommes de son temps.
Homère, parlant des deux fils de
Neptune, Épliialte et Otus , dit que
leinr beauté ne le cédait f{u'à celle
d Orion. Il était d'une taille si avan-
tageuse , qu'on en a fait tm géant
qui dépassait les flots de toute la
tête ; ce qui veut dire , sans d.jute ,
qu'il était souvent en mer. Ce fut
dans le temps qu il la traversait ainsi
cpie Diane , voyant cette tète sans
savoir ce que c'était , voulut faire
preuve de son .".dresse en présence
d'Apollon qui l'en avait défiée , et
tira si juste , qu'Orion Ixit atteint
d'une de ses flèches meurtrières ;
peut-être parçequ'il périt dan» une
ZZA
O R 1
de ses courses maritimes. Après la
mort de Sidû , sa première femme ,
que la colère de Junon lui ra\it , il
voulut épouser Mérope , fiile d'CE-
nopéns, de l'isle de Chio. Celui-ci ,
qui ne voulait point d'mi tel t;enclre,
après l'avoir enivré , lui creva les
yeux , et le laissa sur le l)Ord de la
mer. Orion , s étant levé après que
sa douleur fut appaisée , arriva jirès
dune fori;e , où , rencontrant im
jeune garçon , il le prit sur ses épau-
les , le priant de le j^uider vers les
lieux où le soleil se lève. Il v re-
couvra la vue, et retourna se venger.
j4poUodore , qui' corite cette fable ,
ajoute qii'Orion , devenu célèbre dans
l'art de Vulcain, fit un palais sou-
terrain pour Neptune sou père , et
que l'Aurore, que Vénus avait ren-
due amoureuse de lui, 1 enleva , et
le porta dans l'isIe de Délos. 11 y
perdit la vie par la jalousie , suivant
Homère , et , selon d'autres , par la
vengeance de Diane , qui fit surtir
de terre un scorpion dont i! reçut
la mort , ou le fit périr h coups de
flèches , parce<iu'il avait voulu faire
violence à Opis , ou parcequ'il avait
voulu forcer la déesse à jouer au
disque avec lui , ou pour avoir osé
toucher son voile d'une main impure.
'J'outcela , dépouillé du merveilleux ,
peut signifier qu'aimant passionné-
ment la chasse , il se levait de grand
matin ; qu'il mourut dans 1 isie de
Délos pour s'être trop fatigué à cet
exercice , ou dune maladie conta-
jçieuse , mort qu'on attribuait ordi-
nairement i'i Apollon, mais aussi
3ue!quefois à Diane , et r[u'il mourut
ans le temps que le soleil parcourt
le signe du scorpion. Diane , fâchée
d'avoir ôté la vie au Itel Orion , ob-
tint de Jupiter qu'il fût placé dans
le ciel , où il forme la plus brillante
des constellations ; et comme elle y
occupe un très grand espace , ce
}>hénomène astronomique pourrait
)ien avoir fourni l'idée de cette taille
monstrueuse qu'on lui donne , dont
la moitié est dans la mer et l'autre
sur la terre, parcequ en effet cette
constellation' est à moitié sous l'é-
guatcur et moitié au-dessus>
OUI
Du temps d'Orion , la peste désoTa
rhèbes. L oracle , consulté , répondit
que la contagion cesserait lorsque
deux princesses du saug des dieux
s'offriraient volontairemf iit à la <.o-
lère céleste. Aussi-tot les fîiles d'O-
rion, qui descendaient de jNeplune ,
se dévouèrent avec un counsge hé-
roïque. Le peuple, sauvé par ce
sacrifice volontaire , leur fît de ma-
gnifiques funérailles , et plaça leur
bûcher dans l'endroit le plus éminent
de la ville. De leurs cendres sortirent
deux jeunes garçons avec des cou-
ronnes sur la tète , qui firent eux-
mêmes les honneurs de la pompe fu-
nèbre , et qui dans la suite portèrent
le nom de Couronnés.
3. — tVn des Lapithes tués par les
Centaures aux noces de Pirithoiis.
I. Oeithyie , une des Néréides.
•2. — Fille de Marthésie reine des
Amazones, succéda à sa mère, après
que cette reine eut été tuée dans un
combat contre les barbares. Orithyie
était une princesse admirée de toute
la terre , non seulement pour sa
science dans l'art militaire, mais en-
core pour sa virginité qu'elle con-
serva iuviolablement toute sa vie. Ce
fut par sa valeur que le nom des
Amazones devint si grand et si ter-
rible , que le roi Eurysthée , à qui
Hercule devait douze travaux , crut
lui en prescrire un absolument im-
possible en lui commandant de lui
apporter les armes de la reine des
Amazones. Ce héros ^ accompagné
de l'élite de la noblesse grecque ,
partit avec neuf galères pour. cette
fameuse expédition. Les deux sœurs
Antiope et Orithyie partageaient
alors la souveraine autorité ; mais
celle-ci était occupée à des guerres
étrangères, de sorte qu'Heri-ule, étant
descendu sur le rivage , ne trouva
qu' Antiope , accompagnée par ha-
sard d'un grand nombre de ses su-
jettes , qui ne s'attendaient pas qu'on
dut venir les insulter jufi(}ues dans le
sein de leur royaume. Cette surprise
fut cause que peu d'entr'cllcs eurent
le temps de s armer pour s'opposer
à une irruption si soudaine , et quel les
fiuent facilement vaincues. On cp
O R M
tua quelques unes , et on en fit plu-
sieurs prisonnières.
Cef eadant Orithyie est informée
du dét.iil du conihiit qu'on avait livré
à ses sœurs , et du rapt rpi'un prince
ath 'nien avait fait dune de ses com-
pagnes ; que c'est en vain qu'elles ont
suKjiigiié le Pont et l'Asie , si elles
souffrent que les Grecs viennent im-
punémenl dans leur pays , moins
pour leur faire la gucire , que pour
les enlever indignement. Elle envoie
en même temps demander du secours
à SagHlus , roi de Scvthie ; elle lui
représente que les Amazones Qnt
l'honneur de descendre des peuples
qui vivaient sous son empire , et
comment la nécessii' les avait ré-
duites à prendre les armes après le
carnase qu on fit de leurs éiX)ux. Elle
l'instruit du motif et du succès des
guerresqu'ellesavaient glurieusemcnt
achevées, et lui faitenteudre qu'elles
étaient parvenues p.ir leur vertu à
faire donner aux femmes scvthes
une réputation de valeur non moins
j^randeque celle des hommes du reste
de la terre. Ce roi , touclié de la
gloire de sa nation , lui envoya un
grand corps de cavalerie , et Panaso-
goras , son propre fils , pour le com-
mander; mais l'esprit de division qui
se mit entreux avant le combat ,
leur ayant fait oublier le sujet qui les
avait amenés , ils abandonnèrent les
Amaxones , qui , frustrées d'un se-
cours sur lequel elles avaient compté ,
furent défaites par les Athéniens.
Elles trouvèrent néanmoins une re-
traite dans le c amp de leurs alliés ,
qui , les mettant à couvert des in-
sultes des autres nations , les rame-
nèrent chez elles. La mort d'Orithyie
fit tom!)er le sceptre entre les mains
de Penthésilée.
ORMEisict, M , ville de Thessalie ,
dont les habitants allèrent au siège
de Troie , et qui dut sa fondation à
Orménus.
Orménide, Ctésius , fils d'Onné-
nus 5.
OrmÉsis , Astydamie , fille d'Or-
niénus.
I. Orméncs , fils de Cercaphus ,
i^oi de Thesâolie.
O R O 5^5Î
1- — Capilai-'.e troven , tué {»ar
Teuccr fiis de ïélamon.
5. — Roi des Dolopes , et père
d'Amyntor, qui lui succéda.
.}•— Autre capitaine troyen, înc
par le Lapithe Polvpœtès.
5. — Père de Ctésius , et aïeul
d'Eumée.
Or.il LSD, ou Hormizda-Choda.
( ?/I. Pers. ) Les Grecs , par corrup-
tion , 1 ont nommé Oromazdes. C'é-
tait le nom que les anciens Perses
donnaient au premier principe de
toutes choses et à l'Etre suprême ,
seul objet de leur culte. Ils disaient
que c'était lui qui avait d'alxjrd créé
la lumière et les ténèbres , et que
c était le mélange de ces deux choses
qui avait produitles biens et les maux.
Orné AIE , surnom de Priape, pris
du culte qu'on lui rendait à Ornées.
Ofj«ÉEs , fête de Priape. Elle de-
vait être célébrée sur-tout par les
Ornéates ,• mais c'était à Colophon ,
ville d'Ionie, qu'on la solenmisaitavec
le plus d'éclat. Le dieu n'y avait pour
ministres q\ie des femmes mariées.
i.OR>Érs, fils d'Erechlhée , et
père de Jlnesthée , donna son nom
à la vi'le d'Ornées en Argolide.
2. — Un des LapitheS; mis en fuite
dans le combat qui se livra aux noces
de Pirilhoiis.
3. — Un Centaure.
4- — Un des surnoms de Priape.
Ormchomantie, divination qu'on
tirait du vol , du cri ou du chant des
oiseaux. Kacî Omis . oiseau, roy.
OsciNEs , Alites , Pr^lpetes , Au-
gures , Auspices.
Ormtkoscoi'es, ceux qui se mê-
laient de former des prédictions et
de tirer des présages des oiseaux.
Ornvtion , fils de Sisyphe , et
frère de Glaacus.
Ornytus se joignit h loxus , fils
de MénaUppe, et petit-fils de Thésée,
pour conduire une colonie eirCarie.'
Oro , le grand dieu des Otatri-
tiens, qui en reconnaissent un certain
nombre de moins imp»orlants.
Orode, un descompagnonsd'Enee,
tué par Mézeiice , après lui avoir
prédit qu'il va tomber à son toursoui
les coups du prince troyea.
336 O R P
Orodemniades. V^. Oréades.
Oro.mÉdon , un des Gdants qui
vouiurcDt escalader le ciel.
I. Oronte , fleuve de Syrie, qui
arrose les inius d'Antioche , en
allant se rendre à (a mer ; il tra-
verse tantôt des plaines , tantôt
des lieux esi arpés ; son lit est très
inégal. Paitsanias raconte ([u'uu
empereur romain , voulant trans-
porter ses troupes depuis la mer
jusauVi Antiocne , entreprit de
rendre! l'Oronte navif^able , afin
qne rien n'arrêtât ses vaisseaux.
Ayant donc (ait creuser un autre
canal avec beaucoup de peine et de
frais, il détourna le fleuve et lui Ht
changer de lit. Quand le preiliier
canal fut à sec , on y trouva un
tombeau de brique, long pour le
moins d'onze coudées, qui renfermait
Tin cadavre de pareille grandeur , et
de figure hiunaiiie dans toutes ses
Farties. Les Svriens ayant consulté
oracle d'Apolion , à Claros , pour
savoir ce que c'était , il leur fut ré-
pandu que c'était Oronte, Indien de
nation.
•3. — Un des capitaines trovens
qui suivirent Enée en Italie.
Or.oi'tiS, fils de Macédo , et pctit-
fds de Lvcaon.
Oros , nom sous lequel les Egyp-
tiens honoraient Apollon.
Orphée était fils d'Œ;igre, roi de
Thrace. Ses talents pour la poésie et
pour la musique firent dire dans la
suite qik'il était fils d'Apollon et de
la Muse Calliope.
Ou dit qne c'est lui qui a le pre-
mier établi le culte des dieux, qui a
enseigné leur origine. C'est aussi lui ,
<lit-on , qui a introdm't l'cxjiiation
des crimes, le culte de Racchus et
les mystères qu'on appelait ot-phi-
qites. C'est lui , dit Lucien , qui a
donné aux Grecs les principes de
l'astronomie : il a écrit la guerre des
géants , le rav issement de Prosernine ,
fe deuil d'Osiris célébré par les
Egyptiens , les travaux d'Hercule.
On lui attribue bien d'autres ou-
vrages sur les corv bantes , sur les
auspices , sur la divination.
Il paraît encore que s'il n'a pas été
O R P
l'inventeur de l'ancienne religion de»
Grecs, il en a été au moins le pre-
mier réformateur. Il avait voyagé eu
Egypte; et, dans les conlérences qu'il
avait eues avec les prêtres du pays,
il avait formé un système de religion
et de morale cpi'il apporta dans la
Grèce. Il mit sa doctrine eu vers ,
suivant l'usage du temps , et y joi-
gnit , pour la mieux faire goûter ,
l'accompagnement de la Ijrcjdont il
jouait parfaitement. L'einprè.-^sement
qu'on eut à l'écouter , et le ohange-
nient que sa poésie oj>éra dans les
mœurs et dans la mamère de vivre
des Grecs encore sauvages et gros-
siers , firent imaginer ces meneilles
si tommes, qu'Orphée, par les doux
accents de sa voix et par les i harmcs
- de sa lyre , avait apprivoisé les tigres
et les lions; qu'il avait arrêté le cours
des fleuves les plus rapides ; que les
arbres et les rochers , sensibles i
l'harmonie de ses chants, le suivaient
pour l'entendre ; qu'il sut même flé-
chir le dieu des enfers , et suspendre
les tourments des criminels dans le
Tartarc. Il amiait éperdument Eu-
rydice sa femme, et il eut le malheur
de la perdre par un accident dont il
ne put jamais se consoler. Comine
elle se promenait un jour , avec une
troupe de Naïades, dans une prairie
émaillée de fleurs, elle marcha par
hasard sur im serpent caché sons
riierlje , qui la moruit au talon ; et,
quelques jours après, elle mourut de
cette blessure. D'autres disent qu'elle
fut piquée par ce seipent pendant
qu'elle fuyait Aristée, fils d'Apollon
et de la nymphe CyrèiiC. Orphée,
désespéré , implora d'abord , mais
inutilement , le secours des divinités
du ciel j sa descente atix cnlers à
cette occasion est célèbre. Il [)rit sa
Ivre, et pénétra jusques sur les rives
du Styx, par l'antre du Ténare, dans
l'espérance qu'il pourrait tromer
grâce auprès des puissances infer-
nales , et obtenir le retour d'Eury-
dice. En effet , il fit entendre Acs
accents si doux et si touchants, «ue
les onibns attendries ne purent re-
fiiser leurs larmes h son malheur.
Tantale oublia sa soif, et ne pensa
plus
O RP
£Ias i courir après l'eau qui le fnyai' ;
i roue dixion s'arrêta ; les vautours
qui déchiraient le cœur de T;t\us
lui donnèrent du relâche ; les I)a-
naïdes cessèrent de travailler à rera-
jjlir le tonneau qui se vidait tou-
jours , et Sisyphe s'assit sur son ro-
cher ; on dit même que les Furies
devinrent sensibles , et pleurèrent
pour la preniière fois. Enan le dieu
des enfers et son épouse se laissèrent
attendrir ; ils appelèrent Eurydice ,
qui se trouvait parmi les ombres
nouvellement arrivées ; elle s'ap-
proche d un pas lent , car la morsure
du serpent était encore récente ; et
on la rend à Orphée , mais à con-
dition qu'il ne totu-nera point là tête
pour la regarder, jusqu'à ce qu'il
soit sorti de l'empire des ombres.
Eurydice avait déjà franchi tous les
obstacles qui pouvaient empêcher
son retour, déjà elle allait revoir la
lumière , lorsqu'Orphée , oubliant
la loi qui lui avait été imposée, cède
imprudemment à l'impatience de
revoir sa femme. Il n'avait plus qu'un
t)as à faire , il s'arrête , et, forcé par
a violence de sa passion , il tourne
la tête , et dans l'instant Eurydice lui
est enlevée. Elle lui tend les bras ;
il veut les saisir , mais il n'embrasse
qu'une ombre vaine : elle lui dit un
adieu étemel , qu'à peine il peut en-
tendre ; et sans se plaindre de son
ëpoux , car elle n'evit pu se plaindre
que d'en être trop aimée , elle rentre
dans les demeures souterraines. Or-
phée , accablé de ce surcroit d'afflic-
tion , tente vainement de descendre
de nouveau aux enfers. L'inflexible
nautonnier refuse de le passer. Il
demeura pendant sept jours sur les
rives de l'Achéron sans prendre de
nourriture ; la douleur et les larmes
furent ^c.'^ seuls aliments. Enfin, après
s'être plaint inutilement de la cruauté
du dieu des enfers, il se retira, et
sVn fui dans la Thrace sur le mont
Rliodope, sans autre compagnie que
celle des animaux qu'il avait attirés
9u!our de lui par les charmes de sa
lyre. Les femmes des Ciconiens vou-
lurent en vain lerappelerà un genre
de vie moins triste et moins sauvage ;
Tome If,
ORS 337
en vaîn elles tentèrent de l'engager
sous les lois d'un second hyméuée;
il se refusa constamment à toutes
leurs,instances. Ces femmes, irritées
de la résistance d'Orphée et du dé-
dain qu'il faisait d'elles , prirent ,
pour s'en venger , le temps de la cé-
lébration des fêtes de Bacchus : elles
courent au mont Rhodope, armées
de thyrses , et l'investissent de tons
côtés ; leurs hurlements et le bruit
de leurs tambours les empêchent
d'entendre la voix d'Orphée, si ca-
pable de les attendrir ; elles l'atta-
quent avec fureur , et mettent soa
corps en pièces. Sa tète et sa lyre
sont jetées dans IHèbre ; et pendant
que le fleuve les porte avec ses flots
▼ers la mer , sa langue profère encore
des murmures plaintifs , et sa lyre
fait entendre les plus doux sons. Il
rejoint Eurydice dans les enfers , pour
n'en être jamais séparé , et tous deux
sont placés dans la demeure des gens
de bien. Sa lyre fut transportée dans
le ciel, et les dieux en firent une
constellation.
OrphÉotélestes , nom que l'on
donnait à certains interprètes des
mystères les plus profonds.
Orphiques , surnom des Orgies
de Bacchus , en mémoire, disent les
uns, de cequ'Orphée y perdit la vie;
parceque , disent les autres , il avait
introduit en Grèce la célébration de
ces fêtes dont l'Egypte fut le berceau.
Orphke us, un des chevaux de Plu-
ton. Rac. Orphiiè, ténèbres. Clau-
dien.
Obsedice , fille de Cinyras.
OasÉrs. nymphe mariée à Hélénus-
Orsès , capitaine tcoyen, terrasse
par Kapon. En. î. jo. '
Orsi , nom que les Perses don-
naient à l'Etre suprême.
Orsiloché , surnom de la Diane
qu'on adorait en Tauride. Il signi-
fiait Diane l'Ao^pitoZ/ère, par ironie ,
à cause du traitement barbare qu on
faisait aux étrangers qui abordaient
en ce pays.
I . Orsilochijs , fils d'Alphée et
de Télégone , régna sur un prand
peuple ;. et fiit père de Dioclès.
a. — Petit-fils du précèdent., «ui-
- 538 O R T
▼it les Grecs an siège de Troie , et
péril, ainsi que 'ou frère Cré thon ,
de ia main ti'Enée.
3. — C.ipitaine troyen , tue' par
Teucer fils de Télamon.
4. — Fils d'idiiméne'e roi de
Crète , suivit son père au siège de
Troie, f^t s'y distingua par sa va-
leur et sa Ic'fèreté à la course ; mais
ayant voulu s'oppos^^r à ce qu'Ulysse
obtînt une part du Lutin , celui-ci
l'attendit dans une embuscade , et
le perça la nuit d'un coup de pique.
C'est Ulysse qui raconte lui-même
c< t exploit à son arrivée à Ithaque ,
en se donnant pour Cretois. Ainsi c'est
un des récits mensongers quHo-
nière met dans la houche de son
héros , toutes les fois qu'il prend un
nom supposé et cherche à déguiser
«on véritable nom.
Orthane, divinité adorée parles
Athéniens. Le culte qu'on lui rendait
ressemblait h celui de Priape.
Orthe, ville de Th^ssalie, dont les
habitants allèrent nu siège de Troie.
Orthe 4 , fille d Hyacinthe.
OrthÉe , un des capitaines qui
défendirent Troie contre les Grecs.
Okthésie , Orthesio. (Rac. or-
f^ei/i, rectifier), fliriger, surnom que
les Tliraees donnaient à Diane, ((u'ils
supposaient secourir les femmes en
tra\ail d'enfant , et généralement ai-
der tous leshoninies dans leurs entre-
prises. Elle était aussi adorée sous cC
nom sur le montOrlhésius.en Artadie.
Orthia , surnom deDiane honorée
à Lacédémone. On prétendait que
c'était !a niême statue qu'Oreste et
Iphigénie enlevèrent de la Tauride.
C'était devint elle qu'on fouettait
les jeunes Spartiates. On attribue .ce
safnoni h ce qu elle était si bien liée
avec des brins de sarment, qu'elle ne
E ornait pencher d'aucun coté, f^i
iVGOTiESMA. Rt'c. orthos , droit.
D" -«itres l'interprètent par sévère, et
fondent leur opinion sur le goût que
cette statue avait pour le sang hu-
niain^ habitude rju'elle avait con-
tractée chez les barbares.
Orthien ( Nome ) , air de flûte ,
dont la modulation était élevée et le
rhythme plein de vivacité , ce qui le
ose
rendait dun grand usage dans les
combats. C'était en jouant cet air
que Tiinothée faisait courir Alexan-
dre aux armes. C'était ce home que
chantait Arion îur la pouppedu ^•ais-
seau d'où il se précipita dans la mer.
Orthona. Â'. Orthane.
Orthls , «hion , frère de Cer-
bère et de IHydre de Lernc , et
fils de Typhon le plus impétueux
de tous les vents , et d'Jîchidna
monstre moitié femme et inoitié vi-
père, gardait les troupeaux de Gé-
ryon , et fut tué par Hercule.
• Ortygie , un des noms que porta
l'isle de Délos , de ortux , caille ,
parcequeces oiseaux étaient en grand
nombre dans cette isle.
9.. — Nom d'Ephèse.
3. — Isle située près de Syracuse,
à l'embouchure de l'Alphée. C'est là
que se rend l'Alphée , suivant f^ir-
gile, pour mêler ses eaux amoureuses
avec celles d'Aréthuse. Les mytho-
logues racontent que Minerve et
Proserpine donnèrent à Diane en
Î)articulier l'isle de Syracuse', que
es ora< If s et les hommes ont nom-
mée Ortygie, d'un des noms de cette
déesse, et que les N\mphes firent
aussi-tôt paraître dans cette isle, en
faveur de Diane , une fontaine ap-
pelée Aréthuse.
4- — Surnom de Diane honorée
dans l'isle de Délos.
Ortvgius, un des capitaines de Tur-
nus, tué parCénée. Enéide , 1. 9.
Oscilles , nom qui fut donné à
des tètes de cire qu'Hercule offrit
en Italie , au lieu de victimes hu-
maines. C'étaient aussi de petites
figures humaines dont la tête seule
était bien formée. On les consacrait à
Saturne en les faisant toucher ou en
les suspendant à sa statue. Après
cette espèce de consécration , les
anciens en mettaient par-tout dans
leurs maisons , et même dans les
champs, oi'i ils les suspendaient aux
arbres, comme un préservatif infail-
lible contre ce qu'ifs redoutaient de
la magie et des enchantements. On
donnait aussi le noui d'Oseilles
à toute sorte de masques qu'on fai-
sait d'écorce d'arbres, smr-toul à ceux
^
O T H
qni présentaient des images "grotes-
ques ou hideuses.
OsciNES , oileaux dont les Ro-
mains considtaient le chant ou le cri ,
tels que le corbeau , la corneille , le
hihou : le pi\ert et le corbeau étaient
Oscines et Alites tout- à -la -fois.
V. Alites , P8.«petks.
OsiMus, roi deClusiuni.£'/i../. lo.
OsLADE , ou OlSLADE ( 3/. SI. ) ,
divinité de Kiew , qui répondait au
Conius des Grecs, dieu du luxe et
des festins.
OsoGts, un des surnoms deJupîter.
OsQDES , jeux scéiiiques quon re-
présentait sur les théâtres romains.
On les nommait Osques , parceque
c étaient des farces empruntées de
celles des Osques. Ces jeux , ainsi que
les sat > riques, se représentaient le ma-
tin, avant qu'où jouât la grande pièce.
OssA , montagne de Thcssulie ,
fameuse dans les poètes. C'est une
de cell s que les eéants entassèrent
pour escalader le ciel.
Qss.ci BiMEMBREs , les Ceulaures
qui habitaient le mont Ossa.
OssiLAGO , déesse des Romains ,
qui présidait à latTermissement des
05 des petits enfants , ou que l'on in-
voquait contre les entorses et les
fractures.
1 . OsTANE , chef des mq£;es , ac-
compa'rna Xercès en Grèce , où il
répandit les semences de son art.
2. — Autre chef des ma^es , et
non moins''2élé partisan des maximes
de sa secte , suivit Alexandre-le-
Grand. Ses voyages contribuèrent
beaucoup à mettre en crédit l'art
m.-tgique.
Oss:PVNGA,OsStPAGA. f^.OsSILACO.
OtHIN , OnEK , ou WODEN \_ M.
Scand. ) C'est vraisemblablement
le même qu'Odin. Du moins , cette
divinité, qui paraît répondre au Mars
des Romains , était-elle adorée par
les ancitns Goths et les peuples de
1 rislande. V. Odin.
Othryonée , prince thrace. qui
\ int de Cabèse nu secours de Troie,
»j dans l'espérance d'épouser Ca«srndre,
fille de Priam , et de la mériter par
«es services, sans être obligé de
O U I 5^9
l'acheter par des présents. Idoménée
le tua d un coup de pique.
Otiarte , prince qui, dans l'opi-
nion des Chaldéens , avait régné
huit sares. l^. Sabes.
Otkée ( .)/. Aniér.) \ selon les
sauvages de la Virginie, Otkon sui-
vant les Iroquois , est le nom du
créateur du monde, f^. Atahauta ,
Messol' .
Otkon. y . Otkée.
Otrécs , roi des Phrygiens, fi:s
de Cisséus , frère de Mvgdon et
d'Hécube , et père de Panifiée.
Otriadès, Panthée, fils d'Otréu?.
Otrïktée , roi d'un canton de
l'Asie mineure , 'situé au pied du
mont Tmolus, eut de la nvmphe
Nais un fils appelé Iph-ticn.
Otryntidès, Iphition , fils d'O-
tryntée.
1 . Otcs , célèbre géant , fils
d'Alocus et d'Iphimédie. f^oyez
Alo des.
2. — Un des capitaines grecs au
siège deTroie. Il était de Cyllène, et
fut tué par PoK damas.
OuAHicHE, génie ou démon dont
les jongleurs iroquois se prétendent
inspirés. C'est lui qui leur révèle les
choses passées , éloignées ou futures.
I. Oubli (Fleuve d')v/^.LÉthé.
1. — D'A.MorR. ( Icoiiol. ) C- Ripa
le représente par un enfant ailé ,
courouné de pavots , et endormi près
d une fontaine oii on lit ces mots .
foris Crzici , fontaine qui , si l'on
en croit Pline , avait la propriété de
faire oublier l'objet aimé. Près de
lui sont dispersés les débris de son
arc et de ses flèches qu'il a brisés.
Ouïe , un des cinq sens. Les
modernes l'ont personnifiée sons les
traits d'une femme qui s'accompa-
gne avrc le luth , et paraît attirer
l'attention des enfants qui sont au-
près d'elle ; idée relative à sa plus
grande utilité , l'instruclion. La
biche , chez qui ce sens est très
subtil , est jointe au lièvre , qui , chez
les Egyptiens, était l'hiéroglyphe
de l'ouïe. Le fond du tableau est
rempli par le* montagnes qui pro-
duisent Fécho. C. Ripa propose pour
svmbole un rameau '!'• uivrle , par-
Y a"
•34o PAC
ceque , dit-îl , l'huile extraite de ses
feuilfes purge les oreilles.
OuNONTio, nom de l'Etre suprême
cKez les Iroquois.
Ourakos. V' CCELUS.
OuRCHEKDi ( M. Ind. ) , petit
ieûne en usage chez les Indiens. On
n'y doit mander qu'une fois dans les
vingt-quatre heures. J^. Obarasson.
OuRlCATl-TlROUNAL ( M. Ind. ) ,
fêté indienne qui arrive le huitième
jour après la pleine lune du mois
Ai'ani , Août •■ c'est le jour de la
naissance de Quichéna : on la célèbre
dans les temples de .A^Vishnou : du-
rant neuf jours , on promène le dieu
processionnellement dans les rues.
VÎette fête est sur-tout observée par
les pasteurs , en mémoire de ce que
Ouichéna fut élevé auprès d'eux ; on
dresse des porches ou pendais de
feuillage et de toile aux portes des
temples et dans les carrefours.
Au milieu de ces porches on sus-
pend, un coco, dans lequel est un
fanon , monnaie d'ari^ent qui vaut
six sous de France. Ce coco tient à
ime ficelle dont le bout est en dehors
du pendal , et qu'on peut tirer , afin
d'élever ou de baisser à volonté le
coco.
La caste des pasteurs , ou du moins
tous ceux qui conservent encore leur
PAG
état primitif, se promènent ensemble
dans les nies ; et lorsqu'ils arrivent à
ces porches , il faut , pour passer
outre , qu'ils cassent avec des bâtons
le coco suspendu , ce qu'on tâche de
leur rendre difficile en le faisant
échapper à leurs coups.
Outils, ou Instruments des
Arts, y . Apollon , Minerve ,
Muses.
OuTRACHON ( M. Ind. ) , semence
d'un fruit aif;re qui ne croît qu'au
nord del'Inde.On l'appelle également
Noyau de Routren, parceque les
sectateurs de ce dieu croient qu'il
se plaît à s'y renfermer. Les zélés en
portent toujours au moins un sur
eux , pour écarter Yamen , dieu de
la mort , s'ils venaient à mourir su-
bitement dans les rues. Cette se-
mence est presque ronde , très dure,
cl ciselée comme un noyau de pêche.
C'est d'après ces élévations , qui
forment par hasard quelques figures,
que les Saniassis sectateurs de Shiva,
et les Pasdarons, y découvrent quel-
qu'une des incarnations de ce dieu.
Oxyderce , aux yeux perçants,
surnom de Minerve. Rac. Oxus ,
aigu ; derkein , voir.
OzoCHOR , nom particulier à l'Her-
cule Egyptien, général des armées
d'Osiris , et intendant de ses pro-
vinces.
X ACAiiEs , fêtes que l'on célébrait à
Rome en l'honneur de la Paix.
Pachacamac. ( M. Péruv. ) Les
Péruviensdonnaient h. l'Etre suprême
ce nom , qui , dans leur langue , si-
gnifie celui qui anime le monde.
Ce mot leur était <n si grande véné-
ration , qu'ils n'osaient le proférer ;
Diais si la nécessité les y obligeait ,
c'était avec de grandes marques de
respect et de soumission ; « car alors ,
» dit Garcilasso de la Véga , ils
»> resserraient les épauïes , baissaient
J-. la tête et le corps , levaient les
■»} jeux vers le ciel , puis les bais-
» salent de nouveau vers la terre ,
» portaient les mains ouvertes sur
» l'épaule droite , et donnaient des
» baisers à l'air. » Les plus sensés ,
quoique zélés adorateurs du Soleil ,
'avaient cependant un respect encore
plus profond pour Pachacamac, qu'ils
regardaient comme le premier prin-
cipe de la vie et l'ame de l'univers.,
Le SoleB é4ait leur dit^u sensible et
présent ; Pachacamac leur dieu invi-
sible. Ils invoquaient ce dernier dans
tous leurs travaux. Lorsqu'ils avaient
monté quelque colline escarpée , ils
le remerciaient Je «Ijassistuiice qu'il»
PAC
croyaient avoir reçue de lui. Arrivés
au sommet , ils posaient leur fardeau
s'ils en avaient ; ensuite, par une es-
pèce d'offrande , ils se tiraient le paîT
des sourcils , et soufflaient en l'air
ceux qu'ils arrachaient. Ils prenaient
aussi dans la bouche d'une herbe
appelée at'ca, qu'ils jetaient en l'air,
comme pour offrir à leur dieu ce
qu'ils avaient de plus précieux. Leur
superstition allait même jusqu'à lui
offrir de petits éclats de bois , ou
des pailles , ou desTcaillous , ou une
poignée de terre au défaut de toute
autre chose. On voyait même de
grands monceaux de ces offrandes
sur le sommet des collines. Dans le
cours de ces cérémonies , ils ne re-
gardaient jamais le Soleil , parceque
ce u'était pas à lui , mais à Pachaca-
niac , que s'adressait leur hommage.
Pachacamama {M. Pérwt».). déesse
autrefois adorée chez les habitants du
Pérou. On croit que c'était la terre
qu'ils honoraient sous ce nom.
PjlChytos , nom d'un des chiens
d'Actéon.
Pacifère , celui ou celle qui porte
la paix- Dans une médaille de Marc
A^èle, Minerve est surnommée Pa-
cifera ; et sur une de Maximiu on
lit , Mars Paciferus.
Pactias , Lydien , et sujet des
Perses , au rapport à' Hérodote ,
s'élant réfugié à Cumes , les Perses
exigèrent qu'on le leur livrât. Les
Cuméens consultèrent l'oracle des
Eranchides , qui se déclara contre
le fugitif. Aristodicus, un des prin-
cipaux de la ville , qui n'était pas de
cet avis , obtint par son crédit qu'on
envoyât une seconde fois vers l'o-
racle , et se fit élire au nombre des
député». L'oracle persista dans sa
réponse. Aristodicus , peu satisfait ,
s'avisa , en se promenant autour du
temple , d'en faire sortir de petits
oiserux qui y faisaient leurs nids.
Aussi-tôt il sortit du sanctuaire une
voix qui lui cria : « Détestable mor-
» tel , qui te donne la hardiesse de
» chasser d'ici ceux qiii sont sous ma
» protection ?» — « Eh quoi \ grand
» dieu , répondit Aristodicus , vous
P A E $4i
» noas ordonnez bien de chasser Pac-
» tias qui s'est mis sous la nôtre. »
L'argument était pressant j le dieu
s'en tira assez mal. « Oui , je vous
i> l'ordonne , répondit-il , afin que
» vous, qui êtes des impies, vous
» périssiez plutôt lorsque vous aurez
» irrité les dieux en violant les lois
» de l'hospitalité , et que vous ne
» veniez plus importimer 1rs oracle»
» sur vos affaires. » L'oracle eût sani
doute été fort attrapé , si on l'eut
pris au mot. Quoi qu'il en soit , les
Cuméens , ne voulant ni se rendre
criminels envers Pactias , ni attirer
contre leur ville les arjnes des Perses ,
l'engagèrent à chercher un asyle dans
l'isle de Lesbos.
Pactole , fleuve de Phrygie, dont
les eaux roulaient de l'or , richesse
qu'il devait ii Midas. Ce prince , fa-
tigué du don fatal de Bacchus , im-
plora la pitié du dieu , qui lui dit de
se baigner dans le Pactole , dont les
eaux, en le recelant, acquirent la
propriété qu'il perdit. L'auteur du
Traité des fleuves fait njention
d'une pierre qu'on trouvait dans 'ce
fleuve , et qui , placée à l'entrée d'un
trésor, en écartait les voleurs en ren-
dant le son d'une trompette. Chry--
serinus, cité par cet écrivain , parle
d'une plante qu'on en tirait , et qui ,
plongée dans l'or en fasion , se con-
vertissait elle-même en or. Cette ri-
vière y. célèbre chez les poètes , est à
peine connue de nos jours.
Pactolides , nymphes du fleuve
Pactole .
P«AN. P^. PÉAN.
PaÉni-Caori ( 3/. Ind. ) , espèce .
de pnndaron chargé de porter les.
offrandes que les Iijdiens font ait
temple de raéni , dédié à Soupra-
manier. Ces offrandes consistent en
argent , sucre , miel , camphre , lait ,
beurre , cocos , etc. Il est ordinaire-
ment habillé de jaune comme les
pandarons, et porte les présents qu'il"
doit faire aux deux bouts d un bâton.
Pour se mettre ù l'abri du soleil , il
ajuste sur le bâton un tendelet de
drap rouge, tel à-peu-près que celui,
■ d'un palanquin.
Y 5
542 PAG
PAGA^A Lex, loi fiont piirle Pline,
qui iléreiidail aux femmes en vo'\age
de tourner un fuseau ni de le porter
à découvert , parcequ'ou crevait que
cette action pouvait jeter un n)alénce
sur la campagne , et nuire aux biens
de Ja terre. |
Paganales , fêtes des Romains '
ainsi nonnnées parcequ'on les célé-
brait dans les villages, appelés PtJgi.
Dans ces fêtes , les habitants des
campagnes allaient en procession au-
tour de leur village , faisant des lus-
trations pour les purifier. Ils faisaient
aussi des sacrifices , dans lesquels ils
offraient des gjiteanx sur les autels de
Cérès et de la déesse Tellus , pour
obtenir nne récolte abondante. Cette
fête avait lieu au mois de Janvier ,
iiprès le semailles; et l'argent que les
habitants de la campagne y appor-
taient était une espèce de tribut et
de redevance annuelle à laquelle Ser-
vius ïullius les avait assujettis. Ce
fut ce prince qui institua cette fêle
par un principe de politique. Tous
les habitants dechaque village étaient
tenus à y assister , et d'' porter une
petite pièce de monnaie différente
selon l'âge et le sexe; de sorte que
celui qui présidait à ce sacrifice con-
naissait tout d'un coup l'âge , le sexe
et le nombre.
Pagakics Feri.ï , fêtes qtii , sui-
vant f^arron , étaient connnunes aux
gens de la campagne , au lieu que les
Paganaîcs , Paganalia , étaient des
fêtes particulières à chaque village.
Pagas.ea , Alceste , parcequ'elle
ëtait de Pagases.
PagasjEA Navis , le navire Argo',
construit à Pagases.
Pagas«us, oh PagasitÈs, un des
surnoms d'Apollon.
Pagases , ville maritime de Grèce
dans la Magnésie , contrée de Tlies-
salie. On prétend que ce fut dans ce
port que les Argonautes s'embarquè-
rent pour l'expédition de la toison
d'or.
Pagasus, capitaine troyen, un de
ceux qnl furent renversés par Camilla .
Enéid. Lu.
P A I
Pagodes. ( M. Cldn. et Ind. ) Ce
noni désigne ordinairement , i". les
dieux adorés par les Chinois et les
Indiens ; 2". les temples où ces dieux
reçoivent les vœux de leurs adora-
teurs.
i". Ces divinités sont pour l'ordi-
naire de ridicules niagofs. On ert
remplit les pagodes, les chemins, les
maisons et les barques ; m;'is toutes
ces divinités subalternea «ont à-peu-
près sur le pied des esclaves qu'on
traite bien s'ils font ce qu'on exige
d'eux , et qu'on charge tf'irjures et
de coups si l'on n'est pas content.
Il arrive que les mandarins ajournent
personnellement les pagodes indo-
ciles , et qu'ils les condamnent à
perdre leurs chapelles et à vider le
paAS. l.es Chinois en agissent un
peu plus honnêtement avec les dieux
qu'ils craignent ; ils les prient en cé-
rémonie de se retirer'ailleurs , et leur
donnent des provisions de viande et
de liz pour leur voyage. Comme ces
dieux pourraient avoir la fantaisie de
vovager par ujer , on leur équipe
aussi un petit vaisseau. Les princi-
pales cérémonies qui se pratiquent
en leur honneur consistent à brùlci-
sur l'autel des parfums , à fumer des
pipes , et à faire pendant qu^ue
temps la conversation. Voy. ïiCA ,
Xaca. -^
2°. On voit à la Chine un nom-
bre presque infini de pagodes. C'est
la demeure des Ininzes et des autres
religieux : on y donne aussi l'hospi-
talité aux voyageurs. Dans les mu-
railles , on a pratiqué une quantité
prodigieuse de petites niches , où
sont placées des idoles en bas-relief.
Plusieurs sont des divinités réelles ;
les autres ne sont que des svmholcs.
L'idole principale , à laquelle est dé-
diée la pagode , est placée au milieu
sur un autel , et se distingue par la
grandeur de sa taille. Devant cette
idole , on remarque une sorte de
bambou fort épais et fort long. Ce
roseau en lontient plusieurs autres
sur lesquelles on lit différentes pré-
dictions. L'autel est ordinairement
peint en rouge, couleur réservée aux
choses saintes. Des cassolettes où
P A I
briilcnl des parliuns sont aux deux
côl'Js de l'autel ; et devant, les prêtres
placent au bassin de Lois où les dé-
Tots mettent leursofiïandes. Plusieurs
lauipes brûlent nuit et jour en l'hon-
neur des morts.
Dnu3 les Indes , lorsqu'on veut
construire! une pagode , il y a de
trai.des cérémonies à observer à
l'égard du terrain choisi pour ce
pieux usai^e. Ou commenîue par i'en-
vironoei" d'une enceinte ; puis on
attend que I herbe y soit devenue ,
grande : alors "ou y fait entrer une
* vache , qu'on y laisse paître à son
gré un jour et une unit. Le lende-
main , on vient reconuaUre l'endroit
où l'herbe foulée témoigne que la
ifache a couché. On y creuse , et on
y «nfonce une colonne de marbre qui
s'élève au-dessus de la terre à uue
certaine hauteur , et sur la colonne
est placée l'idole pour laipielle est
destinée la paiîode. Tout autour on
construit lédifice sacré. — Les In-
dieus , par respect , se déchaussent
toujours avant ù entrer dans Içurs
temples.
Pag CRADES , peuple imaginaire ,
créé p:tr Lucien, qui le peint comme
Taillant et excellent à la course.
P/ix , divinité alléfîorjque , fille de
Jupiter et de Thémis. Les Athéniens
lui consacrèrent un temple , et lui
élevèrent des statues ; mais elle fut
encore plus célébrée chez les Ro-
mains, qui lui érigèrent dans la rue
Sacrée le plus grand et le plus ma-
^ifique temple qui fût dans Rome.
Ce teiuple , commencé par Agri]î-
Erue, et achevé par Vespasien, reçut
s riches dépouilies que cet em pereur
ft son fils avaient enlevées au temple
de Jérusalem. C'étjit dais le temple
de la Paix que s'assemblaient ceux
qui pix>fessaieut les beaux-arts, pour
y disputer leurs prérosatives , afin
qu'en présence de la diviniîé toute
aigreur fût bannie de leiuT> disputes ;
idée ingénieuse, qui devrait retrouver
chez nous son application. Les ma-
h des, au rapport deGaUen , avaient
une grande confiance en cette d?esse •
aussi voyait - on toujours dans son
temple une foule prodigieuse de ma-
P A I 3,3
lades ou de gens faisant des vœnx
jK>ur leurs amis alités ; et cette foule
était cause qu'on voyait souvent ar-
river des querelles dans le temple de
la Paix. Avant Vespasien , cette
déesse avait à Rome des autels , un
culte et des statues. On (a représente
avec un air doux, portant d'une main
une corne d'abondance, et de l'aurre
une "branche d'olivier ; quelquefois
tenant un caducée ^ un flambeau ren-
versé , et des épis ce bled, et ayant
dans son sein Plutus encore enfant.
Sur une médaille d Auguste , elle
tient dune main une branche d'oli-
vier, etde l'autre un {lambeau allumé,
avec lequel elle met le feu à un tro-
phée d armes. Une autre de Serv,
Galba la représente assise sur un
trône , Içnant de la main droite une
branche d'olivier, et s'appuyant de
la gauche sur une massue, après s'en
être servie, com ne Hercule , à punir
làudace des méchants. Sur une mé-
daille de Vespasien , elle est envi-
ronnée d'oliviers, et a pour attributs
un caducée , ime corne d'abondance
et un bouquet d'épis. Une de Titus
la figure en Pallas , qui d'une main
tient une palme , récompense des
vertus , et de lautre une hache d'ar-
mes , effroi des coupables. Sur une
médaille de Claudius, c'est une femme
qui s'appuie sur un caducée enve-
loppé d'an effixivable serpent , et qui
se couvre les v eux de la niam , pour
ne point lui voir répandre son p>ison.
Une lance dans la main de la figure,
ou la massue d Hercule , annonçait
une paix acquise par la valeur et la
force des armes. Sur un bas-relief de
la villa Albani , la Paix est figurée
par une femme qui tient on caducée.
On lui donne aussi, de grandes ailes
comme à la Victoire. Les sacrifices
sans effusion de sang faits à cette
déesse sont indiqués par les cuisses
d'un animal posées sur une table. La
conclusion d une paix peut être re-
présentée par le temple de Janus ,
dont les portes se fermaient alors.
« On pourrair , dit le célèbre ff^in-
» hehnann, emprunter l'image d'une
» paix assurée par l'aniour , on con-
» solidée par un mariage entre le»
Y 4
\
^44 PAL
» parties belligérantes , de ce char-
» mant distique latin :
Militis in galea nidum fccere
coluinbœ ,
Apparet Mavti quant sit arnica
V enus ;
» lin nid de colombes dans un cas-
» que. De deux personnes qui con-
» cluent un traité de paix , l'une
« pourrait tenir un caducée , et l'au-
») tre un thyrse , dont la pointe , en-
» veloppce de feuilles , annoncerait
» qu'elle n'est pas destinée à bles-
» ser. » Aristophane donne à la
Paix pour compagnes Vénus et les
Grâces.
Palmistes, lutteur ^ surnom donné
à Jupiter, parcequ'Hercule s'étant
présenté au combat de la lutte , et
Jjersonne n'osant se mesurer contre
ui , ce dieu accepta le défi à la
prière de son fils , et se laissa vaincre
par complaisance , pour accroître la
gloire d'Hercule. Rac. Paie , lutte.
Pal;estina AQUA , expression qui,
dans Qi^ide , a embarrassé les com-
mentateurs. Ortélius propose d'en-
tendre par-là la rive du Tigre qui
regarde la Palestine de Syrie.
Palamède , un des disciples de
Chiron , et fils de Nauplius roi de
l'isle d'Eubée , descendait de Bélus.
Sinon , dans Firgi/e , attribue sa
mort tragique à l'improbation qu'il
donnait à la guerre oe Troie. Selon
d'autres , Ulysse ayant été envoyé
en Thrace ramasser des vivres pour
l'armée , et n'ayant pu réussir, Pa-
lamède l'accusa de>ant les Grecs , le
rendit responsable de ce mauvais
succès , et , pour justifier son accu-
SJftion , se chargea de réparer sa
faute. Il fut plus heureux ou plus
adroit qu'Ulysse , qui , pour se ven-
{;er , fit enfouir une sonmie considé-
rable dans la tente de Palamède , et
contrefit une lettre de Priam , qui
le remerciait de ce qu'il avait tramé
en faveur des Troyens ,et lui donrj;iit
avis de la sonnne convenue qu'il lui
envoyait. On fouilla la tente de Pa-
lamède j la somme v fut trouvée ^
et le fit condamner à être lapidé.
<i^elques uns disent que Palamède ,
PAL
qui était très pénétrant , découvrit
la feinte d'Ulysse qui contrefaisait
l'insensé pour ne pas aller au siège
de Troie , et que ce fut pour se
venger qu'Ulysse imagina ce strata-
gème, ouivant Pausanias , Pala-
mède étant un jour allé pécher sur
le bord de la mer , Ulysse et Dio-
mède le poussèrent dans l'eau , où il
trouva la mort. On lui attribue l'in-
vention des poids et mesures , l'art
de ranger un bataillon , et de régler
le cours de l'année par le cours du
soleil , et celui du mois par le cours
delà lune , le jeu des échecs , celui
des dés, et quelques autres. Pline
assure qu'il inventa encore , durant
le siège de Troie , ces quatre lettre»
de l'alphabet grec , 0 , 2, 4> , X ;
Philostrate ne marque que ces trois
T , «î> , X. On ajoute qu'Ulysse , se
niocjuant de Palamède , lui disait
qu'il ne devait pas se vanter d'avoir
inventé la lettre T , puisque les
grues la forment en volant. De -là
vient , sans doute , qu'on a nommé
les grues oiseaux de Palamède.
Euripide, cité par Diog. Laërce ,
le loue comme un poète très savant; et
Suidas assure que ses poèmes ont
été supprimés pai Againemnon,, ou
même par Homère. Palamède fut
honoré comme un dieu. On lui avait
élevé une statue avec cette inscrip-
tion : Ait dieu Palamède.
PalamnÉeks , certains dieux mal-
faisants , qu'on croyait toujours oc-
cupés à nuire aux hommes. On
donnait ce surnom à Jupiter , quaii.i
il punissait les coupables.
Palantha , ou Palantho , ou
Palatho. y . Palatia.
Pai-Atia , une des femmes de
Latinus , donna , selon quelques au-
teurs , son nom au mont Palatin. On
croit que c'est la même que Palatho ,
et qu'elle était fille d'Evandre.
Palatin , une des sept montagnes
sur lesquelles Rome est fondée.
Romulus l'environna de murailles ,
parcequ'il } avait été apporté , avec
son frère Rémus , par le berger
Faustulus , et qu'il y vit douze vau-
tours , au lieu que Rémus n'en vit
PAL
que six sur le mont Aventin. On
donne à ce nom diverses elymologies.
Lies uns le tirent de Paies, déesse des
berpers , qti'on y adorait ; d'antres ,
de Palatia , femme de Latinus ; et
d'autres , des Pallantes, originaires de
Pallantium , ville du Péloponnèse , et
qui vinrent avec Evondre s'y établir.
PALATI^A, une des inscriptions de
Provence, appelée Cybèle, fa grande
Idéenne Palatine.
1 . Palatiss , prêtres salicns établis
par Numa Pompilius. Ils étaient
destinés au service de ftlars sur le
mont Palatin , d'où vient leur nom.
2. — Jeux institués par JLivie en
rbonneur d'Auguste , ou , selon
d'autres , par Aueu*te lui-même ,
«n l'honneur de Jules - César. Us
prirent leur nom du temple qui
était sur le mont Palatin , où on les
célébrait tous les ans durant huit
jours , à commencer du quinze Dé-
cembre.
Palatinds , surnom d'Apollon.
Auguste ayant acquis le mont Pa-
latin , le tonnerre tomba sur une
portion du terrain qu'il avait acheté.
Sur la réponse des devins, que cet
endroit était revendiqué par un dieu,
le prince y bâtit , du plus beau
marbre , un temple à ApolL'n ; il y
joignit une bibliothèque , et tout
autour il éleva des portiques. Celte
bibUothèque n'était pas seulement
destinée à ofirir des secours utiles aux
savants ; Auguste en fit comme une
académie , qui devint le rendez-vous
des gens de lettres , et où des juges
examinaient les nouveaux ouvrai;es
de poésie : ceux qui paraissaient
dignes d'être transmis à la postérité
étaient placés honorablement avec
le portrait de l'auteur.
Palatua , déesse qu'on adorait h
Rome comme la patrone du mont
Palatin , où elle avait un temple
magnifique.
Palatoal , Pai.atoai.is , Pai.a-
TUAR , prêtre de Palatua. C'était
aussi le nom que Ion donnait au
sacrifice qu'on offrait à cette divi-
nité.
i. Palémon , fils d'Athamas et
d'Iao , (ut changé en dieu marin ,
PAL 345
après que sa mère se fiit précipitée
arec lui dans la mer. Il s'appelait
d'abord iVléiicerte. Après son apo-
théose , il fut honoré dans l'isle i!e
Ténédôs,où une superstition empile
lui ofTrait des enfants en sacrifice.
A Corinthe , Glaucus institua en «-ou
honneur les jeux Isthmiens, lesqiiPÎs,
interrompus dans la suite , forent
rétabhs par Thésée en l'honneur de
Neptune. Pausanias raconte que ,
dans le tempfe que les Corinthiens
avaient consacré à Neptune, étaient
trois autels , un de ce dieu , le se-
cond de Leucothée , et le troisième
de Palémon. On y trouvait une cha-
pelle basse , où ton descendait f'ar
un escalier dérobé. On prétendait
que Palémon s'y tenait caché ; et
quiconque osait y faire un faux ser-
ment , 'soit citoyen , soit étranger ^
était aussi-tot puni de son parjure.
Ce dieu était honoré à Rome sous
le nom de Portumnus ou Portiinns.
2. — Fils d'Hercule et d'Iphioné ,
femme d'Antée. On croit que de ce
Palémon les Libyens ont fait Jenr
Sophax.
PALÉMONirs , fils de Lernns , on
de Vnlcain , un des Argonautes, sui-
vant Apollonius.
Palès , déesse des bergers. E'ie
avait les troupeaux sous sa protec-
tion. Aussi les campagnes céiébrai«>nt
une grande fête en son honneur, f^.
Palhies.
Palestimes , déesses dont i! est
fait mention dans Ovide , et qu'où
croit les mêmes que les Furies ; ap-
paremment de Paleste , ville d'Epire ,
où elles étaient honorées.
Palestbe . file de Mercure, .à
laquelle on attribue l'invention de !a
lutte. D'autres la disent fille d'HT-
cnle , et lui font honneur d'avoir
établi que les femmes qui vou-
draient clispnter le prix de la course er.
des autres jeux publics ne le feraient
qu'avec la décence qui convient à
leur sexe. On assure aussi quelie
fut l'inventrice d une espèce de cein-
ture , de tablier ou décnarpe , dont
les athlètes se servaient pour cacher
ce que l' honnêteté détend de décou-^
Yrir. JKâc. FtUè , lutte.
346 PAL
PIlel'r. Les Romains en a\J)ent
fait un dieu , parcequ'en latin pallor
est masculin. Tulhis Hostilius , roi
de RcMiie, voyant ses troupes sur le
point ;cle prendre la fuite , voua un
ttmpJe à la Crainte et à la Pâleur,
qui lut élevé hors de la ville, t'^oy.
PALLOraENS.
Palices , frères jumeaix, qui
furent mis au rang des dieux. Près
ou Synièthe , fleuve de Sicile , dit
un poète sicilien cité par 3Ia-
crohe^ Jupiter étant devenu amou-
reux d'une liile de Vulcain , nommée
Tljîiliè ou Etna , cette nymphe ,
craignant le ressentiment de Junon ,
pria fcOn amant de la cacher dans les
entrailles de la terre. Lorsque le
terme de son accouchement lut ar-
rivé*, il sortit de "la terre deux en-
fanjÈB , qui furent appelés Palices,
'àe'palin ikesLhai , .revenir ; fable
vraisemblablement fondée sur l'équi-
voque (lu nom. Ilésychius les fait
fils d'Adramus. Près «le leur temple
étfût un petit lac d'eau bouillante et
soufrée , toujoui s plein , sans jamais
déborder , <jue l'on appelait DeUi ,
et que le peuple croyait fr'ère des
Palices, 'ou plutôt <ju'il regardait
comme le berceau d'où ils étaient
sertis. C'était près de ces deux bas-
sins qu'on faisait les sérijients solem-
nels dont Arislote nous a transmis le
mode. Ceux qui étaient admis au
serment se purifiaient ' ; et après
avoir donné caution de paver si les
dieux les y condamnaient , ils s'ap-
prochaient des bassins , et juraient
par la divinité qui y présidait. La
fortnule était écrite sur des billets
Îjjii surnageaient s'ils étaient con-
ormes ii la vérité , et qui tombaient
au fond lorsqu'on se parjurait. Les
j)arjures étaient punis sur-le-champ
en tombant dans un de ces lacs, où
ils se noyaient , selon Macrohe ; . de
mort subite , suivant Palémon ;
'di'vorés par un feu secret , disent
AristoLc et Etienne de-Bizance ;
ou simjjlement privés de la vue ,
nous apprend Diodore de Sicile.
Ce lieu était aussi un asyle pour les
enclaves maltraités; leurs maîtres, pour
les, reprend rejetaient obligésdes'eu-
P A L
gager à les liaiitr plus humaine-
ment , ce qu'ils observaient avec
scrupule , dans la crainte d nn chàti-
menl redoutable. Heureuse supersti-
tion que celle qui tournait au profit
de rhumaîiité I Le temple des Pa-
lices n'était pas moins célèbre par les-
prophéties qui s'y rendaient ; aussi
les autels de ces divinités élaient-il*
toujours chargés de fruits et de pré-
sents j on alla même jusqu'à leur im-
moler des victimes hmnaines. Mai*
cette barbare coutume fut'^enlîn
abolie, et les Palices se contentèrent
des offrandes ordinaires.
Palhies , fête que les Romains
célébraient tous les ans le 21 Avril ,
en l'honneur de la déesse Pal es. C'était
proprement la fête des bergers , qui
la solemuisaient pour chasser les
loups , et les écarter de leurs trou-
peaux. Ce jour-là , le peuple se pu-
rifiait avec des parfums mêlés de
sang de cheval , des cendres d'un
veau qu'on faisait brûler au mo-
ment qu'on l'avait tiré du ventre
de sa mère, et de tiges de fèves. Dès
le matin, les Ijergers purifiaient aussi
le bercail et les troupeaux a\ ec de
l'eau, du soufre , de la sabine, de
l'olivier, du pin, du laurier, et du
romarin , dont la fumée se répandait
dans la bergerie. Après cela ils sacri-
fiaient à la déesse du lait , du vin bf\.\X
et du millet : puis suivait le festin.
Le soir ils faisaient brûler de la paille
ou du foin , et sautaient par-dessus.
Cescérémonies étaient accompagnées
d'instruments, tels que flûtes , cym-
bales et tamijours. Comme Romu-
lusavait jeté les premiers fondements
de Rome le ix d Avril, jour dès-
lors consacré à Paies , ce prince fit
servir la fêle de cette déesse à la mé-
moire de la fondation de sa nouvelle
ville. Ainsi on ies confondait toujours
depuis l'une arec l'autre.
Palinlbe , pilote du vaisseau
d'Enée. Morphée l'ayant endormi le
précipita dans la merj après avoir
erré trois jours à la merci des flots ,
le quatrième il fut jeté sur la côte
d^ltalie , où les habitants le massa-
crèrent. Les dieux punirent cette
barbarie par une peste violente , qui
. P A L
nr cessa qnaprès qu'on eut appaisé
ses ruànes par des honneurs - niqè-.
I>re3, et par un monument qui lui
fut élevé au lieu même où il avait
été nn'ssacré, eT qui fut appelé Céi^
de Palinure , actn qu"il conserve
encore aujourd'hui, f irsile dit que
ce fut Enée qui lui fit ériger ce
lonibeau.
Pallades , jeunes filles que l'on
consacrait d'une manière infâme à
Jupiter, àïhèbes en Eevpte. On les
choisissait parmi les plus belles et
dans les phss nobles- familles. De qe
nombre était une jeuae vierge qui
< avait la liberté d'accorJer à «on ^ré
«es faveurs , jusqu'à ce qu'elle fût
nubile ; alors on la mariait : mais
jusqu'à son njariage on la pleurait
comme morte.
Palladium , statue de Minerve ,
taillée dans l'attitude d'une personne
3 ni marche , tenant uiie pique le^ée
ans Si main droite, et une frrenonillc
dans la gauche. C'était, suivant Apol-
lodorcy une espèce d automate qui se
mouvait de lui-raéme. Suivant plu-
sieurs autres écrivains, elle était faite
des os de Péloris. { f' . Fatalités de
Tboie. ) Quelques uns prétendent
que Jupiter l'avait fait tomber du
ciel , près de la tente d'IIns , lorsque
ce héros élevait la citadelle d'Ilium.
Uérodien la fait tomber à. Pessi-
nunte en Phrvgie ; d'autres veulent-
qu'Electre, mère de Danaiis, l'ait
conuée à ce prince. Les un» disent
que c'était l'astrolopue Asius qui en
aviiit fait présent à Tros, comme d'un
talisman auquel était attachée lacon-
servation de la ville ; les autres , que
Dardanus le reçut de Chivse, qui
])assait pour être fille "de Pallas. Quoi
qu'il en soit de ces différentes opi-
nions , les Grecs , regardant cette
statue comme un obstacle à la prise
de Troie , entreprirent de l'enlever.
Un ancien mythologue fait ici un
conte qui a donné lieu à un proverbe.
Lorsqu'UU'ssc etDiomède , à qui les
Grecs font honneur de cet enlève-
ment , furent arrivés au pied du
j,uur de la citadelle, Diomède monta
sur les épaulés d'Ulysse, le laissa là
saas l'aider à soa tour , pénétra dans
r A L Z y
la citadelle, trouva le Palladium ,
l'emporta ,^ct vint rejoindre son com-
pagnon. Celui-ci, piqué y affecta de
marcher derrière lui , et , tirant son
ëpée , allait le percer , lorsque Dio-
mède , frappé de fa lueur de lépée ,
se retourna , arrêta le coup , et força
Ulysse de passer devant î«! : de là
le proverbe grec ,. La loi de Diom
mède , à propos de ceux que Ion
oblige à faire (juelque «hose malgié
eux. Suivant plusieurs traditions ,
Dardanus ue recul de Jupiter qu'un
Palladium ; mais sur ce modèle i! en
fjt faire un second exactement sem-
blable, et le plaça dans le milieu de
la basse-ville , dans un lied ouvert
à tout le monde , afin de tromj^r
ceux qui aiu-uient dessein d'enlever
le véritable. Ce fut ce faux Palla-
dium dont les Grecs se rendirent
niDÎtres ; pour le véritable , Enée
l'emporta avec les statues des grauds
ditux, et les fit passer avec lui en
Italie. Les Romains étaient si per-
suadés qu ils en étaiei:t possesseurs ,
au à l'exemple de Dardanus ils -en
rcnt faire plusieurs qui furent dé-
fiosés dans le temple de Vesta , et
original fut caché dans un lieu qui
. n'était connu que des prêtres. Plu-
sieurs villes leur contestaient poiu--
tant la gloire deposséderle véritable,
telles qu'une ancienne ville de Lu-
canie qu'on croyait être une colonie
troyenne, LaviHium,Argos, Sparte,
et bec.ucoup d'autres : mais les liiens
revendiquaient cet avantage, et pré-
tendaient n'avoir jamais perdu le
Palladium ; et plusieurs auteurs ra-
content que Fimbria ayant bridé
Ilium, on trouva dans les cendres du
temple de Minerve cette statue saine
et entière ; prodige dont les Uiens con- ■
scrv èrent long-temps le souvenir dans
leurs médailics.
Pallaktias , nom patronymique
de lAurore, fille du Géant Pallas,
suivant Hésiode. . '
Pallastiûes étaient fils de Pallas
frère d'Egée roi d'Athènes. Ces
princes étaient au nombre de cin-
quante , et faisaient leur demeure à
Pallènc , bourg de la tribu An-
t tiochide. Avant voulu détrôner leur
348 PAL
oncle, ils furent prévenus par Thcne'e ,
<l«)nt In. victoire sur eux raff'erinit le
trône chancelant de son père. Ce-
pendant, après la mort d'Egée-, ils
reprirent le dessus , et forcèrent
Thésée h s'exiler d'Athènes. P oy.
Thésée.
PALL.iNTiTJS, yxireom de Jupiter
adoré à Trapezunte , ville d'Arcadie.
1 . Pallas , fils de Crius et d'Eu-
ryhie , épousa Styx , fille de l'Océan ,
<iont il eut l'Honneur , la Victoire ,
la Force , la Vii>leace , qui accom-
pagnent toujours Jupiter.
2. — Déesse de la jKuerre. Les
lins la distinguent de Minerve; les
autres la confondent avec elle. C'est
la guerrière Pallas qu'Hésiode fait
sortir du cerveau ae Jupiter : il
.] appelle la Tritonienne aux yeux
pers , et la peint comme vive ,
violente , indomtable , aimant le tu-
multe, le bruit , la ^^uerre et les
combats ; ce qui ne convient pas trop
à la déesse de la sagesse , des sciences
et des arts.
3. — -Un desTitans, fut vaincu et écor-
ché par Minerve qui s'arma de sa peau.
4- — Père de Minerve, peut-être
le même que le précédent , voulut
violer sa fille , suivant Cicéron , et
fut tué par elle.
5. — Un des fils de Lycaon ,
donna son nom à la ville de Pallan-
tium qu'il avait bâtie.
6. — Fils de Pandion , et frère
d'Egée roi d'Athènes , fut père des
Pallantides.
7. — Fils d'Hercule et de Dyna
fille d'Evandre, ou , selon Vitgile ,
fils d'Evandre même , tué par Tur-
nus , joue un rôle brillant dans
\ Enéide . On a fait de ce prince un
géant d'une taille énorme , et l'on a
prétendu même avoir découvert son
corps près de Rome, sous le règne
de l'empereur Henri IIL Mais la
langue dans laquelle son épitaphe est
écrite, le stvle , la lauipe qui ne
s'éteint , après aSoo ans de durée ,
que par l'accident du petit trou qu'on
y fit , la largeur énorme de la bles-
sure qui se distinguait encore dans
la poitrine , la stature de ce corps
si miraculeusement conservé ; qui ,
PAL
dressé contre le nmr, le dépassait
de toute la lêlej toutes ces fables, re-
cueillies dans des légendes de moines,
sont dignes des teuips d'ignorance
où elles ont été fabriquées.
I . Pallèke , presqu'isie de la Cher-
sonè.=e de Macédoine , où Enée re-
lâcha , et fut reçu par des Thraces
alliés des Troyens. II y bâtit un
temple à Vénus , et une ville de son
nom , oi'» il laissa ceux de ses com-
pagnons qui étaient las des fatigues
de la navigation.
a. — Contrée septentrionale oi"i
Oi'ide raconte qu'un marais nommé
Triton donnait à ceux qui s'y bai-
gnaient neuf fois le plumage d'ua
oiseau et la faculté de voler. ,
PallÉms , un des surnoms de
Minerve.
Palloriens, prêtres saliens des-
tinés au service de la déesse Pâleur,
compagne de Mars. Ils lui sacri-
fiaient un chien et une brebis.
Palme , branche ou rameau du
palmier. Elle était le symbole de la
fécondité , parceqne le palmier, dit-
on , fructifie continuellement jusqu'à
la mort. Aussi voit-on des palmes
sur les médailles des empereurs qui
ont procuré l'abondance h leurs peu-
ples. La palme était aussi le symbole
de la durée de l'empire, parcerjue le
palmier dure long- temps, et de
la victoire , parceqii'on mettait une
palme dans la main du triomphateur.
César , étant sur le point de livrer
bataille à Pompée , apprit qu'il était
sorti tout-à-coup une palme du pied
de la statue qu'on lui avait dédiée
au temple de la Victoire ; ce qu'il
prit pour im heureux présage.
Palmiers ( Pays des) , pavs situé
sur le rivage oriental du Golfe Ara-
bique. Diodore de Sicile peint
cette contrée comme arrosée de fon-
taines dont Teau était plus fraîche
que la neige , verdoyante et déli-
cieuse. On y trouvait un ancien au-
tel bâti de pierres dures , dont l'in-
scription était en caractères qu'on ne
connaissait plus. Cet autel était en-
Itretenu par un homme et une femme*
qui en étaient les prêtres pendant le
cours de leur vi'- T' ""' faisait t'jin
P A M
les cinq ans une fête où les peuples
Voisins se rendaient , tant pour sacri-
fier aux dieux des hécatombes de cha-
meaux engraissés , que pour rem-
porter chez eux des eaux du pays ,
parcequ'elles passaient poiu: très
«aJutaires atix malades qui en bu-
vaient.
Palmulaires. V. Parmi'laiees.
Palmcs, capitaine troyen, ren-
versé par Mézence qui lui coupa le
jaiTet dans sa fuite , et ini enleva ses
armes , pour en faire présent à son
fils Lausus. Enéid., /. lo. •
PAtMYs, un des fils d'Hippotion ,
vint d'Ascanie avec ses frères au se-
cours de Troie.
Palmytès , ou Palmytius , divi-
nité égyptienne.
Pambéoties , fêtes de Minerve.
Les Béotiens se rendaient en foule de
toutes parts à Coronée pour les cé-
lébrer , doii vient leur nom. Rac.
Pas , tout , et Boiôlia , Béotie.
Pamisus, fleuve de Messénie , à
qui l'on rendait les honneurs divins
par l'ordre de Sybortas , roi messé-
tiien , qui avait ordonné que les rois
ses successeurs lui feraient tous les
ans des sacrifices.
PammÉlès , nom d'Osiris , c.-à-d.
le dieu qui veille à tout , nom qui
convient bien à la nature , ou plutôt
au soleil , dont Osiris était le sj'm-
l>ole. Rac. Pas, tout y ni elei/i,
avoir soin.
Pammilies. P^. Pamylies.
Pammon , un des fils de Priam ,
suivant Homère. Iliad., l. a/j.
Pamphagus , qui déuore tout,
surnom de Bacchus. C était aussi le
nom d'un des chiens d'Acléon.
Pamphila , fille d'Apollon, à la-
quelle on attrit'Ue l'invention de l'art
de broder en soie.
Pamphos , poète athénien , que
— Ton regarde conmir le premier qui
ait composé un hvmne en l'honneur
des Grâces.
: Pamphyie , fille de Rhacius et de
Manto.
Pamphyloge , femme de l'Océan ,
qui en eut deux filles, Asia et Libya ,
lesquelles donnèrent leur nom aux
Ueux pays ainsi nomuiés.
PAN 54çj
PAMTLA,OuPAMYLlE.(ilf. Egypt,}
C'était une femme de Thèbes, qui,
sortant du temple de Jupiter, en-
tendit une voix lui annoncer la nais-
sance d'un héros qui devait faire ua
jour la félicité de l'Egypte. C'était
Osiris , dont elle fut la nourrice , et
qui depuis justifia cet oracle.
Pamylies . fêtes en l'honneur d'O-
siris , instituées en mémoire de sa
nourrice Pamyla. On y portait une
figure d'Osiris assez semblable à celle
de Priape , parcequ Osiris , ou le
Soleil , était regardé comme le dieu
de la reproduction.
Par , un des huit grands dieux ,
ou dieux de la première classe ehei
les Egyptiens, qui l'honoraient d'im
culte particulier , mais qui ne lui
immolaient ni chèvres ni boucs ,
parcequ'ils donnaient à ses images la
face et les pieds de cet animal , ado-
rant sous ce s^Tnbole le principe dç
la fécondité de la nature. D'autres
prétendent que l'origine de cette
peintiue est que ce dieu, ayant trouvé
en Egvpte les autres dieux échappés
aux mains des géants, leur conseilla ,
rur n'être pas reconnus , de prendre
figure de divers animaux ; et que ,
pour leur donner l'exemple , il prit
celle d'une chèvre. Il combattit
même avec vigueur contre Typhon ;
et p()ur le récompenser , ces mêmes
dieux , qu'il avait si bien défendus ,
le placèrent dans le ciel , où il forme
le signe du capricorne. Ce dieu était
en tel honneur en Egypte , qu'on
voyait ses statues dans tous les tem-
ples , et qu'on avait bâti dans la
Thébaïde ime ville qui lui était con-
sacrée sous le nom de Chenmis , ou
ville de Pan. Il n'était pas moins ho-
noré à Mendès , dont fe nom signi-
fiait également Pan et bouc. On
croyait qu'il avait accompagné Osiris
dans son expédition des Indes avec
Anubis et Macedo. Polyen, dans
son Traité des Stratagèmes, attri-
bue à Pan l'invention de l'ordre de
bataille, des phalanges, et de la divi-
sion dune armée en aile droite et en
aile gauche ; ce que les Grecs et les
Latins appellent les cornes d'une
armée : et c'est pour cela , dit-il ,
3'o ' p A ^'
qu'on le représentait avec des cornes.
Voilà le fond très ■simple sur lequel
les Grecs ont brodé. Suiv;int eux,
Pan était filsr, ou de Jupiter et de la
ijyuiplie Thyudjris , ou plulol de
Mercure et de Pénélope. Ce dieu,
cli;Higé en bouc , s'approcha de la
reine d'Ithaque ; c'est pour cela que
Pan a les cornes Cl les pieds de cet
animal. Il fut appelé Pan, qui veut
dire tout, parceque , selon un ancien
m vtholofiue , tous ceux qui recher-
chaient Pénélope en l'absence d'U-
lysse contribuèrent à sa naissance.
Èpiméfiide fait deJPan et d'Arcas
deux frères jumeaux , fils de Jupiter
et de Calislo. D'autres le font naître
de l'Air et d'une Néréide , ou enfin
du Ciel et de la Terre. Toutes ces
variations trouvent une explication
naturelle dans le nombre de dieux
de ce nom , que les Grecs avaient
multipliés jusqu'à douze.
Pan était principalement honoré
en Arcadie , où il rendait des oracles
célèbres. On lui offi';iit en sacrifice
du miel et du lait de chèvre , et l'on
célébrait en son honneur les Luper-
cales , fête qui, dans la suite, devint
très célèbre en Italie , oii Kvandre ,
Arcadien, avait porté le culte de Pan.
On le représente ordinairement fort
laid, les cheveux et la barbe néglig;ée ,
avec des cornes , et le corps de bouc
depuis la ceinture jusqu'en bas ; enfin
ne différant point d'un Faune ou
d'un Satyre. Il tient souvent une
houlette , comme dieu des bergers ,
et une flûte à sept tuyaux, qu'on
appelle la flûte de Pan , parcequ'on
i en croit l'inventeur. ( K. Syrinx. )
On le disait aussi dieu des chasseurs ,
mais plus souvent occupé à rourir
après les nymphes , dont il 'était l'ef-
froi , qu'après les bètes fauves. Les
Grecs , outre la fable de Svrinx ,
qu'on trouvera en son lieu , en débi-
taient plusieurs autres au sujet de ce
dieu , comme d'aToir découvert à
Jupiter le lieu où Gérés s'était cachée
après l'enlèvement de Proserpine.
Jupiter, d'après cet avis, envoya les
Parques consoler cette déesse, et la
déterminer, par ses prières, à faire
cesser la stérilité que son absence
P A N
avait causée sur la terre. Plusieurs
savaiUs confondent Pan avec Faunus
e' Sylvain , et croient que ce n'était
qu'une même divinité adorée sous
C!S <!i(Tércnts noms. Les Lupercales
même étaient également célébrées
en l'honneur de ces trois déités, dif-
férentes à la vérité dans leur origine ,
mais confôiidues dans la suite des
tenips.
Cependant Pan est le seu 1 des trois
qui ait été allégorisé , et regardé
comme le symbole de la nature, sui-
vant la signification de son nom.
Aussi lui met-on des cornes à la tète ,
pour iiiarquer , disent les' mytho-
logues , les rtt\ ons du soleil. La viva-
cité et le rouge de son teint expri-
ment l'éclat du ciel ; la peau de chèvre
étoilée qu'il porte sur l'estomac , les
étoiles du firmament ; enfin ses pieds
et ses jaml.ies hérissées de poi!s dé-
signent la partie inférieure du monde,
la terre , les arbres et les plantes.
Aiigitst^i Carrache s'est servi de
cette figure allégorique de l'univers
pour exprimer cette pensée , oinnia
vincit ainoi; l'amour triomphe de
tout ; il a représenté Pan terrassé
par Cupidon.
Terminons cet article en disant
un mot de la fable du grand Pan.
Le vaisseau du pilote Thamus
étant un soir vers de certaines isles
de la mer Egée, le vent cesi^a tout-
à-fait. Tous les gens du vaisseau
étaient bien, éveillé» , la plupait
même passaient le temps à lx)ire les
uns avec les autres, lorsqu'on enten-
dit tout d'un coup une voix qui ve-
nait des isles, et qui appelait Thamus.
Thamus se laissa appeler deux fois
sans répondre; mais à la, troisième
il répondit. La voix lui commanda
que, quand il serait arrivé dans un
certain lieu , il eriût que le grand
Pan était mort. Il n'y eut personne
dans le navire qui ne fût saisi de
frayeur et d'épouvante. On délibé-
rait si Thamus devait obéir à la voix ;
mais Thamus conclut que quand ils
seraient arrivés au lieu marqué , s'il
faisait assez de vent pour passer
outre, il ne fallait rien dire; mais
que si un calme les arrêtait là, il fal-
PAN
lait s'acquitter de l'ordre qu'il avait
reçu. II ne manqua point d être ^u^-
pris d'un calme à cet cndroit-îà , et
aussi-tot il se mit à crier de toute
sa force que le f;rond Pau était mort.
A peine âvait-il cessé de parler, que
l'on entendit de tous côtésdes plaintes
et des sémissements , comme d'un
grand nombre de liCrsonncs siu-prises
et aftliïîces de cette nouvelle. Tous
ceux qui étaient dans le vaisseau
furent témoms de l'aventure. Le
bruit s'en rép;mdit en peu de temps
jusqu à Rome ; et l'empereur T libère
a} ant voulu voir Thanius lui-même ,
assembla des gens savants dans la
the'ologie paifcnne , pour apprendre
'deux qui était ce grand P.in , el il
fut conclu que c'était le lils de Mer-
cure et de Pénélope.
Panacée , une des filles d'Éscu-
lape et d Epione, fyt honorée comme
«ne déesse , et on croyait qu'elle f.ré-
sidait à la guérison tie toutes sortes
de maladies. Rac. Pan, tout; akeis-
thai, guérir. Chez les Oropiens , on
voyait un autel dont la quatrième
partie était dédiée à Panacée et à
quelques autres divinités.
Panachéfkse, surnom sous lequel
Cérès avait un temple à Egium en
Achaïe.
Panachéis , protectrice de tous
les Achéens , surnom de Minerve
honorée en Achaïe.
Panacée, surnom de Diane, tiré
dit-on, de ce quelle courait de mon-
tagne en montagne, de forêt en forêt ,
qu'elle changeait souvent de de-
meure , étant tantôt au ciel , tantôt
sur la terre ; enfin de ce qu'elle chan-
geait de forme et de figure.
Panarius , de Panis, Jupiter
avait sous ce nom , dans le Forum ,
une statue, en mémoire du pain que
les soldats du Capitole jetèrent au
, camp des Gaulois , pour 1» ur montrer
qu'ils ne manquaient pas de vivres.
Pakathénées, grandes fêtes de
Minerve , qu'on célébrait tous les
ans, et qui s'appelaient d'abord Athé-
nées. Sous ce premier nom , elles
furent originairement instituées par
Erichthonius , fils de Vidcain , ou ,
selon d'autres , par Orphée. Depuis
PAN 35i
ce temps , Thésée , ayant incorporé
feu un seul chef-lieu toutes les villts
subalternes , rétablit ces fêtes sous le
nom de Panathénées. On y recevait
tous les peuples def Attique, suivant
les vues politiques de Thésée, afin
de ks habituer à Athènes pour la
patrie commune. Ces fêtes , dans leur
simplicité et leur première origine ,
ne duraient qu un jour ; mais ensuite
la pompe s'en acci-ut , et le terme eu
devint plus long. On étaljlit alors de
fraudes et de petites Panathénées,
-es grandes se célébraient tous les
cinq ans , le iô du mois Hécatora-
fta-on , et les petites tous les trois ans,
ou plutôt tous les ans , le 20 du mois
ïhargéiion. Chaque ville de l'At-
tique , chaque colonie athénienne ,
dans ces occasions, devait , en forme
de tribut , un bœuf à Minerve ; la
déesse avait l'honneur de l'héua-
tombe, et le peuple en avait le profit.
La chair de> victimes servait à vé^or-
1er les spectateurs.
On proposait à ces fêtes des prix
pour trois sortes d"e combats. Le pre-
mier , qui se faisait le soir , el dans
lequel les athlètes portaient des flaïu-
beaux,était ordinairement une course
à pied ; mais, depuis, elle devint une
course équestre , et c'est ainsi qu'elle
se pratiquait du temps de Platon.
Le second combat était gymnique ,
c'est-à-dire que les athlètes y com-
1)attaient nus ; il avait son stade
particulier , construit d'alnjrd pi.r
Lycurgue le Rhéteur, puis retabii
magnifiquement par Hérode Atticus.
Le troisième combat , institué par
Périclès , était destiné à la poésie et
à la musique.
On y voyait disputer h l'envi
d'excellents chanteurs , qu'accompa-
gnaient des joueurs de flûte et de
cithare ; ils chantaient les louanges
d'Harmodius , d'Arislogilon et de
Thrasybule. Des poètes v faisaient
représenter des pièces ^e théâtre
jusqu'au nombre de quatre chacun ,
et cet assemblage de poèmes s'appe-
lait Tétralogie. Le prix de ce combat
était une couronne d'olivier et im
baril d'huile exquise , que les vain-
queiu-s, par une grâce particulière
55î PAN
accordée à eux seuls , pouvaient faire
Iransporler oii il leur plaisait hors
du territoire d'Athènes. Ces com-
bats , couinie on vient de le dire ,
étaient suivis de festins puhlits et de
sacrifices, qui terminaient la fête.
Telle était , en général , la ma-
nière dont se célébraient les Pana-
thénées ; mais les grandes l'empor-
taient sur les petites par le concours
du peuple ; et parceque dans cette
fête seule on conduisait en grande et
magnifique pompe un navire orné
du voile ou du péplus de Minerve ;
et après que ce navire , accompagné
du plus nombreux cortège , et qiii
n'allait en avant que par des ma-
chines , avait fait plusieurs stations
sur la route , on le ramenait au même
lieu d'où il était parti , c'est-ii-dire
au Céramique.
A cette procession assistaient toutes
sqrtes de gens vieux et jeunes , de
l'un et de l'autre sexe , portant tous
à la main une branche d'olivier, pour
Jionorer la déesse à qui le pays était
redevable de cet arbre utile. Tous les
peuples de l'Attique se faisaient un
point de religion de se trouver à
cette fête : de là vient son nom de
Panathénées , comme si Ton disait les
Athénées de toute l'Attique. Les
Romains les célébrèrent ii leur tour;
iiinis leur imitation ne servit qu'à
relever davantage l'éclat des vraies
Panathénées.
Pancarpe , spectacle des Ro-
mains , où des hommes gagés com-
battaient contre toutes sortes de
Jjêles dans ramphilhéàtre de Rome.
Rjc. Pan, tout ; harpos , fruit. Ces
jeux ont duré jusqu'à l'empereur
Justinien. 11 ne faut pas les confon-
dre avec la Sylve. V . Sylve.
Panchaïe , isle d'Arabie , célèbre
f>ar sa fertilité, ses eaux et ses dé-
ioes,et sous la protection de Jupiter
Triphvlien , qui y avait un temple
iDagnifique. La plaine où il était
situé était toute consacrée à Jupiter.
On la nommait le Char d'Uranus ,
OH l'Olympe Triphylien. On dit
qu'Uranus , tenant l'empire du
niQode , se plaisait à venir sur cette
PAN
montagne contempler le ciel et Ici
astres.
Pancladies , fête que les Rho-
diens célébraient au temps de la taille
de leur vigne. Rac. klados , ra-
meau.
Pancratès , tout-puissant , sur-
nom de Jupiter. Rac. kratos, force,
puissance.
Paincratiastes , .athlètes qui s'a-,
donnaient sur-tout à l'exercice du
pancrace. On donnait aussi ce nom
à ceux qui réussissaient dans les cinq
sortes de combats compris sous le
titre général de pentatlde , appelé
pancrace parceque les athlètes y
déployaient toute leur force,
Pancration , exercice violent qui
faisait partie des anciens jeux publics.
C'était un composé de la lutte et du
fugilat. On appelait les athlètes
ancratiastes ou Pammaques , et ils
pouvaient chercher à se vaincre par
toutes sortes de moyens. Les statues
de ces sortes de lutteurs sont remar-
quables par des oreilles petites ,
lomprimées contre la tête. Le carti-
lage en est gonflé , ce qui rétrécit
l'ouverture de l'oreille , dont le bord
intérieur est marqué par des traits
qui ressemblent à des incisions.
W inckehnann , Essai sur F Allé-
gorie , p. 8 de la préface , t. i.
Panda. Les Romains avaient deux
divinités de ce nom. La première,
pour qui l'on avait une grande vénéra-
tion, était ainsi nommée parcequelle
ouvrait le chemin. Celait la déesse
des voyageurs. La deuxième était la
Paix , ou la déesse de la paix , qu'on
appelait ainsi pareequ'elle ouvrait
les portes des villes. Un ancien au-
teur , nommé Elius , cité par J^ar-
ron , croyait que Panda et Cérès
étaient une même divinité , et que
ce noni lui avait été donné a pane
dando, parcequelle donnait le pain
aux hommes, f^ arron distingue l'une
de l'autre , et dérive Panda de pan-
dere, ouvrir.
r. Panoare , fils de Lvc.aon , un
dps plus fameux capitaint s qui mar-
chèrent au secours des Troyens
contre les Grecs. Homère, pour
exprimer son habileté à tirer de I arc,
supposȔ
PAN
suppose qu'Apollon lui-même lui
avait donné un arc et des ilèclies ,
et lui fait jouer un rôle important.
Il blesse Ménélas , et l'eût tué si Mi-
nerve n'eût détourné le coup. Mais
enfin il tombe sous les coups de
Diomède quil blesse légèrement , et
qui punit son audace.
2. — Fils d Alcanor et dHiéra ,
et frère de Bitias. Firgilc , qui lui
donne une taille colossale , le peint
appuyant ses larges épaides contre
les portes ^u camp troven , qu'il fait
tourner sur leurs gonds, pour empê-
cher les Kutules d'y pénétrer. Mais
il a leniajheur d'y enfermer Turnus,
qui l'envoie bientôt rejoindre son
Irère.
5. — Fils de ISIérops , eut trois
filles, Mérope , Cléotbère et Aéiion.
Pénélope nous apprend dans Homère
que ces princesses perdirent leur
père et leur mère par un effet du
courroux des dieux , et que Vénus,
touchée de pitié de les voir orphe-
lines , prit soin de leur éducation.
Les autres déesses les comblèrent à
l'envi de leurs faveurs. Junon leur
donna la sagesse et la beauté ; Diane
V joignit la grâce de la taille ; Mi-
nerve leur apprit à exceller dans tous
les ouvrages qui conviennent aux
femmes ; et quand elles furent nu-
biles , \ énus remonta au ciel pour
})rier Jupiter de leur accorder un
leureux mariage. IVIais, en l'absence
de Vénus , les Harpyies enlevèrent
ces princesses et les livrèrent aux
ï'uries. Paiisanias ajoute qu'on les
nommait Camiro et Clytie , ce qui
supposerait qu'on n'en comptait que
deux. Suivant lui, Pandare leur père
était de Milet , ville de Crète , et fut
complice non seulement ciu vol sa-
crilège de Tantale > mais aussi du ser-
ment qu il fit pour cacher son crime.
Pandarée , d'Ephèse , père de
deux filles, l'une nommée Aédon et
l'autre Chéiidonée , maria Tainéeià
Polvtechne, de Coloplion en Lydie.
Les nom eaux époux furent heureux
tant (ju'ils honorèrent les dieux ;
mais s'étant vantés , un jour . qu'ils
••'limaient plus qu- Jupiter et Junon ,
V. déesse , ofTensée de ce discours ,
Tome II.
PAN 5.5
leur envoya la Discorde, qui les eut
bientôt brouillés. Polytechne était
allé chez son beau-père lui demander
sa fille Chéiidonée, que sa soeur avait
envie de voir, et l'ayant conduite
dans un bois , il lui fit violence.
Celle-ci , pour se venger , apprit à
Aédon l'insulte quiluiavdit été faite,
et l'une et l'autre résolurent de faire
manger au mari Itvs son fils uni-
que. Polvtechne, informé de cet
attentat , poursuivit sa femme et sa
belle-sœur jusques chez Pandarée
leur père . où elles s'étaient retirées;
et lavant chargé de chaînes , il le fit
jeter au milieu des champs , ajirès <
lui avoir fait frotter tout le corps de
miel. Aédon, s'étant transportée dans '
le lieu ou était son père , tâcha d'é-
loigner les mouches et les autres
insectes qui le dévoraient ; et une
action si louable ayant été regardée
comme un crime , on allait la faire
mourir, lorsque Jupiter, touché des
malheurs de cette famille, leschansea
tous en oiseaux , comme dans la fable
de Progné et de Philomèle.
PAiiDARONs ( yi. Ind. ) , religieux
très nombreux , et qui ne sont pas
moins révérés que les saniassis. Ils
sont de la secte de Shiva , se bar-
bouillent la figure , la poitrine et les
bras avec des cendres de bonze de
vache. Ils parcourent les rues , de-
mandent l'aumône , et chantent les
louanges de Shiva, en portant un
paquet de plumes de paon à la main,
et le lingam pendu au cou ; pour
l'ordinaire ils ont aussi quantité de
colliers et de bracelets Ôl^ ou trac hou.
Le pandaron qui ne se vêt point de
toile jaune se marie et vit en famille.
Celui qui fait vœu de chasteté s'ap-
pelle Tabachi .• il diffère du sa-
niassi , en ce qu'il vit en société ,
soit avec sa famille , soit avec d au-
tres pandarons ; il témoigne sa re-
connaissance à (eux qui lui font
1 aumône , en leur donnant des
cendres de bois de sandal et de
bou7.e de vache , qu'il u.t r;!pportPr
des lieux saints. Le nom de Pan-
daron est collectif f)our les reliirieux
de Shiva , comme celui de Tadin
pour ceux de Vichenou.
Z
354 PAN
1 . PandÉe, fille d'Hercule Indien ,
à laquelle son père laissa un royaume
en appauage. Elle donua son nom à
cet état , le seul de l'Inde , dit i^line ,
qui fût tésii par des femmes.
2. — Fille de Saturne et de la
Ijune , et douée d'une rare beauté.
PA^DÈME , surnom de A énus
Populaire. Rac. démos, peuple.
PakdÉmon , la même tête que les
Athéiiécs ; elle avait pris ce nom
du £;rand concours de peuple qui se
rassemblait pour la célébrer.
Pandemus , nom de l'Amour ,
commun aux Grecs et aux Ep3p-
\iens. Il s'appliquait ù celui des deux
Amours qui passe pour inspirer des
désirs grossiers.
Pandiabe ( M. Blah. ) , chef
de la religion , et juge souverain des
IMaldives. C'est le supérieur des
]Va}bes , et c'est à son tribunal
2u'on appelle de leurs sentences,
lependanl il ne peut porter de ju-
gement dans les affiiires importantes,
sans être assisté de trois ou quatre
graves personpages qui savent l'AI-
coran par cœur , et (pii se nomment
Hocouris. Ils ^ont au nombre de
quinze, et forment son conseil. Le
roi seul a le pouvoir de réformer les
jugements de ce tribunal. Ce supé-
rieur fait sa résidence coulinuelle
dans l'isle tie Malé , et ne s'éloigne
jamais de la personne du roi. Voy.
Catibes , IVaybes.
Pandies , fêle en^ l'honneur de
Jupiter. On croit qu'elle fut ainsi
nom\uce de Pandion qui l'avait ins-
tituée. D'autres donnent à cette fête
S'3»si qu'.à sou nom une autre ori-
j. Pandion , fils d'Erichthonius ,
succéda à son père sur le trône d'A-
thènes , environ l'an 1459 avant
J.-C. De son temps l'abondance du
bled et du vin fut si grande , que
l'on disait que Çérès et Baccbns
étaient venus dans l'Attique. Ce
prince fut malheureux père ; car ses
deux filles , toutes deux fort belles ,
furent victimes de la brutalité de
Térée son gendre , et il n'eut point
d'enfants malcs qui pussent venger
le* injures tûtes â leur père. 11 en
P A .\
mourut de chagrin après un règne
de 4" ans.
2. — Fils de Cécrops 1 , monta
sur le trône d'Athènes , après la uioirl
de son père , vers l'an iSoo avant
J. C. , et régna 5o ans. Chassé de
son royaume avec ses enfants par
les Métionides , il se réfugia auprès
dePylas, roi de Mcgare, dont il
avait épousé la fiile , et l;"! mourut de
maladie. Mais ses enfants revinrent
à Athènes ; et Egée, leur aîné, se
remit en possessiou du royt'Ume.
3. — Un des héros grecs qui par-
tirent pour le siège de Troie, durant
lequel il portait l'arc de Te»cer fils
de Télamon.
Pandionides , descendants de
Pandioir.
PANnjANCAREr.S ( M. Itid. ) ,
brahmes du Tanjaour et du temple de
Caiigivaron , qui composent tous les
ans le Panjangam. /'. Vaîdîgiees.
Pandocls , capitaine troyen ,
blessé par Ajax. lliad. Lu.
I . Pandoke , nom de la première
fenmie , suivant la mythologie. Ju-
piter, irrité contre Proniéthée de ce
qu'il avait eu la hardiesse de faire
un homme et de voler le feu du
ciel pour animer son ouvrage , or-
donna à Vulcain de former une
femniC du limon de la terre, et de la
présenter à l'assemlilée des dieux.
Minerve !a re\êtit dune robe d'une
blancheur éblouissante , lui couvrit
la tète d'un voile et de guirlandes de
lleurs qu'elle surmonta d'une cou-
ronne d'or. En cet état , V uicain
l'amena lui-même. Tous les dieux
admirèrent cette nouvelle créature ,
»;t chacun voulut lui fyire son présent.
Minerve lui apprit les arts qui con-
viennent à son sexe , celui entr'auti es
de faire de la toile. Vénus répandit
le charme autour d'elle , avec le désir
inquiet et les soins fatigants. Les
Grâces et la déesse de la persuasion
ornèrent sa gorge de colliers d'or.
Merciife lui donna la parole avec
l'ai* d'engager les coeurs par des
discours insinuants. Enfin, tous les
dieux lui ayant fait des pré'ients ,
elle en reçut le nom de Pa.ulore.
HuC. Pan , tout ; doron , don.
PAN
Pour Jupiter , il lui donna une boîte
hien close , et lui ordonna de ^
porter à Promélhée. Celui-ci , ^ dé-
liant de quelque piège , ne voulut re-
ce^oir ni Pandore ni 'a boite , et
reconinianda bien s Epiméthée de
ne rien recevoir d- la pari de Jupiter.
Nais , à lasp-'Ct de Pandore , tout
fut oublié. Epiniéthée devint son
époux ; la boite latale fut ouverte ,
«t laisw écliapper tous les maux et
tous fes crimes dont le déluse a de-
puis inondé ce triste univers. Epi-
méthée voulut la refermer ; mais il
notait plus temps. Il n'y retint que
l'Espéninte <|ui était près de sVn-
\o!er, et qui demeura sur les bords.
"i. — C'est aussi le nom de la mère
de Deucalion.
Pandrcwe, la troisième des filles
de Céorops. Minerve lui confia im
jour à elle et à ses saurs un déjxk ,
et elle fut la seule- qui demeura
fidèle à la déesse. En récompeuse de
sa piété-, les Athéniens lui éievèrent,
après sa mort , un temple auprès de
celui deMinei-ve, et instituèrent une
fête en son ^^nneur. Elle avait eu ,
dit-on, de Mercure, un fils nommé
Cëryx.
Pandrosie , fête athénienne en
l'honneur de Pandrose. Ployez
Pandrose.
Pakdysie, réjouissances publi-
ques qui s'observaient en Grèce dans
la saison où l'on ne pouvait plus
tenir la mer.
Pan^oumÉ Outron ( M. Ind. ),
fête qui se célèbre dans le temple de
Sbiva , en l'honneur de la déesse
Parvadi son épouse , au mois de
Mars.
Panhei-lémes, fêtes en l'honneur
de Jupiter , instituées par Eacus , et
renouvelées par Hadrien, auxquelles
toute !a Grèce devait participer.
Panhellénivs , surnom de Jupi-
ter , < .-;Vd. protecteur de 'oute la'
Grèce. C est sou-i ce nom qu'Hadrien
fit bâtir dans Athènes un temple \
Jupiter , et c'était lui-même qu'il
prétendait désigner ainsi.
PixHELLiMOM, suruom de Bac-
chus.
PAN 355
I î . Pahia , surnom de Minerve ho-
norée à Arpos^
— "i. Nom de l'Espagne. Bqp-
chus, avant assemblé une armée de
P;ins et de Satyres, sounn't l'ILérie
( Européenne ) , et laissa Pan pour
y comniaiicer. Celui-ci lui donna soa
nom , et I appela Pania , d'où viut
ensuite le nom de Spania. f^, Es-
PAG>E.
Panionies, fête en l'honneur de
Neptune , établie par les colonies
ioniennes , sur le mont iNI ycalé , ea
l'honneur de Neptune Hé!it"onien.
C'était là que se réunis^ient tous les
ans les Ioniens. Ce qu'il v avait de
remarquable dans cette tête , c'est
que si la victime venait à meugrer
avait le sacrifice , ce nmpissement
passait pour un présage de la faTeur
spéciale de Neptune.
Pan'.okicm , viHe sacrée , ainsi
nommée paicerpie les Ioniens étaient
dans l'usage de s'y rassembler. V.
Panionies.
Pamqle (terreur). Les Grec»
ont attribué à ieiu- dieu Pan l'origine
de cette terreur subite dont 'a cause
est inconnue. C'est ainsi q'ie l'armée
de Brennus , chef des Gaulois , prit
la fuite. Mais Plutanjuc: et Polyen
en rapportent l'origine au Pan Ei.'jp-
tien. Selon le premier, les Pans et
les Satires, effra\és de la mort
d'Osiris , massacré par Typhon ,
firent retentir les rivages du Nil de
leurs huriements ; <t depuis on
appela terreurpanie/ue celle frayeur
subite et vaine qui surprend. Polyea
assigne une autre cau-^ , savoir, le
stratagème dont Pau , lieutenant gé-
néral d'Osiris , se servit pour dé-
gager l'armée de ce prince , surprise
la nuit dans une vallée. Il leur or-
donna de p'jusser des cris épouvan-
tables , dont les ennemis furent si
effrayés qu'ils prirent la fuite. Enfin
d'autres attribuent l'origine de te
mot à la terreur que Pan inspira aux
Perses , en se faisant voir à leur
armée sous la figure d'un géant for-
midable; terreur qui valut ;pnx Athé-
niens la célèbre victoire de Marathon,
Bochard prétend que Pan n'a pass^
pour être cause de ces ! f^rreurs , que
Z s
,^^o PAN
parcequ'on exprime en hébreu «n
honiine épouvanté par le mot Pan ,
ou Plian.
Panium , lieu situé près des
sources du Jourdain, et dans lequel
Hérode fit bâtir un temple de marbre
en l'honneur de l'empereur Auguste.
PANJACARlAGtJ£L(J/./rt^.)jC.-à-d.
lès ciuq puissances ou les cinq dieux.
C'est ainsi que les Indiens expriment
les cinq éléments rpii , enpendrés par
le Créateur, concourijrent à la forma-
tion de l'univers. Dieu , «disent-ils ,
tira l'air du néant. L'action de l'air
fbrma le vent. Du cboc de l'air et du
vent naquit le tieu. A sa retraite ,
cïjui-ci laissa une huniidilé , d'où
Tcau tire son origine. De l'union de
ces puissances résulta une crasse ; la
chaleur du feu en composa une masse
qui fut la terre.
Panj ANGAM ( M. Ind. ) , alma-
nach «les brahmines, où sont marqués
h s jours heureux et malheureux , et
dont jes Indiens se servent pour ré-
gler leur conduite. Si le jour où ils
ont iquelque affaire importante à
entreprendre est marqué comme
malheureux , ils se garderont bien
de faire aucune démarche ; ce qui
i^uc fiiit souvent perdre les meilleures
occasions. La superstition sur cet
article est poussée si loin , qu'il y a ,
tlans le Panjangam , des jours où le
bonheur et le malheur ne durent que
quelques heures. Il y a même im
Panjangam particulier pour mar-
quer les heures du jour et de la nuit
heureuses ou malheureuses.
Pakjans ( M. Ind. ) , prêtres
indiens, f^. Raulins.
Paknychie , fontaine imaginaire
nue Lucien place dans l'isle des
bonnes.
Panomphée, surnom de Jupiter,
parceque ses louanees sont dans la
bouche de tout le monde ( rac. Pas,
toute , ontphè , voix ) ; ou parccqu'il
c'ait adoré de tous les peuples , à
chacun desquels il rendait des oracles
ilaHS leur propre langue.
i. Pakote , une des Néréides ,
Tcoommandable par sa sagesse et par
l'intégrité de sesnirenrs.
2. — Fille de Tliésée , mariée à
PAN
Hercule , dont elle eut un fils qui
prit le nom de sa mère.
5. — ' Jeune Sicilien qui accom-
pagnait le roi Acesle à la chasse. Il
lut un des concurrents aux prix de
la course proposés par Enée à l'oc-
casion de l'anniversaire de la mort de
sou père Anchise.
1. PanopÉe ; c'est ainsi que f^ir-
gile appelle la néréide Panope.
2. — Père d'Eglé que 'f hésëe
épousa.
Panoptès , (jui voit tout , sur-
nom de Jupiter. Rac. optamai, je
vois.
PanthÉe , fils <i'Otrée , prêtre
d'Apollon , périt la dernière nuit
dg Troie , sons les yeux d'Emje.
Ènéid. , I. -i.
PanthÉes , divinités qui étaient
ornées des symboles de plusieurs di-
vinités réunies. Ainsi les statues de
Junon tenaient quelque ciiose de
celles de Pallas, de Vénus, de Diane,
de Néniésis, des Parques. On voit
dans les anciens monuments une
Fortune ailée qui tient de la maia
droite le timon , et de la gauche la
corne d'abondance, tandis que le bas
finit en tète de bélier. L ornement
de sa tête est une fleur de lotus -qui
s élève entre deux rayons , marque
d'Isis et d Osiris. Elle a sur l'épaule
le carqnois de Diane , sur la po.trine
l'égide de Minerve, sur la corne
d'ybondance le coq de Mercure, et
sur la tète de bélier le corbeau d'A-
pollon. Les médailles oifrent aussi
des Panthées ou tètes chargées de
divers attributs. Telle est celle qui
se trouve sur la médaille d'Antonin
Pie , et de la jeune Faustine , qui est
tout ensemble Sérapis par le, lx)is-
seau (ju'elle porte , Soleil par la cou-
leur des rayons , Jupiter Ammon par
les deux corner de bélier , Pluton par
la grosse barbe , Neptune par le tri-
dcTit , Esculape par le serpent entor-
tillé autour du manche. On croit,
avec assez de raison , que ces Pan-
théon doivent leur origine à la su-
perstition de ceux qui , ayant pris
plusieurs dieux pour protecteurs de
leurs maisons , les réunissaient tous
dans une même statue , qu ils or-
PAN
^nient des différents symboles de ces
déités.
Pakthéok , temple en l'honneur
de tous les dieux. Le plus fumeux
de tous les édifices de ce genre est
celui qui fut élevé par les soins d'A-
grippa , gendre d'Auguste. Il le fit
construire dune forme ronde , soit
pour éviter , dit plaisamment Lu-
cien , toute dispute de préséance
entre les dieux , soit , comme l'ob-
serve Pline , parceque la convexité
de sa voûte représentait le ciel. Ce
temple était couvert de briques , et ,
soit au-dehors , soit au-dedans , re-
vêtu de marbres de li if férentes cou-
leurs. Les p )rtes étaient de bronze ,
les poutres enrichies de bron2e doré
elle faîte du temple couvert de lames
d'argent , que Constantin fit trans-
porter à Constantinople. Il n'y avait
point de fr nètres ; le jour n'y entrait
que par une ouverture pratiquée au
milieu de la voûte. Dans l'intérieur
du temple , 'on avait pratiqué un
certain nombre de niches pour y
placer les statues des divinités prin-
cipales. On y distinguait celle de
Minerve en ivoire , chef-d'œuvre de
Phidias , et celle de \ énus , f|ui
avait à chaque oreille une moitié de
cette perle précieuse dont Cléopàlre
avait fait dissoudre la pareille dans
du vinaigre» Quoique ce temple fût
consacré à tous les dieux , il était
cependant particulièrement dédié à
Jupiter le Veng» ur. Il v en avait un
autre à Rome dédié spécialement à
Minerve Medica ,' ou déesse de la
médecine. Athènes se vantait aussi
d'en posséder ua qui ne le cédait
pas de beaucoup à celui d'Agrippa.
Enfin , on croit que le temple de
Nismes , qu'on dit avoir été dédié h.
Diane, était un panthéon. Il y avait
douze niches , dont six restent encore
sur pied. C'était un édifice consacré
aux douze gi'ands dieux, et pour cela
quelques un» l'ont appelé Dodéca-
théon.
Panthoïdès , Euphorbe , fils de
Panthus, que Pythasore prétendait
avoir été au siège de Troie.
I . Pasthus , père d'Eupborbe,
%. — Père de Pol^duoius.
P A O .y-/
Paktica , la même que Panda, f^..
Pasda.
Pantidïe .princesse de Lacédé-
mone , qui , au rapport du poète
JUitmelus , eut une intrigue avec
Glancus lorsqu'elle était fiancée à
ïhestius , roi d'Etolie , et déjà se
trouvait enceinte de Léda lorsqu'elle
fut conduite à son époux. — Koy.
Gi-Afcrs 5.
Pantocrator. K. Pascratès.
Paon. ( V. Jukok. ) Un paon qui
étale ses plumes , symbole de la va-
nité. ( Voy. ce mot. ) Sur les mé^
dailles , le paon désigne la consécra-
tion des princesses , comme l'aigle
marque celle des princes.
Paor-Nomy ( M. Ind. ) , fête qui
tombe la veille ou le jour de la nou-
velle lune du mois de ?iovembre.
Cest la grande fête du temple de
Tirounamaley , parceque c est dans
ce jour que parut la montagne sur
laquelle ce temple est situé. Les chi-
vapatis la célèbrent dans toutes le»
pagodes de Shiva. Elle dure neuf
jours ; les pèlerins accourent à Ti-
rounamaley de toutes les parties de
la côte , et il s'y lient une grande
foire.
L'histoire de Tiroonamaley est
très célèbre dans la religion des Gen-
tils ; elle occupe tout un pomanon»
Le temple est construit sur une mon-
Xasne sacrée, parcequ'elle représente
Shiva ; ce dernier y descendit ea
colonne de feu, pour terminer une
dispute de préséance élevée entre
AVishnou et Brouma. Shiva , pour
perpétuer la mémoire de cet événe-
ment, changea la colonne enflammée
en ime montagne de terre , et voulut
que ses sectateurs la révérassent.
C'est à cause de son premier état
qu'ils allument sur le sommet un
grand feu qui dure pendant la nru-
vaine; ils le placent dans un immenfe
chaudron de ctiivre , et l'entretien-
nent avec du beurre et du camphre ,
qu'on y envoie de tous côtés. La
mèche est composée de plusieurs
pièces de toile de soixante -quatre
coudées chacime. Les brahmes ont
soin de ramasser le marc de ce feu ,
dont ils font des présents à ieiirc
Z 5
558 P A P
bi^faitrurs , qui tous les joTlrs s'en
mettent un peu sur le front. C'est à
rimitation Je ce feu sacré que les
chivapalis font chez eux uu grand
gâteau de pâte de riz , pétri seule-
Eient avec de l'eau ; ils font un trou
<Jans le milieu, < ui's remplissent de
beurre, et v ailumenl ime petite
mèche ; ensuite ils ntlorent ce feu ,
jeûnent toute la journée , et , après
éix heures du soir , ils mangent celte
pâte avec quelques fruits.
Jjes wistinoupatis ont une très
grande fête le jour de cette même
pleine lune, elle ne diffère de l'autre
que par son (dijet ; de manière que
les deux sectes la céièhrent ensemble.
On allume «le» feux de joie devant
les temples ; les rues et les maisons
sont illuminées, et on porte les dieux
proces^ionnellemeiit. Les virishnou- /
patis disent que c'est le jour de la
pleine lune de ce mois que Wishnou
prit la forme d'un linmme nain , et
relégua le puissant péimt Mahabéli
dans lePada! MU ; que ce fîéant, pen-
d.inl (|u il eouvrnait, aimant beau-
coup les illuminations, fournissait à
oblique maison un calon d'buile ,
le douzième d'un»" pinte , a^n «'e
satisfaire son f;oùt , et qu'en allant
ou Pada'on il pria W isbnou de
vou'oir fiicn faire contimier sur la
teiTC fes usapes qu'il avait <'tal«lis.
- Ce dieu le lui promit , et lui pennit eii
même temps (!e revenir toutes les an-
nées h pareil jour, afùvde voir p.:r liii-
méine s il était (îdèle à sa promesse.
C est pour cette raison que l'illu-
mination se fait , et que les enfants ,
tenant du feu dans la main, se di-
vertissent dans les rues en criant ;
Mahabéliro.
Papas , nom des irrands- prêtres
cbez presque fous le^ peuples orien-
taux , cbez les Indiens , en Amérique
et au Pérou. Le i^rand-prttre des
Mexicains s'appelait au-^si papa , et
c'était lui qui ouvrait le sein des
hoaniies qu'on sacrifiait aux dieux.
% Paphia , surnom de Vénus. Le
tvpe représentatif de la Vénus Pa-
pliienne était une pierre taillée en
]>orne ; les Médailles de Sardes et de
Paphos nous en ollrent rempreiflle.
P A P
Papkos, ville de l'isle de Chypre,
plus particulièrement consacrée à
Vénus que le resttf <le l'isle. ijC tem-
ple quelle y avait était de la plus
erande magnificerce. La vénération
([ui Y était attachée s'étendait même
jusqu'à ses prêtres. Caton en fit offrir
au roi Ptoléniée la srande [irèirise ,
s'il voulait céder Chvpre aux Ro-
mains, refjardant cette difmité t ommc
le dédommagement d'un royaume.
Les ministres de ce temple ii immo-
laient point de victimes ; lesane: ne
coulait jamais sur leiirs autels ; on
n'y brillait que de l'encens , et la
déesse n'y respirait que l'odeur de»
parfums. Elle y était représentée sur
un char conduit par les Amours , et
tiré par des cygnes et des colombes.
L'éclat de l'or et de l'azur qui bril-
laient lie toutes parts le cédait encore
à celui des arts. Les chtlis-d'œuvres
des phis grands maîtres attiraient
scbIs toute lattentioD. La délicieuse
situation et les charmes du climat
avaient sans doute contribué à établir
l'opinion de ceux qui > fixaient l'em-
pire de Vénus et le séjour des plai-
sirs. Tacite parle d'un autel mer-
veilleux qu'on y admirait , et sur
lequel on oftrait uu feu qu'aucune
pluie ne pouvait éteindre , quoiqu" ex-
posé à toutes les injures de l'air.
PAPHUs,(ilsdePygmalion et d'une
femme que la fable suppose avoir été
auparavant une statue d'ivoire. Ce
fut lui qui bâtit Paphos, et lui donna
son nom.
Papillon ( Le ) est le symbole de
l'étourderie , de la légèreté et de
l'inconstance. L'amour et les plaisirs
sont souvent représentés avec les
ailes de papillon. Chez les anciens ,
le papillon était aussi le s\nibole
de l'ame , que les Grecs appelaient
Psyché. Sur d'anciens monuments ,
on trouve Cupidon tenant par les
ailes fin papillon , qu'il tourmente et
qu'il déchire , pour exprimer l'escla-
vage d'une ame dominée par l'amour.
Cupidon est encore représenté tenant
d'une maJn son arc bandé, et brûlant
de l'autre main, avec une torche ar-
dente, les ailes d'un papillon.
Pappée , nom du Jupiter de* Sc; •
P A Q
thés, dont la Terre était la femme,
le même que le Ciel.
iPAPnÉMis, viIied'£g>pte,oilMars
^lait honoré à un culte particulier.
Le jour de sa fête , dès le lever du
soleil , an certain nombre de prêtres
transportaient la statue du dieu dans
y son reliquaire d'or , sur un char ù
quatre roues , de son temple dans
une chapelle voisine , et de cette
chapelle au temple ; d'autres , armés
de massues, se postaient aux portes,
tandis qu'un troisième corps , muni
«les mèm€S armes , se ranî^cait en
lii;ne en lace des prêtres qui gardaient
l'entrée. Ceux-ci refusant de les ad-
mettre , on en venait aux coups , et
il en résultait une sanglante bataille
où l>educoup de monde perdait la rie.
Cet usase barbare se pratiquait en
mémoire de ce fpie Mars , élevé au-
deiiors , étant venu voir sa mère dans
cette ville , les serviteurs , qui ne le
connaissaient pas, lui refusèrent l'en-
trée. Mars, obligé de se retirer, se
fit un parti , revint , attaqua ses en-
nemis , et entra de force dans la de-
meure de sa mère.
Pa-qca, ou Ta-qua (>/. Cfiin,),
art de consulter les esprits. Il y a
plusieurs méthodesétablies pour cette
opération ; mais la plus commune est
de se présenter devant une statue ,
et de brûler certains parfums , en
frappant plusieurs fois la terre du
front. On prend soin de porter près
de la statue une boîte rempli" de
spatules d un demi-[)icd de longueur ,
sur lesquelles sont pravés des carac-
tères énipmatiqiies qui passent pour
autant d'oracles. Après avoir fait
plusieurs révérences , on laisse tom-
ber au hasard uue des spatules, dont
les caractères sont expliqué» par le
bonze qui préside à la cérémonie :
quelquefois on consulte une grande
pancarte qiii est attachée contre le
mur , et qui contient la clef des ca-
ractè- es. Cette opératifin se pratique
à 1 approche d'une affaire importante ,
d un voyage , d"une vente de mar-
chandises , dim mariage , et dans
mille autres occasions, pour le choix
d'un jour heureux . et poxir le succès
Je L'entreprise.
PAR 559
Paka^aratasto ( 31. Ind. ), nom
de 1 Etre suprême dans quelques
contrées de Ilnde.
Par ABOLAiNS , .eladiateiu-s qui s'ex-
posaient à combattre contre les bêtes
féroces. Rac. Pamhallein , se pré-
cipiter.
Paradis. ( M.Siam. ) Les Sia*mois
placent le leur dans le plus haut ciel ,
et le divisent en huit diftércnts deerés
de béatitude. Le ciel , dans leur idée,
est gouverné comme la terre. Ils y
mettent des pays indépendants, des
peuples , des rois; on v fait la guerre ,
on y donne des batailles. Le mariage
même n en est pas banni , du moins
dans les première , seconde et troi-
siènjc demeures , oùlessainls peuvent
avoir des enfants. Dans la qiialrième,
ils sont au-dessus des désirs sensuels ,
et la pureté au^^ente ainsi jnsqn'an
dernier ciel , qui est proprement le
paradis , nommé Nirupan daas^enr
Tangue, oii les âmes des dieux et de*
saints jouissent d'un bonheur inalté-
rable.
M. Ind. Les habitants du royaume
de Camboye, dans la presr[u"isle au-
delà du Gange , comf/f eut jusqu à
vingt-sept cieux placés les uns au-
«lessus des autres , et destinés à être
le séjour des âmes vertueuses après
leur séparation d'avec le corps. Ce
qu'ils racontent de la pinpart de ces
cieux est assez conforme à ce que les
niahométans débitent de leur paradis.
On V trouvera des jardins émaillés de
fleurs , des tables crmvertes de mets
délicieux et de liqueurs exquises, des
femmes d'nne rare beauté, et en très
grand nombre. Tant de biens sont
destinés non seulem»'nt anx .nmes df 4
hommes vertueux , mais encore anx
âmes des bêtes , dos oiseanx , des in-
sectes et des reptiles qui , dans leur
espèce , auront vécu confor.nément
à l'inatinct de la gature et à l'inten-
tion An Créateur. De cette opinion ,
l'on peut conclure que les habitants
de Cambove supposent que les bêtes ,
non seulement ont une anie , m;us en-
core une espèce de raison , quoique
moins parfaite que celle des hommes.
M. Chili. Les habitants de l'isle
Formose croient que les gens de bien ,
z 4
56o PAR
nprès leur mort , passent sur un pont
fort étroit fait avec une sorte de ro-
seau nommé bambou, qui les con-
duit dans un lieu de délices oiï i's
fioùtent tous les plaisirs <Jui peuvent
flatter les sens.
M. Pers. Le paradis des Parsis ,
ou Guèbres , rassemhle tous les plai-
sirs que l'on peut j^oùter en ce monde ,
avec cette exception cependant, que
la volupté des sens s'y trouve dégagée
de la grossièreté que les hommes
charnels ont coutume d'y mêler.
Dans ce paradis, au rapport de Ilyde-,
il V a des filles d'une beauté si ravis-
sante , que le bonheur suprême oon-
.sisfe dans leur seule vue. Ces filles
ont toujours été vierges , doivent
l'être toujours , et ne sont faites que
pour les yeux : Virgules nec deflo-
ratœ , nec defloiandce , sed in-
LUiindœ.
M. Mahom. Suivant l'Alcoran il
y a sept paradis ; et le livre d'Azar
njoule que Mahomet les vit tous ,
monté sur l'alborak , animal de taille
moyenne , entre celle de l'une et celle
«lu mulet ; que le premier est d'argent
fin ; le second d'or ; le troisième de
pierres précieuses , où se trouve
un ange , d'une main duquel à l'autre
il y a soixante-dix mille journées ,
;ivec un livre qu'il lit toujours ; le
ffuatrième est d'éméraudes ; le cin-
quième de crystal ; le sixiènie de
couleur de feu, et le septième est un
jardin délicieux arrosé de fontaines
et de rivières de lait , de miel et de
\in , avec divers arbres toujours
%erds, dont les pépins se changent
en des filles si belles et si douces ,
que si l'ime d'elles avait craché dans
la mer , l'eau n'en aurait plus d'amer-
tume. Il ajoute que ce paradis est
t^ardé par des anges , dont les uns ont
la tête d'une vache qui porte des
cornes, lesquelles ont quarante mille
nœxids , et comprennent quarante
journées de chemin d'un nœud à
l'autre. Les autres anges ont soixante-
dix mille bouches : chaque bouche
soixr.nte-dix mille langues, et cliaqîie
langue loue Dieu soixante-dix mille
fois le jour en soixante- dix mille
sortes d'i<iiômes 'différents. Devant
PAR
le trône de Dieu sont quatorze
cierges allumés qui contiennent cin-
quante journées de chemin d'un bout
à l'autre. Tous les appartements de
ces cieux imaginaires seront ornés de
ce qu'on peut concevoir de plusl>ril-
lanl. Les crovantsy seront servis des
mets les plus rares et les plus déli-'
cieux , et épouseront des houris ou
jeunes filles , qui , ujalgré le com-
merce continuel que les musulmans
auront avec elles , seront toujours
vierges ; | ar où l'on voit que M ahomét
fait consister toute la béatitude de ses
prédestinés dans la volupté des sens.
M. Afr. La plus grande partie des
Nègres de la Côte-d'Or s'imaginent
qu après leur mort ils iront dans un
autre monde , où ils occuperont le
même rang que dans celui où ils
vivent. Ils sont aussi persuadés que
toutes les choses que leurs parents
sacrifieront pour honorer leurs fu-
nérailles leur seront remises dan»
leur nouveau séjour. — Les Hôtten-
tols n ont qu'une idée fort grossière
d'une autre vie , ainsi que des peines
et des récompenses qu'on doit y re-
cevoir. L'un d'eux demanda un jour
naïvement au voyageur Kolbens
s'il y avait dans le paradis des vaches ,
des bœufs et des brebis. -^ Les
habitants du royaume de Beuin , en
Afrique , croieifit que le paradis est
dans quelque endroit de la mer.
M. Aniér. Plusieurs sauvages du
Mississipi sont persuadés que, pour
récompense de leur valeur et de leur
probité, ils seront transplantés, après
leur mort , dans \\n pays heureux où
la chasse sera bonne et abpndante. —
Le paradis des habitants de la Vir-
ginie consiste daus la possession de
quelques misères , comme du tabac
et une pipe , et dans le plaisir de
chanter et de danser avec u«e cou -
ronne de plumes et im visage peint
de diverses couleurs. Tel est , seloit
leurs idées , le prix de la vertu et le
suprême bonheur. Ce lieu de délires
est situé à l'occident, derrière les
montagnes ; et quelque niince que
soit la félicité que l'on y goiite , ils
la trouvent cependant ti'op grande
pour le menu peuple : il n'y a que
PAR
les wcrowances et les prêtres fjui
Puissent entrer dans ce paradis. —
es Floridiens qui haLiteut aux en-
virons des montagnes d'Apalachie,
croient que les auies des gens de hieu
s'élèvent vers les cieux après la mort ,
et tiennent rang parmi les étoiles.
AI. Max. Les Mexicains crevaient
que le paradis était situé auprès du
soleil. Dans ce séjour de bonheur
ceux qui avaient été tués en com-
battant couraoeusement pour la pa-
trie occupaient le rang le plus
distingué : après eux étaient placés
les malheureux que l'on avait é^orçiés
en l'honneur des dieux. Il est inutile
de dire que les INlexicains, qui ad-
mettaient des récompenses après
cette vie , admettaient aussi des
peines ; mais on ne sait rien de
particulier de leurs opinions sur
l'enfer.
Par A LOS , vaisseau sacre d'Athènes,
qui était l'objet dune vénération
singulière , et n'était emplové que
pour des affaires importantes d'état
ou de re^jsion. L'origine en est "in-
certaine. Suidas la tire d'un héros
qui portait ce nom. Quelques uns
prétendent qu'on appelait aussi Pa-
ralos le vaisseau sur lequel Thésée ,
vainqueur du Minotaure , ramena
dans sa patrie les jeunes filles que ce
monstre devait dévorer.
Paralus , héros qui passait pour
avoir le premier navigué sur une
galère ou vaisseau long.
Parammon , surnom sous lequel
les Eiéens faisaient des libations en
l'honneur de Mercure , parcequ'ils
avaient placé son temple dans une
campagne sablonneuse.
Pasanymphe. i". Chez les Grecs ,
c'était une espèce d'officier qui ,
dans les mariages, réglait les ré-
I'ouissances et les détails du festin.
.1 était spécialement chargé de la
garde du lit nuptial. i°. Chez les
Komains , on donnait ce nom à trois
jeunes ggrçons qui conduisaient une
nouvelle mariée à la m.nison de son
mari. Po'-jr être admis à cette céi-é-
, monie , ils devaient avoir leurs pères
et mères vivants : un des trois m.-rf-
L-hnit devant , ayant à la main uue
PAR 36i
torche de pin, et les deux autres
soutenaient la nouvelle mariée, après
laquelle on portait une quenouille
garnie de laino ^ avec un fuseau.
3". Le paranymphe , chez les Hé-
breux , était , auprès de l'époux ,
l'ami de lépoux , celui qui faisait les
. honneurs de la noce , et conduisait
l'épouse chez ré{X)UX.
Parasati ( M. Ind. ) , Shiva réu-
nissant les deux sexes. P oy. Shiva.
Quelques philosophes indiens pré-
tendent que Parashiva et Parasati
sont deux êtres parfaits , supérieurs
à Shiva qu'ils produisirent par leur
toute-puissance ainsi que \Vishnou
et Brahma ; mais comme les livres
sacrés, n'en parlent pas , et que ces
deux êtres sont dans les temples de
Shiva , et représentés sous sa figure
avec ses attributs , il paraît qu'on
doit les regarder comme le même
dieu.
Parashiva ( M. Ind. ) , Shiva
réunissant les deux sexes. Voy,
Shiva.
Parasites , ministres subalternes
des dieux. C'étaient eux qui ramas-
saient et choisissaient les froment*
destinés au culte. De là le nom de
Parasite , c.-à-d. qui a soin dti
bled. Rac. Para , à coté , et silos ,
froment. Presque tous les dieux
avaient leurs parasites, lesquels fai-
saient aussi certains sacrifices avec
les femmes qui n avaient eu qu'un
mari. Ces parasites étaient en hon-
neur à Athènes , avaient séance
parmi les principaux magistrats , et
part aux viandes des sacrifices. Ces
ministres répondaient aux épulons
des Romains. Dans la suite , ce nom
dégénéra ; mais il n'est pas aisé d'as-
signer l'époque où ces parasites ,
dont les fonctions entraient dans fe
culte des dieux , commencèrent ù
tomber dans le décri. Il y a toute
apparence qu'ils s'avilirent , en se
ménageant l'entrée des grandes mai-
sons à force de liasses flatteries.
Parasition , lieu où l'on enfermait
les grains offerts aux dieux.
Parassourama {M. Ind.), nom
de Wishnou dans sa huitième incar-
nation. K, Wl3I^^ou.
502 PAR
ParaxXti ( M. Ind. ) , déesse
cré(*c par Dieu uiêine , mère de
Brahma,son fils aine, «pi'elle épousa.
F". Brahma. Ses deux autres fils
e'tnient Wishnou et Kutrem.
Parcimonie. Cest une femme
«run âge mùr , véiuc dhaliits siui-
ples et sans ornements. Elle tient
nn compas et une Loxirso pleine ,
mais lice , arec cette inscription :
/n inelius setvat , pour une nieil-
lenre occasion.
PARGOtiTÉ'E ( M. Ind. ) , nom de
la première femme , suivant les Ba-
nians, l^. PoT'ROUS.
Pardon. Cochiii le symbolise par
un homme blessé à la poitrine , qui
lève les yeux au ciel et brise une
épéc. V . Clémence.
Paréa, surnom de Minerve, dont
la statue était dans lacampajjnejSur
le chemin qui allait de Sparte en
Arcadie.
ParÉbius , compapion du devin
PJiinée. Apollon. Argon.
Parkdres , ou Synhodes. On ap-
pelait ainsi les nouvelles divinités ,
c.-à-d. les hommes qui après leur
mort étaient mis au raiif^ des dieux.
Parentales , soicmnités et ban-
quets que les anciens faisaient aux
obsèimes de leurs parents et amis.
Ovide en attribue l'établissement à
^^née , et d'autres à Numa Pom-
pilius. Ces solemnités réunissaient
non seulement les parents du mort,
mais encore les amis , et souvent
tons les habitants des différents can-
tons où on les cé!cl)rait. Les Latins
faisîiient cette fètc durant le mois de
Mai , et les Romains au mois de
Janvier. Les uns et les autres fai-
saient en ces jours de grands festins ,
dans lesqiiels on ne servait pt-esque
IJue des légumes.
ParÈs , déesse qui , selon quelques
auteurs , est la même que Paies. Ils
dérivent son nom de parère ^pro-
duire, enfanter, parccqu' elle influait
sur la fécondité des brebis et des
autres animaux.
Paresse , divinité allégorique, fille
du Sommeil et de la Nuit. Elle fut
'métamorphosée en tortue , pour avoir
ilfoulé les flatteries de Vulcaia. Les |
PAR
Egyptiens , suivant Pierius ', la
Jicignaient assise avec nn air triste ,
a tête penchée et les bras croisés.
A ces emblèmes Ripa joint des «que-
nouilles 'brisées , symbole de son
aversion pour le travail, Goltzius
l'a désignée par une femme dont les
bras sont sans acti(vn , et qui porte
un limaf;on sur I épaule. Ailleurs ,
c'est une femme échevelée , mal
vêtue et . couchée par terre , qui
dort la tête appuyée sur une main ,
et tient de 1 autre une , horloge de
sable renversée , pour exprimer le
temps perdu. /On peut lui ^donner
pour emblème ïunau , ou le pa-
resseux.
Pari LIES. V . Palilies.
Paris, nommé aussi Alexandre ,
était fîls de Prianj roi de Troie ,
et d'Hécube. Oji prétend- qu'il fut
appelé Alexandre, parcequ'élant fort
et robuste , il donnait souvent la
chasse aux voleurs. Hécube , étant
grosse de lui , songea qu'elle portait
dans son sein un flandjeau qui devait
im jour embraser l'empire troven.
Les devins consultés r^ondirent
que l'enfant dont la reine devait
accoucher caus-'rait un jour lem- ^
brasement de Troie. Sur cette ré-
ponse , Priam donna Paris , aussi-
tôt après sa naissance , à nn de ses -
domestiques pour s'en détaire. Hé-
cube, pins tendre, le déroba et le
confia à des bergers du mont Ida,
en les priant d'en avoir soin. Bientôt
le jeune pasteur se distingua par sa
bonne mine , par son esprit et par
son adresse , et se fit aimer d'CE-
none , qu'il épousa. ( V. Œnone,
CoRYTHi's. ) Aux noces de Tliélis
et de Pelée , la Discorde ayant jeté
sur la table la fatale p3mine d'or ,
avec l'inscription , A la plus belle ,
Junon , Minerve et Vénus la dispu-
tèrent et demandèrent des juges.
L'affaire était délicate ; et Jupiter ,
craignant de compromettre son ju-
gement , envoya les trois déesses ,
sous la conduite de Mercure , sur
le mont Ida , pour y subir le juge-
ment de Paris , qui avait apparem-
ment la réputation d'être grand
connaisseur. Les déesses panirent
PAR
âans r^qnipage le plus galant , et
n'omirent rien de ce qui pouvait
éhlouir ou séduire leur juge. On
ajoute même que Paris , pour juger
eu plus grande connaissance de cause ,
exigea qu'aucun voile importun ne
dérobât à son examen les beautés
des trois solliciteuse». Junon promit
le pouvoir et la richesse ; Minerve ,
l# savoir et la vertu ; et \énus , la
possession de la pius belle personne
de l'univers. Gtte prtmesse et la
beauté supérieure de Vénus lui
Grent adjuger la pomme , et , dès ce
moment , Junon et Minerve, confon-
dant leur ressentiment , jurèrent de
se venger, et travaillèrent de concert
à la ruine des l'royens. Quelque
temps après , une aventure fit recon-
naître Paris. L n des (ils de Priam
lui ayant enlevé un tam-eau, pour
le donner à celui qui remporterait
le prix dans les jeux funèbres qu'on
devait célébrer à Troie , il y alla
lui-même , combattit contre ses frères
et les vainquit. Déiphobe, ou, selon
d'autres, Hector voulut le tuer. Mais
Paris , ayant montré les lanijes avec
lesquels il avait été exposé , fnt re-
connu par Priam , qui le reçut avec
beaucoup de joie ; et croyant que
l'oracle était faux , paFcequ'il avait
atteint les trente ans avant 4esquels
il devait causer la perte de sa patrie,
il le fit conduire au palais. Dans la
suite , Priam l'envova en Grèce ,
sous prétexte de sacrifier à Apollon
Daphnéen , mais en effet pour re-
cueillir la succession de sa tante
Hésione. Dans le voyage , il devint
amoureux d'Hélène , et l'enleva. ( P^.
Hélène. ) Durant la traversée , le
vieux Nérée lui prédit les malhem^s
qui seraient la suite de cet enlève-
ment. Pendant le siège de Troie, il
combattit contre Ménélas , fut sauvé
par \'énus , et refusa de rendre
Hélène , aux termes de la convention
qui avait précédé le combat , blessa
Diomède , Machaon , Antilochus ,
Palamède , et tua Achille. Et si l'on
en croit le témoignage du Phrygien
-Oarè^, qui dit l'avoirvu', Paris était
un fort bel homme ; il avait le teint
blanc , de beaux yeux , la voix doQçe
P A R 365
et la taille belle. Il était d'aiileors
prompt , hardi et vaillant , comme
le dit souvent Homère ; et si son
frère Hector et les capitaines grecs
lui reprochent (pielquefois sa beauté,
et lui disent qu'il est plus propre
aux jeux de l'Amour qu'à ceux de
Mars , c'est unjangage qu il ne faut
pas prendre à la lettre.
PARMÉMSQtE , Métapoutin , puni
pour avoir forcé l'antre de Tropho-
nias.
Parmolahies , gladiateurs ainsi
nommés de pamia , petit bouclier
rond qu'ils portaient au bras gauche,
outre le poignard dont ils étaient
armés.
Parnasse , la plus haute montagne
de la Phocide : elle a deux sommets
fameux , dont l'un était consacré à
Apollon et aux Muses , et l'autre ^
Bacchus. C'est entre ces deux som-
mets que sort la fontaine de Casialie ,
dont les eaux inspiraient un enthou-
siasme poétique. Cette montagne
tirait son nom du héros Pamassus,
selon quelques uns , et jclon d autres
des pâturages que fournissent les
vallées dé cette montagne. On 1 ap-
pelait anciennement Larnassus. Ce
tut sur cette montagne que Deucalion
et Pvrrha se retirèrent du temps du
déluge. Les anciens la croyaient pla-
cée au milieu de la terre , ou plutôt
de la Grèce, {f^. Delphes.) Ce mot
se prend pour la poésie et pour le
séjour des poètes.
Parnassides , les Muses ; du Par-
nasse qui leur était consacré , et sur
lequel elles faisaient leur résidence
ordinaire.
Parnassps , prince qui bâtit une
ville près du mont Parnasse. Il était ,
dit-on , fils de la nymphe Cléodore,
et passait pour avoir deux pères; l'un
mortel , nommé Cléopompe ; l'autre
immortel , c'était Neptune. On lui
attribue l'art de connaître l'avenir par
le vol des oiseaux. La ville dont il
fut le fondateur fut submergée dans
le déluge de Deucalion.
Parnéthius , surnom de Jupiter ,
qui avait une statue en i>ronEe sur 1*
mont Parnès . dans l'Attique.
Pakkopids , siu'Qom d'Apollon
364 PAR
honoré dans la citadelle d'Athènes ;
deParnopes , sauterelles, parcecjne
le pays en étant infecte , le dieu 1 en
délivra. Sa statue était de bronze, et
de la main de Phidias.
Parole. Elle était honorée comme
une divinité chez les Romains.
Paroréus , fils de Tricolonus , et
fonc^teur de Parorie , ville de l'Ar-
cadie.
Paros , nom commun à deux
princes, dont l'un était fils de Jasoa,
€t l'autre de Parrhasius. Ce fut l'un
des deux qui donna son nom à l'isle
de Paros.
Parques , divinités que les anciens
croyaient présider à la vie et à la
mort, et qui, de toutes , passaient
pour avoir le pouvoir le plus absolu.
Maîtresses du sort des hommes, elles
en réglaient les destinées : tout ce
qui arrivait dans le monde était sou-
ïnis à leur empire ; et ce pouvoir ne
se bornait pas à filer nos jours , car
le mouvement des sphères célestes
et l'harmonie des principes constitu-
tifs du monde étaient aussi de leur
ressort. Elles étaient trois sœurs ,
Clotho , Lachésis et Atropos. Les
mythologues ne sont pas plus d'ac-
cord sur leur nom que sur leur ori-
gine. Hésiode , après les avoir fait
naître de la Nuit , sans le secours
d'aucun dieu , comme pour nous mar-
quer l'obscurité impénétrable de
notre sort , se contredit ensuite , et
les fait naître , ainsi ({iiApollodore,
de Jupiter et de Thémis. Orphée,
dans l'hymne qu'il leur adresse , les
appelle filles de l'Erèbe ; et Lyco-
phron dit qu'elles sont nées de la
Mer et de Zéus , le maître des dieux.
Aimées de ce dernier , qui leur
accorda de grands privilèges , elles le
secoururent avec succès dans la guerre
contre les géants; et Agrius et Thaon
périrent sous leurs coups. Un autre
les fait filles de la Nécessité et du
Destin. Cicéron, après Cnrysippe,
prétend qu'elles étaient elles-mêmes
cette fatale Nécessité qui nous gou-
verne ; et Lucien, en plusieurs en-
droits de ses dialogues , les confond
avec le Destin. Quant au noml-re ,
même diversité d'avis. Des auteiu's
PAR
anciens y mettent Opis, parccque a
nom , dit Li/io Giraldi, a rapport
au voile mystérieux qui couvre nos
destinées. Némésis et Adrastée tien-
nent aussi leur rang parmi ces déesses,
si l'on en croit Phurnutus , qui le;
distingue ainsi : La première corri-
geait l'injustice du sort ;et la deuxièmt
était comme le ministre des ven-
geances célestes , et des récompense;
dues aux gens de bien. Pausanitu
nomme trois Parque; toutes diffé-
rentes : Vénus Uranie , la plus an-
cienne de toutes ; la Fortune ; e1
Slitthvie , que Piiidare fait seule-
ment leur compagne. Proserpine, ou
Junon Stygienne , est aussi aunombrc
des Parques , puisque , suivant le;
meilleurs auteurs de l'antiquité , ellt
dispute souvent à Atropos l'emplo
de couper le fil de nos destinées : cai
on ne pouvait mourir qu'elle n'eùl
coupé le cheveu fital^qui nous atta-
chait à la yi^. Les mythologues n«
varient pas moins sur l'étymologi»
de leur nom. Vairon dérive le non
général de Parques de Parla, oi
parlUs, enfantement , parceque ce;
déesses présidaient h la naissance dei
hommes. Suivant Servius, c est pai
contre-vérité, parcequ'clles ne fon1
grâce à personne , quod nemini par
cant. Plusieurs expliquent ce non
dans' le sens qu elles sont avares d<
jours , et qu'elles n'en accordent pa
après le terme prescrit par le Destin
Scaliger en donne une explicatioi
plus subtile que solide : « Le nom de;
» Parques vient , dit-il , de ce qu'elle;
» épargnent la vie de l'homme , jus
» qu'à ce que ses destinées soien
» remplies. » Le Clerc en a cherchi
l'origine dans le chaldéen parach.
rompre, diviser; et d'autres l'ont fai
dériver du mot latin porca, sillon
ou rupture de la terre. L'emploi at-
tribué à ces déesses dans le Latium
et le nom de Maires qui leur éiai
donné dans les Gaules , donnent quel
que poids à cette explication. Oi
croyait en effet que les Pari|ues pré-
sidaient à la naissance des héros
Elles reçurent Méléagre lorsqu'il vi;
le jour. Apollon , suivant Pindare^
les pria d'aider Evadné iorsqu'elU
PAR
nta Hvamus. Philostrate rap-
jKiile la uièine chose de Glotho, qui
se trouva présente au moment que
Jupiter rendit la vie à Pélops ; et
Catulle dit que la naissance d'Achille
fut honorée de leur présence. On re-
gardait tellement ces déesses comme
favorisant la délivrance des femmes
en couches , que Lucine , invoquéje
pour ce sujet , ne signifiait souvent
que Tune des Parques. C'est ainsi
que dans PAchaïe on l'appelait la
fileuse, et que Lysias, ancien poète
de Délos , dans un hymne en 1 hon-
neur de cette déesse , la nommée
une Parque célèbre et puissante.
Elles habitaient , suivant Orphée,
un antre ténébreux dans le Tartare.
Le monarque des enfers les établit
se5 ministres. On le surnomma même
leur conducteur , et Olympie lui
avait dédié un autel magnifique sous
ce nom. Clauilien les représente
aux pieds du dieu des enfers, pour
le détourner de faire la guerre à Ju-
piter. Ot^îde leur fait habiter un
Î)alais où les destinées de tous les
lommes sont gravées sur le fer et siir
l'airain , de manière «pie ni la foudre
de Jupiter , ni le mouvement des
astres , ni le bouleversement de la
nature entière , ne peuvent les effacer.
Les philosophes , et Platon en-
tr'autres, leurdonnent pour séjour les
sphères célestes , où ils les repré-
sentent avec des habits hbncs cou-
verts d'étoiles, portant des couronnes,
assises sur des trônes éclatants dé
lumière ,. et accordant leurs voix au
chant des Sirènes , pour nous ap-
pi emire qu'elles réglaient cette har-
nwnie admiral>le <lans laquelle con-
siste l'ordre de l'univers.
vjijuvent persuasives et éloquentes ,
les Parque» consolèrent Proserpine
de la violence qu'on lui avait faite ;
elles calmèrent la douleur de Cérès ,
afîligée de la perte de sa fille ; et
(ue cette déesse fiit outragée par
■; une, ce fut à leurs prières qu'elle
ntit à sortir d'une caverne de la
'• où Pan la découvrit. Tou-
; > immuables dans leurs desseins ,
«lies Irnaient ce fil ingénieux , sym-
lole du cours de la vie. Rien ne
PAR 565
pouvait les fléchir et les empêcher
tien couper la trame. Admète fut le
seul qui obtint d'elles le pouvoir de
substituer quelqu'un à sa place ,
lorsque le terme de ses jours serait
arrivé. Selon Claudien, elles sont
maîtresses absolues de tout ce qui
respire dans le monde. « Ce s<jnt
» elles, dit Hésiode, qui distribuent
» le bonheur ou le malheur aux
>» hommes , et qui poursuivent les
» coupidïles jusqu'à linstant où ils
u sont punis. » Les autres poètes ne
nous donnent pas des idées moins
brillantes de leur pouvoir. Tantôt
ils les exhortent à filer des jours heu-
reux pour ceux qui doivent être les
favoris du Destin ; tantôt, selon eux,
elles prescrivent le temps que nous
devons demeurer siu- la terre. L'évé-
nement suit toujours leurs prédic-
tions. Quelquefois elles révèlent une
partie de nos destinées , cachant le
reste sous un voile impénétrable ;
quelquefois elles se servent du minis-
tère des hommes pom- ôter la vie à
ceux dont les destinées sont accom-
f)lies , comme le dit P irgile en par-
ant d'Halésus. Non seulement elles
présidaient à la naissance , comme
on l'a vu plus haut ; mais tandis que
Mercure ramenait des enfers les amcs
qui devaient , après une révoluliou
de plusieurs siècles , animer de nou-
veaux corps, les Parques étaient char-
gées de conduire à la lumière et de
faire sortir du Tartare les héros qui
avaient osé y pénétrer. Elles servirent
de guides à Bacchus , à Hercule , à
Thésée et à U lysse : elles ramenèrent
au jour Persée , qui descendit aux
enfers , suivant Pindare ; Rhampsi-
nithe , qui, au rapport A' Hérodote,
y joua aux dés avec Cérès ; Orphée ,
qui écrivit ensuite l'histoire de ce
voyage ; ^née , qui y parvint pour
voir Anchise. Enfin , c esta elles que
Plut on confiait son épouse, lorsque,
suivant l'ordre de Jupiter, elle re-
tournait dans le ciel pour y passer
six mois près de sa mère. Les Parques
filaient de la laine , dont la couleur
désigisait le sort des mortels soumis
h leurs décrets. La noire annonçait
une vie courte et infortunée ; îa
3dG par
blanche , une existence longue et heu-
reuse. Lycophron seul leur donne
de^ fils de trois couleurs. Les mytho-
logues ne s'éloignent pas beaucoup
de toutes ces idées. Martiamis
Capella les fait les secrétaires du
Destin ; Fulgence , les ministres de
Pluton ; Phurnutus, ceux de Jujjiler ;
et les anciens en général, ceux du
destin. Hygin leur attriJme l'inven-
tion de quelques lettres de l'alphabet
grec , savoir. A, B, ©jT, I, T.
On a vu à chacun des trois articles
les opinions des philosophes sur les
fonctions particulières à chacune des
Parques. J'ajouterai ici celles qui
leur étaient eoniniunes. Les Grecs
attribuaient aux Parques la conser-
vation du globe de la Lune. C'était
le sentiment du philosophe Epi-
fè.nes , qui prétendait , ainsi que
^ossius , que souvent on les a re-
présentées au nombre de trois , parce-
que cette planète était nouvelle ,
pleine , ou sans clarté. Leur nombre
a toujours paru plutôt une allégorie
ingénieuse des trois divisions du
temps. Celle qui filait représentait
le présent; celle qui tenait les ciseaux
figurait l'avenir ; et la dernière , dont
le fuseau était rempli , était le sym-
bole du passé.
Les Grecs et les Romains ren-
dirent de grands honneurs aux Par-
ques , et les invoquaient ordinaire-
ment après Apollon , parceque ,
comme ce dieu , elles présidaient à
l'avenir. On leur éleva des autels à
Olvnipie et i Mégare. Elles en
avaient un plus célèbre encore, entiè-
rement décou\ert , et placé au milieu
d'un bois épais , où les peuples de
Sicyone et de Titane leur ofiraient
chaque jour des sacrifices. A Sparte
enfin , on leur dédia un temple su-
f>erbe près du tondjeau d'Oreste. On
eur immolait tous les ans des brebis
noires comme aux Furies; et, enlr'au-
tres cérémonies , les prêtres étaient
obligés de porter des couronnes de
fleurs. Les peuples d'Italie adorèrent
aussi les _Pan{ues. Elles eurent des
autels à Rome , en Toscane , et sur-
tout à Vérone ; et les Gaulois les hono-
rèrent sous le nom de déesses mères.
PAR
Les anciens les représentaient en
Déesses sous la forme de trois femmps
au visage sévère , accablées de vieil-
lesse , avec des couronnes faites de
gros flocons de laine blanche, en-
tremêlée de fleurs de narcisse. D'au-
tres leur donnent des couronnes d'or ;
quelquefois une simple bandelette
leur entoure la tète. Rarement elles
paraissent voilées ; cependant leurs
statuesi'étaientdansleteniplequ'elles
avaient à Corinthe. Une robe blan-
che, bordée de pourpre, leur couvre
tout le corps. L'une tient desciseaux ,
l'autre les fuseaux , et la troisième
une quenouille. On a trouvé des allé-
gories cachées sous chacun de ces
attributs. La grande vieillesse des
Parques marquait, dit-on, l'éternité
des décrets divins ; la quenouille tt
le fuseau apprenaient que c'était i
elles à en régler le t ours ; et le fil
mystérieux, le peu de fonds qu'on
doit faire sur une vie qui tient à si
peu de chose. Lycophron ajoule
qu'elles étaient boiteuses, pour dési-
gner l'inégalité des événements de la
vie, et cette alternative de biens et
de maux qui la eoniposent. Les ailet
que leur donne l'auteur d'un hvnine
à Mercure , attril ué ïi Homère ,
faisait allusion ù la rapiilité du temps ,
qui passe comme un songe. La cou-
ronne prouvait leur pouvoir al so!u
sur l'univers ; l'antre aflreu\ qu'O/-
phée leur assigne pour séjour était
le symbole de l'obscurité qui couvre
nos destinées. Hésiode h vir donne
un visage noir, des dents meurtrières
et des regards farouches. Une dos
plus anciennes représentations e'e
ces déesses fut ceUe qu'en fit Balhy
dès sur la base du trtme d'AmycIée.
II les plaça , avec les Heures, ftutour
de Pluton. A Mégare , elles avaient
été sculptées par Théoscome sur la
tète d'un Jupiter, parcwjue ce dieu
était soumis au Destin , dont les Par-
ques étaieiit les ministres. Sur le
coffret de Cypsèle , on voyait une
Panjue avec des dents alongées, Ats
rrains crochues et un visage affreux.
Ces déesses , (juelqneff)is cruelles ,
s'attachaient aux corps après le trépas,
etlcà rendaieut livides eu Ititfsuçaut
PAR
e «anjç. Pen de peintres anciens ont
eprésenté les Parques. Le seul JSi-
■ias les peignit d:in5 son tableau de
Enfer. 11 ne nous est resté que peu
ie monuments romains où ces déessfs
jient représentées. Une d'elles , la
ète ornée d'une simple bande'ette ,
ur unïuarbre expliqué jwr Bel/un,
"efforce de calmer la douleur de
'roserpiiie , qui semble ne pouvoir
e consoler de son nouvel état. Un
utre marbre trouvé à Rome les
e auprès de Méléai're , qui ,
lé par un feu intérieur, va
■i. .ji..it jîérir. tiur une cassette étms-
pe en «vuf , trouvée j rès de V'ola-
erre , elles sont en vieilles femmes,
evètues de longs manteaux. KUes
nontrent le chemin à un jeune
lomme à cheval , et près duquel est
ine urne renversée , symbole du tré-
)as. A Lvoa, où elles étaient appe-
ées Mères , elles sont sculptées sur
m bas-relief de l'abbave d'Ainay ,
enant un fmit semblable à une
tomme, symbole ordinaii-e de fécon-
lité. Souvent on les désii;nait par
rois étoiles, parcequ'ellts réglaient,
»mme on l'a vu pitts haut , le cours
le plusieurs planètes.
Parmi les artistes modernes, Otto
Venius , de Leyde . les a peintes
hns l'histoire des enfants de Lara ;
•Iles préparent des (lis pour la vie
le ces princes : et c'est d'après ce
ïeiutre f\u Antoine Tempête les a
:n!^ ées. Ces déesses sont encore re-
",tées dans le preinier tableau
.alerie du LnxembonrH. KUes
i.e;n la vie de Marie de Métiicis ;
leux de ces divinités sont'assises sur
''- "'lages , et !a troisième tient le
i salon de 1 765 , on exposa un
1 du célèbre Carie Vatiloo,
ndant la maladie de madame
1 padour . Les Pa rr fnes y étaient
^présentées auprès du Destin; et ce
ieu suprême arrêtait Atropos, prête
couper le fîl trop lé^er de I exis-
n< .!•. Knfin 3L Reslout les a repré-
31t. -es avec des traits un peu ditTé-
ïnts . comme on peut le voir dans
■OIS articles respectifs, y. Atkopos,
L<jTHO , LaCHÉsiS , LlBRARlS ,
IviRJÎ, MatBES, ]\oIU«£S.
PAR 5G7
Parrhasie , vilie de fArcadie ,
dont les habitants sont comptés par
Homère ( tUad. /• ti ) au nombre
de ceux qui partirent pour le siège
de Troie.
1 . Pabrhasils , surnom d'Apot*-
Ion honoré sur le iitont Lycée. ,
2. — Fils de Mars et de Philo-
nomé , et frère de L>caste, fut
nourri avec lui par ui»e louve.
Parricide , celui qui tue oii
même qui maltraite son père. Pau-
sanias dit que , dans les enfers , la
peine d'un parricide est d'avoir pour
ixjUrreauson propre jjère quil'étrat-
gle. C'est ainsi <jue le iaineux Poly-
griote avait représenté le supplice
d un fils dénaturé qui avait maltraita
son père.
Partes , deux déesses ; dont l'une
ix)mmée iVb/ia , était invoquée par
les femmes tTosses dans le neuvième
n«ois ; et l'autre Décima , lorsqu'elles
allaient jus<|u"au dixième. /«/. Gel.
1 . Parthaos , pèred CEnée roi de
Cal \ don. Homère l'appelle Prothée.
lUâd. l. 14.
2. — Père d'Alcatboiis , un de»
p<jursuivants d'Hippodamie.
5. — Fils de Périphète , et père
d'Aristas.
Parthaonia Domcs, la maison
de Méléagre.
1. Parthéme, gardant un jorn*
avec sa sœur Molpadie , depuis le
départ He son autre sœur Rboio , le
vin de son père Staphvle ( grappe
de raisin ) , don nouvellement fait
aux honmies , vint à s'endomnr. Du-
rant leur sommeil , des pourceaux,
brisèrent le vase , et répandirent le
vin. A leur réVeil , craignant l'hu-
meur violente de leur père, les deus
sœurs se jetèrent dans la mer. Apol-
lon , en i-onsidératio ) de leur soeur
Rhoio ( x'oy. Rhoio ) , hs reçut
dans leur chute , et les tratisporta
en deux villes différentes de la Cher-
sonèse , Parthénie à Bubaste où"
el!e avait son temple et son culte ,
et 3Iolpadie à Castalié. Foy. HÉ-
MITHÉE.
2. — Surnom donné à Minerve ,
comme ayant toujours conservé sa
virginité. F, PAJ^fH£«o^.
568 PAR
3. — Ce nom est aussi donné quel-
quefois à Junon , quoique mère de
plusieurs enfants, parceque tous les
oiis la fontaine de Canalhos lui ren-
dait sa virf;inité.
4- — Diane avait aussi le même
surnom.
5. — Nom d'un des signes du
zodiajue.
ParthÉnies , hymnes -composés
f)our des chœurs de jeunes filles qui
es chantaient ilans certaines fêtes
soieranelles, et en particulier dans
les Daphnéphories , qu'on cëléhrait
en Béotie, en l'honneur d'Apollon
Isménien. Ces filles ; en ëquipaf^e
de su2:)plianles , marchaient en pro-
cession , en portant des branches de
laurier h la main.
Parthénis , surnom sous lequel
Minerve était honorée par les Athé-
niens. Sa statue d'or et d'ivoire,
h;iute de trente-neuf pieds , était
l'ouvrage de Phidias.
I. Parthénius, fleuve de l'Asie
mineure , ainsi nommé , ou de ce
que Diane allait souvent chasser dans
les bois qu'il baignait de ses eaux ,
ou de ce que cette déesse était adorée
sur ses bords. Une médaille de Marc
Aurèle le représente sous la forme
d'un jeune honnne couché , tenant
un roseau de la main droite, avec'
le coude appuyé sur des.jochers d'où
sortent ses eaux,
1. —Fleuve de la Sarmatie d'Eu-
rope, qu Ovide désigne par J épi-
thète de rapax , qiii entraine.
5. — Capitaine troyen , terrassé
par Ràpon , un des chefs latins.
Parthenon , teniple de Minerve,
situé dans la citadelle d'Athènes ,
3ui fut rebâti , sous Périclès , par
eux fameux architectes , Callicmte
et Ictiniis. C'était un des plusniaf^ui-
fiques édifices qu'il y eut dans Athè-
nes. Il avait cent pieds en tout sens ,
rc qui hii fît donuef; Je no<ft HÎJifica-
tontpédo/t. ,; • ';
Parthénope , une des Sirènes,
après s'être précipitée dans la mer ,
de désespoir de n'avoir pu cliarmer
Ulysse , aborda en Italie , où on
trouva son tombeau en bâtissant une
ville qu'on appela de son nom Par~
PAR
thénope. Les habitants du pay»
ruinèrent ensuite cette ville , parce-
qu'on abandonnait Cmnes pour s'y
établir j mais avertis par l'oracle que ,
pc^jir se délivrer des ravages de la
peste , il leur fallait rétablir la ville
dé Parthénope, ils la relevèrent et la
nommèrent iVeapolis, aujourd'hui
Naples. Strabon dit que cette Sirène
fut enterrée à Dicéarchie, aujour-
d'imi Pouzzol.
Pabthenopée, fds de Méléagre
et d'Alalante, selon d'autres de
Mars et de Ménalippe , un des sept
chefs de l'armée des Argiens devant
Thèbes. Euripide le peint comme
un homme accompli.
2. — Fille d'Ancée et de Samia,
qui reconnaissait pour père le fleuve
Méandre. Elle fut aimée d'Apollon ,
et lui donna un fils nommé Lvcomède.
Parthie ( la) , région «3e l'Asie,
anciennement occupée par les Parr-
thes, est désii^née sur les médailles
par une femme habillée à la mode
du pays ,• et chargée d'un arc et d'un
carquois,, à cause de l'habileté des
Parthes à tirer des flèches, mènie
en fusant.
Partialité , fille de la Nuit et de
l'Erèbe. {IconoL) Cocr/ii'/z l'exprime
par une feinme dont Vœil droit est
couvert dun bandeau, et dont la
main s'appuvant sur une balance lui
cite son équiliijre , pendant «[ue
l'autre maiu cache un flambeau cpii
pourrait l'éclairer.
Parti; LA , déesse qui, selon Z'er-
tullien , gouvernait et réglait le
terme de la grossesse.
Partukda , divinité romaine qui
présidait aux accouchements.
Parvadi , ou Parvati. { M. Ind, )
Sous ce nom , qui veut dire déesse
née d'une montagne , 1 épouse de
Shiva semble ;se rapprocher ue la
Junon des Gfecs. Elle en a l'air
majestueux , la fierté, les attributs
généraux, et se' retrouve sans cesse
auprès de son mari , sur le mont Caï-
lasa , et dans les festins des dieux. |
Elle est ordinairement accompagnée
de son fils Carticeva , qui monte un
paon ; dans quelques peintures on la
retrouve vêtue d'une robe semée
d'yeuï
PAS
d\enx. Dans les temples, cetoiseou
accompagne son image. Elle n'a
point de templfS particuliers , mais
sa statue a un sanctuaire à part dans
les temples de Sliiva. £Jle est aiiorée
sous plusieurs noms , comme I Isis des
Grecs, sur-tout sous celui de Mère ,
et dans le 15enj.;a'e sous celui de
Durga. IjÇs Indiens la représentent
coinaie Cvbèle, c.-a-d. coiu-onnée
de tours , et ia reg^^rdent comme la
protectrice de la terre et des êtres ,
ou la dte.sse de la providence ; ce
qui sV.cc-orde avec l'iaée que les an-
ciens se formaient de RliJe , qu ils
resardaient comme la mère des dieux
et des hommes. G çst la même que
Bhavani. y oyez ce mol.
Pasendas ( -M. Iiid. ) , secte de
brahniines,qui n'a point pour objet,
comme les autres sectes , quelque
point de morale ou de CJntroverje,
mais le plaisir et la débauche. En
conséi|uence , elle se distin»;ue d-s
autres brahmines par l'horrible dé-
rèelo.nent de ses ni'rurs. La c^rande
OJcupaliou des pasendas est de sé-
duire les femmes ; et quand on leur
repiésenie qu'ils devraient s'en tenir
aux leurs, et respecter relies des au-
tres, ils répondent en plaisantant :
« Toutes les lemmes sont nos tenuues,
» lorscjue nous en jouissons, u
Pasu-haé , fille tiu Soleil et de
Crète , ou selon d'cntres de Perséis ,
épousa Mines 2 , dont elle eut plu-
sieurs enfants , entr'autres Deuca-
lion, Astrée, Androgée , Ariane,
etc. Vénus, pour se venser du Soleil ,
qui avait éclairé de trop près son
intrisue avec Mars, inspira à sa fille
un amour désordonné pour un
taureau blanc que Neptune avait
fait sortir de la mer. Selon un autre
mythologue, cette passion fut un
effet de la vengeance de Keptune
contre Minos, qui, avant coutume de
lui sacrifier tous les ans le plus beau
de ses taureaux, en trouva un si
beau qu'il voulut le conserver , et
en immola un de moindre valeur.
Neptune, irrité , rendit Pasiphaé
amoureuse du taureau conservé.
Dédale, alors au service de Miuos ,
fabriqua , pour favoriser ces uions-
' Tome II.
PAS 5€8
tnieuses amours , une vache d'airaiu.
Lucien a cherché à expliquer cette
fable, en disant que Pasiphaé avait
appris de Dédale cette partie de
1 astrologie qui regarde les constella-
tions , et sur-tout le signe du tau-
reau. Il paraît plus naturel d en
chercher l'explication dans la haine
des Grecs. Tout le fondement de
cette fable perait être l'équivoque du
mot Taurus , nom d'un amiral Cre-
tois , dont la reine, négligée par
Minos amoureux de Procris , ou
durant ime longue maladie de ce
prince , était devenue ibilemcnt
éprise. Dédale fut apparemment le
confident de cette intrigue , et prêta
sa maison aux deux amants. Pasi-
phaé accoucha de 6en\ jumeaux ,
dont l'un rassemblait à Minos , et
l'autre à Taurus , ce qui donna lieu
ii la fable du Minotaure. Pasipl.aé
a passé pour être la liile du Soleil ,
parcequ'elle était , comme Circé ,
savante dans la connaissance des
simples et dans la composition des
poisons. On dit qu'elle taisait dé-
vorer par des vipères toutes les maî-
tresses de M,!K»s , parce^ju'elle avait
frotté le corps du roi d'une herbe
qui nltirait ces reptiles ; ce qui si-
gnifie apparemment que cette reine
jalouse savait se défaire de ses rivales
par le poison , ou par d'autres voies
aus^i efficaces, k' . Miwotalre.
2. — Déesse qui avait à Thalames,
dans la Laconie , un temple avec ua
oracle qui était en grande vénération.
Quelques uns , dit PiuLarque , pré-
tendent que c'est unedes Atlantides,
filles de Jupiter, mère d'Ammon.
Selon d'autres , elle est la même que
Cassandre , fille de Piiam , qui mou-
rut dans Thalames ; et parcetju'elle
rendait ses oracles à tout le monde ,
elle fut appelée Pasiphaé. ( fiac.
Pasi phainein , déclarer à tous. ) Oa
allait coucher dans !e temple de cette
déesse, et la nuit elle faisait voir en
sonf;e tout ce que l'on voulait savoir.
Pasithée , fi'le de J ipiter et
d'Eurynonié , était, selon quflqnes
uns, la prem)ère des trois Grâces.
Ses i-œurs étaient Eu:yuon'i' et
Egiaiée. Jur.orJa pro:iîet en marioge
Au
Zjo PAT
au Sommeil , s'il satisûiit à sa de
iniuide. Iliad. 1. i/^.
P.4S1THOÉ , une des Oc&inides ,
•elon Hésiode.
Passalus. f^. Achémon.
Pastophores , prêtres ainsi nom-
més par les Grecs , à cause de leurs
longs manleoux , ou du lit de Vénus
qu'ils portaient dans certaines céré-
monies , ou du voile qui couvrait
les divinités , et qu'ils étaient oWiiiés
de lever pour les exposer aux regards
du peuple. Saint Cléjnentà' Alesan-
drie , en parlant des quarante-deux
livres sacrés de Mercure Egyptien ,
qu'on gardait avec tant de soins dans
les ternplcs d'Egypte , dit qud y en
avait six appartenants à la médecine,
et qu'on les faisait étudier aux Pas-
tophores. Selon Diodore de Sicile,
ils promettaient de se confornur aux
préceptes de cet ouvrage sacré : alors,
ii le malade périssiiit , on ne leur en
attribuait pas la faute ; mais quand
ils s'étaient écartés dos ordonnances,
et que le malade venait à mourir, on
les condanuiait connue meurtriers.
Pastophorum, habitation Oi'i ,
selon Cufier, demeuraient les prê-
tres destinés à porter en procession
la châsse ou l'image des dieux.
D'autres ont cru que c'était une
petite maison où demeuraient ceux
qui avaient la garde des temples.
M. le Moine convient que, chez les
païens comme chez les chrétiens ,
c'était une cellule à côté des temples,
o4 Ton portait les offrandes , et où
l'évèque les distribuait. On appelait
aussi du même nom, dans la versioii
des Septante, la tour du haut de la-
quelle le sacrificateur en charge son-
nait de la trompette , et annonçait
au peuple le sabbat et les jours de
fête.
i.Pastor, berger, un des sur-
noms d'AooUon.
2. — C'est aussi par ce mot que
les poètes désignent Paris.
Pataïques , divinités dont les
Phéniciens plaçaient limage sur la
ruppe de leurs vaisseaux. lis avaient
forme de petits marmousets ou
pygméeSjSi ma! faits qu'ils attjrèrcnt
le ojépris de Garabyse , lorsqu'il
PAT
entra dans le temple de Vulcain.
L'ou mettait toujours sur la pouppe
1 effigie d'un de ces dieux , regartié
comme le patron du vaisseau , au
lieu quou ne mettait sur la proue
que la représentation d un animal ou
d'un monstre qui dunnait son num
au navire. Scalc\cr dérive ce mot
de l'hébreu paUich , graver ; et Bo-
chard, de batuch, avoir confiance :
étyniologies qui conviennent assez
bien 1 une et l'autre à l'usage que
faisaient les Phéniciens, et après eux
les Grecs , des dieux Pataïques.
Patala ( M. Iiid. ) , régions in-
fernales , ou l'enter des Indiens
{ V, Narac ) , liçu Souterrain situé ,
selon eux , vers le sud du monde ,
nonimé Padalain. C'est là que se-
ront précipités les méchants. Fleuves
de feu , monstres horribles, et armes
meurtrières , ordures infectes , tous
les maux sont concentrés dans ce
réduit^ terrible. Après la mort de
ces malheureux , les Emaguin-
guiiliers les y entraînent liés et
garrottés; ils seront battus, fouettés,
foulés aux pieds ; ils m;.rcheront sur
des pointes de lier ; leurs corps se-
ront béqnelés par des corbeaux ,
mordus par des chiens, et jetés dans
une rivtère enllammée. Ce n'est
qu'après avoir exercé sur eux luuie
leur cruauté , (jue les ministres de !a
mort les conduiront devant Yamen.
Ce juge incorruptible ft sé\ère les
condamnera selou les fautes quijs
auront commises.
Ceux qui méprisent les règles de
la religion seront jetés sur des mon-
ceaux d'armes tranchantes , et souf-
friront ce tourment aiit;int d'années
qu'ils ont de poils sur leurs corps.
Ceux qui outragent les«l)rahmes et
les personnes en dignité seront
coupés par morceaux. Les adultères
seront contraints d'embrasser Uiie
statue rougie au feu. Ceux qui man-
quent à leur devoir , qui n'ont pas
soin de leur famille , et qui l'al^m-
donnent pour courir le pays , seront
rontinuellcmcnt déchirés par des
cûrj>eaux. Ceux qui font mal aux
liommes , ou qui tuent les animaux ,
seroat jetps dans des précipices ,
PAT
jKfar V être tourraent.és par drs
l>ètes féroces. Ceux qui nont pus
respecté leurs parents ni les brah-
mes brûleront dans un teu dont
lej flammes s'élèveront à dix mille
\Oi:énaïs. Ceux qui ont maltraité les
vieiiiards et les enfanta seront jetés
dpns des fours. Ceiix qui couchent
avec des courtisanes seront oijligés
de marcher sur des épines.
Les médisants et les calomnia-
teurs , appliqués sur des lits de fer
rougis au feu , seront contraints de
manger des ordures. Les avares ser-
viront de pâture aux vers. Ceux «jui
Tolent les brahmes seront sciés par
le milieu du corps. Ceux qui , par
esprit de vanité , tuent des vaches et
autres animaux dans des sacrifires ,
seront battus sur une encluine. Les
faux témoins seroiit précipités du
haut des montagnes. Enfin , les vo-
luptueux , les fainéants , et ceux q-ii
n"ont pas eu pitié des misérables et
des pauvres , seront jetés dans des
cavernes biTilantes, écrasés sous des
meules , et foulés par des él •-
pli;iuts ; leurs chairs meurtries
et déchirées serviront de pâture à
ces animaux.
Tous ces misérables pécheurs
I souffriront de la sorte pendant plu-
sieurs milliers d'années , et leurs
corps impérissables , quoique divisés
dans les supplices, se réuniront aussi-
tôt co'.mne le vif-argent ; ensuite ils
sc-ro:it condamnés à une nouvelle viC;
pendart laquelle se prolongeront
If'urs ionrmeiits ; et , par un effet de
1;; puissance divine , ils se retrouve-
ront dans la semence des homoies ;
cette semence, répandue dans la ma-
trii e df la femme , ny sera pendant
toute une. unit que conmie de la
Ix)ue. Le cinquième jour elle sera
comme des globules d eauj dans le
quatrième mois , les nerfs du tœtus
îe formeront ; dans le cinquième , il
sentira la faim et la soif; dans le
ixième , un épidémie couvrira son
X)rps ; dans le septième , il aura des
uoTivemenls très sensibles. Il habi-
ei-a !e côté droit de sa mère , et sera
lotirri par le suc des aliments quelle
>readra ; réduit à voltiger duos sci
PAT
371
excréments , les vers le mordront ;
le» nouiTitures acres et l'eau i haude
que la mère foira lui causeront dos
douleurs très vives ; dans le passage
étroit il souffrira bei.utoup , et feii-
fant né sera sujet encore à des peines
infimes. C'est ainsi que cette nais-
sance douloureuse se réitérera , jus-
qu'à ce que ces maîlieureux aient le
courage de s'adonner eutièremeat à
la pratique des vertus.
Patalène , ou Patelène , une
dc< déesses qui présidaient aux mois-
sons. Elle était invoquée dans le
temps que les tiges du bled étaient
près de s'ouvrir. Aus^i le peuple Ini
donnait-il le soin particulier de faire
sortir heureusement les épis. Rac.
Patere , être ouvert, f'^. Patella.
Patap.e , ville de Lvcie , connue
par un oracle d'Apollon très célèbre.
On ne le consultait que durant les
six mois d hiver. Le temple où il se
rendait était aussi riche que celui de
Delphes , et les prédictions passaient
pour mériter la même confiance.
Pat ARE us, surnom d'Apollon,
pris du temple qui' avait à Palare.
Patella , ou PATELLA^A. Ar-
nobe parle d'une divinité de ce non»,
laquelle avait soin dps choses qui
doivent s'ouvrir , se décou^Tir , ou
de celle» qui étaient déjà ouvertes.
Patellaru T)ii, dieux des plats,
nom que flaute donne , en plai sau-
tant , aux dieux auxquels on faisait
des libations dans les repas. Rac.
Patella , plat. f^. Libatioms.
PatÉlo , divinité adorée autre-
fois, par les Prussiens, et qu'ils te
présentaient par une tète de mort.
I . Pater , nom donné à Jupiter
et à Bacchus par presque tous les
poètes.
2.— Ou Pater sacrorum, nom
mithriaque.
Pater Patbatus; c'était le chef
des léciales , qu'on appelait ainsi
chez les Romains. \ oici comme
Plutarqjte en parle dans ses (Ques-
tions lotnaines : « Pourquoi le pre-
» mierdesfécialcs est-il ;>ppelé Pater
»» Patratiis , ou le père établi , nom
» qu'on donne à celui qui a des en-
» lauls du >i\ant de so» pèie , et
A a a
ij% PAT
» qu'il conserve encore aujourd'huî
»> avec ses privilèf;es? Pourquoi les
» prêteurs leur donnent-ils en garde
» lesjeunes personnes que leur beauté
» met en péril ? Esl-ce parceque
M leurs enfants les oljii^ent à se re-
» tenir , et que leurs pères les tien-
M nent en respect ? ou parceque
» leur nom même les relient , car
w patraUts \cut dire parfait, et qu'il
M semble que celui qui devient père,
» du rivant de son père même , doit
» être plus parfait que les autres ?
» Ou , peut-être , est-ceque , comme ,
» selon Homère , il faut que celui
» qui prête serment et fait la paix
n regarde devant et derrière ; celui-là
» peut mieux s'en acquitter , qui a
N des enfants devant lui , auxquels
» il est obligé de pourvoir , et un
>» père derrière , avec lequel il peut
» délibérer? » he PaterPatralus
était élu par le suffrage du collège
desféciolesj c'était lui qu'on envoyait
jfour les traités et pour la poix , et
qui livrait aux ennemis les violateurs
de la paix et des traités. A cause de
la violation du traité fait devant Nu-
mance , dit Cicémn, par un décret
tin sénat le Pater Patratus livra
C Mancinius aux Numantins.
Patères, instruments de sacri (1res,
qu'on employait à recevoir le sang
des victimes , ou à faire des libations.
De ces palères les imes avaient un
manche , et les antres n'en avaient
pas.
Patères , prêtres d'Apollon , par
la bouche desquels ce dieu rendait
ses oracles. On dérive ce mot de
l'hébreu patar , interpréter.
Patience. Ripa la désigne par
une femme d'un âge mùr , assise
s'ir une pierre, portant un joug sur
ses épanles , les mains jointes , et
exprimant la douleur, les pieds nus
•ur un faisceau d'épines.
Patragili ( M. Ind.), ôie^st
adorée par les Indiens , et fille
tl'Ixora , un des principaux dieux
des Indes.
Ixora «'entretenant nn jour avec
son frère Vishnou , il sortît dn corps
de ce dernier xme matière ou une
influente qui entra duos le corps
PAT
d'Ivora , passa par son œil , sortit,
et , tombant à terre , prit )a forme
d'une fille , qu'Ixora adopta et
nomma Patracali. Cette fille , ou
plutôt re monstre, avait huit faces
et seize mains horriblement noires.
Ses dents étaient des défenses de
sanglier. Ses yeux étaient ronds et
d'une grandeur prodigieuse. Des
serpents entortillés autour de sc>n
corps formaient son habillement ; et
pour pendants d'oreille? elle avait
deux éléphants. Du moins c'est ainsi
que les Indiens la représentent. Sou
premier exploit fut de combattre un
fameux géant nommé Darida , qui
avait osé défier son père. Ce géant
avr.il reçu de Brahma un livre et dr»
biaceiets magiques , par le moyen
desquels il paraissait avoir , dans le
combat , uu grand nombre de têtes.
Ce qui était l)ien plus avantageux ,
il ne pouvait être blessé dans aucune
partie de vSon corps. Patragali, après
a\0!r combattu contre ce monstre ,
pendant l'espace de sept jours , sans
aucun succès , eut recours à l'arti-
fice. Elle envoya une femme fort
a<]roite demander à la femme du
géant le livre et les bracelets de son
mari , comme si c'eût été de la part
du géant lui-même. La femme du
géant, cro\ant que c'était une per-
sonne envoyée par son mari , lui remit
le livre et les bracelets. Par -là le
géant fut privé de toute sa force , et
tomba sons les coups de Patragali.
Cette fille s'en revint trioniphante
chez son père , qui lui donna , pour
la régaler, de la viande mêlée avec
du sang. Patragali ne paraissant pas
ericore contente , Ixora se coupa un
doigt , le mit dans le plat de sa fille,
et y fit c-ouler ime grande quantité
de son sang. Tout cela ne satisfit
point Patragali, qui marqua son mé-
contentement à son père en lui jetant
au, visage une chaîne d'or. Ixora
s'avisa enfin , pour satisfaire sa fille
rc créer dcnx jeunes gers , qu'il lu-
donna pour la servir , et ce présen'
la contenta. Il lui conseilla ensuit!
de voyager, et lui fit présent d'u;
vaisseau de bois de sandal pour li
i>c:rlcr sur toutes les mers. Patra^al
PAT
tJnrtît , et Ixora s'applaudit d'en
elre délivré. Cependant il arriva, peu
de temps après, qu'un matin qu'il
dormait tranquillement , Patragali
entra brusquement dans sa chambre ,
renversa son lit et repartit aussi-tot.
Dans son voyaf;e , elle livra quelques
combats contre des pirates qui l'at-
ttquèrent , et les mit en fuite. Elle
s'arrêta long-temps sur la cote de
Malabar , et se maria avec le (Ils d'un
des princes du pays. D est remar-
quable quelle ne voulut jamais per-
mettre que son époux usât avec elle
des droits de rhviuen, ne jugeant
pas qu'un mortel fïit digne de ses
faveurs. Au reste, elle en usa bien
avec lui. Le père et la mère de sc>n
mari ayant été dépouillés , sur mer ,
de toutes leurs richesses par les
pirates , pour consoler son mari
elle lui fit présent des anneaux dor
quelle avait aux jambes ; mais ce
présent lui fut bien funeste. Un or-
fèvre, l'avant un jour rencontré avec
ses anneaux , le conduisit dans une
ville voisine , sous prétexte de les
acheter. Mais, dès qu'il y fut arrivé ,
il accusa l'époux de Patragali de les
avoir volés à la reine du pays. Cette
princesse, qui, en efl'et , en a\ait
perdu de pareils ; que le perfide
orfèvre lui avait volés lui-même ,
ajouta foi à l'accusation , et fit em-
pala l'étranger sur un palmier. Pa-
tragali, n'ayant point de nouvelles de
son mari , se mil en chemin pour le
chercher. La plupart de ceux à qui
elle s'en informa la rebutèrent. Les
•ans lui riaient au nez ; les autres ne
daignaient pas lui répondre. Quel-
ques uns plus malins la faisaient
tomber dans des trous qu'ils avaient
couverts de branches d'arbres. Pa-
tragali se contentait de maudire ces
insolents , et continuait sa route.
Etant enfin arrivée auprès du pal-
mier qui avait servi au supplice de
ton époux , elle le fit rompre pai la
force de ses enchantements , et rendit
la vie à son mari.
Les Indiens disent qtie Patragali
Fait particulièrement sa résidence
dans le temple de Crauganos , qu'on
appelle le temple des Pèlerins. On
PAT 373
y Toît sa statue , telle qu'elle est dé-
crite au commencement de cet ar-
ticle. Il y a tout auprès un grand
homme de mnrbre, à qui lesbrahnies
donnent tous le» jours des coups de
marteau sur la tête. Les Malabares
sont persuadés que la petite vérole
est un eftèt de la colère de Patragali ,
et ils l'invoquent pour cette ma-
ladie.
Patriarche des bkahme.'-. ( 3f.
Ind. ) Aussi-tôt qu'un temple est
- bâti , on choisit pour patriarche , ou
grand-prêtre, un brahme,qui ne peut
se marier , ni sortir de la pagode. II
ce se montre qu une fois l'année , assis
au milieu du sanctuaire, et appuyé
sur des coussins. Le peuple reste
prosterné devant lui , jusqu ii ce qu'il
échappe ii ses regards.
La dignité du grand -prêtre est
héréditaire dans sa famille : le chef
en est toujours pourvu. Il se donne
pour assistants tous les brahmes qu'il
peut nourrir. A cette fin , le sou-
verain lui accorde des terrains ap-
pelés Shanions , exempts de toute
espèce d'impôts; en outre, il perçoit
le droit Shagamé sm- les marchan-
dises et autres effets appartenants i
ceux de sa religion , et qui paient
entrée et sortie.
Les Indiens semblent le rendre
responsable des fléaux qui Io« affli •
pent. Lorsque les jeûnes, le'* morti— ■
fications et les prières no font pas
cesser les calamités publirpies , il est
obligé de se précipiter la tête la pre-
mière du haui de la pagode , afin
d'appaiser les dieux par ce sacrifice.
Patkiques, nn des noms que Vaa
donnait aux mystère» mithriaques.
Ce nom était pris de celui de Pater,
que portait wa des sacrificateurs de
Mithras.
Patriumpho, fdote adorée antre-
fois par les Prussiens. Ces peuple»
nourrissaient de lait »m seipent ea
l'honneur de cette idole.
Patroa f sinmom de Diane , qw
avait une statue à Sicyone.
Patrocle , fils «Te Ménœtius, roi
des Locriens , et de Sthcnélé, ayant
tué le fils d'Amphidamas , dans un
emportement de jeunesse causé par
A » 3
5-4 PAT
le jeu , fut ohlipé de quitter sa patrie,
ex trouva lui a>!jleà iii cour tie Fêlée,
roi de Plithio , en Thossalie, (jui le
i\t élever par Cliiron avct: son fils
Achille : de là cette aniitic'si tendre
ri si constante entre les deux héros.
Achille , piijué contre Aganiemnon ,
tyanl quitté les comhats , Patrocle,
rui souffrait de voir les Troyens
remporter de grands avantages sur
les, Grecs , demanda du moins h son
nmi ses armes et la permission de
conduire les Thessaliens contre 1rs
fiinemis. Achille y consentit , mais
il condition que, dès qu'il aurait re-
})Oussé les Trovens du camp des
irecs, il ferait une prou)ptc retraite
ovec ses Thtssaliens, et laisserait les
rsutres troupes aux prises. Patrocle
I)rend les armes d'Achille, excepté
a pique, si pesante qu'Aucun Grec ne
pouvait s'en servir. A la vue de Tar-
niure du fils de Pé!ée , les Trovens
trompés perdent (.œur, et se replient
en desordre. Patrocle les poursuit
)usques sous les murs de Troie ; trois
fois il s'élance jusqu'aux créneaux
cies remparts , et trois fois Apollon
le repousse de ses mains immortelles.
Non content de cet avant;!ge , le
dieu protecteur des Trovens le
frappe de stupeur et d'immohiiité ;
son casque et sa cuirasse se délient
et roulent ; sa pique se rompt , son
Loucher s'échappe; et dans cet état
il offre un facile triomphe à Hector ,
qui le tue d'un coup de pique. TJn
f;rand conihat s'engage autour de sou
corps ; enfin , Ajux et Ménélas re-
poussent Hector , et emportent le
corps de leur ami. Achille jur« de le
venger ; l'omhre de Patrocle lui ap-
paraît et le prie de hâter ses funé-
railles, afin que les portes de l'Elysée
lui soient ouvertes. Achille s em-
presse de remplir ses intentions ; il
fait laver son corps, et éforger un
nond>re infini de victimes .'lutour du
bûcher , jette au milieu quatre de ses
plus beaux chevaux , et deux de-
meilleurs chiens qu'il eût pour la
f;arde de son camp; immole de
sa uiain douze jeunes Troyens , et
(einiine les fiinérailles p.ir des jeux
huièhres. Bientôt après , Hector lui-
P A U
même tomba sous lesroups d'Achille
qui le sacrifia aux uiaues île sou
ami.
1. Patron , un des f;uerriers qui
suivirent Evandre en Italie. On a
prétendu que ce Patron , étant trc'S
ijienfaisant , donna son nom à ce
qu'on appelait patron chez es llo-
uiaius.
2. — Il y a apparence que c'est le
même qui se met sur le» rangs, dans
le !}". liv. de ï Enéide , pour dis-
puter le prix de la course dans les
jeux qu'Enée célèbre pour l'anniver-
saire de son père Auchise.
Patronymiques , noms que les
Grecs donnaient à une race , et qui
étaient pris de celui du chef : ainsi ,
les Hérachdes , descendants d Her-
cule ; les Eacides, d'Eacus. On les
donnait aussi aux enfants immédiats,
comme les Atrides, fils d'Atrée ; les
Danaïdes , filles de Danaus.
Patroijs. Tîacchus avait sous ce
nom une statue à Mégare. Apollon
avait été peint à Athènes par Eu~
phranor sous le même sunioni , qui
appartenait aussi à Jupiter. Ce dieu
avait sous ce uoni dans le temple de
Minerve , \i Argos , une statue de
bois représc utée avec trois yeux ,
pour marquer que Jupiter voyait ce
qui se passait dans le ciel , sur la
terre et dans les enfers. Les Argiens ,
disaient que c'était le Jupiter Pa-
troiis qui était dans le palais de
Pri am , et que ce fut au pied de son
autel que ce malheureux prince fut
tué par Pyrrhus. Dans le partaee du
butin , la statue échut à Sthénélus
de Capanée , qui la déposa dans le
temple d'Argos.
Patse { m. Chin. ) , horoscope.
p^. Suan-Ming.
Patulcius, surnom de Janus, ou .
parcequ'on ouvrait les portes de son
temple durant la guerre , ou parce- ^
qu'if ouvrait l'année et les saisons , ■
qui conunençaieut par la célébration ■
de ses fêtes. -
Pai sAiRE , Pausarius , ofïlcier \
qui , chez les Romains , réglait les ;
pauses des pompes ou processions ;
solenmelles. Il y avait des stations j
nouuuées tuansiones à des endroits '.
P A V
prépnr^'s poiii te» efleî , et «îans I*'*-
<Ti!elson exn<js;iit les stalnes d'isis et
d Aniibis. Siiivant une inscription
citée par Sauniuise , il parait que
ces ministres formaient iine espèce
de eoMèire.
Palsimes, fête accompagnée de
jenx , où les seuls Spartiates étaient
admis ù distribuer le prix. Cette fête
tirait st>n nom de Pausanias, eéncral
Spartiate , sons les ordres duqt»el les
Grecs vain<|uireiit ]M3rdonius à ta
famease bataille de Platée. Depuis
ce tenips, il y eut toujours un dis-
cours en rhonneur de ce grand ca-
pitaine.
Pausebastos , pierre précieuse
consacrée à Vénus, et qu'on appelait
aussi panems ■ il semble que c'était
une très \)eUe agate.
Paisus . dieu du repos ou de la
cessation du travail.
Pauvreté , divinité allégorique ,
fille du Luxe et de l'Oisiveté. Piaule
la fait fille de !a Débauche , parce-
qu elle mène à la pauvreté ceux qui
s y livrent. Suivant quelques uns, c'est
la mère de l'iiidustrie et de tous les
Arts. On la représente pâle, inquiète ,
mal habillée , dans Tattitude d'une
personne qui demande 1 aumône , ou
qui glane dans un champ déjà mois-
sonné ; qucifpiefois aussi . send>lable
à nne Furie affamée et farouche , dont
tous les traits expriment le désespoir.
Le Poussin , dans son tableau de la
vie humaine , Ta peinte revêtue dun
mauvais habit , et la tète environnée
de rameaux dont les feuilles sèches
sont le symbole de la perte des biens.
Dans le triomphe de la pauvreté,
peint par Holben, elle se voit sous
la fi:;ure d une vieille lemme maigre ,
assise sur une gerbe de paille ; son
char est rompu en divers endroits ,
et tiré par un cheval et un âne dé-
charnés ; devant ce char marchent un
homme et une fenmie les brr.s cToisés
et le visage triste. Toutes les figures
qui accompagnent ce char sont en-
core autant d'images de la misère ,
qui ajoutent à l'expression générale
au tablean. F'. Ikdigence.
Pat AH ( M. Ind. >, dieu du yent ,
P A TV 375
père d*Ha3mn:al , et l'im des Luit
Génies.
Pavestie , divinité romaine , i
laquelle les mères et les nourrices
recommandaient les enfants pour les
garantir de la peur ; seion d autres ,
on menaçait d'elle les petits enfants :
nne troisième opinion veut qu'on l'in-
voquât ponr se délivrer soi-même de
la peur.
Pator , la peur, divinité qne les
Romains avaient faite conîpagne de
Mars. Tnllos Uostilins, roi de Rome ,
lui érigea tme statœ coa>me au dieu
Pallor.
Patoriehs , nom «Josné à one par-
tie des saliens, ou prêtres de Mars ,
ceux qui étaient destinés au culte dn
dieu Pavor.
Pavot , attribut dn dien dn som-
meil , et sym}>ole de la fécondité.
Parmi les épis qu'on donne à Cérès ,
on mêle des pavots, parceqn'elle s'é-
tait utilement servie des sucs de cette
plante pour appaiser la douleur qti'efle
avait ressentie de l'enlèvemeat de sa
fille.
Pawokasces. C'est le nom qne le»
habitants de la Virginie donnent à
leurs autels. «♦ Ces peupirs, dit l'aa-
» tenr de Y Histoire de la Vir^ùiie ,
» élèvent de.": autels par-tout où il
» leur arrive quelque cliose de re-
» marquable.... Mai- il y a un autel
»> qu'ils honorent préféra LIoment à
» tons les antres. Avant l'entrée des
» Anglais en Virginie , ce fameux
» autel était dans un lieu que les
» Virginiens appellent Ultamussah,
» On voyait là le principa! temple
» dn pays , et ce ueu était le siège
» métropolitain des prêtres. On y
» voyait aussi trois grandes maisons,
» charxme de soixante pieds de loo-
» gueur . et toutes remplies d'images.
» Ils c<:>nserv aient les corps de leurs
» rois dans ces maisons rel igicnses ,
» pour lesquelles les naturels du pavs
u avaient nn si grand respect , qu il
n n'était permis qu'anx prêtres et
» aux rois d'v entrer. Le peuple n'y
» entrait jamais , et n'osait même
» approcher de ce sanctuaire qu a^ ec
>♦ la permission des premiers. Le
» grand autel était d'un crystal so-
A a 4
876 P E A
» Jide , Se trois ou quatre pieds en
» qnurré. Le crystal était si trans-
» parent , qu'on pouvait voir au tra-
» vers le grain de la peaud'un homme j
>» avec cela il ëtait d'un poids si pro-
» digieux , que , pour le dëroher ù la
» vue des Anglais , ils furent obligés
» de l'enfouir dans le voisinage , ne
» pouvant le Iramer plus loin.
» Les Virginicns, ajoute le même
» auteur , respectent beaucoup un
» petit oiseau qui répète conlinuel-
» Jement Je mot pa-worance , parce-
» que c'est le nom qu'ils aouneut à
» leurs autels. I • s d isent que cet oiseau
>» est l'aîné d'un de leurs princes ;
» qu'un Indien ayant tué un de ces
» oiseaux, sa témérité lui coîitacher.
>• II disparut peu de jours après , et
» l'on n'entendit plus ()arler de lui...
» Lorsqu'en voyage ils se trouvent
» pi es (j'uu paworance , ou aulel ,
» ils ne m;inquenl [jas dinslruire les
» jeu tes ! ens qui se rencontrent avec
» eus de l'occasion «|ui l'a f;n't batir ,
» et du teuips auquel la chose fut
» fait»'. Ils les exhortent à rendre ù
» l'aulel Je respect qui lui est dû. »
Pa/sans. Latoue, fuvant les per-
sécutions de Junon , passi; sur le boid
d'un mardis, oii des pa\sans travail-
laienT à la terre. Elle Jeur demanda
Jjour se n.fraiciiir un peu d'eau, qu'ils
ui refusèrent. Latone , pour Jes pu-
nir, obtint de Jupiter qu ils fussent
métamorphosés en grenouilles.
1. p£AM, hymnes ou cantiques
chaîités originairement eu Ihonneiir
d'Apollon et de Diane, et qui renor-
ireluient le souvenir de la vict<jire
remportée sur Pytjion par ce dieu.
Ces c antiques étaient caractérisés par
cette exclaniation , /è, païan, espèce
de refrain qui signifie piQprement ,
Lance tes flèches , Apollon. On
les chantait pour se le rendre favo-
rable dans les maladies contagieuses,
Îae l'on regardait comme des effets
e sa colère. Dans la suite , on en fit
pour Mars , et on les chantait au son
de la fli*ite en marchant au combat ;
mais, après la victoire, ApolIoA en
devenait le seul olqet. Bientôt (es
cantiques s'étendirent à toutes Jes
divinités, tX ^ Anus Xénophon , les
P ED
Lacf'domoniens entonnent nn péan
en l'honneur de Neptune, ^l thé née
nous en a. conservé un adressé par
le poète Ariphron de Sicyone à
Hygiée , ou déesse de la santé Enfin ,
on en composa pour illustrer les
grands hommes.
?.. — Un des surnoms d'Apollon ,
emprunté de la force de ses rayons
ou de ses traits , exprimée par te
verbe, Paiein, frapper.
Peau de lion , voy. Hepxile ,
Adraste ; de hoeuf, v. Okion; de
serpent, v. Python; de tii^re, v.
Bacchantes; enflée, v. Ëole ; de
sangier, v, Adraste.
1 . PÉCHÉ. Les iconologistes en font
un jeune homme aveugle et nu , qui
court par des voies tortueuses sur les
bords des précipices où croissent des
fleurs qui cachent des épines ; un ver
lui pique le cœur , et il est ceint
d'un serpent. V . Crime.
2. — ( M. Siam. ) Les Siamois sont
persuadés qoe le métier des séculiers
est de pécher , et celui de leurs tala-
poius de faire pénitence pour ceux
qiu' pèchent. Aussi le goût des moines
pour cette pénitence lucrative, dont
iJsont inculqué au peuple l'efllcacité,
est poussé si loin, cpiils font mènre
commettre des péchés aux séculiers ,
afin d'avoir plus d'aumônes à recevoir.
Aiusi, leur cuisine est fondée sur les
péchés du peuple : et ce fonds est
excellent ; car la loi des Siamois
est si sévère et si minutieuse , que
les hommes Jes plus vertueux et les
plus attentifs ne peuvent guère ,
avec la meilleure intention, s'em-
pêcher de la violer plusieurs fois par
Jour.
Pecunta , déesse de l'argent , que
les Romains invoquaient pour en
avoir en abondarjce.
1 . PÉDASE . viile du Péloponnèse.
Homère la iiwt au nombre des villes
qui appartenaient à Agamemnon.
2. — Fils d'une nymphe et de Bu-
colion fils naturel du roi Laomédoii ,
fut tué durant le siège Troie par
Euryale , qui le dépouilla de ses
armes.
PÉDASDS, cheval célèbre qu'Achille
avait pris aQ sac de la ville d'£étion »
P E G
et qui , tout mortel qu'il était, éga-
lait en vitesse les chevaux de race
immortelle. Il fut tué devant Troie
par Sarpédon.
PÉ DÉ E , fils naturel d' A ntenor , que
Théano , sa temme , avait pris plaisir
à élever avec autant de soin que s'il
eût été un de ses propres enfant-. Il
fut tué au sièee de Troie d'un coup
de lance par Mégès.
PÉDOPHILE, (juiainie les enfants ,
surnom de Cérès. On représente sou-
vent cette déesse ayant sur son sein
deux petits enfants qui tiennent cha-
cun une corne d'ubondance , pour
marr{uer qu'elle est la nourrice du
genre humain. Rac. Pais , enfant ,
et philein, aimer.
Pédotrophe, surnom de Diane
honorée à Coroné , pris de la vieille
opinion où l'on était que la lune in-
flue sur la Hrossessc et Taccouche-
ment. Rac. Pai'i, enfant ; trephein ,
nourrir.
Pégase, cheval ailé, qui naquit du
sang de Méduse , lorsque Persée lui
eut tranché la tète. Dès qu'il eut vu
la lumière , il s'envola , dit Hésiode ,
au séjour des immortels , dans le pa-
lais même de Jupiter , dont il porta la
foudre et les éclairs ; et selon O^ide ,
sur le mont Hélicon , où d'un coup
de pied il fit jaillir la fontaine Hip-
pocrène. Minerve le domta , et le
donna à Bellérophon , qui le monta
pour combattre la Chimère ; mais ce
néros, ayant voulu s'en servir pour s'é-
lever au ciel, fut précipité en terre ,
et Jupiter plaça Pégase parmi les as-
tres , où il forme une constellation.
Ovide le fait encore monter à Persée ,
pour se transporter au travers des airs
en Mauritanie, chez les Hespétides.
On croit que ce cheval ailé n'était
autre chose qu'un vaisseau , ayant
une figure de cheval à sa ponppe ,
dont se servirent Bel'.éitjphon et Per-
sée dans leurs expéditions. Le Pégase
ailé est le symbole de-Corinthe, où
Minerve le donna à Bellérophon. Son
nom vient de la fontaine quil fit
piliir, ou ces sources de 1 Océan près
des<Tuelies il était né. Rac. Pègè ,
source. Les u;odernes lui assignent
vue pbce sur le PATcaâ&e , et feignent
P E I 5;7
quii ne prête son dos et ses ailes
qu'aux poètes du prenàier ordre.
PÉGASiDES , surnom des Mu^es ,
pris d u chev a! Pégase , qui fut, oj^ume
elles , habitant de l'Hélicon.
PegÉes, nymphes des fontuine» ,
les mêmes que les Naïades. Rac.
i^ègè , source.
PÉGOMANTiE , divination par les
sources. Elle se pratiquait, s<jit en y
jetant un certain nombre de p.errts
dont on- observait les divers mouve-
ments , soit en y plongeant des vases
de verre , et examinant les elJorts
que faisait leau pour y entrer eu
rhassânt l'air qui les rempliss;i:t. La
plus célèbre des pégomanties est la
divination par le sort des dés qui se
pratiquait à la fontaine d Apon, près
de Padoue.
Peinture. ( Sciences. ) On la
reconnaît à la palette, aux pincciinx
et à lappui-njain qu'elle tient. Elle
est assise devant un chevalet sur le-
(pie\ est posé un ta!>leau ébauché.
Son maintien est négligé , son atti-
tude pensive ; autour d'elle sont des
statues antiques , ce qui signifie que
c'est à l'élude seule de l'antique que
l'artiste doit iexpicssion et la.jpor-
rection. Souvent elle est représentée
avec un bandeau sur la bouche, soit
parceque la pemtiu-e est une poésie
muette , soit parcequ'e.le est amie da
silence et de la solitude. Un petit
enfant ailé avec une flamme sur l.i
tête , qu'on voit quelquefois placé
auprès de la figure svmli<jiifjue, dé-
signe le génie , sans lequel il est im-
possible d'être créateur. Si on hii
donne des ai!es de diverses couleurs ,
c'est pour marquer ou la variété des
nuances et des tons, ou la promp-
titude avec laquelle le peintre doit
saisir les ciiangements de la natm e.
Considérée sous le point de vue le
plus essentiel de l'art , relui de ipii-
tation . elle pourrait être fipirée par
une femme portant sur sa tête un
masque jeune et beau , et sit sa
poit ine un médaillon repré.«ntant
les Grâces.
Peirée .personnage de VOdyssée.
PaïaxjM ( M, Jap. ) , dieu que
37S P E I,
î( ■ J.tponais îtltcnilcnt ù la fin <!u [
ïjiinde.
Pelageus , snrnom de Neptune ,
ciieu lie la mer.
1. PÉLAGON , un des prétendants
<• Hippodamie , tué par CEnoniaiis.
2. — Un des capitaines qni, sous
riestca-, conduisirent les Grecs au
s:è^e de Troie.
3. — TroYcn , irnii de Sarpédon.
PÉLAGOs, bois épais entre 'légée
et Mantinée, villes d'Areadie. Epa-
niinondas mourut dans ce' Lois ,
Isompé par un oracle qui l'aTait
r.verti de se d<;fler du Pélapos ( la
n":r). Pour profiter de cet avis ,
il évitait de s'emharquer; mais il
i d tué dans ce bois à la bataille de
rdautiiiée.
I. Pelagus ou rOcÉAN , fils de
h Terre , sans avoir eu de père.
PÉLARCÉ, fille de Potnéus, ayant
réta li à Thèbes le culte des dienx
^^abires , reçut , après sa mort», les
honneurs divins , par l'ordre de
1 oracle de Delphes ; et il fut arrêté
« utr'aufres choses , dit Pausaiiias ,
<|u"on lui sacrifierait toujours uae vic-
time jdeine.
1. Pélasges, les plus anciens peu-
f)les de la Grèce. Les historiens qui
es distinguent des Hellènes varient
beaucoup sur leur origine et leurs
migrations.
2. — Nom que portèrent d'abord
les Macédoniens,. i»u rapport de
Justin.
pEi.ASGictîs , surnom de Jupiter.
PÉlasgie , surnom de Junon.
Pelasgis, surnom de Gérés, qu'elle
devait à un temple élevé , en son
lionneur, par Pélasgus, d'Argos, fils
de Triopas. Il fut enterré auprès
de ce temple.
I . PiiLAsGUS , fils de la Terre , fut ,
dit Pausanias , le premier homme
qui parut en Arcadie. Ge fut lui qui '
apprit aux Areadiens à se faire des
cabanes qui pussent les défendre de
rjriclémence des saisons. 11 leur ap-
prit aussi à se vêtir de peaux de san-
glier, et à substituer aux feuilles
à arbres , aux herbes et aux racines ,
l'usage du fruit du hêtre; et cette
sourritiire lew deviut si ordinaire ,
, P E L
que, long temps ajues Péîasgus, les
LacéiîéuiGxiiciis venant consulter I9
Pythie sur In guetTC qu'iîs voulaient
faire airx Areadiens , elle leur ré-
pondit qu'un peuple qui ne vivait
que de gland était terrible dans
la guerre et difficile à vaincre.
1. — Fils d'Inachus , et père de
Lvcaon.
3. — Fils de Phoronée , et petit-
fils d'Inachus.
4. — Fils de Jupiter et de Niobé ,
la première maîtresse dé ce dieu.
5. — Fils d'Arcas , et petit-fil>
de Lyraon.
6. — Fils d'Asope et de Mérope,
7. — Fils <le Neptune.
8. — Fils de Lycaon.
9. — Fils de Triopas , d'Argos.
PELA TE , un de ceux qui pe'ri-
reut dans le combat qui se donna
.T la cour de Cépliée , à roeeasion
du mariage de Persée. Ilfut tué par
Gorythc.
PÉLÉADES , filles douées du don
de prophétie, qni demeuraient chez
les Dodonéens.
PÉi.ÉE , père d'Achille , e'tait fils
du célèbre F.îiqup roi d'Fgine , et
de la nymphe F^ndéis fille de Ghiron .-
avant été condamné à im exil per-
pétuel avec son frère Télamon , pour
avoir tué leur frère Phocus , quoi-
que par mégarde , il alla chercher
une retraite à Phthie en Thessalie ,
oi'i il épousa Antigone , fille du roi
E»irytion , qui lui donna en dot
la troisième partie de son royaume.
Pelée , invité h la fameuse chasse
de Calydou , y alla .iveo son beau-
père , qu'il eut le malbcTu- de tuer ,
en lançant son javelot contre un
sanglier ; autre meurtre involon-
taire qui l'obligea encore de s'exi-
ler. Il se rendit à lolchos auprès dtt
roi Acaste , qui lui fit la cérémonie
de l'expiation. Mais une nouvelle
aventure vint encore troubler son
repos en cette cour. Il inspira de
l'amour à la reine , qui , le trou-
vant insensible , l'accusa auprès
d'Aeaste d'avoir voulu la séduire.
Acaste le fit condniie sur le mont
Pclion , lié et g«rrotté , et ordonna
qu'où l'y laissait ainsi exposé à la
P E L
merci des bêtes. Ptîlée trouva le
moyen de ronipre ses chaînes ; et ,
avec le secours tle qiiel<[ues amis,
Jnson , Castor et Pofiux , il rentra
de force dans lolclios, et y tua la
reine. La fable dit que Jupiter ,
sou grand-père, l'avait fait délier
jjar PIiitoD , qui lui donna une
cpée , avec laquelle il . se vengea
de la malice et de la cruauté de
cette femme.
Pelée épousa, en secondes noces,
Tliélis , sœur du roi de Sc_\ros, dont
il eut Achille. Il envoya son fils
et son petit-fils, à la tète des Myr-
niidons , au sièf;e de l'roie. Il voua,
dit Iloincre , au fleuve Sperohius
la chevelure d'Achille , s'il revenait
heureusement en sa patrie. Pelée
survécut de plusieurs années à la
findecette fjueire. Dans Wlndroma-
ijue é^ Euripide , le vieux Péîée pa-
raît dans le temps que Mcnélas
et Hermione sa ul.'e se préparent
ii faire mourir Andromaque ; il la
délivre de leurs mains après une vive
contestation , dans laquelle les deux
princes en viennent aux invectives.
Bientôt après, il apprend la mort
tra^i iue de son petit -fils Pyrrhus;
il se désespère , et voudrait qu'il
eut été enseveli sous les ruines de
Troie. Thétis vient le consoler , et
lui promet la flfvinité ; pour cela
elle lui ordonne de se retirer dans
une grotte des isles Fortunées , oii il
recevra Achille déifié, lui promettant
que là elle viendra le prendre, accoin-
Fajïnée des cinquante Néréides , pour
enlever , comiue sou époux , dans
le palais de Nérée , en lu! donnant
la qualité de demi-dieu. Les habi-
tauts de Pella , en Macédoine , of-
fraient des sacrifices à Pelée ; on
lui immolait même, tous les ans,
une victime humaine.
PélÉthroniens, Lapithes qui ha-
bitaient Pelithronium , au pied du
mont Pélion , et auxquels on attri-
buait l'invention de lappàt.
Pkliades, filles de Pélias.
PÉLiAs , fils de la nymphe Tyro et
de Neptune , ou plutôt de quelqu'un
de ses prêtres , usurpa le trône d'Iol-
cbos sur £M>n , son frère de mère ,
PE L
57^
simple parti-
culier , mais avant appris ne foraclc
de Delphes qu'il .--erait détixiaé par
un prince du sang des Eolides , il
regarda Jason , son neveu , comme
celui que l oracle désignait , et cher-
cha tous les moyens de le faire périr.
Il jouit toute sa vie de son usurpa-
tion , fit mourir Eson et sa femme ,
et ne mouiut que dans un âge fort
avancé , laissant sa couronne à sou
fils Acastc- Les Argonautes, à leur
retour . célébrèrent en son honneur
des jeux funèires. Oi'ide et Pause-
nias racontent autrement sa mort.
Médée ayant eu le secret de ra-
jeunir le père de Jason , les filles de
Pé'ias , étonnées de ce prodige, la
prièrent de vouloir user du même
secret pour leur père. Médée , pour
venger son beau-père et son époux
de l'usurpation de Pélias, leur oflVit
ses services. D abord elle prit un
vieux bélier en leur présence , le
coupa en morceaux , le jeta dans
une chaudière, et, après y avoir mêlé
je ne sais quelles herbes , le retira ,
et le fit voir transformé en un jeune
agneau. Elle promsa de faire la même
expérience sur fa personne du roi ;
elle le disséqua de même , et le jeta
dans une chaudière d'eau bouillante ;
mais la perfide l'y laissa jusqu'à ce
3ue le feu l'eût entièrement consumé,
e sorte que ses fîiles ne purent pas
même lui donner la sépulture. (J^'ida
dit de plus que ce fuient les propres
filles de Pélias qui légorgèrent et le
mirent en morceaux. Ces malheu-
reuses princesses , honteuses et dés-
espérées de s'être si cruellement
abusées , s'allèrent cacher dans l'Ar-
cadie , où elles finirent leurs jours
dans les larmes et dans les regrets.
Pausanias les nomne Astéropie et
Antinoé.
La fable de Pélias tué par Médée
n'est qu'une suite du caractère de
magicienne que les Grecs ont voulu
donner à Médée.
2. — Capitaine troyen , qui , blessé
par Ulysse , survit Enée , quoique sa
blessure rendît sa marche difficile.
3. — Lance dont on fit présent à
Pelée k jour de ses noces. Il i'ea
S8o P E L
seivit dans les combats , et la donna
à son fils , qui la rendit célèbre.
Achille , seul de tous les Grecs , pou-
vait en faire usare. Le centaure Chi-
ron i'iivait coupëe sur le sommet du
mont Pëîion pour la donner à Pélcc.
PÉLICAN , oiseau aquatique , qui a
fait le sujet de plusieurs fables ; en-
*r'autres , qu'il aiuiait si fort ses
petits , qu'il mourait pour eux , et
«e déchirait l'estomac pour les
nourrir. C'est sur cette opinion que
Je pélican est regardé comme l'image
de l'amour paternel, et de l'amour des
princes pour les peuples.
PÉLiDES , nom patronymique d'A-
chille fils de Pelée, et de Pyrrhus
son petit-fils.
Felion , montagne de The ssalie ,
Yoisiiie de l'Ossa. Les poètes ont
feint que le Pélion fut mis sur TOssa
par les Géants , lorsqu'ils voulurent
escalader le ciel. On disait que les
Géants , ainsi que les Centaures ,
avaient leur demeure dans cette
montagne.
PELLENjd'Argos, fils de Phorbas,
et petit-fils f'e TriopasjOn luiatlri-
J'uait la fondation de Pellène, ville
du Péloponnèse, dans l'Achaïe.
Pellekè , Pellenea , Pellekeis ,
Pellenis , surnoms donnés à Diane ,
du culte qu'on lui rendait à Pellène ,
ville de l'Achaïe. Selon les habitants ,
la statue de Diane demeurait ordi-
nairement enfermée ; mais quand la
grande prêtresse la remuait de sa
place pour la porter en procession ,
personne n'osait la regarder en face ,
et tout le monde en détournait les
jeux , parceque non seitlement la vue
en était dangereuse pour les hommes ,
mais , par-tout où elle passait , elle
rendait les arbres stériles , et faisait
tomber tous les fruits. Dans un com-
bat contre les Etoliens, la prêtresse
ayant tourné le visage de cette statue
vers les ennemis , cette formidable
apparition leur ôta le sens, et les mit
en fuite.
Pellonia , déesse à laquelle on
avait recours pour chasser les enne-
mis. Rac. Pe/Z^re, repousser.
Pélopée , fille de ïhyeste , ayant
été surprise dans ihi bois consacré à
P EL
Minerve par son propre père sanf
en être connue , ou , comme d'autres
le prétendent , de dessein prémédité ,
parcequ'un oracle lui avait prédit
qu'un fils qu'il aurait de sa fille le
vengerait de son frère Atiée , fnt
violée , et devint mère d'Egis|he ,
qu'elle fit exposer. ( f^. EcisTèE. )
Quelque temps après , elle épousa
son oncle Atrée , et fit élever son fils
a\ec Agamemnon et Ménékis ; mais
Thyesle reconnut son fils à l'épée
que Pélopée lui avait arrachée au
moment du (-rime , et qu'elle avait
depuis donnée à Egistlie. La prin-
cesse , saisie d'horreur en reconnais-
sant l'inceste , quoiqu'involontaire ,
dont elle s'était rendue coupable, se
tua avec cette même épée.
Pelopeia Mœkia , Arpos , à cause
de Pélops qui avait régné dans celte
ville. Enéid. h 2.
Pelopeia Virgo , Iphigénie , ar-
rière-petite-fille de Pélops.
Pelopia , une des filles de Niobé.
Péi.opides , Atrée et ïhyeste ,
petits-fils de Pélops. On donne aussi
ce nom à ceux qui leur ressemblent
par leurs crimes ; d'où l'adjectif pe-
lopeius pour sceleratus.
PÉtoPiES, fête que célébraient les
Eléens en l'honneur de Pélops, pour
qui ils avaient plus de vénération que
pour aucun autre héros. Pausanias
nous apprend qu'Hercule fut le pre-
mier qui sacrifia à Pélops un bélier
noir , comme aux divinités infernales ,
après lui avoir consacré près d'Olym-
pie un espace de terre considérable;
consécration qui subsista jusqu'à cet
écrivain. Dans la suite , les magistrats
d'Elide suivirent cet exemple , en
ouvrant leurs Pélopies par un sem-
blable sacrifice. Ce qu'il avait de par-
ticulier, c'est qu'on ne n)angeait rien
de la victime immolée , et l'entrée du
temple de Jupiter lui était interdite.
Péloponnèse , célèbre presqu'isie
au milieu de la Grèce , dont elle fai-
sait partie , ainsi appelée du nom de
Pélops , un de ses anciens rois.
Pélops , fils de Tantale , roi de
Lydie , ayant été obligé de sortir de
son pays à cause de la guerre que
ïros lui avait déclarée pour \engei
PEL
la mort de Ganymède son fils , On ,
selon d'autres , à cause des tremble-
ments de terre dont le pays était af-
flieé , se retira en Grèce chez Œno-
muiis , roi de Pise , qiii te reçut avec
honte. Devenu amoureux d'Hippo-
dauiie sa lîile, il se mit au nombre
des prétendants ; mais il fut le plus
heureux. Avant de combattre contre
Œnomaiis, il fit un sacrifice à Mi-
nerve Cvdonia , et , grâce à la protec-
tion de la déesse , il resta victorieux ,
possessenr d'Hippodainie , et roi de
rise. ( f^. MvRTiLE , Hippodamie ,
ŒnomaÈ's. ) A cette ville il joignit
celle d'Olympie et plusieurs autres
terres , dont il agrandit ses états ,
auxquels il donna le nom de Pélo-
ponnèsp. La fable dit que Neptune ,
charmé de la beauté du jeune Pé-
lops , l'enleva dans le ciel pour lui
verser le nectar ; mais le crime de
Tantale avant causé la disgrâce de
Pélops , if fut renvoyé sur la terre.
Quand il fut question de disputer à
la course la possession dHippodaraie ,
Neptune , qui avait conservé de l'af-
fection pour ce prince, lui fit présent
d'un char et de deux chevaux ailés ,
avec lesquels il ne pov.vait manquer
de remporter la victoire. Ovide rap-
porte une auti'e fable sur Péîops.
« Les dieux, dit-il , étant allés \os.eT
t) cher. Tantale , ce prince , pour
» éprouver leur divinité, leur fit
)' servir le corps de son fils , mêlé
» avec d'antres viandes. Gérés , im
« peu plus gourmande que les autres,
« en avait déjà mangé une épaule ,
» lorsque Jupiter découvrit le crime,
» rendit la vie à Pélops, lui remit
» uuc épaule d'ivoire à la place de
» celle quil avait perdue , et préei-
n pi ta son père an fond du Tartare. »
jPztoR, un des guerriers nés des
dents du serpent tué par Cadmus.
PÉLORiEN , surnom de Jupiter. K.
PtLORlES.
Pélories , (ete qu'on célébrait en
Thessalie , et qui avait beaucoup de
rapport avec les Saturnales des Ro-
mains , dont elle fut peut-être Tori-
giae. Les Pélasges , nouveaux habi-
tants de l'Hémonie, faisant un sacrifice
folemoel à Jupiter , ua étranger ,
P E N 5?ï
nommé Pélorus , vint leur annoncer
qu'un tremblement de terre avait
entrouvert les montagnes voisines ;
que les eaux d'un grand marais ,
nommé Tempe , s'étaient écoulées
dans le fleuve Pénée , et avaient do-
couvert une grande et belle plaine ,
qui fut dei'Uis le célèbre vallon de
Tcmpé. Cette agréable nouvelle fut
reçue avec joie ; l'étranger tut invité
à prendre part eu sacrifice , et tous '
les escla\ es eurent la permission de
se joindre à la réjouissance. Celte
fête devint annuelle. Les Thessaliens
y traitaient des étrangers et leurs es-
claves, auxquels ils laissaient prendre
toute sorte de libertés.
PÉLORis , nom d une nymphe.
PÉLORlJS. y . PÉLORIES.
Peloton de fil. f" or. Ariane,
Thésée, Minotaure, Parques. ,
Pelta, sorte de bouclier échancré
parlicidi^r aux Amazone?.
Pen, Pekiw , P£N^•l^•. f^oy. Pek-
KINLS. -
Pénates, dieux célèbres dn paga-
nisme, que l'on confondaitquelqueibis
avec les dieux des maisons particu-
lières , et , en ce sens-là , ils ne diffé-
raient point des Lares. Les Romains,
dit De/ivs d'HuUcarnasse, appel-
lent ces dieux Pénates. Ceux qui out
tourné ce nom en grec les ont up-
f)elés , les uns les dieux paterueîs ,
es autres les dieux originaires , les
autres les. dieux des possessions ,
quelques uns les dieux secrets ou
cachés , les autres les dieux défen-
seurs. Il paraît que chacun a voulu
exprimer quelques propriétés parti-
culières de ces dieux ; mais , dans le
fond , il semble qu'ils veuillent tous
dire la même chose.
Le même auteur donne la forme
des dieux Pénates appv.rlésde Troie,
telle qu'on la voyait dans un temple
près du marclié roniain. C'étaient, dit-
il , deux jeunes hommes assis, armés
chacun d'une pi!_ue. Les Pénates
tro^en'^, dit ^/(/crote, avaient été
transportés par Dardanus de la Phry-
gie dans la Samothrace : Enëe le»
apporta de Troie en Italie. Il y en
a qui croient que ces Pénates étaient
Apolloa et Neptune i m s cetix qui
5^3 P E N
ont fait (les rcchcn hes plu» exactes
disent (jue les Péiuites sont les dieux
par lesquels seuls nous respiions , des-
quels nous tei-ons le corps et l'imie ;
cf.mme Jupiter, qui est la mojeuue
région éthérée ; Juiion , c.-à-d. la
plus basce rej^iun de l'air avec la
t. rre ; et Minerve , qui est la suprême
rJ<;ion éthe'rée.
Tarquin , instruit dans la religion
défi Samothraees, njit ces trois divi-
nités dans îe uièuie temple. et sous le
même toit. Ces dieux s.imothraeiens,
ou les Pénates des Romains , s'appe-
laient les prancjs dieux , les hons
dieux , et les dieitJv puissants.
Dans la suite , on appela plus pniti-
culièremeut dieux Pénates tous ceux
que Ton gardait dans 1rs maisons.
Suétone nous dit que dans le palais
d'Auguste il y avait un çrand appar-
tement pour les dieux Pénales. Une
palme , dit-il , étant née devant sa
maison , dans la jointure des pierres,
ii la fît apporter dans la cour àes
dieux Pénates , et eut grand soin de
la faire croître.
Comme il était libre à chacun de
se choisir ses protect eurs particul iers ,
les Pénates domestiques se prenaient
parmi les grands dieux , et quelque-
fois parmi les hommes déifiés. Par
une loi des douze tah'es , il était or-
donné de célébrer religieusement les
sacrifices des dieux Pénates, et de
les continuer sons interruption dans
les familles , de la manière que les
chefs de ces fann'lles les avaient éta-
blis. Les premiers Pénates ne furent
d'abord que les mânes des ancêtres
que l'on se faisait un devoir d'hono-
rer; niais dans la suite on y associa
tous les dieux.
On plaçait les statues des Pénates
dans le lieu le plus secret de la mai-
son ; là , on leur élevait des autels,
on tenait des lampes allumées , et oa
leur offrait de l'encens , du yin , et
nuelquefois des victimes. La veille
de leurs fêtes , on av;iit soin de par-
fumer leurs statues , même de les
enduire de cire pour les rendre lui-
santes. Pendant les Saturnales , on
prenait un jour pour célébrer la fête I
P E N
des Pénates; et, déplus, tousies mois
on destinait un jour pour honorer vvs
divinités domestiques. Ces devoi.-s
religieux étaient fondés sur la grande
confiante que chacun avait en se«
Pénates , qu'on regardait comme les
protecteurs particuliers des familles ,
j[usques-Ià qu'on n'entreprenait rien
de considérable .sius les considtei-
comme des oracles familiers. Ou
donne plusieurs étymoiogies du mot
Pénales , que l'on tire du grec ou du
latin ; en quoi l'on se trompe évi-
dçnmient , puistiuc c'est des Sam»-
thraces et des Phrygiens que nous
vient le nom comme le culte et les
mystères de ces dieux.
pKNiTiGEK , qui porte ses dieux
Pénates ; surnom d'Eiiée.
PekcesïE, isle où abordèrent les
Argonautes. Cette isle, célèbre par
les dcjns deCérès , est le lieu où Plu-
ton enleva Proserpine, dans le temps
quelle cueillait des fleurs, et d'où il
la transporta par la mer Adriatique
daUù son roianme.
PÉKÉi; , fieuve de Thessalie , dont
la soun e est au Pinde , et qui coule
entre les monts Ossa et Olvmpe, et
arrose la vallée <le Tcmpé. Ce ileuve
est célèbre chez les poètes, ijui ont
feint que Daphné , fille du Pénée , fut
métamorphosée en laurier ; fiction
prise de la quantité de lauriers qui
croissent sur ses bords.
Pf.neïa, Pedeïs, Daphné, fille du
fleuve Pénée. ■ ■
■ I . Pénéiée , un des cinq capitaine*
grecs qui conduisirent les Béotien»
an siège de 'J'rnie. Il y tita LveonJ
Cornebe , liionée fils de Phorbas ,
et tomba à son tour sous les coups
de Polydamas.
2. — Un des Argonautes, dont
le nom ûe se trouve que dans Apol- -
lodore. ; . ••
Pénélope , fille d'Icariu,?', frèrprfe
Tyndare, roi de Sparte, fut recher-
chée en mariage , à cause de sa beauté ,
par .plusieurs princes de la Grèce.
Son père , pour éviter les querelles
qui auraient pu arriver entre les pré-
tendants , les oblirea à en dîsr>uter ?a
nossession dans des jeux qu'il leuifif
P E N
célébrer. Uivsse fut vainrpieur , et
la princesse lui fut a» cordée, jlpol-
lodore prétend qii Uivsse o!>tint
Pénélope de son père par la faveur
de Tvndare , à qui le roi d'Ithaque
avait donné un l)on conseil s<jr le
mariage d'Hélène. Icarius voulut re-
tenir à Sparte son £;endre et sa lil'e ;
mais Uiysse , peu après son niariase,
reprit le chemin d'Ithaque, suivi de
sa notn'eile épouse.
Ces deux époux s'nimèrent ten-
drement , de sorte qnUIvsse fît tout
ce qu'il put pour éviter d'aller à la
frtierre de Troie ; mais ses ruses
furent inutiles ; il fut contraint de »e
séparer de sa chère Pénélojie , en
lui laissant un ija^e de son uniour. 11
fut vinït ans sans la revoir; et, pen-
dant une si lonstie absence , elle lui
garda une fidélité à l'épreuve de
toutes les sollicitations. Sa beauté
attira h Ithaque nn £rand nonihre
de soupirants , qui ^oulaient lui per-
suader que son mari avait péri devant
Troie, et qu'elle pouvait se rr marier.
Selon Hafftère , le nombre de ses
Îonrsuivants montait à jjIus de cent,
'énélope sut toujours éluder leur
ponrsnite , et les anniser par de nou-
velles ruses. La première fut de s'at-
tachera faire sur le métier un ^rrand
voile , e 1 dcclarsnt aux poursuivants
que Mjn nouvel hymen ne pouvait
avoir lieu qu'après avoir achevé ce
voile, qu'elle destinait pour enve-
kipper le corps de son heau-père
L;;ëric quand il viendrait ù mourir.
Ainsi elle Us entretint durant trois
ans sans que sa loii*; s achevât jamais,
à cause qu'elle défaisaii la nuit ce
qu'elle avait fait le jour : ù'o'\ est
venu le proverbe , la toile dti Pé-
nélope , dont on se sert en parlant
des ouvrages qui ne s'achèvent jamais.
Ulysse avait dit à Pénélope , en
portant , que s'il ne revenait pas du
sièi'e de Troie quand son fils serait
en état de gonve ner , elle devait lui
rendre ses états et son palais , et se
choisir à elle-même un nouvel époux.
Vingt années s'étaient déjà écoulées
depuis l'absence d' Uivsse, et Péné-
lope était jjressée par ses parents
mêmes de se remarier. Enfin , ne
P E N 5?3
pouvant p?us différer , elle propo.-e
aux poursuivants , par l'inspiratioa
de Minerve , l'exercice de tirer la
bapue avec l'arc, et promet d'épous r
relui qui tendra le premier i'arc d' L -
lysse , et qui fera passer le premier
sa flèche dans plusieurs biiques dis-
posées de suite. Les princes accep-
tent la proposition d^ la rpii^e. Plu-
sieurs essiiient de tendre l'arc, mais
sans aucun succès. Ulysse seul , tjui
venait d'arriver déguisé en pauvre ,
en vient à bout , et se sert de ce
même arc pjnr tuer tous les pour-
suivants. Quand on vint dire à Péné-
lope que son époux ét.iit de retour ,
elle ne voulut pas le croire j elle le
reçut même très froidement au pre-
mier aijord , craignant qu'on ne vou-
lût la surprendre par des apparenf-es
trompeuses ; mais après qu'elle se
fut assurée , par des preuves noa
éfpiivofjues , que c'était réellement
U lysse , elle se livra aux plus grandi
transports de joie et d'amour.
On regarde comninni'ment Péné-
lope comme le modèle le plus parfait
de la fidélité C(mjuga!e. Cependant
Sa vertu n'a pas laissé d'èlre exposée
à la médisance. La tradition des Ar-
cadiens sur Pénélope ne s'accorde
pas, dit Paitsaiiias , avec les poètes
de la Thesprotie. Ceux-ci veuleiit
qu'après le retour d'Ulvsse , PcT^é-
lope lui donna ime fille qui fut nos !i-
mée Pûlyporthe ; mais les Manti-
néens prétendent qu'accusé-; par st;a
mari d avoir mis elle-même le dés-
ordre dans sa maison , elle en fut
chassée ; qu'elle se retira première-
ment à Spaite, et qu'eiL-uite el!e
vint à Mantinée , où elle finit ses
jours. On a dit aussi qu'avant d'é-
pouser Ulysse , Mercure , mélamoi-
fdiosé en bouc , avait snrpt.'s Pé-ié-
ope , tandis qu'elle gardait les trou-
peaux de son père, et l'avait rendue
mère de Pan ; mais quelques mytho-
logues pensent qu'il faut distinguer
la reine d'Ithaque de la nymphe
Pénélope, mère de Pan.
PE^ETRALE , licH le p'us secret de
la maison , où étaient les statue;* des
dieux domestiques. On leur y élevait
des autels, ou y tenait des lanipes
584 P E N
ailumies , et on leur offrait de l'en-
ci-ns, du -vin , et quelquefois des vic-
tiajes_. La veiile de leurs fêtes , on
avait soiu de parfumer leurs s.tatues ,
et uiènie de lesoinJuire de cire pour
le 3 rendre luisantes. De là
Penetrales Du , les dieux Pé-
nates.
Pénie . déesse de la pauvreté.
Platon raconte qu'un jour les dieux
donuant un grand festin , le dieu fies
richesses , qui avait un peu trop \m ,
s ihinit ''ndornii à la porte de la salle,
Pénip , qui était venue là pour re-
cueillir les restes du repas, l'al^oida,
lui plut , et en eut un enfant qui fut
1 Amour ; allégorie qui veut dire
pruf-être qun Tàniour rapproche les
extrêmes, ou que le propre de l'a-
mour est de demander toujours, et,
Jors môme qu'il jouit , de désirer en-
core quelque chose.
Penin. f^. Pepîmnus.
Pénitence. Cochin, après Ripa,
Ja symholise par une femme exte-
rn née , pâle, velue d'un drap hiaiic ,
mais sale et souillé , assise sur une
pi< ne d'où sort une source à laque"le
vile inèle ses larmes. Elle a sur la
tête un sac de cendres , symbole de
I.! pénitence chc7. les Juifs , et di;-
c'iire ses vèlc-nienls. On lui donne
a'.issi un f;î-and voile noir, une croix
dans ies mains, sur les fenoux fo-
raii^ile et une discipline ; et à ses
pieds sont plusieurs autres instru-
ments de pénitence.
On représente encore la Pénitence
d iiis un endroit solitaire et à côté
d'une source d'eau vive.
PÉNITENTS. ( 31. Ind. ) Ce mot,
citez les Indiens , se prend dans
deux sens. Il désigne d'abord une
e'asse d'homnies , ou d'étrcs doués
de facultés surnalurelles , assez puis-
sants pour tenir tête aux dieux ,
auxquels il suislsait de se recueillir
pour connaître le passé et prévoir
l'avenir , et dont les pénitences
cvtraordinaires avaient 'e même effet
que les conjurations des magiciens
contre les astres et les planètes ; se-
condement, une classe de religieux
qui font gloire aujourd'hui de prendre
pour modèles ces pénitents célèbres
P E N
dans Tantiquité. Ceux-ci sont , chez
les Indiens gentils, ce que les fakirs
sont chez les Mogols : le fanatisme
leur fait tout aba.idonner , biens,
famille , etc. , pour aller traîner une
vie misérable. La plupart sont de la
secte de Sluva ; les seuls meubles
qu'ils puissent avoir sont un lingam,
auquel ils olYreut continuellement
leurs adorations , et une peau de
tigre sur laquelle ils se couchent. Ils
exercent sur leur corps tout ce
qu une fureur fanatique peut leur
faire imaginer. Les uns se déchirent
h coups de fouet , ou se font attacher
au pied d'un arbre par une chaîne
que la mort seule peut briser :
d'autres fout vœu de rester toute la.
vie dans une posture gênante, ti'lle
que de tenir les poings toujours fer-
més ; et leurs ongles , qu'ils ne cou-
pent jamais , leur percent ies mains
par succession de temps. On en voit
qui ont toujours les bras croisés sur
la poitrine , ou bien les mains éle-
• vées au-dessus de la tête , de sorte
qu'il ne leur est plus possible de les
plier. Ces pauvres malheureux ne
peavent ni boire, ni manger, que par
le secours de quelques tiisciples qui
les suivent. ■'.)u"on juge de la vjolence
qu'ils se font pendant bien des an-
nées , pour réduire leurs bras ii cet
état d'inaction. Plusieurs s'enterrent
et ne respirent que par une petite
ouverture ; ils demeurent ainsi sous
terre mi temps si cousiiléraMe ,
qu'il est étonnant qu'ils n'étouffent
pas : quelques uns , nioii'S fanati-
ques , se contentent de s'enterrer
seulement jusqu'au cou. On en trouve
qui ont fait vœu de rester toujours
debout sans se coucher ; ils dorment
appuyés contre une muraille ou
contre un arbre ; et pour^'ôter !es
movens de pouvoir doiiiiii" *oumio-
démenl , ils s'engagent le cou dans
de certaines machines qui ressem-
blent à une espèce de grille, dont ils
ne peuvent plus se débarrasser.
D'autres se tiennent des heures en- ,
tières sur ua seul pied , les yeux
fi>;és sur le soleil , et considérant et
astre avec vine grande contention
d'esprit. Quelques uns , poiu" avoir
plui
PEN
plus de mérite , se tiennent de même
un pied en l'air , et ne s'appuyant
-de l'autre que sur l'orteil , ayant de
plus les' deux bras élevés ; ils sont
placés au milieu de quatre vases
1>leius de feu , et contemplent le so-
eil avec des veux imuiolnles. Il y en
a qui paraissent tout nus devant le
peuple , et cela pour lui montrer
qu'ils ne sont plus susceptibles d'au-
cune passion, qu ils sont rentrés dans
l'état d'innocence , depviis qu'ils ont
abandonné leur cœur à -la divinité.
Le peuple , persuadé de leur vertu,
les regarde comme dts saints , et
pense qu'ils obtiennent de Dieu
toutce qu'ils lui demandent. Chacun,
croyant l'aire une œuvre très pieuse,
s'empresse de leur porter à manger ,
de mettreles morceaux dans !a Ijouche
à ceux qui se sont iiiter<lit l'usape
de leurs mains , et de les nettoyer ;
quelques femmes vont jusqu'à baiser
leurs parties naturelles et à les ado-
rer , tandis que le pénitent est dans
l'état de contemplation. Cependant
leur nombre a dmiinué chez les In-
diens, depuis que ces derniers sont
opprimés et réduits fn esclavafîe : le
seul que j'ai vu s'était percé les
oues avec un fer qui lui traversait la
an;iue , et était rivé de l'autre côté
a joue avec un autre morceaYi >Je
fer qui formait un ceicle par-dessous
le menton.
Peul-ètre n'ont-ils pas resiardé les
calamités publiques comme des péni-
tences assej dures : et sans doute on
e doit pas être ingénieux à se pré-
parer des supplices , quand la nature
et les hommes concourent à nous en
accabler ; pn peut s'en reposer sur
(léaux destructeurs de l'une , et
5ur la tyrannie des autres.
Le caractère de ces pénitents est
l'avoir un grand fonds d'orgueil ;
l'être pleins d'estime pour eux-
uèiiies , et de se croire des saints.
Ils évitent sur-tout d'être touchés
wr les gens de basse caste et les
nropéens, de crainte d'être souillés;
Is ne laissent même pas toucher
iirs meubles ; si on s'approche
eux , ils s'éloignent aussi-tôt. Ils
nt lin souverain mépris pour tous
7'oine If.
PEN 585
ceux qui ne sont pas de letir état ,
et les regardent comme profanes ;
ils n'ont rien sur eus qui ne passe
pour renfermer quelque mystère , et
qui ne soit digne d'une grande véné-
ration.
Pennincs , héros que les habi-
tants des Alpes Pennines reconnais-
saient pour leur dieu , et dont cette
chaîne de montagnes avait pris son
nom. Les épitliètes d'IJptinius
Maxiinus que l'on a trouvées sûr
le piédestal de sa statue ont fait
croire que c'était Jupiter. Mais
l'escarboucle placée sur une colonne
qui lui était dédiée , et que l'on ap-
pelait l'Œil de Penninus, prouve que
c'était le Soleil , qui , en Egypte , était
également représenté par r(eil d'O-
siris. Caton et Sen-ius ont cru , l'ua
que c'était une déesse que l'on appelle
Pennina , et l'autre Apennina ; mais
la figure et l'inscription citées prou-
vent le contraire.
Penser. Jlipa en donne cet em-
blème : C'est un homme vieux , pâle,
maigrf , et vêtu d'un couleur brune
changeante. Il a la têle appuyée sur
la main ;sur ses genoux est un écheveau
de fil mêlé, et près de lui est un aigle.
Pestapylon , (jui a cinq portes.
On donnait ce nom au temple de
Jupiter Arbitrator, ù Rome. Rac.
Pente , cinq ; pylè , porte.
Peniathle , réunion de cinq
exercices; savoir, la lutte, la course,
le saut, le disque et le javelot ou le
pugilat. Ces jeux avaient lieu le
même jour. Il fallait avoir vaincu
dans les cinq, pour remporter le
prix ; une seule défaite suffisait pour
le perdre. F. Hexathle, Hysmon,
ÏISAMÈNE.
Pentaihles, athlètes qui dispu-
taient le prix du pentathle.
I. Penthée , fils d'Erhion et
d'Agave, succéda à Cad mus , son
grand-père maternel , au royaume
de Thèbes. Les mythologues rar-m-
tent diversement son aventure. Sui-
vant lesims, avant voulu s'opposer
à la licence qui s'était introduite cians
les mystères de Bacchus . il a!! • ui-
mênie sur le mont Cyl héron , avec le
projet de châtier les Bacchantes qui
Bb
?86 P E O
ycéicbraient lesOrpies. Cesfurîenses,
fîariiii lesquelles étaient la mère et
es parentes du prince , se jetèrent
sur lui cl le mirent en pièces-. Selon
d'autres, après avoir traité Bacchus
d'une manière très injtuieuse , il
voulut sa\oir ce qui se passait dans
ses mystères , et , pour y parvenir ,
monta sur un arbre du mont Cvtlié-
ron , d'où il découvrit tout ce qui se
passait ; mais. les Bacchantes l'ayant
apperçu le mirent en pièces. Kuri-
pide , dans ses Bacchanles , a réuni
ces deux traditions. On ajoute que
l'oracle avertit les Corinthiens de
chercher l'arbre où Penthée avait
monté, et, quand ils l'auraient trouvé,
de l'honorer comme le dieu même ;
aussi firent-ils deux statues de Bac-
chus du bois de cet arbre , qu'on
exposa dans la place publique de
Corinthe.
2.— FilledeCadmusetdHermionc.
Pentkésilée , reine des Ama-
zones , succéda à Orith^'ie , alla au
secours de Troie , et périt sous les
coups d'Achille , après avoir signalé
son couraj:^ par les plus brillants
exploits. Sa mort devint funeste aux
Amazones, qui , afibiblies par la perte
de leur reine, tombèrent dans l'obs-
curité. Homère ne parle pas de cette
})rinccsse. Virgile lui donne un rang
lonorable parmi les guerriers venus
au secours de Troie.
1. PenthilE , fils nature! d'Oreste
et d'Erigone fiile d'Egisthe. Il s'em-
para de l'isle de Lesbos.
2. — Fils de Périclymène.
Pekls , nom que les Romains
donnaient au sanctuaire du temple
de Vénus.
I . PÉoN , médecin fameux , ori-
ginaire d'Egvpte , qui passe dans la
fable pour fe médecin des dieux ;
c'est lui qui guérit Mars blessé par
Diomède , et Pluton blessé par Her-
cule. Des écrivains prétondent que
c'est un surnom d'Apollon regardé
comme le dicu(de la médecine , que
ce nom est commun à tous les mé-
decins , et que c'est un rnot grec qui
veut dire guérir.
• 2. — Un des fils d'Endymion ,
dorma son nom à la Péouie.
P E P
3.— Fils d'Aiitilwjue, eut phi-
sieurs fils qui , chassés de Messène
par les Hériftlides , se retirèrent à
Atliènes , où leurs descendants fu-
rent appelés Péonides.
4- — Père d'Agastrophus, que
Diomède fit tondjcr sous ses coups.
5. — Pied de vers , ainsi appelé
parcequil dominait dans les hymnes
ou cantiques nommés Péans. j^. ce
mot.
PÉONiA , surnom de Minerve ,
honorée i douze stades d'Orope ,
c-ommeconservatricc de la santé. Rac.
Paiein, guérir.
PÉONIDES , descendants de Péon ,
trois fils d' Antiloque.
PÉOMEN , snniom d'Apollon chez
les Oropiens. iMénie racine,
PÉPÉNUTH , idole des Saxons. On
gardait dans son temple un cheval
sacré , sur lequel ils croyaient que
le dieu montait pour venir les se-
courir dans les combats.
PEPHf.ÉDo , une iies filles de Phor-
cys et de Célo.
Peplijs et Péplum , habit de
femme ou de déesse , manteau léger,
sans uianches , brodé , ou broché
d'or ou de pourpre , attaché avec
des agraffes sur l'épaule ou sur le
bras. C'est l'habillement dont on
parait anciennement les statues ou
images des dieux , et sur-tout des
déesses. Homère appelle divin celui
de Vénus , et dit que les Grâces
lavaient tissu de leurs doigts. Ils ne
sont pas toujours traînants; quelque-
fois un les voit retruussésou attachés
avec des ceintures; assez ordinaire-
ment ils laissent une partie du corps
à découvert. Virgile peint les dames
troyennes en cons;icrant un h Palhi
Dans Sophocle , le manteau fatal
que Déjanire envoie à Hercule est
appelé Péplos ; et Synesius donne
ce nom à la robe triomphale des Ro-
mains. Quelquefois aussi il signifie
un drap mortuaire. Ces Péplos , ou
voiles , étaient de bvssus, quelquefois
bigarrés , mais plus ordinairement
d'une blancheur éclatante. Indépen-
damment de la couleur, i!s étaient
brodés, à franges, et tissus d'or et i
de pourpre. Tels étaient ceux doij
'0^
P E R
parle Eschyle , et qiiil nomme
Baiiiaiici , par opposition aux P»'-
pi(<s ^'vères des Grecs, qu il appelle
Doiici. Le plus fameux de tous
diiUs l'antiquité , est celui de Mi-
nerve. C'était une robe blanche ,
sans manches , et toute brochée
d or , sur laquelle on voyait repré-
sentées les grandes actions de la
déesse , de Jupiter et des héros. On
le portait dans les processions des
Panathénées, ou plutôt on transpor-
tait ce voile célèbre sur un Vùisseau
le long du Céramique , jusfju'au
temple de Cérès , d'où on le re-
portait dans la citadelle. Les diimes
romaines imitèrent Pusaeed Athènts
en offrant , tous les cinq ans , en
grande ptnipe, une roix? magnifique
à Minerve. Porf>hyre appelle le ciel
péplos , coumie le voile des dieux.
Peransa. / . A^^A Peb.nka.
Pép.asie , surnom do Diane adorée
à Castabale , en Cilicie , pris de ce
qu'elle avait passé la mer pour arriver
en ce lieu.
Percosics , devin qui dissuada en
vain ses deux fils daller à la euerre
de Troie , en leur prédisant la mort
qui 1rs V attendait.
Percdnus , idole des anciens Prus-
siens, en rhonneui de iacjuelleces peu-
ple? entretenaient un feu perpétuel de
bois de c liène ; et si le prêtre , nommé
^Vaiclelolte , le laissait éteindre , il
lui en coûtait la vie. Ces idolâtres
étaient persmidés qtie , quand il ton-
nait , leur f:rand- prêtre , nommé
Koive , s'entretenait avec ce dieu ,
et se pro-^ternail pour 1 adorer et lui
demander du beau tenips. Il v a a]}-
pnrence que cette divinité est la
même que Péroun.
PtBDix, sœur de Dédale, vit son
filsclionoié en perdrix, f'. Talits.
Perdoite , nom d'une divinité
adorée autrefois par les anciens ha-
bitants de la Prusse, particulK^reraent
par les mariniers , qui lui attri-
buaient l'empire des eaux' et des
vents. Ils l'invoquaient dai>s les tem-
pêtes ; et lorsqu'ils arrivaient heu-
reusement au port , ils ne man-
<juaient pas de lui faire des sacri-
fices d'actions de grâces. Lespècliears
PEU 3.S7
lui rendaient aussi un culte particu-
lier , et lui faisaient de fréquentes
offrandes , dans le dessein d'olitenir
une heureuse pêche. Ils le représen-
taient connue un anpe d'une stature
p^antesqne , debout sur jts eaux ,
et dirigeant les vents à son i;ré. Son
prêtre se nommait Siçonotta.
Peffeciion. Ripa la représente
connue ute )f nime richement vêtue,
la |X)itrine et le sein découvert , et
tenant un compas dont c!le trace un
cercle. Derrière elle est le zodiaque,
fjui désigne la révolution i.ccomplie
du cours du soleil , comme le cercle
est la li«;ure de féométrie la plus par-
faite. Cochiii y joint le quarré et le
triangle éfjuilatéral , qui ne sont pas
moins pariaits.
Pep.fica , déesse qin" rendait les
plaisirs parfaits; de perficere , ache-
ver. On la met au rani; des divinités
obscènes que les Romains invoquaient
dans les mariaîes.
Perfidie. Dans Cochin , une
femme coëttée de serp«nts cachés en
partie , tenant un/ piège et un ha-
ir.econ , excite sous sa robe le ser-
pent dont elle est ceinte.
I. Pergame , citadelle de Troie.
Virgile la prend souvent pour la
ville même.
^. — C'était aussi une ville de la
Troade, ou plutôt de la RIvsie , cé-
lèbre par le culte d'Escnlape , et par
la statue de la Mè: e des dieux , que
Rome fit venir du temps d'Attalus ,
roi de cet état.
3. — Ville située dans l'isle de
Crète , fondée par Ent-e , et , selon
d'autres , par A^'ameranon.
Pekgamus, le dernier des trois fils
de Pynhus et d'Andromaque. Ce
héros alla chercher fortune en Asie ;
et s'étant arrêté dans la Tcuthranie ,
oi'i répnait Arius , il tna ce prince
dans un combat sini;ulier , se mit à
sa place, et donna son nom '1 une
ville où l'on vovait encore ;iii tenips
de Pausanias le tombeau d Andro-
inaque, , qui avait suivi son fils.
Pergasus , père de Déicoon tué
par A?aniemnon.
Percée , surnom de Diane , pris
I d'une ville de Pamphvlie où cette
Bb 2
588 P E R
fléesse était honorée. La Diane
Pergée était représentée tenant une
pique de la n)ain gauclie , et une
couronne de la droite ; à ses pieds
est un chien qui tourne la tète vers
elle , et qui la regarde comme pour
hii demander cette couronne qu'il a
méritée par ses services.
•Pergubrios , idole des anciens ha-
bitants de la Prusse , laquelle prési-
•dait aux fruits de la terre , et en
l'honneur <le laquelle oncélébrait une
fête le 22 de Mars. La cérémonie
consistait à jeter par-dessus sa tète la
coupe qu'on venait dévider, et qui
fontenait de la bière. Le prêtre
*lonnait l'exemple , et cet exemple
était imité par la multitude.
Perçus , lac de Sicile , près du-
3uel les poètes placent l'enlèvement
e Proserpine.
PÉRiBAsiE , un des surnoms de
Vénus.
1. PkribÉe , fille d'Hipponoiis ,
s'étant laissé séduire par un prêtre
de M:irs , eut beau dire à son père
que cétait le dieu même qui était
devenu amoureuxd'elle; Hipponoiis ,
pour la punir de sa faute , Tenvova
à f Enée , roi d e Cah don , qu'il chargea
de la faire mourir .• mais ce prince ,
3ui venait de perdre sa femme Al-
lée et son fils Méléagre par un cruel
accident , chercha à se consoler avec
Péribée , et l'épousa. Il en eut Tydée ,
père de D omède.
2. — Fille d'Alcathoûs , roi de
]Mégare,épousaTélamon,filsd"Eaque,
et en eut Ajax , célèbre par ses fu-
reurs. PluLarque dit que Télanion ,
a}ant eu commerce avec elle avant
son mariage , senfuit pour éviter la
colère du roi. Lorsqu'Alcathoiis s'ap-
perçut de l'aventure, il donna ordreà
Un de ses gardes d'embarquer Péribée
sur un vaisseau , et de la jeter dans
la mer. Le garde , touché de com-
passsion pour cette malheureuse prin-
cesse , aima mieux la vendre, et l'en-
■\oya pour cela à Salamine , où ïéla-
mon reconnut sa maîtresse, l'acheta, et
l'é{x>nsa. Après la mort d'Alcathoiis,
Périhée réclama les droits de sa nais -
s; ncp , et fil passer à son fils Ajax
iii c(;urciiiic de son père. .
PE R
3. — La plus belle femme de son
temps , était fille d'Euryniédon , roi
des Géants ; elle épousa Neptune ,
et eut de ce dieu un fils qui fut
nommé iVausithoiis.
4' — Epousa , selon quelques uns,
Icarius, et en eut Pénélope.
5. — Nymphe , l'aînée des fille»
d'Acessamène, épousa le fleuve Axius,
duquel elle eut Péligon.
pERicioNit's , un des surnoms de
Bacchus.
PÉRicLYMÈNEfut le dernier des douze
fils de Néléc. Ce jeune prince avait
reçu de Neptune le pouvoir de se
métamorphoser en plusieurs figures.
Pour éviter les coups du redoutable
Alcide , il se changea en fourmi , en
mouche , en abeille , en serpent ;
mais tout cela ne put l'y soustraire r
il crut pouvoir mieux s'échapper des
mains de son ennemi en prenant
la figure d'un aigle ; mais, avant qu'il
piit s'élever en l'air, Hercule l'as-
somma d'un coup de sa massue, ou ,
selon un autre fabuliste, il l'atteignit
eu l'air d'une de ses flèches.
Quelques uns comptent Péricly-
mène au nombre des Argonautes.
PÉRiCTioKÉ , femme d'Ariston y.
fut mère de Platon. On dit qu'Apollon
fut épris de sa beauté , et que Platou
dut le jour au commerce que ce dieu
eut avec elle. On ajoute qu un spectre
se reposa sur Périctioné , et qu'elle
conçut cet enfant sans cesser d'être
vierge. On raconte qu'un jour Aris-
ton et sa femme sacrifiant aux jVIuse»
sur le mont Hymette , Périctioné
déposa le jeune Platon entre dc^
mvrtes , où elle le trouva environ ré
d'un essaim d'abeilles , dont les uni s
voltigeaient autour de sa tête , et les
autres enduisaient ses lèvres de miel;
que Socrate vit en songe un jeune
cvgne s'échapper de l'autel quuii
a\ait consacré à l'Amour dans 1 aca-
tlémie , se reposer sur ses genoux ,
s'élever dans les airs, et attacher,
par la douceur de son chant , les
oreilles des hommes et des dieux ; et
que lorsqu'Ariston présenta son fil-
h Socrate , celui-ci s'écria : « Je rc-
» connais le cygne de mon songe. >»
PiÎEiCïiAciSiiE , sorte d'expiation
P E R
m U5a£:e chez les Grecs. On portait
de petits chiens autour de ceux qui
avaient besoin d'être purifiés , et ou
Jes immolait ensuite à Proserpine.
Rac. Péri , autour , et scylax ,
petit chien.
Périégètes, ministres du temple
de Delphes , qui servaient à-la-f'ois
de guides et d'interpiètes. Rac.^'jÇ'eo-
niai , je conduis.
Péri ERES, fils d'Eole , épousa Gor-
gophone , fille de Persée , dont il
eutdeuxfils, Aphaneiis et Leucippe.
Il régna en Messénie , et ses deux
fils après lui régnèrent successive-
ment.
PériÉris , père de Bonis , qui
épousa Polydore , fille de Pelée. //.
/iV. 16.
PÉRiGOKE , fille du géant Sinis.
Ce géant était surnommé le plieur
de pins , parcequ il faisait mourir
tous les passants qui tombaient entre
ses mains , en les attachant à deux
pins qu'il pliuit par la cime pour les
faire joindre , et qu'ii' abandonnait
ensuite à leur état naturel. Thésée
le fit mourir du même sypplice. Pé-
rigone, voyant son père mort , avait
pris la ftiite , et s'était jetée dans
un bois épais qui était tout plein de
roseaux et dasperges , qu'elle in-
vof^uait avec une simplicité d'enfant ,
comme s'ils l'eussent entendue, les
priaut de la bien cacher , et de Tem-
fiècher d être apperrue, leur prf>-
inetlant avec serment que , s'ils lui
eudaient ce service , elle ne les ar-
racherait ni ne les brûlerait jamais.
Thésée i'enteudit, l'appela , et lui
"onna sa parole que non seulement il
le lui serait fait aucun mal , mais
u'il prendrait soin d'elle. Périgone
e laissa persuader , et *int se rendre
Thésée, qui , charmé de sa beauté,
épousa , et eut d'elle un fils nommé
Méuaiippe. Il la maria ensuite à
Jéionée, fils d Eurytus , roi d'Œ-
halie, d'où naquit losus , chef des
oxides , peuples de Carie , chez
;ui se conserva la coutuuie de n'ar-
acher et de ne brûler ni les asperges
i les roseaux , mais d'avoir au con-
ra;re pour eux une espèce de re-
.giou , et une vénératiou paiticu-
P E R 3S;>
lière , en mémoire du vœu de Péri-
gone.
Péril. Cochin le représente par
nn jeune homme qui , appuvé sur
un faible roseau , marche sur le*
bords d'un précipice , au bas du-
quel coule un torrent ; un serpent ,
caché sous l'herbe , s'élance pour le-
mordre.
PÉ^uLÉE , fille dTcare et de Pé-
ribée.
PÉRiMAL ( M. Ind. ) , divinité
adorée par les Indiens sous la forme
d'une perche ou d'un mat de navire.
A ses pieds est le fameux singe Ha-
numan. On raconte qu'un pénitent
séfant laissé tomber sur le pied la
pointe d'une alêne , il fit vœu de ne
la point retirer de la plaie où clie
s'était brisée , avant d'avoir vu danser
Périmai. Ce dieu indulgent eut la
complaisance de se rendre à ce désir
bizarre , et dansa une ronde avec
le soleil , la hme et les étoiles. Du-
rant cette danse , une chaîne d'or
échappée du pied de cette divinité
tomba dans l'endroit où depuis on
• lui éleva un temple célèbre sous le
nom de Pagode de Cidambaran , ou
de la chaîne d'or.
i. Périmède , la cinquième des
filles d'Eole , épousa Achéloiis, dont
elle eut Hippodamns et Orestée.
?.. — Fille d Œnéus , fut mariée
à Phénix , et en eut detix filles, Eu-
rope et Astypalée.
3. — Nom d'une fameuse magi-
cienne.
I .PérimÉdès , un des compagnons
d'Ulvfse.
1. — Père de Schédius , capitaine
des Phocéens. Iliad. liv. i5.
PÉrimÈle , fîlle d'Hippodamas ,
s'etant laissé séduire par le fleuve
Achéloiis , son père la fit jeter dans
la mer ; mais , à la prière de son
amant , Neptune la métamorphosa
en une des isles Echinades.
Pebimks , fils de IMcgas , im de»
capitaines troyens que taa Patroc!e_
Périma , Egyptienne qui la pre-
mière représenta en broderie Mi-
nerve assise ; doù vint la coutume
de donner cette attitude atix statuas-
£b i
T>r)o
P E 11
de celte déesse, qui pour cela fut
eilo-iuêuie suriioniiiiée Périiia.
PÉRioDONiQt'ES , ceux qui reiii-
porliuciit la victoire dans les quatre
oucieus jeux sacrés de la Grèce, à
quelque sorte de coinliat que ce fut.
liac. l'eriodos , révolution, période.
Péripéties, fêles macédouieimes ,
dont Hcaycliius ne nous a conservé
que le nom.
PÉRiPH ALLiQuES , fêtcs en riion-
neur de Priope. /' . Phalliques.
j. Périphas , roi d'Alliènes, ré-
gna, dit-on, avant Cécrops , et
mérita par «es i>elles actions , et par
les Lienîaitsdont ilcondila ses sujets ,
d'être honoré de son vivant couinie
Un dieu , sous le nom de Jupiter-
Conservateur. Le père des di'ux ,
irrité de ce <ju'an mortel soiilïrait
. qu'on lui rendit depareilslionneurs,
voulait , d'un coup de foudre, le pré-
cipiter dans le Tartare ; mais Apol-
lon intercéda pour Périplias en faveur
'de sa vertu, en sorte <[uc Jupiter se
contenta de le métaniorplioser cii
aigle ; il en fil même sou oiseau fa-
vori , lui confia le soin de parder sa
foudre , et lui donna permissici d'ap-
procher de son trône «juaiid il vou-
drait , et Voulut qu'il fût le roi des
oiseaux. La reine souhaita d avuir le
sort de son époux , cl obtint la même
métamorpho-e.
1. — Saue vieillard , fils d'Epylus.
héraut trojcn , dont Apollon , dans
VIliaile , emprunte les traits pour
animer Enée au cond)at. / irgiie le
donne pour fjouvernevu' au jeune
Ascaene.
3. — Fils d'Ochésins, le plus fort
et le plus vaillant des Etoliens , tué
par Mars au sièize de Troie.
4. — Un des ca])itaines grecs au
siège de Troie.
5. — Un des Lapithes , victorieux
du Centaure Pvrcte.
6. — Un des (î!s d'Egyptus.
PÉrsphkme, héros sur le lomheau
duquel Solori , étant à Salamine ,
immola des victimes.
I. PÉriphÉiès, géant , fils de Vul-
cain et d'Anlirlée , était toujoiirs
armé dune massue , ce qui le fit sur-
^Eoaimer Je porteur de massue. Ce
P E R
l)rigand s'était cantonoé dans le voi-
sinage d'Epidaure , et attaquait tous
les passants. Thésée, en allant de Tré-
zène à l'isthme de Corinthc, le tua ,
et s'empara de sauiassue -, qu'il porta
toujours depuis , comme un nionu-
nient de sa victoire.
2. — Capitaine troyen., qui tomha
sous les coups de Teucer fils de
Télamon.
3. — Fils de Coprée , capitaine
mycénien , fut tué par Hector au
siège de Troie.
Péripoltas, devin qui mena , de
Thessalie en Béotie , le roi Opheltas
et ses peuples , et laissa une posté-
rité (juijieurit durant plusieurs siècles.
PérirraktÉrion , vase qui conte-
nait l'eau lustrale chez les Grecs.
Péris, Génies femelles desPersans,
d'une beauté extraordinaire, et bien-
faisants. Ils habitent le Ginnistan, et
se nourrissent d'odeurs ex<]uises.
Peumesse, petite rivière qui pre-
nait sa source dans l'Hélicon, et qui,
pour cela , fut regardée comme con-
sacrée à Apo'ion et aux Muses. Cette
rivière est t:élèbre chez les jx)ètes.
Permessides, surnom des Muses ,
connue habitant les bords du Per-
niesse.
Péro , fille de Nélée et de Chloris , •
célèbre par sa sagesse et sa beauté.
Tous les princes voisins la ïecher-
<;haient en mariage ; mais Nélée ne '
la voulut promettre (ju'^i celui qui
lui amèi;erait île Phy.'acé les bo'ufs
d'Iphiclus. Un devin , nofnmé Mé-
laiiipe , eut seul le courage de l'en-:
trej)rendre , ramena les bœuls , et
fil épouser Péro à Bias, son irère ,'
en faveur duquel il avait tenté l'en-,
treprise.
Pk«odn, et, chez quelques peu-
ples slavons, Perkoujn ( iVI. Slai». ).
Celait la première divinité. Son
nom signifiait Tonnerre , cl par con-
séquent on I* regardait comme le
dieu qui opérait tous les phénomènes
aériens, tels que le tonnerre, les
éclairs, les nuées, la pluie, etc. ; et
on lui donnait l'épithète de uiailre
du lonneiTe. A Kiew, le temple
de Pi'roun était hors de la co'ir
Téremnoi j au-dessus d'un peiit
P E R
ruisseau nommé Botuiischoff , sur
une colline Ibrl éle\ee. La statue
du dieu o'tait faite d'un bois in-
corruptible j la tète était d'ari,'ent ,
les moustaches et les oreilles d'or, et
les pieds de fer. Elle tenait dans ses
mains une j)ifTre taillée en forme
de foudre , telle que les Grecs la
donnaient à Jupiter , embellie de
rubis et d'escariioucles. Le feu bril-
lait sans cesse devant cette idole ;
et quand les prêtres le laissaient
éteindre par leur népligeiM e , on
les brûlait comme euiieniis du dieu.
C'était peu de lui sacrifier des trou-
peaux et des priîonniers; les pères
mêmes imujolaient sur ses autels leurs
fils uniques. Quelques uns des Sîa-
\ons avaient la coutume de se raser
la tête et la barl e , et de lui oflrir
leurs cheveux et lems poils en sa-
crifice. Enfin, lorsque Wladimir
euibrassn le christianisme , il fit atta-
cher celte principale idole à la
3ueue d un cheval , et ordonna à
ouze de ses guerriers de la battre
avec de ^ros b;;tons, et de la jeter
ensuite dans le Dnieper. Il défendit
même de la laisser approcher des
bords de la rivière , jusfju'aux ca-
taractes, dont la rapidité la jeta au
pied d'une uiontafine , à laquelle
on donna depuis le nom de ce
dieu.
Pkrpenade (Hf. Ind.) , papode
du royaume de Travancor , à la
côte de Coromandel , où les trois
f;rands dieux sont adorés sous la forme
d'un serpent à mille tètes.
PkrpÉrèke , l)Ourg de Phrygie ,
où Ton dit que Paris jugea les déesses.
V. PARIS.
PerrhÉbus , c. - à - d. Thessalicn.
Ovide désigne, par cette expres-
sion , la patrie de Cn-iiéus; des
Perrhèbes, peuples qui habitaient
une partie de la Thessalie.
Persa , Perse , ou Perséis , fille
de l'Océan et de Téthvs. Le Soleil
l'épousa , et en eut Éétès , Perse ,
Circé et Pasiphaé.
I. Perse E était fils de Jupiter et
de Danaé. {V . Danaé). Ayant été
expose à la merci des flots avec sa
mère , dans une méchante barque ,
P E R 3..1
il fut jeté sur les côtes de la petite
islc de Sériphe , l'une des Cvcluf^es.
Polydecte , qni en était roi, le reçut
favorablement, et prit soin de son
éducvilion. Mais dans la suite étant
devenu amoureux de Danaé , il
chercha à éloigner son fils ; c'est
pourquoi il lui ordonna de comluttre
les Gortones , et de lui apporter
la tête de Méuuse. Persée, aimé des
dieux, reçut pour le succès de cette
expédition , de Minerve son bou-
clier , de Pluton son casque , et de
Mercure ses ailes ft ses talon-
nières. Ces ailes étaient un bon
vaisicau à voiles, dont Périmée se ser-
vit pour aller sur la côte d'AIrupe :
le casque de Pluton désigne le se-
cret qu'il fallait garder dans cette
expédition ; et le bouclier de Mi-
nerve la prudence avec laquelle il
se conduisit dans celte guerre. I!
vainquit , en eflet , les Gorgones ,
et coupa la tète de Méduse. V~ Mé-
duse , Gof.GOKES.
Persée , monté sur Pégase que
Minerve lui avait prêté , se trans-
porta , à travers la vaste étendue des
airs , dans la Mauritanie , où ré-
gnait le célèbre Atlas. Ce prince ,
qui avait été averti par un oracle
de se tenir en garde contre un fils
de Jupiter , refusa à te héros les
♦Iroits de l'hospitalité. Mais il eu
fut puni sur l'heure ; la tête de
Métiuse , que Persée lui montra , le
pétrifia , et le changea en ces mon-
tagnes qui portent aujourd'^lmi son
nom. F . Atlas.
Il enleva ensuite les pommes d'or
du jardin desHespéri; es. De la Mau-
ritanie, il passa en Ethiopie,, où il
délivra Andromède du monstre qni
allait la dévorer; et, après avoir
épousé la princesse , qu'il lui fallut
acheter une seconde fois par un
combat contre Planée; il revint en
Grèce avec elle. Qnoiiju'il eut à
se plaindre de son grand-père Acrise,
qui avait voulu le faire périr en
naissant , il le rétablit pourtant sur
le trône d'Ari^os , d'où Proléus
Tavait chassé , et il tua l'iisurpatenr.
Mais , bientôt après , il eut le mal-
heur de tuer lui-même Acrise d'un
Bb 4
Sp'î
P E R
cuiip fie palet , dans les jeux qu'on
ccléJjrait pour les funérailles de
Pol_ydecle. Il eut tant de douleur
de cet accident , qu'il abandonna le
séjour d'Argos, et s'en alla inilir une
nouvelle ville dont il fit la capitale
de ses états , et qui fut noniniée
Mycenes. On dit qu'il fut aussi
cause de la mort de Fol ydecte. Per-
sée lui apporta la tète de Méduse ,
suivant l'ordre qu'il en avait reçu,
etse.eardabicnde la montrer d'abord
au roi , à cause des terribles effets
que produisait la vue de ce monstre.
Mais un jour que Poljdecte voulut
dans un festin faire violence à Da-
naé , Persée ne trouva pas de plus
court mojen pour sauver l'honneur
de sa ntère que de présenter la
Gorgone au roi , qui fut pétrifié.
I Persée , après la mort de son père
Acrise , fit un échange de son royaume
d'Argos avec Mégapente , fils de
Prœtus , contre le territoire de Mj-
cènes. Le change était avantageux
.pour M('gapenle; mais notre héros
voulait se réconcilier avec lui par
cet acte de générosité. Celui-ci n'en
fut point touché , il se servit même
«le ses bienfaits pour le perdre; il
lui dressa des embûches, et le fit
férir en haine de ce qu'il avait tué
rœtus , son père. Les peuples de
My cènes et d'Argos lui élevèrent
des monuments héroïques ; mais il
reçut encore de plus grands honneurs
dans l'isle de Sériphe , et .t Athènes
où il eut un temple. Hérodote , dans
son Mutcrjw , parle eiicore d'un
temple de Persée , hâti à Chemnis
en Egypte , qui était qurrré et
environné de palmiers. Sous le ves-
tibule, bâti de grosses pierres jetaient
deux grandes statues; dans le temple
était celle de Persée. Les Cheninites
disaient que ce héros leur appa-
raissait souvent, et le plus ordinai-
rement dans ce temple : ils disaient
aussi qu'il se trouvait chez eux un
de ses souliers, lequel avait deux
coudées de long. Ce héros fut placé
dans le ciel , parmi les constella-
tion;, septentrionales , avec Andro-
mède son épouse , Cassiopée et
Céohée.
P E R
■2- — Un des fils de Nestor roi
de Pylos. Odyss. l. 3.
PkRSÉIS , PeRsÉiA , HÉCATE , fille
de Perses fils du Soleil , ou du
Titan Perséus.
Pebséi'hone , nom grec de Pro-
serpiiic. Rac. Perlhein , dévas-
ter , et yhonos , meurtre.
Perses. La religion des anciens
Perses est décrite fort au long dans
Hérodote. Ils n'ont, dit-il, ni sta-
tues , ni temples , nf autels , parce-
qu'ils ne croient pas que les dieux
aient une origine humaine. Ils se
})Orlent sur les plus hautes montagnes
pour sacrifier à Jupiter; c'est ainsi
qu'ils appellent toute la rondeur
du ciel. Ils sacrifient aussi au Soleil ,
à la Lune , h la Terre , au Feu , à
l'Eau et aux Vents. Ils ne connais-
saient pas anciennement d'autres
dieux que ceux-lù. Il paraît, par
ce récit à'Héivdote , que lobjet du
culte ancien des Perses était l'uni-
vers et toutes ses parties. Depuis
cetemps-là,poursuit/^ero^/o/e,ilsont
appris des Assyriens et des Arabes
à sacrifier à Uranie et à \'énus
céleste. Les sacrifices des Perses se
font en cette sorte : Ils n'érigent
point d'autels , ne font point de feu :
il n'y a chez eux ni libations , ni
joueurs de flûte, ni couronnes; mais
celui qui fait le sacrifice mène la
victime dans un lieu pur et net ,
et invoque le dieu auquel il veut
sacrifier , avant sa tiare couron-
née de myrte. II n'est pas permis
au sacrificateur de prier pour lui en
particulier ; mais il doit avoir pour
objet, dans ses prières, le bien de
toute la nation : ainsi il se trouve
compris avec tous les autres. Après
qu'il a fait cuire les chairs de la
victime , coupées en plusieurs mor-
ceaux , il étend de l'herbe tendre ,
et sur-tout du trèfle , et il les met
dessus ; ensuite un mage chante la
théogonie , espèce de chant religieux.
Après cela , le sacrificateur emporte
la victime, et en fait l'usage qu'il veut.
Strabon , qui copie Hérodote, ajoute
quelques circonstances. Selon lui ,
les Perses, dans leurs sacrifices, ne
laisscrit rien pour les dieux , disant
P E R
^ue Dieu ne veut autre chose qiie
laine de la \ittiuie. Ils sacrifient
principalement au feu et à l'eau :
ils mettent dans le feu du hois sec >
sans écorces , sur lequel ils jettent de
la praisse et de l'huile , et allument
le feu , mais sans souftler , faisant
seulement du vent avec une espèce
d'éventail. Si quelqu'un souffle le
feu , ou s'il y jette quelfjiies ca-
davres, ou de la boue, il est puni
de mort. Le sacrifice de l'eau se fait
en cette manière : Ils se rendent au-
près d'un lac, ou d'un fleuve, ou
d'une fontaine , et font une fosse
où ils égorsent la victime , prenant
garde que l'eau prochaine ne soit. ■
ensanj^lantée , ce qui la rendrait im-
monde. Après cela, ils mettent les
chairs sur du myrte et du laurier;
ensuite les mages y mettent le feu
avec de petits hùfons , et répan-
dent-leurs lil.ations d'huile mêlée
avec du lait et du miel, non siu- le
feu , ni sur l'eau, mais sur la terre.
Cela fait , ils font leurs enchantements
l'espace d'une heure , en tenant
un faisceau de verges à la main.
K. MiTHRAs , Soleil, Fki:.
I . Perses , fils de Créius et d'Eu-
rvhie , épousa Astérie , dont il eut
Hét ate. On croit que ce fut lui qui ,
le premier , porta ses mains sacri-
lèges sur les trésors du temple de
Delphes.
1. — Fils du Soleil et de Persa ,
détrôna son frère Eétès , après la
fuite de Médée, et fut à son tour
détrôné par cette magicienne , qui
1 empoisonna.
3. — Un des noms mithriaqnes.
4- — Fils de Persée et d'Andro-
mède , qui donna son nom aux
Perses. Pline lui attribue l'inven-
tion des flèches.
Perséus , un des Titans.
PtRSÉvERANCE , femme vêtue de
blanc et de bleu, avec une guirlande
d amarante, tenant un vase, dont
en répandant l'eau goutte à goutte
elle a creusé le rocher.
Pebsica , surnom sous lequel Diane
était révérée chez les Perses. On lui
immolait des taureaux qxu' pais-
saient sur les bords de l'Euphrate.
PET
3q3
Ils portaient]' empreinled'une lampe,
qui avertissait qu'ils étaient consa-
crés à la déesse.
Perspective. Cochîn l"a conçue
sous la forme d'une femme occupée
à considérer la section des rayons
visuels supposés partir d'un cube et
couper un corps diaphane.
• Peijspicax , aux bons yeux ,
surnom de Minerve, honorée à Argos
dans im temple que Diomède lui
avait dédié sous ce nom , en mémoire
de ce qu'au milieu du combat elle
lui avait décillé les yeux , et avoit
dissipé les ténèbres qui les couvraient.
PertundA , une des divinités ro-
maines qui présidaient aux mariages.
On en plaçait la statue dans la
chambre de la nouvelle mariée , le
jour de ses noces.
PÉruro, nom que les anciensPrus-
siens «donnaient à la foudre , qu'i-s
adoraient comme une divinité. Ils
entretenaient en son lionneur un feu
continuel de bois de chêne. C'e>t
vraisemblablement le même que Pé-
roun.
Pebtigilia , fêtes noctxuTrtes qui se
célébraient en I honneur de Cérès ,
de Vénus , de la Fortune, etc.
Pessim^me , ville de Phrygie ,
célèbre par le tombeau d'Atys , et
par le culte de Cvl>èle. Cette déesse
y était adorée sous la figure d'une
pierre noire et informe , f[ue Ton di-
sait tombée du ciel.
PESSINtNTIA, PeSSIKUNTICA . SUP-
nom de Cylèle , pris du culte qu'on
lui rendait à Pessinimle.
Peste. Les anciens en avaient fait
unedivinité.i?a/?Aaé/ l'a représentée,
dans un de ses plus leaux dessins ,
par ime figure qui , en portant du
secours aux malades , se bonclie le
nez. Ce dessin a été gravé par Marc
Antoine; et le Poussin a euipnuilé
cette idée pour son tableau de la
punition des Philistins.
PÉsus , viUe de !a Troade, dont les
habitants allèrent au siège de Troie.
Pet. f^. Crepitl's.
Peta , divinité romaine, qui pré-^
sîdait aux demandes que Ton avait k
faire aux dieux , et que l'on consul-
tait |>our savoir si ces deuiandes
?!î)4 PET
claieirt JTistes ou non. R;ic. Peto,
je tieiiiande.
PiLiAsATUs , surnom àf Mercure,
pris du petase dont sa tête est ordi-
nai renient eouverle.
PÉ TASE , bonnet de voyafreur. On
le donnait à Mercure, comme au
/ dieu -vojageur par excellence , et né-
gociateur du ciel , de la terre et deS
enfers. Son petase avait des ailes.
PÉTÉE , fils d'Ornée , père de
Mneslliée, qui comuiandait les Athé-
niens au sièfre de 'JVoie, et «ontrihua
beaucoup à la prise de la >ille.
PÉtÉon , ville de Béolie, dont les
habitants allèrent au sièfre de Troie.
Petords, un des cinq eompafjnons
de Cudinus qui survécurent aux
f;uerriers nés des dents du serpent
tué par ce héros.
I. PÉtrÉe , une des Oci'anides.
3. — Centaure percé par Piri-
thoiis d'un javelot qui le traversa
aTcc le chêne qu'il tenait embrassé.
PÉTKous (.1/. Ind.) , dieux, en-
fants de Brahnia , et nés d'un corps
lé^cr et invisible. Aussi eiix-nièines
avaient d'invisibles corps, et ('laiont
destinés à se nourrir des offrandes
faites aux dieux.
Pe'I'ta , fille de Nannus roi des
Séfiobriciens. Son père , ayant pré-
paré ses noces , invita un Phocéen
nommé Euxène. Ces noces se fai-
saient ainsi : Après le repas , on
faisait entrer la jeune personne. Elle
devait présenter une fiole à celui
des a'sistants qu'elle devait épouser.
Pelta, étant donc entrée dans la salle
du festin , présenta , soit hasard , soit
autrement , la fiole & Euxène , qui ,
devenu gendre du roi , se fixa dans
le pays , et fut im des fondateurs de
Marseille. Ce récit est A'Anstote.
Celui de Justin est différent. Voy.
GvPTis , Pkotis.
PeitAlus , un des /guerriers de
Phinée , qui comi attirent contre
Persée à la cour de Céphée.
Pettjlantium , fêle célébrée à
Sparte et à Athènes en l'honneur de
Vénus, sous le nom de la Lune. Les
hommes y assistaient en habits de
femmes , et les femmes en habits
d'hommes.
PEU
PEt'CÉTTtrs, fils de Lycaon , et
petit-fils de Pélas^us et deDéjanire,
passa en ■'Italie avec Œnotrus son
Irère , et donna son nom à un canton
de cette contrée.
Pet PMER , arbre consacré à Her-
cule. Lorsque ce héros descendit aux
enfers , il se fit une couronne de peu-
plier. Le côté de la feuille qui tondia
la tète conserva la couleur blanche ,
pendant que la partie de la feuille
fpii était en dehors fut noircie par la
iuDKîe de ce triste séjour. De là vient,
dit-on, que le peuplier, qui avait
autrefois ses feuilles blanches «les
deufi côtés , les a maintenant noires
en dehors. On croit fpie ce fut Her-
cule qui trouva cet arbre dans ses
vovapes, et qui le porta dans la Grèce.
C'est pour cette raison qu'il lui fut
consacré. Evandré, roi de Pallante,
voulant offrir un sacrifice à Hercule,
(!ans VirfUe, ceint sa tète de bran-
ches de peuplier.
Peur, divinité i;recqne et romaine.
Elle avait un temple h Sparte, près
du palais dés épliorcs , soit pour
avoir toujours devant les yeux la
crainte de faire quelque chose d'in^
di£;ne de leur rang , soit pour mieux
inspirer aux autres la crainte de
violer leurs ordonnances. Thésée sa-
crifia à Ifi Peur, afin. qu'elle ne saisît
pas ses troupes. Alexandre suirit cet
exemple avant la bataille d'Arbelles.
Hésiode , dans la description du
bouclier d'Hercule , représente Mar»
accompagné de la Peur ; et , dans sa
Théogonie , il fait naître cette déité
de Mars et de Vénus. Pausanias
cite une statue de la Peur , élevée à
Corinthe. Homère la met sur l'éfûde
de Minerve, et sur le bouclier d'A-
ganiemnon. Dans le i5*. livre , il
compare Idoménée et Mériou son
écuver au dieu INlars suivi de la
Peur et de la Fuite , dont il est le
f>ère. Dans le i5*. , Mars, irrité de
a mort de son fils Ascalaphe, ordonne
à ces mêmes déités d'atteler son char.
Dans le 16"., il personnifie l'épou-
vante des Troyens mis en désordre ,
sons les noms de la Peur et de la
Fuite, qui, s'élevant des vaisseaux
I grec^, poursuivent les défenseurs de
P E Y
Troie. EscJiyli' fait jurer .«es sept
chefs devaiit Tlièl»es p;!r Ja Peur ,
par le dieu M.irset sa s<xur Bellone.
Knfm Rouie honorait la Peur, jointe
à la Pâleur, dejiuis le vœu lait par
Tullus Hostilius dans une I ataille
contre les Alljains. Les niédailles an-
ciennes représentent la Peur avec
des cheveux hérissés , un visage
étouné , une txju< lie ouverte , et nu
reiîard qui nianjue l'épouvante , effet
d un péril imprévu.
Pevrik était un roi d'une isie
située aux environs de celle de For-
roose. Les habitants de cette isle s'é-
taient prodi^ieiisciiient enrichis par
un commerce de terre propre à la
fabrique des porcelaines. Les vices
accompagnent ptiur l'ordinaire les
grandes richesses. Ce peuple devint
si corrompu , que les dieux résolurent
de te punir; mais ils ^ouhlrent ex-
cepter du châtiment général le sou-
verain de l'isle , qui avait conservé ses
mœurs pures au milieu des dérègle-
ments de ses sujets. Ils lui envoyèrent
un songe, qui l'avertit que son isle
devait bientôt être détruite par les
dieux; que lorsqu'il verrait une tache
rou^e sur la face de deux idoles , ce
serait un signe que le temps de sa
destruction n'était pas éloigné ; qu'il
devait aussi-îôt s'eniharquer avec sa
famille , et fuir ce rivage funeste. Le
bon roi , touché du sort dont ses
coupables sujets étaient menacés ,
leur raconta le songe qu'il avait eu ,
et les exhorta vivement à se corriger
. pour appaiser la colère des dieux ;
mais ils tournèrent eu ridicule ses
avis et ses prédictions. Un plaisant,
voulant faire voir que le songe du roi
n était qu'une illusion , alla pendant
la nuit marquer de rouge la face de
deux idoles ; et , sans le savoir , il
donna lui-même le signal de sa perte
et de celle de ses compatriotes. Le
roi n'eut pas plutôt vu cette marque
rouge , qu'il s'enibanjua prompte-
. ment a\cc sa famille , et ce qu il avait
de plus précieux. A peine fut-il
Farti, qu'un affreux déluge submergea
isle entière, et engluntit tous les
habitants. Peyrun se réfugia sur les
côtes de la Clune ; «'est pourquoi
P H A 3o5
dans les provinces méridionales de
cet empire ou célèbre tous les ans
une tète pour conserver la mémoire
de cet événement. Les Japonais ont
aussi imité cet usage. Ils célèbrent ,
le cinquième jour du ciuquième mois
de leur année , une iète suleiiinelle ,
pendant laquelle les jeimes gari'ons
tout des courses sur 1 eau , en répé-
tant souvent le nom dePevr^n.
Pez et PiscHAROS , divinités in~
diennes , qui sont toujours dans 1^
compagnie d'Ixora.On les représenta
d'une taille fort grande ; et , p^-ndan*
la nuit , elles tiennent en main de*
ilambraux allumés.
Phacetis, Phacites. ^^. Apha-
CITE.
Phaeana , l'une des deux Grâces
que reconnoissaient les Lacédémo-
uiens. Rac. Phainein , briller, p^.
CLrrA.
Phaeknis , prophétessc , fille d'un
roi deChaonie qui vivait vers la cent
trente - sixième olympiade , pi'édit
l'irruption des Gaulois en Asie.
Ph.eo , une des H>ades.
Pu.ESYLE .nom d'une desHyades.
Phaéthos. P^. Phaéton.
1. Phaéton , prince grec, qui
régna le premier sur les Molosses ,
et qui vint en Epire avec Pélasgus.
2. — Fils du Soleil et deCIvniène,
ayant eu un différend avec Epapb.us,
3ui lui reprocha de n'être pas le (Ils
u Soleil connue il s'en vantait ,
alla s'en plaindre à sa mère, qui le
renvoya au Soleil pour apprendre
de sa propre bouche la vérité de sa
naissance. Phaéton se rendit donc
au pal.'iis du Soleil , lui expliqua le
sujet de sa venue, et le conjura de
lui accorder une grâce , sans la spé-
cifier. Le Soleil, cédant aux mouve-
ments de l'amour paternel , jura par
le Styx de ne lui rien rrfuser. Alors
le jeune téméraire lui demanda la
pernu'ssion d'éclairer le monde pen-
dant un jour seulement , en condui-
sant son (bar. Le Soleil , engagé par
un serment irrévocable , fit tous ses
ctforts pour dt'tournor son fils d'un*
entreprise si difficile , mais inutile-
ment. Phaéton, qui ne coanait point
5<-;i5
r II A
de danger, persiste dans sa demande,
et monte sur le char. Les chevaux
du Suleil s'apperçoivent bientôt du
changement de conducteur. IN c re-
connaissant plus la main de leur
maître , ils se dctouraent de la route
ordinaire; et tantôt montant trop haut ,
ils menacent le ciel d'un embrase-
ment inévitable; tantôt descendant
trop bas , ils tarissent les rivières ,
et^brùlent les montagnes. La Terre,
desséchée jusqu'aux entrailles , porte
ses plaintes à Jupiter , qui , pour
prévenir le bouleversement de l'uni-
vers, et apporter un prompt remède
•î\ ce désordre , renverse d'un coup
de foudre le fils du Soleil , et le pré-
cipite dans l'Eridan.
Des auteurs ont donné pour mère
à Phacton la nymphe Rnode , fille
de Neptune et d'Amphitrite. Cette
catastrophe a été expliquée différem-
ment. Ariitote croit , sur la foi de
quelques anciens , que du temps de
Phaéton il tomba du ciel des llammes
nui consumèrent plusieurs pays ; et
P.usèhe place ce déluge de feu dans
le même siècle où arriva celui de
Phaéton. D'autres y ont vu l'eniLm-
sement des villes criminelles de la
Pentapole , ou le prodige de Josué ,
ou celui d'Ezéchias. S. Jean Chry-
sostome regarde comme le fonde-
ment de cette fable le char du pro-
phète Elie , Elios , Soleil. T^ossius
Y retrouve une fable égyptienne , et
confond le deuil du Soleil pour la
perte de son fils , avec celui des
Égyptiens pour la mort d'Osiris.
Ceux qui regardent les fables
comme les dépositaires de la morale
des anciens n'ont vu dans celle-ci
que l'emblème d'un téméraire qui
présume trop de, ses forces. Selon
Lucien , dont l'explication est fort
ingénieuse , Phaéton s'était fort
appliqué à l'astronomie , et sur-
tout à connaître le cours du soleil ;
mais étant mort fort jeune, il avait
laissé ses observations imparfaites ,
ce qui fit dire à quelques poètes
qu'il n'avait pu conduire le char du
Soleil jusqu'à la fin de sa carrière.
Plutarcpie , qui a suivi cette expli-
,cation , dit qu il y a eu véritablement
P H A
un Phaéton qui régna sur les Mo-
losses , et se noya dans le Pô ; que
ce prince s'était appliqué i l'astro-
nomie , et avait prédit cette grande
chaleur qui arriva de son temps et
désola son royaume. Il ne faut pas
oublier que les Grecs ont quelquefois
donné au Soleil le nom de Phaéton.
Rac. Phaethcin , briller. En rap-
prochant ce nom de la circonstance
indiquée par Oi'ide , que Phaéton ,
à la vue du signe du Scorpion , aban-
donna les rênes , on ne trouvera
pius , avec le savant Dupais , qu'un
phénomène astronomique. L'anti-
quité nous a laissé quelques monu-
ments de cette fable. Le premier
représente Phaéton étendu, pendant
que le char encore entier est au mi-
lieu des airs. Dans un second , on
voit des flammes , le char brisé dont
il ne paraît qu'une roue , Phaéton
mort , et les chevaux en désordre.
Dans un troisième , Phaéton est en-
core sur son char, et le désordre des
chevaux annonce une chute pro-
chaine. Les Héliades ses sœurs y pa-
raissent sur le bord d'un fleuve , au
moment qu'elles commencent à être
changées en peupliers. Le cygne
placé auprès désigne la métamor-
phose de Cycnns , ami de Phaéton.
5. — Fils de l'Aurore et de Cé-
phale , selon Hésiode , fut changé
en un génie immortel , à qui Vénus
confia la garde de son temple.
4. — Un des chevaux de l'Au-
rore. Odyss. liv. 23.
PiiAÉTONTiADEs , Ics sœurs de
Phaéton changées en peupliers. K.
HÉLIADES.
Phaetontis VoLucEis, le cygne,
quOi'ide désigne ainsi parceque
CycHus , ami de Phaéton , avait été
métamorphosé en cet oiseau.
I . Phaétuse , l'aînée des sœurs
de Phaéton,
1. — Sœur de Lampétie , et fille ,
comme elle , de la déesse Nééra
(jeunesse ) et du Soleil , paissait les
brebis du dieu dans l'isie de Sicile.
Phager , PHAGRtJS, sorte de pois-
son dont les Egyptiens avaient lait
une divinité.
P«AGÉ51ES , Phagl^iposies , fêle*
P H A
en riionneur de Bacchui , où il se
faisait de grands festins. Rac. Plia-
geirii manger.
Phagon , fête grecque , dont parle
Eustuthe , et qui parait la même
que les Phagésies.
Phaie, laie qui infestait le ter-
ritoire de Cromm_jon , mère du san-
glier de Calydon , et dont la défaite
lut un des exploits de Thésée. D'au-
tres prétendent que c'était une pros-
tituée qui vivait de meurtres et de
brigandages , cjiii dut son nom de
laie sauvage à sa vie infâme , et fut
enfin mise à mort par Thésée.
Phalakthe , Laconien , se mit
à la tète des naturels nés à Laccdé-
uione , pendant que les Spartiates
étaient occupés au siège deMessène ,
et nommés Parthéniens avant d'ar-
river en Italie : il fît naufrage dans
la mer Crissée , et fut porté par un
dauphin jusqu'au rivage. Après di-
verses aventures , il se fixa à 'rarente,
en fut chassé par les habitants , se
réfugia à Brundusiuni , d'oii il or-
donna de reporter ses cendres dans
ia place publique de J'arente , et de
les y disperser , parceque loracle
avait attaché à cette pondre ainsi
répa; du« la possession de la ville
pour les Parthéniens. En mémoire
d'un si grand bienfait , les Tarentins
décernèrent les honneurs divins ù
Phalanthe. Sa statue fut placée dans
le temple de Delphes , et le dauphin
Lienfaisant se voyait à côté.
Phalanx, frère d'Arachné. Pallas
prit un soin particulier de leur édu-
cation; mais indignée qu'ils y répon-
dissent mal , et qu'ils eussent conçu
l'un pour lantre une p.-îssion crimi-
nelle , elle les métamorphosa en
vipères.
1. Phalaris, capitaine troyen ,
tué par Turnus.
2. — Tyran d'Agrigente. Sa mère,
dit Cicéroii , eut un songe , qui ap-
prit que son fils serait cruel. Il lui
sembla voir les statues des dieux
qu elle avait consacrées dans la mai-
son de son fils. Mercure avait répandu
du sang d'une coupe qu'il tenait à
la main droite-^ à peine ce sang avait
touché la terre , que^ s'élevant à gros
P H A 3;,,7
bouillons , il avait rempli toute la.
maison. Phalaris avait fait forger un
taureau d'airain , pour y brûler vifs
ceux qu'il condamnerait ù mort. Pé-
rille , l'auteur d une si honible in-
vention , en fit le premier essai ; et
le tyran , après y avoir fait mourir
un grand nombre de personnes, y
périt lui-même par le jugement de
ses sujets révoltés contre lui. Le tra-
ducteur des Lettres attnbuéesà Pha-
laris a essayé de réhabiliter sa mé-
moire.
Phalcès , capitaine troyen , tué
par Antiloque. Uiad. lii'. 9.
Phalère , héros grec , ami de
Jason , un des Argonautes , avait
donné son nom au port de Phalère ,
un des ports d'Athènes.
Phalès, divinité invoquée par les
Cyliéniens, selon Lucien. Quel({ues
auteurs le croient le même que
Priape.
Phalias , fils d'Hercule et d'Héli-
conis.
Phalliqpes, fêtes que Upn célé-
brait à Athènes en l'honneur de
Bacchus , et dont voici l'origine. Ce
peuple railleur , avant plaisanté sur
des images de Bacchus , colportées
dans la ville par un certain Pégase ,
fut frappé d'une maladie épidémique,
que la superstition regarda comme
une vengeance du dieu outragé. D'.i-
près lavis de l'oracle , on fit faire
des figures de Bacchus qu'on porta
en procession dans la ville , et l'oa
attacha aux thyrses des représenta-
tions des parties malades, connne
pour marquer que c'était au dieu
qu'on endevait la gucrison. Cette fête
devint annuelle.
Phallogogie , pompe , ou pro-
cession , dans laquelle on portait le»
Phallus.
PiiALLOPHORES , ministres des
Orgies , qui portaient le Phallus
dans les Bacchanales ; ils couraient
les rues , barbouillés de lie de vin ,
couronnés de lierre , et chantant en
l'honneur du dieu des cantiques
dignes de leurs fonctions.
Phallus , figure scandaleuse du
dieu dics jardins , que l'on portait , en
Grèce, aux fêles Je BactliUâ; et plus
5of^ PUA
ancfonncmcnt aux fêtes d'Osiris. Isis
ajant recouvre les meulières épars
de son mari, et n'ayant pu retrouver
les parties que les poissons du Nil
avaient dévorées , en consacra la re-
présentation , que les prêtres por-
tèrent ensuite dans les ietes établies
en l'honneur de ce prince.
Phaloé , nymphe , fille du fleuve
Lyris , laquelle avait été promise à
cehii qui la délivrerait d'un monstre
ailé. Un jeune homme appelé Elaute
s'offrit de le tuer , et y réussit ; niais
il mourut avant son mariape. Phaloé
Tcrsa tant de larmes, que les dieux,
touchés de sa douleur , la chanf'è-
rent en fontaine , dont les eaux, sor-
tant d'une source eiivirounée de
cvprès , se mêlèrent avec celles du
fleuve L}ris son père , mais de ma-
nière qu'on j)ouvait les reconnaître
par leur amertume.
Phammastrie, sûlemnité grecque,
dont Hésychius ne nous a conservé
que le nom.
Phamïlies. T^. Pamylies.
Phanée , celui qui du/me la lu-
mière, surnom d'Apollon dans l'isle
de Chio. Rac. Phuiiuin , l)riller.
C'était aussi le nom d'un promontoire
d'où Latone, dit-on , avait vu Délos.
Phantase, un des fils du Som-
meil , qui, suivant Ovide, se mé-
tamorphose en terre , en rocher , eTi
rivière , en tout ce qui est inanimé.
Rac. Phantazomai , je ni'imapiiie.
On ajoute que cotte divinité trom-
peuse , environnée d'une foule de
Mensonf;es ailés, répandait , de jour
et de nuit , ime liqueur sid^tile sir
les yeux de ceux qu'elle voidait dé-
cevoir. Dès ce moment leurs rêves
les décevaient , et les illusions de
l'état de veille n'étaient pas moindres.
Cette fiction est l'emblème des jeux
hizarres de l'imatîination.
PHANt's , un des Argonautes.
PHAo^ , né à Mitylène , dans l'isle
de Lesbos , était un fort bel homme
qui se fit extrêmement aimer des
femmes. Les poètes O'.t feint que
cette beauté lui avait été donnée par
Venus , eu récompense des services
qu'elle en avait reçus , lorsqu'il était
maître de navire j il la prit uq jour
r H A
dans son bâtiment , quoiqu'elle fût
déguiséeen vieille femme , et la passa
avec beaucoup île promptitude où
elle voulut. Il ne demanda rien pour
sa peine , mais il ne laissa pas dètre
bien payé. Vénus lui fit présent d'un
vase c'alliâtre reuipli d un onguent
dont il ne se fut pas plutôt frotté
qu'il devint le plus beau de tous les
hommes , et fil la passion de toutes
les femmes de iVIitylène. La célèbre
Sapho y lut prise comme les autres,
et le trouva si peu traitable , qu'elle
s'en désespéra , et courut sur la mon-
tagne d( Leucade , d'où elle se pré-
cij)ita dans la mer. Phaon , en mé-
moire de cet événement , fil bâtir un
tenqile à Vénus sur < elle montagne.
Il ne fut pas insensible ù l'égard de
toutes les femmes ; car, avant été sur-
pris en adultère , il fui tué sur le
fait. Pline j)arle d'une plante nom-
mée er)^//^^Vi://H , dont la racine i epré-
scnte les parties sexuelles. L'homme
qui rencontre l'elfigie mâle se fait
aimer de toutes les femmes. Des au-
teurs prétendent que Phaon eut ce
bonheur.
Phare d'Alexandkie. {M. Pers.)
Les Persans préteiideii t qu'Alexandre,
en faisant construire dans celte ville
le Phare , dont la hauletir était de
cent quatre-vingts coudées, fit placer
au plus haut un miroir fait par art
talismanique , et qu'Alexandrie de-
vait toujours conserver sa grandeur
et sa puissance tant que cet ouvrage
merveilleux subsisterait. Quelques
uns ont éirit que les vaisseaux qui
arrivaient dans ce port se voyaient
de fort loin dans ce miroir. Quoi
qu'il en soit, il est célèbre chez les
Orientaux ; et un poète turc , dé-
crivant la caducité des choses de ce
monde , s'écrie : « Enfin , le miroir
» d'Alexandre n'a-t-il pas été rompu? >»
Ce qu'il y a de singulier , c'est qu'il
ne se brisa ^ disent-ils , que peu avant
la conquête d'Alexandrie par les
Arabes , l'an 19 de l'Hégire.
PharéE , un des Centaures, blessé
par Thésée dans le combat des La-
pithes.
PHARÈs,villed'Achaïe,oùMercureet
Vesta avaient conjointemeut ua oracle
P H A
colèbre. Au 'milieu de la place pn-
Mique était la stalue du dieu en
marbre , avec une firande Larbe. De-
vant Mercure imuie'diatement était
une Yesta , aussi de marbre. La
déesse était environnée de lampes de
bronze attachées les unes autres. Ce-
lui qui voulait cùusulter l'oracle faisait
d'alxjrd sa prière à Vesta , il l'encen-
sait , v<rsait de Tlmile dans toutes
les lampes , et les allumait ; puis
s'avançant vers l'autel , il mettait dans
la main droite de la statue une petite
pièce de monnaie : ensuite il s'ap-
firocbait du dieu , et lui faisait à
'oreille telle question qu'il lui plai-
sait. Après toutes ces cérémonies ,
il sortait de la place en se boucliant
les oreilles avec les mains : dès qu'il
était dehors, il écoutait les passiiuts,
et la première pirole qu'il eatendait
lui tenait lieu d oracle.
Phareirita. Dev , la déesse qui
porte u:i carquois , Diane.
Phaf.ia, Jigyptie/uie , surnom de
Cérès, dont les statues, sous ce nom,
n'étaient que des blocs informes de
pierre ou de lx>is; on la nonmiait
ainsi , comme ne diftérant pas d'Isis ,
ou devant l'établissement de son
culte à des colonies égyptiennes.
Tertull. Apol. cap. 16.
I. Pharis , fils de Mercure et de
Philodamée , et petit-fils de Danaiis,
que l'on croit fondateur de Phares ,
ville de Messénie.
3. — Ville dont les habitants
allèrent au siège de Troie.
Pharvucites , nom que les Grecs
donnaient aux. anneaux magiques ,
ou bagues constellées , dont le charla-
tanisme'a fait loni; -temps un grand
di-l)it. Rac. Pharinacoii , remède.
J^. AniiiEAd magique.
Pharnace , une des femmes d'A-
pollon , qui en eut Cynire.
Pharos , petite isle d'Egypte, où
Isis était honorée.
PhartÉ , fîile de Danaùs.
Phaeus , capitaine latin , tué par
Enée.
PharygÉe , surnom de Junon ; de
Pharvgas , bourg de Pli(x:ide.
Phase , prince de la Colchide.
l'hétis n'ayant pu le rendre seosible le
P H E 3ç©
métamorpbosaen ileavc. /^".Phasis.
PiiAsiANi , déesse adorée dans le
Pont. Ou croit que c'est la même
que Cybèle-
Phasias, ou Phasiaca Conjux,
Médée , native de la Colchide , où
cuuie le Phase.
1 . Phasis , fleuve de la Colchide ,
qui se jette dans la mer Noire. On a
vu, à l'article Phase, son origine
fabuleuse.
2. — Etait fils d'Apollon et d'O-
cyroé , une des Océanides. Ce jeune
homme , ayant surpris sa mère ea
adultère, la tua , dit Plutarqite ;
mais les Furies s'emparèrent de lui ,
et le tourmentèrent à tel puint qu'il
s'alla précipiter dans une rivière qui
s'appelait alors ArcLurus , et qui ,
de son nom , fut appelée Phasis,
Celte rixière traverse la C(jlchide ,
et se jette dans le Pout-Kuxin. C'est
peut-ètie la même que le Phase.
Phassus , fils de Lvcaon.
Phalsiadès , Apisaon , fils de
Phausius. lliad. l. 11.
Phéacie , un des noms que porta
l'isle tie Corcyre , des Phéaciens qui
s y établirent.
PiiÉAciENs, peuple célèbre parles
jardins d'Alcinoiis et le séjour d'U-
lysse. Homère les représente comme
un peuple mou et efléminé. Les
jeux , les danses , étaient leur unique
oc< upation. Comme ils faisaient con-
sister la félicité dans le plaisir de la
tal)Ie, ils s'imaginaient que les dieux
passaient les jours dans des festins
continuels. Aussi le séjour d'Ulysse
dans leur isle fut regardé comme une
des épreuves auxquelles le ciel mit
sa vertu. Leur crédulité égalait leur
mollesse. Ils crurent si bonnement
tous les contes que leur fît le héros ,
que leur nom passa depuis en pro-
▼erlje pour désigner des gens extrê-
mement crédules. Ils avaient aussi la
réputation d'excellents marins , ce
qui ne paraît guère s'accorder avec
les mix'urs efféminées qu'on leur re-
proche.
PhÉax , matelot de Tisle de Sala-
mine , fut donné à Thésée parScirus
pour être à la proue de son vaisseau.
Thésée fit bâtir une chapelle à
4oo P H E
Pheax , dans le bourg de Phalère ,
eu récompense de ses services.
Phécasiens , divinités parliculiè-
rement révérées par les Athéniejis ,
qui les nommaient ainsi, porccqu'on
les représentait avec une espèce de
cliaussure philosophique , nommée
Phaicasiuni.
Phédime , un des fils d'Amphion
et de Niohé. Apollon le tua avec son
frère , au moment qu'ils luttaient
tous deux.
Phèdre, fille de Pasiphaé et de
Minos roi de Crète , sœur d'Ariadne
et de DeucaJion , second du nom ,
ëpousa Tliésée , roi d'Athènes , et ,
selon d'autres , fut enlevée par lui.
Ce prince avait eu , d'une première
femme , un fils nommé Hippolyte ,
qu'il faisait élever à Trézène : obligé
d'aller faire quelque séjour en cette
ville , il y mena sa nouvelle épouse.
Phèdre n'eut pas jilutôt vu le jeune
Hippolyte, qu'elle fut éprise d'amour
pour lui ; mais n'osant donner au-
cun indice de sa passion en présence
du roi , et craignant qu'après son
retour à Athènes elle ne fut privée de
la vue de l'objet qui l'excitait , elle
s'imagina de faire bâtir un temple à
Vénus sur une montagne près de
Trézène , où, sous iirétexte d'aller
offrir ses vœux à la déesse , elle avait
occasion de voir le jeune prince qui
faisait ses exercices dans la plaine
voisine. Elle fit d'abord nommer ce
temple Hippolytion , et dans la suite
on l'appela le temple de Vénus la
spéculatrice. Enfin elle résolut dflui
déclarer sa passion , et sa déclara-
tion fut mal reçue. Son amonr aug-
mentant de jour en jour , ainsi que les
mépris d'Hippoljîte , elle se pendit
de désespoir , pendant l'absence de
'i'hésée. Ce prince étant arrivé quel-
que temps après , et ayant trouvé
dans la main de cette infortunée
princesse un billet par lequel elle
déclarait qu'Hippolyte avait ^ou!u le
«leshonorer , et qu'elle n'avait évité
ce malheur que par la mort , il en-
voya promptcment chercher ce jeune
prince , pour le punir de cet at-
tentat. Ccbii-ci, qui ignorait ledesseiu
«c sou père , se pressa si fort d'ar-
P HE
river , que les chevaux "iéchauffca
prirent le mors aux dents ; et soa
chariot s'étant brisé , il fut traîné
parmi des rochers , où il perdit la
vie. Ew-ipide et Racine ont suivi
une autre tradition , celle qui porte
que Thésée maudit Hippolyte et le
dévoue à la vengeance de Neptune ,
qui lui avait promis d'exaucer le
premier de ses vœux.
Dans le fameux tableau de Po-
îygiioUe, Plièdre était peinte élevée
de terre , et suspendue à une corde
qu'elle tient des deux mains , sem-
blant se balancer dans les airs. C'est
ainsi , dit Pausanias, que le peintre
a voulu couvrir le genre de mort
dont la malheureuse Phèdre finit ses
jours; car elle se pendit de désespoir.
Elle eut sa sépulture à Trézène ,
près d'un myrte dont les feuilles
étaient toutes criblées : ce myrte ,
disait - on , n'était pas venu ainsi ;
mais dans le temps que Phèdre était
possédée de sa passion , ne trouvant
aucun soulagement , elle trompait
son ennui en s'amusant à percer les
feuilles de ce myrte avec une aiguille
à cheveux.
I. Phégée , fils de Darès et frère
d'Idée , fut tué par Diomède.
1. — Roi de Phégée en Arcadie.
Alcméon , fils d'Amphiaraiis , avant
tué Eriphile sa mère, se réfugiai
la cour de Phégée , qui l'admit à
l'expiation , et lui fit épouser sa
fille Alphésibée. Alcméon donna à
sa nouvelle épouse le collier d'Eri-
phile , qui , aprè^ avoir été funeste
à la maison d'Amphiaraiis, ne 'e fvit
pas moins à cel!e de Phégée. /^. Cal-
HRHOÉ , AiphÉsibÉe.
3. et 4- — Deux capitaines troyens
tués par Turnus.
5. — Esclave dont il est question
dans le cinquième livre de \ Kiiéidc.
Phegeius ensis , dans Ovide ,
fait allusion aux malheurs de la fa-
mille de Phégée.
PhÉgis, Alphésibée, fillede Phégée.
Phegonée , surnom de Jupiter
qui habite un hêtre , ou Jnniter de
Dodone. Rac. Phègos , hêtre.
Phégor. /-^. Béelphégor.
PhellofodES , peuple imvsjnnire.
C'étaient
P H E
Celaient des hommes qui avaient des
pieds de liège , ce qui les soutenait
sur l'eau. Leur patrie était Pliello ,
c.-à- d. , le lièjie- Lucien , Hist. vérit.
Phellos , fête p-ecque qui servait
de préparatif aux Dionysies.
Phélo ( M. Chin. ) , dieu que les
Chinois attendent à la fin du monde.
f^. Phélophakie.
Phélophante , fétequeles Chinois
célébraient en 1 iionneur d'un certain
Phélo , qui fut le premier inventeur
du sel et de son usage. Ses compa-
triotes ne lui avant accordé aucune
récompense pour une découverte si
utile, Phéio, indisiné de leur int'ra-
titade , quitta le pays , et jamais on
ne le revit depuis. Sa retraite lit ou-
vrir les yeux aux Chinois. lis con-
damnèrent leur conduite envers cet
utile citoven , et instituèrent en son
honneur une (cte , pendant laquf-ile
ils montent sur des barques, et conrent
de tous côtés sur la mer comme pour
le chercher. C'est au comiuencement
de Juin qu'ils ont coutume de la cé-
lébrer. Ils ont soin , ce jour-là ,
d "orner dé feuillages l'entrée de leurs
maisons.
I . PhÉmius , maître et heau-père
À Homère.
1. — Chantre célèbre dans l'O-
dyssée. Homère le peint comnse
un chantre inspiré j)ar les dieux
mêmes. Euslathe dit qu'il accom-
pssnn Pénélope ii Itliaque , lors-
qu'elle vint y épouser Ulysse , et
qu'il remplissait auprès de cette
princesse le rôle d'un saee moniteur
qui prête le charme de la poésie aux
leçons de la vertu. Lorsqu" Ulysse est
de retour , il se jette à ses pieds pour
lui demiindcr prace. Ses prières , et
l'intercession de ïéléniaque , tou-
chent le héros , qui lui ordonne de
sortir de la salle. On croit qu'Ho-
mère n'a donné le nom de Phémins
à ce poète musicien , que pour faire
honneur à son Lcau-pèrc , et immor-
taliser celui auquel il était redevable
de son éducation.
Phémo^'oé fut la première pvlliie
ou prêtresse de !'or;ic!e rie Delphes ,
et la première qui fit parler le dieii
len vers hexamètres. Elle vivait du
Tome II.
P H E 4ot
temps d'Acrisius, grand -père de
Persée.
i.PhÉnÉe, lac ou marais d'Ar-
cadie, aux eaux duipiel Ovide attri-
bue une vertu merveilleuse. Bues la
nuit, elles donnaient la mort ; maison
en pouvait boire le jour impunément.
2. — Fils de Mêlas , tué parTydée.
Phékice, mère de Prolée , qu'elle
eut de Neptune.
1. Phénix , oiseau fabuleux, dont
les E^ptiens avaient fait une divi-
nité. Ils le peiijnaieut de la grandeur
d un aisle , avec une belle houppe sur
la tête, les plumes du cou dorées, les
autres pourprées, la queue blanche
mêlée de plumes incarnates , et des
yeux étincelauls comme des étoiles.
Lorsqu'il voit sa fin approi her ,
il se forme un nid de bois et de
gommes aromatiques, qu'il expose
aux rayons du soleil , et siur lequel
il se consume. De la moelle de ses
os naît un ver , d'où se forme
un autre phénix. Le premier soin du
fils est de rendre à son père les hon-
neurs de la sépulture. Pour y par-
venir, il forme .nvec de la myrrhe
une masse etl forme d'œuf , essaie
d'abord de la soulever, puis la creuse,
Y dépase le corps <p^i'il a enduit de
mvrrhe ; et quand elle lui paraît de
même jwids , il porte ce précieux
fardeau à Héliopolis, dans le temple
du Soleil. C'est dans les déserts
d'Arabie qu'on le fait naître , et on
Erolonge sa vie jusqu'à 5oo , 6oo ans.
es anciens historiens ont compté
quatre apparitions de Phéaix ; Va
f)remière sous le règne de Sésoslris;
a deuxième sous celui d'Amasis ;
la troisième sons le troisième des
Ptolémées. Dion Cassius , Tacite
et Pline parlent delà quatrième. Sur
les anciens monuments , ( "est ua
symbole ordinaire de l éternité , et,
cliez les modernes, tie la résurrection.
L'opinion de son existence s'est re-
trouvée chez les Chinois, qui attri-
buent à un certain oiseau la pro-
priété d'être tmique , et de renaître
de ses cendres.
2. — Fils d'Amynlor roi des
Dolopes en Epire , vo'ilant satis-
faire le ressentiment de -n mère , 4
C c
4oa P H E
laquelle le roi préférviit une jeune
personne dont il n'était point aimé ,
imagina de se rendre le rival de son
père, et n'eut pas de peine ;\ se faire
écouter prélérabiement au roi qui
était âgé. Amyntor , s'en étant ap-
I>ercu , s'emporta à un tel excès^qu il
ht les plus horribles imprécations
contre son fils , le dévoua aux cruelles
Furies , et , si nous en croyons Apol-
lodore, il luicrevales yeux. Phénix ,
dans le désespoir où il fut réduit ,
fut sur le point de commettre le
plus grand de tous les crimes en
tuant son père; mais quelque dieu
favorable le retint au milieu de sa
fureur , «t lui inspira la résolution
de quitter le palais de son père ,
pour n'être plus exposé à son res-
sentiment. Il s'exila aussi de sa
piitrie , et vint chercher un asyle à
Phlhie chez Pelée, qui le reçut avec
bonté , et le fit gouverneur de son
fils. Depuis ce jour, Phénix et son
Fupile conçurent l'un, pour l'autre
affection la plus vive , et ne purent
plus se séparer. Le gouverneur ac-
compagna son élève au siège de
Troie , et fut un des trois ambassa-
deurs qu'Agamemnon députa vers
Achj'le ; mais ses efforts furent in-
fructueux, et le héros le retint dans
sa tente. On lui attribue l'invention
des lettres grecques.
3. — Il y eut un autre Phénix ,
fils d'Agénor , qui, n'ayant point
retrouvé sa S(ieur Europe enlevée par
Jupiter , se fixa dans une contrée
des côtes orientales de la Méditer-
ranée , à laquelle il donna son nom.
Il conduisit une colonie dans la Ri-
thynie , oli il porta la connaissance
des dieux de son pays. Il inventa ,
dit-on, les lettres et l'écriture, et
trouva le moyen de se servir d'un
petit vermisseau pour teindre en
pourpre.
4- — Capitaine grec , un de ceux
à qui fut confiée, après la prise de
Troie, la garde du butin immense
qu'ils avaient ramassé sous les porti-
ques du temple de Junon.
PhÉnomérides , nom queles poètes
donnent par plaisanterie aux fiPes
de Spaite , qui combattaient pres-
P H E
qne nues. Rac Phainei'n, montrer ,
et méros , cuisse.
1 . Phénops , père de Xanthus et
de Thoon , que Diomède , en un seul
jour, priva de ses deux fils.
2. — Père de Pliorcys qui tomba
sous les coups d'Ajax.
3. — D'Abyde, lié avec Hercule
d'une amitié élroite , et • par les
nœuds de l'hospitalité.
PhÉocome , Centaure couvert de
plusieurs peaux de lion , qui ne
l'empêchèrent pas d'être tué par
Nestor.
Pher^us , surnom de Jason , natif
de Pherès.
Pher Al A , fille d'Eole , mère d'Hé-
cate. Le grand-père fit exposer cet
entant sur un chemin où aboutis-
saient quatre routes. Le conducteur
du char de Cérès , l'ajant trouvée ,
la recueillit et l'éleva. Voilà pour-
quoi les carrefours étaient consacrés
à Hécate.
PhéréboÉe, fille d'Iphiclès , une
des femmes de Thésée.
Phereclea Fréta, la mer Egée,
que Paris traversa sur le vaisseau
construit par Phéréchis. Guide.
1 . PhÉrÉclus, fils d'un charpentier
habile , et petit-fils d'Hiirmonius ,
construisit les vaisseaux qiii menèrent
Paris en Grèce , et fut ainsi la ca'!'^»
innocente des malheurs qui ac<'ai '
rent les Troycns , et dont il fut I;
même la victime ; il tomba sous les
coups de Mérion.
2. —Nom que Simonide donnait
an vaisseau qui porta Thésée en
Crète.
Phéréenne , Diane adorée à Si-
cyone. Sa statue y avait été apportée
de Phères.
PbÉREPHATE, le premier nom de
Proserpine,
Phéréphaties , fêtes que la Si-
cile céléi)rait en l'honneur de Pro-
sci"pine.
Phérépole, ou celle qui porte la
pale. Pindare donne ce surnom à |
la Fortune , pour marquer que c'est ;
elle qui soutient l'univers , et qui le
gouverne. La première statue qui
fut faite de la Fortune , pour co-.ix
de Smyrue , la représentait ayant ie
P H E
pôle sur la tête et une corne d'abon-
ûiiDce à la main.
1. PhÉrès , fils de Créthée et de
Tvro , fondateur de Phères en ïhes-
salic, père de L\cur^ue et d'Ad-
niète.
2. — Fils de Jason et de Médée ,
et frère de Meruiériis , fut lapidé par
les Corinthiens en punition de ce
qu'il avait donné des hab.ts fnipoi-
sonnés à Giaucé , fille de Créon.
3. — Un des capitaines qui ser-
virent sous Pal'as , dans l'arniée
d'Enée ; il fut tué par Halésus.
PhÉbétiades. I. Admète, fiis de
Pbérès.
2. Euniélus , roi de Phères.
PiiÉRÉTiME , femme de Battus ,
roi de Cj'rène , remonta sur son
tiôue avec l'aiJe d'Amasis , roi
d'Ei, vpte, et pimit les assassins de
son fils Arcésilas , en les faisant
mettre en croix , après avoir fait
attacher à leurs corps les seins de
leurs femmes. Ou dit qu'elle fut dé-
% orée des vers , en punition de cette
cruauté.
Phéron ( M. Egyp- ) , fils de
Sésostris, roi d'Eg\pte. Suus son
rè<:oe le Nil s'étant débordé plus
qu'ii l'ordinaire , Pliéron irrité lança
nue flèche t: ans tes flots, conmie s'il
eût voulu châtier le fleuve. Un aveu-
glement subit fut lu peine de son
impiété. Un oracle de la ville de
Bntis lui annonça qu'il recouvrerait
la vue en se lavant les \eux avec
l'urine d'une femme qui n'eût jamais
co nu d'autre homme que son mari.
Lassai fait sur la reine sa femme, et
sur une infinité d'autres, avant été
so, s succès , il trouva enfin le remède
q" il cherchait dans l'épouse d'un
jardinier, dont il fit la sienne, et fit
enfermer toutes les autres dans une
ville à laquelle il fit mettre le feu.
Ensuite il fit de grandes offranues
d;n^ tous les temples, et consacra
diins celui du Soleil deux ol>élisqnes
de cent fondées de haut et de nuit
de diamètre.
Phéri SE , nymphe, fiilede Nërée
et de Doris.
Phestds , fils de Bonis , capitaine
tro} en , tué par Idoméuée.
PHI 4oJ
Phul^ , une des nymphes de
la suite de Diane , selon Ovide.
PhiAlus , fils de Bucolion , roi
d'Arcadie , transmit la couronne à
Simus son fiis. Il voulut s attribuer
la fondation de Phigalie..
Phidas, capitaine grec au siège
de Troie.
Phidippe, petit -fils d'Hercule,
un des capitaines grecs au siège de
Troie.
Phigalu , Driade , la plus connue
de toutes.
Phigalus , fils de Lvcaon , fon-
dateur de Phigalie, vilfe d'Arcadie.
PiiiLA , un des noms de Vénus.
Rac. Philein , aimer.
Philalexandrus , nom d'Apol-
lon , qui lui fiit donné à l'occasion
suivante : Tyr , étant assiégée par
Ale:^andre , avait enchaîné la statué
d'Apollon avec des chaînes d'or. La
ville prise, le dieu fut délié, et reçut
le nom de Philaiexandre , ou ami
d'Alexandre.
Philammon , fils d'Apollon et de
Chioné , poète et musicien , snté-
ricur à Homère , et père de Thi -
liiyris , fut le second, dit le scho-
liaste ^'Apollonius de Rhodes ,
qui remporta les prix de poésie et
de musique aux jeux pvthiques. Il
passa pour avoir institué les mystères
d- s Lernéens , ce qui est contesté;
fil des cantiques oà il célébrait
la naissance de Latone, et celle de
Diane et d'Apollon ; établit des
cîiœurs de musiciens autour du
tf aiple de Delphes , et composa
quelques uns des nomes ou airs que
T^rpandre jouait sur la cithare.
H Y gin le met au nombre des Ai^o-
n;utes.
Philélie , chanson grecque eu
l'honneur d'Apollon , ainsi dite de
sf'U refrain , Levez - vous charmant
Suieil; Phile, Elie.
PhilÉmon. V . Baucis.
Philènes , deux frères , citoyens
dp Carthape , qui sacrifièrent leur
vie pour le bien de leur patrie. Une
grande contestation étant survenue
entre les Carthaginois et les habitants
de Cyrène sur les lirai'es de leur
pa\s , ils couvinreat de choisir deux
Ce*
/ro4 P H I
lionnnes de chacune de ces deux
villes , qui en partiraient en même
temps pour se rencontrer en chemin,
et qu'im lieu où ils se rencontreraient
on planterait des bornes pour mar-
quer la séparation des deux pays.
Il arriva que les Philènes avaient
avancé assez loin sur les terres des
Cvréncens lorsque la rencontre se fit.
Ceux-ci , qui étaient les plus foi ts , en
conçurent tant de déplaisir et tl'ani-
-iijosité, qu'ils résolurent d'enterrer
vifs ces deux frères s'ils ne recu-
laient. Les Philènes aimèrent mieux
souffrir cette cruelle mort , que de
trahir les intérêts de leur patrie. Les
Carthaginois , pour immortaliser la
ï^loire de ces deux frères , firent
élever des autels sur leurs tombeaux ,
et leur sacrifièrent comme à des
dieux.
Philésius , aimable , siu-nom
d'Apollon.
Philetius , garde des troupeaux
d'Ulysse, tue, dans VOdyssée ,
Ctési"^ppus , un des poursuivants de
Pénélope.
Phileto , une des Hyades.
Philia , divinité grecque ; c'est
l'Amitié.
PiiiLiDEs , famille athénienne ,
dont était tirée une prêtresse qui
tenait un rang distingué dans le
temple d'Eleusis , et dont le minis-
tère particulier était consacré à l'ini-
tiation.
Philius , surnom d'Apollon , au-
quel on avait érigé un autel , en
mémoire de son affection pour Bran-
clius. Rac. Philéin , aimer.
Phillo , fille d'Alcimédon , ca-
pitaine grec , ayant eu un fils d'Her-
cule, son père fi^t exposer la mère
et l'enfant. Une pie , à force d'en-
tendre crier le dernier , apprit à le
contrefaire. Hercule un jour pas-
sant par cet endroit , et entendant
les cris de la pie , qu'il prenait pour
ceux d'un enfant , se détourna , re-
connut la uière et le fils, et les dé-
livra du diuiger où ils étaient.
Philobia, femme de Persée , qui
favorisa les amours de Laodice et
d'Acamas. Cette princesse , éperdu-
P H I
ment amoureuse du héros grec , s'a-
dressa à Philobia, qui trouva moyen
d intéresser son mari en sa faveur.
Persée se lia bientôt avec Acamas j
et l'invita à venir dans la ville de
Dardanus , dont il était gouverneur.
Laodice s'y rendit , accompagnée de
quelques jeunes Troyennes. Une fête
splendide fournit aux deux amants
les moyens de se voir. P\ Acamas,
Laodice.
Philoctète , un des héros les
plus célèbres de son temps , était
fils de Prean , et le fidèle compa-
gnon d'Hercule , qui, en mourant ,
lui laissa ses flèches, dont l'une,
dans la suite , lui devint fatale. H
s'était engagé , par serment , à ne
jamais découvrir le lieu où. il aurait
déposé Je corps de ce héros. Mais
les Grecs , sur le point de partir
pour le siège deTroie , ayant appris
de l'oracle de Delphes qiae , pour
se rendre maîtres de cette ville ,
il fallait qu'ils fussent en possession
des flèches d'Hercule , envoyèrent
des députés à Philoctète , pour
apprendre en quel lieu elles étaient
cachées. Philoctète, qui ne voulait
ni violer son serment , ni priver
les Grecs de l'avantage que de-
vaient leur procurer* ces flèches ,
après quelque résistance , montra
avec le pied le heu où il avait in-
humé Hercide , et avoua qu'il avait
ses flèches en son pouvoir. Cette in-
discrétion lui coîita cher dans la
suite ; car , dans le temps qu'il allait
à Troie , une de ces flèches étant
tombée sur le même pied avec le-
«piel il avait montré le lieu de la
sépidture «l'Hercule , il s'y forma
im ulcère qui jetait une si gi'ande
puanteur , qu'à la sollicitation d'U-
Ivsse on le laissa dans l'isle de Lem-
nos , où il souffrit pendant dix ans
tous les maux et toutes les douleurs
que l'illustre auteur de Téléinaqne
décrit si éloquemment, d'après liit-
n'pitle et 0\>i(le. Cependant , après la
mort d'Achiile, les Grecs voyant
qu'il était impossible de prendre
la ville sans les flèches que Philoctète
avait emportées avec lui à Lemnos , '
Ulysse j quoiqu'enncmi mortel de^
P H I
ce héros , se chargea de l'aller
cliercher , et de le ramener ; ce
qu'il exécuta en effet. Ce vo\a^e
et cette négociation , pour le dire
en passant, font le sujet dune des
plus belles tragédies que l'antiquité
nous ait transmises.
Philoctète ne fut pas plutôt arrivé
dans le camp des Grecs , que Paris
lui fit demander un conii>at sin-
gulier; mais le héros grec l'ayant
blessé mortellement d'une de ses flè-
ches, il alla moiurir entre les bras de
sa chère Œnone. Comme son u'cère
n'était point encore guéri, n'osant ,
après la prise de Troie , retourner
dans son pays , il alla dans la Cala-
bre, où il bùtit la ville de Pétille,
et fut enfin sauvé par les soins de
ÏSIachaon , connue nous l'apprenons
de Properce et d'Oi'ide. On lui
attribue aussi la fondation de Thu-
rium.
Philoctète avait été un des pins
fameux Argonautes ; et comme il sur-
vécut long-temps à la prise de Troie,
c'est une preuve de la proxi:nité
de ces deux événements. Homère
dit que Philoctète était le plus
adroit de tous les Grecs à tirer de
r.nrc, et qu'il commandait sept vais-
seaux qui portaient ceux de Mé-
thone , de Thaumacie, de Méliljoée
et d'Olizon.
Philoctus , fils de Vulcain.
Philod^mÉe, fille de Danaûs ,
épousa Mercure , demi elle eut un
fils nommé Pharis.
Philodice , fille dTnachus , et
uière de Phœbé et d'Iiaïre.
Philogée, nom que Fulsence
donne à un des chevaux du Soleil.
Rac. Philein , aimer \ gh , la terre.
1 . Philolal's , nom que les habi-
tants d' Asope , en Laconie , donnaient
à Esculape. Rac. Philos , ami -ylaos,
peuple.
2. — Un des fils de Minos et de
Paria , fut immolé par Hercule, qui
vengea la mort de deux de ses toiii-
pasnons.
Philomaqie , fille d'Amphion ,
tl femme de Pélias roi d'Iolchos.
PiiiLOHÉDCîE ; prioccàse d'une
PHI 4o5
grande beauté , femme du roi Aréi-
thoiis, et mère de 3Iénesthius.
I . PHiLOMi:LE , frère de Plutus. Ce
jeune honune , ne s'acc-ordant point
avec son aîné , et se trouvant ré-
duit au plus étroit nécessaire, acheta
du peu qui lui restait des bœufs ,
inventa la charrue, et à force de
travail se procura les movens de
vivre avec aisance. Cércs , touchée
de ses efforts et ravie de sa décou-
verte , l'enleva et le plaça an ciel par-
mi les constellations , sous le nom de
Bouvier. ( /^oy. Rootès.) L'allégo-
rie est trop sensible pour avoir be-
soin d'être développée. L'industrie
et le travail dédomuiagent le pauvre
de la privation des richesses, et lui
donnent de quoi satisfaire aux be-
soins de première nécessité , dont la
jouissance suffit an boniieur.
1. — Philomèle, fillede Pandion
roi d Athènes , et sœur de Progné ,
suivit Térée , roi de Thrace , mari
de sa soeur qui ne pouvait vivre
séparée d'elle. Pandion ne consentit
à ce départ qu'avec beaucoup de
répugnance , comme s'il eût prévu
le malheur qui la menaçait , et lui
donna des gardes pour l'accompa-
gner. Térée, devenu amoureux de
la princesse, congédia, dès qu'il eut
pris terre ,' sous divers prétextes ,
tous les gens de sa suite, la con-
duisit dans un vieux château , et la
déshonora. Mais ^ révolté des repro-
ches sanglants de sa victime , il lui
coupa la langue et la laissa dans le
même chàteaiv , sous une garde dont
il était sûr. Progné , à fpii il vint
dire que sa sœiu" était morte dans
le voyage , pleura Philomèle , et lui
fit élever un monument. Un an se-
passa avant que Philomèle put ins-
truire sa sœur de ce qui s'était passe j
enfin elle s'avisa de tracer sur la
toile , avec une aiguille , l'attentat
de Térée, et la situation où elle
était réduite. Prenne , toute à sa
venseance , profitant d'une fête de^
BatcJius , durant laquelle il était
permis aux femmes de courir les^
champs, délivra sa S'i'ur, tua son
propre fils Itys, et fit servir ses
membres daiiâ.ua festin qu'elle doa-
4o6 PHI
rait à son mari à l'occasion <ie ]a I
fête. Philomèle parut h la fin du I
repas , et jeta sur la table la tète de
l'enfant, l'crëe , à cette vue , trans-
porté de rage , demande ses armes;
mais les princesses s'e'chappent ,
montent sur un vaisseau qu'elles
avaient fait préparer , et arrivent
à Athènes, avant que ïérée ait
pu se mettre en devoir de les pour-
suivre. Oi'ide dit que, comme elles
s'enfuyaient , Philomèle fut changée
en rossignol, et Pi ogné en hirondelle.
Térée , qui les poursuivait , se vit
aussi métuniorphosé en hu])pe , et
Itys en chardonneret. Pandion , à
la nouvelle de «ces horreurs , mourut
.de chafjrin. Anacréon , et , après
lui, ApoUodore , assurent que ce
fut Philonièle qui fut changée en
hirondelle, et Piogné en rossignol.
Pausanias dit que ces infortunées
princesses , retirées ^ Athènes , et
sans cesse occupées de leurs mal-
heurs , se consumèrent d'ennui et
de tristesse ; et ce qui , selon lui ,
donna lieu <ie dire qu'elles avaient
été changées, l'une en hirondelle ,
et l'autre en rossignol , c'est que le
chant de ces oiseaux a quelque chose
de triste et de plaintif. On a remar-
qué qa Homère, qui parle de Phi-
lomèle et d'Itjs tué par une méprise
de sa mère , n'a connu ni Prognc
ni Térée. Les mvthologues trou-
vent une allégorie dans ces mé-
tamorphoses , et la peinture des ca-
ractères, La huppe , oiseau qui aime
le fumier , désigne les mœurs im-
pures de Térée ; son vol pesant
signifie qnil ne put atteindre les
deux sœurs , son vaisseau étant moins
bon voilier que le leur : le rossi-
gnol , qui se cache dans les brous-
sailles , semble y vouloir cacher sa
honte et ses ma.'heurs ; et l'hiron-
delle, qu! fréquente les maisons , mar-
que l'inquiétude dç^ Progné, qui
cherche vainement son fils qu'elle
a massacré.
Philomélidès , Toi de Lesbos ,
défiait à la lutte tous les étrangers
qui arrivaient dans son isle. Son
orgueil fut humilié par Ulysse , qui
le combaltit , le terrassa , et réjouit ,
P H I
par sa victoire , tous les Grecs spec-
tateurs du combat.
Philomirax, <jui se plaît avec
la jeunesse. Diane avait , sous ce
surnom, un ten)ple à Elis, voisin
d'un lieu d'exercice pour la jeu-
nesse. Rac. Meirax, enfant , jeune
homme.
1 . Phiionis , fille de Bosphorus
et de Cléohée , n;iqait dans un bourg
de l'Attique , et tut mère <le Phi-
lammon.
2. — Surnom de Chioné, fille de
Dédalion que Diane rendit im-
mortel.
PhilonoÉ , fille d'Iobate roi de
Lycie , et temme de Bellérophon.
2. — Fille de Tyndare roi de
Sparte.
Philonomé , seconde femme de
Cjcnus , qui l'épousa aprè;> la mort
de Proclée , sa première femme.
Philonomé devint amoureuse de
Ténès , son beau-fils. Sur ses refus,
elle l'accusa aupiès de son père
d'avoir attenté à son honneur. Le
père , trop crédule , enferma son
fils dans un coffre, et le précipita
à la mer; mais la compassion de
Neptuhe fit arriver le coffre dans
l'isle de Lcucophrys , où Ténès fut
reçu et reconnu pour roi. Celte isle
prit de lui le nom de Ténédos.
PhilokumÉ , fille de Nyctimus et
d'Arcadie , et compagne de Diane.
Mars",' déguisé en berger, la rendit
mère de deux enfants, qu'elle jeta
dans la forêt d'Erymanthe, craignant
l'indignation de son père. Les enfants
tombèrent dans un chêne creux , où
une louve se tenait avec ses petits.
La louve leur donna la mamelle.
Le berger Télèphe , qui s'en appcr-
çut , prit les deux enfants , les éleva ,
et les nomma Lycastus et Parrha-
sius. IL succédèrent à leur aïeul sur
le trône d'Arcadie. Plutarque. —
Voy. RÉMUs, Faustulus, Rhéa
SïtviA, etc.
Philosophie. Afranius la fait la
fille de l'Expérience et de fa Mémoire.
On la représente comme une femme
dont le maintien est grave , l'atti-
tude pensive, et dont un riche di;i-
dême orne le front majestueiux. Elle
PHI
est assise sur un siège de rn.ni-bre
blanc, dont les bras sculptés pré-
sentent les images de la nature fé-
conde. Cette figure symbolique tient
deux livres : sur l'un est écrit Natu-
ralis , et sur l'autre Moralis. Ha-
phaël, dont cette image est emprun-
tée, a voulu aussi indiquer les quatre
éléments , objets des recherches phi-
losophiques, par les différentes cou-
leurs des vêtements qu'il a donnés
à sa figure allégorique. L'air est expri-
mé par la draperie de couleur d'azur
qui lui couvre les épaules ; le feu , par
sa timique rouge; leau, par la dra-
perie de couleur de mer qui couvre
ses genoux ; la terre , par celle qui
est jaune , et qui lui descend jus-
qji'aux pieds. Deux petits génies ,
que l'on apperçoit à côté de la figure
principale, supportent cette inscrip-
tion : Cuusafum cognitio, la con-
naissance des causes.
Êoèce , dans le portrait qu'il a
fait de la Philosophie , lui fait tenir
des livres d'une main et un sceptre
de l'autre. >Sur le bas de sa robe est
un © , et sur son estomac un FI ^
deux lettres grecques qui désignent ,
la première, la pratique, la seconde ,
la théorie, pour faire entendre que
la Philosopnie doit être active et
«péculative. II feint que cette image
sjfmbolique s'est offerte à lui sous
les traits d'ime femme dont le visag»
rayonnant et les yeux pleins de feu
annonçaient quelque chose de divin.
Sa taille paraissait égale à celle de l'es-
ptce humaine ; quelquefois aussi elle
élevait la tète dans les cieux et se dé-
robait aux regards des faibles mortels.
Cochin lui donne les traits d'une
Jieile femme, l'air de la méditation ,
un vêtement simple , nn sceptre dans
une main et un livre dans l'autre,
et lui fait gravir une montagne dif-
ficile et pierreuse, etlo fait s'appuyer
sur le mors de la raison.
Dans un sujet allégoriqiie de
B. Picarlf qui représente 1 accord
de la Religion avec la Philosophie ,
la figure symbolique adifférenls attri-
buts qui en caractérisent les quatre
parties. Elle est i ouronnée d'étoiles ,
pour marquer lu physique. Un scep-
P H I 407
tre dans sa main gauche indique la
morale. Deux petits génies sont pl..-
cés auprès d'elle : l'un tient un ser-
pent se niordar.t la queue , symbole
de l'éternité , ce qui annonce la mé-
taphysique ; et l'autre porte dans ses
mains une pierre de touche , pour
exprimer la logique , dont le but est
de discerner le vrai d'avec le faux.
Philotis , une des filles de la
Nuit , qui . selon Hésiode, désignait
l'abus du penchant que les deux sexes
ont lun pour l'autre.
Philyre, fille de l'Océan , devint
maîtresse de Saturne. Rhéa, femme
du dieu , les ayant surpris , Saturne
se transforma en cheval pour s'échap-
per ; et Philyre, confuse , s'en alla
errer dans les montasnes des Pé-
iasges,oà elle accoucha du Centaure
Chiron. Elle eut tant de regret d'a-
voir mis ce monstre au monde, qu'elle
demanda aux dieux d'être métamor-
phosée ; elle le fut en tilleul. Rac.
Phiiyra, tilleul.
PHlLYRÉlUS,PHlI.YRlDÈS,ChirOD,
fils de Philyre.
I. PHl^ÉE , fils d'Agénor, régnait
à Salmidesse , dans la Thrace : il
avait épousé Cléobule , ou Cléopàtre ,
fille de Borée et d'Orithyie , dont il
eut deux fils , Plexippe et Pandior.
Mais ayant répudié dans Id suife
cette princesse , pour épouser Idéa ,
fille de Dardanus , cette marâtre ,
pour se défaiie de ses deux beaux-
fils , les accusa d avoir voulu la dés-
honorer, et le trop crédule Phin.'e
leur fit crever les yeux. Les dieux ,
pour l'en punir, se servirent du mi-
nistère de l'Aquilon pour l'aveugler j
c'est-à-dire qu'il reçut de Borée , son
beau-père , le même tiailement qu'il
avait fait à ses deux fils. On ujoute
qu'il fut en même temps livré à la
persécution des Harpyies , qui enle-
vaient les viandes sur la table de
Phinée, ou infectaient tout ce qu'elles
touchaient , et lui firent souffrir une
crue'.Ie famine. Les Argonautes étant
arrivés chez Phinée en furent favo-
rablement reçus, et en obtinrent des
guides pour les conduire à travrr»:
les roches Cvanées. En reconnais-
sance ,iU le deliVièrent des Harpv tes,
Ce 4
'4o8 P H L
auxquelles ils doiinèreut la cliasse.
Diodore. dit qu'Hercule sollicita la
liberté des jeunes princes que Phince
tenait en prison , et que , n'avant pu
le fléchir , il employa la force , tua
le père , et partagea ses états entre
ses deux enfants.
, 3. — Frère de Céphée, jaloux de
ce que Persée lui enlevait sa nièce
Andromède qui lui avait été pro-
mise en mariafre , résolut de trou-
bler la cérémonie de leurs noces.
Pour remplir ce dessein , il rassembla
ses amis , entra dans la salle du fes-
tin, et y porta le carnage et l'hor-
reur. Persée aurait succombé sous le
nombre , s'il n'eût eu recours à la
tête de Méduse , dont la vue pétrifia
Phinéc et ses compagnons.
PhlécÉthon , fleuve d'enfer , qui
roulait des torrents de flamme , et
environnait de toutes parts la prison
des méchants. On lui attribuait les
qualités les plus nuisibles. Ce fut
fivec l'eau de ce fleuve que Cérès
métamorphosa l'indiscret Ascalaphe.
Ce fleuve ne voyait croître aucun
arbre , aucune plante , sur ses bords ;
et après un cours assez long en sens
contraire du Cocyte , il se jetait
comme lui dans l'Achéron.
Phlégias , un des guerriers qui
périrent à l'occasion du mariage de
Persée avec Andromède.
Phlégius , roi dont il est fait
mention dans un des hymnes attri-
bués à Homère.
I. Phlégon , un des chevaux du
Soleil. Rac. Phlegein, briller.
1. — Chien de chasse.
Phlégra , ville de Macédoine, où
l'on prétendait que les géants avaient
combattu contre les dieux. D'où
Phleor/ei Campi , plaine où eut
lieu le combat dont il est question
'plus haut.
Phi.egk.€us , fils d'Ixion et de la
Nuée qu'il prit^pour Junon.
Phlégyas , fils de Mars et de
Chrysa fille d'Hahnus , père d'Ixion ,
régna dans un canton de la Béotie ,
qui prit de lui le nom de Phlégyade.
Il neut qu'une fille nommée Coronis,
qu'Apollon rendit mère d'Esculape.
Phlégyas , pour se venger de celle
P H O
injure, mit le feu au temple de Del-
phes. Les dieux, pour l'en punir, le
précipitèrent dans le Tarfare, où il
est dans une continuelle appréhen-
sion de la chute d'un ro( her qui lui
pend sur la tête. C'est dans sa bouche
que f-irgile met cette morale : ap-
prenez a ne point brave ries dieux;
morale assez déplacée, si c'est vrai-
ment les enfers que Virgile a voulu
peindre , et non pas , comme l'a pensé
très raisonnablement fVarhurton, la
représentation des mystères. Valé-
riits Flaccus représente Tisiphone
se tenant auprès de Thésée et de
Phlégyas , et goûtant la première aux
mets qu'on leur présente , afin de leur
en inspirer de l'horreur.
Phlégïens , ou Phlégyes, guer-
riers de Phlégyas, ayant voulu piller
le temple de Delphes, furent exter-
minés par le feu du ciel , par des
tremblements de terre continuels, et
par la peste. Selon d'autres , Nep-
tune les fit tous périr par un déluge.
Phuas, fils de Bacchus , fut un
des Argonautes.
Phlœa , surnom de Proserpine.
Phloecs , surnom de Bacchus.
Phloghs , un des compagnons
d'Autolycus fils de Chioné.
Phlyus , fils de la Terre , selon
^ les Athéniens , avait donné son nom
à la bourgade de Phlya. «
PhobÉtor , le second des trois
Songes enfants du Sommeil. Son
nom signifie, qui épouvante, parce-
qu'il prenait la ressemblance des
bêtes sauvages , des serpents et autres
animaux qui inspirent la terreur.
Phobos, la Peur. Elle était divi-
nisée par les Grecs, et représentée
avec une tête de lion.
Phocaeus , Pylade , fils de Stro-
phius roi de la Fhocide.
Phocéus , un des capitaines des
troupes de Cyzique, tué par Té-
lamon.
Phocide , petite région de la
Grèce, entre l'Attique et la Béotie,
où est le mont Parnasse.
I . Phocus , fils d'Eaque et de la
Néréide Psamma le , jouant un jour
avec Pelée et Télamoa , ses deux
P H O
frères dti premier lit , le polet de
TeJamon lui cassï^ la tète. Eaque ,
informé de cet accident , et appre-
nant en même temps que ces jeunes
princes avaient eu auparavant uu
différend avec leur frère , et quiis
avaient conmiis cet assassinat à l'ins-
tigation de leur mère , les condamna
à un exil étemel.
2. — Corinthien, fils de Neptune ,
ou plutôt d'Ornytion , puéril An-
tiope , fille de ]\ yctéus , d'une espèce
de délire qui lui faisait courir toute
la Grèce , et Tépousa.
3. — Fils du Lapitlie Cénée , 'un
des Argonautes. Hygin.
Phcebades , prêtres qui , chez les
Romains , avaient soin du culte d'A-
pollon.
Phcebas, inspirée par Phœhus,
nom fiuou donnait quelquefois aux
prêtrp^ses d'Apollon.
I . Phœbé , fille du Ciel et de la
Terre . épousa Caus son frère , et
devint mère de Latone et d'Astérie.
3. — La même que Diane , ou la
Lime. Di;ine était appelée Phœbé
dans le ciel.
3. — Sœur d'Ilaïre.
4- — Sœur de Phaéton.
Phœeeius Ales , le corbeau ,
oiseau consacré à Apollon.
Phœbeius Jlvekis. V. Phœbi-
GE^A.
Phœbeum , temple d'Apollon aux
envii-ons de Sparte.
Phœbigena , fils de Phœbus , Es-
culape dans f^irgiîe.
Phœbcs , le même qu'Apollon.
On lui donnait ce nom , pour faire
allusion à la lumière du soleil , et à
sa chaleur qui donne la vie à toutes
choses. Rac. Plioibos, clair, lumi-
neux. Quand Ovide parle de l'un et
Tautre Phœbus , utroque Phœho ,
cela doit s'entendre du soleil levant
et du soleil couchant.
Phœnissa , Didon , dans Virgile,
parcequ'eile était de Phénicie.
Phooor. V. Baal-Peor.
I. Phou)É , jeune esclave de
Crète , savante dans tous les arts de
Minerve , fut donnée en présent par
Enée à Sergeste.
P. H O 4o9
?. . — Xom de n^ mphe.
3. — Jument du jeune Adniète.
4. — Montagne de la Thessalie ,
séjour ordinaire des C-ntaures.
Pholus , un des Cenluures, fils
de Silénus et de Mclia. Hercule,
allant à la chasse du sanglier d'Er}-
manthe , logea chez le Centaure
Pholus , qui le recul très bien , et le
tr.iita de même. Au milieu du festin ,
Hercule avant aouIu enlanier un
niuid de vin qui appartenait ;iux
autres Centaures , mais que Bacchus
ne leur avait donné qu'à condition
d'en régaler Hercule quand il pasif-
rait chez eux , ceux-ci lui en refu-
sèient , et l'attaquèrent même vive-
niect. Les uns armés de gros arbres
avec leurs racines , les autres de
grosses pierres, plusieurs de haches,
ils fondirent tons ensemble sur Her-
cule. Le héros , sans s'étoiuier , les
écarta à coups de flèches , et en tua
plusieurs de sa massue. S^'U hôte ne
prit aucune part à ce cumbat , sinon
qu'il rendit aux morts les devoirs de
la sépulture , romme à ses parents ;
mais par malheur une flècne qu il
arracha du corps d'un de ces Cen-
taures le blessa à la main , et quelques
jours après il mourut de sa blessure.
Hercule lui fit de magnifiques funé-
railles , et l'enterra sur la montagne
appelée depuis Pholoé , du nom de
Plioius.
Phoî<olÉnis , Lapithe tué par le
Centaure Phéocome.
1. Phorbas, fils d'Argus , régna
à Argosiuiile cinq cents quatre-vingt-
neuf ar.s avr4nt J. C.
2. — Petit-fils dn précédent , dé-
livra les Rhodiens d'une quantité
prodigieuse de serpents . et sur-tout
d'un dragon furieux qui avait déjà
dévoré beaucoup de monde. Comme
il était fort aimé d'Apollon , il fut,
après sa mort , placé dans le ciel
.ivec le dragon qu'il avait ^ué. ( Voy.
Ophiuchus , Serpektaeils. ) Le»
Rhodiens , toute» les fois que les
vaisseaux partaient dn port , faisaient
un sacrifice à l'heureuse arrivée de
Phorbas, pour demandera Apollon
que ceux qui partaient eussent une
aussi heureuse aventure , et , par
4io P H O
quelque grande action , pussent mé-
liter la même pFoire.
5. — Père de Dioméda , une des
concubines d'Achille.
/}. — Fils de Priam et d'Epithésie ,
l'aîné et le plus vigoureux clés fils de
ce prince , fut tue par Ménélus.
Virgile feint que le dieu du soninieil
prit ses traits pour tromper Palinure.
5. — Egyptien de la ville de Syèue,
périt dans le combat qui se livra au
sujet du mariage de Persée et d'An-
dromède.
6. — Un des Lapithes , tua , selon
Ovide, le Centaure Alphidas,qui
dormait assoupi par le vin.
7. — Chef des PhîégyeHS, homme
cruel et violent , s'étant saisi des
avenues par lesquelles on pouvait
arriver à Delphes , contraignait tous
les passants de se battre A coups de
poings contre lui , po'U' les exercer ,
disait-il, 'à mieux combattre aux jeux
Pjthiens ; et après les avoir vaincus,
il les faisait mourir dans de crueis
toîuments. Apollon , pour punir ce
brigand , se présenta au combat dé-
guisé en athlète , et assomma Phorbas
d'un coup de poing.
8. — Il y eut plusieurs bergers de
ce nom.
Phorcus , on Phorcys , un des
dieux marins , était , selon Hésiode,
fils de Pontus et de la Terre ; et il
eut de sa femme Céto les Grées et
les Gorgones. Varron prétend que
c'était un roi de Corse, qui perdit la
vie dans une bataille contre Atlas ,
et dont on fît un dieu marin.
Phorcydi;s , ou Phorcynides ,
Gorgones, filles de Phorcus.
Phorcynis , Méduse , fille du
même.
I . Phorcys , port de l'isle d'Itha-
3ue , dédié au dieu du même nom ,
ont Homère fait une descri2)tion
riante dans le i3*. liv. de YQdy-'isêe.
t. — Prince phrygien, fils de Phé-
nops , tué par Ajax au siège de Troie.
3. — C'est aussi un nom patrouj-
mique.
I . Phormion. Castor et Pollux ,
étant venus visiter un jour la maison
qu'ils avaient habitée autrefois , de-
feiaadèreût l'hospilalité à un certain
P H R
Pho'niion qui eu était alors pro-
priétaire, et se donnèrent pour de»
étrangers arrivés de Cyrèue. Ils pa-
rurent curieuxsur-toutd'unechambre
qu'ils désignèrent , et que Phormion
refusa , parcequ il y tenait une jeune
fille. Ils acceptèrent donc un autre
appartement. Mais le lendemain
n.atin Phormion ne trouva ni ses
hôtes , ni sa maltresse , et vit en 1' ur
place deux statues de Castor et de
Pollux.
2. — Pêcheur d Erythrée , ayant
perdu la vue, la recouvra par la pro-
tection de l'Hercule d'Erythrée.
PhoronÉe , fils du fleuve Inachus »
ou plutôt d'Inachus roi d'Argos ,
réunit et poliça les habitants du
pays épars et sauvages, bâtit une
ville pour leur servir d'habitation.
Un ancien poète , dans un poème
intitulé Phowinde, l'appelle le père
des mortels. Pîinehn donne le titre
du plus ancien roi de la Grèce.
Phoronidès , le fleuve Inachus ,
que quelques uns font fils de Pho-
ronée.
Phoronis, Io, sœur de Phoronée.
Phosphore , qui porte la lumière ,
nom que l'on donne à la déesse Até ,
à Diane , à Lucifer ou étoile de
Venus. Rac. Phos , lumière. Ce
dernier était particulièrement honoré
sur le mont Oéta.
Phosphories , fêtes grecques en
l'honneur de Phosphore , ou Lucifer.
PHRAnM0N,père d'AgélauSjTroyen
tué par Diomède.
Phradmonide , Agélaiis.
PhrAsimus , père de Praxithée
Phrasius, devin de Chypre, que
sacrifia Busiris.
Phronime , fille d'Etéargue , rot
de Crète , à Finstigation de sa belle
mère , fut condamnée par son père à
mourir dans les.flots ; mais le servi-
teur chargé d'exécuter cet ordre
cruel trouva moj'en d'éluder son
serment, en confiant d'abord l'enfant
aux flots , et la sauvant ensuite
Phronime devint une des fenunes de
Pohmneste , dont elle eut Battus,
fondateur de Cyrène.
Phromus , père de Noémon , qi
P H R
prêta son vaisseau à i éîémaqne pour
aller à Pylcs.
I. Phroktis , princesse d'une
grande sagesse , avait épousé Pan-
thus . dont elle çut Eupliorhe. '
^- — Pilote grec , fils d'Onétor ,
très expérimenté , et qui savait le
mieux combattre les tempêtes , con-
duisnit la galère principale de Mé-
ûélas au retour de ïroie. Un jour
que l'on avait abordé au port de Su-
aiuni , Apollon le tua au gouvernail.
5. — Un des Argonautes/
4. — Fils de Phrjxus et de Chal-
ciope.
Phrygie , fille de Cécrops , doniia
son nom à une contrée de l'Asie
mineure , célèbre par le culte de
Cjl'èle , que les poètes appellent la
Mère p hr V g ienne , Ma terph tygia .
PHRYGIE^;^Es , ou Phrygies, iètes
en l'honneur de Cybèle.
I. Phryxus, fils d'Athamas roi
ie Thèbes , et de Néphelé, qu'A-
thamas avait épou^i'e après avoir
répudié Ino, fiile de Cadmus. Pbr vxus
avait une sœur nonjmée Hellé. Il y
en a qui prélendent qu'Athamas
ayant repris Ino , celle-ci sollicita
fortement Phryxus de commettre un
inceste avec elle. Désespérée de n'a-
voir pu l'y fiiire consentir , elle l'ac-
cusa d'avoir, voulu attenter à son
honneur. Le roi , déférant à cette
fausse accusation , rést)îut de faire
mourir Phryxus. Cependant on con-
sulta l'oracle pour savoir par quel
rnyen on ferait cesser la famine qui
alfligcait tout le rovaunie. L'oracle
répondit que les dieux n'appaise-
raient leur courroux que par le sang
de deux princes. Phryxus et sa sœur
Ucllé furent destinés pour servir de
victimes. Mais avant été informés de
la résolution quon avait prise, ils
;it devoir fuir hors de la Grèce.
.linant être guidés par une pro-
je particulière des dieux , ils
! nt d'Europe en Asie , sur un
à toison dorée. Hellé tomba
dju» la mer , qui pour cette raison
même fut appelée rHellespont.Poar
Phryxus, ayant heureusen)ent achevé
sa course , il aborda enfin dans la
Coîchide. Là il sacrifia son bélier
P Tî Y /.'
pour obcir à un or;;cie , et il si;- -
pendit sa dépouille dans un temj^ .■
de Mars. Eétès, son parent, qui ré-
gnait d;ins la Coîchide , lui doun;; 'a
fille Chalciope. Les premières anoét s
de ce mariage furent heyreiises ;
mais Eétès, qui enviait les trésors ùf
son gendre , le fit niomir pour s'cTt
rendre maître. Ses enfants furei-i
sauvés par leur mère Chïdciope , qL.i
les fit passer secrètement en Grèrr.
f^. Hellé^ Athamas, Toisun d'ok.
Phtuas , ou ApHrH.AS, 5*0. 1 (^\.-
les E^vptiens donnaient à Vulcai ;.
PhtwiiiNS , troupes d'Achilie , c'e
Philoct^te et de Protésiias, au siè^e
de Proie.
Phthiotide , contrée de la T';r;-
salie où régnait Pélée , père d'A-
chiMe.
Phthires , montagne de la Carie ,
dont (es habitants m.irchèreîit au se-
cours des Tro^ens contre les Grecs.
Phtmius, fils d'A.haus et père
d'Hellen , donna son uom à une con-
trée de la Thessalie , qui fut k> patrie
d'Achille.
Phthonos , r Envie. Les Grcc-ï
en avaient fait un dieu, parccfpie cr-
mot , dans leur langue, est niastidn'.-
Ils le représentaient précédant '.':
Calomnie, avec les mêmes atlribn's
que l'Envie, f^. Ervie.
Pu Y A , Athénienne d'une rare
beauté et d'une taille ma jestut'u.-e ,
que Pisistrate fit passer .aux yeux i!«s
Athéniens pour Minerve, qui leur
apparaissait afin de lui renare so
pouvoir.
Phylace , ville de Thessalie dort
les habitants allèrent au sièi?e de
Troie sous la conduite de Prolé-,i?a«^.
Phvuceia , Laodamie, femme d°
Protésilas ; de Phylace , ville <'• •
Thessalie.
Phylactdès , Protésilas.
PhYLACIS et PilYLAXDPE, filsd'A-
pollon et de la nvniphe Acacaîlis.
furent allaités par une chèvre t.orit
on voyait la ligure dans le temple de
Del plies.
Phylactères, ce qui préserve
( m. Rahb. ) , espèces de talismans
juifs. C'étaient des morceaux de par-
chemin bien choisis, sur lesquels on
Al'.
V H Y
•'•Cl ivait en lettres quarrees , avec soin
et avec de l'enere préparée, des pa-
roles de la loi. On les roulait ensuite,
on les enveloppait dans une peau de
veau noir, on les fixait ensuite à deux
morceaux quarrésde la même peau,
dont l'un était attaché au front , et
l'autre au bras. Cette superstition ,
dont on attribue l'origine aux Pha-
risiens , s'est beaucoup- augmentée
parmi les Juifs, et quelques uns ont
«été assez extravagants pour se per-
.suader que Dieu lui-même portait
«es théphylein , ou phylactères , sur
la tête.
I . Phylaciis , père d'Iphielus , et
fils de Déionée , roi de la Phocide ,
avait donné son nom à la ville de
Phylace en Thessalie , où il résidait.
f- — Tué au siège de ïroie par
Léitus,
^- •— Héros honoré à Delphes , où
ou lui avait consacré une enceinte.
On dit rju'il était venu sauver cette
ville de l'irruption des Perses. PaM-
saiiias raconte que , du temps de
l'irruption des Gaulois sous la con-
duite de Brennus , il parut en l'air
animant les Grecs et combattant lui-
même contre les barbares.
Phyl ANDRE , fils d'Apollou et d'A-
eacallis.
I. Phylas , père de Midée dont
Hercide eut Antiochus, régna sur
les Dr} opes.
2.— Petit-fils d'Hercule et fils
d'Antiochus , éjxmsa Déiphile, dont
il eut Hippotès et Théro qui sut
charmer Apollon.
3. — Père de Polymèle qui eut
de Mercure Eudorns.
i.Phylax, ç,ardienne , surnom
d'Hécate en Eliae. Elle était en effet
la gardienne des enfers : aussi une
de ses statues tient une clsi et des
cordes, attributs qui conviennent à
son surnom. Cette figure est adossée
•T deux autres , dont la première a sur
In tète un croissant surmonté d'une
fleur ; la seconde un bonnet phrv-
gien , du bas duquel s'élèvent cfes
rayons qui forment une couronne
radiale. Elle tient d'une main un
plaive , et de l'autre uu serpent, f^.
Ui^CAlfi.
P H Y
2. — Roi de Scythie , représenta
par Oi'ide comme très cruef.
Phylée, fils d'Augias, roi d'Elide,
ayant de'sapprouvé linjustice que son
père , voulait faire à Hercule en lui
retusant la récompense de ses ser-
vices , fut élevé j);ir ce héros sur le
trône d'Elide , après qu'Augias eut
été tué.
PhylÉus , un des fils d'Ajax , reçut
le droit de bourgeoisie à Athènes,
et donna son nom à un canton de
l'Attique , dont les habitants furent
appelés Phyléides.
Phyudès, Mégès, capitaine grec ,
fils de Phj'Ice.
Phylleus, surnom d'Apollon, dn
culte qu'on lui rendait à Piiyllos.
Phyllis , fille de Lycurgue roi
des Dauliens , ou de Sithon roi de
l'hrace , n'avait pas vingt ans lors-
qu'elle perdit son père et monta sur
le trône. Démophoon , roi d'Athènes ,
ayant été jeté par la tempête sur les
côtes de ïhrace , en revenant de la
guerre de Troie , fut bien accueilli
par la jeune reine , et s'en fit aimer.
Après quelques mois passés dans la
plus tendre union , le prince , obligé
de retourner à Athènes pour les af-
faires de son royaume , promit à
Phyllis d'être de retour dans un mois
au plus tard ; mais trois mois s'écou-
lèrent sans que la princesse eût au-
cime nouvelle de son amant. Hygin
dit que Démophoon lui avait marqué
le jour précis qu'il serait de retour.
Ce jour étant arrivé , elle couriit neuf
fois au rivage où il devait aborder,
et n'en apprenant aucune nouvelle ,
elle se jeta dans la mer. Le lien où
elle périt fut appelé les Neuf-Che-
mins, en mémoire de la course qu'elle
avait réitérée neuf fois : on y bâtit
ensuite la ville d'Amphipolis , qui
fut appelée le tombeau de Phyllis.
On ajouta à l'histoire de Phyllis que
les dieux l'avaient changée en aman-
dier, parcequ'en effet cet arbre s'ap-
pelle en grec <^VkhU : que Démo-
phoon étant revenu quelque temps
après , l'amandier fleurit , covnme si
Phyllis était sensible au retour de
son amant. Hvginne parle point de
la niétamorpliose j il dit seulement
P H Y
^u"il vint sur le tombeau de cette
princesse des arbres dont les feuilles ,
dans une certaine saison de l'année ,
paraissaient mouillées , comme si
elles répandaient des larmes pour
Phvllis.
Phïli-ius, jeune Béotien, favori
<le Cycnus roi d'Hyria , qui , par son
ordre et pour mériter ses bonnes gra-
cies , mit à mort un énorme lion , prit
vivants deux vautours monstrueux,
et sacrifû» sur l'autel de. Jujîiter un
taureau sauvage qui ravageait le pays.
Phïllobolie , usage des anciens
i<îe jeter des feuilles et des fleurs sur
les tombeaux des morts. Les Ro-
mains, qui avaient emprunté cette
coutume des Grecs , joignaient aux
fleurs quelques flocons de laine. La
phvlloijolie se pratiquait encore à
l'occasion des victoires gagnées par
un athlète dans quelqu'un des jeux
pul.'lics. On ne se contentait pas de
jeter des Heurs au victorieux , on en
jetait aussi ;\ tous ses parents qui
se trouvaient dans sa compagnie.
Rac. Phyllon, feuille, et haUeiii,
jeter.
Phïllodoce , une des nymphes
compagnes de Cyrène. Rac. P^)'-//ort,
feuille ; de chestai , prendre.
Phyllos, ville de Thessalie, où
Apollon était particulièrement ré-
véré.
Phylo, la troisième des suivantes
d'Hélène. Odyss. l. 4-
Phylobasiles , magistrats d'A-
thènes , qui avaient l'intendance des
sacrifices publics et de tout le culte
religieux qui concernait chaque
tril)u en particulier. Rac. Phylè,
tribu ; basileiis , roi.
Physcoi était une filie de la basse
E'ide, qui fut aimée de Racchus ,
dont elle eut un fils nommé Narcée.
Cr- fils, devenu puissant dans 1 Elide ,
établit le premier des sacrifices h
liacchus son père. Il institua , en
l'hounenr de sa mère , un chœur de
musiqne , qui fut long-temps appelé
dans l'Elide le chœur de Physcoa.
On chargea de l'entretien de ce
chœur les seize matrones qui avaient
Va diœction des jeux olympiques.
Païsici/s , surnom de Jupiter
P I A 4i3
pris physiquement pour lether.
Physique. Cochiii fa représentée
par une femme occupée des expé-
riences de la machine pneumatique ,
et entourée d'instruments de phy-
sique.
Phytalides , descendants de Phv-
talus. Ce fut par eux que Thésée se
fit purifier, après avoir souillé ses
mains du sang des brigands , et cn-
tr'autres de Sinis son propre parent.
Ce prince , pour les récompenser de
raccueil qu'il avait reçu d'eux , leur
domia dans la suite l'intendance d'un
sacrifice.
Phytalmius, surnom de Neptune
honoré à Trézène.Ce surnom lui fut
donné parceque ce dieu , dans s;t
colère , inonda tout le pays des eaux
salées de la mer , fit périr tous les
fruits de la terre, et ne cessa d'affliger
les Trézéniens jusqu'à ce qu'ils l'eus-
sent appaisé par des vœux et de»
sacrifices. Rac. Phytoii , plante y.
racine. On honorait aussi sous ce nom
Jupiter, comme anteur de toutes les
productions de la nature.
Phyïalus, habitant du bourg des.
Lacides en Attique , ayant reçu
Cérès chez lui , la déesse, par recon-
naissance , lui fit présent de l'arbre
qui porte des figues.
I. Phyxivs /fugitifs nom sous le-
Îuel on invoquait Jupiter , comme
icu tutélaire de ceux qui fuyaient ,
et cherchaient un asyle contre les
malheurs qui les menaçaient.
2.—" C'était aussi un surnom d'A-
pollon.
PiAsus, chef des Pélasges , honoré
à Larisse , près de Cumes. Ce Piasus ,
amoureux de sa fiile Larisse , lui fit
violence. Celle-ci , brûlant de se
vcngfr, ayant un jour surpris son
père baissé sur une cuve de vin , le
prit par les jambes et le jeta dans la
cuve , OLi il fut étouffé.
PiAYES, jongleurs de la Guiane.
Celui qui aspire à cette grande dis-
tinction doit avoir vingt-cinq ans ,
et s'assujettir à passer quatre années
chez un ancien piaye , dont il reçoit
les instructions , qui consistent dans
la connaissance des- plantes et des
simples , et dans la manière d'évo-
Viî4 P î A
«aw 1- cerfoinps puissances infernales ;
«1^11 ♦^dernière purlic tie la science est
e<i'»r<iee coiiiuie la fin du niélifr.
■vKiis tout cela ne s'acquiert qu'en
.-."a.'^siijet lissant à des épreuves très
nuips , dent le moindre désagrément
r^î un jeune austère pemlant quatre
i.un es consécutives , et la privation
foiiile de toute licjueur forte. La
moindre infraction détruirait tout ce
tju'on aurait déjà tait ; il faudrait re-
i fir.nnencor sûns miséricorde , quand
: .(.uic le noviciat serait près de finir.
i .r jeune con^siste à ne mani;er , du-
iiiit les deux premières années, que
(1 ! millet et de la cassave ; la troi-
sième, le candidat ne soutient ses
ion es qu avec quelques crabes et
. (i'iii espèce de pain ; et la quatrième,
il ne se n(>urrii que d'oiseaux et de
toissons très petits , encore ne lui
f.i donne-t-on que pour rempèclier
*'.'■ mourir de faim. Ne senilile-t-il
.] i:s qu'on veuille lui apprendre par-
i.; combien la diète prescrite aux
liulaties peut souvent leur être nui-
>:i>Ie? ll-é[:rouve aussi l'inconvénient
(i-s médecines {Jurgatives. Une fois
1 ■ r mois on le force d'avaler une in-
f;;;on de feuilles de tal)ac , liqueur
.. 'S amère qui le purge et le fait
' mir avec une violence extrême.
^,- iel<[ue temps avant la révolution
i • ta dernière Poussinière , ou vers la
li de la quatrième année, les anciens
p r:j es s'assemblent , le candidat se
j?;4sente tout nu au milieu d'eux et
s is être roucoué ; celui qui l'a ins-
1 uit , ou l'un des plus vénérables ,
]' ; trace sur tout le corps une ligne
profonde depuis le cou jusqu'aux
p.fds, avec un os de poisson très
{•■j^u, ou quelque chose de tranchant.
On fait ces scarincations de manière
qTî'elles coupent tout l'épiderme en
i(,ang,os, et que le sans coule à longs
flots. Lorsque cette opération est
îf: ie , et qu'il est tout couvert de
Ti aies, on le conduit au bord d'une
r ■ lère pour le laver. L'un d'eux lui
r. pond de l'eau sur la tête avec la
n.oitié d'une calebasse évidée , pen-
dant qn'ini autre le frotte vivement
a-ecune poignée de feuilles appe-
iJcii .^kalomlo. Cette Iric'tion vio-
P I A
lente rouvre de n')Tr'";iu toutes les
plaies , et en fait sortir le sang avec
abondance. Après cpioi on l'oint
d'huile de carapat pour empêcher
les scarifications de dégénérer en
ulcères , on le roucoue , et tous les
pia\es qui ont assisté h cette étrange
cérémonie lui appliquent chacun'
soixante coups de fouet àe toutes
leurs forces. Voilà pour les saignées
et les opérations chirurgicales. Après
cette exécution, on laisse le candidat
en repos pendant quelques jours ,
afin de donner à ses plaies ie temps
de se refermer et de se guérir. Il np
lui en reste que les cicatrices , qui le
font paraître comme velu d'un habit
de satin découpé en losanges. Dés
que la dernière Poussinière se fait
voir , qui annonce la révolution du
temps prescrit , on le conduit dans
un bois épais , on cherche un nid de
certaines mouches , assez appro-
chantes de nos guêpes, mais plus
grosses , plus venimeuses , et si mé-
chantes que les Français leur ont
donné le nom dp mouches sans
raison. On lui couvre les yeux avec
son camisa , ou tablier , pour lui con-
server la vue , qu'il perdrait infailli-
blement si quelqu'une de ces mou-
ches lui piquait les 3 eux: on l'exhorte
à deui'urer ferme, et à souffrir cette
dernière épreuve , qui va mettre le
sceau à son bonheur , et on jette un
bâton sur le nid. Les mouches , irri-
tées , en sortent aussi-tôt , et se jet-
tent avec fureur sur ce malheureux ,
qu'elles trouvent à leur portée , et,
lui laissant leur aiguillon dans les
chairs , le font enller d:ins l'instant
avec des donleurs inouies. Les piayes
accourent alors , le saluent , l'embras-
sent en qualité d'un de leurs con-
frères , et se rendent au festin qu'il
leur a préparé. Ce n''^st qu'après avoir
achevé ce long cours de privations
et d'épreuves douloureuses , qu'il a le
droit d'être appelé à la visite des
malades.
Il se dédommaee de tout ce qu'il
lui en a coiité de dépenses et de
tourments, en dépouillant les ma-
lades de tout ce qu'ils possèdent^
Plus ils sont riches , plus il les dé-
P I A
clare en danger de mort, c.-à-d.
quand il les sait posiesseurs de col-
liers de pierres verles , de haclies ,
de serpettes, de couteaux, de ha-
macs , d'un fusil , de toile de co-
ton, etc. Il examine le malade, lui
tàte toutes les parties du corps , les
presse , souffle dessus , et enfiu il
dresse un petit réduit auprès du ha-
mac où le malade est étendu ; il le
couvre de feuilles , et il y entre avec
tous les instruments de sou métier ,
renfermés dans une espèce de gibe-
cière , et une grosse calehasse à la
main , dans laquelle sont contenues
Certaines 2rai es sèches et dures ,
assez semblables à notre poivre. C est
là le tambour dont il se sert pour
appeler le diable , qu'on suppose
toujours la cause des maladies. Il
agite sa calebasse , il fait le plus de
bruit possible , il chante , il crie , il
appelle Irocan etMassourou, et pen-
dant deux ou trois heures il fait un
tintamarre capable d'étourdir et de
rendre malade im homme qui se por-
terait bien. Il contrefait enfin sa
voix , en mettant quelques fcraincs
dans sa bouche , ou eu parlant dans
une petite calebasse ; et l'on entend
une voix terrible prononcer ces pa-
roles : « Le diable est extrèmemçnt
» irrité contre le malade ; il veut le
» faire périr après l'avoir lonï;-temps
» tourmenté. » Les assistants , que
cet arrêt épouvante aussi bien que
le malade , poussent des hurlements
affreux , et conjurent le piaye d'ap-
paiser le mauvais esprit , en diît-il
coûter tout le bien de la famille. Il
se rend à ces supplications , et con-
jure le démon de se laisser fléchir.
La voix tonnante répond qui! lui
faut telle ou telle chose , et aussi-tôt
en la lui passe sous la petite cahute.
Il s'agit ensuite de savoir quel est le
mal et quel en est le remède. Nou-
velles invocations , nouvelles de-
mandes , et il fant recommencer à
f .;rc des présents. Quand la pauvre
e est assez plumée , le ruse char-
n suce la partie du malade qui
: omniode le plus, et crachant de
is os , ou autres bagatelles qii'il
■- . .1 soin de mettre dans sa bouche ,
P î C 4.5
« Voilà, dit-il, la cajse du mal,
» hâtez-vous de la brûler , et sovez
1) surs que le malade sera bientôt
>• rétabli. »
Ce pronostic se réalise quelquefois,
car on obtient souvent des cures
merveilleuses en frappant vivement
l'imagination. Si le contraire arrive ,
que le malade vienne à mourir , et
qu'on en fasse des reproches à 1 ef-
fronté fourbe , il a son excuse toute
prête : « Vous n'avez pas fait au
» diable vos présents de bon cœur ,
» dit-il , et vous avez de nouveau
M excité sa colère. » Un de ces pia ves,
plus amoureux qu'intéressé , laissait
mourir d'inanition ceux qui le con-
sultaient, et proposait ensuite à leurs
veuves de les épouser. Il devint \r.
mari de trois femmes, qu'il n'eut que
par ce moyen.
PicHACHA ( 3/. Ind. ) , nom col-
lectif des esprits follets chez les In-
diens- P^. Moi'M.
PicoLLus , divinité des anciens
habitants de la Prusse, qui lui con-
sacraient la tête d'un homme mort ,
brûlaient du suif en son honneur, et
lui offraient des sacrifices sanglants ,
pour n'en être pas tourmentés.
PiCUMNcs, frère de Pilumnus , et
fils de Jupiter et de la nymphe Ga-
ra mantide , avait inventé l'usage de
fumer les terres , d'où il fut sur-
nommé Sterquilinius. Tous deux pré-
sidaient aux auspices des mariages :
aussi dressait-on poiur eux des lits
dans les temples. A la naissance d'un
enfant , lorsqu'on le posait à terre ,
on le recommandait à ces deux divi-
nités , de peur que le dieu Svlvain
ne lui fût nuisible, f^. Pilumncs.
Picis , fils de Saturne, et roi des
Al origènes, fut un prince accompli.
Oiijet des désirs de tontes les nym-
phes du pavs, il donna la préférence
à la belle Canente , fille de Janus.
Comme il périt à la chasse dans un
âge peu avancé, on publia qu'il avait
été changé en pivert , oiseau dont le
nom latin est le même que le sien j
et pour donner quelque croyance à
cette fable , on ajouta que c'était
Circé qui avait opéré ce changement
en le frappant de sa baguette , pour
/,i6 P I E
le punir de son insensibiliti; .iÇemH^
j)rétend que celte fiction est fondée
sur ce que ce prince, qui se picjiuail
d'exceller dans l'art tie connaître l'a-
venir , se servait d'un pivert qu'il
avait su apprivoiser. Quoi qu'il en
soit, Picus (ut honoré après sa mort ,
et mis au nonilire des dieux Indif,ètes.
yirgile caractérise ce prince par l'é-
pitliète à! amateur dé chevaux. Des
écrivains distineuent deux Picus , rois
d'Italie , le premier qui réîrna trente-
sept ans , et un autre beaucoup plus
ancien , qui en avait régné cinquante-
sept.
" PidocrdÉvadégals , c.-à-d. pro-
tecteurs des morts {M- Ind.), neu-
vième tribu des deutas. C'est la seule
à laquelle les Indiens adressent des
prières : ils ne rendent aucun culte
aux huit autres.
PiDYTÈs , capitaine troyen , tué
par Ulysse.
PtEDS- DE- CHEVRE. T^Oy. PaN ,
Satyres.
PiÉLTjs , fils de P\rrbus et d'An-
dromaque , succéiJa i'i son père au
royaume d'Epire , selon Justin.
PiÉrA , fontaine qui était sur le
chemin d'EIis à Olynqiie Les direc-
teurs et directrices des jeux olym-
piques ne pouvaient entr(!r en fonc-
tion qu'ils ne se fussent auparavant
purifiés avec de l'eau de cette fon-
taine , qui était réputée sacrée.
PiÉRiA , ime des femmes de Da-
naiis, dont elle eut six filles.
I. Piérides , filles de Piérus , roi
de Macédoine. Elles étaient neuf
sœm-s, et excellaient dans la musique
et la poésie. Fières de leur i'onii)re
et de leurs talents, elles osèrent aller
défier les Muses jusques sur le Par-
nasse. Le combat fut accepté , et les
inniphesde la contrée furent clioisies
iJO'ir arbitres , et prononcèrent en
faveur des Muses. Les Piérides, pi-
quées de ce jugement, s'empoitèrent
rn invectives , et voidurent nième
frapper leurs rivales, lorsqu' Apollon
les métamorphosa en pies , leur lais-
f^ant toujours la même démangeaison
de parler. Cette fable paraît fondée
éur ce que les Piérides , fibres de leur
P I E
habilefé pour le chant, osèrent pren-
dre le nom de Muses.
2. — On donne aussi le nom de
Piérides aux Muses , soit ù cause de
leur victoire sur les filles de Piérus,
soit du mont Piérus en ïhessalie qui
leur était consacré.
Pierre de tocche. V. Battus.
PiEKKERtE. p' . Richesses , For-
tune, Achille.
Pierres, v. DeucAlion ; pierre
quarrée , v. Terme ; qu'un homme
dévore, v. Abadir, Saturne. On
voyait du temps des anciens, à côté
des grands cliemins , des tas de
pierres , auxquels chaque passant se
laisait un point de religion d'en
ajouter une en l'honneur de Mercure ,
i> qui ces amas étaient consacrés. On
leur donnait même le nom de Mer-
cures.
PiÉrus, prince macédonien, venu
à Thespie , y étabht le nombre ài-.i
neuf Muses, et imposa à chacune les
noms qu'elles ont aujourd'hui. Selon
d'autres, il avait neuf filles, et leur
donna 'es noms des Muses , d'où il
est arrivé que ses petits-fils ont passé
dans l'esprit des Grecs pour les en-
fants des Muses. Philarque nous
apprend que c'était un poète musi-
cien qui avait pris pour sujet prin-
cipal de ses poèmes l'histoire fabu-
leuse et les louanges de ces divinités.
PjÉtÉ , divinité qui présidait elle-
même au culte qu'on lui rendait, à
la tendresse des parents pour leurs
enfants , aux soins respectueux des
eniaiiîs envers leurs parents , et à
l'afiection pieuse d'im liomme envers
son semhiai.le. On lui offrait des sa-
crifices , particulièrement l'hez les
Athéniens. Rien de plus commun
que son image sur le revers des mé-
dailles impériales. Communément
on la voit sous la figure d'une femme
assise , couverte d'un gra^id voile ,
tenant une corne d'abondance de la
niiu'n dro:ie , et posant la gauche sur
la tète d un enfant : à ses pieds est
une cicogne. Sur ime médaille de
Calipula, la Piété, assise et couverte
d'un grand voile, présente de la main
droite une patère. Sur une antre
d'Anlonin le Pieux , elle tient d'une
niaiu
P IL
main les pattes dun tLon destine' au
sacrifice ; devant elle est uu autel sur
lequel il y a du feu. Ou la voit , sur m,e
médaille de Faustinc la jeiuie, por-
tant deux épis de la niaiu droite et
de Ja çauchc une coruc d"al>ondance
i>"r d autres, elle tient d'une n.am
un plohe , et de l'autre un enllait •
plusieurs sont à ses pieds. Sur une
«nedaille de Valérien, Ja piété des
Augustes est mar-iuéepar deux fem-
mes <pu se donnent la main sur un
autel. iJJe est aussi quelquefois re-
présentée p:,r une feum.e nue, tenant
un oiswu dans la main. Manius 4ci-
ms Glalnjon hatit dans Rome un
temple à \, p,é,é en l'honneur de
cette fille qu, nourrit son p^-re en
prison : c est !e sujet du Leau taMeau
d /ndredelSano, connu sous le
nom de la Chanté romaine. .Selon
IV". ,""""'' '•'' î''^''"^ prise dans le
sens le plus strict du mot , c.-à-d le
respect envers les dieux, est repré-
sentée sur les médailles impériales '
sans figure, mais seulement par .'es
o.tensiles emulo.vés aux sacrifices.
,V ' ""nf*^'. ■' '*"'S"ent par une
te^e. tenant dune main une casso-
lete fmnante qu elle élève vers Je
C'el , et de 1 autre une corne d'ahon-
Jl|.nce qu elle présente à des enfants.
On la voit enrorc figurée par une
feurne vénerie, qu'i a m Anime
sur la tête et le hras droit appuvé
sur un autel antique entouré de fes-
tons. Dans les appartements de Ver-
sai les elle est peinte jous le syn;-
b^^le dune femme ailée, ayant une
amme.sur Iatète,etdans"Ja main
droite une corne d'abondance ; auprès
d elle sont deux eufants à genoux qui
pnent devant un autel où. brûle le
feusaere,etun autre qui , l'épée
p 7 Pi**'" ' P^'ursuit rimpiété.
rr.^"} ^'"^- ^ ' "'''» que 'es Sia-
mois donnent aux lieux inférieurs,
nos pieds , où les âmes des coupables
^"t punies, et dans cliacun desquels
^lle^ doivent renaître avant de re-
yn.r en ce monde. F. Ma^o.t,
TomAf'^ ^■^o'»'»" faites de
laine qu on sacrifiait aux dieux Lares
dans les Comp.tales. Macrobe nous
apprend qu on leur immolait d'abord
depetits enfants pour ia conservation
de toute la rum.lle; maisErutas avant
u^ape barbare, et siu^stitua aux en-
fants ces petites fi-ures de laine
I. Pi LE Art Fratbes , les frères
(WiO'U des chapeaux, Ca.nor et
^-ollux, qu on représentait avec un
bonnet sur /a tète.
A^\ p^^at^rificûteurs des Goths ,
dont la tele eta:t rasée et toujouri
couverte d'un h^innet , même pen-
dant les cérémonies religieuses, à la
difïerence du reste de la nation, qui
«appelait C«^/7/û/i. ^
Pile us, espèce de bonnet, dont
la forme, que Ion voit sur les mé-
d^ "les , approche assez de ceUe des
]K>nnets de nuit. On le donnait aux
esclaves lorsqt,'on les affranchissait -
c est par-ln que le piJéus devint lê
symboIedelahberté!^Onlevo7tU
vent au revers des médailles romaines
avec I inscription Libertas. Selon
àer^ius, cest un mot .eénérique II
en distingue trois dont les prêtres se
servaient : 1 apex, qui était fort lé-
f er, et f,ui avait une ver-e au milieu :
e tutulns , fourré de l.^ne, qui s'é
levait on pointe; et \^ galems , qui
était fait de peaux de x^cliines.^
PiirvN as frère de Picumnus ,
avait invente 1 art de moudre le bled '
aussi eta,t-i particulièrement honore
par les meuniers. ( /^'. P.clmnvs. )
C est lu, qu, reçut dans ses états Da-
nac fille d Acri^ius , fu:;itive. H ea
eutD:Rmus,pèredeTurnus.
P'MPLA, PlMPLElL'S, PimplÉus,
monta.ene que des fiéo^^raphes ioi-
?nçnt au mont Héhcon , et qu'ils
d.sent avo.r été consacrée aux Mises.
PniPlEEN^ES PlMPLÉ.DES , noni
des Muses , pris d'une montagne et
séon l'estus, d'u.e fontaine' dé
Macédoine , ainsi nommée à cause
ae la légèreté de ses eaux.
PiK, arbre favori de Cybèle. Oa
Je trouve ordinairement près des
imaees de cette déesse. D.un hs
mystères de cette déesse, se. prêtres
1 counucnt armés de thvrses. dont Içi
' DJ
4i8 PIN
extrémités étuicnt des pommrs Je
Ein oniérs de rvilums. ( f'' . Atvs. )
,e piji était aussi consacré ;'i S} Ivair. ;
car ses iinaj^es portent assez souvent
de la main gauche une branche de
pin où tiennent des pommes du
même arl>re. Properce ctonne encore
le pin au dieu Pan. On se servait de
cet arhre pour la construction des
bûchers. La pomme de pin était en-
core employée dans les sacrifices de
Bacchus , les orgies , pon)pes , pro-
cessions , etc.
PiKARiEKS , prêtres d'Hercule.
Après la niort de Cacus , Evandre
reconnut Hercule pour dieu , et lui
sacrifia un boaif choisi dans son trou-
peau même. On choisit les Potiliens
et les Pinariens , les deux plus illus-
tres familles du pays , pour avoir
soin' du sacrifice et du téstin dont
il devait être suivi. Par hasard , les
Potiliens arrivèrent les premiers ; et
on leur servit les meilleures parties
de la victime. Les Pinariens , venus
trop tard , furent obligés de se con-
tenter des restes. Ce fut une règle
pour toute la suite des temps ; et
tant que les Pinariens subsistèrent ,
> ils ne goûtèrent jamais des morceaux
choisis. Les Potiliens apprirent d'E-
vandre même les cérémonies qui
devaient s'oLsei-ver à l'égard d'Her-
cule ; et , durant plusieurs siècles , ils
furent les prêtres de son temple ,
jusqu'à ce qu'ayant abandonné ce
ministère aux esclaves publics , ils
périrent avec toute leur race. Tel
est récit de Tite-Lù'e. Celui de
Di'odore de Sicile varie dans quel-
ques circonstantes peu importantes :
de son temps , ces i érémonies étaient
faites par des jeunes gens achetés de
l'argent du public.
PiNnARE, poète grec le plus cé-
lèbre entre les lyriques. On raconte
de ce poète qu'étant encore dans la
première jeunesse , un jour d'été
qu'il allait à Thespie , il se trouva si
fatigué de la chaleur, qu'il se coucha
à terre près du grand chemin, et
s'endormit. On ajoute que, durant
soc sommeil , des abeilles vinrent se
reposer snr ses lèvres, et y laissèrent
un rayon de miel , ce qui fut un au-
P I R
gure de ce que l'on devait un Jour
attendre de lui. Son nom devint
bientôt célèbre dans toute la Grèce ;
mais ce (jui mit le comble à sa gloire
fut cette fameuse déclaration de la
Pythie , rpii enjoignait aux habitants
de Delphes de donner à Pindare la
moitié de tous les prémices que l'on
offrait à Apollon. On dit que , sur 'a
fin de ses jours , le poète eut une
vision en songe. Proserpine lui ap-
parut , se plaignant d être la seule
divinité qu'il n'eût pas célébrée dans
ses vers : « Mais , ajouta-t-elle, j'aurai
» mon tour : quand je vous tiendrai ,
» il faudra bien que vous fassiez aussi
» un cantique en mon honneur. »
Pi/idarc ne\ccul pas dix jours après'
ce songe. H y avait à Thèbes une
femme vénérable parente du poète : '
une nuit qu'elle dormait , elle vil en
songe Pindare , qui lui chanta un,
cantique rpïl avait fait pour Proser-
pine. Cetle femme , à son réveil, se
rappela le cantic|ue, et le mit par
écrit.
PiNDE , montagne de la Grèce entre
l'Epire et la Thessalie. Elle est cé-
lèbre «hez les poètes, comme consa-
crée il Apollon et aux jNluses.
PiRzi N ( ]\T. liid. ) , secte philo-
sophique d.ms le royaume de Péru .
espèce de taîapoins sectateurs du u i
Gandama. Leur habit doit être
couleur jaune. Ils se réunissent, le
premier et le dernier jour de la lune
pour faire leur confession puhli'[ue ,
exprimée par une formule générale.
Pion, un des descendants d'Hi
cule, bâtit en Mysie la vilie de 1'
nie , où on lui sacrifiait comme à
dieu 5 et alors une fumée miracuîei
sortait de son tombeau.
Pir-Pakjal ( M. TarL), montsg
la plus élevée duThibet , que les 1
bitants , «u rapport du voyageur D -
sideri , respectaient beaucoup. lis y
portaient lejirs offrandes , et ren-
daient leurs adorations ù im vénéra! le
vieillard qu'ilssnpposaient établi pour
la garde du lieu. On a cru trouver
dans eetle fable un reste de celle de
Prométhée , que les poètes représen-
tent enchaîné sur le mont Caucase.
P î R
Pir.ÉE , fils de Cl ytius , compagnon
fi{l«le de Télémaque.
PiT.kxR , fille de Danaiis.
PiRiTHOUS , fils d'Ixion , était roi
des Lapithes. Ayant épousé Hippo-
duiiiie,ii pria les Centaures à la soleni-
nilé du mariage. CeuK-ci , échauffés
par le vin , voulurent faire insulte
aux dames; mais Hercule et Thésée
s'y opposèrent. Cependant Piritlioiis,
frappé du rtlcit des grandes actions
de Thésée, voulut mesurer ses forces
avec lui , et chercha l'occasion de lui
faire querelle : mais quand ces deux
héros furent en présence, nnesegrète
admiration s'empara de leur espril ;
leur Cœur se découvrit sans feinte;
ils s'embrassèrent au lieu de se battre,
et se jurèrent une amitié éternelle,
Piriliious devint le fidèle compagnon
de \ovage de Thésée. Ils formèrent
le projçt d'aller ensemble enlever la
Mie Hélène , qui n'avait alors que
dix ans ; et en étant venus à lx)ut , ils
la tirèrent au sort, à condition que
celui à qui elle resterait serait obligé
de procurer une autre femme a son
ami. Hélène échut à Thésée , qui
s'engagea d'aller avec Pirithoiis en-
lever Proserpine , femme de Pluton.
Ils descendirent donc dans les enfers
pour exécuter leur téméraire projet;
nir'.is Cerbère se jeta sur Pirithoiis ,
et i'étrangla. Pour Thésée , il fut
chargé de chaînes , et détenu pri-
sonnier par l'ordre de Pluton jusqu'à
ce qu'HercJile le vint délivrer. Pau-
sti/iias explique cette fable en disant
que Thésée vint dans la Thesprolie
avec Pirithoiis , à dessein de lui aider
à enlever la femme du roi des Thes-
protiens ; qu'en effet Pirithoiis , dé-
sirant passionnément de l'épouser ,
entra dans le pays avec une armée ;
mais qu'ayant perdu la plus grande
partie de ses troupes, il fut pris, lui
et Thésée, par le roi des Thespro-
itiens , qui les tint prisonniers dans
i'isle de Cichvros. « Auprès de Ci-
chyros , dit-il , on voit le marais
1» Acliérusien , le fleuve Achéron et
" le Cocvte , dont 1 eau est fortdésa-
i»> créaMe. »
PiRoviis , statues de bois qui repré-
sentaient les prêtres égyptiens. Ce
P I S
419
mot , en égyptien , signifiait bon et
vertueux.
PiRoiJs , capitaine thraee , du
parti des Troyens, au siège de 'Troie.
PiRus, capitaine troyen ,.fils d'Im-
brasus , commandait les Thr.ices au
siège de Troie. Il fut tué par Thoas.
Pis.Eus, surnom de Jupiter , pris
de la ville de Pise, en Eiide , oi"i il
était particulièrement honoré. Her-
cule, faisant ia guerre aux Eîéens,
prit et saccagea la ville d'Elis. Il
préparait le même traitement h celle
de Pise qui était alliée des Eléens ;
mais il en fut détourné par un oracle
qui l'avertit que Jupiter protégeait
Pise. Elle fut donc redevable de son
salut au culte qu'elle rendait à Ju-
piter.
1. PisANDBE , capitaine troven ,
fiis d'Antinjarpie , et frère d'Hippo-
lochus.
2. — Antre capitaine troven , tué
par Ménélas , au siège de Troie.
5. — Capitaine grec, fils de Mé-
nélas , le plus adroit des Thessa-
liens, après Patrocle , à bien manier
la lance. Il commandait sous Achille
un corps considérable de troupes.
/(• — Fils de Bellérophon , appelé
aussi Isandre.
5. — Un des poursuivants de Pé-
nélope , tué par Philoctins.
6. — Autre amant de Pénélope ,
suivant Oi'ide.
7.— Héros dont Homère a décrit
l;i hache.
8. — Poète grec rhodien , plus an-
cien ({vC Homère , et qui avait aussi
chanté la guerre de TroieO
PiscATORiENS, jcux romaius , re-
nouvelés tons les ans , au mois de
Jnillet , par le préteur de la ville ,
en l'honneur de ceux des pécheurs
sur le Tybre dont le gain était porté
dans le temple de Vuicain , comme
i:n tribut qu'on payait aux morts.
Pischinamaas , nom que donnent
los Persans à l'un des ministres de
l'^ur re'igion. La fonction de Pisclii-
i,amaas est de faire la prière dans
les mosquées,
I. Pise, ville d'Italie, fondée,
selon Strabon , par les Piséens dn
Péloponnèse , qui étaient partis pour
D d 2
/iîo P I s
la qucrre de Troie avec Nestor , et
qui à leur retour furent jetés , les
uns vers Mét;iponle , et les autres
vers le territoire de Fisc.
2. — Ville (rElitle , qui disputa
îi ceux d'Elée le droit de céli.'Lrer les
jeux olympiques ; prétention qui
causa sa perte, f-^. Pis.ïits.
1. Pisékor , yière de Clitus , com-
pagnon de Polydamas.
2. — Père d'Ops, et aïeul d'Eu-
lyclce , héraut dont Homère vante
la sagesse.
3. Un des Centaures qui prirent
la fuite dans le combat avec les La-
pithcs.
PiSHAsHA ( M. Ind. ), cheval in-
fernal qui sert île niontineàBhavani.
i.PisiDiCE, mère d'Ixion quelle
«ut de IVlars.
2. — Fille de Nestor.
3. — Fille dePéiias, roi de Mé-
^hvmne, qui proposa à Achille de
trahir son père , à condition qu'il
Tépouserait. L'offre fut acceptée ;
mais le héros, maître de Méthynine,
la fit lapider , en punition de sa per-
lidie.
PisiniE , fdie d'Eole , femme de
INlvrmidon, et mère d'Actor.
PisiNoÉ , ime des Sirènes.
1. PisiSTRATE, fils aîné de Nestor,
jeune prince ami de Téléniaque qu'il
:iccompaj^na dans ses voyages. Ho-
jnère vante son humanité , sa pru-
<lcnce, et sa justice.
2. — Fils du précédent , selon
J^ausanias.
3.— Roi d'Orchomène,quiéprouva
le sort de Romuhis , et devint dieu
de la même manière.
PiSTius , un des surnoms de Ju-
piter. Rac. Pistix, foi.
Pisus , fils de Périérès, et petit-
fds d'Eole, fondateur de Pise , en
Eiide.
PiSTOK , houlanger , suniom de
Jupiter chez, les Ilomains , pris de
cette cinonstance : pendant qxie les
Gaulois assiégeaient le Capitole , il
•avait averti la garni.on de faire tiu
pain de tout le bkd qui leur res-
tait , et de le jeter dans le camp
ennemi , pour faire croire qu'ils ne
seraient dt long - temps réduits à
P I T
manquer de vivre» ; ce qui réussît sî
hicn (jue les ennemis levèrent le siège.
PiTHÉcusn, petite isledansie golfe
de Nil pies. Son noui signifie lisle aux
singes. Jupiter , pour punir les ha-
bitants de leur méchaKceté , les
changea tous en singes. Epiméthée
ayant pris du limon de la terre en
fit une statue à qui il ne mantpiait
que la vie pour en faire un houuiie
parfait. Le père des dieux;irrité contre
la témérité de cet homme qiu" osait
contrefaire son ouvrage , le ciiangea
en singe , et le relégua dans l'isiê
de Pitliécuse.
I . PiTHO , nom grec de la Persua-
sion. Cette déesse était regardée
comme !a fille de Vénus , et se trouve
ordinairement dans son cortège ou à
ses côtes avec les Grâces , pour mar-
quer qu'en amour elles doivent
s entraider réciproquement. Tliésée ,
ayant persuadé à tous les peuples de
l'Altique de se réunir dans une même
ville , introduisit à cette occasion le
cidte de cette déesse, Hypermnesti e ,
après avoir gagné sa cause contre
Danaiis son père , qui la poursuivait
en justice pour avoir sauvé Ja vie à
son mari contre ses ordres , dédia
une chapelle ;'i la même déesse. Elle
avait aussi dans le temple de Bac-
chus , h Mégare , une statue de ia
•main de Praxitèle. Egialée lui avait
fait l>àtir un temple, parceque, dans
un temps de peste, Apollon et Diane ,
in ités contre cette ville , s'étaient
laissé fléchir aux prières de sept
jeuucs garçons et de sept jeunes
iilles. Phidias l'avait représentée sur
la base du trône de Jupiter-Olym-
jiien , au moment qu'elle couronne
^ énus. L'image de Pitho s'est con-
servée sur lui bas-ielief du cabinet
an duc Caraffa Noya , à Naples,
qui représente V^énus et Hélène as-
sises avec Paris , et un Génie ailé ou
l'Amour debout. P. Slaoa.
2. — C'était aussi le nom d'ufie
des Atlantides , et un surnom dt
Diane.
3. — Une des Grâces , selon Her-
mésianax , poète élégiaque , à qui
ce sentiment est particulier.
PixHCEGiES, fête qui faisait partie
P I T
fies Anthestcries. Rac. Pithos , ton-
neau ; oigeiii, ouvrir.
PiTHYOc AMPTE , courbeur àe pins,
surnom du }>ri^and Sinis ,ouCerc' on.
Rac. Pithos et camptein. V . Cer-
CïOS.
2. — C'est aussi le nom d'un fa-
meux brigand dont Hercule purgea
la terrç.
PiTTACCs , de Milylène , un des
sept sa;;es de la Grèce , a\oit fait
plaeer une e'chelle dans les temples <!e
cette ville , pour nKjrquer , disait-il,
les jeux de la Fortune.
Pitthée , fils de Pi^iops et d'Hip-
fodaniie , roi de Trezène , était
homme de Sf>n temps le plus rca m-
mandable par sa sagesse. Il lit alliance
avec Epée , roi d'Athènes , à qui il
donna Ehtra , sa fille , en mari.ni;e
(i'.Ethra), et se chari-'ea de l'éduca-
tion de son petit-Kls Tlx-sée , qu'il
f;arda auprès de lui Jusqu'à ce c[ue
e jeune homme fût en état de se
signaler dans le monde. Ce fat aussi
Eous les yeujc du saiie Pitlhée que le
jeuue Hippolyîe , son arrière- pet it-
fîis , tut élevé. 11 v avait à Trézène
un lieu consacré aux Muses , où
Pitttiée enseiisnait , dit-on , l'art de
l)ien parier. << J'ai même In , ajoulc
n Pai/irt/itiij , un livre composé par
u cet ancien roi , et rendu public
par un homme d'Ëpidaure. » Enfin
on montrait à Trézène le toml>eau
de Piltliée sur leqnrl il y avyit trois
sièges de marbre blanc, oi il rendait
a justice avec deux hommes de mé-
rite , qui étaient comme ses asses-
seurs.
PiTTHÉis, Ethra, fille de Pitthée.
PiTYS , jeune nvmphe qui fut
aimée de Pan et de Borée en même
temps. Pan, irrité de ce fpte Piîys
avilit pius d'inclination pour son
rival , la jeta , de rage , contre un
rocher avec tant de violenta , qu'elle
F'n mourut. Borée , touché de son m.al-
lieurdontil était cause, pria la Terre
défaire revivre Pitvs sous une autre
forme : aussi - tôt elle fut cîianeée en
arbre que les Grecs appelèrent de
•fm nom , Pilys. C'est le pin , qui
uihle pleurer encore par la liqueur
P L A ùflx
qu'il jette lorsqu il est agité par le
vent Borée.
• Pivert , oiseau sous la tiitèle de
Mars , depuis que, Réums et R'>-
mulus étant enfants , un pivert voiait
tous les jours vers leur caverne, leur-
portant dans son bec la nourriture
dont ils aviiient besoin.
Pixics, surnom de Jujiiter , qrii
répond à celui de Sanctn^ ou de
San£;us , c[ui lui était douué par le*
Sabins.
Plagia , nom d'une ancienne viil«
de Mysie , où Cyi èle était particu-
lièrement révérée , ce qui la fit sur-
nommer Placiana mater.
Plaisir , divinité al léi;oriqne qu'on
a exprimée quelquefois par un jeune
homme qui |oue des cvnii baies à I an-
tique. Les modernes le personnifient
par un beau jeune homme couronné
île roses et de nnrte , les cheveux
frisés et de couleur d'or, des ailes au
dos , à demi couvert d'uiiC draperie
légère de couleur changeante , te-
nant une harpe ou une lyre d'une
main , de l'autre une pierre d'ai-
mant : «me Sirène lui présente une
coupe ; et deux eo'oinbes , les ailes
à demi étendues , se béquètent à ses
pieds. D'autres lui donnent un ha-
billement verd , avec quantité d'ha-
meçons attachés à un filet, et un
arc-en-ciel qui aboutit d'une épaule
à l'autre.
2. — ( M. Chia. ) Le dieu du
plaisir , chez les Chinois , est assis
les jambes croisées , le ventre nu ,
d'un assez grand volume , et revêtu
par devant d'une étoffe légère.
Plaktes. Les Egyptiens les ado-
raient, et sur-tout celles ont croissaient
dans leurs jardins, f^. Cissts ,. Cro-
cus', Menthe, Arghé:<ore.
Plaj-amstius, Apollon, honoré ,
près du bourg d'Ilée, dans Je Pciopon-
nèse , apparemment paice<îue son
temple était entouré de platanes.
Platea , fille du fleuve Asope ,
selon la fable , donna son nom à la
ville de Platée , où l'on voyait 1»
monnment héroïq»ie de cette prin-
cesse. V. Cythéeon.
Platée , ville de Béotie , célèbre,
par le temple de Jupiter-Libérateur*
42Ï
P L E
Platensks , jeux quinqvienn:ilesqui
se célébraient à Phitée , et dans les-
quels on courait tout aruic autour
de l'auîel de Jupiter. 11 y avait des
prix cousidérahles étaLlis pour cette
course. Ces jeux étaient appelés les
jeux de la liberté , à cause de la cé-
lèbre victoire que les Grecs avaient
remportée en ce lieu sur les Perses.
Outre cette fcte , on ) tenait tous les
ans une assemblée £;éiiéraie de toute
la Grèce , dans laquelle on faisait un
sacrifice solemnel en l'honneur de
Jupiter.
Plébéiens , jeux qiie le peuple
romain célébrait en mémoire de la
paix qu'il fit avec les sénateurs ,
après son retour du mont Aventin.
On les faisait dans le Cirque durant
trois jours , et ils connuençaient le
17 avant les caler-ies de Décembre,
ce qui répond au 1 5 de Novembre.
Adrien institua des jeux plébéiens
au Cirque l'an 874 de la fondation de
Rome.
Pléiades , filles d'Atlas et de
Pléio!;e, étaient au nomlire de sept;
Maïa, Electre , Taveète , Astérope,
Mérope , Alcyone et Céléno. Elles
furent aimées , dit Diodore , des
f)!us célèbres d'entre ies dieux et les
léros , et en eurent des enlaiits aussi
fumeux que leurs pères , et qui de-
vinrent les chefs de bien des peuples.
Elles forment le signe de leur nom
dans la tètcdu'l'aureau, et sont dites
avoir été métamorphosées eJj étoiles,
parceque leur père avait voulu lire
dans les secrets des dieux , soit parce-
qu'il fut le premier qui découvrit
cette constelfalion, et lui donna le
nom des Pléiades ses filles, soit qu'on
les ait appelées ainsi de Pléione leur
Vtiere , soit parceque ces étoiles pa-
raissent au mois de Mai , temps
propre à la navigation. Rac. Pleio,
je navige. On dit que Mérope , une
d'elles, qu'on ne voit plus dejjuis
long-temps , se cacha de honte d'a-
voir épousé un mortel , Sisyphe ,
pendant que ses sœurs avaient été
mariées à des dieux, aux princes Ti-
tans. Mais suivant une tradition plus
autorisée, et confirmée parle témoi-
gnage fi' Ovide et à'Hyuin, ce fut
P L I
Electre , femme de Dardanus , qui
disparut vers le temps de la guerre
de Troie, pour n être jias témoin des
malheurs de Ga falnille. Un poêle
ancien ajoutait qu Electre se remon-
trait de temps en temps aux mortels ,
mais toujours avec 1 appareil dune
comète ; allusion , suivant le docte
Fréret, à une comète qui se montra
d'abord aux environs des Pléiades ,
traversa la partie septentiionale du
ciel , et alla disparaître vers le cercle
arctique , l'an 1 190 avant J. C.
pLEiis, la Pléiade. Ce mot au
singulier, dans les poètes, désigne
Maia , la plus brillante de toutes.
PlÉione , mère des Pléiades, fille
de l'Océan et de Télhys , et femme
d'Atlas.
Plemnéus , fils de Sicvon , ayant
été élevé par Cérès , bâtit an temple
en son honneur.
Plestorus , divinité des Thraces ,
à laquelle ils ininiolaienl des victimes
humaines. C'était vraisemblablement
un de leurs hommes célèbres , qu'ils
avaient divinisé après sa mort.
1. Pleuron , fils d'Etoîus , mari
de Xantippe fille de Dorus , et père
d'Anténor , était regardé comme le
fondateur d'Etolia.
2. — Ville d'Etolie , dont les ha-
bitants allèrent au siège de Troie.
Plexaris , une des sept Hyades.
Plexaure, une des Océauides j
et de celles qui présidaient ii l'édu-
cation des enfants miles avec Apol-
lon et les fleuves , selon Hésiode.
1 . Plexippe , frère d'Ahhée , tué
par son neveu Méléagre.
2. — Un des fils d'Egyptus , tué
par sa femme , une des Danaïdes.
3. — Fils de Phinée et de Cléo-
pâtrr , et frère de Pandion- roi
d'Athènes.
Plisïhène, un des fils de Pelons ,
père d'Agameumon et de Ménélaiis,!
recommanda en mourant ses deux
fils encore jeunes à son frère Atrée ,
qui les fit élever comme ses propres
enfants. C'est ce qui leur fit donner
le nom d'Atrides.
FusïBst-'s , frère de Faustulus ;
avait aide ce dernier à élever Romn-
his , et fut tué avec son frère dans
un démêlé que Ptéuius et Roiiiulus
eurent enseuihle.
Plongeon. V . Egypids.
Pll'ied'or. A'. AcRisE ouDanaé.
Pi.usius , riche, surnom de Ju-
piter.
Plutith {M. Jud.) , nom rpie les
rabhins donnent à une des Giles de
Loth.
Pluto , une des nymphes Océa-
nides, eut de Jupiter un fils qui fut
appelé ïuntale.
Pf.uTON , frère de Jupiter et de
JVeplune, fut le troisième (Ils de Sa-
turne ou Clironos , et d'Ops ou il liée.
11 avait eu le sort de ses autres frères,
c'est-à-dire que Saturne l'avait dé-
voré ; mais Jupiter, sauvé par sa
mère, ayant fait prendre un hreu-
vage à Saturne , ce dernier hit forcé
de rejeter de son sein ceux qu'il
avait cn^^lotttis. C'est ainsi que Phiton
revit le jour ; aussi n'oulJia-t-il rien
P'jur seconder son frère , et le faire
triompher des l'itans. Après la vic-
toire , Platon eut pour S'jn partage
la ré/^ion des enfers. Selon Diodoiv
de Sicile > cette fal-le était fondée
sur ce qu'il avait établi l'usage de
rendre aux morts les honneurs fu-
nèlires. D";!Utres ont cru , avec plus
de fondement , qu'il fut rejîardé
comme le roi des enfej-s panequ'il
vivait dans des lieux fort bas par rap-
port à la Grèce, et qu'il faisait tra-
vailler aux mines ses sujets , qui , par
cette raison , habitaient , pour ainsi
dire, au centre de la terre; porceque
l'Océan , sur les bords duquel il ré-
gnait , était regardé comme un lieu
t ouvert de ténèbres; enfin parceque
les peuples de cette contrée, noircis
par la fumée des mines , et vivant
sous terre, passèrent facilement, aux
yeux des marchands pliéniciens et
grecs , pour des démons , et leur
pays pour les enfers. Ceux, qui con-
fondent Plutoa avec Sérapis recon-
naissent , aux traits dont on l'a peint ,
tantôt le soleil d'hiver, tantôt cette
chaleur souterraine , ce feu central ,
Si donne la vie à toute la nature.
; dieu était si difforme , et soa
PLU 42^5
royaume si triste , qu'aucune femiue
ne consentit à pai tager sa couronne ;
de sorte qu'il fut obligé d'enlever
Proserpine ■ fille de Dio'ôu de Cérès.
Ce dieu était généralement haï et
redouté , ainsi que tous . les dieux
infernaux , parcequon le croyait
inflexible. Aussi ne lui érigeait-on ni
temple ni autel , et l'on ne compo-
sait point d'hyumes en son honneur.
Le culte que les Gre( s lui rendaient
était distingué par des cérémonies
particulières. Le prêtre faisait brûler
de 1 encens entre les cornes de la
victime , la liait , et lui ouvrait le
ventre avec un couteau nommé seces-
pita, dont le manche était rond , et
le pommeau d'ébène. Les cuisses de
l'animal lui étaient particulièrement
dévouées. On ne pouvait lui sacrifier
que dans les ténèbres , et des vic-
times noires . dont les bandelettes
étaient de la mi''rne couleur , et dont
la tête devait être tournée vers la
terre. Il était particulièroment ho-
noré à Nysa, à Opnnte, à Trézène,
oi'i il avait des autels ; à Pylos , et
chez les Elcens, oà il avait un tem-
ple , qu'on n'ouvrait qu'un seul jour
dans 1 année; encore n'était-il permis
d'y pénétrer qu'aux sacrificateurs.
Epiménide , Alx. Paiisanias , avait
fait placer sa statue d:.ns le temple
des Ëume'nides. 11 était représenté
sous une forme agréable , coiitre Pu-
sage ordinaire. Le culte de Pluton
ne fut pas moins célèbre à Rome et
chez les peuples d'Italie. Les Ro-
mains l'avaient mis nou seulement
au nombre des douze prands dieux ,
mais parmi les huit dieux choisis ,
les seuls qu'il fût permis de repré-
senter en or, en argent , en ivoire.
Il y avait à Rome plusieurs prêtres
victimaires , et plusieurs de ceux
noinuiés Ciiltrarii , qui étaient con-
sacrés à Pluton. Dans les premiers
temps , le L.itium lui a\ ait immole
des hommes; mais lorsqjie les mœurs
devinrent moins féroces , ou leur
substitua des taureaux noirs , des
brebis , et d'autres animaux de la
même couleur. Ces victimes devaient
être sans tache, non mutilées, et sté-
riles. Pollua: uuus apprend qu'on Isê
Dd 4
4'-4
PLU
odroit toujours en nonilire pair ,
tiniuis que celles satriliées aux ;iuties
dieux étaient en nombre impair. Les
prenn'èrcs étaient entièrement ré-
duites en cendre, et les prêtres n'en
réservaient rien ni pour le peuple
ni pour eux , parcequil était sévère-
ment di'feudu de manger de la chair
des victimes dévouées au monarque
des enicrs.
Avant de les immoler, on creusait
«ne fosse pour rece\oir le sanj;, et
on y répandait le vin des liJiations.
Les prêtres frecs avaient la tête
nue dans tous les sacrillces ; mais les
Romains, qvii la vaient couverte dans
ceux qu'ils offraient aux dieux cé-
lestes , la découvraient pour Pluton ,
qui leur inspirait une crainte plus
l'elipieuse , une vénération plus pro-
fonde. Chez ces derniers , c'était un
grand crime pour les assistants de
parler lorsqu'on l'invoquait , et le
silence récnait sur-toul dans le temps
de limmolation , et lorsque le feu
sacré consumait les victmies. Pour
offrir ( elles-ci aux dieux du ciel et
de la terre , il était nécessaire de se
laver tout le corps ; mais Pluton
se contentait de 'sspcrsion, et il suf-
fisait de se purifier les mains et le
J visage.
Pluton fut tellement redouté des
peuples d'Italie, qu'une partie du
supplice des frrands criminels fut de
lui être dévoués. Après cet acte reli-
gieux , tout citoyen qui rencontrait
le coupable pouvait injpuncment lui
ôterîavie. Romulus adopta cet usage,
et l'une de ses lois permit de dévouer
à Pluton le client qui tromperait son
patron , et l'ingrat qui trahirait son
hienfaiteur. Souven' même on vit
des généraux s'offrir à lui pour le
salut de leurs armées. Macrohe nous
a conservé la formule d'un de ces
dévouements sublimes. Elle était or-
dinairement dictée par le souverain
pontife.
En Italie , sur le mont Soracte ,
Pluton avait un temple qui lui était
conmiun avec Apollon ; ainsi lesFa-
lisques avaient cru devoir honorer
à-la-fois et la chaleur souterraine et
le soleil.
PLU
Les peuples du Latin m et des
en> irons de Crotone avaient consacré
au monarque infernal le nombre
deux. — Pythagore l'a regardé ,
par celte raison, connue un nombre
maliieurcux; et les Iloniains, suivant
cette doctrine , consacrèrent h Pluton
le secrnd mois de l'année ; et , dans
ce nioi"= , le second jour fut encore
Î)lus particulièrement désigné pour
ni offrir des sacrifices et des Vftux.
Les Gaulois, qui , selon la dottrine
de leurs druides , se vantaient de
descendre de Pluton, comptaient les
espaces du temps , non par les jours ,
mais par les nuits.
Pluton est ordinairement repré-
senté enlevant Proserpine , et la por-
tant évanouie de terreur sur le char
qui doit la conduiredaiis son royaume.
On lui donne presque toujours une
barbe épaisse et un air sévère. Sou-
vent il porte im casque sur la tète.
C'était un présent des C^dopes, dont
la propriété était de le rendre invi-
sible ; et c'était sur-tout lorsqu'il por-
tait cette armure , qu'on le sunioni-
mait OrcifS , le Ténébreux. Il en
était coui'crt , suivant Hvîçin, lors-
qu'il enleva Proserpine. Ctpendant
les artistes modernes ne l'ont jamais
représenté dans cette action qu'avec
une couronne. Hésiode , dans la
description du bouclier d'Hercule ,
peint Persée, qui , pour fuir les Gor-
gones , avait emprunté ce casque.
Platon , Favorin et Erasme, n'ont
vu , dans ce casque allégorique , qu'un
brouillard épais et noir, qui pouvait
cacher les olijets. Pour la couronne ,
les uns l'ont formée de bois d'ébène ,
dont la couleur obscure annonçait le
dieu des ténèbres ; les autres , de ca-
Eillaire, plante qui naît dans les lieux
umides et profonds. Souvent on y
employait le narcisse, fpn', particu-
lièrement consacré h Proserpine et
aux Mânes, était propre à ceindre le
front de leur souverain. Pliurtnitits
dit cette couronne ordinairement
composée de phasganioits , plante
dont, les feuilles ressemblent h de
petits coutelas ; mais il a mal-?i-propos
traduit par cette plante le mot grec
f{ui signifie baiîdelettes , dont le
PLU
fron» de Piuton <aevuit être plus na-
turellement orué.
La tète de ce dieu est quelquefois
surmontée d'un \ase semblable à
celui de Sérapis , mais qui est re-
courbé dans le haut ro:nmc une cn-
curliile. Lorsque le? dieux voulaient
rendre un mortel à la vie , "c'élait
Piuton qui était charpé de ce soin.
Celui-ci faisait découler de son urue
quelques gouttes de nectar sur
rhoniine favorisé , et elles avaient la
double propriété de le faire revivre
ou devenir dieu. C'était principale-
ment dans celte circonstance que
Piuton avait le surnom de Dieu Salu-
taire. Claudien a reconnu ce pou-
voir dans le roi des ombres : il l'in-
voque comme l'arbitre des destinées
})umaines , le maître de la fertilisa-
tion et de la reproduction des frermes,
comme celui qui pouvait enfin ter-
miner les jour.» ou en accorder.
Ce dieu paraît souvent assis siu"
son trône d'él.iène ou de soufre, tenant
un sceptre de la main droite. Ce
signe du pouvoir n'était accordé par
les anciens qu'aux rois de la terre ,
et c'est en qualité de roi souterrain
qn il était donné àce dieu. Ce Sf.fptre
était noir, pour exprimer que Piuton
commandait dans les lieux obscurs.
Il est quehjuefois simple , sans aucun
ornement : quelquefois le bnut en est
orné d'un contour semblable à celui
qu'on voit au lx)Urdon de nos pèle-
rins. Lorsque le dieu n"a fwint de
sceptre , il tient tantôt une fourche
à deux pointes, et tantôt une pique.
Le premier attribut annonçait que le
dieu était jrrité , et savait punir les
criminels : il se voit souvent sur les
médailles consulaires derrière la tête
de Piuton. La pique désignait le
dieu appaisé , et qui recevait avec
faveur les ombres vertueuses. C'est
ainsi qu'il est représenté sur une
médaille d'argent de Dioclétiwi , où
il est surnommé Tittor animanim
justarutn , le bienfaiteur des âmes
justes. Le roi des enfers tient quel-
quefois des clefs dans ses mains, pour
exprimer que les portes de la vie
sont fermées sans retour à ceux qui
parTienncnt daas son empire. Orphée
PLU 4a5
lui donne cet attribut ; et c'était
ainsi que le dieu était représenté en
Elide.
Pindare lui donne une verge
coiiinie à Mercurr j our coi:duire les
ombres. Il possédait encore une épée
redout.iLle ; mais il parait rarement
avec cette arme sur les nionimienls.
Piuton . à la prière de Jupiter, en fit
une fois usii^e pour &nn\ er l'inno-
cence. Pelée , attaciié ^ un arbre sur
le uiont Péiion , exposé à la fiireur
des bètet féroces par l'ordre d" Acasle ,
roi diolchos, vil ses liens brisés p;>r
le raonarfpie des enfers, et ce dieu
lui prêta son épée pour punir Astv-
damie, femme d' Acasle , quilavjiit
injustement accusé auprès de sua
époux d'avoir voulu la sé<luire.
Souvent on le voit dans un eh;.r
de forme antique , traîné par qu;'tre
clievaux noirs et fougueux. Ils s'ap--
pelaient , suivant Ciaiiùien , Or-
plinéus j Aéton, Njctéuset Alastor.
Le premier nom dérivait à'orphiios,
le ténébreux ; le second signiiiait
laigle , parceque sa course était ra-
pide; le troisième venait du nom de
la nuit, et signifiait l'obscur; le qua-
trième enfin désignait un coursier
exténué de fatigue.
Le char du dieu était d'or , suivant
Tlùnière dans son hvmne à Céiès ;
et cette magnificence convenait
fort à Dis , au maître de l'or et ( es
mines souterraines qui le produisent.
Les Romains , qui avaient assigr-;
à chaque divinité principale le soin
et la conservation d'une partie du
corps , avaient asingnc h Plulon celle
du dos. Les peuples d'Italie lui con-
sacraient des lampes, comme au mo-
narque d'un empire ténéiireux. L un
des attributs qu'on voit le plus sou-
vent auprès de l'.ti , c'est le c;. près ,
dont le feuillage sombre et lugubre
a toujours semblé cnsacré à la mé-
lancolie et à la dou!( ur. Ceux «p'on
lui dévouait en étaient couronnés, et
les prêtres de ce dieu portaient tou-
jours des vêtements parsemés de
feuilles de cet arbre. Dans le nombre
des plantes qui lui étaient consacrées,
outre le oarcisse , le capillaire et les
,
h!ô PLU
feuilles de l'ébénier , on clLtinciiait
encore le satyrion , plante que les
ancieus noinmaient sérapion, purce-
qu on la plaçait sur les autels de
Sérapis , le même que Pluton.
Au revers d'une lueuaille de Gor-
dien Pie , on voit une ni:;urc de Jovis
Diti$ , donidc divinité adorée sous
la forme d'une seule , laquelle reprc-
sCiitait, d'un côté, Jupiter qui com-
mande au ciel et à la terre , et , de
î'autre, Plutus ou Pluton , qui pré-
side h tous les lieux souterrains. C'est
aussi sous ces deux différents rap-
ports qtfon représente ce dieu sur
d'autres médailles, tantôt avec un
aigle à la main droite, tantôt avec le
CcrLère à ses pieds , et quelquefois
une étoile , pour marquer sa puis-
sance dans les cicux.
Les peintres anciens qui ont re-
présenté Pluton sont en . petit nom-
bre. Mnasson , roi d'Elate , acheta
trois cents mines d'argent un tableau
oii le peintre grec Asclépiodort:
avait. peint ce dieu. Parmi les douze
grands dieux représentés par JEu-
phrarior de Codiilhe , on distin-
guait !a figure redoutable de Pluton.
L'Athénien Nicias le prit aussi pour
le sujet d'un de ses tableaux-, et aima
mieux en faire présent à sa patrie ,
que de le vendre soixante talents.
Le trait de l'histoire de Pluton
que les peintres modernes ont le plus
ordinairement représenté , c'est le
moment oîi ce dieu , jusqu'alors in-
flexible , se trouve attendri par la
Tùixd Orphée, et lui rend son épouse
Eurydice. iVfc'oZci- Colomhct , élève
du fameux le Sueur, a traité ce
sujet , ainsi que le Génois Jean
Carlone.
M. Reslout, dans un tableau ex-
posé au salon de 1763 , l'a choisi de
iiiènie pour faire briller son art. C'est
Dovigni qui a peint à ^ érone , dans
le pal;;is Lombarcîini , le triomphe
de la musi([ue. Breugel, surnommé
de velours , l'a représenté dans un
tableaufait alors pourleroi ; et Breu-
gel le jeune a rendu avec tant d ex-
pression le dévouement de laniour
conjugal , dans un tableau qu'il fit
pour !e grand-duc , qaouiui ta donna
PLU
le surnoai de Bruugel d'enfer.
A ^ ersailles , dans le grand salon ,
François Lemoinc s'est rendu cé-
lèbre en représentant l'apothéose
d'Hercule. On voit Pluton, parmi les
demi-dieux , qui concourt à déifier
le héros.
Jean Jouvpnet a peint ce dieu
sur son trône. Ce tableau a été trans-
porté à Rennes, et se voyait en i^So
dans un pavillon de l'hôtel de M. le
président de Robien.
Lucas Jorda/is a orné la galerie
du palais Riccardi par une repré-
sentation de Pluton ; et le comte
Mî'lvasia , qui a recherché avec soin
tout ce qui est sorti du pinceau de
l'Albane , a beaucoup loué un ta-
bleau de ce peintre célèbre , où il
avait peint sur cuivre le souverain
des ombres au nn'Iieu des autres
dieux des enfers.
Dans la grande salle du duc de
Modène, /4u£;ustin Caracheapro-
duiî un chef-d'œuvre en représentant
Pluton. Ce tableau est si parfait .
que les Italiens ne le nomment jamais
aulreuient que il Famoso, le fameux
Pluton.
Ce dieu est peinfeenfin , de la main
de Jules Jiomaùi , dans le palais
du T, près de Mantoue. On le voit
dans ufi ciiar traîné par des chevaux
noirs et décharnés; ses cheveux sont
hérissés , ses yeux étincelants. Ce
niorrean célèbre est placé sur la che-
minée de la salle de^; Géants , dont
les murailles figurent des ruines , et
présentent des colonnes prêtes à s'é-
crouler. Lorsqu'on fait du feu , la
situation de Pluton est si avanta-
geuse , qu'il semble se précipiter
dans l'élément qui lui est propre, et
retourner dans son empire.
Plutontens. On appelait ainsi ,
du nom de Pluton, les gouffres dont
on ne pouvait mesurer la profondeur,
tels que celui qu'on vovait en Asie ,
près de Laodicée , et les souteiraiiis
d'oi s'exhalaient des vapeurs méphi-
tiqiies,comme il y en avait àThymbra,
ville de Carie , et en Italie , dans le
territoire des Hirpins.
Phjïus, dieu des richesses , était
mis au nombre des dieu,s. infernaux ,
I
PLU
rarcfrpie les richesses 5e tirent du
ie'm de la terre, séjour de ces divini-
tés. Hésiode le fait naitre de Cérès
et de Jasion , dans Tisle de Crète ,
peut-être parceque ces deux person-
nages s étaient appliqués toute leur
vie à l'aî^riculture , qui procure les
S lus solides rioliesses. Ari.<luphane,
ans sa comédie de Plulus , dit que
ce dieu , dans sa jeunesse , avait une
très bonne vue ; mais qu'ajant dé-
claré à Jupiter qu'il ne voulait aller
qu'avec la vertu et la science, le père
des dieux, jaloux des gens de Lien ,
1 avait aveuglé pour lui ôter les
moyens de les disctriicr. Lucien
ajoute que depuis ce tenips-ià il va
presque toujours avec les méchants.
Lucien fait encore Plutus hoiteux.
Ce dieu avait une statue à Athènes
sons ie Doni de Plutus C'air\ovant ;
elle était sur la citadelle dans le fort,
derrière le temple de Minenc, où
l'on tenait les tré-ors publics : Plulus
était placé là comme pour veiller à
la Sarde de ces tr-îfors. Dans le tem-
ple de la Fortune à Thèbes, on vovait
cette déesse tenant Plutns entre ses
bras sous la forme d'un enfant , comme
si elle était sa nourrice ou sa mère.
A Athènes , la statue de la Paix te-
nait sur son sein Pluius encore en-
fant , syniliole des richesses que donne
i;i paix.
-'/. M ex. Les Mexicains avaient
aussi une divinité qui présidait aux
richesses, et dont on ne nous apprend
pas le nom. Sur un corps humain ,
ils lui donnaient une tête doiscau ,
couronnée d'une mitre de papier
peint ; sa maiu était armée d une
faux. Les divers ornements précieux
dont il était revêtu étaient conve-
naljles à la qualité qu'on lui attribuait.
Plu'vialis, Plovius,ou Hïetius,
noms qu'on donnait a Jupiter lors-
qu'on 1 invoquait pour avoir de la
pluie. Quand Jupiter fipurait laplm'e ,
on le reconnaissait aa\ Pléiades pla-
cées près de lui. On voit auîsi sur
une médaille Jupiter tenant la foudre
dans sa main droite , tandis que la
pluie tombe de sa main fauche. Ce
fut sous ce titre que l'armée de Tra-
jau , momaat de soU > Ct uu voea à
P O D 4?.7
Jupiter. En mémoire de la piuie
abondante qui l'avait suivi , on fit
mettre dans la suite , sur la colonne
trajane, la figure de Jupiter Plnvius ,
Oti , pour caractériser 1 événement ,
les soldats paraissent recevoir 1 eau
dans le creux de leurs boucliers. Le
dieu v est représenté sous la figure
d'un vieillard à longue barbe , qui
a des ailes , qui tient le- deux bras
étendus , et £» main droite un peu
élevée; l'eau sort à grands Ilots de
ses bras et de sa barbe.
PlvntÉf.ies. iêles athéniennes en
l'honneur de Minerve Agrïinle.On y
dépouillait la statue de la déesse ;
mais on la couvrait aussi-tôt ptmr ne
pas l'exposer nife , et on la lavait,
ilac. Plyntes , celui qni lave. Ou
environnait tous les temples d'uu cor-
don, pour marquer que ce jOur était
nus au rang des plus malheureux.
Ce jour même encore , on portait en
frocession des figues sèches , d'après
opinion que les figues étairnt le
premier fruit que les Grecs eussent
mangé après le gland. Selon avait
peruu's de jiu"er ce jour-là par Ju-
piter Pix)pice, par Jupiter £xpia-
teur , et par Jupiter Défenseur.
PNOctSjGIsd Ixion et de Néphélé,
ou de la nuée qui ressemblait à
Junon.
Pô. f^. Eridan.
PonACRA, surnom de Diane.
1 . PoDALiKE , fils d'Escuiape , et
frère de Machaon , habile médecin ,
accompagna Aganienmon au siège
de Troie , et rendit aux Grecs les
pins grands services par ses talents
dans l'art de guérir. Au retour de
Troie, jeté par les vents sur les côtes
de Carie, et sauvé par un berger,
il guérit la fille du roi , l'épousa , et
eut pour dot la Chersonnèse , pro-
vince de Carie. ( f^oy. Syrna. ) Les
habitants de Daunia , ville du pays ,
lui bâtirent un petit temple , afin
qu'il participât à la divinité de son
père.
2. — Capitaine troyen tué par le
berger Alsus. Enéid. l. \i.
I . PoDARCE , premier nom de
Pria m.
3. — Capitaine grec, fils d'Iphi;>
4aS r Œ
dus , comniandait dix vaisseaux au
siège fJe Troie.
3. — Fille de Danaii,^.
PoDARGE , Karpyie que Zépliyre
rendit mère de Xaiitluis et de Halius,
deux chevaux aussi vîtesqne les vents.
PonARGUs , conducïteur du char
d'Hector.
PoDÎis, fils d'Eétion, favori d'Hec-
tor , tué d'un coup de javelot lancé
au hasard par Méné'as.
Pœan , père de Phiioctète.
PcEANTiADiis , Philoctètc , fils de
Pœan .
Poème héroïque. Il se présente
couronné de laurier, et tpnant une
trompette, pour marquer ~iriue son
sujet est noble et grand. Plusieurs
livres sont à ses pieds , comme
V Iliade, ÏOdyssee , V Enéide, etc.
P'. Calhope,
Poème lyriqte. Il est désigné
par la lyre qu'il porte dans ses mains.
f^ . Ef.ato.
Poème pastoral. On le voit sous
la iipure d'un jeune Ixîrger ou d'une
jeune bergère couronnée de (leurs.
Elle tient un sifllet j^i sept tTivaux ,
avec un biiton de pâtre , et a la pa-
netière au côté.
Poème saj yrique. C'est un Satvre
qlii , par son ris moqueur, fait con-
naître ie t aractère n)or(Iant de cette
Poésie sous l'apparence du badinape.
Trois petits génies, dont l'un tient
une trompette , le second un luth, et
le troisième une flûte, ont encore servi
:« désigner trois sortes de poèmes ,
l'héroïque , le Ivrique , et le buco-
lique. Au lieu de ces instruments ,
on a aussi fait tenir à ces génies dif-
férentes couronnes : le poème ou la
poésie héroïque a été caractérisé par
une couronne de laurier ; la poésie
galante , par une couronne de myrte ;
la poésie bachique , par une couronne
de pampre.
PcEMENis , bersère , chienne d' Ac-
téon , qui sans doute avait gardé les
troupeaux.
Pcena , déesse de la punition , fut
adorée en Afrique et en Italie.
PcenÉ , monstre vengeur qu'Apol-
lon suscita contre les Argiens, et qui
airacboit les eafanls du seia de leurs
POE
mères pour les dé\orer. ^.CoKCEBt:y.
PcEOMA , surnom de Pallas , lors-
qu'elle a pour attribut le serpent ,
einblèaie de l'art de gut,'rir. f^oy.
HvCl/EA.
Poésie. ( Sciences. ) On la peint
sous la figure d'une jeune nymphe
couronnée de laurier , une lyre en
main , l'air inspiré , le visage animé ,
les veux au ciel ; près d'elle est le
méifai!lond'//o//iè/ey àsesoôtés sont
les attributs des héros dont elle cé-
lèbre la gloire ; des personnes qui
paraissent ravies par ses chants di-
vins expiinient l'admiration des
hommes pour ce bel art. Des statues
anciennes la représentent avec un
sistre dans la main ou à ses pieds.
Elle est désignée quelquefois par un
Apollon qui d'Tine main tient sa lyre,
et de l'autre des couronnes de laurier,
conimp pour les distribuer à ceux
qii'il inspire. La Poésie , peinte par
Riiphaël au Vatican , est portée sur
les nues, et paraît assise sur un siège
de marbre blanc , dont les bras
sculptés représentent deux nias(|ues
scéniqiies ou de théâtre ; elle a des
ailes au dos , et une couronne de
laurier sur la tète ; sa gorge est cou-
verte , son habillement modeste , et
un grand manteau azuré descend jus-
qu'à ses pieds ; d'une main elle tient
une lyre , et de l'autre plusiein-s
poèmes héroï(pies. Son attitude en-
tière caractérise l'entliousiasme ; les
deux petitsgéniesqui l'accompagnent
portant cette inscription : jSiimine
affiatiir, c'est la divinité qui l'ins-
pire. Dans les pierres gravées de
Manette , il se trouve une image
allégorique de la Poésie. C'est un
génie assis sur un grilfon , doiit la
main droite est appuvée sur ime lyre
que soutient un trépied placé snr un
dé. Le dé peut figurer la justesse
des pensées , le trépied l'enthou-
siasme , et la lyre l'iiarmonie , les
trois qualités essentielles d'nn poème.
Poètes . Les anciens les désignaient
par divers emblèmes. Des cygnes ,
placés au-dessus de îa figure A' Ho-
mère, entre des guirlandes , expri-
ment la douceur de son chant poéti-
que. Tel est le sens de la lyre placée
P O I
sur les genoux de la statue A' Homère
érif^ce sur l'Hélicon. Des rossipiols
étaient représentés avec leurs petits
sur le tombeau d'Orphée. Pégase et
une tète de Bacchus sont aussi re-
gardés comme les ojmboles d'ua
poète. Le mauvais poète est indiqué
par un grillon ou une cigale.
Poids. P^. Palamède.
Poignard, f^. Callirhoé, Mel-
pomène , DiDON , Discorde.
Point du jouk. On le reconnaît à
l'éloile qu il a sur la tête , et au coq
qui est ù ses pieds ; quelquefois ou
lui fait tenir un flambeau, f^. Au-
BORE, Crépuscule.
Poisson féi iche ( ^f. Afr. ) , a tiré
ce no'u du respect ou de l'espèce de
^culte que les INègres de la Côle-d'Or
lui rendent. C'est uu poisson d'une
rare beauté. Sa peau , qui est bnme
sur le dos, devient plus claire et plus
brillante près de l'estomac et du
ventre ; il a le museau droit , et ter-
miné par une espèce de corne dure
et pointue de trois pouces de lon-
pueur ; ses yeux sont grands et vifs ;
des deux côtés du corps, immédia-
tement après les ouies, on découvre
quatre ouvertures en longueur dont
on ignore l'usage. Le voyageur Bar-
hot a donné la figure d'un de ces
pois'ons, qui avait sept pieds de
long. II ne lui fut pas possible d'en
goiUcr, parceque rien ne put en^rager
les Nègres à le vendre ; mais ils lui
permirent de le tirer au crayon.
Poissons. Ces animaux furent l'ob-
jet d'un culte superstitieux , non
seulem-'ut chez les Egvptiens , mais
encore chez les Syriens et dans plu-
sieurs villes de Lydie. Les Syriens
s'abstenaient de manger du poisson,
parcequ'ils crovaient que \énus s'é-
tait cachée sous les écailles d'un pois-
son, lorsque tous les dieux se cachèrent
sous ditiérentes formes d'animaux. En
plusieurs villes d'Eeypte , les uns pla-
çaient snr leurs autels des anguilles ,
d'autres des tortues , ceux-là des
monstres marins, auxquels ils of-
fraient leur encens.
Les poissons qui forment Ta cons-
tellation ou le douzième signe du
aodiaque soat ceux qui portèrent
P O L 419
sur leur dos Vénus et l'Amour. Vé-
nus , fuyant la persécution du géant
Typhon ou Typhoé, accompagnée
de son fils Cupidon , fut portée au-
delà de i Euplirate par deux poissons,
qui pour cela furent placés dans le
ciel. Ovide, en contant cette fable,
fait leur géaéalogie, et leur donne
pour père un poisson qui avait pro-
curé de l'eau à Isis un jour «{u'elle
était extrêmement altérée. D'autres
prétendent que ce furent les dauphins
qui menèrent Amphitrite à Nep-
tune , et que , par reconnaissance ,
celui-ci obtint de Jupiter une place
pour eux dans le zodia<jue.
Sur les médailles , les poissons dé-
signent les v.Ucs maritimes. Les
thons sont le symbole particulier de
Byzance, parceque les habitants en
laisaient une pèche considérable.
PoLELA ( M. SI.), celui qui vient
après Le'a) , fils de Lada. C'é:ait
1 1I\ men des Slavous , comme le dé-
signe son nom ; car , chez les peuples
simples, Ihymensuitdeprès l'amour.
PolÉmocrate , fils de Machaon ,
qui avait un temple à Ena , ville du
Péloponnèse. Il guériss.iit aussi les
maladies, et était honoré en cet en-
droit d'un culte particulier.
PoLiADE , surnom sous lequel Mi-
nerve avait à ïégée un temple des-
servi par un seul prèîre , qiu n'y
entrait qu'une fois l'an. On y conser-
vait précieusement la chevelure de
Méduse, dont Minerve, disait-on,
avait fait présent à Céphée , fils d'A-
léus , en l'assurant que par-là Tcgée
deviendrait une ville imprenable. La
même déesse avait un autre temple
Sous le même nom à Erythrès , en
Achaïe. Sa sIT.ue était de bois , d'une
grandeur extraordinaire, assise sur
une espèce de trône, tenant nv.c que-
nouille des deux mains , et partant
sur la tète une couronne surmontée
de l'étoile polaire. Ilac. Polis , ville.
Ainsi , poHuile s.'rnifie qui habite
dans les villes , ou la patrone a une
ville.
PotiÉEs , fête ehf z les Thébains
en l'honneur d'Apullon Poiius.
dans
PoLiÉus. Jupiter avait un temple
ns la citadelle d'Athçucâ S9us le
4?o P*0 L
nom de Pollens, c.-à-d. protecteur
de la tille. Lorsqu'on lui sacrifuiit ,
on mett;iit sur l'autel de 1 orj^e nièlc'e
avec du froment , et on ne laissait
personne auprès ; un l;œuf , qui de-
vait servir de victime, mangeait un
peu de ce £:rain en s'approchant de
rautel j le prêtre destiné à rimnioler
l'assommait d'un cou[ide hache, puis
s'enfuyait, ainsi <pie les assistants,
comme s'ils n'avaient pas vu cette
action. Pausanias, qui raconte cette
cérémonie, n'en rend aucune raison.
Potisso. /'. PoL\xo.
1 . PoLiTE , le plus prudent des
compaf^nons d'Ulysse, et pour cette
raison le plus cher h ce [nince.
2. — Un des (ils de Friam, qui , se
confiant dans la légèreté de ses pieds,
se tenait en sentinelle hors de la ville
pour observer l'instant où les Grecs
quitteraient leurs vaisseaux et s'avan-
ceraient vers Troie ; mais il fut tué
par Pyrrlius aux pieds du roi son
père.
PoiiTÈs , citoyen , surnom de
Bacchus honoré en Arcadie.
Politique. On lui a dontié des
halances , et ce synibole lui convient
très hien quand on veut exprimer
cette politique sai;e (]ui ne fait rien
sans consulter l'équité ; mais pour
«elle qui n'a d'autre rèfle de sa con-
duite qu'un odieux machiavélisme ,
ï'^oltaire la présente sous ces traits :
rnle de l'Intérêt et de rAmbition ,
J)'où naquirent la Fraude et la Sé-
duction.
Ce Kioustre ingénieux, en détours si
fertile ,
Accablé de soucis, paraît simple et
tranquille ;
Ses yeux creux et perçants , ennemis
du repos ,
Jamais du doux sommeil n'ont senti
les pavots.
Par's'es déguisements àtoute heure elle
abuse
Les regards ébloois de l'Europe con-
l'nsn ;
Toujours l'autorité lai prête nn prompt
secours ;
Le Mensonge subtil règne en tous ses
discours ;
Et , pour mieux déguiser son artifiee
exti l'me ,
Elle c;i)pjunte la voix de la vérité
même.
PoLiuCHos, surnom de Minerve ,
P O L
protectrice de Sparte. Rae. Polis ,
ville ; echein , avoir , conserver.
PoLirs , blanc et beau , surnom
d'Apollon. Anciennement les Thé-
haais lui sacrifiaient un taureau ; mai.s
un jour , ceux qui étaient chargés
d'amener la victime n'arrivant pas ,
et un chariot attelé de deux bœufs
venant à passer , on prit un de ces
bœufs pour l'immoler , et depuis il
passa en coutume d'en sacridcr un
qui eût été sous le jout;.
PoLKAK. ( M. SI. ) C'est le Cen-
taure des Siavons , auquel on attri-
biwit une force et une vitesse ex-
traordinaires. Dans les anciens contes
russes , on le dépeint , depuis la tête
jusqu'àiaceinture, comme un homme,
et depuis la ceinture jusqu'au bas ,
counneun cheval ou connue un chien.
Poi.i.ÉAr. (31. Ind.), le prenn'er et
le plus grand des (ils du dieu Shiva.
C'est lui qui préside aux mariages.
Les Indiens ne bâtiraient pas une
maison sans avoir porté sur le terrain
un Polléar qu'ils arrosent d'huile, et
sur lequel ils jettent des fleurs tous
les jours. S'ils ne l'invoquaient point
avant que d'entreprendre une cliose ,
ils croiraient que ce dieu leur ferait
perdre la mémoire de ce qu'i's vou-
laient faire, et qu'ils travailleraient
inutilement. On le représente avec
la tête d'un éléphant , et monté sur
un rat ; mais dans les pagolins , on
le place sur un piédestal , les jambes
presque croisées : on met toujours !e
rat devant la porte de sa chapelle.
Ce rat était un féant , nommé
Gucfljé/nouga-Chounn, à qui les
dieux avaient accordé l'innuortalité ,
ainsi que de grands pouvoirs ; mais
ii en abusait , et faisait beaucoup de
mal aux honnnfs. Polléar, prié par
les sages et les pénitents de les en
dé'ivrer , s'arracha une de ses dé-
fenses , et la jeta contre Guedjé-
mouga-Chourin ; la dent entra dans
l'estomac du géant, et le renversa.
Celui-ci se métamorphosa tout de
suite en rat gros comme une mon-
tagne , et vint' attaquer Polléar, qui
sauta sur son dos , en lui disant :
« lin tout temps vous serez ma
>> monture. »
P O L
Les Indiens, pour adorer ce dieu ,
croisent les br;;s, ferment les poings ,
et de cette manière se donnent quel-
ques coups, sur les tempes ; puis ,
toujours les bms croises , ils se pren-
nent les oreilles, et font trois incli-
nations en pli;int le genou ; après
quoi , les mains jointes , ils lui adres-
sent leurs jïrières , et se frappent sur
le front. Ils ont la plus grande véné-
ration pour ce dieu , dont ils placent
l'image dans tous les temples , les
rues , les chemins et les campagnes ,
au pied «Je quelque arbre , afin que
tout le monde soit à portée dcl invo-
quer avant que de rien entreprendre,
et que les voyageurs puissent lui faire
leurs adorations et leurs offr..rtdes
avant que de continuer eur route.
PoLi.ÉAR-Cit.ioTi ( M. Iiid. ) , fêle
qui se <é!èbre le «piatrième jour après
la nouvpi'îe lune du mois Pretachi ,
8epteu)bre. C'est le jour.de la nais-
sance de ce dieu. La fête se fait dans
les temples et dans les maisons ; on
observe le petit jeûne ; et pour la
célébrrr , on achète un Poiléar de
terre cuite qiùin porte chez soi pour
y faire les cérémonies ordinaires. Le
lendemain, cette idole est portée hors
de la ville, et jetée dans un éta.'ie ou
dans un puits ; ceux qui veulent foire
de la dépense !a mettent sur un char
pompeux, et se font accompagner
p:ir les danseuses et les musiciens :
d'autres la font porter sur la tête par
un porte- faix.
Poi.i.ENTiA , déesse de la puissance ,
adorée par les Romains.
PoLLucTUM, festin que l'on faisait
aux peuj)les à l'occasion des dîmes,
ou dixième par te des biens, que l'on
consacrait à Hercule.
PoLLUx , fils de Jupiter , était im-
mortel , au lieu que son frère Castor ,
né de Tvndare, était sujet à la mort.
L amitié fraternelle répara le tort de
Il naissance. Polîux demanda que son
frère participât aux honneurs de la
divinité, et obtint que tour-à-tour
chacun Iiabiterait l'Olympe et l'E-
lysée : ainsi les deux frères ne se
mouvaient jamais ensemble dans la
«ipagnie des dieux. Pollux fut un
es Argonautes , et se distingua par
P O L
4'i
sa force athlétique. I! était supérieur
au pugilat , comme Castor dans l'art
deéoaiter les clievaux, et vainquit
au coml)at du ceste Amyeus, roi de
Bélirvcie, et fils de Neptune, le plus
redouté des athlètes de son temps.
Quoifjue la religion des peuples réunît
les deux frères dans un même culte ,
on trouve un temple élevé à Pollux
seul , près de la ville de l'éraphné
en Laconie , outre une fontaine au
même endroit, qui lui était spécia-
lement consacrée, et qu'on appelait
Pollydocée.
Poltronnerie. Jf^inckelmann la
désigne par un guerrier qui cache
son visage dans un bouclier. Ceux
des anciens avaient v,i\c ouverture au
travers de laquelle on pouvait voir
son adversaire.
PoLLs, un de ceuxqiu les premiers
apportèrent aux Mégalopolitains les
mystères des grandes déesses, et leur
apprirent comment on les célébrait à
Eleusis.
PoLYALus, fils d'Hercule et d'Eu-
rybie.
1 . PoLYBE , fils de Mercure et de
Clîthonophile, régna à Sicyone , et
maria sa fille Lysianasse à Talaiis ,
roi des Argiens. Il eut pour succes-
seur Adraste, qui , chassé d'Argos,
s'était réfugié à sa cour.
2. — Capitaine troyen , un des fils
d'Anténor.
3. — Un des poursuivants de Pé-
nélope, tué par Emnène.
4. — Habitant de Thèbes d'I^
gv)ite , qui fit de riches présents à
iVlénéla.^.
5. — Roi de Corinthe, éleva comme
son fils le jeune Œdipe. Sa mort fut
le dénouement de tous les malheurs
de ce jeun*^ prince , qui reconnut
alors qu'il n'était pas sou fils.
PolybÉe , déesse qu'on croit la
même que Cérès. C'est aussi un nom
de Proserpine. Rac. Poly , beau-
coup; boeiii ou boikein . nou|Tir.
PoLYBCETE , prêtre de Cérès , fut
rencontré par Énée dans les enfers,
au licù où habitaient les fameux
guerriers.
PolybotÈs, un des géants qui vou-
lurent- escalader le ciel. Neptune,
4'52 P 0 L
le voyant fuir au travers des flots,
qui ne lui venaient qu'à la ceinture,
l'écrasa sous la moitié de l'islfi© fie
Cos , qui couvrit le corps du géant ,
d'où fut formée l'isle Nysiros.
PoLYCAoN , fils de Lélex , fut révéré
comme un dieu par les Messéniens.
1. PoLY CASTE , femme d'Icarius ,
et mère de Pénélope.
2. — La plus jeune des filles de
Nestor , d'une rare beauté. Ce fut
elle qui prépara le bain pour l'é-
lémaqup.
PoLvcÉPHALE , cantiqTie dont
Pindare fait Pallas l'inventrice ,
ainsi que de la flûte, qu'elle fabriqua
pour imiter les gémissements des
sœurs de Médisse. On donne ù ce
nom , qui signifie à plusieurs têtes,
(polys , hfaucoup , kephalè , tète.)
différentes explications, dont la plus
naturelle est que ce cantique avait
plusieurs préludes qui en précé-
daient les différentes strophes. Plu-
turque , qui en attribue l'invention
à Olympe , ajoute que cet air était
consacré au culte d'Apollon , et
non pas ;i celui de Palfas.
PoLiCTORiDE , un des prétendants
à la main de Pénélope.
I. PoLYDAMAS , Troyen qu'on
soupçonna , en même temps qu' An-
ténor, d'avoir livré Troie aux Grecs.
Homère le peint comme moins
brave mais comme plus sagequHec-
lor, et lui attribue exclusivement
la connaissance de l'avenir et du
passé.
1. — Fameux athlète de la Thes-
sa!ie, était l'homme delà plus haute
stature qu'on ait vu dans les tenqjs
héroïques. Sur le mont Olympe, il
tua , sans armes , un lion ftjrieux ,
péril auquel il s'était exposé pour
imiter Hercule vainqueur du lion
de Némée. Une autre fois , se trou-
vant au milieu d'un troupeau , il
prit un fort taureau par un des
pieds de deirière , et le tint si
bien , que , quelque effort que fit cet
sinimal dans sa fougue , il ne put
se débarrasser des mains de Poly-
danias , qu'en lui laissant la corne
<lu pied par lequel il le tenait. On
dit aussi qu'en prenant d'une seule
P O L
main le train de derrière d'un chai*
qui courait avec la plus grande
vitesse , il l'arrêtait tout court. Ayant
été invité de venir à la cour du
roi de Perse, il défia au combat trois
de ses satellites qu'on nonunait
les immortels , et à qui la garde
de la personne du roi était confiée ;
il se battit seul contre eux trois, et
les étendit morts à ses pieds. A la
fin , il périt par trop de confiance
en ses propres forces. Un jour
étant entré dans une grotte pour
y prendre le frais avec queîfjues
amis , le roc parut s'ouvrir tout-à-
coup : au premier apperru du dan-
ger ses amis prirent 1 épouvante et
la fuite ; lui seul resta , et de ses
mains voulut soutenir la roche qui
se détachait : mais la montagne ve-
nant à s'écrouler, Polydamas fut
enseveli sous ses ruines. Il eut
une statue dans le stade des jeux
olympiques.
PoLY DAMNA , femme de Thonis ,
roi d'Egypte , fit présent à Hélène
d'une poudre qui assoupissait la
douleur , calmait la colère , et flii-
."iait oublier tous les maux. Hélène
en versa un jour dans le vin pour
tarir les larmes et bannir le deuil du
milieu du festin. On a cru que le
poète a désigné par-là les fictions
agréables dont Hélène amusait ses
convives, à- peu -près comme ma-
dame Scarron , depuis madame de
Maintenon , suppléait, sur la table
frugale d'un poète , au défaut du
rôti , par un conte de plus, f^, NÉ-
PENTHKS.
PoLYCDETE , Toi de l'islc de Sé-
riphe, accueillit chc. lui Danaé et
son fils qui fuyaient la persécution
d'Acrisius ; après avoir fait élever
le jeune Persée avec beaucoup <le
soin, il devint amoureux de Dan.é
et la contraignit de l'épouser. Pcisée,
au retour de ses voyages , se rendit
à Sériphe , désola toute l'isle , et eu
pétrifia les habitants en leur mon-
trant la tète de Méduse. Le roi lui-
même ne fut pas épargné.
PoLYDEGMENos, cclui qui reçoit
indistinctement tous les mortels dans
, son empire; smiioni de Piuton.
PoLYDliMOM
r 0 L
PolyoÉmon fut renversé porPer-
Ȏe , dans le combat qui se donna
à l'occasion de son mariage avec
Andromède.
1. PoLYDORA, fil!e de Méléagre ,
et petite-fille d'Œnéus , avait épousé
Prolésilas , qui , le premier , s'élança
des vaisseaux grecs sur le rivage de
Troie. Elle mourut de regret d'avoir
perdu son mari. Cette princesse est
appelée , par quelques uns , Laoda-
mie.
2. — Fille de Pelée et d'Antigone ,
épousa Borus, dont elle eut Mé-
neslhius.
5. et 4- "~ Une Nymphe, fille de
l'Océan et de Tétlivs , portait ce
nom , ainsi qu'une Amazone.
I. PoLvnOKE , fils de C^idnius et
d"H?rmonie , succéda à son père au
royaume de Thèbes./^o^.LABDACus,
iNfvcTÉvs.
1. — Fils de Priam et d Hécube.
Selon Vireile , Priam , craignant
, les armes des Grecs , avait envoyé
Ile jeune Polydore , avec une partie
de ses trésors, chez Polymnestor , roi
de Thrace , à qui il avait donné
sa fille Ilione en mariage. Celui-ci
fît périr le jeune prince ; et ce
fut par un prodige qu'Enée apprit
celle horrible perfidie. Débarqué sur
la côte de Thrace, il veut arracher
des plantes inconnues : le sang coule ,
•t une voix lamentable , celle de
'ombre de Polydore , l'instruit de ce
pli s'est passé. Le récit d'Hygin
liffere en quelque chose. Polydore
:st envové au berceau ; la prévoyante
lione l'élève comme son fils , et
«il passer Diphile pour son frère.
jcs Grecs ayant proposé au roi
îlectre , fille d'Agamemnon , s'il
répudier son épouse , et faire
érir Polydore , l'avare monarmie
ccepte ; mais c'est à son propre fils
a'il Ole la vie. Cependant l'oracle
'Apollon apprend à Polydore que
im père est mort et sa patrie brûlée.
l son retour en Thrace , Ilione lui
jpliqiTe cette énigme, et il se venge
1 arrachant les yeux à Polymnestor.
'omère a suivi une tradition dif-
rente. Il fait Polvdorc fils, non
Hécube , mais de Luotho^. Piiaui,
Tome II,
P O L 455
ojoute-t-il , avait défendu daller au
combat à Polydore , le plus jeune et
le plus chéri de ses enfants. Mais
la vanité de faire montre de sa vi-
tesse à la course le perdit ; Achille ,
qui n'était p;is moins léger, l'attei-
gnit dans les premiers rangs , et le
perça de sa pique.
3. — Fils d'Hippomédon, on des
héros épigones qui prirent Thèbes ,
dix ans après Etéocle et Polynice.
PoLYEMON , père de Hamo-
paon , qui périt sous les coups de
Teucer.
PoLYÉMoniDÈs , Hamopaon , fils'
de Polyémon.
PoLYGius, surnom de Mercure
honoré à Trézène. Il avait , dans
celte ville, une statue sous ce nom,
devant laquelle on prétendait qu'Her-
cule avait consacré sa massue de bois
d'olivier.
Polygone , fils de Protée. Son
frère Télégone et lui furent tués par
Hercule qu'ils avaient osé provoquer
à la course.
PoLYHYMNO , Une dcs Hyades.
1. PoLYiDE, devin qui apprit k
Minos 2 que son fils Glaucus s'é-
tait noyé dans un tonneau de miel.
Le roi le fit enfermer avec le corps ,
avec ordre de le rendre à la vie.
Le devin , sachant que ce prodige
excédait son pouvoir , irrita un ser-
pent qui se présenta, dans le dessein
de périr de sa piquure ; mais n'ayant
réussi qu'à le tuer , il en parut un
ailre, tenant une herbe dont il
traicha le reptile mort qui ressus-
cita. Polyide, frappé de l'effet de
la plante , l'appliqua à Glaucus
avec le même succès. Le jeune
prince, rendu à la vie , ne permit
point au médecin de retourner à
Argos , sa patrie , qu'il ne lui eiit
appris l'art de la divination : mais ,
a.int de partir, il exigea de son
él ve qu'il lui crachât dans la bou-
che; ce qui détruisit tout l'effet
de ses leçons.
2. — Fils d'Eurydamas , fut tué
par Diomède au siège de Troie.
PoLYMÈDE , fille d'Autolycus ,
et mère de Jason , ne survécut que
de quelques jours à son époux £ioa«
Ee
454 P O L
PoLYMEDONjUn dcs cnfantsnalurels
de Priam.
I . PoLYMÈLE , fille de Phylas , prin-
cesse d'une grande beauté , eut de
Mercure un fils nommé Edorus;
<e qui ne l'empêcha pas d'épouser
Echéclès , fils d'Actor , qui n'en
avait rien su.
1. — Fille d'EoIe , séduite par
Ulysse.
PolymÉlus , fils d'Argéas , capi-
taine troyen , tomba sous les coups
de Patrocle.
PoLYMKESTE, uH dcs principaux
de l'isle de Théra , épousa Pnro-
nvme , fille d'Etéarque , dont il eut
Battus.
PoLYMNESTOR , toi de Thrace à
l'époque du siège de Troie. Priam
lui confia son fiis Polydore, avec de
f;randes richesses , qui tentèrent sa
fîipidité. Lorsque la fortune eut
tr^ihi les efforts des Troyens, il fit
périr le jeune prince , dont la mère,
Hécube , lui arracha les yeux.
PoLYMNIE , POLYMNÉIE , PoLY-
HYMNiE , Muse de la rhétorique.
( Etyni. Po/j • , beaucoup ; et ymnos ,
Jivmne ou chanson , et selon Hé-
siode, mnaslhai , se ressouvenir,
comme présidant à la mémoire et
à l'histoire qui en dépend.) Elle est
couronnée de fleurs , quelquefois
cie perles et de pierreries , avec des
fuirlandes autour d'elle , habillée
de blanc -, la main droite en action
Î)our haranguer , et un sceptre dans
a gauche. Souvent , au lieu d'un
«ceptre , on lui donne un rouleau ,
sur lequel est écrit, suadere, parce-
q«e le but de la rhétorique est de
persuader. D'autres rouleaux qui
font à ses pieds portent les noms
de Cicéton et de Démosthène.
f'^oy. Eloquence , Rhétorique.
PoLYMKUS enseigna , disent les
Argiens , à Bacchus le chemin des
enfei-s. V. Alcyone.
PoLYNiCE , fils de Jocaste et
d'Œdipe , sortit de Thèbcs du vi-
vant de son père , et s'étant réfu-
gié à Argos , il y épousa la fille
d'Adraste. Après la mort d'Œdipe ,
■^lont Etéocie lui donna avis , il
revint à ïhèbes ; mais n'ayant pu
P O L
s'accorder avec fon frère , il en
sortit mie seconde fois ; et quoique
puissamment aidé par son beau-père ,
il fit ime tentative dont le succès
fut malheureux. Les deux frères
s'entre-tuèrent dans un combat sin-
gulier ; mais tandis qu'on décerna
la sépidture à Etéocie , comme
ayant combattu pour la patrie , on
ordonna que le corps de Polynice
fût livré pour servir de proie aux
oiseaux , comme ayant attiré une
armée étrangère dans sa patrie.
Pausanias donne à Polynice plu-
sieurs fils , q^i'il nomme Adraste ,
ïiméas et ïhersandre.
PoLYNicus , célèbre charpentier.
Odyss. l. 3.
PoLYNOÉ, une des Néréides.
1. Polypémon , le même que Pro-
custe.
2. — Père d'Aphidas , roi d'AIy-
bas.
PolypÉmokidÈs , Aphidas , fils de
Polypémon.
PoLYPHAGus , surnom d'Hercule ,
pris de son extrême voracité. Voy.
AdÉpHAGUS et BuPHAGUS.
I. Polyphème, fils de Neptune et
de Thoosa, est le plus grand, le
plus fort et le plus célèbre des
Cvclopes.ZTo/Mère, y irgile, Ovidcy
l'ont rendu très fameux dans leurs
ouvrages. C'était un Cyclope Av -^
grandeur démesurée , qui n'a-
qu'un œil au milieu du front .
qui ne se nourrissait que de cl
humaine. Uhsse ajant été je
par la tempête , sur les côtes iJe
la Sicile où habitaient les Cyclopes,
Polvphème l'enferma , avec tous ses
compagnons et des troupeaux de
moutons , dans son antre , pour les
dévorer; mais Ulvs*e le fit tant
])oire , en l'amusSnt par le récit
du siège de Troie , qu'il l'enivra
Ensuite , aidé de ses fompagnons
il lui creva l'oeil avec un pieu. \
Cyclope, se sentant blessé, poussa <
hurlements effroyables ; tous .-•
voisins accoururent pour savoir <- !
qui lui était arrivé; et lorsqnils lui,
demandèrent le nom de celui qu
rav..it blessé , il répondit que cétaJ
Personne , (car Uljsse lui avait di
P O L
qu'il s'appelait ainsi) ; alors ils s'en
retournèrent , croyant quil avait
perdu l'esprit. Cependant Uhsse
ordonna à^es compa£;nons de s'atta-
cher sous les moutons pour u'ètre
point arrète's par le jjéant , lorsqu'il
faudrait mener paitre son troupeau.
Ce qu'il prédit arriva , car Poly-
phème , ayant ôté une pierre que
cent hommes n'auraient pu ébranler ,
et qui bouchait l'entrée de sa ca-
verne , se plaça de façon que les
moutons ne pouvaient passer qu'un
à un entre ses jambes : et lorsqu'il
entendit Ulysse et ses comparons
dehors , il les poursuivit , et leur
jeta à tout hasard un rocher d une
grosseur énorme ; mais ils l'évitèrent
aisément et s'embarfjuèrent , après
n'avoir perdu que quatre d'entr'eux ,
que le péant av;iit mangés.
Cette fable a son iondement dans
l'iiistoire ; car Polyplièuie vivait du
temps d'LIvsse, et était roi de Sicile,
comme quelques auteurs nous l'ap-
prennent- L.'i>sse aborda dans cette
isle ; et s'étant fait aimer de la filie
duCyclope, il l'enleva. Mais elle
lui fut arrachée , et fut rendue à son
père par les habitants de lis'e.
Homère ajoute que Neptune ,
iVnsé de ce qu'Ulysse avait aveuglé
son liis Polvphème , lit périr son
vaisseau dans lisle des Phéaciens ,
où il aborda cependant .\ la nape ,
avec l'écliarpe que Leucotfaoë lui
avait donnée.
Polvphème, malrn^é sa férocité
naturelle, devint amoureux de la ny rn-
ph" Galatée, qui étuit el'e-nieme
éprise du herger Acis. Polyphème ,
i'aloux de cette préférence , observa
es deux amants , et , les a^ ant surpris
ensemble , écrasa d'un rocTier le jeune
Acis , qui fut transformé en fleuve.
Dans le recueil des Peintures
anciennes d' Fierculanuni, on voit,
planche X , Polyphème représenté
avec trois veux. Sereins nous ap-
prend que plusieurs ne lui donnaient
«u'un (fiil , quelques uns deux ,
d'autres trois.
2. — Prince qi! Homère dit être
ég:J aux dieux. Il fallait quç ce fût
quelque prince des Lapithes.
P O L 455
3. — Thessalicu , tils d'Elatus, mis
par Hr"in au nombre des Argo-
nautes. Il est différent d'Euphème ,
avec qui il a été coofondu par Apol-
lonius de Rhodes.
PoLYPHiDÉE , fameux devin, fils
de Mantius. Apollon le rendit le
p'us éclairé des devins, après la mort
d Amphiaraiis : c'était à Hvpérésie ,
ville du pays d'Argos , qu'on venait
le consulter.
PoLYPHOMTE , tvran de Messénie ,
fut tué par Téléplion , fils de CUres-
phonte et de jSlérope , qui avait
échappé à sa fureur , lorsqu'en usur-
pant le trône il massacra tous les
princes de la famille rovale.
PoLYPOETE , de la race des La-
pithes , fils de Pirithciis et d'Hippo-
daHiie, partit pour le siè^ede Troie
à la tète de quarante vaisseaux , et
fit durant ce siè^e plusieurs actions
mémorables. II fit mordre la pous-
sière à plusieurs capitaines troyens.
Aux funérailles de Patrocle , Poly-
pœte remporta le prix du disque.
PoLYTECHNE, gendre de Pandarée.
f^. PA^■DARÉE.
Polythéisme, pluralité des dieux.
Rac. Polys , beaucoup; theos ,
dieu.
PoLYTHERSE , ^ère de Ctésippe ,
un des poursuivants de Pénélooe.
I. PoLYxÈXE , fille de Priam :
Achille, l'ayant vue pendant une
trêve , en devint amoureux , et la f\t
demander en niariaiîe à Hector. Le
prince troyen la lui promit , s'il vou-
lait trahir le parti des Grecs; mais
une condition aussi honteuse ne put
qu'exciter l'indignation d'Achille ,
sans cependant diminuer son amour.
Lorsque Priam alla redemaudet le
corps de son fiU . il mena avec lui
la princesse , pour être plus tavora-
bleuient reçu. En effet , ou dit que
le prince er'^c renouvela sa demande,
et consentit même h aller secrète-
ment épouser Polvxène en présence
de sa famille , dans un temole
d'Apo'lon, qui était entre la ville
f t le camp des Grecs. Paris et Déi-
phoh-s'v rendirent :vtc Priam, et,
dans le temps que Déiptiobe tenait
Achiilç embrassé , Paris lui porta
E e a
456 P O M
un coup mortel. Polyxène au deses-
poir de la mort d'un prince qu'elle
aimait , et d'en être la cause inno-
cente, se retira au camp des Grecs ,
où elle fui reçue avec lionneur par
Againemnou ; niai.s s'e'tant dérobée
de nuit , elle se rendit sur le tom-
beau de son' époux, et s'y percale
sein. Une autre tradition plus con-
nue porte que Polyxène fut ininio-
Ice par les Grecs sur le tombeau
d'Acliille. C'est celle qu'ont suivie
Euripide ûans sa tragédie <V/'écube,
et Oi'ide dans ses M étainoi'phoses .
2. — Une des filles de Danaiis.
T. PoLYxÉNiis , fils de Jason et de
Médée.
2. — Fils d'Agasthène et petit-fils
du roi Augée, du sang des Héra-
clides , fut un des capitaines grecs
qui allèrent au siège de Troie ; il
commandait dix vaisseaux montés
par des Epéens. II était distingué
par sa valeur.
1 . PoLïXo, femme de Tlépolérne.
Hélène s'étant réfugiée à Rhodes
auprès d'elle , Polyxo , pour venger
la mort de son mari tué au siège de
Troie , lui envoya dans le bain deux
femmes qui la pendirent à un arbre.
y. Dendritis , Helekeion.
2. — Prêtresse d'Apolion dans
Tisle de Lemnos , excita toutes les
femmes de l'isle à tuer leurs maris ,
paicequè ceux-ci, sous des prétextes
de mal-propret(',étaient allés chercher
d'autres femmes dans la Thrace.
3. — Une des Atlantides.
4. — La femme de Danaiis.
5. — Celle de Nyctée.
Pommes, v. Discorde ou ThÉtis,
Atalame , Hespérides, Paris j de
pin, V. Bacchi/s , Cybèle , Escu-
LAPK , etc.
PoMŒKiL'M, certain espace , tant
en dedans qu'en dehors àei> murailles
de la ville , où il n'était pas permis
de bâtir , et où les augure* consul-
taient les auspices.
PoMONALis Flamen , prêtre de
Pômone. 11 lui ofirait des sacrifices
pour la conservation des fruits de la
terre.
PoMONE était une nymphe remar-
quable par sa beauté , autant que
P O jN
par son adresse à cultiver les jardins
et les arbres fruitiers, 'l'ousles dieux
champêtres se disputaient sa con-
quête ; miiis Vertumnc , sur - tout ,
chercha tous les moyens de lui plaire,
et V réussit , après avoir emprunté
difîérentes métamorphoses. Un jour
qu'il était déguisé en vieille , il
trouva l'occasion de lier converhation
avec elle. D'abord , il la flatta bean^
coup sur ses charmes . sur ses ta-
lents, et ses goûts pour la vie cham-
pêtre ; et il lui raconta tant d'aven-
tures funestes arrivées à celles qui
commeelleserefusaientà la teiidres^se,
qu'enfin il la rendit sensible et devint
son époux. Elle eut à Rome un tem-
ple et des autels. On la représentait
comme la déesse des fruits et des
jardins, assise sur un grand panier
plein de fleurs et de fruits , tenant
de la main gauche qu( Iques pommes ,
et de la droite un rameau. On la
trouve aussi debout , vêtue d'une
robe qui lui descend jusqu'aux pires,
et qu'elle replie par devant pour
soutenir <ies pommes et des branches
de pommier. Rac. Pomum , fruit.
Les poètes la dépeignent couronnée
de feuilles de vigne et de grappes de
raisins , et tenant dans ses mains une
corne d'abondance ou une corbeille
remplie de fruits.
Pompa. Ce mot se disait en parti-
culier des jeux du cirque , qui se re-
présentaient avec magnificence.
Pqmpéens. Voy. Apopompéens ,
AvEBRLNCUS.
PoMi'EON Daimonos Eorté . fête
grecque mentionnée ■çwcHésychius.
On y portait une image nommée
^temmation.
PoMPii us , pêcheur de l'isle d"I-
carie , fut métamorphosé en une
, espèce de poisson qui ressemble au
thon , et que les mateloîs avaient en
grande vénération.
Pompon . père de Numa Pompi-
lius , au rapport de Tite-Live.
PoNGOL ( M. Ind. ) , fête qui
arrive le premier du dixième mois ,
Taï , Janvier : c'est la pins grande
fêle des 'Indiens ; elle est destinée à
célébrer le retour du soleil dans le
nord , et dure deux jours. Le pre-
p 0 :i
mier jour on la nomme Boï-Pan- \
digue ou Peroun-Pongol , cp qui
signifie Grand - Pon^oL La céré-
monie consiste ù faire bouillir du riz
avec du lait , pour tirer des auf;ures
de la façon dont ce lait I>out. Dès
qu'on apperçoit les premières ébul-
litions , les feiiunes et enfants crient
Pongol, qui veut dire , il bout. C'est
dans l'intérieur des maisons qu'on
fait cette cérémonie ; le lieu cnoisi
{)our cela doit être purifié avec de
a bouze de vache : on y dresse un
fourneau , sur lequel on fait cuire le
riz , qu'on présente d'abord aux
dieux ; après quoi , toutes les per-
sonnes de la maison doivent eu
manger un peu. Le second jour , elle
prend le nom de Maddoii-Pougol
ou Pongol des vaches : on peint
la corne de ces animaux, on les cou-
vre de fleurs , on les fait courir dans
les rues , et Ion fait ensuite chez
soi le Pongol pour eux. Le soir on
porte la figure du ditu procession-
nel lement dans les campagnes. L'i-
dole est placée sur un cheval de bois,
dont les pieds de devant sont levés
comme s'il galopait ; ceux de der-
rière sont posés sur une table de
bois , portée par quatre hommes. Ils
observent dans la marche d'aller en
travers comme un cheval qui se ca-
bre et qui rue. L idole tient une
lance à la main , et elle est censée
aller à la chasse ; on tue un animal
réservé pour cette fête ; il doit être
quadrupède , choisi indifféremment
depuis le tigre jusqu'au rat. On exa-
mine sur-tout le côté qu'il prend
quand on le liiche , pour en tirer des
augures. Ce même jour les brahmcs
jette. it des sorls, poiu" connaître les
événements de l'année suivante. Les
animaux et les grains sur lesquels ils
tombent deviendront , disent -ils ,
très rares ; si c'est sur les jxeufs et
le iiely, riz en paille , les bœufs pé-
riront , et le nel y sera très cher ; s'ils
tombent surles chevaux et éléphants,
c'est signe de guérie.
Les brahmes font accroire au peu-
ple que Sangi-andi , l'un des dever-
kels , vient toutes les années sur la
t€»ie à pareil jour leur découvrir le
P O N 437
bien et le ma! futur , et qu'il Tan-
nonce par le grain qu'il mange e^
l'animal qu'il monte ; c'est ce que le
sort leur fait connaître. Le même
soir , les Lidiens se rassemblent en
famille , se font réciproquement des
présents , et se visitent en cérémonie
pour se souhaiter un bon pongol ,
comme nous faisons le premier jour
de l'an : les visites durent huit jours.
Pontée , jeune Phéacien , bien
fait et dispos , qui disputa le prix à
la cour d'Alcinoiis.
PoSTiA ; manne. Vénus avait
sous ce nom un temple dans le ter-
ritoire de Corinthe. La statue de la
déesse était remarquable par sa gran-
deur et sa beauté.
Pontife , nom que l'on donnait
à ceux qui avaient la principale di-
rection des affaires de la religion
chez les Romains , qui connaissaient
de tous les liifférends qu'elle occa-
sionnait , qui en réglaient le culte
et les cérémonies. Ils formaient à
Rome un collège, qui , dans la pre-
mière institution faite par Nnma
Pompilius , ne fut composé que de
qiiatre pontifes pris du corps des
patriciens : ensuite on en adopta
<{uelques autres choisis entre les plé-
béiens. L. S^lla le dictateur en
augmenta le nombre jusqu'à quinze ,
dont les huit premiers prenaient le
titre de grands pontifes , et les sept
autres celui de petits pontifes , quoi-
que tous ensemble ne fissent qu'un
même corps , dont le chef était ap-
pelé le souverain pontife. Mais le
nombre des pontifes ne resta point
fixe : il y en eut par la suite , tantôt
plus , tantôt moins.
Cette dignité était si considéra-
ble , qu'on ne la donna d'abord ,
comme on vieni de le dire , quaut
patriciens. Quoique les plébéiens
eussent été consuls , et qu'ifs eussent
eu l'honneur du triomphe , ils en
étaient cependant exclus. Dccius
Mus fut le premier de cet ordre
qui parvint au sacerdoce , après
avoir vivement représenté au peuple
l'injustice (pi'on lui faisait en le pri-
vant de cet honneur. Depuis ce
temps il n'y eut plus de disliuction
E e 5
438 P 0 N
entre les patriciens et les plébéiens
pnr rapport à cette dignité.
Pîulanjue tire l'étjniologie du
mot pontife du soin qu'ils avaient
de réparer le pont de bois qui con-
duisait au-delà du TyLro ; et il coni-
}iat le sentiment de Denys d'Ha-
licarnasse , qui prétendait qu'ils
bâtirent un pont , « parceque , dit-il ,
» du temps de Numa Pompilius ,
« qui institua les pontifes , il n'y
» avait point de ponts à Rome. »
D'autres ledérivcnt depossejacere,
pouvoir sacrifier.
Les pcntiics étaient regardés
comme des personnes sacrées ; ils
avaient le pas sur tous les magistrats;
ils présidaient à tous les jeux du
cirque , de l'amphithéâtre , et du
théâtre, donnés en 1 honneur des di-
vinités, lis pouvaient se subroger un
de leurs collègues , lorque de fortes
raisons les empêoliaient de remplir
leurs fonctions.
Leur habillement consistait en
une de ces robes blanches bordées
de pourpre qu'on appelait prétex-
tes , et que portaient les magistrats
curnles.
Pontife ( le grand )>, ainsi appelé
par excellence , parcequ'il était à la
lète de tout le collège des pontifes ,
avait l'intendance universelle de tou-
tes les cérémonies , tant publiques
que particulières. Cette dignité était
de la création de Numa , et se don-
nait toujours à quelqu'un qui était
du collège des pontifes , et qui était
élu dans les comices par les tribus.
On le choisissait dans les premiers
temps parmi les patriciens ; mais le
peuple, étant venu à bout de se re-
vêtir de toutes les dignités qui ap-
partenaient aux nobles , ne négUgea
pas celle-ci ; et , l'an 5oo , Tiberius
Coruncanus , plébéien , fut élu grand
pontife. Après la mort de Lépide ,
qui avait été triumvir, Auguste prit
îe grand pontificat , et , après lui ,
tous les empereurs jusqu'à Gratien
furent honorés de la même diguité.
On affecta de la donner aux princes
régnants , parceque le pontificat sem-
blait attirer plus de respect à celui
qui en était revêtu , qu'il u'çu était
P G N
dû 5 rm simple partie ulier. Le grand
pontife, ayant la surintendance de
toutes les clioses de la religion , en
prescrivait les cérémonies et en ex-
pliquait les mystères. Il avait la di-
rection des vestales ; c'était lui qui
les recevait , et les punissait lors-
qu'elles avaient prévariqué : il avait
l'inspection sur tous les ordres des
prêtres , et sur les ministres des sa-
crifices ; il dictait toujours la for-
mule dans les actes publics ; il avait
le droit de présider aux adoptions ,
de conserver les annales , de régler
l'année , et de prendre connaissance
de certaines causes qui regardaient
le mariage ; lui seul pouvait accorder
les dispenses, et j1 ne rendait compte
de sa conduite ni au sénat ni au
peuple. D'ailleurs , il avait le privi-
lège de conserver sa dignité pendant
toute sa vie , et de n'avoir point
d'égal dans sa charge ; ce qui se
prouve par l'exemple d'Auguste, qui
attendit la mort de Lépide pour
prendre le souverain pontificat. Mais,
quoique toutes ces prérogatives lui
donnassent une autorité supérieure ,
il y avait cependant plusieurs choses
qu'il ne pouvait faire sans le consen-
tement du collège des pontifes , et
on pouvait appeler à ce dernier de
ses décisions , ainsi que du ju-
gement du collège au peuple, il
ne lui était pas permis de sortir
hors de l'Italie ; et Crassus fut le
premier grand pontife qui contrevint
à cette loi. A son exemple , ses suc-
cesseurs dans le pontificat s'arro-
gèrent le même privilège ; et la loi
Patinia , qui vint ensuite, permit
au grand pontife de tirer au sort bs
provinces à gouverner. 11 ne pouvait
habiter que dans une maison publi-
que. Il lui était défendu de convoler
à de secondes noces , de regarder ou
de toucher un cadavre ; et c'est pour
cela que l'on plantait un cyprès de-
vant la maison d'un mort , de peur
que le pontife n'entrât dans une m: i
son qui pût le souiller.
La consécration du souverain por
tife se faisait avec des cérémoni(
extraordinaires.
Po^■ïo^'oi!s , uq des hérauts d'A!
POP
«inoiis roi des Phéaciens, dont la
fonction était de verser du \in aux
convives.
PoNTOPORii , une des Néréides.
PoNTtrs , fils de Neptune , qui
donna son nom à la mer Noire , dite
Pout-Euxin ,et à une grande contrée
de l'Asie mineure.
PoPA^A , gâteaux sacrés , qu'on
offrait à Esculape.
Popes , sorte de ministres cliez les
Romains : ils conduisaient la vic-
time à l'autel , mais de manière que
la corde avec laquelle ils la condui-
saient fut fort lâche , afin que la vic-
time ne parût pas conduite au sa-
crifice malgré elle , ce qui aurait été
d'un fort mauvais auf^ure. Quand
elle était devant lautel , on la déliait
pour la même raison , et c'était un
signe funeste quand elle s'enfuvait.
Les popes apprêtaient alors les cou-
teaux , l'eau et les autres choses né-
cessaires pour le sacrifice. Après
avoir reçu l'ocdre du sacrificateur ,
l'un d'eux, appelé Cultaire, frappait
la victime avec une hache ou une
massue , et l'égorgeait aussi - tôt.
Quand elle avait perdu tout son
sang , qu'on recevait dans des cra-
tères et qu'on répandait sur Tau-
tel , les popes la mettaient sur une
tahie sacrée nommée anclabris , et
là ils la dépouillaient et la dissé-
quaient , à moins qu'on ne la brû-
lât tout entière , auquel cas ils la
mettaient sur le bûcher aussi -.tôt
gu'elle était égorgée. Dans les sacri-
ces ordinaires , on ne brûlait qu'une
très petite partie de la victime ; et
du reste on faisait deux portions ,
l'une pour les dieux , l'autre pour
ceux qui faisaient les frais du sacri-
fice. Ceux-ci s'en régalaient avec leurs
amis , et la portion des dieux était
abandonnée aux popes , qui l'empor-
taient dans leurs maisons appelées
Popznce, de leur nom , où allaient en
acheter tous ceux qui en voulaient.
Comme les popes vendaient aussi du
vin , les popines étaient les cabarets
des Romains , et c'est encore de ce
mot qu'on se sert pour exprimer les
nôtres en latin.
Les popes portaient une çspèce
P O R 439
de couronne sur la tète ; mais i!»
étaient à demi nus , ayant les épau-
les, les bras et le haut du corps dé-
couverts jusqu'au nombril ; le reste
du corps était couvert jusqu'à mi-
jambes d un tablier de toile ou de
peaux de victimes : c'est ainsi du
moins qu'ils sont dépeints dans la
colonne trajane. Il y a cependant
d'autres figures anciennes qui les
représentent avec une aube pendante
depuis les aisselles, et retroussée pour
loger leur coutelas.. Le tablier qui
les couvrait jusqu'à mi-jambes s'ap-
pelait limus , pSrcequil y avait au
bas une bande de pourpre qui était
cousue en serpentant : c'est ce que
nous apprenons de Seivius.
PoPOGLRO ( M. Ainér. ) , enfer
des Virginiens , selon quelques au-
teurs , dont le supplice consiste à
être suspendu entre le ciel et la
terre.
PopuLiFVGiES , fête romaine , cé-
lébrée au mois de Juin , en mémoire,
selon les uns , de l'expulsion des rois ,
et , selon d'autres , eu l'honneur de
la déesse Fugia , qui avait favorisé
la déroute des Fidénates , lorsqu'ils
voulurent s'emparer de Rome, le
lendemain que le peuple s'en fut re-
tiré.Denysil'HalicarnassepTétend
que l'objet de cette fête était la fuite
du peuple, qu'un violent orase dis-
persa après que Romulus eut été
massacré.
1 . PoPUtoNiA , surnom de Junon ,
qui , sous le nom de Lucine , prési-
dait aux accouchements , et con-
tribuait à peupler le monde. Ou
plutôt :
2. — Déesse champêtre, dont le»
Romains imploraient le secours con-
tre les dégâts et les ravages , soit de
l'ennemi , soit des éléments , soit des
saisons. C'était vraiseniblement Ju-
non , déesse de l'air , adorée sous ce
nom , comme Jupiter l'était sous
celui de Fulgur.
PoRCA , truie , animal qu on im-
molait à Cérès , soit parcequ'il semble
avoir appris aux hommes l'art de
labourer , et c'est pour cela qu'il
était sacré aux yeux des Egyptiens ,
soit à raison du, dommage qu'il cause
Ee 4
44o P O R
aux moissons , en fouillant la terre.
On l'immolait aussi le jour des noces,
à cause de sa fécondité ; et ceux qui
contractaient une alliance la rati-
fiaient par le sacrifice d'un porc.
PoRCA succEDANEA , truie que
sacrifiaient à Cérès , par forme d ex-
piation , avant la moisson , ceux qui
n'avaient pas rendu exactement les
derniers devoirs à quelqu'un de leur
famille , ou qui n'avaient pas purifié
Je lo^is où il y avait eu un mort.
PoREODEKESHANG, législateur des
Sabéens, antérieur à Zoroastre , et
fondateur du saLéisme. Voy. Sk-
BÉIS.ME.
PorÉvith , divinité des anciens
Germains , qui présidait à la guerre.
Us la représentaient avec six têtes ,
dont une était placée sur la poitrine.
Un j^rand nombre d'épées , de lan-
ces , et de toutes sortes d'armes , en-
vironnait le piédestal qui soutenait
sa statue.
PoRPHïRioN , un des géants qui
firent la guerre aux dieux. Jupiter,
pour le vaincre plus aisément , s'avisa
d'un bizarre stratagème , celui de lui
inspirer de tendres sentiments pour
Junon , croyant que l'amour désar-
merait sa fureur. Mais le géant conçu t
en un moment une passion si vio-
lente , qu'il allait faire violence à la
déesse , si Jupiter avec la foudre ,
et Hercule avec ses flèches , ne lui
eussent 6té la vie.
PoRRiMA , sœur ou compagne de
Carnienta mère d'Evandre. Elle
présidait aux événements passés.
PoRSYMNA, fille du fleuve Aslérion,
est comptée , avec ses sœurs Acraa
et Eubée , parmi les nourrices de
Junon.
Portes d'Enfer. Ce sont , dans
Virgile , les deux portes du Som-
meil , l'une de corne , l'autre d'i-
voire. Par celle de corne passent les
songes véritables , et par celle d'ivoire
les vaines illusions et les songes
trompeurs. Enée sortit par celle
d'ivoire ; ce qui semble prouver les
conjectures de fVarbutton , savoir,
que le récit de son voyage aux Enfers
nest que le récit d'une initiation.
PoKTHÉt. V. ParTHAOH.
p o s
PoRTHMEt'S, le nocher par excel-
lence , Charon , nautonnier des
Enfers.
PoRTiTOR , mot latin qui désigne
Charon , et qui répond au mot grec
Porthmeus. '
Portumnales, fêtes romaines en
l'honneur de Portumnus. Elles se
célébraient à Rome le 17 du mois
d'Août.
Portumnus , Portunus , divinité
romaine qui présidait aux f)orts.
C'était Mélicerte ou Palémon. D'au-
tres le confondent avec Neptune. Il
avait deux temples à Rome. On le
voit représenté , sur les médailles an-
ciennes , sous la figure d'un vieillard
respectable , qui s'appuie sur un
dauphin , et tient une clef dans ses
mains.
PoRUS , dieu de l'abondance , était
fils de Métis , déesse de la prudence.
Voici le conte que fait Platon sur
ce dieu. A la naissance de Vénus ,
les dieux célébrèrent une fête à la-
quelle se trouva , comme les autres ,
Porus , dieu de l'abondance. Quand
ils furent hors de table , la Pauvreté
ou Pénie , crut que sa fortune était
faite, si elle pouvait avoir un enfant
de Porus ; elle alla donc adroitement
se coucher à ses côtés , et , quelque
temps après , elle donna naissance à
l'Amour. De là vient que l'Amour
s'est attaché à la suite et au service
de Vénus , ayant été conçu le jour
de sa fête. Comme il a pour père
l'Abondance , et la Pauvreté pour
mère , il tient de l'une et de l'antre.
i.PosÉDON, Brise-vaisseaux ,
nom grec de Neptune.
2. — Mois attique , consacré à
Neptune.
PosÉiDONtES , fêtes grecques en
l'honneur de Neptune. Dans lisle de
Ténédos, unedesCyclades, ilyavait
hors de la ville un bois et un temple
remarquables par de vastes salles h
manger , qui servaient à la foule de
ceux qui venaient célébrer -cette
fête.
PosiDONiE , capitale des états de
Cranaus , qui lui donna le nom d'.i'-
ihenè , en l'honneur de sa fille.
L'aréopage ratifia ce changement,
POT
cf <J'ji donna lieu à la fahle de Nep-
tune vaincu par Je ju£;ement des
dieux , et cédant à Minerve Ihon-
neur de donner un nom à la ville de
Cécrops.
Postulations , sacrifices que l'on
taisait pour appaiser les dieux irrités,
':omnie si ces divinités offensées les
eussent demandés , ou plutôt parce-
qu'ils étaient acconipa^nés de de-
mandes ou prières propres à les
fléchir.
PoSTVtio , nom donné à Pluton
sur les bords du lac Curtius , parce-
que la terre s'étant entr ouverte en
ce* lieu , les aruspices prétendirent
que le roi des ombres demandait
des sacrifices. De cette demande ,
exprimée en latin par le mot postii-
laiio , se forma Postulio. f^ arron.
PosTVEnxA, Postversa, PosTVORTA,
une des divinités qui présidaient aux
accouchements difaciles. C'était une
desCarmentcs. ^. ANTEvoRTA.Onla
confond quelquefois avec une divi-
nité du même nom qui présidait aux
événements futurs.
PoSWISDEOn PoGHWISTE {M. SI.),
l'Role des Slavons , qu'ils reconntis-
saient pour le dieu des vents ora-
geux , et que les habitants de Kiew
regardaient comme le dieu de Tair ,
du beau et du mauvais temps.
POTA , PoTICA , PoTINA , décSse
qui présidait au boire des enfants.
f^. Educa , Edusa.
Potamides , nvmphes des fleuves
et des rivières. Rac. PoLantos ,
fleuve.
PoTHos , le Désir , divinité ado-
rée des Samotliraces.
PoTiTiENs , prêtres d'Hercule, f^.
Pinariens.
PoTNiADÈs, Glaucus , fils de Sisy-
phe , roi de Potnie. •
1 . PoTNi ADEs , cavales qui mirent
en pièces Glaucus.
2. — Déesses que l'on croyait
propres ù inspirer la fureur , dont
on voyait le» statues , du temps de
Pausanias , dans les ruines de
Potnie , ville de Béotie. A certain
temps de l'année, les i^ens du pavs
leur faisaient des sacriii(,es , et lais-
•aient aller en quelques endroits du
P O U 44'
bois des cochons rie lait , qui , si ou
les en croit , l'année suivante , .i
pareil temps , étaient trouvés paissant
dans la forêt de Dodone. On croit
aussi que c était un surnom des Bac-
chantes.
PoTNrE , ville de Béotie , près de
laquelle était un puits dont on pré-
tendait que l'eau rendait les cavales
furieuses. Sur le chemin de cette
ville à Thèbes , on montrait h droite
xme petite enceinte fermée par une
espèce de colonnade , oi la terre
s'était ouverte pour enclouiir Am-
pliiaraiis : la preuve qu'on en donnait ,
c'est que depuis ce temps anciui
oiseau n'était venu «e re[>oser sur
ces colonnes , ni aucun aïiimal , do-
mestique ou sauvage , n'était Tenu
brouter l'herbe qui y croissait.
Poudreux. Jupiter vivait sous ce
nom un temple à !Vléi;are , dans l'At-
tique , apparemment parceqiie le
temple était sans couverture, et par
conséquent la statue poudreuse.
PoTJLETSSACRÉs.Oii nommait ainsi
chez les Romains des poulets qnc
les prêtres élevaient , et qui servaient
à tirer les augures. On n'entrepre-
nait rien de considérable dans le
sénat , ni dans les armées , qu'on n'eût
auparavant pris les auspices des pou-
lets s Kjrés. La manière la plus ordi-
naire de prendre ces auspices con-
sistait à examiner de quelle façon ces
poidets usaient du ^rain qu'on leur
présentait. S'ils le mauj^eaient avec
nvidné , en trépignant et en l'ér^rtant
çà et là, l'auïiure était favorable;
s'ils refusaient de mander et de bon e,
l'auspice était mauvais , et on renoii-
çait à l'entreprise peur laquelle o/i
consultait. Lorsqu'on avait besoin de
rendre cette sorte de divination fa-
vorable , on laissait les poulets un
certain temps dans une ca^e sans
manger ; après cela les prêtres ou-
vraient la cage , et leur jetaient leur
mangeaille. On faisait venir les pou-
lets de l'isle d'Eubée.
Poul-Serrha, pont sur fp, milieu
du chemin. ( M. Mah.) C'est ie
nom que donnent les musulmans au
pont que les âmes passent après tiuf
mort , et au-dessous duqnel est un
44^5 POU
feu étemel. C est là qu'au jour du
jugement dernier se fera la séparation
des bons et des me'chants, et que ceux
3ui auront souffert quelque injure
ont on ne leur aura pas fait raison
s'attacheront alors aux ])ords des vê-
tements et se jetteront aux jambes
de celui dont ils auront droit de se
plaindre. Les Persans , sur-tout , sont
très infatués de cette idée.
PouRANONs {M. Ind.), commen-
taires des brahmes sur les Yédams.
Ce sont de vrais poèmes. Ils sont au
nombre de dix-huit, et comprennent
toute l'histoire des dieux du pays ,
à-peu-près comme celle des divinités
fïrecques est contenue dans les Mé-
tamorphoses A'Ovidc. Dix sont
consacrés à clianter les louanges de
Shiva , sa suprématie sur les autres
dieux, la création du monde par sa
A'olonté , ses miracles et ses f;uerres.
Ils ont trois cents mille strophes ou
versets. Sonnerai les nomme Say-
von , Paoudigon, Muharcandon,
Ilingon, Candon , Varagoti, Va-
manon, Matchion, Cour/non', et
Péramandon. Quatre sont en l'hon-
neur de Wishnou ; mais ils donnent
des louanges à ce dieu conservateur ,
sans rabaisser Shiva qu'ils lui com-
parent. Le même voyageur les nomme
Caroudon , jYaradicn^ J^aïche-
navon, et le Bagavadon. Le quin-
zième et le seiziètne , qui sont le
P adoutnon et le Péranion , sont en
l'honneur de Brahma. On ne peut
<;n donner une plus juste idée, qu'en
les comparant à une paraphrase de
la doxologie des hymnes catholi-
ques. Les deux derniers , le Péra-
macahivaton et Y Aghineon , célè-
brent le Soleil et le Feu sous le nom
àH Aghini, l'un comme dieu qui vi-
vifie , et l'autre conmie dieu qui
détruit. Quoique les Pouranons ne
soient pas d'une aussi grande auto-
rité que les Véùams , ils font règle de
foi ; et quand on les cite sur quelque
àifficulté relative â des points de
religion , tout doute est levé , et la
question est résolue. Les Indiens en
attribuent la composition à Viasser
seul ; mais il n'est guère possible que
la vie d'un seul homme ait suffi ù |
POU
les composer , puisqu'il la faut pour
\ps transcrire. 'l'ous ont été écrits en
samscroutam , ou grandon, langue
tombée en désuétude, et qui n'est
plus entendue que par un petit nom-
bre d'Indiens , lesiiuels même n'en
ont qu'une connaissance très impar-
faite. Quatre seulement ont été tra-
duits en langue tanionle , le Sayron ,
le Candon, le Counnon et le Baga-
vadon. Le peuple a la permission de
les lire.
PouROUS {M. Ind.), nom du pre-
mier homme suivant les Banians.
K. Cosmogonie des Baniaks , Par-
coutÉe.
Poussa ( M. Chin. ), dieu de la
porcelaine. Des ouvriers, dit-on , ne
pouvant exécuter un dessin donné
par un empereur , l'un d'eux , dans
un moment de déeespoir , s'élança
dans le fourneau tout ardent. Il fut à
l'instant consumé, et la porcelaine
,, prit la forilieque souhaitait le prince.
Ce malheureux acquit , à ce pris ,
l'honneur de présider en qualité de
dieu aux ouvrages de porcelaine.
PouTCHARis ( M. Ind. ) , sorte de
prêtres indiens qui se dévouent ou
culte de Manar-Suami et de Darma-
Raja. Tout homme , excepté le
paria , peut embrasser cet état ; ils
font les cérémonies dans les temples
de ces deux divinités.
Los brahmes regardent ce culte
connue idolâtre , et jamais un secta-
teur de Wishnou ne sera le pout-
chari de Manar-Suanii, parceqne le?
wishnouvistes prétendent que ce dieu
n'est qu'une transfiguration de Sou-
pramanier , fils de Shiva. Le pout-
chari de Darma-Raja peut être de
l'une et l'autre secte ; mais ni l'un
ni l'autre ne sont jamais pandarons ,
ni tadins. Celui de Manar-Suami va
dans les rues , chantant les louanges
de Shiva et de Soupramanicr , tandis
que l'autre chante celles de Darnia-
Raja. Le premier s'atrcompagne du
chélimbon : le second ne se sert que
d'une clochette ; iiKiis sa femme , pour
l'ordinaire , l'accompagne avec des
castagneltes,et, pour terminer chaque
verset , elle dit oui , comme pjui
appliudir à ce que son mari vient di
POU
elianter. Quelquefois il porte avec hii
des tableaux où sout rej)rc.soiiti'es
a vie et les fuerres du dieu qu'il
adore ; il lit ou chante en puijiic
quelques versets de sa vie , en mon-
trant les exploits du roi déifie. D'au-
tres fois il prononce ses sentences ou
récite ses fables , afin d'attirer l'au-
uîdne des passants.
Le poutcbari de Manar-Suanii se
scrtà-peu-près du nièuje stratapèriie ;
il s'assied dans les rues , dans les
f)!aces publiques , et sur les chemins
es plus fréquenter , en chantant les
louanges du saint ou du dieu qu'il
révère : plusieurs acolythes accom-
pagnent sa voix , les uns avec un
petit tambour , qu'ils appellent on-
douhai, sur lequel ils fi-appent avec
les doiiits j d'autres crient de ten)ps
en temps avec lui pour appuyer ce
qu'il dit : il porte une boite pleine
de cendres de bouze de vache, qu'il
distribue à ceux qui lui font l'aumône.
Les poutcharis se marient et peu-
vent quitter cet état quand il leur
plaît : leur nom vient de poutché ,
qui veut dire cérémonie journalière
qu'on fait aux dieux.
PouTCHÉ ( -')/• Ind.), cérémonies
que les Indiens sont obligés de faire
tous les jours en I honneur des dieiux.
Elles consistent à baigner le dieu avec
de l'eau et du lait , à l'oindre de
beurre et d'huiles odoriférantes, à le,
couvrir de riches draperies , et à le
surcharger de pierreries, que l'on
change chaque jour , ainsi que 'les
autres ornements , quand la pagode
est opulente. On lui présente aussi
des lampes , où l'on consume du
Leurre au lieu d'huile. On lui jette
séparément, lune après l'autre, dans
un nombre fixé par les livres sacrés ,
des fleiu^s d'une espèce particulière
qui lui sont consacrées ; pendant tout
le temps de la cérémonie . les dan-
seuses forment des pas au son des
instruments devant sa statue. Une
partie des brahraes , avec des émou-
choirs de crin blanc ou de plumes de
paon , en écartent les insectes , et le
reste est occupé à lui orésenter les
olfrandes ; car les Indiens ne viennent
jamais au temple les maias vides.
POU
445
Ils apportent à voiov.té du riz , du
camphre , du Leurre, des fleurs et
des fruits : lorsqu'ils n'ont rien de
tout cela , les bi ahmes leur donnent
des fleurs , dont ils ont toujours des
corbeilles prêtes ; et après en avoir
exigé le paiement , ils les ollrent au
dieu au nom des adorateurs.
Il n'appartient qu'aux brahmes de
faire le poutché dans ies maisons
particulières , parcequ'il faut que la
divinité v soit présente, et qu'ils ont
seuls le droit de la faire descendre
sur la terre. Dans certaines fêtes de
l'année , tous les Indiens sont obliges
à cette cérémonie ; elle consiste à
faire des offrandes et un sacrifice au
dieu. Le brahnie dispose à cet effet
un lieu , que Ion purifie avec de la
boHZ' de vache dont on enduit le
pavé, et de l'urine du niêrue animal
dont on asperge la chambre. On met
au milieu une cruche d'eau couverte,
autour de laquelle on allume des
lampions pleins de beun e. Lorsque
tout est préparé , le Lrnhnie , assis
à terre , la tète nue , récite des prières,
et de ten;ps en temps jette sur la
cruche des fleurs et du riz. Lorsque
les évocation.; Si^r.t iiiîies , le dieu doit
se trouver dans la cruche; alors on
l'ji fait des offrandes, mais intéres-
sées, car on lui présente ce fpi'on
de&ire que l'année rende an centuple,
comme des fruits , du riz et du I>éteî ,
mais point d'argent. Le Lrahme fait
ensuite le sacrifice , qui consiste à
brûler devant la cruche plusieurs
morceaux de bois , que lui seul a le
droit de jeter au feu l'un après l'autre ,
et aux in>lants 01*1 l'exige la prière
qu'il récite. La cérémonie faite , le
brahme congédie le dieu par une
autre prière.
Pouvoir de Rome. L'empire de
Rome sur le monde connu est repré-
senté , sur la grande agate qu'on
vovait au trésor de S. Denys , pur
Er.ée qui , comme fondateur de
l'empire romain , offre un g'oLe ter-
restre à Auguste déifie.
PorzzoL. Il y avait près de cette
ville une fontaine très révérée , qui
ne croissait ni ne diminnait jamais
dans les temps de sécheresse ni dans
/<4î P R A
les temps de pluies. On ^?cva sur ses
Lords , à 1 honneur des nymphes qu'on
crevait y présider , un beiiu temple
de pienes blanches.
Pra-Akiaséria , personnage fa-
meux par sa sainteté, qui vivait dans
le royaume de Siani du temps du
célèbre Somraona-Codom. Les Sia-
mois en ont fait un monstre , ou
plutôt une espère de co!osse. lis pré-
tendent que sa taille égalait la hau-
teur de quarante brasses ; fjue ses
yeux avaient deux brasséS et demie
de circonlérrnce , et trois brasses et
demie de diamètre ; ce qui paraît
incompréhensible, et même absurde,
I9 cir( onférence devant toujours sur-
passer le diamètre.
Pr«centio , V intonation. C'était
la fouction du grand pontife dans la
pompe du cirque , et en général de
celui qui présidait à une soîemnité ,
quel qu'il fût. Kac. Prœ, devant, et
canere , chanter.
Pr/Edator , surnom donné à Ju-
piter, parcequ'on lui consacrait une
partie des dépouilles.
Pr/efic^ , femmes qu'on louait I
dans les funérailles pour pleurer et
pour chanter les louanges du mort.
Pp.^ekestina Dea , la Fortune ,
ainsi suinommée d'un temple qu'elle
aVait à Préneste , dans lequel on
voyait les statues de Jupiter et Junon
à la mamelle , et sur le sein de la
Fortune. Elle était honorée d'un
culte particulier par les dames d'I-
talie.
Pr^pf.s Deus , le dieu au vol ra-
pide, Ciipidon. — Joi'is , l'aigle de
Jupiter. — Medusœus , Pégase.
Prœpes seul est pris quelquefois pour
la Victoire , et exprime alors sa m-
pidité.
Pr/Epetes , oiseaux dont les Ro-
mains ne consultaient que le vol.
f' . OsciNEs , Alites.
Prssalxor , nom du prêtre qui
dansait à la tête des Saliens.
Pr^sicia , la partie des entrailles
des victimes que l'on coupait pour
1 offrir aux dieux.
Prj:>tana, nom que donnaient les
anciens Romains à Luperca , nour-
r R A
rice d» Romulus , à laquelle ils ren-
daient les honneurs divins.
pR^STii ES , gardiens des portes ,
surnom des dieux Lares , quod stant
prœforibus.
Pragaladen ( M. Tnd.) , dévot à
Wishnou, que le démon Ironnya tour-
menta long-temps ; mais VVishnou
le délivra dans sa quatrième incarna-
tion , ou métamorphose en monstre
composé de l'homme et du lion. - î
Pramnae , nom que donne C/fr-
tarc/ue , auteur ancien , à certains
religieux répandus parmi les anciens
Indiens , et dont la secte était rivale
de celle des brachmanes. Ces Pramna;
n étaient que de méchants sophistes
qui ne cherchaient , en disputant
contre leurs adversaires, qu'à les em-
barr;is,ser par leurs chicanes et leurs
subtilités , et qui , au défaut de bonnes
raisons, emplovaient la plaisanterie
pour tourner en ridicule l'institut
des brachmanes.
Pra-Mogla , fameux disciple de
Sommona-Codom , dont les Siamois
placent la statue derrière celle de son
maître , et à «a droite. Ils racontent
que Pra-Mogla , tléchi par les sup-
plications des malheureux qui étaient
tourmentés dans les enfers , renversa
la terre , et ramassa dans le creux de
sa main tout le feu de l'enfer , dans
la résolution de l'éteindre. Mais il
n'était pas aisé d'exécuter ce chari-
table dessein : le feu que Pra-Mogla
pouvait porter dans le creux de sa
niaiu était si violent et si actif, disent
les Siamois , qu'il tarissait les fleuves
les plus profonds ; tout ce qui en
approchait était consiuué dans l'ins-
taut même. Pra-Mogla , fort embar-
rassé , eut recours à Sommona-
Codom , et le pria d'éteindre ce feu
qui servait à tourmenter tant de
malheureuses victimes. Ce miracle
n'était point au-dessus des forces de
Sommona-Codom , qui surpassait,
beaucoup son disciple en sainteté.
Mais , dans cette occasion , il con-
sulta la prudence plutôt que sa cha-
rité naturelle. Il craignit que les
hommes , n'étant plus retenus par le
frein de la 'crainte, ne se livrassent
ayec fureur aux derniers excès ; et ,
P R A
ponr le bien même de l'humanité , il
refa'sa <l"accorder i son disciple la
grâce qu il deuiandait.
Pka-Rasi ( M. Siam. ) , anacho-
rètes dont les Siamois racontent des
choses merveilleuses. Ces solitaires
mènent une vie très sainte et très
austère, dans des lieux éloignés du
commerte des liommes. Les livres
iianiois leur attribuent une parfaite
Kjnnaissante des secrets les plus ca-
jhés de la nature , lart de faire de
l'or et les autres métaux précieux,
l'ous ces secrets sont gravés en gros
caractères sur la muraille qui envi-
ronne le monde ( v. Cosm. Siam.) ;
st c'est là qu'ils vont puiser leurs lu-
mières, par la facilité qu'ils ont à
î'y transporter. Il n'y a point de
miracle qui soit au-dessus de leurs
Forces. Ils prennent tontes sortes de
formes , s'élèvent en l'air , et se trans-
portent légèrement d'un lieu à un
autre. M.iis , quoiqu'ils puissent se
rendre immortels parcequils con-
aaissent les moyens de prolonger
leur vie , ils la sacrifient à Dieu de
mille ans en mille ans , par une of-
frande volontaire qu'ils luj font d'eux-
mêmes sur un bûcher , à la réserve
d'un seul qui reste pour ressusciter
les autres. Il est également dangereux
et difficile de rencontrer ces mer-
veilleux hermites. Cependant les
livres des talapoins enseignent le
chemin et les moyens qu'il faut pren-
dre pour arriver aux lieux qu'ils ha-
bitent. Tachard.
Pramqce. ( Iconol. ) C. Ripa l'a
représentée vieille , la tète penchée ,
un compos en une main , un plomb
ea l'autre , et servilement ■vêtue.
firavelot donne à sa figure une
îquerre et un compas. Un œil dans
me main placée sur la pierre qui
ni sert de table exprime la re-
cherche qu'exige une exécution fi-
lie ; et de même que la lampe et la
ortue sont les symboles du travail
:t de l'assiduité, le cercle tracé sur
me table est celui de la perfection
lù elle doit tendre.
Pravarti {M. Ind.), classe des
ertus religieuses qui contient deux
rticles Bommcs Isahctain et Bour-
P R A 445
tam. Ischelam reaferaie les actions
faites dans le,'; cérémonies religieuses :
mais bâtir des temples et des chau-
deries , creuser des étangs , planter
des allées , etc. toutes ces bonnes
œuvres se nomment Bourtam ; ceux
qui les pratiquent mourront dans le
teurps que le soleil s'avance vers le
sud , et la nuit d'uu jour où la lune
est dans son deuxième quartier ; après
leur mort , ils se trouveront dans le
jiavs de la lune , oii ils seront heureux
selon leurs mérites. V. ÏVivarti.
Praxidice , divinité des anciens ,
qui marquait aux hommes le juste
milieu qu'ils doivent garder dans
leurs discours et dans leurs actions.
C est la déesse de la modération , de
la tempérance et de la discrétion.
HésycJnus , qui la définit la diWnité
qui met la dernière main aux actions
et aux paroles , dit que ses statues
consistaient en une seule tète , pour
marquer f{ue c'est à la tête seule de
régir l'homme. Par la même raison
on ne lui offrait qxie les tètes des
victimes. Le même auteur ajoute
que Ménélas , au retour de Troie ,
consacra un temple à cette déesse et
à ses deux filles , la Concorde et la
Vertu , sous le nom seul de Praxi-
dice. On lui donne pour père Soter,
ou le dieu «onservaleur , et pour filles
Homonoé ( la Concorde ) , et Arété
( la \ ertu ). On remarque que cette
déesse avait tous ses temples décou-
verts , pour marquer son origine
qu'elle tirait du ciel , comme de l'u-
nique sourie de la sagesse. Rac.
Praxis , action ; diftè , justice. Les
uns ont confondu cette déité avec
Alalcomène, d'autres avec Minerve
elle-même. Quelques uns ont aussi
prétendu qu'elle était la même que
Laverne , déesse des voleurs ; ana-
logie qu'il n'est pas aisé de saisir. Il
est possible que les Grecs ne l'aient
regardée que comme une déesse des
enfers, chargée de présider à la ven-
geance.
I . Praxidices. Les Aliartiens , au
rapport de Pausanias, connaissaient
plusieurs déesses de ce nom , qui
avaient un temple dans leur pays.
Ils juraient par ces divioités , et le
44G PRE
serment fait en leur nom était In-
viûlahlc.
2. — Nourrices de Minerve. C'é-
triient les filles d'Ogyf;ès , savoir,
Aliiiconiène , Aulis et Telsinie.
Praxiergjdes, nom que les Atlié-
nicDS donnaient à certains prêtres
qui , le jour des Pljntéries , céié-
l>ri:ient des mystères qu'ils tenaient
fort secrets.
Praxis. Vénus avait un temple à
Mégare sous ce nom. l\ac. Pratiein,
agir.
i. PRAXfTHÉE , fille de Phrasime
et dcDiopcnée, femme d'Ereclithne,
dont elle eut trois fils , Cécrops , Pan-
dare et Méiioa , et quatre filles ,
Procris , Creuse , Chthonie et Ori-
th3ie.
^. — Fille d'Erechthée, qui fut
sacrifiée peur satisfaire à l'ordre d'un
oracle.
5. — Fille de Thestius, qui eut
plusieurs enfants d'Hercule.
PrÉadamites. ( !/. Mah. ) L'opi-
nion qui établit qu'il y a eu des
hommes avant Adam est commune
parmi les Orientaux. Giafar-Sadik,
un des douze imans , étant interro^ré
s'il n'y avait point eu d'autre Adam
avant le nôtre, répondit qu'il y en
avait eu trois avant lui , et qu'il y en
aurait encore dix-sept après lui. Et
lorsqu'on lui eut demandé si Dieu
créerait encore d'antres honunes après
l,a fin du monde , il répond it : « Voulez-
vous que le royaume de Dieu demeure
vide, et sa puissance oisive ? Dieu
est créateur dans toute son éternité. »
C est le sentiment presque ^jénéral
parmi les musulmans, que les pyra-
mides d'Eevptc ont été élevées , avant
Adam, par Gian ben-Gian, monarque
r.niversel du monde dans les siècles
qui ont précédé la création de ce
premier nomme. Ils assurent qu'il y
a eu quarante Solimans ou monarques
■universels de la terre , qui ont résné
successivement pendant le cours d'un
grand nombre de siècles avant la
tjréation d Adam. Tous ces monar-
ques prétendus commandaient chacun
à des créatures de leur espèce , qui
étaient différentes de la postérité d'A-
dam , quoiqu'elles fussent raisouna-
P R E
Mes comme les honmies. Les unes
avaient plusieurs tètes , les autres
plusieurs bras, et quelques unes étaient
composées de plusieurs corps. Leurs
têtes étaient encore plus extraordi-
naires ; les unes ressemblaient à celle
de l'éléphant , d'autres à celles des
buffles ou des san£;liers , ou à quel-
que chose d'encore plus monstrueux.
Telles sont les rêveries des mytho-
lojiistes orientaux.
Précidanées , victimes qu'on im-
molait la veille des grandes solem-
nilés. fC PoncA.
Pkécies , ouPréclamiteurs, offi-
ciers qui précédaient le flamen diale
quand il allait dans les rues de Rome ,
f)our avertir les ouvriers de cesser
eur travail , parceque le culte divin
aurait été souillé , dit Festus , si ce
pontife eiit vu quelqu'un travaillant.
Précocité. { Iconol.) /f^inckel-
mann lui donne pour symbole une
amande nouvelle , couverte encore de
son écale verte , parceque sa maturité
précède celle des autres fruits.
Prédestination. ( Iconol. ) Elle
est indiquée sous 1 aspect d'une femme
qui n'a d'autre vêtement qu'un voile
d'argent. Elle a les veux levés vers le
ciel , la main droite sur la poitrine ;
de l'autre elle ti(nt une hermine,
animal qui , dit-on , ne peut souffrir
aucune souillure. Cochin ajoute à ces
traits symboliques un livre céleste
posé sur un nua£;e , et un anse qui la
tire doucement par son voile , pour
montrer qu'elle n'est point forcer ,
mais déterminée par attrait vers le
bien.
Préféricule, vase en usape ('
les sacrifices des anciens, qui n
un bec et une anse , comme nos .i-
guières, et qui contenait du vin ou
toute autre liqueur.
Préjugé. ( Iconol. ) Cochin le
peiîit sous l'emblème d'un honmie
environné de nuages , regardant les
objets au travers d'un verre colon' .
qui -^^n change la véritable apparc;
Prema , une des déesses qui pi
daiciU au mariage. On linvoquait le
soir des noces.
Prémices , premiers fruits de la
terre, qu'on offrait aux dieux. C'est
\
i
PRE
u-jge qni a été reça chez tous les
peuples.
Pkéneste , petit-fils d'Ulysse , fbn-
«iatear de Préneste, ville d'Italie.
Présages. Cette faihiesse , qui
consistait à regarder comme tics in-
dices de lavenir les événements les
plus simples et les plus naturels , est
une des branches les plus considé-
rables des superstitions anciennes.il
est à remarquer qu'on distinguait les
présaees des augures , en ce que ceux-
ci s'entendaient des signes recher-
chés et interprétés suivant les règles
de l'art augurai , et que les présages
qui s'offraient fortuitement étaient
interprétés par chaque particulier
d une manière plus vague et plus
arbitraire. On peut les réduire à sept
classes, savoir, i°. Les paroles for-
tuites, que les Grecs appelaient phé-
nièn et Alèdona , et les Latins oinen
pour orimen. Ces paroles fortuites
étaient appelées voix divines lors-
qu'on en ignorait l'auteur. Telle fut
la voix qui avertit les Romains de
l'approche des Gaulois , et à qui l'on
fcàtit un temple sous le nom d'Aius-
Loquutius. Ces niâmes parolesét|ient
apprêtées voix humaines lorsqu'on en
connaissait l'auteur , et qu'elles n'é-
'taient pas censées venir immédiate-
ment Jtes dieux. Avant que de com-
mencer une entreprise, on sortait de
sa maison pour recueillir les paroles
de la première personne que l'on
reni-ontrait, ou bien l'on envoyait un
esclave écouter ce qui se disait dans
la rue ; et sur des mots proférés à
l'aventure , et qu'ils appliquaient ii
leurs desseins, ifs prenaient quelque-
ibis des résolutions importantes.
a°. Les tressaillements de quelques
ïi: - lies du corps, principalement du
. des jeux et des sourcils. Les
Talions du coeur passaient pour
Uii mauvais signe , et présageaient
Earticulièrement la trahison d'un ami.
iC tressaillement de l'œil droit et
des sourcils était , au contraire , un
signe heureux. L'engourdissement
du jtetit doigt , on le tressaillement
4lu pouce de la main gauche , ne si-
gnifiait rien de favorable.
5°. Les tintemeuls d'oi^flles, et
PRE 447
les bruits que Ion croyait entendre.
Les anciens disaient , quand l'oreilie
leur tintait , comme on le dit encore
aujourd hui , que quelqu'un parlait
d eux en leur absence.
4". Les éteruuements. Ce présage
était équivoque, et pouvait être boa
ou mauvais, suivant les octtisions.
C'tst pourquoi l'on saluait la per-
sonne qui étemuait , et Ion faisait
des souhaits pour sa conservation ,
dont la formule élait Jupiter te con-
serve', et cela afin de détourner ce
qu'il poiivait y avoir de fâcheux. Le»
étemiiemcnts du matin , c.-i-d. de-
puis miniîit jusqu'il midi, n'étaient
f)as réputés bons ; ils étaient mcil-
eurs le reste du jour. Entre ccirs de
l'après-midi, on estimait davantage
ceux qui venaient du coté droit ; mais
l'amour les rendait toujours favora-
bles aux amants , de quelque côté
qu'ils vinssent.
5". Les chûtes imprévues. Camille,
après la piflse de Veies , vovant la
grande quantité de butin qu'on avait
faite , prie les dieux de vouloir bien
détourner, par quelque légère dis-
grâce , l'envie que sa fortune ou celle
des Romains po'irrait attirer. Il tombe
en faisant cette prière, et cette chute
fut regardée dans la suite comme le
présage de son exil , et de la prise
de Rome par les Gaulois. Les statues
des dieux domestiques de Néron se
trouvèrent renversées un premier
jour de Janvier, et l'on en tira le
présage de la mort prochaine tle ce
prince. Si l'on heurtait le pied contre
le seuil de k porte en sortant, si l'on
rompait le cordon de ses souliers, ou
qu en se levant de son siège l'on se
sentît retenu par la robe , tout cela
était pris ponr mauvais augure.
&". La rencontre de certaines per-
sonnes et de certains animaux. Un
Ethiopien , un eunuque , un nain ,
ua homme contrefait qu ils trouvaient
le matin au sortir de leur maison ,
les effrayaient et les faisaient rentrer.
Il y avait des animaux dont ht ren-
contre était heureuse; par exemple,
le lion , les fourmis , les n}>eille3. Il y
en avait dont la rencontre ne f résa»
geait que du malheur, comme Ie«
44S PRE
serpents, les lon;^s , les renards , les
cliiens , les i liais , clci
7°. Les noms. On employait avec
soin dans les cérémonies de la reli-
f;ion , el dans les affaires piil.liques
et particulières , les noms dont la si-
gnification marquait quelque chose
d'a^réûhle. On voulait que les enfants
qui aidaient dans les sacrifices , que
les ministres qui faisaient la céré-
monie de la dédi( ace d'un temple ,
que les soldats que l'on enrôlait les
premiers , eussent des noms heureux.
Ou délestait , au contraire, les noms
qui signifiaient des choses tristes et
désapréahics.
On peut joindre à tous ces pré-
saces lobscrvation de la lumière de
la lampe , dont on tirait des pronos-
tics pour les cLanf ements de temps ,
et même pour le succès des entre-
prises. On peut y joindre aussi l'u-
sage puérile de faire claquer des
feuilles dans sa main , ou de presser
des pépins de pomme entre ses
doigls , et de les faire sauter au
plancher, pour éprouver si Ton était
aimé de sa maîtresse.
Pour ce qui est des occasions où
l'on avait recours aux présa£;es , il
n'y avait aucun temps où Ion crîit
ÎX>uvoir les péglipcr impunément ;
maison les ohècrvait sur-tout aucom-
menceuîcnt r.e tout ce qu'on faisait.
C'est delà qu'était venue la coutume
pntiquce 5 Rome de ne rien dire
que d'agréahle le premier jour de
J•;n^ic^, de se faire les uns aux au-
tres des sonliails oLlif,eants , qu'on
aecouipariiait de petits présents, sur-
tout tic miel et d'autres douceurs.
Celle attention ] our les présages
tvr.it lieu dans toi-.les les cérémonies
do rehyion , dans les actes puJ^lics ,
qui , pour cett e raison , comniaiçaient
tcrs ])ar ce préamhule ; Quodfelix,
favslum, fortunatumquc. sit! On
aviil le même soin 'de les olservrr
darrs les actions particulières , comme
d::!:s les mariâmes , à la naissance des
enfants , dans les voyases , dans les
repa?, etc.
Mai,, i! ne suffisait pas d'observer
sinnlemenl les présaf;es.l! fallait de
plus ics acicfter, lorsqu'ils parais-
P R E
saient favorables . aWn qit'ils eussent
leur effet. Il fallait eu remercier les
dieux qu'on en crovait les auteurs ,
leur en demander laccomplissenient ,
et même leur demander de nouveaux
présages qui confirmassent les pre-
miers. Au contraire, si le présaf;e
était fâcheux , on en rejetait l'idée
avec horreur : on priait les dieux d en
détourner les effets , lorsque ce pré-
sage s'était présenté fortuitement; .
car s'ils l'avaient demandé , il n'y ;
avait point d'autre parti à prendre
que de se soumettre à la volonté des
dieux.
On remédiait aux présages de bien !
des manières. Une des plus ordi- !
naires pour détourner l'effet d'un \
discours ou d'un objet désagréable \
était de cracher promptement; et ;
l'on croyait , par cette action , re-
jeter, en quelque façon , le venin que
l'on avait respiré. Quand on ne pou- •.
vait éviter de se servir de certains
mots de mauvais augure , on prenait ■
la précaution de renoncer, par une .;
détestation expresse, à tout ce (pi'ils ,
pouvaient présager de mauvais. L'ex- ;
pédient le plus ordinaire était d'à- '
doucir les termes, en substituant des ^
expressions qui présentassent ;'i l'es- .'
prit des images moins tri teset moins j
affreuses. Ainsi , au lieu de dire qu'im 7
homme était mort , on disait qu'il |
avait vécu. Ainsi les Athéniens ap- jj
pelaient la prison , la maison ; le ^
bourreau , l'homme public ; les Fu- ,
ries, les Euménides, ou déesses pi-
toyables ; et ainsi du reste.
M. Ind. Un Indien se dispose àJ
sortir pour quelque affaire pressée ; ilT
a déjà le pied sur le seuil de la porte;'
mais il entend quelqu'tm éternuer J
il rentre aussi-tôt. Il y a un grand^
nombre de pies dans les In<les :
quelqu'un de ces oiseaux touche unef
personne en volant , on est persuadée
que celui qui a été touché, ou duj
moins quelqu'un de sa famille , ne
vivra pas au-delà de six semaines.
M. Siatn. Les hurlements deîj
bêtes sauvages , les tris des cerfs et
des singes , sont des présages sinistres
pour les Siamois. S'ils rencontrenj
un serj#bt qui leur barre le chemin^?
c'est^'
PRE
c'est pour eux une raison suffisante
ce sVn retourner sur leurs pas, per-
suadés qiie laffaire pour laquelle ils
sont sortis ne peut pas réussir. La
chiite de quelque» meubles que le
liasaid renverse est aussi d'un très
mauvais augure : que le tonnerre
■vien e à tomber par un eflet naturel
et commun , voilà de quoi fâter la
meilleure affaire. Plusieurs poussent
encore plus loin la superstition et
l'extravagance. Dans une circonstance
critique et embarrassante , ils pren-
dront pour règle de leur conduite les
premières paroles qui échapperont
au hasard à un passant, et qu'ils in-
terpréteront à leur manière. Tel est
leur oracle.
M. Ind. Les insulaires de Cejlan
sont aTissi faibles sur les prés;i2es
qu'aucun des peuples idolâtres. S'il
arrive qu ils élcrnuent en commen-
çant un ouvra ee , en voilà assez pour
les engager à l'interrompre. Ils attri-
buent une vertu prophétique à un
certain petit animal qui a la forme
d'un lésard. S'ils entendent le cri
de cet animal , ils s'imaginent qu'il
le« avertit de ne rien entreprendre
dans ce moment , parcequ'il est sujet
à TinHuence d'une planète maligne.
Si le matin , au sortir de leur maison ,
Is reiuontrtut une femme enceinte ,
ou bien un homme blanc , c'est pour
eus. l'augure le plus favorable. Si ,
au contraire , le premier objet qui
s offre à leurs } eux est un vieillard
impotent , ou ime femme difforme
et conîrefaite , il n'en faut pas da-
Tantage pour les faire rester chez
eux pendant toute la journée.
Les habitants de l'intérieur de
l'isle de Bornéo n'ont point d'autre
règle de leur conduite que le vol et
le cri des oiseaux. Le matin , au sortir
de leur maison , .s'ils appercoiveat
un oiseau qui , par hasard , dirige son
vo! vers eux , c'est pour eux un très
fâcheux présage , qui les avertit de
tenir renfermés chez eux tout le
jour. K> regardent , au contraire ,
mme un augure très favorable , que
e vol de l'oiseau soit dirigé vers l'en-
roit où ils portent leurs pas.
Un insidaire des Moluque*», qui,
Tome II.
PRE
449
le matin , sortant de sa maison , trou-
vera en son chemin un homme dif-
forme ou estropié, un vieillard o^urbé
et appuyé sur ses béquilles , rentrera
promptement chez lui , et ne fera
aucune afl'aire pendant toute la jour-
née , persuadé qu'un si mauvais pré-
sage ferait manquer toutes ses en-
treprises.
Les idolâtres qui habitent les isles
Philippines sont fort entêtés de la
manie des présages. Il faut qu'ils ti-
rent un augure quelconque du pre-
mier objet qm s'offre à leurs veux ,
lorsqu'ils sont en voyage ; et souvent
il arrive qu'ils reto'irueront sur leurs
pas , parcequ'ils auront rencontré
quelque insecte qui leur aura paru
d'an mauvais présnge.
i>/. Afr. Dans le royaume de Bé-
nin, en Afrique, on regarde comme
un augure très favorablequ'tme femme
accouche de deux enfants jumeaux.
Le roi ne manque pas d être aussi-tôt
informé de cette importante nou-
velle, et l'on célèbre par des concerts
et des festins un événement si heu-
reux. Le même présage est regardé
comme très sinistre dans le village
d'AreiK) . quoiqu'il soit situé dansle
même royaume de Bénin.
M. Pér. Lorsque les Péruviens
voulaient savoir si la guerre qu'ils
étaient sur le point d'entreprendre
serait heureuse , si la récolte de l'an-
née serait abondante , etc. , ils pre-
naient im agneau ou un mouton , et
lui tournaient la tète du côté de l'o-
rient , sans lui lier les pieds ; mais
trois ou quatre hommes le tenaient
fortement pour l'empêcher de re-
muer. Ainsi , tout en vie , ils lui ou-
vraient le côté gauche, où ils met-
taient la ma in, et en tiraient le cœur,
les poumoTis , et tout !e reste de la
fressure , qui devait sortir entière
sans qui! v eût rien de rompu lis
tenaient pî"r un si bon présage
quand les poumons palpitaient en-
core après rpi'on les avait arrnchés ,
qu'ils pr«^:iient rour indifl'-rents
tons les autres prë âges, parceque,
disaient-i's, celui-ci suffisait f»our les
rendre bons, quelque mauvais qiiiis
i fussent. Lorsqu'ils avaie'nt tiré la
Ff
45o PRE
fressure, ils soufilaient dans le go-
sier , pour le remplir dé venl ; puis ils
le liaieul pur ie i>cut , ouïe pressaieut
avec la niuin, obscrvaiit en même
temps si ies conduits pur où l'air
entre dans les poumons et ies petites
Teines qui s'y voient ordinairement
<$taient plus ou moins enflés , parce-
qu( , plus ils rétîdent , et plus le pré-
sage leur paraissait bon. Ils tenaient
pour un présage sinistre , s'il arrivait
qu'en ouvrant la corne dp la bête
elle se levât sur le pied , et s'échappât
des niauis de ceux, qui la tenaient, ils
prenaient encore pour un malheur ,
si ie tosier, qui tient d'ordinaire à la
fressure , venait à se rompre sans
qu'ils l'eussent tiré entier , si les
pou .ions étaient déchirés , ou le
cœur eâté.
PhÈTREs DES Romains. Les prêtres
à Roine n'étaient pas d'un ordre dif-
férent lies ciioveus. On les choisissait
inoiftéremment pour administrer les
affaires civiles et celles de la religion.
Il V avait bien de la prudence dans
qeite conduite , elle obviait h beau-
coup de troubles qui auraient pu
naître sous prétexte de religion. Les
prêtres des dieux , uiêii;e de ceux
3'un ord»e inférieur, étaient, pour
rurdiuaire, élus d'entre les plus dis-
tin eues par leurs emplois et leui's
di^mtés^ On a<:cordait quelquefois
cet iMînneur ù (.us j-imes gens d'ii-
lustrr tamille, dès qu'ils avaient pris
la robe virile.
Il faut «listinguer les prêtres ro-
mains en deuxciassrs.Lesuus n'étaient
attaché» !> iiucun dieu en particidier,
m; Ls ils ofiruient des sacrilices à tous
les dieux : tels étaient les pontifes,
les aueuies., 'fsquindéciuivirs, qu'on
noiDiiiXiil Sdc'ris/ticùtriJis ; les ans-
pio( s , crus qu'uti appelait frativs
«/V(,7<7s,* les curions, les sepiemvirs ,
Dominés A'pulones; les fét iaux; d'au-
tres à" ;uî -on donncit le nom deSoda-
ies iiiicsustis f et le roi àt.s sacrifices,
appelé Itesr sacrifie uiits . Les antres
prêtres maient chacun lent s d iv inités
pai<i<:tdières ; reux-iù ctmer.l les iia-
iniiî<Ni, leA sidieiis; t-'-ux qui étaient
oppcîé fMjtsici, Pinarii , Poli u,
Çoor Ueruidci d'uutjres uouuuiés aussi
PRE
Gain , pour la déesse Cjbèle ; et
euKn les vestales.
Chez les Grecs et chez les Romains
chaque divinité avait ses prêtres 'jui
étaient aussi en fïnmde considérât. on.
A TjT, les prêtres étaient les pre-
mières pfxionnes de l'état , après le
roi : ils étaient revêtus de robes de
pourpre dont l'or relevrut l'é lat ,
et portaient des < ourornv^s dor , or-
nées de pieirerie-f.Les anckns £g}p-;
tiens donnaient le aorn dé prêtu s h
tous les philosophes , • el soi!V>;nt
c'était piirmi les prêtres qu'ds alkdent
chercher leurs rois.
M. MtiT. Les prêtres mexicains'
étaient consacrés au service des i< '
par une onction qu'on learfai-'^ail
toutes les parties du corps , dei ,
la tête jnsqu'.'iux pieds. P. ndant li t
le temps qu'ils exerçaiei.t le mini?: ; e
des autels , il leur était défendu rie
sa couper les cheveux. Ils les n o ir-
rissaient avec grand soia en les t ,
sant avec un onguent noir mèi
lésine. La vie de ces prêtres l
extrêmement austère. Plusieurs j
avant les fêtes solenmelies , i'
préparaient à les céléi rer par
jeûnes rigoiu-eux , par une ey
continence , et par la priv;;
même des plaisirs p rmis- du
riage. Plusieurs poussaient le zfci
la chasteté jusqu'.i se uiutiier •
même.s. Ils ne buvaient jamais au
liqueur forte, et ils consacraient ,
rigueurs de la pénitence la
grande partie du tenip;ïque la n;;
a destiné au repos. Ce n'est j .1 r,
manquassent des movcnsde seoj
rer ies douceiu's et Us agréments >;
vie ; ils étaient fort riches : outri
reveuns considérable.s et Kx^e <.''
tenaient de la libéralisé duacmc:
les offrandes du peuple supersiil.
étaient pjur eux un tonds imnn
et intarissable. Leurs princip.i
fondions consistaient à ^/niler
l'encens et d'autres parfums ,
l'honneur de la rlivinité qu'ils .•^^
vaienl , quatre fois dans !a }<^um
régulièrement ; à érorger les >
li'ues ; à instruire le peuple les y-i
de lète. lis éiaieiU rM'^-a grands ui.
giciens , qualité ordinaire de to-
PRE
les prêtres idolâtres. Le principal
fct-ûés de leurs opérations magiques
était tip on^aent composé des sucs
de plusieurs iiH 'maux venimeux , et
de m;el(;ues autres ingrédieuts,comme
de la réoine , du noir de fumée , et
particulièrement d'une herbe qui
avait la propriété de dérau/^er le cer-
veau. Ils faisaient recueillir un graiid
uonibre de reptiles venimeux qii ils
brûlaient en présence de leurs dieux.
Leurs cendres , broyées dans mi mor-
tier arec du tabac , et mêlées avec
les ingrédients dont nous venons de
parler , composaient cet onguent
meneilleux, auquel ils donnaient le
titre pompeux de mets ou de nour-
riture des dieux. Par le secours de
celte composition , ils avaient un
coniiiierte intime avec les démons,
se vantaient de pouvoir guérir toutes
ie-'j maladies , apprivoiser les lions ,
les ours , et les animaux les plus fé-
roces , et opérer plusieurs autres pro-
diges.
PRÊTRESSES.Les anciens qui avaient
des femmes pour divinités ne pou-
vaient manquer d'en avoir pour prê-
tresse^. Les plus célèbresétaient celles
ijni rendaient des oracles, f^. Pytho-
mssjis, Bacchaktes , Bétas , Ves-
tales , etc.
La discipline que les Grecs obser-
vaient dans le choix des prêtresses
n'était pas uniforme : en certains en-
droits on prenait de jeunes personnes
qui n'avaient contracté aucun enga-
ijement ; telles étaient entre autres
a prêtresse de Neptune , dans l'isle
Calaïu'ia ; celle du temple de Diane ,
à Egire , en Achaïe ; et celle de
Min''rve , à Tégée , en Arcadie.
Ailleurs , comme dan« le temple de
JuKon , en Messénie, on revêtait du
sacerdof" des femmes mariées. Dans
nn temple de Lucine , situé auprès
du mont Cronius en Elide , outre la
prêtresse principale , on voyait des
ïeinines et des hlles attachées an ser-
vice du temple, et occupées tantôt à
chanter [«-s louanges du génie tulé-
Icirc de 1" Elide, et tantôt à brûler
de> p.iriiinià en son honneur. Denys
d'IJalicamassc observe aussi que
les temples de Juaoa dans la ville de
PRE 45i
Falère, en Italie, et dans le territoire
d'Argos , étaient desservis par une
prêtresse vierge, nomméeCistophore,
qui faisait les premières cérémonies
des sacrifices , et pur des chœurs de
femmes qui chantaient des hvmnes
en 1 honneur de cette déesse. L'ordre
des prétresses d'Apollon - Amycléen
était vraisemblablement formé sur le
même plan que celui des prêtresses
de Junou à Falèreet à Ari; os /c'était
une es{>èce de société où les fonotions
du ministère se trouvaient partagées
entre plusieurs personnes. Celle qui
était à la tête des autres prenait le
titre de mère. Elle en avait luie sous
ses ordres , à qui on donnait le titre
de iîile ou de vierge ; et après cela
venaient peut-être toutes les prêtresses
subalternes , dont ies noms isolr's pa-
raissent dans quelques inscriptions.
Pbeugène , fils d'Agénor . fut
averti eu songe d'enlever ,de Sparte
la statue de Diane-Limnatis , et l'em-
porta à Mésoce , en Achaïe, où il fit
bâtir un temple à la déesse. Il eut sa
sépulture devant une des chapelles
de ce temple ; et tous les ans , dans
le temps de la fête de la déesse , oa
rendait à Preugène les honneurs hé-
roïques sur son tombeau.
Pbeux , c.-à-d. , vaillant. On ap
pelait ainsi les princes qui entre-
prirent deux fois le siège de ïhèbes,
à la tète desquels était Adraste, roi
d'Argos.
Prévention. B. Picart l'a carac-
térisée par un vieillard obstiné qui se
bouche les oreilles.
PRÉ'vorANCE. ( IconoL ) Les an-
ciens lui ont souvent donné deux
visages , comme à Janus , pour nous
faire entendre que la cormaissancQ
exacte du passé mène à la pré-
voyance de l'avenir. Dans la galerie
de Versailles , peinte par Mignard,
elle est désignée par une femme qui
d'une raain tient un œil environné
de rayons de lumière , et de l'autre
une baguette. Lebrun l'a aussi ca-
ractérisée dans le tableaude Ui grande
galerie : c'est une femme assise suc
Tui nuagf , et tenant im livre oui t-rt ,
et un compas. La prévoyatioe du
gouvernement pour l'approvisioBut-,
F f a
453 P R I
nient Jes armées est represente'e ,
dans ï Histoire métallique de Louis
XI l^ , sous le symbole d'une femme
qui est debout , avec un f^lobe et un
amas d'armes et de provisions à ses
pieds ; d'une main elle tient une
corne d'abondance , et de l'autre un
fiouvernail. La \ictoire la couronne
tie laurier.
I . Pria m, fils de Laome'don , ayant
pris le parti d'Hercule contre son père,
qui lui avait manqué de foi , reçut du
ln'ros la couronne pour prix de son
<5({uité. D'autres disent qu'Hercule
l'emmena en Grèce avec sa sœur Hé-
sione , mais qu'il fut racheté dans la
sui le , et que c'est de là qu'on lui
donna le nom de Priam , du ^rec
yriasUiai , racheter. On dit qu'il
s'appelait auparavant Podarce.
Ce prince rebâtit Troie qu'Her-
cule avait ruinée , et étendit les li-
mites de sonixjyaume, qui devint
très llorissant, l^àris , un de ses en-
fants, ayant enlevé Hélène, les Grecs
allèrent assiéger les Troyens dans
leur ville , qu'jls prirent et détrui-
sirent entièrement, suiv;int l'opimon
le plus généralement reçue. La nom-
IjrcQse famille de Priam périt avec ce
prinf-e infortuné , et tous ses enfants
curent un sort funeste. Priam fut tué
par Pyrrhus, au milieu de sesdieux :
et il ne lui servit de rien d'embrasser
l'autel de Jupiter-Ercéus ; le fils
■d'Achille l'en arracha à la vue même
de sa femme , et lui passa son épée
au travers du corps. Suivant le poète
Leschée , Priam ne fut pas tué de-
vant l'autel de Jupiter-Ercéus , mais
en fut seulement arraché par force ;
et s'étant traîné ensuite jusques
devant la porte de son palais , il y
rencontra Pyrrhus , qui n'eut pas de
peine à lui ôter le peu de vie que la
•vieillesse et ses infortunes lui avaient
laissé.
On sait que ce roi avait eu beau-
coup d'enfants de ses femmes et de
ses maîtresses. D'Hécube , sa se-
conde femme , il eut Hector , Paris ,
Déiphobe, Hélénus, Politès , Anti-
phus , Hipponoiis , Polydore , et
/J'roile ; et Creuse femme d'Em-c ,
Laodice, Polyxène , et Cassandre.
P R I
Homère le peint c«wime un prince
sage, équitable , poli, niais aveuglé
par sa faiblesse pour suo fils Paris.
2. — Fils de Politès , et petit-fils
du précédent , fut ua des compa-
gnons d'Enée.
Priameis , Cassandre . fille de
Priant. Oi'id. '
Priameïus, a, dm, tout ce qui
appartient à Priam , se* enfants ,
son palais, ses états, ses trésors ,
ses armées , etc.
P^iAMiDES, nom patronymique de
Paris, d'Hector, de Déiphobe, et
en général de la race de Priam.
pRiAPE était fils d'une nymphe
nommée Naïade , ou Chioné : et ,
selon d'autres , Vénus étant allée à la
rencontre de Bacchus qui revenait
triomphant des Indes , Priape fut le
fruit de cette entrevue. Junon , ja-
louse de sa fille , nuisit , par des
enclîantements , à l'enfant que por-
tait \ éuus dans son sein, et le fit
naître avec une difformité extraor-
dinaire. Aussi-tôt que Vénus lui eut
donné la naissance , elle le fit élever
loin d'elle à Lampsaque , où il devint
la terreur des waris ; mais les habi-
tants, affligés d'une maladie extraor-
dinaire, crurent y voir une pimilion
du mauvais triiitement qu'ils avaient
fait au fils de Vénus , le rappelèrent ,
et dans la suite il y devint l'objet tte
la vénération publique. Priape est
appelé dans les poètes Hellcspon-
tùjue et La/npsacèiie , parcequ il
était honoré à Lampsaque , et qu':
cette ville était située sur l'HcIl» --
pont. Priape était le dieu des jardins ,
et on croyait que c'était lui qui i< s
gardait et qui les faisait fructififr.
Aussi les Romains plaçaient sa statue
dans leurs jardins, soit d'utilité, soit
d'agrément. Il est souvent aussi pris,
comme Pan , pour remblènie de la
fécondité de la ijatui'e. Que Iqucs ;,n-
teurs l'ont confondu avec Baal-Plu-
gor. Ce dieu était particulièremeiit
honoré de teuX (jui iiourrissaieut des
troupeaux de chèvres ou de hrebis ,
ou ues mouches à miel.
On le représente le plus souvent
en iurme fi'Hermèsoud'^ Terme , avec
des corucs de bouc , des oreJles de
P R I
cVièvre , et une couroniie de feuilles
de vigne ou de laurier. Ses statues
sont quelquefois accompagnées des
instruments du jardinage , de paniers
pCfur contenir les fruits , d'une fau-
cille pour moissonner , d'une massue
pour écarter les voleurs , ou d'une
verge pour faire peur aux oiseaux ;
ce qui le fait nommer par J^ir^ile ,
cusLos avium atque ferarum. On
Toit aussi sur des monuments de
Priape des tètes d'àne , pour marquer
l'utilité qu'on tire de cet animal poiu"
le jardinage et la cuUure des terres ,
ou peut-être parceque ceux de Lamp-
saque oflraient des ânes en sacrifice
à ce dieu. Ovide nous apprend qu'on
lui en sacrifiait en mémoire de l'aven-
ture de la nymphe Lotis. On le re-
présente encore tenajit une bourse
de la main droite , une clochette de
la gauche , et crête comme un coq ,
tant sur la tète que sous le nientou.
La clochette peut désigner les Orgies ;
la Ixjurse , le pouvoir de l'or; et la
crête de coq , 1 extrême lascivité du
dieu.
Les poètes sont dans l'usage de
traiter cette divinité assez cavalière-
ment. Horace peint un ouvrier cpu'
hésite à faire un banc ou un Priape;
eX. Martial, en lui rappelant qii'il est
de bois, le menace de le jeter lui-
même au feu , s'il laisse enlever quel-
ques pieds d'arbres dont on lui confie
la garde.
PriapÉes , fêtes en l'iionneur de
Priape. Parmi les monuments que
Boissart a fait graver , il se trouve
un bas-relief qui représente la prin-
cipale fête de ce dieu. Ce sont des
femmes qui la célèbrent. La plus
considérable d'entr'elles , qui est ap-
paremment la prêtresse , arrose la
statue de ce dieu , pendant que
d'autres lui présentent des paniers
remplis de fruits, et des vases pleins
de vin , coinme au dieu des jardins
et de la campagne. On en voit
d'autres qui sont en attiti>de de
danseuses , jouant d'un instrument
assez semblable à un cerceau. Il y en
a deux qui jouent de la flûte , une
autre tient un sistre , preuve que
c'était une cérémonie égyptienne ;
P Pi I 45s
une autre , vêtue en Bacchante , porte
m enfant sur ses épaules. Il y en a
qtatre autres qui sont occupées au
socfiice de l'àue qu'on lui offrait. La
victirte , ceinte au milieu du corps
d'une larje bande , a déjà reçu le-
coup mortel , et son sang coule à
grands fltts dans un bassia. Enfin oa
voit, près deîa prêtresse qui fait la
fonction de vistimaire , un ét.ui à.
plusieurs couteatx. 1
Priasvs , héros qu".ff^g»7i met sa
nombre des Argonï^tes.
Prières. C'était , c^ez les anciens ,
ime partie du culte sscré. Les Ro-
mains priaient debout , la tète voilée,
afin de n'être pas troublés par quel-
que face ennemie . comme le dit
Pilule , et pour que l'esprit fût
plus attentif aux prières. li y avait
un prêtre qtti , un livre à la main ,
prononçait les prières avec tout le
monde, afin qu'on ne transposât
rien , et qu'elles fussent faites sans
confusion. Pendant les prières , on
touchait l'autel, comme faisaient ceux
qui prêtaient serment ; d'où vient
que l'on a dorme le nom d'ara au
serment. Lessuppliants embrassaient
aussi quelquefijis les genoux des
dieux , parceqn'ils regardaient les
genoux comme le signe de la miséri-
corde. Après leurs prières , ils fai-
saient un tour entier , en formant ua
cerclej, et ils ne s*assfyaient qu'après
avoir fait toutes leurs prières , de
peurde paraître rendre leurs respects
aux dieux avec trop de négligence.
Ils portaient aussi la main à leur
bouche , d'où vient le mot d'aJora-
tioti. Enfin ils se tournaient ordinai-
rement ducôté de l'orient pour prier.
Les Grecs faisaient aussi leurs prière*
debout ou assis , et ils les commen-
çaient toujours par des bénédictions,
ou par des souhaits ; et lorsqu'ils le&
allaient faire dans les temples , ils se
fjurifiaient auparavant avec de l'eaw
ustrale , qui n'était autre chose que
de l'eau commune dans laquelle ott
éteigiiait un tison ardent tiré du
foyer des sacrifices. Cette eau se te-
nait dans un vase que Ton plaçait à la
porte ou dans4evestibule des temples^
et ceux qui y entraient s'en lavaieat.
Ff 3
/{54 P R I
ou s'en faisaient laver par les prêtres.
Prima , fille de Roniulus et d'Hei^
silie , ainsi nommée , parcequ'elie
naquit la première Je ce maria^'e.
Primigema, nom de la Fortune
parmi les Romains , qui lui attri-
buaient l'origine de leur ville et de
leur empire.
Priinceps dexrum ^ Junon , la pre-
mièie des déesses.
Principes ( deux ). Ce dogme se
retrouve chez les Péguans,qui rendent
à l'un et à l'autre un culte peu diffé-
rent. C'est même au mauvais Prin-
cipe que leurs premières invocations
s'adressent dans leurs maladies , et
dans les disgrâces qui leur arrivent.
Ils lui font des vœux dont ils s ac-
quittent avec une fidélité scrupuleuse,
aussi-tôt qu'ils croient en avoir ob-
tenu l'effet. Un prêtre, qui s'attribue
la connaissance de ce qui peut être
agréable ;'i cet esprit , sert à diriger
leur superstition. Ils commencent
par un festin qui est accompagné de
danses et de musique ; ensuite , quel-
ques uns courent le matin par les
rues , portant du riz dans ime main ,
et dans l'autre un flambeau. Ils crient
de toute leur force qu'ils cherchent
le mauvais esprit pour lui offrir sa
nourriture , afin qu'il ne leur nuise
point pendant le jour; d'autres jettent
par-dessus leurs épaules cpielquesali-
nicntsqu'ilslui consacrent. La crainte
qu'ils ont de son pouvoir est si con-
tinuelle et si vive , que , s'ils voient un
homme masqué , ils prennent la fuite
avectoutesles mar(jues d'une extrême
agitation , dans l'idée que c'est le re-
doutable mattie qui sort de l'enfer
J)our les tourmenter. Dans la ville
de Tavay , l'usage des habitants est
dé remplir leurs maisons de vivres
au commencement de l'année , et de
les laisser exposés pendant trois
mois , pour engager leur tvran ,
par ce soin qu'ils prennent de le
nourrir , à 'eur accorder du repos
pendant le reste de l'année.
Pringriks ( M. Ind. ) , prêtres
indiens. /^. Rallins.
Printemps ( /co/îo/.) , une des
quatre saisons de l'année, était prin-
eipaleinent consacré aux Muses. Sur
P R I
un bas -relief du palais Mattei , 'A
tient d'une main unLouquet de fleurs,
et de l'autre un agneau , parceque les
brebis mettent bas dans cette saison.
Sur une urne cinéraire, le Printemps ,
sous la figure d'un enfant , montre
d une main une abeille , paicequ'a-
!ors les essaims commencent à se ré-
pandre dans la campagne , et de
' l'aulre tient un paon , pour indiquer
la variété des fleurs. Sur une autre
urne cinéraire de la viiJa Albani ,
où sont .représentées les noces d-e
ï hétis et de Pelée, le Printemps,
avec les traits , l'air et l'attitude
d'une jeuiie fille innocente , porte ,
dans sa draperie , devant son sein ,
de petits pois écossés , comme une
production propre à cette saison. Les
anciens le désignaient aussi par une
chasse au cerf. Dans un monument ,
le Printemps est adossé à l'Automne
sous la figure d'une femme couronnée
de fleurs ; la corne d'abondance que
son génie soutient en est pleine
aussi ; un pied qu'elle étend du
côté de l'Hiver est encore chaussé ;
une partie de sa gorge est cacliée ,
et elle n'en découvre que ce qui est
tourné du côté de l'Eté. Les mo-
dernes ont mis dans les mains de la
nymphe qui représente le Printemps
une riche guirlande , signe du re-
nouvellement des plantes , et ont
placé près d'elle un petit Amour qui
essaie ses traits , et annonce le des-
sein d'en fiire usage. T^oy. Flore ,
Vertumne. On pourrait lui donner
une tmiique blanche ou verte , avec
une draperie couleur de rose , et le
placer au inilieudes Jeux et des Plai-
sirs qui voltigeraient autour de lui.
Priolas, petit-filsde Tantale, tue
par Amycus.
Pkiok, prince des Gètes , tué par
Jason.
Pristis , nom d'un des vaisseaux
d'Enée ; ainsi nommé parcequil
avait la pouppe ornée d'un grand
poisson appelé Pristis. C'était
Mnesthée qui le montait.
Privata , on Propria., noms sou»
lesquels la Fortune avait une cha-
pelle dans la cour du palais de Servius
l'uUus, prince qu'elle traitait , dit-
^. .^ ^ 9
fp , assi^z familièrement fl^nr f n-
trer ciiez lui par la tenètre.
PrivEBKOâ, chef, dam ï Enéide ,
tué par C;>p> S.
Pboactïbies. y. Proabosies.
ProAo , liom d'une faiisse divinité
des anciens Germains qui présidait à
la justice. Elle était représentée te-
nant J'une main une pique environnée
d'une espèce de banderole , et de
l'autre un écu d'armes.
PftoiROSiEs , sacrifices qn'on fai-
sait à Cérès avant les semailles. Rac.
aroein , labourer. On en attribue la
première orifiine ù un devin nommé
Auihias , qui déclara que c'était le
seul moj'en a'appaiser la déesse, dont
le ressentiment avait fiappé la Grèce
d'aune terrible famine.
Pp.ocas , un des rois d'AIbe , régna
i3 ans , et laissa en manrant deux
fils , Numitor et Aœulius.
Pi-ocESSioNS. L'origine des pro-
cessions remonte au commencement
du paganisme. On y représentait le
premier état de la nature. On y por-
tait publiquement une espèce de
cassette qui conterait dilférenïcs
cboses pour servir de symbole. On
poi1;<it encore , dans les mêmes
principes, un enfant emmaillolté ,
un serpent , etc. Ces sortes de fèîes
s'appelaient Orgies.
f'iri^ile fait mention , dans ses
Géorgiuues , delà procession usitée
toutes les années en l'honneur de
Cérès. Ovide ajoute que ceux .jui y
assistaient étaient vêtus de blanc , et
portaient des ilambeaux allmnés. Il
est encore certain que les païens
faisaient des processions autour des
champs ensemencés , et qu'ils les
arrosaient avec de l'eau lustrale.
A Lacédéinone , dans un jour
consacré à Diane , on faisait une
procession solemnelle. Une dame
dos plus considérables de ia ville
portait la statue de la déesse. Elle
était suivie de plusieurs jeunes gens
d'élite qui se frappaient à grands
coups. Si Içur ardeur se ralentissait ,
la statue , légère de sa nature , de-
venait si pesante , que celle qui la
portait , accablée sous le poids , ne
pouvait plus avaiicer. Au«i les
P R O 455
amî» et parents de cette jeimesse
Ifs accompagnaient pour animer
leur courage.
ProcharistÉries , fête annuelle
que les Athéniens célébraient au
printemps en l'honneur de Minerve.
PttocLÉE, fille de Clytius, et
femme de Cycnus fila de Neptune.
Proclds , roi d'Argos , que quel-
ques uns confondent avec Prœtus.
Procké. y. Pbocné.
Procris , fille d Ere» hthée , roi
d'Athènes , et femme de Céphale.
y. Céphale.
Procbcste , ou Procuste, bri-
gand tué par Thésée. Ce scélérat
faisait étendre ses hoîes sur un lit de
fer, leur couprit les extiémités des
jambes , lorsqu'elles dépassaient le
lit , ou les faisait tirailfer avec aes
cordages jusqu i ce qu elles en attei-
gnissent la lonfuenr. y. Scïron.
C'fst le même que Damaste.
Procyon , constellation formée de
trois étoiles , et qui précédait le
Chien et la Canicule. Elle se levait ,
au temps d'Auguste , onze jours
avant la Canicule.
Prodice , une des Hyades.
Prodigalité. ( Iconol. ) On la
dépeint aveugle ou un bandeau sur
les yeux , tenant une corne d'abon-
dance remplie d'or , d'argent , de
diamants , etc. , qu'elle laisse tomber
ou qu'elle répand à pleines mains.
Cochin la représente richement
vêtue , couverte de bijous , ayant
auprès d'elle des sacs dont elle jetle
1 argent des deux mains : ù côté , des
Harpyies lui en dérobent.
Prodige , pronostic que l'on tirait
de quelque événement extraordinaire,
et que les augiu"es étaient chargés
d'expliquer. L'explication qu'ils en
donnaient se nommait Comnien-
larii , et ils marquaient en même
tomps ce que l'on devait faire pour
détourner ce qu'il y avait de sinistre
dans les présiiges. Cette expiation se
nommait PivcuraU'o. Les prodiges
étaient tout ce qui arrivait contre
l'ordre de la nature ; comme si uti
porc venait au inonde avec une tèle
d'homme ; si les statues suaient da
sang ; s'il pleuvait des pierres , etc.
/i^6 T K O
Tite-Live offre beaucoup de pro-
diges de cetle nature, et cest un re-
proche que la pliilosophie a fait à
cet historien , d'ailleurs si sensé.
Prodigiai-is. On sacrifiait sous ce
nom à Jupiter, pour détourner les
malheurs dont on se croyait menacé
par des prodiges , qui étaient re-
gardés comme des marques de la
colère des dieux.
Pp.odo^hées , dieux auxqtiels on
dit que Méfiaréus sacrifia avant de
jeter les fondements^ des murs dont
il entou^•a Mégare. Ces divinités
présidaient à la construction des
édifices , et on les invoquait avant
d'en jeter les fondements.
Prodomie , surnom de Junon ,
qui avaitjdans le territoire de Sicyone,
un tei/ple dont on attrilmiiit la fon-
datiofi à Plialcès , fils de Téménus.
Prodromoi , avant - coureurs ,
épithète de Zéthès et de Calaïs ,
vents qui précédaient de huit jours
le lever de la Canicule. Rac. Pw ,
devant , et dremein , courir. P\
ZÉTHÈS et Calaïs.
Prcetides , filles de Prnetus. Ces
princesses , ayant osé comparer leur
beauté à celle de Junon , en furent
pimies par une folie qui leur fit
croire qu'elles étaient changées en
vaches , et parcourir les campagnes
en poussant des mugissements. Mé-
lampe les guérit avec de l'ellébore
noir , appelé depuis de son nom
Mélanpodion , et eu épousa une.
Cette cure , dit Pausanias , eut lieu
dans la place publique , oi'i Prœtus
leur père fit bâtir un temple dédié à
la Persuasion , preuve que les dis-
cours de Mélampe avaient eu au
moins autant de part à leur guérison
que les secours de la médecine. Pau-
sanias ajoute que cette maladie fut
commune aux autres femmes d'Ar-
gos. Les trois Prcetides se nommaient
Iphianasse , Iphione et Lysippe.
I. Prœtus , frère d'Acrisius, dé-
trôné par son frère, se réfugia chez
le roi de Lvcie , son beau-père , qui
lui donna des secqurs avec lesquels
il remonta sur le trône d'Argos. Ce
priiice avait épousé Sthénobée , et
TÎYuit sis générations avant le siège
^ P R O
de Troi(^C'est le Jupiter qui sé-
duisit Daiiar. Il fut tué par Persée ,
pour avoir usurpé le trône d'Argos
sur Acrisius ; mais Mégapenthe son
fils vengea sa mort sur Persée.
2. — Fils de Kauplins , et arrière-
petit-fils de Danaiis comme le pre-
mier, dont il était contemporain.
3. — Fils de l'hcrsandre , époux
d'Antia , était cousin -germain de
Bellérophon.
Profera , déesse dont on ne sait
que le nom.
pROFUNDA JuNo , Proscrpine.
PROFt;^Dus Jupiter. Pluton.
Progné , sœur de Philomèle , fille
de Paudion , roi d'Athènes , fut
mariée à Térée , roi de Thrace , et
depuis changée en hirondelle. Cet
oiseau porte sur la poitrine des ta-
ches rouges, qui, peut-être, ont
donné lieu à cette fable, f^. Pin-
lo.mèle.
Prologies , fêtes grecques célé-
brées en Laconie, avant la récolte.
Rac. Piv , avant ; legeiii , cueillir.
Promachies, fêtes oi'i les Lacé-
démoniens se couronnaient de ro-
seaux.
Promachorma , surnom sous le-
quel Minerve avait un temple sur le
sommet du mont Buporthmos dans
le Péloponnèse.
1. Promacus , défenseur, sur-
nom de Mercure , tiré d'une marque
de protection qu'il avait donnée aux
Tanagréens. Les Erétriens s'étant
embarqués à Eubée pour venir as-
siéger Tanagre , Mercure , sous la
forme <l'un jeune homme , et armé
d'une étrille , se mit à la tête de la
jeunesse, attaqua les ennemis et les
mit en fuite. Rac. Machomai , je
combats.
2. — Sous ce nom Hercule avait
un temple à Thèbes.
3. — Chef ])éotien, tué par Acamas
au siège de Troie.
4. — Un des Epigoncs , fils de
Parthénopée.
5. — Un fils d'Eson , tué par
Pélias.
Promenée, prêtresse du temple
à Dodone , dont Hérodote apprit
que deux colombes avaient pris leur
&R O
vol de la Thèbes d'Ejn'pte pour
rendre des oracles , l'une à Ikxlone ,
et l'autre dans le temple de Jupiter
Aiiimon.
1 . PromÉthÉe , (ils de Japel et
de Clvmène , et selon d'auti-es
d' Asiaou de ïliéniis , fut le premier
qui forma l'homme du limon de la
terre. Minerve anima son ouvrage ,
et lui donna la crainte du lièvre , la
finesse du renard , l'auihitioa du
paon , la férocité du ti;^e , et la force
«lu lion. On conte encore cette fable
différemment. Minerve, admirant la
beauté de cette production , offrit à
Proraétbée tout ce qui pourrait con-
tribuer à sa perfection. Prométhée
répondit qu'il lui falhiit voir lui-
niênje les régions célestes , pour
choisir ce qui conviendrait mieux à
l'homme qu'il avait formé. Minerve
le ravit au ciel , où il vit que c était
le feu qui animait tous les corps cé-
lestes , et emporta de ce feu sur la
terre. Mais il ne s'en tint pas là.
Distingué par un esprit adroit et
entreprenant , il essava de tromper
Jupiter dans un sacrifice , et d'é-
pruuver ainsi s'il méritait les hon-
neurs divins. Il fit donc tuer deux
L<x-ufs , et remplit une des deux
peaux de la chair et lautre des os
de ces victimes. Jupiter fut dupe, et
choiiit la dernière. Résolu de s'en
venger sur tous les hommes , il leur
ôta l'usage du feu. Prométhée , avec
l'aide de Minerve , dont les conseils
1 avaient déjà dirigé dans la formation
de Ihomoie, monta 3U ciel, et s étant
approché du chariot du Soleil , v
prit le feu sacré qu'il porta sur fa
terre dans la tige d'une fénile. Ju-
piter, irrité de ce nouviel attentat,
ordonna à Vulcain de forger une
femme qui fût douée de toutes les
perfections. Les dieux la comblèrent
de présents , et l'envovèrenl à Pro-
méthée avec une boite remplie de
tous les maux. Il lut assez [)rudent
pour se défier du piège , dont Epi-
méthée son frère ne sut pas se ga-
rantir. Jupiter enfin , outré de ce que
Prométhée n'avait pas été dupe de
ce nouvel artifice , ordonna à Mer-
cure de le conduire sur le mont
P R O 457
Caucase, et de lattaclier h on ro-
cher , où un aigle, fils de Tv phon et
d'Echiiina , devait lui dévorer éter-
nellement le foie. D'autres disent
que ce supph'ce ne devait durer que
trente milie ans. Suivant Hésioae ,
Jupiter n'empnmta pas le ministère
de Mercure, mais att.'icha lui-même
sa malheureuse victime, non à un
rocher , mais à une colonne. Il le
délivra pourtant lui-même quelques
années après, ^ f. Bagies); ou plu-
tôt ce fut Hercule , tradition que
nous a conservée un beau bas-relief
antique. On voit d'un coté im vieil-
lard entre des branches d arbre ,
image du mont Atlas , ou du Cau-
case. Hercule , 1 arc en main , prêt
à percer l'aigle , a laissé derrière lui
sa massue et la dépouille du lion de
Némée. Prométhée, attaché sur un
rocher , porte sur son genou l'oi-
seau qui lui déchire les entrailles.
Enfin , Mercure parait disposé à
aider Hercule.
Darius de Samos prétend que
Prométhée fut chassé du 'ciel pour
avoir aspiré à l'hvmen de Minerve.
IMcandre de Colophon veut que
son crime ait été d'avoir persiuidé
aux hommes de céder au serpent le
don de rajeunir , dont les dieux les
avaient gratifiés. D'autres enfin , bien
loin de penser qu'il eût méprisé
Pandore , assurent qu il en avait
abusé après que son frère l'eut
épousée.
Ces fables de Prométhée ont be-
soin d'explication. Cet homme formé
par Prométhée était une statue qu il
sut faire avec de largile : il fut le
premier qui enseigna aux hommes
la statuaire. Prométhée, étant de la
famille des Titans , eut part à la
persécution que Jupiter leur fit : il
fiit obligé de se retirer daiis la
Scvthie, où est le mont Caucase, d'où
il n'osa sortir pendant le règne de
Jupiter. Le chagrin c|,e mener une
vie misérable dans un pavs sauvage
est le vautour. Les habitants de la
Scvthie étaient extrêmement gros-
siers et vivaient sans lois et sans
coutumes. Prométhée , prince ptoli et
savant , leur apprit à mener une vie
458 P R O
plus humaine; c'est peut-être ce qui
a f;ijt (lire qu'il avait forme l'homme
avec Tuide de Minerve. EnGc , ce
feu mi'il emprunta du ciel , ce sont
• àea forges qu'il étiihlit dans la Scy-
thie. Peut-être que Prom«?the'e ,
ennu \é du triste séjour de la Scy thie ,
viul finir ses jours en Grèce , oi on
lui rendit les honneiu's divins, ou
du moi us les honneurs des héros. Il
avait uh autel dans l'académie même
d Athènes , et on institua en son
honneur des jeux qui consistaient à
courir depuis cet autel jusqu'à la
ville, avec àes flambeaux qu'il fallait
empêcher de s'éteindre. Voyez
Lampes.
2. — L'un des CaLires , selon
Pausanias , qui dit que le C: bire
et son fils Etnéus ajant eu l'honneur
de recevoir Cérès, la déesse leur
confia un dépôt. Pausanias ajoute
qu'il ne saurait divulguer ce que
c'était que ce dépôt , ni l'usage
qu'on en faisait.
3. — Un des dieux égyptiens de
la seconde classe.
4- — Père de Deucalion. Ce Pro-
mélhée est bien différent de celui
qui régna du temps de Jupiter sur
les Sc> thés, aux environs du mont
Caucase , puisque Deucalion , dont
la généalogie est si suivie , vivait
long-temps après Jupiter.
1 . PromÉthées , nom donné aux
Athéniens , inventeurs de la fabri-
que des vases de terre.
2. — Fête en l'honneur de Pro-
méthée , parcequ'il avait rendu les
lampes utiles par le feu qu'il avait
dérobé dans le ciel. C'est la même
que les Lampadophories. Voy. ce
mot.
PromÉthidès , Prométhis , Deu-
calion , fils de Prométhée.
PromÉps, chef daulien , vaincu
par l'argonaute Idas.
Promi'Hjs , capitaine troyen ,
tomba sous les coups de Turnus.
Pr.OMYLÉE , divinité qui présidait
aux meules.
PRO^AiIs , surnom de Mercure à
Thèbes en Béotie, parceque sa statue
de marbre, ouvrage de Phidias,
était à l'entrée du temple dApolIod.
P R. O
Rac. Pit), devant; naos, temple.
Pronax , fils de Talaiis et de Lv-
simaché , et frère d'Adraste roi
d'Argos.
Prono, ou Pbow^e {Myth. SJ. ) ,
divinité des Slavons Poméraniens de
Wenden, qui habitaient la Wagrie.
Ce dieu était regardé comme fe se-
cond après SwétovTid. Sa statu»
était placée sur un chêne grand et
touffu , autour duquel il y avait mille
idoles à deux ou trois visages , et
quelques unes en avaient davar tage.
Devant cette statue était un autel ,
sur lequel on lui faisait des sacrifices .
Elle tenait d'une main une charrue .
et de l'autre un épicu et un étendard.
Sa tête portait une couronne j ses
oreilles étaient saillantes , et sous un
de ses pieds était suspendue une
clochettp. Crantzius dérive ce mot
du grec Pronoia , prévoyance.
1. PRO^oÉ , une des cinquante
Néréides.
2. — Fille de Phorhas , et mère
de Cul ydon et de Fleuron.
Prokoea , prévoyante , surnom
de Minerve qui avait un temple aux
portes de Delphes.
1 . Pronoijs , capitaine tfoyen ,
tué par Palrocle.
2. — Fils de Phlégias, tué par le
fils d'AIcméon.
ProkijBA , surnom de Junoîi con-
sidérée comme déesse du m:.riage.
On lui offrait, en se mariant , une
victime dont le fiel avait été été ;
symbole de la douceur qui devrait
régner entre les époux.
Proni B.B , femmes qui accom-
f)agnaienl la nouvelle mariée jusqu'.T
a maison de son époux , et qu i
étaient cliargées de la mettre au lit.
Elles devaient n'avoir en qu'un seul
mari , et être recommandaUfs par
une crande réputation de chasicté.
Proopsius , prévoyant , Apollon
honoré sur le mont Hymette.
Prophthasie , fête annuelle ins-
tituée par les habitants de Cumes ,
à l'occasion de l'évèrement suivant :
Tachos , fondateur de Leuca , ville
de l'Asie mineure, étant mort , les
habitants de Clazomène et ceux de
Cumes disputèrent entr'eux à qui
P R O
cette ■ville nouvelle devait appar-
tenir. Il y avait à Leiica un temple
d" Apollon. La Pytlionisse consulte'e
répondit qu'elle appartiendrait à celle
qui la première y sacrifierait ; que
pour cela il fallait partir de chacune
des deux villes , au soleil levant
d'un même jour convenu entre I une
et l'antre. Ce jour ayant été pris ,
ceux de Cumes ne doutèrent pas du
succès , parcequils étaient plus voi-
sins du terme commun que leurs
compétiteurs. Mais les Clazoniéniens,
sentant leur desavantaee , curent
recours à ta ruse. Ils tirèrent au sort
quelques uns d'entr'eux pour aller
s'établir en forme de colonie près de
Leuca , et ne partant que de ce point-
là devinrent possesseurs de la ville.
Rac. Prophthanein , prévenir. Dio-
dore de Sicile.
Propoettdes , femmes qui nièrent
la divinité de Vénus. La déesse les
punit , en allumant dans leurs cœurs
Je feu de l'impudicité. Elles furent ,
dit-on, les premières femmes qui se
soient prostituées j et ayant perdu
toute honte , elles furent insensible-
ment changées en rocher.
Pp.oPKiA , surnom de la Fortune.
F". Privât A.
Pp.opccsator , défenseur j sur-
nom de Mars. En cette qualité , il
tient le bouclier, d'une main , la
lance de l'antre , et porte l'égide
avec la tète de Méduse.
P«OPYi,EA , quîveitle à la garde
de la ville , surnom de Diane ho-
norée à Eleusis.
Propyléis , surnom de Mercure
honoré à Athènes , où sa sl.ntue était
à l'entrée de la citadelle. Rac. pitlè,
porte. Cette statue était de Sacrale,
1. Prorée , un des compétiteurs
phéaciens aux jeux dans VOdyssée.
2. — Rlatelot dont il est parlé
dans le 3*. /. des Métamorj^hoses .
PrORSA , PoRRISIA , ou PrOSA ,
droite , divinité que l'on invoquait
pour donner aux enfants une bonne
situation dans le sein de leurs mères.
Proschaïrétéries , jours de ré-
jouissances , lorsque l'époux habitait
pour la première fois avec l'épouse.
Rac. chaire in , se réjouir.
P R O 4:9
Feoscltstiits , surnom de Nep-
tune chez les Argiens , en mémoire
de ce que ce dieu , ayant inondé leurs
terres , relira ses eaux à la pnère de
Jnnon , à qui ce pa\s venait ci'êtfe
adjugé par la décision d'Inachus.
Rac. Proscluzein , s'écouler.
Prosecta. ^. Petsicia.
Proserpine, fille de Cérès et de
Jupiter , fut enlevée par FInton ,
dieu des enfers, lorsqu'elle cueillait
des fleurs , et malgré la résistance
opiniâtre de Cvane 5a compagne.
Cérès, aif}igée de la perte de sa hl!e,
voyagea long-temps pour la chercher
sans en avoir de nouvelles. Ayant
appris par la nymphe Cvane le nom
du ravisseur , elle demanda que Ju-
piter la fit revenir des enfers ; ce
que le dieu lui accorda , pourvu
qu'elle n'eût rien mangé dans les
enfers. Ascalaphe ayant déposé
qu elle avait mangé quelques grains
de grenade , Proserpine fut con-
damnée h rester dans les enfers , en
qualité d'épouse de PJuton, et de
reine de l'empire des ombres. Selon
d'antres , Cérès obtint de Jupiter
que Proserpine passerait six mois de
1 année avec sa mère. Les Phéni-
ciens connaissaient une Proserpine
plus ancienne que celle des Grecs,
qu'ils disaient fille de Saturne ,
morte vierge et fort jr une , ce qni
donna lieu à l'idée de son enlèvement
par Pluton. On la place eh divers
lieux , les uns en Sicile , les autres
en Attique , d'autres en Thrace.
Quelques uns ont choisi pour le lien
de la scène une forêt près de Mé-
gare , que la tradition fit regarder
comme sacrée; d'autres, les bords
du fleuve Halésus, en lonie , ceux
du marais de Lerne , ou du fleuve'Chi-
mare. Bacckvlide assure que c'est
en Crète qu'elle fut enlevée. Strabon
S lace ce rapt près d'Hippone , ville
e Sicile , et près de Nisa l'endroit
oi\ la terre s entrouvrit sous le tri-
dent redoutable de Pluton. Orphée
dit , au contraire , que la déesse
fut conduite sur la mer par son
amant, qui disparut au milieu des
ondes. Quelques uns l'attribuent à
Aïdonée, roi d'Epire, qu'on a déjà
46o P R O
plusieurs fuis vu confondre avec
Pluton.
On a vu ilans cette faWe avec assez
de vraisemblance l'cnihlcme naturel
de la germination. Elle est fille de
. Cërès , la Moisson , parceque le
prain est produit par lY'pi en matu-
rité. Selon ^4poUodore , elle est née
de Jupiter et de la nyniphe Styx,
c.-à-d. de la chaleur et de l'eau.
Proserpine est la vertu des semences
cachées dans la terre ; Pluton est le
soleil qui fait son tour au-dessous de
la^ terre au solstice d'hiver ; et si
Jupiter ordonne que Proserpine
reste la moitié de l'année avec son
t'poux , et l'autre moitié avec sa
mère , c'est que le grain demeure ù-
peu-près six mois en terre et six mois
nors de son sein.
PirithoûsLrùla aussi pour la reine
des enfers , mais avec un succès tout
différent. Pluton punit le ravisseur
en le liant à une pierre énorme ,
supplice dont Hercule lui-même ne
put le délivrer.
On croyait communément que
personne ne pouvait mourir , sans
que Proserpine par elle-même, ou
]iar le ministère d'Atropos , lui
eut coupé un cheveu fatal auquel la
vie était attachée. Virgile a suivi
cette croyance dans la mort de
Didon.
On dit que Jupiter , sous la figure
d'un dragon , eut commerce avec
Proserpine sa propre fille ; de là
vient que , dans les mystères saha-
siens, on faisait entrer un serpent
qui se glissait sur le sein de ceux
qn'on initiait.
La Sicile lui rendit un culte so-
Jemnel. On lui attribua le droit d'y
faire naître à son gré la sl.'rilité ou
r;Jjondance ; et les Siciliens ne pou-
Taient assurer la fidélité de leurs
promesses par un serment plus fort
qu en jurant par cette déesse. Dans
les funérailles on se frappait la poi-
trine en son honneur. Chez les Grecs
et les Romains, les serviteurs et les
amis de ceux qui venaient de perdre
le jour se coupaient les cheveux ,
et les jetaient dans le bûcher funé-
raire , pour fléchir Proserpine. Ou
P R O
lui immolait des chiens comme â
Hécate , et sur-tout des génisse»
stériles. Les Arcadieus lui avaient
consacré un temple sous le nom de
ConservuU-ice , purcequ'ils l'invo-
quaient pour retrouver les choses
perdues. £)! Italie, on faisait dériver
le noit! de Proserpine tle serpeiis ,
paicrque le grain serpente et éleiul
ses racines en tout sens, 'fzetzès dit
([ue , chez les Molossef , toutes les
femmes qui , jeunes et belles , étaient
ravies par 1 Amour , prenaient le
nom de Proserpine.
Elle était la divinité tutélaire des
Sardes. Une médaille, qui paraît
avoir été frappée sous le règne de
Gordien Pie, représente d'un coté
une tète de fenune couronnée de
tours , et au revers la figure de Pro-
serpine. Les Gaulois la regardaient
comme leur mère , et lui avaient
bâti des temples.
Cette déesse est ordînairement
représentée h côté de son époux, sur
un trône d'ébène , et portant na
(lambeau qui jette une flamme mêlée
d une fumée noirâtre. On la repré-
sente au^si toujours aux côtés de
Pluton , sur un char traîné par d( s
chevaux noirs. Le pavot est son
attribut ordinaire. Souvent elle tient
à la main des fleurs de narcisse ,
parceque , dit Sophocle , elle était
occupée à en cueillir lorsque le roi
des enfers l'enleva. Dans un champ
près de Phot-ée , elle avait un temple
où on l'avait sculptée en habillement
de chasseresse. On la peint , le jîIus
souvent, avec un boisseau sur la tète.
Les Grecs le nommèrent kaloii,
d'où les Romains formèrent le nom
calulhus. Ce vase ou panier , sem-
blable à ceux dont on se servait en
Grèce pour cueillir des fleurs, était
le symbole de celui que tenait Pro-
serpine lorsqu'elle fut portée dans
les enfers.
L'enlèvement de cette déesse est
presqjie le seul événement de son
histoire que les peintres et les scul-
pteurs aient représenté.
Le célèbre PraxÏLtle en fit !e
sujet de deux grouppes d'airain , I un
pour les Athéniens , l'autre pour k?
P R O
Thespiens : ils furent long-temps
admires de ces peuples.
Sur la ceinture d'uuestatue trouvée
à Rome , Pluton , tr.onté sur son char ,
*uilève la fille de Cérès. Il est précédé
J>ai- Hercule couvert de la peau du
io^ de Néniée. Ce dernier désigne
je travail qui fait tout fructifier , et
sans lequel ragricnlture languit et
lie peut ripn produire. Les douze
si;;nes du zodiaque sonl sculptés au
Las de la statue.
La niêaie représentation se voit
à-peu-près sur le sépulcre des Na-
sons. La déesse se dé]>at dans les
hras du dieu qui l'emporte ; et yn
jeune homme marche de\aulle char.,
et semble le f^uider.
Un marl»re expliqué par Bellori
montre Pluton exerçant la même
violence : son amante a les cheveux
cpars , et paraît évanouie. Pallas ou
la Sagesse est près «tu dieu , et
semble lui reprocher l'iudifjnité de
son action ; mais déjà le char s'éloi-
f;ne, ctTAmour, tenant le flambeau
d'hyménée, liàte les coursiers. Une
nymphe, com[iaf;ne de la déesse, est
renversée sous leurs pieds , et une
antre fuit av«c les fleurs qu'elle a
cueillies.
Dans la galerie Justinienne , un
marbre offre les mêmes figures ;
mais on y remarque encore une femme
couverte d'un voile qui flotte dans
les airs , et dont le corps sort à
moitié de terre. C'est ici la terre
qui , déchirée par la charrue , laisse
un passage à Proserpine , c.-à-d.
à îa semence enfouie Jans son sein.
Parmi nous le ciseau de François
Cirardon a produit un chef-d'œuvre
«n sculptant à Versailles le trait
<le la mythologie uà Plulon, ivre de
<lesirs, emporte celle qu'il aiiue. Le
dieu a la tète ceinte d'une couronne
qui lui est particulière, dont les
rayons épais et semblables à des cré-
neaux laissent cependant paraître
ses cheveux. La fille de Cérès a la
tète mourante et penchée ; et une
n>mphe, remplie d'effroi, est ren-
versée à ses pieds. La douceur de
leurs traits contraste avec la férocité
de ceux de Plutou, /et la crainte
P R O
46»
exprimée sur leurs visages avec la
joie qui étincelle dans les regards du
ravisseur. Lebrun a donné le dessin
dece grouppc niagnifi(}ue , et G.Au-
dran l'a gravé.
JMconiacfius , fils d'Aristodème ,
est le seul peintre ancien qui ait re-
présenté cet enlèvement. Parmi le?
modernes, on connaît avec quel art
Lafosse l'a peint dans la salle de
1 académie de peinture , et ou ne
peut comparer à cet excellent ta-
bleau que celui de Nicolo de Mo-
dène , célèbre élève du Piiniatice ,
qui .dans la galerie d'Orléans , a de
même représenté Proserpine jeune ,
belle, et ravie par le dieu des
ombres.
Prospérité. ( Iconol. ) On la
dcpeiht par une feumie richement
vèi'ie, qui tient d une main une corne
d'abondantte remplie d or , et de
l'autre inie branche de chêne , sym-
bole de loi\^évité, des lleurs , des
épis de bled , des pampres , des pal-
mes , des lauriers , etc.
Prostasis , prête à secourir ,
surnom de Cérès honorée dans ua
temple entre Sicyone et Pbliunte ,
dont Proserpine partageait les hon-
neurs avec elle.. Pour célébrer la
fête de ces divinités , les houinics
avaient un lieu séparé, et les fenuues
un autre, llac. Pivisthèini, secourir ;
en latin , stare pro.
PRusrATtRiLS, prêt à secourir.
Apollon avait sous ce nom un temple
ù JVlégare.
Pr.osTRûPH-ït , esprits malfaisants
qu'il fallait supplier avec ferveur ,
pour éviter leur colère, ilac. Pro-
sLrophè , supplication.
1. Prosï.m^a, surnom de Cérès,
dont la statue était dans un bois de
platanes , en Argolide. La déesse
était représentée assise.
2. — C'est aussi un surnom de
Junon , tiré du nom d'une des
nymphes qui prirent soin de sou
enfance.
Prosymnus , le même que Po-
lymnus.
PhotÉe , dieu marin , fils de
Neptune et de Fhénice ; ou , seloo
d'autres , de lOcéaii et de Teth^ s.
/Î62 P II O
Les Grecs le font naître 'a Pallène ,
viile clo la Macédoine. Deux de ses
fils ôtuicnt des monstres de cruauté'.
(r. TMOLiJsetTÉLÉGOKE. ) Protée ,
n.ivanl pu les ramener ;j des senti-
ments d'humanitd, prit le parti de
se rctii-er eu Egypte, avec le secours
de Noptuiie <jui lui creusa un pas-
»ge sous la mer. Il eut aussi des
filles , et entr'autres ' la nymphe
Eiiiotliie, qui apparut à MenéJas ,
lor.s<f j'en revenant de Troie il l'ut
pousoé par les vents contraires sur
la côte (Je l'Egypte, et lui ensei.ena
ce qu'il avait à faire pour apprendre
de Protee son père les moyens de re-
tourner dans su patrie.
Protée était le gardien des trou-
peaux de JVcptune , qu'on appelait
phoques ou veaux marins; et sou
père , pour le récompenser des soins
qu'il on prenait , lui avait donne' la
comiaissance du passé , du présent
et de l'avenir. Il n'était pas aisé de
l'aborder , et -l se refusait à ceux qui
venaient le consulter. Eidothée dit à
Ménélas que, pour le déterminer à
parler , il fallait le surprendre pen-
daat qu'il dormait , ei le lier de ma-
nière qu'il ne pût s'échapper ; car il
prenait tou'es sortes de formes pour
ëpotivi^nter ceux qui l'approchaient ;
celle d'un 'ion , d^un dragon , d'un
lA)pard , d'un sanglier ; quelquefois
i! fie méiamorphosait en eau, en
arbre, et même en feu : mais si l'on
persévérait à le tenir bien lié , il re-
prenait enfin sa première forme , et
répondait à tontes les'questions qu'on
îui taisait. Ménélas suivit ponctuel-
lement les instructions de la nymphe;
et il vaut pris avec lui trois" de ses
. plus braves compagnons , il entra ,
dès le m;itin, dans les grottes où
Protégé aiait outimie de venir se
rejposei'^au milieu de ses troupeaux.
Eidothi'p leur avait apporté quatre
peaux de veaux marins , pour les en
revêtir, afin que Protée ne les re-
connût pas ; mais comme l'odeur en
était insupportable , elle leur versa
dans les narines à chacun une goutte
d'ambrosie , (jni surmonta la puan-
teur de ces peaux. Méné'as saisit le
moment où Protée donnait , pour se
P R O
jeter sur lui. Ses trois compagnons
et lui le serrèrent étroitement entre
leurs bras ; et , à chaque forme qu'il
prenait , ils le serraient encore plus
fort, jusqu'à ce qu'avant épuisé ba
ruses il revint à sa forme ordinaiio ,
et donna enfin à Ménéias les éclairr
cissements qu'il hii demandait.
Aristée , après avoir perdu touteà
ses abeilles, alia , par le coiscil de sa
nière,consullerProtéesur Jes m ,vens
de réparer ses essaims , et eut' re-
cours aux mêmes artifices pour le
faire parler.
'ï''JiJte cette fable est fondée sur
I histoire. Protée était de Memphis,
capitale de la basse Egypte, et vivait
dans le temps de la guerre de Troie.
II régna dans cette partie de l'Egypte |
après Phéron ; et Paris , en passant j
la mer avec Hélène qu'il avait enlevée '
de Sparte , ayant été jeté par la tem- '
pète sur la côte d'Egypte, Prot '
se le fit amener. Quand il eut a|>pi
son crime, il retint Hélène pour Ja
rendre à son époux ; mais, pour ne
pas violer les droits de l'hospitalité ,
il se contenta de chasser Paris de sa
présence , et de lui ordonner de sortir
dans trois jours de ses états. ^
Protée était un prince sage et '
adroit. Sa prudence lui faisait pré- -
voir tous les dangers ; ce qui avait
donné lieu de croire qu'il connaissait
I avenir. II était impénétrable dans
ses secrets , et il fallait ; pour ainsi ^
dire , le serrer de bien près pour les '
découvrir. Il se montrait peu en
public , et se promenait à certones :
heures au milieu de ses courtisans. >
II avait beaucoup de souplesse dans ;
l'esprit, et savait prendre toutes -■
sortes de formes pour éviter de se
laisser pénétrer. D'ailleurs , les rois '
^^'E.syP^^ avaient coutume , pour
marquer leur courage et leur puis- '
sance , de porter sur leiu- tète la dé- •
pouille d'un lion, d'un taureau, ou
d'un dragon , quelquefois des bran-
ches d'arbres , d'antres fois descas-
'olettes où brûlaient des parfums.
Ces parures sen-aient en même
tenips à inspirer à leurs sujets une
crainte superstitieuse.
Quelque» «uteura ont dit que
P R O
Protce ^tait nn orateur qnî , par le»
' s de son élo-iUence, tournait
■-' il lui plaisait les esprits de
Tui l'écoulaient; d autres en
, i uu comédien , un pantomime
ijjle qui se montrait sous une
j Gp figures différentes. Enfin ,
Miis au nombre de ces enchan-
U.:r:s dont l'Egypte était remplie,
et qui , par leurs prestiges , fasci-
naitat les yeux de la multitude igno-
rante. On en avait fait im dieu ma-
»-' iL's de Neptune , parcequil
'iiissant sur la mer; ses sujets,
- maritime et tort adonné à la
tion , ont été appelés les trou-
, c de JVeptune.
i'ituTÉLiBs , Sacrifice à Diane et à
J« ion , à Vénus et aux Grâces , qui
précédait la célébration du mariage.
Protékor , un des guerriers tués
h la cour de CépHce.
ProtÉsilas se dévoua à une mort
certaine en faveur des Grecs , et
abandonna , le lendemain de ses no-
ces, une épouse dont il était chéri.
H--^i i , qui le nomme loiaûs , dit
qu'il quitta son épouse dès les pre-
miers ,ours df son mariage , pour se
joindre aux Grecs , quoiqu'un oracle
eût promis la mort au premier guer-
rier qui descendrait sur le rivage
eniieiîii et que , personne n'osant s'y
expospf , il se sacrifia pour ses com-
- is , et fut tué par Hector.
'. Laodamie. ) 0:i vovait à
. te, dans le Cbersonnèse , le
lomi,e; u de Protésilas , avec un
teniple consacré à ce héros. Conon le
fait siu^ ivre à la prise de Troie. Ce
prince, dit-il, ayant été arrêté par
' î:ipét«*entreMendèset Scione,
a . iille de Laomédon , et sœnr de
i >...jii, une de ses captives, persuada
i ses compagnes de mettre le feu à
9-^ v;iià5eaus. pour n'être pas con-
- eu Grèce ; ce qui a\ ant été
A, Pnitésilas fut oiJigé de
or à Scione , où il bâti une
^e m°me nom.
pRfTÉsiLÉES , fttes ou jpiix quc
les Grp<^, à leur retour de Iroie ,
insliluèrenl en l'honneur de Proté-
èilas. Ces jeux se célébraient à Phy-
P R O 435
tac^ , lien de la naissance de Pro>
tésilas.
Prothoékob , fils d'Arilyctw , aa
des cinq chefs qui conduisirent le»
Béotiens au sièf^e de Troie , touiha
sous les coups de Polydamas.
Prothoon , capitaine Iroyen, tusi
par Télamou.
ProtuoOs , fils de Tenthrédon,
capitaine grec, commandait les «qua-
rante vaisseaux qui poclèreat les
Magnètes au siège de Tro*ie.
Protiaon , père d'Aslinotîs , cont»
pa°nou de Polydamas.
pRoris. Àristole le dit filt
d'Euxène , Phocéen , et de Petîa ,
fille du roi Naunus ; et Justùi le oit
époux de cette même ûile , qu'il
nomme Gyptis. V. PsTri.
Proto , une des NéreiJrs.
PaoTOC£>EA , fille de Calydon et
d'Eolie , eut de Mars un fil^ comoii
Oxylus.
Proiogesia , ou
Protogésie , fille de Deucalion et
de Pyrrha, d'autres disent scem de
Pandore. Jupiter ent d'elle Ëthlius,
qu'il plaça dans le ciel , d'où ce
demi-dieu , ayant manqué à Juiiou,
fut précipité dans les'enters.
PrOTOGEHCS. F', RAAt-SEMEW.
ProtomédÉe, une des Néréides.
ProiomÉdusk , Néréide.
Protomélie , Néréide.
Protothro.ma , surnom de Dian^-
Protrigées , fêtes qu'où ccL'ioait
avant les vendantes , eu l'iijuncur
de Bacchus et de Noptmie, fuie-
Tryx , trrgos , vin uuuveuu.
pROVlDi.^ct. Elle avait un teuijile
dans l'isle de Délos. Les il^ auias
1 honoraient co unie une dé(<,<'. et
lui donnaient pourcompagnc, Aj.te-
vorta et Postvorta. Il e\L:te encore
une belle statue de cette divii ité , à
laf{uelle il manque le J=ras gatielie.
Courouiiée de laurier, elle 3 le-: Hje-
veux frisés, et tient deJa niiiii: dn>ite
un bàtou sar lequel elle semble .'.'.ir>-
puver; à drojt^ est im pa^iier plein
de miits , et à gauche une c<>nie
d'a^H>ruiance renversée. L«'ius<Ti]>ti<jii
Proviiteivife ileontm fait toi q-ie
c était des uieuxet delf^iir pK>vid<'!ii e
que les anciens croyaieut obtenu-
464 P R U
tout«s êorles de biens. Sur plusieurs
nit^tlailles romaines , elle porte un
filobe de la niaiu droite, et tient de
la franche une lonjcue haste transver-
sale. Souvent elle est accompagnée
de l'aiele ou de la foudre de Jupiter ,
parccque c'était à lui principalement ,
tomme au souverain des dieux , que
les païens attribuaient la providence
qui règle l'univers. Les modernes
la symbolisent sous la figure d'une
feu»uie couronnée d'épis et de rai-
sins, qui de la main gauche tient une
corne d'abondance, et de la droite
un scei>tie qu'elle étend sur le globe,
indice des soins que la Providence
«tend sur tout l'univers. Ou lui voit
encore un gouvernail dans la main ,
et à ses pieds un globe et une corne
d'abondance. U n œil ouvert , placé
dans une sphère rayonnante au-dessus
de la figure symbolique , désigne que
rien' ne lui est caché. Lorsque cette
sphère est environnée de nuages, c est
pour marquer que les voies de la
Providence sont impénétrables aux
Jionnnes. Le vers de Racine,
Aux petits des oiseaux il- donne la
pâture ,
a suggéré à Cochin l'idée de lui faire
nourrir de petits oiseaux.
Provocateurs , gladiateurs , ad-
versaires des Hoplomaqucs , étaient ,
comme eux, ai mes de toutes pièces.
ProxÉnide fut établi par les Grecs
juge des jeux 0I3 nipiques.
PRUDE^CE ( Iconohg.) , divinité
allégorique , à laquelle les ancieus
donnaient une tête à deux visages ,
pour désigner la connaissance du
passé et le calcul de l'avenir. Les
modernes lui doiment pour symbole
un miroir entouré d'un serpent. C.
Ripa y joint un casque , une guir-
lande de feuilles de mûrier, un cerf
qui rumine , et une flèche avec une
remore. Grauelot la place sur une
base , et raccompagne d'une horloge
de sable et de 1 oiseau de la nuit ,
symbole de la réflexion. Le livre
qu'elle tient signifie l'utilité de l'ins-
truction ; et la nécessité des conseils
se reconnaît dans l'appui qu'un vieux
tronc prête à la faible tige qui l'a-
voisine.
P S A
Pruderie. ( Iconol. ) L'auteur
dont on a déjà vu les articles Cu-
f/uetteiieel Galanterie , nie Ibumit
encore celui-ci : << Vojez-vous mar-
» cher la Pruderie, couverte d'un
» voile brodé de grimaces et de si-
» magrées? Son regard est fier <t
» impérieux; l'éloge de la vertu et
» la censure amère des vicieux plutôt
M que du vice, reposent alternativ<-
» ment sur ses lèvres austères ; son
» teint scrupuleux ne se colore jamais
» qu'au pinceau d'uue colère simulée
11 ou d'une pudeur de comni.m<le^
» quand l'Equivoque au double visage
« vient indiscrètement liourdonner .
1) autour d'elle. On voit à ses pieds
» nu trophée composé des flèches de
>i l'Amour , qu'elle se vante d'avoir
» vu se briser contre l'égide de sa ;
» sagesse. La chaste reine des bois
» la prendrait pour la plus fidèle de
» toutes ses prêtresses , si le triple
» airaiu dont l'Hypocrisie entoure sa
» solitude avait pu la garantir de
» l'indiscrétion de quelques Satyres
» qu'elle y a souvent admi-^ pour cé-
» lébrer de coupables mystères , et
» qui , dans leurs danses folâtres ,
M ont tout révélé à la déesse. »
pRYMKÉE , jeune Phca< ien , con-
current au combat de la course, miiis
qui ne remporta pas le prix.
Prymno, nympne , fille de l'Ot éi^n
et de Téth3s.
1 . Pryïanis , capitaine troyen, tué
par Ulysse.
2. — Autre Troyen tué par Turnus.
Prytanitides. On appelait ainsi
en Grèce les veuves chargées du soin
de garder le feu sacré de Vesta.
PsAL ACANTHE, nymphe amoureuse
de Bacchus , fit présent à ce dieu
d'une belle couronne ; mais s'en
voyant méprisée , et sa coure p
passée sur la tête d'Ariane sa riv;
elle se tua de désespoir, et fut cb;ni-
gce en une fleur qui porte son nom ,
dit Hrgin, mais qui n'est connue,
au moins sous ce nom , d'aucun bo-
taniste.
I .Psamathé, Néréide, eut Phocus
d'Eaque roi d E.'^'ine.
2. — Fille de Crotope, roi d'Areos,
rendue mère par Apollon , fit exposer
l'enfant I
P s A
f enfant , qui fut dévoré par les
chiens du roi. Apollon, irrité, sus-
cita contre les Argiens un monstre
Tengeur qui arrachait les enfants du
sein de leurs mères, et les dévorait.
^. CoKOEBUS.
PsAMMiTiCHLS, Foi d'Esvpte , six
centsquarante ans avant 1 ère vulgaire.
Ce prince , avant de parvenir à la
couronne , fut un des douze ^ands
seigneurs qui gouvernaient conjoin-
tement lEgvpte avec une égale au-
torité. Un oracle leur avait dit tjue
celui d'enlreux qui ferait les liba-
tions dans une coupe d airain aurait
seul tout le royaume. « Il arriva, dit
» Hérodote , que le dernier jour
» d'une fête solemnelle , pendant
j» qu ils étaient tous dans le temple
» de Vidcain , prêts à faire les liba-
» tions , le prêtre qui leur devait
» donner la coupe d'or se tronipa
» de nombre, et n'apporta qu'onze
» tasses. Psamniitichus, qui, étant le
>i dernier , se trouvait n'avoir point
» de tasse , 6ta son casque , et s en
» servit pour les libations. Les autres
» seieneurs se souvinrent aussi-tôt
» de l'oracle ; et pour en empêcher
» l'effet, ils eussent oté la vie à Psani-
>» niilichus , s'ils n eussent avéré sur-
» le-champ que celui-ci n'avait eu
» aucune part à !a méprise du prêtre.
» Cependant ils lui ôtèrent toute
» autorité, et le reléguèrent dans un
M lieu désert. Psammitichus , dans
M cet état , alla consulter i'orac'e de
» Latone qui était dans la ville de
» Butis , et q'ii passait pour le meil-
» leur de toute l'Esypte. Il en reçut
» pour réponse que la vengeance lui
» viendrait par mer , lorsqu'on ap-
» percevrait des hommes d'airain.
» L'oracle lui parut d'abord indigne
» <ie foi ; mais quelque temps après,
» une troupe d'Ioniens, avant été
» jetés par la tempête sur les côtes
» d'Egypte, prirurentarmésdetoutes
» nièces : on n'y avait jamais vu des
» nommes ainsi armés. On vint dire
» à Psamm.tichus rpi'il était arrivé
» sur tes côt' s d'Egvptedes hoinmes
» d'airain : le prince reconnut alors
» le sens de l'oracle, fit alliance avec
» ces étrangers , et s en servit utile-
Tome II.
P S Y
465
» ment pour se rendre maître de
» toute 1 Egypte. »
PsAPHON,un des dienx qu'adoraient
les Libvens. Il dut sa divinité à uu
stratagème. Il avait appris à quelques
oiseaux à réj)éter ces mots , Psaphon
est un grand dieu , et il les Kcha
ensuite dans les bois , où i's le répé-
tèrent si souvent , qu à la lin les peu-
ples crurent qu'ils étaient inspirés
d^ dieux , et rendirent à Psaphoa
les honneurs divins après sa mort ;
d'où est venu le pipverbe, les oiseaux
de Psaphon,
PsÉcAs , une des nymphes de la
suite de Diane.
PsiLAs, surnom sous lequel Bncchus
était adoré par les habitants d'Amy-
clès en Laconie. Psila , en langage
dorien , signifie la pointe de l'aile :
or, il semble fpie Ihonmie soit em-
porté et soutenu par une pointe de
vin \ comme uu oiseau dans i air par
les ailes.
PsiTHYRos, sumom de Vénus et
de Cupidon.
PsiTTOPODEs , peuples im.iginaires
de Lucien ; ils étaient vaillants et
légers à la course.
PsoPHis, fille d'Arrhon, ou, selon
d'autres, de Xanthus, oud'Eryx roi
de Sicanie, qui , voyant sa fille grosse
du fait d Hercule, l'envova chez son
hôte Lycortas h Phégée; là, Psophis
se délivra de deux enfants, Echéphrou
et Promachus , oui , dans la suite ,
donnèrent ii la ville de Phégée le nota
de Psophis leur mère.
PsYCHAGocEs. pfêtrcs grecs con-
sacrés an culte des Mânes, ou plutôt
sorte de magiciens qui faisaient pro-
fession d'évoquer les ombres des
morts. Leur institution ne laissait
pourtant pas d'avoir quelque chose
d'impos;mt et de respectable ; ils de-
vaient être irréprochables dans leurs
mœurs , n'avoir jamais eu de com-
merce avec les femmes, ni mangé de
choses qui eussent eu vie, et np s'être
point souillés par l'attout henient
d'aMcun corps mort. Ils bshitaient
dans des lieux souterrains , où ils
exerçaient leur art , nommé vs ychc-
rnaritie , ou divination par les âmes
des morts. La pythonisse d'Endor,
Gg
466 P S Y
qui fit paraître à Saûl l'ombre de Sa-
muel , faisait profession de cette es-
pèce de magie.
Psyché , jeune princesse qui fut
aimée de l'Amour même pour sa
gronde beauté. Cupidon fit tous ses
efforts pour l'épouser. Psyché, par
le conseil de l'oracle que ses parents
avaient consulté pour Ja marier, fut
mise sur le haut d'un précipice. Ce
fut de là que le Zéphyr , pur ordre
de Cupidon , la transporta dans un
palais somptueux, où elle entendait
des voix qui la charmaient assez pour
enchaîner ses pas ; elle y était servie
par des nymphesinvisibfes. Son époux
s'approchait d'elle dans l'obscurité et
se retirait à la pointe du jour , pour
éviter d'en être apperçu , lui recom-
mandant de ne point souhaiter de le
voir. La réponse que cette princesse
avait reçue de l'oracle , d'avoir un
époux immortel , plus malin qu'une
vipère , portant par-tout le fer et le
feu , redoutable non seulement à tous
les dieux, mais aux enfers mêmes,
lui fit concevoir l'envie de s'en éclaii-
cir. Uneiiuit qu'elle le sentit endormi
à ses côtés , elle se leva si adroitement ,
qu'il ne se réveilla point , alluma la
lampe, et vit à sa lueur, au lieu d'im
monstre , Cupidon , qu'une goutte
d'huile tombée malheureusement ré-
veilla sur-le-champ. Il s'envola aussi-
tôt , en lui reprochant sa défiance.
Alors Psyché , au désespoir , voulut
se tuer ; mais elle en fut empêchée
par cet époux invisible. Elle n'épar-
gna rien pour le retrouver ; les di-
vinités furent importunées de ses
sollicitations ; elle se hasai-da même
d'avoir recours à Vénus , qu'elle sa-
vait être courroucée contre elle de
ce qu'elle avait eu la témérité d'en-
cliaîner l'Amour même par ses char-
mes. L'Habitude , l'une des femmes
de Yénus, à laquelle Psyché avait eu
recours , la traîna par les che^ eux aux
pieds de sa maîtresse. Vénus , non
contente de s'être épuisée en paroles
pour la maltraiter , la mit entre les
mains de la Tristesse et de la Solli-
citude , deux autres de ses femmes,
qui firent de leur mieux pour satis-
faire leur maîtresse, et n'épargnèrent
P S Y
rien pour tourmenter l'infortunée
Psyché. La déesse, pour assouvir sa
rage , ajouta à tous ces mauvais trai-
tements des travaux au-dessus des
forces du sexe. Elle enjoignit ;'i la
malheureuse Psyché de lui apporter
un vase plein d'une eau noire qui
coulait d'une fontaine que de furieux
dragons gardaient; d'aller dans des
lieux iijaccessibles chercher , sur des
moutons qui y paissaient , un ilocon
de laine dorée ; de séparer , dans ua
temps fort court , chaque espèce de
grains parmi un gros tas où il s'en
trouvait de toutes les sortes. Aidée
d'un secours invisible , elle surmonta
toutes ces difticultés. Mais le plus
pénible de ces travaux fut le dernier ;
elle y aurait succombé sans Cupidon.
La déesse lui ordonna de descendre
aux enfers , et d'engager de sa part
Proserpine à mettre une portion de
sa beauté dans une boîte. Cet ordre
jeta Psyché dans le plus grand em-
barras (pi elleeùt jusqu'alorséprouvé.
Elle ignorait non seulement la roule
quelle devait prendre pour descendre
au palais de Proserpine , mais aussi
le moyen d'en obteuirla grnce quelle
avait à lui demander. Agitée des di-
vers expédients que son imagination
lui fournissait , sans pouvoir se déter-
miner à aucun , une voix lui apprit
tout d'un coup ce qu'elle avait à faire ,
avec cette condition néanmoins de ne
point ouvrir la boîte. Elle exécuta,
ponctuellement ce qui lui avait été
inspiré ; mais la curiosité , et même
l'envie de prendre pour elle quelque
chose de ce qui était renfermé dans
la boîte , la tentèrent. A l'ouverture
de la boite , elle fut saisie d'une va-
peur soporifique , et tomI>a par terre
tout endormie , sans pouvoir se re-
lever. Cupidon , toujours surveillant,
accourut , et de la pointe d'une de ses
flèches la réveilla , fit rentrer dans la
lx)ite la funeste viipeur , et la lui re-
mit , avec ojxjre de la porter à \ énus.
Cupidon ne perdit point de temps ;
sur-le-cham]i il s'envola , et alla se
présenter à Jupiter , qu'il pria d'as-
sembler les dieux. Le résultat de cette
assemblée fut favorable à Psyché : il
fut ordonné que Vénus cousenlirait
P T O
•BU mariafje deCupidon et de Psyché ,
et que Mercure enlèverait la prin-
cesse iiu ciel. Elle tut accueillie des
dieux ; et, après avoir hu le nect;ir et
lanibrosie, elle fut pratifiée de 1 iin-
iiiirtalité. O9 fit les noces , Vénus
ne y dansa. Psyché eut de ce
' iage la Volupté pour fille.
Psvché est représentée avec des
ailes depLipiliou aux épaules. Ou voit
dans piusiCiirs uionuinents antiques
un CupiJon , presrjue uu , embrassant
''^'^'•thé à demi vêtue.
l'sYcHoiiANTiE, cspècc de divina-
1 ou de rnagie , ou 1 art d"évO<pier
morts. Les cérémonies usitées
is la pshvchomantie étaient les
ues que ceUes que Ton pratiquait
5 la nécromance. C'était ordinai-
lent dans des caveaux souterrams
ians des antres obscurs quon fai-
'.wl ces sortes d'opérations, sur-tout
quand on désirait de voir les simu-
lacres des morts , et de les interroger.
Mais il V avait encore une autre ma-
nière de les consulter , qu'on appelait
aussi psvchomantie , dont touietois
I appareil était moins effrayant; celait
de passer la nuit dans certains tem-
ples, de s'y coucher sur des peaux
de hétes , et d'attendre en dormant
l'apparition et les réponses des morts.
Les temples d'Esculape étaient sur-
tout renommés pour cette cérémonie.
II était facile aux prêtres imposteurs
de procurer de pareilles apparitions ,
et de donner des réponses ou satis-
faisantes , ou contraires , ou amLi^uës.
PsYLLOTOXOTEs, peuple imaginaire
de Lucù'ii. Ils étaient montés sur des
puces îirosses comme douze éléphants.
Rac Psyllos , puce, et toxo'i, arc.
1 . PtélÉe , villes de Grèce , l'mie
on Thessalie , l'autre dans le Pélo-
ponnèse , dont les habitants allèrent
au siège de Troie.
-. — Une des Hamadryades.
r. PtÉrÉlas, fils de Taphius , et
0 d une lllle nommée Coinélo. Il
^ait pour être petit-fils d'Heicuie ,
■ , dit-on, lui promit l'immortalité.
'• — Un des chiens d'Actéon. Ce
t signifie aile.
Ptolémée , père d'Eurymédon
1 écuyer d'Agameaiuon.
P U D 467
1. Ptous , fils d'Athamas et de
Thémiste , avait donné sou nom au
temple d'Apollon.
2. — Apollon adoré à Acrephnie.
Av.mt I expédition d'Alexandre con-
tre Thèbes , ce dieu y rendait des
oracles qui ne trompaient jamais.
5. — Monla^ue de Piéotie , où
Apollon rendait des oracles.
Puberté , l'âge de puberté , qui
se prend à quatoi-ze ans jx>ur les gar-
çons , et à douze pour les filles. Cet
âge , chez les Romains, occasionnait
plusieurs cérémonies. Oj» marquait
cette époque par un festin qu ou
donnait à sa famille et à ses amis.
On coupait les cheveux aux pre-
miers , et on en jetait ui>e partie
au feu en 1 honneur d'Apollon , et
1 autre dans l'eau en l'honneur de Nei)-
tune, parceque les cheveux croissent
avec de 1 humidité et de la chaleur.
A l'égard des filles, lors<^}u"elles étaient
parvenues à l'âge de puberté , elles
offraient à Vénus leurs poupéfs. Oa
leur ôtait la bulla , petite bulle d'or
qui pendait sur la poitrine ; mais oa
leur laissait la prétexte , qu'elles por-
taient toujours jusqu'à ce qu'elles
fussent mariées.
PuDAs { M. Ind. ) , dieu indien
que l'on représente toujours avec
Ixora. Il est d'une petite stature , a
le ventre extrêmement gros , et la
tète entortillée de serpents , ainsi que
les bras et les cuisses. Il porte wix
bâton dans la main droite , et n'a
point de barbe.
Pl'delr. Les Grecs en avaient
fait une divinité. Suivant Hésiode^
elle quitta la terre avec Némésis,
indignée des vices et de la corruption
des hommes; et par cette raison elle
est représentée avec des ailes sur un
La.s-re!ief de terre cuite publié par
iV inckehnauti dans ses ?>foiniineiiU
inedid. Sur des médailles , on la
voit se cachant le visage avec un
voile. V. ICAEIDS.
Ploiciïe. Les Romains avaient
fait de celte vertu une déesse , qui
avait à Home (i*!s temples et des
autels , eutr autres im qui s'appelait
1 autel de la Pudicité. La bizarm ie
de son culte est icuiarquable. Ou dii
G.- i
468 P U G
tinguait la Pudicité en patricienne ,
ou qui regardait l'ordre sénatorial ,
et en poijulaire , ou qui était pour le
iîeuple. Celle-ci avait son temple à
a rue de Rouie qu'on appelait la
Longue, et celui de la Pudicité pa-
tricienne était au ni;.rché aux Ijœufs.
Tite-Live rapporte riiistoire de cette
distinction : « Virginia, de famille
M patricienne , épousa un homme
« d'entre îe peuple, nommé Volum-
» nius , qui fut consul. Les matrones
» du rang des patriciens la chassèrent
» du temple , parcequ'elle s'était nié-
» salliée. Elle se plaignit hautement
w de l'insulte , disant qu'elle était
» vierge quand son mari l'épousa ,
» qu'ils avaient vécu depuis en gens
» d'honneur, et qu'il n'y avait nulle
» raison de l'exclure du temple de
» la Pudicité. Pour réparer en quel-
» que sorte cette injure , elle hâtit
» dans la rue Longue un petit tem-
>» pie à la Pudicité , qu'elle appela
» l'ieheia , où les femmes qui n'é-
» talent point d'ordre sénatorial al-
» laient porter leurs vcenx. » I.a
Pudicité était représentée sur les mé-
dailles par une femme assise, n vêtue
de la stola , tenant de la main gauche
une haste en travers, qui porte la
main droite et le doigt index vers
son visage , pour montrer que c'est
principalement son visage, ses veux
et son front, qu'une fennne pudique
doit composer. Vénus la Pudique ,
de la villa Borghese , a pour symbole
Une tortue ; allégorie qui lait en-
tendre aux fenmies qu'elles doivent
être aussi retirées dans leurs maisons,
que cet animal l'est dans la sienne.
PL'OiLA'r,con!hatàcoupsdepoings.
Souvent les antagonistes s'armaient
decestes, espèces de gantelets garnis
de fer, qui les mettaient dans la né-
cessité de se garnir la tèle d'une ca-
lotte nommée amphotide , dont le
principal usage élait de garantir 1rs
tempes et les oreilles. Ce dernier
combat était menrtner , et se ter-
minait rarement sans la mort de l'un
des deux athlètes. Les pugiles étaient
nus , il des caleçons près. Ce genre
de comliat consistait à se tenir ferme
fur les pieds , à harceler âoa advcr-
P U R
saîre , à élever les Lras à la haiitenr
de la tête, et ù les étendre en avant ,
pour porter des coups avec quel<|i!f
succès. La victoire était adjugée à
celui qui forçait son adversaire ù se
déclarer vaincu.
PuLLAiREs, ceux qui gardaient et
nourrissaient les poulets et les oiseaux
dont on se servait pour les auspi<<s.
C'était à eux à oJxserver et à rendre
compte à l'augure de la manière dont
les poidets avaient mangé la p;!te
qu'on leur jetait.
Pti i.viNAR , lit sur Irquel on mettait
les statues des dieux dans les festin»
appelés lectisternes.
PliNiTioN. ( Iconol. ) Elle est ex-
primée dans les tahleaux d'église par
un ange arme d'une épée llainhoj ante
ou d'un fouet.
PtONçu ( M. Chin. ) , nom du
Î)remier homme , suivant' qtielcpr s
cttrés chinois, p^. Cosmogome dls
Chinois.
Pureté. « On pourrait l'exprimer ,
» dit ff'^inckelniann., par un goiivei-
» nail de navire , fondé sur ce pro-
» verbe grec , plus propre qu'un
» goui>eriiail , parceque les vagues
» le lavent sans cesse. » Cochin la
rend par une jeune personne vêtue
de blanc , qui tient une tige de lis.
Quelquefois on lui donne un tan.is ,
d'oà il sort de l'eau. La blancheur
des vêtements est l'image la plus
fidèle de la Pureté. Lorsqu'elle est
représentée ajant un doigt sur la
bouche , c'est pour marquer que celte
vertu nous apprend à régler nos p;i-
roles. André Sacchi l'a syrnboli.-iée
par une jeune fille dont la chevelure
est arrangée avec art ; elle a un vête-
ment blanc, et tient un cygne dans
ses bras , image de candeur et de
pureté , que cette figure allégori<jue
exprime encore mieux par «on air
de tête , par ses yeux où siège la
modestie , par sa bouche qui semble
exhaler le plus suave )iarfum.
Purification , pratiijne de reli-
gion très commune chez les anciens,
qui l'appelaient , ou ablution , ou
expiation , ou luslration. Il v en avait
de deux sortes, les unes générales
€l les autres particulières , qii'oa
pent considérer encore comme or-
diuaires et extraordinaires. Les pu-
riîicat ions généraîesordinaires avaient
lieu, quand, dans une assemblée,
avant les sacrifices , un prêtre ou
quelque autre , après avoir trempé
une branche de lanrier , ou des tisies
de verveine, dans Teau lustrale, en
faisait aspersion sur le peuple, au-
tjur duquel il tournait trois fois
pour cela. Les purifications générales
extraordinaires se faisaient dans des
temps de peste , de fa nine , ou de
quelque autre calamité publique ; et
alors ces purifications étaient cruelles
et barbares , sur-tout chez les Grecs.
Oii choisissait celui des habitants
d'une ville qui était d'une figure
plus laide et plus difforme ; on le
conduisait, avec un appareil triste et
lugubre, au lieu destiné pour le sa-
crifice ; et là , après plusieurs pra-
tiques superstitieuses, on rinnnolait ,
on le brûlait, et on jetait ses cen-
dres dans la mer.
Les purifications particulières or-
dinaires étaient extrêmement com-
munes. Elles consistaient ù se laver
les mains, avant quelque acte de reli-
gion , avec de l'eau commune , quand
cet acte se faisait en particulier ,
et avec de l'eau lustrale à l'entrée
des temples et avant les sacrifices.
11 y en avait qui ne se conten-
taient pas de se laver les mains ; ils
crevaient acquérir une plus grande
()ureté en se lavant aussi la tête,
es pieds , quelquefois tout le corps ,
et leurs habits même. C'est à quoi
étaient sur-tout obligés les prêtres ,
qin' , pour leur purification , avant
de pouvoir faire les fonctions de leur
ministère, étaient tenus d'observer
piu5ieurs pratiques austères pendant
plusieurs jours avant la cérémonie
religietiie , comme d'éviter soigneu-
sement toutes sortes d'impuretés ,
et de se ptiver même des plaisirs
permis et iinocents.
Les puriuca.'oDs particulières ex-
traordinaires avaient lieu pour ceux
qui avaient comi.is quelque giand
crime , comme 1 honicide , l'inceste ,
rafluUère , etc. f^and quelqu'un
»Tait commi» un de -es criotei , ik
PUT 469
ne pouvait se puntier lui-même ;
mais il était obligé d'avoir recours
à une espèce de prêtres appelés
Phamiaques, qui le faisaient passer
par plusieurs cérémonies supersti-
tieuses , comme de faire sur lui
des aspersions de sang , de le frotter
avec une espèce d'oignon , de lui
faire porter au cou une sorte de
collier de figues, etc. Il ne pouvait
entrer dans les temples , ni assister
à aucun sacrifice , qu'auparavant
un pharmaque ne l'eût déclaré suffi-
samment purifié.
La matière le plus ordinairement
emplovée pour les purifications
était l'eau naturelle. Celle de la mer ,
qiw d on en pouvait avoir , était
préférée à toute autre; et ce n'était
qu'à son défaut qu'on se servait de
celle des fleuves et des fontaines :
mais pn avait soin d'y mettre du
sel , et quelquefois du soufre.
PvRPi.RÉis, un des géants, fils
de la Terre , dont les Romain» , au
rapport de N avilis , trouvèrent les
images chez les Carthaginois dans le
cours de la guerre Punique.
Purs (Dieux). A Pallantium , ville
d'Arcadie , on voyait sur une hau-
teur un temple bâti à ces divinités,
par lesquelles on avait coutume de ju-
rer dans les plus importantes affaires;
du reste, ces peu^>les ignoraient
. quels étaient ces dieux; ou, s'ils le
savaient , c'était un secret qu'ils ne
révélaient pas.
PosiLLAsiMrrÉ, (Iconol.) Co-
chin la représente par une femme
coëffée d'une tête de lièvre, atten-
tive, inquiète , et regardant autour
d'elle. Elle marche courbée et avec
préc.intion , quoique sur un terrain
uni , et se serre dans ses vêtements.
Enfin elle voit des fantômes dans les
nuages.
Pi STER , nom d'une idole des an-
ciens Germains, sur laquelle on peut
considter une dissertât ion de lî/aMte,
imprimée à Giessen , en 1 726, in-/^. ,
sous ce titre : Pusterus, vêtus Ger-
' manonini idolum.
Pu TA , déesse romaine invoqué»
par ceux qui émonduient les arbres»
ftac. Putare , émonder.
470 P Y A
PuTF.At , endroit où Ja fondre
ëlait tombée , et qui devenait sacré.
Il <lifiérait du Bùlenlal , en ce que
Ja foudre s y était enterrée , quasi
inputeo, comme dans un puits. On
l'entourait aussi d'une palissade.
J^. BlDENTAL.
PuzzA ( M. CIn,:.) , divinité
cliinoiseqnelo P. Kirchercroil être
la même que llsis et la Cvbèle des
Egyptiens. On la représente assise
sur une fleur de lotos, ou sur nn
héliotrope. Elle a seize bras, et porte
tlans chaque main un f;rand nombre de
•couteaux , d 'épées , de livres , de fruits ,
de fleurs, de plantes-, de vases, de
fioles. I/es bonres racontent sur cette
déesse plusieurs fables extravaj;antes :
ils disent que trois nymphes étant
entrées dans un fleuve pour se bai-
gner , riierbe nommée viciarin ,
ou lotiiÉ aquatica , commença
tl'écîore tout-à-coup sur la robe d'une
de ces nvmphes , et fît lïriller à ses
yeux son fruit de corail. La beauté
ei la couleur vermeille dece fruit firent
naître à la nymphe l'envie d'en coû-
ter ; mais, par une vertu particulière ,
ce fruit la rendit enceinte. Elle de-
vint mère d'un garçon fpi'elle prit
soin d'élever. Lorsque son fils eut
atteint l'âge de l'adolescence, elle
le quitta pour retourner au ciel.
Celte fable a du rapport avec .celle
d'Isis que les Egyptiens représen-
tent assise sur la fleur de lotos, al-
laitant son fds Horus. Le P. Kirchcr
croit que cotte déesse Puzza n'est
qu'un emblème dont les Chinois se
sont servis pour exprimer la puis-
sance et la fécondité de la nature.
P Y ASEPSIES , fêtes que les Athé-
niens célébraient autrefois , en l'hon-
neur d'Apollon , le septième jour
du mois d'Octobre , qui de cette fête
était apppelé Pyanepsion. Plutar-
ijue dit que ce fut Thésée qui l'ins-
titua, parceque, revenant de Crète ,
il fît un sacrifice à Apollon de
tout ce qui restait de fèves ; qu'il
luit le tout dans une marmite , le
fît cuire , et le mangea avec ses com-
pagnons ; ce qiie l'on imita ensuite ,
en mémoire de son heureux retour.
Ce fut de ces fèves cuites que
P Y G
la fête fut appelée Pyanepsies. Da-n:
celte fête , un jeune garçon portait
un rameau d'olivier , chargé d'olives
de tous côtés, dans lequel étaient
entortillés plusieurs flocons de laine ,
et le mettait à la porte du temple
d'Apollon connne une offrande. Rac.
Pyanon , fève ; eptein , faire
cuire.
Pyas, qu'OfM/e fait métamor-
phoser en grue par Junon. ISlc-
tamorph. l. 6.
PvCTÈs , surnom donné à Apol-
lon , après qu'il eut vaincu à la
lutte le brigand Phorbas , qui em-
pêchait de se rendre à son temple.
Rao. Pyx , à coups de poing.
Pygas , reine des Pygnjées , fut
changée en grue par Junon , pour
avoir eii la présomption de se com-
parera la reine des dieux, qui depuis
sa métamorphose fît une guerre con-
tinuelle à son peuple. Voy. Pyg-
mÉes.
Pygée , une des lonides, ainsi
nommées de leur père Ion.
Pygm,«a Mater, Pygas , reine des
Pygmées.
I . Pygmalion , fils de Bélus roi de
Tyr, et frère de Didon et d'Anna,
tua Sichée , son beau-frère , pour
s'emparer de ses trésors. '
a. — Fameux statuaire, révolté
contre le mariage par l'infâme pros-
titution des Propétides , se voua au
célibat j mais if devint amoureux
d'une statue d'ivoire , ouvrage de
son ciseau ; et obtint de \énus, à
force de prières , de l'animer. Sou
vœu étant exaucé , il l'épousa et eut
d'elle un fils appelé Paphus.
PygmÉes , peuple fabuleux qu'on
disait avoir existé enThrace ; c'étaient
des homjiies qui n'avaient qu une
coudée de haut : leurs femtnei accou-
chaient â trois ans , et étaient vieilles
à huit. Leurs villes et It^TS maisons
n'étaient bâties que -'^ coquilles
d'œufs : à la campagi'^ i ils se reti-
raient dans des trou' qu'ils faisaient
sous terre : ils cou'''"*^'^* 'çu^s hieds
avec des-cognéeSj-^omme s'il eût été
question d'abatte une forêt. Une
anuée de cesi*et^ts hommes alla-
P Y G
tfLïA Hercule qui se'tait endormi
après la défaite du géant Antée ,
et prit, pour le vaincre, les mêmes
précautions qu'on prendrait pour
former un siège : les deux ailes de
cette petite armée fondent sur !a
main du héros ; et pendant que le
corps de bataille s'attache à la fran-
che , et que les archers tiennent ses
pieds assiégés , la reine , avec ses
plus braves sujets , livre un assaut
à la tète. Hercule se réveille, et
riant du projet de cette fourniil-
lière , les enveloppe tous dans sa
pean de lion , et .les porte à Eurjs-
thée.
Les Pv^mées avaient guerre dé-
clarée «.outre les grues , qui tous
les ans venaient de la Scythie les
attaquer : nos champions , montés
sur des perdrix , ou selon d'autres
sur des chèvres et des béliers d'une
taille projjortionuée à la leur , s'ar-
maient de toutes pièces pour aller
combattre leurs ennemis.
Les Grecs , qui rec-onnaissaieni des
géants, c.-à-d. , des hommes d'une
grandeur extraordinaire , pour faire
le constraste parfait imaginèrent ces
petits hommes d'une coudée , qu'ils
appelèrent Pygniées. L'idée leur
en vint peut-être de certains peu-
ples d'Ethiopie , appelés Péchiniens ,
(nom qui a aussi quelque analogie
avec celui de Pygmée ) ; ces peuples
étaient d'une petite taille : les grues
se retirant tous les hivers dans ces
I)a vs , ces peuples s'assemblaient pour
pur faire peur et les empêcher de
s arrêter dans leurs champs : voilà
le combat des Pvgmées contre les
grues. Encore aujourd'hui les peu-
pies de Nubie sont d'une petite
taille.
(^uant ù la fable de Pygas leur
1 ' 'ne qui fui changée en grue , c'est
qu'elle s'appelait aussi Gérané , qui
est le nom grec de la grue : elle
était belle, mais fort cruelle ; ses
sujets , craignant qu un fds qu'elle
av. it ne lui ressemblât , le lui ôtèrent
- mains pour le f.iire élever à leur
inière. Sa cruauté est désignée par
1.1 :4uerre quelle fait au.\ Pvgmées à
la tête des grues.
P Y L 4-jt
Plusieurs des anciens ont fait
mention des Pygmées ; mais ils n'é-
taient , en ce point , que les copistes
d'Homère, qui emploie souvent àes
comparaisons agréables pour amuser
son lecteur,et qui compare iesTrov ens
à des grues qui fondent sur des Pyg-
mées.
PïLADE , fils de Strophius roi
de Phocide, et d' Anaxibie .sceur des
Atrides, fut élevé avec Oreste son
cousin , et lia ayet' lui . dès ce temps-
là, une amitié qui les rendit dans la
suite inséparables. Après qu'Oreste
eut tué Egistheet Clytemneslre avec
l'aide de Pylade , et qu'il eut tiré
sa sœur Electre de lopprobre où
les tyrans l'avaient tenue, il la
donna en mariage à son ami. Ils allè-
rent ensemble dans la l'auride pour
enlever la statue de Diane ; mais ,
ayant été surpris tous deux, ils fu-
rent chargés de chaînes pour être
immolés à Diane. Cependant la prê-
tresse offrit de renvoyer l'un des
deux daus la Grèce , un seul suffi-
sant pour satisfaire à la loi : Pylade
fut celui qu'elle voidut retenir. Ce
fut alors qu "on vit ce généretis com-
bat d'amitié tpii a été si célébré par
les anciens , et dans lequel Oresle et
Pylade offraient leur vie l'uu pour
l'autre. >
Pylade avait encore secondé Oreste
dans le dessein de tuer Pyrrhu.s»
Pausanias dit, à ce sujet , qu"'il ne le
fit pas seulement par amitié pour
Oreste , mais encore par le désir de
venger son bisaïeul Pliocus tué par
Pelée aïeul de Pyrrhus. Pvlade eut
d'Electre deux "fils, Strophius et
Médon.
PïLïA, surnom de Cérès , pris
des Thermopyles , où elle était ho-
norée.
Pylagore, surnom de Cérès.
Pylaos , fils de Nélée et deChlo-
ris , tué par Hercule.
PvLARGÉ , fille de Danaûs.
P^LARÈs, Tro3en tué par Ajax.
Pylas , roi de Mégare , ayant ,
par accident , tué son oncle Bias ,
se réfugia auprès de Pundion ^
s<3n gendre , au moment où celui-çi
avait été chasse d'Athènes. x
Gg4
/,72 P Y R
PytÉES , fêle grecque on l'honneur
de C<;rès ; elle se célcl^riiit aux
ïhermopjles , d'où elle tirait son
oin>
i.PylÉmèkb, général paphlago-
nien , tué par Ménélas au siège de
1 roie.
3. — Roi de Méonie, qui envoya
IMestès et Antiphus , ses fils , à la
guerre.
Pyléons, couronnes et guirlandes
dont les Lacédcuioniens ornaient la
statue de Junon.
1. Pylkus , chef troyen , tué par
Achille.
2. — Fils , de Clyménus , roi
d'Orchomène.
Pylius , Nestor, roi d'une con-
trée fie l'Achaïe , dont Pjlos était la
capitale.
Pylo , fille de Thespius.
Pylon , Troyen tué par P0I3'-
pœtès.
Pylotis , surnom de Minerve, pris
de l'usage où l'on était de placer son
image au - dessus des portes des
villes , comme celle de Mars était
placée au-dessus des portas des faux-
Lourgs , pour nous faire comprendre
que S! l'on doit faire usage des armes
au dehors pour repousser l'ennemi
dans l'intérieur des villes , c'est à la
sagesse de Minerve qu'il faut avoir
recours.
Pyhjs , fils de Mars.
Pyracmon , Cyclope , un des for-
gerons de Vulcain. Rac. -Pj^r, feu ;
aktnon , enclume.
I. Pyracmus, guerrier qu'0^'^VZe
fait tomber sous les coups de Cénée.
Pyrame, nom d'un jeune Assyrien,
célèbre par sa passion pour Tnisbé.
Comme ses parents et ceux deThisbé
les gênaient beaucoup dans leurs
r.mours , ils projetèrent un rendez-
vous hors delà ville , sous un minier
Liane. Thisbé , couverte d'un voile ,
arriva la première au rendez-vous
convenu. Lu elie fut attaquée par
Une lionne qui avait la gueule tout
ensanglantée , et dont elle se sauva
«vec tant de précipitation , qu'elle
laissa tomber son voile. La bête le
lavuvant sur son passage le mit en
P y R
pièces et l'ensanglanta, Pyrame étant
a! rivé ramassa le voile, et croyant
«jtic Thisbé était dévorée , il se p rça
fie son épée. Cependant Thisbé ,
sortie du lieu où elle s'était sauvée ,
revint au rendez-vous ; mais ayant
trouvé Pyrame expirant , elle ramassa
lépée fatale, et se la plongea dans le
cœur. On rapjîorte que le mûrier
lut teint du sang de ces amant» , et
que les uiùres qu'il portait devinrent
rouges , de blanches quelles étaient
auparavant.
Pyramides. C'est le symbole ordi-
naire de la gloire des princes. Chez
If s Egyptiens , c'était xm emblème
de la vie humaine, dont le commen-
cement était représenté par la base ,
et la fin par la pointe ; c'est pour
cela qu'ils les élevaient sur des sé-
pulcres.
Quelques peuples idolâtres attri-
buent une espèce de divinité i'i la
forme pyramidale. Plusieurs idoles
chinoises ne sont autre chose rjue des
pyramides , qu'on appelle Chines.
Les temples siamois sont ordinai-
rement environnés de pyramides.
L'auteur de X Histoire de la Vir-
ginie nous apprend que les habitants
de cette contrée élèvent souvent àti
pyramides et des colonnes iJe pierre ,
qu'ils peignent et qu'ils ornent selon
leur goût. Ils leur rendent même
toutes les marques extérieiu'es duo
culte religieux.
1 . Pyrecme , roi de Péonie , auxi-
liaire des Trovens, tué parPatrocle.
2. — Tyran de l'isle d'Eubée tué
par Hercule pour avoir fait une
guerre injuste aux Béotiens.
Pïkées. ( M. Pers. ) Ce nom
signifie temples du feu, et c'est celui
que les Perses donnaient aux lieux
où ils enfermaient le feu sacré. L'n
des plus célèbres pyrécs fut érigé
par un docteur guèbre dans la ville
de Balek, sur les confins de la Perse
et des Indes. Ealek était comme le
centre de la religion des Perses. Elle
était pour eux ce qu'est la Mecque
pour les mahométans , ce qu'est
Rome pom- les catholiques. Un au-
teur arabe nous appeend qu'on élevjij
sept pyrées eu 1 hoivicur des sept|
P Y R
planètes, et qu'on j faisait J^rûler
continu 'Uemeiit des parfums.
1. Pybèxe , nvnipl.e que Mars
rendit uièie de Cvcnus.
2. — Fiile de Bébrycius , roi d"B^
pagne, ayant été forcée par Hercule ;
mil au monde un scriieiit , et fut si
cffravée de cette apparition , qu'elle
prit la fuite , et se réfugia dans une
forêt , ci elle devint la proie des
bêtes féroces. On dit qu'elle donna
son nom aux Pyrénées , montasnes
qui séparent la France de l'Espagne.
3. — Fontaine consacrée aux
Muscs , et célèbre dans les écrits des
poètes. C est à cette fontaine que
buvait leclieval Pépase , lorsque Bel-
lérophon se sai>it de lui par surprise ,
et monta dessus pour aller combattre
la Chimère. Cette fontaine avait sa
source au ]*as de l'Acrocorinthe , ou
citadelle de Corinthe.
Les mvthûlogues ne sont point
dactord sur l'orieine de cette fon-
taine. Les uns disent que Pvrène ,
inconsolable delà perte deCenchrius
son fils , tué malhenreu^ement p;ir
Diane , en versa tant de larmes , que
les dieux , après sa mort , la chan-
gèrent en nne des plus belles fon-
taines , qui depm's porta son nom, et
qui arrosait la ville de Corinthe.
D'autres veulent qu'Alope fit pré-
sent à Sisyphe de celte fontaine pré-
cieuse , pour savoir de lui ce qu'était
devenue sa fille Egine que Jupiter
avait enlevée. Sisyphe le lui décou-
vrit , h condition qu'elle donnerait
de I eau à la citadelle ; et c'est ainsi
que le secret de Jupiter fut révélé.
La fontaine de Pyrène n'en eut que
plus de réputation.
1 . Pybénée , roide Phocide , avant
un jour rencontré les Muses , leur fit
beaucoup d'accueil , et leur oflrit de
venir se reposer dans son palais,
^lais à peine v fiirent-elles entrées ,
qa il en fit fermer les partes , et vou-
lut leur faire violence. Alors elles
prirent des ailes avec ,1e secom-s
d'Apollon , et s enfuirent à travers les
airs. Pyrénée monta sur le haut d luie
tour, et crut pouvoir voler comme
elles ; mais il se précipita du haut en
bas de la tour , «t «e tua.
P Y R 4:5
Il s'aiit , dans cette fable , de
quelque prince gui , n'aimant pas les
belles-lettres , détruisit les lie>ix où
on les cultivait ; et l'on dit qu il était
mort en poursuivant les gens de
lettres.
a. — Surnom de Vénus adorée
dans les Gaules.
Pyrès, Lvcien tué par Patrocle.
PïbÉtls, monstre moitié homme,
moitié cheval.
PïRtK) , nourrice des enfants de
Priam.
PïRiPHLÉoÉTHOK , fleuve de la
Thesprotie , qui se jette , avec le Co-
cvte , dans le miimis Arélhuse , et
dont le num signifie Brûlant; ce qui
en a fait faire un fleuve d enfer.
Pï BIFFE, une des filles de Thes-
pius.
Pyrisoûs , sauvé dufau , premier
nom d' Achille , parcequ'au cri que
jeta son pèr*» effrav é de le voir dans
le feu Oii Thétis , sa mère . l'aTait
mis pour le purifier de ce qu'il avait
de mortel , il en fut retiré avec pré-
cipitation.
Pyro, une des Océanides.
Py RODÉS , fils de Clias, le premier,
selon Pliiie, qui fit sortir du feu de*
veines d'un caillou.
Pyrodulie, culte du feu , culte
propre aux disciples de Zoroastre.
Pyroïs , un des chevaux du Soleil.
Rac. Pyr, feu.
PvROHiNTiE , sorte de divination
par le inoven du feu.
Il V avait , chez les anciens, diffé-
rentes espèces de pvromantie , ou
diverses manières de la pratifjuer ,
dont voici les principales :
Tantôt on jetait sur le feu de la
poix brovée , et si elle s'allumait
promptement , on en tirait un bon
augure. Tantôt on allumait des flam-
beaux enduits de poix . et l'on obser-
vait la flamme : si elle était réunie et
ne formait qu'une seule pointe , on
augurait bien de Tévènement sur
lequel on consultait ; si , au contraire,
elle se partageait en deux . ce signe
devait être pris en mauv aise part :
uKiis quand elle montrait trois pointes,
c'était le présage le plus favorable.
4-4 P Y R
Si elle s'écartait à droite on h pauoli? ,
on en concluait Ja mort pour un ma-
lade , et des maladies pour ceux qui
nen étaient point encore attaqués.
Son pétillement annonçait des mal-
lieurs , et son extinction les dangers
les plus affreux. Quelquefois on je-
tait une victime dans le feu , et l'on
s attachait*»! considérer la manière
tient il l'environnait et la consumait ,
si la flamme formait une pyramide ,
ou si elle se divisait. En un mot , la
couleur, l'éclat, la direction, la len-
teur ou la vivacité de cet élément
«lans les sacrifices, tout était matière
îi observation et à pi-ophétie. On
îittribuait l'origine de cette espèce
fîe pyromantie au devin Amphiaraùs ,
<iui périt au sièee de Thèi/es ; J'au-
Ircs la rapportent aux Argonautes.
Dans quelques occasions, on ajoutait
:iu feu d'autresmatières. Par exemple,
on prenait nn vaisseau plein d'urine,
tlont l'orifice était Louché avec un
tampon de laiiie ; on examinait de
quel côté le vaisseau crevait , et alors
on réglait les augures. D'autres fois
on les prenait en observant le pétil-
lement de la flamme ou de la lumière
d'une lampe. Il y avait à Athènes ,
dans le temple de Minerve Poliade ,
tine lampe continuellement allumée ,
entretenue par des vierges, qui ob-
servaient exactement tous les mou-
vements de sa flamme. Mais ceci se
rapporte plus directement à la laui-
padomantie , ou lychnoniantie.
Quelques auteurs mettent au nom-
bre des espèces de pyromantie l'abo-
minable coutume qu avaient certains
peuples orientaux de faire passer
leurs enfants par le feu en l'honneur
de Moloch. Delrlo y comprend aussi
la superstition de "ceux qui exami-
naient les symptômes des feux allu-
més la veille delà saint Jean-Raptiste ,
et la coutume de danser alentour,
ou de sauter par-dessus. Il ajoute
que les Lithuaniens pratiquaient
encore de son temps une espèce de
pyromantie. « Pour connaître , dit-il ,
» quelle sera l'issue dune nraladie ,
» ils mettent le malade devant un
» grand feu. Si l'ombre Ibrmée par
« sou corps est droite, et direcletiienl
P Y R
» opposée au feu , c'est , selon eux ,
» un signe de guérison ; si , au con-
» traire, elle paraît de côté, ils dés-
» espèrent du malade, et le tiennent
I » jiour mort. »
Pykonia. Diane , sous ce nom ,
avait un leuiple sur le niont Cratliis ,
où les Argiens allaient chercher du
fen pour leurs fêtes de Lenia. llac.
Pj^r, feu.
1. Pyrrha. 7-^. Deucauon.
2. — Ce fut sous ce nom qu'A-
chille , déguisé en fille , fut caché
dans la cour de Lycomède , pour ne
fias aller au siège de Troie. P oj-.
Achille.
Pyrrhides , nom patronymique
des descendants de Néoptolèuie, en
Egypte.
Pyrrhique , danse militaire des
anciens , fameuse dans les écrits des
poètes et des liistoriens.
Les danseurs étaient vêtus de tu-
niques d'écarlate , sur lesquelles ils
portaient des ceinturons garnis d'a-
cier, d'oi\ pendaient l'épée'et une
espèce de courte lance. Les musi-
ciens , outre cria , avaient le casfjue
orné d'aigrettes et de plumes.
Chaque bande était précédée par
un maître de bailet , qui marquait
aux autres les pas et la. cadence , et
qjii donnait aux musiciens le ton ot
le mouvement , dont la vitesse repré-
sentait l'ardeur et la rapidité des
combats.
Queiffues tins croient que la p^r-
rhique fut ainsi non>niée de Pyrrhus
de Cvdon , qui , le preuiier , apprit
aux Cretois cette manière de danser
avec leurs armes sur la cadence du^
pied pyrrhique , c'est-à-dire d'une
cadence précipitée, parceqne le pied
pyrrhique , étant composé de deux
J)rèves , en désigne la vîtesse. D'autres
prétendent que Pyrrhus , fils d'A-
chille, fut l'inventeur de cette dan?e ,'
et qu'il fut le prenu'er qui dansa .
aimé devant le tombeau de son père^ '
yiristote en fait Achille même l'au-
teur.
Les Lacédémoniens furent ceux
d'entre les Grecs qui s'adonnèrent le
plus à cette danse. Au rappott
P ^ R
S* Athénée , ils y exerçaient leur jeu-
nesse Hès li'ige de cinq ans.
Xénophoii rapporte qu'on donna
une fête à un ambassadeur des Pa-
phlaconiens , dans laquelle on le ré-
gala de toutes sortes de danses «guer-
rières : ensuite un M vsien , pour lui
f)Iaire davantage , fit entrer une ba-
adine , qui , étant aroiée d'un léger
bouclier, daiisa la pyrrliiqueavec tpnt
de perfection , que les Paphlagoniens
demandèrent si les fenTines grecques
allaient à la gu» rre. On leur répondit
qu oui , et qu'elles avaient chassé le
roi de Perse de son camp.
Con>me la danse pyrrhitpie était
une danse pénible , elle reçut dans
la suite divers adoucissements. Il pa-
raît nue , du temps A\-4thénée , la
pyrrhique était une danse consacrée
à Bacclius , où Ion représentait les
victoires de ce dieu sur les Indiens,
et où les danseurs , au lieu d'armes
offensives , ne portaient que des
thyrses , des roseaux et des flam-
beaux. C'est sans doute cette seconde
espèce de pvrrhique dont le même
auteur veut parler , lorsqu'il en fait
une des trois sortes de danses qui
appartenaient à la poésie lyrique.
La pvrrhique décrite par Apulée
dans le lo*^. liv. de ses Milésiades ,
porte aussi le caractère duue danse
lûut-.-fait pacifique.
PvRKHus , fils d'Achille et de
Déidaniie , fiit élevé à la cour du roi
Lycomède , son aïeul maternel, jus-
qu'après la itiort de son père. Alors
les Grecs , fondés sur un oracle qui
avait déclaré que la ville de Troie ne
{Jouvait être prise s'il n'y avait parmi
es assiégeants quelqu'un des descen-
dants d'Eacus, envoyèrent à Sc\ros
chercher Pyrrhus , qui n'avait alors
que dix-huit ans. A peine arrivé de-
vant Troie, on le chargea dune autre
couHuission , ce fut d'aller à Lemnos
engager Philoctète de venir à Troie
avec les flèches d'Hercule. Il était
question de surprendre ce héros , qui
était justement irrité contre les
Grecs , et de le déterminer à s em-
Ifarqucr , sous prétexte de ret(jurner
en Grèce , tandis fju'on le mènerait
sur la côte d'Asie. Pour cela , il feint
P Y T 475
d'être nv'content des Grecs , qui lui
ont refusé les arnjes de son père
Achille , et de s'en retourner h
Scyros. Philoctète lui demande aus-
si-tot de remmener avec lui , et déjà
lui confie son arc et ses llèches , pour
les porter au vaisseau. Pyrrhus sent
uu sccTet remords de tromper un
malheureux : son cœur n'est p<'int
fait aux artifices ; il soupire. Enfin il
déclare son projet à Philoctète , lui
rend ses armes , et le laissé libre.
V. Philoctète.
Ce fut Pyrrhus qui tua le malh< n-
reux Priani , qui précipita le jeune
Astyanax , fils d'Hector , du haut
d'une tour , qui demanda le sang de
Polyxène pour l'immoler aux niàncs
de son père. V. Polyxène.
Dans le partage des esclaves , il
eut Andromaque , veuve d'Hector ,
qu'il aima jusqu'à la préférer à Hcr-
mioiie , sou épouse ; ce qui fut cause
de sa mort. Car un jour que Pyrrhus
était allé à Delphes poiu' appaiser
AfKjlIon, contre lequel il avait fait
des imprécations au sujet de la mort
d'Achille , Oreste , qui aimait Her-
niione , se rendit à Delphes , et fit
courir le bruit que Pyrrhus y était
venu pour reconnaître le temple , et
en enlever les trésors. A l'instant les
Dclphiens armés assiègent Pyrrhus
de toute part, et l'accablent de traits.
Il meurt au pied de l'autel , victime
de la colère d'Apollon , ou , plus
\ raisemblableraent , de la jalouse rage
d'une femme méprisée. ( K. Hef.-
wioNE.) Pyrrhus laissa trois fils d'An-
di"oiuaque , Molossus , Piélus et Per-
gauius ; le seul Molossus régna après
lui , encore ne fut-ce que sur une
petite partie des états d'Achille.
PïRSON Eorté , fête célébrée à
Argos , en mémoire des torches fju'al-
lumèrent Lyncée et Hypermneotre ,
pour s'avertir récipro<]uement que
chacun d'eux était hors de danger.
PvTHAGOP.E , célèbre philosophe ,
fut l'auteur du système de la mé-
tempsycose. Pour l'accréditer , ii
piét^cdait avoir été oti siège de
Troie , sous le nom d Euphorbe ,
aprèsflvoir été Elhalidès fils de Mars ,
476
P Y T
et , depuis ce siè^e , avoir ivi succes-
«nement H<>rinotimc , Délius, etc.
li enveloppait sa doctrine sous des
svjilioIeS hieroplvphiques. On cite
Jrs suivants ; « Ne sacrifiez point aux
î> dieux les pieds nus , c.-;^-d. ne
» vous présentez dans les teuiples
» qu avec un air modeste , décent et
» recueilli. — Dans les tempêtes ,
» adorez l'echo ; c.-à-d. dans les
>'■ Irouhles politiques , cherchez la
>' solitude des campagnes. — Ne
»> vous accoutumez pas à couper du
>♦ bois dans votre chemin ; c.-à-d. ne
» vous rendez point la vie doiilou-
» reuse , en vous char^ioant , à pure
» perte , de trop de soins. — Ne tuez
» jamais de coq; c.-à-d. sojez prêt
» et act 'f à toutes les heuri^s du jour.
» — Gardez-vous de porter au doi^t
» de Lague qui vous i^êue; c.-à-d. ne
» vous liez par aucun vœu , ni par
» aucun serment. — N'attisez point
» le feu avec une i?pée; c.-à-d. n'ai-
» £;rissez point un homme dcja en
» colère. »
PythÉus, fds d'Apollon. Les Ar-
f iens étaient les premiers des Grecs
qu'il eût honorés de sa présence ,
c'o'i vint parnii eux le surnom d'A-
pollon Pythéiis.
PvTHiK , nom que les Grecs don-
raieut à la prêtresse de l'oracle d'A-
pollon à Delphes.
Dpns les commencements de la
découverte de l'oracie de Delphes ,
plusieurs frénétiques s'étnnt préci-
pités dans l'aLyme , on cherclia les
mo^'ens de remédier à un pareil acci-
dent. On dressa sur le trou une ma-
chine , qui fut appelée trépied ,
f)arcequ'el}e avait trois barres sur
esquelles elle était posée ; et l'on
commit une femme pour monter sur
le trépied , d'où elle pouvait , sans
aucun risque , recevoir l'exhalaison
prophétique.
On éleva d'nhord à ce ministère
de jeunes filles encore vieri;es , à
cause de leur pureté , et parcequ'on
le« jugeait plus propres, dans un âge
tendre , à garder les secrets des
oracles.
On prenait beaucoup de précau-
ti«Q dans U choix de la Pythie. li
P Y T
fallait , comme on vient de le dire ,
qu'elle fût jeune et vierge, et qu'elle
eût l'amc aussi pure que le corps.
On voulait qu'elle fut née légitime-
ment , qu'elle eût été élevée simple-
ment , et que cette simplicité parût
dans ses habits. « Elle ne connaissait ,
» dit Plulartjue , ni essences, ni
» tout ce qu'un luxe rafliné a fait
» imaginer aux femmes. Elle n'usait
» ni du cinnanome, ni du laudanum.
» Le laurier, et les libations de fa-
)> rine d'orge, étaient tout son fard. »
On la cherchait ordinairement dans
une maison pauvre, où elle eût vécu
dans l'obscurité et dans une igno-
rance entière de toutes choses. On la
voulait telle que Xénophon souhai-
tait que fvit une jeune épouse lors-*
«[u'elle entrait dans la maison de son
mari , Q.-à-d. qu'elle n'eût jamais
rien vu ni entendu; pourvu qu'elle
sût parler , et répi-ter ce que le dieu
lui dictait , elle en savait assez.
La coutume de choisir les Pythies
jeimcs dura très long-lemps ; mais
une Pythie extrêmemrnt belle ayant
été enlevée par un Thessalien , on fit
une loi qu'à l'avenir on n'élirait ,
pour monter sur le trépied , que des
femmes qui eussent passé cinquante
anf ; et ce qui est singulier , c'est
qu'afin de conserver la mémoire de
l'ancienne pratique , on les habillait
comme de jeunes filles , quel que fût
leur âge.
Dans les commencements , il n'y
eut qu'iuie seule Pythie ; dans la
suite , lorsque l'oracle fut lout-à-fait
accrédité , on en élut une seconde ,
pour monter sur le trépied alternati-
vement avec la première , et une troi-
sième pour lui subvenir en cas de
mort ou de maladie. Enfin , dans la
décadence de Toracle , il n'y en eut
plus qu'une , encore n'était-elle pas
fort occupée.
La Pvthie ne rendait ses oracles ,
qu une fois l'année : c'était vers le
commencement du printemps. Elle
se préparait à ses fonctions par plu-
sieurs cérémonies. Elle jeûnait trois
jours ; et, avant de monter sur le tré-
pied , elle se baignait dans la fontaine
d« Castalie. Elle a»alait aussi ua«
P Y T
•nrtaine qnantité d'eau de cette fjn-
taine, pàrcequ"on croyait qu" Apollon
lui avait communiqué une partie de
«a vertu. Après cela , on lui fai-niit
mâcher des feuilles de laurier, cueil-
lies enojre près de cette fontaine.
Ces préambules achevés , Apollon
avertisiait lui-même de son arrivée
dans le temple, qui tremMait jusffues
dans ses fondements. Alors les prêtres
conduisaient la Ps tliie , et la pla-
çaient sur le trépied. D'?s que la va-
peur divine commençait à Taçiter ,
on vovait ses cheveux se dresser, son
rcsard devenir farouche , sa houche
écnmer , et un tremblement subit et
violent s'emparer de tout son corps.
Dans cet état , elle faisait des cris et
de> hurlements qui remplissaient
d'une sainte frayeur tous ceux qui
étaient présents. Enfin ne pouvant
plus résister au dir u qui lapitait ,
elle s'abandonnait à lui , et proferai/
par intervalles quelques paroles mal
articulées , que les prêtres recueil-
laient avec Mjin : ils les arrangeaient
ensuite, et leur donnaient , avec une
forme métrique , une liaison qu'elles
ii'av;;ient pas en sortant de la l>ouche
de la Pvthie. L'oracle prononcé, on
la retirait du trépied pour la ctjnduire
dans sa cellule , oi elle demeurait
plusieurs jours pour se remettre de
ses fatigues. « Souvent , dit Lucain,
» une mort prompte était le prix ou
» la peine de son enthousiasme. »
Pythiomce , surnom de Vénus.
V\ THiQC ES , jeux qui se célébraient
à Delphes en l'honneur de Jupiter
Pvlhien ou Pythius.
Les Amphictyons avaient , dans
les jeux pytniques , le titre de jnees ,
ou dagonotbètes. On les célébra d'a-
bord tous les huit ans; mais , dans la
suite , ce fiit tous les quatre ans, en
la troisième olvmpiade, en sorte qu'ils
servirent d'époque aux habitants de
Delphes. Dans les commencements ,
ces jeux ne consistaient qu'en des
combats de chants et de musique.
Le prix se donnait à celui qui avait
fait et chanté le plus bel hymne en
l'honneur du dieu , p)our avoir dé-
livré la terre du monstre qui la déso-
lait. Dans la soite, on y admit le«
p Y T
47f
autres exercices du pancrace, tels
qu ils étaient aux jeux olympiques.
Pausanias rapporte que les jeus
pythiques eurent pour instituteur
Jason , ou Diomède , roi d'Etolie , et
peur restaurutcur le brave Eurv'o-
chus , de Thessalie , à qui sa valeur
et ses exploits acquirent le nom de
nouvel Achille. Ce renouvellement
des jeux pvthiques eut lieu dans !a
troisième untée de la quarante-hui-
tième olvmpiade, l'an dumondetrois
mille trois cent soixante-quatre , et
cinq cents quatre -vinfjt- quatre ans
avant Jésus-Christ.
Pythius, surnom donné à Apo'lon
depuis sa victoire sur le serpent Py-
thon. D autres le dérivent de cefui
de la ville de Delphes , qui s'était
d'alxjrd appelée Pvtbo.
Pytho , une des Hvades , filles
d'Atlas et d'Œthra.
Python , nom d'un serpent , ou
dragon monstrueux, dont les mvtho-
logistes rai ontent l'histoire diverse-
ment. Apolloiiore prétend que ce
monstre gardait l'antre d'oii Thé'iiis
prononçait ses oracles ; qu'Apollon
y étant venu , et P\ thon lui en dé-
fendant l'entrée , il tua le dnigon à
coups de flèches ; ce qui lui fit donner
le nom d'Apollon Pythien. D'autre»
disent que le serpent Python fiit
produit par la terre, après le délntre
de Deu<,alion ; que Jnnon se servit
de ce monstrueux dragon pour em-
f)ècher l'accouchement de Latone ,
ille aînée de Jupiter ; ce qui l'obligea
de se sam er dans 1 isle d'Astérie ,
nommée depuis Délos , où elle mit
au monde Aj>olIon et Diane ; que
Python ayant attaqué ces deux en-
fants dans le berceau, Apollon le tua
à coups de (lèches, d'où lui vint le
nom de Pvthien, et en mémoire de
quoi on institua les jeux pythiques.
La plus co'umnne opinion , suivant
Pausanias ', est qu Apollon tua h.
coups de flèche* un brigand qm' em-
pêi-hait le concours de ceux qui ve-
naient sacrifier au dieu dans le temple
de Delphes. Son corps, lai-isé «uis
sépulture , infesta bientôt les habi-
tants ^ ce qui fit donner à la ville 1«
4/8 Q U A
nom de Pytho. Rac. Pythasûiai ,
sentir mauvais.
Pythomsses. Les Grecs dormaient
ce nom à toutes les femmes qui fai-
Q U E
soient le me'tier de devineresses ,
parceqii'ApoJJon, dieu de la divina-
tion , était suraoumie' Pythicn. Voy.
PïTiHE.
1. >^uADRATt"s Deus, le dieu
Terme , qu'on révérait quelquefois
sous la forme d'une pierre quarrée.
1. — On donnait aussi ce nom à
Mercure dans le même sens que celui
de Quadriceps.
1. Quadriceps , qui a quatre
têtes , surnom de Mercure, comme
dieu de la fourberie et de la duplicité.
2. — Janus.
QtjAdeifrons, QrADRiFORMis, qui
a quatre faces , épithète de Janus
considéré comme dieu de l'année , ou
parceque l'année est divisée en quatre
saisons , ou parccqu'il y a quatre par-
ties du monde , et que quelques uns
ont cru que Janus était le monde.
Quadrige, chars atteiés de quatre
chevauK de front. On en attribue
l'invention à Erichthon. Les Grecs
et les Romains se servaient df; ces
chars dans leurs jeux et dans leurs
triomphes. C'était aussi un supplice
dont on regardait Hercule comme
l'auteur.
QliALIFICATION ( IcOnOÏ. ) , Ccllc
qui fait connaître la naissance , les
qualités, les dignités. Elle se repré-
sente par une femme qui s'appuie sur
un bouclier oiï l'on voit un chiffre
ou des armoiries , et qui déploie un
papier sur lequel est tracé un arbre
généalogique.
Ql'Aute-Cong ( 31. Chin. ) , divi-
nité qu'on adore à la Chine. Les Chi-
nois le regardent connue leur premier
empereur. Ils lui attril.uent l'inven-
tion de la plupart des arts nécessaires
ti la vie. Ce fut lui qui civilisa les
Chinois encore sauvages, qui les ras-
sembla dans les villes, et leur donna
des lois propres à entretenir la so-
ciété, lis le représentent d'une taille
gigantesque, ayant derrière lui un
écu_5 er nommé Lincheou.
QuÉDABA-VotJRDON ( M. Illd. ] i
fête qui se célèbre le jour de la pleine
lune de Novembre en l'honneur de
la déesse Parvadi. Ceux qui l'obser-
vent ne font qu'une collation, et s'at-
tachent au bras droit un cordon de
fil jaune, f^. ANA^DA-VoI;RDO^•.
QuÉDiL ( M. Ind.), fête qui tombe
au mois d'Avril. Elle a lieu tous les
ans à Colenour,;i quatre lieues de
Pondichéry , en l'honneur de Ma-
riatala , déesse de, la petite vérole.
Ceux qui pensent en avoir obtenu
de grands bienfaits , ou qui veulent
en obtenir, font vœu de se faire sus-
pendre en l'air. Cette cérémonie
consiste à faire passer deux croch; ';
de fer attachés au bout d'un très loi
levier sous la peau du dos de cciii.
qui a fait le vœu ; ce levier est sus-
pendu au haut d'un mât élevé dune
vingtaine de pieds : dès que le pa-
tient est accroché , l'on pèse sur le
bout opposé du levier, et il se trouve-
en l'air. Dans cet état , on lui fait
faire autant de tours qu'il veut ; et
pour l'ordinaire , il tient dans ses
mains im sabre et un bouclier, et fait
les gestes d'un homme qui se bat.
Quoiqu'il souffre , il doit paraître
gai ; s'il lui échappe quelques larmes ,
il est chassé de sa caste. Mais cela
arrive très rarement ; celui qui doit
se faire accrocher l>oit une ceitoine
quantité de lirpieur eni\rante qui le
rend presque insensible , et lui fait
regarder comme un jeu ce dangereux
appareil. Après plusieurs tours , on
le descend , et il est bientôt guéri de
sa blessure : cette prompte guérison
passe pour un miracle aux veux des
zélateurs de la déesse. Les brabmcs
n'assistent point à cette cér'monic ,
qu'ils méprisent. Ce n'est que dans
les castes les plus Lasses qu'on lrou\ e
QUE
des adorateurs de ISIan'atala. Ceux
qui se dévouent à cette déesse sont ,
pour l'ordinaire , les parias , les lilan-
cliisaeurs, les pécheurs , elc^
Qlénavadi ( -V. Ind.) , fils
d'Ixora , dieu indien , reçoit , comme
son père , les hommages des peuples
de rindostan. Voici ce qu'on ruconle
sur sa naissance : Paravasti , se pro-
menant un jour avec son mari Ixora,
rencontra deux éléphants qui travail-
laient à la propagation de leur es-
pèce. Ce spectacle lui inspira des
désirs; et, par le caprice le plus bi-
zarre , elle voulut qu'Ixora se trans-
formât avec eJle en éléphant , afin
d'imiter encore d;ivantage ce qu'ils
avaient vu faire. Elle mit au monde
im fils qui avait la tète d'un éléphant ,
et qu'elle nonmia (^uénavadi.
Ce dieu est représenté avec de
!on,S3 cheveux entortillés d'un ser-
pent. Il a sur le front un croissant.
On lui donne quatre bras et un très
gros ventre. Ses jambes sont envi-
ronnées d'anneaux et de sonnettes
d'or. Il est spécialement honoré par
les artisans , qui lui offrent les pre-
miers fruits de leiu" travail ; mais il
ne leur accorde aucune eruce qu'ils
ne 'aient servi pendant un fort grand
noniLred'années. Lorsqu'ils ont passé
douze ans à son service, il remue une
de ses oreilles pour faire entendre
qu'il veut être servi plus long-temps.
Au Ijout de douze autres années , il
secoue l'autre oreille : c'est un signe
qu il faut prendre patience , et con-
tinuer le service. Enfin , s'ils ne se
reJjUtcnt pas , et qu'ils continuent
^ncore à lui rendre leurs hommages
ipendant douze ans , il les exauce
fenfiu , et les comble de biens.
' '^)iiénavadi est extraordinairement
1 ; il fait son séjour au milieu
mer de sucre , environné d'un
nombre de belles femmes, qui
{Xjint d'autre occupjition que
i remplir la liouche de sucre et
ii'l , tandis que d'autres femmes
j unissent par des concerts con-
ilinueis. On raconte que ce dieu ,
revenant un soir dun festin , et em-
portant sous son bras des fàteaux
iélicicus , dont il se promettait de
QUI 479
faire un gr.ind régal, heurta rude-
ment contre un poteau, quoiqu'il fît
alors clair de lune , et s'étendit tout
de sou long par terre. Son premier
soin fut de chercher ses gâteaux qi^
lui étaient échappés; et, plein de joie
de les retrouver , il ne put s'empêcher
d'en manger quelques morceaux avant
même de se relever. La lune, témoin
de sa gourmandise , en fit des rail-
leries piquantes qui offensèrent telle-
ment Quénavadi , qu'il vomit contre
la lune mille imprécations , et pro-
testa que quiconfpie la regarderait
à pareil jour en serait puni par la
perte de sa virilité. Les Indiens disent
que I e jour est le quatrième après la
nouvelle lune d'Août : c'est pourquoi
ils ne sortent point de chez eux ce
jour-là , et n'osent pas regarder dans
l'eau , de peur d'y voir la lune.
Quenouille. ( T'oy. Parques ,
Heucule ou Omphale. ) Chez les
Rom;uns , dans les cérémonies du
mariage , on portait uue quenouille
derrière la nouvelle mariée , pour
marfjuer l'ouvrage auquel elle devait
s'appliquer.
QuERCENS, guerrier qui figure dans
\ Enéide.
Querqcétulanes, nvTuphes qui
présidaient à la conservation des
chênes ; de (jiiercus. Cétaieat les
mêmes que les Dryades.
Quey {M. Chili.), nom des mau-
vais génies chez les Chinois. F oy.
Chin-Hoan, XlK.
QuiAY-DoÈî, templecélèbre situé
dans l'isle de Munay , au rovaume
dAracan, dont le nom signifie /etem-
ple du dieu des affligés de la terre.
Quiay-Frigau (>/. 7'arf.),c.-à-d.
dieu des atomes du soleil, divinité
des Tartares , selon Mendez PiiUo.
f^. LÉCHUNE.
QtiAY-NivANDEL ( >/. Ind.) , dicu
des batailles, suivant le même.
QtiAï-PiGRAY ( J/. Ind. ) , nom
d'un temple fameux situé dans l'isle
de Munay, dans le rovaume d'A-
racan. Ce nom signifie , daus la langue
du pavs , le temple du dieu des
atomes du soleil, ^oy. Qwiaï-
FiUGAV.
48o QUI
QuiAV-PiMPOcAu (3/. Ind.), dieu
des malades , selon le même.
QuiAï -PONVEDAY ( M. Ind. ) ,
divinité peu connue qu'on implorait,
suivant le même , pour la fertilité des
terres.
QuiAY-PoRAGRAY ( />/. /«rf.), dieU
révéré à Oriétan , ville du royaume
d'Aracan. Le paxda , ou empereur ,
y fait tous les ans un voyajie pour
visiter la paf^ode célèl^rc de ce dieu ,
auquel il fait servir tous les jours un
inag;ni(ique repas. A sa fête, plusieurs
fanali(jues périssent comme au Japon
et dans lliidostaii.
QuicHENA ( M. Ind. ), nom sous
lequel Wishnou s'incarna en bercer
noir : c'est sa neuvième incarnation.
Ce nom est le même que Crisnen ,
Critnen , Crisnou , Kreshna , mots
qui tous signifient' noir. — f^oy.
ÂVlSHKOU.
QuiEs, déesse du repos. Elle était
adorée à Rome , et avait un tempîe
Eres de la porte Colline , et un autre
ors de la ville , dans la voie appelée
Lavicuna. II y atouteapparenceque
c'était une déesse des morts. Ses
prêtres étaient nommés sUencieux.
QuiETALis, surnom de Pluton; de
quies , repos, parceqiie la mort nous
fait jouir d'une tranquillité profonde.
Quiétude. {Iconol.) Une femme
assise sur un cube de marbre , em-
blème de la solidité , considère un
à-plomb qui tombe du ciel , et qui
est sans mouvement, f^. Repos.
QuiLLA ( M. Péruv. ) , nom de la
Lune chez les Péruviens. On retrouve
chez ce peuple, au sujet de cet astre ,
les idées superstitieuses des Grecs et
des Romains. La Lune était malade,
lorsqu'elle commençait à séclipser ;
si l'éclipsé était totale , elle était
morte ou mourante , et leur crainte
était alors que dans sa chiite elle n'é-
crasât tous les humains. K. Eclipses.
QuiNcriLiEKS. Lesluperces étaient
divisés en trois collèges , savoir , des
Fabiens , des Quinctiliens et des Ju-
liens. Celui des Quinctiliens avait
pris son nom de P. Quinctilius , qui
le premier fut h la tête de ce collège.
QuiNDKCiMviRS, nom des quinze
jnagistrats préposés pour consulter
Q U I
les livres des Sibylles. Ils n'avaient
été d'abord établis par Tarquin qu'au
nombre de deux , puis furent portés
à dix , et eafin jusqu'à quinze par
Sylla. On les créait de la même ma-
nière que les pontifes. Ces magistrat» '
étaient de plus cbargés de la célé-
bration des jeux séculaires et des jeux
apoUinaires. Le nombre en nionta
dans la suite jusqu'à quarante ou
soixante, et enfin ce sacerdoce fut
aboli sous Théodose.
QuiNQUATRiEs, jeiix institués par'
Domitien en l'honneur de Minerve,
et qui se célébraient tous les cinq ans
sur le mont Albain. On les célébrait
le cinquième jour après les ides de
Mars. Le premier jour , on ne ré-
pandait point de sang , parcequ'oa
le regardait comme le jour de la nais-
sance de Minerve. Aux chasses ex-
traordinaires, aux processions et aux
spectacles dont ce prince les embellit,
il joignit des combats de poètes et
d'orateurs. La couronne du poète qui
remportait le premier prix de poésie
et it ornée de bandelettes et de feuilles
d'or. Le second était une simple cou-
ronne d'olivier. C'était particulière-
ment la fête des jeunes garçons , et
le* écoliers faisaient ce jour-là des
présents à leurs maîtres.
QriNQt.ENNALES, jcux qui se cé-
lébraient tous les cinq ans en l'hon-
neur des empereurs. Auguste en fut
l'inventeur. Ces jeux avaient quelque
ressem blance avec les j eux olympiques
des Grecs.
QuiNQUERTio, athlète qui s'exer-
çait à cinq sortes de jeux. f^oy.
PenïAthle.
Quinquevtrs, collège de jH-êlres
destinés à faire des sacrifices pour
les âmes des morts. Une inscription
nous apprend qu'ils s'appelaient
Quinqnevirs des mystères et des
sacrifices de l'Erèbe.
Qmoccos ( M. Aniér. ), idole des
peuples de la Virginie. On ne peut
Î)resqne rien dire de certain, ni sur
a forme de cette idole , ni sur le
culte qu'on lui rend , parceque les
temples des Virginiens sont inacces-
sibles aux étrangers , et que ces peu-
ples regardent comme ur sacrilège de
Q U I
rëvéler les mystères de leur religion.
Les Virginieus donnent fjuelquefois à
cette idole le nom d'Okée, quelquefois
celui de Kiwasa. Ils croient que cette
idole n'est pas un seul être , et qu'il
y en a plusieurs de même nature ,
outre les dieux tutélaires : en consé-
quence , ils donnent à tous ces êtres
le nom de Quioccos.
QiiBiM , pierre merveilleuse qui ,
suivant les déroonographes ; pbcée
sur la tète d'un homme durant son
sommeil , lui fait dire tout ce qu'il a
diins l'esprit. On trouve, ajoutent-ils ,
cette pierre dans le nid des huppes ,
et on l'appelleordinairement /à pi'ffrre
des traîtres.
QuiRiKAL , petit mont on colline
dans l'enceinte de Rome; de Quirinus ,
surnom de Romulus , qui y avait un
temple.
QuiRiNAiEs , fête instituée par
Nuaia eu l'honneur de Quirinus, qui
se céléltrait le i5 avant les calendes
de Mars. On l'appelait la fête des
fous , parceque ceux qui n'avaient pu
so'eumiser les Fornacales, ou qui en
avaient ignoré le jour , pour expier
leur faute ou leur folie sacrifiaient
Ù Quirinus.
Quip.iNALis Flamen, grand pon-
tife de Quirinus. Il devait être tiré
du corps des patriciens.
I. QuiRiîiUs , dieu des anciens
Sabins , qir'ils représentaient sous la
forme d'une hache ou pique , appelée
en leur lanf;ue quiris. Les Sabins,
réunis aux Romains , donnèrent ce
nom à Romulus , mis au rane des
dieux , parcpqu'il avait été un grand
gufrrier, et pour soutenir la fable
qui le faisait fils de Mars. Numa ,
son s«< cesseur , lui assigna un culte
particulÏT.
■2.. — C'était aussi un surnom de
Jupiter et de Mars.
Qliris', Ouisita , Junon , ainsi
nommée par les femmps mariées lors-
qu'eUes se mettaient sous sa protec-
tion. L'ne des cérémonies du mariage
était de peiiiaer la nouvelle épouse
avec une pique tirée du corps d'un
gladiateur terrassé et tué : or , une
pique s'j ppelait quins ; et tout . e qui
concf'rnait les QQces se rapportait Ù
Tome II.
QUI
48i
Junon , qui y présidait comme déesse
tutélaire des femmes enceintes et des
accoucliements. D'autres disent que
ce surnom provenait de ce fpie tous
les ans on préparait à Junon im repas
publie dans chaque curie.
Ql'isango (M. Aff.), divinité
qu'adorent les Jagos. C'est une idole
de la hauteur de douze pieds , repré-
sentée sous une figure humaine ; elle
est environnée d'une palissade de
dents d'éléphants , et sur chacune de
ces dents est placée la tête d'un pri-
sonnier de guerre , ou d'un esclave
que l'on a égorgé en son honneur.
QciTZALCoAT ( M. 31&xic.) , nom
que les Mexicains donnaient au dieu
qm' présidait au commerce C était
proprement leur Mercure. Les né-
gociants célébraient tous les ans sa
ifêtp avec beaucoup de solemnité. Ils
rhoisissaient un esclave des mieux
faits, qu'ils lavaient dans un lac
appelé le lac des dieux. On le revê-
tait ensuite de tous les ornements
dont on avait coutume de parer Quit-
zalcoat ; et pendant les quarante
jours qui précédaient la fête , cet
esclave , ainsi habillé , représentait
le dieu. On lui rendait les mêmes
honneurs qu'à Qui tzalcoat lui-même-
On lui procurait , sans cesse , de
nouveaux plaisirs -, on lui donnait des
festins continuels ; en un mot , l'oa
n'oubliait rien pour lui faire passer
agréablement cette heureuse qua-
rantaine qui devait avoir pour lui
une fin bien funeste. Neuf jours
avant la fête , deux prêtres venaient
se prosterner à ses pieds , et lai don-
naient un avis cupable de troubler
tous ses plaisirs. « Seigneur, lui di-
» saient-ils, tos plaisirs ne doivent
» plus durer que neuf jours.» Il était
d'étiquette que le prince leur répon-
dît d'un ton gai et résolu , « A la lx)nne
» heure, » et , sans marquer la moindre
tristesse , continuât de se divertir
et de s'étourdir sur son sort. Si
l'on s'appercevait que le courage lui
manquât , et qu'il prit un air rêveur ,
on lui faisait prendre une certaine li-
queur qui . en lui troublant la raison,
lui rendait sa belle humeur. Cepen-
dsaU 1 instant (niai an ivait , auquel
Hh
48a QUI
le dieu prétendu devait servir de
victime. Quelques instants avant de
l'égorijer , ou lui rendi'it encore des
honneur.; qu'il devait reg. rdcr comme
autant d'iusullrs. Oariniaiolail enfin
à riieme de minuit, et on lui ;irra-
chait le C(eur que l'on jetait devant
le dieu Quitzalcoal , après lavoir
oft'ert à la Lune. Son cadavre était
jeté du iiaul en Las du temple ; et Ton
finissait la cérémonie par des danses
religieuses.
Les prêtres de Quilzaicoat r'taient
chargés de pnrcxjurir chaque spir
toutes les rues de la ville , et de
battre le tamhour pour avertir tout
le monde de se retirer che?. soi. Le
lendemain, dès la pointe du jour , ils
se servaient du même tambour pour
e'veiller tous les habitants , et les
avertir de reprendre leurs travaux.
Le même Qiiitzalcoat était honoré
d'une facçn particulière dans la ville
de Cholula , que l'on croyait qu'il
avait fondée. Outre ses autres qua-
lités , on lui attribuait encore une
certaine inspection sur l'air et sur
tout ce qui concerne cet élément. On
l'invoquait au.ssi spécialement lors-
qu'on était sur le point de partir pour
la guerre. On était persuadé que
ce aieu avait prédit l'arrivée des Es-
pagnols dans le Mexique , et la des-
truction de ce flori.';sant empire. Le
culte qu'on lui rendait était cruel et
sanguinaire, comme celui delà plu-
{îart des divinités mexicaines. Outre
e grand nomjjre de victimes hu-
maines qu'on immolait en son hon-
neur ? les dévots , pour lui plaire ,
se faisaient en sa présence des in-
cisions dans quelque partie du corps ,
tant ils croyaient ce dieu avide de
sang.
Quivérasi ( M. Ind. ) , jeune so-
lemnel <{ue les Indiens pratiquent
dans le courant du mois de Février.
Il dure vingt-quatre heures ; et, pen-
dant tout ce temps , il est défendu
de prendre aucune nourriture , et
mèïiie de dormir. On doit s occuper
à tourner autour des pagodes , et à
raconter le? histoires des dieux du
pays, quoique fort peu édifiantes.
Ql'onus ( M. Chili.) , divinité do- |
Q O R
mestique des Chinois , ii laquelle iîs
attribuent le soin de ce qui concerne
le ménage et les productions de la
terre. On représente ordinairement
à ses côtés deux enfants ; Ynn a les
mains jointes , et l'autre tient une
coupe.
QÔRAN , mot arpbe mu sigmde
livre. Il désigne la collection des
préceptes de Mahomet , qui lui a as-i-
gné ce nom , :'i l'imitation des juifs
et des chrétiens qui nomment l'in-
cien et le nouveau testament , Y Ecri-
ture .
Cette collection est divisée en
suras, c.-à-d., sections ou chapitres
qui sont subdivisés en petits versets
d'un style coupé. On compte soix::r.;e
suras f qui ont des titrer aussi fanx
que ridicules , tels que ceux de la
Vache , de /' araignée , de la
Mouche , etc. Le tout présente u!!o
compilation informé et remplie de
contradictions. Les musulmans pro-
tendent que Dieu n'envoya le (^\)\" '■
à lem- prophète, par le minislc!
de l'ange Gabriel , que verset ù
verset pendant le cours de vingt-trois
ans. Ils rejettent par-'à les contradic-
tions sur Dieu même , rjui , selon eux,
corrigea et réforma plusieurs dogmes
pi^écédemment envoyés. La véi.éra-
tion pour ce livre est si grande
parmi les Turcs , que celui qui y
toucherait sans avoir purifié ses mains
serait criminel ; au.ssi mettent-iN ces
mots sur la txjuverlure , Que per-
sonne n'y touche , que celui qui
est net; et si un juif ou un chrétien
y portait les mains , il ne pourrait
éviter la mort qu'en se faisant mu-
sulman.
L'opinion le plus généralement
reçue fst que IMahomet composa le
Qàran , avec le secours de Bâtiras ,
hérétique jacobite ; de Sergius ,
moine nestorien , et de quelques Juifs.
On y reconnaît, en effet, plusii^nrs
endroits de l'Ecriture-Sainte, ef les
dogmes de ces anciens hérétiques j
quoique tOJït ceci ait été défigrré ea
passant par l'imagination extrava-
gante de Mahomet.
Parmi les dogmes particuliers à
ce faux prophète, on distingue ceux
Q O R
qui concernent le paradis, le purga-
toire et l'enfer. Il y a , selon lui ,
sept paradis : le premier est d'ar-
gent ; le second d or ; le troisième
de pierres précieuîes ; le quatrième
d éiiieraudes; le cinquième de crystal ;
le sixième de couleur de feu ; le sep-
tième présente un jardin délicieux ,
oii coulent sans cesse des fontaines et
des rivières de lait , de miel et de vin.
Des arbres toujours verds ornent ces
lieux ; et les pépins des fruits dont
ils sont char;;és se changent eu des
houris, ou filles si belles et si dou-
ces, que si lune d" elles avait craclié
dans fa mer , son eau n aurait plus
d amertume. Leur vir^iiiitc , tou-
jours renaissante , doit répoudre aux
désirs des' vrais ç,n.>yauls. On voit,
par d'autres descriptions du Oôran ,
que Maliomel fait consister la béati-
tude de ses prédestinés' dans les vo-
luptés des sens.
Le purgatoire est le tombeau
même où I on est mis après la mort.
Deux anges noirs v réunissent l'ame
au corps, et interrogent lessei-viteurs
de Mahomet sur les préceptes de la
loi. S'il réjwnd qu'il lésa observés,
et qu'il ait péché par quelque mem-
bre, ce meiubre lui donne le démenti.
Alors un de ces esprits noirs lui
donne un coup sur la tète , *t l'en-
fonce sept brasses en terre , où il est
tourmenté. S'it a remp'i ses 'devoirs,
deux anges blancs conservent le corps
jusqii'au jour du ju;;ement.
L'enfer cfcnsisie dans des peines
qui finiront un jour par la bonté de
Mahomet. Il lavera les réprouvés
dans iine fontaine , pour leur faire
manger les restes du repas qu'il aura
préparé aux bienheureux.
Nous ne nous arrêterons pas au
détail de toutes les rêveries qui se
trouvent dans le Qôran. Il suffit ,
pour eu faire voir l'absurdité , de dire
Q O R 485
qu'il met pour base de sa loi ces deux
points principaux. Le premier est la
prédestination, qui consiste à croire
que tout ce qui arrive est tellement
déterminé dans les idées étemelles,
ipie rien n'est capable d en empêcher
les effets : le second , que la religion
mahométane doit être établie sans
miracle , sans dispute et sans contra-
diction ; en sorte que celui qui y ré-
siste doit être mis à mort , et qu'un
musulman qui tue ceiui dont elle est
rejetée mérite le paradis.
Tant que Mahomet vécut , le
Qôran fiit conservé sur des feuilles
volantes. On en fit des copies, où se
trouvèrent des différences j et de là
se formèrent les quatre sectes qui
subsistent actuellement. Lapresnière
et la plus superstitieuse est celle du
docteur Melik; elle est suivie par les
jVLiures et les Arabes. La sec<'>nde ,
nommée Y Iniériiane , est conforme
à la tradition d'Ali; les Pers;ins l'ont
adop'ée. Les Turcs ont embrassé
celle d'O/nar, qui est la plus libre :
et celle d'Odman , qu'on regarde
comme la plus simple, est suivie par
les Tartares.
Il V a sept principales éditions du
Qôran , avec des commentaires à Vin-
fini. La traduction de ce livre qni
passe pour la meilleure , soit pour la
fidélité du texte , soit pour les notes
savantes dont elle est enrichie , est
celle qu'a donnée en Istin le P. .>/«-
racci , professeur en langue arabe
au collège de Rome. Elle fut impri-
mée à Padoue en 1 69^3.
Indépendamment du Qôran , qui
est la base de la crovance des maho-
métans , ils ont un livre de tmdition
appelé la Sonna; nne théologie f>o -
sitive fondée sur le Qiîran et, la
Sonna , et une scholastique fondée sur
la raison. Ils ont aussi leurs casui&tes
et ime espèce de droit caaou.
Hh
4?^
R A D
R A G
R
XvabdomAntie , divination par les
baguettes. Les Scythes et les Alains
devinaieut par le moyen de certaines
branches de saule ou de myrte. Les
Germains coupaient en plusieurs
pièces une branche d'arl)re fruitier ,
et, les marquant de certains carac-
tères , les jetaient au hasard sur un
drap blanc. Alors le père de famille
levait ces branches les unes après les
autres , et en tirait des auf^ures pour
l'avenir par l'inspection des earac-
tères. Cette divination a quelqxie af-
finité avec la béiomantie. Quel<iues
auteurs en attribuent l'invention aux
nymphes nourrices d'Apollon. Rac.
Aabdos , verge ou baguette.
Rabdou Analepsis, réception ou
élévation de la branche , fête anni-
versaire dans l'isle de Côs; Le prêtre
y transportait un jeune cyprès.
Rachadef.s ( M. Ind. ) , seconde
tribu des géants ou génies malfai-
sants qui plusieurs fois ont soumis
le monde sous la conduite de qupJ-
qucs uns de leurs rois ; mais ces der-
niers , abusant du pouvoir que leur
avaient donné les grands dieux, en
furent punis par Shiva et Wishnou.
y. Géants irdiens.
Racsche ( M. Pers.), cheval ter-
rible , ou monture de Siamekschah ,
fils de Caïumarath , dans ses expé-
ditions contre les Dives ou Géants,
Sibl. Orient.
Radansatami ( Af. Tnd. ) , fètequi
. se célèbre le septième jour après la
nouvelle lune de Février. Ce n'est
2ue dans les maisons qu'elle a lieu.
>n V fait les cérémonies du Pongol
pour le char du soleil. Radan v6ut
dire char, et satami, septième jour
après la nouvelle lune.
Radegaste ( M. SI.), idole que
les Slavons Waraigues regardaient
comme la divinité tutélaire de la ville.
Elle avait la poitrine com'erte d'une
égide , où était représentée la tète
d ua bœuf; une lonce armait sa uiaia
gauche, et son casque était surmonté
d'un coq aux ailes déployées. On
amenait souvent à cefte^ idole , à
Prono et à Séva , des chrétiens pri-
sonniers qu'on lui offrait en sacri-
fice, et, en les immolant , le prèire
goûtait de leur sang , qu'on crovail
l'inspirer avec plus d'éneri;ie poin-
prédire l'avenir. Le sacrifice ét;;it
suivi d'un grand repas , de nuisiqnc
et de danses , qui faisaient partie de
la cérémonie.
Radi , débauche ( M. Ind. ) ,
épouse de Manmadin , dieu de l'a-
mour. Les Indiens la représenteîit
sous la figure d'une belle femme à
genoux sur un cheval , et lançant wic
flèche. Elle partage les fonctions lie
son éooux. Ils n'ont de temple ni l'un
ni l'autrp. Leurs figures sont sculp-
tées en bas-relief sur les murs de
ceux de Wishnou ; mais jamais leurs
statues ne sont isolées.
Rafazis , c.-à-d.' infidèles. ( M.
3Iah. ) Les Turcs donnent ce nom
aux Persans qui suivent une inicr-
prétatiou de l'Alcoran un peu diffé-
rente de la leur. On sait à C{ue! excès
se porte dans toutes les religions ce
Îu'on appelle 1 esprit de parti. Les
'lires et les Persans nous en ofTr 'nt
un exemple frappant. Ceux-là , qi-.oi-
qu'ennemis des chrétiens et des juifs,
sont néanmoins persuadés, dans leurs
faux principes , que la clémen-e de
Dieu peut s'étendre sur ces nations
infidèles ; mais ils soutiennent qu'il _
n'y a point de miséricorde pour les
rafazis , dont les crimes sont , aux
yeux de Dieu, soixante-dix fois plus
abominables que ceux des autres ;
conséquemment , ils croient la mort
d'un Persan aussi méritoire que celle
de soixaute-dix chrétiens.
Rafraïl {M. Mah.) , peut-être
Rafaïl , que les musulmans disent
être l'ange qui gouverne le^eptième
ciel. Bibl. Orient.
Raga's , ou passions ( M. Tnd.) ,
RAI
systèmes de moces !iiu5!caux que les
Indous ont pcrsonniKés , et qu ils
supposant être des péni^s ou des
demi-dieux. Cette doctrine a donoé
lieu à d'ingénieuses allégories.
Rage. F, Lïs>a.
Ragibourail ( yi. Afr. ) , nom
particulier d'un ange du premier
ordre à Madagascar. P^. MALAl^GHA.
Ragisi's , ou passions femelles ,
( M, Ind. ) , iiTmphes qui président
à la musique. Elles sont au nombre
de trente. Leurs fonctions et leurs
firopriétés sont décrites au long par
es poètes.
Ragoo et QcÉDOu (31. Ind.),
tête du Dragon. Ces deux étoiles ,
dont le nom «embîe prouver que l'as-
tronomie nous vient de Tlnde , est à
quarante mille lieues au-dessous du
soleil. Suivant les Indiens, ces deux
géants devinrent cnnemfs du soleil
et de la lune , parceque ceux-ci les
empêchèrent de manger leiu- portion
A'amourdon, ou beurre de vie.
'■ '"ur jurèrent une haine inipla-
. et les menacèrent de les avaler
j J ils ne seraient pas snr leurs
gardes. Le corps de ces géants a cin-
quante-deux mille lieues d'élendtie ,
et cache le soleil et la lune: ce qui
rend raison de l'obscurité des éc'ipses.
Rahois , montagne très éfcrée
ans 1 isle de Sérendif , ou Ceylan.
La traditiofi générale des Orientaux,
qui veulent qu'Adam ait été enseveli
sur cette montagne , oi\ il fut relégué
près avoir été chassé du paradis
terrestre , liu a fait donner par les
Portusais le noni de Pico de Adam,
Biblioth. Orient.
Rahouna ( >/. Afric.), nom que
les Madécasses prétendent avoir été
lonné par Adam à son épouse , qu'ils
ont en même temps sa fille. V oy.
\dam.
Raillerie amère. Elle était re-
^ré-icntée par des î^uêpes sur le tom-
>eau à^-irchiloque , poète fameux
wr ses vers satyriques.
Raisin. Les anciens donnaient à"
îacchusel aux Bacchantes une cot^-
onne composée de feuilles de risne
t de misiris. La gr..ppe de raisin^'
- peinture et en sculpture, marque
RAI
584
labondancc, la joie , et nn pays fer-
tile en bons y'ms. Lue grappe de
raisin portée par deux hommos est
im symbole ordinaire eniployé par
les artistes pour désigner ia terre
promise, f^. Bacchls, Bacchastes,
SlLÈSE , Staphïlcs.
Raison. {Iconul.) Une fomme
armée , dont un diadème orne le
casque, met un lion sous le joug, ou
le tient enchaîné ; image des passions
qu'elle doit combattre et dominer.
L'olivier qui croit derrière elle ari-
noncc que le frait de cette vii toire
est la paix de l'arae. Cochin lui
donne un pcson , ou balance romaine,
p'Ur exprimer quelle ^oit peser
toutes choses. On la peint aussi sons
la figure dîme matrone vêtue d'une
cotte-d'armes , ayant sur sa poitrine
1 égide de Minerve , pcui- marquer
que c'est une force supérieure de
lame , réglée et défendue par la sa-
gesse. Elle tient une épée Ham-
bo vante, dont elle menace les vices,
contre ksquels elle est sans cesse en
guerre , et qui sont figurés par plu-
sieurs serpents ailés qu elle foule sous
ses pieds et tient enchaînés.
Raisok chrétiesrk. ( Iconol. )
•Elle est représentée sous l'emblème
d'une belle femme , ayant la gravité
décente et la persuasion qui doivent
la caractériser. Elle porte une cou-
ronne sur la tête , et tient un lion par
la bride. Le mors qu'on lui lait
tenir est l'attribut partictdier de b
Raison , qui doit metli;e un frein aux
passions les plu> dangereuses ; et l'é
pée indique quelle doit les combattre
sans cesse. La Raison chrétienne a
Ips yeux fixés vers le ciel . d*où s"c-
chappe un ra_>on de lumière, parce-
Ïue c'est de lui qu'elle attend la force
e triompher des obstacles.
Raison d'état. {Iconol.') C. Ripa
l'exprime sous la figure d une femme
armée d'un casque, d'une cuirasse et
d'an cimeterre. 11 lui donne de plus
' une j.upe, verte, toute semée d'yeux,
d'fjreilles. , une bagueUe en ia main
rauche .^et la droite appu,rëe sur la
tète d'un lion. ; ,
* ^AiiosxÉyESt. l^ Jconol.) Un
1 oiniuc d'oce tirll . véUi d'une robe
•HK 5
486
RAM
longue , et tcnîrnt sur ses ^cnou\ un
livre ouvert dont il montre un en-
droit , est dans l'action de parler
avec chaleur, et est assis sur un cuhe
de pierre sur lequel est gravée cette
inscription , fn perfecto quiescit,
son repos est dans la perfection.
Ram {M. Iiid.) , le premier en-
fant qui naquit après la destruction
du second âge. {F . Cosmogonie des
Bakiaks.) Son imate est ornée de
chaînes d'or , de colliers de perles ,
et de toutes sortes de pierres pré-
cieuses. On chante des hvmiies en
.son honneur, et son culte est célébré
par 'les danses accompagnées de
tanihours et de cvmliales. Suivant
quelques uns , ce Ram était , de son
vivant , un hrahmice qui , iiynnt
prêché avec ini grand succès , fut
déifié après sa mort. On raconte sé-
rieusement qu'il passa par quatre-
vingts mille transmigrations , et que,
dans la dernière , il prit la forme d'un
éléphant bhinc. Kircher croit que
Ram et Fo sont le même dieu. On
voit près de Surate une pagode bâtie
en son honneur , .î la porte de laquelle
on a placé une figure de vache. C'est
pcTit-ètre aussi le même que le sui-
vant. J^. Ram'a.
Ram'a {M. Ind.) , divinité du
premier rang , qui s'est incarnée. Les
Indiens prétendent qu'il a paru sur
terre , comme un pouvoir conserva-
teur , sous la forme d'un souverain
d'Avodh vii . qu'il a été un conquérant
célèlire, délivrant les nations du joug
«e leurs tyrans, et sa femme Sita
des mains du géant Rliévan, et com-
mandant en chef une intrépide et
nomljreuse armée de singes ou satyres
indiens. M. Hastlngs le compare à
Bacchus , et retrouve dans son his-
toire l'expédition de ce dieu dans les
Indes. ^ . WiSHNOU , 6*. Incar-
nation.
Ramadan , ou Ramazan [Myth.
Mahcrn.) , nom du grand jeûne ou
carême des mahométans , ainsi que
de leiu' neuvième mois , pendant le-
quel dure cette abstinence religieuse.
Il ne leur est pas permis , pendànl
ce temps-là , de n'iangrr ou de mettre,
«]Hoi que ce «oit dans" leur bouche ,
R A- M
tant que le soieil est sur l'horizon ,
mais seulement après qu'il est cou-
ché , et que les lampes qui sont au-
tour du clocher des mosquées sont
allumées. Alors ils se livrent à la
joie et à la bonne chère. Ils font
d'ailleurs presque toutes leurs affaires
la nuit , et passent le jour à dormir
et à se reposer ; de sorte qu'à pro-
prement parler leur jmnc n est autre
chose qu'un changeuiffit du joiu- à la
nuit. Ils appellent ce mois saint et
sacré , et disent que , pendant ce
temps , les portes du paradis sont
ouvertes , et celles de l'enfer fermées.
Le jeûne du Ramadan est d'une telle
obligation , qu'il en coûterait la vie à
quiconque oserait le rompre. C'est
sur- tout un crime abominable de
boire du vin ; et ceux qui prennent
cette liberté dans d'autres temps ont
soin de s'en abstenir qualorae jours
avant le grand jeûne , pour ne point
donner de scandale. Comme les mois
des mahométans sont lunaires , leuj
Ramadan vient, tous les ans, dix
jours plutôt que l'année précédente;
(le sorte qu'avec le temps ce jeûne
parcourt tous les mois de l'année.
Ramat.es, fêles romaines en l'hon-
neur de Bacchus et d'Ariane. On y
portait en procession des ceps te
vigne chargés de leurs fruits. Rue
Ranius, branche.
Ramanada-Suami , c'est-à-dire
dieu adoré par Rama {31. Tnd.), nom
du Lingam , adoré à Ramessourin ,
près du cap Comorin. Les Indiens
croient que ce Lingam est celui que
le singe Hanumat rapporta du Gange
par ordre de Rama ; (jue ce dernier
voulut lui rendre ses hommages après
avoir détruit le géant Ravana , el que
l'étang qui est dans le même temple,
et qu'ils nomment Daiioiicobi , a
été creusé par les mains de Wishnou.
Les brahmes , pour l'accréditer, font
accroire que ceux qui s'y baignent
sont .purifiés de leurs péchés. Les
Indiens y viennent en pèlerinage , et
apportent des offrandes des pays les
plus éloignés ; inais pour que cet acte
soit plus méritoire, il faut que le pè-
lerin se soit préalablement rçndy {.ur
lés ï>ords du Gange , qu'il ait couihé ;
R A ^
sur la tcTTo , jeimé pciulant la route ,
et qu'il rapporte sa cliarçe d'eau de
ce ileuve , pour baigner ie Lingam
qu il va adorer.
Ramasitoa (M. Péntv.) , la plus
soleiiinelle des fêtes chez les Péru-
viens.
Rame , ou Aviron. V. Charon ,
Satirjne.
Rameau d'or. La sibylle de Cunies
en fit prendre un à Ence , pour lui
ouvrir la route des enfers. Enée , à
l'aide de deux colombes envoyées
par Vénus , trouva cet heureux ra-
meau , l'arracha sans peiue de l'arbre,
et le porta à la sibylle. Quand ils
furent arrivés au palais de Pluton ,
Enée attacha ce rameau à la porte.
Le rameau d"or est , en efTct , la clef
des portes les mieux fermées, et des
lieux les plus inaccessibles.
1. Rameatix. Les rameaux verds
faisaient anciennement une f;rande
partie de la décoration des temples ,
sur-tout dans les jours de fête. On en
offrait de chêne h Jupiter , de laurier
h Apollon , d'olivier à Minerve, de
myrte à Vénus, de lierre à Bacchus,
de pin à Pan , et de cyprès à Pluton.
C'était aussi , disent quelques au-
teurs , la première nourriture des
humains avant la découverte du bled.
2. — ( 1/. Hàh.), fête juive. Elle
est représentée, sur les médailles du
roi Hérode Agrippa , par une tente
q'ii a la forme d'un parasol.
Rameschné ( M. Pers. ) , nom
d'un bon £;énie chez les Parsis, chargé
de veiller au bien-être de l'homme.
Ramtrut ( M. Ind. ) , pagode
fameuse par la dévotion des Indiens,
que l'on voit à Onor, ville du rovauine
de Canara. L'idole qu'on y adore a
la forme d'un singe. On la promène
quelquefois dans les rues de la ville
sur un chariot qui ressemble à une
tour, et qui est de la hauteur de
rjuinze pieds. Il a quatre roues , et
on le traîne avec une grosse corde.
Quelques prêtres montent sur ce
' chariot pour accompagner l'idole . et
» c4jantent des prières pendant la pro-
■ cession.'
Ranaii. (3/'. v//'r«V.) , nom parti-
tulier d'un ange du premier ordre
R A T 4?7
chez les Madécasses. / .Malaingha.
Ranathvtes. Ori a ainsi appelé
une jecte de Juifs qui rendru'ent aux
grenouilles une espèce de cube.
Rakikail (>/. ./(flic.) , nom par-
tit ulier d'un ange du premier ordre
chezies Madécasses. P'. Malaingha.
Ranthos, un des chevaux dont
INeptune fit précicnt à Pelée, à l'oc-
casion de son mariage avec Thétis.
y. lÎALIOS.
Rapine. ( Tconol. ) On la repré-
sente armée et portant sur son casque
im 'milan ou autre oiseau de proie.
Elle tient de la main droite une épée
nue , et sous son bras gauche un
paquet envelojipé d'une étoffe , et
mai che ii grands pas , regardant der-
rière elle si elle e^t puiu'suivie. On
lui donne aussi pour attribut un loup
qui senfm't avec une proie.
Rapos , guerrier rutule qui, dans
V Enéide , tue Parthénius et Orsès.
Rapsodomaktie , divination qui se
faisait en tirant au sort dans un p. ète,
et prenant l'endroit sur lequel on
tombait pour une préiliction de ce
que Ton voulait saAoir. C'était ordi-
nairement Homère ou Virgile que
l'on prenait pour cela. T:;nt6t on
écrivait des sentences , ou quelques
vers détachés du poète , qu'on met-
tait sous de petits morceaux de boi?
pour être jetés dans une urne au ha-
sard ; la sentence ou !c vers qu'en en
tirait était le sort. Tantôt un jetait
des dés sur une planche où l'on vovait
des vers écrits , et ceux sur lesquels
s'arrêtaient les At-n passaient pour
contenir la prédiction.
Rapsoidok Eorté , fête des Rap-
sndies , partie des Dionvsies , ou
fêtes de Bacchus, où l'on récitait des
tirades de vers en passant devant la
statue du dieu.
RaptaDiva , 7(1 déesse enlevée ;
c'est Proserpine.
Rasdi , nom d'une fausse divinité
qui recevait autrefois les hommages
des anciens habitants de la Hongrie.
Ra>il ( M. -ïfr.') , 'nom parti-
culier d'ilribnge ilu preiHÏer ordre à
Madagascar. V. MalainghA.
Rasoir, f^. Ocxasios.
RaïiA , Me dès fdles de Protce et
Hh7,
488 R A V
de Torone , sœur de Catérc'a et d'Ido-
ihéta.
Ratjasias ( M, Ind. ) , nom que
donnent les Indiens aux esprits mal-
• faisants. Ils voitif^ent dans les airs,
mais sans nuire aux hommes , parce-
qn ils ont un chef nomme Beyrewa ,
qui ne leur permet pas de faire aucun
niai , ni même de rien prendre pour
leur subsistance ; ce qui fait qu'ils
sont exposés à souffrir beaucoup de
la faim et de la soif, et que souvent
ils viennent sur la terre demander
l'anmone , sous une forme humaine.
Au nombre de ce? mauvais génies ,
les Indiens placent les âmes de ceux
qui ont mal véiu dans le monde.
Rats. V. Crinis.
Raulins ( M. Ind. ) , prêtres du
royaume d'Aracan. On en distinjiue
trois ordres , qui sont les Priuerins ,
les ftinjans et les Xoxom.LesPrin-
grins ont sur la tète une espèce de
mitre jaune , avec une pointe qui leur
tombe par derrière ; les autres ont la
tète nue. Tous ces prêtres sont ha-
billés de jaune, ou, selon quelques
uns, de noir. lis ont la tète rasée , et
sont obligés de garder le célibat.
Quand ils sotit surpris dans quelques
fautes contre la chasteté , on les dé-
crade , et ils sont réduits à l'état de
laïques. Les uns habitent des maisons
particulières où ils vivent à leurs dé-
pens ; les autres sont lof;és dans des
monastères fondés par le prince , ou
Ear quelque seigneur riche et dévot,
la fonction la plus importante des
Rauiins est l'éducation dé toute la
jeunesse du royaume, qu'ils sont char-
gés d'instruire dans la connaissance
de la religion et des lois. On assure
que ces prêtres sont fort charitables ,
et s'acquittent avec soin envers les
étrangers dès devoirs de l'hospita-
lité.
Ravendiah ( M. Mah. ) secte
d'impies ou d'hérétiques, qui ad-
mettaient la niéîempsypose , et qui
croyaient ou faisaient semblant de
croire que l'aine de Mahomet , ou de
qitelqiie ancien prophète , était passée
dans la personne d'Abou Giàfar Al-
mansor , second khalife de la race
d«s Abbassîdes , et lui voulaient ,
R E B
pour cette raison , rendre des hon-
neurs divins , en faisant autour de
son palais dès processions semblables
à celles qui se pratiquent autour du
temple de la Mec(j\ie. Cette secte ne
tarda pas à dégénérer en une faction
séditieuse et inquiétante , que ce
même khalife fut obligé d'extermi-
ner. Bibl. Or.
Raymi ( M.Péruv.) , fête solem-
nelle que célébraient les yncas à
Cusco en l'honneur du Soleil. Cette
solemnité arrivait au mois de Juin ,
après le solstice. Tous les généraux
et les officiers de l'armée , tous les
curacas ou grands seigneurs de l'em-
pire, étant rassemblés dans la tapi-
taie , le roi , connue fiis du Soleil et
grand pontife , commençait la céré-
monie dans la grande place. Là , se
tournant vers l'orient , il attendait ,
pieds nus , le lever du Soleil. Dès
qu'il voyait poindre ses premiers
rayons , il lui présentait une grande
coupe , V buvait à la santé de l'astre
du jour, et la passait ensuite à tous
les princes de la famille royale , qui
l'imitaient- Les courtisans buvaient
d'une autre liqueur , préparée par
les prêtres du Soleil. La cérémonie
finie, on se rendait au temple , oà
n'entraient que l'vnca et les princes
de son sang. Là on offrait au Soleil
de la vaisselle d'or, et des ligures
d'animaux eu or et en argent. Après
quoi les prêtres sacrifiaient des
agneaux et des motitons , et la fête
se terminait par des réjouissances
extraordinaires.
Razecah ( M. Mah.) , idole que
les Adites , tribu arabe , croyaient
leur fournir les choses nécessaires à
la vie.
RÉBELLION. ( Iconol. ) Jîipa la
peint sous les traitsd'unjeimehonnne
armé d'ui) corselet et d'une cuirasse ,
portant pour cimier un chat , et fou-
lant aux pieds un jougrompu- Coch'm
lui fait de plus briser des fers , qui
lui tombent de.'j mains. Dans la galerie
du Luxembourg, la Valeur, sous 1»
figure d'un jeune homme tenant u»
foudre , terrasse la Rébellion , dé-
signée par l'hydre de' la fa^?le et par
j^n^ mnîtitudç dq^sesrpenis.fibaUn» et
R E C
entrebcés. On rexprinie a'i«M par
une Ifinme robuste , au reEard fé-
roce , à la physionomie >ittiitre , mal
vètne , et annce en désorJre. Eile
tient une lance, une fronde; sous ses
fïieds est un livre déchiré et des ba-
ances rompues.
Rébi {M. Jap.> jours de visite,
fêtes solemnellcs du Sintos. Il y en a
trois par mois. Elles sont principa-
lement destinées à visiter et a com-
plimenter ses amis. Les Japonais,
persuadés que la meilleure manière
d'hontrer les Garnis est de se pro-
curer dans ce monfie une partie de la
béî.titudf dont ces êires heureux
joiiissrnt dans le ciel, passent la plus
grande partie du Rébi en réjouis-
sance» et en festins , ou dans leurs
maisons , ou dans les cabarets , ou
dans les lieux de prostitution , dont
les temples sont environnés. Aux
stations que Ton fait dans les mias
les jours de fête , cbacim expose ses
besoins , et honore les dieux comme
il l'entend.
Recarancs , 0uCARA5CS,SXUT10m
d"Hercule.
Recbzd ( M. Ind. ) , troisième
ïed ou Beth , des quatre qui com-
prennent toute la théologie des In-
diens. Bibl. Or.
RÉcoMPERSE. (Iconol.) Cochin
la désigne par une femme d'un âfe
mûr , richement vêtue , et la tète
ceiîite d'une couronne d or. Une
mesure et une balance annoncent le
discernement avec lequel elle accorde
ses bienfaits. Eile paraît distribuer
avec complaisance Acs palnses , des
couronnes de laurier, de chêne, etc.
des colliers , médailles , etc.
RÉco^■clLIATlON. ( Iconol. ) Ce
sujet est caractérisé par Weux fem-
mes qui seml.rasscnt. Lune tient
une branche d'olivier , symbole de
la paix ; et l'autre foule sous ses pieds
un serpent à fac-e humaine, emblème
de la fraude et de la méchanceté.
RçcoxNOiss A xcE. ( Iconol. ) Ripa
en fait une femme qui tient d'une
main un rameau de fèves et Je lupins,
„et de l'autre une cicogne , oiseau <qui,
^dit-on, a soin de ses pr.rcnts dans leur
.Yieillesîc. Uue médaille 4ç, l'empe-
R E F 4?^
reur Commode , dans la hibliotlièq»ie
du Vatican , exprime la reconnais-
s;mce d un peuple envers son libéra-
teur , par les habitants du mont
Aventn , baisant la man d'Hercule
après sa victoire sur Cacus. Uu des
tableaux d Herculanum , représen-
tant la jeunesse athénienne baisant
la main de Thésée après qu'il a tué
le Minotaure, pourrait senir à ren-
dre la même allégorie.
Rectus^ surnom donné à Bacchu»
par un roi d'Athènes, auquel le dieu
avais appris à mettre de l'eau dans
son vin , et par conséquent à marcher
droit.
Redamptri7are , mot employé
dans les danses des Saliens , qui imi-
taient les mouvements de celui qui
était à leur tète. Celui-ci sautait ,
arnptruabat; et la troupe répondait
par des sauts semblables , redamp-
Lruahat.
Redabator , dieu qui présidait à
la >eco:ide façon qu'on donnait aux
terres.
Redditiok , troisième partie da
sacrifice : elle consistait à rendre les
entrailles de la victime après les avoir
considérées, et à les remettre sur
l'autel : c'est ce qu'on appelait red-
dere et porricere exta,
Rediculcs , die«i en l'honneur
duquel on bâtit un faniim ou cha-
pelle à l'endroit d'où Annibal , frappé
toul-à-coup à'xnK terreur panique,
retourna sur ses pas , et s éloigna de
Rome . dont il se disposait à faire le
siège. Rac. ^<?<ii're . retourner. D'au-
tres crcientque ce n est qu'un surnoni
du dieuTutanus, adoré dans le même
endroit.
R.EDCX , épithète de b Fortune :
sous ce nom , Doniitien lui avait
consacré une chapelle.
Réflexion. (Iconol.) C'est tme
matrone assise et livrée à ses pensées.
Elle tient sur ses genoux un miroir ,
sur lequel frappe un rayon de lumière
qui part de son cœur , et qui réfléchit
à son front.
- RÉE0RMAT10N. ( Iconol. ) On la
personnifie par une femme vêtue
siqiplement > qui tient d'une main
une serpette . de jardinier , et de
490 R E G
l'autre un livre ouverl , sur lequel on
lit : Castigo mores , je réforme les
mœurs.
RtFUGE. (Iconol, ) Les anciens
exprimaient allégoriquemcnl ce sujet
par un homme eu désordre , qui , re-
j;arclant le ciel avec amour , tient un
autel étroitement cnihrassé.
Regeb(J/. /^ /•ai'.), troisième mois
de 1 année arahitjue , réputé sacré
par les anciens Arabes idolâtres , et
dnns lequel il était défendu de l'aire
la £;uerre. Bibl. Or.
Regia , épithèle de la Fortune.
jRegia PORTiricuM , palais où le
roi Sacrificulus offrait les sacrifices ,
et où le grand pontife assemijlait ses
ci)llègues , pour y faire leurs céré-
monies. On y portait tous les ans la
tète du cheval October , immolé dans
le Champ de INIars en l'honneur du
dieu auquel ce champ était consa-
cré. On y voyait aussi une lance ap-
pelée Mars , que Romulus y avait
lait mettre.
Régifuge , fête que l'on faisait ù
Rome le sixième jour avant les ca-
lendes de Mars. Les anciens ne con-
viennent pas de l'origine de cette
fête : les uns disent que c'était en
mémoire de la fuite de Tarquin le
iSuperbe , lorsque la ville recouvra sa
liberté ; d'autres sont d'avis quelle
était ainsi nonniiée , parceque le roi
des choses sacrées s enfuyait après
qu'il avait sacrifié. Le premier sen-
timent , fondé sur l'autorité A' Ovide,
de Festus et A' Ausone , paraît
plus vraisemblable que le second ,
qui est de Plv turque ; h moins qu'on
ne dise , pour les concilier , que le
roi des choses sacrées fuyait ce jour-
là , pour rappeler la mémoire de la
fiiite du dernier des rois de Rome.
Règle à la main d'un homme,
V. Sérapis.
Regnator , synonyme de Ju-
piter.
Regret ( Iconol. ) , une femme
éplorée , vêtue de noir , coëfféc en
désordre , tourne ses re£!ards vers le
ciel. Elle est à eenoux sur un tom-
beau , tenant d'une main un mou-
choir, et de l'autre une pierre dont
■^Ic se frappe la pi^krine. . "
R E L
1. Reine, Juuou , la reine des
dieux , était quelquefois appelée seu-
lement la Reine : elle eut sous ce nom
une statue à Veies , d'où elle fut
transportée au mont Aventin , m
grande cérémonie. Les dames romai-
nes avaient beaucoup de vénération
pour cette statue, à laquelle le prêtre
seul pouvait toucher.
2. — La fille aînée d'Uranns , selon
les At.'antides , fut surnommée la
Reine par excellence. P' . Basii.Ée.
Reine des astres, Junon, et plus
or<iinairenient la Luue , sur-tout avec
l'épithète bicomis , qui désigne ses
croissants.
Reine du ciel , une des divinités
des . Syriens. On croit que c'est la
Lune.
Reine des dieux , Junon.
Reike des mystères. /^. Roi.
Rekhabioun ou Rekhabitps ,
disciples des prophètes Elle et Eli-
sée , que les Orientaux disent avoir
été les maîtres de Zoroastre. Bibl.
Orienl.
Religion (en général). (Iconol.
Plusieurs médailles de l'antiquité j
caractérisent par une femme , ou tui
petit enfant ailé , prosterné devant
un autel sur lequel il y a des charbons
entbrasés. Son attribut le plus ordi-
naire est l'éléphant , que les anciens
crovaient adorer le soleil levant. C.
liipa la ligure par une femme voilée,
qui a du feu dans la main gauche et
un livre dans la droite. Un éléphaut
est à ses côtés. Cochin la représente
par une femme d'un aspect vénéra-
ble , voilée , qui fait des libations sur
un autel , ou y brûle de l'encens
dont la fumée s'élève vers le ciel.
La RelIgion chrétienne est re-
présentée par une femme majes-
tueuse, dont la tête est couverte d'un
voile, symbole de ses mystères , te-
nant d'une main une croix et de
l'autre la Bible , reposant ses piecs
sur une pierre angulaire.
B. Picart lui a donné un air plein
de majesté , un habillement simple ,
et le monogramme de Christ _ siir
l'estomac. Une figure symbolique
de la religion , sculptée en marbre
par /ÎOK^^eau^ la représente debout
r. F, L
$iir une rrne ; la douceur forme son
princi'ial caractère. De la niaiu
gauche elle tient le livre ci'£vanj;iles,
sur lequel elle a les yeux attacliés ;
de la droite elle embrasse une croix ,
dont le pied est dans la nue. Son
voile est relevé sur son front et flotte
sur ses épaules. Ellle est vêtue d'une
simple tunique , ceinte sur la poi-
trine et surmontée d'un manteau.
Une allégorie plus composée est celle
qu'offre une femme en iiabit hianc ,
sur laquelle une colombe répand ses
rayons. Elle tient de la main f^auche
la ver^e d'Aaron , et de la droite les
clefs de l'Eçlise. Dun coté sont les
tables de la loi , et des rameaux des-
séches ; de l'autre est un génie qui
soutient le nouveau Testament.
Gravelot lui d<..mie la croix et le
livre scellé des sept sceaux ; l'encen-
soir , la mitre , la tiare et les clefs,
sont à ses pieds ; et la basilique de
S. Pierre fait le fond du tableau.
RELic-ioN ER^.o^ÉE. ( Iconol. )
L'encensoir qu'on lui fait tenir est
employé comme attribut générique
du culte ; mais pour la désiizner sans
cquivoqua , on ne la place point sur
la pierre angulaire : un bandeau ,
symbole de l'erreur , lui couvre les
yeux et l'empêche d'appercevoir la
véritable lumière j la Religion erro-
née n'est éclairée que par celle d'une
laiiteme sourde qu'elle tient à la
main. f^. Hérésie.
Religion ji daïque. {Iconol.)
Le front couver l d'un voile et appuyée
sur les tables de la loi , elie tient
d'une main la verpe du lécislaleur
des Hébreux , et de l'autre le Lévi-
tique , où sont renfermés les précep-
tes et les cérémonies relii;ieuses du
peuple juif. L'arche d'alliance , le
chandelier à sept branches, le bonnet
du grand-prêtre , l'encensoir et le
mont Sinaï, qui terminent le tableau,
achèvent de la caractériser. Elle a le
front couvert d'un voile, pour faire
entendre que les mystères de l'an-
cienne loi n'étaient que la figure de
ceux de la nouvelle.
ReCiqui-e , cendres ou ossements
des inorts , que les anciens recueil-
fciient fort religicasement tlivOr de»
R E N
49»
urnes , après que les corps avaient
été brûlés , et qu ils enfermaient en-
suite dans lies tombeaux. i,)uelque-
fois on les transportait , mais il fal-
lait ime permission des pontifes, ou
de l'empereur , auquel ou présentait
ime requête comme grand pontife.
Rembha ( »y. lad.), déesse du
plaisir , une Ues divinités qui com-
posent la cour d'indra. Selon les
mythologistes indiens , ellï> est née
de 1 écume de la mer agitée. Elle
correspond à la \ éuus populaire dei
Grecs.
Remords. ( Iconol. ) Dans Cochùi,
c'est uu houime couché sur la terre ,
les vêtements déchirés. Il se mord les
poings ; un serpent l'entoure et lui
déchire le cœur. Le vautour ron-
geant les entrailles de Prométhée
est pris aussi pom* emblème des
remords.
Re MORES, oiseaux qui retardent
Pexécution d'uiic entreprise. C'é-
taient , dans les augures , des oiseaux
d'un mauvais présage.
Rempham ( (/. Syr.) , THercide
des Syriens. D'autres croient que
c'éUiit Vénus. Givtius a cru que
c'était le même dieu que Rimmon.
Hammoiid n'y voit qu'un roi d'E-
gypte déifié après sa mort ; et , eu
effet , Diodore en meiUionne un ,
qu il nomme Remphis. Quelques uns
regardent ce mot comme égyptien ,
et le traduisent par Saturne. P^oy.
RlMMON.
Rémdlus, ou NuMANrs , capi-
taine rutule qui avait épousé la p>us
jeune des soeurs de Tm-nus , et fut
tué par Ascagnc , fils d'Enée.
Remuria , endroit à Rome sur le
mont Aventin , où Rémus prit l'au-
giu"e du vol des oiseaux , et où il fut
enterré.
Rémuries , la même fête que Lé-
muries.
Remurius, partie du mont Aven-
tin , ainsi nonmiée de Rémus qui
l'habitait.
I. RÉ MUS, frère de Romulus.
2.— Un des chefs defTumus, tué
parNisus. Enéid. liv. 9.-
Renard de Thèbes , changé en
pierre. Dans la faWe de Céphale
492 KE'S
et Prooris , îl est parlé d'un renard
qui faisait de graims ravages aux en-
virons de Thèbcs, et auquel les Thé-
bains, par une honible superstition,
exposaient tous les mois ua de leurs
entants , croyant par-là mettre les
autres à couvert de la fureur de cet
animal. Ce renard avait été envoyé
par Bacchus , dont les Thébains
avaient méprisé la divinité. Céphale
prêta à Amphitryon son fameux
chien, nommé Lélaps,pour donner
la chasse à ce renard ; et au moment
oà Lélaps allait le prendre, ils furent
tous deux changés en pierre. C'était
quelque brigand qui infestait les en-
virons de Thèbes, et qu'Amphitryon
força dans sa retraite.
Cet animal est le symbole de la
ruse et de la subtilité. /^. Fourberie.
Renom (Bon). { Fconol.) On le
représente sous les traits d'une femme
agréable. Elle sonne de la trompette ,
et tient de la main droite une branche
d'olivier , symbole caractéristique des
actions vertueuses que cette déesse
s'empresse de publier.
Renom ( Mauvais ). ( Iconol. )
Cochin l'exprime par un homme qui
a des ailes noires , et qui , enveloppé
de son manteau, cherche à se cacher
dans un nuage obscur. Il n'a point
de trompette ; mais des cornet* re-
courbés le poursuivent.
Renommée {Iconol.) , messagère
de Jupiter. Les Athéniens lui avaient
élevé un temple , et l'honoraient d'un
cuite réglé. Furius Camillus , chez
les Romains, lui fit bâtir un temple.
Les poètes la dépeignent comme une
déesse énorme , qui a cent bouches
et cent oreilles , avec de longues ailes
qui , en dessous, sont garnies d'yeux.
P". Virgile, liv. 4 <ie V Enéiiic ;
Ovide, Métftmorj}h. ; Voltaire,
Henriade , chap. S ; Rousseau ,
Ode au prince Eugène. Une an-
cienne médaille de Trajon l'exprime
par un jVlercTire tenant de la droite
un caducée , et de la gauche la bride
d'un Pégase qui se dressé ' siir ses
pieds de deirière. Nos artistes I ont
peinte en rooe retroussée , des ailles
au dos , et ixne trompette à la.mjyn.
Kubens et Lebrun lui ont donné
R E S
une double trompette, pour signifier
qu'elle publie le faux comme le vrai.
Le grouppc de Coysevox , qu'on voit
aux Tuileries , ia représente portée
sur im cheval ailé, et embouchant la
trompette. La Renommée parie àes,
arts et des sciences , comme des vic-
toires et des grandes actions. C'est
pour exprimer cette pensée (ju'on la
peint quelquefois assise sur des bou-
cliers , tenant une trompette, et s'ap-
puyant sur un Ituste antique. On
peut encore faire échapper de sa
draperie les fleurs les plus odorifé-
rantes.
Repentir. {Iconol.) Se\on Ripa
et Cochin, c'est un homme afïligé ,
revêtu d'un cilice , qui regarde dans
un miroir les taches qui sont sur son
cœur.
Repos. {Iconol.) Il est représenté
sur les pierres sépulcrales des pre-
nn'ers chrétiens jsar une colombe
tenant au bec un rameau d'olivier ,
allusion ;\ la colombe de Noé. Pour
celui qui succède à des travaux heu-
reusement terminés, fVinc/iehnann
le figure par un Hercule en repos >
tel qu'on le voit sur des pieiTps
gravées.
Repotia , repas du lendemain des
noces.
RÉPRIMANDE. {Iconol.) Urc
vieille femme armée , au visage irrité ,
au regard menaçant , s'apprête à
sonner d'un cornet h bouquin; ce qui
signifie combien est disgracieux à
l'oreille le son des paroles répréhen-
sives.
RÉPUTATION. {Iconol.) Ripa la
désigne par une femme vêtue d é-
toffes légères et transparentes , dans
l'action de courir, ayant deus grandes
ailes blanches , et sur chaque plume
des yeux , des bouches , des ort-illes ,
et tenant une trompette. A ces em-
blèmes Cochin a joint des Heurs
odoriférantes qui s'échappent de sa
draperie,
Respiciens, fai'ornhle, surpom de
la For tu ne .El le était représentée tour-
nant la tête du côté des^spcctateurs-
Respicientes Dn , dieujc qui se
retQurnenl; pgur regarder. On les
adorait cojTup*. des .divinités ,prp*
R E s
pices , qui n'étaient occupées qu'à
rendre les hommes heureux.
Réscrrection. [ Iconol. ) Une
femme nue sort dun loniheau , te-
nant un phénix dans ses naains , et
s élevant dans les airs.
RÉSÏTRRECTIOK. ( .)/. Mahoill, )
Une traditioH musidmane porte que
le Bémon considérant un jour le ca-
davre d'un homme que la mer avait
jeté sur le rivage , et dont les hètes
féroces , les oiseaux carnassiers et le»
poiss<ins ivaient dévoré chacun une
partie , i! trouva que c'était une belle
occasion de tendre un piège aux
hommes , au sujet de la résurrection.
« Car enfin , disait-il , comment poiu"-
» ront-ils comprendre que les niem-
»> hres de ce cadavre, dispersés dans
» le ventre de tant d'animaux diffé-
»> rents , puissent se rejoindre pour
»• former le même corps au jour de
■ la résurrection générale? » Dieu ,
connaissant le projet de cet eniiemi
du çenre humain , commanda au pa-
triarche Abraham d'aller se proiue-
ner sur le bord de la mer. Abiaham
obéit. Le Démon ne manqua pas de
se présenter sous la forme d'un
homme embarrassé, et de lui pro-
poser ses doutes sur la résurrection.
« "Vos doutes ne sont pas raison-
» nables , répondit ^braliam. Le
>» potier met en pièces un vase de
» terré, et fè refait de la même ferre
» quand il lui plaît. » Dieu cepen-
■ dant , selon lAIcoran , dit au pa-
triarche : « Prenez quatre oiseaux ,
M mettez- les en pièces, nôrtez-en les
» parties divisées sur quatre mon-
■ » tagnes séparées , et appelez-les en-
» suite. « Ces quatre oiseaux étirent
une colombe , un coq , uri corbeau et
un paon. Abraham , après les avoir
mis en pièces , en fit une anatomie
exacte , les pila dans un mortier ,
uen fit qu'une masse, et la partagea
en quatre portions, qu'il porta sur la
cime dé quatre montagnes différentes ;
' après quoi tenant en niain leurs tètes
qu'il avait conservées , il les appela
séparément par leur nom. Chitcnu
d'eux revint aussi-tôt se rejoindre à
ca tète , et s'envola.
Les Turc* et les mahoniétans re-
R E S 495
gardent la fin du monde, et la résur-
rection générale, comme deux article*
considérables de leur religion et de
leur foi. Selon quelques uns , cette
résurrection sera purement spiri-
tuelle , c'est-à-dire que l'ame ne fera
que changer de demeure , et , quittant
sa dé]X)ui!le mortelle , retomnera
dans le séjour d'où ils jupposent que
Dieu l'avait tirée pour la pLci r
dans le corps humain ; mais ce senti-
ment n'est pas le plus général. Ma-
homet , et les Juifs avant lui , potu
prouver la ptÀsibilité de la résurreo-
tion du corps dissipé depuis si long-
temps , anéanti en quelque sorte pav
une infinité de révolutions de la ma-
tière, ont supposé un premier germe
incorruptible du corps , uu levain ,
si l'on veut , autour et par le moyen
duquel toute la masse du corps re-
prendra son ancienne tonne. Selon
les Juifs , il reste du corps l'os appel •
liiz , qui sert de fondement à tout
1 édifice. Selon les mahométans, c'est
celui qu'ils appellent al-aib , connu
des anatomistes sous le nom Ce
coccjrx , situé au dessous de l'o^-
sacrum.
Les Piirsis , ou Guèbres , pense- 1
Îue les gens de bien, après avoir joui
es délices du parad
certain nombre de siècles , rentreront
les délices du paradis pendant un
dans Kurs corps, et reviend:ont ha-
biter la même terre où ils avaient
fait leur séjour pendant leur première
vie ; mais cette terre , purifiée et eui-
beilif? , sera poiu" eux un nouveau
paradis.
Les habitants du rovaume d'Ar-
dra, sur la cote occidentale d'Afrique ,
s'imaginent que ceux qui sont tués à
la guerre sortent de leurs tombeaux
au bout de quelques jours , et repren-
nent une nouvelle vie. Cette opinion ,
que la, raison désapprouve , est une
heureuse invention de la politique
pour animer le courage des s Jdats.
Les amantas , docteurs et j)hilo-
sophes du Péi'ou , croyaient la résur-
rection uni^erseîle , sans pourtant
que leur esprit s'élevât plus haut que
cette vie animale ptiur laquelle ils
disaierrt que nous devions ressusciter,
et saus attendre ai gloire , ni sup-
494 R H A
plice. Ils avaient un soin extraordi-
naire de mettre en lieu de sûreté
leurs ongles et leurs cheveux qu'ils
s'arrachaient avec le peigne ou se
coupaient , et de les cacher dans les
fentes ou dans les trous des murailles.
Si , par hasard , les cheveux et les
ongles venaient à tomber à terre avec
le temps, et qu'un Indien s'en apper-
cùt. il ne manquait pas de 1< s relever
de suite , et de les serrer de nouveau.
« Savez-vous bien , disent-ils à ceux
» qui les questionnent sur cette sin-
» gularité , que nous devons revivre
» dans ce monde , et que les anies
>~ sortiiont des tombeaux avec tout
» ce qu'elles auront ue leurs corps ?
» Pour empêcher donc que les nôtres
» ne soient en peine de chercher
» leurs onelcs et leurs cheveux ( car
» il y aura ce jour-là bien de !a presse
» et bien du tumulte) , nous les met-
» tons ici ensemble, afin qu on les
» trouve plus facilement ; et même ,
» s'il était possible, nous cracherions
» toujours dans un même lieu. »
Retiaires , gladiateurs qui por-
taient un trident d'une main et un
filet de l'autre : ils combattaient en
tunique , et poursuivaient le nijr-
tnillon en lui criant : « Ce n'est pas
» à toi , Gaulois , que j'en veux , c'est
» à ton poisson. »
Rhaboun ( M. Ind. ) , un des chefs
des anges rebelles , suivant la doc-
trine des Indiens.
Rhacius , Cretois qui épousa
Manto , fille de Tirésias , dont il eut
Mopsus.
RHADAMANTHEjfils dç Jupitcr et
d'Europe , était , frère de Minos.
Ayant tué son frère , il se réfugia à
Calée en Béotie , où il épousa Alc-
mène , \euve d'Amphitryon. Il s'ac-
quit la réputalion de prince le plus
Vertueux , le plus m'odeste de son
temps. Il alla s'établir , suivant les
uns , en Lycie , et , suivant d'autres ,
dans (pielqu'une des islesde i'Archi-
pel , sur la côte d'Asie, où il fit plu-
sieurs conquêtes , moins par la force
de ses armes que par la sagesse de
son gouvernement. Ce fut cette équité
et cet amour pour la justice quile firent
mettre au nombre des juges d'enfer ,
R H A
où il juge les peuples d'Asie et
d'Afrique. On avait une si haute
opinion de son équité , que lorsque
les anciens voulaient exprimer un
jugement juste , quoique sévère , ou
l'apptlait , suivant Erasme , un ju-
i^ement de Rhadamanthe. C'est
lui , dit Virgile , qui préside au
Tartare , où il exerce un pouvoir
foruu^Jable : c'est lui qui informe Ai >
crimes et les punit ; il forte le-.
coupables de révéler eux-mêmes l<
liorrcurs de leur vie , <; "avouer le
crimes qui ne leur ont procuré que
de vaines jom'ssances , et dont i'i
ont différé l'expiation jusqu'à l'hcuic
du trépas. C'est du nom de Rlsada-
nianthe qu'on appela jugements rha-
damantliiens les serments qu'on
faisait eu prenant à témoins des ani-
maux ou des choses ijianimées. Ainsi
Socrate avait l'habitude de jurer par
le chien et l'oison ; et Zenon , par In
chèvre. Rhadamanthe est ordinaire-
ment représenté tenant \m sceptre .
et assis sur u.i trôneprès de Saturne ,
à la porte des Champs - Ely sées. j,
Odyss. liv. 4- m
Rhadius , fils de Nélée. J
Rhamnès , aupure du camp d^
Turnus, tué par Nisus. "
Rhamkusia , Rhamnl'sis , Ni'
mésis , aimi nommée du lulte (V
lèbre qu'on lui rendait à Rhanmus ,
ville de l'Attique. Elle y avait un
temp'e,?upprbe , placé sûr une émi-
necce, et où l'on accourait de toutes
les parties du Péloponnèse pour y
admirer sur-tbiit sa statue, clief-
d 'œuvre fie l'art. Karron la regar- ■
dait comme supérieure à toutes les
statues qu on pouvait voir. Forniéi;
(lu plus beau marbre de Paros , elle
avait dix CQUilées de hauteur, et elle
était d'un seul blot.'. Les Perses, soi^^
le commandement de Datis , l'avai<
apporté dans l'Atti'îue pour y c!
ver un n)onument de la victoire qu'iis
espéraient de remporter sur les Grei ?.
Ces derniers restèrent vaiuqueui -
après la défaite de leurs ennemis , ■
se servit du bloc pour rendre hou ■
mage à la divinité ennemie des pré-
somptueux. Ce fut, dit Pausania-,
le célèbre Phidias qui la tailla : quel-
I
R H A
quesunsontpensëquecefiit Diodore
son disciple , et le pins ^rand nom-
hre , Agoracite de Paros. Ce der-
nier, dil-on, en avait fait d'abord
une statue de Vénus ; mais , outré de
ce nue les Athéniens avaient préléré
la Vénus de leur concitoyen Alca-
mènc , qui n'égalait pas la sienne en
beauté , il en chansea les attributs ;
et après en avoir fait Némésis , il la
vendit aux habitants de Rhamnus.
Elle prit parmi eux la pince d'une
ancienne statue de la même divinité ,
qu ErecLthée , qui s'en disait fils ,
lui avait fait éiever. Agoracite avait
orné la tète de Néniésis d'une cou-
ronne qui était suruKtntée de petites
figures de cerfs et de victoires. Elle
tenait d'une main une branche de
pommier , arbre qui lui était consa-
cré; et de l'autre, un vase, sur lequel
plusieurs figures d Ethiopiens étaient
sculptées. Peut-être une tradition
ancienne faisait-elle regarder ces peu-
iDÎes eonime issus d'un coupable cé-
èbre , et attribuait-elle la couleur
noire de leur peau à la vengeance
divine. Peut-être aussi , comme l'a
expliijué fort ingénieusem^-nt M. de
la Batre , l'artiste vou'ait-il expri-
mer, par la représentation de ces
f)eup]es , que la Grèce avait , par
e sf cours de Némésis , remporté la
■victoire sur les forces conjurées de
toutes les nations du midi. Les bas-
reliefs de cette statue offraient les
Tvndarides, Agamemnon , Ménélas,
et Pyrrhus. On y voyait Œnoé , qui
donna son nom à une bourgade grec-
que de la tribu hippothoontide. Le
'■■'■ifeur y avait enfin représenté
. nourrice d'Héiène , et que
^ - ^ m"s ont crue sa mère. Elle pré-
sentait cet enfant à ?lémésis, qui mé-
ritait plus justement ce dernier titre.
Rhamsimthe , roi d'Egypte, fut
le successeur de Protée : il fit jKtser
dans le temple de Vulcain , à Mem-
phis, deux statues colossales «le vingt-
"" ■■ oudées chacune j l'une de ces
-, que les Esyptiens adoraient,
;»j)elée l'Eté ; et l'autre , pour
le ils n'avaient aucun respect ,
ppelée l'Hiver. Hérodote ra~
•viiie que, suivant les prêtres égyp-
R H E 495
tiens , Rhanisinithe était descendu
dans le lieu où les Grecs disaient
qu'était l'enfer, qu il v avait Joué aux
dés avec Cérès ; que quelquefois il
avait gagné , et quelquefois perdu ,
et que la dée«se le renvoya avec une
serviette d'or dont elle lui fit préseut.
Rh.isis, nymphe, une des com-
pagnes de Diane.
Rharia, Cérès, ainsi surnommée
parce<pie ce fut dans un champ de
Rhanis , père de Cé-lcus , qu'elle
montra àcehii-ci la manière de semer
et de recueillir le bled.
Rharvs , fils <'e Cranaiis , et père
de Céléus. K. Rharia.
1 . Rhéa , femme de Saturne.
2. — Ln des noms de Cvbcle.
3. —U ne des maîtresses d'Apollon ,
mère d'Anias , roi de DéK>s.
4- — Sylvia , mère de Romulos et
de Rémus.
Rhécics onCERCiPs^et Amphi-
Tus , conducteurs du char de Castor
et Pollux.
Rhé>é, une des maîtresses de
Mercure.
RHÉsrs , roi de Thrace , vint au
secours de Troie la dixième année
du siège. Il savait qu'un oracle avait
déclaré aux Grecs , comme une des
fatalités de cette ville , qu elle îie
pouvait être prise , à moins qu'on
n'empêchât les chevaux de Rhé'us de
boire de l'eau du Xanthe ( fleuve de
Phrygie ) , et de manger de l'herbe
des champs de Troie. C'est pourquoi
il résolut de n'arriver que de nuit ,
et campa près de Troie , pjur y en-
trer le lendemain matin. L.es Grecs
en avant été avertis par Dolon , l'e?-
pion des Trovens , envoyèrent cette
même nuit DIvsse et Diomède , qui,
sous la protection de Minerve , arri-
vèrent , sans être apperçus , an quar-
tier des Thraces : ils les trouvèrent
donnant tranquillement , avant cha-
cuH près de soi ses armes et ses clie-
vaux. Rhésus , an milieu d'eux , dor-
mait profondément , avant aussi près
de lui sescl!e\anx attachés derrière
son char. Diomède lui plongea son
épéedans le sein , et fut jwur ce mal-
heureux prince un songe funeste que
Minerv e lui envov a , dit Homère j
496 11 H I
pendant qn'Uiysse détachait les clie-
vaux de Rhésus , pour les emmener
dans son camp. Cet oracle concer-
nant Rhésus et ses chevaux pouvait
bien être un artifice d'Uljfse, qui
aurait répandu le l)i-uit de celte fata-
lité de Troie , pciur porter efficace-
ment les Grecs à prévenir les secours
que !e roi de Thrace amenait aux
Trovens.
Rhétorique. Cochin Ta dessinée
sous les traits d'une femme richement
vêtue , dans l'action de parler avec
véhémence , et sur la rohe de laquelle
sont lirodés ces mots , oraeinents ,
persuasion : près d'elle un génie
tient plusieurs hommes par des fils '
qui vont jusqu'à leurs oreilles. Voy.
Eloquence , Poumnie.
RhÉvan ( ^i1 . lad. ) Les Indiens
lui attriliuent l'invention des pèleri-
nages, et le regardent comme le fon-
dateur de la secte des fakirs. Ils ra-
content que ce Rhévan , ayant enlevé
la femme de Rama , nommée Sita ,
celui-ci , secondé du fameux sinfie
Hanumat , se vengea de l'outrace
qu'il avait^ reçu , en détrônant
Rhévan.
1 . Rhexénor , fils de Nausithoiis ,
et frère d'Alcinoiis , fut tué par
Apollon.
2. — Père de Chalciope , femme
d'Egée roi d'Athènes.
Rhigmus, fils de Pirée de Thrace,
tué par Achille.
Rhin, fleuve que les anciens Gau-
lois honoraient comme une divinité^
ils croyaient que c'était lui qui les
animait au ( omhat , qui leur inspirait
le courage et la force pour défendre
ses rives : aussi liuvoquaient-ils sou-
vent au 'milieu des danf;ers. Lors-
qu'ils soupçonnaient la fidélité de
leurs femmes , ils les obligeaient d'ex-
poser sur Te Rhin les enfants dont ils
ne se croyaient pas les pères ; et si
J'eufant allait au fond de l'eau , la
femme était censée adultère ; si au
contraire il surnaeeait et revenait :\
sa mère, le mari , persuadé de la chas-
teté de son épouse , lui rendait sa
confiance et son amour. I^'empereur
Julien , qui nous apprend ce fait,
ajoute que ce fleuve vengeait par son
R H CE
discernement l'injure qu'on faisait
la pureté du ht conjugal. Il est r
présenté , sur une médaille de Ju'
César, par un vieillard |i longue barl
à moitié nu, assis au pied de p'
sieurs hantes montagnes ; de la m:
gauche il s'appuie sur un vaisse;.
et de la droite il tient une corne d •
il sort de l'eau. Une médaille .
Drusus l'olfre à-peu-près sous '
mêmes traits; mais il n'a point
vaisseau auprès de 'lui, et sa mai:i
droite tient un roseau.
Rhikocoll'stÈs , coupeur de in ;
surnom donné à Hercule , lorsqu'il
couper le nez aux hérauts des Orci
uiéuiens , qui osèrent venir en
présence demander le tribut ..
Thébains. Il avait une statue S(~ms ce
nom en pleine campagne , près de
Thèbes. Rac. Rhin, rhinos , nez;
et holoueiii , mutiler.
Rhipél's, Troyen renommé par
sa justice , qui périt dans la dernière
nuit de Troie.
Rhipuéos , Centaure , fils d'Ixion
et de la Nue.
I. Rhodé , nymphe, selon quel-
cjucs auteurs , mère de Phaéton.
1. et 3. -—Filles de Neptune et de
Danaiis.
Rhodes, isle de la Méditerranée
Les habitants de cette isle lurent
premiers tjui sacrifièrent à Minei
Aussi Jupiter son père, dit Pi/i^t;
couvrit toute l'jsle d'une nuée d ■
d'où il fit pleuvoir sur les habita
des richesses infinies : allégorie
nous apprend que ceux qui honcii
la sagesse sont comblés de bi'
Rhodes rendait un culte parîicui
aux dieux T< h bines.
Rhodi A , une des Océanides, ain
d'Apollon , donna son nom à l'isle de
Rhodes.
Rhodope j reine de Thrace , '
fut métamorphosée en une monta
de son nom. V^. HÉmus.
Rhodopei us, Orphée, de Thrr.
où est le mont Rhodope.
Pkhodos , fille de ÎVeptime et
Vénus.
Rhœbus , cheval de Mézence.
I. RhŒCUS, RlICETUS, RhÉi
I un des Cçntaures , fils d'Ixion.
2.- G.
R I C
2. — Géant tué par Bacchus , et
changé en lion.
3. — Roi dune contrée d'Italie ,
dont le fils Anchémole , qu'il pour-
suivait pour le punir d'un crime qu'il
avait commis , se réfugia auprès de
Turnns , qui lui donna un asyle. En.
II fut tué par Pallas, fils d'Évandie.
4. — Un homme de ce nom , s'é-
tant apperçu qu'un chêne était près
de tomber , commanda à ses enfants
de prévenir celte chute , en raffermis-
sant la terre autour de l'arbre , ou en
y mettant des appuis. L haniadryade
iont la vie était attachée à celle du
chêne se fit voir à Rhœcus , et le
remercia de ce qu'il lui avait sauvé
la vie , lui permettant de lui deman-
der telle recompense qu'il souhaite-
rait. Il répondit en demandant ses
faveurs. La nymphe y consentit ,
mais lui reconunanda de s éloiiiner
de toute autre femme. Elle ajouta
qu'une abeille leur servirait de mes-
sagère ; mais l'abeille étant venue
pendant que Rhœcus jouait , il la
reçut fort mal , et la nymphe initée
le mit hors délat d'avoir jamais pos-
térité. Schol. d' Apollonius.
Rhoeo, Rhoio , fille de Staphyle
et de Chrysotliémis, aimée d'Apollon
et enceinte , fut enfermée par son ,
père dans un coffre , et jetée à- la
mer. Le c-offre avant été guidé vers
lisle deDéloSiilen sortit avec la
mère un enfant niùle. quelle nomma
Anius. Rhoio déposa son fils sur
l'autel. Apollon le reçut et lui ap-
Erit la divination. V. HémithÉe ,
arthÉxie.
Rhcddery. (3/. Ind.) Voyez
Sl£B.
RiADHiAT ( M. Musulm.') , es-
H)èce dtxercice spirituel usité chez
es mahométuns des Indes , qui con-
siste à se macérer le corjis dans la
retraite par les jeûnes , les cris , l'in-
somnie poussée pisqu'au point de
iber en svucope j c.-à-d. , en style
iscétique , en extase.
Richesse, divinité poétique, fille
Travail el de Ti^parone. On la
'Cpf'sente sous la figure dunefenmie
snperbeuient liai)iilée , toute couverte
,e pier-eries , teuaut en sa mata une
Tome II.
R I M 497
corne d'ahondance remplie de pièces
d'or et d'argent. Cochin lui donne
un air inquiet et l'entoure de sacs de
monnaie. Quelquefois les poètes la
dépeignent aveugle , pour désigner
quelle répand ses faveurs sans avoir
égard au mérite. Holben , dans soa
tableau allégorique du triomphe de
la Richesse , l'a symboliséet sous la
figure de Plutus. C'est un vieillard
chauve , assis sur un char antique et
magnifiquement orné. Ce char est
tiré par des chevaux blancs super-
bement harnachés et conduits par
quatre femmes. Ce dieu des richesse*
est dans l'attitude d'un homme -qui
se baisse pour prendre de l'urgent
dans un coffre et dans des sacs , afin
de le jeter au peuple. Auprès de lui
l'on voit la Fortune et la Renommée,
et à côté Crésus et Midas. Autour
du char plusieurs personnes s'em-
pressent à ramasser 1 argent qu'il a
répandu. On a vu , dans le rameau
d'or que la SihvUe fait prendre à
Enée pour lui servir de passe-port
aux enfers, le symbole des richesses
qui nous ouvrent, les lieux les plus
inaccessibles. V. Plltus.
RiCHYS, ( M. Ind. ) grands, pa-
triarches indiens qui forment la cons-
tellation que nous appelons la grande
Ourse. Ils sont à quatre millions
quatre cents mille lieues au - dessus
de Saturne.
RiDENs, une des épithète§ de
Vénus , qui naqui^ , dit-on , en
riant.
RiDictTLCs , le mém^ que Redi-
cultis.
RiGDEUR. ( Isonoh ) On^ figure
sous les traits d'une ,femm<^ d'ua
aspect rigide , tenant de la main
di-oite une verge de fer élevée et
s'appuyant de la gauche stu- le livre
des lois. Elle a dans la même m;\iu
des balances, dont un des côtés em-
porte l'autre.
RiMAC. ( :)/. Péruv.) Les peuples
qui habitaient la \ailée de Run/ic ,
devenue aujourd'hui, sous le noni
de Lima , la capitale >du-^érou ,
adoraient une divinité qu'ils appe-
laient Rimac , c.-à-d. celui qui parie,
parcequ'ils la consultaient dans toutes
;Î98 R I V
1rs entreprises , et qu'elifl paraissait
répondre , par l'adresse des prêtres ,
à tout ce qu on lui demandait.
RiMMON ( M. Syr. ) , idole de
Damas en Svrie. Il en est question une
seule fois dans l'Ecriture , lorsque
le Syrien Naaman avoue au prophète
Elisée qu'il a souvent été dans le
temple de ce dieu , avec le roi son
maître, qui s'appuyait sur son bras
pour honorer cette divinité. Comme
ce mot signifie en liéhren grenade ,
fruit consacré à Vénus, on croit que
Piinimon est la même que la déesse
érs amours. Sehleii le dérive de
rurn , élevé, et suppose que c'est le
même qu'Rliou, le plus grand dieu
des Phéniciens.
RiNDA ( >/. Celt. ) , mère de
Yale , était au rang des déesses.
RioBUS. ( 71/. Jrt/>. ) On appelle
ainsi au Japon les sintoïsles mitif^és,
qui se relâchèrent de la sévérité de
leur secte lorsque la doctrine du
Budsdoïsme commença de se répan-
dre , l'an 67 de J.-C. , et qui préten-
<lirent , par un certain tempérament,
concilier ensemble ces deux sectes ;
ce qui forma un schisme qui subsiste
<>ncore aujourd'hui au Japon , où
J'on distingue les sintoïstes rigides
d'avec les sintoïstes relâchés.
Rire. (Iconol.) Un jeune homme
Yctu eracieusement rit en regar-
«lant un masque laid et grimacier ;
il tient l'iuscription , Aniara risu
Jeniperat , le rire tempère les amer-
tumes de la vie. Les plumes dont
sa tète est ornée font allusion à la
légèreté ou l'aliénation de 1 esprit.
Ris us , dieu des ris et de la
£;aieté. l.ycurgue , à Sparte, lui
avait consacré une statue. Les Lacé-
démoniens l'honoraient comme le
plus aimable de tous les dieux, et
celui qui savait le mieux adoucir les
yeines de la vie. Ils plaçaient toujours
«a statue auprès de celle de Vénus,
avec les Grâces et les Amours. Les
Thessaliens célébraient ^a fête avec
«ne gaieté qui convenait parfaitement
à ce dieu.
RivALrrÉ. ( Iconol. ) On la per-
sonnifie par une femme vêtue gaLm-
luent et couronnée de roses tlont le»
K O C
e'pfnes indiquent les motifs piquanfy
de la jalousie. La chaîne d'or qu'elle
présente gracieusement signifie que
les dons sont souvent d'un puissant
secours. Au bas de l'estampe sont
deux béliers qui se heurtent.
RiviÈKES. Le respect religien?:
pour les eaux courantes est de toute
antiquité. Homère nous peint Pelée
consacrant au Sperchius la chevelure
de son fils Achille. Hésiode met au
nombre des préceptes l'usage de ne
jamais passer une rivière sans laver
ses mains. Achille parle des taureaux
immolés au Xantluis. Xercès, avant
de passer le Strymon , lui sacrifie
des chevaux. Tiridate en offre un à
l'Eiiphrate , tandis que Vitellius, <jui
1 accompagnait , fait la cérémonie du
taurobole en son honneur. Lucullus
poursuivant Tymnès offre des tau-
reaux au même fleuve. Enfin , la jeu-
nesse grecque consacrait sa chevelure
au Néda , et les magistrats à Rome
ne traversaient jamais les petites ri-
vières qui coulaient près tlu Champ
de Mars, sans avoir consulté les au-
gures.
Robe empoisonnée , v. Creuse ,
Glalcé / parsemée d'étoiles , v.
!WuiT / noire , v. Mort.
RoBiGALtEs , fêtes en l'honnetir
du dieu Robigus. Elles se célébraient
sur la fin d'Avril , et on lui offrait
en sacrifice une brebis et un chien ,
avec du vin et de l'encens.
RoBiGO , ou RuBiGo, déessc ; OU
plutôt Robigus , dieu qu'on invoquait
pour la conservation des bleds , afin
qu'il les préservât de la rouille ou tle
la nielle.
RocAÏL BBN Adam, JIIs d'Adar
( 31. Orient. ) Selon la tradition .
Orientaux , c'était le frère puîné ov.
Scth, et il possédait les sciences les
plus cachées. Smkhrage , puissant
dive , ou géant , qui commandait d:
toute retendue du mont Caf, y.
Seth de lui envover Rocaïl pi
l'aider ù gouverner ses états. Rui ,
devi)it ainsi le visir de Surkhr;
dans la montagne de Caf, où , ap
avoir gouverné plusieurs années '
siècles, et connaissant, ou parré>
lation divine , ou pur les princij"
R O I
tles sciences secrètes , qae le temps
de sa mort approthait , il voulut
éterniser sa méaioire par un ouvrage
merveilleux. En etïet, il tit bjtir un
palais et un sépulcre magnifiques ,
où Ion vo>ait grand noml»re de sta-
tues de ûifterents métaux , faites par
arttalisinanique, lesquelles opéraient
Î)ar des ressorts secrets ce que tout
e monde aurait cru se faire par des
hommes vivants. Bibl. Or.
Rocher. iKoy. Ajax , Ariane,
CYA^ÉE , GiLATÉE , PhlÉGïAS ,
PoLVPHÈME.
RocouB Alcaousag' , la caval-
cade du vieillard sans barbe {M.
Pers. ) , ftte que les anciens Persans
O'iébraient à lu fin de I hiver, et dans
laquelle un vieillard cliauve.et sans
poil , monté sur un àne , et tenant
en l'une de ses mains un corbeau , cou-
rait la ville et les places , en frap-
pant d'ime baeuelte tous ceux qu'il
rencontrait. Cette mascarade repré-
sentait l'hiver. Bihl. Or.
RoDiGAST , divinité des anciens
Germains , qui portait une tète de
hoeuf sur la poitrine , uh aigle sur la
tète, et tenait une pique de la main
gauche.
Roi , titre de Jupiter. Après que
les Athéniens eurent chassé les to\s ,
ils élevèrent une statue au maître du
tonnerre sous le nom de Jupiter Roi,
pour faire connaître qu'ils n'en vou-
laient point d'autre à l'avenir. A Lé-
jiadie on offrait de même des sacri-
fices à Jupiter Roi. Enfin , ce dieu a
souvent ce titre chez les anciens , et
sur-tout dans les écrits des poètes.
Roi DES Sacbifices. Le second
magistrat d Athènes , ou le second
■archonte, s'appelait Roi; mai:«il n'a-
vait d'autres fonctions que celles de
présider aux m \ stères et aux sacri-
fices ; de même c[ue sa femme , qui
avait le nom de Reine avec les
mêmes Jonctions. L'orisine de ce sr--
cerdoce , dit Déniùsthène , venait
de ce qu'anciennement dans Athènes
le roi exerçait les fonctions au sacer-
doce , et la reine entrait dans le plus
secret des mystères. Après que
Thésée eut donné b liberté à Athè-
nes , et mis l'état en forme de dén»Q-
R O M 499
cratie , le peuple continua d'élire ,
d'entre les principaux et les p!us gens
de bien des cito_\ eus , un roi sacrifica-
teur , dont la femme , suivant une loi
de ce même peuple , devait toujours
être de la ville d'Athènes, et vierge
quand il l'épousait , de manière que
les choses sacrées pussent être admi-
nistrées avec toute la pureté et hi
piété convenables ; et , afin qu'on ne
changeât rien aux dispositions de
celte loi , il hit arrêté qu'on la gra-
verait sur une colonne de pierre. Ce
roi présidait donc aux mv stères ; li
jugeait les aftaires qui regardaient la
violation des choses sacrées ; dans
les cas de meurtre , il rapportait laf-
faireau sén^t de l'aréopage, et, dépo-
sant sa couronne , û s'asseyait pour
juger avec cix. Le roi et la reine
avaient plusieurs ministres qui ser-
vaient sous eus , tels que les épime-
lètes , les hiérophantes , les gérères
et les cérvces. La même chose se
pmtifpia chez les Romains. Il y avait
aussi un roi des sacrifices qui éiait
à la tète de tous les prêtres , et qui fut
créé après l'expulsion des rois , pour
faire les sacrifices qu'ils avaient cou-
tume de laire ; c"e,-t de là qu un lui
donna le nom de Roi des Sacn'/ices :
mais de peur que te titre ne lui
donnât trop d'orgueil , il était soumis
an pontife; il ne jx)uvait exercer au-
cune magistrature , ni assembler fe
peuple, et, après avoir lait les sacri-
uces, il sortait de l'assemblée avec
précipitation comme un fugitif. li
était créé par le peuple assemblé par
centuries. On le tirait toujours des
patriciens. Sa femme, qui s'anpelait
reine, avait au.-si le droit de faire
quekpies sacrifices. La maison pujili-
Ïue où demeurait le roi des s«icrj-
ces s'appelait Regia.
Rom A , Trovenne qui , venue en
Italie avec Euée, é[>ousa La'.inu.-^.
Elle en eut deux enfants Rémus
et Roinu'us; ceux-ci iiâtirent une
ville qu'ils nommèrent Rome, du
nom de leur uière. On riii-onte au-
trement la fondation ne Romf. y.
ROMULUS.
RoMAKA, épithète deJunon.
RoiiE. Les anciens, non contents
li a
5qo
ROM
de personnifier leurs villes, et de les
{)cindre sous luie fiijure huniiiine ,
eur attriijiiaient encore les honneurs
divins. Entre celles qu'on a ainsi ho-
norées , il n'y en a point dont le
culte ait été si grand et si étendu
que celui de la déesse Rome. On
lui bâtissait des temples , on lui éle-
vait des autels , non seulement dans
Rome, mais aussi dans d'antres villes
de l'empire ; telles que INficée ,
F.piièse , Alahande , Mélasse , Polas
ville de l'Islrie. Il y en avait plusieurs
à Rome, où le culte de cette déesse
était aussi célèhre que celui d'aucune
autre divinité. On la peifjnait ordinai-
rement très ressemblante h Minerve ,
assise sur un roc , ayant des trophées
d'armes à ses pieds, la tète couverte
d'un casque, et une pique à la main.
Quelquefois, an lieu d'iuie pique ,
elle tient une Victoire, symbole bien
convenable h celle qui avait vaincu
tous les peuples de la terre connue.
Rome victorieuse est exprimée , sur
une médaille de Galba, par une Ama-
zone debout , le pied droit posé sur
un plobe , tenant im sceptre de la
main gauche, et de la droite mie
branche de laurier. Rome heureuse ,
sur une médaille de Nerva , est
armée de pied en cap ; elle tient de
la ijauche un gouvernail , symbole du
fouvernenient qu'elle exerçait sur
univers ; et porte de la droite une
hranche de laurier. Les figures de la
déesse Rome sont asse?. souvent
accompagnées d'autres typesv Telle
était l'histoire de Rhéa 8\lviaj la
naissance de Rémiis et de Roniulus,
leur expo'^ition sur le bord du l'ybre,
le iierger Faustulus qui les nournt,
la louve qui les allaita , le Inpercal
ou- !a grotte dans laquelle la louve
en prit soin.
RoMUl-ris et RÉmus, frères , pas-
saient pour les fils de Mars et de la
■vestale Riii-a Syivia ; voici l'histoire
de leur naissince : Sylvius Protas ,
douzième roi d'Albe depuis Sylvius
Poslhuuiius, laissa deux fils, dont le
cadet Amnlnis, envahit le trône , au
pré)udi<e dcTVuiuitor son frère anié.
Pour assurer la coiu'onne sur sa tète
«l sur celle de ses enfants , il tua ,
ROM
dans une partie de chasse, Lausns,
fils de Nuniitor , et força en même
temps Svivia, sa sœur, ou autrement
Rhéa Syivia , de se consacrer au
culte de Vesta , pour la mettre hors
d'état d'avoir des enfants , parceque
les prêtresses de Vesta ne pouvaient
avoir aucun commerce avec les
hommes. Cejîendant SvKia , s'étant
laissé corronqire par im homme de
guerre , accoucha de deux garçons ,
que leur oncle Amulius ordonna de
jeter dans le Tybrej mais ceux qui
étaient chargés de la commission se
contentèrent de les porter , dans un
berceau, en un lieu où les eaux du
Tybre étaient débordées. Les Ro-
mains, pour jeter du merveilleux sur
leur origine, ont d'abord prétendu
que la mère de leur fondateur fut
. séduite par le dieu Mars , aimaiit
mieux devoir la naissance de leur
prenn'er roi aux larcins amoureux
de ce dieu, que de ne pas tenit à la
divinité par quelque endroit , persua-
dés que cette parenté avec le dieu de
la sucrre les rendrait plus fornnda-
bles. Ils ajoutent, en second lieu ,
que deux :mimaux consacrés ;i Mars,
une pie et une louve, nourrirent cei
deux enfants; et l'on voit encore au-
jourd'hui à Rome un monument
d'airain qui représente une louve
allaitant Romulus et Rémus. Ce rpi'il
'y a de plus vraisemblable dans tout
cela , c'est qu'un certain Faustulus ,
berger des troupeaux du roi , trouva
ces deux enfants exposés, et qu'ils
furent élevés par sa femme surnon>-
mée Louve, parcequ'elle était dé-
bauchée. Ces enfants, devenus grands,
battirent les bergers du roi d'Aibe,
qui exerçaient des brigandages ; et
cette cpierelle les ayant fait arrêter
et conduire ;^ la cour , ils furent re-
connus par Amulius qu'ils tuèrent.
Ils mirent Numitor sur le trône , et ,
par son conseil j ils résolurent de
bâtir une nouvelle ville dans l'endroit
où ils avaient été exposés et élevés.
Mais , pour empêcher la rivalité
entre les deux frères , Numitor voulut
que, selon l'usage de ce temps-là , les
auspices décidassent de celui à qui
la couronne appartiendrait. Rémus
ROM
vit le premier six vautours sur le
UiOnt Aveutin ; Romulus en vit ,
après lui, douze sur le inont Pala-
tin. Là-dessus il s'éleva entre eux
une dispute qui se termina par la
mort de Rëmus. D autres prétendent
que celui-ci fut assassiné par son
frère, parceque , par mépris , il avait
sauté au-delà du fossé qui entourait
sa nouvelle ville; car les fossés, «les
murs et les portes des villes , étaient
quelque chose de sacré chez les an-
ciens. Quoi qu'il en soit , Romulus
traça le plan de sa nouvelle ville sur
le mont ■Palatin ; et lors<^iu'elle fut
achevée , il assenihla le peuple pour
établir la forme du gouvernement.
La roj auté lui fut déférée d'un con-
sentement unanime , et il fut solera-
nelleuient proclamé roi , après que
l'on eut pris les auspices , cérémonie
qui fut toujours observée dans la
suite. Pom* augmenter le nombre des
habitants de sa nouvelle ville , il ou-
vrit un asyle , entre le mont Palatin et
le Capitole , pour les esclaves fugi-
tifs, les banqueroutiers et les malfai-
teurs. Cette troupe de briqands et
d'aventiu^iers , méprisée par tous les
peuples voisins , n'eût pu trouver à
se umlti plier, si Romulus n avait eu
recours à 1 artifice pour enlever les
filles des Sabins ,. qu'il fit épouser à
ses nouveaux sujets. Cet outrajie
occasionna d alnjrd des guerres san-
i;lautcs contre les Gininenses , que
Romulus vainquit, et qu'il contraignit
à devenir citoyens de sa ville : poli-
tique imitée depuis par les Romains,
et qui contribua le plus à élever leur
empire au poiut de firandeur où il
parvint. Il défit les Antemnales et les
Cruîtumiens, et leur imposa la même
loi ; et les Sabins auraient sans
doute éprouvé le même sort, si, par
la médiation des Sabines enlevées ,
ils n'eussent préféré la paix , et de
s'unir de façon avec les Romains ,
qu'ils ne fissent plus qu'un même
peuple avec eux. Tatius , leur roi ,
partagea le même trône avec Ro-
D^ulus. Ce prince , après avoir ainsi
pourvu à assurer de'! sujets à st.n
état , songea à en régler i intérieur;
et d'ahordf ,il lit trois pmtages d^
R O 'M 5<.i
terres de sou rovaume. Une partie
fut consacrée au culte des dieux , et
destinée aux frais de la religton ; la
seconde fut réservée pour les oé-
penses et les nécessités publiques , et
pour l'établissement de la ville ; la
troisième fut partagée entre les su-
jets , et divisée en trente parties
égales, conformément au nomi>re des
curies qui composaient le total des
citoyens. Il en avait formé truis
classes, auxquelles il avait donné le
nom de triLus , et cliaque c!a>se était
divisée en dix curies. 11 apjiela cha-
que tribu u'un nom particulier ; la
preuiière,latril>u des /?Atjm/ie5. tonte
composée d'e Romains ; la seconde ,
des Talien's , qu'il avait formée des
Sabins ; la troisième, des Lucères ,
oïli il incojpora tous les peuples
étrangers qn'ii avait soumis : arran-:
gement qui subsista jusqu'à la nou-
velle division des tribus faite par
ïullus Hostiiius. Ce prince partagea
aussi ses sujets en trois dittéreuts
ordres, les patriciens, les chevaliers,
et les plébéiens. Il choisit dans le
premier ordre cent hommes rlistin-
gués par leur âge et leur f.aissance ,
leurs richesses et leur mérite , dont
il lorma un corps qu'il appela Sénat,
et qu'il chargea de gouverner la ville,
et de régler les afVaires de 1 état ^ lors-
que la guerre l'obligeait de sortir du
territoire de Rome. Ce fut aussi un
coup de politique de la part de ce
prince, qui, sentant bien que ses
nou\eaux sujets, accouluinés au bri-
gandage , et qui ne s'étaient mis sous
un chef que pour le continuer impu-
nément , n'auraient pu s'acconmioder
de l'obéissance prescrite dans un état
piu'cmeut monarchique , voulut en
tempérer l'autorité, en paraissant la
partager avec eux. Ainsi le sénat
servait en quelque sorte de barrière
à la puissance du roi , qui ne faisait
rien de considérable sans preudr**
son avis. Malgré ce tenij.érament , il
ne put éviter le soupom d'aspirer à-
gouverner seul ; et qîieiques séditieux
s'étant élcv es un jour contre Im" , peij-
dant qu'il haranguait le peuple , en
dit que les sénateurs , prtifitant' eu
tuujyulte, le laireul en pièces, et que,
li 5
5o2 R O S
pour e'oigncr d'eux le soupçon <î^ln
te! attentat , ils subornèrent un cer-
tain Proculiis, qui jura qu'il avait \u
monter au ciel lloniuliis , et que ce
{)rince avait ordonne qu'on lui rendît
es honneurs divins. Aussi-tôt on
biitit un tenjple en son lionncnr , et
on créa pour lui un prêtre particu-
lier, appelé Flaniine Quirinal : sa
fête se iioinniait Quiriiiulia, Il avait
régné trenle-sept ans.
1. RoMis , uis d'Enée et de Lavi-
nie, tonuatfur deCapoue, lui donna
ce nom de Capys, son bisaïeul. D'au-
tres le disent fondateur de Rome.
2. — Fils d'Ulysse et de Circé.
Rosc-Hazama , cest-à-dire chef
de l'an. C'est le nom que les Juifs
modernes donnent à la fête qu'ils
célèi^rent au commencement de leur
année , c'est-à-dire les premiers jours
du mois de Septend^re, qu'ils appel-
lent Tisri. \h prétendent que c'est
dans ce temps-là que le monde a
conmiencé , quoique d'auti'es aient
soutenu qu'il avait plutôt conmiencé
au mois de Mars , qu'ils appellent
xiisaii. Tout travail est interdit pen-
dant cette fête, et toutes les affaires
sont interrompues. La solemnité du
commencement de l'année est fondée
sur uneopinion particulière aux Juifs .
Ils imaginent que Dieu a spéciale-
ment choisi ce jour-là pour juger les
actions de l'année dernière , et régler
les événements de celle qui com-
mence. Dans cette idée , les Juifs se
préparent", un mois d'avance , à subir
ce jugement. Ils tâchent d'expier
leurs fautes par la pénitence , la
prière et l'aumône. Les plus négli-
gents commencent du moins à faire
cette préparation la semaine qui pré-
cède celte fête. La veille , les péni-
tences redoublent , et chacun se fait
appliquer sur le corps trente-neuf
coups de fouet , qu'ils appellent
Malchulh. Le soir du premier jour
de l'année , lorsqu'ils reviennent de
la synagogue , ils disent à ceux qu'ils
rencontrent , Sois écrit en bonne
année! et ! autre répond parle même
souliaii. Ce jour , ils se servent dans
leur repas de miel et de pain levé ;
ce qui leur est une esjx'cede présage
R O S
que l'année sera douce et fertile,
(^.hielques uns vont à Ja Synagogue
habillés de. blanc , p<iur marquer la
pureté de leur conscience. D'autres ,
sur-tout les Juifs allemands , prennent
ce jour-là l'habit qu'ils ont destiné
fjour leur sépulture. L'office est plus
ong qu'aux autres jours de fêtes.
La lecture du Pentateuque >g fait à
cinq personnes. On lit le sacrifice
qui se faisait autrefois ce jour- là avec
im endroit des prophètes. On y joint
des prières pour la prospérité du
prince sous la domination duquel on
est. Après toutes ces cérémonies, le
son du cor se fait entendre, comnie
pour avertir les pécheurs du juge-
ment de Dieu. Cette fête se termine
par la cérémonie qu'on appelle Hab-
dala. Les Juifs passent ainsi les deux
premiers jours de Septembre. Ils
continuent ensuite leurs pénitences
et leurs bonnes œuvres jusqu'au lo
du mois , qui est le jeûne des par-
dons , et qu'ils appellent Jonc-Ha-
chipur, c'est-à-dire jour du pardon.
Rose , fleur qui faisait les délices
des anciens , qui en ornaient les sta-
tues de Vénus et de Flore. Elle était
particulièrernent consacrée à Vénus ,
parcequ'elle avait été teinte du sang
d'Adonis , ou de celte déesse même ,
qTi'une de ses épines avait l<!essée.
C'était aussi l'ornement des Grâces ,
parceque , comme elle , ces déesses
brillent de leur propre éclat , sans
parure étrangère. Cette fleur était le
symbole de la mollesse et de la vo-
lupté. Les anciens en faisaient usage
dans les festins , parceque , dit-on ,
la rose est astringente , et que son
odeur dissipe les fumées que le vin
porte à la tête. Ils en jetaient sur la
table et sur les lits où ils s'asseyaient
pour manger, et en faisaient aussi des
couronnes pour eux-mêmes.
M. Manoin. Les musulmans en
attribuent l'origine à Mahomet , et
voici comment : Mahomet faisant le
tour du trône de Dieu dans le paradis
avant de se montrer aux hommes ,
Dieu se tourna vers lui , et le regarda.
Le prophète en eut tant dé honte
qu'il en sua: et ayant essuyé sa sueur
avec les doigts , il en fit tomber six
R O s
gonttes hors du paradis , ISine des-
quelles fit iiailre sur-le-champ le riz
et !a rose.
RosEA Dea , la déesse aux doigts
de rose , l'Aurore.
Roseaux. Le barbier de Midas
s étant apperçu que ce roi avait des
oreilles u'ane , et n'osant confier ce
secret à personne , fit un trou dans la
teiTe , V déposa le farJeau qui le
tourmentait , rerouvrit le trou , et s'en
alla. Peu après il y crut des roseaux ,
lesquels , a/jités par le vent , articu-
laient des paroles , et apprirent à tout
le monde que Midas avait des oreilles
d'une.
Rossignol. — Voy. Orphée ,
Philomèle.
RuSTAM. {M. Pers.) Ce person-
na;;e est le plus grand et le plus re-
nommé entre tous les héros fabuleux
de la Perse. Il était fils de Zal , ou
Zalzer, et petit-fils de Sam fils de
Nériman. Les Persans, pour lui don-
ner encore une origine p'us noble ,
disent qu il descendait de Mamoun ,
fils de Benjamin fils du patriarche
Jacob. Ses plus grands faits d'armes
•ont la délivrance de Caïcaous II ,
roi de la d\ nastie des Caïnides , qu'il
tira des prisons de ZouJza.gar , roi
d'Arabie ; et celle de Saïvesch , son
fils , qu'il garantit des embiichcs que
lui avait dressées Saudabah, sa beile-
nière. Il veneea ensuite la mort de
Saivesch , qui avait été tué diins le
Turquestan, quoiqu'il eût joint à ses
Turcs les troupes innombrables du
Raï, ou roi des Indes , et celles du
Khakan, ou roi du Khatkaï, qu'il fit
son prisonnier, et contraii;nit Afra-
siab d'accepter la paix aux conditious
qu'il lui otirit.
Caïcaous cependant n'étant pas
content de cet accord , Rostam tomba
dans la disfirace , et fut obligé de se
retirer dans le Segestan et dans le
Zablestan , où s'étant cantonné , il
refusa d'embrasser la religion de
2k)roastre, ou le magisme, que le roi
Caïcaous lui avait fait proposer.
Caïcaous , avant appris la résistance
que Rosta'.'i taisait à ses ordres , lui
envoya Asfendiar , son (îîs , pour le
porter à loLéissaace. A^feiuliar eut
RUA
5o5
plusieurs conférences sur ce sujet
avec Rostam, dans lesquelles ne pou-
vant rien obtenir de lui par ses dis-
ojurs , il fallut terminer celte aftaire
par un combat singulier. Ce fameux
duel d'Asfendiar et de Rostam dura
deux jours, et les romans de l'Orient
sont pleins des faits d'armes extraor-
dinaires que ces deux héros y exploi-
tèrent. Mais enfin Asfendiar y suc-
comba , avant reçu un conp de rateau
de la main de Rostam, qui s'était ap-
perçu qu" Asfendiar avait un charme
contre les flèches.
La valeur et la bravoure de Rostam
et d'Asfendiar sont encore aujour-
d'hui, parmi les Orientaux, l'exemple
et le modèle de la vertu militaire ; et
les plus grands rois de l'Orient ne
dédaignent pas d'être comparés à ces
deux héros , de même qri? , parmi
les Européens , les noms d Alexandre
et de César ne sont guère oubliés ,
quand il s'agit de louer les vertus de»
grands hommes.
Rcfi'DRA (3/. Ind.), le feu, une
des cinq puissances primitives en-
gendrées par le créateur, f^. Panja-
CARTAGCEL.
RoiE. ( f^. FORTV'SB , IXION ,
Occasion.) On voit souvent sur les
revers des médailles romaiues une
roue, qui désigne les chemius publics
raccommodés par ordre du piince ,
pour la commodité des voitures.
Rovs(3/. Orient.), huitième fils
de Japhet fils de IS'oé , dont la
Russie a pris son nom. Les écrivains
orientaux lui donnent un ^aturc^
infjuiet et turbulent , et le peignent
comme un mauvais frère et un mau-
vais roi. Bihliot. Orient.
RoussALKY {M. Slav.}, nvTnphes
regardées comme les déesses des eaux
et des bois. Le peuple russe dit qu'on
les voit encore quelquefois se balancer
sur les branches des arbres , ou se
baigner sur les bords des lacs et de»
rivières , et peindre au soleil leur
verte chevelure.
RuAKA , divinité romaine. Elle
était honorée par les moissonneurs V
pour qu'ils ne laissassent point échap-
per les grains des épis. On la repr«âr
li 4
5e4
R U N
sentait tenant à la main un tuyau de
hled , dont les énis étaient int;icts.
RuDiAiREs. On appelait ainsi les
iiladiateurs qui quittaient le métier ,
îipn-s avoir reçu la baguette appelée
mdis , et qui ne combattaient plus
que volontairement, lorsqu'il y avait
quelque prix considérable à gagner.
Ceux - là consacraient leurs armes
dans le temple d Hercule , qui était
le dieu particulier des gladiateurs.
Rv'DRANNi , qui fait pleurer
(M. Ind.) , épitbète de la déesse
Eliavani , en sa qualité de destruc^
trice. V. Bhavani.
RiGKER {M. Celt.), géant dont
la lance était faite de pierre à aigui-
ser. Dans un duel, ïnor la lui brisa
d'un coup de sa massue , et en fit
sauter les éclats si loin , que c'est de
là quô viennent toutes les pierres à
aiguiser qu'on trouve dans le monde ,
€t qui paraissent évidemment rom-
pues par quelque effort.
Rumeur. CocHin l'exprime par
un honiine qui trappe des cymBiiles ,
et entouré de trompettes, de cors et
de tambours ; ce qui est secondé par
«u coup de tonnerre.
RuMiA , RuMinA, Rumina, déesse
qui , chez les Romains , présidait à
l'éducation des enfants à la mamelle.
On la représentait sous la forme
d une fennne tenant sur son sein un
enfant qu'elle paraissait vouloir allai-
ter. On lui présentait ordinairement
pour offrande du lait et de l'eau
mêlés avec du miel. Rac. Ruma ,
mamelle.
RoMiKAt , le figuier sous lequel on
trouva Remua et Romulus , qu'un»
louve allaitait.
RuMl^us , Jupiter, ainsi nommé ,
comme le dieu nourricier de tout
l'univers.
RuKCiJNA , déesse que les Romains
invoquaient au moment de la moisson .
V arr.
Runes (3/. Celt,), lettres, ou
caractères magiques , que les peuples
du noril croyaient d'une grande vertu
dans les enchantements. On en peut
juger par ce passage d'un poème
moral attribué à Odia lui-même.
( F . HavA'I'ISAAI-.) « Le feu cbasse
RUT
» les maladies, lechènelastrangurie;
» la pailleconjure lesenchantcments,
» les runes détruisent les in)préca-
» tions , la terre absorbe les inonda-
» tions , et la mort éteint les haines. »
RuRiNA, RusiNA, déesse qui pré-
sidait au ménage des ch.amps.
Ruse , femme laide qui tient un
masque, et qui cache un renard sous
ses vêtements. F. Fourberie.
RusoR , surnom de Pluton. D'au-
tres donnent à ce dieu les mêmes
fonctions et la même origine qu'à
Rusina.
RuTiLiEN , sénateur de Rome , eut
la curiosité de consulter un faux pro-
phète , nommé Alexandre , sur les
précepteurs qu'il devait donner à son
fils. Celui-ci répondit qu'il lui don-
nât Pythagore et //oHztre. Rutilien
comprit tout simplement qu'il fallait
faire étudier à son fils la philosophie
et les belles-lettres. Le jeune homme
mourut peu de temps après ; ce qui
fit représenter à Rutilien que son
prophète s'était bien mépris. Mais
Rutilien trouvait , avec beaucoup de
subtilité , la mort de son fils annoncée
dans l'oracle , parceqn'on lui donnait
pour précepteurs Homère et Py-
thas^ore, qui étaient morts.
RuTREM. ( M. Ind. ) ïjrahma
ayant produit Sanaguen , Sananaden ,
Sanarcom.ii-en et Sanartchoussaden ,
quatre pénitents doués de vertu , leur
ordonna de procréer le genre hu-
main ; mais ceux-ci , livrés à la con-
templation de leur naissance , s'y
refusèrent. Erahma irrité fit sortir de
son front Rutrcm , et lui commanda
de résider dans le soleil , la lune , le
vent , le feu, l'espace, la terre, l'eau,
la vie , la pénitence , le cœur et les
sons. Rutrem se métamorpho'^a sous
onze formes , dont chacune porte le
nom d'un des onze Rutrems. Ce sont
des créatures provenues d'un acte de
la volonté de Rutrem , qui en produi-
sirent une infinité d'autres par la
même voie. Les brahmines racontent
de lui cette anecdote :
Brahma , peu content d'avoir
épousé sa mère , voulut encore se ma-
rier avec sa fille. Il se métamorphosa
en' cerf, et, sous ce déguisement,
s A B
poursuivirsa fille qui le fuyait , jus-
qu'à ce qu'elle fùl arrivée dans une
épaisse torèt ; et ce liit en ce lieu
sombre et solitaire qu'il consomma
ce mariage incestueux. Cependant ,
malirré toutes ses précautions pour
se cacher , ses frères Wishnou et
Rutrem , et les trente millions de
dieux, eurent connaissance de < e qu il
ava'it fiit. Ils en furent lelie'nent in-
dicnés , qu'ils résolurent , d'un com-
mua accord , de lui faire couper une
dé ses cinq tètes , eu punition d*- son
incontinence. Rutrem fut chargé de
l'exécution de cet arrêt. Aussi-tôt il
se mit à chercher son frère Brahma
S A B 5o5
de toutes parts j et l'ayant trouvé, il
lui abattit une de ses tètes , sans
autres armes que ses ongles icings et
tranchants. Brahma ne s'en tint pas
à cette expiation, et quitta le corps
avec lequel il avait commis cet in-
ceste. Ce corps, ainsi abandonné, St
naître les ténèbres et le brouillard-
Rt'iCLES, peuples dltaîie, cé-
It-bres par la guerre qu'ils soutinrent
SOUS la conduite de Turuus contre
Enée.
Rymer ( yi. Scanda , ccant en-
nemi des dieux, qui doit, h la lin du
monde . être le pilote du vaisseau
JS'agleJ'are.
Saba , ou Sabi { M, Arah. ) ,
petit-fils d'Enoch , suivant !a tradi-
tion des Sabéens , petiple de l'Ara-
bie ; et suivant la musuiuiaiie , fils
d'Icctan , et petit-fils d'Hcud ou
Héber. Bihl. Or.
Sabadu's, un des dieux des
Thraces. On le croit le même que
Sab;:sins.
Sabaoth, dieu des Gnostiqnes ,
chrétiens judaïsonts des premiers
siècles de l'éslise. Ils le représen-
taient sous la figure d'un âne.
1 . Sabasies , snmon» de Bacchus ;
des Sal)es , peu[>les de Tlirace , dont
il était particulièrement honoré.
2. — Jupiter eut le même surnom.
5. — Enfin, le Mithras des Perses
se retrouve ainsi nommé siu: d'an--
ciens monuments.
Sabasies , fètcs en Ihonneur de
Bacchus, surnommé Sahasius.On les
célébrait par des danses, des courses,
et avec des transports de fureur.
Sabasius , fils de Jupiter et de
Proserpine. Orphée dit que c'est lui
qui sut coudre BacchuÀ dans la cuisse
de son père.
Sabba, devineresse qu'on a mise
au nombre des Sib lies. On croit
que céuil cdUle de Çumç».
Sabbat, prétendue assemblée oii
l'imagination des démonographes ,
tels que Bodin , Dclrio , etc. , a
réuni les diables, les sorciers et les
sorcières , fuiitômes- hideux et bi-
zarres qui n'out jamais existé que
dans des cerveaux blessés et malades.
Cette iiction sotte et dégoûtante est
un peu diftérente des fictions de
l'antiquité , mais , comme fiction ,
appartient à cet ouvrage ; et c'est ce
qui me détermine à en cra> onuer les
principaux traits.
Le Loyer, livre 4 tles Spectres ,
ch.ap. i3 , fait remonter jusqu'à
Orphée , fondateur des Orphéoté-
lestes , l'inçtitution du Sabbat , et
toutes les cérémonies qui l'accompa-
gnent. Il retrouve dans les chants
des Orgies , Sahoé , Evohé , le cri des
sorciers , sabatf et dans Sabasius ,
surnom de Bacchus , le nom même
du Siihbal. D'autres le dérivent de
j sahbaluni , samedi , parceque c'est
le jour de l'assemblée désignée sous
ce nom.
Le lieu ordinaire du sabbat est un
carrefour, ou quelque place auprès
d'un lac ou d'une mare; le carrefour,
apparemment pour que le lieu de
l'assemblée soit plus ^Ja portée des
sociétaires j le lac ou la mare , pour
5c6 S A B
que les cnf;irits , en y agitant l'eau, !
excitent de furieux orages. •
Les nuits ordinaires de la convo-
cation sont celles du mercredi au
jeudi , et du vendredi an samedi,
.(^uand l'heure est venue , une mar-
que donnée par Satan aux sorciers les
rëveilie après le premier somme , et
il leur suffit de tenir un œil fermé,
]X)ur s y voir transportés en un ins-
tant. D'autres fois le diable fait pa-
» laître un mouton dans une nuée ,
comme avertissement. Quoi qu'il en
soit , le lieu fixé , l'heure venue , le
signal donne , chacun songe à se
trouver au rendez-vous; car il en
coûte une amende , non seulement si
l'on ne s'y trouve pas soi-même ,
mais encore si Ton n'y fait pas trouver
ceux qu'on a promis d'y conduire.
Les voitures sont toutes prêtes. Les
uns ont un balai entre les jambes , ou
un boucy )U un âne, ou un cheval.
11 suffit a X autres de s'oindre, d'un
certain onguent , et de prononcer
certaines paroles. D'autres font le
voyage sans onction , et sans passer
par les tuyaux des cheminées , route
la plus ordinaire. On prétend même
que ceux des sorciers qui sont dans
les prisons , quelque resserrés et en-
chaînés qu'ils soient , vont au sabbat
comme ceux qui sont libres, et qu'ils
y mènent ceux qui veidçnt bien les
suivre.
Tous les sociétaires rassemblés , le
diable préside à la fête, sous la forme
d'un grand bouc avec trois ou qviatre
cornes et une longue queue , sous la-
quelle on voit le visage d'un homme
noir, destiné à recevoir les adorations
des spectateurs. Ainsi, voilà unDiable
Janus, avec cette différence que ses
deux visages n ont pas précisément
la même situation . Ce bouc, effroyable
par sa figure et par sa grandeur, sort
tout petit d'une cruche , croît d'une
manière effrayante , et y rentre après
que le sabbat est terminé. Mais cette
forme, quoique la principale, u'tSt
pas la seide qu'il prenne. Il se trans-
forme quelquefois en un grand lé-
vrier noir ; en un bœuf d'airain bien
Cornu; en un tronc darbre sans pied
et sans bras , mais ayant une espèce
S A B
de face humaine , et assis dans une
chaire ; en un oiseau noir comme un
COI beau , mais aussi gros qu'une oie ;
en petits vers qui courent et serpen-
tent de tous cotés ; en bouc blanc ,
qui tout-à-coup et de soi-mênie de-
vient tout en feu, et se réduit en
cendres que les sorciers recueillent
comme propres à leurs maîéiices.
^ oici la peinture qu'en fait un démo-
nographe qui sûrement lavait vu:
« Le diable au sabbat , dit-il , est
» assis dans une chaire noire, avec une
» couronne de cornes noires , deux
:> cornes au cou , une autre au front
» avec laquelle il éclaire l'assemblée ;
» des cheveux hérissés , le visage pâle
» et trouble; les yeux ronds, grands,
» fort ouverts, enflammés et hideux ;
» une barbe de chèvre ; la forme du
» cou et (Jp tout le reste dn corps mal
» taillée; le corps moitié homme et
» moitié bouc ; les mains et les pieds
» de créature humaine , sauf que les
» doigts sont tous égaux et aigus ,
» s'appointant par les bouts , armés
» d'ongles ; les mains courbées
» connue les serres dun oiseau de
» proie; les pieds en forme d'oie;
I» et une queue d'âne dont il couvre
» les parties génitales. Il a la voix
» effroyable et sans ton, tient une
» gravité grande et superbe , avec
» une contenance d'une personne
» mélancolique et ennuyée. » Do
Laticre , p. SSq.
Quelquefois ce diable en associe
un à son empire. Un maître des
cérémonies , un byton doré à la
main, range les spectateurs, et
rend , après la fête , au diable
président la marque de sa dignité.
Le diable commence par visiter
tous les assistants , et par recon-
naître s'ils ont de certaines mar-
ques par lesquelles il les a enrôlés
à son service. Il en imprime à ceux
qui n'en ont point, et cela, soit
aux paupières, soit au palais, aux
fesses, au fondement, à l'épaide ,
entre les lèvres , à la cuisse , sous
l'aisselle, à l'œil gauche, ou aux
parties secrètes. Ces marques re-
présentent un lièvre , une patte de
crapaud , un chatj vta petit- tîhica
s A B
noir , et sont toutes si insensibles ,
fjue , de quelque instrument qu'on
les perce , le sorcier n en ressent
aucune douleur. On leur attribue
encore un antre privilège ; c'est
que , tant qu on les porte , on ue
peut rien réve.er de ce que les
jui;es désirent savoir. Outre ces
inarques , les assistants reçoivent
encore chacun un nom de guerre
pour les distinguer. La cérémonie
s"ouvre par des chants d'alégresse ,
sur-tout si la recrue est alx)n-
dante, après quoi l'on procède aux
renonciations. Le dialjie fait tou-
cher à ses nouveaux sujets im livre
qui contient quelques écritures
obscures , puis il leur fait appa-
raître conune une crande mer
d eau noire , dans laquelle il me-
nace de les précipiter, s'ils hési-
tent à renoncer à Dieu. Pour ol>-
tenir la vertu de tacitumité , les
uns mant^ent d'une pàtc de millet
noir , avec de la poudre de foie
de quelque enfant non baptisé ; les
autres se font sucer par le diable
le sang du pied gauche. Ceux-ci
! jnt provision de poison ; ceux-là
-occupent à passer la main sur le
visage des enfants , ailn de les
étouidir sur les horreurs dont ils
.-ont témoins. D'autres, après a\oir
tué des enfants non baptisés, font
(Je leur chair l'onguent dont ils
se servent pour leurs vovages et
ieurs transformations. Ici , de petits
diables sans bras jettent les sor-
ciers dans un grand feu qui ne leur
fait aucun mal , afin de les aguerrir
contre la peur des feux de l'enfer.
Au rapport que chaque sorcier fait
des méchancetés qu'il a exercées ,
rapport toujours suivi de grands
applaudissements , la danse des
crapauds , qui paissent au sabbat
sous la conduite des enfants, et qui
prennent la parole pour porter des
plaintes contre crus qui n'ont pas
pris soin de les bien nourrir , suc-
cède le festin , où l'on sert pain de
millet noir, chair de crapauds, de
pendus , denfnnts non b^^ptiscs.
L'adoration vient ensuite ; elle con-
siste à le LaiiCr devant on der-
S A B 5o7
rière, à lui présenter des offrandes
avec mille postures odieuses , à
faire en son honueur de fort saîes
aspersions, des signes de croix de
la main g;iuche , etc. Après ces im-
piétés , suivent les danses et chants
obscènes, les caresses immondes,
les prostitutions, les inceste», etc.
Enfin le cofj chante, et son chant
fait disparaître l'infernale assem-
blée , ou plutôt les rêves les plus
extravagants et les plus honteux
quait jamais enfantés l'imaginatiou
des hommes.
Sabbath ( 3/. Rahb.), jour de
repos des Juifs. On ne le place ici
que par rapport aux rêveries ralibi-
niques. Les rabbins ont marqué
exactement tout ce qui! leur est dé •
fendu de faire pendant le jour du
sabbath : ce qu'ils réduisent à trente-
neuf chefs , qui ont leurs dépendances.
Ces trente-neuf chef* sont ainsi rap-»
iHirtés par R. Léon île Modènc.
Il leur est défendu de labomer , de
semer, de botteler et lier des gerbes,
de bittre le grain , de vanner , de
cribler, de moudre , de bluter , de
pétrir , de cuire , de tordre , de
blanchir , de peigner ou de carder ,
de filer, de retordre ,. d'ourdir , de
traquer , de teindre , de lier , de
délier, de coudre , de déchirer ou de
mettre en morceaux, de bâtir , de dé-
truire , de frapper avec le marteau,
de chasser ou de pêcher , d'égorger ,
d'écorcher , de préparer et racler
la peau , de la couper pour en tra-
vailler, d'écrire , de raturer , de régler
pour écrire , d'allumer , d'éteindre ,
de porter quelque chose d'un lieu
particidier en un public. Ces trente-
neuf chefs renferment diverses es-
pèces ; par exemple , limer est une
dépendance de moudre : et les ral»-
bins ont exposé toutes cesi espèces
avec de grands ralfinements. Quoi-
qu'ils ne puissent allumer de feu ce
jour-là , ils peuvent néanmoins se
servir, pour- leur en allumer, de
quelqu'un qui ne soit pas Juif: mais
ils n'apprêtent ni ne fout cuire au-
cune cnose pour manger; il ne leur
est p.is permis de parler d'afftJre ,
ni du prLx de quoi qu&ce sok ^ d'ar.<
5oS
S A B
rèter aucune chose qui regarde l'a-
chat ou la vente , ni de donner , ni
de recevoir. Ils ne peuvent sortir plus
d'un mille hors delà ville et des faux-
hoiu'gs. Le saJdjath commence cliez
eux environ une denii-heiirc avant le
coucher du soleil , et alors toutes ces
défenses s'observent. Les femmes
sont obliiiées d'allumer une lampe
dans la chambre , qui a d'ordinaire
six lumignons , ou ;;u moins quatre,
et qui dure une f;rande partie de la
nuit. De plus, elles dressent une
table «ouverte d'une nappe l^lanche,
et mettent du pain dessus , qu'elles
couvrent d'<m autre linp:e long et
étroit : ce qu'ils font, disent-ils , en
mémoire de la manne qui tombait de
la sorte , ayant de la rosée dessus et
dessous ; et le jour du sabbath il ue
pleuvait point.
SabÉisme. C'est ainsi qu'on nomme
le culte que l'on rend aux éléments
et aux astres : cuite qui , sans doute ,
est la plus noble de toutes les ido-
lâtries.
Les anciens habitants de la Libye
et de la Numidie rendaient des hon-
neurs divins à quelques planètes.
Leur culte consistait en prières et en
sacrifices.
Les Indiens de Nicaragua , de
Darien , de Panama,, et de la vallée
de Tunia, dans 1 Amérique méridio-
nale , adorent le soleil et la lune ,
qu ils regardent comme le mari et la
femme , et les autres astres. On ne
sait rien de particulier sur le culte
Ïu'ils leur rendent. Les habitants de
iumana et de Paria lionorent les
mêmes divinités. Lorsque la foudre
gronde, ils s'imaginent que le soleil
est irrité , et mettent tout en usage
pour appaiser sa colère. S'il arrive
qu'il s'éclipse, ils pensent que c'est
pour punir leurs crimes qu il leur
refuse sa lu iiièi'e. Dans cette idée
ils cherchent à expier leurs faïUes
par les exercices les plus rigoureux
de la pénitence. Ils' exercent mille
cruautés sur leurs corps , s arrachent
les cheveux , et se -déchirent impi-
toyablement avec des arêtes, de pois-
son. Le: sexei le plus Irivoî^e ne leur
■cèJe point enicouiaae, ou plutôt en
5 A B
fanatisme : bn voit les femmes et I^s
filles se faire des incisious profondes
sur le visage et sur les bras , et faire
ruisseler leur sauf;. Ils continuent ces
Î)ieuses cruautés jusqu'à ce que le so-
eil , ayant recouvré sou premier
éclat , témoigne qu'il leur accorde le
pardon de leurs crimes.
On peut mettre au rang des ado-
rateurs aes astres les peuples de Cu-
bagua , de la Caribane et de la nou-
velle Andalousie dans. l'Aïuérique
méridionale. Ils pensent, comme les
anciens païens , que le soleil p;.rcourt
les airs , monté sur un char rayonnant
de lumière : uiais ce ne sont pas des
c levaux, selon eux , qui sont attelés
à ce ch.ar , ce sont des tigres ; c'est
par cette raison qu'ils ont un respect
particulier pour les tigres. Ils pous-
sent 1 attention jusqu'à prendre st)in
de leiu subsistante, et c'est pour les
nourrir qu'ils laissent exposés dans
les bois les corps des défunts. Ils ra-
content, à ce sujet, que leurs ancê-
tres ayant négligé de donner aux
tigres leur portion ordinaire , le soleil
irrité s'en vengea en consumant une
partie du pays.
On prétend que les sauvages de la
province de los Quires, en Amo-
rirjue , adorent le soleil , la lune et
les étoiles. La seule preuve qu'on en
ait , c'est qu'on a remarqué que ces
astres étaient peints sur leurs tentes
et sur leurs pavillons.
Les habitants de la Californie ren-
dent des hommages à la lune , et se
coupent les cheveux en son honneur.
1. Sabins, peuples d'Italie. Ro-
inulus les invita à ses jeux, et enleva
leurs filles. Ce sujet vient d être rendu
d'une grande manière par notre cé-
lèbre David.
2. — On donne ce nom , en Tur-
quie, à quelques astrologues e.t n:;tu-
ra listes , qui sont persuadés,. à cause
de la grande influence du soleil et de
la lune sur les choses d ici bas , qu'il
y a quelque divinité dans ces deux
luminaires du monde. Ils sont d ail-
leurs fort indifférents pour tout ce
qui concerne les devoirs de la vie ci-
vile et ceux de la» religion. Médio-
ci eurent touchés des disgrâces qui
SAC
leur surviennent , Ils sont aussi peu
seIl^ibles à la bonne fortune , et ne se
ficlfcnt pas plus àes injures qu'on
leur dit , ou des torts qu'on leur fn it ,
que nous d'une grosse pluie qui nous
mouille. ou des ardeurs de la canicule
qui nous cchanflFent.
Saeikus , le même que SaLus.
Sabis . ou-Sabim , dieu des Ara-
bes. Pline.
Sablier. P^. Satcp.ke.
Sab<jira (3/. yiah.), une des
fcinq villes . disent les musulmans . qui
furent brûlées par le feu du ciel , au
temps de Loth. Bibl. Or.
Sabus, ancien roi d'Italie, qui
apprit ans hahilants à cultiver la
vigne ; ce bienfait le fit mettre au
rang des dieux, et fit donner son nom
au peuple qu'il gouvernait.
6acvkas ( }f. ,4fr. } , anges du
sixième ordre chez les Madécasses.
Ce sont des esprits malfaisants , rpii
ne s'occupent que du soin de tour-
menter les honmies , les femmes et
Jcs enfant*. Les malheureux que ces
déinons possèdent prennent en main
un dard, et se mettent à hurler et à
sauter snns relâche, avec des attitudes
et des contorsions bizarres. Autour
d'eux se rasseml.Ient tous les habi-
tants du village , qui, pour les irriter
et pousser à bout leur patiente ,
pr'mncnt à tâche de les contrefaire.
On s'efforce en même temps d'.if-
paiser la colère du Sacara ; ils lui
immolent dea bœufs , des moutons et
des coqs.
SAcAvAr.LT ( -V. Ind.) . ancien
roi de Cevian , dont le règne est l'ère
des Chingulais. C'est depuis lui qu'ils
supputent le temps.
Sacées , fête ancienne des Baby-
loniens , établie en mémoire d une
victoire iropDrtanîe remportée par le
monarque d'S Perses sur le peuple
de la Scvthie nommé les S aces ,
qui habitaient les bords de la mer
Caspienne , et dont les incursions
avaient souvent désolé la Perse .Cette
fête , consacrée à la déesse Anaïtis ,
était, comme les Saturnales à Rome ,
une fête pour les esclaves. Elle durait
cinq joncs, durant lesquels les es-
claves coramandaienl à leurs maîtres ;
SAC 5o9
et l'nn d'enlr'eux , revêtu d'une roî^e
ro3aIe , appelée zogane , agissait
comme le maître de la maison. Une •
des cérémonies de cette solemnité
était de choisir un prisonnier con-
damné à mort, et de lui permettre
l'usage de tous les plaisirs qu'il pou-
vait souhaiter avant a être conduit au
supplice.
Sackllum, diminutif de .yacn/m^
petite chapelle feru^Je de murailles,
mais sans toit. Il y en ayait plusieurs
à Rome , dont il ne reste plus qu'une
Ïne 1 on croit avoir été un temple de
lacchus. Les Grecs avaient aussi des
chapelles , les unes bâties hors des
temples, et lesautresdans lestemples
mêmes : telles étaient les chapelles
que les divers peuples faisaient con-
struire dans le temple de Delphes ,
et où ils faisaient leuis offrandes aux
dieux; en outre, ils étaient dans l'u-
sage de consacrer à leurs divinités ,
co;nme ex-voto, de petite- chapelles,
ou de petits temples d'orfèvrerie ,
qu'ils placaifnt dans leurs temples ,
et qui en faisaient un des plus riches
ornements."-'
Sacerdoce. Il appartenait ancien-
nement aux chefs dos famii'es , d'où
il passa aux chefs des peuples. Chez
les Grecs , les princes fiMSaient l.i
plupart des fonctions du sacrifice ;
c'est pour cela qu'ils portaient ton-
jours un couteau dans un étui près de
l'épée, lequel seul servait à cet usage.
Il y eut ensuite des familles entières
à fpii seules appartenaient !e soin et
l'intendance des sacrifices et du cidte
de certainesdivinilës. if^-DAoucHEs,
LycomÈdes.
Cliez les Romains , l'institution
- des prêtres commença avec le culte
des dieux; et Romulus choisit deux
personnes de chaque curie , qu'en
honora du sacerdoce. j\ uma , qui
augmenta le nombre des dieux, mul-
tiplia aussi le nombre de ceux qui
étaient consacrés à leur service. D'a-
bord , on ne confia cette auguste
fonction qu'à des patriciens ; mais
les tribuns du peuple firent tant p^r
leurs brigues çt leurs clameurs , qu'en-
fin les j5!chéiens partagèrent presq|ne
toutes les parties du sacerdoce avec
5io SAC
les nol)les. D'abord ces prêtres fu-
rent élns par le cijliège dans lequel
4^^ ils entraient, et, clans la suite, le trl-
huu Licinius Crassus entreprit de
transporter ce droit au peuple , mais
sans succès; et c'est ce qu exécuta
lieureusenient Doniitius AhcnoLar-
bus. Le peuple eut donc le droit
d'élire, et les collèf;es ne conseivè-
rent que celui d'apréger le réci-
piendaire dans leur corps. Sylla, de-
venu le maître , rétablit les choses
dans leur premier état , et dépouilla
Je peuple du privilège qu'il avait
usurpé. Ce changement ne tint pas
long-temps ; le tribun Atius Lal>ie-
uius fit revivre la loi Domilia, que
Marc-Antoine anéantit de nouveau :
et enfin les empereurs s'emparèrent
du droit que le peuple et les pontifes
s'étaient mutuellement disputé. Le
séuat , en effet , au rapport de Dion ,
entr'autres privilèges qu'il fut obligé
de céderàCésar,luidonna celuid'éta-
blir autan t de prêtres qu'il le jugerait à
propos. Ces prêtres avaient plusieurs
privilèges, conune de ne pouvoir être '
dépouillés de leur dignité , d être
exempts de la milice, et de toute autre
fonction attachée à la personne des
citoyens. Le sacerdoce des païens se
maintint quelque temps sous les em-
pereurs chrétiens , et ne fut aboli en-
tièrement que du temps de Tliéo-
dose , qui chassa de Rouie les prêtres
de tout genre et de tout sexe.
Sachi {M. Ind.), épouse d'Indra, .
le Jupiter indien.
SaclA, prince de l'impureté , sui-
vant les manichéens. P\ NÉbRoda.
Sacrarium , chapelle dans les
maisons particulières consacrée à
quelque divinité. Klie était distincte
du Larariiitn. C]év.nl aussi dans les
trujples un lieu oii l'on déposait les
choses sacrées.
Sacratop. , guerrier dont il est
mention dans VEnçùie.
Sacrifice. Les cérémonies obser-
vées dans < et acte de religion re-
fardaient les personnes qui sacri-
fiaient les animaux qu'on devait im-
moler , et les sacrifices mêmes : par
rapport aux personnes qui devaient
faire les sacrifices , on exigeait d'a-
S A C
borc^ qu elles fussent pures et chaste*,
qu'elles n'eussent contracté aucune
souilliue , qu'elles s'abstinssent des
plaisirs vénériens , ainsi que l'ordon-
nait la loi des douze tables. L'habit
du sacrificateur devait être blanc ,
et il portait outre cela des couronnes
faites de l'arbre consacré au dieu
auquel il sacrifiait. Lorsque le sacri-
fice était votif , le prêue le faisait
les cheveux épars , la robe détrous-
sée et les pieds nus , parceque cet
extérieur était celui des suppliants;
et la cérémonie commençait toujours
par des vœux et des prières. Les
animaux destinés au sacrifice se nom-
maient victimes ou hosties. Elles
devaient être belles et saines ; et
chaque dieu en avait de favorites ,
qu'on était oblige de lui immoler.
Dans le commencemenl on u'oflVait
aux dieux que du fruit et delà terre ;
et Numa l'avait ainsi réglé chez les
Romains , selon le témoignage de
Plutarque. Mais depuis ce prince ,
l'usage répandu par-tout d'immoler
des animaux s'introduisit chez eux ,
et ils regardaient l'effusion du sang
comme fortagréable aiixdieux. Lors-
que l'on conimençait le sacrifice , un
héraut faisait faire silence ;od chassait
les profanes, et les piètres jetaient
sur la victime une pâte faite de farine
de froment et de sel , cérémonie ap-
pelée iinniolutio. Le sacrificateur
goûtait après cela le vin , en donnait à
goûtera ceuxqui étaient présents , et
le versait entre les cornes de la victi-
me. Il faisait ensuite les libations , on
allumait le feu ; et lorsque l'encens
était brûlé , les valets appelés-Po/.'<^,
à demi nus , amenaient la victime
devant l'autel ; un autre , nomnit; Cul-
traiius , la frappait avec une hache
et regorgeait aussi-tôt ; on recevait
le sang dans des coupes , et on le ré-
pandait sur l'autel. Quand la vic-
time é^ait égorgée, on 'a mettait sur
la table sacrée, ancliilris , et là on
la dépouillait et disséquait ; que'cjiie-
fois on la iirùlait tout entière , mais
le plus souvent on la partageait avec
les dieux. Ceux qui faisaient le sacri-
fice mangeaient avec leurs amis la
part qui leur était échue ; d'où il
SAC
arrivait souvent que bien des per-
sonnes faisuient des sacrifices uni-
nucment par gourmandise. Le sacri-
nce étant fini , les sacrificateurs
lavaient leurs mains , disaient quel-
ques prières , et faisaient de nou\ elles
libations , après lesquelles on était
congédié par la formuleordinaire, Li-
cef,ou Ex templo. Si le sacrifice était
public , il était suivi du festin nonimé
epuice sacri/icales; mais s'il était
particulier , le festin l'était aussi , et
ou mangeait la partie des victimes
partagée avec les diei«.
Les Grecs, dans leurs sacrifices,
suivaient à-peu-près les mêmes céré-
monies et les mêmes u^ares rpue les
Romains. Ils doraient les cornes des
grandes victimes , telles que le La uf
et le taureau , et se contentaient de
couronner les petites des feuilles de
l'arbre ou de la p'iante consacrée à la
divinité en l'honneur de laquelle était
offert le sacrifice. Ils mettaient au
pied de I autel les corl)eilles sacrées
oi'i était tout ce qui servait à la
cérémonie , offrandes, couteaux , pa-
tères , et autres ustensiles. Ces cor-
beilles étaifoi: portées par les cane-
jfhores. La victime étant arrivée ,
on versait sur sa tète , avant que de
regorger î quelques poignées d'orge
rôtie avec du sel ; et , si le sacrifice
se faisait en^'honneur de quelques
divinités célestes , on lui faisait tour-
ner la tête vers le ciel. Une pratique
des plus religieuses pour eus était
d écorcher la victime , et de revêtir
les statues des dieux- des peaux des
animaux immolés. Quelquefois aussi
ils les attaclK'.ient aux murailles , et
les suspendaieut aux voûtes des tem-
ples. De plus , leurs prèrres se cou-
chaient sur les pe.aux des agneaux ,
des brebis et des béliers que l'on
avait égorgés pour victimes , et ils y
dormaient. Après leur sommeil , ifs
annonçaient leurs songes , et les ex-
pliquaient en forme d'oracle. Le jour
ces sacrifices , ils mangeaient chez
euxreliiïieuserrient, avec leurs aniis,
«ne partie des viandes c-onsacrées ,
ou leur en envoyaient une portion ;
et iU croyaient même faire un acte
de religion d'en prendre des mains
SAC 5i r
de ceux qu'ils rencontraient en em-
porter chez eux . D;u;s les sacrifices ,
outre les immolations des animaux , ■*'
ils se servaient de gâteaux faits de
farine et de miel. Les personnes ri-
ches offraient aux dieiLX différentes
sortes de sacrifices qui répondaient
à leurs facultés. Les offrandes des
pauvres ne consistaient qu'en des
îjaisemains. Souvent on jetait Aes
chevaux en Nie dans la mer et dans
les fleuves , en vae d'honorer la ra-
pidité de leur cours : c était comme
des victimes qu'on immolait en leur
honneur. Les Romains avaient de
trois sortes de sacrifices ; de publics,
de particuliers , et d'étrangers. Les
premiers se fiusaient aux dépens du
public , pour le bien de l'état ; les
seconds étaient faits par chaque fa-
mille , et aux dépens de la famille
qni en était chargée , et on les appe-
lait Gentllitia; les troisièmes étaient
célébrés lorsqu'on transportait à
Rome les dieux tutélaircs des villes
on des proviuces subjnguées , avec
kurs mystères ou cérémonies. Les
sacrifices avaientquatre parties prin-
cipales , dont la première s'appelait
Libatio , qui était ce léger essai du
vin que l'on faisait avec les efïusions
sur la victime ; la seconde , Immo~
latio , quand , après avoir répandu
sur elle de* miettes d'une pâte salée ,
on regorgeait ; la troisième , Red-
diiio , lorsqu'on offrait les entrailles
aux dieux ; et la quatrième , Lita-
tio, lorMfue le sacrifice se trouvait
parfaitement accompli , sans qu'il y
eût rien à redire. Les sacrifices étaient
différents par rapport à la diversité
des dieux que les anciens adoraient.
Il y en avait pour les dieux célestes ,
pour ceux des enfers , pour les dieux
marins , ceux de l'air et ceux de la
terre. Il y avait différence et dans
la victime , et dans la manière de la
sacrifier. Entre les sacrifices pu-
blies , il y en avait que l'on nommait
Slata , fixes et solemnels , que l'on
faisait les jours de fêtes marquées
dans le calendrier romain ; d'autres
extraordinaires, nommés Indicta,
parcequ'on les ordonnait extraordi-
nairement pour quelque raison im-
5i2 SAC
portante ; d'autres qui dépendaient
du luisurd , tels qu'étaient les Ex~
piuLores , les Deiiicalia , Noveii-
dialia , etc.
— Abstemium , sacrifice sans
libation de vin , que taisait , à la ma-
nière des Grecs , la reine S aci iJieuJa,
en l'honneur de Cérès, dans le temple
que les Arcadiens avaient élevé à
cette déesse sur le mont Palatin.
— yimbarvale. F. AmbARvAles.
— Canarium , sacrifice d'une'
chienne rousse , que l'on faisait dans
le temps de la canicule pour les ioiens
de la terre.
— - Nuptiale , sacrifice qi^'offrait
la nouvelle mariée , lorsqu'elle était
entrée dans la maison de son époux.
On immolait , entr'autres animaux ,
une triiiè , symbole de ki fécondité
que l'on souhaitait à la mariée.
— Propter viam , sacrifice que
l'on offrait à Hercule ou ù Sancus ,
pour obtenir un bon voyage. Ma-
crohe dit que la coutume dans ce
sacrifice était de brûler ce qu'on n'a-
vait pu manger.
Sacrima , oblation que l'on faisait
à Bacchus du raisin et du -vin nou-
veau.
Sackilège. ( IconoL ) C'est un
homme furieux et les cheveux béris-'
ses , qui foule aux pieds l'encensoir
et les vases sacrés , renverse les autels
et brise les statues , emblèines des
divinités ou des vertus. Près de lui
est un porc qui foule aux pieds des
roses.
Sacrum. Les anciens appelaient
ainsi tout ce qui était consacré au\
dieux , et que l'on déposait , pour
plus de sûreté , dans les temples des
dieux , qui étaient cus-mèuies des
lieux sacrés qu'il était défendu de
violer sous les plus grandes peines ,
ainsi que de toucher à ce qu'ils ren-
fermaient. On appelait iiussi Sa-
crum , Sucra , les' sacrifices offerts
aux dif'ux , et toutes les cérémonies
de leur culte qui étaient du ressort
du collège des pontifes . auquelNuma
avait attribué l'intendance de tout
ce qui concernait la religion.
— Anniversariwn ou annuwn ,
S A.D
était un sacrifice qui se faisait tous
les ans à an temps marqué.
— Commune, celui qui était offert
à tous les dieux en général.
— Curionium , le sacrifice que
chaque curion faisait pour sa curie ,
toujours suivi d un festin public.
— Dcpulsoriiiin , celui que l'on
faisait pour liétourner les maux dont
on était menacé.
— Donicsticum , le même qurf
celui qu'offrait chaque père de fa-
mille , et que l'on appelait aussi J'a-
miliare ou gentilitiuin. Ces sacrifices
étaient perpétuels dans les familles , ■
et les pères les transmettaient à leurs
enfants.
— Montanum , était un sacrifice
qu'offraient les habitants des collines
de Rome.
— Municipale , sacrifices qu'of-
fraient les villes municipales avant
({ue d'avoir reçu le droit de bour-
geoisie.
— Nvcteliuin , sacrifice nocturne
que l'on célébrait dans la cérémonie
des noces , et que les Rouiaiiis dé-
fendirent à cause des abominations
qui s'y commettaient. S. Augustin
les rapporte dans la Cité de Dieu ; et
il nous apprend que dans la chambre
de la nouvelle mariée , et en présence
de tout le monde , on sacriiîait aux
dieux Jugatiiais , QDomiducus ,
Doinicius ^ et à la déesse Man-
turna ; que dans l'intérieur , et
après que.tcut le monde s'était re-
tiré , les deux époux sacrifiaient aux
déesses Virginensis , Prema^ ,
Peitunda , f-'énus , et au dieu
Priape , sur la statue duquel la n;a-
riée s'asseyait avant de se mettre au
lit.
— Peregritiwn, sacrifice que l'on
offrait aux dieux transportés , des
villes conquises , à Rome.
— Populare , sacrifice que l'on
faisait pour le peuple.
— Privatum , était un sacrifice
offert pour chaque homme en par-
ticulier , ou pour une famille.
— Solemne ou Statuin , sacrifice
qui s'offrait dans un temps et en
un lieu marqué.
S.VDAH OU. Sedeh , ( M. Pers. ) ,
seizième
s A D
Seizième nuit du mois que les Per-
sans appellent Bayaman, laquelle est
solemnisée par des feux que l'on
allume dans les villes et dans les cam-
pagnes. Bihl. Or.
Sadaruubaï ( M. Ind.), la pre-
mière femme créée par Bralima
pour propager le f;enre humain.
Sadasiva ( M. Ind. ) , le vent ,
une des cinq puissances primitives
engendre'es par le Créateur. Voyez
Panjacartaguel.
Sadder , un des livres qui con-
tiennent la religion des Parsis ou
Guèljres. La charité, la piété Hliale ,
la fidélité aux serments , sont les
principales vertus que ce livre re-
commande. Il n'approuve pas qu'on
tue les animaux , principalement les
bœufs, dont les travaux contribuent
à la nourriture de rhonime ; les bre-
bis , qui se dépouillent pour le cou-
vrir ; les chevaux , qui lui épargnent
la fatigue de? chemins ; et les coqs ,
qui l'avertissent de recommencer ses
travaux. Il enjoint aux fidèles de res-
Jïecter la terre , de ne point la souil-
er en y enterrant des cadavres , et
de ne pas même la toucher avec les
pieds nus. Il déclame contre les
principaux vices auxquels les hommes
sont sujets , tels que le mensonge ,
la calomnie , l'adultère , la fornica-
tion , le larcin , et recommande de
•se purifier fréquemment des souil-
lures qu'on est sujet à contracter
presque ù chaque instant.
Sadiail , Sadiel ( M. Mail, ) ,
'ange qui gouverne le troisième ciel ,
€t qui affermit la terre , laquelle se-
rait dans un mouvement continuel ,
s'il ne mettait le pied dessus. Bihl.
Orient.
S A DR et Se DR (M. Mah. ) , arbre
qui croît dans le paradis terrestre,
sur lequel les tables de la loi de
jMôïse étaient écrites , selon la tra-
dition des mahométans , qui di-
Siiipnt que c'est une espèce de lotus.
Bihl. Or.
Sadriy-Ougam ( M. Ind. ) , les
quatre aj^es du monde , qui donnent
le nombre de quatre millions trois
cents vingt mille. Deux mille sadriy-
ou2ams font un jour et uae nuit de
Tome II.
S A F 5i3
Brahma. Après mille sadriy-ongams
ce dieu s'endort ; tout ce qu'il a créé
est détruit et reste anéanti pendant
son sommeil , qui dure mille sadriv-
ougams , ou trois cents vingt millions
d ans. A son réveil , il crée de nou-
veau les dieux , les géanfs, les hom-
mes et les animaux. Soixante mille
sadriy - ougams font un mois de
Brahma ;. douze mois pareils , une
de ses anuées ; et cent années sont
le terme de sa vie.
La durée de la vie de Brahma ne
fait qu'tm jour de Wishnou ; trente
jours semblables forment un de ses
mois ; douze mois , une de ses an-
nées. Ce dieu meurt au bout de
cent ans. A sa mort tout est con-
sumé par le feu ; dans toute la na-
ture , A n'existe plus que Shiva , et
Shiva même perd les différentes
formes qu'il avait prises lorsque le
monde existait. Il devient alors sem-
blable à une flamme , et danse sur
le monde réduit en cendres.
Lorsque Brahma meurt , les eaux
couvrent tous les mondes , tous les
andons sont brisés; il ne reste que
le Caïlasson et le 'V'^aïcondon ; alors
Wishnou , prenant une feuille de
l'arbre appelé alleinaron , se place
sur cette feuille , sous la figure d'un
très petit enfant , et flotte ainsi sur
la mer de lait , en suçant le pouce
de son pied droit. Il demeure dans
cette posture jusqu'à ce que Brahma
sorte de nouveau de son nombril ,
dans une fleur de tamaré. C'est ainsi
que les âges et les mondes se succè-
dent , et se renouvellent perpétuel-
lement. Dans plusieurs de ses tem-
ples on adore Whisnou sous la
ligure dont on vient de parler , et à
laquelle on donne le nom de V ata-
patrachaï : les Indiens ont toujours
dans leurs maisons im tableau qui
représente ce dieu sous cette forme.
Vatapatraci;aï est regardé par les sec-
tateurs de Wishnou comme l'Etre
suprême né de la durée des temps.
S.«vA De A , la déesse cruelle ,
Diane.
Safa et Mervé. ( M. Mah.) Ce
sont deux petites buttes ù trois cents>
pas l'une de l'autre , <bins le voisi-
r>i4 S A G
nage de la Mecque : les pèlerins y
font sept tuius d'un pas inégal, et
tomnie .si on cherchait quelque chose;
ce qui représente , disent les musul-
mans , Teniburras et l'inquiétude
d'Af;ar durant la soif de son (lis , et
la peine avec laquelle elle cherchait
de l'eau.
Safi ( M. Mah. ) , choisi ; sur-
nom que les musulmans donnent à
Adam, comme choisi de Diet*pour
être le père de tous les hommes.
Mostafa , qui en est dérivé , est aussi
le titre que les mêmes donnent à
Mahomet , qu'ils regardent comme
le second Adam et le restaurateiu-
du genre humain. Bi'ul. Of.
Sakran. y. Crocus.
Saga ( Myth. Celt.) , la seconde
des déesses.
Sagaris , un des capitaines d'Enée,
tué par Turnus.
Sagarixis , nymphe du fleuve
Sangarus en Phrygie.
Sages , un îles capitaines de
Tunms.
Sages. On voit, par les anciens mo-
numents , que les sept Sages de la
Grèce avaient chacun leurs figures
Jiiéroglyphiques, qui servaient ù les
distinguer.
Ces figures nous rappellent la prin-
cipale maxime de leur morale.
Solo;i a une tète de mort pour at-
tribut , pareeque , suivant la pensée
de ce philosophe , il faut attendre
«panne personne soit morte , pour dé-
cider si elle a été heureuse. Plusieurs
médailles le représentent encore avec
un ternie , pareeque sa morale ten-
dait à nous faire entendre combien
nous devons considérer la fin de toutes
choses.
Chilon tient un miroir, emblème
d'une leçon bien utile. Qu'y a-t-il en
effet de plus important pour nous que
d'apprendre à nous connaître ?
Cléobule porte des balances , S3m-
hole qui nous avertit que nous devons
toujours peser et mesurer toutes nos
actions , afin de ne tomber dans au-
cun excès.
On a donné à Périandre une plante
appelée poiiillot , avec ces paroles ,
Mudère-toi ; pareeque, suivant les
S A G
naturalistes , cette plante a beaucoup
d'efilcacité pour appaiser la colère.
Bias est représenté avec un réseau
à coté de lui , et un oiseau renferme
dans u;;e cage ; emblème qui nous
fiiit entendre qu'il ne faut répondre
de personne. Suivant la niorale de ce
sage , nous pouvons ù peine répondre
<lc nous-mêmes.
Pittacus a un doigt sur la bouche ;
la maxime de ce philosophe était que,
pour ne point se trahir , il fallait ap-
prendre fart de se taire. Ou le voit
aussi tenant une branche de nielle ,
dont la graine est petite et noire ,
avec ces mots , Rien de trop ; paree-
que cette graine, prise modérément ,
conserve la santé , au lieu que, prise
_avec excès, elle empoisonne.
Thaïes a un attribut singulier :
c'est unhommedel'islede Sardaigne,
monté sur un mulet. On a prétendu
marquer par cet hiéroglyphe , qui
est maintenant trop obscur , l'abon-
dance Ati choses mauvaises, pareeque
les habitants de Sardaigne passaient
pour méchants , et que les mulets ,
qu'on y voyait en grand nombre ,
étaient fort mauvais.
Sagesse. {Iconol.) Les anciens
représentaient la Sagesse sous la fi-
gure de Minerve , avec un rameau
d'olivier à la main , emblème de la
paix intérieure et extérieure. Son
symbole ordinaire était la chouette ,
oiseau qui voit dans les ténèbres ; ce
qui marque <jue la vraie sagesse n'est
jamais endornn'e. Sur une médaille
de Constantin le Grand , on voit une
chouette sur un autel , à côté u.ie
pique et un bouclier , avec l'inscrip-
tion , Siipientia principis. ( Voy.
Minerve.) Les Lacédémoniens don-
naient à la Sagesse la figure d'un
jeune homme avant quatre mains ,
quatre oreilles , symbole d activité
et de docilité ; un carquois au côté ,
et une flûte à la main droite , pour
exprimer qu'elle doit se retrouver
dans les travaux et dans les plaisirs.
César Ripa l'allégorise sous la figure
d'une jeiuie fille qui , dans l'obscu-
rité de la nuit , tient de la main
droite une lampe allumée, et de la
gauche un grand livre. A ces trait»
s A G
Symbolîqnes Gravelot ajoute vm fîl
qui dirige ses pas dans le laliyriulhe
où elle semble marclier;un à-ploial>,
iiiiaije de l'heuroiise égalité quVIle
sait garder daasia bonne comme dans
la mauvaise fortune i et des livre» qui
signifient que celte vertu s'ac<juiert
et s'accroH par les connaissances.
Cochin l'exprime par une femme
peu vêtue, un soleil sur la poitrine ,
qui reçoit un rayon du ciel , vers le-
quel elle tend les bras. Elle ne touche
point la terre , et sous ses pieds sont
des sceptres et des couronnes.
a. — DIVINE. Elle est princi-
palement caractérisée par le soleil
qui lui sert de diadème. André Sac-
chi l'a peinte dans le ciel assise sur
un trône. Elle est au milieu des Ver-
tus qui l'accompagnent , et qui re-
çoivent leur plus frand éclat des
rayons du soleil quelle a sur la poi-
trine. Son front majestueux est ceiiit
d'un riche diadème ; d'une main elle
tient un miroir, et de l'autre un st^ej.tre
a'iliout duquel est unœilouvert.Cei'ar
Jiipa la représente vêtue de blanc , et
de]x>ut sur une pierre quarrée ,
ayant pour armes une cuirasse et UJi
casque , dont le cimier est un coq;
tenant de la main droite un bouclier
avec la figure de l'Esprit Saint , et
de la gauche le livre mystique d'oii
pendent les sept sceaux , surmonté
de l'agneau paschal.
5. — ÉvA^GÉi.iQUE. On la voit
dans les tableaux d'église sous li-
inage d'une vierge ailée , les yeux
tournés vers le ciel , éclairée d'en
haut par un rayon , ou par une co-
londje rayonnante ; le livre de Salo-
inon estson attribut ordinaire. Pierre
de Cortoite la peinte dar.s le palais
Barberin sous les traits dune vierge
qui inspire l'amour et le re>pect ;
elle tient un livre delà main gauche,
et de la droite un yase rempli de
feu. Un jeune homme ailé et cou-
ronné de laurier paraît à ses côtes
pour la défendre. Il a un bouclier
d'une main , et de l'.'Utre il porte mie
branche de laurierdevant la Saeesse,
gaee t'u triomphequi lui est promis.
Sagittairk , constellation, on 9^.
signe du zodiaque. ïl eàt représenté
S A I 5i5
moitié homme et moitié cheval , te-
nant un arc et tirant une flèche ; ce
qui montre la violence du froid et lu
rapidité des vents qui régnent au
mois de Novembre. Les uns pré-
tendent que c'est Chironle Centaure,
d'autres que c est Crocus , fils d"Eu-
phénié , nourrice des iVIùses ; qu'il
denjeurait sur le Parnasse , et fai.-ait
son plaisir et son occupation de la
chasse ; qu après sa mort , à la prière
des Muses , il fut placé parmi les
astres.
Sahérah , SahÉrat , Sahocr.
( M. Mah. ) C'est ainsi que les
Arabes musulmans appellent une des
croûtes ou surfaces du globe de la
terre , qu'ils placent au-dessous de
celle foulée et battue par les hommes
et les animaux ; c'est cette surface
intérieure que Dieu a destinée pour y
tenir le jugement dernier à la fin du
monde. Bihl. Or.
Sainokavara ( yf.Jap. ), endroit
du lac Fakone où les Japonais croient
que les aines des enfants sont re-
tenues comme dans une espèce de
limbes. ïl est marqué par un monceau
de pierres.
Sainteté. ( Iconol. ) El!e est re-
préseatt'e sous la lîgare d'une belle
femme jvètue d'une draperie violette,
et d'un manteau de toile d'argent.
Elle s'élève sur ses pieds, étend les
bras, et regarde le ciel dans une e.î-
pèce d'extase. L'esprit saint rayonne
au-dessus de sa tète, pour marquer
qu elle est un don de Dieu.
Saip. ( M. Muhom. ) , quatrième
étage de l'enfer , où les musulmans
confîiienl ceux qui ont fait profession
du Sabéisme. Bibl. Or.
Sais et Saïtès , surnoms de Mi-
nerve adorée à Sais, ville d'Egvpte.
SAKso^s. Les ancieiis les avaient
pers-jnniiiées; les Grecs les représen-
taient en femmes , parceque le mot
grec ora est du féminin. Sur les an-
ciens monuments les quatre Saisons
sont cunmiunéinent symbolisées par
des enfants ailés , qm' ont des attributs
particuliers à chaque saison. Le Prin-
temps , par exemple , estcouri^uné
de Heurs, et a auprès de lui un arbris-
seau qui pousse des f^uibes ; il tient
&k 2
5i6 S A I
f'i la niaiimn chevreau, outrait une
Lrebis. L'Elé , couronne d'épis de
Lied , tient d'une main un faisceau
d'épis, et de l'autre une faucille.
L'Automne a dans ses inains des
j^rappes de raisiné, ou un panier de
inuts sur la tète. L'Hiver, bien \êtu
< t la tète couvcrle , est auprès d'un
arlire dépouillé de verdure ; il tient
«l'une main des fruits secs et ridés ,
et de l'autre des oiseaux aquatiques.
Les quatre Saisons ont aussi été ex-
primées par quatre animaux diffé-
rents : on a donné au Printemps un
])anipr rempli de fleurs et un bélier ;
ù l'Eté , une gerbe de bled et un
dragon ; à l'Automne , une corne
d'abondance remplie de fruits, et un
lézard ou un lièvre , parceque c'est le
temps de la chasse ; à l'Hiver , un
vase plein de feu et une salamandre.
Les anciens ont encore caractérisé
le Printemps par Mercure; l'Eté ,
par Apollon ; l'Automne , par Bac-
chus ; et l'Hiver , par Hercule.
Dans les appartements du château
des Tuileries , oii Mignard a repré-
senté Apollon au milieu des quatre
Saisons , on voit le Printemps sous la
ll;;ure de Flore couronnée de fleurs ,
«'t qui en répand sur la terre ; elle
est accompagnée d'un petit Zéphyr
avec des ailes de papillon au dos , et
utie corbeille pleine de fleurs dans
Icsnuiins. Flore , dont la gorge paraît
presque entièrement découverte , est
\èlue d'une robe blanche surmontée
dun manteau verd, mais peint de
telle manière qu'il présente le coup-
d'œil de différentes sortes de verd.
La figure qui désigne l'Eté est au-
dessous du 1 ion que l'on apperçoit dans
le zodiaque ; et comme c'est la saison
qui ressent le plus la chaleur du
soleil , l'artiste lui a donné la place
la plus voisine d'Apollon. Elle est
vêtue d'une simple gaze blanche ,
que les rayons du soleil jaunissent sur
les extrémités. Son manteau , sur le-
3uel elle est assise , est de couleur
'or ; elle tient d'une main une fau-
cille , et a auprès d'elle une gerbe
de bled , synd)ole de la moisson.
L'Automne , semblable à nne Bac-
ciiaale , est couroDûée de feuilles de j
S A K
vigne ; d'une main elle presse dej
ra.sins dans une coupe d'or qu'elle
tient de l'autre main : son habit est
de pourpre violette.
L'Hiver , sous la figure d'une per-
sonne âgée , est le plus éloigné d'A-
jwllon ; il parait presque entièrement
dans l'ombre , et fait contraste avec
l'Eté , (jni e»t tout éclairé de la lu-
mière du soleil. "
Le Poussin a exprimé les quatre
Saisons par autant de sujets tirés de
l'ancien Testament. Le Printemps est
représenté par Adam et Eve dans le
paradis terrestre ; l'Eté , par Buth
coupant les bleds ; l'Autonme , par
l'histoire de Josué et de Caleb por-
tant la grappe de raisin de la terre
promise ; l'Hiver est sous la figure
du déluge , et peint avec toute l'hor-
reur que doit inspirer une image si
terrible.
Sakhar , génie infernal qui , sui-
vant le Talmud , s'empara du trône
de Salumon ; fableque racontent ainsi
les Talmundistes : Salomon, après
avoir pris Sidon et tué le roi de
cette ville, emmena sa fille Térada
qui devint sa favorite ; et comme elle
ne cessait de déplorer la mort de
son père , il ordonna aux diables de
lui en faire l'image pour la consoler.
IVlais cette statue , placée dans la
chandjre de la princesse, devint
lobjet de son culte et de celui de ses
femmes. Salomon, informé de cette
idolâtrie par son visir Asaf , brisa la
statue , châtia sa fenmie, et se retira
dans le désert, où il s'humilia devant
Dieu ; mais ses larmes et son repentir
ne le sauvèrent pas de la peine que
méritait sa faute. Ce prince était dans
l'usage de remettre , avant d'entrer
dans le bain , son anneau, dont dé-
pendait sa couronne, â une de ses
concubines , nommée Amina. Un
jour que l'anneau était remis à sa
garde , un esprit de ténèbres , nomme
Sakliar , vint à elle sous les traits du
roi, et, prenant l'anneau de ses mains,
prit , en vertu de ce talisman , pos-
session du trône , et fit dans les lois
tous les changements dont sa méchan-
ceté s'avisa. En même temps, Salo-,
luoa , dont la figure u était plus la
s A L
même , m^connaissahle ans. yeux de
ses sujets, fut obligé d'errer et de
demander l'aumône. Enfin , au hoiit
de /jo jours , espace de temps duraot
lequel l'idole avait été honorée dans
son palais, le diable prit la fuite, et .
ieta l'anneau dans la mer. Un poisson
qui venait de l'avaler fut pris et
donné à Salomon , qui retrouva sa
bague dans les entrailles du poisson.
Rentré en possession de son royauuie ,
ce prince saisit Sakhar, lui chargea le
cou d'une pierre et le précipita dans
le lac de Tihériade.
I. Sakhrat ( J/. Mah. ) , mos-
quée que les mahométans bâtirent
après la prise de Jérusalem sur les
anciens fondements du temple de Sa-
lomon et sur la pierre où Von disait
que Jacob avait parlé à Dieu.
«. — Pierre que les mahométans
£ rétendent être placée au centre de
terre , et avoir des propriétés mer-
veilleuses. Bihl. Or.
Sakjah , divinité des Adites, an-
cienne tribu arabe , qui l'invoquaient
pour avoir de la pluie.
Sakuïi ( M. ./rf^.), divinité japo-
naise à laquelle on attribue le pou-
voir de guérir les maladies. C'est
l'Esculape des Japonais.
Sala , prière puLli(jue chez les
noirs mahométans.
Saiacia , femme de Neptune, une
des divim'tés de la mer, ainsi nom-
mée de Salitin, l'eau salée , la nier.
On croit qne ce n'était qu'un sur-
nom d'Amphitrite; d'autres en font
une Néréide.
Salagr AMAN ( M. Ind.) , coquille
pétrifiée du genre des corne5 d' Ani-
mon. Les Indiens prétendent qu'elles
repiésentent Wishnou, parcequ'ils
en ont découvert de neuf nuances
différentes , ce qu'ils rapportent aux
neuf incarnations de ce dieu. On la
trouvç dans la rivière de Cachi , un
des bras du Gange ; elle est fort
lourde , ordinairement de couleur
noire, et quelquefois de couleur vio-
lette. Sa forme est ovale ou roa:!e ,
un peu applatie , et ressemble assez
à une pierrede touche ; elleest creuse
intéricurenjent : il n'y a qu'un petit
trou en dehors , mais en dedans elle
S A L
tjTJ
est presque concave , et garnie dans
ses parois intérieures , en dessus et
en dessous , de spirales qui se ter-
minent en pointe vers le milieu; dans
plusieursces deux pointes se touchent.
Quelques Indiens croient que c'est
an vermisseau qui travaille ainsi
cette pierre pour y prépare*» an lo-
gement à Wishnou ; d'autres ont
trouvé dana ces spirales la figure de
son chacran.
Ces pierres sont très rares, et les
brahmes y attachent beaucoup de
prixlorsqu'clles représentent les trans-
formations bienfaisantes de Wish-
nou. Mais lorsqu'elles tirent un peu
sur le violet , elles désignent ses in-
carnationserihomme-lioB,enporc,ctc.
Pijut lors aucun sectateur de te dieu
n'ose les garder dans sa nr.iison; les
Saniassis seids sont assez hardis
pour les porter, et leur f;àre de*
cérémonies journalières. On en con-
serve aussi dans les temples.
Cette pierre est aux sectateurs de
Wishnou ce que le Lingam est i
ceuxdeChiven. Lescérémonies qu'ils
lui font sont à-peu-près les mêmes ;
celui qui la possède la p<jrte toujours
dans un linge bien blanc; après s'être-
baigné le matin , il la lave dans un
vase de cuivre , et lui adresse quel-
ques prières. Les brahmes , après
l'avoir lavée , la portent sur l'autel et
la parfument pendant qne les assis-
tants lui font leurs adorations; ensuite
ils leur distribuent un [>eu de l'eaa
qui l'a touchée , afin qu'ils soient pu-
rifiés en la buvant.
Salamandre, espèce de lésard ;
les anciens l'ont donné pour attribut
au feu , parcequ'ils croyaient que 1»
salamandre avait la propriété de
vivre au nùlieu des flammes , qu'cHe-
éteignait , selon d'autres , par son
excessive froideur. Selon les Egyp-
tiens , c'était l'hiéroglvphe lî'ua
homme consumé par le froid.
Salamandres , une des quatre
nations élémentaires , à laquelle les
cabaîistes assignent pour séjour l'élé-
ment du feu.
Salambo ( JI. Syr. ) , divinité-
adorée des Babvioniens. Les mytho-
logues prétendent que ce n'est qu'un.
Kk 3
5iS S A L
surnom Honné à \ énus , connue rom-
]»lissant ruine de troubles et d'jnqiiié-
Uides. Rite. Sa/os , ;if^itation. Lu fête
de cette déesse soiis ce nom «Jluit cé-
lébrée avec de grandes marques de
déiiil.
vSai.aminius, Jupiter, dësignë sons
ce non», du culte particulier qui lui
était rendu dans Salaniine , isle de la
Grèce , vis-à-vis de celle d'Eubée.
Salaminus , un des cinq frères
Dactyles. Strab. V. Dactïles.
Salamis , fille d'Asopus et de
Mcthone , ayant paru aimable à Nep-
tune , fut conduite par lui dans une
isle de la mer Ef^o'e , qui depuis lui
dut son nom ; elle y devint mère d'un
fils nounné Cenclirée.
Salavat. (_4/. Mah. ) Ce ipot
s'entend de la confession de foi pres-
crite par le Qôran , 1 1 qu'aucun des
riialiométans ne doit omettre , ou
négliger ; c'est un des préceptes
d'une nécessité absolue. Aussi toutes
les fois que les muezims ont convoqué
le peuple à la prière, chaque musul-
man se rend h la mosquée , et com-
mence ses actes d'adoration par le
Salavat. Celui qui manquerait à un
devoir aussi saint souffrirait dans
l'araf , ou purgatoire , les peines
dues à cette transgression.
Saleh {M. Mah.), patriarche,
fils d'Arpharad, et père de Hébert.
Ce propliète, ayant reçu l'ordre de
Dieu d'annoncer sa parole aux Thé-
mudites , se transporta au milieu de
cette triliii des Arabes pour y accom-
plir sa nu'ssion.Ces peuples idolâtres
ne l'eurent pus plutôt ouï parler de
lunité de Dieu , qu'ils lui demandè-
rent un miracle qui autorisât ses
paroles , et lui dirent un jour : « C'est
» demain une de nV>s plus grandes
» fêtes , dans laquelle nous parerons
» nos idoles pour les porter encam-
» pagne. Trouvez-vous parmi nous :
î> car , après les avoir invoquées , si
» nous obtenonsd'elles nos demandes,
» nous les reconnaîtrons toujours
» pour nos dieux ; mais s'il arrive
w le contraire, et que vous , en in-
» voquaut ce dieu seul et unique que
» vous nous prêchez , vous puissiez
» opérer, par sa puissance , quelque
S A L
» choçp de grand et d'extraordinaire
» i|ue nos dieux ne puissent faire ,
» nous croirons en lui et à vos pa-
» rôles. »
Le prophète, s'étanl trouvé parmi
les 'l'iiéuiudiles à cette fête, fiU té-
moin ou peut-être la cause de Tun-
puissance de leurs dieux , qui furent
sourds à toutes leurs demandes ; et ce
fut alors que Giouda-à-bcn-A'mrou ,
un de leurs princes, dit à Saleh;
« Si vous voulez que nous croyions
» en ce dieu que vous nous prêchez ,
» faites sortir de cette rocJie qui est
» devant nous une ciiaïuelie d'une
» telle taille et d'un tel poil , qui soit
» pleine et prête à mettre bas son
» poulain ; car , si vous nous faites
» voir ce miracle, je vous jure , au
» nom de tout mon peuple, que nous
» embrasserons tous la religion que
» vous professez , et abandonnerons
» entièrement le culte de nos idoles. »
Le prophète Saleh n'eut pas plutôt
entendu les paroles de Giond.a-â ,
qu'il fît ses prières , ses athouafs ou
stations autour de la roche, <[ui com-
mença à frémir, et fît entendre un
cri semblable à celui des chameaux ;
après quoi elle s'cntr'onvrit, et jeta
hors de son sein une chamelle telle
qu'on la lui avait demandée.
Gionda-â , touché de la vue d'un
aussi grand miracle , fît aussi-tôt sa
profession de foi entre les mains du
prophète ; mais il ne fut pas suivi des
siens, comme il l'avait cru. Le pro-
phète cependant ne se rebuta point
de l'opiniâtreté de ce peuple , et
espérait toujours de le gagner. C'est
pourquoi il leur ordonna, de la part
de Dieu , de laisser paîtxe librement
cette chamelle miraculeuse avec son
poulain , et de lui fournir de l'eau de
leurs puits pour l'abreuver , et enfiu
les menaça que s'ils n'en avaient pas
soin , et que si elle mourait par leur
négligence ou par leur artifice , ils
attireraient sur eux la malédiction
de Dieu , qui serait cause de leur
ruine totale.
Dieu voulait , dit ce même para-
phraste , que ces animaux restassent
parmi les Thémuditcs jwui' un té-
moignage éclatant de sa puissance ,
s A L
et pour un reproche continuel de
rinïîdL'litc de ce peuple ; car le pro-
phète Saieh continuait toujours ses
prédications , et leur représentait la
f)unition des Adiles leurs voisins ,
esquels avaient été exterminés entiè-
rement pour une rébellion seuiblahle
à la leur.
Mais toutes ces remontrances et
menaces du prophète n'amollirent
point leur dureté , et ne les détour-
nèrent pas de leur mauvais dessein ;
car ils continuèrent à persécuter tous
ceux qui donnaient croyance aux pa-
roles de Saleh , et se plaienaient h;iu-
tement que la chamelle et son petit
épouvantaient leurs animaux lors-
qu'ils passaient , et tarissaient leurs
puibs en huvant ; et enfin , pour
comble de leur impiété , ils cou-
fièrent les jarrets à ces animaux , et
es firent mourir.
Les Thémudites , non contents
d'avoir conum's un si grand attentat,
insultèrent encore îe prophète , et lui
disaient : « Eh bien , prophète , où
» sont tes menaces? et que nous est-
» il arrivé de mol pour ne t'avoir
» pas obéi ? Il nous parait jusqu'ici
» que tu n'es qu'un imposteur et un
» faux prophète. » Et ce fut ce der-
nier outrage fait à Saleh qui irrita
tellement Dieu , qu'il suscita un
tremblement de terre si violent , que
tous les Thémudites idolâtres furent
renversés morts, la face contre terre,
dans leur propre maison.
Salemah ( M. yiah.) , idole que
les Adiles, tribu arabe, imploraient
pour le recouvrement de la santé
quand ils étaient malades.
SalganÉls , surnom d'Apollon.
Sali.e ViRGiNES, vierges qui assis-
taient aux sacrifices des Saliens , et
les servaient dans leur ministère.
Elles portaient par honneur l'habit
de guerre appelé pahidainentuni,
avec des bonnets élevés comme les
Saliens, et faisaient comme eux des
sacrifices avec les pontifes sur le
mont Palatin.
Sai-ie^s, prêtres de Mars institués
par Numa au nombre de douze, à
l'occasion de la peste qui ravageait
S A L 5i9
la ville. Un bouclier tombé du ciel
fit cesser ce fléau , et la nvmphe
Egérie prédit que la ville où ce bou-
clier serait conservé deviendrait
puissante. Numa , craignant qu'on
n'enlevât ce monument précieux , en.
fil faire onze semblables, et peut-être
davantage , choisit pour les garder
douze jeunes patriciens qui avaient
père et mère , et en fit un collège de
prêtres qui avaient la garde de ces
boucliers , lesquels furent déposés
dans le temple de Mars, et que tous
les ans, à la fête du dieu, les Saliens
portaient par la ville , en dansant et
sautant , d'où leur est venu le nom
de Salii. Rac. Salire , sauter. Leur
chef, marchant à leur tète , com-
mençait la danse, et il.* en imitaient
les pas , et en suivaient tous les mou-
vements. Ce sacerdoce était très
auguste À Rome , et les principaux
de la ville tenaient à grand honneur
d'être agrégés au collège des Saliens.
L'habillement de ces prêtres dans
leurs fonctions était tme timique de
pourpre brodée d'or , une longue
robe appelée trabea , une épée avec
un baudrier garni d'airain, une pique
à la nîain droite , à la gauche les
boucliers appelés aricilia , et sur la
tête une espèce de Lonnet ou cha-
peau appelé galenis , ou pileus.
Ils chantaient , dans leurs cérémo-
nies , des vers auxquels ils donnaient
le nom à^assanie/ita, si surannés^
que du temps di Horace on p^iuvait
à peine les entendre. Ils n'oubliaient
pas , dans leurs c liants, le nom d'un
certain Velurius Mammurius , qui
avait fait les boucliers, et qiii, selon
Festus , u'avait demandé d'autre
récompense que l'honneur de voir
cli.nnter son nom. Leurs vers conte-
naient encore les louanges de plu-
sieurs dieux ou déesses , et des grands
hommes de la république. Celle prc;-
cession des prêtres saliens par la
ville se terminait , au temple de
Mars , par un festin superbe , dont !a
délicatesse et la somptuosité avaient
passé en proverbe. Leurs filles ne
pouvaient être prises jioiir être ves-
tales. Depuis l'institution de tes pre-
mier» Saliens , ou en n^îiliiplia le
Kk4
520
s A L
nombre ; ce qui fait qu'ils sont connus
sous différents nonis.
— Albaiii, institués par Tarquin ,
et peut-être ainsi noniuiés parce-
qu'ils avaient une chapelle sur le
mont Albain.
— Antoniani , ceux qui furent
établis en l'honneur de Caracaiia.
— Collini avaient pour fondateur
ïullus Hostiiius , qui , sur le point
de livrer une bataille aux Sahins, Ht
vœu , selon Denys d' Halicarnasse ,
de doubler le nombre des Saliens. Ils
avaient nu temple sur le mont Qui-
■ rinal , d'où leur vient le nom de
Çuirinales et Agonales.
— Palatini étaient les plus an-
ciens , et les mêmes que Numa ins-
titua pour faire le service du dieu
Mars sur le mont Palatin.
Saligena , épithète de Vénus ,
sortie de la mer.
Salisateurs , devins du moyen
âf;e , qui formaient leurs prédictions
.sur le mouvement du premier mem-
bre de leur corps qui venait à se
mouvoir , et en tiraient de l)ons ou
mauvais augures. Rac. Salire ,
sauter.
Salisueslies, nom £;énéral que
l'on donnait à tous ceux qui chan-
taient et dansaient au son de la Hùle,
comme cela se pratiquait dans les
sacrifices d'Hercule : on les appelait
encore Salii et SaliLorcs.
Salisxjbsulus, surnom de Mars,
pris des danses guerrières des Sa-
liens.
I . Salius , Arcadien qui établit
en Italie les prêtres nommés Saliens,
antérieurement à Numa. Ce prince,
suivant quelques auteurs , ne fit que
les introduire dans Rome à l'occasion
d'une peste.
2. — Guerrier qui , dans Y Enéide ,
est tué par Néalcès.
Salmacis, fontaine de Carie près
d Halicarnasse , laquelle avait la ré-
putation de rendre rnous et efféminés
ceux qui s'y baignaient, f^. Herma-
PHKOniTE.
Salmonée , frère de Sisvphe ,
était fils d'Eole et petit-fils d Hellen.
Ayant conquis toute l'EIide jus-
qu'aux rives de l'Alphée , il eut la
S A L
témérité de vouloir passer pour un
dieu. Pour y parvenir, il fit faire
un pont d'airain qui traversait une
grande partie de sa capitale , sur le-
quel il poussait un chariot qui imi-
tait le bruit du tonnerre ; de là il
lançait des torches allumées sur quel-
ques malheureux , qu'il faisait tuer à
l'instant pour inspirer plus de ter-
reur à ses sujets. Jupiter le foudroya ,
et le précipita dans le Turtare , où
P' irgile le place au rang des grands
criminels.
Salmonis , Tyro , femme de Sal-
nionée.
Salpinx , trompette , surnom sous
lequel Minerve avait à Argos un
temple bâti par Hégélaiis , fils de
Tyrrhcnus , inventeur de la trom-
pette.
Salsabil ( M. Mah. ) , fleuve du
paradis des musulmans. Bibl. Or.
Salsaïl (M. Mah.), ange qui
gouverne le quatrième ciel. Bibl. Or.
Salsipotens, le dieu qui domine
sur la mer, Neptune.
Saltator , danseur , titre que
Pindare donne à Apollon, et qui
prouve combien la danse était eu
honneur chez les Grecs.
Sai.tis , déesse de la santé , fille
d'EscuIape, la même qu'Hygiée. Les
Romains en avaient fait une divinité ,
à laquelle ils consacrèrent plusieurs
temples dans Rome ; elle eut aussi
un collège particulier de prêtres ,
uniquement destinés à son culte , et
qui seuis avaient le privilège de voir
la statue de la déesse. Ils prétendaient
aussi être seuls en droit de demander
aux dieux la santé des particuliers
et de tout l'état. C'était en grande
solemnitc et avec beaucoup de céré-
monies qu'ils prenaient les augures de
la santé. II fallait , pour cela , que ,
durant Tannée , aucune armée ne fût
sortie de Rome , et qu'on jouît d'une
profonde paix ; ce qui suppose que
ces augures furent pris rarement .Dans
les sacrifices qu'on faisait à la déesse ,
on observait, entr'autres particula-
rités , de jeter dans la mer un mor-
ceau de pâte que les prêtres en-
vo3'aient , disaient-ils , à Àréthuse de
Sicile. Oa la représeatait sous la
SAM
figure d'une jeune personne assise sur
un trône, couronnée dherhes médici-
nales , tenant une patère de la main
droite , et un «erpent de la gauche.
Près d'elle était un autel autour
duquel un serpent faisait un cercle ,
de sorte que sa tête se relevait au-
dessus de l'autel, f^. Sakté.
SalVT du GE^RE HUMilS {TcOtl.),
femme majestueuse qui embrasse la
croix, et tient larche de Noé. (".'est
ainsi que ce sujet est exprimé dans
la bibliothèque du Vatican.
Salutaris Divcs , surnom de
Pluton , qu'on lui donnait lorsquil
rendait une ombre à la vie, ou même
lui faisait part de la divinité. Lors^jne
les dieux voulaient rendre la lumière
à un mortel , Pluton faisait tomber
de son urne quelques jroultes de
nectar sur le mortel privilégié ; c'est
ce qui lui fait donner quelquefois
pour attribut un vase recourbé dans
le haut comme une cucurbile , dont
sa tête est surmontée. Claudien a
reconnu ce pouvoir dans le roi des
fcmbres; il l'invoque con mie l'arbitre
des destinées humaines , le maître de
la fertilisation et de la reproduction
des germes , etc.
Salutadores , espèce de gens en
Espagne qui se mêlent de guérir
certaines maladies, et qui tous ont,
dit-on, de naissance, certaine marque
sur le corps en forme de demi-
roue.
Saltjtifer Pcer , Esculapc.
Samabed {M. Ind.), le quatrième
des quatre volumes que les Indiens
regardent comme sacrés. Bihl. Or.
Samaël , prince des démons chez
les rabbins.
Samaraths {M. fnd.),h seconde
des quatre sectes principales dts
Banians. Elle est composée de toutes
sortes de métiers, tels que les serru-
riers , les maréchaux , les charpen-
tiers, les tailleurs, etc. etc. Elle admet
aussi des soldats, des écrivains et
dps officiers. C est par conséquent la
plus nombreuse. (Quoiqu'elle ail de
commun avec la première de ne pas
souffrir qu'on tue les animaux ni les
insectes , et de ne rien manger qui
ait eu vie, st» dogmes sont difl'creots.
S A M
53 1
Elle croit ruuiverscréc par une pre-
mière cause qui gouverne et ton-
sene tout avec un pou^oir immusbie
et sans bornes. Son nom est Per-
mise r et 11-^ishnou. (Vovez ce nom.)
Elle lui donne trois substituts, qui
ont chacun leur emploi sous sa dii-ec-
tion. Le premier s'appelle Brahnia ,
le second Bitjfina , et le troisième
Mais. ( Vo%ez ces noms.)
Les Samaraths brûlent les corps
des morts , à la réserve de ceux des
enfants au-dessous de l'âge de trois
ans j mais ils observent de faire les
obsèques sur le bord d'une rivière on
de quelque ruisseau d'eau vive. Ils y
portent même leurs malades, lors- -
qu'ils sont à l'extrémité, pour leur
donner la consolation d'y expirer. Il
n'y a point de secte dont les fenm.f s
se sacrifient si gaiement à la mémoire
de leurs maris. Elles sont persuadées
que cette mort n'est rju'un passage
pour entrer dans un bonheur sept
fois plus grand que tout ce qu'el'os
ont eu de plaisir sur la terre. Un
autre de leurs plus saints usages est
de faire présenter à leur enfant ,
anssi-tùt qu'elles sont accouchées ,
une écrituire , du papier et des
Î>lumes : si c'est un garçon , elles y
ont ajouter un arc. Le premier de
ces deux signes est pour engager
Buffina à graver la loi dans l'esprit
de l'enfant ; et l'autre lui promet sa
fortune à la guerre , s'il embrasse
cette profession , à l'exemple des
Rasbouts.
Samari {M. Ar.) , un des prin-
cipaux chefs des Israélites dans !e
désert , auquel on attribue la fabrique
du v«au d'or. Bill. Or.
Samjkihon, sibvlle que Saint
Justin appc\le fa Chaldceime , et
qu'il fait fille de Rérose l'historien ,
et d'Erimanthe , femme distinguée
par sa naissance. Sous ce nom el'e
reçut les honneurs divins.
Sambian-Ponco {M- Afr.), nom
srius lequel les habitants du royaume
de Loango , en Afrique , reconnais-
sent un Etre suprême, auquel ils ne
rendent , d ailleurs , .nucune espèce
de culte. Les démons so;it les seuls
quils hoaorejct. Xls en distinguent de
5?.2 SAN
bons et de méchants , et leur accor-
dent une grande puissance sur tonte
la nature. ^. MoKissos.
Samkaïl {M. Mah.), ange qui
gouverne le sixième ciel.. Bihl. Or.
Samienke. Junon était en i^rande
vénération à Samos , parccque les
habitants croyaient que cette déesse
était née dans leMr isle sur les hords
du fleuve Imhrasus , et sous un saide
qu'ils montraient dans l'enceinte du
temple consacré à cette déesse. Ce
temple >ivait été hâti par les Argo-
nautes , qui y avaient transporté
d'Argos la statue de la déesse.
Samius. Pytliagore, de l'isle de
Samos.
iSammono-RhutamA ( M. Ind. ) ,
dieu des Péguans.
Samniïes , f;ladiateurs habillés à
la manière de ce pays. Ils ne se ser-
vaient point d'armes meurtrières , et
venaient dans les festins amuser les
convives parTadresse et l'acilitc qu'ils
faisaient paraître dans les combats
.simulés.
SA.MOLirs. Il y avait une herbe
appelée par les Gaulois samolus , qui
, naissait dans des lieux humides , qu'ils
faisaient cueillir de la main gauche
par des gens qui fussent à jeun.
Celui qui la cueillait ne devait point
la regarder; il ne lui était pas permis
de la mettre autre part qrie dans les
canaux où les animaux allaient boire ,
et il la broyait en l'y mettant.
Moyennant toutes ces superstieuses
précautions , ils croyaient que cette
herbe avait de grandes vertus contre
les maladies des animaux , sur-tout
«les bœufs et des cochons.
Samos , isle de la Méditerranée ,
vis-à-vis l'Ionie. Junon v était ho-
norée d'un culte particuiier. Ou y
gardait ses armes et son char.
Samothr *CE , isle de la mer Egée ,
célèbre par le culte qu'on y rendait
il Gérés, à Proserpine et aux dieux
Cabires. Il y avait iin oracle aussi
fameux et aussi fréquenté que celui
de Delphes.
Sam us, fils d'Ancée et de Samia ,
petit-fils de Neptune.
Sancrat (M. Siam.) , premier
degré de lu hiérarchie monastique
SAN
dans le royaume de Siam. De tou»
les sancrats , celui du palais est Iç
plus révéré. Cependant ils n'ont aii-
cunejurisdiction les uns surlesautres.
Le roi donne aux principaux un nom,
un parasol, une cîiaise et des hoimnes
pour la porter. Mais ils n'emploient
guère cet équipage que pour aller
au palais. '
Sanctuaires. ^^ Asyles.
1. Sakctus , Sancus , Sakgus ,
roi des Sabins, qui fut déifié. Il était
père de Sabinus , qui donna son nom
h la nation. L ne inscription trouvée
à Rome , où Saneus est qualifié de
dieu Sémon , fait croire que Saneus
était dans la classe de ces divinités
appelées Semones. ( K. SéiAons. )
D autres le confondent avec Hercule ,
ou même Jupiter.
2. —C'est aussi une épithète qu'on
donne aux divinités ; et alors elle
signifie propice, vénérable.
Sandi ( M. Ajrie. ) , espèce de
confrérie en usage chez les noirs de
la côte de Malaguette, et particulière
aux femmes. Celle-ci , moins sévère
que l'association des hommes , ne de-
mandé que quatre uiois de retraite ,
et finit par VMie. cii'concision. P^oy.
Eelli.
Sa NDiA-Divi ( M. Ind.) , fille par-
faitement belle, dont la naissance est
bizarre. Les géants créés par Brahma
étant devenus pervers au point de
vouloir faire violence au dieu lui-
même , Brahma , pour se soustraire
à leurs poursuites , quitta le corps
qu'il avait nouvellement pris. Cette
dépouille divine donna lèlre à cette
fille , dont les géants jouirent.
SaindivAké {M. ///^.), cérémonie
que les brahmes seuls font tous les
jours pour les dieux en généra! , et
le malin pour Brouma en particulier,
comme auteur de leur origine. Ils
vont , au lever du soleil , puiser de
Tean dans un étang avec le creux de
la main : ils la jettent tantôt devant,
tantôt derrière eux et par-dessus 1 é-
pauie , en invoquant Brouma , et en
prononçant ses louanges ; ce qui les
purifie , et leur mérite ses grâces.
Ils en jettent ensuite au soleil, pour
lui témoigner leiu: reipcct et leur rc-
SAN
connaissance de ce qu'il a bien voulu
reparaître et chasser les ténèbres ;
puis ils achèvent de se purifier par
10 Jjaiu. Cette espèce de culte iïit
élahlie par les premiers hommes , et
les Indiens 1 ont toujours conservée.
Sakéus , Sakétus , nom d'Her-
cule chez les Sahins.
Sang, ou Jour de Sang. On ap-
pelait ainsi certaines fêtes de C\ I è!e
et de Bellone , dans lesquelles leurs
prêtres furieux se couvraient de sang,
en se faisant des incisions par tout le
corps.
Sanga. {M. Jap.) C'est ainsi que
les Japonais appellent le pèlerinage
que ceux de la secte des sintos font ,
une fois tous les ans , dans la province
d Isie , qu'ils regardent comme le sé-
jour de leur prenu'er père. Lorsque
le pèlerin pari pour ce pieux voyage ,
on suspejid à la porte de sa maison
une corde avec du papier hlanc ,
entortillé tout autour. C'est un signe
que la maison du pèlerin est sacrée
pendant tout le temps de son pèleri-
nage. L'entrée en est interdite à tous
ceux qui ont contracté le plus haut
degré d'impureté , que les Japonais
appellent Iina. Si un homme, dans
cet état , osait profaner la demeure
du pèlerin, on croit qu'il serait puni
de sa témérité' par les plus grands
malheurs. Les pèlerins fpii ne sont
pas riches font le voyage à pied :
comnumènient ils demandent J'au-
mône en chemin. Ils sont munis d'un
bourdon. Une espèce de gourde ou
de tasse pend à leur ceinture. Ils eu
tirent un double service : ils s'en
servent pour boire , et reçoivent de-
dans les aumônes qu'on leur donne.
Ils preunent cette pré< aution , afin
que , s'ils meurent en route par quel-
que accident , ils soient reconniis , et
rendus à leurs parents. Le pèlerin ,
f)endant tout son voyage , doit garder
a plus exacte continence ; et si sa
femme l'accompagne, d ne lui est pas
permis d'avoir commerce avec elle.
Lorsqu'il est parvenu au terme de
son pèlerinage , il va loger chez le
prêtre pour lequel on~iui a «îonné des
recommandations avant de partir,
ou bieu «hei un autre à sou choix.
S A IN; 59.3
Ce prêtre lui sert de directeur. Il le
fait conduire ou le conduit lui-même
dans toutes les pagodes que les pèle-
rins doiventvisiter , et lui nomrne les
dieux auxquels elles sont consa-
crées. Il le mène sur-tout dans une
fameuse caverne , que les Japonais
nomment le Pays des deux. Ils
racontent que l^ensio-Daï-Sin, le pre-
mier de leurs camis ou héros , né
dans la province d'Isie, voulant faire
voir que c'était lui seul qui éclairait
le monde, s'enfonça dans cette ca-
verne , et qu'à l'instaat le soleil et les
astres perdirent leur clarté , et la phis
affreuse nuit convritl'univers. Auprès
de cette caverne est située une petite
chapelle , dans laquelle bn voit un
caiiii représenté assis sur une vache.
Le nom de ce cami signifie , en lan-
gage japonais , Venibléine du solcU.
Le pèlerin fait ses prières dans tous
les temples où il est conduit ; mais
sa ft'rvcur redouble quand il entre
dans celui qui est dédié à Tensio-
Daï-Sin , qui est le plus auguste de
tous , et l'objet principal du pèleri-
nage. Après avoir satisfait à la dèvo-
t ion , il se fait donner par le prêtre
une espèce de certificat de son pèle-
rinage , que l'on nomme Oj'arai ,
puis il s'en retourne dans son pays.
En revenant , il se fait distinguer par
un petit surtout blanc et sans man-
ches qu'il met sur ses habits , sur
lequel on lit son nom brodé par de-
vant et par derrière. Les grands sei-
gneuisqui ne veulent pas s'exposer
aux fatigues d'un lo;;;: voyage ga-
gnent quelqu'un qui fait pour eux le
péb riiiage. L empereur envoie, tous
i< s ans , une ambassade soleninelle au
temple principal d'Isie; et c'est ainsi
qu il s'a'.quitte de l'obligation du pè-
lerinage.
SAiNGiR , fjeuve de Phrygie, père
de Ta jeune Sangaride.
SA^•GARA-NARAÏ^EM {M. Iiid.),
nom Siius lequel les Indiens adorent,
dans quelques temples , Siiiva et
Wishnou réunis , en mémoire de la
réunion de ers deux sectes ; aussi
<'etle divinité est représentée moitié
blanche et moitié bleue , et son nom
exprime les deux réunis.
5^4 SAN
Sangaricus, surnom du Serpen-
taire, f^. ce rnot.
Sangaride , nymphe aimëe d'A-
tys , laquelle lui fit oublier ses enga-
gements avec CvLcIe , et causa la
mort de son amant. Pausanias fait
Sangaride mère d'Atys, et rapporte
ime faLle que l'on débitait à Pessi-
nunte. Cette nymphe ayant vu le
premier amandier que la terre eût
{iroduit, y cueillit des aniantles , et
es mit dans son sein. Aussi-tôt les
amandes disparurent , et Sangaride
se sentit grosse. Elle accoucha d'un
fils, que l'on exposa dans les bois, et
qui fut nourri par une chèvre. On le
nomma Atys , ou Attis. K. Atys.
Sakgaridus Pxep. , Ganymède ,
ainsi nomme de la Phrygie où le
fleuve Sangar prend sa source.
Sanglier. ( V. Admète, Adonis,
Adrasïe, Hercule, Méléagbe. )
C était l'animal qu'on immolait à
Diane. On le voit sur les médailles
anciennes, pour marquer les jeux sé-
culaires en l'honneur de cette déesse;
ou bien il désigne des chasses dont on
donnait le divertissement au peuple.
On le regarde comme le symbole de
l'intrépidité , parcequ^au lieu de fuir
devant les chiens , il les attend , et se
Î)récipite au milieu de la meute pour
a mettre en pièces. Un sanglier en
fureur , qui ravage les vignes et les
moissons, est aussi l'image d'un vain-
queur cruel et superbe. C'est sous
un pareil emblème que la fable nous
a représenté ce brigand que Mé-
léagre tua de sa main.
Sanguin , une des quatre com-
fdexions. On la désigne par un jeune
lomme aux cheveux blonds, au visage
.plein , à l'air riant , au teint clair et
vermeil. Des instruments et des
livres de mu|ique , des masques et
autres attributs du plaisir, marquent
son goût pour l'amusement ; et le lulh
qui est dans ses mains achève de le
caractériser. Les dons de Bacclms ,
et les oiseaux de Vénus qui se cares-
sent , expriment que l'homme de ce
tempérament est propre au culte de
ces deux divinités. On a remarqué
au reste qu'aucun de ces tempéra-
ments n'existe d'uae munière uhsolue,
SAN
mais qu'ils se rapprocljent tous par
des emprimts mutuels.
Sangus. V^. Sanctus.
Sani ( M. Ind. ) , Saturne , la plus
malfaisante de toutes les planètes.
Elle est à huit cent mille lieues au-
dessus de Jupiter. Le samedi lui Cat
consacré. C'est le dieu qui punit les
hommes pendant leur vie; il n'ap-
proche d'eux que pour leur faire du
mal. Les Indiens le craignent beau-
coup , et lui adressent des prières.
Ils le peignent de couleur bleue ,
ayant quatre bras , monté sur im cor-
beau, et entouré de deux couleuvres ,
qui forment uu cercle autour de lui.
Saniassis (3/. Ind.), religieux
indiens qui sont l'objet d'une grande
vénération . Le saniassi est ou brahme,
ou choutre. Il se dévoue entièrement
à la divinité. Les vœux qu'il fait sont
d'être pauvre, chaste et sobre. Né
possédant rien . ne tenant à rien , il
erre de tous cotés , jpresque nu , la
tète rasée , n'ayant qu'une simple
toile jaune qui lui couvre le dos , et
pour tous meubles une cruche et un
bâton. Il ne vit que d'aumônes, et ne
mange que pour s'empêcher de mou-
rir. S'il s'arrête dans une ville ou un
village, ce ne doit être que pour une
nuit. S'il est plus courageux, il quit-
tera cruche et bâton , et deviendra
muet , sourd , imbécille et fou. C'est
alors qu'il aura atteint le plus haut •
degré de perfection , celui où le
chaud et le froid , les injures et les
louanges, les richesses et la pauvreté ,
tout enfin lui devient indépendant.
Les hommes de toutes les castes , à
l'exception des parias, peuvent être
saniassis.
Saksaporan ( M. Ind. ) , fête an-
nuelle que célèbrent les habitants du
royaume d'Aracan- Cette fête est
remarquable par une procession so-
lemnelle en l'honneur de 1 idole
Quiay-Pora , qu'on promène dans im
grand chariot suivi de quatre-vingt-
dix prêtres vêtus de satin jaune. Les
dévots s'étendent le long du chemin ,
pour se laisser passer sur le corps le
chariot qui la porte, o>i se piquent à
des pointes, de fer qu'on y attache
exprès pour wruscr j^idule de Icue-
s A O
«.■<ng. Ceux qui ont moins de courage
s'estiment heureux d'en recevoir
quelques gouttes. Les prêtres retirent
les pointes avec beaucoup de respect ,
et les conservent précieusement dans
les temples , comme autant de re-
liques sacrées.
Santé , divinité allégorique. Elle
a^3it plusieurs temples à Rome. Sur
les fnt'daiiies , elle paraît coiu-onnée
d'herbes médicinales. Quelquefois elle
est placée devant un autel , au-dessus
duquel un serpent qui 1 environne
s élève pour prendre quelque chose
dans une patëre qu elle lui présente.
C'est une jeune nymphe à l'oeil riant ,
au teint frais, à la taille léeère, dont
l'embonpoint est formé par la chair,
et, par cette raison, moins sujet à se
flétrir. Elle porte un coq sur la main
droite , et de 1 autre tient un bâton
entouré d'un serpent. Dans la galerie
de Rubens, la Santé est représentée
par un jeune homme nu , avec des
ailes , et un serpent qui s'entortille
autour de son bras. iSos poètes ont
personnifié la Santé. On voit dans
J/jirof un joli cantique à cette déesse.
Mais rien n est plus agréable que
le tableau allégorique qu'en trace
Gresset:
Il est ane jeune déesse
PI as agile qa'Hébé , plas fraîche qae
Vénus ;
Elle écarte les maaz , les langueurs ,
la faiblesse ;
Sans elle la beaoté n'est plas.
Les Amoars, BaccUns et Morphee ,
Xa soatiennenc sar un Iruphée
De myrte et de pampres orne ,
Tandis qu'à ses pieds abattoe
Bampe l'inutile statae
Sa dieu d'Epidaure encbainé.
/". HyGIE , StLCS.
Sâo , une des Néréides.
1 . Saotas , ou Saotès , sam'cur.
P..>cchus avait sous ce nom un autel
à l'rézène.
2. — C'est aussi un surnom de
Jupiter.
Saoud ( 1/. Arab. ) , montagne
que les Arabes placent dans l'eufer,
Bibliût. Orient.
Saovdah {M. Arab.), une des
cinq villes des habitants de Sodôme ,
qui furent abyméçs ou brûlées,
lîibliot. Onc'ii,
SAR 525
S APAN - Catena , fête que l'on
célèbre au Pégu. Les principaux
citovens font alors consinure des
f)yTaraides de dilférentes formes, et
es font conduire au palais du roi ,
sur des chariots tirés chacun par trois
cents personnes. Le monarque exa-
mine ces p_v ramides , et décide quelle
est la plus belle et la mieux travaillée.
Les temples sont éclairés , pendant la
nuit , d'un grand nombre de cierses,
et les portes de la ville demeurent
ouvertes.
Sapan-Jakia , nom d'une fête que
l'on célèbre au Pégu, pays situé dans
la presqu'isle au-deLî du Gange. Le
roi , la reine et toute la cour se ren-
dent en grande pompe dans un lieu
de dévotion , à douze lieues de la
ville. Le roi et la reine sont montés
sur un char de triomphe , attelé de
huit chevaux blancs , et tout éclatants
de pierreries.
Saphis ( M. Musulni.) , morceaux
de papier sur lesquels sont écrits des
passages du Qôran , et que les Maures
vendent aux ?«ègres. « Ces charmes
» ont , disrtit-ils , la propriété de
» rendre invtdnérable celui qui les
» porte , et «jui ne craint alors ni les
» serpents , ni les tigres. >•
Sapho ou Sapphos, lesbienne cé-
lèbre par la beauté de son génie poé-
tifpie, et par sa malheureuse passion
pour Phaon. Les Lesbiens avaient
placé son effigie sur leur momaaie.
Sapience. {Iconol.) Une jeune
fille , dans l'obsciu-ilé de la nuit ,
tient une lampe allumée.
Sarah et SoKAH , tour ou palais
bâti par Nemrod à Babel.
Sarapis. F'. Sérapis.
Sarassouadi {M. Ind.), épouse
de Brahma , déesse des sciences et
de l'hariçonie. Elle naquit dans la
mer de lait, lors«jue les Deverkels en
tirèrent Yamourdon ( l'ambrosie. )
Elle est encore la déesse des langues.
On 1 invoque poiu" faire parler les en-
fants , de même f jue , dans les écoles ,
lorsqu'ils apprennent à lire et à.
écrire ; mais elle n'a point de templc-
Oa la représente tenant un livre in-
dien d'une main, et jouant d'un ins-
trumeat qu'on appelle Kinneri: l'un
5-iD s A R
est renihlènie de la science, et l'autre
de 1 harmonie. C'est la même que la
Sereswati dont il est <{ue»tiou dans
les luémoircs de racadt'aiie de Cal-
cutta , qui la rapproclient de Minerve
Musica. Elle est aussi une des trois
déesses des eaux.
Sarcopuagos, qui consume les
chairs. (, Et} m. SarXy chair, et pha-
i^o , je mange.) Ce nom est doiiné à
tou regardé comme reoiLlème du
tombeau.
Sardopater. T^. Sardus.
SARDor.NE {ISt. Celt.) , nom cel-
tique de Saturne.
S ARDUS , tils de jNîacéris , eut en
Egypte et en Libye le surnom d'Her-
cule. C'est lui qui mena une colonie
<le Libyens dans l'isle qui reçut de
lui le nom de Sardaif;ne. On lui
c'ri^'ea d;ms Tisle des statues , avec
cette inscription : Sardus Pater.
Sare , espace de temps dans la
chronologie chaldéenne , et qui urar-
«juait trois mille S;X cents ans. Voy.
INere et SosE.
Sarfar (3/. Mahom.) , le vent
froid et elai'ant de la mort.
Sari-Harabrama (M. Iiid.), nom
sous lequel la Trinité indienne est
adorée sur la cote d'Orixa , où on la
représente dans les pagodes sous les
traits d'une llijure nuuiaiue à ' trois
tètes.
Saron , ancien roi de Trézène ,
aimait passionnément la chasse. Un
jour qu'il chassait im cerf, il le pour-
suivit jusqu'au bord de la mer. Le
cerf s'étant jeté à la nage , il se jeta
après lui; et se laissant emporter à
son ardeur , il se trouva insensible-
ment en haute nier , où , épuisé de
forces, et ne pouvant plus lutter
contre les flots , il se noya. Son corps
fut rapporté dans le bois sacré de
Diane , et inhumé dans le parvis du
temple. Cette aventure fit donner le
nom de Golfe Saronique au bras de
mer qui fut le lieu de la scène ,
proche de Corinthe. Quant ù Saron,
il tut mis ,,parses peuples,au rang des
dieux de la mer, et dans la suiteilde-
devint le dieu lutélaire des mariniers.
Saeoma, Saronis , Diane honorée
à Trézène, dans uq temple que Sa-
S A R
ron , un des rois du pays , hù avait
élevé.
Saromdes, nom que Diodore de
Sicile donne ayx Diuides. Ce niot
exprime le choix qu'ils avaient fait
de passer leur vie p:;rmi les chênes
les plus vieux et l- s plus cassés , et
dont l'écorce s'eiitr'tjuvre et s'éclate.
Rac. Saronis , chêne dont l'écorce
s'entrouvre.
Saromes, fête annuelle célébrée
à Trévène en l'honneur de Diane
Saronia.
1. Sarpédon , fils de Jupiter et
d'Europe , et frère de Miuos et de
Rhadauianthe. Il disputa à son aîné
la couronne de Crète; mais ayant été
vaincu par lui, il fut obligé de sortir
de l'isle, et mena une colonie de
Cretois dans l'Asie mineure , où il se
forma un petit royaume quil gou-
verna paisiblement.
2. — Fils de Jupiter et de Laoda-
mie , régnait dans cette partie de la
Lycie que le Xanthe arrose , et ren-
dait son état florissant par sa justice ,
autant que par sa valeur. Il vint au
secours du roi Priam avec de noui-
l)reuses troupes , et fut un des plus
forts remparts de la ville de Troie.
I! s'avance contre Patrocle (jui faisait
fuir les Troyeiis , et veut le combattre.
Jupiter, voyant son fils près de suc-
< ondjer sous les eiforts de Patrocle ,
est touché de compassion ; il sait que
la destinée a condamné Sarpédon à
périr en ce moment ; il délibère pour-
tant s'il ne l'ai radiera pas A la mort ,
et s'il u'éludera pas , pour cette fois ,
les décrets du Destin. Sur les ren)on-
trances de Junon, il se détermine à
céder ; mais eu même temps il fait
tomber sur la terre une pluie de i'M\^,
pour honorer la mort d'un fils aussi
cher. Ajjrès que Sarpédon eut été
tué , il se fil un grand combat autour
de son corps : les Grecs veulent le
dépouiller et l'emporter; les l'royens
le défendent. A la fin ceux-ci sont
mis en fuite; et les Grecs, ne trouvant
plus de résistance , dépouillent Sar-
pédon de ses armes , qu'ils emportent
dans leurs vaisseaux. JMais Apollon ,
par l'ordre de Jupiter, vint lui-inèine
enlever le corps de Sarpédon sur le
s A T
«liamp de hataille , le lava dans les
eaux du Heuve , le parfuma d am-
hrosie, le revêtit d haints iminortels,
et le donna au Stiirimeil et à la Mort
ejui le portèrent proiuptement en
ïiVcie , au milieu de son peuple.
Cette mort de Sarpédon devant Troif
est une fiction à' Homère , qui fait
porter ensuite son corps en Lveie ,
parcofjue, selon 1" histoire, Sarp«'doM
mourut et fut enterré en Lycie. Pline
rapporte f{ue le consul Mutianus,étant
gouverneur de Lvcie , avait trouvé
dans un femple un papier où il y
avait une lettre écrite de Troie , sous
le nom de Sarpédon ; mais il révofjue
ce fait en doute , sur ce que du temps
àaomère on ne connaissait pas Tu-
sa<re du papier.
3. — Fils de Neptune , fut un
homme querelleur, qui se jouait de la
TÏe des hommes, et tuait tous ceux
qu'il pouvait surprendre. Hercule en
déLvra le monde.
Sarpedoxia. Diane avait sous ce
nom un temple dans la Cilicie , où
elle rendait des oracles.
Sarritor, dieu des sarcleurs. Rac.
Sarrire, sarcler. On Tiavoquait après
que les bleds étaient levés, p;ircequ"il
présidait au travail qiii consiste à
&ir'cler les champs; c.-à-d., si ôter
les mauvaises herbes qui naissent
dans les terres ensemencées.
SatadÉvens ( M. Ind. ) , caste
religieuse dévouée au service de
Wishnou , dans laquelle les autres
Indiens ne peuvent pas enirer. Ceux
qui la composent naissent religieux ,
se marient et vivent en famille. Quoi-
qu'ils s'occupent à faire des colliers
de fleurs pour les vendre , cela n em-
pêche pas quils ne demandent Tau-
iiiône, en chantant comme les ta-
dins ; mais ils s'accompaenent avec
un instrument qui ressemble à notre
guitare.
&ATIALOGAM , moiidc (le la vérité,
(M. Iiid. ) , paradis de Brahma.
P'. CAÏLASA , SORGON , VaÏCONDOX.
On l'ajppelle aussi Bramalosain.
Satibaka ( M. Chin.) , déesse à
laquelle ?ont fort dévotes les femmes
des lettrés tunquinois.
S A T 51-
SatniÈs , fils d'Enops et de Néis ,
chef troyen , tué par Ajax Oïiée.
Sator, dieu des semailles. Rac.
Serere, semer. Jupiter était aussi
appelé^yator hoini/ium et deorwn,
le })ère des dieux et des hommes.
Saturnales, fêtes romaines- en
l'honneur de Salurue. Elles commeu-
çaient le i6 Décembre. Elles avaient
été long-temps auparavant établies
en ItaUe , et on en faisait honneur à
Jauus, on à Hercule. jMacrobe en
attribue liustilution aux Grecs , chez
qui ces fêtes consistaient principale-
ment à représenter l'égalité qui ré-
gnait parmi les hommes du temps de
Saturne. Pendant le coiu-s des céré-
monies de cette fête, on suspei:da;t
la puissance des maîtres sur leurs es-
claves , et ceux-ci disaient et faisaient
ce qu'il leur plaisait : ils changeaient
dhabit avec leurs maîtres. Cette lête,
chez les Rouiains, se célébrait dans
le mois de Décembre , pendant cinq
ou sept jours. Tout ne respirait alors
que le plaisir et la joie; les tribunaux
étaient fermés, les écoles vaquaient^
il n'était pas permis d'entreprendre
aucune guerre , ni d'exécuter un cri-
minel , ni d'exercer d'autre art que
celin' de la cuisine ; chacun s'envoyait
des présents , et se donnait de somp-
tueux repas. De plus, la ville, par
un édit public, cessait tous les tra-
vaux , et se retirait sur le mont Aveu-
tin , comme pour y prendre lair de
la campagne. Il était permis aux es-
claves de jouer contre leurs maîtres et
de leur dire tout ce qu'ils voulaient;
ceux-ci les servaient à table, comme
p<^iur faire revirre l'âge d'or. Enfin ,
suivant le rapport de Macrobe ,
toute licence était permise aux es-
claves pendant les Saturnales. D'a-
bord , la fête ne durait qu'un jour ;
mais Auguste ordonna qu elle se cé-
lébrerait pendant trois , auxquels
Caligula en ajouta un quatrième qu'il
appela Juvenalis : et depuis on mêla
les Saturnales avec les Sigillaires ;
ce qui prolongeait la durée de cette
fête , tantôt jusqu'à cinq , tantôt jus-
qu'à sept. Pendant les Saturnales, on
sacrifiais à Saturne, la lête décou-
verte , coatre l'usage dw iiutre« céré-
5'i8
S A T
nionies, et cela , sous pr(5lexte que le
temps découvre tout. Les plaisirs
auxquels on se livrait peiuiant les Sa-
turnales ont donné lieu à IVxpression
usitée S aturiial ia agere , pour dire
faire grande chère. On donnait sur-
t<jul , durant ces fêtes , des combats de
f:latliatcnrs , parcequ on s'imaeinait
que l'elTusion du sang humain pou-
vait seule honorer Saturne , et le
reudre favorable aux vœux des
mortels.
Saturne était fils d'Uranus et
de Vesta, ou du Ciel et de la 'i'erre.
Il fît son père eunuque , de peur
qu'il n'eût des enfants. C'était , tlit
Cicéron , l'opinion commune de la
Grèce. Sa femme était Rhéa , dont il
eut plusieurs fils; et sachant qu'un
d'entr'cuK devait lui oter l'empire , il
les dévorait tous d'abord après leur
naissante; mais Rhéa, voulant sauver
Jupiter nouveau né , donna à son père
une pierre qu'il dévora au lieu de len-
fant. Jupiter, étant devenu grand, fît
]a guerre It son père, le vainquit; et,
après -l'avoir traité comme Uranus
fut traité par son fils, il le chassa du
ciel , ou , selon quclf(ues uns , il le
précipita au fond du Tartare avec les
Titans qui l'avaient assisté dans cette
guerre. Saturne eut trois fils de Rhéa,
Jupiter , Neptune et Plulon ; et une
fille , Junon , sreur jumelle et épouse
de Jupiter. Quelques uns y ajoutent
Vesta et Cérès^; outre un grand
nombre d'autres enfants qu'il eut de
plusieurs maîtiesses , comme le Cen-
taure Chiron de la nymphe Philjre,
etc., etc.
Saturne détrôné par son fils Ju-
piter , dit Virgile^ pour se dérober
à sa poursuite , fuit de i'Olympe , et
vint se réfugier en Italie. Il y ras-
sembla les hommes féroces , épars sur
les montagnes ; il leur donna des lois,
et voulut qu'un pays où il s'était ca-
ché , et qui avait été pour lui un sûr
àsvie, portât le uoui de Latiuni. On
dit que son rèi;ne fut l'âge d'or , ses pai-
sibles sujets étant gouvernés avec dou-
ceur. L'égalité des conditions fut réta-
h\iç,ài\. Justin, /\'5, :;aucun n'était au
service d'un autre ; personne ne pos-
sédait riea eu propre ; toutes clioses
S A T
étaient communes , comme si tou#
n'eussent eu qu'un même liéritage.
C'était , dit-on , pour rappeler la mé-
moire de c(>s temps heureux qu'on
établit les Saturnales , et le règne
de Saturne fut appelé le règne d'or.
Diodore de Sicile , rapportant
la tradition des Cretois sur les Ti-
tans , fait de Saturne le uième éloge
que les poètes. « Saturne , l'aîné des
» Titans, dil-il, devint roi; et après
» avoir donné des mœurs et de la po-
» litesse à ses sujets, qui menaient
» auparavant une vie s.mvage , il
» porta sa réputation et sa gloire en
» différents lieux de la terre. Il a
» régné sur-tout dans les pa^s occi-
» dentaux , où sa mémoire est sur-
» tout en vénération. En effet , les
» Romains , les Carthaginois , lors-
» que leur ville subsistait , et tous les
» peuples deces cantons , ont institué
» des fêtes et des sacrifices en son
» honneur , et plusieurs lieux lui
» sont consacrés par leur nom même.
» La sagesse de son "gouvernement
" avait en quelque sorte banni les
» crimes, et faisait goûter un empire
» d'innocence, de douceur. et de fé-
» licite. La montagne qu'on appela
i> depuis le inont Capitolin était
» anciennement appelée le mont .^rt-
» Lnrinn; et si nous eu cvo^jonsDenys
» d'Halicaniasse , l'Italie entière
» avait porté auparavant le nom de
» Salurnie. »
Plusieurs auteurs ont eu recours à
l'allégorie pour expliquer la fable de
Saturne. « Toute la Grèce est imbue
» de cette vieille croyance , dit Ci-
» céron , que Cœlus fut mutilé par
» son fils Saturne , et Saturne lui-
» même enchaîne par son fîls Ju-
» piter. Sous ces fables impies se
» cache un sens physique assez beau.
» On a voulu marquer que l'éther ,
» pnrcequ'il engendre tout par lui-
» mêiiie, n'a pas ce qu'il faut à des
» animaux pour engendrer par la
» voie commune. On a entendu par
» Saturne celui qui préside au
)» temps , et qui en règle les dimen-
» sions : ce nom lui vient de ce qu'il
» dcîvore les années , et c'est pour
» cela qu'on a feint qu'il dévorait ses
V eufants ;
s A T
*» enfants ; car le temps , insatiable
» d'aiinf'es , consume toutes celles
n qiu s'écoulent. Mais de peur qu'il
» ii'alhit trop vite, Jupiter l'a en-
» chaîné, c.-a-d., l'a soumis ou
» cours des astres , qui sont comme
» ses liens. >: D'autres philosophes
n'ont eu épard qu'à la planète qui
porte le nom de Saiurne , et qui est
la plus giaiiiie et la plus élevée de
tontes ; selon eux , ce que les p<jètes
- disent de la prison de Saturne en-
chaîné par Jupit r si^uifie seule-
ment que les inîluences maliiiLes
qu'envo\ait la planète de Saturne
étaient corrigées par des iuiluences
plus douces qui émanaient de celle
de Jupiter. Les platoniciens mêmes ,
au rapport de Lucien, s imaginaient
que Saturne , comme le plus proche
du ciel , c'est-à-dire le plus éloiené de
nous , présidait à la contemplation.
Siitnrnc , quoique père des trois
principaux dieux , n'a point eu le
titrfde père des dieux chez les poètes,
pent-ètre à cause de la cruauté qu'il
exerça envers ses enfants j au lieu
que Rhéa était appelée la mère des
dieux , la grande mère , et était ho-
norée sons ce titre dans tout le paga-
nisirie. C est peut-être aussi l'idée de
cette cruauté qui a pi)rté plusieurs
peuples à rendre à ce dieu un cnlle
Iiorrible par l'effusion du san^ hu-
main. Ce fut chez les Carthaginois
qu'il fut plus particulièrement ho-
noré , et c'est ce culte impie et bar-
bare qui a toujours fondé le plus
prand reproche que !a p^xst 'rite ait
fait à cette nation. /?/ii<io/tî rapporte
quelesCarthaginuis.ajantéiévaini us
par Acathocle, attribuèrent leur dé-
faite à ce qu'ils avaient iiTité Sa-
turne en s'ibstituant d'autres en-
fants à la place des leurs qui devaient
être immolé* ; et pour réparer cette
faute, selon Plutanjiie , ils élurent ,
d'entre la première nob'esse . deux
cents jeunes carrons pour être int-
molés. Il y en eut encore pins de
trois cents autres , r|ui , se sentant
coupables, s'offrirent d'eux-mêmes
peur le sacrifice. A ce sacrifii e , dit
P/utarque , le jeu des flûtes et des
tympanons faisait un si grand bruit
Tome II.
S A T Saf)
que les cris de l'enfant immolé ne
pouvaient être entendus.
Les Carthaginois ne furent pas les
seuls coupables de cette odieuse su-
perstition ; nos anciens Gaulois et
plusieurs peuples d Italie , avant le»
Romains, immolaient aussi à Saturne
des victimes humaines. Z^çwj'S d' Ha'
licaniasse raconte qu'Hercule, vou-
lant abolir , en Italie , I usage de ces
sacrifices , éleva un autel sur la col-
line Saturnienne , et qu'il fit in)inoler
des victimes sans tiiche , pour être
consumées par le feu sacré. Mais
pour ménager en même temps la re-
ligion des peuples , qui pouvaient se
reprocher d'avoir abandonné leurs
anciens rites , il apprit aux habitants
le moyen d'appaiser la colère de Sa-
turne , en substituant , à la place des
hommes qu'on jetait pieds et mains
liés dans le Tvbre , des figures qui
avaient la ressemblance de ces mêmes
hommes ; et par-là il leva le scru-
pule qui pouvait naître de ce chan-
gement.
Rome et plusieurs autres villes de
l'Italie dédièrent des temples à Sa-
turne, et lui rendirent un culte reli-
gieux. Ce fut ïullns Hostilius, roi
de Rome , selon \lacix>he , qui éta-
b it les Saturnales en son honneur.
Le temp e que ce dieu avait sur le
penchant du Capitole fut déposi-
taire du trésor pnblie , par la raison
que du temps de Saturne , c'est-à-dii'e
pe. dant le siècle d'or, il ne se com-
mettait aucun vol. Sa statue était
attachée avec des chaînes , qu'on
ne lui citait qu'au mois de Décembre,
parcerpie , dit ^^po/hdore , c'est au
dixième mois que le fétus est sur le
point de pamilre au jour , n'étant
plus retenu que par les liens délicats
de la ruitnre.
On lit dans Plutarque la relation
d'un voyageur (jui dit avoir visité
la plupart des isies qui sont vers
rAnr.leterre ; que l'une de ces isles
était la prison de SatmTie , qui y
était gardé par Briarée , et enseveli
dans un sommeil perpétuel , et qu'il
est environné d'une infinité de dé-
mons qui sont à ses pieds comme ses
escbves.
Ll
53o S A T
Satnrae (itait coinmunëment re-
prtésenlé comme un \ ieiliard courbé
sous le poids des années, tenant
une faux h la inaiu , pour marquer
qu'il préside ihi temps et ;\ l'agn-
cultvire.
I. Saturnia , Junon , fille de
Saturne.
a. — Tellts, l'Italie, du nom de
Saturne qui \ avait rétné.
Satirmcena , Jupiter , fils de
Saturne.
SatuRïxius , épithète coumiune à
Jupiter , à JNeptuiie et à Pluton ,
connue fils de Saturne.
Satyre. ( Icoaol. ) Elle se fait
aisément remarquer par son ris mo-
queur , par le sifllet qu'elle porte
dans ses mains, et par le petit Satyre
3ui est à ses côtés. Cochin lui en
onne les cornes et les pieds four-
chus; elle arrache les vêtements de
la Louanj^e , avec laquelle il l'a
grouppee
et déchire à belles dents
divers papiers qui tonibeul en lam-
beaux. Autour (i'elie sont de belies
têtes de sculpture brisées , des ta-
bleaux crevés , des orneuients d'ar-
chitecture réduits eu morceaux ;
enlin , elle foule aux pieds diverses
cassolettes.
Satïrf.s , divinités champêtres ,
qu'on représentait çamme de petits
hoîniiies fort velus , avec des cornes
et des oreilles de chèvre , la queue,
les cuisses et les jaml es du mètne
• animal : qur-lquefois ils n'ont que les
pieds de chèvre. On fait naître les
optyres de TVlercureet cie la nymphe
Yphtimé ; ou J>ien de Eacchus et de
la na'ùuie Nicée , qu'il avait enivrée
en chanfreant en vin l'eau d'une fon-
taine où elle buvait ordinairement.
Le poète Noiinus dit ({u'oripinaire-
nient les. Satvres avaient la forme
tout huma ne. Ils gardaient Bacchus :
mais comme Bacchns, malgré tous
ses frardes , se chanî'eait tantôt en
ïxDuc, tantôt en fille; Junonî, irritée
de ces rhanf:emeuts, donna àu.x Sa-
tyres des cornes et des piech» de
cnèvre. Pline le. natumlistc prend
les Satyres des poètes pour une es-
pèce de sinpos ; et il assure que dans
une moutague aes Indes il se trouve
S C A
des Satyres à quatre pieds, qu'on
prendrait de loiu puurîles hommes.
Ces sortes de sinpc-s ont souvent
épouvanté les berpjers , et poursuivi
quelquefois les bergères : c est peut-
être ce qui a donné lieu à tant de
failles touchant leur conip'exion
aujoureuse. Ajoutez qu'il est Sf.uvent
arrivé que des liergers , couverts >de
peau de chèvre, ou des pâtres , aient
contrefait les Satyres pour sériuire
d innocentes bergères. Dès-là l'opi-
nion se répandit que les bois étaient
rempiis de ces divinités n)alfaisantes ;
les bergers tremblèrent pour leurs
troupeaux , et les bergères pour leur
honneur : ce qui fit qu'on chercha *à
les appaiser par des sacrifices , et par
les offrandes des premiers fruits et
des prémices des troupeaux. Voilîi ,
je crois , la véritable origine de tons
les contes qu'on a faits sur les Sa-
tyres.
m. Rahb. t) n rabbin s'e>t imaginé
que les Satyres et les Faunes des an-
ciens étaient en effet des honnnes ,
mais dont la structure était restée
imparfaite , parceque Dieu , lorsqu'il
les faisait, surpris par le soir du sah- ,
bath , avait interrompu son ouvrage. \
Sadris, brigand qui lavageait ]
une contrée de l'Elide , fut tué par '
Hercule.
SaT;T. V- LeT'CADE.
SAiTVEtiBS d'Italie, charlatan? qui
se disent parents de St. Paul , et par-
tent imprimée sur leur chair une
fii;ure de serpent qu'ils donnent pour
naturelle. Ils se vantent de ne pou-
voir être blessés par les serpents
par les scorpions , et de les man
siuis danger.
Saxams , stimom d'Hercule , ou
pour avoir anplanl des n.ontagnes et
ouvert des routes au travers, oupar-
cequ'on lui dédiait des monceaux de ;
pierres sur les grands chemins , ou
enfin j>ar(:eque Jupiter avait fait
tomber sur les Liguriens , ses enne-
mis , imê pluie de pierres.
Scabeli.es , ou ScABiLLESj cspèce*
de castagnettes dont on se servait
dans ics cérémonies de religion et '
sur le théâtre, et qui entraient dan»
ia symphonie des anciens. ^
se A
Chez e> Celles ce que Jes druides
^taientcLrz les Gaulois, et les hordes
chez les Bretons. Les vers elafenl le
seuUenre de littérature qui fût cui-
tne chtz eux ■ c'éUxit h seule façon
de transmettreà la postérité les hauts
J.«ts des rois les victoires des peu-
p!es et la mytholo^^ie des dieux.^On
rcndnu les plus grands houneurs aux
scnldes; ,1s étaient souvent de la
naissance la plus illustre, et plusieurs
souverains se glorifiaient de ce titre
s aides a leur cour, et ces derniers
en étaient chéris et honorés ; ils leur
donnaient place , dans les festins
P-Tm, les grands officiers de la cou-'
ronne, et les chargeaient souvent
des commissions les plus importantes.
J^orsque ces rois mart:haient à nuel-
^ue expédition, ils se fais^iientacAon,-
pnrner de scaldes, qui ét-iient té-
Y'«»s oculaires de leurs exploits, les
cianta.entsurlechampdehataille
et excitaient les guerriers aux com-
ftafs.,Les poètes ignoraient la llaf-
t-ne et ds ne louaient les rois que
sir des fa.fs bien constatés. U« roi
„ ^^"-«-eee, nommé Obus Tris-
g"eson dans un jour de bataille
pinça plusieurs scaldes autour de sa'
Personne, en leur disant av^c fierté •
A ous ne raconterez pas ce que
■i^ous aurez entendu ,!nais ce me
vous aurez vu. Les poe'si.s ^Z
son des étaient les seuls monuments
historiques des nations du nord et
1 on V a pui.é tout ce qui nous reste
de 1 histoire ancienne de ces peuples
I • C^ciM ARDRE , rivière dePhrvie
pr.-s ae Troie , q.»" sort du mont" fda '
et va .se jeter dans la mer, près du
prom-,ntoire de ^\^ée. On en attribue
on^iue à Hercule. Ce héroS, <e
iru'nant extrêmement pressé de la
^^.t > se mit à fouir la terre , dont il
5 sortir la source d'un fleuve qui
iutson non à cette circoi-sîan^.
Rnc. ^kamma andros, fou.Vseruent
l.o.ntue. Les.holiaste d-^oiu^r,'
•JJ-.teque leadroit où Hercule fouit
a terre avait donné quelques gouttes
'£•»«, a cau^e gaH venait d'èire
^ C A 53r
' ÎT.PP^' t ^^■'^"J'-e. en vertn des
prières du héros adressées à Jupi,e^
pour obtenir du Soulagement ^ la
ZSeP'^""^^-'-^ disent
que cette rivière prit son nom dun
Phogieu nommé Scamandre. sS
eaux avaient, dit-on, la propnS
f rendre blonds W cheS dis
femmes qui s';, baignaient. C Sca_
5eur""^'"V-¥eetrfessaÏ^^-
sage Dolopion en cette qualité. H
était tellement, especté dais le r^vs
q^ outes les filles, la veille deïu;
noces, av:,ie..t coutume daller se
ferv"-"'"^^*^^'"'«^
ïiir teur virginité. Le dieu iKi»^
dunepare,,lerfn.ude.Vr;a."d-n :
es roseaux, prenait Ja jeime fille pl^
gro te. Le lecteur c-onroit sans peine
Sirr''''"'î*ï"'^*^"->«»"«
Sa^dSTesl?:-.'" "^"^^
i;/re donna Sr/r^entuTï:
- fin r -"'^*- " Calhrboé , lenne
• fîie dune rare beauté, étaniSe
''^onJ. coutume, onrWr sa viW'
»niteaSc.,.andre,unjeuneWr^^
"TU, 1 aimait depuis long -^luns'
" ««ns espèce ,^fit si Weu, Zr
•' son st^tagènrie. qu'il reçut c;5;ï
•' ^lûil destiné au fleuve: QueloS
" î^'^'l'-f découvrit la fi.urberre- et
" 7 t^^-nei-nire qui avait f;iit l'of^^e
- de Scamandre n'évita que par
' une proninte fuite le cLtimSî
» qu on lui destinait. .,
2. — Fils de Corybas , selon qenl-
ques auteurs, donna son non, n„
fleuveduScam.n.lrcoùilseiela
après avoir perdu le sens dais la'
célébration des mystères de la mè^
des dieux. "«cic
ScAMAxDRiDs , premier et vrai
nom, selon Homhre . d'Astvanax,
fils^d Hector et d'Andromaqûe.
LI 2
53a S C E
Scandale. (Tconol.) C'est un
vieillard vêtu f^iihimuient , 'qui tient
d'une main une bouteille, et de l'autre
le portrait d'une jeune femme. Il est
auprès d'une table couverte d'un tapis
verd , où soQt des dés et des cartes à
jouer.
ScAREE {M. m gyp t.) , emhlème
de l'homme glouton , parceque ce
poisson avale tous les petits poissons
qu'il rencontre , et qu'il est le seid
qui rumine. Horapoll.
ï . ScÉE , une des filles de Danaiis ,
«t femme de Dniphron.
2. — Porte de la ville de Troie,
où était le tombeau de Laomédon.
Une. Shaios , «jaucbe.
Scélératesse. {Iconol.) On la
représente , selon Ripa , par lui nain
très laid , qui tient une hydre , et
l'excite ù s'élancer sur sa victime.
ScÉKOPÉoiE , ou fcle des taber-
nacles. Les Israélites la célébraient
tous les ans au mois de l'isri. Elle
durait sept jours, pendant lesquels
ils habitaient sous des tentes ou sous
des berceaux de feuiilajïes, afin qu'ils
se souvinssent que leurs pères, avant
d'entrer dans la terre promise, avaient
denieufé lonj^-temps sous des tentes
dans le désert. On offrait chaque jour
un certain nombre de victimes en
holocauste et un bouc en sacrifice
poju- le pé-chc. Pendant les jours de
cette fête , ils faisaient des festins
îivec leurs femmes et leurs enfants ,
où ils adu)ettaient les lévites , les
étrangers , les veuves , les orphelins.
Les sept jours expirés, la fête se
terminait par une nouvelle soleriinité
qu'on célébrait le huitième jour , et
où tout travail était défendu comme
le premier. Rac. Skcnè , tente , et
pègnumi , assembler. V^. Saccoth.
Sceptre d' Adam EMîsoN. Ce sceptre
nvait une grande réputation parmi
les Grecs. On l'adorait à Chéronée ,
où il recevait tons les jours des sa-
crifices. L'intendant de ce culte avait
. ce sceptre déposé dans sa maison
pendant tout le teuqjs de son inten-
dance , qui était d'tm an , et le re-
mettait avec céiémonie h son succes-
seur. On prétend que ce sceptre fut
trouvé avec beaucoup d'or eu Pho-
S C H
cjde , où il avait été porté par Electre.
Les Ph(X;éens prirent l'or , et ceux
dé Chéronée le sceptre , auquel ils
attril^èrent une espèce de divinité ,
jusqu'à prétendre qu'il faisait des
miracles. Homère en fuit, pour ainsi
dire , la généalogie , en disant com-
ment il était passé entre les mains
d'Agamemnon. « Ce sceptre, dit-il ,
» ouvrage incomparable de Vulcain ,
» qui l'avait donné au fils de Saturne ,
» passa de Jupiter à Mercure , puis
» ù Pélops , à Atrée, à Thyeste et à
» Agamemnon. » Il existait encore
du temps àH Homère , et on le con-
serva long-temps après.
ScHAAMANs (_>/. Tart. ) , prêtres ,
jongleurs, magiciens des Tartares
Tongous, Jakutes, Ostiakes, et autres
f)euples de la Sibérie , qui ont une
laute idée de leurs talents et de leurs
pouvoirs. On les appelle ainsi du
nom de leur chef, qu'on nomme
Schamman. Le principal emploi de
ces ])rètres est la sorcellerie , et leur
chef excelle dans cette partie, comme
on en peut juger par l'exemple sui-
vant , tel qu'il se lit dans les notes
sur l'histoire des Tartares. «Leschaui-
» man se met sur le corps un habil-
» lement composé de toutes sortes
i> de vieilles ferrailles , et même de
» figures d'oiseaux , de bêtes et de
» poissons de fer , qui tiennent les
» uns aux autres par des mailles de
» même métal. Use couvre les janil"3
» d'une pareille chaussure , et les
» mains de pattes d'ours de mèi;ie
» espèce. Sur la tète il se met d» s
» cornes de fer. Dans cet équipage ,
» il prend un tambour d'une main ,
» et de l'antre une baguette garniiî
» de peaux de souris , saute et c;'.-
» briole en même temps, observai:!,
» dans ses sauts ; de croiser les jam!
» tantôt par-devant , tantôt par-d^
» rière , et d'accompagner les couj.^
» qu'il donne sur son tambour fbs
» linrlements les plus afïreux. Dans
» tons ces mouvements, il a les veux
» toujours fixés vers l'ouverture qui
» est ;iu toit de sa hutte ; et Iorsq;i
» apperçoit un oiseau noir qu
» prétend venir se percher sur 1
» toit, et disparaître aussi- tôt ;
s C îï
» tombe en extase par terre , et de-
>• lueure un quart-dheure dans cet
>• eiat , sans paraître avoir ni raison ,
» m sentiment. Revenu à Ini , il se
" levé , et donne réponse sur le sujet
» pour lequel on le consulte. »
ScHADl-ScHtVAOUN ( J/. fnd. 1
eenies que les Indiens cToient charcés
de re^ir le monde.
ScHADDKiAM , plaisir et désir
j '?>■ ^' P'"°^ince fabuleuse du
Pa;s de trinnjstan, que les romans
orjentauxdisent peuplé deDiveset de
^eri5. Le mot composé répond , dans
la angue persane , à ce q«e nous ap-
pelons ;;av-:t de Cocagne. La capi-
tale de ce pavs imajrinaire sappeile
•ville des' joyaux. Bill. Or.
ScHAMAÏ (-ir.Or/e/,/.),unedes
iacomn, ou Tecouin, c.-à-d. les
l'arques des Orientaux, r. Tacocin.
ScHAMiACAH (M.Mah.), oraisou
mvslerieuse, ou plutôt magique,
qui sert à faire des prestiges et des
enchantements par le moyen de cer-
bTi Sr'^'^ ^* '^^"*^^' P'"^'P^''ée-
ScHAMMATHA , cxcommunication
juive , qui était au-dessus de lex-
communication majeure. Elle se pu-
bliait , d,t-on , au bruit de quatre
cents trompettes , et ôtait toute es-
pérance de retour à la svnaeosue.
Un prétend même que la' peine de
mort y était attachée. /^. Cherem
i\lDDUI. '
ScHÉDius, fils dipbitus, con-
duisait avec Epistropbus les Pho-
céens sur quarante vaisseaux contre
i^roie,
ScHziK , ou Cheyr. On appelle
ainsi , dans l'Orient , les chefs des
communautés reliijieuses et sf'cu-
Jières , et les docteurs distingués.
Mes mahométans donnent ce nom à
j leurs prédicateurs. Scheik est un mot
j arabe qui sipiifie vieillard. Ils se
distinguent des autres mnsdmans
par un tiu-ban verd. Les Turcs en
reconnaissent sept races , qui toutes
sç prétendent issues de Mahomet. Le
«bef réside à la Mecque. Sa dignité
e?t héréditaire; cependant il doit
«Ire coofirojé par le suJtao.
S Cil 535
ScHEiKiSTUM , nom que les Per-
sans donnent au doven de leur clergé.
ScHEiTUAN (M: Ar.), nom ara'be
du diable. Bibl. Or.
. ScHEiTA>s ( M. Tart. ) , petites
images que les peuples idolâtres de
la 5iberie tiennent dans leurs v ourtes
et pour lesquelles ils ont autant de
vénération que les anciens en avaient
pour leurs dieux Pénales.
ScHEKiNAH ( M. Rahh. ) , la nue
qui re'sidait sur le propitiatoire , et
qui, chez les anciens Israélites, était
la marque la plus sensible de la pré-
sence divine. Il n'est question ici que
I t es tables rabbiniques. l^ci rabbins
I donc enseignent que la schekinah
resida d alx.rd dans Je tabernacle
dressé par Moïse- dans le désert , et
qu'elle y descendit au jour de la con-
sécration sous la forme d'une nuée.
Elle passa de là dans le sanctuaire
du temple de Salomou , eu jour que
ce prince fit la dédicace du temple ;
elle y subsista jusqu'à la ruine
du temple de Jérusalem par les
Lhaldéens , et n'y fut jamais réla-
hlie depuis. Les Juifs placent la
schekinah , ou l'esprit parlant et se
communiquant aux honunps , i °. dans
les prophètes ; 2^ dans Xurivi et le
thummim qui sont dans le rationel
du grand-prètre ; 3". dans la fille de
la voix. {V. Bathkol.) Elle ne leur
lut donnée que depuis la mine du
premier temple, et lorsque la pro-
phétie et l'oracle de l'urim leur eu-
rent été otés. Cest la présence de
1 espnt qui résidait dans le temple
de Jérusalem , qui en écartait les
princes de l'air, et communiquait au
lien saint une sainteté particulière.
Les rabbins ajoutent qu'elle repose
sur les débonnaires et sur les huin-
Ue^ , mais qu'elle s'enfuit de l'homme^
hautain et co!ère. Elle réside ches
1 homme hospitalier , et se trouve au
milieu de deux ou trois personnes
reunies pour étudier la loi. Enfin ,
selon eux, fa schekinah a changé dix
fois de demeure ; et étant allée sur Je
mont des Oliviers , elle y demeura
trois ans et demi, criant aux Israé-
lites : « Revenez à moi , mes enfants ^
» et je retoumcrai à vous.» Mais^
L15
534 SCH
voyant qu'ils ne jonlaicnt pas se
convertir , elle se retiia en son lieu.
SCHÉNÉE. V . AtALAKTE.
ScHc^R^AK (;!/. Ai:), un des
noms que les Arabes donnent au
prince des tieuions. Bihl. Or.
>CHERiA , nom ancien do Tisle de
Corfou , appelée d'abord Dr.îpane.
Cltcs , qui la favorisait , craif;nant
que les fleuves qui vor.t tomber tonl
auprès dans la nier n'en fissent à la
longue un continent , pria Neptune
de détourner leur cours , ce qu ii (il ;
et de 1;\ ^i^le eut le nom de Scheria ,
quelle porta juscpi'à Phéax. f\ ce
mot , et CoRCYRE.
SCHIAH et ScHIAT. ( M. Atab. )
Ce mot , eu arabe , sif^nifie une fac-
tion , une secte particulière eu ma-
tière de relioion. Les Turcs s'en
servent pour désigner la secte des
Persans parlisaus d'Ali, qu'ils re-
gardent comine des béréliques. J^.
Shus , qui signifie la même tbose.
ScHiAÏTE ,ou ScHUTE. Les Turcs
appellent ainsi les partisans d'Ali ,
qui sont de la secte aj)peiée Schiah.
y'. ScHiAH et Shiis.
Schisme. {Icoiiol.) On le repré-
sente, ainsi que la Discorde, sous
des traits hideux , les yeux enflammes,
la bouche écuniante , et secouant
dans les aiis une torche ardente ,
svuibole du feu de la discorde qu'il
veut allumer dans tous les cœurs.
ScHŒKEiA ViRGO , Atalautc , fille
de Schénéc.
ScHCENEis , la même.
Shakvvceckas, secte de brahmînes
qui , sans s'embarrasser dans les fri-
voles disputes de leurs confrères au
sujet (le Wislinou et d'Ixora , trou-
vèrent qu'il est plus court et plus
commode de ne rien croire , que de
disputer sans cesse. Le principal
objet de cette secte est le bonheur
de la vie présente ; elle n'envisai^e
rien au-de!à , et renvoie aux enfants
et aux vieilles femmes les contes des
r.utres bràhniines sur l'état de l'iuiie
après la mort. En Uii mot, les schur-
vvœckas sotA de \ éri tables épicuriens ,
e\ cependant on assure que leurs
mœurs sont très ré^'iées.
ScHuouEtAK , nom d'une secte de
S C 1
musulmans quipréciit nt la tolérance,
et qui j;rétendent qu'on ne doit faire
aucune différence entre les sunnites
et les scliiites , entre les sectateurs
d'Aboubèkre et les partisans d'Ali.
SciACRiD {M. Jiahb,) , matines
juives , ou les quatre premières heures
qui suivent le lever du soleil , et que
les Juifs modernes donnent à la
prière. Ils ne peuvent rien faire avant
la prière du matin ; il ne leur est
permis ni de loire , ni de manj^er ,
ni même de saluer.
Sciadéphores, femmes étrangères
qui demeuraient à Athènes, ainsi
nommées, liarcequ'à la fêle des Pa-
nathénées elfes étaient oliliiiées de
porter des parasols poar g§rantir les
Athéniennes du soleil ou de la pluie.
Rac. S/lia , ouii)re.
SciAMAs, serviteur (M. Hahh.),
espèce de sacristain juif, chargé des
clefs de la synafrojrue, et du soin
d'entretenir la propreté et le bon
ordre , d'allumer les lampes et les
bougies , et de préparer tout ( e qui
est nécessaire au culte. C'est le pu-
blic qui le paie.
SciATis. Diane, sous ce nom, avait
à Scias un temple que l'on crojajt
bâti par Arislooème.
SciEKCE ( en général. ) ( Iconol. )
Dans C- Hipa c'est une femme qui
a-ties ailes ;'i la tête , im miroir dans
la main droite , une houle dans la
fïauchc et un triangle au-dessus. Elle
et assez ordinairement caractérisée
par une femme âgée qui a auprès
«'.'elle une sphère , un compas, une
rè,£;le et des livres. Quelquefois on lui
■ fait tenir un flambeau. A ces allé-
gories Gravelot ajoute l'oiseau de
IVIinerve auprès d'elle , VlL/icycIo-
pédie si.us ses pieds , et une guir-
lande de laurier dans ses mains , qui
dénoie que le temps ne peut rieii sur
ebe. La tîgure est que!»{Uti"ois encore
éch;irée par un rayon de lumière qui
descend du ciel.
Science (de gouverner.) {Iconol.)
Elis est ordinairensent symbolisée
par une femme qui tient un timon
de navire , et a le pied pose sur un
glob:'.
SciErjEs , fête que célébrait FAr-'
SCO
cadie en l'honneur l'e Bacclios , dont
on portait ia statue sous un dais ou
pavillon. En cette sclerai-ite . les
■femmes se soumettaient à la llagelia-
tioa devant l'autel du dieu , peur
obéir à un urac'e de Delphes.
SciLLON EcKTE ,féLe des oignons
de /lier. Celle ièle , qui se céiébrait
en Sicile , consistait sur-tout dans
un comliat où les jeunes gens se bat-
taient avec des oignons de mer. La
récompense du vaiuqueur était un
tai!re;iu.
SciM5. r. S-;-,s.
ScioMAMiB , cii\ination qui con-
siste h évoquer les ombres des morts
pour apprendre les choses futures.
SciRAs , surnom sous lequel Mi-
nerveavaitun temple à Phalère , port
d'Athènes, f^ . SciRcs.
ScîRE. Le-> Solvnies , peuples qui
habitaient !e mont Taunis, donnaient
le nom de Scire à trois de îeHrs prin-
cipaux dieux , Arsalus , Dr\us et
Trosobias.
SciRESj^solemnilé d'Atliènes, dans .
laquelle on portait en pompe, par la
ville, des leûtfs ou papillons suspen-
dus sur les statues des dieux , sur-
tout de ^lincrve, du Soleil et de
Neptune. On prétend qu'elle avait
quelque ressemblance avec la fête df s
Tabernacles chez, les Juifs. On v
faisait de petites cabanes de feuil-
lage ; et , daiis les jeux qui en faisaient
partie , les jeunes gens tenaient à la
main des ceps de vigne chargés de
raisins.
SciRIAS. F'. SciRAS.
ScmoN , vent furieux auquel on
faisait des vœux , pour être garanti
des ravages qu il faisait.
SciBOPHORiEs , ia même fête que
les S< ires.
SciROPROBioH , mois attiqne , qui
répond à Juin , ainsi nommé parrc-
qu'on céb-brail dans ce mois les fêle^
de Minerve nommées Scirophories.
Scir.u&, prophète de Dodone ,
avait bâti , dit-on , un teœpîe à Mi-
nerve Scircs.
SconTAs. Sous ce nom , tiré d'une
hauteur qui se trouvait dans l'en-
«einle de r<Iég;;t!opoiiS^ Pûu avait
SCO 555
dans cette ville une ttatue de bronze
haute d'une cxjuùée.
Scopis , athîite thcssr.lien , dont
Siuionide chanta les exploits, mais
qui ra}>attit tiu prix convenu , parte-
qiie le po^te a", ait fait entrer dans
son éiogc celui de Casior tt âe Poliux.
L'avare lutteur renvoya le panée v-
riste aux Tvndarides i^our èlre pavé
du reste. Quelque temps après, Si-
monide s'étant rendu à linvitation
de ratldète, on viiit lui dire pendant
le repas que deux jeunes gens de-
m.Tudaient à lui parler. A peine ''tait-
il Sorti de la maiion^qu e!le s';é» rcula^
et écrasa sous ses ruines le man\ais
plaisant et ses c-onvives. On ne douta
pas que les deux frèies n'eussent
puni l'insulte de l'athlète , et récom-
pensé les éloges du poète.
ScoPÉiiSME , espèce de sortilège
dont fut accusé, à Rome , Fur.nsCre-
siniu^, parcequr son champ, qnoique
pîus petit , rjpnortait plus que ceux
de ses voisins. On sait qu'il sen jus-
tifia en produisant ses instruments
de labourage.
ScohPioR , un des douze signes du
zodiaque , entre le signe de la Ba-
lance et celui du Sagiltaiie. Les
poètes disent que c'est le scorpion
qui , par ordre de Di.ine , piqua vive-
ment au talon le fier Orion , lequel
se vantait de défier les animaux les
plus féroces , et avait voulu violer la
cliaste déesse. Il était peut-être des-
tiné à indiquer les maladies dange-
reuses qui régnent quelquefois en
automne. Dans les hiéroglyphes égyp-
ti<ns, le scorpion et le crocodile ter-
restre sont l'image de deux ennemis
d'égale force qui luttent ensemble ;
car tantôt le scorpion succombe ,
tantôt le crocodile. Les Egyptiens ,
voulant désigner nn seid vainqueur ,
représentaient ou le lésard , ou le
scorpion. Voulaient-ils désigiier un
vainqueur prompt , c'étnit le croco-
dile ; un vainqueui lent , ie scorpion ,
à cause de la lenteur de ses mou\e-
nients. HoiupoU.
ScoTiA , ténébreuse , surnom
sous lequel Hécate avait un temple
snpcibe sur les bords du lac Acné-
ruse en Egvplç. Ce surnom expri-
Ll 4
536 S C Y
niait l'empire qu'elle avait sur les
ombres.
ScoTios , le ténébreux , nom
sous le(|uel Jupiter avait un temple
près de Sparte , appureniinent pour
signifier que Thomme ne saurait pé-
nétrer dans les protondeurs de la
divinité.
Scr.iBE QviNDECiM VIRAL, officier
au service desquindecimvirs, chargé
de la garde des livres sibyllins.
ScROBE , ScROBiciLE, espècc de
fosse dans laquelle ou faisait des
sacrifices et des libations en l'honneur
des dieux des enfers.
ScRLPULE. ( IconoJ. ) Ripa le
représente par un vieillard maigre ,
vêtu de blanc , ayant au cou une
chaîne d'or , à laquelle est attaché un
cœur , emblème de candeur : il re-
garde le ciel en tremblant ; il tient
un crible, d'oti s'envole la paiUe qui
se sépare du bon grain; àses pieds
sont un fourneau et un creuset.
Sculpture. ( Iconol. ) Elle est
vêtue à la légère ; le marteau et le
ciseau qu'elle tient servent à la faire
reconnaître. Autour d elle sont le
Torse, l'Apollon , le Laocoon, etc. ,
comme étant les monuments de la
plus parfaite imitation de la belle na-
ture. On lui donne aussi pour attri-
buts d'autres statues antiques, posées
sur un riche tapis, pour marquer
que cet art ne peut fleurir que dans
un pays florissant. Elle est encore
représentée par des génies dont l'un
tient un compas , avec lequel il me-
sure un buste , et l'autre travaille à
ébaucher une tète.
I . ScYLLA , fameux monstre de la
nier de Sicile , avait été autrefois une
belle nymphe , dont Glaucus , dieu
marin , fut amoureux ; mais n'ayant
pu la rendre sensible , il eut recours
à Circé , fameuse magicienne , qui
composa un poison , quelle jeta en-
suite dans la fontaine ol\ la nymphe
avait coutume de se baigner. A peine
Scylla fut-elle entrée dans la fontaino,
qu^elle se vit changée en un monstre
qui avait douxe griffes, six gueules
et six tètes ; une foule de chiens lui
sortaient du corps autour de sa cein-
ture, et par des hurlements conti-
S C Y
nuels effrayaient tous les passants.
Scylla «'liravée elle-même de sa figure
se jeta dans la mer, près de l'endroit
où est le fameux détroit qui porté
son nom. Mais elle se vengea de
Cir(;é , en faisant périr les vaisseaux
d'Ulysse son amant.
Hointve dit que Scylla a une voix
terrible , et que ses cris affreux res-
sendjlent au mugissement du lion.
C'est un monstre horrible dont 1 as-
pect ferait frémir un dieu même : il
a six longs cous et six tètes énormes ,
et dans chaque tète trois rangs de
dents qui recèlent la mort. Lors-
quelle voit passer des vaisseaux dans
lo détroit, dit Virgile , elle avance
sa tète hors de son autre, et les attire
h elle pour les faire périr. Depuis la
tête jusqu'à la ceinture c'est une fille
d'une beauté séduisante ; poisson
énorme dans le reste du corps , elle
a une queue de dauphin et un ventre
de loup.
On croit que Scylla était un navire
desTvrréhnicnsqui ravageait les côtes
de Sicile , et qui portait sur sa proue
la figure monstrueuse d'une femme
dont le corps était environné de
chiens. Ajoutons que le bruit que
fout les vagues qui se l)riseut contre
les rochers du détroit , imitant l'a-
boienient des chiens, et l'eau qui se
précipite avec impétuosité dans les
gouffres, ont aidé à la fable.
2. — Fille de Nisus roi de Mé-
gare , changée en alouette , en puni-
tion d'une insigne perfidie envers son
père. ( /^. Nisus.) f^irgile et Oi'ide
paraissent avoir confondu ces deux
Scylla.
ScYPHius , cheval que Neptune fit
naître d'une pierre.
ScYRiAs , Déidamie , fille de Ly-
comède , roi des Scyres.
ScYRON, fameux brigand qui dé-
solait l'Atlique. Non content de dé-
pouiller les voyageurs qu'il surpre-
nait dans les défilés des montagnes ,
il les forçait de lui laver les pieds sur
un de ces rochers escarpés, d'où,
sans effort et d'un seul coup , il les
précipitait dans la mer. Là Se nour-
rissaient de chair hvmiaine les tortues
qu'il engraissait axmi pour rendre
s E B
lenr chair plus délicate. Th(?sée le
défit , et brùia ses os dont il fit un
sacrifice à Jupiter. O^'icie dit que ce
héros les jeta dans la mer , et qu ils
furent changé:? eu rochers. (^^.SiKis.)
M. Boëttiger a établi par des conjec-
tures très probables que ce brigand
est le même que Sinis , auquel ou
donna les di% ers surnoms de Prscuste ,
Daniastès, Pilhiocamptc, pour indi-
quer les différentes manières dont il
exerçait ses cruautés.
ScïROS, isle de l'Archipel, habitée
d'abord par les Pélasges et les Cariens,
théâtre de la mort de Thésée ( ». Ly-
comède ) , et célèl>re sur-tout poiir
avoir ser^ i d'asyle à Achille désuisé
en fille. Palhts en était la prolectrice.
Elle avait un temple magnifique sur
le bord de la mer, dans la ville capi-
tale , et dont les débris existaient
encore du temps de Toumefort.
ScïTHA, ou Scythes , fils d'Her-
cule , ou, selon Pline , de Jupiter et
d'uHe femme moitié serpent , nom-
mée Echidna, donna son nom ù la
Scythie.
Scythes, peuples qui habitaient les
bords de la mer K^oire. Ils adoraient
\esta , Jnpiter et la Terre qu'ils
croyaient sa femme , Mars et Her-
cule. Ils juraient par le vent et par
1 epée , l'un comme auteur de la vie
et de la respiration, et l'autre comme
donnant la mort. Ils sacrifiaient des
chevaux à Mars , représenté par
1 épée , et quelquefois ils lui imnH>-
laient un homme de chaque centaine
de leurs prisonniers de cuerre.
ScYTHON. Ovide lui donne l'épi-
thète Ainbigims, parcequ'il pouvait
se changer en femme , et reprendre
à son ^ré sa forme natiuelle.
Seater, divinité saxonne.
SÉBiDiKS, fêtes, les mêmes que
les Siibasies. V. Sabasicj.
Sébasi us , respectable , surnom
de Jupiter.
Sébéthis, nymphe, fille d'Œbalns.
Sebhil, ou Sebhakl ( >/. Mah.),
ange qui tient les livres où les bonnes
et mauvaises actions des hommes
sont écrites.
Sébuéens ( 3f. Rahb. ) , anciens
sccuàtes juifs, qui chai^geaicnt les
SEC 5-^
temps marqués par la loi pour la cé-
lébration des principales fêtes de
Tannée , et tpii soleumisaientla Pâque
le septième mois.
Séblt.aëns (3/. /îait.), rabbins
ou docteurs juifs qui ont vécu et
enseigné depuis la publication du
Talmud. Séljuraën signifie, en hé-
breu, c/ui opine ; et ce nom leur fut
donné parceque , le Talmud étant
publié et reçu dans toutes les ccoies
et svnagogucs. les sentiments de ces
docteur», postérieurs au Talmud , ne
faisaient plus des lois , mais n'étaient
plus que de simples opinions.
Secespita , couteau fort long dont
on se ser\ait pour égorger la vic-
time , ou pour tirer ses entrailles. Il
avait un manche rond d'ivoire , garni
dor ou d'argent.
Séchana'ga ( .>/. ïfid. ) , roi des
serpents, le Pluton des Indous. Voici
com.i.e le neiut le Bhagavat: « Son
» ;iir est fier; il a mille tètes, et sur
» chacune porte une couronne ornée
» de pierreries éblouissantes , dont
» une est plus grosse et plus brillante
» que les autres. Ses jeux sont ar-
» dents connne des torches enilani-
>» niées ; mais son cou, ses langues et
» son corps, sont noirs. Les manches
» de son vêtement sont jaunes. Un
» joyau étincelant pend à chacune
« de ses oreilles. Ses bras sont éteu-
» dus et ornés de richt-s bracelets ,
» et ses m;iins {Hjrtent la sainte co-
» (piille, l'arme radiée, la masse de
» gnerre , et le lotos. »
Sèche (>/. Egy-pt.), hiéroglyphe
de rhomme qui , courant à sa perte,
trouve son s;ilut. La sèche, en elTet ,
s'avance sans crainte vers le pêcheur ;
mais bientôt, voyant qu'il ^ eut la sur-
prendre, elle répand dans l'eau une
liqueur noire, qui la dérobe aux re-
gards , et lui donne le moyen d'échap-
j>er. Uorapoll.
Secours. ( Tconol. ) C'est une
feramearmée qui lient une épée nue :
c'est le secours contre les incursions
ennemies. E!!e porte une f)ourie , et
un panier rempli de vibres : c'est le
secours dans les calamités. Elle
marche à grands pas, car le secours
doit être prompt.
538
SEC
SrcRET. ( Iconol. ) Graveîot le
personnifie sous les tmits d'une ma-
trone ^rave , qui pose un anneau sur
les lèvres , comme pour les sceller ,
tandis que son autre main est placée
sur sa poitrine dans 1 action de ren-
fermer en elle-même ce qui lui est
confié. Près d'elle se voient la lif;ure
ti liarpocrate ; celle du Sphinx, hié-
roglyphe du secret chez les Egyp-
tiens; ce qui lavait fait' prendre par
Autuste pour son cachet, f. Kipa
y met une grenouille , de celles qui ,
selon Pline, sont uiuetles, et qui se
voyaient sur-tout dans l'isie de Sé-
riplic, de la mer Kfée ; ce qui avait
donné lieu au proverbe Raiia Sen-
yhia , pour dcsif;ner une peràoniie
d'ime humenr taciturne. (/ . Har-
l'OCRATB , SlLLKCE , MuTA. ) On le
représente encore par un jeune
homme totalement enveloppé d'une
draperie noire , couleur emLléma-
tique du profond ouhli Oii doivent
être ensc\ élis les secrets qui nous sont
confiés. Il a sur la bouclie un })aii-
deau , sur lequel il imprime encore
Un cachet.
StCFtETUs , surnom de Jupiter ,
apparemment lorsqu'on l'honorait en
f)arliculier , ou sans le confondre avec
es autres dieux.
Sécllaiees (Jeux). C'étaient des
fêtes solemnelles que l'on célébrait ,
avec une grande pompe , vers les ap*
proches de la moisson, peudant trois
jours et trois nuits consécutiis. £n
voici l'origine :
Dans les premiers temps de Rome ,
c'est-ii-dire sous les rois , itn certain
Valésus ou \'alésius, qui vivait à la
campagne dans mie terre du pays des
Sabins , proche du village d'Erèîe ,
eut deux fils et une fille qui furent
frappés de la peste. Il reçut, dit-on ,
ordre de ses dieux domestiques de
descendre le Tybre avec ses enfants,
jusqu'à un lieu nommé Trireiitàiin ,
qui était au bout du Champ de i>Iars ,
et de leur y faire boire de !'e:.n qu'il
ferait chauffer sur l'autel de Piuton
et de Proserpiu'*. Les enfants , en
ayant bu , se truu\èrent parfaitement
guéris. Le père, en action de i' races,
offrit au même endfoit des sacriilces ,
S E C
célébra des jeux, et dressa aux dieux
i\ii:& lits de parade, Lecliilernia ,
pendant trois nuits ; et jKjur porter
dans son nom même le souvenir d"ua
événement si singulier , il s'appela ,
dans la siu'te , Manius y a/anus
Térentiiws ; Maniiis , à cause des
divinités infernales auxquelles il avait
sacrifié; Valeiius, du nom Fulere,
parceque ses enfants avaient été réta-
blis en santé ; et TercnLitius, du lieu
où cela s'était passé.
En 245 , c'est-à-dire l'année d'après
que les rois furent chassés <le Rome ,
u:ie peste violente , accompasnce de
plusieurs prodiges, ayant jetéla cc>ns-
ternation dans la ville, \ aienus Pu-
bhcola fit sur le même autel des
sacrifices à Piuton et à Proserpine ,
et la contagion cessa. Soixante ans
après , on réitéra les mêmes sacrifices
par ordre des prêtres des Sibylles ,
en y ajoutant les cérémonies pres-
crites par les livres sibyllins ; et
alors il fut réglé que ces fêtes se
feraient toujours dans la suite à la fin
de cbaque siècle ; ce qui leur fit don-
ner le nom <le jeux séculaires. Ce
ne fut que long-temps après, c'cst-à-
dite pendant la seconde guerre de
Cartilage , qu'on institua les jeux
Apollinaires en l'honneur d'Apollon
et de Latone. On les célébrait tous
les ans ; mais ils n'étaient pas distin-
gués des jeux séculaires l'année qu on
représentait ceux-ci.
L'appareil de, ces jeux était fort
considérable. On envoyait des hé-
rauts dans les provinces, pour inviter
les habitants à la célébration d'une
fête qu'ils n'avaient jamais vue , et
qu ils ne reverraient jamais.
On distribuait au peuple certaines
graines et certaines choses lustrales
et expiatoires. On sacrifiait la nuit à
Plulon et à Proserpine, aux Parques ,
aux Pythies , à la Terre; et le jour
à Jupiter , à Junon , à Apollon , à
Latone , à Diane et aux Génies. On
faisait des veilles et des supplications;
on plaçait les statues des dieux sur
des coussins , où on leur servait les
mets les plus excpiis. Enfin , pendant
les trois jours que durait la fête , on
chantait trois cantiques dilierenls ,
s F, c
( imine l'assure Zosiine, et l'on don-
nait :;ii peuple cliw.rs spectacles. La
scène de la féte ciiai!;;eait chaque
j'jin- ; ie premier on s'assemblait dans
le Champ de Mars , le second :!U
Canitole, et le troisième sur lo mont
Pabtiu. Ce l'nt pour ceux-ci qu Hv-
race composa son Potnieséculaiie.
Il fut chanté dans le temple d'A-
po'lon Palatin, que l'emperenr avait
fait Làtir onze ans auparavant. C est
un monument curieux des cérémonies
qui s'observaient dans cttle fcie.
Les poèmes séculaires étaient
chantés par cinquantwqnatre jeunes
f;eas , partagés en deux clia urs, dont
l'un était compc■^é de vinpt - sept
garçons , et l'autre de vingt-sept fiilcy.
Secliii Du. On trouve dans une
inscription securis liiis , ce ijui doit
s enlCEdrerelativeniciit pourlesdieux
qui procurent la santé de l'ame ou
du corps.
Sécurité. Sur une médaille de
Nérou , elle appuie sa tète sur sa
nuun droite , avec unejamîve éfeiiduc
nonchalaumient. Une autre la ïiré-
senîe appuyée sm- le coude eoiiche ,
avec la main droite placée sur la tète,
expression du repos. Sur une troi-
sième , on la Toit tenant d'ime u:ain
une corne daLondance , et de i'ànf re
niellant le feu avec un flamijrau h
un monceau d'armes qui est à ses
pieds. Sur une médaille de Titus ,
elle parait assise devant un autel
allumé, parccquc, disent les anti-
qncires , le culte que l'on rend à la
divinité produit la sécmitc de l'em-
pire. Sur une autre d'Adrien , elle
est à demi nue , assise , appuvée sur
ime corne d'abondance, et en tient
une autre dans ses mains, parceque
la sécurité publique vient du soin
que prend le fiouvernemeut d'entre-
tenir ral)ondanee.
I. SîcurECRs , pladiateurs qui
avaient pour armes une épée et une
espèce de massue à bout plombé. Ils
étaient ainsi nommes , parcequ'ils
devaient poursuivre les réliaires.
■2. — Ce nom était aussi donné à
ces pladiateuis q-.ii prenaient la i,'ace
de ceitx qui étaient tués dans le com-
bat , ou qui combattaient le vaia-
S E E 539
queur ; ce daugereux honneur était
tiré au sort.
StnÈM , ou Sedolk ( J/. Pers. ),
fête dahs laquelle i-^s Perscr.s ;u.'u-
Uicnt de prands icu^n. pendant la
nuit , autour desquels ils loi^t des
ftstiîis et des danses.
Skdbas ^ M. îilah. ) , espèce de
lotua du paradis, du bois dutjufl ks <
mu-sulmano djsect~qu 'étaient faites
les tat'les de la Ici doiiDees à Moise-
Sèdke {M. Muh.), grand-prètre
de la seet»- d Ali , chef des Persans.
Le ièdre est nonuiié par le sophi
de Peise , qui confère oruinuirenu-nt
cette dignité à son plus proche pa-
rent.
La jurisdiction du sèdre s'étend à
tout ce qui a rapport aux établissc-
nients pieux, aux mosquées, aux
hôpitaux , aux col!è;:es , aux tomLeavx
et aux monastères. Il dispose de tocs
les emplois ecclésiastiques , et nomn;e
tous le.^ supérieurs des niaisons rel.-
gieuaes ; ses décisions en matière ce
relii'ion sont reçues comme auîa: t
d'oracles infaillibles ; il juge de toutes
les matières criminelles, dans .-a
propre maison , sans appel ; et il est ,
sans contradiction, la seconde per-
sonne de l'empire.
Néanmoins le caractère du sèdre
n'est pas indélébile ; il quitte souvent ;
sa dignité pour occuper un poste"
purement séculier. Son autorité est-
balancée par celle du mntsichid ,
ou premier théologien de Tenipire.
ScEiKHALESLAM, c.-à-d. le vieil-
lard, ou le chef de la loi. Les musn'-
mans désignent par ce nom , ou ua
grand iman , ou le muphti , qui est
leur souverain pontife.
Seeks ( M. lad.), jccte hérétique
séparée des hrahmes , qui croit qu'il
n y a qu'un Dieu tout-puissant quj
remplit l'espace , pénètre la matière ,
et seul est dicne de l'hommage et de
l'invocaiion des humains. Ils pensent
encore quHm jour h venir la vertu
sera récompensée et le vice puni ;
dogme qui non seulement prescrit la
tolérance . mais interdit toute dispute
avec ceux d'nneautrccrovance.Leur
livre sacré défend le meurtre, le vol
et tous ies crùues coctraixes à Tordre
54o S E F
et à la paix de la société ; recom-
mande la pratique de tontes les vertus,
mais sur-tout une philanthropie uni-
verselle , et l'exercice illimité de
riiospitalité envers les étrangers et
les voyageurs.
Séfer-Tora. , livre de la loi.
( M. Jiahh. ) Les Juifs modernes
se vantent d'en avoir un eNemplaire ,
copié de la main d'Esdras , sur lor-
thographe de Moïse. C'est au Caire
cjue se conserve ce livre. Il en est de
cet exemplaire comme de bien des
reliques , dont on peut révoquer en
doute l'authenticité. Quoi qu'il en
soit , les Juifs en ont , dans toutes
leurs synagogues, des copies écrites
sur du vélin, avec de l'encre faite
exprès , en caractères quarrés , qu'ils
appellent meruhaad. Ces copies sont
liâtes avec la plus grande correc-
tion. S'il arrivait au copiste d'y
glisser la moindre lettre superflue ,
ou d'en oublier quelqu'une , il fau-
drait recommencer tout l'ouvrage.
La forme de ces livres qui contien-
nent les lois de Moïse est semblable
à celle des livres des anciens. Ce sont
des peaux de \élin cousues ensemble
avec les nerfs d'un animal monde ,
cl roulées sur deux bâtons qui sont
aux deux extrémités , et qu'ils nom-
ment hez-haini, c'est-îV-dire bois de
vie. Les femmes juives emploient
toute leur industrie pour former un
tissu digue d'envelopper ce livre
sacré. Il a ordinairement deux enve-
loppes , et celle qui est par-dessus
est la plus riche. Comme les bâtons
excèdent de beaucoup le vélin , ils
en couvrent quelquefois les extré-
mités avec un tissu d'argent , orné
de grenades et de clochettes , auquel
ils donnent , à cause de ces orne-
ments , le nom de Himoniii. , qui
signifie pomme de prenade. Ils
mettent au-dessus , tout autour , une
courorme qui est entière ou à moitié,
et qui pend par-devant : ils la nom-
ment hatara , ou chedertora , c'est-
ft-dire couronne de la loi. Lorsqti'on
lit ce livre de la loi, on le déroule
sur une espèce d'autel de boisj, un
peu élevé, placé au milieu ou à l'en-
trée de la synagogue ; et quand on
l
S E H
prêche , le livre reste sur cette es-
pèce de pupitre. ( f^ . Synagogue ,
Paralciod. ) Le respect des Juifs
pour le livre sacré est si grand, qu'il»
achètent l'iionncur de le tirer de l'ar-
moire où il est enfermé , et de l'y
remettre , honneur qui ne s'accorde
qn au pins offrant. L'argent qui en
rovient est employé h l'entretien de
a s\nagogue, ou au soulagement des
pauvres.
Lfs enfants des Juifs apportent à
la synagogue des rubans destinés à
envelopper le livre de la loi ,,sur les-
quels sont brodés à l'aiguille leurs
noms et ceux de leurs parents , leur
âge et le jour de leur naissance. C'est
le père de l'enfant qui remet le ruban
entre les mains de ceux qui sont
chargés du livre de, la loi. En enve-
loppant le Séfer-Tora dans ces ru-
bans , on prend garde que les lettres
qui y sont brodées soient tournées
du coté de la loi , et même la tou-
chent s'il est possible. On attache à
la couverture de ce livre sacré , par
le moyen d'une petite chaîne d'ar-
gent , une lame de pareil métal , qui
est creuse , et renferme plusieurs
autres lames plus petites, sur les-
quelles sont gravés les noms des fêtes
et des solemnités auxquelles on a
coutume délire la loi. Sur la grande
lame sont tracées ces paroles , La
couronne de la loi; oh celles-ci ,
La sainteté du Seigneur.
Ségeti A , Segesta , divinité cham-
pêtre qui avait soin des bleds au
temps de la moisson. Les laboureurs
l'invoquaient alors pour obtenir d'a-
bondantes récoltes. Rac. Seges ,
moisson.
Segiadah , ou Segtadeh ( M.
Mah. ) , petit tapis ou natte de jonc
que les musulmans portent toujours
avec eux, pour s'y agenouiller, et
faire les cinq prières que leur loi
leur commande chaque jour.
Segjin ( M. Mah.), la septième
partie de l'enfer, la plus basse de
toutes , dans laquelle sont jetées les
âmes des impies, sous l'arbre noir et
ténélncux, où l'on ne voit aucune-
lueur.
SÉHÉLAN ( 31. Or. ) , monarqua
s E J
du povs fabuleux appelé , dans les
romans orientaux , le Ginnistau , ou
Kovaurae des Fées.
Seia , divinité champêtre qui
veillait à la conservation des
Lieds encore enfermes dans le sein
de la terre.
Seike, une des plus grandes ri-
vières de France. On la ret-onuait
principalement au cvï^ne qui est à
ses côtés. Oa voit dans le jardin des
Tuileries un grouppe de Coitslou
l'aîné, qui représente la Seine et la
Marne : à côté deiles sont deux eu-
farats ; l'un semble jouer avec un cy-
^ne, attribut de la Seine; l'autre
tient une écrivisse qui désigne la
Marne. La figure représentant la
Seine est plus élevée que la Marne,
et reçoit cellç-cidans son sein.
Seisacutheia , l'action de se-
couer un fardeau , sacrifice publie
que faisaient les Athéniens eu mé-
moire de la loi de Sulon qui avait
remis les dettes aux pauvres , ou du
moins en avait diminué les intérêts ,
et empêché les créanciers de se saisir
de leurs personnes. Rac. Seicin ,
mouvoir ; achlhos , fardeau.
SÉiviAS , secte de Lrahmiues spé-
cialement dévoués au culte d'Ixora ,
ou Esvvora , qu'ils regardent obmme
supérieur à Wishnou. Pour se faire
reconnaître , ils ont coutume de se
tracer sur la tète quatre ou cinq
lignes avec de la cendre de bouze de
vache. Plusieurs portent au cou , ou
dans leurs cheveux , cette infâme
idole d'Ixora, qnon appelle Lingam.
( T^. Lingam. ) Ils l'attachent aussi
au bras de leurs enfants.
Séjahs, moines mendiants de la
religion mahométane. Ce sont pour
h\ plupart des vagabonds et des liber-
tins. Ils ont des monastères qu'ils
n'habitent presque jamais. Leurs sn-
Eérieurs , en les envoyant à la quête ,
•nr commandent de ne revenir
qu'avec une certaine somme d'ar-
gent , et une certaine quantité de
vivres. Ils courent avec ce congé de
villes en villes , de villages en vi!-
laees ; et quand ils arrivent dans une
1>Iace publique , ils crient de toutes
eurs forces : « Dieu , envoyeï-ooas
SEL 54c
» tant d'écus et tant de mesures de
» riz. » Après celte singulière dé-
claration , ils vont dans les maisOJis
et dans les rues faire usage de leurs
ruses et de leur adresse.
Se L AGE ( M. Celt.), plante que
les Druides cueillaient avec des pra-
tiques superstitieuses, comme le sa-
molus. Il fallait, dit Pline , l'arra-
cher sans couteau, et de Ja maia
droite , qui devait être couverte
d'une partie de la robe , puis la faire
passer secrètement à la main gaucho,
comme si on l" avait volée ; enfin , il
fallait être vêtu de {blanc et nu-
pieds , et avoir préalablement offert
un sacrifice de pain et de vin.
Selamanès , nom syrien de Ju-
piter , sur une inscription trouvée ,
il y a près d'un siçcle , près d'AIep
en Svrie. V^. Madbacchus.
Sélasie , surnom de Diane.
Sélasphore , porie -flambeau ,
Diane honorée sous ce nom chez les
Phlyens. V. Phosphore.
Selecti , choisis. Le conseil de
Jupiter était composé de douze dieux
nommés Consentes ; mais les Ro-
mains, s'iniaginant que ce nombre ne
suffisait pas au gouvernement du
monde , l'augmentèrent de huit nou-
veaux conseillers qu'ils appelèrent
Selecti. Ceux qu'ifs honorèrf-nt de
ce choix, qu'ils crurent ratifié par
Jupiter , étaient Genius , Janus ,
Saturne , Bacchus , Pluton , le
Soleil , la Lune, et Tellus.
Séléké , fille d'Hypérion et de
Rhéa , ayant appris que son frère
Hélion, qu'elle aimait tendrement ,
avait été nové dans lEridan ," se
précipita du liant du palais. On pu-
blia que le frère et la sœur avaient
été changés en astres, et qu'ils
étaient le soleil et la lune. Les
Atlantides , au rapport de Diodore ,
honorèrent depuis ce temps-là ces
deux astres sous le nom d'Hélion et
de Sé.'éné. C'est en effet le nom grec
du soleil et de la lime.
SÉLÉNiriDES , femmes d'Asie qui
ponuaient des œufs d'où, naissaient
des gé:'.nts dune grandeur énorme.
Séumkus , fleuve d'Achaïe qui a
542 s E M
son embouchure près (l'une fontaine
appfiée Arf;vre. ; . Argyr.e.
Sei.li , 1 s piètres qui , dans le
principe , rriidirtiit les oi;if-les h
Doiione. Ce nuiii leur tiil .donné de
Selles, viiJe d'Epire, on de in rivière
qu/Joint-.re a/ipellc Seliéis.
SEiaisTERNEs , festins que Ton
donnait au\ déesses; ainsi nouinics
pan^eque l'on mettait ienrs statues
sur des sièsres appelés sellée , pour
faire allusion à leur ancienne fru-
galité.
StMARGLE, ou SiMAEr.GLA. ( M.
SI.), divinité de Kiew. On ne sait
rien de positif sur le cuite et les at-
tributs de cette divinité. Le seul
renseignement est l'ordonnance par
liquclie Wladimir enjoiouit qu on
sacrifiât à Se!nari;le , ainsi qu'aux au-
tres divinités du pays.
I. SémÉlé, hiie de Cadmus et
d'Harmonie, avant plu à Jupiter,
devint enceinte de Bacchus. La ja-
l.iuse Junon, sous la figure de Béroé
sa nourrice , lui inspira des soupçons
sur la qualité de son amant . et lui
conseilla d'exieer de lui qu'il p.irùt
devant elle avec la même majesté
qu'il se laissait voir à Junon. Sémélé
suivit ce perfide conseil , et oblijiea
Jupiter de lui jurer par le Stvx qu'il
lui accorderait sa demande. Le dieu
voulut lui fermer la Louclie , pour
l'empcclier d'achever sa demande ;
mais il n'était plus temps. A peine
fut-il entré dans le palais, qu'il l'em-
brasa entièrement , et Sémélé périt
dans cet incendie. Mais le fruit
quelle Purtnit ne périt pas avec elle.
( f^. Bacchls. ) Quand Bacchus fut
f;rand , il descendit aux enfers pour
en retirer sa mère , et obtint de Ju-
piter quelle serait ati ran^ des im-
mortelles , sous le nom de Chioné.
Quelque galanterie qu'eut ctte prin-
cesse . et dont l'issue fut peut-être
tratrique . donna lieu à cette fable.
Pausanias dit que Cadmus, s'étant
apnerçu de la grossesse de Sémélé ,
la lit enfermer dans un coffre elle et
son fruit , et qu'ensuite ce coflre fut
abandonné i^ la merci des flots, qui
- le portèrent jusques chez les Bra-
siates, dans la Laconie ; que ces
S E :î
peuples , avant trou\ é Sémélé morte ,
lui firent de magnifiques funérailles ,
et prirent soin de l'éducation de son
fils.
Sémélé , dit le poète Nonniis ,
fut transportée au ciel ,- oi'i elle con-
versait avec iJiane et Minerve , et
mangeait à la même table avec Ju-
piter, Mercure , IVLirs et Vénus. Le
faux iJrphéc l'appelic déesse et reine
de t(jul le monde. Il ne parait pour-
tant pas (pje son culte ait été fort en
vogue : on trou\e dans une pierre
gravée, rapportée par Begev, ces
mots, Les i^énf-es trcnihlenLaunoin
{Le l5't■/)^é/e,^d'olï on peut inférer que
Sémélé avait reçu de»Jupifer qucîr-
que autorité sur tes génies ou divinités
inférieures. Phiiostrate dit esifin que
quand Sémélé fut brûlée à l'arrivée
de Jupiter , son image monta au
ciel , mais qu elle était obscure et
noircie par le feu de la fondre.
1. — Fête grecque dont parlée* -
sychius , probaljlement en l'honneiu-
de Si-mélé.
Seweleia Proles , Bacchus , fils
de Sémélé.
Semeleius Héros , le même.
Semendov:» ( >/. Pers.) , dive ou
géant défait par Caiumarath , pre-
mier roi de Perse. C'est le Briarée
des Persans ; car les romans orien-
taux disent qu'il avait mille et une
mains et des centaiFies de bras. Bibl.
Orient.
Sémenttnes , fériés que les Ro-
mains célél)raient tous les ans, pour
obtenir de bonnes semailles. Elles se
célébraient dans le temple de la
Terre , le 2/| de Janvier pour l'ordi-
naire ; car le jour n'était pas tou-
jours le même. On priait la Terre
de donner croissance aux groins
et aux autres fruits qu'on lui avait
confiés.
Semtca , ou imposition des mains.
C'est le nom que donnent les Juifs
moderiies à la cérémonie qui se pra-
tiquait autrefois, lorsfjue quelqu'un
était reçu au nombre d"s docteurs ou
anciens. Le chef du Sanhédrin , ou
seulement un autre ancien, imposait
les mains au candidat, en prononçant
quelques paroles.
s i: M
SEvirtr. , le Centaure Chiron ,
uioitic liomnoe tt iiioilié cheval.
Sémikaibe. (M.Mexic.yhes Me-
xicaias avaient une espèce de sémi-
naire où les fiiles étaient éievées dans
la pratiffue des austérités religieuses.
On les y enfermait dès l'iige de douze
à treize ans, sous la con-iuite d nnc
supérieure qui avait soin de les f'irmer
à la vertu. Tant qu'elles demeuraient
dans cet asvle , elles étaient oblii^ées
davoir la tête rasée , et de garrier
leur virginité. Sii arrivait qu'elles
iriolassent cette dernière obligation ,
ce qui était assei difficile ,' elles
étaient piuiics de uiort. Leurs occn-
patioils n'avaient pour but que le
service des dieux. Elles étaient char-
gées d'entretenir la propreté dans les
temples, de préparer les viandes qui
de> aient être oilertes aux idoles , de
travailler aux divers ornements des-
tinés à parer les temples. Elles se
rendaient à minuit dans une cliapeile
partj/rulière du temple , où elles se
donnaient des coups de lancettes en
dit'térentes parties du £orps , et s?
frottaient le visage avec le sang qui
en coulait. Elles ne sortaient de leur
retraite que lorsque leurs parents
avaient trouvé un parti convenable
pour les établir dans le monde.
SÉmiramis , née à Ascalon , ville
de Svrie , vers lan du monde 2754 ,
le i25o* avant J. C. La fable Ya fait
fille de la déesse Dercéto ou Ater-
gatis. Exposée à sa naissance, elle
fiit nourrie par des colombes , ce qui
la fît appeler Sémiramis , nom syria-
que de cet oiseau ; aussi la colombe
lui fut-elle chère durant sa vie. L'his-
toire lui fait épouser un des prin-
cipaux ofiîciers de IVinus. Ce prince ,
entraîné par une forte passion que
son courage et ses autres qualités lui
avaient inspirée, l'épousa après la
mort de son mari. Le roi laissa en
mourant le gouvernement de son
rovaume à Sémiramis, qui gouverna
couune un grand prince. Elle fit
construire Babylone, ville superbe,
dont on a beaucoup vanté les mu-
roil'es , les qijais , et îe pont construit
sur lEuphrate, qui traversait la ville
(in nord au midi. Le lac, les digues
S E H r.-^
et les canaux faits pour la décharge
du fleuve, avaient encore plus d'uti-
lité que de magnificence. On a aussi
admiré les palais de ia reine, et la
hardiesse avec laquelle on avait sus-
pendu des jardins. Mais ce qu'il y
avait de plus remarquable était le
teuipîe de Bel , au milieu duquel
s'cièvait un édifice immense , qui
consistait en hu!l tours hàties lune
sur l'autre. Sémiramis, ayant embelli
Eabylone , parcourut son empire ,
laissant piir-to.il des marqiies de sa
magnificence. Elle s'appliqua sur-
tout à faire conduire de 1 eau dans
les lieux qui eu manquaient , et h
construire de grandes routes : elle fit
aussi plusieurs conquêtes dans l'E-
thiopie. Sa dernière expédition fut
dans les Indes, oà son armée fut»
mise en déroute. Celte reine avait
un fils de Kinus , nommé iViiiias :
avertie qu'il conspirait contre sa
vie , eJle abdiqua volontairement
l'empire en sa faveur, se rappelant
alors un oracle de Jupiter Anmion
qui lui avait prédit que sa fin serait
prochaine , li/rsque son fils lui dres-
serait des emlmches. Quelques au-
teurs rapportent qu'elle se déroba
à la vue des hommes, dans l'espé-
rance de jouir des honneurs divins;
d'autres attribuent , avec plus de
vraisemlilance, sa mort à Ninias.
Cette- pandereir.e fut honorée, après
sa uioi't , par les Assyriens , comme
une divinité , sous la forme d'une
colombe.
Sèmitales , dieux romains , aux-
quels était confiée la garde des che-
mins. Rac. Se mi ta , chemin.
S£MKES,secte de Gymnosophistes,
composée dhontuies et de femines.
Cette secte , dit St. CJémrnt rt yl-
lexandrie , fait son étude de la vé-
rité , et se pique de lire dans l'avenir.
Les femmes conservent leur virgi-
nité , font leur étmle de l'astrologie
judiciaire, et prédisent les choses
futures.
Semkothées , nom donné aux
Dniïdes , selon Dioi^ène de Laërce
et Suidas. Ce nom marquait la pro-
fession qu'ils faisaient d'honorer Diexi,
d'être consacrés â son service, et d'en
^4i S E N
avoir une plus grande connaissance
que le gros <Ju peuple, llac. Seinnos,
vënerahie ; theos , dieu.
Semon , dieu mi'on croit le même
que Fidius et que Sancus. On donnait
aussi ce nom à Mercure et à plusieurs
autres, jf'. Semones.
Semones , dieux inférieurs qu'on
voulait distinfjucr des dieux célestes,.
Îuasi seinihoinines y tels étaient
anus, Pan, les Satyres, lesFani'es,
Pi'iape , Vertuume , et même Mer-
cure.
Se.vosanctus , dieu romain , un
des Indigèles. V . Semon.
Senes, nom des Druïdesses, et en
particulier des vierges de l'isle de
oain, dont Tpar]e Pomponius lilehi.
Sens. ( tconol. ) lis sont alléro-
risés par des génies ou des nym-
phes , et chacun a un attribut dif-
férent qui sert à le fïfîre reconnaître.
On donne des fruits au goût , des
fleurs ù lodorat , des mstrunient'^ à
l'ouïe : le toucher porte un oiseau qui
le béqnète ; la vue est dc'siguée par
un miroir qu'elle tient dans ses mains;
quelrpiefois on met derrière elle un
arc-cn-cicl , pour marquer la diver-
sité des couleurs , objets de la vue.
Chez les Egyptiens , le lièvre signi-
fiait l'ouïe ; le chien , l'odorat ; la
■vue était désignée par l'éperVier ; le
goiit par une pêcîie et un* panier
rempli de fruits ; le toucher , par
l'hermine et le hérisson, qui offrent
les deux extrêmes du rude et du doux.
Sensibilité, (/co'io/.) J'emprunte
à l'auteur des portraits de la Cofjucl-
terie , etc. , le caractère de cet ai-
mable mais souvent funeste présent
de la nature : « Sous un berceau dé-
» licieux , formé par la main des
« Hyades , paraît la tendre Sensibi-
» lité , ornée des bandelettes de la
» Candeur. Ses genoux chancelants
» annoncent l'agitation de son cœur.
» Sa bouche charmante est le sanc-
» tuaire de la vérité. Une douce
» langueur biille dans ses yeux , et
>> son teint coloré d'une vraie pudeiir
>> est baigné des larmes du sentiment,
» ambrosie céleste dont les anies
» sensibles font leurs plus chères
» délices. Ses cheveux entrelacés de
SEP
» mVrte sont légèrement agités pof
» un essaim de Soupirs. Un seul
» Amour sans ailes et sans minau-
•) derif-s , prosterné à ses genoux ^
» les tient étroitement embrassés, et
» lui jure une tendresse digne d'elle
» et de la jalousie des inmiortels. »
Senta , fille de Picus , épousa
Faunus, son frère; c'est la même que
Fauna , ou la Bonne Déesse.
Sentia , déesse tuti.'laire de l'en-
fance. On l'invoquait pour qu'elle
inspirât aux enfants des sentiments
estimables.
Sentinos , dien des sentiments et
des sens.
Sejnuius, dieu qui présidait à la
vieillesse.
Sépharites, sectaires mahomé-
taus qui prétendent que Dieu a ,
comme les hommes , une figure vi-
sible et des sens ; que cette figure est
( ouiposée de parties corporelles et
spirituelles. Ils ajoutent que les or-
ganes de ce Dieu ne sont point sujets
à la corruption.
SÉriiiKA , et au pluriel Séphi-
RO l'H : terme de la cai^ale judaïque ,
qui a plusieurs sens : il signifie , ou
nombre , ou dénombrement , ou
splendeur , clarté , éclat. Les rabbins
cabalistes s'en servent pour désigner
les attributs de Dieu , dont ils font
une espèce d'arbre semblable à
l'arbre" de porphyre de nos philo-
sophes. Ils distinguent dix séphi-
rotii. Ils appellent la première, cou-
ronne suprême ; la seconde , sagesse;
la troisième, intelligence; la qua-
trième, magnificence , grandeur; la
cinquième force ; la sixième, beauté;
la septième , victoire , triouij.he , ou
éternité; la huitième , gloire ; la neu-
vième, fondement; et la «lixième ,
règne , iuipire.Ces dixséphiroth ré-
pondent : ux dix noms de Dieu, dans
l'ordre qup voici : Eiieh , Jati ,
Jehowah, Rlohini, E!ohim-Jehowah,
Jelowah-Tsebaoth , Elohhaï, Ado-
naï.
Sevtembre. Vu'cain était le dieu
tiitélaire de ce mois. Ses statues le re-
préspnlent prps<|nf" nu , ayant seu-
lenicnt sur l'éjaule une espèce de
manteau. Ausonc luffait tenir un
lésard
SEP
Icsard qui se démène , et place au-
près fie lui des cuves et autres vases
prdpareis pour la vendange. Les
modernes le jieignent le visage riant,
couronné de pampres , vêtu de
pourpre, à raison de ses magnifiques
présents ; tenant d'une main le signe
de la Balance , parceque l'équinoxe
d'automne ramène dans ce mois l'é-
gal partage des heures entre le jour
et la unit , et de l'autre une corne
d'Amaltiiée , pleine de raisins , de
pèclies, de poires, etc. Un enfant ({ui
toulele raisin, et une treille, désignent
la principale richesse de ce mois.
Septen TRioN ( Iconol. ) , le vent
du nord. On lui donne les mêmes
traits qu'à Caurus , le vent du nord-
ouest , c.-à-d. , un habit fourré , une
longue barbe , et l'extérieur de la
vieillesse. Mais il n'a pas comme lui
de vase dans les mains. On pounait
l'exprimer par un Lappon bien fourré
et entouré de neige et de trimats.
D'autres le représenteut sous la figure
d'un homme d'un âge mùr, bien
fait , habillé en guerrier , couvert
d'armes, et dans l'action de mettre
l'épéeàlamain. l\ porte une cchcrpe
bleue , avec les trois signes célestes
qui sont sous le zodiaque.
Septeries, fête que les habitants
de Deh>hes instituèrent <n mémoire
de la victoire qu'Apollon remporta
sur le serpent i'ython. Cetc fête se
renouvelait tous les ans , et les céré-
monies en étaient singulières. On
coustruip.ait une cabane de feuillages
dans ia nef du temple d'Apollon , à
laquelle , en grand silence , on don-
nait assaut par la porte ; après
quoi im jeune garçon, qui avait son
père et sa mère , y était conduit pour
mettre 'e feu à la cabane avec une
tonhe ardeiite. La porte était ren-
versée par terre, et après cela tout le
monde s'enfuyait par les portes du
temple. Le jeune garçon était cMigé
de quitter le pays, et d'aller en .ser-
vitude errer en divers endroits; après
quoi , il se rendait à la vallée de
ïempé , où on le purifiait par quan-
tité (le cérémonies.
Septimontium , jour de fête que
les Romains instituèreot après avoir
Tome II.
S E R 545
renfermé dan? la ville la septièmfc
montagne; elle se célébrait h Rome,
sur la fin de Décembre , par des sa-
crifices que Ion faisait sur les sept
montagnes. Ce jour était uu jour de
bon augure pour les Ptomains , qui
s'envov aient nmtuellemeut des pré-
sents. On accom-ait à Rome de tous
les endroits de l'Italie pour celte fête,
laquelle se célébrait à la manière des
gens de la campagne.
Sépllïure , action d'ensevelir les
morts. Les devoirs de la sépulture
ont toujours été en usage chez toutes
les nations de la terre, comme étant
inspirés par la nature ; mais chaque
peuple s est prescrit des cérémonies
particulières , presque toutes fondées
sur les idées superstitieuses qu'ils
avaient de la vie future. Ainsi les
anciens regardaient la sépulture des
morts comme une chose nécessaire
pour que les âmes fussent admises
dans le séjour des bienheureux , et
ils prétendaient que ceux dont les
corps ét'iient privés de ce dernier
devoir erraient quelque temps sur
les bords du Stvx avant que de
pouvoir pas3!-r. C'est pour cela que ,
lorsqu'ils trouv;iipnt uu corps , ils ne
man(iuaient pas de l'enterrer , et que
la crainte qu'ils avaient eux-mêmes
d'être privés de la sépulture les
portait i se faire des tombeaux pen-
dant leur vie. Héneque appelle ce
devoir de donner la sépulture -ans
morts, un droit non écrit , mais
plus fort que tous les droits écrite.
Aussi les anciens regardaient - ils
comme le comble de l'infamie d'être
pr.vi'î de la sépulture ; et les Ro-
mains ne la reju'iaieiit qu'aux cri-
minels de lèse-majesté , pour donner
plusd'horreurdu crime, par la crainte
de la puii.tion , à ceux qui étaient
mis en croix, supplice des scélérats
les plus vils , et aux suicides ; hors
ces cas , les funérailles étaie^it pour
eux une cérémonie sacrée , et peu de
peuples furent plus religieux et plus
exacts à rendre les derniers devoirs
à leurs parents et l\ leurs amis.
Ser*. , une des divinités cpii pré-
sidaient aux semailles. Rac. Serere ,
ensemencer.
?I m
546 S E R
SÉRAKis ( M. Mah.), branche des
sectaires inahométans appelés Bec-
tasses, ou Bectachis. /^. cet article.
SÉRAPtOiN , Sérapion , temple que
les Egyptiens avaient consacré à Sc-
rapis. Ce temple devint une biblio-
thèque fameuse dans les siècles sui-
Tams par le nombre et le prix des
livres qu'elle contenait.
Seuapis. ( M. Lgyp. ) C'était le
grand dieu des Egyptiens : on le pre-
nait souv nt pour Jupiter et pour le
Soleil : Zeus Sérapis se trouve sou-
vent dans les anciens monuments.
On le voit aussi quelquefois avec les
trois noms , Jupiter , Soleil, et Sé-
rapis. On le prenait encore pour
Pluton ; c'est pour cela qu'on le voit
Îuelquefois accompagné de Cerbère,
le culte de ce dieu a été porté en
Egypte par les Grecs ; car les an-
ciens monuments purement égyp-
tiens , comme la table Isiaque , qui
comprend toute la théologie des
Egyptiens , ne donnent aucune fi-
gure de Sérapis ; on n'y en voit pas
la moindre trace. Voici comme Saint
yiuguttinruppotte ,iïaprbs f^ arron,
rorif;ine de ce dieu : « En ce temps-
» là , dit-il , ( c'est-à-dire , au temps
» des patriarches Jacob et Joseph , )
» A]>is, roi des Argiens, aborda en
» Egypte avec une notte ; il y mou-
» rut , et fat établi le plus grand
» dieu des Egyptiens , sous le nom
» de Sérapis. On l'appela ainsi après
» sa mort, au lieu d',)^!^ qui était son
M véritable nom , paiceque le tom-
»> beau , que nous appelons sarco-
n phage , s'appelle en grec soràs ;
» et comme on l'honora dans le tom-
M beau avant qu'on lui eût bâti un
» temple,deiOJOJ.'etd'.-^p/.î,onfild'a-
» boraiS'ompfj et par le changement
»> d'une lettre on l'uppela Sérapis »
J.e symbole ordinaire de Sérapis
est uiic espèce de panier ou de lx)is-
seau , appt:lé en latin calalhi/s , qu'il
Sorte sur la tète, pour signifier l'a-
ondance que ce dieu, pris pour le
Soleil , apporte à tous les honmies.
On représente Sérapis barl^u ; et ,
au lK»isscau près , il a par-tout pres-
que la Hiéme forme que Jupiter :
aussi est-il pris souvent pour ce dieu
S E R
dansles inscriptions. Lorsqu'il est Se -
r.ipis- Pluton, il lient ii la main une
pique , ou un sceptre , et il a à scj
pieds'le Cerbère , chien à trois têtes.
Sérapis était considéré comme un
des dieux de la santé. On cite de lui
plusieurs guérisons miraculeuses. Un
nommé Chryserme , qui avait budu
sang de taureau , et qui était près de
mourir , fut guéri par Sérapis. Ba-
tylis de Crète , phtnisique , et aux
portes de la mort, recul ordre de
Sérapis de manger de la chair d'un
âne ; il le fit, et se trouva bientôt
hors de danger. D'autres relations de
cette nature semblent prouver que
Sérapis était ordinairement invoqué
pour la santé.
Tacite raconte que Sérapis ap-
Earut en songe à Ptolémée , fils de
.agus, roi d'Egypte , sous la figure
d'un jeune homme d'une extrême
beauté , et lui ordonna d'envoyer ses
plus fidèles amis à Sinope , ville du
Pont , où il était honoré , et d'ea
rapporter sa statue. Ptolémée, ayant
communiqué cette vision, députa ime
célèbre ambassade à Sinope , et on ea
rapporta la statue de Sérapis. Lorsque
le dieu fut arrivé en Egypte , les
prêtres égyptiens, voyant la stalue ,
et y remarquant le Cerbère et un
dragon, jugèrent que c'était Dis ou
Pluton , et persuadèrent ù Ptolémée
que c était le même que Sérapis.
Les Egyptiens avaient plusieurs
temples consacrés à ce dieu : le plus
renommé était à Canope , et le plus
ancien h Memphis. Il n'était pas
permis aux étrangers d'entrer dans
celui - ci ; les prêtres eux - mêmes
n'avaient ce droit qu'après avoir en-
terré le boeuf Apis. Dans le temple
de Sérapis à Canope , il y avait à
l'orient une petite fenêtre par où en-
tr.iit à certains jours un ravon du
soleil qui allait donner sur la bou-
che de Sérapis. Dans le même
temps , on apportait un simulacre du
Soleil qui était de fer , et qui , étant
attiré par de l'aimant caché dans la
voûte , s'élevait vers Sérapis; alors
on disait que le Soleil saluait ce dieu ;
mais (juand le simulacre de fer re-
tombait , et que le ray on se retirait
SËR
dk desiiis la bouche de Sérnpis , I*
Soleil lui avait assez fait sa cour , et
il allait i ses affaires-
Selon Strabon , il n'y avait rien
le plus gai que les pèlerinages qui
Je faisaient à Sérapis. « Vers le temps
• de certaines fêtes , dit-il , on ne
i> saurait croire la multitude de geos
» qui descendent sur un canal d A-
» lexandrie à Canope, où est le tem-
• pie; jour et nuit ce ne sont que
» bateaux plein? dhoinmes et de
« femmes qui chantent et qui dan-
n sent avec toute la liberté imagi-
» nable. A Canope il y a sur le canal
« une infinité d'hôtelleries qui ser-
» vent à retirer ces voyai^eurs, et à
t> favoriser leur» divertisscraeiits. Ce
• temple de Sérapis fut détruit par
» l'ordre de l'empereor Théodose ,
• et alors on découvrit toutes les
M fourberies des prêtres de cette di-
u vinité , qui avaient pratiqué un
M erand nombre de chemins cou-
» verts, et disposé une infinité de
M machines pour tromper les peuples
» par la vue de faux prodiges qui
n parassaient de temps en temps. «
Sérapis avait un oracle fameux à
Pahvlone ; il rendait ses réponses en
}on::es. Pendant la dernière maladie
d'Alexandre , les principaux chefs
de son armée allèrent passer ime
nuit dans le temple de Sérapis pour
»nsulter la divinité, et savoir d'elle
;'il serait plus avantageux de trans-
[Kirt^r A!exandi-e dans le temple : il
eur fut répondu en songe qu'il valait
■a eux ne !e point transp<xter. Alexan-
dre mourut peu de temps après.
Les Grecs et les Rotuains hono-
rèrent aussi Sérapis, et lui consa-
jrère'it des temples. Il y en avait à
\thèaes , et dans plusieurs villes de
a Grèce. Les Romains lui en éle-
•èreiit nn dans le cirque de Flarai-
lius , et instituèrent des fêtes en son
loruifur. Une multitude presque
nnombrable fréquentait le temple de
«dieu. des jeunes gens, entr'autres,
/ touraient en foule pour obtenir
le lui , comme une faveur signalée ,
ju'il letu- fit trouver des personnes
acile* qui eussent la complaisance
le se livrer à leois passions. Un
S E R 547
nombre presque infini de malades et
d'infirmes allaient lui demander leur
gaérison , ou plutôt se persuader
qu'ils l'avaient reçue. Enfin ies m;'ux
qu'occasionna le culte de Sérapis
obligèrent le sénat de l'abolir dans
Rome. On dit qu'à la porte des
temples de ce dieu il y avait une
figm-e d'homme qui mettait le doigt
sur la bouche , comme poiu- recom-
mander le silence. On explique celte
coutume par mie loi f;ui était reçue
eri Egypte, et qui défendait , sens
peine de la vie , de dire que Sérapis
avait été im homme mortel, f^. Apis ,
OsiRis , Serpent.
Serekdib , isie où les Orientaux
placent le paradis terrestre. Cepen-
dant les musulmans veulent que ce
paradis ne fût pas terrestre , mais
élevé dans un des-sept cieux , et que
ce fut de ce ciel qu'Adam fut préci-
pité dans cette iûe , oii il mourut
après avoir fait un péierinage en
Arabie, où il visita le lieu destiné
pour la construction du temple de
la Mecque. Bill. Or.
Serenus, surnom de Jupiter con-
sidéré comme l'éther.
SERG£STE,Troyen qui suivit Enée
en Italie, et que Virgile fait anteur
de la famille oes Sergius.
Serimner ( VI. Scand.) , sanglier
miraculeux, dont le cuisinier Audfi-
rinier met cuire la chair dans le pot
ehihrimer. Cette chair suffit à la
nourriture de tous les héros tués à
la guerre , qui , depuis le commen-
cement du monde , se rendent au
palais d'Odin. 'l'ous les mati;is on le
cuit , et le soir il redevient entier. II
est à observer que la chair de cet
animal, aussi bien que celle du porc,
était autrefois le mets f 'vori de toutes
les nations du nord. Les anciens Fran-
çais n'en faisaient pas moins de cas.
Sériphe , isIe de la mer Egée ,
dont Persée pétrifia les habitants en
leur montrant la tête de Méduse.
Sef-masi, téLe de poisson {M.
Pers. ), peuples fabuleux dont par-
lent les romans orientaux , et qui
sont peut-èire les mêmes que ceux
appelés par îesLatins/o'iMy'O^AG^'i.
0£Ul£MS. Jupiter présidait aux
Mm »
5 iS S E R
fiernients, ce qui lui avait fnit donner
le surnom de Jupiter aux sewietits .
Un des serments les plus ordinaires
était : Par Jupiter Pierre. Dans
Ohmpie on voyait ce dieu tenant
la foudre en main , prêt à la lancer
contre ceux qui violeraient leurs ser-
ments. P . Jurements, Finirs,STYx.
Les cérémonies du serment chez
les Scjthes consistaient à se faire
ime incision dans quelque endroit du
corps , et à laisser couler leur sang
dans un vaisseau plein de vin ; puis
ils y trempaient la pointe d'un dard
ou d'un cimeterre , et en buvaient
une gorgée ; après quoi ils pronon-
çaient le serment , et prenaient à té-
moins tous les spectateurs de reni,'a-
gement solemnel qu'ils contractaient.
Quand les anciens Français par-
taient pour la guerre , ils juraient de
ne point se faire la Larhe qu'ils n'eus-
sent vaincu leurs ennemis. Leur
usage était encore de tirer et d'agiter
leurs épées , quand ils s'engageaient
par serment à quelque chose.
M. Iiid. Le roi du Pégu , ayant
■conclu une alliance avec les Portu-
gais , fit tracer en lettres d'or les ar-
ticles du traité en langage portugais
et péguan. L'écrit fut ensuite jeté
dans un feu composé de feuilles d'un
arbre odoriférant ; et lorsqu'il fnt
entièrement consumé , un talapoin ,
étendant les mains sur les cendres ,
jura , au nom du roi , d'être fidèle à
tous les articles du traité.
Lorsqu'un Siamois prête serment
de fidélité à son roi , il avale une cer-
taine quantité d'eau que lestalapoins
ont consacrée en prononçant dessus
quelques imprécations. Lorsque des
particuliers contractent entre eux
quelque engagement , la forme de leur
serment mutuel consiste à boire de
l'eau-de-viedanslemèm évase. Quand
ils veulent employer un serment plus
fort et plus solemnel , chacun d'eux
se tirefpielques gouttes de sang , qu'ils
mêlent et lioivent ensemble.
Au commencement de chaque an-
née , tous les princes et les supérieurs
des monastères se rendent au palais
de l'empereur , pour lui prêter ser-
ment de fidélité. Ils prennent â té-
S E R
moins les grands dieux des cicux , <r
tous ceux des soixante-six province:
de l'empire ; les dieux d'Iozu , Fatz-
nian , Ten-Sin. Ils prient que la ven-
geance de ces dieux et celle du braj
séculier tombent sur eux s'ils violenl
leurs serments.
Les Japonais ont une espèce d<
serment qui ne consiste point en de;
imprécations. Ils signent de leur sauf
ce qu'ils promettent ; mais celui qu:
est infidèle à un engagement contracte
d'une manière aussi solemnelle est
puni de mort.
Deux habitants de l'isle Fomiose
qui veulent contracter ensemble un
engagement inviolable , rompent en-
semble une paille. C'est leur serment
le plus solemnel.
Les Bauians sont , en général ,
d'une intégrité et d'une bonne foi
sans reproche , et c'est les outrager
sensiblement que d'exiger d'eux d'au;
tre serment que leur parole. Ils pous-
sent même la délicatesse si loin sur
cet article , que souvent ils ont pré-
féré d'être condamnés par les juges
plutôt que d'employer le sernient
pour prouver leur inno( ence. Cepen-
dant , lorsquiuie indispensable né-
cessité les contraint d"en venir l\ une
extrénrité si honteuse pour leur pro-
bité , ils étendent les mains sur ime
vache , animal sacré parmi eux , et
se servent de cette tormule ; « Je
» consens qu'il m'arrivede me nour^
» rir de la chair de cet animal res-
» pectable , si , etc. » Tel est leur
serment le plus solemnel.
Dans le royaume de Décan , oa
emiiioie une forme de serment bien
différente. Ceux qui doivent jurer se
placent au milieu d'un tas de cendres,
dont ils se jettent quelques poitn.'ea
sur la tête. En faisant cette téré-*
monie , ils prononcent leur serment,
et se <Toient engagés par-là de la
manière ia plus sacrée et la plus in-
violable.
Dans l'isle de Ceylan, les serments
solemnels se f(jnt orilinairement d;uis
les temples, à la face des dieux. Les
habitants, dans leurs conversations,;
mêlent souvent , comme nous , p'u-
sicurs formules de serments, où i i u<
s E R
.fcitnde a plus de part que la bonne
fii. Ils jurent par leurs père et mère,
et par leurs enfants , serment fort or-
dinaire aux anciens. Ils jiu-ent aussi
quelquefois par leurs yeux, et plus
souvent par leur diTinité. Dans ce
pavs , lorsque les preuves ne sont pas
suffisantes contre un homme accusé
de Toi , on l'admet à se pur;;er par
le serment ; et vofci en quoi consiste
la cérémonie : l'accusé amène devant
le tribunal des juges , ses enfants ,
ou , s'il n'en a pas , quelques uns de
ses plus proches parents ; il leur met
des pierres sur la tète , en proférant
cetteimprécaution : « î>i je siuscoupa-
» ble du crime dont on m accuse,puii-
;» sent mes enfants, ou mes parents,
>» ne vivre qu'autant de jours que je
» leur mets de pierres sur la tète '. »
» Après le serment, dit Ribeyro ,
» les parties sont mises hors de cour ;
» et ciiacun paie la moitié des fraia.
a On est persuadé que ce serment a
« tant de force fpie , si Ion jure faux ,
» les enfants, ou les parents, meurent
M dan» le temps prescrit; et Ion juge
» par-là de la vérité ou de la faus-
» seté du serment que le voleur a
>» fait. »
Pendant le cours de la dernière
lune ou du dernier mois de l'amice ,
les principaux seifjneurs du royaume
de* Tunquin renouvellent au roi le
serment de fidélité. La cérémonie se
fait ordinairement dans un temple.
On éiîorge un poulet , dont on f.iit
couler le sang dans un bassin rempli
d'une espèce de liqueur qu'ils nom-
ment arak , et qui a du rapport
avec notre eau-de-vie. Chacun ^ies
seipieurs, après avoir juré la fidélité
au roi . boit un coup de cette liqueur
p-îir confiimer son serment. On ne
cit j^as par quelle raison le roi de
Tunquin choisit, pour cette céré-
monie , un jour regardé dans le paj's
comme malheureux.
Lès Patans , peuples de l'Inde , et
sur lesquels les ^logols ont fait la
conquête de l'Indostan, conservent
une haine mortelle contre les usurpa-
teurs de leur pays , et se flattent de
le recouvrer un jour. La plupart ont
coûtiaucUement ù la bouche cette
S E R. 549
formule de serment : « Que je ne
» puisse jamais être roi de Dehli, si
» cela n'est ainsi I »
Lorsque les idolâtres des îsles Mo-
luques veulent s'engager inviolable-
ment , ils mettent de l'or , de la terre
et une balle de plomb dans une
écuelle remplie d'eau. Ils bc'ivent de
cette eau , après y avoir trempé la
pointe d'une épée , ou d'une flèche.
Telle est la forme du serment le plu*
solemnel.
Chez les TartaresOàtiaclses , la so*
lemnité du serment consiste à jurer
siu- plusieurs sortes d'armes. Ces
peuples sont persuadés ([uele parjure
ne manque pas de périi- par queU
qu'ime de ces armes qui ont reçu soa
serment.
Ils observent encore une antre cé-
rémonie propre à maintenir la sain-
teté du serment. On étend par terre
une peau d'ours , sur laquelle on met
une hache et un couteau ; puis on
présente un morceau de pain à celui
qui doit jurer. Avaut de le porter Â
sa bc>uche , il prononce son serment ,
qu'il termine par ces paroles : « Que
» je sois étouffé par ce morceau de
» pain , que cet ours me dévore , et
» que mu tète soit tranchée par celte
» qjche , si je suis jamais infidèle à
»> mes engagements I « En certaines
occasions les mêmes peuples prêtent
leurs serments d'une manière diffé-
rente , qui nous paraîtrait tenir de
L farce. I es deux parties se reudent
devant une idole, et chacun à son
tour coupe ime portion du nez de la
divinité, eu disant qtfil veut qu'on
fasse à son nez le même traitement ,
avec îe même couteau , si jamais il
uiamjue à sa parole.
Les TartaresBurates, qui habitent
dans la Sibérie , ont un respect par-
ticulier pour une montagne fort éle-
vée, qui est voisine du lac de Raïkal.
Ils y offrent quelquefois des sacrifices ;
mais ce lieu est spécialement destiné
pour les serments. Les personne»
qui veulent s'engager inviol:Tblement
montent sur le sonunet de cette mon-
tagne , et , là , jurent à haute voix de
faire telle ou telle chose. Ces peuple*
s'imaginent que cehji dont le seruient
Mui 5
55o S E ÎV
n'est pas sincère périt en s'en re-
tournant, avant d'être arrive au pii,d
de la montagne.
Les Indiens qui habitent les pro-
vinces de Darien et de Panama , dans
l'Amérique méridionale , ont cou-
tume d'arracher une dent aux pri-
sonniers de guerre, avant de les sa-
crifier à leurs dieux. Cette dent a
quelque chose de religieux ; lorsque
ces indiens veulent s'engager par un
serment irrévocable, ils jurent par la
dent.
Les habitants des royaumes de
Bénin et d'Ardra, sur la Côte des
Esclaves, eu Afrique, ont contume
de jurer par la mer , ou par leur
souverain.
Lorsque les Nègres de la Guinée
veulent donner une assurance de leur
fidélité, ils frappent, avec le visage,
la poitrine, les bras et les pieds de
celui avec lequel ils s'engagent. Ils
hattent des mains , frappent la terre
du pied , et accompagnent ces céré-
monies de quelques paroles qu'ils ré-
pètent trois fois.
Voici la manière dont les Nègres
de Cabo-Denionte contractent en-
tr'eux un engagement. lis boivent
ensemble réciproquement le sang de
quelques poules ou poulets qu'ils ont
égorgés , et en mangent la chair.
Chacun emporte une partie des os ,
et les conserve avec soin. S'il arrive
que quelqu'un de ceux avec qui il
»'est engagé témoigne vouloir violer
son serment , il lui envoie ses os pour
lui en rappeler le souvenir.
Les Nègres' de Cabo-Formoso et
d' Amboser , pour donner une preuve
de leur fidélité, se font une incision au
bras, et sucent le sang qui en découle.
Lorsque deux personnes veulent
se donner une assurance réciproque
de leur fidélité , elles se tirent du
.^ang de quelque partie du corps , en
laissent tomber quelques gouttes dans
un trou fait exprès dans la terre.
Elles prennent ensuite un morceau
de cette terre sanglante , qu'elles pé-
trissent entre leurs mains , et se le
donnent mutuellement. L'engage-
ment qu'elles contr;i( tent par cette
céiémonie est regardé comme «acre.
S E R
Lorsque les Nègres de la Côte-|
d'Or veulent contracter quelque en-'
gagement , ils boivent ensembi-e d'una
certaine liqueur, et se disent com-
munément : « Pour confirmer cet
» accord , buvons fétiche. »> Ils se
servent , en buvant , de cette for-
mule : « Que le fétiche me fasse
» mourir, Si je manque à quelque
» article de cette convention ! » Tous
ceux qui participent à l'engagement
boivent également de la même li-
queur. Si elle passe aisémeut dans ie
gosier, c'est un gage de la sincérité
de celui qui boit : mais , s'il a l'inten-
tion de manquer à sa parole , la li-
queur le fait enfler tout-à-coup , ou
du moins lui cause une maladie de
langueur qui le conduit au tombeau.
La même cérémonie se pratique enli-e
deux nations qui font une l'Iliancc ,
et aont l'une s'engage , à prix d'ar-
gent , à donner du secours à l'autre.
Les chefs des deux peuples , en bu-
vant la boisson du serment , ont cou-
tume de faire cette imprécation :
«< Puisse le fétiche nous faire mourir,
» si nous ne vous aidons à poursuivre
» l'ennemi, et à l'exterminer entiè-
» rement, s'il est possible ! » Mais
ces sortes d'imprécations ne sont
souvent que de vaines paroles , sur
lesquelles il n'est pas siir de compter.
Plusieurs, après avoir reçu l'argent ,
s'embarrassent peu de donner le se-
cours promis. lis pensent que le
prêtre en la présence duquel ils
coutractent l'engagement peut les
exempter de l'obligation qu ils s'im-
posent , comme il peut les punir s'ils
y manquent. Mais les Nègres, de-
venus sages et méfiants par 1 expé-
rience , avant de faire aucun accord ,
font toujours boire au prêtre la li-
queur du serment , et veulent qu'il
s'engage par serment à ne jamais
dég^^ger aucune des parties de l'o-
bligation qu'elle contracte ; mais ,
dans ce cas-li même , le prêtre rusé
trouve encore quelque prétexte pour
violer son serment.
Ces peuples ont encore une autre
manière plus soiemnelle et plus su-
£erstitieuse de prêter leurs serments.
,es parties se rendent devant l'idole
s E R
particulière d'un prèlre delà nation ;
devant cette idole est un tonneau
plein de toutes stirtes d'ordures ,
telles que de la terre , du sanii , des
cbeveux , des os d'iiommes et d'ani-
maux , des plumes et de 1 huile.
Celui qui doit jurer se place devant
1 idole , et , l'appelant par son nom ,
il lui fait un détail de la chose à la-
quelle il s'engage, et lui demande
quelle le punisse , s il est parjure.
Il tourne ensuite autour du tonneau,
et , reprenant la même place qu'il
avait occupée , il réitère la même
fonnule de serment ; après quoi , il
fait un second tour, et répète pour
la troisième fois le même serment.
Le prêtre lui frotte ensuite la tète ,
le ventre , les bras et les janiLes ,
avec quelqu'un des ingrédients pris
dans le tonneau , qu'il tient pprès
suspendu sur ^a tète , et qu'il
tourne trois fois. Il lui coupe en-
core les oncles à un doiet de cha-
que main et de chaque pied , avec
un toupet de cheveux. Il jette ces
excréments dans le tonneau , et
termine ainsi cette bizarre céré-
monie.
Sekosch ( M. Pers. ) , le génie
de 1r terre , chez les Parsis. Ils le
définissent pur , fort , obéissant ,
éclatant de la {jloire d'Omiusd.
Serpent. Cet animal est un sym-
bole ordinaire du soleil , dit Âla-
crobe ; en effet , il est très commun
dans les monuments : dans quelques
uns , il se mord la queue , faisant
un cercle de son corps , ce qui
marque le cours ordinaire du soleil.
Dans les figures de Mithras , il est
représenté quelquefois comme l'en-
tourant à plusieurs tours , pour figu-
rer le cours annuel du s<>l«il sur
J'écliptique , qui se fait en ligne spi-
rale.
Le serpent était aussi le symbole
de la médecine , et des dieux qui y
iîrésident , comme Apollon et Ëscu-
ape. Pline en rend plusieurs rai-
sons : C'est , dit-il , parceque le ser-
pent sert à plusieurs remèdes ; ou
parcequ'il marque la vijîilance néces-
saire à un médecin ; ou peut - être
eolla parceque , de oiètue que le
S E R 55f
serpent se renouveiie en changeant
de peau , de même aussi l'homme est
renouvelé par la médecine , qui lui
donne comme «n corps nouveau par
la force des remèdes. Pausanias
nous dit q'Je, quoique les serpents
en général soient consacrés à Escu-
lape , celtp prérogative appartie t
sur-tout à une espèce particulière ,
dont la couleur tire sur le jaune :
ceux-là ne font point de mal aux
hommes. L'Epidaurie est le seul pays
où il s'en trouve. Le serpent d'Epi-
daare , qui fitt transporté à Rome
pour Esculape , était de celte espèce.
C'était peut-être aussi de cette même
espèce de serpent que les Bacchantes
entortillaient leurs thyrses ou les
paniers mystiques des Orgies, et qai
ne laissaient pas d'inspirer de l'hor-
reur ou de la crainte aux specta-
teurs.
M. Egypt. Les Egyptiens em-
ployaient le serpent dans tous leur»
symboles. Il faisait partie de la coéf-
fure d'Isis. Le cercle dont ces peuples
se servaient pour désigner lEtre
suprême était toujours accompagné
d'un ou de deux serpents. Le sceptre
d Osiris était entrelacé d'un serpent.
lis donnaient des ailes et une tête
d épervierau serpent, lorsqu'ils l'em-
ployaient pour représenter l'Etre
supiènie. Dans quelques unes de le^rs
fêtes , on en portait un enfermé dans
un coffre. Ils ne se contentaient pas
de le donner pour attribut à leurs
divinités; lesdieux eux-mêmes étaient
souvent représentés chez eux avant
une tète humaine , avec le corps et
la queue de serpent. Tel était poiu:
l'ordinaire Sérapis , qu'on reconnaît ,
dans les monuments, à sa tête cou-
ronnée du boisseau , et dont tout le
cor|îs n'est qu'un serpent à plusietu^
tours. Apis se voit aussi avec une
tête de taureau, ayant le corps de
serpent, et la queue retroussée à l'es-
trèmilé. Le serpent en tiénéral mar-
'piait la terre et l'eau ; d'autres fois la
bouche , parceque tonte sa force est
dans sa gueule. Un serpent dont la
queue est cachée était chez eux le
symbole de réternité. Un serpent
jui rocge sa queue , et dont le corps
553 S E R
cstsf méd'ccailIcsjdcBignaitle monde, !
qui se rajeunit tous tes ans au priu- '
temps , et les astres ornement de
l'univers. Un autre, nui a la figuredu
monde et la queue dans la bouche ,
est l'image d'un bon roi. In autre,
qui veille , est celle d'un roi vigilant
et amateur du bien. Un serpent
avec une _^rande maison , peinture
d'un roi supposé le maître du monde.
TJn demi-serpent , symbole d'un roi
maître d'une partie du monde. Ser-
pent entier, image du Tout -puis-
sant.
Le serpent n'était pas moins en
honneur chez les Grecs et chez les
liouKiins. Dans Epidame , on ren-
dait à ce reptile un culte particulier.
Les Athéniens en conservaient tou-
jours un en vie , comme le protec-
teur de leur ville. On attribua aux
serpents une vertu prophétique. On
observait relipeuscmcnt la sortie, la
rentrée , les plis , les allées et venues
de ces animaux , comme des signes
de la volonté des dieux. J^. Dbagon
d'Akchise. Ce sont deux serpents
3ui an oncent devant Troie la colère
e Minerve , et se retirent sous son
castjue après la mort de Laocoon.
On avait tant de foi aux serpents et
à leurs prophéties , qu'on en nour-
rissait exprès pour cet emploi , et, en
les rendant familiers, on était à por-
tée des prophètes et des prédictions.
Près de Lavinium , il y avait un bois
sacré où l'on nourrissait des serpents.
De jeunes filles étaient chargées de
leur faire des gâteaux de farine et
de miel , et de leur en porter. Si
l'un de ces serpents ne mangeait pas
son gâteau avec appétit., ou s'il pa-
r;fk£c:t languissant et malade après
l'avoir mangé , c'était une preuve
que celle qui avait fait ce gâteau avait
perdu sa virginité. Les Romains
nrent venir d Èpidaure un serpent
qu'ils prirent pour Esculape, dieu de
la médecine, et auquel ils donnèrent
ime place dans leur Panthéon.
Les génies ont quelquefois été re-
présentés sous la figure d'un serpent.
( f^. GÎKiE. ) Deux serpents attelés
liraifut le char de Triptolème ,
lorsque Gérés l'envoya parcourir la
S E R
terre pour apprendre aux hommes
à semer le bled. ( ^.''l'RiPTOLiiME. )
CEuf de serpent dans les supersti-
tions des Druides. ( f^oy. CEi f. )
Cadmus et Hermone changés en
serpent. ( P'. Cadml's. ) Hennir;
étonlfe dans son berceau deux énor-
mes serpents. ( F, Herclle. ) Les
poètes ont imaginé que les serj'ents
étaient nés du sang des Titans , qui
fut répandu d^ns la guerre qu'ils
eurent contre Jupiter , et qui , tombé «
sur la terre , produisit tous les ani- |
maux venimerx , les serpents, les j
vipères , etc. D'autres les attribuent
au sang de Python ou de Typhon.
Myth, lad. Les serpents et les
couleuvi^es sont en grande vénération
chez les Indiens , qui regardent ces
reptiles comme autant de génies. —
« Quand ils trouvent des couleuvres
» dans leurs maisons , dit le vovageur
» Dellon , ils les prient d'ab«rd très
» respectueusement de sortir. Si les
» prières n'ont pas d'effet , ils tâchent
» de les attirer dehors , en leur
» présentant du lait ou toute autre
» chose , sans jamais employer la
» violence. Si la couleuvre s'obstine
» à rester, on appelle les brahmines,
» qui , avec toute 1 éloquence dont
» ils sont capables , lui représentent
» les motifs ([ui doivent l'engager à
» avoir des égards pour la maison oii
» elle est venue. »
Plusieurs Indiens poussent la su-
Î)erstition jusqu'à porter exprès dans
es bois , et auprès des buissons , -dn
lait et autre chose pour l'entretiea
de ces reptiles.
II y a dans lisle de Ceylan une
espèce de serpent que les nabitants
nomment Cobra de Capello , et
pour leqviel ils ont une grande véné-
ration. Ils l'appellent le Jioi des
sci-penls , et évitent avec gi-and soia
de lui faire dn mal. Ils sont per-
suadés que , 5i quelqu'un avait l'au-
dace de tuer un de ces serpents , les
autres serpents de même espèce ex-
termineraient le meurtrier avec toute
sa famille. Si cependant un de ces
serpents a mordu (juelqu'un, ou causé
quelque dégât, la personne lésée peut
aller porter plainte aux sorciers et
s E R
«ncîianleurs du pays , qui , par la
force de leurs charmes, contraijîuent
le serpent coupable à comparaître
à leur tribunal , le tancent forte-
ment , et lui font de grandes mena-
ces , s'il retombe à l'avenir en pa-
reille fliute.
Myth. Afr. La plupart des Nè-
£;res croient encore aujourd faui que
les âmes des hommes qui ont bien
vécu entrent dans le corps des ser-
pents.
Le culte du serpent est le plus
célèbre et le plus accrédité dans le
pavs. On ienore quelle en est l'ori-
gine. Les Kèjrres racontent que ce
serpent ne pouvant supporter la mé-
chanceté des habitants du pays où
il demeurait , il Iç quitta pour venir
habiter parmi eux ; qu'ils k reçurent
avec les plus grands honneurs , 1 en-
veloppèrent dans un tapis de soie,
et le portèrent dans un temple. On
lui bâtit exprès une très belle mai-
son ; on institua des prêtres poiu^
avoir soin de lui ; et l'on consacra à
son service les plus belles filles du
pays. Ce qu'on peut dire de plus
certain sur l'origine de ce dieu pré-
tendu, c'est qu'il est venu du ro\ aume
d'Ardra. La tète de ce serpent est
grosse et presque ronde : il a les veux
doux et bien ouverts , la langue
courte et pointue : il ne la darde pas
avec beaucoup de vîte.-ae, si ce u'est
quand il combat avec un serpent
d une autre espèce. Sa queue est
mince et pointue comme un dard.
Le fond de sa pean estim blanc sale ,
bigarré de marques jaunes, bleues et
brunes. Les plus grands out environ
uue brasse de long , et sont de la
grosseur du bras. Les serjients de
cette espèce n'ont aucun venin. Ils
souffrent volontiers qu'on les caresse,
et l'on peut badiner a^ec eux sans
ciainte. Les Nègres regardent même
leur morsure comme un préservatif
contre celle des autres serpents. On
les distingue aisément des serpents
venimeux, dont la couleur est fort
différente. Il y a une haine natu-
relle entre les serpents de deux es-
pèces ; et ils ne s'appercoivènt pas
plutôt, qu'ils s'éiancçot l'ua contre
S E R 555
l'autre. La chair des rats est le meta
favori des serpents bienfaisants. Ils
n'ont pas moins d'ardeur que les
chats pour courir après ces animaux;
mais ils n'ont pas la même agilité.
Lorsqu'ils sont ptirvenus à en attra-
per un , ils ont beaucoup de peine
i'i expédier leur proie , leur gueule
étant fort étroite ; et souvent ils sont
plus dune heure sans en pouvoir
venir à Ijout. Depuis l'arrivée du
premier serpent dans le pays, cette
race s'est prodigieusement multi-
pliée. Mais , dans ce grand nombre
île serpents qui sont tous fort res-
pectés, il V en a un que l'on regarde
comme le chef , et auquel on rend
des honneurs particuliers. Le peuple
pense que c'est le même qui a été
trouvé et divinisé pnr leurs^ncètres.
Ils le regardent comme le père de
toute cette espèce de serpents, qui est
fort répaudue; mais il y a long-temps
que ce. premier serpent est mort. Les
prêtres , pour ne pas diminuer la
vénération du peuple , lui en ont
adroitement substitué un autre de
la même taille. Ce chef des serpents,
quel qu'il soit , jouit , dans le pays ,
d'un sort fort heureux. Il est logé
magnifiquement , et nourri à^% mets
les plus exquis- Le roi lui envoie
souvent Ats, présents magnifiques ,
de l'or , de l'argent , des étoffes , qui
sont pour ses prêtres un revenu con-
sidérable. Le roi de Fida , pays voi-
sin , venait autrefois en personne ren-
dre ses hommages à cet heureux
se. pent , auquel il oftrait les dons les
plus rares et les plus précieux ; mais,
au rapport du vo} ageur Bosnan ,
Je roi qui régnait .lu cwmmencenient
de ce siècle , excédé des frais immen-
ses de ce pèlerinage , a jugé à propos
de s'en dispenser.
Les prêtres du serpent sont venus
à bout de persuader au peuple que
le grand serpent et ses c<3nfrères ont
coutume de guetter , au printemps ,
les jeunes filles , sur le soir , et , par
leur attouchement , leur font perdre
la, raison. Il v a une maison , exprès
établie , oà l'on envoie les filles de-
venues folles faire un séjour de
quelques mois , jusqu'à ce qu'elles
554
SE R
ai'.l rrronvré 1< iii Ion spns. L05
parents sont obligés de leur payer
une pension proport ionnc'e à leurs
incultes. La glande quantité de ces
pensionnaires produit aux prêtres
du serpent un gain considcrable ,
d<jnt on prélend giie le roi se réserve
une part. Lorsqu il y a dans un vil-
Lge quelque femme ou quelque fille
qui n'a pas encore été attaquée par
le sirpeut , elle n'échappe pas à la
\igilance intéressée des prêtres ; ils
tâchent d'avoir ayec elle un entre-
tien secret , et séduisent avec tant
d'art son esprit crédule , cpi'ils lui
persuadent de crier dans la rue ,
lorsqu'elle sera seule , comme si elle
avait été touchée par le serpent , et
de contrefaire la folle , pour être
envoyée comme les autres à l'hôpital.
Ces pauvres filles ont sur cet article
une discrétion peu naturplle à leur
sexe. Il n'arrive jamais qu'elles ré-
vèlent les fourberies des prêtres ,
parcequelies craignent leur puis-
sance , qui est très firande dans le
pays. Il se trouve toujours parmi les
Nègres des gens moins simples que
le vulgaire , qui ne sont pas la dupe
des artifices des prêtres; mais ils se
contentent de s'en moquer en se-
cret. Il ne serait pas sûr pour eux
d entreprendre de détronipei' le peu-
ple.
Lorsque les Nègres entendent
quelrpics Européens se moquer de
leurs ^erpents , ils se retirent promp-
tement , en témoignant l'indignation
que leur causent de pareils discours.
Quand le feu prend à une maison ,
s'il s'y trouve qiielque serpent qui
ait le malheur d'être hrùlé , la cons-
ternation se répand dans la ville.
Chacun se houcne les oreilles pour
ne pas entendre une si triste nou-
velle , et donne une certaine s<jmn]e
d'argent , qui est une espèce d'a-
mende qu'il s'impose , en réparation
du peu de soin qu'il a eu de conserver
le dieu. Il s'imagine même que le
serpent brûlé reviendra pour tirer
vengeance de ceux qui ont contribué
à sa mort.
M. Slai'. Les reptiles étaient lio-
Borés par quelques peuplades coiuuie
ST.K
des die ux Pénates. On leur offrait
en sacrifice du lait et des œuis. II
était défendu , sous peine de mort ,
de leur causer ie moindre dommage.
Le culte des serpents était autre-
fois établi chez les peuples de Li-
tiiuauie , d'Estonie , de Livouie , de
PrusàC , de Courlande et de Saiiïo-
gitie. On leur préparait un repas,
et des enchanteurs les invitaient «i
venir faire honneur au festin. Si les
serpents sortaient de leurs retraites,
et venaient manger les nu ts qu'où
leur offrait , la joie était universelle ,
et chacun ne se promettait qiie du
bonheur: mais si les serpents résis-
taient à tous les charmes et à toutes
les prières , et s'obstinaient à ne pas
se montrer , c'était un présage très
fâcheux. Les paysans de la Lithua-
nie, de laSamogitie et de laLivonie,
conservent encore aujourd'hui quel-
ques traces de cette superstition. Les
Russes n'en ont pas été exempts.
Oléanus rapporte que , voyageant
avec quelques Russes , ses com-
pagnons de voyage , à l'aspect de
deux couleuvres rouges , témoignè-
rent une grand* joie , disant que
c'était un heureux présage qne leur
envoyait S. Nicolas. Les p.iysans
des environs de Wilna,en Lithjanie,
rendaient encore , dans le seizième
siècle, une espèce de culte religieux
aux serpents. ]\'arthioch , auteur
allemand , dit que les paysans li-
thuaniens avaient coutume de nour-
rir, dans leurs maisons, des serpents ,
desquels ils faisaient dépendre la
prospérité de leur famille. Les pay-
sans de Livonie re^rardent ces rep-
tiles comme les dieux tutélaires de
leurs troupeaux, et leur présentent
du lait en manière d'offrande.
Iconol. Le serpent plié en rond
est le symbole de la réflexion. On le
donne pour attribut à la Santé , à
l'Envie , aux Remords , aux Cha-
grins, etc. Sur les médailles , le ser-
pent seul est quelqiiefois mis pour
Esculape , ou pour Glycon , 'e second
Escidape. Quand il est sur un autel
ou dans la main d'une déesse , c est
toujours le svmbole d'Hygiée. S'il
1 est au-dessus à'un trépied , il marque
s E R
l'oracle de Delpiies , qui dans !es
premiers temps s'elait rendu par un
serpent. Le double serpent était la
marque de l'Asie. Aux pieds de la
Paix , il signifie la guerre et la dis-
corde. A ceux de Minerve , à qui
Plutarque dit qu'il étr.it consacré ,
il marque le soin qu'on doit prendre
des filles , pour la garde desquelles
il faudrait le dra^ron des Hespcrides.
Quand il sort d'unecorbeille , et qu il
accompagne Bacchus , il marque les
Orgies de ce dieu. V. Achéloos ,
Abistée , Cadmus, Caducée , Dis-
corde , Envie , Esacus , ElmÉ-
NIDE5 , Eurydice , Laocoon , La-
TOKE , Méduse , Prudence, Python,
Sahis , Saturne , Tirésias.
Serpentaire, une des constella-
tions. Les poètes ont feint que cétait
le dragon liii jardin des Hespérides ,
taé par Hercule , et que Junon plaça
parmi les astres. ( yoy. Ophieus. )
D'autres supposent m\e c'est le ser-
pent qui apporta à Eseulape l'herlje
par la vertu de laquelle il ressuscita
Androgée , ou le serpent Pvthon.
Serpenticoles , nom qu'on a donné
aux idolâtres adorateurs des ser-
pents.
Serranus , un des capitaines de
Tnrnus , tué par Nisus.
SeRUS. V. G'SRUS.
Servare de coelo , terme d'au-
eure , pris des phénomènes qui pa-
raissaient dans les airs, comme des
éclairs , du tonnerre , et auties signes
extraordinaires et subits , que les
pagures remarquaient dans le ciel :
cet augure était le plus solemnel
de tous, comme ne pouvant se réi-
térer en un même jour , et rompant
toutes les assemblées; aussi, quand
un magistrat voulait empêcher une
assemblée du peuple , ou la remettre
à une autre fois , il faisait afficher
dans les carrefours qu'il observerait
ce jour-là les signes du ciel , et tout
était remis à un autre jour. Mais
Je sénat , s'étant apperçu des abus
que cet usage entraînait , ordonna
que, nonobstant ces affiches , on pas-
serait outre à l'assemblée convoquée
dans toutes les formes.
i> E V
555
Sertaior, tSczut'eur, surnom de
Jupiter et de Bacchus.
Servitude. ( Iconol.) Les ic.3-
nologistes modernes l'ont exprimée
par une femme échevelée , vêtue
d'habits courts, portant un joug sur
les épaules, et marchant les pieds
nus et ailés dans un chemin rem-
pli de pierres et d'épines. Mipa lai
donne pour attribut une grue qui
tient une pierre.
Sessies, déesses qu'on invoquait
quaud on ensemençait les terres. On
en comptait autant qu'il y avait de
semailles différentes.
Sévère Septime , empereur ro-
main qui succéda aux Autonius.
Trois empereurs se disputèrent alors
l'empire , Sévère Septime , Pescen-
nius Niger , Claudius Albinus. On
consulta l'oracle de Delphes , dit
Sparllen, pour savoir lequel des
trois la république devait souhaiter.
L'oracle ré pondit en un vers : Le Noir
est le meilleur, V Africain est bon,
le Blanc est le pire. Par le \oir, on
entendait Pescennius Niger ; par
r -ifricaiiï , Sévère qui était d'Afri-
que ; et par le Blanc , Claudius Albi-
nus. On demanda ensuite qui de-
meureniit le maître de l'empiie ; et
il fut répondu i On versera le sang
du Blanc et au Noir, V Afiicain
goui'emera le monde. On demanda
encore combien de temps il gouver-
nerait ; et il fut répondu: // montera
sur la mer d'Italie avec vingt
vaisseaux/ si cependant un vais-
seau peut traverser la mer. Pai- où.
l'on entendit que Sévère régnerait
vingt ans.
Sévères , ou les Déesses sévères.
On croit qu'elles étaient les mêmes
que les Furies , parcequ'on les repré-
sentait avec les mêmes attributs.
Sévérité. (Iconol. ) Djns Ripa ,
c'est une femme vieille , vêtue d'habits
royaux , et couronnée de laurier ; te-
nant d'une maiu un sceptre dons
l'action de commander , et portant
de l'autre un cube dans lequel est
fixé un poignard , symboles de fer-
meté et d'iniiexibilité. Cochi/i lui
donne , au lieu du sceptre , le fais-
ceau des licteurs romaius , dont les
55C S in
verges sont déliées , la hache élevi^e
et prête ;'i frapper. Sa robe est de
couleur violette, tirant sur le noir.
/^. Rigueur.
Sévirs Augustaux. On nommait
ainsi les six plus anciens sacrificateurs
d'Auguste , créés par Tibère au
nombre de vingt-un.
Sevum (M. Ind.), Heu de plaisirs
et de délices où les Péguans font passer
lésâmes après qu'elles ont été purifiées
dans le JN'axac. V. Naxac , Nibam.
Sh A KTi ( M. Ind- ) , déesse in-
dienne qui est l'em blême de la nature,
et qui , comme telle , est représentée
avec les attributs de la fécondité , et
quelquefois avec une tête de vache. ,
ShamavÉdam ( M. Ind. ) , un
des quatre livres sacrés des Indiens
nommés Védams. C'est celui qui
apprend la science des augures et
des divinations, f^. Védams.
Shastah ( M. Ind. ), commen-
taires dt^ brahmcs sur les Védams :
ils sont aynombre de six , et traitent
de l'astrfmomie , de l'astrologie , des
pronostics, de la morale, des rites ,
de la médecine et de la jurispru^
dence. C'est d'après ces livres sacres
que les brahmes astronomes calculent
le cours de la lime , des planètes et
des éclipses, et qu'ils fabriquent les
Pajidjangams ( almanachs. ) C'est
encore eux que consultent les brahmes
astrologues, pour prédire l'avenir,
tirer le sort des hommes et des en-
fants , annoncer les jours et même
les instants bons ou mauvais. Ce mé-
tier est très lucratif; car les Indiens
sont si superstitieux , qu'ils n'entre-
prennent rien sans avoir consulté
l'astrologie ; et si les pronostics ne
sont pas fayorables , quelque assu-
rance qu'ils aient du succès , ils re-
noncent à leur entreprise. L'opinion
des Indiens de la côte de Coromandel
est tout-à-fait contraire à ce que
foliaire aflirme après M. Holwel,
fjue le Shastah est antérieur au Vé-
dam de i5oo ans.
Shevet , onzième mois de l'année
.«acrée des Hébreux , et le cinquième
^ de leur année civile. C'était la lune
de Janvier.
Sans , on Shiiïss , ou ScaïAis ,
S H I
ou ChiA , nom de l'une des deux
grandes sectes qui divisent les maho-
métans. Elle est opposée à la secte
des Sunnis que suivent les Turcs.
Celle-là, dont les Persans font profes-
sion , ne reconnaît de véritable in-
terprétation de l'AIcoran , que celle
qui fut faite par Ali , gendre et cou-
sin de Mahomet , et rejette absolu-
ment toutes les autres. Le respect et
la vénération des Shiites pour Ali
tiennent de l'enthousiasme. Ils le
regardent comme légitime et immé-
diat successeur de Mahomet , et
traitent Abubekre , Omar et Olhman,
ses prédécesseurs selon les Turcs ,
d'exécrables imposteurs, dej'alsi-
ficateurs de la loi , de vrais bri-
gands. Ils vont plus loin : ils sou-
tiennent qu'Ali fut plus particuliè-
rement et jdIus fréquemment inspiré
du ciel que Mahomet même ; et que
toutes les interprétations qu'il a
données de la loi sont divines et par-
faites ; que Dieu parut sous la figure
de ce prophète ( car ils lui attri-
buent le don de prophétie ) ; et que ,
par sa propre bouche, il annonça
aux hommes les mystères les plus
cachés de la religion. De leur coté ,
les Turcs accusent les'Persans d'avoir
falsifié l'AIcoran ; et les uns et les
autres se traitent mutuellement de
la manière la plus méprisante et la
plus injurieuse.
Shiva ( M. Ind. ) , une des trois
personnes de la trinité indienne , ou
plutôt la divinité elle-même, consi-
dérée connue détruisant , ou chan-
geant les formes. Sons ce dernier
rapport , elle a rme foule de noms ,
dont les plus communs sont l'su ou
I swara , Rudra , Hora , Sambhu ,
Mahadéva ou Mahe'sa , etc. Ce dieu
a aussi quelques rapports avec le Ju-
piter Âllitonans , foudroyant les
géants. Dans un combat tout pareil
avec les Doityas ou enfants de Diti,
qui se révoltèrent souvent contre le
ciel, Brahma , dit-on, présenta à
Shiva des traits redoutables, comme
l'aigle présenta la foudre à Jupiter.
On le peint avec trois yeux, ce qui
lui fait quelf|uefois donner le nom de
Trilochan.
s I A
Shivé-Ratri , nuiù de Shiva ,
( yi. Ind. ) fête qui tombe le trei-
lièiiie jour après la pleine iuue.
Elle est très religieusement observée
par les sectateurs de Shiva. Ils doi-
vent jeûner le jour , passer la nuit en
prières , faire des aumônes et donner
à mander aux pandarons.
Shoccris ( M. Indk ), planète de
^ énus. Elle est quatre cents mille
lieues au-dessus du ciel de la lune.
C'est le Gourou , ou prêtre des
Achourers ou géants. Il préside au
vendredi.
Shovrien (3/. Ind.), planète
du soleil , qui préside au dimanche.
Les Indiens en font un demi-dieu ,
qui donne la santé à ses adorateurs.
Voici un conte qu'on trouve sur ce
<lemi-dieu dans le Candon , poème
indien. La femme de Shoiirien , ne
ponvant supporter la chaleur de son
inari , laissa auprès de lui un fantôme
à sa ressemblance, et, déguisée en
jument , se retira dans une province
éloignée pour faire pénitence. Shou-
rien , s'en étant appercu , se méla-
morphosa en cheval , alla trouver sa
femme, et lui lança la liqueur sémi-
nale dans le nez. Celle ri , en la res-
pirant , conçut et mit au monde les
Maroutoukels , génies. C'est ainsi
que. les êtres se sont multipliés.
Sh UDDERi ( M. Ind. ) , le troi-
sième des quatre fils du premier
liomme et de la première femme,
suivant les Indons , d'un caractère
doux , liant , pacifique , fut le chef
de la caste qui porte son nom , et qui
est plus connue sous celui de Ba-
nians. Ceux de cette caste s^appli-
quent uniquement au commerce , et
se distinguent par leur attention su-
perstitieuse à observer toutes les cé-
rémonies de la religion, y. Bram-
MON , CCTTERI , WlSE.
Si ARE ( M. Ind. ) , nom que les
habitants des isles jNïa'dives donnent
à un lieu consticré au roi des vents.
Il n'y a presque aucune de leurs isles
où ils n'aient un Siare , dans lequel
ceux qui sont échappés de quelque
danger sur mer vont faire leurs of-
frandes. Elles consistent en de petits
i>ateaus chargés de fleurs et d'hçrbes
S I B 5J7
odoriférantes. On brûle ces herbes
et ces fleurs en l'honneur du roi des
vents , et on jette les petits bateaux
dans la mer, après y avoir mis le feu.
Tous leurs navires sont dédiés au roi
des vents et de la mer.
SiBA , ou SivA , et mienx Seva ,
( M. SI. ) déesse des Slavons \a-
raignes qui habitaient la Wagrie et
Tisle de Rugen. Son nom dérive
d'un verbe qui répond à ense-
mencer, et ses attributs caractéris-
tiques autorisent à croire qu'elle
était la déesse des vég(?taux en gé-
néral. Elle était représentée comme
une femme une ; ses cheveux lui
tombaient jusqu'au dessous des ge-
noux -, de la main droite , elle tenait
une pomme , et de la gauche une
grappe de raisin. On lui sacrifiait
des animaux et des prisonniers. On
l'a dite fille de Sitalcès , roi des
Goths , et femme d'Anthyrius , qui
porta les armes sous Alexandre-Ie-
Grand , et , de retour en Allemagne ,
bâtit la ville de Meckelbourg.
SiBAX, ou SivAN, neuvième mois
de l'année civile des Hébreux , et le
troisième de leur année sacrée. Il
répondait à la lune de Mai.
Sibylles. Les anciens ont appelé
de ce nom certaines femmes aux-
quelles ils attribuaient la connais-
sance de l'aveoir , et le don de
prédire.
Ce nom fut d'abord particulier à
la prophétesse de Delphes , et pris
d'un mot grec qui signifie inspiré ,
ou conseillé par les dieux. Il devint
ensuite commun à toutes les femme»
qui rendaient des oracles.
On convient assez généralement
qu'il y a eu des Sibylles, mais on ne
s accorde pas sur lenouibre. Platon,
le pre
parlé, <
, semble n en reconnaitrequ une,
car il dit simplement la Sibvlle.
Quelques auteurs modernes ont sou-
tenu, après ce philosophe , qu'il n'y
avait eu effectivement qu'une Si-
bv!le , celle "d E^^thrée , en Ir.nie ,
mais qu'elle a été multipliée dans les
écrits des anciens , parcequ'elJe a
beaucoup voyagé et vécu très long-
temps. SoUn el Ausone ea comptent
558 S I B
trois, l'Erytliréennc , la Sardienne et
la Cuniëe. Elien en admet quatre ,
savoir , celle d'Erj thrée , celle de
Sardes , rEg\ ptienne et la Sauiienne.
Enfin, p^atron, suivi par le plus
^rand nombre des savants, distiuf;ue
dix Sibylles , qu'il nomme en cet
ordre : la l^ersicjue , c'est celle qui,
dans les vers silnllins supposés, se
dit l)ru de INoé ; on la nommait Sum-
hèthe : la Libyenne , qu'on disait
être fille de Jifpiter et de Lamia, et
qui voyagea en plusieurs endroits , à
Sanios, à Delphes , à Claros , etc. ;
la Delphicjue , fille de Tirésias,
Théhaiu ; après la prise de Thèmes,
die fut consacrée au temple de Del-
phes par les Epipones , et fut la
première qui, selon Z>io</onî , eut le
nom de Sibylle, parcequ'eile était
souvent éprise d'une fureur divine :
la Vwnée , qui faisait sa résidence
ordinaire à CTumes en Italie : VEry-
thrcenne , qui prédit le succès de la
guerre de l'roie, dons le temps que
ies Grecs s'embarquaient pour cette
expédition : \aSamieiine , dont on
avait trouvé les prophéties dans les
anciennes annales ties Samiens : la
Cumane , née à Cumes , dans^ l'Eo-
lide ; c'est celle qu'on nomme iJémo-
phile , Hérophile , et même Amal-
thée , et qui vint présenter à Tarquin
l'ancien ses neuf livres de préoic-
tions pour les lui vendre : ÏHelles-
ponti/ie , née à Marpèse , dans la
ïroade, qui avait prophétisé du
temps de Solon et de Cjrus : la
Phrygienne , qui faisait son séjour
à Ancyre , où elle rendait ses oracles :
enfin ,' la Tiburtiiie, nommée Al-
hunée , qui lut lionorée comme une
divinité à ïibur ou ïivoU sur le
Tévéron.
On peut voir , à l'article HÉro-
PHiLS , la septième des Sibylles ,
l'oripine des livres sil yllins. Après
que Tarquin en eut fait l'acquisition,
il en confia la garde à deux prêtres
particuliers , nommés Duumvirs ,
dont tout le sacerdoce se borna d'a-
bord aux soins que demandait ce
dépôt sacré : on y attacha ensuite la
fonction de célébrer les jeux sécu-
laires. Ces livres étaient consultéa (
S I B
dans les grandes calamités : mais il
fallait un arrêt du sénat pour y
avoir recours ; et il était défendu ,
sous peine de mort, aux duumvirs
de les laisser voir à persoruie. pha-
lène Maxime dit que M. Atilins ,
duunivir , fut puni du supplice des
parricides pour en avoir laissé
prendre une copie par Pélronius
Sabinus.Ce premier recueil d'oracles
sibyllins fut consumé dans l'incendie
du Gapitole , sous la dictature de
Syila. Le sénat, pour réparer cette
perte , envoya à Samos , à Troie , à
Erythrée, et dans plusieurs autres
villes de l'Italie , de la Grèce , de
l'Asie , pour recueilhr tout ce qu'on
pourrait trouver de vers sibyllins.
Les députés en rapportèrent un ^rand
nombre ; mais comme il y en avait
sans doute beaucoup d'apocryphes ,
on commit des prêtres pour en faire
un choix judicieux. Ces nouveaux
livres sibyllins furent déposés au Ga-
pitole, comme les premiers : mais on
n'y eut pas tant de foi ; et ce qu'ils
contenaient ne fut pas iiussi secrète-
ment gardé , car il paraît que la plu-
part de ces oracles étaient publics ,
et que chacun, selon les événements ,
en faisait l'explication à sa fantaisie.
Il n'y eut que les vers de la Sibylle
de Cumes dont le secret fut tou-
jours gardé. On forma un collège de
quinze personnes pour veiller à la
conservation de cette collection ,
qu on nomma ies Quindccimvirs des
Sibylles : on avait ime si grande foi
aux prédictions qui y étaient conte-
nues, que, dès qu'on avait une guerre
importante à entrev>rendre , une sé-
dition violente à appaiser, lorsque
l'armée avait été défaite , que la
f)este ou la tamine , ou quelque ma-
adie épidémique, aftligeait la ville
ou la campagne , ou enfin si on avait
observé quelcjues prodiges qui me-
naçassent d'un grand malheur , on
ne manquait pas d y avoir recours.
C'était mie espèce d'oracle perma-
nent , aussi souvent consulté par les
Ptomains, et avec autant de con-
fiance , que celui de Delphes par les
Grecs.
Quant aux oracles qu'on avait ro-
s ï B
cueillis des aulr-;s Siby!l<?? , et do^
le puLiic avait connaissance , les po-
litiques savaient en faire usage pour
leors propres intérêts ; souvent
même ds en inventaient , et les fai-
saient courir parmi le peuple comme
anciens, afin de les faire servir aux
desseins de leur ambition. C'est
ainsi que P. Lentulus Sura , un des
chefs de la conjuration de Catiiina ,
faisait valoir une prétendue préo'ic-
tion des Sibylles , que trois Corné-
liens auraient à Rorna la puis-
sance souveraine. S3 lia et Cinna ^
tous deux de la maison Cornélienne,
avaient déjà vérifie une partie de la
prédiction. Lentulus, qui était de la
même famille, se persuada que les
deux tiers de la prédiction ayant déjà
été vérifiés , c'était à lui à l'achever
en s'eniparant du pouvoir suprême ;
mais la prévoyance du consul Cicé-
ron empêcha les effets de son am-
Lition. Pompée voulant rétablir
Piolémée Aulétès daus son royaume
d iisypte , la faction qui était con-
traire à Pompée dans le sénat pu-
blia une prédiction sibviliue portdht
que , si un roi d Egypte a\ait re-
cours aux Romains , ils ne devaient
pas lui refuser leurs Ijons otlîces ,
mais qu'il ne fallait pas lui fournir
de troupes. Cicéron , qui élait dans
le parti de Pompée, ne doutait pas
que l'oracle ne fut supposé; mais, au
lieu de le réfuter, il chercha à I élu-
der : il fit ordonner au proconsul
d'Afrique d entrer en Eîtypte avec
une armée , et d'en faire la conquête
pour les Romains ; ensuite on en fit
présent à Ptoiémée.
Lorsque Jules César se fut emparé
de l"auti>rité souveraine, sous le titre
de dictateur perpétuel , ses parti-
sans , cherchant un prétexte pour lui
faire déférer le titre de roi , répan-
dirent dans le public un nouvel
oracle sibyllin , selon lequel les Par-
thes ne pouvaient être assujettis que
par un roi des Romains. Le peuple
était dt'ja déterminé à lui en accorder
le titre, et le sénat devait en rendre
le décret le joiu" même que César fut
assassiné.
Pausanias rapporte dans ses
SIC 5'ç)
Achaïques une prédiction des Si-
bylles sur le royaume de Mjcé^
doine, conçue en ces termes: « Ma-
H cédoniens, qui vous \antez d'obéir
» à des rois issus des anciens roi»
» d'Argos , apprenez que deux Phi-
» lippes feront tout ^otre bonheur
>» et tout votre malheur : le premier
»> donnera des maîtres à de praudes
» villes et à des nations ; le second ,
» vaincu par des peuples sortis de
» l'occident et de l'orient , vous
» perdra sans ressource , et votis
»» couvrira dune honîeélernelle.» Jin
effet , l'empire de Macédoine , après
être p:»rvenu à im très haut point de
gloire sous Philippe, père d'Alexaa-
dre , tomba en décadence sous un
autre Philippe qui devint tributaire
des RoRKiius. Ceux-ci étaient au
couchant de la Macédoine', et furent
secondés par Attalus, roi de Mysie,
qui était à l'orient. Les Sibvlles pa-
rai sent avoir aussi prédit ce prand
tremblement de terre qui ébranla
l'isle de Rhodes jusques di'us ses
fondements ; car Pausanias dit à
cette <x;ca~ion que la prédicUon de
la S/ovlle ne se trouva que trop
accomplie.
SicARBAS ou SichÉe , fils de Pélus
et frère de Didon et de Pygmalion ,
que ce dernier tua en traître, pour
s'enjparer de ses trésors, f^. Dipon.
SiCELiDEs , épithète que P'irgile
donne aux Muses qu'il suppose avoir
inspiré Theocrite , natif de Sicile ,
do/U le poète lalin a imité les Buco-
liques.
Sicile , grande isle de la Méditer-
ranée , si fertile en grains , qu'on
1 appelait autrefois le grenier de
l'Italie. C'est à cause de cette ferti-
lité qu'elle est ordinairement repré-
sentée couronnée d'épis, et, tenant
une faucille. On la trouve , sur le»
médailles , exprimée par une tète au
milieu de trois cm'sses , qui sont
ses trois promontoires. On la désigne
enc-ore par le mont Gibel qu'elle a
dans sa main , et par des lapins,
symbole de fécondité , placés à ses
cotas.
SiciKNis , danse accompagnée de
chants , laquelle était pratiquée par
56o S I D
Ips Plirygiens , dans les fêtes de Bac-
clius Sabasius.
SiciNvs ou SiKiNus , fils de la
naïade CEnoee , et de Thoas , roi de
Leiunos, seul màje de l'isle , qui se
sauva par l'adresse de sa fiile Hypsi-
pyle, dans cette cruelle expédition
où toutes les femmes (égorgèrent ,
non seulement leurs maris , mais
tous les garçons du pays. Thoas
aborda dans une isle de la mer Ei^ce ,
fut très bien reçu d'une nymphe ,
et devint père de Sicinus, qui donna
son nom à l'isle.
SicuLt;s , fils de Neptune , re'sjna
dans la Sicile, à laquelle il donna son
nom.
SiCYON , petit -fils d'Erechthée,
donna son nom à une ville et à une
contrée du Péloponnèse.
SicYONE , le plus ancien roynume
de Ja Grèce, dont le premier roi
s'appelait Egialoe. On célébrait à
«Sicyone , de cinq en cinq ans , des
I'eux pythiens e.i l'honneur d'ApoI-
on, et l'on y donnait pour prix des
coupes d'argent.
SiDEnnx'^CoTiJVTi, le mari changé
en astre j Lucifer , mari d'Alcyoue.
O cille.
I . SiDE , femme d'Orion.
•2. et 3. — Filles de Bélus et de
Danaiis.
SidÉritès , pierre qu'Apollon
donna à Hélénus , le Troyen , si l'on
en croit le poème des Pierres , at-
tribué à Orphée. Cette pierre, dit
le poète, a le don de la parole ; elle
est un peu raboteuse , dure , pesante ,
noire , et a des rides circulaires.
Quand Hélénus voulait s'en servir, il
s'alistenait , durant vingt-un jours ,
du lit conjugal , des bains pidîlics , et
de la viande des animaux j ensuite il
faisait plusieurs sacrifices , lavait la
pierre dans une fontaine , l'envelop-
pait pieusement , et la portait dans
son sein. Après cette préparation ,
qui rendait la pierre animée , pour
l'exciter à parler il la prenait h la
main , et feignait de la vouloir jrter.
Alors elle jetait un cri semblable h
celui d'nn enfant qui désire le lait
de sa nourrice. Hélénus , profitant
du jnoment , interrogeait la pierre
S I G
sur ce qu'il voulait savoir , et en re-
cevait des réponses certaines. Ce fut
sur CCS oracles qu'il prédit la ruine
de Troie. K. Lhhomartie , As-
TROiTE.
Sidéro, belle-nière de Tyro, mise
à mort par Pélias.
SiDOisius HosPES , Cadmus , par-
cequ'il était dePliénicie, où était la
ville de Sidon.
SiEB , autrement Rhuddery ,
( M. fnd. ) coadjuteur , ainsi que
Bistnoo , de Birmah , prince de la
troupe angélique, et vice-régent de
l'Eternel. /^'. IVIoïsasoor , Birmah ,
Bistnoo.
Siècle. ( Iconol. ) On le per-
sonnifie par un vieillard décrépit, le
siècle étant la plus longue durée de
la vie humaine. Le phénix qui renaît
de sa cendre est rt.mlilème qu'on
lui donne , parceque , selon quelques
auteurs , cet oiseau termina volontai-
rement sa carrière au bout de cent
ans , pour la recommencer toiit de
suite.
SiÉGAKi ( M. Jap, ) , cérémonie
rdigieuse qui se pratique au Japon
pour le repos de l'ame des trépassés.
Voici en quoi elle consiste : On prend
des copeaux de bois , sur lesquels on
tr^jce les noms des défunts à qui l'on
veut procurer du soulagement , et
l'on va au bord d'une rivière frotter
et laver ces copeaux avec une branche
d'arbre bien verte. On accompagne
cette action de certaines paroles qui
lui donnent de la vertu. Les Japo-
nais s'imaginent que , par cette céré-
monie , les anies des morts sont pu-
rifiées de toutes leurs souillures , et
délivrées des peines quelles souffrent .
Il y a parmi eux des mendiants fjfui,
pour gagner leur vie, s'occupent à
faire le Siégaki. Les dévots s'appro-
client en leur jetant quelques pièces
d'argent sur une natte qui est devant
eux , afin qu'ils fassent le Siégaki
pour telle ou telle personne qu'ils
leur nomment.
SiGA , nom phénicien de Minerve ,
dont Cadmus enleva le siinujacre ,
qu'il plaça dans la ville de Thèbes.
Ce mot pourrait être grec, caria
déesse de la sagesse peut bien être
en
s I G
m même temps la déesse du silence.
On l'appelle aussi Sin£;a.
SiGALioN {M. £gypt- ), le même
rju Harpocrate , dieu du silence, que
les Egyptiens représentaient ayant le
doigt appliqué sur les lèvres. On
portait sa statue dans les fêtes d'Isis
Et de Sérapis. Rac. Sigain , se taire,
et laos , peuple ; comme si ce dieu
eût imposé silence au peuple.
SiGÉE , promontoire de la mer
Egée, sur lequel était le tombeau
d'Achille.
SiGiLLA , petites statues que les
anciens plaçaient dans des niches ,
pour orner leurs maisons, et qu'ils
honoraient comme des dieux , quand
ils les avaient fait consacrer.
SiGiLLAiRES , nom d'une fête que
célébraient les anciens Romains.
Elle était ainsi appelée des petits
présents , tels que des cachets , des
anneaux , des gravures , des scul-
ptures , qu'on s'envoyait. Elle durait
quatre jours : elle était immédiate-
ment après les Saturnales qui en du-
raient trois , ce qui faisait ensemble
sept jours ; et comme les Saturnales
commençaient le i5 avant les ca-
lendes de Janvier , c.-à-d. , le 19
Décembre, les Sieillaires commen-
çaient le -22 , et duraient jusqu'au 20
inclusivement. On dit qu'elles furent
instituées par Hercule, lorsque, reve-
nant d'Espagne après avoir tué Gé-
rion , il conduisit ses troupeaux en
Italie , et bâtit sur le Tybreun pont
à l'endroit oii l'on construisit depuis
le pont Sublicius. D'autres en attri-
buent l'institution aux Pélasgiens, qui
imaginèrent que l'oracle ne leur de-
mandait pas des sacrifices d'hommes
vivants , mais des statues , des lu-
mières; ils présentèrent à Saturne
des bougies , et à Pluton des figures
humaines : de là viennent et les Si-
giliaires , et les présents qui accom-
pagnaient la célébration ae cette
fête.
SiGiLLATEoRS , prêtrcs , cheî les
Egyptiens , qui étaient chargés de
marquer les victimes destinées aux^
"sacrifices. Comme il fallait que l'ani-
mal fut entier, pur et bien condi-
tionné , pour être sacri&é , il y avait
Tome IL
S I L 56t
des prêtres chargés d'examiner les
animaux destinés à être victimes.
Quand la bête se trouvait propre aux
autels , ils la marquaient en lui atta-
chant aux cornes de l'écorce de pa-
pyrus , et en imprimant leurs cachets
sur de la terre sigillée qu'ils lui appli-
quaient. Hérodote raconte quon
punissait de mort quiconque offrait
une victime qui n'avait pas été ainsi
marquée.
Sigillée , la terre sigillée de
Lemnos était regardée comme sa-
crée ; les prêtres seuls avaient le
droit d'y toucher : on la mêlait avec
du sang de chèvre , après quoi on y
imprimait un cachet. Cette vénéra-
tion subsiste encore.
SiGNARK VOTA ; c'était attacher
avec de la cire, aux pieds ou aux
genoux de quelque dieu, le parche-
min sur lequel on avait écrit un
vœu.
Signes du zodiaque. Voy. Zo-
diaque.
SiGKiE ( Myth. Cell.), femme de
Loke. y. LoKE.
SiGNUM , statue ; mais ce mot dif-
fère de statua, en ce que le premier
se dit des figures placées dans les
temples et dans les maisons.
Smi>o,islede la mer Egée. J^. Si-
CINUS.
I. SiLEHCE {Fcon.), divinité allé-
gorique , connue sous la figure d'un
jeune homme qui tient le doist sur la
bouche , ou qui l'a fermée d un ban-
d au , et , de Vautre main , fait signe
de se taire : son attribut est une
branche de pêcher. Les anciens con-
sacraient cet arbre à Harpocrate,
parceque sa feuille a la forme de la
langue humaine. L'Arioste, dans la
peinture qu'il fait de la grotte du
Sommeil , établit le Silence |X)ur ea
garder l'entrée : il lui doîine une
chaussure de feutre et un mar.teau
noir , pour faire entendre que le
Sile ce est l'ami de la Nuit. V. Hak-
pocratf. , Muta, Tacita.
1. — Le silence était ordonné
dans la célébration des mystères, et
un héraut était chargé de l'imposer
!>ar ces formules : Hoc ago :favet9
. inguis , pasçiio Ungiiam.
563 S I L
3. — Ce mot , dans la langue des
au£;ures , signifiait ce qui est sans
défaut.
Silène, nourricier de Bacclins ,
fils de Mercure ou de Pan , et d'une
nvmphe; et Nonnus dans ses Diony-
siacjues lejfait fils de la Terre. Dio-
dore, suivant une ancienne tradition ,
dit c[ue le premier Silène régnait
dans une isle formée par le fleuve Tri-
ton en Libye ; que ce Silène avait
«ane queue derrière lui , et que toute
sa postérité l'eut de même. D'an-
ciens monuments nous représentent,
en effet , les Silènes avec des queues
derrière. On lui donne aussi une
tète chauve , des cornes , un gros nei
retroussé , une petite taille , mais une
corpulence charnue. On le représente
tantôt assis sur un âne , sur lequel il
a bien de la peine à se soutenir ;
tantôt marchant , appuyé sur un bâ-
ton ou sur un thyrse. On le recon-
naît aisément à sa couronne de lierre ,
à la tasse qu'il tient, à son air joyeux
cl même un peu goguenard. Silène,
dit Suidas, était uu diseur de bons
mots.
Orphée dit que Silène était fort
agréable aux dieux, à l'assemblée des-
quels il se trouvait très souvent. Il
fut chargé de l'enfance de Tîacchus ,
et accompagna ensuite ce dieu dans
ses voyages. A son retour des Indes ,
il s'établit dans les campagnes d'Ar-
cadie, où il se faisait fort aimer des
jeunes bergers et des bergères. Guide
raconte cpi'un jour Silène n'ayant pu
suivre Bacchus, quelques paysans
le rencontrèrent ivre et chancelant ,
mitant pour son grand âge que par
le vin ; et après l'avoir paré de guir-
landes et de fleurs , ils le conduisi-
rent devant Midas. Dès que ce prince
eut reconnu qu'il avait en sa puis-
sance un ministre du culte de Bac-
chus, il le reçut magnifiquement,
et le retint pendant dix jours , qui
liirent employés en réjouissances et
en festins; ensuite il le renvoya à ce
dieu.
p^irgile lui fait débiter , au milieu
<Je son ivresse , les principes de la
philosophie d'Epicurti sur la for-
S I L
mation du monde. Ehen rapporte
la conversation que Silène eut avec
Midas sur le monde inconnu dont
Platon et quelques autres philoso-
phes ont tant parlé ; ce qui fait voir
qu'il ne faut pas toujours regarder
Silène comme un vieux débauché,
presque toujours ivre , puisqu'on le
peint souvent comme un philosophe ,
et même comme un grand ca{Ditaine.
C'est, en effet, le portrait qu'en fait
Lucien , lorsqu'il dit que des deux
lieutenants de Bacchus , l'un était un
petit vieillard camus, tout trem-
blant, ay.int de grandesoreilles droites
et un gros ventre.... mais , au reste ,
grand capitaine ; l'autre , c. - à - d. ,
Pan , un Satyre cornu , etc Euri-
pide , qui , dans son Cyclope , fait
raconter à Silène ses exploits, sup-
pose que Silène , étant avec ses fils à
chercher sur mer Bacchus qu'il avait
perdu , fut jeté sur le rocher d'Etna ,
où le cyclope Polyphème le fit son
esclave, jusqu'à ce qu'Ulysse vint
l'en tirer. Il avait des temples dans
la Grèce , et on lui rendait des
honneurs divins.
Silènes. On donnait ce nom aux
Satyres , lorsqu'ils étaient vieux. On
les peignait presque toujours ivres.
Bacchus, avant de partir pour la
conquête des Indes , laissa les phia
âgés en Italie , pour y cultiver la
vigne ; et c'est par-là qu'on expli-
que le grand nombre de statues qu'on
Y trouvait élevées en leur honneur.
'On les croyait mortels , parcequ'il y
avait beaucoup de leurs tombeaux
aux environs de Pergame ; mais il
est plus naturel de les ranger dans
la classe des Faunes , des Satyres ,
Pans , Tityres , etc. On entendait
aussi par Silènes des Génies fami-
liers, tels que celui dont Socrate se
vantait d'être accompagné. V. Dé-
mon.
SilkSrnium , festin funèbre qui
terminait la cérémonie des tuné-
railles. Seivius prétend que ce repas
se donnait sur la tombe même airx
vieillards , pour leur rappeler qu'il»
devaient bientôt mourir. D'autres
croient qu'il y avait deux festins
de ce nom ; l'un , pour les dieux ma*
SI M
»ies , auxquels personne ne touchait ,
mais que chacun regardait en silence ;
l'autre , offert sur le tombeau , auquel
étaient admis les amis et les parents ,
qui se faisaient un devoir de ne rien
laisser dans les plats.
SiLNOY BoG , ou KrEPKOY BoG
( M. SI.), ( Dieu fort). Quelques
peuplades slavonnes nommaient ainsi
une statue qui avait la figure d'un
homme : elle tenait dans la main
droite une petite lance , et dans la
gauche ua globe d argent ; une tète
d'honune et celle d'un lion étaient
à ses pieds.
SfM£THivs Héros , Acis , fils de
la nymphe Sime'this.
SiMOïs , ancien fleuve de l'Asie
mineure dans la petite Phrygie. Il
a\ait sa source au mont Ida , et se
jetait dans le Xanthe. Ce fut sur ses
fcords que "S'enus donna le jour à
Enée. Pendant le siège de Troie ,
il fît déborder ses eaux , potir s'op-
poser avec Scamandre aux entre-
F irises des Grecs. Virgile lui donne
épithète de rapide , porceque ce
n'était qu'un torrent que l'été mettait
à sec.
SiMOÏsrus , jeune Troyen , ainsi
nommé parce qu'il était né sur /es
bords du Simoïs. Il fut tué par AjaXj
fils de Télamon.
Simon , hérétique du premier siècle
de l'Eglise , que ses sectateurs ado-
raient comme un dieu , sous la fi-
gure de Jupiter , lui offrant des vic-
times et des libations de vin , et ren-
dant les mêmes honneurs , sous le
nom de Mars , à sa concubine Hé-
lène.
SrMOME. ( Iconol. ) On la per-
sonnifie par une femme vêtue d'une
[Iraperie obscure , et dont la tête est
ouverte d'im voile noir ; allégorie
sses déplacée, car il me semble que
es Simoniaques ne se cachaient
çnère. Près d'elle est un petit temple
)ù brille au milieu de rayons écla-
ants l'Esprit saint en forme de co-
ombe. Elle tient d'une main , au-
le>.sus du temple , une bourse ; et
le l'autre cette inscription : Inluitu
'retii ; avez- vous quelque chose ù
SIM 563
Si3«org-Anka , griffai merveil-
leux \M. Pers. ), oiseau fabuleux
que les Perses disent habiter dans
les montagnes de Caf. Ils le peignent
comme un oiseau fort exlraorr.inaire,
tant par sa grandeur que par ses
autres qualités ; il est si grand qu'il
consume tous les fruits et tout ce
qui croît dans plusieurs montagnes
pour sa subsistance ; outre cela , il
parle , il est raisonnable et capable
de religion ; en un mot , c est une
fée qui a la figure d'un oiseau. Cet
oiseau , étant un jour interrogé sur
son âge , répondit : «• Ce monde s'est
déjà trouvé sept fois rempli de créa-
tures , et sept fois entièrement vide
d'animaux. Le siècle d'Adam , dans
lequel nous sommes , doit durer sept
mille ans , qui font un grand cycle
d'années; j'ai déjà vu douze de ces
cycles , sans que je sache combien il
m'en reste à voir. »
Simplicité \Iconol.) , jeune fille
vêtue de blanc , qui tient dans ses
mains une colombe.
— DE L'tsPRiT. Son emblème est
un faisan qui cache sa tète dans un
buisson , s'imagiuant n èlre vu de
personne lorsqu'il ne voit rien.
SiMPCLATKicEs, femmes chargées
du soin des choses sacrées, f^. Sim-
PLLE. Festus.
SiMPCLE , SiMPnvioH, petit vase
de terre ou de bois, dont le cou était
fort étroit , en usage , chez les an-
ciens, pour des libations. C'était
dans ce vase qu'était le vin que le
prêtre goûtait et faisait goùier aux
assistants , avant de le répandre
enlie les cornes de la victime. Sur
plusieurs médailles on voit des cou-
ronnes et des urnes d'où il sort des
palmes , avec le simpule à côté , pour
îaire entendre que les sacrifices fai-
saient partie des jeux désignés pac
les couronnes et les palmes.
Simulacre , statue à laquelle on
rend im culte religieux. Les Egyp-
tiens n'eurent d'abord que des tem-
ples sans statues. Les Grecs , qui
empruntèrent d'eux leurs cérémonies
dereligion, se passèrent aussi d'abord
de ces représentations sensibles , et
à leiv exemple les Romains, qui ho-
N n a
564 S I M
norèrent les dieux pendant plus de
cent soixante-dix ;inà , sans leur con-
sacrer de statues. L'usaîje néanmoins
de cette superstition est de la plus
haute antiquité chez les Grecs ,
puisqu'j£'M5<?èe la (ait remonter
jusqu'au temps de Moïse , qu'il fait
contemporain de Cécrops, roi d'A-
thènes , qui , le premier, introduisit
en Grèce le culte des idoles. Avant
lui , ces peuples prossiers adoraient
des fif^ures informes. Peu-à-pcu ils
leur donnèrent une forme, et choi-
sirent celle de l'homme, sous laquelle
ils se représentaient la divinité , par
opposition à la croyance des Perses ,
qui, selon ^é/oJo/e , ne pensaient
pas, connue les Grecs, que les dieux
eussent choisi la forme humaine.
L'opinion des Grecs était fondée sur
ce qu'il n'y avait rien dans le monde
d'aussi parfait que Ihonime , et qui
approchât plus de la nature des
dieux. On fit d'abord ces >imulacre3
de simple bois, et les RouKiins n'en
eurent que de cette sorte jusqu'à la
conquête de l'Asie : on y employa
l'arj-ile; et celait encore moins un
efitl de la pauvreté , qu'un sentiment
relie;ieux qui les portail à croire que
la manière la plus simple d'honorer
les dieuN. était la meilleure. On les
fit ensuite de marbre, d'ivoire, d'ar-
gent et d'or; te s furent le Jupiter et la
Vénus du fameux Phidias. On cou-
ronnait ces statues, et on choisissait ,
pour faire l'i couronne, la matière
qui était agréable à chaque divinité ,
et sous sa protecliou ; ainsi les
fleuves avaient des roseaux autour de
la tète. Les Romains consiicraient les
statues des dieux avec certaines cé-
rémonies ; et ils croyaient , d'après
cela , que les dieux venaient les ha-
biter , ce qui leur faisait donner à
ces simulacres les noms nrèmes des
l'ieux qu'ils s'imaginaient habiter
dans les temples. Ils frottaient aussi
par dévotion ces statues avec des
parfums , et, en certa.n temps , les
lavaient avec de 1 eau-de-vie. Ils
écrivaient leurs vœux sur des ta-
blettes , et les attachaient avec de la
cire aux t'enoux de ces figures ; et
luisque leurs vœux étaieut accompUà,
S I N
ils le faisaient connaître en suspen-
dant dans le temple leurs tablettes
ou quelque autre chose.
SiN ( M. Jap. ) , nom Japonais ,
à-peu-près le même que celui de
Cami. Il signifie un héros ou un
demi-dieu. V. Cami.
Sincérité. ( IconoU ) Ripa l'ex-
prime par une femme vêtue d'étoffe
d'or ,qui j orte un cœur sur sa main,
et presse de l'autre contre son sein
une colombe. Ses traits nobles , son
air calme, la candeur qui respire sur
son visage, inspirent l'amour et la
confiance.
— DE l'ame. On la désigne par
Uiie jeune fille sur le sein de la-
quelle éclate un soleil ; et pour té-
moigner qu elle n'a point de plaisirs
qui ne soient innocents et purs , elle
donne à manger à un poulet blanc ,
et tient un lis de la main gauche.
SiNDo, voie philosophique , un
des livres de Confucius , qui a donné
le nom à la secte des Sintoïstes au l
Japon. ^
Singes. Ces animaux étaient en \
grande vénération en Egypte , d'où j
ils passèrent d;ins l'isle dcPithécuse, j
qui leur dut sou nom. Chez les Ro- j
mains, au contraire, c'était un niau- ^
vais présage de rencontrer un singe
en sortant de sa maison. Cet animal
est le symbole de l'imitation. On l'a
donné pour attribut à la comédie.
( F, Ihalie, Hantjmat. ) Dans
les hiéroglyphes égyptiens, un si nie
qoi en a derrière so: un antre petit
est l'image d'im homme qui a |)i m-
héritier un fils haï. Pline prétciul
que les mères étouffent de caressi s
le petit qu'elles portent par-devant ,
tandis qu'elles haïssent celui qu'elles
portent par derrière.
SiNGHiLLEs , prêtres de la secte
des Giagas. Ngoia Chilvagni , un
des premiers rois d'Angola , fier de
ses conquêtes , enivré par l'en-
cens de ses flatteurs , oublia qu'il
était homme, et voulut qu'on lui j
rendît les honneurs divins. Il fut ;
obéi peiKlant sa vie; mais lorsque la I
mort eut fait voir qu'il n'était pas
dieu , son t ulte fut aboli. Il n'y a que
les Singhilles qui l'honorent encore
SI N
comme une des divinités du pays, et
qui lui attribuent particulièrement
le pouvoir de faire tomber la foudre.
Ce sont ces prêtres qui sont chargés
de consulter les mânes de leurs an-
cêtres, qui paraissent être les seuls
dieux que ces peuples connaisienl ;
les prêtres remplissent ce soin par
des conjurations accompagnées ordi-
nairement de sacrifices humains que
l'on fait en présence des ossements
des rois, conservés pour cet effet,
après leur mort, dans des espèces de
ix)îtes ou de châsses portatives. Ces
J>rètres , dont l'empire est iondé sur
a cruauté et la superstition , per-
suadent à leurs concitoyens que
toutes les calamités qui leur arrivent
sont des effets de la vengeance de
leurs divinités irritées , et qui veu-
lent être appaisées par des héca-
tombes de victimes humaines. Ja-
mais le sang humain ni- coule assez
abondamment au gré de ces odieux
ministres ; les moindres souilles de
.vent , les tempêtes , les orages , en
nn mot les événements les plus com-
muns annoncent la colère et les
Îîaintes des ombres altérées de sang,
lus coupables que les peuples aveu-
gles et barbares qu'ils gouvernent et
Ïuils entretiennent par la terreur
ans des piatifpics révoltantes , c'est
il leur suggestion que sont dues les
cruautés nue ces saurages exercent
sur tous leurs voisins. Ce sont ces
prêtres qui leur persuadent que plus
ils seront inhumains, plus ils plai-
ront aux puissances inconnues de qui
ils croient dépendre.
SiJNGSouMAKA.M ( M. Ind.) , cercle
situé quatre millions de lieues au-
delà du ciel des sept Richys , ( la
grande Ourse. ) Ce cercle a la
forme d'un lésard. Les dévots croient
que c'est le pied de Wishnou. C'est
dans sa queue que se trouve le Droite
van , ( l'étoile polaire. )
SiKGiTAFATCR ( Mytft. Tart.),
temple dont parle Mendez Pinto ,
dans son intéressante relation : « Près
» de ce temple , dit ce voyageur, un
» enclos de plus d'une lieue de cir-
» cuit contenait cent soLsante-quatre
» maisons longues et larges , ou plu-
S I N
565
» t6t autant de magasins remplis de
>> têtes de morts. Hors de ces édi-
» fices , on avait formé de si grandes
» piles d'autres ossements , quelles
» s élevaient de plusieiu^s brasses au-
» dessus des toits. Un petit tertre
» du côté du sud offrait une sorte de
» plate-forme où l'on nv.ntait par
)> neuf degrés de fer qui conduisinent
» à quatre portes. La plate-forme
)> servait comme de piédestal à la
» plus haute, la plus difforme et la
» plus épouvantable statue que l'ima-
)v gination puisse se représenter ,
» qui était debout , mais adossée
» contre un donjon ( e- fortes pierres
» de taille. Elle était de fer fondu.
» Ce mcastre soutenait sur ses deux
» mains une prodigieuse barre de
» fer. Nous demandâmes à l'anibas-
» sadeur de Tarlarie l'explication
» d'un monument si bizarre. Il iio.i»
» dit que ce personnage dont nons
» admirions la grandeur était le
» gardien des ossements de tous les
)> hommes, et qu'au dernier jour du
» monde , oiï les hommes devaient
)i renaître, il nous rendrait à chacun
» les mêmes os que nous avions eus
)) pendant notre première vie , par-
» ceque , les connaissant tous , il sau-
» rait distinguer à quel corps ils au-
» raient appartenu ; mais qu'à ceux
)» qui ne lui rendaient pas d'hon-
» neurs , et ne 'ui faisaient pas d'aii-
» mônes sur la terre , il donnerait
n les os les plus pourris qu'il pour-
n rait trouver , et même quelques os
» de moins , poiu- les renclre estropies
n OU tortus. Après cette curieuse
» instruction , l'ambassadeur nous
» conseilla de laisser qncKjue au-
>• mône aux prêtres , et se fit Thon-»
>► neur de nous en donner l'exemple.
n Les fables qu'il nous avait racontées
» excitaient notre pitié ; mais nous
» eûmes plus de foi pour son témoi-
n gnage, lorsqu'on nc:iis assura que
» les aumônes qu'on faisait à ce
n temple montaien! , chaque année ;
» à plus de deux cents mille taëls ,
» sans y comprendre ce qui revenait
» des chapelles cl d'autres fondations
« des principaux seigneurs du pavj.
» Il aiox^la que l'idole était servie
Nn 3
566 S I N
» par nn très grand nombre de
>> prêtres auxquels on faisait des
« présents continuels , en leur de-
» mandant leurs prières pour les
» morts dont ils conservaient les os-
» sements ; que ces prêtres ne sor-
>) taient jamais de l'enclos sans la
» permission de leurs supérieurs ,
» qu'ils nommaient Chisangues ;
" qu'il ne leur était permis qu'une
« fois l'an de violer la chasteté à la-
» quelle ils s'étaient engagés , et
» qu'il y avait aussi des femmes des-
» tinées à cet ofilce ; mais que , hors
« de leurs nmrs , ils pouvaient se
» livrer sans crime à tdus les plaisirs
» des sens. >i
SiNIS , SiNNIS , SciNIS , ou ScHI-
nis , fameux brigand qui désolait les
environs de Corinthe , était vraisem-
blablement le même que Cercyon.
f^. Cercyon.
SiNOÉ , nymphe qui prit soin de
l'éducation de Pan.
SiNoïs , surnom de Pan ; de Sinoé.
11 y avait à Mégalopolis une statue
de Pan Sinoïs.
Sinon, fils de Sisyphe et petit-
fils du voleur Autolycus , se laissa
prendre adroitement par les Troyens ,
comme s'il désertait du camp des
Grecs : il fit entendre à Priam que
les Grecs , avant de retourner dans
leur patrie, avaient reçu de l'oracle
l'ordre d'immoler im Grec , pour
îivoir le vent favorable , et que
Calchas , à la persuasion d'Ulysse ,
avait faii tomber le sort sur le mal-
heureux Sinon, qui trouva le moyen
d'échapper au glaive et de s'enfuir.
Quand il eut gagné la confiance des
Troyens , il leur persuada d'intro-
duire dans leur ville ce grand cheval
de bois que les Grecs avaient laissé
sur le rivage comme une offrande à
Minerve , les assurant que leur ville
serait imprenable si ce cheval y était
Tme fois introduit. Le conseil fut
suivi , et le fourbe Sinon , au milieu
de la nuit , alla ouvrir les flancs du
cheval , et en fit sortir tous les guer-
riers qui s'y trouvaient renfermés.
I. SiNOPE , fille d'Asope , fy.t
îiiniée d'Apollon , dont elle eut un
fils nommé Syrus. D'autres disent
S I N
qu'elle denieuia toujours vierge.
?.. — C'est aussi le nom d'une
Amazone.
SiNïos { Secte des ) , ( M. Jap. )
ainsi appelée du mot japonais Sin ,
qui signifie un héros , un génie , un
demi-dieu. Les Sintos sont appelés
autrement Xenxi , et sont eu très
grand nombre au Japon. Us admet-
tent un Etre suprême , et croient
que son trône est placé au plus haut
des cieux. Us reconnaissent aussi
quelques dieux subalternes qui font
leur séjour dans le firmament ; mais
ils ne leur rendent aucun hommage,
non pas même à l'Elre suprême ,
persuadés que ni lui ni les autres
divinités inférieures ne prennent
aucun soin de ce qui se passe sur la
terre. Cependant ils emploient
leurs noms dans les serments qu'ils
font. Mais il» réservent leurs hom-
mages pour de certains génies qui
gouvernent les éléments et la plu-
part des choses terrestres , parce-
qu'ils croient avoir plus à craindre
et à espérer de ces esprits, dont les
fonctions semblent approcher davan-
tage du genre humain, Aunombre de
ces génies, sont les anciens fondateurs
et législateurs de l'empire japonais;
les savants qui ont éclairé la patrie
par leurs lumières ; les guerriers qui
ont étendu ses limites , et défait ses
ennemis par leur courage ; enfin tous
ceux qui , par leurs vertus éclatantes,
ont paru mériter leurs autels. On
donne communément à ces héros ou
demi-dieux le nom de Camis. Les
livres des Sintoïstes sont remplis de
prodiges incroyables , de miracles
sans doute extraordinaires , opérés
par ces héros.
La secte des Sintoïstes est pres-
que aussi ancienne que la monarchie ;
et le culte qu'elle enseigne ne peut' |
manquer d'être cher et respectable'
à la nation, puisqu''il n'a pour objet
que les grands nommes qu'elle a
produits. Pour entretenir la vénéra-
tion du peuple , les chefs de la secte
des Sintoïstes ne parlent qu'avec une
très grande réserve des miracles
qu'ils attribuent à leurs camis ou
héros , pour ae pas les exposer à uq
s I R
examen qni ne leur serait pas favo-
rable. Cependant, mal£;ré toutes ces
précautions, latropgrande simplicité
du Sintoïsme , et 1 attrait de la nou-
veauté , firent adopter avidement aux
peuples une nouvelle secte qui in-
troduisit dans le Japon le culte
d'Amida et des dieux étraneers.
Cette secte est connue sous le nom
de Budsdoïsme. K. BudsdoÏsme et
Xaca.
SiÔNA {Myth. Ceh.)y septième
déesse. Sa fonction est de disposer
les cœurs à l'amour , et de rappro-
cher les deux sexes par l'attrait du
plaisir.
SipPARi , ville du Soleil , ville fa-
luleuse. y. XisiTBXJs.
SiPïLEiA Geniihix , Niobé , mère
de Sipylus.
SiPYLÈNE , surnom de Cybèle ,
pris de la ville de Sipylum , dans la
Méonie , où cette cféesse avait un
temple et un cuite particulier.
SiPYLi , flebile saxuni , IViobé
changée en rocher.
Sipylus, un des fils de Niobé , le
premier de ses sept fils , qui périt
sous les traits d'Apollon.
Sirènes , filles du fleuve Aché-
loiis et de la muse Calliope. On en
compte ordinairement trois, que les
nns nomment Parlénope , Leu-
cosie et Ligée ; d'autres , Âglao-
phone , Thelxiépie et Pisinoé :
tous ces noms rouleat sur la douceur
de Teur voix et le charme de leurs
paroles. Hygin raconte qu'au temps
du rapt de Proserpine les Sirènes
vinrent dans la terre d'Apollon , c'est-
à-dire dans la Sicile, et que Cérès ,
en punition de ce qu'elles n'avaient
pas secouru sa fille Proserpine , les
changea en oiseaux. (Jviae dit , au
contraire , que les Sirènes , désolées
du rapt de Proserpine, prièrent les
dieux de leiu- accorder àes, ailes pour
aller chercher cette princesse par
toute la terre. Elles habitaient des
rochers escarpés sur le bord de la
mer, entre l'isle de Caprée et la côte
d'Italie. L'oracle avait prédit aux
Sirènes qu'elles vivraient autant de
temps qu'elles pourraient arrêter
tous, les passants j mais que , dès qu'un
SIR 56/
seul passerait sans être arrêté ponr
toujours par le charme de leur voix
et de leurs paroles, elles périraient.
Aussi ces enchanteresses ne man-
quaient pas d'arrêter par leur har-
monie tous ceux qui arrivaient près
délies , et qui avaient l'imprudence
d'écouter leurs chants. Elles les en-
chantaient si bien , qu'ils ne pen-
saient plus à leur pays , et que ,
comme ensorcelés , ils oubliaient de
boire et de manger, et moiu-aient
faute d'aliment. La terre des envi-
rons était toute blanche des osse-
ments de ceux qui avaient péri de la
sorte. Cependant , lorsque les Argo-
nautes passèrent auprès de l'isle
qu'elles habitaient, elles firent de
vains efforts pour les attirer. Orphée
prit sa lyre , et les enchanta elles-
mêmes à tel point, qu'elles devinrent
muettes , et jetèrent leurs instru-
ments dans la mer. Ulysse, qui devait
passer dans son navire devant ce»
Sirènes , averti par Circé , boucha
les oreilles de tons ses compagnons-
avec de la cire , et se fit attacher an
mât du navire par les pieds et
par les mains , afin que , si , charmé
par les doux sons et les attraits des
Sirènes, il lui prenait envie de s'ar-
rêter , ses compaenons , qui avaient
les oreilles bouchées , loin de condes-
cendre à ses désirs , le liassent plu*
fortement avec de nouvelles cordes»
selon l'ordre qu'il leur en avait donne.
Ces précautions ne furent pas inu-
tiles ; car U I ysse , malgré l'avis donné
du danger où il allait s'exposer , fut
si enchanté des sons flatteurs de ces-
Sirènes, et des promesses séduisante*
qu'elles lui faisaient de lui apprendre
mille belles choses, qu'il fit signe i
ses compagnons de le délier, ce qu'ils
n'eurent garde de faire. Les Sirènes,
n'ayant pu arrêter Ulysse , se préci-
pitèrent dans la mer ; et ce lieu fut
depuis appelé de leur nom Sirénide,
Les Sirènes , selon l'opLiion des
anciens , ou avaient la tête et le corps
de femme jusqu'à la ceinture , et la
forme d'oiseau de la ceinture en bas ,
ou elles avaient tout le corps d'oi-
seau et la tête de femme ; car on les-
trouve représentées de ces deux ma-
Ïïa4
568 SIR
nières sur les anciens monuments et
dans les mythologues. On leur met à
la main des instruments : l'une tient
une lyre , l'autre deux flûtes , et la
troisième un rouleau comme pour
chanter. On les peint aussi tenant
un miroir. Quelques auteurs mo-
dernes ont prétendu que les Sirènes
avaient la forme de poisson de la
ceinture en bas , et que c'était d'une
Sirène cniHorace entendait parier ,
3uand il représente une belle femme
ont le corps se termine en poisson.
Mais il n'y a aucun auteur ancien qui
nous .ait représenté les Sirènes comme
femmes-poissons.
D'autres disent que les Sirènes
ëtaient des femmes de mauvaise vie ,
qui demeuraient sur les bords de la
mer de Sicile, et qui , par tous les
attraits de la volupté, attiraient les
passants et leur faisaient oublier leur
course, en les enivraient de délices.
On prétend même que le nombre et
le nom des trois Sirènes ont été in-
ventés sur la triple volupté des sens ,
la musique, le vin et l'amour, qui
sont les attmits les plus puissants
pour attacher les hommes. C'est
pourquoi on a tiré l'étymolofiie de
Sirène , du mot grec seira , qui si-
gnifie une chaîne ; comme pour dire
qu'il était en quelque sorte impos-
sible de se tirer de leurs liens , et de
se détacher de leurs attraits. Hésy-
chius dérive leur nom de seirè ,
petit oiseau.
Pausanias rapporte encore une
fable sur les Sirènes. « Les filles
» d'Achéloiis , dit -il , encouragées
» par Junon , prétendirent à la gloire
» de chanter mieux que les Muses ,
» et osèrent les défier au combat;
>) mais les Muses , les ayant vaincues ,
» leur arrachèrent les plumes des
» ailes , et s'en firent des couronnes. »
En effet , il y a d'anciens monuments
qui représentent les Muses avec une
Ï)lume sur la tête. Strabon dit que
es Sirènes eurent un temple près de
Surrente.
SirÉnusse , promontoire de la
Lucanie , séjour des Sirènes. Ce fut
là que, désespérées de n'avoir pu
CBchauter Ulysse , elles se prccipi-
S I S
tèrent dans la mer , où elles furent
changées en rochers.
SiRius , une des étoiles qui for-
ment la constellation de la Canicule.
Les anciens en redoutaient si fort les
influences , qu'ils lui offraient des
sacrifices , pour eu détourner les
effets. C'est aussi un nom du Soleil.
Son nom lui vient d'Osiris , divinité
égyptienne , ou du IN il , qu'on appe-
lait aussi Siris , et qui paraissait avoir
avec le lever de cette étoile une cor-
respondance remarquable. C'était le
temps du débordement ; aussi le
lever de Sirius s'observait avec le
plus grand soin , et formait une
des cérémonies religieuses de ce
temps-là.
SisoÉ , tresse de cheveux que les
voisins des Hébreux offraient à Sa-
turne ; superstition que la loi de
Moïse défendait sévèrement auxJuifs.
Sistre, instrument de musique
dont les Egyptiens se servaient à la
guerre et dans les sacrifices qu'ils
offraient à la déesse Isis. Cet instru-
ment était ovale , fait dune lame de
métal sonnant. Sa partie supérieure
était ornéede trois figures, quiétaient
la figure d'un chat à face humaine
placée dans le milieu , la tête d'Isis
du côté droit , et celle de Nephthys
du côté gauche ; quelquefois , au lieu
de chat, on y voyait un sphinx, ou
une fleur de lotus , ou un globe. Sa
circonférence était percée de divers
trous de côté et d'autre ; par ces
trous passaient plusieurs verges de
même métal que le corps de l'ins-
trument , et qui en traversaient le
plus petit diamètre ; ces verges
étaient terminées en crochet à leurs
extrémités. Il y avait , dans la partie
inférieure de l'instrument , une poi-
gnée par laquelle on le tenait à l,d
îuain ; on agitait cet instrument avec
cadence, pour lui faire rendre un
son , et il servait de trompette à la
guerre. On l'employait dans les sa-
crifices pour signifier cjue tout était
en mouvement dans l'univers , et
particulièrement dans les fêtes qui
se célébraient quand le Nil com-
mençait à croître. Dans plusieurs
pierres gravées , Isis est représentée
s I s
tenant un vase d'une main et le sistre
de l'aude.
1 . Sisyphe , fils d'Eole, et petit-fils
d'Hellen , bâtit la ville d'Eph vre, qui ,
dans la suite, fut uommée Connthe.
Il épousa Mérope , fille d'Atlas , et
en eut Glaucus , dont naquirent Bel-
lérophoa , Ornytion , Thersandre ,
Almus.
2. — Fils d'Eole et frère de Sal-
monée , réf na à Corinthe , après que
Médëe se fut retirée : on dit qu'il
avait enchaîné la Mort , et qu'il la
retint jusqu'à ce que Mars la délivra
à la prière de Pluton , dont l'euipire
était désert , les hommes ne mourant
plus. Homère explique comment
Sisyphe avait lié la Mort ; c'est par-
cequil aimait la paix, et que non
seulement il la gardait avec ses voi-
sins , mais qu'il travaillait encore à
la maintenir entre ses voisins mêmes.
C'était aussi , dit Homère , le plus
sage et le plus prudent des mortels.
Cependant les poètes unanimement
le ijiettent dans les enfers , et le
condamnent à un supplice particu-
lier, qui est de rouler incessamment
une grosse roche au haut dune mon-
tagne , d'où elle retombait aussi-tôt
par son propre poids , et il était
obligé sur-le-champ de la remonter
par un travail qui ne lui donnait
aucun relâche. On donne plusieurs
raisons de ce supplice. Les uns ont
dit que c'était pour avoir révélé les
secrets des dieux. Jupiter ayant en-
levé Egine, la fille d'Asopus, celui-
ci s'adressa à Sisyphe pour savoir
ce qu'était devenue sa fille : Sisyphe,
qui avait connaissance de l'enlève-
ment , promit à Asopus de l'en ins-
truire , à condition qu'il donnerait
de l'eau à la citadelle de Corinthe.
Sisyphe , à ce prix , révéla son se-
cret , et en fut puni dans les enfers.
Selon d'autres, ce fut pour avoir dé-
bauché Tyro , sa nièce , fille de Sal-
monée.
Noël-le-Comte en donne une autre
raison plus singulière , d'après Dé-
nié triu s , ancien commentateur de
Pindare sur les Olympifjues. « Si-
» syphe étant près de mourir , dit-il ,
M ordoiuia à sa femuie de jeter soq
S I T
569
» corps au milieu de la place ,
» sans sépulture ; ce que la femme
» exécuta ponctuellement. Sisyphe ,
» l'ayant appris dans les oifers ,
» trouva fort mauvais que sa femme
)» eût obéi si fidèlement à un ordre
» qu'il ne lui avait doimé que pour
» éprouver son amour pour lui. Il
» demanda â Pluton la permission
» de retourner sur la terre, imique-
1» nient pour châtier sa fenmie de sa
» dureté. Mais quand il eut de nou-
» veau respiré l'air de ce monde , il
' » ne voulut plus retourner en l'autre,
» jusqu'à ce qu'après bien des années
» Mercure , en exécution d'un arrêt
» des dieux , le saisit au collet , et le
» ramena de force aux enfers , où il
» fut puni pour avoir manque â la
» parole qu'il avait donnée à Plu-
» ton. » Ce retour de Sisyphe à la
vie signifie peut-être que ce prince
revint d'une maladie qu'on avait
jugée mortelle, et qu'ayant recouvré
la santédans le temps qu'on le ci oyait
mort , il avait ensuite vécu jusqu'à
une extrême vieillesse.
D'autres mythologues , sans avoir
égard ou portrait avantageux qu'/To-
mère fait de Sisyphe , ont dit qu'il
exerçait toutes sortes de brigandages
dans l'Attique , et qu'il faisait mourir
de divers supplices tous les étrangers
qui tombaient entre ses mains ; que
Thésée , roi d'Athènes , lui fit la
guerre , et le tua dans un combat ;
et que les dieux le punirent dans le
Tartare pour tous les crimes qu'il
avait commis sur la terre. Ce ro-
cher qu'on lui fait rouler incessam-
ment est l'emblème d'un prince am-
bitieux qui roula long-temps dans
sa tête des desseins qui n'eurent
point d'exécution.
SiTA { M. Ind. ) , fenmie de
Wishnou, dieu indien incarné sous le
nom de Ram. On voit, sur la porte
d'une des villes du petit royaume de
Sisupatan , une statue de pierre de
Sita , femme de Ram, l'un de leurs
dieux, delà hauteur ordinaire d'une
femme. Elle a , à chacun de ses côtés,
trois fameux fakirs ou pénitents nus,
à genoux, les yeux levés vers elle,
et tenant ù deus; moins ce que la pu-
570
s I U
deur ne permet pas de nommer.
SiTALCAs , surnom d'Apollon. Il
avait ù Delphes une statue haute de
trente - cinq coudées , provenant
d'une amende à laquelle les Pho-
céens furent condamnés par les Am-
phitryons pour avoir Lbonré un
champ consacré au dieu.
SiTHNiDES , nymphes originaires
du pays de Mégare. L'une d'en-
tr'elles eut une fille dont Jupiter
devint amoureux, et de ce commerce
naquit Mégarus , fondateur de Mé-
gare. Dans cette ville était un ma-
gnifique aqueduc bâti par Théagène,
tyran de Mégare; les habitants ap-
pelaient l'eau de cette fontaine ,
l'eau des nymphes Sithnides.
SiTiciNES , ceux qui jouaient d'une
espèce de flûte aux funérailles des
morts. Ces flûtes ou trompettes dif-
féraient des autres , parcequ'elles
ëtaient plus longues et plus larges ,
telles qu'on en découvre dans les an-
ciens monuments ; et d'ailleurs elles
jouaient sur un ton plus grave , à
raison de la largeur du tuyau.
SiTO , surnom de Cérès. Rac.
Silos , vivres.
SlTUMPOR 3I1CHAY ( M. Ind. ) ,
divinité peu connue. Mendez Pinto,
qui seul en parle, la peint comme
un dieu qui , ayant passé par la con-
dition humaine , avait ordonné , du-
rant sa vie , à ses sectateurs de pra-
tiquer de grandes austérités. Les
hermites qui suivaient ses lois se
nourrissaient d'herbes cuites et de
fruits sauvages , et habitaient dans
des grottes.
SiUTO ( Secte de ) , ( M. Jap. )
établie au Japon. Le nom de Siuto
signifie méthode de philosopher.
En effet , les partisans de cette secte
sont tous des philosophes , qui se
moquent du culte extravagant de
leurs compatriotes , et qui ne recon-
naissent ni Amida , ni les autres di-
vinités introduites par la supersti-
tion; mais, aveuglés par leur orgueil-
leuse raison, ils donnent dans une
extrémité opposée à l'idolâtrie , et
peut-être aussi absurde. Ils n'admet-
tent aucune divinité : ils proscrivent
toute religion. Us ne connaissent pas
S I V
d^utres devoirs imposés à Thomme
que celui d'être vertueux. Ils font
consister tout son bonheur dans le
témoignage d'une bonne conscience.
Ceux des Siutos qui raisonnent le
mieux reconnaissent un esprit su-
périeur qui gouverne tout l'univers ,
mais qui n'en est pas le créateur.
Cette secte ressemble assez à celle des
Lettrés , si fameuse à la Chine. On
lui donne aussi le même auteur ; et
ce qui paraît le prouver , c'est que
les Siutos , dans toutes leurs écoles ,
ont une image de Confucius. Ils ren-
dent de grands honneurs à leurs an-
cêtres défunts ; ce qui leur donne
encore une grande conformité avec
les Lettrés chinois. Mais il s'en faut
beaucoup que la secte des Siutos soit
aussi estimée au Japon que celle des
Lettrés l'est à la Chine. Son éloigne-
ment pour les usages communs de la
nation la rend odieuse et suspecte
au gouvernement. Quoique la doc-
trine des Siutos semble leur inter-
dire tout culte religieux , ils sont
obligés cependant de se plier exté-
rieurement à certains usages univer-
sellement reçus , pour ne pas irriter
les esprits par une singularité trop
marquée. En voici un exemple : U a
été ordonné, par un édit exprès , à
tous les Siutos d'avoir , chacun
dans leur maison , une divinité tu-
télaire , entourée de parfums et de
vases pleins de fleurs , comme cela
se prati(jue au Japon. La fîère raison
de CCS sectaires n'a pu s'empêcher
de céder à l'autorité. Qwanou et
Amida sont les dieux qu'ils choi-
âisscnt*
SivA , SivTA. ( M. SI.) On croit
Ïie c'est la même divinité qu'Ops
onsiva. f^. Siba.
SivEERAMKALs ( Myth. Ind. ) ,
deuxième subdivision de la tribu des
Brahmes. Ce sont eux qui font les cé-
rémonies dans les temples de Shiva ,
et les colliers de fleurs dont on orne
le Lingam. Ils préparent le sandal
pour les signes qu'on met à ce dieu ,
et font cuire les offrandes qu'on
lui présente. Leurs prières et leurs
cérémonies font descendre les dieux
dans les temples, et ils désignsnt
s M A
l'endroit où l'on doit les construire.
Sectateurs de Shiva , c'est de leur
triLu qu'on tira les Gourou*. Ils doi-
tent réciter continuellement les Vé-
dams , se bai^'ner trois fois par jour ,
L'.-u-d. , le matin et le soir, en faisant
le sandivané ; de même avant que
d'aller mettre les signes de aandal au
Lingaui , ou l'orner ée flenrs , ce qui
se fait à midi. La même cérémonie
se répète toutes les fois qu'ils veulent
toucher à leur dieu, lis se frottent
la poitrine , les épaules , les bras et
le front , de cendres de bouze de va
ches. Avant le dîner, ils se mettent
sur le front une marque ronde et
jaune de sandal. Quelquefois ils pla-
cent au milieu un point noir ,
fait avec le noir de fumée qu'ils re-
tirent du camphre brûlé devant lef-
Sgie de Shiva. Comme ils doivent
toujours avoir des cendres sur eux ,
ils en remettent après s'être baignés.
Skidbladker ( ilyth. Scand. ),
Bom d'un vaisseau des dieux , moins
grand que le Nagelfare , mais plus
artisteuient construit. Ce sont des
uains qui l'o.it fabriqué , et qui l'ont
donné à Frey. Il est si vaste que
tous les dieux armés peuvent y
trouver place. Aussi-tôt qu'on en
déploie les voiles , il est poussé par
un vent favorable, en quelque lieu
qu'il doive aller; et lorsque les dieux
ne veulent pas naviguer, ils peuvent
le démonter en tant de petites par-
ties, qu'étant plié on peut le mettre
en poche. ^. Nagelfarb.
Skidner ( M. Scand. ) , écuyer
du dieu Frey , qui lui a donné son
épée , et qui , au dernier jour du
monde , sera puni de sa confiance
par sa défaite due à la privation de
cette épée.
SlATABABA. f^, ViElLE d'or.
Sleip>er ( >/. Scand. ) , cheval
d'Odin , le meilleur de tous les che-
vaux des dieux. Il a huit pieds , et
doit la naissance à un cheval mer-
veilleux qui transportait avec une
grande rapidité des fardeaux extraor-
dinaires.
Smaertas ( M. Ind. ) , secte de
hrahmines , la plus estimable de
toutes , ruais la moins accréditée.
SOC 5^1
Ceux de cette seete tâchent de con-
cilier les différents sentiments des
brahmines qui sont partagés entre
Wishnou et Ixora.Ils soutiennent que
ces deux divinités sont parfaitement
égales , ou plutôt quelles ne forment
3n'une seule et même divinité sous
es noms différents. Ils n'ont point
de marques qui la distinguent des
autres sectes ; mais leur modération
les distingue plus que tous les signes.
Cette même modération est cause
qu'ils n'ont pas beaucoup de par-
tisans.
Smilax , nymphe qui eut tant de
douleur de se voir méprisée du jeune
Crocus , qu'elle fut changée , aussi
bien que lui , en un arbrisseau dont
les fleurs sont petites, mais d'une
excellente odeur. On conte autre-
ment encore cette métamorphose.
P' . Crocus.
Smikthbus , surnom d'ApoUon.
On a déjà vu , ^ l'article Crikis, une
raison de ce surnom. S. Clément
d' Alexandrie l'explique encore par
une autre fable. Les descendants de
Teucer, sortis de l'isle de Crète
pour aller chercher fortune , appri-
rent de l'oracle qu'ils devaient s'ar-
rêter dans l'endroit où les habitants
viendraient les recevoir. Comme ils
furent obligés de passer la nuit sur
les bords de la mer, dans l'Asie
mineure , un grand nombre de rats
vinrent la nuit manger leurs ceintu-
rons et leurs boucliers de cuir. Le
lendemain, les Cretois crurent voir
dans cette aventure l'accOmplisse-
nient de l'oracle , se fixèrent en cet
endroit, y bâtirent une ville , qu'ils
appelèrent Sminthie , un temple &
Apollon sous le nom de Smintneus ,
et tinrent pour sacrés tons les rats
des environs de ce temple.
Snotra ( M. Scand. ) , déesse
sage et savante. Elle avait donné son
nom aux individus vertueux et pru-
dents des deux sexes.
Sobriété. ( Iconol. ) V. Absti-
nence.
SocHOTHBENOTH , ( Myt. Syr. \
C'est, selon Selden et la plupart des
meilleurs critiques; le nom du temple
dédié à 1» Yéûus de Babylone , où
57i SOC
les filles s'assemblaient pour se pros-
tituer ea l'honneur de cette déesse.
Voici ce qu Hérodote nous apprend
de cet usage :
« Il y a, dit il, chez les Babylo-
» niens , comme dans l'isle de Cy-
» pre , une coutume honteuse ; c^est
» que toutes les femmes sont obli-
» gdes , une fois dans leur vie , de
» venir au temple de Vénus , et d'y
» accorder leurs faveurs à quelqu'un
» des étrangers qui s'y rendent de
» leur côté pour en jouir. Il arrive
» seulement que les femmes qui ne
)» veulent pas se prostituer se tien-
» nent près du temple de la déesse ,
» dans leurs propres chars, sous des
» lieux voûtés , avec leurs domesti-
» ques près d'elles ; mais la plupart,
» magnifiquement parées et couron-
» nées de fleurs , se reposent ou se
» promènent dans le palais de Vénus,
» attendant avec impatience que
» quelque étranger leur adresse ses
» vœux. »
Ces étrangers se trouvent en foule
dans différentes allées du temple ,
distinguées chacune par des cor-
deaux ; ils voient h leur gré l'assem-
hlée de toutes les Babyloniennes , et
chacun peut prendre celle qui lui
plaît davantage. Alors il lui donne
une ou plusieurs pièces d'argent, en
disant : « J'invoque pour toi la
» déesse Mylitta. » C'est le nom de
Vénus chez les Assyriens. II n'est ni
permis à la femme de dédaigner l'ar-
gent qui lui est offert , quelque pe-
tite que soit la somme , parcequ'elle
est destinée à un usage sacré , ni de
refuser l'étranger qui , dans ce mo-
ment , lui donne la main , et remmène
hors du sanctuaire de la déesse. Après
avoir couché avec lui , elle a fait tout
ce qu'il fallait pour rendre Vénus
favorable , et elle revient chez elle ,
où elle garde ensuite religieusement
les règles de la chasteté.
Les femmes qui sont belles ne
demeurent pas long-temps dans le
temple de Vénus ; mais celles qui ne
sont pas favorisées des grâces de la
nature y font quelquefois im séjour
de quelques années avant d'avoir eu
le bonheur de satisfaire ù la loi de la
SOI
déesse ; car elles n'osent retourner
chez elles qu'avec la gloire de ce
triomphe.
Société. ( Iconol. ) Gravelot l'a
représenti'e par une fenmie tenant
d'une main la grenade, symbole de
l'union, et s'appuyant de l'autre sur
ce qui fixe 1 état et les devoirs du
citoyen, la loi. L'enfant qui paraît
faire de vains efforts pour rompre
un faisceau exprime la force de l'u-
nion ; et cette force, doublement dé-
signée par le bouclier et l'épée , lui
assure la paix et l'abondance , dont
on voit les symboles grouppés avec
eux.
SociGENA , épithète de Jimon ,
mère de la Société , comme présidant
à l'union conjugale.
SocRATE , célèbre philosophe d'A-
thènes. Les Athéniens, pour expier
sa mort , lui firent élever une statue
de bronze de la main de Lrsippe , et
lui dédièrent une chapelle , comme
à un demi-dieu.
1 . Socus , jeune Troyen dont Ho-
mère vante la taille avantageuse et
le courage. II fut tué par Ulysse.
2. — C'était aussi un surnom de
Mercure.
SoDALES , ministres ou prêtres d'un
même collège. Il se disait particulière-
ment des prêtres chargés de dcsser\ir
les autels d'un empereur rais au rang
des dieux.
SoFi , homme habillé de laine f
( M. Mah. ) ordre particulier de
moines musulmans qui font profes-
sion d'une vie plus régulière et plus
contemplative que le connnun de»
derviches.
SoHAM {M. Pers. ) ^ animal ter-
rible que Sam - Neriman , fils de
Caherman - Catel , domta , et dont
il se servit , comme d'un cheval de
bataille , dans toutes les guerres
qu'il fit aux géants. Cet animal , ({ui
avait la tête semblable à celle d'un
cheval , et tout le corps pareil à
celui d'un dragon , dont la couleur
paraissait être celle d'un fer luisant,
avait huit pieds de longueur et quatre
yeux. Bibl. Or.
Soin. ( Iconol. ) Quoique le Soin
vieillisse , il n« laisse pas de prendre
SOL
l'Occasion par les chevenx. Aussi on
le peint ;\vec des ailes qui semblent
l't'Iever avec une extrême vitesse.
Dun côté , il lient deux horloges de
sahle, tandis qu'il est animé par le
chant du coq qui est à ses pieds;
de l'autre côté, le soleil qui sort de
l'oude, et qui ne s'arrête point dans
sa course , en désigne le véritable
emblème.
Soir. ( Iconol. ) Il ne saurait être
mieux exprimé que sous la figure de
Diane , déesse de la chasse. Elle
tient de la main droite un arc , et de
1 autre une lesse, à l'aide de laquelle
elle mène plusieurs chiens.
SoLANUs , génie du vent d'est. Il
est représenté jeune , tenant dans
son sein différentes sortes de fruits ,
tels que pommes , pêches , grenades ,
oranges , etc. , etc. , et autres pro-
ductions de la Grèce , ou des contrées
pius orientales.
Soleil. Cet astre a été le premier
objet de lidoiàtrie. Sa beauté , le
Tif éclat de sa lumière , la rapidité
de sa course, sa régularité à éclairer
successivement la terre , et à porter
par-tout la lumière et la fécondité ;
tous ces caractères, essentiels à la di-
vinité , trompèrent aisément des
hommes grossiers et charnels. C'était
le Bel OH Baal des Chaldéens , le
Moloch des Chananéens , le Béel-
phégor des Moabites, V Adonis des
Phéniciens ou des Arabes , le Sa-
turne des Carthaginois , VOsiris
des Egvptiens , le Mithras des
Perses , le Dionysius des Indiens ,
et V Apollon ou le Phœbus des
Grecs et des Romains. Il y a des sa-
vants qui ont prétendu même que
tous les dieux du paganisme se ré-
duisaient au Soleil . et toutes les
déesses à la Lune. Mais le Soleil a
été encore adoré sous son propre
nom. Les anciens poètes ont distin-
gué ordinairement Apollon du Soleil,
et les ont reconnus comme deux di-
vinités différentes. Homère , dans
l'adultère de Mars et de Vénus , dit
qu'Apollon assista au spectacle ,
comme ignorant le fait ; et que le
Soleil , instruit de toute l'intrigue ,
•a avait donne cooaaissance au mari.
SOL 575
Le Soleil avait aussi ses temples et
ses sacrifices à part. Lucien dit que
le Soleil était un des Titans. Les mar-
bres , les médailles et tous les anciens
monuments les distinguent ordinai-
rement ; ce qui n'empêche pas les
philosophes et les physiciens , qui
recherchent la nature des choses,
n'aient pris Apollon pour le Soleil ,
comme Jupiter pour l'Air, Neptune
pour la Mer , Diane pour la Lune ,
et Cérès pour les fruits de la terre.
Cicéron en compte cinq ; l'un , fils
de Jupiter ; le deuxième , d H ypérion;
le troisième, de Vuîcain , surnommé
Opas ; le quatrième avait pour mère
Acantho ; et le cinquième était père
d'Eéta et de Circé.
Les Grecs adoraient le Soleil , et
juraient , au nom de cet astre , une
entière fidélité à leurs engagements.
iMénandre déclare qu'il faut adorer
le Soleil comme le premier des
dieux, parceque ce n'est que grâce
au bientait de sa lumière qu'on peut
adorer les autres dieux.
Le Soleil était la grande divinité
des Rhodiens ; c'était à cet astre
qu'ils avaient consacré ce magnifique
colosse dont nous avons déjà parlé.
L'empereur Eliogabale se glorifia
toujours d'avoir été prêtre du Soleil
dans la Syrie , et lui consacra un
magnifique temple à Rome. On
trouve , sur une médaille de cet
empereur , un Soleil couronné de
rayons , avec cette inscription ,
Sancto deo Soli, au Soleil dieu
saint. Sur une autre médaille, on lit:
Iiiuiclo Soli, à l'invincible Soleil. Si
les habitants d'Hiéropolis défendirent
qu'un lui dressât des statues, c est
parcequ'il était assez visible ; et c'est
peut-être pour cette raison que ce
même dieu était représenté à Emèse
sous la figure d'une montagne. Les
Massagètes , selon Hérodote , et les
anciens Germains, selon Jules César,
adoraient le Soleil nommément, et lui
sacrifiaient des chevuux , pour mar-
quer , par la légèrpté de < et animal ,
la rapidité du cours du Soleil. Sur
une montagne près de Corinthe , il
y avait , dit Pausanias , plusieurs
autels coasacréa au Soleil. Les Tcé*
574 SOL
s,»?niens dédièrent un autel au Soleil
Jibdrateur, après qu'ils furent déli-
livrds de la crainte de tomber sous
l'esclavage des Perses.
Chez les Egyptiens , le Soleil
ëtait l'image de la divinité. Ils y
ajoutaient plusieurs attributs, pour
désigner différentes perfections de la
Providence. Ainsi , pour faire en-
tendre que la Providence fournit aux
hommes et aux animaux leur nourri-
ture abondamment, on accompagnait
le cercle symbolique du Soleil des
plantes les plus fécondes : deux
pointes de flammes exprimaient que
l'Etre suprême est l'auteur de la vie ;
deux serpents , le conservateur de
la santé.
Le Soleil avait aussi ses images ,
ses représentations; on le désignait
par un homme qui porte un sceptre
ou un fouet. On l'exprimait encore
par un œil.
Le Soleil est représenté , dans nos
tableaux, sous la figure d'un jeune
liomme à blonde chevelure , cou-
ronné de rayons , et parcourant le
zodiaque sur un char tiré par quatre
chevaux blancs. Il a très souvent un
fouet à la main , pour désigner la
rapidité de sa course.
Lorsqu'on a voulu exprimer d'une
manière poétique le lever du Soleil ,
on a représenté le blond Phœbus
qui , brillant et radieux , sort de la
couche de Thétis , la divinité des
eaux. On a pareillement désigné le
coucher du Soleil par Apollon qui
vient se reposer dans le sein de celte
divinité.
On a rendu ces peasées dans deux
j^rands tableaux qui ont dû être
exécutés en tapisseries ii la manufac-
ture des Gobelius , avec une richesse
*le composition dont les sujets ne
paraissent peut-être pas susceptibles.
Dans le premier tableau qui doit
représenter le lever du Soleil , Apol-
lon, tout éclatant de lumière, sort du
Sein de Thétis. L'Aurore le précède:
mille petits Amours, qui l'accom-
pagnent , répandent sous elle les
fleurs à pleines mains, et annoncent à
l'univers le dieu qui lui est favora-
ble ', mais une lumière vague , qui
SOL
brille autour de lui , l'annonce encore
mieux, et fait succéder le jour par-
fait au jour faible de la tendre
amante de Céphale. Toute la nature
seml)le renaître à sa présence. Le
ciel se colore d'un bleu vif ; les eaux
azurées se sillonnent , et invitent un
essaim d'Amours à folâtrer autour
des Tritons et des Néréides. On voit
ces divinités de la mer s'empresser h
servir l'amant de leur reine ; Time
lui attache ses brodexjuins , l'autre j
liu' présente sa lyre. Un Amourélevé :
dans les airs lui verse de l'ambrosie |
sur les mains, tandis que la première '
Heure du jour vient l'avertir que son
char est prêt. Ses chevaux , tels
<\a Ovide les peint, ne respirent que
le feu et l'impatience. Apollon se
fait aisément remarquer par Télé- _
gance de sa taille , par son air de
tète où brillent les grâces les plus
spirituelles et les plus nobles, par
ses beaux yeux remplis du feu le plus
doux, par cet éclat de jeunesse ré-
pandu dans toute sa personne.
Les poètes ne sont dans l'usage de
donner une lyre à Apollon, que lors-
qu'ils le représentent comme dieu de
la poésie : mais ici on peut regarder
cette lyre comme un symbole de
l'harmonie qui règne dans le ciel ; et
ce symbole peut-il être mieux placé
qu'entre les mains du dieu de la lu-
mière?
Dans le second tableau , les che-
vaux du Soleil conunencent déjà à
entrer dans la mer. Ce dieu descend
de son char , dont il abandonne le
soin à la dernière Heure du jour , et
court se précipiter dans les bras de
Thétis,qui,voluptueusement couchée
sur les flots , paraît l'attendre avec
toute l'ardeur du désir. Mais ce n'est
plus cet amant environné d'une di-
vine splendeur ; son éclat esft obs-
curci , on voit qu'il va s'éteindre. La
Nuit , au milieu des airs , déploie
ses voiles sombres , l'astre de Vénus
se fait appercevoir , et l'on découvre
déjà à travers quelques nuages le dis-
que pâle de la Lune. Les lumières
larges , et qui se perdent insensible-
ment dans les ombres qui les suivent
et les environueut , servent encore à
SOL
caractériser le sujet. Cependant les
Kcréides et les Tritons marquent
par leurs attitudes la joie que leur
inspire le retour du Soleil. Les dau-
phins sentent aussi sa présence , et
mille petits Amours qui sortent de
dessous le voile de la Nuit se préci-
pitent dans les ondes, et semblent
inviter le dieu du jour à goûter les
douceurs du repos.
M. Pér. hcs anciens habitants du
Pérou ne reconnaissaient pas d'autre
divinité que cet astre ; et c est dans le
culte qu'ils lui rendaient que consis-
tait toute leur religion. Ils regar-
daient leurs empereurs comme les
fils du Soleil. Ils avaient bâti dans la
viii^ de Cusco un temple superbe
en son honneur, où il était adoré
avec la plus grande pompe.
31. Amer. Cet astre est aussi
l'objet du culte des Virginiens. C'est
en son honneur qu'ils vont , tous les
matins, dès l'aube du jour, se puri-
fier dans quelque rivière. Honunes ,
femmes et enfants , tous pratiquent
celte ablution . Ils ne cessent de se la-
ver jusqu'au lever du Soleil. Dès qu'ils
apperçoivent ses premiers rayons ,
alors , purifiés comme ils se l'imagi-
nent , ils lui offrent des hommages
dignes de lui , et lui présentent toutes
sortes de tabac.
On peut mettre au nombre des
adorateurs du Soleil les habitants
de la Floride , particulièrement ceux
qui demeurent aux environs des
montagnes d'Alpalachie. Ils attri-
buent à cet aslre la création de l'u-
nivers , et pensent qu'ils lui sont re-
devables de la vie. Ils racontent que
le Soleil ayant cessé de paraître pen-
dant l'espace de vingt-quatre heures.
Son absence occasionna un affreux
déluge, et que les eaux du grand lac
Théomi , sétant débordées , couvri-
rent toute la terre et même les mon»
tagues les phis élevées. Celle d'O-
Iaïiny,sur laquelle le Soleil s'était
lui-même construit un temple,
échappa seule à cette inondation
générale , et déroba à la mort ceux
qui purent s'y réfugier. Les vingt-
quatre heures étant expirées , le So-
leil reparut duus tout sou éclat. Sa
SOL 575
chaleur bienfaisante dissipa les eaux
et remit la terre dans son éclat na-
turel. Depuis ce temps les Flondiens
Apalachites ont conservé une singu-
lière vénération pour le temple de la
montagne d'Olùïmy , et pour U-Soleil
qui les avait délivrés d'un si grand
lléau.
Ils rendent leurs hommages à cet
astre toutes les foi» qu'il se lève. Ils
ont dans Tannée quatre jours solem-
nels où ils l'honorent d'une façon
plus particulière sur la montagne
d'Olaïniy. La nuit qui précède ces
fêtes , les jaouas , ou prêtres du pays ,
ont soin d'allumer sur la montapie
une grande quantité de feux, Le len-
demain , dès l'aurore , le peuple s'y
rend en foule. Le temple consacré
au Soleil, sur cette montagne, n'est,
il proprement parler , qu'une vaste
grotte taillée dans le roc. Sa forme
est ovale ; sa longueur est de deux
cents pieds , et sa hauteur de six-
vingts : elle reçoit le jour par un trou
fait au milieu de la voûte. Celte
grotte est si sacrée, qu'il n'est pas
permis au peuple d'y entrer. h.es
dévots remettent leurs offrandes aux
prêtres , qui les suspendent à des
perches à l'entrée de la grotte. On
ne fait point au Soleil de sacrifices
sanglants ; on ne croit pas qu'ils
puissent être agréables à cet être vi-
vifiant et conservateur. Le cidte re-
ligieux qu'on lui rend consiste par-
ticulièrement à chanter ses louanges ,
à jeter, en son honneur , des parfums
dans un grand feu allumé devant la
grotte. Voici ce qu'il y a de plus
remarquable dans cette fête. Le
prêtre verse du miel dans une pierre
creuse placée dev.ant une table de
pierre. II répand alentour une cer-
taine quantité de maïs , pour servir
de nourriture à des oiseaux consacrés
au Soleil , et qui , suivant les Flori-
diens , chantent les louanges de cet
astre. Ces oiseaux, nommés Tonat-
zuLis , sont apportés exprès dans des
cages pour servir à la solemnité de
la fêle. Vers l'heure de midi , lors-
que les ravons du Soleil commen-
cent à tomber sur la table de pierre ,
les piètre^ achèveat de brûler isuis
576
SOL
parfums ; puis , par le moyen du
sort , six d'enlr'eux sont choisis pour
ouvrir la ca^e , et délivrer six oiseaux
<lu Soleil , auxq'iels on donne l'essor.
Le paraousti , ou chef des Flori-
diens , ëtant sur le point de partir
pour la guerre , rassemble ses sol-
dats dans une plaine ; et, se plaçant
an milieu d'eux , le visage tourne-
vers le Soleil, il adresse à cet astre
une prière pathétique , dans laquelle
il 'lui demunde la victoire sur ses en-
nemis. Il prend ensuite une écuelle
de bois pleine d'eau , et, vomissant
mille imprécations contre l'enuemi ,
il jette l'eau en l'air, de manière
que la plus grande partie retombe
sur les guerriers qui l'environnent :
« Ainsi , dit-il , puissiez-vous verser
» le sang de vos ennemis I » II rem-
Jîlit une seconde fois son écuelle , et
a renverse sur le feu , en disant :
« Puissiez- vous détruire nos ennemis
» aussi prouiptenient que j'éteins ce
» feu ! »
Les Natchès , les Tensas ou Taën-
ças, peuples du Mississipi , adorent
particulièrement le Soleil , qu'ils re-
gardent comme un des aïeux de leur
chef. Ils entretiennent en son hon-
neur un feu continuel dans les tem-
ples qui lui sont dédiés. Tous les
mois , au déclin de la lune , ces sau-
vages portent au temple un plat
rempli de leurs mets les plus exquis ,
que les prêtres offrent au Soleil.
Dans le Canada , les femmes ha-
ranguent le Soleil lorsqu'il se lève,
et lui présentent leurs enfants. Lors-
qu'il est sur le point de se coucher ,
les guerriers sortent du village , et
commencent une danse qu'ils appel-
lent la danse du grand esprit.
Soliman I5en Daoud , Salo-
mon /ils de David. {M. Or.) Nous
allons extraire de la Bibl. Orient, de
<i'/fer/'e/o^quelques traditions orien-
tales sur ce prince. Salomon monta
sur le trône à l'âge de douze ans.
Dieu soumit à son empire , non seu-
lement les hommes , mais les esprits
bons et mauvais , les oiseaux et les
vents. Ce prince exerçant un jour
ses chevaux?! la campagne, et l'heure
de la prière du soir étant venue , il
SOL
descendit aussi-tôt de son cheval , et
ne voulut pas permettre que l'on em-
ployât ce temps - là à le mener à
I écurie, non plus que tous les autres,
mais les aLandoi'ina comme n'ayant
plus de maîtres , et destinés au ser-
vice de Dieu. Ce fut alors que Dieu ,
pour récompenser ce prince de sa
fidélité et de son obéissance , lui en-
voya un vent doux et agréable , mais
fort , qui lui servit de mouline, et le
porta depuis ce temps-là par-tout où
il voulait aller. Les Orientaux le re-
gardent comme ayant été le mo-
narque universel de toute la terre,
et lui donnent Asaf pour visir. Des
rabbins soutiennent qu'il voyait dans
la pierre enchâssée dans son anneau
fameux tout ce qu'il desirait savoir.
Rien n'était plus magnifique que
son trône , au-dessus duquel les oi-
seaux voltigeaient continueliement
pour lui servir de dais ou de pavil-
lon, lorsqu'il y était assis , et autour
duquel il y avait à la droite 1200
sièges d'or pour les patriarches et
pour les prophètes , et à la gauche
1200 d'agent pour les sages et les
docteurs qui assistaient à ses juge-
ments.
Sou MANS ( M. Or. ), monarques
préadamites que les romans orien-
taux disent avoir possédé l'empire
universel de la terre un grand
nombre de siècles avant Adam , et
avoir commandé à des créatures de
leur espèce , différentes de celles de
la postérité d'Adam, les unes ayant
plusieurs têtes , les autres plusieurs
bras , et quelques une> plusieurs
corps. Tous ces Solimans pos-édaient
de père en fils un bouclier dont ils
se servaient dans leurs guerres con-
tinuel'es contre les démons leurs
ennemis , l'épée foudroyante et la
cuirasse qui les rendaient victorieux
dans tous les combats. Bibl. Or.
SoLITAURlLlA. ^OJ^CZ SuOVETAU-
RllIA.
Solitude. (Iconol.) Une femme
assise , vêtue simplement , s'appuie
sur un livre , parceque l'amour de
la simplicité , de la tranr|ui!lité, et
de la méditation , engage à chercher
la solitude. Elle est dans un lieu dé-
sert -,
s O M
sert ; et ses attributs sont un poiSe-
reaii et un livre.
Solstice d'Eté. ( Iconol. ) On
le représente nu , pour indiquer les
tlialeurs de cette saison. Le cercle'
dont sa tète est entourée est orné
de neuf étoiles et du siene du Can-
cer. Il esl en action de retourner en
arrière , parcequ'il semble , pendant
le solstice , que le soleil rétrograde
ou s'arrête , sol stat. La boule «ju'il
tient , dont lui quart est ombré et
les trois autres lumineux , désigne la
grandeur des jours et la brièveté des
nuits.
Solstice d'Hiveb. ( Iconol.) Dans
ce solstice , le soleil est ;iu tropique
du Capricorne , ce qui donne le jour le
plus court et la nuit la plus longue,
ainsi ffu'il est désisné par 2a Iwnie
que l lent cette fi&nre . qui a une qua-
trième partie éclairée , et les trois
autres obscures. On l'habille de
fourrures , pour niar"juer la rif^ueur
de la saison. Le cercle qu'il a aux
janilies avec douze étoiles, eilesicne
du Capricorne , sont les marques dis-
tinctives de ce tropi(jue.
S0LV17.0NA , épilliète de Diane.
Lorsque les femmes étaient enceintes
pour la première fois , elles déliaient
leur ceinture et la consacraient à « ette
déesse. Cette éj»it}iète pourrait s'en-
tendre éiralemeut de Junon pré-
sidant à l'hymen , et de Vénus pré-
sidant aux plaisirs de l'amour.
S<^MEiRiH {M. Ind.), montaîrne
fabuleuse queJes anciens Indiensiuia-
ginaicnt être au milieu de la terre,
derrière laquelle ils croyaient (jue le
soleil couchant allait se cacher.
Bibl. Or.
Sommeil , (Ils de l'Erèbe et de la
Nuit , et père des Soupes. Ho., ère
le jdace dans l'isle de Lemnos. Ovule
établit sa demeure dans le pays des
Cimmériens. Son antre est impéné-
trable aux rayons du soleil. Jamais
les coqs , ni les chiens , ni les oies,
n'en tron' lent la tranquillité. Le
fleuve d'Oubli coule devant le palais ,
et on n'y entend point d'autre bruit
que le Goux murmure de ses eaux.
A l'entrée , croissent des pavots et
autres plantes doat là Kuit recueille
Tome l[.
S O M 577
les sucs assoupissants pour les ré-
pandre sur la tene. Au milieu du
palais est un lit d"él>ène , couvert
d'un rideau ni.ir ; c est là que repose
sur le duvet le tranquille dieu du
sommeil , dans une main une corne ,
et dans l'autre une dent. Autour de
lui dorment les Songes nonchalam-
mentétendus; et jMorphé -, son prin-
cipal ministre , veille pour prendre
garde qu'on ne fasse du bruit. Il est
quelquefois représenté par une figure
couchée d*s les bras de Morphée ;
c'est ainsi (jue sur deux urnes ciné-
raires au Cap'toie O'i voit Endy-
niion , le favori «le Diane, dormant
sur le mont Latuius. Il est encore fi-
gnié par un jeune génie s'appuyant
sur un flamiieau renver-,é : et il se
trouve avec le mol <Somno sur une
pierre-sépulcrale à la villa Albani ,
avec son frère la Mort , pour parler
le langage A' Homère. Les Lacédé-
mouiens joignaient ensemble la re-
présentation de ces tieuxdéités. Une
urne >!e la villa Pani.'ili nous offre
le même génie «ouché avec les ailes
repliées, et tenant des tetesde pavots
à la main. Sur un autel de Trézènè,
en s.^cr(fiant aux Muses , on sacri-
fiait aussi au Sonnieil , comme ami
de ces déesses. Tibulle lui donne des
ailes.
i^^ no «te place auprès de lui l'Oi-'
siveté au corps reple<, la Paresse tou-
juursasslse, l'Oubli qui gardt la porte,
et le Silence qui t'ait la ronde. Ripa ea
donne deux eniiiièmrs : l'un est un
homme vêtu d'un manteau blanc sur
une tunique noire, qui tient un cor,
d'où sortent des Songes sons miile
formes fantastiques; !e second est nu
homme dormant entre dcn\ !oirs , ou
. deux marmottes. V //I^anli ne s'est
paslx»rné àexprimfr !e Sommeil par
un enfant en<iorini de marbre noir,
avec l'attribut de tétesde pavots; il a
- cherché h le rendre plus reronnais-
sable encore ]>ar un loir, animai qui
passe, dit-on , 1 niver à dormir. I^os
artistes peignent cedicu sous lafieuns
d'un jeune hoiume enseveli dans On
proftjnd reiKjs , la lètf appuyée sur
des pavots ; ou sous l'image iCnn en-«
lunl ussoupi , qui a des ailes au ti^^i,
O o
«78 S O M
et tient une corne d'ohondance d'où
sortent qiiel(jues pavots et une es])èce
de vapeur. (Quelquefois aussi il le re-
£ résente assis sur 0111 trône d'ébène ,
i tète environnée de pavots , et te-
nant de la main droite un sceptre de
plomb ou une espèce de baguette ,
symbole de son pouvoir sur tout ce
qui respire. Le Sommeil qui endort
un lion est encore une imaae agréable
de la force inMirmontabledece dieu
du repos. Homère raconte dans XI-
liade que Junon, voulant endormir
Jupiter, va trouver le Sommeil à
Leninos, et le prie d'assoupir les yeux
trop c airvojants de son mari , eu lui
proiuettant de beaux présents , et
l'appelant le n;i des dieux et des
hommes. Le Sommeil s'en défend ,
craignant de s'exposer une seconde
fois à la colère de Jupiter. Mais Ju-
ûon le détermine eu lui promettant
la plus jeune des Grâces.
SoMMONA-CoDOM , législateur des
Siamois , et leur principale divinité.
L'histoire de -ce personnage est en-
veloppée de fables et d'absurdités
3 ni ne permettent pas de dire rien
e l;iencfrtam sur ce qni concerne
sa vie. Il parah probable qu'il était
originaire des Indes , et que c'était
un des Samanéens, ou Slianmians,
habitants de la presqu'isle en-deçà
du Gange , comme son nom semble
J'indiiiuer. Cependant les Siamois
disent que son véritable nom était
Codom , et qu'.nyant embrassé la
profession de talapoin , il prit le nom
de Sonimùiia , lequel en langue Ba|ie
sif'nifie lalapoinaes hois .Sommona-
Co'Joni est aussi appelé par les Sia-
mois Prapouti - Tcfiaon ; ce qui
«ignifie i^i la lettre le grand et puia-
sant,l'excelierit seigneur. On pré-
tend qu'une fleur lui donna la nais-
sance: c^tte fleur était fortie du nom-
bril du.i enfant ; et cet enf nU n'était
qu'une feuille d'arbre, «pii a\ait la
forme d"nn enfant se inoniant l'or-
teil. Celte feuille nageait sur l'en'i ,
« qui seule subsistait avec Dieu. «On
a peine à con<'evoir comment Som-
mona-Codotii , né (i'une façon si par-
ticulière , peut avoir un père. On
luj. eu donue cepeudaut lui , et même
S O M
assez illustre , puisqu'il était roi
de Tève-Lanca , pays que les In-
diens regardent connue faisant partie
de l'isle de Ceyian. La Loubire
nomme ce prince Paousontout. On
veut aussi que Sommona - Codoui
ait eu une mère nommée Matra-
Maria , ou la grande Marie , nom
qui a donné lieu à de singuliers
parallèles odieux.
Les Siamois , au rapport du P.
Tachard , donnent pour mère à
Sommona-Codom une vierge qui
devint enceinte par la vertu du so-
leil. Confuse de l'état où elle se trou-
vait, cette vierge alla cacher sa honte
dans une épaisse forêt. Etant sur le
bord d'un lac , elle mit au monde un
enfant d'une beauté ravissante, sans
avoir éprouvé les douleurs ordinaires
de l'enfantement. Ne pouvant nourrir
sou enfant , faute de lait , et ne vou-
lant pas avoir la douleur de le voir
expirer sous ses yeux ,j elle s'avança
dans le lac , et le plaça sur le bouton
d'une fleur qui lui ouvrit aussi-tôt
son sein , et le renferma dès qu'elle
eut reçu ce précieux dépôt. Cette
fleur, dont on ne dit pas le nom ,
est , depuis ce temps , en grande vé-
nération chez les ^alapoins. Il eut
presque en naissant la science infuse,
et posséda , dans le degré le plus émi-
nent , non seub nient toutes' les con-
naissances humaines , mais encore
d'autres plus sublimes et réservées à
la divinité. Il étonna ses contempo-
rains par l'éclat de ses vertus ; et dans
tous les corps qu'il habita , que I or-
fait monter à cinq cents cinquante ,
il fut toujours un modèle de sainteté
et de pénitence ; suit qu'il fût homme
ou bêle, il parut toujours le meilleur
et le plus p rfait dans son espèce.
Etant roi , il se dévoua souvent pmr
le salut de ses sujets , et leur sacrifia
sa vie. Dans d'autres occasions , il
donna des exemples illustres de dés-
intéressement , de patience et de
charité.
Le P. Tachard rapporte que
Sommona-Ciidoin , se reposant un
jour sous un arbre , qui depuis est
regardé , par les Siamois , comme
sa,cré, il descendit des :;ieux uuc
s O M
mnltituf^p d'anges qui se proster-
nèrent devant le saint , et lui rendi-
rent leurs hommages. Ce jésuite nous
apprenti aussi que le charitable Som-
monit-Codom , vo\ant des aniniaïuc
tourmentés d'une faim dévorante ,
leur donna, sa chair à manger. Un
jour , il donna tous ses biens; et pour
être moins distrait pur les objets ex-
térieure , il sarrarha les yeux. Sa pa-
tience était si p-ande , qu'un brah-
mine , s'élant sa si de sa femme et
de ses enfants , leur fit souffrir divers
supplices devant lui , sans que le
saint s'opposât , en aucune rnimière, à
cette violence. Il poussa une fois la
charité si loin , qu'après avoir tué
sa femme el ses enfants, il donna leur
chair à manger aux tala(>oins. 11 est
étonnant que l'on cite comme méri-
toire un horrible attentat si con-
traire à la loi «les Sianrois , qui dé-
feuci toute sorte de meurtre ; mais
les lalapuinsont juiré plus important
de présenter au peupledes exemples
de cliarité si extraordinaires envers
les moines , que des leçons de fidé-
Lté envers la loi.
Sonmx>ua-Codom , sanctifié par
des actions si méritoires , mit le
comble à sa perfection en se faisant
ta!afX)in ; car les Siamois ne re-
gardent comme parfaits que ceux
qui sont talapoins. Etant donc par-
venu , par ce moyen , an plus haut
desré de sainteté , il se Irouvd doué
d'une forte extraordinaire , qualité
que 1 es Siamois regardent comme un
apanage de la sainteté parfaite. Un
autre saint nommé Prasouane vou-
lut éprouver si S<jmmona Oxlom
était en etiet parvenu au plus haut
de_£ré de perfertion. II lui présenta
le combat ; mais l'asgresseur sentit ,
par sa défaite , que son rival était
pius «aint que lui. Sommona-Codom
aiquit encore un privilège plus glo-
rieux , celui de faire dfs miracles. Il
Sonvait aisément se dérol)*'r à la vue
es hommf's. Son corps , quand il lui
1}laisait , devenait un monstrueux co
osse , ou un atome imp«Tceptible.
Il n'avait qu'à vou'oir , el dans un
instant il était transporté d"un pays
S O M 579
Sommona - Codum n'eut pas celui
d'être impeccable ; et , dans le temps
même qu'il paraiss; it si exempt de
faiblesses , il écouta IV sprit de ven-
geance , et s'oublia jusqu'à tuer un
man , qui était «on ennfmi. Mais
son crime ne fut pas jmpnni : l'ame
dn man passa dan» le corps d'un co
chon ; et Sommona Codom , avant
eu le malheur de manger de la chair
de cet animal , fut attaqué d'nne vio-
lente colique qui l'emporta à l'à^ge
de quatre-vingt sans. Sa mort fut suï-
gulière , comme l'avait été sa nais-
sance ; car il disparut tout-à coup ,
semblable à une étincelle qui s'éva-
nouit dans l'air.
Le P. TacAart/ raconte différem-
m^'nt la mort de ce Lmeux person-
nage , quoiqu'il en attribue toujours
la cause à un cochon. Il dit qu im
monstre auquel Sommona - Codom
avait autrefois ôté la vie , étant re-
venu sur la terre sous la forme d'im
cochon , courut un jour en furie
contre le saint , alors tranquillement
a»sis avec ses disciplfs. Le saint re-
connut aussi tôt son ancien ennemi ,
et jugea , par ce présage , que sa
mort n'était pas éloignée : ce qu'il
annonça à sesdisciples. La prédictioa
se trouva véritable. Quelque temps
après, avant mangé de la cnairdece
n>ême cochon , il en mourut. Avant
que de quitter le monde , il recom-
manda à ses disciples de lui ériger des
statues , et de Lîtir des temples en
son honneur ; et , pour que les
hommes conservassent quelques mar-
ques qui les fis-ent souvenir de lui ,
il laissa les traces de ses pieds exn-
Freints à Siam dans le r égu , et dans
isie de Ceyian. Ces lieux, où se
trouvent ces vestiges réputés sacrés ,
sont devenus fameux par la dévotion
des peuples , qui , de tous côtés , y
vont en pèlerinage.
Les Siamois prétendent que Som-
môna-Codom , depuis sa mort , est
dans le suprême degré de félicité,
qu'ils appellent JSircupan, et qu'il
est comme anéanti dans son b'-nheur.
Parmi ses disciples , on en < istingue
deux célèbres par le lu-s vertus et leur
s»iateté. Le premier , nommé Pra"
"680 S 0 M
Mogln , est ploct' dans les temples
à droile de Soniinona-Codom , mais
derrière Ilii ; le second , nommé Pra-
Saribout , est placé à sa pauche.
S<ia)mona-Codom est presque le seul
ohjel du cidte des Siamois ; c'est ;\
lui seul qu2 s'adressent toutes leurs
prières ; c'est lui qu'ils invo<[uent
darrtî tous leurs besoins. Ils sont per-
ifl'^dés que son pouvoir est restreint
igijX seais Siamois , et qu'il n'a au-
ci«ie autorité sur les autres peuples.
Les fables absurdes que l'on raconte
de ce persijnuage fameux , le peu
d'autorité des livres qui les con-
tiennent, pourraient le faire regarder
couuiie uu être imat;inaire , forgé
par les talapoins pour amuser le
peuple , et le contenir dans le res-
pect et la soumission ; et de crainte
qu* la réputationdecesaiutnevienne
à s'affaiblir , ils tiennent toujours le
peuple en sus}>ens par l'atlente d'un
autre homme mer\eilleux qii'ils as-
surent avoir été annoncé par Som-
niona-Codom lui-mème.Ils l'ont déjà
nQmmé d'avance Pra-lVarotte •• ils
disent même ce qu'il doit faire; et ,
entr'autres bonnes œuvres , ils pu-
blient qu'il doit tuer ses enfants, et
les donner à manger aux talapoins ;
a( tion héroïque de charité qui met-
tra le comble à sa perfection. Ainsi
les Siamois atteririent , comme les
Juifs , tm nouveau Messie , et ne sont
pas moins attentifs et crédules sur
ce qui concerne I objet de leur folle
espérance. Ou est presque sûr de
former un parti parmi les Siamois ,
lorsqu'on produit quelque inconnu
qu'on veut faire passer pour nn
liomnie extraordinaire. Le succès de
la fourberie est certain , pourvu que
le personnage en question soit en-
tièrement slupide et hébété , tel
qu'ils per.sent que doit être Som-
mona-Codom dans 1 état d'insensibi-
lité et d'anéantissement oi"i il est
plongé dans le Nireupaii. ■
La Loubère rapporte qu'on vou-
lut, il y a qu.'lques années, faire
passer pour le nouveau Sommona-
Codom un jeune homme muet dç
naissance , et dont la stupidité était
tu:e espèce de prodige. Ou sema le
S o îsr
bruit parmi le peuple que ce jeune
honnne était issu du prcmiei .{•.obi-
tan t du royaume , et qu'il devrifl un
jour parvenir à la sainteté la pins
sublime , et même à la divinité. Les
Siamois, qui avaient ton jours l'iniîkgi-
nation frappée de ce Pra-Narotte
qu'ils atteiulaient , crurent bonne-
ment que c'était lui-même qui pa-
raissait. Ils se rendirent en foule au-
près de lui pour lui présenter leurs
nommages et lui faire des pilrandcs.
Cet évènemciil excita , daiis tout le
royaume , une rumeur si grande , que
le roi en fut alaruK'; mais pour cal-
mer le peuple , il fallut qu'il em-
ployât toute son autorité avec la ri-
gueur des plus sévères châtiments.
SoMMAtis. On honorait Hercule
sous ce nom , quand on crovait avoir
reçu de lui des a\ertissements eu
songe. On envoyait les malades dor-
mir dans son temple , pour y avoir
en songe l'agréable présage du réta-
blissement de leur santé.
SoNOEs , enfants du Sommeil.
Ovide !es peint en aussi grand nom-
bre que les grains de sable sur le
bord de la mer , nonchalamment
étendus autour du lit de leur sou-
verain , et en défendant les ap-
proches. Trois principaux , JNÎor-
phée , Phobetor et Phantase , «ha-
bitent que les palais ; les autres )e
fréquentent que le peuple sous d- s
formes tantôt agréables , tantôt t -
fravantes. Les uns sont faux , '
autres vrais ; les premiers sortent
enfers par une porte d'ivoire, lc^ ^ -
conds par une porte de corne. Ci u\-
ci annoncent des biens ou des mair;
réels; ceux-là ne sont que de pnn s
illusions et de vains fanlônîes de I i ■
maginalion. On les représentait a v
de grandes ailes de thau\es - siiii-
toutes noires. Voici l'explicat ion cj
A/ail. /) acier lionne ilc ces portes
légorinnes : P;:r lacorne qui est trai
parente , llomerc a entendu 1'..!
le ciel qui est traiisi'arent; et par 1
voire qui est solide , opaque , il a
marqué la terre. Les songes qui vien-
nent de la terre, c.-i-d,, des vappii
terrestres , sort les scnges faux ;
ceux qui viennent du ciel sont !■-
SON
sonpcs vrais', etc. Lucien nous a
donné la description d'une isle des
Son£;es,dans laquelle on cotre par le
havre du Sommeil : elle est entourée
d'une forêt de pavots et de mandra-
gores , picinedehihouset deohauves-
souris , seids oiseaux del'isle. Au mi-
lieu est un fleuve qui ne coule que
de nuit ; les murs de la ville sont f )rt
élevés et de couleurs chan,seantes
comaie l'arc-en-ciel. Elle a quatre
portes ; des deux premières , l'une
est de fer , et l'autre de terre , par
où sortent les sonjies affreux et mé-
lancoliques : des deux autres, l'une
est de corne , et l'autre d'ivoire ;
c'est par celles-ci , qu'on entre dans
]a ville. Le Sommeil est le roi de
l'isle ; la Nuit en est la divinité. Le
Coq y a son temple. Les hahitaiits
sont les Sonf;es , tous de taille et de
forme différente ; les uns beaux et
d'une taille avantageuse , les autres
hideux et contrefaits ; ceux-ci riches
et vêtus d'or et de pourpre , comme
des rois de théâtre ; ceux-là ^ueux ,
et tout couverts de haillons, etc.
I! y avait des dieux qui rendaient
leurs oracles en songe , comme Her-
cule , Ampln'araus . Sérapis , Fau-
nus. Les masi?lrats de Sparte cou-
chaient dans le temple de Pasiphaé ,
pour être instruits en son^e de ce
qui concernait le Lien public. Eniia-
piiis a écrit que le philosophe Œdé-
sius reçut en sou.se un oracle bien
singulier. Il le trouva à son réveil
écrit dans sa main gauche en vers
hexamètres. Cet oracle lui promet-
tait une grande renommée , soit qu'il
demeurât dans les villes , soit qu'il se
retirât ila campagne. Enfin on cher-
chait à de\ iner l'avenir par les son-
ges, et cet art s'appehiit onéirocri-
titjue. Cet art était fort en vogue
chez les Egvptiens et les Chaldcens.
Les rois avaient à leur cour , parmi
leurs principaux ofiicieis , des inter-
prètes de songes , toujours prêts à
réaliser les fantômes tjue l'imagina-
tioiOeur avait présentés pendant la
; Buir.
M. Rahb. Les songes de Joseph,
de Pharaon , de Nahuchodonosor ,
de Daniel , etc. , oui rendu les Juifs
S O N .SSi
modernes extrêmement superstitieux
sur tout ce qui coucenie ces illusions
nocturnes. Leurs rabbins mêmes out
gravement marqué quels sont les
songes de mauvais augure. Tels sont ,
par exemple , ceux dans lesquels ou
voit brûler le livre de la loi , tom}>er
ses dents ou les poutres desa maison,
sa femme entre les iras d'un autre ,
etc. S'il arrive à uu Juif de faire uu
pareil songe , pour détourner le mal-
heur fjui le menace il ne niauque
pas de consacrer par uu jeûne ri-
goureux le jour du lendemain , fut-ce
le jour du sabbath, ou quebjue autre
fête. Celte superstition , au reste ,
n'est pas particulière aux peupkdes
juives.
SoMKÉES , buveurs ', déistes afri-
cains qui nient la mission de IVIa-
homet , et font un Jisage public de*
liqueurs proscrites par le Qôr.-.n. Ils
habitent Méclinc. /''. Uusp.héens.
SoKNA ou Sl-?;na. ( M. Mah. )
C'est la loi orale des nialiométans : elle
contient les paroles et les actions de
Mahomet qui n'ont p<:.int été insé-
rées dans le Qôran , mais qui out d';.-
bord été conser>écs par tradition ,
et ensuite par écrit. Le Qôran et la
Sonna composent aujourd'hui le droit
canon et le droit civil dos mahouié-
tans. Les préceptes, les conseils, et
les cérémonies de la religion sont
renfermés dans ces deux livres. Od
nomme Sunnets les préceptes dont
on peut absolument se dispenser ,
tels rjue la circoncision, les rites
ecclésiastiques , etc. , parcequ'ils ue
sont pas contenus dans Je Qùran. On
ne peut , disent-ils , les nédiier
sans se rendre coupable envers Dieu :
mais la faute n'est que vénielle ; il
n'y en a même pas du tout dans un
cas urgent, et l'on ne doit pascraindre
d'encourir la haine du projihète. Ce-
Î)endant les Turcs sont très scrupu-
eux pour la pratique des bonnes
oeuvres commandées par le Qôran
et la Soima. Ces pratiques sont la
prière , lablution , le jeûne, le pè-
lerinage de la Mncque . les fêtes ,
l'aumône , etc. L'att.ichement des
mahométails pour cet ouvrage leur
a fait doooet le nom de Sonnistas wu.
Oo 3
58î S O R
Tradition is te s. Ils rpprdent le Qô- ï
ran comme co-éUrnel à Dicn. Ilsont
encore des opinions rplati^e.s à la
po'itjqnc, p;ir lesquelles ils ilitfèreiit
decen\ ijn ils appellent Schiites, et
préteiideut qu'au jour du jugement
dernier leurs adversaires seront
montés sur ie- épaules des Juifs , qui
les conduiront au grand trot en en-
fer, lisse divisent on quatre sectes
principales , tovUes regardées comme
orthodoxes par tous les musulmans
qui ne sont pas Schiites.
SoPHATlS ou SOPHATITES {Myth.
]\Iah.), sectaires mahométans dont
l'erreur principale consi te donner
à Die'i des attriijuts charnels , et qui
soutiennent qn'on doit entendre dans
Je sens littéral et naturel tout ce
(j« un dit de cet Etre su'prème.
Ainsi , quand on dit, /Jieu est assis
sur son trône, la création est l'ou-
vrage de ses mains , il se met en
cote re contre les méchants , les
Soph;itis veulent qu'il soit véritable-
ment assis , que ses niains aient
opéré la cré:!iion à-peu-près comme
un ou\rier forme et façonne son ou-
vrage , et que sa colère contre les mé-
chants soit uneioière de la même na-
ture que la nôtre. Ils disent aussi que
le Dieu qu'ils adorent a ime vé "italile
figure ; que cette figure est (omposée
de prties spirituelles et corporelles;
que le mou\ement li;cal ne lu: est
pas contraire , mais que sa chair ,
son sang, ses veux , ses oreilles . sa
langue et ses mains , ne ress -mblent
point aux substances créées , et
qu'elles sont tomposées de telle
manière qu'elles ne sont sujettes à
aucune corruption ni à aucune alté-
ration.
SoPHAx , fils d'Hercule , fonda-
teur de Tingis en Mauritanie.
iSoPOR , profond sommeil. II v a
des auteurs (\n\ le distinguent de
soinniis -, le sommeil. jKirgi-e , qui
l'appelle fri^re de la )/ort, le p'at e
dans le vestibule des enfers, f^. Som-
meil.
SoRAcTE , montagne d'Italie, cé-
lèbre p;ir le culte qu'on v rendait à
Apollon. Ce dieu^ avait u'j temple
doHt les prêtres marchaient sans
S-O R
crainte sur des charbons ardents ;
mais p^arron dit qu'il se frottaient
auparavant la plante des pieds d'une
drogue qui empêchait l'action du
feu.
SoRADEUs , un des dieux des In-
diens.
SoRANUs , nom de Pluton chez
les Sabius , chez qui ce mot signifiait
cercueil. Les Hnpins , nation voi-
sine , furent surnommés Loups de
Soranus. Voici quelle en fut l'oc-
casion. La première fois que des sa-
crifices furent offerts à Soranus dans
le temple qu'il avait sur le penchant
du mont Soracte , des loups énor-
mes s'approchèrent de l'autel et en
enlevèrent les victimes. Ceux qui
les poursuivirent furent conduits
jusqu'à une caverne ténébreuse , où
ceux qui osèrent pénétrer furent «ut-
foqués par des vapeurs méphitiques,
et les autres en rapportèrent la peste
à leurs con)pi;triotes. L'oracle con-
sulté ordonna aux peuples d'ap-
paiser les loups protégés par Plu-
ton , et de vivre à la manière de ces
animaux féroces, c.-à-d. , de ra-
pines. Ces peuples furent alors nom- ~
mes Hirpini , nom qui signifiait
loups dans l'ancienne langue sabine,
et surnommés Sora/ii , du cuite
qu'ils rendaient à Soranus.
Sorcier , Sorliarius , celui qui
avait la fonction de jeter les sorts ;
cette fonction sacrée était exercée
par des honnnes et par des femmes,
au choix du pontife. Ceux qui je-
taient les sorts n'avaient pas le
pouvoir de les tirer; on se servait
pi ur cela du ministère d'un jeune
enfant.
Sorcière , Sortiaria , celle qui
jetait les sorts. Celles de Tliessalie
avaient , dit-on , le pouvoir d'attirer,
f)ar leurs enchantements , la lune sur
a terre. Elles empruntaient leuis
charmes des plantes venimeuses que
leur pays fournissait en abondance,
depuis que Cerbère, passant par la
Tliess;.Iie iorsqu'Hercule l'einflienait
enchaîné au roi de M^c-nes , avait
vomi son venin sur toutes les herbes j
f;.ble fondée sur ce qu'on trouve en
Thessalie beaucoup plus de plantas
s O K
vénéncases quaillcurs. Ce mot s'est
appliqué depuis aux femmes qui ,
par un prétendu commerce avo^' le
dia]>le, se vautaienl de pou\oir jeter
des sorts sur leurs ennemis , leur
envoyer des maladies , et les faire
périr d'une consomption lente et
douleureuse. A la honte de la raison
et de l'humanité , nos tribunaux
ont long-temps retenti de procès
de sorcellerie , et les bûchers ont été
allumés pour ure foule de gens dont
la tète était faible et rimagination
frappée. V. Sabbat.
SoRGON ( M. Ind. ) , paradis de
Devendien. Il est au-dessus de la
terre : c'est le séjour de ceux qui
n'ont pas assez bien mérité pour
aller au Caïiasa , ou paradis de
Shiva. Ceux qui y sont admis
n'y demeurent pas éternellement ;
après avoir joui quelque temps de
toutes sortes de plaisirs , ils revien-
nent sur la terre recommencer une
nouvelle vie.
SoROD.«MoaEs , les mêmes que les
Lémures.
1 . Sort. Les Romains l'ont repré-
senté sous la figure d'une femme ,
parceque Sors , en latin , est fé-
minin. Oi'ide la fait fille aînée de
Saturne ; il paraît même qu'on lui
rendait des hommages , ainsi qu'au
Destin ou à la Destinée. Sur une
ancienne médaille romaine, où est le
mot Sors dans l'inscription , on voit
une jeune fille dont la parure est
assez recherchée , qui tient devant
sa poitrine une petite boîte qu;irrée
et propre à contenir ce qui est
nécessaire pour tirer les sorts. ( J^.
Sorts.) L s modernes ont repré-
senté le Sort , on Destin , sous les
traits d'iuie femme bizarre, vêtue
d'une roi.'e de couleur obscure , te-
nant de la main droite une cou-
ronne d'or avec une bourse d'ar-
gent , et de la main gauche une
corde.
2. Sort se dit aussi de cer-
taines paroles , caractères , dro-
gues , etc. , par lesquels les esprits
crédules s'imaginent qu'on peut pro-
duire des effets extraordinaires en
vertu d'un pacte supposé fait avec
S O R 5?3
le diable ; ce qu i s appellent jeter
un sort. La superstition populaire
attribuait sur-tout celte faculté nui-
sible aux bergers; et cette opinion
était , sinon fondée , au moins ex-
cusée par la solitude et finaction
où vivent ces èortes de gens.
SoetilÈge , moven surnuturel et
illicite que Ton suppose commu-
niqué par le diable pour pro<.Iin're
quelque effet surprenant et tiiujours
nuisible. On peut voir dans le dia-
logue de Lucien intitulé Phi'o-
pseudès , ou V Ami du mensonge ,
combien les philosophes les plus cé-
lèbres étaient entêtés des prestiges
de la magie. Les Grecs et les Romains
n'ont pas été défendus de < ette su-
perstition ridicule par les lumières
de lu raison ; et les ouvrages de leurs
écrivains les plus sensés sont remplis
de prodiges opérés par cet art fri-
vole , quoique méprisé et abandonné
aux vieilles femmes, aux Médées en
Grèce , aux Canidies à Rome, etc.
Celte superstition s'est propagée
long-temps à la faveur des ténèbres
de lignorance. Les historiens mo-
dernes , et sur-tout ceux qui ont
écrit le règne des Valois , nous en-
tretiennent souvent de ces rêveries ,
qui supposent un petit nondire de
frippons et une grande quantité de
dupes. Je choisirai entre tous ces
sortilèges celui dont se servaient les
prêtres ligueurs contre Henri III et
Henri IV. Ils avaient fuit faire de
petites images de cire qui repré-
seiitaient ces deux princes , les met-
taient sur l'autel , les perçaient
pendant la messe qtiarante jours con-
sécutifs , et le quarantième les per-
çaient au cou. C'était plus ordinai-
rement des Juifs qu'on se servait
pour faire des opérations magiques ;
ancienne superstition venue d^s se-
crets de la cabale , dont les Juifs se
disent seuls dépositaires. Catherine
de Médicis avait mis si fort la magie
à la mode , qu'un prêtre , nommé
Séchelles , brnié en Grève pour sor-
cellerie , accusa douze cents person-
nes de ce prétendu crime. Ces folies
atroces , qni traînèrent tant de mal-
heureux sur les. biichers , se renou-
Oo 4
58/, S 0 R
xclèrent sotjs Louis XIV avec une
nouvelle lnrour , et sont à peine
assoupies dans les campagnei.
Les habitants du rov;iume de Laos,
dans la presqu'islë au-delà dn Gan^e,
ajoutent beaucoup de foi aux sor-
ciers , et craii!:nent beaucoup leurs
iTiaîéfices. Ils sont persuadés que les
sortilèges "sont principalement con-
traires aux tenunes en couebe ; qu ils
leur font perdre leur lait , et causent
quelquefois la mort de l'enfant. Dans
cette idée , ils s'assemblent daiis la
maison d une feninie n(juvellcment
accouchée , et y demeurent l'espace
d'un mois. Ils emploient ce temps
à danser et à se divertir, s'ima^jinant
que ce concours et ces réjouissances
font peur aux sorciers et les éloignent
dt la maison.
Plusieurs insulaires de Ceylan se
piquent (j'ètre i;rands cncliauteurs.
On prétend qu'avec le secours de
certaines paroles ils ont 1 art de
faire venir à eux les serpents , et de
les apprivoiser si bien , qu'ils peu-
vent les caresser et les prendre en
main , sans qu'il leur arrive aucun ac-
cident. Ils ont aussi des secrets pour
euérir la morsure de tes reptiles.
il est probable qu'une longue expé-
J-ience leur a découvert la propriété
de certaines herbes , que le peuple
ne connaît pas , et qui opèrent de
pareilles euérisons. Mais un remède
simple et naturel n'en imposerait pas
asscx au vulgaire ; et , pour relever
le mérite de leur remède , ils y
joignent certaines paroles mystérieu-
ses , que sans doute ils n'entendent
pas eux-mêmes. Les enchanteurs ont
ausssi trouvé le moyen d'endormir
les crocodiles : et quand quelqu'un
veut se baigner d.nns la rivière, pour
prévenir tout accident il va les con-
sulter , et achèl* une recette contre
les crocodiles. Mais il faut qu'il soit
bien fidèle ,à observer de point en
point tout ce qu'elle prescrit ; car ,
sans cette jn-écaut ion, il serait infail-
liblement décoré. Ces imposteurs se
mêlent aussi de guérir certaines co-
liques violentes, auxquelles les ha-
bitants du pays sont fort, sujets'. Us
font «léudre le malade sur le dos ,
S O R
lu! pressent le creux de l'estomac
avec la main ; et , dans cette atti-
tude , ils marmottent une espèce de
prière. On prétend qu'ils ne l'ont
pas plutôt achevée , que le malade
se sent soulagé. Il est clair que le
soulagemeut qu'il reçoit ne peut
venir que êe la situatfon dans la-
quelle son fcsloniac est pressé. Les
Américains, dans de semblables co-
liques, se servent d'un remède à-peif-
près semblable. Ils sétendent à terre
sur le dos , et se font fouler à deux
piei-:ssur le ventre. Mais les enchan-
teurs chingnlais ne trouveraient pa*
l< ur compte dans un remède aussi
simple , et que tout le inonde pour-
rait donner comme eux. C'est aussi
à ces imposteurs qu'on s'adresse
lorsqu'on a été volé. Ils se vantent
de pouvoir connaître, parle nio}en
d'une noix de coco , quel est celui
qui a commis le vol. Voici la re-
lation de ce charme , décrite par
le vovageur Konx : « Us prononcent
» quelques mots sur celle noix , puis
» Tenfiient dans un bâton , qu'ils
» mettent h la porte ou au trou par
» où le voleur est sorti. Quelqu'un
» tient le bâton au bout duquel est
» la noix , et suit les traces du vo-
» leur. Les autres suivent celui qui
» tient le bâton , et observent de
>•- répéter toujours les paroles mys-
» lérieuses . . . Le bâton les conduit
1) enfin au lieu qui recèle le voleur ,
» et londje même sur ses pieds.
» Quelquefois la noix qui dirige le
» bâton tourne de côté el d'autre ,
» ou s'arrête ; alors on reconmience
» les charmes , et l'on jette des fleurs
>• de coco ; ce qui fait aller la noix
» de coco et le bâton. Cela ne suffit
» pas encore pour convaincre le vo- ^
» leur. Il faut , pour le déclarer cou-
n pable, que celui qui a fait lecharn)e
» jure que c'est lui ; et c'est ce qu'il
» fait souvent sur la confiance qu'il
» a en son charme : en ce cas , le
» voleur est obligé de faire le ser-
» n.'ent du contraire — » Le même
voyageur remarque qu'il se trouve
quelquefois des voleurs « qui , ayant "
» du courage et de la vigueur , se
» pourvoient de bons bâtous , et
s 0 R
>• frottent bien l'encbantenr et tous
» ceux qui l'accouipapoent , de sorte
>• que le cfcaraie perd «on eftet. »
Les iIolu<|Hois pensent qu'il y a
des enebanteurs qui eiisorcèlent les
enfants , en les touchant , en les
louant , et luênie en ne faisant qn^
les regarder. Cette idée n'est pas si
particulière à ces insulaires , qu'on
ne trouve encore en Allemagne des
gens assez faibles pour s'inquicter
lorsqu'une vieille regarde leurs en-
tants avec attention , ou bien en fait
1 elùge. Pour prévenir tout accident ,
ils ont la précaution de forier la
vieille dajouler à ses lou3n«;es sus-
pectes des bénédictions qui en em-
pêchent le mauvais effet.
Les habitants du rovaume de
Loango , en Afrique , ne peuvent
s'imaeiner qu on nteure de mort na-
turelle. Ils croient qu'il n'y a que
les charmes et les enchantements
qm' fassent mourir. Ils prétendent
qu un homme fpii est mort ensor-
celé est ensuite ressuscité par la
force du même sortilège , et trans-
porté dans des lieux déserts , où il
est obligé de travailler au jirofit de
son meurtrier , qui ne lui donne à
manger que des mets sans sel , parce-
que , s'il en avalait un seul gr.iin ,
il pourrait se venger de son ennemi,
lis penser.t aussi que les conjurations
et les charmes ont le pouvoir de
transporter les âmes d un lieu à wa
autre.
Le chef des Jagas , peuple sau-
vage et belliqueux de la côte occi-
dentale d'Atrique , a coutume de
consulter le diable , qu'il appelle
Mohisso , lorsqu'il est sur le point
de livrer bataille , ou de t<enter
quelque nouvelle entreprise. Le dé-
tail de cette magique cérémonie nous
a été transmis par mi Anglais nonmié
Batiel , qui a demeuré quelque
temps parmi ces peuples. II dit
l'avoir appris sur le ténjoignage de
quelques Jagas ; car il n'en a jamais
été témoin lui-même^ On le faistiit
toujours retirer auparavant , parce-
qne les sorciers diSiiieut que le diable
a'aiinait pas sa présence. C'était
ordinairemeat le matin , avant le Se-
S O R 585
Ter du soleil , que commençait cette
infernale cérémonie. Le grand Jaga
ét.'iit assis sur une sellette : deux
sorciers étaient à ses côtés. Il était
environné d'une cinquantaine de
femmes , qui faisaient voltiger, en
chantant , <ies queues de zèbre ou
de cheval , qu elles tenaient en main.
Un grand feu était allumé au milieu
de ce cercle de femmes. On mettait
sur la flamme un pot de terre rempli
de poudre blanche ou de quelque
autre couleur. Les sorciers teignaient
avec ces poudres le front , les tem-
pes , l'estomac et le ventre du chef
des Jagas. Ils mêlaient à cette for-
malité plusieurs teVmcs et cérémo-
nies très longues , <}ui duraient jus-
qu'au coucher du soleil. Après quoi ,
i!s mettaient dans la main du grand
Jaga sa hache d'armes appelée ca~
te/ifiola, 1 exhortant à ne faire aucun
quartier à ses enEemis , parcequ'il
était assuré de la protection de sou
mokisso. D'horribles crmiulés termi-
naient cette consultation dialx>liqne.
Le grand Jaga tuait de sa propre
main trois hommes qu'on lui ame-
nait , et il en faisait tuer deux hors
du camp. On immolait aussi cinq
chèvres et autant de chiens ; uu
pareil nombre de vaches étaient
égorgées au dedans et au dehors <iu
camp. Ou arrosait le feu avec le
sang de ces animaux , et leur chair
servait pour le testin. Les autres
chefs de la nation des Jagas faisaient
aussi quelquefois celte cérémonie.
lis prétendent tous avoir un mokisso
ou un diable qui les protège , qui
souvent se fait voir à eux , et avec
lequel ils s'entretiennent.
En Irlarde , on trouve des gens
fort adonnés aux sortilèges. 11 y a
parmi eux des sorcières de profes-
sion , que le peuple consulte. On
remarque qn.e quand ces sorcières
pratiquent leurs cérémonies magi-
ques , elles Y mêlent toujours le
Palernoster et Y Ave Maria. Elles
ont de certames herbes au moyeu
desquelles elles se vantent de guérir
toutes sortes de maladies. Elles ont
des secrets pour rendre les femmes
fécondes et poiu les faire accoucher
M
58G S O R
f^iscment. Elles se piquent aussi de
coanaître le passe et l'avenir. Pour
acquérir cette connaissance , elles
prennent une épaule de mouton ,
qu elles dépouillent de la chair. C'est
à travers Pos décharné qu'elles dé-
couvrent les plus importants secrets :
par exemple , quel est le premier
qui doit mourir dans une lauiille ;
dans quel lieu et dans quelle com-
pagnie se trouvent les âmes dans
l'autre monde. Dans un autre livre
intitulé , Mémoires et Observa-
tions faites par un voyageur en
Angleterre , on trouve la descrip-
tion d'une autre cérémonie magique
qui est en usage parn^i ces peuples.
« Quand quelqu'un s'est laissé tom-
>» ber , après s'être relevé le plus
» vite qu il a pu il fait trois tours à
» droite , et un saut sur l'endroit
» même oi"i il est tombé. Ensuite il
» fait une fosse , et en enlève une
M motte de terre avec son couteau ;
» et quand il lui survient une ma-
» ladie, il envoie une enchanteresse ,
» qui , mettant la bouche en terre
¥ sur la petite fosse, prononce cer-
» taines paroles , avec un Pater et
» un yii'e ; évoque la nj^mphe f(ui
>) a envoyé la maladie .... et la
» conjure de remédier au mal qu'elle
>> a fait. »
LaLivonie est un pavs de sorciers.
Les sortilèges font la plus grande
partie de l'éducation des eirfants.
Quand ils tuent une bête , ils en
jettent toujours quelque chose , per-
suadés qu'ils empêchent par ce
moyen l'effet des sorts. Les Finlan-
dais , non moins superstitieux , font
un mélange impie de religion et de
magie , et emploient l'ime pour dé-
truire r.iutre. Lorsqu'ils soupçon-
nent qu'un enchanteur veut ensor-
celer leurs troupeaux , ils croient
pouvoir prévenir ce malheur en
prononçant des paroles dont voici
le sens : « Deux veux t'ont regardé
1. •' . . '
» malignement : puissent trois autres
» yeux jeter un regard favorable sur
» toi .' Au nom du Père , et du Fils ,
M et du S. Esprit. » Ces trois yeux
désignent la Divinité.
SoiiTiLÈcoï , qui legit sortes ^
S O R
celui qui tire les sorts. Koy. Sor-
cier.
Sorts , genre de divination. Des
sorts étaient le plus souvent des
espèces de dés sur lesquels étaient
gravés quelques caractères ou qucl-
oues mots dont on allait chercher
1 explication dans des tables faites
exprès. Les usages étaient différents
sur les sorts : dans quelques temples
on les jetait soi-même; dans d au-
tres , on les faisait sortir d'ime urne ,
d'où est venue cette manière de
parler si ordinaire aux Grecs , le
sort est tombé. Ce jeu de dés
était toujours précédé de sacrifices
et de beaucoup de cérémonies. Les
Lacédénioniens allèrent un jour con-
sulter les sorts de Dodone sur quel-
ques guerres qu'ils entreprenaient.
Après toutes ces cérémonies faites ,
à l'instant où on allait jeter les sorts
avec respect et vénération , voilà im
singe du roi des Molosses qui ,
étant entré dans le temple , renverse
les sorts et l'urne. La prêtresse ,
effrayée , dit aux Lacédémoniens
qu'ils ne devaient pas songer à vain-
cre , mais seulement à se sauver ;
et tous les écrivains assurent que
jamais Lacédémone ne reçut un pré-
sage plus funeste.
Les plus célèbres entre les sorts
étaient à Préneste et à Antium ,
deux petites villes d'Italie ; à Pré-
neste était la Fortune, et à Antium
les Fortunes. Cicéron raconte l'ori-
gine des sorts de Préneste. On lit
dans les mémoires des Prénestins ,
dit-il , qu'un certain Numérius Suffî-
cius , homme de bien et d'une noble
fan lille, avait été souvent averti en son-
ge , et même avec menaces , d'aller en
un certain endroit couper ime pierre
en deux ; queffravé par des visions
continuelles , il se mit en devoir d'y
obéir à la vue de ses concitoyens ,
qui s'en moquaient ; et que , quand
la pierre fut fendue , on y trouva les
sorts gravés , en caractères antiques ,
sur une planche de chêne. Ce lieu
est aujourd'hui enfermé et religieu-
sement gardé , dit le même auteur ,
à cause de Jupiter enfant , qui y est
représenté avec Junon, tous deux
SOS
dans le sein de la Fortune qui leur
donne la mamelle ; et toutes les
mères y ont une grande dévotion
C'est dans ce lieu-là qu'on consene
les sorts , et on les en retire quand
il plaît û la Fortune.
Dans la Grèce et dans l'Italie, on
tirait souvent les sorts de quelque
poète célèhre , comme Homère ,
£uripidc : ce qui se présentait à
louverture du livre était larrèt du
ciel. Quelque deux cents ans après
la mort de f-'ii^ile , on faisait déjà
assez de cas de ses vers pour les
croire prophétiques , et pour les
mettre en place des sorts qui avaient
étéàPréneste. Car Alexandre Sévère,
encore particulier, et dans le temps
que l'empereur Héiioi:al)ale lui était
contraire , reçut pour réponse , dans
le temple de Préneste , cet endroit
de Virgile-, dont le sens est : « Si tu
» peux surmonter le destin , lu seras
M Marcel lus. »
Cette superstition passa dans le
christianisme. On l'appelait iîortrfe^
Sainls et des .apôtres. Cette divi-
nation se pratiquait en ouvrant un
ou plusieurs livres de l'Ecriture, ou
autres à l'usatre des églises , que
l'on mett;iit sur l'autel un peu avant
l'expiration du troisième et deriiier
jour de jeûnes et de prières pré-
paratoires; après quoi on examinait
le passase ou les premières lijines
qui s'oftVaient , et on les regardait
comni'' renfermant et expliquant la
volonté et les décrets du ciel , et dé-
couvr nt infaillililement l'issue de
l'affaire sur laquelle on consultait.
SosE , espace de temps dans la
chronologie chaldéenne, et qui ré-
pond à soixante ans.
SosiANts , surnom d'Apollon.
1 . SosiPOLis , Sauveur de la ville,
aumom de Jupiter.
1. — Dieu lies YXî'ens.P ausanias
raconte que les Arcadiens avant fait
■ une irruption en Elide , les Eléens
marchèrent contre eux : comme ils
étaient sur le point de livrer ba-
taille, une femme se présenta aux
chefs de l'armée , portant entre ses
bras un enfant à la mamelle, et leur
dit qu elle avait été avertk ea songe
SOS
587
que cet enfant combattrait pour eux*
Les généraux éléens crurent que
1 avis n'était pas à négliger : ils u>i-
rent cet entant à la tète de l'armée ,
et l'exposèrent tout nu. Au mo-
ment que les Arcadiens commen-
cèrent à donner , cet entant se
transforma tout-à-coup en serpent.
Les Arcadiens furent si eltravés de
ce prodige , qu'ils prirent la fuite:
les Eléens les poursuivirent vive-
ment , en firent un grand carnage ,
et remportèrent une victoire signa-
lée. Comme par cette a\entui-e la
ville d'Eiis fut sauvée , les Eléens
donnèrent le nom de Sosipolis à
cet enfant merveilleux , et lui bâ-
tirent un temple ;■» l'endroit où,
changé en serpent, il s'était dérobe
à leurs yeux. 11 eut une prêtresse
particulière pour présider à soa
culte, et pour faire toutes les pu-
rifications requises : elle offrait au
dieu, suivant Tusiice des Eléens,
un gâteau pétri avec du miel. Le
temple était dou!)!e : la partie an-
térieure était consacrée à Lucine ,
d'après la crovance des Eléens que
cette déesse av;.it smgulièrement
présidé à la naissance de Sosii^lis.
Tout le monde pouvait entier dans
cette partie du temple ; mais , dans
le sanctuaire du dieu , personne n'y
entrait que la prètre-se , qui même ,
pour exercer son ministère , se cou-
vrait la tète et les mains d'un voile
blanc. Les filles et les femmes res-
taient dans le temple de Lucine :
elles chantaient là des hvmnes et
brûlaient des parfums en l'honneur
du dieu ; mais elle» n'usaient point
de vin dans leurs libations. La prê-
tresse était obligée de garder la
chasteté. Jurer par Sosipolis était
pour les Eléens un serment invio-
lable. On représentait ce dieu ,
d'après une apparition en songe ,
dit le même historien , sous la forme
d'un enfant avec un habit de plu-
sieurs couleurs , et semé d'étoiles ,
tenant d'une main ime corne d'a-
bondance.
On peut croire que les chefs
des Eléens, pour effraver leurs en-
( uemis, et doaacr du courase ù leurs
583 SOT
troupes , s'avisèrent d'un strntn-
f;ème , en exposant un entant îN la
tête de levir camp , et faisant mettre
ensuite à sa place un serpent. Pour
fioutcuir la ruse , on fit intervenir la
religion.
SosPEs, SpspifA, Conservatrice,
surnom de Junon , de Diane , de
M'nerve, etc. Junon adorée sous
ce nom , comme veiHant à la salu-
fcrité de rair-^ avait trois temples à
Home ; et les consuls , avant d'entrer
en charge, allaient lui offrir un sa-
crifice.
I. SostrAte , jeune Grec de Palée
fn Achaie , ami d'Hercide. Après sa
mort , le héros lui fit élever un tom-
J>ran , et se coupa les ciicveux sur sa
sépulture. Les habitants du lieu ren-
daient tous les ans à Soslrate les
honneurs héroïques. Pansanias.
'^. — Céièhre pancratiaste de Si-
cyone , surnommé Acrochersite ,
parcequ'il tenait les mains de ses an-
taeoni.'tes si serrées entre les siennes ,
<j[u'il leur écrasait les doigts , et les
clilii^eait à lui céder la victoire. Il
fut couronné douze fois , tant aux
jeux néméens qu'au^ jeux isthmiques,
douze fois aux jeux pythiques, et
trois fois aux olympiques. Après sa
mort , il eut une statue à Olympie.
SoïER , conseifateur, atrlce. Ces
noms étaient souvent donnés aux
dieTix , lorsqu'on croyait leur être
redevaLle de sa conservation. On le
donnait particulièrement h Jupiter,
à Diane , à Proserpine. J^. Sospes ,
SOTIRA.
SoTERES , conseri'aleurs , surnom
de Castor et de Pollux.
StjfÉRiES, fêtes qui se céléhraient
en action de craces quand on était
délivré de quel<(ue péril puhlic ou
particulier. Sous le rèfine des empe-
reurs, on ne manquait pas de faire
ces sortes de cérémonies loi'sque le
•^)rince relevait de maladie.
SoTHis ( m. Fgrpt. ), nom ésyp-
tien de la constellation Sirius , à la-
quelle l'Egypte rendait les honneurs
divins.
80TIRA , prolectrice , surnom
donné à Diane chez les Mégan'ens ,
poiu- la raison suivante. Les Perses ,
SOU
conduits par Mardonius, après aroîr
ravagé les environs de Mégare, vou-
lurent rejoindre leur chef à Thèhes ;
mais , par le pouvoir de Diane , ces
harbares se trouvèrent tout-à-coup
enveloppés de si épaisses ténèbres ,
qu'ils s egi'.rcrent dans les montagnes.
Là, se croyant poursuivis, ils ti-
rèrent une infinité de flèches ; les
rochers d'alentour, f.nippés de ces
traits, semblaient rendre un gémis-
sement , de sorte que les Perses
croyaient blesser autant d'ennemis,
l'if'nlot leurs carquois furent épuisés.
Alors le jour vint : les îMégaréens
fondirent sur les Perses; et les ayant
trouvés sans résistance , ils en tuèrent
un grand noudjre.
SoTOCTAÏs ( M. Jap. ) , grand
apôtre du Japon, qui, avant sa
naissance , s'annonça à sa mère sous
le nom de Saint, environné de dra-
gons resplendissants. Au bout de
huit mois , quoique reufernié encore
dans le sein de sa mère , il eut l'usage
de la parole. A quatre ans, lorsqu'il
était en prières, les reliques du grand
Xaca tombèrent du ciel dans ses
mains. Depuis il soutint une très
longue conversation Cn vers avec
Darma , ancien prophète des Indes ,
qui lui apparut sur une montagne.
Toutes ces meneilles hâtèrent les
progrès de la religion de Budz.
Moria , l'ennemi de cette doctrine ,
fut mis à mort par les partisans de
ce dieu, qui fit éclater par d'alfreuses
tempêtes son indignation contre ce
téméraire , lorsqu'il voulut jeter dans
un lac les cendres des idoles que P-udi
l'avait laissé tranquillement brûler.
Sottise. Hipa la peint comme
une femme nue qui caresse un pom-
ceau. Au-dessus d'elle est la lur.e ^
symbole d'inconstance. Cochiu la
coëffe d'une masse de plomb , et lui
fait regarder une girouette qui ex-
cite ses éclats de rire. Près d'elle est
un dindon <{ui fait la roue.
Sol'aa' ( M. Mah. ), idole que les:
musulmans disent avoir été adorée'
dès le temps de Noé , avant le déluge »
et dans la .suite des temps par les
Arabes de la tribu des Hodéii ■
Bill. Or. ...
sou
booAD ( 3/. Mah.), graine noire,
pcriiie de concupiscence et de péché ,
inhérente au cœur de l'homme , et
dont ^Mahomet se vantait davoir été
délivré par l'ange Gabriel. Bill. Or.
Sopba-Yameou-Manol' (V. Ind.),
le premier homme créé par Brahma
Eonr propapcr le genre humain,
ralnna le bénit , et lui dit de multi-
plier. Celui-ci lui représenta qu'il ne
pouvait mettre ses pieds en aucun
endroit , la terre étant couverte
d'eau. Brahma adressa ses prières à
AVishnou , qui prit la forme d'un
sanglier , et avec ses défenses retira
la terre de dessous les eaux. Souha-
"ïauilHJii-Jiawju eut de la première
ff-mme Sadaroubay deux fils et trois
filles qui peupèrent l'univers.
Sor MENAT ( -'/. Ind.) , idole qui
était l'objet du culte de tous les In-
diens et de leurs fréquents pélert-
naees. Celte idole de pierre et dune
ënorme hautf ur , quoiqu'elle eût la
moitié du corps sous terre , avait
donné son nom à la ville où était son
temple, et à toute la province.
£ibf. Or.
S'ivproji. ( Iconol. ) Il est désigné
par un homme attentif qui, du bout
de son bâton , découvre un piège
et. elle sous des feuilles. D'autres l'ex-
piinient par une figure dont le regard
est inquiet ; elle est sur la défensive,
et remparée derrière un grand 1k>u-
clier antique , sur lequel est repré-
senté un tigre en fureur. Un coq ,
enihlènie de vigilance , surmonte son
casque.
Souterrains , démons dont parle
Pselius , qui, du vent de leur ha-
leine, rendent aux hommes le visage
houlÏ! , de manière qu'ils sont mé-
connaissables.
SoivEKiR. Il est représenté sur
des pierres gravées par une main qui
toui-ne le bout de l'oreille avec ce
mot , Mémento , les anciens étant
dans l'usase de toucher 1 oreille de
ceux à qui ils demandaient une part
dans leur souvenir. Dans l'apothéose
A Homère , au palais Colouiia , le
Souvenir est figuré par une femme
qui soutient son menton de Sa main,
altitude de ia uiéditatioQ.
S P E
58<)
S<jva ( M. Afr. ) , nom dn diable
chez les (.)uojas. Nègres de la côte
de Mulaguette. A^'.Bilis.
SovAs-MtMsiN. {M. Afr.) Ce
mot , qui veut dire empoisonneurs et
suceurs de sang, désigne chez les
Quojas une espèce d'ennemis du
genre humain capables de sucer tout
le sang d'im homme ou d'un animal ,
• ou tout au moins de le corrompre.
Ce sont les vampires d'Afrique.
Sparta , fille d'Enrot^s, roi de
La(X)nie , épousa Lacédémon, et lui
porta la couronne. Ce prince donna
ù sa capitale le nom de sa femme.
SrARTE, ville célèbre du Pélopon-
nèse , et capitale de la Laconie. Ju-
non y était particulièrement révérée.
f^. Lelex.
Spartes, nom commun aux guer-
riers qui naquirent des dents du
dragon tué par Cadmus. Rac. Spei-
reiii, semer. Selon d'autres, ils fu-
rent ain<i nommés pàrceque , s'«j-
tant établis avec Cadmus en Béotic,
leurs habitations étaient éparses.
Queli|ues uns disent qu'ils étaient
au nombre de treize , tous fils de
Cadmus et de différentes femmes.
Spatale , nom d'une nymphe.
Spectre , fantôme , figure sur-
prenante que lûu voit, ou que ion
croit voir.
Quelques uns ont cru que les
spectres élaieut des araes des dé-
funts qui revenaient, et qui se moa-
traient sur la terre. C'était le senti •
ment des platoniciens , comme oa
le peut voir dans le Phédo.i de
Platon , dans Porphyre , etc. En
général , l'opinion touchant l'exis-
tence des spectres était assez com-
mune dans le paganisme. Oa avait
niéme établi des fêtes et des so-
lemnités pour les âmes des morts,
afiu qu'elles ne s'avisassent pas d'ef-
frayer les hommes par leurs appa-
ritions. Les cabalistes et les rab-
bins , parmi les Juifs , n'étaient pas
moins portés à croire aux spectres.
Oa peut dù-e la même chose des
Turcs , et même de presque toutes
les sectes de la religion chrétienne.
Les pieuves tpe le» partisans de
5go S P E
cette opinion en donnent sont des
exeiiipl< s , ou profanes , ou tirés de
lEcnturo sainte Bumnius raconte
un fait dont il croit «jue personne
ne peul douter : c est la tanieuse ap-
parition «le Mursilius Ficinus à son
ami Micliacl Mercato. Ces deux amis
étaient convenus que celui (fii mour-
rait le premier reviendrait pour
instruire 1 autre de la vérité t\es
choses de l'autre vie. Quelque temps
après, Mercato, étant occupé à mé-
diter sur quelque ciiose , entendit
tout d'un coup une voix qui l'appe-
Jait ; cétait son ami Ficinus qu'il
vit monté sur un cheval hlanc , mais
qui disparut dans le momeut que
1 autre l'appela par son nom.
La seconde opinion sur l'essence
des spectres est celle de ceux qui
croient que ce ne sont point les
âmes qui reviennent , mais une
troisième partie dont l'homme est
composé : c'est là l'opinion de Theo-
phraste , et de tous ceux qui croient
que l'homme est composé de trois
parties j savoir , de lame . du corps ,
et de l'esprit. Selon eus, chacune de
ces parties s'en retourne après la
mort à l'endroit d'où elle était sortie ;
l'ame, qui v ient de Dieu, s'en retourne
à Dieu ; le corps , quf est composé
de deux élément» intérieurs, la terre
et leau , s'en retourne à îa terre ; et la
troisième partie , qui est de l'esprit ,
étant tirée des deux élén)ents supé-
rieurs, l'airet le feu, s'en retourne dans
l'air , où, avec le temps, elh- estdis-
soule comme le corps. C'est cet
esprit , et non pas l'autre, qui a part
aux apparitions. Théophraste ajoute
qu'il se fait voir ordinairement dans
les lieux et auprès des choses qui
«valent le plus frappé la personne
qu'il animait , parcequ'il lui en est
resté des impressions extrêmement
fortes.
La troisième opinion est celle qui
attrihue les apparitions aux esprits
élémentaires ; ceux qui la partaient
croient que chaque élément est rem-
pli d'un certain nombre d'esprits ;
(nie les astres sont la demeure des
Salamandres ; l'air, celle des Sylphes;
S P II
l'eau , celles des Nymphes j et la
terre , celle des Pygmées.
La quatrième opinion regarde
comme des spectres les exhalai-
sons des corps qui pourrissent. Les
partisans de cette hypothèse croient
que les exhalaisons , rendues plus
épaisses par lair de la nuit , peu-
vent représenter la figure d'un
homme mort. Cette philosophie n est '
pas nouvelle : on en îrou\e des traces
dans les anciens, et sur-tout dans lu
Troade de Sénèque.
Enfin , lacinquième opinion donne,
pour cause des spettres, des ope- '.
rations diaboliques. Ceux qui la sui- '
vent supposent la vérité des appari- :
lions comme un fait historique dont
on ne peut point <iouter ; mais ils
croient que c'est l'ouvrage du dé-
mon qui , se formant un corps de
l'air , s'en sert pour ses dillérents
desseins. Ils soutiennent que c'est la
manière lu plus convenable et la
moins embarrassante pour expliquer
les apparitions.
Spéculatrice , surnom de Diane ,
à Elis,, ville du Péloponnèse-
Spel.€um était une caverne où les
solo; ts étaient initiés aux nn stères
du dieu Mithra. Il y avait dans cette
caverne des figures monstrueuses du
So!eil sous divers emblèmes.
Spélaïte , surnom d'Hercule, de
Mercure et d'Apollon, peut-être
parcequ'on les nonorait dans un
antie sacré. Rac. Spelaion , grotte,
antre.
Sprrchius, fleuve de lajPhthiotide.
Pelée , dans Homère , lui voue la
chevelure d'Achille son fils, si celui-ci
revient heureusement dans sa patrie
après laguene deTroie. Cette es|jèce
de vœu était familière aux Grecs.
SphÉrus, écuyer de Péiops fils
de Tantale.
Sphikx , monstre fabuleux , auquel
les anciens donnaient ordinairement
un visage de femme avec un corps
de lion couché. Rien de plus com-
mun que le Sphinx dans les niomi-
naents égyptiens. Les uns sont re-
présentés avec des ailes ; d'antres ,
sans ailes, mais avec de longues tresses
de cheveux. Plutartjue dit quoo
s P H
iiiPttait des Sphinx dans les temples
Jes Egvpticns, pour marquer que la
eliirton égyptienne était tout énig-
iiatique.
La Sphinx la plus fameuse dans
a fable est celle ae Thèhes, qu'ffé-
node fait naître d'Echidna et de
Fyphon , père et mère de ce qu'il
r avait de plus nionstnieux. Junon ,
rritée contre les Thébains , envoya ce
nonstre dans le territoire de Thèbes
jour le désoler. On représentait
a Sphinx de Thèbes difiéreninicnt
le celles d'Egypte: elle avait la tète
!t le sein d une jeune filîe ; les
;riffes dun lion, le corps dun chien ,
a queue d'un dragon , et les ailes
wmrne les oiseaux. Elle exerçait ses
avages sur le mont Phicée , d'oi*!
e jetant sur les passants , e!Ie leur
woposait des énigmes difficiles , et
nettait en pièces ceux, qui ne pou-
rient les expliquer. Voici l'énigme
[u'elle proposait ordinairement :
; Que! est l'animal qui a quatre pieds
I le matin , deiLX sur le midi , et
1 trois le soir? » Sa destinée portait
[u'elle perdrait la vie dès qu'on
urait deviné son énigme. Déjà plu-
ieurs personnes avaient été victimes
u monstre ; et ïhèbes se trouvait
!ans de grandes alarmes , lorsquŒ-
ipe se présenta pour expliquer
énigme, et fut assez heureux pour
i deviner : il dit que cet animal
tait l'homme , qui , dans son en-
jnce , qu'on devait regarder comme
; matin de sa vie , se tramait sou-
pnt sur les pieds et sur les mains ;
ers le midi , c.-à-d. , dans la fcrce
e son âge , il n'avait besoin que
e ses deux jambes; mais le soir,
à-d. , dans sa vieillesse, il avait be-
)in d'un bâton , comme dune troi-
ème jambe , pour se soutenir. La
phinx , outrée de dépit de se voir
çvinée , se cassa la tète contre un
rf'her.
Il v en a , dit Pausanias, qui pré-
ndent que Sphinx était fille nnlu-
'lle de Laïus ; que . comme son père
limait beaucoup , il lui avait donné
»nnaissance de loracle que Cad mus
ait app<jrté de Delphes. Après la
firt de Laïus, ses enfants se dispu-
S P H 5<)i
tèrent le royaume ; car , ontre son
fils légitime , il en avait laissé plu-
sieurs de diverses concubines. iVIais
le royaume , suivant l'oracle de Del-
phes, ne devait appartenir qu'à un
ài^s enfants de Jocaste. Tous s'en rai^
jiortèrent à Sphinx , qui , pour éprou-
ver celui de ses frères fpii avait le
secret de Laïus , leur faisait à tous
des «juestiôns captieuses ; et ceux
qui n'avaient point connaissance de
l'oracle , elle les condanmait à mort ,
comme n'étant pas habiles à succéder.
Œdipe , instruit de l'oracle par un
songe , s'étant présenté i Sphinx ,
fiit déclaré successeur de Laïus.
D'autres ont dit que Sphinx , fille
de Laïus, peu contente de n'avoir
point part au gouvernement , s'é-
tait mise à la tête d une troupe de
bandits qui commettaient mille dés-
ordres aux e virons de Thèbes; ce
qui la fit regardercomme un monstre.
Les griffes du lion marquaient sa
cruauté ; son corps de chien , les
désordres dont une fille de ce carac-
tère était susceptible; ses ailes, 1 agi-
lité avec lafpielle elle se transportait
pour éviter les poursuites des Thé-
bains ; ses énigmes , les embiiches
quelle dressait aux passants, les atti-
rajit dans les rochers et dans les brous -
sailles du mont Phicée où elle ha-
bitait , et dont il leur était impossible
de se déraeer , faute d'en savoir les
issues qn elle connaissait parfaite-
ment. Œdipe la força dans ses re-
tranchements , et la fit mourir.
Hérodote parle aussi d'un An-
drosphinx , à qui il donne une tète
d homme. On voit un de ces Sphinx,
auprès des grandes pyramides d'E-
gvpte , environ à quatre milles du
Caire , vers l'occident , proche le
rivage du Nil. Il est d'une gros-
seur extraordinaire ; et l'on doute si
cette figure monstrueuse a été tail--
lée d'une roche que la nature aiti
formée en cet endroit , ou si elle
a été transpf)rlée d'ailieurs : ce
qui est assez vraisemblable , parce»
3ue les terres des environs sont,
es sables déliés et unis. Pciur s'em
éclnircir, on a voulu creuser sous le
Sphinx; mais on n'a. pu en venir
592 s P H
;i l)Oiit , pavcpqu'il est enseveli dans
le saJ)ie justjuaux ép:iules. Cette
fifîure est toute d'une pièce , et la
iiiulièrc eu est fort dure. Les histo-
liens racontent plusieurs fables de
«ictte fii^ure. Ils disent , entr'autres ,
qu'elle rendait des oracles ; mais
c'était une fourberie des prêtres, qui
avaient creusé un canal sous ten-e ,
lequel alxjutissait à la tète et au
veulre de ce monstre, et passaient
par-là pour rendre leurs* réponses
é({uivo({\ies ù ceux qui venaient con-
sulter l'oracle. Counne le son de la
voix augmentait extrêmement dans
le creux de cette figure , et qu'il n'en
sortait que par la l)ouche , il iaisail un
f;rand hniit ; et les païens , trop cré-
dules, s'imaginaient entendre la voix
torrihie de c( tte prétendue divinité.
Pline rapporte qu'il > avait un grand
nombre de ces Sphinx dans les lieux
inondés par le JNil, pour connaître
raccroissement de ses eaux. Abcn
Vaschia , auteur célèbre , est au'isi
de ce sentiment. Le Sphinx , à cause
du sens allégorique que les Egyptiens
lui donnaient , était dépeint en deux
luanières , ou sous la forme d'un
monstre qui avait le corps d'un lion
et le visai;e d'une lille, où sous la fi-
gure duu lion étendu sur un lit de
justice. La première ligure était pour
marquer laccroissemeut du Nil ; et
la'secoaJe représentait Moinyhta ,
divinité égyptienne qui comman-
dait .Mir les eaux , et était couiuie la
directrice des débordements du Nil.
Ces figures ne sont pas une preuve
que ces peuples aient cru qu'on trou-
vait de semblabies animaux eu quel-
que endroit du monde. Ce n'étaient
que des end>lèmes et des caractères
sensibles qui exprimaient leurs pen-
sées ; et les Sphinx ne signifiaient
autre chose que l'élat où le Nil est
quand il inonde l'Egvpte. Comme
CCS iuondatious arrivent aux mois de
Juillet et d'Août, lorsquele soîeil par-
fouit les signes du Lion et de la
\iergc, et que les Egyptiens sont
nalurrlltmeiit juntes à f^ire de ces
sortes <1 unions monstrueuses; ils ima-
ginèrent cette figure rampant contre
teaC; (.omposée de la tête d'une iillc
S P L
et du corps d un lion , pour marqnsr
que le Nil se déi>ordait lorsque le
soleil parcourait ces deux signes.
Quelqti.s uns croient que de là est
venue la coutimie, chex les Egyptiens,
et ensuite chez tous les peuples de
l'Europe , de faire les luvaux , les
canelhs et les robinets de tontaines ,
en forme de tète de lion. Les anciens
mettaient aussi des Sphinx au-devant
de leurs temples , pour faire connaître
que la science des choses divines est
enveloppée de mystères et d'énigr.ies. :
Il le donnaient aussi pour attribut à
la Prudence et au Soleil, à qui rien
n'est caché. Auguste avait unS[:hiiix
sur son cachet ; hiéroglyphe par le- ^
quel il faisait entendre que les secrets
des gouvernauts doivent être invio-
lables.
Diodorc assure qu'on trouve dansj
l'Ethiopie , dans le pays des Tro-
glodytes , de vrais Sphinx , qui sont
d u!ie figure seiv'i*lable à celle que
leur donnent les peintres, excepté
quils sont plus vélos. Ces animaux ,
sont très doux et très dociles de leufi
nature , et ils apprennent aisément
tout ce qu'on leur montre. Aujour-
d'hui la représentation des Sphinx'
fait l'ornement de nos jardins : oi^
les met .'ur les rampes des terrasses «^
comme les deux Sphinx de marbre^
blanc qui sont à Versailles. "j
SpHr.AGiTtDEs, nom des nympheM
du moï t Cithéron ; d'un antre quu
leur était consacré , nommé SphraÀ
gidiiini.
Spicifera Dea , la déesse qui
poite des épis , Cérès.
SpiïscensisDeus, le dieu des épi-i
nés. On l'invoquait pour qu'il le
empêchât de croître dans les chamj
ensemencés.
Spim'ui.mcion , Spinturnix , 1|
même que le Sphinx.
Spio , nymphe , fille de Nérée
de Doris. /
SpLA^CHNOTOMOS , qui coripc lé
viscores , dieu qui , en ChypreJ
avait obteiui des autels en re^o^
naissance de ce qu'il avait appr
aux hommes à se réunir dans des fe*j
tins.' liac. Spliinchiioii , viscère^
Lcm.'iein, ^ couper.
Spleîuec».
s T A
SpleKbecr. ( Iconol. ) On la ca-
ractérise ; ar une lianie d ua aspect
imposant . vêtue d'une roite de pour-
pre enrichit d"or. La massue »ur la-
quelle elle s'appuie était , chez les
auciens , le sv bole des vertus ,
comme la chaîne et la niédaille dor
en étaient la réc<jnipense. Elle porte
une couronne d'fa-, acinthe, Heur t.é-
diée à Apullon ; et le îlainLean a lumé
quelle tient fait aliusion a léclat des
telles actions.
— DE ^OM. Ce sont à-peu-près les
mêmes attril.uts.
SroDius, lie cv/z</res,surnomd'A-
polloii. Rac. Syodoi. /''.Spo>dils.
SpoNDAULAVÎoyeur de llùte ou de
tout autre instrument, qiii durant le s;i-
crilice jouait à loreille du prêtre quel-
que air convtnab'e pour l'ein pécher
nie rien écouter qui pût le i istraire.
Spotimva.tjuipresideaiyxliiiiiés.
Ruc.SportiU-, traité. Apoiiou Spon-
dms a\ait à Thèhcs un aule! fait <KP
la cendre des vittiui* s. Là se prati-
quait une divination tirée de tout
I ce que l'on avait pu apprendre, soit
par la renommée , soit autrement.
Sponsor, garant, surnom sous le-
quel Sp. Portumius avait dédié un
temple à Jupiter.
SiABiLiNus, le même que Sta-
TANLS.
Stabilité. ( Iconol. ) La figure
dont on se sert pour caractéri-er ce
sujet est vêtue d ime draperie noire,
qui ne peni p!u'< être chaneée par la
laalure. Le cuite de raarhre sur le-
quel elle esi ;;s-ise , el les dcus p eux
pi.'.ntés u ii-}i!i> iih eu terre , t.ur les-
quels elle s'appuie, si^'nifient quelle
est ferme et iuuuuah'e.
SrABiHToR , if'ni soutient , qui
ajjennit, nom de Jupiter.
Staphylè , n ymi^he dont Bacchiis
devint amoureux : après l'avoir rendue
sensible , il la mctamorpLosa en
vi_ne , ou en grappe de raisin. Rue.
SUiph rlè , raisin.
I. Staphïlus, père d'Anius. Se-
lon quelques auteurs , il était fils de
Thésée et d' Ari;tiie , et selon d'.utres
de Racchus et d'Ei icône que ce dieu
trompa sous la forme d'une prapoe
de raisin. D'autres racoateut que Sta-
Tome ir.
S T A 593
phylus était un Lerf;er du roi Œnée,
et qu'avant remarqué qu'une des
chèvres qu'il conduisait revenait tou-
jours pins tard et plus f;aie que les
autres, il la suivit un jour, et la trouva
dans un endroit écarté, OlI elle man-
geait ou raisin , fruit dont l'usa/ije
avait jusques-là été inconnu. Sta-
phvhis en porta à Œnée , qui eu fît
du vin ; el ce fut du nom de ce roi
que les Grecs donnèrent à cette li-
queur îe nom d'Oiaos. Pivbus.
2. — Fiis de Silène.
Stata , déesse quon invoquait
pour qu elle arrêtât les iiicendies , ut
i icemlia slare-iU On l'honorait à
Rome dans le marché public , eu
aiUioiant de grands leux en sou hon-
neur.
^.SrATANCS, Statilinus , dieu au-
quel on faisait des vofux quand les
enfants commençaiî'nt à pouvoir se
■éouicnir sur leurs pieds.
S.ATiNA, déese romaine ; on l'in-
votjuait pour le même objet que le
dieu Statanus.
Stator, surnom que les Romains
donnèrent à Jupiter, parcequ'il avait
arïèté larmée roiuaine dans sa fuite.
Romains, \ovanl ses soldats plier dans
un co!i!b;it tonlre les Samnites , pria
Jupiter de rendre le courage aux Ro-
raaiiis. Sa prière fut exaucée ; et en
mémoire de cet événement Romulus
l>àtit un temple à cedjeu au pied du
mont Palatin , sous lelilre de Stator,
celui qui anèie. La statue qu'on lui
' c-in^acra représentait Jupiter delx)ut,
tenant la pique deia main droite, et
la foudre de la paut lie. Cicérou rap-
{lorle que le consul Flamniius, mar-
chant contre Annil al , tomba tout
u'uncoup , lui et son cheval, devant
Jupiter Stator; ce que ses tronpes
prirent pour un mauvais augure , ou
piutq^ pour un avis que le dieu lui
donnait de ne pas a^ler combattre :
mais le consul méprisa l'avis ou Tau-
pure , et fut battu à la journée de
Thrusv'nène.
Statve. L'origine en remonte aux
temps les plus reculés , et Cé'lrénus
en attribue l'invention à Saruch ,
bisafeul d'Abraham. D aljord on n'en
fît quç pour honorer les morts , mait
»
594
S T A
bientôt ce témoignage de respect dé-
généra en culte superstitieux , et l'on
finit par adorer ce qu'on avait a. nié.
Après l'argile , on employa la pierre
pour faire des statues, mais ce ne
furent que des masses informes. Les
Grecs perfectionnèrent l'art , après
l'avoir reçu des Egyptiens, et eurent
autant de statues qu'ils avaient de*
dieux ; ils les plaçaient au nu'Iieii des
temples dédiés h ces divinités , sur
un endroit éleA'é et fermé de tous
côtés. La coëffure ordinaire de ces
statues consistait à relever leurs
cheveux sur le front , et à les y re-
tenir avec un bandeau en pointe. On
leur mettait aussi ù la ma ii une es-
ijèce de long hitton courljé par le
laut , un des attributs de la divinité.
Il était défendu aux statuaijes 'd'y
mettre leur nom. Les Romains imi-
tèrent les Grecs , quoique IVuina
eût exclu toute figure du culte qu'il
établit en l'honneur de ses divinités.
Aj)rès!ui, la défense tomba, et Ion ne
vit que des statu» s dans les temples.
Les conquêtes amnèrent dans iai ville
les dieux despeu[)les vaincus , et dans
Jlome il V avait quatre cents vingt
temples oriiés de figures de divinités.
On distinguait plusieurs espèces de
statues ; i". celles qui sont plus pe-
tites que nature; 2°. celles qui sont
égales au naturel ; 3". (elles qui sont
plus grandes ({ue nature; 4' • celles
qui vont au triple et au-delà, et qu'on
appelle colosses. Les anciens repré-
sentaient des figures d'hounnes , dé
rois €t de dieux même, sous la pre-
mière esjièce : la deiixième était la
récompense des personnages distin-
gués par leurs talents ou leurs ser-
vices : la troisième était réservée aux
rois et aux empereurs ; et celles qui
av:.ient le douliie de la grandeur hu-
maine étaient affectées aux hé'os;
erifin la quatrième, c-à-d. la grandeur
colossale, était destinée aux dieux.
Chez les Grecs , les statues étaient
toujours nues , les artistes étant ja-
loux de l'ail e briller toute rexcellence
de leur art ; «hez les Ron«iins, elles
<'t: ieiit toujours cfjiivertes et lia-
Ldlées suivant l'état de celui qu'elles
r€ptéseutaieut. f^oy. PiLLADitM ,
S T E
Pygmalion , Pénates , Anchise
Thoas , Colosse, LaodAmie.
Stellé , Stellio , jeune enfani
changé en lésard. Cérès cherchant s;
fille , accablée de soif et de lassitude
alla frapper à la porte d'une ca-
bane , d'où sortit une vieille fenmie
nommée Eaulio, à qui elle demanda
à boire. Cette bonne femme lui ayant
présenté un breuvage , la déesse l'a-
vala avec tant d'avidité, qu'un jeime
enfant qui était dans la cabane ,
éclata de rire. Cérès , piquée , jeta
sur lui ce qui restait dans le vase , et
le changea en lésard. Rac. Stellio ,
espèce de lésard.
Stémes , fêtes athéniennes, où les
femmes s'attaquaient de railleries el
de brocards.
Stentor. Jimon, dans Homère.
jiretid la ressemblance de Stentoi*!
dont la voix était plus éclatante qu€
l'airain , et qui seul se faisait en-
tendre de p!us loin que 5o hommes
des plus roliustes ; sa voix servait
de trompette à l'armée.
StÉphanitès , exercice grec, où
le prix du vainqueur était une simple
couronne.
StÉph ANOPHORES , prêtres ou pon-
tifes particuliers d'un ordre distingué,
qui jiortaient une couronne de lau-
rier, et quelquefois une d'or, dans
les cérémonies publiques. Ce sacer-
doce était établi dans plusieurs villes
d'Asie, à Smvrne, à Sardes , ;i Ma-
gnésie du Méandre, à Tarse, et ail-
leurs, hac. St^phanos, couron;
Sterctlius, Stercutitis , i"
CUTus, Stei\quii.inus divinit
présidaient aux engrais. Qv
uns croient que c'était unsurni.iM «e
Saturne, comme inventeur de l'agri-
culture ; d'autres y reconnaissent la
Terre elle-même. On trouveau-siFau-
nus avec les deux derniers surnoms.
Stérilité. ( Iconol.) On la figure
par une femme sans mamelles , qui a
près d'elle la bêche et la charrue , et
coatemple avec tristesse Acs siHons
H*i!fi! n'a poussé que des épitM^s. On
rexf.rinie ern ore p;r une femme
d'un maintien languissant et d'un
visai'e rn<'lan(i»hi>ue. Elle s'appuid
sur une mule, et tient ime braucht
s T H
le saule ; attrilmts qui lui convien-
leat , comme ne portant de fruits ni
un ni l'autre. Elle tient et regarde
lu bouquet d'apios, plante de l'isle
le Candie , faite à-peu-près comme
la rue , et cpii a la même propriété.
Pline , 1. 20 , ch. 1 1 , dit (lue dans
le cœur de Tapios naissent de petits
^ers qui rendent stériles les femmes
et même les hommes qui en mangent.
StERKOMANTis, un des noms de la
Pvtiiie. Ce mot a la même signiUca-
tion (\a £ ngastriinythe. Rac. Ster-
noii , poitrine , sein.
i.StÉf.ope, un des plus habiles
for^TOîis de Vulcain.
1. — Une des fiiies d'Atlas, femme
d'Œnomuiis , roi de Pise.
3. — Nymphe , fenune de Mars.
4. — Fiie de Partliaon, et mère
iSes Sirènes.
5. 6. 7. 8. 9. — Filles d'Acaste , de
Cébrion , de Céphée , de Danaiis et>.,
de Pieiiron.
SïéropégÉrette , surnom £;rec de
Japiter, qui répond i\ Fuigttrator.
St^sichore , poète lyrique de Si-
cile , dont il ne nous reste que quel-
que^ fragments. Ce poète avant fait
des vers contre Hélène , les Tynda-
rides ses frères le rendirent aveuiile.
D n Crotoniate , envoyé par l'oracle
dana l'isle de Leucé, y trouva Hélène
vivante , mariée à Achille ; et cette
princesse lui recommanda d'avertir
St'sichore , à son retour en Sicile ,
qu'il n avait perdu la vue que pat un
effet de sa vengeance ; avis dont le
poète profita si bien , que peu de
temps après il chanta la palinodie.
C'est à lui qu'on attribue l'apologue
ingénieux de l homme , du cerf et
du cheval , c^u Horace , Phèdre et
la Fontaine ont si bien versifié.
i.Sthénélé, femme de Méné-
Lius , mère de Patrocle.
2. — Fil!e d'Acaste.
3. — Fille de D.maiis.
Stheneleia Proles, Cycnus, Cls
Je Sthéiiéius.
Sthénéleïtjs , Eur^'Sthée, fils de
Sthi'riélus.
fr . S THÉNÉms, roi d' Argos et de My-
ènes , fils de Pcrsée et d'Andromède.
S T O 595
pagnons d'Hercule dans son expé-
dition contre les Amazones, y fut
tué d'un coup de ilèche, et enterré
sur la cote de Paphiagonie. Lorsque
les Argonautes y vinrent , Sthéné-
lus obtint de Proserpine la j.er-
niission de venir voir ces héros , leur
apparut, et les pria de lui éieverun
tombeau sur le rivai;e.
3. — Fils de Capanée , fut im des
Episones qui renouvelèrent la euerre
do ïhèbes : il se trouva aussi au siège
de Troie , où il commaudait les Ar-
giens, avec Diomèn'e et Eur>ale.
Sthém.vde, déesse de la force,
suriiom de Minerve honorée à Tré-
zèiie. Rac. Sthc/ios , force.
Sthémes , fête argienne , proba-
blement en l'honneur de Minerve
Sthéniade.
Stuenids , fort y robuste , somotn
de Jupiter chez les Argiens.
S théko , une des Gorgones. Rac.
SUienos , force.
S^HÉ^OEÉE , femme de Prœtus ,
roi d Arf;os , porta son mari à faire
pé: ir Eellérophon , parceque ce
jeune prince avait refusé de consen-
tir à l'amour de cette princesse. V.
BBI.t.ÉROl'HON , PrcETIS.
Stichil's , Grec tué par Hector ,
dans \ Iliade.
Stilbé , fil!e du fleuve Pénée , eut
d'Apollon deux fils , Centaurus et
Lapithus.
Stilbo , /e reluis , nom donné à
Mercure comme réglant le cours de
la planète de ce nom.
SïiMicoN , berger , dans Virs^ile%
Stimula, déesse qui aiguillonnait
les hormnes , et les faisait agir avec
impétuosité.
SriPHiLus ou Stipheïds , un des
Centaures tués aux noces de Piri-
thoijs.
Stiritis , surnom de Cérès hono-
rée à Stiris , en Phocide. Sa statue
tenait un flambeau de chaque main.
Stophée , surnom de Diane.
Stophies , fêtes que l'on célébrait
à Erétrie en l'honneur de Diane.
Hésichius , qu ,en parle, ne nous
apprend point leur origine.
STOEJUNKARE(.>/)^fA.Z>ap;>0«.),
divùûlé adorée par les Lappons. Elle
Pp a
5g6 5 T O
est inferifure à Thor, autre divinitt?
des mêmes peuples ; et c'est ce que
son nom même désigne. Junkarc
si£;nifie gouverneur : c.-A-d. que
Thor le commet comme son lieute-
nant pour jsouverner les hommes ,
«t plus particulièrement encore les
bêtes; car c'est à lui que les Lappons
s'adressent lorsqu'ils vont à la chasse,
pour obtenir un heureux succès. Les
rochers , les marais , les cavernes ,
sont des lieux spécialement consa-
crés à Storjunkare ; et c'est dans ces
endroits;que les Lappons assurent que
ce dieu daiene souvent les honorer
de sa visite. Storjunkare est fait de
pierre , et sa statue est travaillée
avec la dernière grossièreté. Souvent
même les Lappons ne se donnent pas
Ja peine de façonner la pierre dont
ils veulent faire un dieu. Ils la lais-
sent Lrute telle qu'elle se trouve dans
les niontaf;nes ; et comme de pareils
dieux ne leur content j?uère à faire ,
quelquefois autour de la principale
pierre qui leur représente Storjun-
kare , ils en placent plusieurs autres
auxquelles ils donnent les titres de
femmes, de fils onde filles de ce dieu.
Ils lui donnent amsi , i\ peu de frais ,
une famille aussi nomnreusp qu'il
leur plaît : ils sont persuadés que
-c'est Storjunkare hii-mème qui les
dirige dans le choix des pierres des-
tinées à le représenter , lui ou ses
enfants. Ils l'cgardent aussi ce dieu
connue le protecteur de leurs mai-
sons ; et , dans chaque famille , on
lui rend des honneurs particuliers
devant la pierre qui le veprésente.
Les sacrifices que les Lappons of-
frent h Storjunkare ont cela (Je parti-
culier , qu'on passe un fil rouge au
travers de Toi'eille droite de la vic-
time. Celui qui sacrifie prend le
bois et les os de la tête et du cou de
la victime , avec ses ongles et ses
pieds. Tout cela se porte sur la mon-
tagne censaorée à Storjunkare , en
l'honneiu' duquel la victime a été
immolée. Arrivé h\ , le dévot Lapnon
frotte la pierre qui représente le dieu
avec le sang et la graisse de la vic-
time. Il place derrière la pierre le
bois du i"«aae immolé. Il attathe
S T O
les parties naturelles de lanimal an
bois du côté droit de la tête , il en-
tortille au bois du côté gauche un fil
rouge auquel pendent un morceau
d'étain et une petite pièce d'argent.
Ils font quelquefois des festins en
l'honneur de ce même Storjunkare ;
alors ils tuent la victime auprès de
l'idole , font cuire sa chair , et s'en
régalent avec leurs amis ; mais ils ne
mangent que la chair de la tête et du
cou de la victime. Il arrive quelque-
fois que la montagne où réside Stoi-
juuKarf est d'un accès sidifKcile, que
pour s'épargner la peine d'v m;»nter,
les Lappons immolent la victime au
pied de la montagne ; mais alors ilj
trempent une pierre dans son sang ,
et la lancent vers le haut de la mon-
tagne , afin qu'elle serve de preuve it
Storjunkare du sacrifice qu'ils vien-i
nent de faire en son honneur. LeS
Lappons rendent les mêmes honneurs
aux images de Storjunkare quà celles
de Thor , c.-à-d. qu'ils les renou-
vellent deux fois l'année. Celle cé-
rémonie consiste ii orner la pierre
consacrée , en été , de branches Je
houleau , et , en hiver, de branches
de pin ; et si dans ce momeni il«
trouvent la pierre légère et f;:
lever, ils espèrent que le dieu i(
vorisera; niais quand ils sentent < > ne
pierre pesante , ils craignent qnc ''e
dieu ne soit en colère , et ne
fasse «lu nul. Alors ils songent
moyens de prévenir cette colèi^
l'instant même ils lui promc .
quelques nouvelles victimes.
Stoudek£tz ( M. SI.) , lac -
qui se trouvait dans une éj;
forêt de l'isle de Rugen , et qu ado
raient les habitants de la contrée. O
lac était très poissonneux; mais I<
respect qu'on avait pour la sainteli
de ses eaux ne permettait pn^ ' '
prendre un seul poisson. Les S!:
adoraient de même les soin
fleuves et l.'ics , et entr'autres le I 'j
ntibe et le Bog. La mort eût t't ' '
peine de quiconque aurait eiif'
les usages de la superstition. O
lébrait des fêtes en leur honnein
c'était sur-tout au printemps, an
ment du dégel, qu'on témoigiaait i"
s T R
de ferveur. On plongeait des hommes
dans leurs eaux, et niémeon les y
novait par piété.
Stratagème. ( Iconol. )0d peint
un soldat armé , qui est aux ajzuets
derrière un retranchement palissade.
Il couvre un piè|;e en étendant des-
sus une draperie d étoffe dur. Près
de lui est un renard , attrilml de la
ruse.
1. Stratius , hellUjueux y sur-
nom de Jupiter.
2. — Ln des fils de Nestor.
i.Stratomce, fille de Thcspius.
2. — Fille de Fleuron.
Strenia , déesse romaine qui pré-
sidait aux pr^jents qu'on se faisait
le preciicr jour de lan , et quon
nommait Strc/ia , étrenne ; on cé-
lébrait sa fête le même jour , et on
lui sacrifiait dans un petit temple
pro< lie de la voie sacrée. On en fait
aussi une déesse qui présidait aux
présents et aux profits inattendus.
Stkema , déesse qui apissjiil ou
faisait aeir avec vigtieur. Elle était
opposée à la déesse du repos. Les
Ron ains lui avaient érigé un teniple.
f^. Agéxorie.
Striba, ou Striboro V W. SI. ) ,
divinité de Riew , oii sa staine fut
aussi érigée par ordre de Wladimir.
On ne sait rien de plus sur son sujet»
Stricte , mouchetée , chienne
d Actéon.
SfRi-RAMA-NAOMr ( M. Ind. ),
fétc qui tombe le neuvième jour
après la pleine lune dans le mois
d Avril , et qui est très célèbre dans
les temples de Wishnou ; c'est le
jour de la naissance de Piama : elle
dure neuf jours. Chaq ;esoir on pro-
n?èue le dieu processionnellement
dans les rues sur différentes mon-
tures,et au reîouron l'expose dans un
Madan, ou repos<iir du temple , pour
y recevoir les adorations du peuple.
Stritaichevanals ( 3/. Ind. ) ,
troisième subdivision dans la tribu
des Brahmes. Ce sont proprement
les Brahmes de Wishnou ; ils sont
chargés des cérémonies dans ses
temples , et sont dans leur secte ce
que les Sivébramnals sont dans celle
de Siva. C'est de leur tribu que se
S T Y Sgr
tirent les Gourous de Wishnou ,
nommés ^djaners. Cette tribu se
subdivise en deux autres , dont le*
opinions difïèreut sur la nature de
Dieu ; l'une se nomme V adahalers ,
et Fautre Tngu.'ers. On les dis-
tingue par le signe dn front , qui
ressemble à un upsilon : celui des
premiers descend sur le nez , et se
tennineen pointe ; !es Icrds en sont
blancs, et la marque du niilieujaime:
le signe des derniers se termine en
s'arrondissant entre les deux sourcils;
les bords en sont blancs, et la marque
du milieu rouire. Le blanc repré-
sente Wishnou ; le jaune et le rouge,
Lackshmi son épouse. C est à leuP
lever et a jeun qu'ils doivent mettre
CCS sipucs.
Stkophades , isles de la mer lo-
nie ne , sur la côte du Péloponnèse f
habitées autrefois par les Harpyies,
aujourd'hui par des moines.
Strophe us, surnom de Mercure «
qui désire un homme adroit et rusé
dans les afiaires. Rac. Strophe , dé-
tour.
1 . Strophius , roi de Phocidc ,
avait épousé Anaxibie , soeur d'Aea-
memnon , dont il eut P\lade. Ce fut
lui qui sauva Oreste, encore enfant,
de la cruauté d'Episthe.
2. — Fils de Pjlade et d'Electre.
Strlfertaires, hommes pi-éposés
pour purifier les arbres foudrotés»
Cette purification consistait à oiïrir
des càteaux sciis ces arbres.
STRYM^o, fille du dieuScamandre,
et femme de Laomédon.
1 . Si RYMOS , fleuve de Thrace, sur
les bords duquel Orphée déplorait la
mort d'Eurydice.
2. — Fils de Mars.
StrvmokhjS , pierrier qui , dans
V Enéide , a la main droite coupée
par Halésus.
Stupidité. Cochin, n\>Tks Ripa ,
Tallé^orise par une femme vêtue né-
gligemment, coiu-onnée de narcisses»
et qui en tient dans sa main. Elle est
appuvée ^ur une chèvre qui broute
des feuilles de la plante nommée
Chardon roland. Voy. Sottise.
Stygius, surnom de Jupiter, lorfr^
qu'il représente Pluton .
Pp S
SgS S T Y
StyckÉ , fille fie D;inaûs.
1. Style, Flétri, tendre, et hé-
roïque. ( Iconol. ) On l'exprime par
■un eénie qui soutient une corne d a-
hondance remplie de fleurs , de lu^rte
et de laurier.
1. — PLK et CHATIE. ( Iconol.)
On le désigne par un f^énie qui tient
une plume et une lime entourées de
flenr>.
Stymphale, lac d'Arcadie : il y
avait sur ce lac des oiseaux mons-
trueux, dont les ai!rs, la tête et le bec
étaient de fer, et les onples extrê-
mement crochus : ils lanç:;irnt des
dards de fer contieceux qui les atta-
quaient ; le dieu Mars les avait
lui-mèuie dressés au combat. Ils
élaientcnsi jjrand nombre, et d'une
f;rossi ur si extraordinaire , que , lors-
qu'ils volaient , leurs ailes étaient ia
clart<' du soleil. Hercule, ajantreçu
de Miiierve tme espèce de timbales
d airain propres à épouvanter ces
oiseaux , s'en servit pour les attirer
hors ciu bois où ils se retiraient , et les
extermina à coups de flè(;lfes. On croit
qu'il s'ajjit ici de queirjues troupes de
bri>:ands qui ravageaient !a campagne,
*;t détruisaient les passants aux en-
virons du lac Stvmphale. Hercule
trouva peut-être le moyen de les faire
sortir de leurrelraile , et les fit périr
avec le secours de ses compagnons.
Styvphalie , Diane , honorée à
Stymphale , oi elle avait une statue
de bois doré , et un temple dont la
voûte était ornée de figures d'oiseaux
stymplialides. Sur le derrière du
temple on voyait des statues de marbre
blanc , qui représentaient de jeunes
filles avec des cuisses et des jan)bcs
d'oiseau. Les habitants deStMiipliaie
éprouvèrent . dit-on . la colère de la
déesse d'une manière teirible. La fête
de Diane était négligée , on n'y o\y-
servait p'us les cérémonies prescrites
{lar la coutume. Un jour les eaux du
ac grossirent au point d'inonder la
campagne l'espace de plus de quatre
cents stades. Un chasseur qui lan-
çait une biche se jeta à la nage d.nns
cette espèce de 'ac, et ne cessa de
poursuivre l'animal jusqu'à ce que ,
tombé» tous deux dans le même
S T Y .
gou(Tre,ils disparurent et se noyèrent. 1
Les eaux se retirèrent à l'instant, en ^
moins dun jour la terre parut sèche. |
Depuis cet événement , la fête de j
Diane se célébra à Stymphale avec i
plus de pompe et de dévotion. .
Styracite , surnom d'Apollon ,j
f»ris du culte qu'on lui rendait sur j
e Slyracion , nionf.igne de Crète. !
Styrus , roi d'Albanie, auquel!
Eétès promit la main de sa fille Mé-j
dée , pour obtenir ses secours contre)
les Argonautes. 4
SïYx , fontaine célèbre que la my- j
ihologie a placée dans le pa>s ('es-
ombres, était, ainsi une la plupart i
des autres fleuves, sitx:ée en Egypte. :
Ce fut près de ses bords qu'Isis ense-
velit les membres de son époux Osiris,
que l'assassin Typhon avait inhumai-
nement cachés , ot qu'elle avait ras-
semblés avec peine. Elle choisit pour'
cette sépulture le Styx , parceque
l'accès en était difficile , et que ses
eaux, murmurant avec un bruit sourd,
inspiraient une sombre tristesse.
Celte fontaine conserva long -temps
son nom dans cette contrée , et PLo-
léiiiée en fait mention.
Orphée , en apportant aux Grecs
la falJe des Enfers , n'oublia pas de
leur parkr du Styx. Les poètes eu
firent une nymphe , fille de l'Océan
et de Téthys ; »< etdetous les enfants
» à qui ils avaient donné le jour , dit
» Hésiode , elle fut la plus resp-c-
» table. » Palîas , fils de Créius tt
d'Eurybie, en devint amoureux, et
la rendit mère deZélus, de la nynijilio
Nice, de la Force et de la Vict
Lorsque Jupiter . pour punir
gueil des Titans, appela tous les n.-
mortels à son secours , ce fut Styx
qui accourut la première avec ccWk
famille redoutable. Le maîtrr
dieux , charmé de ce dévoueni'
la combla de bienfaits. « Il ] i. « ,
» dit Hésiode , pour commen .iix
» tous ses enfants ; et , par ladistmc-
» tion la plus flatteuse ,il voulut qu'elle
» fût le lien sacré des promesses des
» dieux ; et il établit les peines le^
» plus graves contre ceux cpii vio-
» leraient les serments faits en son
» nom. >»
s T Y
En jurant pnr le Slys, il faHr-it,
iuivniit Homère , que les dieux
îusseiilnnemaméten(iue sur la terre ,
et l'autre sur !a mer.
Les uns, pour trouver l'étymoloeie
\w nom de Slyx , ont eu recours à
'héltreu , et ils l'ont fait dériver
[lu mot nid-stoiifi, l'eau du silence ;
i'autrcs, du mot f;rcc stagma, goutte,
:e qui distille peu-à-peu. Ce nom
hait ori;;inaire d'Egypte ; et loin
l'avoir été formé par le erec , il a pu
y introduire le mot stagma ; car
Dette langue adopta plusieurs mots
ies Egyptiens, et sur- tou t les noms
de leurs dieux. Les Arcadiens don-
nèrent fnsuile , par analogie , le
nom de Styx à une fontaine de leur
montrée , située près de la ville de
Nonocris. Ses eaux découlaient in-
>cnsil>!einent d'un roclier fort élevé,
et formaient un petit ruisseau qui
illait se mêler aux ondes du fleuve
Craliiis.
Outre la fontaine d'Egypte et celte
dernière , on en connaissait encore
me (le ce nom près du port Lucrin
et du lac Averne , en Italie, et une
autre au milieu del'Arahie heureuse ;
preu\e certaine que le nom Slyx
n'était pas grec , mais formé par la
langue égyptienne , qui fut en u,«age
dans l'Araljie , et qui y exprimait
sans doute une eau qui s'exprime
p>tr lenteur.
On représentait aussi le Styx sous
^a figure d'une femme vêtue de noir,
et se reposant sur une urne dont l'eau
p'échappe à peine. Quelquefois on
la voit dans son palais qui était une
grotte souterraine , « soutenue , dit
» Hésiode , par des colonnes aussi
» éclatantes que l'argent. » Le poète
décrit ainsi ces crystaux ou stalactites
qui se forment d'ordinaire dans les
cavités , où l'eau qui distille des
rochers se congèle avant cjue d'être
tombée :
« Celle du Styx , dit Hésiode ,
T» fcrme sous terre im ruisseau tou-
» jours couvert d'une sombre nuit.
» Eîle co'.i'e dans le Tartare ; mais
» la dixième partie est réservée pour
» la punition des dieux parjures.
» Quiconque d'entr eux s'est reudu
S T Y
59?)
» coupable deinriire rni an sans
» respiration , sans parole et sans
» vie ; il est étendu sur un lit dans
» un en,iourdissemeut total, et privé
» du nectar et de l'ambrosie. A la
» fin de ce terme, sa punition n'est
» pas finie ; il est «éparé pour neuf
» ans eucore de la compagnie des
» dieux. Il n est aiîmis ni à leurs as-
» semblées , ni à leurs festins ; et ce
» n'est qu'après ce temps «ju'il peut
» rentrer dans tons ses droits. »
C'était Isis qui , par ordre de Ju-
piter , allait puiser cette e;:u redou-
table ; mais le poison qu'elle conte-
nait était si subtil qu'il brisait tons
les vaisseaux oi'i on le renfermait ,
excepté ceux faits avec de la corne
de cheval. ^
Le fondement de cette fab!e est
■ peut-être l'usage où furent les Grecs
de se servir de l'eau du Styx pour
éprouver les coupables , comme les
Hébreux employaient les eaux anières,
et les Celtes l'eau du Rhin , pour dé-
couvrir les adultères. Peut-être aussi,
comme leau de la fontaine Stvx
était extrêmement froide , ceux qui
en buvaient inconsidérément pre-
naient-ils une extinction de voix que
la superstition crut devoir attribuer
à une violation de serment.
Suivant PlaLoii , les ondes du
Styx étaient bleuâtres ; et les pois-
sons qu'elles contenaient étaient si
petits et si décharnés , qu'à peine
pouvait-on les appercevoir. Ils étaient
noirs , ainsi que tous les reptiles af-
freux qui séjournaient sur ses bords.
C'était encore dans les eaux infecte»
du Styx que les Grecs placèrent les
traîtres et les calomniateurs. Cette
idée de plonger dans de» marais fan-
geux les âmes des méchant* semble
appartenirà tous les peuples idolâtres;
et les sauvages de nos jouis croient
encore que leurs ennemis et les per-
vers vont habiter , après leur mort ,
des lacs éloignés et infncls, où ils
doivent souffrir mille peines.
Les peuples d'Italie, quiregardaient
comme des dieux tous les lacs et tous
lès fleuves de leur climat, qui ado-
raient le lac d'Albe , le lac Fucin ,
ceux d'Aricie et de Cirtilie , le*
Pp4
6oo SUA
fleures Clituninr et Nnmîin? , qnî
se prosternaient devant Ifs e'tan,£s de
Marica , la fontaine Jimirne , et les
eatTX Férentines et de Féronie ,
prirent facilement des Grecs leur
respect pour le Stjx et les aulies
fleuves infernaux. Aussi voit-on sou-
vent leurs noms et leurs attributs
dans les ouvrages de leurs plus cé-
lèbres poètes ; et s'il v a peu de rno-
iiinnents qui les repre'sentent parmi
eux , c'est que pendant lonp-temps,
et depuis le rèpne de Numa jusqu'au
consulat de Cornélius Cethegus , les
Romains et les peuples voisins, soup-
çonnant avec raison l'incorporai! lé
des dieux , refardèrent comme une
impiété l'usage des nations qui osaient
les peindre et les sculpter.
SiADA , ime des déesses qui pré-
sident au mariage. C'est la même
que la suivante.
SuxDfiLA, déesse de la persuasion
et de l'éloquence , fille de Vénus et
sa compagne chérif.
SuAN-MiNG ( M. Chin. ) , métier
de diseur de bonne aventtire. La
Chine est pleine de gens qui calcu-
lent les nativités, et qui , jouant d'une
«spèce de téorbe, vont de maison
en maison pour offrir à chacun de
lui dire sa bonne ou mauvaise for-
tune. La plupart sont des aveugles ,
et le prix de leurs services est d'en-
viron deux liards. Il n'y a point
d'extravagances qu'ils ne débitent
sur les huit lettres dont l'an , le jour,
le mois et l'heure de la naissance
Sont composés. Ils prédisent les dis-
grâces dont on est menacé ; ils pro-
mettent des richesses et des honneurs,
du succès dans les entreprises de
commerce , et dans l'étude des
sciences ; ils découvrent la cause de
vos maladies et de celles de vos en-
fants , les raisons qui vous ont fait
perdre votre père et votre mère, etc.
Les infortunes viennent toujours de
quelque esprit que vous avez eu le
malheur d'offenser ; ils vous conseil-
lent de ne pas perdre de temps pour
l'appaiser , et de faire appeler
Î)romptement un certain brahme. Si
es prédictions se trouvent fausses ,
le peuple se contente de dire : «Cet
SUC
» Iiomme entend ni.'l son métier. »
SuBDiAi.Es , temples découverts
et en plein air , mais dont l'enceinte
était environnée de portiques. Rac.
iSub dio , à l'air. F . Hypèthrf.s.
SuBiGus, un des dieux qui pré-
sidaient à la consommation du ma-
riage. Kdc.Subigere, «oiunettre.
SuBji eus , un des dieux du ma-
riage. Rac. Jugiim, joug.
StfBRl^CI^ATOR , ou SUBP.I'KCA-
TOR , un des difux des laboureurs.
SuBSOLAKus , vent d'est. V. So-
LANUS.
Substance { Iconol.) , ce qui
constitue chaqi'c chose. On person-
nifie la substance matérielle par
une belle femme dans un juste em-
bonpoint , couronnée de pampres ec
d'épis de bled , et pressant ses ma-
melles , dont elfe fait jaillir le lait en
abondance.
Subtilité de génie, (/co/io/.) Les
Grecs allégorisaient ce sujet par une
Minerve qui tenait un javelot sur la
tête d'un sphinx.
Si ccÈs , divinité à laquelle les
Grecs rendaient un culte particulier ,
et avaient érigé un temple et des
statues. Ce dieu était représenté
tout nu , proche d'un autel , tenant
une patère dans une main , et dans
l'autre des épis et des pavots, f^.
Bonus Eventts.
SuccoTH. C'est ainsi que les .Tuifs
modernesnomnicnt la fête des tentes
ou des tabernacles, qu'ils célèbrent le
i5dumoisdeTisri,oudeSeptemf re^
en mémoire des tentes sous les-
quelles leurs pères habitèrent si
long-temps dans le désert , après
être sortis de l'Egypte. Chacun fait
auprès de sa maison , dans un lieu
découvert , une cabane couverte de
feuillages , et décorée en dedans de
plusieurs ornements. Les rabbins
ont fait plusi^-urs remarques subtiles
sur la hauteur et sur la largeur que
doivent avoir ces cabanes. Pendant
les huit jours que dure la fête , les
Juifs n'ont point d'autre logement
^ue ces cabanes. Ils y prennent leurs
repas ; et quelques uns même y cou-
chent. L'office qui se fait pendant
ces jours dans la synagogue est ac»
SUD
compa/rnë d'une cérémonie parlicn-
hère. Les Juifs font chaque jour une
espèce de procession autour du pu-
pitre qui est au milieu de la syna-
^oi^ue , tenant dans la utain droite
une branche de palmier, trois de
myrte, et deux de saule, liées en-
betuble , et dans la main gauche une
branche de citronnier avec son fruit ,
en agitant ces branches vers les
quatre parties du monde. Le sep-
tième jour lie la fêle, qui est le plus
«Jemnei , ils font sept fois le tour
du pupitre, tenant seulement des
l/runches de sau!e. Le dernier jour
de cette fête , on aciiève de lire tout
le Pentatf uque , et l'on choisit deux
hommes que l'on nomme époux de
la loi , dont l'un lit la fin du Penta-
teuque , et l'autre le recommence.
Le premier se nomme Laf'an-ïhora,
et le second Ladan-Baréséid. Après
la cérémonie , ils sont tous deux re-
conduits dans leur maison en grande
pompe , escortés de leurs parents ,
de leurs amis , et d'une foule de
peuple. Ce jour est spécialement
consacré à la joie , et on rap{>elie
Sinicha-Thora , ou joie pour la loi.
St CCLEES , espèce de Sonses qui
prenaient ia forme de femmes , au
contr;;ire des Incubes qui prenaient
celle dhonunes. On les rangeait
dans la classe «Jes dieux rustiques.
SucMus , crocodile apprivoisé
Îu'on honorait h Arsinoéen Eevpte.
4cs prêtres l'ornaient magnifique-
ment le jour de sa fête , et les dé-
vols à cette divinité venaieut lui
présenter du pain et du vin.
SucRON , Rulule tué par Enée.
SucuL.ï , nom que les Latins
donnaient aux Hvades.
SuoR.A. C'est ainsi qu'on nomme
la robe dont les mages des Guèbres
sont revêtus. Cette robe est dune
couleur qui tire sur le rouge. Elle a
des manches extrêmement larges ,
et descend jusqu'à la moitié de la
jambe. Les mases l'attachent avec
une <!teinture qui fait deux fois le
tour de leur corps , et qu'ils nouent
derrière le dos. Cette ceinture est
ordinairement de laine , ou de pcil
de chuiueau.
S U M 6oi
SuFFiBL'Li,M , voiie blaTic dont
les vestales se couronnaient ia tète ea
sacrifiant ( rac. Fibuta ) parcemie ce
voile était attaché avec une boucle
ou acn.ffe , de crainte qu'il ne
tombât.
SuL^vrs , divinités champêtres ,
qu'on trouve au nombre de trois sur
un ancien marbre; elles sont assises,
tenant des fruits et des épis. On ne
sait point l'origine de leur nom.
SvtFi , dirinités honorées des
Gaulois , et dont on ne connaît ni
le culte ni les fonctions. On les croit
pourtant assez modernes , et peut-
être le modèle des Sylphes.
SuLMos, un des capitaines de
Turnus , tué parNisus.
Sûmes. Les Carthaginois hono-
raient Mercure sous ce nom , qui si-
gnifiait , en langue punique , le mes-
sager des dieux.
SuMMANUS, nom sons lequel le*
b^ibitar.ts du Latium invoquaient
Pluton , et qui signifiait le souveraia
des Mânes, Sunimus yianium. Les
Etrusques lui attribuaient les foudrfS
nocturnes, et celles qui descendaient
en ligne droite , au lieu que les of'li-
ques venaient de Jupiter. On lui
éleva un temple superl)e sur un mont
près àf Pisfoiium, encore appelé
de nos jours Monte Sutnaiio. Titus
Latins porta son «ulte à Rome. Les
tempêtes ncK-turnes , dont on la
croyait auteur, plus redoutables mie
celles de jour, lui firent rendre des
hommages pîus respectueux qu'à
Jupiter lui-même. Sa statue était
placée sur le sommet du temple du
maître des dieux. Un coup <'k
foudre ayant fait tonil er sa tête ,
l'empire , sur la foi des augures, se
crut menacé d'un grand péril , et
les alarmes ne cessèrent que lorsque
le hasard ou l'adresse des prêtres
l'eut fait retrouver près du Tybre.
Snnimanus eut depuis un temple
près de celui de la Jeunesse, et un
autel au Capitule. Sa fête se célébrait
le ^4 ^^ Juin. On lui immolait deux
moutons noirs , ornés de bandelettes
noires. Cicéron raconte que Sunnna-
nus avait une statue de terre , placée
sur le faite dû temple de Jupiter.
6o5
S u o
Cftte sL'itne ayant éW; frappi^e do la
fondre , et la tète ne s'en étant tronv'ie
mille part .les aruspices consultes ré-
pondirent que le tonnerre l'avait jetée
dans le Tybrc ; elle y fut effective-
ment trouvée entière à l'endroit qu'ils
avaient désigné.
Sr/NiADE. Minerve était ainsi
nommée du promontoire de Sunium,
oi elle avait un temple. Il en reste
eneore dix-neuf colonnes ; ce qui a
fait donner à ce promontoire le nom
de Cap Colonne, qu'il porte aujour-
d'hui.
SuKNA ( M. Cell. ) , nom du
Soleil dans VEdda, qui suppose que
cet astre court \ îte narccqii'il craint
un loup toujours prel à le dévorer ;
explication populaire des éclipses.
( /' . Make.) Avant d'être engloutie
par le loup Fenris , cette déesse ( le
Soleil est féminin dans les langues du
nord ) aura mis an jour une fille aussi
helle , aussi Lrillante qu'elle-même,
qui marchera sur > les traces de sa
mère , et éclairera un monde nou-
veau, né des cendres du premier.
SuNNET ( M. Mah. ) , devoirs
qui ne sont pas de droit divin chez
les Turcs, et dont on peut se dis-
penser sans encourir l'indignation de
Dieu et de son prophète.
SuovETAur.iLiA , ou Ics Sacrifices
du bélier, du verrat et du taureau :
c'étaient les plus grands et les plus
considérables sacrifices que l'on fai-
sait à Mars. Ce sacrifice se faisait
par la luslralion ou l'expiation des
champs , des fonds de terre , des
armées , des villes et de plusieurs
autres choses , pour les sanctifier ,
ou les expier , ou les purifier , et
attirer la protection des dieux par
cet acte de religion. Les Suovetau-
rilia étaient dislinirués en grands et
petits : les petits étaient ceux où on
immolait de jeunes animaux , un
jeune coelion , un agneau , un veau ;
les grands étaient ceux qui se fai-
saient avec des animaux parfaits qui
avaient toute leur taille , comme le
verrat, le Iiélier, le taureau. Avant
les sacrifices, on faisait faire à ces
animaux trois fois le tour de la
chose dont on voulait faire l'expia-
S U P
tion , comme le dit l irgilc : << Que la
» victimequidoitèlreoifertesoit pro-
» menée trois fois autour des mois-
» sons. » Le verrat était toujours im-
molé !e premier, comme l'animal qui
nuit le plus ;:ux semences et aux mois-
sons, et successivement le bi.'lier et
le taureau. Les Suovetaurilia étaient
chez les Romains un sacrifice à
Mars : mais chez les Grecs ce sa-
crifice était offert ù d'autres dieux ;
dans Homère à INeptune, et à Es-
culape dans Paitsanias , comme
aussi à Hercule , et peut-être à
d'autres encore.
Superbe ( /co«o/. ), la soif des
grandeurs et la complaisance outrée
pourson mérite personnel. On la peint
sous les traits d'une belle femme ,
dans une attitude altière , vêtue ri-
chement ; sa coëffure est chargée
d"or et de perles. Attribut , un paon
qui fait la roue.
SuPERBENNiA , fds d'Ixora dieu
indien , et de Paramesséri , est adoré
par les Indiens , qui le représentent
avec six faces et douze bras. Ils ra-
content r^ue Paramesséri, se bai-
gnant un jour dans une citerne, vit
passer six tisserands qui jetèrent
sur elle des regards amoureux. Elle ,
de son côté , les regarda assez ten-
drement. Ce fut de ces regards nni-
tuels que naquit Superbennia. hes
tisserands , qui le regardaient , avec
quelque raison , comme leur fils , se
chargèrent de son éducation , et s'en
acquittèrent avec tant de succès, que
lorsqu'il fut grand , Ixora , charmé
de son esprit , ne fit point difficulté
de l'adopter. Superbennia était fort
agile , et aimait les exercices du
corps. Il se promenait souvent monte
sur un paon , dont Ixora lui avait fait
présent. Son frère Quenavadi n'était
pas , à beaucoup près , si alerte y
sa monture n'était pas si avanta-
tageuse , car il n'en avait point
d'autre qu'une souris. Mais , en ré-
compense , il était beaucoup plus
rusé : en voici une preuve : Ixora ,
leur père , avant pronus de donner
une belle figue à celui des deux qui
ferait le plus promptement le tour
de la montagne de Calaja , Super-
s U P
bennia partit tonmie un éclair ,
monté sur son paon , et se promet-
tait bien de se récaler de la figue ;
mais Ouenavadi , laissant son frère
prendre le devant, alla par provision,
manger la figue qui était exposée à
l'entrée de la carrière ,co!unie le prix
du vainqueur. Saperbennia, après
avoir achevé sa course , fut très sur-
pris de ne plus trouver de figue. Il
entra dans une furieuse colère contre
son frère , et il fallut qu'Ixora , pour
l'appaiser , lui donnât une autre
figue.
SlperhumÉral. T^. Ephod.
StPEnsïiTioN. Ripa et Cochin la
représentent par une vieille femme
qui a une chouette sur la tète , une
corneille à côté , un livre sous Je bras,
un cierge à la main , des amulettes
au cou, et qui contemple un tableau
où sont tracées les étoiles , dont elle
croit les influences dangereuses. On
lui donne aussi un bandeau , et on v
joint le voi des oiseaux et les pc'\ilets
sacrés , ou telle antre superstition
des anciens. V . ScRtPULE.
Supplication , cérémonie reli-
gieuse ordonnée par le sénat rc-
main pour appaiscr les dieux , les
supplier d'être propices, pu pour les
remercier de faveurs reçues , telles
qu'une victoire signalée. On étendait
à terre des lits magnifiques dans les
temples, au pied des autels , et les
sénateurs allaient avec leur famille et
le peuple chanter des hymnes et
présenter des offrandes de Heurs odo-
riférantes. Les dnumvirs étaient
chargés de ces sortes de fêtes. Dans
les commencements de la républi-
que, elles ne duraient qu'un jour ou
deux ; mais dans la suite ce nombre
fut considérablement augmenté en
Froporlion de l'agrandissement de
empire. L'ne jeune vierge , gra-
cieuse , couronnée de laurier , à
genoux sur un de ces lits , et parant
un autel dune guirlande de fleurs ,
est l'allégorie de la Supplication.
Svvvoin\TM, suppléants , gladia-
teurs que, dans le combat , on met-
tait à la place de ceux qui avaient
été vaincus.
5upf.j^A:siA (iW. I/id.), second
SUR 6o3
fils de Shiva. Son père le fit sortir
de son œil tiu milieu du front pour
détruire le géant Soura-Parpma. Ce
dernier, à force de pénitciices, avait
obtenu le gouvernement du monde
et l'iminortalilé ; mais il devint si
méchant que Dieu fut obbgé de le
punir. Il envoya contre lui Supra-
manya , qui le combattit inutile-
ment pendant dix jours ; mais en-
suite il se servit de la ifclle , arme
qu'il avait reçue de Shiva et qui
coupa le gf'ant en deux ; ces deux
parties se changèrent, 1 une en paon ,
et l'autie en coq. Supramauya leur
donna un meilleur cœur, et pour
lors ils reconnurent Sh va. Il enjoi-
gnit au paon de lui servir de mon-
ture , et au ccKj de se tenir dans le
Î)avillon de son char. Aussi , dans
es temples particuliers qui lui sont
consacrés , tt dans tous ceux de
Shiva , où il a toujours une petite
chapelle, il est représenté monte
sur un paon avec six tètes et di^uzc
bras , ayant à ses cotés ses deux
femmes.
Sura'dÉvÉ ( 31. Ind. ) , déesse
du vin , née , suivant les Indous ,
de l'Océan mêlé avec la montagne
Mandar; fahle qui semble indi«pier
que ces peuples viennent origi-
nairement d'un pays où le vin était
regardé comme une faveur des dieiLX ,
quoique , depuis , les dangers de l'in-
tempérance aient décidé leurs sages
législateurs à interdire l'usage des
liqueurs spiritucuses.
SiiRETÉ. ( Icon. ) Sur nne an-
cienne médaille de Macrin , elle est
figurée par une femme qui, de la
main droite , s'appuie sur une pi-
que , et de la gauche sur une colonne ,
symbole de fermeté , comme la pi-
que enestundecommandement. Elle
est représentée à-peu-près sous 1rs
mêmes traits sur une autre mé-
daille du même empereur : c'est ime
femme qui, de la main droite , s'.ip-
puie sur v^e massue , et de la gauche
sur un cippe , avec cette inscription :
Secnritas teinponitn. On la voit
encore , sur une médaille d'Othon ,
sous l'emblème d'une femme qui ,
de la luaia droite, tient une cou-
6o4 SUR
ronne, et de la gauche une !ance,
nvec ces mots : Secinitas P. R.
Dans le taldeau de la grande picrie
fie Versailles, qui représente la po-
lice et la sûreté établies dans Paris,
Ijehrun. l'a personnifiée sous la fi-
gure d'nne femme qui lient d'une
inairi sa bourse ouverte, et s'appuie
de l'autre sur un faisceau d'armes. Sur
les médailles modernes , la Sûreté
de l'empire , due aux places fortes ,
est expriuiée par une femme assise ,
et qui , le casque en tête et la pique
à la main , s'appuie sur un piédestal ;
près d'elle sont divers plans de for-
teresses; de l'autre côlé des équerres
et autres instruments d'architecture.
Cochin a exprimé la Sûreté , en
général , par une femme qui dort
appuyée sur une colonne et la pi-
que à la main. Une porte garnie de
Iliaques et de clous de fer protège
son sommeil.
Suri. ( M. Afi: ) Ce mot , qui dans
la langue des Hottentots signifie
luaitre , est le nom de leurs prêtres
ou maîtres des cérémonies.
SuRKHRAG ( f/. Or.), Diveou
céant qui n'était ni de la race des
hommes , ni de la postérité d'Adaui ,
et qui commandait les armées de So-
liman Tchaghi lorsque toute la terre
était entre les mains des Dives ou
Ginues , peuple corporel et soumis à
la mort. Dieu, irrité contre ces Dives
à cause de leurs fréquentes rébel-
lions , ayant résolu de donner le
monde à créer à de nouvelles créa-
tures , et créé pour cet effet Adam ;
Surkhrag obéit à Dieu, et rendit
liommage h ce prem-'er père des
hommes , ain'i qu'A Seth son fils ,
devenu monarque delà terre. Ce fut
lui qui demanda h ce patriarche
Kocaël , fils d'Adam , pour être son
visir. Bib. Or.
Sdrtuz ( Mylh. Celt. ) , génie
qui doit, à la fin du monde , revenir
à la tète des génies d>i feu, précédé
et suivi de tourbillons de flammes,
pénétrer par une ouverture du ciel ,
hriser le pont de Rifrost , et , ar-
mé d'une épée plus éteincelante que
le soleil, combattre les dieux, lancer
«les feux sur toute la terre , et con-
s u w
sumerîe monde entier. Il anra pour
antagoniste le dieu Frey qui sug-
combera.
Su'rya ( ^f. Iiid.) , le disque du
soleil personnifié ; ce dieu est porte
sur un char traîné par sept che-
vaux verds , précédé d'Aruna , ou
le Point du .Tour, qui fait les fonc-
tions de conducteur, et suivi de
milliers de génies qui lui rendent
hommage et chantent ses louanges.
Ses sectateurs s'appellent Sauras.
Il a tme multitude de noms , et
entr'autres douze épithètes ou titres
qui désignent ses divers pouvoirs
dans chacun des douze mois. Ces
Îwuvoirs sont appelés Adilyas , ou
Ils d'Adity. Ce dieu est souvent
descendu de son char sous ime forme
humaine.
Sus , un des torrents qui tombent
du mont Olympe. Equivoque singu-
lière d'un oracle sur le mot Sus.
V. I^îbéthra , Orphée.
SuwA {M. Jap. ) , dieu des chas-
seurs , en l'honneur duquel les bonzes
font tous les ans une procession
solemnelle. Un concert bruyant de
tous les instruments de musique en
usage dans le pays annonce la pro-
cession. On voit paraître à la tète
deux chevaux de main, remarquables
par leur blancheur et par leur mai-
greur. Ces chevaux sont suivis des
bannières, des drapeaux, des en-
seignes, fj'ii sont autant de symboles
de la fête et du dieu qui en est
Tobjet. Parmi ces figures symboli-
f[ucs, on distingue une lance courte,
large , entièrement dorée , d'un tra-
vail fort grossier, et un bâton court
à l'extrémité duquel est attaché du
papier blanc. On porte ensuite sur
des sièges creux ce qu'on appelle
les Mikosi. Ce sont des espèces de
châsses d'une forme octogone qui
sont faites très proprement, et cou-
vertes d'un beau vernis. On met
ordinairement dans ces châsses les
aumônes des dévots, que des per-
sonnes gagées vont recueillir de
tous côtés avec un tronc. On voit
ensuite venir deux palanquins occu-
pés par les supérieurs du temple
s W E
de la divinité dont on célèbre la
fête. Après ces \oittires marchent
•deux chevaux qui ne sont pas plus
gras que ceux qui ont on\ert la
procession. Les prêtres s'avancent
ensuite d'un pas grave et en bon or-
dre. La foule du peuple termine la
marche. Lorsque l'on est arrivé ù la
papode de Suwa , et que les prêtres
ont pris leur place , on y voit entrer
les députes du gouverneur de la
ville, qui viennent, en son nom,
rendre hommage aux su[>érieurs
du temple. Ils sont accompagnés de
vinf^ piques , au soaimcl desquelles
sont attachés des copeaux de b<jis
peints et vernissés. Avant d'entrer
dans le temple , les députés ne man-
quent pas de se laver les mains dans
nn grand bassin qui est devant la
Eorte. Après qu'ils ont rendu leurs
ommages , un Nègre ou iKinze sécu-
lier leur offre un petit vase de terre
commune , rempli d'une certaine
bière faite avec du riz, qu'on nomme
ancasaki. Ce présent gr<:»ssier est
l'image de la simplicité et de la
Îauvreté des premiers habitants du
apon.
Swa'ha' {M. Ind.) , femme d'A-
pni , dieu du feu, et qui parait ré-
pondre à la p!us jeune Vesta.
SwEBGA. {M. Ind.), premier ciel
des Indiens.
SwÉrOWID , SwilTOWID , et SwiA-
TOwiTsCH (3/. SI.), dieu du soleil
et de la guerre. Il était adoré , dans
l'i ledeRugen, dans la ville slavouce
d'Acron , dont les habitants , tant
hommes que femmes , apportaient
chaque année dans son temple une
certaine monnaie pour offrande. Sa
statue était d'un bois dur , d'une
grandeur monstrueuse , à quatre vi-
*ages , de sorte que son image se
voyait de tous les côtés; emblème
apparemment des quatre saisons de
l'année. Cette idole n'avait point de
barbe ; ses cheveux étaient frisés à la
manière des Slavons de Rugen , et
son babil était court ; de la main
eauche il tenait un arc , et dans la
droite une corne de métal. Sur sa
banche pendait une longue épée dans
lui fourreau d a^a^ot j À côté d« lui
S W E 6d5
^tait une selle et une bride d'une
grandeur extraordinaire. Le dieu
était au milieu d un sanctuaire platts
au centre du temple, et fermé de
tous côtés par des rideaux d une
étoffe rouge et fort riche. Le jour de
la fête du dieu , qui n'arrivait qu une
fois l'année , le prêtre , avec une
longue barbe , entrait seul dans le
tabernacle , retenant avec soin son
haleine ; et chaque fois qu'il voulait
respirer , il accourait à la porte du
saint lieu, passait la tète au-«iehors ,
et expirait lair dont il paraissait
sufloi^ué , comme s'il eût craint que
le soufTle d'un mortel n'eût soiiiUé .'a
divinité. Après de longues cérémo-
nies, le prêtre remplissait de vin la
corne que tenait l'idole , et ce vin j
restait jusqu'à l'année suivante. La
cheval blanc était consacré au dieu }
il n'était permis qu'au prêtre de le
monter et de lui couper le crin de la
crinière et de la queue. Les habitants
d'Acron étaient persuadés que Swé-
towid montait souvent son cheval
lui-même pour combattre les en-
nemis. La preuve qu ils en donnaient,
c'est qu'après l'avoir laissé la veili».
bien propre et attaché à un râtelier,
ila le trouvaient souvent le lendemain
couvert <Je sueur et de boue, contme
s'il eût fait une grande course ; et
c'était par cette course qu'ils pronos-
tiquaient le bon ou le mauvai-.succ'"S
de leurs guerres. La fêle soîemnelle
a\ait lieu chaque année à la fin des
moissons, lout le peuple se rassem-
blait autour du temple ; on égorgeait
une grande quantité de bétail. La
veille, le prêtre nettoyait lui-même
le lieu où était la statue. Le jour
suivant , il prenait la corne de la
main du dieu, se pi :çait devant la
portedu temple, et , d'après l'inspec-
tion du vin versé l'année précédetite,
Prédisait au peuple la fécondité de
année nouvelle. Quand il y avait
peu de vin de dissipé', c était une
marque que l'année devait être abonr
dante ; et dans le cas contraire , on
ne devait compter que sur une faib'e
récolte. Le prêtre répawlait ensuite
le vin aux pieds de Swélowid , et,
i'eoipli^«;;jalla corae, buvaitàk sviû
6o6 S W E
du dieu , et lui demandait pour le
peuple Pahondaiiof , la richesse et la
victoire. Apres avoir Jju tout le vin ,
et rempli de nouveau la corne, il la
remettait dans la main du dieu. La
divination sur les succès militaiie-^ se
faisait de la manière suivante. On
plantait devant le temple six lances ,
deux de front , et à chaque paire ou
attachait une tioisiènie en travers, à
une hauteur telle que le cheval put
marcher dessus sans sauter. Après
de lonj.ues et solemnelles prières, le
prêtre prenait le cheval par la hride,
et le faisait avancer sur ces (rois
ranps de lances : si le cheval levait
toujours le pied droit le premier en
passant par les trois rançs , sans être
empêché })ar le pied pauche , l'in-
dice était favorahie; mais si ses pa«
se croisaient , c'était un mauvais au-
gure ; et de la marche du chev;l
dépendait l'entreprise ou le retard
de la puerrc. Les sacrifices achevés,
on apportait un pâté rond , fait de
miel et de farine , assez grand pour
contenir un homme. Le prêtre y
enf raft , et demandait à haute voix
■ aux assistants s ils le voyaient ; sur la
réponse rié,£:ative , le prêtre se tour-
nait du côté de l'idole , et priait ce
dieu Qu'il pût être apperçu Tannée
suivante.il l.énissait ensuite le peuple
au nom de Swétowid , et l'exhortait
à faire avec ferveur des sacrifices ,
leur promettant en récompense qu'ils
seraient toujours vainqueurs sur terre
et sur mer. On passait le reste de la
journée dans les festins , et c'eût été
une honte de ne pas s'enivrer.
Ou amenait quelquefois à cette
idole des i hréticns prisonniers en
sacrifice. On les plaçait à cheval ,
revêtus de leur armure ; on attachait
ensuite à quatre pieux les jamhes du
cheval , puis mettant le feu à deux
bûchers dressés des deux côtés , on
bridait tout vifs Je cavalier et la
monture ; sacrifice que les prêtres
assuraient être tort agréihle à Swé-
tovvid. Le tiers des dépoudles enle-
vées aux ennemis lui était consacré;
ces dépouilles étaient remises entre
les mains du prêtre , qui les déposait
dans le trésor de Swétowid , d'où il
S Y L
n'était permis de rien distraire. Vers
1 an 35o, Waldemar , roi de Danc-
nuirck , avant pris Acron , détruisit
tous les temples , et fit briser et ré-
duire en cendres la statue de Swé-
towid.
1 . Syca , njmphe dont Bacchus
devint amoureux , et qu'il transforma
en fipuier. C'est pourquoi ce dieu
est souvent couionné rie feuilles
de cet arlire Rac. Syhe, figuier.
2. — Autre nymphe, une des huit
filles d'Oxilus et d'Hamadr_) ade.
SvcÉATE. F . SvcrrÈs.
SrcÉE, undesTitans, qui, fujant
la colère dé Jupiter . fut reçu dans
le sein de la terre , où il fut changé
en fifiuier.
Sycitès, surnom donné à Bacehus,
à cause de la nymphe Syca , ou
peut-être parcequ il fut le premier
qui cultiva la fifue.
Sylus , nymphe aimée d'Apol-
lon , dont elle eut un fils nommé
Zeuxippe , qui réena à Sicyone ,
après Pnestus fils d'Hercule.
Sylphe , nom que les cabalistes
donnent aux prétendus génies élé-
mentaires de l'air. Ces génies jouent
un rôle brillant dans le joli poème
de Pope , intitulé la Boucle da
cheveux enlevée.
Sylphides , intelligences de la
même nature que les Sylphes , mais
d'un autre sexe , et qui , selon les
rêveries des cabalistes , perdent tous
leurs droits à l'immortalité lors-
qu'elles honorent un sage de leurs
faveurs.
S\LvAiN , dieu champêtre chez
les Romains , qui présidait aux fo-
rêts. On croit qu'il était fils de
Faune ; d'autres le font fils de Sa-
turne, et le confondent avec Faune»
C'était peut-être le Pan des Grecs ,
qu'ils appelaient Egipan , ou Pan-
Chèvre. 3/acrobe distingue trois
S^lvains; l'un élait dieu domestique
ou dieu Lare ; l'autre , dieu cham-
pêtre , et c'était le même que Faune ;
le troisième , dieu oriental , ou le dien
Terme, et celui-ci était proprement
Sylvain. S'eivius dit que c'était là
l'opinion commune , mais que les
philosophes disaient que Sylvain
s Y L
était le dieu de l;i matière, qui est la
masse et la lie des éléments , c.-à-<l.
ce qu'il y a de plus grossier dans le
feu, daus l'air, daus 1 eau, et dans la
terre.
On trouve Svivain représenté
tantôt avec les cornes et la moitié
du corps de chèvre , tantôt avec toute
la forme humaine. Les attrii»uts de
Svivain, sous celte dernière forme ,
sont une serpe à la main , une cou-
ronne grossièrement faite de feuilles
et de pommes de pin , un habit rus-
tique qui lui descend jusqu au genou,
im chieu auprès de lui , et des arbres
à ses cotés , comme dieu des forêts.
Svivain , sous la forme de Pan, était
avec les cornes , les oreilles , et toute
la partie intérieure du corps de
chèvre , tout nu , et couronné de
lierre , mais dont les cornes percent
la conrouae ; portant de la main
gauche une branche de pin , ce qui
montre que le pin était iarbre favori
de ce dieu. Souvent, au lieu de pin ,
c'est une branche de cvprès , à cause
delà tendresse qu'il avait pour le jeune
Cvparisse qui lut métamorphosé en
cyprès , ou , selon les historiens ,
parcequ'il a le premier appris à cul-
tiver cet arbre en Italie. Il y a une
troisième manière assez ordinaire
de représenter Svivain j c est en
forme de Terme , où l'on ne voit que
la tète et la moitié du corps , sans
bras, le reste se terminant en pilier,
dont la pro-^seur diminue toujours
jusqu'à la base.
Sylvain fut extrêmement honoré
en ftalie , où l'on croyait qu il avait
pris naissance - et qu'il avait régné
pour le bonheur des hommes. Il
avait plusieurs temples à Rome, un
dans les jardins du mont Aventin ,
un autre dans la vallée du mont Vi-
minal, et un troisième sur le bord de
la mer, d'où il était appelé LiUoralis .
Ses prêtres formaient un des princi-
fiaux collèges du sacerdoce romain.
1 n"v avait qiip des hommes qui pus-
sent l)ii sacrifier. Au coniniencement
on ue lui oflrait que du lait ; on lui
immola ensuite un cochon. On parait
ses autels de branches de cvprès ou
de pin ; c'est pour cela qu'on Tappe-
S Y Aï
607
lait Dendrophore. Sylvain était un
dieu ennemi des enfuiits , et dont on
leur faisait peur comme du loup , à
cause de I inclination qu'ont tous les
enfants à détnure et à rompre des
branches d'arbres ; pour les en em-
pêcher, on leur représentait Sylvain
comme un dieu qui ne souffrait pjs
impunément qu'on galât des choses
qui lui étaient consacrées.
Svivain était regardé comme In-
cul^ ; aussi était-il la terreur des
feinines en couches , et fallait-il iui-
plorer contre lui la protection des
divinités Intercido , Piluninus et
Déverra.
SiLvE , spectacle qui consistait en
une chasse simulée dans le Cirque,
el où le peuple lui-même chassait
dans une forêt artiCcielle.
Sylv£stris , épithèle de Mars.
On riuvofjuait , selon Caton , pour
la conservation des biens de la cam«
pagne.
S\LviA , reine d'Albe, et fille de
N umitor , fut enfermée avec les ves-
tales par Auiulius son oncle , qui
ne \oulait point de concurrent au
trône. Mais un jour, en allant puiser
de l'eau oass le Tybre, dont un bras
passait alors au travers du jardin des
vestales , elle s'endormit sur le bord ,
rêva que le dieu Jlars s'approchait
d elle , et devint mère de Rémus et
de Roinulus. -
SiLvii>6, Gis d'Enée, ainsi nommé
parcequ'il était né dans une forêt.
SïMA , nymphe , mère de Chtho-
nius , qu'elle eut de Neptune.
Symboles. Les Grecs appelaient
quelquefois symboles ce que nous
nommons présages. Ici , il n'est
question que des types ou emblèmes,
ou représentatio:is de choses morales
par des images ou propriétés des
choses naturelles. Le lion est le svm-
bole de la valeur ; la bouîe , de l'in-
constance ; le pélican , de l'amour
paternel. Chez les Egyptiens , les
symboles étaient fort estimés, et
couvraient !a plup;irt des m \ stères
de morale. Les hiéroglyphes de
Piérius pas ent p^ur lies sym-
boles. Les lettres des Chinois sont
pour la plupart des symboles «i-
6o8 S Y M
fjiiifîcatifs. Le père Caussîn a écrit
mi livre tic svuiljoles. Les niédjiil-
li.stcs appelleiit symboles certaiiios
marques ou certains attriliuts par-
ticuliers ;\ quelques personnes ou à
certaines divinités. Par exemple , la
foudre qui accompagne quelquefois
la tète «l'un empereur marque la
souveraine autorité et un pouvoir
tpal à celui des dieux. Le trident est
le symbole ci* Neptune ; le paon est
celui de Junon ; une tif,' re appuyée
«ur une urne repiésente un (lenve.
Les provinces , les viiios ont aussi
leurs syniLoles diflérents sur les mé-
i dailles.
On sait que les symboles se trou-
vent sur i une ou lautie face des
médailles , c-à-d. sur la tète ou sur
le revers , et quelcjUefois sur les deux
côtés. Il y a des revers oi'i les sym-
Loles sont altacliés aux fipures ;
d'autres où les liiiures mêmes servent
de symboles , soit que ce so eut des
figures d'hommes ou d animaux , ou
des choses insensibles.
La haste,qui est un javelot sans
fer , ou plutôt lan ancien sceptre ,
convient à toutes les divinités, par-
ccqu'elle désigne la honte des d eux,
et la conduite de leur providence ,
ëealenient douce et effica<'e. Justiti
inarque expressément que la cou-
tume d'en donner à toutes les déités
\ient de la superstition des anciens ,
qui , dès le commencement du monde,
avaient adoré le sceptre comme les
dieux mê ■:es. Sans doute que les
statues n'étaient ])oint alors si com-
munes qu'elles l'unt élé depuis ; car
il ne faut pas s'imaginer qvi'ils les
adorassent comme de véritables di-
vinités.
La palère , dont on se servait pour
les sacrifices , se met pareillement à
la main de tous les dieux , soit du
premier , soit du second ordre ,
pour faire connaître qu'on leur ren
dait les hojuieurs divins, dont le sa-
crifice était le principal. La palère
66 voit aussi à la main des princes ,
pour marquer la puissance sacerdo
taie unie avec l'impériale par la
qualité de souverain pontife : c'est
pourquoi il y a souvent un autel sur
S Y M
lequel il semble que l'on verse i»
pat ère.
La corne d'abondance se donne à
toutes les divinités, aux génies, ci
aux héros, pour marquer les ricli' >-
ses , la léhcilé et f'aboridanee fie
tous les biens, procurées parla bonté
des uns, ou par les soins et la vahnr
des autres; quelquefois on en n^ft
deux, pour indiquer uue abon-
dance extraordinaire.
Le caducée est encore un symbtile
coinnnin, qucjiqu'icUribué à Mercmç
de préiérence ; il signifie la bonne
conduite , la paix et la félicité. 11
est composé d'un bâton qui marque
le pouvoir , de deux s rpents qui
«.ésignent la prudence , et de deux
ailes qui marquent la diligence ;
toutes qualités nécessaires pour
réussir dans ses entreprises.
Les syudoles que j'appelle uni-
ques sont sans nombre ; voici les
plus ordinaires :
Le thyrse, qui est un javelot en-
touré de lierre ou de pamjrre , est le
svud>olede Bacchus , et caractérise
la fureur que le vin lui inspire.
La foudre dans la main d'une
fî;:ure, ou à côté, ou au-dessous
d'uu buste , lorsque ce n'est pas la
tète d un eujpereur , marque la tète
du Vé-Jove, c.-à-d. , de Juiuter
foudroyant et irrité ; car il y a f|uel«
qu< s empereurs qu on a flattés jusiju'à
leur mettre la foudre en main,
comme à Jupiter.
Uue branciie de laurier h \.\ main
d'un empereur fait voir ses vicfoi-
res, ses conquêtes et son ti'iom lie,
co'ume la branche d'olivier repr'--
sente la paix qu'il a donnée ou con-
servée à l'état. Les autres pla'ilej
particulières désirnent Tes pa^s où
elles naissent , cumme la rose mar-
que l'isle de Rhodes , etc.
Deux mains jointes peignert la
concorde des particuliers ; ou lei
alliances, ou l'amitié.
L'enseigne militaire placée sur un
autel niari|ue une nouvelle co'onie
dont le Ijqnheur doit r épendre de Is
protection des dieux : j'ent' nos un<
colonie faite de vieux soldats , cal
c'est ce que i'euseigae veut dire ; e1
qucn*
s Y M
tjonnd il s'en trouve plufieurs, cela
si^nine qiie les soldats ont été tirés
de différentes léj;ious. Le nom sy
ciistineue assez souvetit , ' couiuie
Le^. XXII , dans Septime Sévère ,
dans Gallien, etc.
Un <;ouveruail placé sur un globe
accompagné de faisceaus ■ est le
svuiboîe de la souveraine puissance.
D;ms la médaille de Jules , oiï i on
La joint le caducée , la corne d a-
nuance et le bonnet pontiiî' al , on
a V. .ulu maniaer que César, gouver-
nant la république, y faisait fleurir
la pais , la félicité et la religion.
Le ixjuclier signifie des vœux pu-
blics adressés aux dieux pour la con-
seivation des prim-es , où marque
*pie le prince est l'assurance et la
protection de ses sujets. Ces sortes
de Iw'ucliers s appelaient chpei vo-
li'-M y on les pendait aux auldls , ou
aux coloanes des temples. L'on en
voit deux dune figure extraordinoire
sur une médaille d'Antoriin Pie ,
avec ce mot Ancilia ; c'est, par une
allusion au bouclier fatal envoyé du
ciel , une marque que ce lK>n prince
était regardé comme le maître de la
destinée de i'euipire. Ou portait ces
Lonciiers aux jeux séculaires , et à
ccrt.'tines processions publiques qui
se inisaient dans les nécessites de
rét;.t.
Des hottes et des nmes mises sur
une tablé , d'où il sort des palmes, ou
d( s coiu-onnes placées à c<)té , avec le
simpule. qui est un petit vase dont
on faisait les libations , désignent les
jeux auxquels 0:1 joignait ordinaire-
ment des sacrifices.
Un vaisseau en course annonce la
joie , la félicité , le bon succès , Tas-
sur.ince. Quand on en voit plusieurs
auprès d'une figure tourelée , ils m-
diquent que c'est une ville maritime,
où il V a nn port et du commerce.
Q-umd ils sont aux pieds d'une Vic-
toire ailée , ils marquent des combats
de uier , où Ion a vaincu la flotte
ennemie.
Une grappe de raisin signifie
1 al)ondance, la joie , et un pays fer-
tile en bon vin.
Une on deux harpes marquent les
Tome If,
S Y M 609
villes où Apollon était adoré comme
cliet des _\'iuies.
Le boisseau d'où il sort des épis
de bled et des pa\ots e^t !e symirole
de l'abondance, et des grain» qu on
a lait venir pour !e soulagement du
peuple ,.dans un temps de famine.
Les Signes imlitaiies , qui se trou-
vent queiijuefois juaqu à quatre , fout
connaître ..u les victoires remportées
par les légions, ou ie serment de
fidélité qu eiie^ prêtent i 1 empeieiir,
ou les colonies qu elles ont établies ;
quelquefois ce sont 'les drapeaux pris
par les ennemis , et renvoyés , ou re-
pris par force. L'aigle est lenseigne
principale de cbaijue légion ; les
auti-es signes militaires sont les en-
seignes des cohortes ; le guidon est
renseigne de la cavalerie.
Un bonnet surmonté d'une pointe
fjoisée sur le pied a\ec deux pen-
dants, que les Romains nonmiaient
apex et filainiiia , peint la dignité
s;icerdotale et ponliluale , soit que
ce lionnet se rencontre seul , soit
qu on le trouve joint aux instruments
dont on se servait dans les sacrifices ;
ces instruments étaient un vase , un
plat bassin, un iispersoir, uneiiache
avec la tète d'uu animal , im cou-
teau , un tranchoir , un simpule.
La tète désigne la victime , la hache
sert pour l'assommer, le bassin p«.ur
recevoir les entrailles et les chairs
qui doivent être offertes , le coulcau
pour les couper, le vase pour mettre
îeuu lustrale , et l'aspersoir pour la
répandre sur les assistants afin de
les purifier, le simpule pour les
libations et pour l'essai des li-
queurs qu'on répandait sur les vic-
times.
Un bàtoQ tourné par en haut ea
forme de crosse est la marque des
augures ; on l'appelle en latin lituus.
Ils s'en servaient pour partager le
ciel , lorsqu'ils faisinent leurs obser-
vations. On y joint quelquefois des
poul<»ts à q.ii Ton donne à manger ,
ou des oiseaux eu l'air dont ou ob-
serve le vol. Les augures crovaient
par les uns et par les autres deviner
les choses à venir.
La chaise curul« représente la ma-
Qq
6io S Y M
gistratttre, soit des édiles, soit du
préteur, soit du consul j car tous
avaient droit de s'asseoir dans une
chaise d'i\oire en forme de pliant.
Quand elie est traversée par une
baste , c'est le symbole de Junon ,
qui est en usage pour désigner la
consccralion des princesses. Quel-
quefois le sénat décernait une chaise
d'or, qu'il faut savoir distinguer,
aussi bien que les statues de ce
métal.
U n ornement de vaisseau recourbé,
soit à la pouppe , soit à la proue ,
marque les victoires navalt s , et les
vaisseaux pris ou coulés ;i fond ;
quef(,ucfois les villes maritimes ,
comme Sidon, etc. On arrachait ces
ornements aux vaisseaux ennemis
qu'on avilit pris , et l'on en faisait
comme des trophées de la victoire.
Un char traîné , soit par des che-
voTix , f oit par des lions , soit par des
éléphants, veut dire ou le triomphe
ou lapotiiéose des pri» ces. Quant
au clïar couvert , traîné par des mu-
les , il n'est usité que pour les prin-
cesses , dont il marque la consécra-
tion, et rhonneur qu'on leur faisait
de porter leurs images aux jeux du
Cirque.
Une espèce de porte de ville ou
de tour , qui se trouve , depuis
Constantin , avec ces mots , Pwvi-
dentia jugusli , désigne des maga-
sins établis pour le sou'agemeM du
peuple ; ou , comme d'autres pen-
sent , la ville de Constantinople ,
dont l'étoile qui parait au-de^sus de
la tour est le symbole , aussi bien
que le croissant.
Un panier de fleurs et de fruits
signifie la beauté et la feitilité du
pays.
Une espèce de cheval de frise ,
avec des pieux enlacés , comme dans
la médaille de Li( inins, montre un
camp fortifié et pabssadé pour la
sûreté des troupes.
Le trépied , couvert ou non cou-
vert, avec une corneille et un dau-
phin , est le symbole des quinze-
virs, députés pour garder les oracles
des Sibylles , et pour les «o^isuiter
duas l'occasion. Oa les conservait
5 Y M
au pied de la statue d'Apollon
Palatin, ii qui la corneille était
consacrée , et à qui le dauphin ser-
vait d'enseigne dans les cérémonies
des quinze-virs. \
Le zodiaque avec toTites ses fi-l
gures , le soleil et la lune au mi-
lieu, comme dans une médaille d'A-
lexandre Sévère , figure l'heureu-e
étoile des princes, et la conservation
de tous If s membres de l'état, que le
prince soutient couune le iodiaiiUe
fat les asti'cs.
Passons aux symboles des médaillés
qui concernent princijialcment les
déités.
L'ancre qui se voit sur plusieurs
médailles des rois de Syrie était un
signe epie tous les Séleuoides portè-
rent à la cuisse, depnisejueLaodicée,
mère de Séleucus, s'imagina cire
giosse d'Apollon , et que te dieu lui
avait donné un anneau sur lequel nne
ancre est gravée. Dans son sens
naturel, l'ancre marque les victoires
navales.
Un Ixjuquet d'épis est le symbole
du soin que le prmcc s'était donné
de faire venir du bled pour le peuple,
ou simplement de la fertilité du
pays , connue sur la médaille d'A-
lexandrie.
La colonne marque quelquefois
l'assurance , quelquefois la fermeté
d'esprit.
Le char attelé de deux , de quatre
ou de six chevaux , ne marque pas
toujours la victoire ou le triomphe :
il y a d'autres cérémonies où Ion se
servait de chars. L'on v portait les
images des dieux dans les suppiii ;i-
tions ; on y mettait les images des
familles illustres aux funérailles , et
de ceux dont on faisait l'apothéo'ie. "
Enfin, on y conduisait les (onsuls
qui étaient en charge , comme nous
l'apprenons par les me'dailies de
Maxence et de Constantin : l'une et
l'autre portent : Fclix processui
consuJis aiigusLi noslri.
Les étoiles dénotent epie'qnefois
les enfants des princes légnants ;
quelquefois au eontraire les enfants
morts, et mis daus le tièl au rang
des dieux.
s Y M
La har{>e est l'attribut d'Apollon.
Qiiiind elle est eutre les mains d'un
Ci-iitaure , c est Chiron . le maître
d'Achille. On sait que Mercure eo
fut rin\enteur , et qu il en fil présent
à Apollon. Quand elle est jointe au
laurier et au couteau, elle marque
les jeux aj»ollinaires.
Le niasf{ue est le synihole des
jeux scéniques qu'on faisait repré-
senter pour divertir le peuple , et
où les acteurs étaient ordinairement
masqués. Il y en a dans la lamille
Hirtia.
Des branches de palmier sipiifient
les enfants des princes , selon Arté-
mitlore.
Un panier couvert avec du lierre
alentour , et une peau de faon , annon-
cent les mystères de» Bacchanales ;
on le connaît par la statue de Bac-
chiis , qui se trouve souvfut au-
dessur. On sait que Sémélé , grosse
de Bat< hu^, fut mise par Cadnius
dans uue corbeille , et jetée dans la
rivière.
Une roue désigne les chemins
publics raccommodés par ordre du
prince , piur la commodité des char-
rois, comme F^ia Trajana. \n pied
de la Fortuni» , elle i!ési£:ne l'incons-
tance ; à ceux de Némésis , elle in-
dique le supi'Iice de-, méciiants.
Une espèce de siège sur lequel est
assis Apollon , dans le revers des
médailles l'es rois tie Syrie , qu'on
prendrait p'iur une p'-tite montagne
poicée de irons ; c'est le con\ercle
qu'un mettait sur l'ouverture oâ les
fjrètres d'Apollon allaient recevoir
es orar les , ou se remplir de la
fureur sacrée qui les faisait eux-
mêmes ré:K)udre en gens inspirés à
ceux qui les consultaient.
La toise mai-quce à chaque pied
signifie une nouvelle colonie dont on
avait toisé l'enceinte , et les champs
qui lui étaient attribués. Cette toise
trouve aussi accompagnée d'un
boisseau , qui désigne le bled qu'on
avait donné poar ensemencer les
terres.
Les déités se reconnaissent pres-
que toutes par des symboles parti-
culiers.
S Y N 6n
SimmAchie , surnom que les ha-
bitants de Mantinée donnèrent h
Vénus, parcequ'eile avait combattu
pour les Romains à la journée d Ac-
tium , la mollrsse d'Antuine et sa
passion pour Cléupàtre lui ayant fait
perdre la bataille. Rac. Syniina-
chesthai, combattre avec.
SvmmÉtrie. ( Icon. ) C'est une
femme d'une singulière b^^auté , bien
proportionnée , dont la taille est
serrée par uue écliarpe semée d é-
toiles , qui désignent les sept pla-
nètes. Elle a devant el!e une statue
de Vénus toute nue, dont elle prend
les proportions avec un «-ompas et
une règle. On la per^nnifie encore
par une femme dans une attitude
symmétrique , c'est-à-dire, avant la
t te droite et vue de face , les bras
étendus dans la même position , et
tenant dans chacune de ses mains
un flambeau à égale distance et à
égale hauteur.
SrMPLÉGADES, isles ou ccueil»
situés près dû canal de la mer IVoire,
au détroit de Constantinople , et si
voisins l'un de l'autre qu'ils sem-
blent s'entrechoquer : ce qui a donné
lieu aux poètes d en faire deux
monstres marins redoutables aux
vaisseaux, f^. CïAsÉes.
S^NALLAXis , une des nymphes
lonides.
Sv^ELETTES. f^. AnGATO.
SïKiA ( Mjrth. CeU. ) , onzième
déesse , portière du palais ; elle
ferme la porte à ceux qui n'ont pas
droit d'y entrer. Elle est aussi pré-
posée aux procès où il s'agit de nier
quelque chose par sennent : d'où
\ lent le proverbe , Synia est près
de celui qui va nier.
Syxode d'Apollon. C'était une
espèce de confrérie d'Apollon oii
ion recevait des gens de théâtre
appelés Scéniques , des poètes, des
musiciens , des joueins d'instru-
ments : cette société était fort nom-
breuse. Kous troWTons dans Cl ru ter
soixinte aggrégés au Svnode d'A-
pollon , désignés par leurs noms et
leurs surnoms , enlre lesquels je n'en
nommerai qu'un seul.ftlarc Aurèle
I Septentrion, a^5:anchi d'Auguate,
Qq %
6tîs S Y R
et le premier pantomime de son
temps , qui ëlait prêtre du Synode
d'Apollon , parasite du même Apol-
lon , et qui fut honoré par l'enipc-
reur de charges considérables.
Sysœcies , fête en l'honneur de
Minerve , instituée à l'occasion de
la réunion des Athéniens en une
seule cité ; dessein que la déesse de
îa sagesse avait pu seule insp.rer à
Thésée. Elle se céléln-ait tous les
ans , le i6 du mois Hécatonibéon ,
ou Juillet.
Synthrône des dieux d'Egypte,
c.-ù-d. participant au même trône.
C'est un surnom que l'empereur
Adrien donna à son favori Anti-
nous , lorsqu'il le mit au rang des
dieux. K. AntinoÏ's.
Syracuse ( Fête de ) , dont parle
Platon. Elle durait dix jours ;
licfmmes et femmes y offraient des
sacriliccs. CicéronïaxX meniion d'une
autre , célébrée par un grand con-
cours de peuple , sur les Ijords d'un
];;c , près S v rai use , par oîi l'on
crovait que Pluton était redescendu
rfux enfers avec Proserpine.
Syrieisne , la Déesse Syrienne. Il
y a ru Syrie, dit fjucien , une ville
qu'on nomme Sacrée , ou Hiérapolis ,
dans laquelle est le plus grand et le
pins auguste des temples de la Sy-
rie ; car \ outre les ouvrages de grand
prix , et les offrandes qui y sont en
1res grand nombre, il y a des mar-
ques d'une divinité présente. On y
voit Açi statues suer , se mouvoir ,
Tendre des oracles , et l'on y entend
souvent du bruit, les portes étant
fermées.,. Les richesses de ce temple
sont immenses-, car on y apporte des
présents de toutes parts, d'Arabie,
de Phénicie , de Cappadoce , de
Cilicie , d'Assyrie et de Babylone.
Les portes du temple étaient d'or ,
aussi bien que la couverture , sans
parler de l'intérieur , qui brillait par-
tout du même métal. Les nnscroient
que ce temple a été bâti par Scmini-
mis en l'honneur de Dercétosa m re.
D'autres disent qu'il a été consacré à
Cybète par Atys , qui le premier an-
nonça aux hommes les mystères de
«ctte dé€ssc. Maù c'était l'auçieu
S Y R
temple dont on entendait parler ;
pour celai qui subsistait du temps
de Lucien, il avait étéjjâti par ia
fameuse Stratonice , reine de Svrie.
Parmi plusieurs statues des dieux ,
on voyait celle de la déesSe qui jiré-
sid^t au temple. Elle avait quelque
chose de plusieurs autres dée5^(■s ;
car elle tenait tm sceptre d "une
main , et de l'autre une quenouille ;
sa tête était couronnée de rayons et
coëffée de tours , sur lesquelles on
voyait un voile comme celui de la
Vénus céleste ; elle était ornée de
pierreries de diverses couleurs ,
ei'.tre lesquelles il y en avait une >iir
la tète qui jetait tant de clarté , que
tout le temple en était éclairé ij
nuit ; c'est pourquoi on lui donnait
le nom de lampe. Cette statue avait'
une autre pierveille; c'est que, de
quehjue côté qu'on la considér;;t ,
elle semblait toujours vous re-'
garder. J
Apollon rendait des oracles daii9<|
ce temple ; mais il le faisait par hii-
mème , et non par ses prêtres.
Quand il voulait prédire , alors il
s'ébranlait ; aussi-tôt les prêtres le
f)renaient sur leurs épanles , et ;\
(ur défaut il se remuait lui-même
et suait. Ih eondin'sait lui-même (
qui le portaient , et les gui
comme un cocher f;'it ses < ;(-
vaux , tom'nant deç>^ et del.î, et j>,,s-
sant de l'un à l'autre jusqu'à ce (jiie
le souverain prêtre l'interrogeât >'ir
ce qu il vonlait savoir. Si la cIh --e
lui déplaît, dit Lucien^ il reeu'ef
sinon , il s avance et s'élève quelrjn<"-
fois en l'air. Voilti connue ils
vinent sa volonté. Il prédit le v •
gement des temps et des saison-, . ■ i
la mort même.
Apulée, fait mention d'une aT!!'^
faconde rendre les oracles, doi!
prêtres de la Déesse Syrienne él:
les inventeurs. Ils avaient fait i
vers , dont le sens était : « Lf s 1
» attelés coupent la terre, afin i -io
» les can)pai;nfs produisent leurs
» fruits. » Avec ces deux vers il n'y
avait rien à quoi ils ne riij'oii-
dissent. Si on venait les con>ii'> r
sur uii mariage, celait la l'
T A B
*nèaie,des bœufs attelés ensemljle,
des campagnes fécondes. Si on !es
consultait sur quelques terres qu'on
voulait acheter , voilà des bœufs
pour les labourer , des champs fer-
tiles. Si on les consultait sur un
vovage , les bœufs sont attelés , et
tout prêts à partir ; et ces cam-
pagnes fécondes vous promettent
un grand gain. Si on allait à la
guerre , ces bœufs sous le jou? ne
ous annoncent-ils pas que vous y
mettrez vos ennenns?
Cette déesse , qui avait les attri-
uts de plusieurs autrrs , était , se-
on Vossius , la vertu générative
ou productive que l'on désigne par
e nom de Mère des Dieux. K.
DercÉto , Sémiramis , Cybèle , As-
TARTÉ.
Syrik^c , nvmphe dArcadie , fîlle
u fleuve Ladon , était une des plus
Sdèles compagnes de Diane , dont
Ile avait les inclinations. Le dieu
Pan , l'a'yant un jour rencontrée
somme elle descendait du mont Lv-
Dée , tâcha de la rendre sensible à
son amour , mais inutilement. Sy-
rinx se mit à fuir , et Pan à la
poursuivre : déjà elle était arrivée
»nr les Jjords du Ladon , où se trou-
vant arrêtée , elle pria les nymphes
ses sœurs de la secomir. Pan
T A B 6i5
voulut alors rcmbrasser ; mais , au
lieu d'une nymphe , il n'embrassa
que des roseaux. Il se mit à soupi-
rer auprès de ces roseaux , et 1 air
poussé par les zéphyrs répétait ses
plaintes ; ce qui lui lit prendre la
résolution d'en arracher quelques uns ,
dont il fit cette ilùte à sept tuyaux.
2ui porta le nom de la nymphe.
!ette fable peut signifier que quel-
qu'un de ceux à jfjui les Grecs
avaient donné le nom de Pan s'é-
tait servi des roseaux du fleuve La-
don pour faire cette flûte. Elle peut
aussi avoir rapport à Quelque aven-
ture d'une fille qui , jalouse de con-
server son honneur , s était cachée
p^rmi des roseaux pour se dérober à
des poursuites.
Syrius , surnom de Jupiter, parce-
qu'il avait une statue d'or dans le
temple de la Déesse Syrienne.
Syrmées , jeux établis ù Sparte ,
qui prenaient leur nom du prix
qu'on y remportait , et qui consis-
tait en un rogoiit composé de sucre
et de miel , appelé Syirnè.
SYR>i , fille de Damœtus, roi de
Carie , élait n)alade lorsque le ha-
sard fit arriver Podalire à sa cour.
Cet habile médecin la guérit en la
faisant saigner des deux bras , et
l'épousa. V. PODALIRS.
r suspendu à la main d'un
komme , voy. Osiris ^ a la main
i'une femme , voyez lo. Les
Egyptiens considéraient cette lettre
x>mme le symbole de la vie.
Taact , Taaltus, était, selon
Sanchonialhon , un des descendants
es Titans , et le même qu'Hermès
["rismégisle. C'est lui , dit-il , qui
5 premier inventa les lettres. Iluet
prétend que les Phéniciens , peuple
sclusivement livré au commerce ,
•doraient Mercure sous ce nom.
Tabachi. (3/. Ind.) Voy, Pii!-
[(JLROJN.
Tabasket ( M. M ah. ) , la plus
grande fête des mahométans nègres.
C'est proprement leur Beyram.
( V . ce mot. ) Les réjouissances de
celte fête ressemblent beaucoup à
celles du carnaval , et en particidier
à la cérémonie du bœuf-sras. Quel-
que temps avant que le soleil se
couche , on voit paraître cinq mara-
bouts ayant des- tuniques blanches. .
Ils marchent de front , armés de lon-
gues zagaies. Deux Nègres condui-
sent devant eux cinq bœufs choisi»
parmi les pMs beaux et les plus gias
du pavs. Ils £Oat ornés de feuiila-
Qq3
6i4 T A B
ces , et revèuis de toiles cîe coton
très fines. Après les mnniliouls mar-
chent les cliefs clés villaf^es , pares
de leurs plus Leaux habits , tenant
en main plusieurs sortes d'armes ,
conimr- des zairaies , des sabres , des
poignards. Quelques uns portent des
Loucliers. Viennent ensuite les ha-
bit;;nts des villages. Ils marchent
cinrj Je front , et portent les mêmes
ormes que leurs chefs. Ils se rendent
dans cet ordre au bord de la rivière :
là on attaclie les boufs à des pi-
quets j et le niarahout le plusrespec-
tal)îe par son ancienneté met à terre
sa zapaie , étend les bras du côté de
l'orient , et répète jusqu'à trois fois
Salanieck 1 en criant de toutes ses
fortes. Son exemple est imité par
tous les autres , qui , comme lui ,
posent leui's armes à terre , et font
ensemble la prière accoutumée. Lors-
qu'elle est finie , chacun reprend ses
ormes. Par ordre du plus ancien
marabout, lesNè^res qui ont conduit
les bœufs les renversent et enfon-
cent dans la terre une de leurs cor-
nes , observant de leur tourner la
tête i u côté de l'orierit : dans cet
étal , ils (es inunolent. Pendant que
le sang de ces animaux coule, ils
leur jettent du sable dans les }eux ,
de peur qu'ils ne regardent ceux qui
les éf^orf;eut, ce qui serait d'un tiès
mauvais augure. Lorscjue les bœufs
sont morts , on les écorche , ou les
coupe par quartiers , et les habitants
de chaque village emportent leur
Lreuf , qu'ils font ciure. La fête se
termine par le Folgar , espèce de
danse pour laquelle les Nègres ont
une extrême passion.
Tabernacllum capere, expres-
sion consacrée dans les fonctions des
augures , diviser le ciel ; ce qui se
faisait de cette manière : L'augure ,
assis et revêtu de la lobe augunde ,
ou trabée , se tournait du côté de
lorient , et désignait avec son bâton
augurai une partie du ciel. On j)ra-
tiquaJt toujours cette cérémonie dans
im lieu découvert , et oii rien n'ar-
rêtât la vue. Ainsi C Marius donna
peu de hauteur au temple de THon-
lirur, de craiul* ijue les augures ue
TAC
prissent fantaisie de le faire démo'ir,'
s'il eût nui à leurs opérations. Il
fallait que tout s'y passât selon les
règles ; et s'il y avait quelque chose
de défectueux , on le marcpjait par
cette plirase , Tahernaauluin non
erat rite capLitin , ce qui obligeait
à recommencer. V . Temvlum.
1. Table de lumière ou de
PRÉDESTINATION. ( M. Muh. ) C'est
ainsi que les musulmans appellent
le livre des décret» de Dieu. Elle est
entre les mains d'un ange particulit r
qui en a la garde, ^
2. — IsiAQUE. /^. IsiAQUE.
Tableaux votifs , tableaux que
l'on exposait dans un temple , en
conséquence d'un vœu fait dans un
danger , et sur lequel était repré-
senté le malheur auquel on avait été'
exposé ; ainsi ceux qui avaient
échappé au naufrage le faisaient
peindre dans un tableau qu'ils sus-
pendaient dans un teniple , ce qur
répondait aux ex-voto deS nio-i
dernes. ]
Tables de la loi. ( M. Mah. )
Les musulmans disent que Dieu
commanda au burin céleste d'écrire
ou de graver ces tables , ou qu'il
commanda à l'archange Gabriel de
se servir de la plume qui est l'in-
vocation du nom de Dieu , et de
l'encre qui est puisée dans le livre
des lumières , pour écrire les taLîos
de la loi. Ils ajoutent que ]M
avant laissé tomber les pren;;
tables , elles furent brisées , et que
les anges en rapportèrent les débris
dans le ciel , à la réserve d'une
pièce de la grandeur dune coudée ,
qui demeura sur la terre et fut mise
dans l'arche d'alliance.
Tacita , déesse du silence , ima-
ginée par IVuma Pompilius , qui
jugea cette divinité aussi nécessaire
à l'établissement de son nouvel état
que la divinité qui fait parler.
Tacouin ( M. Mah. ) , espèce de
Fées dont les fonctions répondent à
celles des Parques chez les aneieu?.
Ces génies rendaient des oracb -
secouraient les hommes contrt
«lérnons. Les romans orientaux leur
donneat la forme hiuiiaine , mai»
T A E
«•xlrêmement belle , et des ai!es
comme celles qu'on doune aux anges.
Bibl. Or.
Tacuiki ( M. Tart. ) , tablettes
quarrées où les astrologues du kan
des Tartares écrivaient , au dire de
Marco Paolo, les événements qui
devaient arriver dans l'année cou-
rante , avec la précaution d'avertir
qu'ils ne earantissaient pas les chan-
gements que Dieu pouvait y appor-
ter. Ils vendaient ces ouvrages au
puidic ; ceux dont les prédictions se
trouvaient les plus justes étaient fort
honorés.
Tadin ( Myth. Ind. ), religieux
indien de la secte de Wishnou. 11
va mendier de porte en porte en
dansant et chantant les louanges et
les métamorphoses de Wishnou :
pour s'accompagner , il bat d'une
main sur une espèce de tambour ;
et quand il a fini chaque verset , il^
bat sur un plateau de cuivre avec une
baguette qu'il tient dans les deux
premiers doigts de l'autre main : ce
plateau lui pend au - dessous du
poignet , rend un son très fort et
1res aigu. Sur la cheville des pieds ,
il porte des anneaux de cuivre , que
l'on appell ■ ChéUmhou : ces an-
neaux .'ont creux et remplis de pe-
tits caillous ronds qui font beaucoup
de bruit ; ce qui lui sert enc-ore d'ac-
compagnemeiit et de mesure pour
le chant et pour !a danse. Ces reli-
gieux se couvrent le corp> d'une toile
jaune ; et quand ils se réunissent dans
les villages , ils ont un chef qui
n'est distingué des autres que p;ir
nn grand bonnet rouge, dont le bout
se recourlie en avant , et se termine
en tête d'oiseau ; les autres ne por-
tent qu'ime sim^ile tcifjue jaune.
T*DiFER\, poiie-Jiainbeau , sur-
nom de Lucine à Egium, où elle
avait un tcuipîe. La statue, coa\erte
i! un voile lin de la tète aux pieds ,
.'■Sait une main étendue, et de l'autre
tenait un flambeau , sans doute pour
désigner que c est à son secours que
'f"*; enfants doivent la lumière.
^i:^ARlES , tètes greequcs qui se
■Miraient en l'honntnrde Nep-
tuue suTBommé Tceitarius , de Tjé>
T A I
6i5
nare , promontoire de Laconie , où
ce dieu avait usj temple.
Ï.EKARiT.E , ceux qui allaient
adorer Neptune dans ce (empîe.
T.tsiMUM , temple de Neptune ,
qui servait d'asyle inviolable aux
malheureux.
TxKARics , surnom de Neptune.
TiNARUs , fils d Apollon et de
Mélia.
Tagès , petit - fils de Jupiter , et
fils de Genius , fut le premier <{ui
enseigna aux Eti^riens la science
des aiiispices et de la divination. Se-
lon d'autres , Kl naissance est encore
plus miraculeus". On dit. nu rapport
de Cicéron , qu'un lal)oureur pas-
sant un jour la charrue sur un champ
du territoire de Tarqttinie , cl tra-
çant un sillon fort protbnd , il en
sortit tout-à-conp un certain Tagès ,
qui lui parla. Ce Tagès , si l'on en
croit les livres des Etruriens , avait
le visage d'im enfant , mais la pru-
dence d'un vieillard. Le labourein-,
surpris , jeta des cris d'admiration ;
quantité de personnes se rassemblè-
rent autour de lui , et toute i'Etrurie
;f c-ouiul. Alors i'agès se mit à par-
er en présence d'une infinité de
personnes qui recueillirent avec soin
ses paroles , et les mirent ensuite
par écrit. « Voilà , ajoute le sage
)i écrivain , quel fut le fondement de
M la science des aruspices. » C'était
probalileraeit un homme obscur ,
mais qui se rendit célèbre en en-
seignant aux Etruriens l'art des aros-
picps , qui fit fortune à Rome, et im-
mortalisa l'auteur.
Taharet , nom de la troisième
oblation prescrite par l'Alcoran.EIle
doit se faire après les évacuations
naturelles , et consiste à laver, avec
les trois derniers doigts de la nuiin
gauche , les parties du corps souil-
lées de quelque ordure.
TAÏ-Pot'cuos ( M. Ind. ) , f^te
qui tombe la veiUe oii le jour de la
pleme lune de Janvier ; c'est la fête
i'« temple de Paéni. Elle est fort
célèbre ; il y vient du monde de
toutes ks parties de la cote , et les
dévols que des raisons particulières
empêchent de-s'j' rendre envoient
Qq4
BiG
T A L
«les présents qu'on nomme Paéni-
caorL On fait aussi cette fètc dans
les temples de- Shiva , mais avec
moins de pompe. -v
I'aÏr ( iVl . Iiid. ) , mer de lait
caillé , une des sept admises par les
Indiens.
Taivaddu ( M. Afr. ) , chef des
démons, dans ropiuion des Madé-
casses. f^. Dieu.
Talagno {M. Ind.) , cérémonie
qui est en usafe dans le royaume
a'Aracan pour la guérison des ma-
ladies. Owington , voyaceur an-
glais , en a donné la description :
voici les ternies du traducteur fran-
çais : « On prépare une cliambre
» qu'on orne de riches tapis , et à
« l'extrémité de laquelle on dresse
>> un autel avec une idole dessus. Le
» jour marqué , les prêtres et les
5> parents du malade s'assemblent :
» on les Y régale pendant huit jours
« de suite , et on leur y donne lé
» plaisir de toutes sortes de musique.
>» Ce qu'il y a de plus ridicule , c'est
» que la personne qui s'engage à s'ac-
» quitter de cette cérémonie s'oblige
» de danser tant qu'elle peut se sou-
» tenir sur ses jambes. Quand elles
» commencent l'i manquer , elle se
» tient à un morceau de linge qui
» pend au plancher pour ce sujet, et
i> continue de danser jusqu'à cequ'elle
»» soit entiercme t s'puisée et tombe
» à terre comme morte. Aloi's la mu-
i> sique redouble, et chacun envie
y> son bonheur, parcequon suppose
i) que pendant son sommeil elle con-
» verse avec l'idole. Cet exercice
» se recommence tant que le festin
» dure. Mais si la faiblesse de la per-
» sonne ne lui permet pas de le
« faire si long-temps , le plus proche
» parent est obligé de prendre la
« place. Quand, après cette céré-
« monie....Ie malade vient à guérir,
» ou le porte aux pagodes , et on
>> l'oint d'huiles et de parfums de-
» puis les pieds jusqu'à la tètcv Mais
» si , malgré tout cela , le malade
» meurt, le prêtre ne manque pas
» de dire que tous ces sacrihces et
» cérémonies ont été agréahles aux j
» dieux, et que, s'ils «'ont pas j
T A L
>) accordé au mort une plus longue
» vie , c'est par un effet de leur bonté,
» et pour le récompenser dans l'autre
1» monde. »
ÏALAÏDiTES, exercices grecs en
l'honncTir de Jupiter Talaïos. Jlésy-
chius.
Talaïre. f^. Ilaïre.
Talapat ; c'est ainsi qu'on ap-
pelle le parasol que les Talapoins de
Siam ont coutnme de porter. Cet
usage , qu'on pourrait peiit-f-tre re-
garder comuie trop sensuel dans unj
moine européen , est presque néces-
saire dans un climat aussi chaud que
celui de Siarn. La figure du talapat
ressemble à celle d'un écran. Ce pa-
rasol est fait avec une feuille de pj^l-
micr coupée en rond ; la tige de la
plante sert de manche au parasol.
Cette tige est extrêmement tortue ;
et ce qui lui donne cette forme , c'est
que la feuille en est plissée , et que
les plis en sont liés par un fil tout
près de la tige. Les Sancrats ont une
autre espère de parasol plus hono-
rable, dont le roi leur fait présent.
Ce parasol n'a qu'un rond ; car il n'y
a que les parasols du roi qui aient
plusieurs ronds autour du même
manche. Ce qui distingue les pa-
rasols des Sancrats, ce sont trois ou ^
quatre rangs de toile peinte dOiU le
roiid est environné.
I . 'I'ai. APOiiNs {M. Siam.) , moines
du royaume de Siam. On en dis-
tingue de deux sortes ; ceux des
villes et ceux des bois. Tous , sans
exception , sont obligés au célibat
tant qu'ils demeurent dans les liens
religieux. Le roi , dont ils recon-
naissent l'autorité , ne leur lait ja-
mais grâce sur cet article , parce-
qu'ayant de grands privilèges, et
sur-tout l'exemption de six mois de
corvées, leur profession deviendrait
fort nuisible h l'état , si l'indolence
naturelle aux Siamois n'était détour-
née par ce frein de l'en» brasser. C'est
dans la même vue qu'il les fait quel-
quefois exauiiner sur la langue du
pays et sur les livresde leur nation,
et qu'il en réduit un grand nombre
à la condition séculière , lorsqu'ils
manquent de savoir.
T A L
L'esprit de leur instîtiition est de
$e nourrir des péci.és du peuple , et
de racheter , par une vie ptîuitente,
îes pe'cliés des fidèles qui leur font
l'auoione. Ils ne maneent point en
coniniunauté ; et quoîiju'ils exercent
riiospitaiité à lézard des séculiers ,
sans exeepti r les chrétiens , il leur
est défendu de se communiquer les
aumônes , ou du moins de se les com-
muniquer sur-le-chomp , ],arceque
cli^cun doit faire assez de ijOiuies
«.livres pour être dispensé du pré-
cepte de l'aumône. Mais I imique but
de cet usage est appaieniinent de les
assujettir tous à la fatigue de la quête;
car il leur est permis d'assister leurs
ctHifrères dans uu véritable besoin.
Ils ont deux loges ; une à chaque
coté de leur porte pour recevoir les
passants qui leur demandent uue re-
traite pendant la nuit.
Ils expliquent au peuple la doc-
trine qui est contenue dans leurs
livres. Les jours marqués pour leurs
pïédications sont le lendemain de
toutes les nouvelles et de toutes les
pleines lunes. Lorsque la rivière est
enflée par les pluies , et jusqu'à ce
que l'inondation commence' à bais-
ser , ils prêchent chaque jour depuis
six heures du matin jusqu au dîner ,
et depuis une heure après midi jus-
qu'à cinq du soir. Le prédicateur est
assis , les jambes croisées , dons im
fauteuil élevé , et plusieurs Tala-
poins se succèdent dans cet office.
. Le peuple est assidu aux teniji.es ; il
approuve la doctrine qu'on lui prêche,
par deux mots b;dis,qui signifient oui,
monseigneur. Chacun donne ensuite
sonaïunoneau orédicateur. Un Tala-
poin qui prêche souvent ne manque
jamais de s'enrichir. C'est ie temps
des inondations que les Européens
ont nommé le carême des Talupoins.
Leur jeûne consist<iàne rien manger
depuis raidi , à l'exception du bétel
qii ils peuvent UKicher ; mais cette
abstinence doit leur coûter d'autant
moins , que dans les autres temps ils
ne maueeut que du fruit, le soir : les
Indiens sont natuneiîemeot si sobres,
qu'ils peuvent soutenir un loiig jeûne
avec le recours d'uu peu de liqueur
TAL 6ir
dans laquelle ils mêlent de la poudre
de quelque bois amer.
Après 'a récoite du riz , le&iTola-
poins vont passer les nuits pendant
trois semaines à veiller au milieu des
champi , sous de petites huttes (;ui
forment entr'elles un quarré régu-
lier. Celle dti supérieur pccupe le
centre , et s élève au-dessus des autres.
Le jour ilsviennent visiter le tempie,
et dormir dans leurs cellules. Aucun
■voyageur n'explique l'esprit de cet
usage , ni ce que signifient des ch.'i-
pelets de loS grains sur lesquels ils
récitent des prières en langue balie..
Dans les veilles nocturnes , ils ne tout
pas de feu pour écarter les bêtes fé-
roces, quoique les Siamois ne voyagent
point s^ins cette précaution ; aussi le
peuple regardc-t-il comme uu miracle
t{ue les Talapoius ne soient pas dé-
vorés. Ceux des forêts vivent dans la
même sécurité. Ils n'ont ni couvents
ni temples , et le peuple est pe*--
suadé que les tigres, les éléphants et
les rhinocépos , loin de les attaquer
ou de leur nuire , leur lèchent les
pieds et les mains lorsfju'ils les trou-
vent endormis. Si l'on trouvait les
restes de quelque homme dévoré on
ne présumerait inniais que ce fut un
1 alapoin j- ou si Ion n en pouvait
douter , on s'imaginerait qu'il aurait
été méchant , sans en être moins per-
suadé que les bêtes respectent les
hons.
Les Talapoins ont la tète et les
pieds nus , comme le reste du peu-
ple. Leurs habits consistent dans une
pagne qu'ils portent , comme les sé-
culiers , autour des reins et descuisses,
mais qui est de toile jaune , avec
quatre autres pièces de toile qui dis-
tinguent leur profession. L'usage des
chemises de mousseline et des vestes
leur est interdit. Dans leurs quêtes ,
ils ont un bassin de fer pour recevoir
ce qu'on leur donne ; mais ils doivent
le porter dans un sacde toile qui leur
pend d u côté gauche , aux deux bouts
d'un cordon passé en bandoulière sur
l'épauie droite.
Ils se rasent la barbe, la tète et
les sourcils. Les suricrieurs sont ré-
duits à se raser eux-mêmes , parce-^
6iS T A L
qu'on ne peut les toucher à la fête
MUS leur manquer de respect. La
même raison ne pennct pas aux
jeunes Taiapoins de raser les vieux ;
mais les \ieux rasent les jeunes , et
se rendent le même office entr'eux.
Les jours réf^le's po>irse raser sont
ceux de la nouvelle et de la pleine
lune. Tons les Siamois , religieux et
laïques , sanctillent ces grands jours
par le jeûne , c est-à-dire qu'ils ae
mandent point depuis midi. Le
peuple s'abstient de !a pêche, non
en qualitt; de travail , puisqu aucun
travail n'est défendu , mais parce-
qu'il ne la croit pas tout-à-fait in-
nocente, il porte aux couvents, dans
lés mêmes jours , diverses sortes d'au-
mônes, dont les principales sont de
l'argent , des fruits , des parnes et
des bêtes. Si les bêtes sont mortes ;
elles servent de nourriture aux Ta-
iapoins ; mais ils sont obligés de laisser
vivre et mourir autour du temple
celles qu'on leur apporte en vie, et
la loi ne leur permet d'en manger que
lorsqu'elles meurent d'elles - niâmes.
Oii voit même , près de plusieurs
temples , im réservoir d'eau jiour
le poisson vivant qu'on leur ajTporte
en aumône.
Ce qui s'offre à l'idole doit passer
par les mains d'un Talapoin , qui le
met ordinairement sur l'autel, et qui
le retire ensuite pour l'cmplover à
son usage. Le peuple offre des bou-
ijies allumées que les Taiapoins at-
tachent aux geuouxde la statue. Mais
les sacrifices sanglants sont défendus
par !a même loi qui ne permet de
tuer aucun animal vivant.
A la pleine lune du cinquième
mois , les Ta!a]x>ins lavent l'idole
avec des eaux parfumées, en obser-
vant , par respect , de ne pas lui
mouiller la tète. Ils lavent ensuite leur
Sancrat. Le peuple va laver aussi les
Sancrats, et les autresTatapiins.Dans
lesfamilles les enfants lavent leurs pa-
rents, sans aucun égard pour le sexe.
Les Taiapoins n'ont pas d'horloge.
Ils ne doivent se lever que lorsqu'il
fait assez clair pour discerner les
veines de leurs mains. Leur premier
exercice est d'aller passer deux heures
T A L
an temple avec leur supérieur ; ils y
chantent ou récitent dts prières en
langue halie.
En entrant dans le temple ils se
prosternent trois fois devant la statae.
Après la juière ils se répandent ,
l'espace d'une heure , dans (a viile ,
p<iur y demander l'aumône; mais ja-
mais ils ne sortent du courent et
jaujnisilsn'y rentrent sans saluer Ifur
supérieur en se prosternant devant
lui jusqu'à toucher la terre du fi '
Comme il est assis les jambes cro;
ils prennent des deux mains 1 1;
ses pieds qu'ils mettent respect i
«emrnt sur leur têîe. Pour demai
l'aUinône ils se présentent en silence;
à la porte des maisons ; et si rien ne
leur est offert , ils se retirent avec Je ,
même air de modestie : mais il est
rare qu'on ne leur donne rien , et|
leurs parents fournissent d'ailleurs à!
tous leurs besoins. Quantité de con-i
vents ont des jardins , des terres la- i
fiourables , et des esclaves pour les '
cultiver. Leurs terres sont libres u'ini- ^
pots ; le roi n'y touche jamais, quoi-
qu il en ait la propriété s'il ne s en est
dépouillé par écrit.
Au ret».>ar de la quête les Tala-^
poins ont la liberté de déjeuner. lîsj
étudient ensuite, ou ils s occupent i
suivant leurs goi'its et leurs talents,';
jusqu'à raidi, qui est l'heure du dîner. ^
Dans le cours de l'après-midi , ilsl
instruisent lesieunesTa!Dj>oins.\ ers]
la fin du jour ils balaient le temple ; '
après quoi ils v emploient , conmi
le matin, deuxlieures à chanter.
Outre les esclaves qu'ils peuvent
entretenir pour la culture des terres,
cliaque couvent a plusieurs valets quLj]
s'appel'ent Tapacoii, et qui sont vt-
ritablement séculiers. lîs ne laissent
pas de porter l'habit religieux , avec |
cette seule différence que la couleur j
en est blanche. Leur otTîce est de re- J
cevoir l'aritent qu'on donue à leur»!
maîtres , parceque les Taiapoins n'enji
peuvent toucher sans crime , d ad-^S
ministrer les biens , et de faire en uni
mot tout ce fpie la loi ne perroet pasî
aux religieux de faire eux-mêmes. ji
Un Siamois' qui veut embrasser;;
cette profession s .«dresse au supc-'_.
T A L
r eur de quelque couvent. Le Jroit
('<■ donner l'hahit appartient aux
i-aiicrats seuls , qui niarfjueut un jour
pour celte cérémonie. Coninie la con-
dition d'un Talapoia est lucrative,
et qu'elle n'engage pas nécessaire-
Jiient pour tonte la vie, il n'v a point
«!e familles qui ne se réjouissent de
Jn voir embrasser à leurs enfants. Les
P'arents et le? amis accoinpagneut le
jwslalant avec des musiciens et des
danseurs. Il entre dans le temple, où
les femmes et Jfs musiciens ne sont
pas reçus. On lui rase la tète , les sour-
cils et la barbe. Le San> rat lui pré-
sente l'habit f il doit s'en revêtir lui-
même , et laisser tomber l'habit sé-
culier par dessous. Pendant qu'il est
occujjé de ce soin , le Sancrat pro-
nonce plusieurs prières qui sont ap-
paremment l'essence de la consécra-
tion. Après quelques autres formalités
le nouveau Talapoin , accompagné du
mènje cortège , se rend au couvent
qu'il a choisi pour sa demeure. Ses
parents donnent un repas à tous les
Talapoins du couvent : mais des ce
jour il ne doit plus voir de causes ni
de spectacles profanes ; et quoique la
fête soit célébrée par quantité cfe di-
vertissements qui s'exécutent devant
Je temple , il est défendu aux Tala-
poins d'v jeter les jeux.
2. — ' P£GUA^s." ( M. Ind. ) Ces
religieux , qui descendent apparem-
ment des Talapoins si;. mois , sont
fort respectés du peuple. Ils ne vivent
que d'aumônes. La vénération qu'on
a }K>ur eux est portée si loin , qu'on
se fait honneur t!e boire de l'eau dans
laquelle ils ont lavé leurs mains. Ils
marchent par les rues a»ec heaunoup
de gravité , vêtus de longues robes
qu ils tiennent serrées par une cein-
ture de cuir large de quatre doigts ,
à laquelle pend une bourse dans la-
ffaelle ils mettent les aumônes qu'ils
reçoivent. Leur habitation est au mi-
lieu des bois , dans une sorte de cage
qu'ils se font construire au sommet
ces arbres ; mais cette pratique n'est
fiindée (Jlie sur la crainte des tieres
dont le royaume est rempli. A chaque
nouvelle lune ils vont prêcher dans
les villes; i!s y assemblent le p» uple
T A L 619
au son d'une cloche ou d'un bassin.
Leurs discours roulent sur quelipies
préceptes de la loi naturelle, dont ils
croient que l'observation suffit pour
mériter des réconipen^es dans une
autre vie , de quelque extravagance
que soient les opmions spéculatives
auxquelles on est attaché. Ces prin-
cipes ont du moins l'avantage de les
rendre charitables pour les étrangers,
et de leur faire regarder sans chagrin
la conversion de ceux qui embrassent
le christianisme. Quand ils meurent,
leurs funérailles se font aux dépens
du peuple , qui dresse un biichei des
bois les plus précieux pour brider
leurs corps. Leurs cendres sont jetées
dans la rivière , mais leurs os de-
meurent enterrés au pied de l'arbre
qu'ils ont habité pendant l^:ur vie.
Talapouines ( Myth. Siam. ) ,
femmes siamoises qui embrassent la
vie religieuse , et qui ol-servent à-
peu-près la même règle que les Ta-
lapoins. Elles n'ont pas d'autre habi-
tation que celle deces moines. Comme
elles ne s'engagent jamais dans leur
jeunesse , on regarde l'âge comme
une caution suffisante pour leur con-
tinence. Quoiqu'elles renoncent au
mariage , on ne punit pas la vio-
lation de leurs vœux avec autant
de rigueur que l'incontinence des
hommes. Au lieu du feu , supplice
d unTalapoinsurprisavecunefemme,
on livre les Talapouines à leurs f;-
niilles pour les châtier du bâton. Ces
demi-religieuses se nonnnent Nang-
Ichii , en siamois. Elles n'ont pas
besoin d'un Sancrat pour leur donner
l'habit, qui est blanc : un simple su-
périeur préside à leur réception ,
comme à celle des Nens , ou des
jeunes Talapoins. f^. Talapoiks.
Talaria , Talonnières. Koy.
Mercure.
Talasion, Taiassion , Talasids,
Talassit.s, Tai-assus, jenne Romain
non moins recommandable par sa
valeur que par ses autres vertus.
Lors de l'enlèvement des Sabines ,
quelques uns de ses amis ayant trou-
vé une jeune Sahine d une rare
brouté , la lui réservèrent , et la con-
duisirent chez lui en criant à ceux
b2o T A L
qui voulaient îa leur ôler : « C'est
» pour Talassius ». Son mariage fut
fort heureux ; il fut père d'une belle et
nombreuse famille, en sorte qu'après
sa mort on souhaitait aux gens ma-
ries le bonheur de Talassius. Dans
la suite , on en lit un dieu de l'in-
iiocence et des mœurs , que les Ro-
mains invoquèrent , comme les Grecs
Hymënée. Plutarque assii^ne à ce
mot une autre origine : « Pourquoi ,
» dit-il, chante-t-on dans les noces
» Talassius ? Est-ce à cause de l'ap-
» prêt des laines signifié par le mot
» Talasia?' car, en introduisant
» l'épousée , on étend une toison ,
» elle porte une quenouille et un
» fuseau , et borde de laine la porte
» de son mari. » \
Talai^'s , l'oi d'Argos , et père d'A-
draste , perdit la couronne et la vie
par les artifices d'Amphiaraiis. K.
Amphiaraits.
Talbes ( M. Mail. ) , prêtres
mahométans chez les Maroquins,
qui réunissent la science des lois
à celle de la religion. Ce sont des
espèces de fanatiques qui professent
un mépris religieux pour tout ce qui
nest pas musulman. Ils regardent
comme un péché d'apprendre à lire
l'arabe ù un chrétien ou à un juif,
et d'avoir avec eux aucune liaison.
Talé , neveu de Dédale , autre-
ment nommé Perdix , guidé par
son oncle , apprit , en peu temps ,
l'architecture, et inventa l'usage de
la scie et du compas. Dédale, jaloux
de ses progrès, le précipita du haut
de la tour fie Minerve ; mais cette
-déesse , favorable aux talents , lereçut
au milieu des airs, et le changea "en
oiseau. Voilà pourquoi , dit Guide , la
perdrix n'ose s'élever dans son vol,
et qu'elle va toujours près de trrre ,
où elle fait son nid ; son ancienne
chute lui fait toujours craindre les
lieux élevés.
TAtED. C'est ainsi que les Juifs
appellent un vode de laine quarré ,
aux coins duquel pendent quatre
houppes , et dont ils sfi, (ouvrent
lorsqu'ils fout leurs, prières dans les
synagogues. Quelques uns mettent
ce voile sur la tète ,, d'autres l'en-
T A L
torlillent autour du cou. Taledsl^U
fie, en hébreu de rabbin , im. manteau .
Taleton , édifice consacré au
Soleil sur le sommet du Taygète ,
en Laconie. On y sacrifiait plus tlune
sorte de victime , mais particulière-
ment des chevaux.
Taligrépis ( M. lad. ) , hcrmites
indiens. P'. Raulins.
Talismasss. { .>/. Cabah ) On ap-
pelle ainsi certaines figures gravées
sur des pierres ou sur des métaux ;
c'ei.t le sceau , la fi^iire , le carac-
tère , ou l'image d'un sigae céleste ,
d'une constellation, ou d'une planète,
gravée sur une pierre sympathique , i
ou sur un métal correspondant à ]
l'astre , dans un temps commode ■
pour recevoir les influences de
cet astre. La superstition attribue
à ces figures des effets merveil-
leux. On dit , par exemple , que
la figure d'un lion , gravée en or ,
pendant que le soleil est dans le
signe du Lion , préserve de la gra-
velle ceux qui portent ce talisman j
et que celle d'un scorpion , faite
sous le signe du Scorpion , garantit
des blessures de cet animal. Pour
la joie , la beauté et la force du
corps , on grave la figure de Vénus ,
dans la première face de la Balan-
ce , des Poissous ou du Taureau.
Pour acquérir aisément les honneurs
et les dignités, on grave l'image de
Jupiter , c.-;'i-d. , un homme ayant la
tête d'im bélier, sur de l'argent ou
sur une pierre blanche ; et portant
ce talisman sur soi , on en voit ,
dit -on, des effets surprenants.
Pour être heureux en marchandises
ou au jeu, on représenteMercure sur
de l'argent. Pour être courageux et ,
victorieux , on grave la figure de , j
Murs , en la première face du Scor- <
pion. Pour avoir la faveur des rois ,
on représente le Soleil sois la fi-
gure d'un roi assis sur un trône ,
ayant un lion h son côté , sur de 1 or
très pur, en la première face du Lion.
En voilà assez pour faire connaître
ce que c'est qu'un talisman. Bodin,
dans sa Démonomanie , rapporte
que l'on dit qu'au palais de Venise
il n'y a pas une seule mouche , et
T A L
fpan palais de Tolède , en Espagne,
on n'en Toit qu'une; et il ajoute que ,
si cela est , il y a quel<|iie idole enter-
rée sons le seuil du palais, c.-à-d. ,
quelque talisman. On met ail Bom-
bre des talismans le Palladium
de Troie ; les boucliers romains ap-
Jelés Ancilia ; les statues fatales
e Constautinople , pour la conser-
vation de cette ville ; la statue de
Memnon, en Ilsypte, qui se mou-
rait et rendait des oracles aussi-tôt
3ue le soleil lavait frappée; la statue
e la déesse Fortune qu avait Séjan,
hiqueile porta htonheur à tous ceux
qui la possédèrent : la niouclje d'ai-
rain et la sang-sue d or de y irgile ,
qui empèchèreat les mouthes d'en-
trer dans Naples , et firent mourir
les sanp-sues d'un puits de cette
ville ; la fleure d une cigogne , qu'A-
pollon mil à Constautinople pour en '
chasser ces animaux ; la statue d'un
chevalier, qui servait de préservatif
à cette ville contre la peste; et la fi-
^re d'un serpent d'airain , qui em-
pêchait tous les serpents d'entrer
dans le même lieu. D'où il arriva
que Mahomet II , après la prise de
Constantinople , axant casW d'un
coup de flèche les dents de ce ser-
pent , une multitude prodigieuse de
cesreptilesse jeta sur les habitants de
cette ville, sans néanmoins leur faire
aucun mal , parcequ'ils avaient tous
lesdents cassées comme celui d'airain.
Tzetzès rapporte qu un philo-
sophe appaisa une peste à Antioche,
par un talisman de pierre où était
une tête de Charon gravée.
On distingue trois sortes de ta-
lismans ; les astronomiques , les ma-
giques , et les mixtes. Les astrono-
miques se reconnaissent aux signes
ou constellations célestes qui v sont
gravées avec d'autres figures et quel-
ques caractères inintelligibles. Les
magiques ont deis figures extraordi-
naires avec des niotssuperstitieux , et
des noinsd'anges inconnus. Les mixtes
sont composés de signes et de noms
barbares , mais qui ne sont ni supers-
titieux ni des noms d'anges inconnus.
On les ensevelit dans la terre , ou on les
place dans des lieux publ.ics, oubiea
T A L 621
on Jes porte sur soi. Quelques uni
croyaient (^ Apollonius de Tvane
est le premier auteur de la science
des talismans : mais d'autres sont
d'avis que les Egyptiens en sont les
inventeurs ; ce qu' Hérodote semble
insinuer au second livre de son his-
toire , lorsqii il dit que ces peuples
ayant les premiers donné le nom à
douze dieux célestes , ils gravèrent
aussi des animaux sur àes pierres.
Les habitants de Tisle de Samothrace
faisaient des talismans avec des
anneaux d'or , qui avaient du fer en-
châssé au lieu de pierres précieuses.
Pétrone en parle , lorsqu'il dit que
Trimalcion portait une bague d'or ,
garnie d étoiles de fer. Les dieux
qu'on appelait de Samothrace
étaient ceux qui jwésidaient à
la science des talismans : ce que
confirment les inscriptions de ces
trois autels dont parle Tertuilien :
« Devant les colonnes , dit - il, il
» y a trois antels dédiés à trois
» sortes de dieux, que l'on nomme
» Grands , Puissants et Forts , et
» que l'on croit être ceux de Samo-
» tlirace. »> j^poHonius fait mention
de ces trois divinités , auxquelles il
joint Mercure, et rap^rte les noms
barbares de ces dieux qu'il était dé-
fendu de révéler ; savoir , Axiérus ,
Axiocerso, Axiocersus, et Casmiliis,
qu'il dit être Cérès , Proserpine ,
Piuion, et Mercure.
Les Egyptiens, dont la plupart
des autres peuples ont appris le
secret de ces anneaux-, avaient aussi
d'autres talismans p.ur toutes les
parties du corps. C est peut-être
pour cebi qu'on trouve taut de pe-
tites figures de dieux, d'honsnies et
d'animaux, dans les ancieiis tou)beaux
de ce pa^s. Selon eux, certaines
pierres taillées en escarbots avaient
des vertus considérabîes pour pro-
curer de la force et du courage à
ceux qui les portent , parce<{ue ,
dit Eiien , cet animal n'a point de
femelle, et qu'il est une image du
soleil. Ils se servaient communément
de la fignre de Sérapis, de celles.de
Canope , de i'éîjerv ier et de l'aspic ,
^Oi^lie les luau qui pouvaient Vcuir
G23
T A L
V
T A L
des quatre éléments, la terre, l'eau ,
l'air et le feu. Les plus anciens ta-
lismans se sont faits de jilantes , de
bran<hes d'arbres , ou de racines.
Joseph en attribue l'invention à Sa-
lomon. On mettait aussi des fiiïures
de f:renouilles dans les talismans ;
et Pline témoigne que , si l'on en
croit ceux qui cultivent celte pré-
tendue science , les grenouilles doi-
vent être estimées plus utiles h la vie
que les lois.
Les Siamois ont aussi des talis-
mans et des caractères magiques ,
dont ils font un grand usage Ils
s'imaginent que , par ce moyen , ils
peuvent rendre leurs corps invulné-
rables , et procurer la mort à leurs
ennemis. Lorstpi'un scélérat a quel-
que mauvais coup à faire , et qu'il
appréhende qu on ne le découvre ,
il se sert de ces mêmes talismans
pour empêcher les gens de crier
et les chiens d'aboyer.
Les Arabes, fort adonnés à l'astro-
logie judiciaire , répandirent les
talismans en Europe , après l'in-
vasion des Maures en Espagne ; et
il n'}- pas deux siècles que cette
superstition était encore fort accré-
ditée en France. Grégoire de Tours
rapporte sérieusement que Paris avait
été bâti sous une constellation qui
le défendait des embrasements . des
serpents et des souris ; et qu'avant
l'incendie de 585 on avait trouvé ,
en fouillant une arche d'un pont ,
les deux talismans préservatifs de
cette ville, savoir, un serpent et une
souris d'airain. Elle a toujours un
grand cours dans l'Orient . 'Woy. Gaf-
fa rel , Guriosités inouïes.
Talmud , livre qui contient la
doctrine , la morale et les tradi-
tions des Juifs.
Environ 120 ans après la destruc-
tion du temple , le rabbin Juda , que
les Juifs surnommaient autre saint
maître , homme fort riche et fort
estimé de l'empereur Antonin le
Pieux , voyant avec douleur que
les Juifs dispersés commençaient à
perdre la mémoire de la lui qu'on
no : une ora/e ou de tradition pour
la distinguer de la loi écrite , conj-»
posa un livre où il renferma les sen-
timents, les constitution?, et les
traditions de tous les rabbins <|ui
avaient fleuri Jusqu'à son temps. Ce
livre, qu'il appeile Misna , est di-
visé en six parties. La première
traite de l'agriculture et des •■e-
niences ; la seconde , des fêtes ; la
troisième , des mariages et de tout
ce qui regarde les femmes ; la (jtia-
trième, des procès et des différends
qui peuvent survenir entre les i)art,'-
culiers , et de tout ce qui concerne les
.'itfaires civiles; la cinquième, des s:.-
«rjfices^ et la sixième, des purei/i
et impuretés. Ce livre , où les ma-
tières étaient traitées de la manière
la plus succincte , occasionna de
grandes disputes entre ceux qui \
i interprétaient différemment. Pour '
les taire cesser , Ravena et Rai-ascc ,
deux rabbins qui étaient à Baiiv-
lone , rassemblèrent les différentes
explications qu'on avait données de (
la Misna , jusqu'à leur temps , les !
sentences et les paroles mémorables
des fameux docteurs. Ils y joignirent
la Misna pour servir de texte, et
formèrent du tout un livre consi-
dérable , divisé en soixante parties.
Ce livre fut appelé Talmud Ba-
heli , Talmud de Babylone , ou
bien Ghemara , qui signifie perfec-
tion. On en a retram hé depuis plu-
sieurs traités qui concernent les sa-
crifices , l'agriculture , les puretés
et impuretés , qui ne sont plus au-
jourd'hui d'usage.
Ta LOS , partisan de Turnus, tue
par Enée.
Talthybius , héraut qu'Agamem-
non avait mené avec lui au siège de
Troie. Hérodote dit qu'on lui avr.it
bâti un temple ou une chapelle ù
Sparte. Selon Pausanias , ce Ta -
thybius fit éprouver sa colère au\
Lacédémoniens et aux Athénien,-; ,
pour avoir violé le droit des gens
en la personne des hérauts venus
demander aux Grecs la terre et
l'eau de la part de Darius. Le
châtiment des Lacédémoniens fut
généra! ; et , parmi les Athéniens ,
Miltiade , fils de Cimon , eut sa
iiuiisou rasée , pour avoir conficilié
T A L
ï ses roncitovens de faire ptrir.c«s
béranïs lor-squ ils vinrent à Athènes.
Taujs, géant de Tisîe de Crète, des-
cendait ; dit ^po//o/n'w.« , de géont,
issusdu chêne ou des entmilles du ro-
cher. Il était d'airain et invulnérable ,
îxceplé ou-dessas Je la cheville. Ce
monstre s'opposa au débarquement
des Argonautes , eu lançant dans la
biiie «les rocs couronnés de forêts ,
pour leur en défendre l'entr/e. Le
X)ète le fait cardicn de Tisie, dont il
îiisait le tour trf»is fois par un. Mé-
dée, par ses enchantements , lui fit
ompre une veine au-dessus c'e la
ihevile , pendant qu'il ermit sur le
ivaire , et lui donna la mort. Platon
explique cetle fable d'une mr.nicTe
très naturei'e. .« Talus et Rhada-
o manthe , dit-il. étaient chargés par
» Mipos de Pexécrttion des lois , et
• Talus devait faire trois fois le tour
» de l'isle pour surveil'er cette exé-
» cution. Les lois qu'il portait dans
» celte tournée étaient çravécs sur
» l'airain. Celte veine qui se rompit
n au-cés-us de la cheville ne désigne
» peut-être que le ch:itiinent qu'il
taisait subir aux coupables, n
Talys ( M-Ind.) , espèce de ta
lismans employés pour les mariages,
lis ne sont pas tous de la même
fotme. Dans quelques castes , c'est
une pef ite plaque d'or ronde , sans
empreinte ni figiu'e ; dans d autres,
c'est une dent de tigre : il v en a
qui sont des pièces d'orfèvrerie ma-
térielles et informes. Plusieurs castes
en portent cpii sont plates et comme
ovales , avec deux petites parties
qui débordent . et d^s hiérogivplies
qui représentant PoUéar ou le Lin-
gam : cbeï d'autres , c'est un ruban
à l'extrémité duquel pend ure
tète d'or. Dans la cériTOonie du
mariage , le brahme prend letaiy ,
le présente aux dieux , aux deux
époux .' aux pères , aux brahmes
assistants, aux parents et aux conviés-
tous doivent passer la main dessus ;
et le brahme , en le présentant, ré-
pète , jusqu'à ce que la cérémonie
soit finie , la f jrmul'' suivante , en
langue sancrite : « Ils auront dea
•% grains , de l'argent , des vaches et
T A M 6î3
» bennconp d'enfbms. » Ensuite le
brahme porté le taiv au futur , qui
l'attache au cou de la fille ; dès-
lors die devient sa fetnme , et le
marbge est fait j car jusques-là
les parties peuvent toujours se dé-
dédire. Les néophv tes chrétiens ,
qui n en sont pas moins attachés à
et usage , avaient imaginé de placer
une croix sur un taly ordinaire , ce
qui devait produire un effet très
bizarre. Lorsque l'époux vient à
mourir , on brûle avec lui ce taly ,
comme pour faire entendre à sa
femme que le uoud qui l'unissait
avec son mari est brisé par sa nxirt.
Tamaraca (' -^/. /imér.), fruit
extrêmement gros , qui a quelque
ressemblance avec une calebasse,
et qui croit dans le Brésil. Les ha-
bitants de ce pays ont pour ce
fruit un respect religieux , et lui
rendent de grands honneurs. Coréal
parle du culte que les Erésiliens
rendent au tamaraca , qu'il appelle
maraque. « Lorsque les prêtres
» brésiliens , dit-il , > font la visite
» de leur diocèse , ifs n'oublient ja-
» mais leurs nuiraques, qu'ils font ado-
» rer solemneliemeiit. Ils les élèvent
» au haut d'un bâton; fichent le balon
» en terre ; les font orner de leiles
» plumes , et persuadent aux habi-
»> tants du village de porter a boire et
» à manger à ces maraqucs , parceque
» cela leur est agréable , et qu'elles
M se plaisent à être ainsi régalées. »
TAVEtitR./" .CoRYBANTES.CvbÈLE.
Tamboir magique. C'est le prin-
cipal inslmraent de la macie Aes
I/.ippons. Ce tambour est ordinaire-
n)eiit fait d'un tronc creusé de pin ou
de bouleau. La peau tendue sur ce
tambour est couverte de figxires svm-
holiques que les Lappons v trnc-ent
avec du rouge. Les svnilx)les et les
hiéroglyphes n'ont pas moins d'at-
trait pour !es peuples du Nord que
pour les Orientaux. On distingue
dans le tambour magiqupdenx cho>es
principales . îa marque et le mar-
tfau. La marque est un paquet de
petits anneaux , p;'rmi Icsfjuels il
s'en trouve un plus gr;.nd que les
autres; elle iert à oiouUer sur les
È7.4 T A M
figures liiorogh *>hiques du tamlîour
les choses que Ton flesire savoir. Le
marteau est oïdinalrenient i'aJt du
3x)is d'une renne. On frappe sur le laiii-
ï)Our avec ce marteau pour donner
<iu uiouvcnieut au paquet d'anneaux,
et c'est l'endroit oîi se placent les
anneaux qui sert à faire connaître
ce que l'on veut savoir.
Les Lappons ont pour leur timi-
l)Our une vt^néralion extraordinaire. .
Il est expressément défendu à une
iilîc qui counnence h ressentir Tinconi-
modité naturelle ;'i son sexe d'oser le
toucher seulement du bout du doigt.
Lorsqu'un Lappon veut appren-
dre quelque chose jwr le mojen du
taniiiour , il faut que , pendant la
cérémonie , lui et tous les assistants
soient à f^enoux.
Il y a plusieurs sortes de tam-
bours magiques , qui ont chacun
une vertu plus ou moins irrande ,
et une forme particulière. Celui qui
sert pour les divinations est figuré
'en croix à l'endroit que l'on appellç
la poignée. C'est à ce tambour que
les Lappons suspendent, comme des
trophées , les os et les oncles des
bêtes qu'ils ont tuées à la chasse.
Lorsqu'un Lappon veut connaître ,
par" son moyen , ce qui se passe
dans les paysétrangers, il met dessus,
à l'endroit où l'image du soleil est
dessinée , quantité d'anneaux de lai-
ton , atlacliés ensemble avec une
chaîne de même métal. Il frappe de
telle sorte sur le tambour avec son
marteau , que ces anneaux se re-
muent. Il chante en même temps
dune voix fort distinctcuùe chanson
que les Lappons appellent Joiikc ;
et tous ceux de leiu- nation qui s'y
trouvent présents , tant les femmes
que les hommes , y ajoutent cha-
cun leurs chansons , auxquelles ils
donnent le nom de Duvra. Les pa-
roles qu'ils profèrent sont si dis-
tinctes qu'elles expriment le nom
du lieu dont ils désirent savoir
quelque chose. Après avoir quel-
que temps frappé sur le tambour ,
il le met, en quelque façon, sur sa
tète , et il tombe aussi-tôt par terre ,
ÇOnjuie s'ij était endormi ou tombé
T A M
en quelque défaillance. On ne lui
trouve ni sentiment , ni pouls . ni
aucun signe de vie. Cela a <loti lé
occasion de croire que l'anie de < e
devin sortait effectivement de si,n
corps, et que, conduite par les(ié-
nions, elle allait au pays d'où lin
voulait avoir des nouvelles. Penu:
que le L;.ppon qui doit de\ i
est en cet état, on dit qu'il soullie
de telle sorte que la sueur lui s' ri
du visagp et de toutes les autif;
parties du corps. Cependant toiiîo
l'assemblée continue de cLaïui r
jusqu'il ce qu'il revienne de xmi
sommeil. On ajoute que , si i < u
discontinuait le chant , le de'\ m
mcvirrait , de iiicnie qiie si liu
essayait de le réveiller. C'est aus.~i
peut-être pour cette raison <,ue
l'on a grand soin de chasser 's
mouches d'autour de lui. A mu
réveil,, le Lappon raconte ce qu ù a
ajjpris. Il doit en avoir beautoui> à
X'aconter , car il a dû apprendre lu' n
des choses pendant une extase tiont
la durée s'étend quelquefois jusiju à
vingt-<-juatre heures.
Les Lajipons emploient aussi fort
souvent leur tambour 'magique pour
découvrir si telle maladie vient c'w.u:
cause naturelle ou ne la malice de
quelque enchanteur, et, dans «edr r-
nier cas , par quel mo}en ils pm-
vent rompre le charme. Il faut ob-
server que les Lappons regaidint
comme un présage très favor;l>le
le mouvement des anneaux du tam-
bour de gauche à droite, p;u~ee:nie
ce mouvement imile la maichc du ■
soleil ; mais si les anneaux vont de
droite à gauche , cette direction ,j
contraire au cours du soleil , ne:
leur annonce que des malheurs. !
Lorsqu'un d'entr'eux tombe \m\- .
lade , ils prétendent connaître , ]):ir
le mo>en du tambour magique , si
la maladie est mortelle ou .si e ma--
lade doit guérir. Us assurent même-
que, si le malade est condri'!
à mourir, le tiimhour leur m;::
l'instant précis auquel il doit ni
le dernier soupir.
ÏAMMLZ , quatrième mois lic
l'année sacrée des Hébreux , et !c
di.vè)ue
TAN
dixième de leur année civile. C'était
la lune de Juin.
Tanagra , fille d'Eole ou d"A-
sope , donna son nom à la ville de
Tanafîre en Béotie. Sa vie fui si lon-
gue , que ses voisins ne la nommaient
plus que la Grée , c-à-d. la V ieille .
( (xiaia ) , nom qui passa à la ville.
Homère , dans son dénombrement ,
ne lui en donne point d'autre.
Tanagre , ville de Béotie , do it
les hahilarts allèrent au sièse de
Troie. On 'voyait te tombeau (l'Oriun
et le mont Ceryciu'-, oùl'ondisaitq'ie
M;TCure avait pris naissance. Les
TaniiSiéens passaient pour les peu-
ples les plus reli^rieux de la Grèce ,
n ce qii ils av;'ient J'itti leur t' mpie
ans un lieu séparé du commerce des
ommes, où il ny avait point de
liaisons , et où l'on n allait qrie ;iOiir
dorer les dieux. V . Ckiophore ,
PRi»MACHt!s, Triton.
Tanaïde , surnom de Vénus.
Clément Alexaidrin dit qu'Ar-
axerxès , roi de Perse , fils de Da-
ius, fut le premier qui érigea à
îabylorie , à Suse , et à £<;batane ,
statue de Vénus Tanaïde, et qui
pprit , par son exemple , aux Pèr-
es, aux Bactres , et aux peu, les de
Marnas et de Sardes , qu'il fallait
honorer coin me déesse. Cette Vénus
tait particulicrement honorée cliez
s Arinéniens, dans une Cintrée ap-
elée Tanaïtis, près du flpuve Cyrus,
eion Dion Cassius , d'o.'i la déesse
vait pris son surnom , et d'où son
uhe a pu passer chez les Perses,
j'était la divinité tutélaire des es-
laves de l'un et de l'autre sexe. Les
ersonnes même de condition libre
[Misacraient leurs filles h ectte déesse;
t , en vertu île cette prétendue con-
?cration, les filles étaient autorisées
ar la loi à se prostituer au premier
enu , jus<|u'à leur mariape , sans
u'une conduite aussi extraordinaire
loicniit d'elles les prétendants.
Tanaïs , un des capitaines de
'"urnus , tné par Enée.
TanaVser ( M. lad. ) , réservoir
l'Indostan , où , les jours d'éclipsé,
se rassemble pins de cent cinquante
iile personnes de toutes les parties
Tome IL
TAN 625
de lunde , pareeque son eau passe ,
dans ces pliénomènes , pour plus
sainte et plus méritoire qu'aucune
autre.
Tanfana , déesse qui , chez les
Germains , présidait à la divination
par les baguettes. Quelques écrivains
prétenderit que ce n'est point une di-
vinité, mais un temple.
Tanfanes , temple des Marses ,
brûlé dans l'expédition de Gerina-
nicus.
Tangri { M. Mah. ) , nom que
les Turcs , tant orientaux qu oi:ci-
dentaux, donnent à Dieu , en y ajou-
tant les louanges ordinaires que les
Arabes ajoutent à celui d'Allah ,
c.-à d. de huiU , de souveraine
vérité , etc. Bibl. Or.
Takqi E. Les Inuiens donnent ce
no!n à des réservoirs deau dans les-
quels ils ont coutume de faire leurs
ablutions et puiiGcations. Voici
quelles sont , à c>et égard , les c'ré-
nionies des habitants du Malabar:
Aj rès être entrés dans l'eau , ils eu
font rejaillir en l'air, à huit reprises
différentes , en l'honneur des huit
gouverneurs du monde ; puis ils se
laveiil le visage, après quoi ils jettent
encore cie l'eau en l'air, en l'bonnerr
du Soleil. Ils font un grand usd^e ,
dans ces ablutions , de la cendre de
hoiize de vache , animal qu'ils regar-
dent comme sacré. Us prennent une
certaine quantité de cette cendre
dans le creux de la ma m gauche ,
pareeque , selon leurs idées , ce creux
représente la terre, et en même
temps le lieu où se fait la génération.
Ils serrent cette main gauche , ainsi
creusée , contre la droite qui l'est
pareillement , et forment une figure
apfirocîiante de celle de l'œuf.
( L'œnf, chez les Indiens, repré-
sente le ciel et la terre unis ensem-
ble. ) ils éloignent ensuite leurs
mains l'une de l'autre, et désignent
par ce mouvement la séparation du
ciel d'avec la terre ; puis ils tracent
sur la cendre qu'ils ont dans la main
gauche ce mot /a- ra , par lequel ils
croient signifier le combat de l'air et
du feu enfermés ensemble danj
l'œuf avuut qu'il se fût ouvert :
Kr
626
TAN
après quoi ils serrent encore les deux
mains l'une contré l'autre, et, dans
cet e'tat , ils les portent à toutes les
parties du corps. Ils finissent par se
frotter , avec les cendres sacrées , le
front , la poitrine et les épaules , en
invoquant leurs trois principales di-
vinités, Brahma , Wisnnou et Ixora.
TANr)UAM.(3/.C/2W.) V. (Cang-Y.)
I. Tantale , fils de Jupiter et de
la nymphe Plota , et roi de L> die ,
enleva Ganyuiède, pour se venger de
Tros qui ne l'avait point appelé à la
Eremière soleninité qu'on fit h Troie,
rcs anciens ne sont pas plus d'ac-
cord sur la nature de son crime que
sur celle de son châtiment. Les uns
l'accuseut d'avoir fait servir aux
<licux les membres de son propre
fils, pour éprouver leur divinité , ou ,
comme l'explique un mythologue
moderne , d avoir voulu faire aux
dieux le barbare sacrifice de son fils.
D'autres l'accusent d'avoir révélé le
secret des dieux , dont il était grand
prêtre ; c.-à-d. d'avoir découvert les
mystères de leur culte. Selon Pin-
dare , il ne mérita ce supplice qu'il
endure aux enfers, que parcequ'a3'ant
été admis à la table des dieux il dé-
roba le nectar et l'ambrosie pour en
faire pMt aux mortels ; ou enfin ,
selon .Lucien , parceque Tantale
avait volé un chien que Jupiter lui
avait confié pour garder son temple
dans Tisle de Crète , et avait répondu
au dieu ignorer ce que l'animal était
devenu. Cicéron , sans exprimer
aucun des crimes de Tantale en par-
ticulier, dit qu'il est puni de ses
forfaits , de sa fureur et de son
orgueil. Quant au supplice , Ho-
mère , Ovide et Virgile le pei-
gnent consumé d'une soif brûlante ,
au milieu d'un étang dont l'eau
sans cesse éch.'ippe à ses lèvres des-
séchées , et dévoré par la faim sous
des arbres dont im vent jaloux
éXhyc les fniîts jusqu'aux nues , cha-
que fois que sa main tente de les
cueillir. Cicéron , après avoir suivi
Homère dans sa yjremière Tiiscu-
lans, 0. *), adopte dans la quatrième,
c. i6, la tradition d'Euripide,, de
Pindare et de Platon , qui repré-
T A R
sentent Tantale au-dessous d'un ro-
cher dont la chute menace à chaque
instant sa tète. Horace trouve le
portrait de l'avare dans le premier
supplice de Tantale.
"2- — Fils de Thyeste, le premiei
mari de Clytemnestre , selon Eu'
ripide.
3. — Le fils que Thyeste eut
d'Erope, femme de son frère Atrée,
et dont celui-ci lui fit servir les
membres dans un festin.
Tantalides , Aganiemnon et M'!-
nélas , arrière pitit-sfils de Tantnic.
Tantalis , iN iobé , fille de Tant.ile.
Taphius , Tai'hus , fils de Nep-
tune et d'Hippothoé, fut chefd'uiie
troupe de fugitifs avec lesquels il
alla s'établir dans une isle qu'il ap^
pela Taphus, de son nom. [
Tapi , rivière qui passe à Surate,
et pour laquelle les Banians et les
Gentous ont im respect religirn-î.
Suivant eux, elle tient le preunT
rang après le Gange ; et les cl'. <■-
monies f{ui se pratiquent pour 1 1 lé-
brer la fête de ce fleuve ont , en
partie , lieu pour celle de la rl^ ii-re
Tapi. V. Gange. Voyage de Sia-
vorinus à Samarang, etc.
Tapisseries. V. ArachnÉ, Pé-
nélope , Philomèle.
Ta-qua (M. Chin.) , art dr
consulter les esprits. V. Po-qu
Tara, fils de Neptune, a'i
Servius attribue la fondation uc
Tarente.
Taran, Taranis , ou Taramis,
( M. Celt. ) noms sous lesquels
Celtes adoraient Jupiter comn
ayant l'empire des choses céleste
( César ; Lucain, Pharsale, lie.
V. 444) > et ^us lequel ils lui imr
laient des victimes humaines. Tar
signifie tonnerre , dans
galloise (v. Thor), et répond^
chez les Gaulois au Jupiter tonna
des Romains : mais ce dieu n'ët
pas , chez ces peuples , le souver
ces dieux ; il ne venait qu'aj
Esus, dieu de la guerre. V- Esos
Taras , fils de Neptune ,
pour le fondateur des Tarentiij
qui le mettaient sur leurs médaifl
sous la forme d'ua dieu
T A R.
mté snp tin dauphin comme sur
cheval , et tenant ordinairement
trident de son père ; ou bien la
issue dHercule , svmbole de la
ce ; ou une chouette, pour desi-
er Minerve , protectrice des Ta-
iitins ; ou une corne d'abondani.e,
ar signifier la bonté ùu pays où il
lit bâti T:. rente; ou enSu avec un
l à deux anses , et une erappe de
jin avec le thyrse de Bacchus ,
nbole de l'abondance du vin chez
Tarent ins. Taras avait une statue
isle temple de Delphes, où on lui
dait les honneurs dus aux héros.
'araxippcs. Près de la borné du
le d'Olympie , il y avait , dit
usa/lias , un autel de figure
ie , consacré à un génie qui
t l'effroi des chevaux , et qu'où
elait par cette raison Taraxip-
, En eflèt , quand les chevaux
aient devant cet autel , ils pre-
nt répouvante sans que l'on sût
i j et la peur les saisissait
nt , que , n'obéissant plus ni
voix ni à la main de celui qui
londuisait , souvent ils renver-
t et le char et l'écuyer. Aussi
;t-on des vœux et des sacrifices
axippus , pour lavoir favo-
Au reste , les Grecs , continue
;orien , ne sont nullement d'ao-
sur ce génie. Les uns disent
us cet autel est la sépulture
homme originaire du pa\s, qui
un excellent écuver ; d'autres ,
'est le monument héroïque que
s érigea à îM\rtil pourappaiser
ânes. Il V en a qui croient que
l'ombre d'Œnomaiis qui épou-
ainsi les chevaux. Mais la plus
mr.e opinion est que Taraxip-
était un surnom, de Neptune
us. Il y avait un autre Taraxip-
dont le tombeau était dans
e de Corinthe , que l'on
t être ce Glaucus , fils de
he , qui fut foulé aux pieds de
vaux . dans les jeux funèbres
|«ste fit célébrer eu l'honneur
père.
CHON , chef des Etrusques ,
induisit des troupes auxiliaires
e coutre Turaus.
T A R
627
Tardipes , surnom de Vulcain ,
parcequ'il était boiteux.
Takentikl'S, surnom d'Hercule,
parceque Fabius Maximus trouva à
Tarente une statue de te dieu , qu'il
plaça dans le Capitole.
Tarpeia , une des quatre premières
vestales instituées par INuma pour
le culte de Vesta, selon PluLanjue.
TarpÉiens, jeux institués à Rome
en riionneur de Jupiter Tarpeius.
Tarpeils. Jupiter a quelquefois
te nom , à cause du temple qu il
avait sur le mont Tarpéien, depuis
appelé Capitole. '
TARQurrus , fils de Faunus et de
la nymphe Driope , tué par Enée.
Tarsus , surnom de Jupiter ho-
noré à Tarse eu Cilicie.
Tarïak , déité des Avites , peu-
Ele de Samarie, dont parle rEcriture.
es rabbins ont prétendu qu'elle
était adorée sous la forme d'un àne.
Jurieu a conjecturé que c'était une
altération de rathak , mot ciialdéen
qui signifie char, et que Tartak e^t
le chariot du Soleil , ou le Soleil
monté sur son char.
Tartare, lieu distingué des en-
fers , prison des impies et des scélé-
rats dont les crimes ne pouvaient
s'expier ; prison d'ime telle profon-
deur , dit Homère , qu'elle est aussi
éloignée des enfers , que les enfers
le sont du ciel, f-'irgile la dépeint
vaste, fortifiée de trois enceintes de
murailles , et entourée du Phlégé-
thon ; une haute tour en défend l en-
trée. Les portes en sont aussi dures
que le diamant ; tous les efforts des
mortels et toute la pm'ssance des
dieux ne poumiient les briser. Tisi-
phone veille toujours à la porte , et
empêche que personne ne sorte , tan-
dis que Rhadamanthe livre les cri-
minels aux Furies. L'opinion com-
mune était qu'il n'y avait plus de
retour pour ceux qui étaient une fois
précipités dans le Tartare. Platon est
d'un autre avis. Selon lui, « après
» qu'ils y ont passé luie année , ua
» not les en retire. Alors ils passent
» par le Cocyte , ou le Pyriphlégé-
» thon, et de là au lac Achérusie ,
w oCi ils appellent par leurs aoûts
Ara
628
TAU
» ceux qu'ils ont tues , et les sup-
» plient instamiiieiit (Je sciuftrir qu'ils
» sortent du lac , pour être admis en
» leur compagnie. S'ils obtiennent
« leur demande, ils sont d'abord dc-
» livrt^s de leurs maux ; sinon ils sont
» de nouveau rejetés dans le Tartare ,
« reviennent aux lUuves comme au-
»> paravant , et réitèrent leurs sup-
» plicat ions jusqu'à ce qu'ils puissent
n fiécliir ceux qu'ils ont offensés. »
On iroil que l'idée du ïartare a été
prise du l'artesse des anciens, petite
isie il l'cmlionchure du Bétis en Es-
paf,'ne. Peut-être y envoyait-on les
criminels d'état, f^oy. Enferç des
Anciens.
TartAretjs Deus, le dieu du Tar-
tare , Plutou.
— CusTOS , le gardien du Tartare,
Cerlière.
Tartutius , Romain riche et
puissant , qui devint éperdument
amoureux de la courtisanne Acca-
Larentia , et lui laissa en mourant
de f randes richesses.
Ta«bih , louange ( M. Mah.) ,
chapelet turc , ainsi nonmié parce-
qu'à chaque grain les musulmans
louent Dieu , en prononçant quel-
qu'un de ses attributs. C'est ce qui
lui fait donner aussi en turc un nom
qui répond à ces mots , Varbre du
chapelet. Bibl. Or.
Taten {M. Siain.) , espèce de
frère lai Talanoin , qui a vieilli dans
la condition de Nen. (V. ce l'iot.)
Entre diverses fonctions , il a celle
d'arracher les herhes qui croissent
dans l'enclos du couvent , office qu'un
Talapoin ne peut exercer sans crime.
Taïh s , roi des Sahins,, fit al-
liance avec Romulus , contre lequel
il avait fait pendant long-temps la
C'ierre depuis lenlèvement des Sa-
bincs.
Tavzk\. ( /yf. Tnd.)Cesi le nom
que les idolâtres des isles Moluques
donnent ^ l'Etre suprême.
Taupe ( M. Egypt. ) , image de
l'homme aveugle. ( tiorapoll.) On sait
aujourd'hui que cet animal n'est pas
privé de la vue.
i. Taureau , un des douze signes
du 7.odi:ii;iie : ce fui l'animal sous la
TAU
figure duqjiel Jupiter enleva Eurof
oe qui le lit mettre au rang des co
tellations. Selon d'autres , c'est 1
(jne Jiipitor enleva au ciel ap
1 a\oir changée en génisse. K. A(.i
LOUS, AddÉPH AGLS , AlilSTEE , DlR(
EgeSTA , EcoN , ECROI-E , MlLO
Pasiphaé , Polvdamas.
M. Egrpt. Dans les hiéroglypli
égyptiens , le taureau est limage
la tempérance, parcequ'il est si i
tenu , qu'il ne s'approche plus de
femelle dès qu'elle a conçu. Un ta
reau lié à un figuier sauvage • est I
mage de l'honinje qui revient de s<
intempérance ; car, dit Pline, lot
que le taureau est dans ses fureu
amourcu.ses , il s'adoucit après qu'<
la lié à un figuier sauvage. Un ta
reau lié par le genou , et qui suit
corde qui le tire , désigne l'honU
dont la tempérance n'est pas ccM
tante. Horapoll. '
'2. — Furieux domté par Héron
Neptune, irrité contre les Gi
sn.icila autour de Marathon un
reau qui jetait le feu par les narii
faisait de grands dégâts , et
heaucoup de monde. Hercule ,
voyé par Eurysthée pour le preni
le domta , et le lui amena ;
comme il était consacré aux di
il le lâcha. On voit, dans une
daille de Commode , Hercule ap
sur une colonne , qui tient sa m;
sur la tète d'un taureau.
3. — de Mithras. On voit
muuémeut Mithias sur un tau;
dont il tient le mulle ou les
de la main gauche , tandis
l'atitre il lui enfonce un poii
dans le cou. Comme IMithras ri
sente le soleil , on prétend qi
taureau marque la terre, que le
perce de ses rayons , conime
couteau , pour la rendre fécoi
propre ;i nourrir le» animaux,
très croient que par les
taureau la lune est désignée ;
supériorité que le soleil a si
planète donne l'explication de
hlème. Le taureau était la vi
la jilus ordinaire dans les sacr
On l'immolait à Jupiter , à
Apollon , à Minerve , à Céi
TAU
ïuus, nux Lares. On clioisi^j:.!!
■s taureaux noirs p<jiir Neptune ,
utoii, et les dieux infernaux. Avunl
! les immoler, on les ornait de dit--
rentes manières : ils avaient siir le
ilieu du corps une grande kinde
étotïe ornée de Heurs, qui pendait
?s deux côtés : le taureau qu'on
crifiait à Apollon avait ordinaire-
ent les cornes dorées.
[.Tauf^alx d'AIR aïs qui i;ardaient
toison d'or à Colchos. Ja-«n. Tiour
oir cette toison , devait mf>ltre
us le ion» deux taureaux , présent
; Vulcain , qui avaient les pieds et
cornes d'airain, et qui vomissaient
tourbillons de feux et de Rammes.
son , par le secours des enchante-
ents de Médée, sut 1» s a|ïprivoiser,
les attacha même à la charme. La
ble de ces taureaux d'airain est sur
quivoque d un mot syrien , qui si-
Ge également une muraille ou un
reau ; apparemment que, le trésor
it sardé dans un lieu fennc de
u\ portes d'airain, dont Médée
nna la clef à Jason.
2. — ]N\»m que I on donnait aux
nés pens qui portaient des coupes
us les fêtes « élébrées à Ephèse en
onnenr de Neptune. Athénée.
3. — ( Iconol. ) Sur les nié-
Iles d'Eçvpte , c'est Apis , on
itinoiis que les Egyptiens mirent
nombre de leurs dieux comme un
tre Aois. Sur d'autres médailles ,
signifient \a force , la patience ,
vaLr favorable aux laboureurs ;
nu les sacrifices où ces animaux
•vaient de victimes : alors ils ont
cornes chargées de rubans , et on
appelle tauri viltati , înfulati ,
itnrati. En posture de frapper de
corne , ils annoncent la guerre , ou
combats de, taureaux donnés en
ctacle. Passants, ou accouplés, et
nduits par mi homme voilé , ils
irquent les colonies dont ou traçait
nceinte avec la charrue.
Taur£OS , surnom de Neptune.
. Tauriceps.
Taubicéphale , télé de taureau,
mom de Bacclms.
I Tauriceps , épithète (\n Euripide
TAU
67.^
également à Neptune et .nnx fieuvc»
mêmes , tant a cause des vagueS
agitées qui semblent imiter le nm-
gissement du taureau , que des bran-
ches difl'érentes nui forment les ri-
vières . qu'on désignait par des cornes»
Rac. Caput , tète.
TAtrmroRNK , surnom de Bacchus ,
parcequ'on le représentait quelque-
fois av*c une corne de taureau à la
main : cette corne était proprenK-nt
un vase ix boire , qui avait la forme
d'une corné de taiweau.
Tacride, Chersonèse Tanriqne.
Cette pr^squ'isle , aujourd'hui la
Crimée , était hal>itée par des Scy-
thes cruels, qui immo'aient de» vic-
times humaines à Diane. On le»
nommait Taures et Tauroscvthes ,.
d'où l'on appelait Taurique le pav&
qu'ils habitaient. Ce fut là que Diaiie
Iraiisporta Iphicénie , et quOreste
retrouva sa soeur.
Tauries , fêtes célébrées chez les
Grecs en l'honneur de Neptune ^
dans lesquelles on ne lui sacrifiait
que des taureaux noirs.
Tachiforme. Ou donnait ce sur-
nom à Bôcchns , parceque le vin pri»
ri^ec excès rend les hommes sembla-
bles à des taureaux furieux.
Taurilies, jeux religieux célébn'»
par les Romains pour appaiser le
courroux des divinités infernales
institués à l'occasion d'une épidémie
répandue parmi les femmes grosse»
sous le règne de Tarquin le Superbe»
Cette maladie fut attribuée à 1 usa ce-
qu'elles avaient fait de la cliair (fes
taureaux immolés, dont les sacrifi-
cateurs vendaient le surplus ; et
comme ce fléau fat attribué à la co-
lère des Mânes , on institua poiu- le»
appaiser des jeux nommée Taurilies,
de la chair des animaux sacTifiés,
cause prétendue de l'épidémie. 0
Taurique, épithète de Diane,
adorée dans la Chersonèse Taïu-ique ,
et dôut la statue fut enlevée par
Oreste et Iphigénie. Le sang humain
arrosait ses autels ; et cette barbare
coutume était passée chez tous le»
peuples qui se croyaient posses-
seurs de sa statue.
TiUiOBOLE , nouveau genre d'ex—
B-r 5
65o T A V
piation qne les païens inTentèrent
dans les comniencenients du chris-
tianisme, pour loppo-er au })aptême
des chrétiens. ( / ' . Crioboles.) Cette
céie'nionie s>e faisait aussi pour la
coasécralion du prand-piètre et des
autre s prêtres de Cybèle. On trouva
en 1700 , sur la montapne de Fonr-
vière , à Lyon , une inscription d un
taurol>o!e célébré sous Anlonin Pie,
l'an ibo de J. C. Elle nous . pprcnd
3u'il se fit par ordre de la iiière des
ieux, Idéemie , pour la santé de
l'enipe! eur et de ses enfants , et pour
la prospérité de la colonie de Lyon.
Taurobolie, surnom de Diane ,
pris des croissants qu'on lui donne ,
et qui ont une sorte de ressemblance
avec les cornes d'un taureau.
Taurockbos, corne de taureau,
surnom ceBacchus. l^. Ïadricohke.
Taurocholies, fêtes qu'on célé-
brait à C\zi<iue en l'honneur de
Neptune ; c'étaient proprement des
combats^ de taureaux que l'on immo-
lait aux dieux après les avoir long-
temps irrités et mis eu fureur. Rac.
Cholè , bile , colère.
Tauromorphe , le même que Tau-
riforme. Rac. Morphè , forme.
Taurophage , mangeur de tau-
reaux , surnom de Bacchus , peut-
êtr» parcequ'on lui sacrifiait plus
SOu\nt des taureaux qu'aux autres
dieu^, peut-être aussi parcequ'on
donnait un taureau pour prix des
meilleurs dithyrambes.
Tauropoues , fêtes en l'honBeur
de Diane , appelée Tauronole.
Tauropolis , surnom de Diane ,
adorée par les Taures.
Taurus , capitaine crétois,,qui
obtint les bonnes grâces dePasiphaé,
femme de Miuos, et la rendit mère
d'un fiis. C'est ce qrii donna lieu ù la
fiible du Minotaure.
Tavîdes. C'est ainsi que Pyrard
de Laval nonnne certains caractères
que les insulaires des Maldives regar-
dent comme très propres à les ga-
rantir c!e tout accident , et particu-
lièremr-nt des maladies. Ils s en s r-
vent aussi comme de philtres , et
prétendent , par leur moyen, pouvoir
ijispirer de l'iiHiour à telle personne
T A Y
qu'il leur plaira. Ils ne marclient ja-
mais sans être munis de ces précieux
tavides , qu'ils enferment commu-
nément dans des boîtes d'or et d'ar-
gent , cachées sous leurs habits. Sou-
vent aussi ils les entrelacent autout
du cou , (lu bras ou du pied : quel-
quefois ils s'en font une ceinture.
Taxilacous {M.Iiul.). pénitent!
dont parle Meiidez Pi/ito, qui s'en-
ferment dans des grottes fort petites.
Lorsqu'ils croient avoir achevé le
temps de leur pénitence , ils hiitent
leur mort en f.asant brûler des char-
dons verds et des épines , dont U
fumée les étouffe.
TaydÉlis. C'est ainsi qu'on nomme
dans le rû^ aunie de Tunquin un cer-
tain ordre de gens qui font profcssioij
d'enseigner quels sont les endroits lei
plus favorables pour la sépulture del
morts. Ce choix est regardé par iei
l'unquinois comme un article si im-
portant , quils gardent quelquefoil
dans leurs maisons les corps de leuri
parents défunts , pendant plusieurs
mois , et quelquefois durant des an-
nées entières , jusqu'à ce que les
devins, qui , pour leur profit, trament
la chose en longueur , aient marqué
un lieu propre pour la sépultvne,
quoi<pruu pareil délai occasionne dej
dépenses considérables , et nu en>-
barras très incommode ; car, pendant
tout le temps que le corps reste daru
la maison des parents , il faut qu'ili
entretiennent , dans le lieu oi'i il re-
pose , des flambeaux et des lan.pej
allumées , et brûlent , en son honneur,
une grande quantité de parfums , avec
des papiers dorés , découpés en dif-
férentes formes. Outre cela , ils sont
obligés de lui offrir, trois fois chaque
jour, diverses sortes de mets, de se
prosterner devant lui en touchant
la terre du front , et de renouveler
sans cesse des lamentations souvent
peu sincères , dont la continuité de-
vient très fatigante.
1. Taïoète , montagne de la La-
conie , où les femmes du pays allaient
célébrer les Orgies.
■2 . — C'est aussi le nom que f^irgild
donne à une des Pléiades.
Tay«ktus, fils de Jupiter et de
T E F
Taj-gèle , avait donné son nom à la
montagne de Laconie dont il est
question plus haut.
Tcuaod-Vat ( M. Siam. ) , supé-
rieur des talapoins. ( V . Sancrat.)
Leur élection se fait dans chaque
couvent à Ja pluraUté des voix , et
le choix tombe ordinairement sur le
plus vieux ou le plus savant.
Tecmesse, CJIe de Teuthrantès ,
prince phryf,'ien , devint captive
d'Ajax, lorsque les Grecs ravagèrent
les contrées voisines de Troie. Ajax,
ëpris des charmes de sa prisonnière ,
en fit son épouse ; Eurysacès fut le
fruit de ce nouveau lien. Sophocle ,
dans son Ajax furieux , introduit
Tecmesse détournant son époux du
dessein qu'il a de se donner la mort ,
par un discours rempli d'une ten-
dresse SL vive et si natiu"elle , qu'il
est difficile de n en pas être ému.
Eiu-vsacès , fils d Ajax et de Tec-
messe , résna dans Salamine , après
la mort de Té lu mon.
Tectame , fils de Dorus , et ar-
rière-petit-fils de Deucalion , con-
duisit une colonie d'Etoliens et de
Pélasiies en Crète. Il y épousa une fille
de Créthée , dont il eut Astérius , et
réi^na dans le pays.
Teffihn ( .)/. Rahh. ) , sorte de
vêtement que les Juifs modernes se
mettent sur le front et autour du
bras , lorsqu ils font leurs prières ,
et que l'Ecriture nomme l'olafot.
Voici la description qu'en donneLéo«
de Modène , rabbin de Venise:
« On écrit sur deux parchemins avec
» de l'encre faite exprès , en lettres
» qoarrées , ces quatre passades sur
>» chaque morceau : Ecoute , Is-
» raël , etc. ; le second , Et il arrî-
» veia que , si obéissant lu obéis,
» etc. ; le troisième , Sancti/ie-moi
» tout premier né , etc. ; le qua-
» trième , Et il arrivera , quand le
» Seigneur te fera entrer, etc. Ces
» deux parchemins sont roidés en-
» semble , en forme d'un petit rou-
» leau pointu qu'on renferme dans
» de la peau de veau noire ; puis on
» la met sur un morceau quarré et
» dur de la même peau , d'où pend
» une courroie de la nièm* peau ,
TEL 63i
» large d'an doigt , et longue d'une
coudée et demie, ou environ. Ils
posent ces tefiliins au pliani du
bras gauche ; et la courroie, après
avoir fait un petit nœud en forme
de Joiï ( lettre hébraïque ) , se
tourne autour du bras en ligne
spirale , et vient finir au bout du
grand doigt , ce qu'iU nomment
Teffila-scel-jad j c'est -ù- dire ,
de la main. Poiur ce qui est de
l'autre , ils écrivent les quatre
passages dont il vient d'être parlé
sur quatre morceaux de véliu sé-
parés , dont ils forment un quarré
en les rattachant ensemble ; sur ce
quarré ils écrivent la lettre Sein ;
puis ils mettent par dessus un
petit quarré de peau de veau dure
comme l'autre , dont il sort deux
courroies semblables aux premières
en figure et longueur. Ce quarré se
met sur le milieu du front ; et
> les courroies , après avoir ceint la
> tète , font un nœud derrière , en
> forme de la lettre Daleth ; puis ils
> viennent se rendre devant lesto-
) mac. Ils nomment celui-ci Teffila-
> scel-rosc , c.-a-d. de la tête.»
Tegea , Atalante , de Tégée.
I. Tere^a SiCERDOS, Carmente,
originaire de Tégée ,-■ ville d'Arcadie.
1. — ViRGO , Calisto , de Tégée,
ville d'Arcadie.
Tegeatictjs a LES , MercTirc ; de
Tégée, ville d'Arcadie.
TÉGÉEN , surnom de Pan , pris du
culte qu'on lui rendait à Tégée.
Teia Musa, Anacréon,deTeiiun,
en Paphlaconie.
Teiquam. ( M. Ch.) V. Cang-Y.
Télamos, frère de Pelée, était
fils d'Eaque et d'Endéis , fille de
Chiron : jouant un jour avec Phocus,
son autre frère . mais de différente
mère , le palet de Télamon cassa
la tête à Phocus, et le tua. Eaque ,
informé de cet accident, et sachant
que les princes ses fils avaient eu
auparavant quelque différend ensem
ble , chassa Télamon de lisle d'E-
gine, et le condamna ù un exil per-
pétuel. Ce jeune prince se mit sur
un vaisseau \ et lorsqu'il fut un peu
Rr 4
63a TEL
ëloiene du rivnpe , Télamon fnvoj'a
un héraut ii son père , pour i'as-
Siirer que s'il avait tué Phooiis, c'était
par un nialhfur , et nullement par
un dessein prémédité. Mais Ea<[ue lui
fit dire qn ii ne remît jamais le pied
dans son isle , et que, s'il -voulait se
justifier , il pouvait plaider sa cause
de dessus son vaisseau. Télamon entra
la nuit suivante tians le port , et ayant
fait une espèce de tertre avec de la
terre , il voulut se justifier ; mais
ayant perdu sa cause , et les soupçons
iTEacîue ne s'étant trouvé'» que trop
justifiés , il fit voile vers Salamiiie.
Cychréus , qui en était roi, lui donna
sa fi:le Glau< é en mariage, et le fit
son successeur ; ïélainon régna en
effet dans l'isle de Salamine. Après
la mort de Glaucé , il épousa Pé-
ribée, fille d'Alcathoûs , roi de Mé-
^are , dont il eut le célèbre Ajax,
Télamon eut pour troisième femme
Hésione, sœur de Priam ; et voici
conmicnt le mariafe se fit :
Télamon avait suivi Hercule dans
la guerre contre Laomédon; et parce-
que Télamon fut le premier qui
monta sur les murailles de Troie, Her-
cule lui fit présent d'Hésione , dont
il eut Ajax. Télamon se signala en-
core plusieurs fois à la suite de ce
héros, comme dans la çuerre des
Ama7ones, dans le combat (xmtre le
péant A'cyonée. Il avait été de l'ex-
pédition des Arfonautes ; et s'il n'alla
point au siège de Troie , ce fut la vieil-
lesse qui l'en empêcha ; mais il y
envoya ses deux fils , Ajax et Teu-
cer. L'on montrait encore du temps
de Pausanias, proche du port de
Salamine , le rocher où il s'assit pour
puivre des yeux le vaisseau sur lequel
ils s'embarquèrent. Il vivait encore
quand les (irecs revinrent de Troie:
ayant appris la mort d'Ajax , et que
son autre fi's Teucer ne l'avait ni
enijièi bée ni vengée , il en té-
moigna son ressentiment à celui-ci ,
en le chassant honteusement , et lui
défendant l'entrée. Il songea à ven-
ger lui-même la mort d'Aj.'X: Ulysse,
qui en était la couse , avant paru
avec sa Hotte sur les côtes de Sala-
mine, Télamon sut l'attirer dans
TEL
des rochers , et fit périr une partie
de ses vaisseaux.
TlLAMONlADÈS , TeLAMONIDÈs ,
Telamonius HtRos,Ajax, fils de
Téiauion.
Telchines , nés du Soleil et de-
Minerve , habitèrent quelque temps
dans l'isle de Rhodes , d'où elle prit
le nom de Telchincs C'étaient tics
magiciens, selon la fable, qui chor-
maient par leuis simples regards , et
faisaient pleuvoir , grêler , neiger , ù
leur gré. Ils prenaient de l'eau du
St\ X , et , en arrc/Sant la terre , pro-
duisaient toutes sortes d'incommo-
dités et de maladies , la peste et la
famine. Les Grecs les nonnnaient ;
Î)our cette raison , DestriicLeurs. A
a fin Jupiter les ensevelit sous les
flots, et les changea en rochers , dit
Guide. Selon d'autres, ces Telchincs
étaient de méchants honin:es qui ha-
Iiitaient la ville de Jalysie, dans l'isle
de Rhofies , gens brutaux et de
mauvaise foi , qui désolaient leurs
voisins par leurs brigand,:£es et par
toutes sortes de maléfices. IJ ne
inondation fit périr hur ville et la
partie de l'isle qu'ils habitaient , en
sorte qu'il n'y resta que des rochers ;
ce qui fut regardé comme une puni-
lion divine, et devint le fondement
de leur métamorphose. Par une bi-
zarrerie singulière, ils furent honorés
dans l'isle de Rlwdes, où leur culte
devint célèbre.
Des critiques habiles dérivent ce
nom , qu'ils écrivent aussi Tel-
ehines , du grec Thel^ein , sou-
lager , guérir ; ce qui donnerait des
Telchmes une idée p'us favorable.
Selon Diodore , ils étaient fils de
la IVIer , et furent chargés de l'éduca-
tion de Neptune. Cette origine et cet
emploi, qui les supposent des navi-
gateurs , s'accordent avec la tradi-
tion qui leur faisait habiter successi-
vement les trois principales isles de
la mer Egée. On vantait aTissi leur
habileté dans la métallurgie. C'étaient
eux, disait-on , qui avaient forgé la
faux dont la Terre arma Saturne , et
le trident de Neptune. On leur attri-
buait l'art de travailler le fer et l'ai-
rain.
TEL
î. ^ On donne aussi ce nom an'*
Cuiètes ; opinion combattue par le
savant Fre-ret, qiii fait Ie> Teltliines
antérit^urs aux Dactyles Itlécns.
3. — Ce nom a aussi été attribué
aux Galles , prêtres de Cybèle.
Tecchikia , surnom de Mi-
nerve à ïeumesse eu Béotie, où elle
avait un temple saus statue. Pau-
sanias croit que ce surnom ven:;it
des anciens Teicliines de Rhodes ,
dont plusieurs passèrent en Béotie ,
et V bâtirent apparemment ce temple
à Minerve , qu'ils disaient la mère
des auteurs de leur rate. Minerve
passait pour la mère des Telchines ,
îarceque ces peuples excellaient dans
es arts.
2.— Surnom que les Jalysiens don-
naient à Junon.
3. — Surnom de lisle de Rhodes.
Telchinids , surnom d"Ai>o!ioa ,
parmi les Rhodiens.
Telchus , un des conducteurs de
chars de Castor et de Follnx.
Téléclés , capitaine doiien , tué
par Hercule.
Téléoone , fils d'Ulysse et de
Circé , naquit dans l'isle ^Eaa , où
Circé faisait son séjour, et où Ulysse
•'arrêta quelque temps à son retour
de Troie. Lion£;-temps après , lors-
que Télécone fut ^rand , il sem-
barqua pour aller chercher son père ;
et ayant été jeté sur les côtes de I isie
d'Itnaque saus la connaître, la faim
"'obligea de piller la campagne pour
nrte avec ses compagnons. Ulysse,
la tête des Ithaciens, vint le re-
pousser : il V eut combat sur le ri-
rage , et Télégone frappa Ulysse
l'une lance dont le bout était fait
1 une tortue marine , nommée pas-
iinace , que l'on croit être très
renimeuse. Le roi d'Ithaque , mor-
cellement blessé , se souvint alors
l'un oracle qui l'avait averti de se
nëfier de la main de son fils : il s'in-
brma qui était létraneer , et d'où il
renait , reconnut Télé^'one , et mou-
■nt dans ses bras. Minerve les consola
oas les deux, en leur disant que tel
itait Tordre du destin : elle ordonna
ême à Télcsone d'épouser Péné-
I et de porter & Circé le corpt
TEL 633
d'Ulvsse pour lui faire rendre le^
honneurs de la sépulture. Du ma-
riage de Télégone avec Pénélope na-
quit Italus , lequel , selon Hygin, ,
donna son nom à l'Italie.
2. — Fille de Pharis née de Mer-
cure et dune des Danaidcs ap-
pelée Philotlamée, épousa Alphée ,
it fut mère d'Orsiloque , selon la
tradition des Messéiiiens.
3. — Géant de ce nom , ami de
Tmolus.
4- — Fils de Protée, tué par Her-
cule.
5 . Roi d' Egypte , qui épousa lo
après quelle eut recouvré sa pre-
mière lorme.
Teleia , Telea , surnom de Ju-
non en Béotie ; allusion à l'époque
où elle devint uuLile. Rac. Teleios,
parfait , adulte.
Teleivs, Telel'S. On invoquait
Jupiter sous ce nom dans les céré-
monies du mariage. V . Teleia.
TélÉmaqub, fils de Pénélope et
d'UUsse, ne faisait que de naître
lorsque son père partit nom- la guerre
de Troie : parvenu à 1 adolescence ,
il se mit en devoir d'aller chercher
Ulysse dans la Grèce , ne le voyant
pas revenir avec les autres princes
grecs , et fatigué des poursuites des
amants de Pénélope, qui désolaient
la maison , sans qu'il piit l'empêcher.
Tél?maque , par le conseil et sous la
conduite de Minerve sous la forme
de Mentor , s embarqua de nuit pour
aller à Pylos cdez Nestor , et à
Sparte chez Méuélas. Les préten-
dants conspirent contre la vie <:u
jeune prince, se nietteut en embus-
cade pour le tuer à .son retour. Mais
Tf'lémaque revient heureusement à
Ithaque , et retrouv e son père chez
le fidèle Eumée. Ulvsse se montre
d'abord à son fils sous la figure d'ua
Pauvre étraneer. iVlais Minerve
avant touchg«:e sa verge d'or, dit
Homère , dans le moment il se
trouva couvert de ses beaux habits ,
il recouvra sa b< lie taille , sa bonne
mine et sa première beauté ; son
teint devint animé , ses yeux bril-
lants et pleins de feu , ses joues
arrondies ; et sa tète fut couverte de
63/.
TEL
ses plus beaux cheveux. Après cette
métamorphose il se présenta à Télé-
niaque , qui , saisi de crainte et de
respect , le prit pour un dieu , et
n osait pas lever les yeux sur lui,
« Je ne suis point un cfieu , repartit
» Ulysse ; je suis votre père , dont la
» lon£;ue absence vous a coûte tant
» de larmes et de soupirs , et vous a'
» exposé aux injures et aux inso-
» Icnces de ces princes. » Aussi-tôt
ïéicniaque se jette au cou de son
père , et , le tenant embrassé , il
fond en larmes ; ils ne s'expriment
tous deux que par leurs sanglots et
par leurs larmes. Mais enfin ils
prennent ensemble des mesures
pour exterminer les amants de
Pénélope, et en viennent à bout par
la protection de Minerve.
Hygin dit que Télémaque , après
la mort d'Ulysse, épousa Circé ,
tandis que Télégone son frère , et fils
de Circé , épousa Pénélope , et qu'il
eut un fils de Circé , nommé Latinus.
Homère , dans son 4*' hvre de
YOdyssée,{ail partir le jeune Télé-
maque pour aller chercher son père ;
et après avoir raconté son voyage
)usqu'à Sparte , il le laisse là jusqu'à
l'arrivée d'Ulysse à Ithaque , où il le
trouve. C'est cet intervalle qu'a si
heureusement rempli l'illustre au-
teur de l^élémacjue.
Télémus , fils d'Eurymus , Cy-
clope devin , prédit à Polyphème le
traitement qu Ulysse devait lui faire
éprouver.
l'ÉiÉPHAssA , femme d'Agénor ,
et mère de Cadmus, de Phénix et
de Cilix , mourut en Thrace , en
cherchant sa fille Europe enlevée
par Jupiter.
Télèphe, fils d'Hercule et d'An-
ge , avait été exposé aussi-tôt après
8a naissance, et nourri, dit-on , par
une biche. Pausanias dit que ce
fut sur le mont Parthâiius , en Ar-
oadie , et qu'après sa mort on lui
éleva un temple sur cette montagne ,
et qu'on lui consacra tout un canton,
en mémoire du prodige arrivé à sa
naissance. Quand il fut grand , il se
rendit à la cour de Mysie, par ordre
de l'oracle, pour y chercher ses pa-
T EL
rents. Teulhras , roi de Mysie ,
était alors engagé dans ime guerre
étrangère qui devenait fâcheuse pour
lui : il fit pulilier qu'il donnerait sa
fille Auge et sa couronne à celui rpii
le délivrerait de ses ennemis. ïé-
lèphe se mit à la tète des Mysiens ;
et ayant remporté une victoire com-
plète , il fut reconnu héritier du
royaume de Mysie. Quant à son ma-
riage , ayant reconnu qu'Auge était
sa mère , il épousa Laodice ou As-
tyochée , fille de Priam.
Cette alliance l'attachait au parti
des Troyens. Lorsque les Grecs vin-
rent pour assiéger Troie , ils s'éga-
rèrent , et prenant les terres des ]\ly-
siens pour pays ennemi , ils voidu-
rent les ravager : Télèphe s'avança à
la tète de son armée pour les re-
jX)usser : il se battit même contre
Achille dans les plaines du Caïque ; ;
mais il y fut blessé dangereusement.
Il envoya aussi-tôt à l'oracle , pour
savoir si sa plaie était incurable ; et
la réponse tut qu'il ne pouvait être
guéri que par la main qui l'avait
ijlessé. Achille , le regardant comme
son ennemi , ne voulut jamais con-
sentir à sa guérison. Ulysse se pro-
posa d'attirer l'élèphe au parti des
Grecs , sachant qu'un oracle avait ;
déclaré que Troie ne pouvait ètrc>
prise par les Grecs, s'ils n'avaient
dans leur armée un fils d'Hercule. ;
Ulysse fit savoir au roi de M3'sie
que le sens de l'oracle était que la
même flèche qui avait fait le mal '
devait servir de remède: ainsi ayant
S ris de la rouille du fer de cette j
èche , et en a>yant composé unej
emplâtre , il l'envoya à Télèphe ,il
qui fut bientôt guéri , et qui , par
reconnaissance , vint au camp des
Grecs. '
Les malheurs de Télèphe ont faiti
le sujet de plusieurs tragédies sur lel
théâtre des anciens , dit Homèrei\
Les mythologues ne nous rappor-
tent pas d'autre malheur que celuij
de sa blessure.
TÉLÉsiKs ( M. Mus. ) , espèi
de talismans fort en usage chez '
Perses , pour préserver des maléfic
et guérir des maladies. On écrit su
TEL
une hande de papier , ou l'on grave
sur une pierre, des passafjes du Qô-
ran , les noms de quelques saints
célèbres , ou des purs renommés ,
mais sur-tout les alméenzimes , ou
prands noms des dieux , noms mys-
térieux et ineffables avec lesquels on
opère autant de miracles qu'on veut.
Personne ne se dispense de porter de
ces talismans au bras , ou sur la poi-
trine. Les dévots en sont tout cousus.
Jl n'est pas permis de douter de leur
vertu.
TÉLESPHORE , médecin célèbre
dans son art et dans celui de deviner.
Il s'appelait de son vivant E.Témé-
rion , qui Jait vivre long-temps.
On le mit au ranp des dieux. La
ville de Pergame fut la preuuère qui
lui reiidit les homienrs divins. Il
présidait spécicslemcnt à la c-onvalfs-
cence. Ses statues le représentent en
jeune homme et quelqupfbis même
en enfant. II est couvert d'une espèce
de capote qui !ui enveloppe les pieds
et les mains , pour indiquer les soins
que doivent prendre ceux qui relè-
vent de maladie. Ordinairement il
accompagne Esculape et Hygiée ;
on le voit aussi avec Hercule , pour
faire entendre que la force ne peut
se conserver qTra\ec lu santé.
Télestas , fils de Priam.
Télesto , une des Océanides.
TÉLÉrHcsE , femme de Lvgdns ,
et mère d'Iphis qtu' de fille fiit mé-
tamorphosée en garçon.
Telifer Vv^k, y enfant qui porte
des traits , Cupidon.
Tei.i-ïmo, nom donné à Pluton ,
à cause de ses richesses , et qui déri-
vait de la terre qui les renferme.
Tellurus , dieu de la terre.
Tellcs , déesse de la terre. Ho-
mère l'appelle la Mère des dieux ,
pour montrer qne les éléments sont
engendrés -Ips uns des autres , et que
la terre est leur fondement. Les an-
ciens la faisaient femme dn So'eil ,
ou du Ciel , parcequc le Soleil ou
le Ciel la rend fertile. On la peignait
comme ime femme avec quantité de
mamelles. Plusieurs la confondent
avec Cvl)èle. Avant qu'Apollon (ùt
en possession de l'oracle de Delphes,
T E M 635
c'était la déesse Tellus qui y rendait
ses oracles , et les prononçait elle-
même , dit Pausanius ; mais elle
était de moitié en tout av ec IN eptuuc.
Dans la suite , Tellus céca tous ses
droits à Théniis , et celle-ci i Apol-
lon, f" . Terre.
TelmenSE, ville maritime aux
extrémités de la Lycie. Tout le
monde y naissait devin , dit Irrien,
les feinmes et les enf.nts y recevaient
de la nature la même faveur. Ce fut
là que Gordius allr. se faif-- expliquer
un prodige mu l'emkirr.issait. ( f^.
GoBDias. ) Ciccron a cru que les
Telmessiens devinrent grands obser-
>ateurs des prodiges , parcequ'ils
habitaient n i territoire fertile , et
qui produisait plusieurs singularités.
r . TELMESSt'S.
Telmesscs , fils d'Apollon et fon-
dateur de Telmesse. Ce dieu , nic-
tamorthosé en petit chien, ayant
obtenu les faveurs de la fille d'Agé-
nor , lui fit don , en reconnaissance ,
du talent prophétique pour elle et
pour son fils, l'elmessus enseigna cet
art à ses concitoyens , et les rendit
tous savants dans la divination. Il fit
bâtir la ville de Telmesse, où il
consacra un temple au dieu son père,
sous ie nom o Apollon Tehnessien.
Après sa mort , il fut enseveli dans
ce temple , et snr son tombeau les
habitants élevèrent un autel sur le-
quel ils sacrifiaient à leur fondateur.
TÉLON , roi de Caprée , épousa la
nvmphe Sébéthis, dont il eut un fils
nommé CElialus.
Telphisse , nymphe , fille de
Ladon , donna son nom h une fon-
taine dont leau était si froide, que
Tirésias mourut après en avoir bu.
TÉmesthÈs , un des douze rois
qui eouvemèrent ensemble l'Egypte
oprès Sabacon , ayant consulté f o-
racle de Jupiter Ammon sur la
durée de leur règne , eut pour ré-
ponse qu'il devait se garder des coqs.
Les Cariens portaient des casques
crètés. Psammitichus , ayant appris
< et usage des Cariens , interpréta le
sens de l'oracle , fit venir un grand
nombre de Cariens , à l'aide desqueU
63G T E M
il clia.'sa tous les autres rois , et de-
vint seul maître tle Tt^ypte.
TEvKîsrrÈs , surnom d'Apollon ,
pris d'un endroit près S3racuse, où
il était ador'.
1. TÉMÉKus , fils de Pliégee et
frère d'Arsinoé. V. AlcmÉon.
2. — Fils de Pélaspis, ciiargé de
veiller sur l'enfance de Jupiter.
3- — Fils d'Aristoma(jue , et le
premier des Héraclides qui rentra
dans le Péloponnèse. S'étaut rendu
niaitre d'Artos . il en chassa le roi,
et usurpa son trône.
ÏÉMÉRrrÉ. Coahiii l'exprime par
une femme qui, les jeux couverts
de sa main , marche sur une planche
saillante , au-dessus d'un précipice ,
et qui , sans précaution , s'éJance
vers des piques dirif^ées contre elle.
Temerus , brigand de Thessalie ,
qni cassait la tète aux passants , en
les forçant de la heurter contre la
sienne. Thésée combattit contre
lui et la lui biisa. D'où vint le pro-
verbe grec : Le mal témérien.
Temes.eus Genil's , le spectre de
Témesse en Italie. V. Lïbas.
TémÉsu s de Clazomène , fonda-
teur de la ville dAbdèrc , fut mis par
les Abdérites au lionil.re de leurs
demi-<iieux, et eut cliez eux les
honneurs héroïques.
I. TtMPÉ , vallée de Thessalie,
entre les monts Ossa et Olympe.
C'était le plus beau et le plus rient
de tous les vallons. Les dieux et les
déesses l'honoraient souvent de leur
présence.
2.— - Il j avait en Bt'otie une autre
vallée du même nom , qa Ovide ca-
ractérise par l'épithète Cycneia ,
à cause de la métamorphose qui s'y
fit de Cycnus en cvgne.
Tempérance. On lui donne pour
attribut ua frein ou une coupe.
Asse-/, souvent elle paraît appuvée
sur un vase renversé , avec un mors
dans sa main , ou mélangeant du vin
avec de l'eau. L'éléphant, qui passe
pour l'animal le plus sobre , est son
symbole. Ripa en donne deux em
blêmes; l'un, d'une fcnnne avec une
tortue sur la tête , qui tient un frein
et de l'argent ; et l'autre , d'une femme
T E M
dans l'action de tremper , avec dp*
tenailles , un fer rouge dans un vase
plein d'eau. Cochin lui donne des
vêtements simples , un mors avec
sa bride dans une main , et dans
l'autre le pendule d'une horloge , ou
le balancier d'une montre.
Tempête. ( IconoL ) Les Ro-
mains avaitut déifié la Tempête.
jMarcelhis lui fit bâtir un petit
temple hors de la porte Capène , en
action de grâces de ce qu'il avait été
délivré d'une violente tempête entre
les isles de Corse et de Sardaigne.
On trouve sur d'anciens monuments
des sacrifices à la Tempête. Elle
peut entrer dans le nombre des
nymphes de l'air. On la peint le
visage irrité , dans une attitude furi-
bonde, et assise sur des nua'jes ora-
geux , parmi lesquels sont plusieure
vents qni soufllent dans un sens o})-
Jiosé. Elle répand à pleines mains
la grêle qui brise des arbres et dé-
truit des moissons. On peut y joindre
l'image d'une mer agitée , et des vais-
seaux battus des vents.
Temples , édifices sacrés élevés
en l'honneur de «juelq'JfS divinités.
Les Egyptiens et les Phéniciens sont
les premiers, au rapport nV Ilêrodole
e\. ae Struhori , qui aient érigé des
temples aux dieux. Les Perdes et
tous ceux qui suivaient la doctrine
des mages ont été long-temps sans
avoir de temples , disant que le
monde entier était le temple de
Dieu , et qu'il ne fallait pas renfer-
mer dans des bornes étroites celui
que l'univers ne pouvait contenir.
Ils sacrifiaient donc à leurs divinités
en plein air , et par-tout où ils se
trouvaient , mais principalement sur
les hauteurs.
Les temples des anciens étaient
partagés en plusieurs parties : la
première , l'aire ou le vestibule , où
était la piscine dans laquelle on pui-
sait l'eau lustrale pour expier ceux
qui voulaient entrer dans les temples ;
ce fni'on appelait Naos, qui était
comme la nef de nos églises , où
tout le monde entrait ; et le lieu saint
ou V idytum, dans lequel il n'était
paspermisau peuple d'cjitrer , et qu il
T E M
ne deyait même pas re.Sarder. En
certains temples il y avait im endroit
qui était l'arrière-lemple. Ils avaient
aussi quelipit-fûis des portiques ,
comme les temples de Diane. Au-
tour des temples régnaient des gale-
ries couvertes , soutenues d'un rang
de colonnes , quelquefois de deux ,
comme étaient nos cloîtres. On mon-
tait aux temples par des degrés , et
fort souvent ces degrés régnaient
tout autour , comme les galeries.
La montée du temple de Jupiter
Capitolin était de cent degrés.
Liufér eur des temples était son-
vent très orné ; car , outre les statues
des dieux , qui étaient quelquefois
d'or, d'ivoire, débène , ou de quel-
que autre matièi-e précieuse , et celles
des grands hommes qui v étaient en
grand nombre , il était ordinaire d'y
voir des peintures, des dorures et
autres embellissements , parmi les-
quels il faut comprendre les offrandes
et les e.T'Voto ; c.-à-<l. des proues
de vaisseaux lorsqu'on croyait avoir
été garanti du naufrage p;ir le secours
de quclipie dieu , des tableaux poiu"
la guérison d'une maladie , des armes
prises sur les ennemis , des trépieds,
des lK)ucliers votifs , et souvent de
riches déjxits. .
Les païens avaient un tel respect
pour les temples, que, selon Arrien,
il était défendu d'y cracher et de s'y
moucher. On y montait quelquefois
à genoux, dit Dion. C'était un lieu
d'asvle , il n'était pas permis d'en
tirer par force ceux qui s'y réfu-
giaient. Dans les adversités publi-
ques , les femmes se prosternaient
par terre dans les temples, et ba-
layaient le pavé de lems cheveux.
Mais si , malgré les prières et les sa-
crifices , les choses allaient toujours
mal , le peuple perdait quelquefois
patience , et semportnit jusr[rrà
jeter «les pierres contre les temples ,
comme le rapporte Suétone.
Lorsqu'on voulait bâtir un temple,
les aruspices étaient emplovés à
choisir le lieu et le temps auquel on
devait en commencer la construc-
tion. Ce lieu était purifié avec grand
soin, au rapport de Tacite i tout
#
l'espace destiné à'«Mê«rîfté'€i9i?Jje . i-
ronné de rubans et de couronnes :
les vestales, acc-ompagnées de jeunes
garçons et de jeunes filles ayant père
et mère , lavaient ce lieu avec de
l'eau pure et nette ; le pontife ache-
vait de l'expier par un sacrifice so-
leumel. Alors les magistrats et les
personnes les plus considérai>les
mettaient la main à une grosse pierre
qui devait entrer dans les fonde-
ments , et y jetaient quelques pièces
de métal qui n'eût pas encore passé
par le creuset. Telle fut la consécra-
tion du temple que Vespasien fit
rebâtir au Capitole.
Il y avait des temples qui ne de-
vaient pas être bâtis dans l'enceinte
des villes , mais hors des murs ,
comme ceux de Mars, de Vulcain ,
et de Vénus ; voici la raison qu en
donne yUnive : « C'est , dit-il , de
» peur que si Vénus était dans l'in-
» térieur de la ville même , ce ne fût
» une occasion de déliauche pour les
» jeunes gens et pour les mères de
» famille. Vulcain devait être aussi
» en dehors , pour éloigner des niai-
» sons la crainte des incendies. Murs
» étant hors des murs , il n'y aura
» plus de dissension parmi le peuple;
» et , de plus , il sera là comme im
» rempart pour garantir les nui-
» railles de la ville des périls de la
» gueiTC. Les temples de Cérès
» étaient aussi hors des villes , en
» des lieux où on n'allait guère que
» pour lui offrir des sacrifices , afin
» que la pureté n'en fût pas soaillée. »
Cependant ces distinctions ne furent
pas toujours observées. Quant aux
dieux patrons des villes , on plaçait
leurs temples aux lieux les plus éle-
vés, d'où l'on put voir la plus grande
partie des murs qu'ils protégeaient.
Si c'était à Mercure , on devait
mettre son temple à l'endroit où se
tenait le marché on la foire. Ceux
d'Apollon et de Bacchus devaient
être près des théâtres; ceux d'Her-
cule , près du Cirque , s'il n'y a%"ait
ni gymnase , ni amphithéâtre , etc.
Hygin nous apprend que les tem-
ples des dieux furent d'abord cons-
truits d« manière que le peuple avait
I .,, _-t<gCtotii*t.-<i-.i.t>rs Pocoident. On
juj;ea ensuite qvril était plus coiive-
rjuble de regarder rentjroit du ciel
d'où la lumière est communiquée
aux hommes , et les tempi s lurent
■tournés vers l'orient. Ces temples
n'avaient qu'une seuie entrée. Ils se
multiplièrent en rais^iu du nomljre
prodigieux de divinités. Ils n'avaient
Îas tous la même Ibrme. Ceux de
upiter étaient longs, fort élevés, et
comnmnément découverts. Les tem-
ples des dieux qui avaient quelque
rapport à la terre , comme Cérès ,
Yesta , Bacchus , etc. , étaient de
forme ronde. Pluton et les dieux
infernaux avaient leurs temples en
forme de voûtes souterraines.
Les temples les plus célèbres dans
l'antiquité païenne ont été celui de
Vulcain en Egypte , que tant de
rois eurent bien de la peine à ache-
ver; de Jupiter Olympien ; d'Apol-
lon de Delphes; de fa Diane d'£-
Shèse ; le Capitolc et le Panthéon de
lOme ; et enfin le temple, de Bélus
à Babylone , le plus singulier par sa
grandeur et sa structure. P^. Bklus,
Autels , Vulcain , Panthéon ,
Capitole , Diane , Olympien.
Templum , en style d'augure , es-
pace de terre que les augures dé-
terminaient en disant certains mots ,
et d'où ils pouvaient Toir tous les
côtés du ciel ; ce qui s'appelait
2'abemaculiim capere. ( Ployez
ces mots.) Quand le ciel était di-
visé , l'augure examinait avec at-
tention quels oiseaux paraissaient ,
leur vol , leur chant , et de quel
côté de la partie appelée Tem-
plum ils se trouvaient. Ce mot ,
signifiait aussi l'espace du ciel cir-
conscrit par le bâton augurai.
Temps {Icoiiol.) , divinité allégo-
rique. Il est représenté , sur une
pierre gravée , par un vieillard avec
de longues ailes, s'appuyant des deux
mains sur un hoyau , et ayant des
fers avec une chaîne aux pieds ,
pour indiquer que la rapidité du
temps peut être arrêtée ou assujettie
à des règles méthodiques. Macrobe
(Saturn. l. I , c. 8,) nous ap-
prend qu'on mettait àes liens aux i
T E W
jambes de la statue de Saturae qui
représentait le Temps , mais ces
liens étaient des bandelettes de
laine qu'on ôtait le jour de sa fêle.
Le temps était divisé en plusieurs
parties, dont chacune avait sa figure
pariiculière,en homme ou en fenune,
suivant que leurs noms étaient mas-
culins ou féminins ; on portait même
leurs images dans les cérémonies
religieuses. Chez les modernes , le
Temps est aliégorisé sous la figure
d'un vieillard sec et décharné , et
ayant la barf)e et les cheveux blancs ,
deux grandes ailes au dos , une faux
dans une main , et une horloge de
sable dans l'autre. Gravelot ajoute
à ces attributs une horloge de sable ,
le cercle de zodiaque , des colonnes
brisées, des couronnes etdes sceptres
épars. Plusieurs artistes ont repré-
senté le Temps sans ailes , mais porté
sur un chariot tiré par deux cerfs
qui semblent courir très vite. f^.
Satlrne.
TÉNACITÉ. ( Icon. ) Le lierre
sert d'attribut à ce sujet, qui n'est
exprimé que par cette plante , la-
quelle lie , entoure et serre étroite-
ment une femme d'un âge avancé.
Il était de mauvais augure chez les
Romains que le prêtre de Jupiter
touchât ou même noumiât le lierre ,
les prêtres devant être absolument
libres pour sacrifier.
Ténabe est un promontoire de
la Laconie , sur lequel était un
temple de Neptune en forme de
grotte , et à l'entrée une statue du
dieu. « Quelfjues poètes grecs ,
>i dit Pausanias , ont imaginé que
» c'était par-là qu'Hercule avait em-
» mené le chien de Pluton ; mais
» outre que dans cette grotte il n'y
» a aucun souterrain , il n'est pas
» vraisemblable qu'un dieu tienne
» son empire sons terre, ni que
» nosamess'attroupentlà aprèsnotre
» mort. Hécatée , de Milet , a eu
» une idée assez raisonnable , quand
» il a dit que cet endroit du Ténare
» servait de repaire h un serpent
» effroyable que l'on appelait le
» chien des enfers , parceque qui-
» conque eu était piqué mourait
T E N
» ansîi-tôtj et il prétend qu'Her-
» cu!e amena ce serpent à Eurys-
» tbée. ( ^.Cerbère.) Ovide nous
représente le Ténare comme un
abynie et un soupirail des enfers
gardé par Cerl*ère.
TÉNEDos , isie de la mer Egée ,
Ç roche le continent , vis-à-vis de
roie. Ce fut derrière cette isIe
que les Grecs cachèrent leur flotte
quand ils firent semblant de quitter
leurenlreprise,tandisque!esTroyens
faisaient entrer le cheval de bois dans
leurs murs. C est ce qui a fait plus
parler de ïénédos que toute autre
chose , quoiqu'elle soit recomman-
dable par phisicurs autres endroits ,
par la justice sévère qu on y exer-
çait , et par sa fertilité : d'où vient
qu'on trouve, sur plusieurs médailles
de Ténédos , Gérés , des épis , des
raisins, souvent représentés. Il y
avait à Ténédos un temple d'Apollon
Suiinthéus.
TénÉrcs , fils d'Apollon et de
la nymphe Mélie , reçut de son
père le don de prédire l'avenir. K.
Mélie.
Ténès , fils de Cycnus , qui re-
fait à Colones , ville de la Troade ,
donna son nom à l'isle de Ténédos ,
qui s'appelait auparavant Leuco-
phrys. Gycnus avant épousé en se-
condes noces Philonomé , fille de
Crangasus , cette femme prit de
l'amour pour Ténès , son beau-fils ;
mais n'ayant pu s'en faire aimer ,
rur se venger elle résolut de
perdre dans Tesprit de son mari ,
en l'accusant d'avoir voulu lui faire
violence. Cycnus, trompé par cette
imposture , fait enfermer Ténès dans
un coffre et le fait jeter à la nier.
Sauvé par sa bonne fortune , il arrive
& l'isle de Leucophrys , dont les ha-
bitants le prennent pour leur roi.
Quelque temps après , Gycnus dé-
couvre l'artifice de sa femme; il s'em-
barque et va chercher son fils pour
lui confesser son imprudence , et
loi en demander pardon. INIais an
moment qu'il touche le rivage et
qu'il attache le cable de son vais-
seau à quelque arbre ou à quelque
locher , Ténès prend une hache et
T E N 659
coupe le cable : le vaisseau séîoigne
et vogue au gré des vents. La
hache de Ténès , dit Pausanias ,
a fondé un proverbe que l'on ap-
plique à ceux qui sont inflexibles
dans lenr colère. Mais l'on fait une
autre application de ce proverbe ,
et de la sévérité de Ténès ; car il
ordonna qu'il y eût toujours der-
rière le juge un homme tenant une
hache , afin de couper la tète h.
quiconque serait convaincu de faus-
seté. Il fit aussi une loi qui con-
damnait les adultères à perdre la
tète, sans distinction de personnes ;
et lorsqu'on vint le consulter pour
savoir ce qu'on ferait à son fils
qui était tombé dans ce crime , il
répondit : Que la loi soit exécutée.
Ténès vivait dans le temps du siège
de Troie. Lorsqu' Achille alla ra-
vager l'isle de Ténédos, Ténès voulut
s'opposer aux armes de ce héros ,
et fut tué dans le combat. Plu-
tarque dit que quand Achille sut
qu'il avait tué Tenès , il en fut très
fiiché , qu'il le fit enterrer, et tua un
valet que Thétis lui avait donné , qui
avait mal exécuté les ordres de cette
déesse ; elle ne sétait pas contentée
de recommander expressément à son
fils de se bien garder de tuer Té-
nès ; elle avait de plus chargé ce
valet d'avertir Achille dans l'occa-
sion , afin que par mégarde il ne
désobéît pas à sa mère ; et la rai-
son qu'on donne de cette précau-
tion , c'est que Ténès était vérita-
blementfils d'Apollon, quoique C ve-
nus passât pour son père. Or, selon les
destinées, il fallait qu'Achille mou-
rût aussi-tôt qu'il aurait mis i mort
un fils d'Apollon.
Les Ténédiens conçurent tant
d'indignation contre Achille , qu'ils
ordonnèrent que personne n'eiit à
prononcer ce nom-là au temple de
l'énès ; car ils honorèrent lem*
prince comme un dieu , et lui bâ-
tirent un temple. Cicéron repro-
chait à Verres qu'il avait enlevé à
Ténédos la statue de Ténès , ce
dieu, dit -il, que les Ténédiens
avaient en si grande vénération.
Tbntatiom ( Iconol. ) , jeane «t
4o
TER
helle vierge vètiie simplement. Elle
tient sur ses genoux un vase de feu
«[u'elle attise. Un ^ënie noir et laid
lui présente une bourse et des
îojaux , et un génie iilanc et gra-
cieux s'eflorce Je lui faire accepter
«ne palme. Elle parait indécise dans
le çnoix.
Téphram vncib , espèce de divi-
nation dans laquelle on se servait
de lu cendre du feu qui , dans les
sacriîlces , avait consumé les vic-
times. On la pratiquait sur-tout sur
l'autel d'Apollon Isménien ; c'est
peut-être pour cela qiie Sophocle ,
dans sa tragédie A'OEdipe Roi ,
a donné à la cendre le nom de de-
vineresse.
Delrio dit que de son temps on
avait encore la superstition d'é(;rire
sur la cendre le nom de la chose
qu'on prétendait savoir ; qu'on ex-
posait ensuite cette cendre à l'air ,
et que , selon que le vent effaçait les
lettres en enlevant la cendre, ou les
laissait en leur entier, on augurait
bien ou mal pour ce qu'on voulait
entreprendre.
On prétend que tous les Algon-
quins et les Abenaquis , peuples sau-
vages de l'Amérique septentrionale,
pratiquaient autrefois une espèce de
tépliramancie ou p\ romaucie , dont
voici tout le mystère : /
Ils réduisaient en poudre très fine
du charbon de bois de cèdre ; ils
disposaient cette poudre à leur ma-
nière , puis y mettaient le feu ;
et , par le tour que prenait le feu
en courant sur cette poudre , ils
connai-saicnt , disaient-ils , ce qu'ils
cherchaient.
Terambus , fils de Neptune, le
meilleur musicien de son temps.
Fier de son tr.lcnt , il osa insulter
des nymphes, qui le firent périr mi-
sérablement , et le changèrent en
un insecte semblable à l'escartot.
TÉratoscopie , sorte de divination
qui tire des présages de l'apparition
de quelques spectres vus dans les
nirs , tels que des armées de cava-
liers et autres prodiges falnileux
dont parlent les historiens. Rac.
Teras , prodige.
TER
Téréas, un des capitaines d'E-
née , tué par Camilla.
TÉrÉe , roi de Thrace , fils de
Mars , célèbre dans la fable , fut
changé en épervier. V. Pandion,
Philomèle , Progné , Itys.
Térente, effrayant , endroit du
champ de Mars, près du temple
de Pluton , où l'on avait consacré
aux Maries un autel que l'on ne
sortait de terre que pendant la cé-
lébration des jeux séculaires , et
2u'on enfouissait après qu'ils étaient
nis. D'autres lisent Terrens , en-
droit effrayant.
TereNtini , nom donné aux jeux
séculaires, f^. Tlrrens.
Tergemina. f^. Triformis.
Tergeminus , surnom de Cerbère
et de Géryon.
Terme , dieu protecteur des bor-
nes que l'on met dans les champs ,
et vengeur des usurpations : Deus
Tetniinus. C'était un des plus an-
ciens dieux des Romains ; la preuve
en est dans les lois romaines faites
par les rois , dans lesquelles on ne
trouve le culte d'aueun dieu établi
avant celui du dieu Terme. C'est
Numa qui iiiventa cette divinité ,
comme un frein plus capable que
les lois d'arrêter la cupidité. Apres
avoir fait au peuple la distribution
des terres , il bàtit au dieu Terme
un petit temple sur la roche Tar-
péienne. Dans la suite , Tarquin le
Superbe ayant voulu bâtir un temple
à Jupiter sur le Capitule, il fallut
déranger les statues et même les
chapelles qui y étaient d 'ja. Tous
les dieux cédèrent sans résistance
la place qu'ils occupaient : le dieu
Terme tint bon contre tous les ef-
forts qu'on fit pour l'enlever ; et il
fallut nécessairement le laisser en
place. Ainsi il se trouva dans le
temple même qu'on éleva en cet
endroit. Ce conte se débitait parmi
le peuple pour lui persuader qu'il
n'y avait rien de plus sacré que
les limites des champs : c'est jwur-
quoi ceax qui avaient l'audace de
les changer étaient dévoués aux
Furies, et il était permis de les
tuer.
Japi
I TER
T*^ dieu Terme fut d'aljord re-
Mté sous la fi^re d'une grosse
'^ quarrée ou d'une souche : dans
lit suite , On lui donna une tète hu-
maine placée sur une borne pyra-
midale ; mais il était toujours sans
bras et sans pieds , afin , dit-on ,
qu'il ne put changer de place.
On honorait ce dieu non seule-
ment dans ses temples , mais encore
sur les bornes des champs , fju'on
ornait ce jour-là de guirlandes , et
même sur les grands chemins. Les
sacrifices quon lui faisait ne furent
pendant long-temps que des liba-
tions de lait et de vin , avec des
offrandes de fruits , et quelques gâ-
teaux de farme nouvelle. Dans la
suite, on lui immola des agneaux
et des truies , dont on faisait ensuite
un festin auprès de la borne.
Terminales , fêtes en l'honneur
du dieu Terme, qui se célébraient
le six avant les calendes de Mars ,
et selon d'autres en l'honneur de
iter.
Terminalis, surnom de Jupiter.
Avant la création du dieu Terme ,
on honorait Jupiter comme protec-
teur des bornes , et alors on le re-
présentait sous la forme dune pierre.
C'était même par cette pierre que
se faisaient les serments les plus so-
leainels. f^: Ptekre.
"Térpsichore , muse de la danse.
(Etym. , qui aime la danse.) Elle
est peinte comme une jeune fl!le
vive et enjeuée , couronnée de guir-
landes , et tenant une harpe au son
de laquelle elle dirige ses pas en
cadence. Au lieu d'une harpe ; on
la • voit encore tenir un tambour de
■ Basque. Les plumes que le vent
aeite sur sa tète , son pied que la
légèreté soutient en 1 air , la joie
qui brille dans ses yeux , caracté-
risent les dansés et les ballets que
l'on doit au génie de cette muse.
' - auteurs font Térpsichore mère
Sirènes; d'autres «lisent qu'elle
de Strvmou , Rliésus ; et de
rs , Biston.
Ierpsicrate , une des filles de
1 ;çspius.
Ferre. Il y a eu peu de oatioas
l'orne //.
TER 64f
païennes qui n'aient rendu un culte
religieux à la Terre. Les Egyptiens ,
les Syriens , les Plirvgiens , les
Scythes, les Grecs et les Romains,
ont adoré la Terre , et l'ont mise
avec le Ciel et les Astres au nombre
des plus anciennes divinités. Hésiode
dit qu'elle naquit immédiatement
après le Chaos ; qu'elle épousa !s
Ciel , et qu elle fut mère des dieux
et des géants , des biens et des maux,
des vertus et des vices. On lui fait
aussi épouser le Tartare , et le Pont
ou la Mer, qui lui firent produire
tous les monstres que renferment ces
deux éléments : c'est-à-dire que les
anciens prenaient la Terre pour la
iVature, ou la mère universelle de
tous les êtres ; c'est pourquoi oa
l'appelait communément la grande
mère , magna mater. Elle avait plu-
si<^urs autres noms , Titée ou Titéia ,
Ops , Tellus , Vesta , et même Cy-
bèle : car on a souvent coufondu la
Terre avec CyLèle.
Les philosophes les plus éclairés
du paganisme crovaient que notre
ame était itne portion de la nature
divine, divinœ parlicidam aiirce ,
dit Horace. Le plus griind nombre
s'imaginait que Thomme était né
de la terre imbil^ée d'eau et échauffée
par les rayons du soleil. Oi'ide a
compris l'une et l'autre opinion
dans ces beaux vers où il dit que
1 homme fut formé , soit que l'au-
teur de la "nature l'eût composé de
cette semence divine qui lui est
propre , ou de ce germe renfermé
dans le sein de la terre , lorsqu'elle
fut séparée du ciel. Il est souvent
parlé dans la mjthologie des enfants
de la Terre : en général , lorsqu'on
ne connaissait pas l'origine d'un
homme célèbre , c'éta.t un fils de la
Terre; cest-ii-dire, qu'il était né
dans le pays , mais qu'on ignorait
ses parents.
La Terre eut des temples , des
autels , des sacrifices , et même des
oracles : à Sparte , il y avait un
temple de la Terre qu'on nommait
Gasepton , je ne sais-pourquoi. A
Athènes , on sacrifiait à la Terre
comme à une diviaité qui présidait
Si
64» TER
aux noces. En Achaïe , sur le flenr*
Crathis , ëtait un temple célèbre de
ia Terre qu'on appelait la Déesse
au iarf;e sein ; sa statue était de
fcois. On nommait pour sa prêtresse
une femme qui , dès ce moment,
était oblif^ée de garder toujours la
chasteté , encore fallait- il qu'elle
n'eût été mariée qu'une fois ; et pour
s'assurer de ia \érité , on lui faisait
subir une terrible épreuve , savoir ,
de boire du sang de taureau : si
elle était coupable de parjure , ce
sang devenait pour elle un poison
tuortel.
Terre. ( Icon, ) Dans irae pein-
ture ancienne , dont le sujet est le
combat d'Hercule avec Antée , elle
est représentée par une figure de
femme assise sur un rocher. Sur
une pâte antique , elle est figurée
par un rocher sur lequel Thémis
est assise , povjr indiquer que cette
déesse était fille de la Terre. Les
modernes l'allégorisent sous les traits
d'une matrone vénérable assise sur
un globe , end)lêuie de sa forme
sphcrique , et qui , couronnée de
tours , tient une corne d'abondance
remplie de fruits. Quelquefois aussi
elle est couronnée de (leurs. Près
d'elle sont le bœuf qui laboure , le
mouton qui s'engraisse , et le lion
que les anciens donnent à Cj'bèle.
/^. Cybèle, Tellus.
Terrestres , espèce de démons
que les Chaldéens regardaient comme
menteurs, parcequ'ils étaient les plus
éloignés de la connaissance des choses
divines.
Terreur ( Iconol. ) , divinité ,
fille -de Mars et de Vénus, à laquelle
M^rs confiait , ainsi qu'à la Fuite ,
le soin d'atteler son char. Elle se re-
présente furieuse , marchant à grands
pas, et sonnant de la trompette. Elle
est eoëffée et vêtue d'une peau de
lion , et tient un bouclier sur lef{uel
est la tète de Méduse. V. Panique.
Dans la galerie de Versailles , c'est
Une femme ailée , et cocffée d'un
znutle <ie liou , sonnant aussi de la
t^onqiette.
TtRRiGEN*; Fratres , Ics fvères
nés de la Terre , les Titans.
TES
TBSCATJtPliTZA , OU TtAlOCH I
( M. Mex. ) , nom d'une divinité
adorée par les Mexicains , à qui il]
adressaient leurs vœux pour obtenùi
le pardon de leurs fautes. Cette idol<
était d'une pierre noire , luisante el
polie comme du marbre , parée d(
rubans. Elle avait à la lèvre inférieure
des anneaux d'or et d'argent, avt(
un petit tuyau de crystal, d'où sor-
tait une plume verte ou bleue j la
tresse de ses cheveux était dorée , e|
supportait une oreille d'or , s}mbol«
de l'attention avec laquelle la divinité
écoutait les prières des pécheurs.
Elle avait sur la poitrine un lingot
d'or fort grand ; ses bras étaient cou--
verts de chaînes d'or, et une grande
émeraude tonnait son nombril ^ ell«
tenait dans la main gauche imeplariue
d'or unie conmie un miroir , d où
sortaient, en forme d'éventail , des
Elûmes de toutes sortes de couleursi
a main droite portait quatre flèches.
Ces ornements étaient symboliqTies,
ainsi que plusieurs antres dont 1 idole
était environnée. Quelquefois Tesca-
tilputza paraissait armé d'un javelot
qu il s'apprêtait ù lancer, portant dans
la main gauche un bouclier sur le^
quel cinq pommes de pin étaient
rangées en forme de croix. Autour
de ces pommes on voyait s'élever
quatre flèches. Les fonctions que l'on
attribuait à Tescatilpulza le ren-
daient infiniment redoutable. C'était
lui qui punissait les crimes , qui en-
voyait tous les fléaux , la guerre , ia
famine , la peste. Il présidait aussi à
la pénitence ; et c'était en son hon-
neur qu'ime troupe de fanatiques dé-
chiraient cruellement leur corps.
On s'adressait aussi à ce dieu pour
obtenir une heureuse moisson ; et
c'était à force de sang et de cruauté»
qu'on tâchait de se le rendre favo-
rable. Dès que les crains commen-
çaient à percer le sein de la terre , et
à s'élever un peu , on immolait &
Tescatilputza , sur une colline , un
garçon et une filleàgés de trois ans ,
et de condition libre. On ne leur ar-
rachait pas le cœur comme aux pri-
sonniers de guerre : on leur coupnit
seulement la gorge \ et après les avoi(
TES
tveloppds dans une rob« neuve , on |
■posait leuis corps dans un tombeau
! pierre. Lorsque les grains avaient
le certaine hauteur , on doublait
nomljre des victimes , mais elles
aient moins nobles ; quatre enfants
claves étaient imuio'cs à Testatil-
itza , puis ensevelis dans une cave.
ne famine affreuse , qui avait autre-
is désolé le paj s , avait donné lieu
ces barbares sacrifices. Lorsque le
mp- de la moisson était venu , on
aplorait encore la protection Je Tes-
itilpntza par des offrandes de maïs
ne chacun avait cueilli dans son
bamp.
On présentait aussi à ce dieu des
>upes pleines d'une liqueur nom-
lée aùolle , faite avec du grain
l une "onime odoriférante appelée
opal. On parait sa statue de guir-
ndes de fleurs , et l'on faisait de
randes réjouissances.
Le 19 Mai, les Mexicains cèle-
raient en son honneur une lete so-
îranelle , que l'on pourrait appeler
été de l'expiation. Ce jour -là ils
enaient dans son temple pleurer
eurs péchés , et en demander le
lardon. La veille de la fête , les
ei^eurs les plus distingués du
Mexique venaient avec pompe ap-
jorter au prêtre de Tescatilputza un
labillement neuf , dont ils devaient
« servir le jour de la cérémonie. Dès
e matin de la fête , toutes les portes
[lu temple étaient ouvertes ; un prêtre
faisait entendre le son du cor , en se
tournant vers les qiutre parties du
monde , et semblait inviter les pé-
iheurs à accourir des quatre coins de
la terre ; puis il se frottait le visage
avec de la poussière , accompagnant
cette action d'humilité d'un regard
de componction qu'il portait vers le
•ici. Touchés de cet exemple , les
assistants commençaient à se jeter
b face contre terre , et à se meurtiir
le visage , poussant des cris lamen-
tables, détestant leurs péchés , et
implorant la miséricorde de Tescatil-
{>utza avec cette énergie que donne
a crainte mêlée d'im peu d'espérance.
On faisait ensuite ur.c procession ,
qui avait quelque rapport avec celle
TET 64s
des pe'nitents d'Espagne et d'Italie-
Plusieurs prêtres , le visage peint en
noir et les cheveux tressés avec un
cordon blanc , portaient autour du
temple une espèce de litière , dans
laquelle était enfermée la statue de
Tescatilputza. Devant la litière deux
prêtres marchaient 1 encensoir à la
uiuin, et encensaient souvent la sainte
voiture. Les pénitents imitaient le
mouvement de l'encensoir ; et lors-
qu'il s élevait en l'air , ils élevaient
aussi leurs bras vers le ciel ; lorsque
l'encensoir retombait , ils laissaient
tûiuher leurs bras. Cet exercice ,
quoique fatigant, était cependant '
moins rude que celui de quelques
autres pénitents qui se flagellaient
cruellement avec des cordes garnies
de gros noeuds ou d'épines. Les
moins fervents et les plus raison-
nahles se contentaient de répandre
des fleurs sur le chemin en l'honneur
du dieu. La procession étant finie ,
le dieu, ou plutôt son ministre , re-
cueillait les gages sensible-» de la
Ëiété des dévots, c.-à-d.,lesoflfrandes.
ette fête était terminée , comme
toutes les autres fêtes païennes, par un
grand festin , où les convives étaient
d'autant plus joveux , qu'ils s'imagi-
naient avoir reçu le pardon de tous
leurs péchés. Le dieu TescatiJputzji
était de la partie : mais pour con-
server toujours le décorum , il avait
son couvert à part. De jeunes ves-
tales, conduites par un vieux prêtre ,
apportaient les viandes sacrées sur la
table du dieu. Pour son dessert , on
le régalait du sang d'un homme que
Ton égorgeait devant lui , et qui sans
doute était regardé comme une vic-
time d expiation pour les péchés de
tout le peuple.
Tespésion , prince eymnosophiste,
visité par Apollonius de Tyane,
commanda à un orme de saluer ce
philosophe , ce que cet arbre fit d'uni;
voix gi'èle et efféminée.
Tète hérissée de serpents. Voy.
EUMÉMDES , MÉDUSE , NÉxÉsU ,
Persée. Trois têtes. V. Hécate ,
etc. Dans les liiéroglyphes égvp-
tiens , deux tètes , l'une d'homme qui
regarde en dedaos , l'autre de femme
644 TET
qui regarde en dehors , sont le sym-
bole de la Providence. Les Egyp-
tiens disaient qu'au nio^en d une
pareille vigilance on n'avait pas h
craindre l'insulte des mauvais génies,
et qu'on n'avait besoin d'aucune pa-
role mystérieuse pour s'en garantir.
Ilomjipoll.
1 éthys , fille du Ciel et de la
Terre , épousa l'Océan son frère , et
devint mèie de trois mille nymphes ,
appelées les Océanides. On lui
donne encore pour enfants , non
seulement les fleuves et les fontaines ,
mais encore la plupart des personnes
qui avaient régné ou habité sur les
côtes de la mer , comme Prolée ,
Etlira mère d'Atlas , Persa mère
de Circé, etc. On dit que Jupiter
avant été lié et garrotté par les autres
dieux, Téthys, avec l'aide du géant
Egéon , le remit en liberté ; c.-à-d. ,
en, pienaiit Téthys pour la Mer ,
que Jupiter trouva le nioyen de se
>«auver par mer des embûches que
lui avaient tendues les Titans avec
lest|uels il était en guerre ; ou bien , en
prenant éette guerre du côté de l'his-
toire , quelque princesse de la fa-
mille des Titans employa des secours
élnmgers pour délivrer Jupiter de
quelque péril. Mais Téthys, selon les
apparences , n'est qu'une divinité
purement physique ; elle se nom-
mrîit ainsi d'un met grec qui signifie
nourrice , parcequelle était la déesse
de l'humidité, qui est ce qui nourrit
et entretient tout. Il ne faut pas con-
fondre cette Téthys, avec la Thétis
mère d'Achille. Leurs noms sont
écrits différeKiment. Le cliar de la
première était une conqued'uvic mer-
veilleuse figure , et d luie blancheur
plus éclatante que l'ivoiie. Ce char
semblait voler sur la surface des eaux.
(^uand ia déesse allait se projnener,
les dauphins , eu se jouant , • soule-
vaient les Ilots. Après eux venaient des
tritons qui sonnaient de la trompette
avec des conques recourbées. Ils en-
viiomaaient lechar de la déesse traîné
yiv.T àei chevaux marins plus blancs
que la neige, et qui, fendant l'oude
salée, laissaient loin derrière eux nu
\;»*t€ sillon dans la iner. Leurs yeux
T E U
élaient enflammés , et leuts l)0ucli
élriieut fumautes. Les Océanide!
filles de Téthys , coinx>nnéesde fleur
nageaient en foule derrière son cha
leurs i)eaux cheveux pendaient si
leurs épauiijs , et flottaient au gré d
vents.
'i'étbys tenait d'une mainun scept
d or pour <:omniander aux vagues ;c
l'autre elle portait sur ses genoux .
petit dieu Paiémon son fils pendai
à sa mamelle. Elle avait, un visa{
serein et une douce majesté t^ui faisa
fuir les vents séditieux et toutes li
noires tempêtes. Les tritons condu
salent ses chevaux , et en teiiaiei
les rênes dorées. L^ne grande voilée
]om pre flittaitdans les airs au-dessi
du ciiar : elle était plusounioini ej
fiée parle souffle d'une nniltitude. c
f)elits Zéphyrs qui la poussaient pi
eurs haleines. Eole , au milieu d(
airs , inquiet , ardent , tenait en S;
Icnce les fiers aquilons , et repoussa
tous les nuages : les immenses b:
leines, et tous les monstres marins
faisant avec leurs narines un flux t
reflux de l'onde amère , sortaient à ]
hâte de leurs grottes profondes poii
rendre homniage à la déesse.
TiîrLA , surnom de Junon , tii
d'un endroit de la ville de Platée.
Te'IRAdites, enfants qui naissaier
sous la quatrième lune. Lesantien
croyaient que le sort de ces enfani
ne pouvait être que malheureux.
Tetbatreyam ( M. Iiid. ) , nor
en langue sancrite de la trinité in
dicnne.
1 . Teccer , originaire de Fisle d
Crète, vint s'établir sur les côtes d
l'Asie mineure, dans la petite Pliry
gic , où avant épousé la fille de Sca
maudre , roi du pays , il succéda
son l,eau-j}ère, donna aux habitant
le nom de Teucriens, et eut pou
successeur Dardanus , sou gendre.
2. — Fils de Téianicn et dTlé
sione, soeiu' de Priam , alla avet
douze vaisseaux au siège de Troie
et y donna des preuves de son cou
rage ; nuis il ne vengea point l'affron
qu'on fit à son frère Ajax ;, pt n'eni
pécha pas que son frère ne se tuât
Cela le rendit si odieux à Télamon
T E U
ju'il en recnt ordre de ne plus mettre 1
e pied à Salamine. Il aîia donc cher-
■Iier fortune ailleurs , et abordant à
isfe de Cb^p^e, il y bâtit une vilie,
laquelle il donna le nom du royaume
le son père dont il se voyait exclus.
Vprèâ la mort de Telamon, il voiiîut
emparer de sa succession ; mais Eu-
•ysace lui résista , et l'obligea de re-
ourner à sa nouvelle Salamine. Il y
Mtit un temple à Jupiter , et or-
lonna qu'on v sacrifierait un bomme
1 cette divinité. Ce cruel .sacrifice ne
lit aboli qu'au temps de l'empereur
\.flrien. Les descendants de Te ucer
mt résTié dans l'isîe de Chypre pen-
lant plusieurs siècles. Homèredonne
Fencer pour le meilleur tireur d'arc
jui fût dans l'armée des Grecs.
Te L CRIE , Teccp.iess. On appelait
lia^i la Troade et les Troyens, du
nom de Teucer , un de leurs rois.
Teucris , fille de Teucer, femme
de Durdanus.
Telles ( 3f. 3feT. ) , ou gens
descendus du ciel, nom qireles 3Jexi-
cains , dans leur admiration , don-
nèrent aux Espagnols.
Teumesitts Leo, le lion de JVc-
mée ; de la forêt Tcumésus , où était
son asyle.
Teut , Tectatès , Taautès ,
Thelt, Thecthus, Thot, Tiîoïs,
|Thoyt, Tis, ou Ttis ( M. Celi. ) ,
Inoni que les anciens Germains don-
maient au dieu suprême, ou selon
Id'autres à Mercure. Les Druides en-
tendaient par ce nom le principe
actif , l'ame du monde , qui s'unis-
sant à la matière l'avait mise en état
de produire les intelligences on les
dieux inférieurs , l'homme et les
outres créatures. Son culte parait
avoir commencé en Egypte , où il
avait régné sous le nom d'Athotès ,
ou de Thot . Après sa mort , les Egyp-
tiens le révélèrent comme un dieu ,
et lui donnèrent le chien pour sym-
bole. Ils le représentaient sous la
figure d'un homme avec ime tète
de chien. V. Anlbis.
Teitadamas , père de Pélû&gus.
Tel'tame , roi d'Assvrie ou de la
Snsiane, envoya nu secours de Priam
"• ^> liouunes et 200 chariots de
T E z a/p
pnerre , dont il donna le comman-
dement à ^lemnon, jeune prince de
race trovenne.
Tectamias, Teutamis , roi de
Larisse , établit , en l'honneur de
son père , des jeux où Persée tua son
grand-père Acrisius d'un coup de
palet.
Tkcthis , chef d'une troupe d'Ar-
cadiens qu'il conduisait ;iu siège de
Troie : sétant Jjrouillé avec Aga-
memnon , dans le temps que les Grecs
étaient arrêtés en Auiide par les
vents contraires , il voidut s'en re-
tourner avec ses Arcadiens. « Oa
» ajoute, dit Pausanias , que 3li-
» nerve ayant pris la ressemblance
» de Mêlas , G's d'Ops , tâcha de
» détourner Tentbis de son dessein;
» queTeuthis, transporté de colère ,
» frappa la déesse de son javelot , et
>» la blessa à la cuisse ; qu'ensuite il
» partit avec sa troupe ; mais i^i'ar-
» rivé chez, lui il ejit une vision où
» il lui sembla voir Minerve qui lui
» montrait sa blessure; qu'aaïsi-lôt
» il tomba malade d'une maladie de
» langueur dont il mourut ; que la
» terre où il demeurait fut maudite,
» et que par cette raison c'était le
» senl canton de toute l'Arcadie qui
» ne portât aucune espèce de fruit.
» Dans la suite les habitants allèrent
» consulter 1 oracle de Dodone , qui
» leur conseilla d'appaiser la déesse.
>» Ce fut dans cette intention qu'ils
» lui érigèrent une statue, où elle est
» représentée avec ime blessure à la
» cuisse. »
Telthkaktia Tcrba. Ovide dé-
signe ainsi les cinquante filles de
Teuthras.
I. Teuthras, on Téthras , fils
de Pandion , roi de Cilicie et de
Mysie. On dit qu'il avait cinquante
filles qu'Hercule épousa toutes. V^,
Algé , Thespis , Télèphe.
1. — Grec tué par Mars , oa par
Hector, au siège de Troie. IliacU
3. — Guerrier qui figure dans
\ Enéide.
Teuton. V. Tcistok.
Tévacayohca ( Myth. Mex. ) ,
dieu de la terre chez les Mexicains.
Teîfi ^M' Msx.) . prêfre >uo^-
S s 5
646 T H A
ricain, le Noé des Mexicains. P^oy,
Cosmogonie MJSxicAiiNE.
Thab£K.h , bouireau ( M. Mah.),
nom de lanj^e qui préside de la part
de Dieu à l'enfer-
Thalame , ville de Laconîe , où
étaient un temple et un oracle de
Pasiphaé. On allait coucher dans ce
temple , et la nuit la déesse faisait
voir en songe tout ce qu'on voulait
savoir. A'. Pasiphaé.
ThalamÈ , l'endroit des temple*
où se rendaient les oracles.
That-amos. ( M. Egyyt.) C'est
ninsi qu'on appelait û Memphis ,
eelon Pline , les deux temples qu'a-
vait le bœuf Apis , où le peuple l'al-
lait voir , et d'où il tirait des présages
et des augures. Thalamos signifie
proprement chambre à coucher.
THAtAssA , la mer. Elle était au
rang des divinités. Pausanias nous
apprend qu'elle était placée , à Co-
rinthe , à côté des statues de Neptune
<>t d'Amphitrite , en bronze , et sur la
bise d'un autre monument : la même
déesse était représentée eu bas-relief,
tenant sa fille Vénus. Mais on ignore
quels attributs l'artiste lui avait
Gonnes.
Thalassius , Thalassus , dieu
des noces , le même qu'Hvmen.
(Quelques uns croient que ce n'était
«qu'un cri de joie , qu'on répétait
dans les mariages. /^. Talasion.
I. Thalie , une des neuf Muses.
( Etym . Thallein , fleurir. ) Elle pré-
sidait à la comédie. C'est une jeune
fille à l'air folâtre , couronnée de
lierre , tenant un masque à la main ,
et chaussée de brodequins. Quelque-
fois on place un singe à ses côtés ,
83mbole de l'imitation. Les anciens
lui donnaient un bâton rei.oiu"bé par
le bout inférieur, appelé lagobolus,
c.-à-d. que les bergers lançaient après
les lièvres. Grat-elot met à ses pieds
une marotte parcequ'elle doit saisir
et exprimer le ridicule , et les ou-
vrages des auteurs comiques les plus
célèbres , tels que Plaute et Molière.
J-'leughel l'a peinte assise , tenant
son masque d'une main, et sappuyant
de l'autre sur les comédies de Mé'
naiidrc et à' Aristophane. Plusieurs
T H A
de ses statues ont un clairon, parce-
qu'on s'en servait chez les anciem
pour soutenir la voix des acteurs.
2. -—La seconde des trois Grâces.
3. — Une deslVéréides.
4- — Une autre nyniphe , con>
pagne de Cyrène mère d Aristée.
1 . Tha LLo , fille de Saturne et d«
Thémis , une des Heures , ou un*
des Parfiups.
2. — C'était aussi une divinité qui
présidait au germe et à l'accroisse-
ment des plantes.
Thallophores , vieillards qui ,
aux processions des Panathénées , te^
naient en main des branches d'arbre.
Thalloté , nom que Pausaniai
donne à celle avCHysin appclU
Thaïïo.
Thalpius , fils d'Eiirytus _, un dei
chefs épéens au siège de Troie , com-
mandait dix vaisse.iux.
Thalsinie , fille d'Ogygès et Aé
Thébé , sœur de Cadmus.
Thalisies , fête que les Greci
célébraient en action de grâces aprèj
la moisson et les vendanges. On y
sacrifiait à Cérès et aux autres dieux.
Ïhamimasade , le Neptune del
Scythes , suivant Hérodote , ou la
divinité de l'eau , qu'ils adoraient
sous ce nom.
Thammïs , mois des Juifs , qui
répondait à la lune de Juin. II était
le quatrième de l'année sainte , et le
dixième de l'année civile.
ThammuZjOu Thamuz, faux dicn
dont il est parlé dans Ezéchiel , et
qu'on croit le même qu'Adonis. Sui-
vant le rabbin Maiinonide , ce
Thammuz était un faux prophète dei
idolâtres assyriens. Ayant averti le
roi de venir adorer les sept planètes
et les douze signes du zodiaque, le
roi le traita indignement , et le fit
mourir ; mais la nuit suivante toutes
les statues qui étaient au monde vin-
rent de tous les coins de l'univers se
rassembler dans le temple du Soleil
à Babylonc. La statue du Soleil ,
placée au milieu , se jeta par terre )
et les autres, autour de celle-ci , se
mirent toutes à pleurer Thammuz et
ce qui lui était arrive. Le lendemain ,
au point du jour , elles l'en retour*
T H A
•èrent tontes chacune dans son tero-
' n mémoire de quoi tous les ans
Salieus pleuraient Thammuz le
liciuier jour du mois du même nom.
TjiAMKO , divinité à laquelle les
labitants du Tunqnin attribuent l'in-
rention de l'aEriculture. Son culte
isf principalement répandu parmi
es paysans , qui sont persuadés qu'elle
reille à la conservation de leurs mois-
ions.
Thamtkis , poète , et l'un des plus
excellents musiciens de son temps ,
naquit à Odryse, dans la Thrace.
Philammon , son père , très habile
hii-mème dans la musique, l'éleva
dans les principes de son art ; et
Tbamyris y fit tant de progrès , que
les Scythes , selon Conon , le firent
leur roi. Il fut le troisième qui rem-
porta le prix du chant aux jeux py-
thiques. Mais la science ne servit
qu'à le perdre. Il eut la témérité de
défier les Muses elles-mêmes sur le
I chant : elles acceptèrent le défi , à
condition que s'il était vainqueur,
elles se remettraient toutes à sa dis-
crétion , et que s'il était vaincu , il
subirait la peine que méritait son
arrogance. Thamyris ne manqua pas
de succomber dans un combat si
inégal ; et, livré à toute la vengeance
de ces déesses irritées , il en perdit
la vue , la voix , l'esprit , et en même
temps le talent de )ouer de sa lyre,
qu'if jeta de désespoir dans une ri-
vière ; c.-à-d. que Thamyris , étant
devenu aveugle , la tristesse de son
état le fit renoncer à son talent.
Platon a feint , suivant les principes
de la métempsycose , que l'ame de
Thamyris avait passé dans le corps
d'un rossignol.
Thanatosies , (êtes des morts à
Athènes. ( f^. Necysies.) Rac. TAc-
natos , mort.
Thanaviah , chef d'ime secte tar-
tare qui admettait deux principes,
celui du bien et celui du mal, et qui
faisait ces deux principes égaux ,
étemels et indépendants.
Thaon , un des géants qui firent
la guerre à Jupiter. Les Parques lui
ôtèrent la vie , dit Hésiode.
TuAxosuu , fêtes que le« Athë-
T H A 647
niens cëlébraient en l'honnetir d'A-
pollon et de Diane , comme dateurs
de tous les fruits de la terre. On v
expiait tous les crimes du peuple
par un crime encore plus grand ,
c.-à-d. par le sacrifice barbare de
deux hommes, ou d'un homme et
d'une femme , qu'on avait soin d'en-
graisser auparavant. Ces victime»
portaient des colliers de figues sèches ;
leurs mains en étaient garnies. Durant
la marche , on les frappait avec des
branches de figuier sauvage, et on
joiuiitun air de flûte appelé craeliasj
enfin on brûlait les victimes , et on
jetnit les cendres dans la mer.
Thargélion , nn des mois de
l'année athénienne , ainsi nommé de»
fêtes Thargélies qui se célébraient le
6 et le 7 de ce mois en l'honnenr dxt
Soleil et des Heures , ou d'Apollon
Délius et de la Lune , auxquels on
offrait les prémices de tous les biens
de la terre , cuits dans un vase nooun^
thargelos.
Thargélios , nom du soleil qn|
échauffe la terre.
Tharops , aïeul d'Orphée , que
Bacchus fit roi de Thrace.
Tharthac , idole des Syriens.
Thasids , surnom d'Hercule , pris
de l'isle de Thase dans la mer
Egée. Les habitants l'hcœoraient
comme leur dieu tutélaire , parce-
3u"il les avait délivrés de l'oppression
e quelques tyrans.
Thassi s , fils d'Agénor , et roî
des Phéniciens , passe pour avoir
peuplé l'isle de Thase dans la me^
Egée , et lui avoir donné son nom.
Thaumaktia , Thacmantia ,
Thaumamias, Thadmantis, sur-
nom d'Iris , tiré de l'admiration
qu'excitent les belles couleurs de
1 arc-en-ciel. Rac. Thaumazein ,
admirer.
Thaumas, Bis de la Terre, père
d'Iris et des Harpyies.
Thaumasius , montagne d'Ar-
cadie , où les Méthydriens disaient
que Rhéa trompa Saturne en lui
présentant une pierre au lieu dn
petit Jupiter. On voyait sur la cime
une grotte consacrée à Rhéa , ou il
aéiait permit d'entrer qu'aux fem^
S«4
648 T H A
mes destinées à célébrer les mjstères
de la déesse.
Thay-bou (iT/. Chin,), première
subdivision de lu secte de niufiiciens
connue sous le nom généri<|ue de
Jjanzo dans le royaume de Tunquin.
On consulte ceux qui la composent
sur tout ce qui concerne les mariages ,
1rs cMifices et le $uccès des affaires,
licurs réponses sont payées libéra-
leuK nt ; et pour soutenir le crédit de
ces impostures , IL-^ ont toujours l'a-
dresse de les envelopper dans des
termes équivoques , qui paraissent
toujours s'accorder avec l'événement.
Les niaf:iciens de cette classe sont
tous aveugles ou de naissance , ou
par accident , c.-à-d. que tous ceux
qui ont peidu la vue embrassent la
profession de tliay-l>ou. Avant que
<le prononcer leurs oracles , ils prem
ncnt trois pièces de cuivre , sur les-
quelles sont gravés certains carac-
tères , et les jettent plusieurs fois à
terre dans un espace où leurs mains
peuvent atteindre. Ils sentent cliuque
îois sur quelle face elles sont tom-
bées ; et prononçant quelques mots
dont le son ne passe pas leurs lèvres ,
ils donnent ensuite la réponse qu'on
leur demande. / '
Thay-bou-toni ( J/. Chin. ) , se-
conde subdivision de la même secte ;,
ee sont ceux auxquels on s'adresse
pour les maladies. Ils ont leurs livres
dans lesquels ils prétendent trouver
la cause et le résultat de tous les
effets naturels i niais ils ne manquent
jamais de répondçç que la maladie
vient du diable, ou de^uelqiies dieux
de Teau. Leur remède ordinaire est
le i)ruit des timbales , des bassins et
des trompettes.^ Le conjurateur est
■vêtu d'une manière bizarre , chante
fort haut , pronojice , au bruit des
instruments, difféients mots qu'on
entend d'autant moins, qu'ii tient
lui-même à la mpin une petite floche
qu'il fait sonner sans rclàciie. 11 s'a-
f;ite , il saute; et (onjmc on n'a re-
<?ours à ces impostmrs qu à l'extré-
nnté du mal , ils continuent cet
exercice jusqu'au moment où le sort
du malade se déclare pour la vie ou
pour la moi t. H ne leur est pas dif-
T H E
ficiie alors de conformer leur oracle
aux circonstances ; mais si cette opé-
ration dure plusieurs jours, on a soin
de leur fournir les meilleurs aliments
du pays, qu'ils mangent sans crainte,
quoiqu'ils teignent d'abord de les of-
frir au diable comme un sacrifice
capable de lappaiser.
•C'est aux magiciens de la même
secte qu'on attribue le pouvoir de
chasser les esprits malins d'une mai-
son. Ils conmiencent par invoquer
d'autres esprits avec des formules
en usage i ensuite , ayant appliqua
sur le nmr des feuilles de papier
jaune qui contiennent d'horribles
figures , ils se mettent à crier , à sau-
ter , à faire toutes sortes de mouve-
ments avec un bruit et des contor-
sions qui causent de l'épouvante. Us
bénissent aussi lès maisdns neuves
par une espèce de consécration.
Thay-de-lis ( M. Chin. ) , troi-
sième subdivision de la même secte.
On consulte cette espèce de nipgiciens
sur les lieux favorables aux enterre-
ments ; et d'après l'importance dont
ce choix est aux yeux des Tunqui-
nois, cette classe est fort employée.
P. Lakthu. .
ÏHEA , une des Océanides*
Théagène , citoyen de la ville de
Thase , fut souvent couronné dans
les jeux de la Grèce , et niérita des
statues et les honneurs, héroujues
dans sa patrie. Un de ses ennemis ,
ayant voulu un jour insulter une de
ses statues, vint de nuit la fustiger
par vengeance , comme si Théagène
en bfonze eût pu sentir cet affront.
La statue , étant tombée tout^à-coup
sur cet insensé , le tua sur la place.
Ses fils la citèrent en justice, comme
couppble de la mort d'un homme,
et le peuple de Thase la condamna à
être jetée dans la mer , suivant la loi
de Dracon , qui veut que l'on exter-
mine jusqu'aux choses inanimées
qui , soit en tombant , soit par quel-
que autre accident, ont causé la mort
d un honnne. Quelque temps après ,
ceux de Thase, ayant soufTert une
famine causée par la stérilité de la
terre, envojèrent consulter l'oracle
de Delphes : il leur fut répondu que
THE
cmède à leurs inaiix était de rap-
peler tous ceux qu'ils ovuient chai-sés ;
ce quils firent, mais sans en recevoir
de soulignement. Ils envoyèrent donc
une seconde fois à Delphes , u\çc
ordre de représenter à la PvtliLe
qu'ils avaient obéi, et que cependant
la colère des dieux n'ëiait point ces-,
sée. Oh dit <}ue la Pjtfeie leur ré-
pondit par ce verç : 1. • -
Et votre Thésgène est-il compté
jonr rien ? ,
Alors. ils Aiçeni, Ixien f Q^rrpsses',
ne sachant- comiiient ?e« ouktfer -, «a
statue j lieureusenient de» pèchçurs
la retrouvèrent en jetaijt leyrg.fi.'ets
dans la nier. On la rep!a(;a daiis-le©-
droit Oii elle éfail , et dès ce niomeat
le peuple de Tliase rendit les Jwn':
neurs divins à ïhëaf;ène. Plusieuis
autres villes , sort grecques , spit
harbares, en firent autant. On regarda
Théagène comme une diviuité secou-
rahîe ; et les malades , sur-tout , lui
adressèrent leiu's voeux.
Théalie , njmphe de Sicile, Ç\]ç
de Vulc'ain,, fut ainiée de Japiler ,
qui la rendit mère des Aères Pr.liccs.
1. ThÉAno , fille de Çisste , et
femme d'Anténor , était CT^ade prê-
tresse de !^Iinene à Troie.- ^Aors-
qu'Hcciibe et les dames troyennes
vinrent implorer le secours de la
déesse, la belle Théaco, dit Jïo^ère,
mit Içs offrandes sur les genoux- . dç
Miner\'e , et les accompagna de
prières, qui furent re jetées. Il parait,
Jar cet exemple, que les prêtresses
e Minerve n'étaient pas par-tout
vouées au célil>at. , Suivant, quelques
écriviiins , ce fut elle qui livra le Pal-
ladium aux Grecs.
2. — Femme d'Ara} eus , et mère
de iVlinos. Enéid.
Théatrica , déesse romaine. Les
théâtres étaient sous sa protection.
Son office était de veiller à ce que
ces machines énormes, qui, souvent,
<^it Pline , tinrent suspcndu;tout le
iiple romain , ne ç'écroulassent pas ;
^ ce fut , sans doute, à la fréquence
de ces accidents qu'elle dut sa nais-
sance. Elle pvait un temple dans la
rue Coruéiienne , que Doniitien fit
détruire , en pimition de ce que la
THE 049
chute du théâtre avait écrasé beau-
coup de spectateurs , un jour qu'il
assistait aux jeux.
Thébaïs, surnom d'Andromaqiie.
f^. EÉTIO^.
1 . Théeé , fille de Jupiter et dlo-
danié , épousa Ogygès , 4out elle eut
plusieurs enfants.
2 . — Fille d'Asope , et. maîtresse
'de Mars.
Thèbes , ville de Béotie , fut fondée
par Cadoius; mais l'honneur d'élever
ses remparts était réservé à Amphion,
qui les biitit au son de la hre.
( f^. Cadvius , Amphion-) Les deux
fiçerres de Thèbes sont un é^ène-
ment dans l'antiquité qu ont souvent
chanté les poètes , et qui a fourni des
sujets aux poètes tragiques anciens
et modernes.
ThÉÉdïNATES. V. DiVIPOTES.
Théia , fille du Ciel et de la
Terre , femme d'Hypérion , et mère
du Soleil , de la Lime et de l'Au-
rore. Hésiod.
Théi-as, fils de Bélus,
Thelxion , fils d'Apis.
1. Thelxiope , une des Sirènes.
2. — C'est, aus^i- le nom d'iuie qua-
trième Musc.
TiiÉMis , fille du Ciel et de la
Terre, ou d'Uranus et de Titaïa,
était saur ainée de S.iturne et tante
de Jupiter. Elle se distingua par sa
prudence , et par son amour pour la
justice ; c'est elle , dit Diodore , qui
a établi la divination , les sacrifices ,
les lois de la religion , et tout ce qui
sert à maintenir l'ordre et la paix
fjarmi les hommes. Elle régna dans
a Thessalie, et s'appliqua avec tant
de sagesse à rendre la justice à ses
peuples , qu'on la regarda toujours
depuis comme la déesse de Ja justice,
dont on lui fit porter le nom. Elle
s'appliqiia au,ssi à l'astrologie , et de-
vint très habite dans l'art de prédire
l'avenir ; et après .sa mort elle eut des
temples oii se rendaient des oracles.
Pausardas parle d'un temple et d'un
oracle qu'elle avait sur le mont Par-
nasse , de moitié avec la déesse
Tellus , et qu'elle céda ensuite à
Apollon. Thémis avait im autre lenj-
ple dans la citadelle d'Athènes , h.
6?o THE
l'entrëe auquel était le tombeaa
d'Hippolyte.
La fable dit que Th^mis voulait
iE;arder sa virginité, mais que Jupjler
la força de 1 épouser , et lui donna
trois hllcs , l'Equité , la Loi et la
Paix. C'est un emblème de la justice,
qui produit les lois et la paix , en
rendant à chacun ce qui lui est dû.
Hésiode fait encore l'hémis mère
des Heures et des Parques. Thémis,
dit Festus , était celle qui comman-
dait aux hommes de demander aux
dieux ce qui était juste et raison-
nable : elle préside aux conventions
qui se font entre les hommes , et
tient la main à ce qu'elles soient ob-
servées. ^. Justice , Equité, etc.
Thémista. f^. Carmenta.
Thé.mistiades, nymphes de Thé-
mis , prêtresses de son temple à
Athènes. Suivant d'autres , ce sont
des nymphes qui prédisaient l'avenir,
ainsi appelées de C;irmenta , sur-
nonnnée Thémis ou Thémista , fa-
meuse devineresse.
I. Thémisto , nom de la mère
à'Homère , suivant la tradition.
a. — Fille d'Hjséus, épousa Atha-
nias , roi de Thèbes , après que ce
prince eut répudié Lio , et çn eut
deux fils , Orchoniène et Plinthius.
« Ino, s'étant associée à la troupe des
» Bacchantes, dit Hygin, trouva le
»» moyen de rentrer dans le palais
M d'Athamas , et y demeura cachée
*> sous l'habit d'esclave , sans être
» connue de Thémisto. Celle-ci ,
»> ayant pris la résolution de faire
>» périr les enfants que sa rivale avait
>» laissés , et qui , par leur droit d'ai-
» nesse , auraient hérité de la cou-
>» ronne de leur père de préférence
>> aux siens , confia son dessein à la
» fausse esclave qiu avait su gagner
» sa confiance, et la chargea de cou-
» vrir ses fils, pendant la nuit, d'ha-
» bits blanes , et ceux de sa rivale
M d'habits noirs. Ino pensa à faire
>i tomber son ennemie dans le piège
»> qu'elle lui tendait , et fit tout le
» contraire de ce qui avait été con-
»» venu; en sorte queTljcmisto tua
» ses propres fils au lieu de ceux
» d'Ino; et lorsqu'elle eut reoonau
THE
» son erreur, elle se tua de dése»-
» noir. » f^. liio.
f hémura, une des trois division*
delà cabale rabbinique. Elle consiste,
1°. dans la transposition ou change-
ment des lettres ; i". dans un chan-
gement de lettres que l'on fait , équi»
valentes en certaines combinaisons.
Cette division est une superstition
inventée par les rabbins modernes.
Voy. Cabale, Gématrie , Nota-
RIQUE.
Therses , chàssesornées de figures,
dans lesquelles on portait les statue»
des dieux. On les faisait en forme
de char, de bois, d'ivoire , et quel-
quefois d'argent. Ce fiil un des hon-
neurs rendus à l'empereur Claude
après sa mort. On trouve de ses mé-
dailles en or et en argent , qui repré-
sentent d'un côté la tête de ce prince
couronnée de laurier , et de l'autre
une thense.
ThéoclymÈne était un devin qui
descendait en ligne directe du cé-
lèbre Mélanipus de Pylos. Obligé
de quitter Argos sa patrie pour un
meurtre qu'il avait commis, il pria
Télémaquc, qui se trouvait pour lors
à Argos , de le recevoir sur son vais-
seau , pour le passer à Ithaque , et
éviter les poursuites des parents du
mort. Théuclymène, arrivé à Ithaque,
vit voler h sa droite un vautour, qui
est le plus vUe des messagers d'A-
pollon , dit Homère ; il tenait dans
ses serres une colombe dont il arra-
chait les plumes. Aussi-tôt le devin
assure Télémaque que c'est un oiseau
de bon augure , envoyé par quelque
dieu pour lui prédire qu'il aura tou-
jours le dessus sur ses ennemis. Une
autre fois Théoclymène, voyant les
poursuivants de Pénélope rire à table
h gorge déployée , et qu'en riant ils
avaient les yeux tout noyés de larmes,
et poussaient de profonds soupirs ,
avant-coureurs des maux dont iU
étaient menacés j le devin , dis-je ,
eflr.nTé de ce qu'il voyait, s'écria:
« Ah malheureux! qu'est-ce que
» je vois de funeste ! Je vous vois
» tous enveloppés d'une nuit obs-
» cure ; j'entends de sourds gémis-
» setuents , vos joues sont baignées
THE
u de larmes ; ces murs et ces lam-
» bris dégotittent tle sang ; le vesti-
» bule et la cour sc)iit pleins d'om-
)» bres qui de scendent dans les er.fers ;
» le soleil a perdu sa lumière , et
» d'épaisses ténèbres ont chassé le
u jour. )« En effet , peu de moments
après , Uljsse extermina tous les
poursuivants.
THÉocRA'i lE , espèce de gouver-
nement où les chefs de la nation sont
regardes comme les ministres du
ciel, dont l'autorité immédiate se
manifeste par des signes visibles. Tels
furent le dniïdisme , le califat , et au
Japon la puissance du daïri, avant
que le cubo , ou empereur séculier ,
eût usurpé son autorité . La t héocrat ie
moderne peut se représenter par ime
femme dont l'attitude est majes-
tueuse , cotrffée de la tiare, vêtue
d'une chape , et portant une élole ;
d'une main elle tiendra deux clefs ,
et de l'autre un glaive , allusion aux
deux pouvoirs. Le fond représentera
d'un côté la basilique de S. Pierre ,
«t deTautr*^ le môle d'Adrien , connu
sons le nom de château Saint-Ange.
Théodamas , père d'HvIas , tué
Far Hercule , auquel il avait refuse
hospitalité , et qu'il osa même atta-
quer. Hercule emmena Hylas , pour
lequel il eut la plus grande amitié.
Theoemes, ietes de Bacchus chez
les Athéniens. Le dieu lui-même
était appelé Theœnos , le dieu du
vin , ou plutôt le dieu Vin.
Theœnus , nom de Bacchus. Rac.
Theos , Dieu ; oinos , vin.
Théogamies , fêtes en l'honneur
de Proserpine , et en mémoire de son
mariage avec Pluton. Rac. Crainos ,
^lariage. On solemnisait cette fête
par des luttes et des courses à Nysa ,
ville de Carie ; et l'on y était admis
k disputer le prix , de cpielque pays
que Ton fût , comme le prouve une
médaille frappée à Nysa , sous Valé-
rien. On y voit deux palmes , avec
cette inscription : Theogamia oi-
cumeniea,
I. I'héoconie , branche de la
théologie païenne , qui enseigne la
généalogie des dieux. Hésiode nous
«n a conservé les éiéoients daas un
THE G5i
poème. Les savants observent que
dans les anciens écrivains théogonie
et cosmogonie ont le même sens ,
c.-à-d. naissance du monde. Cette
obsenation se fonde sur-tout sur ce
que les dieux des anciens Perses n'é-
taient autre chose que le feu , la terre
et l'eau.
2. — ( M. Pers.) , chant religieux
que les Perses estimaient très efTicace
pour se rendre les dieux propices, et
qa' entonnait le mage , sans lequel il
n était pas permis de faire des sa-
crifices.
Théologie. (Scitnces.) César
Ripa la représente comme nne
femme à deux visages , dont l'un
{)lus jeune contemple le ciel , et
l'autre plus âgé regarde la terre ; la
tête ceinte d'un diadème en forme
de triangle ; prêtant l'oreille à nne
colomJje ; assise sur un grand globe
d'azur , sçmé d'étoiles ; la main droite
appuyée sur le sein , et de la gauche
relevant le bord de sa robe de couleur
céleste ; foulant aux pieds les gran-
deiu-s et les richesses ; et donnant
à entendre , par la roue qui est à ses
côtés , qu'elle ne tient cpie par un
point à la terre. Raphaël l'a peinte,
au Vatican, sons l'image d'une femme
dont l'air annonce quelque chose de
divin. Elle est assise sur des nues,
et a au-dessus de la tête l'emblème
de l'Eucharistie. La piété qui respire
dans tout son maintien est encore
exprimée par les couleurs de ses vê-
tements qui indiquent les trois vertus
théologales ; la pureté de la Foi est
désignée par son voile blanc ; l'Espé-
rance , par le manteau verd qui lui
descend jusques sur les pieds ; la
Charité , par la tunimie rouge qui
lui couvre la poitrine. Cette dernière
vertu est encore caractérisée par 1»
couronne de feuilles et de fleurs de
grenades que la figure principale
porte sur la tête. Deux petits génie»
on amours divins l'accompagnent : ils
tiennent chacun un carton ; sur le
premier est écrit Scientia ; sur le
second , divinarum reruin. Cochin
la représente comme une belle femme
qui , «'élevant à la contemplation des
mystèces révélés, quitte la terre «»
6Sî
THE
ne clierclie la lumière qui doit l'éclai-
rer que dans un ra^on de la é^loire
céleste. Elle écarte les ûuapes qui
pourraient le lui dérober. Elle re-
carde avec transport letriani^le , sym-
ix)le delà divinité en trois personnes.
La croix placée au-dessous désigne
les ni_)slères du Christ. Près d'elle
tin ani;e déroule nn livre anti-
OTie , sur lequel est écrit , Evanga-
tiu/n. Sa ceinture est attachée avec
une plaque d'or , où est écrit , Theos,
pour marquer qu'elle ne s'occnpe
que de la divinité.
i . Théonoe , fille de Thrstor , et
soeur de Leucippe , fut enlevée par
des pirates, et vendue à Icare roi
de Carie. Peu de temps après , elle
retrouva son père et sa sœur. V.
Lkucivpe 2.
2. — Fille de Protée , amoureuse
ie Canobe , pilote d'un vaisseau
grec.
Thkophane , fille de Bysaltide ,
au rapport àtHyginylai reclierchée
pour sa beauté de plusieurs amants.
Woptune, pour s'assurer de la pos-
session de cette belle personne , l'en-
leva , et la conduisit dans l'isle Bru-
niisse. Mais ses amants avant dé-
couvert sa retraite l'y vinrent cher-
cher. Neptune pour les tromper
s'avisa de changer sa maitresse en
brebis , se changea lui - luême en
bélier, et tous les habitants de l'jsle
en bestiaux. Théophane, devenue
brebis, mit au monde le bélier à toi-
son d'or, celui qui porta Phrvxus en
Colchide. C'est ainsi que , pour ex-
pliquer la fable du bélier à toison
a'or , ou a inventé une nouvelle fable.
p''^. TcvlSÙK d'or.
TuÉoPHANiES , fête de l'appari-
tion d'Apollon h Delphes, la pre-
mière fois qu'il se mojitra aux ha-
bitants de cette contrée. Kac.Phai-
nesihai , paraître.
Théores , sacrificateurs particu-
liers que les Athéniens envovaient
à Delphes offrir en letir nom h
Apollon Pvthien des sacrifices so-
leninels pour le bonheur de la ville
d'Athènes , et pour la prospériié de
la république. On tirait les Théores,
THE
tant du corps du sénat que de celui
des thesniothètes.
1. Théorie, députalion solemnell
que les Athéniens envoyaient ton
les ans à Delphes et à f)éIos.
2. — ( Iconol. ) Graueht ,
qui a suivi en partie César Ripa .
la représente par une ftilmje qui
monte avec l'expression du desir
d'atteindre le point où elle s'est pro-
posé d'arriver ; ce qui indique que
c'est en partant des notions les plus
simples qu'on s'élève par degrés aux
plus compliquées. Lés temps que
demande l'acquisition des connais-
sances est désigné par l'horloge dr-
sable qu'elle tient ; et les livn
qu'elle porte, ainsi que le gronpj •
de figures qui , dans l'enfoncement ,
paraissent converser ensemble , ex-
priment l'avantage qui résulte du
commerce des savants et de la lec-
ture de leurs ouvrages. Elle a sur
la tète un compas ouvert , dont
les pointes sont tournées en haut ,
Four signifier qu'elle peut mesurer
immensité.
Theorius , surnom d'Apollon à
Trézène. Rac. Theôrein , voir. Son
temple , le plus ancien de cette ville ,
fut rebâti et décoré pjir le sage Pit-
thée.
ThÉosophes , sorte de philoso-
phes qui regardaient en pitié la
raison humaine , dans laquelle ils
n'avaient nulle confinnce , et qui se
prétendaient éclairés par un prin-
cipe intérieur , surnaturel et divin ,
qui brillait en eux , et s'y étei-
gnait par intervalles , qui les élevait
aux connaissances les plus sublimes
lorsqu'il agissait , ou qui les laissait .
tomber dans létat d'imbécillité na^
tureîle lorsqu'il ccsiait d'agir , qui
s'emparait violemment de leur ima-
gination , qui les agitait, qu'ils ne
maîtrisaient pas , mais dont ils étaient
maîtrisés , et qui les conduisait aux
découvertes les plus importantes
et les plus cachées sur Dieu et sur
la nature.
Théosophie , doctrine des Théo-
sophes. ^
ThÉoxésies , ieux en l'honneur '
d'Apollon , à Pellène. Le prix était
THE
nnç somme d'argent j et les Pellé-
nieiis seuls étaient admis à le dis-
puter. Selon dautres, c'était un
jour solemnel où l'on ;;acrifiait à tous
les dieux ensemble. Cette lète avait
été instituée par les Diosciues. On
y irélébrait ensuite des jeux où le
prix du vainqueur était uu > êtement
Douiuié calena.
TatoxEMUs , surnom d'Apollon.
Théphilin , instrument de la
prière ( .)/. Rabb.) , espèce de ta-
lismans raLbiniques. V. Phylac-
tères.
ThÉra, une des filles d'Amphion.
ThÉraphim ( M. Rabb,), dieux
Pénates des Chaldcens, ou plutôt
figures astrologiques dont ils se ser-
vaient pour la divination. Leur for-
nia^ril était accouipagnée d'opéra-
tions abominables , si l'on en croit
le rapport des rabbins. Il fallait im-
moler un premier né , et lui tordre
le cou.^La tète était salce et em-
baumée , et l'on mettait dessous
1^ langue une lame d'or sur laquelle
était écrit le nom d'un esprit de-
téuèbres. Cette tète était suspendue
à la muraille ; on brûlait des cierges
et on se prosternait devant elle, pen-
dant qu'elle rendait des oracles.
Le rabbin Da^-id de Pomis
observe qu'on appelait ces figures
Thcraphini , de Raphah , laisser ,
parceque le peuple quittait tout
pour les aller consulter. Il ajoute
que les théraphim avaient la figure
humaine , et qu'en les mettant de-
bout ils parlaient à certaines heures
du jour , et sous certaines constella-
tions , par les influences des corps
vcéicstes j mais c'est là une fable rtAt-
Jiinique que David avait apprise
à' ïben-Êzra.
D'autres prétendent que lesthJ -
rapilim étaient des instraaients de
cuivre qiu marquaient les heures et
les minutes des événements îuturs ,
comme. gouvernés par les astres. De.
Pdinis eachérh sui\jdben-Ezra, en'
disant que les tboriàphiui éfadt faits
sous une cert.iine constellation, le
démon les faisait parler sous cet;
aspetrt du ciel. !
TkKRAPNATiDiES , fêté lac^démo-'
THE 653
nîenne, dont on ne coonait point les
détails.
1. ÏHÉBAPNÉ , fille de Lélex ,
donna son nom à la ville de Thé-
rapné.
2. — Endroit deLacédéraone oii
Hélène avait uu temple qui avait la
vertu singulière d'embe'Iir les fem-
mes laides- Héro'.lote raconte qu une
femme de Sparte , extrêmement
riche , étant accouchée dune fille
fort laide , une personne inconnue
apparut à la nourrice , et lui con-
seilla de la porter souvent dans le
temple d'Hélène. Elle devint si belle
qu'elle épousa dans la suite Ariston ,
roi de Sparte.
Théras, fils d'Autésion , Lacé-
démonien , conduisit une colonie à
Calista , qui prit son nom. Après sa
mort , on lui rendit les honneur*
divinj.
Théritas . nom sons lequel ]Mars
était bonoré.dans la Colchide. Castor
et Poliux enlevèrent sa statue , et la
portèrent dans lu Grèce , oà elle fut
consenée plusieurs siècles. Rac-
Thera, la chasse.
Thermes! A , surnom de Cérès
honorée à Corinthe, où son culte
avait été apporté de Thermesse ,
isie voisine de la Sicile , dont parle
Strabon.
Thbrmion EortÉ , fête publique ,
marché ou assemblée des Etoliens ,
tenue dans une ville du pays nommé
Thermi,
Thermus , auteur de la chaleur.
Apollon Thermius, c.-.î-d.apparem-
n:ent le Soleil , avait un autel à
Olympie. Rac. Thcnnos , chaleur.
Thermodù:* , fleuve de Thrace,
célèbre par les Amazones qui habi-
taient sur ses rives.
1 . ThÉro , femme de Thrace ,
nourrice, selon Pausanias , et, selon
d'autres , mère du troisième Mars.
r. 3Iars.
1. — Filîe de Pliylas et de Dci-
phile , .était belle comme Diane ; elle
sut charnier Apollon , et de leur
union naquit Chéron, célèbre en l'art
de' domter im cheval , et fondateur
de Chcronce , ville de Béotie. '
Thérodamas , roi de Scytlue ,
654
THE
Ïui nourrissait des lions de sang
uaiain , pour les rendre plus cruels ;
ce <{ui a fait dire à Ovide , Thero~
damanlceos leones, Rac. Ther ,
bête féroce ; damaein, doniter.
T H É B o N , guerrier gigantesque
parmi les Latins , tué par Enée.
1. Thersandre , fils de Pol3'nice
et d'Argie, monta sur le trône de
Thèbes , et marcha à la tête des
ThébuinS au siège de Troie avec
les Grecs , mais fut tué en Mysie
par Télèphe , après s'être extrême-
ment distingué. Les Grecs , pour ho-
norer sa valeur, lui élevèrent im mo-
nument dans la ville d'Esée, sur les
rives du Caïque , où les habitants
allaient tous les ans hù rendre les
honneurs héroïques. Thersandre avait
épousé Démonasse , fille d'Amphia-
raiis , dont il eut Tisamène, qui lui
succéda sur le trône de Thèbes.
2. — Fils de Sisyphe.
' Thersiloque , fils d'Anténor , tué
au siège de Troie par Achille.
Thersippe , fils d'Agrius, chassa
CEnée du trône de Caiydon.
Therstte était un misérable
houffon de l'armée des Grecs , qui ne
s'occupait qu à faire rire le monde ,
et à invectiver contre les généraux.
M Cet lioumie, dit Homèœ, parlant
» sans bornes et sans mesures, faisait
» un bruit horrible : il ne savait dire
» que des injures et toutes sortes de
» grossièretés ; il parlait d'Agamem-
» non et des autres rois avec une in-
i> solence vraiment cjTiique. Avec
» cela, c'était le plus laid de tous les
» hommes j il était louche et boiteux ,
» il avait les épaules courbées et ra-
» massées sur la poitrine, la tête
»» pointue et parsemée de quelques
» cheveux. Ln jour qu'il faisait à
» Agamemnon les plus sanglants re-
» proches sur le mauvais succès du
» siège de Troie, Ulysse, qui était
» présent , le menaça , s'il conti-
» nuait, de le déchirer » coups de
»^ verges comme un vil esclave ; en
» même temps il le frappa de son
» sceptre sur le dos et sur les épaules.
» La douleur du coup fit faire à
» Thersite une grimace si hideuse ,
» que les Grecs , quelque affligés
' THE
» qu'ils fussent , ne purent s'eni-
» pêcher d'en rire. Cela contint le
» railleur pour quelque temps ; mais
» ayant osé s'attaquer de même à
» Achille , ce héros n'eut pas tant
•» de patience , et le tua d un coup
» de poing. » Ce Thersite a fondé
une espèce de proverbe parmi le»
gens de lettres : quand on veut parler
d'un homme uial fait, et qui a l'esprit
encore plus mauvais , on dit , C'est
un vrai Thersite.
Thertéries , fête grecque dont
parle Hésycfnus , mais sans entrer
dans aucuns détails.
ThÉsKe fut le dixième roi d'A-
thènes ; il naquit à Trézène , et y
fut élevé par les soins de sa mère
Ethra , à la cour du sage Pittliéus , .
sou grand-père maternel. Les poètes
désignent souvent Thésée sous le
nom à'jErcchthide , parcequ'on le
regardait conime un des plus illustres
descendants d'Erechthée , ou du
moins de ses successeurs ; car il est
douteux que Thésée descendît d'E-
rechthée. On le nomme aussi quelque-
fois fils deNeptune. En effet, Pitthée ,
voidaut cacher l'alliance qu'il avait
faite avec Egée, déclara , quand sa
fille fut grosse , quelle avait été vi-
sitée par Neptune , la grande divi-
nité des Trézéniens. Dans la suite ,
Thésée se vanta de cette naissance ,
et la prouva par des effets surpre-
nants ; car Pausanias raconte que
Thésée étant allé en Crète , Minos
l'outragea de paroles , en lui disant
qu'il n'était pas fils de Neptune ,
comme il s'en vantait ; que , pour
marque de cela , il jetterait sa bague
dans la mer. Thésée s'y jeta aussi-
tôt après, dit-on, retrouva la bague,
et la rappoita, avec une couronne
qu'Amphitrite lui avait mise sur la
tête. Il est constant , par Ihisloire ,
Sue Thésée se porta par-tout pour
Is d'Egée , et que le titre de fils de
Neptune ne lui a été attribué que
par quelques poètes , sans égard il la
suite de son histoire.
On rapporte plusieurs traits du
courage et de la force dont Thésée
fit preuve dès ses premières années.
Les Trézéniens cûotaieat qu'Her-
THE
«aie , ^tant venu voir Pilthë* , qoitta
sa peau de lion pour se mettre h
ttabîe. Plusieurs enfants de la ville ,
jentr'autres Théste , qui n'avait que
Isept ans, attirés par la cariositë ,
étaient accourus chez Pitthée ; mais
itous eurent .f;raDd' peur de la peau de
ilion, i l'exception de Thësée , qui ,
larrathant une hache des mains d'un
«sclave, et croyant voir un lion , vint
!pour l'attaquer. Egée , avant de
quitter TreMne, mit sa chauisure
;«t son épee sous une grosse roche ,
«t ordonna à Ethra de ne pas lui en-
voyer son fils à Athènes , qu'il ne fût
en état de lever cette pierre, A
peine Thésée eut-il atteint l'^'igc de
•eize ans, qu'il la remua, et prit
l'espèce de dépôt qu'elle recelait, au
moyen duquel il devait se faire recon-
naître pour le fîis d'Egée. Arrivé se-
crètement à Athènes, il parut tout
d'un coup avec une robe traînante ,
et de beaux cheveux bien frisés qui
flottaient sur ses épaules ; et s'appro-
chant du temple d'Apollon Delphi-
nien , qu'on achevait de bùtir , et
dont il ne restait plus que le comble
à faire , il entendit les ouvriers qui
demandaient en riant : Où va donc
cette belle grande fille ainsi toute
«euie ? A cette plaisanterie , il ne ré-
pondit rien ; mais ayant dételé deux
boeufs qui étaient près de là à un
chariot couvert , il prit l'impériale
du chariot, et la jeta plus haut que
ks ouvriers qui travaillaient à la con-
terture du temple.
Thésée, avant de se faire recon-
naître pour héritier du trône d'A-
thènes, résolut de s'en rendre dif^ne ;
la gloire et la vertu d'Hercule l'ai-
gu ilionnaient vivement. L'admiration
Îue lui inspirait la vie d'Hercule ,
it Plutarque , faisait que ses ac-
tions lui revenaient la nuit en songe ,
et qu'elles le piquaient le jour d'une
noble émulation , et excitaient en
lui un violent désir de l'imiter. La
parenté qui était entr'enx augmen-
tait encore cette émulation ; car
Pitthée , père d'Ethra, était frère de
Lvsidice, mère d'AIcmène. Thésée
«e proposa donc d'aller chercher des
«reaturei , et coouaea^ par purger
THE €55
PAttîque des brigands qai l'infes-
taient. Après ces expéditions , i! alb
sur les bords du fleuve Géphise , et
se fit purifier par les descendants de
Phitalus à l'autel de Jupiter Méli-
chius, pour avoir souillé ses mains
dans le sang de tant de briifands, et
entr'autres de Sinis , son propre pa-
rent , qui descendait comme lui de
Pitthée. Ce fut après ces exploits que
Thésée vint à Athènes pour s'y faire
reconnaître : il trouva cette ville
dans une étrange confusion. Médée
y gouvernait sous le nom d'Egée ; et
ayant su 1 arrivée d'un étranger qui
faisait beaucoup parler de lui, elle
tacha de le rendre suspect au roi ,
convint même de le faire empoi-
sonner dans un repas que le roi de-
vait lui donner. Mais au moment que
Thésée allait avaler le poison , E^ée
reconnut son fils à la garde de son
épée , et chassa Médée , dont il dé-
couvrit les mauvais desseins. Les
PdUantides , voyant Thésée reconnu ,
ne purent cacher leur ressentiment ,
et conspirèrent contre Egée, dont
ils se croyaient les seuls héritiers.
La conspiration fut déconverte , et
dissipée par la mort de Pallas et de
ses enfants , qui tombèrent sous \ts
coups de Thésée : mais ces meurtres ,
quoi<iue jugés nécessaires, oIjUgèrent
le héros à se bannir d'Athènes pour
un an , et après ce temps il fut ab-
sous au tribunal des juges qui s'as-
semblaient dans le temple d'Apollon
Delphinien.
Quelque temps après , Thésée se
proposa de délivrer sa patrie du hon-
teux tribut qu'elle payait à Minos ,
et pour cela il s'offrit d'aller en
Crète avec les autres Athéniens ,
sans tenter même la faveur du sort.
Avant de partir , il s'efforça de se
rendre les dieux propices par un
grand nombre de sacrifices. Il con-
sulta aussi un oracle de Delphes, qui
lui promit un heureux succès dan»
son expédition , si l'amour lui servait
de guide. En effet , ce fut l'amoar
qu'il inspira à Ariane , fille de Mi-
nos , qui le délivra de tous les dan i
gers de cette entreprise. V, Amàhm,
Mu«OT<i>UR£| AsTBaiOH.
656 TUE
A son retour de Crète , il trouva
que son père Egée était mort : ses
J>reniiers soins furent de lui rendre
es derniers devoirs. Ensuite , pour
remercier les dieux de l'heureux
succès de son voyage , il établit en
leur honneur plusieurs fêtes , dont la
dépense devait être tbuinie par les
fuuiilles de ceux tpi'il avait rauienés
de Tisle de Crète. Mais sur-tout il
fit exécuter le vœu qu'il avait fait à
Apollon , en partant , d'envoyer tons
les ans à Délos offrir des sacrifices
en action de grâces. En effet , on
ne manqua jamais d'envoyer des dé-
putés couronnés de branches d oli-
vier. On se servait même peur ce
vovape du même vaisseau qu'avait
monté Thésée , et qu'on entretenait
piiii qu'il fût toujours tout prêt à
servir ; ce qui a fait dire aux poètes
qu'il était immortel- Au temps de
Ptolémée Philadelphe , c. -à-d.,
mille ans après la mort de Thésée ,
ce vaisseau durait encore , ainsi que
la coutume d'envoyer à Délos.
Thésée , paisible possesseur du
trône des Athéniens, travailla à ré-
former le gouvernement de l'Atti-
que : il rassembla en une seule ville
tous les habitants de ce pays , qui ,
jusqu'alors , avaient été dispersés
dans différentes bourgades , ei leur
propos.*», le plan d'une république ,
où , ne se réservant que le comman-
dement des armées et la défense des
lois , ils partageraient entr'eux le
reste de l'administration , et où toute
l'autorité serait entre les mains du
peuple. Cette forme de gouverne-
ment , toute nouvelle alors dans la
Grèce , attira beaucoup d'étrangers
qui rendirent ce nouveau peuple
très nombreux. Comme la religion a
été de tout temps le lien qui imit
plus fortement les peuples , séparés
d'ailleurs par leurs intérêts particu-
liers, Thésée institua plusieurs fêtes
religieuses : il renouvela, en l'hon-
neur de Neptune, les jeux isthmiques,
comme Hercule avait renouvelé les
jeux olympiques.
Après avoir exécuté tous ses pro-
jets politiques , il se dépouilla de
l'autorité souveraine comiue il 1 avait
THE
promis, et, laissant sa nouvelle r'
bliqiie sous la conduite des lois <
lui avait données , il reprit son ], ra-
mier objet, et se mit à coiuir de
nouvelles aventures. Il se trouva à la
guerre des Centaures , à la conquête,
de la toison d'or, à la chasse de Ca-
lydon, et, selon quehjucs uns, aux
deux guerres de l'iièbes.
Il alla sur les bords du Thermo-
don chercher les Amazones, pour
avoir la gloire de combattre contre
elles comme Hercule , les vainquit,
et fit prisonnière leur reine Antiope
ou Hippolyte, dont il eut le mal-
heureux Hippolyte. ( V . Antiopk. )
On dit qu'âgé de plus de cinquante
ans il lui prit envie d'enlever la
belle Hélène, qui n'en avait alors que
dis au plus. Mais les Tyndarides ses
frères la reprirent , et enlevèrent ù
leur tour la mère de Thésée , Ethra ,
qu'ils firent esclave d'Hélène. ( V .
Ethra , Hélène. ) Enfin , s'étant
engagé , avec Pirithoiis^ son ami ,
d'aller enlever la femme d'Aidonée ,
roi d'Epire, ou, selon la fable, Pro-
scrpine, femme de Pluton , il v fut
retenu prisonnier jusqu à ce qu'Her-
cule vînt 1 en délivrer : c'est la des-
cente de Thésée aux enfers. La fable
dit que ces deux héros, étant des-
cendiis aux enfers , et fatigués de la
longue traite qu'ils avaient faite pour
y arriver , s'assirent sur une pierre ,
sur laquelle ils demeurèrent collés
sans pouvoir s'en relever. Il n'y eut
qu'Hercule qui obtint de Pluton sa
délivrance. C'est ù cette fable que
y irgile fait allusion , quand il rC'
présente Thésée dans le Tartare ;
éternellement assis sur une pierre
dont il ne peut se détacher, et criani
sans cesse aux habitants de ces som-
bres lieux : «< Apprenez , par mor
» exemple , in ne point être injustes
» et à ne pas mépriser les dieux. » Le
reste de la vie de Thésée ne fui
qu'un enchaînement de malheurs,
Outre la fin tragique de son fils Hip
polyte et de Phèdre sa femme ( v
Hippolyte, PhÈdfe), il trouva i
son reti>ur ses sujets révoltés contw
lui, et le peuple d'Athènes plem d<
1 mépris pom- sa personne : indigni
d(
THE
de ce procédé , il tit passer sa famille
tiaiis l'Kuiiée , cliiirgea Atiiène* de
inaicclH'lions, et se relira dans liste
de Scvros , p ur y achever ses jours
en paix dans une vie privée. Mais le
roi Lvcouiède , jaloux de Sii réputa-
tion, ou corrompu par ses ennemis ,
le fit précipiter du haut d'un rocher,
cil il 1 avait attiré sous prétexte de
lui montrer la campajzne. Il avait en
trois fennnes; Anliope, reine des
Amazones , qui fut mère d'Hippo-
Ivte; Ariane, fille de IMinas, dont
il eut Œnopioii et Staphvius ; et
Phèdre , qui laissa ua uls nommé
Déniophoon.
Les Athéniens, plusieurs siècles
après, tâchèrent de réparer leur in-
gratitude envers Tliésée par des
lîonaeurs qu'ils rendirent à ses cen-
dres. Plutarque rapporte qu'à la
hataille de Marathon on crut voir ce
héros e.T armes, couibattaut contre
les larLares ; que les Athéniens
avant consulté là-dessus l'oracle d'A-
p<jlIon , il leur fut ordonné de re-
cueillir les os de Thésée ensevelis
dans l'isle de Scyros , de les placer
dans le lieu le plus honorahle , et de
les «garder avec soin. L'embarras lut
de trouver ces os : pendant qu'on les
cherchait de tous côtés par les ordres
de Ciraon, il vit heureusement un
aiple qui iièquetait un lieu peu élevé ,
et tachait de l'entr'ouvrir avec ses
serres. Frappé d'at)ord comme d'une
inspiration divine , dit l'historien ,
il fit fouiller dans le même endroit ,
et trouva la tombe d'un fort ^rand
liomnie , avec le fer d'ime pique et
une épée. Cimon fit transporter le
t(jut à Athènes; et ces restes du héros
furent reçus par les Athéniens a\ec
des processions et des sacrifices ,
comme si c'eût été Thésée lui-même
qui fût revenu. On les déposa dans
un superbe tombeau élevé au milieu
de la ville ; et en mémoire du secours
que ce prince avait donné aux mal-
heureux pendant sa vie, et de la
fermeté avec laquelle il s était exposé
aux injustices, s<3n tombeau devint
un asyle sacré pour les esclaves ; en-
suite on lui bâtit un temple dans le-
quel il reçut des sacrifices le liuilièiue
Tonie II,
THE 657
de cLaque mois , outre une prande
fête qu'on lui assigna au 8 d'Octo-
bre , parcequ'il était revenu ce jour-
là de l'isle de Crète.
Thlséeîskks, Théséies , fèîcs <in.
riiouueur de Tiiésée.
Thes£ia , lieu oi'i les jeunes Grecs
consacraient à Delphes leurs [)re-
miers cheveux , en mémoire de ce
que Tiiésée en avait donné l'exemple.
Thèse IDE , manière de couper les
cheveux sur le devant du front , dans
la cérémonie dont on vient de
parler , parceque Thésée les avait
coupés ainsi.
1 . Théséides , ThÉsides , les
Athéniens^ de Thésée leur roi.
2. — Hippolyte , fils de Thésée.
Theseïl's Héros, le même.
Thesmia , siu-nom de Cérès ho-
norée au bas du mont S^ lîène , dans
nn temple qu'on disait bâti par Dv-
sawlès et Damithalès , lesquels , au
rapport des Phénéales, eurent l'hon-
neur de la recevoir.
TuESMOPHORE, IcgislatHce , sur-
nom de Gérés, honorée sous ce nom en
plusieurs endroits , parcequ'elle avait
appris aux hommes à vivre en so-
ciété , et leur avait donné des lois.
Rac. Thesinos , loi ; pkerein ,
porter.
Thesmophories , fêtes qui se cé-
léi)raient dans l Attiquc , au mois
de Pyanepsion,en l'iionneur de Gérés
léf;islatrice,et en reconnaissance des
lois saf^es qu'elle avait données aux
mortels. G- Ite déesse passait pour
les avoir instituées elle-même. Les
parties principales de ces fêtes peu-
vent se réduire à trois , les prépa-
rations , les processions , et l'autopsie.
Les préparations avaient pour but
lu frugalité, la chasteté , l'innocence.
Plusieurs jours avant la fêle, on se
purifiait de toutes ses souillures ;
on s'abstenait de tous les pLisirs des
sens, même légitimes ; et l'on vivait
dans la plus parfaite sobriété. U
n'était pas permis aux iiommes d'as-
sister aux l'hesmophories , et il
n'y avait que les femmes de condi-
tion libre qui pussent les célébrer.
Plusieurs vierges choisies , vêtues de
robes blanches , portaient sur leurs
Tt
6'58 THE
tèles, d'Athènes à Eleusis, des cor-
beilles sacrées , où élaieul enfermés
un enfant , un serpent d'or , un
van, des f^àteaux, et plusieurs autres
symboles. D'autres portaient des
livres qui contenaient les cérémo-
nies du culte secret de la déesse. Eu
Sicile , durant la niarclie , les fem-
mes courjiient çà et là avec des
flambeaux allumés , et appeknent à
haute voix Proserniiie. K. Auto-
psie. La soleninilé durait cinq jours j
et, durant cet inlervaîle, les femmes
étaient obligées de se séparer de leui s
maris , pour célé]>rcr les mystères
de la déesse avec plus de pureté.
I . THKspiAnEs, surnom des Muses,
pris de Tiiespie , ville de Béolie , où
elles étaient honorées d'uu eu"?'.-) spé-
cial .
1. — Fils qu'Hercule eut des
cinquante filles do Thcspius.
Thespie , ville do Béolie , située
aiî pied du mont Héiicoa , laquelle
avait pris son nom de Thespius, un
des fils d' r.rcchthée.On voyait à Thes-
pie une statut- en lironze de Jupiter
Sauveur: la tradition des habitants
ëtait que , leur ville étant désolée
par vui horrible dragon, Jupiter lear
ordonna de faire tirer au sort chaque
année tous les jeunes gens de la viiie , .
et d'expo er au monstre celui sur
qui le sort tomberait. Enfin le sort
étant tombé sur Cléostrate , celui-ci
imagina un moyen de faire cesser
ce lléau par sa mort. Il se fit faire
ime cuirasse d'airain garnie de crocs
en dehors , et avant endossé cette
cuirasse, il se \y>v\x de bonne grâce
au danger : cl véritablement il y périt
comme les autres ; mais aussi il fit
périr le monstre, et délivra ses con-
citoyens de la crainte d'une pareille
anort. C'est ce jeune homme qui fut
lionoré à Thespie sous le nom de
Jupiter Sauveur. Les Thespiens ho-
noraient encore singulièrement Cu-
pidon et Hercule. V . Tuespils.
Thesvis , inventeur de la tragé-
die cli''z If s Grecs.
I. Thespics ou Thestius , fils
d'Agénor , fut père de cinquante
fiile>. Desiran qne ses filles lui «jo:;-
nassent une postérité dont le pire
t h e
fût Hercule, qui était son ami , il le
pria d'un grand festin , le régala ma-
gnifiquement ; et ensuite, au rapport
de Diodore , il lui envoya ses cin-
quante filles l'une après l'autre , que
ce héros rendit mères toutes d'un
garçon , hors I aînée et la plus \i-vuu- ,
qui lui donnèrent deux fils chacu.uf.
Paiesanias dit que Ja plus jeiuii ■•
voulut jamais consentir à jicnli'
virginité, et qu'Hercule, poui
confoi nier à sou désir , l'obligi a a
demeurer vierge , et voulut quelle
lui servit de prêtresse. Voilà pour-
quoi le temple d'Hercule à Thcs[;:e
fut toujours desservi par uue prê-
tresse <[ui devait demeurer liliejusnu'à
sa mort. Pausaiiius ajoute que cette
histoire de Thespius est fabuleuse
en toutes ses parties.
"i. — Fils de Parthaon et père
d'Althée et des Thestiadcs , oncle
de Méléagre.
Thesprotie , petite contrée de
l'Epire : c'est dans ce pays qu'>' '
l'oracle de Dodone , et c-s famci:
chaîiies consacrées h Jupiter. O.. .
voyait aussi le marais Acl;érusieii ,
le fleuve Achéron , et le Cocvie ,
dont l'eau était d'un goût fort déa-
gréable. Il y a bien de l'apparciice
qn Homère avait visité tous ces
lieux , dit Puusanias . et que c est
ce qui lui a douné l'idée d'en faire
usage dans sa description des enfers ,
oi'i \\ a conservé le nom de ces fleuves. '
Phitarque , dans la vie de Thésée, I
dit que le roi des Thesprotiens était
Pluton; qu'il avait une femme appe-
lée Proserpine , uue fil'e nouiuiée
Coré , et 'un chien qui s'appelait
Cerbère. V . Dodoke , Pllton.
The^protus , ûls de Lycaon roi
d'Aicadie.
Thessalus , fils d'Hercule et de
Chalciope, fiile du roi de Cos, <jue
le héros avait mis à mort avec ses
fils . en punition de leur injustice et
de leur cruauté. Th-^ssalus donna
sou nom h la Thessalie.
Thestiades , ThoxÉe et Pi.exippr,
fil3ucThes!ius,eto:iclesdeiMéiéagre.
I. Thesto , un des Argonautes ,
fut père de Calchas , et de deux
filles , Théoné etLeucippe. Théouc,
THE
se. promenant 4in jour sur le l)ord
ce \o mer , rencontra des pirati-S ,
qui leulevèreut , et la vendirent à
Ji;arus , roi de Carie. Son père , qui
l'aimait passionnément , fit équiper
promptenient uuvaisseûu pour pour-
suivre les ravisseurs; mais avant tait
naufrage sur les cotes de Carie , il
fut pris et conduit a la cour du roi ,
qui le fit mettre en prison. Leucippe,
n'apprenant aucunes nouvelles de
S'.t; fjère , alla consulter loracle, qui
dit que , pour le retrouver, il
i couper ses cheveux , et aller
le chercher sous 1 habit d'un prêtre
dADOÎLn. Celte jeune fille partit
sur-le-champ , et arriva en Carie
avec rbohit que l'oracle lui avait or-
douné de prendre. Théonc , touchée
de la l^auté du jeune prêtre , en
devint amourense ; et comme il re-
fusa de répondre à sa tendreté , elle
le fit charrer de chaînes , et ordonna
à ï hestor ce le faire mourir secrète-
ment. Celui-ci , étant entré dans la
- ■■ -n atec le plaive qne'^'héoné lui
donné, dit an prétendu prêtre ,
appare 'nient le triste sort le
.ait , qu'il était eucore plus
•-ureux que lai ; puisqu avant
Çerdu ses deux filles , Leucippe et
'héoné , on l'oblifiFait encore à une
action si cruelle :il ajouta qu'il aimait
mieux mourir que de la commettre;
et lù-desso-s il se mit en devoir de se
percer le sein. Leucippe, reconnais-
sant ■on père . lui arracha le poignard,
courut à l'appartement de Théoné
pour lui oter la vie , et appela son
père Thestor à son secours : à ce nom
Théoné s'écria fp'elle élait sa fille.
Icaru* , informé d'un événement si
extraordinaire, les combla tous trois
de présents et de caresses , et les ren-
vova dans leur pays. C'est un conte
tir- du ra>tholo^ie Hygin. f^oy.
Calchas.
i. — Chef troyen tué par Pa-
ir ocle.
Thestoridès , Calchas , fils de
Thesior.
Thétis fille de Nérée et de Dons,
*t so-ur <'e Niojmède roi de Scyros,
étai». la plus he'Ie des Néréides. Ju-
piter , Neptune et Apolion la vou-
T H E
6%
laient avoir en mariage ; mais avant
appris que , suivant un ancien oracle
de Théinis , il naîtrait de Thétis un
fils qui serait plus prand que son
père, les dieux cessèrent leurs pour-
suites , et cédèrent la nymphe à
Pelée. Thétis , peu contente d'aa
mortel pour époux , après avoir eu
les plus grands dieux {>our amants ,
prit, comme un autre Protee , diffé-
rentes formes jx>ur éviter les re-
cherches de Pelée : mais ce jjrince ,
par le conseil de Chiron . I attacha
avec des chaînes ; c'est-à-dire «pie
Tliétis fil jouer plusieurs ressorts
pour rompre le marîase. Mais le
su°e Centaure leva tous les obstacîes
que Thétis voulait opposer à cet
hymen , et l'obligea enfin d'y con-
sentir. Les noces se firent sur le
mont Pélion avec beaucoup de magni-
ficence, et fous les dieux v furent
invités , excepté la déesse Discorde.
( /^^. Discorde.) Pour oler à ce lécit
lair de la fable , on dit qu'aux noces
de Thétis et de Pelée , les princes
et princesses qui y assistèrent pri-
rent ce jour-lù le^noni des dieux et
des déesses , parceque Thétis porlait
celui de Néréide. 11 survint pendant
le repas quelque différend entre le«
dames au sujet delà beauté .plusieurs
princes y prirent part , ou pour leurs
femmes , ou pour leurs maîtresses, et
le dift'érend eut des suites fâcheuses.
Thétis eut plusieurs enfaJits qui
moururent en Las âge , excepté
Achille. La fable dit que Thétis ,
poT^r éprouver si ses enfants étaient
mortels , les mettait dans une chau-
dière d'ciiu ]x)uillante , ou les jetait
dans le feu , ce qui en fit périr six.
A< hille aurait eu le même sort , si
Pelée ne fût survenu heureusement
pour l'en retirer ; il n'eut qu'un talon
de bn'ilé : fiction fondée sur quelque
purification dont Thétis avait cou-
tume de se servir; et cette fable en fit
naître une putre, savoir, que Thétis
avant plongé son fils dans les eaux
du Stvx , elle l'avait rendu invulné-
nible, excepté au talon. ^. AcHittE.
Après la mort de Patrocle , Thétia
sort du sein des on^ies pour venir
consoler Achille ; et voyant qu'il
Tt â
CGo ï' H E
avait perJu ses nrnics avec son ami ,
cile va au c;el prit-r Vulcain de lui
tloiiiKT (les armes tliviiirs Iraviiillécs
de sa propre main ; elle les lui ap-
porte dans le nionieut , l'exhorle à
renoncer h son ressentiment conlro
Af;a!nenuion , et lui inspiie un cou-r
râpe que rien ne pouvait ébranler.
Homère dit queTln'tis avait seule
sauvé Jupiter du plus f;rand danger
qu'il eùl jamais couru : lorsque 1rs
autres dieux avaient résolu de le lier,
elle prévint l'eliet de la' conspira-
tion , en appelant ilans le i iel feria-
réo au secours du souverain des
dieux, 'l'hélis avait plusieurs teniples
lians la Gièce , un principalement à
Sparte. Lors(jue les Lacédémonieus,
dit PaiisaniiiS , ilrent la fjuerre aux
Messéniens pour les i^unir de leur
«léf< ction , le roi de Sparte fit une
course dans le pajs ennemi , et prit
un grand nombre de captives , qu'il
emmena avec lui. Cleo , prêtresse
de Thétis , fut de ce nombre. La
reine deuianda celle captive ; et
l'avant obtenue , elle reinai qua (ju'ciie
avait vme statue de la déese. Cette
découverte , joiute à uae inspiration
qu'elle crut a\oir en son;:e, ia porta
à bâtir à Thétis un temple , qui fut
consacré par sa prêtresse même ; et
depuis les Lacédémomens «zardèrent
si précieusement cette aucieinie sta-
tue , que qui que ce fut n'eut la
permission de la voir.
Thei ADA { M. Ind.) , baijitants
des mondes supérieurs dans l'opi-
nion des Siamois , qui admettent
neuf lirux de béatitude au-dessus
de nos tètes , dans lesquels ie bon-
heur est en proportion de réléva-
tion. V . Makout , Pu.
Théuf.oie , espèce de magie par
laquelle on croyait entretenir com-
merce avec les divinités bienfai-
santes.
L'appareil de la magie théur-
jjique avait quelque chose de sa;;e
et de spécieux. 11 fallait que le
prêtre tnéurgiquc fût irréprochable
dans ses mœurs ; que tous ceux
qui avaient part aux opérations
fyssent purs , qu'ils n'eussent eu
aucua commerce avec les feiiimes ,
T H E
qu ils n'eussent point mangé
choses qui eussent eu vie , et <
ne fussent point souillés par 1';;:
chement g un t;orps mort. '
qui voulaient y être initiés de\
passer par différentes é[)reuves 1i
difficiles , jeûner , prier , vivre
une exacte continence, se pui
par liivcrses expiations; aloi ~
naieitt les grands mystères où li
tait plus question de méditer > ;
contempler toute la nature , c ir
elle n';;vait plus rien, d'obscur , i
de caché , disait-on, pour ceux ijui
avaic'iitsul.ii ces rigoureuses éprem ■.
On crovait que c'était par le p('ii
de la théuàgie qu'Hercule , J.<-
Thésée , Castor et Pollux , el
les autres lieras , opéraient ce^ :
diges de valeur qu'on admirait . ..
eux.
Aristophane et Pausaiiias atiii.
huent l'inventioii de cet art à Or]
qu'on met au nombre des magK
théurgiijues. Il enseignait conui! i
il fallait scjrvir les dieux , ap|);u~'i-
leur colère , expier les crimes, et
guérir les maladies ; on a encore
des hymnes composés sous son
nom , vers le temps de Pisisiratc : ce
sont de véritables conjurationsthéur-
giques.
Jl y avait une grande conforiii:ié
entre la magie tliéurgique < '
théoloeie mystérieuse du pa"ani
cesl-a-oire , celle qui concernaii lo
mystères secrets de Cérès de Sa-
mothiace, etc. La théurgie t'i:i!t:
donc fort différente de la y.\
goé tique ou goétie , où l'on i:
quait les dieux infernaux et k
nies malfaisants ; mais il n'était
trop ordinaire des'adonner en mti.ie
temps à ces deux superstitions.
Les formules théurgiques a^::: •■'■
d'abord été composées en bu
égyptienne ou en langue chaldé( i
Les Grecs et les Rdinains , qui sVn
servirent , conservèrent beaucoup Je
mots Acs langues originales , qui ,
mêlés avec des mots grecs et latins,
formaient un langage l)3rbare , inin-
telligible aux hommes. Au reste, ii
fallait prononcer tous ces termes
sans en omettre , sans hésiter cu
THE
bésaver , le plus léger défaut (l"nr-
ticuiation étant capahie de faire
luanquer toute l'opéraliou théur-
gi.nie.
Thectat, Theutatès { 3I\-th.
^' ' '.' , nom sons lequel les Celtes
ient la divinité connue des
^. v-> et des Romains sous le nom
de 3Iercure.
Thecth , dieu des E^ptiens ,
qui , selon Cicéron, était îe même
que le précédent.
ThÉvathat (M. Siani.) , frère
de Sommona - Codom , dieu des
Siamois. Ce frère et ses sectateurs ,
n'avant pu voir sans jalousie la
ci..ii-e et la majesté de Soiumona-
111 , const>irèrent s:i perte avec
les aniiuaux qu'ils liguèrent
aussi contre lui ; mais il remporta
; nue victoire éclatante. Cependant
1 Tliévathal , aspirant aussi à la di-
I vinité , refusa de se sotmiel tre , et
'" j ime nouYelle reliiriou dans
!le il eu;:agea quantité de rois
peuples. Ce fut l'origine d'un
■ne qui divisa le monde en
\ parties. Les Siamois nous met-
tent dans celui de ïhévathat , d'où
ils concluent qu'il ne f:tut pas s'é-
tonner qu'étant ses disciples nous
ignorions tout ce qu'ils ont appris
dei Sommona - Gjdoni , et que nos
écritures soient remplies de doutes
et d'ohscurité-i. Mais quoique Tlié-
vathat ne fût pas un vérilahle dieu ,
ils lui accordent d avoir excellé dans
plusieurs sciences , sur - tout dans
les matbéiiiai qnes et la géomé-
trie ; et connue nous avons reçu de
lui ces connaissances, ils ne sont pas
surpris que nous v avons lait plus
de progrès queux. Enfin , ce trère
impie fut précipité au fond de
l'enfer. Sommona -Codom raconte
lui-même qu'avant visité les huit
demeures infernales , il recourut
Thévalhat dans la huitième , c'est-
à-dire, dans lelieuoù les plus grands
criminels sont tourmentés. II fait la
description de son supplice : il le
vit attaché, à une croix avec île
gros clous , qui lui perçaient les
pieds et les mains avec d insuppor-
tâmes douleurs ; sa tële était en-
T n I
66r
vironnée d'une couronne d'épines ;.
son corps tout couvert de piaies ;
et , pour comble oe misère , un leii
très ardent le brûlait sans le con-
sumer. La pitîé fit oublier h Som-
mona-Cotiom toutes les injures qu'it
avait re<"'!es de ce frère co'^palde.
11 lui proposa d adorer ces trois''
mots , Pj'Uttmng , Tliàmang ,
Sa'.'gfiha/ig : mots s;icrés et nivsié-
rieus que les Siamois respectent
beaucoup , et dont le premier si-
gnifie Dieu ; le second , parrtie ou
verbe de Dieu j le troisième , imi-
tation de Die». La grâce de Tlié—
vathat fut mise à cette coii«!ilion r
mais, après avoir adoré les deux pre^
miers mots , il refus;i d'adorer le
troisième , pnrcequ'il signifie imil:j-
tenr de Dieu ou prêtre , et que les
prêtres sont «les hommes pécheurs v
qui ne méritent pas ce respect. Il
fut abandonné à son obstin:îtioa ,
et son châtiment dure eni ore.
Thic-K*. C'e^t le nom que les
Tuîiquinois donnent au Xaca àe&
Japonais et au f o des Chinois. Cette
prétendue divinité , dont le culte
s'est répandu dans la plus grande
partie de l'Asie , oii elle est adorée
sous difl'érents noms , fit an Tun-
quiu une sef le très nonibreuse, qui
est particulièrement suivie par le
peuple. Ceux de cette serte pensent
que les âmes infidèles à Thic-Ka se-
ront transportées , au sortir du carpSy.
en dix lieux différents , oà elles
éprouveront , pe dant un certain
temps , de cruels supplices. Elles re-
viendront ensuite sur la terre, oit
t=lles mèneront une vie malheureuse;
et lors<pi"el!es sortiront de ce nou-
veau corps , elles retourneront en-
core dans les dis enfers ; et ainst
pendant toute l'êlei-nité elles passe-
ront successivement de la mort à
l'enfer , et de l'enfer à la vie. Mais
ceux qui auront accompli fidèlement
les préceptes de Thic-Ka , après un
certain nomi.i-e de transmigr.itions.
proportionnées ù leur degré tl a-
\anc-emprit daiis I;» vertu , jouiront
d'une félicité parfaite.
Thiosé , femme de Nisus , mère
du Baccbos que Cicéron compte
1 t ï
662 T H O
pour le cinquième , celui qui ins-
titua les Trictérides.
ThiSBÉ. y . PïKAME.
Thisoa , une des nymphes qui
avaient élevé Jupiter sur le mont
L}'cée , en Ar<adie , donna son nom
;i une ville située sur les frontières
Jes Parrhasiens. f^oy. Hagno ,
WÉDA.
i.'I'hoas roi de Leninos, épousa
Calliropis , fil'e d'Otréus roi de
Phryi;ie, que quelijues uns croient
être la Vénus mère d'Enée. Rac-
clms devint amoureux de cette prin-
cess'^ ; et -ayant été surpris avtc elle
dans un commerce de pa anterie ,
dit Hjgîn , il sut app;'.iser le mari
en lui faisant goûter du fruit de la
vif;i.e , et en lui apprenant à la cul-
tiver dans son isle. Le niytholo£:;ue
ajoute qu'il lui donna au.'si les
roviiuines de Byblos et de Chypre.
Thoas fut père d'Hypsipyle : dans la
conspiration p;énérale que formèrent
les femmes de Leinnos contre tous
les honmies de l'isle , Thoas fut
sauvé par sa fille , et obligé de re-
noncer à son royaume de Leninos ;
il en trouva un autre dans l'isle de
Chio. y . Hypsipyle.
2. — Roi de ia Chersonèsc Tau-
rique; c'est lui qui avait porté cette
loi barbare , que tous les étrangers
qui uJ)orderaient sur ses côtes se-
raient in;molés à Diane. Dans \'Tphi-
^éni^ eiL l'auiide d\/iuripi(/e,TbodS
condamne ù la mort Orestc et Py-
lade ; mais il se laisse abuser par
les discours de la prêtresse , qui
enlève du tempi , à ses yeux , la
statvie de la déesse , sous prétexte
de la purifier dans l'eau de la mer
avec les deux victimes. Ensuite,
averti de la fuite d Iphirénie avec
les deux Grecs , i\ veut les pour-
suivre ; mais Minerve le retient en
l'avertissant que c'était par l'ordre
des dieux qu'Iphigénie retournait
dans la Grèce avec la statue de
Diane. l'hoas s'y soun-.et ; « car, dit-il,
» les volontés d«s dieux ne trouvent
« point de rebeles. »
5. — Fils d'Andrémon , roi de
Caly don , conduisit les Eloliens au
«iège de Troie, -sur quarante va' s-
T H O
seaux. Virgile le met an nom!
des héros enfermés dans le chc\
de hois.
4. — Un Troyen tué par M
nélas.
5.— Un des capitaines d'Enée, ti
par Halésus.
6. — Un fils de Jason et d'Hyp-
sipyle.
7. — Un fils dOrnylion.
8. — Le père d'Adonis et de
Myrrha.
1. ThoÉ, nymphe marine , fille
de l'Océan et de Téthys , ainsi nom-
niée de sa vitesse. Rac. Thoos , vile.
2. —Jument ci'Admète.
3. — Une des Amazones.
Thonit. s. Centaure , fils d'Ixicm
et de la JVue.
1. Thoon , Troyen tué par!
Ulysse.
2. — Fils de Phenops.
3. — Frère de Xanthus , tués too»
deux par Diomèdc.
Thoossa , nymphe dont Neptune
eut Polyphème.
ThOR ou AsA - ThOP. , LE DiEtr
Thor ou Ake-Thor, l'agu.eThor
( M. Scaiid. ) , premier né d'Odinf
et de Frigpa , la plus puissante et
la plus grande de toutes les divinitësf
inférieures ou des intelligences nérs
de l'union des deux principes , le
médiateur entre Dieu et les hommes,
lançait la foudre ; c'était lui qui ré-
gnait sur les airs , distribuait les
saisons , excitait ou appoisait 1rs
tempêtes. Son royaume se nonmie
Thrudwanger ( asyle contre la ter-
reur. ) Il y possède un palais qui a
cinq cents quarante salles. Son cb;ir
est tiré par deux boucs. II a de phjs
trois choses précieuses ; la première
est une massue nommée iniolner ,
3ue les géants de la gelée et ((-■■■-
es montaenes reconnaissent qi';
ils la voient lancée contre eux ri.,
les airs , parcequ'il a souvent liri.-é
de cette massue la tête de leurs
pères et de leurs parents. Le se-
cond jovau qu'il possède est te
qu'an nomme le baudrier de vail-
laitce y lorsqu'il le ceint , ses f<jr( ■ 5
s'augmentent de moitié. Le tn.i-
sième, ce sont ses ga/its de fer, dont
T H R
il ne peut se passer qnand il veut
prendre le n!;ii)c}ie de sa massue. R.e-
i:ari!é comme mie divinité fa\oraLie,
comme le protecteur des homn^es
coutic les attaques des mauvais
renies et des séants , il a souvent
été exposé J des prestiges , à ties
pièges , à des épreuves , à des per-
sécutions du mauvais principe , <|ui
ont un grand rapj)ort avec les tra-
vaux <î Hercule, il livre de temps en
temps de furieux co'.nbats contre le
^raud serpent , ce n^onstre en£;eudré
par le mauvais princij>e et reiMien)i
îles dieux et des hommes ; mais il
n'en triompLera parfaitement qu'au
dernier jour, lors({u'après avoir , en
le foudroyant , reculé de neuf pas ,
il le détruira pour jamais. 31a!S lui-
même doit tomber mort .étoutié par
les (lots de venin que le monstre
Yomira sur lui. Ses deux fîis Mode
et Masne lui survivront , et, après
la destruction du monde par le feu ,
habiteront de nouveau les plaines
d'Ida. On reprcsensait Tlior à la
gauche d'Odin sou père , une cou-
ronue sur la tète , un sceptre dans
une main , une massue dans l'autre.
Quelquefois on le peij;nait sur un
char traîné par deux bouts de I ois
avec un frein d'arijent , et la tète cou-
ronnée d'étoiles. C'ésarïa confondu
avec Jupiter ; mais Tlior paraît avoir
flus de rapports avec le Slithras des
erses ou le Sulcil. f oy. Juul.
Edifia.
Thoramis, le Jupiter des anciens
Bretons.
Thoratès ou Thornax , surnom
\puilon.
Ihoth , Thoys , Thoyt. T'^oy.
1 tUTATÈS.
I. TaoDS , prijice Iroven , de la
famille de Priam , tué au siège de
Troie.
•'.. — Nom d'un chien d'Acléon ;
-i-à-dire , léger à la <:t>nr.>e.
I. Thoxée , lils d'Eurvtus, et
fièie d'Iole.
3. — Fds de Tliestiu*.
ÏURACE , grande co:itrée de l'Eu-
rope, à laquelle une fenmie nommée
Tfiracia donna son nom.
TuK^CKs , gladiateurs qui étaient
T H U f/^3
armés d'une espèce de cimeterre
thrace.
1. Thracia , fiile de Mars.
2. — Fil'e dp Titan.
5. — Fille de rOtéi.,jet de Par-
lliéuopc.
I . Thrasius. .^pollodure raconte
qu'Hertule , après avoir tué Aiitée,
/'ass;i en Esvpte où réi.iait Pujiris,
(ils de IVeptunc et de Lvsianusse ,
lequel , par l'ordre d'un oracle, sa-
crifiait tous les étrangers à Ju-
piter. Depuis neuf ans la récolte
étant mauvaise , il vint de Cbvpre
un devin nommé Thrasius , qui
déclara que cette calamité ces-erait
pourvu qu'on sacrifiiit tous les ans
un étranecr à Jupiter. Eusiris en
crut le proj.hèle , coiiimeiiça par
lui.'tcontitiua défaire subir le ii'.èîiie
sort à tous les étrangers , jusfjii à
Hertu'e, qui , tonduil aux autels
chargé de fers. Irisa ses liens, saisit
Pusiris avec Iphidaine son fils , et
Cholber son héraut , et les immola
tous sur le même autel.
K TuRASYMEDÈs , Un dcs fils <!e
Nestor.
1. — Un chef lycien , tué par
Patnjtle.
TfiP.Ax , fils de Mars et de Né-
rièiie , donna aussi son nom à la
Thrace , suivant quelrpies auteurs.
Threicius Sacerdos, Orphée ,
parcequ'il demem^ait en Thrace.
I'heissa , .snrnoni dOpis, p;;rce-
qu'elle était de Thrai c. / irg.
ThrÉsippe , fils d Hercule et de
Panope.
TuMAiîBDS , un des surnoms de
Bacrhus.
Thbies , les trois nymphes nour-
rices d'Apollon.
Thrio , fête grecque en l'hon-
neur d'Apoll'jn , dérivée peut-être
du mot précédent.
Thx lÉ , isle que les anciens re-
gardaient comme l'extrémité du
monde. On croit que c'est l'Islande ;
d'autres y ont cru reconnaître l'isle
de Féro.
Thuras , THURirs , surnoms d«
Mars, qui marquent son impétuosité
dans les comI;ats.
Tklssss { m. Ceh.) , nom qne
Tt ^
664 T H Y
les Gaulois donnaient à leurs Sntyres,
et que les pères de l'église expri-
maient en latin par Dusii.
TuYA , une des maîtresses d'Apol-
lon.
Thyei.i'^\ une des Harp^ies.
Thy. llies , lètcs en 1 honneur de
Venu? qu'on invoquait dans les orages.
Rac. Thuella , tempête.
Thyeste, filsde Pélops et d'Hip-
podamie , dévoré par une ambition
que secondait un naturel féroce et
porté au crime, ne pouvait soutenir
que les états de Péljps devinssent le
partage d'Atrée , son aîné. Le J/on-
heur de l'empire et la prospérité de
la tainille étaient aitacliés à la pos-
session d'un liéiier qui avait une toi-
son d'or , et que Mercure avait donné
à Pélops : Tiiveste , par ses artiiices,
parvint à l'enlever. A celle injure il
avait ajou é le plussauplant outrai;e ,
en corrompant Erope , i'emme d'A-
trée, et fille d'Eurjsthée, roi d'Ar-
pos. II se déroba , par la fiiite . à !a
lurr nr de son frère j mais il ne put
emmener ses enfants, et il avait iout
à craindre pour eux. Il fit taire , par
ses amis , des propositions pour ob-
tenir son retour ; et Atrée ayant ieint
de s'v prêter pour rendre sa ven-
peance plus cruelle et pins éclatante ,
Tin este revint au.; rès >!e lui, et fut
trompé par les jp[>arences d'une vraie
reconciliation. Atrée avait ordonné
un repas solemnel où. les deux frères
devaient se jurer une amitié réci
proque ; mais Atrée, ayant fait épor-
per les enfants de Thyeste , les fît
couper par morceaux , et on les
servit à leur pioprepère. Lorsqu'à la
iin du repas on fit aux dieux les liba-
tions ordinaires, les deux frères se
proinir':nt , en prenant le ciel à té-
moin , un oubli de tout le passé ; et
alors Thyeste avant demandé à voir
ses enfants pour les embrasser , Atrée
fît apporter dans un bassin leurs tètes ,
leurs pirds et leursmains.Oadit que
le soleil se ca<ha pour ne point
éclairer une action si barbare.
Thyeste , transporté de râpe , ne
respirait que la vengeance, et trouva
dans un fils qui lui restait un instru-
ment propre à le bien servir : il était
T H Y
né d'un commerce incestueux ; cf
pour cacher l'opprobre de sa nais
sauce , le père 1 avait fait expos»
dans un Jiois pour être la pâture di -
oiseaux de proie. Lu berper qui I.
trouva le fit nourrir par ime chèvre -
ce qui lui lit donner le nomd'Epistlie .
du mot erec qui sipnitie chèvre. 1 '
fut dans la suite secrètement re-
connu par son père ; et ce fils , qui no
dénier. tait point son oripine, s étant
chargé de faire mourir Atrée, prit
le temps d'un sacrifice pour 1 assas-
siner. Thyeste, après ce meurtre,
monta sur le trône d Ari;os. Apa-
inemnon et Ménélas , ses neveux ,
se retirèrent chez Œuée, roi d'CL-
clialie , qui les maria aux deux filles
de Tyndarc , roi de Suarte , Cly-
temnestre et Hélène, soeurs de Castor
et Pollux. Avec le secours de leur
beau-père , ils marchèrent contre
Thyeste : mais il ne les attendit pas ;
et poiu- se soustraire au juste châti-
ment de ses neveux, il se sauAa
dans l'is'e de Cythère.
Thyestiadès , Egisthe , fils de
Thyeste.
'J'hyia, fête de Haccbus, qui se
célébrait à Elis. Les Eléens ont une
dévotion particulière .^ Pacchus , dit
Pausanias dans ses Elùujues : ils
disent que le jour de sa fête , ap-
pelée Thyia , il daigne les honorer
de sa présence , et se trouver en
personne dans le lieu où el'C se cé-
lèbre. En effet , les prêtres du dieu
apportent trois bouteilles vides dans
sa chajielle,et les y laissent en pré-
sence de tous ceux qui y sont, Eléens
ou autres : ensuite ils en ferment la
f>orte , et mettent leur cachet sur
a serrure ; permis à chacun d'en
faireautant. Le lendemain on revient,
on reconnaît son cachet , on entre ,
et l'on trouve les trois bouteilles
pleines de yin.
Thyiades, surnom qu'on donnait
aux Bacchantes , parceque dans les
fêles et les sacriuces de Ba( chus ,
elles s'agitaient comme des furieuses,
et couraient comme des folles. Ces
Thjiades élaient quelquefois saisies
d enthousiasme ou vrai ou simulé ,
qui les poussait même jusqu'à la lu-
T H Y
iTur ; ce qui r^ diminuait en rien le
re>j>ect du peuple à leur égard .
Les Eiéen^ nvaientuneconipaenie
de CCS fennnes consacrées à Bacchu» ,
qu'on appelait les Seize , parce-
qnViles étaifut toujours en ce
iiièuie nombre.
Thyias, fille de Castalius , enfant
de la Terre , fut la première honorée
du sacerdoce de Biicchus, dit Pau-
sttiiias, et qui cék'ijra le» Ori/^'s en
TLonneur de ce dieu ; d'où il est
aiTivé que toutes les feuunes qui ,
éprises dune sainte ivresse , out
voulu depuis pratiquer les mêmes
cérémonies , ont été appelées de son
nom Thyiades. C'est d'Apcllon et
de cette Th} ias qu'est né Delphus ,
doù la ville îie Delphes a pris sa dé-
nomination.
Thyiases. On appelait ainsi les
danses que faisaient les. Bacchantes
en riionneur du dieu qui les agitait.
Il V a d'anciens monuments qui nous
représentent les gestes et les contor-
sions affreuses qu'elles faisaient dans
leurs danses. L'une paraît un pied
en l'air , haussant la tête vers le ciel ,
ses cheveux épars et négligés flottant
au-delà des épaules , tenant d'une
main un thyrse , et de l'autre une
petite figure de Bacchu* Due
autre plus furieuse encore , les che-
veux épars et flottants , le corps à
demi nu, dans la plus violente con-
torsion , tient une épée d'mie main ,
et de l'autre la tète d'im homme
qu'elle vient de couper, f'ojr. Bac-
chantes.
Thïies , fête de Bacchus ho-
noré par les ïhyiades.
Fhïmber , fils de Daucus et frère
Laride, avec le<juel il avait une
parfaite ressemhlance , fut tué ainsi
que lui par Pallas , fils d'Evandre,
I. ÏHYMBR-Eis, surnom que f'^ir-
V- donne à Apoll'.w , parcequil
;t honoré à Tlivmhra, ville de la
-lide : ce fat dans ce templequ'A-
I iiiLe fut tué en trahison par Paris.
■2. — Chef troyen tué par ^ Usse.
3. — Autre guerrier tro;, en , qui,
dans l'Enéide, fait touibcr Osiris
sous ses coups.
T H Y
Go5
Thymbris , maîtresse de Jupiter ,
et mère de Pan.
Thymèles, chansons en l'honneur
de Bacc.ius. Ce nom était dérivé
d'une baiadine de ce nom , qui fut
agréable à DoTiilien.
1. Thymétès, fils de Laomcdon,
pour se venger de Priam qui avait
fait périr sa femme et son fils , per-
suada aux Troyens de recevoir dans
leurs murs le cheval de Ixiis.
•5. — Chef troyen tué par Tnmus.
Thykmes, fêtes où les pêcheurs
sacrifiaient des thons à Neptune.
Kac. ThyntioS , thon.
î . THYON.Eus.surnom de Bacchus,
pris de -son aïeule ou de sa mère.
2. — Un des fils que Bacchus eut
d'Ariane. Ce jeune homme , ayant
volé un bœuf et se voyant poursuivi
parles bergers, implora le secours de
sonpère,quilnidonnarapparcnceduji
chasseur, et au bœuf celle d un cert.
1. Thyosé, mère de Scmélé et
aïeule de Bacchus.
2. — Nom sous lequel Sémélé fut
mise par Jupiter au rang des déesses,
selon Ovide , après que son fils leut
retirée des enfers.
'I'hyotès , un prêtre des Cabires
dans l'isle de Samothrace.
Thyrevs , surnom d'Apollon ,
comme présidant aux portes. Bac.
Thyra , porte. On mettait ses au-
tels devant les portes, pour marquer
qu'il est le maître de l'entrée et de
la sortie. De là , des mythologues
ont prétendu qu'Apollon et Diane
étaient les mêmes que iànviS.Aulug.
V. Ar.YiEUS , Trivia.
f. Thyrée, fils d'Œnée roi de
Calydon. ,
3. — Fils de Lycaon roi d Ar-
cadie.
ÏHYRSE. C'était une lance on un
dard enveloppé de pampres de vigne
ou de feuilles de lierre qui en ca-
chaient la pointe. On dit que Bac-
chus et son armée le portèrent dans
les guerres des Indes pour tr^mper
les esprits sra'siers des Indiens qui
ne connaissaient pas les armes. C est
de là qu'on s'en servait dans les fêtes
de ce dieu. Phoruiitus donne au
thvrse une autre crigine. «Le thyrse,
me T I B
tlit-il , est donné à Bacehus et aux
Baccliaules pour marquer que les
grands buveurs ont l,esoin d'un bùton
pour se soutenir lorsque le vin leur a
trouhlé la raison.» Les poètes attri-
buaient au thyrse une vertu surpre-
nante. « Une Bacchante , dit Iiuri-
» pide , avant frappé la terre avec
» le thyrse qu'elle portait, il en sortit
» sur-le-champ une fontaine d'eau
" vive; et une autre fit jaillir de
» la même manière une source de
» vin. » Souvent au haut du thyrse
on voit une poninie de pin avec des
ruhaus.
Thyrxéus. a Cyanée, en Lycie,
il y avait un oracle d'Apoilon-Thyr-
xéus , fort universel ; car , en ref:ar-
dant dans une fontaine consacrée à
ce dieu , on y voyait représente tout
ce qu'on avait envie de savoir.
'l'iARE, ornement de tète autre-
fois en usage chez les Perses , les
Arméniens , les Phrygiens , etc. ,
c|ui servait aux princes et aux sacri-
ficateurs.
ïi.ASA , fille du fleuve Eurotas.
TiBALAKG ( M. Iiid. ), fantômes
que les naturels des Philippines
croient voir sur la cime de certains
vieux arhrcs , dans lesquels ils sont
persuadés que les âmes de leurs an-
cêtres ont leur résidence. Ils se les
figurent avec une taille gigantesque ,
de longs cheveux , de petits pieds ,
des ailes très étendues, et le corps
peint. Ils reconiiaissent , disent-ils ,
leur arii\-l;e par l'odorat. Rien n'égale
leur resjiect superstitieux pour ces
vieux arhres , et aucune offre ne
pourrait les déterminer à les couper.
Tibériades , nymphes que les
poètes supposaient habiter les Lords
du Tibre.
TiBÉRiNirs , fils de Capétus , fut
un des rois d'Albe. Il se noya dans
TAIbuIa , auquel cette aventure fit
donner le nom de ïibre. Romuius le
mit au rang des dieux , et on le re-
garda comme le génie qui présidait
au fleuve.
Tibéris. V. TibÉrincs.
Tibre ouTyere, fleuve qui baigne
les murs de Rome. Il est personnifié
sur les monuments et les médailles
T I C
I sons la figure d'un vieillard cou-
ronné de lleurs et de fruits, à deuii
couché ; il tient une corne d'aboii-
dancc , et sappuie sur une lou\c ,
auprès de laquelle sont Rémus < t
Rumulus enfants. C'est ainsi qii.ii
le voit représenté dans ce beau
grouppe de marbre copié sur l'ai:-
ti((ue , qu'on voit au jaidin des Tui-
leries. On lui a donné un aviio;i ,
pour désigner qu'il est navigabie et
(a\orable au commerce. La corne
d'abondance marque la fertilité du
pays. Au lieu de la couronne de lleui s
et de fruits, le Tibre , sur les mé-
dailles rouiaines, en aune de laurier,
syndjole des victoires que les Romam s
avaient reuiportées sur tous les peu-
ples de la terie.
TiBUR , ancienne ville d'Italie,
près de Rome , aujourd'hui nommée
Tivoli. Stace la compte au nombre
des quatre lieux où Hercule était
principalement honoré, savoir, I\ é-
mée , Argos, Tibur, et Gadès. C'est
pour cela qu'elleest surnomniéeZfe;-
ciilea , ville d'Hercule. Le temple
de Tibur était magnifique ; c'était
l'un de ceux où l'on gardait les plus
beaux trésors. Auguste dans ses be-
soins en tira de fortes sommes ainsi
que de plusieurs autres temples , qu"il
promit de rendre avec usure. Suivant
le même Stace, on allait consulter
le sort dans le temple de Tiljur. Les
sorts de Préneste pourraient bien
quitter leur place , dit-il , et se trans-
porter à Tibur , s'il n'y avait déjà
d'autres sorts au temple d'Hercuie.
TiBURNUS, Tiburtus, fils d'Hcr-
ru'e , et , selon d'autres , l'ainé des
fi's d'Amphiaraus , fondateur de ia
ville de Tibur, eut , dans le temple
d'Hercule , une chapelle où on lui
rendait des honneurs particuliers.
TicAN {3/. Chili. ) , divinité chi-
noise qui répond au Pluton des Gre( s
et des Romains. L'idole qui la repré-
sente est placée sur un autel , selon
la coutume , au milieu de la pagode.
Elle est toute dorée, tient un sceptre
à la nmin , et porte une couionne
magnifique. Huit autres petites idoles
aussi dorées , et qui sont comme ses
ministres, lenvironuent. Aux deux
I I c
eôt''!= de l'autrl on voit deux tahles ;
sur chacune s^nt placées cinq idoles
qui représenU iil des juges infern;iux.
Ce qui les fait reconnaître , c'est
qu'ils soût peints , eur les murailles,
asiis sur leurs triJ unaux. et exerçant
leurs fonctions. Auprès d'eus sont
des diables d'une forme hideuse ,
<pii se tiennent prêts à mettre les
sentences en f xt^cuiion. Le premier
jupe examine les hommes présentés
à son tribunal , et découvre , au
moven d"un miroir, leurs bonnes ou
ni:ii!<. aises actions. Ib sort ensuite
conduits devant les autres juecs, qui
leur distribuent, selon leurs mérites ,
le^ châtiments ou les réconjpenses.
L' n de ces juges est chargé des âmes
d'p^'inéeà à pas>er dans d'autres corps,
.oit tm picbeur nus avec tous
: imes dans le bassin d'une grande
"•e ; dans l'autre sont des livres
renferment àes prières et des
jues de dévotion. Ces livres
nt un poids équivalent à celui
I rimes du pécheur , qui , par
■iven , évite le chàtiuie 't. Sur
-luniillcs sont aussi représentés
lei divers lourmenls qu'on fait souf-
frir aux criminels. Les uns sont pré-
>.'•■; dans des chaudières d'huile
!jnte ; les autres sciés en deux
I )upés par morceaux. Ceux - ci
étendus «ur un gril ardent et
i- à petit feu ; ceux-là sont la
proie de chiens dévorants. On re-
marque, au milieu de ces effniyantes
peintures , un fleuve sur letiuel il
y a deux ptints , l'im d'or , l'autre
-ent. Ils servent de passage aux
- de bien qtii vont prendre pos-
. v;n de la féiicité qui leur est des-
tinée. Ils portent en main des espèces
do lettres ou de certifîcals que les
prêtres leur ont donnés pour rendre
témoignage de leurs bonnes oeuvres ;
e! les bonzes les conduisent dans le
séjour du bonheur. Plus loin, on dé-
couvre le triste séjour des diables et
des serpents ; ou les v voit s'agiter
au milieu des flammes. Cette affreuse
demeure est fennée par deux portes
d'airain , sur lesquelles on lit cette
inscription : Celui (fui priera mille
fois devant cet autel sera déiivré
T I G 667
de ses peines. A l'entrée est repré-
senté un lK)nze qui relire sa mère ,
malgré les violents efforls des diaides
qui veulent la retenir ; artiCce des
boDzes , qui vendent persuader par-là
qu'ils peuvent délivrer lésâmes des
tourments de l'enfer.
TiEDEBAiK ( >/. Jap. ) , divinité
japonaise. On la voit , dans le temple
d Osaica , représentée avec la tète
dun s;inglier. Une couronne d'or
éiincelante de pierreries orne cette
tête hideuse. Elle a quatre brr^
et autant de mains : dans l'une elle
tient un sceptre; elle a dans l'autre la
tète d'un dragon : la troisième main
porte un cercle d'or , et la quatrième
porte une fleur. L idole tout en-
tière n'est qu'or et que pierreries. EUIe
foule aux pieds un monstre afVrenx.,
tel qu'on dépeint le di:ible-
TiEN ( M. Chin. ) , le ciel suprême
et universel que les Chiuoisîionoi-ent
scus ce nom et sous celui de Chang-
Ti.
TiEN-Sr ( M. Chin.) , célèbre per-
sonnage chinois qui se distingua pen-
dant sa vie par son habileté surpre-
nante dans tons les arts , et cpi est
adoré comme une divinité dans le
rovaume de Tunquin. Ou l'invoque
dans toutes les circonstances impor-
tantes , çiais principalement lors-
fp'on met un enfant en apprentissage
pour quelque métier que ce soit.
TiERTi M ( M. Inii. } , eau sacrée
dont se servent les brahmines. f^.
Salagrimak.
TiGisis , fils d'Hercide.
1. Tigre , fleuve de l'Asie, qui a
sa scnrce dans la grande Arménie.
Ou le représente, ainsi qtie les autres
fleuves , appuyé sur son urne ; mais
on fui donne un tigre pour le dis-
tinguer.
Ti. — Ce cruel animal aocompa.î^ne
assez souvent les monuments de Bac-
chus et de* Bacchantes. Le char de
Bacchus est ordinairement traîné par
des tigres : quelquefois on voit des
tieres aux pieds des Bacchantes ,
apparemment pour caractériser la
fureur dont elles étaient agitées ,
ou pour marquer que l'excès du vin
rend furieux. C'est latlriJ'ul de la
668 T I ?.I
colère et le syniLoIe Je la cmauté. '
Du titre qui déchire un cheval était
chp7. les Egyptiens l'iniafie de la ven-
géaiice la plus cruelle, p^ . Bacchls,
AûmÈte.
TiKQuoA ( M. Afr. ) , nom de
1 Etre snprème , suivant les Hot-
teutots.
TiMANDRA , fille de Léda et sœur
de CI ) t< iiinostre , épousa ELliénius ,
roi d'Arcadie, petit-lils de Céphée,
et lut l'aïeule d'£\andre.
'liMAME de Ciéoue avait une
statue parnii les héros d'Olyuipie
pour avoir ren)porté plusieurs lois îe
pr:x ou Pancrace. Il (init ses jours
a Miienianièie extraordinaire. Il avait
<|uitté la profession u'athiète à cause
oe ~on grand âge , mais {tour conser-
ver ses forces p;;r un exercice conve-
nai le, il tirait (ie Parc tous les jours,
et son arc était fort diniciieà manier,
lïtmit ohligé de faire un vojage , il
interrompit quelque temps cette ha-
Jjitude ; (juaiid il voulut la reprendre,
son arc ie refusa à ses efforts , il n'eut
JjIus la force de s'en servir ; ne se
retrouvant plus lui-même , il en eut
tant de déplaisir qu'il alluma un bû-
cher et s'y jeta.
ÏXMANTHE , peintre fameuK qui ,
dans un tahleau du sacrifice d'Iphi-
géi.if , après avoir donné à ses per-
sonnages les traits de la plus vive
douleur , n'eu trouvant point d'assez
foîts pour Agamemnou , lui mit un
Toi le sur le visatre.
TiMARATE , une des trois vieilles
3ui présidaient à l'oracle de Jupiter
e Dodone. Elles fiu"ent changées en
colomhes.
TiMÉsics, ou TimÉsias , citoyen
de Clazomène : il avait rendu à sa
patrie de si utiles services qu'il y
scqnit une autorité presque sans
Jiornes. 11 croyait son crédit foudc sur
TaniDur de ses sujets , et n'aurait ja-
mais deviné (ju'i! leur fût odieux, si
le hasard ne le lui avait pas appris. En
passant par un endroit où des en-
fants jouaient aux osselets, il les en-
tendit parler. Il s'agissait de faire
sauter un osselet hors du trou : la
ciiose [taraissait si nial-aisée que la
plupart de ces epfnnts dirent qu'elle
T I Pf
ne se ferait pas; mais celui quidevn'
jouer en jugea autrement. « Plut
» Dieu, dit-il, quejelisse sauter la coi
» vcliedeTiniésius connue je ferai sa!'
» tercet osseleti » Timésius ne douta
plus (ju il ne fût singulièrement haï
dans la ville; et, de retour chfz lui ,
i! raconta le tout à sa femme , et sor-
tit lie Clazomène. Avant de prendre
aucun parti, il alla consulter l'orat l'^-
s il ferait hien de conduire une ct'-
lonie : Cherchez, répondit-on , des
essaims d'abeilles , et vous aurez,
abondance de gue'f'cs. Ce qui se
vérifia ; car ayant conduit une co-
lonie de Clazoniéniens dans la Thrar ■
pour rehàtir Ahdère , il n'eut [
la satisfaction de voir son établis-'
inent achevé , et les Thraces l'en
chassèrent. Cent ans aj)rès, les Téiens^
obligés d'abandonner leur ville , se
transplantèrent à Abdère, et surent
s'y maintenir. Ils conservèrent pour
ïiniésius tant de respect qu'ils l'ho-
norèrent toujours coiniiie un demi-
dieu , et lui consacrèrent des nionu-
inents héroïques.
Timidité. {Iconoh) Elle se re-
présente sous l'embième d un jeune
homme pâle et sans expérience ; sf s
genoux lléchisstnt sous lui. Il a des
ailes aux pieds , et un lièvre pour at-
tribut. (Jtto V enius l'a désignée par
un enfant qui joint les maies et q;^'
porte sur la tète un lièvre, symlii
de la peur. Le daim est aussi regai'
comme un symbole de faiblesse et 'ie
timidité.
Timor, dieu de la crainte ; on le
distinguait de Pavot:
TiMoKiE , déesse particulièrement
adorée par les Lacédémoniens.
TI^'AGOGO ( M. Ind. ) , pagode
près de laquelle M aidez Pinte place
une scène curieuse de pénitence :
« Nous vîmes, dit-il , une infinité de
» balances suspendues à des verges
» de lironze , où se faisaient peser
» les dévots pour la rémission de
» leurs péchés ; et le contre-poids
» que chacun mettait dans la ba-
» lance était conforme à la qualité
» de ses fautes. Ainsi ceux qui se re-
» prochaient d? la gourmandise , ou
:> d avoir passé l'année sans aucuae
T I R
» abstinence , se pt^cient avec du
» miel , du sucre , des œufs et du
» beurre. Ceux qui s'étaient livrésaux
» pLisirs sensueis se jjesaient arec
» du coton , de la plume, du drap,
» des parluQis et du vin. Ceux tjui
» avaient eu peu de charité poiu' les
» pauvres se pesaient avec des
» pièces denioni.aie ; les paresseux ,
» avec du b<^is, du riz , du char-
» bon , des bestiaux et des fruits ;
» lesoreueilieux . avec du poissou soc ,
» des balais , et de la fiente de
» vache , etc. Les aumônes , qui toiar-
>» naienl an profit des prêtres , étaient
» e 1 si iirand r.oui)»re qu on les vovait
» rasseuibi-^es en piles. L»*» pauvres
» qui n'avaient rien à uonner oflraient
» leurs propres cheveux ; et plus de
»» cent prêtres étaient asais avec des
» cise;iux pour les couper. De ces
» cheveux, dont on vovait aussi de
» grands monceaux , plus de mille
» prêtres rangés en ordre faisaient
» des cordons , des tresses , des
» bagues , des bracelets , fjue les
» dévots achetaient pour les en»-
i) porter comme de précieux gages
« de la faveur du ciel. «
TisTEMEST d'oreilles. Il passait
chez les anciens pour être de mauvais
augure.
TiPHYSA , fille de Thestius.
Tira ^ M. Jap. ) , temples con-
sacrés aux idoles étrangères dont le
culte est plus moderne que celui des
Camis. Ces temples consistent ordi-
nairement en une grande tour ter-
minée en dôme. De monstrueuses
idoles charsent leurs riches autels
qui sont isolés au milieu de l'édifice ,
lequel , dans lépaisseur des murs,
est décoré d'une infinité d'idoles d'une
classe inférieure.
TiRÉsiis, Inn des plus célèbres
de\ins de l'antiquité, était fils d'E-
vèrc et de la nymphe Chariclo , et
l'apportait son origine à Udée , l'un
de ceux qui étaient nés des dents du
Serpent semées en terre par Cadmus,
V. Spartes. Il s'adonna à la science
desausures, et s'y acquit une grande
réputation. Les Thébains avaient
tant de confiance en sa sagesse , que
^ sur ses conseils , après b perle Je
TIR
GCg
letir ville, ils se réfugièrent sur la
montagne de Tiiphuse jusqu'au ré-
tablissement de Iturs murailles. Ti-
résias trouva la mort au pied oe celte
n.'ontagne : il y avait une fontaine
dont l'eau fut mortelle p<^ur lui ; il
fut enterré auprès de cette font.'.inc.
Sa vie avait été très longue : Hyeiit
et d'autres mythologues disent que
Jupiter lui ;iccorda une vie sept fois
plus longue que celle des autres ,
se.pLem œlates , sept âges. Lucien
lui en donne six : il v en a qui l'ont
fait > i\ re onze âges d'homme , d'autres
sept siècles.
Tirésias était aveugle, et Ton en
contait plusieurs causes. Les uns
disaient que les dieux , ne trouvant
pas bon qu'il révélât aux mortels ce
qu ils souhaitaient qu'ils ne sussent
pas , l'avaient aveuglé. Phérécide
n'attribuait la chose qu'à la colère de
^linerve; cetledéesse, avant été vne
par Tirésias pendant qu'elle se bai-
gnait dans la fontaine d'Hippocrène
avec Chariclo sa fav orite . et mère de
Tirésias, le frappa d'aveuglement.
Chariclo s'affligea l)ejucoup de
celte infortune de son fils ; Minerve,
pour la consoler , l'assura que c'était
une loi irrévocable des destinées
que tous ceux qui vovaient un dieu
sans sa permission en fussent sévère-
ment châtiés ; mais que, par autour
p<jur Chariclo , elle renarail Tiré-
sias le plus excellent devin du monde ,
qu elle lui ferait connaître les pré-
sages dn vol des oiseaux , et leur lan-
gage ; qu'elle lui donnerait un letton
avec lequel il se conduirait aussi bien
que s'il avait des veux; qu'elle le
ferait yivre long-temps ; et enfin que
lui seul, après sa mort , aurait de
l'habileté dans les enfers , où Pluton
l'honorerait singulièrement.
liemarquons ici , à l'occasion de ce
langage des oiseaux dont Tirésias
avait l'intelligence , que quelques
anciens, comme I^'orpnyre , ont cru
que les animaux ont non seulement
la faculté de raisonner , miis encore
celle de se commur.irjaer leurs pen-
sées , les oiseaux par leur chant , et
les autres bêtes par différents cris ;
et on dit (jue Thaïes, Tirésias, Me-
Cto
ï I R
laiiipus , Apollonius de Tvane , ont
compris le lanfçaee <le tous les ani-
maux. Plusieurs Juits et même des
iiiahomélans ont soutenu que Salo-
mon entendait ce même laii^^aee.
Pline dit que Déinocrite a\'ith myr-
qui- le nom de certains oiseaux dont
le sang mêle ensemble produit un
serpent qui donne à celui qui le
manee l'intelligence du langage des
oiseaux.
Hésiode conte autrement l'aven-
ture de raveugletneut de Tirésias :
il dit que ce devin av;int reiiContré
sur le ni' nt Cvliène deux serpents
qui frayaient enscniLle, il les sépara
avec un i>aton , ou , selon d'autres,
marcha dessus , et qu'aussi-tôt il de-
vint iemme j mais qu'au bout d'un
certain temps il les rencontra encore
dans la mèine position , et (ju'il re-
prit sa première forme d'iioinrne. Or,
comme il avait connu les deux sexes ,
il lut choisi pour jui;e duu différend
qui s'éleva entre Jupiter et Jimon.
r'irésias prononça contre la déesse ,
qui en fut si irritée qu'elle ra\eugla ;
mais il en fut dédommagé par le don
de propliétie qu'il reçut de Jupiter.
La fiction du changement de sexe'
peut être fondée sur ce que ce fa-
meux devin avait écrit sur les pré-
rogatives des deux sexes.
Circé , dans Homère , ordonne à
Ulysse de descendre aux enfers pour
y consulter Tirésias. C'est un devin,
lui dit-elle , qui est^privé des yeux
du corps ; mais en revanciie il a
ceux de l'esprit si pénétrants, qu'il
lit dans l'avenir le plus sombre. Pro-
serpine lui a accordé ce grand pri-
vilège de conserver après la mort
son entendement ; les autres ne sont
auprès de lui que des ombres et de
vains fantômes. Ulysse, après avoir
appris ce qu'il desirait du devin ,
promit de lui immoler un bélier tout
noir dès qu'il serait de retour à
Ithaque. Eu effet Tirésias fut ho-
noré comme un dieu; il eut à Or-
chomène un oracle qui fut long-temps
fameux ; fnais enfin il fut réciuit au
silence après qu'ime peste eut désolé
cette ville-là : peut-être que les di-
recteurs de l'oracle périrent tous de
T I R
la contagion , ou qu'un dieu qui !.i
sait ruiner par la peste les habit
d'Orchomène u'étaitplus capahh
prédire l'avenir. A Tnèbcs on vo^
un lieu appelé l'observatoire de i
résias (c'était sans doute l'endi
d'où il contemplait les augures ) .
un tombeau honoraire ou cénotapii
car les 'i'hébains avouaient qu'il éi,
mort auprès d'Aliaste au pied .
mont l'ilphuse , et qu'ainsi ils ):
vaient pas chez eux son vérit;,!
tombeau. Diodore assure qu :
hrent de pompeuses funérailles i
Tirésias , et qu'ils lui rendirent !l-5
honneurs divins.
TmiNAKXEs ( M. Ind.), premier
ordre du sacerdoce dans l'isle de
Ceyian. Ce sont les prêtres de Bud-
du. On n'y reçoit que des personnes
d'une naissance et d'un savoir distin-
gués. Ils ne sont même élevés que ji; r
degrés i\ ce rang sul'lime. Ceux (|ui
portent ce titre ne sont qu'au nom! rc;
de trois ou quatre , qui font leur <!' -
meure à Digligi , où ils jouissent d ^
immense revenu , et sont comme i
supérieurs de tous les prèlres ■
l'isle. Leur habit . amsi que celui c
goncs , prêtres du même ordre, cl
une casaque jaune , plissée autour et-,
reins, a^ec une ceintuie de fil. Ils
ont les che^eux rasés, et vont uu-
tête , portant à la main une espè( e
d'e'\entail rond, pour se garantir de
l'ardeur du soleil. Ils sont égalenir lit
respectés du roi et du peuple. (Je
dernier se prosterne respectueuse-
ment devant eux lorsqu'ils passée'
\ ont-ils dans quelque maison , .
leur pjésente un fiège couvert d'uic
natte et d'un linge blanc , usage qui
ne se pratique dans le pays que poi!'-
eux et pour le roi. Leur règle 1
oblige de ne manger de la vian;
qu'une fdis le jour -, mais ils ne doi-
vent pas ordonner la mort des ani-
maux dont ils mangent , ni consentir
qu'on les tue : l'usage du vin leur est
défendu. <)uoiqu"il> fassent profession
du célibat, ils sont lilxes de renoncer
ti leur ordre lorsqu'ils veulent se
marier. Ils en sont quittes pour se
baigner le corps et lu tête dans la
rivière , ce qui efface le curactèr* ]
T I 11
acerdotal. V. Gones , Kopîths ,
ADDE5ES,
TinouBOURONs [^I. Iiid.) , trois
jits ù'or , (l'artent et de fer , ou
e tenaient les créants qui vexaient les
iéverkels , ou Jéwétas , c.-à-d. les
spiits purs. Un seul ris de Shiva
ES réiiuisit en cendres.
TiROLNAL , chaiiol. ( 3f. Ind. )
jette !ète est !a dédicace d'im teai-
)le nouvellement Làti ; par consô-
[uent elle n'a point de jours fixes,
elle dure dix jours daus les temples
es plus renommés, tels que ceux de
jha'einbron , Chéringam , Ja^rei-.at ,
■te. ; on v vient de toutes les parties
le rinde'.
Quel pies jours auparavant , on fait
les offrandes à l'idole , on forme des
Jorches ou pendais partout oi le
lieu doit s'arrêter. Ces pendais sont
garnis des plus belles tapisseries, re-
)résentant la vie et les uiélaïuor-
ilioses du dieu.
La veille , les tanitams et les autres
nslrumeuts parcourent les endroits
)ù la procession doit passer, afin d a-
fertir les femmes grosses de s'en
Hoi^ner pendant la dixaine, parce-
ju'e'ies sont un obstacle à son pas-
sage.
Le premier jour, après beaucoup
l'offrandes , suivies des processions
faites dans l'enceinte au bruit d'une
jnuititude d'instruments , on met la
banderole entortillée autour du mât
du pavillon , et le soir on promène
l'idole sous un dais.
Le matin du second jour, on porte
I idole en procession , et le soir on la
place sur une espèce de c^gne appelé
Aiinoii.
Le troisième , la procession se fait
le matin ; l'idole est portée sur un
lion fabuleux, appelé S'ingant, et le
»oir . sur nue espèce d'oiseau à quatre
pieds , qu'on nomme Yalli.
Le quatrième , I jrsque la fête est
en l'honneur de Wishnou , on la
porte le malin sur ^art//;?ia/j, sinjre
d'une Grosseur extraordinaire. Ce
sinpe est la monture de Wishnou ;
il lui rendit de grands services lors-
qne ce dieu fît la euerre au £;éunt
hjvonea , roi de l'isle de Langaei.
TIR 67t
Le soir elle est portée sur Gnruda,
qui est aussi la monture de \Vislinoa.
Si la tète est en l'honneur de
Shiva, le matin ce dieu est porté sur
un Boudon, ou «:éant , et le soir sur
un bœuf, qui est Dannadevé , dieu
de la vertu.
Le cinrpiième , on porte l'idole le
matin et le soir sur le serpent .-/t/vf-
séchen , qui soutient la terre avec ses
mille tètes, et sert de lit à Wishnou
sur la nier de lait.
Le sixième , on la porte le matin
sur un singe , et le soir sur un élé-
phant blanc.
Le septième , il n'y a point de
Frocession ; mais le soir on place
idole sur une fenèlre , au haut des
tours de la pagode , et ce jour est
marqué jx*ur les offrandes qu'on vent
lui faire. Chacun s'empresse de servir
la cupidité des brahmes. L'un d'eux
lait 1 énumération de tout ce qu'on
apporte , et ils s'en emparent après
l'avoir oflèrt à lidole.
Le matin du huitième jour , les
brahmes la portent eux-mêmes sur
un palanquin, et font le tour «le
l'enceinte de la pagode ; le soir on la
IK.i'le sur un cheval, et Ton fait la
procession.
Le neuvième , la procession se fait
le matin et le soir dans l'enceinte
de la pagofle , l'idole portée sous un
dais par les brahmes.
Le dixième jour, c.-Ji-d. le der-
nier , on lait une procession très
solemnellemcnt. On met daiord l'i-
dole sur un reposoir en pierre ; ce
reposoir s'appelle lennonti ; il est
orné de fleurs et de banderoles, et
sert à faciliter les moyens de placer
l'idole sur le char qui doit la porter,
et de I en retirer lorsque la promenade
est achevée. Ce jour se nomme la
fête de Teroton , qui veut dire course
de chars. Six à sept mille personnes
le trament , et joignent des cris réi-
térés au son dune infinité d'instru-
ments de musique. Ce même jour le
chef des aidées donne de l'argent
en aumône pour le mariage des
brahmes orpnelins. Ce chariot est
une machine immense , scidptée , sur
laquelle les guerres, la vie et les mé-
672
1 1 R
tnnitorplioses du dieu sont reprësen-
tées ; il r.U orne de I)aridproles et de
fleurs. Des lions île carton, placés
aux quatre coins , supportent tous
ces ornements ; le devant est occupé
par des ciievaux de la inènie matière,
et l'iclole est ;.u milieu sur un jiié-
destal ; quantité de Lrahmes léven-
teut , pour euipèclier les moiu lies de
venir s y reposer. Les bajadères et
les musiciens sont assis alentour,
et font retentir l'air du son hrujant
de leurs instruments. On a vu des
pères et des mères de famille, tenant
leurs enfiints duns leurs bras , se jeter
sous les roues pour se faire écraser,
et mourir dans l'espoir que la divi-
nité les ferait jouir d'uu Jjonlieur
éternel dans l'autre vie. Ce spectacle
n'arrêtait point la n)arche du dieu ,
parcecjue les autjures n'auraient point
été favorables. Le cortège passait sur
les corps de ces mulbcureux , sans
laisser puraître aucune émotion , et
la machine achevait de les broyer.
Soit que la iuperstition ait moins
d'empire , soit qu'ils connaissent
mieux les droits de l'humanité , on
ne voit pas aujourd'hui beaucoup de
zèle pour cet affreux dévouen,- nt ;
il îî'v a plus que fjuehpies fanatiques
qui se ])récij>itent sous ce chariot ,
dans cette pompe solenmelle.
TiRouPACADEL ( 31. I/itl. ), nom
de la mer de lait , suivant les Indiens ,
qui en comptent sept différentes ;
celle d'eau salée , celle de beurre ,
celle de raïr ou lait caillé , celle
d'eau , et celle de lait.
Tir.sEwiN ( M. Mith. \ un des
noms que l< s nmsulmans donnent à
Kdi is ou Enoch le patriarche , qu'ils
confondent ordinaireuieut avec 1 O-
rus ou l'Hermès des Egvptiens ,
lequel ils prétendent avoir été roi ,
sacrificateur et docteur , et avoir
ainsi mérité le nom de Trismégiste ,
auriuel répond celui de Tirsemin.
Bill. Or.
TlRY^s, héros, fils d'Argus, et
petit-fils de Jupiter , fonda la ville
de Tir_\nthe , dent les Cyclopes éle-
vèrent les murs en pierres sèches , si
grosses qu'il fallait deux mulets pour
traîner la plus petite. Les Ar^itûs
a
T I s
détruisirent cette ville, pour en tranj
porter les hai>itants à Argos , qi
a\ait besoin dètiT repeuplée.
TiRYMHiA , Alcuiène, mère d'He
cule. Ovid.
TiRYNTHius , Un des surnon
d'Hercule , pris du séjour fréquei
qu'il faisait h Tiryuthe , où l't
croyait qu'il avait été élevé. Apr
cet excès de fureur dans le<|uel
tua les enfants qu'il avait eus <
Méi;are , l'oracle de Delphes lui o
donna d'aller se cacher pour quelqi
temps à Tirynthe.
1. TisAMÈNE , célèbre devin
Sparte , était d'Elis , de la famil
des Jamides. L'ri oracle, pronoi
en sa faveur , lui promit qu'il sort
rait victorieux de cinq combats cél
bres ; il crut que ces paroles devaiei
s entendre du Pentathle. Mais aprè
avoir remporté deux fois le prix di
la course et du saut aux jeux oly
piques , il succomba à la lutte,
fut alors qu il comprit le sens de l'o
racle , et qu'il commença à espère:
que la victoire se déclarerait pour lui
jusqu'à cinq fois à la jjuerre. Les Laj
eédémoniens , qui eurent connais!
sance de cet orat le , persuadèrent a
Tisamène de quiller Elis , et de venir
chez eux pour les assister de ses •■< 'i-
scils et de -;es prédictions. Tis;
fit ce qu'ils souhaitaient ; et les •■
eédémoniens crurent lui avoir grande
obligation decinf| grandes victoires,
dont ils remportèrent la preni.r
Platée sur les Perses ; la secoi,.
Tégée contre les Argiens ; !;i
sième à Dipcc contre les Areai;.
la quatrième coiitre les Messéi:.
et la cinquième à Tanagre.
1. — Fils d'Oreste et d'Herni,
succéda au royaume d'Argos c
Sparte ; mais sous son règne le-
raclides, étant rentrés dans le i
ponnèse , le détrônèrent , cl i
gèrent de se retirer avec sa f;ii
dans l'Achaïe , où il régna. Il
guerre aux Ioniens pour lesoblii
partager leurs terres avec les Do
cjui l'avaient suivi ; mais quoiqn
troupes fussent victorieuses, i
mène fut tué des premiers da:
combat, et enterré ù Hélice, eu
lonie.
T I S
tonie. Dans la suite , les Lacédémo-
niens, a^ertis par l'oracle de Dei-
phes, traasportèreut ses os à Sparte ,
•t placèrent 5on tombeau dans le lieu
Blême où ils lais;iient les repas pu-
blics, appelés Phiditia.
3. — Fils de Thersandre , et petit-
ils de Polvnice , lut mis sur le trône
le riièbes. Les Furies, attachées au
ian^ d'Ctklipe et de Laïus, épargne
rent , dit-on , Tisamène ; mais son
ils Autosion en fut persécuté jus-
mà être obii£,é de se Irausplanler
fhez les Doriens par le conseil de
j'onitle.
I TisiPHOSE , celle qui punit les
ionncides. Rac. Tiein , punir ;
s, meurtre. C est une des trois
- ■ Couverte d une robe ensan-
, elle est assise et \eiîle nuit
à la porte du Tartare. Dès
il'.- i iirrèt est prononcé aux crimi-
els , Tisiphor.e , armée d'un fouet
eDi;eur, les frappe impitoyablement
>t insiiiie à leurs douleurs ; de la
win ;;auche elle leur présente des
?r[)erits horribles , et appelle ses
arbiires sœurs pour la seconder.
"ii'iiUe la coëffe de serpents au lieu
e cheveux. C est elle qui répandait
irmi les mortels la peste et les
ériui contaeieux j c'est encore elle
u; pi.ur-uivit Etéocle et Polvnice,
îit naître en eux cette Laine iu-
u-iiiijnlable qui survécut même au
ép.-'-. Cette Furie avait sur le mont
itliéron vm temple environné de
près , où CEdipe , aveugle et
nni . vint chercher un asyle. P^oy.
ITHtRON.
Ti>is, fîls d'AJcis , de Messénie,
ail un homme distingué parmi ses
incitovens , et très habile devin. 11
t choisi par les Messéniens pour
1er consulter l'oracle e^e Delphes
r la durée de leur nouvel élablis-
meut à Ithome. Tisis alla donc à
elpiies ; mais en revenant il fiit
laqué par des Lacédémoniens em-
isqués sur son passape : comme il
défendait avec beaucoup de réso-
tion , ils ne cessèrent «le tirer sur
i que lorsqu'ib entendirent ur.e
ix qui venait on ne sait d'où . dit
uusanias , et qui disait: « Laissez
Toute II,
T I T
673
» passer le niessa^ier de Toracle. »
Tisis , à la laveur de ce secours divin ,
rapporta i'oiacle aux ^Messéniens, et
peu de jours après mourut de ses
blessures.
TlsON. f Ojr, MÉLÉACRE, OU Ah-
thée.
TiTAiA , Titée, femme d'Uranus
et mère des Titans , reçut après sa
mort les honneurs divins. Conime
son nom signiCe l/oue ou terre , oa
la prit pour la Terre même. L**s
mythoiùf;nes paraissent distinguer
les dix-sept Titans dont elle fut
mère , des Titans fils de Saturne.
I. Titan était dis du Ciel et de
Vesta , ou Titée, et lière aine de
Saturne. Quoiqu'il fût Tainé , ce-
pendant , à la prière de sa mère , il
céda volontiers ses droits à Saturne ,
à condition qu'il ferait périr tous ses
enfants mâles , afin que l'empire du
ciel revint à la branche ainée ; mais
ayant appris que , par l'adresse de
Khéa, trois desfilsdeOatun e avaient
été conservés et élevés en sei.ret , il
fit la guerre à «on frère, Je vainquit ,
le prit avec sa femme et ses enfants ,
le p
et It
les tint prisonniers, jiisqu à ce que
Jupiter, a>ant atteint l'âge vinl ,
délivra son père , sa mère et ses
frères , fit la guerre aux Titans , et
les força de s'enfm'r jusqu'au tond de
l'Espagne, où ils s'établirent ; ce qui
a fait dire que Jupiter précipita les
Titans au fond du Tartare.
Diodore raconte d'une manière
bien différente l'histoire iïes Titans.
« Selon la nsythologie de Crète,
» dit-il, les Titans naquirent pen-
» dant la jeunesse des Curetés. Ils
» bal ■tèreat d'abord ^ le pavs des
» Gn».ssiens, où l'on montrait encore
» de son temps les fondements du
» palais de Rhéa , et un liois antique.
« La famille des Titans éiaii coin-
» posée de six garçons et de cinq
» "fillt^ô , tous enfants du Ciel et de
» la Terre , où selon d'auties d'ua
)> des Curetés et de Titée , de sorte
» que leur nom vient de leur mère.
» Les SIX narrons fiireni Saturne^
» Hycérioa , C.f-us , Japet , Crius
1» et Océ3nu< ; et les cinq hlies étaient
i> RJiéa , Théuiis , ^inémosyne
Vv '
674 T I T
» Phœbt? et Télhys. lU firent tous
» pressât aux horuaves de tnielqtie
u dct»u\ert€ , ce qui leur valut ujie
» reoc»«naissanc€ éternelle. Saturne ,
>» Fainé des Titans , devint roi , etc. »
y. Saturne , Hypérion , Cœus ,
Japet, etc.
Un auteur jnodeme , Pezron ,
prétend que les Titans ne sont pas
des honnnes fabuleux , quoique les
Grecs aient voilé leur nisloire de
fahles. Selun lui , les Titans descen-
dent de Gomer , fils de Japljel. Le
fremier fut Acmon , qui régna dans
Asie mineure. Le secyjnd eut le
nom d'Uranus, qui, en grec, si-
gnifie ciel : celui-ci porta ses armes
jusqu'iuix extrémités de F Europe et
de J Occident- Saturne, ou Chronos,
fiit le troisième ; il osa le premier
prendre le titre de roi ; car, avant
fni , les autres n'avaient été que les
chefs et les conducteurs des peuples
soumis à leurs lois. Jupiter , le qua-
trième des Titans , fut le plus re-
nommé ; cVst lui qui, par son habi-
leté et par ses victoires , forma l'em-
pire àcs Titans , et le porta au plus
haut poiiit de gloire où il pût aller.
$on fils Teuta , ou Mercure , avec
son oncle Dis , que nous nommons
Pluton , établit les Titans dans les
provinces de l'Occident , et sur-tout
dans les Gaules. Cet empire des Ti-
tans dura environ trois cents ans, et
finit vers le temps que les Israélites
entrèrent en Esypte. Les princes
Titans , ajoute le même auteur, sur-
passaient de beaucoup les autres
nommes en prandeur et en force de
corps. C'est ce qui les a fait regarder
daas la fable co.nme des péants.
■z.-— On donne aussi le nom de
Titan au 5o!ciI , soit parcequ'on l'a
cru fih d'Hypérion, un des Titans ,
soit parcequ'on Ta pris pour Hypé-
rion même.
Titane , lieu entre Sicyone et
Corinthe, situé sur une haute mon-
tagne, où l'on disait que Titan avait
fait sa demeure. La tradition du pays
voulait qu'il fût fils du Soleil , ce que
Pausaiiias explique par le taJnt
q[ii'uv:tit cet homme d'étudier les sai-
ioua et de distiuguer le lenipa des
T I T
semailles , de connaître les degrés de
chaleur ou les aspects du soleil néces-
saires pour la maturité de chaque
fruit.
Ti-TANG ( M, Chili.), le plus con-
sidérable des temples de Pékin, < lu
temps de Duhaide. C'est là (]ne
l'empereur , après son couronnenicjit ,
offre un siicriftce au dieu de la terre ,
avant de prendre possession du ;;ou-
vernement ; ensuite se revêtant d'un
habit de laboureur, et prenant la
conduite de deux ho'ufs qui ont
les cornes dorées , et d'une chan iie.
vernie de rouge, avec des raies d'or,
il laboure une petite pièce de tiire
renfermée dans l'enclos du leni})!e.
Pendant ce travail , la reine, acc<.in-
pagnée de ses dames, lui prép;!re
dans lui appartement voisin un u
qu'elle lui apporte, et qu'elle \v.
avec lui. Les anciens Chinois i;,.,.
tuèrent cette cérémonie pour rni>-
peler :\ leurs monarques que les re-
venus sur lesquels est fondée leur
puissance , venant du travail et de
la sueur du peuple, ne doivent \-
être employés au faste et â !;i
bauche, mais aux nécessités de !(':it.
I. TiTANiA , Pvrrha, petitc-fîlle
de Japet, u» des Titans.
3. — Surnom de Diane.
3. — Circé, fille de Titan.
Tn ANiDEs , filles de Cœlus et de
la Terre, telles que Télhys, Tliéuiis,
Dioné , Mnémosyne , Rhéa , Ops ,
Cyhèle , Vesta, Phœbé et Rhéa.
TiTANiES, fêtes grecques en mé-
moire des Titans. ;
TiTANis, Latone , petite-flHe ^f
Cœlus, un des Titans.
TitarÉsius , fleuve de Thes>
mi Homère dit être un écoule i
des eaux du Styx , parceque ses ■
entrent dans le Pénée sans s'y nie!er
et surnagent comme de l'huile. Peut-
être que ces eaux étaient grasses,
cause des terres qu'elles traversaient
Straboii dit aussi que la source étai
appelée Styx.
TiTHÉNiDiES , fêtes lacédi'niof
niennes où les nourrices pori.
les enfants mâles dans le temp!.
Diane Cor^thallieiine , et daiis
pendant qu'on iiimjolait à la ci
T I T
de jeunes porcs pour la santé de ces
enfants. Rac. TiUiénè , nourrice.
TiTHOK , fils de Laouiûdon , et
frère de Priani , élait très J>ien fait.
L Aurore l'aima , dit-on , et l'enleva
dans son cliar : fable fondée sur ce
«jue ce prince aimait beaucoup la
cliasse, fjui était son unique occu-
{)ation. Devançant tous les matins le
ever du soleil pour aller tendre ses
toiles, on dit qu'il était amoureux
de l'Aurore ; et comme il quitta la
Phryaie pour aller dans la Susiane ,
qui est à l'orient , on publia que
l'Aurore l'avait enlevé. La fable
ajoute que l'ilhon obtint de Jupiter
l'immortalité , à la prière de l'Au-
rore; mais ayant oublié de demander
qu'il ne vieillît pas , il devint si
vieux qu'il fallut lemmailloter comme
un entant ; enfin , ennuyé des infii>
mités de la vieillesse , il souhaita
d être changé en cigale , ce qu'il oIj-
tint, c.-à-d. que Tithon mourut dans
nn âge très avancé. La cigale est le
symbole d'une longue vie , parce-
qu'on croyait vulgairement que cet
insecte, semblable au serpent, ra-
jeunit tous les ans en changeant de
peau.
TiTHoNiA GjNJux , l'Aurore ,
femme de Tithon.
Tithorée , une de ces nymphes
qui naissaient des arbres , et parti-
culièrement des chênes. Elle habi-
tait la cime du Parnasse, à laquelle
elle donna son nom. Ce nom se com-
muniqua dans la suite à tout le can-
ton , et njème à la petite ville de
Néon dans la Phocide.
TiTHRAMBO , qui inspire la fu-
reur ( M. Egrp. ) , surnom d'Hécate
parmi les Egyptiens. V. Brimo.
TiTHRAs , his de Pandion.
TiTHRONÉ. Minerve recevait sous
ce nom les honneurs divins chez les
Myrrhinusiens , chez qui le culte de
la déesse avait apparemment passé
de Tithronium en Phocide.
TiTiAs , un des héros de l'isle de
Crète , que l'on disait fils de Jupitt-r.
Le bonheur dont il jouit tp/ute sa
vie le fit regarder comuj'-; un ciien ;
après sa mort ou lui fCijdU les hou-
T I T
675
neurs divins, et on l'invoqua pour -
avoir d'heureuses destinées.
TiTiE , déesse particulièrement
révérée par les Milésicns , la même
que Titaia.
ïiTiENs , collège de prêtres ro-
mains nommés Titii Sociales , dont
les fonctions étaient de faire les sa-
crifices et les cérémonies des Sabins.
Tacite , en ses Anna/es , dit qu ils
furent établis par Romulus pour
honorer la uiémoire du roi Tatius ,
dont le surnom était Titus.
Tn YRE , nom de berger dans Théo-
crite et dans Virgile. Ces poètes
les peignent comme des hommes qui ,
jouissant d un grand loisir, s'amusent
à jouer de la flûte. Rac. Tituros ,
tuyau de bled.
TiTYP.Es. Strabon et d'autres au-
teurs admettent des Tit'yres dans la
troupe bachique : ils avaient la
figure humaine et une partie du
corps couverte de peaux de bêtes.
On les représentait dans l'attitude
de gens qui 'dansent en jouant eux-
mêmes de la flûte : quelquefois ils
jouaient de deux eif même temps , et
frappaient des pieds sur un autre
instrument , appelé scabilla ou
crupezia.
TiTYps, fils de la Terre, dont le
corps étendu couvrait neuf arpents ;
ayant eu l'insolence de vouloir at-
tenter à rhonneur de Latone , connue
elle traversait , dit Homère , les dé-
licieuses campagnes de Panope
pour aller à Pytho, il fut tué par
Apol'(W et par Diane , à coups de
flèches, et précipité dans leTartare:
là un insatiable vautour , attaché sur
sa poitrine , lui dévore le îoie et
les entrailles , qu'il d'^uhire sans
cesse , et qui renaissent éternelle-
ment pour son Siippli^e.
Strabon nous af.prend que ce Tî-
tyus était un tyran de Panope , ville
de Phocide, peu éloignée de Del-
Ija'"s, qui , par ses violences , s'attira
1 indignation du peuple , et fut haï
des dieux et des hommes. D'après
cela on peut explquer la fal-îe de
Tityus. Il était fils delaTerreparoe-
qne son nom signifie terre ou bcfue.
Ou bien une autre ftible y a donné
676 TLA
lieu ; car , seloa Apollonius de
Rhodes , Tityus était fils de Jupiter
et de !a nymphe Elare, fille cf'Or-
clioniène. Jupiter, craif;nant la ja-
lousie de Junon contre cette rivale ,
la cacha daus le sein de la Terre,
c.-;Vd. dans une c"iverne sous terre ,
o'i elle mit au monde ce Tityus d'uue
firandeur prodif;ieuse. Mais la nym-
phe mourut en travail , et la Terre
fut chargée de nourrir et d'élever
Tityus ; c'est pourquoi il est appelé
fils et nourrisson de la Terre.
Le corps de Tityus couvrait neuf
arpents de terre, ce que les Pano-
péens prétendent devoir s'entendre ,
dit Pausanias , de la grandeur du
champ où est sa sépulture , non de la
e;randcur du géant ; et le champ est
en effet de neuf arpents.
Tityus fut tué par les flèches d'A-
pollon , parcequil est mort jeune ,
et que ioutes les morts prématurées
ou violentes étaient attribuées à ce
dieu. Enfin, Lucrèce explique la
fahle du vautour qui lui dévore con-
tinuellement le foie , quand il dit :
« Celui que nous devons regarder
>i comme le véritable Tityus , c'est
» l'homme que les charmes conti-
» nuels de l'amour empoisonnent,
» que ses inquiétudes et ses désirs
» dévorent sans cesse, et tiennent
» dans l'esclavage. »
Strabon rapporte que ce Tityus ,
représenté comme un de ces fameux
criminels du Tartare, avait cepen-
dant des autel? dans l'isle d'Eubée ,
et un temple oii il recevait des hon-
neuis religieux.
Tt-vCHTi-t ( M. Mex.) , espèce
de ieu d'adresse , assez, semblable à
notre jeu de païune , qui était en
usage che?, les Mexicains au temps
de ia conquête. Les tripots où l'on y
jouait étaient aussi respectés que
des temples ; aussi y plaçait-on deux
idoles ou dieux tutélairc», .-luxquels
on était obligé de faire des offrandes.
Cette sorte de jeu était de plus sous
la protection d'une divinité spéciale.
Tlalocatçtclhtli ( M. Vlex.),
dieu de l'enu chez les Mexicains.
T1.AL0CH, ( M. Mex. ) Y. Tes-
Ci ilLPUTZA.
T M O
TlÉpolème , fils d'Hercule et
d'Astioché , ayant été élevé dans ie
palais de son j>ère à Argos , tua jmr
niégarde Licymnius, frère d'Alc-
mèue , en voufant frapper un esclave.
Cet accident l'obligea à s'enfuir . et
à chercher une retraite dans l'isle de
Khodes, où il établit plusieurs colo-
nies. C'est lui qui mena au siège de
Troie les troupes rhodiennes , sur
neuf vaisseaux. 11 y fut tué parS;n-
pédon; et son corps ayant été rap-
porté dans l'isle de Rhodes, on lui
consacra un monument héro'ique , et
Ion établit même ime fête en son
honneur.
Tlépolémies , jeux célébrés i
Rhodes, en l'honneur de Tlépolème,
le 2.4 du mois Gorpiéus. Les jeunes
garçons étaient seuls admis à se
disputer le prix, qui consistait en une
couronne de peuplier. ,
TI.ÉslAIÈ^E , père d'Aulon.
T.MARus , guerrier dont il e;t
parlé' dans \ Enéide.
1 . Tmolus, montagne de Phrygie,
fameuse par le safran qu'on v récol-
tait , et par le culte qu'on y rendait ù
Bacchus.
2. — Géant , lequel , accompagné
d un autre géant nommé Télégone ,
massacrait les passants; mais Protée ,
s'étant transformé en spectre , les
épouvanta de telle sorte , qu'ils ne
tuèrent plus personne.
3. — Roi de Lydie, était fils de
Mars et de la nymphe Théogène ,
selon Clitophon , ou de Supilus et
d'Eptonie , selon Eustathe. Un jour
ce prince, étant à la ch.asse , apperçut
une des compagnes de Diane , nom-
mée Arriphé. Elle était parfaitement
belle, et Tmolus en devint sur-le-
champ épcrduînent amoureux. Ré-
solu de satisfaire sa passion , il poti:-
suivit vivement cette nymphe , qui ,
pour ne pas tomber entre ses mains,
alla chercher un asyledausle teuipje
de Diane. Mais le lieu ne fut pas j
respecté , et Arriphé fut violée au ]
pied des autels de la déesse. L^n
aftrrtiU si sanglant la désespéra telle-
ment , qu'elle se perça le sein , et
mourut eu conjurant les dieux de la
venger. En effel sa mort ue resta pas
TOI
inipnnie : Tmolus tut un jour enlevé
par un taureau furieux , et tomba sur
des pieux , dont les pointes le firent
expirer dans des douleurs cuisantes.
Il fut inhumé sur une montagne de
Lydie qui prit son nom. C est ce
même prince q^ii, selon Ovide ,
fut pris par Midas pour arbitre dans
an défi que Pan avait fait A Apollon
sur l'excellence de sa Hùte contre lo
Ivre du dieu. Tmolus, avant ju^é en
faveur d Apollon , fut récusé par
Midas , qui reçut alors des oreilles
d'âne pour prix de son bon goût.
Toi A. ( yi. Atiiér. ) C'est sous ce
nom que les habitants de la Floride
adorent le diable, c.-à-d. l'auteur du
mal. On assure que cet être , quel
qu'il soit, tourmente beaucoup ses
adorateurs, et que, pour satisfaire
son inclination malfaisante , il leur
dérhire quelquefois le corps de la
manière la plus cruelle.
Les Floridiens célèbrent, tous les
ans , une fêle solemnelle en l'hon-
neur de Toïa. La veille, les femmes
ont soin de décorer , d'une manière
convenable , la place destinée à la
cérémonie , et de faire les préparatifs
nécessaires. Le lendemain tout le
peuple s'y rend, précédé du pa-
raousti ou chef du canton. Les assis-
tants forment un cercle, au milieu
duquel trois jonanas , ou prêtres ,
font des sauts et des contorsions ridi-
cules , qu'ils accompagnent d'affreux
hurlements. Ds se retirent ensuite ,
et s'enfoncent dans des bois sombres,
sous prétexte de consulter le dieu
To^a. Pendant leur absence , le
peuple ne cesse de crier et de hurler ,
particulièrement les femmes, qui se
distinguent toujours dans ces sortes
de fêtes. Cruelles dans leur pitié ,
elles déchirent avec des écailles'de
moule les bras de leurs filles , et font
jaillir leur sans eu l'air , comme une
offrande qu'elles présentent à Toïa ,
en prononçant son nom par trois fois.
Deux jours se passent en cris et en
hurlements , sans qu'aucun des assis-
tants prenne la moindre nourriture.
Enfin , le troisième jowr, on voit pa-
raître les jouanas qui rapportent la
réponse du dieu, et recommençect
T O >l 67X
leurs danses grotesques. La céré-
monie se termine par un grand repas,
où chacun se dédommage d un s?
long jeûne.
Toile. ^. PHlLOilÈLH,ABACHNÉ^
PÉ^ÉLOPE.
Toison d'or , toison d'un bélier
snr lequel Phrvxus et Hellé montè-
rent pour traverser le bras de mer
qui sépare l'Europe de l'Asie. Hellé,
que le bruit des vagues effraya , se
laissa tomber , et son frère tenta inu-
tilement de la sauver : on donna le
nom d'Hellespont à ce brafe de mer
où elle se noya. Phryxus parvint à
l'autre bord , et se rendit dans la
Colchide auprès d'Eétès qui y régnait;
il sacrifia le bélier, selon les uus, à
Jupiter , selon les autres au dieu
Mars , et en suspendit la toison sur
un hêtre , dans un champ consacré
à Mars. Ou commit pour la garder
un dragon qui veillait jour et nuit ;
et pour plus grande sûreté, on envi-
ronna le champ de taureaux furieux ,
qui avaient les pieds d'airain, et qui
jetaient des flammes par les narines.
JEélès ayant fait assassiner Pliryxus,
tous les princes delà Grèce, informés
de cette barbarie , résolurent la perte
du meurtrier, et formèrent en même
temps le dessein de reconrpiérir la
toison d'or ; ce qui fut exécuté par
Jason accompagné des Argonautes.
( V. Jason. )
ToKRivARi ( M.Jap. ), armoire à
compartiments qui fait un des prin-
cipaux meubles des Japonais , dans
laquelle ils placent le li^re de la loi ,
qu ils ne montrent point aux étran-
gers , et qu'ils ne laissent jamais
traîner dans leurs chambres.
Tolérance. {Icoiiol.) On la peint
sous la fipure d'une femme dans la
maturité de l'âge , qui , d'un air rési-
gné , supporte sur l'estomac une-
grosse pierre sur laquelle on lit ce>
mots : Rehus me servo secundis ;
je me réserve pour de meilleurs
temps, f^. Patience.
ToiUMWius, augure du camp d»
Turnus , qui se distinginiit dans les
combats.
XoMBSAu. L«s Romains en avaient
Sx 3
678
T O M
de trois sortes , le sépulcre , le mo-
nuuient , et le cénot;ipl)e.
Le sépulcre était le tombeau or-
Hinaire oîi l'on avait déposé le corps
entier du défunt.
Le monument offrait aux yeux
quelque chose de plus magnifique que
le simjile sépulcre; c'était l'édifice
construit pour conserver la mémoire
d'une personne sans aucune solem-
lîité funèbre. On pouvait ériger plu-
sieurs monuments à l'honneur d'une
personne ; mais on ne pouvait avoir
qu'un seul tombeau.
Lorsqu'après avoir construit un
toiiibe;iu on y célébrait les funérailles
avec tout l'appareil ordinaire , sans
mettre néanmoins le corps du mort
dans le tombeau , on l'appelait ce-
notitphiiim, cénotaphe, c.-à-d. tom-
beau vide. L'idée des cénotaphes
vint de l'opinion des Romains , qui
croyaient que les âmes de ceux dont
les corps n'étaient point enterrés
ferraient pendant im siècle le lonf; des
fleuves de l'enfer, sans pouvoir passer
dans les champs "élysées. On élevait
donc un tombeau de pazou , ce qui
s'appelait injectio glebœ. A|>rès
cela on pratiquait les mêmes céré-
monies <{ue »i le corps eût été pré-
sent. C'est ainsi-que Fiiu^ile , dans
y Enéide, (ah passer ;■) Cnarou lame
de Déiphobus , quoi<|u'Euée ne lui
eiH dressé qu'un cénotaphe. Suétone,
•lans la vie de l'empereur Claude ,
appelle les cénotaphes , des tom-
beaux honoraires , parcenu'on met-
tait dessus ces mots , ob honorcni ,
ou memoriâ , au lieu que sur les
tombeaux où reposaient les cendres
on gravait ces lettres, D. M. S. ,
peur montrer qu'ils étaient dédiés
aux dieux Mânes.
Non seulement la place occupée
par le tombeau était religieuse , il y
avait encore un espace aux environs
qui était de même religieux , ainsi
que le chemin par lequel on allait au
tombeau. C'est ee que nous appre-
nons d'une infinité «(inscriptions an-
ciennes. On y voit qu'outre l'espace
jnà le tombeau était élevé , il y avait
encore iter , aditus , et ambitus ,
qui , étant une dépeadance du tom-
T O N
beau , jouisiS>ient du même privilèg' .
S'il arrivait que quelqu'un eût u>é
emporter des matériaux d'un tom-
beau, comme des colonnes ou il
tables de marbre , pour les emplov*
des édifices profanes , la loi le < '
lianmait h dix livres pesant d
applicables au trésor public; et ■
plus son édifice élail confisqué de
droit au profit du fisc. La loi n'ex-
ceptait, que les' sépulcres et tom-
beaux des ennemis , parccque les llo-
mains ne les regardaient pas comme
faints ni religieux.
Ils ornaient quelquefois leurs tom-
Ijcaux de bandelettes de laine et de
festons de Heurs ; mais ils avaient sur-
tout soin d'y faire graver des'oriii-
inents qui servissent à les distinguei ,
comme des figures d'animaux , des
trophées militaires, des emblènvs
caractéristiques, des instruments,
en un mot , tout ce qui pouvait mar-
quer le mérite , le rang , ou la profes-
sion du mort.
ToMOS, ville du Pont, ainsi appe-
lée parceque ce fut là, dit-on , que
Médée mit en pièces son frère Absyr-
the. Rar. Toinos, action de couper ,
de disséquer. Cette ville fut depuis
célèbre par l'exil A^Ovide.
ToMYRis , reine des Massagèles ,
celle qui vainquit Cvrus , suivant
Hérodote.
ToNÉES , fêtes qui se célébraient
à Argos, seloij Athénée. Elles c'>ii-
sistaient à rapporter en grande
pompe la statue de Junon , volée
par les Tyrrhéniens , mais aban-
donnée ensuite par eux sur le rivage ,
parcequ'elleétait tout-à-coup devenue
trop pesante pour être tranS])orlée.
La statue était environnée de liens
tendus, d'où la fête prit son nom.
Rac. Tonos , tension ; de teinein ,
tendre.
ToKiTRTJALis, épitliètedc Jupit< r.
ToNK.ANT, épithète que les poèt< s
donnent souvent à Jupiter, comme
au dieu maître de la foudre. Jupiter
Tonnant avait un temple à Rome.
ToN^EAu. F. Bacchus.
Tonnerre. Il a été adoré comme
un dieu. ( f^, Bidektal , Plteal. )
Les Egyptiens le regardaient comme
T O R
-vDiboîe de la voiX. éloignée , patv
jne de Ions les innits c'est celui
se fait entendre Je plu» loin.
I OP11.21N ( M. Mex. ) , nom que
portait le crand -piètre mexicain,
(iout l'autorité s'étendait sur tout ce
tjiii concernait la relif^ion- Soo lia-
Lillement était conforme à sa dignité ;
àes plumes de (îin'érenles couleurs
couronnaient sa tète ; il portail une
mante d <;catiate, et avait des pcn-
datUsd'oreilles d'or , auxquels étaient
atlacliées des én>eraudes. Il avait la
lèvre intérieure percée , et portait
dans Touverlure un tuyau bleu ,
ornement sinj;ulier , mais respec-
table aux veux de la nation , qui en
Toyait nn pareil à la lètre de Tesca-
tilputza, nn de ses principaux dieux.
Son visage était peiut d'un noir fort
épais.
Lie TopJTzin ayaîl le privilège d'é-
eorser les victimes humainf s que les
Mexicains immolaient à leurs dieux ;
il s'accpiittait de cette horrible cé-
réojonie avec un contean de caillou
foit tranchant. Il était assisté dans
cette fboction piir cinq au' res prêtres
suljalternes qui tenaient les malheu-
reux que l'cui sacrifiait; ces derniers
étaient vêtus de tuniqi/es blanches et
noires; ils a\ aient une chevelure ar-
tificielle qui était retenue par des
Landes de cuir.
Lorsque le Topilzin avait arraché
le cœur de la victime , il 1 offnut au
Soleil , et en frottait le visa;Ke de
l'idole , avec des prières mysté-
rieuses , et l'on précipitait le corps
du sacrifié !e lonj; des degrés de l'es-
calier; il était mangé par ceux qui
l'avaient fait prisonnier à la guerre ,
et qui l'avaient livré à la cruauté des
prêtres. Dans ceriaines solemnités on
immolait jusqu'à vingt mille de ces
victimes à Mexico.
Lorsque la p;ux durait trop long-
temps au gré des prêtres , le To-
pilz.<n i»Ilail trouver 1 empereur , et
lui disait ; Le dieu a faim. Aussi-
tôt toute la nation prenait les armes,
et l'on allait faire des captifs pour
assouvir la prtteudue faim du dieu et
la barbarie réelle de ses ministres.
To&AHGA ( M. Jap. ) , l'un des
T O R G79
camis on bérœ japcaiais «jai , par
leurs belles aciions , oat mérite les
hcMineiH-s divins. D« rang de sùu{^
ctiasseRr , il s éleva sur le trône par
son mérite. 11 ac^juit une gloire im-
mortelle par la défaite d on tyran
liorbare qui exerçait dans le JajxMi
d'horribles cruautés , et qui était
d'autant plus redoutable qii'il avait
dans son parti huit mis puissants.
Toranga est ordinairement représenté
con)iiattaist contre ce tyran , qui a huit
bras , par allasion aux huit rois do
soo parti : il n'est aruié que d'une
simple hache, et triomphe de leurs
eiforts. Ou voit un horrible serpent
sous ses pieds. Le temple de To-
rariga est situé dans la prorince de
Vacata. Il est distingué de tous les
autres par qnatre bceufs dorés qui
sont placés aux quatre coins du toit.
Une troupe de mendiaBls rode M-Ji-
naircment autour de ce temple , et
gagne sa vie à chanter les louaoges
de ce fameux guerrier.
ToR€H£S ARDENTES, t^. CÉkÈS ,
Bacchaxxes, Discorde, Kémésis.
Toeo^E , feniiiie de Protée , et
mère de Tmolas et de Télégone.
'V(^Kfll.^.t.i^M . Egypt.) , emblème
de 1 homme qui , sur mer , saave
phisieurs de ses semblables , pavce-
qu'elie sauve ceux des poissons qui
ne peuvent pas nager. Horappoll .
TonRÉBrE , mère d'Arcésilas et
de Carius, qu'elle eut de Jupiter.
ToRTO», oouiTeait , surnom d'A-
pollon , pris d'un temple qu'il avait
à Rome , dans une rue ou Ion ven-
dait les fouets dont on se servait pour
punir les criminels. U y était repré-
senté écorchant Marsyas.
Tortue , symlole assez ordinaire
de Mercure. Ce dieu , raconte ^4pol-
îodore , avant trouvé devant sa ca-
verne une tortuequi l>roulait l'herbe,
la prit , vida l'intérieur , mit sru-
l'écailIe des cordelettes faites de la
peau d'un bœuf qu'il venait d'écor-
cher , et en fit une lyre. En effet,
cet instrument s'appelait en latin
testudo , parceqiie s;> forme appro-
chait assez de lécaille d une tortue.
F . iVlERCDRE. La tortue était aussi
un svmbole da silence. La Venu»
Vv 4
6Ro T O U
Pudique de la villa Borphèsc a aussi
pour attribut une tortue, f^.^vui-
citÉ . Pari.sse.
ïossiTOKu ( M. Jap. ) , dieu de
la pmspërité , très tèté par les mar-
chands sintoïslPs , qui est au Japon
ce qu'était la Fortune chez les Grecs
et les Romains. On Je représente
tlehout sur un rocher. Sa taille et
sa figure n'annoncent rien «l'heureux.
Son simulacre est hideux et dif-
forme. Une longue barbe mal pei-
gnée lui descend jusques sur la poi-
trine. Il est enveloppé dans une robe
extrêmement large , dont les man-
ches sur-tout ont une étendue et ime
ampleui' immenses. 11 a dans la main
un éventail. Les Japonais lui ren-
dent de grands honneurs , pariicu-
lièrenient au commencement de
l'année.
ToTAM ( M. Amer. ) , esprit fa-
vorable que chaque sauvage de l'A-
mérique septentrionale croit veiller
sur lui. Ils se le représenteiU por-
tant une forme de quelque bê(£ , ou
une autre ; et en conséquence jamais
ils ne tuent , ni ne chassent , ni ne
mangent l'animal dont ils pensent
que le ïotr ■ a pris la forme , per-
suadés que, s'ils venaient à le tuer ,
même par mégarde , ils s'expose-
raient au courroux du maître de la
•vie.
Toucher, tm^des cinq sens. Gra~
l'clot le représente par une femme
tenant à la main la plante nommée
sensitive. A ses côtés est un singe,
emblème de l'attouchement. A ses
pieds sont une hermine et un héris-
son , qui expriment les deux extrê-
mes des qualités des corps. On le
caractérise aussi par un jeune homme
qui , de la main droite , se touche le
poignet du bras gauche , pour
sentir le mouvement de son pouls.
On a remarqué avec raison que les
cinq sens peuvent , en dernière ana-
] vse , se réduire h celui-ci.
TouMANouRONG, descendue dit
ciel; belle femme, qui, selon les
nncienncs annales macasses , des-
cendit un jour du ciel , entourée de
chaînes d'or , et que les Macasses
prirent pour leur reine. Le roi de
T O U
Bantam ayant appris cette merwii
alla voir cette belle femme, et \<
tint en mariage. De cette uni'
naquit un fils , dont Toumanouroi
demeura enceinte durant Acwf. ai'
aussi le vit-on marcher et l'enteno
on parler inmiédiatement après -^i.
naissance. Ce prince , qui était fuit
contrefait , reçut le nom de Toiini'-
Salingahering. Lorsqu'il eut atl<!
toute sa croissance , la chaîne c!
que sa mère avait apportée du <
se partagea en deux morceaux; ap;
quoi Toumanourong disparut toi il -
à-coup avec la moitié de cette chaîne,
ainsi que son mari et le frère de < e
prince, laissant le royaume et l'autre
moitié de la chaîne h son fils. Cette
chaîne , au dire des Macasses , était
tantôt pesante et tantôt légère , d'une
couleur tantôt claire et tantôt fon-
cée , et fit long-temps le principal
ornement des souverains de Goac-li ,
mais avait disparu depuis. Sla\o-
ri/ius, P'oyage â Samarang, an y.
ToupAN ( M. Amer. ) , nom sous
lequel les peuples du Brésil honorent
un certain esprit qui préside au ton-
nerre. Ces peuples sont saisis de la
plus grande frayeur lorsqu'ils l'en-
tendent gronder; et qnand on leur
dit qu'il faut adorer Dieu , qui est
1 auteur du tonnerre, « C'est chose
» étrange , répondeut-ils , que Dieu ,
» qui est si bon , épouvante les hom-
» mes par le tonnerre I »
TouQuoA {M. Afr.) , divinité
malfaisante , adorée par les Hutten-
tots. Ils la regardent comme le prin-
cipe et la source de toiis les maux.
Ils sont persuadés qu'elle a sur-tout
une haine particidière contre leur
nation : et ils ne manquent pas de
lui attribuer tous les malheurs qui
leur surviennent. Ce qui redouble
leur crainte , c'est qu'ils ignorent !
quelles sont les actions qui offensent
cette divinité bizarre , et que sou- '
vent il arrive qu'ils ont encouru sa i
disgrâce , sans même le savoir. Dans
cette incertitude , ils lui rendent de
fréquents honneurs,^ pfjur prévenir
les effets de son ressentiment. Ils lui
immolent communément un bœn* ,
OU un mouton , dont ils mangent la
T O X
clmir , et dont la graisse leur sert à
se frotter le curps.
i.TouR. f^. Dakaé. — Sur la
tète. Voy- Cybèle. — D'IsdiucI.
V . Acara , Isis.
3. — ( M. Slav, ) , divinité de
Kiew. Sou rane et sa qualité étaient
à-peu-près les uièmes que ceux de
Priape chez Jes Grecs.
. Tourment d'esprit. ( fconol. )
On représente une fiiîurc dont l'air
asité indique les soucis auxquels
elle est en proie. Sa tète est entou-
rée d épines ; un affreux seipeut la
menace , et un vautour lui ronge le
coeur.
Tournesol, f^. Clytie , Hélio-
trope. On dit que cette plante se
tourne toujours vers le soleil j mais
ce nom lui a été donné p.irceque
cette fleur paraît dans les plus grandes
chaleurs , lorsfjiie le soleil est dans
le tropique du Cancer.
Tourterelle , syniboîe de la fidé-
lité entre amis , entre époux , et
même de celle des peuples envers les
princes , et des armées envers les
généraux. On trouve sur le revers
duiiè médaille dHélio^ahale une
femme assise , tenant sur une main
une tourterelfe , avec cette inscrip-
tion : laides exercitùs. Dnns les
hiéroglyphes égyptiens , la tourte-
relle désisnail ifiomme qui aime la
danse et le son de la flûte , paixeque
ce double amusement fait plaisir à
cet oiseau , dit IlorappoUon.
Toxakidies , soleumité à Athènes
«n mémoire de Toxaris , héros ses the,
qui mourut dans cette ville.
Toxcoalt ( 1/. Mexitj.) , fête qui
siiinifîe sécheresse , et dont le prin-
cipal objet était de demander de
l'eau. Les Mexicains la célébraient
de quatre en quatre ans. Elle com-
mençait le lo iMai , et durait neuf
jours. Un prêtre, jouant de la flûte ,
sortait du temple , et se tournait
successivement vers les quatre par-
ties du monde ; ensuite, s inclinant
vers l'idole , il prenait de la terre ,
et la mangeait. Le peuple faisait la
même chose après lui , en demandant
pardon de ses péchés, et priant qu'ils
ne fussent pas découverts. Les guer-
T R A 68i
riers demandaient la victoire, et des
forces poureuîever im ^raud nosiilire
de prisonniers , qu'ils pussent offrir
aux dieux. Ces prières se faisjiieiit
pendant huit jours avec des aéi-'is-
semeuts et des larmes. La fête se ter-
minait par des sacrifices hun.ains ,
qu'on faisait pour se rendre le ciel
propice.
Toxée , fils d'Œnée.
ToxicAr.TE , fille de Thespius.
ToxoPHORE , (]iii porte un arc ,
surnom d'Apollon. Rac. Toxoii ,
arc.
Tozi. ( M. Mex. ) Ce nom , qui
signifie grande - mère , était donné
par les iSlexicains à une de leurs aii-
cieunes reines, qu'ils avaient divi-
nisée, et qui était comme leur C>-
bèle. La manière dont ils s'y prirent
pour faire son ap<.ithéose est des
plus singulières. Ils n'attendirent p;;s
fpiune mort naturelle terminât sa
vie j ils la tuèrent , l'écorchèient en-
suite , et c-ouvrirent de s;i peau le
corps dun jeune homme. Ils ne pra-
tiquèrent cette étrange et barl;are
cérémonie que par l'ordre exprès de
Vitziliputzli. Cette sanglante ;'J''-'-
théose est lépoque des sacrifices
barbares qu'ils commencèrent à offrir
à leurs" dieux.
TrabÉe , nom d'une rol)e fort en
usage chez les Romains. Il y eu
avait de trois sortes. La première
était toute de pourpre , et né'ait
employée que dans les sacrifices qu'on
offrait aux dieux. La seconde était
mêlée de pourpre et de blanc , et
portée d'abord , nou seuleuuut par
les rois de Rome, mais encore par
les consuls , ior.^ju'ils allaient à la
guerre : elle devint même un habit
militaire , avec lequel paraissaient
les cavaliers aux jours de tètes et
de cérémonies , tels que les repré-
sente Den^-s (iHaJicaniasse , dans
les honneurs qu'on rendait à Castor
et Pollux, en mémoire du scctiur*
que les ïloma'ns en avaient reçu dans
le combat qu'ils eurent à soutenir
contre les Latius. La troisième esj.Hoe
de robe trabce était composée de
pourpre et d'écarlate ; et c'était le
vètemeut propre des augures.
6&» T R A
T«ACHTKius, Cjc\%, arnsT nomme
ic 'IViichis , anlrtineal Heraclce ,
riWe «le l'hc&salie^
'l'jiAcÉDiE (Tcon.). lia dignité
de ce poème , la douleur qit'il cause
et la terreur qu'il inspire , sont ca-
racte'risces par la figure dune femme
l)fc!fc et niajestneuse, chaussée du
eotlmrne , vélnc de deuil , et tenant
tm poi_i;naFd ensanclanté. Elle a un
mouelioir dont elle essuie ses 'armes ;
«•t , dans le fond , on voit un troj)bée
de dépoudles héroïques, et un palais
cndjrasé. Z"', MELPOMiNE.
'i R AGOscEiÈs , snri oin de Pan,
pris de ses pieds de houe. Kae.
Xragos, houe; ^kelos, cuisse.
'I'kahbon. {Iconol.) IJue "vieilfe
femme , d'nn aspeet affreux , ca-
resse un jeune adolescent , et, dans
le même temps qu'elle lui donne
nu baiser, se dispose ù lui donner un
coup de poif:nard.
Tbait {M.J'art.), celui qui
tue, nom que l'on donne dans le
rovuome de Tangut à un jeune
homme vif^onrcux à qui l'on ac-
corde, pour cert;iins jours de l'année ,
la liberté de tuer , sans distiuctioii,
toutes It s personnes qu'il rencontre ,
dans la supposition que tous ceux
qui meurent de sa main sont autant
«ie yiclimés consacrées .'i Manipa ,
et qui obtiennent immédiatement le
bonheur éternel. Il est vêtu d'un
habit fort leste , avec quantité de
l»annières pour ornement. Ses armes
sont l'épée , l'aie et les flèches. Il
sort de sa maison aux jours marqués ;
et eourant dans toutes les rues , il
fait main basse sur le peuple , sans
qtre personne entreprenne de lui ré-
sister.
Tranquillité ( Iconol.) , divi-
nité distincte de la Paix et de la
Concorde. On dit qu'elle avait un
temple à Rome , hors de la porte Col-
latine. Cochiii l'exprime par une
femme dans l'état de repos. On
peut, dit-il , lui donner p(7nr sym-
î»ole des poi'-sons à coquille (jui res-
tent attacliés au rocher, if^ inckel-
mann propose, pour emblème d'iine
tranquillité d'esprit inaltérable , un
temple circnlaire à colonnes , ouvert I
f R F,
de tAn» ciît^s, avec un antel an nâ-
lieu ; rinscription Ju^o^( Lacir: . ,
{>fatée svr la frise, en cxpliquriàit
e sens, Lçs anciens ra ontaient Je
ce temple , qui se trouvait près de
Crolone dans la fjrandc Grèce , qn; ,
quoiqu'il lût ouvert de tous côtés , I.;
vent n'avait janiai> dispersé les c ci-
dres de son autel. Cet emblème pi-
eherait, je crois, contre la premii'ie
rè<;le de l'allégorie ,ce!lcd'ètrecla.ie
pour tout le monde. D airU^es la rt -
présentent assise, et rcgaj-dant i- ■
mer calme. Un aie von esi à
côtés. On a trouvé à Net>.
dans la Campagne de Ronje, si
bord de la mer, un autel avec (
inscription, Ara Tranquillila,
sur lequel est représentée une ■
que avec une voile tendue et
homme assis au gouvernail.
Travail, fils de TErèbe et c
la Nuit.
2. — iNt'TiiE. Sur une niéd;;iiie
hollandaise de i635 , le trui\''l
inutile est représenté par les i).-
naïdes qui se fatiguent à rem]i'ir
un tonneau percé.
Travaux dH£rcul£. V. HrK-
CUIE.
TrÉbÉtA , héros fabuleux , flh de
Sémiraniis, dont les Tribociens et
les Téviriens, anciens peuples de
Gennanie, prétendaient tirer leur
origine.
ThÉcHus , guerrier grec , tué ])ar
Mars ou par Hector.
I . Trépied. { fconol.)Snr les .
dailles romaines , le trépied coi;
ou non , avec une -corneille ci u»
dauphin, est le symbole des (!<?-
cemvirs députés pour garder les
oracles des Sibylles , et les consid-
ter dans l'occasion. La corn' île
était consacrée à l'Apollon Pal; ;
au pied de la statue duquel
oracles des Sibylles étaient gni
Le dauphin servait d'enseigne
les cérémonies de» décemvirs.
•i. — SACRÉ. C'était «n ins-
trument à trois pieds, qui cntri^t
dans les actes de religion che/, ies
païens. Ils étaient fait pour l'tir-
dinaire îi l'imitation de celui di^
temple de Delphe* , sur lequel l» ■
T R E
Pythie s'asse\iiit pour rendre ses
orucles. Ce licpied était posé sur
louverlure d'une caverne d'où sortait
une exhalaison prétendue divine qui
inspirait l'avenir. ( V. Pythie. )
Hérodote dit que les Grecs , vic-
torieux des Perses à la bataille de
Platée , levèrent un dixième sur les
dépouillfs , pour en faire un tré-
pied d'or qu'ils consacrèrent à Apol-
fon. Ce trépied fut posé sur un
s<Tpent d'airain à trois tètes , dont
les différents coiitours formaient une
fjrande hase, qui s'élargissait ù me-
sure qu'elle des» endait vers la terre.
Athénée appelle ce trépied le tré-
pied de la vérité , et dit qu'il ap-
partient à Apollon , à cause de la
vérité de ses oracles ; et à Bacchiis ,
à cause de la vérité qui est dans le
vin et dans les ivrognes. Les tré-
pieds sacrés sont de diUt'érentes
Ibrmes ; les uns ont des pieds so-
lities ; les autre* sont soutenus sur
des verges de fer. Il y en avait qui
étaient des espèces de sièges , ou de
tahles , ou bien en forme de cuvettes ;
il y en avait aussi qui servaient
d'autels, et sur lesquels on immo-
lait des victimes.
5. — DE Jason. Ce héros,
après avoir construit le navire Ar-
go , V mit un trépied de cuivre
pour les sacrifices. Le vaisseau, ayant
élé jeté sur les ciites d'Afrique, se
ti ouva engagé dans le lac Tritonide :
dans le temps que Jasou cherchait
les moyens d'en sortir , un Triton
se fit voir h. lui , et offrit de lui mon-
trer un chemin pour sortir du lac
soijs aucun dsnger,à condition qu'on
Jui donnerait le trépied qui était
dans le vaisseau. Le trépied fut li-
vré au Triton et déposé dans un
temple : celui-ci conduisit alors lui-
même hors du lac le navire Argo , et
prédit aux Argonautes que, quand
quelqu'un de leurs descendants aurait
enlevé ce trépied , il était marqué
par les destins qu'il y aurait cent
villes grecques qui seraient bâties
sur le lac Tritonide. Les Libyens ,
informés de cet oracle , cachèrent le
tiépied. Si on peut en croire Hé-
rodote, qui le rapporte d'après un
TRI
6S5
autre, on peut dire que ce Triton
était quelque habitant du lieu , qui
apprit aux Argonautes à éviter les
bancs de sable qui se rencontrent dans
les Syftes d'Afrique. Quant à la pré-
diction , elle ne fut inventée qu'après
l'événement , c.-à-d. lorsque les Grecs
se furent établis dans cette partie
de l'Afrique , et y eurent bâti des
villes. V . EuRïPYLE.
1. Trépieds de Dodone. L'airain
qui résonnait dans ce tempk était ,
selon quelques uns , une suite de
trépieds posés l'un sur l'autre , en
sorte que si on en touchait un , les
autres résonnaient consécutivement ;
ce qui durait long-temps. V. Do-
DOKE.
2. — DE VriCAiN. Lorsque la
déesse Thétis alla demander à Vul-
cain des armes pour son fils Achille,
elle trouva ce dieu tout couvert de
sueur , fort empressé après les souf-
flets de sa forge ; car il se hâtait
d achever vingt trépieds qui de-
vaient faire l'ornement d'un magni-
fique palais. 1! les avait assis sur des
roues d'or , afin «jue d'eux-mêmes ila
pussent aller à l'assemblée des dieux,
et s'en retourner ; spectacle merveil-
leux à voir. Ils étaient sur le point
d'être achevés , il ne leur manquait
que les anses , qui étaient travaillées
avec une merveilleuse variété de
couleurs et de figures , et ce dieu
forgeait les liens pour les attacher.
I'restome , déesse qu'on invoquait
contre la lassitude dans les voyages.
Trêve. ( Iconol. ) Elle est assise
sur un trophée d'armes et sans
casque : mais elle a encore sa cui-
rasse, pour marquer que les hosti-
lités ne sont que suspendues , en
vertu de conditions fondées sur la
bonne foi ; ce qui est indiqué par
sa main gauche fpi'elle tient ap-
puyée sur sa p<^iitriue en signe d'as-
surance , et par l'épje qu'elle tient
de la main droite , et dont la pointe
est baissée vers la terre.
Trézène , fils de Pélops , bâtit
dans le Péloponnèse une ville à la-
quelle il donna son nom.
Tmbdlation. ( Icoti. ) Cette af-
fliction intérieure de l'ame est «a-
684 ' TRI
ractcrisée par une femme vêtue d'une
robe noire , les cheverix épars et
abattus. Elle tient un cœur sur une
enclume , et le bat avec uu petit
floau fait comme ceux dont on se
sert pour battre le, bled, en latin
tnhula. K. Toi.'RMERT n'Esrp.rr.
Trkcœus , surnom d'Es( u!ape ,
pris du culte qu'on lui rendait à
Tricca , ville de Macédoine où il
était né.
Ïrtcéphale , surnom de Mercure,
pris de son triple pouvoir , au ciel ,
sur la terre, et dans les enfers. Rac.
kephaJè , tète.
2. — Surnom de Diane. V. I'ri-
roRMis.
Triceps , surnom que 1rs Ro-
mains donnaient à Mercure à raison
de ses emplois divers dans le ciel,
sur la terre , et dans les enfers. Rac.
caput , tête.
Triclaria. Diane , ainsi nommée
parcequ'elle avait un temple dans
un canton possédé par trois villes,
Aroé, Antée, Messatis. Rac. Tris ,
ter ; et claros , sort , héritage. Les
habitants des trois villes qu'on vient
de nommer s'assemblaient tous les
ans au temple de la déesse , et la
nuit qui précédait la fête se passait
en dévotion. La prêtresse était tou-
jours une vierge , obligée de rester
telle jusqu'à son mariage ; et pour
lors le sacerdoce passait à une
autre.
Tricosus , surnom d*Hercule ,
parcequ'il était velu. Rac. Thrix ,
poil.
Trictiries , Trictyes, fêtes con-
sacrées h Mars , surnommé Enyj-
liiis , dans lesquelles on lui immo-
lait trois animaux , comme dans les
Suoi>etaurilia des Romains.
■ Trident , sceptre à trois pointes ,
ou fourche à trois dents , symijole
de Neptune , qui marque son triple
pouvoir sur la mer , de la eonson'cr ,
de la soulever, et dcTappaiser. C'était
une espèce de sceptre dont les rois se
servaient autrefois , ou plutôt Tm ii's-
trume it marin ou harpondont on fait
souvent usage en mer pour piquer les
gros poisst'Hs que l'on rencontre. Ce
furent les C}<!opes qui en firent
TRI
présent à Neptune dans la guerr*
contre les Titans. On dit que Mer-
cure lui Yola un jour son trident j
c'est-.Vdire qu'il devint habile dans
la navigation. Ce trident enlr'ouvrait
la terre , chaque fois que Neptune
l'en frappait.
Tridentieer , Tridenttger , le
dieu qui porte le trident, Neptune.
TriÉtÉkides , TriÉtÉriques
Triennales , lêtes de trois en trois
ans qu obi^ervaient les Béotiens et les
Thraces en l'honneur de Tiacchus ,
et en mémoire de l'expédilion des
Indes qui dura trois ans. Cette so-
lenmité était célébrée par des ma-
trones divisées en bandes , et par
des vierges qui portaient des thyrses:
les unes et les autres, saisies d'enthou-
siasme ou d'une fureur bachique fl
chantaient l'airivée de Bacchus
qu'elles croyaient présent à leur com-
pagnie durant cette fête , et même
V ivant et conversant avec les hommes.
Ces fêtes étaient signalées par toutes
sortes d'excès et de débauches.
Tripaux , le chien aux trois
gosiers , Cerbère. Rac. faux, cis ,
gosier.
Triformis De a , la déex^e à trois
faces ou à trois têtes .• c'était Hé-
cate, qui, selon Sen'ius , présidait àj
la naissance , à la vie , et h la mort ;^
présidant ;\ la naissance , elle s'ap-
pelait Lucine ; à la santé , Diane ;
à la mort, Hécate. V. Hécate.
Trige , char à trois chevaux qui
fut long-temps en usage ît Rome dans
les jeux du Cirque.
1. Trigla , endroit d'Athènes où
l'on offrait à Hécate un mulet, pois-
son de mer que les Grecs appelaient
Trigla.
2. — ( M. Celt, ) , nom d'Hécate
chez les Vandales et les peuplesde la
Lusace , A cause de ses trois tèlcs.
Ces peuples nourrissaient en son hon-
neur un cheval noir dont un prêtre
était chargé de prendre soin pour en
tirer des présages dans las combats.
3. — ou Triglova. ( 31. Slav. ) -
Quelques Slavons nommaient ainsi
une divinité qui répondait à Dianp
Elle devait ce nom à sa statue , <,
TRI
«vait trois tètes , cf>mme la triple
Ht-cate. T
Trtglantine , surnom d Hécate ,
pris tiu trigla , mulet , poisson de mer
jn'on lui offrait à certains jours et en
certains lieux.
ïlUGLINA. y. TriGLANTINE.
Tbigone, nourrice dEsculape.
Trimurti, Tritvam ( M. Iiid.) ,
réunion des trois puissances ; tri-
aité des Indiens, composée deEruma,
Siiiva , et Wishnou , dont le pre-
mier est le pouvoir créateur , le
secûud le pouvoir destructeur , et
le troisième le pou\oir conservateur.
Cette opinion est raltération du
dosme d'une seule divinité réunissant
les trois attributs , celui de créer ,
celui de conserver , et celui de dé-
truire. Ces trois divinités sont adorées
dans plusieurs pagodes de la côte de
Coromaudel sous des figures humaines
ù trois têtes , portant nom de Tri-
murli , etc.
[ TRl^ocïlus , surnom d'Hercule ,
îpris de la longueur de la nuit qui
dura , dit-on , autant que trois autres ,
quand Jupiter vint visiter Alcmène.
Trioculus. f^. Triophthalmos.
Triomphe. ( fconol. ) Sur les mé-
dailles romaines le triomphe d'un
empereur on d un général est le plus
communément désigné par l'empe-
reur ou le général porté lui-même sur
un char triomphal attelé de quatre
chevaux , une branche de laurier
dans une main , et dans l'autre l'en-
seigne des légions , c.-à-d. , une aigle
au huul dune haste. La Victoire est
souvent représentée sur le char der-
rière le -triomphateur. C'est une
petite figure ailée, qui d'une main
tient une couronne d olivier, et de
l'autre une branche de laurier.
TfiiûNEs , hœitfs de charrue. On
dounace nom aux étoiles qui forment
les couslellations des deux Ourses ,
que A iri^ile appelle geniini tiiones,
comme si ces étoiles étaient autant
de bœufs qui labourassent, le pôle
arctique, où on 'es voit toujours. Par
septcni tiiones, on entend la giaude
Ourse , couslellation dout les sppt
principales étoiles forment ce qu'on
appelle ordiuaùemejit le Chariot , le»
TRI
6S5
quatre premières paraissant faire le»
quatre roues , et les trois autres le
limon. V. Calisto.
I . Tribpas , roi de Thessalie , père
de Mérope.
1, — Père d'Erésichthon.
Triophth almos, qui a trois reujr,
surnom de Jupiter , au rapport de
PaiiSJ-nias , qui nous apprend que
dès la prise de Troie on av;iit trouvé
une statue de ce dieu avec un troi-
sième œil au milieu du front ; ce qui
signifiait que c'était lui qui réelle-
ment régnait sur le ciel , la terre, et
les enfers.
Triop^s . surnom d'Apollon , par-
ticulièrement révéré à Tnopie , ville
de Carie , oii l'on célébrait en son
honneur des jeux solemnels dans les-
quels on donnait des trépieds aux
vainqueurs.
1 . l'p.iops , le même que Triopius.
2. — Fils de iVeptune.
Triopi's, fils du Soleil , donna son
nom à un promontoire et à une ville
de la Carie.
Tripater , nom que Lycophron
donne à la constellation d Orion. y.
Cakdaor, Orion.
Triphallus , surnom de Priape.
TRiPHYLiiis. Sous ce nom Jupiter
avait un temple magnifique en Elide.
Triplices Des. , les trois Parques.
Tripomei , fête grecque dont
Hésychius fait mention , mais sur la-
quelle il ne nous a laisse aucun détail.
TriptolÈme , fils de Céléus et de
Nééra ou de Métam're , fut mi-
nistre de Cérès , qui lui enseigna
l'agriculture. Selon la fa le , Cérès ,
indignée de l'enlèvement de sa fille ,
auquel les dieux avaient consenti ,
résolut de vivre errante parmi les
hommes , sous la forme d'une mor-
telle. Elle arriva à la jx)rte d'Eleusis,
où elle s'assit sur une pierre. Céléus ,
roi des Eleusiens , l'engagea à venir
loger chez lui. Son fils Triptolènie,
encore enfant , était malade d'une
insomnie qui l'avait réduit à l'extré-
mité. Cérès le baise eu arrivant ,
et par ce seul baiser lui rend la
santé. Non contente de cela , elle se
charge de son éducation , et se pro-
pose de le rendre iaimortel : pour
685 TRI.
cet effet elle le nourrit le jour de son
lait divin , et le met la nuit sous la
traise pour le dépouiller de tout ce
qu'il avait de terrestre. L'enfant
croissait à vue d'œil , et d'une ma-
nière si extraordinaire, que son père
et sa mère eurent la curiosité de
voir ce qui se passait. Métanire ,
vovant Gérés prête à mettre son fils
dans le feu , fit un grand cri ; ce qui
interrompit les desseins de Gérés sur
Triptolème. Gelte fable n'a d'autre
fondement que l'introduction du
culte de Gérés dans la Grèce par
Triptolème roi d'Eleusis , lequel se
fit initier des premiers dans les mys-
tères de la dé( sse, et pour cela passa
par toutes les épreuves que l'on em-
ployait dans ces occasions.
Gérés apprit l'agricidture à Tri-
ptolème , lui donna ensuite un char
tiré par deux dra£;ons , l'envoya par
le'monde pour y établir le lalxjuruge ,
et le pourvut de bled à cet effet. Les
Eleijsiens , qui en reçurent les pre-
miers l'usage , voulurent en consacrer
la mémoire par inie fêle. Gérés en
régla les cérémonies , et commit Tri-
ptolème , avec trois autres personnes
de la ville , pour y présider. Gç char
tiré par des dragons ailés, c'est un
vaisseau sur lequel ce prince porta
des bleds en différentes contrées de
la Grèce , pour apprendre h le semer ,
après l'avoir semé dans l'Attique.
Dans son voyage il échappa heureu-
sement des mains du tyran Lyncus ,
qui, jaloux de sa réputation , voulait
le faire mourir. P' . Lyncus.
« Triptolème, dit Justin, trouva
» l'art d'ensemencer les terres : ce
» fut à Eleusiae (ju'il en produisit
» l'invention ; et ce fut aussi en l'hon-
1) rieur de cette invention qu'on con-
» sacra des nuits pour les initiations. »
Les Athéniens honoraient Tripto-
lème comme un dieu : ils lui avaient
érigé un temple et un autel , et lui
avaient consacré une aire à battre le
bled.
Tripudium ; c'est le mot latin dont
on se servait en général pour expri-
mer l'auspice forcé , c'est - à -dire ,
l'auspice qui se prenait par Je
moyen de$ poulets qu'on tenait dans
TRI
une espèce de cage; à la dififércnce
des auspices qui se prenaient quel-
quefois lorsqu'un oiseau libre venai'
à laisser tomber quelque chose ■!
son bec : et lorsqu'en prenant ;
auspices par les poulets sacré-
leur était tombé du bec queiijt
morceau de la pâte qu'on avait niiv
devant eux , cela s'appelait tripii
diuni solistiviuni ; ce qui était re-
gardé comme le meilleur augur •
qu'on put avoir. Il y avait encore
le tnpudiuiii soniviwn , dont le
nom est pris du son que faisait en
tombant par terre quelque chose <]iie
ce soit , lorsque c'était par accident
et sans avoir été touchée. Alors ou
tirait des présages bons ou mauvais ,
suivant la qualité du son.
Trismégiste , trois fois grand ,
ou Hermès , philosophe égyptieM
qui dans cette langue se nomm;:it
Taiith, était conseiller d'Osiris r -i
d'Egypte, et d'Isis son épouse. O.i
lui attribue 1 • ivention d'une infînilé
de choses utiles à la vie , entr' autre*
de l'écriture , soit ordinaire , soit
hiéroglyphique , des premières lois
des Egyptiens, des sacrifices, de
l'harmonie , de l'astrologie , de la
lutte et de la lyre. Un antre Henné j
traduisit les ouvrages du précède) t
sur la médecine, l'astrologie et li
théologie égyptienne. Ges ouvran s
ne sont pas parvenus jusqu'à nouj.
^.Hermès, Mercure.
Trisna ( M. Slav. ) , ancien ni.it
slavon qui &is^r\\?ie faire unfestin it
la mémoire d'un trépassé. Il ex-
primait par conséquent un usage en
vigueur chez diverses peuplaile-; ,
telles que les Radimitschs , les Kri-
\itschs , les Viattischs , et les Sé\ e-
rains. Ges nations commençaient nar
une tiisna , c.-à-d. , un festin jpiiis
ils brûlaient le corps mort sur un
bûcher; et meltaut les cendres et les
os à demi brûlés dans un vase , ils
l'exposaient sur une colonne près ces
grands chemins.
Trisolympionique, épithète qu'on
donnait aux nthlètes qui avaient rem-
porté trois fois le prix aux jeux oh m-
Tkutbs6e. On 1 a caractérisée pa»
TRI
BHC feram€ éplorée , avant les cht-
veuxahiattus, et hii serpent qui lui
ronge le sein. ( f^'oy. Affliction,
DoiLEUR. ) Hésiode , dans son
poèine intitule' , Le Bouclier d'Her-
cule, nous fait cette description de
b Tristesse , dont les détails sont
peul-ètre un peu trop bas ; « La
» Tristesse , dit-il , se tenait près
• de là , tonte Iwisnée de pleurs ,
» pâle , sèche , défaite , les genoux
- tort gros, et les ongles fort longs.
» Ses narines étaient une fontaine
• <f liumeurs , le sang coulait de ses
» joues ; elle grinçait les dents , et se
•• couvrait les épaules de poussière. »
Triti.v , fille de Triton, après avoir
été prêtresse de Minerve , tut ainjé-e
«le Mars , et de ce coranierce na-
quit Mébnippe qui biitit dans 1 A-
chaïe une ville à laquelle il donna le
nom de sa mère. Les habitants de
cette ville observaient religieusement
l'usage de sacrifier tous les ans à
Mars et à Trilia.
TrarocÉNiE, surnom dé Pallas née
de L'i tète de Jupiter.
t. Triton , fils de Neptune et
d'Amnhitrite, se\on Hésiode , était
M:) demi-dieu marin , dont la ligure
offrait juMpi'aux reins un homme
nageant, et jiiur le reste du corj>s
tm poisson à longue queue. C'était
le trompette du dieu de la nier ,
quil précédait toujours , en annoa-
çant son arrivée au son île sa conque :
quelquefois il est porté sur la surface
des eaux,d"aulres fois il paraît dans
un char traîné par des chevaux
bleus. Au haut des temples de Sa-
turne on plaçait communément la
figure de Triton. Les poètes attri-
buent i'i Triton uii autre olTif« ijue
celui d'être trompette de Neptuue ;
c'est de calmer ks ttots et de faire
cesser les tempêtes : ainsi , dans
Ovide , jN eptune , voulant rappeler
les eaux du déluge , commanda à
Triton d'eni^ler sa conque , au son
de laquelle les eaux se retirèrent. Et
dans f^in:iLe , lorsque Neptune veut
appaiser la tempête que Junon
avait cxcitt-e contre Ence , Triton ,
assistéduneN Téide, fait ses efforts
pour sauver les vaisieauj^ échoués.
TRI ^?7
Les poètes adinettent planVacs
Tritons , avec les mêmes toncti(.<as
et la même figure. On voyait à Ta-
nagre , en Béotie , dans le îempJe
de Racchus , une belle statue d''Ha
Triton , dont les Tanagréens racon-
tiiient ainsi l'origine, au rapport de
Paii^anias : « Les fcmnies les fJ«*s
>; considérables de Tanagrç étaient
» initiées aux mystères de Bacchus :
u im jour étant descendues sur le
« bord de la mer pour se purifier ,
» comme elles étaient dans feau , *in
» l'riton se jeta sur elles. Dtins ce
i> pressant besoin , elles adressèrent
« leurs vœux à tiacchos , qui awssi-
" tôt vint à leur secours , combattit
»» le Triton et le tua. » Paitsanias
expliipie cette fable , en disant qu'un
Triton caché sous l'eau se jetait ster
les bestiaux qui venaient boire ou
fjaître en ce lieu : il attafjuait nïènje
es pêcheurs dans leurs barques. Le*
Tanugréens s'avisèrent de mettre
une cruche de vin sur le bord de la
mer; le Triton, attiré par l'odf-nr,
ne manqua pas d'en venir boire ;
et les fumées du vin kii portant à
la tète , il s'endormit , et se bi"*»
tom.Ler du haut d'une falaise. La
Tanagrécii (jui se trouva là par ha-
sard , l'avant vu , lui coupa la tète
avec sa hache ; et parceqne ri-<Te<-«
avait causé sa mort , on imagina
que Bacchus l'avait tué.
•i. — Marais de Béotie. y. Tri-
ton is.
1. Tritomia. Minerve, sous ce
nom , était adorée chez les Phê-
néatcs.
2. — Surnom de Vénus , portée
par des Tritons.
Tritonide , lac de Libye , sur le»
bords duquel les hahitants célé-
braient , en l'honneur de Minerve ,
une fête annuelle , oii les fiUes , par-
tagées en deux bandes, se battaient
à COUDS de pierres et de bâtons , et
regardaient comme de fausses vierges
celles <|ui mouraient de leurs bles-
sures.
Tritonis , surnom de Minerve ,
élevée sur les bords d'un marais
nommé Triton , eu Béotie.
T&iTUP.vrofiiES , soleuinittf danft
688 T R O
laquelle on priait les dieax pour la
coûservalion des enfants.
TBiTOPAinÉos , un des Dioscures
Anaces. / . Diosctf.ES.
Triumphus , surnom de Tîacchus.
Ïbivsfek Léo, le lion des trois
nuits , périphrase par laquelle les
p'^"ieà expiiuifnt la triple nuit où
Hercule avait été conçu.
TrivïA , .surnom de Diane on
d'Hécate , parceque , dit yarron ,
on la mettait au point oi"i aboutis-
saient trois chemins , ou parce-
qu'elle est la même que la Lune.
Troade , contnie de l'Asie mi-
neure , ainsi nommée de la fameuse
ville deTroie sa capitale. Si on prend
la Troade pour tout le pays soumis
aiLx Trovens , ou pour le royatune
de Priam , elle comprenait prestjue
toute rétondue du pays que l'on en-
tend sous le nom de Mysie, et sous
celui de petite Phryf^ie ; mais si
on le restreint à la province où était
la ville de Troie , et qui était la
ïro;idc propre , elle ne comprenait
que le pn^squi était entre la Dnr-
dauie au nord et au nord oriental ,
le p.'iys des Lélèges à Test méri-
dional , lUellespont et la mer Egée
à l'ouest.
Troie , ville célèbre de l'Asie mi-
neure , sur le bord de la mer. Lao-
mi'don la fit environner de si fortes
niurailies , qu'on attribua cet ouvraf^e
îi Ap<jl'on , dieu des beaux arts. Les
fortes diCTies qu'il fallut faire contre
les vapues de la nier passèrent pour
louvraee de Neptune ; et comme
d; ns la suite les vents ei les inonda-
tions ruinèrent ime partie de ces.
onvraecs , on publia que NepTune
s'était ven^é du pertide Laomédon.
JTor. Neptuke , Apollon , Lao-
II É DON.
Le siège de Troie dura dix ans ;
la dcs'.inée de cette ville , selon
Jfojiièiv, dépendait d'Hector; Troie
devait se défendre tant, qu'il serait
m vie , c'est-à-dire que ce prince
fut son plus grand défenseur. Les
poètes postérieurs à Homère ont
publié fjue la ruine de Troie était
îitlachéc à certaines, fatalités qui
devaient être accomplies auparavant.
T R O
La première était qu'elle ne pour
être prise , s'il n'y avait parmi I
assiégeants un descendant d'Eue
( f^ . AciiiLLE , PYRRiins. ) Secono
ment , il fallait avoir les flècli'
d'Hrroule. {K. Philoctète . ) J
troisième lieu, on devait enlever
Palladium. ( ^''.Palladium.) Il f
lait, quatrièmement , empêcher qi;
les chf Vi'ux de Rhésus ne bussent ci(;
l'eau du Xanthe. {V . RhÉsis.) La
cinquième fatalité était la mort de
Troïle , fils de Priam, et la destruc-
tion du tombeau de Laomédon .
Enfin Troie ne p<juvait être pri^<'
sans que les Grecs eussent dans leur
armée Télèphe , fils d'Hercule f t
d'Augé , alÛé des Troyens. Voyc~
TÉLÈPHE.
A la fin de la dixième année , les
Grecs, lassés d'un si long siège , < t
rebutés de tant d'attaques infrnt -
tueuses , eurent recours à un strata-
gème. Ils s'avisèrent de construire ,
suivant les leçons de Pallas , nu
cheval énorme haut comme une mon-
tagne , comjK>sé de planches de
sapin arlistement jointes ensemble ,
et ils publièrent fpie c'était une
offrande qu'ils consacraient à cette
déesse , pour obtenir un heureu\
retour. On tira ensuite les sold;'
qui devaient être renfermés dan» i
flancs de cet énorme cheval. L ;
Troyens , voyaut'ce colosse sous leurs
murs, se proposèrent de le faire
entrer dans leur tille et de le place r
dans la citadelle. On abat une partie
des nuuailles de la vjlle , on fait
entrer ce monstre fatal , et on le
place à la porte An temple de iMi-
uerve. La nuit suivante , pendant
3ue tout le monde dormait profon-
énient , le traître Sinon va ouvrir
les flancs du cheval, et fait sortir
les Grecs qui y étaient cachés. Sin-
cette fable de V irsÙLe ^Pausanias
s'explique ainsi : « Ge fameux chwal
» de bois était certainement, une
» machine de guerre , propre à ren-
» verser des murs ; ou bien il laut
» croire que les Troyens étaient dos
)) gens stupides , des insensés , «jni
» n'avaient pas ombre de raison. »
On croit que cette machine est celle
qu\,a
T R O
qu ijn 3 depuis appelée aries , on
bélier. D'autres ont dit que les Grec*
fireut récilenient seiiibliuil de se re-
tirer , qu'Us posèrent uae embus-
cade dans une caverne voisine j que
les ïrovens, croyant n'avoir plus
rien à craindre des Grecs , gardèrent
néglipenimeut leurs murailles , et se
livrèrent à la joie et à la débauche ;
que les Grecs cachés escaladèrent
les murs pendant la nuit , tuèrent les
eardes , et ouvrirent les portes à toute
larmée , qui saccagea et brûla la ville
cette même nuit. Voyez Sinon ,
Laocos.
ïr.oÏLE , fils de Priam , tué par
Aciiilie. Les destins avaient arrêté
que Troie ne pourrait être prise du-
rant la vie de ce jeune prince.
Trois, nomi^re nivstérieus cher
les anciers , qui buvaient trois lois
en l'îionneur des trois Grâces , et
crachaient trois fois daJis leur sein
pour détourner les enchantements.
Troïl's Héros, Enée. yirsile.
Efaque , fils de Priam. Ovide.
Tkollen , espèce d'esprils follets,
qui, selon ledémonofirapne Le Loyer
( des Spectres ) , se louent dans le
^ ord en habit de fcmnieon d'homme,
et s'emploient aux services les plus
honnêtes de la maison.
Tromperie., ( /co«o/. ) Elle se
peint belle et riante , présentant
d'un air gracieux une corbeille de
fleurs qui cachent un serpent. Elle
tient derrière elle plusieurs hame-
çons. Ses jambes sont terminées en
queue de serpe^it , pour uiarquer
qu'elle rampe pour s élever et pour
parvenir à ses fins.
Trompette. Il y avait à Corinthe
un temple sous le titre de Minerve
Trompette , Ix'iti par Héeélaiis, fils
de Tvrrhène , pour honorer la mé-
niuire de son père , inventeur de la
trompette. P^. Renommée , Clio ,
ZVIisÈNE. iLtifonne de conque. V .
Triton.
Trompettes , fête et sfjleranité
célébrées chez les anciens Hébreux
et chez les Juifs modernes , mais
avec quelfjue différence.
Elle se célébrait chez les anciens
le premier jour du septième mois
T^mc II.
T R 0
C8n
de l'année sainte , qui était le pre-
mier de l'année civile. Ce mois" s ap-
pelait Tisri , et répondait à la lune
de Septembre. On annonçait le pre-
mier jour de l'année au sou des trom-
pettes. Ce jour était solemnel. Toute
œuvre servile v était défendue ; on
y offrait , au nom de la nation , un
holocauste soleraîiel d'un veau, de
deux béliers, et de sept aan, aux de
l'année , avec les oitrandes de farine ,
de vin , que ion avait coutume de
joindre à ces sortes de sacriKces.
L'£x;riture ne nous apprend point
la raison de l'établissement de cette
fête. Théodoret croit que c'était en
mémoire du tonnerre que l'on avait
entendu sur le mont Sinaï , lorsque
Dieu y donna sa loi. Les rabbins
veulent que ce soit en mémoire de la
déliv. ance d'isa.ic, à la place duquel
Abraham immola uu bélier. Au-
jourd'hui les Juifs ont coutume ce
soir- là de se souhaiter une t»onne
année , de faire meitlrure chère
qu'à l'ordinaire, de sonner de la trom-
pette à trente diverses fois. Léon
de Modène remarque fni'il y a eu
autrefois dispute entre les rabbins
sur le temps auquel le monde a com-
mencé , les uns prétendant que c'é-
tait au printemps , les antres en au-t
tomne ; que ce dernier sentiment a
prévalu , et que c'est sur cela qu'est
fondée la fête des trompettes , qu'on
célèbre au commencement de Tisri ,
qui répond à Septembre. Pendant
cette fête , qui dure les deux pre-
miers jours du mois, le travail et
les allaires sont suspendus. Les
Juifs tiennent par tradition que ce
jour- là Dieu juge les actions de
l'année précédente , et dispose des
événements de celle où l'on va
entrer ; c'est }x>urquoi , dès le pre-
mier jour du mois préccdeut , ou du
moins huit jours avant la fête dci
tix>mpetles , la plupart vaquent aux
œuvres dç pé:iitence et de mortiK-
cation ; et , îa veille , plusieurs se
font donner trente-neuf coups de
Ibiiet , par forme de discipline. Le
premier soir qui commence l'année
et qui précède le premier jc.ir de
Tiîri , ,en revenant de la synagogue;
Cgo
T R O
ils se disent l'un à l'autre ^ Soyez
écrit en bonne année ; et l'autre
** répond , et vous aussi. Lorsqu ils
sont dans leur maison , on sert sur
la table du miel et du pain levé , et
tout ce qui peut ("aire augurer une
année abondante et douce. Il y en
a plusieurs qui vont le matin de ces
deux fêtes velus de blanc à la syna-
gogue , en Signe de pureté et de
pénitence. Parmi les Allemands ,
quelques uus |X)rtent l'habit qu'ils
ont destiné pour leur sépulture. On
récite ce jour- là dans la synagogue
plusieurs prières et l>énédictions par-
ticulières. On v tire soleaiuellement
le Pentateui/ue de l'armoire , et
l'on V lit î à cinq personne.*-, le sacri-
fice qu'on faisait ce jour-là. Ensuite
on sonne trente fois du cor , tantôt
d'une manière fort lente , et puis
fort brusque. Ils disent que c'est
pour faire songer au jugement
de Dieu , |X)ur intimider les pé-
cheurs , et les porter à la pénitence.
Après (|uelques prières , ils s'en re-
tournent à la maison, ils se mettent
à table , et passent le reste du joiu-
h entendre quelques sermons et à
d'autres exercices de dévotion. Les
deux jours de la fête se passent dans
de senil)!ables cérémonies.
Pour se préparer à la fête des
trompettes , ou du commencement
de l'année civile , plusieurs Juifs se
plongent dans l'eau froide , ils cxjn-
fessent leurs péchés et se frappent
la poitrine. Ils s'y plongent entière-
nîent , afin de paraître purs aux
yeux de Dieu. Ils croient que ce
jour-là Dieu assemble son conseil ou
ses anges , et qu'il ouvre ses livres
pour juger tous les homnifs. On
ouvre , selon eux , trois sortes de
livres : le /«V/e de vie , pour les
justes; le litre de mort, pour les
méchants; le fii're des hommes qui
tiennent le milieu , pour ceux qui
ne sont ni tout-à-fait bons , ni tout-
à-fait mauvais. II y a dans les deux
livres de vie et de mort deux espèces
de piges , l'une pour cette vie , et
l'autre pour l'éternité ; car il arrive
souvent que les méchants ne sont pas
châtiés eu cette vie suivaat leurs
î' R G
démérites ; et que les justes y so!
traités avec rigueur , comme s i
avaient encouru la colère de Dici
Cette conduite du Seigneur fai!
selon eux, que l'on n'est jamais s;
de son état , et qu'on est toujoiii»
dans l'incertitude si on est digne d'a-
mour on de haine. Pour ceux qui
ne sont pas tout-à-fait bons ou mau-
vais , ils ne sont écrits nulle pai t ,
disent les Juifs ; Dieu attend jusqu'à»
jour de lexpiation , qui est le dixième
de l'année , s ils se convertiront. Ce
jour-là il porte contre eux son juge-
ment de vie ou de mort , selon leur
mérite.
i'ROP.Ei , surnom de Junon , cen-
sée présider aux triomphes ; céré-
monies où toujours on lui offrait îles
sacrifices. '.,
Tfiop,«ucHt s , surnom donné M
Jupiter , parcequ'il présidait aux
triomphes. Rac. Tropaion , tro^
phée y ^chein , avoir , obtenir.
Troveos , surnom de Jupiter^
(rac. trepein , tourr.er), p3rce<}u'il
mettait en fuite les ennemis. Ou le
prend aussi quelquefois dans le même
sens que Tropauchus.
- Troph.eus. f^. Tkopkuchus.
Trophées. ( V . Victoire , Ba-j
TAILLE. ) Ijca trophées d'armes sont
employés sur les médailles des em-
pereurs , pour désigner les victoires
qu'ils ont remporti.'es.
Sur une médaille de Sévère , dont :
l'inscription porte , Invicto Imp. ,
on voit un simple tronc darbre
orné de différentes armes. Enée ,
dans le onzième livre de V Enéide ,
érige un pareil trophée composé des
dépouilles de Mézence , qu'il con-
sacre au dieu de la guerre.
Les Grecs élevèrent les premiers
ces sortes de trophées pour honorer ;
leurs capitaines qui avaient mis les
ennemis en fuite ; ils ôtaient les
branches du premier arbre qu'ils
rencontraient dans le lieu où la dé-
route était arrivée ; et ne laissant que
le tronc , ils y suspendaient les bou- ;
cliers , les casques, les cuirasses, et '
les autres sortes d'armes que l'ennemi
avait abandonnés en fuyant. Par la
suite , ce peuple , eaflé de ses vie-;
T R O
>irci , ne se contenty pius de simples 1
■opliées qui n"e\istaient que l'espace
e quelques jours ; on en eTi£;ea de
aarbre et de Iron/e. Plutarque
lame , avec raison , ces derniers |
rophées, qui , subsistant touji>urs ,
le servaient qu'à nourrir un désir
le vengeance par le souvenir des ,
uaux soufferts et des injures reçues, j
Trophoril'S , nom d'un oracle j
anieux dans la Béotie , lequel se j
'endait avec plus de cérémonie que I
telui d'aucun dieu , et subsista |
nêiiie long-temps après que ceux de j
3 Grèce eurent cessé. Trophonius,
lont l'oracle portail le nom , n'était
ependant qu un héros , et même ,
ui\aut quelques auteurs, un bri-
and et un scélérat. Il était fils , ainsi
u'A£;auiède, d'Erginus, roi des Or-
homéniens.Ces deux frères devinrent
e £rar;ds architectes : ce furent eux
ui bâtirent le temple d'Apollon à
)elphes , et un édifice pour les tré-
3rs d'Hvriéus. En construisant ce
ernier bâtiment, ils avaient pratiqué
n secret dont eux seuls avaient con-
aissance : une pierre qu'ils savaient
1er et remettre sans qu'il y parût
!ur donnait le moyen de volercnaque
ait l'argent d Hyriéus , lequel , le
ayant diminuer sans qu'on ei'jt ou-
ert les portes , s'avisa de tendre un
iège autour des vases qui renfer-
laient son trésor , et Agamède y fut
is. Trophonius ne sachant cohnnent
dégager , et craignant que s'il était
is le lendemain à la question il ne
couvrît le mvstère,lui coupa la tète.
Seins critiquer cette histoire , qui
mble être une copie de celle qu Hé-
dote raconte au long d'un roi d'E-
pte et de deux firères qui lui vo-
ient son trésor par un semblable
ratagême , on observera que Pau-
nias ne nous apprend rien de Tro-
honius , et qu'il dit seulement que
terre s'étant entr'ouverte sous ses
lieds , il fut englouti tout vivant
s cette fosse , qu'on nomma la
sse d' Agamède , et qui se voyait
s un bois sacré de Lébadée , avec
ne colonne que l'on avait élevée au-
>sus.
sntombeaudemeura quelque temps
T R O 691
dans l'oubli , lorsqu'une grande séche-
resse affligeant la Béotie , on eut re-
cours à l'oracle de Delphes ; mais
Apollon , qui voulait reconnaître le
service que lui a\ ait rendu Tropho-
nius en bâtissant son temple , ré-
pondit par sa Pythie que c'était à
Trophonius qu'i! fallait avoir recours ,
et i aller chercher à Lébadée. Les
députés s'y rendirent en effet , et en
obtinrent une réponse qui indiqua les
moyens de faire cesser la stérilité.
Depuis ce temps on consacra à Tro-
phonius le bois où il était enterré ,
et au milieu de ce bois cm lui éleva
un temple où il recevait des sacrifices
et rendait des oracles. Pausanias ,
qui avait été lui - même consulter
1 oracle de Trophonius, nous en a
laissé luie description fojt ample dont
voici l'abrégé :
« Lébadée , dit cet historien , est
» ime ville de Béotie au-dessus de
» l^lphes , et aussi ornée qu'il y
» en ait en Grèce : le bois sacré
» de Trophonius n'eu est que fort
» peu éloigné , et c'est dans ce bois
» {|u'est le temple de Trophonius ,
» avec sa statue de la main de Pra-
» xitèle.
n Lorsqu'on vient consulter son
» oracle, il faut pratiquer certaines
» cérémonies. Avant de descendre
» dans l'antre où l'on reçoit la ré-
» ponse , il faut passer quelques
» joiu"s dans une chapelle déJiée au
» lx)n Génie et à la Fortune. Ce
» temps est employé à se purifier
» par l'abstinence de toutes les ciioses
» illicites , et à faire usage du bain
» froid , car les bains chauds sont
» défendus ; ainsi on ne peut se lu-
» ver que dans l'eau du ilenve Her-
» cine. On sacrifie à Trophonius et
» à toute sa famille, à Jupiter sur-
u nommé Roi, à Saturne, à une
>» Cérès Europe, qu'on croyait avoir
» été nourrice de Trophonius ; et
» l'on ne vit que de chairs sacrifiées.
» Pour savoir si Trophonius troii-
» vail bon qu'on descendit dans son
» antre , il fallait consulter les en-
B trailles de toutes les victimes , sur-
» tout celles du bélier qu'on iumio-
)» lait en dernier lieu. Si les aus-.
692
T R O
pices étaient favorables, on menait
> le consultant la nuit au fleuve Her-
> cinc , où deux enfants de douze ou
> treize ans lui frottaient tout le
n corps d'huile. Ensuite on le con-
> duisait jusqu'à la source du fleuve ,
et on l'y faisait boire de deux sortes
» d'eau , celle du Léthé qui effaçait
> de l'esprit toutes les peiisées pro-
> fanes , et celle de Mnûinosjne qui
» avait la vertu de faire retenir tout
» ce qu'on devait voir dans l'antre
> sacré. Après tous ces préparatifs
i) on faisait voir la statue tfe l'ropho-
nius , auquel il fallait adresser une
) prière. On était revêtu d'une tu-
>« nique de lin ornée de bandelettes
> sacrées ; ensuite de quoi on était
conduit à l'oracle.
» Cet oracle était sur une mon-
» tagne, dans une enceinte de pierres
blanches sur laquelle s'élevaient des
obélisques d'airain. Dans cette en-
ceinte était un'e caverne en forme
» de four , taillée de main d'homme.
Là s'ouvrait un trou assez étroit ,
où l'on ue descendait point par des
decrés , mais avec de petites
> échelles. Lorsqu'on y était des-
» cendu , on trouvait encore une pe-
tite caverne dont l'entrée était
> assez étroite ; on se couchait à
terre , on prenait dans chaque
> main une certaine composition de
miel qu'il fallait nécessairement
porter ; on passait les pieds dans
l'ouverture de cette seconde ca-
verne , et aussi-tôt on se trouvait
entraîne au dedans avec beaucoup
» de force et de vitesse.
» C'était làquel'avenirsedéclarait,
» mais non pas à tous de la même ma-
» nière : les uns voyaient , les autres
» entendaient. On sortait de l'antre,
■5> couché à terre , comme on y était
■n entré , et les pieds les premiers.
» Aussi-tôt on était mis dans la chaise
» de Mnémosvne, où l'on demandait
« au consultant ce qu'il avait vu ou
» entendu : de là on le ramenait en-
» core dans la cliapelle du J)on Gé-
it nie , et on lui laissait le temps de
V reprendre ses sens. Enfin il était
« oblii^é d'écrire sur un tableau tout
» ce t^ii il avait vu ou entendu , ce
T R O
» que les prêtres apparemment infer-
»» prêtaient à leur manière. >»
Ce pauvre malheureux ne pouvait
sortir de l'antre qu'après avoir été
extrêmement effrayé ; aussi les an-
ciens tiraient de la caverne de Tro-
plionius la comparaison d'une grande
frayeur , comme il paraît par pin-
sieurs passages des poètes, et entr au-
tres d'Aristophane. Ce qui augnv n-
tait encore 1 horreur de la caverne ,
c'est qu'il y avait peine de mort piiir
ceux qui osaient interroger le dita
sans les préparatifs nécessaires.
Cependant Pausanias assure qu'un
seul houmie y avait péri. C'était un
espion que Démétrius y avait en-
voyé pour voir s'il n'y avait point
dans ce lieu saint quelque chose f ■;
fût bon à piller. Son corps fut tr*.
loin de là , et il y a apparence '^
son dessein étant découvert , Jcs
prêtres le massacrèrent dans l'antre
même , et le firent sortir par qiu 1-
que issue par laquelle ils entraient
eux-mêmes sans être apperçus.
Pausanias ajoute à la fin : « Ce
» que j'écris ici n'est pas fondé >nr
» un ouï-dire : je rapporte ce (jne
» j'ai vu arriver aux antres , et ce
» qui m'est arrivé à moi-même; car,
» pour m'assurer de la vérité, j .li
» voidu descendre dans l'antre et
» consulter l'oracle. »
« Quel loisir, dit Fontencl
u dans son Traité des Orad
» n'avaient pas les prêtres penu
» tous ces difterents sacrifices qi
» faisaient dans l'antre ! car as^'
» ment Trophonius choisissait
» gens , et ne recevait pas ton!
» monde. Combien toutes ces al'
» tiens , ces expiations , ces vo\;i-
» nocturnes , et ces pass;iges <î
» des cavernes étroites et obscui <
» remplissaient-ils l'esprit de supi .
» tition et de crainte ! combien lie
» machines pouvaient jouer dans c -
» ténèbres I L'iiistoirc de 1 esp
» de Démétrius nous apprend 'j
» n'y avait pas de-siireté dcms la:!
» pour ceux qui n'y af^portaient 1
» de bonnes intentions, et, de pi
» qu'outre l'ouverture sacrée qn i t
» copnue de tout le monde, l'ar
T R O
» en avait une secrète qni n'était
»> connue que des prêtres. Quand
» on s'y sentait entraîné par les
» pieds , on était sans doute tiré par
» des cordes ; et on ne pouvait sen
» assurer en y portant les mains ,
» puisqu'elles étaient embarrassées
» de ces compositions de miel qu il
» ne falbit pas lâcher. Ces cavernes
M pouvaient être pleines de par-
i» mms et d'odeurs qui troublaient
» le cerveau ; ces eaux de Létlié et
M de Mnémosvne pouvaient aussi
>• être préparées pour le même effet.
» Ou ne dit rien des spectacles et
I» des bruits dont on pouvait être
» épouvanté ; et quand on sortait
M de là tout hors de soi , on disait
» ce qu'on avait vu ou entendu à des
gens qui profitaient de ce désordre,
» le recueillaient comme il leur plai-
» sait, y chanj^eaient ce quils vou-
» laient ,ou enfin en étaient toujours
» les interprètes.
Tkos, fils d'Erichthonius, donna
son nom à la viMe de Troie , qu'on
appelait auparavant Dardanie. Ayant
fait plusieurs conquêtes sur ses voi-
sins , il envoya son fils Gan)'mède ,
accompagné de quelques uns de ses
pniis , en Lydie, pour offrir des sa-
crifices dans un temple consacré à
Jupiter. Tantale, qui ignorait le des-
sein de Tros , fit périr le jeune Ga-
n\ mède : ce fpiifutcaused'une longue
Eucrre entre ces deux princes et leurs
descendants. Homère dit que Jupi-
ter, pour consoler Tros de l'enlève-
ment de son fils , lui fit présent de
f )rt beaux chevaux. /^.Ganïmède ,
Tantale.
Troupeaux de moutons ou de
BŒUFS, f^. Admète , Ajax , Apol-
1.0N , Argus , Cacus , Mercure ,
PoLYPHÈME.
Troyens , Troja , jeux qui se pra-
tiquaient à Rome dans le Cirque par
les jeunes gens de la première con-
dition, qui couraient à cheval , di-
visés par escadrons , et figuraient un
combat. Eiiée en fut l'inventeur en
Sicile pour exercer son fils Ascngne
et les jeunes Troyens de sa suite.
JEnéid. liv. 5. Auguste remit ces
jeux en vigueur; et les Rjamaios les
T R U
695
consenèrent long-temps après lui.
I . Truie. Cet auinialétuit la victime
la plus ordinaire de Cérès et de la
déesse Telius. On sacrifiait à Cybèle
une truie pleine. Lorsquon jurait
quelque alliance , ou qu'on faisait la
paix , elles étaient confirmées par le
sang dune truie ; c'est ainsi que
Virgile représente Romulus et Ta-
tius se jurant une alliance éternelle
devant l'autel de Jupiter , en immo-
lant une truie , cœsd porcd.
2. — Qui sert de présage à Enée.
Ce prince , au rapport de Denys
d' Halicamasse , avait appris de
I oracle de Dodone que, lorsfju'il serait
arrivé en Italie , il devait prendre
pour guide un animal à quatre pietls ,
et que dans l'endroit où cet animai
serait tombé de f;itigue , il devait j
bâtir une ville. Au sortir des vais-
seaiLX , comme il se préparait à faire
un s.icrifice , une truie pleine et prête
à faire des petits qui devaient être
immolés , rompit ses liens lorsque les
prêtres s'en saisissaient pour com-
mencer le sacrifice, et , s'élanl échap-
pée de leurs mains , se mit à traver-
ser la campagne. Enée comprit rpie
c'était là le guide annoncé par l'orai le,
et le suivit de loin avec quelques uns
de ses compagnons, de peur de l'eff::-
rouclier , et de le détourner de la
voie marquée par les deslins. La truie
s'éloigna de la mer d'environ vingt-
quatre stades, et gagna le sommet
d'une colline où elle tomba de lassi^
tude. Enée, réfléchissant sur la situa-
tion de ce lieu peu commode , dou-
tait s'il devait obéir à l'oracle , lors-
qu'il entci-dit une voix qui venait du
bois voisin , sans appercevoir per-
sonne : cette voix lui ordonnait de
bâtir au plutôt une ville en cet en-
droit; que les destins réservaient aux
Troyens un établissement plus con-
sidérable , après qu'ils auraient de-
meuré dans celui-ci autant d'années
que la truie ferait de j^etits. Enée
obéit à la voix céleste , et bâtit là sa
ville de Lavinium. Le jour d'après ,
la truie mit bas trente petits : ce qui
apprit à Enée que, trente ans après,
les Troyens bâtiraient une ville plu».
considérable.Eaéc immola .^ ses dieitx.
Xx i-'
^94
T U C
Pénates , sur le lieu niénie , la mcre
avec SCS trente petits. V . Lavimum.
TschectÉas ( M. Ind. ) , secte de
brahaiines, ainsi nommés parcequ'ils
honorent prirticulièreinent un dieu
iioiMuié 'J'schecti , quils regardent
coniiiie bien supérieur à Brahma ,
à Wislinou , et à Ixora. Ils ont en-
core cela de particulier, qu'ils u"a-
joutént point foi à tout ce qui est
rapporté dans le livre de la loi ap-
pelé l^ eiLani , et ne reconnaissent
point d'autre preuve ni d'autre au-
torité que leurs sens. Cette secte, qui
choque trop ouvertement les opinions
reçues , est aussi peu considérable que
peu accréditée.
TsCHERNOBOG , OuTsCHERNOY-BoG.
( M. SI. ) Quelques Slavons Va-
raifines reconnaissaient cette divinité
pour malfaisante, et lui faisaient des
sacrifices où le sang était toujours ré-
pandu. Les prières qu'ils adressaient
à ce dieu étaient lugubres*, et les vic-
times jetaient l'effroi dans les cœurs.
Il paraît que ce dieu répondait à
l'Arimane des Perses. Les Alle-
mands traduisent ce nom par le
dieu noir.
TscHouno - MoRSKOE , monstre
marin. ( M. SI. ) Il était subordonné
nu roi de la mer ; quelques uns le
prennent pour un Triton , et lui at-
tribuent'l'emploi de cette divinité
subalterne. Il paraît qu'il était re-
présentée sous la forme la plus hi-
deuse et la plus bizarre.
TscHOUR ( M. SI. ) , divi ité qui
présidait aux arpentages. Louions
SoJ)^' la prend dans ses poésies pour
un dieu défenseur des champs et
des terres labourées , et la compare
au dieu ï'erme des Romains.
TsE-Fu ( M. Chili.), père doC'
leur , titre qui distingue le bonze
qui préside aux confréries dévoles
de jeûneurs.
TSUIQUAM. ( i>/. Chili.) VOY.
Cang-Y.
TuBiLLSïRE , fête que les Ro-
mains célébraient au mois d'Avril.
On purifiait les trompettes militaires
en sacrifiant un agneau femelle i l'en-
trée du temple de Saturne.
ïuccu , TcciA, ou TuTiA , ves-
T T] R
taie qui , accusée d'avoir violé son
serment , prouva son innocence en
puisant île l'eau dans un crible qu'elif:
porta du Tjbrc au temple de Vesta.
Pline place ce fait Tan de Roine
519, lorsqu'on ferma pour la pi( -
micre fois depuis Nnma le temple de
Janus. La maison CrivelU, en Italie ,
avait ingénieusement pris pour ses
armes une vestale avec un crible.
TuCHEFLI , ou Tli-CHEKl ( M.
Chili. ) , nom sous lequel les Tar-
tares Tumels adorent le dieu Foc.
V. FoÉ.
TuisTOiS {M. Ceh.), dieu né de
la Terre, ou de Tisou Tuis, le dii u
suprême, que les Germains, au rap-
port de Tacile , céléjjraient dans
leurs vers. Il donna des lois aux Gr: -
mains, les poliça, établit parmi fi;:v
des cérémonies religieuses , et lut
miâ après sa mort au rang des dieux.
Une des principales cérémonies do
son culte était de chanter ses louan::i s
mises en vers. César cxoil que c'était
le même que Pluton.
Tumulte , dieu guerrier , fils de
Mars.
TuPAN, nom du tonnerre chez \ci
peuples du Brésil. Quoique les voya-
geurs n'aient remarqué chez eux au-
cune trace d'idées religieuses, et que
leur langue n'ait pas même de mut
qui exprime le nom de Dieu , cepen-
dant ils attachent au tonnerre quel-
que idée de puissance, et non seule-
ment le redoutent , mais croient tenir
de lui la science de l'agriculture.
TuRMS , nom étrusque de Mer-
cure, qui paraît revenir au mot i^((,r,
flambeau, et désigner l'astre qui ré-
pand la chaleur et la lumière.
TuRNUs , roi des Rutules , fils de
Daunus et de Vénilie, et neveu d( la
reine Amate, fut élevé dans le palaii
de Latinus , et se flattait d'épou^r
la princesse Lavinie. Mais les dieux ,
par d'effrayants prodiges, s'oppo-
saient à cette union. Turnus , vûya;,t
qu'on lui préférait Enée , se met à !a
tète des Rutules , et porte la guerre
au sein du Latium. Après deux I a-
tailles perdues contre les TroAen,:-,
il consent à un combat singulier ave
Enée, et demande à Latiuus «jua
T U T
Lnvinie soit le prix de la victoire.
Lf coniFmt s'enpyre ; ïiirans épuise
ses forces en lançant à son rival une
pierre énorme qui sei-vait de borne
à un cliiimp; il est blessé à la cuisse ,
tombe et demande la vie ; mais le
souvenir du jeune Pallas , immolé
par le Rutule , rend sourd à ses
prières Enée, qui lui plonceson épée
cnus la gorpe , et s'asîure par la mort
de son rival l'empire du Latium.
TuRRiGERA, Ti'RRiTA , surnom de
C\ hèle , représentée avec une tour
sur la tête.
TrscuLus , fils d'Hercule , donna
son nom à cette pariie de l'Italie qui
depuis fut appelée Tyrrhénie. f^.
ï'ïKrtiÉxus.
TuTANcs, dieu, selon Varron ,
qu'on invoquait entre les dieux tuté-
laires , pour être préservé de tout
mal.
TuTELA. On a découvert à Bor-
deaux les restes d'un ancien temple,
avec une inscription à la déesse Tu-
tela que l'on croit avoir été la patrone
de cette vil!e, plus particulièrement
d s né£;ociants qui commerçaient sur
les rivières. Ce temple , qu'on nomme
eiicore aujourd'hui les Piliers de
Tiitèle , était un péristvie oLIons; ,
dont huit colonnes soutenaient cha-
que face , et six les deux extrémités :
chacune de ces colonnes était si haute
cpi'elle s'élevait au-dessus des plus
hauts édifices de la vi'ie. Louis X! V
fit abattre les voûtes de ce temple
que le temps ?vait déjà fort endoni--
inagées , pour former l'esplanade qui
est devant le château Trompette.
On donnait aussi oe nom à la statue
du dieu ou de la déesse qu'on met-
tait sur la proue d'un vaisseau pour
en être la divinité tutélaire.
TutÉlAip.es. I! est parlé, dans les
anciens auteurs , des dieux tutélaires
sous différents noms. On ne peut
encre les dislinsner des dieux pé-
nates ; car ils avaient tous les mêmes
fonctions , qni étaient de défendre et
conserver la patrie. Il paraît pour-
tant que la qualité de dieu tutélaire
avait la jirééminence sur les pénates.
C'étaient des grands dieux qui pre-
naieul soin d un peuple dont ils
T Y D 69Î
étaient principalement honorés
comme les patrons du lien. Telle
él-.iit Minerve à Athènes , Jimon à
Samos et h Carthape, M.irs dans la
'l'hrace , Vénus à Paphos et à C v-
thère. Les Romains , dit Macrobe ,
avaient un dieu tutélaire ; et quand
ils assiéfjeaient quelques villes , dit
Pline , ils faisaient évoquer par un
prêtre le dieu tutélaire de cette
ville , en le priant de se retiier ehex
eux , et Ini promettant de 1 honorer
plus qu'il ne l'était dans sa propre
ville, f^. TuTANLS, TuTELlKA.
Tu TELE. ( Iconol. ) La firrnre
d'une ^srave matrone qni tient nn
livre où est écrit , Computa , sup-
putez , et sur lequel sont des balances ,
exprime la justesse et l'éqnité re-
quise dans l'administration des biens
d'un pupilc. Le soin personnel , qni
n'est pas moins important que le
précédent , est inditjué par ie dra-
peau dont cette fipure couvre un
berceau dans lequel dort un en-
fant. La vigilance requise dans un
tuteur , est symbolisée par le coq.
TuTELlNi, TuTILINA,TuTtn.lNA ,
Tltela , divinité romaine qui veil-
lait à la conservation des moissons et
des fmitsde la terre déjà recneillis,
sur-tout contre la Grèce. Aussi la
représentait- on dans l'attitude d'une
femme qui ramassait les pierres qne
Jupiter venait de faire pleuvoir. On
lui avait érigé des statues, dos autels
et un temple sur le mont Avenlin.
Tybre. f^oy. Tibre.
TvBRis , guerrier dont i! est ques-
tion d;>ns V Enéide.
1 . TvcHÉj nom grec de la Fortune.
2. — Une des filles de l'Océan ,
qni jouaient avec Proserpine , lors-
qu'elle fut enlevée.
3. — L^ne des Hyades.
TïCHis, nn des quatre dieux Lare».
F'. Anachis. J
Tychius , habile artiste qui fit le
bouclier d'Ajax.
TvcHON, un des dienx de l'im-
pureté.
TïDÉE , fils d'Œnée, roi de Ca
Ivdon.et d'Eurybée , ou d'Althée,
fut banni de sa patrie pour avoir tué
par mégarde soa frère Ménalippus ;
Xi 4
696
T Y N
M se retira à Argos auprès d'Adraste ,
qui lui donna en uianuge 5a fille
3Jcipliiie , dont naquit le 'Vaillaiit
Diomèdc. Cette alliance lengagca
dans la querelle de Polvnice, qui
était comme lui gendre d'Adraste ;
il tut un des chefs de l'armée des
Argiens contre ThèLes. Adraste ,
avant de se mettre en campagne ,
envoya ï}dce vers Etcocle , pour
tâcher d'accommoder les deux frères.
Pendant le séjour qu'il fit dans
l'hèhes , il prit pari à divers jeux
et combats qui s'y donnaient pour
«■xercer la jeunesse : il vainquit sans
peine les Thcbains et gagna tous les
prix , car Minerve lui prêtait son
secours, <\i{ Homère. Ceux-ci, en
étant indignés , dressèrent des em-
bûches à Tydée , et envoyèrent sur
le chemin ci'Argos cinquante hon)mes
J>ien armés, qui se jetèrent lâche-
ment sur lui. Tydée se défendit avec
tant de courage , assisté d'un petit
nondire d"ani:s , qu'il tua tous les
Théhains, excepté un seul qui fut
épargné pour porter à Thèhes la nou-
velle de leur défaite, l'.urypyde dit
que « Tydée savait moins manier la
» parole que les armes : habile dans
» les ruses de guerre , il était infé-
« rieur à son frère Méléagre dans les
» autres connaissances ; mais il l'é-
» galait dans l'art militaire , et sa
»> science consistait dans ses armes :
» avide de gloire , plein d'ardeur et
»> de courage , ses exploits faisaient
>» son éloquence. » Après beaucoup
d'actions de valeur , il fut tué devant
Thèbes , comme la plupart des géné-
raux. Homère dit qu'il périt par son
imprudence ; mais ApoUodore ra-
conte qu'ayant été blessé par le Thé-
liain Ménalippus , Tydée devint si
furieux qu'il déchira à belles dents
ia tète de son ennemi. Minerve, qui
avait voulu le secourir, fut si offensée
de cette action barbare, qu'elle l'a-
bandonna et le laissa périr.
TïDiDÈs, Dioniède , fils de Tydée.
Tymaisdra. K. Egypius.
Tyndare, fils d'Œbalus roi de
Sparte, et de Gorgophone fille de
Persée , devait naturellement suc-
céder ù son pèrej mais Hippocoon
T Y P
son frère lui disputa la couronne , .
l'obligea de se retirer en Messénic ,
jusqu'à ce qu'il fut l'établi sur Je
trône par Hercule. Il épousa Léd;i ,
dont il eut quatre enfants, Pollux « t
Hélène, Castor et Clylemnestre. (>i;
dit que Tyndare fit faire une stutie
ce ^ énus avec des chaînes an-.
pieds, pour donnera entendre com-
bien la fidélité des femmes envn .
leurs maris doit être inviolable , <
selon d'autres , pour se venger
Véiuis , à qui il imputait l'inconli-
nence de ses filles. Lorsfju'il vit que
sa fille Hélène était recherchée f n
mariage par plusieurs princes de la
Grèce , il assembla tous les préten-
dants, immola un cheval en leur ji ■ -
sence, et leur fit prêter serment ri
la victime, que tous vengeraient 1
lène et son époux , s'il arrivait jau;
que l'un ou l'autre fut outrai-.
/•' . LÉOA , HÉlÈKE , CLYTEMNESTiX,
Castor et Pollcx.
TvND ARIDES , Castor et Pollux ,
ou les descendants de Tyndare. Au
siiis;. c'est Castor.
Tyndaris, Hélène, fille deTyndi'.re.
'i'YPAi , soleninité grecque mcii-
tionnée par Hésychius , mais sans
détail.
Types ( Iconol. ) , figures de di-
vinités, de génies et autres symboles
qui sont sur les médailles. Rac. Ty~
plein , frapper.
Typhée, ou TyphoÉe , un des
géants qui voulurent détrôner
Jupiter; il était fils de la Terre et
de Titan, il avait cent têtes , dit
Pindare , et firt élevé dans un
autre de Cilicie. On le confond avec
Tvphon. On dit qu'il se sauva seid
dans la défaite des autres géants , et
qu'ensuite il recommença la guerre
contre Jupiter ; mais enfin il fut
vaincu et accablé sous les rochers de
l'isle d'Inarime , aujourd'hui Ischia ,
vis-;\-vis de Cumes. Avant sa clé-
faite, éjjris de Vénus, il la pour-
suivit jusques sur les bords de l'Eu-
phrate. Elle ne lui échappa que par-
ceque deux poissons la passèrent
avec son fils à I autre bor<l. Ces deux
poissons furent mis depuis au nom-
bre des s^nes du zodiaque.
T Y P
Typhis , fils de Neptnne , c.-à-d. |
' ': marin, fut le pilote f[ui cou- 1
t le vaisseau des Arf;onautes.
t mort de maladie à la cour oe
Livcus , dans le pays des Marvandi-
niens , le célèbre Ancée prit sa
place.
I . TïPHON, géant fameux. « Junon,
» indignée, dit Homère , de ce que
» Jupiter avait mis Pallss au monde
n sans le secours d'une femme, con-
>> jm-a le ciel, la terre et tous les
» dieux, de lui permettre d'enfanter
M aussi sans commerce avec aucun
» dieu ni aucun homme ; puis ,
» avant frappé la terre de sa main,
M elle eu lit sortir des vapeurs qui
» formèrent le redoutable Tvplion ,
>» monstre à cent têtes. De ses cent
j> bouches sortaient des flammes dé-
» vorantes et des hurlements si hor-
» ribles, qu'il efhasait égaiement et
» les hommes et les dieux. Son corps ,
>» dont la partie supérieure était cou-
>• verte de plumes et l'extrémité
)» entortillée de serpents , était si
« grand , qu'il touchait le ciel de sa
» tète. Il eut pour femme Echidna,
» et pour enfants la Gorgone , Gé-
» r yon , Cerbère , 1 Hvdrc de Lerne ,
>» le Sphinx , et tous les monstres Je
» la fable. Typhon ne fut pas plutôt
» sorti de terre , qu'il résolut de dé-
» clarer la guerre aux dieux, et tle
» venger les géants terrassés. I! s'a-
» vança donc vers le ciel , et épou-
» vanta «i fnrt les dieux par son lior-
» rible figure , qu'ils prirent tous la
» fuite eu Egvpte. Jupiter lui lança
» un coup de foudre , mais qui ne
M fit que Tefileurer. Le géant à son
>» tour a^ant saisi Jupiter au milieu
» du corps, lui coupa les bras et les
» jambes avec une faux de diamant,
>» et le renferma ensuite dans un
» antre sous la garde d'un monstre
>» moitié fille et moitié serpent. iMer-
» cure et Pan, asant surpris la vici-
>» lance de ce gardien , rendirent à
» Jupiter ses bras et ses mains. Alors
» le dieu reprit ses forces, et, monté
>> sur un chariot traîné par des che-
» vaux ailés , poursuivit Tvphon
» avec tant de vivacité , et le frappa
» si souvent de ses foudres , qu'il le
T Y II &ç}7
» terrassa enfin et létendit sur le
» mont Etna , où le géant , de rage ,
» vomit continuellement des flam-
» mes. »
On croit que Typhon était frère
d'Osiris ; peu content de son par-
tage, il en conçut contre son irère
une haine qui ne «éteignit qu'à la
mort qu'il lui donna. Orus , fils d O-
siris , vengea la mort de son père , et
délivra l'Egypte de ce cruel tyran.
Les cent tètes que la fable lui donne
montrent qu'il avait sa attirer à son
parti les meilleures tètesde l'Egypte;
les serpents qui étaient au bout de
SCS doigts et de ses cuisses marquaient
sa souplesse et son adresse ; son corps
c^'Uvert de plumes exprimait la ra-
pidité de ses conquêtes ; par l'énorme
grandeur de .'a taille , on apprenait
(ju'il avait poussé ses conquêtes jus-
qu'aux extrémités de l'Egypte, et, par
le feu qui sortait de sa bouche, qu il
portait le ravage par-tout où il pas-
sait. On le représentait quelquefois
sous la figure d'un loup, quel<[uefoii
sous celle d'un crocodile , ou d un
hippopotame, à cause de sa ressem-
blance avec ces animaux également
redoutables par leurs artifices et par
leurs cruautés. F. Pïxhos, Oeis,
Osi*is.
3. — L^n des noms de Priape.
TvR ( Mvlh. Celt.), divinité in-
férieure qui présidait particulière-
ment aux c-onibats. Ce dieu joignait
la prudence à la bravoure : voici
un trait qui ne prouve guère qu'en
faveur de la dernière. Les dieux vou-
lurent un jour persuader au loup
Feiiris de se laisser attacher ; mais
celui-ci , craignant qu'on ne voulût
plus le délier , refusa constamment
de se laisser enchaîner, jns<^|u"à ce
3ue Tyr eut mis sa main en Sage
ans la gueule de ce monstre , qui ,
se voyant trompé , emporta la main
du dieu, à l'endroit nommé, pour
cela, V arliculudon du loup.
Tyrabnie. ( Icon. ) On la peint
sous la figure d'une femme pâle ,
et dont la vue égarée signifie que
cet odieux excès d'injustice et de
cruauté est toujours accompagné
de trouble et d'alariue. Sa couronoe
6q5
T Y R
est de fer, son sceptre est une t'pe'e
?iue : elle a une cuiiiisse, pn-seiite
un joug , et sa robe est tacJiée de
sang.
TrRBÉ , fête que les Acht'ens
ccléhraient en l'honneur de Bac-
clius , et dans laquelle toîit se pas-
jail avec trouLlo et coulùsion. Rac.
2]yrhè, Irouhle.
I'yre, sorte d'instrument dont les
Lappons se t^enent pour leurs opé-
rations magiques. Schtfj'er nous
ea fournit la description. « Cette
» T3 rt' n'( st autre chose qu'une houle
>» ronde de la grosseur d'une noix ,
» on d'une petite pomme, faite du
» plus tendre duvet, polie par- tout ,
» et si légère qu'elle >einhle creuse.
» Elle est dune couleur mêlée de
» jaune, de verd et de eris , qui tire
> un peu plus sur le jaune. On assure
» que les Lappons vendent cette tyre;
» <niVlle est counne animée , et
» qu'elle a du mouvement ; en telle
» sorte que celui rpi l'a achetée
» la peut envoyer sur qui il lui pla)t.
» Cette tyre va counne un tour-
» hillon. S'il se rencontre en son
>) clieniin quehjue chose d'animé,
» cette chose reçoit le mal qui était
» préparé pour une autre. »
Tyrien, surnom d'Hercule fftloré
à 'Tyr.
ïïRiMNus , divinité de Thya-
tire , ville de Lyiiic. Ce dieu avait
Son temple dans la ville, comme pour
li! garf.er. On cclchrait des jeux
puhlics en son honneur.
Tyro , fille du célèbre Salmonée :
devenue amoureuse du divin fleuve
Enipée , dit Homère, le plus beau
de tous les fleuves qui arrosent les
campagnes , elle allait souvent se
promener sur ses charmantes rives.
JNeptnne, prenant la figure de ce
fleuve , profita de l'erreur de cette
belle nymphe à l'embouchure du
fleuve, dont les eaux, s'élevant comme
vue montagne et se courbant comme
T Z A
une voûte, environnèrent et cou-
vrirent ces deux amants. Il eut d'elle
les dernières faveurs , après lui avoir
inspiré un doux sommeil qui l'em-
pcclia de le reconnaître. A son
réveil , le dieu lui annonça qu'au
bout de l'année elle mettrait au
monde deux beaux enfants, qui se-
raient tous deux ministres du crand
Jupiter. Ce furent Péiias et Kélée,
dont l'un régna à loichos, et l'autre
à Pylos. Après cette aventure, 'l'yro
éj)ousa Crétliéus , de la race des £0-
lides , dont elle eut Eson , Phérès et
Amithaon-
TyrrhÉniess, anciens habitants
de la Toscane. La fable des nau-
tonniers tyrrhéniens changés par
Pacchus en monstres marins ( O^ndc )
indique que ces peuples se sont ap-
pliqués dès les premiers temp* à
la navigation.
1 . Tyrf.hénus , intendant des ber-
gers du roi Latinus , protégea la
hiite de Lavinie dans les bois ; après
la mort d'Enée , lui bîitit une ca-
bane connue de peu de personnes ,
lui garda un secret inviolable . et la
présenta au peuple , lorsque les soup-
çons de la nation forcèrent Ascagne
de la faire chercher pour sa justifi-
cation. 1^'. Lavinie.
2. — Filsd'Atvs, donna son nom
à une contrée de fltalie cù il avait
conduit une colonie de Lydiens ,
dont les descendants furent extrê-
mement superstitieux.
Tyrkhides , enfants de Tyrrhus.
Tyrrhus, gardien des troupeaux
du roi Latinus. Un cerf qu'il avait
apprivoisé , ayant été tué par As-
cagne , fut la première cause de la
giierre entre les Troyens et les La-
tins, f'irg.
TvRSis. On donnait ce nom au
palais de Saturne.
Txar-Morskoy , roi de la mer,
( M. SI. ) , vraiseniblableuient le
Neptune des SlavOQS.
U L L
U L Y
699
U
XJbsola , temple saxon où Ir peuple
adorait Thor , Woden et Frisco.
UcalÉgon , lin des- principaux
Tro\ ens que son grand ù^t' enjpèciia
de-combat Ire contre les Grecs.
UdÉe , père d'Euripe , un des
ancêtres de Tireàias.
j IjLivJL { M. Mah.) , nom ?éné-
[rique par lequel on «'ésigne en Ttu:-
Iqiiie le corps des ministres de la re-
lijlioii. Cette espèce d'hiérarchie
tient beaucoup plus au gouverne-
ment politique qu'à la relifiion , qui
n'a presque ni rites ni cérémonies
extérieures. Le muphti , qui repré-
sente Mahomet , est le chef de 1 IJ-
lénia.S;i jurisdiction s'étend par tout
l'empire pour ce qui regarde la reli-
ifion et la jurisprudence. I! a sons lui
deux cadileskcrs, dont l'un est le
chef de la justice en Asie , et l'autre
l'est en Eup)pe. Après eux sont les
moilaks , qu'on pourrait comparer
aux m'tropolilains ; les cadis , qui
sont comme les évêques ; les émaums ,
idont les fonctions ont de la ressem-
blance avec celles des curés ; et les
imans , qui sont comme les simples
prêtres. Il va cette différence pour-
tant , que ces mêmes ministres de la
religion musulmane , en Turquie ,
composent aussi toute la magistra-
ture, et que leur jurisdiction spiri-
tuelle est fort peu de chose en com-
paraison de celle qu'ils exercent à
titre de juges ,et de magistrats.
Uurs , sahibre , surnom d'A-
pollon.
ULrxÈs, P^. Ulysse.
Uller ( i>/. Scand. ), onzième
dieu , fils de Sifia, beau-fils de Thor.
li possédait tontes les qualités bril-
lantes des héros ; aussi linvoquait-on
dans les duels. Il tire les flèches , et
court en patins avec tant de promp-
titude , que personne ne peut com-
battre contre lui.
UtTOR , x'engeur, surnom de Ju-
piter et de Mars.
U LTRicEs Deje , les déesses vert-
geresses , les Furies.
Ulysse , roi des deux petites isles
de la mer Ionienne, Ithaque et Dii-
lichie, était fils de Ijaèrte et d An-
ticlée. Lorsqu'il vint au montie , son
grand -père Autolycus fut prié de
lui donner un nom : « J ai été , dit-
» il , autrefois la teneur de mes cn-
» nemis , jusqu au bout de la terre :
» qu'on tire de là le nom de cet
» enfant ; qu'on l'appelle Ulysse ,
» c.-à-d. , qui est craint de tout le
» monde. » { Rac. Odussein , ro-
dûuter. ) C'était un prince éloquent ,
fin , rusé , artificieux ; il contribua
bien autant par ses artifices à la prise
de Troie , que les autres généraux
grec5 par leur valem-. Homère lui
donne cet éloge , que pour le conseil
il pouvait être compaié à Jupiter
même. Il n'y avait que peu de temps
qu'il était inarié avec la belle Péné-
lope , lo<-s<ju'il fut question de la
guerre de Troie ; l'amour qu il avait
pour celte jeune épouse lui fil cher-
cher plusieurs moyens pour ne pas
l'aijandonner , et pour sexempler
d'aller à cette guerre. Il imagina de
contrefaire 1 insensé ; et pour faire
croire qu'il avait l'esprit aliéné , il
s'avisa de la!>ourer le sable sur le
bord de la mer avec deux bêles de
différente espèce , et d'y semer du
sel. Mais Palamède découvrit la
feinte en mettant le petit Télénuicjue
sur la ligne du sillon. Ulysse, ne vou-
lant pas blesser son fils , leva le soc de
la charrue , et fit connaître par-ia
que sa folie n'était que simulée. ( f^.
PalamÈde. ) Il découvrit à son tuur
Achille qui était déguisé en fille dans
l'isle de Scyros. Ulysse rendit de
grands ser> ices aux Grecs dans cette
guerre : c'est lui qui enleva le Palla-
dium avec Diomède , qui lua Rhj-
7oo
U L Y
sus et emmena ses chevaux au camp,
qui détruisit le toniLeau de Laonié-
don , et qui força Philoctète, quoique
son ennemi , de le suivre an siège de
Troie avec les flèches d'Hercule :
tous ces objets étant autant de fata-
lités auxquelles étaient attachées les
destinées de Troie , et sans lescpielles
elle ne pouvait être prise. Après la
niorl d'Achille, les armes de ce héros
furent adjugées à Ulysse , de préfé-
rence à Ajax. A son retour de Troie
il eut de grandes aventures qui sont
le sujet de VOdyssée d'Homère.
Une tempête le jeta d'abord sur les
côtes des Ciconiens , peuples de
Thrace , où il perdit plusieurs- de ses
con)i)agnon.s ; de là il fut porté au
rivage des Lotophages en Afrique ,
où quelques uns de ses gens laban-
donnèrent. Les vents le conduisirent
ensuite sur les terres des Cyclopos
en Sicile, où il courut les plus grands
dangers. ( ^. Polyphème. ) De Si-
cile, il alla chez Eole , roi de Vents ;
tie là chez les Lestrigons , où il vit
})erir onze de ses vnisseaux ; et avec
e seul qui lui restait il se rendit
dans 1 isie d'/Ea chez Circé , avec
laque lie il demeura un an ; de là il
descendit aux enfers, pour y con-
sulter lame de Tirésias sur sa des-
tinée. Il échappa aux charmes de
Circé et des Sirènes , évita les
gouffres de Charjbde et de Scylla ;
niais une nouvelle tempête fit périr
son vaisseau et tous ses compagnons ,
et il se sauva seul dans l'isle de Ca-
lypso. « Je demeurai là , dit-il , avec
» cette déesse sept années entières ,
» arrosant tous les jours de mes
» larmes les habits immortels qu'elle
« me donnait. Enfin la huitième an-
»» née , par l'ordre exprès de Jupi-
» ter , elle me renvoya sur un ra-
» deau. » Il eut bien de la peine à
p;agner l'isle des Phéaciens, d'où,
avec le secours du roi Alcinoiis , il
aborda enfin à lisle d'Ithaque , après
une absence de vingt ans.
Comme plusieurs princes de ses
voisins, qui le croyaient mort, s'é-
taient rendus maîtres chez lui , et
dissipaient son bien , il fut obligé
d'uvoir recours au dcguiseiacnl pour
U L Y
les surprendre. Homère dit que
« Minerve , pour le rendre mécon-
» naissable à tous les yeux , le toucha
» de sa verge , et qu'aussi-tôt la
w peau d'Ulysse devint ridée, ses
» beaux cheveux blonds disparurent,
» ses yeux vifs et pleins de feu ne
» parurent plus que des yeux cteintsj
» en un mot , ce ne fut plus U lysse ,
» mais un vieillard accablé d'années,
» hideux à voir, et couvert de vieux
>• haillons enfumés. La déesse lui mit
» à la main un gros bâton , et sur ses
» épaules une besace toute rapiécée ,
» qui , attachée avec une cordé , lui
» pendait jusqu'à la moitié du corps. »
Ce fut en cet équipage que le roi d'I-
thaque se rendit à son palais.
lélémaque fut le premier à qui
son père se découvrit. Comme ils
se trouvaient seuls ensemble , Mi-
nerve toucha Ul3'sse de sa verge
d'or; dans le moment , il se trouva
couvert de ses beaux hahits , et re-
couvra sa belle taille, sa bonne mine
et sa première beauté : son teint de-
vint animé, ses yeux brillants et
pleins de feu, ses joues arrondies ,
et sa tète fut couverte de ses beaux
cheveux. Télémaque , étonné de la
métamorphose et saisi de crainte et
de respect , n'ose lever les veux sur
lui , de peur que ce ne soit un dieu ;
Ulysse le rassure en l'embrassant et
l'appekmt du doux nom de fils. Ils
prennent ensemble des mesures pour
se défaire de leurs ennemis , et Mi- !
nerve remet à Ulysse son premier
dégu^ement.
A la porte de son palais , il est re-
connu par im chien , dit Homère ,
qu'il avait laissé en partant pour
Troie , et qui meurt ue joie d'avoir
vu son maître.
Ulysse entretient Pénélope sans
en être connu : il lui fait une fausse
histoire , et lui dit qu'il a reçu
Ulysse chez lui , en Crète , comme
il allait à Troie, et l'assure qu'Ulysse
sera bientôt de retour. Pénélope lui
raconte à son tour comment elle a
passé sa vie, depuis le départ de son
mari , dans les larmes et dans la
douleur de ne pas revoir son •cher '
époux, Elle lui dit quelle ne peui
U N X
p^us éluder les poursulles de ses
imauts; qu'elle leur a proposé pour
^ lendemain , par l'inspiration de
Minerve , l'exercice de tirer la
bague avec l'arc d'Ulvsse , et qu'elle
a promis d'épouser celui qui vien-
drait à bout de tendre cet arc. Ulysse
approuve cette résolution , espérant
\ trouver un uio>en de se venger
des poursuivants. Tous , en eftet ,
avaient accepte lu proposition de la
reine ; mais ils essaient en vain de
tendre l'arc. Ulysse , après eux, de-
mande qu'il lui soit permis d'éprou-
ver ses f jrces ; il bande l'arc très
aisément ; et , en mcme temps , il
tire sur les poursuivants, quil tue
l'un après l'autre, aidé de son Gis et
de deux fidèles domestiques aux-
quels il s'était découvert.
Ce héros répia ensuite paisiLle-
inent dans son ish , jusqu'à ce que
Téiégone , qu'il avait eu de Circé ,
le tua sans le connaître. On dit
qu'après sa mort il reçut les hon-
neurs héroïques , et qu il eut même
un oracle en Etolie. V^. Pénélopi ,
TÉLÉMAQtE, AjAX , PoLYPHEME ,
CtRcÉ, Calypso, Sirèkes, Scylla,
Télégoke, Euryclée.
U-MEF.ON , grand-prètre du pays
des Marses , qui avait l'art d'en-
cormir les vipères , de calmer leurs
fiireiu"s et de guérir leurs morsures.
Sa science et sa dignité ne purent
le garantir de la mort, qu'il reçut
de la main d'Euée , dans la guerre
contre Tumus.
Unarota , chariot qui n'avait
qu'une roue , et dont Triptolème Gt
le premier usage aGn de pour-
suivre Proscrpine. Hygin.
Ukca , surnom de Minerve.
' XJnigena , née d'un seul , sur-
rom de Minerve , née du cerveau de
Jupiter.
Ukiox ( Icon. ) , femme gra-
cieuse couronnée d'olivier , symbole
de paix, et de mvrte, liiéroglvphe
de l'aléeresse. Elle s'appuie sur un
faisceau de baguettes étroitement
liées ensemble , sans les faire plier.
ï. U>"siA, surnom «le Junon, in-
vonuée dans une des cérémonies des
mariages, laquelle consistait à frotter
U R A yoi
d'huile ou de graisse les poteaux
de la porte de la maison où le*
nouveaux mariés s'établissaient , pour
en écarter les maux et l'eftet de»
enchantemenls. (Rac.Ln^ere, oin-
dre.) On croit que c est de là qu'est
dérivé ie nom d'ujror donné à uns
femme mariée.
1. — Déesse particulière qui
présidait à l'usage des essence.
Upl^GEs , hymnes consacrés h
Diane.
Upis , surnom de Diane.
Ur , ville de Chaldée , où l'on
entretenait un feu sacré en Ihon-
neur du Soleil dans plusieurs temples
découverts , mais fermés de toutes
parts.
Uragus , nom de Pluton , ah uri~
gine et agendo , celui qui conduit
ou dirige le ftu.
UrAN , UrANBAD , OuRANBAD ,
( M. Or. ) animal terrible , mais fa-
buleux , qui demeure dans la mon-
tagne d'Ahermen , non moins fabu-
leuse. Les romanciers orientaux di-
sent qu il vole dans les airs comme un
aigle , dévore ce qu'il rencontre , et
marche sur la terre comme une hydre
on coumie un dragon , et ne trouve
aucun animal qui puisse lui résister.
La oierre royale nomuiée schah niu-
hureh se tire de la tète de cet ani-
mal. Bibl. Or.
I . Urame , ou la Vénus c^este ,
était Glle du Ciel et de la Lumière :
c'est elle , selon les anciens , qui ani-
mait toute la nature, et qui présidait
aux générations ; ce n était autre
chose que le désir qui est dans chaque
créature de s'unir à ce qui lui est
propre. Uranie n'inspirait que des
amours chastes et dégagés des sens ,
au lieu que la Vénus terrestre prési-
dait aux plaisirs sensuels. On voit î^
Cylhère, dit Pausanias, un temple
de Vénus Uranie, qui passe pour le
plus ancien et le pins célèbre de tous
les temples que Vénus ait dans toute
la Grèce ; la statue de la déesse la
représentait armée. Elle avait un
autre temple à Elis , dont la statue
était d'or et d'ivoire , ouvrage de
Phidias. La déesse avait un pied sur
une tortue , pour marquci' 'a cLui-
7o:
U R A
tetc et la modeslie <jui lui ét;iicnt
propres ; car , selon Plutarijuc , la
torliie est le syailjole de la retraite
et du silence qui conviennent à une
femme mariée. Les Perses , au rap-
port (ï Hérodote , avaient appris des
Assyriens et des AraLes à sacrifier
à ÏJranie ou Vénus céleste. Uranie
et Bacchus étaient les deux plus
grandes divinités des Arabes.
2. — La Muse de TAstronomie.
( Etym. Ouranos , le ciel.) On la
peint vêtue d'une robe de couleur
o'azur , couronnée d'étoiles , et sou-
tenant des deux mains un globe
qu'elle semble mesurer , ou bien
tiyant près d'elle un globe posé sur
un trépied , et plusieurs instruments
de mathématiques. Lu nmse Uranie
<iu Capitole tient d'une main une
lunette d'approche , et de l'autre un
j.apier roulé où sont tracés les signes
du zodiaque.
3. — Une des Océanides.
URANiiiS , nymphes célestes. C'é-
taient celles qui gouvernaient , dit-
on , les sphères du ciel.
Urincs avait été le premier roi
des Atalantes, peuples qui habitaient
cetlc partie de l'Afrique fpii est au
})!od du mont Atlas , du c»3té de
1 Europe. C'étaient , selon Diodore,
les mieux policés de toute l'Afrique ;
ils prétendaient que les dieux avaient
pris naissance chez eux, et qu'Uranus
avait été leur roi. Ce prince rassem-
bla dans les villes les nommes avant
lui répandus dans les campagnes , les
retira deinvie brutale et désordonnée
Îu'ils menaient, leur enseigna l'usage
es fruits et la manière de les garder ,
et leur communiqua plusieurs inven-
tions utiles. Comme il était soigneux
observateur des astres , il détermina
plusieurs circonstances de leurs ré-
volutions , mesura l'année par le
cours du soleil , et les mois par
celui de la lune , et désigna le com-
niencement et la fin des saisons. Les
peuples qui ne savaient pas encore
combien le mouvement des astres
est égal et constant , étonnés de la
justesse de ses prédictions, crurent
qu'il était d'une nature plus qu'hu-
maine , et après sa mort lui décer-
]L' S O
nèrent les hojuieurs divins. Ils do'^
nèrent son nom à la partie suj"
rieure de l'univers , tant parcequ i
jugèrent qu'il connaissait partit
lièrement tout ce qui arrive tl:i
le ciel , que pour marquer la gra:
deur de leur vénération par ci
honneur extraordinaire qu'ils lu;
rendaient. Ils l'appelèrent enfin roi
éternel de toutes choses. On dit
qu'Uranus eut q.arante-cinq enfants
de plusieurs femmes ; mais qu'il
en eut enlr'autres dix-huit de 'ï\-
téa , dont les principaux furent 1 i-
tan , Saturne , Ooéanus. Ceux-ci se
révoltèrent coxitre leur pèrç pour
le mettre hors d'état d'avoir des en-
fants. Uranus mourut ou dé chagrin
ou de l'opération qu'il avait soiit-
fertc. V. Ti
LÉ A , Rhéa.
I qu
, S^
fertc. V. TiïÉE , Saturne , Bas:
Urine. C'était une impiété cluz
les anciens d'épancher de l'eau dans
un endroit sacré, comme un tenq)le,
im fleuve , une fontaine. Sous les
empereurs romains , la flatterie en
fit un crime par rapport à leurs sta-
tues , et ce fut un vaste champ d'ac-
cusation pour les délateurs. C'eût
été aussi violer un tondjeau que de
lui faire une pareille injure, et l'on
f)renait quelquefois la précaution de
e défendre dans les inscriptions.
Urius , surnom de Jupiter.
Urne , vase où l'on mettait les
cendres des morts après les avoir
brûlés. ( V. Destin, Minos.) On s'en
servait aussi pour la divination. Ce
mot se dit encore des vases sur les-
quels sont appuyés les fleuves que le»
artistes représentent sous une figure
humaine.
Urotalt , nom sous lequel les
anciens Arabes adoraient Bacchus
ou le Soleil. Hérodote.
Usage. ( Icoiiol.) On le repré-
sente sous les traits d'un vieillard ,
pour marquer qu'il tire son autorité
du temps. Il s'appuie des deux
niuins sur une meule h aiguiser , sur
laquelle sont g»avées ces paroles :
vires acquirit eundoj il se fortifie
dans sa route.
UsoOs, le Neptune des Phéni-
ciens , lequel , dit Saiichoniathon ,
V A C
[t le premier qui ensei^a à ses
|>mpatrioles à s'exposer aux flots
sr uo tronc d'arhre creusé.
: Usure. ( Iconol.) On la pereon-
IRe sons la fij;nre d'une vieille
mrne laide , et vêtue en Juive. Elle
t assise sur un coffre -fort, tient
le bourse fermée , et compte des
;ces de monnaie. Près délie sont
îs vases d'or et d'argent , et divers
janx mis en gage.
Ut£rika, une des déesses qu'on
voquait dans les accouchements.
Utilité. ( Iconol. ) Une femme
;lle et gracieuse , d'un visage frais,
avec le coloris de la santé , cou-
V A C no5
ronnée d'épis et de raisins , s'appuie
sur un mouton , et tient une branche
de chè.ie garnie de fruits et de
feuilles. Sa robe est d'étoffe d'or , et
près d'elle est une source d'eau vive.
Uns, surnom d'Ulysse, à cause
de ses grandes oreilles. (Etym.OM.ç.)
Cette tradition , conservée par Pho-
tius ^ n'a pas été généralement adop-
tée ; du moins les oreilles des tètes
d Ulysse, en marbre, sont de gran-
deur et de forme naturelles.
UzA ( yj. Ar.) , idole des anciens
Arabes; nom empnmté du véritable
nom ou attribut de Dieu, A'ziz ,
grand et puissant. Bibl. Or,
y
ACANA, Vacvana, Vacuna. di-
nité champêtre chez les Romains ,
li présidaii au repos des gens de la
impagnc. Son culte était très an-
en dans l'Italie , et antérieur h la
ndation de Rome. Porphyrion ,
immentatcur d' Horace , dit que
-•tait une déesse des Sabins ; qu elle
avait point de figure liétenniuée ;
le les Uns la pre:)aient pour Beî-
ne , d'autres pour Minerve on pour
iane. f^arron croit que c'était la
ictoire que les Saliins honoraient
us ce nom , sur-tout !oi»qu'elle
lUronne ceux qui surpassent les au-
es en sagesse. Rac. Facars , cesser
agir , être en rejws.
i. Vache. F. I'^ , Iphtanasse.
2. — ( )/. lad.) Cet animal est si
?pecté des Indiens gentils, qu'ils
mettent même avant leurs brah-
ines ou prêtres. La vénération pour
s vaches est la première chose que
)n prescrit à ceux qui sont faits
lires , ou nobles. Le roi , en donnant
baiser de cérémonie aux nouveaux
întiishommes, leur dit ordinaire-
ent : « Aimez les vaches et les
brahmines. »
Le respect qu'ils ont pour les
iches leur fait croire que tout ce
li passe par le corps de cet animal
a une vertu sanctifiante, et même
médicinale. Les brahmines, qui , dans
les Indes , exercent assez comoumc-
ment la médecine, donnent du riz
en gousse à manger aux vaches; piu's
ils en ch.erchcnt les prains tout en-
tiers <{ni se trouvent dans lems excré-
ments , et fort avaler ces grains aux
malades, aj)rès les avoir fait sécher,
persuadés qu'iU sont propres non
seulement à guérir le corps , mais
enci)re à purifier l'ame.
Ils ont une vénération singulière
pour les t endres de bouze de vache ;
ils les regardent comme très propres
•d purifier de tous les péchés. Chaque
matin ils s'en frottent le front , la
poitrine et les deux épaules. On met
sur les autels des dieux de ces cen-
dres sacrées. Lorsqu'elles ont été
ainsi offertes , elles acqiu'èrent un
nouveau degré de vertu, et les jogiu's
les vendent fort cher aux dévots. Les
souverains de l'Indostan ont à leur
cour des officiers qui n'ont point
d'autre fonction que de présenter le
matin , à ceux qui viennent saluer le
prince, une certaine f|uanlité de ces
merveilleuses cendres détrempées
dans im peu d'eau. Le courtisan
trempe le bout du doigt dans ce
mortier , et se £ut , sur différente*
70^ V A G
parties du corps , une onction qu'il
regarde comme très salutaire. Les
joiiuis se font gloire de paraître tou-
jours couverts de ces ceudres. Us en
eut dans leurs cheveux , sur le visage ,
et par tout leur cor|)s ; ce qui leur
donne un air sale et dégoûtant.
3. — ROUSSE. Le sacrifice de la
v;:che rousse était un des plus solem-
lïels chez les Hébreux. Quand il
fallait faire ce sacrifice , le peuple
amenait au grand-prètre une vacliC
rousse d'un âge parfait , qui fût sans
tache , et qui n'eût point porté le
joug. Le grand-prêtre , ayant reçu la
victime des mains du peuple, la uie-
nait hors du camp , ou nors de la
ville ; là ., il l'immolait en présence
de tout le peuple , et trempant son
doigt dans le sang de la victime im-
liiolée , il jetait sept fois quelques
gouttes de ce sang vers la porte du
tabernacle. 11 faisait brûler ensuite ,
à la vue de tout le peuple, la victime
tout entière , sans en ôter la peau.
Il jetait, dans le feu du sacrifice , du
bois de cèdre , de Thj'sope , et de
l'écarlaf e teinte deux fois ; et après
avoir offert ce sacrifice , il était obligé
de laver ses vêtements et son corps ,
et de demeurer impur jusqu'au soir.
Celui qui , par l'ordre du graiid-
prèlre, avait mis la victime sur le
hùcher où elle devait être consumée ,
était aussi impur jusqu'au soir. On
gardait tonte l'année les cendres de
cotte victime ^ et on les mêlait avec
l'eau qui servait aux expiations ; et
rien ne pouvait être purifié, selon
la loi , que par l'eau mêlée avec la
tendre.
\' AcuNALES, fêtes en l'honneur de
Vacuna. On les célébrait au mois de
l)écemj)re, lorsque tous les travaux
de la campagne étaient finis.
Vadi GEHE^■^EM (3/» Mah.),
vallée de l'enfer , suivant les musul-
mans. Bihl. Or.
Vafthrldsis , Cjui sait tout,
{]}!. Scarul.) Génie renommé pour
sa science profonde, qu'Odin alla
défier dans son palais , et qu'il vain-
quit par la supériorité de ses con-
i'ais~ances.
Yacitapcs , dieu qui présidait
V A I
aux cils des enfants. On le repré-
sentait sous l'image d'un enfant qui:
pleure et qui crie. Rac. Vagirc,
crier, en parlant des enjanls. Vu y.
\a-1!CANUS.
Vahaghen , liéros que lès Armé-
niens révéraient comine tm dieu.
Vaicakani ( ;)/. IikL ) , fleuve d
(en que les aines doivent d'abon
traverser avant d'arriver aux enfers
selon la doctrine des Indiens. L
passage de ce fleuve est terrible
douloureux : c'est une invention de
brahmines pour attirer les aumône
des fidèles; car ils leur pirsuaden
<|ue , si un malade tient en main I
queue d'une vache , et qu'il fass
présent de cet animal au brahmin
qui l'assiste , avec une somme d'ar
gent , il passera sans danger le fleuv<
\'aicarani , parceque cette même
vache qu'il aura donnée au brah-
mine se présentera à lui sur le lx)r<j
du fleuve ; il prendra sa queue , e
fera le trajet , par ce moyen , sani
aucun risque.
Yaïchenavins ( M. Ind. ) , cast«
ou tribu religieuse dévouée au servie!
de VV ishnou. Ce qui lès disting»
des Satadévens est im petit vaa
de cuivre qu'ils portent sur la tète
et dans lequel ils mettent les aumône
qu'on leur fait. "^
Yaïcondon {M. Ind.), paradi
où règne Wishuou , et d'où il cou
serve tout l'univers. Il y préside,
nionté sur l'oiseau Garuda. Tous ceu
qui, durant la vie, ont été particB
lièrement dévots à ce dieu . von
après leur mort dans le vaïcondoB
et pour prix de leurs bonnes œuvri
y sont transformés dans la propi
substance de Wishuou.
Y AÏCONDOX-Y AGADÉCHY (.7/.//Mf.
grande fêle qui se iait le onzièn
jour après la nouvelle lune de D<
ceiiibre , dans les temples de Wisj
non ; elle n'est célébrée que par
sectateurs , qui passent la nuit
prier et à veiller , après avoir jeu
toute la journée.
YAÏDiGtiEr.s( 3/. Ind.), premiè
subdivision des brahmes. Ce sont I(
pandjancarers , ou ceux qui foi
les al'.nanachs et tirent les augun
V A I
l^. Pandïangam.) Ils font aussi les
érémonies pour les morts , et diri-
ent les transactions matrimoniales,
epuis l'instant où I on demande une
lie , jusqu'à ce que le mariage soit
ntièrenient conclu. Ces brahmes
ont tenus de réciter tous les jours
Ei véilatns , de faire exactement
oatin et soir le sandivané ( prière
tarticulière {v. ce mot) , quand le
oiei! se lève et quand il se couche ,
t de se Laicuer en faisant cette
>rière. Chaque jour ils vont chez les
ndiens , qui leur font des aumônes ,
Jour leur annoncer les jours heureux
>u inal heureux. Ils sont tous de la
ecte de Shiva , et se frottent le
«rps , les hras , les épaules et le
roiit , de cendres de houzede vache.
)e grand matin , avant de faire le
andivané , à midi avant leur premier
epas , ils mettent sur leur front
leux ou trois lienes de sanda! pré-
taré , qu'ils mêlent avec du satran
K>ur le rer.dre plus jaune, fis ajout-
ent au milieu une marque ronde ,
l'un jaune roui;eàtre , composé de
afran mêlé de chaux , et deux ou
rois i;rains de riz entier. On nomme
e si^ne atchadépotou. '^uand ils
joutent des marques noires en foruie
le larmes, ils les font avec des char-
ons provenus des offrandes hrùlées
;ev;iot ! effigie de Shiva; mais, pour
ordinaire , c'est le résidu de toiles
TÙlées avec du beurre sur la mon-
agne de Tirounamaley. Les brah-
iies de ce temple en font présent à
îurs confrères , ainsi qu aux autres
ndiens distinsués de différentes
iltes de la côte de Coromandel. f^.
ilVEBRAMNALS , StRIV AlCHEVANALS.
Vaua^anta { \I. Ind.) , palais
rindr». P^. Indra.
Vain, ou Ouaïn (If. !)fah.),
lom que les Orientaux donnent à la
œiir jumelle d'Abel , que Caïn re-
ùà.i d'épouser parcegiie^le n'était
>as aus.-i belle qu'Asroun la sienne.
Vprès la mort d'Abel , elle épousa
Jeth son frère. BihLOr.
Vaine gloire. Ripa en fait une
iemuie d'un aspect hardi , avec deux
»mes à la tète , sur lesquelles est
K)séuu faisceau de foin. Ses pendants
Tome ir.
V A I 7o5
d'oreilles sont deux sangsues : elle tient
une trompette d'une main , et de l'au-
tre un fil oii est attachée une guêpe
qui vole. A ces emblèmes obscurs ,
Cochin a substitué une coc'ffure de
plumes de pj.on, qui laisse apperce-
voir deux oreil es d'ànc. D'autres la
représentent comme une femme al-
tière, dédaigneuse, vêtue fichement,
qui se regarde avec complaisance
dans un miroir, et respire avec satis-
faction 1 odeur de l'encens qu'elle se
donne à elle - même. On pourrait
lui donner pour attribut un corbeau
fier d'étaler une fausse queue de
p;:on.
Vajra ( M, Ind. ) , le tonnerre ,
l'arme d'Indra. V . I^dra.
Vaïrevert ( ;!/. Ind. ) , le troi-
sième fiis de Shiva , fut créé de sa
respiration pour détruire l'orgueil
des Deverkels et des Pénitents , et
humilier Brouma , qui s'était dit le
f)lus grand des trois dieux. Vaïrevert
ui arracha l'une de se» tètes, dans le
crâne de laquelle il reçut tout le sang
des Deverkels ^t des Pénitents ; mais
il les ressuscita dans la suite , et leur
donna des cH*urs plus purs.
Selon les Indiens , c'est le dieu
qui , par ordre de Shiva , viendra
détruire le monde à la fin des siè-
cles. On le représente de couleur
bleue , avec trois yeux et deux dents
saillantes comme des croissants ; il
porte des tètes en guise de colliers ,
I qui tombent sur son estomac. Des
serpents lui servent de ceinture; ses
cheveux sont couleur de feu ; ses
pieds sont garnis de clochettes , et
dans ses mains il tient un choulon ,
un tidî , une corde , et le crâne de
Brouma. On lui donne un chien
pour monture. Vaïrevert a quelques
temples ; mais on l'adore principa-
lement à Cachi , près du Gange.
Vaisseaux. ^ /^'. Argo , Enée ,
Jason , Thésée , Ulïsse. ) Sur les
médailles , un vaisseau en course
désigne la joie , la félicité , le boa
succès , l'assurance. Plusieurs vais-
seaux aux pieds d'une figure tou-
relée indiquant uue vill'' maritime
et commerçante. Aux pieds d'aae
Victoire ailée , ils marquent descom-
7o6 VAN
Lais de mer , où les flotte^ ennemie»
ont été vaincues.
\alasciai.f ( M. Scand. ), la
plus grande (ies villes céiestes, toule
Làtie cie j.ur argent. C'est la de-
meure d Odin ; c'est là qu'est le
trône royal , nommé lidscialf, <>ti
Je père universel s'assitd j our con-
templer toute la terre.
\ ALE ( 1/. Scand.), fils de Loke,
qui , chance en hête féroce par les
dieux , déchira et dévora son frère
Nurfe.
Valentia , déesse adorée par les
premiers habitants de l'Italie. C'é-
tait aussi ie premier nom de la ville
de Home , qui , en grec , a le même
§ens. liac. P alerc , avoir de la fort e.
Valerls, guerrier qui , dans le
dixièuieliv. de V Enéide, tue Agis.
\alevk. [Iconol.) On la repré-
sente sous le s^mbule de Mars ou
d Hercule , armée de sa massue et
couverte des dépouilles d'un lion. Sur
f)lusieurs médailles romaines, la \'a-
eur est exprimée par une femme
casquée, tenant d'une main la hasie,
et cie l'autre le purazoïnum , épée
passée da^.s un ceinturon. /' .\ ertu
hÉkoVque. On la peint aussi sous
laspect d'une vlame respectahie, tou-
lonnée de laurier , et vêtue (l'une
cuirasse d'or. Elle c;iresse un lion
qu'elle a su apprivojser. Le sceptre
qu'elle tient élevé signifie que son
courage la rend digne décommander.
Le coloris animé de son visage dénote
qii'aucun péril ne rintimide.
Vallon sacré, espace de la val'ée
oi'i coulent le fleuve Permesse et la
fontaine Kippociène , et où jaissait
le cheval Pégase. Ce vallon était con-
sacré aux Muses.
Vallona, Valloma , déesse des
vallées.
\ X1AE.V {M. Jnd.), nom de Wish-
nou dans sa cinquième incarnation ,
celle en hrahme-uain. /'. VVishkou.
I. Van , instrument pour net!o)er
le grain. C'était un symbole mystique
de Racchus , parceque ceux qui
ct:nent initiés à ses m) stères avaient
dû être purifiés de leurs vices par
les é^.reuves qui précédaient 1 initia-
tion , comme le Lied est séparé de la
V A R
paille par le moyen du van. On don-
nait aussi ce symbole à Oi'us , comnir
dieu du labourage.
2. — Van ou Ven. ( M. Or '
Ce mot signifie , dans la langu-
Mogol et du Khatay , le nonibi.
dix mille années. Ce ncjmbre < t
composé de plusieurs autres ]■> -
riodes de 6o ans , qui portent !c
même nom. Ces cycles , qm oi;t
trois noms différents , étant lini.-= ,
on reprend le premier , puis le se-
cond et le troisiènie , et ion < t^ -
linue toujours à compter ainsi ,
qu'à ce que l'on soit arrivé
nombre de dix mille , qui coin;
le grand Van. Selon la supput;il
des Mogols, l'an S/jy de l'Egide
tombait sur le 8863* Van de loouo
ans; de sorte que, juscjua cette
année de l'Egire , il y aurait bS
millions bSg mille 86o années écou-
lées depuis la création du niondt.
Bibl. Or.
Vaïsadis {M. Scand.), déc'se
de IVspérance , un des noms de
Freva. V. Freya.
Vanaprastas {M. Ind ), sorte
de joguis , ou solitaires indiens ,
qui sont en gi-ande réputation de
sainteté. Ils vivent au mi'ieu des
forêts, avec Itur funille , n'ayant
d'autre nourriture que les herbes et
les fruits.
Vanité. ( /co«.)C'est une femnir
richement vêtue, avec un caur -
la tête , parceque , dit Ripa , la
nité porté à l'indiscrétion. Coc
ajoute h ces emblèmes une es]
d'aurore, des plumes de paon .
des papillons qui volent. Quelq
fois elle se regarde avec comp:.
sance dans un miroir.
Vara cm. Scand.) , neuvion;?
déesse, qui préside aux serments ■
mortels , et sur-tout aux promc-
des amants. Elle punit ceux qui if
gardent pas la foi donnée.
Vabacven ( M. Ind. ) , nom so"-
lequel Wisln.oii est adoré dan,>
troisième incarnation, celle en s^ •
glicr.
VapahavaïAR ( M. Ind. ) , in-
carnation de Wishnou sous
fonuc d'un ours.
V A R
VARf.>"Asi ( M. Inci. ) , lieu si-
ué duns le royaume de Bengale ,
lu t)ord du Gan^e , célèbre par la
lévotion des Indiens. Ces peuples
ont persuadés que le dieu Ixora »
rient sonffler dans l'oreilie droite
le tous cens qui ont le bonheur d*
nourir dan» ce jieu , et que , par
;e nioven , il etVace toutes leurs ini-
quités. Un "rand nombre de ma-
ades s'y font porter pour jouir d un
ii grand privilège. Un prodige fort
lingulier, c'est que tous ceux qui
meurent dans ce lieu , soit hommes ,
toit bêîes , meurent tous couchés
Inr l'oreille £auche , afin que la droite
oit découverte pour recevoir le
ouille d Ixora. Si quelque malade,
ans V penser , s est couché sur I o-
eille droite au moment de l'aeonie,
I se retourne de l'autre côté par un
nouvement machinal et involon-
aire : du moins les Indiens assurent
pe cela est ainsi. Ils rapportent ,
•ntr'nutres faits , qu'un 31ogol, vou-
ant faire l'expérience de ce miracle,
ît lier les quatre pieds d'un vieux
heval miné , et prêt à rendre le
lernier soupir , et le fit c"Oucher en
et état sur le côté droit. Lorsque
'instant de sa mort fut proche , les
ordfs qui lui liaient les pieds se
omnirent d'elles-mêmes, et il se
etourna snr le côté £;auche. Un
utre privilège de ceux ffiii meurent
^ anmasi, c'est qu'ils ne sont plus
ujets à revenir sur la terre , et que
Eurs corps sont changés en pierre.
Varelus. ( M. Ind.) C'est ainsi
u'on nomme les temples du royaume
e Pécu , dans la presqu'isle au-delà
u Ganse. Ils ont tons la forme d un
ôup. Il V en a plusieurs qui sont
orôs , depuis le haut Jusqu'en bas ,
n ehors et en dedaas. Le seul
xercice de religion qu'on y fasse
; réJuit à !a prédication. Les Pé-
uans . en entrant et en sortant ,
•vent les mains sur la tète , et font
me inclination profonde. Il y a tou-
MiTi , à l'entrée de ces temples ,
m haiisin plein d'eau pour se lavi^r
es pieds. D-.ms ce pays , on n'a pas
lesoin de faire réparer les vieux
eujpies : les gens riches en font
V A B: 707
souvent bâtir de nouveaux. Tous les
ans , au mois de Septembre, un des
principaux habitants donrie une fête
qui consiste à tirer une fusée. \ oici
le détail de cette cérémonie :
On creuse un tronc d'arbre, auquel
on laisse deux pouces d épaisseur ;
puis on le remplit de poudre et de
charbon pulvérisé. Au rapport du
capitaine H ainillon , il y entre quel-
quefois jusqu'à cinq cents livres de
poudre. On presse bien cette poudre
dans le tronc , puis on le lie avec
des courroies de peau fraîche de
bnfîle. Ces courroies , venant à se
dessécher , forment des liens aussi
fermes et aussi solides q>ie dos
cercles. On attache ensuite le tronc
à une branche d'un grand arbre. Le
jour de la fête étant venu , les spec-
tateurs s'assemblent en ibule. Alors
celui qui donne la fête met le feu à
cette espèce de fusée, et coupe en
même temps les cordons qru la re-
tiennent attachée à Tarbre. Si la fusée
tombe à terre , et y fait son effet ,
c'est un très» mauvais présage qui
annonce la colère des dieux. Si , au
contraire, la fusée prend son essor eu
lair, et s'élève à une grande hauteur,
c'est un augure favorable ; et celui
qui donne la fête a coutume de faire
construire un temple à l'honneur de
la divinité qui fixe plus particulière-
ment l'objet de sa dévotion. Lorsque
le nouveau temple est bâti , les
prêtres abandonnent celui qui tombe
en ruine, et viennent se loger avec
leurs idoles dans cette nouvelle de-
meure.
V ARLACHIMJ-NoAMEOU {M. Ind.) ,
fête qui a lien le vendredi d'avant la
pleine lune du mois .^fan/( Août).
Quelques Indiens seulement la célè-
brent , parcequ'en l'observant une
seule fois ils contractent 1 obligation
de la célébrer toujours , eux et leurs
descendants. Elle est principalement
adoptée par les bayadères , parce-
qu'eile leur procure le moven de
tirer de l'argent de leurs amants et
de tous ceux chez qui elles vont
danser et chanter ce jour-là. Cette
iete se fait en l'honneur de Lacshmi •
c est dans les maison^ qu'on la soleia -
y V ,
7o8 Y A R
nise ; on obsene le petit jeûne ; on
s'attache une ficelle de colon jaune ,
les hommes au l)ras droit , et les
femmes au cou. Les hrahmes y vien-
nent faire le Poulché. /^.Poutché.
Varouché - Paroupou , liais-
sance de l'année. { Myth. Ind. )
Cette fête se célèhre le 1 1 Avril ,
premier jour du mois Chitteré, qui
commence l'année indienne. Ce n'est
que dans les Uiaisons qu'on la solem-
nise ; on y fait la cérémonie du Dar-
penoii pour la mort des ancêtres.
Sur-tout on doit faire l'aumône aux
pauvres et aux brahmes ; une lx>une
oeuvre faite ce jour-là vaut mieux
que cent dans d'autres temps. Le
reste de jour , les Indiens se divertis-
sent et se régalent a(ia d'être heu-
reux toute l'année, parcequ'ils croient
que cela dépend de la manière dont
ils la commencent.
Vartias ( M. Ind. ) , relif;ieux
gentils , fondés , à ce qu'ils préten-
dent , depuis plus de 2000 ans , et
qui ont beaucoup de couvents dans
la province de Lahor. Ils font vœu
d'obéissance , de chasteté et de pau-
vreté. Leur noviciat fini , ils ne peu-
vent sortir de l'ordre ; cependant
leur général a le pouvoir de les ren-
voyer s'ils commettent quelque faute
grave contre leurs vœux et sur-tout
contre celui de la chasteté. On les
chasse alors non seulement de l'ordre,
mais l'e toute la tribu. Ces religieux
changent souvent de maisons. La
maxime fondamentale de leur institut
est de ne faire à autrui que ce qu'ils
veulent qu'il leur soit fait. Si quel-
qu'un les bat , ils ne se défendent
pas. Il ne leur est pas permis de re-
garder une femme au visage. Ils vi-
vent d'aumône , ne mangent qu'à
midi ; et que'quelbis il faut qu'ils
attendent au lendemain pour boire
et pour manger. Ils se couchent avec
le soleil , pour ne point brûler d'huile
ou de suif, et dans une même cham-
bre. La terre leur sert de lit. Prier
et lire est toute leur oc< upation. Il y
en > qui n'adorent Dieu qu en esprit.
Ceux-là n'ont point d'idoles.
Varuka {AI. Ind.), le génie
des eaux. Il est fort inférieur en puis -
V A T
sance à Mahadéva. On le représente
porté sur un dauphin. C'est le cin-
quième des dieux protecteurs des
huit coins du monde. Il gouverne
la partie de l'ouest. On le représente
monté sur un crocodile , et tenant
un fouet à la main.
Vases sacres , dont on se servait
dans les cérémonies religieuses ; ils
étaient de terre , même lorst^ue le
luxe eut introduit ceux d'or et d'ar-
gent dans les maisons des parti-
culiers.
Vasso , temple gaulois , à Cler-
mont en Auvergne. Le mur , qui avait
trente pieds d'épaisseur , était , au
dehors, revêtu de pierres de taille,
et le dedans n'était composé que de
petites pierres fort déliées , et par
dessus incrusté de marbre, avec des
compartiments de mosaïque. Le pavé
était tout de marbre, et le toit cou-
vert de plomb.
Vassoukels ( M. Ind. ) , pre-
mière tribu des esprits purs ou Dé-
wétas. f^. Deltas.
Vat ( M. Siani. ) , nom que les
Siamois donnent aux couvents desi
taiajwins. Pour avoir une \ûéc dé
la forme de ces couvents , il faut se
représenter un vaste terrain quarré,
qui n'a pour clôture qu'une haie
d'une sorte de roseau qu'on nomme
bambou. Au milieu de ce terrain
s'élève un temple. Tout autour , le
long de la clôture, sont b;'ities les cel-
u'es des moines , qui furmcnt quel-
quefois dfux ou trois rangs. Ces
cellules sont fort petites , et res-
semblent à des tentes élevées sur des
piquets. Le terrain sur lequel le
temple est bâti est toujours plus
élevé que celui où sont les cellules.
Il est environné d'une muraille , le
long de laquelle régnent àcs galeries
couvertes qui ressemblent assez auj
cloîtres d'Europe, On voit autour de
ces galeries plusieurs idoles , doni
quelques unes sont dorées, et qui sont
placées sur i.n contre-mur à hauteui
d'appui. Depuis le mur qui enferiut
le temple , jusqu'atix cellules des ta-
lapoins , il reste un ceitaiii espacf
de terrain qui peut passer pour 11
V A U
conr du consent. Dans l'enceinte de
cliaqne monastère il v a une salle où
les talapoins s'assemblent pour con-
férer ensemble des affaires communes.
Ce Jieu est aussi destine' à recevoir
les charités et les offrandes des de'-
vûts siamois , les jours qu'on n'ouTre
pas le temple.
1. Vates ( M. Celt.), classe de
Druides chargée d'offrir les sacrilices,
et qui s'appliquait à connaître et ex-
pliquer les choses naturelles.
a. — C'était aussi le nom que dans
les fêtes de Mars on donnait à un
luugicien qui chantait avec les Sa-
liens le pocoie appelé Carmen scg-
cuîare.
VATici>us , dieu qni rendait des
oracles dans un champ proche de
Rome. On le confoud souvent avec
"Vagitanus.
Vactokr , oiseau consacré à Mars
et à Junon, peut-être à cause des
maux que tes <!eux divinités faisaient
. hommes. Le vautour était aussi
des oiseaux dont on observait le
pi us exactement le vol dans les au-
gures.
Le vautour ( M. Egypt.) est em-
{)Io\é pour désipier la mère , la vue ,
a limit , la connaissance de l'avenir ,
1 année , le ciel , le miséricordieux ,
Minerve , Junon , deux drachmes.
Il est employé pour désisner la
mère, parceque , selon les Egyptiens,
ii n"y a que des vaiilours femelles.
^ uici , disent-ils , de quelle manière
cet oiseau est engendré :
« Loi-squ'il est en amour , il ouvre
» au vent du nord les parties géni-
» taies , et en est comme fécondé
» pendant cinq jgurs , durant les-
» quels il ne mange ni ne boit , tout
» occupé du soin de se reproduire. »
Il > a , selon les Eev ptiens , d'an-
trf^s oiseaux qui conçoivent du vent ,
ma;s dont les œufs , sans germe , ne
sont bons que pour être mangés.
Le vautour est employé pour dé-
signer la vue, parceque , de tous les
animaux , c'est celui qui a l'œil le
plus perçant. Il regarde du côté du
couchant lorsque le soleil se lève , et
du côté de l'orient lorsqu'il se couche,
distinguant à une distauce cousicé-
V A U 709
rable I«5 aliments qui lui sont propres.
Le vautour désigne la limite ,
fjarceque , lorsque la guerre doit avoir
ien , il marque , disent les Egyp-
tiens , l'endroit où l'on doit combattre
en s'en approchant sept jours aupa-
ravant.
C'est par cette même raison qu'on
lui attriliue la connaissance de l'a-
venir , et encore parcequ'il tourne
ses regards vers la partie du champ
de bataille où il doit y avoir le plus
de carnage , choisissant , comme
d'avance , les cadavres qu'il destine
f)Our sa nourriture. En conséquence,
es anciens rois d'Egypte envoyaient
voir de quel côté les vautours regar-
daient , et présumaient que c'était 11
que devait être la défaite.
Cet oiseau est le symbole de l'an-
née , parceqde , dans Sii conduite , on
voit sagement distribués li s trois
cents soixante-cinq jours dont elle
est composée. Il porte son fruit cent
vinfjl jours, en emploie autant à l'é-
lever , autant à avoir soin de soi , sans
porter ni nonrrir , se préparant seu-
lement à trae nouvelle conception ,
et il emploie à cette conception les
cinq jours qui restent.
Il est l'imafre du miséricordieux;
caractère tout-i-fait opposé à celui
du vautour, destructeur impitoyable
des autres oiseaux. Mais ce qui a
porté les Egyptiens à désigner le
miséricordieux par cet oiseau , c'est
que , pendant les cent vingt jours
qu'il emploie à élever ses petits , il
ne vole presque point , et n'a de
sollicitude que pour eux. Si la nour-
riture nécessaire pour les soutenir
lui manque, il ouvre sa cuisse, et
leur donne son sang à sucer , par la
crainte qu'ils ne meurent.
Le vautour est la figure de Mi-
nerve et de Junon , parceque , selon
les Egvptiens , la première de ce»
deux déesses occupe la partie supé-
rieure du ciel , et que la seconde oc-
cupe la partie inférieure , parties
que le vautour parcourt d'un vol
rapide. Au reste , l'opinion des Egyp-
tiens , au sujet du domicile de Junon
et de Minerve , est cause cpi'ils re-
cardènl comme absurde de faire le
Yj l
710 \ E D
ciel du genre masculin. Ils le regar-
dent an<isi comme nbsurde , pour la
raison d'après laquelle ils croient que
le soleil , la lune et les autres astres,
ont été engendrés dans le ciel. Or ,
la génération ne peut , disent-ils ,
s'opérer que dans une femelle.
Tous les vautours sont femelles,
.^elon ce peuple; en conséquence , ils
en donnent un à chaque femelle d'a-
nimal , de même qu'à chaque déesse ,
pour désigner la maternité des unes
et des autres , cet oiseau étant par
«on sexe mère des mères.
Il est l'image du ciel , parceque
an ciel dérive la production d'une
quantité de choses.
Enfin il est , par deux drachmes,
limage de lunité , parcequ'il paraît
être l'auteur et le principe de lui-
même , comme 1 unité est le principe
Je tout nombre.
V AYON ( M. Ind. ), dieu du vent ,
le sixième des dieux protecteurs des
huit coins du monde. Il soutient la
partie du N. O. On le représente
monté sur une gazelle, et tenant un
sabre à la main.
VÉDAMS. { M. Ind. ) Ce sont les
livres sacrés les plus anciens et les
plus révérés des Indiens ; ils les
ndorent comme la divinité même ,
dont ils les croient une émanation et
tme partie tout ensemble. Ils crain-
draient d' n profaner le nom , s'ils Je
prononçaient autrement que dans
leurs prières. Ces ouvrages , selon
eux , étaient immenses et innom-
brables ; la vie des hommes n'él;iit
pas assez longue pour les apprendre ;
et l'ignorance naissant de cette difli-
culté , le vrai dieu restait sans ado-
rateur». Wishnou eut pitié des peu-
ples victimes des ténèbres dans les-
quelles ils étaient plongés , et fît
naitre d'une partie de lui - même
Viasser, qui disposa par ordre et
abrégea les Védanis , ce qui le fit
surnommer P'édé-V^iasser ; il ré-
duisit le tout en quatre livres , et
les enseigna aux quatre pénitents
f^aisamhaëner, Païlaver , Sayé-
vwuni et Soumandoii , pour les
répandre dans le monde et v pçQp.i-
2er la crovance indienne. Les \ é-
V £ D
dams traitaient de toutes les science
Ils étaient écrits d'un style si relev.
la vérité y parlait d'un ton si in
posant , ou le fanatisme d'une m;
nière si obscure , que peu de pers< ■)
nés les pouvaient comprendre. L
hrahmes les plus instruits en fire;
donc des commentaires , que 1
Indiens ont mis par la suite au raii
des livres sacrés, f'. Shastah , et'
Les Védams célébraient l'Etre ?i
prènie sous différents attributs : 1
hrahmes, pour tenir oe peuple d:.
la dépendance , firent rendre à r!
cun de ces attributs un culte dili'
rcnt ;'mais le dogme des brachraa:;
étantl'unité de Dieu ,etleur crovai;.
étant opposée à celle qu'enseignait
les Védams , ces sages dérobèrent c-
livres sacrés aux hrahmes. ce qui oc-
casionna une guerre où périt la moi-
tié des Indiens , et où les Védai,
disparurent. Les brahmes vainquez,
y substituèrent le Shastah ; mai ■
comme les Védams leur doimaient
une puissance illimitée', et les met-
taient au-dessus de* princes et (h
lois , ils répandirent qu il n'y av.
de perdu que celui qui traitait de
magie. Le moyen le plus sur d ac-
créditer cette fraude était deu
faire un article de foi. Ils n'y man-
quèrent pas , et c'est là le foudemciit
de la première incarnation de Wish-
nou. Ensuite, pour qu'on ne put les
forcer de montrer ces livres , ils en
interdirent la connaissance au peu-
ple , le déclarèrent indigne de 1-
lire , et s'en arrogèrent seuls le dro.
comme descendants de la divin it
Quand on les presse aujourd'hui
ce sujet, ils diseîit que les Védai
sont enfermés dans im caveau
Bénarès- Jamais personne n'a pu !-
voir ; on n'en connaît ni copie , m
traduction : ainsi leur exisience est
au moins douteuse. Il est difficile de
croire , d'après diverses tentatives .
que l'avarice des bn.hmes ait pu i
sister aux attraits de ior qu'on lei
a si souvent oifert pour les décioL.
à livrer leurs Livres.
VÉDAJNii , 3/. Ind.}, philosopl.'^^;
indous. Leur école , nommée /
dantanif doatiae ùuns l'Inde par
\ E L
Haph}SKjue. C'est celle qui abonde
beaux esprits"^ et qui fourait les
■nassi , ou docteurs, et les sapes.
Il opinion fondamentale est celle
l'unité d'un seul Etre existant ,
rnel , immatériel, infini, et en
leique façon trinaire par son exis-
:je , par sa lumière infinie, par
joie exlrèuic. Cet être n'est autre
;e le nioi ou l'ame. Mais avec ce
j^iincipe il y en a un négatif, ap-
pelé iMaya ou l'Erreur. Il faut ,
pour devenir sage ou heureux , se
débarrasser du yiaya par une
application constante a soi - même ,
en se persuadant que l'on est l'être
imique , sans se laisser distraire de
spn attention par les atteintes du
Alaya. De la persuasion spécula-
tive de cette proposition , Je suis
VElre suprême , doit naître la con-
viction expérimentale, qui ne peut
exister sans la félicité. Telle est la
clet de la délivrance de l'ame. Ce
système a beaucoup de rapport avec
Cf\\\\A\xNyayain; les autres sectes
s'en éloignent peu. On reconnaît
dans ces systèmes de quiétisme l'em-
preinte du climat.
VeDIUS , V EJOVIS , VEJfPlTER ,
le dieu méchant. Les Romains ho-
noraient Piuton soas cette dénomi-
nation , sans espérance d'en recevoir
des biens , mais pour détourner les
maux qu'ils en appréhendaient. On
le représentait armé de flèches , et
l'on croyait l'aapaiser par le sacri-
fice d'une chèvre.
Vei LEDA ( >/. Celt. ) , Sibylle
qui vivait du temps de Vespasien
chez les Germains , au rapport de
Tacite , et fpii , moitié fée, moitié
prophétesse , du haut d'uue tour où
elle vivait en recluse , exerçait au
loin nue puissance écalc on supé-
rieure à celle des rois. Les phis
illnstres guerriers n'entreprenaient
rien sans s<^n aveu , et lui consa-
craient une partie du butin. Tac.
hi'st. l. 4 et 5. Après sa mort , elle
fiit révérée comme une divinité , et
les Germains donnèrent son nom aux
prophctesses.
i.\ élocité. ( /"i-'O/i. ^ C'est la rani-
dilé du mouvement , caiactérisce pur
VEN 711
une fenarae qui lance une flèche ,
et qui est en action de courir, ay;nt
des aile? an dos , et de? talonnières
semblables h celles de Mercure,
2. — De la vie hnaïaine. Un Cen-
taure qui court an galop , ou une
fleur qui naît et meurt , ou lombre
vaine et fugitive.
Vesatrix Dea , divinité chasse'
resse , c.-à-d. Diane.
Vendedad-sadé ( 3/. Pers.) ,
recueil de trois livres liturgiques
des Parses , intitulés , Y Izechiié ,
le f ispered, et le f^endedadpro-
premeul dit.
Vendredi. (3f. Mah. ) Ce jour
est pour les mahométans ce qu'est
le samedi pour les Juifs , et le di-
manche pour les Chrétiens. Ils le
fêtent à leur manière , c.-à-d. en
faisant la prière du matin un peu
plus longue que de coutume, et dans
fa mos<juée , au lieu de la faire dîtns
leurs maisons. Du reste , ils ne s'abs-
tiennent d'aucune (ïuvre servile.Les
marchands ouvrent leurs boutiques,
et les artisans travaillent à l'orci-
naire. Ils ne sont pas plus scrupuleux
leurs autres jours de fête. Quant à
l'institution du vendredi , les mu
l'attribuent à l'entrée de Mahoniel
dans Médine , h pareil jour. Les au-
tres, et c'est le sentiment le p'us
probable , prétendent qu'ancienne-
ment ce jour éiail consacré clif7 les
Arabes pour lenrs assemblées solen>-
nelles , et que Mahomet ne voulut
rien changer à cet usage.
Vengeance. ( Iconol.) On la rr-
présente eu furie, les cheveux éps-s,
le visiige enflamme , les yeux étin-
cehints, se mordant le poing , avant
un casque sur la tète et un poignard
h la main. Souvent elle est armée
d'un flambeau , dont elle anime ceux
qu'elle veut porter à se venger. On
peut encore la pein'lre avec des veux
creux et enfoncés , et une grande
piiîcur , pour exprimer la situation
d'un homme vindicatif, mais que la
crainte ou qnelipie considération
arrête et force à dissimuler.
D'norês les Eg> pt ie ns , on lui donne
pour S' ndiole un lion furieux , percé
1 y «
712 V E N
d'une nèche quil cherche à retirer
de ses flancs.
Vengeance divine. Les anciens
la syniJjolisaient sous la figure de
IVémésis. Les poètes grecs et latins
l'exprinient sous les traits dune Bel-
lone en furie , les bras ensanglantés ,
environnée de flammes , écrasant
sous les roues de son char les tètes
des coupables mortels. Dans les ta-
bleaux d'église , la vengeance divine
est exprimée par un ange armé d'une
épée liainboyante.
I. Vekilie , nymphe, femme de
Daunus , sœur d'Amate , et mère de
Turiius.Quclqnesunsladisent fen>me
de Neptune , et la même que Sa-
lacia.
a. — Selon *$■. Augustin , est la
déesse de l'espérance qui vient.
Vents , divinités poétiques , en-
fants du Ciel et de la Terre, ou, selon
d'autres , d'Astréus etd'Héribée. Hé-
siode les dit fils des géants Typhée ,
Astréus et Perséus ; mais il en ex-
cepte les Vents favorables , savoir ,
IS otus , Borée et Zéphyre , qu'il fait
enfants des dieux. Homère et Vir-
gile établissent le séjour des Vents
dans les isles Eotiennes, et leur don-
nent pour roi Eole , qui les tient
enchaînés dans ses cavernes. Mais
ce dieu lui-inèine Koit son pouvoir
subordonné à celui de Jupiter et de
Junon , les véritables dieux des ré-
gions éthérées. La superstition ,
après avoir déifié ces terribles puis-
sauces de l'air , crut pouvoir désar-
mer leur couiTOUx par des vœux et
des offrandes : et leur cuite passa de
l'Orient dans la Grèce; car les Perses
leur rendaient les honneurs divins.
Achille , avant mis sur le bûcher
le corps de Patrocle , prie le Veut
du Nord et le Zéphyr de hâter
l'enibrasenient , et leur promet des
sacrifices s'ils exaucent sa prière.
Les Troyens prêts à s'embarquer
pour l'isle de Crète , Anchise , pour
se rendre les Vents propices , im-
mole une brebis noire aux Venta
orageux , et une blanche aux heu-
reux Zéphyrs. Lorsque l'approche
de la formidable armée de Xerxès
jet ta la consternation duns toute la
V E N
Grèce , l'oracle de Delj>hes leur oj
donna de sacrifier aux Vents , ôoi.
le souffle puissant pourrait dispers'
les vaisseaux ennemis. Xénophoi
raconte , dans l'expédition «lu jeun»
Cyrus , que le vent du septentrion
incommodant beaucoup l'arme'e , It
devin conseilla de lui sacrifier : o-
le fit, et le vent cessa. On len
avait élevé à Atlièaes un temp'
octogone , it chaque angle duquel <
la figure d'un des vents correspoi:
dante au point du ciel d'où il soufllf
Ces huit vents étaient le Solanus ,
l'Eurus , l'Auster , l'Africus , ie
Zéphyr , Corus , le Septentrion , et
l'Aquilon. Sur le sommet pyramidal
de ce temple était un Triton de
bronze mobile , et dont la baguette
indiquait toujours le vent qui souf-
flait. Les Lacé'démoniens sacrifiaient
un cheval aux Vents sur le mont
Taygète. Pausanias nous apprend
que Borée , ou le vent du nord , était
la divinité principale de JVlégalopolis.
On voyait aussi , dit le même auteur,
au bas d'une montagne près de l'A-
sope , une caverne consacrée aux
Vents , à qui , une certaine nuit de
chaque année , un prêtre fait des sa-
crifices , après quoi il pratique , au-
tour de quatre fosses , je ne sais
quelles cérémonies secrètes. Il chante
en même temps quelques vers ma-
giques , dont on dit que Médée se
servait dans ses enchautements. Au-
guste , étant dans les Gaules , fit bâtir
uu temple qu'il dédia au vent Cir-
eius (ouest ou quart nord-ouest. ) Les
Gaulois honoraient ce vent d'un culte
particulier , quoiqu'il fût souvent
dangereux , parcequ'ils croyaient lui
devoir la salubrité de l'air. Les Ro-
mains reconnaissaient quatre vents
principaux ; savoir , Eurus , Borée ,
Notus ou Auster , et Zephyrus ou le
Zéphyr. Les autres étaient, Euro-
notus , Vulturne , Subsolanus , Ca.-
cias , Corus , Africus , Libonotus , etc.
On a découvert en Italie plusieurs
autel» consacrés aux \ ents. En gé-
néra) , les poètes anciens et modernes
les d>^peignent comme des génies
inquiets , volages , turbulents.
M. Ind. Les insulaires des Mal-
V E N
dives offrent niissi des sacrifices à un
certain génie ou roi des Vents. Voici
en quoi ils consistent. On fait con-
straire exprès de petites barques,
qu'on remplit de parfums , de j^oni-
lues , de Heurs et de bois odorifé-
rants. On met le feu à tes barques ,
iju'on abandonne ensuite au gré des
eaux et des vents. Un nuage de fu-
jnée s'élève jusqu'au ciel, et porte
ime agréable odeur an Génie des
airs , qui , selon les idées de ces peu-
ples , se trouve très flatté d'un pareil
sacritice. D'autres honorent le roi
des Vents à moins de frais ; ils se
contentent de jeter dans la mer un
certain nombre de coqs et de poules :
mais tous ont un si f;rand respect
pour lui, qu'ils ne manquent jamais,'
avant de seinlnaquer , de lui faire
des vœux fidèlement acquittés lors-
qii ils rentrent ilans le port, et qu'ils
ne se permettent pas même de cracher
ou de lancer quelque chose contre le
vent , et qu'en mer ils craiiïneiit de^
regarder derrière eux vers le point
d'où le vent souffle.
Venulxjs , im des principaux
d'entre les Latins , qui alla deuuiuder
du secours à Diomède contre les
ïrovens , mais iuntilenjent.
VÉNUS, une des divinités les plus
célébrées dans l'antiquité païenne,
fut formée , selon Hésiode , de
1 écume de la mer et du sang des
parties mutilées de Cœlus : de ce
mélange affreuv narjuit, aux en-
virons de Cvthère, la plus belle
des déesses. Les fleurs naissaient
sous ses pas : accompagnée de son
fils Cupidon, des Jeux, des Ris, et de
luut l'attirail de l'amour, elle fit cgale-
meritla joie etie bonheur des hommes
et des dieux ; les Heures , chargées
du soin de son éducation , la con-
duisirent dans le ciel , où tous les
dieux , charmés de sa beauté , la
demandèrent en mariage. Telle est
la tradition le plus communément
reçue dans la Grèce sur l'origine
de Vénus , Vénus Marine ou Vénus
sortant du sein de la mer. C'est
sous cette idée que les poètes, les
peintres et les scalpteurs nous la
représentent.
V E N
7.3
Ausone parlant de la Vénus
d'Apelle : «Voyez, dit-il, comme
n cet excellent maître a parfaitement
»> exprimé celte eau pleine d'éciune
» qui coule à travers ses mains
» et ses cheveux, sans rien cacher
» de leurs grâces ; aussi , dès que
» Pallas l'eut apperçue , elle tint à
« Junon ce discours : Cédons , cé-
» dons , ô Junon , à cette déesse
» naissante tout le prix de la beauté.»
Les anciens monuments nous font
voir cette déesse sortant de la mer ;
taritôl soutenue sur une grande co-
quille par deux Tritons, et tenant
ses cheveux , dont elle fait découler
l'écume ; tantôt montée sur un
dauphin ou sur une chèvre marine ,
et escortée des Néréides et des
Amours. Selon cette idée Vénus était
surnommée Epontia , Aphrodite ,
Aiiadyornène , Tritonie. V . tous
ces noms.
Homère a suivi ime tradition
moins bizarre sur Vénus , et nous
dit qu'elle était fille de Jupiter
cl de Dioné. Platon, en son Èan-
quet , distingue deux Vénus : l'une
est cette ancienne Vénus dont on ne
connaît pas la mère , et que nous
apjjelons Vénus la Céleste ( voy.
Urame) ; et cette autre Vénus que
nous nommons Vénus la \ulgaire.
Cicéron en admet un bien plus
grand nombre : «Entre les différentes
» Vénus , dit-il , la première est fille
i> du Ciel et du Jour, de laquelle nous
» avons vu un temple en Elide.
» La seconde est née de l'écume de
» la mer : c'est d'elle et de JVlercure
» qu'on fait naître Cupidon. La troi-
» siènie, fille de Jupiter et de Dioné,
I) est celle qui se maria avec Vulcain :
» c'est d'elle et de Mars qu'est né
» Antéros. La quatrième , née de Sy-
» ria et de Tyrus, s'appelle Astarté ,
» qui épousa Adonis . » Pausanias
dit qu'il y avait , chez les Thébains ,
trois statues faites du bois des na-
vires de Cudmus ; la première était
de Vénus Céleste , qui marquait un
amour pur et dégagé des cupidités
corporelles ; la seconde était de Vé-
nus la Populaire , qui marquait un
uuiour dcniglé ; et la troisième ,
■7^4 V E N ^
de V^nus Apostrophia , ou Pré-
servatrice , qui détournait les cœurs
de toute impureté. De toutes ces
Vénus , et de plusieurs autres encore
dont les mythologues font mention ,
c est la Vénus Marine qui s'est attiré
presque tout le culte des Grecs et
des Romains. C'est elle dont lliis-
toire a été chargée de la plupart
des Galanteries éclatantes , comme
les amours de Mars et de Véuus , la
naissance d'Enée , etc.. Mais, si nous
en croyons plusieurs mythologues
modernes , il n'a jamais existé d'autre
Vénus qu' Aslarté , femme d'Adonis ,
dont le culte fut mêlé avec celui
de la planète de ce nom. Ce culte
fut porté de Phénicle dans les isles
de la Grèce , et sur-tout dans celle
de Cythère où il fut d*alx)rd adopté ;
et le temple de G\ thère a passé pour
le plus ancien de ceux que Vénus
a eus dans la Grèce : ce qui fit
dire que la déesse avait pris nais-
sance dans la mer, près de cette isle.
Vénus fut regardée comme une
des plus grandes déesses; et comme
elle favorisiiit les passions , on l'ho-
nora d'une manière, digne d'elle.
Ses temples, ouverts à la prostitu-
tion , apprirent au monde corrompu
que, pour reconnaître dignement la
déesse d'amour, il ne fallait avoir
aucun égard aux règles de la pu-
deur : les filles se prostituaient pu-
bliquement dans ses temples , et les
femmes mariées n'y étaient pas plus
chastes. Am;ithonte, Cythère, Pa-
f)hos, Gnide , Idaiie . et les autres
ieux consacrés spéi ialement à cette
déesse, se distinguèrent par les désor-
dres les plus infâmes.
Vénus présid it aux mariages ,
mais plus particulièrement aux com-
merces de galanterie; c'est pour cela
qu'on lui donne communément une
ceinture mystérieuse , appelée le
ceste de Vénus. « Cette ceinture
» était , dit Homère , d'un tissu
» adnn'rahîement diversifié ; là se
1» trouvaient tous les charmes les plus
» séducteurs, les attraits, l'amour,
» les désirs , les amusements , les en-
M tretiens secrets , les innocentes
» tromperies, cl le charmant badi- t
V EN
» nage . qui , insensiblement , snr-
» prenJ"! esprit et le cœur des pins
» sensés. »
Junon, voulant plaire à Jnpilrr ,
fjrie Vénus de lui prêter sa ceititm ' .
a déesse de Cythère la lui offre '^n ~
le-champ , en lui disant : « Rec
» ce tissu et le cachez dans m
» sein ; tout ce que vous pouvez <ir -
» sirer s'y trouve; et , par un chai me
» secret qu'on ne peut expliquer , il
» vous fera réussir dans toutes vos
» entreprises. »
On consacra à cette déesse , panni
les fleurs, la rose; parmi les ari.if -
le myrte ; parmi le* oiseaux ,
cygnes, les moineaux, et sur-t
les colombes. F^. Rose , Myrih ,
Péristère.
Praxicèle fit deux 'statues de Ve-
nus; l'une vêtue, que ceux de lisîe
de Cos achetèrent ; et l'autre v.uc ,
qu'il vendit aux Cnidiens. Cfllr-ti
devint fort célèbre j le roi Ni -
mède voulut l'acheter à grand pi
mais les Cnidiens refusèrent -
offres. La beauté de cette statue atti-
rait un concours de gens qui venaient
de tous côtés pour la voir et Tadir.i-
rer. Un entr'autres lui fit de grands
présents : sa folie le poussa jusqu'à lu
demander en mariage aux Cnidiens ,
promettant de lui faire des présents
encore plus riches. « Sans accepter
» ses oflres, dit Pline , les Cnidiens !
» ne furent pas fâchés de Tamoiir in-
» sensés de cet homme , estimant que
» cela faisait honneur à la beauté de
» leur déesse , et la rendait plus cé-
» lèbre dans le monde. » Entre les
statues de Vénus qui nous restent ,
la plus bel'e est la Vénus de Mé-
diiis qui est encore à Florence ; on
prétend que l'art n'a jamais rien
produit de plus beau.
On en voit une autre appuyée sur
une colonne , ayant ira globe à ses
pieds, marque de son empire sur les
( œurs des mortels. M.MaJfci n us
présente une Vénus ancienne , qui
semble être faite pour ce passage
de Térence, Sine Cerere et Bac-
cho frigeL p^enus. Elle est accom-
pagnée de deux Cupidons , tenant
un tliyrse eaviroiiué ue pampres de
Y E :.'
c- fît df îTiiippes ,' et couronné
is de bleii; à la main droite eliea
- flèches ; panr marquer peut-être
He df'co<;rie plus virement ses
is quand Cerès et Barclius sont
a partie. ^4pulee nous dit que
Ire colombes tiruieul le'char de
» >iius : on en voit souvent sur sa
main. Quelquefois ce sont des cygnes,
et même des moineaux , qui tirent
le char. Les Lacedéraoniens repré-
sentaient Vénus armée, dit Lac-
tance , a ['occasion de leurs femmes
qui prirent une fois les aruies et
repoussèrent l'ennemi. Quelques ar-
tistes ont donné un miroir à Vénus ,
coniuie déesse de la beauté, f^oy.
Beauté.
La Vénus d'Arles , placée à Ver-
sailles , tient un miroir de !a main
droite , et une pomme de la gauche ,
marque de son triomphe sur Junon
et sur Pallas. La statue est antiqiie ;
mais la pomme et le miroir ont été
ajoutés par le célèbre Girardon.
Sur une médaille d'Agripuine ,
Vénus Céleste , t^eniis Coelestis
Forte uu sceptre d'une main , et de
autre une pomme ; elle a une étoile
sur la tête , sj nibole de son origine
céleste.
Sur une médaille de Fansfine, on
voit l'image de Vénus mère, Ke-
neris geiiitnci's ; elle tient une
pomme de la main droite , et'de la
gauche un petit enfant emeloppé de
langes. Elle n'est pas représentée de
Uîcme sur une médaille" de Faustine
la jeune ; elle a les bras et une ma-
melle ù découvert ; de la main droite
elle tient une petite Victoire , et de
la gauche un bouclier , sur lequel on
a gravé le mariage de Marc-Aurèle
et de Faustine.
Sur une autre médaille de la même
impératrice , on a représenté Vénus
\ ictorieuse , Kenus V ictrix ; elle
s'efforce, par ses caresses, de retenir
le dieu Mars qui part]3our la guerre.
Sur une médaille de Titus , on voit
une Vénus nue , qui porte la main
droite a la bouche , et qui tient de la
gauche un cheval par la bride. Elle
est deliout devant le dieu Mars , re-
pré*euté assis et appuyé sur un i>àlou.
VER 715
Cet emblème vjut designer que ies
caractères les plu brutaux et les plus
sanguinaires se laissent domter par
la beauté. Au reste , dans la plupart
de ces médailles , les divinités , comme
Mars , V énus , etc. , ne sont souvent
que des figures allégoriques qui dé-
lignent le prince ou la princesse.
Les modemes ont représenté V énus
se promenant dans les airs , portée
sur un char tiré par des colombes oa
par des cygnes , et ayant à ses côtés
deux colombes qui se béquètent ; une
couronne dem\rte et de roses orne
sa blonde cheve'ure. La joie est dans
ses yeux , le sourire sur ses lèvres ; ils
n'augmentent point ses charmes ,
mais ils les mettent dans tout leur joui'.
Mille petits Amours , qui badineut
avec sa ceinture , semblent applaudir
à sa beauté.
Ver sacrum , printemps sacre.
Dans les dangers extrêmes et publics,
les Romains faisaient vau ae sacri-
fier aux dieux tous les animaux qui
devaient naître au printemps suivant ,
et c'est ce qu ils appelaient Ver
sacrum. Il tuUait , pour faire un
semblable vœu , le consentement du
peuple , et il y avait une formule
particulière pour le demander.
V ERDOYAKTE.Cérès avait à Athènes
un temple sous ce nom, qui convient
assez bien à la déesse des moissons.
( f"^. ChloÉ. ) On lui sacrifiait Un
bélier lorsque le bled était verd.
Verge, f^'. Sellons, Cadlcée ,
MEnCURE.
Vergerk , terme usité dans les sa-
crifices offerts aux dieux infernaux ,
renverserla main droite du coté di;
la gauche , par un usage contraire à
celui qui s'observait lorsqu'on sacri-
fiait aux dieux du ciel , en l'honneur
desquels on faisait des libations , le
f)lat de la main tourné vers leur cé-
este séjour.
Vergilies ; c'est le nom que les
Latins doiuient aux Pléiades.
Vérité. {Iconol.) Elle est fille de
Saturne ou «lu Temps , et mère de
la Justice et de la Vertu. Pindara
lui donne pour père le souverain des
dieux. ^. 'pelle , dans son faincu-,
tableau de la Ca'.oiiiuie , l'avait pei-
7i6 VER
sonniGée sous la figure d'une femmf
inodeste qui se tient à l'écart. César
liipa la représente nue , tenant de
la main droite un «oleil qu'elle fixe ;
de la gaudie , un livre ouvert , avec
une palme ; et sous l'un de ses pieds ,
le qlohe du njoiide. /. B. Rousseau
lui donne un miroir. Quelquefois ce
miroir est orné de fleurs et de pier-
reries , pour faire entendre qu'il est
permis d'orner la Vérité.
Le Cav. Bernia Ta exprimée par
une femme qui a sous le sein £;auche
une incision dont elle écarte les chairs,
comme si par cette ouverture elle
voulait laisser lire ce qui se passe dans
son cœur ; expression outrée que
tf^iachelmann a raison de blâmer.
Dans une estampe alléfjorique , dont
le sujet est La Vérilé recherchée
par les philosophes , B. Picard
a représenté la Vérité par unefetnnie
nue , posée sur un cujje. foulant aux
pieds le globe terrestre , tenant de la
main droite un livre et une palme ,
symbole de triomphe, et de la franche
un soleil qu'elle regarde fixement.
Grnvelothx peint avec les mêmes at-
tributs , mais la place dans les nues ,
sa demeure naturelle, tandis que la
terre est le séjour de l'Erreur. Quel-
3u'un a dit que la Vérité se tenait or-
inairemcnt cachée au fond d'un
f)ui(s , pour exprimer la difficulté de
a découvrir. Une médaille moderne ,
frappi'e en l'iionneur de l'Arétin, re-
présente la Vérilé sous l'emblème
d une femme nue , assise sur une
pierre; son pied gauche est appuyé sur
nu Satvre ; elle regarde Jupiter qui
paraît sur im nua^e , la foudre à la
main ; derrière elle est la Renom-
n)ée qui la couronne ; et la lécende
porte ces mots : Veritas odium
parit ; la vérilé fait des ennemis.
VÉRITÉ CHRÉTIENNE. {IcOll. ) LcS
tableaux d'église la représentent par
une femme tenant à la main le livre
de l'évaneile , avec la palme du mar-
tyre. Elle foule aux pieds le ^lobe du
monde , et porte avec confiance ses
regjards sur une croix rayonnante
qui dissipe les nuages sous lesfjuels
«e cache l'Erreur qu'on apperçoit
daas rohâcurité»
VER
VEnjucontJMHirs ( M. CelL ) ,
un des dieux des Gaulois. *
Vrrnemetis, temple grand , tr
pie gaulois dans le territoire de IÎl
deaux.
Vers ( M. Egyp. ) : ils désiçnaient
les moucherons , parcequ'ils les en-
gendraient , dit Horappolloji.
Verseau , onzième signe du zo-
diaque. Selon la fable , c'est Gany-
niède enlevé au ciel par Jupiter.
Les Latins le nommaient Aquaiius .
Vertens , surnom de la Fortune.
Tite-Live parle dune Foituna ver-
tens , dont la tète était détournée
des spectateurs. V . Respicieks.
VerticordiA , surnom de Vénus ,
parccqu elle tournait les cœurs à son
gré. Kac Fertere corda.
Vertu ( Iconol. ) , divinité allé-
gorique , fille de la Vérité. Les Ro-
mains liu' érigèrent un temple. Ils en
avaient aussi élevé un à l'Honneur ,
et il fallait passer par l'un pour arri-
ver à l'autre; idée ingénieuse, par
laquelle ils voulaient faire entendre
que l'honneur n'était que dans les
actions vraiment vertueuses. La Vertu
uou« est représentée sous la fipure
d une femme simple et modeste ,
vêtue de blanc , dont le maintien
commande le respect. Elle est assise
sur une pierre quarrée, et tient une
couronne de laurier. On la peint en-
core conmie un vieillard vénénd:)le,
ayant une longue barbe, s'appuyant
sur une massue et se couvrant de la
peau d'un lion . La Vertu , en général ,
a l'air humble et le niainlicn mo-
deste. Le cube de mariire sur lequel
elle est assise exprime sa solidité. Ses
ailes déployées signifient qu'elle s é-
lève au^lessus du vulgaire. Son vête-
ment blanc est le symbole de la pu-
reté. Elle tient une pique , un sceptre ,
et uue couronne de laurier ; marques
de ses combats , de son pouvoir, et
de la récompense qui lui est due.
Lucien la peint triste , afFlii^ée ,
et si maltraitée de la Fortune, qu'elle
n'ose plus fwraître devant le troue de
Jupiter. Sur une médaille de Lucius j
^ erus , la Vertu est caractérisée |
par Rellérophon porté sur Pégase ,
et armé J une laace dont il porte de& |
VER
ps mortels à la Chimère qui le
Qieuace. Raphaël , daus le bus-re-
lief de la stiilue de Minerve qu'il a
Bïlacée daos le tableau allégorique de
a Philosophie , a représenté la Vertu
élevée sur des nuées , avec une uiain
sur la poitrine, le siège de la \i:!eur,
el de l'autre indiquant aux mortels ,
par le sceptre quelle tient , le pou-
voir de ou empire. A ses côtés est la
figure du !i<Mi dans le zouiaque , ani-
niiil syuiixjle de la force. Dans les
maosolées et dans les catafalques ,
une flauime qui sort d une urne placée
au haut d'une pyramide est Thié-
Togivphe de la vertu «pii élève les
hoiiiincs aux cieux. Quelqut-fois on
donne des ailes ù la \ eriu , pour faire
eiitendre que les perjoinies vertueuses
s'éièvent au-dessus des autres. Lors-
que la \ ertu est considérée comnie la
Valeur, on la peint tellequ une Ama-
zone , le casque en têie, et la lance
à la m.in , ou bien sous la figure
d Hercule , année de sa massue et
couverte des dépouilles d'an lion. La
Vertu héroïque est encore désignée
souvent par une femme couronnée
de laurier , tenant un bouclier d'une
main, une pique de l'autre, et avant
auprès d elle un laurier où sont at-
tacliées plusieurs couronnes , comnie
des marques de victoires^
'V JKRTL.HNALES , iètes en l'honneur
de \ertumne. Elles se céléLraieut au
mois d'Octobre.
\ertumne , dieu des jardins et
des vergers, qui présidait à l'au-
tomne; et, selon d'autres, aux pensées
humaines , et au «changement. Il avait
le privilège de pouvoir changer à son
f;ré de forme. Il fil usage de ce ta-
ent pour gagner le cœur delanvmphe
Ponione , et y réussit , malgré la
difficulté de l'entreprise. Lors<ju'ils
furent dans un âge avan é , il se ra-
jeunit avec elle , et ne viola jamais la
foi qu'il lui avait promise. (A o^ez,
d.nns Ovide , /. 14 des Métamor-
phoses, les amours de Vertumne et
de Pomone , et les transn-utations du
dieu. ) Cette divinité était honorée
chez les Etrusques , et ce fut de che?
eux que son culte fut porté h Rome.
Les commentateurs d'Ovide en font
VER 717
nn ancienioi d'Eirurie, qui. par le
soin qu'il avait pris de la culture ûf^
fruits et des jardins, mérita des autels
après sa mort.
Ou croit que Vertumne, dont le
nom signifie courrier, changer ,
marquait l'année et ses variations :
011 avait raison de feindre que le dieu
prenait ditVérentes formes pour plaire
à Pomone , c.-à-d. , pour ameuet les
fniits à leur maturité. Ovide semble
appuyer celte conjecture, puisqu il
dit que ce dieu prit successivement
la ligure d'un laboureur, d'un mois-
sonneur , d un vigneron , et eulin
d une vieille femme , pour désigner
ainsi les quatre saisons , le printemps,
i été, l'uutODine, et l'hiver. Comme
ce dieu était adoré sous mille forme*,
Horace oit uu plurielui't/ eriumui.
Venunme avait un temple à Rome,
près de ta place où s"as--emblaitnt
les maichaïuis , dont il était uu des
dieux tutélaires. Il était représe.ité
sous la figure d'un jeune lionime ,
avec une couronne d'herbes oe dillé-
rentes e^i>^es, et nii habit qui ne le
couvrait qu'ù demi , tetaut de la
main gauche des fruits , et de k»
droite une corne d'abondance. La
belle statue de Vertumne uaus les
jardins de Sceaux le représente tou-
rouné d épis ; à son cou est attachée
une peau de bete fauve , qu il replie
sur le bras gauche pour qu eile
puisse contenir les fruits et les feuilles
dont il est siii chargé ; la tète de
l animal et une partie de sa dépouille
peud an-dessous de son bras. iJe la
main droite il ' tient une faucille
propre à émonder les arbres ; sa
ihaussure est "celle d'un villageois. /
^ ERViCTOR , un des dieux des la-
boureurs.
NtRVEiNE, plante fort en usage
autrefois dans les opérations reli-
gieuses; c'est pour cela qii on lap-
}>elait herbe sacrée : on en balavait
les autels de Jupiter , d'oi vient son
nom. Ou se présentait dans les tem-
pics de- dieu\ couronné de verveine ,
ou tenant à la main de ses feuilles ,
lorsqu'il s'agissait d'appaiser les uienx.
F'our chasser des maisons les malins
esprits , on tui«uit des aspersions de
7iS V E S
Yewu lustrale nvec de la verveine. Les
druides, sur- tout, étaient iort en-
têtés des prétendues vertus de la
verveine : ils ne la cueillaient et ne
l'etuployaient qu'en y ni- lant beau-
coup de superstitions. D'abord , di-
saient-ils , il fallait la cueillir an mo-
ment où la canicule se levait , et cela
à la pointe du jour , avant que le
soleil fût levé , et après avoir oifert
à la l'erre un sacrilice d'expiulion ,
oii les fruits et le miel étaient em-
ployés. Mais au.^si quelles vertus n'a-
vait pas alors cette plante I En s'en
frottant , on obtenait tout ce (in on
voulait ; elle chassait les fièvres , i;ué-
rissait toutes sortes de maladies , et ,
qui plus est , conciliait les cœurs que
1 inimitié avait aliénés ; enfin , ré-
pandue avec un ran)eau en forme
d aspersion sur des convives , ceux
qu elle touchait se sentaient et pins
gais et plus contents que les autres ;
couiniesi , pour prociner cette gaieté,
la pins simple persuasion des effets
de celte plante ne suffisait pas. Dans
la suite ce mot signifia toutes sortes
d'iierbes ou de branches cueillies tiaus
nn lieu sacré.
Vesper, le même qu'Hesper. p'^.
Lucifer, NoîTURKiJS.
I. Vesta, femme d'Uranus , et
mère de Saturne , est souvent prise
pour la Terre chez. les (xjètes. Ovide
dit que la Terre s'appelle Vesîa ,
parcequ'elle se soutient par so^n pro-
pre poids : Sud vi stat. Ainsi , lorsque
Ciéanthe, disciple de Zenon, accusa
Aristarque de Sanios de ne pas avoir
rendu à Vesta les honneurs qui lui
ëtaient dus, et d'avoir troublé son
repos , le véritable sens de cette ac-
cusation àlléf;orique était , suivant
Plulanjue , qu'il avait déplacé la
terre du centre de l'univers pour la
faire tourner autour du soleil. On
représentait cette Vesta sous la figure
d'une feiimie qui tient un tambour à
la main , pour marquer la terre qui
renferme les vents dans son sein.
( ^.Cybèle , Rhéa , Tekke.) Dio-
dore de Sicile lui attribue l'inven-
tion de l'ajuriculture. Son temple, à
Home , était cie'forme ronde , pour
désigner la terre qu'elle i epréseutait.
V E S
2.— Fille de Saltirne et d'Ops ,
ou Rhéa , scion ylpollodore et JJio-
dore de Sicile , ou Vesta vierge ,
était la déesse du feu , ou le f( u
mènie"; caT le nom que les Grecs
donnaient h cette déesse , est le
même qui signifie feu ou foyer des
maisons. Vesta a été une des plus
anciennes divinités du paganisme ;
elle était lionorée à Troie long-temps
avant la ruine de cette ville , .et Ton
croit qu'Enée apporta en Italie sa
statue et son culte : c'était kxn de ses
dieux Pénates, \esta devint une di-
vinité si considérable , que quiconque
ne lui sacrifiait pas passait pour nu
impie. Les Grecs commençaient et
finissaient tous leurs sacrifices par
honorer Vesta , et l'invoquaient la
première avant tous les dieux. Son
culte consistait principalement à
garder le fou qui lui était consacré ,
et à prendre garde qu'il ne s'éteignît,
ce qui faisait le premier devoir des
vestales. Il y avait à Corinthe un
temple de Vesta, mais sans aucune
statue : on voyait seulement au mi-
lieu de ce temple un autel pour les
sacrifices qui se faisaient à la déesse.
Elle avait de nièine des autels dans
plusieurs temples de la Grèce con-
sacrés A d'autres dieux , comme U
Delphes, h Athènes , à Ténédos , à
Argos , à Milet , à Ephèse , etc. Le
,teniple de Vesta, à Home , était ou-
vert à tout le monde pendant le jour;
mais il n'était permis à aucun homme
d'y passer la nuit ; le jour même les
hommes ne .pouvaient entrer dans
l'intérieur du temple. Ce n'était pas
seulement dans les temples qu'on
conservait le feu sacré de Vesta ,
mais encore à la porte de chaque
maison particulière , d'où vient le
nom de vestibule. F. Feu.
Anciennement, ni chez les Grecs,
ni chez les Romains , il n'y avait
d'autre image ni symbole de Vesta
que ce feu sacré gardé si religieuse-
ment ; et si on fil depuis des statuef ,
elles représentaient Vesta la Terre ,
plutôt que Vesta le Feu ; mais il y a
apparence qu'on les confondit depuis
l'une avec l'autre. Une des manièies
les plus ordinaires de la représenter
V E s
en liabit de matrÔKe , vêtue de
ia ; tenant de la main droite un
eau ou une lampe , ou une-pa-
ou vase à deux an*es , appelé
luncula ; quelquefois aussi im
ium , ou une petite Victoire.
en d une patère, elle a quelque-
!:ic' haste ou une corne dVbon-
■. Au revers d'une médaille de\ i-
- , ou la voit assise, tenant d une
ia patère , et de l'autre un flaui-
.lUunic. Elle est debout , avec
es mêmes symboles , sur une mé-
laille de Salonine. Les titres qu'on
ui voit attribuer dans les méuaiiies
\ sur les anciens monuments sont
V^esta la sainte , l'étc rnelle , Theu-
•euse, l'ancienne, \ esta la mère, etc.
Nunia Pompilius fit bâtir à Rome
in temple à V esta , et le lit con-
ilruire presque en forme de globe,
3on , dit PluLarque , pour signifier
:)ar-là que Vesta fût le £;!obe de la "
erre , mais que par ce tilobe il niar-
]uait tout l'univers , au milieu du-
quel était ce feu qu'ils appelaient
Vesta. C est dans ce temple qu on
ntretenail le feu sacré avec tant tJe
uperstition , qu'il était regardé
u>iiime un gage de lempire du
m-uide ; que l'on prenait comnie un
pronostic malbeureux , s'il venait à
s'éleindre , etcju'on expiait cette né-
Kli;;ence avec un soin et des inquié-
tudes inlinies. Lorsque ce feu s'étei-
grait, on ne pouvait pas le rallumer
duu autre feu ; il fallait , dit Plu-
tuicjue , en faire de nouveau, en
:; jjosant quelque matière propre ù
prendre feu au centre d'un vase con-
cave présenté au soleil. (Les miroirs
concaves étaient donc dès-lors en
u-aee.) t'esLus prétend que ce nou-
veau l'eu se faisait par le frottement
d un bois propre à cela , en le per-
çant. Sans même que le feu s'étei-
{'.mi , on le renouvelait tous les ans
e premier jour de JNlars.
Vestales, nom que donnaient les
Romains aux prêtresses de la déesse
Vcsla. Ils les choisissaient vierges.
(J'aide en donne pour raison que
Vesta l'était. Il ajoute aussi que c'est
parcecpie celte déesse est comnie le
teuqui a'engendre rieu. Les iiomaxas
V E S 719
dans l'établissement des vestales, imi-
tèrent les Albains- qui n'étaient sans
doute que les imitateurs des autres
nations. Ils commencèrent par s'en
écarter sur ce qui concernait la vir-
ginité , en lui donnant un terme
moins long. Les vestales d'Albe de-
vaient lol^server pendant cinquante
ans. Les Romains ne demandèrent
pas quelles le fusseut plus de trente
ans. Ce fut ]\ uma qui choisit les pre-
mières vestales. Il réserva ce droit à
ses successeurs. Ce prince n'en avait
d'altord institué que quatre. Servins
Tuilius , ou , selon d'autres , Tarquin
l'ancien, en ajouta deux. Après 1 ex-
Îm'sion des rois , le droit de choisir
es vestales passa aux souverains pon-
tifes. Quand il s'agissait de remplacer
une vestale, le grand-prêlie cher-
chait dans les familles de Rome vingt
vierges entre six et dix ans. Il était
détendu d'en admettre aucune ni
au-dessus ni au-dessous. Elles de-
vaient a^oir leur père et leur mère.
Il ne fallait pas qu'elles eussent le "
moindre déf;tut dans leur personne.
On exigeait au contraire qu'elles fus-
sent aussi belles et aussi bien faite»
Îu'il était possible de les trouver.
)ès que ce nombre avait été choisi ,
le grand-prêtre les faisait tirer au
sort. Il s'emparail aussi-tôt de celle
sur laquelle le sort tondiait ; l'enle-
vait des bras de ses parents, dont l'au-
torité sur elle cessait dès cet instant.
Il conduisait la nouvelle vierge dans
le temple. On luicou[)ait les cheveux,
qu on suspendait à un arbie sacré:
c'était une marque d'alfrancliisse-
ment. Dès ce usoment elle n'était
plus occupée que de l'étude de se»
devoirs.
Les vestales passaient leur vie i
s'instruire, à senir la déesse, et à
former de nouvelles prêtresses. Ces
fonctions, selon quelques auteurs,
les divisaient en trois classes qu'elles
parcouraient successivement , et dan»
cha(une desquelles elles passaient
dix ans j n)ais il semble que leur p< tit
nombre ne permettait guère cette
division. Le temple était leur unique
séjour : rien ne pouvait les dispenser
de l'habiter. Il n'y avait que le ca»
720
V E s
où. elles ctnicnt assez malades pour t
avoir besoin de cliant;er ûair. Àlois
le grand pontife les remettait entre
les mains de quelques dames ro-
maines d'une prolùte et d'une vertu
reconnue , qui briguaient ces fonc-
tions comme un honneur.
Lorsque ces liiles avaient demeuré
trente ans dans les emplois du sacer-
doce, elles étaient libres de le quitter
et de se marier. Il y eut des veslaies
qui profitèrent de cette liberté. Elles
ne tarùèrci t pas à sen repentir. On
imagina que la continence leur avait
pesé : on les accusa d'avoir attendu
avec impatience le moment Oii elles
pourraient l'enfreindre. Elks eurent
le sort des vieilles filles, qui sont pres-
que toujours méprisées par leurs
jeunes maris. Le plus ^raiid nombre
passa le reste de sa vie dans le céiijjat.
Quelques unes restèrent dans le tem-
ple. Ou ne s'accorde pas sur les oc-
cupations qu'elles y avaient alors. Il
y en a qui prétendent quelles ne veil-
laient plus au feu sacré , et qu'elles
n'avaient plus de part au ministère,
parceque leur vieillesse les en ren-
dait indignes. Mais Tacite dit expres-
sément le contraire. Cet historien
nous apprend qu'Occia j^ouyerna les
vestales pendant cinquante-sept ans ,
présida aux cérémonies de la déesse
avec beaucoup de sagesse et de di-
gnité , et que ce ne fut qu'après sa
mort que l'on songea à la remplacer.
La plus ancienne des vestales prési-
dait au culte. C'était l'âge seul qui
lui donnait cette prééminence : on
l'appelait la Grande t^estale.
L'occupation la plus importante
et la plus essentielle des vestales ,
celle qui exigeait toute leur atten-
tion , était la garde du feu sacré. Ce
i^n devait être entretenu jour et
nuit ; et la superstition avait attaché
les conséquences les pins tenibics à
son extinction. L'opinion que l'éclat
du feu était un présage heureux en-
traînait nécessairement l'ioée con-
traire lorsqu'il s'éteignait. Ce pr«>-
tendu malheur arriva plusieurs fois;"!
Rome , entr'autres pendant la se-
conde guerre punique, l'outela ville
en fut consteruée. Tite-Live a peiut
V E S
avec les couleurs les plus vives la
désolation superstitieuse des Ro-
mains. C'était 1 usage, lors de ces
accideuts , que toutes les affaires fus-
sent suspendues. S'ils arrivaient pen-
. dant la nuit, on les annonçait proiii-
ptement au peuple. Le sommeil était
interrompu ; le sénat s'assemblaii . On
suspendait les occupations les plus
intéressantes jusqu'à ce que le crime
fût puni, le temple expié, le fe«
rallumé. La vestale qui , par sa né-
gligence , avait causé un pareil désas-
tre était punie du foHet. Elle re-
cevait ce châtiment des niaius du
grand-prètre. Si l'on en croit Festiis,-
la cérémonie se faisait toujours dans ua
lieiioi iscur, et la vestale était couverte
d un grand voile fin. Detiys d' HaU-
C4ir/it<55e rapporte que quelques ves-
tales évitèrent le fouet et des sup-
plices plus terribles, par desmvs-
tères qui prouvèrent leur innocence.
Cet historien raconte qu'une de cea
prêtresses, nommée Emilie, s'endor^
mit un soir , et se reposa du soin do
garder le feu sacré sur une nouvelle
vestale , qu'elle était chargée d'ins-
truire. La jeune novice ne tarda pas'
aussi à succomber au sommeil. Pen-
dant que les deux surveillantes dor-
maient, le feu sacré s'éteignit. Grand
trouble dans Rome le lendemain.
Les pontifes crurent voir dans cet
accident plus que de la négligence.
Ils s'imaginèrent qu'Emilie avi
violé le vœu pénible que la déess<|
imposait à ses filles. Emilie, ne pou.
vant toucher par ses larmes des juges
dét^erminés à la trouver criminelle ,
eut recours à Vesta , déchira un
morceau de son voile , le jeta sur les
cendres du brasier sacré , en implo-
rant l'appui de la déesse. Le feu se
rallmna aussi-tôt, et ce proaige ma-
nifesta son innocence.
C'était a\ecde gr;indes cérémonies
que l'on rallumait le feu sacré. Seloni
le récit de Fe^ttts , on perçait avec
uneespèce de tarière une table faite de
bois facile à s'enflammer. Les vestales
recevaient dans un vase lo feu qui
était produit par un frottement ra-
pitle, et l'allaient porter sur l'autel.
6i l'oa eu croit Plutarque , ce n'é-
tai
V ES
ait qu'avec le feu du soleil qu'on
wuvait rallnuier celui de Vesta. On
«unissait les rayons de cet astre
[ans un vase d'airsin , large à l'ou-
'erture et étroit au fond. Sous ce
'ase, qui était percé, i! y avait des
natières coni!>ustibles sur lesquelles
oiiibaient les rayons du s<jleil.
Les vestales qui avaient violé la
'irpinité étaient beaucoup plus
évèrement punies que celJes qui
vaient laissé éteindre le feu sacré,
ijuma les condamna à être lapidées.
'^estus rapporte une antre loi pos-
érienre qui ordonnait qu'elles eussent
1 tèle tranchée. Oa croit f[ue Tar-
uln l'ancien est le premier qui éta-
lil l'usaiîe de les enterrer toutes
ives ; du moins c'est sous son règne
ne ce supplice fut employé pour la
Temière fuis, et ce fut depuis la
iunitlon ordinaire des vestales infi-
èles à leur vieu. Cependant cette
)i sévère reçut quelquefois des ex-
eptions. Les deux soeurs de la fa-
lille des Ocellates , ayant été con-
nincues d'inceste , obtinrent de
>omttien la liberté de choisir le
pnre de leur mort. Sénèque parle
une vestale qui fut condamnée à être
récipitée du haut d'un rocher. Elle
rotestait qu'elle était innocenta : on
e la crut point. Sa sentence fut exé-
:itée. Elle implora la déesse , et
)ml)a sans se faire aucun mal. Ce
liracle ne put détruire la première
pinion des juïïes. Ils firent reconi-
lencer l'exécniion , et le miracle ne
it point répété.
Les pontifes avaient seuls le droit
; connaître des accusations inten-
es contre les vestales. L'accusée
auvait se défendre par elle-même
i par un avocat. Elle paraissait de-
uit le collège sacré , auquel prési-
lit le srand-prêtre. Elle répondait
iK interrogations qui lui étaient
itps. On la confrontait avec ses
x'n-afenrs ; on l'entendait plusieurs
is. Onoique , dans le droit civil , il
; fût pas permis d'appliquer à la
rture un esclave pour le contraindre
défxiîer contre son maître, la loi
itorisait cette sévérité à 1 éîjard des
claves des vestales. Quelquefois
Tome If.
V E S 75t
elles étaient appliquées elles-mêmes
à la torture. Lorsque les juges
avaient suffisamment instruit le pro-
cès , on procédait au juf^enient , et
l'on recueillait les voix. Cliitqne
prêtre avait une tablette ou un l>ul-
letin sur lequel il traçait la lettre G,
s'il voulait condamner la vestale, et la
lettre A , s'il jugea t à propos de l'ab-
soudre.Il le jetait ensuite dans une cor-
beille destinée à cet usa/ie. Le grand-
prêtre , après avoir pris et compté
tous les bulletins, prononçait l'arrêt.
Lorsque le jour marqué pour le
supplice était arrivé, le chef de la
relifîion se rendait au temple , suivi
de tous les pontifes. Il y dépouillait
lui-même la coupable des habits et
des ornements de prêtresse ; lui otait
les bandelettes sacrées qui ccii^naient
sa tête ; lui présentait son voile à
baiser, et la revêtait ensuite d'iiabits
lugubres et conformes h sa situation
présente ; puis il la liait avec des
cordes , et la faisait monter dans une
litière exactement fermée de tous
cotés, afin qilc ses cris ne pnssent
être entendus. On la conduisait en-
suite au lieu du supplice. Les anu's
de la prêtresse la suivaient en pleu-
rant. Plutairjiie observe que la ville
entière était dans la tristesse. On re-
gardait ce jour comme un jour mal-
heureux. On se détournait du chemin
que la vestale devait tenir. Cette
marche se faisait en silence et avec
lenteur. On arrivait enfin auprès de
la Porte-Colline, dans l'endroit qu'on
appela depuis Campus Sce/eintas y
à cause de ces funestes cérémonies.
La litière s'arrêtait alors. Le pontife
venait l'ouvrir en prononçant quel-
ques prières à voix liasse. Il otait à
la vestale ses liens lui donnait la
main pour l'aider à descendre, la con-
duisat «iir le tombeau, et la livrait
lui-même aux exécuteurs. L'ouverture
de ce tombeau était au sommet de
cette levée pro<'igieuse que Tarquia
fit faire pour l écoulement des ei^ux.
La vestale v descendait por 'e moven
d'une échelle. On la faisait entrer
dans une petite cellule creusée en
voûte à une certaine prolbndeur , et
dont la forme était celle d'un quarré
7M V E 5
îong. On l'asseynit sur nn petit lit
qui y était prcpiiré. On mettait à
xx)lc d'elle une tabie sur laquelle était
une lampe allumée, et une légère
provision d'huile , de pain , de lait
t't d'eau. Aussi-tôt que la prêtresse
était descendue, dli lermail l'ouver-
ture de la fosse , et ou la comldait
avec de la terre.
Ces exécutions terrihlps ne furent
pas aussi fréquentes qu'on pourrait
se l'imafjiuer. L'ordre des vestales
tiura environ onze cents ans. Pendant
ce temps, on en compte yingt qui
furent convaincues d'inceste, 'l'reize
seulement furent enterrées vives : les
sept autres périrent par divers
genres de supplice à leur choix.
On vit souvent des prêtresses in-
justement accusées. Les historiens
païens ne mauquent pas de raconter
une infinité de miracles opérés en
leur faveur. Celui de la vestale
Claudia est un des plus remarquables.
f''^. l'article Cybèi.e.
Les vestales étaient dédonmiaf;ées
de la contrainte et des devoirs pé-
nibles de leur état par des privi-
lèges glorieux et des honneurs ex-
traordinaires. Nimia leur avait ac-
cordé le pouvoir de tester du vivant
de leurs père et mère. Auguste les
mit en possession de toutes les pré-
rogatives dont jouissait dans Rome
nue femme qui avait donné trois ci-
toyens ù l'état. Leurs biens leur ap-
partenaient en propre à chacune.
Elles en disposaient à leur volonté
par vente , par donation ou autre-
ment , sans l'entremise d'un curateur.
Si elles rencontraient en chemin un
criminel que l'on conduisait au sup-
plice , elles avaient le privilège de
pouvoir lui sauver la vie. Seulement
il fallait qu'elles affirmassent par ser-
ment que cette rencontre s'était faite
par un pur hasard. Hors ce cas ,
elles ne juraient jamais en justice:
leur déclaration pure et simple avait
Ja force d"im serment. Quand elles
marchaient par la vi!le , elles étaient
précédées d'un licteur, qui servait en
même temps et à les garantir de
loute insulte et à leur faire honneur.
Dans les couimencements de leur
' \' ES
institution , elles n'avaient point d
licteurs. On raconte qu'un soir un
vestale , se retirant après souper
seule , sous des vêtements conniunis
fut violée par un jeune honmie , dan
une rue écartée. Cet accident fi
songer à mettre la chasteté de ce
filles à l'abri d'un pareil outrage. K:
conséquence le licteur leur fut dé
cerné. Il y avait une loi <{ui défendait
sous ppine de mort, d'entrer dan
leurs litières : peut-être fut elleocci
sionnée par quelque événement sem
blable. Les consuls et les préteurs s
détournaient de leur chemin , lor,<
3u'ils rencontraient une vestale. S
es embarras les empêchaient d
s écarter, ils s'arrêtaient jusqu'à c
qu'elles eussent passé , et faisaien
bai.sser devant elles la hache et le
faisceaux. Les Romains 'eur accor
daient une sépulture dans Je seii
même de leur ville ; honneur rar
qu'elles ne partageaient qu'avec ui
petit nomltre de familles illustres
Les vestales condamnées en jouis
saient elles-mêmes. Le Cainpu,
Sceleratus était dans l'intérieur d
Rome. Tous les ans , à certain
jours , le peui)le se rendait en foui
sur ce tombeau , et y faisait de
tirièrps pour appaiser leuis mânes
^es vestales avaient dans la ville tou
le crédit que donnent Ja sagesse et 1
religion. On les employait souven
pour rétablir la paix clans les familles
pour réconcilier des ennemis , pou
protéger le faible et désarmer !••>->•
presseur. Tous les ans , elles <<
daient chez le roi des sacrifices .
était la première personne de la reli
gion après le grand pontife, pou:
l'exhorter à observer exactement se
devi'irs. On déposait entre leur
maius les actes les plus secrets et Je
plus importants. Les premiers ci
tovens leur remettaient quelqucfoi
leur testaujent. Elles acceptèrent I:
garde de celui d'Antoine. August
leur confia aussi ses dernières vo
lontés , qu'elles portèrent elles-mênie
au sénat après sa mort.
L'habillement de ces prètri
distingué de celui des autres feiiniic»
n'avait ri » de trop lugubre ni di
V E s
rop austère. Leur cocfAire , ainsi
[u'on le voit dnns nueiques médailles ,
tait composée cfe handeiettes qui
iiisaient plusieurs fois le tour de
eiir tète. Elles !>ortaient des rohes
tlanches avec une espèce de rochet
le la nièuie couIeuP. Leur manteau
tait couleur de pourpre. Il !eur tom-
»ait sur une éi<aule , et leur laissait
'autre brus demi-nu. Leurs vèle-
nenls furent très simples dans les
•oinnienceinents , parceque Nuuia ,
>n les dotant des deniers publics ,
l'avait pu songer à les enrichir.
Hais dans la suite elles acquirent
riniinenses revenus , grâces aux
îieuses lilicralités de plusieurs illus-
r<'S Romains ; et alors tout chani^ea
le face. Elies substituèrent à leur
îreniière simplicité le luxe le plus
echerclié. Elles euipJovèrent , pour
K faire des robes, les étofles les plus
précieuses. Elles laissèrent croître
«•urs cheveux, qu'elles avaient coupés
J'abord , et le'ir donnèrent tous les
>riicmenfs de l'art. Leurs litières de-
finrent superbes. On les vit promener
e faste dans les rues , marcher an
Cap^tolc dans un char magnifique ,
îmironnées dune foule de femmes
ît d'esclaves.
I Les spectacles ne leur étaient
point interdits. Elles assistaient libre-
up-?t à tous les jeux. Auguste leur
1 même un banc séparé au
• e , en face de celui du préteur.
v^f lieu était sans doute le plus dis-
ingiié , puisque le sénat crut honorer
Liivie en lui assignant une place dans
e bnnc des vestales.
Cet ordre célèbre se maintint
ong-temps dans un état de lustre et
ie «^tendeur. Il était à son plus haut
Jegré d'élévntion sous les empereurs.
[| subsista quelque temps encore
les princes chrétiens, mais il
iit à sa décadence. Ce qu'il y a
iuarquable, c'est qu'on ne voit
que le relâchement se soit
■ parmi les vestales , dans un
ieuips où elles auraient pu manquer
impunément à leurs devoirs, c.-à-d.
sous les empereurs chrétiens , qui
n'nuraient pas permis qu'on les eiit
fait pt'rk a'issi cruellement qu'autre-
V E S 7aî
fois. On demeura long-temps sans
toucher à leurs privilèges et à leurs
immunités. Gratien , plus hardi que
ses prédécesseurs, ordonna que les
biens qu'on leur léguerait à l'avenir
seraient dévolus au fisc, à 1 exceptioQ
cej>endant des effets mobiliers , dont
elles auraient la libre jouissance.
L année suivante , Kome fut désolée
d'un»» horrible famine. Le peuple ne
douta point que ce fléau ue fût u«
effet de la vengeance des dieux irrités
de l'outrage fait aux vestales ; mais la
famine cessa dans le moment où les
murmures allaient peut-être faire
éclore une sédition.
Enfin , Théodose et Honorius ajant
réuni à leur domaine tous les biens
qui avaient été destinés à I entretien
des temples et des sacrifices , ceux
des veslalrs ne furent probablement
pas épargnés. Les hisloriens ne mar-
quent pas précisément le moment où
cet ordre de prêtresses fut aboli. II y
a beaucoup d apparence que ce fut
dans le temps quel'liéodose fit fermer
tous les temples. Tout concourt à
prouver que le temple de Vesta ne
fut pas plus épargné que celui de
Jupiter et des autres dieux. Ses prê-
tresses eurent sans doute un sort
pareil à celui des pontifes. Ellea
furent supprimées comme eux. Du
moins n'en est-il plus fait ensuite
aucune mention dans l'histoire. De-
Fuis Tan qo de Rome , époque de
institution des vestales , jusqu'à l'an
de grâce 389 , temps auquel Théo-
dose porta le dernier coup à lidolâ-
trie , il s'écoula onze cents et un ans :
c'est peut-être le temps qu'on doit
fixer à la durée de leur ordre. On
les représente avec im voile sur la
tête , tenunt dans les mains une
lampe allumée , ou im petit vase à
deux ans?s rempli de feu : quelque-
fois on place la prêtresse aupj^s d'un
autel antique sur lequel est un brasier
allumé.
( M y th. Péruv. ) I! y avait dans la
ville de Cusco , capitale du Pérou ,
sous les vTicas, un couvent destine à
servir de demeure aux jeunes vierges
qui se consacraient au Soleil ; mais
on n'v recevait que celles qui étaient
Zz a
^3.4 V E s
issues du sang royal des yncas. Elles
y entraient quelquefois dès l'enfance ,
dans un âge où l'on ne pouvait pas
douter de leur virginité ; car c était
l'artifice essentiel , et l'on veillait
avec tant de soin à la conservation
de celte fleur précieuse , qu'il était
presque iuipo5sii>le aux vierges de
Cusco de manquer de fidélité au
Soleil leur époux. Tout entretien
avec les personnes du dehors , sans
distinction d'fiomrnes ni de femmes ,
leur était interdit. Cependant , mal-
fr6 toutes les précautions, «si , parnij
» un si grand nombre de religieuses ,
» il s'en trouvait quelqu'une qui vînt
» à faillir contre son honneur , dit
» l'historien des yncas , il y avait une
» loi qui portait qu'elle fût enterrée
» toute vive, et son galant pendu.
» Mais, parcequ'on estimait peu de
» chose de faire mourir un seul
» homme pour une faute aussi
» grande que Tétait celle de violer
» une fille dédiée au Soleil , leur
>) dieu et le père de leurs rois , il
» était ordonné, par la même loi,
« qu'outre le coupable , sa fenmie ,
»> ses enfants , ses serviteurs , ses
>> parents , et , de plus , tous les hahi-
» tants de la ville où il demeurait ,
1) jusqu'aux enfants qui étaient à la
»i maineile, en portassent la peine
» tous enseniJ)le. Pour cet effet , ils
» détruisaient Ja ville , et y semaient
>» de la pierre ; de sorte que toute
» son étendue demeurait déserte ,
» désolée , maudite et excommuniée,
» pour marque que cette ville avait
>) engendré un si détestable enfant.
» lis essayaient encore d'empêcher
n que ce tenoir ne fiit fouU- de per-
» sonne , pa-^ même des bêtes, s'il
» était possible. Cette loi ne fut
»> pourtant jamais exécutée , parce-
» qu'il n'}' eut jamais de coupable
» de xe crime dans le pays. » f^.
Y^•cAs.
Vestalies , fête que les Romains
célébraient le 5 avant les ides de
Juin en l'honneur de Vesîa. On fai-
sait ce jour-là des festins dans les
rues, et l'on choisissait des mets
qu'on portait aux vestales pour
les offrir à la déesse. Oa oruait
V E U
les moulins de bouquets et de f r, --
ronnes ; c'était la fête des boulant
Les dames romaines se rend;:
à pied au temple de Vesta, et
C;ipito!e où était un autel con-;
à Jupiter Pistor, c.-à-d., j/
langer, ou protecteur des grains de
la terre.
Veten, grand lac d'eau doi:
qxxOluils Àla^nus pince dan^
Cottie orientale , et dont il fait a:
conte : « Au milieu de ce lac est une
» isle agréable et spacieuse , et deux
» églises , sous l'une desquelles ( jL
» une caverne dans laquelle on
» peut entrer que par une Iol
» allée basse et courjjée , d'une],
» fondeur incroyable. On y entre
» avec des lanternes allumées et mi
» peloton de fil , afin de pouvoir i -
» trouver le chemin par où on • t
» entré. On y va pour y voir un m i-
» gicicn qui s'appelle Gilbert , et
» qui y est retenu , depuis un gi;iii.i
» nombre d'années , par art nia-
» gique pour son malheur , par ( -
» tillius son propre précepteur , •
» l'y condamna lorsqu'il voulut
» reficller contre lui et s'ériger i ii
« maître. Cet ensorcellement s < >t
» fait par le moyen d'un petit Îa.-
» ton sur lequel étaient gravées qu' :-
» ques lettres russienncs et gothiques,
» que son maître lui jeta , et que < e
» Gilbert ramassa; aussi-tôt il e -
» vint immobile , en sorte qu j
» put se défaire de ce petit hi..
« où il demeura collé. On n'osi
» approcher , à cause des vapc ,.
» malignes. »
Veu-Pacha. {M. Péruf.)
mot , dans la langue des Péruviens I
signilie centre de la terre, ou le nioud^
inférieur. Les Amantas , docteurs i
philosophes du Pérou , appelaieu
ainsi la demeure que les méchaatj
devaient habiter après la mort .
o.ï ils devaient recevoir le châtii
ment de leurs crimes. Ce chàtimeo
ne consistait , selon eux , que dan
l'assemblage des maux éprouvés or
dinairement dans la vie iirésentej
sans aucun mélange de bonheur
de consolation.
Veuve. Junon avait un temçle
I vie
^'' "'Tilîale , en Areodie , sous ce
en menioire d uu divorce avec
j cr , après lequel elle se retira ,
iit-on , à Stvniphale.
\ lALEs , dieux qui présidaient
lUx chemins , et qui étaient parti-
ulièrement invoqués par ceux qui
e mettaient en route. C'étaient Mer-
nre , Apollon , Bacchus , Hercule ,
lent les Romains mettaient ordi-
lairement les bustes sur des colonnes,
e lon£: des fxands chemins. Ou don-
lait aussi ce nom aux Pénates et aux
^ares. On leur sacrifiait des pour-
eaux.
ViASSER ( M. Ind. ) , né d'une
>artie de \Vishnou. Cette incarna-
ion n'est regardée que comme
ccidenteile : on ne lui érige point de
enipies à ce titre ; on se contente
e placer, dans les pagodes qui lui
ont dédiées , le tableau de Viasser ,
DUS la figure d un pénitent.
ViBisiE , déesse des voyageurs, qui
învwjuaieut sur - tout quand ils
laient égarés de leur chemin.
VicA-PoTA , déesse qui présidait
la victoire.
Vice. ( Icon. ) Le vice en gé-
éral se caractérise par un nain dif-
3rme , borgne et boiteux , ayant
cheveux roux , et embrassant
troiiement une hydre.
\ icEs. Les Grecs et les Romains
?s avaient déifiés. Dans plusieurs
ibleaux allégoriques , les vices sont
lersonnifiés par des harpyif s.
ViCTA , déesse des vivres..
ViCTiMAiRE. On appelait ainsi un
niniàtre ou officier des sacrifices
ont la fonction était d'amener et
c délier les victimes, de préparer
eau , le couteau , les gâteaux , et
outes les autres choses nécessaires
ux «jcrifices.
CVt;iit aussi à ces ministres qu'il
pparlenaitde terrasser, d'assommer
u d égorger les victimes : pour cet
iïet , ils se plaçaient auprès de
aijtfl , nus jusqu'à la ceinture , et
"avant s»ir la tète qu'une couronne
e laurier. Ils tenaient une hache
ur l'épaule , ou un couteau à la
jain ; et qucnd le sacrificateur leur
liait donné le signd , ils tuaient la
V I G 72*
victime ou en l'assommant avec
le dos de leur hache , ou en lui
plongeant le couteau dans la gorge :
ensuite ils la dépouillaient ; et après
l'avoir bvée et parsemée de fleurs ,
ils la mettaient sur 1 autel. Ils
avaient pour eux la portion mise
en réserve pour les dieux , dont ils
faisaient leur profit , l'exposant pu-
bliquement en vente à quiconque
voulait l'acheter.
\iCTisi ES, sacrifice sanglant qu'oa
faisait aux dieux de créatures hu-
maines, ou d'animaux. La pratique
d'immoler des victimes humaines a
été en usage chez la plupart des
peuples. Les Phéniciens , les Egyp-
tiens, lesAral)es,lesChananéens, les
habiiitnts de Tvr et de Carthage ,^
les Perses ; les Athéniens , les Lacé-
démoniens , les Ioniens , tous les
Grecs du continent et des isies , les
Romains , les Scythes , les Albanois ,
les Germains , les anciens Bretons ,
les Espagnols , les Gaulois , et, ponr
Easser dans le Nouveau- Monde, les
abitants du Mexique, ont été égale-
ment plongés dans cette superstition.
On ne sait pas qui le premier con-
seilla cette barbarie ; que ce soit
Saturne , comme on le trouve dans
le fragment de Sanchotiiathoit ;
que ce soit Lycaon , comme Pausa-
nias semble l'insinuer , ou quelque
autre enfin , il est sur que celle hor-
rible idée fit fcrtime.
L immolation des victimes hu-
maines taisait déjà partie des abomi-
nations que aiûise reproche aux
Amorrhéens. On lit aussi dans le
Lévkique que les Moabites sacri-
fiaient leurs enfants à leur dieu Mo-
loch. On ne peut douter que cette
coutume sanguinaire ne fût établie
chez les Tyriens et les Phéniciens.
Les Juifs eux-mêmes l'avaient em-
pruntée de leurs voisins : c'est ua
reproche que leu» font les prophètes j.
et les libres historiques de l'ancien
Testament fournissent plus d'un fait
de ce genre. C'est de la Phénicie que
cet usage passa dans la Grèce , et de
la Grèce les Pélasgieus le portèrent
en Italie.
On pratiquait à Rome ces affceus.
726
V I c
Siicrifices , dit Pline , dans des occa-
sions extraordinaires. L'histoire ro-
maine en donne wn exemple bien
frappant dans la seconde guerre pu-
nique. Home , consternée par la de-
faite de Cannes , regarda ce revers
comme un signe manifeste de ia co-
lère des dieux , et ne crut pouvoir
les appaiser que par un sacrifice hu-
main. <i Après avoir consulté les livres
» sacrés, dit Tite-Live, on immola
» les victimes prescrites en pareil
» cas. D n Gaulois et une Gauloise ,
» un Grec et une Grecque , furent
» enterrés vifs dans une place pu-
» blique destinée depuis long-temps
» à ce genre de sacrifices , si con-
» traire» à la religion de INuma. »
Voici l'explication de ce fait sin-
gulier.
Les décemvirs ayant vu dans les
livres sibyllins que les Gaulois et les
Grecs s'empareraient de la ville , on
imagina que , pour détourner l'effet
de cette prédiction , il fallait enterrer
vifs, dans la place publique,un!K)mme
et une femme de chacune de ces
deux nations , et leur faire prendre
ainsi possession de la ville, 'l'oute
puérile qu'était cette interprétation,
un très grand nombre d'exemples
nous montrent que les principes de
l'art divinatoire admettent ces sortes
d'accommodements avec la destinée.
Tite-hive nomme ce barbare sa-
crifice sacrum minime romamim ;
cependant il se répéta souvent dans
la suite. Pline assure que cet usage
d'immoler des victimes humaines au
nom du public subsista jusqu'à l'an
<)5 de J. C. , dans lequel il fut aboli
par va\ senatus-consulte de l'an 657
de Rome ; mais on a des preuves
qu'il continua dans les sacrifices de
quelrp^ies divinités, par exemple, de
Bellone. Les édits , renouvelés en
différents temps par les empereurs ,
ne purent mettre un frein à cette
fureur superstitieuse ; et à l'égard
du sacrifice de victimes humaines
prescrit en conséquence des vers si-
byllins , Pline avoue qu'il subsistait
toujours , et assure qu'on en avait vu
de son temps des exemples.
Les sacrifices de victimes hu-
V I C
maines furent moins communs ci
les Grecs. Cependant on en troi
l'wsage établi dans quelques canto:
el le sacrifice d'ipliigénie proi;
qu'ils furent prati(jués dans les ten:
héroïques, où l'on se persuada cju
la mort de la fille d'Agamcmii'ii
déchargerait l'armée des Grecs ili-
fautes qu'ils avaient commises.
Les habitants de Pella satrifiair: *
alors un homniC ix Péléc ; et ceu-.
'i'énuse, si on en croit Pausani
offraient tous les ans en sacrifice m r
fille vierge au génie d'nn des c 111-
pagnons d'Ulysse qu'ils avaient !
pidé.
Théophraste assure que les Ai
diens immolaient de son temps •
victimes humaines dans les i.
nommées /y^catj.Ces victimes étai' lit
f>resque toujours des enfants. Paiini
rs inscriptions rapportées de Gn't e
par Foiirnioni-, est le dessin d ini
bas-relief trouvé en Arcadie , qui a
tin rap2)ort évident avec ces sacri-
fices.
Carthage , colonie phcnicici
avait adopté l'usage de sacrifier
victimes humaines, et elle ne le coii-
serva que trop long-temps, suivant
Platon, Sophocle , et Diodore da
Sicile. « JN 'aurait-il pas mieux ^ril^
» pour les Carthaginois . dit P/n-
» tarqiie , avoir Critias ou Diagcrns
» pour légishitrurs , que de faiir à
» Saturne le sacrifice de leurs [ît j-
» près enfants, par lequel ils pr '-
» tendaient l'honorer? La supr
>) tion, continue-î-il , armait le {
» contre le fils , et lui mettait < rr
» main le couteau dont il devait I • -
» gorger. Ceux qui étaient sans ' 11-
» fants achetaient d'unemèrepamre
» la victime du sacrifice ; la mèri ■ c
» l'enfant qu'on immolait d<
» soutenir la vue d'un si af!i
» spectacle sans verser des larnit>i
» si la douleur lui en arrachait . file
>i perdait le prix dont on était
» venu , et l'enfant n'en était
» plus épargné. Pendant ce te;
» tout retentissait du bruit de ~
» trmnentset des tambours ; ils .
» pnaicnt que les lamentations de ces
» fêtes ne fussent entendues. »
V I c
Gêlon , roi de Syracuse, après la
6faite des Carthasinois en Sicile ,
e leur accorda la paix <{u\i condition
[ails renonceraient à ces odieux sa-
rifices de leurs enfants. C est ià ,
ans doute , !e plus be;!U truite de
>aix dont Thistoire ait parlé. «Chose
admirable ; dit 31. de Moiiles-
» quieu ; après avoir défait trois
cents mille Carthaginois , il exi-
i» seait une condition qui n était utile
i> qu'à eux , ou plutôt il stipulait
» pour le iicnre humain. »
Remarquons cependant que cet
articit" du tniité ne pouvait r»^i;arder
que les Carthaginois établis dans
l'isle , et maîtres de la partie occi-
dentale dn pays ; car les sacrifices
humains subsistaient toujours à Car-
thace. Comme ils faisaient partie de
la religion phénicienne , les lois ro-
maines qui les proscrivirent long-
temps après ne purent les aljolir
entièrement. En vain Tibère fit périr
dans les supplices les ministres inhu-
mains de ces barb-.ires cérénnmies ;
Saturne continua d'avoir des adora-
rateurs en Afrique, et, tant qu'il en
eut , le sang des hommes coula secrè-
tement sur ses autels.
Enfin les témoignages positifs de
Pline , de Tacite , et autres écri-
vains exacts , ne permettent pas de
douter que les Germains et les Gau-
lois n'aient immolé des victimes
humaines , non seulement dans des
sacrifices publics , mais encore dans
ceux qui s'offraient pour la puérison
des particuliers. En vain voudrions-
nous laver nos ancêtres d'un crime
dtmt trop de monuments s'accordent
à If s charger. La nécessité de ces
sacrifices étr'it im des dogmes établis
par les d-ukies, fondé sur ce prin-
cfpe , qu'on ne pouvait satisfaire les
dieux (pie par un échanire, et que la
Tie d'un homme ct:-it le seul prix
capable de racheter celle d'un au're.
Dans •''S sacrifii es publics, an défaut
de malfaiteurs . on immolait des in-
nocents ; dans les sacrifices partî'cu-
liers on égorgeait souvent des nommes
qui «"étrj'cnt dévoués volontairement
à ce genre de mort. Il est vrai que
les païens ouvrirent enfia les yeux
Vie 7^7
snr l'inhumanité de pareils sacrifices.
On oracle, dit PluLarque , a>ant
ordonné aux Lacédéiuoniens d'im-
moler une vierge , et le sort étant
tombé sur une jeune fille nommée
Hélène, un aigle enleva le couîf":>u
sacré , et le posa snr la tète d » e
génisse, qui fut sacrifiée à sa plavc-.
Le même Plutarque rapporte que
Pé'opidas , chel des ïhébains , avant
é'é averti en songe , la veille d une
bataille contre les Spartiates , d'im-
moler une vierge blonde aux m;.nes
des filles de Scedasus, qui avaient été
violées et massacrées dans ce même
lieu , ce commandement lui parut
ciuel et barbare ; la plupart des offi-
ciers de l'armée en jugèrent de nîènie ,
et soutinrent qu'une pareille oMation
ne pouvait être agréable au père des
dieux et des hommes , et que s'il y
avait des intelligences qni prissent
plaisir à refru«ion du sang hnmain ,
c'étaient des esprits malins qui ne
méritaient aucun égard. Une jeune
cavale rousse s'élant alors cflerte à
eux, le devin Théociile décida que
c'était là Iho-lie que les dieux de-
mandaient. Elle fut immolée , et le
sacrifice fut suivi d'une victoire coni-
plètc.
En Egvpte, Amasis ordonna qu'an
lieu d'inmimes. on offrit seulement
dfs figures humaines. D;'ns l'isle
de Chv^îre , Diphiins substitua des
sacrifices de botufs aux sacrifices
d'honmies.
Au reste , cette coutume de fim-
molation des victimes humaines , qui
subsista si long-temps . ne doit pas
plus nous étonner de la part A*:s
peuples d'Amérique, où les E>pri-
gnofs la trouvèrent établie. Dans
cette partie de la Floride voisine de-
la Virginie , les habitants offraient
au Soleil des enfants en sacrifice.
Quelques peup'es du Mexique ,
ayant été battus par Fernand Cortez ,
lui envoyèrent des députés avec trois
sortes de présents pour obtenir la
paix. « Seigneur , lui dirent ces dé-
» pûtes , voilà cinq esclaves que
» nous t'offrois ; si l\» es nn dieu
» qui se nourrisse de chair et de
» sang , sacrifle-Ies ; si tu es un dit'*
728 V T C
» déhonnaire , voilà de l'encens H
» des plumes ; si tu es lui homme ,
» prends ces oiseaux et ces fruits. »
Les vovapeurs nous assurent que
les sacrifices humains subsistent en-
core en quelques endroits de l'Asie.
« V, y a des insulaires dans la mer
» Orientale , dit le père du Halde ,
» qui vont tous les ans , pendant la
» septième lune, noyer une jeune
» vieree en l'honneur de leur prin-
» cipare idole. »
Victoire. Les Grecs en faisaient
une divinité : elle était, selon Hé-
siode , fille du Stjx et de Pallantc.
Les Sabins l'appelaient P" acuiia , et
les Eg3'ptiens , Nephté. La déesse
Victoire avait plusieurs temples à
Rome , dans l'Italie et dans la
Grèce. Svlla , revenu victorieux de
tous ses ennemis , établit des jeux
publics en l'honneur de cette divi-
nité. On la représente ordinairement
avec des ailes, tenant d'une main une
couronne de laurier , et de l'autre
une palme. Quelquefois on la voit
montée sur un globe , pour montrer
que la victoire domine sur toute la
terre. Rarement la trouve-t-on sans
ailes. Pausanias dit pourtant qu'il
y avait à Athènes une Victoire sans
ailes, et que les Athéniens la firent
ainsi , afin qu'elle ne put plus s'en-
voler , et qu'elle demeurât toujours
chez (ux. A ce même propos, on lit
dans TAntholoeie grecque deux vers
qui étaient posés sur une statue de la
Victoire , dont les ailes furent brii-
lées par un coup de foudre. Voici le
sens de ces vei's : Rome , reine du
monde , ta gloire ne saurait périr,
puisque la victoire , n'ayant plus
d'ailes, ne saurait s'enfuir.
La Victoire est encore bien expri-
mée par un guerrier qui a un casque
en tète , et qui de la uiain droite
tient une lance, et de la gauche un
trophée d'armes.
Quand les Romains voulaient dé-
signer une \ictoire remportée sur
mer, ils la représentaient debout sur
la proue d'un vaisseau , et portant
d'une main une couronne , et de
l'autre une branche de palmier; ou
tien ils la plaçaient sur le haut d'une
V I C
colonne rostrale , ornée d'vin troph^er
naval ; qiiel(|u. (bis «nème c était une
simple Victoire qui tenait des cou-
ronnes rostrales, comme pour les dis-
tribuer. A'. Couronne rostkale.
Un Neptune couronné de laurier
est encore un symbole ordinaire d'une
victoire navale.
Les prises des villes sont désignées
par une Victoire ou le dieu de la
guerre qui tient des couronnes mu-
rales. Sur une médaille de l'histoire
métallique de Louis XIV, qui rap-
pelle la prise de treize villes ou forte-
resses , Mars parait portant un jave-,
lot chargé de plusieurs couronnes
murales ; les mots de la légende sont
Mars exvugnator , Mars preneur
de villes, f^. Courokke murale. I
La levée du siège d'une ville sera
pareillement représentée par une
Victoire ou par la ville même qui
tient une couronne composée de
fleurs et d'herbes verdoyantes, f^.
CoUKO^NE OBSIDIONALE.
Quand on a voulu exprimer les
provisions fournies à une ville assié-
gée , on a représenté une V ictoire
qui vole , tenant d'une main une
couronne , et de l'autre des épis de
bled.
Lorsqu'aux attributs ordinaires de
la Victoire les anciens ajoutaient un
caducée , c'était pour désigner que la
paix avait suivi la victoire.
Sur une médaille romaine dont
l'inscription porte , ^sia recepta ,
l'Asie recouvrée , la Victoire, est
rejnésentée avec des ailesj, tenant
d'une main un bouclier, de l'autre
une couronne. Ce sont ses attributs
ordinaires ; mais' ce qu'il y a de par-
ticulier , c'est qu'elle est debout sur
un piédestal , et entre deux serpents ,
qui , après avoir fait plusieurs plis et
ref)lis , s'élèvent des deux côtés de la
Victoire , et semblent pousser d'hor-
ribles silTlements à la vue des sym-
boles qu'elle porte dans ses mains.
Cet emblème paraît être pris du
caducée de Mercure, symbole de la
paix , où les serpents , qui sont les
images de la discorde et de la divi-
sion , sont représentés séparés par
une verge : ce qui marque que les
1
V I D
ennemis sont éloignés, et que la paix
Côl taile.
La France invincible , Galîia in-
victa , a été représentée , dans riii»-
toiic inélallifjue de Louis XI\, sous
la figure de Pallas armée de pied en
cap , ayant sur les épaules un man-
teau semé de fleurs de lis , et à ses
pieds des boucliers où sont les armes
des puissances ennemies ^ d'une main
elle lient un javelot, et de l'autre
une Victoire.
Les Egyptiens représentaient la
Victoire sous l'image d'un aigle ,
oiseau toujours victorieux dans les
combats qu'il livre aux autres oi-
seaux.
Les Grecs , sous la domination
des Romains , cherchèrent à flatter
leurs nouveaux maîtres, en représen-
tant des aigles portant des Victoires.
L'aigle est l'enseigne des légions ro-
niaiiies. f^. Aigle.
I . Victor , surnom de Mars. Les
médailles le représentent couvert
d'une cuirasse avec un casque en tête ,
tenant une pique d'u^e main et un
trojjhée d'armes de l'autre, ou por-
tant de la main droite une petite
Victoire.
"i- — C est aussi un surnom de
Jupiter , ou parcequ'il avait vaincu
les Titans et les Géants , ou parce-
qu'on croyait que rien ne rKjuvait
lui résister. Papyrius .- près de com-
battre, lui voua un temple sous ce
nom , et les Romains célébraient au
moins d'Avril une fête en son hon-
neur.
3. — Surnom d'Hercule.
ViCTORiATLS NuMMUs , monnaie
d'argent sur laquelle était gravée
l'image de la Victoire.
ViCTRix , victorieuse , surnom
de Vénus. On la représentait sous
ce titre, avec une pomme .i la main ,
en mémoire de sa victoire sur ses
deux rivales,
ViDtR ( :J/. Scand. ) , neuvième
dieu, presque aussi fort que Thor
lui-même , et d'une grande conso-
Lition pour Ifs dieux dans les con-
jonctures critiques. H est taciturne ,
et portf dp6 souliers fort épais , et si
nicneilleux qu'il peut , aveg leur se-
V I E 729
cours, marcher dans les airs et sur
les eaux. Au dernier jour, lorsque le
loupFenris aura dévoré Odin,ViiJar
sera son vengeur. Appuyant son pied
sur la mâchoire du monstre , il saisira
l'autre de sa maiu robuste , et le
déchirera jusqu'à ce que le loup
expire.
ViDUns , divinité romaine, dont
la fonction était de séparer l'ame du
corps , viduare. Il était honoré hors
de la ville, pour que les pontifes ne
fussent pas exposés à sa vue , qui , en
les souillant , les aurait mis hors
d'état de sacrifier.
Vie humai>e. ( Iconol. ) Elle
se caractérise par une matrone dont
le vêtement verd , couleur srmlx) •■
lique de l'espérar-ce, signifie que c'est
cette vertu qui anime lu vie. Sa cou-
roime, conifiosée de roses et d'épines,
donne l'image de l'alternative des
douceurs et des peines de la vie. Le
plaisir qui la délasse , et le travail
qui sert à la maintenir , sont indi-
qués par la lyre et par la charme ,
qui sont se» attributs. Elle donne à
lx)ire à un enf:mt.
Dans la riche collection du Vati-
can , on voit une urne sur laquelle
l'artiste a représenté Tem blême de
la vie humaine. Prométhée forme
l'homme d'argile. Il est accompagi'é
de la Sagesse sous la figure de Mi-
nerve qui tient un papillon sur la tète
de cette statue. Le papillon éîait ,
chez les anciens, l'image de l'ame. Un
peu en arrière on apperçoit une
usure app!iq»iée à observer ces dif-
férentes actions pour en tirer l'ho/ros-
cope de l'homme. L'union de l'ame
avec le corps est symbolisée par
Psyché et l'Amour qui s'embrassent
étroitement. L'.Ttisîe a représenté
sur ce même vase 'es quatre éléments ,
comme étant nécessaires à l'homme.
L'Air est désiî.né par Eo'e , roi des
vents : il est dans l'attitude d'un
homme qui souRle L'Eau est per-
sonnifiée par un fleuve conrhé , avant
un timon dans la main droite. Une
nymphe avtc une corne d'abondance
pleine de fruits , et un panier de
fleurs sous le bras , indique la Terre.
Le Feu est symbolise par ia foudrç
73o
VIE
de Vulcnin, On a aussi désigne les
aliments nécessaires à la vie par un
arbre chargé de fruits. Dans la partie
supérieure du vase , Apollon, sur un
char attelé de quatre chevaux, paraît
commencer sa course; de l'autre
côté , Diane , qui désigne la Nuit ,
image de la mort , est sur son char
attelé de deux chevaux seulement.
On voit sur le char de cette déesse
un cadavre , avec im papillon qui
s'envole , synihole de l'ame qiyi quitte
le corps. A coté est un génie accablé
de tristesse ; il tient d'une main un
flambeau éteint et renversé contre
tene, et porte de l'autre une cou-
ronne de fleurs. Il est accompagné
d un autre génie apjiliqué à examiner
un volume , symbole de l'histoire qui
transmet à la postérité les actions des
hommes illustres. Plus loin lame, re-
présentée encore sous la figure de
Psyché, est conduite par Mercure
dans les champs élysécs. L'artiste a
exprimé les peines réservées aux mé-
chants, après la mort, par un Pro-
mélhée enchaîné , dont les entrailles
sont déchirées par un vautour.
L'ingénieux Poussin a traité le
même sujet d'une manière allégo-
rique et morale en même temps. Les
différents états de la vie, représentés
par quatre femmes qui désignent le
Plaisir , la Piichesse , la Pauvreté et
le Travail, se donnent mutuellement
la main, et forment une danse au son
d'une lyre touchée par le Temps. La
Richesse est f;ici!e à distinguer par
ses habits précieux , où l'on voit
éclater l'or et les perles. Le Plaisir,
couronné de fleurs , s'annonce encore
Îiar la joie qui est dans ses yeux , par
e sourire qui est sur ses lèvres. Mais
la Pauvreté, triste et à demi couverte
de mauvais vêtements , est seulement
couroijnée de feuilles sèches : elle est
suivie du Travail qui a les épaules
nues , les bras décharnés et sans cou-
leur ; il seud)le ne se remuer (ju'avec
peine , et jette un regard languissant
sur la Richesse, dont il paraît im-
plorer le secours. Cette danse en
rond est l'image de la vicissitude
continuelle qui arrive dans la fortune
des hommes. Deu,x petits eafauts ,
V I E
dont l'un tient tme horloge de saMc .
et l'autre se joue avec des bout'^i
de savon, font sentir le peu de dm
de la vie humaine, et de combien (!c
vanité elle est remplie. Sur ledeviuit
du tableau est un Terme à doube
lace, svmbolc du passé et de l'avenir.
Le Soleil parait dans le ciel , porli-
sur son char ; il est }irécédé de l' Au-
rore et huivi des Heures.
2. — ACTIVE. Celle-<i se représente
assise à 1 oml>re dune vigne , pn^pa-
rant à manger dans un bassin , et ber-
çant avec le pied un enfant. Anpn s
d'elle sont plusieurs instruments
propres au labourage.
5. — CONTEMPLATIVE. On la peint
sous la figure d'une belle fenmie as.-i -c
tranquillement et comme en extase ,
considérant avec amour le ciel qui
est ouvert. Elïe est i\ l'ondire d'un
palmier, qui est l'hiéioglyphe de h
vertu récompensée, et tient un hSre
ouvert sur ses genoux.
4. — DE LOKGUE dtrée. On en
donne l'image dans la figure d'une
matrone âgée , et vêtue à l'antique.
Elle est assise sur un cerf dont le
bois est rempli de rameaux; elle ca-
resse une corneille. Ces deux ani-
maux , dont la vie est fort longue ,
sont les emblèmes convenables à ce
sujet.
5. — INQUIÈTE ET TRAVAILLEE.
Sisvphe , qui roule continuellement
au haut d'un rocher iine pierre qui
retombe toujours en bas , est l'allé-
gorie que la fable nous préseiite pour
exj>rimer ce sujet.
■\ lÉDAM. ( M. Ind. ) Ce mot, en
langue malabare, signifie paroles di-
vines. Les brahniinesde Coiomandel
et du Malabar voyant que leurs con-
frères qui habitaient les rives du
Gange avaient composé un fameux
com:nentaire sur la doctrine de
Brahma, intitulé Auf^literrah-Bha-'
de-Shustali , par lerpie! ils avaient
tellement embrouillé le texte de
Brahma , qu'il fallait nécessairement
avoir recours à eux pour en entendre
le sens , ce qui avait beaucoup con-
tribué h augmenter leur crédit et leur
autorité, ils voulurent aussi se servir
du même moyeu pour s'attirer dft
V I E
[a ccmsiMération , et composèrent à
leur tour nn connuentaire (Juils ap-
pellent leVicdam , rion nioius rempli
de faMes et d'absurtiités que ^ Aui^k-
terrah- Bhade-iihastah des Lrah-
mines voisins du Gan^e.
Vieil-de-l'Oby , nom que 1 on
donne à une ido:e des Tartares Os-
tiakes , qui préside à la pèclie. Cette
idoie est de ix)is. Elle a des yeuK de
verre , un proin de cochon , carni
d'un crochet de fer , attribut syml)0-
lîque, qui fait entendre que ce dieu
de la pèche accro* he e poisfon de la
mer , et le fait entrer oans la rivière
d'Oby. Sa tète est armée de deux
J)etites cornes. Tous les trois ans on
ui fait chaaser de demeure , et on
la transporte, sur i'Oby , d un lieu à
un autre, en grande cérémonie , dans
une barque construite exprès pour
elle. Si la pèchf est abondante , ces
peuples , par reconnaissance , ne
manquent pas de lui en offrir les
prémices , et de lui frotter le p-oin
avec de la sraisse ; mais s il arrive
que les pécheurs ne prennent rien ,
ils attribuent , avec aussi peu de rai-
son , ce mauvais succès à leur idole ,
et s'en vengeut par les plus cruels
outrages.
Vieille d'or. Les peuples qni
habitaient près du fleuve Oby ado-
raient une déesse sous le nom de la
Vieille dor , au rapport èi Hérodote.
On croit que c'était !a terre qui était
l'objet de leur culte. Elle rendait des
oracles, et dans les fléaux publics on
l'invoquait avec confiance, flerbes-
teiii parle aussi d'une V ieille d'or ,
adorée sur les frontières de la Tar-
tarie septentrionale , qui tient un
enfant dans son sein , et dont la gran-
deur et la grosseur sont énormes.
Autour d'elle on voit des trompettes
et autres instruments où les vents
s'engoulTrent , et qui fout un bruit
continuel qu'on entend de fort loin.
Vieilles. V. Gkées , G.vl.4nthis ,
TlMARATE.
Vieillesse ( Tconol. ) , fille de
l'Erèbe et de la Nuit. Elle avait un
temple à Athènes. On la caractérise
sous la figure d'une vieille femme ,
couverte d'une draperie noire , ou de
V I G 75r
la couleur des feuilles mortes. De la
main droite elle tient une coupe , et
de la gauche elle s'apj^jie sur un
bâton ; double indication du support
et de la nourriture nécessaires à la
faiblesse et aux infirmités du vieil
âge. Elle tient une branche d'arbre
desséchée, et regarde d un air triste
une fosse ouverte sur le \yo\à de la-
quelle est une horloge de sable, dont
le sable presque épuisé annonce le
peu de temps qui lui reste à vivre.
f^. Ages de l'homme.
1. Vierge. Minerve était adorée
sous ce nom chez les Athéniens.
1. — Cinquième signe du zodia-
que. La Vierge, chez les Egyptiens,
était consacrée à Isis, comme le Lion
à Osiris. Le Sphinx, composé d'un
Lion et d'une Vierge, s'employait
pour désigner le débordement du
Nil 3 ce qui s'accorde avec la réunion
de ces deux signes que paiiourait le
Soleil durant l'inondation. Les an-
ciens auteurs ne s'accordent pas sur
l'origine de ce nom. f^. AstrÉe ,
CÉrÈS , CottCORDE , EkIGOKB , FoR-
TLKE , ThÉmIS.
3. — C est aussi une épithète de
la Fortune. Oa lui présentait sous ce
nom les habits des jeunes filles.
ViGÉA-DÉcÉMi ( M. Ind.') , lièle
qui a lieu le dixième jour après la
nouvelle lune du septième mois ,
Apichi. Elle est consacrée aux diver-
tissements : on resserre les armes
exposées la veille ( x'oy. Aïda-
pouTCHÉ ) ; mais , avant de les re-
mettre dans leurs fourreaux , quel-
ques personnes suivent l'exemple des
anciens rois, qui coupaient les tètes
de plusieurs cabrits. L'après-midi les
dieux sont portés hors des villes pour
chasser, et Von v lue un quadnipède.
Vigile^. ( 3/. Siam. ) Les tala-
poins de Siam ont coutume de pra-
tiquer, pendant les trois semaines
Îui suivent la moisson , une espèce
e vigiles , dont on ignore le motif
et l'origine. Ils disposent en quarré
de petites huttes couvertes de feuil-
lage , au milieu des champs. Le su-
périeur a la sienne au milieu. C'est
dans ces cabanes qu'ils passent la
nuit sans craindre les bètcs sauvages ,
73a
V I G
qui sont très communes dans ce pnys.
Us n'ont pas même la précamion
tl'allmner cig feu pour les éloigner. Il
est rare cependant qu'il leur arrive
aucun accide'.t ; bonheur que les Sia-
mois ne manquent pas d'attribuer à
Ja sainteté de leurs moines. Pour
donner une raison naturelle de ce fait,
on peut dire que, dans celte saison ,
les animaux , trouvant dans les cam-
pagnes une pâture abondante , sont
beaucoup moins furieux et moins à
craindre.
I. Vigilance. Les Egyptiens la fi-
guraient par un lion, parcequ'on pré-
tend que cet animal dort les yeux
ouverts ; et c'est pour cela que Ion
mettait des lions à la porte des tem-
ples. Par la même raison le svmbole
de cette vertu est un lièvre sur un
fcas-relief placé jadis dans l'hermi-
tage du cardinal Passionei , près de
Frascali. La Vigilance des soldats est
exprimée , sur une pierre gravée du
cabinet de Stosch , par un coq son-
nant de la trompette. Un chien cou-
ché , formant le cimier d'un casque
romain , est également l'emblème de
la Vigilance militaire. Les modernes
l'expriment par une femme armée et
attentive , d'une main tenant un fais-
ceau allumé, et de l'autre une lance.
Cochiii lui donne pour S} mbole une
grue qui , dans une de ses pattes, tient
une pierre; allusion, à ce qu'on dit, de
la grue, qui en prend une pour taire
sentinelle , afin que la chute de la
pierre la réveille lorsqu'elle vient à
s'endormir. La Vigilance en général
est représentée par une femme avec
im livre sous le bras, et une lampe à
la main. Ou lui donne pour attributs
un coq et une oie. Lebrun l'a dési-
gnée par une femme ailée , tenant
d'une main une horloge de sable , et
de l'autre un coq et un é[)eron, s>ni-
boles d'activité. Ou peut encore la
caractériser par une fenmie ayant
pour attribut un œil ouvert au-det>sus
du front.
2- DANS LE PÉmL. ( Iconol. )
C'est une fenmie armée d'une lance ,
Je casque en tête, et revèlne d'une
cuirasse ; attentive au moindre bruit ,
elle marche en silence daus les ténè-
V I L
bres à la lueur d'un flambeau, t^rî^is'
que l'Insouciance coupable s'endort
sur le bord du précipice.
Vignes, f^oy. Alcithoé , Bac-
chantes , PoMONE , Silène , Sta-
PHYLt'S.
Vile , ou Vali ( M. Scand. ) ,
dixième dieu, un des fils d'Odin et
de Riuda , audacieux à la guerre , et
très habile archer.
Villes. Lorsque les Grecs bâtis-
saient de nouvelles villes , ils les met-
taient toujours sous la protection de
quelque divinité; ainsi Athènes était
sous la protection de Minerve ; Spar-
te, Sanios, Mycènes et Argos, sous
celle de Junon ; Crète , sous celle de
Jupiter et de Diane; Cypris et Pa-
phos , sous celle de Vénus ; Thèbes ,
sous celle de Bacchus et d'Hercule :
Lenmos se glorifiait de la protection
de Vulcain; Ilion etCjziq'ie, de celle
de Pallas et de Némésis ; Ténare, de
la protection de Neptune ; Naxos, de
celle de Bacchus ; Delphes, Délos et
Rhodes, de celle d'Apollon. Il y avait
chez eux plusieurs villes qui jouis-
saient du droit d'asyle ; et de ce
nombre étaient Thèbes en Béotie,
Samothrace,Ephèse, Canope, Smyr-
ne , Athènes , Lacédémone. Ces re-
fuges ne furent d'abord établis que
Jour les délits involontaires ; mais
ans la suite ils furent assurés même
fiour les criminels condamnés, pour
es esclaves fugitifs, pour les banque-
routiers frauduleux, et d'autres per-
sonnes de celle espèce, chargées de
crimes et de mauvaises actions.
Les anciens enqjloyaient, pour bâtir
une ville, certaines formahtés que
l'on trouve décrites dans Varmn. Ils
choisissaient d'abord un jour favora-
ble , et ils traçaient un sillon, avec
la charrue , autour de l'endroit
OLi ils voulaient bâtir : la charrue
élail tirée par un taureau et une
vache de couleur blanche , poin dé-
signer la pureté de ceux qui devaient
hai-iter lanouvelle ville. Ces animaux
étaient attelés de façon que la vache
était en dedans , pour signifier que la
femme devait se mêler des affaires
domestiques , et le mari s'occuper
de celles du dehors.
V I N
ViLhovîiXi M. Péniu.), devin
oa prophète ; grand pontife, chef du
' sacf rd<jce chez IfS Péruviens.
ViLMÔDE ( :T/. Scand.), sage re-
nr,;imié dont tous les sages étaient
descendus.
i ViMiJSALts , ViMiKEus. surnom de
L Jupiter adoré >ur le mont Viminal.
i ViNAÏAGLiEN ( M. I.'id.) , divi-
nité indienne. Sa naissance est des
plus singulières. Parvadi , femme
d'Ixora , un des principaux dieux
1 Inde, étant un jour dans le bain,
ut un si violent désir d'avoir un
t. liant, qu'il s'en forma un aussi-tot
de la sueur qu'elle ramassa sur sou
sein ; et ce qui n'est pas moins ex-
traordinaire , cet entant , dès sa
naissance , parut grand comme un
icvme homme de 20 ans. Cependant
xora , qui était alors absent , revint
au logis , ne sachant pas que sa fa-
mille s'était augmentée. Il fut surpris
de voir un jeune homuie s'entretenir
avec sa femme assez familièrement j
et il commençait à faire éclater sa
jalousie, lorsque Pan'ardi l'appaisa ,
en lui racontant le fait. Quelque
temps après , le père de Parvadi ,
qui était un roi puissant , donna un
festin solemnel pour célébrer la
, naissance de son petit-liis , que sa
mère avait nommé Vinaïaguien.
Tous les dieux y furent invités , à
r» xf eption d'Ixora , qui semblait
ir droit d'y tenir la première
L?. Sensiblement piqué de cet
Jiliiont , il vint, transporté de fu-
reur , au milieu du festin , troubla
la joie des convives. Après avoir
exhalé sa rage rn mille impréca-
tions , il s'arracha une poignée de
cheveux , et en frappa le plancher,
di)!it il sortit tout-à-coup un énorme
:U. Ce monstre se jeta d'abord
■■(■ furie sur les dieux qui étaient
du festin. Il maltraita particulière-
ment le Soleil et la Lune. D'un
soufflet , il cassa toutes les dents
au premier , et menrtrit le visage de
l'autre à coups de pieds. Elle en a
toujours depuis conservé des taches,
disent les Indiens. Le beau - père
d'Ixora , qui était le plus coupable ,
j fut mii en pièces par le géant ; et
V I N 755
le malheureux Vinaïagnien eut la
tète coupée. Lorsque le ressentiment
d'Ixora lut assouvi , il eut un vif re-
gret de la mort de son fils. Il entre-
prit de le ressusciter ; mais sa lèle
ayant été brisée et ne pouvant plus
être réunie à son corps , Ixora ct:>upa
la têle d'un éléphant , qu'il ajusta
sur le corps de Vinaïaguien. Après
lui avoir ainsi rendu la vie , il lui
donna le nom de Pulléjar , et l'en-
voya chercher une femme , lui re -
commandant expressément lie la choi-
sir aussi belie que sa mère Parvadi.
Les Indiens disent que le fils d'Ixora
n a pas été heureux dans ses re-
cherches , et qu'il n'a point encore
pu trouver de femme dont la beauté
fût égale à celle de Parvadi. Lea
idoles de Vinaïaguien ou Pulléjar
ont toutes une tète d éléphant. On
les place ordinairement sur les grands
chemins , et dans les lieux les plas
fréquentes , afin que le dieu, voyant
pasicr une erande quantité defemmes,
puisse plus aisément en trouver une
qui soit aa<»si belle que sa mère.
ViNALES , fêtes qu'on célébrait à
Rome deux fois l'année , sur la fin
d Avril , et au milieu du mois
d'Août. Les prenucres , dit Pîine ,
instituées pour goûter les vins, ne
regardaient pas la conservation des
vignes. Les secondes se faisaient
pour avoir un temps exempt de tem-
pêtes , et propre à la vendante. Les
\inales, dit f^arron, viennent dn
vin : c'est un jour de Jupiter et
non de Vénus. On prend grand soin
de les célébrer dans le Latium. Eu
certains endroits , c'étaient les prêtres
qui faisaient d'abord publiquement
les vendanges. Le FÎaniine D aie
commence la vendange ; et après
avoir donné ordre qu'on recueille le
vin , il sacrifie à Jupiter un aencan
femelle. Dans le temps qui se passe
depuis que la victime est découpée,
et que les entrailles sont données au
prêtre poiu- les mettre sur l'autel ,
le Flamine commence à recueillir Iç
vin. Les lois sacrées tusculanes dé-
endent de voiturer le vin dans la
ville avant la célébration des Vi-^
uales. On fuisait de» libati(^s à Ju-<
754
V I R
pi ter avec du vin nouveau , avant
«{n'on en eût goùlé. Quant aux Vi-
iî;iles d'Août , elles étaient consacrées
à Venus , et se célébraient pour
fjeniander aux dieux un temps lavo-
niMe aux vendanges.
VlNCTRlX. f^. VlTRlX.
ViNDEMiALE, fête en l'honneur de
Bacchus , que César fit le premier
célébrer à Rome dans 1 automne.
C'était une fête de dissolution.
ViNDF.MiALES , fêtes célébrées pour
ies vendanges. Elles commençaient
an dix des calendes de Septembre ,
rt duraient jusqu'aux ides d'Oc-
tobre.
VioLFNCE ( Icon. ) , déesse, sœur
de la Victoire , fîlle du Sl\x et
oompaene inséparable de Jupiter :
elle avait un temple dans la cita-
delle de Corinthc , conjointement
avec Némésis , ou la Nécessité ;
mais il n'était permis A personne
d'y entrer, A\X. Pausanias. Les mo-
dernes l'expriment par ime femme
armée d'une cuirasse , et qui tient
une massue dont elle assomme un
enfant.
Vipère ( M. Ef^ypt. ) , emblème
de la femme qui hait son mari et
qui en veut à sa vie. Les anciens
supposaient que , lorsque la vipère
s'unit au mâle , elle lui mord la tète
et le tue ; ce qui a été dénient i par
les expériences des modernes. C était
aussi remblême des enfants qui
veulent se défaire de leur mère ,
parcequ'on prétendait que la vipère
vient au monde en perçant le ventre
de la sienne ; ce qui n'est pas plus
vérifié que le conte précédent. Ho-
rappoll.
VirACOcha ( ^/. Périiv.) , divi-
nité principale des Péruviens.
Virago , femme qui a le con-
rnsc d'un homme ; surnom de
Diane et de Minerve. Virgile le
donne aussi à Juturne.
VirAk ( M. Siam. ) , un des
livres sacrés des Siamois , attribué
^ Sommona-Codom lui-même. Voy.
Balte.
ViRAPATHiN ( ISl. Ind. ) , qua-
trième fils de Shiva. Ce dieu le pro-
duisit de la sueur de son corps ,
V I R
afin d'cmpècber l'effet d'un sacrifice
que faisait Tukin pour créer un nou-
veau dieu. Virapatrin naquit avec
mille tètes et Acvt\ mille bras. Il
tua Takin et tous ceux qui se trou-
vèrent présents au sacrifice. Mais
Shiva dans la suite leur lit grâce f t
ks ressuscita. Virapatrin a (juelques
temples , mais moins fréquentés que
ceux des autres dieux.
ViRBius. (j'est le nom que Diane
fit porter à Hippol) te , lorsfju'elle
l'eut rappelé à la vie , comme si on
disait deux fois homme. La déesse ,
en le retirant des enfers , le couvrit
d'un nuage , pour ne pas donner de
la jalousie aux autres ombres ; mais
craignant le courroux de Jupiter ,
qui ne permet pas qu'un mortel une
fois descendu aux enfers revienne
à la lumière , et voulant aussi mettre
en sûreté les jours d'Hippolyte
contre les persécutions de sa ma-
râtre, elle cnaneea tous les traits de
son visage , le fit paraître plus âgé
qu'il n'était , pour le rendre entière-
ment méconnaissable , et le trans-
porta dans une forêt d Italie qui
lui était consacrée. Là, il vécut in-
connu à tout le monde , sous la
protection de sa bienfaitrice et de
la nj mphe Egérie , honoré lui-même
comme une divinité champêtre , jus-
qu'au règne de Nunio , sous lequel
il se fit connaître. Cette prétendue
résurrection d'Hippolyte, et toute la
suite de cette fable , n'était qu'une
imposture des prêtres de Diane
dans la forêt d'Aricie, où ils avaient
apparemment établi le culte d'Hip-
polyte , qu'ils cherchèrent ensuite
à accréditer par quelque histoire
extraordinaire. A^. Hipfolyte.
ViRENs. V . Verdoyante.
Virginal , temple de Pallas , oi'i
il n'était permis qu'aux filles d'en-
trer, et dans lequel on n'immolait
que des victimes femelles , et qui
n'eussent point encore eu de petits.
ViRGiNALis , ViRGiNENSis , divi-
nité qu'on invoquait chez les Ro-
mains , lorsqu'on déliait la cein-
ture d'une épouse vierge. On por-
tait la statue ou l'image de cette
déesse dans la chambre des non-"
V I T
Tcanx époux , lorsqne les paranym-
pîies en sortaient. C'était la même
<]iie les Grecs appelaient Diana
Lysizona.
ViRGiM TÉ. ( Icon. ) Une jeune
et belle fille conronnée <le (leurs en
est riniapc. Son re,i;3rd est mo-
deste , et la pâleur de ses joues
annonce la privation des plaisirs.
\'C lis et l'apneau sont les symboles
de sa pureté. Son vêtement est
Llunc , et sa taille est serrée par
une ceinture de laine blanche , que
l'Hymen seul a le droit de délier.
^ iBGo MAXIM A , nom que l'on
donnait iv la plus ancienne des ves-
tales , qui étaient toutes obligées de
lui obéir. K. Vestales.
ViFiiLis. La Fortune avait sous ce
nom une chapelle près du temple de
Vénus.
\ iRiLiTÉ. ( Icon. ) Une figure
assise sur un lion tient un livre et
une bourse. L'épée et la couronne
de laurier qu'elle tient signifient le
désir de la cloire.
ViRipt-ACA , déesse qui mettait la
paix dans le ménage , et qu'on in-
voquait pour réconcilier des époux
brouillés. Elle avait son temple au
mont Palatin , où se rendaient les
époux en querelle. Rue. placare
viruni , appaiser l'époux.
Virrépudra. f^. ÏIswarA.
\ 1SCATA. , ViscosA , épitliète de
la Fortune , qui prend les hommes
comme à la filu.
ViSTESEY. f^. WlSHNOr.
ViswACARMAN (31, Ind. ),\'ovivrier
divin qui forgea les armes des dieux
dans la puerre entre eux et les Dai-
tyas ou Titans , et qui , sous ce rap-
port , peut se rapprocher de l'Hé-
phaistos ou Vulcain des Grecs.
ViTELLiA, déesse adorée en plu-
sieurs endroits d'Italie. C'était à
elle que la famille des Vitellius fai-
sait remonter son origine.
VîTESSE. ( /co«. ) /^iérius, dans
ses fifrures hiéroglyphiques , la dé-
peint un foudre à la main , un éper-
vier sur sa tète, et un dauphin à
ses pieds.
ViTiADERs (il/. Ind.) , sixième
tribu des Deutas. p^. Dsutas.
VIT 735
VmsATOR , (jui plante la vigne ,
surnom de Bacchus.
ViTiUM , terme augurai, présage
sinistre. Lorsque les comices étaient
asseniblés pour la création des ma-
gistrats , les augures obsenaient le
ciel , et examinaient attentivement
s'ils ue voyaient pas déclairs ou
n'entendaient pas la foudre. Dans
ce cas , les magistrats élus se nom-
maient Vitiosi, défectueux.
\ iTRicts , épithètc de Mars ,
beau -fils de Jupiter qui n'avait
point eu part à sa naissance.
VuRiNEiis , déité tutélaire des
anciens habitants du comté de Nor-
thumberland , en Angleterre. On
ne C(innait de ce dieu que le nom.
VrrRix, qui fait des nœuds , sur-
nom de Venus.
ViTTOLFE ( M. Celt.) , sibylle
celtique , la plus ancienne de toutes ,
et dont les autrts passaient pour
être descendues.
ViTULA , déesse de la réjouissance
chez les Romains. Macrobe dit
qu'elle fut mise au nombre des dieux
à cette occasion : Dans la gueiTC
contre les Toscans , les Romains
eurent du pire , et furent mis en
déroute le 7 de Juillet, qui pour cela
fut appelé populi Jiiga , fuite du
peuple : mais le lendemain ils eurent
leur revanclic , et gagnèrent la vic-
toire. On fit des sacrifices et sur-tout
une vitulation en reconnaissance de
cet heureux succès , et l'on honora !a
déesse \itula. On ne lui offrait en sa-
crifice que des biens de la terre , par-
cecj'ie c'est la nourriture des hommes :
d où vient que quelques uns croient
que ^ itula était plutôt la déesse de
la vie que de la joie , et que son nom
venait de vita , la vie , et non pas
de vitulari , se réjouir.
^ iTUiiNcs , \rrLNus, dieu que
les Romains invoquaient lorsqu un
enfant était conçu , pour obtenir qu il
vînt heureusement à la vie. St. Au-
gustin , (jui seul en fait mention ,
dit que ^ itumne était un dieu obscur
et it'noble , qu'il était peu connu, et
qu'on n'en parlait pas beaucoup.
Vn7i iPUTZLi ( M. yiex. ) , le plus
fameux des dieux adorés par les îilexi-
73G VIT
cains. Us prétendent que ce fut lui
qui les conduisit dans le pays qu'ils
occupent aTijourd'fiui , etqu il leur en
f'acilila la conquèle.Ces peuples, qui
lurent nonin)és Mexicains, du nom
do leur général TI/eTJ^ étaient, dans
leur (>rigine , des sauvages vacaLonds.
Ils firent une irniption sur les terres
de certains peuples appelés Nava-
telcas , eufragés par les promesses de
leur dieu 'Vif/.liputzli, qui leur avait
prédit qu'ils feraient la conquête de
ce pays , et qui marchait lui-même
à leur tête , porté par quatre prêtres ,
dans un coffre tissu de roseaux. Lors-
que l'armée s'arrêtait pour camper,
VitzlipuUli avait sa tente au centre
<lu camp. C'était lui qui réglait la
marche ; ses oracles , répétés par la
honche des prêtres , tenaient lieu de
conseil de guerre. Les Mexicains
avaient une vaste étendue de pays h
parcourir avant d'arriver à cette terre
promise. Pendant tout le tempsqu'ils
lureiît en marche , le dieu qui les con-
duisait ranima leurcouraee par d'écla-
tants prodiges. Kiilîn, après bien des
fatif;ues , lorsijuils touchaient pres-
que au terme de leurs courses, Vitza-
put7,ii déclara en sonfje à un de ses
prêtres que les Mexicains devaient
former leur premier établissement
dans l'endroit où ils trouveraient un
figuier planté dans un rocher , sur
Jeslesluanchcs duquel serait perché un
aiole i« *çnant entre ses £;riffes un pe-
tit oiseau. sOn démêle dans cette his-
toire quelqu*, ? rapport avec la manière
dont les Juifs i«Q'irent conduits dans la
terre promise. n^
L'historien de la «^jonquête du Mexi-
que nous apprend ' quelle était la
forme que les Mexicau;,]s donnaient à
la statue de Vit7.1ipu}^ii' s; „ Qn l'avait
» faite , dit-il , de hj:ure ,J,i,„,aine ,
» assise sur un trône souten.,j p^,, „j^
« olo]>e d'azur, quils ;ipp<'i'i'jViit le
,. Ciel II sortait des dejix cote t^ ^^
» ce Riobe quatre bàlons dost ..^
„ bout était taillé en tête de serpent:
„ cela formait un brancard que les
„ .acrifieateurs portaient sur leurs
„ épaules , quand ils promenaient
„ l-idole en public. Elle avait sur la
„ tête un casque de plumes de di-
V 0 I
» verses couleurs, en figure d'oiseatlf
» avec le bec et la crête d'or bruni.
» Son visaf;e était affreux et sévère ,
» et eiKore plus erdaidi par deux
» raies bleues qu'elle avait , l'une sur
» le front , l'autre sur le nez. Sa
» main droite s'appuyait sur une cou-
» leuvre ondoyante, qui lui servait
» de bâlrjn. La gauche portait quatre
» flèches qu'ils révéraient comme un
» présent du ciel , et un bouclier
» couvert de cinq plumes blanches
» niises en croix. Tousccsornemenls,
» CCS marques et ces couleuvres ,
» avaient leur signiiication mysté-
» rieuse. »
YoEux. L'usage des vœux ét;iit si
fré([uent , tant chez les Grecs que
chez les Romains , que les marbres
et les ai'ciens monuments en sont
chargés : il est vrai que ce que nous
vo^ons se doit plutôt appeler l'ac-
conqilissement des vœux , que les
vœux mêmes , quoique l'usage ait
prévalu d'appeler vo'U ce qui a été
offert et exécuté après le vœu. Ces
vaaix se faisaient ou dans les néces-
sités pressantes , ou pour l'heureux
succès de quelque entieprise ou d'un
voyage . pour un heureux accouche-
nient , pour un mouvement de dévo-
tion , ou pour le recouvrement de la
santé. Ce dernier motif a donné lieu
au pins grand nombre de vœ-ux j et
en reconnaissance on mettait dans les
temples la l'îgure des membres dont
on croyait avoir rr<;u la guérison par
la L'onté des dieux. Entre les anciens
monuments qui font mention des
vojux , on à trouvé une table de
cuivre sur laquelle il est fait mention
de toutes les guérisons opérées par
la prétendue puissance d'Esculape.
Voie lactée , amas prodigieux
d'étoiles f{ui font une longue trace dii
nord au midi. Junon , par le conseil
de Minevve , avant donné à tetter à
Hercule qu'elle avait trouvé dans un
champ où sa mère l'avait exposé , il
aspira son lait si rudement qu'il en
rejaillit une grande r{uantité, d'où
se forma la Voie lactée. ^ .Galaxie.
Voile, f^. PvrAme , Fable , Al-
' '^Gor.iE , Aurore , Modestie , Foa-
NE , Vérité , Nature.
M.
VOL
M. Rahh. Chez les Juifs , ira
Voile mis sur le visac;e empêche que
Je tanlôrue ne reconnaisse celui qui
a peur ; mais si Dieu ju^'e «ju'il liiit
iiinsi mérite' par ses pochés , il lui
lait toniher le masque , afin que 1 on>-
hre puisse le voir et le mordre. Bux-
lorj.
\oL. (fconol.) On le personniile
par un homme qui marche dans la
nuit, avec une lanterne sourde et
Une Ijoiu^se à la main. Ses oreilles de
lièvre , et la peau de loup «pii le
couvre , sigainent que la rapine e-it
toujours accompafinée de crainte. Les
ailes qu'il a aux pieds uiarquent qir'il
est prompt à la fuite , et qu'il a tou-
jours peur d'être pris. F. Lavf.rne.
Vola ( M. Saa/id.) , prophétesse
ou sihylle du nord , dont les Irlan-
dais ont conservé uu poème sous le
titre de f^oluspa , mot qui sienilie
l'oracle ou la prophétie de Vola.
Ce poème coutient , dans deux ou
trois cents vers , tout le système
mythologique de l'Edda.
\OLCANALES. V. VuLCANALES.
VoLClHLS. V . VlLCAIS.
\oLIA^us , dieu des Gaulois, que
l'on croit le même que Béléuus.
VoLONiÉ. ( Icoiiol.) On la peint
ailée , vêtue d'étoffe changeante , et
tenant une boule de diverses cou-
leurs.
\ OLSCENS , vm des capitaines ra-
tules , tué par iVisus ami d'Euryale.
Kncid.
\oLTUMNA , VOLTIXNNA , "VuL-
TURNA , déesse adorée par les Etrus-
ques. V. VOLTURNUS.
\ OLTURNALEs , fèies en l'honneur
du fleuve Vollurnus.
\ OLTDRNALis Flamen , le prêtre
du dieu Volturne , i Rome.
VoLTLRNus , vent qu'on croit le
mêiuequ'Eurus, fleuve d'Italie, dans
la Campanie, ou Terre de Lalx)ur ,
qui se nomme encore aujourd'hui
Voltunie , sur lequel est située Ca-
poue. Les peuples de la Campanie
eu avaient fait un dieu, et lui avaient
consacré un temple dans lequel ils se
rassemblaient pour délibérer de leurs
affaires. On en dit autant de Vol-
tumna , ce qui ferait croire que
Tome II.
V O L 737
c'est la même divinité. Il avait à
Rome un culte particulier.
\oLtCRis, épithète de la Fortune,
qui fait , connue on sait , un usage
Iréquent de ses ailes.
\oLLMNus et VoLtsJNA , dieux
qu on invoquait dans la cérémonie des
noces , afin qu'ils établissent et entre-
tinssent la boune intellii;ence entre les
nouveaux époux , ou du moins qu'ils
y disposassent leur volonté. Rac.
Vola , je veux. Après les fiançailles,
chacun des fiancés portait au cou
rnuage de la divinité de son sexe, en
or ou en argent ; et le jour des noces
l'échantre s'en taisait entre les deux
époux. Le consul Balbns fut le pre-
mier qui é!eva un temple à ces deux
divinités , et l'usage parait en avoir
été réservé aux gens de distinction.
Le mariaee de Pompée avec la Gllede
César fut regardé connue devaut être
malheureux , parcequ il ne fut point
célébré dans ce temple.
VoLLPiA, déesse du plaisir. Apu-
lée dit qu'elle était fille de l'Amour
et de Psyché. Elle avait un petit
temple à Rome près de l'arseual de
marine. Sur son autel , auprès de sa
statue était celle de la déesse Angé-
ronia , pour marquer, dit Masurius ,
que ceux qui ont assez de force pour
dissimuler leurs douleurs et leurs an-
goisses arrivent par la patience à la
véritable joie. La déesse Volupia
était représentée assise sur un trône
conmie une reine , ayant les Vertus
à ses pieds ; on lui donnait un teint
pâle.
Volupté. ( /cono/.) On la person-
nifie sous les traits d'une belle femme
dont les joues sont colorées du plus
vif incarnat ; ses regards sont lan-
guissants , et son attitude lascive.
Elle est couchée sur un lit de fleurs ,
et tifciit ime boule de verre qui a des
ailes.
VoLt'sus , un des capitaines de
Turnus.
VoLLTINA , VOLUTRINA , décSSC
Îui , chez les Romains , avait soin
es enveloppes des grains de bled
dans leurs épis , et que nous appe-
lons halhs quand elles en sont sé-
parées. R.1C. yplvere , rouler.
A a a
738 V O Y
VoRA ( Myth. Scand. ), dixième
dérsse , pnulente , su^e , et si cu-
rieuse , que rien ne peut lui demeurer
caché.
Voracité. {Iconol.) Elle avait un
temple en Sicile , suivant Athencc.
L'autruclie en est l'attribut ; on y
ajoute un loup maipre et affamé. Le
vêlf ment de la fiî:ure est couleur de
rouille, ce qui sii.'nifie destruction.
Voyage nocturise. « Une cer-
taine nuit , dit V j4p6tre de Dieu ,
(c'est d'un docteur niahométan qu'est
trailuite cette relation), je m étais en-
dormi entre les deux collines deSufa
et de Merwa. Cette nuit était tri''S
oijscure et très noire , mais si tran-
quille qu'on n'entendait ni les chiens
aho\er , ni les coqs chanter. Totil-à-
coup l'ange Gal^riel se présenta de-
vant moi , dans la forme en laquelle
le Dieu très haut l'a créé.Ii me poussa,
et me dit : Lève-toi , ô homme en-
dormi. Je fus saisi de frayeur et de
treml^lement ; et je lui dis, en m'é-
veillant tout en sursaut : (^>ui es-tu?
Dieu veu lie te faire miséricorde .' Je
suis ton frère Gabriel , me répon-
dit-il. O mon cher hien-aimé Ga-
briel , lui dis-je , je te demande par-
don. Est-ce une révélation de quel-
que chose de nouveau , ou bien une
menace affligeante que lu viens m'an-
noncer? C'est (pielquf clK>se de nou-
veau, reprit-ii : lè\e-toi, mon cher
et bien- aimé; attache ton manteau
sur te> épaules. Tu en auras besoin :
car il faut que tu rendes visite à
ton seioneur cette nuit. En même
temps , Gabriel n)e prit par la main.
Il me fît lever ; et nj'avant fait mon-
ter à cheval sur la jument appelée
Al-Borak, il la conduisit lui-même
par la bride. ^. Al-Borak.
» Quand je posai ma main sur
cette jument pour monter, elle se
mit à ruer, et à regimber, comme
un cheva! fonnieux entre les poteaux
du travail. Gabriel lui cria : Tiens-
toi en n pos ; holà I ô Tknak I n'as-
tu pas de respi et en la présence «le
IVlahomet? Par Dieu I jamais per-
sonne plus Lono.é de Dieu ne t'a
B..iil;*e.Qu. . donci Gabriel lui dit
Boruk ( car Dieu lui douoa alors la
V O Y
faculté de parler), Ibrahim, l'ami
de Dieu, ne ni a-t-il pas monl'c
lorsqu'il alla rendre visite à son iil.-,
Ismaè'l ? U Gabriel , ceiui-ci ne sera it-
il point le maître de la piscine , ie
dépositaire de l'intercession , et l'au-
teur de la profession de foi? Il n'v .1
f)oint de dieu que Dieu, Gabi i. I
ui répondit : 1 iens-toi en repo> ;
holà! 6 Borak ! c est ici Mahomel ,
le fils d'Abdollah , issu d'une trilai
de TArabie heureuse. Sa religion e>t
l'orthodoxe. Il est le prince dis
enfants d'Adam , le premier enti e
tous les prophètes et les apotn.-.
Il est le sceau, il est le préfet, et '«
surintendant des finances. Ton
b s créatures viendront implorer -
intercession. Le paradis est à .•-a
droite, et le feu d'enfer ii sa gauche.
Quiconque reconnaîtra la vérité de
sa parole entrera dans le paradis ;
et quiconque accusera sa parole de
mensonge seia précipité dans le feu
de l'enfer. Borak , entendant tout cela,
parl>i ainsi ( car Dieu lui donna , dans
ce moment, la fa<uité de parler) :
O Gabriel I je t'en (;onjnre par l'al-
liance qui est enire toi et lui , car je
n'ose pas m'adresser ù Mahomet lui-
même , demande-'ui donc pour moi
que je puisse avoir part à son in-
tercession , au jour de la résurrec-
tion.
» Aussi-tôt que je lui eus en-
tendu faire cette humble prière, je
pris moi-même la paro'e , Sinis at-
tendre que Gabriel m'en fît la de-
mande, et je lui dis : Eh bien donc,
tiens-toi en repos , ô Borak ! tu auras
part à mon intercession , et tu seras
avec moi dans le paradis. Lors(/ue
je lui eus fait celte promesse, ejie
s'approcha de moi pour me laisser
monter; et dès que jeus sauté sur
son dos, elle m'enleva dans l'air à
perte de vue...
))]Xous continuions notre voyage,
selon qu'il plaisait h Dieu de nous
conduire, lorsque j"ent<=ndis la voix
d'une personne qui criait à ma droite:
O Ahmed I arrête un peu ici auprès
f.'e moi ; que je te parle : je suis
celle de toutes les créatures qui l'est
le plus dévouée. Mais Borak pas-
V O Y
sant outre ^ je ne m'arrêtai point,
parceqii'il ne dépendait pas de moi
de m arrêter , mais de Dieu seul ,
puissant et f;lorieux. Ainsi nous avan-
çâmes toujours dans notre route.
Mahomet entendit successivement
deux autres voix , et reçut deux fois
la même invitation; mais il n y ré-
pondit pas plus qu'à la précédente.
» Enfin , continue l'imposteur ,
nous arrivâmes à Jérusalem , et j'v
mis pied à terre : j'attachai Borak
aux anneaux où avaient coutume de
l'attacher les prophètes avant moi ;
et pénétrant plus avant , j'entrai
dans la maison sainte ; j y renco: trai
Ihrahini ( Abraham) , Moïse et Jé-
sus , qui vinrent au-devant de moi ,
accompagnés d'une foule de pro-
ghètes. Dès que je les eus vus , je
3 la prière conjointement avec eux,
sans prendre le pas , et sans affec-
ter aucune supériorité sur mes frères.
J'en ajiïis de la sorte, par l'ordre ex-
près que Gabriel en avait reçu de
mon DieTi , mon Seigneur , glorieux
et puissant.
» Dans cet endroit , Gabriel me dit :
Sais-tu qui étaient ceux dont tu as
entendu la voix à ta droite et à
ta pauche? Non, lui dis-je. Sache
donc , reprit-il , que la première était
celle d'un Juif, qui t'invitait au ju-
daïsme ; et que , si tu lui eusses ré-
pondu , ta nation se serait faite juive,
après loi, jusqu'au jour de la résur-
rection. La seconde voix était celle
d'un chrétien. Si tu lui eusses ré-
pondu , ta nation , après toi , aurait
eiulirassé le christianisme jusqu'au
jour de la résiin-ection. Quant à la
fetnme , ajouta-t-il, qui t'a paru si
bien ornée et fardée , c'ét«it le monde
avec tous ses ornements et ses appas.
Si tu te fnsses arrêté à lui répon-
dr'', ta nation aurait choisi la jouis-
sance de ce monde, préférablement
lu bonheur de l'éternité. Ensuite
Gabriel , prenant le devant , retourna
•vers la maison sainte : et je suivis
promptement ses pas. Alors il se
pré-enta à moi un homme portant
en ses nuàns trois cruches j dans la
Ereinière, il y avait de l'eau; dans
1 seconde , du lait ; et dans la troi-
V O Y 739
sième , du vin. Quelqu'im qui était
présent dit : Si Mahomet boit
de l'eau ., il sera submergé , et sa
nation aussi sera suba.ergée. S'il boit
du lait, il sera dirigé dans la droite
voie ; et sa nation sera aussi diri-
gée dans la droite voie, après lui,
jusqu'au jour de la résurrection.
Gabriel me dit : Choisis , 6 Ma-
homet , ce que tu voudras. Je choi-
sis le lait, et j'en bus un peu. Quel-
qu'un , l'ayant remarqué , dit : Si
Mahomet avait bu tout le lait, au-
cun de sa nation n'aurait jamais vu
le feu d'enfer. Ce qui fit que je m'é-
criai : O mon cher bien -aimé Ga-
briel .' que je retourne au lait , et que
je le boive tout. Donne-t'en bien de
earde , reprit-il, ô Ahmed J il n'est
plus temps: c'en est fait. La plume
qui écrivait s'est séchée sur ce qui
vient d'arriver. Quoi donc, 6 Ga-
briel .' interrompis-je, cela est ainsi
écrit et déterminé dans le livre ?
Et il me répondit que cela était
ainsi.
Mahomet continue son vovaçe ,
et monte de ciel en ciel jusqu'au
septième, quoique la distance d'un
ciel à l'autre soit , selon lui , de
cinq cents années de chemin. Après
avoir fait la description de ce qu'il
vit au - delà du septième ciel , il
ajoute : « Je m'entendis saluer de la
part du Dieu puissant et glorieux,
en ces termes : Paix soit à toi , ô
Ahmed I Ayant levé la tête , je \is
un ange plus blanc que la neige ,
vêtu d'ui e veste rouge. Il était
suivi de soixante-dix mille anges ,
pour rendre la pompe plus belle.
Il m'embrassa tendrement , et
m'ayant baisé entre Vs deux yeux,
il me dit : Vien>-t"en avec moi, ô
le très honoré de Dieu .' Je partis
donc , avec lui , au milieu de cette
armée d'anges , dont p< uns mar-
chaient devant moi , d'autres der-
rière , d'autres S ma droite , et
d'autres à ma gauche. Tous me
fa:saient de profondes révérences ,
me glorifiant et m'honorant , à
cause de l'honneur que j'allais re-
cevoir de la part du Dieu puissant
et glorieux.
Aaa a
74o V n o
» Ils continuèrent de niarclier avec
îuoi , dans cet ordre, jnsqiià ce
qu'ils eussent prrcé soixante -dix
mille voiles , cloisons on séjiara-
tions faites d'Iivacinthe , pour ar-
river ensuite justju'à soixante-dix
lîiille autres voiles d'éloflts très di'-
liées , et de là ii soixante-dix mille
voiles de ténèhres qu il laliut aussi
})crcer ; il y avait de distance, entre
cîiaque voile , le chemin de cinq
tjents ans de vovage ; et l'épaisseur
de chaque voile éiait aussi de cinq
cents ans de vo\age. Delà, nous
arrivâmes à pareil nombre de soi-
xante - dix mille voiles , faits de
feu; à soixante-dix mille voiles, faits
de neige ; à soixante - dix mille
voiles , faits d'eau ; à soixante-
dix mille voiles , faits d'air ; à
soixante-dix mille voiles, faits de
vide ou de chaos. Après quoi nous
cessâmes de percer et de nous
faire jour nu travers du voile de
la Beauté, du voile de la Perfec-
tion , du voile de la Souveraine-
Puissance , du voile de la Sineu-
larilé , du voiie de la Séparation ,
tiu voiie de 1 Innnensité , du voile
tie l'Unité ; et ce dernier voiie
est celui de Dieu , très grand et
innnense. »
Mahomet fait encore quelques pas
pour s'approcher du trône de i'Eler-
rel ; chaque pas était de cinq cents
années de chen)in. Dieu , selon cet
imposteur , s'entretint alors familiè-
rement avec lui. Entrautres choses,
il lui demanda ce qu'il souhaitait :
Je souhaite , répondit Mahomet ,
de bien dîner, de bien souper, et
de bien dormir quand les hommes
xiorment. Après une assez loii-
euc conversation a\cc Dieu , Ma-
îioniet alla voir le paradis, et re-
prit ensuite le chemin de la terre ,
Ictijours acconipap;né de Gabriel,
et monté sur la fidèle Rorak.
Vréehaspatée ( M. Iiid.) , gou-
verneur des bons génies et de la pla-
nète de Jupiter.
Vboutap.assol'Rer ( M. Iiul. ) ,
fameux géant qui , par sa cruauté ,
avait forcé les hommes à le déifier ,
rt à lui adresser les offrandes et les
V U L
sacrifices destinés aux dieux. WisK-
nou en délivra le monde , lorsqu'il
s incarna en homme sous le nom de.,
Baliipatreii. V. Sepliènie i/icar-\
nation Je If^islmou. ■
YcJE , un des cinq sens. Chez, les î
anciens le loup cervier et fépervier ,
chez les Egyptiens l'autour et l'aigle , ;
en étaient les symboles. Les mo-
dernes l'ont allégoriséc sous la formes
<i un jeune homme qui, d'un côté,'
tient un miroir, et, de l'autre , aJ
près de lui un aigle fixant le soleil.';
Derrière lui est un arc-en-ciel. Césaf'
Itipa propose pour emblème un
nouquet de fenouil , parceque , selon
Pline , Ui>. 19 , les serpents se flot-
tent les yeux du suc de cette plante,
pour recouvrer la vue quaud ilsl'imt
perdue.
Vllcain était fils de Jupiter et
de Junon , ou , selon quelques m\-
thologues , de Junon seule. Cette
déesse , honteuse d'avoir mis :ii»
monde un fils si mal fait , dit Ho-
tiière , le précipita dans la nier ,
afin qu il fût toujours caché dans >os
abvmes. Il aurait beaucoup soufit^i t ,
si. la Jjelle Thétis et Eurynome, fiiles
de l'Océan , ne l'eussent recueilli :
il demeura neuf ans dans une ijrotle
profonde , occupé à leur faire clt s
boucles, des agraffes , des colliei- ,
des bracelets, des bagues, et <l'^
poinçons pour les cheveux. Ce;
dant la mer roulait ses ilôts ii
tueux au dessus de sa tète, 1 1 !c-
cachait si bien , qu'aucun des dii ux
ni des hommes ne savait où il
était , si ce n'est Thétis et Eurynouie.
Vuîcain , conservant dans son cd ur
du ressentiment contre sa mère pour
cette injure, fit une chaise d'or ([ui
avait un ressort , et l'envoya dans le
ciel. Junon , qui ne se méfiait pas du
présent de son fils , voulut s'y as-r- ■
et y fut prise cornine dans un tr
chef : il fi.llut que Bacchus en
Vulcain pour l'obliger à venir
livrer Junon, qui avait pré-p..;
I rire aux dieux par celte aventure.
Le même Homère , en deux au-
tres endroits , dit que ce fut Jupiter
qui précipita Vulcain du sacré par- j
vis. Un jour que le père des dieux,
V U L
irrité contre Jtinon àe ce qiiVlle
ïvait excité uue tempête pour faire
p<'rir Hercule, l'avait suspendue au
milieu des airs avec tieu\ pesantes
enclumes aux pieds , Vulcain voulut
aller au secours de sa mère : Jupiter
le prit par un pied , et le précipita
du ciei dans l'isle de Leninos , Oii
il tomija presque sans vie , après
avoir roulé tout ic jour dans la vaste
étendue des airs. Les habitants de
Lemnos le relevèrent et l'emportè-
rent , mais il demeura toujours l)oi-
leux de cette chute. Cependant , par
le crédit de Bacchus , Vuicain fut
rappelé dans le ciel , et rétabli dans
les bonnes grâces de Jupiter, qui lui
fit épouser la plus belle de toutes
lesdéesseSjVénu-i, mère de l'Amour,
ou , selon Homère , la charmante
Charis , la plus belle des Gr.ices.
^ ulcain , dans le ciel , se bàtlt im
palais tout d'airain , et parsemé de
brillantes étoiles. C'est là que ce
dieu forgeron , d'une taille prodi-
gieuse , tout couvert de sueur , et
tout noir de cendre et de fumée ,
s occupait sans cesse après les soufflets
de sa force, et à mettre en pmtique
les idées que lui fournissait sa science
«livine. Thétis l'alia voir un jour
pour lui demander des armes pour
Aciiille. « Vuicain se lève aussi-tôt
» de son enclume , dit Homi-re ;
» il boite des deux cotés ; et avec
» ses jambes frêles et tortues il ne
» laisse pas de marcher d'un pas
» ferme. Il éloigne ses soufflets du
» leu , et les met , avec tous ses .lu-
» très instruments, dans un coffre
» d'arpent ; avec une éponge , il se
» nettoie le visage , les bras , le cou.
>' et la poitrine ; il s'habille d'une
» robe magnifique , prend un sceptre
» d'or , et en cet état il sort de sa
» forge. A cause de *on incommo-
» dite , à ses deux côtés marchaient
» deux belles esclaves toutes d'or ,
» faites avec un art si divin, qu'elles
» parai.'isaient vivantes. Elles étaient
» douées d'entendement , parlaient,
» et , par ime faveur des immortels ,
» elles avaient si bien appris fart
» de leur maître , qu'elles travail-
» bient près de lui , et lui aidaient
V U L 7 il
» à faire ces ouvrages surpren:.nl*
>• qui étaient l'admiration t'es dicus.
» et tics hommes Pour f.iiie les
» armes d'Achille , il retourne h sa
» forge , approche ses soulllels du
» feu , et leur ordonne de travailler ;
» en même temps ils soufilent
» dans vingt fourneaux, et occoui-
» modent si bien leur souffle aux
» desseins du dieu , qu'ils lui doi:-
» nent le feu fort ou foible , si Ion
» qu il en a besoin. Il jette des Ijarres
•o d'étain et d'airain, avec des lingots
» d'or ou d argent , dans ces fnuraai-
» ses embrasées; il phice une grande
» enclume sur son pied , prend d'une
>) main un pesant niartpai» , et de
» l'antre de fortes tenailles , et se
n n»et à travailler :.u i>ouclier , qu it
» fait d ime grandeur imnjcnse et
» d'une étonnante solidité. »
Cicéron reconnaît plusieurs Vul-
cains : le premier était fils du Ciel ,
le second du jNil, le troisième de
Jupiter et de Junon , et le qua-
trième de Méiialius. C"e^t ce dernier
qui h;:bitait les isles Vulcauies. Mais
un Vuicain plus ancien qn^ tons
ceux-là, ou si l'on veut leViiIrn'ii
fUs du Ciel , est le Tubalcain de l'E-
criture sainte , qui , s'élant appliqué
à forger le fer , est devenu le modèle-
et l'original ce tous les autres , seloa.
quelques mytholoEuts modernes.
Le Vuicain fi!s du j\il avait régné
le premier en Egvpte, srlon la tra-
dition des prêtres ; et ce fut l'inven-
tion même du feu qui lui procura la
rovauté. Car , au rapjX'rt de f)io-
dore , le feu du ciel ayant pris à ua
arbre sur une mont.nûne , et ce feu
s'étant comnuiniqué à une furet voi-
sine, Vuicain accourut à ce nouveau-
spectacle ; et comme ou était en
hiver, il se sentit très agréablen^nt
réchauffé. Ainsi , quand le feu com-
mençait à s'éteindre, il I entretenait
en y jetant de nouvelles inatières ;
après quoi il appel» ses compagnons
pour venir profiter avec lui de «a dé—
couverte. L'utilité de c-ette iiiven"
tion , jointe à la sagesse de son gou-
vernement , lui mérita , après s;*
mort , non seulement d'être mis a»â,
. nombre Jesdieus , mais nième d èica
Aaa. 1.
^l^^^, V U L
à la tète des dninités égyptiennes.
Le troisième Vulcain , nis lie Ju-
piter et de Juuon , fut un des princes
bilans, qui se rendit illustre dans l'iirt
de forger le fer. Diodoiv de Sicile
dit que Vulcain « est le premier
» auteur des ouvrages de fer , d'ai-
» rain, d'or, d'arpent, en un mot ,
» de toutes les matières fusibles.
» Il enseigna tous les usages que les
M ouvriers et les autres liommes
» peuvent fiiire du feu. C'est pour
» cela que tous ceux qui travailicnt
» en métaux , ou plutôt les hommes
» en général , donnent au feu le nom
u de Vu cain, et offrent à ce dieu des
» sacrilices en reconnaissance d'un
j> présent si avantageux.» Ce prince,
avant été disgracié , se retira dans
l'isle de Lemnos , où il établit des
forges ; et voilà le sens de la fable de
Vulcain précipité du ciel en terre,
reut-ètre était-il effectivement boi-
teux, y oyez Cai.ycopis Thoas ,
LEM^os. Les Grecs mirent ensuite
sur le compte de leur VuL ain tous
les ouvrag' s qui passaient Mour des
chefs-d'œuvre dans l'art de forger ,
comme le palais du Soleil , les armes
d'Achille , ce' les d'Ence , le fameux
Sceptre d'Aeamemnon , le collier
»i Hcrmione , la couronne d'Ariad-
ne , etc. Les anciens mo umenls rc-
J.résentent ce dieu d'une manière
assez uniforme ; il \ paraît barbu ,
la che\ elure un peu négligée , couvert
à demi tl'un habit (jui ne lui descend
qu'au-dessus du genou , portant un
bonnet rond et pointu , tenant de
la main droite un marteau , et de la
gauche des tenailles. Quoique tous
les mythologues disent Vulcain boi-
teux , ses images ne le représentent
pas tel. Les anciens peintres et sculp-
teurs ou supprimaient ce défaut , ou
l'exprimaient peu sensible. « Nous
» admirons , dit Cicèron , ce Vul-
» cain d'\thènes fait p^ir ^ïcaniène:
« i' est debout et vêtu ; il parait
» boiteux , m:iis sans aucune di'for-
» nu'té. » Les Egvptiens peignaient
Vulcain en marmouset. «Camhvse ,
>» dit Ht'r^dote, étant entré dans le
» temple de VuKain h Memphis, se
» moqua de sa figure el lit des éclats
V U L
» de rire. Il ressendjlait , dit-il
» ces dieux que les Phéniciens ;'
» pellent Pataïques , et qu'ds ]
» gnent sur la proue de leurs \ a i\-
» seaux : ceux qui n'en ont pas vu
, » entendront ma comparaison , si ■■
» leur dis fjue ces dieux sont i
» conmie des pjgmées. » Le teni;
de Vulcain à JVlemphis devait è:
de la dernière magnificence , à ■
juger par le récit d'ffémdote. 1.
rois d Eeypte se firent gloire d t >
bellir , à l'envi les uns des autres , :
édifice commencé par Mènes , le ;;i
mier des rois connus en Egypte.
Ce dieu eut plusieurs tenqjb ~
Konie ; mais le plus ancien , I
par Romulus, était hors de l'encei-
de la ville , les augures avant ji
que le dieu du feu ne devait pas c
dans la ville même. ïatius lui en
pourtant bâtir un dans l'enceinte
Piome : c'était dans ce temple que
tenaient assez souvent les asscndj!^
du peuple où l'on traitait les affaii
les pli:; graves de la répulilique , I-
Romains ne croyant pas pouvoir in-
vo<(uer rien de [>'u5 sacré pour assurer
les décisions et les traités qui s'y fai-
saient que ce feu vengeur dont ce dieu
était le synd>i)'r. On avait coutume,
dans ces sacrifices , de taire consumer
par le feu toute la victime , ne se ré-
servant rien pour le festin sacré ; ea
sorte que c'étaient de véritables holo-^
caustes. Ainsi le vieux Tarquin ,\
après la défaite desSabins, fit brûler»
en 1 honneur de ce dieu leurs armesî
et 'ours dépouilles. Les chiens étaient»
destinés à la garde de ses temples ;
et le lion, qui , dans ses rugisse-
ments , semble jeter du feu par la
gueule, lui était consacré. On avait
aussi établi des fêtes en son hoinieur ,
dont la principale était celle pen
dant laquelle on courait avec de»
torches allumées , qu'il fallait por-^
ter, sans les éteindre , jusqu'au but
marqué.
On regarda comme fîls de Vnlcaiii^
tous ceirx qui se rendirent célèbres
dans l'art de forger les métaux ^
comme Olénus , A'bion, et quelques
a'i'res. Rrontéus et Erichthonius on\
passé poui" se» véritables eufâuls. Let
, W A I
Boras les plus ordinaires qu'on donne
à ce dieu sont ,Hephestos , Leniniu? ,
^lulciber ou Mulcifer , Elneus ,
Tardipes , Junoni*^na , Chrysor ,
Cailop«dioo, Ainphigueéi£. V. tous
ces noms.
Vi CANALES , fêtes de Vulcain ,
qui se cciébrjient au mois d'Août ;
et cnninie c'était le dieu du feu , ou
le feu même, le peuple jetait des
aniuiaux dans le feu . pour se rendre
ce dieu propice. Elles duraient huit
jours ; on v courait avec des forges
ou des lampes à la main ; et celui
qui était vaincu à la course donnait
Sa lampe au vainqueur.
\ uLCASiB , une des isles E!o-
lieunes , près de la Sicile , couverte
de lOi'hers , dont le sommet vomit
des tourbillons de flanmie et de fu-
mée. C'est là que les poètes ont
placé la demeure ordinaire de Vul-
caiu , dont elle a pris le nom ; car
on l'app Ile encore aujourd'hui f^ol-
cario , d'où est ve!:u le nom de
\ olcan , appliqué à toutes les mon-
taj:nes qui jettent du feu.
Vulgaire , Vénus vulgaire on
populaire ; c'était celle qin présidait
aux aiuours grossières. C'était l'op-
posé ile Vénus Uranie. f^. Pah-
B£MOS.
Vulgaire. ( Iconol. ) On l'allé-
gorise par un homme d'une fiirure
basse . ienoble , regardant la terre ,
tenant uue pelle et un halai. Il a
des oreilles d'une , et sa tète est en-
Teloppée d'une vapeur épaisse.
V t LPANSEn. ( M. Egypt.) C'était
l'image de l'auionr paternel , parce-
que cet oiseau { espèce d'oie ) se
l
W A I 745
livre aux chasseurs pour sauver ses
petits. HorappoU.
VuLTURiLS , surnom d'Apollon,
dit communément Apollon aux Vau-
tours. Il eut ce nom par une aven-
ture bien singulière que raconte
Conon. Deux bergers qui fai-aient
paître leurs tro.ipeaux sur le mont
Lissus , près d Eplièse , avant \u
sortir d'une caverne qor^lquès mou-
ches à miel , l'un deux s'y fit des-
cendre avec une corbeille , et y
trouva un trésor. Celui qui était
resté delK)rs, avant retiré le trésor
ar le moyen de cette corbeille , y
ais^a son com. agnou , ne doutant
p;is fpi'il n'y périt. Dans le temps
que le berger abandonné était livré
au plus cruel désespoir, il s'assoupit ;
et Apollon lai apparut eu songe ,
qui lui dit de se menrlrir le corps
avec des caillons, ce qu'il fit. Quel-
ques vaut-)Urs , attirés piir la puan-
teur de ses plaies , entrèrent dans
la caverne, et, a\ant enfoncé leur
bec dans ses plaies et dans ses ha-
bits , prirent en même temps leur
vol , et enîprèrenl ce malhenreux
hors de la caverne. Dès qu'il (ut
guéri , il porta ses plaintes devant
les magistrats d'Ephèse , qui firent
mourir l'autre berger ; et a\ant
doimé à celui-ci la moitié de l'or qui
s'était trouvé dans la ca% eme , il en
fit bâtir sur la même montagne un
temple en l'honneur de son libéra-
teur, sous le nom d'Ap>llou aux
Vautours.
V LOUA , nom que les Lombards
donnoieut à Mercure.
V LODo , dieu des Arabes.
W
^^ AiDis {M. Mah.) , hérétiques
mahométans , dont la morale sé-
vère a de qutji faire trembler leurs
sectateurs. Ils disent qu'un homme ,
une fois tombé dans quelque péché
ënornie , quoiqu il fasse profession
de la véritable croyance , *era puni
par les peines éternelles de l'enfer ,
sans aucune espér.ince de salut ,
mais que ses peines et ses souffrances
sont moindre s que celles des infidèles.
L"o. inion générale et orthodoxe est
que Dieu pardonne quand il lui
plaît, uième aux plus grands pé-
Aaa 4
744 W A T
cheurs , ou par sa seule miscrl-
corije , ou par fintercessiou de Ma-
homet.
Walhalla ( M. Scand. ), pa-
radis dOdin , où les h(?ros tues à la
fîuerre sout transportes après ia mort.
Ce paîuis a cinq cents quarante
portes , par chacune desquelles
sortent huit héros pour aller com-
battre , suivis d'une foule de spec-
tateurs. Un coq les éveille tous les
jours de f;rand matin. C est le
iiiême dont les cris aipis doivent ,
au £;rand jour du bouleversement
du monde, être le premier signal de
l'approche des mauvais génies. Tous
les jours, lorsqu'ils sont habillés,
ils prennent leurs ;irmes , entrent
en lice , et se mettent en pièces
les uns les autres ; mais aussi-tôt que
l'heure du repas approche , ils re-
montent à cheval tous sains et saufs ,
et retouraent boire de la bière et
de Ihydromel dans des crânes , et
manger du lard du sanglier Serim-
ner. Odin s'assied à leur table ;
mais il donne ce qu'on lui sert à
deux loups nommés Geri et treki :
pour lui , le vin lui tient lieu d'ali-
laient. Il v a dans le Yalhalla une
chèvre qui se nourrit des feuilles
de l'arbre Lerada. De ses mamelles
coule de l'hydromel en si grande
abondau<e , qu'on en remplit tous
\n jours une cruche assez vaste pour
que tous les héros aient de quoi
s enivrer. Le même arbre nourrit un
cerf , des cornes du(|uel coule une
vapeur si abondante , (ju'elle forme
la fontaine de Vergelmer , d'où nais-
sent les fleuves qui arrosent le sé-
jour des dieux.
Walkïries ( Myth. Scand. ),
déesses qui servent dans le Yalhalla,
ou palais d'Odin , versent à boire
de la bière aux héros , et ont soin
des coupes et des taliles. Odin les
envoie dans les combats pour choisir
ceux qui doivent être tués , et pour
dispenser la victoire.
Watipa. Les Américains qui
habitent aux environs du fleuve Oré-
noque adorent , sous ce nom , un
être qui , selon les relations , n'est
autre <^ue le démoa.
.IX _J
W I S
Weiesseou Woi-osse {M.SL)f
dieu souveiain des animaux , et qui
tenait le premier rang après Pé-
rou n.
WiDZiPUDziLi , nom sous lequel
les Hurons honorent l'Etre su-
prême.
WlRCHU-AcCHA, ou LA VIEILLE
DK LivoNiE ( Myth. Lap. ) , divinité
adorée par les Lappons. Les voya-
geurs ne nous apprennent rien" de
particulier sur cette divinité, ni sur
le culte qu'on lui rend,
W^iSE ( J/. Ind.) , le dernier des*
quatre fils du premier homme et de
la première femme. Les Indiens lui
attribuent l'origine de la quatrième
caste , qui est celle des artisans.
Son génie vif, subtil et inventeur,,
s'occupa de tout ce qui concerne lejf
arts utiles , et fit des découverte»
qu'il coninamif{uu à sesdescendants.i
l Oy. BnAMM«N , CUTTERI , Shl'd-
DERI.
VViSHN'ou , l'un des principauj
dieux des Indiens, parliculièremeiit
célébré par ses neuf nié lamorpiioseSr
Les brahmines disent qu'il a déjà
paru dans le monde sous neuf forme?
différentes , et qu'il doit encore y
paraître pour la dixième fois sous
une figure nouvelle. Lhistoire de ce»
mélamorphoses est pleine d absur-
dités et d'extravagances ; mais les
Indiens prétendent que sous ces
contes ridicules sont cachés de pro-
fonds mystères qu'ils ne veulent pas
dé( ouvrir aux profanes. Il faut donc
nous en tei;ir à l'enveloppe, \oici ce
que les auteurs raconleiU sur les mé-
tamorphoses de Wishnou.
Frcinièie inétamorvfiose. Un
certain démon ayant enlevé le livre
delà loi , appelé Védani , des main»
de ceux qui le gardaient , et s'é^
tant caché au fond de la mer avec'
sa proie , Wishnou se métamor-
phosa en poisson , joignit le ravis-
seur, et rapporta le Védam.
Deuxième métamorphose. Les'
dieux voulant manger d'un beurre
délicieux qui se forme dans une
des sept mers qui scmt dans le monde,
selon les indiens , et qu'ils appellent
la luer ai lait , ils apportèrent sur
w I s
e bord de cette mer une montacne
i"or où est assise une coideuvre
l'une longueur prodigieuse , qui a
cent tètes , sur lesquelles sont ap-
puyés les quatorze mondes qui coiii-
K osent Tunivers. Ils se servirent de
1 queue de cette couleuvre comme
d'une corde pour attirer le beurre ;
mais ils furent traversés dans leur
entreprise par les géants qui tiraient
aussi la couîeuvre de leur coté. Ce
Gontlit peni^a être funeste au monde
qnc la couleuvre soutenait. Il fut
tellement ébnmlé , qu'il eût été in-
failliblement renversé si Wishnou,
prenant la forme de tortue , ne se
lût promptement mis dessous pour
le soutenir. Cependant la coideuvre
répandit sur les géants une liqueur
veniiueuse qui les obligea de làcber
fjrise. Ainsi les dieux demeurèrent
es maîtres de cet excellent beurre
dont ils étaient si friands.
D'autres racontent tout simple-
ment que la terre , affaissée par le
poids de la montagne Mériipata, fut
sur le point de s'enfoncer duns fa-
b)me ; mais que Wisiinou, changé
«n tortue , vint à propos soulever
la montagne et soulager la terre.
Troisième métamorphose. Un
énorme géant , nommé Paladas ,
ayant roulé la terre comme une
feuille de papier , rempiwta sur ses
épaules jusqu'au fond des enfers.
vV^ishnou , transformé en cochon ,
alla trouver le géant , le combattit ,
et , après l'avoir vaincu , rapporta
la terre «ur son groin , et la remit à
sa première place. D'autres disent
que le dieu Rutrem a^aut défié
Brahma et Wishnou de trouver
l'endroit où il cacherait sa tète et
ses pieds , et s'étant offert de rf-
connaitre la supériorité de celui qui
serait assez h.ibile pour faire cette
découverte , Brahma et Wishnou
acceptèrent le défi; que Brahma
\rouva la tète de Rutrem par le
moven de la fleur du chardon qui
lui indiqua le lieu où elle était ca-
chée ; que Wishnou se métamor-
phosa en cochon pour chercher les
pieds de Rutrem ; mais qu'après
avoir foulilé iuutileiueat avec K>u
W I S
7P
groin jusques dans les entrailles de
la terre , il fut obligé de renoncer
à celte entreprise.
Quatiième métamorphose. Un
fameux géant nommé Iranien, on selon
d'autres Hkrrenkessep, ayant reçu du
dieu Rutrem le privilège singulier de
ne pouvoir être tué , ni pendant le
jour , ni pendant la nuit , .ni de-
dans, ni dehors sa maison, en conçut
une si grande tierté , qu'il voulut
abolir le culte des dieux , et se faire
adorer seul sur la terre. Il fît souf-
frir les plus cruels tourments à ceux
qui refusèrent de lui rendre les hon-
neurs divins. Il n'épargna pas même
son fils , qui , malgré ses ordres et ses
menaces , s'obstinait toujours à ré-
péter dans ses prières le nom de
Wishnou. La fidélité de ce jeune
homme , et les maux qu'il souffi'ait ,
touchèrent tellement le cœur du dieu
Wishnou , qu'il résolut , à quelque
prix que ce fût , d'exterminer le
géant Iranien. Lentreprise n'était
pas facile. La sagacité de VVislinou
en vint cependant à J>out. Il saisit
le moment du crépuscule où , quoi- ^
qu il ne fasse plus jour, il n'est pas
encore nuit , et parut tout-à-coup,
sous la forme d'un monstre moitié
homme et moitié lion , devant le
géant Iranien , qui , étant alors sur
le seuil de sa porte, n'était ni de-
dans ni dehors de sa maison ; et il
le mit en pièces malgré sa résistance.
Quelques uns disent seulement <{ue
le géant Iranien avait reçu le privi-
lège de ne pouvoir être tué que d'une
manière fort extraordinaire ; qu un
jour qu'il se disposait à donner uu
coup de bâton à son fils , le jeune
homme s'esquiva adroitement , et
que le bâton donna sur uu pilier qui
s ouvrit aussi-tôt. et dont il sortit
un monstre moitié homme et moitié
liou,qui déchira le géant. L'univers
entier était sous sa domination.
Cinquième mélamorphose. Un
prince nommé Mavali , ou , selon
d'autres , Magapelixaavarti ,- faisait
gémir les hommes sous le poids lie
la plus cruelle tyrannie : 'VVishnou ,
touché des plaintes qu'on lui adres-
sait de tous côtés , résolut de dé-
746 W I S
livrer la terre d'un pareil monstre.
Il prit !a forme d'un lirahmine, mais
d un brahmine si petit , qu'il pou-
vait passer pour un nain. Il alla
trouver ce mécljant roi , « t lui de-
manda trois pieds de terre ptiur y
hhùr ime cabane. Le roi lui ac-
<:orda sa demande saT:s aucune dif-
ficulté ; et pour ratifier cette dona-
tion , il prit un peu d'eau dans sa
Injuche , et se disposa à la rejeter
dans la main du prétendu brahmine
(telle était alors la manière de rati-
fier les engagements ) ; mais l'étoile
du point du jour , qui était le prin-
cipal conseiller du roi , soupçonnant
quelque supercherie dans la de-
mande du brahmine , trouva le
moyen d'enlrer dans le posier du
prince, et de le boucher tellement <]ue
Jeau ne pouvait plus en sortir. Le
roi , qui se sentait presque étoufTé
sans savoir pourquoi , se nt enfoncer
un stviet de fer dans le gosier pour
en ouvrir le passage. L'étoile fut con-
trainte de dé'oi^er après avoir eu un
œil crevé iCl le roi répandit l'eau (ju'il
avait dans la bouche sur la main
du faux brahmine , qui devint tout-
à-coup d'une crandeur si prodi<îieuse,
qu'un de ses pieds occupait toute l'é-
tendue de l'univers. Il posa lautre
sur la tète du roi Mavali , qu'il pré-
cipita dans l'abyme. Cette histoire
se trouve racontée avec des circons-
tances difl'érentes par d'autres au-
teurs. Ils ne représentent point Ma-
va'i comme un tyran , mais comme
un autre Saturne , sous lequel tous
les hommes étaient éf:aux , et tous
les biens conmiuns. Ils di'-ent que
Wishnou détrôna ce bon prince ,
parceque les hommes , n'ayant be-
soin de rien sous son rèpne , ne
priaient plus les dieux. Ils ne ft)nt
p.int mention de l'étoile du point
An jour. Ils disent seulement que la
femme de Mavali voulut le détourner
d accorder au brahmine ce qu'il de-
mandait.
Sixième métamorphose. Les ra-
jahs ( c'est le nom que les Indiens
do- nent aux rois ) étaient devenus
autant de tyrans qui opprimaient
les peuples et commettaient mille
WI S
cruautés. Wishnou résolut de pnnr
leurs crimes. Il parut sur la terif
sous une forme humaine, et prit !
nom de Ram. Il déclara la guert'
aux rajahs, et les combattit sans re-
lâche pendant vinf;t et une généra-
tions , jusqu'à ce qu'il les eût tous
exterminés.
Septième métamorphose. Un
géant nommé Carl;.suciriargunen ,
et qui avait mille bras , désolait le
genre humain par ses brigandages et
par ses violences. Wishnou prit une
seconde fois la figiu-e humaine et le
nom de Ram , et , armé seulement du
soc d'une charrue , il présenta !<;
combat au géant , lui donna la
mort , et lui coupa ses mille bras
puis il entassa ses os les uns sur li
autres, et en forma une montagr
appelée Baldous. On raconte difié-
remment !e sujet de cftle métamor-
phose. Il y avait, dit-on, un brah-
mine nommé Jiawana , qui étiiit
un des plus fervents adorateurs du
dieu Ixora. Il ne manquait jamais de
lui présenter, chaque jour, une of-
frande de cent fleurs bien comptées.
Il arriva que le dieu déroba lui-
même adroitement une des fleurs, et
fit ensuite des rep'^oches à Rawaiia
de ce que S')n offrande n'était p;!S
complète. Le pieux brahmine , dé-
so'é de la perte de cette fleur, fiit
sur le point de mettre un de ses yeux
à la place ; mais Ixora s'y c posa , et ,
pour récompenser la foi de son ser-
viteur , il jura de ne lui rien refuser
de ce qu'il désirerait. Le brahmine
souhaita qu'on lui confiât l'adminis-
tration de l'univers ; mais après avoir
obtenu cette grâce , il ne cessa point
d'importu er Ixora par ses vnux et
par ses prières. Le dieu fatigué lui
dit : « N'ai-je pas condilé tous tes
» désirs ? quel est donc l'objet des
» prières que tu me fais continue'le-
» ment ? » Rawana lui dit qu'il
souhaitait avoir dix tètes et vingt
bras, afin de gouverner plus aisé-
ment l'univers. li obtint encore cette
grat e , et se retira ensuite dans la
vi!le de Lanki, où il établit le siège
de son enqtire. Sa gloire et sa puis-
sance reçurent un nouvel accroisse-
I W I s
puent de ce jn-atid nombre de têtes et
; ras dont il venait d'être pourvn.
- il se laissa enfin aveugler par la
i^j..j-pi;rité : il perdit le souvenir des
bienfaits d'Lxora , et voulut usurper
les honneurs dûs à la divinité.
Wishnou résolut de punir l'orpueil
de cet insolent braliniine. II parut
sur la terre sous une forme liuniaine
et prit le nom de Rnm. Rawana
•pouvante se changea en cerf pour se
léroher plus aisément à la colère dn
diru. Ram p» rça le cerf d'un coup de
flèche j mais Tame de Rawana en
sortit proniptenient , et choisit pour
sa retraite le lorps d'an fakir. Ce
fut sous ce déf;uisenient que Rawana
enleva la femme de Ram , nommée
Siiii. Ram, outré de cet aflVont, em-
prunta , pour se venger, le secours
d un fameux siniie , connu sous le
nom de Haniinian , qui exerça d'hor-
ribles nivagesdans la capilaie de Ra-
vrana. Celui-ci , second<î d'un grand
nombre de géants, parvint enfin à se
saisir de ce redoutable singe; mais il
ne put jamais venir à bout de le
taire mourir. Rawana , surpris de la
force nrodigi< use de ce sin^e , lui de-
manda s'il n'v avait pas quelque
moyen de le vaincre. Le since lui
répondit : « Trempez-moi la frueue
» dans l'huile ; enveloppez-la d étou-
» pe, et y mettez le l'eu. Je devicn-
>» ami aussi-tôt plus faible que le
» dernier des animaux. » Le crédule
Rawana exécuta ce qu'avait dit le
sin;:e ; mais Hanuman , avec sa queue
en'laumiée , embrasa le palais de Ra-
wana et une partie de la ville de
Lai:ka. Enfin , pour terminer ce conte
extravagant , le perfide Rawana , re-
fusant toujours de rendre la fenmie
de Ram , tomba sous les coups de ce
mari justement irrité.
Huitième métanioqjhose. Un ra-
jah de rindostan , ayant appris par
la chiromancie que sa sœur , fjui
était mariée à un hrchmine, mettrait
au monde un fils qui lui ravirait le
trône et la vie , ordonna qu'on mit à
mort tous les enfants qu'aurait sa
sœur, dès qu'ils seraient nés; et pour
s'assurer de l'exécution de ses ordres,
il ia fit enfenaer étroilemeQl, sous
W I S
7-^7
DBc garde sûre. Déjà six de ses en-
fants avaient été les victimes de la
cruauté lie ce tvran. Le septième
paraissait destiné au même sort ;
mais cet enfant , nommé Kistna , était
Wishnou lui-même , qui avait pris
celte forme pour châtier le cruel
rajah. Il parla dès le moment de sa
naissance , et s échappa de sa prison ,
avec son père et sa mère , s;ins que
les gardes s'en appercussent. Il opéra
depuis des pro<îiges sans nombre.
Le rajah envova soment des péants
et des armées entières pour le faire
périr ; mais il exterr.iina tout ce qui
se présenta devant lui, et tua enfin !e
rajah lui-même. Après cet exploit,
Kistna continua à parcourir la terre,
prodiguant les miracles, récompen-
sr.nt les bons , châtiant les méchants;
et enfin il s éleva dans les cieux.
Cette métamorphose est regardée
par les Ind ces comme la plus mé-
morable et la plus glorieuse de toutes
les incarnations de Wishnou. Quel-
ques auteurs trouvent des rapporta
entre Kistna et Jésns-Christ , le rajah
et le roi Hérode.
Neuvième métamorphose. W"i<Air
non prit la forme de Brudha ou Bodha.
Ce personnage , disent les brahmincs,
n'a ni père ni mère ; c'est un pur es-
Erit qui ne se manifeste point aux
omraes. Mais lorsque , par une faveur
sj>éciale , il apparaît à quelque dé-
vot, c'est avec quatre bras. Il est con-
tinuellement occupé à prier Maha-
deva , ou le grand dieu. On croit
communément que ce Bodha est lé
même que le dieu Fo.
Les banians pensent qiie Wishnou
doit encore s'incarner une dixième
fois , et qu'il prendra la forme d'un
cheval blanc qui a des aiies , et qui
réside actuellement dans le ciel. Ce
Pégase indien ne se soutient que sur
trois pieds ; le qu trièmc est toujours
en l'air. Lorsqw il le posera sur la
terre , il la fera enfoncer dans l'aby-
me, et c'est ainsi que le monde sera
«lëlruit.
En attendant cette dernière méta-
morphose, Wishnou est endormi
tranquiliemeat dans la mer de lait ,
748
X A C
couché sur une couleuvre qui a cinq
têtfis.
WiSHNOuvAs , secte de brahmines
qTii sont particulièrement attaciiés
au dieu Wishnoii, et qui le regar-
dent connue le ^lus puissant de tous
les habitants des cieux. Cette secte
est divisée en deux branches. Les
premiers sont appelés Tadvadis, les
autres Rainanoujas. Les tadvadis se
tracent , tous les malins , une li^ne
hîancLe depuis le nez jusqu'au front.
Ils se font auisi une petite marque
ronde à la jointure du bras et aux
deux mamelles : ce sont leurs signes
distinotifs, et la livrée de Wishnou.
Ils s'imaginent que ces marques sont
des préservatifs conlre les attaq".es
du diable. Ils s'engagent , par un
vœu exprès , à ne jamais rendre hom-
mage il aucun autre dieu qu'à Wish-
nou. Leur chef rst obligé de garder
le célibat, et porle ordinairement à
la main une canne de bambou , pour
marque de sa dignité.
Les ramanonjas ont aussi des si-
gnes qtji les distinguent. Ils se tra-
cent avec de la craie un Y sur le nez ,
et se font une marque siu" la jointure
du bras avec du feu. Ils ont la tèle
nue et presque rasée , à l'excep! ion
d'une touffe sur le sommet , qu'ils
attachent avec un nœu-, et qu'ils lais-
sent pendre par derrière. Leur chef
est distingué par un morceau de linge
dont il s'enveloppe la têle lorsqu'il
parle ;'i quelqu'un. Leur vie paraît
fins austère que celle des tadvadis.
Is croiraient souiller la sainteté de
leur profession , s'ils s'embarrassaient
dans le négoce et dans les aifaires
X A C
profanes. Ils se font aussi un devo,
de ne jamais mettre le pied dans un
lieu consacré à la débauclie; ce qn -
les tadvadis se permettent sans scru-
pule.
WoDAN , ou GoD.iN , un des dieux
des anciens Germains. Quelques au-
teurs ont cru que c'était le mèn;e
que Mercure.
WoDEN , ou OniN, vraisemljl;-
blement le même. On croit que c'r~t
de lui qn a pris son nom ie mercredi ,
qui , dans les langues du Nord , s'a]-
pclle If'ednesdav. K. OniN.
WoLCVVE,Ou\VoLCOV(rE7. ( M. SI- ■
fils du prince Slavcn , qui vint dans
la Russie septentrionale, et y bâtit
la ville de Slawensk. Ce jeune prince
paissait pour un fameux magicien , et
fut parcelle raiscn appelé //'o/iTU'C ,
mot russe qui veut dire magicien.
En prenant la forme d un crocodile ,
il nageait dans la rivière IMoutnaAa ,
qu'on appela du nom de ce prince
Wolcoff , et y dévorait les hommes :
ce qui signilie qu'il exerçait ses bri-
gandages sur'Ics bords de celte ri-
vière. On le mit au rang des dieux ;
mais-, suivant la chronique de Novo-
gorod , il fut étranglé par les diables ,
et enterré sur les bords du Wolcotf
par ses adorateurs , qui , suivant l'u-
sage , élevèrent sxh" sa tombe un grand
tertre , détruit depuis par ceux qtii
espéraient y trouver des trésors en-
fouis.
WoLOTY ( M^ SI- ) , monstres
épouvantables qui , selon le récit de
Lonioiwsojy , revenaient chez les-
Slavons aux géants connus chez, les
Grecs.
yLicA , SiAKA ou Xequia , nommé
autrement Buddu , fondateur de la
secte connue au Japon sous le nom de
Budsdoïsme. Ses sectateurs racontent
qu'il était fils d'un roi de Ceylan. A
l'âge de if) ans , animé d'un violent
désir de la perfection , il se déixaba
aux honneurs de la cour , et se retira
dans Tine solitude avec sa femme et
une fille unique qu'il en avait eue. Un-
hermite célèbre prit soin de le former
à la contemplation ; et bientôt Ift
disciple égala le maître dans ce divin
exercice. La posture dans laqueli»
X A N
•e jnellait Xaca , lorsqu'il méditait
iur les vtrités divines, nicrite d'èlre
remarquée : il s'asseyait à terre , les
ïambes croisées, et niellait les mains
l'iiiie sur Taiitre dans son sein , de
manière que les extrémités des deux
pouces se touchaient. Ses sectateurs
prétendent que rien n'est plus favo-
rable au recueillement de Kesprit que
cette posture , qui !e fait , en qoel-
qne sorte , se replier dans ses pen-
sées. Ce fut dans celle altitude que
les p! us sublimes m > stères furent dé-
Toiiés à Xaca , et qu'il forma le plan
de sa nouvelle religion. Ce fut lui
qui introduisit au Japon le culte
d Amidas , vers l'an 65 de Jésus-
Ctirist. Il ne proposa d'abord qu'un
petit nombre d'articles dans les-
<jiie!s toute sa doctrine était renfer-
liiéej mais par les subtilités des com-
mentateurs ce petit nombre se trouva
I)ientôt monter jusqu'à cinq cents.
V. Amidas, Budsdoïswb , Ames,
Paradis , Enfer , Métkmpsvcose.
La doctrine de Xaca est détaillée
dans ces articles.
Xantai ( M. Jap. ) , divinité ja-
ponaise, f^. NoBt;^■A^GA.
Xasthe, fleuve de la Troade. Il
s'opposa avec le Scamandre et le Si-
nioïs à la descente des Grecs , et
Sfjuleva ses flots contre Achille. Le
Iséros était sur le point de succom-
fccr , lorsque Junon envoya â son se-
cours Vulcain armé de tousses feux.
Ce dieu embrase aussi-tôt toute la
plaine, met le fleuve même en feu, et
î'oblise à rentrer dans son lit , et à ju-
rer qu'il ne donnera plus de secours.
Xanthiqces, fête macédonienne,
du mois Xanthus ( Avril ) où elle se
célébrait. On y purifiait l'armée en
la faisant passer entre les deux moi-
tiés «fune chienne immolée , dans
l'ordre suivant : à la tète étaient por-
tées les armes de tous les rois de iVla-
cédoine ; venait ensuite la cavalerie ,
ÎJViià le roi et sa famille , ses gardes et
e reste des troupes. Cette cérémonie
- était terminée par un combat sinmlé.
Xantho, une des nymphes Océa-
nides, compagne de Cyrène mère
d'Arislée , selon f^irgîle.
1. XA^■rHus , foux, un des che-
X E N 7/|9
ranx immortels d'Achille. Ce héros
lui avant reproché u'rivoir laissé Pa-
trocie sur le champ de bataille , le
cheval .. touché de ce reproche , tourne
la téte,etpréi!it à Achille que l'heure
de sa mort approcliait , que l'inévi-
table Destin en serait seul la cause ,
et non la lenteur de ses chevaux.-
Xanthus n eut pas p'iifôt prononcé
ces paroles, que les Furies lui ôtèrent
la voix qu'il avait reçue de Juaon pour
un moment.
3. — C'est auMÎ un cheval donné
par Neptune à Junon, et depuis à
Castor et à Pollux.
5. — Fils de Phénops et frère de
Thoon , fut tué par Diomède.
XÉDORirs ( M. Jap. ) , fondateur
d'une secte répandue dans le Japon ,
dont les principes sont safies et rai-
sonnables , qiii reconnaît l'immorta-
lité de l'ame , et admet , après la
mort , des peines pour les méchants ,
et des récompenses pour les bons.
Ses sectatenrs assurent qu il était fils
de roi. Il se distingua par son amour
pour sa femme, et par les regrets
qu'il témoigna de sa perte. Il ordonr.a
à tous ses disciples de lui rendre les
honneurs divins, et prescrivit certains
actes de religion qu'ils devaient pra-
tic[uer en son honneur. Cette secte
est presque la même que telle de
Xaca ou Budsdo. T^. Xaca.
Xékismes , sacrifices offerts à une
fête athénienne en Ihonneur des
Dioscures.
Xeniis, hospitalier, surnom de
Jupiter. Rac. Xenos , hôte.
XÉse)CLÉE, prètreyse de Delphes,
ayant vu venir HerciJe pour consul-
ter l'oracîe d'Apollon , refusa de lui
rendre réponse , parcequ'il était en-
core tout souillé du sans d'Iphilus
qu'il venait de tuer. Hercule , of-
fensé de ce refus, emporta le trépi»'d
de la prêtresse, et ne consentit à le
rendre qu'après avoir reçu satisfac-
tion. C'est de là , dit Pausanias ,
Î[ue les poètes ont pris occasion de
éindre qu'Hercule avait combattu
contre Apollon pour un trépied.
Xenodave , fils QatureJ deMéuàlas
et de Gnos^ia.
j5o X I S
I. XÉNûDiCE , lille de Minos et de
Pnsipliaé.
3. — Fille de Sile'e tuë par Her-
cule.
Xekxi ( M. Jap. ) , nom que les
J;i{K)nais donnent à ceux qui suivent
une certaine secte répandue parmi
eux, dont les principes sont fondés
sur la volupté , et qui ensei£;ne qu'il
n'y a point d'autre bonheur pour les
hommes que les plaisirs qu'ils peuvent
jroiîter dans le inonde : « Les honzes
» de cette secte , dit l'auteur de
» ï Histoire de l'église du Japon ,
» ne se connnuniquent qu'aux erands
» et à la noblesse , à tous ceux enfin
« qui vivent dans le plaisir, et dont
» le cœur est «lisposé à croire ce qu'ils
» souhaitent. Ils leur fournissent des
» raisons pour étouffer la voix iui-
» porlune de la conscience, quand
» elle dit le contraire.» Cette secte
est ;'i -peu -près la même que celle
des Sintos. Foy. Sintos.
Xm ( M. Chili. ) , nom des bons
génies , chez les Chinois. Z-^. Chin-
HoAN , QuEY.
XiNLsrÉcuHii. ( W. Mer.), dieu
du feu chez les Mexicains.
XiPHÉE , gendre d'Erechthée, le
même que Xuthus.
XiQTJANi ( M. Jap. ) , divinité
japonaise que l'on cioit prendre un
soin particulier des âmes des petits
enfants et des jeunes gens. On la re-
présente ornée de toutes les grâces
qui ac: ompiignent la jeunesse , re-
vêtue d'une robe toute brillante d'é-
toiles. Elle a quatre bras , dont l'un
tient un enfant embrassé , l'autre est
armé d'un sabre , le troisième porte
uu serpent , et le quatrième un an-
neau rempli de nœuds. On a< outume
de placer à côté de lui un perroquet ;
mais aucun voyageur ne nous ap-
prend pourquoi.
XlSITHRUS , ou XiSUTRUS , OU
XixTiTRUS , chef de la dixième gé-
nération , selon d'anciens auteurs
chaldéens cités par George Syn-
cello, Alt bverti en songe par S.y
turneque, le quinzièivedumois Dré-
sius , le genre humain serait détruit
par un déluge : il reçut ot^.vc en
même tem] s de mettre par écrit
X 1 T
l'origine , l'histoire , et la fin d<
toutes choses, et de cacher sous terri
ses mémoires dans la ville du Soleil ;
nommée Sippara; de construire en-
suite un vaisseau , d'y mettre lei
provisions nécessaires , d'y enfermei
les volatiles et les quadrupèdes , et
d'y entrer, lui, ses parents et ses
amis. X sithrus exécuta ponctuelle-
ment ces ordres , et fit un navire qui
avait cinq stades (environ 45o toises)
de long , et deux ( 1 80 toises ) dé
large. Il n'y fut pas plutôt , que la
terre fut inondée. Quelque temps
après , voyant les eaux diminuées , il
lâcha quelques oiseaux , qui , ne trou
vaut ni nourriture , ni lieu où se r|
poser , revinrent au vaisseau. Oue|
ques jours après il en lâcha d'autre
qui revinrent avec im peu de Ihjui
aux pattes. La troisième fois qu'il Id
laissa s'envoler, ils ne parurent plus^
ce qui lui fit jug<'r que la terre com^
mençait i\ être suffisamment décou-^
verte. Il fit alors une ouverture ao
vaisseau; et voyant qu'il s'était ar-
rêté sur une montagne, il en sortit
avec sa femme , sa ni le et son pilote ;
et avant salué la terre, élevé uu autel
et sacrifié aux dieux, lui et ceux qui
l'avaient accompagné disparurent.
Ceux qui étaient demeurés dans le
vaisseau, ne le voyant point revenir,
sortirent et le cherchèrent vainement.
Enfin une voix leur annonça que la
piété de Xisithrus lui avait mérité
d'être enlevé au ciel , et mis au rang
des dieux avec ceux qui l'accom-
pagnaient. La même voix les exhorta'
à être religieux , et à se transporter
i\ Babvione , après avoir déterré à
Sippara les mémoires qui y avaient
été (.éposés. La \oi\ ayant cessé de
se faire entendre , ils allèrent rebâtir
la ville du Soleil et plusieurs autres.
On voit que ce Xisithrus est le Noë
des Chaldéens.
XrrRAGiJi-TEN. ( M. Ind, ) Les
Indiens appellent ainsi le secré-
taire du dieu des enfers, qui est
chargé de tenir un reeistre ex.^t t des
actions de chaque homme pend.ant
sa vie. Lorsqu'un défunt est pré-
senté au tribunnl du juge infernal ,
le secrétaire lui met eu main le mé- •
X O A
noire qai contient toute la vie de cet
lOmme. C'est sur ce niénioire que le
heu des eafeis rè^!e son arrêt.
XoARCAM ( M. Ind. ) , nom que
lonneat Jes Imiiens au j^reniier des
rinq paradis qii ils diseut être situés
lans les cit-ux, et qui sont habités
jar les amts des hommes vertueux,
^e Xoarcam est le séjour des trois
•eiits trente millions de dieux r^e
econauît la théologie indienne. lis
ont accompasnés d'im très f;rand
louiLre dr femmes fort l>elles , avec
esqueîlcs ils passent les plus heureux
nomeuts. (Quarante- huit mille pé-
nteuts p; rtagent leur félicité. Le
)résidpm de ce séjour délicieux est
m certain Devandiren , qui a pour
a part deux femmes et cinq coin u-
)iues d"u.ie beaulé ravissante. II pa-
aît cependant que ses désirs ne
ont pas eucore satisfaits , s'il en
but croire une aventure plaisante
[ni lui arriva autrefois , suivant le
apport des docteurs indiens. Devan-
liren, déjà dégoûté de ses femmes,
pprit qu il v avait auprès du Gange
in fameux péni eut nommé Gau-
lamen , qui avait une femme paifai-
emrnt heîle. Il n"en falint pas da-
anta^e pour exciter la convoitise cJu
leu , qui ^"ac liemiua aussi-lOt vers
i cabane du pénitent , et commença
dresser ses l>atteries contre sa feui-
iie. Mais toutes ses poursuites furent
auîiles: la femme du pénitent avait
outes les grâces de son sexe , saus
fn avoir la fragilité. De^indiren..
ebuié , eut reciiurs^à .'artifice. Avant
eaiarqué que Gaiidamen ne nian-
[uait jamais de se lever toutes les
luits , dès qu'il entendait chanter le
oq , pour aller se l>aigner *iaHS le
aan.e, il bâtit là-dessus un strata-
;ème qui lui réussit mal. Il se traus-
ornia en coq, s' n alla auprès de la
eliuie du pénitent , et chanta beaii-
ouji plutôt que le coq navait cou-
aiuf de ch.intT. Le pénitent , qui
entil ou il n'avait pas son continrent
le s<iiiimeil , fut surpris d'entendre
i-l6l le siffiial de son lever. Il Irioni-
►ha cependant de la paresse , et
'en alla ^-k 'e bord du fleuve pour
iire ses ablutions ordinaires. II ne
X O X -';
tarda pas à retonuaitre qu'il sétait
levé beaucoup trop matin, et que
I neure de ses dévotions était enwu-e
fort éloignée. Il s'ima;:ina qu'un rove
lui avait peut-être fait entendre le
chaut du coq , quoiqu'il n'eût pas
efiéctivement chanté, et s'en retourna
chez lui, dans le des-^ein de se recou-
cher. M;us il fut extrèiiiement sur-
pris quand il trouva sa place occupJe
par Devandiren. Le dieu ne fut pas
moins étonné , de son côté, de voir
le pénitent revenir si- lot. Gaudamen
s'emporta en imprécations contre
Devandiren , et s<3uhaita q-ie son
corps devînt tout couvert de figures
pareilles à celles des parties natu-
I elles, afin que tout le monde fût
témoin de.NOii incontinence ; souhait
qui s accomplit dans l'instant même.
Devandiren, cruellement afli^é de
se voir dans un équip..ge si ridicule,
lonjura Gaudaine.'i de ne pas jXîusser
si loin sa vengeance ; mais toute la
grâce quil put obtenir du pénitent
fut de paraître aux 3 eux du monde
tout couvert d yeux , tandis qu'à ses
p opres yeux il paraîtrait toujours
chargé de ces honteuses figares. La
femme du pénitent , quoiqu'inno-
ct-nte , éprouva ..ussi le ressentiment
de son mi;ri , qui , par ses malédic-
tions , la changea en pierre. Mais ,
dans la suite , Wishnou , sous la
forme de Ram , a^i'ant marché sur
cette pierre, rendit à la femme de
Gauliaiiien sa première figure.
XoDoxiKs ( >/. Jap. ) , nom qui
sisnifie en langue japonaise hommes
de Dieu ou du parailis : on le donne
aux partisans de la secte de Xédo-
rins. f^. XÉdorius.
XoxoM ( :'»J. Ind. ) , prêtres in-
diens, f^. Rit LINS.
Xoxom-Pringri (>/. Ind.), grand-
prêtre d'Aracan , dont le fiouvoir
s'étend sur tout ce qui conc( rne la
religion , et qui , dans le pavs , est
une espèce de pape. Il fait sua sé-
jour ordinaire dans l'isle de Muuay;
et sa dignité de grand-prêtre inspire
tant de respect , que le roi même lui
cède toujours la droite , et s'incline
pi ofondément toutes les fois qu'il loi
parle.
75"2
Y A M
XuDAN , nom étrusque de Mer-
cure , qui répond au mot latin os-
tiaiius , portier. Mercure inéritait
d'autant mieux ce nom que les Ro-
mains donnaient à Janus et à Apollon,
que, représentant eomme eux le so-
leil , il faisait non seulement sortir
la lumière des portes du jour, mais
entrer les voyaiieurs dans les lions
chemins , et ouvrir ou fermer à son
^ré la porte des enfers.
XuTHus, fils d'Hellen, et petit-
fils de Dencalion , était d'Achaïe.
Il vint un jour au secours des Athé-
niens , alors en puerre , et les aida à
rcinporter la victoire. Creuse, fille
d'Erechthée , avec la couronne d'A-
tiiènes , fut le prix de sa valeur.
Après plusieurs années de mariaee ,
ne se voyant point d'enfant , il alla
consulter l'oracle d'Apollon. Ce dieu,
qui avait aimé Creuse avant son ma-
riage , et en avait eu un fiJs nommé
Y A M
Ion , conseilla ;'» Xuthus de rrr
naître pour son fils le premier en!
qu'il rencontrerait en sortant
temple. Ce ftit Ion qui se trouva l.i
fort à propos, et qui fut reconnu
pour fils du roi. Cette tradition
colle qu'a suivie l'htripide dan^
traf^édie d'Ion ; mais , suivant
historiens , Xuthus eut deux 1
Ion et Achéus , qui furent la •
des Ioniens et des Achéens. / ^
Creuse , Ion.
Xylolatrie , culte des dieux i!i m
les statues sont de Lois. Rac. Xylu/i ,
hois.
XynoÉcies , fêtes que Thésée ins-
titua à Athènes , lorsqu'il eut rvunl
en une seule république tous les jx-
tits bourgs de l'Attique. Rac. Xy u,
avec, et oikein , demeurer , haliitrr.
Cette fête se faisait en l'honneur Je
Minerve , le i6 du mois Hécatuni-
béon.
Y aoa-Baba ( M. SI. ) , monstre
décrit , dans les vieux contes russes ,
sous les traits d'une feuime horrible
à voir, d'une grandeur démesurée , de
la forme d'un squelette , avec des
pieds décharnés, tenant en main une
massue de fer , avec laquelle elle fai-
sait rouler la machine de fer qui la
Forfait. Elle paraît avoir rempli
emploi de Belfone , ou de quel-
que autre divinité infernale.
Yagamoks { M. Ind. ) , livres sa-
crés des Indiens , composés d'après
les Védams. Ils sont au nombre de
vinpt-huit , et traitent de diverses
sortes de sacrifices , des circonstances
où il faut les oflrir , des prières qui
conviennent aux différentes divini-
tés , et des présents dont on doit
parer leurs autels.
Yama ( il/. Ind. ) , le troisième
des rois protecteurs des huit coins
du monde. Il gouverne la partie du
sud de l'univers. Le nom patronymi-
que de ce dieu était Vaivaswata , ou
enfant du Soleil. Les Indiens croienl
qu'il refînait sur Te monde enlie
dans les siècles les plus reenlés d
leur chronologie , m, is qu'il résida
dans le pays de Dravira , sur la col
de la presqu'isle orientale. Un de st
titres est Sra'ddhadcva , (|ui lui
commun avec son frère ; oti l'appel
encore Dhermara'ja, on Roi deJuï
tice ; Pitripeti , ou Seigneur de
Patiïarches; mais le plus earactérii
tique est celui de Juge des âmes «
parées des corps. Les ludous croiei
en effet que quand une ame quitte sû
enveloppe terrestre , elle est tram
portée à Yamapur, ou ville d'Yanii
pour V être jugée suivant ses œuvre
Un autre de ses noms est reniai
quable : c'est celui de Cala , o
Temps. Ce titre et sa qualité c
législateur ont décidé M. HasU'n^
à Je rapprocher du Saturne des ai
ciens. Il est aussi regardé comme die
delà mort et roi desenfers. On le r
présente avec une figure terribli
tena
\ A M
tenant un bâton à la main, et monté 1
sur un bufile. Ce dieu de la mort est ■
en même temps charfïé d'entretenir
la police dans les enfers. Les doc-
leurs indiens disent que ce dieu de la
mort est autrefois mort lui-même ;
;t ils racontent , à ce sujet , une his-
loire qu'on peut regarder comme
me fabie assez ingénieuse pour faire
ntendre que les hommes meurent à
out âge. Un pénitent fameux , di-
ent-ils , après avoir passé un grand
lombre d'années dans les austérités
;t dans la pratique des bonnes œu-
rTes , était privé de la consolation
l'avoir des enfants. Il importunait
;haqne jour le dieu Ixora , auquel il
itait spécialement dévot , afin qu'il
ui accordât cette favur. Le dieu
■ésoîut enfin d'exaucer ses prières ;
nais il mit une fâcheuse restriction
i la grâce qu'il voulait lui faire.
1 Choisie , dit-il au pénitent, ou d'a-
• voir plusieurs enfants qui jouiront
> d'une longue vie, mais qui seront
> méchants , ou de n'en avoir qu'un
» seul qui sera bon et vertueux ,
> mais qui mourra à Tâge de 1 6 ans. »
jC pénitent, fort embarrassé du choix,
jrëféra enfin de n'avoir qu'un seul
ils qui fût vertueux , quelque dure
[ue fût la condition. Aussi-tôt les
>romesses d'Ixora conunencèrent à
'acconjplir. La femme du pénitent
levint enceinte , et accouciia d'un
ils qui fut nommé Marcandcm. Ce
Bt dès son enfance un prodige de
agesse et de piété. Il avait une dé-
otion particulière pour Ixora ; et il
inaginait chaque jour de nouvelles
pratiques pour honorer ce dieu. Le
lënitent voyait , avec un plaisir inex-
irimable , croître un fils si vertueux
t si digne de lui; mais sa douleur
irpassait encore sa joie lorsqu'il
rageait qu'il avait si peu de temps
le pcséder. Cependant les années
'écoulaient avec rapidité, et bientôt
4ar' andem entra dans cette seizième
Dnée qui devait être la dernière pour
ai. Aussi-tôt qu'elle fut révolue ,
Tama , prince de la mort , envova ses
f;ellites se saisir du jeune Marcan-
m. Le jeune homme fut très i ho-
& lorsrjue ceux-ci lui exposèrent
Tome II.
Y A M 755
l'objet de leur commission. Il leur
fit une ré|X)nse fort brusque , et , mal-
gré sa piété, il refusa nettement d'o
héir aux ordres du dieu de la mort.
Yama, instruit de l'outrage fait à ses
ministres, et de la désoWissance de
Marcandem , vint lui-même en per-
sonne pour le forcer à obéir ; mais
sa présence ne produisit aucun eflèt
sur l'esprit obstiné du jeune homme.
Yama voulut emplover la violence :
mais Marcandem , se dél)arrassant de
ses mains , se réfugia dans son ora-
toire comme dans un asyle; et pre-
nant entre ses bras une des idoles
d'Ixora , que les Indiens nomment
Linfçam , il se croyait en sûreté , lors-
qu'Yama survint , et ,' sans aucun -
égard pour l'oratoire ni pour l'idole,
il passa une corde au cou de Marcan-
dem , et se disposait à l'entraîner dans
l'abyme. Mais le Lingam , dans kequel
le jeune homme avait mis sa con-
fiance , lui procura un vengeur dans
la personne d'Ixora lui-même , qui
sortit tout-à-coup de celte idole, s é-
lança sur Yama et lui ôta la vie. Cet
exploit d'Ixora ne fut pas seulement
utile à son prott'gé ; tous les autres
hommes en profitèrent. Ils cessèrent
d être sujets h. la mort, et s'imaginè-
rent pour quelque temps qu'ils étaient
devenus immortels. Cet avantage eut
SCS inconvénients. La terre,surchargée
d'un trop grand nombre d'habitants ,
ne fut plus en état de les nourrir , ce
qui occasionna dans le monde ime
confusion et des désordres extraoi^
dinaires. Les dieux chargés de ré-
gir l'univers représentèrent à Ixora
qu'il avait eu tort de tuer Yama , et
de lempêchcr d'exercer ses fonc-
tions ; que depuis s;i mort le monde
était rempli de troubles ; que le seul
remède qu'on pût y apporter était
de rendre la vie â Yama, et de le
laisser rentrer dans l'exercice de son
emploi. Ixora répondit qu'il avait
justement pimi la témérité d'Yama ,
qni avait manqué de respect pour sa
statue; mais qu il consentait de sticri-
fier son ressentiment au bon ordre et
au repos du monde. Il ressuscita
donc Yama , qni ne fut pns plutôt ré-
tabli dans sa chaisge, qu'il envoya lui
BbJi
754 . Y A M
de ses ministres sommer tous les
vieillards de partir incessamment
pour l'autre monde. Cet envoyé, s'é-
tant amusé à boire sur la route ,
arriva dans le monde, tout troublé
par les fumées du vin , et ne sachant
plus ce qu'il disait. Le dérangement
de son cerveau ne l'empêcha pas d'exé-
cuter sa comuiission ; mais il s'en
acquitta tout de travers. Au lieu d'a-
dresser l'ordre du dieu de la mort
aux seuls vieillards , il l'ûtendit à tous
les hommes , sans distinction d àf];e.
En effet , on vit , bientôt après , une
foule prodigieuse d'enfants, de jeunes
gens , d'hommes faits , de vieillards,
mourir confusément et indistincte-
ment : sinf;ularité qui parut très sur-
prenante au f;enre numain , car jus-
qu'alors c'était le nombre des années
qui réglait le moment de la mort ;
chacun remplissait à -peu -près la
même camère , et ne mourait que
lorsqu'il éttiit . dans le sens littéral ,
plein de jours.
Yamadar-MarAja ( M. Ind. ) ,
nom que donnent les Indiens au dieu
des enfers. Ce Pluton indien est
d'une grande équité , et sait admira-
blement proportiomier les chût iments
aux crimes. Comme il arrive souvent
que les plus grands scélérats fassent
dans leur vie quelques actions ver-
tueuses , il récompense et punit dans
le même sujet les bonnes et les mau-
vaises actions. Un pécheur présenté
au tribunal d'Yamadar-Maraja peut
choisir d être d'abord récompensé
pour ses bonnes auvres , et d'être
en.iuite puni pour ses péchés ; ou
Lien il peut conmiencer par la pu-
nition et finir par la récompense.
YamALLA , ou YoMALA ( M. SI. ) ,
divinité des peuples Tschoudes ( Li-
voniens, Estoniens et outres. ) Son
idole, faite de bois, portait ou cou un
riche cuilicr et tenait dans les mains
un vase d'argent , dans lequel tous
ceux qui lui adressaient leurs prières
mettaient leurs offrandes en monnaie
du pays. Ce genre d'otfrandes causait
quelquefois de vives tentations , et
le^ indévots emportaient le vase et ce
^u il contenait.
Y amujna' ( M. Ind. ) , fille du
Y D il
Soleil , uue des trois déesse>
eaux.
Ydrasib ( M. Celt.), frêne
sous l'ombrage duquel les dieu .
semblent chaque jour, et dispeiiM
justice. Ils s'y rendent à che\
passent sur l'arc- en-ciel, qui i
pont des dieux. Ce frêne est l<
grand et le meilleur de tous if,-- ,i-
bres. Ses branches s'étendent sui- le
monde entier, et s'élèvent au-tl( -ik
dis cieux. Il a trois racines <
memeut éloignées les unes des ai
Lune est chez les dieux ; 1
chez les grands, oi'i était aul,
labyme ; Ta troisième couvre 1<
fers. Le monstre appelé Nitl
gcr ronge cette racine par-de— -.
Sous celle qui va chez les géant'. ( -t
une fontaine célèbre, dans laquelle
In Sagesse et la Prudence sont ra-
diées. Cehii qui y préside se nom nie
Mimis ; il doit sa profonde su
à l'usage où il est d'en boire tor.
matins. Un jour le père uni\
vint demander à .boire un coiij
cette eau; mais il ne put l'obi' ,
qu'en laissant un de ses yeux n
gage. La troisième racine est sou !e
ciel , et sous cette racine est la >
fontaine du temps passé. Le^
qui se tiennent près de cette
taine y puisent de l'eau dont ■
arrosent le frêne, de peur qut
branches ne pourrissent ou i,.
dessèchent. Celte eau est si sa;
que tout ce quelle touche d( \
aussi iJanc que la peau qui ta;
l'intérieur de l'œuf. De cette i lu
vient la rosée qui toml)e dans les \ al-
lées , et que les hommes appellent
rosée de miel ; c'est la nourriture
des abeilles. Il y a de plus danscett»
fontaine deux cygnes qui ont produit
tous les oiseaux de celte espèce. Sut
les branches du frêne est un aigle J
entre les yeux duquel est im éperv ier.
Un écureuil monte et descend du
frêne, semant de mauvais rapports
entre l'aigle et INidliogger, ( ce ser-
pent caché sous la racine. ) Quatre
cerfs courent à travers les brantlies
de l'arbre , et en dévorent J'écorce.
Au moment tin comiiat entre les
dieux et les géants , qui doit précc-
Y M E
der l'embrasement de la terre , et
frêne doit être violemment agité ,
comme s'il partageait les alarmes
des dieux.
Yek-Vakg {M. Chin.) , roi- de
l'enfer. Il exerce des châtiments
terribles sur ceux qui n ont rien à lui
offrir. C'est le Pluton des Chinois.
YEvx.Un homme quia des yeux
par tout le corps, (f^. Argus.) Qui
en i trois, (f^. Trioculus, Shiva.)
Oui n'en a quun. ( F. Polyphème,
Cyclop es.) Tro/i vieillessaiis yeux,
et dont l'une tisnt un œil à la
main. ( Voyez Grées, Gorgokes.)
Déesse avec des ailes remplies
tTyeux. ( Fov. RE^OMMÉE , etc. )
Yézad , ou Yezdan ( yt. Pers.) ,
le bon principe parmi les Persans.
V. Arimane.
Yme ( M. Celt. ) , nom du pre-
mier géant , selon la mytholope
Scandinave. Il fut formé de la foute
des vapeurs gelées. Ces mêmes
gouttes donnèrent la naissance à une
vaclie nommée OEduinla. Quatre
fleuves de lait coiUaient de ses ma-
melles et nourrissaient le géant. La
vache se suhstantait à son tour en
léchant les pierres couvertes de sel
et de gelée blanche. Le premier
jour qu'elle lécha ces pierres , il en
sortit , vers le soir , des cheveux
d'homme ; le second , une tète ; le
troisième, un homjne doué de beau-
té , de force et de puissance. On le
Domriie Bure ; c'est le père de Bore
qui épousa Beala , fille du géant
haldom. De ce mariage sont nés
trois fils, Odin, Vile , et Ve. Le
premier est le plus puissant de tous ,
et gouverne, avec ses deux trères , le
ciel et la terre. Cet Yme fut tué par
les fils de Bore ; et il coula tant de
sang de ses plaies , que toutes les fa-
milles des géants de la gelée y fu-
rent noyées. Les meurtriers traînè-
rent le, corps d'Yme au milieu de
l'abvme, et en firent la terre. L'eau
et 'a mer furent formées de son sang ;
les montagnes, de ses os; les pierres,
de ses dents ; et de ses os creux
mêlés avec le sang qui loulait de
«es blessures , ils formèrent la vaste
mer , au milieu de laquelle ils affer-
Y N C 755
mirent la terre. Ensuite ayant fait le
ciel de son crâne , ils le posèrent sur
la terre , le partagèrent en quatre
parties , et placèrent im nain à cha-
que angle , pour le soutenir. Ces
nains se nomment £"5/ , Ouest, Sud,
et lYord. Ensuite ils allèrent prendre
des feux dans le Muspelsheirn
( monde enflammé au midi , ) et les
placèrent dans Tabyme , en haut et
en bas du ciel , afin qu'ils éclairas-
sent la terre. Ils assignèrent des
places fixes à tous les feux ; de là la
distinction des jours et des années.
Au centre de la terre , les dieux bâ-
tirent , pour se mettre à l'abri des
entreprises des géants, un fort qui
fait le tour du monde. Pour cette
construction , ils eraployèreut les
sourcils d'Yme , et appelèrent ce
lieu Midgard , séjour du milieu.
Ensuite ils jetèrent sa cervelle dans
les airs , et en firent les nuées.
Ynca ( M. Péniv. ) , titre que
les Péruviens donnaient à leur roi et
aux princes de leur sang.
La chronique du Pérou rapporte
ainsi l'origine des yncas. Le Pérou
fut long-temps un théâtre de toutes
sortes i:e crimes , de guerres , de
dissensions et de désordres les plus
abominables , jusqu'à ce qu'enfin pa-
rurent deux frères , dont 1 un se nom-
mait Mango-Capac , duquel les In-
diens racontent de grandes mer-
veilles. Il bâtit la vilie de Cusco ; il
fit des lois et des règlements ; et lui
et ses descendants prirent le nom
d'Yuf a , qui signifie roi ou grand-
seigneur. Ts devinrent si puissants
qu ils se rendirent maîtres de tout le
pays , dans une étendue d'environ
treize cents lieues ; et ils le possé-
dèrent jusqu'aux divisions qui siu--
vinrent entre Guascar et Alabalipa
époque à laquelle les Espagnols s'eni-
parèrent de ce nième pays , et dé-
truisirent l'empire des yncas.
Pendant que * es- monarques ré-
gnèrent , ils réunirent l'yutorité spi-
ritupHe et temporelle. lis éîaient . en
quelque so-te , les dieux de leurs
sujets , mjï les regardaient comme
les enfants du Soleil. Dans les fêtes
soiemueilçs eus seuls présentaient a.U
Bhh 2
756 Y ]>r C
Soleil les vœux et les offrandes du
peuple. Tout ce qui leur apparte-
nait , tout ce qui était destiné à leur
usage , était regardé comme sacré.
La superstition avait divinisé jusf^uà
leurs plaisirs. Leurs serrails étaient
des maisons religieuses , et leurs
maîtresses avaient le titre de filles
du Soleil. Il y avait en différentes
provinces du Pérou plusieurs de
ces couvents , et l'on n'y recevait
ordinairement que des filles du sang
royal , soit qu'elles fussent légitimes
ou bâtardes. On y admettait en-
core , par une grande faveur , les
filles des seigneurs qui avaient quel-
ques vassaux , et même celles des
moindres bourgeois , pourvu qu'elles
fussent belles. Sous cette condition
elles étaient destinées à être filles du
Soleil , ou maîtresses de rynca. On
les gardait même avec autant de soin
que les femmes dédiées au Soleil;
elles avaient , comme le» autres , des
femmes qui les servaient , et étaient
entretenues aux dépens du roi. D'ail-
leurs , elles s'occupaient potu- l'or-
dinaire , comme les vierges du So-
leil , à filer et à faire quantité de
robes pour la personne de l'ynca.
L'ynca faisait part de tous ces ou-
vrages aux princes de son sang , aux
capitaines les plus illustres , et à
toutes les autres personnes qu'il vou-
lait favoriser sans que la justice et
la bienséance l'en empêchassent , à
«ause que ces habits étaient de la fa-
çon de ses femmes , et non de celles
du Soleil. Ceux qui attentaient à
l'honneur des femmes de l'ynca
étaient punis aussi rigoureusement
que les adulères des vierges vouées
au service du Soleil. La loi l'ordon-
pait ainsi , parceque le crime était
le même.
Les filles qu'on avait une fois choi-
sies pour être les maîtresses du roi ,
et qui avaient eu commerce avec lui ,
ne pouvaient retourner chez elles
«ans sa permission ; mais elles ser-
vaient dans le palais en qualité de
dames ou de femmes-de-chambre de
la reine , jusqu'à ce qu'on leur permît
de retourner dans leur pays, où elles
étaient comblées de biens et ser-
Y N C
vies avec un respect religieux , par*
ceque ceux de leur nation tenaient
ù très grand honneur d'avoir tu <>
femme de l'ynca. Pour les au';
religieuses que le roi ne daignait ;
prendre pour ses maîtresses , (I
gardaient la maison , jusqu'à
qu'elles commençassent à avancer en
âge. Après que le roi était mort ,
ses maîtresses étaient honorées par
son successeur , du nom de Maina-
cuna , parcequ' elles étaient desti-
nées à être les gouvernantes de ses
maîtresses , qu'elles instruisaient
comme les belles-mères instruisent
leurs belles-filles.
Les vncas avaient , outre leurs
maîtresses , une femme légitime qui
était ordinairement leur propre sœur.
Ils suivaient en cela 1 exemple ilu
Soleil , qui avait épousé la Lune sa
sœur. Ils ne voulaient pas d'ailleurs
souiller le sang du Soleil en le mê-
lant avec un sang étranger.
L'ynca faisait assembler chaque
année , ou bien de deux en denx
ans , dans un certain temps , tuut
ce qu'il y avait de filles et de g;u-
çons de sa race qui étaient à niii-
rier , dans la ville de Cusco sa c;i-
pitale. Les filles devaient être àgi'ej
de dix-huit à vingt ans, et les i;ar-
çons de vingt-quatre ; car on ne leur
permettait point de se marier plu-
tôt, parceque, disait-on, il fallait
qu'ils eussent l'âge et le jugement re-
quis pour bien gouverner leur mai-
son , et que c'était une pure extra-
vagante de les engager plus jeunes.
Quand il était question de les marier,
l'vDca se mettait au milieu d'eux.
Ils se tenaient près les uns des autres.
II les appelait par lem- nom, puis
les prenant par la main , il leur fai-
sait donner la foi mutuelle , et les
remettait entre les mains des pa-
rents.
Garcias-Lasso décrit ainsi l'ha-
billement des yncas. «L'ynca, dit-il,
» portaitordinairesientsur latèteune
» manière de cordon qu'on appelait
» Vauta , de la largeur du poii< e ,
» et d'une forme presque carrée , tai-
» sant quatre ou cinq tours sur la tète,
» et la bordure de couleur qui joignuit
Y N C
ne tempe h l'autre. Pour son lia-
. c'était Une camisole qui lui allait
^qu'aux genoux, appelée uncu par
IX du pays j et par les Espagnols
\srna ; cequi n'est pas nn mot de
la langue générale , mais plutôt de
» quelque province particulière. Ils
» portaient, au lieu Je manteau, une
» espèce de casaque uomuiée j"aco/a.
» Les religieuses faisaient aussi pour
» l'ynca une espèce de bourse carrée
» qu'il portait comme en écharpe, at-
» tachée à nu cordon fort bien tra-
» vaille , de la largeur de deux doigts.
» Cesbourses,qu'onappelaitc/iM5pa,
» ne servaient qu'à y mettre de l'herlie
n c«ca, que les Indiensont accoutumé
de màcner , et qui pour lors n'était
» pas aussi commune qu'à présent ;
» car il n'était permis qu'au seul ynca
» d'en manger , ou du moins qu'à ses
» parents , auxquels le roi en envoyait
» tous les ans quelques paniers par
» une faveur particulière. »
Lorsque l'ynca était mort , on
embaumait son corps avec beaucoup
d'art ; car non seulement il ne se cor-
rompait point , mais encore il de-
venait extrêmement dur. On le por-
tait ensuite dans le temple deCusco ,
et on le plaçait vis-à-vis de l'image
du Soleil ; c'est là qu'il partageait les
honneurs qu'on rendait chaque jour
à son prétendu père. Cette apothéose
n'empêchait pas qu'on ne pleurât
pui>liquement la mort de l'ynca.
T»ut le premier mois se passait en
pleurs. Les bourgeois de chaque
quartier de Cusco s'assemtlaient ,
portant les enseignes de 1 VTica , ses
bannières , ses armes, ses habits....
Ils entremêlaient à leurs plaintes
im récit des victoires que l'ynca avait
gagnées , de ses exploits mémorables,
et du bien qu'il avait faît aux" pro-
yinces dont étaient natifs ceux qui
demeuraient en tel ou tel quartier
qu'ils nommaient. Le premier mois
écoulé . ils 1 enouvelaient 1« denil tous
les quinze jours à chaque conjonc-
tion de la lune , pendant toute la
première cnnée. Enfin on le termi-
nait avec toutes les solemnités et
toutes les J lainles imaginables. Il v
avait pour c»t effet des pleureurs qui
Y r H 757
chantaient d'un ton lugubre les ex-
ploits et les vertus du défunt. Les
yncas du sang royal en faisaient de
même , mais plus solemneilement ,
et avec plus de pompe. Cela se pra-
tiquait encore dans les autres pro-
vinces de l'empire. Chaque seigneur
y donnait toutes les marques pos-
sibles du regret qu'il avait de la mort
de son souverain. On visitait les lieux
que le prince avait favorisés de Ses
grâces ou seulement de sa présence
et on V laissait de plus grandes mar-
ques d'affliction qu'ailleurs, en mê-
lant aux plaintes le récit des faveurs
et des biens qu'on avait reçus du dé^
funt.
On appelle pierre des jncas nne
espèce de pyrite martiale , très dure
et susceptible d'un très beau poLi :
son nom lui vient de ce que les vncas
ou rois du Pérou se servaient, au dë-
J'aut de miroir, de ces pyrites, quand
elles avaient été bien polies. D'ail-
leurs on lui attribuait nn grand nom-
bre Je vertus. Ou fait encore a»-
jourd'hui , dans l'Amérique espa-
gnole , des boutons et des pierres
pour les bagues , de ces sortes de py-
rites ; et l'on est dans le préjugé de
croire qu'elles changent de couleur
lorsque celui qui les porte est menacé
de maladie, (^land elles sont tail-
lées en facettes , elles ressemblent
beaucoup à de l'acier poli , excepté
qu'elles tirent nn peu sur le jaune.
Nous avons dans toutes les parties de
l'Europe un grand nombre de py-
rites qu'on pourrait emploA'er aux
mêmes usages , si on le jugeait à
propos.
Les plus belles mines connues de
cette pierre sont dans la province
de Santa-:Fé de Bogota.
Yphici-Ès , fils d'Amphitryon et
d'Akmène , frère jumeau d'Alcide ,
quoique celui-ci eiit pour père Ju-
piter. Plaute dit que ces deux en-
fants , quoique cHinçus à trois mois
l'un de l'autre , naquirent en même
temps , Jupiter voulant épargner à
AJcmèpe la peine de deux accouche-
ments différents.
Ypbtime , nymphe dont Mercore
Bbb 5
708 Z A I
devint amoureux , et qu'il rendit
mère des Satyres.
YsARKODOKUM , porte de for;
temple gaulois , dans le Mont-Jou .
Z A M
Ytjti ( M. Péruv. ), nom du So-
leil chez les Péruviens, qui le ré<
véraicnt comme un dieu et conim*
le père de leurs jncas. f^. Quilla.
y_iACA {M. Mah.) , aumône que |
les Turcs font d'une partie de leurs
biens. Le Qoran ne détermine pas
d'uue manière précise ce qu'ils doivent
donner ; mais leurs docteurs préten-
dent qu'un bon musulman (ioit don-
ner le dixième de ses revenus. Quel-
ques auteurs ne fout monter cette
aumône rju'au quarantième ou au
ciuquantième; d'antres disent qu'elle
est d'un pour cent. Quoi qu'il en soit,
l'avarice et la politique empêchent ,
comme on s'en doute bien , les ï'urcs
de s'acquitter exactement de ce de-
voir.
Zacore , un des princes qui vin-
rent au secours de Persée. Il fut tué
par Argus , fils de Phryxus.
Zacoi M ( M. M ah.) , arbre d'en-
fer dont les fruits sont des tètes de
diaides.
Zacynthus, Béotien, accompa-
gna Hercule dans son expédition
d'Espagne. Après la victoire , le
héros chargea Zacynthe de conduire
les troupeaux de Gérjo.i à Thèbes ;
rnais celui-ci, mordu par un ser-
pent , mourut en route. Son corps
fut enterré , dit on , dans une isle
de la mer Ionienne , à laquelle il don-
na son nom.
Zagerbed ( Myth. Ind. ); c'est le
second livre des quatre principaux
que les Indiens appellent Bed ou
Beth. ( F. ce mot. ) Bib.Or.
1. Zagréus, fils de Jupiter et de
Proserpine, qu'il rendit mère, sous la
forme d'un serpent, pendant que sa
mère la cachait dans une caverne de
Sicile , pour la soustraire à ses pour-
suites.
2. — C'est-à-dire , grand chasseor,
surnom de Bacchus.
Zairaguh ( M. -Ar.) , divination
en usage parmi les Arabes , qui se fait
par ie moyen de plusieurs cercles i
roues piiralèles , correspondants aux
cieux des planètes , placés les uns
avec les autres , et marqués de plu-
sieurs lettres que l'on fait rencontrer
ensemble par le mouvement qu'on
Itur donne , selon certaines règles, ^-i
Zal ( Si. Pers. ) , un des troi|
héros fabuleux des Persans, fils dé
Sam et père de Rostam ; il fut sur-
nommé Zer, parcequil vint au mondé
couvert d'un poil blond et doré. C'est
ce qui a donné lieu à cette méta-
phore hardie des Persans , qui ap-
pellent la lune , dans son croissant ,
le sourcil de Zal. Bib. Or.
Zamean-Poingo , dieu suprême des
noirs de Congo, d'Angola . etc.
Zamolxis , disciple de Pythagore,
législateur et dieu des Gèles et des
Scythes , auxquels il tenait lieu de
tous les autres. Zamolxis fut d'abord
esclave en lonie; et après avoir obtenu
sa liberté , il y acquit de grandes ri-
chesses et retourna dans son pays.
Son premier objet fut de polir une
nation grossière , et de la faire vivre
à !a manière des Ioniens. Pour y réus-
sir, il fit bâtir un superbe palais où
il régalait t«ur-à-tour les habitants
de sa ville, leur insinuant, durant le
repas, que ceux qui vivaient ainsi que
lui seraient immortels , et qu'après
avoir payé le tribut à la nature ils
seraient reçus dans un lieu délicieux,
oOi ils jouiraient éternellement d'une
vie heureuse. Cependant il travaillait
à faire construire une chambre sou-
terraine, et disparaissant tout-à-coup,
il y demeura trois ans caché. On le
pleura comme mort : mais, au com-
mencement de la quatrième année ,
il i« monUa de nouveau; et ce pré-
Z A Z
tendu prodige frappa tellement ses
compatriote», qu'ils parurent disposés
à croire tout ce qu'il leur avait dit.
Dans la suite on le mil au rang des
dieux , et chacun fut persuade qu'en
mourant il allait habiter avec lui. Ils
lui exposaient leurs besoins , et l'en-
voyaient consulter tous les cinq ans ;
consultation bizarre et cruelle , qui
Î)rouvait que Zamoîxis n'a\ait pas
jeuucoup réussi à les polir. Lorsqu'ils
avaient clioisileur député, on tenait
trois javelines droites, pendant que
d autres le prenaient par les pieds ,
et le jetjjient en l'air pour le faire
tomber lAr la pointe de ces piques.
S il en était percé et mourait sur-le-
cr.anip , ils croyaient que le dieu leur
était favorable ; sinon on lui faisait de
sanglants reproches , et on le ref;ar-
dait conmie un méchant homme. Puis,
choisissant un autre niessaf^f r , ils
l'envoyaient à Zamoîxis , sans le sou-
mettre à la uiême épreuve. Dans les
temps d'oraî^e, ces mêmes peuples
tiraient des ilèchcs contre le ciel ,
comme pour menacer leur dieu. Hé-
rodote, l. 4, §.95.
Zan, premier nom de Jupiter, de
celui qui régna en Crète, f^. Zeus.
Zananas , ou Zas. /^. Zeus.
Zakclè , mot £rec qui signifie
fatxa:, oafaucille. Ce nom fut donne
à la Sicile , parcequ'on crovait que la
faux de Saturne y avait été trouvée.
Ainsi ChaiyUdis Zanclœa , dans
Ovide , signifie le gouffre de Cha-
rvbde , vers les côtes de la Sicile.
ZiRvis ( M. Mali. ), espèces de
pelles jiarticulières où reposent les
[JS de quelques saints marabouts:
a \va tel respect pour ces lieux ,
fjue les banqueroutiers , les assassins,
et en général tous les malfaiteurs, y
I '^ouvent an asyle sur dont il n'est pas
: mis de les arracher.
Zavakas, un des dieux des Sy-
riens.
ZAzARRAGtTiN ( M. Ind. ) , enfer
des habitants des isles ilarianes C'é-
tait , suivant eux , le partage de
ceux qui mouraient de mort violente ,
tandis que cenx qui mouraient natu-
rellement allaient jouir des arbres
et des fruits délicieux du paradis.
Z E M
r^g
Ainsi ce n'était pas la vertu ou le
crime qui les conduisait dans I un
ou l'autre de ces lieux.
Zébir ( Myth. Mah. ) , selon les
Arabes musulmans , la première mon-
tagne sur laquelle Dieu parla à Moïse.
£iU. Or.
Zeerneboch, c.-à-d. le dieu noir,
un des dieux des Germains, f^oyez
TsCHERNOBOG.
Zeidora surnom de Cérès. f^oy.
BlODORA.
ZÉiLis ( M. Mah, ) , nom de cer-
taines sectes de mahométansquidisent
que Dieu enverra an monde un pro»
phète choisi d'entre les Persans, avec
une nouvelle loi qui abrogera celle de
Mahomet.
Zein Alzaman , 'V ornement du
siècle ( :>/. Or.) , un des plus cé-
lèbres monarques préadamites qui
portent le nom de Solimans , fonda-
teur de la ville fabnieuse d'Anbara-
bad , la ville de l'Ambre gris. Bib.
Orient.
Zèle. Cochin l'offre sons les traits
d'un prêtre qui d'une main tient une
laîupe , et de l'autre un fouet. Le
zèle chrétien est désigné par un
jeune homme ailé avec une flamme
sur la tète, tenant d'une main l'Evan-
gile , et de l'autre une ^pée flam-
boyante prête à être lancée sur l'Ido-
lâtrie qu'il foule aux pieds.
Zélés , habitant de Cyzique , tué
par PoUux.
Zelys, chefdolien, tué par l'Ar-
gonaute Pelée.
Zèmes , esprits malfaisants , qui
étaient l'objet du culte des insulaires
des Antilles avant l'arrivée des Es-
pagnols. Les cérémonies religieuses
de ces peuples se bornaient à de»
danses et à des chansons , dans les-
quelles ils célébraient leurs exploits
et ceux de leurs ancêtres. Quelques
offrandes de fruits du pays , et la fu-
mée du tabac, étaient les seuls hon-
neurs qu'ilsrendissent à leurs démons.
Les jours de fêtes étaient annoncés
par des hérauts. Les caciques , sui-
vis de leurs sujets , marchaient vers
les temples des Zèmes, au son du
tambour : des filles toutes nues
étaient un des ornenienls de ces pro-
Bbb 4
76d Z E P
cessions. Lorsqu'on était arrivé dans
le temp'e , on oifrait , dans des cor-
beilles ornées de fleurs , des gâteaux
sacrés à la divinité, qui était ordinai-
rement représentée sous une forme
hideuse. Les prêtres , enivrés de la
fumée du tabac plutôt que de l'esprit
divin , s'agitaient <l'une manière
olrange , et rendaient des oracles
avec des hurlements affreux. Il» ter-
minaient la cérémonie par la distri-
bution des gâteaux sacrés , dont ils
donnaient une portion à chacun des
assistants. Ces portions de gâteaux
étaient précieusement conservées : on
les regardait comme des préservatifs
assurés contre tous les maux. La plus
singulière cérémonie de ces peuples
grossiers était de s'enfoncer une ba-
guette dans le gosier , pour se faire
vomir avant de paraître devant leurs
idoles.
Zemima , réparation , sacrifice qui
se faisait dans les invstères d'Eleusis
pour expier les fautes qui pouvaient
avoir été commises pendant la so-
lemnité.
Zemzem ( M. Mah. ) , fontaine
ou puits qui se voit à la face orientale
du Kaaba. Il est enfermé dans une
chapelle à quatre portes ; on en tire
continuellement de l'eau pour les pè-
lerins. Les musulmans croient qu'il
provient de la source que Dieu fit
paraître en faveur d'Agar et d'Is-
maè'l , après qu'Abraham les eut
chassés de sa maison. Chardin, t. 7.
Zen. f^. Zelis.
Zend , vivant, on livre de vie
{M, Pers.), la Bible des mages
ïoroastricns.
Zengébil ( M. Mah. ) , sources
de vin qui coulent dans le paradis.
Bill Or.
Zenogonos , épithète de Jupiter.
V. ZOOGONOI.
ZÉomÉbuch , dieu noir. C'est ainsi
que les Vandales appelaient le mau-
vais génie auquel ils offraient des
sacrifices pour détourner sa colère.
Zéphyre, vent d'occident, et l'un des
quatre principaux. Il était fils d'Eole
ou d'Astrée , et de l'Aurore , suivant
les uns , et , su^v.^^tles autres, de la
Furie ou Harpyie Céléno, Hésiode se
Z E P
contente de dire qu'il est enfant dr
dieux. Peut-être faut-il le distingii-
du Zéphyre dont les poètes nous foi
de si agréables peintures , et dont !
souffle , à-la-fois doux et puissani
rend la vie ù la nature. Cependant
est bon d'observer que, par rappc
aux poètes grecs et latins, c'ét;iil
réellement le vent d'occident , qui
portait la fraîcheur dans le clin);it |
brûlant qu'ils habitaient. Cela posé ,
le Zéphjre , tel qu'ils l'ont person-
nifié , est une de leurs plus riantes
allégories. Les Grecs lui donnent
pour fenmie Chloris , et les Latins
la déesse Flore ; et Ovide , qui dé-
crit si agréablement les amours de ce
toupie charmant , ne manque pas de
placer leur hymen au mois de Mai.
Lucrèce , en décrivant la marche
des Saisons , place les deux époux
dans le cortège du Printemps. Les
poètes le peignent sous la figure d'un
jeune homme d'un air doux et se- ]
rein : on lui donne des ailes de pa- 1
pillon , et une couronne composée
de toutes sortes de fleurs , pour dési-
gner son influence bienfaisante sur '
la nature. Il avait un autel h Athènes , ;
et dans le temple octogone des vents. ,
Il était représenté ayant la fraîcheur
de la jeunesse et la beauté d'un
dieu, glissant à travers le vague des
airs avec une grâce et une légèreté
aériennes , presque nu , et tenant à
la main une corbeille remplie des
plus Jyelles fleurs du printemps. Les
étymologistes dérivent son nom de
zaei/z, vivre , et de pherein , porter,
qui porte la vie , nom très analogue
à ses fonctions.
ZÉPHYRiTis , Flore , femme de Zé-
phyre.
ZÉPHYRS. Les poètes n'ont pas
manqué de multiplier cette aimable
famille. Ovide peint les Zéphyrs
occupés , sous la direction de leur
chef, à parer de fleurs l'enfance du
monde , que la poésie place toujours
au printemps. On leur immolait une
brebis blanche , comme à des divi-
nités favorables. Virgile ne manque
pas de faire offrir ce sacrifice par
Anchise avant de s'embarquer : H^c-
phyrisfeliçibus albam.
Z E T
Zkk AKTHios , OU Zéri>tre , nntrc
far.ieux dans la Thrace, consacré à
Hécate. On venait v sacrifier , pour
être garanti des périls qu'on crai-
gnait.
Zerdcst. (M. Pers.) V. Zo-
ROASTRB.
Zériwthik , surnom de Vénus.
Zervabites ( M. Pers.), nom que
les anciens Perses donnaient à ceiix
jui suivaient une certaine secte dont
_-e> princip;iux dogmes étaient que la
lumière avait produit des êtres lumi-
neux et spirituels; qu'un doute s'é-
lanl élevé dans l'esprit du premier
de ces êtres, ce doute donna la nais-
sance au diable. C'était ainsi qu'ils
spliquaient l'origine des deux prin-
cipes.
ZÈ,. V. Zeos.
Zéthès et C AI. AÏS , frères de
Chioné , deChthonie et deCléopàtre ,
laient fils de Borée et d'Orithyie.
Ces deux jumeaux étaient d'une rare
be.iuté , et possédaient toute la vi-
gueur de leur père. Au moment de
la puberté, des ailes leur sortirent
des épaules. Ils s'embarquèrent avec
Jas.)n , et dans leur chemin délivrè-
rent leur beau-frère Phinée , roi
d'Arcadie , qui avait épousé leur
snpur CléofKitre, des attaques des Har-
pvies, donnèrent la cnasse à ces
monstres jusqu'aux islesStrophades,
et les auraient tués sans une voix in-
connue qui leur défendit , au nom
des dieux , de les poursuivre davan-
tarc. Quelques auteurs les font tuer
par Hercule , dans l'isle de Ténos ,
aux funérailles de Pélias , à la suite
d uîie querelle avec T^phis. Les
dieux, touchés de leur mort, les
changèrent en vents. (f^.Pr.oDEOMOi.)
Hysin dit qu'ils furent enterrés , et
qu on voyait le lien de leur sépulture
s éhranler sous l'baleine de leur père
Borée. Projyerce a a'siené d'autres
raisons au courroux d'Hercule , et
prctend que les denx frères avaient
insulté Hylas son favori.
ZÉthcç , frore d'Amphion , naquît
de Jupiter déguisé sous la forme
dun Satyre, et d'Antiope, et aida
ïon frère à bâtir la ville de Tlièbes.
Ce fut un habile chasseur. /^. Am-
Z O D 761
PHîON , AktIOPE, DlECÉ , et L^CBS.
Î^EUMiCHiLS, c.-à-d. Jupiter le
machiniste , nom qu'on donna h
Chrysor pour avoir fait plusieurs dé-
couvertes utiles, inventé plusieurs
machines , l'hameçon , la ligne à pê-
cher , l'usage des barques pour la
pêche , etc. Rac. 3Iechanè , ma-
chine, y^. Chrysob.
Zeus, nom de Jupiter, comme
auteur de la vie. R c. Zaein , vivre.
On le croit le même que l'Ammon
des Egvptiens et des Libyens. Les
Grecs I appelaient aussi Zen , Zan ,
Zès , Zas , Dis , Den , Dan , etc.
Zeuxè , ou Zecxo, nymphe, fille
de l'Océan et de Téthys.
I . Zecxippb , fib d'Apollon et de
la nymphe S\llis, régna à Sicyone.
Selon d'antres , c'est une fille de
Laomédon , dont le mari , Si< yon ,
donna son nom à cette partie du
Péloponnèse.
a. Fille d'Eridanus , et mère de
Butés l'Argonaute.
Zewana , ou Zewosia ( M. SI. ) ,
déesse dont Femploi paraît répondre
à celui de Diane. On l'invoquait
pour obtenir une heureuse chasse.
ZiDORE, qui donne la vie. V.
Ze1IX)RA , BlODORA.
ZiMZERLA. {M. SI.) On ne sait rien
des qualités qui la distinguaient chez
les Slavons. Des savants russes , en
décomposant son nom, ont cru re-
trouver dans les radicaux la déesse
qui efface l'hiver , celle du prin-
temps.
ZsiTSCH (M. SI.), fen sacré et
inextinguible. Les Slavons avaient ,
dans plusieurs de leurs villes , de*
temples élevés h l'honneur du feu.
Ils lui sacrifiaient une partie des dé-
pouilles faites sur les ennemis , et
souvent même des prisonniers chré-
tiens. Ils recouraient à lui dans les
maladies dangereuses , et donnaient
des réponses qu'ils disaient dictées
par l'inspiration divine. F'. VestA.
Zodiaque , espace du ciel que le
soleil parcourt durant l'année , et
qui est divisé en douze parties , où
sont douze constellations qu'on nom-
me les douze signes du zodiaque , et
dont voici les noms : le bélier , le
762 Z O R
laïueau, les gémeaux , l'écrevisse , le
lion , la vierge , la Lalance , le scor-
pion , le sagittaire , le capricorne , le
Verseau , et les poissons. F. ces mois.
Zolotaya-Baba , femme d'or.
( M. SI. ) Les Slavons regardaient
celte déesse comme la uière des
dieux. Son temple était près de la
rivière Obigo. Sa statue était d'or ,
Qu au moins c'orée; elle tenait dans
ses bras un enfant , qu'on croyait sa
petite-fille : elle était entourée dins-
tnmients de nmsique très bruyants.
Elle rendait des oracles comme une
autre , c.-à-d. , par l'organe de ses
prêtres. Personne n'osait passer de-
vant elle sans lui apporter quelque
présent ,• et au défaut de tout autre
don , on arrachait un poil de son vê-
tement , et ou le déposait à ses pieds
comme une offrande , en s'inclinant
jusqu'à terre , et tâchant ainsi de se
la rendre propice.
ZooGONoi , dieux qui présidaient
à la conservation de la vie de tous
les animaux. On leur attribuait le
pouvoir de la prolonger. Les rivières
et les eaux courantes leur étaient
consacrées. Rac. Zoon , animal ;
gonos , naissance.
ZooGOKOS , surnom de Jupiter, que
l'on invoquait parmi cesdieux comme
spécialement auteur et conservateur
de la vie.
ZooLA TRIE , adoration des ani-
maux , genre d'idolâtrie qui fut par-
ticulier aux Egyptiens. Rac. Latria,
culte.
ZoROAS'jKE , réformateur de la re-
ligion des anciens Perses. Il a eu le
sort de plusieurs grands hommes
dont on ignore la patrie. Les Guè-
hres réfugiés dans les Indes pré-
tendent qu'il était Chinois, issu de
parents pauvres ; que son père se
nomma t Espintaman , et sa mère
Dodo. Mais ces noms paraissent con-
tredire leur opinion ; car ils ne sont
pas chinois. Selon d autres , Zo-
roastre naquit dans la Médie : plu-
.«ieurs le font originaire de Judée.
Mais le docteur Hyde soutient qu'il
n'eut pas d'autre patrie que la Perse ,
et que le judaïsme que l'on remarque
dans sa doctrine vient de sa liaison
Z O R
avec un prophète juif, au servi'
duquel il fut long -temps engage
c'est aussi l'opinion des Orientaux.
Mais il s'élève un autre doute au
sujet du prophète dont Zoroastre lut
le serviteur. Les uns veulent que ce
soit Elie ; d'autres, E'dras. Il par;iît
que les uns et les autres se trempent
également ; Elie est plus ancien (juo
Zoroastre; Esdras lui est postéritui .
Le sentiment le plus probaiile ( si
qu'il scivit long-lwups le propliite
Daniel, et « qu'il résolut , dit l'ri-
» deaux , de s'ériger enprophèlc,
» dans l'espérance que , s'il jouait
» bien son rôle , il parviendrait ar.x
» mêmes honneurs que son maître. ■>
Ce fut dans l'Aberdijan , ou lan-
cienne Médie , que Zoroastre jeta
les fondements Je sa grandeur In-
ture. Persuadé qu'un réformateur
doit commencer à en imposer au
peuple par un genre de vie extraor-
dinaire , il se retira dans une <:avei im?
obscure, et là s'occupa, jour et nuit,
à la contemplation. Ce fut dans ccUe
retraite qu'il trouva des secrets ca-
pables dp le faire passer pour un
homme à miracles dans l'esprit des
ignorants. Avec certaines plantes , il
trouva le moyen d'endurcir sa peau
contre l'action du feu. Il maniait d( s
charbons ardents sans se ',faire aucun
mal. On lui répandait sur le ce '
de l'airainfondu, sans qu'on reman;
sur sa peau aucune atteinte de fi ;i.
De pareils prodiges lui acquirent la
réputation d'un saint du premier
ordre ; et préparèrent merveilleuse-
ment les esprits à croire tout ce
qu'il voudrait leur enseigner. Zo-
roastre employa le temps qu'il passa
dans sa retraite à composer un livre
célèbre , dans lequel toute sa doctrine
était contenue , auquel il donna le
nom de Zend-AvesLa , dont l'un
signifie du feu, et l'autre 1 endroit
où on le met, pour faire entendre à
ses lecteurs que sou livre était un
brasier ardent qui enflammerait leurs
cœurs de l'amour divin.
Darius , surnommé Hystaspe , ré-
gnait dans la Perse depuis trente et
un ans, lorsque Zoroastre, croyar.t
que le plus sûr moyen de gagner les
Z O R
pt'iiîKcj ti.iii lie convertir le mo-
narque , se rendit à la cour de ce
prince, se fit annoncer comme un
prophète envoyé de Dieu même , et
oflVit à Darius son livre avec la
sttdra , qui est la robe des prêtres
mages , et la ceinture sacrée. Le roi ,
ne voulant pas l'en croire sur sa pa-
role, exigea qu'il prouvât sa mission
par des miracles. Zoroastie , qui avait
appris à en faire , outre le ujiracle
du feu, fit cixjître un cyprès , qui,
en peu de temps, devint très gros.
Le roi admira la puissance de Zo-
rcastre , et paraissait disposé à suivre
sa doctrine, lorsque les mages qui
étaient à la cour , envieux de la
iiloire du nouveau venu, tramèrent
en secret sa perte. Ils séduisirent son
domestique , et lui firent mettre dans
sa chambre , à son insu , plusieurs
choses que les Perses ont en norreur ,
comme des os de chiens, des ongles
et des cheveux de morts ; puis ils
accusèrent Zoroastre auprès du roi de
s'adonner, en secret, à la magie,
l'assurant que, s'il voulait visiter sa
maison, il en verrait la preuve de
ses propres yeux. Darius , curieux
de connaître la vérité, se rendit chez
le prophète : et lorsqu'il vit ces objets
infâmes , il entra dans ime grande
colère, et fit emprisonner Zoroastre.
Quelque temps après il arriva un
accident à l'un des chevaux du roi ,
qui rétablit sa réputation. Les pieds
de ce cheval s'étaient tellement re-
tirés, qu'il ne pouvait plus marcher.
Le roi , qui avait un goût décidé
pour cet animal , le fit visiter par
les plus habiles mages , qui désespé-
rèrent de sa guérison. Un reste d'es-
time pour Zoroastre fit que ce mo-
narque le consulta sur la maladie de
ce cheval. Zoroastre, disent les Guê-
tres, s'engagea de le guérir, pourvu
que le roi lui promît de faire informer
contre les imposteurs qui avaient
causé sa disgrâce , et d'embrasser la
doctrine qu'il annonçait. Le roi ac-
cepta la proposition , et Zoroastre
guérit parfaitement le cheval.
Darius , charme de la science ex-
traordinaire du prophète, et conce-
vant une haute idée de sa puissance,
Z O R 76Î
lui demanda quatre dons : le pre-
mier, de pouvoir s'élever au ciel et
revenir sur la terre lorsqu'il le vou-
drait ; le second , de savoir ce «jue
Dieu faisait eu cet instant , et ce
qu'il devait faire dans la suite ; le
troisième , d'être immortel,; et le qua-
trième , d'être invulnérable. Zoroas-
tre répondit qu'il était contraife aux
intentions de l'Etre suprême qu'un
mortel jouît seul de tant d'avantages,
qui relèveraient jusqu'au ra- g de la
divinité ; mais qu'il allait prier Dieu
de distribuer ces qijatre dons à quatre
personnes différentes , et que le suc-
cès de sa prière f rait assez voir le
crédit qu'il avait auprès de Dieu, et
la vérité de sa doctrine. En effet , à
la prière de Zoroastre , le premier
don fut accordé au roi, le second au
mage du roi ; les deux derniers furent
donnés aux fils de Darius. Celui au-
quel limmortalité échut en purta.^e
se nommait Berchnten , ou Pris-
criton , à ce que prétendent les Guè-
bres. Ils disent qu'il est maintenant
enfermé dans un lieu siir, sous la
garde de quatre hommes qui ne per-
mettent à personne de laborder, de
peur qu il ne leur communique l'im-
mortalité dont il jouit. Lord rap-
porte que Zoroastre communiqua ces
quatre dons par le moyen d'une rose,
d'une grenatle, d'une coupe pleine
devin, et d'une autre couf)e remplie
de lait. Mais suivons les progrès de
Zoroastre et de sa religion.
La conversion du monarque fut
suivie de celle de presque tous ses
sujets. Zoroastre , voyant son grand
ouvrage heureusement achevé , éta -
blit le lieu de sa résidence dans la-
ville de Balck, et prit le titre d'ar-
chi-mage , ou chef souverain des
mages. Il commença dès-lors à exer-
cer une autorité souveraine sur tout
ce qui concernait la religion; mais
loin de jouir paisiblement du firuit
de son industrie, il ne suivit que le
zèle ou plutôt l'ambition qui le por-
tait à étendre de tous côtés sa doc-
trine, et à multiplier le nombre de
ses sectateurs. Il s'efforça d'attirer à
sa religion un roi voisin , nommé
Argvaspe , qui régnait sur les Scy-
764 Z O R
thés orientaux ; et ne ponvant v
réussir par les voies ordinaires , il
voulut employer la violence , et se
servir de raulorité de Darius pour
convertir le monarque opiniâtre.
Arg3aspe, indigné qu on voulût con-
traindre sa conscience , entra , les
armes ù la main , dans la Bactrianc ,
défit les troupes de Darius, fit passer
au fil de 1 épée Zoroastre , avec
quatre-vinj^t mille prêtres qui com-
posaient son éi,'lise patriarcnale , et
détruisit tous les temples de la pro-
vince.
A ce précis de la vie de Zoroastre,
déjà plein de fables, si nous joignons
les contes que débitent les Grecs et
les Gaures , c'est que les absurdités
mêmes auxquelles les grands hommes
ont donné occasion , ont un certain
prix pour quelques lecteurs jaloux
de recueillir tout ce qui s'est dit sur
ces fameux personnages qui ont ex-
cité des révolutions, soit dans les
empires , soit dans les esprits des
hommes. Les Grecs assurent que Zo-
roastre nacpiit en riant ; que le sang
s'agitait avec tant de violence dans
les artères de sa tête, qu'il repous-
sait la main qui les touchait. Les
Gaures sont bien plus féconds e'i
rêveries et en extravagances. Lors-
qu'ils parlent de leur législateur, ils
disent que la mère de Zoroastre,
nommée Dodo, après plusieurs années
de stérilité , obtint enfin , par des
prières continuelles, la grâce de de-
venir enceinte. Quelque temps avant
d'accoucher, elle songea qu'elle voyait
le ciel tout en feu. Quatre griffons ,
-sortis du milieu des flammes, s'élan-
cèrent sur elle , et lui arrachèrent ,
du milieu des entrailles , l'enfant qui
y était renfermé ; mais un homme
noble et majestueux retira l'enfant
des griffes de ces monstres, et le
remit dans !e sein de sa mère.
Les devins, consultés sur ce songe
ëtonnant , répondirent que l'enfant
qui devait naître serait un jour la
lumière du monde ; qu'il serait ex-
posé à de grandes persécutions ; mais
qu'avec le secours de Dieu il triom-
pherait de tous ses ennemis. L'em-
pereur de la Chine fut informé de
Z O R
toutes ces particularités j et , lorsque
l'enfant vint au moiide j il dépèciia.
des gens pour le tuer , craignant
qu'un jour il ne lui ravît la couronne :
mais Zoroastre échappa heureuse-
ment aux recherches des assassins.
Lorsqu'il fut devenu grand , l'empe-
reur essaya encore de le faire périr
f)ar le poison ; mais Dieu , qui veil-
ait sur les jours de celui qu'il des-
tinait à de si grandes choses , sut le
dérobera la cruauté du monanjne
chinois. Zoroastre , voyant les dan-
gers qu'il courait en Chine , se réfu-
gia dans la Perse avec ses parents.
Plusieurs miracles signalèrentsa fuite.
Lorsqu'une rivière s opposait à son
passage, il la faisait glacer sur- Ic-
champ, et la passait à pied sec. Re-
tiré dans la Perse , il y employa tout
son temps à la contemplation cl à
la prière. Lorsqu'il priait , il avait
coutume de se tenir debout sur an
pied. C était dans cette posture qu'il
frémissait devant Dieu sur les vices
et les désordres des hommes , et le
conjurait de lui apprendre par que!
art il pourrait ramener la vertu sur
la terre.
Un jour que ce prophète errait
dans un vallon solitaire , absorbé dans
ses méditations profondes , un an2;e
s'offrit tout-ù-coup à ses veux , s'in-
clina devant lui en lui donnant le
titre d'ami de Dieu , et s'informa du
sujet de sa méditation. « Je rêve ,
» répondit Zoroastre, aux moyens de
>) réformer les hommes ; et je pense
» que Dieu seul peut me les ensei-
» gner. Mais qui pourra me con-
» dm're vers le trône de ce souverain
» Etre?... — Moi-même, repartit
» l'ange. Voilà de quoi purifier votre
» corps mortel ; servezi- vous- en :
» fermez les veux , et suivez-moi. »
Zoroastre obéit à l'ange ; et , dans
un instant , il se trouva dans les
cieux , en présence de l'Eternel , qu'il
vit au milieu d'un tourbillon de flam-
mes. Ce dieu daigna lui parler , et ,
dans cet entretien , il lui découvrit
les plus importants secrets , et lui
donna le fameux livre connu sous le
nom de ^e/î<i-y/f<?5/rt, qui contenait
toute la religion. Zoroastre, plein de
Z O R
zh\e pour la gloire divine , smihalta
«l'aliord de rester sur la terre jusqu à
la fin des siècles , afiù de ne pas cesser
d'instruire et d'exhorter les hommes;
mais Dieu lui ayant dévoilé ce qui
s'était passé dans les dilTérents âges
de la monarchie des Perses, et mon-
tré que la méchanceté des hommes
■va toujours en croissant , son zèle se
ralentit, et il ne désira plus que sa
vie s'étendît au-delà du temps pres-
crit pour sa un'ssion.
De retour siu- la terre , Zoroastre
fut exposé aux persécutions de l'es-
prit malin, qui entreprit de le faire
renoncer au dessein qu'il avait de ré-
former les hommes , et de le séduire
par l'appât des plaisirs et des hon-
neurs ;■ mais le prophète opposa un
courage invincible â toutes ces atta-
ques , et triompha des artifices du
démon. Se» parent» forent les pre-
Z Y G 765
miers objets de son zèle. Après les
avoir convertis , il étendit ses soins à
un grand nombre de Persans. Sa ré-
putation ne tarda pas à se répandre
à la cour. Darius goûta sa doctrine ,
et employa son autorité pour l'établir
dans ses étals. Telle est , selon les
Gaures , l'histoire de Zoroastre et de
sa réforme.
Zostéria , qui porte ceinture ,
statue qij'Amphitryon consacra à
Minerve, lorsqii'il se ceignit ou s'arma
pour aller combattre les Eubéens.
Rac. Z os ter, ceinture.
Zostérius , surnom d'Apollon.
ZuMBi (M. Afr.), apparition des
morts dans le royaume de Congo.
Faire le zumhi , c'est revenir trou-
bler le repos des vivants par ces sortes
d'apparitions.
ZvGiE, nom sous lequel on adorait
Junon comme déesse du lien conjugal.
Fin du second et dernier volume»
ERRATA DU SECOND VOLUME.
JTage 8, colonne i , ligne 18, bien,
lisez Jjien que.
Pag. 1 a , col. 2 , 1. 36 , avala , lis. avale.
Pa°. 17, col. 2, 1. I , Cythéron, lis.
Citliéron.
Ihid. , i. 9 , honneur, lis. honneur.
Pae. 19, <ol. 2, 1. 14 ) reniernjait ,
lis., renfermant.
Ibiil. , 1. 16, a toujours été, lis. fut
toujours.
Pat. 38, col. I, 1. 46) Hiric, lis.
Hirie.
Pag. 41 > col. 2, 1. 44» ^^- ^''- s"PP-
Pag. ô5, col. 2, 1.39, Yoici, lis.
y oyez.
Ihid. , 1. 42 , visage , lis. visage , etc.
Pag. 57, col. 2, I. 28, Eixas , lis.
JLikas.
Pag. 72, col. I, I. 34, traits, lis.
traits, surnom de Diane.
Pag. 77, col. I , 1.48, IsCHOMAGt'E,
lis. Ischomaqie.
Pag. 81 , col. i , 1. 7 , qnantité, lis.
«juantitc.
Ihid. , col. 2,1. Si, Isoietus , supp.
Pag. 121 , col. 2, 1. 9, Satnnaise ,
lis. Sauntaise.
Pag. i32, col. 1, 1. 21, défie, lis.
défia.
Pag. i33, col. 1 , 1. 53, ceuts, lis.
cents.
Pag. i5o, col. 1 , 1. 41 > Laden, lis.
Ladon.
Pag. 160, col. I , I. 42, qui apprend
ce , lis. informé du.
Pag. 177, col. 2, I. i5, dans, lis.
que dans.
Pag. i83, col. 2, 1. 23, Maiiimes ,
fêtes que les Romains , lis. les
Koniains célébraient ces mêmes
fêtes.
Ihid. , 1. 5i , Virgile . etc. suppri-
mez toute cette phrase répétée
plus bas.
Pag. 184 , col. 1 , 1. 49, les nerfs , lis.
les coups de nerfs.
Pag. i85, col. 2, 1. 7, inca, lis.
■ynca.
Ihid., 1. 10, inca , Mi. ynca.
Pag. 191, col. I, 1. 4?, The
peutes, lis. Thérapeutes.
Pag. 194, col. 2, 1. 12, marge-,
Us. niangosier.
Pag. 2o5, co!. 2, 1. 10, Trito::
lis. Tiitonis.
Pag. 212, col. 2, 1. 48) donna, lis.
donne.
Pag. 216, col. 2, I. 38 , de, lis. ;i.
1 ag. 208 , col. 2 , 1. 33 , fondre , Us.
foudre.
Pag. 221 , col. 2 , 1. ig, a, lis. à.
Ihid, , 1. 5i , eulève, lis. enlève.
Pag. 222, col. 1 , 1. 20, valeur, lis.
la valeur.
Pag. 225, col. 1, 1. i5, nn, lis. nu.
Ihid., 1. 21, Pigesle, lisez Pi-
galle.
Pag. 227 , col. 1 , 1. 48 , que de , Us.
que.
Pag. 23i , col. 2, 1. 27, Vil, lis. 17.
Pag. 206, col. I, 1. 48, Ml'ESILS,
lis. MuÉsiKs.
Pag. 24^ » col. I , 1. 46 , MODIMPE-
RATOE, lis. MoDlMPERATOr,.
Pag. 244, col. I, 1. i8, Zamban-
PouGo, lis. Zamban-Pongo.
Pag. 245, col. I, 1. 3i , portait, lis.
portrait.
Pag. 2,|6 , col. 1 , 1. 14, StÉmithées,
lis. HÉsilTHÉES.
Pag. ^4^) col. 1 , 1. 20, en leur eu-
S( ignant , supp.
Pag. 200, col. 2, 1.42, établirent,
lis. consacrèrent.
Pag. 256, col. I, 1. 3, Avédé, lis.
Aède.
Ihid. , 1. 4, Mététè , lis. Méi'ète.
Pag. 257, col. 1, 1. 24, maiu, lis.
main.
Pag. 273, col. I, 1. 27, donna, lis.
. donne.
Pag. 274 , col. I, 1. 7, Archemoe,
lis. Archemoke.
Pag. 278, col. I, 1. 54, roi, lis.
■ rôti.
Pae. 291 , col. 2 , 1. 28 , son , lis. un.
Ihid., même col., !. 3o, rcgLC, lis,
rccnc.
Paj;. 294, col. 2,1. W), neufs, Us.
neuf.
Pag. ùii , col. 2, I. 6, Priasthei,
lis. Priaslliai.
Pair. 3^5 , col. 2 , 1. 48 1 Cerastès ,
lis. Cérastes.
Paj:. 3^^, col. 1 , 1. 5o, Opiffr , Us.
Ol-IFER.
Pag. 323 , col. 1 , 1. 6, Optdlator ,
Us. Opitulatob.
Pag. 327 , col. 2 , 1. 4» > assassins. Us.
assistants.
Pas. 552, col. 2,1. a3, dans, Us. par.
Pag. 335 , col. 2 , 1. 49, Otatritiens ,
lis. Olahitiens.
Pag. 3_i5 , col. 1 , 1. 10 , appelée , Us.
appelle.
Png. 35i , col. 2 , 1.6, à , Us.
il prendre.
Pag. 3b I, col. I, 1. 5, bien. Us.
bien.
P.;g. 36-4, col. 2, 1. i5, Slitlhye,
Us. Ilithve.
Pag. 585 , col. 1 , 1. 3o, j'ai tu. Us.
Sonnerai a vu.
Ibid. , col. 2, 1. 27, d'un, Us. d'une.
Pag. 4i«,col. 2, 1. 43, Etéargue,
Us. Etéarque.
Pag. 4i3,<ol. i,\.5i, de Chestai,
lis. de Chesthai.
Pag. 44<*> *^**'- ^' '• 4o^ Pose DON,
//5. Paseidok.
Pac. 456, col. 2, 1. 34, Pkomacus,
Us. Promachcs.
Pag. 4'-7» col. I, I. 17, pshycho-
niantie, Us. psjchomantie.
Pag. 4?^» col. I, 1. 3i, rcnnemi
lis. l'ennemi;
Pag. ^77 , col. 2, 1. 35, Jnnon , lis.
Junon.
Pag. 478, col. I, 1. 38, Qdacte-
Co^G , 7*^. QoANTE-CoSG.
Pag. 4^5, col. I, 1. 19, est, Us.
sont.
/tfJ., col. a, 584,^.485.
Pae. 4<)o , col. 2 , Hg. i4 , Lune , Us.
lune.
Pag. 492 ) col. 1 , 1. 46, chap.j lis.
chanl.
Pag. 495, col. 2,1. 49, Amahtas,
lis. Amadtas.
Pag. 5o7 , col. 1 , 1. 45 , la , Us. à la.
Pag. 5i6 , col. 2 , 1. 26 , Talmndistes ,
lis. Talmudistes.
Pag. 526, col. I, 1, II, ton, Us.
Pluton.
Pag. 553, col. I, 1. 1 1 , fabuleuse ,
lis. fabuleuse.
Pag. 53y, col. 2, 1. 58, Sckikha-
LESLAM , lis. SeEIKHALESLAM.
Pcp. 544^ col. 2,1. i5, Sektihos,
Us. Sestinus.
Ibid., iiiènie col., même 1., dien,
lis. dieu.
Pag. 56o, col. 2, 1. 23, termina, lis.
termine.
Pag. 56i , col. 1 , 1. 8, Sigain , lis.
Sigan.
Pag. 071 , col. 1 , 1. 3, tira, Us. tire.
Ibid., 1. 45, Vielle, Us. Vieille.
Pag. 57S, col. 2, 1. 10, supprimez
le mot odieux.
Pag. 584, col. 2, 1. 25, Konx, lis.
Knox.
Pag. 599, col. I, 1. 20, Nonocris,
lis. Nonacris.
Ibid. , même col. ,1. 34, s'exprime ,
lis. s'écoule.
Pag. 61 I , col. 1,1. I , SiMMACHIE ,
Us. Symmachie.
Pag. 6i5, col. 2, 1. 4^j oblatiœ»,
lis. ablution.
Pag. 653, col. I, 1. 46, rapibm^
lis. raphim.
Pa". 684, col. 2, 1. 27, Tripaits,
Us. ÏRIFAUX.
Pag. 688, col. 1, 1. 6, TaivsPBR, Us.
Trivespeb.
Ibid. , col. 2 , 1. 33 , tira , Us. tira an
' sort.
G
i
PLEASE DO NOT REMOVE
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R.D. Noël, Frangois Joseph Michel
N, Dictionnaire de la fable
V.2