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Full text of "Dictionnaire de la fable; ou, Mythologie grecque, latine, égyptienne, celtique .."

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DICTIONNAIRE 


DE    LA    FABLE. 


i 


DICTIONNAIRE 

DE    LA    FABLE, 

•  Ou  Mythologie  Grecque ,  Latine,  Egyptienne,  Celtique, 
Personne,  Syriaque,  Indienne,  Chinoise,  Scandinave , 
Africaine,  Américaine ,  Iconologique ,  etc. 


Par  Fr.  Noël,  ancien  Professeur  de  Belles-Lettres  dans  l'Université 
de  Paris,  Membre  de  l'Athénée  de  Ljon ,  et  de  la  Société 
d'Agriculture    de  la  même   Ville. 


TOME    SECOND. 


A    P  A  R  I  Sj 


Chez    LE    NORMANT,    Imprimeur-Libraire, 
rue  des  Prètres-Sainl-Germain-rAuierrois,  n".  42. 


AN  IX.  — j8oi. 


^;"  s. . 


DICTIONNAIRE 

DE  LA  FABLE, 

o  u 
MYTHOLOGIE  UNIVERSELLE. 


H 


IJABis,  petit-fils  de  Gorgoris ,  roi 
des  Cvnèles,  panenu  à  la  couronne, 
lia  par  des  lois  ses  peuples  encore 
barbares ,  leur  apprit  à  laLonrer  la 
terre,  fit  succéder  une  nourriture 
plus  délicate  aux  viandes  sauvages 
qu'il  détestait ,  parcequil  n'en  avait 
pas  trouvé  d'autres  lorsqu'il  fuyait 
dans  les  bois  la  colère  de  son  aïeul  j 
défendit  tout  emploi  servile  à  ses 
sujets  ,  et  les  répartit  en  sept  villes. 
La  couronne  fut  pendant  plusieurs 
siècles  héréditaire  dans  sa  famille. 

V .  GOEGORIS. 

Hache  ,  symbole  de  Jupiter  La- 
hradeus  chez  les  Cariens  ,  au  lieu  de 
foudre  OU  de  sceptre.  ^.Labradeus. 

Hada  (  )/.  Syr.  )  ,  nom  d'une 
d'esse  des  Babyloniens,  qui  répon- 
drit  à  la  Junon  des  Grec5. 

Hadès,  ouHaïoès,  nom  grec  de 
Pliiton.  K.  A  dès. 

HADpaAXALES  ,  jeux  établis  pnr 
Anîonin  à  Pouzzol ,  en  l'honneur 
d'Hadrien ,  son  père  adoptif.  Il  lui 
fit  bâtir  un  temple  magnifique,  où  il 
dtr.blit  un  (lamine  du  non»  d'Hadrien , 
avec  un  coUèçe  de  prêtres  destinés 
BU  service  du  nouveau  dieu.  Hadrien 
"  vait  pas  attendu  jusques-là  pour 
ir  les  honneurs  divins  ,  et  se  les 

it  attribués  de  son  vivant.  Après 
av  ,.ir  élevé  un  temple  superbe  à 
Aîhènes  en    l'honneur  de    Jupiter 

\  mpien,  il  s'y  consacra  A  lui-même 
autel  et  une  statue.  Bientôt  ce 
ip'e,  qni  avait  un  denii-inille  de 
ui»  ,  ne  fiu   rempli  que  de  ses 

Totiie  II. 


images ,  jwrceqae  chaque  TiIle  prrc- 

Îue  se  ht  un  devoir  d'en  euvo\er. 
.es  Athéniens,  toujours  plus  flatteurs 
que  les  autres  peuples  de  la  Grèce  , 
lui  érigèrent  un  colosse  qu'ils  pla- 
cèrent derrière  le  temple.  A  mesure 
qu'il  passait  par  les  villes  de  l'Asie , 
il  multipliait  ses  temples.  Les  Ha- 
driamdes  étaient  de  deux  sortes ,  le» 
unes  annuelles ,  et  les  autres  quin- 
quennales. 

HADâl4^Éts  ,  nom  des  temples 
qu'Hadrien  se  Élisait  élever  à  lui- 
niètne. 

Hafédah  (  yl.  Ar.  )  ,  idole  des 
Adites ,  tribu  arabe  qui  habftait  le 
pa>s  d'Hadhramouth  dans  l'Iémen  , 
et  qui  fut  détruite  au  temps  du  pro- 
phète Houd  ,  c.-à-d.  du  patriarche 
HébcT.  On  invoqu.Tit  celte  idole  pour 
obtenir  un  heureux  voyage. 

HiGNiTAs,  surnom  d'Estulape  , 
pris  du  bois  dont  sa  statue  était  fait^. 
Il  avait  sous  ce  nom  un  temple  à 
Sparte.  Rac.  Agnos  ,  vil$Xj  espèce 
d'osier.  ' 

i.Hag!«o,  une  des  nymphes  qui 
nourrirent  Jupiter,  siuvant  les  Ar- 
cadiens.  Elle  ét^it  représentée  à  M^ 
galopolis  ,  tenant  une  cruche  d'une 
main  et  une  bouteille  de  l'autre.  Elle 
donna  son  nom  à  la  fontaine  dont  il 
est  question  ci-après. 

1.  —  Fontaine  du  mont  Lycée  eà 
Arcadie,  ainsi  appelée  de  la<ovmphe 
Hagno.  Dans  les  temps  de  sécheresse, 
le  prêtre  de  Jupiter  Lycéiis,  tourné 
vers  la  fontaine .  adressait  ses  prières 
A 


a  H  A  I 

an  dieu ,  et  lui  faisait  des  sacrifices  ; 
ensuite  il  jetait  sur  la  surface  une 
branche  de  chêne.  Cette  Itif^ère  agi- 
tation en  faisait  sortir  des  exhalaisons 
«jui  s'épaississaient  en  nuages,  les<]uels 
retombant  en  pluie  arrosaient  et  fer- 
tilisaient le  pays. 

Haine.  Chez  les  Egyptiens ,  un 
poisson  en  était  l'expression  hiéro- 
glyphique. Les  différentes  allégories 
qui  existent  prouvent  ce  que  dit 
Pfiiickehnann  ,  que  la  haine  était 
un  sentiment  concentré  ,  et  très  dif- 
ficile à  exprimer  allégoriquement. 
Jtipa ,  par  exemple ,  la  peint  par  un 
homme  armé,  tenant  une  épée  et  un 
Loucher  où  sont  peints  un  roseau  et 
ure  branche  de  fougère.  A  ces  em- 
blèmes oliscurs  et  insignifiants  Co- 
chin  a  sul>stitué  une  fenune  furieuse 
qui  tient  un  poignard  entouré  d'un 
serpent ,  et  qui  se  guide  avec  une 
lanterne  sourde. 

Hairetis  (  M.  Mah.  ) ,  sectaires 
mahométi^ns  qu'on  pourrait  appeler 
Pyrrhoaieiù  et  JUpicuriens.  11$ 
doutent  de  tout ,  et  dans  les  disputes 
ne  déterminent  jamais  rien.  Ils  souf- 
frent tout  sans  contradiction,  et  se 
mettent  peu  en  j)eine  de  faire  des 
questions    pour  trouver    la   vérité  , 

Earcequ'ils  croient  que  tout  est  pro- 
ahle ,  et  que  rien  n'est  démonstratif. 
Ils  se  contentent  de  dire  dans  les 
choses  douteuses,  Dieit  le  sait,  et 
nous  ne  le  savons  pas  ,  sans  être 
jaloux  de  fliire  des  progrès  dans  les 
arts  et  dans  les  sciences.  Il  y  a  ce- 
•pendant  parmi  eux  des  prédicateurs 
qui  pai-viennent  à  être  muphlis  ;  mais 
ils  se^atavement  dans  cette  charge 
éniinefite  avec  beaucoup  d'indiffé- 
rence, et  sont  toujours  prêts  à  signer 
des  sentences  en  laveur  de  celui  qui 
demande ,  en  ajoutant  ce  correctif  : 
Dieu  sait  bien  ce  qui  est  meilleur. 
Leur  manière  de  vivre  est  aisée  et 
commode.  Ils  observent  exacte- 
ment les  lois  religieuses  et  civiles, 
quoiqu'ils  aient  du  penchant  h  suivre 
leur  inclination  naturelle.  Ils  boivent 
du  vin  quand  ils  sont  en  compagnie , 
pour  ne  point  paraître  de  mauvaise 
humeur  ;  mais  entr'eux  et  dans  le 
particulier,  ils  se  su  veut  de  Ixtissoxis 


H  A  L 

oi'i  il  entre  de  l'opium  ;  ceqiu'  con* 
tribue  beaucoup  à  entretenir  et  3 
augmenter  leur  engourdissemenl 
d'esprit. 

^  Halachores  (  M.  Ind.  ) ,  secte 
d'Indiens  qui  ne  sont  ni  gentils  ,  ni 
raahouiétans  ,  et  n'Bnt  à  proprement 
parler  aucun  culte.  Ils  sont  extrê- 
mement méprisés  des  autres  Indiens. 
La  plupart  d'entr'cux  sont  employés 
à  nettoyer  les  maisons,  dont  ils  trans- 
portent les  immondices  sur  un  âne  , 
animal  qui  dans  les  Indes  est  regardé 
comme  impur  et  souillé.  Cette  fonc- 
tion, exercée  par  les  Halacliores,  est 
regardée  comme  infâme,  et  le  der- 
nier valet  refuserait  de  s'en  charc;er. 
Ils  se  nourrissent  de  la  chair  de  toute 
sorte  d'animaux ,  et  même  de  celle 
du  cochon. 

HalalcomÉnida  ,  Minerve  ,  ainsi 
surqonmiée  du  culte  qu'on  lui  ren- 
dait à  Halalcomène,  ville  de  Béotie  : 
peut-être  ce  surnom  est-il  le  même 
qu'  Alalconienéis.  V.  A lalcomkne. 

Halcione  ,  une  des  sept  filles  d'At- 
las qui  forment  la  constellation  àG& 
Pléiades. 

Halcionéus,  un  de  ceux  qui  pé- 
rirent dans  le  combat  qui  se  donna  à 
la  cour  de  Céphée  ,  h  l'occasion  du 
mariage  de  l'ersée  avec  Andromède. 

Halcyon.  V .  Alcyon. 

Halcvone.  V .  Ai-cyon. 

Halcyonei  ou  Halcyokii  Dies  , 
jours  durant  lesquels  les  alcvoiis 
font  leurs  petits.  Ce  sont  les  srpt 
jours  avant  ou  après  le  solstice  d'hi- 
ver. Colunielle  donne  le  mênie  uom 
aux  sept  jours  de  calme  qui  oi;t  lieu 
dans  l'Atlantique,  et  qui  eonmien- 
çcient  le  8  des  calendes  de  Mai.        . 

Halcyokides  ,  fils  du  géant  AI- 
cyonée. 

Haléa,  surnom  de  Minerve,  pris 
dHaléus,  qui  lui  avait  bâti  à  'Vûsce 
un  temple  où  l'on  gardait  les  défense* 
du  sanglier  de  Calydon, 

Haléens  ,  jeux  célébrés  par  les 
Tégéates  en  l'iionneur  de  Minerve. 

I.  HalÉsus,  un  des  Lapithes  (jui 
périront  aux  noces  de  PiritiiOiis. 

1.  —  Fils  d'Agamemnon  et  de 
Briséis.  Ou  croit  qu'il  conspira  avec 
Clytemuestre  contre   sec  père  ,  el 


i 


H  A  L 

«{n'il  fut  ensnito  chassé  du  pays.  D'au- 
tres disent  (ju'effnivé  d(  la  triste  fin 
de  son  père  il  prit  de  lui-niènie  le 
pjrti  de  quitter  sa  patrie.  Il  se  retira 
eu  Italie  ,  où  il  hàlit  la  ville  dfs  Fa- 
lisqiies.  f-  limite  ,  qui  place  ses  états 
vers  la  Caiiipunie  ,  représente  H;t- 
lésus  ooimiie  un  ennemi  du  noui 
troycn  ,  et  comme  auxiliaire  de 
Tumus. 

3.  —  Antre  capitaine  latin ,  tué 
par  Paîlas  fiis  d'Evandre. 

4.  — '  ou  HalÉsus  ,  ileuve  de  Si- 
cile fpii  coule  au  pied  a'une  mon- 
tagne du  même  nom.  C'est  là  que 
Proserpine  cueillait  des  fleur»  lorsque 
Plu  ton  l'enleva. 

Halète,  sixième  descendant  d'Hei^ 
cule ,  et  fils  d'Hippotc.  /' .  Pater- 
culrts  qui  lui  attribue  la  fondation  de 
Corintfie. 

Halia  ,  une  des  Néréides.  Rac. 
^h ,  la  mer. 

Hai.iarti  s ,  fils  de  Thersandre  , 
et  petit-fils  de  Sisyphe  ,  fondateur 
d'Haliarte  en  Béolie.  Il  avait  été 
adopté  par  Athanhis ,  frère  de  Si- 
syphe. 

HAtiB.sœurdes  Telchines,  aimée 
de  Neptune ,  qui  eut  d'elle  six  fils  et 
■   une  S!ie   nommée  RI  iode. 

Halils,  fêtes  qui  se  célébraient  à 
Rhodes  en  l'honneur  du  Soleil  ,  le 
a4  du  mois  Gorpiéus.  Le  vaïnfjueiu- 
obtenait  une  couronne  de  peuplier. 
Rac.  AUos ,  pour  éhos  ,  le  solf>i!. 

HalimÈde  ;  quia  soin  de  la  nier, 
or/i  aime  la  mer,  une  des  Néréides. 
Rac.  Médos ,  sein. 

Halithkrse  ,  fils  de  Mastor,  devin 
habile ,  à  <nii  Homère  donne  la  con- 
naissance du  passé  ,  du  2)résent  et  de 
l'avenir.  Il  prédit  le  retour  d'Ulysse 
et  la  punition  des  poursuivants  de 
Péné!ope4  Odyss.  I.  a. 

I.  Halius,  capitaine  troyen ,  tué 
par  Turnus. 

2.—  Guerrier  lycien ,  immolé  par 
Ulysse. 

3.  —  Fils  d'Antinous,  habile  dan- 
seur ,  dont  UJvsse  admira  la  bonne 
grâce  et  l'acilité. 

Hallirhoé  ,une  des  maîtresses  de 
Neptune  .  qui  la  rendit  uière  d'ïsi.-^ 
euiYunt  Plutanjue. 


H  A  M  J 

Hallyrothics  ,  fiis  de  Neptune. 
f^.  Allïrothus. 

I.  Halmus,  iils  de  Sisyphe,  obtint 
d'Etéo;  le,  roi  d'Orchonîènc,  un  petit 
canton  ,  oà  il  l.ùtit  qiiel.iues  villages 
qui  furent  nommés  les  liaimons  ; 
mais ,  dans  la  suite ,  ce  nom  resta  k 
un  seul  vilLce.  #■ 

3.— Ptie  JeChrysa.  ^.PiiLÉGtAs. 
Haloa.  /' .  Aloa. 
Halockate  ,  iiUe  d'Hercule  et  d'O- 
Ivmpusa. 

Halosydnb,  déesse  de  la  mer,  la 
mèiiie  qu'Ainphitrite.  Rac.  Als  ,  ia 
uier. 

Halotia  ,  fête  des  Tégéates. 
Ha LYtTUS, espèce  d'aijjle de  mer, 
en  quoi  Ovide  feint  que  Nisus  fut 
ch;.npé. 

I.  Halïs,  fleuve    de   l'Asie  mi- 
neure ,  sur  les  bords  duquel  Crésu9 
reçut  l'oracle  qui  le  trompa. 
2.*— Troyen  tué  par  l'umus. 
3.  -^  Natif  de  C  lique ,  tué  dans 
un  combat  de  nuit  par  Po!!ux. 

Hama,  vivier  de  la  ville  de  Phares. 
Il  était  consacré  à  Mercure  avtc  tous 
les  poissons  qu'il  contenait ,  et  {'ar 
cette  raifon  ou  ne  les  péchait  jamais. 
Hamadryade  ,  sœur  et  femme 
d'Oxilus,  selon  Athénée  ,  enrendra 
huit  fiiies ,  toutes  nommées  Huuiù- 
dryades,  mais  d'une  espèce  distincte 
de  celles  de  l'article  suivant. 

Hamadryades  I  nymplies  cfont  le 
destin  dépendait  de  certains  arbres  , 
avec  lesquels  elles  naissaient  et  mou- 
r;;ient  ;  ce  qui  les  di.-tiijpuait  des 
Dryades.  C'était  principalement  av  ec 
les  chênes  qu'eUesavaient  cette  union. 
Rac. .-/ rtia,  ensemble,  et  «/nij,  chêne. 
Elles  n'en  étaient  cependant  pas  ab- 
solument inséparables  ,  puisque ,  sui- 
vant Homère  ,  elles  s  échappaient 
pour  aller  sacrifier  à  \  énus  daus  les 
prottes  avec  les Satjres ,  et  que ,  selon 
Sér.èque ,  elles  quittaient  leurs  ar- 
bres pour  venir  entendre  le  chant 
d'Orphée.  Reconnaissantes  pour 
ceux  cpii  les  earantissaient  .de  la 
mort ,  elles  punissaient  sévèremeiit 
ceux  dont  îa  main  sacrilèje  osait 
attaqupr  les  arbres  dont  elles  dépens 
daieut.  (  /^'.  ErÉsicthon  ,  Péribée.) 
1  Les  Uuoiadi'Y:rdc-s  n'étaient  duEa 
A  -i 


4  H  A  N 

point  immortelles  :  mais  h  durée  de 
Icr.r  vie,  suivant  la  suppulalion  la 
{>Ius  modtrte  des  mvtholognes  ,  s'c- 
tend;tit  jusqu'à  neuf  mille  sept  cents 
vingt  ans  ;  calcul  fabuleux  ,  qui  ne 
*'accorde  guère  avec  la  durée  des 
arJ  Tcs. 

IJAMOPAOK ,  capitaine  troyen,  ren- 
versé par  Teucer. 

Hamcll  (  M.  Pers.  )  ,  ange  que 
tes  Guèbres  croient  chargé  du  soin 
des  cieux  :  car  ce  n*esl  pas  aux  seules 
créatures  animées  qu  ils  attachent 
«les  anges  tutélaires  ;  ils  en  assignent 
au  soleil ,  à  la  lune  ,  aux  plantes  , 
aux  arbres  ,  aux  eaux ,  en  un  mot , 
à  tous  les  êtres  qui  composent  la  na- 
ture. On  dit  qu'ils  en  donnent  même 
à  chaque  jour  et  à  chaque  mois  de 
l'année. 

Han  (  T/.  Tari.) ,  roi  de  Tanchutli , 
se  rendit  autrefois  célèbre  par  sa 
})onté  ,  sa  justice ,  et  la  sainteté  de 
.«;a  vie.  Les  Tsrtares  l'adorent  au- 
jourd'hui comme  vm  dieu.  Lorsque 
les  lamas  font  leurs  prières  devant 
cette  divinité  ,  ils  roulent  un  inslru- 
ITif-nt  cylindrique  sur  son  cube. 

KanÂn-Pacha  (  M.  Périiv.  ) ,  le 
haiittnojiiJe.  Les  Amautas,  docteurs 
f  t  philosophes  du  Pérou ,  appelaient 
aiiîsi  le  lieu  où  les  gens  de  bien  de- 
vaient aller  après  la  mort  recevoir  la 
réî  ompensc  de  leurs  vertus.  Ils  fai- 
saient consister  le  bonheur  qu'on  y 
pjùtait  à  mener  ime  vie  paisii^Ie  et 
exempte  des  inquiétudes  de  celle-ci. 
ïis  ne  comptaient  point  parmi  les 
plaisirs  de  ce  séjour  les  voluptés  char- 
nelles et  tout  ce  qui  flatte  les  sens  , 
çl  réduisaient  la  félicité  de  ce  paradis 
à  la  tranquillité  de  l'ame  et  à  celle 
du  corps. 

llANKinAL.  On  lit  dans  le  premier 
livre  de  la  Divination  de  Cicémn 
«  qu'Har.nibal  ,  après  la  pri^^  de 
»  Saguntc ,  songea  qu'il  avait  été 
»  appelé  an  conseil  lies  dieux,  oii 
»  Juniter  lui  commanda  de  porter  la 
«  guerre  en  Italie,  et  même  lui 
«  donna  un  des  dieux  pour  l'y  con- 
«  duire.  Alors,  ce  dieu  lui  ayant  dit 
»  de  !c  suivre,  et  Hannibaf  s'étant 
V  mis  en  marche  avec  son  arîuée,  il 
»  lui  nait  été  défendu  de  regarder 


H  A  N 

»  derrièrelui.MaisHaniîibal  n'ayant 
»  pu  iong-lemps  s'en  empêcher ,  il 
»  lui  avait  semblé  voir  une  bête 
»  épouvantable  ,  entortillée  de  ser- 
»  pents,qui  détruisait  tout  sur  son 
»  passage.  A  cette  vue,  il  demanda 
»)  au  dieu  ce  que  c'était  :  et  le  dieu, 
»  lui  ayant  répondu  que  c'était  la 
»  désolation  de  l'Italie  ,  lui  co:n- 
»  manda  d'aller  toujours  en  avant, 
»  sans  se  mettre  en  peine  de  tout  ce 
1)  qiîi  arriverait  derrière  lui.  « 

Hannon  ,  Grec  insensé  qui  voulut 
passer  pour  un  dieu.  Afin  d'y  j'ar- 
venir  il  apprit  à  plusieurs  sortes  d'oi- 
seaux à  répéter  ,  liaivion  est  un 
dieu  ;  puis  il  leur  donna  la  liberté 
pour  aller  répandre  de  tous  côtés 
cette  nouvelle.  Mais  les  oiseaux  ou- 
Jjlièrent  leur  leçon,  et  Hannon  se  vit 
frustré  dans  ses  folles  espérances. 

Haînuca  ,  ou  fête  des  lumières.  (  Hï. 
Rahb.  )  Cette  fête  est  celle  que  les 
Juifs  modernes  célèbrent  le  vingt-cinq 
dumois  dcChis!eu,ou  de  D('ccm!;rt  , 
en  mémoire  de  la  victoire  des  r<ïa- 
ch?.l)ces  sur  les  Grecs.  Elle  dure  huit 
jours.  On  allume  ime  lampe  le  pre- 
mier ,  deux  le  second ,  et  ainsi  jus- 
f;u'à  huit.  Voici  le  fondement  de 
cette  cérémonie.  Les  ennemis  étant 
entrés 'dans  la  ville  et  ayant  pro- 
fané le  temple  ,  jQ<;hanam  et  ses  ci;- 
fants  les  cna?sèrenil  :  à  son  retour 
Jo:hanam,  voulant  allumer  les lampr. s 
du  chandelier ,  ne  put  trouver  d'buiîe 
pure  que  dans  un  petit  vase  dont  le 
contenu  suffisait  à  peine  pour  éclairer 
pendant  une  nuit  ;  mais  Dieu  permit 
par  miracle  que  ce  peu  d'huile  briib'.t 
nuit  jours.  On  célèbre  aussi  dans 
cette  fête  l'exploit  de  Judith. 'Le< 
travaux  ordinaires  ne  sont  point  in- 
terrompus. Le  nom  d  e  Hanuca  signifie 
exercice  ou  renoiiveliénietit ,  par- 
cequ'on  renouvela  l'exercice  du 
temple  qui  avait  été  profané.  Outre 
les  lampes  qu  on  alluipc  ce  jour-là  ' 
dans  les  synagogues,  cbs'q'.ie  Juif  en 
allumcunedans  sa  maison , et  observe 
qu'elle  soit  pdacée  à  gauche  en  entrant. 
Hanumat  ,  ou  HAr(t'?îON  (  HI. 
Ind.  )  f  aux  os  des  joues  saillar.ts, 
généra!  ou  prince  Aqs  Salvres  qui 
accompagnèrent  Rama  da;iis  ses  ex- 


î 


H  A  R 

pétliticns ,  comme  Pan  ,  chef  des 
Fuunes  et  Satjres ,  est  représenté 
avoir  suivi  Bacchus  dajis  llntle.  A 
l'aioe  de  ces  merveilleux  ouvriers  ,  il 
éleva  sur  la  mer  un  pont  de  rochers  , 
qui  est  proLaôlement  cette  série  de 
rocs  à  laquelle  les  Poitugaisont  donné 
leaoairiàicule  de  chausséed'-^  dam. 
L'invention  d'un  des  quatre  systèmes 
demnsique  indienne  lui  est  nttrihuée , 
et  jouit  d'une  £;nmde  estime,  \oici 
ce  que  les  Indiens  racontent  de  son 
origine  :  Hora  se  promerant  un  jour, 
avec  sa  femme  Paranierséri ,  dnns  un 
hois  rempli  de  singes  ,  la  déesse  en 
remarqua  deux  qui  se  caressaient  avec 
tant  d  ardeur  ,  que  l'envie  lui  prit 
de  les  imiter.  Elle  engagea  son  mari 
à  prendre  !a  fieure  de  sinee  ,  et  se 
transforma  elle-même  en  giKnon. 
Tous  deux ,  sous  cette  forme  nou- 
vc-l!e  ,  travaillèrent  à  la  production 
du  singe  Hanunian.  Mais  Paramer- 
«éri ,  revenue  de  son  caprice ,  eut 
horreur  de  ienfant  quelle  portait  , 
et  pria  le  Vent  de  le  faire  passer 
dans  le  sein  d'une  autre  femme  ;  ce 
qu'il  fit.  Hanuœan  se  rendit  dans  la 
suite  fort  célè'jre  par  ses  exploits  et 
par  les  services  importants  qu'il 
rendit  à  Wishnou  inccmé  sous  la 
forme  de  Ram.  Oesl  par  cette  raison 
que,  dans  l'enceinte  du  temple  dédié 
à  Wishnou  sous  le  nom  de  Rnm  ,  le 
singe  Hanuman  a  une  petite  chapelle 
O'i  il  reçoit  les  honneurs  divins.  Dans 
)a  viile  de  Calicul ,  sur  la  côte  de  Ma- 
labar, on  voit  une  superbe  pagode 
élevée  en  l'honneur  ce  ce  fanieux 
singe ,  et  dont  le  portique  est  soutenu 
par  sept  cents  piliers  de  marbre. 

Har,  deuxième  mois  de  l'année 
sacrée,  et  le  septième  de  l'année  ci- 
vile des  Héhreux-  C'était  la  lune 
d'Avril. 

Habits  ,fomndahîs ,  rom  d'Ho- 
rus ,  ou  ce  Mnrs,  chez  les  Egyptiens. 

Har»:!,  ville  de  Béotie  dont  les 
habitants  allèrent  au  siège  de  Troie. 
Une  tradition  des  Tanagréens  por- 
tait quAmphiaraiis  y  fut  englouti 
•  a\ec  son  char.  Rac.  Anna  ,  char. 

HARMOJiiA  ,  ou  Hermîose  ,  fiUc  de 
Mars  et  de  Vénus,  ou,  selon  Dio- 
dore   de  Sicile,    de   Jupiter    et 


H  A  R  5 

d'Electre,  une  des  Atlantides ,  et 
femme  de  Cadmus;  les  dieux,  ex- 
cepté Junon  ,  a^-aient  assisté  à  leur* 
noces  ,  et  leur  avaient  fait  beaucoup 
de  présents.  C'est  elle  qui  pprta  ei» 
Grèce  les  premières  connaissances 
de  l'art  qui  porte  sou  nom.  Elle  eut 
un  fils  nummé  Polydore  ,  et  quatra- 
fijlcs  ,  Iro  ,  Agave  ,  Autonoé  ,  et 
Sémélé.  Toute  cette  famitie  fut  ex- 
trêmement malheureuse;  d'où  l'on  a 
imaginé  cette  fable  :  \ulcain,  pour  se 
venger  de  l'infidélité  de  Vénus  , 
donna  à  sa  fille  Hermione  uu  habit 
teint  de  toutes  sorte*  de  crimes  ;  ce 

Ïui  fit  que  tous  leurs  enfants  furent 
es  scélérats.  Hermione  et. Cadmus  , 
après  avoir  éprouvé  heaueonp  de 
malheurs ,  et  par  eux-mêmes ,  et  dans 
la  personne  de  leurs  enfants  ,  s« 
virent   changés  en  serpents,    f^oy. 

QiDitVS. 

Harmomde  ,  fameux  artiste  troy eu 

Îai  apprit  les  arts  de  Minerve  même, 
le  fut  lui  qui  constniisit  les  vaisseaux 
sur  lesquels  Paris  enleva  Hélène. 

Harmom'S  ,  aïeul  de  Phéréclos^ 
habile  charpentier.  Iliad.  1.  5. 

Harfale  ,  ra'.'isseur,  nom  d'ua 
des  chiens  d'Acléon, 

Har?ai.ios  ,  *  fils  de  Pylémènê  , 
chef  des  Paphfeïgoniens  venus  uu  se- 
cours de  Troie  ,  tué  par  ïMérioa.  //. 
liv.  !3. 

1.  HARPAtYCB,  fîlie  de  Ljcurgue, 
courageuse  et  passionnée  pour  lâ- 
chasse ,  délivra  son  père  fait  prison- 
nier parles  Gèteî. 

2.  —  Célèbre  Amazone  ,  reine  de 
Thrace ,  renommée  par  sa  légèreté 
à  la  course. 

3.  —  Amante  dTphlclus ,  et  mé- 

F risée  par  lui ,  sécLa  de  dou'eur.  A 
occasion  de  cet  évènenient ,  on  ins- 
litxia  des  jeux  où  les  jeunes  filles 
chantaient  la  chanson  non>mée  Har~ 
palyce. 

L^.  —  La  pins  belle  fille  d  Ar^os  , 
fnî  aimée  passionnément  par  soa 
père  Clyménos.  Il  la  maria  néan- 
moins ;  mais  s'en  repentant  Lfectôt, 
il  fit  jîérir  son  i-endre  ,  et  ramena  s» 
fille  à  Argos.  Hurpnljce  ,  pour  s'en 
venger,  lua  son  frère  ou  son  fils  ,  et 
le  serait  à  Clyniéiius  ;  après  quoi  , 
A  3 


6  H  A  R 

a'^ant  c^emanc'é  aux  <lienx  (J'êlre  rp- 
tin-e  du  inonde  ,  elle  fut  ch;ini.'(îp  en 
oi.-<eau.  Hy^iii  prélriid  que  Tenl^uit 
qu'elle  fît  nuuiçer  à  Cî^inéiius  était 
celui  qiile'le  avait  eu  de  son  propre 
père  ,  et  que  Clyniénus  ,  avant  tout 
découvert ,  ma  sa  fille  ,  et  se  tua 
lui-uièuic  pprès. 

5.  —  Fille  d  Hi-rpalycus  ,  roi  d'un 
canton  de  Li  Tiirace  ,  nourrie  de  lait 
de  juuient ,  Oit  accoutuuii'e  de  lioune 
heure  au  maniement  des  armes  ,  et 
contracta  une  humeur  martiale  ,  dont 
cl'e  doiina  des  preuves  en  secoi;rant 
à  propos  son  pèrecoulreNéoptoIème, 
fi!s  d'Achille  ,  qu'elle  mit  en  fuite. 
Après  la  mort  de  son  père  ,  tué  par 
ses  sujets,  elle  se  retira  dans  les  bois, 
il'où  elle  enlevait  les  bestiaux  du 
canton.  Elle  fut  prise  dans  des  filets, 
et  tuée;  mais,  après  sa  mort ,  les 
paysans  se  battirent  pour  avoir  les 
troupeaux  qu'elle  avait  volés.  De- 
puis, on  établit  des  jeux  au  tombeau 
de  cette  fiile  pour  cx^icrsamort. 

I.  Hakpalyci's,  guerrier  troyen  , 
immolé  par  la  reine  Camilla. 

3.  —  Enseifua  à  Hercule  la  lutte 
et  les  aulre<  esrreices  ^■^mniques. 
3.  —  Père  d  Harpalyce  5. 
Harpe,  ancien  insfrumeut  de  mu- 
sique ,  de   fi;;ure    prrsqne  'tri'ar.r.u- 
laire.  C'est  un  dessyinboles d'Apollon 
et  des  Muses.  Elle  marque  aussi  sur 
les  médailles  les   villes  oi"i  Apollon 
é  ait  adorjé.;/^''.  TF.RPSYCHORE.)Entre 
les  mains  d'un  Centaure,  elle  désigne 
Cliiron  :  jointe  ;iu  laurier  et  au  cou- 
teau,e  le  marque  les  jeux  Apollinaires. 
I .  Harpe  ,  l'une  des  Amazones  qui 
vinrent  au   secours  d'Eétès,  roi  de 
Colchos",  contre  Persée. 

i.  —  Espèce  de  co  itelas  dont 
Mercure  et  Persée  se  servirent  ptnir 
Ô!er  la  vie  ,  l'im  à  Ar£;us,  et  l'autre 
à  Méduse.  C'était  aussi  cette  épée 
re.ourbée  dont  les  pb.diateurs  nom- 
més Thraces  s'escrimaicatl  dans  les 
jeux  publics.  La  lame  île  cette  der- 
nière formait  un  ançle  obtus. 

HiRPÉnopHORE  ,  surnom  de  Mer- 
cure, f^ .  Harpé  t..  ^ 
Harpies,    f^.  Ua rp>ies. 
Harii:vk£  ,  fille  d'Asopus ,  aimée 
de  Mars  ,  eut  de  lui  Œnoijiaas  ,  roi 


H  A  R 

de  Pi?e  ,  qui  donna  ie  nom  de  sa  mère 
à  une  ville  de  l'Elide. 

Harpocrate,  dieu  é£;vplien  ,  fils 
d'Isis  et  d'Osiris.  Le  symbole  qui  le 
distingue  de  tous  les  autres  dieux 
d'Efîvple  est  qu'il  tient  le  doipt  sur 
la  bouche ,  pour  marquer  qu'il  est  le 
dieu  du  silence.  Quelques  uns  l'ont 
cru  un  philosophe  qui  parlait  peu. 
Les  anciens  disent  qu'il  était  IIU 
d'Isis,  et  que  sa  mère,  l'ayant  perdu 
dans  sa  jeunesse ,  prit  la  résolution 
de  le  chercher  par  terre  et  par  mer  , 
jusqu'à  ce  qu'elle  l'eût  trou\é.  On 
assure  que  ce  fut  en  cette  occasion 
qu'elle  inventa  les  voilf  s  ,  qu'elle 
ajouta  aux  rames.  Ce  trait  a  fait 
croire  aux  plus  habiles  uiytholofuea 
qu'Harpocrate  est  le  mèaie  qu'Horus. 
Sa  statue  se  trouvait  i  l'entrée  de  la 
plupart  des  temples  ,  ce  qui  voulait 
dire,  au  sentiment  de  Pluiair/ue, 
qu  il  faut  lionorer  les  ^ieux  par  le 
silence, ou  que  les  hommes,  en  ayant 
une  connaissance  impai faite,  n'en 
doivent  parler  qu'avec  respect.  Les 
anciens  avaient  souvent  sur  leurs  ca-, 
chets  une  fieure  d'Harpocrate  ,  pour 
apprendre  qu'on  doit  parder  le  secret 
des  Ifttres.  On  le  représentait  sous 
la  figure  d'un  jeune  hounne  nu  ,  ou 
vêtu  d'une  robe  traînante  ,  couronné 
d'une  mitre  à  l'égyptienne  ,  la  tète 
tantôt  ra\ounante,  tantôt  surmontée 
d'un  panier,  tenant  d'une  main  in^e 
corne  d'abondance,  et  de  l'autre  une 
Heur  tie  lotus ,  tel  que  celui  trouvé  à 
Modère  ,  cl  portint  quelquefois  un 
carquois.  Comme  on  le  preuait  aussi 
pour  le  Si.Ieil,  la  corne  marquait  que 
cet  astre  produit  rabondauce  des 
fruits,  et  par-là  donne  la  vie  à  tous  les 
animaux.  Le  carquois  désigne  ses 
raj  ons ,  qui  sont  comme  autant  de 
flèches  <]u'il  décoche  de  toutes  parts. 
Quanta  la  fleur  du  lotus,  elle  est  dé- 
diée au  soleil,  parcequ'elle  s'ouvre, 
dit-on ,  au  lever  de  cet  astre ,  et 
se  ferme  à  son  coucher.  La  chouette, 
syuiJ>ole  de  la  nuit,  placée  derrière 
lui,  exprime  I,  dit  Cuper,  le  soleil 
qui  tourne  le  dos  à  la  nuit.  Le  doigt 

3u'il  met  sur  la  bouche  est  le  second 
oigt,  appelé  salutaire  ,  dont  on  se 
sert  pour  iniposeï  silence.  On  ofïxait 


H  A  R 

h  celte  oivinitc  les  lentilles  et  les  pré- 
mices des  léçumes  ;  mais  le  lotus  et 
le  pêcher  lui  étaient  particnlièrenient 
consacrés,  parcequ? ,  dit  Pliitanjiie, 
les  feuilles  du  pêcher  ont  la  figure 
«Tune  langue,  et  son  fruit  celle  du 
ca-nr  ;    enihlème  du  parfait   accord 
qui  doit  être  entre  la  langue  et  le 
cœur.  /-'.Silence  ,  Muta,Tacxta. 
.  HarpyÉe,   nom  d'une  chienne 
d'Actéon.  Rac  Arpazein  ,  enlever. 
Harpyies',    monstres,  enfants  de 
Neptune  et  de  la  Mer  ,  et ,  selon  Hé- 
siode ,    de  Thaumas    et    d'Electra 
fi!!e  de  lOcéan.    Virgile  ne  noniine 
que  Celano  ,  obscurité.   Hésiode 
en  nomme  truis  ;  Iris  ;  Ocypète ,  qui 
vole  vite  /et  Aëllo ,  tempête.  D'au- 
tres les  appellent  AÎope  ,  Acheloé  et 
Ocythoé  ou  Ocvwde. Ces  monstres , 
au  visage  de  vieille  femme  ,  au  bec  et 
aux  ongles  crochus,  au  corps  de  vau- 
tour et  aux  mamelles  pendantes,  cau- 
saient la  famine  par-tout  où   ib  pas- 
saieat ,  enlevaient  les  viandes  sur  les 
tables  ,  et  répandaient  une  odenr  si 
infecte  qu'on  ne  pouvait  approclier 
de  ce  qu'ils  laissaient  ;  on  avait  heau 
les  chasser,  ils  revenaient  toujours  ; 
enfin  c'étaient  les  chiens  de  Jupiter 
et  de  Junon,  qui  s'en  servaient  contre 
ceux   qu'ils   voulaient  pimîr.    C'est 
ainsi    qii'ils    persécutèrent  Phinée , 
roi  de  Thrace  ,  qne  Calais  et  Zéthès 
en  délivrèrent    en    leur   donnant  la 
^    chasse  jusqu'aux    isles  Slrophades  , 
flans  la  mer  d'Ionie  ,   où  ils  fixèrent 
leur  demeure.     Dans    la    suite    les 
Trovens  ,   sous  la  conduite  d'Enée  , 
\     avrnt  pris  terre  dans  leur  isie  ,   et 
trouvant    plusieurs    troupeaux     de 
î     1>n-iifs  errant  dans  les  campagnes  ,  en 
''    tuèrent  une  partie  .pour  leur  nourri- 
ture. Les  Harpyies  ,  auxquelles  ces 
iT'iupeaux    appartenaient  ,     sortent 
tout-à-coup  des  m'>ntagnes ,  faisant 
retentir   l'air  du  hruit  effroyable  de 
leurs  ailes  ,  et  viennent   fondre  en 
grand   nombre   sur  les  viandes  des 
Tmvrus,  dont  elles  enlèvent  la  plus 
wAfi   partie  et  souillent  le  redite, 
ux-ci  courent  sur  ces  affreux  oi- 
sê.mx  pour  les  percer  de  leurs  épées  ; 
ni;iis  leurs  plumes  les  garantissent  des 
coups  et  les  reudeut  inyiUaérables. 


HA.  V  7, 

Le  Clerc  ,  Vasius  et  Pluche  , 
prennent  les  Harpyies  pour  un  amas 
de  sauterelles  nui ,  après  avoir  ravagé 
une  partie  de  l'Asie  mineure  ,  se  je- 
tèrent sur  la  Thrace  et  sur  les  isles 
voisines ,  et  v  causèrent  1j^  famine  j 
et  comme  le  vent  du  nord  en  délivra 
le  pavs  en  les  poussant  jusqu'à  la  mer 
d'Ionie  ,  où  elles  périrent ,  on  publia 
que  les  enfants  de  Borée  leur  avaient 
donné-la  chasse.  Barder  croit  plutôt 


y  voir  des  corsaires  qui  faisaient  de 
fréquentes  descentes  duM  IfB  états  de 
Phinée ,    et  dont  les  Wigandagcs  J 


mettaient  la  famine.  Celte  explica- 
tion s'accorde  assez  avec  le  récit  d'  ^Z- 
pollodore  ,  qui  rapporte  qu'une  des 
Harpyies  tomba  dans  le  Tigris,  sur 
les  cotes  du  Péloponnè5e,et  que  l'autre 
•vint  jusqu'aux  Eschinades ,  d'où  elle 
rebroussa  chemin  et  se  laissa  tomber 
de  lassitude  dans  la  mer.  La  peinture 
et  la  sculpture  persomiifient  les  vices 
-  par  des  Harpyies;  par  exemple  ,  une 
Harpyie  sur  des  sacs  d'argent  dé- 
signe l'avari*  e. 

Harlspice.  y .  Abdspicb. 

Hasard.  Cochin  le  désigne  par 
un  jeune  liomme  qiii ,  les  yeux 
bandés ,  prend  des  bulets  dans  une 
urne.  De  sa  draperie  tombent  au 
hasard  des  joyaux  ,  des  couronnes  , 
des  chaînes  ,  èvs  fleurs  ,  des  épines  , 
emblèmes  des  biens  et  des  maux. 
y.  Destin  ,  Fatalité. 

Haste  ,  javelot  sans  fer ,  ou  plutôt 
sceptre  ancien  que  l'on  voit  sur  les 
médailles  entre  les  mains  des  divi- 
nités. Elle  désigne  le  .«oiu  qu'ils  pren- 
nent des  choses  d'ici-Lus.  Les  Ro- 
mains ont  donné  une  buste  à  la 
noblesse.   La  haste   pure   est    celle 

3ui  n'est  point  ornée  de  rameaux  et 
e  bandelettes. 
Hautbois.  V.  Ecterpe. 
Hauteur.  Selon   Ripa  ,   elle  se 
représente  par  une   femme  jeune  , 
aveugle,  le  visage  altier  et  mépri- 
sant ,  vêtue   d'une   tunique  ricne  , 
mais  le  bas  du  vêtement  est  sale  et 
déchiré.  Elle  tient  un  paon  ,  symbole 
de  l'orgueil.  Elle  est  montée  sur  une 
boule   presque  hors   d'équilibre    et 
prête  à  tomber.  Cochin  ,  en  consr r- 
I    Tant  ces  détails ,  a  substitué  i  la  cécité 
A  4 


s  H  A  Z 

«bsolue  un  bandeau  qui  empêche  la 
fipu:  e  de  voir  à  ses  pied». 

HAVAT^AAL  (  discours  suhlime  ) , 
(M.  Celt.)  poème  compose  d  en- 
viron cent  vingt  strophes,  altriliué 
à  Odin  lui-même ,  où  ce  dif  u  est 
censé  donner  des  leçons  de  sagesse 
aux  Jionnnes.  Voici  quelques  unes 
des  maximes  qui  m'ont  paru  les 
plus  saillantes. 

«  La  paix  brille  plus  que  le  feu 
»  pendant  cinq  nuits  entre  des  amis 
»  mauvais;  faais  elle  s  éteint  quand 
»  le  sixième  approcbe ,  et  l'amitié 
»  fait  place  à  la  haine.  » 

«I  Le  loup  couché  ne  ca^e  point 
«  deproie.nilcdormeuraevictoire. » 

«<  11  vaut  mieux  vivre  bien  lo;ig- 
»  temps.  Quand  un  homme  al'ume 
»  du  feu  ,  la  mort  est  chez  lui  avant 
»  qu'il  soit  éteint.  » 

«  Louez  Ta  be;  nté  du  jour  quand 
»  il  est  fini ,  une  femme  quand  vous 
»  1  aurez  connue  ,  une'  fîile  après 
»  quelle  sera  mariée,  la  glace  quand 
»  vous  l'aurez  traversée ,  la  bière 
»  quand  vous  l'aurez  bue.  » 

«  Ne  vous  fiez  ni  à  la  glace  d'un 
»  jour  ,  ni  à  un  serpent  enfiormi ,  ni 
j>  yux  caresses  de  celle  que  vous 
>)  de\ez  épouser ,  ni  à  une  épée  rom- 
»  pue  ,  ni  au  fils  d'un  homme  puis- 
»  sant ,  ni  à  un  champ  nouvellement 
»  ensemencé.  »  ■ 

«  Il  n'^  a  point  de  maladie  plus 
»  cruelle  que  de  nèlre  pas  content 
j>  de  son  sort.  » 

«  Si  vous  avez  un  ami ,  visitez-le 
»  souvent.  Le  chemin  se  remplit 
M  d'herbes,  et  les  arbres  !e couvrent 
»  Jjientôt,sironn'\  passe  sans  cesse.» 

«  Soyez  circonspect  lorsque  vous 
»  avez  trop  bu  ,  lorsque  vous  êtes 
»  près  de  la  femme  d'autrui  ,  et 
«  quand  vous  vous  trouvez  parmi  des 
M  voleurs.  » 

«  Ne  riez  point  du  vieillard  ,  ni 
M  de  votre  vieux  aïeul.  Il  sort  sou- 
»  vent  des  rides  fie  la  peau  des  pa- 
»  rôles  pleines  de  sens.  »» 

HAZ47.iiL,  nom  que  les  Israélites 
donnaient  au  bouc  émissaire.  Le 
grand-prêtre  l'offrait  en  sa(  rifice  , 
pliais  sans  l'égorger  ni  le  briller. 
Après  l'avoir  chargé  des  péchés  de 


H  E  B 

tout  le  peuple  ,  il  le  chassait  dans  le 
désert;  expuiî-ion  qui  était  toujours 
précédée  du  sacrifice  réel  d'un  autre 
bouc. 

Hazis,  lerrihle  en  guêtre  ,  sur- 
nom de  Mars  chez  les  Syriens. 

Héba  ,  nom  d'un  chien  lie  chasse  , 
qui  répond  au  mot  français  la  jeu- 
nesse. 

Hebbat  al  Calb  (  31.  Miih.  )  , 
graine  du  cœur.  Les  musulmans  en- 
tendent par  ce  mot  l'amour  propre 
et  la  concupiscence  qui  nous  porte 
au  péché.  C'est  aussi  Te  péché  d'ori- 
gine ,  qu'ils  reconLaissent  être  venu 
d'Adam ,  et  qu'ils  disent  le  principe 
de  toutes  nos  fautes.  Mahomet  se 
vantait  d'en  avoir  été  délivré  par 
l'ange  Gabriel  qui  lui  anaclia  du 
ccLur  cette  graine  noire  ;  faveur  qui 
l'avait  rendu  impeccable.  Biil.  Or. 

HtBiiOMAGÈM-.,  surnom  d'Apollon, 
que  les  Delphiens  prétendaient  être 
né  leseptiîfinejour  ou  mois  Busion. 
C  était  proprement  ce  iour-là  qu'A  - 
pulioii  /venait  à  Delphes  ,  comme 
pour  paver  sa  fête ,  et  ou'il  se  li- 
vrait ,  dans  la  personne  ne  sa  prê- 
tresse ,  à  tous  ceux  qui  le  consultaient. 
Rac.  jEhdomos  ,  septième  ,  et 
genestai  ,  naître.    ^.  Bvsiob. 

Hebdomè.  f^.  Ebdomè. 

Hébé,  déesse  de  la  jeunesse,  fille 
de  Jupiter  et  de  Junou  ,  suivant 
Homère.  Selon  d'aulres  ,  Junon 
seuie  était  sa  mère.  Invitée  à  un 
festin  par  Apollon ,  elle  y  mangea 
taiil  de  laitues  sauvages ,  que  .  de  sté- 
rile qu  elle  avait  été  jusqu'alors ,  elle 
devint  enceinte  d'HéLé.  Jupiter, 
charmé  de  la  beauté  de  sa  fille  ,  lui 
donna  le  nom  de  déesse  de  la  jeu- 
nesse ,  et  rhonoraJ>le  fonction  de 
servir  h  I  oire  aux  dieux  ;  mais  un 
jour  s'étant  laissé  tomber  d'une  ma- 
nière peu  décente ,  Jupiter  lui  ôta 
Son  emploi  pour  le  donner  à  Ganj'- 
mède.  Jiinon  la  retint  à  son  service  , 
et  lui  confia  le  soin  d'atteler  son 
char.  Hercule  ,  déifié  .  l'épousa  cîaiis 
!e  ciel ,  et  eut  d'elle  une  fille  iioinmée 
Alexiare  et  un  fils  appelé  Anicétus, 
Le  sens  de  ce'te  union  est  que  la 
jeunesse  se  tromeordiiairement  avec 
la  force.  A  la  pncre  d'Hercule ,  die 


H  EC 

rajennit  lolas.  KAc  avait  pînsjenrs 
temples,  un  entr'autres  chez  les  Phiia- 
sierii  ,  qui  avait  le  droit  d'asv'e.  On 
la  représente  couronnée  de  fleurs , 
avec  une  coupe  d'or  à  la  main.  C'est 
ainsi  fjue  l'offrent  les  pierres  jn^vées 
de  Stosch.  Naiicydes ,  stalnaire 
d  Arpos ,  avait  placé  sa  statue  près  de 
la  Juuou  de  Polyclble. 

UÉbon,  dieu  adoré  dans  la  Cr.Tn- 
panie.  On  croit  que  c'est  le  niênie 
que  Bacchus  ou  plutôt  le  Soleil.  Rac. 
Hebè ,  jeunesse. 

Hèb.'^e  ,  fleuve  de  Thrace  ,  qui 
s'appeiajt  d'abord  Riidmiius  ;  c  est 
dans  ses  flots  que  les  Bacciiantes  je- 
tèrent la  tête  d'Orphée. 

I.  Hébrus  ,  fis  de  Cassandre  ,  rci 
de  Thrace,  avant  repoussé  avec  hci- 
rriu-  les  jjonrsuilesoe  Damiisippe,  .>a 
fcelle-mère ,  fut  accusé  par  sa  ma- 
râtre ,  poursuivi  par  son  père ,  et , 
pctu-  lui  s3u\  er  un  crime ,  se  jeta 
cans  le  Rhonihus  ,  qui  de  sa  mort 
prit  le  nom  <^"Hèbre. 

^ s.  —  Fils  de Dolichaon ,  compagnon 
d'Enée ,  tué'par  Mézence. 

HÉCAERGE  ,  fille  de  Borée  et  ù"0- 
rith\  ie ,  et  sœur  de  la  tiéesse  Opis  , 
divinité  favorable  aux  chasseurs  , 
nymphe  de  la  campagne  et  des  bois  , 
passionnée  pour  la  chasse  ,  et  la  ter- 
reur des  aiumMix  ,  que  s«  traits  at- 
teipiaient  de  loin.  Les  filles  de  Déios 
lui  consacraient  leur  chevelure.  C'est 
peut-être  Diane  elle-même  à  la- 
quelle on  donnait  ce  nom ,  au^i  bien 
qu'à  son  frère  Apollon,  ou  le  So'eil  , 
dont  les  rayons  opèrent  à  une  grande 
distance.  Kac.  Ecas  ,  loin  \  ei^on , 
effet. 

HÉcAiÉ ,  HÉcALÈNEjvieiilefemme 
pr.nvre,  mais  vertueuse  ,  chez  qui 
1  nésée  loirea  en  allant  à  la  çuerre 
contre  Is  Samiates.  Elle  avait  voué 
un  sacrifice  solemnel  à  Jupiter  ,  s'il 
revenait  vainqueur;  inais  elle  nrourut 
avant  son  retour.  Thésée ,  victorieux, 
ordonna  que  ce  sacrifice  aurait  lieu, 
et  qu'on  v  rendrait  de  erands  hon- 
neurs à  Hécalé  ,  en  reconnaissance 
de  son  affection. 

HÉCALÉsiEN  ,  Hécalie:*,  surnom 
de  Jupiter. 

HÉCALÉsiss ,  fêles  qu'on  c^ébrait 


H  E  C  9 

à  ïïccale,  Ijmtz  de  l'At tique ,  ea 
l'honneur  de  Jupiter  ,  nui  av.  it  un 
temple  dans  ce  i>eu .  sous  le  nom  de 
Jupiter  Hécalien.  ♦ 

HÉCA.MÈDE  ,  fille  d'Arsinoûs ,  roi 
de  Téuédos  ,  dvnt  les  Grecs  firent , 
après  la  prise  de  cette  isle,  présent 
à  Neslor. 

I.  HÉCATE,  fille  de  Jupiter  et  de 
Latone,  et  soeur  d'Apolon.  qisel'aa- 
tifjuitc  appelle  la  Lune  cacs  îocie', 
Diane  sur  la  trrre ,  et  Pro^icipine 
aux  enfers,  i .  Rac.  Ecaton  ,  cent  , 
parcequ'on  liu  offrait  cent  victimes  , 
ou  qu'elle  retenait  cent  ans  sur  les 
borUs  du  Styx  les  cnies  dont  les  «  orjjs 
a\  aient  été  privt's  de  la  sépulture.  2. 
R::c.  Ecas  ,  loin ,  parceque  la  Lune 
darde  ses  rajons  <ie  loin.  3.  Rac. 
Kat ,    feu,    lumière.   Hésiode   et 
Musée  la  font  fille  du  Soîeil  ;  Or- 
phée ,  du  Tartare  et  deCérès  ;  Bac- 
chyliiie,  de  la  Nuit  ;  et  Phérécyde, 
d'Aristée.  D'autres  la  font  na.tre  da 
Titan  Persée  et  d'Astérie.  Chacun 
lui  dpnne  un  caractère  conforme  à  sa 
fénéalo^ie;  ou  plutôt,  l'Hé- ate  de 
cliaque  pays  est  un  personnage  dif- 
férent, dont  les  mythologues  ont  com- 
pliqué les  quah'fés  et  cumulé  les  ac- 
tions. L'ancienne  Hécate ,  celled  Hé- 
siode ,  est  mie  divinité  bienfaisante , 
pour  laquelle  Jupiter  a  plus  d'égards 
que  peur  aucune  autre  divinité  ,  par- 
ceqii  elle  a,  pour  ainsi  dire  ,  le  destin 
de  la  terre  entre  les  mains ,  qu'elle 
distribue  les  biens  à  ceux  qui  l'ho- 
norent ,  qu'elle  accorde  la  victoire  , 
suit  les  voyageurs  et  les  navigateurs, 
préside  au  conseil  des  rois  ,    aux 
songes ,   aux    accouchements ,   îi  la 
consenation  et  h  l'accroissement  à^ 
enfants  qui  viennent  de  naître.   La 
fille  du  Tilan  Persée  est  peinte  avec 
d'antres  traits.  Chasseresse  habile  , 
elle  frappe  de  ses  traits  les  hommes 
comme  les  animaux.    Savante    em- 
poisonneuse ,  elle  essaie  ses  poisons 
sur  les  étrangers  ,  empoisonne  «on 
père  ,  s'empare  du  royaume  ,'  élève 
un  temple  à  Divine ,  et  fait  sacrifier  à 
la  déesse  tous  les   étrangers  que  le 
hasard  jette  sur  les  cotes  de  la  Cher- 
sonèse  Tauriqne  ;  ensuite  elle  épouse 
£ét%s ,  et  fbcme  daiu  son  art  deux 


to  H  E  C 

iilles  bien  diencs  dVÎIf  ,  Mt'de'e  et 
Circé.  Déesse  des  ninoiciennes  et  des 
cnthantenients,  c'était  elle  qn'on  in- 
voquait avant  de  commencer  les  opé- 
rations magiques  qui  ia  forçaient  de 
paraître  sur  terre.  Présidant  aux 
5on_ees  et  aux  spectres,  elle  apparais- 
sait à  ceux  qui  l'invoquaient  :  U 1  vsse  , 
voulant  se  délivrer  de  ceux  dont  il 
était  tourmenté  ,  lui  consacra  un 
ten)p!e  en  Sicile.  Enfin,  déesse  des 
expiations  ,  sous  ce  titre  on  lui  im- 
l'.iolait  de  petits  chiens ,  et  on  lui 
élevait  des  statues  dans  les  carrefours. 
f^.  Pheraia.  Son  culte  ,  oricinaire 
d'Epypte  ,  fut  porté  en  Grèce  par 
Orphée.  LesEeinètes,  qui  le  reçurent 
les  prenn'ers,  élevèrent  un  temple  à 
Hécate  ,  dans  une  place  fermée  de 
nmis  ,  oii  chaijue  année  ils  célé- 
braient une  fête  en  son  honneur. 
uipuléenoxxs  apprend  quelle  était  la 
même  qu'Isis.  Plusieurs  mêlèrent  le 
culte  de  cette  déesse  à  celui  de  Diane; 
et  c'est  ainsi  qu'elle  fut  adorée  à 
Fphèse  ,  à  Délos  ,  ù  Brauron  dans 
l'Attique,  à  Magnésie,  à  Mytènes  , 
à  Ségeste  ,  et  sur  le  mont  Ménale. 
Athènes  Ini  offrait  des  gâteaux  où 
l'on  voyait  imprimée  la  figure  d'un 
hœuf ,  parcequ'on  l'invoquait  pour 
la  conservation  de  ces  animaux  utiles; 
et  les  Spartiates  teignirent  ses  autels 
du  sang  des  liounnes.  A  Rome  ,  son 
culte  fut  aussi  célèbre  sans  être  aussi 
cîTiel  ;  on  l'appelait  Dea  Feralis  , 
et  ion  croyait  qu'elle  fixait  le  dernier 
instant  de  1  homme  et  présidait  à  sa 
mort.  Arniterne  et  Formies  lui  éie- 
Vèi^nt  des  autels  ,  et  Spolette  lui 
dédia  un  temple  qui  lui  fut  commun 
avec  Neptune  ,  rer.irdant  la  nier 
comme  le  plus  vaste  et  le  plus  peuplé 
des  toniberaix. 

Alcamène  fut  le  premier  qui  donna 
«n  triple  <orps  à  cette  déesse,  f^oy. 
Triceps.  Myron ,  au  contraire,  ne 
Jiii  en  dckuna  qu'un.  La  mr.nière 
d'  llcamcne  devait  prévaloir  ciiczun 
peuple  amateur  des  allégories  ;  ainsi 
ses  trois  faces  expriment  les  trois 
;'.-wects  de  la  Lune,  selon  Clconièdc  ; 
S'-uv  .mt  Servius  ,  l'une  représenta 
Ln<  ine  ,  qui  favorisait  la  naissance  ; 
la  .seconde  fut  Diiine  ,  qui  conservait 


HE  C 

les  jours;  la  troisième  Hécate  ,  qtii 
les  terminait.  Tantôt  ces  têtes  sont 
naturelles  et  même  agréables  ,  et 
ceintes  d'une  guirlande  de  roses  à  cinq 
feuilles.  Tantôt  les  statues  en  offrent 
une  de  chien  ,  une  de  cheval  ,  et 
une  de  sanglier.  Quand  elle  est  forcée 
de  répondre  aux  évocations  magi- 
ques Je  Médée ,  elle  parait  cocfïee 
de  serpents,  une  branche  de  chêne  à 
la  main,  entourée  de  lumière,  et  fai- 
sant retentir  autour  délie  les  aboie- 
ments de  sa  meute  infernale ,  et  lescris 
aigus  des  nymphes  du  Phase.  Lors- 
que Phèdre  ('implore  dans  Sénèque  ^ 
elle  est  armée  d  une  tor<;he  ardente  , 
d'un  fouet  ou  d'une  épée.  Souvent 
elle  tient  un  flambeau  propre  à  di- 
mlmier  les  ténèbres  du  Tartare  ,  ou 
une  patère  pour  sacrifier  aux  dieux 
IMànes.  Quelquefois  elle  porte  une 
cief  d'une  main  ,  et  de  l'autre  des 
cordes  ou  un  poignard  dont  elle  lie 
ou  fr;  ppe  les  criminels.  ^'.Phïlax. 
Sur  un  jaspe  du  cabinet  national  ,  on 
la  voit  avpc  ses  trois  têtes  ,  sur  ks- 
quellrs  s'élèvent  des  bsisSeaux.  Elle 
n'a  qu'un  seul  corps ,  auquel  tiennent 
six  bras.  Deux  tiennent  des  serpents, 
deux  des  torches  enllammées,  et  les 
deux  autres  des  vases  propres  aux 
expiations.  Le  chêne  lui  était  con- 
sacré particulièrement  ,  et  on  la 
couronnait  des  branches  de  cet  arbre, 
entrelacées  de  serpents.  Le  nombre 
3  servait  encore  à  la  désigner. 
L'autel  élevé  en  son  honneur  diffé- 
rait de  celui  des  autres  divinités  ,  en 
ce  qu'il  avait  trois  côtés  co.i:me  sa 
statue  ,  d'où  vient  1  épithète  de  Tii- 
hoinos.  Elle  en  avait  un  pareil  à 
Rome  dans  le  temple  d'EscuIape.  Le 
chien  lui  était  consacré.  (  V.  Cani- 
ciDA.)  Ceux  qu'on  lui  offrait  en  sa- 
crifice devaient  être  noirs,  et  on  les 
immolait  au  milieu  de  la  nuit.  Les 
cris  plaintifs  de  ces  animaux  mou- 
rants éloig'  aient ,  dit-on,  les  spectres 
affreux  envovés  souvent  par  cette 
déesse.  V .  Em?dsa. 

a.  —  La  plus  grande  des  cavernes 
supposées  être  dans  la  lune  ,  et  où 
quelques  auteurs  placent  le  lieu  de 
punition  réservé  aux  âmes  des  mé- 
chants. 


H  EC 

5.  —  Hésiode  prôtend  qu  Iphi- 
^c^ie  ;  ut  appeléeEé'.ate  aprèssa  mort. 

1.  HÉCATÉE  ,  [^re  des  Oréades. 

2.  —  Siimoci  de  Diane. 

1.  Hkcatézs  ,  apparitions  qui 
avaient  lieu  dans  les  uiy.âtères  d  Hé- 
cate- 

2.  —  Statnes  érigées  à  cette  déesse 
deiant  les  maisons  athéaimncs. 

HÉc.-nÉsiEs ,  fêtes  et  sacrifices  en 
l'honneur  d  Hécate  ,  qu'Athènes  cé- 
Icijrait  tous  les  mois,  regardant  cette 
déesse  comme  la  prolectrice  de  leurs 
familles  et  de  leurs  enfants.  Le  soir 
de  chaque  nouvelle  lune ,  les  jicns 
riches  .donnaient  dans  les  carrefours 
un  repas  public,  où  la  divinité  étîiit 
«enséc  présider,  et  qui  s'appelait  le 
repas  d'Hêcnte.  La  déesse  était 
supposée  consumer  ces  provisions  ou 
les  foii-e  consumer  par  ses  serpents. 
£nlr*;iutres  mets ,  on  v  servait  des 
oeufs  ,  soit  qu  on-leur  crût  une  vertu 
expiatoire,  soit  que  l'œuf,  considéré 
comme  le  symlioïe  de  la  génération  , 
dût  être  1  attribut  d'une  déesse  qui 
rappelull  la  force  productrice  de  lana- 
t'u-e.  Mais  ces  repas  publics  étaient 
«ur-toul  destinés  aux  pauvres  :  les 
tables  étaient  dressées  dans  les  car- 
refours. V.  Teivia. 

Hécatoboli  ,  surnoms  d'Apollon 
et  de  Diane  ,  pris  des  rayons  de  lu- 
mière qu  ils  dardent.  Rac.  JEcas  , 
lom  ;  ballo  ,  je  darde. 

HÉCATOMBE ,  sacrifice  de  cent  >-ic- 

times ,  proprement  de  cent  Ixeufs  , 

ni;iis  qui  s'appliqua  dans  la  suite  aux 

ilîces  de  cent  animaux  de  même 

ce,  même  de  cent  lions  ou  de 

'  aigles,  qui  était  le  sacrifice  im- 

ial.  Ce  sacrifice,  qui  se  faisait  en 

ne  temp?  siu-cent  autels  de  Hazon 

cent  sacrificateurs,  s'offrait  dans 

cas  extraordinaires  ,   soit    heu- 

;\  ,  soit  malheureux.  Homère  fait 

aser  ?»enlune  en  Ethiopie  pour 

.  'ter  des  hécatombes  de  taureaux 

•  l'aeneaux.   Calchas  en  fait  con- 

_;re  lu^e  à  Chrysa  ,  pour  appaiser 

..polion  irrité  contre  les  Grecs.  Ce 

ifice  fut ,  selon  (pielques  auteurs  , 

.!i  par  les  Lacédémoniens ,  qui, 

>  !t    cent    villes   dans  leur  pays, 

iujmolaieitt  tQus  les  ans  cent  bœufs  à 


H  K  G  it 

Teors  divinités.  La  plus  célèbre  hé- 
catombe est  celle  que  Pythagore  of' 
frit  en  action  de  grâces  Je  ce  quil 
avait  trouvé  la  démonstration  da 
carré  de  l'hvpoténuse  ;  mais  des 
écrivains  prétendent  qu'elle  consis- 
tait en  cent  bœufs  de  pâte ,  son  sys- 
tème ne  lui  permettant  pas  d'im- 
moler des  animaux  vivants. 

HÉCATOMEiÉE ,  suruom  de  Jupiter 
en  Carie  et  en  Crète  ,  et  d'Apollon  , 
parcequec'était  principalement  à  ces 
deux  divinités  qu'on  immolait  des 
hécatombes. 

HécatombÉes  ,  fêtes  qu'Athènes 
célébrait  en  l'honneur  d'Apollon  le 
premier  mois  de  l'année  civile.  Les 
Arijiens  et  les  Eginètes  célébraient 
la  même  tête  enl'honneur  de  Jupiter. 

llÉcATOMBÉos  ,  premier  mois  de 
l'année  athénienne  ,  qui  répondait 
au  mois  de  Septembre.  Ce  mois  prit 
sou  nom  du  grand  nomhre  d  héca- 
tombes qu'on  sacrifiait  à  Athènes 
pendant  le  coiu-s  de  ses  trente  jours. 

Héca'iompédor,  temple  que  l'on 
voyai'  dans  la  citadelle  d  Athèn>'S. 
Lorsqu'il  tut  achevé  ,  les  Athéniens 
renvoyèrent  libres  toutes  les  bêles  de 
charge  qui  avaient  servi  à  la  con- 
struction ,  et  les  lâchèrent  dans  les 
pâturages  comme  des  animaux  con- 
sacrés. Un  d'eux  étant  allé  se  mettre 
à  la  tète  de  ceux  qui  traînaient  des 
charrettes  à  la  citadelle  ,  coumie  pour 
les  encourager,  ils  ordonnèrent ,  par 
un  décret ,  qu  il  serait  nourri  justju'à 
sa  mort  aux  dépens  du  public.  Kac. 
Pou  s,  pied. 

HicATOMPHOKEUMK ,  Sacrifice  où 
1  on  immtJe  cent  victimes.  Athènes  en 
faisaitunpareilearhonneur  de  Mars.  . 

HÉCATOMPHOSIES,  fêtes  que  célé- 
braient ,  chez  les  Messéniens ,  ceux 
qui  avaient  tué,  cent  ennemis  à  la 
guerre. Aristomène  eut  trois  fois  cet 
honneur.  Rac.  Phonos ,  meurtre. 

HÉcATOMPOLis ,  à  cent  villes ,  non» 
de  l'isle  de  Crète.  Rac.  Polis ,  ville. 

I .  Hécatompyle  ,  à  cent  portes  , 
ville  de  Libye  ,  b.^tie  par  Hercule  , 
après  qu'il  eut  lué  le  tyran  Rusiris. 

a. — Nom  de  la  Thèbes  d'Egypte. 
Rac.  Pulè,  porte. 

UbCATO^calASs ,  à  cent  mains  g 


12  H  E  C 

nom  des  trois  "éants  Coltus ,  Brinre'e 
et  Gygès,  'vis  du  Ciel  et  de  l;i  Terre  , 
qui  avaient  chacun  cinquante  têtes 
et  cent  bras.  Le  Ciel  n'en  put  sup- 
porter la  vue  ,  et ,  à  mesure  qu'ils  na- 
quirent ,  les  cacha  dans  les  sonijjres 
demeures  de  la  Terre,  et  lescharijea 
de  chaînes.  Jupiter  ,  dans  la  suite  , 
par  le  conseil  de  la  Terre,  les  remit 
en  liberté.   Aussi  combattirent -ils 

Cour  lui  avec  une  vivacité  que  les 
'itans  ne  purent  soutenir  ;  et  les 
couvrant  à  chaque  instant  de  trois 
cents  pierres  qui  partaient  à-la-fois 
de  leurs  mains,  ils  les  poussèrent  jus- 
qu'au fond  du  Tartare,  et  les  y  en- 
fermèrent dans  des  cachots  d'airain. 
La  nuit  se  répandit  trois  fois  alen- 
tour ,  et  Jupiter  en  confia  la  garde 
aux  Hécatonchires.  Rac.  Cheir, 
main. 

Hécatos  ,  surnom  du  Soleil. 
Hector  ,  fils  de  Priam  et  d'Hécube. 
Homère  le  peint  comme  le  plus  fort 
et  le  plus  vaillant  des  Troyens,  et  le 
fait  sortir  avec  gloire  de  plusieurs 
combats  contre  les  plus  redoutables 
pnerrieis  ,  teis  qu'Ajax  ,  Diomède  , 
etc.  Les  oracles  avaient  prédit  que 
l'empire  ue  Priam  ne  pourrait  être 
détruit  tant  que  vivrait  le  redoutable 
Hector.  Durant  la  retraite  d'Achille, 
ii  porta  le  feu  jusques  dans  les  vais- 
seaux ennemis  ,  et  tua  Patrocle  qui 
voulait  s'opposer  à  ses  progrès.  Le 
désir  delà  vengeance  rappelle  Achille 
au  combat.  A  la  vue  de  ce  terrible 
guerrier, Hécul>e et  Priam  tremblent 
pour  les  jours  de  leur  fils ,  et  lui 
font  les  plus  vives  instances  pour 
l'engager  à  éviter  le  combat  ;  mais  il 
est  inexorable  et  lié  par  son  destin  : 
il  attend  son  rival.  Apollon  l'aban- 
donne. Minerve  ,  sous  la  figure  de 
son  frère  Déiphobe  ,  le  trompe  et  le 
livre  à  la  mort.  Achille  lui  ôte  la  vie , 
le  livre  h  la  lâche  fureur  des  Grecs , 
attache  à  son  char  le  cadavre  du 
vaincu,  et  le  traîne  indignement  plu- 
sieurs fois  autour  de  la  ville.  Enfin , 
Apollon  reproclie  aux  dieux  leur  in- 
justice. Thétis  et  Iris  sont  chargées 
par  Jupiter,  l'une  de  disposer  Achille 
à  rendre  le  corps ,  et  l'autre  d'or- 
donner ù  Priam  de  lui  porter  des 


H  E  C 

Krcsents  capables  d'appaiscr  sa  co- 
:rc.  Priam  vient  en  suppliant  baiseiP 
la  main  sanglante  du  meurtrier  de 
son  fils  ,  et  s'hui/iilier  à  ses  genoux. 
Le  corps  est  rendu;  et  Apollon,  qui 
l'a  protégé  de  son  vivant ,  à  la  prière 
de  Véi.us  prend  le  même  soin  de 
lui  après  sa  mort ,  et  empêche  qu'il 
ne  soit  défiguré  par  les  mauvais  trai- 
tements d'Achille.  Philostrate  dit 
que  les  Troyens  ,  après  avoir  rebâti 
leur  ville,  rendirent  à  ce  héros  les 
honneurs  divins.  On  le  voit  sur  leurs 
médailles  monté  sur  un  char  tiré  pai^ 
deux  chevaux ,  tenant  une  pique  d'une 
main,  et  de  l'autre  le  Palladium. 

HÉcuBE  ,  fille  de  Dymas ,  selon 
Homère ,  ou ,  selon  Euripide  et  Fir- 
gile ,  de  Cisséis  ,  roi  de  Thrace ,  et 
sœur  de  Théaiio  ,  prêtresse  d'Apol- 
lon ,  épousa  Priam  ,  dont  elle  eut 
cinquante  fils ,  qui  périrent  presque 
tous  sous  les  yeux  de  leur  mère  pen- 
dant le'  siège  ou  après  la  riiine  de 
Troie.  Hécube  n'évita  la  mort  que 
pour  devenir  l'esclave  du  vainqueur. 
On  la  chercha  long-temps  sans  la 
trouver  ;  mais  enfin  Ulysse  la  surprit 
parmi  les  tombeaux  de  ses  enfants  , 
et  en  fit  son  esclave  :  destin  qui  fut 
pour  elle  le  comble  de  l'infortune  ; 
car  elle  avait  vu  ce  prince  ramper  i 
ses  pieds,  lorsque,  surpris  ?i  Troie  , 
déguisé  en  espion ,  il  la  supplia  de  le 
dérober  à  une  mort  certaine.  Avant 
de  partir ,  elle  avala  les  rendre* 
d'Hector ,  pour  les  soustraire  à  ses 
ennemis ,  et  voit  périr  Astyanax  son 
petit-fils ,  dont  elle  doit  encore  con- 
duire les  funérailles.  Conduite  chez 
Polymnestor ,  roi  de  Thracp,à  qui 
Priam  avait  confié  Pol^'dore,  le  pins 
jeune  de  ses  fils  ,  avec  de  grands  tré- 
sors ,  elle  trouve  le  corps  de  son  fiis 
sur  le  rivage  ,  s'introduit  dans  le 
palais  du  meurtrier,  et  l'attire  au 
milieu  des  femmes  trovennes ,  qui 
l'aveuglent  avec  leurs  fuseaux  on  leurs 
aiguilles  (tandis  qu'elle  tue  elle-même 
les  deux  enfants  du  roi.  Les  gardes 
et  le  peuple  furieux  poursuivent  les 
Troyennes  à  coups  de  pienes.  Hé- 
cube mord  de  rage  celles  qu  on  lui 
lance ,  et ,  métamorphosée  en  ch  ienne , 
elle  remplit  la  Thrace  de  hurlements 


H  E  G 

qui  toiKhent  de  compassion  non  S€u- 
îeinent  les  Grecs ,  mais  Junon  elle- 
même  ,  la  pluâ  cruelle  enuemie  des 
îroyens.  Oa  montrait  encore  en 
Jfiir-ce ,  du  temps  de  Strahon  ,  le 
lieu  de  sa  sépulture ,  qu'on  appelait 
le  tombeau  du  chien,  soit  à  cause 
de  sa  me'tamorphose  ,  soit  à  cause  de 
ia  misère  oi  elle  tomba  ,  étant  en- 
chainée  comme  un  chien  ,  dit-elie 
dans  Euripide ,  à  la  porte  d'Aga- 
niemnon.  Les  traditions  varient  sur 
sa  mort.  Dictys  de  Crète  rapporte 
qa'Hécube  ;  esclave  d'Ulysse  ,  aban- 
donnée par  ce  prince  obligé  de  par- 
tir, fut  lapidée  pur  ses  ennemis; 
mais  il  y  a  toute  apparence  qu'il  lut 
lui-même  auteur  de  sa  mort ,  puis- 
qu'arrivc  en  Sicile  il  fut  tourmenté 
de  songes  funestes ,  au  point  de  hatir 
une  chapelle  à  Hécube.  Hygin  croit 
quelle  lut  jetée  dans  la  mer,  et  qu'on 
donna  le  nom  de  Cyneum  au  lieu  de 
sa  chute. 

Hégémaqce  ,  qui  mène  au  com- 
bat, surnom  de  Diane  à  Sparte. 

Hég£moke  ,  une  des  deux  Grâces 
chez  les  Atliéniens.  C'était'  aussi  un 
des  sm-noms  de  Diane.  Diane  Hégé- 
mone  ,  ou  conduclnce  ,  était  repré- 
sentée portant  des  flambeaux  ,  et 
honorée  sou5  cette  forme  et  sous  ce 
litre  en  Arcadie.  Rac.  Hegeisthai , 
conduire. 

îlÉG£MO!nES  ,  fêtes  que  les  Arca- 
diens  célébraient  en  l'honneur  de 
Diane. 

Hécétorie  ,  nymphe  de  l'isle  de 
Rhodes,  mariée  à  Ochime ,  dont  elle 
eutCvdippe,  depuis  nommée  Cyrbie. 

,  HsGiEE  (  M.  Mah.  ) ,  fuite,  fa- 
meuse époque  d'où  les  musulmans 
commencent  à  compter  leurs  années. 
L'an  de  prace  622 ,  la  nuit  du  i5 
au  i6  de  Juillet ,  Mahomet ,  devenu 
suspect  aux  magistrats  de  la  Mecque , 
et  craiirnant  d'être  arrêté ,  prit  la 
fuite  ,  et  «e  retira  à  Médine  ,  autre 
Tilie  de  l'Arabie  heurease ,  à  quatre- 
Viagt-huit  lieues  de  la  Mecque.  Cette 
f  liîe  fut  l'époque  de  ses  succèi.  Les 
écrivains  arabes  |a  font  accompagner 
d'une  fou!e  de  merveilles.  Voici  les 
plus  singulières  :  «  Mahomet ,  disent- 

[  »  ils ,  ajaat  appris,  par  le  ministère 


H  E  G  i5 

»  de  l'ange  Gabriel ,  que  des  habi- 
»  tants  de  !a  Mecque  devaient  venir 
»  le  pioignarder  la  nuit ,  en^'agea  son 
»  cousin  Ali  ,  fils  d'Abutàled ,  à  se 
»  coucher  dans  son  Lit  à  sa  place  , 
»  et  lassara  qu'il  ne  lui  arriverait 
»  aucun  mal.  Le  courageux  Ali  se 
»  coucha  sans  répliquer.  Alors  Ma- 
1)  homet ,  ouvrant  la  porte ,  appercut 
»  les  gens  envoyés  pour  le  prendre 
»  ensevelis  dans  un  profond  sora- 
»  nieil  i  il  passa  an  milieu  d'eux  ,  et 
»  prenant  une  poignée  de  poussière, 
»  fa  dispersa  sur  leiffs  tètes ,  en  ré- 
1»  citant  ces  paroles  de  l'Alcoran  : 
»  ^ous  les  afons  couverts  de 
»  poussière  ,  et  ils  n'ont  pu  voir. 
>»  Il  était  déjà  en  sûreté  ,  lorsque  les 
»  conjures  se  réveillant  ,  un  d'«ix 
»  regarda  par  la  fente  de  la  porte  , 
»  et  vit  Ali ,  qu'il  prit  pour  le  pro- 
>>  phète ,  couché  dans  le  lit ,  et  dor- 
»  niant  d'un  sommeil  tranquille. 
»  Avant  attendu  jusqu'au  jour,  ils 
»  enfoncèrent  la  porte  ;  mais  ils 
»  furent  étrangement  siu"pris  de  ne 
»  point  trouver  celui  qu'il»  cher- 
«  chaicnt.  Ils  int entrèrent  Ali  sur 
»  ce  qu'était  devenu  son  cousin  ;  et 
»  comme  il  répondit  qu'il  n'en  savait 
»  rien ,  ils  le  laissèrent  pour  aller  à  la 
»  poursuite  de  Mahomet.  L'apôtre 
»  avait  été  trouver  ALubèkre  son 
»  oncle ,  et  lui  avant  représenté  le 
»  danger  auquel  J  s'exposait  en  res- 
»  tart  ù  la  Mecque ,  il  l'avait  fait 
»  résoudre  à  l'accompagner.  Tous 
»  deux  se  hâtèrent  de  quitter  la 
»  ville  ,  et ,  après  une  heure  de  che- 
>»  min,  arri\èrent  à  la  caverne  ce 
»  Thur,  où  ils  avaient  donné  rendet- 
»  vous  à  quelques  uns  de  leurs  plus 
»  intimes  amis  ,  et  y  restèrent  ca- 
»  chés  durant  trois  jours.  Cepen- 
»  dant  le  bruit  ce  l'évasion  de  Ma- 
»  homet  ne  s'était  pas  plutôt  répandu 
»  dans  la  Mecque ,  qu'on  avait  en- 
u  voyé  des  coureiu^s  et  des  espions 
u  en  grand  nombre  daos  tous  les 
»  environs.  Une  des  troupes  qui 
»  battaient  la  campagne  s'approclia 
M  de  la  caverne.  Abubèkre,  en  en- 
»  tendant  le  bniil  des  hommes  et 
«  des  chevaux ,  fut  saisi  de  fravem  ; 
>j  a;iis  le  prophète  le  nssiura  par  ces 


t4  â  E  G 

»  mots  :  Ne  vous   attristez  pas  , 
»  car  Dieu  est  a<^ec  nous.  Les 
»  coureurs   arrivèrent  à  l'entrée  de 
»  la  caverne.  Lorsqu'ils  y  vouJurent 
»>  regarder,  ils  virent  deux  colombes 
»  qui  avaient  fait  leur  nid  et  pondu 
»  deux  oeufs  ;   de  plus ,  ils  apper- 
»  curent  qu'une  araignée  y  avait  f;iit 
>)  une  toile  qui  bouchait  tout  le  pas- 
»  sage.  A  cet  aspect ,  ils  firent  ce 
»>  raisonnement  :  Si  quelqu'un  était 
»  entré   dans    cette   caverne  ,    il 
»  aurait  infailliblement  cassé  les 
j)  œufs  de  la  colombe  et  rompu  la 
»  toile  d'araignée  f  ce  qui  les  dé- 
»  termina   à   se  retirer.    Mahomet, 
»  ayant  reçu  quelques  provisions  de 
»  ses  amis  ,  continua  sa  route.  Les 
ï>  koraïschites    avaient  promis   cent 
»  chameaux    à    quiconque    le    leur 
»  amènerait  vif  ou  mort.  De  tous 
»  ceux  tpie  l'appât  de  cette  rccom- 
«  pense  avait  excités  à  le  poursuivre , 
»  un  certain  Soraka  fut  le  plus  heu- 
»  reux.  Il  sut  ,   par  le  moyen  des 
»  flèches    divinatoires  ,    le    chemin 
»  qu'avait  pris  le  prophète ,  et  ne 
»  tarda  pas  à  le  joindre.  Abubèkre  , 
»  le  voyant ,  s'écria   tout    éperdu  : 
»  O  apôtre  de  Dieu  !  le  persécu- 
»  teur    nous  tient.     Mahomet  lui 
»  répéta   les  paroles  qu'il  lui  avait 
»  dites  dans  la  caverne.  Ensuite  se 
»>  tournant  vers  -Soraka  ,   il  l'appela 
»  par  son  nom.   En  même  temps  le 
»  cheval  de  Soraka,  avant  bronché  du 
»  pied  de  devant  ,  s'abattit  et  ren- 
>»  versa  son  maître.  Ainsi  le  fugitif 
»  eut  le  temps  de  s'éloigner.  Soraka , 
j)  se  relevant ,  jeta  une  seconde  fois 
»  le  sort ,  et  recommença  à   pour- 
»  suivre   le    prophète    encore   plus 
»  vivement  ;  et  comme  il  le  pressait 
«  l'épée  dans  les  reins  ,  Mahomet  fit 
»  cette  courte  prière   :   O    Dieu , 
»  arrête  cet  homme  en  la  manière 
»  qu'il  te   sera  le  plus  agréable .' 
»  Aussi-tôt  le  cheval  de  son  ennemi , 
»  pliant  les  quatre  pieds  sous  le  ven- 
»  tre ,  renversa  son   cavalier.   Alors 
»  Soraka  reconnut  que  Dieu  s'oppo- 
»  sait  à  son  dessein ,.  et  que  le  pro- 
»  phète  était  un  saint  homme.  Il  se 
»  jeta  à  ses  pieds  ,  lui  demanda  un 
M  écrit    pour   lui  servir  de  sauve- 


fl  E  L 

»  garde  ,  et  le  laissa  lui  et  les  siens 
»  continuer  leur  roule.  » 

HÉu  ,  nom  que  les  Tartares  Sa- 
moïedes  donnent  à  l'Etre  suprême. 

Heil  (  M.  Celt.  )  ,  idole  des  an* 
ciens  Saxons  en  Angleterre.  Elle 
était  honorée  sur  les  bords  du  Frome , 
en  Dorsetshire.  * 

Heimdall  {M.  Celt.),  dieu  très 
saint  et  très  puissant ,  fiis  de  neuf 
vierges  qui  sont  sœurs.  Ou  l'appelle 
aussi  le  dieu  aux  dents  d'or,  parce- 
qu'il  a  les  dents  de  ce  métal.  Il  de- 
meure au  bout  du  pont  de  Bilrost 
(arc  en  ciel  ) ,  dans  le  château  nommé 
le  fort  Céleste,  C'est  le  gardien  des 
dieux.  Il 'lui  est  ordonné  de  se  tenir 
à  l'entrée  du  ciel  pour  empêcher  les 
géants  de  forcer  le  passage  du  pont. 
Il  dort  moins  qu'un  oiseau ,  et  voit  la 
nuit  coumie  le  jour  à  ceut  lieues 
autour  .  de  lui.  Il  entend  l'herbe 
croître  sur  la  terre  ,  la  laine  sur  les 
brebis.  Quelquefois  il  embouche  un,e 
trompette  dont  le  son  retentit  par 
tous  les  mondes.  C'est  cette  trom- 

f)ette  qui  doit  réveiller  les  dieux  à  la 
in  du  monde,  lorsque  les  fils  de 
Muspell  viendront  avecLoke,  Fenris 
et  le  Grand  Serpent  ,  attaquer  les 
dieux.  Heimdal  doit  se  battre  avec 
Loke  ,  et  tous  deux  se  terrasseront 
l'un  l'autre ._ 

HÉLA  {M.  Celt.),  nom  de  la 
Mort  chez  les  Scandinaves.  Celle 
reine  est  fille  de  Loke  et  de  la  eéante 
Angerbode  ,  messagère  de  malheur. 
Précipitée  dans  le  Niflheim,  on  lui 
donne  le  gouvernement  de  neuf 
mondes  ,  pour  qu'elle  y  distribue  des 
logements  à  ceux  qui  lui  sont  en- 
voyés ,  c.-à-d.  à  tous  ceux  qui  meu- 
rent de  maladie  ou  de  vieillesse.  Elle 
possède  dans  ce  lieu  de  vastes  appar- 
tements fort  bien  construits,  et  dé- 
fendus par  de  grandes  grilles.  Sa  salle 
est  la  Douleur  ;  sa  table ,  la  Famine  ; 
son  couteau  ,  la  Faim  ;  son  valet ,  le 
Retard  ;  sa  servante,  la  Lenteur  î  sa 
porte  ,  le  Précipice  ;  son  vestibule  , 
la  Langueur  ;  son  lit ,  la  ]Maiî?reur 
et  la  Maladie;  sa  tente  ,  la  INIalédic- 
tion.  La  moitié  de  son  corps  est 
bleue  ;  l'autre  moitié  est  revêtue  de 
la  peau  et  de  la  couleur  humaine» 


Hî  L 

On  la  reconnaît  à   5cïi  regard  ef- 
tiavaiit. 

Ûélacatas  ,  jeune  ^rçou  aimé 
d'Hfrcnle. 

Helacatées  ,  fêtes  kicéddmo- 
niennes  en  Tlionneur  d'Hélacatas. 

HÉLAGABAC^-    P  .  ELAGAilALE. 

HÉLA^cs,  lac  dédié  à  la  lune  dans 
le  Gévaud:;n.  Rac.  Elanè ,  splen- 
<leHr.  F.  Lac. 

1.  Hélèke  ,  isie  de  la  mer  E°ée, 
©ù  la  tradition  prétendait  que  Pa- 
ris avait  obtenu  les  premières  fa- 
Teurs  d'Hélène,  et  bâti  un  temple  à 
Vénus. 

2.  —  Princesse  célèbre  par  sa 
beauté  ,  fille  de  Jupiter  et  de  Léda 
femme  de  Tyndare  ,  et  sœur  de 
CK  temnestre,  de  Castor  et  de  Poilus. 
Plusieurs  ont  dit  qu'elle  était  HUe  de 
Jupiter  et  de  Néniésis,  et  que  Léda 
n'était  que  sa  nourrice  ;  d''autres  ,  au 
rapport  d'Athéfiée  ,  la  font  naître 
d'un  œuf  qui  toml)a  du  ciel  de  la  lune 
dans  le  sein  de  Léda.  f^.  Léda  .  Né- 
iiÉsis.  Dès  ses  premières  années  sa 
beauté  fit  tant  de  bruit  que  Thésée 
l'enleva  du  temple  de  Diane  ,  où  elle 
dansait.  Selon  Pausanias ,  en  par- 
tant pour  TEpire  ,  il  la  laissa  grosse 
entre  les  mains  d'Ethra,  sa  mère; 
et  Hélène  ,  di;livrée  par  ses  frères  et 
ramenée  à  Sparte,  y  accoucha  d'une 
fili<  dont  l'éducation  fut  confiée  à 
CK  temnestre.  Tyndare  ,  son  père  , 
la  voyant  rech«-chée  par  un  grand 
nombre  de  princes,  et  craignant  d'ir- 
riter ceux  qu'il  refuserait ,  suivit  le 
conseil  d'Llysse,  et  fit  jurer  tous  les 
prétendants  que  ,  lorsque  son  choix 
S'-iait  tombé  sur  l'un  d'eux ,  ils  se 
r>-uniraient    tous    f)our   le   défendre 

•ntre  ceux  qui  voudraient  la  lui  qis- 
j  lier.  Alors  il  sedétermina  en  faveiu- 
lie  Ménélas.  Les  commencements  de 
cet  hymen  furent  heureux  ;  mais  Mé- 
néias  ayant  été  obligé  de  s'absenter , 
Paris,  qui  était  venu  en  Grèce  sous 
prétexte  de  sacrifier  à  Apollon  Da- 
phnéen  ,  saisit  le  moment  de  son  ab- 
sence,  se  fit  aimer  d'Hélène,  l'enleva  , 
et  attira  sur  sa  patrie  cette  Suerre 
sanclante  qui  fait  le  sujet  de  riliadé. 
l'oinere  semble  vouloir  la  justifier  de 
i  c  reproche,  ea  ioâiauanl  qu'elle  av  ail 


H  E  L  i5 

été  surprise  par  Paris ,  Odyss.  L  ï5ï 
ce  que  ses  commentateurs  expliqtwit 
eu  disant  que  Paris  ne  put  vaiiscre 
les  froideurs  d'Hélène ,  jusqu'à  ce  "pte 
Vénus ,   pour  le   favori-^er ,  lui   CHt 
donné  les  traits  de  Ménélas ,  qu'alois 
Hélène,   trompée  par  cette  ressem- 
blance ,   ne  fit  pas  difficulté  de  le 
suivre  ,  et  que  Paris  ne  se  fit  con- 
naître que  lorsqu'il  fut  en  pleine  cjer. 
Cette  aventnrenéteiïnit  pas  la  pas- 
sion de  Ménélas,  puisqu'apiès  la  rtui:-e 
de  Troie  ,  cette  perfide  lui  ayant  %i- 
disnement  livré  Déiptobe ,   qu'elle 
avait  épousé  après  la  mort  de  PiiTiS, 
il  se  réconcilia  avec  elle  et  la  rameua 
à-Sparte.  Euiipide  le  peint  un  ptu 
plus  difficile  ;  mais  l'épée  lui  tombe 
des  mains  à  la  vue  de  cette  enchan- 
teresse. Après  la  mort  de  Ménélas  , 
Mé.Lapenthe  et  IVioistrate ,  ses  fils 
naturels,  b  chassèrent  et  la  forcèrent 
de  se  retirer  à  Rhodes ,  où  Polvxo  !a 
fit  pendre,  f^.  Dendritis  ,  Polyxo. 
Hérodote  et  Euripide  ont  suivi 
une    tradition    un   peu    dittéreute- 
Le    premier     fait     aborder    Paris 
avec      sa     conquête     sur    Ja     côte 
d'Egypte.   Protée  le  chasse  de  ses 
états  ,  et  relient  Hélène  avec  tontes 
ses  richesses  pour  les  restituer  irleur 
li'gitirae  possesseur.   Cependant    le» 
Grecs  ,  avant  de  commencer  les  hos- 
tilités ,   envoient  des    amiwssadeurs 
redemander  Hélène.  Les  Trovensr<>- 
pondeut  qu'elle  est  en  Egypte  ;  cette 
réponse  leur  paraît  une  moquerie  j 
mais  après  le  siège   ils  sont  convain- 
cus de  la  vérité  ,  >et  Ménélas  se  rend 
à  Memphis ,  où  Hélène  lui  est  rendue. 
Eunpide  la  présente  comme  ver- 
tueuse. A  l'entendre  ,  c'est  un  fan- 
tome  que  Jimon  a  supposé  ,   piquée 
de  voir  Vénus  remporter  le  prix  de 
la  beauté.  La  véritable  Hélène,  enle- 
vée par  elle  pendant  qu'elle  cxieiUaiî 
des  roses ,  est  tiansportée  dans  l'isle 
de  Pharos.    Lorsqu  après  la  mine  de 
Troie  la  tempête  jette  Ménélas  en 
Egypte  ,  le  fantôme  disparait  ,    en 
renaant   témoignage    à   l'innocence 
d'Hélène.   Ménélas  se  rend  h  Tanto- 
rité  du  miracle  ,  et  ramène  à  Sparte 
sa  vertueuse  épouse.  D'autres  auteurs 
anciens  prélead«ut  «ju'Hélèae  n'é- 


i6  H  E  L 

ponsa  point  Mcnélas;  qu'elle  pri?féra 
Paris  ù  tous  les  princes  qui  Ja  pour- 
suivaient ;  que  IVléiiélas  ,  piqué  , 
leva  une  armée  contre  Troie.  Suivant 
d'autres  ,  elle  ne  fut  enlevée  que  par 
Thésée ,  qui  la  mena  en  Egypte  ,  oii  il 
pria  Prêtée  de  la  frarder  jusquVi  son 
retour  ;  et  dans  la  suite  ce  prince  la 
donna  à  Ménélas ,  qui  alla  la  lui  de- 
mander. On  varie  sur  ie  nomirede 
ses  entants  ;  les  uns  veulent  qu'elle 
ait  eu  qnatre  fils  de  Ménél;;S,  et  un 
<l'Achilie.  Les  autres  ne  lui  doniirut 
que  deux  filles,  Hennione,  qu'elle 
eut  de  Ménëlas ,  et  Hélène  ,  qu'elle 
€ut  de  Paris  ,  et  qu'Hécuijc  fil 
périr. 

5. — JeiuieLacédérnonienne.  «Un 
»  orac'e ,  dit  Plutarcjue,  ayant  or- 
»  donné  aux  Lacédémoniens  affligés 
»  de  la  peste  d'in)mo!er  lîae  vierge  , 
»  et  le  sort  étant  tombé  sur  cette 
»  jeune  lille,  un  aigle  enleva  le  cou- 
»  teau  sacré ,  et  le  posa  sur  la  tête 
»  d'upe  génisse  qui  fut  imnK)lée  à  sa 
»  place.  >» 

4.  —  ou  Sélène  ,  native  de  Tyr, 
et  concabire  de  Simon  le  magicien  , 
qui  la  dirait  descendue  du  ciel ,  où 
die  avait  créé  les  anges  qui  l'avaient 
retenue.  C'était  cette  même  Hélène 
qui  avait  causé  la  guerre  de  Troie  ; 
ou  plutôt  cette  guerre  n'était  que  le 
récit  allégorique  d'une  autre  guerre 
allumée  par  sa  beauté  entre  les 
anges  qui  avaient  créé  le  monde  ,  et 
qui  s'étaient  entre-tnés  ,  sans  qu'elle 
eût  souffert  aucim  mal. 

Helekeîon  ,  plante  ,  que  Pline 
fait  naître  des  larmes  d'Hélène  ,  au- 
près du  cliéne  où  elle  fut  penflne  , 
ri  qui  avait  la  vertu  d'cmljelîir  les 
femmes  ,  et  de  rendre  gais  ceux  qui 
en  mettaient  dans  leur  vin.  f^.  Po- 
tvxo. 

HÉlénies  ,  fête  lacéd^raonienne  en 
l'honneur  d'Hélène.  Elle  était  cé!é- 
J)rée  par  de  jcnnes  filles  montées  sur 
àts  mules  ou  sur  des  chariots  formés 
de  roseaux  entrelacés. 

HélÉnor  ,  fils  du  roi  de  Méonie  et 
d'une  esclave  nonnnée  Lycimnia  , 
que  sa  mère  avait  envové,  contre  les 
lois  de  la  milice  ,  au  siège  de  Troie. 
Il  suivit  depuis  Enée  en  Italie. 


HE  L 

HÉlÉrus  ,  fils  de  Priam  et  d'Hé- 
cube  ,  le  plus  éclairé  des  devins  de 
son  temps  ,  et  le  seul  de  ses  fils  qui 
survécut  à  la  ruine  ce  s'a  jiatric ,  formé 
dans  iarl  de  la  divination  par  Cas- 
sandre  sa  sœur,  prédisait  l'aveuir 
par  le  Irépicd  ,  par  le  luurier  jeté 
dans  le  'eu  ,  par  la  connaissance  des 
astres, et  enfin  par  l'inspection  clu  \o\ 
des  oiseanx  et  Tinteiligen»  e  de  leur 
langage.  \  ers  la  fin  ou  siège  de  l'roic, 
Héiénus,  outré  de  n'avoir  pu  obtenir 
Hélène  en  mariage,  s'etant  retiré  sur, 
le  mont  Ida  ,  Ulysse,  de  l'avis  de 
Calchas  ,  le  surprit  de  nuit  et  Icm- 
mena  prisonnier  au  camp  des  Grecs. 
Enlr'autres  oracles  ,  Héi'énus  leur  ap-. 
prit  que  jamais  ils  ne  détiuiraient  Ja 
ville  de  Troie  ,  s'ils  ne  trouvaient  le 
secret  d'engager  Piuloclète  i\  quitter 
son  isle  et  h  se  rendre  au  siège.  Etant 
devenu  esclave  de  Pyrrhus  ,  fils  d'A- 
chille ,  il  sut  gagner  soa  amitié  par 
des  prédictions  cjui  furent  heureuses 
pour  ce  prince.  Par  exemple  ,  il  le 
détourna  dune  navigation  où  périrent 
fous  ceux  qui  s'}  étaient  engagés  , 
comme  il  l'avait  prédit.  Pyrrtius  ,  en 
reconnaissance ,  non  seulement  céda 
à  Héiénus  la  veuve  d'Hector  pour 
épouse  ,  mais  encore  le  laissa  pour 
son  successeur  au  rovaume  d'Epirc. 
En  effet  ce  prince  tro)  en  niuuta  sur 
le  tiwio  d'Achille  ;  et  Molossus  ,■  pro- 
pre fils  de  Py  rrlius,ne  régna  qu'après 
la  mort  d'Hélénus ,  et  en  partageant 
encore  ses  états  avec  le  fils  de  ce 
prince. 

1 . HÉiiADEs  ,  filles  du  Soleil  et  de 
Chinène,  et  sœurs  de  Phaéton. Elles 
se  nommaient  Lampétie  ,  Phaétuse 
et  Pho  Lé.  La  mort  de  leur  frère  leur 
cau.'-a  une  si  vive  douleur  qu'elles  le 
pleurèrent  quatre  mois  entiers.  Les 
dieux  les  changèrent  en  peupliers  et 
leurs  larmes  en  grains  d'amhre. 

9..  —  Fils  d'Hélius ,  roi  de  l'isle  de 
Rhodes  ,  ou  du  Soleil  et  de  la  nym- 
phe Rhodes.  Lorsqu'ils  eurent  atteint 
l'âge  d'homme  ,  le  Soleil  eur  prédit 
que. Minerve  habiterait  toujours  par- 
mi les  peuples  qui  les  premiers  fe- 
raient des  sacrifices  en  son  honneur. 
Les  Héliades  ,  par  trop  de  ;  réci pi- 
talion  ,  oublièrent  d'apporter  le  îeu 
avant 


Ifc. 


H  E  L 

tjynnt  la  victime ,  au  L'eu  que  Cé- 
crops ,  roi  d'Athènes ,  instruit  de  1  o- 
racle  ,  disposa  mieux  le  sacrifice  qu'il 
faisait  de  son  côté.  Les  Héliades  se 
distinguèrent  par  leurs  connaissances 
astronomiques  ,  firent  une  science  de 
Ja  navigation ,  et  partagèrent  l'année 
en  saisons.  Après  avoir  fait  périr  le 
plus  habile  d'entr'eux,  iis  se  disper- 
sèrent. Ceux  qui  n'avaient  f)oint  eu 
de  part  au  meurtre  de  leur  frère 
demrurèrent  dans  l'isle  ,  et  bâtirent 
la  ville  d'Achaïe.  V .  Ochime. 

HÉLiAQL'Es  ,  fêtes  et  sacrifices  en 
l'honneur  du  soleil ,  dont  le  culte 
passa  de  Perse  en  Cappadoce  ,  en 
Grèce  et  à  Rome.   Voy.  Mithras  , 

MlTHRlAQUES. 

HÉ  Lie  AON  ,  fils  d'Anténor,  et  mari 
de  Laodice  ,  fille  de  Priani.  Blessé 
dans  un  combat  de  nuit  ,  il  fut  re- 
connu et  sauvé  par  UIvsse. 

[.  Hélice,  ville  de  lAchaïe  ,  où 
Neptune  avait  un  temple  célèbre. 
Les  habitants  ayant ,  contre  leur  pro- 
messe ,  égorcé  des  suppliants  qui  s'y 
étaient  réfugiés  ,  la  colère  du  dieu 
ëoiata  par  un  tretnblement  de  terre 
qui  anéantit  la  ville  ,  de  manière  à 
n'en  pas  laisser  le  moindre  vestige. 

a.  —  l^.  Cahsto.  Ce  surnom  lui 
fut  donné  après  qu'elle  eut  été  plat  ée 
dans  le  ciel ,  purceque  la  constella- 
tion de  la  grande  Ourse  tourne  autour 
du  pôle  sans  se  coucher.  Rac.  Ei- 
lein,  tourner. 

3.  —  Fille  de  Sélinus  ,  mariée  à 
Ion. 

4-  —  Une  fille  de  Danaûs. 

I .  HÉLicoN ,  fleuve  de  Macédoine , 
qui ,  après  avoir  disparu  ,  reparais- 
sait vingt-deux  stades  plus  loin  sous 
le  nom  de  Baphvre.  Les  habitants 
de  Dium  disaient  qu'autrefois  l'Hé- 
Ikon  conservait  son  lit  sans  changer 
de  nom ,  depuis  sa  source  jusqu'à  son 

i embouchure  ,   mais  que  les  femmes 
(jui  tuèrent  Orphée  ayant  voulu  se 
purifier  dans  ce  fleuve  ,  il  rentra  sous 
•••^   pour  ne  pas  faire   servir  ses 
<  à  cet  usage. 
—  Montagne  de  Béotie,  consa- 
aux   Muses   par  Ephialtès   et 
- ,  qui ,  les  premiers ,  leiu-  avaient 
lié  sur  cette  moutagae  ,  eulre  le 
orne  //, 


H  E  L  17 

Parnasse  et  le  Cythéron.  On  y  voyait 
un  temple  dédié  à  ces  déesses  ,  la 
fontaine  d'Hippocrène ,  la  grotte  des 
nymphes  Libéthrides,  le  tombeau 
d  Orphée  ,  et  des  statues  des  printi- 
paux  dieux  faites  par  les  plus  habiles 
statuaires  de  la  Grèce.  Les  Thes- 
piens  célébraient,  dans  le  bois  sacré  , 
une  fête  annuelle  en  l'honneur  des 
Muses ,  et  une  autre  en  l'honneur  de 
Cupidon. 

HÉLicoJiiADES ,  suinom  des  Muses , 
pris  du  mont  Hélicon,  où  elles  fai- 
saient leur  séjour. 

Héliconius  ,  surnom  de  Neptune, 
adoré  à  Hélice.  C'est  aussi  un  surnom 
de  Jupiter. 

HÉLiMis*,  un  des  Centaures  tués 
aux  noces  de  Pirithous.  Métain. 
lii'.  12. 

HÉLIOOABALE.     P^,  ElAGABALE. 

1.  HÉLiopoL'.s,  vills  du  Soleil 
{M.  Syr.  ) ,  ville  de  Syrie  ,  particu- 
lièrement distinguée  par  le  culte  du 
Soleil  et  par  celui  de  Vénus,  dans  le 
temple  de  laquelle  les  jeunes  filles  se 
prostituaient  aux  étrangers. 

2.  —  (:W.  Egypt.),  ville  de  la 
basse  Egypte ,  près  d'Alexandrie. 
Le  Soleil  y  avait  un  temple  fameux, 
fondé  par  Actis  ,  le  quatrième  des 
Héliaques,  dans  lequel  un  miroir  ré- 
fléchissait tout  le  jour  les  rayons 
solaires  ,  de  manière  que  tout  le 
monde  en  était  illuminé.  Il  y  avait 
dans  ce  temple  un  oracle  fameux, 
dit  Macrohe.  Lorsque  Trajan  eut 
pris  le  dessein  d'aller  attaquer  les 
Parthes  ,  on  le  pria  de  consulter  l'o- 
racle d'Héliopolis  ,  auquel  il  ne  fallait 
qu'envoyer  uu  billet  cacheté.  Trajan 
ne  se  fiait  pa«  trop  aux  oracles  ;  il 
voulut  auparavant  éprouver  celui-là. 
Il  y  envoie  un  billet  cacheté  où  il 
n'y  avait  rien  ;  on  lui  en  renvoie 
autant.  Voilà  Trajan  convaincu  de 
la  divinité  de  l'oracle.  Il  y  envoie 
une  seconde  fois  un  autre  billet  ca- 
cheté ,  par  lequel  il  demandait  au 
dieu  s'il  retournerait  à  Rome  après 
avoir  mis  fin  à  la  guerre  qu'il  entre- 
prenait. Le  dieu  ordonna  que  l'on 
prit  une  vigne,  qui  était  une  offrande 
de  son  temple ,  qu  on  la  mît  par 
morceaux ,  et  qu'on  la  portât  ù  Tra- 


i8  H  E  L 

jun.  L'événement ,  dit  Macrobe  , 
fut  parfaiten)ent  conforme  à  cet  ora- 
cle ;  car  Trajan  mourut  à  cette  gueire, 
et  on  reporta  à  Rome  ses  os  qui 
avaient  été  représentés  par  la  vigne 
rompue.  Cette  réponse  allégorique 
était  si  générale  ,  dit  F'onlenelle  , 
qu'elle  ne  pouvait,  manquer  d'être 
vraie;  car  la  vigne  rompue  convenait 
à  tous  les  cas  où  l'on  pouvait  se  trou- 
ver ,  et  sans  doute  que  les  os  de  l'em- 
pereur rapportés  à  Rome  ,  sur  quoi 
on  fît  tomber  l'explication  de  l'ora- 
cle ,  étaient  la  seule  chose  à  quoi  l'o- 
racle n'avait  pas  pensé.  Outre  les 
réponses  par  billets  que  le  dieud'Hé- 
liopolis  rendait ,  il  savait  encore  s'ex- 
pliquer par  signes ,  soit  en  remuant , 
fa  tête  ,  soit  en  marquant  de  la  main 
le  chemin  qu'il  voulait  tenir  ;  mais 
alors  il  voulait  être  porté  par  les  gens 
les  plus  qualifiés  de  la  province ,  qui 
eussent  long-temps  auparavant  vécu 
en  continence  ,  et  qui  se  fussent  fait 
raser  la  tête. 

1.  HÉlios,  nom  mithriaque. 

2.  —  HÉlios  ou  Hélius,  fils  d  Hy- 
périon  et  de  Basilée ,  fut  noyé  dans 
l'Eridan  par  les  Titans,  ses  oncles, 
selon  Diodore.  Basilée,  cherchant 
le  long  du  fleuve  le  corps  de  son  fils, 
s'endormit  de  lassitude,et  vit  en  songe 
Hélène  qui  lui  dit  de  ne  point  s'af- 
fliger de  sa  mort ,  qu'il  était  admis  au 
xang  des  dieux ,  et  que  ce  qui  s'ap- 
pelait autrefois  ,  dans  le  ciel ,  le  feu 
sacré  ,  s^apjiellerait  désormais  Hé- 
Jiui  oti  le  soleil. 

3.  —  Etant  devenu  amoureux  de 
Rhodes  ,  dessécha  l'isle  qui  depuis  a 

Îïorté  ce  nom  ;  et  ce  fut  Hélivis  qui 
e  lui  donna  pour  faire  honneur  à  sa 
maîtresse.  En  conséquence  de  cette 
fable  ,  l'isle  fut  consatTee  au  soleil  ; 
et  ses  habitants,  qui  se  disaient  auto- 
chthones  ou  descendants  des  Hélia- 
c[ues  ,  se  vouèrent  plus  particulière- 
ment à  son  culte. 

HÉLioTEs,  nom  que  Lucien  donne 
aux  troupes  fabuleuses  du  soleil. 

1 .  Héliotrope  ,  fleur  qui  suit ,  dit- 
on,  le  cours  du  soleil.  Rac.  Trepeiii, 
tourner.  ^^.  Clytie. 

2.  —  Pierre  précieuse ,  verte  et 
^^çhettie,  ou  veuiée  de  rouge  ,  à  b- 


H  E  L 

quelle  les  anciens  ont  attribue  wn 
grand  nombre  de  vertus  fabuleuses. 
Pline  dit  qu'elle  a  pris  ce  nom ,  par- 
ceque ,  si  on  la  jette  dans  im  vaisseau 
rempli  d'eau ,  les  rayons  du  soleil  qui 
y  tombent  semblent  de  couleur  de 
sang,  et  que  hors  de  l'eau  elle  repré- 
sente le  soleil ,  et  sert  à  observer  l'é- 
clipse  de  cet  astre.  D'autres  ont  sup- 
posé qu'elle  avait  la  vertu  de  rendre 
invisibles  ceux  <}ui  la  portaient. 

Hell  ANODiQUES ,  otficiers  qui  pré- 
sidaient aux  jeux  sacrés  d'Olympie  , 
institués  lors  du  rétablissement  de 
ces  jeux  par  Iphitus.  Leur  fonction 
était  de  présider  aux  jeux  ;  de  donner 
des  avertissements  aux  athlètes  avant 
que  de  les  y  admettre  ;  de  leur  faire 
ensuite  prêter  serment  qu'ils  obser- 
veraient les  lois  usitées  dansées  jeux  ; 
d'en  exclure  ceux  des  combattants 
qui  manquaient  au  rendey.-vous  gé- 
néral ;  et  sur-tout  de  distribuer  les 
prix.  On  appelait  souvent  de  leurs 
décisions  au  sénat  d'Olympie,  et,  sous 
les  empereurs ,  à  l'agonotliète  ou  sur- 
intendant des  jeux.  Ils  entraient  dans 
l'amphithéâtre  avant  le  lever  du  so- 
leil ,  et  une  de  leurs  fonctions  était 
encore  d'empêcher  que  les  statues 
qu'on  érigeait  aux  athlètes  ne  sur- 
passassent la  grandeur  naturelle,  d< 
peur  f[ue  le  peuple ,  qui  n'était  qiw 
trop  porté  à  décerner  à  ces  athlète.': 
les  nonneurs  divins  ,  ne  s'avisât ,  erj 
voyant  leurs  statues  d'une  taille  plu: 
qu'humaine ,  de  les  mettre  h  la  plact 
de  celles  des  dieux,  y.  Athlètes. 

Hellas  ,  contrée  de  Grèce  ,  ou  I: 
Grèce  propre,  qui  comprenait  l'A' 
carnanie  ,  l'Etolie,  la  Doride  ,  la  Lo- 
cride  ,  la  Phocide  ,  la  Béotie ,  l'At 
tique ,   la  Mégaride. 

HellÉ  ,  fille  d'Athamas  ,  roi  d 
Thèbes,  et  de  Néphelé  ,  fuyant  I 
haine  de  sa  belle-inère  avec  son  frèr 
Phryxus  ,  osa  se  confier  aux  flots  d 
la  mer  sur  son  bélier  à  toison  d'or 
pour  se  rendre  en  Colchide  par  1 
détroit  qui  sépare  la  Thrace  de  1 
Troade;  mais  effrayée  de  la  grandeu 
du  péril ,  elle  tomba  ,  et  rendit  par  s 
mort  ce  détroit  célèbre.  Diodore  di 
simplement  que  la  famine  ravageai 
ïhèbes ,  et  1  oracle  ordonnant  a'm 


¥ 


HEM 

rnoIerIesenfantsdeiVéphdé,Phr3-xas 
s  eifwppa  avec  sa  sœur,  qui  fe  laissa 
tomher  d.j  tUIac  et  se  nova,  ou,  se'on 
d  autres  ,  mourut  de  fatieue  dans  la 
traversée,  p'.  Phrvxus.    " 

Hellex  ,  fils  de  Deucalion  et  de 
f  '':mÎ"Î..'^^  Phthiotide,  donna 
1-  Doin  d  Helleniens  à  ses  sujets.  Les 
autres  Grecs  ne  Je  Drirent  qu'au  com- 
mencement des  OKmpiades. 

Hellènes,    noiïi    générique  des 
Orecs  ,  et  postérieur  â  Homère. 
'    :«£i-ï-ENU  s ,  surnom  de  Jupiter. 

Hellesfost,  détroit  entre  la  Pro- 
pont.de  et  la  mer  Eg^e,  ainsi  appelé 
a  41'>llc  qui  s  y  nova.  - 

HellespoxtiacVs  ,  surnom  de 
i'nape,  parceque  Lampsaque,  ville 
eu  1  avait  pris  naissance,  était  située 
sur  les  bords  de  l'HelIespont. 

Hellespostica  ,  sibylle  qui  naquit 
dans  la  campa  r^ne  de  Troie,  et  qui 
Vivait  dit-on  ,  du  temps  de  Cvtus 
et  de  Solon. 

H  £  l  l  o  p  I  E  ,  nom  <^  Hésiode 
donne  a  la  ville  de  Dodone 

HellotÈs,  Hellotide,  Hello- 
TiE.   A^.JtLLorÈs.   etc. 

Helops  ,  un  des  Centaures  tués  por 
l'jrithuiis.  '^ 

HÉLORiEs,  jeux  qiii  se  célébraient 
m  6icile,  sur  les  bords  du  fleuve  ffe- 
lonis. 

HÉLos,  TiDe  dont  les  habitants 
«lièrent  au  siè^e  de  Troie.  Elle  avait 
pris  son  nom  d  Hel.us  ,  le  pius  jeune 
d/s  enf.nts  de  Pei^^e,  qui  était  venu 
s  y  etaJjlir. 

^-  —  Surnom  de  Cérès  ,   parce- 
' le  avait,   à  cinq  stades  dHé.'os 
niple  où  il  nétait  permis  qu'aux 
lemmes  d  entrer. 

Heltce  ,   tué   par.  Persée  dais  le 
"^     ^at  qui  suivit  sonnaariase  avec 
iomede. 
1   MEREsiA     propice,  surnom  de 
i>.ane  adorée  a  Luses ,  et  surnommée 
n-  -i  ,     parceque    Mélampus    raérit 
-  cette  ville  les  Prétides  furieuses. 
«f«iTHEE,lilledeCycnuset 
oclecetsœurdeTenes, 
—  Divinité  de  CastaLé  ,    ville 
'ne,  où  elle  était  en  sinsulière 
•ation.   Ou  venait  de  fort  loin 
des  sacrifices  daaj  son  tempU 


et  r  offrir  de  riches  présents,  parce- 
TJon  croyait  que  tous  les  içd^^des 
qui  y  dormaient  se  trouvaient  euérlJ 
a   leur  reve.I  ,   et  que  plusieurfy 

dait  aux  accouchements  di.Ticiîe.  et 
recours  à  elle  en  étaient  toujours 
était  si  pande,  non  seulement  p-,nni 

eshabuantsdeCastalié,mais^S 
toute  1  Asie  mmeure.  que  son  tem- 
P^e,  qui  renfermait  de^p-o^^el^. 
ehesses.étaitcependant'sans  «u- 
raillese  sans  gardes,  a  toujours é"é 
respecte  par  les  Perses,  quii„    prÛ^c 

tous  lésantes  temples  di  la  G^e 
et  par  les  brigands  mêmes  ,  pouT^f 

;' uv  arien  de  sacré.  Hém  tEnt- 
^ait  pourtant  que  Je  titre  de  de^- 
deesse  (  ce  que  si^ufie  son  nom  Tït 

cest  a  seule  dont  il  soit  paTchS 
tous  les  mvîholo^^es.  Son  premier 
nom  était  Molpadie.  Apollon  S 

porc.  y.  Rhoio,  Partheme. 

Ihebe»,    amant    d'Antieone    fille 

avait  condamné  cette  prJncesC  à 
"»ort  en  haine  de  PoKnice,  ï^ 
elle  avait  rendu,  contre  sa  détînt 
es  honneurs  de  la  sép.d.ure  i  jeta' 
aux  pieds  de  son  père  pour  f  con- 
jurer de  révoquer  cet  ordre  ba^ba^^ 
u-nisnayant  pu  rien  obtenir, T!; 
perça  lui-même  de  son  épée  sur  U 
corps  d'Antiiîone.  ^    ^  ^* 

siè»;  2.  T^^P''^"^  »«"  Nestor  aa 
siège  de  l  roie. 

.„^î.T  ^'"""^  ^y"^"^  '  suivit  Enee 
en  ItaLe     et  se  distingua  dans  fi 
combats  hvrés  contre  les  LatiS 
HEMOMis,pèred'Amaltbëe.' 

Bo^e'e?d'o".?'-^"^-''^^'fi'«<^« 
Boree  et  d  Onthyie ,  mari  de  RLo- 

dope ,  et  roide  ïhrace.  Il  fut  «  W 

B  a  ° 


ïo  H  E  R 

en  montaf;ne  avec  sa  fcninrre  ,   pour 
avoir  voulu   se   faire   a  Jorer ,  ainsi 

3n'elle  ,  sous  les  noms  de  Jupiter  et 
e  Junon.  C'est  sur  le  sommet  de 
ce  mont  que  les  poètes  placent  le 
dieu  Mars ,  lorsqu'il  examine  en  quel 
endroit  de  la  terre  il  exercera  ses 
fureurs. 

1 .  Héniocha  ,  qui  tient  les  rênes, 
surnom  de  Junon.  Ceux  qui  voulaient 
consulter  l'oracle  de  Trophonius 
étaient  oôligés  de  sacrifier  enu'autres 
à  Junon  sous  cette  dénomination. 
Rac.  Henia ,  bride;  écho ,  je  tiens. 

2.  —  Une  dos  filles  de  Créon,  qui 
polJverna  le  royaume  de  Thèbes  du- 
rant la  minorité  de  Laodamus. 

HÉMOCHE ,  fille  de  Pitthée ,  épousa 
Canctlms  ,  dont  elle  eut  Sc\ron. 

HÉKiocHus ,  nom  donné  à  la  cons- 
tellation que  l'on  appelle  aussi  le 
Cocher. 

Hénoch.  (  M.Rab,)  Les  raj)bins 
croient  qu'Hénoch  ,  transporté  au 
ciel ,  fut  reçu  an  nombre  des  arides  , 
et  que  c'est  lui  qui  est  connu  sous  le 
nom  de  Métatron  et  de  Michel ,  l'un 
des  premiers  princes  dn  ciel  ,  qui 
tient  registre  açs  mérites  et  des  pé- 
chés des  Israélites.  Ils  ajoutent  qu'il 
eut  Dieu  et  Adam  pour  maîtres.  Les 
chrétiens  orientaux  tiennent  qu'il  est 
le  Mercure  Trismégiste  des  Egyp- 
tiens. 

HépAtoscopie,  irt5pecfto«  dufoie, 
divination  qui  avait  lieu  par  l'inspec- 
tion du  foie  des  victimes  dans  les  sa- 
crifices. Rac.  fle/?ar,  foie;  scopein, 
considérer. 

HÉPHtSTOS  ,  nom  que  les  Grecs 
donnaient  à  Yulcain  ,  et  qui,  selon 
luusèbe ,  marquait  la  force  du  feu. 
Rac.  Apto ,  p.  m,  hèpha  ,  je  briile. 
f^.  Ephesïies. 

Heka  ,  souveiaine  ,  nom  erec  de 
Junon.  De  là  les  mots  Herœa  , 
Herœurn,  Heras ,  pour  signifier  les 
lieux  qui  Ini  étaient  consacrés.  On 
donnait  aussi  ce  nom  à  Isis  et  à 
d'autres  déesses.  On  le  trouve  assez 
souvent  sur  leur«  médailles. 

Heraclea,  Herculanea  (via), 
chemin  d' Hercule  ,   chaussée   qui 

E  assoit  pour  être  l'ouvrage  d'Hercule 
»rsqu'il  emmenait  les  bœufs  de  Gé- 


H  E  R 

ryon.  SU.  Ilalicus  l'appelle  Hercu 
leuni  iter.  Il  était  dans  la  Campanie 
entre  le  lac  Lucrin  et  la  mer. 

Héraclée,  villedela  Phlhiotide 
près  du  mont  Oéta ,  où  Hercule  s» 
brûla. 

HéraclÉes  ,  fêtes  quinquennale 
en  l'honneur  d'Hercule  à  Athènes 
A  Sicyone ,  la  même  fête  durait  deu: 
jours.  Lindus  ,  dans  l'isle  de  Rhodes 
en  observait  une  autre ,  oii  l'on  n'en 
tendait  que  des  imprécations  et  de* 
mots  de  mauvais  augure ,  en  mémoir< 
de  ce  que  ce  héros  ayant  erilevé  le: 
bœufs  d'un  laboureur  ,  c^lui-ci  lu 
avait  dit  beaucoup  d'injures ,  dont  i 
n'avait  fait  que  rire  :  un  mol  heureuj 
était  censé  profaner  la  fête.  Pureilh 
fêle  avait  lien  sur  le  mont  Oéta,  oi 
l'on  cro}  ait  qu'était  le  tombeau  d'Her- 
cule. On  les  disait  instituées  par  Me- 
nétius,  roi  de  ïhèbes.  A  Cos,  il  3 
avait  une  solemnité  en  l'homieur  du 
même  dieu  ,  où  le  prêtre  paraissait 
en  habits  de  femuie.  V.  Mélone. 
Héracleia.  Thésée ,  délivré  des 
mains  d'Aïdonée  par  Hercule,  con- 
sacra à  ce  héros  toutes  les  terres  dont 
les  Athéniens  lui  avaient  fait  présent  j 
et  les  nomma  Heracleia,  au  lieu  de 
Thescia. 

Héraclès  ,  nom  grec  d'Hercule , 
ou  plutôt  égyptien  ,  suivant  Héror- 
dote.  Rac.  fiera  ,  Junon  ;  cleos  , 
gloire  ;  comme  si  les  persécutions  de 
Junon  n'avaient  été  pour  Hercule 
qu'une  occasion  de  gloire. 

HÉraclides  ,  enfants  ou  descen- 
dants d'Hercule.  Euryslhée  ,  roi 
d'Argos ,  non  content  de  voir  Her- 
cule mort  ,  voulut  exterminer  lesi 
restes  d'un  nom  si  odieux  pour  lui.. 
Il  poursuivit  les  enfants  de  ce  hérosj 
declimats  en  climats ,  et  jusqnes  dans 
le  sein  de  la  Grèce,  c.-à-d.  ù  Athènes; 
ils  s'y  étaient  réfugiés  autour  dun 
autel  de  Jupiter ,  pom-  contrebalancer 
Junon  qui  animait  Eurvslhée  contre 
HercJile  et  sa  race.  Les  Athéniens 

f)rirent  leur  défense  ,  et  Eurysthée 
iit  la  victime' de  la  vengeance  qu'il 
se  préparait  h  faire  tomber  sur  eux. 
Après  sa  mort ,  les  Héraclidts  allè- 
rent dans  le  Péloponnèse ,  et  s'ei 
rendirent    maîtres  j    mais    la    pest* 


•  H  E  R 

avant  commencé  à  désoler  lenr  nr- 
niée  ,  on  consiilla  1  oracle  de  DeTphes , 
qui  leur  répondit  qu'étant  entrés 
trop  tôt  dans  ce  pays  ,  ils  ne  pour- 
raient faire  cesser  ce  fléau  que  par 
une  prompte  retraite  ;  ce  qu'ils  exé- 
cutèrent aussi-lot.  Y  étant  rentrés 
trois  ans  après  ,  suivant  linterpréta- 
tion  qu'ils  avaient  faite  de  la  réponse 
de  l'oracle,  qui  leur  avait  uit  d'at- 
tendre le  troisième  fruit ,  ils  furent 
repousses  par  Atrée,  et  couiprirent 
alors  que  le  sens  de  l'oracle  était 
qu'il  fallait  trois  f;éuérations.  £n 
cflet ,  ce  ne  fut  qu'environ  uu  siècle 
après  que  les  Héraclidcs  emenl  été 
cnassés  du  Péloponnèse  par  Eurvs- 
thée  ,  qu'ils  parvinrent  à  s  y  rétablir. 
Sous  la  conduite  d'un  chef  étolien  , 
nommé  Oxilus  ,  ils  se  rendirent 
maîtres  d'Ar^os  ,  de  Lacédéujone  , 
de  Mycènes  et  de  Corinthe.  Ce  réta- 
blissement ,  qui  fait  une  des  priuci- 
piiies  époques  de  l'histoire  prccque  , 
changea  toute  la  face  de  la  Grèce. 

Heraclids,  mois  hithynien  ,  qui 
commençait  au  2/|  Janvier ,  et  qui 
n'avait  que  vingt-huit  jours. 

Heria  , fêtes  d'Argos,  d'Eeineet 
de   Samos   en  l'honneur  de  Junon. 
Des   hommes  armés  marchaient  de- 
vant la  prêtresse,  portée  sur  uu  char 
traîné  par  des  bœufs  Lianes.  Arrivée 
au  temple  ,  la  procession  y  offrait 
une  hécatombe.  Les  jeux  qui  accom- 
pagnaient la  fête  consistaient  à  ren- 
verser un  bouclier  d'airain  fortement 
fixé  sur  le  théâtre.  Le  prix  du  vain- 
queur était  une   couronne  de  myrte 
et  un  bouclier  d'airain.  Elis  célébrait 
us  les  cinq  ans  uue  fête  du  même 
n ,  où  seize  dames  qualifiées  étaient 
■rgées  de   faire  un  habit  pour  la 
esse.  Dans  les  jeux  institués  par 
ppodaniie  ,   le  prix   de  la  course 
it  disputé  par  cfe  jeunes  filles  uis- 
buées  en  différentes  classes,  sui- 
nt leur  à^re.  Ce  nom  était  encore 
nné  à  un  jour  de  deuil  que  les  'Jo- 
ithiens observaient  en  mémoire  des 
itants  de  JVIédée  é^or^és  par  eux , 
enterrés  dans  le  temple  de  Junon 
^  raa.  On  prétendait  qu'ils  avaient 
sage  le  poète  Euripide ,  par  une 
lome  d'argent,  à  représenter,  pour 


H  E  R  li- 

la  première  fois  ,  îMédée  comme  au- 
teur de  ce  meurtre  odieux.  Peliène 
célébrait  aussi  une  fête  du  même 
nom  ,  où  le  prix  du  vainqueur  était 
im  habit  niagmlique. 

Herscm  ,  temple  et  bois  consacrés 
à  Juuou  ,  entre  Argos  et  Mycènes. 

Hératélée,  sacrifice  que  les  an- 
ciens faisaient  le  jour  des  no  es  à 
Junon.  Dans  ce  sacrifice  ,  on  offrait 
à  la  déesse  des  cheveux  de  la  mariée, 
et  une  victime  dont  on  jetait  le  fiel 
au  pied  de  l'autel ,-  pour  marquer 
que  les  époux  seraient  toujours  unis^ 
Rac.  Teieia ,  parfaite  ;  épillièle  donr 
née  à  Junon  qui  préside  aux  noces  , 
parcequ'ou  ne  se  marie  que  dans  ua 
âge  parfait ,  celui  de  puberté. 

1 .  HÉRAUTS,  olïlcieis  publics  dont 
la  fonction  était  d'oiTiir  la  paix  oi» 
de   déclarer  la  guerre  ,   et    dont   la 

fersonne  était  réputée  sacrée,  f^oy. 
LCIAVX. 

2.  —  Autres  ofHciers  qui ,  dans 
les  jeux  athlétiques ,  proclamaient 
les  statuts,  les  noms  dcseondjattauts, 
des  vainqueurs,  et  généralement  les 
ordres  des  hellaiiodiques.  Ils  étaient 
consacrés  à  Mercure ,  et  faisaient  une 
partie  de  lenrs  proclamations  en  vei^s, 

Herbifera  ,  qui  produit  des  lier-' 
hc3  ,  un  des  surnoms  de  Cérès. 

Herceus.  f^.  Ercels. 

Hepxule  ,  nom  commun  à  plu- 
sieurs héros  de  l'antiquité ,  célèbres 
par  leur  valeur.  Ce  nom  ,  selon  LHor- 
dore  de  Sicile,  fut  d'abord  porte 
par  deux  hommes  ,  dont  l'un  naquit 
en  Egv  pte  ,  et  dressa  une  colonne  en 
Afrique  ,  ;q>rès  avoir  soumis  à  sa- 
puissaiice  une  grande  partie  de  la 
terre;  le  second  était  Cretois,  et  fut 
im  df  s  Dactyles  Idéens ,  devin ,  c-om- 
niandant  d'années  ,  et,  institua  les 
jeux  olympiques.  Un  troisième,  fils 
de  Jupiter  el  ù'Alcmèue  ,  qui  exista 

Îeu  de  temps  avant  la  guen'e  de 
roie,  parcourut  presque  toute  la 
terre  pour  obéir  aux  ordres  d'Eurjs- 
thée  ;  heureux  dans  toutes  ses  entre- 
prises ,  il  éleva  une  colonne  en  Eu- 
rope. Diodore  aurait  pu  ajouter  un 
quatrième  Hercule ,  le  Phénicien  , 
sans  parler  de  l'Hercuîe  Gaulois,  etc.. 
Ilcrodote  et  Diodore  donnent  1« 
B  » 


«•î  H  E  R 

Ëreinier  rang  d'antiquité  h  l'Hercnle 
■gypticn  ,  et  le  fijnt  un  des  douze 
principaux  dfeux  qui  régnèrent  dans 
cette  contrée.  (  f^.  Chon.)  Cicéron 
en  compte  six.  «  Le  plus  ancien  , 
»  dit-il  ,  celui  qui  se  battit  contre 
»  Apollon  ,  parccque  ,  la  prêtresse 
»  ayant  refusé  de  répondre  ,  il  avait 
»  de  colère  mis  en  pièces  le  trépied 
»  sacré  ,  est  fils  de  Lysite  et  du  plus 
»  ancien  de  tous  les  Jupiters;  le  se- 
«  cond  est  l'E^ijypiien,  cru  fiis  du 
»  JVil;  le  troisième  est  un  des  Dac- 
«  tyles  dida  ;  le  quatrième ,  fils  de 
»  Jupiter  et  d'Astérie  ,  sœur  de  La- 
»  tone ,  est  honoré  par  les  Tyriens  , 
»  qui  prétendent  que  Carthaf;e  est 
«  sa  fille;  le  cinquième,  nommé 
»  Bel,  est  adoré  dans  les  Indes;  le 
»  sixième  est  le  nôtre  ,  fiis  d'Alc- 
»  mène  et  de  Jupiter  3^.  »  Varron 
en  compte  quarante-trois  ,  ou  parce- 
que  plusieurs  personnes  se  sont  fait 
honneur  de  porter  un  nom  si  illustre  , 
ou  plutôt  pafce.pi'Hercule  était  plutôt 
un  nom  appeliatif  qu'un  nom  propre , 
donné  aux  célèbres  négociants  qui 
allaient  découvrir  de  nouveaux  pays 
et  y  conduire  des  colonies.  La  vanité 
gi-ecque  a  charrié  l'histoire  de  l'Her- 
cule Théhain  des  exploits  de  tous 
les  autres  ,  de  ce  ^rand  nombre  de 
voyages  et  d'expéditions  dont  parient 
les  poètes  ,  et  de  tant  d'aventures 
auxquelles  la  vie  d'un  seul  honune 
ne  suffirait  pas. 

L'Hercule  le  plus  connu  ,  celui 
qu'honoraient  les  Grecs  et  les  Ro- 
mains ,  et  auxquels  se  rapportent 
presque  tous  les  anciens  monuments, 
est  le  fils  de  Jupiter  et  d'Alcmène , 
femme  d'Amphitryon.  La  nuit  qu'il 
fut  conçu  dura-,  dît-on,  l'espace  de 
trois  nuits;  mais  l'ordre  des  temps 
n  en  fut  pas  dérangé  ,  parceque  les 
nuits  suivantes  furent  plus  courtes. 
Le  jour  de  sa  naissance  ,  le  tounene 
se  fit  entendre  dans  Thèbes  h  coups 
'redoublés,  et  plusieurs  autres  pro- 
diges annoncèrent  la  f;loire  du  fils 
de  Jupiter.  AIcmène  accoucha  de 
deux  jumeaux  ,  Hercule  et  Iphi- 
cius.  «(Amphitryon,  voulant  savoir 
>»  lequel  des  deux  était  son  fils,  dit 
»  ApoUodore ,  envoja  auprès  de  leur 


H  E  R 

»  berceau  deux  serpents  :  Iphiclus 
»  parut  saisi  de  frayeur ,  et  voulut 
»  s'enfuir  ;  mais  Hercule  étrangla 
»  les  deux  serpents ,  et  montra  ,  dès 
)»  sa  naissance ,  qu'il  était  digne 
»  d'avoir  Jupiter  pour  père.  »  jNlais 
la  plupart  des  mythologues  disent 
que  ce  fut  Junon  qui ,  dès  les  pre- 
miers jours  d  Hercule  ,  donna  des 
preuves  éclatantes  de  la  haine  qu'elle 
lui  portait  à  cause  de  sa  mère ,  en 
envoyant  deux  horribles  dragons  dans 
son  J.erccau  pour  le  faire  dévorer  : 
mais  l'enfant ,  sans  s'étonner  ,  les 
prit  à  belles  mains ,  et  les  mit  en 
pièces.  La  déesse  se  radoucit  alors  , 
à  la  prière  de  Pallas  ,  et  consentit 
même  à  lui  donner  de  son  lait  pour 
le  rendre  immortel.  Diodore  conte 
autrement  cette  dernière  fable  :«Alc- 
»  mène  ,  craignant  la  jalousie  de  Ju- 
»  non  ,  n'osa  s'avouer  la  mère  d  Hei"- 
»  cule,  et  l'exposa  au  milieu  d'un 
».  champ  dès  qu'il  fut  né.  Minerve  et 
»  Junon  V  passèrent  bientôt  ;  et 
»  comme  Minerve  regardait  cet  en- 
>»  fantavecdes  yeux  d'admiration, elle 
»  conseilla  à  Junon  de  lui  donner  à  tet- 
»  ter.  Junon  le  fit;  mais  l'enfant  la 
»  mordit  si  fort ,  qu'elleen  sentit  une 
»  douleur  violente,  et  laissa  là  l'en- 
»  fant.  Minerve  alors  le  prit ,  et  le 
»  porta  chez  AIcmène ,  comme  ch(  z 
»  une  nourrice  à  qui  elle  l'aurait  re- 
»,connnandé.  »  V .  Galaxie  ,  Alc- 
mÈne,  Eurysthke.  Le  jeune  Hei- 
cule  eut  plusieurs  maîtres  ;  il  appi  it 
à  tirer  de  l'arc  de  Rhadamanthe  et 
d'Euryte ,  de  Castor  à  combattre  tout 
armé  :  Ciiiron  fut  son  maître  en  as- 
tronomie et  en  médecine  :  Linus  , 
selon  Eïien ,  lui  enseigna  à  jouer 
d'un  instrument  qui  se  touchait  avec 
l'arcliet  ;  et  comme  Hercule  détonnait, 
en  touchant  ,  Linus  l'en  reprit  aveu 
quelque  sévérité  ;  Hercule  ,  peu  do-; 
cile  ,  ne  put  souftVir  la  réprimande, 
lui  jeta  son  instrument  à  la  tète  ,  et 
le  tua  du  coup.  Il  devint  d'une  taille 
extraordinaire ,  et  d'une  force  de 
corps  incroyable.  C'était  aussi  un 
grand  mangeur.  Un  jour  qu'il  voya- 
geait avec  son filsHyllus, ayant  grande 
faim  tous  les  deux  ,  il  demanda  des 
vivres  à  un  latoureur  qui  était  à  s« 


H  E  R 

tharrae  ;  et  parcequ'il  n'en  obtint 
rien  ,  il  détacha  un  des  bœufs  de  la 
charrue,  l'immola  aux  dieux  ,  et  le 
mangea.  Cette  faim  canine  l'accom- 

Îiagnajusques  dans  le  ciel  :  aussi  Cal- 
imaque  exhorte  Diane  à  prendre  , 
non  pas  des  lièvres ,  mais  des  san- 
gliers et  des  taureaiLX  ,  parcequ'Her- 
cule  n'avait  point  perdu  entre  les 
dieux  la  qualité  de  grand  mangeur 

Ïu'il  avait  eue  parmi  les  hommes,  f^. 
CPHAGCS.  Il  devait  être  encore  un 
grand  buveur,  si  l'on  en  juge  par  la 
grandeur  énorme  de  son  gobelet  ;  il 
fallait  deux  hommes  pjur  le  porter  ; 
quant  à  lui,  il  n'avait  besoin  que 
d'une  main  pour  s'en  servir  lorsqu'il 
le  vidait, 

«  Hercule  ,  étant  devenu  grand  , 
»  sortit  ,  dit  Xénophon,  en  un  l^eu 
»  à  l'écart  ,  pour  penser  à  quel  genre 
»  de  vie  il  se  donnerait  :  alors  lui  ap- 
»  parurent. deux  femmes  de  grande 
»  stalure,   dont  lune  fort  belle,  qui 
»  était  la  f^  ertu  ,   avait  un  visage 
»  majestueux  et  plein  de  dignité  ,  la 
»  pudeur  dans  les  yeux ,  la  modestie 
»  dans    tous  ses    gestes ,    et  la  robe 
»  blanche.  L'autre  ,  qu'on  appelle  la 
»  Mollesse o\i\n  /^oZw/;fe,  étaitdans 
»  un  grand  eudjonpoint  ,  et  d'une 
>»  couleur  plus  relevée  :  ses  regards 
»  libres  et  ses  habits  magnifiques  la 
»  faisaient  connaître  pour  ce  qu'elle 
»  était.  Chacune  des  deux  tâcha  de  le 
»  gagner   par  ses  promesses  :  il  se 
»  détermina  enfin  à  suivre  le  parti 
»  de   la   Vertu  ,    qui  se    prend  ici 
»  pour  la   Valeur.  »  On  voit ,  dans 
une  médaille,  Hercule  assis  entre  Mi- 
nerve et  Vénus  :  l'une ,  reconnaissable 
à  son  casque  et  à  sa  pique ,  est  l'image 
de  la   Vertu  ;  l'autre  .   précédée  de 
Cupidon  ,  est  le  symljofe  de  la  Vo- 
lupté. Av  ant  donc  embrassé  de  son 
Eropre  cnoix  un  genre  de  vie  dur  et 
iborieux  ,  il  alla  se  présenter  à  Eu- 
rysthée  ,   sous  les    ordres  de  qui  il 
y  devait  entreprendre  ses  combats  et 
;  «es  travaux ,    par  le  sort  de  sa  nais- 
sance. Celui-ci ,  excité  par  Junon ,  lui 
commanda   les  choses  les  plus  dures 
et  les  plus  difficiles  :  c'est  ce  qu'on 
appelle  les  douze  travaux  d'Hercule. 
Le  premier  est  le  combat  contre  le 


H  E  R  25 

lion  de  Tfémée.  K.  I^émée.  Le 
second ,  celui  contrel'hydredeLerne. 
f  .  Lerne.  Le  troisième,  il  prit  le 
sanglier  d  Ervmanthe.  f^oj:  Erv- 
MANTHE.  Le  quatrième  ,  il  atteignit 
à  la  course  la  biche  aux  pieds  d'ai- 
rain, y^.  Ménale.  Le  cinquième  ,  il 
délivra  l'Arcadie  des  oiseaux  du  lac 
Stymphale.  f^oy.  Siïmpualb.  Le 
sixième ,  il  domta  le  taureau  de  l'is'.e 
de  Crète,  envoyé  par  Neptune  contre 
Minos.  y.  MiKos.  Le  septième ,  il 
enleva  les  cavales  de  Diomède  ,  et  le 

Eunit  lui-même  de  sa  cruauté.  V^. 
•lOMÈDE.  Le  huitième,  il  vain<[uit 
les  Amazones  ,  et  leur  enleva  leur 
reine,  f^.  Hippolyte.  Le  neuvième  , 
il  nettoya  les  étables  d  Augias.  f^. 
AuGiAS.  Le  dixième  ,  il  combattit 
contre  Géryon.et  emmena  ses  bœufs. 
y^.  GÉryon.  Le  onzième  ,  il  enleva 
les  pommes  d'or  du  jardin  des  Hes- 
pérides.  K.  Hespérides.  Le  dou- 
zième, enfin  ,  il  retira  Thésée  des 
Enfers.  K.  Thésée.  On  lui  attribue 
bien  d'autres  actions  mémombles; 
chaque  pays ,  et  presque  toutes  les 
villes  de  la  Grèce ,  se  faisaient  hon- 
neur d'avoir  été  le  théâtre  de  quelque 
fait  merveilleux  de  ce  héros.  Ainsi  il 
extermina  les  Centaures,  (i'.PHoi.tJs)j 
tua  Eusiris ,  Antée  ,  Hippocoon , 
Eurytus ,  Periciimène ,  Ervx,  Lvcus, 
Cacus ,  Laomédon,  et  plusieurs  autres 
tyrans  ;  il  arracha  le  Cerbère  des 
Enfers;  il  en  retira  Alceste  ;  il  dé- 
livra Hésione  du  monstre  qui  allait  la 
dévorer ,  et  Prométhée ,  de  l'aigle  qui 
lui  mangeait  le  foie  ;  il  soulagea  Atlas 
qiii  pliait  sous  le  poids  du  ciel  dont 
ses  épaules  étaient  chargées  ;  il  sé- 
para ces  deux  montagnes  depuis 
appelées  les  Colonnes  d'Hercvle  ; 
il  vainquit  Eryx  à  la  lutte  i  il  com- 
battit contre  le îleuv  eAchéIoiis,à  qui  il 
enleva  ime  de  sesx;ornes;  enfin  il  alla 
jusqu'à  combattre  contre  les  dieux 
mêmes.  Homère  dit  que  ce  héros , 

Îour  se  venger  des  persécutions  que 
unon  lui  avait  suscitées,  tira  contre 
cette  déesse  une  flèche  à  trois  pointes, 
et  la  blessa  au  sein  ,  doiUelle  ressentit 
de  si  grandes  douleurs  ,  qu'il  sem- 
blait qu'i  lies  ne  seraient  jamais  ap- 
puisées.  Le  mèxue  poète  ajoute  que 
B4  >  ' 


24  H  E  R 

PlutOTi  fut  nussi  Wessé  d'iin  oOBp 
de  flèche  à  l'épaule  ,  dans  la  sombre 
demeure  des  morts ,  et  qu'il  lut 
oblipu  de  monter  au  ciel  pour  se  faire 
piérir  par  le  mëdecin  des  dieux.  Ln 
jour  qu'il  se  trouvait  fort  incommodé 
des  ardcui-s  du  soleil,  il  se  mit  en 
colère  conîre  cet  astre ,  et  tendit  son 
arc  pour  tirer  contre  lui  :  le  Soleil , 
admirant  son  f^rand  courage ,  lui  fit 
préseiit  d'un  gobelet  d'or ,  sur  lequel, 
dit  Phcrécyde  ,  il  s'embarqua.  Le 
mot  scyphus  signifie  une  barque  et 
lui  gobelet.  Enfin  Hercule  s'étant 
présenté  aux  jeux  olympiens  pour 
disputer  le  prix,  et  personne  n'osant 
se  commettre  a\ec  lui  ,  Jupiter  lui- 
même  voulut  lutter  contre  son  fils  , 
sous  la  figure  d'un  athlète  :  et  comme , 
après  un  long  combat  ,  l'avantage  fut 
égal  des  deux  côtés ,  le  dieu  se  fît 
connaître  ,  et  félicita  son  fils  sur  sa 
force  et  sur  sa  valeur. 

Hercule  eut  plusieurs  femmes  et 
un  plus  grand  nombre  de  maîtresses  : 
les  plus  connues  sont  Mégare  ,  Oni- 
phale  ,  lole ,  Epicaste ,  Parthéncme , 
-Auge  ,  Astyocnée  ,  Astidamie  ,  Dé- 
janire,  et  la  jeune  Hébé  qu'il  épousa 
dans  le  ciel;  n  oublions  pas  les  cin- 
quante fUles  deThestius,  qu'il  rendit 
mères  ,  toutes  dans  une  même  nuit. 
Quintiis  Calaber  compte  cela  pour 
le  treizième  des  travapx  d*Hercule. 
Combien  d'enfants  ne  dut -il  pas 
laisser  après  lui  .'  Combien  lui  en 
supposa-t-on  \  Et  combien  se  firent 
honneur,  dans  la  suite,  de  descendre 
de  ce  héros  !  Il  eut  plusieurs  enfants 
de  Mégare ,  qu'il  tua  lui-même,  avec 
leur  mère  ,  dans  un  de  ces  accès  de 
fureur  auxquels  il  était  cpitlquefois 
sujet.  F .  loLAs. 

La  mort  d'Hercule  fut  un  effet  de  la 
vengeance  de  Nessus  et  delà  jalousie 
ùe  Déjauir ■".  Cette  princesse,  instruite 
des  nouvelles  amours  de  son  mari ,  lui 
envoya  une  tuni(jue  teinte  du  sang  du 
Centaure ,  crovant  ce  présent  propre 
à  l'empêcher  d*aimerd  autresfemnifs; 
mais  à  peine  se  fut-il  revêtu  de  cette 
fatale  robe  ,  tjue  le  venin  dont  elle 
était  infectée  fit  sentir  son  funeste 
effet ,  et ,  se  glissant  dans  les  veines , 
pénétra  en    un  moment   jusqu'à    la 


HE  R 

jnoclle  des  os.  Il  tâcha  ,  en  vain  f 
d'arracher  de  dessus  son  dos  la  fa- 
tale tunique  ;  elle  s'était  collée  sur  sa 
peau  ,  et  comme  incorporée  à  ses 
membres  ;  à  mesure  qu'il  la  déchirait, 
il  se  déchirait  aussi  la  peau  et  la 
chair.  Dans  cetétat  il  po»issedes  cris 
effroyables,  et  fait  les  plus  terribles 
imprécatlonscontresa  perfide  épouse; 
voyant  tous  ses  menibrcs  desséchés  , 
et  qiie  sa  fin  approchait ,  il  élève  un 
bûcher  sur  le  mont  Oéta  ,  y  étend  sa 
peau  de  lion,  se  couche  dessus  ,  met 
sa  massue  sous  sa  tête,  et  ordonne 
ensuite  à  Philoctète  d'y  mettre  le 
feu  et  de  prendre  soin  de  ses  cendres. 
f^.  Nessus  ,  Déjamre,  Philoctète. 
Dès  que  le  bûcher  fut  allumé  ,  la 
foudre  ,  dit-on  ,  tomba  dessus  ,  et  ré- 
duisit le  tout  en  cendres  en  un  instant, 
pour  purifier  ce  qu'il  y  avait  de  mortel 
dans  Hercule.  Jupiter  l'enleva  alors 
dans  le  ciel,  et  voulut  l'agréger  au  col- 
lège des  douze  grands  dieux  ;  mais  il 
refusa  cet  honneur,  éiX  Diodore ,  di- 
sant que ,  comme  il  n'y  avait  point  de 
place  vacante  dans  le  collège  ,  il  ne 
devait  point  y  entrer,  et  qu  il  serait 
déraisonnable  de  dégrader  quel- 
que autre  divinité  afin  qu'il  y  fîit  in- 
troduit. I!  se  contenta  donc  du  rang 
dedemi-dieu.  Philoctète,  ayant  élevé 
un  tombeau  sur  les  cendres  de  son 
ami ,  y  vit  bientôt  offrir  des  sacri- 
fices au  nouveau  dieu.  Les  Thélains 
et  les  autres  peuples  de  la  Grèce  , 
témoins  de  ses  belles  actions  ,  lui  éri- 
gèrent des  temples  et  des  autels.  Son 
culte  fut  pfjrté  à  Rome  ,  dans  les 
Gaule;.,  en  Espagne  ,  et  jusqucs  dans 
la  Taprohane.  Hercule  eut  plusieurs 
temples  à  Rome  ,  entr'autres  celui 
qui  était  proche  du  circjue  de  Fla- 
minius  ,  qu'on  appelait  le  temple  du 
graftd Hercule ,  t^ardien  du  cirque , 
"et  celui  qui  ét'art  au  marché  aux 
bœufs.  C'est  dans  ce  dernier  qu'il 
n'entrait  jamais  ni  chien  ni  mouche, 
parceque  ,  dit  Solin  ,  Hercule  l'avait 
demandé  au  dieu  Myiagrus.  Enfin ,  il 
y  avait  un  fameux  temple  d'Hercule 
à  Cadix ,  dans  lerjUel  on  voyait  les 
fameuses  colonnes.  Un  ancien  auteur 
le  peint  extrêmement  nerveux  ,  avec 
des  épaules  quarrées ,  un  teiiit  noir  , 


H  E  R 

un  nez  aquilin,   de  gros  yeux  ,  la 
tarbe   épaisse  ,  les  cheveux  crépus 
et    horriblement    négligés.    Sur    les 
nionuineats  ,  il  parait  ordinairement 
sous  les  traits  diiu  homme  fort  et  ro- 
huste ,  la  massue  à  la  niain ,  et  armé 
delà  dépoiiilk  du  lion  de  IVémée,  quil 
porte  quelquefois  sur   un   bras ,    et 
quelquefois   sur   la    tète.  Il   a  aussi 
d'autres  fois  lare  et  le  carquois  :  sou- 
vent l^arhu  ,  il  est  assez  fréquemment 
sans  barbe.  PhcUius  lui   aonne  une 
I  ne  d'aiondance  ,  en  mémoiie  de 
n  combat  avec  Achéloiis.  La  plus 
ilede  toutes  les  statues  de  ce  dieu 
t  i  nous  restent  est  l'Hercule  Far- 
se  ,  chef-d'œuvre  de  l'art ,  ouvrage 
Gljcon  ,  Athénien.   Hercule  y 
'  ^t  représenté  se  reposant  sur  sa  mas- 
sue, revêtue  parle  haut  de  la  peau 
ou  lion.  On  le  trouve  assez  souvent 
iironné    de    feuilles  de    peuplier 
-me  :  cet  arbre  lui  était  consacré  , 
1  arcequ'il  s'en  élait  ceint  la  tète  lors- 
qu'il descendit   aux  Enfers  ;  ce  qui 
touchait  la  tête  conserva  sa  couleur 
Llunclic  ,  pendant  que  la  partie  ex- 
térieure fut  noircie  par  la  tumée.  Sa 
iu;issue  était  d'olivier;  fichée  en  terre 
iprès  sa  mort,  elle  avait  ,  à  ce  que 
c tendaient  les   Trézéniens  ,    pris 
<  ine ,   et  était  devenue  un  arbre. 
HERcuLiscoLUMNiijColonnesd  Her- 
c'.ile.  Ce  héros,  ayant  pénétré  jusqu  à 
Gadès ,  aujourd'hui  Cadix,  qu'il  crut 
être  à  l'extrémité  de  la  terre,  sépara 
deux  montagnes  pour  faire  commu- 
niquer   la   Méditerranée  avec  l'O- 
céan; fable  fondée  sur  la  situation  de 
Calpé  et  d'Abyla  ,  dont  l'une  est  en 
Afrique  et  l'autre  en  Europe  ,  sur  le 
détroit  deGibrallar.  Hercule, croyant 
que  ces  deux  montapies  étaient  le 
bout  du  monde ,   y   fit  élever  deux 
colonnes  pour  apprendre  à  la  posté- 
rité qu'il  avait  poussé  jusques-là  ses 
conquêtes. 

Hercïne  ,  une  des  compagnes  de 
Proserpine ,  jouant  un  jour  dans  le 
bois  sacré  de  Trophonius ,  laissa 
échapper  une  oie  ,  qui  alla  se  cacher 
dans  un  antre.  Proserpine  courut 
après  ;  et  de  dessous  la  pierre  où 
1  animal  s'était  réfugié  on  vit  couler 
une  source  d'eau ,  qui  doaua  nais- 


H  E  R  25 

sance  au  fleuve  Hercvne.  On  hono- 
rait la  nvmpJie  à  Lebadie ,  et  ses 
statues  tenaient  "une  oie  à  la  main. 

HÉRÉE^,  fêtes  quArgos  célébrait 
en  l'honneur  de  Juiion. 

Hekéécs,  (ils  de  Lycaon,  fonda- 
teur d  Hérée  ,  ville  d'Arcadie. 

HérÉî,  divinité  des  héritiers, sur- 
nonuiiée  Martéa  ,  parcequelle  était 
une  des  compagnes  du  dieu  !Mars  , 
qui ,  plus  qu'aucun  autre ,  fait  va(|uer 
des  successions.  Les  héritiers»  iai- 
saient  à  cette  déesse  des  sacriiices  en 
action  de  prace. 

I.  Héresides  ,  nymphes  attachées 
au  service  de  Junon ,  et  dont  la  fonc- 
tion priucipale  était  de  préparer  le 
bain  de  la  déesse. 

■i,. —  Prêtresses  de  Junon  h  Arpos, 
où  elles  étaient  tellement  hoiioréts  , 
que  les  années  de  leur  sacerdoce  ser- 
vaient de  dates  dans  les  monuments 
publics. 

Hérésie.  On  la  représente  avec  un 
bandeau  sur  les  yeux ,  ou  un  masïjue 
sur  le  visage ,  et  couchée  sur  un  amas 
confus  de  livres  erronés.  Jiipa  la 
peint  vieille ,  nue ,  les  cheveux  épars, 
une  flamme  à  la  bouche ,  et  à  la 
main  un  livre  d'où  sortent  des  ser- 

gînts.  Sur  des  médailles  modernes ,  la 
eligion,  sous  la  fifiure  d'une  feuiiue 
voilée,  foule  aux  pitds  l'Hérésie  ,  que 
désigne  uue espèce  de  Furie  terrassée 
sur  des  livres  déchirés  ,  et  qui  (icut 
un  flambeau  éteint.  Au  lieu  de  ces 
formes  horribles  et  dégoûtantes , 
ffinchelniann  propose  de  rendre 
1  Hérésie  par  une  ufiure  de  belle 
femme ,  qui  se  prosterne  à  terre  pour 
cacher  sa  honte ,  ou  qui  médite  avec 
amertume  aux  moyens  de  venger  son 
humiliation. 

HÉRÉvis,  ou  HizBÉvis  (3/.  ]tlafi.\ 
ordre  religieux  de  Turcs,  qui  prit 
naissance  du  temps  d'Orchan , second 
empereur  ottoman,  dans Pruse , alors 
capitale  de  l'empire.  Héréri,  le  fon- 
dateur ,  achetait  de  côté  et  d'autre 
des  fressures  de  veaux,  de  moutons, 
etc. ,  poiM-  en  nourrir  les  animaux 
sans  asyle.  Ses  disciples  l'imitent  en- 
core aujourd'hui  ;  mais  ils  ne  font 
pas  comme  lui  profession  de  pau- 
vreté :  il  mortifiait  son  corps  par 


sfi  H  E  R 

le  jcônr,  et  pleurait  ses  crimes 
avec  tant  de  force  ,  que  les  anpes  , 
dit-on  ,  descendaient  du  ciel  pour 
être  te'moins  de  sa  pénitence.  Cet 
Hérovi  c'iait  savant  en  chimie.  Il 
donnait  de  Ter  au  lieu  d'aspres  à  ceux 
fpii  voulaient  entrer  dans  son  ordre. 
Il  portait  une  veste  verte ,  raccom- 
iiKjdait  lui-même  ses  haJjits  ,  était 
cuisinier  de  sa  communauté  ,  et  vi- 
vait fort  sobrement.  Il  donna  de 
fraudes  sommes  à  des  mosquées  et  à 
des  hôpitaux  ,  dont  il  fonda  quelques 
uns.  Ses  disciples  ont  grand  soin  de 
mettre  à  la  porte  de  leurs  églises ,  de 
leurs  jardins  et  de  leurs  monastères  , 
des  ornements  ridicules ,  comme  cha- 
pelets ,  rubans ,  taffetas ,  cornes ,  etc.J, 
«'imaginant  qu'il  faut  être  hypocon- 
driaquefcu  fou  pour  servir  t)kii. 

Hé  RÉ  us  ,  un  des  mois  bithyniens. 
Il  connnençait  le  7.5  Septembre. 

HéribÉe  ,  mère  des  astres. 

Hérilus  ,  roi  de  Préneste,  fils  de 
la  déesse  Féronie ,  avait  reçu  de  sa 
mère  trois  âmes  et  trois  armures  , 
qu'Evandre ,  roi  d'Arcadie,  lui  ar- 
racha. 

HermAnubis  ,  c.-à-d.  Mercure 
Anubis  (  M.  Egyp t.),  divinité  égyp- 
tienne, dont  la  statue  présentait  un 
corps  d'homme  avec  une  tête  de 
chien  ou  d'épervier  ;  il  tient  à  la 
main  un  caducée  ;  d'autres  fois  il  est 
vêtu  en  habit  de  sénateur ,  tenant 
d'une  main  un  caducée,  et  de  l'autre 
un  sistre.  P".  Hermks  ,  Anubis. 

Hermaphrodite  ,  fils  de  Mercure 
et  de  Vénus  ,  fut  élevé  par  les 
Waïades  dans  les  antres  du  mont  Ida. 
Son  visage  avait ,  avec  les  traits  de 
son  père ,  les  grâces  et  la  beauté  de 
sa  mère.  Un  jour  qu'il  était  fatigué  , 
il  s'arrêta  près  d'une  fontaine  ,  dont 
Feau  claire  et  paisible  l'invita  à  se 
baigner.  La  IXaïade  qui  présidait 
I  aima ,  et ,  n'ayant  pu  le  rendre  sen- 
sible ,  pria  les  dieux  d'unir  tellement 
leurs  corps  ,  que  désormais  ils  n'en 
fissent  plus  qu'un  ,  qui  conservât  les 
deux  sexes.  À  son  tour  il  obtint  des 
ilit'ux  que  tous  ceux  qui  se  laveraient 
deiiis  la  fontaine  éprouveraient  le 
même  sort.  ^.  Salmacis. 

iliiRjiiJ'OLi.bw ,  statue   composée 


H  E  R 

de  Merciure  et  d'Apollon  ,  représen- 
tant ixn  jeune  honniie  avec  les  sym- 
boles des  deux  divinités  ,  c.-à-d.  le 
pétase  et  le  caducée  ,  avec  l'arc  et  la 
f)Te. 

HermAthène  ,  figure  qui  repré- 
sentait Mercure  et  Minerve.  On  voit 
de  ces  figures ,  ayant  d'une  part  l'ha- 
bit ,  le  casque  et  l'égide  de  l^Iinerve  ; 
et  ce  qui  exprime  Mercure  ,  c'est  le 
coq  sous  l'aigrette,  les  ailerons  sur 
le  casque ,  un  sein  d'homme  ,  et  la 
bourse. 

Hermée  ,  mois  thébain  qui  répon- 
dait au  mois  d'Octobre.  C'était  le 
second  de  l'année. 

Hermées,  fêtes  en  l'honneur  de 
Mercure  dans  le  Péloponnèse ,  'en 
Béotie ,  et  ailleurs.  En  Crète ,  les 
maîtres  y  servaient  leurs  esclaves  à 
table  ;  usage  qui  s'observait  aussi  chez 
les  Athéniens ,  à  Babylone  et  à  Rome 
durant  les  Saturnales. 

Hermensul  ,  dieu  des  Saxons ,  que 
confondent  avec  Hermès ,  ou  Mer- 
cure, ceux  qui  adoptent  cette  ortho- 
graphe. ^'.  Ermensul.  ' 

HermÉracle,  statue  composée  de- 
Mercure  et  d'Hercule.  C'est  un  Her- 
cule tenant  d'une  main  la  massue ,  et 
de  l'autre  la  dépouille  du  lion.  Il  a  la 
forme  humaine  jusqu'.^  la  ceinture  , 
et  le  reste  se  termine  en  colonne 
quarrée.  On  mettait  comnmnément 
les  Hcrméracles  dans  les  académies 
ou  lieux  d'exercices  ,  parceque  Mer- 
cure et  Hercule,  c.-à-d.  l'adresse  et 
la  force ,  doivent  y  présider. 

Hekmeros  ,  statue  composée  de 
Mercure  et  de  l'Amour.  C'est  un 
jeune  garçon  dépeint  comme  on  nous 
représente  le  fils  de  Vénus.  Il  tient 
une  bourse  de  la  main  droite  ,  et  un 
caducée  de  la  gauche. 

HERMÎis,  nom  grec  de  Mercure, 
comme  interprète  ou  messager  des 
dieux,  et  connue  ayant  appris  aux 
humains  l'élocution.  On  le  révérait 
sous  ce  nom  comme  dieu  de  1  élo- 
quence ;  et  sons  ce  rapport  on  le 
représentait  sous  la  figure  d'un  hom- 
me de  la  bouche  duquel  sortaient 
de  petites  chaînes  qui  aboutissaient 
aux  oreilles  d'autres  figures  humaines, 
pour  exprimer  la  manière  dout  il 


H  E  R 

*Ticliaînait  les  auditeurs  par  la  force 
diidi6<x>urs. 

Lps  Athéniens  ,  et  à  leur  exemple 
les  autres  peuples  de  la  Grèce  ,  et 
depuis  les  Romains,  représentaient 
Mercure  par  une  fii^ure  cubique  , 
c.-à-d.  quarrée  de  tous  les  cotés  , 
sans  pieds  et  sans  Lras  ,  et  seulement 
avec  la  tète.  Sen'ius  rend  raison  de 
cet  usage  par  une  faLIc.  «  Des  Ler- 
>>  gers,  dit-il,  ayant  un  jour  ren- 
»  contré  Mercure  ,  ou  Hermès-,  en- 
»  dormi  siu-  une  montagne  ,  lui  cou- 
»  pèrent  les  pieds  et  les  mains  pour 
»  se  venger  de  quelque  chagrin  qu'il 
>>  leur  a\  ait  donné;  »  c.-à-d.  qu'ayant 
trouvé  quelque  statue  de  ce  dieu ,  ils 
la  mutilèrent  de  cette  manière,  et  en 
placèrent  le  tronc  à  la  porte  d'un 
temple  :  de  là  est  venu  peut-être 
l'usage  de  placer  ces  Hermès  ,  non 
seulement  à  la  porte  des  temples  et 
•ies  u)aisons,  mais  encore  dans  les 
i  arrefours.  C'est  de  ces  Hermès  grecs 
■ju  est  venue  l'origine  i\es  Te nne s  que 
u'jus  mettons  aujourd'hui  aux  portes 
vl  aux  halcons  de  nos  bâtiments ,  et 
dont  nous  décorons  les  jardins  pu- 
blics. Suivant  celte  origine,  ou  de- 
vrait les  appeler  plutôt  Hermès  que 
Termes  ;  mais  notre  langue ,  qui 
évite  assez  volontiers  les  aspirations, 
a  adopté  le  mot  de  Termes ,  qui  a 
plus  de  rapport  aux  bornes  des 
champs   qu'à    une   statue. 

Heumharpocrate  ,  statue  de  Mer- 
cure ,  avec  une  tèle  d'Harpocrate. 
Elle  a  des  ailes  aux  talons ,  et  met  le 
doigt  sur  la  bouche.  La  figure  est 
assise' sur  une  Heur  de  lotus,  tenant 
dune  main  un  caducée  ,  et  portant 
sur  la  tète  un  fruit  de  pécher  ,  arbre 
4  onsacré  à  Harpocrate.  On  a  peut- 
être  voulu  faire  entendre  par-là  que 
le  silence  est  quelquefois  éloquent. 

Hermias  ,  jeune  garçon  d'Iassus  , 
traversant  la  mer  sur  un  dauphin , 
périt  dans  une  tempête  ;  mais  le 
dauphin  l'ayant  rapporté  sur  le  ri- 
vage ,  comme  s'il  se  fût  reconnu  cou- 
pable de  sa  mort  ,  ne  retourna  point 
dans  la  mer  ,  et  expira  sur  le  sable. 
V.  Iassus. 

Herminius,  capitaine  troven  ,  re- 
Joutable  par  sa  valeur  el  pur  sa  taille 


H  E  R 


ay 


énorme,  combattait  sans  casque  et 
sans  cuirasse.  Le  javelot  de  CatiUe 
perça  de  part  en  part  ses  larges 
épaules. 

1.  Hermion  ,  fils  d'Europs,  fonda- 
teur d'Hermione,  ville  delArgoIide. 

2. — Ancien  roi  des  Germains, qui, 
pour  sa  valeur  ,  fut  mis  au  rang  des 
dieux  après  su  mort.  On  vovait  sa 
statue  dans  presque  tous  les  temples 
de  ces  contrées  ;  il  était  représenté 
en  honmie  de  guerre,  tout  couvert 
de  fer ,  portant  une  lance  dans  la 
main  droite ,  une  balance  à  la  gauche, 
et  un  lion  sur  son  bouclier,  y .  Irmin. 

3. — Frère  d'Hibérus.  /^.Hibérus. 

i.  Hermione  ,  ville  de  l'Argolide, 
o^Strabon  dit  qu'il  y  avait  unchemia 
fort  court  pour  aller  aux  enfers  ;  et 
c'est  pour  cela ,  ajoute-t-il ,  que  les 
h;ibitants  du  pavs  ne  mettaient  pas 
dans  la  bouche  de  leurs  morts  le 
naulc  ou  prix  du  passage  pour  Charon. 

2.  —  f^  .  Harmonie. 

5.  —  Fille  de  Ménélas  et  d'Hélène. 

Hlrmithra  ,  statue  composée  de 
Mercure  et  de  Milhra. 

Hermochémie  ,  ancien  nom  de 
l'Egypte,  pris  du  nom  d  Hermès. 
On  en  fit  la  patrie  de  ce  dieu,  parce- 
que  l'aslrouomie  est  née  sur  les  bords 
du  Nil,  suivant  les  Egyptiens;  car 
les  Chaldéens  leur  disputent  cette 
découverte. 

Hermokïhite  ,  un  des  surnoms  de 
Jupiter ,  apparemment  d'Hermou- 
tbis .  ville  d'Egypte. 

Hermo-Pan  ,  divinité  composée 
de  Mercure  et  de  Pan. 

Hermosiris  ,  statue  d'Osiris  et  de 
Mercure ,  avec  les  attributs  de  ces 
deux  divinités  ,  mie  tête  d'épervier  , 
symbole  d  Osiris ,  et  un  caducée  à  la 
main  ,  attribut  de  Mercure.  Voy. 
OsiRis. 

Hermoïime  ,  natif  de  Clazomène. 
On  a  dit  que  son  ame  se  séparait  de 
temps  en  temps  de  son  corps  qu'elle 
laissait  à  demi  vivant  ,  et  allait  voir 
ce  qui  se  passait  en  des  pays  fort 
éloignés  ,  d'où  elle  revenait  bien  vite 
ranimer  son  corps  ,  et  annoncer  à  ses 
concitoyens  ce  qii  elle  avait  vu  dans 
ses  voyages.  Les  Clazoméniens  le 
croyaitul  Loiinemeut ,  pmcequ'il  leur 


l 


•8  lï  E  R 

contait  des  choses  qu'il  ne  pouvait  > 
ce  semble  ,  savoir  sans  y  avoir  été 
présent  ;  et  dans  cette  idée  ils  le 
ret^ardèrent  pendant  sa  vie  connue 
un  lionnue  chéri  des  dieux ,  et  lui 
rendirent  ;,près  sa  mort  les  honneurs 
divins.  Il  eut  un  temple  à  Clazo- 
nièue  ,  tlans  lequel  les  lémmes  n'o- 
sui^ent  entrer. 

Hero  ,  prêtresse  de  "V'énus,  de- 
meuiait  à  Sestos,  ville  située  sur  les 
ijortis  de  l'Hellespont ,  du  côté  de 
l'Europe  ;  vis-à-vis  était  Abjdos  ,  du 
côté  de  l'Asie ,  où  demeurait  le  jeune 
Léandre.  Celui-ci ,  l'a)  ant  vue  dans 
une  fête  de  Vénus ,  devint  amoureux 
d'elle,  s'en  fit  aimer  ,  et  passait  à  la 
nape  1  Hellespont  ,  dont  le  trajet  en 
cet  endroit  était  de  873  pas.  Héro 
tenait  toutes  les  nuits  un  flambeau 
allumé  an  haut  d'une  tour ,  pour  le 
fuider  dans  sa  roule.  Après  diverses 
enti'evues,  la  mer  devint  orageuse  ; 
6ept  jours  se  passèrent  :  Léandre , 
impatient ,  ne  put  attendre  le  calme , 
se  jeta  à  la  nage,  manqua  de  force  , 
et  Jes  values  jetèi'ent  son  corps  sur 
le  rivage  de  Sestos.  Héro,  ne  voulant 
pas  survivre  à  son  .imant  ,  se  préci- 
pita dans  la  mer.  Des  médailles  de 
Caracalla  et  d'Alexandre  Sévère  re- 
présentent Léandre  précédé  par  un 
Cupidon  qui  vole  ,  un  flambeau  à  la 
nia  in  ,  pour  le  guider  dans  sa  péril- 
leuse traversée. 

Héroide  ,  une  des  trois  fêtes  que 
Delphes  célébrait  tous  les  neuf  ans. 
/-'.  Septerium,  Charile.  Les  céré- 
nKinies  de  cette  fête  étaient  des  sjm- 
lio](S  fpii  représentaient  différentes 
actions  fabuleuses  ;  mais  il  n'y  avait 
que  iesThyiades  qui  en  eussent  l'in- 
telligerce.  On  croit  cependant  que 
l'apothéose  de  Sémélé  y  était  repré- 
sentée. 

HÉROÏQtE  (Age),  celui  où  les 
héros  que  les  poètes  appellent  enfants 
des  dieux  sont  supY)osés  avoir  vécu. 
C'est  le  même  que  I  âge  fabuleux. 

Héroïque  (Poème.)  C  Ripa  le 
peint  habillé  avec  la  n>agnificence 
royale  ,  ayant  un  maintien  grave  , 
ime  guirlande  de  laurier  sur  la  tète, 
une  trompette  à  la  main  droite  ,  et 
dans  la  gauche  un  rouleau  qui  porte 


H  E  R 

ces  mots  :  non  nisi  i^randiz  canlo  J 
mes  chants  sont  consacrés  aax grande* 
choses. 

HÉROÏSME,  espèce  de  déification 
qui  consistait  à  entourer  les  tombeaux 
des  héros  d  un  bois  sacré  ,  près  du- 
quel se  Ir.uvait  un  autel  quon  allait 
A  des  temps  marqués  arroser  de  liba- 
tions et  charger  de  présents.  C'est  ce 
qu'on  appelait  mouumeiits  héroïques; 
tel  était  le  tombeau  qu'Andromaque 
avait  élevé  à  son  cher  Hector.  Les 
honneurs  héroïques  étaient  aussi  ac- 
cordés à  des  femmes ,  telles  que  Cas- 
sandre,  Alcmène ,  Hélène,  Andro- 
ma(^iie  ,  Andromède  ,  Coronis  ,  Hi- 
laïreet  Phœbé  ,  Latone  ,  Manto,  etc. 
HÉroph VLE ,  nom  de  la  sibylle  Ery- 
tréeime,  fiiie  d'une  nymphe  du  mont 
Ida  et  du  berger  Théodore.  Elle  fut 
d'abord  garde  du  tempie  d'Apollon 
Sminthéus  dans  la  Troade.  C'est  elle 
qui  interpréta  le  songe  d  Hécube  , 
en  lui  prédisant  les  malheurs  que 
causerait  dans  lAsie  l'enfant  qu'elle 
portait  dans  son  sein.  (  V.  Paris.  ) 
Elle  passa  une  partie  de  sa  vie  à  Cla- 
ros  ,  à  Sanios  ,  à  Délos ,  à  Delphes  , 
et  revint  au  temple  d'Apollon  Smin- 
théus ,  doiit  elle  se  dirait  tantôt  la 
femme ,  tantôt  la  sœur ,  tantôt  la  fille. 
Son  tombeau  subsistait  encore  du 
temps  de  Pausanias.  Près  de  sa  sé- 
pulture ,  on  voyait  un  Mercure  de 
forme  qnadrangulaire  ,  et  sur  la 
gauche  l'eau  d'une  source  tombait 
dans  un  bassin  où  étaient  des  statues 
de  nvmphes. 

HÉkopythe  ,  héros  auquel  on  avait 
dressé  un  monument  dans  la  place 
d'Ephèse ,  comme  au  libérateur  de 
la  ville. 

Héros  ,  nom  que  les  Grecs  don- 
naient aux  grands  hommes  qui  s'é- 
taient rendus  célèbres  par  une  force 
prodigieuse  ,  une  suite  de  belles  ac- 
tions ,  et  sur-tout  par  de  grands  ser- 
vices rendus  à  leurs  concitoyens. 
Quelques  mythologues  dérivent  ce 
nom  âîarelè  ,  vertu  ,  courage  ,  et 
d'autres  d'ero.9  ,  amour  ,  pour  mar- 
quer que  ces  héros  étaient  en  général 
le  fniit  de  l'amour  des  dieux  pour 
dès  mortelles  ,  ou  des  immortelles 
pour  des  hommes.  Après  leur  mort , 


H  E  R 

Il  virs  âmes  s'élcTaient ,  disnit-on  , 
jusqQ  iiUTi  astres  ,  séjour  des  dieux , 
et  par-là  devenaient  dignes  des  hon- 
neurs rendus  aux  dieux  m'nies.  Lu- 
:i'i  leur  assigne  pour  demeure  la 
ne  étendue  qui  se  trouve  entre  le 
ciel  et  la  terre.  Le  culte  des  héros 
était  distingué  de  celui  des  dieux  , 
qui  consistait  en  sacrifices  et  ^liba- 
tions, pendant  que  celui  des  héros 
n'était  qu'une  espèce  de  pompe  fa- 
nèLre  :  ainsi, l'on  sacrifiait  à  Hertuîe 
Olympien  comme  étant  d'une  nature 
immortelle,  et  on  faisait  à  Hercule 
Thébain  des  funérailles  comme  à  un 
héros.  Mais  cette  distinction  ne  fut 

f)as  toujours  bien  observée ,  parceque 
e  héros  devenait  bientôt  dieu  ,  et 
avait  part  aux  honneurs  divins. 

Héros  pacifique.  /-'.  Drisiaque. 

1.  Hébostrate.  f^.  Erostrate. 

a.  —  Marchand  naucnitien,""à  qui 
la  couronne  naucralite  de  \énus  dut 
«on  oriaine.^^.  Naccratite. 

Hersé,  fiOe  de  Cécrops,  revenant 
un  jour  du  temple  de  Minerve ,  ac- 
compagnée des  jeunes  Athéniennes , 
attira  les  rejrards  de  Mercure  ,  qui 
vint  demander  Hersé  en  mariage. 
Asiaure  ,  sa  sœur,  jaiouse  de  cette 

5 référence ,  troubla  les  amours  du 
ieu ,  qui  la  frappa  de  son  caducée  , 
et  la  changea  en  pierre.  Hersé  eut 
un  temple  à  Athènes  et  les  honneurs 
héroïques,  f^',  Aglalrb. 
Herséus.  y^.  Ercécs. 
Hersilib  ,  une  des  filles  des  Sahins 
enlevées  par  Romulus ,  ftit  choisie 
par  Romulus  poxff  épouse  ,  et  lui 
donna  une  fille  noinmée  Prima  ,  et 
un  fils  qu'il  appela  AoUias.  L'enlève- 
ment de  Romulus  au  ciel  pénétra  le 
cœur  d'Hersilie  de  la  plus  vive  dou- 
leur ,  jusqu'à  ce  que  Junon ,  touchée 
de  compassion ,  la  fit  conduire  par 
Iris  sur  le  mont  Quirinal ,  dans  un 
Lois  sacré ,  où  Romulus  lui  apparut 
tout  resplendissant  de  lumière ,  et 
I-éleva  au  rang  des  dieux.  Après  sa 
mort ,  on  lui  rendit  les  honneurs  di- 
vins dans  l'"  temple  de  Quirinus  sous 
le  nom  à'Hora,  la  même  quHébé  , 
ou  àîHorta  ,  parcequ'elle  exhortait 
les  jeunes  eens  à  la  vertu  et  aux 
aclioBj  glorieuses. 


H  E  S  «9 

Hestha  (  M.  Ceh.  ),  ancienne 
divinité  des  Germains,  dont  la  statue 
était  placée  sur  un  chariot  couvert , 
dans  un  bois  appelé  Castum  IS'enius. 
Eile  avait  à  son  service  xm  prêtre, 
qui  seul  avait  le  privilège  de  l'a- 
bi^rder.  Tacite  rapporte  que  cette 
déesse ,  lors({u'elle  avait  envie  de  se 
promener ,  le  disait  à  son  prêtre  , 
qui  ne  manquait  pas  d'en  faire  part 
à  la  nation.  On  attelait  deux  génisses 
à  son  char ,  et  on  la  promenait  de 
tous  cotés.  Le  peuple ,  duraat  ce 
temps  ,  se  livrait  h  la  joie  et  à  la 
bonne  chère.  Lorsque  la  déesse  té- 
moignait ,  par  quelque  signe ,  vouloir 
s'en  retourner ,  le  prêtre  la  ramenait 
dans  son  lK>cage.  On  croit  que  c'était 
la  l'erre  que  les  Germains  révéraient 
sous  ce  nom. 

Hésiose  ,  fiile  de  Laoraédon  ,  roi 
de  Troie,  et  sœur  de  Priam.  Nep-. 
tune  ,  irrité  contre  Laomédon ,  qui 
lui  avait  manqué  de  parole  ,  envoya 
un  monstre  marin  qui  emportait  tout 
d'un  coup  les  habitants  du  rivage ,  et 
même  les  laboureurs  des  campagnes 
les  p'ns  voisines.  La  peste  attaqua 
le  peuple,  et  les  arbres  mêmes  pé- 
rirent. Toute  la  nation  s'étant  assem- 
blée pour  chercher  un  remède  à  tant 
de  maux,  le  roi  fit  une  députatioa 
au  dieu  Apollon  pour  le  consulter. 
L'oracle  .répondit  que  la  cause  de  ce 
fléau  était  la  colère  de  Neptune,  qui 
ne  finirait  que  lorsque  les  Troyens 
auraient  exposé  an  monstre  celui  de 
leurs  enfants  que  le  sort  aurait  mar- 
qué. Les  noms  de  tons  avant  été 
écrits  ,  on  tira  celui  d'Hésione,  fille  , 
de  Laomédon.  Il  fut  obligé  de  livrer 
sa  fi  le,  qui  venait  d'être  enchaînée 
sur  le  })ord  de  la  mer  ,  lorsqu'Her- 
cule  descendit  à  terre  avec  les  autres 
Argonautes.  Dès  qjie  cette  jeune 
princesse  loi  eut  appris  elle-même 
son  infortune  ,  il  rompit  les  chaînes 
qui  la  tenaient  attachée ,  et ,  entrant 
aussi-tôt  dans  la  ville  ,  il  promit  au 
roi  de  tuer  le  monstre.  Le  roi, charmé 
de  cette  offre  généreuse ,  lui  promit 
de  son  côté,  pour  sa  récompense,  ses 
chevaux  invincibles ,  et  si  léiiers , 
qu'ils  fcouraient  sur  If  s  eaux.  Hercule 
ujant  achevé  cet  exploit,  on  doooa 


5o  H  E  S 

à  Hésîonc  la  liberté  de  suivre  son 
libérateur  ,  ou  de  demeurer  dans  sa 
patrie  et  dans  sa  famille.   Hcsione  , 
qui    préférait  son    bienfaiteur  à  ses 
parents,  et  qui  craiiînait  d'ailleurs 
que  les  Troyens  ne  l'exposassent  une 
seconde  fois,  si  un  nouveau  monstre 
venait  à  paraître,  consentit  de  suivre 
ces  étrangers  ;  mais  Hercule  laissa  en 
garde  h   Laomédon   Hésione    et  les 
chevaux  qu'il  lui  avait  promis,  à  con- 
dition qu'il  les  lui  rendrait  à  son  re- 
tour de  la  Colchide Après  l'ex- 
pédition  des    Arijonautes ,   Hercule 
envoya  Télamon  à  Troie  sommer  le 
roi  de  sa  parole  ;  mais  Laomédon  fit 
mettre  en  prison  le  député ,  et  dresser 
desembùclies  aux  autres  Argonautes. 
Hercule  vint  assiéfier  la  ville ,  la  sac- 
cagea ,  tua  Laomédon ,  enleva  Hé- 
sione ,  et  la  fit  épouser  à  son  ami 
Télamon.    A   ce   récit ,  qui   est    de 
Diodore ,  Ly cophron  a]oulc  d'au- 
tres circonstances  plus  merveilleuses  ; 
que  le  monstre  auquel  Hésione  fut  ex- 
posée dévora  Hercule;  que  ce  héros 
demeura  trois  jours  dans  son  ventre , 
et  qu'il  en  sortit  fort  maltraité. OwV/e 
dit  que  Neptune  ,  pour  se  venger  de 
la  perfidie  de  Laomédon,  poussa  les 
eaux  de  la  mer  vers  le  rivage  de 
Troie  avec  tant  d'impétuosité, qu'en 
peu  de  temps  tout  le  pays  en   fut 
•couvert.    Le  monstre  marin  dont  il 
est    question    ici   n'était   peut-être 
autre  chose    que   cette  inondation  , 
contre  laquelle   il   fallut   élever    des 
digues  ;  et  Hésione  devait  être  la  ré- 
compense de  celui  qui  viendrait  h 
bout  d'arrêter  l'inondation.  L'enlè- 
vement d'Hésione  par  les  Grecs  fut 
dans  la  suite  la  cause  ou  le  prétexte 
de   l'enlèvement    d'Hélène    par    un 
prince  troyen. 

1.  Hesper,  Hespérus,  fils  de  Ja- 
pet ,  et  frère  d'Atlas  ,  habitait ,  avec 
son  frère  ,  le  pays  appelé  Hespéritis. 

2.  —  Un  des  fils  d'Atlas ,  se  rendit 
le  plus  recommandable  par  sa  justice 
et  sa  bonté.  Etant  im  jour  monté  au 
sommet  du  mont  Atlas  pour  observer 
les  astres  ,  il  fiit  subitement  emporté 
par  un  vent  impétueux.  Le  peuple 
reconnaissant  consacra  son  nom  en  le 
donnant  à  la  plus  hriUaate  des  pla« 


MES 

nètes.  (  T'^.  Vesplr  ,  Phosphore.  ) 
Le  moTit  Oéta  lui  était  particulière- 
ment consacré. 

3.  —  Riche  Milésien,  qui  alla 
s'établir  dans  la  Carie ,  et  dont  les 
filles  furent  nommées  Hespérides , 
au  rapport  de  Paléphate, 

Hesphrihes  ,  petites-filles   d  Hes- 
pérus, et  filles  d'Atlas  et  d'Hesi)éris, 
suivant   Diodore  ,    qui    en   compte 
sept.   Hésiode   les  fait  filles  de  la 
Nuit ,  et  Chérécrate  de  Pliorcus  <?t 
de  Céto  ,   divinités   de  la  mer.   On 
n  en  compte  ordinairement  que  trois , 
Eglé,  Aréthuse  et  Hypéréthuse.  Des 
poètes  en  ajoutent  une  quatrième-, 
Hespéra  ;   d'autres   une  cinquième  , 
Erythéis ,   et  une  sixième  ,  Vesta. 
Junon  ,  en  se  mariant  avec  Jupiter  , 
lui   donna    des  pommiers  qui    por- 
taient des  pommes  d'or  ;  ces  arbres 
furent  placés  dans  le  jardin  des  Hes- 
pérides 50US  la  garde  d'un  dragon  , 
fils  de  la  Terre,  selon  Pisandre  ,  de 
Typhon  et   d'Echidne  ,  selon  Phé- 
récyde.   Ce  dragon    horrible  avait 
cent  têtes  ,  et  poussait  à-la-fois  cent 
sortes  de  sifflements.  (  V.  Dragon.  ) 
■Les  pommes  ,  sur  lesquelles  il  tenait 
les  yeux  sans  cesse  ouverts  ,  avaient 
ime  vertu  surprenante.  Ce  fut  avec 
une  de  ces  pommes  que  la  Discorde 
brouilla  les  trois  déesses  ;  ce  fut  avec 
le  même  fruit  qu'Hippomène  adoucit 
la   fière   Atalante.    Les   Hespérides 
avaient  des  voix  charmantes,  et  éton- 
naient les  yeux  par  de  soudaines  mé- 
tamorphoses. Eurysthée  commanda 
à  Hercule  d'aller  chercher  ces  pom- 
mes.  Hercvde  s'adressa  à  des  nym- 
phes qui  habitaient  auprès  de  l'Eri'- 
dan  pour  apprendre  d'elles  où  étaient 
les  Hespérides  ;'  ces  nymphes  le  ren- 
voyèrent à  Nérée  ,  Nérée  à  Promé- 
thée,  qui  lui  apprit  l'endroit,  et  ce 
qu'il  avait  à  faire.  Hercule  se  trans- 

f)orta  donc  dans  la  Mauritanie  ,  tua 
e  dragon ,  apporta  les  pommes  d'or 
à  Eurysthée,  et  accomplit  ainsi  le 
douzième  de  ses  travaux.  Selon  d'au- 
tres, il  pria  seulement  Atlas  de  lui 
procurer  ces  pommes,  s'offrant  de 
soutenir  le  ciel  en  sa  place  ,  tandis 
qu'Atlas  irait  chez  les  Hespérides. 
Une  médaille  aûtique  présente  Her- 


y-H 


ïî  E  s 
lulè  cneillant  les  pommes  siir  un 
arbre  entrelacé  d'nn  serpent  qui 
baisse  la  tète  ,  comme  s  il  venait  de 
recevxiir  un  coup  de  massue.  Le  rçcit 
de  Diodore  se  rapproche  plus  de 
l'histoire.  «  Les  Hespérides ,  ou  Al- 
»  lantides,  dit- il  ,  gardaient  avec 
>»  beaucoup  de  soin  ou  des  troupeaux 
»>  ou  des  fniits  d'un  grand  revenu. 
»•  yildon  ,  en  grec ,  signifie  l'un  et 
»  l'autre.  Belles',  et  plus  sages  en- 
»  coro ,  Busiris ,  roi  d'Egypte,  devint 
»)  amoureux  d'elles  sur  lenr  reputa- 
"  lion ,  et  envoya  des  pirates  qui  les 
«  enlevèrent  dans  leur  jardin,  furent 
»  surpris  et  tués  par  Hercule.  Atlas , 
)>  reconnaissant,  donna  au  héros  les 
>i  pommes  qu'il  était  venu  cher- 
j>  cher.  »  Par  ces  pommes  d'or ,  plu- 
sieurs savantsont  entendu  les  oranges 
ou  les  citrons.  Noël  le  Comte  n'a 
TU  dans  le  dragon  qu'nee  image  de 
l'avarice ,  qui  se  consume  pour  gar- 
der un  or  qui  lui  eM.  inutile  ,  et 
-auquel  elle  ne  "vent  pas  que  personne 
touch%.  Suivant  f^ossius ,  la  fable 
des  Hespérides  -est  nn  tablem  des 
phénomènes  célestes.  Les  Hespérides 
sont  les  heures  du  soir  ;  le  jardin  , 
c'est  le  firmament  ;  les  pommes  d'or 
sont  les  étoiles,;  le  dragon  est  le  zo- 
diaque, ou  l'horixon  qui  tx>upe  l'é- 
■quateur  à  angleS  obliques.  Hercnle  , 
c.-à-d.  le  Soleil,  enlève  1^  pommes 
d'or;  c.-à-d.  que  cet  astre,  quand  il 
porait  ,  semble  faire  disparaître  du 
■ciel  tous  les  astres.  Maierus  y  trouve 
tous  les  principes  de  l'art  de  la 
transmutation  des  métaux  ;  d'autres , 
Josué  qui  pille  les  tn  )upeaux  des  Cha- 
nanéens,  on  la  détoliéissanc*  du 
premier  homme. 

1.  Hespékie.  On  appelle  ainsi 
l'Italie  et  l'EIspagne  :  la  première  , 
d  Hespérus ,  qui .  chassé  par  son  frère 
Allas ,  s'y  retira  ;  et  la  seconde  , 
parceque  ce  pays  est  le  plus  occi- 
dental deJ'Europe. 

2.  —  Isle  d'Afrique  habitée  par 
les  Amazones. 

3.  —  Nom  de  FEpire. 

4-  —  Nymphe ,  fille  du  fteoTC  Cé- 
fcrènc,  aimée  d'Elsacus. 

HtepÉMs  ,  fille  d'Hespéms ,  fut 
tuariée  à  Atlas  son  oncle  ,  et  de- 


H  E  U 


St 


vint  mère  de  sept  filles  ,  nomnrâs 
Atlantides  ou  Hespérides. 

Hestia  ,  nom  grec  de  Yesta.  #^. 

Vesta. 

HeSTIÉES.  F'.  ESTIÉBS. 

HÉsrs  (  ■>/.  CcIl  ) ,  grande  divi- 
nité des  Gaulois ,  que  Ion  croit  être 
leur  Mars ,  ou  dieu  des  combats. 
C'est  par  l'eflusion  du  sang  humain 

Îu'iis  croyaient  sur-tout  l'honorer, 
■eur  barbare  superstitionallait  même 
quelquefois  jusqu'à  lui  immoler  lenrs 
frmmes  et  leurs  enfants  pour  se 
le  rendre  favorable.  On  le  représen- 
tait à  demi  nu ,  '  dans  l'attitude  de 
frapper  avec  une  hache  ou  une  serpe, 
ou  de  couper  le  gui. 

I .  Hesychia  ,  fille  de  Thespius. 

2. —Nom  qu'on  donnait  ,  à  Cla- 
zomène ,  aux  prêtresses  de  Pallas ,  qui 
faisaient  leurs  fonctions  dans  wn 
grand  silence.  Rac.  Hesuchia ,  si- 
lence. 

Hesychiodes  ,  prêtresses  des  Fu- 
ries ,  dont  le  nom  avait  apparemment 
la  même  tari gine. 

Hêtre  ,  arlire  consacré  à  Jupiter, 
et  dont  la  feuille  servait  à  orner  les 
autels  de  ce  dieu  dans  de  grandes 
solemnités. 

Heures  ,  filles  de  Jupiter  et  de 
Thénu's.  Hésioile  en  compte  trois  : 
Eunomie,  Dicé  et  Irène  ,  c.-à-d. ,  le 
bon  Ordre ,  la  Justice  et  la  Paix. 
Homère  les  nomme  les  portières  da 
ciel  y  et  leur  confie  le  soin  d'ooTrir 
ou  de  ferm«"  les  portes  étemelles  de 
l'Olympe,  en  écartant  ou  rappro- 
•chant  le  nuage  épais  qui  leur  sert  de 
barrière  ,  c.-à-d.,  en  dissipant  on  en 
condensant  les  nuages  qui  cachent  la 
vue  du  ciel.  La  mvthologie  grecque 
ne  reconnut  d'abord  que  trois  Heures , 
ou  trois  Saisons.  L  Automne  donna 
lieu  à  la  création  de  deux  autres , 
qu'elle  appela  Carpo  et  Thalatte  , 
qu'elle  établit  pour  veiller  aux  fruits 
et  aux  fleurs.  Enfin ,  quand  le  jour 
eut  été  partagé  en  douz«  parties 
égales,  les  poètes  multiplièrent  le 
nombre  des  Heures  jusqu  à  douze  , 
toutes  au  service  de  Jupiter ,  et  les 
nommèrent  les  douze  somrs.  Bygin. 
*n  coïnpte  dis  ,  avec  des  noms  lout 
diflerents.  Ils  leur  duanèreA  «ncore 


Si 


H  E  X 


le  foin  de  l'cducation  de  Junen  ;  et 
qneiqnes  statues  de  cette  déesse  ont 
Jes  Heures  au-dessus  tie leur  tète.  On 
les  voYîiit  aussi  ;ivet  les  Parques  ,  dit 
Pausanias  ,  sur  la  tète  d'une  statue 
de  Jïipiter,  pour  sii;uifier  que  les 
heures  lui  obéissent ,  et  que  les  saisons 
et  les  tenips  diîpendent  de  savolontë 
suprême.  Les  Heures  étaient  recon- 
mics  pour  des  divinités  dans  la  ville 
d'Athènes ,  où  elles  avaient  un  tem- 
ple bâti  en  leur  honneur  par  Am- 
phlctyon.  Les  Athéniens  leur  of- 
fraient des  sacrifices  oii  l'on  faisait 
bouillir  et  non  rôtir  la  viande , 
en  priant  ces  déesses  de  leur  donner 
une  chaleur  modérée ,  afin  qu  avec  le 
secours  des  pluies  les  friiits  de  la 
terre  vinssent  plus  doucement  à  ma- 
turité. Les  modernes  les  représentent 
ordinairement  avec  des  ailes  de  pa- 
pillons ,  accompagnées  de  Thémis  , 
et  soutenant  des  cadrans  ou  des  hor- 
loges. 

HeuRippa,  surnom  de  Diane  chez 
les  Phénéates.  Ce  fut  Ulysse  qui  lui 
bâtit  un  temple  ,  en  mémoire  de  ce 
qu'après  avoir  cherché  ses  cavales 
dans  toute  la  Grèce  il  les  avait  re- 
trouvées h  Phénéon. 

Hève  ,  mère  des  vivants ,  nom 
de  la  première  femme.  Des  héré- 
tiques ont  prétendu  quelle  avait  eu 
Caïn  et  A  bel  d'un  commerce  mons- 
trueux avec  le  démon.  Les  bruch- 
nianesdes  Indes  croient  que  le  péché 
du  premier  homme  consiste  dans 
la  connaissance  charnelle  qu'il  eut 
<l'Hève  que  lui  présenta  le  démon. 
Les  musulmans  révèrent  encore  au- 
jourd'hui la  f;rotte  d  Hève  dans  la 
montagne  de  Gérahem  ,  à  trois  mille 
pas  delà  Mecque.  La  montagne  d'A- 
rafat, à  dix  milles  de  la  Mecque,  a 
tirésonnom  de  la  rencontre  d'Adam 
et  d'Hève  (jui  se  reconnurent  en  cet 
endroit  après  une  longue  absence. 
Us  croietit  que  son  tombeau  est  à 
Gidda,  sur  la  mer  Rouge  ,  et  que  les 
eaux  du  délute  commencèrent  à  sor- 
tir du  four  d'Hève  ,  qui  s'était  con- 
servé jusqu'à  Noé.  Voy.  Adam  , 
AnÉ. 

Hexathle  ,  réunion  de  six  exer- 
cices chez  les  Grecs ,  c.-à-d.  la  lutte , 


H  I  E 

la  course,  le  saut ,  le  disque  ,  le  ja- 
velot ,  et  le  pugilat.  Rac.  Ex  ,  six  ; 
athlos ,  combats,  jeux. 

HiACYKTHE.  V .  Hyacinthe. 

Hiarbas.  ^.  Iarbas. 

HieÉrus  ,  fils  de  Mildsius ,  roi 
d'Espagne  ,  qui  établit ,  avec  la  per- 
mission de  Gurguntius,  roi  des  Bre- 
tons ,  des  colonies  en  Irlande  avec 
son  frère  Hermion. 

Hibou.  A'.  Ascalaphe, Minerve. 

i.Hicétaon,  fils  de  Laomêdon  , 
et  père  de  Ménalippe. 

2.  —  Prince  tro}  en ,  père  de  Thy- 
mœte  ,  qui  suivit  Enée  en  Italie. 
En.  L  9. 

I.  Hiéra  ,  5rtcree  ,  une  des  isles 
Vulcanies-  ou  de  Lipari ,  où  1  on 
croyait  qu'était  la  forge  de  Vulcain. 

'i.  —  Femme  de  Télèphe ,  roi  des 
M}  siens  ,  si  belle  ,  qu'Hélène  elle- 
même  devait  lui  céder  le  prix  de  lu 
beauté.  Hygin  la  nomme  Laodice  , 
fille  de  Priam. 

3. —  Mère  dePandare  et  deBitias, 
avait  élevé  ses  deux  fils  dans  Un  bois 
consacré  à  Jupiter. 

Hiéracoboscoi,  prêtres  d'Egypte , 
chargés  de  nourrir  les  éperviers  con- 
sacrés â  Apollon  ou  au  Soleil.  Voy. 
Epervier. 

Hiérapolts,  ville  de  Çyrie  ,  con- 
sacrée â  Junon  1  Assyrienne,  où  se 
célébraient  les  grands  nij'stères. 

1.  HiÉrAx  ,  jeune  homme  qui  eut 
Fimprudence  d'éveiller  Argus  au  mo- 
ment que  Mercure  allait  enlever  lo 
métamorphosée  en  génisse.  Mercure, 
de  colère  ,  le  changea  en  epervier. 

2.  —  Honmie  illustre  et  juste,  à 
qui  Neptune  fit  subir  la  même  mé- 
tamorphose ,  pour  le  punir  d'avoir 
envoyé  du  bled  aux  Troyens  contre 
lesquels  il  était  irrité. 

Hiéréa  ,  surnom  de  Diane  à  Ores- 
thasium.        i^ 

HiÉrocéryce  ,  chef  des  hérauts 
sacrés  dans  les  mystères  de  Cér'es. 
Sa  fonction  était  d  écarter  les  pro- 
fanes et  toutes  les  personnes  que  la 
loi  excluait  de  la  fêle  ,  d'avertir  les 
initiés  de  garder  un  silence  respec- 
tueux ,  ou  de  ne  prononcer  que  des 
paroles  convenables  à  l'objet  de  la 
cérémonie  ;  enfin ,  de  réciter  les  for- 
niiil'.'-* 


H  I  E 

ii<  s  de  l'initiation.  L'hieroceryce 
reprifsentait  jMercure  ;  il  avait  des 
ailes  au  bonnet ,  et  un  caducée  à  la 
main.  Son  sacerdoce  était  perpétuel, 
et  n'imposait  point  la  loi  du  célihat. 
V  •  Céryces.  ' 

HiÉROCORACES ,  ministres  de  Mi- 
thras  ,  ainsi  nommés  parceque  ces 
prêtres  du  Soleil  portaient  des  vête- 
ments dont  la  couleur  avait  quelque 
rapport  à  celle  de  ces  oiseaux.  Rac. 
Corax .  corbeau. 

HiÉrocoraciques  ,  nom  que  les  mo- 
numents donnent  aux  Mithriaqtles. 

Hiéroglyphes,  premiers  signes 
ou  caractères  dont  les  Egyptiens  se 
«ont  sf-rvis  autrefois  pour  exprimer 
leurs  pensées  sans  le  secours  de  la 
parole.  Les  bois ,  les  pierres  ,  les 
plantes,  les  animaux,  les  procédés 
des  arts ,  les  parties  du  corps  hu- 
main, servirent  à  cette  communica- 
tion;et,  d'expressions  simples  qu'elles 
étaient  dans  le  principe  ,  devinrent 
autant  d'énigmes  ,  de  caractères  sa- 
crés ,  d'objets  de  culte ,  et  enfin  d'a- 
mulettes ou  de4alismans.  La  méthode 
hiéro^lvphique  lut  employée  de  deux 
manières ,  ou  en  mettant  la  partie 
pour  le  tout,  ou  en  substituant  une 
chose  qui  avait  des  qualités  sem- 
blables à  la  place  dune  autre.  La 
f>renïière  forma  l'iiiérofilyphe  curio- 
ogique  ;  la  seconde ,  l'hiéroglyphe 
tropique.  Par  exemple ,  la  lune  était 
quelquefois  représentée  par  un  demi- 
cercle  ,  et  quelquefois  par  nn  cyno- 
céphale. La  seconde  espèce  produisit 
l'hiéroglyphe  symbolique  ,  qui  se 
'raflina  lui-même  ,  et  se  compliqua 
de  manière  à  n'être  plus  qu'un  lan- 
gage mystérieux  ,  dont  la  connais- 
sance exclusive  fut  réservée  aux 
prêtres.  Quelques  exemples  donne- 
ront une  idée  de  la  science  hiérogly- 
phique à  sa  naissance.  Voulait-on 
exprimer  qu'un  ju^e  ne  doit  être 
sensible  ni  à  1  intérêt  ni  à  la  com- 
passion ,  on  figurait  un  homme  sans 
mains  et  les  yeux  baissés.  Un  ser- 
pent roulé  en  forme  de  cercle  était 
le  symbole  de  l'univers;  et  un  pigeon 
noir ,  celui  d'une  jeune  veuve  soli- 
taire qui  ne  songe  point  à  se  re- 
marier. Deux  années  rangées  en 
Tome  II.  é 


H  I  E  53 

bataille  étaient  indiquées  par  deux 
mains,  dont  l'une  tenait  uu  ijrc,  ^t 
l'autre  un  bouclier.  Pour  montrer  que 
rieu  n'échappe  au  ïout-puissant ,  on 
représentait  des  yeux  et  des  oreiller 
sur  les  rpurs  ,  et  principalement  au 
frontispice  des  temples.  Pour  écarter 
les  importuns  de  la  maison  d'un  mi- 
nistre ,  on  peignait  sur  la  porte  un 
vieillard  1(^  yewx  baissée  et  un  doigt 
dans  la  bouche.  Un  pêcher  chargé 
de  fruits  indiquait  un  homuie  que 
SCS  voyages  ont  rendu  plus  savant. 
L'Egypte  "était  symbolisée  tantôt 
par  un  crocodile ,  tantôt  par  un 
encensoir  allumé  et  surœonté  d'un 
cœur.  Dans  le  temple  de  Minerve  , 
à  Sais  ,  un  enfant ,  un  vieillard  ,  vlOm 
faucon  ,  un  poisson  ,  un  cheval  ma- 
rin ,  servaient  à  exprimer  cette  sen- 
tence morale  :  «  O  vous  qui  naissez 
»  et  qui  mourez,  sachez  que  Dieu 
»  hait  ceux  dont  le  .front  large  ne 
>)  rougit  jamais,  u  Rac.  Glypho  ,\q 
grave. 

HtÉRocRAMMATEs,  Secrétaires  ou 
interprètes  sacrés.  Rac.  Graph/ein  , 
écrire.  Prêtres  égyptiens  qui  prési- 
daient à  l'explication  des  mystères 
de  la  religion.  Ils  inventaient  et  écri- 
vaient les  hiéroglyphes  sacrés,  et  les 
expliquaient  aux  peuples  ,  aidaient 
les  rois  de  leurs  lumières  et  de  leurs 
conseils ,  et  se  servaient  pour  cela 
de  leur  connaissance  des  astres  et 
des  mouvements  célestes; ce  qui  leur 
donnait  une  grande  considération. 

Hiéromantie  ,  nom  général  de 
toutes  les  sortes  de  divination  tirées 
des  diverses  offrandes  faites  aux 
dieux,  et  sur-tout  des  victimes. 
D"al)ord  ,  les  présages  furent  tirés  de 
leurs  parties  externes  ,  de  leurs  mou- 
vements, de  leurs  entrailles -et  au- 
tres parties  internes,  de  la  flanane  , 
du  bûcher  qui  les  consumait  ;  ensuite 
on  en  vint  jusqu'à  tirer  de*-  conjec- 
tures de  la  farine  ,  des  gâteaux  ,  de 
l'eau  ,  du  vin  ,  etc. 

HiÉromésie,  mois  où  l'on  célébrait 
les  jeux  néméens  ,  qui  répondait  à 
Septembre. 

HiÉROMNÉMONS  ,  gardien  S  des  ar- 
chives  sacrées  ,   députés   que    les 
villes  de  Ja  Grèce    envoyaient   aux 
'G 


ZA 


H  ï  L 


Thermopyles ,  pour  y  prendre  séance 
dans  1  assenil)lée  des  Amphictjons  , 
et  y  faire  la  fonction  de  greffiers  sa- 
crés. Rac.  Miiestai ,  se  souvenir. 
La  première  attention  de  l'Iiic'ro- 
mnémon  ,  à  son  arrivée ,  était  d'offrir, 
avec  les  Pylagores,  un  sacrifice  so- 
lemnel  à  Cérès  ,  ou  à  Minerve  Pré- 
voyante, et  à  Apollon  Pythien,  si  ras- 
semblée se  tenait  à  Delphes.  Elus 
au  sort ,  ils  présidaient  à  1  assemblée 
des  Amphictyons  ,  recueillaient  les 
suffrages  ,  et  prononçaient  les  arrêts. 
Leurs  noms  servaient  à  compter  les 
années. 

Hiérophante  ,  souverain  prêtre 
de  Cérès  chez  les  Athéniens ,  pré- 
^  posé  pour  enseigner  les  choses  sa- 
crées et  les  mystères  de  Cérès  aux 
initiés  :  c'est  de  là  qu'il  prenait  son 
nom.  Rac.  Phainein  ,  montrer,  ré- 
véler. On  lui  donnait  aussi  le  titre 
de  prophète.  Il  faisait  les  sacrifices 
de  Cérès ,  ornait  les  statues  des  au- 
tres dieux,  et  les  portait  dans  les 
cérémonies  religieuses.  Il  devait  être 
Athénien,  de  la  famille  des  Eumol- 
pides  ,  d'un  âge  mûr  ,  et  garder  une 
continence  perpétuelle. 

HiÉROPHAKTiDEs  ,  prétrcsscs  con- 
sacrées au  culte  de  Cérès  ,  et  subor- 
données à  l'hiérophante. 

HiÉROPHiLE,  un  des  noms  de  la 
sibylle  de  Cumes.  P^.  Démophile. 

fiiÉROSCOPiE  ,  divination  qui  con- 
sistait à  examiner  tont  ce  qui  se  pas- 
sait pendant  les  sacrifices  et  toute» 
les  cérémonies  de  la  religion  ,  pour 
tirer  des  présages  des  moindres  cir- 
constances. Rac.  Scôpeîn,  consi- 
dérer. 

HiLAÏRE  et  Phcebé.  y.  Ilaïre. 

HiLARiE=,  fêtes  annuelles  à  Rome 
enl'honnenrdeCybèle.  Elles  duraient 
plusieurs  jours ,  et  toute  espèce  de 
cérémonies  lugubres  était  interdite 
alors.  On  promenait  Cybèle  par  la 
ville,  et  chacun  faisait  porter  devant 
elle  ce  qu'il  avait  de  plus  précieux. 
On  s'habillait  ;\  son  gré  ,  et  l'on  pre- 
nait les  marques  de  telle  dignité  qu'on 
voulait.  C'était  la  Terre  qu'on  invo- 
quait sous  le  nom  de  mère  des  dieux  , 
pour  qu'elle  reçi'it  du  soleil  une  cha- 
leur modérée  et  favorable  ù  la  cou- 


H  l  P 

servatlon  des  fruits.  On  les  réiéf.rait 
au  commencement  du  printemps  , 
parceque  la  nature  est  alors  occupée 
ù  se  renouveler. 

Hilaritas.  f^.  Gaieté. 

HiLARODEs  ,  poètes  grecs  ,  qui  > 
accompagnés  d'un  jeune  enfant  , 
chantaient  des  vers  gais  et  plaisants. 
Ils  paraissaient  vêtus  d'un  habit 
blanc,  et  couronnés  d'or.  Rac.  Odè, 
chanson.  ' 

H;llus,  Ott  HiLUS.  f^.  Hyllus. 

Himalaya  (  ])!.  Ind.  ),  montagne 
dont  la  cime  est  couverte  de  neige  , 
et  dont  les  hauteurs  sont  supposées 
être  la  résidence  terrestre  de  Maha- 
deva. 

Himée  ,  chanson  de  ceux  qui  pui- 
saient l'eau.'  Rac.   Imao,  je  puise. 

HimÉra  ,  déesse  de  la  ville  d'Hi- 
méra  en  Sicile. 

Himère,  fils  de  la  nymphe  Tay- 

f;ète  et  dé  Lacédémon,  s'étant  attiré 
a  colère  de  Vénus  ,  déshonora  un 
soir  Cléodicesa  sœur.  Le  lendemain, 
revenu  à  lui ,  il  se  jeta  de  désespoir 
dans  le  fleuve  de  Marathon ,  qui 
depuis  fut  uommé  Himère.  /^.  Eu- 
rot  as. 

HiMiNBORG (M.  Celt.),  montagne 
du  ciel,  ville  céleste,  située  sur  la 
frontière  à  l'cngroit  où  le  pont  de 
Bifrost  touche  le  ciel.  V.  Bifrost. 

HisDA ,  une  des  idoles  des  Ma- 
dianites. 

HiPHiNotFs,  un  des  Centaures  tiiés 
par  Thésée  aux  noces  de  Pirithoiis. 

HiPPALiME ,  fils  dePélops  et  ù'Hip- 
jxidamie  ,  un  des  Argonautes. 

HiPPASoN  ,  Centaure  dont  la  barbe 
longue  lui  servait  de  plastron,  et  tpii 
fut  tué  par  Thésée  au  mariage  de 
Pirithoiis. 

1.  HipPAscs,  un  des  capitaines 
grecs  qui  se'  trouvèrent  à  la  chasse 
du  sanglier  de  Calydon. 

2.  —  Troven,  père  de  Charops  et 
de  Socus  ,  tués  par  Ulysse. 

3.  —  Père  d'Apisaon  ,  roi  de 
Péonie. 

4.  T—  Capitaine  grec ,  père  d'Hyp»; 
sénor. 

HiPPÉ  ,  fille  du  Centaure  Chiron ,. 
métamorphosée  eil  jument,  et  mise  au 


H  I  P 

ran::  des  astres. Kac.  Ippos,  cheval. 

HiPPÉus ,  fi'is  naturel  dUcrcule 
et  d'une  fille  de  Thestius. 

I . — HiPPi A,  cavalière,  un  des  sur- 
noms de  Minene.  On  la  représentait 
à  cheval ,  et  on  la  croyait  fille  de 
^"enlune. 

—  Equestre  ,    surnom  de  Mi- 

■  chez  les  Manlhyréens  ,  parce- 
rj''e  ,  disaif  nt-ils ,  dans  le  combat  des 
dieux  contre  les  f;éants  ,  Minerve 
poussa  son  cheval  contre  Encelade. 

HippioN  ,   nom  -flue  quelques   au- 

tr'-.rs  donnent  à  celui  qui  enseigna  la 

"cine  à  Esculapc. 

.  Hippius,  surnom  de  Neptune  , 

j  I  :  '  equ'on    lui    attribuait    1  art   de 

'       !ter    les  chevaux.  Il  avait,  sous 

■  m ,  près  de  Mantinée ,  un  temple 
ancien ,  et  où  personne  n'entrait. 

—  C'est  aussi  un  surnom  de 

î.ppo  ,  une  des  Océanides. 

iPp.x:ampes  ,  chevaux  marins  ,  à 

\  pieds  et  une  queue  «le  poisson , 

les  poètes  donnent  à  Neptune  et 

>  autres  divinités  de  la  nier. 

HippocENTATTRES ,  cnfants  des  Cen- 

i    ircs.  D'autres  croient  qu'ils  diffé- 

;it   d"eux  ,    en   ce   qu'ils  étaient 

iines  et  chevaux  .  au  lieu  que  les 

taures  étaient   hommes  et  tau- 

iX. 

.  HippocooN,  fils  d'Œbalus  et  de 
l'ophone  ,  et  frère  de  Tyndare, 
tué    par  Hercule ,    qui  rétablit 
idare  sur  le  trône. 
' .  —  Un  des  chasseurs  du  sanglier 
Calvdon  ;  peut-être  le  même. 
'■■  —  Ami  et  parent  de  Rhésus, 
:taine  thrace  expérimenté,  fiit  le 
mier  qui  s'appercut  de  l'enlève- 
nt des  chevaux  de  Rhésus. 
j.   —  Fils    d'Hvrtacus  ,   un    des 
!  payions  d'Enée  ,  qui  disputa  le 
■-:  de  l'arc  aux  jeux  funèbres  célé- 
^  en  l'honneur  d'Anchise. 
HiPPOCOP.YSTÈs ,  fils  d'Epvptus. 
HippocouRios  ,  surnom  de  Nep- 
tune. 

HipPoçRATÈ  ,  fille  de  Thespius. 
Hippocp.ATiES  ,  fêtes  en  l'honneur 
;de  Neptune  Cavalier  chez  les  Arca- 
►diens.  Les  chevaux  étaient  exempts 
f  de  tout  travail ,  et  on  les  promenait 


H  I  P  ^i 

par  les  rues  ou  „Ci_i  les  (.^..i^pagues 
superbement  enhurnachcs  ,  et  ornes 
de  guirlandes.  C'est  la  même  fête 
que  les  Romains  célébraient  sous  le 
nom  de  Consualia. 

HiPPocKÈsE  ,  fontaine  du  mont 
Hélicon  en  Béotie,  née  d'un  coup  de 

fiied  dePéfrase,  Rac.  Crcvjè,  source. 
2ette  fontaine ,  suivant  la  tradition 
historique  ,  fut  dé«x)uverle  par  Cad- 
mus ,  qui  ;(vait  apporté  aux  Grecs  I^s 
sciences  phéniciennes  ;  ce  qtîi  a  pu 
lui  faiie  donner  le  nom  de  fontaine 
des  Muses. 

HlPPOCRÈKES,  HlPPOCRtMDES.  SUr- 

nom  des  IMuseSi 

HiPPOCTOsus,',  surnom  donné  à 
Hercule ,  pom*  avbir  tué  les  chevaux 
furieux  de  Dioinède.  Rac.  Cteinein, 
tuer. 

HipPocuRius ,  surnom  de  Neptune, 
c.-à-d.  qui  tond  les  chevaux.  Il  avait 
un  t-^^mple  à  Sparte.  Rac.  Courizeitif 
tondre. 

HippoDAMAs,  un  des  fils  de  Priam. 

Hippoda.mÉ  ,  une  des  suivantes  de 
Pénélope. 

1 .  HippoDAMiK  ,  que  Plutarque 
appelle  Déidamie ,  nlle  d'Adraste  , 
roi  d'Artos  ;  une  des  plus  belles 
femmes  de  son  temps  ,  fut  mariée  à 
Pirithoiis.  Euryte,  un  des  Centaures, 
voiJut  l'enleter  :  mais  Thésée  punk 
spn  insolence. 

2.  —  Nom  propre  de  Briscis, 
y.  BrisÉis. 

3.  — Fille  d'Œnomaûs,  roi  d'un 
canton  de  l'Elide.  Son  père,  épris  à-i 
sa  beauté,  s'avisa,  pour  !a  con-erver, 
d'un  moyen  aussi  criminel  que  sou 
amour.  Son  char  et  ses  chevaux 
étaient  les  plus  rapides  du  pays.  Fei- 
gnant <le  chercher  à  sa  fille  un^mari 
digne  d'elle  ,  il  la  pri^posa  pour  prix 
h  celui  qui  pourrait  le  vaincre  à  la 
course,  mais  à  condifion  que  la  mort 
serait  Je  sort  du  vaincu  ;  il  voulut 
même  que  sa  fille  montât  snr  î 

de  ses  pmants  ,  afin  que  sa  bf . 
arrêtât  et  fût  cause  de  lem  ^.^  ...... 

Par  ces  artifices  ,  il  en  vainquit  et 
en  tua  jusqu'à  treize.  ELnfin  les  dieux 
irrités  donnèrent  des  chevaux  im- 
mortels à  Pélops ,  qui  .courut  îe  :-"?.- 
torzième,  et  qui,  deiheurant  ■"...- 
C  a 


56  H  I  P 

rieux  par  ce  secours ,  fut  le  posses- 
seur il  Hippocîaniie. 

4.  —  L'ainée  des  filles  d'Anchise, 
et  la  plus  distijiguée  des  jeunes  per- 
sonnes tie  son  âge  en  branlé  ,  en 
esprit ,  en  adresse ,  épousa  Alcalhoiis. 

ô.  Fille  de  Danaûs. 

I.  HippODAMUs,  Troyen  tué  par 
Uivsse. 

•2.  —  Fils  d'Achéloiis  et  de  Péri- 
niède ,  frère  d'Orestée. 

HiPPODÈTE  ,  surnom  d'Hercu'c» 
Les  Orchoméniens  étant  venus  com- 
battre les  Thébains,  Hercule  attacha 
Jeiirs  chevaux  :i  leurs  chars ,  les  uns 
à  la  queue  des  autres  ,  et  cet  artifice 
€m!)arrassa  tcllemeat  la  cavalerie  en- 
nemie ,  que  le  lendemain  elle  fut  hors 
d'état  de  combattre.  Rac.  Deiii,V\cr. 

HippODicE  ,  une  des  filles  de  Du- 
naiis. 

Hippodrome,  surnom  deNeptune. 
J\.i\c :  Dreino  ,   je  cours. 
-    HiPPODROMUS  ,  fils  d'Hercule. 

Hippocérases,  peuple  imaginaire, 
mte  Lucien  place  dans  les  astres. 
Kac.  Gerûnos  ,  grue. 

Hippogriffe  ,  animal  fabuleux  , 
co;iiposé  du  cheval  et  du  griffon  , 
<jue  VAriosle  et  les  autres  roman- 
ciers donnent  pour  monture  aux  héros 
de  chevalerie. 

HippoGYPES  ,  autre  reuple  à  trois 
tètes ,  ailé  et  monté  sur  des  vau- 
tours ,  que  le  même  auteur  met  dans 
le  globe  de  la  lune.  Rac.  Gyps, 
•vautour. 

HippolÉtis  ,  surnom  de  Mineire  , 
pris  du  culte  qu'on  lui  rendait  à  Hip- 
poîa,  ville  de  Laconie. 

I.  HippotocHus  ,  fils  de  Bellcro- 
pîion  ,  et  père  de  Glancus. 

■i.  —  Fils  d'Antimaque  ,  tué  par 
Agamcmnon. 

i.HiPPOLYTE,  un  des  géants  qui 
firent  la  guerre  à  Jupiter  ;  il  fut  tué 
par  Mercure  aru">é  du  casque  de 
Pluton. 

->,. — Reine  des  Amazone.s.  Eurys- 
tliée  ayant  commandé  ;i  Hercule  de 
lui  apporter  la  ceinture  de  cette  prin- 
cesse ,  le  héros  alla  chercher  ces 
guerrières  ,  tua Mygdon  et  Amiens , 
frères  d'HippoIyte,  qui  lui  dispu- 
taient le  passage,  défît  les  Amaîones, 


H  I  P 

!    et  enleva  leur  reine ,  qu'il  fit  épouser 
à  sou  ami  l'hésée. 

3.  —  Fils  de  Thésée  et  de  l'Ama- 
zone Uippolyte ,  était  élevé  à  Tré- 
zène  sous  les  veux  du  sa(:e  Pitthée, 

*■  son  graiid-père.  Ce  jeune  prince , 
luiiquement  occupé  de  1  étude  de  fa 
sagesse  et  des  amusements  de  la 
chagse,  s'attira  l'indignation  deVénus, 
qui ,  pour  se  venger  de  ses  dédainSj 
inspira  îi  Phèdre  une  violente  pas- 
sion. La  reine  fait  un  voyage  à  Tré- 
zène  ,  sous  prétexte  d'y  faire  élever 
un  temple  à  Vénus  ,  et  ,  en  effet , 
pour  voir  le  jeune  prince  ,  et  lui  dé- 
clarer son  amour.  Dédaignée  et  fu- 
rieuse, elle  accufe  iLppolyte  dans 
une  lettre,  et  se  donne  la  mort.. 
Thésée ,  de  refour ,  abusé  par  cet 
écrit  imposteur,  livre  son  fils  h  la 
vengeance  de  Neptune ,  qui  lui  a 
promis  d'exaucer  trois  de  ses  vaux. 
Le  malheureux  père  n'est  que  trop 
écouté  ;  un  monstre  affreux,  suscité 
par  le  dieu  des  mers,  eOurouche  les 
chevaux  :  Uippolyte  est  renversé  de 
son  char,  et  périt  victime  des  fureurs 
d'une  marâtre  et  delà  crédulité  d'un  î 
père.  Suivant  JJiodore ,  la  nouvelle  | 
de  cette  calomnie  ,  apprise  par  Hip-  1 
pointe  en  chemin ,  lui  trouble  l'es 
prit  ;  il  jette  un  cri ,  ses  coursiers 
s'effarouchent ,  son  char  se  brise  ,  il 
tombe  embarrassé  d;ms  les  rênes  ,  et 
périt  trahie  par  ses  propres  chevaux. 
Suivant  Of/f/e,  Esculape  lui  rend 
la  vie  ,  et  Diane  le  couvre  d  un  nuage 
pour  le  faire  sortir  des  enfers,  (^'cy- 
ViRBius.  )  Les  Trézéniens  lui  rendi- 
rent les  honneurs  divins  dans  un 
tcmpie^qne  Diomède  lui  fit  élever. 
Un  prêtre  perpétuel  avait  soin  .de 
son  culte,  et  sa  fête  revenait  tous  les 
ans.  Les  jeunes  filles ,  avant  de 
marier,  coupaient  leurs  cheveux  ,  et 
les  lui  consacraient  dans  son  temple. 
Dans  la  suite  les  prêtres  publièrer:t 
quHiiipolyte  n'était  pas  n)ort  traîné 

Far  ses  chevaux,  mais  que  les  dieux 
avaient  ravi  et  placé  dans  le  ciel 
parmi  les  constellations  ,  oiï  il  for- 
mait celle  qu'on  nomme  Bootès.  Rac. 
Lueîn,  déchirer. 

/].  — Fils  de  Rhnpale,  roi  de  Si- 
ejpne  ,    soumis   par   Againeaicon, 


H  I  P 

Tontes  les  fois,  dit  la  fable,  «jne  ce 
jeune  homme  passait  à  Cvrrha  ,  l'es- 
prit du  dieu  ,  qui  le  sentait  venir  et 
qui  se  réjouissait  de  sa  venue  ,  sai- 
sissaif  la  prophétesse  de  Delpiies. 

5.  —  Un  des  fils  d'Eevptus. 

6.  —  Femme  d'Acaste. 
HiPPOLYTio:*  ,  temple  que  Phèdre 

fit  bâtir  près  de  Trézène  ,  en  T  hon- 
neur de  Vénus  ,  auquel  elle  donna  le 
no V  dHippoIvte.  Dans  la  suite  on 
lappela  le  temple  de  Vénus  spécu- 
latrice, parceque  ,  sous  prétexte  d  of- 
frir ses  vœux  à  la  déesse  ,  elle  avait 
occasion  de  voir  son  amant  s'exercer 
dans  la  plaine  voisine. 

HippOMACHUs  ,    capitaine    grec  , 
blessé  par  Léontéus. 

HippOMANTiE,  divination  des  Celtes. 
Ils  formaient  leurs  proaostics  sur  le 
hponissenient  et  le  trémoussement  de 
quelques  chevaux  bbncs,  nourris  pu- 
bliquement dans  des  bois  et  des  forêts 
consacrés  ,    où   ils  n'avaient    d'autre 
couvert  que  les  arbres.  On  les  faisait 
marcherimmédiatement  après  le  char 
sacré.  Le  prêtre  et  le  roi,  ou  chef 
.  du  canton  ,   observaient  tous    leurs 
mouvements,  et  en  tiraient  des  au- 
'   pures    auxquels  ils    donnaient    ime 
ferme  confiance ,  persuadés  que  ces 
animaux  étaient  confidents  du  secret 
s   des  dieux ,  tandis  qu  ils  n'étaient  eux- 
nèmes  que  leurs  ministres. LesSnxons 
tiraient    aussi    des   pronostics    d'un 
cheval  sacré  qui  était  nourri  dans  le 
ji  temple  de  leurs   dieux  ,  et  qu'ils  en 
:  f.iisaient  sortir  avant  de  déclarer  la 
'    guerre  à   leurs  ennemis.  Quand   le 
,  cheval  avançait  d'abord  le  pied  droit, 
luagure  était  favorable  ;  sinon  le  pré- 
s.Tse  était  mauvais ,  et  ils  renonçaient 
,    à  Inir  entreprise. 

'i       HippoMÉDON  ,  fils  de  Nésimachus 

'  et  de  Mythidice,  selon  Hygin  ,  ou, 

J.  seion  Stace,  de  Lysimachus  et  de 

f  ÎVcsica,  fut  un  des  sept  capitaines 

ï  qiii  allèrent  à  Thèbes. 

"i       HippomÉdtse,  une  des  Danaïdes. 

i       Hippomène  ,  fils  de  Macarée  et  de 

^î  érope  ,  si  chaste  qu'il  se  retira  dans 

,   les  bois   pour  ne  point  voir  de  fem- 

'    mes.   Mais  ayant  un  jour  rencontré 

;   Atniante  h  la  chasse  ,  il  la  suivit ,  se 

.  mil  sur  les  rangs  ,  et  la  vainquit  à  la 

i 


H  I  P 


^7 


course  ,  en  jetant  sur  sa  roule  trois 
pommes  d  or.  Pour  le  prix  de  sa  vic- 
toire, il  l'épousa  ;  mais  ayant  néglifjé 
de  rendre  eroce  à  Vénus ,  qui  lui 
avait  donné  ce  conseil ,  cette  déesse 
lui  inspira  une  passion  si  violente  , 
qu'il  la  satisfit  dans  le  temple  même 
de  Cvbèle.  La  mère  des  dieux ,  irritée 
de  cette  profanation ,  changea  l'cpoux 
en  lion  ,  et  1  épouse  eu  lionne. 

HiPPOMOLGi  ES ,  Scvthes  Nomades 
qui  se  nourrissaient  de  lait  de  jument. 
Homère  et  Hésiode  les  appellent 
les  plus  justes  des  hommes. 

HlPPOMO^£ ,  fille  de  Ménécée ,  ma- 
riée à  Alcée ,  eut  de  lui  Amphilryoa 
et  Anaxo. 

HiPPOMVRMècES ,  peuple  imasi- 
naire  placé  par  Lucii.ii  d;ins  le  i.'lobe 
du  soleil.  C  étaient  ài^à  .hosiunes  mon- 
tés sur  des  fourmis  ailées  ,  qui  cou- 
vraient deux  arpents  de  leius  ombres, 
et  qui  combattaient  de  leurs  cornes. 

HipPONA  ,  Epona  ,  déesse  des  che- 
vaux et  des  écuries.  Un  certain  Ful- 
vius  ,  dit-on  ,  se  prit  de  passion  [jout  / 
une  jument  ;  et  uae  belle  fille ,  nom- 
mée Hippona ,  fut  le  fruit  de  tes 
bizarre*  amours. 

HiPPOSOÉ  ,   une  des  Néréides. 

HlPPOXOMK.     K.  HlPPOMOSE. 

1 .  HlPPO^ous ,  capitaiue  grec ,  tue 
par  Hector. 

■X.  —  Port  de  Capanée. 

3.  —  Fils  d'Adrastc. 

4- — Nom  de  Bellérophon,  parce- 
qu'il  enseiena  l'art  ue  ^oiiveruer  les- 
chevaux.  Rac.  uYoos^  esprit.  Il  ne 
prit  le  second  surnom  qu'après  avoir 
tué  Bcllénis ,  roi  de  Corintlie. 

5.  —  Fils  de  Priam. 

HiPPOPHAGES,  sobriquet  que  les- 
Grecs  donnaient  aux  Sc\  thés. 

HiPPOPODEs  ,  peuple  fabuleux  qui 
avait  des  pieds  de  chevaus  ,  et  que 
les    anciens   ^éoj;raphes  placent    au 

•  nord  de  l'Europe. 

Hippopotame  ,  cheval  de  fleuve  ~ 
Rac.  Potamos ,  fleuve.  Cet  animal 
était  regardé  comme  le  SMiiLole  de 
Typhon  à  Hermopolis ,  ville  d'E- 
gvple,  à  cause  de  son  naturel  malfai- 
sant. Il  était  aussi  adoré  à  Paprémis.. 

Hippotadès  ,  nom  patronvmiqu*' 

•  dEolcj  petit-fils  d'Hippot»  s." 

C  i 


38  H  I  R 

I.  HippoT As  ,  capitaine  troycn  , 
ppre  d'Aïuiistrus,  tué  parCamilla. 

1. —  Descendant  d  Hercule,  tua 
Camus  ,  devin  des  Doriens  ,  qui  tu- 
lent  frappés  de  la  peste  en  punition 
de  cette  mort,  et  chassèrent  Hip- 
potas. 

HippOTE  ,  père  d'Halète  ,  qui  bâtit 
Connthe. 

HippoTÈs  ,  père  d'Egeste  et  aïeul 
d'EoIe. 

I .  HippoTHOK  ,  une  des  Néréides. 

a.  —  Une  des  Danaïdes. 

5.  —  Une  Amazone. 

4.  —  Fille  de  Mestor  et  de  L3  si- 
dice,  enlevée  par  Neptune,  fut  con- 
duite dans  les  isles  Eschinades  ,  oi'i 
elle  accoucha  d'un  fils.  V.  Taphius. 

HippoTHOON  ,  fils  de  Neptune  et 
d'Alope  ,  e.sposé  successivement  par 
sa  nièrè  et  par  Cercvon  son  aïeul , 
et  nourri  pgr  des  juments  qui  pri- 
rent soin  de  l'allaiter,  recueilli  par 
des  hergers,  régaa  à  Eleusis  après  la 
mort  de  Cerc3on  tué  par  l'hésée  , 
et  conna  son  nom  à  une  bourgade  de 
l'Atticjue.  V .  Alope. 

I.  IliPPOTHots.  Pausanias ,  çm\ 
le  distingue  du  précédent ,  le  dit  fils 
de  Cercjon  ,  et  le  fait  régner  eu  Ar- 
cadie.  • 

3. —  Un  des  guerriers  qui  se  ras- 
semblèrent pour  le  siège  de  Troie. 

3.  ■"—  Capitaine  troyen  ,  fils  de 
Léthus  ,  tué  par  Ajax  lorsqu'il  se 
disposait  à  enlever  le  corps  de  Pa- 
trocle.^Iliad.  ^  I.  17." 

HipPoriON ,  allié  des  Troyens ,  venu 
d'Ascanie  ,  tué  parMérion.  lUad., 
l  ./.  ^        . 

HiRiE  ,  nymphe  d'Arcadie.  Son 
fils  s'étant  précipité  du  haut  d'un 
rocher ,  pour  n'avoir  pu  obtenir  un 
taureau  d'nn  de  ses  amis  ,  elle  pleura 
tant  sa  perte, qu'elle  fondit  en  larmes, 
et  fut  changée  en  un  lac  de  son  nom. 
HiRiÉus ,  nom  du  fils  d'Hiric. 
V.  Phyllius. 

HinoNDEtLE.  On  immolait  des  hi- 
rondelles-anx  dieux  Lares,  parce- 
qu'ciies  nichent  dans  les  maisons  dont 
ils  sont  \es  gardiens.  L'hirondelle 
était  eiïcore  une  des  victimes  offertes 
à  Vénus.  Progné,  changée  en  cet 
tjiscau ,  aiaie  le?  maisons  par  -.un  reste    1, 


H  I  S 

d'amour  pour  son  fils  qu'elle  cherche. 
y .  PrcGSÉ. 

HiRPiEs ,  familles  romaines  qui ,  au 
sacrifice  annuel  fait  en  l'honneur  d'A- 
pollon au  mont  Soracte  ,  marcha,ieut 
sur  un  bùt:her  eullammé  sans  se  brû- 
ler, et  qu'en  considération  de  ce 
prodige  un  décret  du  sénat  exemp- 
tait de  toutes  charges  publ<ques. 

HisBON  ,  capitaine  latiu  ,  tué  par 
Pallas.        ■ 

HisPALUs  ,  laissé  en  Espagne  par 
Hercule  après  la  mort  de  Géryon ,  y 
bâtit  Hisp:dus,  aujourd  hui  Séville. 

HisPAN  us  ,  fils  d'Uispalus  ,  donua 
son  nom  à  l'Espagne. 

Histoire  {Sciences  ) ,  fille  de  Sa- 
turne et  d'Astrée.  On  la  peint  avec 
un  air  majestueux,  de  grandes  ailes  , 
emblème  de  sa 'promptitude  à  racon- 
ter les  événements  ou  ;»  se  communi- 
quer, d  où  résulte  son  utilité  générale; 
avec  une  robe  blanche  ,  symbole  de 
sa  véracité  ;  tenant  un  livre  d'une 
niaiii ,  de  l'autre  une  plume  ou  ua 
style,  et  jetant  les  yeux  en  arrière  , 
comme  écrivant  pour  ceux  qui  vien- 
nent cfprès  elle.  Quelquefois  elle 
paraît  écrire  sur  un  grand  livre  , 
supporté  par  les  ailes  du  Temps 
représeiité  par  Saturne.  Dans  les 
appartements  de  Versailles,  Lehrun 
l'a  désignée  par, une  femme  assise, 
couronnée  de  laurier ,  dont  l'air  de 
tète  est  grand  et  sérieux.  Elle  tient 
un  livre  et  une  trompette ,  et  s'appuie 
sur  des  livres  épars  autour  d'elle., 
Gra^elot  a  joint  à  ces  traits  un  dia- 
dème ,  parcequ'eile  est  sur-tout  la 
Iççon  des  gouvernants.  Un  soleil  sur 
son  estomac  exprime  le  caractère 
de  vérité  et  dinipartialité  qu  elle  doit 
avoir.  Des  médailles ,  des  pyramides , 
etc.  annoncent  que  les  monuments 
antiques  sont  ses  preuves.  Une  ville 
embrasée  fait  le  fond'  du  tableau  ,  et 
indique  la  destruction  des  empires  ; 
article  remarquable  et  instructif  de 
ses  annales.  ^.  Clio. 

Historique^  Age).  Ces  uns  le  font 
commencer  au  rétablissement  des 
olympiades  ;  les  autres  au  retour 
des  Héraclides  dans  le  Péloponnèse , 
cinquante  ans  avant  la  ruiue  de 
ï'roie. 


H  O  D    > 

Hî«TOT.Ts ,  fli!e  ue  xirésias,  et  sœar 
de  Manto. 

HivEK.  Sur  TurDe  cinéraire  déjà 
citée,  où  les  saisons,  Ggurées  par  des 
femmes,  viennent  apporter  leurs  pré- 
sents à  Thétis  et  à  Pélée  ,  THiver 
murciie  à  la  tète ,  et  paraît  plas  drapé 
que  les  autres ,  paiccque  les  anciens 
regardaient  cette  saison  comme  la 
plus  propre  au  mariage.  Un  marcas- 
sin, une  couronne  de  branches  sèches, 
une  chasse  au  sanglier ,  une  pomme 
de  pin  ,  sont  eucore  autant  d'em- 
fclëmes  de  cette  saison.  Les  modernes 
l'ont  représenté  sous  la  forme  d'un 
Il  mime  tout  couvert  de  tlaçous  , 
n  la  chevelure  et  la  barï»e  hlan- 
-,  et  donnant  dans  une  crotte; 
quelquefois  sous  la  fi^u-e  d'une  femme 
a -sise  auprès  d'un  grand  feu  ,  avec 
Mbits  fourrés  ,  et  d'une  couleur 
re  et  triste  ;  et  souvent  aussi  sous 
L-  iie  d'un  vieillard  qui  se  chauffe. 
Un  enfant  chargé  de  sa  chasse  donne 
à  entendre  que  cette  saison  est  aussi 
celle  des  festins. 

HoBAL  (  H'I.  Syr.) ,  jdole  des  an- 
'  cieus  Arabes.   Elle  était  environnée 
de  trois  cents  soixante  plus  petites , 
représentant  les  divinités  qu'on  invo- 
quait ,  comme   présidant  à  chaque 
Îour  de  l'année.  Un  certain  Amrou 
avait  placée  dans  la  Kaaba,  on  mai- 
\  stm  Siiinte,  à  la  Mecque,  auprès  du 
niarche-piedd'Ibraiiim, ou  Abraham. 
Mahomet  la   détruisit ,  après  avoir 
pris   la  ville  de   la    Mecque.   Celte 
5î.. tue  était  de  pierre  rouge.  Elle  avait 
rme  d'un  vieillard  vénérable  , 
une   longue   barl>e.    La   main 
droite  en  avait  été  cassée,  et  les  koraïs- 
.  chites  Kii  en  avaient  fait  faire  une 
^  d'or.  lis  avaient  mis  en  cette  main 
^  sept  flèches  du  Sort. 
r      HocH  AKs.  (  >/.  Ckin.)  V.  Borzes, 
E  Fo. 

HoDER  {M.  Ceh.),  dieu  aveugle, 

extrêmement  fort ,  célèbre  par 

•  xploits  gncrriers,  mais  doot  le 

était  de  sinistre  augure  parmi 

ieux  et  parmi  les  hommes. 

>Dios,  protecteur  des  routes. 

!om  de  Mercure  dans  l'isle  de 

i  .:os.  Rac.  Odos,  ciieuiia. 


H  O  M 


59 


,  Homes ,  prêtre  et  héraut  grec 
dans  la  guerre  de   Troie. 

HoGOTiiiS  ,  héros  dont  quelques 
peuples  avaient  fait  un  dieu. 

HoLMAT  {M.  Orient.),  fontaine 
de  vie ,  célèbre  dans  les  ronians  orien- 
taux pour  avoir  donné  l'immortalité 
au   prophète  E|ie.    V.  Kuedhek  , 

MoDHALLAM. 

HoiocAtsTK  ,  sacrifice  dans  lequel 
la  victime  était  entièrement  consumée 
par  le  feu  ,  sans  cju'il  en  restât  rien. 
Dans  les  sacrifices  faits  aux  diea\  in- 
fernaux ,  on  n'offrait  que  des  holo- 
caustes ,  on  brûlait  toute  l'hostie ,  et 
on  la  consumait  sur  l'autel ,  n'étant 
pas  permis  de  rien  manger  de  ces 
viandes  immolées  pour  les  morts. 
Les  anciens ,  qui ,  selon  Hésiode  et 
Hygin  ,  /faisaient  de  grandes  cérc- 
nionics  anx  sacrifices  ,  consumaient 
les  victimes  entières  dans  le  feu.  La 
dépense  était  trop  grande  pour  que 
les  pauvres  pussent  sacrifier  ;  et  ce 
fut  pour  cela  que  Proniéthée ,  que  la 
grandeur  de  son  génie  a  fait  passer, 
pour  celui  qui  a  créé  l'homme  ,  ob- 
tint de  Jupiter  qu'il  fiit  permis  de 
jeter  une  partie  de  la  victime  dans 
le  feu  ,  et  de  se  nourrir  de  l'autre. 
Pour  donner  lui-même  l'exemple ,  et 
établir  une  coutume  pour  les  sacri- 
fices ,  il  inmiola  deux  taureaux ,  jeta 
leur  fiiie  dans  le  feu.  Il  sépara  d  a- 
bord  les  chairs  d'avec  les  as ,  fit  deux 
monceaux  ,  et  couvrit  chacun  Aes 
:nonceaux  de  l'une  des  peaux  si  habi- 
lement,queces  deuxmpnceaiui  parais- 
saient être  deux  taureaux.  U  donna 
ensuite  à  Jupiter  le  choix  des  deux. 
Jupiter  ,  trompé  par  Prométhée  , 
croyant  prendre  un  taureau  pour  sa 
part ,  ne  prit  que  le?  os  ;  et  depuis  ce 
temps  la  chair  des  victimes  fut  tou- 
jours mise  à  part  pour  nourrir  ceux 
qui  sacrifiaient  ;  et  les  os,  qui  étaient 
la  part  des  dieux,  étaient  consumes 
par  le  feu.  Malgré  la  bizarrerie  de 
cette  fiction ,  il  est  certain  qu'il  v  a 
eu  des  temps  et  des  lieux  o-i  l'on 
brûlait  la  victime  entière,  d'où  vient 
le  mot  d^ Holocauste.  Rac.  Olos , 
entier;  haiein,  brûler. 

HoMAGYRius  ,  surnom  de  Jupiter, 
kuuoré  à  Ëgium ,  où  son  teibple  était 

C4 


'4o  H  O  M 

jsur  le  hord  de  la  mer.  Ce  surnom 
vient  de  ce  qu'Aganicinnon  rassciu- 
tla  en  ce  lieu  les  troupes  qui  allèrent 
au  siè^e  de  Troie.  Rac.  Oniou , 
cnsemj)le;  agyris ,  assemblée. 

Homère.  La  vénération  des  hom- 
mes pour  ce  grand  poète  ne  se  borna  " 
pas  à  l'estime  qu'on  eut  pour  lui ,  et 
aux  clones  qu'on  fit  de  ses  ouvra£;es  ; 
elle  alla  jusqu'à  lui  élever  des  tem- 
ples. Ptolémée  Philopator,  roi  d'E- 
cyple ,  lui  en  érigea  un  très  magni- 
fique ,  dans  lequel  il  plaça  la  statue 
d'Homère  ;  et  tout  autour  de  celte 
statue  il  mit  les  plans  des  villes  qui 
se  disputaient  l'honneur  de  l'avoir  vu 
naître.  Ceux  de  Smyrne  firent  bâtir 
un  grand  povlique  do  figure  carrée  , 
et  au  bout  nu  teriiple  ;\  Homère, 
avec  sa  statue.  A  Chio,on  célébrait 
tous  les  cinq  ans  des  jeux  en  l'hon- 
neur de  c':  poêle  ,  et  on  frappait  des 
médailles  pour  conserver  la  mémoire 
de  ces  jeux.  On  faisait  la  même  chose 
à  Amastris,  ville  du  Pont.  Les  Ar- 
giens  ,  quand  ils  sacrifiaient ,  invi- 
taient i\  leurs  festins  Apollon  et 
Homère.  Ils  lui  firent  même  des  sa- 
crifices particuhers ,  et  lui  érigèrent 
dans  leur  ville  une  statue  de  bronze. 
Ces  honneurs  rendus  à  Homère  don- 
nèrent h  un  ancien  sculpteur  de 
pierre,  appelé  Archélails,  fidée  de 
faire  en  marbre  l'apolhéose  de  ce 
poète.  On  Voit  Homère  assjs  sur  un 
siège  accompagné  d'un  marche-pied  ; 
car  c'était  le  siège  qu'on  donnait  aux 
dieux,  comme  on  le  ^  oit  dans  V Iliade. 
Junou  promet  au  Sonnneil  un  trône 
d'or ,  qui  sera  accompagné  d'un  mar- 
che-pied. Le  poète  a  le  front  ceint 
d'un  bandeau,  qui  est  une  marque  de 
la  divinité,  comme  étant  roi  ou  dieu 
des  poètes.  Aux  deux  côtés  de  sa 
chaise  sont  deux  figures  h  genoux  , 
qui  repré.-.entent  V Iliade  et  l'O- 
dyssve.  Le  poète  est  précédé 
d'Apollon  et  des  Jieuf  Muses,  i)our 
indiquer  que  c'est  par  la  route  des 
Muses  qu  flomère  est  arrivé  à  l'im- 
morlalité. 

H-SkjiME  ayant  les  mains  prises 
dans     un    tronc     d'arhre.     Vov. 

MlLON. 

HoMOGYKE  ,  nom  sous  lequel  Ju- 


H  O  N 

piter  était  honoré  à  Egiam ,   où  il 
avait  un  temple. 

HoMOLÉEs;  ouOmolées,  fêtes  cé- 
lébrées en  Béotie  ,  en  l'honneur  de 
Jupiter ,  sur  le  mont  Homole  ,  ou 
Omole. 

HoMotipPus  ,  fils  d  Hercule  et  de 
Xunthis.    ■ 

Homopatories,  fête  ou  assemblée 
chez  les  Athéniens.  C'était  le  jour 
que  se  rassemblaient  les  pères  dont 
les  enfants  devaient  être  reçus  dans 
les  curies.  Rac.  Omou,  ensemble  j 
et  pater ,  père. 

HoMOBius,  surnom  grec  de  Ju- 
piter. C'était  le  même  que  Jupiter 
Terminalis  des  Latins.  Les  uns  et  les 
antres  adoraient  ce  dieu  sous  la 
(orme  d'une  pierre.  C'était  par  elle 
que  se  faisaient  les  serments  les  plus 
solemnels. 

Honneur,  vertu  qui  fut  divinisée 
par  les  Romains.  MareeHiïs,  dit  P/«-  '■ 
tarqtie  ,  voulant  fiiire bâtir  mi  temple 
à  la  Vertu  et  à  l'Honneur  ,  consulta 
les  pontifes  sur  ce  pieux  dessein  ;  ils 
lui  répondirent  qu  un  même  temple 
était  trop  petit  pom-  deux  si  grandes 
divinités  :  il  en  fit  donc  construire 
deux  ,  mais  proche  l'un  de  l'autre  , 
de  manière  qu'on  passait  par  celui  de , 
la  Vertu  pour  arriver  à  celui  de 
l'Honneur,  pour  apprendre  qu'on  ne 
pouvait  acquérir  le  véritable  hon- 
neur que  par  la  pratique  delaVertu. 
On  sacrifiait  à  l'Honneur ,  la  tête  dé- 
couverte ,  comme  on  se  découvre 
en  présence  des  personnes  qu'oa 
honore.  Aux  ides  de  Juillet  ,  les 
chevaliers  romains  se  rassemblaient 
dans  le  temple  de  l'Honneur  ,  d'où, 
ils  se  rendaient  au  Capitole.  L  Hon- 
neur est  représenté  sur  les  médaiile's 
sous  la  figure  d  un  homme  qui  tient 
la  pique  de  la  main  droite  ,  et  la 
corne  d'abondance  de  l'autre  :  ou 
bien  ,  au  lieu  de  la  pique ,  c'est  une 
branche  d'olivier  ,  svndïole  de  la 
paix  :  c  est  ainsi  qu  il  est  sur  des 
médailles  de  Titus  ,  prince  qui  met-=^ 
tait  son  bonheur  à  procurer  la  paix 
et  l'abondance  à  l'empire. 

Honneurs  rendus  aux  morts.  (  .V. 
Chin.  )  A  la  Chine  ,  les  gens  richf  s 
ont  dans  leurs  maisons  ua  appartc- 


H  O  N 

ment  nommé  stutangé  ,  c.-à-tl.  , 
rappartenient  des  ancêtres.  On  y 
voit  l'iniape  du  plus  distingue  des 
aïeux  de  la  famille  ,  placée  sur  une 
table  entourée  de  gradins  ;  aux  deux 
côtes  sont  les  noms  de  tous  les  morts 
de  la  famille  ,  hommes,  femmes  ,  en- 
fants ;  ils  sont  gravés  sur  de  petites 
t;iljlettes  de  bois,  avec  làge,  la  qua- 
lité ,  l'emploi ,  et  le  jour  de  la  mort 
de  chacun.  Tous  les  sis  mois  les  pa- 
rents s'assemblent  dans  cette  salle. 
Chacun  pose  sur  la  table  son  offrande  : 
c  est  ordinairement  d<-  la  viande  ,  du 
vin  ,  du  riz,  des  fruits  ,  des  parfums, 
«t  des  bougies.  Ces  offrandes  se  font 
avec  les  mêmes  cérémonies  que  les 
Chinois  ,  grands  complimenteurs , 
emploient  lorsqu'ils  font  des  pré- 
sents aux  mandarins  le  jour  de  leur 
naissance  ,  et  aux  autres  personnes 
fpiils  v««ident  honorer.  Ceux  qui  ne 
sont  pas  assez  riches  pour  avoir  dans 
leur  maison  un  appartement  destiné  à 
<  et  usage  choisissent  l'endroit  le  plus 
jiropre  de  leur  logis  pour  v  placer 
les  noms  de  leurs  ancêtres.  Comme 
tons  les  tombeaux  sont  en  pleine 
campagne  ,  chaque  citoyen  va  tous 
les  ans,  vers  le  mois  de  Mai ,  accom- 
pagné de  Sa  famille ,  visiter  les  sé- 
pulcres de  ses  ancêtres.  Les  parents 
s  occupent  d'abord  à  nettoyer  le  lieu 
de  la  sépultiu-e  des  herbes  qui  le 
couvrent;  ils  l'arrosent  de  leurs  larmes, 
et  y  placent  des  viandes  et  du  vin  , 
qui  leur  servent  à  faire  un  festin  à 
r  honneur  des  morts.  L<}  14  de  la 
lune  d'Août  est  encore  un  jour  con- 
sacré aux ,  mêmes  cérémonies.  En 
outre  ,  chaque  jour  de  la  nouvelle  et 
de  la  pleine  lune ,  les  Chinciis  brûlent 
des  parfums  devant  les  tableaux  de 
leurs  ancêtres ,  et  leur  ofiVent  des 
viandes.  Ils  allument  aussi  des  par- 
fums en  leur  honneur  et  les  saluent 
par  de  profondes  révérences.  Ils  sont 

f)ersuaaés  que  ce  culte  est  pour  eux 
a  source  de  toutes  sortes  de  biens  et 
de  prospérités.  Ils  pensent  que  les 
âmes  de  leurs  aïeux  décédés  envi- 
ronnent le  trône  du  roi  du  ciel ,  et 
que  leurs  mérites  égalent  presque 
ceux  du  ciel  même.  Les  tableaux  des 
morts  soat  ordinuiiemect  creux  ,  et 


HOU  41 

^  pour  cette  rait,ou  les  Chinois  les 
nomment  les  sièges  des  âmes.  — ;  Les 
habitants  du  Tunquincélèbrentjaussi 
des  fêtes  en  l'Konneur  de  leurs  an-^ 
cèlres  ,  et  la  cérémonie  consiste  dans 
féreclion  d'une  tour  de  vingt  -  six 
pieds  de  haut  ,  divisée  en  petites 
loges  où  sont  étalés  des  viandes  et 
des  fruits  de  toute  espèce.  —  L'n  ar- 
ticle «Ju  Sridder  ordonne  aux  Guèbres 
de  se  souvenir  de  leiu^s  parents  dé- 
funts. C'est  pour  accomplir  ce  pré- 
cepte qu'ils  font  presque  tous  les  mois 
un  grand  festin.  Ils  ont  aussi  rouiume 
de  porter  sur  la  tombe  du  défunt,  la 
première  nuit  d'après  ses  funérailles  , 
une  offrande  qui  consiste  en  diffé- 
rents mets.  —  Les  peuples  de  Cour- 
lande  et  de  Samogitie ,  ainsi  que  les 
Lithuaniens  et  les  Livoniens  ,  pré- 

f)arr.ient  autrefois  tous  les  ans  ,  vers 
e  mois  d'Octobre  ,  un  grand  repas 
pour  les  morts.  Chaque  père  de  fa- 
mille appelait  par  leurs  noms  tous 
ses  parents  et  amis  défunts ,  et  les 
priait  de  faire  honneur  au  festin  qu'il 
leur  avait  apprêté.  Les  morts  étaient 
supposés  accepter  l'invitation,  et  ve- 
nir se  mettre  à  table  :  on  les  y  laissait 
un  temps  raisonnable  ;  et  lorsqu'on 
les  jugeait  rassasiés,  le  maître  de  la 
maison  leur  donnait  honnêtement 
congé  ,  et  les  priait  ,  puisqu'ils 
avaient  été  bien  régalés ,  de  prendre 
garde ,  en  s'en  retournant ,  \x  ne  p:is 
marcher  sur  ses  bleds. 

Ho^r£.  On  l'exprime  par  une 
fennue  enveloppée  cfe  son  vêtement , 
et  qui  cherche  à  se  dérober  à  tous  les 
regards. 

HoplomAqces  ,  gladiateurs  armés 
de  toutes  pièces.  Rac.  Oplon,  arme  ; 
inacheslaij  combattre.  V .  Provo- 
cateurs. 

HoPLoSMi A  (  M.  Gf.)  ^  siuTiom  que 
les  habitants  d'Elis  donnaient  à  Pallas 
armée  de  pied  en  cap. 

HopLOTES,  athlètes  aimés  qui  dis- 
putaient le  prix  de  la  course  dans  les 
jeux  olympicmcs. 

I .  HoRA  .  fille  d'Uranus.  Ce  prince 
voulant  se  défaire  de  Chronos  ,  son 
fils  ,  lui  envova  plusieurs  de  ses 
filles ,  et  entre  autres  Hora  ,  pour 
le  tuer  ]  mais  Chronos ,  s'ctant  suis! 


4'>  H  O  R 

ù'tllf s ,  les  mit  an  nombre  de  ses 
inaiïTessec. 

2.  —  r  .  HoRTA. 

HoscHiv  ,  déesse  adore'e  dans  TE- 
truric. 

Horxius  ,  surnom  de  Jupiter.  Le 
Jupiter  posé  dans  le  lieu  où  le  siénat 
trAthèness'asseniljle,ditP«H5a/uVj5, 
est ,  de  toutes  les  statues  de  ce  dieu, 
celle  qui  inspire  aux  perfides  une  plus 
pande  terreur  :  on  l'appelle  Jupiter 
Harcius  ,  comme  qui  dirait ,  Jupiter 
qui  préside  aux  scruients.  11  tient 
une  fondre  à  chaque  main  ;  c'est  de-- 
vant  lui  que  les  athlètes  ,  avec  leux'S 
pères  ,  leurs  frères ,  et  les  maîtres 
du^'ymnase ,  jurent ,  sur  les  meu)l>res 
découpés  d'un  sanglier  immolé ,  qu  ils 
n'useront  d'aucune  supercherie  dans 
la  céléljration  des  jeux  olympiques. 
Les  athlètes  jurent  aussi  ejji'ils  ont 
employé  dix  mois  entiers  à  s'exercer 
aux  jeux  dans  lesquels  ils  doivent  dis- 
puter la  palme.  Cejix  qui  président 
au  choix  des  jeunes  garçons  et  des 
jeunes  chevaux  jurent  encore  qu'ils 
ont  porté  leur  jugement  selon  l'équité, 
sans  s'être  laissé  corrompre  par  des 
présents, et  qu'ils  garderont  un  secret 
inviolahle  sur  ce  qui  les  a  obligés  de 
choisir  ou  de  rejeter  tels  ou  tels. 

BoRDicALES,  ou  Hordicidies,  fêles 
que  Rome  céléhniit ,  le  i5  Avril ,  en 
l'honneur  delà  Terre,  h  qui  l'on  im- 
molait trente  vaches  pleines  pourho- 
norer  sa  fécondité.  IJnc  partie  était 
înunolée  dans  le  temple  de  Jupiter 
Capitolin ,  et  brûlée  par  la  plus  âgée 
des  vestales.  Ce  sont  les  mêmes  fêtes 
<}ueles  Fordicales.  Forda^  ou  Jlorda, 
veut  dire  vache  pleine. 

HokÉes  ,  sacrifices  solemnels ,  con- 
sistant en  fruits  de  la  terre  que  l'on 
offrait  au  'commencement  du  prin- 
temps ,  de  l'été  et  de  l'hiver  ,  afin 
d  olitenir  des  dieux  une  année  douce 
et  tempérée.  Ces  sacrifices  étaient 
offerts  aux  Heures  et  aux  Saisons. 

Ho  RE  Y  (  M.  Afr,  ) ,  nom  que  les 
Nèpresde  la  côte  occidentale  d'A- 
frique donnent  au  diable,  qui  n'est 
sans  doute  qu'un  Nègre  aposté  par 
les  marabouts,  et  dont  ces  impos- 
te m-s  se  servent  pour  épouvanter  le 


H  O  R 

peuple.  Les  cérémonico  de  la  circon- 
cision ne  manquent  jamais  d'être 
accompagnées  des  mugissements  du 
Hore} .  Ce  bruit  ressemble  au  sou  le 
plus  bas  de  la  voix  humaine.  H  se  fait 
entendre  .^  peu  de  distance,  et  cause 
une  frayeur  extrême  aux  jeunes  gens. 
Dès  qu'ail  conunence,  les  Nègres pré- 
paieut  des  aliments  pour  le  diable ,  et 
les  lui  portent  sous  un  arbre.  Tout  ce 
qu'on  lui  présente  est  dévoré  sur-le- 
champ,  sans  qu'il  en  reste  un  os. 
Si  la  provision  ne  lui  suffit  pas ,  il 
trouve  le  moyen  d'enlever  quelque 
jeune  homme  non  encore  circoïicis. 
Les  Nègres  prétendent  qu'il  garde  sa 
proie  dans  sou  ventre  ,'  jusqu'à  ce 
qu'il  ait  reçu  plus  de  nourriture  ,  et 
que  plusieurs  jeunes  gens  y  ont  passé 
jusqu'à  dix  ou  douze  jours  ;  même 
après  sa  délivrauce,  la  victime  de- 
meme  muette  auTanl  de  joursqu'elle 
en  a  passé  dans  le  ventre  du  diable. 
Enfin  ils  partent  tous  avec  efiroi  de 
cet  esprit  malin,  et  l'on  ne  }»eut 
qu  être  surpris  de  la  confiance  avec 
biquellc  ils  assurent  avoir  été  non 
seulement  enlevés ,  mais  avalés  par 
ce  terrible  monstre. 

HuRioK ,  ou  HoRius  ,  surnom  d'A- 
pollon à  Hermione.  Pausaidas  le 
dérive  d'oro5  ,  limites  ,  et  suppose 

3u'il  fut  donné  à  ce   dieu  à  la  suite 
'un  différend  sur  les  linutes  terminé 
heureusement. 

Horloge.  V-  Heures. 
HoRvÈ ,  nom  d'un  chien  de  chasse. 
Rac.  Orme  ,  impétuosité. 

HORMIZDA.     ^.ArIMANE. 

HoRMUS ,  une  des  danses  princi- 
pales des  Lacédémoniens  ,  dans  la- 
quelle de  jeunes  garçons  et  de  jeunes 
filles  ,  disposés  alternativemeut  ,  et 
se  tenant  tous  par  la  main  ,  dansaient 
en  rond.  Selon  les  plus  anciennes 
traditions  ,  ces  danses  circulaires 
avaient  été  instituées  à  l'imitation  du 
mouvement  des  astres.  Les  chants  de 
ces  danses  étaient  divisés  en  strophes 
et  antistrophes  ;  dans  les  strophes  , 
on  tournait  d'orient  en  occident  ;  et 
dans  l'antistrophe  ,  on  pren.-jit  une 
détermination  opposée  :  fa  pause  que 
faisait  le  chœur  en  s'arrêtant  s  ap- 
pelait Tépode. 


ECS 

HoRTA ,  déesse  de  la  jeunes'se  ,  qui 
portait  les  jeunes  gens  à  la  veilu. 
S.!U  îemjjle  ne  se  fermait  jamais , 
polir  exprimer  le   Lesoiu    continuel 

■a  la   jeunesse    d  être  excitée  au 

'u.  Oa  l'appelait  aussi  Stimula. 
j   .  Hersilie. 

iïc  ;.  1  Èssis ,  nom  de  Vénus ,  comme 
p;  t-Scianl  ù  la  naisrance  des  plantes. 
Rac.  Hotius ,  jardin. 

1.  HoRus.  V.  Or.cs. 

2.  —  Roi  de  Trézène.  C'était  ap- 
paremment uae  colonie  égyptienne. 

HosiEs  ,  prêtres  de  Delphes  pré- 
--és    aux    sacrifices    qu'on,  venait 
rir    avant   de  consulter    -roracle. 
■  immolaient  eux-mêmes  les  vic- 
iies  ,  et  apportaient  toute  leur  at- 
;tion  à  ce  qu'elles  fussent  pures  , 
ues  ,    entières.    Il    fallait  que    la 
îime    tremLlàt    et    frémît    dans 
tes  les  parties  de  son  corps  ,  lors- 
qii  elle  recevait  les  efTissions  d  eau  et 
de  vin  ;  et  ce  n'était  pas  assez  qu'elle 
«pr-ouàt  la  tète  comme  dans  les  sacri- 
es  ordinaires  ;  sans  cela  ,  les  Hosies 
«^ussent  p<jint  installé  la  R^ihie  sur 
le  trépied.  Ces  ministres  étaient  per- 
pétuels ,  et    la   sticriiicalure  passait 
à  leurs  enfants.  On  les  croyait  des- 
cendus  de   Deucalion.    Osios ,   en 
grec  ,  veut  dire  saint ,  et  la  victime 
se  nommait  osiotes. 

HosPEs,  HospiTALis  ,  sumoms  que 
les  Romains  donnaient  à  Jupiter  , 
coinme  dieu  protecteur  de  l'hospita- 
lité. K.  XÉKirs. 

HosPiTA , surnom  sous  lequel  Vénus 
avait  un  templeàMcuiphisenEsvpte. 
Minerve  était  honorée  sous  le  même 
titre  à  Sparte. 

Hos  riE ,  terme  qui  vient  de  hostis, 
ennemi,  parceque  dans  les  premiers 
siècles  on  sacrifiait  des  captifs  aux 
dieux  avant  ou  après  ta  victoire.  Il  y 
en  avait  de  deux  sortes;  les  unes 
par  les  entrailles  desquelles  on  cher- 
chait à  connaître  la  volonté  des  dieux  ; 
les  autres  dont  on  se  contentait  de 
leur  offrir  la  vie  ,  et  qui ,  pour  cette 
raison,  étaient  appelées  hostiœ  ani- 
males.—  Isidore-  dit  <jue  la  victime 
servait  pour  les  grands  sacrifices ,  et 
1  hostie  pour  les  moindres  ;  que  la 
preuiière  ;e  preiiait  <iu  gros  helailj. 


E  O  S  ^5 

et  la  seco  de  des  troupeaux  à  lai  e. 
Il  ajoute  que  Vhoslie  était  propre- 
ment celle  que  le  général  sacrdiait 
avant  le  combat ,  et  la  victime  c-eile 
qu'il  offrait  après  la  victoiçe  :  hostire  , 
frapper  ;  vicliina ,  a  vicùs  hosUhus, 
Les  anciens  distinguaient  plusieurs 
sortes  d'hosties.  Hostiœ  yurœ ,  c  é- 
taient  des  agneaux  et  de  petits  co- 
chons de  dix  jours  :  hostiœ  prœci- 
'ianeœ ,  celles  qu'on  immolait  la 
veille  des  fêtes  solcnmelles  (  rac. 
prœ  _,  devant ,  et  cœdo,  j'uuniole)  : 
hostiœ  hidentes ,  hostfes  de  deux 
ans ,  lesquelles  ,  ù  cet  i.ge ,  ont  deux 
dents  plus  élevées  que  les  autres  : 
hostiœ  injvges ,  qui  n  avaient- ja- 
mais subi  le  joug  :  hostiœ  exiiniœ , 
choisies  et  mises  à  part  comme  les 
plus  belles  et  les  plus  dignes  àes 
dieux  :  hostiœ  succedaiieœ ,  qui  se 
succédaient  les  unes  aiLX  autres  ; 
(lorsque  la  première  n'était  pas  fa- 
vorable ,  ou  lorsqu'en  rimmolanl  on. 
avait  omis  quelques  cérémonies  essen- 
tielles ,  on  en  sacrifiait  une  autre  ;  si 
l'on  ne  réussissait  pas  mieux,  on  pas- 
sait à  une  troisième,  et  ainsi  de  suite, 
jusqu'à  ce  qu'il  en  vint  une  favorable): 
hostiœ  amban-ales  \^\.  ce  mol)  : 
hostiœ  amburliales ,  celles  que 
l'on  promenait  autour  de  la  ville  ; 
hostiœ  canearts  ,  ou  cauiaies  , 
telles  qui  étaient  présentées  au  sacri- 
ficateur par  la  queue,  cai-iar:  — 
hostiœ  prodigœ ,  celles  qui  étaient 
entièrement  consumées  par  le  feu; 
hostiœ  piaculares ,  expiatoires  , 
que  l'on  immolait  pour  se  puiifîer 
de  quelque  souillure  :  hostiœ  am- 
begiiœ  ,  ou  ambiegnœ  ,  brebis  ou 
vaches  qui  avaient  mis  bas  deux 
agneaux  ou  deux  v  eaux ,  et  qu'on  sa- 
crifiait, avec  leurs  petits,  à  Jmwn  : 
hostiœ  haruigœ,  ou  harugœ,  dont 
on  examinait  les  •  ntrailles ,  pour  en 
tirer  des  présages  :  hostiœ  médiates, 
hosties  noires,  que  l'on  sacrifiait  en 
plein  midi. 

HosTiLiNA ,  déesse  des  Romains. 
On  l'invoquait  pour  la  fertilité  des 
terres  ,  et  pour  obtenir  une  nioissjn 
abondante.  A  proprement  pnr!er,ou 
lui  attribuait  le  s(>in  du  bled  dans  le 
temps  que  les  derniei-s  ëpi^  s'éle- 


'44  HOU 

\aient  à  la  hauteur  des  autres ,  et  que  ] 
la  surface  de  la  moisson  élait  tout 
égale.  Rac.  Ilostire,  éplei-  ;  hosti- 
vientwn,  égalité.  Selon  d'autres,  on 
invoquait  Hostiline  quand  l'epi  et 
la  liarbe  de  l'épi  étaient  de  niveau. 
Houlette.  Voy.  Paris,  Ekdy- 

MION. 

HouFvis  (  M.  Mah.  ) ,  vierges  mer- 
veilleuses, dont  Mahomet  promet  la 
jouissance  éternelle  à  ses  sectateurs 
dans  le  paradis.  Un  anf;e ,  d'une 
beauté  ravissante  ,  viendra  ,  disent 
les  nuisulmans  ,  présenter  à  chacun 
des  élus  ,  dans  un  hassin  d'argent , 
une  poire  ou  orange  des  plus  ap- 
pétissantes. L'heureux  musulman 
prendra  ce  fruit  pour  l'ouvrir  ,  et  il 
en  sortira  aussi-tôt  une  jeune  fille  , 
dont  les  grâces  et  les  charmes  seront 
au-dessus  de  l'imagination  ,  même 
orientale.  Selon  le  Qôran  ,  il  v  a 
dans  le  paradis  quatre  espèces  de  ces 
filles.  Les  premières  sont  blanches  , 
les  secondes  vertes  ,  les  troisièmes 
jaunes  ,  les  quatrièmes  rouges.  Leurs 
corps  sont  composés  de  safran  ,  de 
ïuusc  ,  d'amijre  et  d'encens J  et  si, 
par  hasard,  une  d'entr'ejles  crachait 
8ur  la  terre  ,  on  y  sentirait  par-tout 
Tme  odeur  de  musc.  Elles  ont  la  face 
découverte  ,  et  sur  elles  on  lit  ces 
consolantes  paroles  écrites  en  carac- 
tères d'or  :  (t  Quiconque  a  de  l'amour 
»  pour  moi,  qu'il  accomplisse  la  vo- 
M  lonté  du  Créateur ,  qu'il  me  voie 
»  et  fréquente  ;  je  m'abandonnerai  ii 
»  lui ,  et  le  satisferai.  »  Tous  ceux 

3ui  auront  observé  exactement  la  loi 
u  prophète  ,  et  sur-tout  les  jeûnes 
du  ramadan  ,  se  marieront  à  ces 
charmantes  filles  à  sourcils  noirs  , 
sous  des  tentes  de  perles  blanches  , 
où  chaque  fille  trouvera  soixante-dix 
planches  de  rubis ,  sur  chacune 
soixante-dix  matelas  ,  et  sur  chaque 
matelas  soixante-dix  esclaves ,  les- 
quelles en  auront  encore  chacune  une 
autre  pour  les  aider  et  les  servir , 
et  vêtiront  les  houris  de  soixante-dix 
robes  magnifiques  ,  si  légères  et  si 
transparentes  ,  qn'on  verra  à  travers 
jusqu'à  la  moelle  de  leurs  os.  Les  bons 
musulmans  resteront  mille  ans  dans 
les  embrassemeals  de  ces  charraautc« 


H  U  S 

épouses ,  qui  se  retrouveront  encore 
vierges. 

HujuMSiN  (  M.  Chin.  ),  célèbre 
chimiste  ,  qui  trouva  ,  dit-on  ,  la 
pierre  philosophaie  ,  et  que  les  Chi- 
nois ont  mis  au  rang  des  dieux.  Cet 
homme  ,  disent-ils  ,  ayant  tué  ua 
horrible  dragon  qui  ravageait  le  pa5's  , 
attacha  ce  monstre  à  me  colonne  , 
qui  se  voit  encore  aujourd'hui ,  et 
s'éleva  ensuite  dans  le  ciel.  Les  Chi- 
nois ,  par  reconnaissance  ,  lui  érigè- 
rent un  temple  dans  l'endroit  même 
oi"i  il  avait  tué  le  dragon. 

Hcjus  ou  HujusceDiei,  de  ce 
jour,  surnom  donné  par  les  Romains 
à  la  Fortune.  Elle  avait  à  Rome  un 
temple ,  que  Q.  Catulus  lui  fit  élever 
pour  s'acquitter  d'un  vœu  qu'il  avait 
lait  le  jour  où  il  vainquit  les  Cimbres 
de  concert  avec  Marins. 

Humilité.  Celte  disposition  de 
l'ame  était  inconnue  des  ancien^  ,  et 
n'a  pu  être  allégorisée  par  eux.  De 
toutes  les  allégories  modernes  ,  la 
suivante  est  la  plus  supportable. 
C'est  un«"  femme  «pii  porte  un  sac 
sur  ses  épavdes ,  et  tient  dans  la  main 
une  corlieille  de  pain.  Elle  est  vêtue 
simplement ,  et  foule  aux  pieds  à.çs 
vêtements  de  prix ,  un  miroir  et  des 
plumes  de  paon.  Jf^ùichelrna/impvo- 
pose  un  emiilème  plus  agréable ,  pris 
de  l'idée  de  ceux  qui  déposaient  aux 
pieds  des  statues  des  divinités  les 
couronnes  qu'ils  ne  pouvaient  placer 
sur  leurs  têtes. 

L'humilité  chrétienne  est  dans  les 
tableaux  d'église  représentée  par  une 
femme ,  la  tète  baissée  ,  et  les  bras 
en  croix  sur  l'estomac.  Elle  •  a  pour 
attributs  un  agneau  ,  symbole  de 
doTiceur  et  de  docilité ,  et  une  cou- 
ronne sous  les  pieds ,  qui  marque  le 
peu  de  cas  qu'elle  fait  des  grandeurs. 
Hure  de  sanglier.  Koy.  Mê- 
lé acre. 

HusÉANiwER.  (  M.  Ànicr.)  Les 
Virginiens  nomment  ainsi  l'initia- 
tion de  ceux  qui  sont  destinés  à  être 
prêtres  et  devins,  et  l'espèce  de  no- 
viciat qu'on  leur  fait  subir.  Cette 
cérémonie  singulière  se  célèbre,  dit- 
on  ,  ordinairement  une  fois  en  quin7e 
OU  seize  ans,  à  moins  que  les  jeunes 


H  U  S 

f ens  ne  se  trouvent  plus  souvent  en 
état  dy  être  Admis.  C^st  une  disci- 
pline par  laquelle  ils  doivent  tous 
passer ,  avant  que  d'être  reçu»   au 
nombre   des  rrrands   hommes  de  la 
Dation.  Les  chefs  du  lieu  où  doit  se 
faire    la    cérémonie    choisissent   les 
jeunes  hommes  les  mieux  faits  qu'ils 
paissent   trouver  pour   être    huséa- 
nawes.Ceux  qui  refuseraient  de  subir 
cette  épreuve  n'oseraient  demeurer 
avec  leurs  compatriotes.  On   peint 
les  candidats  de   blanc ,  et   on   les 
conduit    devant    les    prêtres  et    le 
peuple  assemblés ,  qui   tiennent   en 
main  des  gourdes  et  des  rameaux. 
Le  peuple  chante  et   danse  autour 
d'eux  toute  la  matinée. L'après-midi, 
on  les  mène  sous  un  arbre ,  et  Ion 
fait  enlr'eux  une  double  haie  de  gens 
armés  de  faisceaux  de  petites  cannes. 
On  choisit  alors  cinq  jeunes  hommes 
q'ii  vont  prendre  tour-à-tour  un  de 
ces    garçons ,  le    conduisent  à   tra- 
vers la  haie  ,   et   le   garantissent ,  à 
leur  propre  péril  et  avec  une  pa- 
tience merveilleuse  ,  des  coups  de 
baguette  qu'on  fait  pleuvoir  sur  eux. 
Duraut  ce  cruel  exercice,  les  mères 
apprêtent  en  pleurant  des  nattes  , 
des  peaux ,  de  la  mousse  et  du  bois 
sec ,   fjour  servir    de   funérailles    à 
leurs  enfants,  qu'elles  regardent  dija 
comme    morts.    Après  cette  céré- 
monie ,  on  abat  l'arbre  ;  on  met  en 
pièces  le  tronc  ;  on  coupe  les  bran- 
ches et  les  rameaux,  dont  on  fait  des 
guirlandes  pour  couronner  les  jeunes 
initiés.  Ils  ne  sont  cependant  pas  au 
bout  de  leurs  peines.  On  les  enferme 
plusieurs  mois  de  suite,  chacim  dans 
une cabanej  et, dans leursolitude,  on 
ne  leur  donne  aucune  autre  nourriture 
que  la  déctx;tion  de  qiielques  racines 
propres  à    troubler  le  cerveau.  Ce 
breuvage ,  qu'ils  nomment  visoccan , 
joint  à  l'austérité  de  la  discipline  , 
ne  manque  pas  de  les  rendre  absolu- 
ment  fous.    Lorsqu'on    s'appercoit 
qu'ils  ont  entièrement  perdu  la  rai- 
son ,  on  commence  par  diminuer  la 
dose  ordinaire  du  visoccan,  afin  qu'ils 
puissent  revenir  peu-à-peu  dans  leur 
bon  sens  ;  mais   avant  qu'ils  soient 
guéris ,  ou  les  conduit  dans  les  dif- 


H  Y  A 


45 


férents  villages ,  et  on  les  montre  au 

Eeuplc  dans  cet  état  de  démence. 
,e  but  de  cette  initiation  est  de  faire 
ûui>lier  a  ces  jeunes  gen>,  non  seu- 
lement tout  "ce  qu'ils  ont  appris  , 
mais  encore  ce  qu'il  leur  est  impos- 
sible de  ne  pas  s:ivoir  ,  comme  leur 
nom  ,  celui  de  leurs  parents  ,  leur 
langage  ,  leurs  biens  ,  etc.  Au  sortir 
de  cette  cruelle  épreuve,  les  jeunes 
gens  doivent  feindre  d'avoir  tout  ou- 
blié. Il  semble  qu'ils  entrent  dans 
immonde  nouveau,  ou  qu'ils  ne  fassent 
que  de  naître.  Ils  n'ont  garde  de  dire 
qu  ils  se  souviennent  de  la  moindre 
chose  ,  dans  la  crainte  d'être  huséa- 
nawés  une  seconde  fois.  L'auteur  de 
l'histoire  de  la  Virginie  pense  que 
les  vieillards  avaient  imaginé  cette 
invention  pour  s'emparer  des  biens 
des  jeunes  gens.  En  effet ,  on  choisit 
ordinairement  pour  être  initiés  drs 
jeunes  gens  riches  ;  et  comme  il» 
sont  censés ,  après  l'initiation  ,  avoir 
oublié  qu'ils  ont  des  biens ,  et  fpi'ils 
n'osent  les  redemander  de  peur  d'un 
second  noviciat ,  les  vieillards  les  dis- 
tribuent entr'eux,  et  se  contentent 
de  dire  qu'ils  les  destinent  à  des 
usages  publics.  Les  Indiens  préten- 
dent qu'on  n'emploie  ces  violents 
moyens  que  pour  délivrer  la  jeunesse 
des  mauvaises  impressions  de  l'en- 
fance, et  de  tous  les  préjugés  qu'elle 
contracte  avant  que  fa  rdson  puisse 
agir.  Ls  soutiennent  que,  remis  alors 
en  pleine  liberté  de  suivre  les  lois  de 
la  nature,  ils  ne  risquent  plus  d  être 
les  dupes  de  la  coutume  ou  de  l'édu- 
cation ,  et  qu'ils  sont  p^jis  en  état 
d'administrer  équitablement  la  jus- 
tice, sans  avoir  égard  à  l'amitié  ni 
au  parcBtage. 

HuTSAB ,  idole  des  Ninivites. 
HrA  ,  nom  de  Sémélé. 
I.  HïAciNTHE,  fils  d'Amvclas  et 
de  Diomède ,  selon  ApoUodore  ,  ou 
de  Piénis  et  de  CI:o,  et  d'CEbalus 
selon  Hygin.  Il  fut  aimé  d'Apt)llon. 
Zéphvre ,  d'autres  disent  Borée,  qui 
l'aimait  aussi,  piqué  de  la  préférence 
que  le  jeune  homme  donnait  au  dieu 
de*  Muses  ,  détourna  le  palet  qu'A- 
po'lon  lançait ,  et  causa  la  mort 
d'Hyacinthe.  Le  dieu  essaya  vaine- 


7,6  H  Y  A 

ment  toutes  les  ressources  de  «on 
art  ,  et  lé  chancea  en  une  fleur  de 
son  non) ,  sur  les  feuilles  de  laquelle 
le  dieu  f;rava  les  deux  premières 
lettres  de  son  nom  ,  ai ^  ai,  qui  sont 
en  même  temps  l'expression  et  le 
monument  de  sa  douleur. 

2.  —  Capitaine  dolien ,  tué  par 
l'Arî'onaute  Clytius. 

HïACiîiTHiDES  ,  filles  dont  la  nais- 
sance .  !e  nombre  et  les  noms  sont 
diffcr  nmient  rapportés.  Harpo- 
cralion  les  fait  fÙles  d'Hyacinthus. 
ApoVodore  ,  q/i-  est  de  même 
opinion  ,  en  compte  quatre  ,  qu'il 
nomme  Anthéis,  Egléis  ,  Euthénis 
et  L\  rie ,  ajoutant  que  les  Athéniens, 
sur  la  foi  dun  ancien  oracle  ,  les  im- 
molèrent pour  le  salut  public  sur  le 
tombeau  du  Cyclope  Gcreste.  Quel- 
ques uns  les  font  filles  d'Erechthée. 
D'autres  en  mettent  cinq,  Pandore, 
Pro<  ris  ,  Creuse,  Oritliyie  et  Chthé- 
nie ,  et  disent  que  les  deux  pre- 
mières se  laissèrent  immoler  sur  un 
coteau  nommé  H3acinthus  ,  d'où 
elles  tirèrent  leur  nom.  Hygi'i  ne 
parle  que  d  une  ,  et  la  nomme  Spar- 
tiantis. 

HvACiNTHiES  ,  fêtes  que  les  Lacé- 
démoniens  célébraient  tous  les  ans 
pendant  trois  jours  en  l'honneur  d'A- 
pollon auprès  du  tombeau  d'Hya- 
cinthe. Lqs  deux  premiers  jours  ,  on 
pleurait  sa  mort  ;  on  mangeait  sans 
couronne  >  et  le  repas  n'était  suivi 
d'aucun  hymrie.  Le  troisième  jour 
ëtait  consacré  à  la  joie  ,  aux  festins  , 
aux  pavalcadeset  autres  réjouissances. 

HyadÉs,  filles  de  Cadmxis  :  d'E- 
rechthée, suivant  Euripidç  ;  d'A- 
tlas et  d'Etra  ,  suivant  Ovide  ,  etc. 
JEuripide  en  reconnaît  trois  ;  Phé- 
récvde  sept ,  qu'il  nomme  Ambro- 
sie  ,  Eudjore  ,  Pha  syle  ,  Coronis  , 
Polyxo,  Phàco ,  Thyéné  ,  ou  plutôt 
Dioné  ;  Hysin  ,  qui  les  nomme 
Naïades ,  six ,  Cisséis,  Nysa ,  Erato , 
Eriphia  ,  Bromia  ,  Polyh\mno.  Leur 
frère  Hyas  ayant  été  déchiré  par  une 
lionne ,  elles  pleurèrent  .sa  mort  avec 
des  re£;rets  si  vifs ,  que  les  dieux , 
touchés  de  compassion  ,  les  trans- 
portèrent au  ciel ,  et  les  placèrent 
sur  le   fiont  du  Taureau  ,  où  elles 


}I  Y  ?, 

jileurent  enccie.  Scion  d  ;  utr'^«  . 
c'étaient  des  nymphes  fjue  Jupiter 
transporta  au  ciel  et  chaufrea  en 
astres  ,  pour  les  soustraire  à  la  colère 
de  Junon  ,  qui  voulait  les  punir  du 
soin  qu'elles  avaient  pris  d'élever 
B.'icclius.  Les  poètes  ont  appelé  les 
Hyades  Pluviœ ,  Tristes,  parceque 
la  constellation  qu'elles  forment  an- 
nonce la  pluie.  Rac.  Ueiii,  pîcuvcir. 
Elle  est  aussi  fluelqucfois  déàitnée  par 
Hyas  ,  siui^ulier  des  Hjades ;  iiini- 
bosa  Hyas ,  iiiserena. 

HïAGMs  i  Piirygien  ,  père  de 
Marsy'ai,  tie  plus  ancien  joueur  de 
flûte  et  l'inventeur  de  l'harmonie 
phrygienne  ,  composa  des  només  ou 
cantiques  pour  la  mère  d^  dieux  , 
Bacchus  ,  Pan  ,  et  quelques  autres 
divinités  ou  héros  du  pays. 

Hy ALE ,  nymphe  ue  Diane .  puisait 
l'eau  dans  les  urnes  pour  la  répanure 
sur  la  déesse ,  lorsfju'Actéou  la  sur- 
prit dans  le  bain. 

Hyamides  ,  prêtres  de  Jupiter  A 
Pise. 

Hy  AMUS  ,  fils (fe  la  nympheEvadné. 
Apollon  r  dans  Pindare  ,  invite  les 
Parques  à  se  trouver  aux  couches  de 
sa  mère ,  pour  régler  les  destinées  4e 
l'enfant  qui  devait  être  un  jour  chef 
des  hyamides.  • 

Hyartés  ,  peuples  de  Béotie, 
chassés  par  Cadmus  lorsqu'il  vint 
de  Phénicie. 

Hyantides.  Les  Muses  sont  ainsi 
nommées ,  parcequ'on  croyait  qu'elles 
habitaient  la  Béotie. 

Hyantius  ,  Actéon  ,  petit-fils  de 
Cadmus,  fondateur  de  Thèbes,  ca- 
pitale de  la  Béotie. 

Hyas,  fils  d'Atlas  et  d'Ethra  ,  fut 
dévoré  par  un  lion,  y  .  Hyades. 

Hybla  ,  montagne  de  Sicile,  cé- 
lèbre par  l'excellent  miel  qu'on  y 
recueilltiit ,  et  par  une  ville  du  même 
nom.     " 

Hybl/EA  ,  déesse  que  l'on  adoroit 
en  Sicile. 

Hybi-Éexs,  peuples  de  Sicile,  qui 
passaient  pour  très  habiles  (hins  ce 

3 ni  concernait  le  culte  des  dieux  et 
ans  rjutcrprétittion  des  songes. 
ï .  Hyebis  ,  mère  de  Pan. 


H  Y  D 

î.  —  Nom  dun  chien  de  chasse. 
Rae.  /Irbiis ,  injure.     > 

HïBRisTiQCEs,  tètes  qui  se  célé- 
braient à  Argos  eu  l'honneur  des 
femmes  qui ,  sous  Ip  conduite  de 
Télésilla ,  avaient  pins  les  armes  et 
sauvé  la  ville  assiégée  par  les  Lacé- 
démoniens  coninja^idés  par  Clé<>- 
mèue  ,  lesquels  eurent  la  honte  dètrc 
if> poussés  par  drs  femmes;  d'où  la 

'.■?.  a  pris  son  nom.  Dans  cette  lète  , 
'  ~  hommes  s'habillaient  en  femmes  , 
1 1  les  femmes  en  hommes. 

HynAspE ,  capitaine  troyen ,  ren- 
versé par  Sacrator,  capitaine  latin. 

HïDATOSCOPIE.  f^,  HïDROiTANriE. 

1.  HYf)RA  ,  fille  deScyllus. 

2.  —  Fille  du  Stvx  et  de  Pallas. 
HvDR.i.Gi  ,  nom  des  ministres  qui 

.issistaient  les  aspirants  à  l'iniliafion  ; 
<iu  mot  hydor,  eau,  pan  equ'iîs  s'en 
st-rvaient  pour  les  purifications  pré- 
liminaires. 

HrnRE  DE  Lerne,  monstre  épou- 
v:intable,né  deT ypljon  et  d'Kchidna  , 
«elon  Hésiode ,  (^n  lui  donne  plu- 
sieurs têtes.  Les  mis  lui  en  donnent 
sept ,  d'autres  neuf,  et  d'autres  cin- 
quante. Quand  on  en  coupait  une  , 
on  en  voyait  autant  renaître  qu'il  en 
restait ,  à  moins  qii  on  n  ap|>liquàt  le 
feu  à  la  plaio.  Le  \  enin  de  ce  monstre 
était  si  subtil  ,  qu'une  Hèche  qui  en 
était  frottée  donnait  infailliblement 
la  mort.  Cette  hydre  faisait  un  r.É- 
vape  épouvantable  dans  les  campa- 
gnes et  sur  les  troupeaux  des  environs 
du  marais  de  Lerne.  Hercule  monta 
sur  un  char  pour  la  conJ)atlre;,IoIas 
lui  sertit  de  cocher.  Un  cancre  vint 
.'lu  secours  de  rhvdre  :  Hercule  écras;! 
'■'-  cancre  et  tua  riivdrc.  On  dit  qu'Eu- 

sthée  ne    voulut  pas  recevoir  te 

mbat  pour  un  des  douze  travaux 

>xquels  les  dieux  avaient  assujetti 

lircale,    parcequlolas   1  avait  aidé 

,  en  venir  à   l>ont.    Après  que  le 

^lonstre  fut  tué  ,  Hercule  trempa  «es 

îhes  dans  son  sang  pour  en  rendre 
blessures  mortelles  ,  comme  il 
Réprouva   par  les  blessïires  qu'elle). 

înt  à  IVessus  ,  à  Philoctète  et  à 
^hiron.  Celte  hvdre  à  plusieurs  têtes 
lait  une  mnltitude  de  serpents  <}ni 

fectaieal  les  murais  de  Lerne  près 


H  Y  D 


47 


d' A  rgos ,  et  qui  semblaient  moltiplier 
à  mesure  tpi  on  les  détruisait  ;  Her- 
cule ,  avec  l'aifle  de  ses  compagnons  , 
en  purgea  entièr«nent  le  pavs  ,  en 
mettant  le  feu  aux  roseaux  du  ma.  ai- 
qui  était  la  retraite  <»rdiiiaire  de  •^■es 
reptiles  .  et  rendit  ainsi  te  Uea  habi- 
table. D'autres  ont  dit  qu'il  sortait 
de  ces  marais  plusieurs  torrents  ijUi 
inondaient  les  tani;>agnes  ;  mi'liei- 
cule  dessécha  les  marais,  y  lit  «on- 
struire  des  digues  ,  et  pratiquer  de-» 
canaux  pour  faciliter  l'écoulement 
des  eaux.  « 

Hyoria.  C'était  im  vase  perte  de 
tous  cotés ,  cjui  représentait  le  dieu 
de  l'eau  en  Êgvpte.  Les  prêtres  le 
remplissaient  d  eau  à  certains  jours . 
l'ornaient  avec  lieaucoup  de  magni- 
fic-ence,  et  le  posaient  ensuite  sur 
une  espèce  de  tnéàtre  public  :  aiors 
tout  le  monde  se  prosternait  devant 
ce  vase,  les  mains  élevées  versleciol, 
dit  yilruve ,  èl  rendait  grâce  aux 
dieux  des  biens  que  cet  éiéaienl  lui 
procurait.  Le  but  de  cette  céaémonie 
était  d'apprendre  aux  Egyptiens  q'ie 
l'eau  était  le  principe  de  toud'à 
choses ,  et  qu'elle  avait  donné  le  mou- 
vement et  la  vie  à  tout  ce  qui  respiiT. 
K-  Cakope. 

HvnKOMAKTiE,  art  de  prédire  Ta- 
venir  par  le  jnoyen  de  l'eau,  f^arron 
la  dit  inventée  p;ir  les  Perses,  et  fort 
pratiquée  par  Numa  et  PythagorCé. 
On  en  distingue  plusieurs  espèces.- 
1°.  Lorsqu'à  la  suite  des  invocalittos 
et  autres  cérémonies  magiqucB  on 
voyait  écrits  sur  Peau  les  noms  des 
personnes  ou  des  choses  fju'on  desi- 
rait de  connaître ,  ces  noms  se  Irour 
vaient  écrits  à  rebours.  2*.  iDu  se 
servait  d'un  vase  plein  d'eau  et  d  ur 
aiineau  suspendu  à  un  fil  ,  avec  leqiK^ 
on  frappait  un  certain  nombre  de 
fois  les  côtés  du  vase.  3".  On  jetait 
successivement  et  à  ^e  courts  inter- 
valles trois  petites  pierres  dans  tme 
eau  tranquille  et  dormante  ,  et  des 
cercles  qu'en  fonnait  la  surfacç,  ainsi 
que  de  iem-  intersection,  cya  tirait  des 
présages.  4"-  On  examinait  atteoti- 
venient  les  divers  raouvemoils  et 
l'agitation  des  flots  de  la  mer.  Les 
Siciliens  et  les  Eubéens  élarent  fort 


48  H  Y  D 

adonnés  à  cette  siiperstiticwi ,  et  qiiel- 

3ues  chrétiens'orientaux  ont  eu  celle 
e  baptiser  tous  les  ans  la  mer , 
comme  un  être  animé  et  raisonnable. 
5".  Ou  lirait  des  présaî^es  de  la  cou- 
leur de  Teau  et  des  figures  fju'on 
croyait  y  voir.  C'est  ainsi ,  selon 
Vairon,  qu'on  apprit  à  Rome  quelle 
serait  l'issue  de  la  guerre  contre  Mi- 
thridate.  Certaines  rivières  ou  fon- 
taines passaient  chez  les  anciens  pour 
être  plus  propres  que  d'autres  à  ces 
opérations.  6°.  C  était  encore  par 
une  espèce d'hjdroniar.tie  que  Irsai;- 
ciens  Gertiiains  éclaircissaient  leurs 
soupçons  sur  la  fidélité  de  leurs  fem- 
mes. Ils  jetaient  dans  le  Rbin  les  en- 
fants dont  elles  venaient  d'accoucher  ; 
Vils  surnageaient ,  ils  les  tenaient 
pour  légitimes  ,  et  pour  bâtards  , 
s'ils  allaient  au  fond.  7".  On  reni- 
plissaitd'eauunetas6e  ,  et,  après  avoir 
prononcé  dessus  certaines  paroles  , 
on  examinait  si  l'eau  bouillonnerait 
et  se  réptmdrait  par  dessus  les  bords. 
8".  On  mettait  de  l'eau  dans  un  bas- 
sin de  verre  ou  de  crystal  ;  puis  on 
y  jetait  une  goutte  d''huile ,  et  l'on 
s'imaginait  voir  dans  cette  eau  , 
comme  dans  un  miroir  ,  ce  dont  on 
desirait  être  instruit.  9".  Les  femmes 
des  Germainsen  pratiquaient  unencu- 
vième  sorte,  en  examinant  les  tours  et 
détours  et  le  bruit  que  faisaient  les 
eaux  des  fleuves  dans  les  gouffres  ou 
tourbillonsqu'ils formaient ,  pour  de- 
viner l'avenir.  10".  Enfin,  on  peut 
rapporter  à  l'hydromantie  une  su- 
perstition qui  a  long-temps  été  en 
usage  en  It;:lie.  Lorsqu'on  soupçon- 
nait des  personnes  d'un  vol  ,  (>n 
écrivait    leurs   noms   sur  autant  de 

Ectits  caillons  qu'on  jetait  dans  l'eau, 
les  divinations  par  le  marc  de  café  , 
etc. ,  et  autres  semblables  ,  rentrent 
aussi  dans  cette  espèce  de  divination. 
Hydrophore  ,  petite  statue  de 
bronze  que  Tbémistocle  avait  fait 
faire  des  amendes  auxquelles  il  avait 
condamné  ceux  qui  dérobaient  les 
eaux  publiques  et  les  détournaient 
par  des  canaux  particuliers  ,  et  qu'il 
ifvait  consacrée  dans  un  temple.  Il  la 
retrouva  depin's  à  Sardes  dans  celui 
de  la  mère  des  dieux. 


H  Y  G 

Hydrophories  ,  cérémonies  funt- 
brcs  qui  s'observaient  à  Athènes  et 
chez  les  Eginètes ,  mais  en  des  mois 
différents,  à  la  mémoire  des  Grecs 

Îui  avaient  péri  dans  le  déluge  de 
)eucalion  et  d'Ogygès.  Rac.P/tero, 
je  porte  ,  on  j'emporte. 

ÎIydroscopie.  A^.  Hydromantie. 

Hyène,  animal  sauvage  et  cruel, 
dont  on  a  écrit  bien  de  fables.  Lés 
Egyptiens  en  avaient  fait  une  divinité. 

Hyet,  surnom  de  Bacchus ,  pris 
d'Hya ,  nom  de  Sémélé  ,  ou  ,  selon 
d'autres  ,  parceque  sa  fête  arrivait 
dans  une  saison  pluvieuse. 

HyÉticjs.  (  Voy.  PiKJVius.  )  Les 
Athéniens  honoraient  Jupiter  sous 
ce  nom  ,  et  lui  avaient  élevé  un  autel 
sur  le  mont  Hyniette. 

I .  Hyettu^  ,  vilbge  de  Eéotie. 
Hercule  y  avait  un  temple  où  les 
malades  venaient  chercher  leur  gué- 
rison. 

•2.  —  Argien  ,  ayant  tué  Molurus 
qu'il  avait  surpris  avec  sa  femme  , 
se  réfugia  auprès  d'Orchomène,  qui  , 
touché  de  son  malheur  ,'  lui  donna 
le  village  d'Hyettus,  avec  des  terres 
adjacentes. 

Hyg!«a  ,  surnom  de  Minerve  ,  pris 
de  l'art  de  guérir,  auquel  elle  pré- 
sidait. 

1.  Hyoiée  ,  fille  d'EscuIape  et  de 
Lampétie  ,  était  honorée  chez  les 
Grecs  comme  la  déesse  de  la  santé. 
Dans  un  temple  de  son  père  ,  à  Si- 
cyone,  elle  avait  une  statue  couverte 
d'un  voile  ,  a  laquelle  les  femmes 
de  cette  ville  dédiaient  leur  cheve- 
lure. D'anciens  monuments  la  pré- 
sentent couronnée  de  laurier,  tenant 
un  sceptre  delà  main  droite,  comme 
reine  de  la  médecine.  Sur  son  sein  est 
un  grand  dragon  à  plusieurs  replis  , 
qui'  avance  la  tète  pour  boire  dans 
une  coupe  qu'elle  tient  de  la  gauche. 
On  a  un  grand  nombre  de  statues  de 
cette  deésse  ,  qui  étaient  autant  d'eJf 
voto.  Les  Romains  l'avaient  reçue 
dans  leur  ville  ,  et  lui  avaient  élevé 
un  temple  ,  comme  à  celle  de  qui  dé- 
pendait le  salut  de  l'empire.  Rac. 
nygies,  sain.    V.Savté. 

2.  —  Simple  gâteau  de  fine  farine 
qu'on  offrait  à  la  déesse  de  ce  nom  , 

peut- 


H  Y  L 

pout-ètre  pour  indiquer  que  la  Santë 
est  la  filie  de  la  Sobriété. 

Hyiosus  ,  fils  de  Licymnius ,  tué 
P  ir  les  enfants  d  Hppocoon. 

HïLA,  ville  de   Béotie  ,  dont  les 
î'ilants  allèrent  au  siège  de  Tioie. 
Iliad.  /.a.  . 

Hylacide,  Csstor,   fils  d'Hylax- 
Odrs.i.i/^. 

Hylactor  ,  un  des  chiens  d'Ac- 
t  Vn.  Rac.  Ulactein  ,  aboyer. 

i.HïLASjfilsde  Thiodamanté,  roi 

M-,  sie  ,  s'attacha  de  bonne  heure 

Uercule  ,  et  l'accompagna  à  l'ex- 

lition  de  la  Colchide.  Les  Areo- 

utes  ,  arrivés  sur  les  côtes  de  la 

loade  ,  envoyèrent  à  terre  le  jeune 

lime  pour  y  puiser  de  l'eau.  Les 

aiphes  .  éprises  de  sa  beauté ,  l'en- 

Irciil.  Hercule  et  ses  compagnons, 

espérés,  firent  retentir  le  rivage 

leurs  cris  de  douleur. 

I .  Hylax  ,  père  de  Castor ,  selon 

■oincre. 

i.  —  Nom    d'un    chi^Q.     Rac. 
r  laiii  ,  aboyer. 
Hjf  LÉ ,  Centaure  tué  par  Thésée  , 
iK  noces  de  Pirithoiis. 
HïlÉe  ,  Centaure  que  Virgile  fait 
:ir  tantôt  sous  les  coups  de  lîac- 
iis  ,  tantôt  sous  ceux    d'Hercule, 
pst  apparemment  le  même-  que  le 
;  ijcédent. 
i.Hyleus,  un  des  chasseurs  mie 
Jiiiit  la  chasse  du  sanglier  de  Ca- 
lydon. 

1.  —  Un  des  chiens  d'Actéon.Rac. 
L  Je  ,  bois. 

I.  H»i.Lus  ,  fils  de  la  Terre,  qui 
■  ;iit  donné  son  nom  ù  un  fleuve  de 
-  Afie  mineure. 

1.  —  Fils  d'Hercule  et  de  Déja- 
ire  ,  fut  élevé  chez  Céyx  ,  roi  de 
i  rachioe ,  à  qui  Hercule  avait  coaflé 
a  femme  et  ses  enfants  ,  pendant 
,u'il  était  occupé  à  ses  fameux  tra- 
-i-jx.  Après  plus  d'une  année  d'cb- 
nce  de  ce  héros,  Déjanire  inquiète 
.conseille  à  son  fils  d'aller  chercher 
I  traces  de  son  père ,  pour  recueillir 
moins  c[v:elqucs  nouvelles  de  sa 
Stinée.  Hyllus  s'en  va  à  Cénée  ,  où 
trouve  Hercule  occupé  à  élever 
I  temple  à  Jupiter ,  et  à  tracer  le 
sin  .  d'un  bois  Sacré  :  mais  il  a 
Tome  II. 


H  Y  L  49 

le  ch.içrrin  d'y  arriver  dans  le  moment 
qu'Hercule  venait  de  se  revêtir  de  la 
Ltale  robe  ne  Déjanire ,  et   d'être 
cliiirgé  de  porter  à  sa  mère  les  im- 
précations que  ce   héros  fit  contre 
elle.  Mais  ,  instruit  de  la  funeste  er- 
reur où  le  CenUiure  avait  fait  tomber 
Déjanire  ,  il  excuse  sa  mère  auprès 
d'Hercule.  Hercule  ,  sentant  que  sa 
dernière  heure  approchait  ,  ordonne 
à  Hyllus  de  le  porter  sur  le  mont 
Oéta  ,  de  le  placer  sur  un  bûcher  , 
d'y  mettre  le  feu  de  ses  mams ,   et 
enfin  d  épouser  Io!e  ,  tout  cela  sous 
peine  d'imprécations  étemelles.  Hvl- 
lus ,  après  fa  mort  de  son  jjère ,  se  re- 
tira chez  Epalius  ,  roi  des  Doriens  , 
qui  le  reçut  favorablement ,  et  l'ad- 
opta même  en    reconnaissance    des 
obligations  qu'il  avait  à  Hercule ,  par 
qui  il  avait  été  rétabli  dans  ses  états. 
Mais  Eurysthée  ,  ennemi  irréconci- 
liable d'Hercule  et  de  sa  postérité, 
craignant  qu'Hyllus  ne  fût   bientôt 
en  état  de  venger  son  père  ,  vint  le 
troubler  dans  sa  retraite ,  et  l'obligea 
d'avoir  recours  à  Thésée ,  roi  d'A- 
thènes.  Ce   prince ,  parent   et  ami 
d'Hercule,  prit  hautement  la  défense 
des  Héraclides  ,    leur  donua  un.  éta- 
blissement dans  l'Attique  ,  engagea 
les  Athéniens  dans  leur  querelle  ;  et 
lorsqu'Euryslhée  vint  les  redemander 
à  la  tète  d'une  armée  ,  Hyllus  ,  com- 
mandant les  troubles   athéniennes  , 
lui  livra  bataille  ,  le  vainquit  et^le 
tua  de  sa  propre  main.  Cependant  la 
gTîerre   continua  toujours  entre  les 
Héraclides  et  les  Pélopides,  avec  dif- 
férents succès  qui  faisaient  craindre 
qu'elle  ne  durât  long-temps.   Alors 
le  jeune    Héraclide  ,   pour  la  faire 
finir  ,  envoya  aux  ennemis  un  cartel 
de  défi  ,  pour  se  battre  contre  qui- 
conque se  présenterait,    à  condition 
que,  s'il  demeurait  victorieux,  A trée, 
chef  des  Pélopides,   lui  céderait  le 
trône,  et  que,  s'il  était  vaincu ,  les  Hé- 
raclides ne  pourrai-  ai  rentrer  dans  ie 
Péloponnèse    que    cent   ans    après. 
Hyllus  fut  tué  dans  le  combat,  et 
ses  successeurs  se  virent  obligés  de 
tenir  le  traité.  Z-^.  Héraclides,  loiB. 
Hyi.obiess  ,  philosophes  indiens, 
mii  se  retiraient  dans  les  forêts  pour 
D 


5o  H  Y  M 

vaquer  plus  librement  ô  la  contem- 
plation de  la  nature-  JR.ac.  Vlè , 
Bois  ;  hios  ,  vie. 

Hylonome  ,  nymphe  aimée  du 
Centaure  Cylîare ,  et  qui  se  tua  de 
désespoir  en  apprenant  sa  moft. 

I .  Hymen  ,  ou  HymÉrÉe  ,  était  un 
jeune  homme  d'Athènes  d'une  ex- 
trême beauté,  mais  fort  pauvre  et 
d'une  origine  obscure.  Il  était  dans 
cet  àf.'e  OA  un  parçon  peut  aisément 
passer  pour  Hlle,Iorsqu  il  devint  amou- 
reux d  Hi>e  jeune  Athénienne  ;  mais 
comme  elle  était  d'une  naissance  bien 
au-dessus  de  la  sienne  ,  il  n'osait  lui 
déclarer  sa  passion  ,  et  se  contentait 
de  la  suivre  par-tout  où  elle  albiit. 
Un  jour  que  les  dames  d'Athènes 
devaient  célébrer  sur  le  bord  de  la 
mer  la  fête  de  '  érè? ,  où  sa  maîtresse 
devait  être  ,  il  se  travestit  ;  et,  quoi- 
qu'inconnu ,  son  air  aimable  le  fil 
recevoir  dans  la  troupe  dévote.  Ce- 
pendant quelques  corsaires,  avant  fait 
une  rescente  suiiite  à  l'endroit  où 
l'on  était  assemblé  ,  enlevèrent  toute 
la  procession  ,  et  la  transportèrent 
sur  un  rivape  éloipaé ,  où  ,  après 
avoir  dél»arqué  leur  prise,  ils  s'en- 
dormirent de  lassitude.  Hyménée  , 
rempli  de  courage  ,  propose  à  ses 
coinpapnes  de  tuer  leurs  ravisseurs  , 
et  se  met  à  leur  tète  pour  l'exécuter. 
Il  se  rend  ensuite  l'i  Athènes ,  pour 
travailler  au  retour  des  Athéniennes  , 
déclare  dans  une  assemblée  du  peuple 
ce  qn'il  est  et  <  e  qui  lui  est  arrivé  , 
et  promet ,  si  on  veut  lui  donner  r-n 
mariage  celle  des  filles  enlevées  qu'il 
aimait-,  de  faire  revenir  toutes  les 
autres.  Sa  proposition  est  acceptée  , 
il  épouse  sa  maîtresse;  et,  en  faveur 
d'un  mariage  si  heureux  ,  les  Athé- 
niens l'invoquèrent  toujours  depuis 
dans  leurs  mariages ,  sons  le  nom 
d'Hymen  ,  et  célébrèrent  des  fêtes  en 
sou  honneur ,  appelées  Hyménées. 
Dans  la  suite  les  poètes  firent  une 
eénéaloîrie  à  ce  dieu ,  les  uns  le  faif^ant 
naître  d  Uranie,  d'autres  d'Apollon 
et  de  Calliope  ,  ou  de  Bacchus  et  de 
Vénus.  On  représentait  toujours 
l'Hymen  sous  la  figure  d'un  jeune 
liomme  couronné  de  (leurs  ,  sur-tGut 
^e  marjolaine,  tenant  de  la  maia 


H  Y  M 

droite  un  flambeau  ,  et  de  la  gauche 
un  voile  île  couleur  jaune.  Cette 
couleur  était  autrefois  particulière- 
ment affectée  aux  noces;  car  on  lit 
dans  Pline  que  le  voile  de  l'épousée 
était  jaune.  Â^'^.  Thalassius.  ■ 

1.  —  Fils  de  Racchus  et  de  Venus, 
divinité  qui  présidait  au  mariage. 
Les  poètes  le  dépeignent  sous  la  fi- 
gure d'un  jeune  homme  blond  ,  cou- 
ronné de  roses,  et  portant  un  flam- 
beau et  un  arrosoir,  dont  le  vêtement 
est  blanc  et  brodé  de  fleurs.  Quel- 
qiw?fois  on  lui  donne  le  fliiinnieuin  , 
voile  de  couleur  jaune  t£ue  portait  la 
mariée.  Catulle  le  chausse  d'un  bro- 
dequin jaune.  On  appelait  aussi  Hy- 
ménée les  vers  qui  se  chantaient  aux 
noces.  Ripa  lui  donne  un  anneau 
d'or,  i.\r\  joug,  et  des  entraves  aux 
pieds  ;  Cochiii,  une  couronne  de  roses 
et  d'épines ,  un  joug  orné  de  flcTirs  , 
et  deux  flambeaux  qui  n'ont  qu'une 
même  flamme. 

Hymékée,  chanson  nuptiale,  ou 
acclamation  ,  ou  refrain  consacré  s 
la  soicmnité  des  noces. 

HymÉnées,  fêles  qui  se  célébraient 
€n  l'honneur  du  dieu  des  mariages. 

Hymer  (  M.  Celt.  ) .  géant  qu; 
reçut  Thor  dans  sa  barque  lorsqut 
ce  dieu  alla  combattre  le  grand  ser- 
pent ,  et  qui ,  pour  prix  de  sa  com 
plaisance  ,  fut  jeté  ,  d'un  coup  d 
poing  à  l'oreille ,  la  tête  la  premier 
dans  la  mer ,  après  quoi  il  revint 
gué  au  rivage. 

HYMETTE,jmontagnede  l'Attique 
célèbre  par  rexcellence  et  la  bon 
dance  du  miel  qu'on  y  recueil!;ut , 
par  le  culte  qu'on  y  rendait  à  Jupitei 
Les  Athéniens  croyaient  qu'il  y  avai 
aussi  des  mines  d  or  ;  et  même  u 
jour  le  bruit  cournt  qu'on  y  ava 
découvert  des  raclures  de  ce  métal 
mais  que  cette  mine  était  gardée  pa 
des  fourmis  d'une  grandeur  extraor 
dinaire  ,  qui  se  l)attaient  contre  cru 
qui  en  apnrochaient.  Sur  cet  avi_ 
ils  s'y  rendirent  bien  armes  ,  et  re 
vinrent  sans  avoir  rien  trouvé  ,  en  s 
raillant  de  leur  crédulité;  elles  poct( 
comiques  ne  manquèrent  pas 
mettre  sur  le  théâtre  la  fanieus 
guerre  contre  les  fourmi»; 


H  Y  M 

Hymettits,  surnom  de  Jupiter, 

•  du  inont  Hj  mette  dans  Je  voi 

::e  d  Athènes  ,  sur  lequel  ce  dieu 

it  un    temple.  On  a  dit  que  le? 

iiles  du  mont  Hymetle  avaient 

irri  Jupiter  enfant ,  et  qu'en  r<?- 

ijjensece  dieu  leur  avait  uccoidé 

i    jjrivilège  f'.e  taire  Je  miel  le  plus 

délicat  de  tout  le  pavs  ;  fable  fondée 

sur  ce  que  le  miel  d'Hvmette  était 

'  fort  estimé  chez  les  anciens. 

Hym>es  ,  louan^res  à  TlKinneur  de 
quelque  divinité.  On  les  divise  en 
tnéurgiquesi  ou  relisieux  ;  poc'tiques , 
ou  pr^pulaires  ;  philosophiques  ,  ou 
propres  aux  seuls  philosophes.  Les 
premiers   n'étaient    propres    qu'anv 
initiés  ,  et  ne  reoferuTCut ,  avec  des 
iinocotioas  singidières,  qne  les  attri- 
buts divins  e>;priniés  par  des  noms 
ti) ystiques.  Tels  sont  les  bvmnes  at- 
triJHiés  à  Orphée.  Les  fajnmes  poé- 
ti'|ues  ,  ou  pjpdaires  ,  en  f^énéral , 
*"     aient  partie  du  culte  publie  ,  et 
:ent   sur  Jrs  Aventures  fabuleuses 
■  lieux.  On  en  voit  plusieurs  exeni- 
-  dans   les  p>oètes   anciens  ,   tels 
Homère  ,   PinJare  ,    Callima- 
,  Virgile ,  Horace.   Enfin  les 
unes  philosophiques  ou  n'étaient 
point  chantés,  ou  l'étaient  senieriient 
dans  les  festins  décrits  par  Athénée, 
■■ont ,  à  proprement  parler  ,   nn 
liuasie  secret  que  les  philosophes 
enuu  à  la  divinité.    Telle  est  la 
Jinoiiie  attribuée  à    Orphée ,    et 
iijmne  attril>ué  à  Cléantke,  et  cou- 
re par  Stobée. 
kHym>ë  de  Castor,  chant  guerrier 
1  usage  parmi  les  Lacédémoniens  , 
Lu  la-cadence  duquel  ds  marchaient 
}ml>at.  On  y  célébrait  les  exploits 

héros. 

Itmne  de  Minerve.  H  était  de  la 

•position  à  Olympe  ,    qui  vivait 

le  règne  de  Midas  ,  et  s'était 

hué  de  siècle  en  siècle  jusqu'à 

i  di-  Plutanjite. 

es  Indiens  ont  des  hymnes  qui 

érment  quelque  histoire  de  leurs 

'-    ux,  deutas  ou  génies  :  et  ces  his- 

'  à  ,  qui  sont  des  fables  bizaiTes  , 

y^itiennent,  pour  l'ordinaire,  quelque 

Mutruction  morale.  Voici  im  de  ces 

hymnes  que  les  braiuaiaes  soat  obligés 


H  Y  M  5i 

de  chanter  tous  les  matins  an  lever 
de  l'auroi-e.  Il  roui»-  sur  une  aventure 
arrivée  ù  un  denta  nouimé  Indre 
Doumena,  et  il  a  pour  but  de  faire 
voir  que  i  orgueil  est  la  source  de  bien 
des  iiianx.  «  Indié  L'otiiueua  Iraver- 
»  sait  les  airs  sur  un  char  plus  rapide 
»  que  les  vents.  11  rencontra  dans  sa 
»  course  la  montagne  Trictiveta-Par- 
»  vatam .  fameuse  [>ar  ses  trois  cinies , 
»  l'une  dor,  laulrcd  argent,  la  troi- 
»>  sièuie  de  fcr ,  et  toutes  ornées  de 
»  pierres  précieuses.  Cette  montagne 
»  est  située  dans  une  mer  de  lait.  Sa 
»  hauteur  et  sa  largeur  sont  de  à\\ 
n  mille  limes.  Le  dcuta  ne  voulut 
»•  point  paiscr  outre ,  sens  se  pRune- 
M  r.€r  un  peu  sur  cette  moutague. 
»  Il  descendit  de  son  ciur  avec  sa 
>»  femme  i  et,  charmé  de  la  beauté  du 
»  lieu  ,  il  s'y  arrêta.  Après  avoir  fait 
n  plusieurs  touj'S  il  choisit ,  pour  se 
»  reposer ,  un  endroit  frais  et  soli- 
>•  taire.  Sa  com|>ugjie  ne  (aruo  pas  h 
n  se  ressentir  des  tentaes  seutinifnts 
»  que  lui  inspirait  un  si  agréable  sé- 
»  jour.  Le  deut  ,  après  a\oir  goûté 
>»  les  plaisirs  de  l'inmen,  vit  passer 
»  un  moiieswara,  personnage  d'uce 
»  espèce  plus  excellente  et  j)!u3 
«  stîiîitf  que  celle  des  deutas.  Gepcn- 
»  dant  ii  ne  lui  rendit  aucun  hom- 
»  magp ,  et  le  regarda  d'un  o-il  fier 
»  et  dédaigneuxx  Le  moneswara  > 
t»  piqué  de  ce  mépris,  pronorra  une 
»  imprécîition  contre  rorgueilicux 
»  Doumena ,  et  souhaita  qu'il  fût 
1»  changé  en  éléphant ,  et  qu'il  neùt 
»  pour  compagnie  que  des  femelles 
»  d'éléphant.  (  Cet  aniuud  est .  chez. 
»  les  Indiens  ,  le  symi/ole  de  l'or-* 
»  gueii. )  En  vain  le  deuta  essaja- 
>»  t-il ,  par  ses  soumissions ,  de  fléchir 
»  le  moneswara  ;  il  ne  put  obtenir 
>•  que  de  reprendre  sa  premier» 
»  forme  après  un  certain  nombra 
»  d'années.  Le  voilà  devenuéléphant, 
»  et  entouré  de  dix  mille  femelles  ce 
»  la  même  espèce.  Etant  un  jour  aile 
»  boire  à  un  étang  ,  il  fut  attaqué  par 
»  un  crocodile,  et  le  «oml.at  dura 
»  milieans.  Il  eût  fiui  au  désavantage 
»  de  l'éléphant  ,  parcefjue  le  croco- 
»  dile,  qui  élait  dans  son  élément, 
ij  en  tirait  ù  chaque  instnnt  de  noiv- 
D  a 


52  H  Y  P 

.ï>  vellc*  forces  ,  si  Wishnoti  ne  fût 
»  venu  ù  son  secours  ,  et  ne  lui  eût 
*)  donné  la  victoire.  Le  deuta  reprit 
»  alors  sa  première  forme ,  témoigna 
>)  sa  reconnaissance  A  Wishnou  -,  et 
n  lui  demeura  depuis  particulière- 
»  ment  attaché.  Les  hranmines  assu- 
»  rent  que  Wishnou  a  promis  «ne 
3)  entière  rémission  de  tous  les  péchés 
»  à  ceux  qui  réciteraient  cette  his- 
»  toire.  » 

Hymnia,  surnom  sous  lequel  Diane 
était  invoquée  en  Arcadie.  Une 
■\'ierge  était  sa  prêtresse.  Mais  Aris- 
tocrate ayant  voulu  lui  faire  violence, 
on  mit  en  sa  place  une  femme  mariée. 
Diane  avait  encore  un  temple  dans  le 
territoire  d'OrcIiomène ,  desservi  par 
Tin  homme  mai"ié ,  mais  qui  ne  devait 
avoir  auîun  commerce  avec  le  reste 
des  humains. 

Hymîsodes,  chanteurs  d'hymnes. 

C'étaient  tantôt  déjeunes  filles,  tantôt 

^<les  chœurs  mêlés  des  deux  sexes  , 

quelquefois  le  poète  ou  les  prêtres 

et  11  urs  familles. 

HïMNOGRAPHE  ,  compositeur 
«i'hymnes. 

Hyone  ,  mère  de  Tripto'ème  , 
qu'elle  eut  d'Eleusis. 

HïPAKis ,  capitaine  troyen ,  s'étant 
revêtu  des  dépouilles  des  Grecs  qu'il 
avait  immolés  ,  fut  tué  la  nuit  de  la 
prise  de  Troie  par  ses  propres  conci- 
toyens ,  qui  le  prirent  pour  un  en- 
nemi. 

Hypap.  ,  mot  par  lequel  les  Grecs 
exprimaient  les  deux  marques  sen- 
sibles de  la  manifestation  des  dieux  , 
c.-à-d.  les  sonc;es ,  ou  quelque  réalité, 
soit  en  se  montrant  eux-mêmes ,  soit 
en  rendant  leur  présence  sensible  par  \ 
quelque  merveille.  Voy.  Aorasie  ,/ 
ThÉopsie. 

Hypatijs,  souverain ,  surnom  de 
Jupiter  adoré  en  Béotie.  Il  avait 
aussi  un  autel  à  Athènes ,  où  l'on  ne 
devait  offrir  rien  d'animé  ,  ni  même 
se  servir  de  vin  dans  les  libations. 

HypÉnor  ,  jirince  troyen  ,  tué  par 
Diomède  devant  Troie. 

I .  Hyperbius  ,  fils  de  Mars.  On  dit 
qu'il  fut  le  premier  qui  tua  des  ani- 
maux. 

i.  —  Un  fils  d'Egyptus. 


H  Y  P 

Hypep.boréen  ,  surnom  d'Apollon. 
Diodore  dit  que  les  Hyperboréens 
étaient  des  peuples  qui  habitaient  au- 
delà  du  vent  Horée  ,   pour  dire  très 
septentrionaux.  «  Il  y  a  I.i  une  isle  , 
»  dit-il,  aussi  grande  que  la  Sicile. 
»  Les  habitants  croient  que  c'est  le 
»  lieu  de  la  naissance  de  Latone  ;  et 
»  de  là  rient  que  ces  insulaires  révè- 
»  rcnt  particulièrement  Ajxjllon  son 
»  fils.  Ils  sont  tous ,  2îour  ainsi  dire , 
»  prêtres  de  ce  dieu;  car  ils  chantent 
»  continuellement  des  hymnes  en  son 
»  honneur.  Ils  lui  ont  consacré  dans 
»  leur  isle  un  grand  terrain ,  au  mi-j 
»  lieu  duquel  est  un  temple  superbe 
»  de  forme  ronde  ,  toujours  rémpi 
»  de    riches    offrandes.    Leur   vilh 
»  même  est  consacrée  à  ce  dieu , 
»  elle  est  pleine  de  musiciens  et  d 
»  joueurs   d'instruments  ,   qui   cél 
»  brent  tous  les  jours  ses  v  ertus 
»  ses   bienfaits.   Ils   sont   persuad 
»  qu'Apollon  descend  dans  leur  is 
»  tous  les  dix-neuf  ans  ,  qui  sont  I 
»  mesure  du  cycJe  lunaire.  Le  die 

>  lui-même  joue  de  la  lyre,  et  daiis 
'>  toutes  les  nuits,  l'année  de  son  ap 

parition,  depuis  l'équinoxe  du  prii 
)  temps  jusqu'au  lever  des  Pléiades 
)  comme  s'il  se  réjouissait  des  hor 

neurs    qu'on    lui   rend.   Enfin   1( 

>  Hyperboréens    témoignaient  le 
*  vénération  pour  Apollon    en  ei 

>  voyant  régulièrement  tous  les  ûx 
»  à  Délos  les  offrandes  qu'ils  lui  fa 

>  paient  des  prémices  de  leurs  fruit 

>  Au  commencement ,  c'étaient  de 
ou  trois  vierges  choisies  ,  accoi 

>  pagnces  par  cent  jeunes  gens  d'i 
')  courage  et  d'une  vertu  éprouvé' 

>  qui  portaient  ces  oftrandes  ;  mi 
'>  l(>s  droits  de  l'hospitalité  ayant  é 

>  violés  une  fois  dans  la  personne  i 
Ces  pèlerines ,  on  prit  le  parti  < 
faire  passer  ces  offrandes  com 
de  main  en  main  jusqu'à  Déli^ 
par  l'entremise  des  peuples  qtii  ' 
trouvaient  sur  le  chemin  ,  dej 
leur  pavs  jusqu'à  Délos.  Les  G  s 
croyaient   aussi  que  ce  dieu  • 

>  venu  du  pays  des  Hyperborécn 

>  secours  de  Delphes,  dans  le  t(  : 

Îue  cette  ville  fut  assiégée  pai 
raulois.  » 


H  Y  P 

HypERCHYRiA ,  suPDOiu  SOUS  TequcF 
Jtinon-Vénns  avait  un  temple  à  La- 
cétlénione.  ToHtes  les  femmes  qui 
.n\  aient  desfiUea  à  marier  lui  offraient 
«les  sacrifices. 

HipÉRÉNOR,  prince  troven  ,  tué 
p;ir    Ménélns  au  sièg?  de   Troie. 

Hyperésie  ,  Tille  de  rAchcïe  , 
'  les  habitants  allèrent  au  siège 
1  roie.  lïiad.  l.  2. 

Hvpérétès  ,  fils  de  Neptune  et 
d'AIcvonée. 

HïPÉRÉTES  ,  dienx  du  deuxième 
©rdi  e ,  que  les  Chaldéens  admettaient 
comme  les  ministres  du  fjrand  dieu. 

1.  Hypébie,  fontaine  de  Thessalie 
célébrée  par  Homère. 

2.  —  Ville  de  Sicile  ,  dont  il  est 
•jiipstion  dans  le  sixième  livre  de 
'    '  ivssée. 

'  '  PÉRioH  ,  fils  d'Uranùs  ,  et  frère 

^  eptune  ,  épousa    Thia  ,  selon 

•  orfe  ,  et  fut  père  du  Soleil ,  de 

i^mie  et  de  tous  les  astres  ;  ce  que 

iodore  explique  en  disant  que  ce 

•ince   titan  découvrit ,   par  Vassi- 

itë  de  ses  observations  ,  le  cours 

i  soleil  et  des  autres  corj»s  célestes  ; 

qui  le  fait  passer  pour  le  père  du 

«eil  et  de  l'Astronomie.  Diodore 

i  fait  épouser  sa  sœur  Basilée ,  dont 

t^ent  un  fils  et  une  fille  ,  Hélion  et 

"lëné  ,  tous  deux  célèbres  par  leur 

In  et  leur  beauté  ;   ce  qui  attira 

Hjpérion  la  jalousie  des  autres 

'itans  ,    qiM    conjurèrent  entr'eux 

fgor^er  Hypérion ,   et    de  noyer 

1  Eridan  son  fils  Hélius  encore 

t.  f^.  BasilÉe. 

I.  Hypermsesire  ,    une   de  cin- 

ite  Danaïdes,    fut   la    seule  qui 

horreur   d'exécuter   l'ordre   de 

•père.  Au  lieu  d  égorger  Lviicée 

époux  ,  comme  elle  en  avait  fait 

nent ,  elle  lui  donna  les  movens 

s  évader.  Danaûs  ,  irrité ,  jeta  sa 

en  prison ,  et  voulait  la  faire 

"ir  comme  coupable  de  trahiso». 

m  Pausanias  ,  il  la  cita  en  jus- 

:  mais  elle  fut  absoute  par  les 

iens  ;  et ,  en  mémoire  de  ce  juge- 

it ,  elle  consacra   à    Vénus  ime 

itue  sous  le  noiu  de  Nicéphora  , 

donne  la  victoire ,  et  à  Diane 

,ou  déesse  de  Ta  persuasion ,  un 


H  Y  P  55 

temple  mnenifique  qui  subsista  pen- 
dant plusieurs  siècles. 

^.  —  fille  de  Thestius,  et  mère 
d'Amphiaraiis. 

H  Y  p^  ROCHE,  une  des  Théores  Lv- 
perboréennes.  f^.  HïpeeborÉexs  , 
Théores  ,  Périphères. 

Hypeethcre  ,  une  des  Hespérides»^ 
V .  Çespérides. 

HyPETHRES  ,     ou    SCBDIALES  :    Ott 

appelait  ainsi  des  lieux  découverts  , 
mais  enceints  d'un  double  rang  de 
colonnes ,  et  remplis  de  statues  de 
différentes  divinités.  Vitrui'e  cite 
enlr'autrcs  le  temple  de  Jupiter 
Olympien  à  Athènes;  et  Pausanias^ 
celui  de  Junon ,  sur  le  chemin  de 
Phalère  à  Athènes,  lequel  n'avait 
ni  toit  ni  portes.  Jupiter  et  Junoa 
étant  souvent  pris  pour  l'Air  ou  le 
Ciel  ,  il  convient ,  dis;iit-on  ,  que 
leurs  temples  soient  à  déeou-.  ert ,  et 
non  renfermés  dans  l'enceinte  étroite 
des  murailles ,  puisque  leur  piu'ssance 
embrasse  l'univers.  Rac.  Upo,  sous  j 
elhra  ,  l'air. 

Hyphilus,  père  de  Procris.  Voy. 
Procris. 

—     i-Hypirochcs,  capitaine  troyen^ 
tué  par  Ul'.sse. 

2.  —  Père  d'Itymonée ,  qui  régna, 
ea  Elide. 

Hypocrisie.  C'est  ,  dans  Ripa, 
une  femme  maigre  et  pâle  ,  Ja  tète 
inclinée  ,  et  couverte  d'un  voile. Elle 
tient  im  grand  chapelet ,  et  UKt, aveu 
affectation ,  son  aumône  dans  un 
tronc  ;  elle  a  les  pieds  d'un  loup. 
On  lui  donne  aussi  mumasque.  Voici 
comment  la  peint  J.  B.  Rousseau  : 
Humble  au  dehors  ,  modeste  en  son- 
langage  , 
L'austère  honneur  est  peint  aur  sott 
visage. 

Hypophètes  ,  sous-interprètes^ 
C'était  le  second  ordre  des  ministres 
qui  présidaient  aux  oracles  de  Ju- 
piter. Leur  principale  fonction  con- 
sistait à  recevoir  les  oracles  des  mi- 
nistres du  premier  ordre,  et  à  le* 
transmettre  au  peuple. 

Hypothoon.  K.  Hippothoon. 

Hyppa  ,  ure  des  nourrices  de  £3^ 
chus  ,  smvaat  Orphée.  , 
D  5 


54  H  Y  P 

Hypséa  ,  mî  ro  d'Alisyrthns  ,  et 
femme  d'Ëétés  ,  roi  de  la  Colchidc. 

HvpsÉE  tua  Protenor  ,  mais  fut 
cnsuilf  tué  par  Lyucide  ,  dans  le 
ooiMhat  livre  à  l'occasion  du  mariage 
de  Persée  avec  Andromède.         i 

I.  Hypsenor,  lîis  de  Dulopion  ,  et 
prêtre  du  Scamaudie  ,  était  honoré 
des  peuples  comme  un  dieu.  Il  fut 
blessé  par  Eur^pyle  ,  au  siège  de 
Troie. 

'2.  —  Prince  grec  ,  fils  d'Hippasus, 
tué  an  siè^e  de  Troie  par  Déipliobe. 

Hypsion  ,  un  des  héros  auxquels 
les  Grecs  sacrifiaient. 

HvpsiPYLE  était  fille  de  Thoas  , 
roi  de  l'isle  de  Lemnos ,  et  de  My- 
rine.  La  faldedit  que  les  femmes  de 
Lemnos  ayant  manqué  de  respect  à 
Véims  ,  et  néj;!i^é  ses  autels  ,  cette 
déesse,  pour  If  s  en  punir  ,  les  avait 
toutes  rendues  d'une  odeur  si  insup- 
porlahié  ,  que  leurs  maris  les  avaient 
aL/andonnées  pour  leurs  esclaves.  Les 
Lemniennes ,  piquées  de  cet  atfi  ont , 
firent  un  complot  entr'elles  contre 
tous  les  hommes  de  leur  isle  ,  et  les 
c^oroèrent  pendant  une  nuit ,  autant 
qu'elles  eu  trouvèrent.  Il  n'y  eut 
qy  Hypsipyle  qui  conserva  la  vie  au 
roi  son  père ,  qu'elle  fit  sauver  se- 
crètement dans  l'isle  de  Chic. 
Après  ce  massacre  des  hommes , 
elle  fut  élue  reine  de  Lemnos.  Quel- 
que temps  après ,  les  Arpouautes ,  fai- 
sant route  vers  la  Colchide,  relâ- 
chèrent dans  cette  isle;  Jason,  leur 
chef,  épris  des  charmes  de  la  reine  , 

3ui  apparemment  n'avait  point  eu 
e  part  à  la  vengeance  de  Vénus  , 
noupîus  qu'au  crime  dcsLemniades^ 
s'arrêta  deux  ans  à  sa  cour  dans  les 
bras  de  l'amour.  Au  bout  de  ce  temps 
là  Hypsipylc  le  laissa  partir  pour  la 
conquête  de  la  toison  d'or,  à  con- 
dition qu'au  retour  il  repasserait 
chez  elle  ,  avant  de  rentrer  dans  la 
Grèce  :  mais  Jason,  séduit  par  Médée, 
ne  se  souvint  plus  d'Hypsipyle  ,  ni 
deS'Cnfants  qu'il  en  avait  eus.  C'est 
cetteingratitudequ'Ot'/rfc  fait  repro- 
cher à  Jason  parHypsipyle  ,  dans  la 
sixième  de  ies  Héroides  ,dans  laquelle 
ellç  exprime  si  vivement  le  déses- 
poir Oi'i  lu  lueltuit  vjx  oubli  si  étrange 


H  Y  R 

et  si  peu  mérité.  Cette  princesse  eut 
un  autie  chagrin  qui  lui  fit  peut- 
être  oui^lier  le  premier.  Les  dames 
de  Lenmos  ,  ayant  découvert  que  le 
roi  Thoas  était  plein  de  vie,  et  qu'il 
réf;iiuit  dans  l'isle  de  Chio  par  les 
soins  de  sa  fille  ,  conçurent  tant  de 
haine  contre  Hypsipyle  qu'elles  l'o- 
bligèreiil  de  descendre  du  trône  ,  et 
de  sortir  même  de  l'isie.  On  dit  que 
cette  malheureuse reines'étant  cachée 
sur  le  bord  de  la  mer  y  fut  enlevée 
par  des  pirates  ,  et  vendue  à  Ly- 
curgue  ,  roi  de  Thessalie  ,  qui  la  fît 
nourrice  de  son  fils.  Un  jour  ,  avant 
laissé  son  nourrisson  au  pied  d'un 
arbre  pour  aller  montrer  une  fontaine 
à  des  étrangers  ,  elle  le  trouva  au 
retour  tué  par  un  serpent.  Lycurgue 
vouhit  la  faire  mourir  :  mais  Adraste 
et  les  Argieiis  ,  pour  qui  elle  avait 
abandonné  l'enfant ,  prirent  sa  dé- 
fense ,  et  lui  sauvèrent  la  vie.  K. 
NÉmée?;s  ,  Archemore. 

Hypsistds  ,  selon  Sànchoniathoriy 
demeurait  aux  environs  de  Byblos.  Il 
eut  pour  feimne  Béruth ,  d'où  naquit 
un  fils  nommé  Uranus  ,  et  une  fille 
appelée Gé,  C'est  le  uum  de  ers  deux 
cnfanis  ,  dit-il  encore  ,  que  les  Grecs 
ont  donné  au  Ciel  et  à  1»  Terre.  Hyp- 
sistus  étant  mort  à  la  chasse ,  on 
l'honora  comme  un  dieu  ,  et  on  lai 
fit  des  libations  et  des  sacrifices.  Les 
Phéniciens  le  regardèrent  dans  la 
suite  comme  le  père  ou  le  premier 
des  dieux.  Kac.  Upsistos  ,  très  haut. 
f-^,  Gé  ,  Uranls.  C'est  aussi  un  sur- 
nom de  Jupiter. 

Hypsuramus  (  M.  Syr.  )  ,  selon 
Sanchoniathon  ,  fils  des  premiers. 
géants,  habita  Tyr,  et  inventa  l'art 
de  construire  des  cabanes  de  roseaux 
et  l'usage  du  papyrus.  Après  sa 
mort  ses  enfants  lui  consacrèrent 
des  morceaux  informes  de  bois  et  de 
pierre  qu'ils  adorèi-ent  ,  et  établirent 
des  fêtes  annuelles  en  son  honneur. 
V.  Memrumus.  Rac.  Upsos  >  hau- 
teur; OMra«os^  ciel. 

Hypsus  .  fils  de  Lvcaon ,  fondateur 
d'une  ville  en  Arcudie. 

HvRÉE  ,  fils  d'Egée,  fut  père  de 
trois  eafunts ,  Mcàis  ^  Léas ,  et  £u- 
ropas. 


I  A  C 

T.  HymÉus,  paysan  deBéotic ,  ent 
riionncur  de  lo^er  dans  sa  cabane 
Jupiter,  Neptune  et  Mercure  ,  qui 
en  n'compense  de  son  hospitalité  lai 
douuèrfut  le  choix  de  demander  tout 
ce  qu'il  voudrait ,  avec  assurance  de 
l'ohtenir.  Il  borna  ses  souhaits  à  avoir 
uu  fils  ,  sans  u.;annioins  avoir  de 
femme.  Les  dieux  urinèrent  sur  la 
peau  d'une  gétûsse  qu'il  venait  d'im- 
moler à  Jupiter;  et  dix  mois  après 
il  en  vint  un  enfant  ,  nommé  Urion. 
t.  Or  ION. 

> .  —  Possesseur  de  crands  trésors. 
/  .  Agamède  et  Trophonius. 

HvRMiNE  ,  ville  de  l'Elide  ,  dont  les 
haliitants  allèrent  au  sièpe  de  Troie. 

HyrnÉtho,  fille  de  Téménus   roi 
d'Arpos ,  feuinie    de   Déiphon  ,  fut 
'  lionoi'ée  chez  les  Grecs  comme  une 
divinité.  Téméiuis  aj  ant  été  tué  par 
ses  fils  ,  ceux-ci  enlevèrent  leur  soeur 
à  Déiphon  ,  qui  tua  Ccrjnès  ,    l'un 
^''';x,  d'un  coup  de    flèche,  mais 
percer   l'autre ,    Phalcès  ,  de 
de    blesser    en    même  temps 
lélho  que  celui-ci  tenait  étroile- 
i  eniljrassée,  et  qu'il  finit  par  é- 
touli'or  entre  ses  bras.  Déiphon  fit 
tr;in^porter  le  corps  de  la  princesse  et 
'"      l'ima    dnns    un    champ    nommé 
■s  Hyméthium,   dans  le  terri- 
ls-, e  d'Epidaure  ;  et  ,  potu*  honorer 
éa  mémoire,  il  fut  ordonné  cntr'au- 
tres  choses  que ,  des  ohvieçs  et  autres 
fi  r:  r<:3  que  cette  terre  produirait ,  rien 
T:  <  A  serait  emporté,   ni  ne  pourrait 
i'  à  des  usa;L;es  profanes ,  connne 
t  consacré  à  E\ruéllio. 

'  {■  RTACiDES ,  suinom d'Hippocoon 
ei  ùv:  jXisus. 


I  A  C 


55 


t.  Hyrtaccs,  père  d'Hippocoo», 
un  des  compagnons  d'Euée. 

1.  — Troyen  du  mont  Ida,  père  de 
Nisus. 

Hyrtit's  ,  cénéral  des  Mysiens,  tué 
par  Ajax  fils  de  Télamon  ,  au  siège 
de  Troie. 

Hysics,  surnom  sons  lequel  Apol- 
lonavail  un  temple  à  Hvsie  en  Béotie, 
où  il  rendait  àes  oracles  ,  au  moven 
d'un  puits  dont  l'eau  mettait  le  prêtre 
en  état  de  donner  des  réponses 
sûres. 

HysMON,  athlète  vainqueur  auPen- 
tathle  dans  les  jeux  olympiques  et 
dans  les  néméens,  et  dont  on  vovait 
la  statue  à  Olvmpie  ,  du  temps  de 
Pausanias.  Cet  athlète  ,  dans  sa 
jeunesse  ,  se  trouvant  attaqiié  d'un 
rhumatisme  nerval  ,  eut  recours  h 
L'exercice  du  Penlathle ,  dans  la  vue 
de  recouvrer  sa  s;.nté  par  des  travaux 
si  faticants.  Son  espéiance  ne  fut 
poiut  trompée  ,  et  le  Pentathle  ,  ea 
le  guérissant ,  le  uiit  en  état  de  rem- 
porter plusieurs  victoires  <pii  ont 
illustré  sou  nom.  K.  Pentathle. 

Hystéries,  fêtes  consacrées  à  Vé- 
nus ,  dans  lesquelles  on  lui  immolait 
drs  porcs.  Rac.  L's  ,  cochon. 

HysiÉRoroTME,  nom  que  l'on  don- 
nait chez  les  Grecs  aux  personnes^ 
qui  revenaient  chez  leurs  paients  , 
après  un  si  Ions  voyage  qu'on  le» 
avait  crus morts.Onneleur permettait 
d'assister  à  la  célébration  d'aucii:ie 
cérémonie  relip:ieuse,  qu'après  leur 
purification,  qui  consistait  dans  une 
espèce 'de  robe  de  femme  ,  afin  que 
de  cet  te  manière  ils  parussent  cooiuie 
de  nouveaux  nés» 


1  •   ;  A  ,  fiîle  de   Midas ,  et   femme 
'    '■  lys. 

—  Fille  d'Atlas  ,  qui  couvrit  de 
■  Achille  expirant ,  et  fut  chan- 
<  n  violette.  Rac.  Ion,  violette. 
CCHUS ,  un  des  noms  de  P>ac- 
.  R.ac.  lachcin,  crier,  soit  a 
; -■  de»  cris  des  Bactluulcs,  soit 


parceque  les  grands  buvrnrs  font 
beaucoup  de  bruit.  Des  mythologues 
distini,ucnl  lacchus  de  Bacclms ,  et 
le  disent  fils  de  Cérès.  Cette  déesse 
l'ayant  pris  avec  elle  pour  aller  cher- 
cher Proscrpine  ^  quand  ils  furent 
chez  la  vieille  Baubo  à  Eleusine  ,  il- 
divuiit  sa  uière ,  et  lui  lit  oublie» 
D  1 


56  I  A  M 

un  moment  5a  douleur ,  en  lui  don- 
nant à  Jloir.e  d'une  liqueur  appelée 
cv^céo/j.C  est  pour  cela  que,  tlaiis  les 
sacrifices  appelés  Eleusiniens  ,.  on 
l'honorait  avec  Cérès  et  Proserpine. 
D'autres  le  disent  lils  de  Eaui  o  ,  et 
le  même  que  le  héros  Ciamitc.  Des 
neuf  jours  destinés  à  la  céléiiration 
annuelle  des  mystères  de  Cérès  ,  le 
sixième  était  consacré  à  lacchus. 

Ialème,  fiJs  deCaliiope,  présidait 
au;c  funérailles  et  à  tous  les  devoirs 
funèbres  que  les  vivants  rendent  aux 
morts.  On  donnait  le  même  nom  aux 
chonts  lupuLres,  "V.  IN  énie. 

IalmÉnus,  fils  de  Mars  et  d'As- 
tyoché  ,  et  frère  d'Ascalaphe  ,  com- 
mandait les  Béotiens  d'Orchomène 
au  siège  de  Troie. 

£.  Ialysiens,  nom  des  dieux  Tel- 
chiues  adorés  à  laljsus. 

2.  — •  Peuple  dont  parle  Ovide  , 
et  dont  les  regards  ay aient  la  vertu 
magfqne  de  faire  empirer  tout  ce 
qui  en  était  l'objet.  Jupiter  les  chan- 
gea en  rochers ,  et  les  exposa  aux 
fureurs  des  flots. 

i.Ialysl's,  villedel'islede  Rhodes, 
dont  les  habitants  allèrent  au  sièp e 
de  Troie ,  et  dont  lalysus  fut  le  fon- 
dateur. 

2.  —  Fils  de  Cercaphus  et  de 
Cyrbie ,  réena  dans  l'isîe  de  Rhodes 
après  son  père.  Ce  héros  était  le 
sujet  du  chef-d'œuvre  deProtosène, 
qui  causa  l'admiration  A' ytpclle  ,  et 
sauva  ,  dit  Pline  ,  Rhodes  attaquée- 
p.^.r  Démétrius. 

Ïambe,  fijle  de  Pan  et  d'Echo,  et 
s'u'vante  de  Métanire ,  femme  de 
Céléus  roi  d'Eieusine.  Per.':onne  ne 
pouvant  consoler  Cérès  affligée  de 
de  la  perte  de  sa  fiiJe  ,  elle  sut  la 
faire  rire  et  ndoucir  sa  douleur  par 
les  contes  plaisants  dont  elle  l'entre- 
Icnait.  On  lui  attribue  l'invention 
des  vers  iam biques.    •  ; 

IamÉnus,  capitaine  troyen  tné-par 
Léontéus. 

Iamides  ,  familles  grecijues  spécia- 
lement destinées  aux  fonctions  d'au- 
gures. Z"^.  Clytides. 

Iamus,  fils  d'Apollon ,  à  qui  son 
père  avait  donné  le  don  de  pro- 
phétie ,  avec  le  privilège  de  le  truas- 


I  A  P 

mettre  à  ses  descendants^  r.omméï 
Iamides  dé  son  nom. 

Iana  ,  premier  nom  de  Diane , 
qu'on  appelait  d'abord  Dea  Jana  , 
et  par  ajjréviation  JJ.  Jana  ,  d'où 
l'on  a  fait  Diana. 

Ianasse,  une  des  Néréides. 

1.  Ianthe,  fille  de  Téleste,  était 
d'une  rare  beauté.  V .  Iphis. 

2.  —  Une  des  Océanides. 

3.  —  Une  des  Néréides. 

Iao  ,  nom  que  les  habitants  de 
Claros  <'onnaient  à  Pluton.  Le  cé- 
lèbre auteur  des  Voyases  du  jeune 
Anacharsis  a'a  tu  dans  ce  mot 
qu'une  désignation  de  la  puissante 
du  soleil  ou  de  la  chaleur.  L'I  chez 
les  Grecs  était  la  lettre  symbolique  de 
l'astre  du  jour  j  et  ï Alpha  et  ViJnié-  > 
ga  ,  dont  l'un  commençait  et  l'autre 
terminait  l'alphabet  £rec,annonç;iient 
que  IAO,  ou  la  chaleur,  était  le 
principe  et  la  fin  de  toutes  choses. 
Dos  savants  ont  trouvé  des  rapports  <J 
entre  ce  nom  ,  le  lEOUA  des  Hé-  . 
breux ,  et  l'iOU  ,  ou  Juve  ,  des 
Etrusques ,  devenu  depuis  le  Jupiter 
des  Romains.  Ce  nom  se  lit  souvent 
sur  les  Abraxas. 

Iaolcos  ,  ville  de  Grèce  dont  les 
habitants  allèrent  au  siège  de  Troie. 
Iliad.  1.1..  —  f^.  lotCHOs. 

Iapis  ,  fils  d'Iasus ,  reçut  d'Apol- 
lon ,  dans  sa  première  jeunesse ,  l'arc , 
les  flèches,  la  lyre,  et  la  science  au- 
gurale;mais,  dans  le  dessein  de  pro- 
longer les  jours  d'un  père  infirme  , 
il  préféra  la  connaissance  des  vertus 
salutaires  des  plantes  et  l'art  de  pjé- 
rir.  C'est  lui  mii,  dans  X Enéide, 
piérit  Enée  d'une  blessuço  reçue  ■ 
dans  un  combat  contre  les  Latins. 
Iapvgie  ,  contrée  d'Italie. 
Iapys  ,  EtOiicn  ,  chassé  de  sa  pa- 
trie ,  vint  se  réfugier  h  l'extréiiiité' 
du  polfe  Adriatique,  et  y  bâtit  sur 
le  Pô  une  ville  de  son  nom  ,  qui 
donna  celui  d'Iapydie  au  pays  ,  et 
d'Iapydes  aux  habitants. 

1.  Iapyx,  fils  de  Dédale,  donna 
son  nom  à  l'Iapygie  ,  parcequ'il  y 
avait  conduit  une  colonie  crétoise. 

2.  —  Nom  dun  vent  qui  servait  à 
passer  d'Italie  en  Grèce. 

Iarbas  ,  roi  de  Gélulie ,  (lis  ce 


I  B  I 

^lyi'ter  Ammon  ,  selon  p^ii^i'ïe  ,  et 
:ie  nymphe  dti  pavs  des  Gani- 
ntes  ,  avait  élevé  dans  ses  états,  à 
tenr  de  sa  naissance,  cent  tem- 
i  maï^nifiques  et  cent  autels  sur 
iuels  on  immolait  nuit  et  jour  des 
?!nles.  Ce  prince  ,  irrité  du  refus 
Didon  avait  fait  de  l'éfKjuser,  fit 
uerre  aux  Carthafrinois.  Ceux-ci , 
ir  avoir  la  paix  ,  voulurent  forcer 
!■  reine  à  cette  ailianoe  ;  mais  la 
rt  de  Didon  mit  fin  à  la  f  uerre  et 
;  espérances  ci'Iarbas.  ^. Didon. 
iiRiBORUS  ,  divinité    des   Palniy- 

r  .liens. 

1 .  lisis ,  une  des  nymphes  lonides. 
•2.  —  Nom  piitronymique  d'Ata- 

iante  ,  fille  dïasus. 

1.  Iasiijs,  frère  de  Dardonus,  qui 
i  disputa  la  couronne  d'Etnirie 
lès  la  moit  de  Çoritus  leur  père. 

Ulus  ,  roi  d'Espapne,  choisi  pour 
■diateur  ,  crut  les  avoir  mis  d'ac- 
rJ  ;  mais  Dardanus  fit  i^sassiner 
1  frère. 

2.  —  Troven  ,  père  de  Po.linure. 

3.  —  Fils  d'Ahas  ,  roi  d'Arpos. 
Lissrs,  ville  de  Carie,  célèbre  par 
e  statue  de  Vesta  ,  sur  laquelle  il 

tombait  jamais  ni  nei/^e  ni  pluie  , 
'oiqu'elle  fût  à  découvert ,  et  par  les 
.lours  d'un  dauphin  et  d'un  jeuue 
ii-çon.  /^.  Heemias. 
I.  Iasus,  fils  de  Phélus,  conduisit 
s  Athéniens  au  siège  de  Troie ,  et 
.  1 1  tué  par  Enée. 

3.  —  Un  roi  d'Argos  qui  succéda 
r    Triopas. 

3.—  Un  fils  d'Argus  ,  père  d'A- 
pdnor. 

4-  —  Un  fils  d'Arcus  et  d'Isnîène. 

5.  —  Un  fils  de  Lycurgue  d'Ar- 
cadie. 

6.  —  Père  d'Ampliion. 

Iazdan  ,  nom  du  bon  principe  chez 
les   mapes.  f^.  OromAsde. 

IbbA  (M.  Mah.),  rt'fractaire. 
C'est  une  des  épithèfes  que  les  mu- 
sulmans donnrnt  à  Ehlis  ou  Lucifer  , 
prince  des  anf;es  apostats ,  parcrqu'il 
refusa  opini;.trément  d'adorer  Adam 
inconUn«'nt  après  sa  créytton.réfn-c- 
tairè  contre  ie  commandement  qu'il 
en  avait  reçu  de  Dieu. 

■  Ibis  ,  oiseau  d'Egypte  ,  qui  rfes- 


I  C  A  57 

semble  ri  la  cicogne.  Quand  il  met 
sa  tèfe  et  son  cou  sous  ses  aiies ,  dit 
Eiien ,  sa  figure  revient  à  celle  du 
caur  humain.  On  dit  que  cet  oiseau 
a  introduit  l'usage  des  remèdes.  Les 
Eg;  ptiens  lui  rendaient  les  honneurs 
divins ,  et  il  y  avait  peine  de  mort 
pour  Ceux  qui  tuaient  un  ibis ,  même 
par  mégardç.  Ce  respect  pour  l'il'is 
était  fondé  sur  l'utilité.  Au  prir?- 
tenips  ,  il  sortait  d'Arabie,  une  infi- 
nité de  serpents  ailés  qui  venaient 
foridre  sur  l'Egypte  ,  où  ils  auraient 
fait  les  plus  grands  ravages  sans  ces 
oiseaux  ,  qui  leur  donnaient-la  cha-^se 
et  les  détruisaient  entièrement.  l's 
fiiisaient  aussi  la  guerre  aux  chenijtf  s 
et  aux  Sauterelles.  On  voit  souyert 
l'ibis  sur  la  Table  Isiaque.  Isis  c^t 
quelquefois  représentée  avec  uae 
tète  d'ibis. 

Ibrahim  (  M.  Mahom.  ).  Kçy. 
Abraham. 

le  A  DES ,  fêtes  que  les  philosophes 
épicuriens  célébraient  tous  les  mois 
en  l'honneur  d'Epicure,  le  vingtième 
de  la  lune,  jour  de  sa  naissance.  Rac. 
Fixas,  vingtaine.  Ce  jour-là,  ils 
ornaient  leurs  demeures,  portaient 
le  portrait  d'Epicure  de  chambre  en 
chambre,  et  lui  faisaient  des  sacri- 
fices et  des  libations. 

IcADiSTE  ,  nom  donné  aux  Epicu- 
riens ,  de  la  fête  des  Icades. 

I .  Icare  ,  fils  de  Dédale  ,  retenu 
prfsonnier  en  Crète  ,  avec  son  père , 
par  le  roi  Minos ,  s'échappa  avec  lui 
au  moyen  d'ailes  attachées  avec  de  la 
cire.  Icare ,  oubliant  les  sages  ins- 
tructions de  Dédale,  s'approcha  trop 
près  du  soleil ,  qui  fondit  la  cire  de 
ses  aiîesj  et  il  loml  a  d;ms  la  mer  qui 
de  cette  chute  prit  le  nom  d'Ica- 
ri^nne.  Les  mythologues  expliquent 
cette  invention  ,  les  uns  par  la  pré- 
cipitation d'Icare,  qui,  débarquant 
dans  une  isle  ,  tomba  dans  la  mer  et 
s'y  noya  ;  et  les  antres  par  l'usage 
des  voiles  qui  conduisirent  Dédale  , 
au  lieu  qu'Icare  ,  n'ayant  pas  su  en 
tirer  parti ,  fit  naufrage,  f^.  Dédale. 
2.  —  Roi  de  Carie ,  acheta  Théo- 
née  ,  fille  de  Thestor  ,  'h.  des  pirates 
qui  l'avaient  enlevée  pendant  qu'elle 
ae  promenait  sur  le  rivage  de  la  mei , 


5S  I  C  È 

3.  —  ou  IcARivs ,  fils  H'Œbale  , 
père  d'Erif;one,  vivait  à  Athènes  du 
temps  d^  Pandiona.  Bacchus,  pour 
le  récompenser  de  l'hospitalité  qu'il 
avait  reçue  chex  lui ,  lui  apprit  l'art 
de  planter  la  vif;ne  et  de  faire  le  vin, 
Icarius  en  avant  fait  Loire  à  quelqlies 
bergers  de  l'Attique  ,  eeux-ci  s'eni- 
vrèrent ,  et ,  se  erovîiut  empoisonnés, 
se  jetèrent  sur  lui  et  le  tuèrent.  Eac- 
chus  vengea  cette  moi  t  par  une  fu- 
reur qui  tourn>enta  les  femmes  de 
liAltique ,  jusqu'à  ce  que  l'oracle  eût 
ordonné  des  fêtes  expiatoires.  Ica- 
rius fut  uns  au  rang  des  dieux;  on 
lui  offrit  en  sacrifice  du  vin  et  des 
raisins.  Dans   la  suite  ,  Jupiter  le 

fîlaça  parmi  les  astres  ,  où  il  forma 
a  constellation  du  Bootès.  F.  Eb;- 

GONE,  M^RA. 

IcARiA  ,  surnom  de  Diane,  adorée 
à  Icarium ,  isle  du  golfe  Persique. 

IcARiE ,  isle  de  la  mer  Egée  ,  où  , 
selon  Pausanias ,  Icare  tomba,  et 
où  Hercule  lui  donna  la  sépultui-e. 

IcAKiENs  ,  jeux  fondes  à  Athènes 
en  l'honneur  d'Icarius  et  de  sa  fîlle 
Erigone ,  et  qui  consistaient  sur-tout 
à  se  balancer  à  une  corde  attachée  à 
doux  arbres ,  ce  qu'on  appelait  escar- 
polette. 

IcARioTis  et  Icaris,  surnoms  de 
Pénélope  fille  d'Icarius. 

Icarius,  père  de  Pénélope ,  était 
à  Sparte  lorsqu'Ulysse  vint  recher- 
cher et  obtint  sa  fille  ,  après  l'avoir 
disputée  dans  les  jeux  publics  à  plu- 
sieurs princes  de  la  Grèce.  Ne  pou- 
vant serésoudre  à  se  séparer  de  sa 
fîlié  ,  il  pressa  ,  mais  vainement  , 
XJ  lysse  de  fixer  sa  demeure  à  Sparte. 
Ulysse  étant  parti  avec  sa  femme, 
Icarius  les  atteignit ,  et  redoubla  ses 
instances.  Ulysse  ayant  alors  laissé  à 
sa  femme  le  clioix  de  retourner  avec 
son  père  ou  de  suivre  son  époux  , 
Pénélope  rougit  ,  et  ue  répondit 
qu'en  se  couvrant  de  son  voile.  Icâ- 
rjus  n'insista  plus  ,  et  fit  élever  en 
cet  enoroùun  autel  à  la  Pudeur. 

IcARTE,  fille  de  Calydon,  épousa 
son  cousin  Agénor,  fils  de  Pleuron, 
et  en  eut  quatre  enfants. 

IcKLE  ,  semblable  ,  im  des  fils 
tlu  Sommeil ,  frère  dé  Morphée  et 


ICO 

de  Phantase ,  qu'Ouide  représente 
comme  ayant  le  pouvoir  de  prendre 
la  figiu'e  de  toutes  sortes  d'animaux. 
C'est  celui,  dit-il ,  que  les  hoi«n\(es 
appellent  Phobétor,  (]ui  fait  peur. 

Ichnée  ,  surnom  de  Thémis  et  de 
INémésis.  Ce  mot  signifie  qui  mar- 
che sur  les  traces ,  paxceque  ces 
deux  déesses  suivent  les  traces  iics 
coupables,  sans  jamais  les  abandon- 
ner. Rac.  Ichnos ,  trace. 

^Ichneumon  ,  espèce  de  rat  ea 
Egypte,  consacré  à  Latone  et  à  Lu- 
cine ,  et  auquel  les  habitants  d'Hé- 
racIéopoUs  rendaient  les  honneurs 
divins  comme  à  un  être  bienfaisant , 
parceque  ce  petit  animal  cherche 
s;ms  cesse  les  œufs  des  crocodile» 
pour  les  casser. 

IcHNOBATE ,  qui  marche  sur  le^ 
traces ,  un  deschiensd'Actéon.Rac. 
Bainein  ,  marcher. 

IcHNusA,noui  ancien  donné  à  h» 
Sardaigne  par  les  premiers  naviga- 
teurs, qui  comparaient  la  figure  de 
ce  pays  à  la  plante  du  pied  de 
l'hoaune. 

IcHTHYOMANTiE  ,  divinutioD  qui 
se  pratiquait  en  considérant  les  en- 
trailles d'un  poisson.  Tirésias  et  Po- 
Ivdamas  y  recouriirent  dans  le  temps 
de  la  guerre  de  Troie.  Pline  rap- 
porte qu'à  Myre  en  Lycie  on  jouait 
de  la  flûte  à  trois  reprises  pour  faire 
approcher  les  poissons  delà  fontaine 
d'Apollon  ;  que  ces  poissons  tantôt 
dé\oraient  la  viande  qu'on  leur  jetait , 
ce  que  les  consultants  prenaient  en 
bonne  part ,  tantôt  la  méprisaient  et 
la  repoussaient  avec  la  queue  ,  ce 
qu'on  regardait  comme  ua  mauvais 
présage. 

IciD?£N,  terme  qui  se  disait  de» 
dieux  Lares.  Servius  les  dit  frères. 
Rac.  Oikos  ,  maison  ;  Oikidios  , 
domestique. 

IcoNOLOGiE  ,  science  qui  regarde 
les  représentations  des  hommes  ,  des 
dieux  et  des  êtres  allégoriques.  Les 
modernes  la  sy'mbolisent  par  une 
femme  assise  ,  qui,  une  plume  à  la 
main  ,  décrit  les  êtres  moraux  que  le 
génie  lui  développe.  Chacun  des  gé- 
nies qui  l'entourent  désigne  ,  par 
des'SjUiLoàescuractérisliqueo ,  1  être 


IDA 

alIéironVpie  qu'il  représente.  Des  nié- 
''  -Mes  L-pi.rses  aux  [lieds  de  la  fi^iure 
iiqaciit  que  1  icouoiugie  doit  être 
;  iid'ie  sur  la  connaissance  des  mé- 
dailles et  des  monuments  antiques. 
Rac.^VAo/i,  image;  logos,  discours. 
Icoxus  '  .y/.  Jap.) ,  nom  cpie  l'on 
conue  aux  partisans  d'une  seote  ré-- 
pandne  au  Japon.  Le  fond,  atr  de 
cette  secte,  quoique  livré  a  iBUà  s 
les  plus  honteux  ,  sut  les  dci^nser 
avec  tant  d'art,  qae  le  peuple ,  trompé 
par  son  extérieur  hypocrite,  le  re- 
garda durant  sa  vie  comme  im  saint 
.  du  premier  ordre.  La  vénération 
\  qnon  avait  pour  lui  était  si  grande  , 
I  que ,  lorsqu'il  marchait  dans  les  rues , 
tous  les  passants  se  prosteraaient  à 
ses  pieds  ,  simaginant  obtenir  ,  par 
ce  seul  acte  de  respect,  le  pardon  de 
tous  leurs  péché?.  Après  sa  mort , 
Ou  lui  rendit  les  honneurs  divins. 
Ses  sectateurs  célèbrent  tous  les  ans 
sa  fête  avec  beaucoup  de  soleninitc. 
Ils  croient  fermement  qiie  celui  qui , 
ce  jour-là  ,  peut  entrer  le  premier 
t'aas  son  temple ,  est  comblé  Je  grâces 
j  rticuiières.  Dans  cette  idée,  une 
jaodigieuse  multitude  s'assemble  de 
t;rjud  m&tin  à  la  porte.  Aussi-tôt 
tju  elle  s'ouvre,  chacun  fait  tous  ses 
efforts  pour  entrer;  et  la  presse  est 
si  grande  ,  qu'ordinairement  quelque 
dévot  est  éloufïé.  Il  v  en  a  même  cfui 
poussent  la  ferveur  jusqu'à  s'étendre 
r  le  seuil  du  temple,  et  à  se  laisser 
raser  sous  les  pieds. 

1.  Ida,  nymphe,  fiJle  de  Mélis- 
îs,  roi  de  Crète,  ime  des  nourrices 
Jupiter ,  donna  son  nom  au  mont 

lui  de  l'Asie  mineure. 

2.  —  Fille  de  Coryhas ,  épousa 
Lycaste  ,  roi  de  Crète  ,  et  devint 
i:.ère  de  Minos  2.  —  Diodore  de 
Sicile. 

î.  —  Fille  de  Dardanus  ,  roi  des 
S(\thes. 

|.  —  Montagne  de  l'Asie  mineure, 

'  pied  de  laquelle  était  bâtie  Troie. 

:!e  avait  au  miliau  un  antre  où  les 

•ux  se  plaisaient ,  et  oti  Paris  pro- 

runça  son  jugement  entre  les  trois 

<!•!•  sses.  C'était  là  que  les  Dactyles 

i(!  'ens  exercèrent  l'art  de  travailler 

le  fer ,  quils  avaient  appris  de  la 


IDA  59 

mère  des  dieux.  Cette  montagne  était 
sous  la  protection  immédiate  de 
Cybèle. 

5.  —  Montagne  de  Crète  ,  située 
au  milieu  de  l'isle.  appelée  aujour- 
d'hui Monte  Giove ,  de  la  tratlitioa 
fabuleuse  selon  laquelle  Jupiter  y 
naquit  et  v  fut  élevé.  Les  lurèts  de 
cette  montagne  avant  été  endirasées 

f)ar  le  feu  du  ciel  peu  de  temps  après 
e  déluge  de  Deucalion ,  les  Dactyles, 
habitants  de  celte  montagne  ,  virent 
couler  le  fer  par  la  lbri.e  du  feu  ,  et 
apprirent  de  là  la  fonte  des  métaux. 
Ou  a  vu  p!us  haut  que  Diodore 
place  cette  inveutiou  sur  le  moût  Ida 
de  la  Troade. 

Ida  (.>/.  Celt.)  ,  vallée  au  milieu 
du  fort  ilAst^ard ,  où  se  tient  l'as- 
semblée des  douze  juges  établis  par 
le  Père  universel  au  commencement 
du  monde.  On  se  r.ppelîe  que  les 
Celtes  avaient  d  uze  dieux  princi- 
paux ,  comme  les  Romains. 

Idalia  ,  surnom  de  Vénus. 

Idalie  ,  ville  de  l'isle  de  Chypre, 
consacrée  à  Vénus,  près  d-  laquelle 
était  un  bois  sacré  que  la  déesse  ho- 
norait souvent  de  sa  présence.  C'est 
làqu'elle  transporta  le  jeune  Asf  agi:e, 
pendant  que  Cupidon,  sous  la  ligure 
du  fils  d'Jinée  ,  embrasait  Didon  des 
feux  de  l'amour.  L'n  mythologue 
donne  à  cette  ville  l'origine  suivante  : 
L'oracle  ayant  ordonné  à  Chalcenor 
de  bâtir  une  ville  dans-Teudroit  où  ii 
verrait  !c  soleil  se  lever ,  un  de  ceux 
qui  l'accompagnaient  l'ayant  appercu 
du  pied  d'une  hautcmontagne ,  on  y 
bâtit  ime  ville  »  nommée  Idalion  , 
de  deux  mots  grecs,  idon  èlion, 
j'ai  vu  le  soleil. 

I .  Idàs  ,  capitaine  troyen ,  tué  par 
Turniis. 

■2.  —  Prince  thrace  de  la  ville 
dismare,  père  de  trois  fils ,  qui  tom- 
bèrent sous  les  coups  de  Clausus. 
Enéid.  liv.  10. 

3.  —  Uu  de  ceux  qui  périrent  dan» 
le  combat  livré  à  la  cour  de  Céphée, 
à  l'occasiou  du  mariage  de  Persée 
avec  Andromède. 

4.  —  Fils  d'Apharée ,  roi  de  Mes- 
sénie  ,  parent  de  Jason  ,  et  conmie 
lui  de  la  race  des  £oUdcs ,  tut  ua  dos 


6o  IDE 

Arponaxitcs  ,  un  des  clinsspiirs  de 
Calvdon  ,  se  l)attit  contre  Apollon  , 
•jui  voulait  lui  enlever  Marpesse  ,  sa 
fennne.  Dans  la  suite  ,  il  entreprit 
de  détrôner  Teuthras ,  roi  de  Mœsie , 
et  fut  vaincu  par  l'c'lèplie.  Suivant 
une  autre  tradition ,  Ida? ,  à  qui  Cas- 
tor avait  enlevé  Phœbé  qu'il  allait 
épouser  ,  tua  Castor  ,  et  tut  tué  par 
PoUux,  ou  par  Jupiter  d  un  coup  de 
foudre.  ApoUodore  le  fait  périr  à  la 
suite  d'un  enlèvement  de  bestiaux  ' 
fait  en  commun  avec  Castor  et  Pol- 
lux  ,  et  dont  Idas  et  Lvncée  son 
frère  leur  avaient  refusé  leur  part. 

T .  IdÉA  ,  nymphe  qui  épousa  un 
licrper  nommé  Théodore,  dont  elle 
eut  Hérophile. 

2.  —  Fille  de  Dardanus  ,  roi  des 
Scythes,  piariée  à  Phinée  ,  roi  de 
Thi-.ice  ,  qu'elle  engagea  à  maltraiter 
et  à  chasser  les  enfants  qu'il  avait  eus 
de  Gléopatre. 

5.  —  Une  des  Danaïdes. 

4-  —  Mère  de  Teucer ,  quelle  eut 
du  llcuve  Scamandre. 

5.  —  Ou  Idée ,  surnom  de  Cjbèie , 
honorée  sur  le  mont  Ida.  On  célé- 
brait tous  les  ans  sa  fête  par  des 
sacrilices  et  des  jeux,  et  l'on  prome- 
nait sa  statue  dans  les  nies,  au  son  de 
la  flûte  et  du  tympanon.  Ses  prêtres 
étaient  un  Phrygien  et  une  Phry- 
gienne; ils  parcouraient  la  ville,  por- 
tant des  images  sur  la  poitrine ,  et  ra- 
massant des  aiunônes  pour  la  grande 
mère.  K.  Cybèle. 

1 .  Idée  ,  mère  des  arts  ,  la  même 
que  la  Nature,  et  vraiseinblablenieiit 
que  la  précédente. 

2.  —  Héraut  troyen.  Iliad.  Iw.  5 
et  7. 

3.  —  Fils  de  Darès  ,  Troyen  que 
Vulcain  sauva  des  terribles  mains  de 
Dioniède.  Iliad.  liu.  5.  C'est  peut- 
être  le  même  que  le  précédent. 

4'  —  Capitaine  troyen  dans  Vir- 
gile. ^ 

Ideen,  surnom  de  Jupiter  nourri 
et  éievé  sur  le  mont  Ida  de  Crète  , 
qui  lui  était  consacré.  Ou  donnait 
aussi  ce  nom  aux  Dactyles. 

Ides.  C'était  le  i5  ou  le  i5  de 
chaque  mois  chez  les  Romains.  Les 
ides  de  Mars  étaient  consacrées  à 


I  D  O 

Mercure ,  parceqir'il  était  né  ce  jour- 
là.  Les  ides  de  Murs  passèrent  pour 
un  jour  malheureux  depuis  la  mort 
de  César.  Les  ides  d'Août  étaient 
consacrées  à  Diane ,  et  les  esclaves  les 
célébraient  connue  une  fête. 

Idéus,  fils  de  Thestius ,  tué  par 
son  ne^u  Méléagre  ,  pour  avoir 
vouhjjHacher  à  Atalanîe  les  dé- 
ytou^^Fda  sanglier  de  Calydon. 
V.  Mkléaore. 

Idis  ,  berger  de  Sicile  ,  à  qui  l'on 
attribue  l'invention  du  chalumeau. 

1.  Idmon  ,  un  des  Argonautes  , 
célèbre  devin  d'Argos  ,  qu  on  dit  fils 
d'Apollon.  Quoiqu'il  eiit  prévu,  par 
les  principes  de  son  art ,  qu'il  péri- 
rait dans  l'expédition  de  la  Golchide  , 
s'il  suivait  Jason  ,  il  ne  laissa  pas  de 
s'y  embarquer.  Il  y  mourut  en  effet , 
soit  de  maladie  ,  selon  Valerius 
Flaccus  ,  soit  d  une  blessure  reçue 
à  la  chasse  d'un  sanglier  dans  la 
Thrace  ,  suivant  Ovide ,  Hygin  et 
Apollonius. 

2.  —  Capitaine  tutule  ,  qui  an- 
nonça à  Enée  le  désir  de  Turnus  de 
se  battre  en  combat  singulier. 

3.  —  Nom  de  Cyzique  ,  tué  par 
Hercule. 

4.  —  Un  des  fils  d'Egyptus ,  tué 
par  sa  femme. 

5.  —  Une  des  Danaïdes. 
Idolâtrie.  On  la  peint  aveugle  » 

un  e:.censoir  à  la  main ,  et  prosternée 
devant  une  statue  d'or  ou  d'argent. 
Les  peintres  l'ont  encore  désignée 
par  les  Israélites  dansant  autour  du 
veau  d'or. 

Idoviénée,  roi  de  Crète,  fils  de 
Deucalion  ,  et  petit -fils  de  Minos 
second  ,  conduisit  au  siège  de  Troie 
les  troupes  de  Crète,  avec  une  flotte 
de  quatre-vingts  vaisseaux ,  et  s'y  dis- 
tingua par  quelques  actions  d'éclat. 
Après  la  prise  de  Troie,  Idoménée, 
chargé  de  dépouilles  troyennes,  s'en 
retournait  en  Crète ,  lorsqu'il  fut  ac- 
cueilli d'une  tempête  qui  pensa  le 
faire  périr.  Dans  le  pressaijt  danger 
où  il  se  trouva ,  il  fit  vœu  à  Neptune 
de  lui  immoler  ,  s'il  retournait  dans 
son  rovaurne  ,  la  première  chose  qui 
se  présenterait  à  lui  sur  le  rivage  de 
Crète.  La  tempête  cessa ,  el  il  aborda 


I  D  U 

r enreusement  nnport,  où  son  fils, 
averti  de  larrivée  du  roi ,  fut  le  pre- 
mier ohjet  qui  parut  devant  lui.  On 
peut  s  imaginer  la  surprise  et  en 
même  temps  la  douleur  d  Idome  ée 
en  le  vovant.  En  vain  les  sentiments 
de  père  combattirent  en  sa  faveiu-  ; 
un  zèle  aveugle  de  religion  l'emporta, 
et  il  résolut  d'immoler  son  nls  '^u 
dieu  de  la  mer.  Quelques  apciens 
prétendent  que  cet  horrible  sacrifice 
fut  consommé,  et  plusieurs  modernes 
ont  suivi  cette  tradition  ,  conmie 
Fénélon  dans  son  bel  épisode  d'Ido- 
mcnée  ;  Crébillon  dans  sa  tragédie 
d  Idoniénée  ,  donnée  en  1 7o5  ;  et 
Danchet  dans  son  opéra ,  représenté 
en  1712.  D  autres  croient,  avec  plus 
de  raison  ,  que  le  peuple,  prenaHt  la 
défense  du  jeune  prince ,  le  retira 
des  mains  d'un  père  furieux.  Quoi 
cpi'il  en  soit ,  les  Cretois,  saisis  d'iior- 
rcur  pour  faction  barbare  de  leur 
roi  ,  se  soulevèrent  généralement 
contre  lui,  l'obligèrent  de  quitter  ses 
états ,  et  de  se  retirer  sur  les  côtes  de 
la  grande  Hespérie  ,  où  il  fonda  Sa- 
lente.  Il  fît  observer ,  dans  sa  nouvelle 
ville  ,  les  sages  lois  de  Minos ,  son 
trisaïeul,  et  mérita  de  ses  nouveaux 
sujets  les  honneurs  héroïques  après 
sa  mort.  Diodore  ne  fait  aucime 
mention  de  ce  vœu  d'Idoménée  ;  il 
dit  au  contraire  que  ce  prince,  après 
la  prise  de  Troie  ,  revint  heureuse- 
ment dans  ses  états ,  où  ses  sujets 
honorèrent  ses  cendres  par  nu  magni- 
fique tombeau  dans  la  ville  de  Gnosse, 
et  lui  rendirent  même  des  honneurs 
divins,  puisque,  dans  les  guerres  qu'ils 
avaient  à  soutenir  ,  ils  l'invoquaient 
comme  leur  protecteur.  Or  si  le  vœu 
d'Idoménée  était  réel ,  comment  les 
Cretois  auraient-ils  honoré  un  prince 
qu'ils  auraient  chassé  auparavant 
connue  un  furieux  et  un  impie  ? 

t.  Idothée  ,  une  des  hlles  de 
Prœtus ,  roi  d'Argos. 

2.  —  Une  des  filles  de  Mélissus  , 
nomrices  de  Jupiter., 

Idulium,  nom  de  la  victime  qu'on 
offrait  à  Jupiter  le  jour  des  ides. 

Iduna  (  yi.  Ceh.  ) ,  femme  de 
Brager.  Elle  garde,  dans  une  boîte  , 
des  pommes  dont  les  dieux  goûtent 


I  G  N  6r 

qtiand  ils  se  sentent  vieillir,  parce- 
qu'elles  ont  le  {jouvoir  de  les  rajeunir. 
C'est  pur  ce  moyen  qu  ils  doivent 
subsister  jusqu'aux  ténèbres  des  der- 
niers temps.  Loke  leur  joua  un  jour 
le  mauvais  tour  de  l'enlever  et  de  lu 
cacher  dans  un  bois ,  où  il  la  fit  garder 
par  un  géant.  Les  dieux  ,  qui  com- 
mençaient à  sentir  la  caducité ,  avant 
découvert  l'auteur  de  l'enlèvement , 
lui  firent  de  si  terribles  menaces , 
qu'il  fut  obligé  de  mettre  toute  son 
adresse  à  leur  restituer  Iduua  et  ses 
pommes.  On  retrouve  dans  celte  fic- 
tion le  svstènie  favori  des  Celtes  sur 
le  dépérissement  insensible  et  conti- 
nuel de  la  nature  et  des  dieux  qui  lui 
étaient  unis  ,  ou  qui  dépendaient 
d'elle. 

Idus,  Romain  qui,  au  nipport 
de  Tzetzès ,  nourrit  Rome  pendant 
huit  jours  ,  et  donna  son  nom  aux 
ides.  f^.  Calendls  ,  Noncs. 

InïiA  ,  Glie  de  l'Océan  et  de  Té- 
thys ,  femme  d'Eétès  roi  de  Col- 
chide  ,  et  mère  de  Médée. 

Iera  ,  une  des  Néréides. 

lFURiN,fnferdesGaulois.(.1/.Ce/f.) 
C'était  une  région  sombre  et  terrible, 
inaccessible  aux  rayons  du  soleil ,  in- 
festée d'ia«ectes  venimeiux  ,  de  rep- 
tiles ,  de  lior  s  rugissants  et  de  loups 
carnassiers.  Les  coupables  comme 
Promet  hée ,  toujours  dévorés ,  renais- 
saient pour  souffrir  toujours.  Les 
grands  criminels  étaient  enchaînés 
dans  des  cavernes  encore  plus  hor- 
ribles ,  plongés  dans  un  étang  de  cou- 
leuvres ,  et  brûlés  par  le  poison  qui 
distillait  sans  cesse  de  la  voûte.  Les 
gens  inutiles ,  ceux  qui  n'avaient  eu 
qu'une  bonté  négative, ou  qui  étaient 
moins  coupables  ,  résidaient  au  mi- 
lieu de  vapeurs  épaisses  et  péné- 
trantes élevées  au-  dessus  de  ces 
hideuses  prisons.  Le  plus  grand  sup- 
plice était  le  froid  glaçant  qui  twH- 
mentait  les  corps  grossiers  des  habi-y 
tants,  et  qui  donnait  son  nom  à  cette 
espèce  d'enfer. 

Igdis  ,  sorte  de  danse  ridicule. 

Ignicoles  {M.  Pars.),  adorateurs 

du  feu  ,  tels  <\\\e  furent  autrefois  le^ 

anciens  Perses ,  et  que  sont  aajour-< 

[    4"hui  les  Parsis ,  Gatircs  ou  Guèbresi 


6a  I  L  I 

ÎC,mGT.THli,né(Ififeu,^  , 

T  V    (  surnoms  de 

iGNiPuTEjNs  ,    maître  >  -.r  i     • 

du Jeu ,  ) 

Igkorancr.  Les  Grecs  In  pei- 
gnaient sous  la  figure  d'un  enfant 
nu  ,  les  yeux  bandes  ,  qui ,  monté 
sur  lui  âne,  en  tient  le  licol  d'une 
main  ,  et  une  canne  de  l'autre.  Co- 
chiii  )'a  symholisée  par  une  femme 
cliarnne  ,  difforme  ,  aveugle  ,  ou  les 
yeux  Landes  ;  elle  a  des  oreilles  d'âne , 
et  est  coëffée  de  pavots  ou  de  coque- 
licots. Elle  marche  à  tâtons  dans  un 
sentier  détonri'é  ,  rempli  de  ronces 
et  d'épines.  Des  oiseaux  de  nuit  vol- 
tigent autour  d'elle.  Quelquefois  l'âne 
est  couché  à  ses  côtés.  C'était ,  chez 
les  Ei;}ptiens,  l'hiéroglyphe  de  l'I- 
gnorance. 

Ilaïre  et  Phœbé  ,  filles  de  Leu- 
cippus  frère  de  Tyndare  ,  étant 
prêtf  s    d'épouser   Idas   et   Lyncée , 

Jîrièrent  de  la  fête  Castor  et  Pollux 
eurs  cousins,  qui ,  devenus  amoureux 
d'elles  ,  les  enlevèrent  et  en  eurent 
des  enfants.  Elles  eurent ,  après  leur 
mort  ,  les  honneurs  héroïques. 

IlÉsium,  ville  de  Grèce  ,  dont  les 
habitants  allèrent  au  siège  de  Troie. 

Ilia  ,  fille  de  Nuniitor,  la  même 
que  Rhéa-Sylvia. 

Ilia  DES,  femmes  de  Troie. 

Iliaque  (  Table  ) ,  monument  qui 
nous  a  conservé  le  souvenir  de  tO!ites 
les  actions  de  la  dixième  année  du 
siège  d'-  Troie. 

Ilion  ,  nom  de  la  citadelle  de 
Troie,  bâtie  par  Ilus,  quatrième  roi 
des  Troyens. 

Ilioine  ,  une  des  filles  de  Priam  , 
mariée  à  Polymnestor.  Celui-ci  ayant 
fait  périr  le  jeune  Polydore ,  frère 
de  son  épouse  ,  que  Priam  lui  avait 
confié,  llione  en  mourut  de  douleur. 
Hygin  raconte  cette  histoire  autre- 
ment. «  llione ,  ayant  reçu  son  frère 
»  au  berceau,  et  connaissant  la  mé- 
«  chancelé  de  son  mari  ,  fit  passer 
>>  Diphile  ,  fils  du  tyran  ,  pour  son 
»  frère  ,  éleva  Polydore  couime  son 
»  fils  ,  et  trompa  ainsi  la  cruauté  de 
»  Polymnestor  ,  qui  ôta  la  vie  â  son 
>>  propre  enfant.  Dans  la  suite  , 
>>  llione,  répudiée  par  son  mari  à 
«  l'instigation  des  Grecs ,  découvrit 


î  L  tr 

»  \p  mystère  h  Polydore  ,  et  troilta 
»  en  lui  un  vengeur.»  ^.Polydore. 
I.  Ilionée  ,  le  plus  jeune  des  en- 
fants (le  Niohé  ,  tué  avec  ses  frères 
par  Apollon. 

2. — Fils  unique  de  Pl.orbas,  riche 
Troyen  ,  tué  par  Pénélée  sous  les 
murs  de  i'roie. 

3.  —  Capitaine  troyen  ,  un  des 
compagnons  d'Enée ,  et  que  V Enéide 
peint  comme  un  liounne  sage ,  élo- 
quent ,  et  chargé  de  plusieurs  mis- 
sions imjjortantes. 

Ilissiades  ,  Ilissides  ,  surnom  des 
Muses ,  pris  du  fleuve  llissus ,  sur  les 
bords  duijuél  elles  avaient  un  autel. 

Ilissus  ,  fleuve  de  TAttique  ,  dont 
les  eaux  étaient  regardées  comme 
sacrées.  C'était ,  disait-on  ,  sur  ses 
bords  qu'Orithyie  avait  été  enlevée 
par  Borée. 

Ilithvie,  fille  de  Jimon  ,  déesse 
qui,  chez  les  Grecs  ,  présidait  aux 
accouchements.  (  V.  Llcine.)  Ho- 
mère fait  mention  de  plusieurs , 
toutes  filles  de  Junon  ,  et  les  arme  de 
traits  qui  expriment  les  douleurs  de 
l'enfantement.  Olen,  poète  lycien  , 
la  qualifie  belle  fileuse  ,  la  dit  plus 
ancienne  que  Saturne ,  et  la  prend 
pour  une  Parque.  Les  feunues ,  dans 
les  douleurs  de  l'enfantement ,  lui 
faisaient  des  sacrifices  ,  qui  consis- 
taient ordinairement  à  lui  consacrer 
des  hastes ,  et  à  lui  promettre  des 
génisses  si  elles  (itaient  heureuse- 
ment délivrées.  Elle  avait  à  Rome 
un  temple,  où  l'on  portait  une  pièce 
de  monnaie  h  la  naissance  et  à  la  mort 
de  chaque  citoyen  ,  et  lorsqu'on  pre- 
nait la  robe  virile.  On  la  vo^  ait  à 
jEgium  avec  les  deux  bras  étenous  , 
tenant  un  flambeau  d'une  main.  Elle 

Kurrait  être  la  figure  allégorique  de 
iccouchement. 

Illvkius,  fils  de  Cadmus  et  d'Her» 
mione  ,  et  ,  selon  d'autres ,  de  Puly- 
phème  et  de  Galatée  ,  donna,  dit-ou, 
son  nom  à  Illlyric. 

I.  Ilus,  fils  de  Tros  et  de  Calli- 
rhoé  ,  fille  du  Scamandre ,  bâtit  la 
citadelle  d'Ilion  ,  et  chassa  Tantale 
de  son  royaume.  Le  feu  ay;int  pris 
au  temple  de  Minerve ,  Ilus  y  courtil , 
saisit  le  Palladium ,  et  le  sauva  des 


I  M  A 

Jlnmmrs.  Mais  son  zèle  fut  ma!  ré- 
con.peasc  :  il  lui  en  coûta  la  vue  , 
dont  la  co'.n passion  des  dieux  lui 
rendit  ensuite  1  usaj^e. 

1.  —Roi  d'Ephvre  dans  la  Thes- 
protie,  fils  de  Mermérus,  et  arrière- 
pet  it-fiîs  de  Juson  et  de  Médée. 

3. — Le  jeune  Ascagnc ,  fils  d'Enee , 
porta  le  nom  d'iius  tant  qu'Ilion  sul>- 
sista  ;  luais ,  après  la  ruine  de  Troie , 
il  prit  celui  diule. 

4-  —  Capitaiue  latin  ,  tué  par 
P;il!as  fils  d'Evandre. 

Imagination.  C.  Ripa  la  désire 
*ijus  les  traits  d'une  femme  vêtue 
d  une  rohe  de  couleur  chantante  , 
l'air  ts^ré ,  les  yeux  levés  >ers  le  ciel , 
les  inuins  croisées  ,  les  cheveux  lié- 
ri-isés  ,  arec  des  ailes  à  la  tête  ,  et 
pour  couronne  de  petites  fit^ure»  di- 
versement ombragées..  Qravelol  pa- 
rait avoir  mieux  conçu  son  allécorie  , 
dont  il  a  cependant  emprunté  quel- 
ques traits.  Chez  lui  i  Imagination 
(  -t  représentée  par  une  jeune  per- 
•  .nue  dans  une  altitude  animée  ;  ce 
(ai  dénote  que  cette  faculté  tient  à 
!.i  jeunesse,  et,  dans  sa  marche,  a 
rjuelque  chose  de  la  foui'ue  de  cet 
ii.w.  Toujours  occupée  de  produc- 
tions nouvelles  ,  ce  que  si£uinent  les 
petites  Usures  qui  sortent  de  son 
cTveaH  ,  elle  hn\le  de  leur  procurer 
i  existence,  et  sa  plume  va  leiw  don- 
ner la  vie.  Près  d'elle  les  atlriJjuts  qui 
■cara<-térisent  le  peintre  et  le  poète 
désiijnent  le  hesoin  que  Tun et  l'autre 
ont  d'elle  :  témoins  les  fipircs  de  sa 
création  qui  remplissent  le  fond  du 
tableau  :  tels  so  it  le  Centaure  ,  les 
Sirènes,  les  Harpies;  inventions  qui 
n'ont  de  mériie,  ce  qu'on  n"a  pasassez 
observé  depuis  ,  qu'autant  qu'elles 
servent  d'enveloppe  à  des  vérités 
phvsiqnes  ou  morales. 

Ïman  (  M.  Mah.  )  ,  difïnité  ecclé- 
siastique chez  les  musulmans,  et  la 
dernière  de  leur  hiérarchie.  Pour 
parvenir  à  la  place  d'Iniaiim  ,  ou 
curé  d'une  mosquée ,  il  faut  avoir  été 
du  nombre 'des  imans  qui  du  haut  des 
clochers  appellent  le  peuple  à  la 
prière. 

iMAii'Ms  (3f.  Mah.),  ministres 
<Ie  la  religion  chez  les   musulmans  ; 


I  }\  E 


£5 


on  peut  les  comparer  à  no§  cUfés 
de  paroisse ,  si  ce  n'est  que  dans  leurs 
mosrpées  ils  sont  indépendants  des 
mollahs  ,  et  même  du  muphti  ;  le 
gr.ind  visir  a  seul  le  droit  de  les 
juger.  Quand  un  imaijm  est  privé  de 
sa  dignité ,  il  redevient  simple  laùpie; 
et  lé  visir  en  nomme  un  autre  à  =3 
place.  A  sa  mort  les  paroissiens  pré- 
sentent au  visir  un  iuian  pour  le 
remplacer.  Le  moyen  de  s'asjurer 
que  le  nouvel  imaiim  est  plus  digac 
encore  de  les  gouverner  que  son  pré- 
décesseur est  très  simple.  On  lui  fait 
lire  quelques  versets  du  Qocan  en 

f>résence  du  ministre  ,  qui  l'agrée  et 
ui  donne  son  t-:scher,  ou  visa.  Il  est 
j>eu  d'imai'misqui  se  donnent  la  peine 
de  prêcher  au  peuple.  C'est  un  soin 
qu'ils  laissent  aux  scheigs,  ouseighs. 
Voy.  ce  mot. 

Ïmaon  ,  capitaine  latin  ,  qu'Ha- 
lésus  sauva  des  coups  de  Pallns. 

Imbécillité.  On  la  peint  sous  les 
traits  d'une  fille  assise  ,  les  chevenx 
épars  sur  le  visage  ,  la  poitrine  négli- 
cemment  découverte  ,  l'œil  fixe  et 
l'air  stupide;  à  ses  pieds  sont  des 
huîtres  ou  d'autres  coquillages  qui 
n'ont  presque  aucun  sentinipnt. 

I MBR ACIDES ,  Asius ,  fils  d'Iml >racns. 

Imbracl'S,  père  d" Asius,  un  des 
Troyens  compagnons  d'Enée. 

Imbkasie  ,  surnom  de  Jnnon. 

1.  Imbrasus  ,  fleuve  de  Fisle  de 
Samos.  Les  habitants  prétendaient 
que  Junon  était  née  sur  ses  bords  , 
sous  un  seule  qu'ils  montraient  encore 
Avilem'psàePaiisanias.  Les  prêtres 
allaient  y  laver  sa  statue  ,  et  ses  eaux 
étaient  tenues  pour  sacfrées. 

2.  —  Père  de  Pirus  ,  qui  comman- 
dait les  Thraces  an  siège  de  TroJe. 

5.  —  Père  de  Glaucus  et  de  Ladès, 
avait  lui-même  instruit  ses  fils  dan* 
l'art  de  la  guerre,  et  leiu"  avait  donné 
des  armes  pareilles. 

Imbrée,  un  des  Centaures  qnîctwn- 
battirent  contre  les  Lapithcs  ehs 
noces  de  Pirithoiis  ;  il  fut  tué  parle 
Lapithe  Dryas. 

iMBRius ,  fils  de  Mentor  ,  et 
gendre  de  Priam  ,  tué  au  siège  de 
Troie  par  Teuccr  fils  de  Télanxm. 

lMEr.os ,  le  désir,  fut  diTinisé  chex 


6i  I  M  P 

les  Grecs.  On  trouve  son  nom  avec 
ceux  d'Eros  et  Potlios,  amour  et 
souhait ,  Ions  trois  sous  la  figure  de 
trois  Cupidons  ou  Amours. 

Immodestie.  Laiigiire  S3'ml)o!iqiie 
de  ce  vice  est  une  Icmme  au  ret;ard 
hardi ,  aux  cheveux  en  désordre  , 
vêtue  lascivement  et  presque  nue. 
Une  eûcnon  est  son  attribut. 

Immolation  ,  consécratiou  faite 
aux  dieux  d'une  victime  ,  qui  se  pra- 
tiquait en  mettant  sur  sa  tête  une 
pâte  salée,  ou  gâteau  d'or^'e,  appelé 
inola.  De  là  est  venu  le  mot  a  im- 
moler pour  exprimer  la,. consomma- 
tion du  ^acrificc,  quoique  dans  l'ori- 
gine cette  cérémonie  n'en  fût  que  le 
préliminaire. 

Immortalité.  {M.  Chin.  )  On  re- 
marque dans  les  pagodes  chinoises 
une  idole  haute  de  vingt  puds  , 
qu'ils  appellent  le  dieu  de  l'immor- 
talité. Ils  le  représentent  sous  la 
forme  d'un  hon.me  extrêmement 
fros  et  replet  ,  avec  un  ventre  nu  , 
d'un  volume  prodigieux.  Son  air  est 
riant  et  serein  :  il  est  assis  les  jamLes 
croisées. 

lMMUJSES,nom  que  l'on  donnait,  à 
lîonie  ,  à  six  des  premiers  confrères 
du  gi'and  collèj^e  du  dieu  Sylvain. 
Ces  prêtres  avaient  droitde  sacrifier 
dans  les  assemblées. 

lMMi;KrrÉ,  l'affranchissement  des 
impôts ,  est  représentée,  sur  les  mé- 
dailles des  villes  qui  ont  joui  de  ce 
privilège  ,  par  un  cheval  au  pacage  , 
qui  broute  librement.  V aillant , 
jS'wn.  Colon,  t.  2  ,  p.  21  ,  66,  3i8. 

Impatikisce.  Elle  est  figurée  par 
une  femme  <lans  l'action  de  secouer 
le  joug  dont  elle  est  chargée  ,  et  fai- 
sant effort  pour  rompre  les  liens 
qu'elle  a  aux  pieds  et  aux  mains. 

Imperator.  On  voyait  dans  la  cour 
du  Capitoîe  une  statue  de  Jupiter 
surnommé  Impevator,  apportée  de 
Macédoine  par  T.  Quiçtius  Flami- 
nius  ,  et  consacrée  apparemment  à 
la  suite  d'une  victoire  par  un  général 
qui  en  rapporta  l'honneur  à  Jupiter. 

Imperfection.  Un  grand  et  un 
petit  œil ,  deux  seins  inégaux  ,  deux 
ïambes ,  dont-l'une  est  trop  sèche  ,  et 
l'autre  trop  grasse,  etc.  ,  en  sont  les 


I  M  P 

emblèmes  ,  ainsi  que  des  figures  ir- 
régulières, un  cercle  qui  n'est  pas 
rond ,  etc. 

ImpéiuositÉ.  L'emblème  tpi'en 
donne  Jiipa  est  celui  d'un  jeune 
homme  presque  nu  ,  l'air  hardi  , 
qui  paraît  f;rèt  à  frapper  de  l'épée , 
et  dans  l'action  d'affronter  le  danger. 
11  a  *lcs  yeux  bandés  et  de  courtes 
ailes  aux  épaules.  A  côté  de  lui  est 
un  sanglier  furieux  qui  .=e  précipite 
contre  lesépieuxdes  chasseurs. 

Impiété.  Cochin  ,  qui  la  grouppe 
avec  la  Piété  ,  l'exprime  par  nue 
femme  qui ,  debout  sur  un  autel  ren- 
versé ,  la  regarde  avec  mépris  et  dé- 
rision. Elle  est  peinte  à  Versailles 
sous  la  figure  d'une  femme  qui  veut 
brûler  un  pélican ,  syml>o!e  de  l'amour 
des  pères  pour  leurs  enfants  ,  et  des 
gouvernants  pour  les  peuples  con- 
fiés à  leurs  soins.  Hercule  enlevant 
le  trépied  d'Apollon  ,  parceque  ce 
dieu  ne  rendit  pas  un  oracle  favo- 
rable à  sa  demande ,  pourrait  indiquer 
Yimj'ie  qui  se  moque  de  la  religion. 
Ce  sujet  est  exécuté  deux  fois  dans  le 
plus  ancien  style  grec  à  la  villa  Al- 
bani ,  et  au  muséum  Naui ,  à  Venise. 
On  le  voit  encore  sur  une  base  trian- 
gulaire dans  le  cabi'net  des  antiques , 
à  Dresde. 

Imporcitor  ,  dieu  de  la  campagne 
chez  jes  Romains,.  Il  présidait  au  la- 
bour qu'on  do;  nait  aux  champs  après 
avoir  semé  le  grain  ;  deporca,  si;lon 
élevé.  Le  flamine  deCérès  invoquait 
ce  dieu  dans  le  sacrifice  qu'il  faisait 
à  Cérès  et  à  la  Terre. 

Imprécations  ,  .divinités  que  les 
Latins  noinmaient  Dirœ ,  Deoruin 
irœ.  (  /^.  ce  mol.)  Ils  n'en  recon- 
naissaient que  deux ,  et  les  Grecs 
trois.  On  les  évoquait  par  des  prières 
et  des  chants"  contre  ses  ennemis. 
Les  imprécations  étaient  au,  si  une 
espèce  d'excommunication.  On  en 
faisait  encore  contre  les  violateurs  des 
sépulcres  ,  qu'une  sage  politique 
avait  fait  regarder  comme  des  lieux 
sacrés.  Il  y  avait  différentes  formules  : 
«  Que  le  violateur  meure  le  dernier 
»  de  sa  race  I  qu'il  s'attire  l'indigna- 
»  tion  des  dieux  I  qu'il  soit  précipité 
»  dam  le  Tartare  !  qu'il  soit  privé 


1  N  C 

»  de  la  sépulture  l  qu'il  voie  leî  osse- 
»  nients  des  siens  déterrés  et  dis- 
»  perses  .'  que  les  mystères  d'isis 
»  troublent  son  repos  I  que  lui  et  les 
»  siens  soient  réduits  au  même  état 
»  que  le  mort  dont  il  a  troublé  les 
i>  mânes  I  b 

IMPRUDt^cE.  Cochin  la  symbolise 
)).,r  un  homme  endormi  sur  le  bord 
o  lia  chemin  qui  sécroule. 

Impureté.    Cochin  la  symbolise 

Î)ar  une  femme  vêtue  d'habits  souil- 
és,  qui  s'elYorce  de  retenir  uu  homme 
p;ir  sou  manteau. 

Inachia  ,  un  des  anciens  noms  du 
l'éloponnèse. 

I>  ACHfDES ,  nom  donné  aux  neuf 
premiers  rois  d'Arj:os  ;  d'Inachus  , 
fondateur  de  ce  royaume. 

Inachies,  fêtes  en  l'honneur  dino 
ou  Leucothoé. 

Ii^ACHis,  lo  ,  fille  d'Inachus. 
I .  Inachl's  ,  fleuve  de  l'Areolide, 
(  )fide  fait  père  de  la  nymphe  lo, 
[ui   s'appelait   d'abord    Aniphi- 
i,que.  Inaclnis,  lui  avant  l.iit  creuser 
i!.i  lit  ,  lui  donna  son  nom.  Ce  fleuve 
f'-t ,  avec  son  fils  Phoronée  ,  arbitre 
pnlre  Neptune  et  Junon  ,  qui  se  dis- 
■r;uent  c-elte  contrée.  Junon  l'em- 
rta.   Neptune  piqué  mit  tous  ses 
ives  à  sec  ;  de  sorte  que  ni  l'Ina- 
!3 ,  ni  le  Céphise ,  ni  l'Astérion  , 
le  Phoronée ,  ne  purent  donner 
au  qu'au  temps  des  pluies. 
•.  —  Fils  de  I  Océan,  c.-à-d.  venu 
r  mer  de  Phénicie  dans  la  Grèce  , 
inda  le  royaume  d'Arf  os  ,  et  fut 
'  'lef  de  la  race  des  Inachi'les.  Il 
na  son  nom  à  tout  ie  Péloponnèse. 
InarimÉ,  isle  de  la  mer  Tvrriié- 
!ne,sur  les  côt^s  delaCampanie, 
s  laquelle  on    feint  que  Jupiter 
isa  le  péant  Typhon. 
I>" ATTENTION.  X}r€  lemme  ent on- 
de livres,  cle  sphères,  etc.  qui , 
>e  levant  avec  vitesse  ,  renverse  Ja 
'■e  ,  les  sphères ,  les  livres  ,  etc. 
Inca.  f^.  Ynca. 

f.NCEiSDiE  DU  MONDE  ,  dansc  des 
■  iens. 

Incertitude.  On  la  peint  sous 
iiblème  d'une  femme  fpii ,  sur  sa 
•  ,  a  deux  girouettes  tournées  dans 
-  >e;!s  oppoK-s  ,  el  qui  :ssiirulie  sur 
fonie  IJ. 


î  N  C  65 

une  planche  en  équilibre  comme  une 
balançoire. 

Ikclikation.  Ripa  la  représente 
par  une  femme  vêtue  d"uo  côté  de 
blanc ,  et  de  l'autre  de  noir.  Elle  a 
sur  la  tète  les  deux  'toiles  de  Jupiter 
et  de  Saturne;  l'une  brillante,  c.-à-d. 
favorable  ;  l'autre  sans  éclat ,  c.-à-d. 
nuisible.  Elle  tient  d"ui;e  main  un 
bouquet  de  roses ,  et  de  l'autre  un 
faisceau  d'épines.  A  ues  pieds  sont 
attachées  des  ailes.  Cochin  a  dis- 
tingué scus  deux  figures  la  bonne 
et  la  mauvaise  inclination.  La  bonne 
est  une  femme  véiue  de  bianc  ,  en- 
traînée par  des  guirlandes  de  Heurs 
vers  un  nuaee  d'oi"!  s'écliappent  des 
rayons  de  f;!oire.  Ces  liens  sont  tirés 
par  des  colombes.  On  v  ajoute  un 
morceau  de  fer  attiré  par  un  aiii^îint. 
La  mauvaise,  vêtue  de  noir,  et  l'œil 
couveit  d'un  bandeau,  soutient  sur 
ses  épaules  un  poids  chargé  d'un  seul 
côté ,  qui  la  fait  incliner  vers  un  pré- 
cipice ,  où  el!e  est  en*  ore  attirée  par 
une  chaîne  de  fer  entourée  d'épines 
et  de  fleurs  qui  les  cachent.  On  peut 
encore  Tacconipa^er  d'un  sin^re. 

Inconnu.  Les  Athéniens  avaient 
un  autel  dédié  au  dieu  inconnu.  Les 
Uns  disent  que  Philippide  a\ant  été 
envosé  vers^les  Lacédémoniens  pour 
traiter  avec  eux  il'un  secours  contre 
les  Perses,  il  lui  apparut  un  spectre 
qui  se  pliiignit  de  n'avoir  point  o'au- 
tel  à  Athènes,  qui  en  avait  érij,'é  à 
tous  les  autres  dieux.  Il  promit 
même ,  si  on  lui  décernait  un  culte 
et  des  honneurs  divins  ,  de  secourir 
les  Athéniens.  Quelque  temps  aorès , 
ris  remportèrent  mîe  victoire.  On 
l'attribua  au  dieu  inconnu ,  et  on  lui 
éleva  un  tempe  et  un  i.utel.  Selon 
d'autres  ,  les  Athéniens ,  dans  un 
temps  de  pesle  ,  sétaiit  inutilement 
adressés  à  tous  les  dieux,  crurent  ce 
fléau  envoyé  par  une  divinité  qu'ifs 
ne  coiiaaissiiient  pps ,  et  lui  (édièrent 
un  tornpîe  ,  avec  cette  inscription  : 
Au  dieu  (V Eutope ,  d'  Isie  et  do 
Libye  ,  et  au  àien  inconnu  et 
étranfcsr.  —  Tertullien  rapporte 
que  Rome  avait  ua  temple  semblable. 

K.  Ï-PIMÉKIDE. 

I.XC0X5TASCE.  Ripa  h.  dépeJBt 


66 


I  N  D 


s'appuyant  sur  un  roseau ,  et  montée 
sur  une  Ixiule.  Cochin  y  a  joint  une 
girouette  et  une  banderole  de  na- 
vire. On  pourrait  donner  à  la  fit;ure 
des  ailes  de  papillon ,  et  mettre  à  ses 
pieds  un  caméléon,  f^.  Constance. 

Incubes  ,  esprits  malfaisants, qu'on 
supposait  venir  la  nuit  presser  les 
hommes  et  les  femmes  du  poids  de 
leurs  corps ,  et  les  étouffer.  C'est  ce 
qu'on  appelle  le  Cocheinar.  On  don- 
nait aussi  ce  nom  aux  Faunes  et  aux 
Satyres  ,  à  raison  de  leur  lubricité. 
Dans  les  temps  d'ignorance  ,  les 
démonographes  ont  imaginé  des  dé- 
mons incubes ,  qui  tourmentaient,  par 
des  images  obscènes  ,  et  même  des 
réalités ,  les  personnes  qui  avaient 
fait  vœu  de  chasteté,  f^.  Ephialtes. 

Incubo  ,  génie  gardien  des  trésors 
de  la  terre.  Le  petit  peuple  de  Rome 
croyait  que  les  trésors  cachés  dans 
les  entrailles  de  la  terre  étaient  gar- 
dés par  des  esprits  nommés  Incu- 
bones ,  qui  avaient  de  petits  cha- 
peaux ,  dont  il  fallait  d'al)ord  se 
s;usir.  Si  on  avait  ce  bonheur ,  on 
devenait  leur  maître  ,  et  on  les  con- 
traignait à  déclarer  et  à  découvrir  où 
étaient  ces  trésors.  C'est  apparem- 
ment sur  ces  coûtes  qu'on  a  bâti  les 
fables  des  Gnones,  et  du  Chameau 
de  Fortunatus. 

Incubus  ,  surnom  de  Pan,  tiré  de 
son  extrême  lubricité. 

Index,  qui  décauvre ,  swmova 
donné  à  Hercule  ,  à  l'occasion  du 
trait  qui  suit  :  «  On  avait  dérobé  une 
»  coupe  d'or  pesante  dans  !e  temple 
»  d'Hercule  ,  dit  Cicéron  au  pre- 
«  mier  livre  de  la  Diviiialioii.  Her- 
»  cule,  étant  apparu  en  songe  à 
»  Sophocle  ,  lui  indiqua  le  voleur. 
I)  Sophocle  se  tut.  La  vision  reparut 
»  encore  deux  fois  ;  après  quoi  le 
I)  poète  en  alla  rendre  compte  à  l'a- 
»  réopage.  Le  voleur  fut  arrêté,  mis 
>i  à  la  question  ,  confes.^a  le  vol  , 
.  »  rendit  la  coupe  ;  et  ce  temple  fut 
»  depuis  appelé  le  temple  ôH Hercule 
>i  Index.  » 

I.  Indien  (Bacchus).  Bacchus , 
venant  des  pays  occidentaux  ,  entra 
dans  les  Indes  avec  une  puissante 
armée  ,  et  parcourut  aisémeat  tout 


I  N  D 

c«  pnys ,  qui  ti 'avait  point  de  ville 
capable  de  l'arrêter.  Des  chaleurs 
excessives  ayant  causé  des  maladies 
dans  sou  arniiJe,  cet  habile  capitaine 
la  tira  des  lieux  bas  pour  la  conduire 
dans  les  montagnes  ,  où  les  vents 
frais  et  les  eaux  pures  eurent  bientôt 
rétabli  ses  soldats.  Ce  lieuétait  appelé 
Méros ,  cuisse;  et  cest  là  l'origine 
de  la  fable  de  Bacchus  conservé  dans 
la  cuisse  de  Jupiter.  On  dit  qu'il  ap- 
prit aux  Indiens  la  culture  tles  fruits, 
de  la  vigne  ,  et  d'autres  secrets  utiles 
ou  nécessaires.  Il  Itûtit  des  villes  biea 
situées  ,  et  les  peupla  des  habitant» 
des  villages,  auxquels  il  enseigna  le 
culte  des  dieux  ,  et  leur  donna  des 
lois.  Tant  de  bienfoits  lui  méritèrent 
le  nom  de  dieu  ,  et  les  honneurs  di- 
vins après  sa  mort ,  qui  termina  un 
règne  de  cinquante-deux  ans.  Ses  fils 
lui  succédèrent ,  et  transmirent  le 
royaume  à  leur  postérité,  qui  le  con- 
sen'a  durant  plusieurs  générations , 
jusqu'à  ce  qu'enfin  la  monarchie  fût 
changée  en  démocratie. 

2.  —  (Hercule).  Les  Indiens  pré- 
tendaient qu'Hercule  était  né  parmi 
eux  ;  et  comme  les  Grecs  lui  don- 
naient la  massue  et  la  peau  de  lion  , 
comme  eux  ils  croyaient  qu'il  avait 
surpassé  tous  les  hommes  en  force  et 
en  courage  ,  et  qu'il  avait  purgé  le 
contineijt  et  les  rivages  de  la  mer 
des  monstres  qui  les  infestaient.  Her- 
cule ,  à  les  entendre  ,  eut  plusieurs 
fils  et  une  seule  fille ,  entre  lesquels 
il  partagea  l'Inde.  La  principale  des 
villes  qu'il  avait  bâties  se  nommait 
Polvbothre.  Il  y  avait  élevé  des  pa- 
lais superbes  ,  l'avait  remplie  d'ha- 
bitants ,  et  entourée  de  fossés  pro- 
fonds et  pleins  d'eau  vive.  Hercuje, 
après  sa  mort  ,  fut  mis  au  rang  des 
dieux  ,  et  ses  descendants  régnèrent 
long-temps  après  lui. 

Indigence.  Graueïot  l'allégoriat 
sous  la  forme  dune  femme  dont  la 
main  gauche  est  ailée  ,  symbole  du 
désir  qu'elle  aurait  de  s'élever  soit  à 
la  science,  soit  à  la  fortune,  si  le  be 
soin  ,  semblable  au  poids  auquel  ci 
la  voit  attachée ,  et  sons  lequel  elle 
est  prête  à  ployer ,  ne  rendait  ton 
ses  efforts  inutiles.  Ses  habits  soulj 


I  N  D 

déchiras  ,  ses  pied»  embarrasses  de 
ronces  et  d'épines;  et  elle  paniit  ex- 
posée  à  l'intempe'rie   des    saisons  , 
^isnée  par  un  ciel  pluvieux.    K'  " 
vvRETÉ ,  Pema. 

Imdigence  ,  déesse  des  anciens. 
J'.  Pauvreté. 

Indigète  (  Jupiter  ).  Enée.  Ce 
prince  ayant  perdu  la  vie  dans  un 
cuinbat  contre  Mézence ,  et  son  corps 
ne  sétant  pas  retrouvé  ,  on  dit  que 
Vénus  ,  après  l'avoir  purifié  dans  les 
eaux  du  Numicus ,  l'avait  rais  au 
rang  des  dieux.  On  lui  éleva  un  tom- 
beau sur  les  bords  du  fleuve  ,  monu- 
ment qui  subsistait  encore  du  temps 
•U  Tite-Liye,  et  où  on  lui  o^it  des 
rifices  sous  le  nom  de  Jupiter 
tigète. 

Indigètes,  mortels  divinisés,  qui 
devenaient  les  protecteurs  des  lieux 
où  on  les  faisait  dieux  ,  tels  que 
Faune  ,  Vesta  ,  Romulus ,  chez  les 
Romains ,  Minerve  à  Athènes ,  et 
Didon  à  Carthage.  On  fait  venir  ce 
mot  de  in  diis  ago ,  je  suis  parmi 
les  dieux,  ou  indè  genitus,  ou  bien 
i:i  loco  degens,  né  dans  le  pa  vs ,  ou 
qui  y  demeure. 

Indocilité,  femme  laide,  tenant 
un  âne  qui  lui  résiste  ,  assise  sur  un 
porc.  On  lui  donne  un  voile  noir  , 
parceque  le  noir  absorbe  ,et  ne  réflé- 
chit rien.  f^.  Docilité. 

Indra  (  M.  Ind.) ,  roi,  ou  Dives- 

pftir ,  seigneur  du  firmament.  Il  ré- 

n  nd  au  Jupiter  d'Ennius  ,  Dies- 

:ter  ,    dieu  des  cieux  visibles.   Il 

îside  aux  divers  phénomènes  de 

ir,  tels  que  les  vents  ,  la  pluie  ,  le 

.  inerre,  etc.  ;  et  quoique  l'orient  soit 

'  oiifîé  spécialement  à  sa  vigilance , 

s  m  olympe  est  Mérou  ,  ou  le  pôle 

'n  nori ,  représenté  allégoriqucnient 

mme  une  montagne  d'or  et  de  pier- 

riès.  Mjilgré  tout  son  pouvoir ,  il 

>t  de  I)eaucoup  inférieur  à  la  Trinité 

d ienne ,  Brahma ,  Wishnou ,  et  Ma- 

ideva  ou  Shiva ,  qui  ne  sont  que 

même  divinité  sous  trois  formes 

iilTérentes. 

IxDRACiTTREN  {M.  Ind.),  géant 
.  mieux  dans  la  mvlhologie  indienne, 
■\  auxiliaire  de  Shrirama. 
Xmoulg£kc£.  Une    médaille   de 


INF  67 

Sévère  la  montre  sous  rembléme  de 
C}  bêle  couronnée  de  tours  et  assise 
sur  un  lion  ,  <jue  les  anciens  regai^ 
daient  comme  le  svmbole  de  cette 
vertu.  De  la  main  gauche  elle  tient 
une  pique ,  et  de  la  droite  un  foudre 
qu'elle  retient ,  avec  cet  te  inscription  : 
Indulsentia  Aiigustorum.  Sur  une 
médaille  deGallien,  elle  est  désignée 
par  une  femme  assise,  qui  tend  la 
main  droite ,  et  tient  un  sceptre  de 
la  gauche.  Sur  une  antre  d  Anton  in , 
c'esl  une  femme  assise  ,  qui  tient  de 
la  main  gauche  une  baguette  qu'elle 
paraît  éloigner  d'elle,  et  de  1  autre 
présente  une  patère  ou  espèce  de 
plat.  Une  médaille  de  Gordien  la 
présente  assise  entre  un  bœuf  et  un 
taureau ,  peut-être  poTir  marquer  que 
cette  vertu  adoucit  les  caractères  les 
plus  brutaux.  Cocfiin ,  qm'  a  plutôt 
envisagé  llnduîgence  comme  une 
'vertu  sociale  qui  se  dissimule  à  elle- 
même  et  cache  à  autrui  les  défauts 
des  autres  ,  a  cru  mieux  rendre  cette 
idée  par  1  emblème  d'une  fenune 
ayant  auprès  d'elle  une  Harpie  et 
une  Sirène,  dont  elle  ne  laisse apper- 
cevoir  que  la  partie  humaine. 

Industrie.  fl«)>a  en  donne  quatre 
emblèmes.  :°.  Une  jeune  femme  nue  » 
casquée ,  dont  le  manteau  blanc  est 
orné  de  feuilles  vertes  ,  sur  lequel  on 
lit  proprio  marte  ;  elle  tient  une 
épée  nue,  et  paraît  prête  à  com- 
battre. 2°.  Mercure ,  dieu  du  com- 
merce et  de  l'industrie ,  avec  son 
caducée ,  et  dans  l'autre  main  une 
flûte.  3°.  Une  femme  vêtue  cTune 
robe  richement  brodée;  elle  tient  ua 
gâteau  formé  par  les  abeilles ,  et  des 
outils ,  tels  qu'un  leVier ,  un  cric ,  etc. 
Elle  a  les  pieds  nus ,  et  sur  la  tête 
une  petite  statue  de  Plutus.  4°.  Une 
femme  qui  tient  un  sceptre  ailé ,  sur- 
monté d'une  maiu  au  milii  u  de  la- 
quelle est  un  oeil.  Cochin  a  réuni  ce» 
deux  dernières  compositions. 

Inertie.  CochinVa  exprimée  par 
une  figure  de  femme  ,  la  tête  pen- 
chée ,  les  bras  croisés  ,  les  jambes 
collées  l'une  contre  l'autre  ,  et  sans 
mouvement. 

Inféries  ,du  verbe  i«/êrre,  porter 
•ur,  sacrifices  ou  otirandes  que  les 
E  1 


68  I  N  G 

anciens  faisaient  snr  les  tombeaus 
des  morts.  Les  victimes  humaines  , 
les  gladiadeiirs  qui  leur  suci  édèrent, 
les  animaux  inuiioîés  ,  se  nommaient 
du  même  nom.  Dans  ces  derniers 
sacrifices ,  on  égorgeait  une  bête 
noire ,  on  rëpandait  son  sang  sur  Ja 
tombe ,  on  y  versait  des  coupes  de 
vin  et  de  lait  chaud  ,  on  y  jetait  des 
fleurs  de  pavots  rouges,  on  finissait 
par  saluer  et  par  invoquer  les  mânes 
<iu  défunt;  enfin,  si  Ton  ne  répandait 
que  du  vin,  ce  vin  s'appelait  iiife- 
riimi. 

Infernal.  C'est  aussi  un  surnom 
de  Jupiter  ,  adoré  dans  un  temple  de 
Minerve  à  Argos.  Sa  statue  de  lx)is 
ùvait  trois  yeuK,  symbole  de  sa  triple 
puissance  sur  les  cieux  ,  les  enfers  et 
les  mers. 

Infortune.  Cochinla  personnifie 
par  une  femme  qui ,  le  sein  nu  et 
les  luamelles  flétries  ,  est  dans  Tac- 
tioi!  d'implorer  du  secoui's ,  et  montre 
x\n  enfant  qu'elle  s'afilige  de  ne  pou- 
voir nourrir. 

Infule,  bandelette  ou  bande  de 
laine  blanche  qui  ceignait  la  tète 
jusqu'aux  tempes ,  et  de  laquelle 
tombaient  de  cliijque  côté  deux  cor- 
dions ,  viLtœ.  C'était  la  marque  de  la 
âignité  saceVdotale. 

Ïkges  {M,  Jap.),  divinité  japo- 
naise, et  l'une  des  plus  modernes, 
car  il  vivait  vers  l'an  i65o  de  lère 
chrétienne!  En  i653  ,  son  zèle  pour 
ïa  religion  de  Siaka  lui  inspira  le 
dessein  de  voyager  dans  le  Japon , 
Oi'i  il  fut  accueilli  avec  un  profond 
respect ,  et  regardé  comme  un  grand 
saint.  11  survint  ylors  une  excessive 
sécheresse  ,  à  1  occasion  de  laquelle 
les  Japonais  s'adressèrent  à  liigen , 
et  le  prièrent  de  prononcer  un  hittoo , 
c.-h-d.  ime  prière  usitée  dans  les  ca- 
lamités publiques,  pour  détourner 
la  colère  céleste.  Ingcn  monta  sur 
une  haute  montagne ,  prononça  le 
iiitt(X);et  la  pluie  tomba  par  torrents 
avec  .une  telle  violence  ,  qu'elle  em- 
porta les  ponts  de  Méaco. 

Ingratitude.  Bipa  la  rend  allé- 
tforiquemeut  piir  une  femme  qui  lient 
deux  vi;)ères  ,  dont  l'une  mord  la  tète 
fie  l'autre  Ou  lui  ùonue  aussi  u;;c 


INI 

ceinture  de  lierre  ,  parccque  cette 
plante  parasite  finit  par  détruire  le 
mur  ou  étouffer  l'arbre  qui  lui  a 
servi  à  s'élever.  îf'^inchelmann  trouve 
un  symbole  de  l'Ingratitude  dans  une 
figure  que  les  Grâces  font  tomber 
d'un  vase  où  elle  est  placée. 

Inimitié  ,  femme  vêtue  de  noir  , 
armée ,  pensive ,  aux  regards  som- 
bres ,  au  front  pâle  et  livide  ,  à  l'air 
fier,  irrité,  menaçant,  la  tête  en- 
tourée de  llamiiif.s.  Ripa  lui  fait  tenir 
une  anguille;  Cochiii  un  chien  et  ua 
chat;  et  d  autres  deux  flèches,  l'une 
droite ,  l'autre  renversée ,  symbole 
égyptien  de  la  contrariété  dhumeurs. 

Iniqijité.  Rïpa  la  dépeint  en- 
tourée de  flammes  ,  et  fuyant  avec 
rapidité.  Cochin  njoule  un  manteau 
qui  l'enveloppe ,  couvre  sa  marche  et 
cache  ses  feux.  Quelques  serpents 
cachés  se  laissent  appcrcevoir. 

Initiales  ,  ou  Initiaux,  nom  des 
mystères  de  Cérès. 

Initiation  des  Indiens.  Un  In- 
dien n'est  tenu  îi  aucune  cérémonie 
journalière  qu'après  son  initiation  , 
et  toutes  celles  qu'il  aurait  pu  faire  au- 
paravant ne  lui  sont  point  méritoires. 
Quelques  uns  négligent  «ette  pra- 
tirpie;  mais  celui  qui  meurt  sans  être 
initié  ne  doit  pas  s'attendre  à  un  sort 
plus  heureux  dans  une  autre  vie. 

Avart  de  pouvoir  être  initié  ,  un 
Indien  doit,  pendant  plusieurs  jours  , 
faire  divers  actes  préparatoires,  tels 
que  des  jeûnes ,  des  aumônes  ,  et 
d'autres  bonnes  œuvres.  Lorsque  le 
jour  est  venu  ,  il  se  l.aigne  et  se  rend 
chez  son  gourou  qui  a  préparé  une 
chauibre  pour  cette  cérémonie  :  le 
gourou  ne  le  laisse  entrer  qu'après 
lui  avoir  demandé  s'il  a  un  véritable 
désir  d'être  initié  j  si  ce  n'est  pas  la 
simple  curiosité  qui  Pamène  ;  s  il  se 
sent  en  état  de  continuer  toute  sa 
vie  ,  sans  y  manquer  un  seul  jour , 
les  cérîiuoJiies  ffu'il  va  lui  prescrire. 
Il  l'exhorte  à  difiércr  ,  s'il  ne  se  sent 
pas  assfz  de  force.  Oiiand  le  jeune 
homme  persiste  ,  et  montre  un  désir 
arJent  d'entrer  dans  la  bonne  voie,  le 
g')urou  lui  fait  un  sermon  sur  la  con- 
duite qu'il  doit  tenir,  sur  les  vices 
qu'il  doit  fuir,  et  les  vcilus  qu'il  doit 


INI 

pratiquer.  H  le  niennee  des  etâti- 
iiicnls  célestes  s'il  se  comporte  mal  , 
et  lui  fait  es})érer  les  plus  grandes 
récompenses  s  il  marche  dans  le  sen- 
tier de  la  justice.  Ils  entrent  ensnite 
dans  la  chambre,  dont  la  porte  reste 
ouverte,  afin  que  les  assistants  parti- 
cipent au  sacrifice  qui  va  se  faire,  et 
qu'on  appelle//o/Ma«.  Il  est  le  niênie 
que  celui  du  mariage  j  mais  on  le 
tient  pour  plus  auguste  ,  paicequ'im 
irourou  le  fait  ,  tandis  quun  simple 
hrahme  consomme  l'autrcLes  prières 
pour  évoquer  les  dieux  sont  diffé- 
rentes, et  le  lieu  plus  saint ,  parce- 
qu'il  a  été  purifié.  L'évocation  étant 
finie,  on  allume  le  feu  de  l'Homan. 
Après  le  sacrifice  ,  ils  se  mettent  sous 
un  voile  qui  leur  couvre  la  tète  :  alors 
le  gourou  apprend  au  jeune  homme  , 
comme  dans  l'initiation  des  Knih- 
maciaris  ,  im  mot  d'une  ou  de  deux 
syllal)es ,   qu'il    lui    fait    répéter    à 

I  oreille  ,  afin  qu'il  ne  soit  entendu 
le  personne. 

Ce  mot  est  la  prière  que  l'initié 
doit  répéter ,  s'il  le  peut  ,  cent  ou 
mille  tois  par  joiu- ,  mais  toujours 
dans  le  plus  gnmd  secret.  Lorsqu'il 
le  prononce  ,  il  doit  soigneusement 
éviter  de  la're  voir  le  mouvement  de 
ses  lèvres.  L'oul)!ie-t-il  ,  son  gourou 
et  le  seul  à  qui  il  puisse  le  demander. 

II  ne  peut  dire  ce  mot  sacré  à  per- 
sonne ,  pas  même  à  un  autre  initié. 
Cependant  il  lui  est  permis  de  le  pro- 
férer à  l'oreille  d'un  initié  ngonisnnt 
de  sa  secte ,  afin  que  cette  prière  étant 
entendue  du  mourant ,  il  soit  sauvé. 
Chaque sectea  une  prière  différente. 

Ce  mot  secret  est  Tunique  prière 
des  Indiens  :  ils  appellent  louaages 
les  prières  de  leurs  livres,  et  nen 
font  point  mystère  ;  mais  ils  re- 
:  ardent  celle  de  l'initiation  comme 
.1  sacrée,  que  ,  jusqu'ici,  aucun  n'a 
voulu  la  révéler  aux  Européens. 

L'initié  ayant  répété  plusieurs  fois, 
la  prière  ,  le  gourou  lui  enseigne  les 
<  crémonies  qu'il  doit  faire  à  son 
lever  et  à  tous  ses  repas.  H  lui  ap- 
prend encore*plusieurs  cantiques  en 
l'honneur  des  dieux  ,  et  le  renvoie 
en  lui  recouiniandant  de  vivre  hon- 
nêtement. Depuis  ce  jour,  l'initié 


I  N  N  % 

ne  doit  jamais  manquer  à  faire  les 
cérémonies  ;  s'il  s'en  abstient  ,  ii 
pèche. 

Peu  d'IndieBS  se  font  initier  aux 
cérémonies  du  Lingam  ,  parce- 
qu'elles  sont  si.  longues  quelles  ne 
leur  laisseraient  pf  s  le  temps  de  va- 
quer à  aucune  affaire.  Au  reste  cette 
initiation  n'est  point  du  tout  néces- 
saire ;  ce  n'est  qu'un  degré  de  per- 
fection de  plus. 

ImtiÉs  ,  ceux  qui  ,  après  des 
épreuves  et  des  purifications  gra- 
duées, étaient  admis  à  la  célébration 
des  mystères.  Nous  n'avons  aucune 
connaissance  des  devoirs  et  des  for- 
malités qii'on  exigeait  d'eux,  parce- 
qu'ils  s'étaient  fait  du  secret  luie 
religion  inviolable.  Ils  se  regardaient 
au  milieu  de  leur  patrie  comme  ua 

Jjeuple  séparé  par  la  convenance  de 
eur  culte  ,  et  qui  devait  tout  at- 
tendre de  la  protection  des  dieux» 
Tout  ce  qui  a  percé  de  leurs  céré- 
monies consiste  en  prières  ,  en  par- 
fums, en  fumigations,  en  praliques 
religieuses  d'un  culte  rendu  à  des 
hommes  morts.  Leurs  ofl'randcs  sur 
les  autels  étaient  de  la  myrrhe  pour 
Jupiter,  du  safran  pour  Apollon, 
de  l'encens  pour  le  Soleil,  àcs  aro« 
mates  pour  la  Lune  ,  des  semences*- 
de  toute  espèce  ,,  excepté  des  levés  , 
pour  la  Terre. 

Injure.  Ripa  lui  dojine  des  che- 
veux cpars ,  me  couronne  et  une- 
ceinture  d'épines  ;  d'autres  en  font 
une  Furie ,  qui  a  les  yeux  enflammés , 
des  serpents  dans  les  mains  ,  et  qui 
darde  une  langue  de  vipère.  Cocnin 
peint  une  femme  vêtue  de  rouge , 
d'im  aspect  effrayant ,  et  dans  1  atti- 
tude de  frapper.  Elle  tient  im  fais- 
ceau d'épines  ;  autour  de  sa  tête  s'é- 
lancent des  serpents. 

INJUSTICE ,  figure  allégorique,  dont 
la  robe  blnnclie  est  tachée  de  sang  , 
qui  tient  l'épée  de  Thémis,  mais 
foule  aux  pieds  les  tables  des  lois 
rompues  et  des  balances  brisées.  Le 
crapaud  est  sou  attribut.  ^.Justice. 

I^^ocF.îiCE.  Ripa   et  Cochin   la 

personnifient    sous   les  traits  d'une 

jeune  fille  couronnée  de  palmes ,  l'air 

doux  et  pleia  d'une  aimable  pudeui' 

E5 


70  IN  O 

qui  se  lave  les  mains  dans  un  hassin 
posé  sur  ua  piédestal  ;  près  d'elle 
est  un  agneau  blanc,  symbole  le  plus 
sensible  de  l'innocence. 

Ino  ,  fille  de  Cadinus  et  d'Har- 
monie ,  épousa  Athamas  ,  roi  de 
Thèbes  ,  en  secondes  noces  ,  dont 
elle  eut  deux  fils,  Léarque  et  Méli- 
certe.  Elle  traita  les  enfants  du  pre- 
mier lit  en  vraie  marâtre  ,  et  chercha 
à  les  faire  périr ,  parceque  ,  par  le 
droit  de  primogéniture  ,  ils  devaient 
succéder  à  leur  père  ,  h  l'exclusion 
des  enfants  d'Ino.  Pour  réussir  plus 
sûrement  dans  son  entreprise ,  elle 
en  fit  une  affaire  de  religion.  La  ville 
de  ïhèbes  était  .  désolée  par  une 
cruelle  famine  ,  dont  on  prétend 
qu'elle  était  elle  -  même  la  cause  , 
nyant  empoisonné  le  grain  qui  avait 
été  semé  l'année  précédente  ;  ou  , 
selon  Hy£in ,  l'ayant  fait  mettre 
dans  de  l'eau  bouillante  pour  en 
brûler  le  germe.  On  ne  manquait 
jamais  ,  dans  les  calamités  publiques, 
d  aller  à  l'oracle.  Les  prêtres  étaient 
gagnés  par  la  reine;  et  leur  réponse  fut 
que,  pour  faire  cesser  la  désolation,  il 
fallait  immoler  aux  dieux  les  enfants 
de  Néphclé.  Ceux-ci  évitèrent ,  par 
une  prompte  fuite  ,  le  barbare  sa- 
crifice qu  on  voulait  faire  de  leurs 
personnes.  ^.  Phryxus.  Athamas, 
ayant  découvert  les  cruels  artifices 
de  sa  femme ,  fut  si  transporté  de  ■ 
colère  contre  elle,  qu'il  tua  Léarque, 
un  de  ses  fils  ,  et  poursuivit  la  mère 
jusqu'à  la  mer  ,  où  elle  se  précipita 
avec  Mélicerte  ,  son  autre  nls. 

Voici  conmie  Ovide  tourne  en 
fable  ce  fait  historique  : 

«  Junon  ,  irritée  de  ce  qu'après  la 
»»  mort  de  Sémélé ,  Ino,  sa  sœur, 
M  avait  osé  se  charger  d'élever  le 
»  petit  Bacchus  ,  jura  des'en  venger. 
»  Elle  agita  Athamas  de  furies ,  et 
»  lui  troubla  tellement  le  sens  qu'il 
»  prit  son  palais  pour  une  forêt  ,  sa 
»  femme  et  ses  enfants  pour  des  bêtes 
»  féroces  ;  et ,  dans  cette  manie  ,  il 
»  écrasa  contre  un  mur  le  petit 
M  Léai'que  son  fils.  Ino ,  h  cette  vue, 
»  saisie  elle-même  d'un  violent  trans- 
«  port  qui  tenait  de  la  fureur ,  sort 
»  tout  écheveiée,  tenant  entre  ses 


I  N  S 

»  bras  son  autre  fils ,  et  va  se  précî- 
»»  piler  avec  lui  dans  la  mer.  Mais 
»  Panope  ,  suivie  de  cent  nymphes 
»  ses  sœurs ,  reçut  en  ses  mains  la 
»  mère  et  l'enfant  ,  et  les  conduisit 
u  sous  les  eaux  justju'en  Italie^L'im- 
»  placable  Junon  les  y  poursuit  et 
»  anime  contre  eux  les  Bacchantes. 
»  La  pauvre  Ino  allait  succomber 
»  sous  les  coups  de  ces  furieuses  , 
»  lorsqu'HercuIe ,  qui  revenait  d'£s- 
i>  pagne ,  entendit  ses  cris  ,  et  la 
»  délivra  de  leurs  mains.  Elle  alla 
»  ensuite  consulter  la  célèbre  Car- 
»  menta  ,  pour  savoir  quelle  devait 
»  être  sa  destinée  et  celle  de  son  fils. 
»  Carmenta ,  remplie  de  l'esprit 
»  d'Apollon  ,  lui  annonça  qu'après 
»  tant  de  peines  qu'elle  avait  essuy  ées 
»  elle  allait  devenir  mie  divinité  de 
>•  la  mer  ,  sous  le  nom  de  Leuco 
»  thoé  pour  les  Grec\,  et  de  Ma- 
»  tuta  pour  les  Romains  :  en  effet , 
»  Neptune ,  à  la  prière  de  Vénus  , 
»  dont  elle  était  petite-fille ,  reçut  la 
»  mère  et  le  fils  au  nombre  àts  di- 
»  vinités  de  son  empire.  »  /^.Leu- 
coTHOÉ  ,  Palémok  ,  Matuta  ,  Por- 

TUNUS. 

Insécutores,  sorte  de  gladiateur*. 

V .  RÉTIAIRES. 

Instauratifs  ,  jeux  qu'on  repré- 
sentait une  seconde  fois. 

Instinct.  Il  se  figure  par  nn  jeune 
homme  saisissant  les  fruits  qui  font 
sa  nourriture  ,  malgré  le  voile  qui 
lui  enveloppe  la  tète.  La  peau  de 
bête  qui  le  couvre  dit. assez  que  ce 
don  est  pluj  particulier  aux  animaux. 
L'éléphant  est  placé  derrière  lui  , 
comme  celui  d'entr'eux  qui  passe 
pour  en  être  le  mieux  doué.  L'hé- 
liotrope,  fidèle  amante  du  soleil,  est 
là  comme  l'emblème  de  l'instinct 
toujours  mu  par  le  même  principe  , 
et  faisant  régulièrement  les  mêmes 
actions. 

1 .  Instruments  de  musique.  V. 
Muses  ,  Apollon  ,   Orphée  ,  Am- 

PHION. 

2.  —  d'-4rts.  T^.  Minerve. 

5. — DE  sACRiFicEs,ornements  d'ar- 
chitecture ancienne ,  tels  que  vases  , 
ÎKitères  ,  candélabres  ,  couteaux  , 
iaches  ,  et  sympuies  ,  comme  on  eu 


IN  T 

voit  h  «ne  fri.>e  d'ordre  corinthien 
d'im  vieux  temple  de  Rome  derrière 
le  Cajpitole. 

Intelligence.  Dans  C.  Ripa  , 
c'est  une  femme  vêtue  de  gaze  d  or , 
couronnée  de  guirlandes,  tenant  d'une 
m;iin  une  sphère  ,  et  un  serpent  de 
I'autre.Gn»f  e/of  lui  donne  un  sceptre, 
pour  marquer  que  c  est  à  elle  à  di- 
riger les  opérations  de  l'esprit  :  la 
flamme  qui  Lriîle  sur  sa  tète  rap- 
j>eile  qu'elle  est  une  émanation  de  la 
divinité.  L'aisle  qui  fixe  l'astre  de  la 
luiiiière  exprime  1  attrait  qui  la  porte 
aux;  spéculations  les  plus  sulilimcs. 
Enfin  les  attributs  des  sciences  ré- 
T  aiidus  autour  d'elle  attestent  qu'on 
lui  en  doit  futilité. 

Intempérance.  Elle  est  représen- 
tée par  une  femme  avide  qui  se  jette 
sur  des  viandes,  des  vi.s,  de  l'or, 
enfin  tout  ce  qui  peut  inspirer  des 
désirs  immodérés. 

Intercidon  ,  Intercidona,  dieux 
qui  présidaient  à  la  conpe  des  bois  ; 
de  cœdere  ,  couper.  Ils  étaient  sur- 
tout révérés  par  les  bûcherons  et  les 
charpentiers.  On  leur  donnait  aussi 
1  emploi  de  veiller  à  la  co.  servation 
des  femmes  .crosses  qui  les  invo- 
quaient .avec  Pilumnus  et  Deverra , 
pour  en  être  défendues  contre  les 
insultes  de  Sylvain. 

Intêrduca, Iterduca ,  nom  sous 
lequel  on  invoquait  Junon  ,  lorsqu'on 
iii";nait  la  mariée  dans  la  maison  dt 

n  mari. 

Interprètes  ,  nom  que  les  Chal- 
(iécns  donnaient  à  cinq  planètes.  Ces 
tinq  planètes  commandaient  ,  di- 
saient-ils, à  trente  étoiles  subalternes, 
qu'ils  appelaient  dieux  conseillers, 
<lont  la  moitié  dominait  tout  ce  qui 
-t  au-dessous  de  la  terre  ,  et  l'autre 

•servait  les  actions  des  hommes, 
ou  contemplait  ce  qui  se  passait  dans 
les  cietix.  De  dix  en  dix  jours  ,  une 
étoile  était  envoyée  sous  la  terre  par 
les  planètes,  et  il  en  partait  une  de 
dessous  ,  pour  leur  apprendre  ce  qui 
s'y  passait.  Ils  comptaient  douze 
dieux  supérieurs  qui  présidaient  cha- 
cun à  un  mois  et  à  im  signe  du  zo- 
diaque ,  hors  duquel  ils  déterminaient 
douze  cousteilations  septentrionales , 


I  O  71 

et  douze  tnéridionales.  Les  douze 
qui  se  voyaient  dominaient  sur  les 
vivants ,  celles  qui  ne  se  voyaient 
pas  ,  sur  les  morts;  et  ils  lescroy  aient 
juïTes  de  tous  les  hommes. 

Intratiracha  (  >/.  Ind.  ) ,  pre- 
mier ciel  des  Siamois.  A^.  Cosm0- 
GONiE  Siamoise. 

Intrépidité.  Dans  Cochin  ,  c'est 
un  jeune  homme  vigoureux  ,  vêtu  de 
blanc  et  de  rouge ,  les  bras  nus  , 
dans  l'action  d'attendre  et  de  soutenir 
l'assaut  d'un  taureau  furieux. 

InuuS;,  nom  de  Pan  et  de  Faune, 
pris  de  leur  extrême  lubricité.  Rac. 
Inire. 

Ikventeob,  surnom  de  Jupiter  ; 
Hercule  lui  éleva  un  autel  sous  ce 
nom ,  après  avoir  retrouvé  ses  boeufs 
volés  par  Cacus. 

Invention.  Bacon  prétend  tronver 
l'image  des  i«t'enft'on5  qui  deviennent 
communes  et  méprisables ,  dans  celle 
du  Sphinx  qu  Œdipe  emmène  chargé 
sur  le  dos  d  un  àne. 

iKVEF.ECt  ^ous  Deus  ,  le  dieu 
effronté,  Racchus. 

Invincible  ,  surnom  de  Jnpiter  , 
dont  les  Romains  célébraient  la  fête 
aux  ides  d«  Juin. 

lo, fille  dnfleuTeInachns,  suivant 
Oi'ide ;  selon  d'autres,  d'Inathus  , 
roi  d'Argos  ;  selon  Pausanias  ,  de 
Triopas  ,  septième  roi  d'Argos.  Ju- 
piter devint  amoureux  de  cette  prin- 
cesse ;  et  pour  éviter  la  fiireur  de 
Junon  ,  jalouse  de  cette  intrigue  ,  il 
la  couvrit  d'un  nuage  et.  la  changea 
en  vache.  Junon,  sonpconniant  du 
mystère  ,  parut  frapfpée  de  la  benntc 
de  cet  animal  ,  et  le  demanda  à  Ju- 
piter ;  et  le  dieu  n'ayant  osé' la  re- 
fuser de  peur  d'augmenter  ses  soup- 
çons ,  elle  le  donna  en  garde  S  Argus 
aux  cent  yeux.  Mais  Jupiter  envoya 
Mercure  ,  qui  endormit  le  'vigilant 
gardien  par  les  doux  accents  de  sa 
flûte ,  lui  coupa  la  tête  ,  et  délivra  lo. 
Junon  ,  irritée  ,  envoya  une  Furie  , 
d'autres  disent  un  taon  ,  persécuter 
cette  malheureuse  princesse ,  qui  fut 
si  agitée,  qu'elle  traversa  la  mer  à  la 
nage ,  alla  dans  l'IIlvrie  ,  pas.oa  le 
mont  Hémus,  arriva  en  Scythie  et 
dans  le  pays  des  Cimmériens^  «t 
£4 


"yft  1  O  L 

après  avoir  erre  flans  d'autres  con- 
trées ,  elle  s'arrêta  sur  les  bords  du 
Nil ,  où;  Jupiler  ayant  appaisé  Ju- 
non,  sa  première  fîf;ure  lui  fut  ren- 
due. Ce  fut  là  qu'elle  accoucha  d'E- 
paphus  ;  et  ét;;nt  morte  ([uelque 
temps  après ,  les  Egyptiens  l'hono- 
rèrent  sous  le  nom  disis.  Pour  ra- 
mener toutes  ces  fal;les  à  l'histoire  , 
lo  ,  prêtresse  d(f  Junon ,  fut  aimée 
d'Apis  ,  roi  d'Argos  ,  surnommé  Ju- 
piter. La  reine  ,  jalouse  de  cette 
préféreuce  ,  la  fit  enlever  ,  et  la  mit 
sous  la  garde  d'un  homme  vigilant  , 
nommé  Argus.  AJiis  se  défit  du  far- 
dien^  mais  lo,  craignant  la  vengeance 
de  la  reine  ,  s'embarqua  sur  un  vais- 
seau qui  portait  la  figure  d'une  vache 
sur  la  proue.  Quant  au  nom  de  déesse 
Isis  qui  ne  lui  appartient  pas  ,  on 
croit  qu'Inachus  ayant  porté  d'E- 
gypte eu  Grèce  le  culte  d'Isis ,  les 
Grecs  la  regardèrent  connue  sa  fille, 
et  la  confondirent  avec  lo.  ^.  Isis  , 
Argus  ,Epavhus. 

Iobacchus  ,  un  des  surnoms  de 
Bacchiis. 

loBATE  ,  roi  de  Lycie ,  à  qui 
Prretus  ,  roi  d'Argos  ,  envoya  Eellé- 
rophon  avec  des  lettres  par  lesquelles 
il  le  priait  de  le  faire  périr.  Voy. 
BellÉrophon. 

loCHAiRA ,  qui  aime  à  lancer  des 
traits.  Rac.  los  ,  trait;  chaireiii , 
se  réjouir. 

Iodamé  ,  mère  de  Deucalion  . 
qu'elle  eqt  de  Jupiter. 

IodAmie  ,  prêtresse  de  Minerve  , 
étant  entrée  pendant  la  nuit  dans  le 
sanctuaire  du  temple ,  la  déesse  la 
pétrifia  en  lui  montrant  la  tète  de 
Méduse.  Depuis  ,  on  lui  érigea  un 
temple ,  et  une  femme  avait  soin 
de  mettre  tous  les  jours  du  feu  sur 
son  autel ,  en  criant  par  trois  fois 
qu'Iodamïe  était  vivante  ,  et  qu'elle- 
même  demandait  du  feu. 

I.  loLAs,  fils  d'Iphiclus  ,  et  neveu 
d'Hercule  ,  fut  le  compagnon  de  ses 
travaux  :  il  lui  servit  de  cocher  dans 
le  combat  contre  l'hydre  de  Lerne. 
On  ajoute  même  qu'il  brûlait  les 
têtes  de  l'hydre  à  mesure  qu'Hercule 
les  coupait.  Ovide  le  fait  assister  à 
la  chasse  de  Calydon ,  et  Hygin  le 


I  0  L 

nomme  parmi  les  Argonautes.  IXmg 
IfS  jeux  que  Jason  fit  célébrer  pour 
la  mort  de  Pélias,  il  remporta  le  prix 
de  la  course  des  chars  à  quatre  che- 
vaux. Hercule  ayant  épousé  Mégare , 
fille  de  Créon  roi  de  Thèbes ,  et 
s'étant  ensuite  persuadé ,  sur  la  foi 
de  qTicIques  présages ,  que  cette 
union  serait  malheureuse  ,  la  fit 
épouser  à  son  neveu  lolas.  Après  la 
mort  d'Hercule  ,  il  se  mit  à  la  tête 
des  Héraclides ,  qu'il  conduisit  à 
Athènes  ,  pour  les  mettre  sous  la 
protection  du  fils  de  Thésée.  Malgré 
son  extrême  vieillesse ,  il  voulut  com- 
mander l'armée  des  Athéniens  contre 
Euryslhée  ;  et  quand  il  eut  pris 
ses  anues  ,  il  se  trouva  si  accablé  de 
leur  poids  ,  qu'il  fallut  le  soutenir. 
Mais  à  peine  fut-il  en  présence  des 
ennemis  ,  que  deux  astres  s'arrêtent 
sur  son  char,  et  l'enveloppent  d'un 
nuage  épais  :  c'étaient  Hercule  et 
son  épouse  Hébé.  lolas  en  sort  sous 
la  forme  d'un  jemie  homme  plein  de 
vigueur  .et  de  feu.  lolas  conduisit 
une  colonie  des  Thespiades  en  Sar- 
daigne  ,  passa  en  Sicile,  et  revint  en 
Grèce  ,  où  après  sa  mort  il  eut  des 
monuments  héroïques.  Hercule  avait 
donné  l'exemple;  car  il  avait  en  Si- 
cile dédié  un  bois  à  loiaS  ,  et  ins- 
titué des  sacrifices'  en  soii  honneur. 
Les  habitants  d'Agyre  lui  vouaient 
leurs  chevelures.  Son  temple  était  si 
respectable,que  ceux  qui  manquaient 
d'y  faire  les  sacrifices  accoutumés 
perdaient  la  voix ,  et  devenaient 
comme  morts.  Cependant  ils  étaient 
rétablis  dans  leur  premier  état  dès 
qu'ils  avaient  fait  vœu  de  réparer 
leurs  torts ,  et  qu'ils  avaient  donné 
les  sûretés  convenables.  Les  AgV- 
réeus  avaient  nommé  Herculéenne 
la  porte  devant  Laquelle  ils  faisaient 
leurs  offrandes  à  lolas.  Ils  célébraient 
sa  fête  tous  les  ans,  et  admettaient 
les  esclaves  aux  mêmes  danses ,  îiux 
mêmes  tables,  aux  mêmes  sacrifices. 
PJutarqve  dit  qu'on  obligeait  les 
amants  d'aller  jurer  foi  et  loyauté 
sur  le  tombeau  d'Iolas. 

2.  —  Cousin  d'Hercule  ,  fut  tué 
parce  héros  même,  dans  un  accès  de 
fureur  qu'il  eut  à  son  retour  des  enfers. 


ION 

loiCHOS,  ville  capitale  de  Tlies- 
salie  ,  fameuse  par  1  invention  des 
jeux  funèbres  attribuée  à  Acaste  , 
j  ar  la  naissance  de  Jason  ,  et  par  la 
1  L'Union  des  Argonautes. 

loLE  ,  fille  d  Eurvtus  roi  d'Œcha- 
lie ,  pressée  par  Hercuiequi  ravageait 
les  états  de  son  père ,  se  précipita 
du  haut  des  remparts  ;  mais  le  veut , 
enflant  sa  robe,  la  soutint  dans  l'air, 
et  la  descendit  sans  qu'elle  eût  aucun 
niai.  Selon  d'autres  ,  Eurvtus  refusa 
sa  fî'le  au  héros  ,  ce  qui  fut  cause  de 
sa  perte  et  de  celle  d  Iphitus.  Ce  fut 
cet  amour  qui  causa  la  jalousie  de 
Déjanire  et  1  envoi  de  la  fatale  tu- 
nique de  Ncssus. 

Iolées  ,  fêtes  instituées  en  l'hon- 
neur d'Hercule  et  du  compagnon  de 
ses  travaux,  lolas.  Elles  duraient  plu- 
sieurs jours  :  le  premier  était  con- 
sacré aux  sacrifices,  le  second  aux 
courses  de  chevaux  ,  et  le  troisième 
aux  combats  de  lutte.  Le  prix  de  la 
victoire  était  des  couronnes  denivrle, 
el  quelquefois  des  trépieds  d'airaiu. 

IolÈme,  père  de  Syma.  f^.  Syva. 

1 .  Ion  ,  nom  souvent  donné  à  Ju- 
piter. 

2.  •—  Frère  d'Achéns  ,  fils  de 
Xuthiis  et  de  Creuse  fille  d'Erech- 
thée  roi  d'Athènes,  chassé  de  l'At- 
tique  par  Ses  concurrents  ,  éjwusa 
Hélice  ,  fille  de  Sélinus,  roi  d'Egiale 
dans  le  Péloponnèse,  siicc-'da  à  son 
père ,  bâtit  une  ville  ;'i  laquelle  il 
donna  le  nom  de  sa  femme ,  et  voulut 
que  ses  sujets  s'appelassent  Ioniens. 

3.  —  Nom  que  f^elleius  Pnter- 
culus  donne  à  celui  sous  la  conduite 
duquel  il  prétend  que  les  Ioniens 
passèrent  clans  l'Asie  mineure. 

4-  —  Atnénien,  fils  de  Gargettus  ; 
quitta  l'Attique  pour  aller  s'établir  à 
Héraclée  en  Elide. 

1 .  losE ,  fille  de  JVaulochus ,  volait 
sur  les  grands  chemins  ,  et  fiit  tuée 
par  Hercule. 

2.  —  Fille  d'Autolycus  ,  fut ,  dit- 
on  ,  changée  en  nymphe. 

îoMDEs,  nymphes  qui  présidaient 
à  une  fontaine  pfès  d'Héraclée  ,  vil- 
lage de  l'Elià?',  laquelle  se  jetait 
dans  le  CytLérus.  Elles  avaient  un 
teanple-sur  ses  bords.  Leurs  noms 


10  X  75 

étaient  Ca'.liphaé  ,  Synnllnxîs,  Pé- 
gée  et  lasis.  Les  bains  de  cette  for- 
taine  guérissaient  les  lassitudes  et 
toute  sorte  de  rhumatismes.  Le  nom 
d'Ionides  letu:  venait  d'Ion  ,  fils  rie 
Gargfttus. 

I.  JoME  ,  province  du  Pélopon- 
nèse ,  d'où  les  Ioniens ,  chassés  p;'.r 
les  Achéens ,  passèrent  dans  l'Asie 
uu'neure. 

1.  —  Province  maritime  de  l'Asie 
mineure  ,  peuplée  par  différentes 
colonies  grecques. 

loMENs  ,  colonie  des  Ioniens  .-asia- 
tiques. Ils  arrivèrent  en  Egypte  ti.Mis 
le  temps  que  Psammitichus  ,  un  à.es 
rois  égyptiens ,  avait  été  détrôné  par 
les   autres  rois.   L'oracle  lui    avait 

E redit  qu'il  serait  vengé  par  des 
ouïmes  d'ainiin  qui  sortiraient  de 
la  mer.  Lorsque  les  Ioniens  déb.-îr- 
quèrent ,  ce  prince  jugea  l'oracle  ac- 
compli ,  fit  alliance  avec  eux  ,  et 
triompha  des  autres  rois. 

1.  loMQUE  ,  un  des  cinq  ordres 
d'architecture.  J'itruve  dit  qu'il  con- 
vient à  Junon  ,  h  Diane  ,à  Racchu.=!, 
et  aux  autres  divinités  de  cette  es- 
pèce ;  et  la  raison  tpi  il  en  donne  est 
que  cet  ordre  tient  le  milieu  entre 
la  sévérité  du  dorique  et  la  délicTi- 
tesse  du  corinthien  ,  et  que  celte 
médiocrité  sied  bien  à  ces  divinités. 

2.  —  Sorte  de  danse  ,  ainsi  ap- 
pelée du  pa'^s  o\i  elle  était  en  usage. 

loMts ,  fi!s  de  Dyrrachius  ,  donna 
son  nom  à  la  mer  Ionienne ,  selon 
Diilyme. 
'      lop.EAN ,  cri  de  joie  et  de  triomphe 

Sue  le  peuple  répétait  dans  les  sacri- 
ces  ,  dans  les  jeux  solemnels  ,  dans 
les  combats  ,  quand  on  avait  l'avan- 
tage. 

loPAs  ,  prince  d'Afriijue.  T'irgiJc 
en  foit  un  des  amants  de  Didon  ,  et 
le  suppose  très  habile  d.ms  la  mu- 
sique. II  chante  sur  sa  lyre  d'or  dans 
le  repas  que  Didon  donne  à  Enëe. 

loPE ,  niîe  d'iphiclès ,  est  comptée 
au  nombre  des  femmes  de  Thésée. 

loxiDEs  ,  descendants  d'Ioxus , 
conservaient  de  père  en  Gis  la  coii- 
tunie  de  n'arracher  et  de  ne  brûler 
.jamais  ni  asperges  ni  roseaux  ,  mais 
d'avoir  au  contraire  pour  ces  plantes 


74  I  P  H 

une  espèce  de  véncnition  re!îciVu5e. 

losus,  lié  de  Pciigone  et  de  Déio- 
née,  fils  d'Ëurytas  roi  de  Thes- 
sa!:e  ,  fut  chef  d  une  colonie  qui  s'ë- 
taidit  en  Carie.  ^'^.  Ioxides. 

IPi-RPHiALE,  mère  des  Centaures  , 
selojk  Pi/idare. 

IpH.iTE  ,  un  des  fîls  de  Priam ,  tué 
pcndaiit  [o  sièf^e  de  ïroie  par  An- 
tilochus  ,  fî's  de  Nestor. 

Iphée,  capitaine troyen,  qui  tomba 
sous  les  coups  de  Patroclo. 

1.  Iphianasse  ,  fille  d'Agamem- 
non  ,  la  même  qu'Ipliigénie. 

2.  —Fille  de  Prœtus,  fut  changée 
en  vache  avec  ses  soeurs  ,  pour  avoir 
prt'téré  le  palais  de  son  père  au  tem- 
ple de  Junon,  ou  ,  selon  d'autres  , 
leur  heauté  à  celle  de  la  déesse,  f^. 

PrCETUS  ,  MÉLAJIPE  ,  PiîOETIDES. 

I.  Ipuianire  ,  fille  de  Mégapenthe, 
mariée  à  Mélauipe ,  en  eut  plusieurs 
enfants. 

•2.  —  Arrière-petite-fille  de  la  pré- 
cédente ,  était  fille  d'Oïtlée  et  d'Hj- 
permnestre  fille  de  Thestius. 

I.  Iphias  ,   prêtresse  de  Diane. 

1.  —  Nom  qnOi'ide  (  Argo- 
nai/t.  /.  I .)  donne  à  Evadné,  femme 
de  Capànée,  comme  fille  d'Iphis. 

1 .  IpHicLÈs ,  père  de  Phéréhoée  et 
d'Iope. 

2.  — •  Fils  d'Amphitryon  et  d'Alc- 
mène ,  et  frère  utérin  d'Hercule. 
Quand  Junon  envoya  deux  serpents 
pour  tuer  Hercule  au  herceau  ,  Iphi- 
clès  réveilla  par  ses  cris  AIcmène  et 
son  époux ,  qui  furent  témoins  du 
premier  exploit  d'Hercule.  Compa- 
gnon du  héros  ,  il  fut  hlessé  dès  la 
première  expédition  de  son  frère 
contre  Argée  ,  roi  des  Eléens ,  et 
mourut  à  Phénéon.  Les  Phénéates 
lui  rendaient  tous  les  ans  sur  son 
tombeau  les  honneurs  héroïques. 

I.  Iphiclus  ,  fils  de  Phylacus  , 
})rince  thessalien  ,  et  de  Clymène  , 
riche  en  troupeaux ,  habile  coureur , 
un  des  Argonautes,  ayant  été  long- 
temps sans  avoir  d'enfants  de  sa 
feumieAstioché,  consulta  Mélampus, 
alors  prisonnier  chez  lui ,  parcequ'il 
avait  entrepris  d'enlever  ses  bœufs 
par  ordre  de  Nélée,  qui  avait  promis 
sa  fille  à  celui  qui  les  lui  amènerait. 


I  P  H 

Le  devin  lui  conseilla  de  prendre  êe 
la  rouille  dun  couteau  enfoncé  au- 
paravant dans  un  chêne  ,  détrempée 
dans  du  vin ,  et  de  continuer  ce  re- 
mède durant  dix  jours  :  ce  qu'ayant 
fait  ,  il  eut  trois  enfants  de  suite  , 
Prutésilus,  Podarcès  et  Philoctèle. 

1.  —  Fils  de  Thestius ,  et  frère 
d'Althée  ,  est  aussi  compté  au  noûi- 
bie  de.s  Argonautes. 

Iphidamas,  fils  d'Anténor  et  de 
Théano  ,  fut  élevé  en  ïhracepar  son 
aïeul  maternel  Cisséus.  Il  se  rendit 
avec  douze  \aisseaux  à  Percope  , 
comme  auxiliaire  des  Troyens ,  et 
fut  tué  par  Agamemuon.  Iliad. 
l.  II. 

1.  Iphigénie  ,  fille  de  Thésée  et 
d  Hélène  ,  que  Clytemnestre  ,  disent 
quelques  mytho'ogues ,  éleva ,  et  fit 
passer  pour  sa  fille. 

2.  —  Filfe  d'Agamemnon  et  de 
Clytemnestre.  Un  calme  opiniâtre 
arrêtant  trop  long-temps  l'armée  des 
Grecs  dans  l'Aulide  ,  Calchas  leur 
apprit  que  Diane ,  irritée  contre 
Agamemnon  de  ce  qu'il  avait  tué 
une  biche  qui  lui  était  consacrée, 
leur  refusait  un  vent  favorable  ,  et 
qu'elle  ne  pouvait  être  appaisée  que 
par  le«sang  d'une  princesse  de  sa  fa- 
mille. Agamemnon  ,  apiès  avoir  hé- 
sité long -temps,  accorda  sa  fille 
aux  sollicitations  des  princes  ligués. 
Ulysse  s'offrit  de  l'aller  retirer,  sous 
quelque  prétexte  spécieux  ,  d'entre 
les  bias  de  sa  mère.  On  disposa  tout 
pour  le  sacrifice  ;  mais  Diane  ,  ap- 
paisée par  cette  soumission  ,  mit  à 
la  place  d'Iphigénie  une  biche  qui 
lui  fut  immolée  ,  et  transporta  dans 
la  Tauridc  cette  princesse  pour  en 
faire  sa  prêtresse.  Quelques  anciens 
mythologues  disent  qu'elle  fut  méta- 
morphosée en  ourse  ,  d'autres  en 
génisse ,  d'autres  encore  en  vieille 
fenmie.  (  F.  Oreste.  )  Homère  ne 
parle  point  de  cette  aventure.  Sur 
la  fin  du  siège  de  Troie  ,  il  fait  men- 
tion dTphianasse,  fille  d'Agamem- 
non ,  qu'on  envoie  offrir  en  mariage 
à   Achille  pour  l'appaiser  ,   et  qui 

Earaît  être  la  même  qu 'Iphigénie. 
e  sacrifice  d'Iphigénie ,  peint  par 
2'iinantke  ,  est  fameux  dans  Tanli- 1 


I  P  H 

-  <)[«ité.  On  sait  qu'après  avoir  grada^ 

^     iiouieur  sur  les  visnges  de  tous  les 

-tauts,  et  désespérant  d  atteindre 

'p  d  un  père,  il  représenta  Aga- 

1    -Mnon  qui  se  couvre  la  tète  d'un 

voije.  9 

5.  —  Surnom  de  Diane  honorée  à 
Hermione. 

IpHiMÉDiE  ,  fille  de  Triopas ,  et 
f  uinie  d  Aloiis,  enlevée  par  ÎVep- 
tune  ,  qui  avait  pris  ,  selon  Oi>ide  , 
l;i  forme  du  fleuve  Enipée,  devint 
mère  des  deux  Aloïdes.  Un  jour 
q  I  elle  célébrait  les  Orgies  avec  sa 
fuie  et  les  Bacchantes ,  elles  furent 
toutes  enlevées  par  des  'J'hraces. 
Ipliiniédie  échut  au  favori  du  roi  , 
et  Pancratis  sa  fille  au  roi  même. 
On  lui  rendait  de  grands  honneurs  à 
M  \  lassés  ,  ville  de  Carie. 

Iphimédon,  fils  d'Eurvsthée,  périt 
dans  la  guerre  contre  les  Athéniens. 

Iphiméduse  ,  une  des  Danaides  , 
f  11  mie  d'Euchénor. 

!..  IphinoÉ,  fille  aînée  de  Prœtus  , 
roi  d'Argos. 

2.  —  Une  des  principales  Lem- 
nieimes  qui  conspirèrent  d'égorger 
tous  les  hommes  ,  à  leur  retour  d'une 
expédition  en  Thrace. 

1 .  IpHiNots,  un  des  Centaures. 

2.  —  Un  capitaine  grec,  fils  de 
Dexius ,  tué  par  Glaucus  au  siège 
de  Troie.  Iliad.  l.  7. 

Iphiona  ,    suivante    d'Hypsipyie 
lie   des  Amazones  ,  qui   l'envoya 
ir  complimenter   Jason   sur   sou 
a.  rivée  dans  ses  états. 

I.  IpHIS.   V.  A^•AXARÈTE. 

"-  —  Fils  d'Alector  roi  d'Argos , 

céda  à  son  père.  Ce  fut  par  ses 

)>eils  que   Polvnice   vint   à    hout 

(.  '  ntraîner  Amphiaraiis  au  siège  de 

"i  iif-bes,  en  séduisant  Eriphile. 

5.  —  Un  des  Argonautes ,  selon 

l  nlerius  Fîaccus. 

4'  — *  Père  d'fitéocle,  un  des  chefs 

,icn3  tués  devant  Thèbes ,  et  d'E- 

iiié ,  femme  de  Capanée  ,  qui  aypit 

>'  statue  dans  le  temple  de  Del- 

j    •<-■&,   au   rapport  de  Pausanias. 

JJésolé    de    la    mort    d'Evadné ,   il 

^  m  lut  se  tuer  ;  mais  Sthénélus  ,  son 

tit-fils,  lui  promit  de  le  venger 

1  le  meurtre  des  ThéLaia». 


I  P  H  75 

5.-^ Femme  d  une  grande  heauté, 
dont  Achille  fit  présent  à  Pjtrocle 
après  la  prise  de  Scyros. 

b-  —  Une  fille  de  Thespius. 

7.  —  Fille  de  Lygdus  et  de  Télé- 
thuse.  Lygdus,  habitant  de  Pbestus 
en  Crète ,  avant  de  partir  pour  un 
voyage,  commanda  à  sa  femme,  alors 
encemte ,  si  elle  accouchait  d'une 
fille,  d'exposer  l'enfant,  l'éiéthuse, 
partagée  entre  les  sentiments  de  la 
nature  et  la  crainte  de  déplaire  à  son 
mari ,  vit  en  songe  la  déesse  Isis  qui 
lui  ordonna  de  déguiser  le  sexe  de 
l'enfant  en  l'élevant  sous  les  haidts 
de  garçon.  Le  père  de  retour,  trompé 
par  l'apparence  ,  voulut  marier  *oa 
fils  à  la  plus  belle  fille  de  la  ville  , 
nommée lanthe.  Téléthuse  éluda  sous 
différents  prétextes;  mais  enfin  ,  le» 
ayaht  tous  épuiséi  ,  elle  adressa  'es 
vœux  à  Isis,  qui  ,  durant  la  céré- 
monie nuptiale  ,  c  angea  Iphis  en 
garçon.  Iphis  entra  dans  le  temple 
pour  offrir  à  la  déesse  un  sacrifice 
d'action  de  grâce  ,  et  y  laissa  <  ctte 
inscription  :  Iphis  garçon  accom- 
plit les  voeux  au  a  avait  faiis  étant 
fille. 

Iphition  ,  fils  du  roi  Otryntée  et 
de  la  nymphe  Naïs,  tué  par  Achille 
au  siège  de  Troie.  Iliad.  l.  20. 

Iphitis  ,  capitaine  tué  par  Ulysse. 
Odyss.  /.  21. 

1 .  JpHiTLS,  fils  d'Euryte  roi  d'CË- 
chalie.  Ce  prince  ,  soupçonnant  H«r- 
cide  d'avoir  emmené  les  chevaux  de 
son  père  ,  alla  les  chercher  dans  l'i- 
ryntlie  ;  Hercule  le  fit  monter  sur  une 
tour  élevée  ,  et  lui  permit  de  porter 
ses  regards  de  tous  côtés.  Iphitus  ne 
les  appercevant  pas ,  Hercule  le  pré- 
cipita du  haut  de  la  tour ,  comme 
l'ayant  faussement  accusé.  La  puni- 
tion de  ce  meurtre  fut  une  maladie  ; 
et  la  réponse  de  l'oracle  fut  que , 
pour  le  guérir  ,  il  fallait  qu^on  le 
vendu  publiquement ,  et  qu'on  donnât 
le  prix  de  la  vente  aux  enfants  d'I- 
phitus. 

2.  —  Frère  d'Eurvsthée  ,  s'em- 
barqua avec  Jason  ,  et  tut  tué  dans 
la  Cfolchide  par  Eétès. 

3.  —  Roi  des  Phocéens,  eut  deux 
fils  au  «iège  de  Troie. 


^6  I  R  I 

4.  —  Capitaine  troyen  ,  qui ,  mal- 
gré son  {ïrand  âge,  se  joignit  à  Enée 
la  nuit  de  la  prise  de  Troie  ,  et  n"é- 
chappa  qu'avec  peine  aux  traits  des 
Grecs. 

5.  —  Fils  de  Proxonidas  ,  ou 
d'Hémon  ,  ou  de  Waubolus  roi 
d'Elide  dans  le  Péloponnèse ,  sur 
la  foi  de  l'oracle  de  Delphes  ,  réta- 
blit les  jeux  olympiques  pour  faire 
cesser  les  guerres  intestines  et  la 
peste  qui  désolaient  la  Grèce  ,  et  or- 
iDonna  un  sacrifice  à  Hercule  ,  pour 
appaiser  ce  dieu  que  les  Eléens 
croyaient  leur  être  contraire.  Dans 
lo  temple  de  Junon  ,  à  Elis  ,  on  con- 
servait le  palet  d'Iphitus  ,  sur  lequel 
étaient  écrites  en  rond  les  lois  et  les 
privilèges  des  jeux  olynipirpies.  V^. 
Olympiques. 

6.  —  Troyen  ,  père  d'Archepto- 
lèn)e  ,  selon  Homère. 

Iphthime  ,  fille  d'Icarius ,  sœur 
de  Pénélope  ,  et  femme  d'Eumélus  , 
roi  de  Phères.  Minerve  prit  ses  traits 

Î)our  apparaître  en  songe  à  Péné- 
ope  inquiète  du  départ  de  son  fils,  et 
pour  dissiper  ses  craintes  maternelles. 
Odyss.  t.  4- 

IpsÉa  ,  mère  de  Médée. 

Ire  ,  ville  de  Messénie  ,  une  des 
sept  villes  qu'Agamemnon  promet  à 
Achille.  //.  /.  9. 

Irène  ,  une  des  Saisons  ,  fille  de 
Jupiter  et  de  Thémis. 

I.  Iris  ,  fille  de  Thaumas  et  d'E- 
lectra ,  et  messagère  de  Junon  qui  la 
plaça  au  ciel  en  récompense  de  ses 
«ervices.  Cette  déesse  l'aimait  beau- 
coup ,  parcequ'Iris  ne  lui  apportait 
jamais  que  de  bonnes  nouvelles.  Son 
emploi  le  plus  important  était  d'aller 
couper  le  cheveu  fatal  des  femmes 
vouées  à  la  mort.  Toujours  assise  au- 
près du  trône  de  Junon,  elle  était 
toujours  prête  à  exécuter  ses  ordres. 
C'est  elle  qui  avait  soin  de  l'apparte- 
ment de  sa  maîtresse  ,  de  faire  son 
lit  et  de  l'habiller  ;  et  lorsque  Junon 
revenait  des  enfers  dans  l'olympe, 
c'était  Iris  qui  la  purifiait  avec  dès 
parfums.  Les  pcintresla  représentent 
portée  sur  l'arc-en-ciel ,  avec  des  ailes 
brillantes  et  de  mille  couleurs  ,  pour 
marquer  son  zè'e  et  sa  promptitude. 


I  R  U 

Une  peinture  antique  la  montre  au- 
dessus  d'un  arc-en-ciel ,  avec  ime 
corbeille  de  fruits  et  de  feuillagcssur 
sa  tète,  et  tenant  un  bâton,  pour  in- 
diquer qu'elle  est  la  messagère  des 
dieux. 

2.  —  C'est  aussi  le  nom  d'une  des 
filles  de  Minée.  V .  Mikéides. 

5.  —  Une  des  trois  Harpies  ,  sc- 
ion Hésiode. 

I R I  s  H  I  p  A  T  A  N  (  iW.  Ind.  )  ,  bœuf 
qui  est  la  monture  ordinaire  d'Ixora  , 
et  qui  a  sa  part  des  honneurs  qu'on 
rend  à  son  maître. 

Irmeksul  ,  dieu  des  Saxons.  F"» 
Erviensul.  J'ajouterai  ici  quelques 
détails.  La  statue  du  dieu  ,  placée 
sur  une  colonne ,  tenait  d'une  main 
un  étendard  sur  lequel  était  une 
rose  ,  symbole  du  peu  de  durée  de 
la  gloire  militaire  ,  et  de  l'autre  une 
balance  ,  emblème  de  l'incertitudie 
de  la  victoire.  La  figure  d'un  ours, 
qu'Irmensul  portait  sur  sa  poitrine  , 
et  celle  d'un  lion  sur  son  bouclier , 
indiquaient  la  force  ,  le  courage  et 
l'adresse  qu'exigent  les  grandes  en- 
treprises. Ce  dieu  avait  ses  prêtres 
et  ses  prêtresses  ,  dont  les  fonctions 
étaient  partagées. Dansles  fêtes  qu'on 
célébrait  en  son  honneur ,  la  noblesse 
du  pavs  se  trouvait  à  cheval  armée 
de  toutes  pièces  ;  et  après  quelques 
cavalcades  autour  de  l'idole,  chacun 
se  jetait  à  genoux  ,  et  faisait  ses 
présents  aux  prêtres,  cjui  étaient  en 
même  temps  les  magistrats  de  la  na- 
tion et  les  exécuteurs  de  la  justice. 
Ces  prêtres  frappaient  de  verges  les 
guerriers  convaincus  de  n"a>oir  pas 
fait  leur  devoir  dans  les  combats  , 
et  condamnaient  même  à  mort  ceux 
qui  avaient  perdu  une  bataille  par 
leur  faute. 

IroukouvÉdam  (  M.  Ind.  )  ,un  dei 
quatre  livres  sacrés  des  Indiens,  nom- 
més Yédams.  C'est  celui  qui  donne 
l'histoire  de  la  création.  1^.  VÉdams. 
I .  Irus,  mendiant  d'Ithaque, d'une 
tail'e  énorme,  et  d'une  horrible  glou- 
tonnerie. Son  véritable  nom  était 
Arnée;  mais  les  amants  de  Pénélope; 
à  la  suite  desquels  il  s'était  mis, 
l'appelaient  Irus,  parcequ'il  faisait 
leurs  messages.  Rac.  Ireiii ,  eircùi^ 


I  s  c 

parler.  II  voulut  chasser  Ulysse,  qui 
se  tenait  à  la  porte  du  palais  dé- 
guisé en  mendiant  ,  et  le  provoqua 
•'    111  combat  singulier  ,  en  présence 

-  princes  et  de  Télémaque.  Ulysse 
•  pta  le  défi,  quoiqu'il  parût  cassé 
a>'  vieillesse  ,  et ,  du  premier  coup 
nuil  porta,  brisa  la  mâchoire  de  son 
iintagoniste  ,  et  l'étendit  par  terre 
t'.nt  baigné  de  sang.  Cest  cet  Lus 
qui  a  donné  lieu  au  proverbe ,  plus 
pauvre  qu'Iras. 

2.  —  Epousa  Démonasse ,  de  la- 
quelle il  eut  Eury damas  ,  un  des 
Arpjnautes. 

Irïnge  ,  fille  de  Pan  et  de  la 
nvinphe  Echo  ,  fournit  à  Médée  les 
philtres  dont  celle-ci  fit  usage  pour 
tni^ner  le  cœur  de  Jason. 

T-ANAGtl  -  MlROTTO  (  M.  Jup.  )  , 

1  que  les  Japonais  donnent  au 
j  ;  iiiier  homme.  Ils  prétendent  quil 
séjourna  long-temps  avec  sa  femme  , 
nommée  Isanami ,  dans   une    pro- 

V  ince  du  Japon  qu'ils  appellent  Isie, 
fiineuse  par  les  pèlerinages  que  l'on 

V  fiit  de  tons  les  endroits  du  Japon. 
IsAKDRE  ,  fils  de  Bclléropbon  ,  tué 

par  le  dieu  Mars  dans  une  bataille 
contre  l'es  Solvmes. 

TsANi A  (  ]\I.  Ind.  ) ,  le  huitième 
des  dicnx  protecteurs  des  huit  coins 
du  monde.  Il  protège  la  partie  du 
nurd-est.  Il  a  obtenu  de  paraître  sous 
l;i  figure  de  Shiva.  Onle  représente, 
roinme  lui  ,  de  couleur  blanche  , 
monté  sur  un  boeuf,  avec  quatre  bras  , 
tenant  en  main  un  cerf ,  attribut  de 
Shiva.   f^.  IsHAixi. 

IschÉnies  ,  fêtes  annuelles  célé- 
brées à  Olympie  ,  en  mémoire  d'Is- 
cliénus. 

IscHF.Nus  ,  petJt-fils  de  ÎNIercure 
f  t  d"Hiéra  ,  qui  dans  un  temps  de 
famine  se  dévoua  pour  son  pays ,  et 
eut  un  monument  près  du  stade 
olympirpe. 

IscuoMAGPE  ,   la   même  quHip- 

Êodamie ,  femme  de  Pirithoiis.  f^. 
[iPrODAMIE. 

IscHïS  ,  fils  d'Elatus.  Quelques 
mythologues  le  disent  père  d'Escu- 

lapc.     f^.   ESCKI.APE. 

IsÉE  ,  une  des  Néréides. 

IsÉEi,  iètt-s  d'Isis.  Ou  exigeait  des 


I  S  I 


77 


secrets  inviolables  de  ceux  qui  y 
étaient  initiés.  Elles  duraient  neuf 
jours ,  pendant  lesffuels  se  passaient 
des  choses  abominabres  ,  au  rapport 
des  historiens.  Le  sénat  romain  les 
al)olit  Tan  de  Rome  6c/j.  Mais  Au- 
guste les  rétabht  ;  et  les  mystères  de 
la  déesse  devinrent  de  nouveau  ceux 
de  la  galanterie ,  de  lamour  et  de  la 
débauche.  Commode  les  remit  en. 
crédit,  et  se  mêla  lui-même  aux  prê- 
tresses de  la  déesse ,  et  y  parut  la 
tète  rasée ,  portant  Anubis. 

IsÉLASTioL'ES  (  Jeux  )  ,  célébrés 
dans  les  villes  de  Grèce  et  d'Asie  du 
temps  des  empereurs ,  et  où  les  vain- 
queurs avaient  des  privilèges  consi- 
dérables. Oa  les  couronnait  à  l'en- 
droit même  de  leur  victoire  ;  on  les 
reconduisait*  en  triomphe  ,  et  ils 
avaient  des  pensions  payées  sur  les 
fonds  publics. 

IsFENDiAR  (  J/.  Alah.  )  ,  espèce 
d'ange  gardien  de  la  chasteté  des 
femmes  ,  et  qui  inspire  l'esprit  de 
paix  dans  les  familles. 

IsHANi  (  M.  Ind.  ) ,  pouvoir  actif 
disa  ,  ou  Isvvara  ,  représenté  sous 
la  forme  d'une  femme  ,  qui  est  re- 
gardée connue  la  déesse  de  la  nature 
et  la  protectrice  des  eaux.  Sa  fête 
principale  a  le  nom  de  Dur^otsava. 
On  y  plonge  son  image  d»ns  les  eaux  ; 
allusion  à  1  opinion  que  l'eau  est  le 
premier  principe.  Le  missionnaire 
auteur  du  Systema  Brahinanicuin, 
publié  à  Rome  en  1791  ,  prétend 
que  c'est  la  même  que  Parvadi. 

IsHVARi,  maîtresse  {M.^  Ind.)  , 
épithète  de  Rhavani  ,  femme  de 
Shiva.  y.  Rhavam. 

IsiAQUE  (la  Table) ,  nn  des  monu- 
ments les  plus  considérables  que 
i';ntiquité  nous  ait  transmis,  contient 
la  figure  et  les  mystères  d'Isis,  avec 
ua  grand  nombre  dMctes  de  la  reli- 
gion égyptienne.  Il  fut  trouvé  au  s«c 
de  Rome  en  1 5^5  ,  et  pr3\  é  plasie.iu^ 
fois.*  Cette  table  paraît  toule  sv!nlx>- 
liijiie  et  énisniatique.  Une  grande 
quantité  de  figures  y  sont  rangées 
avec  ordre  ,  et  renferment  sùremmt 
quelque  sens  mystérieux.  I\iai^  ces 
tableaux  repr..' -entent -ils  q'uljae 
histoire  d'iais  et  des  dieux  J'Ejjypie, 


78 


I  S  I 


ou  quelque  système  enveloppé  de  la 
rclipion  du  pays ,  ou  quelque  ins- 
truetion  morale  ,  ou  tout  cela  à-la- 
fois?  Ce.»;!  ce  que  per.«onne  n'a  en- 
core pu  découvrir.  Pignonus  est 
celui  qui  passe  pour  y  avoir  le  plus 
réussi ,  quoiqu'il  ne  donne  ce  qu'il 
dit  que  pour  des  conjectures.  Le  P. 
Kircher,  venu  depuis ,  ex2>lique  tout, 
eans  douter  de  rien  ;  mais  ses  expli- 
cations so'ht  souvent  de  nouvelles 
^nifrmes.  D.  Bernard  de  Mont- 
faucon  a  fait  de  nouveaux  efforts  , 
et  n'a  donné  que  de  modestes  con- 

i'ectures.  On  voit ,  dans  cette  table  , 
a  figure  de  presque  tous  les  dieux 
égyptiens ,  et  on  les  y  reconnaît  par 
le  secours  des  autres  monuments. 
Une  autre  chose  qu'on  y  remarque 
aisément ,  c'est  que  ,  comme  sur  un 
théâtre  ,  on  y  voit  plusieurs  actions 
distinctes ,  oii  les  mêmes  personnes 
reviennent  souvent ,  et  se  trouvent 
répétées  dans  la  même  action. 

IstAQUEs  ,  prêtres  de  la  déesse 
Isis.  On  les  trouve  représentés  vêtus 
de  lonpues  roLes  de  lin ,  avec  une 
kesace  et  une  clochette  à  la  main.  Ils 
portaient  quelquefois  la  statue  de  la 
oéf  sse  sur  leurs  épaules ,  et  se  ser- 
vaient du  sistre  dans  leurs  cérémo- 
nies. Après  avoir  chanté  les  louanges 
d'Isis  au  lever  du  soleil ,  ils  couraient 
le  jour  pour  demander  l'aumône  ,  et 
ne  rentraient  que  le  soir  dans  leur 
temple  ,  oi'i  ils  adoraient  debout  la 
statue  d'Isis.  Ils  ne  se  couvraient  les 
pieds  que  des  écorces  fines  de  l'arbre 
appelé  papyrus  ;  ce  qui  a  fait  croire 
qu'ils  allaient  nu-pieds.  Ils  étaient 
■vêtus  de  lin ,  parcequ'Isis  avait  appris 
î!ux  hommes  la  cidture  et  rusaf;e  de 
cette  plante.  Ils  ne  mangeaient  ni 
cochon  ni  mouton  ,  et  ne  salaient 
jamais  leur  viande ,  pour  être  plus 
chastes.  Ils  trempaient  leur  vin  ,  et 
se  rasaient  la  tète.  Mais  ces  austérités 
ne  les  empêchaient  pas  d  être  d'a- 
droits entremetteurs ,  comme  les  tem- 
ples de  leurtléesse  étaient  des  rendez- 
vous  de  jralanterie  très  fréquentés  des 
dames  romaines. 

IsiETS ,  terme  Aystérieux  qui  se 
Kt  sur  les  Abraxas. 

IsioN , temple  et  simulacre disis. 


I  S  I 

Isrs,  célèbre  divinité  des  Eevp- 
tiens.  Plularque  la  fait  fille  de  Sa- 
tunie  et  de  Rhéa.  Il  ajoute  ,  suivant 
une  tradition  extravagante  ,  qu'Isis 
et  Osiris  ,  conçus  dans  le  même  sein , 
s'étaient  mariés  dans  le  ventre  de 
leur  mère  ,  et  qu'Isis  ,  en  naissant , 
était  déjà  grosse  d'un  fils.  Les  deux 
époux  vécurent  dans  une  parfaite 
union  ,  et  tous  deux  s'appliquaient  à 
polir  leurs  sujets  ,  A  leur  enseigner 
l'agriculture,  et  plusieurs  autres  arts 
nécessaires  à  la  vie.  Diodore  de  Si- 
cile ajoute  qu  Osiris  ,  ayant  formé  le 
dessein  d'aller  jusques  dans  les  Indes 
pour  les  conquérir  ,  moins  par  la 
force  des  armes  que  par  la  douceur  , 
leva  une  aimée  composée  d'hommes 
et  de  femmes  ,  et  qu'après  avoir  éta- 
bli Isis  régente  de  son  royaume ,  et 
laissé  Mercure  et  Hercule  près  d'elle, 
dont  le  premier  était  chef  de  son 
conseil,  et  le  second  intendant  des 
provinces  ,  il  partit  pour  son  expé- 
dition ,  où  il  fut  si  heureux,"  que  tous 
les  pa)  s  où  il  alla  se  soumirent  à  son 
empire. 

Ce  prince ,  étant  de  retour  en 
Eg3pte ,  trouva  que  son  frère  Typhon 
avait  fait  des  brigues  contre  le  gou- 
vernement ,  et  s'était  rendu  redour- 
table.  Julius Finnicus  ajoute  mêoie 
qu'il  avai^t  suborné  sa  belle-sœur  Isis.  , 
Osiris, qui  était  un  prince  pacifique, 
entreprit  de  calmer  cet  esprit  ambi- 
tieux ;  mais  Typhon ,  bien  loin  de  se 
soumettre  à  son  frère ,  ne  songea  qu'à 
le  persécuter ,  et  à  lui  dresser  des 
embûches.  Pîutarque  nous  apprend 
de  quelle  manière  enfin  il  lui  fit  perdre 
la  vie.  «  Typhon  ,  dit-il ,  l'a}  ant  in- 
»  vite  à  un  superbe  festin ,  propasa ,' 
»  après  le  repas ,  aux  conviés  de  se 
»  mesurer  dans  un  coffre  d'un  travail 
»  exquis ,  promettant  de  le  donner 
»  à  celui  qui  serait  de  même  gran- 
»  deur.  Osiris  s'y  étant  mis  à  son 
»  tour ,  les  coiijurés  se  levèrent  de 
»  table ,  fermèrent  le  coffre ,  et  le 
»  jetèrent  dans  le  Nil.  Isis ,  informée 
»  de  la  fin  tragique  de  son  époux ,  se 
'»  mit  en  devoir  de  chercher  son 
I»  corps;  et  ayant  appris  qu'il  était 
I)  dans  la  Phénicie,  cache  sors  un 
I)  tamarin  où  les  flots  l'avaient  jeté  ^ 


IS  I 

elle  alla  à  la  coui-  de  BjlJos ,  où 
elle  se  mit  au  Service  d  Astarté  , 

f>ùur  avoir  plus  de  commodité  de 
e   décou\Tir.    Enfin ,    après    des 
peines  infinies  ,  elle  le  trouva,  et 
Et  de  si  grandes  lamentations,  que 
le  fils  du  roi  de  I^blos  en  mourut 
de  regret  ;  ce  qui  toucha  si  fort  le 
roi  son  père,  qu'il  permit  à  Isis 
acnlever  ce  corps  et  de  se  retiier 
en  Egypte.  Typhon ,  informé  du 
deuil  de  sa  belJc-soeur ,  ouvrit  le 
coffre  ,  mit  en  pièces  le  corps  d'O- 
siris  ,  et  en  fil  porter  les  memhres 
en  différents  endroits  de  TEgypte. 
Isis  ramassa  avec  soin  ses  membres 
épars  ,  les  enftruia  dans  des  cer- 
cueils ,  et  consacra  les  représenta- 
tions des  parties  qn  elle  n  avoit  pu 
trouver,  i  De  là  Tusase  à»  Phalliis , 
I  devenu  célèbre  dans  toutes  les  céré- 
I  monies  religieuses  des  Eg}  ptiens.  ) 
I  Enfin  ,  après  avoir  répandu  Lien 
>  des  lannes ,  elle  le  fît  enterrer  à 
i  Ai)^de,  ville  située  à  rocoideiit  du 
]\if.  »   Si   les  anciens  placent  le 
iiIieaud'Osirisend'aulresendroits, 
-t  qu'Isis  en  fit  élever  un  pourcha- 
■  '•  partie  du  corps  de  son  mari ,  dans 
lieu  même  où  elle  lavait  trouvée. 
Cependant  Typhon  songeait  à  af- 
-nnir  son  nouvel  empire;  mais  Isis, 
ant  donné  quelque    relâche  à  son 
iictton,fit  prompt euienl assembler 
-  troupes  ,  et  les  mit  sous  la  con- 
luite  d'Oms  son  fils.  Ce  jeune  prince 
)'.ursuivit  le  tyran,  et  le  vainquit 
'is  deux  batailles  ripgées- 
Après  sa  mc>rt ,  les  Egv  ptiens  l'a- 
;•  rèient  avec  son  mari  ;  et  parce- 
ri'iis  avaient ,  dm-ant  leur  vie  ,  dirigé 
■Ts  soins  vers  l'agriculture,  le  bœuf 
ia  vache  devinrent  leurs  svmlxJ^es. 
institua  en  leur  honneur  de»  fêtes , 
nt  une  des  principales  céréinooies 
t  l'apparition  du  boeuf  Apis.  On 
.'«lia  ,  dans  la  suite  ,  que  les  âmes 
I  Ms  et  d'Osiris  étaient  allées  habiter 
ioleil  et  la  lune ,  et  qu  ils  étaient 
venus  eux-mêmes  ces  astres  bien- 
>ants,  en  sorte  que  leur  culte  était 
fondu  avec  le  lenr.Les  Egyptiens 
ébraient     la  ftle   d'Isis     tians   le 
;  inps  qu'ils  la  croyaient  occupée  à 
[iicurer  la  mort  d'Osiris.  C'était  alors 


I  S  I  „ 

qae  Fean  da  Nil  commençait  à  mon- 
ter ,  ce  f[ui  leur  faisait  dire  que  ce 
fleuve ,  eprès  s  être  grossi  des  larmos 
disis,  inonde  et  fertilise  leurs  terres. 
Isis  passa  ensaite  pour  la  nature  ', 
on  la  déesse  universelle  ,  à  laquelle 
on  donnait  différents  noms,  sunant 
ses  divers  attribut.*:.  Hérodote  la 
croit  la  même  que  Cérès  ;  Uiodore 
la  confond  a\cc  la  Lmie,  Cérès  et 
Junoa  ;  Piulanjue  avec  Minerve  , 
Proserpine  ,  la  Lune  et  Tétliys  . 
Apulée  rappelle  la  mère  des  dieux. 
Minerve  ,  \  éuus  ,  Diane  ,  Proser- 
pine, Cérès,  J  linon,  Bel  Ion  c,  Hécate, 
et  B.hamnusia.  Il  paraît  cependant , 

Gr  le  culte  qu'on  lui  rendait,  et  par 
1  divers  symixiles  dont  on  ornait  sa 
statue  ,  que  les  Egyptiens  la  regar- 
daient comme  leur  Cérès.  Isis  était 
sur-tout  honorée  à  BuLasre ,  à  Copte 
et  à  Alexandrie,  o  A  Copte ,  dit 
>»  £lien ,  ou  honore  la  déesse  Isis  en 
>»  bien  xies  manières;  ime,  entr'au- 
»  très ,  est  le  culte  rjue  lui  rendent 
»>  les  femmes  qui  pleurent  b  perte 
»  de  leurs  maris ,  de  leurs  enfants  et 
»  de  leurs  frères,  (^oique  le  pavs 
»  soit  plein  de  grands  scorpions  dont 
»  la  piquure  donne  promptcmcnt 
»  la  mort ,  et  est  sans  remède ,  et  que 
»  les  Egyptiens  soient  fort  attentifs 
»  à  les  éviter,  ces  pleureuses  d  Isis,"- 
»  qiioiqu'elles couchent  à  plaie  teire, 
M  qu'elles  marchent  pieds  nus ,  et 
»  même  ,  pour  ainsi  dire ,  sur  tes 
»  scorpions  pernicieux ,  n'en  souf- 
«  frent  jamais  de  mal.  Ceux  de  Copte 
u  honorent  aussi  les  t  hevrettes  ,  di- 
»  saut  que  la  déesse  Isis  en  fait  ses 
»»  délice*  ;  mais  ils  mangent  les  cht- 
»  Treuils.  » 

Un  homme  étant  entré  dans  le 
temple  dIsis  ,  à  Copte ,  pour  savoir 
te  qui  se  passait  dan»  les  mystères 
de  cette  déesse ,  et  en  rendre  compte 
au  gouverneur ,  il  en  fut  en  eifet  té- 
moin ,  s'acquitta  de  sa  commission  ; 
mais  il  mourut  aussi-lot  après,  dit 
Pausanias ,  qui  ajoute  à  cette  occal 
sion  :  Il  sem1»le  qa  Homère  ait  eu 
raison  de  dire  que  rhomuie  ne  voit 
point  les  dieux  impunément.  Les 
Romains  adoptèrent  avec  beaucoup 
de  répugnance  le  culte  d'Isis  :  il  v 


8o 


I  S  I 


fut  !onp;-temps  proscrit ,  peut-être  h 
cause  de  ses  fioures  bizarres  ;  mais 
après  qu'il  eut  Ibrec  les  ol;slacles  ,  il 
s'y  établit  si  bien,  qu'un  grand  nom- 
l>re  de  lieux  publics,  ù  iîoine  ,  pi-it 
le  nom  d'Isis.  II  est  vrai  qu'on  donna 
à  ses  statues  une  forme  plus  sup- 
portable. 

Tantôt  Isis  est  représentée  sous  les 
traits  d'une  femme  ,  avec  les  cornes 
d'une  vaclie  ,  symbole  des  phases  de 
la  lune ,  tenant  un  sistre  de  la  droite , 
et  un  vase  de  la  pauciie  ,  eniblèiues  , 
le  premier  du  perpétuel  écoulement 
de  la  nature  ,  le  den\ième  de  la  lé- 
coridité  du  Nit  Tantôt  elle  porte  lui 
voile  flottant,  a  la  terre  sous  les 
pieds,  la  tète  couronnée  de  tours  , 
comme  Cybèle  ,  pour  dési^qner  la 
grandeur  et  la  stabilité  ,  et  quelque- 
fois des  cornes  droites.  On  la  voit 
aussi  avec  des  ailes  ,  et  un  carquois 
sur  l'épaule  ,  une  corne  d'abondance 
dans  la  main  gauche ,  et  dans  la  droite 
nu  trône  qui  porte  le  ]x)nnet  et  le 
sceptre  d'Osiris  ,  et  enfin  avec  une 
torche  enflannuée ,  et  le  bras  droit 
entrelacé  d'im  serpent.  Les  Romains 
la  peipient  encore  quelquefois  en- 
tortillée d'un  serpent ,  lequel ,  après 
lui  avoir  serré  les  jambes  ,  se  glissait 
sur  son  sein  ,  comme  ponr  aller  se 
uourrir  du  lait  de  ses  mamelles. 

Isis,  ou  Isites  (  JI.  Mah.  )  ,  sec- 
taires musulmans ,  qui  soutiennent 
que  l'Alcoran  a  été  créé  ,  quoique 
iMahomet  anathéaialise  tous  ceux 
qui  sont  de  cette  opinion.  Ils  pré- 
tendent aussi  que  l'éléiance  de  ce 
livre  n'est  pas  incomparable  et  ini- 
mitable ,  comme  le  croient  tous  les 
niahométans. 

I<;jE,  ou  Ixo  (3/.  Jap.),  province 
du  Japon  ,  célèbre  par  la  naissance 
de  Tensio-Day-Sin,  chef  de  la  race 
desdicux  terrestres,  et  pari  afïluence 
des  pèlerins  qui  s'y  rendent  de  toutes 
les  parties  de  l'empire.  Ce  pèleri- 
nage est  un  des  principaux  articles 
du  sintoïsme.  Le  monument  qui  fait 
l'objet  particulier  de  la  curiosité  et 
de  la  vénération  des  pèlerins  est  u);e 
f  hétive  cabane  ,  aussi  étroite  que 
li;.S5;e  ,  entourée  de  cent  massia,  on 
gc(itc>  cn.ip^'ics  dar.s  lesquelles   le 


I  S  I 

canusi,  prêtre  spécial  du  dieu  ,  a 
de  la  peine  à  se  tenir  debout.  Les 
fennnes  font  ce  pèlerinage  ,  ainsi  que 
les  honmtes.  On  prétend  que  les  m- 
commodités  ordmaires  h  leur  sexe 
cessent  pendant  le  voyage.  Sans  cette 
supposition  ,  elles  seraient  dans  le 
cas  de  l'impureté  légale ,  qui  les  ejc- 
poserait  aux  insultes  des  pèleriifs. 
Les  grands  seigneurs  n'entreprennent 
guère  ce  voyage  ;  ils  se  contentent , 
à  l'exemple  du  cubo ,  de  députer 
tous  les  ans  à  Isje  une  ambassade 
solemnelle  dans  la  première  lune  , 
connue  les  princes  mahomélans  font 
pont  le  voyage  de  la  Mecque.  Mais 
les  gens  d'une  condition  médiocre, 
croiraient  conunettre  un  grand  pé- 
ché ,  s'ils  ne  faisaient  tous  les  ans  ce 
pèlerinage.  Parmi  eux  ,  il  y  en  a  <pii 
vont  nus  par  les  plus  grands  froids  , 
n'ayant  qu'un  peu  de  paille  autour 
de  la  ceinture  ,  <jui  mangent  peu ,  ne 
reçoivent  rien  des  passants  ,  vont 
seuls ,  et  presque  toujours  en  courant . 
Lorsqu'on  part  pour  les  lieux  saints , 
on  suspend  à  la  porte  de  sa  niaisoa 
une  corde  garnie  de  papiers  décou- 
pés ,  qui  avertit  les  personnes  du 
dehors  de  s'en  éloigner,  en  cas  qu'elles 
soient  souillées  de  quelque  impureté; 
car  leur  iiiia,  ou  souillure  ,  s'ils  en- 
traient dans  la  maison  ,  irait  tour- 
menter le  pèlerin  par  des  songes 
sinistres,  et  l'exposer  aux  plus  grands 
périls.  Pendant  le  voyage  ,  les  per- 
sonnes des  deux  sexes  sont  oblij.ées 
au  plus  austère  célibat.  Les  pèlerins 
doivent  visiter  tous  les  temples  et 
toutes  les,chape!les  d'Isje.  A  1  entrée 
d'un  de  ces  temples  est  une  petite 
cavervie  ,  appelée  la  Cote  du  Ciel. 
On  prétend  que  le  grand  Tensio- 
Uay-Sin  s'y  cacha  autrefois ,  et  que, 
pendaUt  le  séjour  qu'il  y  fit ,  il  pri\a 
le  soleil  et  les  astres  de  leur  éclat , 
pour  prouver  aux  peuples  qu'il  était 
la  source  de  la  lumière.  (^>uand  les 
pèlerins  ont  fini  leur  dévotion  ,  ils 
reçoivent  des  canusis  une  boîte  rem- 
plie de  bâtons  fort  menus  et  entor- 
tillés de  découpures  ,  nue  l'on  nomme 
Ofai'cii ,  grande  purification  ,  rémis- 
sion absolue  des  péchés.  Ils  viennent  j 
ensuite  déposer  celte  précieuse  re-  | 
liqTie  i 


I  s  51 

Lque  clans  une  niche  particulière. 
La  vertu  de  ces  boîtes  est  liuiitée  au 
terme  d'une  année.  Cependant  ,  te 
temps  expiré,  les  Japonais  ne  laissent 

Eas  de  les  conserver  avec  ^and  soin, 
les  canusis  en  font  débiter  par  leurs 
émissaires  une  s^rande  quantité  ,  à 
Tusase  de  ceux  qui  sont  dans  limpos- 
sibilité  de  visiter  les  lieux  saints  ,  et 
sur-tout  des  riches  ,  auxquels  l'opu- 
lence interdit  ces  dévotions  popu- 
laires. 

Islam  ,  ou  Islamisme  (M.  Mah.), 

a  que  Mahomet  donne  à  sa  reli- 

j.i.  Ce  terme  sitjniSe  proprement 

ignation ,  soumission  a  la  l'o- 

/ '/2te'  de  Dieu.  D'autres  cependant 

lui   donnent  une  autre  explication. 

T'i  entendent  par /i/an»  la  relipion 

uiaire,  et   dérivent  ce  mot  d'ai'- 

iiia  ou  salania  ,  entrer  dans  l'état 

salut.  C'est  de  la  même  racine 

le  vient  le  mot  de  inoslern ,  ou  niu- 

hnan ,  qui  signifie  vrai  croyant, 

lui  qui  professe  l'islamisme. 

lâLES  AtX   ENVIRONS    DE    l'AkGLE- 

"p.RE.  Démctriiis  ,  voyageur,  ra- 
iite  ,  dans  Plutarcjue  ,  que  la 
ipart  des  isles  qui  sont  vers  l'An- 
■"terre  sont,,désertes  .  et  consacrées 
!es  démons  et  à  des  héros  ;  qu'avant 
j  envoyé  par  l'empereur  jx)ur  les 
connaître,  il  aborda  à  une  de  celles 
li  ét:iient  habitées  ;  que  ,  peu  de 
îiips  après  qu'il  y  fut  arrivé  ,  il  y 
lî  une  tempête  et  des  tonnerres 
iroyables ,  qui  firent  dire  aux  gens 
il  pays  qu'nssurémeut  fpielqu'un  des 
;  incipaux  démons  venait  de  mourir, 
:rcefjue  leur  mort  était  toujours 
■jompaisnée  de  quelque  chose  de 
Liieste.  À  cela  Démétrius  ajoute 
ic  l'une  de  ces  isles  est  la  prison 
^   Saturne ,  qui  y  est   gardé   par 

'  'i  iarée,  et  enseveli  dans  un  sommeil 
-rpétufl,  ce  qui  rend  le  eiéant  assez 
vilile  à  sa  garde  ;  et  cpi'il  est  envi- 
nné  d'iuie  infinité  de  démons,  qui 

-  nt  à  ses  pieds  comme  ses  esclaves. 
i.IsMARE ,  Thébain,  fils d'Âstacus. 
3.  —  Un  fils  d'Eumolpe. 
3.  —  {Jn  capitaine   méonien  qui 

•nivit  Enée  en  Italie,  et  qui  excellait 
;ancer  des  traits  einptjisoîinés. 

ISMARIEN  ,     l5MAlll£.N:iE  ,     CSprÇS- 

Tome  II. 


ISO 


8r 


siens  qu  emploie  Ovide  pour  dé- 
signer les  ïhraces. 

IsMARLs,filsdeMarsetdeThrace, 

Ïui  donna  son  nom  au  moiit  Ismarus , 
ont  UIvsse,  dans  Homère.,  vante 
le  bon  vin. 

1 .  IsMENE ,  fille  d'CEdipe  e*  de 
Jocaste  ,  et  sœur  d'Antigone ,  d'£- 
téocîe  et  de  Polvnice. 

2.  —  Fille  d' Asopus ,  femme  d' Ar- 
gos ,  et  mère  d'Io. 

3.  —  L'aîné  des  fils  d'Amphion  et 
,  de  JXiobé ,  blessé  par  Apollon ,  et 

soulfrant  une  douleur  violente,  se 
précipita  dans  im  fleuve  auquel  il 
donna  son  nom. 

1.  IsMÉNiDES,  nymphes  ,  filles  du 
fleuve  Linéuus. 

2.  —  C'est  aussi  le  nom  des  Thé- 
baines. 

IsMÉME,  surnom  de  Minerve.  Il 
y  avait  à  Thèbes  deux  temples  de 
Minerve ,  dont  l'un  s'appelaii  Mi- 
nerve Isménie  ,  du  fleuve  Isménus  , 
sur  le  Ijord  duquel  était  bùti  ce 
temple. 

IsMÉMEN  ,  surnom  d'Apollon  à 
Thèbc-. 

IsMÉNis,  épithctec|u'Oi'i<fe  donne 
à  Crocale ,  comme  fille  (in  fleuve  Is- 
ménus. 

IsMÉNms  ,  fils  d'ApoUon  et  de 
Mélie  ,  reçut  de  son  père  le  don  des 
oracles. 

1 .  LsMÉKTjs ,  fleuve  ou  plutôt  fon- 
taine de  licotie  ,  qui  s'appelait  d'a- 
bord le  Pied  de  Cadmus.  Voici  à 
quelle  occasion  :  Cadmus  avant  tué 
à  coups  de  flèches  le  dra>;on"qui  gar- 
dait la  fontaine ,  et  craignant  que 
l'eau  n'en  lut  empoisonne'e  ,  par- 
courut le  pays  pour  en  chercher  une 
autre.  Arrivé  à  l'antre  Corcvif  en  , 
il  enfonça  le  pied  droit  dans"  le  li- 
mon, et  en  le  retirant  fit  sourdre 
une  rivière,  qu'on  appela îe-P/ec/  de 
Cadmus.  —  Plut,  te  Géog.  —  /^. 
IsMÈNE  3. 

2.  —  Fils  de  Pélasgus ,  selon 
quelque'*  uns,  donna  son  nom  au 
neuve  Isménus.  > 

ISODETUS 

IsoPLÈs ,  un  des  Centaures ,  iwé 
par  Hercule. 

isoB,A  ,  surnom  de  D'nne  honoré» 
F 


8a  I  S  T 

à  Sparte.  Pausunias  prclend  rpie 
c'était  la  Britoinarle  des  Cretois. 

IsPARF.TTA  (  M.  Iiid.  ) ,  le  dieu 
suprême  des  habitants  de  la  côte  du 
Malabar  ,  qui  suivent  la  religion  des 
brahmines.  «  Cet  Isparetta,  disent- 
»  ils ,  antérieurement  à  toute  créa' 
»  tien  ,  se  chan^,ea  en  un  œuf,  d'où 
>»  sortirent  le  ciel  et  la  terre ,  et  tout 
»  ce  qu'ils  contiennent.  »  f^.  Kiwe- 

LINGA. 

IssÉ  ,  fille  de  Macarée  ,  flit  séduite 
par  Apollon  déguisé  en  berf;er. 

IssÉdoks  ,  peuples  voisins  des  Hy- 
perl>oréens,  dit  Hérodote.  Quand 
quelqu'un  a  perdu  son  père,  tous 
ses  parents  lui  amènent  des  bestiaux; 
et  après  a-voir  coupé  en  morceaux  le 
cadavre  ,  ils  mêlent  les  cliairs  avec 
celles  des  animaux  ,  et  les  servent 
daxK  le  festin  ,  réservant  seulement 
la  tète  du  mort,  qu'ils  encbùssent  dans 
Àt  l'or ,  et  s'en  font  une  idole  ,  à 
laquelle  ils  offrent  tous  les  ans  des 
sacrifices  solemnels.  Ces  peuples 
<lisaient  quan-dessus  d'eux  il  y  avait 
iles  hommes  qui  n'avaient  qu'un  œil , 
c--à-d.  un  masque  qui  ne  laissait 
(qu'une  ouverture ,  et  des  grifiEbns 
-qui  gardaient  Tor. 

IssoRiA ,  surnom  de  Diane  honorée 
â  Teuthrone.  C'est  peut-être  le 
même  qu'Isora.    V.  Isora. 

IsTHM£  deCorinthe.  Lcs  Corîo- 
thiens  disaieat ,  au  rapport  de  Pau- 
sanias ,  que  le  Soleil  et  îVeptune' 
■av-aient  eu  nne  dispute  nu  sujet  de 
leur  pays,,  pour  savoir  à  qui  il  devait 
appartenir,  firiarée ,  choisi  pour  juire 
de  ce  différend  ,  adjugea  1  isthme  à 
Keptune ,  et  le  promontoire  qui 
conmiande  la  ville  au  Soleil-  Depnis 
<x  temps-là ,  Neptune  demeiua  en 
possession  de  Tisthme.  Plusieurs  em- 
pereurs romains  entreprirent  de  per- 
4xr  cet  isthuie  ,  qui  n'a  que  six  milles 
de  larpe,  pour  la  commodité  de  la 
navigation  :  mais  on  n'en  put  jamais 
venir  k  bout  ;  ce  qui  donna  lieu  au 

Proverbe  Isthmum  fodere  ,  percer 
isthme ,   pour  désigner  une  chose 
impossible. 

IsTHillQDES  ,    ou   TsTHMIENS.    LcS 

jeux  isthmiques  >^taient  les  troisièmes 
àes  quatre  sottes  de  jeuit;  ou  cosubaU 


I  S  T 

sacrés  si  célèbres  dans  la  Grèce.  l'n 
ont  pris  leur  nom  de  l'isthnje  de 
Corintlie  ,  oi"i  ils  se  célébraient.  On 
disait  qu'ils  avaient  été  institué»  par 
Sis^'plie  en  l'honneur  de  Mélicerte, 
dont" le  corps  avait  été  porté  par  un 
dauphin  ou  plutôt  jeté  par  les  flots 
sur  le  rivage  de  l'islhme.  Plutanjite  , 
dans  la  vie  de  ï'iiésée,  en  attribue 
la  première  institution  à  Thésée  , 
qui  voulait  en  cela  imiter  Hercule  , 
par  qui  les  jeux  olympiens  avaient 
été  établis  ;  et  il  les  consacra  à  Nep- 
tune ,  dont  il  se  vantait  d'être  fils , 
comme  au  dieu  qui  présidait  parti- 
culièrement sur  l'isthme. 

Ces  jetix  se  reprenaient  répulièfe- 
ment  tous  les  trois  ans  en  été ,  et 
furent  réputés  si  sacrés  ,  qu'on  n'osa 

f)as  même  les  discontinuer  après  que 
a  ville  de  Corinthe  eut  été  détruite 
par  Mumraius  ;  mais  on  donna  aux 
Sicyoniens  la  charge  de  les  conti- 
nuer. Le  concours  y  était  si  grand  , 
qu'il  n'y  avait  que  les  princij  toux  des 
villes^  de  la  Grèce  qui  pussent  y 
avoir  place.  Athènes  n'avait  d'espace 
qu'autant  que  la  voile  du  navire 
qu'elle  envoyait  ù  l'isthme  en  pou- 
vait couvrir.  Les  Eléens  étaient  les 
seuls  de  tous  les  Grecs  qui  n'v  assis- 
taient pas,  pour  éviter  les  malheurs 
que  leur  pourraient  causer  les  im- 
précations que  Molione ,  fennnei 
d'Actor  ,  avait  fuites  contre  ceux  de 
cette  nation  qui  viendraient  ii  ces 
jeux.  (  f^.  Molione.  )  Les  Romains 
y  furent  admis  dans  la  suite,  et  les 
célébrèrent  avec  tant  de  pompe  et 
d'appareil  ,  qu'oulro  les  exercices 
ordinaires  de  la  course,  du  pugilat , 
de  la  mnsique  et  de  la  poésie  ,  on  y 
donnait  le  spectiicle  de  la  chasse 
dans  laquelle  on  faisait  par;;î!rc  le; 
animnux  les  plus  rares.  Ce  cfui  aug- 
mentait en(  ore  la  cé'ébrilé  de  ce. 
jeux  ,  c'est  qn'ils  servaient  d'époqiM 
aux  Corinthiens  et  aux  habiJUints  d« 
l'isthme. 

Les  vainqueurs  i  ces  jeux  étaien 
couronnés  de  branches  de  pin  ;  pui 
on  les  couronna  d'ache,  comme  le 
vainqueurs  aux  jeux  néniéens  ;  avet 
cette  différence  ,  que  ceux  des  jeu; 
aéméeaa  étaient   courouuéa  dach 


I  T  A 

rtc  ,  au    lieu  que  ceux  des  jeux 
imiiques   l'étaient    d'ache   sèche. 
'  !ns  la  suite  ,  on  aj<)nta  à  la  cou- 
ine une   somme  d'argent  qui  fiit 
.'-•e  par  So!on  à  cent  drachmes,  ou 
Kiiante   livres  de  notre  monnaie. 
•■- .  Komains  ne  s'en  tinrent  pas  là  , 
.  i   assi^'nèreut    aux   vainqueurs  de 
plus  riches  présents. 

liTHMics ,  surnom  de  Neptune 
hijQoré  à  Sicjone,  où  il  avait  un 
ùutel. 

isus ,  frère  d'Antiphus.  Ils  étaient 
^  de  Priam  ,  l'un  naturel ,  et  l'autre 
-iîime.  Achille  les  avait  déjà  sur- 
is sur  le  mont  Ida,  menés  dans  son 
iip  ,  puis  rendus  à  leur  père  pour 
"  grosse  rançon.  Durant  le  siège 
-  Troie,  attaqués  par  A;;ainemuon, 
ndis    qu'Isus    tenait    les   rênes   et 
l'Ahtipho^  coujbnttait ,  ils  furejtt 
nversés  de  leur  char  et  dépouillés 
leiu^s  armes. 

IswAKA  (  -M.  Ind.  )  ,  un  des  noms 

Shiva,  sous  lecjuel  il  est  lonsidéré 

'.nme  le  Neptimc  ou  Jupiter  Ma- 

'lis  des  Ind  iens.  Il  jio:  te  le  trisulca, 

1  trident,  ce  qui  ne  laisse  aucun 

ufe  sur  cette  identité  ;  et  le  buc- 

'«flz  vju'on  voit  près  de  lui ,  avec 

lorrae  spirale  et  la  Louche  tournée 

fiauche  à  droite,  et  qui  est  un 

'  '  e  vénération  dans  toute  l'Iude , 

'    ia   c-onque  de  Triton.    M. 

.  :^'s  prétend  de  plus  .éc«)uvrir 

i'.is   ies   attributs    de  ce    dieu  des 

;)ports  avec  I  Osiris  éi'vptien. 

Italie.  La  plupart  des  médailles 

jnwines  la  représentent  sous  la  fi- 

ire d'uiic femmecouronnéede  tours, 

a  tient  de  la  main  droite  une  haste , 

de  la  gauche  une  corne  d'abon- 

nce  ;  à  ses  pieds  est  un  ai^ile  posé 

if  un  plohe.  Elle  est  encore  désizuée 

par  une  femme  assise  sur  un  glol.e , 

1:1   couronne   toureiée  sur   la   tète  , 

aant  d  une  main  une  corne  d'ahon- 

uce,  et  de  laulre  uu  sceptre,  pour 

r   son  empire  sur  l'univers  , 

on  peut  le  voir  sur  les  mé- 

..■  ^  de  Titus,  d'Antonin  Pie,  de 

>mmode ,  etc.   Une  médaille   de 

•  éron   et  les  vers  de  Claudien  !a 

ésentent    sous    les    mêmes  traits. 

G  est  l'ajustemem  de  Miserve  : 


1  T  ri  83 

»  nul  ornementa  ses  cheveux,  nu!le 
»  parure  suspendue  ou  se  repljiiut 
»  autour  de  son  cou  ;  rien  ne  cféfend 
»  son  flanc  droit ,  rien  ne  cacîie  la 
»  blancheur  de  ses  bras  ;  une  ap-af  te 
»  brillante  fixe  les  plis  de  sa  robe , 
»  d"oa  s'échappe  le  double  £:lobe  de 
»  sa  _  ^orge  indomtée.  L'éclat  de 
»  son  bouclier  lutte  contre  les  clartés 
»  du  sc.ieil.  Vulcaiu  j  épuisa  soa 
»  art.  On  y  voit  les  deux  enfants 
»  chers  à  Mars  ,  et  la  louve  qui  les 
»  allaite  au  bord  du  fleuve.  » 

On  a  aussi  donné  h  ITtalie  pour 
attribut  le  caducée  de  Mercure  , 
s^-mbole  des  beaux  arts  qui  fleurisse  ut 
dans  son  sein. 

I.  Ital.s,  fils  de  Télégone,  roi 
d'Arcadie  ,  passa  dans  la  suite  ea 
Italie  ,  et  lui  donna  son  nom. 

2-  —  Autre  prince  qui  épousa 
Leucarie ,  et  en  eut  la  princesse 
Rome.  Plut. 

Itéa  ,  une  des  fi'les  de  Danaùs. 

ItÉmale  ,  vieillard  qui  exp.jîa 
Œdipe  par  l'ordre  de  Laïus. 

rïEr.DI  CA.   V.  ISTERDUCA. 

Ithaccs,  Ulysse,  roi  dlthaqne. 

Ithaqck,  petite  isîe  de  la  mer 
Ionienne  ,  hérissée  de  rochers  ,  ùpre 
et  stérile  ,  célèbre  pour  avoir  été  la 
patrie  d'Ulysse.     '    ' 

Ithémène  ,  prince  troyea  ,  père 
de  Sthénélaiis. 

Ithomate  ,  snmom  sons  lequel  ies 
Messéniens  honoraient  Jupiter  dans 
un  temple  qu'il  avait  sur  le  moât 
llhome.  Ces  peuples  ,  qui  se  van- 
taient que  Jupiter  avait  été  élevé 
sur  cette  montagne  ,  lui  consacrèrent 
un  culte  particulier  et  une  fête  an- 
nuelle. La  statue  du  dieu  était  un 
ouvrable  d\4géladès.  Un  prêtre  , 
dont  le  sacerdoce  ne  dorait  qu'un 
an .  la  gardait  chez  lui. 

Ithoiîe  ,  nymphe  qui ,  avec  sa 
soeur  Néda  ,  éleva  Jupiter  près  r?e 
la  fontaine  Clepsvdra  ,  lorsqu'on  'e 
dérolx»  à  la  fureur  ^e  Saturne  son  pèi  e . 

IthomÉes  ,  fête  annuelle  que  hs 
Messéniens  avaient  consacrée  à  J"- 
piter  Ithomate.  La  cérémonie  cor- 
sislait  à  porter  dévotement  de  l'eau 
I  du  bas  de  la  monta^^ne  dans  «n  vaste 
ribervoir  coastriiit  a-.i  somnjet  ixjiv 
F  a 


«4  I  T  Y 

contenir  cette  eau ,  destim^e  au  ser- 
vice de  Jupiter ,  c.-à-d.  à  l'usage  des 
ministres  de  son  temple.  On  propo- 
sait dans  cette  fête  un  prix  de  mu- 
sique ,  qui  attirait  un  grand  concours 
de  musiciens. 

IxHYPHAtLE,  nom  que  ]es  Grecs 
et  les  Epiyptiens  donnaient  à  Priape. 
C'était  encore  une  espèce  de  huile 
que  l'on  2>cndait  au  cou  des  enfants 
et  des  vestales ,  à  laquelle  on  attri- 
huait  de  grandes  vertus.  Pline  dit 
que  c'était  un  préservatif  pour  les 
empereurs  mêmes  ;  que  les  vestales 
le  mettaient  au  nombre  des  choses 
sacrées ,  et  l'adoraient  comme  dieu  ; 
qu'on  le  suspendait  au-dessus  des 
chariots  de  ceux  qui  triomphaient , 
et  qu'il  les  défendait  contre  l'envie. 

Ithvph ALLOPHOREs ,  uiinistrcs  des 
Orgies ,  qui ,  dans  les  processions  ou 
courses  des  Baccliantes ,  s'habillaient 
en  Faunes ,  contrefaisant  des  per- 
sonnes ivres  ,  et  chantant  en  l'hon- 
neur de  Bacchus  des  cantiques  as- 
sortis à  leurs  fonctions  et  à  leur 
équipage. 

"    Itone  ,  fille  de  Lyctius ,  femme 
de  Minos  i  ,  et  mère  de  L3'caste. 

Itonia  ,  IroNiDE  ,  surnoms  sous 
lesquels  Minerve  avait ,  à  Coronée 
en  Béotie  ,  uir  temple  qui  lui  était 
commun  avec  Plutus,  peut-être  pour 
montrer  que  Minerve  ,  c.-à-d.  la  sa- 
gesse ,  est  la  source  de  tous  les  biens 
par  la  prudence  et  l'industrie. 

IroNiTJS  5  surnom  de  Jupiter,  qui 
avait  une  statue  dans  le  temple  de 
Minerve  Itonia. 

Itonus  ,  fils  de  Deucalion ,  inventa 
l'art  de  façonner  les  métaux. 

Itylcs  ,  fils  de  Zéllius  et  d'Aédo, 
fut  tué  par  sa  propre  mère ,  mais  par 
mégarde.  D'autres  le  font  fils  de  Phi- 
lomèle.  t^.  Itïs. 

I.ITYMO^ÉE,  fils  d'Hypirochus  , 
roi  d'Elide,  tué  par  Nestor. 

2.  —  Chef  dûlien,  tué  par  1  Argo- 
naute Méléasre. 

3.  —  Géant  bébrycien  ,  tué  par 
Pollux. 

I .  Itys  ,  fils  de  Térée  roi  de 
Thrace  ,  et  de  Progné  ,  qui  ,  pour 
venger  l'affront  fait  à  sa  sœur  Phi- 
lomèle  ,  le  tua ,  et  le  servit  à  ïcréc. 


I  X  I 

D'autres  attribuent  ce  meurtre  aux 
femmes  de  Thrace.  Itys  fut  changé 
en  chardonneret. 

2.  —  Capitaine  troyen,  immolé 
par  Tiunus. 

1 .  Iule  ,  fils  d'Enée.  f^.  Ascagne. 

2.  —  Fils  d'Ascagne.  II  fut  obligé 
de  céder  le  trône  iiSylvius,  fils  d'E- 
née et  de  Lavinia;  et  pour  l'en  dé- 
dommager on  lui  accorda  un  sacer- 
doce ,  dignité  plus  tranquille  et  plus 
assurée.  Ce  sacerdoce  se  perpétua 
dans  la  maison  Julia. 

Iules  ,  hymnes  qu'on  chantait  en 
l'honneur  de  Cérès  et  de  Libéra  ;  du 
mot  ules  ou  iules ,  gerbes  d'orge. 
L'Iule  était  aussi  la  chansou  des  ou- 
vriers en  laine. 

IuLo  ,  un  des  noms  de  Cérès. 

Ivrognerie.  On  peut  la  désigner 
par  une  fenmie  d'un  âge  moyen , 
grasse  et  vermeille  ,  qui  tient  une 
grande  mesure  de  vin,  dont  elle  paraît 
avoirdéja  bu  une  partie.  Elle  rit,  quoi- 
que chancelante  et  prête  à  tomber. 

IwANGis  (  M.  Ind.  ) ,  sorciers  ilc» 
isles  Moluques ,  qui  font  aussi  le 
métier  d'empoisonneurs.  On  prétend 
qu'ils  déterrent  les  corps  morts  et 
s  en  nourrissent ,  ce  qui  oblige  les 
INIoluquois  à  monter  la  garde  auprès 
de  la  sépulture  des  morts  ,  jusqu'à  ce 
que  leurs  cadavres  soient  réduits  cq 
poussière. 

IxioK,  fils  de  Léonte  suivant  Hy- 
gin,  de  Phlégyas  selon  iLurijnde, 
roi  des  Lapithes  et  d'Antion  sui- 
vant Eschyle  ,  épousa  Ciia,  fille  de 
Déionée  ,  et  refusa  les  présents  qu'il 
lui  avait  promis  pour  épouser  sa  fille , 
ce  qui  obligea  ce  dernier  à  lui  enlever 
ses  chevaux.  Ixion  ,  dissimulant  son 
ressentiment  ,  attira  chez  lui  son 
beau-père ,  et  le  fit  tomber  dans  une 
fosse  ardente  ,  oi  il  perdit  la  vie.  Ce 
crime  fit  horreur  ;  Ixion  ne  trouva 
personne  qui  voulût  l'expier  ,  et  fut 
oblige  de  fuir  tous  les  regards.  Aban- 
donné de  tout  le  monde ,  il  eut  re- 
cours à  Jupiter,  qtii  eut  pitié  de  ses  i 
remords,  le  reçut  dans  le  ciel  et  l'ad- 
mit à  la  table  des  dieux.  Ebloui  des  | 
charmes  de  Jimon  ,  l'ingrat  Ixion  eut  | 
l'insolence  de  lui  déclarer  sa  passion. 
Offensée  de  sa  ténjérité ,   la  séyèrçl 


I  X  o 

déesse  alla  se  plaindre  à  Jupiter  , 
qui  forma  d'une  nuée  vin  fantôme 
senïljlablc  à  son  épouse.  Ixion  tomlja 
dans  le  piège  ,  et  ce  commerce  ima- 
ginaire donna  le  jour  aux  Centaures. 
Jupiter,  le  regardant  comme  un  fou 
dont  le  nectar  avait  troublé  la  raison, 
se  contenta  de  le  bannir  ;  mais  voyant 
qu'il  se  vantait  de  l'avoir  déshonoré,  il 
le  précipita  d'un  coup  de  foudre  dans 
le  Tartare  ,  où  INIercure  ,  par  son 
ordre  ,  alla  l'attacher  à  une  roue  en- 
vironnée de  serpents,  qui  devait  tour- 
ner sans  reh'iche.  Il  n'est  pas  difficile 
de  démêler  ici,  1  historique  du  fabu- 
ïéux.  Un  prince  surnommé  Jupiter 
ayant  accordé  au  roi  des  Lapithes 
l'hospitalité  que  tous  ses  voisins  lui 
refusaient ,  l'ingrat  reconnut  ce  bien- 
fait par  une  noire  perfidie  ,  et  devint 
amoureux  de  la  reine.  Le  roi  mit  à 
la  place  de  sa  femme  une  esclave 
nounnée  Néphelé  (  JS'uée  ) ,  et  ne  put 
douter  des  intentions  criminelles  de 
son  hôte.  Ixion  s'étant  vanté  ensuite 
d'avoir  rendu  la  reine  sensible  à  ses 
vœux ,  il  fut  chassé  de  la  cour  ,  et 
mena  depuis  u»e  vie  triste  et  inquiète, 
haï  et  méprisé  de  tout  le  monde.  La 
fable  ajoute  que,  lorsque  Proserpine 
fit  son  entrée  aux  enfers  ,  il  fut  délié 
pour  la  première  fois.  Virgile  sup- 
pose que  les  accords  mélodieux  d'Or- 
phée suspendirent  la  roue  à  laquelle  il 
<st  attaché.  Quant  à  son  genre  de 
mort,  il  ne  faut  pas  oublier  que  ,  sui- 
\ar.t  une  opinion  superstitieuse  des 
a  :ticus  ,  ceux  qui  avaient  une  fois 
goûté  le  nectar  des  dieux  ne  pou- 
^  aient  mourir  que  d'un  coup  de  ton- 
nerre. 

IxioNiDÈs,  Pirithoiis,  fils  d'Ixion. 

IxoRA.  {M.  Ind.)  C'est  le  nom 
le  plus  connu  d'un  des  dieux  princi- 
paux des  Indiens.  On  l'appelle  au- 
trement Ishuren  ,  JEswara  ,  Pm- 
/lem,  RudcLiren.  Les  Indiens  lui 
on  donnent  huit  mille  autres.  Voici 
5:An  histoire  en  abrégé.  Ennuyé  du 
^ 'jour  céleste,   il  lui   prit  envie  de 

'lir  sur  la  terre  ,  et  d'abord  il  se  fit 

iipieux.  Il  se  distingua  dans  cette 
i  rofesigion  par  un  grand  nombre  de 
<  .  iines  et  d'infamies,  que  les  légendes 
ixidicimes  rapportent  pieusemeat.  Il 


I  X  O  85 

semaria  ensuite  avec  la  fille  du  roi  des- 
Montagnes,  nommée  Paivadi,  et 
vécut  tranquillement  avec  sa  femme 
durant  mille  ans.  Les  autres  dieux  , 
entr'autresRrahma  et  Wishnou,  indi- 
gnés que  Rutrem  déshonorât  ainsi  sa 
dignité  par  un  si  long  séjour  avec 
une  mortelle  ,  allèrent  l'arracher 
malgré  lui  des  bnis  de  sa  chère  Par- 
vadi.  Elle  en  mourut  de  douleur  j 
mais  elle  revint  au  monde  quelque 
temps  après  ,  et  fut  fille  d'un  autre 
roi  nommé  Daxaprojahadi.  Ixora 
l'épousa  une  seconde  fois.  Elle  eut 
im  fils ,  mais  à  la  naissance  duquel  il 
n'eut  aucune  part.  V .  Vinaiagcien. 
Quelque  temps  après ,  ayant  coupé 
dans  une  dispute  une  des  tètes  de  son 
frère  Brahma  ,  il  ne  tarda  pas  à  s'en 
repentir,  et  se  condamna  à  une  sévère 
pénitence.  Après  s  être  dépouillé  et 
couvert  de  cendres ,  il  alla  se  cacher 
r.u  milieu  des  tombeaux  ,  tenant  en 
main  le  crâne  de  son  frère ,  et  s'aban- 
donna dans  ces  tristes  lieux  à  la  plus 
excessive  douleur.  Le  temps  adoucit 
un  peu  son  chafiiiu  ,  et  il  commença 
à  s'ennuyer  de  la  solitude.  Pour  se 
dissiper ,  il  alla  mendier  de  village 
en  village.  Arrivé  dans  un  endroit 
qu  i  servait  de  retraite  à  plusieurs  brah- 
niines  ,  il  fut  surpris  de  trouver  dans 
leur  compagnie  de  fort  belles  femmes- 
Aussi-tôt  il  forma  le  dessein  de  s'as- 
socier ces  aimables  pénitentes,  et,  se 
déliant  de  son  mérite  ,  il  employa  la 
magie  pour  s'en  faire  aimer.  Par  la 
vertu  de  ses  sortilèges ,  toutes  les 
femmes  quittèrent  les  brahmines  pour 
le  suivre.  Irrités  de  cet  outrage,  les 
religieux  coururent  après  le  ravisseur 
et  le  mirent  dans  l'impossibihté  de 
séduire.  Telle  est ,  dit-on  ,  l'origine 
du  culte  que  les  Indiens  rendent  à 
Ixora  sous  le  nom  de  Liisgam.  (  V.  es 
mot.  )  La  disgrâce  d'Ixora  ne  l'empê- 
cha pas  de  se  marier  avec  le  fleuve 
du  Gange,  que  les  Indiens  disent  être 
une  très  belle  femme.  Il  eut  depuis 
plusieurs  autres  aventures,  dont  voici 
la  plus  mémorable.  Un  géant,  qui  l'a- 
vait servi  et  honoré  très  long-temps, 
demanda  à  ce  dieu  le  prix  de  sa  fidé- 
lité. Ixora  lui  accorda  le  privilège  de 
réduire  en  cendres  tous  ceux  sur  la 


Sb'  J  A  B 

tête  desquels  il  mettrait  la  main.  Le 
géant  \cnilut  faire  IVssai  de  son  pou- 
voir sur  le  dieu  qui  le  lui  avait  ac- 
corda ;  et  I  imprudent  Ixora  aurait 
infailiiljlement  été  la  victime  de  sa 
honte  nidiscrèfe  ,  si ,  par  la  vertu  de 
la  mapie,  il  n'eu»  trouvé  le  Sfcrel  de 
se  renfermer  dims-  une  coquille;  en- 
core cet  asyle  n'eût-il  pas  été  abso- 
lument sûr  pour  lui ,  si  W  ishuou 
îi'était  venu  fort  à  propos  à  son  se- 
cours. Wislmou  se  présenta  aux 
yeux  du  f;éant  sous  la  forme  d'une 
heilefemme.  Le  géant  enchanté  laissa 
Ixora  dans  sa  coquille  ,  et  ne  son£;ea 
plus  quVi  faire  sa  cour  à  cet  aimahle 
objet.  Il  ne  la  trouva  point  cruelle. 
Elle  exigea ,  seulement  qu'il  allât  se 
laver  à  la  rivière  voisine  la  tète  et  les 
cheveux  qu'il  avait  fort  sales.  Le  géant 
vb!a  vers  la  rivière  et  porta  ses  mains 
sur  sa  tète;  mais,  en  vertu  de  son  fu- 
neste privilège  ,  il  fut  bientôt  con- 
sumé et  réduit  en  cendres.  Wishnou 
alla  dans  l'instant  apprendre  à  son 
frère  la  destinée  du  géant,  el  l'informa 
du  stralagème  auquel  il  devait  sa  dé- 
livrance. Ixora  sortit  de  sa  coquille  , 
et .  après  avoir  témoigné  sa  reconnais- 
san<;e  à  Wislmou  ,  le  conjura  de 
reprendre  une  seconde  fois  la  figure 
de  cette  belle  femme  qui  avait  en- 
chanté le  géant ,  aUn  qu'il  eût  le  plai- 
sir de  jouir  d'une  vue   si  agréable. 


J  A  Tî 

Wishnou  ,  après  quelques  difficultés, 
y  consentit  ;  mais  Ixora ,  toujours  fai- 
ble sur  l'article  des  femuies,  ne  la  vit 
pas  plutôt  qu'il  en  devint  épcrdu- 
ment  amovu-eux  ;  et  cet  amour  ne  fut 
pas  sans  effet  ;  car  il  parut  tout-à- 
coup  pi  es  de  Wishnou  un  bel  enfant 
3ui  fui  nonuné  Arigarayutrcn ,  c.-h- 
. ,  iîis  de  Wishnou  et  rfe  Rutrcm. 
Ixora  est  représenté  avec  un  teint 
fort  blanc.  Il  a  trois  yeux  ,  dont  l'un 
est  au  milieu  du  front  ;  seize  bras  et 
autant  de  mains  ,  qui  portent  chacune 
un  attribut  différent.  Son  habillement 
est  composé  d'une  peau  de  tigre  et 
d'un  cuir  d'éléphant  entouré  de  ser- 
pents. Il  a  le  cou  environné  d'une 
fourrure  j'i  laquelle  est  suspendue  ime 
cloche  avec  trois  chaînes  ,  dont  l'une 
est  formée  avec  des  fleurs  ,  l'autre 
avec  quelques  unes  des  tètes  de  Tîrah- 
ma  ,  et  la  Iroisième  avec  les  os  d'une 
de  ses  femmes  ,  nommée  Chatti. 

IzED  (  M,  Pers.),  bons  génies  du 
second  ordre,  sm'vant  la  doctrine  des 
Parsis.    A'.  Amsch.aspands. 

Izeschné  (  31:  Pers.  )  ,  ouvrage 
de  Zoroastre  ,  dont  le  nom  signifie 
une  prière  dans  laquelle  on  relève  la 
grandeur  de  celui  à  qui  on  l'adresse. 
Cet  ouvrage  est  composé  de  soixante- 
douze  lias  ou  chapitres. 

I7.ESCHS  {M.  Pers.)  ,  office  reli- 
gieux des  Parsis. 


Jabajahis  (  ^f.  ]\lah.  ) ,  hérétiques 
mahoinétans  qui  nient  la  prescience 
de  Dieu  ,  et  cpii  soutiennent  qu'il 
gouverne  le  inonde  selon  les  occa- 
sions ,  sans  avoir  su  de  toute  éter- 
nité ce  qui  devait  arriver,  et  qu'il  en 
a  acquis  la  connaissance ,  comme 
font  les  hommes  ,  par  l'usage  et  l'ex- 
pcrience.  , 

J ABARIS  ,  ou  GiAE ARIS  (  M.  Mofl.)  , 

sectaires,  mahoniétans  ,  qui  pré- 
tendent que  l'homme  n'a  aucun  pou- 
voir ,  ni  sur  sa  V(jlo;ité  ,  ni  sur  ses 
actions ,  mais  qu'il  est  conduit  par 
Mu  agent  supérieur  ;   et  que  Dieu  , 


exerçant  une  puissance  absolue  sur 
ses  créatures  , les  destine  à  être  heu- 
reuses ou  malheureuses,  selon  qu'il 
le  juge  à  propos.  Quand  il  s'agit  d'ex- 

Fliquer  cette  opinion,  ils  disent  rpie 
homriie  est  tellement  forcé  et  né- 
cessité à  Êu're  tout  ce  qu'il  fait ,  que 
la  liberté  de  fiire  bien  ou  de  faire 
mal  ne  dépend  jias  de  lui ,  mais  que 
Dieu  produit  en  lui  ses  actions  , 
comme  il  fait  dans  les  créatures  in- 
animée* et  dans  les  plantes  le  prin- 
cipe de  leur  vie  et  de  leur  être.  Cette 
doctrine  de  la  prédestination  est  uni- 
\er6elleuient  reçue  dans  la  plupart 


J    V  D 

àe^  pays  mahoni'Juas,  et  se  retrouve 
pins  ou  moins  iniplicil^nient  dans  le 
ibnd  de  la  crovonce  de  presque  tous 
le.s  hommes. 

Jaca.  (  .'1/.  Ind.  )  C'est  sous  ce 
nom  que  les  habitants  de  l'isle  de 
Cpvlau  adorent  le  diahle.  Il  y  a  des 
fêtes  institu(5es  en  son  lionneur.  Les 
habitants  lui  bâtissent  uue  cabane 
q;i'ils  décorent  de  ftuiiiages  et  de 
{.uiriandes.  Pour  la  meubler  ils  em- 
jiruntent  les  ornements  des  pagodes  ; 
au  milif'Ti  ils  dressent  une  table  cou- 
verte de  mets  de  toute  sorte  ;  et  pen- 
dant que  le  diable  est  supposé  man- 
der ,  on  lui  donne  un  concert  dont 
principal  instnuiient  est  un  tam- 

ur  }  on  le  réjouit  pnr  des  chants 
et  des  danses  ;  après  la  fête  ou  dis- 
tribue au  peuple  les  mets  offerts  au 
diable. 

Jacco  (  M.  Jap.  ) ,  pontife  ja- 
ponais, qui  est  comme  le  lieutenant 
du  J)aïri.  C'est  à  lui  qu'on  s'adresse 

JKjur  obtenir  les  dispensas.  Toutes 
es  «pierelies  qui  s'élèvent  sur  la  re- 
ligion sont  portées  à  son  tribunal,  et 
ses  jui;ements  sont  sans  appel.  Il  exa- 
mine les  nouvelles  sectes  ,  et  il  n'y  a 
que  celles  qui  sont  munies  de  son  ap- 

Frobatiou  qui  puissent  subsister  dans 
empire.  En  un  mot,  il  exerce  toute 
l'anturité  ,  dont  l'indolent  Daïri  n'a 
que  l'ombre. 

Jactance  ,  vice  personnifié  par 
une  femme  d'nnp  contenance  hau- 
;  ^ii'e,  vêtue  de  plumes  de  paon  ;  elle 
it  une  trompette  ,  d'où  sortent 
.(.i.iques  i  ayons  de  f,loire  ,  mais  obs- 
curcis de  fumée. 

Jàddèses.  (  M.  Ind.)  C'estle  nom 
que  les  insulaires  de  Ccvlaa  donnent 
n^ix  prêtres  du  troisième  ordre ,  qui 
■     ;t  spécialement  consacrés  au  culte 

^  Esprits  ou  Génies.  Les  temples 
it  !  ils  exercent  leurs  fonctions  nesont 
proprement  que  des  maisons  bâties  à 
leurs  dépens,  sur  les  murs  desquelles 
ils  font  représenter  d  es  armes  de  toute 
i-pèce,  telles  que  des  ép<.'es,  des  lial- 

•;irdes,  desljoucliers,  avec  diverses 

;  lires.  Ces  maisons  se  nomment 
i ucco ,  c.-à-d.,  maison  du  Diable, 
1  e  Jaddèse  ,  pour  se  préparer  à  la 
tête  de  son  temple  ,  n'a  d'autre  cé- 


J  A  L  S7. 

rémoTiie  à  faire  que  de  se  raser  la 
barbe  avec  soin. 

Jagarkat.  ^^î/.  Ind.)  Wislmon 
est  adoré  sous  ce  nom  par  les  In- 
diens dans  la  ville  de  Jagarnat  ,  si- 
tuée dans  le  ijolfe  de  Bengale  ,  oii 
il  a  un  temple  superbe.  Il  s  y  fait 
tous  les  ans  uue  fête  qui  dure  nuit  à 
neuf  jours  ,  et  il  s  y  trouve  quelque- 
fois plus  de  cent  cinquante  mille  pér- 
ierins.  On  construit  une  énorme 
machine  de  bois  ,  ornée  de  toutes 
sortes  de  fi^r^ures  extraordinaires.  On 
la  pose  sur  quatorze  ou  seize  roues  , 
comme  pourraient  être  celles  des 
affûts  de  canon ,  que  cinquante  per- 
sonnes tirent  et  font  rouler.  Au 
milieu  est  élevée  la  statue  de  Ja^ar- 
nat,  richement  ornée  et  parée  ,  qu'on 
transporte  d'un  temple  à  l'autre. 
Souvent  des  dévots  ,  enllammés  d  un 
saint  zèle  pour  la  gloire  de  Jagarnat, 
se  jettent  sous  les  roues  du  chariot , 
et  s'y  font  écraser.  Si  l'on  en  croit 
Bemier ,  c'est  une  jeune  fille  en- 
core vierge  qui  consulte  l'oracle.  On 
la  conduit  au  temple  en  triomphe  , 
comme  ime  épouse  destinée  au  dieu. 
On  la  fait  entrer  dans  le  sanctuaire  ; 
piu's  on  la  charge  ,  en  qualité  d'é- 
pciufee  ,  de  demander  à  son  mari ,  au 
nom  de  tous  les  habitants  du  canton  , 
si  la  récolte  sera  al;ondante  ,  si  le 
pays  ne  sera  point  désolé  par  quel- 
que fléau ,  etc.  La  jeune  nlle  et  le 
djen  restent  seuls,  à  l'exception  d'un 
prêtre  ,  interprète  de  Jagarnat.  Le 
lendemain  on  demande  avec  empres- 
sement à  la  nouvelle  déesse  quelles 
sont  les  réponses  de  son  époux  ,  et 
on  la  mène  en  procession  à  côté  de 
Jaganiat. 

Jagovt  ,  «u  Jaug,  un  des  dieux 
des  Arabes,  selon  Béger.  Cet  au- 
teur le  met  au  nombre  des  dieux 
qui  tenaient  le  premier  rang. 

Jakhsis  {M.  Jap.)  ,  esprits  ma- 
lins répandus  dans'l'air.  Ou  célébrait 
pour  les  flcHihii-  des  fêtes  appelées 
3/atsuns. 

JALousiE.L'emblèmequeîui  donne 
Bipa  est  un  co<{  en  colère  ;  son  vê- 
tement est  brodé  d'yeux  et  d'oreilles  ; 
elle  tient  un  faisceau  d'épines  ,  on 
marche  dessus. 


es  J  A  M 

Jamis  (M.  Ma/i.  ) ,  royal,  mos- 
quô  s  bàlies  par  les  empereurs ,  qiii 
leur  ont  assigné  des  revenus  consi- 
dérables. Ces  mosquées  ont  dansleur 
enceinte  des  écoles  ou  académies , 
dont  ies  rnudéris  sont  chareés  d'en- 
seigner les  lois  et  le  Qôran.  On  fait 
à  ces  maîtres  une  pension  annuelle , 
proportionnée  aux  revenus  du  jaiui. 
C'est  de  ces  écoles  que  le  giand- 
scienciir  tire  les  mollahs. 

Jawiiabos   (31.   Jap.)  ,   monta- 

fnard ,  société  laïque  et  militaire 
'hermitcs,  instituée  au  Jajx>n  par 
Gtenno-Giossa  ,  vers  le  temps  où 
les  ordres  nionastitpes  s'introdui- 
sirent en  Europe.  Par  leur  institut 
ils  sont  obligés  de  combattre  pour  le 
service  des  Caniis ,  et  pour  la  con- 
servation de  leur  culte.  Un  si  liisme 
les  a  divisés  en  plusieurs  branches  , 
dont  les  deux  principales  sont  celle 
des  Tosanfaïtes  ,  et  celle  tics  Fon- 
sanfaïtes.  Une  de  ces  branches  était 
obligée,  par  im  des  points  princi- 
paux de  sa  règle  ,  de  faire  \\n  pèle- 
rinage à  la  montagne  de  Fitcoosan  , 
bordée  de  tous  côtés  par  d'affreux 
précipices.  Il  fallait,  avant  d'entre- 
prendre ce  pèlerinage  ,  avoir  la  con- 
science bien  nette  ;  car  si  un  pèlerin 
souillé  de  quelque  crime  eût  osé 
approcher  de  cette  montagne  ,  le 
diable  sesf^rait  emparé  de  lui  sur-le- 
champ.  L'autre  ordre  de  Jamma- 
bos  avait  [X)ur  règle  de  visiter  chatpie 
année  le  tombeau  de  son  fondateur, 
situé  sur  une  montagne  escarpée  et 
environnée  d'abjnies.  Ce  pèlerinage 
n'était  pas  moins  dangereux  que 
l'autre  ;  et  lorsqu'on  s'y  engageait 
avant  d'avoir  purifié  sa  conscience  , 
on  était  poussé  dans  les  précipices 

Sar  une  force  invisible  ,  ou  frappé 
e  quelque  maladie  subite.  Ceux 
qtiiavalent  heureusement  achevé  leur 
pèlerinage  se  rendaient  h  INIéaco  ,  et 
faisaient  nu  général  de  leur  ordre  un 
présent  proportionné  à  leurs  facultés; 
c'était  assez  ordinairement  le  pro- 
duit^ des  aumônes  qu'ils  avaient 
;iiiiassèes  sur  la  route  :  le  général  , 
par  reconnaissance  ,  leur  conférait 
un  titre  d'honneur.  Mais  ces  fameux 
pèlerinages  sont  presque  abolis  au- 


J  A  M 

jourJ'hiii  ,  et  l'ordre  des  JammaboS 
est  entièrement  déchu  de  son  an- 
cienne ferveur.  Au  lieu  de  s'occuper 
à  grimper  surlesmontaenes,  comme 
leur  règle  le  leur  prescrit ,  ils  ne  font 
plus  que  mendier  aux  environs  de 
ijuelque  temple,  en  chantant  avec 
emphase  les  louanges  du  dieu  auquel 
il  es]Lw)is^cré.  Ils  tiennent  en  main 
un  bâton  à  pomme  de  cuivre  ,  avec 
quatre  anneaux  de  même  métal  , 
qu'ils  agitent  avec  fracas.  Ils  soufflent 
aussi  dans  une  coquille  qui  lessenible 
aune  trompette,  et  dont  le  son  està- 

fîeu-près  le  même.  Accompagnés  de 
eurs  enfants ,  dont  les  cris  impor- 
tunent les  passants  ,  ils  étourdissent 
les  dévots  avec  ce  bruyant  attirail. 
Toujours  armés  d'un  sabre,  ils  ont  le 
cou  environné  d'une  bande  d'étoffe 
en  manière  d'ècharpe ,  d'où  pendent 
des  franges  plus  ou  moins  longues  , 
selon  la  qualité  de  ceux  qui  les 
portent.  Ils  ont  aussi  sur  les  épaules 
une  besace  qui  contient  leur  argent , 
avec  un  habit  et  un  livre.  Les  san- 
dales qu'ils  ont  aux  pieds  sont  faites 
de  paille  ou  de  queue  de  fleurs  de 
lotos.  Ces  hermites  se  mêlent  aussi 
d'exercer  la  médecine;  et  le  peuple 
a  d'autant  plus  de  confiance  dans 
leur  art,  que  ce  ne  sont  point  des 
remèdes  naturels  <ju'ils  emploient 
pour  ia  guérison  des  maladies.  Pen- 
dant que  le  malade  fait  un  rapport 
exact  de  ce  qu'il  éprouve  ,  le  Jani- 
mabos  trace  sur  un  papier  certains 
caractères  analogues  au  tempéra- 
ment du  malade  ,  et  à  la  nature  de 
la  maladie.  Il  place  ensuite  cette  es- 
pèce de  mémoire  sur  l'autel  de  sa  di- 
vinité favorite,  et  pratique  des  cé- 
rémonies mystérieuses  qui  ,  selon  lui, 
donnent  à  ce  papier  une  vertu  mé- 
dicinale ;  après  quoi  il  broie  ce 
papier,  et  en  forme  plusieurs  petites 
pimles ,  qu'il  prescrit  au  malade  de 
prendre  touslesmatinsà  jeun.  L'usage 
en  exige  quelque  préparation  :  il  faut , 
avant  de  les  prendre  ,  que  le  malade 
boive  un  verre  d'eau  de  rivière  ou 
de  source  ,  et  le  Jammabos  a  soin  de 
marquer  si  c'est  au  nord  ou  au  sud  que 
l'on  doit  puiser  cette  eau.  Les  Jam- 
mabossontles  médecins  des  maladie» 


J  A  N 

désespérées  ;  et  l'on  n'a   guère  re- 
cours à  leurs  pilules  ,  que  lorsf|ue 
tout  outre  reinètîe  s'est  trouvé    sans 
effet.  Ces  hermites  sont ,  comme  les 
autres  moines  du  Jupon,  fort  adonnés 
à  la  niaeie.   Ils  ont  une  manière  de 
joindre  les  mains,   à  laquelle  ils   at- 
tribuent une  f;raiide  vertu ,  et  qu  ils 
regardent  comme  un  charme  despius 
puissants.  Ce  prétendu  charme  con- 
siste ;'i  Joindre  tes  mains  de  façon  que 
le  doigt  GU  milieu  d  une   main   se 
joJpTie  perpendiculairement  à  celui 
de  l'autre  main ,  tandis  que  les  autres 
doigts  sont  croisés.   Les  Jammabos 
affectent  de  ne  communiquer  à  per- 
sonne leurs  secrets   magiques  ,  aKn 
de  mettre  à  contribution  la  curiosité 
des  simples  qui  seraient  tentés  de  les 
■prendre.    Car  ce  n'est  pas  à  prix 
rgent    qu'on  peut    être    initié    à 
i.  urs  mystères  ;  mais,   pour  donner 
plus   de    valeur  à  leurs  chimères  , 
ils  exigent  de  leurs  disciples  des  pré- 
parations capables  de    rebuter  tout 
autre  esprit  que  celui  d'un  supersti- 
tieux. Il  est  défendu  au  novice  de 
manger  «ien  qui  ait  eu  vie  ,  au  moins 
unceitain  temps.  Le  riz  et  les  herbes 
doivent  être  son  unique  nourriture  ; 
il  faut  qu'il  prenne  sept  fois  le  jour 
le  bain  à  l'eau  froide  ,  et  se  tienne  à 
g'  noux  de  façon  à  être  assis  sur  ses 
talons;  et  ce  qu'il    y  a  de   plus  in- 
commode ,  c'est  qu'il  doit  quitter  et 
reprendre  cette  position  sept  cents 
quatre-vingts  fois   par  jour.  Il  faut 
qii  il    observe,  en  se   relevant,  de 
napper  des  mains  au-dessus  de  sa 
tète.  C'est  pendant  ce   temps  d'é- 
preuve que  le  novice  fait   connais- 
sance avec  le  diable ,   qui  s'offre  sou- 
^cntà  ses  yeux  sous  diverses  figures. 
Jangu-mon  ,    bon   homme    (  3/. 
yïjr.) ,  un  des  deux  dieux  principaux 
des  Nègres  de   la  Côte  d'Or.  Ils  le 
r.mment  aussi  Bossum.   Voy.  ce 
mot. 

Jakhaf..  (  M.  Afr.  )  Ce  mot  si- 
gnifie grand  ,  dieu  tout-puissant. 
C'est  Te  nom  que  les  Madécasscs 
donnent  au  bon  principe.  Us  ne  lui 
élèvent  point  de  temples  ,  ne  le  re- 
présentent jamais  sov.s  des  formes 
keusibles ,  et  ne  lui  udres^ent  point 


J  A  N  89 

de  prières ,  parcequ'ii  est  boir;  mais 
ils  lui  fo  ;t  des  sacrifices. 

Jaxicl'le,  ime  des  sept  coîliaes 
de  Rome  ,  prit  son  nom  de  Jauus  , 
parceque  ce  prince  était  dit  y  avoir 
fnil  sa  demeure  ordinaire,  ou  parce- 
qu'ii y  avait  fait  son  premier  éta- 
blissement. Dans  la  suite,  on  v  Mtit 
une  cbaj^elle ,  ou  ,  selon  Ovide  ,  un 
autel  en  l'honneur  de  Janus. 

Jamdes,  devins,  descendants  de 
Janus,  ffui  prédisaient  l'avenir  p;ir 
l'inspection  des  peaux  coupées  des 
victimes. 

1.  Janike  ,  une  des  jyféréides. 

2.  —  Une  des  Océanides. 
Janiscus  ,   fils  d'Eîcidape  et  de 

Lampélie. 

Jamtor, surnom  de  Janus,  comme 
présidant  aux  portes  et  à  tout  ce  (pii 
en  dépend. 

Jak^aniws.  (  yf.  Afr.  )  C'est  ainsi 
que  les  Ouojas ,  peuples  de  l'intérieur 
de  la  Guinée  ,  appellent  les  esprits 
des  morts.  Us  pensent  que  ces  esprits 
prennent  un  soin  particulier  de  leurs 
parents  et  de  leurs  amis,  et  les  pro- 
tègent dans  les  occasions  périlleuses. 
L'n  IVègre  qui  a  eu  le  Itonhenr  â'i- 
chapper  li  quelque  accident  fiicheux 
ne  manque  pas  de  se  rendre  sur  la 
toinl>e  du  Jannanin  son  protecteur. 
Il  conduit  avec  lui  tous  les  parents 
et  amis  de  ce  Jannanm  ;  il  déchut; 
en  leur  présence  le  bien  qu'il  a  reçu 
de  son  assist.nnce  ;  et ,  pour  témoigner 
sa  reconnaissance ,  il  immole  une 
vache  à  l'esprit  bienfaisimt  ,  et  lui 
fait  des  offrandes  de  riz  et  de  viy  de 
palmier.  La  cérémonie  se  termine 
par  des  chants  et  des  danses  autour 
de  la  tombe.  Un  Onoja  outragé  se 
rend  dans  les  bois  où  résident  ce» 
esprits ,  les  invoque  à  grands  cris  , 
et  les  prie  de  le  venger.  Dans  les 
circonstances  critiques  .  dans  les  oc- 
casions importantes, ces  peuples  im- 
plorent et  consultent  les  Jannanins. 
Quand  le  commerce  languit ,  et  qu'il 
n'aborde  point  sur  les  cotes  ce  vais- 
seaux européens  ,  ils  demandent  sé- 
rieusement au'i  esprits  si  les  vaisseaux 
doivent  arriver  bientôt ,  ou  s'il  est 
survenu  quelque  obstacle  qui  retarde 
leur  marche.  Enfin ,  les  Juauaaios 


9^ 


J  .\  N 


stnt    itepueftup    plus    honorés    que 
ïi'Are   snprêmo.    Les   habitnnts   ne 
«otiimencent  jamais  leurs  repas  sans 
]eur  avoir  rendu    Ijoinmage.   Dans 
cliaque  village,  il  y  a  un  bois  sacré, 
que  l'on  regarde  comme  le  séjour  de 
t;es  esprits.  Trois  fois  l'année,  on  y 
porte  des  vivres  et  des  provisions. 
L'eiitrée  en  est  absolument  interdite 
aux   femmes  ,  aux  enfants  ,  aux  es- 
claves. Une  femme,  accusée  d'adul- 
tère  par    son    mt.ri ,  ne    peut   être 
condamnée  à  moins  qu'il  ne  se  trouve 
d'autres    témoins  qui   co  stateut   le 
délit.    Pour  se  tirer   d'affaire ,    elle 
n'a  qu'.'i  jurer  par  BoUi-Paarô  quelle 
e^l  innocente ,   on  la  croit  sur    son 
serment  ;  mais  si ,  après  qu'elle    a 
juré  ,  on  découvre  cpi  elle  était  véri- 
tablement   coupable ,   son    mari    la 
«iondwit  lf>  soir  sur  la  place  publique , 
OLÏ   le  conseil   est  assemblé  pour  la 
jii£,f'r.  Undes  plus  anciens  conseillers 
f:<jmniencf  par  lui  faire  les  plus  vifs 
reproches  sur    son   infidélité  et   sa 
mauvaise   conduite  ;   il   lui  annonce 
qu'elle  va  être  la  proie  des  Janna- 
nins,  ou  esprits.  Ensuite  il  invoque 
ces  esprits,  et  les  invite  à  punir  cette 
femme  coupable  ;  après  quoi  on  lui 
bande  les  yeux,  et  dans  cet  état  elle 
demeure  quelque  temps  plus  morte 
que  vive,  attendant  à  chaque  instant 
les  Jannanins  qui  doivent  l'emporter. 
Lorsque  l'on  juge  à  propos  de  faire 
cesser  sa   frayeur ,    plusieurs   per- 
sonnes poussent    autour   d'elle    des 
cris  perçants  ,  qu'elle  ne  manque  pas 
d'attribuer  aux  Jannanins  ,  et  lui  an- 
noncent que  ,  malgré  la  grandeur  de 
s  m  crime  ,  on  lui  en  accorde  Je  par- 
don ,  parceque  c'est  la  première  fois 
qu'elle  l'a  commis.  Les  mêmes  lui 
imposent    pour    pénitence   quelques 
exercices  f!e  mortification  ,   hu"  en- 
joiguent  d'être  à  l'avenir  plus  fidèle 
à  son  époux,  et  lui  recommandent 
«ne  circonspection  si  grande,  qu'ils 
lui  défendent  même  de  prendre  entre 
SCS  bras  un  enfant  mâle,  et  de  tou- 
cl.er  l'habit    d'un  homme.  Ainsi    la 
fcnnne  infidèle  en  est  quitte  la  pre- 
mière fois  pour  la  peur  ;  mais  si  elle 
se   rend  coupable  une  seconde  fois 
du   même   criuie ,  le  bellimo ,   ou 


J  A  N 

grand -prêtre  des  Quujas ,  accom- 
pagné de  ses  ministres ,  iv>nitnés 
saggonos ,  et  de  plusieurs  autres 
ofliciers  sul  alternes  ,  portant  des  es- 
pèces de  crécelles  qu'ils  font  cracpaer 
avec  bruit  ,  se  transporte  ,  dès  le 
matin ,  au  logis  de  la  coupable ,  la 
fait  arrêter  par  ses  Siitellites  et  con- 
duire sur  la  place  publique,  dont  on 
lui  fait  faire  trois  fois  le  tour  au  son 
des  bruyantes  crécelles.  Il  n'y  a  que 
ceux  qui  sont  enrôlés  dans  la  con- 
frérie de  Belli  qui  aient  le  droit  d';is- 
sister  à  cette  cérAnonie.  Ajirès  avoir 
ainsi  promené  cette  femme  ,  on  la 
conduit  dans  un  bois  cons.icré  aux 
Jannanins ,  et  l'on  fait  accroire  au 
peupie  qu'elle  est  emportée  par  ces 
esprits.  Ce  qu'il  y  a  de  constant , 
c'est  qu'elle  disparaît  pour  toujours. 
Le  voyageur  Barhot  pense ,  avec 
assez  de  fondement ,  qu  on  fait  mou- 
rir la  coupable  dans  ce  bois,  et  qu'on 
l'y.  enterre. 

Jaîîuales  ,  fêtes  de  Janus.  On  les 
célébrait  à  Rome  le  premier  de  Jan- 
vier par  des  danses  et  d'autres  réjouis- 
sances ]t>ubliques.  Les  citoyens  parés 
de  leurs  plus  beaux  habits,  les  con- 
suls à  la  tète  en  robes  de  cérémonie  , 
allaient  au  Capitole  faire  des  sacri- 
fices à  Jupiter,  On  se  faisait  écs 
i  présents  et  d'heureux  souhaits ,  et 
l'on  avait  grande  attention  de  ne  rien 
dire  qui  ne  fût  de  bon  augure  pour 
le  reste  de  l'année.  On  offrait  à  Janus 
des  dattes  ,  des  figues  ,  du  miel ,  et 
une  forte  de  gâteau  nommée  Janual. 
La  douceur  de  ces  offrandes  était 
regardée  connue  symbole  de  pré- 
sages favorables  pour  l'année. 

JanuAlis.  On  donna  ce  nom  à 
l'une  des  portes  de  Rome  ,  celle  qui 
est  sous  le  mont  Viminal ,  à  l'occasion 
d'un  prétendu  miracle  arrivé  h  cette 
porte  par  la  protection  de  Janus. 
Macrohe  et  Ovide  rapportent  que 
les  Sabins ,  faisant  le  siège  de  Rome , 
avaient  déjà  atteint  la  porte  qui  est 
sous  le  mont  Viminal  :  cette  porte , 
qu'on  avait  bien  fermée  aux  approches 
de  l'ennemi  ,  s'ouvrit  tout-à-toup 
d'elle-même  jusqu'à  trois  fois  ,  sans 
qu'on  pût  venir  à  bout  de  la  fermer. 
«  C'est  que   la  jalouse  Junon ,  dit 


J  .A  N 

^1  O'-'ids ,  en  avait  cnlerë  les  ferrures 
a  et  !out  ce  «J^i  servait  à  la  fermer.  » 
Les  Sahins  ,  inàtmits  ùe  ce  prodiee, 
et  poussés  par  la  fille  de  Saturne  , 
acconnirent  en  foule  à  cette  porte 
pour  s'en  saisir  ;  mais  Janus  ,  pro- 
tecteur  des   Romains ,   fît  sortir  à 
I'inst;ir.t  de  son  temple  une  si  grande 
afx)n«!ance  d'eau  L-ouillante;  qu'il  y 
eut  plusieurs  àts  ennemis  engloutis 
ou  brûlés ,  et  le  reste  fut  obligé  de 
prendre  la  fuite.  «  C'est  pour  cela  , 
«  r'joute    Mccrobe ,  <jue    le    sénat 
»  ordonna  qu'à  l'avenir  les  portes  du 
»  tf-niple  de  Janus  fussent  ouvertes 
en  temps  de  çnerre,  pour  marquer 
'pie  Janus  était  sorti  de  son  temple 
[jour  al!f-f  au  secours  de  la  ville  et 
lie  l'empire.  » 

J AUX,  s ,  divinité  romaine ,  sur  l'ori- 
ne  de  laquelle  les  mVtboloimes  ne 
•lit  pas  d'accord.  Les  uns  le   font 
S--vthe  ;  les  antres ,  oi  i?inaireûu  pavs 
dc-Perrhèbes ,  peuples  de  Thessalie , 
qui  habitaient  sur  les  hords  du  Pé- 
née.  AureHus  Victor  rapporte  que 
Creuse ,   fille  d'ErechlKée  roi  d'A- 
thènes, priucessed'uneîrande  beauté, 
fin  surprise  par  Apollon  ,  et  en  eut 
un  fils  ,  qu'eue  fit  élever  à  Delphes. 
Frcchthée  donna  sa  fil'e  en  inariajie 
Xiphée,  qui,  ne  pouvant  avoir 
-  <  iifants ,  alla  consulter  I  oracle.  Le  ' 
<  i-u  lui  recommanda   d'adopter  le 
T  rcmier  enfant  qu'il  rencontrerait  le 
. demain.  I^e  premier  qu'il  trouva 
;    Janns ,  fils   de    Créu?e  ,  qu'il 
;  a-ipta.  Janus,  devenu  grand ,  équipa 
line.  flotte,  aborda  en  Italie,  y  fit 
°-=  confjuètes,  et  Lâtit  une  ville, 
!  il  appela  de  son  nom  Janicuîe. 
..  tume ,  chassé  du  ciel ,  avant  abordé 
-  Italie,  Janus  Taccueiflit ,  et  l'as- 
ia  même  à  sa  royauté  ,  ce  qu'où  a 
nrésenté  par  une  têle  à  deux  faces. 
.Uime,  par  reconnaissance,  doua 
J  j  nus  d'une  rare  prudence ,  qui  ren- 
dcit  le  passé  et  l'avenir  toujours  pré- 
sents à  ses  yeux ,  ce  qu'on  croit  en- 
core exprimé  par  les  deux  visages 
adossés.  Plutarqiie  en  rapporte  une 
autre  raison.  «  C'était,  dit-il ,  pour 
>'  nous  apprendre  que  ce  prince  et 
•.•>n  t>euple  étaient ,  par  les  conseils 
Je  Saturne  ,  passée  de  la  yie  san- 


J  A  N  91 

»  Tare  à  la  civilisation.  »  I*  règne 
de  Janns  fut  pacifique,  ce  qui  le 
fit  depuis  regarder  comme  dieu  de 
la  paix.  Cest  à  c-e  titre  que  iNuma 
lui  fit  bâtir  un  temple ,  qili  restait 
onvert  durant  la  guerre ,  et  qu'on 
fermait  en  temjvs  de  paix.  Ce  temple 
fut  fermé  une  fois  sous  le  règne  de 
INuma ,  la  seconde  fois  après  la 
deuxième  guerre  punique ,  et  trois 
fois  sous  le  règne  d'Auguste.  Ovùie , 
au  prensier  livre  des  Fastes  ,  fait 
raconter  à  Janus  lui-même  son  his- 
toire :  «  Les  anciens  l'appelaiect  le 
»  chaos ,  et  ce  n'est  qu  au  moment 
»  de  la  séparation  des  éléments  qu'il 
»  a  pris  la  forme  d'un  dieu...  Il  a  un 
»  double  visage ,  parcequ'il  exerce 
»  son  empire  sjir  le  ciel ,  sur  la  mer , 
»>  comme  sur  la  terre  :  tout  s'ouvre 
»  ou  se  ferme  à  sa  volonté.  Lui  seul 
»  gouverne  la  vaste  étendue  de  Tu- 
»  nivers  ;  lui  seul  a  le  pouvoir  de 
n  faire  tourner  le  monde  sur  se» 
»  deux  pôles...  II  préside  aux  portes 
»  du  ciel ,  et  les  garde  de  concert 
»  avec  les  Heures.  Le  Jour  et  Jo- 
»  piler  ne  vont  et  reviennent  «nie 
»  par  son  moyen....  Il  obsene  en 
»  même  temps  l'orient  et  l'occident.» 
yiacrobe  donne  des  misons  plus  his- 
toriques. »  Le  seu!  nom  de  Janus  , 
'»  dit-il ,  man|ue  qu'il  préside  airç 
»  \y(x\es,Janiiœ.n  On  le  représente 
tenant  d'une  main  une  clef,  et  de 
l'autre  une  verge ,  pour  marquer 
qu'il  est  le  gardien  des  portes,  tl 
fpi'ii  préside  pux  chemins.  Quelqm-s 
nns  prétendent  que  Janus  est  le  ?r.- 
leil  ,  et  qu'il  est  représenté  double 
comme  le  maître  de  l  une  et  l  antre 
porte  du  ciel ,  parcequ'il  ouvre  et 
ferme  le  joiw.  Ils  disent  qu'on  l'in- 
voque le  premier  ,  lorsqu'on  fait  i>ii 
sacrifice  à  quelque  antre  dieu  ,  afin 
que  par  lui  on  puisse  approchtT  de 
celui  auquel  on  sîicrifie  ,  comme  si 
c'était  pur  5a  porte  qu'il  fit  passer 
les  prières  des  suppliants  aux  autres 
divinités.  Ses  statues  manpient  sou- 
vent de  la  main  «roite  le  rjoaibre  de 
trois  cents  ,  et  de  la  gauche  celui  rie 
soixanje-eirq ,  pour  exprimer  la  me- 
sure de  rannée.  V.  Eakus. 

Il  j  a-foit  i  Rome  plusieurs  tem- 


95  J  A  P 

Îles  de  Janus ,  les  uns  de  Jnnus 
ifrons  ,  les  autres  de  Janus  Quadri  - 
frons.  Ces  derniers  ctaient  aussi  à 
quatre  faces ,  avec  une  iiorle  et  trois 
lenètres  à  chaque  face  ;  les  quatre 
côtés  et  les  quatre  portes  marquaient 
apparemment  les  quatre  saisons  de 
Tannée  ,  et  les  trois  fenêtres  les  ti-ois 
mois  de  charpie  saison.  Farron  dit 
qu'on  avait  érigé  à  Janus  douze  au- 
tels ,  par  rapport  aux  douze  mois. 
Ces  autels  étaient  hors  de  Rome  , 
au-delà  de  la  porte  du  Janicule. 
(h'ide  nous  apprend  encore  sur 
Janus  une  autre  particularité ,  savoir, 
que  sur  le  revers  de  ses  médailles  on 
-  ^ovait  un  navire,  ou  simplement  une 
proue ,  en  mémoire ,  dit-il ,  de  l'ar- 
rivée de  Saturne  en  Italie  sur  un 
vaisseau.  V.  Consevius  ,   Clusius  , 

P-iTULCIfS. 

Janvier.  Les  Romains  regardaient 
Junon  comme  la  divinité  tutélairc  de 
ce  mois  ,  quoiqu'il  fût  consacré  à 
Janus.  Ils  le  personnifiaient  par  un 
consul  qui  jette  sur  le  foyer  d'un 
autel  des  grains  d'encens  en  l'hon- 
neur de  Janus  et  des  Lares  ;  un  coq 
près  de  lautel  annonce  que  le  sacri- 
fice s'est  fait  le  matin  du  premier 
j(»ur.  On  l'a  représenté  aussi  sous  la 
iigupe  de  Janus  avec  deux  visages , 
dont  l'un  ,  âgé  ,  désigne  l'année  écou- 
lée ,  et  l'autre  ,  jeune ,  l'année  com- 
mençante. Gravelol  lui  donne  une 
robe  blanche ,  qui  désigne  la  neige  , 
une  fourrure ,  des  ailes ,  comme  à 
toutes  les  divisions  du  temps  ,  et  le 
signe  du  Verseau  entouré  de  glaçons  j 
un  enfant  se  chauffe  à  un  vase 
rempli  de  charbons  allumés;  et  dans 
le  fond  du  tableau  se  voit  un  loup  , 
par<;cqne  c'est  alors  que  cet  animal 
«"st  le  plus  redoutable.  Ou  le  désigne 
encore ,  ainsi  que  les  autres  mois  , 
par  les  travaux  rustiques  qui  lui 
appartiennent. 

Japet  ,  fils  d'Uranus  et  frère  de 
Saturne ,  ayant ,  dit  Hésiode,  épousé 
CIvmène  ,  fille  de  l'Océan  ,  en  eut 
Atlas, Ménétius,  Prométhée  et  Epi- 
méthée.  Diodore  le  marie  avec  la 
n^'mphe  Asie ,  et ,  au  lieu  de  Méné- 
tius ,  lui  donne  pour  second  fils  Hes- 
pcros  ou  Yespérus.  Ce  fut ,  ajoute- 


J  A  R 

vt-il ,  un  homme  puissant  en  Thes- 
salie  ,  mais  méchant ,  et  plus  recom- 
niandable  par  ses  quatre  his,  que  par 
sou  propre  mérite.  Cependant  les 
Grecs  le  regardaient  comme  l'auteur 
de  leur  race ,  et  ne  connaissaient  riea 
de  plus  ancien  que  lui;  de  sorte  que 
ni  leurs  histoires  ni  leurs  traditions 
ne  remontaient  pas  plus  haut  :  aussi 
appelait-on  communément  Japets  des 
vieillards  décrépits,  qui  conmiencent 
à  radoter. 

Japhet  ,  un  des  trois  fils  de  Noé. 
Les  musulmans  le  mettent  au  nombre 
des  prophètes  envoyés  de  Dieu.  Ils 
croient  qu'il  est  l'aîné  des  trois  fils 
de  Noé  ,  et  que  son  père ,  après  le 
déluge ,  lui  donna  en  partage  les  pro- 
vinces à  l'orient  et  au' septentrion 
des  montagnes  d'Arménie  ,  sur  les- 
quelles l'arche  s'arrêta.  Avant  le  dé- 
Sart  de  Japhet  pour  son  apanage  , 
foé  lui  fit  présent  d'une  pierre  que 
les  Turcs  orientaux  appellent  giudé- 
lasch,  et  senh-jede ,  sur  laqueLîe  il 
avait  appris  le  grand  nom  de  Dieu  , 
par  la  vertu  duquel  celui  qui  la  pos- 
sédait pouvait  faire  descendre  à  son 
gré  la  pluie  du  ciel.  Cette  pierre 
s'est  consenée  ,  dit-on  ,  assez  long- 
temps parmi  les  Mogols.  tes  Orien- 
taux donnent  à  Japhet  onae  enfants 
mâles. 

Jardahus  ,  roi  de  Lydie ,  père 
d'Omphale. 

Jardins  de  Babylone  ,  l'une  des 
sept  merveilles  du  monde.  On  peut 
bien  mettre  au  rang  des  fables  de 
l'antiquité  ces  jardins  suspendus  ,  si 
renommés  parmi  les  Grecs.  Ils  étaient 
soutenus  par  des  colonnes  de  pierre  ; 
sur  ces  pierres  étaient  des  poutres 
de  bois  de  palmier  ,  qui  ne, pourrit 
jamais  à  la, pluie  ,  et  qui ,  bien  loin 
de  plier  sous  le  poids ,  s'élève  tou- 
jours ,  et  monte  d'autant  plus  qu'il  est 
plus  chargé.  Ces  poutres  étaient  assex 
près  Tune  de  l'autre,  et  soutenaient 
un  grand  poids  de  terre  ;  dans  l'es- 
pace qui  était  entre  ces  poutres  s'in- 
séraient les  racines  des  arbres  du 
jardin.  Cette  terre  ,  ainsi  suspendue 
en  l'air ,  était  si  profonde  ,  que  plu- 
sieurs sortes  d'arbres  f  dcven;ùent  fort 
grands  ;  les  plantes  ,  les  légumes  et 


J  A  S" 

tontes  sortes  de  fruits  s'y  trom'aient 
afxiudamnient.  Ces  jardins  étaient 
arrosés  par  des  c-anaux ,  dont  quel- 
ques uns  ,  qui  venaient  de  lieux  plus 
élevés  ,  étaient  tout  droits  ;  d'autres 
se  formaient  de  leau  tirée  arec  des 
pompes  et  d'autres  niacliines.  Voy. 
Merveilles  du  bionde  ,  Alcinols, 
Vertumre  ,  Pbiape  ;'  Flore  ,  Po- 

MO>'£. 

Jared  (  M.  Mah.  ) ,  patriarclie 
dont  les  mahométans  racontent  cette 
fable  :  «  Il  gouvernait  le  monde , 
»  disent-ils,  dont  il  était  monarque 
»  absolu  ,  par  la  vertu  d'un  anneau 
>•  qu'il  jx>rtait ,  lequel  vint  ensuite  , 
»  par  succession  de  temps  ,  entre 
»  les  mains  de  Salomon ,  et  lui  donna 
»  le  même  pouvoir  qu'à  Jared  sur 
»  les  hommes  et  les  démons.  »  Jared , 
selon  eux  ,  après  avoir  combattu 
contre  Satan  le  prince  des  démons , 
le  fit  son  prisonnier ,  et  le  mena  en- 
chaîné à  sa  suite  par-tout  où  il  allait. 

Jaribolus,  un  des  dieuxdes  Palmy- 
réniens ,  qu«  l'on  croit  le  même  que 
Luaiis. 

Jarnvid  (  M.  Ceh.  ),  aux  arbres 
de  fer ,  forêt  habitée  par  une  vieille 
magicienne ,  mère  de  plusieurs  géants 
qui  ont  tous  la  forme  de  bêtes  fé- 
roces, et  des  delix  loups  qui  menacent 
sans  cesse  le  soleil  et  la  lime.  Un 
de  cette  race  ,  et  le  plus  redoutable 
de  tous  ,  s'appelle  Managanner  ; 
ce  monstre  sengraisse  de  la  sub- 
stance des  homines  qui  approchent 
de  leur  fin.  Quelquefois  il  dévore  la 
lune ,  obscurcit  le  soleil ,  et  ensan- 
glante le  ciel  et  les  airs. 

Jasion  ,  fils  de  Jupiter  et  d'E- 
lectre ,  une  des  Atlantides ,  épousa 
Cylièle ,  qui  le  rendit  père  de  Co- 
rybas.  Selon  d'autres,  il  fut  aimé 
de  Céi-ès ,  dont  il  eut  Plutus  ,  qne 
cette  déesse  mit  au  monde  dans  l'isle 
de  Crète  ;  allégorie  ingénieuse  ,  qui 
indique  que  l'agricultiu-e  est  la  véri- 
table source  des  richesses.  Jupiter  , 
voulant  distinguer  Jasion  de  ses 
autres  fils  ,  lui  enseigna  les  mystères 
sacrés,  oiï  ce  prince  admit  le  pre- 
mier des  étrangers.  Resté  dans  sa 
patrie ,  pendant  qne  son  frère  Dar- 
danus  était  allé  s'établir  sur  les  côtes 


J  A  S  95 

de  la  Troade  ,  Jasion  y  reçut  Cad- 
mus  ,  et  lui  donna  sa  sreur  Harmonie 
en  mariage.  Ce  fut  le  premier  hvmen 
auquel  les  dieax  assistèrent.  Homère 
et  Denys  d'Halicamasse  préten- 
dent que  ce  même  Jasion ,  ayant 
voulu  attenter  h  l'honneur  de  Cérès , 
fut  écrasé  d'un  coup  de  foudre. 

J  Aso ,  fiîle  d'Esculape  et  d'Epione , 
déesse  de  la  maladie.  Elle  est  repré- 
sentée sur  un  monument  oi  se  trouve 
Esculape,  tenant  à  la  main  une  boîte , 
qui  est  peut-être  la  Pyxis ,  ou  boite 
auxremèdes.  Kac. lasasthai,  guérir. 

Jason  ,  fils  d'Eson  et  d'AJcimède. 
Son  père ,  roi  d'Iolchos  en  Thes- 
salie  ,  ayant  été  détrôné  par  Pélias  , 
l'oracle  prédit  que  l'usurpateur  serait 
chassé  par  un  nJs  d'E^n.  Aussi ,  dès 
que  le  prince  fut  né ,  son  père  fit 
courir  le  bruit  que  1  enfant  était  ma- 
lade. Peu  de  jours  après ,  il  publia  sa 
mort ,  et  fit  tous  les  apprêts  des  funé- 
railles, pendant  que  sa  mère  le  pjrta 
s;*crètemeut  sur  le  mont  Péliou  ,  oà 
Chiron ,  l'homme  le  plus  sage  et  le 
plus  habile  de  son  temps ,  prit  soio 
de  son  éducation ,  et  lui  apprit  les 
sciences  dont  i!  faisait  lui-même  pro- 
f<?sôion,  sur-tont  la  médecine:  ce  qui 
fit  donner  au  jeune  prince  le  nom  de 
Jasoa,  au  lieu  de  celui  de  Diomède 
qu'il  avait  reçu  en  naissant. 

Jason,  à  l'âge  de  vingt  ans,  voulant 
quitter  sa  retraite ,  alla  consulter  l'o- 
racle ,  qui  lui  ordonna  de  se  vêtir  à  la 
manière  des  Magnésiens ,  de  joindre 
à  cet  habillement  une  peau  de  léo- 
pard semblable  à  celle  que  portait 
Chiron ,  de  se  munir  de  deux  Tances, 
et  d  aller,  en  cet  équipage,  à  la  cour 
d'Iolchos  ;  ce  qu'il  exécuta.  En  son 
chemin  ,  il  se  trouva  arrêté  par  le 
fleuve  ou  le  torrent  Anaure ,  qui  était 
débordé.  Heureusement  une  vieille 
femme  ,  qu'il  rencontra  sur  le  bord  , 
lui  offrit  de  le  porter  sur  ses  épaules. 
C'était  Junon  ,  que  quelques  auteurs 
font  éprise  de  sa  i>eauté.  Servius  dit 
seulement  que  cette  déesse  l'aimait , 

f>arceqne ,  s'élant  présentée  à  lui  sous 
a  figure  d'une  vieille  femme  ,  et 
l'avant  prié  de  la  passer  au-delà  du 
fleuve  Anoure,  ce  jeune  prince,  sans 
savoir  que  c  était  Junoa ,  lui  avait 


94 


J  A  s 


reudu  ce  service,  quelle  n'avait  ja- 
mais oublie.  D'utttjfes  enfin  j)t«iUn- 
dent  que  Junoii  n'aïait  de  raiïection 
pour  Jâson  ,  que  parcequ'elle  le  re- 
f;ardait  connue  le  héros  qui  devait  la 
f  enger  Un  jour  de  Pélius  ,  qu'elle 
haïssait.  Diodore  ajoute  une  circons- 
tance au  passage  du  fleuve  ;  c'est  que 
Jason ,  dans  le  trajet ,  perdit  un  de 
ses  souliers.  Cette  particularité  mi- 
nutieuse acquiert  un  peu  plus  d'in- 
térêt ,  parreque  l'oracle  qui  avait 
prédit  à  Pélias  qu'un  prince  du  sang 
des  Eolides  le  détrônerait  ,  avait 
ajouté  qu'il  se  donnât  de  f^arde  d'un 
hoipnie  qui  paraîtrait  devant  lui  un 
pied  nu  et  l'autre  chaussé.  Jason , 
arrivé  à  lolchos,  attire  l'attention  de 
tout  le  peuple  par  sa  bonne  mine  et 
par  la  singularité  de  son  équipage, 
se  fait  connaitie  pour  fils  d'Ëson ,  et 
redemande  hardiment  à  son  oncle  la 
couronne  qu'il  a  usurpée.  Pélius,  hai\ 
de  ses  sujets ,  ayant  remarqué  l'in- 
térêt que  le  jeune  prince  inspirait  , 
n'ose  rien  entreprendre  contre  lui  ; 
et  ,  sans  le  refuser  ouvertement ,  il 
,  cherche  à  éluder  la  demande  de  son 
neveu,  et  à  l'éloigner  lui-même,  en 
lui  proposant  une  expédition  glo- 
rieuse, mais  pleine  de  dangers.  Fati- 
gué par  des  songes  effrayants ,  il  a 
fait  consulter  l'oracle  d'Apollon ,  et  il 
a  appris  qu'il  faut  appaiser  les  mânes 
de  Phryxus  ,  descendant  d'EoIe  , 
cruellement  massacré  dans  la  Col- 
chide ,  et  les  ramener  en  Grèce  ;  mais 
son  grand  âge  est  un  obstacle  à  un  si 
Jong  voyage.  Jason  est  dans  la  ileur 
de  l'âge.  Son  devoir  et  la  gloire  l'y 
appellent;  et  Pélias  jure  par  Jupiter, 
auteur  de  leur  race  ,  qu'à  son  retour 
il  lui  rendra  le  trône  qui  lui  appar- 
tient. A  ce  récit  il  ajoute  que 
Phryxus ,  obligé  de  s'éloigner  de 
ïhènes  ,  a  emporté  avec  lui  une  toi" 
son  précieuse  dont  la  conquête  doit 
le  combler  â-la-fois  de  richesse  et 
d'honneur.  Jason  était  dans  l'âge  oi'i 
l'on  aime  la  gloire  ;  il  saisit  avidement 
l'occasion  d'en  acquérir.  Son  expédi- 
tion est  annoncée  dans  toute  la  Grècf  ; 
l'élite  des  héros  se   rend  de  toijtes 

Îarts  à  lolchos  pour  y  prendre  part, 
asoa  choisit  les  cinquante  -  quatre 


J  A  S 

plus  fameux;  Hercule  même  se  joint 
h  eux,  et  défère  â  Jason  l'honneui 
yd'ètre  leur  chef,  comme  à  celui  que 
cette  expédition  regardait  de  plus 
près,  étant  proche  pnrentde  Phryxus. 
Lorsque  tout  fut  prêt  pour  le 
voyage ,  Jason ,  avant  de  mettre  à  la 
voile  ,  offre  un  sacrifice  soleninel  au 
dieu  auteur  de  sa  race ,  et  à  toutes  les 
divinités  qu'il  croit  pouvoir  être  fa- 
vorables â  son  entreprise.  Jupiter  , 
dit  Pindare ,  promit ,  par  la  voix  du 
tonnerre ,  son  secours  à  cette  troupe 
de  héros.  Après  une  navigation  longue 
et  périlleuse  ,  dont  les  diverses  aven- 
tures ont  fourni  la  matière  de  deux 
poèmes,  l'un  grec,  d'rIpoUonius , 
l'autre  latin  ,de  y  alerius  Flaccus  , 
les  Argonautes  arrivent  à  Colchos. 
La  toison  d'or  apportée  par  Pbrvxus 
était  gardée  par  des  taureaiixà  gueules 
enllamméeset  par  un  horrible  dragon. 
Juiiou  et  Minerve,  qui  chérissaient 
Jason  ,  rendent  Médée  amoureuse  de 
ce  prince  ,  afin  que  l'art  des  enchan- 
tements Ot'i  elle  excoile  le  fasse  sortir 
vainqueur  des  périls  auxquels  il  va 
s'exposer.  Cependant  Jastn  et  Mé- 
dée se  renconirent  hors  de  la  ville  , 
près  du  temple  d'Hécate  ,  où  ils  s'é- 
taient rendus  l'un  et  l'autre  pour  ini- 
plorer  le  secours  de  la  déesse.  Médée, 
qui  prenait  déjà  un  tendre  intérêt  au 
héros ,  lui  prouiet  it  s  secours  de  son 
art  s'il  veut  lui  donner  sa  foi.  Après 
des  serments  mutuels,  ils  se  séparejit, 
et  Médée  va  préparer  tout  ce  qui  iui 
est  nécessaire  pour  sauver  son  amant. 
Telles  étaient  les  conditions  auxquel- 
les Eétès  consentait  â  remettre  la 
toison  d'or  au  pouvoir  de  Jason  :  il 
devait  d'abord  mettre  sous  le  joug 
deux  taureaux,  présent  de  'Vulcain  , 
qui  avaient  les  pieds  et  les  cornes  d'ai- 
rain ,  et  qui  vomissaient  des  tonrl)ii- 
lons  de  flammes  ;  les  attacher  à  nue 
charrue  de  diamant,  et  leur  faire 
défricher  quatre  arpents  d'un  cliainp 
consacré  à  jNIars,  pour  y  semer  les 
dents  d'un  dragon  d'où  devaient 
naître  des  hommes  armés  qu'il  fabait 
exterminer  jusqu'au  ^lernier  ;  e.din 
tuer  le  monstre  qui  veillait  sans  cesse 
à  la  conservation  de  ce  précieux  dé- 
pôt, et  exécuter  tous  ces  travaux  ea 


J  A  s 

«n   seul    jour.   Sûr   du  secours  c!e 
Mcdée ,  Jason  accepte  tout ,  appri- 
voise les  tiiure;iux  ,  les  met  sous  le 
jong  ,  labonre  le  champ,  y  sème  les 
dents  du  drapon ,  lance  une  pierre  au 
milieu  des  coiiibattants  que  la  terre 
a  vomis ,  les  met  si  fort  en  fureur 
qu'ils  sentretnenl,  assoupit  le  mons- 
tre avecles  herbes  endianlées  et  un 
Lrenvage  magique  ,  lui  <3te  la  vie  ,  et 
enlève  le  précieux  dépôt.  Poursuivis 
dans  leur  fuite  ,  Içs  deux  amants  ésor- 
gcnt  Absvrt  he ,  frère  de  M«îdée ,  et  sè- 
ment ses  membres  épars  pour  retarder 
les  pas  du  roi.   Circé  les  épie  s;ins 
y.s  connaître,    les  reconnaît ,   elles 
chasse.  Ils  arrivent  à  la  cour  d'Alci- 
noûs  ,  roi  des  Phéaciens ,  oi  leur 
mariuf;e  se  célèbre  :  de  là  les  Ari;o- 
nautes  se  dispersent ,  et  les  épi>ux  re- 
Tienneut  à  lolchos  avec  la  gloire  d  a- 
voir  réussi  dans  «ne  entreprise  oii 
Jason  dcviiit  naturellement  périr.  Ce- 
peiîdant  Pélias  ne  se  j>ressait  pas  de 
tenir  .sa  promesse,  et  retenait  le  trône 
qu'il  avait  usurpé.  Médée  trouva  en- 
core le    moyen   de  déliarrasîer   son 
époux  de  cet  ennemi ,  en  faisiml  égor- 
ger Pélias  par  ses  propres  Siles,  sous 
couleur  de  le  rajeunir.  Ce  triuie  ne 
rendit  pasà  Jason  sa  cour.  nne.Acaste, 
fils  de  Filuis,  s'enempa'.-a,  et  contrai- 
gnit son  rival  d'abandonner  la  Thes- 
salieet  de  se  retirer  h  Corinthe  avec 
Médée.  lis  trouvèrent  danscette  vil  e 
des  amis  et  une  (brtnne  tranquille,  et 
V  vécurent  dix  ans  dans  la  plus  par- 
faite union,  dont  deux  enfants  fuient 
le  lien,  jusqu'à  ce  ({«'eiie  fut  troublée 
par  l'infidélité  de  Jason. Ce  prince, 
oubliant  les  oblif;alioas  qu'il  avait  à 
5oa  épouse  et  les  serments  qu'U  lui 
avait   faits ,      devint    amoureux    de 
Glaucé  ,   fille  du   roi   de  Corinthe , 
l'épousa  ,  et  répudia  Médée.  La  veu- 
geaoce  suivit  de  près  l'injure  ;  la  ri- 
vale ,  le  roi  son  père ,  et  les  deux  en- 
fants de  Jason  et  de  Médée, en  furent 
les  victimes.  Suivant  de  vieilles  poé- 
sies ,  ce  n'était  pas  à  Corinthe  ,  mais 
il  Corcyre  ,  que  Jason  s'était  retiré. 
Justin  rapporte ,    d'après    Troque 
Pompée  ,   que  Médée  retourna  dans 
la  Colchide  avec  J;ison  qui  s'était  ré- 
concilié avec  elle  ;  que  là  ils  avaient 


J    S    B  yjJ 

rétabli  Eétès  sur  le  trône ,  dont  «ne 
faction  puissante  l'avait  chassé  ;  que 
Jason  avait  fait  la  guerre  aux  ennemis 
de  son  beau-père  ;  qu  il  avait  conquis 
une  grande  partie  de  1  Asie  ,  et  s  était 
acquis  tant  de  gluire  qu'on  l'honora 
comme  un  dieu  ,  et  qu'on  voyait  en- 
coie  quelques  uns  de  s«'s  temples  ùu 
temps  d'Alexiuidre-le-Graiid  ,  qu'E- 
pliestion  fit  démolir,  afin  <ju'on  ne  put 
é^'aler  personne  à  son  maître  :  mais 
cette  narration  est  détruite  par  les 
traditions  grecques  ,  qui  Ibnt  mourir 
Jasun  dans  îa  '1  hessalie.  Après  la  re- 
traite de  Médée  et  la  mort  du  roi  df: 
Corinilie  son  protecteur,  Jason  mena 
une  vie  errante  sans  avoir  d'élabli&ae- 
meut  iixe.  Médée  lui  avait  prédit ., 
au  rapport  <ï Euripide  ,  qu'aprè; 
avoir  asse?.  vécu  pour  sentir  tout  le 
poids  de  son  infortune  ,  i!  périrait  ac- 
cablé soïis  fes  débris  du  vaisseau  de» 
Argonautes  ;  ce  qui  lui  arriva  en  effet . 
Un  jour  qu'il  se  rejK)sait  sur  le  bord 
de  la  mer  ,  à  l'abri  de  ce  vaisseau 
tiré  à  sec  ,  une  poutre  détachée  lui 
fracassa  la  tète. 

JiVELOT.  V.  DlAKE,  CuPIDON  , 
CÉPHALE,    AdfASTE,     PhiLOCTÈi  ii  , 

Achille  ,   ActÉon  ,  OKiuh". 

Jaïmo-Séjénon  (  M.  Iiinl.  )  ,  fêle 
que  l'on  célèiire  au  Pé'ru  en  l'hon- 
neur d'ime  idole  du  pays.  Le  roiot 
la  reine  assistent  à  cette  fête,  moufces 
sur  un  char  maenifique. 

Jean-Gact-Y-Tak  ,  Jean  et  s&a 
feu  ,  espèce  de  démon  cpii  porte  <Lais 
la  nuit  cinq  chandelles  sar  les  cinq 
doiets  ,  et  les  tourne  avec  la  rapi- 
dité d'un  dévidoir  ;  superstition  des 
habitants  du  Fim'stère.  Voyai^^e 
dans  le  Finistère  ,  par  le  citoyen 
Cambry, 

JÉBis ,  ou  Jebisu  (  M.  Jap.  ) , 
divinité  japonaise  qui  a  du  rap- 
port avec  le  Neptune  des  anciens 
païens.  Les  Jajxinais  racontent  que 
ce  Jébis  ayant  offensé  le  fameux 
Ten-Sio-Dac-S Ts ,  son  frère ,  celui-ci 
l'exila  ,  poiu"  le  punir  ,  dans  une 
certaine  isle.  Les  Grecs  et  les  Ro- 
mains disent  la  même  chose  de  leur 
Neptune.  Jébis  est  représenté  sur 
un  rocher  au  Ijord  de  la  mer  ,  il 
tient  d'une  maia  une  ligne  ,  et  de 


1 


ç;6  J  E  H 

Tautre  nn  poisson.  Cette  divinité  est 
pnrliciilièremeut  adorée  par  les  pê- 
cheurs et  par  les  iiécociants. 

Jehovah  ,  nom  de  Dieu  chez  les 
Héhreux.  Ce  nom  joue  un  jjrand 
rôle  chez  les  cahalistes  juifs.  Voici 
rexpliciitionprétenduephilosoiJJiique 
qu'ils  en  donnent.  Tous  les  noms  et 
surnoms  de  Ja  divinité  viennent  de 
celui  de  Jehouah ,  comme  les  feuilles 
et  les  branches  d  un  f;rand  arbre 
sortent  d'un  même  tronc;  et  ce  nom 
inefl'able  est  une  source  infinie  de 
merveilles  et  de  mystères.  Ce  nom 
sert  de  lien  à  toutes  les  splendeurs  ou 
sephiroth  ;  il  en  est  la  colonne  et  l'aj»- 
pui.  Toutes  les  lettres  qui  le  com- 
posent «ont  pleines  de  mystt-res.  Le 
Jod  ou  le  Ji  est  une  des  clioses 
que  l'ojil  n'a  jamais  vues.  E'.le  est 
cachée  à    tous  les   njortels.    On   ne 

J>eut  en  comprendre  ni  l'essence  ni 
a  nature;  il  n'est  pas  même  permis 
d'y  réiléchir.  Quand  on  demande  ce 
que  c'est ,  on  ri'poad  non  ,  comme  si 
c'était  le  uéiint,  parceqi:e  cet  te  chose 
n'est  pas  plus  compréhensible  que 
Je  néant.  Il  est  permis  à  l'homme  de 
rouler  ses  pensées  d'un  bout  des  cicux 
à  l'autre  ;  mais  il  ne  peut  aborder 
cette  lumière  inacccssil;le  ,  cette 
existence  primitive  que  la  lettre  Jo^i 
renferme.  Il  faut  croire  sans  l'exa- 
miner et  sans  l'approlondir.  C'est 
cette  lettre  qui ,  découlant  de  la  lu- 
mière primitive  ,  a  donné  l'être  aux 
émanations.  Elle  se  lassait  quelque- 
fois en  chemin  ;  mais  elle  reprenait 
de  nouvelles  forces  par  le  secours  de 
la  lettre  e,  qui  est  la  seconde  du 
nom  ineffable. 

Les  autres  lettres  ont  aussi  des 
mj'stères  ;  elles  ont  lem-s  relations 
particulières  aux  sephiroth.  La  der- 
nière lettre  ,  qui  est  h  ,  découvre 
Tunité  d'un  Dieu  et  d'un  Créateur; 
niais  de  cette  unité  sortent  cpiatre 
f;rands  fleuves  ,  les  quatre  majestés 
ile  ,Dieu  ,  que  les  Juifs  appellent 
Schetinah.  Moïse  l'a  dit  ;  car  il  rap- 
porte qu'un  fleuve  arrosait  le  jardin 
tl'Eden  ,  le  paradis  terrestre  ,  et 
qu'ensuite  il  se  divisait  en  quatre 
branches.  Le  nom  entier  ie  Jehovah 
rcuferme  toutes  choses  ;  c'est  pour- 


J  E  H 

quoi  celui  qui  le  prononce  met  dans  , 
sa  JMjuche  le  monde  entier  et  toutes 
les  créatures  qui  le  composent.  De 
là  vient  aussi  ({u'on  ne  doit  jamais  le 
prononcer  qu'avec  beaucoup  de  pré- 
caution. Dieu  lui-même  l'a  dit  :  Tu 
ne  prendras  point  le  nom  de 
l'Eternel  en  vain.  Il  ne  s'agit  pas  là 
de*  serments  qu'on  viole,  et  dans  les- 
quels on  appelle  mal-à-propos  Dieu 
à  témoin  des  promesses  qu  on  fait  ; 
mais  la  foi  défend  de  prononcer  ce 

f5rand  nom,  excepté  dans  son  temple, 
orsque  le  souverain  sacrificatem' entre 
dans  le  lieu  très  saint ,  le  jour  des 
propitiatious. 

Il  faut  apprendre  aux  hommes  une 
chose  qu'ils  ignorent  ;  t'est  que  celui 

3 ni  prononce  le  nom  de  l'Eternel,  ou 
e  Jehovah  ,  fait  mouvoir  les  cieux 
et  la  terre  ,  à  proportion  qu'il  remue 
sa  langue  et  ses  lèvres.  Les  anges 
sentent  ce  uKîuvement  de  l'univers. 
Ils  en  sont  étonnés ,'  et  s'entre-de- 
niandent  pourcpioi  le  monde  est 
ébranlé.  On  répond  que  cela  se  fait 
parceque  N.  impie  a  remué  les  lèvres 
pour  prononcer  ce  nom  ineffable  ,  et 
que  ce  uom  a  remué  tous  les  noms  et 
les  surnoms  de  Dieu ,  qui  ont  ini- 
primé  leur  mouvement  au  ciel ,  à  la 
terre  ,  et  aux  créatures. 

Ce  nom  a  ime  autorité  souveraine 
sur  toutes  les  créatures.  C'est  lui  qui 
gouverne  le  monde  par  sa  puissance; 
et  voici  conmieut  tous  les  autres  noms 
et  surnoms  se  raup;ent  autour  de 
celui-ci ,  comme  les  ofO-cicrs  et  soldats 
autour  de  leur  général.  Quelques 
uns,  qui  tiennent  le  premier  rang  , 
sont  les  princes  et  les  porte-éten- 
dards :  les  autres  sont  comme  les 
troupes  et  les  bataillons  qui  com- 
posent l'armée.  Au-dessous  des  LXX 
noms  sont  les  LXX  princes  des  na- 
tions qui  forment  l'univers.  Lors 
donc  que  le  nom  de  Jehovah  influe 
sur  les  noms  et  surnoms,  il  se  fait 
une  impression  de  ces  noms  sur  les 
princes  qui  en  dépendent ,  et  des 
princes  sur  les  nations  qui  vivent 
sous  leur  j^rotection.  Ainsi  le  nom  ■ 
de  Jehovah  gouverne  tout.  On  re- 
présente ce  nom  sous  la  figure  d'un 
orbre  qui  a  LXX  branches  qui  tirent 
leur 


J  E  H 

L  ur  snc  et  leur  sève  du  tronc  ;  et 
cet  arbre  est  ceiuidout  p;irle  Moïse, 
qui  était  planté  an  milieu  du  jardin, 
et  dont  il  n'était  ^as  permis  à  Adam 
de  niai^er.  Ou  Lien  ce  nom  est  un 
roi  qui  a  dilférenls  habits  ,  selon  les 
divers  états  Oii  il  se  trouve  :  iors- 
«Tue  le  {ïriuce  est  en  paix ,  il  se  revêt 
d  ha<)its  superbes ,  magnifiques ,  pour 
éblouir  les  peuples  ;  loriqu  il  est  en 
guerre ,  il  s'arme  d'une  cuirasse ,  et 
a  le  casque  en  tète  :  il  se  déshabille, 
lors<]u'il  se  retire  dans  son  apparte- 
ment Sans  courtisans  et  sans  mi- 
nistres :  enfin  il  découvre  sa  nudité, 
lorsqu'il  est  seul  avec  sa  femme. 

Les  LXX  nations  qui  peuplent 
la  terre  ont  leurs  princes  dans  le 
ciel ,  où  ils  environnent  le  tribunal 
de  Dieu, comme  des  officiers  prêts  à 
exécuter  les  ordres  du  rpi.  Ils  envi- 
ronnent le  nom  de  Jehovah ,  et  lui 
demandent ,  tous  les  premiers  jours 
de  l'an  ,  leurs  étrennes  ,  c'est-à-dire 
une  portion  de  bénédictions  qu'ils 
doivent  répandre  sur  les  peuples  qui 
leur  sont  soumis.  En  effet,  ces  princes 
s<:int  pauvres  ,  et  auraient  peu  de 
connaissances ,  s'ils  ne  les  tiraient  du 
nom  iuefTable  qui  'es  illumine  et  qui 
les  enrichit.  Il  leur  donne  ,  au  com- 
mencement de  l'année ,  ce  qu'il  a 
destiné  pour  chaque  nation  ;  et  on  ne 
peut  plus  rien  ajouter  ni  diminuer  à 
cette  mesure.  Les  princes  ont  beau 
prirr  et  demander  pendant  tous  les 
jours  de  rartncc  ,  et  ces  peuples  prier 
leurs  princes,  cela  n'est  d'aucune  uti- 
lité. C'est  la  différence  qui  est  entre 
le  peuple  d  Israël  et  les  antres  na- 
tions. Comme  ce  nom  de  Jehovah 
est  le  nom  profire  des  Juifs  ,  ils  peu- 
vent obtenir  tous  les  jours  <îe  nou- 
velles {;races  :  car  Salomon  dit  que 
ces  p;uoles ,  par  lesquelles  il  f;;it  sup- 
plication à  Dieu  ,  seront  présentées 
devîint  1  Eternel ,  Jehovah  ,  le  jour 
et  la  nuit  ;  mais  David  assure ,  en 
parlant  des  autres  nations,  qu'elles 
prieront  Dieu  ,  et  qu'il  ne  les  sau- 
vera pas. 

L'intention  des  cabalistes  est  de 

is  apprendre   que   Dieu  co'iduit 

...imédiatement  le  peuple  des  Juifs  , 

penda  t  q-i'il  laisse  les  nations  iuli- 

2'ome  II. 


J  E  H  97 

dèlessousla  direction  des  anges.  Mais 
ils  poussent  ce  mystère  plus  loin.  Il  y 
a  une  gi-ande  différence  entre  les 
diverses  naticKis  ,  dont  les  unes  pa 
raissent  moins  agréables  à  Dieu  ,  et 
sont  plus  durement  traitées  que  les 
antres.  Mais  cela  vient  de  ce  que  les 
princes  sont  dilïéremnient  placés 
autour  du  nom  de  Jehovah  :  car  , 
quoique  tous  ces  princes  reçoivent 
leur  nourriture  de  la  lettre  Jod  ou  J , 
qui  commence  le  nom  de  Jebov;ih  , 
cependant  la  portion  est  dilTérente  , 
selon  la   place  qu'on  occupe.   Ceux 

3ui  tiennent  la  droite  5ont  des  princes 
oux ,  libéraux  ;  mais  les  princes  de 
la  gauche  sont  durs  et  impitoyables. 
De  là  vient  aussi  ce  que  dit  le  pro  • 

Ehète  ,  qu'il  vaut  mieux  espérer  ea 
lieu  qu'aux  princes ,  comme  fait  l.t 
nation  juive  ,  sur  qui  le  nom  de  Je 
hovah  agit  immédiatement.  D'ail- 
leurs ,  on  voit  ici  la  raison  de  la  con  ■ 
duite  de  Dieu  sm*  le  peuple  juif. 
Jérusalem  est  le  nombril  de  la  terre  , 
et  cette  ville  se  trouve  au  milieu  du 
monde.  Les  royaun:es,  les  provinces, 
les  peuples  et  les  nations  l'environ- 
nent de  toutes  parts  ,  parcequ'elle  est 
innnédialement  sous  le  nom  de  Jeho- 
vah. C'est  là  sou  nom  propre  ;  et 
comme  les  princes ,  qui  sont  les  chefs 
des  nations,  sont  rangés  autour  de  ce 
roui  dans  le  ciel ,  les  nations  infidèles 
environnent  le  peuple  juif  sur  la 
terre. 

On  explique  encore  par-là  les  mal- 
heurs du  peuple  juif,  et  l'état  déplo- 
rable où  il  se  trouve  ;  car  Dieu  a 
donné  quatre  capitaines  aux  LXX 
princes ,  lesquels  veillent  conti- 
nuellement sur  les  péchés  des  Juifs, 
afin  de  profiter  de  leur  con  uption  , 
et  de  s  enrichir  à  leurs  dépens.  Eu 
effet ,  lorsqu'ils  voient  que  le  peuple 
commet  de  grands  péchés  ,  ils  se 
mettent  entre  Dieu  et  la  nation,  et 
détournent  les  cr.nau;!t  qui  sortaient 
du  nom  de  Jehovah  ,  par  lesquels  la 
bénédiction  coulait  sur  Israël ,  et  les 
font  pencher  du  côté  des  nations  , 
qui  s'en  enrichissent  et  s'en  en- 
graissent. 

Jehud  ,  ou  4ehoitd  ,  fils  df  Sa- 
turne et  de  la   nymphe  AnoLreth^ 


9?  J  E  M 

se'on  Porphyre,  «i  Satiirae  régnant 
»  en  Phcriit  i'e  ,  tlit-il ,  eut  de  la 
»  nyniplie  Anol)retli  un  fils  auquel  il 
i>  donna  le  nom  de  Jehud  ,  qui ,  en 
»  leur  langue,  &'\pL\'Ae  unique.  Dans 
j>  une  f,uerre  très  dangereuse  que  ce 
»  prince  eut  à  soutenir  ,  ayant  cou- 
»  \ert  son  fils  des  ornements  de  la 
1)  royauté ,  il  l'immola  sur  lui  autel 
»  élev^  exprès  poiu"  ce  sacrifice.  » 

JÉKiRE  (  M.  Jup.  ) ,  esprit  malin 
que  les  Japonais  s'iniapinent  être 
i  auteur  de  toutes  les  maladies.  Pour 
le  chasser,  ils  ont  recours  aux  prières, 
et  répèteut  particulièrement  i  oraison 
jaculatoire  qu'ils  nomment  (  /^.)Na- 
»^A^DA-  Kœnipfer  rapporte  qu'aux 
environs  d'une  ville  où  la  fièvre  ma- 
ligiïe  taisait  d'affreux  ravages,  il  ren- 
contra une  liarque  remplie  de  péni- 
tents, qui  ré<  itaient  en  criant  le  Na- 
inanda  nour  chasser  de  la  ville 
fesprit  malin  qui  la  désolait. 

Jemma-0.  (  M.  Jap.  )  Xaea ,  dont 
la  secte  est  très  répandue  dans  le 
Japon ,  enseigne  que  d:ms  le  lieu  du 
su])plLce  réserve  aux  méchants  après 
leur  mort  il  y  a  un  juge  sévère 
iQOmnié  Jenima-O ,  qui  règle  la 
rigaenr  et  la  durée  .des  châtiments 
selon  les  crimes,  de 'chacun.  Il  a  de- 
vant les  yeux  un  grand  miroir ,  qui 
lui  représente  fidèlement  les  actions 
les  plus  secrètes  des  hommes.  L'in- 
4crcessiond'Aniidas  jieut  seule  fléchir 
ce  juge  inexorable;  et  les  prètresont 
prand  soin  d  inculquer  un  peuple <jue 
«i  par  lenrs  ofii-andes  ils  peuvent  ga- 
gner la  protection  d''Amidas  ,  l«s 
prières  d«*;e  dieu  puiss;int  jieMvent 
coulager  les  maux  de  leurs  parents 
qui  souffrent  dans  les  enfers  ,  et 
nièine-les  iàire  sortir  de  cet  liorrihie 
lieu.  La  pagode  de  Jemnia-0  est 
fiituée  dans  im  l>ois  ,  à  quelqiie'dis- 
tance  de  la  ville  de  Méaco.  Ce  dieu 
reeloutahle  y  est  représenté  a\ant  a 
ses  côtés  deux  grands  diahles  plus 
hideux  encore  que  lui ,  dont  l'un  est 
occupé  à  écrire  les  mauvaises  at:tions 
des  hommes  ,  tandis  que  l'autre  sem- 
ble les  hii  dicter.  On  voit  sur  les 
murailles  du  temple  d'effrayants  ta- 
})lea»ix  des  tourments  destinés  dans 
les  eutecs  aux  amei>  àti  oicc^anta. 


,     J  E  U 

Les  peuples  accourent  en  foule  dant 
cette  pagode  ,  pour  tâcher  ,  à  force 
de  dons  et  d  hommages,  de  se  rcndie 
favorable  le  terrii>le  Jenmiu-O. 

Jène  (  M.  Jap.  ) ,  divinité  japo- 
naise ,  à  laquelle  on  attribue  un  eni- 
pire  particulier  sur  les  anics  des 
vieillards  et  des  gens  mariés.  Oa  le 
représente  avec  qu;itre  visages  et 
quatre  bras ,  dont  cliaque  main  porte 

3uel<ixie  attribut  symbolique.  On  voit 
ans  ime  de  ses  mains  un  scejrtre,  au 
bout  duquel  est  un  soleil  <pii  peut- 
être  désigne  ,  conmie  chez  les  Egyp- 
tiens ,  le  gouverneur  de  la  pro- 
vince. Une  antre  main  lient  une 
coiu-onne  de  fleurs.  La  troisième  est 
armée  d'une  espèce  de  verge.  La 
quatrième  porte  une  cassolette  rem- 
plie de  parfums. 

JÉsiiMi  (  M.  /«/7.),  cérémonie  que 
If  s  Japonais  célèbrent  tous  les  ans, 
et  dont  le  but  est  d'inspirer  de  l'hor- 
reiir  pour  le  christianisme  ,  et  d'em- 
pêcher qu'il  ne  se  glisse  de  nouveau 
dans  l'empire.  Des  inquisiteurs 
chargés  de  cette  fonction  se  trans- 
portent dans  les  différentes  villes , 
visitent  exactement  cLique  maison  , 
et  tiennent  un  compte  exact  de  tous 
<enx  qui  les  habitent.  Après  cette 
formalité  ,  ils  font  comparaître  tous 
ceux  dont  les  noms  sont  inscrits  sur 
leurs  registres}  houmies,  femmes, 
enfants , vieillards ,  et  les  forcent  tous, 
l'un  api'ès  Tautrc,  de  mjtrcher  sur  un 
crucifix  et  sur  unf  image  de  la  v  ierge , 
afin  de  prouver  ,  par  cette  action  , 
leur  horreur  pour  le  christianisme. 
Les  inquisiteurs  répètent  le  même 
acte  ,  et  envoient  au  gou\erntur  de 
la  povince  une  liste  fidèle  de  to)i» 
les  niend;res  de  chaque  famille  qui 
ont  oliservé  celte  cén'monie ,  li^te  i 
laquelle  un  de  ces  officiers  applique 
son  sceau. 

Jéthvs  ,  fils  d'Atergatis  reine  de 
Syrie.  V .  Mopsus  (i. 

JE^l^EssE.  Les  Grecs  lui  donnaient 
le  nomci'Hébé.  /'.  Jvvem'A. 

Jfit'x,  Joci ,  dieux  que  l'on  fait 
présidera  tous  les  agréments  du  corps 
et  de  l'esprit ,  et  auxquels  on  attrilue 
lous  les  agréments  qui  se  trouvent, 
ti^it  àwa  les  persoiiucs  çt  leut'6  oia- 


j  r  u 

mères,  soit  dans  les  ouvrages  »I"es- 
pî  it.  On  les  reprifsenle  comme  de 
)tunes  eufauts  avec  des  ailes  de  pa- 
pillon ,  nos ,  riant  ,  Jjudiu..mt  tou- 
jours ,  mais  avec  ç^race.  Ils  composent 
avec  les  Ris  et  les  Amours  la  cour  de 
Vénus ,  et  ne  quittent  jamais  leur 
M»uveraine. 

Jkix,  Ittdi ,  sorte  de  spectacles 
que  la  rfliiiion  avait  consacrés  chez 
les  Grecs  et  les  Piomains.  11  n'^  en 
avait  aucun  qui  ne  fût  dédié  à  quel- 
que dieu  en  particulier,  ou  à  plu- 
sieurs ensemble.  Il  y  eut  même  un 
arrêt  du  sénat  qui  portait  que  les 
jeux  publier  seraient  toujours  «.o">a- 
crés  à  quelques  divinité>.  On  n  en 
commentait  jamais  la  solemnité  qu  a- 
|>rès  avoir  ofiert  des  sacrifices  et  lait 
d  autres  cércmonifs  religieuses  ;  et 
leur  insiitution  eut  toujours  pour 
motif,  du  njoinsappareot,  la  religion 
ou  quelcjiies  pieux  d»  voirs.  11  est  vrai 
que  la  {X)iilique  y  avait  bien  aulaul 
Oe  part  ;  car  les  exercices  de  ces  jeux 
servaient  ordinairement  ù  deux  fin^. 
D'un  <:ôté  le»  Grecs  y  «cquéraient  dès 
leur  jeunesse  l'humeur  martiale ,  et 
«c  rendaient  par-là  propres  à  tons  les 
exercices  militaires  ;  d  un  autre  coté , 
on  en  devenait  plus  dispos ,  plus 
alerte ,  pins  roliuste ,  ces  exercices 
étant  très  propres  à  augmenter  les 
forces  du  corps ,  et  à  procurer  une 
vigoureuse  santé.  Il  y  avait  trois 
sortes  d  exercices  ,  des  courses  ,  àcs 
combr.ts  ,  et  des  spectacles.  Les  pre- 
miers, cpi'ùu  nomniau  \euyi  cijues- 
tres,  ou  curules,  consistaient  en  des 
courses rpû  se  faisaient  dans  le  c-irque 
dédié  à  Neptune  ou  au  Soleil.  Les 
seconds  ,  appelés  agonales  ,  étaient 
composés  ae  <x)nibats  et  de  lutte , 
tant  des  hommes  que  des  bêtes  ins- 
lruit<?s  à  ce  manège;  et  c  était  dans 
l'atuphithéàtre  consacré  à  Mars  et  à 
Diane  qu'ils  se  faisiiient.  Les  derniers 
étaient  les  \t\ys.scénii]ucs,  qui  con- 
sistaient en  tragédies,  comédies  et 
satyres ,  cju'on  représentait  sur  ce 
théâtre  en  l'homieur  de  Bacchns ,  de 
\énus  et  d'Apollon.  Homère  décrit 
dans  ï Iliade  les  jeux  que  fit  Achille 
à  la  uiort  de  son  ami  Patrocle  ,  et 
àaus  V Odyssée  diûcreotâ  jeiu  cliez 


J  O  G  ç-, 

les  Phéaciens  ,  à  la  cour  u  Aicinous  . 
à  Ithacpje  ,  etc.  Virgile  fait  aussi 
célébrer  des  jeux  par  Enée  au  tom- 
beau de  son  père  Anchise.  On  dis- 
tinguait encore  chez-les  Romains  k, 
jeux  fixes,  et  les  jeux  Totifs  et  extraoj  - 
dinaires. Parmi  les  premiers,  les  plus 
célèbres  étaient  ceux  qu'ils  appelaient 
par  excellence  les  grands  jeux  ,  ou 
jeux  romains.  On  les  célébrait  dc- 
pui-.  le  4  j"s*{u  au  i4  de  septembre  , 
en  riionneur  des  grands  dieux ,  c.-à-d. 
Jupiter  ,  Junon  et  ^Minerve,  pour  le 
salut  du  peuple.  La  dépense  que  le» 
édiles  faisaient  pour  ces  jeux, allait 
jusqu'à  la  folie.  D'auties  jeux  plus 
célèbres  encore  parmi  les  jeux  fixes 
étaient  les  sécllaires.  { V.te  mot.) 
Les  votijs  étaient  ceux  qu'on  avait 
promis  de  célébrer  si  l'on  réussissait 
dans  quelque  entreprise,  ou  si  l'on 
était  délivré  de  quelque  calamité. 
Les  extraordinaires  étaient  ceux 
que  les  empereurs  donnaient  lorsqu'il* 
étaient  près  de  pai  tir  pour  la  guerre  , 
ceux  des  magistrats  avant  d'entrer  en 
charge,  les  jeux  funèbres ,  etc.  La 
pompe  de  tous  ces  jeux  ne  consistait 
pas  moins  d.->ns  la  magnificence  des 
spectacles  que  dans  le  grand  nombre 
des  victimes  .  et  sur-tout  des  gladia- 
teurs ,  spectacle  favori  du  peuple 
romain. 

Jedx  d'ekfakts.  I's  étaient  ex- 
primés par  de  petits  osselets  ou  astra- 
pales.  Aussi  Ptiraates  envova-t-il  des 
astragales  d'or  à  Démétrius,  échapjjil 
jiln&ieurs  fois  d'une  prison  où  il  avait 
été  bien  traité  .  et  toujours  repris  , 
pour  lui  reprocher  allégoricjuement 
son  étourderie  enfantine. 

Jezd  ,  Jezdan,  IzED  (  M.  Pers.) , 
nom  du  dieu  tout-puissant  dans  l'an- 
cienne langue  persane.  C'est  aussi 
celui  du  premier  principe  du  bien. 

JocASTE  ,  fille  de  Créon  roi  de 
Thèbes ,  et  femme  de  Laïus ,  fut 
mère  d'Œdipe ,  qu'elle  épousa  depuis 
sans  le  connaître ,  et  dont  elle  eut 
deux  ûls  et  deux  filles  ,  Etéocle  et 
Polyuice ,  Antigone  et  Ismène.  Dans 
Sophocle ,  Jocaste  se  pend  de  déses- 
poir aussi-tot  epi'elje  a  découvei-t  la 
naissance  d'Œdipe  ;  mais  ,  dans  Jiu- 
ripide  eliS'tace,  elle  survit  à  sa  dou- 


ijo  J  O  N 

leur ,  reste  à  ïhèbes  après  l'exil  de 
SOH  second  cpotix  ,  olierche  à  recon- 
cilier ses  deux  fils  ,et,  après  avoir  ité 
témoin  de  leur  nnort ,  se  frappe  avec 
l't'nee  restée  dans  le  corps  d  Etéocle, 
«t  tombe  entre  ses  deux  fils,  qu'elle 
tient  embrassés.  Selon  Homère  et 
J^aus  allias ,  l'inceste  d'Œdipe  et  de 
Jocaste  n'eut  point  de  suite,  parce- 
qu'il  fiit  aussi-tôt  découvert.  Voy. 
Œdipe,  Etéocle,  Poly»ice,Ak- 
^icoNE ,  etc. 

JocASTUs,  un  des  fils  d'Eole,  se 
mit  en  possession  des  rivages  de  l'I- 
talie jasrpi  à  Rhège. 

Jocus  ,  dieu  de  la  raillerie  et  des 
tons  mots.  V •  Jeux  ,  Momus. 

JoGuis  (  M^  Ind.  ) ,  espèce  de 
moines  indiens  qui ,  à  force  de  con- 
templer l'Etre  suprême,  prétendent 
parvenir  ù  une  union  intime  ave« 
Dieu.  A'.NyAïAm. 

Joie,  diviiùté  des  Romains.  On  la 
trouve  personnifiée  sur  les  médailles. 
Voyez  GaîtÉ.  La  joie  ne  parait 
différer  de  la  gaîté  qu'en  ce  qu'elle 
pénètre  et  saisit  davantage  l'aine  ,  et 
qu'elle  est  comme  une  £;aité  renforcée. 

JoL  ,  fête  qui  se  lélébrait  autrefois 
dans  le  Nord.  Il  ea  est  question  dans 
l'Edda. 

Jongleurs  {31^  Amer.) ,  prêtres 
des  peuples  de  la  baie  de  Hudson  , 
du  Mississipi ,  du  Canada  ,  etc.  qui 
sont  en  même  temps  médecins  et 
sorciers.  Celui  qui  se  destine  à  la  pro- 
fession de  jonijleur  commence  par 
s'enfermer  neiit  jours  dans  une  ca- 
iiane  sans  manger  ,  et  avec  de  l'eau 
seulement.  Là ,  ayant  à  sa  main  une 
espèce  de  gourde  remplie  de  cail- 
lous,  qu'il  agite  sans  cesse  avec  bruit, 
il  invoque  l'esprit,  le  prie  de  lui  par- 
ler, de  le  recevoir  médecin,  et  cela 
avec  des  cris  ,  des  hurlements  ,  des 
contorsions  et  des  secousses  de  corps 
épouvantables ,  jusqu'à  se  mettre  hors 
d'haleine  ,  et  écumer  d'une  manière 
affreuse.  Ce  manège ,  qui  n'eSit  inter- 
ïompu  que  par  quelques  moments  de 
sommeil  auquel  il  succombe ,  étant 
fini  au  bout  de  neuf  jours,  il  sort  de 
sa  cabane....,  en  se  vanta  t  d'avoir 
été  en  conversation  avec  l'esprit ,  et 
d'avoir  reçu  de  lui  le  doa  de  guérir 


J  O  N 

les  maladies  ,  de  chasser  les  orages  , 
et  de  changer  les  temps.  —  Ce  detiûl 
est  tiréd'unerelationdela  Louisiane. 
Lorsqu'il)-  a  quelqu'un  de  malade  , 
les  parents  vont  avertir  un  jongleur , 
qui  ne  manque  pas  de  venir  promp- 
tcment ,  armé  d'un  bâton  au  haut 
duquel  il  y  a  une  gourde  ,  et  portant 
Un  sac  qui  contient  ses  remèdes.  Il 
trouve  ,  en  arrivant ,  un  festin  pré- 
paré pour  lui.  Après  s'être  bien  ré- 
galé, il  agite  sa  gourde,  qui  est  rem- 
plie de  petits  caillons.  Auson  de  cette 
musique ,  il  commence  à  danser  avec 
tous  les  assistants  ,  en  chantant  des 
chansons  où  il  exalte  la  vertu  de  ses 
remèdes.  II  examine  ensuite  le  ma- 
lade ;  après  quoi  il  fait  plusieurs  fois 
le  tour  de  son  lit,  avec  des  postures 
et  des  contorsions  ridicules.  Cepen- 
dant tous  ceux  qui  sont  dans  la 
maison  chantent  et  crient  tous  en- 
semble d'une  manière  à  étourdir  ceux 
mêmes  qui  se  portent  bien.  Après 
tout  ce  tintamarre ,  le  jongleur  ,  d  un 
ton  d'oracle  ,  décide  fjue  telle  partie 
du  corps  du  malade  est  ensorcelée,  et 
que  le  sort  est  fort  difficile  à  lever. 
Cependant  il  ne  désespère  pas  de  le 
guérir.  Après  quelques  moments  i 
d'une  sérieuse  réflexion  ,  il  déc'are 
qu'il  vient  de  irouver  un  moyen  in- 
faillible pour  lui  rendre  la  santé  ,  et 
procède  ,  en  conséquence  ,  à  cette 
cure  ;  il  tourmente  le  pauvre  malade 
avec  plusieurs  remèdes  violents,  qui 
le  guérissent  quelquefois  ,  et  plus 
souvent  le  font  mourir.  Quoi  qu'il 
arrive,  le  jongleur  n'y  perd  rien  , 
parcequ'on  paie  d'avance.  Il  ne  man- 
que jamais  de  raisons  pour  excuser 
1  impuissance  de  son  art ,  lorsque  le 
malade  meurt  ;  et  il  faut  qu'il  soit 
ingénieux  sur  cet  article,  car  il  court 
risque  de  la  vie ,  s'il  ne  prouve  pas 
qu'une  puissance  supérieure  a  causé 
la  nK)rt  du  malade. 

Voici  une  autre  cérémonie  que 
pratiquent  les  jongleurs  pour  la  gué- 
rison  des  malades:  Arrivé  dans  la  caba- 
ne ,  le  jongleur  fiiit  étendre  le  malade 
à  terre  sur  la  peau  de  quelque  animal, 
et  lui  tàte  tout  le  corps ,  jusqu  i 
ce  qu'il  ait  trouvé  la  partie  afiligée  , 
et  la  couvre  d'uxie  peau  de  chevreuil 


J  O  P 

pliée  en  plusieurs  piis.  I!  eommence 
rnsuite  ses  conjurations ,  accompa- 
cnées  des  contorsions  et  des  hurle- 
ments ordinaires.  Il  suce  la  peau  du 
malade  ,  se  jette  sur  lui  connue  un 
furieux  ,  et  le  presse  a\ec  violence  , 

rur  faire  sortir  le  charme  qui  cause 
maladie.  Après  avoir  fait  ce  ma- 
nège pendont  un  certain  temps ,  le 
jongleur  fait  voir  aux  assistants  le 
charme  qu'il  assure  être  sorti  du 
corps  du  malade ,  quoiqu'il  Tait  pris 
iLiilenient  dans  un  endroit  où  il 
vait  cache'. 

Quelquefois  ces  impitovahleschar- 
latans  font  passer  leurs  malades  au 
travers  des  flammes  ,  ou  les  plongent 
it  nus  dans  l'eau  ou  dans  la  neige, 
.  ligré  la  rigueur  de  l'hiver.  Quel- 
quefois ils  ordonnent ,  poiff  la  eué- 
rison  du  malade  ,  certaines  danses 
"  "^.mes  ,  où  les  filles  se  prostituent, 
'^t  lA.  de  la  Poterie  qui  rapporte 
^:  ~  particularités. 

Ils  ont ,  pour  leurs  remèdes ,  xme 
espècedeconsécrafion.  Lacërcmonie 
consiste  à  étendre  ces  remèdes  sur 
une  peau ,  et  à  danser  alentour  pen- 
dant une  nuit  tout  entière. 

Les  Illinois  et  les  peuples  du  Sud 

•:♦  des  jongleurs  fort  habiles  dans 

:■  art.  Ils  sont  extraordinairement 

-    !outés,   parcequ'on  est  persuadé 

qu'ils  peuvent  tuer  un  homme,  quoi- 

frn'il  soit  fort  éloigné.   Ces  fourbes 

!f  une  figure  d'homme,  qui  repré- 

:ie  leur  ennemi,  et  décochent  une 

licche  dans  le  cœur  de  cet  homme  en 

peinture  ;  puis  ils  font   accroire  au 

'^"'ïple  que  l'homme  représenté  par 

e   figure  a  reçu  effectivement  la 

he  dans  le  cœur ,  quoiqu'éloigné 

i'endroit  3e  plus  de  deux  cents 

i°s.  Ils  se  vantent  aussi  de  pouvoir 

rmer  un  caillou  dans  le  corps  de 

i?rsonne  ;  et ,  pour  cet  effet ,  ils 

.mentun  caillou, sur  lequel  ils  font 

~ieurs  conjurations.  Apres  la  cé- 

.  Duie ,  il  s'en  trouve  un  pareil  dans 

orps  de  la  personne,  si  l'on  veut 

•  a  croire.  Ils  vendent  aux  jeunes 

s  des  charmes  capables  de  leur 

curer  une  heureuse  chasse ,  de  les 

ire  invulnérables  et  invincibles  ù 

.lerre. 


J  O  U  »oi 

JoPPÉ  ,  fdle  d'Eole,  femme  de  Cé- 
phée ,  donna ,  dit-on ,  son  nom  à  cette 
ville  de  Palestine  dont  son  mari  fut 
le  fondateur. 

JoRD  i^M.  CelL),  on  la  Terre» 
mère  de  Thor  ,  la  même  apparem- 
ment que  Fréa.  Sous  ce  nom ,  elle 
était  aussi  considérée  comme  déesse. 
JoRix-AssA  (  M.  Jap.  ) ,  l'Hercule 
des  Japonais  ,  et  l'objet  favori  de 
leurs  fables  héroïques. 

Jos  (  M.  Chin.  ) ,  dieux  pénates  de* 
Chinois.  Chaque  famille  a  le  sien  , 
qn  elle  honore  d'un  culte  particulier.. 
JoTHCN  [M.  CelL) ,  nom  géné- 
rique des  géaats  ou  génies. 

JoTHONHEiM.  pavs  des  géants  dan& 
les  chroniques  fabuleuses  »iu  Nord. 

Jou.  C'était  le  véritable  nom  de 
Jupiter,  dont  Jovis  est  le  génitif. 
Les  Celtes  et  les  Gaulois  appelaient 
ce  dieu  Jou,  c.-à-d.  jeune,  pour 
marquer  qu'il  ne  vieillit  jamais.  Le 
mont  Jou,  dans  les  Alpes,  que  les  La- 
tins appelaient  mons  Jovis,  lui  était 
consacré.  Le  jour  de  la  semaine  qui 
portait  sonnom,i5*e^  Jovis  ,  se  pro- 
nonce encore  dans  les  départements 
méridionaux  delà  France  ,  Z)/-yow. 
JoviKAS  (  W.   Amer.  ) ,  prêtres 
de  la  Floride.  Leurs  fonctions  ne  sont 
pas  l>omées  au  culte  ;  ils  exercent 
aussi  la  médecine ,  comme  tous  les 
prêtres  américains.    Ils    se    mêlant 
aussi  de  gouvernement  et  de  poli- 
tique ;  et   les  paraonstis,  ou  princes 
du  pays,  n'agissent  que  pari  avis  des 
jouanas.   Ils   afl'ectent   un   extérieur 
grave  et  modeste ,  et  se  distinguent 
par  une  grande  austérité.  Ceux  qui 
désirent  être  admis  dans  cet  ordre 
doivent  sV  préparer  par  un  noviciat 
de  trois  ans  ,  pendant  lequef  ils  pra- 
tiquent chaque  jour  les  exercices  les 
plus  rigoureux  de  la  pénitence.  L'ha- 
billement   de   ces  prêtres   consiste 
dans  un  mantean  ,  ou   longue  robe 
compo^'e  de  plusieurs  bandes  iné- 
gaies de  peaux.  Ce  vêtement  est  atta- 
ché avec  une  ceinture  .   à  laquelle- 
pend  un  sac  rempli  de  médicaments, 
de    plantes  et   d'herbes    salutaires.. 
Leur  cocffure  est  communément  un 
bonnet  de  peau^teriuiné  en  pointe  ; 
souvent  ils  se  contentent  de  sentou- 
G  i 


ifl^  J  o  u 

rer  la  tète  de  plumes.  Lorsqu'aprc» 
«•voir  essayé  tous  leurs  medica'iients 
ils  s'apperçoivent  qu'un  maltide  ne 
guérit  pas  ,  ils  le  font  étendre  à  la 
porte  de  sa  cahane,  et  observent  de 
lui  tourner  le  visage  du  côté  de  l'o- 
rient. Alors  ils  adressent  au  Soleil 
une  fervente  prière,  et  le  supplient 
de  délivrer  le  malade  des  douleurs 
qu'il  souffre.  Lorsque  le  paraousfi 
est  près  de  raarclier  à  l'ennemi ,  il  ne 
manque  jamais  de  consulter  un  des 
jouanas ,  pour  savoir  quel  sera  le 
succès  de  l'expédition.  Le  piètre 
■  magicien  trace  un  cercle,  au  milieu 
duquel  il  s'enferme.  C'est  là  que ,  fei- 
fO^iint  de  s'entretenir  avec  le  dieu 
Toya ,  il  s'arrite  d'une  manière  ex- 
traordinaire, roule  les  yeux,  se  tord 
les  membres  ,  et  fait  tous  les  gestes 
du  frénétique  le  plus  furieux.  Après 
cette  Cispèce  de  torture,  il  reprend 
ses  esjmts  ,  et  révèle  au  paraousti  ce 
qu'il  a  appris  dans  son  entretien  avec 
Toya.  Un  des  principaux  emplois 
des  jouanns  est  aussi  de  maudire 
l'ennemi.  Les  Floridiens  ,  de  retour 
d'une  expédition ,  suspendent  à  des 
perclies  les  bras  et  les  jambes  de  ceux 
qii'ils  ont  tués  dans  le  combat  ,  et 
s  assemblent  autour  de  ces  monu- 
ments de  leur  valeur ,  pour  se  réjouir 
et  cbanter  leurs  exploits.  Alors  un 
jouaiiKi  s'avance  au  milieu  de  l'assem- 
blée ,  et, tenant  en  main  une  petite 
idole  ,  prononce  des  imprécations 
contre  leunemi.  Dunint  cette  céié- 
inonie ,  trois  hommes  sont  agenouillés 
à  ses  pieds.  L'un  d'eux  donne  en  ca- 
dence des  coups  de  massue  sur  une 
pierre;  les  autres  cliaiile-  t  et  s'accom- 
pagnent du  son  <if  leurs  calel)asses. 

Joug  brisé,  f^.  Liberté. 

Jour.  Ce  dieu,  selon  Hésiocle  , 
était,  ainsi  que  l'Ether  ,  fils  de  l'E- 
rèbe  et  de  la  Nuit.  Ce  poète  allie  le 
Jour  avec  l'Ether ,  parceque  son 
nom  en  grec  est  du  genre  fétninin. 
Cicéron  dit  que  l'Ether  et  le  Jour 
(  Humera)  étaient  le  père  et  la  mère 
du  Ciel.  Il  fait  mention  d'un  Jupiter  , 
fds  de  l'Ether ,  et  d'un  autre  Jupiter , 
fils  du  Ciel,  tous  deux  nés  en  Ar- 
'cndie;  il  parle  aussi  d'un  premier 
Mercure,  qui  avait  pour  parents  leCiel 


J  O  U 

et  le  Jfiur  ;  enfin ,  il  nontme  une  pre- 
mière Véiius,  qui  tenait  la  naissance 
de  la  même  uniun. 

JotB  DU  SANG.  V .  Sang. 

Jours  hei;reux.  Jours  maiheu- 
REux.  Il  est  certain  que  les  anciens 
distinguaient  ces  jours-Ià.  Les  Chai- 
déens  et  les  Egyptiens  ont  été  les 
premiers  qui  en  ont  fait  l'observa- 
tion :  les  Grrcs  et  les  Romains  le* 
ont  imités  sur  ce  point.  Hésiode  a 
fiiit  un  catalogue  dVs  jcurs  heureux 
et  malheureux  dans  son  traité  inti- 
tulé Les  Ouvrages  et  les  Jours  , 
ot\  il  marque  le  cinqiu'ème  jour  des 
mois  comme  malheureux ,  parceiju'il 
croit  qu'en  ce  jour  les  Furies  de  l'en- 
fer se  promènent  sur  la  terre  ;  ce  qui 
a  fait  d'Te  à  Virgile  :  «  N'entreprenez 
»  rien  le  cinquième  jour ,  c'est  celui 
»  de  la  naissance  de  Pluton  et  des 
»  Euménjdes.  En  ce  jour  ,  la  Terre 
»  enfanta  le  géant  Cée  ,  Japet  ,  le 
»  cruel  TyphcQ  ,  et  toute  la  race 
»  impie  de  ces  mortels  qui  conspi- 
»  rèrent  contre  les  dieux.  »  Platon 
tenait  le  quatrième  jour  pour  heu- 
reux,  et  Hésiode  le  septième,  parce- 
qu'Apollon  était  né  à  tel  jour.  II 
mettait  dans  le  même  rang  le  hui- 
tième, le  neuvième  ,  le  onzième  et  le 
douzième.  Les  Romains  eurent  aussi 
des  jours  heureux  et  des  jours  mal- 
heureux. Tous  les  lendemains  des  c.v 
lendes,  des  noneset  des  ides,  étaient 
estimés  par  eux  fimestes  et  malheu- 
reux. Voici  ce  qui  donna  lieu  à  cela, 
selon  TiU-Lii'G  : 

Les  tribuns  militaires,  l'an  de 
Rome  5G3.,  vovuut  que  la  république 
recevait  toujours  qut'Kjue  échec,  pré- 
sentèrent requête  au  sénat  pour  de- 
mander qu'on  examini't  doù  cela 
Î)0uvait  venir.  Le  sénat  fit  appeler 
e  devin  L.  Anninius  ,  qui  répondit 
que  lorsque  les  Romains  avaient  com- 
battucontre  lesGauîois  près  du  fleuve 
Allia  a\ec  un  succès  si  funesie  ,  on 
avait  fait  aux  dieux  des  sacrifices  le 
lendemain  des  ides  de  Juillet;  qu'à 
Crémère  les  Fabiens  furent  tous 
tués  pour  avoir  combattu  un  pareil 
jour.  Sur  cette  réponse  ,  le  sénat , 
de  l'avis  du  collège  des  pontifes  , 
défcudit  de  combattre  à  l'avenir  ui 


J  o  u 

de  rim  entreprendre  le  lendemain 
des  Guierhics,  '^es  nones  et  des  ides. 

Outre  ces  jours-là ,  il  y  en  avait 
d  autres  que  chacun  estimait  mal- 
heureux par  nipi>ort  à  soi-même. 
Au;. liste  n'osait  rien  entreprendre  le 
jour  desnonfSi  d'autres  le  rpiatrièine 
des  caln.'des  ,  des  noues  et  des  ides. 
Vitelltus  ajaal  pris  possession  du. 
souverain  pontificat  le  (Tuinzième  des 
calendes  d'Août ,  et  s  ttant  mis  à 
faire  des  ordoonancrs  pour'a  relipion 
ce  jour-là ,  elles  furent  mal  reçues  , 
parte<]u'à  tel  jour  étaient  arrivés  les 
malheurs  de  Cic-mère  et  d'AIiia  , 
disent  Suétone  et  Tacite.  Il  j  avait 
encore  plusieurs  autres  jours  estimés 
malheureux  par  l'-s  Homains,  comme 
le  jonr  qu'on  sacrifiait  aux  mânes  des 
morts  ,  le  lendemain  des  Vulcanales  , 
les  fériés  latines  ,  les  Saturnales  ,  le 
quatrième  avant  les  nones  d'Octobre , 
le  sixième  des  ides  de  Novembre,  la 
fête  appelée  Lemiina  au  mois  de 
Mai ,  les  noncs  de  Juillet  appelées 
Caprotines,  le  quatrième  avant  les 
Dones  d'Août ,  à  cause  de  la  défaite 
de  Cannes  aiTivée  ce  jnur-là ,  et  des 
ides  de  Mars ,  parceque  Jules  César 
lut  tué  en  ce  jour ,  et  plusieurs  autres 
dont  il  est  fait  mention  dans  le  ca- 
lendrier romain.  Qucbpies  uns  ne 
laissaient  pas  de  mépriser  toutes  ces 
oi>servations ,  comme  superstitieuses 
et  ridicules.  Lucullus  répondit  à  ceux 
qui  voulaient  le  dissuader  de  coin- 
baitre  contre  Tif^'ane  ,  aux  nones 
d'Octobre  ,  parccf^u  à  pareil  jour 
l'année  de  Cépiou  fut  taillée  en 
pièces  par  les  Cimhres  :  «  Et  moi , 
J>  dit  -  il ,  je  les  rendrai  de  Ixjn  au- 
J>  pire  pour  les  liomains.  »  Jules 
César  ne  laissa  pas  de  faire  passçr 
des  troupes  en  Afrique,  quoique  les 
aufiures  y  fussent  contraires.  Dion 
de  Syracuse  combattit  contre  Denvs 
le  tyran  ,  et  le  vaitiquil  un  jour  d'é- 
rlipse  de  lune.  Il  y  a  i^eaucoup  d'au- 
tres exemples  semblables. 

JocTENCE,  nymphe  que  Jupiter 
métamorphosa  en  fontaine,  aiu;eaux 
de  laquelle  il  donna  la  vertu  de  ra- 
jeunir ceux  qui  iraient  s'y  baipier. 

JoviALiA,  fèit«  ifif  les  Latins  cé- 
lébraient en  iitoaueur  de  Jupiter. 


J  U  B  io5 

Elles  répondaient  à   celles  que  le» 
Grecs  nommaient  Diasia.  —  V oy, 

Dl-iSIES. 

Jovius,  surnom  d'Hercule  fî!s  de 
Jupiter.  Diodétien  avait  ans.^  pris 
ce  surnom. 

Jt  Bt,roide5IanritanJe.  Minvti-is 
Félix  dit  que  les  Maures  !  honoraient 
comme  im  dieu.  Il  atait  aussi  un 
autei  dans  l'Attiqne. 

J0BiL£.  (  >/.  IncL)  Les  habitants 
du  royaume  de  Laas  ,  en  Asie ,  ont 
une  espèce  de  jubilé  tons  les  ans  , 
au  mois  d'Avril ,  durant  1«tiicI  le» 
prêtres  distribuent  des  induleence» 
plénières.  On  expose  alors  la  statue 
de  Xnca ,  la  principale  divinité  du 
pays.  Elle  est  placée  sur  an  autel 
fort  élevé  ,  au  milieu  d'une  vaste 
cour , ou, selon  d'autres,  d'un  temple, 
dans  une  tour  hante  de  cent  cordées , 
prrcée  duc  ^rand  nombre  de  fe- 
nêtres ,  au  travers  desquf  lies  on  voit 
la  statue.  Autour  du  dieu  X.'ica  sont 
suspendues  un  irrand  nond^re  de 
feuilles  d  or  très  fîii  ;  que  le  moindre 
sonf:le  a°ile,  et  qui ,  se  choquant  les 
unes  contre  les  antres,  rendent  ua 
son  très  asréable ,  et  forment  une 
es|>ète  de  carillon  doux  et  harino- 
nieux.  Les  talapoins  environnent  la 
tour  dans  laquelle  est  renfennée  la 
statue  de  Xaca  ,  et  reçoivent  les  of- 
frandes de  toute  espèce  que  le  peup'e 
apporte  à  l'envi  en  l'honncnr  de  la 
divinité.  Tontes  ces  offrandes  restent 
suspendues  dans  le  temple ,  à  l'ex- 
ception de  cilles  qiie  Içs  taîapoin» 
détournent  pour  leur  us.'i£e.  Pour 
attirer  un  plus  erand  coîiconrs  de 
peupfes ,  ces  moines  ni<és  ont  soia 
d'orner  ma£;nifiqu^  ment  les  cours  et 
les  portiques  du  temple.  Ils  v  font 
représenter  des  forces ,  et  réciter  àes 
vers  en  Thonnenr  de  Xaca.  Des  m»i- 
sicien<>é£:àieut  la  fête  pardcsconcerts, 
et  font  danser  le  peuple  au  >on  des 
instruments.  Cftte  fête  dure  tout  !e 
mois  d'Avril.  Chaque  jour,  un  tjila- 
poin  fait  «n  sernion  au  peuple  ;  et ,. 
poin-  la  clôture  de  cf  jubilé,  le  pins 
éloquent  d'entr'eux  prononce  un  dis- 
cours pompeux  et  travaillé  ,  dans  îe- 
queî  il  récapitule  tont  ce  eue  ses  con- 
D-èies ont  dil doiant le co:  rïdu  moi». 


To'4 


J  U  G 


M.  Mène.  Les  Mexicains  avaient 
«ne  espèce  de  jubilé  ,  qu'ils  célé- 
Jjiaient  de  quatre  ans  en  quatre  aas. 
(jetait  une  fête  solemnrile  ,  pendant 
Liqiieile  ils  s'imaginaient  recevoir  le 
jiàrdon  qcnéral  de  tous  leurs  péchés. 
Les  cérémonies  étaient  à-peu-près 
les  mêmes  que  celles  de  la  fcte  de 
Tescalipuca ,  dieu  de  la  pénitence. 
(  l'^ .  ce  mot.  )  Ce  qu'il  v  avait  de 
particulier  à  la  fête  du  jubilé  ,  c'est 
que  plusieurs  jeimes  gens  des  plus 
lestes  et  des  plus  vigoureux  se  dé- 
fiaient mutuellement  à  la  course.  Il 
s'agissait  de  monter ,  sans  reprendre 
lialeibe  ,  au  sommet  d'une  monta£;ne 
très  rapide  ,  sur  laquelle  était  bâti 
le  temple  de  Tescalipuca.  Celui  qui 
y  parvenait  le  premier  emportait  le 
prix.  Il  recevait  les  plus  grands  hon- 
neurs, et,  entr'antres  privilèges ,  on 
lui  permettait  d'emporter  les  viandes 
sacrées  qui  avaient  été  servies  devant 
l'idole,  et  auxquelles  les  prêtres  seuls 
avaient  le  droit  de  toucher. 

Judée.  (  M.  Hébr.)  Eilaest  dé- 
signée surune  médaillede  l'empereur 
Adrien  par  trois  enfants,  qui  en  mar- 
quent les  trois  provinces  ,  la  Judée 
proprement  dite  ,  la  Galilée ,  et  l'A- 
rabie pétrée.  D'autres  la  représentent 
en  robe ,  et  appuyée  contre  un  jiat- 
mier.  Sur  une  médaille  de  Vespa- 
sifn  ,  la  Judée  subjuguée  ,  Judœa 
dev'ictn  ,  est  caractérisée  par  une 
fcnuue  voilée,  et  qui  est  auprès  d'un 
palmier.  Elle  a  les  bras  pendants  , 
image  de  sa  foiblesse. 

JuGA  ,  nom  que  l'on  donnait  à 
Junon  ,  comme  présidant  aux  ma- 
riages. Ce  nom  vient  de  jugunt  , 
joug ,  par  allusion  au  joug  que  l'on 
mettait  en  effet  sur  les  deux  époux 
<lans  la  cérémonie  des  noces  ,  ou 
parcequ'elle  les  unissait  sous  le  même 
joug.  Feslus. 

JuGALis ,  la  même  que  Juga.  Ser- 
vius. 

JuGiLics  vicus ,  rue  de  Rome  , 
cù  Junon  Juga  avait  un  autel. 

JoGATiNA,  la  même  que  Juga. 
yiuiçtst. 

JuGiTiNus.  Les  Romains  avaient 
deux  dieux  de  ce  nom ,  dont  l'un 
présidait  aux  mariages ,   et  l'autre 


J  U  G 

aux  sommets  des  montagnes ,  Jagia. 
Aiigust. 

Ji  CEMENT.  Grat'eZof  le  représente 
appuyé  sur  une  colonne ,  symbole 
de  l'expérience.  Il  est  caractérisé  par 
la  nvaturité  de  l'âge  ;  une  balance  et 
une  règle  annoncent  qu'il  mesure 
ses  discours  et  règle  ses  pas  ;  les 
creusets  propres  h  éprouver  les  mé- 
taux signifient  qu'il  y  met  les  opi- 
,nions  ;  un  enfant  à  ses  pieds  éprouve 
de  l'or  avec  une  pierre  de  touche  ; 
et  une  petite  figure  de  Minerve  fait 
sentir  1  affinité  du  jugement  et  de  la 
sagesse. 

JuO£MENT  DERNIER.  (  M.    Mah.  ) 

Les  Turcs  ,  comme  les  Chrétiens  , 
admettent  deux  sortes  de  jugement , 
celui  qui  se  fait  après  la  mort ,  et  le 
jugement  universel.  Il  y  a  cependant, 
selon  eux,  une  différence  pour  le 
jugement  particulier.  «  Dieu  ne 
»  prend  pas  la  peine  d'y  présider  , 
»  dit  la  Sonna  ;  il  en  donne  la 
»  commission  aux  ministres  de  ses 
»  volontés.  Aussi-tôt  que  le  corps  est 
»  mis  dans  le  tombeau,  deux  anges 
»  terwbles  ,  Moukir  et  Nakir,  l'exa- 
»  minent  sur  sa  foi ,  sur  ses  œuvres  , 
»  etc. ,  et  le  punissent  crnellement , 
»  s'il  ne  répond  pas  à  ce  redoutable 
)>  examen.  » 

Quant  â  l'ame,  un  ange  de  la  mort 
vient  la  recevoir  à  la  sortie  du  corps , 
avec  la  plus  grande  politesse  si  elle 
animait  un  des  croyants ,  et  très  gros- 
sièrement si  c'est  l'ame  d'un  infi- 
dèle. Ils  distinguent  trois  classes  de 
fidèles  musulmans  :  celle  des  pro- 
phètes ,  dont  les  âmes  sont  conduites 
en  triomphe  dans  le  séjour  des  heu- 
reux par  d'autres  anges  qui  n'ont 
que  cette  fonction;  celle  des  martvrs, 
qui  vont  se  reposer  dans  le  jalx)t  de 
certains  animaux  verds ,  qui  se  nour- 
rissent des  fruits  de  l'.irbre  de  vie  ; 
dans  la  troisième  classe  ,  enfin ,  sont 
les  anies  de  ceux  sur  l'état  desquels 
les  sentiments  sont  partagés. 

«  Le  jugement  aernier  se  fera  , 
»  disent-ils ,  à  la  fin  Açf,  siècles ,  après 
»  la  résurrection  générale  ,  soit  Ac& 
»  houunes  ,  soit  des  bêtes  ,  lorsque 
»  la  trompette  les  aura  rassemblés- 
»  des  extrémités  de  la  terre  ;  ils  at- 


J  U  G 

trcdront  cinqunnle  mille  ans  dan* 
la  vallée  de  Syrie  ,  jusqu'à  ce  (ju'il 
plaise  à  Dieu  de  décider  de  leur 
5ort.  Pendant  ce  temps  ,  les  mem- 
bres des  fcoi'.s  musulmans ,  qu'ils 
auront  eu  soin  de  bien  laver  avant 
In  prière  ,  brille»ont  avec  gloire  ; 
mais  les  infidèles  seront  protemés 
outre  terre  ,  nmets ,  sourds  et 
aveufiles  ;  leurs  parties  honteuses 
»  seront  noires  et  difibrmrs.  Lor.^{ue 
■  1»?  fatal  moment  sera  venu  J'oxameu 
■le  chacun  des  hommes  ne  durera 
}>as  au -delà  du  tenjps  qu'il  faut 
;  our  traire  une  brebis  ou  deux 
•  Iianielies. 

»  La  balance  dans  larjuelle  Dieu 
»  jièsera  les  actions  des  honmies  sera 
>'  tenue  par  l'ange  Gabriel;  elle  sera 
>■  d  une  si  pro<lii:ieuse grandeur, que 
:>  les  bassins ,  dont  l'un  sera  suspendu 
"  sur  le  paradis  et  l'autre  sur  l'enfer, 
»  pourraient  contenir  les  cieiix  et  la 
»  terre.  Quand  les  bnites  auront  été 
»  jugées  à  leur  tour ,  et  que  Dieu  leur 
»  aura  permis  de  se  venger  les  unes 
»  sur  les  autres  ,  elles  retourneront 
)'  en  poussière.  » 

Les   anciens   Perses    admettaient 

une  esnèce  de  jugement  universel  à 

la  fin  du  monde  ,  et  leurs  idées  sur 

"^t  article  avaient  assez  de  rapport 

r-c  la  doctrine   du   christianisme. 

disaient  fpi'Oromazdes,  ou  l'Etre 

:  réme ,    après    avoir    laissé   Ari- 

:ne  ,  ou  le  démon  ,  tourmenler    les 

nmes  pendant  un  certain  temps  , 

!  mirait  1  univers,  et  rappellerait 

s  les  hommes  à  la  vie  ;  que  les 

is  de  bien  recevraient  la  récom- 

■se  de  leurs  venus,  et  les  méchants 

. .:  peine  de  leurs  crimes ,  et  que  deux 

c  :.i'es  seraient  commis  pour  présider 

••  supplice  de  ces  derniers.  Ils  pen- 

•nt  qu'après  avoir  expié  leurs  pé- 

s  pondant  un  certain  temps,  les 

chants  seraient  aussi  admis  dans 

compagnie  des  bienheureux  ;  mais 

'<^,  pour  les  distinguer,  ils  porte- 

'•"nt  au  front  une  marque  noire  , 

»  t   seniicnt  à  une  plus  grande  dis- 

t:iiice  que  les  autres  de  l'Etre  su- 

pi  ème. 

Selon  les  Parsis ,  ou  Guèbres  ,  les 
auies ,  au    sortir    des   corps ,  sont 


J  U  C  io5 

obligf'cs,  pour  se  rei-dre  en  l'autre 
monde ,  de  p:isscr  sur  un  pont  sous 
lequel  coule  un  torrent  .  dont  les 
eaux  sont  noires  et  froides ,  et  qui 
est  étendu  sur  le  dos  de  la'  géhenne  : 
ce  sont  les  termes  rpiemploie  un  tu- 
teur arabe ,  en  parlant  de  ce  pont. 
Au  bout  de  ce  }»onl  sont  postés  deux 
anges  ,  qui  attendent  les  auies  au 
passage  pour  les  juger.  Un  de  ces 
anges  lient  en  main  une  babtnce  des- 
tinée à  peser  les  œuvres  de  tous  ceux 
qui  se  présentent .  Lorsque  ces  œuvres 
se  trouvent  trop  légères,  l'ange  exa- 
minateur en  rend  compte  à  Dieu  , 
qui  condamne  le  malheureux  à  être 
précipité  dans  le  torrent  ;  sentence 
qui  s  exécute  ù  l'instant.  Ceux  dont 
les  œuvres  font  mi  poids  conven:jble 
dans  la  balance  ont  la  liberté  de 
passer  le  pont  pour  se  ren<!re  dans 
le  séjour  tic  délices  que  l'Etre  su- 
prême a  destiné  pour  les  gens  de 
bien. 

ÇHielqups  habitants  de  la  Côte- 
d'Or ,  en  Afrique  ,  paraissent  avoir 
une  idée  vague  du  jugement  dernier. 
TIs  prétendent  qu  après  leur  mort 
ils  seront  transportés  sur  une  rivière 
célèbre ,  qu'ils  nomment  Bosman- 
que ,  qui  coule  dans  l'iTitérieiir  de 
leur  pays  ;  lA ,  ils  seront  obligés  de 
rendre  compte  à  l'idole  de  touU-s  les 
actions  qu'ils  auront  commises  pen- 
dant leur  vie.  S'ils  ont  été  fidèles  à 
observer  les  devoirs  de  leur  religion , 
ils  passeront  la  rivière,  et  viendront 
aboider  dans  un  séjour  délicieux  où 
tous  les  plaisirs  leur  seront  permis  ; 
mais  si,  parleur  négligente,  ils  se 
sont  attiré  la  colère  dt  la  fétiche , 
ils  seront  précipités  dans  les  ecux , 
et  v  seront  engloutis  pour  jamais. 

Les  Nèires  de  !q  Gninée  pi  éten- 
dent que,  bien  avrnt  dans  l'intérieur 
âe  leur  pays,  hîibile  un  fétichère  , 
ou  prêtre  des  fétiches  ,  doué  d'un 
pouvoir  stirnaturcl  ,  qui  dispose  à 
son  gré  des  cîénrcnts  et  des  saisons  , 
lit  dans  l'avenir ,  pénètre  dans  les 
plus  secrètes  pensées  ,  et  guérit  d'un 
seul  mot  les  maladies  le-  pins  opi- 
niâtres. Ils  sont  persuadés  qu  après 
leur  mort  ils  seront  paîsenlés  de- 
vaat  cet  homoie  di\  ic ,  qui  leur  Lt\ 


ic5  J  U  G 

subir  on  examen  rifjoureax.  S'ils  ont 
vrcné  mie  vie  criminelle ,  le  juge 
prcnJra  trn  gros  bî(ton  place'  tout 
exprès  devant  sa  porte ,  et  leur  en 
Il j^^ipniera  quelques  coups,  qui  les 
i<Tunt  mourir  une  seconde  fois  ;  mais 
.<j  feur conduite  a  été  irréprochable, 
le  prêtre  les  enverra  dans  un  séjour 
délicieux  jouir  de  la  félicité  qu'ils 
auront  niéritce. 

JVGES  DES  FîSPEns.  Platoii  dit 
qu'avant  le  règne  de  Jupiter  il  y  avait 
une  loi  établie  de  tout  temps,  qu'au 
«jt-tir  de  la  vie  les  hommes  fussent 

irreés  pour  recevoir  la  récompense  ou 
e  t^liitinient  de  leurs  bonnes  ou  mau- 
vaises actions.  Mais  comnie  ce  juge- 
menl  se  rendait  à  l'instant  même  qui 
précwlait  la  mort ,  il  était  sujet  à  de 
fiandcs  injustices  :  les  princes  qui 
avaient  été  avares  et  cruels  ,  parais- 
saut  devant  leurs  jufies  avec  toute  la 
iton>pe  etl  appareil  de  leur  puissance, 
les  éblouissaient  et  se  faisaient  encore 
redonter ,  en  sorte-  qu'ils  passaient 
«ans  peine  dans  Iheureux  séjour  des 
justes  ;  les  gens  de  bien ,  au  contraire, 
pauvres  et  sans  appui ,  étaient  encore 
ofposés  h  la  calomnie  et  condamnés 
comm^coiipaMes.  La  fable  ajoute  que, 
sur  les  plaintes  réitérées  qu'on  en  lit 
à  Jupiter,  il  changea  la  forme  de  ces 
jugements  ;  le  temps  en  fut  fixé  au 
moment  même  qui  suit  la  mort.  Rha- 
damanthe  et  Eaque ,  tous  deux  fils  de 
Jupiter  ,  furent  établis  juges ,  le  pre- 
iiiser  pour  les  Asiatiques  ,  le  second 
pour  les  Européens,  et  Minos  au- 
oessus  d'eux  ,  pour  décider  souve- 
rainement en  cas  d'obscurité  et  d'in- 
certitude. Leur  triljunal  est  placé 
dans  un  endroit  appelé  le  Champ  de 
Vérité,  parceque  le  mensonge  et  la 
calomnie  n'en  peuvent  approcher  : 
il  aboutit  d'un  côté  auTartare  ,  tt  de 
l'autre  aux  Champs-Elysées.  Là  com- 
ppraît  un  prince  dès  qu'il  a  rendu  le 
dernier  sou{)ir  ,  dépouillé  de  toute  sa 
prandeur  ,  réduit  à  Ivii  seul ,  sans  dé- 
fense et  sans  protection  ,  muet  et 
tremblant  pour  lui-même,  après  avoir 
fait  trembler  toute  la  terre.  S'il  est 
trouvé  coupable  de  crimes  qui  soient 
d'un  genre  à  pouvoir  être  expiés  ,  il 
-ast  relégué  dans  le  Tartare  pour  un 


J  U  H 

temps  seulement ,  et  avec  aj^rrrauce 
d'en  sortir  quand  il  aura  été  snffisam- 
ment  purifié.  Telles  sont  les  idée» 
qu'un  philosophe  païen  avait  sur 
1  autre  vie.  L  idée  de  ce  jugement 
après  la  mort  avait  été  empnmtée 
par  les  Grecs  d'une  ancienne  coutume 
des  Egyptiens,  rapportée  par  Dio- 
dore.  «  Quand  un  homme  est  mort 
»  en  Egypte,  ou  va  ,  dit-il,  annoncer 
»  le  jour  des  funérailles  preinière- 
»  .ment  anx  juges ,  ensuite  à  toute  la 
»  iamille  et  à  tous  les  amis  du  mort  : 
»  aussi-tôt  quarante  juges  s'assein- 
»  blent  et  vont  s'asseoir  dans  leur  tri- 
»  bunal  ,  qui  est  au-delà  d'un  lac , 
»  avant  de  faire  passerce  lac  au  mort. 
»  La  loi  permet  à  tout  le  nronde  de 
»  venir  faire  ses  plaintes  contre  le 
»  mort.  Si  quelqu'un  le  convainc 
»  d'avoir  mal  vécu ,  les  juges  portent 
»  la  sentence  et  privent  le  mort  de 
»  la  sépulture  qu'on  lui  avait  prépa- 
»  rée  ;  mais  si  celui  qui  a  intenté  i'ac- 
»  civsation  ne  la  pn)uve  pas ,  il  est 
»  sujet  à  de  très  grandes  peines. 
»  Quand  aucun  accusateur  ne  se  pré- 
»  sente ,  ou  que  ceux  qui  se  sont  pré- 
»  sentes  sont  convaincus  eux-mêmes 
»  de  calomnie  ,  tous  les  parents  qnit- 
»  tent  le  deuil ,  louent  le  défunt , 
»  sans  parler  néanmoins  de  sa  race  , 
»  parceque  tous  les  Egyptiens  Sf. 
»  croient  également  nobles  ;  et  enfin 
»  ils  prient  les  dieux  infernaux  de  Ifr 
»  recevoir  dans  le  séjour  des  bien- 
»  heureux.  Alors  toute  l'assistance 
»  félicite  le  mort  de  ce  qu'il  doit  pas- 
»  ser  l'éternité  dans  la  paix  et  dau8 
■a  la  gloire.  »  ^ 

JuGUREs,  Tartares  qui  ne  recon- 
naissent qu'un  dieu  ,  mais  qui  ren- 
dent un  culte  aux  images  Je  leurs 
parents  et  des  grands  hommes. 

JuHLES,  esprits  aériens  qu'hono- 
rent les  Lappons.  lis  ne  les  représen- 
tent par  aucun  simulacre  ,  mais  leur 
rendent  des  honneurs  sous  certains 
arbres  plantés  à  une  portée  de  trait 
de  leurs  habitations.  Leur  culte  con- 
siste à  offrir  un  sacrifice  la  veille  de 
Noël  et  le  jour  suivant.  Us  s'y  prépa- 
rent par  un  jeûne  sévère  ,  et  mettent 
de  coté  une  partie  de  leurs  provi- 
sions. Cette  partie  est  enfermée  dans 


J  U  I 

*ne  Lotte  de  boiileau  tjn'on  snspend 
derrièie  iu  maison  ,  el  quon  destine 
à  la  suitsistance  des  esprits  qu'ilô  sup- 
j-osent  roder  daus  les  forèls. 

Jdisas  (  J/.  Ind.  ) ,  prêtresses  et 
deviutresses  de  1  isie  Fcrniose.  Leurs 
fonctions  coasislenl  à  iiumoler  aux 
dieux  des  poinceaiix  ,  à  leur  offrir  du 
riz  crillé  ,  des  tèies  de  terfs ,  à  foire 
des  libutions  en  leur  honneur.  Après 
le  saerifice ,  la  prêt  resse  fuit  au  peuple 
un  sermon  pathétique  accompagné 
de  cris  et  de  ciontoràions  bizarres.  L" es- 
prit «iivia  s'empare  alors  d'elle  ,  ses 
yeux  roulent  d'une  niauière  égarée  ; 
elle  p<^usse  d'horril>le»  hurlements , 
se  Inine  dans  la  poussière ,  et  ne  se 
relève  qu<?  lorsque  la  divinité  cesse  de 
raf;iter.  Quelque  temps  ùprès ,  toutes 
les  prèjre.ss4îs  uiontenl  sur  le  toit  de 
la  pagode  ,  et  ,  se  plaçant  aux  deux 
extréniités ,  adressent  des  prières  aux 
dieux;  après  quoi  elles  quittent  les 
vêtements  légers  qii  les  couvrent, se 
frai)pent  sur  les  parties  les  pins  se- 
crètes de  ler.rs  corps ,  et  prennent  le 
bain  en  présfnce  de  tons  les  specta- 
te«u-»,  qui  boivent  et  s'eni\Tent  durant 
Ceite  indécente  cérémonie.  Les  Jui- 
b;iS  prétendent  aussi  à  la  connaissance 
de  l'avenir  ;  elles  se  vantent  de  pré- 
dire la  pluie  et  le  beau  temps  ,  et  de 
chasser  les  démons.  Lorsqu'un  ha- 
bitant a  fait  construire  une  nouvelle 
buUe ,  elles  remplissent  d'eau  un 
bamhon ,  et  font  ensuite  rejaillir  cette 
eau  par  la  bouche.  La  manière  dont 
la  liqueur  sort  du  roseau  fait  con- 
taîtrc  si  l'édifice  sera  durable. 

JvitLii.T,aJuIio,àeJuiiusCœsar. 
Auparavant  on  le  roainiait  Quinlilis, 
parcequ'il  était  Je  cinquième  ,  l 'an- 
née commençant  par  Mars.  Jupiter 
étnit  la  divinité  tutélaire  de  ce  mois. 
Ausone  l'a  caractérisé  par  un  liomme 
tout  nu ,  dont  les  membres  sont  hàlés 
par  le  soleil  :  il  a  les  cheveux  roux  , 
liés  de  tiges  el  d'épis ,  et  porte  des 
,  mûres  dans  an  panier.  Les  modernes 
1  ont  habillé  de  jaimc  ,  et  couronné 
d'épis.  Le  sifrne  du  lion  désigne 
l'excès  des  cnaleurs.  Une  corbeillje 
pleine  de  fruits  indique  cenx  que  ce 
jTio's  produit.  Dans  le  fond  d«  Is- 
bleau ,    ïiu  faucheur  nous  appreud 


J  L  L 


107 


que  ce  mois  donne  avec,  la  nonrriture 
de  r  boni  me  celle  des  animaux  qui  te 
servent.         '  — 

Je  IN,  a  Jitvenihits ,  d«  jeunes 
gens ,  ou  de  Jimon  dont  le  temple  fut 
coaMcré  le  premier  de  ce  mois ,  ott 
de  Junius  Brutus  qui  marqua  ce  même 
'  nloi^  par  i'ey.pulsiou  des  Tai-<juius.  \^y. 
Mai.)  Les  Romains  luaicnl  mis  ce 
mois  sous  la  protection  de  Mercure. 
Voici  comment  Ausone  le^eint. 
Juin  va  tout  eu  ;  il  nous  montre  du 
doigt  nne  horloge  solaire ,  pour  nous 
faire  entendre  que  le  soleil  commence 
à  desceiîdre.  La  torche  ardecte  qu'il 

fiorle  est  le  sjmlxjle  des  cbakurs  de 
a  s;uson.  Derrière  lui  est  mie  faucille, 
parceque  la  moissop  est  proche.  Les 
modernes  l'habillent  d'un  verd  jaa- 
liissant ,  et  le  couronnent  d'épis  en- 
core verds.  Le  signe  de  l'écrevisse 
dénote  que  le  soleil ,  parvenu  au  sol- 
stice d'été ,  semble,  (n  connnencant  à 
s'éîoigner  de  nous  ,  marcher  à  reca- 
lons. C'est  le  temps  de  la  tonte  des 
brebis. 

JCRHNEU,  ou  lÎEMUKHSEH  ,    OÎ- 

fccau  d'une  grandeur  incrova!>le,  que 
les  rabbins  disent  destiné  à  servir  au 
festin  des  éins  àla  fin  du  monde.  Cet 
oiseau  est  si  immense, que  ,s  il  étend 
les  ailes .  il  offusque  l'air  et  le  soleil. 
«  L'^n  jour, disent-ils  , un  aiif  pourri 
»  tombant  de  son  nid  renversa  et 
»  brisa  trois  cents  cèdres  du  Liban:  et 
»  l'œuf,s'étanl  enfin  cassé  par  le  poids 
»  de  sa  chnte,  renversa  cinquante  gros 
»  villages ,  les  inonda ,  et  les  empoila 
»  comme  par  lui  déluge.  »   J^.  BÉ- 

HÉmOVH  ,  LÉVIATHAS  ,    MeSSIE. 

Jules  César.  V.  César. 

J  u  Li  A ,  siu-ncm  de  Junon.  Elle  avait 
à  RGm3  une  cluipellc  sous  ce  nom. 

Je  LIA  Geks.  La  famille  Julia  pr<?- 
tendait  tirer  son  origine  d'Iulus  ,  fi'« 
d'Enée ,  et  par  lui .  de  Vénus.  On 
trouve  des  médailles  de  cette  famille , 
qui  ont  au  revers  un  Enée  portant 
Ânchise  sur  le  bms  gauche ,  tenant 
de  la  main  droite  le  Palladium  .  et 
marchant  à  grands  pcs.  Le  fils  d  In- 
lus  succéda  à  son  père  .  non  dans 
la  royauté  ,  mais  dans  le  souverain 
sacerdoce ,  et  trnnsmit  à  sa  ftimiilc 
cette  première  dignité  de  la  religioa, 


ioS  J  U  N 

dont  la  politique  des  empereurs  ro- 
mains eut  soin  de  s'armer ,  fomme 
consacrant  en  quelque  sorte  l'usur- 
pation du  premier  César. 

JuLiEKs ,  prêtres  romains  qui  for- 
maient un  des  trois  collèges  des  Lu- 
perces. 

JuMAi-A,  ancienne  idole  des  habi- 
tants de  Finlande  et  de  Lapponie.  Ils 
la  représentent  sous  la  figure  d'un 
homme  assis  sur  une  espèce  d'autel , 
et  portant  sur  la  tête  une  couronne 
enrichie  de  pierreries  ,  et  autour  du 
cou  une  forte  chaîne  d'or. LesLappons 
lui  attribuent  uu  empire  souverain 
sur  h  s  autres  dieux ,  ainsi  que  sur  la 
vie  ,  la  mort  et  tous  les  éléments.  Sur 
ses  fcnoux  est  une  coupe  d'or  rem- 
plie de  monnaie  du  même  métal. 

Juki  A  Torqiata,  vestale  d'une 
veriu  digne  des  anciens  temps ,  dit 
Tacile ,  fut  honorée  ,  après  sa  mort , 
d'un  njonumcnt  puLIic ,  où  on  la  qua- 
lifie de  céleste  patrone. 

JcKOK.Les  étvmoloeistes  dérivent 
son  nom  deJuuans  ,  favorable  ,  ainsi 
que  celui  de  Jnpiler ,  Jin'ans  pater. 
Cette  déesse  était  fille  de  Saturne  et 
de  E.héa  ,  sœur  de  Jupiter ,  de  Nep- 
tune ,  de  Pluton ,  de  Cérès  et  de 
"Vesta.  Plusieurs  pays  se  disputaient 
l'honneiu-  de  lui  avoir  donné  le  jour , 
et  sur-tout  Samos  et  Arjros  ,  où  elle 
était  honorée  d'un  culte  particidier. 
Elle  fut  nourrie  ,  selon  Homère ,  par 
l'Océan  et  par  Téthys  sa  femme  ; 
«elon  d'autres ,  par  Eubœa  ,  Por- 
svnina  ,  et  Acréa  ,  filles  du  fleuve 
Asîérion.  D'autres  disent  que  ce 
furent  les  Heures  qui  prirent  soin  de 
son  éducation. 

Jupiter  devint  amoureux  de  sa 
sœur  Junon  ,  et  la  trompa  sous  le 
défiuisement  d'un  coucou,  f^.  Cou- 
cou. Il  l'épousa  ensuite  d.ins  les 
formes  ,  et  leurs  noces  furent  cé- 
lébrées ,  selon  Diodore  ,  sur  le  ter- 
ritoire des  Gnossicns  ,  près  du  fleuve 
Thérène  ,  oà  l'on  voyait  encore  de 
son  temps  un  temple  entretenu  par 
des  prêtres  du  pays.  Pour  rendre  ces 
ncces  plus  solemr.ellcs  ,  Jupiter  or- 
donna à  Mercure  d'y  iiivitcr  tous  les 
dieux,  tous  les  hommes  et  tous  les 
animaux.  Tout  s'y  rendit ,  excepté 


J  U  N 

la  nymphe  Chéloné ,  qui  en  fut  punie. 
V.  Chélo>É,   'JorauH.  Jupiter  et 
Junon    ne  firent   pas  boa    ménage 
ensemble  ;  c'étaient  des  querelles  et 
des  guerres  perpétuelles  ;  Junon  était 
souvent   en  débat  avec  Jupiter  ;  ce- 
lui-ci la  battait  et  la  maltraitait  ea 
toutes  manières,  jusqu'à  la  suspendre 
une   fois    entre  le   ciel  et    la    terre 
avec  une  chaîne  d'or  ,  et  lui  mettre 
une  enclume .1  chaque  pied.  Vulcain, 
son  fils  ,  ayant  voulu  la  dégager  de 
là  ,  fut  culbuté  ,  d'un  coulp  de  pied  , 
du  ciel  en  terre.   K.  Yxjlcain.  Le 
penchant  que  Jupiter  avait  pour  les 
belles  mortelles  excita  souvent  la  ja- 
lousie et  la  haine  de  Junon.  Mais  les 
mythologues    disent    aussi    que    la 
déesse   donnait  bien  aussi  quelque- 
fois occasion  à  la  colère  de  son  mari , 
non  seulement  par  sa  mauvaise  hu- 
meur, mais  par  quelques  intrigues 
galantes  qu'elle   eut   avec    le    géant 
Eurymcdon ,  et  avec  plusieurs  autres. 
Elle  conspira  aussi  avec  Neptune  et 
Minerve  pour  détrôner  Jupiter  ,  et 
le  chargea  de    liens.  Mais  Phétis  la 
Néréide   amena    au  secours  de  Ju- 
piter le  formidable  Briarée  ,  dont  la 
seule  présence  arrêta  les  pernicieux 
desseins  de  Junonetdesesadhérents. 
Junon  persécuta  loulesles  maîtresses 
de  son  mari ,  et  tous  les  enfants  qui 
naquirent  d'elles.  V.  Herculf  ,  lo, 
Europe  ,  Se.mei.i5  ,  Platée.  On  dit 
qu'en  général  elle  haïssait  les  femmes 
galantes  :  ce  fut  pour  cela  ,  ajoute-t- 
on ,  que  Numa  leur  défendit  à  toutes, 
sans  exception  ,   de  paraître  jamais 
dans  les  temples  de  Junon.  La  même 
fable  ajoute  qu'il  y  avait  près  d'Ar- 
tos  une  fontaine  où  Junon  se  lavait 
tous  les  ans ,  et  y  redevenait  vierge, 
K.  Cakathos. 

On  ne  convient  pas  des  enfants 
qu'eut  Junon.  Hésiode  lui  en  donne 
quatre  ,  savoir  ,  Hébé  ,  Vénus ,  Lu- 
cine,  et  "Vulcain.  D'autres  y  joignent 
Mars  et  Typhon.  Er  core  allégorise- 
t-on  ces  générations  ,  en  disant  que 
Junon  devint  mère  d'Hébé  en  man- 
geant des  laitîies  ;  de  Mars  ,  en  tou- 
chant une  fleur;  de  Typhon  ,  en  fai- 
sant sortir  de  la  terre  des  vapeuvi 
qu'elle  reçut  dans  son  seic.  ^.  Yul- 


J  U  N 

CUN  ,  Mars  ,  Tvphoj»  ,  Hébé  ,  In- 
•jHYiE,  Argé. 

Comme  on  donnait  à  chaque  dieu 
'  quelque  attribut  particulier  ,  Junon 
avait  en  partage  ies  royaumes ,  les 
empires  et  les  richesses  ;  c  est  aussi 
ce  qu'elle  ofiVit  à  Paris ,  s'il  voulait 
lui  adjuger  le  prix  de  la  l>eauté.  On 
crojait  aussi  qu'elle  prenait  un  soin 
particulier  des  parures  et  des  orne- 
ments des  femmes  :  c'est  pour  cela 
que  dans  ses  statues  ses  cheveux  pa- 
raissaient élégamment  ajustés.  On  di- 
sait ,  comme  une  espèce  de  proverbe  , 
que  les  coëfleuses  présentaient  le  mi- 
roir à  Junon.  Elle  présidait  ans 
mariages ,  aux  noces  ,  aux  accouche- 
ments. ^.  LuCl>"E|JuGA,  Pkonuba, 
Opigenia  ,  Do.MiDUCA.  Elle  prési- 
dait aussi  à  la  monnaie ,  d'où  elle  était 
appelée  Juno  Moneta. 

De  toutes  les  divinités  du  paga- 
nisme ,  û  n'y  en  avait  point  dont 
le  culte  fût  plus  solemnel  et  plus 

fénéralenient  répandu  que  celui  de 
unon.  L'histoire  des  prétendus  pro- 
diges qu'elle  a\ait  opérés,  et  des 
vengeances  qu'elle  avait  tirées  des 
J>ersonnes  qui  avaient  osé  la  mépriser, 
ou  même  se  txjmparer  à  elle,  avait 
inspiré  tant  de  crainte  et  tant  de 
respect  ,  qu'on  n'oubliait  rien  pour 
1  appaiser  et  pour  la  fléchir ,  quand 
on  crovait  l'avoir  offensée.  Son  cidte 
n'était  pas  renfermé  dans  1  Europe 
seule  ,  il  avait  pénétré  dans  l'Asie  , 
sur-tout  dans  la  Syxie ,  dans  l'Egj  pte , 
et  dans  l'empire  de  Carthage.On  trou- 
vait par- tout  ,  dans  la  Grèce  et  dans 
1  Italie,  des  temples,  des  chapelles 
ou  des  autels  dédiés  à  cette  déesse  j 
et  dans  les  lieu*  considérables  il  y 
en  avait  plusieurs.  Mais  elle  était 
principalement  honorée  à  Argos,  ù 
oainos  et  à  Carthage. 

La  Junon  d'Arsos  est  ainsi  décrite 
pur  Pausanias  :  «  En  entrant  dans 
"  !"  temple ,  on  voit  sur  un  trône  la 
tue  de  cette  déesse  ,  d'une  gran- 
îir  extraordinaire,  toute  d'or  et 
>'  o  ivoire  :  elle  a  sur  la  tète  une  cou- 
>'  ronne  ,  au-dessus  de  laquelle  sont 
»  les  Grâces  et  les  Heures.  Elle  tient 
»  dune  main  une  grenade ,  et  de 
»  1  autre  ua  sceptre ,  au  bout  du- 


,        J  U  K"  ic<) 

»  qu«  I  est  un  coucou.  »  Tout  cela 
fait  allusiou  aux  fables  que  nou«  avons 
décrites.  On  voyait  dans  le  temple 
d  .\rgos  l'histoire  de  Ciéobis  et  ÎJi- 
ton  représentée  en  marbre,  f'oy. 
Cleobis,  BiTON.  Junon  ne  fut  d'ab^d 
représentée  à  Aigosque  par  une  sim- 
ple Colonne ,  car  toutes  les  premières 
statues  des  dieux  n'étaient  que  des 
pierres  informes.  Il  n''  avait  rien  de 
plus  respecté  dans  la  Grèce  que  les 
prêtresses  de  la  Junon  d'Argos ,  et 
leur  sacerdoce  servait  à  marquer  les 
principales  époques  de  l'histoire 
grecque.  Ces  prêtresses  avaient  soia 
de  lui  faire  des  couronnes  d'une  cer- 
taine herbe  qui  veuait  dans  le  fleuve 
Astérion  ,  sur  les  l>ords  duquel  était 
le  temple  ;  elles  couvraient  aussi  son 
autel  des  mêmes  herbes.  L'eau  dont 
el'es  se  servaient  pour  les  sacrifices 
et  les  mystèies  secrets  se  puisait 
dans  la  fontaine  Eleuthérie  qui  était 
peu  éloignée  du  temple,  et  il  u'élait 
pas  permis  d'en  puiser  ailleurs. 
Stace  ,  parlant  de  la  Junon  d'Ar- 
gos ,  dit  qu'elle  lançait  le  tonnerre  ; 
mais  il  est  le  seul  des  anciens  tpii  ait 
donné  le  tonnerre  à  cette  déesse. 

La  Junon  de  Sai^ios  paraissait  dans 
son  temple  avec  une  couronne  sur  la 
tête  ;  aussi  était-elle  appelée  Junoit 
la  reine.  Du  reste  elle  était  couverte 
d'un  grand  voile  depuis  la  tête  jus- 
qu'aux pieds,  y.  Tenea,  et  Admète, 
uile  d'Euf >  sthée. 

La  Junon  de  Lanuvium  ,  en  Ita-f- 
lie ,  était  différemment  représentée  : 
«  Votre  Jimon  tutélaire  de  Lanu- 
»  vium  ,  disait  Cotta  à  VeHeius  , 
»  ne  se  présente  jamais  à  vous  ,  pas 
>»  même  en  songe  ,  qu'avec  sa  peaa 
»  de  chèvTe ,  sa  javehne  ,  son  petit 
»  bouclier ,  et  ses  escarpins  recour» 
»  hés  en  pointe  sur  le  devant.  »  V. 

SOSPITA. 

Ordinairement  Junon  est  peinte 
en  matrone  qui  a  de  la  majesté  , 
quelquelois  un  sceptre  à  la  main  ,  ou 
une  couronne  radiale  sur  la  tète  ; 
elle  a  auprès  d'elle  un  paon ,  son  oi- 
seau favori ,  et  qui  ne  se  trouve  ja- 
maisavecune  autre  déesse. L'épervier 
et  l'oison  lui  étaient  aussi  consacrés, 
et    accompagnent    quelqa«loi»    se« 


iio  J  U  P 

statues.  Les  Efiyptiens  lui  avaient 
cons;\cré  le  vautour.  On  ne  lui  sacri- 
fiait pas  de  vaches ,  parceque,  diins  la 
puerre  des  f;éants  contre  les  dieux, 
Junon  s'était  cachée  en  Egypte  sous 
la  fij^iu'e  d'une  vache.  Le  dictanie, 
le  pavot  et  la  f;renade  étaient  les 
plantes  ordinaires  tjue  les  Cre«  s  lui 
offraient  ,  et  dont  ils  ornaient  ses 
autels  et    ses  images.  La  victime  la 

Fins  ordinaire  qu'on  lui  offrait  cUiit 
a^eau  femelle  :  cependant ,  au  pre- 
mier jour  de.  chaque  mois ,  on  lui 
immolait  une  truie. 

On  donnait  à  Junon  difFérrnts  sur- 
noms ,  dont  les  uns  étaient  locaux , 
et  les  autres  pris  de  quelque  qualité 
ou  de  fjue'qne  attribut  :  on  en  trou- 
vera TexpUcation  dans  les  articles 
particuliers. 

JuNOMA ,  fête  de  Junon  à  Rome , 
instituée  à  IV/Ccasi&n  de  certains  pro- 
diges ;  ce  qui  fit  cpie  les  pontifes 
on'onnèrent  que  vingt-sept  Je'unes 
fiJles ,  divisées  en  trois  bandes,  iraient 
par  la  ville  chantant  un  hymne  com- 
posé par  le  poète  Lù'ius. 

Ju  NON  lus ,  un  des  surnoms  de 
Janus,  parcequ'il  introduisit  en  Italie 
le  culte  de  Junon,  ce  qui  le  fit  ap- 
peler fils  de  cette  déesse. 

JïKoss  ,  génies  des  femmes.  Cha- 
cune avait  sa  Junon ,  comme  chaque 
homme  avait  son  génie  ;  et  les 
femmes  juraient  par  elles  ,  comme 
les   hommes  juraient  par  eux. 

JuNus,  un  des  surnoms  du  dieu  Pan. 

JupriER,  le  plus  puissant  des  dieux 
que  l'antiquité  a  reconnus.  C'est  , 
disent  les  poètes  ,  le  père ,  le  roi  des 
dieux  et  -  des  hommes  ,  qui  ,  d'un 
signe  de  tête,  ébranle  l'univers.  I^es 
philosophes  ne  le  prennent  que  pour 
l'air  le  plus  pur  ,et  Junon  ,  (jue  pour 
l'air  grossier  qui  nous  environne. 
Les  anciens  ne  conviennent  pas  du 
nombie  de  ceux  qui  ont  porté  le 
nom  de  Jupiter.  Selon  Vairon  et 
JSusèbe  ,  on  pourrait  en  compter 
jusqu'à  trois  cents;  ce  qu'il  est  aii-é 
d'expliquer  par  l'usage  oà  la  plupart 
des  rois  étaient  de  prendre  ce  nom. , 
De  là  vient  que  tant  de  peuples  dif- 
férents se  vantaient  que  Jupiter  était 
Bc  parmi  eux,  et  qu'on   montrait 


J  U  P 

tant  ae  monuments  qui  l'attestaient. 
Cicéron  en  admet  trois  :  deux  d'Ar- 
cadie ,  l'un ,  fils  de  l'Kther  ,  et  père 
de  Proserpine  et  de  lîacchus  ,  aux-  , 
quels  les  Arcadiens  attribuaient  leur 
civilisationjl'autie,  fils  du  Ciel,  et  père 
de31inerve  qui  a  inventé  la  guerre  et 
y  préside  ;  un  troisième ,  né  de  Sa- 
turne dans  l'islc  de  Crète  ,  oii  l'on 
fait  voir  son  tombeau.  Diudore  de 
Sicile  n'en  reconnaît  que  deux;  l'un, 
qui  est  le  plus  ancien ,  était  prince 
des  Atlantes  ;  l'autre,  rpji  était  sou 
neveu,  et  plus  célèbre  que  son  oncle, 
était  roi  de  Crète  ,  et  étendit  les  li- 
mites de  son  empire  jusqu'aux  extré- 
mités de  l'Europe  pt  cfe  1  Afrique. 
Oucompteencorele  Jupiter-Annnon 
des  Liî>tns,  peut  être  le  pi  us  an- 
cien de  tous  ;  le  Jupiter  -  Sérapis 
dès  Egyptiens;  le  Jupiler-Bélus  des 
Assyriens;  le  Jupiter-tranus  dts 
Perses  ;  le  Jupiter  de  Tlièbes  en 
Egypte  ;  le  Jupiter  -  Pappée  des 
Scythes;  le  Jupiter- A^sabinus  «les 
Ethiopiens;  le  Jupilcr-Tarauis  des 
Gaulois  ;  le  Jupiter- Apis  ,  roi  d'Ar- 
gos,  pètit-fils  d'Inachus  ;  le  Jupiter- 
Astérius  ,  roi  de  Crète  ,  qui  enleva 
Europe  ,  et  fut  père  de  Miiios  ;  l« 
Jupiter  père  de  Dardanus  ;  le  Ju- 
pitcr-Prœtus  ,  oncle  de  Danaé  ;  le 
Jupiter-Tanta'e  ,  qui  enleva  Gany- 
mède  ;  enfin  le  Jupiter  père  d'Her- 
cule et  des  Dioscuies,  qui  vivait 
soixante  ou  qnatre-vir.gls  ans  avant 
le  siège  de  Troie,  etc.  ;  sans  compter 
tant  de  prêtres  de  ce  dieu  qui  sédui- 
saient les  femmes  ,  et  mettaient  leurs 
galanteries  sur  le  compte  de  Jupiter. 
Je  crois  devoir  rapporter  ici  les 
deux  traditions  fpie  les  anciens  nous^ 
ont  laissées  sur  ce  dieu.  La  première, 
plus  historique  ,  est  celle  que  Dio- 
dore  de  Sicile  nous  a  conservée ,  et 
r^ic  Pezrona  mise  daustout  son  jour. 
Les  Titans  ,  jaloux  de  la  grandeur 
de  Saturne  ,  se  révoltèrent  contre 
lui  ,  et,  s'étant  saisis  de  sa  personne , 
le  renfermèrent  dans  une  étroite  pri- 
son. Jupiter ,  jeune  alors,  et  picia 
de  courage ,  oubliant  les  mauvais 
traitements  de  son  père  qui  avait 
voulu  le  tenir  dans  une  dure  capti- 
vité ,  sortit  de  l'isle  de  Crète ,  oiX 


J  U  P 

r.iica  sa  mère  lavait  envoyé  «ecrcte- 
ment  et    i'a\ait  fait  élevtr  par   Iba 
Curetés  ses  oncles  ,  défit  les  Titans  . 
i.vra  son  pè^e  ,  et,  l'ayant  rétaJdi 
!  le  trône, retourna  vicloritus  dans 
l'eu  de  sa  retraite.  Saturne,  devenu 
ipoonneux  et  défiant  -,  voulut   se 
;:iire  rte  Jupiter;    mais  celui-ci 
lit    lieHreu sèment     de    tous    les 
lies  <(ui  lui  étaient    tendus ,  re- 
•issa  son  père  de  Crète  ,  le  suivit 
..■.là  le  Péloponnèse ,    le  hattit  une 
£c<>>nde  fois , et  l'oblige:»  d'aîîer  cl.er- 
cherun  ysy  le  eu  Italie.  A  cette  f^erre 
succéda  cf'Ie  de  ses  oncles  les  Ti- 
tans ,  qui  dura  dix  ans  ,  et  que   Ju- 
piter ternaina  par  IeMren!;cre  dé£iite 
près  de  Tarlesse  en  Espasnc.  C'est 
à  cette  victoire  et  à  la  nwrt  de  Sa- 
turne que  commença  le  rèpne  de  Ju- 
piter.   J^.  Joe.  Devenu   le   maître 
*    d'un  \aste  empire,  il  ép-jusa  Jimon 
sa  SiMir,  >A    I  exemple  de  *on  père 
qui  av:iit  éponsé  Rhéa ,  et   de    son 
jîra;«l -père    Urainis   qui  avait  pris 
pour  tèuicie  sa  Si^eur  Titéa.  Ses  cUits 
^tant  d'une  trop  vaste  ciendue  pour 
qu'il  put  lesr.'eir  seul,  il  les  distribua 
«n  ditlérent*  ponven leiiients  ,  et  éta- 
blit  Pluton  gouverneur  'des  pailies 
occidentales  ,  r.-à-d.  ,  des  Gaules  et 
«ie  1  E^papne.  Après  la  mort  de  Phi- 
ton  ,  son  pomernenicnt  fut  donné  à 
Mercure  ,  qui  s'y  rendit  très  célèbre  , 
et   devint    la    ^rrande    divinité    des 
Celtes.  Pour  Jupiter,  il  se  réserva 
1  Orient ,  c.-à-d.  ,  1;>  Grèce ,  les  isles 
«'t  c-ette  partie  de  l'Orient  d'oi\  ve- 
naient   ses    ancêtres.    Pcn    content 
<l"ètre  conquérant ,  il  roniat  encore 
être  lépisîalcwr ,   et   fit  en  effet  des 
icis  justes  qu'il  fit  o!, serrer  avec  ri- 
jrueur.  Ilexlerniiiw  les  hricandscan- 
ti^nés  en  Thessalie  et  dans  d'autres 
provinces  de  la  Grèce  ;  et ,  ontre  la 
tranquillité  qu'il  assura  par  leur  dé- 
faite à  ses  sujets  ,  il  s'occupa  de  sa 
propre  sûreté  en  élaLiissiint  sa  prin- 
cipale demeure  sur  le  uiontOKuipe, 
el  se  rendit  reoûninnuKlable  par  son 
courage ,  sa  prudence  ,  sa  jtistice  ,  et 
«15  autres  vertus  civiles  et  militaires; 
heureux  s'il  n'avait  pas  terni  rt'<;lut 
de  ses  belles  actions  par  le  trop  p-and 
peiiclaunt  qa'il  avâit  pour  le  plaisir  i 


J  U  P  lït 

De  îà  tant  d'intri^'oes  amnoreuïes 
dont  ou  nous  a  transmis  l'iiistoire 
sous  l'image  de  ses  diverses  méta- 
niorplioses.  Ces  iïalaoterits  trop  fré- 
quentes indisposèrent  tellement  Jn- 
non  ,  qu'elle  entra  dans  une  conspi- 
ration forineecontrelui.il  la  dissipa, 
et  ce  fut  le  dernier  de  ses  exploits. 
Accablé  de  vieillesse  ,  il  nv:«uiut  en 
Crète  ,  où  son  tombeau  se  vit  loni;- 
tenips  près  de  Gnoise ,  avec  celte 
inscription  :  Ci  giL  Zan  ,  ijue  tcn 
uoininaU  Jupiter.  Il  vé»ut  120  ans, 
et  en  régna  iji,  depuis  la  mort  de 
Saturne.  Les  Curetés  ses  ooclci 
prirent  soin  de  ses  funérailles. 

La  seconde  tradition  est  beaucoup 
plus  fabuleuse.   C'est  celle  que  les 
Grecs  avaient  adoptée  de  préférence. 
Ln  oracle  (|ne  le  Ciel  et  la  Terre 
avaient  reiidu    ayant  p.édit  à    Sa- 
turne qu'un   de  ses   enfants  lui  ra- 
virait la  vie  et  la   couixjone ,  ou  , 
suivant  d'autres  auteurs  ,  en   consé- 
quence d'une  convention  faite  avec 
Titan  ,  son  frère  aine  ,  qui  lui  avait 
cédé  l'empire  à  condition  qu'il  ferait 
périr  tous  ses  enfants  mules,  afin  que 
la  succession  pût  revenir  un  jour  à 
la  brancae  aînée  ,  il    les  dévorait  à 
mesure   tpi'ils  venaient   au    monde^^ 
Déjà  Vesta    sa  fiile   alnéc  ,  C  -rès  , 
Junon,  Pluton  et?feptunc,  :r 
été  dévorés,  lorsque  Rhéa,  3e 
jrrosse  et  voulant  sairver  son  r.....„.  , 
alla  faire  un  \0ya2e  eu  Crète  ,  oà  , 
cachée  dans  tm  antre  appelé  Dictée, 
elfe  accouchn  de  Jupiter  ,  qu'eiîc  lit 
nourrir  par  deux  ny  mphes  du  pays  , 
qn'on  appelait  les  Mélisses ,  et  re- 
commanda son  euiance  aux  Curetés , 
q'si ,  dansant  autour  de  la  groUe  , 
faisaient  nn  grand  bruit  de  lances  et 
de  I)Oucliers,  pour  qu'on  n'cnleiidît 
pas  les  cris  de  l'enfant.  Cependant  ,- 
pour  tromper  son  mari ,  eiîe  lui  fit 
avaler  une  pierre  eniniailloltce.  Ju- 
piter ,  devenu  grand  ,  s'a'>socia  avec 
Métis  (  V.  ce  mot  )  ,  se  joignit  à  sr» 
frères  Neptune  et  Pluton ,  et  fit  la 
cuerre  à  Sattane  et  aux  Titans.  La 
Terre   lui  prétiit  une  victoire  com- 
plète s'il  pouvait  délivrer  ceux  des 
Titans  qne  son   père  tenait    enfer- 
mé» daas  le  Tartire ,  et  le«  eugager 


112  J    U    P 

à  coiT>l)altre  poiir  lui.  Il  l'entre- 
prit ,  et  en  vint  ii  Ijout.  Voy. 
Campé.  Ce  fut  ;ilors  que  les  Cvclopes 
donnèrent  à  Jupiter  le  tonnerre , 
l'éclair  et  ia  foiulre  ,  à  Pluton  un 
«as<|ue,  et  à  iNeptune  un  tndent. 
Avec  ces  armes,  ils  vainijuireut  Sa- 
tnrne  ;  et  après  que  Jupiter  l'eut 
traité  de  la  uiêuit'  manière  qu'il  avait 
traité  lui-niènie  son  père  Uranus,  il 
I  le  précipita  avec  les  Titans  dans  le 
f*ond  du  Tartare,  sous  la  ^arde  des 
llécatonchires  ,  c.-à  d. ,  des  i;é.';nts 
aux  cent  mains.  Après  cette  victoire  , 
les  trois  frères  ,  se  voyant  maîlrcs  du 
inonde ,  le  partagèrent  entre  eux. 
Jupiter  eut  ie  ciel ,  Neptune  la  mer, 
et  Plutou  les  enfers.  A  la  guerre  des 
Titans  succéda  la  révolte  des  Géants , 
enfants  du  Ciel  et  de  la  Terre.  Ju- 
piter eu  fut  très  inquiet ,  parcequ'un 
ancien  oracle  portait  que  les  Géants 
seraient  invincibles,  à  moins  que  les 
dieux  n'appelassent  un  mortel  à  scm 
.secours.  Jupiter ,  aj  ant  défendu  à 
l'Aurore  ,  h  la  Lune  et  au  Soleil , 
de  découvrir  ses  desseins  ,  devança 
la  Terre  qui  c'icrchait  à  secourir  ses 
enfants  ;  et  ,  par  l'avis  de  Pallas ,  il 
fît  venir  Hercu'e  ,  qui ,  de  coniert 
avec  les  autres  dieux  ,  externn'na  les 
Géants.  Jupiter  fut  marié  sept  fois  , 
selon  Hésiode  ;  il  épousa  succes- 
sivement Métis  .Tliémis ,  Eurynome, 
Cérès  ,  Mnémosyne  ,  Latone  et  Ju- 
non ,  qui  fut  la  dernière  de  ses 
femmes.  Il  eut  un  Men  plus  t;rand 
nombre  de  maîtresses  ;  et  tlc&  unes  et 
des  autres  n.oquirent  une  fraude 
quantité  d'enfants ,  qui  tous  furent 
mis  au  rang  des  dieux  et  des  demi- 
dieux.  Leurs  noms  se  trouveront  dans 
l'ordre  aiphab'!tique. 

Jupiter  tenait  le  premier  rang 
parmi  les  divinités ,  et  son  culte  fut 
toujours  le  plus  solemnel  et  le  plus 
universellement  répandu.    Ses  trois 

g 'us  fameux  oracles  étaient  ceux  de 
odone,  de  Libye,  et  de  Trophomus. 
Les  victinics  les  plus  ordin;ures  qu'on 
lui  immolait  étaient  la  chèvre  ,  la 
brebis  ,  et  le  taureau  blanc  ,  dont  on 
avait  soin  de  dorer  les  cornes.  Sou- 
vent on  se  contentait  de  lui  offrir  de 
kt  farine  ,  du  sel  et  de  l'encens.  On 


J  U  P 

ne  lui  sacrifiait  point  de  Victime» 
luunaines.  «  Persoime,  dit  Cicéron, 
»  ne  l'honorait  plus  particulièrement 
»  et  plus  chastement  que  les  dames 
»  romaines.  »  Parmi  les  ai'bres ,  le 
chêne  et  l'olivier  lui  étaient  consacrés. 
La  manière  la  plus  ordinaire  dont 
on  le  rejirésentait  était  saus-la  figure 
d'un  honime  majestueux  et  avec  de 
la  barbe  ,  assis  sur  un  trône  ;  tenant 
de  la  main  droite  la  foudre ,  figurée  de 
deux  manières  ,  ou  par  une  espèce 
de  tison  flamboyant  des  deux  bouts, 
ou  par  une  machine  pointue  des  deux 
cikés  ,  et  armée  de  deux  flèches  ;  et 
de  la  gaucîie  une  Victoire  ,  ayant  à 
ses  pieds  un  aigle^iux  ailes  déployées 
qui  enlève  Ganymède  ;  la  partie  su- 
périeure du  corps  toute  nue ,  et  la 
partie  inférieure  couverte.  Le  trône , 
disent  les  mythologues  ,  marque  la 
sûreté  de  sojr empire.  La  nudité  de 
la  partie  supérieure  du  corps  mon- 
trait qu'il  était  visible  aux  intelli- 
gences et  aux  parties  supérieures  de 
l'univers,  comme  la  partie  inférieure 
couverte  indiquait  qu'il  était  caché  à 
ce  bas  monde.  Le  sceptre  annonçait 
sou  pouvoir  sur  les  dieux  et  sur  les 
liomnies. La  Victoire  faisait  entendre 
qu  il  était  toujours  victorieux,  et 
1  aig!e  qu'il  était  le  maître  du  ciel , 
comme  cet  oiseau  l'est  de  tous  les 
auîrfs.  Mais  cette  manière  de  repré- 
senter ce  dieu  n'était  nas  uniforme. 
(  K.  0LYMP1E^•.)  Les  Cretois  le  pei- 
gnaient sans  oreilles  ,  pour  marquer 
ou  son  omniscience,  ou  son  impart  iu- 
lilé.  Les  Lacédéinoniens ,  au  con- 
traire, lui  en  donnaient  quatre  ,  afin 
qu'il  fût  plus  en  état  d'entendre  les 
prières.  Les  habitants  d'Héliopolis  le 
re{)résentaient  tenant  la  main  droite 
élevée  ,  avec  un-  fouet  à  la  main  , 
comme  cocher,  et  dans  la  gauche  la 
foudre  et  des  épis.  Ordinairement 
la  figure  de  la  Justice  accompagne 
celle  de  Jupiter  ;  et  quelquefois  on 
joignait  à  la  Justice  les  Grâces  et  les 
Heures,  pour  nous  apprendre  que  la 
divinité  rend  justice  à  tout  le  monde , 
et  qu'elle  la  rend  en  tout  temps,  ci. 
gracieusement.  Oifyhéc  lui  donne  les 
deux  sexes,  comme  au  père  universel 
de  la  nature.  Le  poète  Patnphus  le 

dit 


J  U  P 

ôil  enveloppé  de  fumier  de  oheval  , 
pour  moutrer  qu'il  est  présent  par- 
tout. Les  Grecs  le  représentaient 
tantôt  sans  foudre  ,  une  corne  d'a!>on- 
dauce  vide  à  la  main  gauche ,  et  à  la 
droite  une  patère,  comme  dispensa- 
teur de  tous  les  biens  ,  tantôt  avec 
une  guirlande  de  fleurs  ,  comme 
source  de  gaieté.  Souvent  sa  couronne 
est  de  chêne  ou  d'o'ivier ,  et  quelque- 
fois de  laurier.  Les  Etrus<^jues  le 
figuraient  avec  des  ailes.  Lorsqu'au 
lieu  d'une  couronne  il  avait  un  bois- 
seau sur  la  tète ,  c'était  alors  Sérapis  ; 
et  quand  il  paraissait  avec  des  cornes, 
il  représentait  Jupiter  Amnion.  Ce 
dernier  est  aussi  figuré  par  une  tète 
de  bélier  qui  porto  une  colombe. 
Jilarliainis  ie  représente  ainsi  dan» 
l'assemblée  des  dieus  :  «  Il  a  ,  dit-il  , 
»  sur  la  tète  une  couronne  enfla  m- 
i>  niée ,  sur  les  épaules  un  manteau  , 
»  ouvrage  de  Minerve,  et  par-dessus 
»  une  robe  blanche ,  parsemée  d  é- 
»  toiles  j  tenant  de  la  main  droite 
>)  deux  globes ,  l'un  d'or  ,  et  l'autre 
»  dambre  ,  tandis  qu'il  s'appuie  de 
»  la  gauche  sur  une  tortue  ;  il  a  à  ses 
«  pieds  des  souliers  verds  .  dont  il 
)>  presse  un  rossignol  :  emblèmes  aux- 
»  quels  ou  doit  reconnaître  le  maître 
';   ''e  toute  la  terre.  » 

'   irmi   les  monuments    qui    nous 
ut  de  l'antiquité  ,  je  me  conlen- 
t<  i\.i  d  en  indiquer  deux  décrits  par 
Boissard.  Le  premier  offre  Jupiter 
as.-is ,  ayant  au-dessus  de  lui  le  pétase 
el  le  caducée  de  Mercure,  pour  mar- 
quer que  la  prudence  doit  toujours 
accompagner  la  force  et  la^puissance; 
,et  le  second    le  montre  avec    deux 
sphinx  au  bas  de  son   trône  ,  ce  qui 
exprime  la  force  et  la  prudence  jointes 
'    sagacité  et  à  la  pénétration.  On 
.e  dans  les  monuments  quantité 
res  s\'nd)oIes  de  Jupiter,   nés 
priée  des  artistes  ,  de  l'ima^ina- 
ie  ceux  qui  en  faisaient  faire  des 
les  ,   ou  des   circonstancei»  dans 
iflles  on  crovait  avoir  ressenti 
tïets  de  sa  protection.  (  f^oy. 
NT.«us,FuLMiKATOR,etc.^On  en 
t  dire  yutant  de  ses  noms  et  sur- 
■>  ,  dont    les  ims   sont  tirés  des 
-      \  oi'i  il  était  honoré  ,  les  autres 
l'orne  //. 


,JUR  ii3 

des  différents  peuples  qui  avaient 
adopté  son  cuite,  ou  des  événements 
qui  avaient  donné  lieu  aux  temples  , 
aux  chapelles  et  aux  autels  qui  lui 
étaient  consacrés.  On  en  trouvera  im 
grand  nombre  aux  articles  corres- 
j.>ond.''Uls. 

Jurement  des  Dîeix.  Le  jure- 
nrent  solemnel  des  dieux  était  par 
les  eaux  du  Stvx.  La  fable  dit  que  la 
Victoire  ,  fille  du  Styx  ,  avant  se- 
couru Jupiter  contre  les  géants  ,  il 
v^rdonna ,  par  reconnaissance,  que  les 
dieux  jureraient  par  ses  eaux ,  et  que , 
s  ils  se  parjuraient ,  ils  seraient  prives 
de  vie  et  de  sentiment  pendant  neuf 
mille  ans ,  selon  Servius  ,  qui  rend 
raison  de  cette  fable  ,  en  disant  que 
les  dieux,  étant  bienheureux  et  im- 
mortels, jurent  par  le  t>t)x,  qui  est 
un  fleuve  de  tristesse  et  de  douleur , 
comme  par  une  chose  qui  leur  est 
entièrement  contraire;  ce  qui  est  ju- 
rer par  forme  d'exécration.  Hésiode 
conte  ,  dans  sa  Théogonie  ,  que  , 
lorsque  quelqu'un  des  dieux  a  menti  , 
Jupiter  envoie  Iris  pour  apporter  de 
leau  du  Styx  dans  un  vase  d'or  ,  sur 
lequel  le  menteur  doit  jurer  ;  et  s'il 
se  parjure,  il  est  une  année  sans  vio 
et  sans  mouvement  ,  mais  pendant 
une  grande  année ,  <{ui  contient  plu- 
sieurs millions  d'années.  Dioda,j 
de  Sicile  dit  que ,  dans  le  temple 
des  dieux  Palices  en  Sicile  ,  on  allait 
faire  les  serments  qui  regardaient  les 
affaires  les  plus  importantes  ,  et  que 
la  punition  a  toujours  suivi  de  près 
les  parjures.  «  Ou  a  vu,  dit-il  ,  des 
»  gens  en  sortir  aveugles  ;  et  la  per- 
»  suasion  où  l'on  e.*t  de  Ja  sévérité 
»  des  dieux  qui  l'habitent  fait  qu'on 
n  termine  les  plus  grands  procès  par 
»  la  seule  voie  <  u  serment  prononcé 
»  dans  ce  temple.  Il  n  y  a  pas 
»  d'exemple  que  ces  serments  aient 
»  encore  été  violés.  » 

Les  Romains  juraient  par  les  dieux 
et  par  les  héros  mis  au  rang  des 
demi-dieux  ,  sur-tout  par  les  cornes 
de  Bacchns  ,  par  Qniriniis,  par  Her- 
cule ,  p;ir  Castor  et  Pollux.  Le  jure- 
ment par  Castor  s  exprimait  par  ce 
mot ,  Ecastor ;  par  Pollux  ,  Ede~ 
po!  ;  pr.r  Hercule  ,  Herde  ,  ou  me 


n4  JUS 

JJercle.'—  Aulu-GeUe  remarque  que 
le  jm-ement  piir  Castor  et  Pollux  î'ut 
introduit  dans  riuitialion  aux  mys- 
tères  Eleusicus,  et  que  de  là  il  passa 
dans  l'usage  ordinaire.  Les  fenniies 
faisaient  serment  plus  eonununénient 

{>ar  Castor ,  et  les  lionnncs  par  Pol- 
ux.  Elles  juraient  aussi  par  leurs 
Junons ,  comme  les  hommes  jxir  leurs 
Génies.  Sous  les  empereurs,  la  flat- 
terie introduisit  rusaf;e  de  jurer  par 
leur  salut ,  ou  leur  génie.  'liLère  ne 
voulut  p;is  le  sonitrir  ,  dit  Suétone; 
mais  Caliguîa  faisait  mourir  ceux  qui 
refusaient  de  le  faire  ;  et  il  en  vint 
jusqu'à  cet  excès  de  fulie  ,  qtie  d  or- 
donner qu'on  juriit  par  le  saîut  et  la 
fortime  de  ce  jjeau  cheval  qu'il  vou- 
lait faire  son  collet  ue  dans  le  consulat. 
Justice,  divinité  allégorique,  fille 
de  Jupiter ,  dans  le  conseil  duquel 
elle  siéceail,  et  de  Théniis.  Dans  les 
anciens  temps  ,  ses  statues  étaient 
rei'rcsentces  sans  tète.  Ses  attrihuls 
ordinaires  soiit  la  halance  et  Tépée  , 
ou  un  faisceau  de  liaohcs  entouré  de 
verbes,  symbole  de  lantorité  chez 
les  Romains.  Euripide  lui  donne 
une  massue  ,  d'autres  auteurs  un  ail 
à  la  main.  Due  main  au  hout  d  un 
scepti-e  est  encore  un  attril.ut  de  la 
justice.  Quelquefois  ou  lui  met  un 
Iwndeau  sur  les  yeux  ,  pour  de'sipmr 
l'impai-tislité  rigoureuse  qui  convient 
au  caractère  de  jupe,  (  F^  ThÉmis.  ) 
6ur  les  niéùailles  d'Anton  in  et  d'A- 
drien ,  «lie  est  représentée  assise  , 
avec  des  mesures  à  ses  côtés  ,  tenant 
un  sceptre  d'une  inain  ,  et  de  I  autre 
une  palère ,  pour  désicner  qu  elle  est 
d'institution  divine.  C'est  aussi  pour 
i«arquer  son  origine  céleste  que  Le- 
brun l'a  représentée  avec  une  étoile 
sur  la  tète,  Raphaël  Ta  peinte  au 
Vatican  sous  l'image  d'une  femme 
véuénihle,  assise  sur  des  nues.  Sa 
tête  est  ornée  d'une  riclie  couronne 
de  perles.  Elle  regarde  en  i>as,  et 
senihle  avertir  les  mortels  d'ohéir 
aux  lois.  D'une  main  Cile  tient  l'épée 
et  de  l'autre  lai^alance.  Son  manteau 
est  verd  et  sa  rol)e  violette.  A  ses 
cotés  sont  quatre  petits  enfants ,  dont 
deux  tiennent  des  cartons.  On  lit 
iiessus  :  Jus  suutn  cuiQi  ttihuans  , 


J  U  V 

elle  rend  à  chacun  ce  qui  lui  est  dA. 

A  ces  attributs  Gravelot  a  joint  un 
soleil  sur  ia  poitrine  ,  symbole  de  h 
pureté  de  coïk-cienec  ;  les  livres  du 
CoiLe  ci  des ///5/^Z^/i5,  qui  indiquent 
les  connaissances  do  njagistrat  ;  et 
enfin  un  trône  et  un  bandeau  royal  , 
rjui  désignent  la  part  du  pomoii 
souverain  qui  lai  est  corifiéf.  Lorsque 
les  anciens  repiéscntaicnt  sur  le  haut 
de  leurs  sce])lres  ou  de  leurs  bâtons 
une  cicoprie,  et  au  bas  im  hippopo- 
tame, cet  emblème  voulait  dire  que 
la  violence  est  soumise  à  la  ju.-.iic'^  , 
parcequ'en  Egypte  ce  dernier  était 
le  sy  nilx>le  de  fa  violence. 

I.  JiTURRE ,  déesse  des  Romains, 
était  particulièrement  révérée  des 
fi  les  et  des  femmes,  les  unes  pour 
obtenir  d'elle  un  prompt  et  heiutux 
mariai  e  ,  et  les  autres  un  accouche- 
ment favorable.  Rac.  Juvare ,  aider. 
Oncroyait  à  Rome  que  Juturne  avait 
été  une  fille  d'une  rare  Jjeauté;  que 
Jupiter,  en  récompense  de  ses  fa- 
veurs, lui  avait  donné  l'immoitalité, 
et  l'avait  changée  en  fontaine.  Cttte 
source  était  prè>  de  Rome ,  et  l'on  se 
servait  de  ses  eaux  dans  les  sacrifices , 
sur-tout  dans  ceux  offerts  à  Vesta  , 
pour  lesquels  il  était  défendu  d'en 
employer  d'autres  :  on  l'appeiait 
eau  virginale.  —  Virgile ,  attentif 
à  placer  dans  son  poème  toutes  les 
antiquités  romaines  ,  n'a  pas  manqué 
de  faire  jouer  un  rôle  à  cette  déesse 
dans  Y  Enéide. 

•X.  —  Fille  de  Daunus ,  et  sneur  de' 
Turnus  roi  des  Rulules.  Jupiter! 
lui  avait  accordé  l'empire  sur  les 
étangs  et  les  ri\ières  ,  pour  prix  des 
faveurs  qu'il  avait  obtenues  d'elle. 
Junon  ,  dans  \ Enéide ,  emploie  son 
secours  pour  rompre  le  comliat  sii;- 
gidier  qui  doit  finir  par  la  mort  de 
Turnus  ;  mais  une  Furie  ,  envoyée 
par  Jupiter,  effraie  et  Turnus  et  sa 
saur  ,  qui  se  couvre  la  tète  d'im  voile 
Jjleu  ,  et  se  plonge  en  génn'ssant  dans 
\c  sein  du  fleuve  ?»'Tm.ieus. 

JuvENAiiA  ,  cérémonie  dans  la- 
quelle les  jeunes  Romains  offraient 
à  la  déesse  Juvenlas  les  premieis 
poils  de  leur  barbe,  qu'ils  jetainit 
avec  l'eacexis  dans  un  brasier-  Oa 


K  A  A 

prétend  qu'elle  fut  instituée  par  Né- 
ron ,  lorsqu'il  se  fit  faire  la  barbe  pour 
la  preuiière  fois. 

JuVENTA,  Juv ENTAS, ou  JCVENTUS, 

jeunesse ,  divinité  que  le,*  Romains 
invoquaient  quand  ils  faisaient  quit- 
ter la  robe  prétexte  à  leurs  enfants. 
Elle  présidait  à  l'intervalle  qui  s"é- 
coule  depuis  l'enfance  jusfju'à  l'àpe 
viril.  Son  temple  était  dans  le  Capi- 
tole.  Sur  une  médaille  de  Marc- 
Aurèle,  elle  est  représentée  debout , 
tenant  de  la  main  pauche  une  patère , 
et  de  la  droite  des  forains  d'ent^ns  , 

3a"elie  répand  sur  un  autel  eu  forme 
e  trépied.  Un  médaillon  de  Icm- 


K  A  L» 


ii5 


pereur  Hostilien  ia  montre  tenant 
nn  rameau  ,  et  s'appuvant  sur  une 
l^re ,  pour  indiquer  peut-être  la 
jïaieté  de  la  jeunesse.  Sur  une  autre 
médaille  de  Caracalla  ,  qui  porte 
pour  inscription  ,  JuvenLas  ,  fem- 
pereur  lui-même ,  en  habit  militaire, 
s'appuie  sur  une  haste  et  sur  un  bou- 
clier qui  pose  à  terre ,  et  de  .'a  maia 
droite  porte  nn  plobe  surmonté  d'ujie 
petit'  Victoire.  On  voit  à  ses  pieds 
un  captif  tout  nu.  Cet  emblème  in- 
diquait apparemment  que  l'empire 
venait  d'acquérir  une  force  nouvelle 
par  les  vertus  présumées  du  jeime 
Auguste,  f^.  Yki.aà. 


fv.  Le /T  se  metla:l  sur  les  vêtements 
frappés  de  ia  foudre ,  et  tpii ,  }X)ur 
cela  ,  étaient  rcfzardés  connue  impur* 
et  funestes.  Rac.  Keraunos  ,  foudre. 
On  V  mettait  au«si  le  Th ,  lettre  ini- 
tiale de  Thanatos,  la  mort. 

Kaaba.  (  M.  Mah.  )  Au  milieu 
d'un  espace  que  renferme  le  teninle 
de  la  Mecque  ,  s'élève  un  édince 
quarré  d'environ  quinze  pieds ,  un 
peu  plus  haut  que  lon^  et  larfie  ;  on 
ne  voit  de  ce  bâtiment  qu'une  étoffe 
de  soie  noire  dont  les  murailles  sont 
entièrement  couvertes ,  à  l'exception 
de  la  plaSe-forme  qui  sert  de  cou- 
verture à  la  maison  ,  et  qui  est  d'or 
coulé  en  table  ;  elle  sert  à  recevoir 
les  eaux  du  ciel ,  qui  n  en  verse  que 
très  rarement  dans  ce  climat.  C  est 
là  ce  bâtiment  célèbre  chez  les  mu- 
sulmans ,  qui  le  mettent  au-dessus 
de  tous  les  édifices  que  les  maîtres  du 
inonde  ont  élevés  avec  tant  de  tra- 
vaux et  de  dépenses.  «  Abraham , 
»  disent-ils ,  construisit  cette  mai- 
»  sonnette  dans  le  temps  de  ses  |)er- 
»  sécutions  ,  Dieu  lui  avant  révélé 
»  qu'il  avait  choisi  ce  lieu-lii  ,  de 
»  toute  éternité  ,  pour  y  placer  sa 
M  bénédiction.  »  C'est  ce  même  bâ- 
timent dont  Isniaël  hérita  de  sou 
père.  On  y  montre  entîore  son  tom- 
i>eau.  Ëoilu ,  c'est  la  saille  niaiM>a  , 


connue  sous  le  nom  de  Kaaba  ,  ou 
maison  qnnrrée ,  vers  laquelle  tous 
les  mahoniélans  adressent  leurs  vœux 
et  leiu-s  prières.  Cette  kaaba  n'est  au 
reste  construite  que  de  pierres  du 
pays ,  assemblées  et  liées  par  un 
simple  mortier  de  terre  roupe  ,  que 
le  temps  a  durci.  Le  jour  n'y  entre 
que  par  le  coté  oriental,  où  est  une 
ouverture  en  forme  de  porte.  Cette 
porte  est  fenuée  par  deux  IxitlanLs 
d'or  massif ,  attacnés  à  la  muraille 
par  des  eonds  et  des  pentures  du 
même  métal.  Le  seuil  est  d'une  seule 
pierre  ,  sur  laquelle  tous  les  pèlerins 
viennent  humilier  leur  front.  La  porte 
s'ouvre  rarement ,  parccque  1  inté- 
rieur ne  renferme  rien  qui  puisse 
anementer  la  dévotion  des  pèlerins. 
On  n'y  voit  que  de  l'or  qui  couvre 
les  deux  planchers  d'en  haut  et  d'en 
bas .  aussi  bien  que  les  murailles.  P^. 
Keblah. 

Kachet  (  i?/.  Ind.  ) ,  Pire ,  ou 
saint  homme,  qui  dessécha  miracu- 
leusement le  beau  royaume  de  Ka- 
cheraire  ,  alors  submerpé  ,  en  don- 
nant ime  issue  aux  eaux  à  travers  ou 
rocher. 

Kadaris  (  M.  Mah.  ) ,  sectaires 

mahométans     entièrement    oppo'=c$ 

aux  jabaris.  Ils  nient  absolument  les 

décrets  de  la  Providence  divine  et  la 

H  a 


ïi6 


K  A  D 


Frédestination  ;  ils  soutiennent  fjae 
homme  est  un  u^eut  libre,  et  qu  il 
dépend  de  sa  volonté  ,  comme  d'un 
principe  certain  ,  de  faire  de  lx)nnes 
ou  de  mauvaises  actions.  Cette  opi- 
nion est  rejetée  des  mahométaus , 
cemme  hérétique  et  contraire  aux 
principes  de  leur  croyance. 

KadÉzauÉlites  (  M.  Mah.) ,  secte 
particulière  de  mahomélans.  Ils  ob- 
servent ,  dans  les  funérailles  ,  des 
cérémonies  qui  s'éloignent  de  rusa;ïe 
co.iimun  ,  comme  de  crier  dans  l'o- 
reille dn  mort  «  qu'il  se  souvienne 
»  qu'il  n'3  a  qu'un  IJieu  ,  et  que  son 
»  prophète  n'est  qu'un.  »  Ils  récitent 
aussi  pour  les  morts  de*  prières 
pai-ticulières.  C'est  presrpie  la  seule 
chose  qui  les  dislingue  des  autres 
niu-u'n;ai'S, 

Kadkis  (  H.  Mah.  )  ,  religieux 
turcs ,  dont  la  dévotion  consiste  à  se 
«échirer  le  corpc  à,  coups  de  fouet. 
Ils  vont  tout  nus, 'se  frappant  avec 
des  lanières  jusfju"^  ce  qu  ils  soient 
tout  couverts  de  sang  ,  et  répétant 
saiis  cesse  le  mot  hai ,  «jui  veut  dire 
vivant ,  un  des  attributs  de  Dieu  ; 
quelquefois,  semblables  à  des  chiens 
enragés  ,  ils  tombent  par  terre  ,  la 
boucbe  pleine  d'écume ,  et  le  corps 
dégouttant  de  sueur.  Le  fameux 
visir  Kiuperli ,  trouvant  Je  l'indé- 
cence dans  ces  sortes  d'exercices  , 
su])prima  l'ordre  ;  mais  à  peine  fut-il 
mort ,  qu'on  le  rétablit. 

Tous  ceux  qui  veulent  faire  le 
noviciat  dans  cet  ordre  reçoivent , 
en  y  entrant ,  un  petit  fouet  de  bois 
^  <le  sanle  verd ,  du  poids  de  quatre 
cents  dragmes  ;  ils  le  portent  toujours 
^  peiidu  à  leur  ceinture,  et  règlent  le 
p,)ids  de  leur  nourriture  à  celui  de  ce 
fouet  ,  en  sorte  que  la  sportule  di- 
minue à  proportion  que  le  liois  se 
sèci'.e  et  qu'il  lievient  plus  léger. 

Chaque  kadiis  e-t  obligé  de  faire 
une  retraite  de  quarante  jours  une 
fois  dans  l'année  :  il  s'enferme  alors 
dans  une  petite  cellule ,  et  n'est  vi- 
sible pour  qui  que  ce  soit.  Ces 
nioinosOnt  la  permission  de  s'enivrer 
<!>'  vin,  d'eau-de-vie  et  d'opium, 
pour  être  en  état  de  soutenir  leur 
danse  ridicule  pendant  un  jour  eu- 


K  AL 

tier.  Ils  ont  <l'ordinàire  l'esprit  fort 
subtil  ,  sont  grands  sophistes  et 
grands  hypocrites.  On  leur  permet 
de  sortir  du  couvent  pour  se  marier: 
alors  ils  changent  d'habits,  et ,  pour  se 
faire  connaître ,  ils  y  mettent  des 
ijoutons  noirs. 

Le  fondateur  de  cet  ordre  de  reli- 
gieux mahométaus  s'appelait  Abdul- 
Kadri ,  et  c  est  de  lui  qu'ils  ont  pris 
leur  nom.  11  était  ,  dit-on  ,  grand 
jurisconsulte  et  grand  philosophe. 
Entre  plusieurs  ]>rétendus  miracles 
(pie  les  kadris  racontent  de  leur 
maître  ,  nous  choisissons  le  suivant  : 
Etant  près  d'arriver  à  Babjlone,  où 
il  avait  dessein  de  s'établir ,  les  dé- 
vots et  les  santons  de  cette  ville 
allèrent  au-devant  -de  lui.  Un  d'eux 
tenait  à  Ja  nuùn  un  plat  rempli  d'eau, 
voulant  lui  faire  entendre  que, comme 
ce  plat  et;  it  plein  jusqu'au  bord,  et 
que  l'on  n'y  pouvait  rien  ajouter , 
leur  ville  était  si  pleine  d'hommes 
savants  et  religieux ,  qu'elle  n'en  pou- 
vait contenir  oavantage ,  et  qu'il  n'y 
avait  point  de  place  pour  lui.  Le 
su])til  sophiste,  sans  rien  répondre 
h  «et    hiéiogi>phe  ,   par  le<iurl   ils 

Îrétendaieut  se  dispenser  du  droit 
e  l'hospitalité ,  leva  d'alxird  les 
mains  au  ciel  j  et ,  se  baissant  en- 
suite ,  il  ramassa  une  feuille  de  rose 
qui  était  à  terre  ,  et  la  mit  dans  le 
plat  où  était  l'eau  ,  leur  faisant  voir 
qu  elle  y  trouvait  sa  place  ,  quoiqu'il 
fut  plein.  Ce  trait  panit  si  ingénieux 
aux  Babyloniens,  qu  ils  rfg;a'dèrent 
Abdul-,\adri  comiiie  un  miracle  de 
sagesse  ,  et  le  menèrent  en  triomphe 
<lans  leur  ville  ,  où  ils  le  iîrent  supé- 
rieur de  tous  leurs  ordres  religieux. 

Kalateubs  ,  espèce  de  hérauts 
aux  ordres  des  prêtres  romains. 

Kai.endes, premier  jour  de  chaque 
mois  ;  de  kalare  ,  appeler ,  convcv- 
quer ,  parceque  ce  jour-là  un  pon- 
tife annonçait  la  nouvelle  inne^  au 
peuple  asseml'lé. 

Kallfka  ,  Kalki  ,  ou  Kalli  (  M. 
Ind.),  noms  s}  nouâmes  d'une  déesse 
adorée  par  les  Gentous ,  et  dont  la 
fêle  tombe  le  dernier  jour  de  la  lune 
de  Septembre.  E'îe  tire  son  nom  de 
l'habit  qu'elle  porte  ordinairement , 


e       K  A  R 

IcHjuel  €Sl  noir,  car  les  Indiens  ap- 
pellent l'encre  hulli.  Son  culte  est 
célèijfe,  purtitulièrement  à  Kaili- 
Ghat ,  à  euviron  trois  milles  de  Cal- 
cutha  ,  où  elle  a  une  ancienne  pa- 
fïode  sur  le  bord  d  un  petit  ruisseau 
que  les  Lrahmines  disent  être  la 
source  du  G^nge.  Ou  adore  les  par- 
tics  de  !a  déesse,  de  même  que  celles 
de  quelques  saints  njodenies  ,  dans 
plusieurs  endroits  de  flndostan  ,  ses 
}eus  à  Kaiii-Ghat,  sa  tète  à  Bana- 
ras  ,  sa  main  à  Biudoubonne  ,  et  les 
autres  dans  différents  endroits.  On 
prétend  qu'elle  Dnquit  tout  ar- 
mée de  l'œil  de  Drusah  ,  dans  le 
temps  qu'elle  était  vivement  pressée 
par  les  t\  rans  de  la  terre. 

Kalpa-Tarou  (  M.  Ind.  ) ,  l'arbre 
de  f'iinafrination ,  arbre  fabuleux  , 
sur  lequel  on  cueillait  tout  ce  qu'on 
pouvait  désirer. 

Kamaetzma  (  M.  Ind.),  divinité 
des  Indiens,  dont  le  cnlte  offre  une 
cérémonie  singulière.  Tous  les  ans  , 
le  jour  de  sa  iète,  on  apporte  devant 
sa  pairode  une  grande  quantité  de 
fruits  de  différentes  sortes  ,  et  l'on 
pare  de  fleurs  un  enfant  ,  que 
Ion  dépose  à  l'entrée  d'une  protie 
profonde  qui  communique  à  des 
passades  souterrains.  La  nuit  venue, 
en  ferme  le  temple  de  l'idole  ,  et  l'on 
y  laisse  l'enfant  seul';  mais  un  mi- 
nistre du  dieu  vient  prendre  les 
fruits  et  lenlant ,  qu'il  ramèiie  le 
leuiJemain» 

Kamissino  (  M,  Jap.  ).,  espèce 
d  habit  de  cérémonie  que  les  Japo- 
nais de  la  secte  des  Sintos  mettent 
{)ar-dessus  leurs  autres  vêlements, 
ttrsfjuils  vont  visiter  les  patodes. 

Rang  (  M.  Cfiin.  ) ,  un  des  anciens 
princes  chinyis  mis  au  rans  des  dieux 
sons  le  nom  de  grand  roi.  Son  idole 
a  trente  pii  ds  de  hauteur.  Elle  est 
dorée  depuis  le  haut  jn>qu'eu  bas , 
et  revêtue  d'habits  matniliques  ;  sur 
sa  tète  brille  une  superbe  couronne. 

Kari-Chang  (  M.  Chin.  ),  temps  i 
d'abstinence  et  de  dévotion  ob- 
servé dans  l'isle  Formose ,  et  qui  a 
quelque  rapport  avec  le  carême  des 
chrétiens.  Le  kari-chanp  est  com- 
pos<!  de  yixigl-sept  acticlcs ,  qu'ils 


K  A  U  riy- 

dôivert  obsen  er  exactement ,  sous 
peine  dèlre  châtiés  sévèrement  s'ils 
y  manquent.  Entr'autres  choses,  11= 
leur  est  défeada  ,  pendant  ce  temps , 
de  construite  des  huttes,  de  se  ma- 
rier ,  et  même  d'avoir  commerce  avec 
leurs  femmes  cpiand  ils  en  oiit.  Ils 
ne  peuvent  ni  vendre  des  peaux,  ni 
seiiicr ,  ni  forcer  des  armes  ;  il  ne 
leur  est  pas  peraiis  de  faire  quoique 
cliose  de  neuf,  de  tuer  des  cochons  , 
de  nommer  uu  enfant  nouveau  né  ; 
ils  ne  peuvent  pas  même  entreprendre 
de  voyai;e,  si  c'est  le  premier  qu'ils 
aient  jamais  fait.  Les  Formosans  pré- 
tendent que  ces  lois  leur  ont  été  im- 
posées par  un  de  leurs  compatriotes  f 
qui ,  se  voyant  exposé  au  inépris  pu- 
blic parcequ'il  était  nafiireilement 
difforme  et  nideiix ,  conjura  les  dieux 
de  l'ad  illettré  dans  !e  ciel,  la  première- 
fois  qu'il  recevrait  quelque  insulte. 
Ses  vœux  fui-ent  entendus.  Ce  For— 
mosan,  qui  avait  à  pciue  une  fiiure 
d'homme,  devint  un  dieu  redoutable, 
et  ne  tarda  pas  à  se  venger  ûes  rail- 
leries de  ses  compatriotes;  il  des- 
cendit dans  1  isle  Formose ,  et  leur 
apporta  les  vin»^t-sept  articles  qui 
composent  le  kari-chanf; ,  et  leur  fît' 
les  pins  terribles  menaces  s-'ils  en 
iiéglifeaient  un  seul. 

Kartik,  divinité  des  Gentou»  , 
ou  Indiens  ,  donf  la  fête  ,  appelé»- 
Karlih-Poujah ,  tombe  le  oernier 
jour  de  la  lime  d'Oclobre.  Ce  dieu- 
passe  pour  être  le  fils  cadet  da 
Moisour,  ou  Sieb  ,  et  de  Drupah.. 
Il  est  adoré  ce  jour-là  par  ceux  qui 
nont  point  d'enfants,  et  les  homnie»- 
et  les  femmes  jeûnent  eti  son  hon- 
neur. Le  mot  kartik  signifie  consé- 
cration ,  et  delà  vient  que  .ce  dieu  4- 
p;»s--ie  pour  être  le  f'ardien  invisible 
et  le  surintendant  des  pat'odes.  Ce 
mot  signifie  aussi  quelquefois  sain- 
teté ,  et  l'on  :.  donné  son  nom  aa 
mois  d  Octobre  ,  parceque  c'est  di-.nî" 
ce  mois-là  que  1  on  cons;iGre  les  pa- 
godes. 

Kasieu  ,  ou  Kisiix' ,  le  nenvièn^e 
mois  de  Tannée  sacrée  chez  les  Hé- 
breux ,  et  le  troisième  de  la  civile  , 
comprenant  la  lune  de  Novembre. 

KAtLi  (i}/.  Pers>),  nom  qui  veut; 
H  3 


nS 


K  Et» 


dire  tout  homme  exécra])!©,  et  pr.r- 
ticulièrenient  un  incestueux.  Les  Per- 
sans disent  qu'ALruliani  ayant  refusé 
d'adorer  le  feu,  INembroth  le  fit 
mettre  sur  un  bûcher,  dont  le  feu  ne 
put  jamais  s'allumer.  Les  prêtres  lui 
dirent  qu'au  haut  de  ce  bûcher  était 
un  ange,  qu'on  ne  pouvait  chasser 
qu  en  faisant  connnettro  isa  \ue  une 
action  exécrable  :  on  y  fit  commettre 
un  inceste  par  un  frère  avec  sa  sœur. 
L'honmie  se  nonjuiait  Kau ,  et  la 
femme  Li ,  et  de  cet  accouplement 
criminel  sortit  la  souche  de  cette 
race  a!joniinab!e  qu'on  nomma  Kauli. 
Suivant  d'autres,  l'ange  tint  bon  ,  et 
demeura  toujours  auprès  d'Abraham; 
et  Nembrolli  ,  confus  et  furieux  , 
chassa  le  patriarche  de  sa  présence 
et  de  son  ro}aume.  Chardin,  t:  8 

Kéblah  ,  ou  Kébleh.  Les  Turcs 
appellent  ainsi  la  partie  du  monde 
vers  laquelli^  ils  se  tournent  en  fa'sar^t 
leurs  prières,  et  l'action  mèaic  de  se 
tourner  autrefois  vers  Iç  temple  de 
Jér  salrm  ;  mais  c'e,<t  à  prc'sent  vers 
celui  de  In  Mecque.  Ce  temple  s'ap- 
pelle Kaahn ,  ou  nsaison  quarrée. 
Dieu ,  dit  TAlcoran ,  a  établi  la  kaaba , 
qui  est  la  maison  sacrée,  pour. être 
la  station  des  honimrs.  La  manière 
dont  Mahomet  reçut  ce  prétendu 
comuiandement  est  marquée  au 
même  endroit  de  l'Alcoran  ;  car  , 
ayant  cessé  de  se  tourner  vers  le 
temple  de  Jérusalem ,  comme  il  avait 
accoutumé  de  faire  auparavant ,  et 
roulant  ses  yeux  en  refiardant  vers  le 
ciel ,  comme  s'il  cherchait  quekjue 
point  pour  se  fixer ,  Dieu  lui  parla 
ainsi  :  «  Nous  voyons  que  tu  tournes 
»  la  face  vers  le  ciel ,  c'est  pourquoi 
»  nous  te  fixerons  ime  Kébluh  qui  te 
»  plaise.  Tourne-toi  donc  vers  le 
»  temple  sacré.  »  Ils  donnent  aussi 
le  nom  de  kéblah  à  un  certain  autel 
qu'ils  ont  dans  toutes  leurs  mosquées , 
et  qui  regarde  toujours  le  temple  de 
la  Mecque. 

Kéderli  {M.  Mah.)  ,  saint  turc, 
prand  cavalier  jadis  ,  et  aujourd'hui 
révéré  comme  un  autre  S.  Grorfre. 
Jl  y  a  en  E.'rypte  un  couvent  de 
dervia  sous  l'imocation  de  ce  saint. 


3 

K  H  A 

Les  habitants  de  ce  monastère  pre  * 
tendent  avoir  reçu  de  lui  le  pouvoir 
de  charmer  les  serpents ,  les  vipères 
et  autres  animaux  venimeux.  Ils  lo- 
gent en  paradis  son  cheval  avec  Tàne 
du  Christ ,  le  chameau  de  Mahomet, 
et  le  cliien  des  sept  Dormants. 

KÉr  AMIENS,  sectaires  mahométans, 
ainsi  nommés  parcequ'ils  eurent  pour 
chef  Mohammed-Ben-Kéram.  Les 
kéranu'ens  étaient  ,  parmi  les  musul- 
mans ,  ce  que  les  anthropomorphites 
furent  parmi  les  chrétiens.  Ils  pri- 
rent à  la  lettre  les  métaphores  dont 
Mahomet  a  fait  usajîe  dans  l'Alcoran 
en  parlant  de  Dieu  ,  et  s'imaginèrent 
.  que  cet  être  spirituel  avait  en  effet 
des  yeux ,  des  pieds  ,  des  mains ,  et 
les  autres  sens  qu'on  lui  prête  dans 
le  style  figuré. 

Kéraon,  dieu  que  les  Spartiates 
honoraient  comme  l'inventeur  des 
festins  sur  la  terre.  Voy.  DaitÈs, 
Deipkis,  Splanchnotomos. 

Kkrat  jxosroPiE  ,  divination  qui  se 
pratiquait  par  l'observation  de  ia 
foudre.  Rac.  Keraunos ,  foudre. 

Kessabilns  ,  nom  d'une  secte  de 
mahométans  qui  soutenaient  que 
Mahomet-Ben-Hanefah  ,  fils  d'Ali , 
mais  dune  autre  femme  que  Fatime, 
n'était  point  encore  mort  ;  qu'il  de- 
vait reparaître  un  jour ,  et  régner 
avec  gloire  sur  les  musulmans. 

Khalil-Allah  ,  ami  de  Dieu. 
{M.  Mahoin.)  Voici,  disent  les 
docteurs  musulmans ,  à  quelle  occa- 
sion Abraham  obtint  cette  faveur. 
Al)raham  étant  devenu  le  père  des 
pauvres  du  pays  qu'il  habitait ,  une 
famine  l'obligea  .de  vider  ses  greniers 
pour  les  nourrir.  Lor.^qu'd  eut  épuisé 
cette  mssource  ,  il  envoya  ses  gens 
et  ses  cîiameaux  en  Egypte  à  un  de 
ses  amis  ,  qui  était  un  des  plus  puis- 
sants seigneurs  de  cette  contrée ,  pour 
acheter  du  grain.  Instruit  du  sujet 
de  leur  vovage  ,  cet  ami  répondit  : 
«  Nous  craignons  aussi  la  famine  ; 
»  d'ailleurs  ,  Abraham  a  des  provi- 
»  sions  suffisantes  pour  sa  famille,  et 
»  je  ne  crois  pas  qu'il  soit  juste,  peur 
)i  nourrir  les  pauvres  de  son  pays ,  de 
>»  lui  envoyer  la  subsistaece  des  nô- 
«  1res.  »  Ce  refus,  quoiqu'honnciC; 


KH  U 

«flnsa  beanccinp  de  rliagrin  aux  sers 
à  Al  raham;  et  pair  se  soustraire  à 
rbuisiiliation  de  paraître  revenir  les 
maius  v}des,  ils  remplirent  leurs  sacs 
d'un  sable  très  Liane  et  très  fin.  Ar- 
rivés auprès  de  leur  maître  ,  un 
à  eux  lui  dit  à  1  oreille  le  mauvais 
succès  de  leur  voyajze.  Abraham  dis- 
simula sa  douleur,  et  entra  dans  mn 
oratoire.  Sara  repa-ait  ,  et  n'avait 
rien  appris.  Voyant  à  .«on  réveil  des 
sacs  pleins,  el!e  en  ouvrit  un,  le 
trouva  rempli  de  bonne  farine ,  et 
sut-le-c'  amp  se  mit  à  cuire  du  pain 
pour  les  pauvres.  Abraham  ,  après 
avoir  fait  sa  prière ,  sentant  l'odeur 
du  pain  nonvelIen>ent  cuit,  demanda 
à  Sara  quelle  farine  elle  avait  em- 
ployée. —  «  Celle  de  voire  ami  d  E- 
»  gypte  apportée  parvoschanifanx.» 
— «Dites  puilùtcelledu  véritable  ami, 
•  qui  fst  Dieu;  car  c't-st  lui  qui  ne 
»  nous  abandonne  jamais  au  besoin.  » 
Dans  ce  moment  qu'Abraham  appela 
Dieu  s<jn  ami, Dieu  le  prit  aussi  poin: 
lesien.  ^'.  Abraham, Réscrbeci ion. 

Kharom  {  m.  Pers.),  nom  d'un 
bon  génie  chez  les  Parsis  ,  chr-rqé 
Spécialement  de  veiller  au  bien-èti-e 
de  l'homme.  ^ 

Khedheb  (>/.  Mah.),  nom  ^ve 
les  musulmans  donnent  au  prophète 
Elie ,  à  cause  de  la  durée  immortelle 
de  sa-yie,  qui  le  maintient  toujours 
dans  un  état  florissant  au  milieu  d'un 
paradis  ,  ou  jardin  élevé  ,  qut   l'on 

Îcurrait  prendre  pour  le  ciel  même. 
■es  buteurs  orientaux  préteii<;ent 
qu'il  dm  l'immortalité  aux  eaux  d'une 
fontaine  de  vie.  Voyez    Holmat  , 

MoDHiLLAM. 

Khoda  (  M.  Pers.  ) ,  nom  du  dirn 
tout-puissant  dans  la  langue  actuelle 
des  Perses. 

Khobdad  (  M.  Pers.),  Hom  d'un 
l>c.n  génie  chez  les  Parais  ,  charpé  de 
veiller  au  bien-être  de  l'homme.  C'est 
lui  qiu  ,  avec  les  cénies  Ranicschné , 
Kharom  et  Amerdad,  donne  à  l'hoot- 
nie  l'abondance  et  les  plaisirs. 

Khi  MANo-Goo  ,  sorte  dV'prenTc 
en  usaj^e  an  Japon.  On  appelle  goo 
un  papier  auquel  les  Jammabos  ont 
appliqué  leur  cat  liCt ,  et  qui  est  rom- 
pu de  caratlacs  magiques ,  de  Ggures 


K  H  U  119 

de  corbeaux  et  d'autres  oisern^.  Oo 
prétend  que  c"e  papier  est  un  préser- 
vatif a^snrt  coulic  la  puissance  des 
esprits  malins  ,•  et  les  Japc»n;'.is  ont 
soin  d  en  acheter  des  Jainmalos , 
pour  les  exposer  à  l'entrée  de  h  urs 
uiuisoiis.  Mais,  parmi  ces  goos,  ceux 

3ui  ont  1q  p'us  firande  vertu  viennent 
un  certain  endroit  nommé  Khu— 
mano  ,  ce  qui  fait  qu'on  les  appelle 
Khumano-f:oos.  Lor5<pie  que!<(u"un 
est  accusé  d'un  crime  ,  et  qu'il  n'y  a 
pas  de  preuves  suttLsantes  p<jur  le 
condamner  ,  on  te  force  de  Ix>ire  une 
certaine  qu:intité  d'e;.u  ,dai:s  laquelle 
on  met  un  morceau  de  J^  humano-ffoo. 
Si  I  accusé  est  iiiuocenl ,  cette  boisson 
ne  produit  sur  lui  aucun  ettet  ;  mais 
s'il  est  coupable ,  il  se  sent  attaqué 
d  une  colitjue  violente  ,  qui  lui  cause 
d'horribles  tiouleurs ,  et  le  force  à 
faire  l'aveu  de  son  crime. 

Khltùktû  {M.  Chili.),  souve- 
rain [  unlife  ues  Tortares  Kaikas  , 
dont  la  religion  est  la  même  que  celle 
des  ■Mopols  non  m;<hométans.  Ce 
chef  n't'tait  autrefois  qu  un  subdélé- 
guédu  grand  Lama  du  Thjbel  ;  mais 
avec  le  temps  il  s'est  rendu  indépea- 
dant  ,  et  joue  le  même  rc>!e.  Son 
autorité  est  si  bien  étalilie,  que  celui 
qui  paraîtrait  douter  de  sa  divinité  , 
ou  du  moins  de  son  immortalité  , 
serait  en  horreur  à  la  nation.  La  cour 
de  Péking  a  beaucoup  contribué  à 
cette  apothéose ,  dans  la  vue  de  divî- 
se<-  les  Ka'kas  et  Its  Mogols  par  un 
schisme  religieux ,  propie  à  entraîner 
entre  ces  peuples  un  divorce  civil. 
Ce  pc>ntife  n'est  pas  sans  considéra- 
tion à  la  cour  chinoise  ,  et  saisit 
toutes  les  occasions  c'e  favoriser  les 
Russes  dans  les  petits  différends  qui 
naissent  entr'eux  et  les  Mogols  ces 
frontières.  II  se  montre  rarement  au 
peuple  ;  et  lorsru'il  paraît ,  c'est  avec 
une  pompe  digne  de  sa  prétendue 
divinité.  Le  son  de  divers  ii.stru- 
meiits  accompagne  sa  marche.  11  ar- 
rive à  unelfiite  tapisser  de  superbe» 
velours  de  la  Chine ,  et  s'assied  ,  les 
jambes  croisées,  sur  une  espèce  de 
trône.  Ses  lamas  ,  ou  prêtres  ,  sont 
assis  au-dessous  de  lui  sur  des  cous- 
sins. A  sa  droite  est  sa  sotur ,  qui  , 

H  4 


K 


îîo  K  I  K 

par  un  prîvilèse  particulier  ,  exerce 
les  fonctions  de  lama  ,  et  qui ,  comme 
les  autres  prêtres  ,  a  la  tête  rasée. 
Dès  que  le  kliûtiiktrT  est  assis  ,  les 
instruments  cessent.  Tout  le  ptuple 
assemble  devant  le  pavillon  se  pros- 
terne ,  et  fait  des  exclamations  à  la 
filoire  de  la  divinit<^,  et  à  la  louange 
du  khùtiiktù.  Les  lamas  encensent  îe 
dieu  ,  les  deux  idoles  qui  sont  à  côté 
de  lui ,  et  tous  les  assistants ,  avec  des 
encensoirs  oii  brûlent  des  herbes 
odoriférantes.  Ils  vont  ensuite  dépo- 
ser leurs  encensoirs  'aux  pieds  du 
khûtùktû  ;  après  quoi  le  plus  distin- 
gué d'entre  les  lamas  présente  au 
dieu  et  aux  idoles  du  lait ,  du  miel  , 
du  thé  et  de  l'eau-de-vie ,  dans  des 
tasses  de  porcelaine.  Le  khùtûktù  et 
les  idoles  reçoivent  chacun  sept  de 
ces  tasses.  Pendant  i  es  cérémonies  , 
les  assistants  font  éclater  leur  joie , 
en  criant  ;  «  Le  khûtùktû  est  un  pa- 
»  radis  brillant.  »  Le  jiontife  ,  après 
avoir  seidement  touché  du  bout  des 
lèvres  les  liqueurs  serA'ies  devant  lui , 
ordonne  de  les  partager  entre  les 
chefs  des  tribus,  et  s'en  retourne  dans 
son  palais.  Les  Tartares  sont  per- 
suadés qu'à  chaque  nouvelle  lune  ce 
pontife  reprend  toute  la  fraîcheui-  de 
la  première  jeunesse.  Pour  entretenir 
cette  opinion ,  le  khùtûktù,  durant 
le  cours  du  mois ,  observe  de  ne  point 
se  raser  ,  et  de  se  donner  un  air  âgé 
et  hideux.  La  veille  du  premier  jour 
de  la  nouvelle  lune ,  il  fait  sa  barbe 
dans  le  secret ,  et  avec  le  plus  grand 
soin  ,  cache  ses  rides  avec  du  blanc 
et  du  rouge ,  et  joint  à  toutes  ces  pré- 
cautions une  parure  avantageuse  et 
recherchée.  Dans  cet  état  ,  il  se 
montre  aux  yeux  du  peuple  ,  frais  et 
vermeil  comme  un  jeune  homme  de 
vingt  ans.  Les  Mogols  lui  attribuent 
aussi  l'inmiortalite'.  l's  avouent  qu'il 
disparaît  quelquefois  ;  mais  il  repa- 
raît un  instant  après  sous  la  figure 
d'un  enfant.  Ce  dieu  visible  fait 
sa  résidence  ordinaire  à  Khûkhû- 
Hotûn. 

K1K.YM0RA  {M.  Slav.)  ,  dieu  de 
la  nuit.  Il  est  représenté  comme  un 
spectre  nocturne ,  ou  comme  un  fan- 
lùme   épouvantable.     Ses  fonctions 


K  IN 

re'pondaïent  à   celles   de  Morphe'c» 
y.  Mor.PHZE. 

KiNGs  (  /}/.  Chin.),  nom  générique 
des  principaux  ouvrages  qui  traitent 
de  la  morale  et  de  la  religion  chi- 
noise. «  La  passion  des  Chinois  pour 
»  le  nombre  cinq ,  dit  M.  de  Paiv, 
»  est  telle,  qu'ils  ont  voulu,  à  tout 
»  prix,  avoir  cinq  livres  canoniques, 
»  pour  les  égaler  aux  cinq  éléments  , 
»  ou  aux  cinq  manitous  <jui,  suivant. 
»  eux  ,  président  aux  différentes  par- 
»  lies  du  ciel,  sous  les  auspices  du  gé- 
»  nie  suprême.  »  i .  Le  premier  porte 
le  nom  d  Y-King;c^esX  le  plus  ancien 
monument  des  Chinois ,  et  ce  n'est 
autre  chose  qu'une  table  des  sorts. 
11  renferme  soixante-quatre  marques, 
composées  de  lignes  droites  ,  dont  les 
unes  sont  brisées  ,  et  les  autres  en- 
tières. Celui  qui  consulte  le  sort 
prend  en  niaiu  quarante-neuf  ba- 
guettes ,  et  les  jette  à  terre  au  hasard. 
Alors  on  observe  en  quoi  leur- posi- 
tion fortuite  correspond  aux  marques 
de  l'Y-King  ,  et  on  en  augure  bien 
ou  mal  ,  suivant  de  certains  points 
convenus.  C'est  Conjucius  qui  a 
prescrit  le  plus  de  règles  pour  ce 
genre  de  sortilèges  ,  qui  a  fait  betiu- 
coup  de  tort  à  sa  réputation.  2.  Le 
second  est  le  Chou-Kiug ,  recueil 
imparfait  de  traits  de  niori.le  et  de 
différentes  superstitions.  Ce  livre  a 
é.tc  brûlé  et  rétabli  depuis  ;  ce  qui  ne 
peut  manquer  d'en  taire  suspecter 
la  véracité.  3.  Celui  qu'on  appelle 
Tchuii-Tsieou ,  ou  le  Printemps 
et  V Automne  ,  qu'on  attribue  sans 
prtuve  à  Confiicius  ,  n'est  qu'une 
simple  chronique  des  petits  rois  de 
Lou.  4-  Quant  au  Chi-King ,  c'est 
un  recueil  de  vers ,  où  l'on  trouve 
plusieurs  pièces  mauvaises,  exlrava- 
gantes  et  impies.  Ce  qu'il  y  a  de  plus 
bizarre  est  une  ode  sur  la  perte  du 
genre  humain  ,  où  l'on  attribue  ce 
prétendu  malheur  à  une  fe^nme  ,  et 
où  l'on  annonce  la  destruction  du 
monde  vîomme  prochaine.  Des  cri- 
tiques judicieux  ont  regardé  cette 
pièce  comme  une  interpolation  rab- 
binique,  et  tout  le  recueil  comme 
infiniment  s^ispect.  5.  Ils  en  disent 
autant  du  Li-Ki. 


K  I  T 

Kio ,  ou  FûKE-Kio,  c.-à-d.  le  livre 
des  /leurs  excellentes.  (>/.  Jap.) 
Ce  livre,  qui  contient  la  doctrine  de 
Xaca  ,  est  fort  respecté  au  Japon. 
Xaca  avait  lai&sé  les  principaux  ar- 
ticles de  sa  doctrine  tracés  de  sa 
propre  main  sur  des  feuilles  d'arbre. 
Deux  de  ses  disciples  les  plus  zélés 
recueillirent  avec  ^rand  soin  ces 
précieux  manuscrits  ,  dont  ils  for- 
mèrent le  livre  que  les  Japonais 
nomment  Kio,  ou  Fohe-Kio.  Cet 
ouvrage  valut  'lux  deux  co.iipilateurs 
les  honneurs  divins.  Ils  sont  repré- 
sentés dans  les  temples  de  Xaca,  l'un 
à  la  droite ,  l'autre  à  la  gauche  de 
leur  maître. 

KiPPUB,  expiation  solemnelle  parmi 
les  Juifs. 

KissEK  {M.  Tnd.),  un  des  dieux 
des  Gentous,  dont  la  fiète  se  célèbre 
dans  la  pleine  lune  dOctobre  ,  et 
dure  jusqu'au  dix-septième  jour  de 
la  lune.  Cette  fête  est  imiversrlle- 
ment  observée,  mais  sur-tout  à  Rin- 
doubund,en  mémoire  de  l'événement 
miraculeux  qu'on  dit  arrivé  dans  le 
voisinage  de  cette  viile.  Piusieiirs 
jeunes  filles  célébrant  la  descente  de 
Kissen ,  le  dieu  apparut  au  milieu 
d'elles,  et  leur  proposa  de  danser;  ce 
qu'elles  refusèrent  de  faire ,  disant 
quelles  étaient  en  trop  .crand  nombre 
pour  danser  avec  lui.  Ce  dieu  ,  pour 
lever  cette  difficulté,  se  multiplia  en 
autant  de  Kissens  qu'il  y  avait  de 
filles ,  ail  moyen  de  quoi  ils  dansèrent 
ime  ronde,  dont  on  voit  la  représen- 
tation dans  plusieiu-s  pagodes.  Kissen 
est  représenté  au  centre  du  cercle 
dans  une  altitude  dépaçée  ,  accom- 
pagné des  nvmphes  Nandi  et  Bringhi 
(la  joie  et  fes  passe-temps)  ,  qui  lui 
offrent  ties  fleurs  et  des  fruits» 

KiSTUERAPPAN  (  M.  f/id. } ,  nom 
du  dieu  de  leau  chez  les  Indiens. 
Lorsqu'un  malade  est  sur  le  point  de 
mourir ,  ils  lui  mettent  de  l'eau  dans 
la  main,  et  prient  Kistnerappan  d'of- 
frir lui-même  à  l'Etre  souverain  le 
malade  au  moment  de  sa  mort ,  pu- 
rifié de  toutes  ses  souillures. 

KtTCHi-M.VNirou  ,  déité  des  sau- 
vages du  Canada  ,  à  laquelle  ils  attri- 
buent tout  ce  qui  est  bon.  Un  jour 


K  ?f  O  i2t 

de  l'année  ,  on  fait  de  grands  sacri- 
fices en  son  hom.eur.  Chaque  sauvage 
apporte  son  offrande ,  et  la  dépose  sur 
siu"une  pile  de  bois  ,  à  laquelle  on  met 
le  feu  ;  après  quoi  ils  dansent  tous 
alentour  en  chantant  des  hvninps 
à  leur  dieu.  /^.  Matchi-Makitou. 

Kl  UN  ,  nom  juif  de  Saturue  ,  sui- 
vant Sam/utise  et  Kircher.  —Bas- 
nage  croit  que  c'était  la  Lune. 

KiwASA  ,  idole  des  sauvases  de 
Virginie.  Ils  la  représentaient  tenant 
une  pipe  ,  à  laquelle  ils  uiettûicat  le 
feu.  Un  prêtre  caché  derrière  lidole 
aspirait  le  tabac,  h  la  faveur  de lobs- 
curilé  qui  l'eiAironnait.  Ce  sinm- 
lacre  était  ordinairement  placé  dans 
une  petite  hutte ,  et  sur  une  espèce 
d'autel  ,  que  les  Virginiens  uonj- 
maient  Pa\.vorance.  Ils  lui  conja- 
craient  aussi  des  chapelles  et  de-s 
oratoires  dans  la  partie  la  plus  retirée 
de  leurs  maisons ,  et  le  consultaient 
avant  de  partir  pour  la  chasse ,  ainsi 
que  dans  des  objets  de  moimlre  im- 
portance. Kiwasa  se  manifestait  sou- 
vent par  des  oracles  et  des  visions , 
et  quelquefois  apparaissait  en  per- 
sonne à  ses  adorateurs.  Lorsqu'ils 
voulaient  le  conjurer,  quatre  prêtres 
se  rendaient  à  son  temple ,  et  l'évo- 
quaient par  la  vertu  de  certains  mots. 
Alors  Kiwasa,  ou  un  de  ses  prêtres, 

Earaissait  sous  la  figure  d  un  bel 
omme ,  avec  uqe  touffe  de  cheveus 
sur  uu  côté  de  la  tête  ,  qui  lui  des- 
cendait jusqu'aux  pieds.  Dans  cet 
équipage ,  il  se  rendait  au  temple ,  y 
f:usait  quelques  tours  dans  une  gravide 
agitation  ,  puis  , devenant  plus  iran- 
quille  ,  .exigeait  qu'on  lui  envovât 
huit  prêtres,  et  leur  déclarait  sa  vo- 
lonté ;  après  quoi  il  disparaissait,  et 
était  censé  retourner  au  ciel.  L,es 
\  irginiens  regardent  comme  autant 
d'inspirations  particulièresde  Kiwasa 
les  caprices  et  fantaisies  de  leur 
imagination  ,  et  cette  \à'!^e  leur  fait 
commettre  toutes  sortes  d'actions 
extravagantes. 

KrwEiiKGA  {M.  Ind.) ,  produc- 
tion d  Isparetta ,  dieu  des  Malabares, 
et    père   de   Brahma ,  Wishnou    et 
Eswara.  f^.  ces  mots, 
Khoupheis  ,   terme   qui  se  ren- 


iî2  K  O  P 

contre  souvent  sur  les  Abraxas.  T^. 
Cneph. 

KouodAy  (/!/.  Jay.)  ,  instituteur 
H'ui)  ordre  de  moines  an  Japon  ,  dont 
le  couvent  sert  das}  le  aux  oriminels. 
Ou  lui  rend  les  honneurs  divins  ,  et 
plusieurs  lampes  sont  aiiumées  jour 
et  nuit  devant  son  idole. 

KoÈs,  Koiiis,  KoioLÈs,  prêtre  qui 
recevait  la  confession  de  ceux  qui 
voulaient  être  initiés  aux  mystères 
de  Samotlirace  ,  et  qui  purifiait  ceux 
qui  étaient  coupables  de  quelque 
meurtre. 

KoiNA  ,  assemblées  générales  des 
Grecs.  Rac.  Koinos,  commun. 

KoLADA  {M.  Siai'.)  ,  dieu  adoré 
à  Kicw  ,  et  qui  paraît  avoir  été  le 
Janus  des  Sla\es.  Sa  fête  se  célébrait 
dans  cette  vilie  le  24  Décembre  ,  et 
consistait  en  jeux  ,  plaisirs  et  festins. 
On  trouve  encore  en  plusieurs  en- 
droits de  la  Russie  des  vestifjes  de 
ces  fêtes  dans  les  danses  et  les  chan- 
sons dont  s'amusent  les  fiens  de  la 
campagne,  et  dans  lesquelles  ils  ré- 
pètent souvent  le  nom  de  cette  divi- 
nité. 

.  KoLLOK  (  M.  Ind.  )  ,  fête  que 
célèbrent  les  habitants  du  Pégu  en 
l'honneur  des  dieux  de  la  terre.  Elle 
consiste  en  danses ,  exécutées  par  des 
acteurs  que  le  peuple  a  choisis.  On 
veut  que  ce  soit  ordinairement  des 
hermaphrodites,  dont  le  nombre  est , 
dit-on,  fort  erand  dan.,  le  pays.  Ils 
dansent  jusqu'à  perdre  iialeine  ,  et 
quelquefois  jusqu  à  tomber  en  défail- 
lance. Revenus  de  cet  évanouisse- 
ment ,  ils  assurent  que  les  dieux  avec 
lesquels  ils  ont  conversé  leur  ont  ré- 
vélé des  secrets  importants  ,  et  leurs 
discours  sont  écoutés  comme  autant 
d'oracles. 

KùPPUHS  (3/.  IficL),  prêtres  du 
second  ordre  dans  l'isle  de  Ceylan. 
Ils  sont  vêtus  comme  les  laïques  ;  et 
même,  lorsqu'ils  ex,erceut  leurs  fonc- 
tions dans  le  temple ,  ils  ne  sont  dis- 
tingués du  peuple  que  par  du  linge 
blanc,  et  une  propreté  plus  grande. 
Ils  prennent  toujours  le  bain  avant 
de  s'approcher  de  Tautel.  On  leur 
assigne  pour  leur  subsistance  une 
portion  des  terres  qui appaitieuaeut 


K  U  A 

an  temple  qu'ils  desservent.  Mais 
comme  ce  revenu  est  médiocre,  ils 
emploient ,  à  différents  travaux  lu- 
cratifs le  temps  que  leurs  fonctions 
leur  laissent  de  libre.  Ces  fonctions  se 
réduisent  à  offrir  à  rid(.Ie  du  riz 
bouflli ,  et  d'autres  mets,  qui ,  après 
être  restés  quelque  temps  exposés  sur 
l'autel ,  servent  à  nourrir  les  diffé- 
rents officiers  clu  temple ,  tels  que  les 
tambours,  les^ joueurs  de  flûte,  etc. 

KosÉ,  voyant,  prophète ,  fli\i- 
nité  des  Iduméens. 

KoiPALO  (J/.  S^af.),  dieu  des 
fruits  à  Kicw ,  et  le  sccund  après 
Pérouii.  On  célébrait  sa  fête  au 
commencement  de  la  moisson.  Elle 
tonibait  le  34  Juin.  De  jeunes  gar- 
çons et  de  jetmcs  filles  s'assemblaient  j 
portant  des  couronnes  et  des  guir- 
landes de  fleurs  ,  allimiaient  du  feu  , 
et ,  se  prenant  par  la  main ,  dansaient 
alentour ,  sautaient  par-dessus ,  en  ré- 
pétant dans  leurs  chansons  le  nom 
de  Koupalo.  On  trouve  encore  des 
traces  de  cette  fête  dans  quelques 
jeux,  et  dans  le  nom  de  sainte  Agrip- 
pine ,  dont  la  fête  arrive  le  même 
jour ,  et  que  le  peuple  nomme  Kou- 
palnitza  ,  en  mémoire  de  cette  an- 
cienne idole. 

Krodo  ,  une  des  principales  idoles 
des  Germains.  C'était  un  vieillard  à 
longue  barbe ,  vêtud'mie  robe  longue, 
sanglé  d'une  bonde  de  toile  ,  tenant 
dans  la  main  gauche  une  roue,  ayant 
à  sa  main  droite  un  panier  plein  de 
fruits  et  de  fleurs,  et  placé  debout 
sur  un  poisson  hérissé  d'écaillcs  et  de 
piquants,  qu'on  prend  pour  une  per- 
che ,  soutenu  horizontalement  par 
une  colonne.  On  l'adora  particuliè- 
rement à  Harlès,  bourg  près  de  Cos- 
lar,  jusques  sous  le  règne  de  Char- 
lemagne,  qui  fit  abattre  cette  statue 
avec  beaucoup  d'autres. 
s  Krutsanam,  vaillant  homme, 
divinité  autrefois  adorée  par  les  ha- 
bitants des  bords  du  Rhin  ,  près  de 
Strasbourg.  Elle  avait  une  massue  et 
un  bouclier  j  ce  qui  donne  lieu  de 
croire  que  ,  sous  ce  nom  ,  ces  peuples 
rendaient  un  culte  à  Hercule  que 
les  Romains  leuravaient  fait  connaître. 

KuASEK  (  M.  Ceh.),  (Us des ditux , 


K  U  A 

eui  le  formèrent  à-pcu-près  de  la 
nièiiie  manière  que  î'OriondesGrrcs 
Taviiit  été  par  les  dieux  de  son  Pajs. 
Ce  doiiii-dieu  était  si  liabile  qu  il  rc- 
poudait  d'une  manière  satisfaisante  à 
toulrsles  questions,  quelque  obscures 
qu'elles  fussent.  Il  parcourut  toute  la 
terre  pour  enseigner  la  sagesse  aux 
peup'es .  M  ais  lenvie  marche  toujours 
sur  les  pas  de  la  gloire  :  deux  nains 
le  tuèrent  par  trahison  ,  reçurent  son 
sang  d:ins  au  vase,  et,  le  mêlant  avec 
du  miel  (ij,  en  firent  un  hreu\ai,e 
qui  rend  poètes  ceux  qui  en  hoi\ent. 
Les  dieux  ,  ne  voyant  plus  leur  fils, 
en  firent  demander  des  nouvelles  aux 
nains,  qui  se  tirèrent  d'affaire  en  r<^- 
pondant  que  Kuaser  était  mort  suf- 
foqué de  sa  science  ,  partequ'ii  ne 
s'était  trouvé  personne  en  état  de  le 
soulager  par  des  questions  assez  fré- 
quentes ou  assez  ardues.  Mais  un 
événement  imprévu  r'écouvrit  leur 
perfidie.  Les  nains  s'étant  attiré  le 
ressentiment  d'un  géant  nommé  Sut- 
iuiig,  celui-ci  se  saisit  deux  ,  et  les 
exposa  sur  un  écueil  environné  de 
tous  côtés  des  eaux  de  la  mer.  Dans 
le  trouble  où  la  crainte  de  périr  jeta 
tes  malhenreux ,  ils  ne  virent  plus 
d'autre  ressource  que  d'offrir  le  breu- 
vage divin  pour  prix  de  leur  déli- 
vrance. Stuttung  en  futsatisfait,  et , 
Tayaut  emporté  chez  lui,  le  donna  à 
garder  à  sa  fille  Gunloda  ;  c'est  pour 
cela  que  les  anciens  poètes  islandais 
appellent  la  poésie  le  sang  de  Kiiii- 
ser ,  le  breuvage  ou  la  rançon  des 
nains ,   etc. 

Les  dieux  ,  de  leur  côté ,  souhai- 
taient vi\ement  de  se  rendre  maîtres 
de  ce  trésor;  mais  lentreprise  était 
difficile  ,  parceque  le  breuvage  était 
gardé  sous  les  rochers.  Cependant 
Odin  résolut  d'en  tenter  là  conquête  , 
et  voici  comment  il  s'y  prit.  En  pas- 
sant près  d'une  praii  ie  où  fauchaient 
neuf  ouvriers  ,  il  leur  proposa  d'ai- 
guiser leurs  faux ,  et  les  rendit  en 
effet  si  tranchantes,  que  chacun  deux 


(i)  On  voit  bien  que  par  le  sang  de 
cet  homme  si  sage  ,  mêlé  avec  du  miel  , 
on  voulait  désigner  la  raison  et  les 
glaces  ,  sans  lesquelles  il  u'est  poiut 
de  véritstilB  poésie. 


K  U  A  ia3 

le  sollicitait  de  lui  vendre  sa  pierre  k 
aiguiser.  Odin  ia  jette  en  1  air  ;  tous 
accourent  pour  la  saisir ,  et  s'entie- 
tucat  en  agitant  leurs  faux.  Le  dieu 
continue  sa  route,  se  déguise  sous  les 
traits  et  le  nom  de  Eolverck  ;  après 
quoi   il  se  rend  clicz  Bauge  ,  irère  de 
Suttung  ,  qui  s'affligeait  fort  de  la 
perte  de  ses  ouvriers.  BoKerck  se 
présente  ,  propose   de  lui  en   tenir 
lieu  ,  et  promet  d'achever  leur  ou- 
vrage en  peu  de  temps  ,   si  Bau:,e 
veut  engager  soi  frère  à  lui  laisser 
boire  un  seul  coup  du  breuvage  poé- 
tique. Le  marclié  conclu ,  Bolvenk 
fauche  tout  lété  ;  aux  approches  t!e 
l'hiver,  il  demande  son  salaire.  Bau^e 
promet  de  l'appuyer  de  tout  son  pou- 
voir, et  tous  les  deux  se  rendent  au- 
près de  Suttung ,  qui  les  assure  posi- 
tivement qu'ils  n'en  boiront  pas  même 
une  goutte.  Consternés  de  ce  refus 
opiniâtre  ,   ils  se  retirent  tous  deux  ; 
mais  Eolverck  dit  à  Bauge  que  ,  s'il 
Vf  ut  le  seconder,  ils  obtiendront  par 
rusé  ce  qu'ils  n'ont  pu  devoir  à  la 
prière.   Au  même  instant  il  produit 
un  foret  avec  lequel  Bauge  fait   ua 
trou    au  rocher   sous  lequel  était  la 
liqueur  ;  Bolverck  ,   changé  en  ver , 
s'insinue  par  ce  trou  dans  la  caverne, 
où  il  reprend  sa  première  forme ,  et 
gagnant  le  cœur  de  Gunloda  ,  il  ob- 
tient d'elle  la  permission  de  boire 
trois  coups  de  la  liqueur  confiée  à  sa 
garde.  INIais  le  dieu  rusé  ne  laisse 
rien  dans  le  vase.  Alors,  prcn.inlla 
forme  d'un  aigle,    il  s'envole  pour 
retourner   à  Asgard  mettre  en  sû- 
reté le  trésor  dont  il  s'est  rendu  maî- 
tre. Cependant  Suttung,   qui  était 
magicien  ,  soupçonnant  lartifice  ,  se 
change  aussi  en  aigle,  et  vole  rapide- 
ment après  Odin  ,  nui  était  déjà  bien 
près  des  portes  d'Asgard.  Les  dieux 
accourent  ;\  ia  rencontre  de  leur  chetj 
et  prévoyant  qu'il  aura  bien   de  la 
peine  à  conserver  !a  liqueur  sans  s'ex- 
poser à  être  pris  par  son  ennemi ,  ils 
exposent  à  lu  hâte  tous  les  vases  qu'ils 
trouvent.   En  effet ,   Odin ,  ne  pou- 
vant s'échapper  autrement ,  se  dé- 
barrasse du  poids  qui  appesantit  son 
vol  ;  en  un  instant  les  vases  sont  rem- 
plis de  i»  liqueur  enchantée,  et  c'est 


t*4 


L  A  B 


àe  là  qu'elle  est  passée  am  dienx  et 
aux  hommes.  Mai*  ,  dans  la  précipi- 
tation cie  ces  niouiPiits ,  la  plupart 
ne  s'apperçnrent  point  qu'Odin  n'a- 
vait rendu  qu'une  partie  du  breuvage 
par  le  l>ec  ;  c'est  de  cette  partie  que 
ce  dieu  donne  à  hoire  aux  bons  poè- 
tes ,  îi  ceux  qu'il  veut  animer  d'un 
esprit  divin.  A  l'tî^ard  de  l'autre , 
c'est  la  portion  des  mauvais  rinieurs  ; 
comme  elle  coula  fort  aboudanmient 
de  sa  source  impure  ,  et  que  les  dieux 
en  laissent  ix)ire  à  tous  ceux  qui  en 
veulent ,  la  presse  est  fort  ^rrande  au- 
tour des  vases  qui  la  contienncit,  et 
c'est  la  raison  pour  laquelle  il  se  fait 
tant  de  méchants  vers  dans  le  monde. 
K  trots  {M.  Jap.  ) ,  ecclésiastiques 
qui  composent  le  véritable  clergé  du 
Japon  et  la  conr  du  Daïri.  Ils  réj)on- 
dent  aux  monsignori  de  la  coui-  ro- 


L  A  B 

maine ,  et  sont  en  général  pauvres  et 
insolents. 

Kl'llopodion,  épilhète  donnée  à 
Vulcain  par  ceux  qui  ne  le  font  boi- 
teux que  d'un  pied.  p'.  Tabdipès. 

KtMTz  (  M.  Jap.  ) ,  une  des  cinq 
fêtes  soleninellcs  du  Sintos  ,  qui  res- 
semble ,  pour  la  licence  ,  aux  Satur- 
nales et  aux  Bacchanales  de.'^Romains. 

Klon-In-Pu-Sa  ,  divinité  mons- 
trueuse pour  laquelle  les  Chinoisont 
beaucoup  de  vénération.  Les  uns  la 
font  fille  d'un  roi  des  Indes ,  d'autres 
une  Chinoise  qui  vécut  dans  les  nion- 
ta/ïncs  prèsdeMacao.  Des  chrétiens 
chinois  la  prennent  pour  la  Vierge. 
Quoi  qu'il  en  soit,  cette  idole  est  une 
des  plus  célèbres  de  la  Chiue.  On  la 
représente  avec  plusieurs  mains,  sym- 
bole de  sa  libéralité  et  du  grand  nom- 
bre de  ses  bienfaits. 


XjAAN,  ou  Laperse,  ville  de  Laco- 
nie  ,  dont  Castor  et  Polliix  s'em- 
parèrent ,  ce  qui  leur  fit  donner  le 
nom  de  Laperscs.  Les  habitants 
allèrent  au  siè^e  de  Troie. 

Labda  ,  fille  d'Amphion  ,  de  la 
famille  des  Eacchiades, étant  boiteuse 
et  se  V03  ant  pour  cela  méprisée  de 
ses  compagnes  ,  elle  les  quitta  pour 
épouser  Eétion  ,  fils  d'Echéirate. 
L'oracle  ayant  prédit  qu'un  fils  de 
Labda  serait  un  jour  tyran  de  Co- 
rinthe  ,  on  envo^'a  dix  hommes  <jhez 
cette  femme  pour  tuer  l'enfant;  mais 
au  moment  que  l'un  d'eux  allait  lui 
plonger  le  poignard  dans  le  cœur  , 
Cypsélus  lui  tendit  ses  petits  bras  en 
souriant  ,  ce  qui  ôta  au  meurtrier  le 
courage  de.  le  tuer.  Celui-ci  donna 
l'enfant  à  son  compagnon ,  qui  se  vit 
désarmé  comme  le  premier.  Cyp- 
sélus passa  ainsi  de  main  en  main  jus- 
qu'au dernier  ,  qui  le  rendit  à  sa 
mère.  Etant  tous  sortis ,  ils  se  repro- 
chèrent leur  faiblesse  ;  et  comme  ils 
rentraient  pour  le  tuer  ,  Labda ,  qjii 
avait  tout  entendu  ,  cacha  son  fils 
dans  une  mesure  de  bled  ,  que  les 


Grecs  appellent  cvpsèle  ,  et  le  dé- 
roba ainsi  à  la  fureur  des  ennemis. 
Hérod. 

Labdacidès,  Laïus,  fils  de  Lab- 
dacus.  On  donnait  aussi  quelquefois 
aux  Thé!  ains  le  nom  de  Labdacidès. 

Labdaci's,  fils  de  Phœnix,ou, 
selon  d'autres,  de  Polydore,  roi  de 
Thèbes ,  et  père  de  Laïus. 

LabitH'Horchia  ,  nom  sous  lequel 
les  'l'hyrréniens  et  les  Scythes  ado- 
raient Vesta. 

Labiti  ,  c'est  le  même  nom  que 
le  précédent  ,  mais  défiguré  par  le» 
Scvthes. 

Labradeus,  LabrAkdius  ,  La- 
bbandeus,  surnom  de  Jupiter,  sous 
lequel  il  était  adoré  en  Carie  ,  oi"i  ses 
image?  tenaient  une  hache  au  lieu 
de  la  foudre  et  du  sceptre.  Cette 
hache  avait  i.ppartenu  à  Hercule 
qui  l'avait  donnée  ii  Omphale,  d'où 
elle  avait  passé  aux  rois  de  Lvdie  jvis- 
qu'à  Cnrdaule.  (]e!ui-ci  l'avant  donnée 
à  porter  à  un  de  ses  courtisans ,  elle 
tomba,  après  la  défaite  de  Candaule, 
dans  les  mains  des  Carici;s,  qui  en 
armèrent  leur  Jupiter.    Cependant 


L  A  B 

Elîen  prétend  que  ce  Jupiter  tenait 
une  éjiée  dans  la  main  ,  et  que  lépi- 
tbète  de  Labradcus  ne  lui  avait  été 
donnée  que  par  rapport  à  la  vio'fnce 
des  pluies  qui  tombaient  dans  ce 
canlon-là.  Daiilres  la  dérivent  du 
bourg  mèaie  oi  l'on  adorait  ce 
dieu  ,  et  qui  s'appelait  Lahrada  ,  ou 
Labrandj.   f^oy.  l'article  suivant. 

Labbadus  reçut  Jupiter  dans  sa 
maison  et  l'accompagna  dans  toutes 
ses  expéditions.  Atabvrius  son  frère, 
et  lui ,  bâtirent  un  temple  à  ce  dieu  , 
qui,  du  nom  d'un  des  fondateurs,  fut 
surnommé  Labradée. 

Labros,  vorace ,  un  des  fchiens 
d'Altéon. 

Labyrinthe  ,  enclos  rempli  de 
bois  et  de  bâtiments  disposés  de 
manière  que ,  quand  on  v  était  une 
fois  entré  ,  on  n'en  pouvait  trouver 
1  issue.  Les  anciens  font  mention 
de  cinq  fameux  labvrinlhes. 

I .  Le  plus  ancien  était  celui  d'E- 
gvpte.  i^Hiie  ,  qui  le  place  dans 
le  lac  Moeris ,  en  attribue  la  con- 
struction à  Petesueus  ,  ou  Tithoës; 
Hérodote  le  fait  l'ouvrage  de  douze 
rois.  Cet  édifice  ,  au  rapport  de 
Poinponius  Mêla  ,  contenait  trois 
mille  appartements  ,  dont  moitié 
était  sous  terre ,  et  moitié  au-dessus  , 
et  douze  palais  dans  une  seide  en- 
ceinte; il  était  bâti  et  couvert  de 
marbre  ;  il  n'y  avait  qu'une  seule  des- 
cente ,  mais  au  dedans  se  trouvait 
une  infinité  de  routes  tortuei^es. 
L'opinion  commune  était,  du  temps 
de  Pline,  qiae  c'était  im  monument 
consacré  au  Soleil.  Des  vo3ageurs 
modernes  ont  conjecturé  que  c'était 
Un  panthéon.  Les  habitants  du  pavs 
en  nomment  les  déljris  le  Palais  tle 
Charon ,  et  sont  persuadés  que  c'est 
l'ouvrage  de  ce  Charon  qui ,  après 
avoir  ga^né  des  sommes  immenses 
par  le  tribut  qu'il  exigeait  pour  le 
pass.^ge  des  morts  ,  avait  fait  con- 
struire cet  édifice  pour  v  renfermer 
ses  trésors  que  de  puissants  taUs- 
mansgaranîissaientconlrelesvoleui-s. 
De  là  leurs  craintes  que  les  voya- 
geurs ne  viennent  eniever  ces  tré- 
sors ,  et  la  répugnance  qu  ils  ont  à 
les  y  mener. 


LAC  ia5 

2.  Le  labyrinthe  de  Crète  fut  bâti 
auprès  de  Grios.-e  par  Dédale  ,  sur 
'le  modèle  de  celui  d'Egypte ,  pour  ' 
y  enfermer  le  Minotaurr.  IJ  était  dé- 
couvert ,  an  lieu  que  celui  d'£gypte 
était  couvert  et  obscur. 

3.  Un  autre  labyrinthe  de  l'isle  de 
Crète  est  décrit ,  dans  les  inéaioires 
de  l'académie  des  sciences,  par  Tour- 
nejort.  C'est  un  conduit  souterrain , 
en  forme  de  rue  ,  qui ,  par  mille 
tours  et  détours  irréguiicrs,  parcourt 
tout  lintérieur  d'une  colline  située 
au  pied  ou  mont  Ida  ,  vers  le  midi, 
à  trois  milles  de  Tancienue  ville  de 
Gortvne. 

4-  Le  labyrinthe  de  l'isle  deLeœno» 
était  remarquable  par  cent  cinquante 
colonnes ,  qui  -,  pendant  qu'un  le» 
tournait^  étaient  si  également  ajustée* 
dans  leurs  pivots ,  qu'un  enfant  suf- 
fisait pour  les  niou\oir  pendant  que 
l'ouvrier  les  travaillait.  C'était  l'ou- 
vrage des  architectes  Zmilus,  Rliolu» 
et  Théodore  de  Lenmos.  On  en 
voyait  encore  des  vestiges  du  temps 
de  Pline. 

5.  Le  labjrintlie  dllalie  fut  bâti 
au-dessous  de  la  ville  de  Clusium  par 
Porsenna  ,  roi  d'Etrurie,  qui  voumt, 
en  s'éleva'nt  un  magnifique  tomJiCau , 
assurer  à  l'Italie  la  gloire  d'avoir  sur- 
passé la  vanité  des  rois  étrangers; 

Pline  parle  d  un  autre  labyrinthe 
fait  à  Samos  par  Théodore. 

Lac.  Les  Gaulois  avaient  un  res- 
pect religieux  pour  les  lacs  ,  qu'ils 
regardaient  ou  comme  autant  de  di- 
vinités ,  ou  du  moins  Ci:,mme  ic& 
lieux  qu'elles  choisissaient  pour  leur 
demeure  ;  ils  donnaient  même  h  ces 
lacs  le  nom  de  quelques  dieux  parti- 
culiers. Le  plus  célèiire  de  ces  lacs 
était  celui  de  Toulouse  ,  dans  iequel 
ils  jetaient  ,  soit  en  espèces  ,  soit  en 
barres  ,  soit  en  lingots,  l'or  et  l'ar- 
gent qu'ils  avaient  pris  sur  leurs  en- 
nemis. Il  v  avait  aussi  dans  le  Gé- 
Vaudan,  au  pied  d'une  montagne, 
un  grand  lac  <-onsacré  à  la  Lune,  ci 
on  s'assemblait,  tous  les  ans  ,  des  en- 
virons ,  pour  V  jeter  les  otli-au<  es 
qu'on   fais;iit  à  la  déesse.  Strabon 

Earle  d  un  autre  lac  très  célèbre  dans 
:s  Gaules,  qu'oo  nommait  U  lac  d^s 


1-6  LAC 

deux  corbeaux  ,  parccqu'il  y  avait 
dfiix  (le  ces  oiseaux  qui  y  faisaient 
leur  séjour  ,  et  desquels  on  faisait 
mille  conti  s  ridicules.  Mais  ce  qu'il 
y  a  de  certain  ,  c'est  que  ,  dr.ns  les 
différends  qui  y  arrivaient ,  ks  dcnx 
parties  s'y  renilaient ,  et  leur  jetaient 
chacun  un  gâteau  ;  celui  que  les 
cori.eaux  manf;eaient  ,  en  se  conten- 
tant d'éparpiller  l'autre  ,  donnait 
gain  de  cause. 

Laccoplutes  ,  descendants  de 
Callias,  porte-torche  des  mystères 
fi  Athènes. 

Laccos,  fosses  qui  servaient  d'au- 
tels lorsqu'on  offrait  des  sacrifices 
aux  divinités  infernales. 

Lacédémon  ,  fils  de  Jupiter  et  de 
Taygète,  (juatrième  roi  de  Lacédé- 
mone.  Les  Lacédémoniens  attri- 
huaient  à  ce  prince  la  gloire  d'avoir 
introduit  le  premier  dans  la  Grèce  le 
culte  des  Grâces  ,  et  prétendaient 
que  le  temple  qu'il  leur  avait  hâti 
sur  les  bords  du  fleuve  Tiase  était 
le  plus  ancien  du  pays.  Il  eut  après 
sa  mort  un  monument  héroïque  en 
Laconie.  J^.  Spartb. 

Lacedemonia,  surnom  de  Junon 
à  Crotune. 

Lacédémokies,  fêtes  où  les  Lacé- 
démoniennes ,  femmes ,  filles ,  enfants, 
servantes  ,  se  réimissaient  dans  un 
vaste  appartement ,  d'oi'i  les  hommes 
étaient  exclus,  jlthéiiée  parle  d'une 
fête  du  même  nom  ,  où  les  femmes 
saisissaient  les  vieux  célibataires  ,  et 
les  traînaient  autour  d'un  autel  en 
le?  battant  ;\  coups  de  poings.  ■ 

LachakoptèriiS,  animaux  imagi- 
naires ,  que  Lucien  place  dans  le 
globe  de  la  lune.  C'étaient  de  grands 
oiseaux  couverts  d'hf^rbes ,  au  lieu  de 
plumes.  Rac.  Lachanon  ,  herbe  j 
plemn  ,  aile. 

LachÉsis  ,  une  des  Parques.  Elle 
tirait  son  nom  du  grée  Lanchanein  ^ 
tirer  au  sort.  C'était  elle  qui  mettait 
le  fil  sur  le  fuseau.  Hésiode  lui  fait 
tenir  la  quenouille  ,  et  Juvénal  la 
fait  filer  aussi.  Dans  les  concerts  des 
trois  sœurs,  c'était  Lachésisqui  chan- 
tait les  événements  passés  ,  suivant 
PluLarquc.  Elle  faisait  son  séjoiu- 
sw  la  terre  ,  et  présidait  aux  desli- 


L  A  C 

nt'es  qui  nous  gouvernent.  Le  vêle- 
ment de  Lachésis  était  quelquefois 
parsemé  d'étpiles,  et  on  la  reconnais- 
sait au  grand  nombre  de  fuseaux 
épars  autour  d'elle.  liestout,  danis 
son  tableau  d'Orphée  ,  lui  a  donné  , 
avec  des  draperies  couleur  de  rose  , 
l'éclat ,  la  fraîcheur  ,  et  toutes  les 
grâces  de  la  jeunesse,  persuadé  que 
le  fil  de  nos  jours  devait  être  confié  à 
des  doigts  tendres  et  délicats. 

LÂCHETÉ.  Hipa  la  désigne  par 
une  feiimic  mal  velue  ,  gisant  à  terre 
dans  un  lieu  fangeux  ,  tenant  à  la 
niam l'oiseau  nommé  alouette  hupée  , 
qu'on  dit  ne  se  nourrir  que  d'ordures. 
Elle  a  un  lapin  auprès  d'elle. 

Lacune  ,  nom  d'un  des  chiens 
d'Actéon. 

Lachtjs  ,  génie  céleste ,  dont  les 
Basil idiens  gravaient  le  nom  sur  lems 
pierres  d'aimant  magiques. 

Lacinia  ,  ou  Laciinienke  ,  surnom 
que  l'on  donnait  à  Junon ,  tiré  d'un 
promontoire  d'Italie  ,  dans  le  golfe 
de  Tarente  ,  où  elle  avait  un  temple 
respectable  par  sa  sainteté  ,  dit  Tite- 
Livc  ,  et  célèbre  par  les  riches  pré- 
sents dont  il  était  orné.  Il  était  cou- 
vert de  tuiles  de  marbre  ,  dont  une 
partie  fut  enlevée  par  le  censeur 
Quintius  Fulvius  Fhiccus  ,  pour  ser- 
vir de  couverture  à  un  temple  de  la 
Fortune  qu'il  faisait  bâtir  à  Rome  ; 
mais  comme  il  périt  ensuite  miséra- 
blement ,  on  attribua  sa  mort  à  une 
vengeance  de  la  déesse,  et  par  ordre 
du  sénat  l'on  rapporta  les  tuiles  au 
même  lieu  d'où  on  les  avait  otées. 
A  ce  premier  prodige  on  en  ajoutait 
un  autre  plus_ singulier^  c'est  que  si 
quelqu'un  gravait  son  nom  sur  ces 
tuiles  ,  la  gravure  s'effaçait  dès  que 
cet    homme  mourait.   Cicéron  rap- 

Eorte  un  autre  miracle  de  Junou 
racinienne.  Annibal  voulant  prendre 
une  colonne  d'or  dans  ce  temple ,  et 
ne  sachant  si  elle  était  d'or  massif 
ou  si  elle  n'était  que  couverte  de 
feuilles  d'or,  l'avait  fait  sonder,  de 
sorte  qu'ayant  reconnu  qu'elle  était 
toute  d'or ,  il  avait  résolu  de  l'em- 
porter ;  mais  que,  la  nuit  suivante  , 
Junon  lui  étant  apparue  ,  et  l'ayavit 
averti  de  uen  rien  faire ,  s'il  ne  vou- 


LAD 

lait  perdiv  le  Loii  œil  qui  Inî  reslaîl  , 
Annihal  défcia  à  son  sonfre;  et  de 
l'vv  qu'il  avait  lire  de  la  colonne  en 
la  sttiidant,  il  en  fit  fondre  une  petite 
péuissc,  qu'il  fit  poser  sur  k  cha- 
piteau de  la  ciJonne.  /'",  Lacinu  s. 

Lacinius,  J)ri£and  redoutable  qui 
ravageait  les  côtes  de  la  eraiide  Grèce , 
et  voulut  d«5roljer  les  IxKufs  d  Her- 
cule. Ce  hcros  letua  ,  et,  en  nicnioire 
de  sa  victoire ,  l>i"itit  «n  temple  sous 
le  nom  de  Lacinia. 

Lacius,  héros  de  TAttiqae,  auquel 
on  avait  consacré  un  bois  près  d'un 
lieu  apjiclc  la  Bourgade  des  /^a- 
Cfc^e5,  patrie  deM  iltiadeet  de  Cimon. 

Lacon  ,  le  meilleur  iï-es  chiens 
d'Actéon. 

LA<;*UMt  (  M.  IruL  ) ,  ■déesse  de 
Tal/ondance  ,  fille  <le  Bh-icu  ,  pro- 
niulpateur  du  preuu'er  cixle  de  rites 
sacres  ,  ou  ,  selon  d'autres  ,  née  dans 
la  nier  de  lait.  C'est  une  des  épouses 
de  WishiKrti.  Les  sectateurs  de  ce 
dieu  la  regardent  cOT)inie  la  mère. du 
monde.  Sa  Ijeaulé  est  citée  comme 
pailaite.  On  la  nomme  aussi  Pednia 
€t  Camala,  du  lotos  ou  nympljœa, 
^ttS ris,  qui  signifie  fortune,  jiros- 
pcrité.  On  voit  ci;core  datis  d'anciens 
îeniples  la  statue  de  cette  déesse  , 
avec  des  n'^melîes  conllécs ,  et  Tine 
■espèce  de  corne  d^alou(lanc>e  entre- 
iacée  autour  de  son  i)ras,  attriinits 
qui  lui  donnent  une  grande  ressem- 
blance avec  la  Cérès  des  Grecs  et  des 
Romains. 

Lactens  ,  Lactubnus  ,  dieu  des 
Romains.  P^.  Lacttircina. 

Lacton  (  V/.  Ceh.  )  ,  nom  sous 
iequel  les  S-annates  adoraient  le  sou- 
verain des  morts. 

Lactum  ,  nom  que  les  Sarmates 
■donnaient  à  Plnton. 

Lacturcika,  Lacturti.a  ,  déesse 
des  Romains,  qui  prési(;ait  à  la  con- 
servation des  hieds  en  lait. 

Lada  ,  ou  Lado  (  M.  Sfai'.  "} , 
déesse  adorée  à  Kiew.  C'était  ccUe 
<!e  l'hymen  et  de  l'amour.  Ou  lui 
ià'sait  des  sacrifices  avant  de  se  lier 
des  nœuds  de  l'hyniénée,  dans  l'iu- 
tf-ntion  de  se  la  rendre  favorahle. 

L  Aoiis  ,  fils  d'Iiuitrasus ,  et  fi-ère 
de  Giaucus. 


î   A  I  ,oy 

LADorris,  fils  «rEchénuis,  doiiJ'w 
son  nom  au  village  de  Ladocée ,  eu 
Arcadie. 

I.  Ladom  ,  fleuve  d'Arcadie,  père 
de  Daphné  et  de  Syrinx^  Ce  (ut  4es 
roseaux  de  ce  fleuve  que  Pan  se  ser- 
vit pour  faire  sa  Uùte  à  sept  tuyaux, 

2.-~  Ln  des  capitaines  arcadiens 
qui  suivirent  Enée  en  Italie ,  oà  il 
fut  tué  par  Halésus, 

3.  —  Un  des  chiens  d''Acléon, 

L.ïLAps ,  lourhillon ,  un  des  chiens 
d'Actéoii  .C'est  aussi  le  nom  du  chien 
de  Céphale  ,  qui ,  poursuivant  le 
njonsti-e  envoyé  par  Tliéiiiis  ,  fut 
changé  en  pierre  avec  l'animal  qu'il 
jx)ursuivait. 

LaercÉê  ,  doreur  dont  parle  Ho- 
mère ,  Odyss.  L  3. 

Laerte,  fils  d'AriésJus,  et  père 
d' U  lysse ,  est  compté  par  AyoUotlore 
au  nond)re  Acs  Argonautes.  Il  était 
en  effet  contemporain  et  piircnt  de 
Juson.  Il  eut  Ulysse  d'Anticlée,  fille 
d'Atitol  vctts ,  et  mourut  peu  après  le 
retour  de  son  fils. 

Laertiadès  ,  Laektidhts  ,  Lau- 
TiDÈs  ,  Ulysse  ,  fils  de  Laërte. 

LALR-nus,  Labtidil's  Hheos,  le 
même  que  le  pécétient. 

L.EirriA,  P .  JtnE. 

LagAbALLI  s.    f'^.  HÉLIOGABAXR. 

LagiÎnoi'hories  ,  fêtes  céléLrées  h. 
Alexandrie  Ùm  temps  des  Ptoiémées, 
Ceux  qui  les  céléLraient  sonpaient 
étoni'us  vsur  des  lits  ,  et  Innaient 
chacun  de  ki  l>outcilJe  qu'il  avait 
apportée.  Cette  fête  n'était  céiél^rée 
que  par  le  menu  pnuple.  Rac.  La 
geiui,  I>outeillp  ;y<;;r6',  porter. 

Lagus  ,  capitaine  'afin,  fut  le  pre- 
mier qui  toniha  sous  les  coups  de 
Paiias  fils  d'Evandre. 

Laïadès,  Œdipe,  fils  de  Laïus. 

La'ira.  K.  Ilaïre. 

Laïs  ,  fameuse  courtisane  de  Co- 
rinthe,demanda  mille  drachmes  pour 
ime  nuit  à  Démosfhène,  qui  répon- 
dit qu'il  n':H?!ietait  pas  si  cher  un 
repentir.  Quelqiies  femmes  ,  jaicuses 
de  sa  beauté,  la  tuèrent  à  coups  d'ai- 
guilles en  Thessalie,  dans  un  temple 
de  Vénus  ,  qui  en  eut  le  suruoQi 
^'Homicide.  (  V.  Androphonos.) 
Daas  le  fauxLourg  de  Goriuthe  était 


l'tS  LA  M 

le  tombeau  de  Laïs ,  sur  lequel  on 
vovait  une  iioniie  tenant  un  héiier 
cjitre  ses  patler. 

L.iïus  ,  fils  ("te  Lriidacus,  roi  de 
'i  lièbes  et  de  Nvctis  ,  éiail  encore 
îui  îjerceau  lorsqu'il  perdit  son  père. 
L\ens ,  son  oncle  ,  à  qui  Laljdacits 
l'avait  reconnnandé  en  mourant  , 
s'empara  du  trône  ;  mais  les  Tlic- 
hains,  après  la  mort  de  1  usurpateur , 
rétablirent  Laïus  sur  le  trône.  Il 
épousa  Jocaste  ,  fiile  de  Crcon  roi 
de  Thèhes.  t^.  CEdipe. 

Lalaria  ,  fille  du  fleuve  Almon  , 
nonuTK'e  ainsi  du  mot  grec  lalcin  , 
parler.  J.  Lara,  Muta. 

Lai.lus,  divinité  invoquée  par  les 
nourrices  pour  empêcher  les  enfants 
de  crier  et  pour  les  endormir  ;  d'au- 
tres disent  qu'elle  présidait  au  bal- 
Luliement  des  eniants. 

Lama  (  le  grand  ).  —  V'  Dalai- 
Lama. 

C'est  aussi  le  nom  des  ministres  et 
prêtres  de  ce  prétendu  dieu.  Le  jaune 
est  leur  coideur  favorite  ;  cliapeaux, 
roi)es,  crintures,  et  jusqu  à  leur  cija- 
pelet ,  tout  est  de  celte  couleur.  Ils 
se  rasent  le  visaae  et  la  tète.  Lia 
continence  et  la  cliasteté  sont  les 
vertus  principales  que  leur  rè^le  leur 
recommande.  Ils  sont  aussi  oblipt's 
de  prier  continuellement  :  aussi  les 
Toit-on  sans  cesse  rouler  entre  leurs 
doigts  leurs  grains  de  chapelet.  Les 
trois  préceptes  principaux  qui  font 
la  base  de  leur  doctrine  sont  d'ho  - 
ïîorer  Dieu ,  de  n'offenser  personne  , 
et  (le  rendre  à  chacun  ce  qui  lui  ap- 
pariient.  Pendant  leurs  prières  ,  ils 
tournent' un  instrument  cylindrique 
sur  son  cube. 

Lamia. 

I.  Lamie,  fille  de  IVeptune ,  fut 
aiuiée  de  Jupiter  ,  dont  elle  eut  une 
{ilîe  nommée  Héx'Ophile ,  vme  des 
Silijlles. 

s.  — Pleine  d'une  extrême  beauté, 
qui  habitait  un  antre  vaste  et  pxrw'x 
d'ils  et  de  lierre  ;  mais,  en  punition 
de  !a  férocité  de  son  caractère ,  e'Ie  tut 
transformée  en  bête  sauvage.  Avant 
perdu  tous  ses  enfants,  elle  ton; La 
dans  un  tel  désespoir,  qu'elle  faisait 
«rJever   ceux    des    autres    femmes 


^^  L  A  M 

d'entre  leurs  bras  pour  les  massacrer 
elle-même.  C'est  pour  cela,  dit  Dio' 
dore  de  Sicile  ,  f]ue  cette  femme 
est  devenue  odieuse  h  tous  les  en- 
fants ,  qui  craioTient  même  d'entendre 
prononcer  son  nom.  Quand  elle  était 
ivre ,  elle  permettait  de  faire  tout 
ce  qu'on  voidait ,  sans  craindre  de 
sa  part  aucun  retour  sur  ce  qui  s'é- 
tait jjassé  pendant  son  ivresse.  C'est 
pour  cela  qu'avant  de  boire  elle 
mettait  ses  yeux  tians  un  sac  ,  c.-h-d. 
que  l'ivresse  la  plongeait  dans  un 
profond  sonmieil. 

5.  —  et  AtlXÉSlE.  ^.  LlTHOBOlIE. 

4.  —  Fiile  de  Cléonor  d'Athènes  , 
célèbre  joueuse  de  flûte  et  fameuse 
courtisane,  fat  aimée  de  Ptolémée  i, 
roi  d'Eiïypte.  Prise  dans  un  combat 
naval  ,  et  amenée  à  Démétrius  Po- 
liorcète ,  elle  lui  parut  si  aimable  , 
quoique  déjà  avancée  en  âge  ,  qu'il 
la  préféra  à  toutes  ses  autres  maî- 
tresses. Elle  excellait  en  bons  mots 
et  en  reparties  agréables.  Les  Athé- 
niens et  les  Théljains  lui  élevèrent 
un  temple  sous  le  nom  de  Venus 
Lamia. 

Lamtes,  spectres  qu'on  représen- 
tait avoc  un  visage  de  femme  ,  et 
qu'on  disait  se  cacher  dans  les  buis- 
sons, près  desgrands  chemins,  pour 
dévorer  les  passants.  Cette  fable  pa- 
raît fondée  sur  celle  de  Lamie  a.  Pvac. 
Laiinos,  ,  voracité.  (  V .  Empusa  , 
Gkées.  )  On  donnait  aussi  ce  nom  aux 
magiciennes.  Les  Ara))es  mettent  ces 
Lamies  au  rang  des  démons  ou  mau- 
vais génies  à  qui  Dieu  avait  donné 
le  gouvernement  du  monde  avant  de 
le  confier  à  Elilis.  Ils  disent  que  Sa- 
lomon ,  en  ayant  viiincu  luie  ,  l'em- 
ploya à  une  infinité  de  choses  mer- 
veifieuses. 

Lavu'Adomantie,  divination  dans 
laquelle  on  observait  la  forme ,  la 
couleur  et  les  divers  mouvements  de 
la  lumière  dune  lampe  ,  afin  d'en 
tirer  des  présages  pour  l'avenir. 
Delrio  rapporte  à  cette  divination 
la  pratique  superstitieuse  de  ceux 
qui  allument  un  cierge  en  l'honneur 
de  saint  Antoine  de  Pade  ,  pour  re- 
tiouver  les  choses  perdufs. 

LAMPADoruoRE  ,  cclui  qui  portait 


LA  M 

Ta  lampe  dans  les  sacrifices .  ou  le 
flamheau  dans  les  Larapadopliories. 
V.  Daduches. 

Lampadophories  ,  fêtes  dans  les- 
qnelles  les  Gre^s  allumaient  line 
infinité  de  lampes  en  Thonneur  de 
Minene ,  qui  la  première  leur  avait 
donné  l'huile  de  Vulcain  ,  inventeur 
du  feu  et  des  lampes  ,  et  de  Promé- 
thée,  qui  avait  dérobé  le  feu  du  ciel. 
On  y  donnait  aussi  des  jeux  ,  qui 
consistaient  à  disputer  le  prix  en 
courant  un  flambeau  à  la  main.  f^. 
Flambeau. 

Lampes.  Les  anciens  les  em- 
ployaient à  trois  usages;  i°.  dans  les 
temples  pour  les  actes  de  religion  ; 
2°.  dans  les  maisons ,  aux  noces  aux 
festins  ;  et  3°.  dans  les  tombeaux. 

Lampes  (Fête des).  {M..  Ëgypt.) 
Cette  fête  se  célébrait  à  Sais  en 
Egypte.  Hérodote  nous  apprend 
qu'elle  fut  instituée  à  l'occasion  de 
la  mort  de  la  fille  unique  d'un  roi 
aimé  de  ses  sujets,  f^.  LA^-TER^^Es. 

Lampes  inextinguibles.  Calli- 
maque  ,  au  rapport  de  Pausanias  , 
consacra  devant  la  statue  de  Diane  à 
Athènes  une  lampe  d'or  qu'on  rem- 
plissait d'huile  au  commencement 
de  Tannée ,  et  qui  restait  allumée 
jour  et  nuit  durant  un  an  ,  sans  qu'il 
fut  besoin  d'y  toucher.  Solin  parle 
d'une  lampe  pareille  qui  était  dans 
un  temple  ^d'An2;leterre.  Plutanjue 
dit  qneCléombrolus ,  Lacédémonien , 
visitant  le  temple  de  Jupiter  Ham- 
mon  ,  vit  une  lampe  que  les  prêtres 
disaient  perpétuellement  brûler  avec 
la  même  huile.  L'artifice  est  trop  j^ros- 
sier  pour  mériter  aucime  croyance. 
On  cite  d'autres  exemples  de  lampes 
perpétuelles  trouvées  dans  des  tom- 
heaux ,  et  entr'autres  dans  celui  de 
Tulliola  ,  fille  de  Ci<;éron  ,  dont  le 
sépulcre  fut  découvert  à  Rome  en 
iS^o.  On  y  trouva  .  dit-on  ,  une 
lampe  allumée,  qui  s'éteignit  dès  que 
lair  y  pénétra.  Des  auteurs  sensés 
nient  tous  ces  prétendus  prodiges 
fondés  sur  des  ouï-dire,  et  sur  le 
rapport  de  quelques  ouvriers  qui, 
Aoyant  une  "^pèce  de  fumée  sortir 
ue  ces  monuments  découverts ,  et 
venant  ensuite  ày  trouver  une  lampe , 

Tome  //, 


L  A  31 


129 


en  auront  conclu  que  cette  lampe 
s'était  éteinte  ,  et  que  de  là  venait  la 
fii^iée. 

I.  LampÉtie  ,  Lampétusz,  fille 
-d'Apollon  et  de  Clymèile,  et  sœur 
de  Phaéton  et  de  Phaétuse ,  s'afilieea 
tellement  cle  la  mort  de  son  frère  , 
que  les  dieux  la  changèrent  en  peu- 
plier. 

2. —  Fille  d'Apollon  et  de  Nééra , 
et  sœur  de  Phaétuse.  Le  Soleil  leur 
avait  confié  la  garde  de  ses  troupeaiuc 
en  Sicile.  Les  compagnons  d'ufvsse, 
pressés  par  la  faim ,  ayant  tué  quel- 
ques boeufs  ,  Lampétie  porta  .«^s 
plaintes  au  Soleil,  et  le  Soleil  à  Ju- 
piter ,  <|ui  fit  périr  tous  les  compa- 
gnons d  Ulysse  dans  une  tempête. 

Lampéto,  reine  des  Amazones, 
régna  avec  Marthésie  ,  et  porta  si 
loin  la  gloire  de  ses  armes^  qu'elle  se 
donna  pour  fUle  de  JMars.  Après 
avoir  concjuis  la  meilleure  partie  de 
l'Europe,  elles  soumirent  quelques 
villes  de  l'Asie ,  et  fondèrent  Ephèse 
et  plusieurs  autres  cités  florissantes. 

1.  Lampon,  devin  d'Athènes.  Ou 
apporta  un  jour  à  Périclès  ,  de  sa 
maison  de  campagne ,  un  bélier  qui 
n'avait  qu'une  corne  très  forte  au 
milieu  du  front  ;  sur  quoi  Lampon 
pronostiqua  que  la  puissanc-e ,  jus- 
qu'alors partagée  en  deux  factions  , 
celles  de  Thucydide  et  de  Périclès , 
se  réunirait  dans  la  personne  de  celui 
chez  qui  ce  prodige  était  aiTivé.  Le 
merveilleux  s'évanouit  à  la  dissection 
du  bélier  ,  faite  par  Anaxagore  ; 
mais  Lampon  reprit  l'avantage ,  lors- 
que la  chute  de  Thucydide  fit  passer 
touje  l'autorité  dans  les  mains  du  seul 
Périclès. 

2.  —  Autre  devin  d'Athènes ,  qui 
gagnait  sa  vie  à  apprendre  à  chanter 
aux  oiseaux. 

3.  —  Un  des  chevaux  de  Diomède. 

1.  Lampos,  resplendissant ,  un 
deschevaux  du  Soleil  vers  son  midi, 
lorsqu'il  a  toute  sa  splendeur. 

2.  —  De  l'Aurore. 

3.  —  D'Hector. 

Lampsacé,  fille  deMandron,  roi 
des  Bébryfiens  ,  avertit  Phobus  et 
Blepsus ,  PiiocéenSj  qui  s'étaient  ve^ 
nus  établir  à  Pityofesa  avec  ime  nom- 


[3o 


LAN 


treiise  jeunesse,  que  les  habitants  eu 
pays  avaient  juré  leur  perte.  Instruits 
3e  la  trahison  ,  les  Phocéens  la  pré- 
vinrent ,  et  (îvent  znain-basse  sur  leurs 
ennemis.  Ouelqucs  jours  après  ,  la 
mort  surprit  Lampsacé.  Phohus  et 
ses  compapions  lui  érigèrent  un  su- 
perbe mausolée ,  et  voulurent  que 
désormais  Pityoessa  portât  le  nom 
de  Lampsacé  ,  ou  Lampsaque,  ville 
de  l'Asie  mineure  ,  oi'i  Priape  était 
honoré  d'un  cuite  particulier. 

Lampter  ,  surnom  de  Bacchus  , 
piùs  du  irrand  nombre  de  lampes 
qu  on  allumait  à  une  de  ses  fêtes. 

LamptÉries  ,  fête  qui  se  célél)rait 
h  Pellèue  eu  l'honneur  de  Bacchus. 
Elle  était  placée  inmiédiatement 
après  la  vendante  ,  et  consistait  en 
une  iîrande  illumination  nocturne  , 
et  une  profusion  de  vin  qu'on  versait 
aux  passants. 

i.  La.mpus,  un  des  fils  de  Laomé- 
don  ,  et  père  lie  Dolops. 

».  — •  Un  fils  d'Kiivptus. 

I,  Lamus,  fds  de  Neptune,  et  roi 
des  Lestripons,  fondateur  de  Formies. 

a. —  Fils  d'Hercule  et  d'Omphale. 

3.  — Capitaine  latin  tué  parNisus. 

Lamyrus  ,  capitaine  latin  tué  par 
le  même. 

Lanassa  ,  fille  de  Cléode  petit- 
fils  d'Hercu'e  ,  fut  enlevée  par  Pyr- 
rhus fils  d'Achille ,  qui  la  prit  pour 
femme ,  et  eut  d'elle  huit  enfants. 
f^.  Pyrrhus. 

Lance.  Les  Romains,  selon  f^ar- 
ron  ,  représentaient  d'abord  leur 
dieu  de  la  guerre  sous  la  forme  d'une 
Jance ,  et  avaient  pris  cet  usage  des 
Sabins ,  chez  q^iu  la  lance  était  le 
synïhoiedela  guerre.  (/"^.Quirinus.) 
D'autres  peuples ,  selon  Justin  , 
rendaient  un  culte  à  une  lance  ;  et 
c'est  de  là ,  dit-il  ,  qu'est  venue  la 
coutume  d'en  donner  aux  statues  des 
dieux.  F.  Minerve  ,  PÉlias  ,  Am- 
yaiARAirs. 

Lanomène  ,  fille  d'Hercule. 

LANTERNEs(Fè(edes)  {M.Chin.), 
la  piu-i  sij!emn'>lle  des  fêtes  chinoises. 
Ou  b  célèbre  le  i5*.  de  la  première 
June.  Le  jour  de  cette  solemnité  , 
on  allume  dans  tout  l'empire  des 
lanternes  peiutes  et  façonnées.  Il  y 


L  A  O 

en  a  d'une  si  grande  capacité  ,  que 
trois  ou  quatre  pourraient,  dit-on, 
former  xm  appartement.  Elles  sont 
enveloppées  d'une  étoffe  de  soie  fine 
et  transparente ,  sur  laquelle  on  re- 

{)résente  ,  avec  les  plus  belles  cou- 
eurs  ,  des  fleurs ,  des  arbres ,  àei 
rochers,  des  cavalcades,  des  ^ ais- 
seaux qui  voguent,  des  armées  «lui 
combattent ,  etc.  La  lampe, renfermée 
dans  la  machine  ,  répand  sur  ces 
peintures  un  grand  éclat.  La  fête  est 
toujours  accompagnée  de  feux  d'ar- 
tifice ,  sur-  tout  dans  les  grandes 
villes.  Comme  ils  excellent  dans  la 
pyrotechnie  ,  ils  ont  l'adresse  de  re- 
présenter dans  leurs  feux  toutes  sortes 
d'objets  au  naturel  :  si  c'est,  par  exem- 
ple, une  treille,  les  ceps  de  la  vigne,  les 
branches  ,  les  feuilles  ,  les  gniins  ,  se 
distinguent  par  leur  couleur  ;  les 
grappes  sont  rouges  ,  les  feuilles  pa- 
raissent vertes  ,  et  le  bois  blanchâtre. 
Quelques  auteurs  chinois  donnent 
pour  origine  à  cette  fête  la  mort  de 
la  fille  unique  d'un  mandarin  adoré 
dans  la  province.  C'est  un  rapport 
de  plus  pour  étayer  le  système  du 
savant  de  Guignes  ,  qui  fait  des 
Chinois  une  colonie  égyptienne.  K. 
Lampes. 

Lanthu  ,  magicien  chinois,  qui 
prétendait  n'avoir  jamais  eu  de  père, 
et  être  resté  soixante-dix  ans  dans  le 
sein  de  sa  mère  ,  vierge  immaculée. 
Ses  disciples  le  regardaient  comme 
le  créateur  de  toutes  choses.  Foy. 
Lauïhu. 

1 .  Laocoon  ,  Calydonien  ,  fils  de 
Porthaon  et  frère  d'Œnéus  ,  est 
compté  par  Hygin  au  nombre  des 
Argonautes. 

2.  —  Fils  de  Priam  et  d'Hétube 
selon  les  uns,  et  frère  d'Anchise  selon 
les  autres.  Prêtre  d'Apollon  et  de 
Neptune ,  il  opposa  la  plus  vive  ré- 
sistance à  l'introduction  du  'fameux 
cheval  de  bois  dans  les  murs  de 
Troie ,  le  représenta  comme  une  ma- 
chine dont  les  vastes  flancs  cachaient 
leurs  ennemis  ,  ou  propre  à  battre  les 
murailles  d'Ilion,  et  lança  sa  javeline 
dans  les  flancs  du  cheval.  Les  Troycns 
aveuglés  regardèrent  cette  action 
comme  une  impiété ,  et  ea  furent 


L  A  O 

plus  persnadés  encore  lorsque  denx 
affreux  serpents ,  Tenus  de  la  mer , 
aîièrent  droit  à  l'autel  oii  sacrifiait 
Laocoon ,  se  jetèrent  sur  ses  deux 
fils  ,  Aîitiphate  et  Tinihraus  ,  et  , 
après  les  avoir  déchirés  impitoyable- 
ment ,  saisirent  Laocoon  lui-même 
qui  venait  à  leur  secours ,  et  le  firent 
périr  misérahleraent.  Hygin  attribue 
cette  catastrophe  à  la   colère  d'A- 

Eollon ,  qui  se  vengea  ainsi  de  ce  que 
aocoon  s'était  marié  contre  sa  dé- 
fense expresse  ;  et  Senius  rapporte 
que  Laocoon  fut  la  victime  du  cour- 
roux d'Apollon ,  pour  avoir  connu  sa 
femme  Antiope  devant  la  statue  de 
ce  dieu.  Quoi  qu'il  en  soîl ,  cette 
aventure  a  donné  lieu  à  un  des  plus 
beaux  morceaux  de  sculpture  ereçque 
que  nous  possédions.  Ce  chef-d'œuvre 
est  de  la  main  de  Polydore  ,  A^A- 
t^énodors  et  j'  ^gésa'ndre,trois  ex- 
?'lents  maitres  de  Rhodes ,  qui  le 
illèrentjde  concert,  d'un  seul  bloc 
•:  marbre.  Cet  ouvrage  est  trop  jus- 
;  ment  célèbre,  pour  que  le  lecteur 
ne  me  pardonne  pas  d'avoir  inséré 
ici  le  juf;ement  brillant  qu'en  porte 
un  moderne  ,  bon  juge  en  cette  ma- 
tière. 

«  Une  noble  simplicité ,  nous  dit- 
>•  il ,  est  sur-tout  le  caractère  dis- 
»  tinctifdeschefs-dceuvre  des  Grecs. 
»  Ainsi  que  le  fond  de  la  mer  reste 
»  toujours  en  i-epos  ,  quelque  agitée 
»  que  soit  la  surface ,  de  même  l'ex- 
»  pression  que  les  Grecs  ont  mise 
»  dans  leurs  figures  fait  voir  dans 
»  toutes  les  passions  une  ame  grande 
»  et  tranquille. Cette  grandeur,  cette 
»  tranqxiiliité,  régnent  au  milieu  des 
»  tourments  les  plus  affreux. 

»  Le  Laocoon  en  offre  vin  bel 
»  exemple  ,  lorsque  la  douleur  se 
»  laisse  appercevoir  dans  tous  les 
»  muscles  et  dans  tous  les  nerfs  de 
<ion  corps ,  au  point  qu'un  specta- 
ifmr  im  peu  attentif  ne  peut  pres- 
'  ^e  pas  sempècher  de  la  sentir , 
»  en  ne  considérant  même  que  la 
»  contraction  du  bas-ventre.  Cette 
»  grande  douleur  ne  se  montre  avec 
«  turie  ,  ni  dans  le  visage ,  ni  dans 
»  i  attitude.  Laocoon  ,  prêtre  d'A- 
»  pollon  et  de  Meptuae,  ne  jette 


L  A  O  i5i 

»  point  de  cris  eiiroyables  ,  comme 

»  nous  l'a  représenté  /  irgile  ;  Fou- 

»  verture  de  sa  bouche  ne  l'indique 

•  pas  ;  et  son  caractère;  aussi  ferme 

»  qu'héro  que ,  ne  souffre  pas  qu'on 

»  l'imagine  :  il  pousse  plutôt  des  scn- 

»  pirs  profonds  ,  aaxqutJs  le  comble 

»»  du  mal  ne  semble  pas  permettre 

»  un  libre  cours  ;  et  c'est  ainsi  que 

»  le  frère  du  fondateur  de  Troie  a 

»  été  dépeint  par  Sadolet.  La  dou- 

■  leur  de  son  corps  et  la  grandeur 

»  de  son  ame  sont  pour  ainsi  dire 

»  combinées  la  balance  à  L  main ,  et 

»  répandues   avec   une  force   égale 

»  dans  toute  la  configuration  de  la 

»  statue.  Laocoon  souffre  beaucoup , 

»  mais  il  souff're  comme lePhiloctète 

»  de  Sophocle  ;  son  malheur  nous 

»  pénètre  jusqu'au  fond  de  l'ame, 

»  mais  nous   souhaitons   en    même 

»  temps    de   pouvoir  supporter   le 

»  malheur  comme  ce  gnirid  homme 

»  le   supporte  ;    l'expression   d'une 

«  ame  si  sublime  siu-passe  de  beau- 

»  coup  la   représentation  de  la  na- 

»»  ture.  Jl  fallait  que  l'artiste  de  cette 

>»  expression  sentit  en  lui-même  la 

»  force  de  courage  qu'il  voulait  im- 

»  primer  à  son  marbre.  C'est  encore' 

»  un    des   avantages    de   l'ancienne 

»  Grèce,  que   d'avoir  possédé   des 

»  artistes  et   des   philosophes   dans 

»  les  mêmes  personnes.  La  Sagesse , 

»  prêtant  la  main  à  l'Art ,  mettait 

«  dans  les  figures  des  âmes  élevées 

I»  au-dessus  des  âmes  communes. 

»  Si  l'artiste  eût  donné  une  dra- 
»»  perie  à  Laocoon  parcequ'il  était 
»  revêtu  de  la  qualité  de  prêtre ,  il 
»  nous  aurait  à  peine  rendu  sensible 
»  la  moitié  de  la  douleur  (çxe^  souffre 
»  le  malheureux  frère  d'Anchise:  de 
»  la  façon  ,  au  contraire  ,  dont  il  l'a 
»  représenté  ,  l'expression  est  telle , 
»  que  le  Bemier  prétendait  décou- 
»  vrir  dans  le  roidissement  de  l'une 
»  des  cuisses  de  Laocoon  le  rom- 
»  mencement  de  Feffet  du  venin  du 
»  serpent.  La  douleur ,  exprimée 
»»  toute  seule  dans  cette  statue  de 
»  Lîiocoon  ,  aurait  été  un  défaut  : 
»  pour  réunir  ce  qui  caractérise 
»  lame  et  ce  qui  la  rend  noble  , 
»  l'artiste  a  donné  à  ce  chef-d'œuvre 
la 


î52  L  A  O 

»  une  action  qiii ,  dans  l'excès  de 
»  douleur ,  approche  le  plus  de  l'état 
H  du  repos,  sans  rjue  ce  repos  défé- 
»  nère  en  indifférence,  ou  en  une 
»>  espèce  de  lélhar^jie.  » 

Laùdamantus  ,  fils  d'Hector  et 
d'Androuiafiup. 

1.  Laodamas,  fils  d'EtéocIe  roi 
de  Thèjjes.  Son  père  le  laissa  sons  !a 
tutèlc  de  Créon  ,  fils  de  Ménécée. 
Lorsqu'il  fut  en  âge  de  gouverner, 
les  Argiens  tentèrent  une  expédi- 
tion contre  Thèhes.  Laodamas  tua 
Egialée ,  fils  d'Adraste  ,  mais  n'en 
fut  pas  moins  vaincu.  La  nuit  sui- 
vante il  se  sauva  en  Illyrie ,  peu 
accompagné,  l^.  Thersandre. 

2.  —  Fils  d'Anténc«" ,  tué  par  Ajax 
au  siège  de  Troie. 

3.  —  Fils  d'Alcinoiis  ,  roi  "des 
Pliéaciens,  défie  dans  le  i5*.  //p-.  (le 
l'Odyssée  Uljsse  à  la  lutte.  Mais 
ce  prince  ,  par  respect  pour  1  hospi- 
talité qu'il  avait  reçue  ,  s'y  refusa. 

I .  Laodamie  ,  fille  de  Bellérophou 
et  d'Achcmone,  fut  aimée  de  Ju- 

Eiter  ,  et  en  eut  Sarpédon  ,  roi  de 
vcie.  Diane ,  indignée  de  son 
orgueil ,  la  tua  à  coups  de  flèches  , 
c.-à-d.  qu'elle  mourut  subitement , 
ou  d'une  maladie  contagieuse. 

1.  —  Fille  d'Acaste  ,  épousa  Pro- 
tésilas.  Son  mari  avant  été  tué  par 
Hector,  Laodamie  fft  faire  une  statue 
qui  lui  ressemblait.  Un  valet,  l'ayant 
Vue  au  lit  avec  elle,  alla  dire  à  Acaste 
que  sa  fille  était  couchée  avec  un 
homme  ;  il  y  accourut ,  et  n'aya  t 
trouvé  qu'une  statue,  il  la  fit  brûler, 
pour  ôter  h  sa  fille  ce  triste  spectacle. 
M;.is  Laodamie,  s'étant  approchée  du 
feu  ,  s'y  jeta  et  y  périt.  C'est  peut- 
être  là  ce  qui  a  donné  aux  poètes 
Occasion  de  dire  que  les  dieux  avaient 
rendu  la  vie  à  Protésilas  pour  trois 
heures  seulement ,  et  que  ,  se  voyant 
obligé  de  rentrer  dans  le  royaume  de 
Plutr,n ,  il  avait  persuadé  à  sa  femme 
de  le  suivre. 

3.  —  Fille  d'Amyplas,  roi  de  La- 
ccdcmone  ,  et  mère  de  Triphylus. 

/j.  —  Princesse  d'Epire.    f^oy. 

La  UD  AMIE. 

I.  Laoimce  ,  fille  de  Priani  et 
d'Hécube. ,  fut  mariée  en  première» 


L  A  O 

noces ii  Télèphe,  fUs  d'Hercule;  mais 
ce  prince ,  ayant  quitté  le  parti  «les 
Troyens  pour  celui  des  Grecs ,  aban- 
donna sou  épf»use.  Priam  remaria  sa 
fille  à  Hélicaon  ,  fils  d'Anténor,  qui 
lut  tué  peu  de  temps  après ,  ou ,  selon 
d  autres  ,  reconnu  et  sauvé  par 
Ulysse.  Elle  ne  fut  point  insensible 
au  mérite  de  Démophon  ,  et  en  eut 
un  fils  nommé  Muiiychus.  Lorsque 
Troie  fut  prise,  Laociice,  pour  éviter 
la  captivité  ,  et  sur-tout  dans  la 
crainte  de  devenir  esclave  de  la  femme 
de  iélènhe  ,  se  précipita  du  haut 
d'un  rocuer.  D'autres  racontent  que 
la  terre  s'entr' ouvrit  sous  ses  pas  selon 
ses  désirs  ,  et  l'eugluutit  toute  vi- 
vante. 

2.^—  Fille  d'Agamemnon  et  de 
Clyteninestre  ,  fut  offerte  par  son 
père  en  mari.nge  à  Achille. 

3.  —  Fdie  d'Agapénor,  roi  d'Ar- 
cadie.  Après  la  prise  de  Troie  ,  ce 
prince,  ayant  été  jeté  sur  les  côtes  de 
Chypre,  fut  contraint  de  s'établir  à 
Paphos.  Laodice  envoya  de  cette 
ville  un  voile  à  Tégée  pour  Minerve 
Aléa. 

4.  —  Une  des  filles  que  les  Hyper- 
boréens  envoyèrent  à  Délos  y  porter 
leur  ofTrande. 

5.  —  Une  fille  de  Cinyre,  femme 
d'Elatus. 

6.  —  Une  des  Océanides, 

7.  —  Fcnnne  d'Antiochus,  un  des 
lieutenants  de  Philippe,  et  mère  de 
Séleucus  Nicanor.  Neuf  mois  avant 
la  naissance  de  son  fils  y  elle  songea 
qu'Apollon  était  couché  dans  son  lit, 
et  lui  avait  donné  une  pierre  pré- 
cieuse où  était  gravée  la  figure  d'une 
ancre ,  avec  ordre  exprès  de  la  donher 
au  fils  ({u'elle  mettrait  au  monde.  Le 
lendemain  ,  elle  trouva  dans  son  lit 
un  anneau  dont  le  chaton  était  en- 
richi de  cette  pierre  précieuse,  avec 
la  marque  qu'elle  avait  vue  en  songe. 
Son  enfant  naquit  avec  ce  même 
signe  sur  la  cuisse,  ainsi  que  tousses 
descendants.  Enfin  Laouice  donna 
cet  anneau  à  Séleucus  lorsqu'il  se 
mit  au  service  d'Alexandre. 

I.  Laodoci'S  ,  fils  d'Anténor  , 
jeune  Troyen  d'ime  grande  valeur, 
sous  la  ressemblance  duquel  Mineive 


L  A  O 

conseilla  à  Pandare  de  lancer  une 
flèche  ,  pour  empêcher  le  combat 
singu'ier  de  Paris  et  de  Ménélas. 

2.  —  Un  fils  d'Apollon  et  de 
Phthia. 

5.  —  Un  fils  de  Priam. 

4-— ■  Un  compagnon  d' Antiloque. 

Laûetas  ,  plébéien ,  surnom  de 
Jupiter  et  de  Neptune  à  Olympie. 

I .  LioGOKus ,  fils  de  Bias,  et  frère 
de  Dardanus. 

a.  —  Fils   d'OnélûT  ,  et   prand- 

Srètre  de  Jupiter  Idéen  ,  tué  par 
Itîrion  au  siège  de  Troie. 
Laogob.vs,  roi  des  Dry  opes.  Ces 
peuples  pdlèrent  le  temple  de  Del- 
phes. Hercule  les  défit ,  et  tua  Lao- 
goras  et  son  fils.  Diodore  île  Sicile 
nomme   ce   roi  Phylus  ,    et  ajoute 

3u'HercuIe  chassa  tous  les  Dryopes 
e  leur  pays. 

Laogore  ,  fille  dé  Cin\re  et  de 
Métharme ,  fille  de  Pygmalion ,  mou- 
rut en  Egypte. 

Lao-Kivm,  philosophe  auquel  les 
Chinois  ont  décerné  les  honneurs 
divins.  A  en  croire  ses  <liscip!es,  sa 
naissance  fut  des  pluscxtraordinaires. 
Porté  quatre-vingt-dix  ans  dans  les 
flancs  de  sa  mère,  il  s'ouvrit  un  pas- 
sage par  le  côté  gauche  ,  et  causa  la 
mort  à  celle  qui  l'avait  conçu.  «Tao, 
»  disait-il ,  ou  la  R;iison  ,  produisit 
j>  un  ,  un  produisit  deux,  deux  pro- 
»  duisirent  trois  ,  et  trois  ont  produit 
»  toutes  choses.  »  Il  enseignait  ea- 
core  que  l'univers  était  gouverné  par 
un  dieu  corporel  qui  habitait  dans  le 
ciel ,  et  qu'il  nommait  Cham-Ti  (  roi 
d'en-haut  )  ;  que  soui  lui  était  un 
grand  nombre  d'êtres  intelligents , 
avec  un  pouvoir  moins  étendu,  mais 
indépendant  du  sien.  Ses  opinions 
étaient  favorables  au  matérialisme. 
Lao-Kium,  après  sa  mort ,  fut  mis  au 
rang  des  dieux.  On  lui  éleva  un 
temple  magnifique ,  et  l'empereur 
Hium-Tsong  fit  transporter  sa  statue 
dans  son  palais.  Ce  philosophe  fonda 
la  secte  de  Taose  environ  six  cents 
ans  avant  l'ère  chrétienne. 

Ce  philosophe  qui  vivait  environ 
six  cents  ans  avant  Jésus-Clirisl  , 
prêcha  une  sorte  de  quiétisrae.  Il 
faisait  consister  îe  booneur  daus  un 


L  A  O  i5S 

sentiment  de  félicité  douce  et  tran- 
quille ,  qui  suspend  toutes  les  fonc- 
tions def'ame.Le  dieuee  Lao-Kium 
était  matériel ,  et  cQiiiniandait  à  des 
dieux  subalternes.  L'anie,  selon  lui  , 
périssait  avec  le  corps  ;  mais  il  pro- 
mettait à  ses  disciples  de  leur  pro- 
longer la  vie  au-delà  des  bornes  ordi- 
naires. Il  n'en  fallut  pas  davantage 
à  ceux-ci  pour  imaginer  un  Itreuvage 
d'immortalité  ,  et  pour  en  garantir 
les  effets.  La  secte  des  Inimoitels 
fut  très  nombreuse  dès  son  origine. 
Sous  les  empereurs  de  la  treizième 
dynastie,  elle  devint  très  florissante, 
et  le  fondateur  de  cette  race  bàiit  un 
temple  à  Lao-Kium.  Les  prêtres  de 
celte  religion  paraissent  infatués  des- 
visions de  l'astrologie  judiciaire ,  et 
des  superstitions  de  la  magie.  Leurs 
principaux  prestiges  consistent  à 
faire  paraître  en  l'air  la  figure  de 
Lao-Kium, ou  de  quelque  autre idole^ 
et  de  faire  voir  dans  un  ven'e  d'eau 
les  personnes  que  i'ou  désire  ,  et  les 
événements  qu'on  veut  savoir. 

Laom.;dÉ£  ,  une  des  filles  de  Nérée 
et  de  Dorfs.. 

LaomÉbon,  fils  dllus,  et  père  de 
Priam,  ppna  à  Troie  vingt-neuf  ans. 
II  fit  enwjnner  sa  capitale  de  si 
fortes  muiaiiles  ,  qu'on  attribua  cet 
ottvrage  à  Àpulloa.  Les  fortes  digues- 

Îu'il  fit  faire,  aussi  contre  les  vagues 
e  la  mer  passèrent  pour  l'ouvrage 
de  îîf  ptmie  ;  et  conmie  dans  la  suite 
les  inondations  ruinèrent  une  partie 
de  ces  ouvrages ,  on  publia  que  Nep- 
tune ,  frustré  de  la  récompense  pro- 
mise ,  s'était  vengé  par-là  de  la  per- 
fidie du  roi.  Des  nistoriens  disent 
que  Laomédon,  pour  embellir  et  for- 
tifier sa  capitale  ,  se  servit  de  trésors 
consacrés  à  Apollon  et  à  Neptune  , 
ou  déposés  dans  leurs  temples,  et 
ne  les  voulut  pas  remettre  .  ce  qtû 
donna  lieu  à  la  fable.  Apollon ,  de 
son  côt<  ,  se  vengea  par  la  peste.  Ou 
recourut  à  l'oracle  pour  faire  cesser 
ces  deux  fléaux ,  et  la  réponse  fut  que 
le  J^ieu  de  la  mer  ne  pouvait  être  ap- 
paise  qu'en  exposant  à  un  monstre 
marin  ia  fille  du  roi.  Hercule  s'of- 
frit ,  avec  ses  compagnons  ,  ej.<aia- 
quit  le  monslre  ,.ou  arrêUt-nnondar 
13 


îV,  L  A  P 

t!on  par  des  digues  ;  mais  Laomëdon , 
ayant  de  nouveau  manqué  à  sa  pa- 
role ,  vit  saccager  sa  ville  et  son  pays , 
enlever  sa  fille  de  force ,  et  fut  lui- 
même  victime  de  sa  perfidie.  Koy. 
HÉsioNE  ,  Fatalités  de  Troie. 

Laomédointiades  ,  Priani ,  fils  de 
Laomédon.  C'est  aussi  quelquefois, 
dans  les  poètes ,  le  nom  des  Troyens. 

Laomedoktiv's  Héros,  le  héros 
troyen ,  c.-à  d.  Ënée. 

1 .  Laothoé  ,  fille  d'Altès  ,  roi  des 
Lélèges  {voy.  Altès),  fut  une  des 
femmes  de  Priam  ,  à  qui  elle  donna 
plusieurs  enfants. 

2.  —  Fille  d'Hercule,  et  femme  de 
Polyphème  l'Argonaute. 

Laphria,  surnom  que  les  Caly- 
doniens  donnèrent  à  Diane  lorsqu'ils 
crurent  sa  colère  contre  Enée  et  ses 
sujets  appaiiée  avec  le  temps.  Au- 
guste, ayant  dépeuplé  Calydon  pour 
en  transporter  les  habitants  à  Nico- 
polis  sa  nouvelle  ville,  donna  à  ceux 
de  Patras  eu  Achaïe  une  partie  des 
dépouilles  de  Calydon ,  et  entr'au- 
tres  la  statue  de  Diane-Laphria ,  que 
ces  peuples  gardèrent  avec  soin  dans 
leur  citadelle.  Cttte  statue  était  d'or 
et  d'ivoire ,'  et  représentait  la  déesse 
en  habit  de  éhasse.  Les  uns  dérivent 
son  surnom  du  grec  laphuron ,  dé- 
pouille; les  autres  d'elaphros ,  léger, 
parcequ'elle  était  devenue  plus  douce 
à  l'égard  d'Enée  ;  d'autres  enfin  de 
Laphrius. 

Laphries  ,  fête  annuelle  que  les 
habitants  de  Patras  avaient  établie  en 
l'honneur  de  Diane-Laphria ,  et  dont 
Pausanias  nous  a  transmis  les  cé- 
rémonies. Elle  durait  deux  jours.  Le 
1)remier  on  faisait  des  processions  ; 
e  second  on  mettait  le  feu  à  un  bû- 
cher immense  qu'on  avait  dressé  avant 
la  fête  ,  et  sur  lequel  on  avait  réuni 
des  fruits  ,  des  oiseaux  et  des  ani- 
maux vivants ,  tels  que  des  loups ,  des 
ours  ,  des  lions  ,  etc.  Comme  ces  ani- 
maux devaient  être  brûlés  en  vie ,  on 
se  contentait  de  les  attacher  iur  le 
bûcher  :  il  arrivait  quelquefois  que 
le  feu  consumait  leurs  liens  avant 
.  qu'ils  fussent  hors  d'état  de  fuir  j  et 
alors  ils  s'élançaient  hors  du  bûcher, 
au  grand  danger  de»  assistants  ;  mais 


L  A  P 

la  superstition  grecque  prétendait 
qu'il  n'en  résultait  aucun  accident. 

Laphrils  ,  fils  de  Delphus  ,  fut , 
dit-on ,  le  premier  qui  éleva  une 
statue  de  Diane  à  Calydon  ,  d'où  , 
selon  quelques  uns  ,  la  déesse  a  tiré 
son  surnom  de  Laphria. 

Laphyka  ,  surnom  de  Pallas,  pris 
de  laphyra ,  dépouilles ,  parcequ'elle 
est  la  déesse  delà  guerre,  et  que  c'est 
elle  qui  fait  remporter  les  dépouilles 
des  ennenn's. 

Laphystiennes  ,  surnom  des  Bac- 
chantes ;  du  mont  Laphystius  ,  en 
Béotie ,  où  Bacchus  était  honoré. 

1.  Laphystius,  surnom  de  Bac- 
chus. 

2.  —  Surnom  de  Jupiter  ,  à  qui 
Phryxus  immola  le  bélier  qui  l'avait 
porté  à  Colchos.  Les  Orchoméniens 
lui  donnèrent  ce  surnom  en  mémoire 
de  sa  fuite  :  et  depuis  ce  temps  Ju- 
piter Laphystius  fut  regardé  comme 
le  dieu  tutélaire  des  fugitifs.  Rac« 
Laphyssein,fairavec  précipitation. 
f^.  Phyxus. 

Lapidation,  f^.  Lithobolie. 

I.  Lapis,  surnom  de  Jupiter,  sous 
lequel  il  était  souvent  confondu  avec 
le  dieu  Terme.  D'autres  disent  qu'il 
fut  ainsi  nommé  de  la  pierre  dont  on 
assommait  la  victime  dans  le»  traités, 
ou  de  celle  que  Rhéa  donna  h  dévorer 
à  Saturne.  Le  serment  fait  par  ce  nom 
mystérieux  était  très  respecté  an 
dire  d!  Apulée  ■  c'est  ce  que  Cicéron 
appelle  Jovem  Lapident  jurare. 

3.  —  Manalis  ,  pierre  située 
hors  de  Rome  près  de  la  porte  Ca- 
pèue  et  du  temple  de  Mars.  On  dit 
que  les  Romains  l'ayant ,  dans  une 

frande  sécheresse  ,  fait  transporter 
ans  la  ville ,  il  tomba  aussi-tôt  une 
quantité  d'eau,  et  que  ce  fut  pour 
cela  qu'on  donna  à  cette  pierre  le 
nom  de  Lapis  nianalis.  Rac.  Ma~ 
nare  ,  couler. 

Lapithe  ,  fille  d'Apollon  ,  selon 
quelques  mythologues,  qu'Eole  ren- 
dit mère  des  Lapithes. 

i.  Lapithes  ,  fils  d'Apollon  et  de 
Stilbé ,  frère  de  Centaurus  ,  époux 
d'Arsinone  ,  auteur  de  la  race  des 
Lapithes ,  père  de  Phorbas  ,  et  de 
Përiphas  ,  suivant  d'autres. 


L  A  R 

5.  —  F3s  d"Ex)je ,  et  petit-fils 
d'Hippotès ,  fut  père  de  Leshus. 

Lapîthes,  peuples  de  Thessalie  , 
demeuraient  sur  les  hords  du  Pëuée, 
d'où  ils  avnienî  chascse  les  Perrhèbes. 
Ces  peuples  sont  fameux  ,  non  seu- 
lement par  l'invention  des  mors  et 
par  leur  habileté  à  manier  les  che- 
Taux  ,  mais  encore  par  leurs  guerres 
contre  les  Centaures.  Aux  noces  de 
Pirithoiis  ,  ces  derniers ,  s'étant  eni- 
vrés ,  insultèrent  les  femmes  :  Thésée 
et  les  I^apithes  en  tuèrent  un  grand 
nombre  ,  et  mirent  le  reste  en  fuite  ; 
mais  les  Centaures  revinrent  en  force , 
Vainquirent  à  leur  tour,  et  oblieèrent 
les  vaincus  de  se  réfugier,  les  uns 
h  Pholoé  d'Arcadie  ,  les  autres  à 
Malée. 

LiQTEABius,  athlète  qui  tenait 
d'une  main  un  filet  dans  lequel  il 
tâchait  d'embarrasser,  son  antago- 
niste ,  et  de  l'autre  un  poipiard 
pour  le  frapper.  Rac.  Laqueus  , 
pièce  ou  filet. 

Lar.4,  Naïade  ,  fille  du  fleuve  Al- 
mon.  Jupiter ,  amoureux  Oe  Juturne , 
n'ayant  pu  l'approcher  parcequ'elle 
s'était  jetée  dans  le  Tybre ,  appela 
toutes  les  Naïades  du  pavs  ,  et  le< 
pria  d'empêcher  que  la  nymphe  ne  se 
cachât  dans  leurs  rivières  :  toutes  lui 
promirent  leurs  services.  Lara  seule 
alla  déclarer  à  Juturne  et  à  Junon 
les  desseins  de  Jupiter.  Le  dieu  , 
irrité ,  lui  fit  couper  la  lanfnie ,  et 
donna  ordre  à  Men  ure  de  la  con- 
duire aux  enfers  ;  mais  ,  en  chemin  , 
Mercure ,  épris  de  la  beauté  de  cette 
nymphe ,  s'en  fit  aimer ,  et  en  eut 
deux  enfants ,  qui  furent  appelés 
Lares,  du  nom  de  leur  mère. 

Larakda.  F".  Lara. 

Lararies  ,  fêtes  des  Romains  en 
1  honneur  des  dieux  Lares.  Elles  se 
célébraient  le  1 1  avant  les  ralendes 
de  Janvier  ,  c.-à-d.  le  i\  Décembre. 
Macrobe  l'appelle  la  solemnité  des 
petites  statues,  celehritas  sîgilla,- 
riontm. 

Lararium  ,  espèce  d'oratoire  on 
de  chapelle  domestique  ,  destinée  , 
chez  les  Romains ,  au  culte  des  dieux 
Lares  j  car  chaque  famille ,  chaque 
nvaidOu ,  chaque  individu  avait  be« 


L  A  R  i55 

dieux  Lares  p.irticu!icrs,  fuivant  sa 
dévotion  ou  son  inclination.  Ceuu 
de  Marc-Aurè!e  étaient  les  erands 
hommes  qui  avaient  été  S;  s  maîtres. 
Il  leiu-  portait  tant  de  respect ,  dit 
Lampritle  ,  qu'il  n'avart  dai  s  son 
laraire  que  leurs  statues  d'or.  Alexan- 
dre Sévère  adressait  tous  les  matins , 
dans  son  premier  laraire,  ses  vaux 
aux  statues  des  dieux,  au  nosnbre des- 
quels il  mettait  Apollonius, Orphée, 
Abraham  et  Jésus-Christ  ;  et  clans 
«on second  laraire  il  plaçait  Achille, 
Cicéron,  Virgile,  et  plusieurs  autres 
grands  hommes.  Spart. 

Lardane  ,  nymphe  aimée  de  Ju- 
piter ,dont  elleeut  Sarpédon  et  hrpis. 

Lare,  le  dieu  domestiqueqneZ)e- 
nys  d' Halicarnasse  apYteWewhéros 
de  la  maison ,  celui  qui  présidait  en 
particulier  à  une  maison.  Le  Lare 
familier  était  Saturne ,  dans  l'opi- 
nion de  quelques  utis.  /'.  Lares. 

LARE^TAtES  ,  fête  romaine  en 
l'honneur  de  Jupiter.  Elle  avait  pris 
son  nom  d'Accai,3reutia,  nourrice 
de  Romnius,  ou  d'Atca  Larenfia  , 
célèbre  courtisane  ,  oui  avait  fait  le 
peur  le  romain  son  héritier  .sons  le 
rèime  d'Ancu=  Mari  tus.  Cette  fîête 
se  célébrait  le  lo  des  calendes  de 
Janvier,  c.-à-d.  le  23  Décembre, 
hors  de  Rome ,  sur  les  JKjrds  da 
T\bre;  et  'e  prêtre  q^ii  y  présidait 
s'appelait  Flamen  Lareutalis. 

LARE^rIA. /'.  AccA. 

Larenti>aies.  On  croit  que  ce 
sont  les  mêmes  fêtes  que  les  Lareo- 
tales. 

Lares.  Les  statues  de  ces  dieux 
étaient  en  petit  ;  on  les  tenait  dans 
un  oratoire  particulier  ;  on  avait  un 
soin  extrême  de  !es  tenir  proprement  ; 
il  y  avait  même ,  du  moins  dan|S  les 
grandes maiso  s,  un  domestique uni- 

anempnt  occupé  au  srrvice  de  ces 
ieux  :  c'était  la  charge  d'un  affranchi 
chez  les  empereiirs.  Cependant  il 
arrivait  bien  quelquefois  qu'on  per- 
dait le  respect  à  leur  égard  dans  cer- 
taines occasions  ,  comme  à  la  mort 
de  quelques  personnes  chères ,  parce- 
qu 'alors  on  accusait  les  Lares  oe  n'a- 
voir pas  bien  veillé  à  leur  conserva- 
tion, et  de  s'être  lais.'^é  surprendre 

ï  4 


ï36  L  A  R 

par  les  e;enies  mnlfaisants.  Un    jour 
Calif^ula  fit  jeter  les  siens  par  la  fe- 
nêtre ,  parce,    disait-il,   qu'il   était 
mécontent  de  leu;:  service.  On  dis- 
tinguait plusieurs  sortes  de  Lares  , 
outre  ceux  des  maisons ,  qu'on  ap- 
pehiit  aussi  familiers  :  les  Lares  pu- 
blics ,  qui  présidaient  aux  bâtiments 
publics  ;  les  Lares  de  ville ,  Urbani ; 
ceux  des  carrefours ,  Compitales  ; 
les  Lares  des  chemins,  ViaJes ;  les 
Lares  de  la   campagne  ,  Rurales  ; 
les  Lires  ennemis ,  Hostiles  ;  ceux 
qui  avaient  soin  d'éloigner  l'ennemi. 
Les   douze  grands  dieux  étaient  mis 
nu  nombre  même  des  Lares.  Asco- 
nius  Pediamis,  expliquant  le  Diis 
Magiils  de  /^i;gi7e ,  prétend  que  les    . 
grands  dieux  sont  les   Lares  de  la    • 
ville  de  Rome.  Janus  ,  au  rapport 
de  Macrobe„   était   un   des   dieux 
Lares  ,  parcequ'il  présidait  aux  che- 
jiiins.   Apollon  ,  Diane  ,    Mercure , 
étaient  aussi  réputés  Lares ,  parceque 
leurs  statues  se  trouvaient  au  coin  ues 
rues  ou  sur  les  grands  chemins.  En 
général  ,   tous  les  dieux  qui  étaient 
choisis  pour  patrons  et  tutélaires  des 
lieux   et   des  particuliers  ,    tous  les 
dieux  dont  on  éprouvait  la  protec- 
tion ,  en  quelque  genre  que  ce  fût  , 
étaient    appelés    Lares.     Properce 
nous  dit  que  ce  furent  les  Lares  qui 
chassèrent  Annihal  de  devant  Rome , 
parceque    ce   furent    quelques   fan- 
tômes nocturnes  qui  lui  donnèrent 
de  la  frayeur. 

Les  Lares  avaient  un  temple  h 
Rome  dans  le  champ  de  Mars.  /^. 

GjRUNDU.ES. 

—  C'étaient  les  dieux  domesti- 
ques ,  les  génies  de  chaque  maison  , 
comme  les  gardiens  des  familles. 
Apulée  dit  que  les  Lares  n'étaient 
outre  chose  que  les  âmes  de  ceux  qvii 
avaient  bien  vécu  et  bien  rempli  leur 
carrière.  Au  contraire ,  ceux  qui 
avaient  mal  vécu  erraient  vagabonds 
et  épouvantaient  les  hommes.  Selon 
Servius ,  le  culte  des  dieux  Lares  est 
venu  de  ce  que  l'on  avait  coutume 
autrefois  d'enterrer  les  corps  dans 
les  maisons ,  ce  qui  donna  occasion 
:m  peuple  crédule  de  s'imaginer  que 
leurs  âmes  y    demeuraient  aussi  , 


L  A  R 

comme    des   génies   secourables    et  • 
propices,  et  de  les  honorer  en  cette 
qualité.  On  peut  ajouter  que  la  cou- 
tume s'étant  ensuite  iiJtroduite  d'en- 
tencr  les  morts  sur  les  grands  che- 
mins ,   ce  pouvait  bien   être    de   là 
qu'on  prit  occasion   de  les  regarder 
aussi  comme  les  dieux  des  chemins. 
C'était  le  sentiment  des  Platoniciens , 
qui  des  âmes  des  bons  faisaient  les 
Lares  ,  et  les  Lémures  des  âmes  des 
méchants.  Les  Lares  ,  dit  Piaule  j 
étaient    représentés     anciennement 
sous  la  figure  d'un  chien ,  sans  doute 
parceque  les   chiens  font    la  même 
Ibnction  que  les  Lares ,  qui  est  de 
garder  la  maison  ;  et  on  était  pei- 
suadé   que  ces  dieux  en  éloignaient 
tout  ce  rpii  aurait  pu  nuire.  Leur 
p'ace  la  plus  ordinaire,  dans  les  mai- 
sons ,  était  derrière  la  porte  ou  autour 
des  foyers.  Quand  les  jeunes  garçons 
étaient   devenus  assez    grands  pour 
quitter  les  bulles  ,  qu'on  ne  portait 
qu'en  la   première  jeunesse  ,   ils  les 
pendaient   au  cou   des  dieux  Lares. 
«  Trois  garçons,  revêtus  de  tvmif]ues 
»  blanches  ,  entrèrent ,  Ail  Pétrone  ; 
»  deux  desquels  mirent  sur  la  table 
«  les  Lares  omés  de  bulles  ;  l'autre  , 
»  tournant  avec  une  coupe  pleine  de 
»  vin  ,  criait  :  Que  ces  dieux  soient 
»  propices  I  »    Les    esclaves  y  pen- 
daient aussi  leurs  chaînes  ,  lorsqu  ils 
recevaient  la  liberté. 

La  victime  qu'on  offrait  aux  Lares 
était  im  porc ,  quand  on  leur  sacri- 
fiait en  public  ;  mais ,  en  particulier , 
on  leur  offi"ait  presque  tous  les  jours 
du  vin  ,  de  l'encens  ,  une  couronne 
de  laine  ,  et  un  peu  de  ce  que  l'on 
servait  h  table.  On  les  couronnait  de 
fleurs ,  et  sur-tout  de  violette  ,  de 
myrte  et  de  romarin.  On  leur  faisait 
de  fréquentes  libations  ,  on  allait 
même  jusqu'aux  sacrifices. 

Laride  ,  fils  de  Daucus  ,  et  frère 
jumeau  de  Tymber.  Leur  ressem- 
blance était  parfaite  :  mais  le  glaive 
de  Pallas  ,  fils  d'Evandre  ,  mit  un 
jour  entr^eux  une  cruelle  différence  ; 
il  coupa  la  tête  à  Laride ,  et  la  maioi 
droite  à  Tymber. 

Larina  ,  jeime  Italienne ,  qn* 
accompagnait    l'Amazone    CaouIIa. 


..  />■ 


L  A  R 

dans  les  combats.    Enêid.  liv.  rr. 

1 .  Larissa  ,  fiUe  de  Pélasiras  , 
donna  son  nom  à  deux  villes  de  ïhes- 
salie. 

2.  —  Fille  de  Piasus,  violée  par 
sou  père.  J^'.  Pi  as  v  s. 

1 .  Larisse  ,  ville  de  Thessalie  sur 
les  bords  du  Pénée.  C'était  la  patrie 
d'Achille.  Ce  ftit  là  que  Persée  tua  , 
par  mégarde  ,  Acrisius  d'un  coup  de 
palet. 

2.  —  Bour°;  d'Ephèse ,  où  Apollon 
avait  un  temple. 

3.  —  Ville  près  de  Cumes ,  dont 
les  habitants  ,  (çx  Homère  nomme 
Pélasges ,  allèrent  au  siège  de  Troie. 

Larijsée  ,  surnom  de  Miner>e, 
adorée  sur  les  bords  du  Larissus  , 
rivière  du  Péloponnèse  entre  l'Elide 
et  l'Achaïe. 

LARISSENrS,LARISSHUS,LARISSirS, 

•nmom  de  Jupiter  et  d'Apollon,  ado- 
rés ,  le  premier  à  Larisse ,  ville  proche 
du  Caystre ,  le  second  dans  un  faux- 
hourg  d'Ephèse.  C'est  aussi  une 
épithète  d'Achille. 

Larthy  Tytiral  ,  maître  du  Tar- 
lare ,  nom  étrusque  de  Pluton  ,  qui 
se  trouve  sur  un  ancien  monument 
d'Etrurie ,  dont  parle  Gori,  tome  i , 
page  icp. 

Larunda  ,  divinité  qui  présidait 
aux  maisons.  Jupiter  la  rendit  mère 
des  dieux  Lares  ;  d'autres  en  font 
honneur  à  Mercure  :  c'est  vraisem- 
blablement la  même  que  Lara.  f^. 
Lara. 

Larves  ,  âmes  des  méchants ,  que 
Ton  supposait  errer  çà  et  là  pour 
épouvanter  les  vivants.  Zarve  signifie 
masque  ;  et  comme  on  les  faisait  hi- 
deux et  effrayants  ,  on  s'est  servi  de 
ce  nom  pour  désigner  les  génies  mal- 
faisants ,  qu'on  appelait  autrement 
Lémures.  (  P^.  LÉmcres.)  En  effet , 
on  les  représentait  comme  des  vieil- 
lards au  visage  sévère ,  ayant  la  barbe 
longue  ,  les  cheveux  courts  ,  et  por- 
tant sur  la  main  un  hibou,  oiseau  de 
mauvais  augiu"e.  Larves  est  aussi  le 
nom  que  l'on  donnait  aux  mânes. 
Tous  ceux  qui  périssaient  de  mort 
^■^lente  ,  ou  qui  ne  recevaient  pas 
•^^lonneurs  de  la  sépulture  ,  deve- 
nai€»  des  Lones  ;  et  lorsqu'on  eut 


L  A  T  i57 

as-çassiné  Caligula ,  le  palais,  dit 
Suétone ,  devint  inhabitable  par  les 
fantômes  effrayants  qui  apparurent  , 
jusqu'à  ce  qu'on  lui  eût  décerné  une 
pompe  fimèbre. 

Larymna  ,  fille  de  Cvnus  ,  donna 
son  nom  à  la  ville  de  Larynme  en 
Béotie. 

Labysia  ,  fêles  en  l'honneur  de 
Bacchus,  ainsi  nommées  de  Larv- 
sius,  montagne  de  Laconie.  On  les 
célébrait  au  commencement  du  prin- 
temps. Entr' autres  merveiUes,  on  y 
voyait  toujours  une  grappe  de  raisin 
miir. 

Lasovetz.  Cochin  l'a  désignée 
par  ime  femme  jeune  et  richement 
vêtue,  qui  se  regarde  «".ans  un  miroir 
et  s'occupe  de  sa  toilette  ;  sur  ses 
genoux  sont  des  passereaux  qui  se 
caressent- 

Lasii's  ,  un  des  prétendants  qui , 
vaincus  à  la  course  dont  Hippoda- 
mie  était  le  prix ,  furent  tués  par 
Œnomaiis. 

Lassitvde.  (  Iconol.)  César  Ripa 
nous  la  présente  comme  une  femme 
fort  maigre  ,  légèrement  vêtue  ,  et 
qui  a  la  gorge  découverte.  Eli:  tient 
un  éventail  de  la  main  droite ,  et 
s'appuie  de  la  gauche  sur  un  bâton. 
Lat  (  M.  Iiid.  ) ,  idole  des  Aral  e5, 
adorée  dans  la  ville  de  Soumenat  aux 
Indes.  Sa  statue  n'était,  dit-on,  «ju'une 
pierre  de  cent  verges  de  haut ,  placée 
au  milieu  d'un  temple  soutenu  par 
cinquante-six  piliers  d'or  massif.  Ma- 
homet, fils  de  Sebectegin  ,  après 
avoir  conquis  cette  partie  de  l'Inde  , 
brisa  l'idole  de  ses  propres  mains ,  et 
substitua  le  mahométisme  au  culte 
qu'on  lui  rendait. 

Lataovs  ,. capitaine  troyen  que 
Mézence  écrasa  sous  le  poids  d'une 
pierre  énorme. 

LATERAisrs  ,  LATEBCt'Lrs  ,  dicu 
du  fover  ,  de  l'àtre  ,  lequel  était  ï«- 
vètu  de  briques.  Rac  Later ,  is  ^ 
brique. 

Lath  ,  nom  de  l'Etre  suprême 
chcT,  les  anciens  Arabes.  Voy.  Al- 

LATH. 

Lathria  ,  sœur  jumelle  d'Alesan- 
dra  ,   avait  avec  elle   les   honneurs 
\    héroïques  ea  Laeouie. 


i5S 


L  A  T 


Latiaiis  ,  on  Latiaris  ,  surnom 
àc  Jupiter,  ainsi  nommé  du  Latium , 
coîjtrée  d'Italie ,  où  ce  maître  des 
dieux  était  singulièrement  honoré. 
Les  Romains ,  au  rapport  de  Por- 
phyre ,  lui  sacrifiaient ,  tous  les  ans  \ 
un  homme. 

Latiar,  fête  instituée  par  Tar- 
qiiin  le  Superbe  en  l'honneur  de  Ju- 
piter Latiar,  Ce  prince  ,ajant  fait  un 
traité  d'alUance  avec  les  peuples  du 
Lalium ,  proposa ,  dans  le  dessein 
d'en  assurer  la  perpétuité,  d'ériger 
nn  temple  commun ,  où  tous  les  alliés, 
les  Romains ,  les  Latins ,  les  Her- 
niques  et  lesVolsques,  s'assemblassent 
tons  les  ans  pour  y  faire  une  foire ,  se 
régaler  les  uns  les  autres ,  et  y  célé- 
brer ensemble  des  fêtes  et  des  sacri- 
fices; telle  fut  l'origine  du  Latiar. 
Turquin  n'avait  destiné  qu'un  jour  à 
cette  fêle;  les  premiers  consuls  en 
établirent  un  second  après  qu'ils  eu- 
rent confirmé  l'alliance  avec  les  La- 
tins ;  on  ajouta  un  trojsième  jour  , 
k>rs<}ue  le  peuple  de  Rome  qui  s'é- 
tait retiré  sur  le  mont  sacré  fut  rentré 
dans  la  ville  ;  et  enfin  un  quatrième 
après  qu'on  eut  appaisé  la  sédition 
qui  s'était  élevée  entre  les  plébéiens 
et  les  patriciens  i  l'occasion  du  con- 
sulat. 

Ces  quatre  jours  étaient  ceux  qu'on 
nonmiait  fériés  latines  ;  et  tout  ce 
qui  se  faisait  pendant  ces  fériés ,  fêtes, 
offrandes ,  sacrifices ,  tout  cela  s'ap- 
pelait Latiar,  dit  Gronovius  dans 
ses  observations. 

Les  peuples  qui  avaient  part  à  la 
fête  y  apportaient  les  uns  des 
agneaux ,  les  autres  du  fromage,  quel- 
ques uns  du  lait  ,  ou  quelque  autre 
liqueur   propre  pour  les  libations. 

F.  FÉRIÉS  LATINES. 

I.  Latinls  ,  roi  du  Latium  ,  fils 
de  Faunus  et  de  Marica.  Il  avait  eu 
c'Amate  un  fils  que  les  destins  lui 
enlevèrent  à  la  fleur  de  l'âge.  Il  ne  lui 
restait  qu'une  fille  nubile,  l'objet 
des  vœux  de  plusieurs  princes  d'Ita- 
lie ,  et  sur-tout  de  Turnus  qu'Aniale 
favorisait  ;  mais  d'effrayants  prodiges 
avaient  retardé  cette  union.  Ce  fut 
alors  qu'Enée  aborda  en  Italie,  et 
vint  demander  uu  asyle  à  Latiiius.  Le 


L  A  T 

roi  le  reçut  bien  j  et  se  rappelant 
qu'un  oracle  lui  avait  prescrit  de  ne 
marier  sa  fille  qu  à  un  prince  étran- 
ger, il  fit  alliance  avec  Enée  et  lui  of- 
frit sa  fille  en  mariage.  Les  Latins  s'y 
opposèrent  et  forcèrent  leur  prince  à 
la  guerre.  Le  Troyen  eut  l'avantage, 
et  devint  possesseur  de  la  princesse 
et  héritier  de  Latinus.  Selon  Pho- 
tius  ,  ce  prince  fut  tué  par  HerculciN . 
Ayant  vu  les  bœufs  de  Géryon ,  il 
fut  épris  de  leur  beauté ,  et  déjà  les 
emmenait ,  lorsqu'Hercule  survint , 
le  tua  d'un  coup  de  javelot,  et  reprit 
ses  bœufs. 

2.  — .  Surnommé  Sylvius,  filsd'EU 
née.  Sylvius  régna  cinquante-un  ans 
sur  les  Latins. 

3. — Un  des  Troyens  fugitifs  après 
la  prise  de  Troie,  avait  épousé  Ro- 
ma ,  avec  laquelle  il  passa  en  Italie 
et  fonda  Rome. 

4.  —  Roi  desAborigènes;  époux  de 
Rome  Troyenne,  et  père  de  Remus 
et  Romulùs,    fondateurs  de  Rome. 

5.  —  Fils  de  Circé  et  d'Ulysse  ou 
de  ïéiémaque  ,  épousa  Remé  ,  dont 
il  eut  Remus  et  Romulus. 

Latium,  ou  pays  des  Latins,  au- 
jourd'hui la  Campagne  de  Rome, 
fut  ainsi  ncmmé  du  mot  latere ,  se 
cacher  ,  parceque  Saturne,  chassé  du 
ciel  par  Jupiter ,  vint  se  cacher  dans 
cette  contrée  de  l'Italie. 

r.  Latius,  surnom  de  Jupiter.  V. 
Latialis. 

2.  Un  de  ceux  qui  recevaient  les 
honneurs  héroïques  chez  les  Grecs. 

Latmil's  ,  surnom  d'Endymiou. 

Latmtjs  ,  montagne  de  Carie,  fa- 
meuse par  l'aventure  d'Endymion, 
que  la  Lune  venait  y  voir  pendant  son 
sommeil.  Il  y  avait  un  endroit  de 
cette  montagne  qu'on  appelait  en- 
core la  grotte  d'Endymion ,  du  temps 
de  Pausanias. 

Latobius,  dieu  de  la  santé  chez 
les  anciens  Noriques.  C'était  leur  Es- 
culape,  à  en  juger  au  moins  par  son 
nom  ,  s'il  a  une  origine  grecque  ou 
romaine.  Rac.  Fero,  je  porte  ;  bio» 
k  vie. 

Latoïdes  ,  Apollon  et  Diane  *'*" 
fants  de  Lutone. 


L  A  U 

Latoïs  ,  nom  patronymique  de 
Diane. 

Latoïcs  ,nom  patronymique  d'A- 
pollon. 

Latone,  fille  du  Titan  Cœus  et 
de  Phœhë  sa  sœur ,  selon  Hésiode , 
ou  fille  de  Saturne,  selon  Homère , 
fut  aimtie  de  Jupiter.  Junon ,  par 
jalousie,  fit  naître  le  serpent  Python 
pour  tourmenter  sa  rivale.  Elle  avait 
fait  promettre  à  la  Terre  de  ne  lui 
donner  aucune  retraite  :  mais  Nep- 
tiine,  touche  de  compassion,  fit 
Siirtir  du  fond  de  la  mer  l'isle  de 
Délos  ,  oii  Latone,  changée  eu  caille 
pnr  Jupiler ,  se  réfugia ,  et  oà  ,  à 
fombre  d'un  olivier  ,  elle  ac<  oucha 
de  Diane  et  d'Apollon.  /^  oj.  Cœus, 
Apollon  ,  Diane. 

Après  ses  couches,  Junon  ne  cessa 
de  la  poursuivre.    }' .  GRtNouiLLEs. 

On  la  mit  au  ran;;  des  dées.-!es 
après  sa  mort.  Elle  eut  des  temples 
à  Délos,  à  Ar^os,  dans  les  Gaules  et 
dans  plusieurs  autres  endroits.  Elle 
avait  un  oracle  i  Butis  en  Esvpte. 
Les  femmes  en  couches  lui  atlres- 
saient  de«  vœux. 

Latos  ,  ^ros  poisson  du  Nil ,  ho- 
noré en  Egypte  dans  la  ville  de  La- 
tapolis. 

LatrÉe  ,  Centaure  monstrueux 
par  sa  grandeur  et  par  sa  forme. 

Laudamie,  sœur  de  Néréis.  Ces 
deux  princesses  étaient  tout  ce  qui 
restait  du  sang  royal  d'Epire.  IVéréis 
fut  mariée  à  Gélon,  fils  du  roi  de 
Sicile,  et  Laudamie,  tuée  par  le 
peuple  auprès  de  l'autel  de  Diane  , 
où  elle  avait  cru  trouver  un  asyle. 
Los  dieux  immortels,  dit  Justin, 
vengèrent  ce  sacrilège  par  les  dis- 
i-iaces  continuelles  dont  ils  afflige- 
nt ceux  qui  l'avaient  conuiiis,  et  par 

ruine  presque  totale  de  la  nation. 
INlilon  ,  Fassassin  de  Laudamie,  de- 
\f  nu  furieux ,  tourna  sa  fureur  contre 
lui-même,  et  après  s'être  meurtri  à 
€•  ups  d'épée  et  de  pierre  ,  il  se  dé- 

ira  les  entrailles,  et  le   douzième 

ir  de  sa  rage  fut  le  dernier  de  sa 

.  Laurea  ,  nom  d'une  divinité  , 
^'^  lit  sur  un  monument  trouve 
Uogne. 


L  A  U  i59 

2. —  Couponne  de  Lurier  que  les 
Grecs  donnaient  aux  athlètes  \  icto- 
rieux  ,  et  les  Roniajijs  à  ceux  qui 
avaient  fait  ou  coufiruié  la  paix. 

Laurentales.   y .  Laremales. 

Laurentia.  K.  Acca-Larentia. 

LAURtKTiNS  ,  anciens  peuples  d'I- 
talie ,  sujets  du  roi  Latinus.  Il  y 
avait  dans  le  palais  du  roi ,  dit  f'^ir- 
^ile  ,  un  laurier  qu'un  respect  reli- 
gieux conservait  depuis  long-temps. 
Le  roi,  l'ayant  trouvé  planté  daùs  le 
lieu  qu'il'  avait  choisi  poiur  hâtir  son 
palais ,  l'avait  consacré  à  Apollon  ; 
et  c'est  de  ce  laurier  célèbre  que  les 
Laurenlins  ont  emprunté  leur  nom. 

Laurier,  arbre  consacré  h  Apollon 
deftuis  l'aventure  de  Daphné.(/'o)^. 
DapunÉ.)  Mais  une  autre  raison  plus 
vraisembiable  pour  laquelle  on  le 
croyait  consacré  h  Apollon  ,  c'est 
qu'on  était  persuadé  que  ceux  qui 
dormaient ,  a}  ant  sous  la  tète  rpiel- 
qnes  branches  de  cet  arbre,  rece- 
vaient des  vapeurs  qui  les  mettaient 
en  état  de  prophétiser.  Ceux  qui 
allaient  consulter  l'oracle  de  Delphes 
se  coiut>nnaient  de  Lurier  au  retour , 
s'ils  avaient  reçu  du  dieu  une  réponse 
favorable.  C'est  ainsi  que  dans  So- 
phocle Œdipe  ,  voyant  Oreste  re- 
venir de  Delphes  la  tète  ornée  dune 
couronne  de  laurier,  conjecture  qu'Q 
rapporte  une  bonne  nouvelle.  Les 
anciens  annonçaient  les  choses  futures 
sur  le  bruit  que  faisait  le  laurier 
quand  il  brûlait  ,  ce  qui  était  un  bon 
augure.  Mais  aussi ,  s'il  bridait  sans 
aucun  pétillement ,  c'était  un  mau- 
vais signe.  On  mettait  à  la  porte  des 
malades  des  branches  de  laurier , 
comme  pour  se  rendre  favorable 
Apollon  ,  dieu  de  la  médecine.  La 
couronne  de  laurier  se  donnait  aux 
excellents  poètes  ,  comme  favoris 
d'Apollon.  On  dit  que  sur  la  coupole 
du  mausolée  de  Virgile ,  qui  est  près 
de  Pouzzol ,  il  est  né  des  lauriers  qui 
semblent  couronner  l'édifice;  et  quoi- 
qu'on en  ait  coupé  deux  à  la  racine, 
qui  étaient  les  plus  grands  de  tous  , 
ils  renaissent  et  poussent  des  bran- 
ches de  tous  côtés ,  comme  si  la  na- 
ture eût  voulu  elle-même  célébrer  la 
gloire  de  ce  grand  poète.  L«  cou- 


i4o  L  A  V 

ronne  de  Inurier  était  particulière 
aux  jeux  pvthiques,'à  cause  d'A- 
pollon ,  i'i  qui  CCS  jeux  étaient  consa- 
cres, i'.nfin  on  couronnait  de  laurier 
les  victorieux,  et  on  on  plantait  des 
Branches  aux  portcb  du  palais  des 
empereurs  le  premier  jour  de  l'année, 
et  en  d'autres  temps  lorsqu'ils  avaient 
remporté  quelque  victoire  ;  aussi 
Pline  appelle  1«  laurier  le  portier 
des  Césars,  le  fidèle  gardien  cle  leurs 
palais. 

Laurina  ,  fille  de  Latinns ,  fut 
mariée  à  Locnxs  ,  au  rapport  de 
Photius.  Cette  tradition  est  un  peu 
différente  de  celle  que  Virgile  a 
suivie. 

I .  Laiistis  ,  fils  de  Mézence ,  jeime 
et  brave  fiuerrier  que  Virgile  peint 
sous  les  couleurs  les  plu*  intéres- 
santes, et  comme  un  modèle  de  la 
piété  filiale.  Mczence  ,  hlessé  ,  étant 
sur  le  point  d'élre  atteint  par  Enée  , 
Lausus  se  jette  entre  les  deux  com- 
battants, pare  le  coup  ,  et  donne  à 
son  père ,  qu'il  rouvre  de  son  bou- 
clier, le  temps  de  se  mettre  en  sû- 
reté. Enée.  furieux  de  voir  échapper 
sa  victime ,  imtnole  Lausus  à  son 
ressentiment. 

^-  —  Fils  de  Numitor ,  et  frère 
d  Ilia  Sylvia.  Son  oncle  Amuliis  le 
fit  périr  après  avoir  détrôné  son 
père. 

Lauthu  (  M.  Chin.  ) ,  magicien 
tunquinois,  qui  prétendait  avoir 
été  foruié  et  porté  soixante-dix  ans 
dans  le  sein  de  sa  mère  sans  qu'elle 
eût  perdu  sa  virginité.  Sa  morale  est 
très  relâchée;  c'est  celle  que  suit  le 
peuple ,  tandis  que  la  cour  suit  celle 
de  Confu-tzér.  F.  Lanthu. 

Lavation  de  la  grande  mère  des 
Dieux,  fêle  romaine  qui  se  célé- 
brait 'e  16  de  Mars.  Elle  fut  instituée 
en  mémoire  du  jour  oîi  cette  déesse 
fut  apport<'e  d'Asie  ,  et  'avée  dans 
l'Almon.  Les  Galles  conduijaient  la 
statue  de  la  déesse  dans  un  chariot  , 
accompagnés  d'une  grande  foule  de 
peuple  ,  à  l'endroit  où  elle  avait  été 
lavée  la  première  fois.  Devant  ce 
char  ,  de  malheureux  baladins  chan- 
taient des  paroles  obscènes  ,  et  fai- 
saient mille  fjesteset  postures  lascives. 


L  A  V 

Lavernale,  porte  de  Rome,  voi- 
sine du  bois  consacré  h  Laverne. 

LAvER^E  ,  déesse  des  voleurs  ,  des 
filous,  des  marchands,  des  plagiaires, 
des  fourbes  et  des  hypocrites.  On  lui 
avait  consacré  près  de  Rome  nn  bois 
où  les  brigands  venaient  faire  leurs 
partages.  Il  y  avait  là  une  statue  de 
la  déesse,  à  laquelle  ils  rendaient  leurs 
homuiascs.  Son  iiiia^e  était  une  tète 
sans  corps,  disent  les  uns  ,  un  corps 
sans  tète,  disent  les  autres.  Mais  1  e- 
pithète  de  belle  que  lui  donne  Ifo- 
race  permet  de  croire  qu'elle  était 
représentée  sous  des  traits  agréables , 
et  qu'une  divinité  qui  prêtait  à  ses 
nombreux  enfants  tous  les  masques 
dont  ils  avaient  besoin ,  n'avait  pas 
oublié  de  s'en  réserver  un  qui  pût  lui 
faire  honneur.  Les  sacrifices  et  le» 
prières  qu'on  lui  offrait  se  faisaient 
en  grand  silence.  De  pareils  vœux 
étaient  trop  honteux  pour  pouvoir 
être  articulés  tout  haut  ;  témoins 
ceux  qvL  Horace  met  dans  la  bouche 
d'un  imposteur  qui  ose  à  peine  re- 
muer les  lèvres.  «  Belle  Laverne,  lui 
»  fait-il  dire,  donne- moi  l'art  d'è 
»  tromper,  de  paraître  juste,  saint, 
»  innocent  ;  répands  les  ténèbres  et 
»  l'oliscbrité  sur  mes  crimes  et  mes 
»  fourberies.»  L)n  cuisinier,  dans 
Plante,  jure  par  Laverne,  et  me- 
nace par  elle  celui  qui  lui  a  volé  les 
instruments  de  son  métier  ,  jugeant 
sansdoutequeparsa  profession  même 
il  appartenait  à  la  déesse ,  et  pouvait 
ti  ce  titre  recîamer  sa  protection.  On 
dérive  son  nom  ou  de  lauerna,  qui 
signifie  voleur ,  arme  à  l'usage  des  bri- 
gands ,  voleur  d'enfant ,  ou  du  grec  la- 
pA)^ra,dépoin"lles  joudulatin  latere, 
se  cacher  ,  ou  de  laiva,  masque. 

Laverhiones,  nom  générique  sou» 
lequel  étaient  compris  tous  les  dévots 
i)  Laverne,  tels  que  voleurs  de  grands 
chemins,  filous  ,  escrocs,  etc.  ;  class« 
si  nombreuse  que  Plante  la  désigne 
par  le  mot  de  lemones. 

Lavernium,  bois  ou  temple  coa- 
sacré  à  Laverne. 

Lavinalis,  nom  d'un  flamine. 

Lavine  ,  fille  d'Anius ,  roi  de  ^ 
los.  Selon  des  mythologues,  Cf  ._ 
du  nom  de  celte  princesse  que 


L  A  V 

nium  prit  son  nom ,  parceqti'étant 
morte  clans  le  temps  de  la  fondation 
de  cette  ville,  elle  y  fut  enterrée; 
ils  ajoutent  qu'Eoée  l'avait  oLtcnue 
de  soii  père  à  force  de  prières,  qu'elle 
s'était  embarquée  avec  les  Troyens, 
et  que  c'était  une  hahile  prophétesse. 

Lavinie  ,  fille  unique  de  Lalinus  et 
d'Auiate,  était  recherchée  par  Tur- 
11U5  ,  roi  des  Rulules.  Un  jour  c{ue  la 
princesse  brûlait  des  parlums  sur  l'au- 
tel ,  le  feu  prit  à  sa  cnevelure,  s'atta- 
cha à  ses  habits  ,  répandit  autour 
dclle  une  pâle  lumière  ,  et  l'enve- 
loppa de  tourbillons  de  flamme  et  de 
fumée  dont  tout  le  palais  fut  rempli. 
Les  devins  consultés  augurèrent  que 
sa  destinée  serait  brillante  ,  mais  fa- 
tale à  son  peuple;  et  Faune  défendit 
à  Latinus  de  marier  sa  fille  à  un 
prince  du  Latiuin  ,  annonçant  un 
étranger  dont  le  sang  mêlé  avec  le 
sien  devait  élever  jusqu'au  ciel  la 
gloire  du  nom  latin.  Ënée  ,  en  effet , 
ne  tarda  pas  à  paraître  ,  vainquit  et 
tua  ïurnus ,  et  épousa  Lavinie. 
Veuve  d'Enée,  et  voyant  son  trône 
occupé  par  Ascagne, cette  princesse, 
craiijnant  poiu'  sa  vie  ,  s'alla  cacher 
dans  les  forêts,  où  elle  accoucha  d'un 
fils  qui  prit  le  nom  de  Sylvius.  L'ab- 
sence de  Lavinie  fit  murmurer  le 
ixiipl*"  ;  Ascagne  se  vit  obligé  de 
Lire  chercher  sa  belle-mère ,  et  de 
lui  céder  la  ville  de  Lavinium. 

LwiNiuM  ,  ville  bâtie  par  Enée  , 
en  riionneur  de  Lavinie  son  épouse  , 
dans  un  endroit  qui  lui  avait  été  dé- 
signé par  l'oracle.  La  fondation  de 
cette  ville  fut  marquée  par  un  pro- 
dige ,  que  Denys  d' Halicarnasse 
raconte  ainsi  :  «  Le  feu  s'étant  al- 
»  lumé  de  lui-même  dans  la  forêt , 
»  un  loup  y  jeta  ,  dit-il ,  du  bois  sec 
»  ïju'il  avait  ramassé  avec  sa  gueule  : 
»  il  y  vint  en  même  temps^tm  aigle 
»  et  un  renard  ,  dont  le  premier 
»  l'aidait  à  l'allumer  par  l'agitation 
»  de  ses  ailes;  l'autre,  au  contraire, 
y  tâchait  de  l'éteindre  en  y  jetant 
»  de  l'eau  avec  sa  queue  qu'il  avait 
y*  mouillée  dans  le  fleuve.  Tantôt  ceux 
»  qui  l'allumaient  étaient  les  plus 
»  forts,  tantôt  ceux  qui  voulaient 
»  l'éteindre  semblaient  vouloir  l'em- 


L  E  C 


i4< 


«»  porter  sur  eux  ,  jusqu'à  ce  qu'enfin 
»  l'aigle  et  le  loup  étant  demeurés 
»  vaiuqueurs  ,  le  renard  s'en  alla 
»  sans  avoir  pu  rien  laire.  On  raf)- 
u  porte  qu'Euée  ,  ayant  vu  ce  pro- 
»  dige,ditqtie  la  colonie  des  Troyens 
»  deviendrait  un  jour  très  fameuse  ; 
»  qu'elle  serait  connue  et  admirée 
»  presque  par  toute  la  terre  ;  mais 
»  qu'à  mesure  qu'elle  augmenterait 
»  en  puissance  ,  elle  deviendrait  à 
»  charge  et  odieuse  aux  peuples  voi- 
>i  sins;quecependant  elle  vaincrait  ses 
»  ennemis ,  et  que  la  faveuret  la  pro- 
)>  tection  des  dieux  l'emporteraient 
»  sur  l'envie  des  hommes.  Tels  furent 
«  les  présages  évidents  de  ce  qui  dc- 
»  vait  arriver  ù  cette  ville.  On  en 
«  voit  des  monuments  dans  la  place 
»  publique  de  Lavinium  ;  ce  sont 
»  des  figures  de  bronze  de  ces  ani- 
»  maux ,  qu'on  y  conserve  depuis 
)i  long-temps.  « 

Laximi  (  M.  Ind.)  ,  femme  de 
Wishnou.  Les  Indiens  disent  que 
cette  femme  n'a  point  d'essence  fjui 
lui  soit  propre ,  qu'elle  est  en  même 
temps  vache  ,  clieval ,  montagne  , 
or,  argent,  en  un  mot,  tout  ce  qu'où 
peut  imaginer.  Ils  portent  son  nom 
attaché  au  bras  ou  au  cou ,  connue 
un  préservatif  assuré  contre  toutes 
sortes  d  accidents. 

Laxo  ,  fille  de  Borée  et  d'O- 
rithyie. 

Lé  ANDRE,  jeune  hommed'Abydos, 
amoureux  d'Hcro.  V.  Héro. 

Léamre  ,  fille  d'Amydas  et  femme 
d'Arcas. 

Léarque  ,  fils  dlno  et  d'Athamas, 
fut  la  victime  de  la  haine  que  Juuon 
avait  conçue  contre  toute  la  race  de 
Cadmus.  Son  père  le  tua  dans  un 
accès  de  fmcar  inspire  par  cette 
déesse.  F".  Athamas  ,  Ino. 

Lé  AS  ,  petit  -  fils  d'Egée  ,  selon 
quelques  auteurs. 

Lebidon  ,  lieu  où  sacrifiaient  les 
Arabes  Moabites", selon  Hésychius, 

Léchanomantie  ,  sorte  de  divi- 
nation qui  se  pratiquait  ainsi  :  on 
mettait  dans  un  bassin  plein  d'eaa 
des  pierres  précieuses  et  des  lames 
d'or  et  d'argeilt  gravées  de  certain» 
caractères  'dont  on    faisait  off^aude 


i/p  L  E  C 

aux  démons  ;  et  après  les  avoir 
conjurés  par  certaines  paroles,  on 
leur  proposait  la  question  à  laquelle 
on  desirait  une  réponse.  Alors  il 
sortait  du  fond  de  Teau  une  voix 
basse  ,  semhlaljle  à  un  sifilemeut  de 
serpent  ,  qui  contenait  la  solution 
désirée.  Glycas  rapporte  que  Nec- 
tanèhe  ,  roi  d"£f\pte  ,  connut  parce 
mo^en  qu'ilserait  détrôné;  <t  Delrio 
ajoute  que  de  aon  temps  cette  divi- 
nation était  encore  en  vopue  parmi 
les  Turcs.  Rac.  Lechanè  ,  bassin. 

LÉCHÉS  ,  fils  de  jN'eptune  et  de 
Pirène  ,  fille  d'Acheloûs  ,  avait  donné 
son  nom  h  un  promontoire  du  Pélo- 

Ïionnèse  situé  sur  le  gol  te  de  Corint  he. 
I  y  avait  un  temple  de  Neptune. 
LÉCHiEs  (  M.  Si.  )  ,  dieux  des 
bois,  qui  répondaient  aux  Sat\res. 
Le  peup'e  russe  ,  chez  qui  l'idée 
en  est  restée  ,  leur  donne  un  corps 
humain  ,  depuis  la  partie  supérieure 
jusqu'à  la  ceinture  ,  avec  des  cornes, 
des  oreilles,  et  une  barbe  de  chèvre  ; 
et  de  la  ceinture  en  bas,  des  formes 
de  bouc.  Quand  ils  marchaient  à 
travers  les  herbes,  ils  se  rappetis- 
saient  à  leur  niveau  ;  mais  lors<p"ils 
couraient  dans  les  forêts ,  ils  és,a- 
laient  en  hauteur  les  arbres  mêmes  , 
et  poussaient  des  cris  effroyables. 
Ils  erraient  sans  cesse  autour  de 
ceux  qui  se  promenaient  dans  les 
bois  ,  empruntaient  une  voix  connue 
de  ces  voyageurs,  et  de  cette  Manière 
les  égaraient  dans  la  forêt  jusqu'aux 
approches  delà  nuit;  ensuite  ils  les 
transportaient  dans  leurs  cavernes  , 
où  ils  prenaient  plaisir  à  les  cha- 
touiller jusqu'à  la  mort. 

LÉcoRis ,  nom  d'une  des  Grâces  , 
suivant  un  ancien  monument.  Ce 
nom  ne  se  trouve  point  ailleurs,  f^. 
COMASIE  et  Gélasie. 

LECTISTER^E,ccrémo^ie  religieuse 
pratiquée  à  Rome  dans  des  temps  de 
calamités  publiques  ,  dont  l'objet 
était  d'appaiser  les  dieux.  C'était  un 
festin  que,  pendant  plusieurs  jours  , 
on  donnait ,  au  nom  et  aux  dépens  de 
la  république,  aux  principales  divi- 
nités, et  dans  un  de  leurs  temples  , 
s'imapinant  qu'elles  y  prendraient 
part   effectivement  ,  parcequ'on   y 


L  E  G 

avait  invité  leurs  statues  ,  et  qu'on  It 
leur  avait  présenté.  Mais  les  ministres 
de  la  refifiion  ,  s'ils  n'avaient  pas 
l'honneur  du  festin  ,  en  avaient  tout 
le  profit,  et  se  régalaient  entre  eus 
aux  dépens  de  ces  imbéciles  supersti- 
tieux. On  dressait,  dans  un  temple, 
une  table,  avec  des  lits  alentour,  cou- 
verts de  beaux  tapis  €t  de  riche! 
coussins  ,  et  parsemés  de  fleurs  e1 
d'herbes  de  senteur  ,  sur  lesquels  on 
mettait  les  statues  des  dieux  invités 
au  festin  ;  pour  les  déesses  ,  elles 
n'avaient  que  des  sièges. Chaque  jom 
.  que  dirait  la  fête  ,  on  servait  sm 
la  table  un  repas  magnifique  que 
les  prêtres  avaient  soin  de  desser- 
vir le  soir.  Le  prenn'er  lectisterne 
parut  à  Rome  V(  rs  l'an  556  de  sa 
fondation  :  un  mauvais  hiver  ayant 
été  suivi  d'un  été  encore  plus  fâ- 
cheux ,  oii  la  peste  fit  périr  un  grand 
nombre  d'animaux  de  toutes  sortes  j 
conmie  le  mal  était  sans  remède  ,  et 
qu'on  n'en  pouvait  trouver  ni  la  cause 
ni  la  fin ,  par  un  décret  du  sénat  on 
alla  consulter  les  livres  des  Sibylles. 
Les  Duumvirs  Sibvllins  rapportè- 
rent que  ,  pour  faire  cesser  ce  fléau  , 
il  fallait  faire  une  fête  avec  des  fes- 
tins à  six  divinités  qu'ils  nommèrent , 
savoir,  Apollon,  Latone ,  Diane, 
Hercule,  Mercure,  et  Neptune.  Oa 
célébra  pendant  huit  jours  cette  nou- 
velle fête  ,  dont  le  soin  et  l'ordon- 
nance furent  confiés  aux  Duumvirs; 
et  dans  la  suite  on  leur  substitua  les 
Epulons.  Les  citoyens  ,  en  leur  par- 
ticulier ,  pour  prendre  part  à  cette 
solemiiité  ,  laissaient  leurs  maisons 
ouvertes  ,  avec  la  liberté  à  chacun  de 
se  servir  de  ce  qui  était  dedans  :  on 
exerçait  l'hospitalité  envers  toutes 
sortes  de  gens  ,  connus  ,  inconnus , 
étrangers.  On  vit  en  même  temps 
disparaître  toute  aniniosité  ;  ceux  qui 
avaient  des  ennemis  conversèrent  et 
mangèrent  avec  eux ,  de  même  que 
s'ils  eussent  toujours^*téen  bonne  in- 
telligence :  on  mit  fin  à  toutes  sortes 
de  procès  et  de  dissensions  :  on  ôta 
les  liens  aux  prisonniers  ,  et  ,  par 
principe  de  religion  ,  on  ne  remit 
point  dans  les  fers  ceux  que  les  dieux 
en  avaient  délivrés.  TitS'Live ,  qui 


LE  C 

npporte  c€  détail,  ne  noasdit  pnssi 
ce  premier lectisterne produisit  let- 
fet  qaon  en  attendait  ;  du  moins 
était-ce  toujours  un  mo}en  de  se 
distraire  pendant  ce  temps  -  là  des 
fbcheuses  idées  qu'offre  à  l'esprit  la 
Tue  des  calamités  publiques.  >Liis  le 
naème  historien  nous  apprend  que  la 
troisième  fois  qu'on  tint  le  lectisterue 
pour  obtenir  encore  la  cessation  d'une 
peste,  celtecérénionie  fut  si  peu efBca- 
ce,qu'on  eut  recours  à  un  autre  genre 
de  dévotion,  qui  fiit  l'institution  des 
jeux  scéniques,  dans  l'espcronce  que, 
n'avant  point  encore  paru  à  Rome  , 
ils  en  seraient  plus  agvJables  aux 
dieux. 

f^alère  Sfaxinie  fiiit  mention 
d'an  lectisterne  céléhré  en  l'honneur 
de  trois  divinités  seulement  .Jupiter, 
Meru-ure  et  Junon  ;  encore  n'y  eut- 
il  qae  la  statue  de  Junon  qui  fut 
couchée  sur  le  lit,  pendant  que  celles 
de  Jup.'ter  et  de  Mercure  étaient  sur 
des  sièees.  Amobe  fait  aussi  mention 
d'un  lectisterne  préparé  à  Cérès  seu- 
lement. 

Le  lectisterne  n'est  pas  d'institu- 
tion romaine  ,  comme  on  l'a  cru 
jusqu'au  temps  de  Casaubon  ;  ce 
savant  critique  a  fait  voir  qu'il  était 
aussi  en  usage  dans  la  Grèt«.  En 
eflTet ,  Pausanias  parle  en  plusieurs 
"endroits  de  ces  sortes  de  coussins  , 
pulvinaria  ,  qu'on  mettait  sous  les 
statues  des  dieux  et  des  héros.  Sport , 
dans  son  vojape  de  Grèce  ,  dit  qu'on 
voTait  encore  à  Athènes  le  lectisterne 
d'ïsis  et  de  Sérapis  :  c'était  un  petit 
lit  de  marl>re  de  deux  pieds  de  long 
sur  un  de  hauteur ,  sur  lequel  ces 
deux  diviuités  étaient  représentées 
assises.  Nous  pouvons  juser  par-là 
de  la  forme  des  anciens  lectistemes. 
Le  nora  de  la  cérémonie  est  pris  de 
l'itction  de  préparer  des  lit* ,  de  les 
étendre. 

Lectum  ,  promontoire  de  l'Asie 
miaeure  dans  la  Troade.  Il  y  avait 
un  autel  consacré  aux  douze  dieux  , 
et  que  l'on  croyait  avoir  été  élevé 
p;ir  Agamemnon. 

LeCTL'RE  des  livres  SlINTS.    (3/. 

Pers.  )  Les  Parsis ,  ou  Guèbres ,  oI>- 
A   cervent ,  en  lisant  leurs  livres  sacrés , 


L  E  D 


t:3 


une  certaine  cadence  ou  moduiatian , 

Îuils  paraissent  avoir  imitée  des 
nifs.  (.>/.  Cfu/u)hes  insulaires  de 
Formose  ont  des  assemblées  o^  oa 
lit  à  haute  voix  les  livres  qui  co;.- 
tiennent  les  pratiques  deleur  religio.  . 
Pehdant  cette  lecture  ,  ils  ont  u  a 
genou  en  terre ,  et  tiennent  le  Ihxj 
droit  éle>é  vers  le  ciel. 

I .  Léda,  fille  deThestius,  et  femme 
de  Tyndare.  Jupiter ,  ayant  trouva 
cette  princesse  sur  les  bords  de  FEo- 
rotas,  fit  changer  Vénus  en  aigle,  et, 
prenant  la  figiu-e  d'un  cvgne  poor- 
suivi  par  cet  aigle,  alla  se  jeter  entre 
les  bras  de  Léda ,  laquelle  ,  au  bout 
de  neuf  mois ,  ac-coucha  de  deux 
œufs.  De  l'un  sortirent  Pollux  et 
Hélène ,  et  de  l'antre  Castor  et  Cly- 
temnestre.  Les  deux  premiers  furent 
regardés  comme  les  enfants  de  Jupi- 
ter ,  et  les  deux  autres  comme  ceux 
de  Tyndare.  ApoUodore  a  suivi  «ne 
antre  tradition.  Jupiter  ,  selon  hii , 
amoureux  de  Némesis ,  se  métamor- 
phosa en  cygne  ,  et  changea  sa  maî- 
tresse en  canard.  Ce  fut  elle  qui 
donna  à  Léda  Poenf  qu'elle  anut 
conçu  ,  et  qui  fiit  la  vérilaJJc  mère 
des  frères  jumeaux.  Quelques  auteurs 
n'assignent  d'autre.fondement  à  cette 
fable  que  la  beauté  d'Hélène ,  et  sur- 
tout la  longueur  et  la  blancheur  de 
son  coa,  semblable  à  celui  des  cvgues. 
D'autres  prétendent^  <jue 'cette  prin- 
cesse ayant  eu  quelque  galanterie  sur 
les  bords  de  l'Eurotas ,  où  étaient 
peut-être  beaucoup  de  cygnes,  on 
publia ,   pour  sauver  son  fionneur  , 

3ue  Jupiter  lui  -  même  ,  amoureux 
elle  ,  s'était  changé  en  cygne  ,  et 
l'avait  trompée  sous  cette"  forme. 
Enfin ,  il  en  e-t  qui  prétendent  que 
Léda.  introdm'sit  son  amant  dans  le 
lieu  le  plus  élevé  de  son  pabis.  Ces 
lieux  étaient ,  pour  l'ordinaire ,  de 
figiu-e  ovale  ,  et  les  Lacédémoniens 
les  ap{)elaient  ovuni  ,  ce  qui  donna 
lieu  à  la  fiction  de  l'œuf. 

».  —  Danse  lascive  dont  parle 
Juvénal  dans  sa  sixième  satvre. 
C'était  apparemment  une  pantomime 
un  peu  vive  de  l'aventure  de  Léda. 

3.  —  (  M.  Slav.  )  Dieu  de  la 
guerre  ;  du  mot  Ledj  glace. 


,44  L  E  R 

Led^i  Du  ou  Fratres  ,  Castor 
el  Poilux. 

LÉGÈRETÉ  d'esprit.  lUpa  et  Co- 
chiii  la  figurent  pur  une  ieinme  qui 
a  des  ailes  à  la  tète  ,  aux  mains  et 
aux  pieds ,  des  papillons  autour  de 
la  tête  ,  et  une  girouette  à  la  maio. 

Légiféra  ,  surnom  de  Cerès. 

LÉis ,  fille  d'Orus  ,  roi  de  Tré- 
zène  ,  qui  dahord  avait  donne  au 
pays  le  nom  d'Oree.  f^.  AlthÉpus. 

LÉiTUS  ,  (ils  d'Electryou  ,  un  des 
chefs  des  Béotiens  au  siège  de  Troie. 
Blessé  par  Hector  à  la  main  ,  il  n'é- 
ch^l^pa  à  la  mort  que  par  le  secours 
d'idoménée  ,  qui  attaqua  le  héros 
Iroyen. 

Lekshen  (  M.  Iiid.)  ,  frère  de 
Shrirama ,  ou  du  Bacchus  Indien  , 
qui  l'aida  dans  ses  combats  contre 
Ravana,  ou  Pluton. 

LÉLA,  ou  LÉlo  (31.  Slaf^.),  fils 
de  Liida  ,  petit  dieu  tendre  ,  qui 
allumait  dans  les  cœurs  le  feu  de 
l'amour. 

LéléoÉides  ,  nj'mphes. 

1.  LÉLÈGEs,  nom  des  Mégariens  ; 
•de  Lélox  leur  roi. 

î>.  — Nom  des  premiers  habitants 
de  la  Laconie;  de  leur  premier  roi 
appelé  Lélex. 

3.  —  Peuples  de  l'Asie  mineure  , 
qui  allèrent  au  siège  de  Troie. 

^.  —  Peuples  anciens  de  Béotie. 

LÉLÉGiE.  C'est  l'ancien  nom  de  la 
Laconie  ,  pris  de  Lélex. 

I .  LÉLEX  ,  prince  égyptien ,  fils 
de  Neptune  et  de  Libye  ,  passa  en 
Grèce  ,  devint  roi  de  IVI égare,  et  fît 
porter  son  nom  aux  Mégariens. 

3.  —  Grec  d'origine  ,  et  premier 
roi  de  la  Lélégie,  qui  depuis  fut  ap- 

Î)elée  Laconie.  Les  Lacédémouiens 
e  disaient  fils  de  la  Terre.  Il  eut 
deux  fils  ,  Mylès  et  Polycaon. 

3.  —  Un  des  princes  grecs  qui  se 
trouvèrent  à  la  cnusse  du  sanglier  de 
Calvdon.  Ovide  le  peint  comme 
un  homme  sage  et  craignant  les 
dieux. 

Lemnia  ,  surnom  de  Minerve  , 
honorée  .à  Athènes  ,  où  sa  statue  , 
clicf-d'œuvre  de  Phidias  ,  avait  été 
consacrée  dans  la  citadelle  par  les 
hal.'itanls  de  Lemnos. 


L  E  M 

Lemnius  ,  surnom  de  Vulcain 
adoré  à  Lemnos. 

Lemnos,  isie  de  la  mer  Egée  ,  où 
Vulcain  tomba  lorsque  Jupiter  le 
précipita  du  ciel.  Les  Lemniens  le 
retinrent  en  l'air  ,  et  l*empêchèrent 
de  se  briser.  En  récompense  de  ce 
service ,  le  dieu  établit  chez  eux  sa 
demeure  et  ses  forges ,  et  promit 
d'être  la  divinité  tutélaire  de  l'isle. 
P^.  Hypsipyle. 

Lémures  ,  génies  malfaisants  ,  ou 
âmes  des  morts  inquiçts  qui  reve- 
naient tourmenter  les  vivants.  Selon 
Apulée ,  on  appelait  ainsi ,  dans 
l'ancienne  langue  latine  ,  l'ame  dé- 
gagée des  liens  du  corps.  «  De  ces 
»  Lémures ,  ajoute- 1- il  ,  ceux  qui 
»  ont  en  partage  le  soin  des  habi- 
»  tants  des  maisons  où  ils  ont  eux- 
»  mêmes  demeuré ,  et  qui  sont  doux 
1)  et  pacifiques  ,  s'appellent  Lares 
»  familiers  :  ceux  au  contraire  qui , 
»  en  punition  de  leur  mauvaise  vie  , 
»  n'ont  point  de  demeure  assurée  , 
»  sont  errants  et  vagabonds ,  causent 
»  des  terreurs  pimiques  aux  gens  de 
»  bien  ,  et  font  des  maux  réels  aux 
»  méchants  ;  ce  sont  ceux  qu'on 
»  nomme  Larves.  » 

Lémuries,  Lémurales  ,  fête  que 
les  Romains  célébraient  au  mois  de 
Mai  en  l'honneur  des  Lenmres ,  ou 
pour  appaiser  les  maux  des  morts. 
Ce  ne  fut  d'abord  qu'une  fête  parti- 
culière instituée  par  Romidus  pour 
satisfaire  aux  mânes  de  son  frère  ,  et 
faire  cesser  la  peste  qui  vengea  sa 
mort  ,  accompagnée  de  sacrifices 
nommés  Rémuries.  Elle  devint  peu- 
à-peu  générale  pour  tous  les  morts  , 
ce  qui  lui  fit  donner  le  nom  de  Lé- 
Tiiuries.  La  cérémonie  commençait  à 
minuit;  le  père  de  famille  se  levaitde 
son  lit,  rempli  d'une  sainte  frayeur, 
et  s'en  allait  à  une  fontaine  nu- 
pieds  et  en  silence ,  faisant  seide- 
nient  un  peu  de  bruit  avec  les  doigts 
pour  détourner    les  ombres  de    son 

f)assage.  Après  s'être  lavé  trois  fois 
es  mains ,  il  s'en  retournait  jetant 
par-dessus  sa  tête  des  fèves  noires 
qu'il  avait  dans  sa  bouche ,  en  disant , 
Je  me  rachète  ,  moi  et  les  miens  , 
ai'ec  ces.  fèves  ;  ce  qu'il  répétait 
neuf 


LEO 

neuf  fois  sons  regarder  derrière  lui. 
L'ombre  <jui  suivait  était  supposée 
r;'!iKisser  les  fèves  sans  être  appercuc. 
il  premiit  de  l'eau  une  seconde  fois  , 
frappait  sur  un  vase  d'airain ,  et 
];riait  l'onilire  de  sortirdesa  maison, 
en  re'petant  neuf  fois ,  Sortez,  mdiies 
paternels.  Il  se  retournait  ensuite  , 
et  croyait  la  fête  Lien  et  dueuient 
solemnisée. 

Lénébs  ,  fiètes  quie  l'on  ce'Iëbfait 
ions  les  ans  dans  l'Attique  en  l'hon- 
neur de  Racchus.  Les  poètes  v  dis- 
putaient les  prix,  tant  par  des  pièces 
composées  pour  faire  rire ,  que  par 
le  combat  de  te'lralo^ie ,  c.-à-d.  de 
quatre  pièces  dramatiques. 

LÉsÉoN,  un  des  niois  d'automne 
che?.  les  Ioniens,  ainsi  nommé  parce- 
qu'i!  était  consacré  à  Bacchus ,  dont 
on  célébrait  les  fêtes  lénéennes  en  ce 
mois. 

I .  Lenëis  ,  un  des  surnoms  de 
Baco'.us.  Rac  Lenos ,  pressoir. 

a.  —  Un    fils   de  Silène  ,  selon 
Nonnus. 
Leocorion.  V.  Leonaticum. 
LÉocp.iTi'S ,  fils  d'Arisbas,  tué  par 
Enée.  IliaJ.  l.  1 7. 

Leodocus  ,  fiJs  de  Bias ,  un  des 
Argonautes. 

Leonaticum  ,  temple  h  Athènes  , 
nommé  aussi  Léocorion  ,  érigé  en 
1  honneur  d'un  citoyen  nommé  Léos. 
f".  Léos. 

LtoMDÉES ,  fôtes  instituées  en 
l'honneur  de  Léonidas ,  roi  de  La- 
cédémone  ,  tué  avec  les  trois  cents 
Spartiates  eu  défendant  les  Ther- 
mop}  les  contre  les  Perses.  On  y  pro- 
nonçait un  discours  en  l'honneur  de 
ce  héros,  et  l'on  y  célébrait  des  jeux 
où  l'on  ne  pouvait  être  admis  à  dis- 
Jjuter  les  prLx  sans  être  citoyen  de 
Sparte. 

Léokime ,  guerrier  crotoniate  qui. 
Messe  dans  un  combat  contre  les 
Locriens  ,  abord  a  le  premier  ,  par 
ordre  de  l'oracle  dans  l'isle  de  Leucé, 
où  il  fut  ttuéri  par  l'ombre  d'A^ax. 
V.  Lettcé. 

Léontée  ,  de  la  race  des  Lapithes , 

fils  de  Coronus  ,  et  petit-fils  de  Cé- 

nf  ,  fut  un  des  capitaines  erecs  qui 

«lièrent  au  siège  de  Troie.  H  parU- 

Tome  II. 


L  E  R 


1^5 


geait  avec  Polypoète  le  commande- 
ment de  quarante  vaisseaux. 

LÉosTHADOMB,  Dom  d'uuc  nym- 
phe. 

Léo.ntiadx"  ,  fils  d'Hercule  et  d"Au- 
gée ,  filîc  d'Aléus. 

LÉoNTiQUBs ,  fêtes  que  l'on  croit 
les  mêmes  que  les  MitCriaques.  Les 
initiés  et  les  ministres  y  étaient  dé- 
guisés sous  la  fo.rme  de  divers  ani- 
maux ,  dont  ils  portaient  les  noms; 
et  comme  le  lion  passe  pour  être  le 
roi  des  animaux,  ces  mvslères  en 
prirent  le  nom  de  Léontiques.' ^. 
Lions,  Mithriaqles. 

Léos  ,  un  des  héros  époavme» 
d'Athènes ,  qui ,  dans  un  temps  de 
calamité  publique,  détona  ses  trois 
filles  pour  le  salut  de  la  patrie.  F. 

LtONATICLM. 

LÉpRÉA  ,  fille  de  Pirgoe  ,  et  sœur 
de  Lépréos ,  donna  son  nom  à  Lé- 
préon ,  vi!le  de  l'ELde. 

LÉPRÉAs,  fils  de  GJancon  et  d'As- 
tydamie ,  avait  comploté ,  avec  Au- 
f;ée ,  de  lier  Hercule ,  lorsqu'il  <ie- 
mandfrait  la  récompense  de  son 
travail ,  selon  la  promesse  faite  par 
Auiiias.  Depuis  ce  temps  ,  Hercule 
cherchait  l'occasion  de  se  venger  ; 
mais  Ast^damie  réconcilia  Lépréas 
avec  le  héros.  Ensuite  Lépréas  dis- 
puta contre  Hercule  à  qni  lancerait 
«lieux  le  disque,  piu'serait  plus  d'eau 
en  un  certain  temps ,  aurait  plutôt 
man£,'é  un  taureau  d'étal  poids ,  et 
boirait  le  plus  :  Hercule  fut  toujours 
vainqueur.  Enfin  Lépréas  ,  chaud 
de  colère  et  de  vin ,  ayant  défié  Her- 
cule ,  fut  tué  dans  le  comhat. 

LÉPRÉOS  ,  fils  de  Pvrgée ,  parait 
être  le  même  que  le  pi'écédent. 

Leptina'is  ,  celui  qui ,  comme  le 
feu  ou  la  tombe ,  annihile  les  objets. 
Etym.  Leptos,  mince,  surnom  de 
Piuton. 

Lerne.  C'est  l'ancien  nom  d'un 
lac  dans  le  territoire  d'Argos ,  dont 
le  circuit  n'a  guère  plus  d'im  tiers 
de  stade,  dit  Pausanias.  Ce  lac  est 
renommé  dans  les  anciens  poètes  .  à 
cause  de  l'hydre  de  Lerne.  Cette 
hydre  était  ua  monfitre  à  plusieurs 
tètes.  Les  xim  hi  en  dcDceul  sept , 


ï46  L  E  R 

d'autres  neuf,  et  d'autres  cinquante. 
Quand  on  en  coupait   une  ,  on   en 
voyait  autant  rei  aître  qu'il  en  res- 
tait après    cr!Ie-Ià,  h  moins  qu'on 
n'appliquât  le  feu  à  la  plaie.  Le  ve- 
nin de  ce  monstre   était  si  subtil , 
qu'une  flèche  qui  en  était  frottée  don- 
nait infailliblement  la  tnort.  Cette 
hydre  faisait  un  i-avape  incroyable 
dans  les  canipapies  et  dans  les  trou- 
peaux.  Hr-rcule  reçut  ordre  d'Eu- 
rvsiiiéedailer  combattre  ce  monstre. 
Il  monta  sur  un  char  :  lolas  lui  ser- 
vit de  cocher.  Junon  ,  \o\ant  Her- 
cule prêt  à  triompher  de  l'hydre  , 
avait  envoyé  à  son  secours  un  can<  re 
marin ,  qui  le  piqua  au  pied.  Her- 
cule l'ayant  aussi-tôt  écrasé ,  la  déesse 
le  plaça  parmi  les  astres ,  où  il  forme 
le  signe  ae  l'écrevisse.  L'hydre  fut 
tuée    ensuite  sans  obstacle.   Ce  fut 
un    des  travaux  d'Hen  u!e.  On  dit 
qu'Enrysthée ,  ayant  su  qu'Iolas  avait 
accompagné  Hercule  dan^  le  combat , 
Ce  voulut  pas  admettre  celui-ci  pour 
un  des  douze  travaux  auxquels  le  des- 
tin avait  assujetti  ce  héros.  On  croit 
que  le  lac  de  Lerne  était  infecté  de 
serpents ,  qui  semblaient  multiplier 
à  mesure  qu'on  les  détruisait.  Her- 
cule ,  avec  l'aide  de  ses  anus ,  l'en 
{nir^ea  entièrement ,  en  y  mettant 
e   feu  pour  l>riiier  les  roseaux  ,  et 
rendit  ainsi  ce  lieu  habitable  et  fer- 
tile. Quelques  mythologues  avaient 
dit  que  les  tètes  de  l'hydre  étaient 
d'or  ,  symbole  de  la  fertilité  qu'Her- 
cule procura  à  un  lieu  inaccessible. 
Huiipide  dit  aussi  que  la  faux  dont 
ce  héros  se  servit  pour  couper  les 
tètes  de  ce   monstre  était  d'or.  Ser- 
vius  donne  une  autre  explication  à 
la  fable  de  l'hydre  de  Lerne  ;  c'est 
que  du  lac  de  Lerne  sortaient  plu- 
sieurs torrents  qui  inondaient  toute 
la  campagne  :  Hercule  les  dessécha  , 
mit  des   digues ,  et  fit  des  canaux 

Ïour  faciliter  l'écoulement  des  eaux. 
•  autres  disent  que  par  cette  hydre 
et  ses  cinquante  têtes  on  doit  en- 
tendre une  citadelle  défendue  par 
cinquante  hommes  ,  sous  le  comman- 
dement de  Lernus ,  chef  de  brigands. 
Le  cancre  qui  défendit  l'hydre,  c'est 

^elqueautrçi^rigoad  ^ui  vint  au  se* 


LES 

cours  de  Lenms  <  outre  Hercule  et 
lolas  qui  les  assiégcai(  nt ,  et  que  tes 
deux  héros  furent  obligés  ,  pour  en 
venir  h  bout ,  d'y  mettre  le  Xew.  En- 
fin ,  Platon  veut  que  cetîe  hydre 
soit  un  sophiste  de  Lerne  ,  qui  se 
déchaînait  contre  Hercule  ,  et  fpie  , 
par  ces  tètes  renaissantes  ,  on  a  fait 
allusion  aux  mauvaises  raiscns  dont 
ces  sortes  de  personnes  ne  man^jUeiit 
jamais  pour  soutenirleurs  paradoxes. 
Pausanius  rapporte  d'autres  parti- 
cularités ce  ce  l.ic  de  Lerne.  «  C'est 
»  par  ce  lac ,  dit- il,  que  les  Arçieris 
»  croie  t  que  Baj.chvis  descendit  aux 
»  enfers  pour  en  retirer  Séiiiélé  sa 
»  mère.  »  Ce  qu'il  y  a  de  vrai  , 
ajoute  l'historirn ,  c'est  que  ce  ms- 
rais  est  d'utie  profondeur  exces-ite  , 
et  que  qui  ijue  ce  soit  jusi^u'à-^rt.'seit 
n'en  a  pu  trouver  le  fond,  de  quelque 
machine  qu'il  se  soit  servi  pour  cela  ; 
car  Néron  même  fit  lier  des  caîil  s 
bout  à  bout  de  la  longueur  de  plu- 
sieurs stades  ,  et ,  par  le  moy<n  ti'un 
f)lonib  qu'on  y  attacha  ,  il  ut  son<>r 
e  fond  de  ce  matais  sans  qu'il  fût 
possible  de  le  trouver.  On  racoijte 
encore  une  autre  particularité  ,  c'est 
que  l'eau  de  ce  marais  .  qui  paraît 
toujours  comme  dormante,  tournoie 
néanmoins  tellement,  que  quiconque 
oserait  y  nager  ne  manquerait  pas 
de  se  perdre. 

Si  cela  est  vrai  ,  l'explication  è\\ 
lac  desséché  par  Hercule  ,  et  rendu 
fertile  ,  ne  pourrait  avoir  lieu. 

LernÉes  ,  têtes  ou  mystères  qu'on 
célébrait  à  Lerne  ,  près  d'Argrs,  eu 
l'honneur  de  Racchus  et  de  Cr^'rès. 
La  déesse  y  avait  un  bois  sacré  de 
platanes,  et  au  milieu  de  ce  bois  une 
statue  de  marbre  qui  la  représentait 
assise.  Bacchus  y  avait  aussi  une  sta- 
tue ,  et  des  saciifices  nocturnes  an- 
nuels que  Pausanias  dit  ne  lui  être 
pas  permis  de  révéler. 

Lesbos,  isie  de  la  mer  Egée,  dont 
les  habitants  immolaient  à  BaccLus 
des  victimes  humaines.  Les  m; puis 
des  Lesbiens  ,  et  sur-tout  des  Lt  s- 
hiennes  ,  étaient  fort  corrompues;  et 
c'était  une  injure  grave  de  reprocher, 
à  quelqu'un  qu'il  vivait  à  la  n'auièie 
des  Lesbiens.  Cette  isle  a  été  fii- 


L  E  T 

•Tue  par  'e  culte  d'Ap^Uon  et  la 

séance  de  Sapiio. 

LE.-Brs  ,  fiis  Je  Lapithès  ,  fils 
ù  liole  ,  ponr  obéir  à  un  tracle,  vint 
ahoider  avec  ses  ■  ompugpcns  dans 
l'ible  de  PtJifSf  ia,  épousa  Méthj  n:ce , 
Cl!e  vit  Macarée ,  et  donui  son  nom  à 
Yii'e ,  qui  tJepuis  fut  appelée  LesJjos. 

LEitHÉNOBE ,  surnom  d'Apoîlon. 
Ce  dieu  ile$  sciences  recevait  dilté- 
reats  noms  piir  rapport  aux  progrès 
qu'on  y  faisait.  Pour  les  couinicn- 
«:ils,  il  se  nouniiiil  Pythien.  Rac. 
PiinthanesÛiai ,  s'intbnucr.  Pour 
ceux  qui  commençaient  à  entrevoir 
la  vérité  ,'  Dé.ien  et  Phanée.  Rac. 
J9j/o5  ,  clair  ;  phanès  ,  visible. 
Pour  les  savants,  Isménien.  Rl^c. 
Is'^mi  ,  je  sais.  Enfla,  pour  ceux 
qui  faisaient  usa^e  de  leurs  cominisr- 
SiDces,  qui  se  trouvaieut  dans  les 
afseinblées  ,  qui  y  parlaient ,  y  phi- 
losophaient,  Lesclu)  ore.  Rac.  Lcs- 
chè  f  entretien  »  contéreace  de  phi- 
]c>opLes. 

Lestkigoi|^  ,  peuples  de  Sicile,  bar- 
bares et  cruels  ,  qa  Homère  peint 
C'.minie  des  anvliropophapcs.  Oayss. 
l.  lo.  Ulysic  ,  étant  arrivé  sur  leurs 
côtes ,  envoya  deux  de  ses  compa- 
£no::s  vers  le  roi  du  pays-   Ceux-ci 

juvèrent  à  l'entrée  de  son  palais 
_    femme   du  roi,  qui  était  liijute 

inoie  une  montiigne.  Dès  qu'elle 
■  j  vit ,  elle  appela  son  mari  ,  qui , 
saisissant  un  d'eux,  le  mangea  pour 
s  n  dîner.  L'autre  voulu*  fiiir;  mais 
'    inon^-lre  ,  d'une  voix  épouvantab'e , 

'pela  les  Lestri^oris  ;  ces  homliles 
'.  -ants  accjiirurcnt  de  toutes  parts , 

c-ahlèrenl    de  pierres    1m  coaipa- 

■ons  d'Ulysse,   en  saisirent   plu- 

-  eurs  ,  et  ,  les  enfilant  comme  des 

lisons ,  les  emportèrent   pour  les 

^vorer.  UHsse,  qui  n'était  point 

•sceudn  ,  s  éloigna  au  plus  vite  de 

s  côtes  hnrbiires,  après  avoir  perdu 
■i;i  prand  nombre  des  siens. 

I.  Léthé  ,  fleuve  qui  coulait  an- 
'  es  de  Tricca.  On  disait  Esculape 
:  ;  sur  ses  bords. 

1.  —  Fleuve  de  l'isle  de  Crète.  On 
.  :  nommait  ainsi .  parcequ'Uermioue 
-.  oublia  Caduius  son  mari. 
3.  —  Va.  des  fleuves  de  l'enfer  , 


L  5  T  147 

aa'remént  nommé  ie  Henve  d'OnbJi. 
llac-  Lethè ,  ou  Mi.  Les  «îihres 
étaient  obligées  cfe  boire  de  ses  eaux, 
dont  la  pn.priété  était  de  leur  laire 
oublier  le  pas-é ,  et  de  les  disT)os<:r 
à  soulTrir  ue  nouveau  les  misères  de 
la  vie.  On  le  suri  oraniait  le  Jietive 
d'ffuile ,  parceque  son  cours  est 
p;;isible  ;  et ,  par  la  méiue  raison  , 
Lucaiii  l'appel ,'e  Deus  tacitus  , 
dieu  silencieux ,  qui  ne  fait  enten- 
dre aucun  niuni'ure.  Sur  ses  bords, 
comme  près  du  Cocv  te ,  on  voa  ait 
tine  porte  qui  communiquait  au  'l'ar- 
ta  f  ;  et  Adrien  ue  1  oui>liii  j«s  lors- 
que, dans  is  vallée  de  Tyhur,  i!  fit 
représenter  l'enfer  et  ses  fleuves.  Le 
Léthé  était  repiésenté  sr-us  la  forme 
d'un  vieillard  cjui  tient  son  urne 
d'une  main ,  et  de  l'autre  la  coupe 
d'oubli.  Un  artiste  moderne  (  Ma- 
crel  )  l'a  fifuié  par  un  vieillard  cou- 
ronné de  pavots  et  de  lotos ,  et  am 
se  repo«e  sur  son  urne.  /"  oi luire 
aux  Champs- Hysées  ,  estampe 
de  1780. 

4"  —  Foctaice  de  Béotie.  On  bu- 
vait de  ses  eaux  quand  on  sacrifiait 
à  Tropbooius. 

5.  —  Riviàre  d'Afrique ,  qui  se 
jetait  dans  la  Médi  errjiiée  r,rc<:he 
^•iicapdésSyrtes.  Elie  interrompait, 
dit-oi! ,  son  cours  ,  coulait  sons  terre 
l'espace  de  quelques  milles  ,  et  res- 
sortait plus  forte  prèsd<"  la  ville  de 
Bérénice  ;  c'est  ce  qui  fit  imaginer 
qu'elle  sortait  des  enfers. 

6  et  7.  —  Il  y  avait  encore  en  Es- 

Faf:ne  drux  fleuves  de  n  ème  nom  ; 
un  dans  la  Bétique ,  c'fst  le  Gua- 
daléthé  ;  l'autre  dans  le  Portugal  , 
aujourd'hui  le  Lima. 

Lethée  ,  femme  phrygienne ,  qui, 
fière  de  sa  beauté ,  osa  se  préférer 
aux  déesses.  Celley-ci  vouLnt  en 
tirer  vengeance,  Olène  ,  son  époux  , 
s'offrit  en  sa  place  ;  mais  ils  hirr-nt 
tous  deux  chaulés  en  rochers. Of /Je. 

r.OLÈNE. 

Léthls,  Pélcsge,  père  de  Pvléus 
et  dllippotboûs  ,  deux  hér^s  qui  se 
distinçuèreat  au  sière  de  Troie. 

Lé  rué  es ,  fils  de  Pelons ,  fondateur 
de  Létrius  ,  ville  de  l'Elide. 

L«XT»is  (  M.  Chii.  y,  la  plus 
K  a 


i4S  L  E  T 

noJ>Ie  et  la  plus  distinj^ut-e  des  sectes 
des  Chinois ,  dont  Confucius  est  re- 
gardé comme  le  fondateur  ,  ou  dti 
moins  comme  le  restaurateur.  On 
prétend  que  cette  secte  adore  un 
Etre  suprême  ,  éternel  et  tout-puis- 
sant ,  sous  le  nom  de  Chang-Ti ,  roi 
d'en  haut  ou  maître  du  ciel  ;  mais 
leur  conduite  donne  lieu  de  soup- 
çonner que  cet  Etre  suprême  n'est 
pas  la  seule  divinité  qu'ils  reconnais- 
sent ,  puisqu'ils  rendent  les  honneurs 
divins  aux  âmes  de  leurs  ancêtres,  et 
font  des  sacrifices  aux  génies  tuté- 
laires.  Une  accusation  plus  grave 
intentée  contre  eux  est  celle  d'a- 
théisme. Plusieurs  veulent  que  par 
ce  nom  de  Chang-Ti ,  ou  de  maître 
du  ciel ,  ils  n'entendent  en  effet  que 
le  ciel  même  ,  matériel  et-  visible. 
Quoiqu'ils  aient  souvent  déclaré  que 
leufs  homnwges  s'adressaient  ù  cet 
être  supérieur  qui  règne  dans  le  ciel, 
on  a  toujours  soupçonné  quelques 
équivoques  dans  leur  doctrine;  mais, 
à  bien  examiner  la  chose  ,  on  sera 
plus  porté  à  les  croire  idolâtres  qu'a- 
ihées.  Cependant  il  est  des  secta- 
teurs de  Confucius  qui  se  distin- 
guent des  autres  par  des  opinions 
qui  pourraient ,  avec  assez  deVaison  , 
les  faire  regarder  comme  athées  ,  si 
l'obscurité  impénétrable  de  leur  S3's- 
tème  permettait  d'en  porter  un  ju- 
gement certain.  Ce  système  fut 
adopté ,  vers  le  commencement  du 
quinzième  siècle,  par  une  nouvelle 
secte ,  qu'on  peut  reg;irder  comme 
une  réforme  de  celle  des  lettrés ,  et 
qui  devint  la  secte  dominante  de  la 
cour  des  mandarins  et  des  savants. 
L'empereur  Yong-Lo,  qui  régnait 
alors  ,  protégea  cette  nouvelle  secte , 
et  prit  même  la  résolution  de  dé- 
truire les  autres,  et  notamment  celles 
cfeLao-Kium  et  deFo,quiavaj<int  in- 
trofluit  dans  l'empire  un  nombre  pro- 
digieux de  doctrines  superstitieuses  ; 
mais  on  lui  représenta  qu'il  était  dan- 
gereux d'ôtcr  au  peuple  les  idoles 
dont  û  était  entêté,  et  que  le  nombre 
des  idolâtres  était  trop  g;rand  pour 
qu'on  piît  se  flatter  d'anéantir  1  ido- 
lâtrie. Ainsi  la  cour  se  borna  pru- 
demineut  k  coudaum^c  toules  lc« 


L  E  T 

autres  sectes  comme  des  hérésies  ; 
vaine  céi-émonie  qui  se  pratique  en- 
core tous  les  ans  à  Péking ,  sans  que 
le  peuple  en  témoigne  moins  de  fu- 
'reur  pour  les  idoles  hideuses  qui 
peuplent  les  pagodes.  Cette  secte , 
fameuse  à  la  Chine  ,  est  aussi  très 
répandue  dans  le  Tunquin.  Oii  re- 
marque cependant  quelque  différence 
entre  les  opinions  des  lettrés  tunqui- 
nois  et  celles  des  lettrés  chinois.  Les 

Eremiers  pensent  qu'il  y  a  dans  les 
onimes  et  les  animaux  une  matière 
subtile  qui  s'évanouit  et  se  perd  dans 
les  airs  lorsque  la  mort  dissout  les 
parties  dil  corps.  Ils  mettent  au  nom- 
bre des  éléments  les  bois  et  les  mé- 
taux ,  et  n'y  comprennent  point  l'air. 
Ils  rendent  les  honneurs  divins  aux 
sept  planètes  et  aux  cinq  éléments 
qu'ils  admettent.  Ils  ont  quatre  dieux 
qu'ils  adorent ,  mais  dont  on  ne  nous 
apprend  ni  les  noms  ni  les  fonctions. 
(  y,  Satibana.  )  Les  lettrés  chinois 
ne  reconnaissent  dans  la  nature  que 
la  nature  mèiue ,  qu'ils  définissent  le 
principe  du  mouvement  et  du  repos. 
Selon  eux  ,  c'est  la  raison  par  excel- 
lence,qui  produit  l'ordre  dans  les  dif- 
férentes parties  de  l'univers ,  et  qui 
cause  tous  les  changements  qu'on  y' 
remarque.  Ils  distinguent  la  jm.itière 
en  deux  espèces.  L'une  est  parfaite, 
subtile ,  agissante ,  c.-à-d.  dans  un 
mouvement  continuel  ;  l'autre  est 
grossière,  imparfaite,  inerte.  L'une 
et  l'autre  est  éternelle  ,  incréce  ,  in- 
finiment étendue  ,  et  en  quelque  - 
sorte  toute-puissante  ,  quoique  sars 
discernement  et  sans  liberté.  Du 
mélange  de  ces  deux  matières  nais- 
sent cinq  éléments  ,  qui  ,  par  leur 
union  et  leur  températuVe ,  font  la 
nature  particulière  et  la  différence 
de  tous  les  corps  :  de  là  viennent  les 
vicissitudes  continuelles  de  toutes  les 
parties  de  l'univers  ,  le  mouvement 
des  astres,  le  repos  de  la  terre,  la 
fécondité  ou  la  stérilité  des  campa- 
gnes. Cette  matière ,  toujours  occupée 
au  gouvernement  de  l'univers  ,  est 
néanmoins  aveugle  dans  ses  actions 
les  plus  réglées,  qui  n'ont  d'autre  fiu 
que  celle  que  nous  leur  donnons  ,  et 
qui ,  par  conséquent ,  ne  sont  utile» 


L  E  U 

qn' autant  que  nous  en  savons  faire 
tm  bon  usage.  Cette  serte  est  ,  au 
Tnnquin ,  comme  à  la  Chine  ,  do- 
minante à  la  cour  et  pamii  les 
gvaiuls. 

l.ELCA  ,  ville  d'Itaîie.  On  y  mon- 
trait une  fontaine  dont  l'eau  avait  lire 
mauvaise  odeur.  Les  {géants  nonin»i;s 
Letiterniens  ,  après  s'être  sauvés  de 
Phléera  en  Canipanie  ,  avaient  été  , 
disait-on  ,  poursuivis  jusques-là  par  ' 
HerciJe ,  et  tués  par  ce  liéros.  Cette 
fontaine  était  sortie  de  leur  sang,  et 
la  côte  même  en  avait  pris  le  nom 
de  côte  Leutemienne. 

1 .  LEt CADius ,  surnom  d'Apollon , 

S  ris  d'un  temple  qu'il  avait  dansl'isle 
e  Leucade ,  sur  fa  côte  d'Epire. 

2.  —  Fils  d'Icarius ,  et  frère  de 
Pénélope,  ayant  eu  ,  dans  le  partage 
des  Liens  de  son  père ,  le  territoire , 
donna  son  nom  à  ce  petit  domaine. 

Leucarie  ,  femme  d'Italus  ,  et 
mère  de  Roma. 

Leccas,  Zacynthien,  un  des  com- 
paenons  d'Ulysse  ,  bâtit  le  temple 
d'ApoUoii  Leucadien. 

Leucaspis,  capitaine  troyen  qni 
suivit  Enée,  et  périt  dans  une  teni- 
pèie.  Enée  vit  son  oralire  aux  enfers. 
Let  CATE ,  promontoire  dansl'isle 
de  Leucade  ,  d'où  Sapho  se  préci- 
pita pour  éteindre  sa  passion.  On 
croyait  qu'Apollon  avait  découvert 
dans  la  roclie  Lencadienne  une  pro- 
priété "l^ïrticulière  pour  guérir  les 
amoureux  ,  et  qu'il  avait  lui-même 
indiqué  le  ^aut  de  Lcncale  comme 
une  recette  infaillible  contre  l'amour. 
Les  prêtres  avaient  fait  courir  un  conte 
que  la  superstition  avait  adopté ,  et 
qui  suffisait  pour  accréditer  ce  mer- 
veilleux remède.  Lorsque  'Vénus  eut 
a  ipris  la  mort  d'Adonis,  son  pre- 
mier soin  fut  de  cliercher  son  corps 
Four  avoir  la  triste  consolation  de 
arrriser  de  ses  larmes.  Après  avoir 
parcouru  inutilement  plusieurs  con- 
trées ,  elle  arriva  dans  une  ville  de 
risle  de  C'.ivpre  ,  appelée  Argos  ; 
elle  y  trouva  ce  corps  ,  l'objet  de  sa 
tendresse  et  de  sa  douleur  ,  dans  le 
temple  d'Apollon-Ery thien  ,  et  l'en- 
leva sur-le-champ.  La  mort  de  son 
amant ,  bien  loin  de  ralentir  sa  pas- 


L  E  U  i/,9 

sion ,  l'avait  rendue  encore  plus  vive  ; 
elle  en  fil  confîôence  à  Apollon  , 
conmie  au  dieu  de  la  médecine  ,  et 
lui  demanda  un  remède  pour  mettre 
fin  à  ses  tourments.  Ce  afeu  la  mena 
sur  le  haut  du  promontoire  de  Leu- 
cate,  et  lui  ordonna  de  se  précipiter 
dans  la  mer  ;  elle  obéit  sans  hésiter  , 
et  dès  qu'elle  fut  en  bas  elle  fut  tout 
étonnée  de  se  trouver  sans  amour. 
Elle  voulut  savoir  la  cause  dun  effet 
si  prodigieux;  Apollon  lui  dit  qu'en 
qualité  de  devin  il  savait  que  Ju- 
piter ,  qui  aimait  toujours  passionné- 
ment Junon  son  épouse  ,  quelque 
chose  qu'il  fit  pour  se  distraire  de 
cet  amour ,  en  était  quelquefois  tel- 
lement importuné  quil  était  forcé 
de  chercher  des  remèdes  pour  le 
calmer,  et  qu'il  n'en  avait  point 
trouvé  de  plus  efficace  que  d'a'ler 
s'asseoir  sur  la  nx^he  Lencadienne. 

Leuc  atÉe,  jeune  enfant  qui  s'élanoa 
du  mont  Leucate  dans  la  mer  ponr 
se  dérober  aux  poursuites  d'Apollon  , 
et  donna  son  nom  à  ce  promontoire. 

Levcé  ,  isle  du  Pont-Euxin  dont 
1rs  anciens  ont  fait  une  espèce  de 
Champs  -  Elysées  où  habitaient  les 
âmes  de  plusieurs  héros  ,  tels  qu'A- 
chille ,  les  deux  Ajax ,  Patrocle  , 
Antiloque ,  Hélène  mariée  à  Achille , 

etc.   f^.  LÉOKIME. 

Leucéus,  surnom, de  Jupiter  chez 
les  Lépréates. 

I  .LErcipPE,épithete«ïuePm^flre 
donne  à  Diane ,  prise  de  son  char 
attelé  de  chevaux  blancs.  Kac.  Leu- 
cos  ,  blanc;  hippos ,  cheval. 

a.  —  Une  des  Océanides. 

3.  —  Fille  du  devin  Thestor  ,  sé- 
parée de  son  père  et  de  sa  sœur  , 
consulta  l'oracle  ,  qui  lui  répondit 
qu'ellen'avait  qu'à  s'habiller  en  prêtre 
et  voyager  en  cet  équipage.  Eile 
obéit  ,  et  trouva  l'un  et  l'antre  dans 
la  Carie  ,  où  des  pirates  avaient  con- 
duit sa  sœur  et  un  n.iufrjge  avait 
jetéson  père.  Sous  !esh;ibitsd'homme 
elle  inspira  de  l'amour  à  sa  soeur  , 
qui  ne  la  reconnut  pas,  et  l'irrita 
par  ses  refus  ,  au  point  que  cette 
amante  méprisée  fit  venir  queb^u'un 
pour  la  tner.  Thestor,  choisi  pciur 
cetie  exécution  ,  déplora  son   uial- 


;5o  L  E  U 

heur  qui  le  forçait  ile  fait*  le  métier 
d'assassin, prononçais  nom  Je  ses  (Jpiix 
files,  fut  rpconiiu  de  Lencippe,et  la 
"reconnut  ensuite  ,  aussi  hieaque  son 
nutre  fiile.  Hrgin.  V .  ThéosoÉ. 

Leucippides  ,  nom  qu'on  donnait 
à  Ilaïre  et  ù  Piiœhé ,  comme  filles  de 
Leucippus-  Elles  avaient  pour  prê- 
tresses dfs  virrees  auxquelles  on  at- 
tribuait le  même  nom. 

L^.udPPts  ,  filî  d'Œnomaûs  ,  roi 
de  Pise.  Ce  jeiine  prince  ,  étant  de- 
venu passionnément  amoureux  de 
Daphné,  comprit  qiffe,  s'il  la  recher- 
chait ouvertenient  en  raariape ,  il 
s'exposerait  ;'i  im  refus,  parcequ'el'e 
avait  de  l'aversion  généralement  pour 
tous  les  hommes.  Voici  donc  le  stra- 
tagème dont  il  s'avisa.  Il  laissa  croître 
ses  clieveiix  pour  en  faire  ,  disail-il , 
un  sacrifice  au  fleuve  Alphéa  ;  après 
les  avoir  noués  à  la  manière  des  jeunes 
filles,  il  prit  mi  halit  de  femme  ,  et 
alla  voir  Daphné;  il  se  présenta  à 
elle  sous  le  nom  de  la  fille  d'Œno- 
maûs, it  lui  téun)igDa  une  ^laude 
€QTie  de  faire  une  partie  de  chasse 
cvec  elle  Daphné  fut  trompée  à 
rhahit,  et  Leucippus  passa  pour  une 
fille  ;  comme  d'ailleurs  sa  naissance 
et  son  adresse  lui  donnaient  un  grand 
avantage  sur  toutes  les  compagnes  de 
Daphné,  et  qu'il  n'ouLluiit  rien  pour 
lui  plaire,  il  eut  hientôt  ses  Lonnes 
grâces. 

Ceux  qui  mêlent  les  amours  d'A- 
pollon avec  cette  aventure  ajoutent 
que  ce  ^ieu  ,  piqué  de  voir  Leucip- 

Èns  plus  heureux  que  hii ,  inspira  à 
•apnué  et  à  ses  compagnes  l'envie 
de  S8  baigner  dans  le  Laden  ;  que 
Leucippus  fut  contraint  de  quitter  ses 
fcohits  comme  les  autres,  et  qu'ayant 
été  reconnu  pour  ce  qu'il  était ,  il 
fut  tué  à  coups  de  flèches  ou  de 
poignards. 

•2.  —  Fils  de  Périérès  ,  et  frère 
c'Apharéus  ,  fut  père  d'Arsinoé  , 
d'Ilaire  et  de  Phœhé. 

3.  —  Fils  d'Heicuîe  et  d'Augée. 
4-  —  Fils  de  Thurimaque  ,  suc- 
céda à  son  père  sur  Je  trône  de 
Sicvone.  Ghalciuie  sa  fille  eut  un  fîk 
de  Neptune ,  dont  il  prit  soin ,  et  au- 
quel illaissa  sa  couronne. 


L  LU 

5.  —  Un  des  princes  de  la  Giice 
qui  se  trouvèrent  à  la  chasse  du  s;in- 
glier  de  (jalvdon. 

6.  —  Fils  trHercule  et  de  IVLrse 
fil!e  de  Tliespius. 

Leucite,  fils  d'Hercule  et  d'As- 
ti Oihe. 

I .  LeiîCon  ,  uû  des  Héras  auxquels 
les  Grecs  offraient  des^acrifiies. 
,2.  —  Un  des  chiens  d'Actéun  , 
c.-à-d. ,  blanc. 

Le[jco>e  j  fille  d'Aphidas,  avait 
donné  son  n  >m  à  une  fontaine  du 
Péloponnèse. 

Lei  coPHRYNE ,  sumom  de  Diane , 
pris  d'un  lieu  situé  siu-  les  bords  du 
ÎNléandre,  en  Magnésie,  où  cette 
dtc  se  avait  un  t'  nipie  et  une  statue 
qui  la  représentait  à  plnsieurs  ma- 
nif  lies  ,  et  couronnée  par  deux  Vic- 
toires. 

Lexjcosie  i  une  des  Sirènes,  donr  a 
son  nom-à  une  isle  de  la  mer  Tyri  hé- 
nienne,sniIac6teoccidcntaled'ît.~.lie, 
où  eilc  fut  rejetéc  lorsque  les  Sirènes 
se  précipitèrent  dans  la  mer.  f'oy. 

SlKi.^ES. 

LecjcothÉe  ,  la  même  quTno  , 
^  nourrice  de  Bacchus  ,  à  laquelle  les 
dieux  donnèrent  ce  nom  ,  après  qu'elle 
fut  admise  au  rang  des  divinités  ma- 
rines. Elle  avait  un  autel  d;ins  le 
temple  de  Neptune  à  Corinthe.  Elle 
fut  aussi  honorée  h  Rome  dans  un 
Jcinpleoà  lesdamcsromainr salLient 
offrir  leurs  vœux  pour  les  enfanis  de 
leurs  frères ,  n'ofant  pas  prier  la 
décsse  pour  les  leurs ,  parcequ'eîie 
avait  été  trop  malheureuse  en  en- 
fants. Il  n'était  paspermisauxfenmies 
esclaves  d'entrer  dans  ce  temple  ,  et 
on  les  battait  impitojaLlenjent  jus- 
qu'à les  faire  mourir  sous  le  bi'ton 
lorsqu'on  les  y  trouvait.  /^.Matuta. 
Leucuthoé  ,  fille  d'Orchame  , 
septième  roi  de  Perse  depuis  ITélus  , 
et  d'Eurvnome  ,  la  plus  belle  ]er- 
sonne  de  l'Arabie.  Le  Soleil ,  charmé 
de  sa  beauté ,  prit  les  traits  de  sa 
mère ,  et  à  la  faveur  de  ce  dégui- 
sement eut  un  accès  facile  auprès 
de  son  amante.  Orchame,  averti  de 
ce  commerce  par  C!^tie  jalouse  de 
sa  sœur  ,  ordonna  que  Leucothcé  fût 
entérine  toute  vive,  et  que  l'on  jetit 


L  E  V 

mr  ma  torps  un  monrpaa  de  satî^. 
i/<»  S^flfil .  ui^aût  pu  Un  reiîôreîa 
\ie  ,  pr,roe»iHe  les  Destins  s"v  op- 
posaieut ,  arrosa  de  nectar  la  terre 
qui  environnait  «sn  corps  ,  et  aussitôt 
on  en  vit  sortir  l'arbre  qui  porte 
^en^  ens. 

LKicniiDKS  ,  fille»  d'an  cerfain 
Icédasus  .  qui ,  violas  par  les  Sp-r- 
tiates,  se  donnèrent  'a  mort.  L<-ur 
p^Tc  ,  n'iyant  pa  obtenir  vengeance  , 
«e  tua  sur  leurs  tomljeanx ,  après 
avoir  proféré  les  plus  terribles  im- 
préc3ti<Kis  contre  Spcrte.  Pé'opidas  , 
$nr  !a  foi  d'un  sonee  où  elles  lui  ap- 
parurent et  lu:  ordonnaient  de  leur 
«acrifîcr  une  jeime  vierge  rousse ,  leur 
immola  une  lava'e ,  et  gaena  la  ba- 
taille de  Lencîres.  Plutarc. 

LfitCfRUS ,  héros  qui  donna  son 
ncnianfa^s  et  àla  vilîede  L^uctres. 
Ses  SUes  furent  violées  par  des  nin- 
k"»adpurs  Spartiates  ,  avec  celles 
d'JofJasus  ,  et  se  tuèr-nt  après  avoir 
invo-pi  les  tnries  contre  Spcrt2. 

Lelcos  ,  compagnon  d'Ulysse, 
tué  d'un  javelitt ,  far  Autiphuô  ,  au 
siège  de  Troie. 

Lelcïamte  ,  surnom  de  Bac  chus 

Îii  avait  na  temple  sur  les  Ixjrds  du 
eoiA^uias  ,  Heuve  d'Elide. 
ILeutermens  ,   sorte  de    géants. 
r.  Leica. 
Levana  ,  déesse  qu'on  invo^mait 
i      quand  on  rc  le\  ait  un  enfant  de  terre. 
'      Éile  avait  ses  autels  à  Rome  où  ou 
lui  offrait    des    sacrifices.    Lorsque 
f     l'enf-nt  était  né ,  la   sape-femme  le 
mettait  ft  terre  ,  et  le  père  ,  ou  queJ- 
l      qu'un  qui  le  représentait ,  !e  relevait 
cl  TerabnxiSait  ;  térémonie  sans  la- 
quf-Me  l'enfant  n"eù{  pas  été  réputé 
*  '   'time. 

LÉviATHAW,  poisson  fahnletrc  que 

-,  r.jl  Lins  disent  destiné  au  repas 

Cl  Messie.  Ce  poisson  est  «i  moiis- 

'iJcux  qu'il  en  avale  tou4  d'un  coup 

autre  qni ,  pour  être  moins  ^rard 

•"  lui,  ne  laisse  pas  d'avoir  trois 

'  Ks  de  lone.  Toute  la  niasse  des 

ix  est  poi-tée    sur  le  Léviathan. 

•  u  ,  au   commencement ,   en  créa 

>x,  Tun  UKile  ,  et  l'autre  femelle  ; 

.li.iis  de  ptnr  qu'i|_s  ne  renversassent 

la  terre  ,  et   qu'il»  ne  rezaplisseot 


L  !  «  i5i 

l'itnîvers  de  leurs  semblables  ,  Dieu 
tua  la  fenielie  ,  et  la  sa!.»  pour  le 
fpflin  du  Mes^îie.  f^.  Béké^otu  , 
JuKH?.EH  ,  Messie  ,  etc, 

Léxard.  V'  Abas. 

LiAGORB  ,  nne  des  Néréides. 
'  LiBAMi>A  PRIMA.  Après  qu"Oa 
avait  versé  le  vin  entre  les  cornes  de 
la  victin;e  ,  le  prèfre  lui  arrachait 
des  poils  du  front  et  les  jetait  drn*  le 
feu  qu'  était  sur  laatc!.  C'est  ce  qu'on 
appebit  iibumina  prima. 

L^B»50MA^T1E  (  racine  îihanos  , 
encens) ,  sorte  de  divination  en  usage 
chez  ies  anciens  ,  laquelle  se  prati- 
quait par  l'inspection  de  l'encens 
Î'ie  l'on  brûlait  en  l'honneur  des 
ieux. 

LiBAîfrs,  jenne  Syrien  tné  par 
des  scélérats.  Les  dieux  ,  pr ur  le 
récompenser  du  culte  qu'il  leiu-  avait 
rendu  ,  le  changèrerit  en  montapne. 

LiBATtoBs,  cérémonies  religieuses 
qui  eon^irtaient  à  remplir  un  vase  de 
vin  .de  lait ,  ou  d'une  antre  liqueur  , 
qu'on  rép3.ida!t  tout  entière  ,  aprî» 
y  avoir  foûté  ,  ou  après  l'avoir  ef- 
fleurée du  bout  àe&  lèvres.  Elles  ae- 
compafmaient  ordinairemenl  les  sa- 
crifices :  qiielquefois  aussi  elles aveient 
lieu  sen!es  ,  dans  les  négociations  , 
les  traités  ,  I*s  manaçes  ,  l*s  funé- 
railles ,  aT;int  d'entreprendre  uo 
voyage  par  terre  ou  par  mer  ,  en  se 
cf'urnant  ,  en  se  levant  ,  au  com- 
mencement et  à  la  fin  des  repas. 
Les  libations  des  repa.s  étaient  de 
deux  sortes.  L'i^ae  consistait  à  brûler 
un  morceau  séparé  des  vi.nmics  ; 
l'autre  à  répandre  fjnelque  liqueur 
sur  le  foyer  en  l'hour.eur  àes  Lares  , 
ou  <hi  Génie  tutélaire  de  la  mai?on , 
on  de  Mercure  qui  présidait  aux  heu- 
reuses aventures.  /^ov.Patellari'. 
On  offrait  du  vin  coupé  avec  de  leau 
à  Barchns  et  h  Mercure ,  parceque 
ce  dieu  était  en  co«imerce  avec  les 
vivants  et  les  morts.  Toutes  les  autres 
divinités  exigeaient  des  libations  de 
vin  par  j  dans  les  occasions  s<]lcn  - 
nelles  ,  la  coupe  avec-  laquelle  on  les 
faisait  était  couronnée  de  fleurs» 
Avant  de  faire  des  libations  on  se  îa- 
vcit  les  mains  et  l'on  récitait  certaines 
prières.  Ces  prières  étaient  irae  panle 
■*-  4 


t5a  L  I  B 

essentielle  de  la  ccrënionie  des  ma- 
riages. Outre  l'eau  ,  le  vin  ,  l'huile 
et  le  lait ,  le  miel  s'offrait  aussi  aux 
dif  nx  ,  et  les  Grecs  le  mèlaiait  avec 
l'eau  pour  leurs  libations  en  l'honneur 
du  Soleil  ,dc  la  Lune ,  et  des  nymplies. 
Des  libations  fort  fréquentes  étaient 
celles  des  premiers  fruits  des  cam- 
pagnes qu'on  présentait  dans  de  petits 
plats  Bomniés  Patellœ.  Cicéion  re- 
marque que  les  gens  peu  scrupuleux 
mantjeaient  eux-mêmes  ces  fruits  ré- 
servés aux  dieux.  Enfin  les  Grecs  et 
les  Romains  faisaient  des  libations  sur 
les  tombeaux  dans  la  cérémonie  des 
funérailles.  Quelques  empereurs  ro- 
mains partagèrent  les  libations  avec 
les  dieux.  Après  la  bataille  d'Actium 
le  sénat  en  ordonna  pour  Auguste  dans 
les  festins  publics  ainsi  que  dans  les 
repas  particuliers. 

—  Les  Jekutzes,  peuples  de  la 
Sibérie,  célèbrent, chaque  printemps, 
nue  fête  dont  la  principale  cérémonie 
consiste  à  n-pandre  la  liqueur  dont 
ils  font  usaçe  sur  un  f;rand  feu  qu'ils 
allument  exprès  ,  et  qu'ils  ont  grand 
soin  de  ne  pas  laisser  éteindre  tout  le 
temps  de  la  fête.  Ils  observent  aussi 
de  ne  point  boire  pendant  celte  so- 
lenmité.  —  Les  habitants  de  Jedso  , 
pays  voisin  du  Japon ,  sont  de  grands 
huveurs  ;  et  comme  leur  pays  est 
froid  ,  ils  se  rassemblent  pour  boire 
auprès  du  feu.  En  buvant  ils  jettent 
en  divers  endroits  de  ce  feu  quelques 
gouttes  de  la  liqueur  qu'ils  boivent. 
Cette  espèce  de  libation  est  presque  la 
seule  marque  apparente  de  religion 
que  l'on  connaisse  de  ces  peuples. 

LîBENTlA,  LîBEKTlNAjLuBElSTlNA, 

déesse  h  laquelle  les  anciens  attri- 
buaient l'intendance  du  plaisir  qu'on 
prend  à  faire  tout  à  sa  fantaisie  ,  bien 
ou  mal  .sans  rien  refu'^er  h.  son  inclina- 
tion. Quelquesuns  prétendentque  Li- 
bentine  était  un  surrom  de  "Vénus,  et 
que  c'était  ù  Vénus  Libentine  rj[ue 
les  filles  ,  devenues  grandes  ,  consa- 
craient les  amusements  de  leur  en- 
fance. Perse,  sat.  i. 

Liber  ,  libre,  surnom  de  Bacchus , 
ou  parcequ'i!  avait  procuré  la  liberté 
aux  villes  de  Béotie ,  ou  plutôt  parce- 


L  I  R 

qu'étant  le  dieu  du  vin  il  délivre 
l'esprit  de  tout  souci ,  et  fait  qu  ou 
parle  librement.  On  ajoutait  souvent 
le  mot  Pater,  cfnnme  étant  le  père 
de  la  joie  et  de  la  liberté.  Les  Ro- 
mains le  faisaient  présider  sous  ce 
nom  aux  semences  liquides  des  deux 
règnes  animal  et  végétal.  —  (  f^'or. 
Libérales.  )  Les  Indiens  donnaient 
aussi  ce  nom  au  Soleil. 

Libéra  ,  déesse  que  Cicéron  fait 
fille  de  Jupiter  et  de  Gérés.  Ovide 
dit  que  Bacchus  donna  ce  nom  à 
Ariane.  Des  médailles  olVrent  les 
portraits  de  Liber  et  de  Libéra  cou- 
ronnés de  feuilles  de  vigne  ,  c.-à-d., 
selon  quelques  antiquaires  ,  de  Bac- 
chus mâle  et  de  Bacchus  femelle. 

Libérales  ,  fêtes  différentes  des 
Bacchanales ,  que  Rome  célébrait  à 
l'honneur  de  Bacchus  le  17  Mars. 
Dans  ces  fêtes  licencieuses  ,  on  pro- 
menait dans  la  ville  et  dans  les  champs 
un  chariot  qui  portait  un  Phallus 
en  triomphe.  Lnvinium  se  distin- 
guait en  ce  genre.  Un  mois  entier  y 
était  consacré  à  ces  fêtes.  On  y  tenait 
les  propos  les  plus  obscènes  ,  jusqu'à 
ce  que  le  char  eût  traversé  la  jilace 
publique ,  et  fut  arrivé  au  liou  de  ss 
destination.  Alors  la  plus  honnête 
dame  de  la  ville  devait  courorner  ce 
simulacre  aux  yeux  des  assistants. 
C'est  ainsi  qu'on  croyait  rendre  Liber 
favorable  aux  semences  ,  et  détourner 
des  terres  les  charmes  et  les  sorti- 
lèges. Varron  dérive  le  nom  de  Li- 
Ijéralrs ,  non  de  Liber ,  surnom  de 
Bacchus,  mais  de  liber,  adj.  ,  parce- 
que  les  prêtres  de  Bacchus  se  trou- 
vaient aiors-liljres  de  leurs  fonctions , 
et  dégagés  de  tout  soin.  De  vieilles 
femmes  ,  couronnées  de  lierre  ,  se 
tenaient  assises  à  la  porte  du  temple 
de  Bacchus ,  ayant  devant  elles  un 
foyer  et  des  liqueurs  composées  de 
raid ,  et  invitant  les  passants  à  en 
acheter  ,  pour  faire  dés  libations  à 
Bacchus  eu  les  jetant  dans  le  feu. 
On  mangeait  en  public  ce  jour-là ,  et 
chacun  avait  la  liberté  de  dire  ce 
qu'il  voulait. 

LiBEBÀLis ,  surnom  de  Jupiter  , 
lersquon  l'avait  invoqué  dans  quel- 


L  T  !î 

qnes  dangers  doiit  on  se  croyait  tiré 
par  sa  protection. 

Libéralité  ,  figure  aUégori'jue  , 
dont  l'emblème  est  une  femme  qui , 
d'une  niain  ,  porte  une  corne  d';;bon- 
dance  remplie  de  perles,  de  pierre- 
ries,de  médailles,  e'c. ,  et,  deî'autre, 
presente  des  pièces  d'or  et  d'argent , 
comme  pour  les  disKrîLuer.   On  lui 
donne   uu=ii   plusieurs  Fx)urses    ou- 
vertes. Sur  les  médailles  romaines  , 
dlc  porte  une  tablette  carrée ,  piquée 
d'un  certain  nombre  de  point» ,  qui 
indiquent   la  quantité  de  prain  ,  de 
vin  on  d'arçent  que  l'euapereur  don- 
nait an  peuple  ou  aux  soldats.  Sur 
une  médaille  de  Pertinax  ,  elle  tient 
d'une  main  une  corne  d'abondance  , 
et  de  l'autre  celte  tablette  ,  où  sont 
marqués   différents    nombres.    Une 
médaille  d'Adrien  la  naontre  répan- 
dant une  corne  d'aboadance.   roy. 
Générosité. 
LiBERAToa.  V.  Libéral». 
LiBÉBiEs  ,  fêtes  oi  les  jeunes  gens 
quittaient  la  robe  de  l'enfance  ,  et 
prenaient  la  toge  libre.  On  les  célé- 
brait avec  une  sorte  de  so'emnité ,  et 
les  amis  étaient  invités  comme  à  une 
noce.  Cette  fête  tombait  le  i6  des 
calendes  d'Avril .  c.-à-d.  le  17  Mais. 
'         Liberté  (T'erfuî), divinité  célèbre 
;     chez  le's  Grecs  et  chez  les  Romains. 
Elle  avait  à  Rome  un  temple  soutenu 
de  colonnes  de  bronze ,  et  oi-né  de 
Statues  d'un  p-and  prix.  La  Liberté 
y     y  était  représentée  sous    la   figure 
l     d'une  dame  romaine ,  vêtue  de  blanc , 
'     tenant  un  scepti'e  d'une  main ,  un 
bonnet  de  l'autre ,  avec  un  chat  à  ses 
pieds.    Deux  déesses  ,    Adéone    et 
Ahéone ,  l'accompaijnent  ;  ce  qui  ex- 
r      prime  le  pouvoir  d'aller  et  venir  à 
'      son  s;ré.  Ce  bonnet  faisait  allusion  à 
la  coutume  oi\  étai'^nt  les  Romains 
d'en  faire  porter  un  à  celui  de  leurs 
esclaves  qu'ils  voulaient  affrancliir. 
r     Le  chat  est  impatient  de  toute  ci^n- 
'     tra^nte.  Aussi  les  Alaius,  les 'Van- 
'  j!es ,  les  Sue ves  et  les  anciens  Bour- 
'.enons  en  avaienl-i's  un  dans  leurs 
r.toiries.  Quelquefois ,  au  lieu  d'un 
'  eptre,  la  Liberté  tient  une  baguette 
r.  jaiinée  Kindicln  .  dont  Je  nia^is- 
t.at  touchait  les  enclaves,  pour  ouir- 


L  î  B 


.«53 


qner  qu'il  les  affranchissait  du  pou- 
voir de  leurs  maîtres.  11  se  trouve 
aussi  des  médailles  où  elle  tient  d'nr.e 
main  une  massue  comme  celle  d'Her- 
cule ,  et  de  l'autre  un  bonnet ,  avec 
cette  inscription  :  Libertas  AugiisL 
ex  S.  C.  Quand  on  voulait  exprimer 
une  liberté  acquise  par  la  valeur  , 
on  ajoutait  un  joui;  rompu.  On  trouve 
cet  attribut  sur  une  médaille  d'Hé- 
liogabûle.  Sur  une  médaille  de  Bru- 
tus ,  la  Liberté  a  pour  attribut  un 
bcnnet  entre  deux  poignards  ,  avec 
l'inscription,  Idibus  iMarliis ,  aux 
idée  de  Mars  ,  jour  du  meurtiip  de 
César.  La  liberté  rendue  à  l'empire 
romain  ,  Libertas  restltuta ,  est  ex- 
primée ,  sur  une  médaille  de  Galba  , 
par  une  femme  à  genoux ,  que  l'em- 
pereur ,  vêtu  de  la  toge  ,  relève  de  la 
main  droite ,  pour  la  remettre  entre 
les  mains  de  Rom-,  personnifiée  par 
ime  Pallas  .irmée  de  pied  en  cap. 

Les  modernes  l'ont  quelquefois 
désignée  par  un  oiseau  qui  s'échappe 
de  sa  cajje,  ou  qui  s'envole  avec  le  fil 
qui  le  retenait.  Ripa  en  donne  ces 
trois  emblèmes  :  1 .  une  femme  vêtue 
de  blanc,  qui ,  dans  la  main  droite  , 
tieat  un  sceptre ,  et  dans  la  gauche 
im  chapeau  ;  2.  une  femme  qui  tier.t 
un  chapeau  et  une  massue  ;  3.  enîîu 
une  femme  qui  tient  un  chapeau ,  et 
foule  anx  pieds  un  joug  rompu. 
Grai'slotYoi  peinte  marchant,  parce- 
que  son  caractère  est  l'action.  DilYé- 
rents  attributs  répar.dus  à  ses  pieds 
indiquent  qu'elle  est  la  mère  des  con- 
naissances et  des  arts  ,  qui  ont  pris 
d'elle  le  nom  de  Libéraux.  Il  y  a 
joint  des  vaisseaux  qui  font  route,  et 
des  oiseaux  qui  changent  de  climat 
avec  les  saisons.  Cochin  substitue  au 
chapeau  le  bonnet  élevé  an  b<jut 
d'une  pique.  Depuis  la  révolution 
française  ,  nos  artistes  ont  donné  à  la 
Liberté  un  plus  grand  cafoctère. 

LisERïisvGE.  Oii  peut  le  désigner  ^ 
par   un   jeune  homme  qiii,  les  yeux 
bandés ,  va  sp  précipiter  dans  les  bras 
de  la  Volupté ,  à  travers  des  amas  de 
feuilles  qui  cachent  des  serpents. 

I.  Libéthra  ,  ville  sur  les  fron- 
tières de  la  Mrcédoine,  célèbre  dans 
les  poèteâ  par  le  toaibeau  d'Orphée. 


'5",  1  î  ^ 

2.  —  Fontaine  de  MngiK-sie,  nui 
D'ait  oiiDS  son  voisinai-'e  une  autre 
S'nirce  H0ii;me'e  la  Roche.  ToiUes 
dfux  sortaient  ù'une  prosse  roctie  , 
dont  la  fipure  imitait  ie  st-in  d'une 
femme;  de  sorte  que  l'eau  senijilail 
couIpf  de  deux  niauieiies  ,  tonmie 
du  lait. 

1 .  LiBÉ'?HR7DES,n vniphes  du  uiont 
Lil  éiliriïis. 

2.  —  C'est  aussi  un  surnom  des 
Wuses,  pris  de  la  fontaine  de  Liiié- 
thra,  «lui  leur  était  consacri'e. 

LiBiTiNAiRES,  ceux  qui  vendaient 
et  fournissi(ir!it  tout  ce  qui  était  né- 
cessaire aux  funérailles.  Leur  magasin 
e'tait  au  tenipie  de  Libitine. 

LiBiTiNE,  déesse  qui  présidait  aux 
funérailles ,  ainsi  nommée,  non  pjrce- 
qu'elle  ne  plaît  à  personne  ,  ijuod 
nemini  libeat  ,  mais  parcequ'elle 
enlève  les  humains  quand  il  lui  pfaît , 
ad  liiiittun.  —  PluLarijue  prétend 
que  r'était  \  énus  à  qui  l'on  donnait 
ce  nom ,  pour  avertir  les  hommes  de 
la  frasilité  de  la  vie,  et  lein-  faire 
comprendre  que  la  fin  n'était  pas 
éloienée  au  commencement,  puisque 
la  même  divinité  présidait  h  l'une  et 
à  l'autre.  D'autres  croient  que  c'était 
Proserpine.  Elle  avait  un  temple  en- 
touré d'un  bois  sacré  ,  où  l'on  portait 
une  pièce  d'arrent  pour  chaque  per- 
sonne qui  mo'uait.  On  mettait  cet 
are;rnt  dans  le  trésor  de  la  déesse  ;  et 
un  registre  ,  appelé  Libitiiiœ  rallo  , 
recevait  le  nom  de  chaque  mort 
pour  lequel  on  apportait  cette  espèce 
de  tribut.  C'est  par-là  qu'on  savait 
chaque  année  le  nombre  des  morts. 

Suétone  écrit  que,  sous  le  rèene 
de  IS  éron  ,  il  y  eut  un  automne  si 
funeste,  qu'il  ht  porter  trente  n)ille 
pièces  d'arnent  au  trésor  de  Libitine. 

Cette  divinité  donna  son  nom  au 
temple  qui  lui  était  dédié,  aux  fens 
qui  vendaient  sous  ses  ordres  ,  et 
vraisemblablement  à  son  profit,  les 
choses  nécessîiires  aux  funérailles  ,  à 
«ne  porte  de  Rome  par  laquelle  on 
portait  les  cadavres  hors  de  la  ville  , 
à  une  porte  de  l'amphithéâtre  par 
oii  l'oVi  traînait  les  corps  des  f^'adia- 
tenrs  tu  -s  dans  les  jeux  publics  , 
enfin  au  brancard  sur  leqnel  on  trars- 


L  î  G 

'    portait  les  corps  à  leur  f^pnlfure. 

LlLRA.    V.   J;AI.A^■C£. 

LibraeijE  Dti.'M  i^  secrétaires  des 
dieux  ),  nom  que  donne  aux  IHirqnes 
iMurtianus  Csipeila ,.fvn('.è  sur  l'o- 
pinion de  Çîaton  et  de  Cicéron  , 
<[u)  nomment  ces  divinités  les  minis- 
tres-du  Destin.  L'une  dictait,  ;ui- 
vant  eux  ,  les  décrets  dé  ce  dicu  ; 
l'autre  les  éf:rivait  ;  et  la  iroisitnie  les 
faisa  t  exécuter. 

Libre  arbitre.  Cochin  l'a  dessina 
sous  la  fiçiire  d'un  homme  jcu/^e  , 
vêtu  d'habits  royaux  de  diverses 
couleurs ,  la  tète  ornée  d'une  cou- 
ronne d'or.  De  la  main  droite  il  tient 
un  sceptre  ,  an  bout  dnçuti  fsî  la 
Ifttre  Y,  qu'on  reparde,  d'après  une 
sentence  de  Pythagore  ,  comme 
i'fciiiJJème  des  deux  routes  Ivonne  et 
mauvaise  que  l'homme  peut  sui\re. 
Il  tient  ce  sceptre  en  écjuilii  re  ;  ce 
qui  désigne  la  liberté  de  le  faire  pen- 
cher à  sa  volonté. 

LiBiM  ,  gâteau  composé  de  farine , 
de  miel ,  de  .'ait  et  de  sésame  ,  dont 
on  faisait  usage  dans  les  sacrifices  , 
sur  tout  dans  ceux  de  Bacchus  ,  des 
Lares ,  et  à  la  fête  des  Ternies. 

LiBYCA  ,  rom  d'une  Sibjlle  dont 
parle  Euripide. 

Libye  ,  fille  d'Epaphus  et  de  Msm- 
phls,  ou  de  Cassiopée ,  d'r,ntresdi"ent 
de  l'Océan  et  de  PamphoHgp ,  fiit 
aimée  de' Neptune  ,  (îont  elle  eut 
Ai'énor  et  Eélus,  et  donna  son  nom 
à  la  Libye. 

I.  Lisrs,  surnom  d'H^reuIe,  fon- 
drfenr  de  la  ville  de  Capsa  ,  en 
AfriTue. 

1. —  Un  des  matelots  que  Bacchus 
chanj^'ea  en  dauphins. 

LiBYssA  ,  surnom  donné  à  Cérès 
par  les  Argiens  ,  parceque  le  premier 
grain  qu'on  sema  dans  leur  territoire 
avait  été  apporté  de  Libye. 

Licence.  Dans  Ripu ,  c'est  une 
femme  nue ,  échevelée ,  une  couronne 
de  vigne  sur  la  tète.  Cochin  lui  fait 
briser  le  mors  de  la  raison  ,  traverser 
et  fouler  aux  pieds  un  champ  de 
bled ,  et  franchir  la  borne  et  la  haie 
qui  l'entoure. 

LiCHAS.    V.   L\CHAS. 

LiCKiTÈs  ,    suraura  de  BacfhiK  , 


L  !  G 

tiré  du  vsn  mystique  en  usage  dans 
ses  fêtes. 

LIc^o^  ,  le  van  ,  si  nécessaire  dans 
les  m>  stères  de  Barchus ,  cjue  sai^s 
lui  aucune  des  céréuiouies  n  eût  élé 
ie'jîale. 

LIC^OPHOREs ,  ceux  qui  portaient 
le  van  aux  fctes  de  Bucchus. 

LiCTiLS,père  d'Ilone ,  femme  de 

;  nos. 

LiCY  MNius ,  un  des  fils  d'Electr3on, 
ou  de  Mars,  étant  encore  fort  jeune  , 
se  trouva  à  un  combat  oii  tous  ses 
frères  périrent.  —  Voy.  CEomus  , 
Tlépolème. 

Lierre,  arlre  spécialement  con- 
sacre à  Bacchus  ,  on  parcequ  il.  fut 
jjiiis  caché  SOU-.  cet  arhre ,  on  parce- 
que  le  lierre  ,  toujours  verd  ,  mar- 
quait la  jeunesse  de  ce  dieu  ,  qu'on 
disait  ne  point  vieillir.  Selon  Plu- 
la  roue  ,  Bacchus  enicif^na  à  ceux 
q^iil  rendait  furieux  à  s'eu  conronnêr, 
paicpque  le  lierre  a  la  vertu  d'empê- 
cher l'ivresse.  Ou  couronnait  ai'issi 
les  puètes  de  lierre  (  Ilorat.  Od.  i  , 
Vîrg.  Ed.  7  ),  parceque  les  poètes 
sont  consacrés  à  Bacchus ,  et  sont  sus- 
ccptihles  a'enthousiasuie  ,  ou  parer i- 
que  l'éclat  des  beaux  vers  dure  éter- 
Bellement ,  et  assure  à  leurs  cuteurs 
l'imniortalitc.  —  /''.  Bacchantes  , 

EaCCHI  s  ,  CiSSL'S. 

Lièvre.  Chez  les  Esvpliens  ,  cet 
animai    était   l'emblèuie    de    l'ouïe. 

^.  TtMlDiTÉ  ,   PETtlR. 

LiF  ,  uid  (  t/.   Celt.)  ^  nom  de 

riiomiue  qui ,  caché  sous  une  colline 

pndant  que  la  terre  sera  dévorée  pr.r 

feu ,  repeuplera  le  nouvel  univers , 

oi  le  erain  croîtra  sans  semence  et 

sjns  culture. 

LiFTHRASER  {M.  Ceh.),  femme 

-  Lif.  Ces  deux  êtres  se  nourriront 

_i^  rosée  ,  et  produiront  une  si  nom- 

hrense  postérité,   que  la  terre  sera 

}iient6t  couverte  de  nombreux  habi- 

■  rits.  Il  est  impossible  de  mécon- 

nîîre  dans  cette  fable  l'opinion  cel- 

:  me ,  qu'il  restait  dans  la  terre  un 

"•"iaclpe  ,  un  î'erme  de  vie  r>ropre  à 

réparer  la  perte  du  genre  numain. 

F .  Zamolxis. 

I .  LicÉE  ,  UT*  des  nymphes  con- 
pagces  de  Cyrèae  mère   d'Aristée. 


L  I  L  !55 

a.  —  Une  de=;  Sirènes. 
L'.GER  ,  capitaine  latin ,  tua  F.ma- 
thins  jmais  c^Dnt  déSé  Enée,  ilpcrta 
la  peine  de  son  insolence ,  et  fut  tué 
par  ce  héros  d'un  dard  q^ii  le  ren- 
versa de  son  char  dans  la  poussière. 
1.  LiGiE  ,  une  Aes  Néréides. 
2. —  Une  des  Sirèi  es,  apparrm- 
ment  la  même"  que  Ligée  ;  de  hgus, 
motp-ec  quisieuiae  doux,  argentin. 
Elle  se   jeta  dans  la  mer  avec   sCs 
compagnes,  et  son  corps  fiit  porté 
près  de  Tmnn ,  aujourd'hui  Nocera. 
LiGKE.T^/. //!</.)   Cette  ligne, 
ou  cordcn , fjue  les brahmes regardent 
comme  la  marque  distinctive  du  S£- 
cf-rdoce   est   composée  d'un  noir.bre 
délenniné  de  fils  de  coton  .  que  l'on 
observe    scrupuleusement  ;   elle   est 
filée ,  sans'  quenouille,  de  la  main  des 
brahmes  ,  avec  Its  doigts  seuîenif  nt. 
Ils  ont  dû  prendre  garde  à  la  qu.ilité 
du  coton.,  à  la  manière  de  le  tenir 
entre  les  doigts ,  et  au  nom!>re  des 
brins  qui  doivejit  entrer  dans  le  tissu; 
on   V  frit  un  nœud  appel  '  le  nnmd 
de  Bnihina,  qui ,  lui-même  ,  est  un 
assemblage  de  pk-.sieiu:s  nœuds.   La 
ligne  des  novices  n'a  que  trois  brins, 
composés  ce  plusieurs  fils  ,  avec  un 
noeud  seulement  :  celle  qu'on  donne 
à  lu  seconde  ordi;;atîon  ,  au  mor.ent 
on  mariage,  doit  avoir  six  brins  et 
deux  nœuds  ;  et  à  mesure  que  les 
brahmes  ont  des  enfants ,  on  rug- 
irsente  le    nombre  des  fils   et    des 
nœuds ,  jusqu'au  poiift  marque  par 
les  védamsi. 

LiGULV  ,  ou  LiNGULA  ,  espèce  de 
spatule  dont  se  senaient  les  iirus- 
pices  pour  fouiller  dans  les  entrailles 
des  victimes. 

LiGYRON  ,  premier  nom  d'Achille. 
LiGYSTVs,  fi!s  de  Phaéton  ,  donna 
son  nom  à  la  Lieurie. 

I .  LiLÉE  ,  ?faïade  ,  fille  du  Cé- 
phisse  ,  donna  son  nom  h  la  ville  qui 
suit.  Les  Liléens ,  pour  honorer  le 
père  de  leur  fondatrice  ,  jetaient  une 
pâte  sacrée  dans  les  eaux  de  ce  fleuve, 
et  assuraient  que  bientôt  après  on  la- 
voyait  reparaître  dans  la  fontaine  de 
Castalie. 

1.  —  Vi!le  de  Phocide ,  dont  les 
habitanlâ  allèrent  au  siège  de  Troie. 


i5b 


L  I  M 


LiLiT  (  yi.  Rahb.  )  ,  première 
femme  d'Adam ,  selon  les  fables  des 
Jnifs  modernes.  «Cette  femme,  di- 
»  sent-ils , voulant  faire  la  maîtresse, 
»  et  refusant  desesomnettreàAdaiii, 
»  l'abandonna ,  et  s'en  alla  occuper  la 
»  région  de  lair  par  une  vertu  ma- 
»  giqne.  »  On  la  prend  pour  un  spec- 
tre de  nuit,  ennemi  de  l'accouche- 
ment et  des  enfants  nouveaux-nés. 
Plusieurs  Juifs  modernes ,  entêtés  de 
cette  superstition ,  mettent  aux  quatre 
coins  de  la  chambre  où  !a  femme  est 
en  couche  de  petits  billets,  sur  les- 
quels sont  tracés  les  noms  d'Adam 
et  d'Eve ,  avec  ces  mots  :  «  Lilit , 
hors  d'ici.  » 

Limaçon.  V.  Paresse. 

LiMENATis  ,  surnom  de  Diane  qui 
pcésidait  aux  ports.  Sous  cette  déno- 
mination ,  sa  statue  avait  sur  la  tète 
U!;e  espèce  de  cancre  marin.  Rac. 
Litnen,  port.  ^.  Limn.ea 

LiMENTiNA  ,  LiMEKTiNus  ,  divi- 
nités romaines  qui  présidaient  au 
seuil  des  portes.  Rac.  Liineii ,  seuil. 

Limes,  limite  ,  divinité  romaine. 

f^.  TERiWE. 

LiMNACIDES  ,  LiMNADES  ,  LlM- 
MADES   ,     LlMJSÉES   ,     LiMKIAQUES  , 

nymphes  des  lacs  et   des  étangs. 

LiMNJîA  ,    LimNATIS  ,    LiMKlAilS, 

surnoms  donnés  à  Diane  par  les  pê- 
cheurs ,  qui  l'invoquaient  comme  la 
déesse  des  marais  et  des  étan^'s.  Rac. 
Limnè ,  lac,  étang.  ^. LiMKÉriniEs. 

LimnÉtidies  ,  fêtes  des  pêcheurs 
*n  l'honneur  de  Diane  Limnétis, 

Li>fNÉi,s,  un  des  surnoms  de  Bac- 
chus  ,  pris  du  culte  qu'on  lui  rendait 
dans  un  quartier  d'Athènes  nommé 
Limnés. 

LiMNiACE  ,  nymphe  ,  fille  du 
Gange  ,  mère  d'Atys  l'Indien. 

LiMNORiE ,  une  des  Néréides ,  selon 
/To/nère. 

LiMONiADEs ,  nymphes  des  prai- 
,  ries.  Elles  étaient  sujettes  à  la  mort , 
comme  les  Pans  et  lesFaunes.  Rac. 
Leimon  ,  pré. 

LiMBS,  espèce  d'habillement  bordé 
par  en  bas  d'une  frange  de  pourpre 
en  falbalas  ,  dont  les  victimaires 
étaient  revêtus  dans  les  sacrifices.  Il 
prenait  au   nombril ,  et  descendait 


I>  I  N 

sur  !ps  pieds ,  laissant  le  reste  du 
corps  à  nu. 

LiMVRE,  fontaine  de  Lycie  ,  qui , 
selon  Pline ,  rendait  des  oracles  par 
le  moyen  des  poissons.  Les  consul- 
tants leur  présentaient  à  maneer.  Si 
les  poissons  se  jetaient  dessus, 
l'augure  était  un  oracle  favorable. 
S'ils  le  refusaient ,  en  le  rejetant 
avec  leuis  queues ,  c'était  l'indice 
d'un  mauvais  succès. 

Lindienpîe,  surnom  de  Minerve. 

1 .  LiNnus,  ville  de  l'isle  de  Rhodes , 
où.  les  sacrifices  à  Hercule  étaient 
accompagnés  d'imprécations  au  lieu 
de  bénédictions.  On  eût  tenu  ces 
SîK'rifices  pour  profanes  ,  s'il  eût 
échappé  à  quelqu'un  ,  même  sans  le 
vouloir  ,  une  seule  parole  de  bon 
augure. 

2.  —  Un  des  fils  de  Cercaphus  et 
de  Cydippe ,  régna  dans  1  isie  de 
Rhodes. 

LiNGAM.  (iW.  ïnd.)  Les  Indiens 
donnent  ce  nom  à  une  représentation 
iiifiime  de  leur  dieu  Ixora  ,  qu'on  ne 
peut  mieux  comparer  qu'au  Priape 
des  anciens.  On  raconte  différem- 
ment l'origine  de  ce  culte  l^ontcux. 
On  a  dit ,  à  l'article  d'Ixora  ,  que  ce 
dieu  ayant  enlevé  à  des  brahmines 
plusieurs  belles  femmes  avec  les- 
quelles ils  vivaient ,  ces  religieux 
prononcèrent  tant  de  malédiclioiis 
contre  les  parties  naturelles  d'Ix.  .ra  , 
que  le  dieu  en  perdit  l'usage  ;  ce  fut 
^  cette  occasion  qu'il  déclara  qu'il 
exaucerait  ceux  qui  honoreraient  ces 
mêmes  parties  que  les  brahmines 
avaient  maudites;  et  plusieurs  pré- 
tendent que  telle  est  l'origine  du 
Linp.am.  D'autres  disent  qu'un  jour 
qu'Ixora  s'acquittait  avec  sa  femme 
des  fonctions  matrimoniales ,  un  dévot 
vint  lui  rendre  visite.  C'était  fort 
mal  prendre  son  temps  ;  aussi  la  porte 
lui  fut- elle  refusée.  Cependant  il 
s'obstina  à  vouloir  entrer  ,  et,  voyant 
qu'on  persistait  à  ne  lui  pas  ouvrir  , 
il  s'emporta  en  invectives  contre 
Ixora.  Le  dieu  l'entendit  ,  et  lui  en 
fit  des  reproches  ;  mais  le  dévot  lui 
témoigna  beaucoup  de  regret  de  sa 
faute ,  et  lui  demanda  que  ceux  qui 
adoreraient  Ixora  sous  la  figure  dû 


liin^am  fussent  plus  favorisés  que 
ceux  qui  le  serviraient  sons  la  fifrure 
humaine ,  ce  qui  lui  fut  accortié. 
Quoi  qu'il  en  soit ,  la  plupart  tles  au- 
teurs nous  apprenuci.t  que  le  Lincani 
■  est  pas  seulement  la  représentation 
des  parties  naturelles  de  1  homme  , 
comine  le  Priape  tla  anciens  ,  mais 
qu'on  V  joint  encore  celles  de  la 
fenune  ,  et  qu'on  les  reniésente  dans 
l'état  de  leur  union  naturelle.  Il  y 
a  plusieurs  sectes  particulièrement 
consacrées  à  cette  honteuse  divinité; 
ceux  qui  les  composent  portent  au 
cou  la  fisure  du  Linjjam.  Il  y  a  dans 
le  royaume  de  Canara  certains  reli- 
giieux.  de  cette  secte ,  qui  demeurent 
continuellement  dans  les  pafiodes ,  et 
sont  absolument  nus.  Lorsqu'ils  vont 
dans  les  rues ,  ils  sonnent  une  clo- 
chette :  à  ce  signal ,  plusieurs  fem- 
mes, même  des  plus  quahfiées  ,  et 
jns<jirà  des  reines ,  accourent  aVec 
empressement,  et  touchent  dévote- 
ment les  jwrties  naturelle»  de  ces 
relisieux ,  en  l'honneur  d'Ixora. 

Quelques  Indiens  racontent  que  le 
memhre  viril  dixora  était  d'une 
grandeur  si  prodigieuse ,  qu  il  toti- 
<:hait  à  son  front  ;  que  par  celle  raison, 
ne  ponyanl  pas  avoir  commerce  t.vec 
sa  (emme ,  il  fut  ohli^é  de  le  couper 
en  douze  parties,  qui  donnèrent  l'être 
à  toutes  les  créa'tures  vivantes.  C'est 
d'après  cette  idée  qu'ils  ont  déifié  les 
parties  naturelles  de  ce  dieu,  comme 
le  principe  de  la  vie  des  hommes  et 
•des  animaux  j  et  quand  même  ils  n'au- 
raient pas  forgé  cette  histoire ,  ils  ont 
pu  regarder  les  parties  de  la  généra- 
iii  comme  quelque  chose  de  divin , 
.  voyant  que  tous  lesaniraaux  étaient 
pro^luits  par  la  conjonction  des  deux 
sexes.  Les  dévots  au  culte  de  cette 
idole  portent  au  cou  l'iniaee  des  par- 
ties sexuelles ,  connue  les  jeunes  Ro- 
mains portaient  une  petite  image  du 
Phallus- 
Dans  le  rov  aume  de  Canara ,  et 
aux  environs  de  Goa ,  les  Indiens 
conduisent  les  nouvelles  mariées  dans 
le  temple  de  leur  Priape  ,  et  lui  of- 
frent les  prémices  de  ces  jeunes  fem- 
mes ,  comme  une  offrande  digne  de 
lui. 


L  l  O  15- 

LiMGERA  ,  épithète  d'isis  ,  conur.e 
étant  la  prrinière  qui  ait  enseigné 
l'usage  du  lin. 

LiKiEs  ,  fêtes  en  l'honneur  de 
Linus. 

LiNOS ,  chanson  célèbre  en  Phé- 
nicie ,  en  Chj'pre  et  ailleurs ,  et  con- 
sacrée à  des  sujets  tristes  et  funèbre*. 
On  dérive  ce  nom  de  Linus ,  dont  la 
mort  fut  pleurée  des  nations  les  plus 
barbares,  f^.  Maneros. 

1 .  LiKus  ,  fils  d'Apollon  et  de 
Psamathé  ,  fille  de  Crolopus  roi 
d'Arsos  ,  fut  dévoré  dès  son  enfance 
par  les  cliiens  de  son  nourricier;  et 
sa  naissance  équivoque  et  suspecte  à 
son  aïeul  coûta  la  vie  à  sa  mère. 

1.  —  Fils  d  Apollon  et  de  Terp<v 
chore ,  ou  d'Eulerpe  selon  quelques 
uns ,  d'Uranie  et  de  Mercure  suivaiit 
Dhgène  Laërce ,  ou  d'Amphi- 
raarus ,  issu  de  Neptune ,  selon  Pau- 
sanzas.  I!  reçut  d'Apollon ,  son  père , 
la  lyre  à  trois  cordes  de  lin.  Mais  , 
pour  leur  avoir  substitué  des  cordes 
de  boyau  beaucoup  plus  harmo- 
nieuses ,  le  dieu  jaloux  lui  ota  la  vie. 
Les  habitants  du  mont  Hélicon  fai- 
saient tous  les  ans  son  anniversaire 
avant  de  sacrifier  aux  Muses. 

3.  —  ïhébain  ,  fils  d'isménius. 
C'est  vraisemblablement  celui-ci  qui 
fut  maître  d'Hercule ,  et  que  ce  héros 
tua  d'un  coup  de  lyre  ,  parcequ'il 
avait  contrefait  la    mauvaise  grâce 

Ïu'il  avait  à  toucher  cet  instrument, 
l'est  aussi  à  ce!ui-ci  qu'il  semble 
plus  raisonnable  d'attribuer  différents 
ouvTages  ,  tels  que  ceux  sur  l'origine 
du  monde ,  le  cours  du  soleil  et  de  la 
lime ,  la  nature  des  animaux  et  des 
plantes.  II  disait ,  selon  Diogène  de 
Laërce  ,  que  tout  avait  été  créé  en 
un  instant.  '  Diodore  de  Sicile  le 
fait  inventeur  du  rhythme  et  de  la 
mélodie ,  et  Plutaïqiie  des  chants 
plaintifs. 

LioCRîTE  ,  un  des  prétendants  de 
Pénélope ,  fut  tué  par  Télémaque  au 
retour  d'Ulysse  dans  Ithaque. 

LioDE  ,  fils  d'Œnops ,  devin ,  et 
un  des  prétendants  de  Pénélope ,  fiit 
tué  par  Ulysse  ,  quoiqu'il  se  fut  tou- 
jours opposé  aux  violences  des  aœant-- 
de  cette  princesse. 


i58  L  I  R 

1 .  Lion.  Cet  animal ,  selon  PIu- 
tarCjUe  ,  était  consacré  au  soleil  , 
parceque  ,  de  tou^  ceux  à  friffes  ;e- 
courbces ,  c'est  le  seul  qui  voit  en 
naissant ,  et  parcequ'ii  dort  fort  peu, 
et  les  jeux  ouverts.  En  Egypte ,  il 
étiiit  cuH'^acré  à  Vulcain  ,  à  cause  de 
son  tenipérament  tout  de  ffu.  un 
portait  une  effigie  du  lion  dsns  les 
sa<rifices  de  CjLèle  ,  parceque  ses 

fr êtres  avaient ,  dit-on,  le  secret  de 
apprivoiser.  Les  poètes  représentent 
le  char  de  cette  déesse  traîné  par 
df ux  lions.  Celui  quHercuîe  tua  sur 
le  mont  Theuniessus,  en  Béotie,  fut 

EJacé  dan«  le  ciel  par  Junon.  Les 
icontins  adoraient  le  lion,  et  eu  met- 
taient une  tète  sur  leurs  monnaies. 
Le  lion  était  le  symbole  propre  de 
W  ithras ,  et  on  voit  quelquefois  ce 
dieu  avec  le  corps  d'homme  et  la  tète 
de  lion.  Ce  symbole  était  si  ordinaire 
dans  les  mystères  m ithriaques,  qu'on 
les  trouve  quelquefois  ar  pelés  Léon- 
tiques  dans  les  inscriptions,  f^.  Ata- 

lANTE,  PyrAME  ,  CÉCROPS,  CïBÈLE  , 

AoMÈiE,  NémÉe,  Terreur. 

2.  —  Danse  ridicule  en  usage  chez 
les  anciens. 

Llo^■s ,  nom  que  prenaient  les  ini- 
tiés dans  les  Mithriaques. 

LiPARSus ,  épitlièle  de  Vulcain  ; 
èe  Lipare ,  une  des  Eolides  ,  o<i  il 
était  supposé  avoir  ses  forges. 

LiPARUS  ,  fils  d'Auson ,  détrôné 
par  SCS  frères ,  s'enfuit  de  l'Italie  ,  et 
vint  aborder  avec  ceux  qui  s'étaient 
aitachés  à  sa  fortune  dans  une  des 
isles  Eolides,  à  laquelle  il  donna  son 
nom.  Il  y  bâtit  une  ville  aussi  nom- 
mée Lipare,  donna  Cyané  sa  fille  en 
mariage  à  Eole  ,  et  retourna  à  Sur- 
rente  ,  où  il  mourut  après  un  règne 
glorieux.  On  lui  éleva  un  superbe 
tombeau,  et  les  habitants  du  pavs  lui 
rendaient  les  honneurs  héroïques. 

LiPS  ,  vent  de  sud-ouest.  Il  est 
peint  sous  les  traits  d'un  homme 
adulte  ,  et  tient  une  aplu-tn-  de  na- 
vire ,  pour  indiquer  peut-être  les 
dangers  de  la  navigation  sur  les  côtes 
de  l'Attique  pendant  qu'il  règne. 

LiRioPE  ,  nymphe,  une  des"Océa- 
nides.Forèée  parle  dieu  du  Céphisse, 


L  I  T 

qui  l'enveloppa  de  ses  esnx  ,  elle 
conçut  un  eufaïît  qu'elle  nomn)a 
Narcisse,  et  qui  fut  aimé  del'Amour. 
Agitée  des  craintes  d'une  mère  ,  elle 
consulta  Tirésias  pour  savoir  si  son 
fils  parviendrait  à  la  vieillesse.  Le 
devin  répondit  qu'il  deviendrait 
vieux,  pourvu  qu'il  ne  se  connût  ja- 
mais; réponse  qui  parut  long-temps 
ridicule  et  vaine  ,  mais  que  la  mort 
étrange  de  Narcisse  finit  par  con- 
firmer. 

Liras  ,  capitaine  troyen  ,  tué  par 
l'Amazone  Camilla. 

1.  Lit.    Foy.   Cinyre,    Mahs  , 

SoMMhlL. 

2.  —  Conaacré  au  dieu  Genius. 
Cette  divinité  rom;:ine,  qu'il  ne  faut 
pas  confondre  avec  ce  qu'on  appelle 
un  Génie,  était  révérée  comme  le 
dif'U  de  la  nature ,  de  fètrc  ,  etc. 
C'est  pour  cela  que  les  Romains  met- 
taient sons  sa  protection  le  lit  des 
noiiveaux  mariés  ,  qu'ils  nommaient 
Lee  tus  Génial  is. 

Lites,  c.-à-fiire,  les  Prières.  Elles 
étaient,  selon  Homère  ,  filles  de  Ju- 
piter ;  et  rien  n'est  plus  ingénieux 
que  l'allégorie  sous  laquelle  ce  poète 
les  dépeint.  «  Elles  sont ,  dit-il ,  bci- 
»  teuses  ,  ridées  ,  toujours  les  3  eux 
«  baissés,  toujours  r^impantes  et  tou- 
«  joMrs  humiliées;  elles  marchent 
»  toujours  après  l'Injure  :  car  l'in- 
»  jure  altière ,  pleine  de  confiance 
w  en  ses  propres  forces,  et  d'un  pied 
»  léger .  les  devance  toujours ,  et  par- 
»  court  la  terre  pour  offenser  les 
»  hommes  ;  et  1( s  humbles  Prières  la 
»  suivent  pour  guérir  les  maux  qu'elle 
»  a  faits.  (jcIuI  qui  les  respecte  et 
»  qui  les  écoute  en  reçoit  de  grands 
»  secours  ;  elles  l'écontent  à  leur 
»  tour  dans  ses  besoins  ,  portent  ses 
»  vœux  au  pied  du  trône  du  grand 
»  Jupiter  :  mais  celui  qui  les  refuse 
»  et  les  rejette  éprouve  à  son  tour 
»  leur  redoutable  <  ourroux  ;  elles 
»  prient  leur  père  d'ordonner  à  l'In- 
»  jure  de  punir  ce  cœur  barbare  et 
»  intraitable,  et  de  venger  le  refus 
»  qu'jclles  en  ont  reçu.   >> 

LiTHOBOi.iE  ,  fête  que  célébraient 
Epidaure ,  Egine  et  Trézène ,  en  mé- 
moire de  Lamie  et  d'Auxésie ,  jcimes 


L  I  T 

Cretoises  que  queltpies  Trcz''ni'en5 
tpîdèrent  dans  une  sédition.  Pour 
appaiser  leurs  mines,  on  institua  me 
fête  en  leur  honneur.  Rac.  LitJios  , 
f  içrre  ;  ballein  ,   lancer. 

LiTHOMANTiE  ,  divination  par  les 
l  .  n-res.  Elle  se  tuisait  par  le  rue*  en 
ôe  plusieurs  cuillous  qu'on  pou>sait 
l'un  coolre  l'-intre,  et  dont,  le  son 
plus  oii  moins  clair  ou  aigu  donnait 
à  connaître  la  volonté  des  dieux.  On 
nipr-orte  encore  à  cette  divination  la 
superstition  de  ceux  qui  croient  que 
l'aniéthystc  a  la  TPrtu  de  taire  con- 
naître à  crnx  qui  la  portent  le.»  évè- 
r.einonts  futurs  par  les  songes,   f^. 

AST  ROÏTB  ,    S  i  oé.l  I T I  s. 

LiTTORiLES,  divinités  de  la  mer. 
JK<  Glaocus. 

LiTTORALis.  On  /trouve  cette  épi- 
thète  doiinée  à  Sylvain  dans  un  nio- 
rument  où  il  paraît  oourouné  de 
Terre  ;«vec  ses  cor-ies  qui  percent  la 
couronne.  Peut-^tre  était-ce  sous 
cette  forme  qu'il  était  Loiioré  sur  Je 
rivage  de  la  naer. 

LiTUAGE  ;  un  des  minùtres  d'A- 
thènes ,  app;'.renmient  celui-  qui  fai- 
S:\it  les  supp'uutions  et  prières  pu- 
hliq'ies.  Rac.  Litai,  prières;  ergon, 
ouvra£;e. 

LîTi-us  ,  bâton  auîTural ,  recourbé 
j  jr  le  bout  comme  une  crosse,  el  plus 
I  los  dans  cette  courbure.  R3muins 
«Tca  trois  augures,  el  leur  donna  le 
liluus  pour  marque  de  leur  dignité. 
Depuis  ce  temps  ,  les  aucures  le  tin- 
rent toujours  en  main  ,  lorsqu'ils  ob- 
ser\aient  le  vol  des  oiseaux.  Aussi 
ne  sont-ils  jamais  représentes  sans  ce 
Liton,  et  le  trouve- t-on  conmiuné- 
ïiient  sur  les  médailles  joint  aux  au- 
îrr-s  oruements  pontificaux.  Le  f-àton 

-lira' était  garde  dans  le  Capitole 

'•  beaucoup  de  sijin  ;  on  ne  le  per- 
qu'à  la  prise  de  Rome  par  les 
l'ois;  mais  on  le  retrouva,  dit 

ceron  ,  dans  une  chapelle  àes  Sa- 
sur  le  mont  Palatin.  Une  pierre 

fée  représente  le  her?er  Fanstn- 

ant  des  augures  sur  la  ville  de 

tequi  devait  i-lre  fondéeau  même 

ïit.  Il  tient  son  b;iton  courf>e, 

piurun  Luperral,'  tandis  rjunne 

le  ùLite  ii^as  et  Romulus.  Le 


L  î  V  ,59 

litiuis  était  aussi  une  espèce  de  ckti- 
ron  doiiî  le  son  était  aigu ,  et  qui  sa- 
vait pour  la  cavalerie. 

LiTïEBSE  ,  chaosoii  rustique  ,  sui- 
vant PoliiiT,  Il  parait  queC»_)  i»éle  eu 
était  l'objet.  Peui-ètre  aussi  louluit- 
eiie  snr  raventuresuivaute. 

LtTYERsis,  fiis  de  Mitias,  était 
roi  de  Célenes  en  Phrv^ie.  Des  pira- 
tes ajaiU  enlevé  à  Dapiuiis  sa  uiai- 
tresse,  ils  la  vendirent  à  Lit>ersè$. 
Dcphnis  entreprit  de  la  chercher 
par  tout  le  monde ,  jusfju  à  ce  qa  li 
l'eût  retrouvée  ;  i\  parcourut  a\e« 
mille  ditticuttés  une  infinité  de  pajs , 
et  arriva  enfin  h  Célènes. 

Lit\ersès  était  riche  en  moissons , 
et  il  était  en  même  temps  le  plus  ii;i- 
bile  et  le  plus  fort  moisaouiieur  qu'il 
\  eût.  Il  iài^ait  arrêter  tousiesétrao- 
pers  qui  passment^par  ses  états,  et 
les  obliçeail  de  moissonner  avec 
lui  :  il  ne  leur  donnait  puiut  d'autre 
tache  que  celle  qu'il  se  donnait  à  lui- 
nièiiie;  mais  elle  était  toujours  trop 
forte  pour  ces  malheureux  ;  et  lurs- 
qu'après  avoir  épuisé  leurs  turces  ils 
comniençiieut  à  se  rendre ,  il  leur 
tranchait  la  tète  avec  sa  faux.  Ou 
amène  Daphnis  à  Lityersès ,  qui  lui 
donne  une  faux  pour  travailler.  Oé- 
tait  fait  de  sa  vie ,  si  Hercu.e  ne  fût 
arrivé  à  temps  pour  le  sauver;  ce 
hifros  tue  Lityersès,  délivre  la  nvut- 
phe  qui  ét;iit  parmi  les  esclaves  (iu 
tyran  ,  et  la  rend  h.  Daphnis  :  ou 
ajoute  qu'il  les  maria  eusembie,  et 
qu'il  leur  donna  pour  présent  de 
noces  le  palais  de  Lityersès. 

LlVKE.    y.QïAo,  Calliupe. 

XlVRES     SiBYLLIKS.       CeS    1  ivfCS    , 

ainsi  appelés  parci qu'ils  conte  aient 
les  prédictions  des  Sib\lles,  étaient 
confiés  ,  à  Rome,  à  la  parde  d'im  col- 
îèse  de  prèlrts  ou  d'officiers  ooiuiDés 
Quindecinivirs.  Les  givres  Sibyl- 
lins étaient  précieux  à  la  supersti- 
tion comme  à ia  politique,  pui.M^a'ils 
renfermaient ,  disait-un  ,  les  desti- 
nées dereiiipire,  et  les  mo',  eus  d'ap- 
paiser  la  colère  de$  dieux  quand  elle 
se  manifestait  par  des  pnodiiT-s  ou 
par  des  calamités.  Les  QuiixJecim- 
virs  avaient  seul»  le  privilèiie  de  con- 
sulter au  Lesoiu  ce;  au^u^e  dépôt. 


iGo  L  O  C 

lis  ne  ponviupnt  y  jeter  les  yeux  sans 
un  ordre  spécial  :  mais  leur  rapport 
était  reçu  sans  examen  ;  ou  faisait 
aveuglément  ce  qu'ils  prescriTaient. 

LocHÉATE  ,  surnom  de  Jupiter  ,  à 
qui  les  habitants  d^Aliphcre  avaient 
ériiré  un  autel  comme  au  père  de 
INIijierve  qu'ils  croyaient  née  et 
élevée  chez  eux.  Rac.  Locheia,  en- 
fantement. 

LocKÉE  (  M.  Ind.  ) ,  déesse  de  la 
fortune  chez  les  Indous. 

LocRUS  ,  fils  de  Phénso  roi  des 
Phéaciens.  Après  la  mort  de  ce 
prince  ,  Locrus  et  Alcinoiis  son 
frère  se  dispvitant  le  'royaume  ,  par 
un  accord  il  fut  réglé  qu'Aicinoiis 
demeurerait  souverain  de  l'isle  ,  que 
Locrtus  aurait  les  effets  mobiliers  de 
la  succession  ,  et  quavec  une  partie 
des  insulaires  il  irait  s'établir  ail- 
leurs. Suivant  cet  accord  ,  Locrns  fit 
Toilc  en  Italie  ,  où  Latinus ,  roi  du 
pays ,  non  seulement  le  reçut  bien  , 
mais  en  lit  son  f:ci!dre,  par  le  marin;:;e 
de  Laurina ,  sa  fille ,  avec  lui.  C'est 
pourquoi  les  rhéaeiensseregardèrent 
depuis  comme  liés  de  consaneuinité 
avec  ces  Locriens  d'Italie.  Vers  ce 
même  temps  ,  il  arriva  qu'Hercule  , 
ciui  emmenait  d'Ervthie  les  excel- 
lents bœufs  de  Gérvon  ,  aborda  en 
Italie,  et  alla  loecr  chez  Locrus,  qui 
]e  reçut  comme  un  tel  hôte  le  méri- 
tait. Le  hasard  voulut  nue  Latinus  , 
îiilant  chez  sa  fille  ,  \h  ces  Ixeufs , 
qui  lui  parurent  d'une  beauté  rare. 
Aussi-tôt  il  les  voulut  avoir  ;  et  déjà 
il  les  emmenait  ,  lorsqu'Hercule  , 
ypprenant  cola ,  vint  le  combattre,  le 
tua  d'un  coup  de  javelot  ,  et  reprit 
ses  bonifs.  Locrus ,  qui  apprend  ce 
fombat  sans  en  apprendre  la  mal- 
heureuse issue  ,  craignant  tout  pour 
Hercule,  parcefju'il  connaissait  La- 
tinus pour  être  d'imfe  erande  force 
de  corps  et  d'im  grand  couia^e  , 
changea  d'habit ,  et  vola  au  secours 
de  son  hôte.  Hercule  ,  voyant  un 
homme  courir  à  lui ,  et  crovant  (fue 
c'était  un  nouvel  emiemi  qui  lui  sur- 
venait ,  décoche  sa  flèche  contre  Lo- 
crus ,  et  i'étend  mort  ^  ses  pieds. 
Bientôt  après  il  connut  sa  méprise  _. 
et  en  gémit.  Le  mal  était  sans  re- 


L  0  I 

mède.  II  pleura  sou  ami ,  lui  fil  dt 
magnifiques  funérailles  ;  et  quand  lui- 
même  eut  quitté  la  vie,  il  apparut  h 
ces  peuples ,  et  leur  ordonna  de  bâtir 
une  ville  en  Italie ,  h  l'endroit  oCi 
était  la  sépulture  de  Locrus.  C'est 
ainsi  qu'une  grande  ville  porta  long- 
temps ^son  nom ,  et  honora  sa  mé- 
moire. 

LocuTius.  F^.  Aius  LoccjTius. 

LoDA  {M.  Ceh.),  àitu  de  Lochlin, 
ou  de  Scandinavie ,  dans  les  poé- 
sies Erses  ,  apparemment  le  même 
qu'Odiu. 

Loi  NA  ,  déesse  des  Goths ,  dont  la 
fonction  était  de  réconcilier  les  époux 
et  les  amai^ts  les  plus  désunis. 

LoGios,  surnom  de  Mercure  pré- 
sidant à  1  élwjuence.  Rac.  Logos, 
discours. 

Logique.  ( Sciences. )  Une  jeune 
fiile  au  teint  pâle,  aux  cheveux  épars, 
tient  de  la  main  droite  un  bou<pet 
de  fleurs  ,  avec  ce  mot  ,  leruni  et 
fahum ,  et  delà  gauche  un  serpent. 
D'autres  la  présentent  sous  la  figure 
d'une  jeune  femme  vêtue  de  blanc  , 
h  l'air  plein  de  vivacité,  une  longue 
épée  à  la  main  droite,  quatre  clous 
à  la  gauche ,  qui  sont  les  qiuitre  règles  ! 
de  chaque  figure  syllogistique  ;  unj 
casque  en  tête,  dont  le  cimier  est  uui 
faucon.     A  ces   allégories   cntortil 
lées    je  préférerais    celle-ci  ,    plu» 
simple  et  plus  claire  :  Interprète  dt 
la    raison  ,   elle  a   le  bras  étendu 
comme  poor  démontrer  une  vérité. 
Le  flambeau  et  les  traits  qu'elle'tient 
expriment  la  clarté  et  l'impression 
de  ses  arguments  ,  comme  la  colon] 
et  les  livres  sur  lesquels  elle  s'appuie, 
tels  que  Bayle  ,  Maïeiranche,  etc. 
en  signifient  la  solidité.  Elle  foule 
aux  pieds  l'Ignorance  ;  et  le  Lycét 
d'Athènes  est  le  fond  du  tableau. 

Loi  ,  divinité  allégorique ,  fille  d< 
Jupiter  et  de  Thémis.  Une  femm« 
majestueuse  est  îissise  sur  un  tribima 
avec  un  diadème  sur  la  tête  ,  qui^x- 
prime  l'empire  qu'elle  doit  avoir  su 
la  société  ;  un  sceptre  en  main  ,  e 
un  livre  ouvert  à  ses  pieds,  sur  lenue 
on  voit  cette  sentence  ,  In  legihu 
sahis.  —  Gritvelot  lui  donne  un  jo» 
eotrekcc  de  fleuis  ,  et  une  rom 

\  d'aboadoud 


L  O  K 

d'aixindance ,  symbole  des  avantages 
qu'elle  procure  en  garantissant  les 
propriétés;  près  d'elle  un  enfant  qui 
dort  d'un  doux  sommeil  exprime 
ingénieusement  que  la  loi ,  pour  at- 
teindre son  but ,  doit  inspirer  la 
sécurité. 

Loi  SiTUEELLE.  CésuT  Papa  la 
personnifie  par  une  femme  agréable  , 
assise  au  milieu  d'un  jardin,  et  qui 
n'est  couverte  que  de  la  ceinture  en 
bas.  Sa  nudité  et  sa  chevelure  sans 
art  nous  apprennent  qu'il  n'y  a  ni 
apprêt  ni  déguisement  en  cette  loi , 
non  plus  qu'eu  son  auteur  ;  le  compas 

Qu'elle  tient ,  avec  ces  mots  ,  /Eijud 
mce,  à  balance  égale,  indique  qu  il 
ne  faut  point  faire  aux  autres  ce  fjue 
nous  ne  voudrions  pas  qu'ils  nous  lis- 
sent ;  et  son  ombre  qu'elle  montre  de 
la  main  gauche ,  que  celui  qui  la  suit 
regarde  et  traite  le  prochain  comme 
lui-même. 

Loi  CHRETIENNE.  Le  même  la  sym- 
bolise par  une  belle  femme ,  la  tête 
ceinte  de  rayons  ,  tenant  de  la  main 
droite  une  balance,  dont  un  des  bas- 
sins porte  une  couronne,  et  l'autre 
nn  càlite  d'un  or  éclatant  ;  de  la 
gauche  elle  tient  ime  mitre  sur  un 
livre  ouvert ,  et  un  miroir  devant 
elle  ;  emblèmes  de  foi ,  de  justice  , 
de  dignité,  de  science ,  de  sagesse  et 
de  gloire. 

LoïBEiA ,  petits  vases  avec  lesquels 
on  faisait  des  libations. 

LoïHiuS;  surnom  sous  lequel  les 
Lindiens  honoraient  Apollon  comme 
le  dieu  de  la  médecine  ,  qui  pomait 
£uérirles  malades  attaqués  de  la  peste 
et  la  chasser  d'un  pays.  Rac.  Loimos, 
peste. 

LoKE  (  M.  Celt.  ) ,  divinité  mal- 
faisante qui  joue  tout-à-la-fois  le  rôle 
de  Momus  et  d'Arimane   parmi  les 
dieux  du  Nord.  Il  est  fils  du  géant 
Farbaute  et  de  Laufeya  ;  ses  deux 
frères  sont    Biieister    et    Helblinde 
(  l'aveugle    Mort  }.    Beau   et   bien 
fait  de  corps  ,  il  a  l'esprit  pervers  , 
léger  ,  inconstant ,  et  surpasse  tous 
hommes  dans   la  science  de  la 
^ç   et  de  la  perfidie.  Il  a  souvent 
osé  les  dieux  anx  plus  grands  pé- 
^ ,  et  les  en  a  tirés  par  ses  artifices. 
Tome  11% 


L  O  P  i6t 

C'est  à  ces  qualités  vicieuses  qu'il 
doit  les  épithètes  de  calomniateur 
des  dieux  ,  artisan  de  tromperies, 
opprobre  des  dieux  et  des  hom~ 
mes ,  père  du  grand  serpent,  père 
de  la  mort,  adversaire  ,  accusa- 
teur des  dieux ,  celui  qui  Us 
trompe,  etc.  Sa  femme  se  nomme 
Signie  ;  il  a  eu  d'elle  Nare  et  quel- 
ques autres  fils.  Il  a  eu  de  plus  trois 
eufants  de  la  géante  Angerbode  , 
messagère  de  malheur  :  l'un  est  le 
loup  Fenris  ,  le  second  est  le  grand 
serpent  de  Midgard,  et  le  troisième 
est  Héla  (  la  Mort.  )  Le  père  uni- 
versel ,  prévoyant  les  maux  que  ces 
enfants ,  élevés  dans  le  pays  des 
géants ,  devaient  causer  aux  dieux  , 
se  les  fit  amener,  et  jeta  le  serpent 
dans  le  fond  de  la  grande  mer;  mais 
ce  monstre  s'y  accrut  si  fort ,  qu'il 
ceignit  dans  le  fond  des  eaux  le  globe 
entier  de  la  terre  ,  et  qu'il  peut  en- 
core se  mordre  lui-même  l'extrémité 
de  la  queue.  (  f^ov.  HÉL.t.  )  Apres 
plusieurs  tours  joués  aux  dieux  et 
ditTérentes  métamorphoses  pour 
échapper  à  leur  vengeance ,  Loke 
se  change  en  saumon ,    et  s'élance 

Sar-dessns  le  filet  tendu  dans  le 
euve  où  il  est  caché  ;  mais  f  hor  le 
saisit  par  la  queue,  et  c'est  la  raison 
pour  laquelle  les  saumons  ont  eu 
depuis  la  queue  si  mince.  Les  dieux , 
maîtres  de  Loke ,  le  lient  à  trois 
pierres  aiguës ,  dont  Tune  lai  presse 
les  épaules  ,  l'autre  les  cotés ,  la  troi- 
sième les  jarrets.  Skada  suspend  de 
plus  sur  sa  tête  un  serpeut  dont  le 
venin  lui  tombe  goutte  à  goutte  sur 
le  visage.  Cependant  sa  femme  Si- 
gnie est  assise  à  coté  de  lui,  et  reçoit 
ces  gouttes  dans  un  baêsin  ,  qu'elle 
va  vider  lorsqu'il  est  rempli.  Durant 
cet  intervalle ,  le  venin  tombe  sur 
Loke  ,  ce  qui  le  fait  hurler  et  frémir 
avec  tant  de  force ,  qne  toute  la 
terre  en  est  ébranlée  ;  et  c'est  ce 
qu'on  appelle  parmi  les  hommes 
tremblement  de  terre.  Il  restera  dans 
les  fers  jusqu'au  jour  des  ténèbres  , 
jour  auquel  il  doit  être  déchaîné  pcr 
les  dieux.  F".  Azaël  ,  Escéi.ADM  , 
Prombthée,  TïPHOK. 

LoPHià ,  fleuve  de  Béotie  sur  l'e- 


«Gs 


LOT 


rii;iiie  duquel  Pausanias  raconte 
cette  fable  :  Le  territoire  d'Hnliarte 
niauquait  d'eau,  et  les  habitants 
étaient  fort  en  peine.  Un  des  prin- 
cipaux alla  consulter  l'orac-'c  de  Del- 
phes ;  la  répoiise  fut  qu'il  devait  re- 
tourner à  Haliarle,  et  tuer  le  premier 
qu'il  rencontrerait  en  retournant.  Un 
jeune  carron  ,  nommé  Lophis  ,  (ils 
-<le  P.iriliénoniène  ,  s  étant  offert  h 
lui  le  premier,  il  le  perça  d'un  coup 
d'épée.  Lophis-,  Wessé,  courut  çà  et 
là  ;  et  par-tout  où  &on  sang  toucha  la 
terre  il  en  sortit  des  fontaines  : 
de  là  le  nom  du  fleuve.  Cette  fable 
apprend  du  moins  qu'il  se  formait 
tic  plusieurs  sources. 

LoQUAcnÉ.  Ce  vice  est  désigné 
dans  Tine  aueienne  épisramme  grec- 
que par  un  piverl.  ylnthol.f  î.  o  , 

C.   l'i'-i   €/'.   17  ,   /.   I. 

Lotis,  lille  de  Neptune.  Cette 
nymphe ,  fu>-ant  les  poursuites  de 
l'riape  ,  fut  changée  en  un  arbre  qui 
portait  son  nom. 

LoïOPHAGes  ,  anciens  peuples 
■d'Afrique  (pii  habitaient  la  côte  de 
Barbarie.  Ulysse,  jeté  par  la  tem- 
pête siu'  leurs  côtes ,  envoya  deux  de 
-ses  compagnons,  au>:({uels  les  habi- 
tants donnèrent  à  goûter  de  leur  fruit 
de  lotus.  L'eftet  en  fut  prompt.  Les 
Grecs  oul>!ièrent  tout ,  parents  ,  pa- 
trie ,  et  il  fallut  user  de  violence  pour 
1rs  arracher  au  pays  qui  produisait 
un  fruit  si  délicieux,  et  pour  les  faire 
levenir  dans  leurs  vaisseaux.  l\ac. 
l*hni^elii ,  manger. 

Lotos.  On  voit  souvent ,  dans  les 
monuments  égyptiens,  Liis  assise  Mit 
une  fleurqu'o!)  appel'eordinairement 
Ja  [leur  du  lotus.  Phttanpie  dit  que 
1  "S  Etîyptiens  peigueiit  le  soleil  nais- 
sant de  la  fleur  du  lotus.  En  effet  , 
OT  le  trouve  ainsi  peint  en  jeune 
homme  ,  avec  une  couronne  radiale , 
assis  sur  cette  (leur;  non  pas  qu'ils 
croient  que  le  soleil  soit  né  ainsi , 
mais  parc^qu'ils  rcpréseiiteut  ajlégo- 
riquement  la  plTq)art  des  choses.  Ce 
lotus  est  une  plante  aquatique  qui 
croît  dans  le  Nil ,  et  qui  porte  une 
tète  et  une  graine  à-peu-près  comme 
le  pavot.  Elle  se  trouve  dans  les  mys- 
tères des  Egypiieiis,  à  cause  du  rap- 


L  O  U 

port  qtte  les  peuples  croyaient  q»i'cllR 
avait  avec  le  soleil,  à  l'apparition  du- 
quel elle  se  montrait  d'abord  sttr  la 
sui'face  de  l'eau ,  et  s'v  replongeait 
dès  ipi'il  était  couché  ;  phénomène 
d'ailleurs  très  eonimun  à  toutes  \os 
espèces  de  //  ynipluea  ou  plantes  aqua- 
tiques. Ceilc  (leur  de  lotus  était  aussi 
consacrée.^  Apollon  et  à  Vénus, puis- 
qu'elle accompagne  cpielquefois  leurs 
statues.  Il  y  a  une  autre  espèce  d«. 
lotus  ,  que  nos  botanistes  appellent 
pcrsen ,  qui  croît  aux  environs  du 
grand  Caire  et  sur  la  côte  de  Bar- 
barie ;  elle  a  des  feuilles  très  sem- 
blables au  laurier  ,  mais  un  peu  plus 
grandes  ;  son  fruit  est  de  la  figure 
d'une  }X)ire,qui  renferme  une  espèce 
d'amande  0!i  novau  avant  le  goût 
d'une  châtaigne.  La  beauté  de  cet 
arlire  ,  qui  est  toujours  verd  ,  l'odeur 
aromatique  de  ses  feuilles  ,  leur  res- 
semijlance  à  une  langue ,  et  celle  de 
son  noyau  à  un  cœur,  sont  la  source 
dos  nn stères  que  les  Egyptiens  y 
avaient  attachés,  puisqu'ils  l'avaient 
consacrée  à  Isis.  et  qu'ils  pinçaient 
son  fruit  sur  la  tète  de  leurs  idoles  ^ 
quelquefois  entier  ,  d'autres  fois  ou*- 
vcrt  pour  faire  par.ùtre  l'amande. 
Cette  dest^iption  ,  qui  est  d'un  mo- 
derne ,  approche  beaucoup  de  celle 
que  PoJrhe  a  donnée  de  telles  es- 
pèces de  lotus.  I/auteur  grec  ajoute 
que,  quand  ce  fruit  est  niùr  ,  on  îe 
hiiî,  sé(-her,  et  on  le  broie  avec  du 
bled.  En  le  brojant  avec  de  l'eau, 
on  en  tire  une  liqueur  qui  a  le  govit 
du  vin  mêlé  avec  du  miel.  C'est  cette 
liqueur  qui  parut  si  agréable  aux 
compagnons  d'Qlysse,  qu'ils  ne  vou- 
lurent point  fpn'tter  le  pays  qui  pro- 
duisait cette  précieuse  plante. 

LoTTANGE.  Les  modernes  lallégo- 
risent  prr  une  femme  très  belle  , 
vêtue  de  blanc  ,  couronnée  de  roses. 
Elle  porte  sur  la  poitrine  un  bijou 
de  jaspe ,  sonne  d'une  trompette  d'où 
sortent  des  rayons  de  cloire  ,  et  res- 
pire la  fvmiée  d'une  cassolette  qu'elle 
tient  de  la  main  gauche. 

Lorp  ,  animal  consacré  h  Mars. 
Chez,  les  Egyptiens,  c'était  l'Ià/'-o- 
glvphe  «l'un  voleur.  Il  faut  eu  ex- 
ceptez' pourtant  les  Lycopolitain»  j 


LOT 

qui  l'avaient  en  grande  vénération  , 
pîircequOsiris  s'était  souvent  dé- 
guisé en  loup.  (  V^,  LvcoPOLiTE.  ) 
C  était  aussi  uu  des  signes  militaires 
des  Romains ,  et  il  se  trouve  comme 
tel  sur  la  colonne  Trajane.  (  f^oy. 
AacAS,  CiRCÉ  ,  Lycaon.)  Pausanias 
nous  apprend  pourf[uoi ,  chez  les 
Grecs  ,  il  était  consacré  à  Apollon. 
Un  Scélérat,  avant  dérobé  lardent 
dn  tcnipie  de  Delphes,  alla  se  <  a- 
clier  dans  l'endroit  le  plus  fourré  du 
Parnasse  ;  là  ,  s'élant  endurmi ,  un 
loup  se  jeta  sur  lui,  et  le  mit  en 

f)ièceî.  Ce  même  lonp  entrait  toutes 
es  nuits  dans  la  vi!le ,  et  la  faisait 
retentir  de  ses  hurlements.  On  crut 
voir  dans  ce  fait  quelque  chose  de 
surnaturel  ;  on  suivit  le  loup,  et  l'on 
retrouva  Tarirent  sacré-,  f{ue  l'on  re- 
porta dans  le  temple.  En  mémoire 
de  cet  évènoment ,  on  lit  faire  un 
loup  de  bronze,  qui  fut  placé  près 
du  i^rand  autel  d'Apollon  à  Delphes. 
LoLQUo.  (>/.  fnd.)  Les  Caraïbes 
nomment  ainsi  le  premier  homme  ; 
ils  le  regardent  comme  le  créateur 
des  poissons ,  et  sont  persuadés  « jue , 
trois  jours  après  sa  mort ,  il  ressuscita , 
et  s'éleva  vers  le  ciel. 

LovvE  ,  nourrice  de  Rémus  et  de 
Romulus.  Sur  les  médailles  romaines, 
une  louve  qui  donne  à  tetter  à  deux 
petits  enfants  est  le  syu)l*o!e  de 
l'orisine  de  Rome.  Les  anciens  ont 
représenté  le  Tybre  avec  une  louve 
à  côté  de  lui.  (/^. Tybre.)  L'avarice 
a  une  louve  pour  attribut.  La  louve 
est  aussi  regardée  comme  le  symbole 
d  une  femme  impudique. 

LovNA   (  M.    Celt.  )  ,   Iraitième 
déesse  favorable  aux  vœux  des  mor- 
tels. Odin  et  Fricpa  lui  ont  donné  le 
pouvoir  particulier  de  réconcilier  les 
,  amants  les  plus  désunis. 

T.oxiAs,  qui  a  un  cours  oblique  , 
ies  surnoms  d' Apollon  considéré 
"ue  le  Soleil. 

liOVAUTÉ.  (  Iconol.  )  César  Ripa 
In  représente  par  une  femme  vêtue 
ip  robe  déliée,  tenant  dune  main 
lanterne  allumée ,  et  de  l'autre 
masque  rompu.  Cochin  la  dé- 
■  c  par  une  femme  qui  tient  son 
r  dans  une  main,  et  dans  l'autre 


LUC  i65 

vm  masfpie  brisé .  tandis  qu'elle  ea 
foule  un  autre  sous  ses  pieds. 

Li,  A  ,  déesse  qui  présidait  aux  ex- 
piations ;  de  luere  ,  laver  ,  expier. 
On  l'honorait  en  lui  consacrant  le» 
dépouilles  des  ennemis.  Les  Romains 
lui  attribuaient  le  eouvemement  de 
la  planète  de  Saturne ,  que  les  Egyp- 
tiens noiimaient  l'pstre  deNémésis, 
ce  <rui  fuit  rroire  que  cette  déesse 
était  la  même.  f^.  jNesiésis. 

LueENTEA  ,  déesse  du  désir. 

LoBENTlA  ,  LuaEKTIHA.  f^.  Ll- 
BENriA. 

LrcAGCS  ,  capitaine  latin  ,  frère 
de  Liser  ,  tué  cjrame  lui  par  Enée. 

LucAR,  l'arcent  qu'on  tirait  des 
bois  sacrés;  d'où  vient  hicnini,  çain^^ 
Se'on  d'antres,  c'était  l'arsent  qu'oa 
dépensait  pour  les  spectacles  .  et  sur- 
tout pour  les  pages  des  a^  fcurs. 

LocABu:s,  ou  Li'cér;es,  fête  ro- 
maine qui  se  céléiirait  le  1 8  Juillet 
dans  un  Ixiis  sacré,  Lucas  ,  proche 
de  Rome ,  en  mémoire  de  ce  que , 
battus  par  les  Gaulois  ,  les  Romain» 
y  avaient  trouvé  un  asyle.  D'aulrea 
tirent  l'ori^jine  de  cette  fête  des  of- 
frandes en  argent  qu'on  faisait  aux 
bois  sacrés.  Phtlarque  observe  que 
ce  jour-là  on  payait  les  comédiens  des 
deniers  qui  provenaient  des  coupes 
réslt-es  qu'on  faisait  dans  le  bois  sacré 
dont  je  viens  de  parler. 

LucERiDs  ,  simjom  de  Jupiter  , 
pris  de  lux ,  lumière. 

LucETiA,  surnom  de  Jnnon, comme 
déesse  de  la  lumière. 

1.  LtiCETius,  surnom  de  Jupiter, 
tiré  de  la  même  ori£;ine. 

2.  —  Capitaine  latin  qu'Ilionée 
écrasa  d'une  pierre  énorme  ,  au  mo- 
merrt  qu'il  mettait  le  feu  à  une  de« 
portes  du  camp  troyen. 

1.  Lucifer,  fîls  de  Perse,  on, 
selon  d'autres,  de  Jupiter  et  de  l'Au  « 
rore.  Chef  et  conducteur  des  astres, 
il  prend  soin  des  coursiers  et  du  char 
du  Soleil ,  qu'il  attèle  et  détèle  avec 
les  Heures.  On  le  reconnaît  à  ses 
chevaux  blancs  dans  la  voûte  azurée  , 
lorsqu'il  annonce  aux  mortels  l'ar- 
rivée de  sa  mère.  Les  chevaux  de 
main  ,  desultorii ,  étaient  consacré* 
à  ce  dieu.  C'cjt  cette  brillante  éU>il« 
L  u 


i6^ 


LUC 


nomm(?e  Vénus  le  matin,  et  le  soir 
Hesper. 

2.  —  Nom  de  l'esprit  qui  prési- 
dait à  l'orient ,  selon  l'opinion  des 
magiciens.  Lucifer  était  évoqué  le 
lundi  dans  un  cercle  au  milieu  du- 

3uel  était  son  nom.  Il  se  contentait 
'une  souris. 

LtJCiFERA  ,  surnom  de  Diane.  On 
la  voit  avec  ce  surnom  sur  un  monu- 
ment ,  tenant  d'une  main  une  torche, 
de  l'autre  un  arc ,  et  portant  sur  1  é- 
paule  un  carquois.  Un  autre  la  re- 
présente couverte  d'un  grand  voile 
Earsemé  d'étoiles ,  un  croissant  sur 
1  tète  ,  et  tenant  à  la  main  un  flam- 
beau élevé.  Les  Grecs  invoquaient 
Diane  LuQifera  pour  les  accouche- 
ments ,  comme  les  Romains  invo- 
quaient Junon  Lucine. 

LuciLucfs ,  bois  de  Messcnie ,  où 
Lycus  ,  fils  de  Pandion ,  purifia  tous 
ceux  qui  étaient  initiés  aux  mystères 
de  la  grande  déesse. 

LuciNE  ,  déesse  qui  présidait  aux 
accouchements  des  femmes  ,  et  à  la 
naissance  des  enfants.  Tantôt  cet 
Diane  ,  et  tantôt  Junon.  Un  ancien 
poète  iycien  ,  Olénus  ,  en  iliit  une 
déesse  particulière  ,  fille  de  Jupiter 
et  de  Junon ,  et  mère  de  Cupidon. 
On  dérive  son  nom  de  Lucus ,  bois 
sacré  ,  ou  plutôt  de  Lux ,  parce- 
qu'elle  donne  la  lumière.  Les  cou- 
ronnes et  les  guirlandes  entraient 
dan«  les  cérémonies  de  son  culte. 
Tantôt  on  représentait  cette  déesse 
comme  ime  matrone  ,  tenant  une 
coupe  de  la  main  droite,  et  une  lance 
de  la  gauche.  Tantôt  elle  est  figurée 
assise  sur  une  chaise ,  tenant  de  la 
main  gauche  un  enfant  emmaillotté , 
et  de  la  droite  une  Heur.  Quelquefois 
on  lui  donnait  une  couronne  de  dic- 
tame  ,  parceque  cette  h  rbe  était 
crue  favoriser  l'accouchement.  Ru- 
bens  l'a  peinte  dans  sa  galerie  avec 
un  flambeau.  /^.  Ilithyib,  Zygie  , 
Katalis,  etc. 

LuciNiA ,  surnom  sous  lequel  Ju- 
non avait  à  Rome  un  autel.  Les 
cendres  qui  restaient  après  les  sacri- 
fices demeuraient  immobiles,  quelque 
temps  qu'il  fit.  Les  femmes  grosses 
j  brulaieut  de  l'encens. 


L  U  N 

LcCRicE  ,  une  des  femmes  de 
Numa.  Il  l'épousa  après  avoir  été 
élu  roi. 

LucTATiENs ,  jeux  dont  parle 
Ciccron  dans  son  Brutus. 

LucuLARis  ,  nom  d'un  fjamine. 

LucuLLiEs  ,  fêtes  et  jeux  publics 
que  la  province  d'Asie  décerna  i 
L.  Lucullus  ,  en  mémoire  de  ses 
bienfaits. 

LuGDUs,  roi  fabuleux  des  Gaulois, 
fils  de  Narbon  ,  et  fondateur  de 
Lugdunuin  ,  aujourd'hui  Lyon. 

LuK.1  {M.  IiuL),  la  déesse  de» 
grains  chez  les  Gentous.  Elle  est  re- 
présentée ,  dans  les  pagodes  ,  cou- 
ronnée d'épis  ,  et  entourée  d'une 
plante  qui  porte  du  fruit  ,  laquelle 
passe  par  ses  deux  mains,  et  dont  la 
racine  est  sous  ses  pieds.  Celte 
déesse,  de  même  que  toutes  les  divi- 
nités supérieures  des  Gentous,  est 
environnée  d'un  serpent.  On  célèbre 
deux  fêtes  en  l'honneur  de  Luki.  La 
première  tombe  le  premier  jeudi  du 
mois  de  Décembre ,  où  l'on  fait  la 
nouvelle  récolte.  On  remercie  cette 
déesse  bienfaisante  de  tous  les  biens 
qu'on  a  reçus  pendant  l'année.  On 
passe  le  jour  danslejtûneet  la  prière, 
et  à  se  purifier  dans  le  Gange ,  et  la 
nuit  en  festins  et  en  réjouissances. 
La  seconde  fête  tombe  le  dernier 
jour  de  Décembre ,  où  l'on  adore  de 
nouveau  la  déesse  de  la  même  ma- 
nière qu'on  vient  de  dire ,  excepté 
qu'on  ne  jeûne  point.  On  distribue 
cp  jour-là  du  pain  aux  pauvres ,  selon 
les  facultés  d'un  chacun. 

LtJKDi ,  le  second  jour  de  la  se- 
maine ,  est  personnifié  dans  les  mor 
nunients  par  une  figure  de  Diane 
Luce  ,  qui  porte  le  croissant  sur  la 
tête. 

LuKE  ,  la  p!us  grande  divinité  du 
paganisme  apiès  le  Solei). iHficrobfr 
prétend  même  que  toutes  peuvent 
*e  rapporter  ili  ces  deux  astres. 
Hésiode  la  fait  fille  d'Hypérion  et 
de  Théa.  Piiidare  l'appelle  l'œil  de 
la  nuit,  et  Horace  la  reine  du  silence. 
Une  partie  des  Orientaux  l'hono- 
raient sous  le  titre  d'Uranie.  C  est 
risis  des  Egyptiens  ,  lAstarté  des 
FhiinicieQà  i  U  Méxù  et  la  Reine  dv 


L  U  N 

«îel  des  Héhreinc  ,  la  Mylitta  des 
Perses,  KAlilat  de?  Arabes,  la  Se- 
lf ne  des  Grecs  ,  et  Ja  Diane  ,  la 
\ënus,la  Junondes  Romains.  César 
ne  donne  point  d'autres  divinités  aux 
peuples  du  Nord  et  aux  nnciens  Ger- 
mains ,  que  le  Feu ,  le  Soleil  et  la 
Lune.  Le  culte  de  ce  dernier  astre 
franchit  les  bornes  de  l'Océan  Ger- 
nianirpje ,  et  passa  de  la  Saxe  dans  la 
grande  Breta,2ne  et  dans  les  Gau'es  , 
oii  la  Lune  .ivait  un  oracle  desservi 
par  desdruïdesses  dansTisIe  de  Sain  , 
sur  la  côte  méridionale  de  la  basse 
Bretagne.  Les  ma,£;iciennes  de  Thes- 
salie  disaient  avoir  un  grtnd  com- 
merce avec  la  Lune  ,  et  se  vantaient 
«le  pouvoir,  par  leurs  enchantements , 
ou  la  délivrer  du  dragon  qui  voulait 
la  dévorer,  ce  qui  se  faisait  au  bruit 
des  chaudrons  lorsqu'elle  était  écli- 
psée ,  ou  la  faire  à  leur  gré  descendre 
sur  la  terre.  L'idée  que  cet  astre 
pouvait  être  habité  a  donné  lien  à 
des  fictions  ingénieuses.  Telles  sont 
entr'autres  le  vovage  de  Lucien  et 
de  Cyrano  de  iBergerac ,  et  sur- 
tout la  fable  de  VAriosle  ,  qui  place 
dans  la  Lune  un  vaste  magasin  rempli 
de  fioles  étiquetées ,  où  le  bon  sens 
de  chaque  individu  est  renfermé. 
y.  Dune. 

M.  Péruv.  Les  Péruviens  regar- 
daient la  Lune  comme  la  sneur  et  la 
femme  du  Soleil  ,'et  comme  la  mère 
de  leurs  incas.  Ils  l'appelaient  la 
mère  universelle  de  toutes  choses, 
et  avaient  pour  elle  la  plus  grande 
■^énération.  Cependant  ils  ne  lui 
r  .aient  point  élevé  de  temples,  et  ne 
l*ii  offraient  point  de  sacrifices. 

M.  Ind.  La  Lune  est  la  divinité 
('es  Nicobarins  ,  habitants  de  Java  , 
:  i  rapport  des  missionnaires. 

LuKUS.  Ce  dieu  n'était  autre  que 
la  Lune  même.  Dans  plusieurs  lan- 
gues de  l'Orient ,  la  Lune  a  un  nom 
luasculin  ,  ou  même  les  deux  genres. 
De  lii  vient  que  les  unes  en  ont  fait 
•  Kn  dieu,  les  autres  une  déesse,  et 
quelques  unes  une  divinité  herma- 
phrodite. Ce  dieu  ,  que  Strahoti 
n  mme  Men ,  était  sur-tout  adoré 
à  Carrbes  ,  en  Mésopotamie.  Les 
koiiuues  lui  sacrifkii«at  ea  Ivtbit  de 


L  U  P  i65 

femme  ,  et  les  femmes  en  habit 
d'homme.  Spartien  nous  apprend 
que  ceux  qui  appellent  la  Lune  d'un 
nom  féminin  ,  et  qui  la  regardent 
comme  une  femme  ,  sont  assujettis 
aux  femmes  ,  et  maîtrisés  par  elles  ; 
et  qu'au  contraire  ceux  qui  la  croient 
un  être  uiàle  ont  toujours  l'empire 
sur  leurs  femmes ,  et  n'ont  rien  h. 
craindre  de  leurs  pièges.  «  De  là 
»  vient ,  ajoute-t-il ,  que  les  Grecs  et 
«  les  Egyptiens ,  quoiqu'ils  appr lient 
»  la  Lune  d'un  nom  féminin  ,  en 
»  parlent  dans  leurs  mystères  comme 
»  d'un  dieu  mâle.  »  Plusieurs  monu- 
ments ont  conser\é  la  figure  du  dieu 
Lunus.  Les  médailles  de  Carie ,  de 
Phrvgie  ,  de  Pisidie  ,  l'offrent  sous 
les  traits  d'un  jeune  homme  ,  nu 
bonnet  arménien  sur  la  tête ,  un  crois- 
sant sur  le  dos  ,  tenant  de  la  main 
droite  une  bride ,  de  la  gauche  un 
flambeau  ,  et  ayant  un  coq  sous  les 
pieds.  Nous  citerons  encore  une 
pierre  gravée  du  cabinet  national ,  où 
on  le  ^oit  en  habit  phrygien  ,  une 
haste  à  la  main ,  symbole  de  sa  puis- 
sance ,  et  dans  l'autre  une  petite 
montagne,  on  parceque  c'est  derrière 
les  montagnes  que  le  dieu  Lunus  dis- 
paraît à  nos  yeux  ,  ou  parceque  c'est 
toujours  sur  les  hauteurs  que  se  font 
les  observations  astronomiques.      , 

LuPERCA  ,  déesse  que  les  berger» 
romains  invoquaient  contre  les  loups. 

LuPERCAL  ,  grotte  osi  Rémus  et 
Romnlus  avaient  été  allaités  par  la 
louve.  Elle  était  an  pied  du  mont 
Palatin.  Seruius  croit  que  cette 
grotte  fijt  ainsi  appelée  parcequ'elle 
était  consacrée  à  Pan,  dieu  d'Arca- 
die  ,  auquel  le  mont  Lycée  l'était 
aussi  ;  qu'Evandre  ,  Arcadion  ,  étant 
venu  en  Italie,  il  dédia  de  même  un 
lieu  au  dieu  de  sa  patrie ,  et  le  nomma 
Lu  perçai. 

LupERCALEs  ,  fêtes  instituées  à 
Rome  en  l'honneur  de  Pan.  Elles  se 
célébraient ,  selon  Ovide,  le  troi- 
sième jour  après  les  ides  de  Février. 
Valère  Maxime  prétend  que  ces 
Lupercales ne  furent  comrar-ncées  que 
sous  Rémus  et  Romulus ,  à  la  per- 
suasion du  berger  Fanstulus.  Ils 
otïrireat  on  sacrifice ,  immolèrent  d«s 
L  3 


i6G  L  TJ  P 

chèvres,  et  firent  un  festin  ,  où  les 
Leri;ers,  écliauifés  par  le  vin,  se  divi- 
sèrent en  cieux  troupes,  «pii ,  s'étaut 
ceiûtcs  des  peaux  <iesi)ètes  inmiolccs  , 
allaient  çii  et  là  folâtrant  les  uns  avec 
Jes  autres.  Mais  Justin  et  Servius 
prétendent,  avec  plus  «le  rais(jn,  que 
ilonmlus  ne  fît  que  liouner  une  forisie 
plus  décente  et  plus  répulicre  aux 
grossières  institutions  d'Evaudrc.  En 
ïnénioire  de  ces  fètc s ,  des  jeunes  i;ens 
couraient    tout  nus  ,   tenant    d  une 
main  les  couteaux  dont  ils  s'étaient 
servis  pour  immoler  les  chèvres  ,  et 
de   l'autre   des   courroies  ,   t'ont   ils 
"frappaient  tous  ceux  qu'ifs  trouvaient 
sur  leurchemin.  L'opinion  oà  étaient 
ies  femmes  que  ces  coups  de  fouets 
contribuaient  à  leur  fécondité,  ou  à 
leur  heureuse  délivrance,  faisait  que, 
loin    d'éviter  leur  rencontre ,    elles 
6  approchaient  d'eux  poiu-  recevoir 
«les  coups  auxquels  elles  attacliaient 
tme  si  fîrande  vertu.  Ovide  nous  ap- 
prend l'oripine  de  cet  usape.  Sous  le 
règne  de  Roniulus  ,  les  femmes  de- 
vinrent stériles  ,    et  s'allèrent  pro- 
sterner dans  le  bois  sacré  de  Junon  , 
Îourilésarmerla  rigueur  de  la  déesse, 
la  réponse  de  l'oracle  fut  qu'elles 
«levaient  attendre  t!es  boucs  le  retour 
de  leur  fécondité.  L'ausure,  homme 
d'esprit,  interpréta  ce  ridicule  oracle, 
en  sacrifiant  une  chèvre ,  et  faisant 
couper  la  pe;  u  en  lanières  ,  dont  il 
ordonna  de  fouetter  les  fenniies,  qui 
redevinrent    fécondes.    L'usage    de 
courir  nu  s'établit ,  ou  parceque  Pan 
est    toujours    ainsi   représenté  ,   ou 
parcetpiun  jour  que  Rcmiis  et  Ro- 
mulus    célébraient  cette   fête  ,    des 
voleurs  profitèrent  de  l'occasion  pour 
enlever  leurs  troupeaux.   Les  deux 
frères,  et  la  jeunesse  qui  les  entou- 
rait ,  mirent    bas  leurs  habits ,  pour 
mieux  atteindre  les  voleurs,  et  ieur 
reprirent  le  butin.  Ovide  en  donne 
encore  une  autre  raison.  Omphale  ^ 
qui  voyageait  avec  Hercule,  s'amusa 
un   soir   à  changer  d'habit  avec  ce 
héros.    Le   dieu   Faune  ,  amoureux 
d'Oniphale,  fut  la  dupe  de  ce  chan- 
gement, prit  en  horreur  les  habits 
qui  l'avaient  trompé  ,  et  voulut  que 
ces   prêtres   n'en   portassent  point 


LUS 

pendant  la  cérénionie  de  leur  ctih(*. 
On  sacrifiait  un  ciiien,  ou  parccqu  il 
e=t  reiincini  du  loup  dont  on  célé- 
brait les  bienfaits ,  ou  parceque  ce 
jour-là  les  chiens  devenaient  fort  iu- 
conniiudes  à  ceux  qui  i  ouraienl  les 
rues  dans  cet  état  de  nudité.  Auguste 
remit  cette  fête  en  vigueur ,  tl  ué- 
fendit  seu'enieut  aux  jeunes  gens  (mi 
n  avaient  point  encore  de  barbe  de 
courir  les  rues  avec  les  luperques  un 
fbnet  à  la  main.  Les Lupenales  se 
soutinrent  justpx  à  la  fin  du  cinquième 
siècle. 

LuPlRCEÏ.    K.    LuPERQtJES. 

■  Lm'ercus.  /^.  LvCjeus. 
L-LPtKQvts  ,  prêtres  préposés  au 
culte  particulier  de  Pan,  et  qui  célé- 
braient lesLupcrcales.  On  attribuait 
leur  institution  à  Romulus,  qui,  le 
premier,  érigea  les  luperques  en  col- 
lèges ,  et  voulut  que  les  peaux  des 
victimes  ini.i  o'ées  leur  servissent  de 
ceintures.  Ils  étaient  divisés  en  tU-us 
collèges ,  les  (^)uintiliens  et  les  Fa- 
i'iens ,  pour  perpétuer  ,  dit-on  ,   la 
mémoire    d'un    Quintilius  et    d'un 
Fabius,  qui  avaient  été  les  chefs ,  l'un 
lin  parti  de  Romulus,  l'autre  de  celui 
de  Rémus.  Entr'autres  cérémonies  de 
leur  culte,  il  lidlait  que  deux  jeunes 
gens  de  famille   noble  se  missent  :\ 
rire    aux    éclats ,    lorsque   l'un    des 
luperques  leur  touchait  le  front  avec 
un  couteau  sanglant ,  et  que  l'autre 
le  leur  essuyait  avec  de  la  laine  trem- 
pée dans  du  lait.  (  ésar  ajouta  ,  ou 
laissa  créer  par  ses  amis  en  son  hon- 
neur, un  troisième  collège  ,  qui  fut 
nommé  des  Juliens;  et  Surlonemsl' 
nue  que  cette  démarche  fur  une  des  • 
chose»  qui  le  rendirent  plus  odieux  , 
ainsi   que  >  es  cérémonies ,  qui  fai- 
saient l'amusement  du  petit  peuple. 
Ce  sacerdoce  n'était  pas  en  grand 
honneur  à  Rome.   Cicéroii  traite  le 
corpsdcsiuperquesdesociété  agreste, 
antérieure  à  toute  civilisation  ,  et  re- 
proche à  3L  Antoine  d'avoir  désho- 
noré le  consulat    en    montant  à  la 
tribune   parfumé   d'essences  ,   et  le 
corps  ceint  d'une  peau  de  brebis  , 
pour  faire  bassement  la  cour  à  César. 

LuSClNIE,   /''.  AedOÎN. 

LusiA ,    qui   se    baigne    (  rac. 


LUS 
I 

luein ,  lavfr),  surnom  tîe  Ccrès  , 
«|ui  t\iisnU  iillusion  à  son  r.vo.ture 
avec  ]N  optuue ,  lor-upte , caciicc  parmi 
les  cavatcs  d'Oîicus  ,  elle  fui  sur- 
prise par  cedicu.  On  prétendait  que, 
iurieuse  d'.'iLord  de  sa  violence ,  clie 
s'adoucit  ensuite  et  prenait  plaisir  à 
s'aller  J^aigner  dans  le  Ladou. 

Lustral  (Jour),  jour  où  les  en- 
fants nouveaux  nés  rece%  aient  leur 
nom  et  la  cûrciuOiiie  de  leur  lustra- 
tion.  La  plupart  des  auteurs  assureut 
que  Ce  lait  pour  les  miJes  le  neu- 
vième jour  après  leur  liaiss^ince  ,  et 
le  huitième  pour  les  filies.  D'autres 
prétendent  que  c  était  le  cinquième, 
sans  aucune  distinction  de  sexe  ; 
d'autres  ,  le  doriiier  de  la  semaine  oà 
l'enfanl  était  uc.  Les  accouclieuses  , 
après  s'être  puriîlées  en  lavant  leurs 
mains  ,  faisaient  trois  fois  le  tour  du 
fover  avec  lenfaat  dans  leurs  Lras  ;  ce 
qui  désipncit  d'un  côlésoneutréedans 
la  famille,  et ,  de  l'autre,  qu'on  le  met- 
tait sous  la  protoctiou  des  di^ux  de 
la  maison  ,  à  laquelle  le  foyer  servait 
d'aute!  ;  ensuite  on  jetait  par  asper- 
sion quelques  £;outtcs  d'eau  sur  l'en- 
fant. On  célébrait  ce  même  jour  un 
festin  avec  de  grands  témoi^uafies 
de  joie  ,  et  Ion  recevait  des  présents 
de  ses  amis  à  cette  occasion.  Si  l'en- 
fant était  un  mâle  ,  la  porte  dulo.i^is 
était  couronnée  dune  puirlande  d'o- 
livier ;  si  c'était  une  lîlle  ,  la  porte 
était  ornée  d"écl!e\  eaux  de  laine,  sym- 
bole de  l'ouvrage  dont  le  Leau  sexe 
devait  s'occuper. 

Lustrale.  / '.  Eau  lostR-Ile. 
Lustrales,  fêtes  qui  se  célébraient 
à  Rome  de  cinq  en  cinq  ans  ,  d'où 
vient  l'usage  de  compter  par  lustres. 
Aussi  dans  les  monuments  antiques 
un  censeur  romain  est  représenté 
avec  un  petit  vase  plein  d'eau  lus- 
trale dans  une  m;: in  ,  et  ime  Jjranche 
d'olivier  dais  l'autre.  Cette  céré- 
monie avait  lieu  après  la  confection 
«lu  cadastre  et  la  répartitiou  de  l'im- 
pôt. K.  Solitaurilu. 

LtJSTRATiONjcérémoniesreli^euses 
fréquentes  cKcz  les  Grecs  et  les  Ro- 
mains pour  purifier  les  villes  ,  les 
champs,  les  troupeaux  ,  les  maisons, 
les  aimées ,    le*    enfants ,  les  per- 


L  U  S  ïSz 

sonnes  souillées  de  quelque  crime, 
par  l'infection  duu  ca<javre  ,  ou  pnc 
quelque  autre  impureté.  Elles  se  tai- 
saient ordinairement  par  des  asper- 
sions ,  des  processions  ,  âcs  sacri- 
fices d'expiation.  Les  lust rations  pro- 
prement dites  se  faisaient  de  trois 
uianières  ;  ou  par  le  leu  ,  le  soul're 
allumé  ;  et  les  j  arfums  ;  ou  par  l'eau: 
qu'on  répandi.it  ,  ou  par  l'air  qu'où 
a£;ilait  autour  de  la  chose  qu'on  vou- 
lait purifier.  Elles  étaient  ou  pu- 
bliques ou  particulières.  /^^  Armi- 
LUSTKE.  La  iustration  des^  enfant» 
^chez  les  anciens  est  représentée- 
d  une  manière  curieuse  sur  im  mé- 
daillon rare  de  Luciila ,  fenwne  de 
l'einpereur  Lucius  \enis^  Lacilla 
elle-même  est  debout ,  tenant  une 
branche  de  laurier;  ime  prêtresse  à 
i.'enoux,  placée  au-dessus  d'elle  sur 
le  Lord  d'un  fleuve,  y  puise  de  l'eau; 
et  à  côté  est  un  enfant  à  moitié  nu, 
qui  attend  debout  le  baptême.  De 
trois  petits  Amours ,  l'un  est  debout 
sur  un  autel ,  lautreen  tombe  comme 
s'il  était  mort  après  la  cérémonie  ,  le 
troisième  regarde  par-dessus  le  mur 
un  jardin  qui  désigne  les  champ*. 
Elysécns;  image  qtii  pourrait  indiquer 
im  enfant  mort  avant  le  baptême. 
f^ailliint ,  Nuni.  tnax.  inod.Jius. 
de  Camps.  Y>.i\i.  Dans  leslustratious 
des  troupeaux  ,  chez  les  Romains,, 
le  berger  j-rrosait  une  partie  choisie 
du  bétail  avec  de  1  eau  ,  brûlait  de  Ict 
Sabine  ,  du  laurier  et  du  soufre  , 
faisait  trois  fois  Je  tour  de  scui  parc 
ou  de  sa  bergerie ,  et  offrait  ensuite 
à  Paies  du  lait  ,  du  vin  cuit ,  mi 
gâteau  ,  ou  du  millet.  A  i  égard  des 
maisons  particulières ,  on  les  puri- 
fiait avec  de  l'eau  et  des  jtarfums  ^ 
composés  de  laurier  ,  de  genièvre  , 
d'olivier,  de  Sabine,  et  autres  sem- 
blables. Si  1  ou  y  joignait  le  sacri- 
fice de  quelque  victime, c'était  ordi- 
nairement celui  d'un  cochoa  de  lait. 
Les  lustrations  pour  les  personnes 
étaient  proprement  des  expiations  , 
et  la  victime  se  nommait  koitia  pia- 
ctilarls. 

Lustre  ,  espace  de  cinq  ans ,  ainsi, 
nommé  d'un  sacrifice  expiatoire  que 
l{;s  censeurs  faisaient  à  la  clôture  dii« 
L4 


i68  LV  X 

cens,  pour  purifier  le  peuple.  F'ar- 
ron  dérive  ce  mot ,  non  de  lustrare, 
purifier,  mais  de  luere ,  payer  la 
taxe  ù  laquelle  chaque  citoyen  ëtait 
impose  par  les  censeurs. 

Ldstrica  ,  un  des  noms  de  l'as- 
persoir  dont  on  se  servait  pour  ré- 
pandre l'eau  lustrale. 

Luth.   V.  Amphion  ,  Apollon  , 

AriON  ,    ChIONÉ  ,     ErATO  ,    LiNDS  , 

Mercure. 

Lutte  ,  combat  de  deux  hommes 
corps  à  corps  pour  éprouver  leurs 
forces  et  se  terrasser  l'im  l'autre.  Il 
faisait  partie  des  jeux  isthmiques  ré- 
tablis par  Thésée ,  et  fut  admis  dans 
presque  tous  ceux  qu'on  célébrait 
en  Grèce.  On  en  distinguait  trois 
sortes  ;  celle  où  l'on  se  battait  de 
pied  ferme  ;  celle  où  l'on  se  roulait 
^  sur  l'arène;  celle  où  l'on  n'employait 
que  l'extrémité  des  mains  ,  sans  se 
prendre  au  corps.  Les  poètes  en 
offrent  divers  exemples.  On  peut 
consulter  la  lutte  d'Ajax  et  fj'Uljsse 
dans  Homère,  celle  d'Hercule  et 
d'Achéloiis  dans  Ovide  ,  et  celle  de 
Théagène  et  d'un  géant  éthiopien 
dans  Héliodore.  Les  lutteurs  prélu- 
daient au  combat  par  des  frictions  qui 
donnaient  plus  de  souplesse  au  corps , 
des  onctions  qui  rendaient  les  mem- 
bres plus  glissants  et  plus  dilBciles  à 
saisir  ,  et  en  se  roulant  dans  le  sable. 

Lutteurs.  Leurssymboles  étaient 
la  fiole  d'huile  et  le  strigil ,  comme 
Je  prouvent  les  différentes  antiques , 
entr'autres  une  inscription  grecque 
au  bas  d'une  statue  de  lutteur  ,  où 
il  est  dit  qu'iV  est  mort  pauvre  , 
n'ayant  lien  emporté  de  ce  monde 
quune  fiole  d'huile.  Athénée, 
Deipn.  1.  lo,  p.  4i4,  E, 

Luxure.  C'est  une  femme  lasci- 
vement vêtue ,  qui  a  le  front  ouvert , 
la  têt=  haute,  les  joues  rouges  et  en- 
flammées ,  la  bouche  entr'ouverte  , 
les  lèvres  vermeilles.  Elle  respire  à 
peine  ;  ses  yeux  sont  humides  et  étin- 
celants.  Ses  attributs  les  plus  ordi- 
naires sont  une  louve,  un  Satyre, 
une  perdrix  et  des  lapins,  parceqne  , 
dit-on ,  le  maie  de  ces  deux  animaux 
tne  soavcnt  les  petits  pour  en  détacher 


L  Y  C 

sa  femelle.  Ripa  joint  à  ces  emblème* 
un  scorpion  et  un  cep  de  vigne, 

Lya  ,  surnom  de  Diane  chez  les 
Siciliens,qu'elle  avait  guéris  d'un  mal 
de  rate. 

Ly«ds  ,  <]ui  chasse  le  chagrin  , 
surnom  de  Bacchus ,  Rac.  Luein , 
délier. 

Lybas  ,  un  des  compagnons  d'U- 
lysse ,  ayant  fait  violence  à  une  jeune 
fille  de  rémesse  où  la  tempête  avait 
jeté  la  flotte  ,  fut  lapidé  par  les  ha- 
bitants. V.  EUTHYME. 

1 .  Lycabas  ,  Elrurien ,  et  banni  de 
sa  patrie  pour  un  meurtre ,  fût  un  des 
matelots  que  Bacchus  changea  en 
dauphins. 

2.  —  Un  de  ceux  qui  périrent 
dans  le  combat  qui  se  donna  ii  l'oc- 
casion du  mariage  de  Persée  et  d'An- 
dromède. 

3.  —  Lapithe  qui  prit  la  fuite  daas 
le  combat  qui  se  donna  aux  noces  de 
Pirithoûs. 

Lyc^us  ,  surnom  sous  lequel  Ju- 
piter était  adoré  à  Argos  ,  et  qu'ex- 
plique la  tradition  conservée  par /'au- 
sanias.  Danaiis,  venu  à  Argos  avec 
une  colonie  égyptienne  ,  disputa  la 
souveraineté  de  cette  ville  à  Géla- 
nor  ;  mais  tous  deux  s'en  remirent  à 
la  décision  du  peuple.  Le  jour  où  la 
cause  devait  être  décidée,  un  loup 
fondit  sur  un  troupeau  de  génisses, 
et  en  étrangla  le  taureau.  Sans  autre 
délibération  ,  cet  événement  fut  in- 
terprète comme  un  signe  de  la  vo- 
lonté des  dieux ,  et  Danaiis ,  désigné 
par  le  loup,  fut  proclamé  vainqueur. 
En  mémoire  de  cet  événement ,  le 
nouveau  roi  bâtit  un  temple  à  Ju- 
piter Lycœus  ;  de  lucbs  ,  loup  : 
ce  qui  fut  cause  qu'Argos  adopta 
une  tète  de  loup  pour  ses  armes ,  et 
qu'on  la  retrouve  sur  ses  médailles. 
rourmont ,  Mém.  de  l'Acad.  des 
Inscr.  t.  XVI,  p.  io6. 

Lycambe  ,  del'isle  de  Paros,  père 
de  Néobule  ,  promit  sa  fille  en  ma- 
riage au  poète  Archiloque.  Mais  ne 
lui  ayant  point  tenu  parole  ,  il  irrita 
contre  lui  ce  poète ,  qui  fit  éclater  sa 
vengeance  par  des  vers  pleins  de 
rage  et  de  fiel.  Lycambe  en  fut  ac- 
cablé ,  et  se  pendit  de  douleur. 


L  Y  C 

1.  Ltcio5  ,  fils  de  Phoronce  ,  roi 
d  Arcadie ,  à  JaqueUe  il  doima  le  nom 
de  Lvcaonie. 

2.  —  Fils  de  Pélosgns,  et,  sxuvnnt 
d'auires ,  de  Titan  et  de  la  Terre  , 
succéda  à  son  père  au  royaume  d"Ar- 
cadie  ,  et  fut  contemporain  de  Cé- 
crops.  Les  historiena  erecs  le  repré- 
sentent comme  un  prince  poli  et 
religieux.  Il  fut  d'abord  chéri  de  son 
peuple,  auquel  il  apprit  à  mener 
une  vie  moins  sauvage.  Il  bâtit  sur 
les  montages  la  ville  de  Lvcosure  , 
la  plus  ancienne  de  toute  la  Gièce ,  et 
y  éle\a  un  autel  à  Jupiter  Lvcaus  au- 
quel il  commença  à  sacrifier  des  vic- 
times humaines.  Cette  inhumanité  , 
sans  doute,  est  le  fondement  de  sa 
métamorphose.  Il  faisait  mourir ,  dit 
Ovide  ,  tous  les  étrangers  qui  pas- 
saient dans  sts  états.  Jupiter  étant 
allé  loeer  chez  lui ,  Lycaon  se  pré- 
para à  lui  ôter  la  vie  pendant  que 
son  hôte  serait  endormi  ;  mais  au- 
paravant il  voulut  s'assurer  si  ce 
n'était  pas  un  dieu,  et  lui  fit  servir 
à  souper  les  membres  d'un  de  ses 
hôtes  ,  d  autres  disent  d  un  esclave. 
Un  feu  vengeur  allumé  pnr  l'ordre  de 
Jupiter  consuma  bientôt  le  palais  , 
et  Ljcaon  fut  changé  en  loup  ;  mé- 
tamorphose fondée  et  sur  sa  cruauté 
et  sur  son  nom.  Suidas  raconte  cette 
fable  autrement  :  Lycaon,  pour  porter 
ses  sujets  à  l'observation  des  lois  qu'il 
venait  d'établir,  publiait  que  Jupiter 
venait  souvent  le  visiter  dans  son  palais 
sous  la  figure  d'un  étranger.  Pour 
«'en  éclaircfr ,  ses  enfants ,  an  mo- 
loent  qu'il  allait  offrir  un  sacrifice 
à  ce  dieu,  mêlèrent  aux  chairs  des 
victimes  celle  d'un  jeune  enfant  qu'ils 
venaient  d'égorger.  Mais  un  ouragan 
furieux  s'étant  élevé  tOut-à-coup  ,  la 
foudre  réduisit  en  cendres  tous  les 
auteurs  de  ce  crime  ;  et  ce  fut ,  dit- 
on  ,  à  cette  occasion  nue  Lvcaon  ins- 
titua les  Lupercales- TDes  nombreux 
"nfants  de  ce  prince,  Nyctimus  fut 
le  seul  qui  lui  succéda  ;  le«  autres 
allèrent  chercher  fortune  chacun  de 
son  côté. 

3.  —  Pausanias  parle  d'un  antre 
Lycaon  ,  postérieur  an  pix'cédsnt, 
qui ,  sacrifiant  à  Jup i;«r  Lycaus , 


L  Y  C  169 

fut  changé  en  loup.  Celui-ci  repre- 
nait la  figure  d'homme  tous  les  dix 
ans  ,  si ,  dans  cet  intervalle ,  il  s'était 
abstenu  de  chair  humaine  ;  autrement 
il  demeurait  loup. 

4-  —  Père  de  Pandams  ,  an  des 
capitaines  qui  défendirent  Troie 
contre  les  Grecs. 

5.  —  Fils  de  Priam  et  de  Laothe, 
fut  pris  par  Achille  ,  vendu  à  Lem- 
nos  ,  racheté  par  Eétion ,  revint  à 
Troie  ,  passa  onze  jours  à  célébrer 
avec  ses  amis  son  heureuse  évasion  , 
et  le  douzième  retomba  entre  les 
mains  d'Achille  qui  le  tua.  Dans  une 
autre  occasion  ,  il  prêta  h  son  frère 
Paris  sa  cuirasse  et  son  épée  pour 
son  combat  singidier  contre Ménélas. 

6.  —  Un  frère  de  IN  ester ,  tué  par 
Hercule. 

7.  —  Un  fils  de  Diomède ,  tué  par 
Pandarus. 

8.  —  Célèbre  ouvrier  de  Gnosse , 
avait  Élit  pour  Iule  une  épée  dont  la 
poignée  était  d  or  ,  et  le  fourreau 
d'ivoire.  Inle  fit  présent  de  cette 
épée  à  Eurvale. 

LvcAONi.ï  ME>.>«  ,  tables  de  Ly- 
caon ,  c.-à-d. ,  des  mets  exécrables. 
P^.  Lycaon. 

LïcAoNis ,  Calisto ,  fille  de  Lycaon. 

Lycaonius  ,  compagnon  d'Ènée, 
tué  par  Messapns. 

î .  Lycas  ,  capitaine  latin  ,  con- 
sacré au  dieu  de  la  médecine  ,  par- 
cequ'en  naissant  il  avait  été  tiré  do 
sein  dç  sa  mère  déjà  morte,  et  qui 
tomba  sons  les  coups  d'Enée. 

2.  —  Autre  capitaine  latin  pour- 
suivi par  Enée. 

1 .  Lycaste  ,  ville  de  Crète  ,  dont 
les  habitants  allèrent  au  siège  d* 
Troie. 

2.  —  Fils  de  Minos  x  et  d^Itooe 
fille  de  Lyctius  ,  succéda  5  son  père  , 
épousa  Idas  fille  de  Corybas ,  et  ea 
eut  Miros  2. 

3.  —  Fils  de  Mars  et  de  Philo- 
nomé.  V.  Phrckomé. 

4-  —  Epouse  de  Butés ,  fils  de 
Borée. 

Lycea  ,  surnom  de  Diane  lionoré» 
à  Trézène ,  pris  ou  de  ce  qu'Hippo- 
lvt<^  avait  piircé  le  pavs  des  loups 
doot  il  était  iufesté ,  ou  de  et  que 


170 


L  Y  C 


par  sa  mère  il  descciuUîit  «Ips  Ama- 
zones,, cliez  ([ni  Diane  axait  uii  tem- 
ple sous  le  même  nom. 
.  I.  Lycée,  monlaf^ne  d'Arcadie  , 
consacrée  à  Jupiler  et  à  Pan  ,  et  cé- 
lèbre dans  les  écrits  des  poètes.  A  . 
Lycels. 

2.  —  Temple d'ApoIlou à  Atliènes. 

3.  —  G)  uina.'-e  ve  la  même  ville  , 
célèbre  par  les  leçons  d'Aristote. 

I ,  Lycées  ,  lêlts  d  Arcadie ,  à-neu- 

Îrès  les  mêmes  (jue  les  Lupercates  à 
Lome.  Oii  y  donrait  des  combats 
dont  le  prix  élait  une  armure  d'ai- 
rain. On  immolait  dans  les  sacrilices 
une  victime  liumaine. 

a.  —  Fûtes  d'Arj^os  en  l'honneur 
à  Ajx>llon  Lycogène ,  ou  plutôt  Ly- 
coclone ,  parcetju'il  avait  pui  f;é  le 
pays  d'Argos  des  loups  dont  il  élait 
infesté  ,  ou  ,  selon  d'autres  ,  paree- 
qu'il  aviiit  défendu  des  loups  les  trou- 
peaux d'Admète. 

Lyceste  ,  nom  de  nymphe. 

1.  L\cÉtus  .  un  des  guerriers  tués 
par  Persce  ,  à  1  occasion  de  son  uia- 
xii-^e  avec  Andrumède. 

2.  —  Centaure  tué  par  Thésée. 

1.  Lycecs  ,  surnom  de  Jupiter 
honoré  sur  le  mont  Lycée.  On  attri- 
buait à  Lxcaon  ,  fils  de  I*él.:sf;us  , 
l'établissefiient  de  ce  culte.  Il  n'était 

F  as  permis  aux  hommes  d'entrer  dans 
enceinte  consacrée.  Si  quelqu'un 
osait  y  mettre  le  pied,  il  mourait 
infailliiilement  dans  l'année.  On  dit 
aussi  que  tout  ce  qui  entrait  dans 
cette  enceinte ,  hommes  et  animaux  , 
n'y  faisait  pasd'ombre.  Sur  la  croupe 
la  plus  haute  élait  un  autel  de  terres 
rapportées,  d'où  l'on  découvrait  pres- 
que tout  le  Péloponnèse.  Devant ,  on 
avait  élevé  deux  colonnes  au  soleil  le- 
vant ,  surmontées  de  deux  aipics  dorés 
<l'un  poùt  fort  ancien.  C'était  sur  cet 
aulel  qu'on  sa<  riliailà  Juj>iter  Lyeeus 
ave<:  un  fnnd  mystère.  Ce  culte  avait 
été  adopté  par  les  habitants  de  Mé- 
galopolis. 

2.  ' —  Surnom  de  Pan. 

5.  —  Héros  (jui  donna  son  nom 
aux  Lycéates  et  à  leur  pays. 

Lychas,  valet  d'Hercule.  Un  jour , 
le  héros  lenvoi  a  chercher  ses  habits 
«le  cérémonie ,  dont  il  avait  besoin 


L  Y  C 

pour  un  sacrifice  qu'il  voulait  faire. 
Déjanirc  ,  jalouse  de  l'amour  quil 
avait  conçu  pour  lole  ,  cbarf^ea  Lv- 
chas  de  lui  jiorter  une  tuuiijue  teinle 
du  sang  de  INessus.  Hercule  ne  l'eut 
pas  plutôt  mise,  qu'il  dcviut  lui  ieux, 
prit  Lychas  parle  brus, et , après  lui 
avoir  fait  faire  trois  ou  quatre  tours 
en  l'air ,  le  jeta  d;'.us  la  mer  d'I'Aibée  , 
avec  plus  de  violence  (|u'une  fronde 
ne  jette  une  pierre.  Le  malheureux 
Lychas  fut  chani,éen  un  rocher  qu'on 
Voyait  dans  la  mer  ILubécnue  avec 
quelques  traits  d'une  figure  humaine  , 
et  dont  les  malelots  n'osaient  appro- 
cher, comme  s'il  fût  conserxé  encore 
quelque  sensibilité. 

Lychnomantil,  divination  qui  se 
faisait  par  l'inspection  de  la  ilauuue 
d'une  lampe.  Rac.  Ly chaos ,  lampe. 
/^.  Lampadomanxie. 

Lychnopolis,  vUle  des  Lampes , 
ville  imaginaire  dont  parle  Lucien 
dans  son  Histoire  véi'iLaLde. 

Lyciaf.que  ,  magistrat  annuel  de 
Lycie,  qui  présidait  aux  affaires  ci- 
\iles  et  religieuses  de  la  Lyeie,  aux 
jeux  et  aux  fêles  en  l'honneur  des 
dieux. 

I.  Lycidas  ,  un  des  Lapithes,  tué 
par  Dryas. 

1. —  Un  des  Centaures. 

3. — C'est  aussi  un  nom  «le  berper. 

1 .  LvciE ,  nymphe  qui  eut  d'A- 
pollon im  fils  nonmié  Jeadius. 

2.  —  Province  de  1  Asie  mineure  , 
célèbre  par  les  oracles  d'Apollon  , 
qui  s'y  rendaient  dans  la  ville  de  Pa- 
tiire  ,  ft  par  la  fable  de  la  Chimère. 

LycigénÈte  ,  un  des  surnoms  don- 
nés à  Apollon. 

Lycimma  ,  esclave  d'un  roi  de 
Méonie,  dont  elle  eut  un  fils  nommé 
Hélénor.  L'a\ant  élevé  secrètemcn! , 
elle  l'envoya ,  contre  les  lois  de  la 
milice  ,  au  sièj  e  de  Troie. 

Lycisca,  chieime  d'Actéon. 

i.Lvcius,  surnom  d'Apollon. 

?..  ■—  Fils  de  Lyeaon. 

3.  —  Surnom  île  D^iaus. 

4.  —  Fils  d'Hercule  et  de  Toxi- 
crate. 

Lycoatis  ,  surnom  de  Diane  ho- 
norée à  Lycoa. 

Lycogèke  ,   surnom    d'Apollon  , 


L  Y  G 

r.-i-d.  ne  cluae  !onve .  parcf<{ne  La- 
tone  ,  sur  !c  poiat  «J  accoucher  ,  se 
j.ic'tuinorphijiia  eu  louve. 

1 .  LïcosiÈDE  ,  iiiâ  d'Apollon  et  de 
Parthéuope. 

2.  —  Fils  tle  Crcon,  blessé  par 
A^éaor. 

3.  —  Roi  de  Scyros ,  chez  qui 
Acliille  fui  en-voyé  pour  ne  point 
aller  à  la  ^uf  n-e  de  i'ixn'e.  ïhésée  , 
obligé  de  quitier  Athènes,  se  réfugia 
auprès  de  lui.  L._ycouiède,  capné  par 
]Mnestlïée ,  le  uieua  sur  la  plus  haute 
nioutafine  ,  et  le  précipita  du  haut 
des  rochers.  D'aulres  disent  que  Lv- 
comède  découvrit  que  Thésée  caba- 
lait  dans  i'isle  pour  1  en  chasser,  et 
^'il  tr.chait  do  séduire  sa  ff  mme. 

Lycomèdes,  ou  Lycomioes,  famille 
d'Athènes  f{ui  avait  rinlendance  des 
«  'rémon.es  et  des  sacrilices  qu'on 
iaisait  à  Cérès  et  aux  ^andes  déesses , 
ol  {K)ur  laquelle.»/ Mice,  Pamphus  et 
Orphée  avaient  lait  des  hymnes  que 
les  Lveoiuèdes  chantaient  dans  ia 
célébration  des  mystères. 

I.  Lvcox,  capitaine  troyen  ,  tué 
par  Pénéiée  au  siège  de  Troie. 

a.  —  Père  d'Autulycus. 

LvcoPHoSTE ,  fils  d' Auloplwnus  , 
îiu  des  capitaines  thébainsau  siège 
de  Troie ,  y  fut  tué  par  'l'encer. 

LïCOPHRoK ,  (ils  de  Mastor,  de 
1  i%le  de  C^lhèrc,  s'était  attaché  à 
l'un  <fcs  Ajax ,  et  fut  tué  par  Hector. 

LïCOHOL.TE,  cc»ntrée  dEgvpte  où 
les  loups  étaient  honorés.  fJiodore 
de  Sicile  assigne  à  ce  cuite  celte 
origine  faJ>ideuse  :  Isis  et  son  fils 
Horus  se  disposant  à  combattre  Ty- 
phon ,  Osiris  revint  des  enfers  sous 
la  figure  d'un  loup ,  et  se  joignit  à 
eux  pour  les  aider.  Tvphon  sue- 
comJ>a  ,  et  Ion  honora  lanimal  dont 
i  apparition  avait  contribué  à  la  vic- 
toire. D  antres  racontent  que  les 
Ethiopiens  venant  porter  la  guerre 
en  Egypte  ,  une  armée  de  loups  les 
aiTCta  sur  leur  passage ,  et  les  mit 
en  fuite  près  d'EIéphantine. 

LïcoR-cts,  surnom  de  Jupiter. 

Lycorias  ,  une  des  nymphes  com- 
pagnes de  Cyrène  mère  d'Aristée. 

LvcoRis,  montagne  sur  laquelle 
Lucien  suppose  que  s'arrêta,  peu- 


L  Y  C  i7r 

dant  le  délàgc  de  Dcucalion  ,  la  ]h  - 
tite  nacelle  qui  conteuait  re>j  o;r  de 
la  repi  otiuction  du  genre  humain , 
c.-à-d.  Deucalion  et  Pvrrlia. 

Lvco&MAs,  ua  des  guerriers  qui  >e 
tronvèreot  au  combat  livr  '  à  L  tour 
de  Céphée  à  l'occasion  du  marir.ge 
de  Perséc  et  d'An-  rouiède. 

LvcoRus,  fii»  d'Apollon  et  de  Od- 
rjcie,  ijâtil  une  ville  sur  le  Parnasse- 
,  après  ic  déluge  de  DeucalicMQ ,  et  lui 
donna  le  nom  de  Lvcorie. 

JLïCTius  ,  s'iniora  d'Idoménée  ;  de 
Lvclos,  ville  de  Crète,  où  il  était  né. 

Lyctos,  ville  de  Crète,  dont  les 
habitants  allèrent  au  siège  de  Troie. 

Lyctcs  ,  de  Phestus  en  Ciète  , 
père  d'Iphis.  V.  Ikmis. 

ffvCLRGiDEs,  fête  que  les  Lacé- 
démouiens  inslilnèrent  en  l'honneur 
de  Lycurgue.  Plutanjue  dit  qu'on 
donna  ce  nom  aux  jours  où  ^e  ras- 
semblaient les  parents  et  amis  de  ce 
célèbre  législateur. 

1.  Lycurgce,  fils  de  Phérès,  roi 
de  Thessalie,  et  frère  d'Admète,  ii'.s- 
titua  les  jeux  néuiée;  s  en  niéinoire 
de  son  fils  tué  par  un  serjvnt  pe.i- 
dant  que  sa  nourri<  e  montrait  une 
source  aux  Epigoues. 

2.  —  Fils  de  Dryas,  poursuivit  iap 
nymphes  nourrices  de  Bacchus  qni 
célébraient  les  Orgies  sur  ia  montagne 
de  Ny sse ,  et  Bacchus  lui-même ,  qui 
d  effroi  se  précipita  dans  la  nier.  Ju- 

Eiter,  en  punition  de  son  impiété, 
■  (rappa  d'un  aveuglement  que  la 
nKirt  suivit  de  près.  Ttl  est  !e  ix'cit 
d  Homère.  D'autres  mythologues 
disent  que  Bacchus  lui  inspira  unfc 
telle  fureur ,  que ,  crovant  couper 
les  vignes  ,  il  coupa  les  jamlies  à  soa 
fils  Dryas .  et  se  mutila  lui-mAme 
bientôt  après.  L'oracle  ordonna  à  srs 
sujets  del  emprisonner,  et  il  fiil  e?;- 
suite  mis  en  pièces  par  des  chev:;ux 
sauvages. 

5.  —  Fils  d'Aléus  ,  roi  des  T<'- 
géates ,  mourut  dans  un  âge  f'-rt 
avancé  ,  après  avoir  perdu  ses  deux 
fils  ,  Ancée  et  Epochus. 

4-  —  Un  des  amants  d  Hipp>- 
damie.  Pausanias  le  compte  aii 
nombre  de  ceux  dont  CEnooiaiu 
ixioœpha. 


173  I.  Y  G      ^ 

5.  —  Fils  de  Pronax ,  ëtait  repré- 
senté sur  un  monument  d'Amyclès. 

6.  —  Géant  tué  par  Osiris. 

7.  —  FJs  d'Hercule  et  de  Praxi- 
tiiée. 

8.  —  Législateur  de  Lacédémone , 
voulant  faire  recevoir  ses  lois  ,  eut 
recours  à  l'oracle  de  Delphes  pour 
los  faire  confirmer.  On  dit  que  la  Py- 
thie l'appela  le  bien-aiuié  des  dieux  , 
et  dieu  lui-même  plus  qu'homme. 
Il  reçut  ea<uite  un  oracle  qui  con- 
tenait toutes  les  lois  qu'il  voulait 
prescrire ,  et  qui  promettait  aux 
Spartiates  l'état  le  pris  florissant  du 
ïijonde  s'ils  observaient  bien  ces  lois. 
Quand  il  eut  consommé  cet  ou- 
vrage ,  il  fit  jurer  le  sénat  et  le  peu- 
ple d'observer  ces  lois  jusqu'à  son 
retour  ,  disant  qu'il  allait  à  Delplies 
consulter  Apollon  sur  quelques  dif- 
ficultés ;  mais  il  alla  se  cacher  en 
quelque  endroit  d'où  on  n'entendit 
plus  parler  de  lui.  Des  historiens 
ont  dit  qu'il  mourut  en  Crète ,  et 
qu  il  avait  ordonné  que  son  corps  fût 
brûlé,  et  ses  cendres  jetées  à  la  mer, 
de  peur  qu'on  ne  les  transportât  à 
Lacédémone ,  et  que  le  peuple  ne  se 
crût  déf;agé  de  son  serment ,  ayant 
un  prétexte  d'enfreindre  ses  lois.  Les 
Spartiates  portèrent  à  sa  mémoire  le 
même  respect  qu'ils  avaient  eu  pour 
sa  personne,  et  lui  bâtirent  un  tem- 
ple comme  à  un  dieu. 

1.  Lycus,  fils  de  Pandion  ,  frère 
d'Egée  ,  et  oncle  de  Thésée  ,  alla 
chercher  un  asjle  contre  les  soup- 
çons d'F,£;ée  auprès  de  Sarpédon  , 
frère  de  Minos,  établi  dans  le  pays 
des  Termiles ,  et  donna  son  nom  aux 
Lyciens. 

2.  —  Un  des  Centaures  ,  tué  par 
Pirithoûs. 

5.  —  Un  des  compagnons  de  Dio- 
mède  changés  en  oiseaux. 

4.  —  Frère  de  Nyctce  ,  tuteur  de 
Labdacus  et  de  son  fils  Laïus ,  rois 
de  Thèbes. 

5.  —  Thrace  tné  par  Cycnus  en 
eombat  singulier. 

6.  —  Roi  des  Mariand>-niens  ,  et 
Cls  de  Neptune  et  de  Céléno ,  fit  un 
accueil  hospitalier  aux  Argonautes  , 
et  les  fit  guider  par  son  fils  jusqu'au 


L  Y  N 

Thermodon.  Pressé  par  les  cmips 
victorieuses  d'Amycus,  roi  des  Bé- 
bryces  ,  il  appela  à  son  secours  Her- 
cule ,  qui  battit  ce  prince ,  et  rétablit 
les  afiaires  de  son  ami.  Selon  d'au- 
tres ,  Hercule  attenta  à  l'honneur  de 
Mégare ,  femme  de  Lycus,  et  tua 
ce  dernier  comme  un  obstacle  à  ses 
desseins. 

7.  —  Un  des  aïeux  d'Anacharsi». 

8.  —  Un  fils  de  Mars. 

9.  —  Un  fils  d'Egyptus. 

10.  —  Un  fils  de  Priam. 

11.  —  Père  d'Arcésilas. 

12.  —  Compagnon  d'Enée,tué  par 
Turnus. 

1 3.  —  Un  Centaure. 

Lydie  ,  femme  de  Memphis  fil» 
de  Jupiter. 

Lydiennes  ,  nom  que  l'on  donnait 
à  quelques  femmes  de  la  troupe  ba- 
chique. 

1 .  Lydl's  ,  fils  d'Hercule  et  d'Iole. 

2.  —  Fils  d'Atvs  et  de  Callithée  , 
et  frère  de  Tyrrliénus,  donna  son 
nom  à  la  Néonie  ,  qui  fut  appelée 
Lvdie.  , 

"Lyé.  V.  Lya. 

LyGDE.   y.  IPHIS. 

Lygodesma  ,  surnom  de  Diane  . 
parcequ'on  l'avait  trouvée  empa- 
quetée avec  des  brins  de  sarment  , 
lorsqu'elle  fut  transportée  de  la  Tau- 
ride  à  Sparte.  Rac.  Lygos ,  sar- 
ment ;  aesmos  ,  lien. 

Lymax,  fleuve  de  l'Arcadie  ,  qui 
prit  son  nom  de  la  purification  de 
Rhéa  ,  après  qu'elle  eut  mis  Jupiter 
au  monde.  Rac.  Lyma,  purification. 

Lympha  ,  divinité  romaine.  V ar- 
ron  la  met  au  nombre  des  douze  di- 
vinités rustiques  qui  présidaient  à 
l'agriculture. 

Lyna(.1/.  Celt.),  douzième  déesse. 
Elle  avait  la  garde  de  ceux  que 
Frifga  voulait  délivrer  de  quelque 
péril . 

I.  Lynckb  ,'  un  des  guerriers  qui 
se  rassemblèrent  pour  la  chasse  du 
sanglier  de  Calydon. 

a.  —  Fils  dEgvptus,  fut  le  seul 
de  ses  frères  qui  fot  épargné  lors  du 
massacre  fuit  par  les  Dar<aïdes.  Hy- 
permnestre  le  sauva.  II  succéda  à 
Danaiis. 


L  Y  R 

3. — Fils  d'Apharéus  y  roi  de  Mes- 
sénie  ,  et  frère  d'Idas  ,  un  des  Argo- 
nautes ,  avait  la  vue  si  perçante  , 
qu'il  voyait  au  travers  des  murs  ,  et 
dëcouvmit  ce  qui  se  passait  daus  les 
cieux  et  dans  les  enfers.  Il  tua  Castor, 
et  fut  tué  par  PoUux.  F.  Il  aire. 

4.  —  Capitaine  troyea  ,  tué  par 
Tumus. 

LïsCESTiDS  Amnis,  fleuvc  de  Ma- 
cédoine. On  ne  pouvait  boire  de  ses 
eaux  ,  dit  Ovide ,  quon  ne  chan- 
celât ,  comme  si  l'on  eiît  pris  trop 
de  \'m.. 

LïNCiDE  renversa  Hypsée  dans  le 
combat  livré  à  l'occasion  du  mariage 
«ie  Persée  et  d  Andromède. 

Lykcus  ,  roi  de  Scythie ,  jaloux 
de  la  préférence  que  Ccres  avait 
donnée  à  Triptolème ,  voulut  le  faire 
mourir  ;  mais  Gérés  le  mélaïuor- 
phosa  en  lynx. 

LïSDîA,  surnom  de  Minerve. 

Lyndiek  ,  smnom  d'Hercule  ,  pris 
deLyndius  ,  ou  plutôt  Lindus  ,  dans 
l'isle  de  Rhodes. 

Lyk:^  ,  animal  fabuleux  ,  qui  a  la 
Tiie  perçante.  Il  était  consacré  à 
Bacchus. 

LïRCÉos,  fils  naturel  d'Alws,  qui 
donna  son  nom  à  la  ville  de  LvTicée  , 
dans  l'Argolide.  Elle  avait  piis  ce 
premier  nom  de  Lyncée,quis'y  était 
réfugié  après  avoir  été  sau\é  par 
Hypermnestre,  et  c'est  de  là  qu'il 
donna  à  cette  épouse  fidèle  un  i>icnal 
Convenu  avec  un  flambeau  allumé. 

Lyre  ,  instrument  de  musique  de 
forme  trianpjlaire ,  dont  Mercure 
fut  l'inventeur.  D'autres  en  allribuent 
linventioa  à  Orphée,  à  Ampliioa  , 
à  Apollon. Quelques  uns  ont  dit  que 
c  était  une  écaille  de  tortue ,  qu  Her- 
cule vida  ,  perça,  et  reonta  de  cordes 
de  boyaux ,  au  son  desquelles  il  ac- 
cordait sa  voix.  C  est  l'attribut  le 
plus  ordinaire  d'Apollon.  Siir  ies  an- 
ciennes médailles  ,  la  lyre ,  jointe  au 
laurier  et  au  couteau  ,  marque  'es 
jeux  apollinaires.  Elatre  les  mains 
duH  Centaure  ,  elle  désigne  Chiroa. 
Une  ou  deux  lyres  unies  ensemble 
indiquent  les  villes  où  Apollon  était 
adoré  comme  chel  des  Muses.  Sur 
les  médailles  modernes ,  elle  déuote 


L  î  R  173 

FîiarmoDÎe  politique  que  la  •-!-^.--  •» 
d'un  gouvernement  entreti* 
un  empire.  La  lyre  a  fort  va'  : 
le  nombre  des  cordes.  Celle  d  O- 
lympe  et  de  Terpandre  n'en  avait 
que  trois.  L  addition  dune  quatrième 
rendit  le  tétracorde  complet.  Poilus 
attribue  aux  Stytlies  l'invention  du 
peutacorde.  L'heptacorde  fut  la  lyre 
le  pèus  en  usaie  et  la  plus  célèbre. 
Simoiiide  ajouta  une  huitième  corde, 
pour  produire  l'octave;  et  daus  la 
suite ,  Titnolhée  de  Milet,  contem- 
porain de  Philippe  et  d'Alexandre  , 
multiplia  les  cordes  jusqu'à  douze. 
On  les  touchait  de  trois  manières  , 
ou  en  les  pinçant  avec  les  doigts  ,  ou 
en  les  frappant  avec  le  plectrum  , 
espèce  de  Lapiette  d'ivoire  ou  de 
bois  p^li ,  ou  en  pinçant  les  cordes 
de  la  main  gauche,  tandis  qu'on  les 
frappait  de  la  droite ,  armée  du 
plectrum.  Les  anciens  utonuments 
représentent  des  Ivres  de  dilTerentes 
figures  ,  montées  depuis  trois  corde» 
jusfiu'à  \ingt.  Elle  ne  servait,  dit-on, 
que  pour  célébrer  les  dieux  et  les 
héros,  yoy.  Amphion  ,  Apollon  , 
Ariox,  £^.a.to,  LiMiS,  Mekcu&x  , 
Orphée. 

Lyre.  {Iconol.)  Cet  instrument 
est  souvent  employé  comme  allé- 
gorie, pour  désigner,  tantôt  Tamour 
<  onjugnl ,  tantôt  la  concorde  entre 
deux  co-régenls  ,  quelquefois  ''har- 
monie de  l'homme  avec  lui-même  et 
avec  ses  semblables.  La  plus  jolie  est 
celle  de  l'Amour  qui  atcorde  une 
l\re  symbole  de  l'attachement  réci- 
proque de  deux  amants.  K.  Apollok  . 
Or.puÉE  ,  AMp:iioN,  Arios,  EratO; 
Li^LS  et  Merccre. 

LvRiqcE  (  Poème  ).  (  Iconol.  ) 
C.  Ripa  nous  l'offre  sous  les  traits 
d'une  jeune  femme  qui  lient  de  h» 
main  gauche  une  lyre,  et  de  la  droite 
un  archet.  Son  habillement,  d'une 
coupe  élégante  ,  est  de  diverses  cou- 
leurs ,  et  assez  étroit,  pour  montrer, 
dit-il ,  que  dans  une  seule  chose  le 
poème  lyrique  en  resserre  plusieurs 
autres  ,  comme  le  donne  à  entendre 
cette  devise  :  Brevi  complector  sin- 
gula  caiitu  ;  mes  chants  effleurent 
et  compreuaeut  tou*  les  objets. 


174  M  A  B 

Lybnessis,  surnom  de  Briseis  , 
paroe(|u'elle  était  de  Lyrnessus ,  eu 
Ttcitle.  •> 

L>  SANDRE,  fapitair.etioyen  Liesse 
par  Ajax  (ils  de   rélamon. 

LvsA-NDRiEs,  fèlcs  tlc  Junon  ;  aux- 
quelles les  SuniJeiis  donnèrent, par  un 
décret. 'e  riDiiide  fèies  de  Ljsandre. 

LïsUD*^,  Hvniphes  qui  prenaient 
leur  nom  des  eaux  où  Ton  allait  se 
ra'raîchir. 

Lysianasse  ,  mère  de  Busiris  roi 
d'Kevple. 

Lysidice  ,  fille  de  Pélops  et  d'Hip- 
poù.'uïiie  ,  feiunie  d' tlectryon  ,  et 
mère  d'Alcmèiie.  D'autres  la  font 
femme  île  Mcstor,  (ils  de  Persée,  roi 
de  Tirintlio. 

1,  Lymi-pe  ,  une  des  filles  de 
Prœtus.  /  .  Pbcetides. 

2.  —  Fille  de  Thesjiius. 
IjYsiTHot  .s,  fils  de  Priam. 
LYSits,  sunioiu   de  Bacchus  ,  le 

même  que  Lya  ns.  Selon  d'autres  ,  il 
fut  noiimié  ainsi ,  ou  parcequePen- 
.lliée  fut  m  s  en  (pièces  par  1rs  Bac- 
chantes ,  où  pareeqne  des  Thrn(;es 
ayant  emmené  des  Tliéiwius  captifs, 


MAC 

ce  dieu  endormit  les  Thraces  et  fît 
tomber  les  chaînes  de  leurs  prison- 
niers ,  ce  qui  donna  aux  Tliéhains 
le  mo3'en  <le  tuer  leurs  gardes  et  de 
ref;api!er  Thèhes. 

Lyssa,  c.-à-d.  ,  la  Râpe,  fille  de 
la  Nuit.  ( Quelques  nus  en  font  Une 
quatrième  Furie  ,  et  la  représentent 
connue  les  autres  avec  des  serpents 
qui  silll'^nt  sur  sa  tète ,  et  un  aiguillon 
à  fa  main.  Junon  ,  dans  Jiiiripide  , 
ordonne  àlris  decondm're  cette  Furie 
auprès  d'HrrtuIe  pour  lui  inspirer 
les  fiueurs qui  lui  (irent enfin  perdre 
la  vie. 

Lytea  ,  fille  d'Hyat  inlhe. 

Lyterius,  Pau,  sous  ce  surnom  , 
avait  ;»  Trézène  une  oliapclle  ,  en 
mémoire  du  bienfait  que  les  ïrézé- 
"niens  reçurent  de  lui,  lorsque  par 
des  soufres  favorables  il  indiqua  aux 
magistrats  de  cette  ville  le  moyen  de 
remédier  à  la  funine  qui  désolait  le 
pays,  et  encore  plus  l'Âtlique.  Rac. 
Luein  ,  délivrer  ;  lytenos  ,  libé- 
rateur. 

Ijy/aisias,  roi  de   Chalcis,   daiW 
l'isle  d'Eubce. 


M 


]\Ta  ,  femme  qui  suivait  Rliéa  ,  fut 
chargée  par  Jupiter  du  soin  d'élever 
Eacchus.  Rhéa  portait  aussi  le  nom 
de  Ma  ,■  sous  lequel  les  Lydiens  l'iio- 
noraieut  et  lui  sacrifiaient  un  tau- 
reau. C'est  de  là  que  la  ville  de  Mas- 
tanra  prit  son  nom. 

Mab,  féerie  ,  reine  des  (ces  dans 
Shahespcar. 

M  ABOI  A.  (  M.  Inâ.  )  C'est  ce  nom 
qre  donnent  les  Caribes  ou  Caraïbes, 
habitants  des  isles  Antilles ,  dans  l'A- 
mérique ,  à  un  m.nuvais  principe  au- 
quel ils  rendent  deshommaces.  C'est 
à  lui  que  ces  peuples  attribuent  tous 
les  malheurs  qui  leur  arrivent  ,  tous 
les  événements  sinistres,  les  tempêtes, 
les  tonnerres  ,  les  éclipses ,  les  mala- 
dies ;  et  ils  prétendent  qu'il  leur  ap- 
paraît souvent  sous  des  formes  hi- 
deuses, et  les  Accable  de  coups.  Pour 


détourner  la  colère  de  cet  esprit  maf- 
faisant ,  les  Caraïbes  font  de  petites 
ficfiires  qui  ressemblent  à  celle  que 
Maboia  a  prise  pour  les  visiter,  et 
s'iinaf;inent  être  en  sûreté  en  les  por- 
tant attachées  au  cou.  Souvent  ils  se 
font  volontairement  plus  de  mal  que 
Maboia  ne  pourrait  leur  en  faire;  car 
ils  se  coupent  la  chair  en  son  hon- 
neur avec  des  couteaux ,  et  s'exté- 
nuent par  de  lonf;s  jeunes. 

I.  Macakée  ,  fiis  de  Crimacus  et 

Fetit-fils  de  Jupiter,  s'établit  dans 
isie  de  Lesljos. 
1.  —  Un  des  fils  de  Lycaon,  donna 
son  nom  à  une  ville  d'Arcadie,  dont 
il  fut  le  fondateur. 

3.  —  Fils  d'Eole  ,  eut  un  fils  de 
Canacée ,  sa  propre  soeur.  Eole ,  ins- 
truit  de  cet  inceste,  en  fit  exposer 
le  fruit  aux  chiens,  et  envoya  à  sa 


M  A  C 

fille  une  épi.'e  dont  elle  se  tua.  Maca- 
r-ie  t^vita  par  la  fuite  le  châtiment 
qu'il  méritait ,  et  se  réfugia  à  Del- 
phes ,  où  il  fiil  admis  au  nombre 
des  prêtres  d'Apolîon. 

4.  —  Du  mont  IVôrétus,  dans  lisle 
d'Ilhaque ,  suivit  Uivsse  dans  ses 
vovapes ,  el  se  fixa  enba  à  Caïète  où 
Enée  le  retrouva. 

Macar^ie  ,  fille  d'Hercule  et  de 
D.-janire,  se  dévoua  pour  assurer  la 
victoire  aux  Athéniens  ,  protecteurs 
des  Héraclides  contre  Eurysthée , 
sur  L  réponse  de  l'oracle  qui  avait 
déclaré  qu'un  des  enfants  d'Hercule 
drvait  se  dévuner.  Les  Athéniens 
reconnaissants  donnèrent  son  nom  à 
la  fontaine  de  jMarathoa  dans  l  Atti- 
qne ,  et  !ni  consacrèrent  ensuite  un 
temnie  sous  lé*  nom  d'Eudéuionie , 
ou  lelîcité. 

Macaetatcs  ,  héros  qui  avait  son 
tombeau  à  Athènes. 

Macedsus,  fils  de  Lycaon. 

MacÉdo'.^e  (  la  )  ,  ancien  royaume 
de  i  Europe  méridionale,  paraît  sur 
les  médailles  vêtue  en  cocher,  le  fouet 
il  la  main  ,  ou  parcecpi'elle  fournis- 
sait d'excellents  chevaux  ,  ou  parce- 
quelle  honorait  particulièrement  le 
Soleil.  Les  médailles  de  ce  pays  por- 
tent aussi  la  massue  d  Hercule  ,  dont 
l^s  rois  de  Macédoiae  se  vantaient 
de  descendre. 

M  icÉDON,  fils  d'Osiris  ,  et ,  selon 
div'tres,   petit-fils  de  Deucal ion  du 

■  î  de  sa  mère  ,  donna ,  dit-on ,  son 

i  à  la  Macédoine.  Selon  Diodore 

..  ,  Sicile  ,  il  était  im  des  généraux 

d  Osiris  ,    et  portait   poio"    hahille- 

nicnt  de  guerre  une  peau  de  loup. 

M  ACÉîX)NiESNB ,  sortc  de  danse  en 
nsare  chez  les  anciens. 

Macès  ,  Buthrotien  ,  fit  quatre 
fois  !e  saut  de  Leucate  ,  et  fiil  guéri 
de  son  amour  chaque  fois.  Il  en  ac- 
quit le  surnom  de  Leucopétra,  c.-à- 
a.  ,   de  la  roche  blan*  he. 

Machaon,  fils  d'Esculape  et  d'E- 
pione  ,  et  selon  d'autres  d'Arsinoé , 
el  frère  de  Podalire.  L'un  et  l'antre 
furent  de  grands  chasseurs  ,  de  plus 
j  habiles  chirurgiens  ,  et  Suidèrent  les 
troupes d'Œchalie  au  siègede  Trr.ie. 
Mathaon  guérit  Jléaélas  Liesse  d'uu 


M  A  C  173 

conp  de  flèche ,  et  fut  tué  par  Eury- 
pyie,  fils  de  Télèplie.  yirgile  le 
compte  parmi  les  guerriers  qui  s'en- 
fermèrent daiLS  le  cheval  de  bois.  II 
avait  un  tombeau  et  un  temple  chez 
les  Mrssénieu3,qui  l'invoquaient  dans 
les  maladies." 

IvIachi^iAtrix  ,  sTUTiom  de  Mi- 
nerve, honorée  dans  1  ArcJjdie  comme 
inventrice  des  arts.  /^^.  ErgAne. 

M4.CHLÉENS,  peuple  des  Indes, 
voisin  du  ijeiive  Indus.  Lucien  place 
dans  im  bois  de  leur  territoire  trois 
fontaines  merveilleuses  ,  d'une  eau 
*feJaire  et  argentée,  l'une  cons;icrée  à 
Pan,  la  «econde  à  Silène  ,  et  la  troi- 
sième aux  Satyres.  Les  jrnnes  gen» 
buvaient  de  la  première,  les  vieillards 
de  la  seconde ,  el  les  enfants  de  la 
troisième  ;  car  on  s'y  rassemblait 
tous  les  ans  à  un  jour  marqué  pour 
cet  eft'et.  Les  vieillards  devenaient 
stupides  et  nmets,  et ,  quelque  temps 
après  ,  il  leur  jn-euait  un  flux  d'élo- 
quence que  rien  ne  pouvait  arrêter, 
et  cette  espèce  de  fiireur  leur  durait 
jusqu'à  la  nuit.  Ce  qu'il  y  avait  de 
plus  merveilleux  ,  c'est  qu'avant  en- 
tamé un  discours  ,  s'ils  n'avaient  paa 
eu  le  loisir  de  l'achever ,  ils  le  repre- 
naient l'année  d'après  où  ils  en  étaient 
restés ,  et  Je  continuaient  jusqu'à  la 
fin. 

3IACHI.YES  ,  peuple  fabuleux  d'A- 
frique ,  que  Pline  prétend  avoir  eu 
les  deux  sexes,  et  deux  mamelles  ,  la 
droite  semlilable  à  celle  d'un  homme, 
el  la  gnuche  à  celle  d'une  femme. 

MicTSTE ,  un  des  surnoms  d'Her- 
cule. 

Macoche  ,  ou  MococHB ,  ou  Mo» 
KOSLE  (:W.  SI.),  divinité  de  Kiew  , 
dont  on  ne  connaît  guère  que  le  nom. 
Les  auteurs  ne  font  mention  de  lu» 
qu'avec  les  autres  dieux  anxquel» 
le  grand  prince  Wladimir  fit  ériger 
des  statues  à  Kiew  et  ordonna  de 
faire  des  sacrifices  en  980  ;  exempL- 
qui  fut  suivi  par  son  Jncle  Dobrina  , 
alors  gouverneur  à  Nowogorod. 

M ACRis ,  fille  d'Aristée,  reçut  Bac- 
chus  après  que  Mercure  l'eut  tiré  du 
milieu  des  flammes  ,  ellui  fit  prendre 
du  miel.  Ce  bon  office  hii  valut  l'in- 
dignatioQ  deJucoa.  Obligée  d'al^aa» 


176  M  A  G 

donner  Tisle  d'Eubceoi  elle  résidait, 
elle  se  réfugia  dans  l'isle  de  Pheacie, 
où  elle  reconnut  Ihospitulilé  des  ha- 
bitants par  toutes  sortes  de  bienfaits. 

Macrobiens  ,  peuple  fabuleux  , 
<luOnomacnle  nous  peint  comme 
■vertueux  et  fortuné,  brillant  d'une 
jeunesse  éternelle  ,  se  nourrissant 
d'herbes  salutaires  qui  croissent  sans 
cesse  sous  leurs  pas ,  et  se  désaltérant 
d'une  rosée  qui  tombe  tous  les  matins, 
enfin  ,  après  mille  ans  passés  dans  ce 
séjour  aimable ,  s'endormant  d'un 
sommeil  tranquille ,  qui  les  enlève 
de  ce  monde.  Rac.  Macros  ,  long  ; 
bios ,  vie. 

Macrosiris  ,  géant  dont  le  corps 
fut  trouvé ,  selon  Phlégon  ,  près  d'A- 
thènes, dans  un  tombeau  de  cent 
pieds  de  long. 

Mactrisme  ,  une  des  danses  ridi- 
cules des  anciens  ,  dont  nous  ne  con- 
naissons que  le  nom. 

Ma  DAN  (M.  Ind.),   reposoir  de 
maçonnerie ,  couvert  d'une  voûte  or- 
'     née  de  sculpture  de  tous  les  côtés  , 
*         et  bâti  dans  les  temples  pour  y  expo- 
ser la  divinité. 

Madbacchus  ,  surnom  syrien  de 
Jupiter.  Huet  l'interprète  ,  (jui  voit 
tout,  présent  par-tout. 

M^NOLÈs,  toutjurieux,  surnom 
de  Bacchus.  Rac.  Mainesthai,  être 
en  fureur  ;  olos ,  tout. 

M/ERA  ,  une  des  cinquante  JN^éréi- 
des  ,  selon  Hésiode, 

M.ERGETÈs  ,  conducteur  des 
Parques ,  surnom  de  Jupiter,  parce- 
qu'on  croyait  que  ces  divinités  ne 
faisaient  rien  que  par  ses  ordres. 

Magada,  nom  de  Vénus  dans  la 
basse  Saxe ,  où  cette  déesse  avait  un 
temple  fameux  ,  qui  fut  respecté  par 
les  Huns  et  les  Vandales  ,  et  subsista 
jusqu'à  Charlemagne  qui  !e  renversa. 

Mages  ,  ministres  de  la  religion 
chez  les  Perses.  Us  jouissaient  d'une 
grande  considération  ,  et  se  voyaient 
également  recherchés  des  grands  et 
du  peuple.  On  leur  confiait  l'éduca- 
tion des  princes  ;  et  même  aucun  roi 
n'était  couronné ,  dit  Suidas  ,  qu'il 
n'eût  subi  une  espèce  d'examen  par- 
devant  les  mages.  Darius,  fils  d'Hys- 
taspe ,  ciut  i  boAorçr  })eaucoup  «a 


M  A  G 

faisant  graver  sur  son  tombeno  qn'il 
avait  été  parfaitement  instruit  dans 
toutes  leurs  connaissances.  Par  rap- 
port au  culte  de  la  divinité  ,  ils  ne 
voulaient  ni  temples,  ni  autels,  disant 
qu'on  diminue  la  majesté  de  Dieu , 
de  celui  qui  remplit  tout  par  sa  pré- 
sence et  par  ses  bienfaits,  en  renfer- 
mant, pour  ainsi  dire  ,  cette  majesté 
dans  des  murailles.  Ainsi,  quand  Je» 
Perses  voulaient  satisfaire  aux  de- 
voirs de  la  religion  ,  ils  se  retiraient 
sur  les  montagnes  les  plus  élevées, 
et  là  ils  se  prosternaient  devant  Ju- 
piter, c'est-à-dire  devant  le  ciel  même, 
qu'ils  cro\  aient  tout  pénétré  de  la 
divinité  ;  là  ils  faisaient  leurs  diffé- 
rents sacrifiées.  Les  mages  croyaient 
une  espèce  de  métempsycose  astro- 
nomique ,  toute  différente  de  celle 
de  Pylhagore.  Ils  s'imaginaient  que 
les  âmes  ,  après  leur  mort ,  étaient 
contraintes  de  passer  par  sept  portes , 
ce  qui  durait  plusieurs  millions  d'an- 
nées ,  avant  d'arriver  au  soleil ,  qui  est 
le  ciel  empyréc  ,ou  le  séjour  des  bien- 
heureux. Chaque  porte ,  différente 
par  sa  structure ,  était  aussi  composée 
d'un  métal  différent ,  et  Dieu  1  avait 
placée  dans  la  planète  qui  préside  à 
ce  métal.  La  première  se  trouvait 
dans  Saturne  ,  et  la  dernière  dans 
Vénus.  Comme  rien  n'était  plus  mys- 
térieux que  cette  métempsycose ,  les 
mages  la  représentaient  sous  rem- 
blême  d'une  échelle  très  haute  ,  et 
divisée  en  sept  passages  consécutifs , 
dont  chacun  avait  sa  marque  ,  sa 
couleur  particulière  ;  et  c'est  ce  qu'ils 
appelaient  la  grande  résolution  des 
corps  célestes  et  terrestres ,  l'entier 
achèvement  de  la  nature. 

Selon  Thomas  ^yc?e,savant  An- 
glais ,   les    mages  ne  connaissaient 
qu'un  souverain   être  ,  dont  le    feu 
était  le  symbole  ;  et  s'ils  rendaient 
un  cidte  religieux  à  cet  élément ,  ce  , 
n'était  qu'un  culte  relatif  à  la  divinité 
qu'il  représentait.   Cette   religion ,  . 
qu'on  appelle  le  Magisme ,  subsiste  j 
encore  aujourd'hui  chez  les  Guèbres , 
dont  on  trouve  encore  quelques  restes  j 
en   Asie  ,   selon   le    même   auteur,  j 
Zoroastre  passe  pour  le  fondateur  de 
cetJ^  religion  ,  et   pour  chef  des  | 
mages,  j 


MAC 

mapps ,  auxquels  il  fit  porter  le  nom 
AtHyrbad  ouHarbood.  Les  uia;;es 
des  parsis ,  ou  £;uèl>res  ne  se  rasent 
que  les  joues,  et  portent  leur  i»arhe 
fort  longue  au  menton.  Ils  n'ont 
presque  point  de  moustaches.  Leur 
tète  est  couverte  d'un  grand  bonnet , 
qui  a  la  forme  d'un  cône ,  et  qui 
leiu'  descend  jusques  siu-  les  épaules. 
Ils  ont  ordinaireai^-nt  les  cheveux  fort 
longs  ,  et  ils  ne  les  coupent  jéiuiais 
que  lorsqu'ils  portent  le  deuil.  Autre- 
fois leurs  bonnets  se  croisaient  par- 
devant  sur  la  bouche.  Ils  se  la  cou- 
vrent aujourd  hui  avec  un  morceau 
d'étoffe  carré.  La  ceinture  dont  ils 
se  servent  pour  attacher  leur  robe  ,  . 
qu  ou  nomme  Judra,  aquatrenoeuds, 
qui  désignent  quatre  choses  diffé- 
rentes. Le  premier  nœud  les  avertit 
qu'il  n'y  a  qu'un  seul  dieu  ;  le  second  , 
que  la  relif;ion  des  nia^jes  est  la  seule 
véritable  ;  le  troisième  ncKud  ,  que 
Zoroastre  est  un  prophète  onvov  ô  de 
Dieu;  le  quatrième,  qu'ils  doivent 
toujours  se  tenir  prêts  à  faire  de 
bonnes  oeuvres.  Cette  ceinture  n'est 

fjas  particulière  aux  mages  ;  les 
aïques  doivent  toujours  aussi  la  por- 
ter. C'eît  ordinairement  vers  l'à^e  de 
douze  à  quinze  ans  <{u  ils  commencent 
h  la  prendre.  Les  guèbres  trouvent 
dans  cette  divine  ceintiu-e  une  source 
alxjndupte  de  bénédictions ,  et  un 
rempart  assuré  contre  les  attaques  de 
l'esprit  malin.  S'il  leur  arrive  de  la 

Ser  re,  c'est  le  plus  ^rand  malheur 
ont  ils  puissent  être  affligés.  Jusqu'à 
ce  que  le  ma°e  leur  en  ait  donné  u;ie 
autre ,  ils  n'osent  faire  aucune  action; 
ils  ne  diraient  pas  même  une  parole , 
et  ne  voudraient  pas  faire  un  pas  , 
persuadés  que  tout  ce  qu'ils  feraient 
sans  leur  ceinture  tournerait  à  mal. 
JueSadder,  un  de  leurs  livres  sacres, 
excommunie  ceiui  qui  ,  à  l'âge  de 
quinze  ans,  n'aurait  pas  encore  reçu 
la  ceinture  ,  et  défend  à  toute  per- 
sonne de  donner  à  ce  profane  du  pain 
et  de  l'eau.  Revenons  aux  ma^es  : 
•'■  ^ont  distribués  dans  les  différentes 
■•;es,  oA  ils  exercent  le  culte  reli- 
IX.  Ils  vivent  des  dîmes ,  et  de 
quelques  contributions  volontaires 
<i  le  le  i>eup!e  s'impose.  Pur  e-veuiple, 
2'oine  II, 


M  A  G  177 

tous  les  guèbres  ont  coutume  d'é- 
teindre  leur  feu  chaque  année  ,  le 
vinjit-ciiHj  d'Avril ,  et  en  achètent  de 
nouveau  à  leur  prêtre.  La  rétribution 
qu'ils  lui  donnent  peut  monter  à  I.» 
valeur  de  neuf  ou  dix  sous  de  notre 
monnaie.  Les  mages  peuvent  se  ma- 
rier. Le  sacerdoce  est  même  con- 
centré dans  leurs  familles  ;  il  a  y  a 
une  les  fils  de  mages  qiii  puissent 
I  être  eux-mêmes  :  mais  s  ils  se  sont 
trompés  dans  leur  choix  ,  et  que  la 
fenmie  qu'ils  ont  prise  soit  stérde ,  ils 
ue  peuvent  en  épouser  mie  autre 
dans  le.pieux  dessein  d  auemenf  er  !« 
nombre  des  fidèles  ;  mais  il  est  néces- 
saire que  la  femme  stérile  y  consente , 
sans  quoi  le  mage  est  obligé  de  la 
garder. 

îVIages  ae  £appadoce.  C'est 
ainsi  qu'on  a  appelé  des  hérétiques 

?ui  s'élevèrent  parmi  les  anciens 
'erses ,  et  corrompirent  la  pureté  de 
leur  culte.  L'hommage  que  les  Perses 
rendaient  au  feu  était  purement  reli- 
gieux. Ilsconstniisaient  en  l'honnetir 
du  feu  des  temples  appelés  jP^réei. Ils 
faisaientdesimagesquiri|ï>n!sentaient 
cet  élément,  les  portaient  en  proces- 
sion ,  et  leur  offraient  des  sacrifices. 
Ils  se  servaient  d'un  maillet  de  bois 
pour  assommer  des  victimes  qu'ils 
leur  sacrifiaient.  Leurs  temples,  ou 
pyrécs ,  n'étaient  qu'une  vaste  en- 
ceinte ,  au  milieu  de  laquelle  il  y 
avait  une  espèce  d'autel  ou  de  foyer, 
où  les  prêtres  ou  mages  entretenaient 
un  feu  continuel  avec  une  grande 
quantité  de  cendres.  C'était  devant 
ce  feu  qu'ils  récitaient  leurs  prières , 
et  pratiquaient  les  exercices  de  leur 
religion.  Ils  avaient  la  tête  couverte 
d'une  mitre  qui  avait  de  larges  cor- 
dons qui  leur  cachaient  la  l>ouche  et 
presque  tout  le  visage  :  ils  avaient  en 
main  une  poignée  de  verges.  Ces 
mages ,  contre  la  coutume  des  Perses , 
enterraient  leurs  morts. 

Magie.  On  la  définit  l'art  de  pro- 
duire dans  la  nature  des  choses  au- 
dessus  du  pouvoir  des  hommes  ,  p:  r 
le  secours  des  dieux  ou  des  diables, 
en  emplo}aEt  certaines  paroles  et 
certaines  cérémonies.  On  la  distingre 
de  b  magie  divine  et  de  la  magie  r.a- 


178  M  A  G 

turelle,  qui  ne  sont  point  au  ressort 
<le  cet  ouvrage ,  par  le  nom  de  Magie 
noire  f  et  on  la  divise  en  Cœles- 
tialis  ,  c'est  Tiistrologie  judiciaire  , 
et  en  Cœreinonialis.  Cette  dernière 
consiste  dans  l'invocation  des  dé- 
mons ,  et  s'arrofîe  ,  en  conswjuence 
d'un  pacte  formel  ou  tacite  fait  avec 
les  puissances  infernales,  le  prétendu 
pouvoir  de  nuire,  et  de  produire  des 
effets  pernicieux  ,  auxquels  ne  peu- 
vent se  soustraire  les  victimes  de  sa 
fiu-cur.  Ses  diverses  branches  ou 
opérations  sont  la  cabale,  l'enchante- 
ment ,  le  sortilège ,  l'évocation  des 
morts  ou  des  esprits  malfaisants  ,  la 
découverte  des  trésors  cachés  et  des 
plus  grands  secrets ,  la  divination ,  le 
don  de  prophétie  ;  celui  de  guérir  , 
par  des  termes  magiques  et  par  des 

{jratiques  mystérieuses,  les  maladies 
es  plus  opiniâtres ,  de  préserver  de 
tous  maux ,  de  tout  danger,  au  moj'en 
d'amulettes  ,  de  talismans  ,  etc.  ;  la 
fréquentation  du  sahbath,etc.  ;  enfin 
toutes  les  rêveries  humiliantes  dont 
la  philosophie  aura  toujours  tant  de 
peine  à  détromper  l'espèce  humaine. 
Magicibn,  enchanteur  qui  paraît 
faire  des  actions  surnaturelles ,  devin, 
diseur  de  bonne  aventure.  Les  pro- 
grès de  la  philosophie  et  de  la  phy- 
sique expérimentale  ont  fait  un  peu 
de  tort  à  ces  personnages,  dont  le 
tnétier  a  été  fort  bon  pendant  long- 
temps. 

MAGtSTER    COLLEGII    AuGCRUM  , 

le  chef  des  augures. 

Magnanimité.  Ripa  l'exprime  par 
xine  femme  dont  le  casque  est  orné 
dune  tèle  de  lion.  Son  attitude  est 
noble ,  son  vêtement  guerrier  est  en- 
richi d'ornements  d'or  et  de  voiles  , 
et  ses  bottines  sont  d'or.  Elle  laisse 
siffler  des  serpents  autour  d'elle  sans 
y  faire  attention  ,  et  ne  daigne  pas 
même  regarder  l'Envie,  qui  ronge  le 
fer  de  son  javelot. 

I .  Magnés  ,  jeune  homme  qui  fut 
au  service  de  Médée ,  et  fut  par  elle 
changé  en  pierre  d'aimant.  Ni- 
candre  nous  donne  le  sens  de  cette 
fable.  Il  fait  de  Magnes  un  berger 
qui ,  menant  paître  ses  troupeaux, 
se  trouva  attaché  à  «se  mine  d'ai- 


M  A  G 

mant  par  les  clous  de  ses  souliers. 

2.  —  Fils  d'Eole  et  d'Anarète  , 
donna  son  nom  à  la  Magnésie  ,  sur 
laquelle  il  régna  ;  épousa  Nais ,  en 
eut  plusieurs  fils ,  et  eut  pour  succes- 
seur leur  aîné  Alector. 

3.  —  Grand  poète  et  fameux  mu- 
sicien, né  à  Smvme,  que  ses  talents 
mirent  en  crédit  à  la  cour  de  Gygès. 

4-  —  Père  du  sixième  Apollon  , 
selon  saint  Clément  iV Alejcandrie. 

Magnificence.  Cochin  a  com- 
biné dans  un  seul  les  deux  emblèmes 
qu'en  donne  Ripa.  C'est  une  femme 
d'une  physionomie  noble  ,  magnifi- 
quement habillée  ,  couronnée  d'or  , 
tenant  de  la  main  gauche  le  plan  d'un 
bâtiment  somptueux  ,  et  s'appuyant 
de  la  droite  sur  une  image  de  Pallas. 

Magodes,  pantomimes  qui  s'ha- 
billaient en  femmes  dans  les  spec- 
tacles des  anciens  ,  en  jouaient  les 
rôles ,  aussi  bien  que  ceux  de  débau- 
chés et  d'hommes  ivres  ,  et  faisaient 
toutes  sortes  de  gestes  lascifs  et 
déshonnêtes. 

Magodies,  spectacles  où  parais- 
saient les  magodes. 

Magophonie  ,  fête  des  anciens 
Perses,  en  mémoire  du  massacre  des 
mages,  et  en  particulier  de  Smerdis, 
qui  avait  usurpé  le  trône  après  lu 
mort  de  Camby  se.  Darius,  fils  d'Hys- 
taspe  ,  élu  roi  à  la  place  du  mage , 
voulut  en  perpétuer  la  mémoire  par 
une  grande  fête  annuelle,  dit  Héro- 
dote, 

Magus,  capitaine  rutule,  tué  par 
Enée. 

jMagusanus  ,  surnom  d'Hercule 
dans  une  inscription  trouvée  en  Zé- 
lande.  Olaûs  Rudbcck  l'interprète 
par  Valens  ,  dieu  de  la  force.  Cet 
Hercule  porte  un  grand  voile  qui  lui 
couvre  la  tète  et  ne  lui  descend  que 
sur  le  bras.  Il  tient  d'une  main  une 
grande  four<  he  appuvée  contre  terre, 
et  de  l'autre  un  dauphin.  A  l'un  de 
ses  côtés  est  un  autel ,  d'où  sortent 
de  longues  feuilles  pointues  comme 
des  joncs  marins ,  et  à  l'autre  est  un 
poisson ,  ou  monstre  de  la  mer.  Il 
p:iraît  ,  d'après  ces  symboles,  que 
c'était  plutôt  le  Neptune  de  ces  peu- 
ples. On  relrouve  ce  smnom  sur  les 


M  AH 

médailles  de  Posthume ,  et  on  le 
dérive  de  Mafiasani,  ville  d'Afrique. 
Mahadeva  (M.  fnd.),  le  même 
qiieShiva.(  /^'.  ShivA.)  Sous  ce  pre- 
mier nom  ,  il  est  regardé  comme  le 
chef  des  dieux.  On  le  rej-résente,  dans 
les  temples  du  Bengale,  monté  sur 
un  taureau  blanc  :  car  dans  les  idées 
des  i-eilan  is  indiens  ,  des  soufis 
persans ,  et  de  plusieurs  philosophes 
européens ,  détruire  n'étant  que  re- 
produire sous  d'aritres  formes  ,  le 
dieu  de  la  destnicdoii  est  regardé, 
dans  tes  contrées ,  comme  présidant 
à  la  génération ,  dont  le  taureau  est 
If  svmlxjle. 

M  AH  AH  SURGO  (  V.  Ind.) ,  le 
riel,  suivant  le  Shastah,  livre  sacré 
dçs  Gentous. 

Mahaltgcé-Patchos  (  M.  Ind.) , 
fête  qui  commence  le  lendemain  de 
la  pleine  lune  de  Prélachi ,  Sep- 
tembre. Elle  diu-e  quinze  jours  :  on 
ne  la  célèbre  que  dans  les  maisons. 
Jj'ob|et  est  d'obtenir  le  pardon  des 
^  morts  ;  on  fait  pour  eux  le  Darpenon  ; 
et  l'on  donne  Vauniône  aux  brahmes  , 
soit  en  argent ,  soit  en  toiles  ou  en 
l-'pinies. 

Maharavaïsagui  (  M.  Ind.),  (ete 
que  les  hrahmes  seuls  célèbrent  le 
loiir  de  la  pleine  lune  du  moi< 
^  avassi  ,  Mai.  Us  prient  et  font 
<ies  cérémonie»  pour  la  mort  de  leur? 
ancêtres. 

iMAHAREGI-TlKOCMANGEÎiOK   (  ;V. 

Ind.  \  .  fête  qui  se  céièl  re  le  jour  de 
la  plein/»  lune  du  neuvième  mois  , 
7iluriiuji  ,  Déce.tibre.  E^le  n'a  lieu 
que  da  s  les  temples  de  Shiva ,  et 
sur-tout  à  ShalemiiTon ,  oii  fou  adore 
ce  dieu  sous  le  nom  de  Sahabadi. 

Mahae-Naomi  (  M.  I:  d.  ) ,  fête 
des  arni'is.  Elle  commence  le  lende- 
niainde  la  nouvelle  lune  du  septième 
mois,  Arpichi ,  Octobre,  et  cure 
neuf  jours.  C'est  la  p;u«  célèbre  après 
le  Pougol.  Tant  qu'e'le  dure ,  on  fait 
des  pio<essions  et  des  cérémonies 
publiques  dans  les  temples.  Les  ét"0- 
liers  ,  proprement  habillés,  jaroou- 
rent  les  rues ,  accompagnés  de  leurs 
maîtres  ,  ils  s'arrèlent  aux  portes  des 
personnes  distineuée»  ,  et  chantent 
des  vers  composés  ea  leur  honneur. 


M  A  H  17g 

Ils  obtiennent  d'elles  de  Tardent  pour 
se  divertir ,  et  le  maitre  des  présents. 
Le  neuvième  jour ,  on  fait  ÏAîda- 
poutché,  ou  cérémonie  des  armes. 
f^.  ce  mot. 

Mahmel  (il/.  Mah.  ),  grand  pa- 
villon ou  couverture  du  tombeau  de 
Mahomet  et    d'Abraham ,  que    les 
(^nvanes  portent  tous  les  ans  à  la 
Mecque,    et    qui  est  fabriqué  aux 
dépens   des    bâchas    d'Egypte.  La 
Ixise  de  ce  pavillon  est  quarrée ,  et 
s'élève  en  pyramide  ;  il  est  orné  d'une 
fiche  broderie  d'or  sur  un  fond  verd. 
Le  chameau  choisi  ponr  transporter 
ce  précieux  pavillon  est  exprès  élevé 
pour  cette  noble  destination.  Il  est 
peint  en  jaune  comme  les  autres  cha- 
meaux de  la  caravane.  La  trousse  su- 
perbe qui  le  couvre  lui  descend  jus- 
qu'aux pieds.  Il  n  a  rien  de  découvert 
que  la  tèle ,  le  cou  et  la  croupe,  et 
chacune  de  ces  parties  a  son  orne- 
ment particulier.  Cet  heureux  ani- 
mal est  regardé  comme  sacré  après 
iju'il  a  été  employé  à  cette  fonction  , 
et  l'on  se  ferait  un  scrupule  de  le 
fjire  servir  à  des  travaux  pro&nes. 
Pour  le  pavillon ,  au  bout  de  l'année, 
rémir-hadji,  ou  conducteur  de  la 
caravane ,  le  reportait  autrefois  an 
jrrand-seigneur ,  qui  le  faisait  couper 
en  plusieurs  morceaux  pour  le  dis- 
tribuer aux  princes  manométans  et 
aux  {grands  de  sa  cour  ;  mais,  depuis 
lonp-temps,  les  émirs  se  sont  em- 
parés de  cette  dépouille  précieuse , 
dont  ils  vendent  les  morceaux  auX 

Sélerins  à  un  prix  excessif,  y.  la. 
lïCQtE. 

Mahombt.  {M. Mah.  )  La  vie  de 
cet  heureux  imposteur  est  si  connue , 
que  je  me  bornerai  à  en  retracer  les 
principaux  événements.  Lobjet  de 
cet  article  est  la  partie  miraculeuse  , 
c.-à-d .  fabuleuse  ,  de  sa  prétendue 
mission. 

Mahomet,  faux  prophète , îéffisla- 
teur  et  souveiair  des  Arai  es,  naquit 
de  parents  pauvres .  mais  nobles,  l'an 
tiuTOonde  t)i63 .  et  dé  la  naissance 
de  J.  C.  578.  Les  >aufenrs  arabes  le 
font  descendre  en  droite  liijue  d'Is- 
matl,  fils  du  patriarche  Abraham. 
Spd  père ,  nouimé  Ahdo'lah  ,  était 
M  a 


i8o  M  A  H 

païen  ;  sa  mère  <?tait  juive ,  et  s'ap- 

Eelait  Amënah.  Il  les  {>€rdit  de  bonne 
eure  l'un  et  l'autre  ,  aussi  J>ien 
qu'Abdol-MotalIcb ,  son  prand-père , 
qui  s'était  chargé  de  sa  tutèle  ;  et  ce 
fiit  Abu-Taleb ,  son  oncle ,  qui  prit 
soin  de  son  éducation.  A  quatorze 
ans ,  il  fit  ses  premières  armes  dans 
une  guerre  que  ses  compatriotes,  les 
Koraïschites ,  eurent  à  soutenir  contre 
les  Kénanites.  Lorsqu'il  eut  atteint  sa 
vingt-cinqnième  année,  une  certaine 
Kliadigia,  veuve  d'un  riche  marchand 
arabe ,  le  choisit  pour  être  son  fac- 
teur, et  ren\o_ya  en  Syrie  pour  y  ven- 
dre ses  marchandises  et  en  racheter 
de  nouvelles.  Ce  fut  dans  ce  voyage 
qu'il  lia ,  dit-on ,  connaisyance^  avec 
nn  moine  ncstorien ,  nommé  Félix  ou 
llgR  -,  Bossaïra  ,  d'autres  disent  Sereins ,  et 
^'  un  hérétique  Jacobite ,  appelé  Bâ- 
tiras ,  et  que  ,  de  concert  avec  eux  , 
il  compila  son  Aicorau.  A  son  retour 
Sr  de  S jTie,  Khadigia, sa  maîtresse,  se 

prit  pour  lui  d'une  forte  passion ,  et 
I  épousa.  Mahomet  était  naturelle- 
ment sombre  et  rêveur.  Cette  dispo- 
sition de  caractère  lui  fit  chercher  la 
retraite  et  la  solitude,  et  lui  sufsgéra 

iDrobaUement  alors  ,  ou  le  plan  de 
égislation  <}u'il  exécuta  depuis  ,  ou 
simplement  les  moyens  d'exécuter  ce 
plan,  s'il  est  vrai  qu'il  l'eût  formé 
dans  son  voyage  de  Syrie.  Doué  d'une 
ëloquence  singulière ,  il  n'eut  pas  de 
peine  à  persuader  à  sa  femme  qu'il 
avait  un  commerce  ictinie  avec  le 
ciel,  et  que  Dieu  l'avait  chc5isi  parmi 
tons  les  enfants  d'ismaê'I  pour  abolir 
le  culte  des  idoles ,  et  pour  donner 
une  loi  nouvelle  aux  liommes.  Ali , 
cousin  de  IVIahomet  ,  et  quelques 
autres  de  sc«  parents  ,  flattés  de  la 
sorte  de  considération  qu'ils  allaient 
acquérir  par  ce  nouveau  système , 
ne  n<anq«èrent  pas  de  l'autoriser , 
d'abord  par  leurs  discours  ,  ensuite 

Sr  b  force  et  par  la  violence.  Ils 
rent  cliassés  et  proscrits  par  les 
magistrats  de  la  Mecque ,  ville  de 
l'Arabie  heureuse  ,  leur  patrie  com- 
mune ,  et  se  réfugièrent  à  Médine. 
JL'omourdu  piliage  et  de  la  nouveauté 
ayant  rassemblé  sous  Jcurs  drapeaux 
tua  gvuad  uoiabre  de  brigands  et  de 


M  A  H 

gens  sans  aveu ,  le  faux  propl)ète  se 
vit  en  état  d'exercer ,  les  armes  à  la 
main  ,    sa   prétendue    mission.    En 
même  temps  qu'il  passait  au  fil  de 
1  épée  ceux  qui  opposaient  la  moin- 
dre résistance ,  il  attirait  les  autres 
par  les  promesses   flatteuses  d'une 
éternité  de  plaisirs  sensuels  les  plus 
propres  à   enflammer   finitigination 
orientale  ,  tels  que  la  jouissance  des 
filles  les  plus  aimables  ,  la  possession 
des  trésors  les  plus  précieux ,  lagré- 
meiit  des  bosquets  les  plus  frais ,  les 
eaux  des  fontaines  les  plus  pures ,  les 
-  plus  limpides.   Dans  un  pavs  aride, 
sec.  sablonneux  connue  l'Arabie ,  ces 
images  riantes  ne  pouvaient  manquer 
de  faire  de  fortes  impressions  pawni 
le  peuple  :  aussi   les  progrès  de  la 
nouvelle  doctrine  furent-ils  des  plus 
rapides.  Mahomet  continua  de  por- 
ter le  fer  et  la  flamme  dans  les  pays 
qu'il  voulait  soumettre  à  ses  dogmes, 
et  cette  voie  lui  réussit.  Il  vint  à  bout 
de  fraver  à  ses  successeurs  la  route 
aux  plus  vastes  conquêtes.  Cet  heu- 
reux imposteur  mourut  à  Médine , 
dans  la  soixante-treizième  année  de 
son  âge ,  c.-à-d.  en  l'an  de  J.  C.  63a 
ou  633.  On  a  déjà  vu  une  partie  ties 
prétendus  miracles  de  Mahomet  aux 
articles  Fente  de  la  Lune,  Hé  sire. 
etc.;  ]  en  ajouterai  quelques  autres 
rapportés  par  Gagnier  dans  la  vie 
du  prophète   des   Arabes.    Dans  le 
temps    que    Mahomet  ,     craignant 
d'être  attaqué  par  les  habitants  de  la 
Mecque ,  se  retranchait  à  Médine , 
et   faisait   environner   la   ville   d'ua 
large  fossé ,  les  pionniers  ,  en  fouil- 
lant la  terre  ,  trouvèrent  dans  leur 
chemin  un  grand  rocher  d'une  pien-e 
très  dure.   Le  prophète  commanda 
qu'on  lui  apportât  de  l'eau.  Il  en  prit 
dans  sa  bouche  ;  et  tandis  qu'il  s'en 
gargarisait  le  palais  et  les  cavités  de 
ses  joues  enflées  ,  il  invoquait  Dieu 
par  une  prière  mentale  :  ensuite  il 
jeta  de  l'eau  sur  le  rocher  ,  et  dit  ces 
paroles  :  «  Par  celui  qui  m'a  envoyé, 
i>  que  ce  rocher  soit  tellement  ini- 
»  bibé  de  cette  liqueur,  qu'il  se  dis- 
»>  solve  de  lui-même  en  un  sable  très 
»  menu  ,  sans  qu  il  soit  l.>esoin  d'y 
H  appliquer  le  pic  et  le  ho^au.  »  fia 


n  A  H 

même  temps ,  tout  le  rocher  s'amollit 
de  manière  qui!  s" écroulait  de  lui- 
même  avant  que  les  bèclies  et  les 
hovaax  le  tonclias>ent. 

Le  second  miracle,  opéré ,  dit-on , 
dans  le  même  temps,  l'ut  une  multi- 
plication de  dattes  sèches.  La  fil!*: 
de  Bashir ,  fils  de  i>aad  l'Ausarien  , 
avait  été  envovée  par  sa  mère  po'u- 
ramasser  des  dattes  qui  avaient  été 
aéchées  par  son  père.  Comme  elle 
passait ,  par  hasard  ,  devant  l'apôtre 
de  Dieu  ,  il  lui  dit  :  «  Que  |)ortfz- 
»  vous  là ,  ma  fille  ?  »  Elle  lui  apprit 
ce  que  c  était ,  et  lui  présenta  géné- 
reusement ses  dattes.  Il  y  en  avait 
peut-être  deiLX  pleines  mains.  L'a- 
pôtre de  Dieu  (  cette  expression  est 
toujours  du  docteur  arabe  que  traduft 
M.  Gagnier  )  loi  fit  étendre  un 
ample  vêtement ,  et  les  répandit 
dessus  ;  ensuite  il  envoya  avertir  les 
pionniers  de  venir  dîner.  Ils  vinrent , 
et,  pendant  quils  manf;eaicnt,  les 
dattes  se  multiplièrent  si  fort ,  qu'a- 
près qu'ils  en  furent  pleinement  ras- 
sasiés ,  il  resta  de  ce?  dattes  en  si 
erjmde  quantité  ,  qu'il  en  tombait 
nors  des  bords  du  vêtement. 

Le  troisième  miracle  ,  continue 
notre  savant  traducteur ,  fut  la  se- 
conde bénédiction  du  proplièle  don- 
née à  im  repas  fait  par  Giaber,  fils 
d'Abdo'ilah,  témoin  oculaire.  J'avais 
chez  moi,  dit-il,  une  brebis  maiiire; 
je  dis  il  ma  femme  de  cuire  un  tour- 
teau de  pain  d'orge ,  et  de  faire  rôtir 
cette  brebis  pour  l'apôtre  de  Dieu. 
Or  ,  nous  étions  ordinairement  toute 
la  jourm-e  dans  le  fossé  occupés  au 
travail ,  et  quand  le  soir  était  venu , 
nous  retournions  dans  nos  maisons. 
Comme  donc  nous  nous  relirions  ce 
soir-là ,  je  dis  à  l'apôtre  de  Dieu  ; 
«  Je  vous  ai  préparé  une  petite  bre- 
»  bis  avec  un  peu  de  pain  d'orée , 
»  faites-moi  donc  l'honnenr  de  venir 
>»  souper  chez  moi.  »  L'apôtre  de 
Dieu  y  consentit  ;  mais  en  même 
temps  il  fit  crier  par  le  héraut  que 
les  gens  du  fossé  eussent  à  se  r<*ndre 
avec  lui  à  la  maison  de  Giaber  ,  fils 
d'Abdo  llah.  (^and  j'entendis  cela  , 
poursuit  Giaiier ,  je  récitai  ces  pa- 
tole«  de  l'Âicorau  :  a  ^ous  soaunes  à 


M  A  H  i8i 

»  Dieu  ,  et  nons  devons  retormicr  1. 
»  lui.  »  C'est  ce  que  l'on  dit  quand 
il  arrive  quelque  chos*>  à  quoi  un  ne 
s'attendait  pas.  En  etTet ,  f'inteatiou 
de  Giaber  était  que  l'affètre  de  Dieu 
vmt  seul  ;  mais  il  vint  accompagné 
de  ceux  qu'il  avait  fait  inviter ,  et 
avec  le  dessein  formé  de  les  faire 
tous  souper  avec  hii.  Quand  on  eut 
serti  la  brebis  ,  il  bénit  le  repas ,  en 
récitant  la  formule  :  «  Au  nom  de 
»  Dieu  clément  et  miséricordieux.  » 
11  mangea  avec  sou  hôte  et  uvet  une 
partie  des  c<Miviés  ;  ensuite  ,  quand 
ils  furent  rassasiés,  d'autres  leur  suc- 
cédèrent ,  et  ainsi  de  suite ,  jusqu'à 
ce  que  tous  les  pionniers  eussent 
soupe. 

Voici  quelques  antres  prétendus 
miracles  rapportés  par  le  chevalier 
i'hanlin,  qui  les  a  tirés  des  légendes 
persanes  ;  Hamomel  étant  à  la  guerre, 
j.rès  de  donner  combat ,  un  valet-de- 
chambre  ,  qui  avait  été  gagné  par  les 
ennemis  pour  l'empoisonner ,  avait 
mis  un  scorpion  oans  une  de  ses 
bottes,  pecsant  qu'il  en  serait  piqué, 
et  qu'il  en  mourrait.  Comme  il  pre- 
nait la  botte  pour  la  mettre ,  il  eut 
révélation  du  fait ,  et,  sans  s'émouvoir, 
il  la  secoua,  et  fit  tomber  le  scor- 
pion. Il  ordonna  en  même  temps  à 
ses  gens  de  ne  mettre  jamais  de  bottes 
ni  de  souliers  sans  les  secouer  ;  et 
c'est  de  là ,  disent  les  Persans ,  qu'est 
venue  la  coutume  qu'ils  ont  de  ne 
mettre  jamais  leurs  bottes  ni  leurs 
souliers  sans  les  secouer  aupar;:vant. 
Un  paysan  des  eqvirons  deMédine 
avait  plusieurs  serpents  dans  son  jai^ 
din ,  grands  et  furieux  presque  au- 
tant que  ceux  des  Indes ,  qui  dévorent 
des  cerfs  et  des  personnes  entières. 
Il  ne  pouvait ,  quoi  qu'il  fît  en  dé- 
livrer son  jardin.  Un  jour  qu'un  de 
ses  petits  enfants  avait  été  tué  par 
un  de  ces  serpents  ,  le  pauvre  jardi- 
nier alla ,  plein  de  douleur  et  de 
désespoir,  se  jeter  aiLX  pieds  de  Ma- 
homet pour  implorer  son  secours. 
Mahomet  se  transporta  sur  le  lieu  , 
et  commanda  aux  serpents  de  ne  plus 
nuire  à  la  famille  du  jardinier.  L'or- 
dre ,  disent-ils  ,  fut  si  efficace  ,  que, 
dans  la  suite,  lorsqu'un ^erp«st  <n 


i84  M  A  H 

approchait ,  la  bouche  et  les  dents 
lui  étaient  miraculeusement  ferme'es 
si  fort ,  que  l'air  même  n'en  pouvait 
sortir. 

Un  marchand  d'huile ,  un  des  plus 
riches  habitants  de  Médiue  ,  entre- 
tenait toujours  plusieurs  chameaux 
pour  ses  moulins  à  huile.  Il  faut  sa- 
Toir   que  dans  les  pays  chauds  de 
l'Orient  il  n'y  a  point  d'olives  ,  et 
que  c'est  de  graines  fort  dures  qu'on 
tire  l'huile ,  en  les  faisant  moudre 
entre  deux  meules  d'une  extraordi- 
naire grandeur.  Or ,  quand  l'âge  et 
le  travail  avaient  usé  quelque  cha- 
meau tellement    qu'il    n'était    plus 
bon  à  rien  ,  l'huilier  l'envoyait  à  la 
campagne ,  où  on  l'abandonnait.  Il 
arriva  qu'un  chameau ,  qui  avait  été 
ainsi  mené  dans  un  champ  fort  aride 
'durant  l'hiver ,  revint  à  la  ville ,  alia 
trouver  Mahomet ,  et  se  plaignit  à 
lui  de  l'injustice  et  de  la  cruauté  de 
son  maître.  Mahomet  fit  venir  l'hui- 
lier ,  le  réprimanda  fort ,  et  lui  or- 
donna de  nourrir  par  la  suite  jusqu'à 
la  mort  les  chameaux  qu'il  aurait  usés 
à  ses  moulins. 

L'enfantement  de  la  pierre  est 
aussi  surprenant  que  celui  de  la 
montagne  dans  la  fable.  Un  pauvre 
homme,  ayant  perdu  le  seul  cha- 
meau qu'il  avait ,  faisait  des  cris  et 
des  complaintes  étranges.  Mahomet 
passa  par-là  ;  il  eut  pitié  du  malheur 
de  ce  pauvre  homme  ;  il  toucha  une 
pierre  ,  et  ù  l'instant  il  en  sortit  un 
chameau,  qu'il  donna  à' cet  affligé. 
On  voit  dans  presque  tous  ces  pré- 
tendus miracles  le  ridicule  joint  à 
l'imposture. 

MaHOmÉtISME  ,     ou    RELIGION    DE' 

Mahomet.  {  M.  Ind.  )  Pour  se  faire 
bientôt  des  prosélytes ,  l'apôtre  des 
Arabes  ne  trouva  pas  de  plus  sûr 
moyen  que  d'établir  la  divinité  de 
sa  religion.  En  politique  habile,  il 
imagina  de  faire  descendre  l'AIcoran 
du  trône  de  Dieu,  d'où  l'ange  Gabriel 
■venait  une  fois  l'année  pour  lui  ré- 
véler les  points  de  foi  qu'il  avait  omis 
l'année  précédente  :  cet  ange  Gabriel 
était  un  pigeon  qu'il  avait  instruit  à 
venir  béqiieter  des  grains  de  riz 
dans  son  oreille. 


M  A  H 

Le  fondement  de  cette  religion 
consiste  à  croire,  i*".  l'unité  de  Dieu, 
son  éternité ,  son  iuvisibihtë  ;  2'.  la 
mission  de  Mahomet.  C'est  à  ces  deux 
points  que  se  réduit  la  foi  des  nia- 
hométans.  Le  premier  renferme  les 
articles  suivants  :  Croire  à  Dieu ,  aux 
anges,  aux  écritures,  aux  prophètes, 
à  la  résurrrction ,  au  jour  du  juge- 
ment,aux  décrets deDieu,  etàlapré- 
destiiiation  absolue  pour  le  bien   et 
pour  le  mal .  Le  second  a  pour  ol)jet  les 
préceptes  qui  regardent  la  pratique  ; 
ce  sont  la  prière  ,   les  ablutions  ,  le 
zacal    ou  zacao ,    le  jeûne  du  rama- 
dan ,  et  le  pèlerinage  de  la  Mecque. 
La  religion  mahométane  a  fait  de 
grands  progrès  en  Afrique.  Les  peu- 
ples de  cette  partie  du  monde ,  na- 
turellement voluptueux  et  efféminés, 
ont  reçu  avec    avidité  une  doctrine 
qui  flatte  les  sens  et  favorise  les  pas- 
sions ;  mais  ils  en  ont  retranché  toutes 
les  pratiques  austères  et  gênantes  que 
'  Ma'iomet   y    avait    introduites.   lU 
n'observent   point    les  jeûnes  ,    les 
ablutions  ,     les    fréquentes  'prières 

frescrites  par  la  loi  du  prophète. 
is  boivent  du  vin  ,  et  niangent  sans 
scrupule  de  la  chair  de  porc  :  ils  ne 
sont  pas  même  fort  réguliers  à  ob- 
server le  ramadan  ,  ou  le  carême  ; 
mais  ils  célèbrent  avec  une  licence 
effrénée  le  bairam  ,  espèce  de  jîàqne 
qui  suit  le  ramadan  :  c  est  la  seu'.e 
fête  mahométane  qu'ils  aient  con- 
servée. 

Plusieurs  Nègres  qui  habitent  les 

f)ays  intérieurs  de  la  Guinée  suivent 
a  religion  de  Mahomet  ;  mais  leur 
ignorance  et  leur  mauvais  naturel 
ont  beaucoup  altéré  cette  doctrine. 
Tout  leur  mahométisme  consiste  à 
observer  le  bairam  ,  le  ramadan ,  la 
circoncision ,  et  à  croire  un  seul  Dieu . 
Ceux  qui  habitent  les  deux  lx)rds  de 
la  rivière  de  Gambie  n'invoquent 
point  Mahomet,  quoiqu'ils  ajoutent 
foi  à  la  mission  de  ce  faux  prophète. 
Ils  n'ont  point  de  mosquées  :  ils  font 
leurs  exercices  de  dévotion  dans  la 
campagne,  quelquefois  sous  un  arbre 
qui  leur  donne  de  l'ombrage. 

Mahu7zim,  ou  MA07,iM,dieu  des 
Chaldéens  ,  dont  Antiochus  voulut 


U  jS.  t 

tlaWIr  le  cuîte  parmi  les  Juifs.  Les 
interprètes  sc>ijt  parlaeés  sur  la  na- 
ture et  les  fonctions  He  ce  dieu.  Les 
uns  V  soient  rAntechrist ,  les  autres 
le  dieu  Mars  ,  d'autres  les  aigles 
romaines  que  la  superstition  avait 
aussi  divinisées,  et  quelques  uns  Ju- 
piter Olympien ,  dont  il  avait  fait 
mettre  la  statue  dans  le  temple  de 
Jérusalem. 

Mu.  r.  RUy. 

I  •  M  AiA ,  fille  d'Atlas  et  de  Pléione , 
nne  des  sept  Pléiades,  fut  aimée  de 
Jupiter,  dont  elle  eut  Mercure.  Ce 
dieu  lui  donna  aussi  ii  nourrir  Arcas, 
fils  de  Calisto  ,  ce  qui  lui  attira  le 
ressentiment  de  Junon.  Ovide  dé- 
rive de  sou  nom  celui  du  mois  de 
Mai.  Quelque^  auteurs  donnent  aussi 
cette  épithète'  à  Cybèle ,  ou  TeUiis  , 
paroequ'on  immolait  à  Maï.i  une  truie 
pleine,  victime  propre  à  la  Terre. 

2.  —  Femme  de  Vulcain  ,  selon 
Macrobe  ,  qui  dit  que  le  flamiue  de 
\nlcaiu  faisait  un  sacrifice  à  M r; Va  au 
premier  jour  de  Mai  ,  et  lui  offrait 
du  Tin  dans  un  pot  de  miel.  Cette 
Maîa  était  fille  du  dieu  Faune. 

Maillet  ,  malleus  ,  instrument 
dont  les  victimaires  se  servaient  pour 
assommer  les  taureaux  avant  de  les 
égorger. 

Main.  Elle  était ,  chei  les  Egyp- 
tiens ,  le  symbole  de  la  force,  et  cner. 
les  Romains  ,  de  la  foi.  Elle  lui  fût 
consacrée  par  IVuma  Pompilius  avec 
heauconp  de  magnificence.  De  là 
vint  que  deux  mains  l'une  dans 
l'autre  expriment  la  bonne  foi  et  la 
concorde.  Deux  mains  jointes,  tenant 
nn  caducée  entre  deux  cornes  d'aljon- 
dance ,  expriment  que  l'abondance 
accompagne  toujours  la  concorde  , 
on  que  la  concorde  est  le  fruit  d'une 
négociation.  La  main  portée  sur  la 
tête  était ,  chez  les  anciens ,  une 
marqne  de  snuve-garde  demandée  ou 
obtenue.  ^o>*.  Sûreté.  La  main  a 
aussi  été  rersirdée  comme  le  symbole 
de  l'autorité  et  de  la  puissance, 
^énon ,  chef  du  stoïcisme  ,  repré- 
sentait la  dialectique  sous  l'emblème 
d'une  main  fermée ,  et  l'éloquence 
*0us  celle  d'une  main  ouverte. 
Maics,  cpithète  de  Jupiter  ,  qui 


MAL 


i-:3. 


marquait  sa  supériorité  sur  tous  les. 
autres  dieux. 

Majesta  ,  divinité  romaine  que 
l'on  disait  fille  de  l'Honneur  et  de  la 
déesse  Reverentia  ;  elle  avait ,  suivant 
quelques  uns  ,  donné  sou  nom  au» 
mois  de  Mai. 

Majuma  ,  fêtes  qui,  des  côtes  de 
la  Palestine,  passèrent  cLex  les  Grets 
et  les  Romains.  Elles  tirent  leur  ori- 
gine d'une  des  portes  de  Gaza ,  ap- 
pelée Majuma;  duphénicien  maiin,^ 
les  eaux.  La  fête  n'était  d'abord 
qu'un  diverlisîement  sur  l'eau  ,  que 
donnaient  les  pêcheurs  et  les  bate- 
liers ,  semblable  aux  joutes  mo- 
dernes. Dans  la  suite  elle  devint  ua 
spectacle  régulier  que  les  magistrats 
donnaient  à  certains  jours.  Ce  spec- 
tacle dégénéra  en  fêtes  licencieuses  , 
où.  des  femmes  nues  paraissaient  sur 
le  théâtre. 

Majumes  ,  fêtes  que  les  Romains 
célébraient  le  premier  jour  de  Mai  , 
en  l'honneur  de  Flore.  L'empereur 
Claude  les  institua  pour  corriger  sous 
leur  nom  l'indécence  des  jeux  floraux^ 
Elles  duraient  sept  jours ,  se  célé- 
braient à  Ostie  ,  sur  le  bord  de  la 
mer  ,  et  se  répandirent  an  troisième 
.siècle  dans  toutes  les  provinces.  La 
fête  de  Maie ,  qui  se  fait  encore  dans 
plusieurs  villes  de  Provence  ,  n"est  , 
disent  quelques  historiens ,  qu'ua 
reste  de  l'ancienne  Majume. 

Mala  ,  dénomination  sous  laquelle 
la  Fortune  avait  un  temple  dans  le 
quartier  des  Eïquilies  à  Rome.  f^. 

FoRTUKB. 

ÎVLiLAcHBÉnis,  nom  que  les  Pal- 
mvréniens  donnaient  à  la  Lune,qu'ils 
adoraient  comme  un  dieu  ,  et  qu'ils 
représentaient  en  homme  avec  ua 
croissant  et  une  couronne.  Rac.  Ma- 
loch,  roi  ;  baal,  seigneur,  f^.  Agli- 
BOLtS,  Ll'sus. 

Maladie.  Cochin  la  représente 
comme  une  femme  malade ,  implo- 
rant le  retour  de  la  santé.  Près  d  elle 
est  l'image  de  la  Mort  cachée  sous  ui» 
voile.  Virgile  place  les  Maladies  à 
l'entrée  des  enfers. 

Maladies;  les  anciens  les  divini- 
saient. Virgile  les  place  daas  le  ves- 
tibule des  en*' 


iH 


MAL 


Mat-^ingha  (  .'//.  .(fi:  ) ,  nom  cc- 
nërai  des  auf;cs  du  premier  ordre 
Ciiez  les  habitants  de  Madagascar. 
Ces  ançes  font  mouvoir  les  deux , 
les  étoiles ,  les  planètes  ,  et  sont 
chargés  du  gouvernement  des  saisons; 
les  hommes  sont  confiés  à  leur  garde; 
ils  veillent  sur  leurs  jours ,  et  dé- 
tournent les  dangers  qui  les  me- 
n.-.cenl.  /^.CorcouLAMPOU,  Angato, 
Sacara,  Bilis. 

Maleatès,  Apollon,  adoré  au 
ci»p  Malée. 

Malevola  Signa  ,  statues  de 
mauvais  aui;ure;  t'étaient  les  statues 
de  Mercure,  qu'on  appelait  ainsi 
sans  doute  parcequ'elles  rappelaient 
l'idée  des  enfers,  f^.  Mutini  Tu- 
Tivi.  Cicéroii  remarque  qu'on  ne 
plaçait  jamais  la  statue  de  Mercure 
sur  les  tombeaux.  Ne  semblait  -  il 
pourtant  pas  naturel  que  le  conduc- 
teur des  ombres  dût  plus  que  tout 
autre  trouver  place  sur  la  dernière 
demeure  de  Tliomme? 

Malica  ,  nom  d  Hercule  chez  les 
Amathusiens.  flésyck. 

Malignité  ,  femme  laide  et  pâle; 
elle  tient  une  caille,  parcequc  cet 
biseau ,  dit-on ,  a  la  malice  de  troubler 
l'eau  afin  fjue  les  autres  animaux 
n'en  puissent  pas  boire. 

Malis  fut  aimée  d'Hercule  du- 
rant l'esclavage  de  ce  héros  à  la  coiu- 
d'Omphale.  C'était  une  des  suivantes 
de  cette  princesse. 

Malkut  (  M.  Rahb.),  flagella- 
tion en  usage  parmi  les  Juifs  mo- 
dernes. Celui  qui  doit  être  flagellé 
s'étend  par  terre ,  le  visage  tourné 
\crs  le  nord  ,  et  le  dos  vers  le  midi , 
et  non  pns  d'orient  en  occident ,  par- 
ccque  ces  eiidroits  sont  spécialement 
consatrés  par  la  présence  de  Dieu. 
Dans  cet  état  il  fait  une  humble 
confession  de  tous  ses  péchés ,  et  se 
donne  de  grands  coups  sur  la  poi- 
trine ,  tandis  que  son  compagnon 
fait  pleuvoir  sur  son  dos  les  nerfs  de 
tœut ,  en  récitant  le  trente-huitième 
ver»et  du  pseaume  soixante-dix-hui- 
tième ,  et  accompagnant  chaque  mot 
dun  coup  de  fouet  :  ce  verset  est  com- 
posé de  treize  mots;  en  le  récitant 
trois  Ibis ,  ie  flagellant  donne  trente- 


M  \  ÎVÎ 

neuf  coups  ,  nombic  Hxé  par  1*»» 
Juifs ,  pour  ne  pas  aller  au  delà  de 
ce  que  1  écriture  prescrit.  Il  se  (;oucIie 
ensuite  par  teneà  son  tour,  et  reçoit 
le  même  service  qu'il  vient  de  rendre 
à  son  compagnon. 

Maii.ophùre  ,  surnom  de  Cérès  , 
comme  déesse  tutéiairedes  troupeaux 
de  brebis.  C'étaient  les  Mégaréens 
qui  l'honoraient  sous  ce  nom,  parce- 
qu'elle  leur  apprit  à  nourrir  les  trou- 
peaux ,  et  à  profiter  de  leur  laine, 
nac.  M  allô  s  ,  toison. 

Maloeis  ,  surnom  d'Apollon. 

Malvales,  fêtes  célébrées  par  les 
dames  romaines  en  l'honneur  de 
Matula. 

Mamakun  {M.  Znd.),  espèce  de 
bracelets  que  les  insulaires  des  Mo- 
luques  portent  toujours  comme  des 
préservatifs  contre  les  pièges  des  es- 
prits malins.  Ces  bracelets  sont  de 
veiTe ,  ou  de  quelque  autre  matière 
plus  riche.  Les  Moluquois  s'en  ser- 
vent aussi  pour  connaître  le  succès 
d'une  guerre  qu'ils  sont  sur  ie  point 
d'entieprçndre.  Pendant  la  nouvelle 
lune  ,  ils  immolent"' une  poide  ,  dans 
le  sang  de  laquelle  ils  trempent  ces 
bracelets.  Lorsqu'ils  les  en  retirent , 
ils  examinent  attentivement  quelle 
est  leur  couleur,  et  jugent  par-là  de 
ce  qu'ils  ont  à  craindre  ou  bien  à 
espérer. 

MamanivA  ,  idole  monstrueuse  des 
Banians.  Sa  pagode  est  adossée  au 
tronc  d'an  arbre ,  et  l'ouverture  laisse 
voir  sa  tète  ,  qui  la  remplit  presque 
entièrement.  Là  se  rendent  ses  ado- 
rateurs. Ils  se  prosternent  devant 
elle ,  pendant  qu'un  brahmine  re- 
cueille leurs  offrandes ,  qui  consistent 
en  riz ,  millet,  etc.  Tousses  secta- 
teurs sont  marqués  au  front  avec  du 
vermillon  ,  et  regardent  ce  signe 
coumie  un  talisman  puissant  contre 
la  malveillance  des  esprits  infernaux. 

M  ambkÈs  ,  un  des  magiciens  qui 
s'opposèrent  à  Moïse  dans  l'Egypte  , 
et  qui  imitèrent ,  par  leurs  prestiges , 
les  prodiges  du  législateur  juif. 

Mamelles.  —    f^.  CÉilès  ,    lo  , 

MuLTlMAMMIA. 

Mamepxcs.  P^.  Mamebs. 
Mamers,  Mamkrtus,  uoins  que 


I<'s  Osques  donnaiefit  à  Mars ,  et 
dont  d<^s  iauiilles  roainines  avaient 
pris  les  surnoms  de  Mauiercus  t\  de 
^îamerrinus- 

-^liMMoNjOu  Mammosa,  dieu  des 
l'-v riens,  qui  présidnit  aJx  richesses. 
ji/ihon  le  met  au  iiomJ>re  des  an^e? 
rebelles,  et  le  t'ait  afir  et  parler  con- 
formément à  son  caractère,  f^oy. 
Plutus. 

1.  Mammosa,  surnom  de  Cerès , 
représentée  avec  une  infinité  de 
mamelles  ,  comme  nourrice  du 
t  '  nre  humain. 

2.  —  C'est  aussi  une  épithète  de 
1 .  Fc>rtune. 

AIan.  P'.  Marnds. 

Mana  ,  déesse  des  Romains ,  qui 
présidait  aux  maladies  des  femmes. 
Un  lui  offrait  en  saci  ifice  de  jeunes 
chiens  qui  tettaient  ,  parcecpje  ,  dit 
Pline,  cette  chair  est  réputée  si 
pure ,  qu'on  la  sert  dans  les  repas 
préparés  pour  les  dieux. 

Maka  Genbta.  /^.  Gekita. 

3Ianah-Suami.  (3/.  Ind.)  C'est 
aujourd'hui  une  divinité  inconnue. 
0»<?lques  uns  pensent  que  c'est 
Shiva.  Ses  prêtres ,  ou  Poutcharis, 
disent  au  contraire  qu'il  est  une  trans- 
formation de  Supranianva  ;  mais  ce 
dogme  n'est  pas  reçu  généralement , 
et  les  hrahnies  n'en  conviennent 
point.  Ses  temples  ,  très  petits ,  sont 
dans  les  champs.  Pour  l'ordinaire  , 
on  construit  près  de  la  porte  trois 
figures  colossales  de  brique ,  repré- 
sentant des  Injudons  assis,  qu'on  dit 
être  les  gardiens  du  temple  ;  en  de- 
dans ,  outre  le  Lingam ,  qui  est  la 
figure  principale ,  on  trouve  ceî.'e  des 
fiJs  de  Shiva  ,  et  de  dou7e  jeunes 
vierges.  Des  choutres  v  font  les  céré- 
monies journalières,  mais  jamais  des 
Lrahmes ,  parcequ'ils  méprisent  ce 
culte. 

Manco-Capac,  législateur  et  dieu 
des  Péruviens.  Suivant  la  tradition 
de  ces  peuples  ,  Mauco-Capac  et  sa 
frnune  étaient  les  enfants  du  Soleil. 
Cet  astre  les  ayant  chargés  d'ins- 
truire et  d'humaniser  le  Pérou  ,  ils 
se  guidèrent  au  moyen  d'une  verge 
i\  or  que  leur  père  l<  ur  avait  donnée. 
Arrivés  dans  la  vallé«  à<  Cusco,  la 


Tf  rge  s'.^hym.^  en  terre  ;  d'où  ils  con- 
clurent que  cet  endroit  devait  être  le 
siège  de  leur  empire.  Aussi-tot  ils 
commencèrent  leur  miv<»iou  ,  et  con- 
vertireut  ungranS  nombre  d'homiaes 
au  culte  du  Soleil.  Bientôt  après, 
Manco-Capac  devint  leur  inca  ,  ou 
roi,  et  leur  donna  des  lois  sages. 
Après  sa  raort ,  il  fut  divinisé  par 
ses  sujets,  qui  élevèrent  par-tout  des 
autels  en  son  honneur.  /^.  Ikca  , 
Pachacamac. 

MA^DAKE  ,  fille  d'A?tvage  roi 
des  Mèdes ,  épouse  de  Canibvse  roi 
des  Perses  ,  et  mère  de  C\ru«. 

MA^DAKIS  ,  philosophe  indien  , 
chef  àes  Israchmaues,  au  temps  d'A- 
lexandre le  Grand. 

Make  (  .'î/.  Celt.  )  ,  nom  de  la 
lune  dans  VEJda.  C'était  le  Sis  d'un 
homme  appelé  Mundilj'are ,  qui, 
fier  de  la  beauté  de  sts  deux  enfants, 
avait  donné  an  fiU  le  nom  de  Lune, 
et  à  la  fille  celui  de  Soleil.  Les 
dieux ,  irrités  de  celte  arrogance,  les 
enlevèrent  au  ciel ,  et  obligèrent  la 
fille  à  cocduire  le  char  du  Soleil , 
qu^ils  avaient  formé  des  feux  volti- 
geant hors  de  Muspelshcîin  (  le 
monde  enflamme)  ,  pouf  éclairer  le 
monde.  Ensuite  ils  placèrent  sous 
chaque  cheval  deux  outres  pleins 
d'air  pour  les  rafraîchir.  De  là  vient 
la  fraîcheur  du  matin.  jMane  règle 
le  cours  de  la  Lune  et  ses  difïéreuls 
quartiers.  Un  jour  il  enleva  denx 
enfants  ,  nommés  Bil  et  Hiuke , 
comme  ils  revenaient  d'une  funtaù.e, 
ponant  une  cruche  suspendue  à  un  !«- 
ton.  Ces  deux  enfants  accompagnent 
totijonrs  la  Lune.  Celle-ci  est  xms 
cesse  poursuivie  par  un  loup  prêt  à 
la  dévorer,  et  par  qui  elle  doit  èlre 
un  jour  engloutie.  V.  ScaxJl. 

Maréf.os  ,  fils  unique  du  premier 
roi  d'Eg vple,  avant  été  enlevé  par 
une  mort  prématurée  ,  les  Egvplie!» 
honorèrent  sa  mémoire  par  une  es- 
pèce de  chant  lugubre ,  qu'ils  nom- 
mèrent Manéros  ,  semblable  à  celui 
en  usage  chez  les  Grecs  sous  le  nom 
de  Linos.  —  V.  LiKos. 

Mânes  (  M.  Ind.  ) ,  fantômes  aux 
apparitions  desquels  croient  les  natu- 
rels de  la  uoQvetle  HoUandc,  Toisios 


i86  M  A  N 

de  l'élablissenient  anfrlais  connn  sous 
Je  nom  de  BotHiiv-Ray.  Ils  les  dé- 
peignent comme  sortant  de  lene 
avec  un  bruit  horrible ,  vomissant 
des  flammes,  saisissant  ceux  qu'ils 
rencontrent  ,  leur  brûlant  les  clie- 
veux  ,  le  visage,  et  les  retenant  pour 
les  brûler  encore,  t^oyage  à  Bo- 
tany-Bay, par  George  Barriiigton, 
j>.  1G2,    an  6. 

Mânes  ,  divinités  auxquelles  les 
anciens  ont  donné  pour  mère  la  déesse 
Mania  ,  et  Hésiode ,  pour  pères  les 
hommes  qui  vécurent  pendant  les 
siècles  d'arpent  ;  mais  leur  véritable 
origine  ,  selon  Banier,  doit  se  rap- 
porter à  l'opinion  où  l'on  était  que  le 
inonde  était  rempli  de  génies ,  qu'il 

Î'  en  avait  pour  les  vivants  et  pour 
es  morts  ;  que  les  uns  étaient  bons 
et  les  autres  mauvais,  et  que  les  pre- 
miers s'appelaientLares  et  les  seconds 
Larves  ou  Lémures.  Les  anciens  n'a- 
vaient pas  des  idées  bien  Cxes  au  sujet 
des  Mânes.  Tantôt  ils  les  prenaient 
pour  des  âmes  séparées  du  corps  , 
tantôt  pour  les  dieux  infernaux,  ou 
simplement  pour  les  dieux  ou  les 
génies  tutélaires  des  défunts.  Quel- 
ques uns,  au  rapport  de  Sen'ius, 
ont  prëtendu  que  les  grands  dieux 
célestes  étaient  les  dieux  des  morts; 

3u'is  n'exerçaient  leur  empire  que 
ans  les  ténèbres  de  la  nuit ,  aux- 
quelles ils  présidaient ,  ce  qiu  a  donné 
lieu  d'appeler  le  matin  tnaiie.  Le 
tnoi  Mdnes  a  aussi  été  pris  quelque- 
fois pour  les  enfers  en  général.  On  a 
donné  à  ce  mot  diverses  ét\  mologies. 
1**.  Manare ,  découler,  parceque 
les  Mânes  occupent  l'air,  d'oil  ils  des- 
cendent pour  tourmenter  les  hommes, 
ou  plutôt  parceque  c'est  par  leur 
canal  que  découlent  les  biens  ou  les 
maux  de  la  vie  privée.  2°.  Manus  , 
vieux  mot  latin  ,  qui  équivaut  à 
bonus  ;  et,  selon  cette  idée,  les  Mânes 
sont  des  divinités  bienfaisantes  qui 
s'intéressent  au  bonheur  des  humains 
avec  lesquels  elles  ont  eu  pendant 
leur  vie  des  relations  de  sang  ou  d'a- 
mitié. 5".  Mann  ,  homme  ;  et  alors 
ce  mot  signifie  à^^  hommes  par  ex- 
cellence ,  parcequ'il  n'y  a  que  des 
ames  vertueuses  qui  puissent  espérer 


M  AN 

de  dcveiu'r  des  divinités  capables  de 
faire  du  bien  aux  nniis  de  la  vertu. 
/^'.Moiin,  rao.  orientale,  d'où  se 
Sont  formés  inoan  ,  tnan ,  image, 
fantôme,  etc.  Les  Perses,  les 
Egyptiens, "les  Phéniciens, les  Assy- 
riens, et  toutes  les  nations  deTAsie, 
honoraient  les  ombres.  Les  Bithy- 
niens ,  en  inhumant  leurs  morts,  les 
suppliaient  à  haute  voix  de  ne  pas 
les  abandonner  entièrement ,  et  de 
revenir  queUjuefois  parmi  eux  ;  et 
dans  l'intérieur  même  de  1  Afrique  , 
des  peuples  barbares  connurent  et 
pratiquèrent  ce  culte.  (  iK.  Nasa- 
MONEs.  )  Orphée  fut  le  premier  qui 
apporta  parmi  les  Grecs  l'usage  d'é- 
voquer les  Mânes.  Les  Thesprotes 
lui  dédièrent  un  temple  à  l'endroit 
oi'i  l'on  croyait  qu'il  avait  su  rappeler 
au  jour  l'ombre  d  Eurydice.  Ce  tem- 
ple devint  très  renommé,  et,  plusieurs 
siècles  après,  Périandre  y  vint  con- 
sulter l'ombre  de  sa  femme  Mélisse. 
Le  culte  de  ces  dieux  se  répandit 
dans  le  Péloponnèse  ,  et  on  leur 
adressait  des  vœux  dans  les  malheurs 

fmblics.  Ulj'sse  ,  suivant  Homère  , 
eur  offrit  un  sacrifice  pour  obtenir 
un  heureux  retour  dans  ses  états.  De 
tous  les  prêtres  grecs ,  les  thessa- 
liens  étaient  ceux' qui  excellaient  le 

Elus  dans  l'art  d'évotiuer  les  ]Mânes. 
lorsque  les  Spartiates  eurent  fait 
périr  Pausanias  dans  le  temple  de 
Minerve  ,  ils  furent  obligés  de  faire 
venir  de  Thessalie  des  prêtres  pour 
chasser  son  ombre.  Dans  un  champ 
près  de  Marathon ,  on  voyait  les 
tombeaux  des  guerriers  athéniens 
morts  en  combattant  contre  les  Perses. 
Des  cris  perçants  ,  dit  Pausanias , 
en  sortaient  quelquefois ,  et  épou- 
vantaient les  vovageurs.  Souvent  on 
n'entendait  qu'un  bruit  sourd,  pareil 
au  murmure  d'hommes  qui  combat- 
tent :  ceux  qui  y  pri  taient  une  oreille 
attentive  étaient  maltraités  par  les 
Mânes;  mais  les  passants  qui,  sans 
prétendre  en  dévoiler  la  cause  ,  con- 
tinuaient leur  route  sans  s'arrêter  , 
n'éprouvaient  aucun  obstacle.  Quel- 
quefois ,  pour  appaiser  l'ombre  irritée 
de  celui  qxi'un  homicide  ou  un  acci- 
dent funeste  avait  privé  de  la  vie 


M  A  N 

on  lui  immolait  des  victimes  hu- 
maines ,  on  lui  érigeait  une  statuer 
Ainsi  les  éphores  ,  voulant  satisfaire 
aux  mines  de  Pausanias ,  lui  élevèrent 
deux  statues  d'airain  ,  devant  les- 
quelles on  offrait  tou'  les  ans  des 
sscrifiees.  {V.  Ecthy  me.)  Les  Athé- 
niens célébraient  une  fête  soîemuelie 
en  l'honneur  des  Màues  dans  le  mois 
Anthesterion  ,  pendant  laquelle  on 
ne  pouvait  se  marier.  (Z-^.  IalÉmies.^ 
Les  P.'atéens  rendaient  un  cuîte  reli- 
gieux à  ceux  qui  avaient  perdu  le 
jour.  Ils  offraient  des  sacrifices  sur 
leurs  tombeaux  ;  et  la  victime ,  cou- 
ronnée de  mvrtes  et  de  cvprès,  n'é- 
tait immolée  qu'au  son  des  Hùtes  et 
des  instruments"  les  plus  Inpubres. 
Ils  avaient  même  une  fête  générale  , 
où  tous  les  principaux  de  la  nation  , 
montés  sur  des  <  hars  drapés  de  noir, 
venaient  près  des  sépulcres  offrir 
de  l'encens  aux  dieux  des  enfers.  Le 
plus  considérable  d'entr'eux  faisait 
ensuite  tomber  sous  la  hache  im  tau- 
reau noir,  et  l'on  suppliait  les  iMânes 
de  sortir  de  leurs  demeures  pour 
humer  le  sang  de  l'animal,  f^.  8ili- 

CERKION. 

En  Italie ,  comme  en  Grèce' ,  les 
Mânes  étaient  invoqués  comme  des 
dieux  ;  on  leur  élevait  des  autels ,  et 
on  leur  offrait  des  taureaux  pour  les 
•  eneajrer  à  protéger  les  champs ,  h 
épouvanter  les  ravissf  urs  des  fruits. 
Caton  nous  a  conservé  la  fomitde 
par  laquelle  on  enjoint  aux  ombres 
îi  qui  1  on  vi«it  de  sacriGer  au  milieu 
d'un  champ  de  veiller  à  sa  conser- 
valion.  (  y.  Novemdiales  ,  Teren- 
TTSi  ,  etc.  )  De  Rome ,  le  culte  des 
Mânes  passa  dans  toutes  les  contrées 
de  l'Italie.  Par-tout  on  leur  élpva 
des  autels  ;  on  mit  sous  leur  protec- 
tion les  tombeaux ,  et  cîiague  épi- 
îaphe  portait  en  tête  Dis  Memibus. 
Ces  dieux  pouvaient  sortir  des  enfers 
nvec  la  permission  de  Summamis , 
leur  souverain  ;  et  plus  d'une  fois  la 
crédule  ignoratîce  crut  en  distinguer 
au  milieu  des  ténèbres.  Les  lieux 
destinés  à  la  sépulture  des  morts , 
tot»jonrs  dédiés  aux  dieux  d'en  bas , 
'-  >  inferis  ,  étaient  appelés  loca 
giosa  ;  tandis  que  ceux  dédiés 


^^l  A  N  187 

f 'jx  dieux  d'en  haut ,  diis  superis , 
étaient  p.ommés  loca  sacra.  Les  ::u- 
tels  qu'on  élevait  aux  Mânes  duns  la 
Lncanie ,  l'Etnirie  et  la  Calahre  , 
étaient  toujours  au  nombre  de  deus, 
et  placés  l'un  près  de  l'autre.  On  les 
entourait  de  branches  de  cyprès ,  et 
l'on  n'avait  soin  d'immoler  la  victinie 
que  lorsqu'elle  avait  les  yeux  fixés 
vers  la  terre.  Ses  entrailles. ,  traiuéf  s 
trois  fois  autour  de  l'enceinte  sacrée, 
étaient  ensuite  jetées  dans  les  flam- 
mes, qu'on  rrtidait  plus  actives  en  y 
répandant  de  l'hui'e ,  il  fallait  y  coii- 
sumer  tout  l'aiimtl ,  et  même  les 
liens  qui  l'avaient  attaché ,  ainsi  que 
tout  le  l>ois  du  sacrifice  ;  enfin  la 
cérémonie  ne  devait  commencer  qu'à 
l'entrée  de  la  nuit.  Ceux  qui  avaient 
de  la  dévotion  p.  nr  les  Mânes,  et 
qui  voulaient  conserver  avec  enx 
quelque  commerce  particulier ,  s'ei;- 
dorniaient  auprès  des  tombeaux  tics 
morts  ,  afin  d'avoir  des  songes  pro- 
phétiques par  l'eittr^uiise  des  amcs 
des  défunts.  Le  cyprès  était  coiis:;cré 
aux  dieux  Mànes.Sur  lesmonumcnt-s 
tantôt  ils  paraissent  soutenir  les  ar- 
bres funéraires  ,  tantôt  ils  s'efforce:  t 
de  les  abattre  à  coups  de  ha«:hes  , 
parceqiie  le  cyprès  coupé  ne  pousse 
plus  de  rejetors,  et  que,  lorsque  la 
mort  nous  a  frappés ,  nous  ne  devons 
plus  espérer  de  renaître.  Le  nombre 
neuf  leur  était  dédié .  comme  le  dei- 
nier  terme  de  la  prem'ère  progression 
nunrériqiie ,  ce  qui  le  faisait  regarder 
comme  l'emblème  dn  terme  de  la  vie. 
Les  fèves ,  dont  la  forme  resseniLlait , 
suivant  les  anciens .  â  f<V.e  des  portes 
infernales,  leur  étaieul  aussi  consa- 
crées. Le  bruit  et  le  son  de  l'airain  et 
du  fer  Icnr  était  insupportable ,  et  les 
mettait  en  fuite,  ainsi  que  les  oml.rts 
des  enfers.  Mais  la  vue  du  feu  leur 
était  agréalde;  aussi  tons  les  peuples 
dltai  e  renfermaient  dans  les  tom- 
beaux des  lampes  tétragones.  Les 
riches  chargeaient  des  esclaves  d"i 
soin  de  les  aîluuier  et  de  les  entre- 
tenir. C'était  un  crime  que  de  les 
éteindre  ,  et  les  lois  romaines  punis- 
saient avec  rigueur  ceux  qui  violaient 
ainsi  la  sainteté  des  tombeaux.  iSur 
des  nionuiuents  antiques  ,  les  dieux 


Mânes scot  ap.jit.lôs  tantôt  ih'i  sacri , 
titniôt  di'i  futiii ,  tlictT:^  protecteurs 
tie  Ja  kiiiiille.  C'était  une  opinion 
tx>nnriune  dans  les  temps  héroïqnes  , 
que  les  nifmes  de  ceux  qui  fêlaient 
morts  dans  une  terre  étraneère  er- 
raient et  cherchaient  à  retonrner  dans 
leur  pays. 

Les  Lappons  rendent  une  espèce 
de  culte  reii£;ienx  aux  Mânes,  c.-à-d. 
KTix  aines  des  morts.  Ce  culte  est 
leffet  de  la  crainte  que  ces  âmes  leur 
inspirent  ;  c;:r  ils  s'imatirnent  que , 
JTisqu'à  ce  qu'elles  soient  entrées  dans 
de  nouvejiux  corps ,  elles  errent  parmi 
les  vivants  ,  cherchant  à  nuire  au 
premier  qu'elles  rencontrent.  Pour 
détourner  l'effet  de  leur  humeur 
malfaisante,  les  Lappons  leur  offrent 
des  sacrifices.  Les  victimes  qui  leur 
sont  destinées  sont  marquées  par  un 
fil  noirquon  leur  attache  aux  cornes, 
et  qui  passe  par  l'oreille  droite.  Ces 
Siicrifîces  sont  toujours  suivis  d'un 
ffstin,  dans  lequel  on  mange  la  chair 
de  la  victime,  à  l'exception  d'une 
partie  du  cœur  et  du  poimion.  On 
partage  ces  parties  chacune  en  trois 
portions  différentes.  On  trempe  de 
petites  hroches  de  hois  dans  le  sang 
oe  la  victime  ,  et  on  les  enfonce  dans 
ces  six  petits  morceaux  de  chair;  on 
les  enfouit  ensuite  dans  la  terre,  avec 
les  os  et  tout  ce  qui  reste  de  la 
victime. 

MA^Ès ,  fils  de  Jupiter  et  de  la 
Terre  ,  époux  de  CaHirhoé  fille  de 
l'Océan  ,  fut  père  de  Cotys,  et  suc- 
céda à  Méon  au  royaume  de  Lydie. 

MangÉlies  ,  fêtes  des  Romains. 

Mania  ,  déesse  romaine;  Elle  pas- 
sait pour  la  mère  <[^!<  Lares.  On  lui 
offrait  le  jour  de  sa  fête  des  figures 
de  laine  en  pareil  nombre  qu'il  y 
avait  de  personnes  dans  chaque  fa- 
mille; on  la  priait  de  s'en  contenter, 
et  d'épargner  les  personnes  qui  lui 
rendaient  cet  hommage. 

Manies  ,  déesses  que  Pausanins 
croit  les  mêmes  que  les  Furies.  Rac. 
Mainesthai ,  être  en  fureur.  Elles 
avaient  un  temple  dans  l'Arcadie, 
près  du  fleuve  Alphée ,  au  même  j 
endroit  où  Oresle  perdit  la  raison  ' 
«prèk  avoir  tué  sa  uiè;re.    Près  du 


M  A  N 

fcmpTe  était  «ne  espèce  de  tomhe, 

sur  laquelle  était  gravée  la  figure 
d'un  doigt  :  aussi  h  s  Arcadiens  l'ap- 
pelaient la  sépulture  du  doigt  ,  et 
disaient  qu'Oreste  ,  devenu  furieux  , 
se  coupa  là  ,  avec  les  dents,  un  doigt 
de  lu  main. 

Wanipa,  idole  adorée  dans  les 
royaumes  de  Tangut  et  de  Barantola 
eu  Taitarie.  Elle  a  neuf  tètes  qui 
^'élèvent  en  forme  pvranu'dale.  Tous 
les  ans,  de  jeunes  gens  armés,  saisis 
d'une  rage  enthousiaste,  courent  la 
ville  de  Tanchuth ,  tuent  totit  ce 
qu'ils  rencontrent  en  l'honneur  de 
Slanipa  ,  et  croient  se  faire  ainsi  de 
grands  droits  ii  ses  fa\cnrs. 

Manu 011  {M.  ^mér.  )  Les  hahi- 
tants  de  la  baie  de  Hudson  ,  et  la 
plupart  des  sauvages  de  l'Amérique 
septentrionale ,  appellent  ainsi  un 
certain  esprit  qu'ils  s'imaginent 
être  renfermé  dans  toutes  les  créa- 
tures vivantes  ou  inanimées.  Chacun 
Ac  ces  sauvages  choisit  pour  son 
manitou  le  premier  objet  qui  frappe 
ses  seai  ,  et  l'honore  comjue  sa  divi- 
nité lutélaire.  Les  Illinois  exposent 
leurs  manitous  dans  leurs  cabanes , 
et  leur  font  des  sacrifices  de  chiens 
et  d'autres  animaux.  Les  guerriers 
les  portent  dans  une  natte ,  et  les 
invocjuent  pour  remporter  la  vic- 
toire. Les  charlatans  ont  pareille- 
ment recours  à  leurs  manitous,  etc. 
Ou  peut  mettre  ces  divinités  au  rang 
des  fétiches  et  des  mokissos. 

Manm.4  din  (  M.  Ind.  ),  qui  excite 
le  cœur,  fils  de  Wishnou  et  de  Lai- 
chinii  déesse  des  richesses,  et  dieu 
de  l'amour.  II  diffère  peu  du  Cupi- 
don  des  anciens.  On  le  dépeint , 
comme  lui ,  sous  la  figure  d'un  en- 
fant ,  avec  un  carquois  sur  les  épau- 
les ,  et  dans  les  mains  un  arc  et  des 
flèches;  mais  l'arc  est  de  canne  de 
sucre  ,  et  les  flèches  de  toutes  sortes 
de  fleurs.  On  le  représente  monté 
sur  une  perruche.  Quoiqu'enfant  , 
on  lui  donne  une  épouse,  f^,  Radi  , 
Amanga. 

Manmaoon  (  M.  Ind.  ) ,  fête  fort 
renommée  à  Conil»ouconom ,  village 
du  l'anjaonr ,  et  qui  attire  beaucoup 
de  monde.  E^e  ne  revient  ^ue  tout 


M  AN 

les  cîoaze  ans  dans  ie  mois  Itfassî ,  , 
Février.  L'année  qni  la  raiiiène  est 
réputée  si  malheureuse ,  (]ue  per- 
sonne n'ose  se  marier  ;  les  pins  su- 
perstitieux nwme  étendi-ut  cette 
crainte  jnsqaà  Fanuée  qui  h  pré- 
cède ,  ainsi  qu'à  colle  qui  la  soit.  La 
<iernièi-e  a  dû  être  célébrée  en  1791 . 
i^LiNsts,  fils  de  ïuiston,  passait 
parmi  les  ■Germains  pour  un  des  fon- 
dateurs de  fa  nation.  11  élail  hor.oré 
conioie  un  dieu.  Il  eut  trois  fils,  dont 
chacun  douua  son  nom  à  trois  dilié- 
rentes  peuplades  de  Germanie  ,  les 
Ingévones  ,  les  Hermiones  ,  et  les 
Istévones. 

Ma>oi;t  (  M.  Ind.)  Cesl  le  nom 
tpie  les  Siamois  donnent  aux  habi- 
tants de  ce  moade.  /''.  Pii.The^  ADA. 
MA^sl:ÉT^DE.  { fcortol.)  D'apits 
la  définition  <i\iÀnslute  a  donnée 
de  celte  vertn,  qui,  selon  lui  ,  se 
tient  dans  Ifs  l^omes  de  la  modéra- 
tion ,  et  réprime  les  nto'ivemeiits  de 
ia  colère,  César  Ripa  la  <\TnÎK)!ise 
piff  une  femme  couronnée  d'olivier  , 
ayant  près  d'elle  un  éléphant  sur 
lequel  elle  appuie  h»  main  droite. 
Maîjteac.  f^.  PORÎE. 
Maktichs  ,  surnom  sous  lequel 
Hercule  avait  un  temple  hors  t'es 
murs  de  Messine  ,  bâti  par  3I.mti- 
clus.chefdunecolonie  de  Messéniens, 
six  cents  soixante-quatre  ans  avant 
Tère  chrétieune- 

MantisÉe  ,  YiUe  d"Arcadie  ,  où  la 
tradition  portnil  que  Pénélope  passa 
le  temps  de  Fexil  auquel  Uivsse 
1  avait  condamnée  pour  nmse  d'adul 
tère.  Antinoils  ,  favori  d'Hadrien  ,  v 
avait  un  temple ,  -des  sacrifices  et 
des  jeux  qui  étaient  célébrés  tous 
les  cinq  ans.  Ses  statues  le  repré- 
sentaient jons  les  traits  et  avec  les 
atlrihnts  de  Bacchus.  Ces  honneurs 
lui  fxu-ent  rendns  par  Tordre  d'Ha- 
drien ,  parcerpie  ce  jeune  homme 
•était  de  Bithyniuro ,  colonie  des 
^Mantinéens. 

Makti>-eos,  fils  de  Lvcaon ,  fut 
le  premier  fondateur  de  Mantinée. 

I .  Manto  .  prophétesse ,  fille  de 
-Tirésias.  Thèbes  ayant  succombé 
poos  les  efforts  des  Èpirones  ,  dans 
In  wcciDde  guerce  de  Thèbes,  Manto 


JI  A  R 


*^9 


fut  emmenée  nvec  les  priscmnMrs  n 
Cbros  en  Asie ,  où  die  étaUit  «11 
oracle  d'Apollon.  Ce  fut  là  que  , 
déplohmt  sans  cesse  les^  malheurs  <}e 
sa  patrie  ,  elle  fondit  en  larmes  :  et 
ses  pleurs  fijrmèicnt  une  f<jntaine  et 
nn  lac  dont  les  eaux  couraïuniquaient 
Je  don  de  prijphétie  ;  mais ,  d'un  au- 
tre côté ,  elles  abrégeaient  ia  vie. 
Selon  ApoUoJore  ,  Alcnié^on  ,  gé- 
néral de  l'armée  qm"  prit  Thèbes  , 
devint  amoureux  de  IManto,  et  eut 
d'elle  deux  eniànts  ,  Aniphiloque  et 
Tisiplione.  Elle  a>ait ,  dit-on  ,  laissé 
par  écrit  plusieurs  oracles  dont  Ho- 
mère a  fait  usa^  dans  ses  poème*. 
Si  nous  en  cro\o\)s  Diodore ,  la  fille 
de  Tirésias  s'appelait  Daphnc ,  et 
fat  envoyée  par  les  Arsiens  à  Dcl- 
plies ,  oï  elle  rendit  un  grand  noio- 
Ire  d'oracles.  On  vovait  à  Thèbes  , 
du  temps  de  Paasa/iias  ,  devant  le 
vestibule  d'un  temple,  la  pierre  sur 
laquelle  Manto  s'assevait  pour  rendre 
ses  onîcles  ,  et  qu'on  appelait  lu 
chaire  de  Manto. 

2.  — Fille  de  Polyidns.  On  voTait 
son  tombeau  à  îlégare  ,  aviiat  d'en- 
trer dans  le  temple  de  Facchns. 

3.  —  Prophétesse  dltalie,  etrt  dn 
Tybre  un  fils  oonmié  Oénns ,  qni 
fonda  «ne  ville  ,  et  l'appela  Mantooe 
du  nom  de  sa  mère.  Des  nnthoîopKS 
la  confondent  avec  Manto  i. 

RLiNTt  RSA  ,  déesse  des  Rontaîns. 
C'était  à  el'e  qu'on  s'adressait  powr 
que  la  Tionvelle  épouse  se  phit  <d»is 
la  maison  de  scfnmari.  Ikac^Maaere, 
demearcT. 

Maktl's,  on  Manus,  dirainnlif  de 
Suiinnanus,  nom  étrusque  de  Plutoo. 
F" es  tu  s. 

MaokidhAt  (  M,  Mah.  ) ,  pré- 
servatif contre  les  enchantements. 
C'est  le  nom  que  les  musidmans  don- 
nent aux  deux  derniers  chapitres  d« 
l'Alcoran  ,  qu'ils  récitent  souvent 
pour  se  garantir  des  sortilèges  et  <Je 
toutes  antres  niauvaises  rencontres. 

Marabouts  (  J/.  tnd.  ) ,  prètr« 
ma  home  tans ,  dont  la  secte  est  fiirt 
répand  ne  dans  l'Afrique.  Le  mot 
maruboiit ,  traduit  litléraleroent  , 
dit  M.  de  Paw  ,  signifie  enfant  da 
roseau  ardent ,  soit    parceque  ees 


t^o  M  A  II 

charlatans  brûlent  quelquefois  leurs 
victimesavec  des  roseaux,  soit  parce.  ■ 
qu'ils  se  vantent  de  savoir  cracher  du 
leu  ,  ce  qu'ils  tout  eu  tenant  des 
étoupes  allumées  sous  leurs  robes , 
comuie  nu  en  vit  un  exemple  en 
1701  ;  mais  ce  tour  est  si  t;rossier  , 
qu  il  n'y  a  que  deslNèqresqui  y  puis- 
sent être  trouipés.  Les  maraJjouts 
sont  en  grar^de  vt'uération  ,  sur-tout 
parmi  les  Maures  et  les  Arabes.  Ou 
en  distineue  trois  ordres.  Les  pre- 
miers habitent  les  ljour£;s,  les  villes 
et  villages;  les  seconds  n'ont  au- 
cune demeure  fixe ,  et  mènent  une 
vie  errante  j  les  derniers  établissent 
leur  séjour  dans  des  bois  sauvaf^es 
et  dans  des  déserts  arides. 

Les  marabouts  du  premier  ordre 
pensent  que  l'iiomnie  peut  s'élever , 
par  Fausténté  de  sa  vie ,  jusqu'à  la 
iialure  des  animes ,  et  que  le  cœur  , 
purifié  par  la  mortification  de  toute 
affection  vicieuse  ,  cicvient  incapable 
de  péché  ;  mais  ils  soutiennent  qu'on 
ne  peut  s'élever  à  ce  haut  det'ré  de 
sainteté  ,  que  par  le  moyen  de  ciii- 
quantQ  sciences-.  Il  est  vrai  qu'ds 
ensei^qnent  que  les  péchés  commis 
avant  d'avoir  acquis']cs<!onnaissauces 
des  vingt  premières  sciences  ne  Irui» 
sont  point  imputés.  Cn  de  leurs 
principaux  dogmes  est  que  les  élé- 
ments renferment  quelque  chose  de 
divin  ,  et  qu'::insi  l'on  jieut  ,  sans 
irapiélé,  adorer  l'objet  qui  plaît  le 
plus.  Ils  prétendenl  encure  que  le 
jireniier  homme ,  n(jmmé ,  selon  eux , 
F.l-Chot ,  a  reçu  par  infusion  toutes 
les  connaissances  qui  concernent  la 
divinité  ,  et  que  Dieu  lui  a  commu- 
niqué une  science  éfale  à  la  siem;e  ; 
qu  après  la  mort  de  cet  homme'  pri- 
vilégié ,  les  anciens ,  ou  chefs  de  la 
secte  ,  au  nombre  de  quarante  ,  lui 
choisirent  parmi  eux  un  successeur, 
et  que  ,  celui-ci  élant  mort ,  les  an- 
ciens ,  au  nondjre  de  sept  cents 
soixante-cinq,  en  élurent  un  autre  , 
et  également  tiré  de  leur  corps. 

lis  passent  les  premières  années 
dans  la  pratique  des  plus  grandes 
austérités  et  des  jeiines  les  plus  ri- 
goureux ;  mais  ils  s'en  dédommagent 
,  bien  ensuite  .  et  se  livrent  sans  re- 


M  A  R 
tenue  aux  plus  infâmes  débauclies. 
On  les  voit  errer  de  ville  en  ville  , 
coviverts  de  haillons ,  et  le  plus  sou- 
vent à  moitié  nus  ;  ils  cornent  comme 
des  fous,  et  les  honnêtes  femmes  qui 
se  rentoulrent  sur  leur  passage  sont 
ordinairement  les  victiuies  de  leur 
brutalité.  Un  de  ces  imposteurs,  au 
rapport  de  Léon  cC  '1  frique ,  é\ax\t 
au  Orand-Caire ,  saisit  une  femme 
qui  sortait  du  bain ,  et  la  viola  en 
présence  d'une  grande  multitude  de 

Ïjeuple.  Les  imbécillcs  spectateurs  , 
oin  de  s'opposer  à  celte  violence  , 
s'imaginèrent  que  cette  femme  avait 
contracté  un  <\ç.£.ré  particulier  de 
sainteté  par  l'attouchement  du  ma- 
rabout ,  et  s'empressaient  de  baiser 
ses  habits.  Le  mari  ,  quoique  très 
niécontent,fut  obligé  de  faire  bonne 
mine  ,  et  donna  même  un  festin  ma- 
gnifique au  marabout ,  pour  re<.on- 
nuître  la  prétendue  faveur  qu'il  avait 
faite  à  sa  femme. 

Le  nombre  des  marabouts  est  très 
considérable  dans  la  Nigritie  ;  ils  y 
sont  extrêmement  redoutés  ,  parce- 
qu'ijs  ont  eu  l'adresse  de  persuader 
aux  habitants  qu'il  était  en  leur  pou- 
voir (ie  les  faire  mourir  lorsqu'ils 
voudraient.  Ils  possèdent  des  vil- 
laizes  ,  et  même  ues  villes  entières 
sur  le  Niger  ,  et  y  vivent  en  forme 
de  république.  La  ville  qu'on  re- 
garde comme  la  capitale  des  mara- 
bouts, dans  cette  partie  de  l'Afrique, 
se  nomme  Cousoon.  Elle  est  grande 
et  fort  l'ien  bâtie  ;  les  maisons  sont 
tuutes  construites  de  pierres ,  et  cou- 
vertes ae  tudes.  Le  P.  Labal ,  dans 
sa  relation  de  l'Afrique,  nconte  que 
les  marabouts  persuadèrent  à  un  ' 
petit  prince  du  voisinage  d'envoyer 
demander  au  chef  des  Français  dans 
ce  pays  le  paiement  d'un  certaiii 
droit  ;  ils  furent  même  assez  inte  - 
leiits  pour  faire  menacer  de  leur 
part  cet  oflîeier  de  le  faire  périr , 
avec  sa  garnison  ,  par  le  moyen  de 
leurs  enchantements.  L'officier  leur 
fit  répondre  que  ses  canons  étaient  à 
l'épreuve  de  leurs  conjurations. 

Les  marabouts  du  second  ordre  >e 
nomment  Cabalistes.  Ils  ne  mangent 
point  de  chair ,  et  jeùueut  très  sou- 


M  A  R 

vent.  Ls  se  vantent  d'avoir  la  con- 
naissance de  toutes  choses  par  le 
moyen  du  conrjnaercc  journalier  f[u'ils 
entretiennent  avec  les  anges.  Us  ont 
coutume  de  porter  de  petites  ta- 
blettes quarrees  ,  sur  les(]uelles  on 
voit  gravés  des  caraclères  et  des  chif- 
fres bizarres.  Us  reconnaissent  pour 
le  premier  instituteur  de  leurs  règles 
un  de  leurs  plus  l'ameu?:  docteurs  , 
nommé  Béni.  C'est  lui  qui  a  «im- 
posé leurs  prières  ,  et  les  tablettes 
6ont  de  son  invention,  loutes  ses 
constitutions  sont  distinguées  en  huit 
parties.  La  première ,  appelée  Al 
(Jmbaeunoiiori.Ui,onili:\no\iS\T^ùon 
de  la  lumière  ,  règle  leurs  prières  et 
leurs  jours  de  jeune.  Les  tablettes  , 
leur  utilité  et  la  manière  de  s'en  ser- 
vir ,  sont  la  matière  de  la  seconde 
partie  ,  appelée  Semé  al  mehariff, 
ou  le  soleil  des  sciences.  La  troi- 
sième, qu'ils  nomment  Leiiuo  al 
chasiie  ,  contient  une  table  des 
q»iatre-vingt-dix-neuf  vertus  qu'ils 
croient  que  le  nom  de  Dieu  ren- 
l'erme.  Les  autres  pjirtfes  traitent  de 
différents  sujets  qui  concernent  leur 
manière  de  vivre. 

Les  marabouts  du  troisième  ordre 

f>rennenl  le  nom  de  Sunnakites.  Us 
uient  le  commerce  des  hommes,  et 
mènent  dans  les  lx)is  ime  vie  soli- 
taire. Les  herbes  et  les  végétaux  sont 
leur  seide  nourritm^.  Us  pratiquent 
la  circoncision  ;  mais  ils  ne  se  font 
circoncire  <jMh  l'âge  de  trente  ans , 
ce  qui  n'empêche  pas  qu'ils  ne  re- 
çoivent le  baptême  au  nom  du  Dieu 
•vivant.  On  remarque  dans  leur  reli- 
gion un  mélange  absurde  et  mons- 
trueux de  paganisme  ,  de  judaïsme 
et  de  christianisme.  Il  parait  assez 
prohable  qu'ils  sont  descendus  de  ces 
solitaires  célèbres  par  leurs  austérités, 
et  connas  en  divex's  lieux  de  l'Afiique 
i  ;  le  nom  de^Thécopentes. 
Tous  les  marabouts  ,  en  général  , 
l  méchants  ,  débauchés,  sans  an- 
■:e  teinture  des  arts  ni  des  sciences, 
ne  savent  rpie  tromper  an  peuple 
;orant  et  grossier ,  et  ne  sont  in- 
_jiiieux  qu'à  trouver  les  moyens  d'en 
imposer  à  la  multitude,  et  de  con- 
server km*  autorité. 


M  A  R  i9r 

Les  marabouts  arabes  sont  un  peu 
moins  ignorants.  Ce  sont  eux  qui  ex- 
pliquent lAlcoran  aux  Maures  ,  aux 
Nègres  mahométans  et  aux  Arabes. 
On  remarque  que  ,  dans  leurs  prédi- 
cations ,  au  commencement  et  à  la 
fin  de  charpie  période  ,  ils  ont  soin 
d'ajouter  le  nom  de  Dieu  et  celui  de 
Mahomet  ;  mais  cette  atfectation  de 
piété  n  empêche  pas  qu'ils  ne  soient 
traîtres  ,  cruels  et  vindicatifs.  Us 
témoignent  un  grand  zèle  pour  la 
conversion  des  Nègres  ;  mais  ils  se 
contentent  de  les  engager  à  se  faire 
circoncire  ,  et  se  bornent  à  leur  en- 
seigner quelques  prières  et  quelqties 
cérémonies  de  lAlcoran.  Cependant , 
avec  une  instruction  aussi  superfi- 
cielle ,  ils  ont  1  art  de  les  attacher  so- 
lidement à  la  religion  mahométane  ; 
et  quoique  la  nation  des  Nègres  soit 
naturellement  fort  inconst'inie ,  il  est 
rare  de  voir  iva  Nègre,  une  fois  cir- 
concis ,  renoncer  à  cette  religion. 

Ces  prètresimposteurs  s'attribuent 
la  connaissance  de  l'avenir,  et  pré- 
tendent uîème  pouvoir  faire  des  mi- 
racles. Us  se  mêlent  d'exercer  la  mé- 
decine, et  l'on  conserve  encore  une 
ordonnance  contre  la  peste  de  Sidi 
Mahomet  Zenaka  ,  fameux  mara- 
bout ,  laquelle  est  connue  en  ces 
termes  :  «  Dieu  tient  en  sa  main  la 
»  vie  de  tons  les  hommes;  et  lorsque 
»  l'heure  de  la  mort  est  arrivée,  rien 
»  ne  peut  nous  en  garantir.  Cepen- 
»  dant  la  Providence  a  permis  que 
»  plusieurs  personnes  fussent  pré- 
»  sei-vées  et  guéries  de  la  peste,  ea 
»  prenant  tous  les  matins  une  ou 
•)  deux  pilules  de  la  compositioa 
•ji^uivante  :  Mynhe,  deux  parties  ; 
«safran,  une  partie;  aloès  ,  deux 
»  parties  ;  sirop  de  grains  de  mvr- 
»  rhe.  »  Dans  !e  vrai,  les  raaraWul» 
n  entendent  rien  à  la  médecine.  Au 
lieu  des  remèdes  convenables  ,  ils 
n'emploient ,  pour  traiter  la  plupart 
des  maladies  ,  qtie  des  charme»  et 
des  sortilèges.  Ils  ont  persuadé  au 
peuple  crédule  que  les  maladies  n'at- 
taquent les  hommes  que  par  la  ven- 
geance des  jénonnes  ,  espèces  de 
créatures  que  les  mahométans  croi^^nt 
temr  le  miliea  e&tre  les  anges  «t  les 


igi  M  A  R 

dtjiiions.  Ils  conseillent  donc  aux  ma- 
lades ù  iippaiser  d'abord  la  colère  des 
jénounes  ,  en  leur  sacrifiant  soil  un 
coq,  soit  une  hreliis,  soil  une  chèvre, 
selon  fju  il  leur  plaît,  (hiclquelbis  ils 
enterrent,  le  coros  de  la  vicliine; 
souvent  ils  en  font  Loire  le  sane  aux 
malades  ;  ou  bien  ils  en  brident  les 
plumes  ,  le  poil  ou  la  laine  ,  ou  seu- 
lement le  dispersent  ,  selon  les  cir- 
constances ,  ou  plutôt  selon  leur 
caprice.  C'est  avec  de  pareils  ai'ti- 
fiees  que  ces  infâmes  cliar'.atans 
volent  rari;e.it  d'un  peuple  stnpide, 
et  abusent  de  son  aveugle  confiance. 
Les  Nègres  mahoniétans  qui  ha- 
bitent les  pavs  intérieurs  de  la 
Guinée  donnent  aussi  ce  nom  à 
leurs  prêtres.  Ces  marabouts  ne  sont 
point  distingués  du  peupte  pour  ce 
qui  re£;arde  l'habiliemeut  ;  mais  leur 
manière  de  vivre  est  fort  diiiérenie. 
Ils  sont  avares  et  orijueillenx.  Ces 
\i';es  sont  trnipt)."és  par  quelques 
bonnes  qiiaiiiés  ;  ils  sont  sobres  et 
tempérants  ;  ils  se  distinguent  par 
leur  probité  ,  et  sur-tout  par  la  cha- 
rité qu'ils  obsen  ent  entr  eux.  Ils  ne 
contra  lent  jamais  d  alliance  qu  avec 
les  familles  de  marabouts  ,  et  tons 
leurs  enfants  mâles  sont  destinés  à 
rem|)lir  les  mêmes  fonctions  que 
leurs  pères.  Uie  des  principales  con- 
siste dans  l'instrmition  des  enfants. 
Leurs  écoles  sont  nombreuses  ,  et  le 
voyai^eur  Jobson  assure  en  avoir  vu 
où  l'on  comptait  plusieurs  centaines 
d'écoliers.  Ils  leur  apprennent  à  lire 
et  à  écrire  ,  et  leur  expliquent  1  Al- 
coran.  La  plupart  sont  riches ,  parce- 
qu" outre  le  produit  de  leurs  gris^ris, 
qui  est  fort  considérable,  ils  ciUti- 
vent  beauoonp  le  commerce.  Ils  *nt 
presque  toujours  errants  de  pays  en 
pays,  sous  prétexte  qu  ils  vont  en- 
seigner de  tous  côtés  leur  reliirion  et 
leur  inorale  ;  mais  la  véritable  raison 
de  ces  fréquents  voyaees  est  le  com- 
merce considérable  qu'ils  font  avec 
les  différents  peuples.  Ils  ont  une 
çxtrênie  passion  pour  l'or.  Ils  Ten- 
fouissent  dans  la  terre  ;  et  la  mort , 
qui  dépouille  les  aulres  hommes  de 
tous  leurs  biens ,  n'enlève  pas  aux 
inaf aLouts  Içvirii  Uésors ,  qu'ils  ont 


M  A  R 

soin  de  faire  enterrer  avec  eux.  Ces 
prêtres  sont  extrêaicment  respeclt-> , 
principalenicnl  parmi  les  Nèpres  l'u 
t>énéi;al.  Ils  sont  persuadés  que  cenii 
qui  outrage  un  marabout  est  puni  ue 
mort  au  bout  de  trois  jours.  LfS 
personnes  de  la  plus  grande  distinc- 
tion iléchissent  le  genou  devant  vu\ , 
et  demandent  leur  bénédiction,  lors- 
qu'ils les  reucouticnt  en  chemin.  I.a 
même  chose  se  pratiijue  lorsqu'ils 
eutrent  dans  le  palais  du  roi. 

Le  grand  marabout ,  ou  grand- 
prêlre  du  royaume  d'Anira  ,  eu 
Afrique ,  a  dans  cliaque  ville  uue 
maison ,  qui  est  toujours  occup('e 
par  un  certain  nombre  de  fennn  'S 
qu'il  V  envoie  tour-à-tour,  sous  pr'- 
texle  de  leur  faire  apprendre  ui;e 
danse  sacrée.  De  vieilles  duègne>  , 
destinées  à  cette  fonction,  parla^rent 
ces  femmes  en  plusieurs  bandes  ; 
cuaijue  bande  entre  à  son  tour  dai.s 
la  salle  des  exercices  ;  les  vieilles 
leur  attachent  aux  jambes  des  mor- 
ceaux de  fer  et  des  plaques  de  cuivre  ; 
elles  les  font  ensuite  danser  jusqu'à 
ce  quelles  lond)ent  de  fatigue  et 
d"épui3cinent  :  alors  elles  font  place 
à  uue  autre  bande.  On  estime  parti- 
culièrement les  fennlies  qui  soutien- 
nent long-temps  cet  exercice  sans  se 
lasser. 

Maracas,  idoles  des  naturels  du 
Brésil.  Ce  mot  est  une  corruption  de 
tainaraca  ,  fruit  de  la  taille  d'un 
œuf  d'autruche,  et  de  la  forme  d'une 
gourde.  Ces  idoles  ne  sont  en  ellct 
que  ce  fruit  lui-même,  orné  des  plus 
belles  plumes,  et  fiché  sur  une  perche 
que  les  prêtres  enfoncent  dans  la 
terre,  en  ordonnant  aux  habitants 
du  village  d'apporter  des  vivres  ,  et 
de  boire  eu  sa  présence.  Les  Rra- 
siliens  sont  très  dévots  ii  ces  idoles  , 
et ,  après  qu'elles  ont  été  consacrées 

J)ar  les  prêtres,  les  emportent  dans 
curs  habitations,  les  honorent  comme 
des  dieux  domestiques,  et  les  cou- 
sultenidans  les  occasions  importantes. 
Maramba  (  M.  Ajr.  ) ,  idole 
adorée  des  habitants  de  Maïamba  , 
province  du  royaume  de  Loango , 
et  à  laquelle  ils  sont  consacrés  dès 
rage  de  douze  am>.  Ceux  qui  ont 
atteiat 


M  A  R 

attpint  l'âge  prescrit  se  présentent 
au  chef  des  prêtres  ;  il  les  renferme 
dans  un  lieu  somhre,  et  leur  fait 
ohserver  un  long  jeûne  ;  après  quoi 
il  les  remet  en  lilierté  ,  et  leur  or- 
donne de  rester  queltpus  jours  sans 
parler ,  s<->us  peine  cie  d'être  point 
admis  à  la  ctirémonie.  L.ors<pi"ils  ont 
heureuseineut  sniù  cette  épreuve  , 
ils  sont  cona'uits  devant  l'idole  par  le 
prêtre ,  qui  leur  fait  sur  les  épaules 
deux  incisions  en  forme  de  croissant , 
et  leur  fait  jurer  ,  par  le  sang  qui 
coule ,  une  fidélité  in\  iolable  à  l'idole. 
II  leur  commande  ensuite ,  en  son 
nom  ,  de  s'aLsteuir  de  certaines 
viandes  ,   et  leur  prescrit  plusieurs 

1>rûtii|ues ,  qu'ils  observent  scrupu- 
eiisement .  persuadés  que  l'idole  pu- 
nirait leiu-  clésobéissance  par  quelque 
maladie  dangereuse.  Pour  marquer 
leur  initiation  ,  ils  suspendent  à  leur 
cou  une  petite  lioîte  qui  leur  tomhe 
sous  le  liras  eauche,dans  laqnelJe 
sont  renfermées  quelques  reliques  de 
lidole. 

La  njême  idole  est  adorée  par  les 
noirs  d"Au£ola  et  de  Gjnso  eu  Afri- 
que. E!le  est  dans  une  attitude  élevée 
contre  le  temple  déd  ié  à  son  c'.dte,dans 
un  panier  qui  a  la  forme  d  une  ruche. 
C  est  à  cette  divinité  qu'ils  s'adres- 
sent lorsqu'ils  vont  à  la  chasse  ,  à  la 
pèche,  ou  suérir  des  malades.  C'est 
aussi  devant  elle  que  les  prévenus 
d'un  crime  sont  ol>ligés  de  se  réfu- 
gier. L'accusé  se  prosterne  aux  pieds 
de  l'idole ,  les  embrasse  avec  respect , 
et  prononce  ces  p:.roles  :  «  Vois  , 
»  Maramha  j  ton  serviteur  est  venu 
»  se  justifier  devant  toi.  »  S  il  est 
réellement  coupable ,  les  noirs  sont 
persuadés  qu'il  tombe  mort  sur  la 
place.  Il  sont  aussi  dans  l'usage  de 
porter  sur  eux  de  petites  images  de 
Miiramba.  Quehfuefois  ils  en  ont 
une  autour  du  cou  ou  du  bras  gauche. 
Cette  divinité  marche  toujours  à  la 
tête  de  leurs  armées;  on  lui  présente 
le  premier  morceau  et  la  première 
coupe  de  vin  qui  sont  servis  à  la  table 
du  roi.  Ceux  qui  se  dévouent  solem- 
Dfllement  à  ce  dieu  sont  enfermés 
par  les  ganpas  on  prêtres  dîtns  une 
chambre  o!  secrc  ,  oà  ils  observent 

Toine  II. 


M  A  R  19^ 

une  sévère  abstinence  et  un  silence 
profond  pendant  plusieurs  jours.  Ce 
terme  d'épreuves  expiré ,  on  les 
amène  devant  l'idole  ,  et  on  leur  fait 
en  sa  présence  deux  incisions  sur  les 
épaules  en  forme  de  croissant  j  oa 
les  arrose  avec  le  sang  qui  en  coule  , 
ce  qui  complète  leur  consécration  à 
Maramba.  Après  avoir  subi  ces  opé- 
rations, il  ne  leur  est  pas  permis  de 
manger  de  certains  mets  ,  sans  que 
cette  défense  soit  la  même  pour  tous. 

1 .  Marathon  ,  fils  d'Epopée ,  petit- 
fils  d'Aloéus  ,  craignant  la  colère  de 
son  père  ,  s'établit  dans  la  partie  ma- 
ritime de  l'Attique.  Après  la  mort 
de  son  père ,  il  revint  dans  le  Pélo- 
ponnèse ,  partagea  le  royaume  entre 
ses  enfants  ,  et  retourna  dans  l'At- 
tiq<ie.  Plutanjve  parle  d'im  autre 
Marathon ,  honoré  comme  un  héros , 
pour  avoir  accompli  im  ancien  oracle 
en  s  offrant  volontairement  pour  être 
sacrifié  à  la  tête  des  troupes. 

2.  —  Bourg  de  l'Attique,  dans  fa 
tribu  Ajantide,  célèbre  dans  la  fable 
et  dans  l'histoire  ;  dans  l'une ,  par 
la  victoire  de  ïhés^'e  sur  un  taureau 
furieux  qu'il  donita  ,  prit  en  vie  , 
rapporta  en  triomphe  dans  la  ville  , 
et  sacrifia  à  Apollon  Delphinien;  et 
dans  l'autre ,  par  la  victoire  que  Mil- 
tiade  remporta  sur  les  Perses,  l^es 
habitants  honoraient  Hercule  d'uu 
culte  particulier.  Voy.  Ecuetlée, 
Mânes. 

Marathos.  f^.  Marathon  i. 

Mafxia  ,  une  des  nymphes. 

Marcics  ,  fameux  devin  dont  les 
livres  avaient  prédit  la  déroute  de 
Cannes ,  et  sur  une  prophétie  duquel 
des  jeux  furent  établis  en  l'honneur 
d'Apollon.  Les  livres  de  Marcius 
furent ,  depuis  celte  époque ,  gardés 
soigneusement  avec  les  antres  livres 
publics  et  sacrés. 

Mariage.  (  Iconol,  )  César  Ripa 
ne  le  présente  pas  sous  des  emblèmes 
très  agréables.  Suivant  lui ,  c  «.st  une 
femme  richement  vêtue ,  qui  a  un 
joug  sur  le  cou,  des  entraves  aux 
pi^ds ,  et  une  vipère  dessous.  Elle 
lient  un  coing  ,  parceque ,  dit-il  , 
SolùB  avait  ordonné  de  présenter  ce 
fruit  aux  nouveaux  mariés.  C'était 
N 


r;4  M  A  R 

n  effet  un  sym}(oIe  de  fticon^itê , 
,  <)iniiie  le  prouvent  les  Hicdaillcs  sur 

es<[uellcs  on  le  \oit  dans  la  main  du 
jeiire  liyuiénée. 

MiRiANus,  surnom  de  Jupiter, 
pris  de  C.  Marias ,  qui  enlr'autres 
monuments  fit  ériger  un  temple  à  ce 
dieu. 

M ARiATALA  (  M.  Ind.  ) ,  de'esse  de 
la  petite  vérole,  la  même  que  Ganea. 
Elle  était  femme  du  pénitent  Cha- 
madapuini ,  et  mère  de  Parassourama 
(  VVislmou,  dans  sa  huitième  incar- 
nation. )  Cette  déesse  commandait 
aux  éléments  jjiiais  elle  ne  pouvait 
conserver  cet  empire  qu'autant  que 
son  cœur  resterait  pur.  Un  jour 
qu'elle  ramassait  de  l'eau  dans  un 
étan<i; ,  et  que  ,  suivant  sa  coutume  , 
elle  en  faisait  une  boule  pour  la  por- 
ter à  sa  maison ,  elle  vit  sur  la  sur- 
face de  l'eau  des  figures  de  Gran- 
dovcrs  qui  voltigeaient  au-dessus  de 
sa  tète.  Elle  fut  surprise  de  leur 
Leauté  ,  et  le  désir  entra  dans  son 
caur  :  l'eau  déjà  ramassée  se  li- 
quéila  tout  de  suite,  et  se  confondit 
-avec  celle  de  l'étang  ;  elle  ne  put 

Î'aniais  en  rapporter  ciiez  elle  sans 
e  secours  d'un  vase.  Cette  impuis- 
sance découvrit  à  Cliamadaguini  que 
sa  femme  avait  cessé  d'être  pure.,  et, 
dans  l'excès  -de  sa  colère,  il  enjoignit 
à  son  fils  de  l'entraîner  dans  le  lieu 
marqué  pour  les  supplices  ,  et  de  lui 
trancher  la  tète.  Cet  ordre  fut  exé- 
cuté ;  mais  Parassourama  s'afiligcait 
tellement  de  la  perte  de  sa  mère,  qiie 
'Chamadaguini  liii  dit  d';dicr  prendre 
son  corps  ,  d'y  joindre  la  tête  qu'il 
avait  décollée  ,  et  de  lui  dire  h  l'o- 
reillc  ime  prière  «ju'il  lui  apprit  , 
qu'aussi-tôt  elle  ressusciterait.  Le  fils 
t^ourut.avec  empressement  .•  mais,  par 
luie  méprise  singulière  ,  il  joignit  à 
la  tète  de  sa  mère  le  corps  d'une 
Parichi ,  suppliciée  pour  ses  infa- 
mies ;  assend)lage  monstrueux,  qui 
donna  à  cette  femme  les  vertus  d'une 
déesse  et  les  vices  d'une  malheureuse. 
La  déesse ,  devenue  impure  par  ce 
mélange  ,  fut  chassée  de  sa  maison  , 
et  commit  toutes  sortes  de  cruautés. 
Les  Deverkels  ,  voyant  le  ravage 
qu'elle  faisait,  l'appaisèrent  en  lui 


M  A  R 

donnant  le  pouvoir  de  guérir  Jai 
petite  vérole  ,  et  lui  promettant 
qu'elle  serait  implorée  poiu-  cette 
maladie. 

Mariatala  est  la  grande  déesse  des 
Parias ,  qui  la  mettent  au-dessus  de 
Dieu.  Plusieurs  de  cette  caste  vile  se 
dévouent  à  son  culte.  Pour  l'honorer, 
ils  ont  coutume  de  danser  ,  a^ant  sur 
la  tète  plusieurs  cruches  d'eau  posées 
les  unes  sur  les  autres  ;  ces  cruches 
sont  garnies  de  feuilles  de  margosier , 
arhre  qui  lui  est  consacré.  Pendant 
la  petite  vérole,  on  en  place  toujours 
quelques  branches  dans  le  lit  du  nia- 
Jade  ,  et  ce  n'est  qu'avec  elles  qu'on  ' 
lui  permet  de  se  gratter.  On  en  place 
erecre  au-dessus  du  lit,  dans  les  au- 
tres chambres,  sur  les  toits;  et  les 
voisins  en  mettent  aussi  sur  leurs 
nuiisons. 

Les  Lidiens  craignent  beaucoup 
cette  déesse  ;  ils  lui  élèvent  des  teiii- 
plçs  dans  toutes  les  aidées.  On  ne 
place  dans  le  sanctuaire  que  sa  tête  , 
à  laquelle  seule  les  Indiens  de  bonne 
caste  adressent  leurs  vœux. Son  corps 
est  placé  à  la  porte  du  temple ,  et 
devient  l'objet  de  l'adoration  des 
Parias. 

Mariatala ,  devenue  impure  par  le 
mélange  de  sa  tète  avec  un  corps  de 
Parichi ,  et  craignant  de  n'être  plus 
adorée  de  son  fils  Parassourama ,  pria 
les  Deverkels  de  lui  accorder  un  autre 
enfant ,  et  ils  lui  donnèrent  Catava- 
rayeh.  Les  Parias  partagent  leurs 
adorations  entre  sa  mère  et  lui.  Ce-  ■ 
le  seul  de  tous  les  dieux  auquel  < 
offre  des  viandes  cuites ,  du  poisson 
sale ,  du  tabac ,  etc.  ,  paicequ'il  est 
issu  d'un  corps  de  Parias.  C'est  la 
même  que  Ganga-Gramma. 

Maf.ica  ,  nymphe  qui  avait  un  bois 
sacré  près  de  Minturne.  Virgile  la 
fait  épouse  de  Faunus ,  et  mère  de 
Latinus.  Sesvius  la  confond  avec 
Vénus ,  et  Hésiode  avec  Circé.  Les 
haiiitanls  voisins  du  bois  où  elle  était 
honorée  avaieot  pour  cet  endroit 
une  profonde  vénération  ;  et  une  loi 
religieusement  observée  défendait  de 
laisser  rien  sortir  du  bois  de  tout  ce 
qui  y  était  une  fois  entré,  peut-être 
pour  compatir  ;\  la  douleur  que  Cirgâ 


ISI  A  R 

avait  eue  de  ce  qu'Uljsse  Pavait 
quittée.  - 

Marina  ,  ëpithète  donnée  à  Vénus, 
comuie  née  des  flots  de  la  mer. 

31arinus  ,  surnom  de  , Jupiter 
considéré  comme  régnant  sur  les 
eaux  de  nier. 

Maris,  fils  d'Amisodar,  voulant 
venger  son  frère  Atymnius  toinhé 
sous  les  coups  d'Antiloque,  fut  lue 
par  ïlirasyinède,  autre  fils  de  Nestor. 

Maruimus  ,  un  des  surnoms  de 
Jupiter  parmi  les  Sidoniens,  peuple 
adonné  à  la  navigation. 

Marmax  ,  un  des  poursuivants 
d'Hippotlaniie ,  tué  par  Œnomaits. 

MarMESSUS.   F.  M  AMERS. 

INIarnvs,  seigneur,  £;rande  divi- 
nité de  G;iza  ,  qui  lui  avait  érieé  un 
Loau  temple ,  et  célébrait  en  son  l;on- 
neurdes  jeux  et  des  courses  de  chars. 
Platon  le  fait  secrétaire  de  Mlnos  i. 

INIarne  ,  rivière  de  France.  Son 
attril.ut  ordinaire  est  une  éerevisse. 
C  est  celui  que  lui  a  donné  Constou 
l'aîné  dans  le  erouppe  de  marbre  re- 
présentant la  Seine  cl  la  Marne  qu'un 
voit  au  jardiu  des  Tuileries.  P  oy. 
Seine. 

1 .  3ÏARON  ,  compagnon  d'Osiris  , 
entendait  parfaitement  la  culture  de 
la  viene  ,  et  donna  son  nom  ù  la  ville 
de  Maronéeen  Thrace,  fameuse  par 
ses  bons  vins.  Il  fut  lnjnoré  comme 
im  dieu  par  les  Ecrvptiens. 

1.  —  I"  ils  d'Evantne ,  grand-prèlre 
d'Apollon  à  Isniare,  fit  à  Ulysse  pré- 
sent d'excellent  vin  ,  par  reconnais- 
6,ince  de  ce  que  le  héros  çrrc,  res- 
pectant son  caractère  ,  l'avuit  sauvé 
au  pillage  ,  lui ,  sa  femme  et  ses 
enfants. 

5.  —  Fils  d'Orsiphante,  Spartiate, 
nn  des  capitaines  qui  signalèrent  le 
plus  leur  courage  au  combat  des 
ïhermopvles.  Après  sa  mort ,  on  lui 
dédia  un  temple  comme  à  un  dieu. 

Marotte  ,  image  ridicule  ,  avec 
nn  visage  devant  et  derrière ,  coëlTéc 
d'un  l)Onnet  de  diverses  couleur^,  an 
i)Out  d'un  petit  bâton  que  portaient 
ceux  qui  contrefaisaient  les  insensés. 
On  en  met  une  entre  les  mains  de  la 
Folie  et  de  Momus. 

MAROUTOtKELS  ( -V,    /«</.),    se- 


M  A  R  ir,5 

conde  tribu  des  Déverkels  ,  ou  purs 
esprit^,  f^.  Deutas. 

3Iari'Éôie  ,  reine  des  Amazones  , 
soumit  les  hahitants  du  Caucase  ,  et 
donna  ,  dit  Jornandès  ,  son  nom 
(  Murpesia  C'auies  )  ,  h  cette  mon- 
tagne, parcequ'elle  y  avait  demeuré 
quelque  temps. 

Marpesse  ,  fille  d'Evenus  ,  roi 
d'EtoIie  ,  fut  enlevée  par  Idas ,  fils 
d'Apharée,  sur  le  char  drt'Neplune, 
dans  le  temps  qu'ApoIloiila  recher- 
chait en  mariage.  (  J^^.  EviN  us.  ) 
Apolton  se  rendit  maître  de  la  per- 
sonne de  Marpesse  ,  cpi'Idas  avait 
amenée  à  Messène.  Celui-ci  en  porta 
ses  plaintes  à  Jupiter  ,  tpii  remit  à 
^larpess''  le  choix  de  l'un  des  deux 
rivaux  :  elle  décida  en  faveur  d'Idas  , 
dans  la  crainte  qu'Apoiîon  ,  déjà 
connu  par  rinc»nstancc  de  se;' amours, 
ne  la  »{uittàt  lorsque  sa  beauté  serait 
eflacée  par  l'àf^e. 

Mars  (  ]\lois  de  ).  C'était  le 
premier  mois  de  l'année  ;  les  Ro- 
mains ,  lui  avaient  donné  Minerve 
pour  divinité  tutélaire  ,  quoiqu'il 
prît  5on  nom  du  dieu  Mars.  Il 
était  s^Tnholisé  par  un  homme  vêtu 
d'une  peau  de  louve  ,  allusion  à  la 
nourrice  de  Rénuis  et  de  Ronnilus. 
Le  Doète  Ausone  place  auprès  de 
lui  un  bouc  pétulant ,  une  hirondelle 
qui  gazouille ,  un  vase  plein  de  lait , 
qui ,  avec  l'herbe  verdoyr.nle  ,  .in- 
noncent  le  retour  du  printemps.  Les 
modemes  1  ont  représenté  dans  une 
contenance  fière et  coclTé  d'un  casque, 
vêtu  d'un  habit  de  couleur  timnée  , 
image  de  la  terre  encore  privée  de? 
sa  parure.  Le  bélier  lui  a  été  donné 
pour  sipne  ,  parceque  ,  dit-on  ,  cet 
animal  est  fort  par  devant  et  faible 
p.ar  derrière  ;  synibtole  du  soleil  , 
dont  la  chaleur ,  faible  d'abord  ,  s'ac- 
cro'it  progressivement.  La  guirlande 
qui  entoiu-e  le  signe  indique  la  pre- 
mière verdure  ,  et  un  bnuf  qui  la- 
boiu-e  annonce  les  semailles  qui  se 
font  dans  ce  mois. 

Mars  ,  dieu  de  la  guerre  ,  était  , 
selon  Hésiode,  fils  de  Jupiter  et  de 
Junon.  Bellone  sa  sœur  conduisait 
son  char  ;  la  Terreur  et  la  Crainte  , 
sçs  deux  fils  (  (..es  mots  en  grec  sont 


196  M  A  R 

du    genre   niasciiliu  )  ,  raccompa- 
gnaient. Les  poètes  lathis  lui  don- 
nent une  autre  origine.  Junon  ,  ja- 
louse de  ce  que  Jupiter  avait  tait 
sortir  Pallas  de  son  cerveau  ,  résolut 
d'aller  en  Orient  chercher  les  moyens 
de  devenir  mère  sans  le  secours  de 
6on  mari.  Fatii;uée  de  la  route,  elle 
se  reposa  prés  du  temple  de  Flore  , 
qui  lui    demanda    le    sujet    de    ce 
voyage.  L'ayant  appris,  elle  lui  mon- 
tra une  fleur  qui  croissait   dans  les 
champs  d  Olène  ,   et   dont   le   seul 
attoix'heinent   produisait  cet  udmi- 
rahle  efFet.    ApoLloclore  dit   aussi 
que  Junon  mit  au  monde   le  dieu 
Mars   sans  la  participation  d'aucun 
honinie  ,  mais  n'entre   dans  aucun 
détaiL  Bocace  explique  la  fahle  la- 
tine par  le  caractère  féroce  de  Mars ,    | 
qu'on  n"a  pu  croire  (ils  d'un  prince 
aussi  poli  quç  Jupiter.  Junon  ht  éle- 
ver son  ftls  pdr  Priape ,  un  des  Titans 
ou  dact}ies  idéens  ,  dont    il  apprit 
la  danse   et  le*  autres  exercices  qui 
«ont  les  préludes  de  la  guerre.  C'est 
pour  cela ,  dit  Lucien ,  qu'en  Bi- 
thynie  on  offrait  à  Priape  la  dîme 
des  dépouilles    consacrées   à  ]Vlars. 
XiCS   mythologues  et  les   historiens 
anciens  ont  distingué  plusieurs  Mars. 
Le  premier  fut  Bélus  ,  à  qui  Dio- 
dore  de  Sicile  fait  honneur  de  l'in- 
vention  des   armes    et  de    l'art  de 
ranger  les  troupes  en  Ixitaille.  Ilygiii 
nous  apprend  qu'on  donna  à  cet  an- 
cien  roi  de  Babylone   le   nom  de 
Bélus  ,  pour  avoir  le  premier  fait  la 
f^ecre  aux  animaux.  Kac.  Belûs , 
trait.  Le  second  Mars  était  un  roi 
d'Egvpte  ;  le  troisième,  un  roi  des 
Thraces  ,  nommé  Odin  ,  qui  se  dis- 
tingua ti  fort  par  sa  valeur  et  ses 
conquctee ,   qu'il    mérita   p;u"ini    ce 
peuple  belliqueux  les   honneurs  du 
dieu  de   la   guerre  ,  et  c'est  celui 
qu'on   nomme   Mars   Hyperhorécn. 
(  /^.Odi»,  Théro.  )  Le   quatrième 
est  le  Mars  Grec  ,  surnommé  Ares. 
Le  cini^juième  et  dernier  est  le  Mars 
des  Latins  ,  qui  rendit  Rhéa  Sy ivia 
mère  de  Rémus  et   de  Homulus  ,  et 
^c  l'on  troit  le  même  qu  Anialius  , 
frire  de  îî  umitor.  Enfin  ,  on  donna 
ie  QouideMar«  à  la  plupart  </qs 


M  A  R 

princes  belliqueux,  et  chaque  par* 
se  fil  un  honneur  d'en  avoir  un ,  ainsi 
qu'un    Hercule.    On    le   trouve   en 
effet  parmi  les  Gaulois  sous  le  noiu 
d  Hésus,  ainsi  que  parmi  les  Scythes 
et  les  Perses  ,  qui  l'iionoiaient ,  les 
premiers  sous  la  figure  d  une  épée  , 
et  les  seconds  sous  le  nom  dOrion. 
i^iifin  l'emperem-  Julien  fait  men- 
tion d'un  Mars  d'Edesse ,  smTionimd 
Azizus.  Les  Grecs  ont  chargé  l'his- 
loire  de  lem*  Mars  des  aventures  de 
tous  ceux  que  nous  venons  de  nom- 
mer. 'J'out  le  inonde  connaît, d'après 
Honière  \  1°.  le  jugement  de  Mars 
au  conseil   des  douze  dieux  pour  la 
niort  d'Hall yrolhius ,  fils  de IV  eptunr. 
Mars  se  défendit  si    Jn'en  qu'il  fut 
renvoyé  absous.  2'^.  La  mort  de  son 
fils   Ascalaphus  ,   tué   au    siège   de 
Troie ,  qu'il  courut  venger  lui-mèuie; 
mais  Minerve  le  roineiia  du  champ 
de  bataille  ,   et  le  fit  asseoir  malgré 
sa  Aueui .  3".  Sa  blessnie  par  Dio- 
mède  ,  dont  la  même  déesse  coutliii- 
sait  la  pique  :  Mars ,   en  la  retirant  , 
jeta  un  cri    terriJjle  ,  tel  q  e  celui 
d'une  ^niée  entière  qui  ujaiclie  pour 
charger    l'ennemi.   Le   médecin   de 
l'Olympe  mit   sur    sa   blessure    un 
baume    qui    le   guérit    sans    peine. 
4".  Enfin,  les  amours  de  iMars  et  de 
Vénus  chantées  dans  V Odyssée  tt 
dans  Oi^ide  ,  le  rets  invisible  tendu 
par  Vulcain  ,  et  les  captifs  mis  en 
liJ>erté  par  l'époux    déshonoré  ,   et 
s'envolant,  l'un  en  Thrace  et  l'autre 
A  Paphos.    Les  poètes    donnent   h 
Mars  plusieurs  feniuies  et  plusieurs 
enfants.  Il  eut  Hez-mionede  Vénus  ; 
Rémus  et  Roinulus  de  Rhéa  ;  et,  de 
Théijé,  Evadué ,  femme  de  Capanée. 
Il  semble  que  son  culte  a  été  peu 
répandu  chez  1^  Grecs.  Pausanias 
ne  parle  d'aucun  temple  de  Mazvs  , 
et  ne  nomme  que  deux  ou  trois  tie 
ses  statues  ,  en  partitulier  celle  de 
Sparte  ,  qui  était  liée  et  garrottée, 
afin  que  le  dieu  ne  les  aliandonnât 
pas  dans  les  guerres  «pi'ils  auraient 
à  soutenir.  Mais  sou  culte  U'iomphait 
chez  les  Romains  ,  qui  regardair nt 
ce  dieu  conmie  le  protecteur  de  leur 
empire.  Parmi  ces  temples ,  à  Rome, 
cdui  qu'Augoâiç  lui  acdia  ;iprb  Lt 


M  A  îl 

I  ataiHe  dp  Pliilippes  ,  sons  le  Boni 
de  Mars  Venceur  ,  passait   pour  !e 

fjlus  célèbre,  f'itnu'e  remarque  que 
es  teraplesdeMars  étaient  de  l'ordre 
dorique ,  et  qu  on  les  plaçait  ordi- 
nairement hors  des  mors ,  afin  cpie 
le  dieu  fut  !à  couinie   un    rempart 

rur  sarantir  les  ninrs  des  périls  de 
guerre.  Mais  cet  iisiige  n  était  pas 
général  ,  piiisqn'à  Halicamaise  le 
temple  de  ce  dieu  était  au  milieu  »le 
la  torteresse.  Les  saliens  ,  prètrf-s 
de  Mars  ,  formaient  à  Home  un  col- 
lège siiçerdotal  trèà  célèlire.  On  im- 
■lolait  il  Mars  le  taureau  ,  le  venat 
et  le  bélier  ;  quelques  peuples  lui 
sacrifiaient  des  chevaux  ;  les  Lusi- 
taniens^ des  boucs ,  des  chevaux ,  et 
même  des  prisonniers  de  gueire; 
lesCariens,  des  chiens;  les  Scythes 
et  les  Saracores  ,  des  ânes.  Le  coq  et 
le  vautour  lui  étaient  consacrés.  On 
le  mettait  quelquefois  dans  la  cl*se 
^es  divinités  infernales.  Et  à  qui  ce 
titre  convenait-il  mieux  qu'à  un  dieu 
meurtrier ,  dont  le  plaisir  était  de 
repeupler  sans  cesse  le  royaume  de 
Pluton  ? 

Les  monuments  représentent  Mars 
d  une  manière  assey.  imifonne  ,  sous 
la  lîeure  d'un  homme  armé  d'un 
casque  ,  d'une  pi*|ue  et  d'un  bouclier  ; 
tantôt  nu  ,  tantôt  avec  l'Labit  mili- 
taire ,  même  avec  un  manteau  siu" 
les  épaules  ;  quelquefois  barbu  ,  mais 
le  plus  souvent  sans  barbe  ;  queKpie- 
fois  avec  le  bâton  de  commandement 
à  la  main  ,  et  portant  sur  la  poitrine 
mje  égide  avec  la  tète  de  Métiuse. 
On  le  voit  aussi  sur  un  char  traîné  par 
des  chevaux  fougueux ,  qu'il  coiAluit 
ou  laisse  diriirer  par  Belione. 

Les  anciens  Sicvthes  représen- 
taient ]Mars  sous  la  forme  d'un  vieux 
sabre  à  demi  rongé  par  la  rouille.  Ils 
imuwlaient  en  sijn  hoimeur  un  de 
leurs  ennemis  ,  et  arrosaient  de  son 
sang  c-ette  divinité  meurtrière.  Ils 
lui  sacrifiaient  aussi  chaque  année 
des  bœufs  et  des  chevaux.  —  Les 
Gaidois  avaient  admis  ce  dieu  au 
nombre  de  leurs  divinités  inférieures. 
Ils  l'adoraient  sous  la  forme  d'ime 
épée  nue ,  déposée  sur  un  autel  dans 
ua  de  leurs  bocages.  Ils  vouaieut  à 


M  A  R  IÇ7 

ce  dieu  les  dépouilles  de  leurs  en- 
nemis ,  les  rassemblaient  en  mon- 
ceaux ,  et  les  laissaient  exposées  dans 
la  campagne.  Personne  n'était  assez 
tcméniire  pour  toucher  à  des  richesses 
consacrées  à  la  divinité.  —  Les  habi- 
tants de  Cadis ,  ccJonie  îjauioise  , 
représentaient  Mars  enviroimé  de 
rayons  ,  parceqne  ,  dit  yiacrobe  , 
le  mouvement  violent  db.san^  et  des 
esprits  animaux  ,  principale  cause 
de  la  bravoure  ,  est  1  eiTet  de  la  cha- 
leur du  soleil. 

Mars  armé  d'an  fouet ,  comme 
vendeur,  r.e  se  trouve  que  sur  quel- 
ques médailles.  Siu-  d'autres ,  on  le 
voit  avec  la  lance  et  le  caducée  , 
comme  arbitre  de  k  guerre  et  de  la 
paix.  Quelquefois  if  est  représenté 
sur  un  bige  traîné  par  ses  fils .  la 
Terreur  et  la  Fuite.  Une  seule  fipire 
du  palais  Borghèse  le  montre  avec  un 
anneau  à  une  jambe  ,  coiitormément 
à  la  manière  des  plusr.nciens  Grecs, 
qui  le  peignaient  tes  pieds  enchaînés  , 
traitement  que  le  dieu  avait  essuvé 
des  fils  d'Aloëus. 

Marsé  ,  fille  de  Thespius. 

MiRSES  ,  penplf  s  d'Italie  ;  ils  se 
vantaient  de  posséder  le  secret  d'en- 
dormir et  de  manier  sans  danger  les 
serpents  les  plus  dangereux.  Voy. 

OpHIOGÈ^ES  ,  Ps^LLES. 

Marspiter  ,  un  des  surnoms  de 
Mars  ,  composé  de  Mars  et  de 
Paler. 

Marsl-s  ,  fils  de  Gircé  ,  roi  des 
Toscans ,  trois  cents  ans  nvant  !a 
fondation  de  Rome ,  que  l'on  re- 
irardait  comme  auteur  de  la  science 
des  aupires.  Cic^  Divin.  LesMarses 
prétendaient  tirer  de  lui  leur  origine. 

I.  Marstas  ,fils  d'Hya^is  ,  était 
de  Célène  en  Phryeie  ;  il  joignait , 
dit  Diodore  de  Sicile  ,  à  beaucoup 
d  esprit  et  d'industrie  une  sagesse  et 
une  contineni  e  à  toute  épreuve.  Son 
génie  parut  sur-tout  dans  l'inveiitlon 
ce  la  flûte ,  où  il  sut  rassembler 
toiisles  sons  qui  se  trouvaient  aupara- 
vant partagés  entre 'es  divers  tuvaox 
du  chalumeau.  Il  fut  le  premier  qui 
mit  en  musique  les  h  vn  mes  consacrés 
aux  dieux.  Attaché  à  Cybèle ,  il 
l'accompagna  dans  tous  ses  voyages, 


19S  M  A  R 

qui  les  coniluisirent  l'un  et  l'anfre  à 
Nyse,  où  ils  ren<;oiitrèrent  Apo'lon. 
Fier  (Je  ses  nouvelles  clt'coii\(.'rtf'S  , 
M;irs>  as  eut  la  Iiardiesse  de  faire  au 
(lieu  un  défi  qvu'  fut  accepte,  à  con- 
dition que  Je  vôiiicu  serait  j'i  la  dis- 
crétion du  vaincjiieur.  Les  Nyséens 
furent  pris  pour  arliitres.  Ce  ne  fut 

Î)as  sans  j>eine  et  sans  péril  qu'Apol- 
on  IVniporta  sur  son  concurrent. 
lïKlipné  d'une  telle  résistance  ,  il  at- 
tacJia  Marsyas  àun  arbre  et  l'écorcha 
tout  vif  ^  ou  ,  comme  dit  Hys.in  ,  fit 
faire  cette  opération  par  un  Scythe. 
Mais  quand  la  chaleur  de  son  ressen- 
timent fut  passée  ,  ^e  repentant  de 
sa  barbarie ,  il  rompit  les  cordes  de  sa 
fiuifare  ,  et  la  déposa  avec  ses  flûtes 
dans  II 11  antre  de  Bacchus  auquel  il 
consacra  ces  i  struments.  Des  auteurs 
expliquent  c^tte  fable  par  le  son 
désairréahle  que  causait  le  cours  des 
eaux  du  fleuve  Marsvas  ,  et  Liceti, 

EXT  la  supériorité  que  prit  la  lyre  sur 
flvite,qui  ruina  ceux  qui  jouaient 
de  ce  dernier  instrument.  On  lui  at- 
tribue encore  l'invention  du  chalu- 
meau composé,  de  la  double  (lùte  , 
et  de  la  ligature  qui  empêchait  le 
foîiilement  du  visage,  si  ordinaire 
dans  le  jeu  des  instruments  à  vent, 
et  donnait  plus  de  force  au  joueur, 
-  en  affermissant  les  lèvres  et  les  joues. 
Les  rcpréseutations  de  Marsyas  dé- 
coraient plusieurs  édifices.  On  voyait 
dans  la  citadelle  d'Athènes  une  statue 
de  iNlinerve  qui  cliàliait  le  Satyre 
Marsvas  pour  s'être  approprié  les 
Ailles  que  la  déesse  avait  rèjetées 
avec  mépris.  Les  villes  JiJ^res  avaient 
dans  la  place  publique  une  statue 
de  Marsyas ,  symbole  de  leur  liberté  , 
à  cause  de  la  liaison  intime  de  Mar- 
syas, pris  pour  Silène,  avec  Bacchus, 
surnommé  Liber;  c;ir  les  poètes  et 
les  peintres  le  représentent  quelque- 
fois avec  des  oreilles  de  Faune  ou  de 
»Sat3're  ,  et  une  queue  de  Silène.  A 
Rome  ,  il  y  avait  dans  le  Forum 
nue  de  ces  statues  voisine  dun  tri- 
bunal. Les  avocalsqui  taçnaient  leurs 
causes  avaient  soin  de  la  couronner 
pour  le  remercier  du  succès  de  leur 
éloquence ,  et  le  rendre  favorable 
à  leur  déclamation  en  sa  qualité  d'ex- 


M  A  R 

cellent  joueur  de  fliite.  On  voyait 
encore  à  Kome  ,  dans  le  temple  de 
la  Concorde  ,  un  Marsyas  carrotté  , 
peint  par  Zeiixis.  Voy.  Olympus  , 

ÏORTOR. 

3.  —  Fleuve  de  Phrygie,  qui  dut 
son  nom  au  Satyre  Marsyas  ,  ou  par- 
cequ' Apollon,  louché  de  compassion , 
le  chanpea  en  un  fleuve  de  ce  nom  ; 
oupar<  eque,  désespéré  de  sa  défaite, 
et  l'esprit  aliéné  ,  il  s'y  précipita  ; 
ou  ,  comme  dit  Oi'ide,  parceque  les 
Nymphes,  les  Satyres,  etc.  privésdii 
plaisir  que  leur  «nuisaient  les  accords 
tle  sa  tinte  ,  versèrent  tant  de  larmes 
qu'elles  formèrent  une  rivière  ;  ou 
parceque  son  sanf;  fut  métaniorpliosé 
en  un  Meuve  qui  traversait  la  ville  de 
Célene  ,  où  l'on  voyait  dans  la  place 
publique,  dit  Hérodote ,  la  peau  de 
ce  musicien  suspendue  en  forme  de 
ballon. 

Marte  A.  /^.  Hf'rf.s. 

Marteau.  F^.  Vulcain. 

Martha  ,  Svrienne  ,  espèce  de  . 
prophélesse  que  C.  Marins  menait 
avec  lui,  et  dont  il  prenait  l'ordre 
pour  les  sacrifices,  soit  superstition  , 
soit  charlatanisnTC,  pour  en  imposer 
au  vulf;aire.  On  la  portait  en  litière 
avec  le  plus  grand  respect.  Elle  avait 
une  grande  mante  de  pourpre  qui 
s'attachait  avec  des  agraffes  ,  et  por- 
tait à  la  main  une  pique  environnée 
de  liandelettes  et  de  bouquets  de 
fleurs. 

Marthésie,  reine  des  Amazones, 
régna  avec  Lampéto. 

M  A  RUA  Aqu  A,  fontaine  de  Rome 
où  iVéron  se  baigna.  Ce  mépris  de 
l'opinion  le  couvrit  d'infamie  et  le 
mit  en  danger  de  la  vie.  On  s'ima- 
gina que  ce  sacrilège  avait  attiré  sur 
lui  b  vengeance  des  dieux  ;  et  la 
superstition  observa  que  depuis  ce 
temps  il  n'eut  plus  qu'une  santé  faible 
et  languissante. 

Martiales  Larini  ,  ministres  pu- 
blics du  dieu  Mars  ,  selon  Cicéron. 

MartiAlis  ,  surnom  de  Junon  , 
armée  de  tcnailfesde  forgeron  qu'elle 
porte  des  deux  mains  en  .nv.int,  telle 
qu'on  la  voit ,  sur  un  autel  étrusrpie , 
h  hi  villa  Borghèse. 

Martiaux  ,  jeux  institués  eul'hou- 


M  A  S 

neur  de  Mars  ,  qui  se  cclcbrricnt  à 
Rome  le  premier  d'Août ,  jour  oi 
Ton  avait  dédié  le  tempîe  de  ce  dieu. 
On  V  faisait  des  eoursi  s  à  cheval  et 
des  combats  d  hommes  contre  les 
bêtes.  Germanicus  y  tua  deux  cents 
lions ,  au  rapport  des  historiens. 

Martius,  snrnom  de  Jupiter,  sous 
lequel  les  guerriers  l'invocjuaieut  au 
commencement  des  combats. 

Martzasa  (  il/,  lî/.  ),  divinité  de 
Kiew ,  regardée  comme  la  déesse  des 
moissons  ,  et  qui  répondait  à  la  De- 
metra  des  Gre«s.  J^.  Demetek. 

Marzaka  ,  nom  sous  lequel  les 
Sarmates  adoraient    Vénus. 

jNIasaupadA.  (  M.  Ind.  )  Ce  mot , 
qui  signifie  mois  de  jeûne  ,  désigne 
une  espèce  de  carême  en  usage  parmi 
les  Indiens  ,  et  qui  diu-e  quarante 
jours  ,  depuis  le  dernier  jour  d'Oc- 
tobre juscpi'an  dix  de  Décembre. 
Pendant  ce  temps  le  dévot  doit 
observer  un  jeûne  rigoureux  :  du  lait 
et  des  figues  doivent  faire  sa  seule 
nourriture.  Il  ne  lui  est  pas  même 
permis  de  jouir  des  plaisirs  du  mo- 
riage.  Ce  jeime  est  accompagné  de 

{>lusipurs  pratiques  de  dévotion,  dont 
a  principale  consiste  à  tourner  cent 
et  une  fois  tous  les  malins  autour  de 
la  pagode  de  ^Vishnou,  en  pronon- 
çant tout  bas  un  des  noms  de  ce  dieu. 
Ceux  qui  veulent  se  distingii^r  par 
une  ferveur  extraordinaire  tournent 
jusqu'à  mille  et  une  fois.  Ce  carême 
des  Indiens  ne  revient  pas  tous  les 
ans.  Lorstju'on  l'a  pratiqué  réguliè- 
rement l'espace  de  douze  années,  on 
en  est  quitte  pour  le  reste  de  la  vie. 

Mascula  ,  surnom  de  Vénus  et 
de  la  Fortime. 

Masnah  (  M.  Mah.  )  ,  statue  ou 
idole  d'un  cruel  tyran  ,  posée  eu 
Ethiopie  au  milieu  d'un  grand  lac  , 
duquel  ,  selon  les  auteurs  arabes  , 
les  deux  IN  ils  prennent  leur  origine. 
L'un  est  le  Nil  proprement  dit  ,  et 
l'autre  le  Niger. 

Mas(^IJe-  Sur  les  médailles  ro- 
maines y  c'est  un  svuibole  des  jeirx 
scénifpies.  Voy.  ïhalie  ,  Momls  , 
Fable  ,  Hypocrisie. 

Massîccs  ,  un  des  chefs  qui  s'em- 
barquèreut  avec  Enée  sur  la  flotte 


M  A  T  ;;•:> 

étnisque.  Il  coutIni>ait  les  guerriei'* 
de  Cîusium  et  île  Côses ,  armés  de 
dards  ,  de  flèches,  d'arcs  terribles, 
et  de  légers  carquois  flottant  sur  le* 
épaules.   jEriéid.  l.  lo. 

Mas-ue  ,  S}  uiloîcordinarre  d'Her- 
cule. Après  le  combat  de.s  Géauts  ,  il 
consacra  la  sienne  à  Mercure.  Jille 
était  d'olivier  saurage  ,  prit  racine  , 
et  devint  un  grand  arbre.  On  donne 
aussi  quelquefois  la  massue  à  Thésée  : 
Euripide  la  nomme  Epidaurietme  , 
parceqne  Thésée  la  ravit  à  Péri- 
phétès  <[u'il  tua  dans  Epidaure ,  et; 
s'en  servit  depuis. 

Masïigophores,  parle -verges  , 
-espèce  d'huïssier  des  Hellanodiques  , 
ou  Agonolbltes  ,  qui  frappaient  de 
verges  par  Tordre  de  ces  mafjiàtrats  y 
et  même  quelquefois  à  la  prière  des 
spectateurs ,  les  athlètes  qui  en- 
traient en  lice  hors  de  rang  on  avant 
le  signal  ,  ou  ceux  qui  par  collusiou 
se  ménageaient  ,  ou  ceux  qm'  exclus 
des  jeux  ne  laissaient  pas  d'y  pa» 
ràître. 

i.  Mastor,  de  Cvthère,  père  dr 
Lycophron.  lUad.  «.  i5. 

2.  —  Père  du  devin  Uulitherse.. 
Odyss.  I.  2. 

SIatali  (  M.  Ind.  ) ,  conducteur 
du  char  d'Indra,  f^.  Indra. 

Matambola  (  M.  Ajr.  ) ,  un  des 
Gangas ,  ou  prêtres  du  Congo,  t^^ 

GA>r,AS. 

Matchi-Makitou  {M.  Amér.')^ 
esprit  malfaisant,  auquel  les  sauvages 
de  l'Amérique  septentrionale  attri- 
buent tous  les  maux  qui  leur  arrivent. 
Ce  mauvais  génie  n'est  autre  que  la 
Lune.  Plusieurs  de  ces  sauvage» 
y  imaginent  que  les  orages  sont  causés 
par  l'esprit  de  la  Lune  ,  qui  s'agite^ 
au  fond  des  eaux.  Lorsqu'ils  sont 
surpris  de  la  tempête ,  ils  jettent 
dans  la  mer  ce  qu'ils  ont  de  ph;s- 
précieux  dans  leurs  itinots,  dans  l'es- 
pérance d'appaiser  par  ces  otTraude» 
cet  esprit  irrité. 

Matchia-Vataram  (3/.  Ind.), 
nom  sous  lequel  W^ishnou  est  adoré 
dans  sa  première  transformation  j. 
celle  en  poisson.   V.  WlSH^ou. 

Matera  ,  un  des  sitrnoms  de  Mr»- 
nen  e ,  à  laquelle  étaient  ccmsacré»- 
N4 


r«of.  M  A  T 

jcs  pif[tic.s.  Oii  cii  »usi>eii<lait  autour 

<\o  ses  autels  et  de  ses  statues.  Matera 

était  «ne  espèce  de  trait  à  l'usage  des 

Gaulois. 

MatèreS  ,  dresses  r^ver«?es  à  En- 
g^'oni  en  Sicile.  On  croit  que  ce 
sont  les  nymphes  qui  prirent  soin  de 
l'enfance  de  Jupiter  ;  savoir,  ïhisoa  , 
Neda ,  et  Hagno. 

IMArHAN ,  prêtre  de  Baal,  fut  tué 
devant  l'autel  de  son  dieu  par  l'ordre 
du  grand-prêtre  Joiada. 

Mathématiques.  (  Sciences.  ) 
Une  femme  d'un  âge  moyen,  cou- 
verte d'un  voile  blanc  et  transparent , 
un  globe  à  ses  pieds,  lient  de  la  main 
droite  im  compas  ,  dont  elle  forme 
un  cercle  sur  un  papier  où  l'on  voit 
d^ja  plusieurs  figures  tracées.  L  allé- 
gorie de  Grat-e/o/^ est  plus  complète. 
Cet  artiste  a  conservé  une  femme 
avec  les  ailes  h  la  tête  ,  ainsi  que  la 
sphère  armillaire ,  qui  annoncent  que 
cet  art  mesure  rimmensité.  Eile  pa- 
raît occupée  du  carré  de  l'hypoté- 
nuse ,  une  de  ses  premières  décou- 
vertes. Le  cube  qui  soutient  la  table 
sur  laquelle  cette  figure  est-  tracée 
désigne  les  trois  grandeurs  possibles , 
longueur, largeur,  et  profondeur.  Les 
différents  solides  et  les  instruments 
répandus  autoiu-  d'elle ,  ainsi  que  la 
figure  qui,  dans  le  lointain,  paraît 
prendre  la  hauteur  d'un  objet  élevé  , 
caractérisent  encore  son  genre  d'é- 
tudes et  son  utilité, 

Matrï  ,  nom  sous  lequel  les  Ro- 
mains invoquaient  les  Parrpies  depuis 
Pertinax ,  conmie   prenant  un  soin 

Jiarticulier  des  empereurs  et  de  leurs 
amilles. 

Matf.Ales  ,  fête  qu'on  célébrait  à 
Rome  le  1 1  Juin  en  l'honneur  de 
Matuta,  ou  luo.  Les  dames  romaines 
participaient  seules  aux  cérémonies 
de  la  fête ,  et  pouvaient  entrer  dans 
le  temple.  Une  seule  esclave  y  était 
admise,  et  on  la  renvoyait  après  l'a- 
voir légèrement  soufiïetée  ,  en  mé- 
moire de  la  jalousie  qu'Ino  avait 
conçue  contre  ime  de  ses  esclaves. 
Les  Romaines  n'offraient  des  vœux 
à  cette  déesse  que  pour  les  enfants 
tic  leurs  frères  ou  de  leiurs  sceiu'S  , 


MAT 

pnrcequf,  dit  O^'ide,  Matuta  avait 
été  trop  nialheurtuiie  poiu-  les  siens 
propres.  Lesa<:rifice ({u'eliesofTraient 
consistait  en  un  gâteau  de  farine,  de 
miel  et  d'huile,  cuit  sous  une  cloche 
de  terre. 

Matp.es  ,  nom  que  les  Italiens  et 
les  Gaulois  donnaient  aux  Parques  , 
soit  à  raison  du  soin  qu'elles  dai- 
gnaient prendre  pour  favoriser  le 
passage  de  l'homme  î'i  la  vie ,  soit  en 
reconnaissance  des  secours  que  les 
femmes  croyaient  en  obtenir  dans 
les  douleurs  de  l'enfantement. 

Matbes  sacrorum  ,  prêtresses  de 
Mithras.    f^.  Mithras. 

Maïronaies  ,  fêtes  cél«;brées  par 
1rs  dames  romaines  aux  kalendes  de 
Mars.  Guide  assigne  cinq  causes  à 
l'institution  de  cette  fête  :  i".  la  ma- 
nière dont  les  Sabines  terminèrent 
la  guerre  entre  les  Sabins  et  les  Ro- 
mains ;  2°.  le  désir  d'obtenir  de 
Mars  la  même  félicité  qu'il  avait 
accordée  à  ses  enfants  Rémus  et 
Romulus  j  5°.  pour  que  la  fécondité 
que  la  terre  éprouve  en  Mars  fiit 
accordée  aux  dames  romaines  ;  4°- 1^» 
dédicace  d'un  temple  h  Junon  Liuine 
sur  le  mont  Escpiilin  ,  faite  aux  ka- 
lendes de  ce  mois  ;  5".  parceque  INLirs 
était  fils  de  la  déesse  qui  présidait 
aux  noces  et  aux  accouchements. 
On  célébrait  cette  fête  avec  autant 
de  pompe  que  de  plaisir.  Les  femmes 
se  rendaient  le  matin  au  temple  de 
Junon ,  et  lui  présentaient  des  fleurs , 
dont  elles  étaient  elles-mêmes  cou- 
ronnées. De  retour  chez  elles  ,  elles 
y  passaient  le  reste  du  jour  extrême- 
ment parées  ,  et  y  recevaient  les  féli- 
citations et  les  présents  que  leurs 
amis  ou  leurs  maris  leur  envoyaient , 
en  souvenir  de  l'heureuse  médiation 
des  Sabines,  Dans  la  matinée  du 
même  jour,  les  hommes  mqriés  se 
rendaient  au  temple  de  Janus  ,  pour 
lui  faire  aussi  leurs  sacrifices.  La  so- 
lemnité  finissait  par  de  somptueux 
festins  que  les  maris  donnaient  à 
leurs  épouse;.  Dans  cette  fête  ,  les 
dames  accordaient  à  leurs  servantes 
les  privilèges  dont  les  esclaves  jouis- 
saient aux  Saturnales. 

MATRO^E ,  nom  de  Junon  ,  pro- 


3!  A  T 

tpctric<"  des  fpimnes  nubiles,  en  état 
■  levenir  mères. 
Matroxes  ,  nom  des  Panpies.  V. 

iTR£S. 

Maïsuri  {M.  Jap.) ,  fcte  des 
i  iiicières.  C'est  la  plus  célèbre  de 
toutes  les  solemnités  de  la  re'if;ioii 
priniitive  du  Japon,  et  la  priccipaie 
au  dieu  protecteur  de  chaque  ville. 
Les  diftcients  quartiers  font  tour  à- 
tour  la  dépense  du  spectacle  ,  qui 
consiste  en  processions  et  représen- 
tations dramatiques,  mêlées  de  danses 
et  de  cl^nts.  Ou  exécute  ces  pièces 
dans  une  place  puLlique  masinifique- 
nicnt  décorée.  Chaque  quartier  four- 
nit ses  décurations,  ses  machines ,  sa 
musique  et  ses  acteurs  ;  ainsi  la  scène 
varie  plusieurs  fois.  Les  acteurs  sont 
de  jeunes  gens  d'une  figure  agréable , 
el  de  jeunes  filles  qu'on  tire  ordinai- 
rement de  lieux  de  débauche.  Les 
uns  et  les  autres  ont  des  habits  de 
caractère  conformes  aux  rôles  qu'ils 
doivent  représenter.  Kœinjyj'er  as- 
sure qu'ils  jouent  avec  beaucoup  de 
p.';.ce,  et  f{u  il  est  rare,  même  en 
î  urope  ,  de  trouver  d'aussi  beaux 
tits. 

.^Iatta  (  M.  Ind.  ) ,  idole  mons- 
trueuse, fort  honorée  à  Nap-akut  , 
\ille  du  Décan  ,  au  nord  de  la  pro- 
vince de  Lalior.  Elle  a  une  riche 
pagode  ,  oi'i  se  rendent  beauc-oup  de 
pèlerins ,  dont  quelques  uns  se  cou- 
pent un  morceau  de  la  langue  pour 
le  lui  offrir. 

'4atta-Salompo  ,  Tout-voyant , 
mier  roi  de  Boni ,  dans  l'isle  de 
Cé:èbes.  Descendu  du  ciel,  il  épousa 
une  princesse  de  Toro ,  également 
d'origine  céleste ,  et  dont  il  eut  un 
fils  et  cinq  filles ,  de  qui  descendirent 
tons  les  rois  de  Boni.  Après  un  règne 
de  quarante  ans  ,  ce  roi  renxinta  au 
fiol  avec  sa  première  femme.  Slavo- 

■  !ts ,  T'^oyage  à  Samaran. 

>LiTUMiE  ,  déesse  que  l'on  invo- 
quait quand  le  bled  était  parvenu  à 
nuiturité. 

Matuta  était ,  chez  les  Romsius, 

lième  que  Leuct>thée  ou  Ino,  fille 

C.tdmus  ,  était  chez  les  Grecs. 

\LinjTU»ts    Pat£ii  ,    Pèr^    du 


M  A  U  sor 

malin,  nom  sous  Itquol  on  adorait 
Janus  .  comme  dieu  du  temps. 

Maizou  (  yi.  Chili.  )  ,  divinité 
chinoise.  C'était ,  suivant  quelques 
auteurs ,  une  magicienne  ;  selon  d'au- 
tres ,  une  dévote  célèbre  par  sa  v  ertu , 
et  qui  avait  fait  voeu  «le  virginité. 
Les  Chinois  lui  ont  rendu  les  hon- 
nexirs  divins.  Us  représentent  ordi- 
nairement à  ses  côtés  deux  autres 
filles  dévotes ,  qui  soutiennent  sur  sa 
tète  une  espèce  de  dais. 

iNlALRirASiE.  Cette  vaste  étendue 
de  pav  s,  rpii  comprenait  les  voy  aumes 
d'Alger,  de  Fez,  de  Maroc ,  et: .  est 
figurée  sur  les  médailles  conduisant 
un  cheval  avec  une  espèce  de  lunge 
ou  de  houssinc ,  à  cause  de  la  vitesse 
de  ses  coursiers ,  auxquels  on  ne  don- 
nait jamais  de  l'éperou  ,  et  auxquels 
on  ne  mettait  point  de  niors.  Elle  est 
vêtne  d'une  étotïe  légère  ,  relevée 
sous  le  sein ,  et  ensuite  à  la  taille. 

Mausole,  roi  de  Carie,  est  de- 
venu célèbre  par  l'amour  que  son 
épouse  Artéuiise  eut  pour  lui.  Après 
la  murt  de  son  mari ,  elle  niMa 
ses  tendres  à  des  parfums  ,  les  ii  - 
fusa  dans  de  l'eau  ,  et  les  avala  peu  à 
peu,  connne  si  elle  eut  voulu  con- 
vertir le  corps  de  son  épt)ux  en  sa 
propre  substance.  IVon  contente  de 
cette  preuve  d'amour,  elle  éleva  à  ses 
mânes  un  monument  superbe  ,  éta- 
blit des  jeux  funèbres  ,  et  assigna  de 
grands  prix  pour  les  orateurs  et  les 
poètes  qui  viendraient  à  l'envi  dé- 
plover  leurs  talents  en  l'honneur  de 
Mausole.  Elle  ne  sui  vécut  que  deux 
ans  à  son  époux ,  et  s<jn  deuil  ne  fùiit 
qu'avec  sa  vie.  Bayle  soupçonr.e 
toutes  ces  men  eilles  tirées  de  quelque 
roman  du  temps. 

MiusoLÉE,  monument  qu'Arlé- 
mise  éleva  à  son  époux  Mausole  ,  et 
qui  a  passé  depuis  à  tous  ceux  qui  se 
distinguaient  par  la  magnificence  de 
leur  structure.  Artémise  v  eniplo^*» 
les  quatre  plus  habiles  arcliitecîes  de 
la  Grèce  ,  qui  rendirent  cet  édifice 
une  des  sept  merveilles  du  ni'inde. 
Il  avait  quatre  cents  onze  pieds  de 
circuit ,  et  cent  qiuirante  de  fiauteur, 
en  V  comprenant  une  pvrafuide  de 
nièuie  hauteur  que  Tédiace. 


203 


lAI  A  Y 


Mavoks,  le  même  que  Mars.  V. 
Maf.s. 

Maximus,  épitliète  de  Jupiter, 
comme  le  plus  f;raucl  des  dieux. 

May  ,  a  inajoribus  ,  des  aiici'^ns. 
Nom  donné  pnr  llomulu?  ù  ce  mois, 
en  mémoire  de  la  division  du  peuple 
en  Airillards  et  en  jeunes  pens  ,  ou  , 
suivant  Ausoiie  ,  de  Maïa  ,  fdle 
A  Atlas.  Ce  mois  avait  Apollou  pour 
divinité  tutélaire.  Les  Romains  le 
peignaient  comme  ui  homme  entre 
deux  ixs.cs  ,  vêtu  d'une  robe  larce  et 
à  grandes  manches  ,  tenant  d'une 
main  une  corbeille  pleine  de  fleurs  , 
et  de  l'autre  une  Heur  qu'il  porte  au 
nez.  Quelquefois  on  plaçait  à  ses 
côtés  un  paon  ,  image  naturelle  de  la 
variété  de  fleurs  dont  s'émaille  en  ce 
mois  la  robe  de  l'année.  Les  modernes 
lui  ont  donné  un  habillement  verd  et 
fleiiri ,  une  guirlande  de  fleurs  ,  un 
rameau  verdoyant  dans  une  main  , 
et  dans  l'autre  le  signe  des  gémeaux 
entouré  de  roses  ;  emblème  ,  suivant 
quelques  uns ,  de  l'action  du  soleil  , 
«ont  la  force  est  doublée.  Tous  les 
accessoires  anuoncent  les  effets  de 
l'amour. 

Maya  (  M.  Ind.  )  ,  mère  de  la 
rature,  et  de  tous  les  dieux  du  second 
ordre.  Quelques  Indous  expliquent 
jwr  ce  mot  la  première  inclination 
de  la  divinité  :\  se  personnifier  elle- 
même  en  créant  des  mondes.  Mais 
dans  la  philosophie  du  dédain,  qui 
l'interprète  par  déhtsion,  il  a  un 
eens  plus  subtil  et  plus  abstrus  ,  et 
signifie  le  système  des  perceptions 
primaires  ou  secondaires,  que  Pla- 
ton, Epichamie,  et  «ruelques  autres 
philosophes  ,  ont  cru  être  produites 

Far  la  présence  de  la  divinité  dans 
esprit  de  ses  créatures  ,  sans  avoir 
une  existence  indépendante. 

Mayessol'ra    (  31.  Ind.  )  ,     l'air 

divinisé ,  selon  les  Indiens  ,  qui  le 

regardent  comme  une  des  cinq  puis- 

'       sauces  primitives  engendrées  par  le 

créateur.  V .  Panjacartaguel. 

Mayrs  (  M.  Celt.  ) ,  nom  que  les 
anciens  Germains  donnaient  à  trois 
divinités  qui  présidaient  aux  accou- 
chements ,  et  qui ,  comme  les  fées  , 


MEC 

clouaient  les  enfants  au  momcat  de 
eur  naissance. 

1.  MÉAKDRE  ,  fils  de  Cercaphu» 
et  d'Aiiaxiliie ,  durant  une  guerre 
contre  la  ville  de  Pessinunte,  promit 
à  la  mère  des  dieux  que,  s'il  était 
vainqurur,  il  lui  sacrifierait  la  pre- 
mière personne  qui  viendrait  le  féli- 
citer ,  et  immola  Archélaiis  son  fils , 
sa  s<ïur  et  sa  mère  ,  que  le  hasard 
offrit  les  premiers  à  sa  vue.  D'autres 
disent  qu'il  partagea  aux  soldats  les 
offrandes  consacrées  à  la  mère  des 
dieux.  Soit  remords,  soit  fureur  ins- 
pirée par  cette  déesse  ,  il  se  jeta 
dans  l'Anabœnon  ,  auquel  il  donna 
son  nom. 

2.  —  Fleure  de  la  grande  Phrvgie , 
célèbre  dans  les  fables  des  poètes  , 
qui  le  font  fils  de  la  Terre  et  de 
l'Océan  ,  et  père  de  C;  anée. 

MÉCASPHiNs,  sorciers  chaldéens, 
qui   usaient   d'herbes  ,  de   drogues 

{)articulières ,  et  d'os  de  mort ,  pour 
eurs  opérations  superstitieuses. 

MeCASTOR.    f^.   ÊCASTOR. 

MÉCHANCETÉ  ,  fcnimc  vieille  et 
laide  ,  couverte  de  toiles  d'araignée, 
appuyée  sur  un  ours  blanc  ,  et  tenant 
un  couteau  et  un  ])oignard. 

Mechakica  ,  surnom  de  Pallas, 
lorsqu'elle  présidait  à  la  construction 
des  villes. 

Mechaneus  ,  surnom  de  Jupiter, 
qui  bénit  les  entreprises  des  hommes. 
Rac.  Mechaneomai  ,  j'entre- 
prends. Il  V  avait  au  milieu  d'Argos 
un  cippe  de  bronze  qui  soutenait  la 
^tatue  de  ce  dieu  ,  avec  ce  surnom. 
Ce  fut  devant  cette  statue  que  les 
Argiens  ,'  avant  d'aller  au  siège  de 
Troie ,  s'engagèrent  par  serment  à 
périr  plutôt  que  d'abandonner  leur 
entreprise. 

MÉCHANiQUE.  Cochin  l'a  repré- 
sentée par  une  femme  qui  réfléchit 
sur  les  propriétés  des  principales 
puissances  ,  qui  sont  le  levier ,  le 
treuil ,  la  poulie ,  le  plan  incliné , 
le  coin  et  la  vis. 

I.  MÉcisrÉE  ,  fils  d'EchiuSr'un 
des  compagnons  d'Ajax ,  fut  tué  par 
Polydamns  au  siège  de  Troie. 

a.  —  Père  d'Euryale  ,  un  des  ca-^ 


M  K  D 

pîtrines  grecsq  ui  allèrent  au  siège 
de  Troie. 

MÉoEciNE.  (  Sciences.  )  On  la 
représente  sous  les  traitsd'uuefemiiie 
ûgée,  pour  exprimer  que  rexpériciice 
est  la  ijase  de  cet  art.  E;le  tient  une 
(îpire  de  la  Nature  ,  objet  continuel 
de  ses  observations  ;  et  le  hùton 
noueux  sur  lequel  elle  s'appuie  in- 
dique les  difficultés  dont  son  étude 
est  accompagnée.  Le  serpent ,  dont 
la  peau  se  renouvelle ,  en  Jjiènie  de 
la  santé  ,  entoure  ce  h;iton  ,  qui  re- 
pose sur  les  ouvrages  de  Galien  et 
^Hippocrate.  Le  coq,  déjà  consacré 
à  Esculape  ,  peut  être  pris  pour  le 
symbole  de  la  vigilance,  si  conve- 
nable au  médecin  ;  la  bride  et  le 
mors  nus  pieds  de  la  fiirtire  sont  celui 
de  la  tempérance  indispensidile  ;iu 
convalescent.  ( /^.  Escui.ape.)  Pau- 
sanias  croit  que  la  Médecine  était 
représentée  sur  le  coffre  de  Cyp- 
selus ,  dans  le  temple  de  Junon  ,  ù 
Elis ,  par  deux  fiçures  de  fennne  , 
qui  tenaient  Time  un  mortier  ,  et 
l'autre  xm  pilon. 

MÉDÉE  ,  fille  d'Eëtès  ,  roi  de  la 
Colchide ,  et  d'Hécate ,  ayant  vu  arri- 
ver Ja^n  à  la  tète  <Hcs  Àrconautes, 
fut  cliarmée  de  la  bonne  mine  de  ce 
Jiéros  ,  le  rendit  victorieux  de  tous 
les  monstres  qui  gardaient  la  toison 
cl  or ,  le  mit  en  }îossession  de  ce 
trésor  ,  et  s'enfuit  avec  lui.  Eétès  fit 
poursuivre  les  Grecs  par  Absvrthe  , 
son  fils  ,  qui  périt  dans  cette  entre- 
]>rise.  (/  .Absvrthe.)  Médée,  après 
diverses  aventures,  arriva  hrurcusc- 
nient  en  Thrss;Jie ,  rajeunit  Eson  , 
et  fit  périr  Pélias,  usurpateur  de  son 
trône.  (  V.  Eson  ,  Pjélias,  Jaskn.  ) 
Après  linfidélité  de  Jason  ,  jMédée, 
selon  Diodore  ,  au  sortir  de  Co- 
rinthe ,  fut  se  réfugier  chez  Hercule , 
qui  lui  avait  promis  autrefois  de  la 
secourir ,  si  Jason  lui  manquait  de 
foi.  Arrivce  à  Thèbes  ,  elle  trouva 
qu'Hercule  était  devenu  fmieux-; 
elle  le  guérit  par  ses  remèdes.  Mais 
voyant  quelle  ne  pouvait  attendre 
aucun  secours  de  lui  dans  l'état  où  il 
était ,  elle  se  retira  à  Athènes  auprès 
du  roi  Eeée,  qui  non  seulement  lui 
donna  asyle  dans  ses  états  ,  mais  lé- 


M  E  D  2o3 

fiouîa  même ,  sur  l'espérance  qu'<  Ue 
ui  avait  donnée  qu'elle  pouvait,  |.'ar 
ses  enchautemeuls ,  lui  faire  avoir 
des  enfants.  Thésée  étunt  reveuu  à 
Athènes  en  ce  temps-là  ]K)urse  fiiire 
reconnaître  par  son  père  ,  Médée 
chercha  à  faire  périr,  par  le  poison  , 
cet  héritier  du  trône.  DioUore  dit 
qu'elle  en  fut  seulement  soupçonnée , 
et  que ,  voyant  qu  on  la  regardait 
par-tout  coumie  une  empoisonneuse , 
elle  s'enfuit  encore  d'Athènes,  et 
«hoisit  la  Piiéni(  ie  pour  sa  retraite. 
Ensuite  étant  passée  dans  l'Asie  su- 
périeure ,  elle  épousa  un  des  phis 
qrands  rois  de  ce  }i3\s-là,  et  en  eut 
im  fils  appelé  Midas,  qui,  s'étant 
rendu  recoumiandaî>!e  par  son  cou- 
rage, devint  roi  après  la  mort  de  son 
père,  et  donna  à  ses  sujets  le  nom 
de  Mèdes. 

Plusieurs  anciens  historiens  nous 
reprtisentent  M.'dce  avec  des  cou- 
leurs bieu  différentes.  Selou  eux  , 
c'est  une  personne  vertueuse,  qui  n'a 
a'autre  crime  ({uc  l'amour  qu'elle  eut 
pour  Jas<-.n  qui  l'abaudonna  lâche- 
ment, malgré  les  gages  qu'il  avait  de 
sa  tendresse ,  pour  épouser  la  fille 
de  Créon  ;  une  femme  qui  n'em- 
ployait les  secrets  que  sa  mère  lui 
avait  appris,  q>ie  pour  le  bien  de 
ceux  qui  venaient  la  consulter;  qui 
ne  s'était- occujK-e  en  Colchide  qu'à 
sauver  la  vie  aux  étrangers  que  le  roi 
voulait  faire  périr  ;  et  qui  ne  s  était 
enfiu'e  que  parcequrlle  avait  horreur 
des  cruautés  de  son  père  ;  enfiu  une 
reine  abandonnée  ,  persécutée ,  qui , 
après  avoir  cru  inutilement  même 
aux  garants  des  promesses  et  des  ser- 
ments de  son  époux  ,  fut  obligée 
•l'en  er  de  coiu-  en  cour ,  et  enfin  de 
passer  les  mers  pour  aller  chercher 
un  asyle  dans  les  pays  éloignés. 

Médée  s'était  retirée  à  Corinthe  , 
parccffu'elie  avait  droit  à  cette  cou- 
ronne, se'on  Pau  s  anias.  Effective- 
ment ,  elle  y  régna  conjointement 
avec  Créon.  Diodore  dit  même  que 
ce  furent  les  Corinthiens  qui  invi- 
tèrent cette  princesse  à  quitter  lol- 
chos ,  pour  venir  prendre  possession 
d'un  trône  qui  lui  était  dû.  Mais  ces 
peuples  iaconîtants ,  soit  pour  venger 


9io4  M  E  I> 

la  morf  âc  Crtx>ii ,  tient  ils  accusa  i<»nt 
Medée  ,  on  pour  mettie  fin  ;nix  iii- 
liif;urs  qu'elle  forimiit  [>our  assurer 
la  couronne  à  ses  enfants,  les  Inpi- 
fièrent  eux-mêmes  Hans  le  temple  de 
Jnuon  ,  où  ils  s'i'taient  rélué:iés. 
A  nuelqne  temps  de  l;i ,  Corinthe  Int 
offlisée  de  la  peste,  ou  dune  maladie 
^pidéaiique  qui  faisait  périr  tous  les 
enfants.  L'oracle  de  Delphes  avertit 
les  Corinthiens  qu'ils  verraient  la  fin 
de  leurs  maux  ,  lorsqu'ils  auraient 
expié  le  meurtre  sacrilèpe  dont  ils 
s'étaient  rendus  coupahles.  Aussi-tùt 
ils  instituèrent  des  sacrifices  en  l'hon- 
neur des  fils  de  Médée  ,  et  leur 
consacrèrent  ime  statue  qui  repré- 
sentait la  Peur.  Pour  rendre  encore 
plus  soiemnelle  !a  réparation  que  les 
Corinthiens  se  trouvaient  enr;ai:és  de 
faire  à  ces  malheureux  princps  ,  ils 
faisaient  porter  le  deuil  à  leurs  en- 
fants, et  leur  coupaient  les  cheveux 
jusrpi'à  un  certain  âpe.  Ce  fait  était 
connu  de  tout  le  monde,  lorsqn' A m/z'- 
pide  entreprit  de  mettre  INIédée  sur 
Ja  scène.  Les  Coiinthiens  firent  pré- 
sent au  poète  de  cinq  talents  ,  pour 
l'eneacer  de  mettre  sur  le  compte 
de  Médée  le  meurtre  des  jeunes 
princes.  I!s  espéraient  ,  avec  raison  , 
que  cette  fable  s'accréditerait  par  la 
réputation  du  poète  qui  remploie- 
rait ,  et  prendrait  enfin  la  place  d'une 
vérité  qui  leur  était  peu  honorable. 
Pour  rendre  plus  croyaldc  cette  pre- 
mière calomnie,  1rs  poètes  trafiques 
inventèrent  tous  les  autres  crimes 
dont  l'histoire  de  Médée  est  chargée; 
les  meurtres  d'Ahsyrthe,  de  Pélias, 
de  Créon  et  de  sa  fille  ,  l'empoison- 
nement de  Thésée  ,  etc. 

On  la  fit  aussi  passer  pour  une 
grande  niacicienne,  parcequ'clle  avait 
appris  de  sa  mère  Hécate  la  connais- 
sance des  plantes  et  de  plusieurs 
secrets  Jitiles  ,  dont  elle  faisait  usaee 
pour  l'utilité  des  hommes.  Enfin 
ceux  qui  l'ont  chargée  de  tant  de 
forfaits  n'ont  pu  s'empêcher  de  re- 
connaître que  ,  née  vertueuse  ,  elle 
n'a  été  entraînée  au  vice  <iue  par  ime 
espèce  de  fatalité,  et  parle  concours 
des  dieux  ,  sur-tout  de  Vénus ,  qui 
persécuta  sans  relâche  toute  la  race 


M  F'  Tf 

«în  Soleil  ffdftsayait  tiéconvcrt  son 
intrkue  avec  Mars. 

MÉDÉsicASTB  ,  fille  naturelle  de 
Priam  ,  mariée  à  Imhrius  ,  qui  de- 
meimiit  dans  la  ville  de  Pédase.  Les 
Crr es  l'enmienèrent  captive  après  le 
siège  de  Troie. 

MEnicLRius ,  premier  nom  de 
Slcrcure  ,  suivant  quelques  autrurs  , 
et  appelé  ainsi  part  eq-jc  rélù<iuence 
est  le  plus  sûr  mo'»  en  de  réunir  les 
hommes  et  de  concilier  leurs  intérêts. 

Medicus  ,  surnom  sons  leqne!  Es- 
culape  était  honoré  à  BalanatTe,  dans 
la  CvrénaVque  ,  où  ou  lui  immolait 
des  chèvres. 

Mr.niocBnÉ.  Cochin  la  fîenre  par 
une  femme  dont  tous  les  traits  expri- 
ment la  satisfaction  intérieure.  Son 
vèîemnit  est  simple  ,  mais  propre. 
Klle  tient  une  seule  bourse  ,  qu'elle 
pirde  avec  soin. 

Médioximes,  dieux  mitoyens  ou 
aériens,  qu'on  cro^a!t  habiter  les 
airs,  et  tenir  le  milieu  entre  ceux  du 
ciel  et  ccTix  de  la  lerre.  Servius  dit 
que  t'étaient  des  dieux  marins  ,  et 
Ij'ulée  des  génies  inférieurs  aux 
dieux  célestes  ,  et  supérieurs  aux 
hou)mes. 

MÉDITATION.  Une  femme  assise, 
le  front  appuyé  sur  une  main  ,  p:  raît 
penser  prorondémrnf.  Ses  veux  fer- 
més désignent  le  recneillement  ;  et 
\m  rrand  voile  l'envel'ippe.  Autour 
«iVile  srnt  des  livres  ,  des  figures  de 
péuini'trie,  etc. 

jVIÉniTPrNlLES  ,  fctes  en  l'honnenr 
de  Méditrine.  On  y  offrait  i  la 
déesse  du  vin  vieux  et  du  vin  nou- 
veau ,  dans  la  pensée  que  le  vin  pris 
aven  mesure  était  un  ex<^l!ent  pré- 
servatif contre  la  plupart  des  ma- 
ladies. 

MÉniTRiNE  ,  divinité  qui  présidait 
aux  médicaments  rt  aux  puérisons. 
Rac.  Mederi,  guérir.  On  appelait 
Meditrinales  les  fêtes  célébrées  en 
soïi  honneur. 

Médius  ,  ou  MoDits.  fils  de  Mars 
et  d'une  fille  Réate  ,  sumonniié 
Fahidins,  on  Fidius,  fonda  la  vil'e 
de  Cures,  qu'il  appela  ainsi  du  nom 
du  génie  qui  passait  pour  son  père , 


MED 

ûa , selon  d'autres ,  d'une  pi'fne,  nom- 
mée Curis  eu  sa  Lia. 

r.  Médon  ,  niaîflot  changt-  en 
poisson.  Ov'id.  Metani.  I.  3. 

2.  —  Centaure  Liesse  à  l'épaule  , 
et  obligé  de  prendre  la  fuite.  Ibid. 
L  la. 

3.  —  Un  des  poursuivants  de  Pé- 
r.élûpe  ,  fut  redevable  de  son  salut  à 
Téléuiacjue. 

4-  —  FUs  de  Codrus  ,  et  frère  de 
Kilée  ,  lui  disputa  la  couionue  après 
ia  mort  de  leur  père.  L'oracle  décida 
eu  sa  faveur. 

5.  —  Fils  d'Anténor,  un  de  ceux 
qui  pJrireut  au  siège  de  Troie.  £uée 
vit  son  ouihre  aux  enfers. 

6.  —  Fils  lutuiel  d'Oïlée,  et  frère 
(TAjax  ,  tué  par  Enée- 

MÉiK)NïiDi-s,  descendanis  de  Mé- 
don, furent  archontes  après Co'i rus, 
les  Alhéuieus  n'ayant  plus  voulu  de 
rois. 

Médds,  fiisdeJasonetdeM^'dée, 
£ui\ant  Jusu'i  ,  bàtil  L  viile  de 
Médée  en  l'in^nueur  de  sa  luère  ,  et 
donna  son  nom  aux  Mèdes.  Uysçin, 
«ui  le  fait  fils  d"£j;ée ,  raconte  qu'il 
fut  reconnu  de  sa  mère  au  moment 
«pielle  j>rrssail  Perses  ,  roi  de  L  Col- 
chide,  au  pouvoir  de  qui  il  était  ,ile 
le  faire  mourir ,  le  croyant  ftis  de 
Créon.  Revenue  de  son  erreur  ,  elle 
deuiandii  à  lui  parler  en  particulier, 
et  lui  donna  uae  épée,  dont  il  se 
«ervit  pour  tuer  Perses  lui-mtme. 
iMédus  reaioata  ainsi  sur  le  trône 
d  Eétès  son  aieul,  que  Perses  avait 
usurpé.  F  ah.  17. 

MtDUSE ,  une  des  trois  Gorgones  , 
était  ini)rtel!e,  dit  Hésiode  ,  au  lieu 
quesesdeuxs<Kurs,EurvaleetSthéno, 
n'étaient  sujettes  ni  à  la  vieillesse  ni 
à  la  mort.  C  était  une  très  belle  lille; 
mais ,  de  tous  les  attraits  dont  elle 
était  pourvue,  il  n'v  avait  rien  de  si 
beau  que  sa  clievelure.  Une  foule 
d'amants  s'empressèrent  de  la  re- 
chercher en  mariage.  Neptune  en 
devint  aussi  amoureux  ,  et  ,  s'étant 
uiétainorpliûséeno!S<au,  enleva  Mé- 
duse ,  et  fa  transporta  dans  un  temple 
de  iVIiuerve  qu  ils  prijfaiicreut  en- 
semble. JSoèl  le  ConiLe  dit  seule- 
went  que  Méduse  osa  disputer  de  la 


M  E  D  ^o5 

beauté  avec  Minerve  ,  et  se  préfértai- 
même  à  elle.  La  déesse  en  tut  si  ir- 
ritée qu'elle  changea  en  affreux  ser- 
pents les  beaux ciieveux  dont  Méduse 
se  gloriliait ,  et  lionaa  à  ses  yeux  1; 
force  de  changer  en  pierres  tous 
ceux  qu'elle  regardait.  Plusieurs  sen- 
tire;it  les  pernicieux  effets  de  ses  re- 
£;irds,  et  grand  nombre  de  gens  vers 
le  U\c  Tritonio  furent  pétrihés.  Let 
dieiLX,  voidant  délivrer  le  pays  d'un 
si  grand  fléau  ,  envoyèrent  Ptrsée 
pour  la  tuer.  Minerve  lui  fil  présent 
de  son  miroir,  et  Pluton  de  sou 
casqtiejce  cas<pieet  ce  miroir  avaient, 
dit  Hygii ,  a  propriété  de  laisser 
voir  tous  les  objets ,  sans  que  celui 
qui  le  portait  put  être  va  lui- 
même.  Persée  se  présenta  donc  de- 
vant Méduse  sans  en  être  apperçu  , 
et  de  sa  main ,  conduite  par  Àli- 
ncrve  même,  coupa  ia  tèle.de  la 
G_>fgone,  qu'il  porta  depuis  avec  lui 
dans  toutes  ses  expéiliiions.  Il  s'en 
servit  pour  pétrifier  ses  eniicniis  ; 
c'est  ainsi  qu  il  en  usa  à  l'égard  des 
liabitauts  de  l'isle  de  Sériptie ,  qu'il 
changea  en  rochers ,  et  à  l'ég^-rd 
d'Atlas,  qui  devint  par-là  une  grosse 
nioutagiK;.  Du' sang  qui  sortit  delà 
plaie  de  Mé<luse  ,  quand  sa  tète  fut 
coupée ,  naquirent  Pégase  et  Chry- 
saoi  ;  et  lorsque  Persée  eut  pris  sou  vol 
pardessus  laLibve,  toutes  les  goutte* 
de  sang  qui  découlèrent  de  cette  fa- 
tale tète  se  dianeèrent  en  autant  de 
serpents  :  c'est  cie  là ,  dit  Apollo- 
doie  ,  qu'est  venue  la  quantité  pro- 
digieuse de  ces  am'maux  venimeux 
qui  depuis  ont  infecté  tout*  cette 
contrée.  Persée ,  vainqueur  de  tous 
ses  ennemis  ,  consacra  à  Minerve  la 
t«te  de  Méduse  ,  qui  ,  depuis  ce 
temps-là,  fut  gravée  sur  la  redou- 
table égide  de  la  déesse.  «  On  vo>ait 
»  au  milieu  de  l'égide ,  dit  Homère , 
«  la  tète  de  la  Gorgone ,  ce  monstre 
>•  affreux ,  tète  énorme  et  formidable , 
■  prodige  étonnant  du  père  des  im- 
»  mortels.  »  Virgile  la  place  nussi 
sur  la  cuirasse  de  Minerve  ,  à  l'en- 
droit qui  couvrait  la  poitrine  de  la 
déesse.  Il  y  a  même  apparence  que 
c'était  l'oruemeut  le  plus  ordinaire 
des  boucliers  du  temps  des  héros  ; 


«jTî  MED 

cor  Homère  dit  encore  que  cette 
même  tête  (^tait  gravée  sur  le  bou- 
clier d'AganieiDiion  ,  environnée  île 
la  Terreur  el  de  la  Fuite  ,  c.-j-d. 
qu'on  y  »;ravait  cet  affreux  objet  j:)Our 
épouvanter  ses  ennemis.  Cependant 
toutes  les  Méduses  que  les  anciens 
luonuuients  nous  ont  conservées  n"ont 
pas  ce  visafe  aflVr ux  et  terrible  :  il 
y  en  a  qui  ont  un  visage  ordinaire  de 
femme  ;  il  s'en  trouve  même  assez 
S'juvent  qui  sont  très  gracieus'  s , 
tant  sur  l'égide  de  Minerve ,  que 
séparément.  On  en  voit  une  entre 
autres  assise  sur  des  rochers ,  acca- 
l>!ée  de  douleur  de  voir  que  non  seu- 
lementses  beaux  cheveux  se  changent 
€11  serpents  ,  mais  aussi  que  des  ser- 
j)ciits  viennent  sur  elle  de  tous  côtés, 
♦"t  lui  entortillent  les  bras,  les  jamites 
et  tout  le  corps.  15!le  appuie  la  tête 
sur  sa  main  f;auche  :  la  beauté  et  la 
douceur  de  son  visage  font  «{ucimal- 
f;ré  la  bizarrerie  de  cette  fable,  on  ne 
saurait  la  rcijardcr  sans  s'intéresser 
à  son  malheur. 

<c  Sans  ni'arrètcr  aux  fables  qu'on 
»  débite  sur  Méduse  ,  dit  Pausa- 
»  nias  f  voici  ce  que  l'histoire  en 
»  peut  apprendre  :  (Quelques  uns 
>»  disent  qu'elle  était  fille  de  Phor- 
»  eus  ;  qu'après  la  mort  de  son 
>)  père  elle  couverha  les  peuples 
>>  qui  halùtenl  aux  environs  du  lac 
»  Tritouis  j  qu  olîe  s'exerçait  à  la 
»  chasse  ,  et  qu'elle  allait  même  à  la 
»  pierre  avec  les  Libvens  qui  étaient 
»  soumis  à  son  empire  ;  que  Persée 
»>  'i  la  tète  d'une  armée  grecque , 
>>  s'étant  approché  ,  Méduse  se  prc- 
V  senta  à  lui  eu  liataille  rangée;  que 
»  ce  héros  ,  la  nuit  suivante  ,  lui 
•»  dressa  une  embuscade  où  elle  périt  j 
»  que  le  lendemain,  ayant  trouvé  son 
»  C(jrps  sur  la  place ,  il  fut  surpris 
»  de  la  beauté  de  cette  femme  ,  lui 
>i  coupa  la  tête ,  et  la  porta  en  Grèce 
j)  pour  y  servir  de  spectacle  ,  et 
»  comme  un  monument  de  sa  vic- 
»  toire.  Mais  un  autre  historien  en 
Y>  p;irle  d'ime  manière  qui  paraît 
»  plus  vraisemblable.  Il  dit  que  dans 
»  les  déserts  de  la  Libye  on  voit 
»  assez  communément  des  bêtes  d'une 
»  forme  et  d'une  grandeur  extraor- 


M  E  G 

n  dîna  ires  ;  que  les  hommes  et  les 
»  fcmniesy  sont  sauvages  el  tiennent 
»  du  j)rodige  comme  les  bêtes;  enfin 
»  que  de  sou  temps  on  amena  à  Rome 
)»  un  Libyen  qui  parut  si  différent 
»  des  autres  hommes,  que  tout  le 
»  monde  en  fut  surpris  :  sur  ce  fon- 
»  dément  il  croit  que  Méduse  était 
»  une  de  ces  sauvages  qui ,  en  con- 
»  (luisant  son  troupeau  ,  s'écarta  jus- 
)•  Vju'aux  environs  dti  maraisTritonis, 
»  ou  ,  fière  de  la  force  de  corps  dont 
»  elle  était  ,  elle  voulut  maltraiter 
»  les  peuples  d'alentour  ,^  qui  furent 
»  enfin  délivrés  de  ce  monstre  par 
»  Persée.  Ce  qui  a  donné  lieu  de 
»  croire  ,  ajoute  -  t  -  il ,  que  Persée 
»  avait  été  aidé  par  Minerve ,  c'est 
»  que  tout  ce  canton  est  consacré  à 
»  cette  déesse  ,  et  que  les  peuples 
»  qui  l'habitent  sont  sous  sa  protec- 
»  tion.  » 

Ce  même  Paw5<i/Eia5  nous  apprend 
encore  une  circonstance  singulière 
sur  Méduse  :  c'est  que  l'on  gardait 
dans  un  temple  ,  à  1  égée  ,  des  che- 
veux de  Méduse  ,  dont  Minerve , 
disait-on  ,  fit  présent  à  Céphée  ,  fils 
d'Aléus  ,  en  l'assurant  que  par-l;\ 
Tégée  deviendrait  une  ville  impre- 
nable ;  ce  qui  a  rapport  à  ce  que  dit 
Apollodore  ,  que  I  on  attribuait  aux 
cheveux  de  Méduse  une  vertu  toute 
particulière  ,  et  qu'Hercule  donna 
a  Empe  ,  fille  de  Céphée  ,  une 
boucle  de  cheveux  de  Méduse  ,  en 
lui  disant  <(u"elle  n  avait  qu'à  montrer 
cette  l»oucIe  aux  ennemis  pour  les 
mettre  en  fuite,  /^oy.  GoRGO^Es  , 
Persée. 

Méduse  est  le  nom  d'une  fille  de 
Priani.  C'est  aussi  celui  d'une  fille 
de  Sthénélus. 

Megabrontès  ,  Dolien  tué  par 
Hercule  dans  un  combat  des  Argo- 
nautes ,  sur  les  côtes  de  Cyzique. 

MÉgabyzes,Még  A  LOB^ZES,  prêtres 
eunuques  de  la  Diane  d'Ephèse.  Lne 
déesse  vierge  n'en  voulait  pas  d'au- 
tres, dit  Straboit.  On  leur  portait 
un  grand  honneur  ,  et  des  filles 
vierges  partageaient  avec  eux  1  hon- 
neur du  sacerdoce  ;  mais  cet  usage 
changea  suivant  le  temps  et  les  lieux. 

MÉOALAHTiEs ,  fêtes  de  Cérès  dans 


M  EG 

l'isle  de  DJlos.  On  y  portait  un 
grand  pain  en  procession.  Rac  Me- 
gus  ,  grand  ;   artos  ,   pain. 

MÉGALAscLÉPiADts  ,  iètcs  qii  on 
céléhrait  à  Epidaure,  en  Thouneur 
d'Esculape  ,  dont  le  nom  grec  est 
Asclépios. 

31  EGALE,  grande  ,  un  des  sur- 
noms de  Junon  ,  qui  marquait  sa  su- 
{jériorité  sur  les  autres  déesses.  On 
e  donnait  aussi  à  C\l>èle  ,  connue 
mère  des  dieux. 

MÉGiLÉsiENS  ,  jeux  qui  accompa- 
gnaient les  Mégaiésies.  L.eà  dames 
romaines  y  dansaient  devaut  l'autel 
de  Cj-Jjèle.  Les  magistral*  y  assis- 
taient en  robes  de  poui-pre;  la  loi  dé- 
fendait aux  esclaves  d'y  paraître. 
Durant  ces  jeux  plusieurs  prêtres 
phryjiiens  portaient  en  triomphe 
dans  les  lues  de  Kome  l'image  de  ia 
déesse  ;  on  représentait  aussi  sur  le 
théâtre  des  comédies  choisies.  Un 
grand  concours  de  peuple  et  d'étran- 
gers assistaient  à  ces  jeux,  dont  la  cé- 
îéhration  tomiwit  au  jour  d'avant  les 
ides  d'Avril ,  jour  aucjuel  les  Romains 
avaient  reçu  le  culte  d?  la  déesse. 

MÉGAt-ÉsiES,  fête  instituée  à  Rome 
en  l'iionneur  de  C}  hèle ,  vers  le  temps 
de  la. seconde  guerre  punique.  Les 
oracles  sibyllins  marquaient ,  au  ju- 
gement des  dccemvirs,  qu'on  vain- 
crait l'ennemi,  et  qu'on  le  chasserait 
d'Italie,  si  la  mère  Idécnne  était  ap- 
portée de  Pessinunte  à  Rome.  Le 
sénat  envoya  des  députés  vers  Altale, 
qui  leiu-  remit  une  pierre  que  les 
gens  du  pa%s  appelaient  la  mère  des 
dieux.  Cette  pierre ,  apportée  à 
Rome ,  fut  reçue  par  Scipiou  j\  a- 
sica,  f^i  la  déposa  au  temple  de  la 
\  ictoire  sur  le  mont  Palatin  ,  le 
quatorze  Avril,  jour  auquel  on  établit 
Jes  Mécalésies. 

MÉGALossAcus,  Dolicn  tué  par 
Castor  et  Pollux ,  dans  un  combat 
entre  les  Doliens  et  les  Argonautes 
sur  les  côtes  de  Cyxique. 

I.    MÉGANIRE  ,     OU      -MÉTASIRE   , 

femme  de  Céléns ,  avait  une  chapelle 
dans  l'Attique  sur  le  chemin  d'Eleu- 
sis à  M  égare ,  auprès  d'un  puits 
nommé  le  puits  fleuri.  V.  CÉLçts. 
a.  —  Ujae  femme  d'.^ws. 


M  E  G  507 

1.  MÉGAPE5THE  ,  liJs  de  Prœtus, 
succéda  à  Acrisius,  Persée  lui  avant 
cédé  le  royaume  dArgos  en  se  reti- 
rant à  Mycènes. 

2.  ^  tib  de  Ménélas,  qui  lavait 
eu  de lesciave  Teridée  ,  fut  marié  à 
une  princesse  de  Sparte  ,  fille  d'A- 
lector. 

Megara  ,  temples  de  Cérès.  Eus- 
tath.  Pausan. 

1 .  3IÉGARE ,  ville  de  la  Grè»  e  dont 
les  Mégaréens  prétendaient  que  1rs 
muraiUesforentconstruites par  Apol- 
lon lui-même.  On  montra  à  Pattsa- 
nias  le  rocher  sur  lequel  ce  dieu  dé- 
posait sa  lyre  dans  le  temps  de  son 
travail,  et  qui  rendait,  dit-on,  un 
son  harmonieux  lorsqu'on  le  frappait 
d'un  caillou. 

2.  —  Fiih  de  Créon,  roi  de  Thcheç, 
et  fenune  d'Hercule  ,  qui  l'obtint  vu 
réconipense  du  secours  qu'il  avait 
porté  contre  Erginns ,  roi  des  Orcho- 
méniens.  Pendant  la  descente  d'Her- 
cule aux  enfers ,  Lycus  voulut  s'em* 
parer  de  Thèhes,  et  forcer  3Iégare 
à  l'épouser  :  Hercule  revint  à  propc«, 
tua  Lycus  et  rétablit  Ciéou.  Juuon, 
indignée  de  la  mort  de  Lycus ,  ins- 
pira à  Hercule  cette  fureur  dans  un 
accès  de  laquelle  il  tua  Mégare  et  les 
enfants  qu'il  avait  eus  d'elle. Suivant 
une  autre  tradition,  il  ne  tua  que  ses 
eniants  ,  et  répudia  ,  dans  la  suite  , 
IVIégare  dont  la  vue  lui  rapfielait  sans 
cesse  le  souvenir  de  sa  fureur.  P'oy, 

loLAS. 

MégarÉb>s.  Ce  peuple  était  peu 
estimé  dans  la  Grèce ,  si  Ion  s'en 
rapporte  à  un  oracle  fpji  déclara  cpic 
les  jNiégaréeni  n'étaient  pas  au  dou- 
zième rang ,  qu'ils  n'en  méritaient 
aucun  ,  ni  aucune  considération  ;  et 
l'imprécaliou  usitée  chez  les  peuples 
voisins,  Que  personne  ne  devienne 
plus  sage  cjue  les  Mégaréens  .' 
achève  de  donner  mje  idée  de  la  sta- 
pidité  de  ce  peuple. 

Megareics  Héros  -,  Hippomène  , 
fils  de  Megareus. 

1.  MEGAREcs,petit-filsd'Hercule, 
et  père  d'Hippomène. 

2.  —  Un  tifs  d'Apollon  ,  auquel 
on  attribue  la  fondation  de  Mégare. 

3t  —  FJs  de  IS  eptime ,  tué  en  por- 


ar.6 


M  E  L 


t;irit  <lu  secours  à  INisus  :is5i<'p(*  ^ar 
Minus,  fut  inliUHic  au  pied  «ic»  inUrs 
de  la  ville ,  et  lui  douua  le  uoin  de 
Mi'pare. 

MÉGARiis ,  fils  de  Jupiter  et  d'une 
■nymphe  Sitlinide  ,  se  sauva  du  dé- 
luge de  Deucalioa ,  en  gaf;n:int  à 
la  nage  le  haut  d'une  uiontai;ne , 
guidé  par  le  cri  d'une  haude  de 
f rues  ,  doii  ce  mont  prit  le  nom  de 
Géranien. 

MÉc.vs  ,  père  de  Périnius  ,  qui 
tomi>a  sous  les  coups  de  Patrocle. 
lUad.  /.  i. 

MÉGÈRE  ,  la  sec-onde  c^es  trois 
Furies;  son  non:  exprimait  la  hauie 
et  1«'S  querelles  ([u'el.c  excitait  purmi 
le6  mortels.  Rac.  Megala  ,  eris  , 
grande  dispute.  On  le  fait  dériver 
aussi  de  l'envie  qu'elle  faisait  naître. 
Rac.  Meqaircin  ,  porter  envie,  (''est 
elle  qui  punissait  avccle  plus  d'acliar- 
nrment  les  coupables,  et  qui  ,  dans 
yiriiite ,  fait  périr  Tnrnus,  et,  dans 
Claiiiiicn ,   Rufin. 

\.  MÉciis  ,  capitaine  grec,  fils 
de  Pliylée ,  partit  pour  le  siège  de 
Troie  avec  quarante  vaisseaux. 

2,  —  Capitaine  troyen  ,  Messe 
par  Aduiète ,  d'Argos  ,  la  nuit  de 
la  prise  de  Troie.  Il  était  représenté, 
à  Delphes  ,  le  bras  en  écharpe. 

MÉHADu,  divinité  subalterne  que 
les  brahmines  disent  avoir  été  créée 
.nvant  la  formation  du  monde ,  et  qui 
doit  venir  un  jour  par  l'ordre  de 
lEtre  suprême  détruire  tous  les  oh- 
vrafes  de  la  création. 

Melaïna  ,  épithète  de  Cérès,  pris 
de  l'habit  de  deuil  qu'elle  porta  en 
signe  de  la  douleur  qu'elle  ressentit 
de  la  violence  que  lui  fit  Neptune. 

I.  MÉLATIPPE,  nymphe  qui  eut 
d'Itonus  un  fils  nommé  Béotus. 

1.  —  Fille  d'Eole ,  eut  clandes- 
tinement deux  fils  de  Neptune.  Eole 
irrité  les  fit  exposer  aussi-tôt  après 
leur  naissance  ,  et  fit  crever  les  yeux 
à  Mélalipe,  qu'il  enferma  dans  une 
étroite  prison.  Les  enfants,  trouvés  et 
nourris  par  des  bergers  ,  délivrèrent 
dans  la  suite  leur  mère  de  sa  pri- 
«on;  et  Neptune  lui  ayant  r^  ndu  la 
vue  ,  elle  épousa  Métaponte  ,  roi 
d'Ic^rie.  V.  MfiSAtiPPE  i . 


M  E  L 

I.  MEi.ALirpus,  fils  de  Thésée  et 
de  Perigone ,  fille  de  Siuis ,  rem- 
porta le  prrx  de  la  course  dans  les 
jeiix  néméens  institués  par  Adra»te 
et  célébrés  par  les  Epigones,  après 
qu'ils  curent  termine  la  deuxième 
guerre  de  Thèbes.  Il  conduisit  en 
Carie  une  colonie  grecque. 

1.  —  Fils  d'Astacus,  un  des  pre- 
miers capitaines  thébains  ,  bu-^sa 
Tydée  ,  et  fut  tué  par  Auiphiar;;iJs. 
Tvdée,  avant  de  mourir,  s'étant 
fait  apporter  sa  tète,  la  déchira  avec 
les  dents.  En  punition  de  cette  bar- 
barie. Minerve,  sa  protectrice  ,  lui 
retira  le  remède  qiii  poiivait  le  guérir. 

1 .  MÉI.AMPE ,  (ils  d' Atrée ,  tut  sur- 
nommé Dio^curc  avec  ses  deux  (ri  res 
Aléon  et  Euuiulus  ,  au  rapport  de 
Cicéron  ,   qui  n'en  dit  pas  la  raison. 

2.  —  Fils  d'Amithaon  et  neveu  de 
Jason  ,  s'adonna  à  la  médecine  et  de- 
vint très  habile  dans  la  connaissance 
des  p'antes.  Il  entendait  ,  dit-on  , 
jusqu'au  langage  des  animaux  ;  avan- 
tage qu'il  devait  à  Tauecdote  suivante, 
racontée  par  Apotlodore.  Ses  ao- 
mestiques  ,  ayant  découvert  une  fa- 
mille entière  de  serpents  dans  un 
vieux  chêne  ,  et  tué  sur-le-champ  le 

f)ère  et  la  mère,  lui  en  apportèrent 
es  petits  qu'il  fit  élever  avec  un  grand 
soin.  Ces  animaux  devenus  gran<:s  , 
l'avant  trouvé  un  jour  endormi ,  s  at- 
tachèrent chacun  à  une  de  ses  oreilles 
et  les  nettoyèrent  si  parfaitement  axec 
leurs  langues ,  qu'à  son  réveil  il  fut 
tout  étonné  d'entendre  les  conver^i- 
tions  des  anin)aux.  Les  filles  de  Pru  - 
tus  avant  perdu  l'usage  de  la  rai>  a 
jusqu'à  se  croire  devenues  vaclu  .- , 
Mélampe  les  guérit  par  le  uKiyen  .le 
l'ellébore  ,  qu'on  nomma  depuis  /?/'  - 
lampodiutn,  et  épousa  une  des  fil 
du  roi.  Sous  le  règne  d'Anaxagor( 
les  femmes  argiennes  ayant  été  atta- 
quées d'une  telle  m;.nie  quelles  cou- 
raient leschamp.s,  Mélampe leurrei;- 
dit  l'usage  de  la  raison.  Anasagorc , 
par  reconnaissance,  lui  céda  la  troi- 
sième partie  de  ses  états.  Les  des- 
cendants de  Mélampe  v  régnèrent 
durant  six  générations.  Hérodote  le 
peint  connue  un  homme  savant ,  ii  s- 
truit  dans  l'art  de  la  divination ,  qui 
enseigna 


M  E  L 

enseigna  aux  Grecs  les  cérémonies 
des  siicrifices  qu'on  ofirail  ù  Bacchus , 
et  tout  ce  qui  conceniait  le  culte  des 
dieux  d'Ecvpte  ,  qu'il  avait  appris 
des  Egyptiens  mêmes.  Ce  prince , 
après  sa  mort,  fut  honoré  comme  un 
demi-dieu  ;  on  offrait  des  sacrifices 
sur  son  tomheau  ;  il  fut  même  compté 
au  nombre  des  dieux  de  la  médecine. 

1.  —  Compafinon  des  travaux 
dHercuie  ,  que  Virgile  fait  père  de 
Cissée  et  de  Gvas  ,  peut-être  le 
même  que  le  précédent. 

3.  —  Un  des  chiens  d'Actéon. 

MÉlampyge.  K.  AchÉmon. 

Mélakcuète  ,  un  des  chiens 
d'Actéort. 

MÉLANCOLIQUE,  unc  dcs  quatre 
complexions.  La  fipure  allésorique 
qui  la  représente  est  un  homme  dont 
le  teint  est  plombé;  d'une  main  il 
tient  un  livre  ouvert ,  et  de  lautre 
une  bourse  fenuée  ;  sur  sa  tète  est 
un  passereau,  et  un  bandeau  lui  clôt 
Ja  bouche.  Ces  différents  emblèmes 
expriment  son  aptitude  aux  lettres , 
son  penchant  à  l'avarice ,  son  humeur 
solitaire  et  silencieuse. 

t.  jMélanée  ,  un  des  chiens  d'Ac- 
téon. Rac.  Mêlas  ,   noir. 

2.  —  Fameux  Centaure ,  grand 
chasseur  de  sanijiiers. 

3.  —  Grec  si  habile  à  tirer  de  l'arc, 
qu'on  le  disait  fils  d'Apollon. 

4-  —  Ethiopien  tué  au  mariage  de 
Persée. 

MÉLANÉGis  ,  surnom  de  Bacchus 
a  Hermione.  Tous  les  ans  on  y  célé- 
brait des  jeux  en  son  ho:".ueur.  Les 
musiciens,  les  nageurs  et  les  rameurs 
y  disputaient  le  prix. 

jMela>ida,  Melanls,  Mel.ïnis, 
surnom  de  Vénus,  qui  aime  les  té- 
nèbres de  la  nuit ,  favorables  à  ses 
plaisirs. 

1 .  MÉLAKioN,  le  même  qu'Hippo- 
mène. 

2.  —  Un  des  disciples  de  Chiron. 
I.   MÉLANipprs  ,    jeune   homme 

bienfait  et  accompli,  aima  passion- 
nément Cométho,  prêtresse  de  Diane 
ïriclaria  à  Patras ,  ville  d'Achaïe  ; 
niais  navant  pu  l'obtenir  de  ses  pa- 
rents, il  vint.à  bout  de  la  surprendre 
dans  le  temple  mèuie  deladcesse.La 
Tome  II. 


M  E  L  209 

profanation  de  son  temple  fut  suivie 
d'une  stérilité  générale  et  d'épidé- 
mies meurtrières.  Enfin  l'oracle  de 
Delphes  ,  consulté  sur  les  moyens  de 
faire  cesser  ces  fléaux ,  révéla  l'im- 
piété des  deux  amants,  qui  la  payè- 
rent de  leur  vie,  et  ordonna  J'appaiser 
la  déesse  par  le  sacrifice  annuel  d'ua 
jeune  garçon  et  d'une  jeune  fille  qui 
excellassent  en  beauté  sur  tous  les 
autres.  P .  EvRvpirLE. 

2.— Fils  de  Mars  et  delà  nymphe 
Tritia ,  fille  du  fleuve  Triton  et  prê- 
tresse de  Minerve  ,  fonda  en  Acliaïe 
une  ville  à  laquelle  il  donna  le  nom 
de  sa  mère. 

3.  —  Fils  d'Hicétaon ,  un  des  plus 
braves  capitaines  troyens  ,  tué  au 
siège  de  Troie  par  Antiloque. 

4-  —  Autre  capitaine  troyeu,  tué 
par  Patrocle. 

5.  —  Autre  capitaine  troyen  ,  tué 
par  Teucer  fils  de  Télamon, 

6.  —  Compagnon  du  poète  Alcée. 

7.  —  Un  fils  de  Priam. 

8.  —  Un  fils  de  Thésée. 

9.  —  Prêtre  d'Apollon  à  CyTene  , 
mis  à  mort  par  le  tyran  Nicocrale. 
_.  MÉLANOPLS,  natif  deCumes,  avait 
fait  un  canticpje  en  l'honneur  d'Opis 
et  d'Hécaërge  ,  où  il  disait  que  ces 
déesses  étaient  venues  du  pa\s  des 
Hyperlx)réens  en  Achaïe  et  à  Délos. 

MÉLANPADAM  {M.  Iiid.),  le  cin- 
quième paradis  des  Indiens  ,  le  plus 
magnifique  et  le  plus  élevé  de  tous. 
C'est  dans  ce  lieu  que  l'Etre  suprême, 
qu'ils  nomment  l'araharauastu ,  a 
établi  son  séjour.  Il  n'admet  dans  ce 
lieu  de  délices  que  ceux  qui  ont 
mené  sur  la  terre  une  vie  sainte  et 
irréprochable. 

MÉLANTHÉE,pèred'Amphimédon, 
l'un  des  poursuivants  de  Pénélope. 

MÉLANTHiDE ,  nom  SOUS  lequel  les 
Athéniens  avaient  bâti  un  temple  à 
Bacchus ,  en  mémoire  de  ce  qu'il 
avait  paru  derrière  Xanthus ,  durant 
son  combat  contre  Mélanthus  ,  avec 
une  peau  de  chèvre  noire  siu"  les 
épaules  ;  ce  qui  avait  donné  à  celui- 
ci  l'idée  d'une  supercherie  dont  le 
résultat  avait  été  une  victoire  qui 
avait  fait  passet  le  sceptre  d'Athènes 
de  la  maison  d'Erechthée  dans  celle 

o 


^lo  M  E  L 

des    Nëléides.    F'oy.  Apaturies  , 

MÉLAiNTliUS  ,   XaNTHUS. 

,  MÉLAKTHtE  ,  fille  de  Deucalion  et 
de  Pvrrha. 

1 .  iMÉLANTHius, capitaine troyen, 
fut  Iné  par  Euryale  fils  de  Mécistëe. 

2.  —  Fils  de  Dolius  ,  inspecteur 
des  troupeaux  d'Ulysse,  osa  se  mettre 
an  rang  des  poursuivants  de  Péné- 
lope ,  les  secourut  contre  Ulysse  de 
retour ,  fut  arrêté  par  Eumée  ,  gar- 
rotté ,  suspendu  à  une  colonne ,  et  le 
lendemain  mutilé  et  piis  à  mort. 
Odrss.  l.  i-i. 

1 .  MÉLANTHO  ,  nymphe  des  mers. 
Neptune  ,  amoureux  d'elle  ,  prit  la 
forme  d'un  dauphin ,  la  porta  quelque 
temps ,  et  l'enleva. 

2.  —  Une  des  femmes  de  Péné- 
lope qui  l'avait  élevée  toute  jeune. 
Mélantho  ,  peu  reconnaissante  des 
bontés  de  sa  maîtresse  ,  la  trahissait 
en  faveur  des  poursuivants ,  et  entre- 
tenait un  commerce  criminel  avec 
Eurymaque.  Odyss.  /.  i8. 

I.  Melanthus,  un  des  compa- 
gnons qu'Oi'tV/e  donne  à  Bacchns. 

a.  —  Fils  d'Andropompe  ,  de  la 
race  des  Néléides ,  chassé  par  les 
Héraclides  de  la  Messénie ,  et  réfugié 
à  Athènes ,  enleva  la  couronne  à 
Thymoétès  par  une  supercherie  qui 
donna  naissance  à  la  fête  des  Apatu- 
ries. Il  fut  père  de  Codrus  ,  dernier 
roi  d'Athènes. 

1.  MÊLAS  ,  fleuve  de  Béotie  ,  au- 
quel Pline  attrihue  la  vertu  de  rendre 
noires  les  brebis  qui  buvaient  de  ses 
eaux  ,  tandis  que  le  Céphisse  avait 
une  vertu  toute  contraire. 

2.  —  Fils  de  Protée. 

3.  —  Un  des  Ar£:onantes  ,  fils  de 
Phryxus  et  de  Chalciope. 

4.  —  Fils  de  Neptune. 
MelcArthus  ,    seigneur  de   la 

ville ,  dieu  en  l'honneur  duquel  les 
Tyriens  célébraient  tous  les  quatre 
«ns  des  jeux  solemnels.  La  confor- 
mité de  son  culte  avec  celui  d'Her- 
cule a  donné  lieu  aux  Grecs  de 
l'appeler  l'Hercule  de  Tyr.  Les  sa- 
vants modernes  croient  que  c'est  le 
Baal  dont  Jézabel  apporta  le  culte 
è  Tyr. 

Melchom  ,  dieu  des  Ammonites , 


M  E  L 

que  l'on  croit  le  même  qae  Moloch. 
Salomon  lui  avait  bâti  un  temple 
dans  la  vallée  d'Eunon  ;  et  Manassès , 
roi  de  Juda  ,  -lui  dressa ,  daps  le 
temple  de  Jérusalem  ,  un  autel  que 
Josias  ,  sou  petit-fils  ,  renversa. 

Melchratus  ,  ou  Melcratus  , 
surnom  que  les  Tyriens  donnaient  U 
leur  Hercule ,  au  rapport  de  San- 
choniathon.  Gomme  ce  nom  paraît 
le  même  quej;elui  de  Mélicerte,  roi 
de  la  ville  ,  il  y  a  toute  apparence 
que  c'était  un  ancien  roi  de  Tyr , 
reoommandtfljlepar  ses  belles  actions. 
f^.  Melcartus. 

MÉLÉAGRE  ,  fils  d'Œnée  ,  roi  de 
Calydon  ,  et  d'Althée,  fille  de  Thcs- 
tius.  Dans  sa  première  jeunesse ,  il 
eut   part  îi  l'expédition   des  Arî;o- 
nautes,  ayant  pour  eouvemeiur  Léo- 
dacus,  frère  naturel  d'Œnée.  Il  fut 
ensuite  le  chef  de  la  fameuse  chasse 
de  Calydon.   Diane ,  irritée  contre 
Œuée ,  qui  l'avait  oubliée  dans  lés 
sacrifices  qu'il  faisait  à  tous  les  autres 
dieux  pour  leur  rendre  grâces  de  la 
fertilité  de  l'année,  envoya  un  san- 
glier furieux  ,  qui  ravagea  les  caju- 
pagnes.  INléléagre ,  ayant  rassemblé 
un  grand  noml're  de  chasseurs  et  de 
chiens  ,   en  triompha  ;   mais  Diane 
excita  entre  les  Etoliens  et  les  Cu- 
retés un  violent  démêlé  i  our  la  hur 
et   la  peau  de  l'animal.  La  gucn 
s'allume  :  et  les  Etoliens,  quoiqu  ii: 
férieurs  en  nombre ,  sont  vainqueur 
tant  que  Méléagre  est  à  leur  tète  ; 
mais  Méléagre  les  abandonne ,  outre 
de  ce  qu'Àlthée  ,  sa  mère  ,  au  déses- 
poir de  la  mort  de  ses  frères  ,  qu'il 
avait  tués  dans  le  combat ,  le  dévouait 
aux  Furies.  La  fortune  chauge ,  Icj 
Curetés  reprennent  l'avantage.   Mé- 
léagre  résiste   aux  supplications   et 
aux  présents  de  ses  concitoyens ,  aux 
larmes  même  d'un  père....  CIcopàtre 
seule  ,    son  épouse ,  le  détermine  :"t 
repousser  l'ennemi ,  déjà  maître  des 
avenues  du  palais  ,  et  sur  ie   point 
d'embraser  la  ville.   Méléagre  prend 
les  armes  ,  repousse  l'ennemi ,   mais 
n'obtient  plus  la  récompense  qu'on 
lui   avait  pi'oposée  ;  et  les  Furies  , 
appelées  par  les  imprécations  «l'une 
mère,  ubrégèrcut  ses  jour;.  Telc-t 


M  E  L 

le  récit  d'Homère ,  qui  le  met  dans 
la  bouche  de  Phénix  ,  lorsque  ce 
vieux  guerrier  veut  eng.ieer  Acliille 
à  ne  plus  étouter  son  ressentiment. 
D'autres  auteurs  prétebdent  qu'il  tut 
tué  de  la  main  d'Apollon.  Pnn'ni- 
cus,  poète  tra£;ique,  est  le  premier 

Îui  ait  rapporté  la  fable  du  tison. 
>f  j</e  a  suivi  celte  tradition  ,  et  je 
vais  la  raconter  d'après  liu.  Méléatre, 
ayant  tué  le  sandier,  en  donna  la 
peau  et  la  hure  à  Atalante.  Les  deux 
frères  d'Althée  ,  jaloux  de  celte  dis- 
tinction ,  arrachèrent  à  la  princesse 
le  présent  rpi'elle  venait  de  recevoir. 
Allhée,  furieuse,  oublie  qu'elle  est 
mère  ,  pour  ne  plus  songer  qu'à  la 
ven£;eance.  A  la  naissance  de  Mé- 
lëapre,  les  Parques  avaient  mis  dans 
le  feu  un  tison  auquel  elles  avaient 
attaché  la  destinée  de  ce  prince,  et , 
commençant  à  filer  ses  jours ,  pré- 
dirent qu'ils  dureraient  autant  que  le 
tison.  Àlthée  avait  retiré  du  feu  le 
bois  fatal,  pour  pro'oni;er,  en  le  ç.zt- 
dant  soigneusement ,  la  vie  de  son 
fils.  N'écoutant  plus  que  «a  fureur  , 
elle  rejette  le  tison  dans  le  feu. 
Méléagre  se  sent  aussi-tôt  dévorer 
par  un  feu  secret  ,  languit ,  se  con- 
sume avec  le  tison  ,  et  rend  le  dernier 
soupir.  Cléopiitre  ne  put  survivre  à 
la  perte  de  son  mari;  et  Althéè ,  qm 
avait  été  la  cause  de  sa  mort ,  se 
pendit  de  désespoir. 

MÉlé  AGRiDEs,  soeurs  de  Méléagre. 
Désolées  de  la  mort  de  leur  frère  , 
elles  se  couchèrent  auprès  de  son 
tombeau  ;  et  leur  deuil  dura  jusqu'à 
ce  que  Diane ,  rassasiée  des  calamités 
de  la  famille  d'CEnée  ,  les  changea 
en  oiseaux,  excepté  Gorgé  et  Déja- 
nire.  Ces  oiseaux  étaient  une  espèce 
de  poules  ,  qu'on  appelait  oisea>ix  de 
Méléagre  ,  parcequon  crovait  qu  ils 
passaient  tous  les  ans  d'Afrique  en 
Béotie  pour  venir  sur  son^tombeau. 

1 .  MÉLÈs ,  roi  de  Ljdie ,  le  dernier 
det>  Héraclides. 

2.  —  Jeune  Athénien  ,  aiuié  de 
Timacore  ,  îui  ordonna  un  jour  de 
se  précipiter  du  haut  de  la  citadrlie. 
TTimaeore  ,  à  cet  ordre  ,  désespérnnt 
de  fléchir  sa  rigueur  ,  se  conforma  à 
ca  volonté.  Ma  repentir  tardif  fut  le 


M  E  L  2T I 

fruit  de  son  dévouement  ;  Mélès  se 
jeta  du  même  rocher,  et  périt  de  la 
même  manière.  Ce  fut  à  cette  occa- 
sion qu  Athènes  vit  élever  dans  ses 
murs  un  temple  au  génie  Antéros  , 
comme  vengeur  de  la  mort  de  ïima- 
gore.  y.  Antéros. 

5.  —  Fleuve  de  l'Asie  mineure  , 
auprès  duquel  on  dit  que  naquit  Ho- 
mère ,  ce  <]ui  a  fait  dire  qu'il  était 
fils  de  ce  fleuve.  D  autres  prétendent 
que  Mélès  est  le  nom  du  {)ère  de  ce 
poète ,  et  que  c  est  de  là  que  lui 
viennent  ceux  de  Meletaus  et  de 
Mélésigène.  A  sa  source  était  une 
grotte  où  l'on  dit  qu'il  composait  ses 
poèmes. 

Mélésigène.  K.  Mélès. 

Mélété,  la  médilulioii ,  une  des 
trois  Muses  dont  le  crite  fut  institué 
par  les  Aloïdes  à  Thèbes  en  Béotie. 
y.  Mcses. 

Méliade  ,  fille  de  Mopsus. 

MÉLIADES  ,     MÉLIES  ,     MÉHDES  , 

EpimÉlides  ,  nymphes  qui  prenaient 
soin  des  troupeaux.  (  ^ .  MÉlie.  ) 
Rac.  yièlon ,  brebis.  Ceux  qui  dé- 
rivent ce  nom  du  frêne,  arbre  qui 
leur  était  consacré  ,  disent  qu'on  lès 
supposait  mères  ou  protectrices  des 
enfants  dont  la  naissance  était  fur- 
tive ,  ou  que  l'on  trouvait  exposés 
sous  un  arbre. 

MÉHASTE ,  épithète  de  Bacchus  ; 
d'une  fontaine  près  de  laquelle  ses 
Orgies  étaient  célébrëes. 

1.  Mélib'Ée  ,  ville  dont  les  habi- 
tants allèrent  au  siège  de  Troie. 

2.— Un  des  bergers  que  Virgile 
introduit  dans  ses  Eglogue?.  Rac. 
Melein r-ayoir  soin;  bous,  bœuf. 

5.  —  Fille  de  l'Océan  ,  qui  épou?a 
Pélasgiis. 

4.  —  Une  des  filles  de  Niobé  , 
dont  le  nom  fut  changé  en  celui  de 
Chloris.  à  cause  de  lu  pâleur  que  lui 
causèrent  le  sort  de  sa  famiîle  et  la 
crainte  de  l'éprouver.  Elle  et  sa  sœur 
Amvcla  furent  les  seules  que  Diane 
épargna  ;  et  leur  reconnaissant  e  éleva 
à  Lalone  ,  di-.ns  la  ville  c'Argos ,  nn 
fmple  oA  >Vé 'bée  eut  une  statue 
auprès  de  la  déesse. 
1  Meliboeus.  surnom  de  Philoctète: 
O  a 


SI*  M  E  L 

de  M('lib(?e  ,  ville  de  Thessalie  ,  sa 
patrie. 

î.  MÉLiCERTE  ,  fils  d'Atlianias  et 
d'Ino,  fuyant  avec  sa  mère  les  fureurs 
de  son  père  ,  se  précipita  dans  les 
flots.  U  n  dauphin  le  reçut ,  et  le 
porta  dans  l'isthme  de  Corinthe, 
sur  le  riva£;e  près  de  Cromion  ,  oik 
Sis\phe,  ra3ant  trouvé  exposé,  le  fit 
enterrer  honorablement  ;  et  chan- 
geant son  nom  en  celui  de  Palémon, 
U  institua  en  son  honneur  les  jeux 
isthniiques.  Mélicerte  fut  honoré  sur- 
tout dans  l'isle  de  Ténédos  ,  où  l'on 
poussa  la  superstition  jusqu'à  lui  of- 
frir des  enfants  en  sacrifice.  Voy, 
Palémon,  Portunus. 

2.  — Surnom  d'Hercule.—  J^oy. 
Melchratus. 

MitLlCHIUa*/^.  MlLICHIUâ. 

'  I.  INIÉLiE  ,  fille  de  l'Océan,  fut 
aimée  d'Apollon,  dont  elle  eut  deux 
fils,  Térénus  et  Isménus.  Elle  fut 
aussi  mère  des  nymphes  Méliades. 
f^.  Caakthe, 

2.  —  Nvmphe  qui  eut  de  Nep- 
tune un  fils  appelé  Amycus. 

MÉLiGUNis ,  fille  de  Vénus ,  qui 
donna  son  nom  àimedes  isles  Eolien- 
jies-depuis  appelée  Lipare. 

MÉLiNA,  fille  de  Thespius. 

MELisSiEUS  ,  surnom  de  Jupiter, 
pris  du  nom  d'une  de  ses  nourrices. 

I.  MÉLISSE  ,  fille  de  Mélissus,  roi 
de-  Crète  ,  qui ,  de  concert  avec  sa 
sœur  Amalthée  ,  nourrit  Jupiter. 
D'autres  appellent  ces  nourrices 
Adrastée  et  Ida  ,  et  les  caractérisent 
par  la  dénomination  commune  de 
Mélisses  ,  alieilles. 

ri..  —  Nom  que  Ton  donnait  en 
Crète  à  la  prêtresse  de  la  grande  mère. 

3.  —  Fille  de  Proclès ,  mariée  à 
Périandre ,  roi  d'Epidaure. 

^.  —  Une  des  Océan  ides  ,  épouse 
d'Inachus  ,  et  mère  de  Phoronée. 

5.  —  Une  Corinthienne  qui  ,  sur 
son  refus  d'admettre  des  initiés  aux 
mystères  de  Cérès  ,  fut  déchirée.  La 
déesse  fit  naître  de  son  corps  un 
essaim  d'abeilles. 

Mélissus,  roi  de  Crète  ,  père  des 
nymphes  Amalthée  et  Mélisse. 

I .  MEUTE ,  une  des  Néréides  dans 
Homère. 


M  EL 

2.  —  Nymphe  dans  f^ir^ile. 

MÉiiTHiTA,  fU'itcaux  sacrés  faits 
de  miel ,  qu'on  offrait  à  Trophoiiius. 
Rac.  Thuein  ,  sacrifier. 

MÉLius,  surnom  sous  lequel  lc$ 
ï^hisbienset  lesïhébains  honoraient 
Hercule,  et  dont  on  raconte  ainsi  l'o- 
rigine :  Dans  les  temps  anciens  ,  il 
était  d'usage  de  sacrifier  à  cette  fête 
ime^  brebis.  Un  jour ,  la  crue  des 
eaux  de  L'Asopus  n'ayant  pas  permis 
de  1  apporter,  les  jeunes  gens,  se 
prévalant  de  l'équivoque  du  mot  grec 
qui  signifie  pomme  et  brebis,  melons 
lui  offrirent  des  pommes  supportées 
»ur  de  petits  bâtons  en  guise  de 
jambes.  Le  dieu  rit  de  l'expédient , 
et  depuis  on  lui  offrit  des  j>onm)es 
dans  cette  solemnité  en  mémoire  de 
cet  événement. 

Mellarium  ,  vaisseau  rempli  de 
vin  qu'on  jwrtait  dans  les  fêtes  de  la 
l>onne  déesse.  On  lui  faisait  des  liba- 
tions de  ce  vin,  auquel  on  donnait  le 
nom  de  lait. 

Mellone,  divinité  champêtre  qui 
prenait  sous  sa  protection  les  abeilles 
et  leurs  ouvrages.  Celui  qui  volait 
du  miel  on  gâtait  les  ruches  de  son 
voisin  s'exposait  à  sa  colère. 

Mélobosis  ,  une  des  Océanidcs. 

Mélophore  ,  sin-nom  de  Cérès  , 
c.-à-d.  qui  donne  des  troupeaux.  Elle 
avait  à  M  égare  un  temple  sans  toit. 
Rac.  3Ielon ,  brebis. 

Melpée,  lieu  de  l'Arcadie,  ainsi 
nommé  ,  parceque  ,  dit-on  ,  Pan  in- 
venta en  c-et  endroit  l'art  de  jouer  de 
la  flûte.  Rac.  Melpcîii ,  chanter. 

MelpomÈne,  une  des  neuf  Muses, 
<léessede  la  tragédie.  Etym.  Meîpo, 
je  chante.  Elle  est  pour  l'ordinaire 
richement  v.ètue  ;  son  maintien  e;t 
gn^ve  et  sérieux  ;  chaussée  d'un  cf>- 
tliurne ,  elle  tient  des  sceptres  et  des 
couronnes  d  une  niain  ,  et  un  poi- 
gnard ensanglanté  de  l'autre.  Quel- 
quefois on  lui  donna  deux  suivantes  , 
la  Terreur  et  la  Pitié.  On  la  peint 
aussi  avec  une  massue  ,  pour  indi- 
quer la  tragédie  dans  les  temps  hé- 
roïques, où  cette  arme  était  en  usag.'. 
Elle  se  trouve  sur  une  pierre  du  ca- 
binet de  Florence  avec  une  feuille  de 
laurier  ù  lu  mula ,  qui  peut  signifier 


M  E  M 

l'entliousiasme  patli'jue.  La  tragédie 
est  souvent  indiquée  par  un  bouc, 
prix  (Ju'obtenait  la  meilleure  pièce 
en  ce  genre  dans  les  premiers  temps 
de  l'art. 

Lebrun  l'a  représentée ,  dans  les 
appartements  de  Versailles ,  sous  la 
figure  d'une  femme  assise  sur  un  siè,i;e 
d'or  tait  à  l'antique  ;  l'air  de  son  vi- 
sage annonce  quelque  chose  de  fier 
et  de  triste  tout  ensemble  ;  elle  a  un 
poignard  et  un  bandeau  royal  dans 
sa  main  ,  et  un  sceptre  d'or  auprès 
d'elle. 

MÉm ACTE  ,  suiinom  donné  par  les 
Grecs  ù  Jupiter. 

MémactÉries,  fêtes  que  les  Athé- 
niens célébraient  en  l'honneur  de  ce 
dieu.  Festus  nous  apprend  qu'où  l'y 
priait  d'accorder  un  hiver  doux  aux 
navieateurs.   ' 

MémactÉrion,  mois  où  cette  fête 
se  célébrait  :  c'était  le  premier  de 
l'hiver.  Le  i6  ,  les  Platéens  faisaient 
I  anniversaire  des  guerriers  tués  à  la 
bataille  de  Platée.  P/m^  t.  i. 

MÉmalus,  père  de  Pisandre  ,  un 
des  capitaines  grecs  qui  se  trouvèrent 
au  siège  de  Troie. 

Membres.  Chaque  membre  était 
consacré  à  quelque  divinité  ;  la  tète 
à  Jupiter,  la  poitrine  à  Neptune,  la 
ceinture  à  Mars  ,  l'oreille  à  la  Mé- 
moire, le  front  au  Génie  ,  la  main 
droite  à  la  Foi ,  les  genoux  à  la  Misé- 
ricorde ,  les  sourcils  à  Junon,*les 
yeux  à  Cupidon  ou  à  Minerve  ,  le 
derrière  de  l'oreille  droite  à  Némésis, 
le  dos  à  Pluton  ,  les  reins  à  Vénus  , 
les  pieds  à  Mercure ,  les  talons  et  les 
plantes  des  pieds  à  Thétis,  les  doipts 
à  Minerve,  etc.  S.  Athanase  pré- 
tend même  que  ces  différentes  par- 
ties du  corps  numain  étaient  adorées 
comme  des  dieux  particuliers. 

Membres  dupersi';».  Voy.  Absvr- 

THE,   ArCAS,  EpiDAL'RE,   l^Ér.OPS. 

Mémerccs  ,  fiis  aîné  de  Jason  et 
de  Médée  ,  s'étant   retiré  avec  son 

f)ère  à  Corcyre  ,  fut  déchiré  par  une 
ionne  à  la  chasse.  Cette  tradition  , 
.différente  de  la  tradition  communé- 
ment reçuo ,  c.-à-d.  que  Mémercns 
fut  tué  par  Médée,  s'était  perpétuée 
dans  de  vieilles  poésies ,  que  les  Grecs 


M  F  M 


2l5 


nommaient  Nanpactiennes  parce- 
qu'elles  étaient  écrites  par  Caixinus 
de  Naupacte. 

Memnoh  ,  fîls  de  Tithon  et  de 
l'Aurore  ,  vint  du  fond  de  la  Susiane 
avec  dix  mille  Perses ,  autant  d'E- 
thiopiens orientaux ,  et  un  grand 
nombre  de  chariots ,  au  secours  de 
Troie  ,  vers  la  dixième  année  du 
siège.  Ils'v  distingua  pjr  sa  bravoure, 
et  tua  Autiioque  ,  fils  de  Nestor  ; 
m.-jis  Achille  ,  à  la  prière  du  sage 
vieillard,  vint  l'attaquer,  et,  après 
un  rude  combat ,  le  fît  tomber  sons 
ses  coups.  L'Aurore,  au  désespoir  , 
alla,  les  cheveux  épars  et  les  yeux 
baignés  de  larmes,  se  jeter  aux  pieds 
de  Jupiter  ,  et  le  supplier  d  ai  corder 
à  son  hls  quelque  priv  ilè^e  qui  le  dis» 
tinguât  du  reste  des  mortels,  refusant 
sans  cela  au  monde  sa  lumière.  Le 
père  des  dieux  exauça  sa  prière  ;  le 
bûcher,  déjà  allumé,  s'écrouia  ,  et 
l'on  vit  sortir  des  cendres  une  infinité 
d'oiseaux ,  qui  firent  trois  fois  le  tour 
du  bûcher  ,  en  pouss.int  tous  les 
mêmes  cris.  A  la  quatrième ,  ils  se 
séparèrent  en  deux  bandes  ,  et  se 
battirent  les  uns  contre  les  autres 
avec  tant  d«  fureur  et  d'opiniâtreté  , 
qu'ils  tombèrent  auprès  du  bûcher  , 
comme  des  victimes  qui  s'inmiolaient 
aux  cendres  dont  ils  venaient  de  sor- 
tir ,  montrant  par-là  <£u"ils  dev.iient 
la  naissance  à  un  homme  rempli  de 
valeur.  Ce  fut  de  lui  qu'ils  prirent  le 
nom  de  Menii^onides.  Elieii  dit  que 
ces  oiseaux  étaient  noirs,  faits  comme 
des  éperviers  ;  qu'ils  venaient  totis 
les  ans  en  automne  du  pays  de  Cy- 
zique  recommencer  le  même  combat. 
Pausaiiias  ajoute  que  tous  les  ans  , 
à  jour  préfix  ,  ces  oiseaux  viennent  , 
au  rapport  de  ceux  qui  habitent  les 
côtes  de  THellespont  ,  balayer  un 
certain  espace  du  tombeau  de  Mem- 
norkoù  l'on  ne  laisse  croître  ni  arbre 
ni  herfie  ,  et  qu'ensuite  ils  l'arrosent 
avec  leurs  ailes,  qu'ils  vont  exprès 
tremper  dans  les  eaux  de  l'Esépus. 
Cet  honneur  ne  calma  pas  les  dou- 
leurs de  l'Adore ,  et  chsK]ue  jour 
depuis  elle  n'a  cessé  de  verser  des 
larmes.  C'est  de  ces  pleurs  que  se 
forme  la  rosée  qui  tombe  le  mutin. 
O  3 


214  "M  E  M 

Ce  qu'on  publiait  de  la  statue  de 
ce  prince,  qu'on  voyait  àïhèbcs  en 
Egypte  ,  n'est  pas  moins  merveilleux. 
Lorsque  les  rayons  du  soleil  venaient 
à  la  frapper,  elle  rendait  un  son  har- 
monieux ;  ce  qu'on  ne  peut  attribuer 
qu'à  quelque  supercherie  sacerdotale, 
telle,  dit  Kircner,  qu'un  ressort  se- 
cret ou  une  espèce  de  clavecin  ren- 
fermé dans  la  statue  ,  et  dont  les 
cordes  ,  rebiche'es  par  l'humidité  de 
la  nuit ,  se  tendaient  à  la  chaleur  du 
boleil ,  et  se  rompaient  avec  éclat , 
connue  tme  corde  de  viole.  Canibyse , 
voulant  pénétrer  ce  mystère ,  qu'il 
croyait  un  effet  maqi(]ue  ,  fit  briser 
cette  statue  depuis  la  tète  jusqu'au 
milieu  du  corps  ,  et  la  partie  ren- 
versée continua  de  rendre  le  même 
son.  On  croyait  encore  que  IVIemnon 
rendait  un  oracle  tous  les  sept  ans. 

Hue  ta  ramené  tout  ce  merveilleux 
à  la  simplicité  historique.  Selon  lui , 
Memnon ,  fils  de  Tithon  frère  de 
Priaui  ,  commandait  les  armées  de 
Teutame  ,  roi  d'Assyrie ,  qui  le 
chargea  d'aller  au  secours  du  roi  de 
Troie ,  son  tributaire.  Comme  sa 
mère  était  d'un  pays  situé  à  l'orient 
de  la  Grèce  et  de  la  Phrygie  ,  les 
Grecs  ,  qui  tournaient  toute  l'histoire 
en  fictions  ,  dirent  qu'il  était  fils  de 
l'Aurore.  La  ville  de  Suse,  bâtie 
par  son  père  ,  fut  appelée  ville  de 
Memnon  ;  la  citadelle ,  Memnonium  ; 
le  palais  et  les  murs,  Memnoniens. 
Ou  bâtit  en  ^u  honneur  un  temple 
où  les  peuples  de  la  Susiane  l'allaient 
pleurer.  Il  y  a  eu  deux  autres  princes 
du  même  nom ,  dont  l'un  est  cru 
Aménophis,  roi  d'Egypte,  ej l'autre 
Memnon  le  Troyen. 

MEM^oîSIDEs.  y .  Memnon. 

Mémoire.  Quelques  anciens  l'ont 
représentée  par  une  femme  d'un  âge 
moyen ,  dont  la  coëffure  est  en- 
richie de  perles  et  de  pierreries  ; 
elle  se  tient  le  bout  de  l'oreille  avec 
les  deux  premiers  doigts  de  la  main 
droite.  C.  Ripa  lui  donn>  deux 
visages  ,  une  robe  noire ,  une  plume 
h  la  main  droite  ,  et  un  livre  à  la 
"  gauche.  GraveïoL  la  (îgure  par  une 
femme  richement  coëffée,  pour  dé- 
signer que  son    siège   est  dans   le 


M  E  IV 

rerveati.  Le  burin  qu'il  lui  fait  tenir 
exprime  que  c'est  là  que  se  gravent 
les  conceptions.  Des  éléments  de  des- 
sin ,  tels  (ju'un  nei ,  un  œil ,  une  oreille , 
etc.,  annoncent  que  les  idées  nous 
viennent  par  les  sens.  Le  chien  , 
placé  près  de  la  Mémoire,  rappelle 
(jue  les  animaux  jouissent  de  cette 
faculté. 

Dans  les  cérémonies  de  roracle 
de  Trophonius,  on  faisait  boire  à 
ceux  qui  venaient  le  consulter,  l'eaxi 
de  la  Mémoire  et  l'eau  de  l'Oubli, 
on  les  faisait  asseoir  aussi  sur  le 
trône  de  Mémoire.  V»  Trophonius  , 
Mkémosyne.  ^ 

Mémoire  ancienne  ,  divinité  par- 
ticulière adorée  à  Rome. 

I.  Memphis,  fille  d'Uchoréus,  roi 
d'Egj'pte  ,'fut  aimée  du  Ni!,  qui  se 
transforma  en  taureau  ,  et  eut  4'elle 
un  fils  nommé  Egyplus ,  d'une  force 
et  d'une  vertu  merveilleuses.  On  la 
fait  aussi  épouse  d'Ephésus,  et  mère 
de  Libya.  Elle  donna  son  nom  à  la 
ville  de  Memphis. 

1.  — •  Fils  de  Jupiter  et  de  Proto- 
génie ,  épousa  Lydie. 

Memrumus,  dieu  des  Phéniciens, 
était  fils  des  premiers  Géants.  Il  ap- 
prit aux  hommes  à  se  couvrir  de 
peaux  de  bêtes.  Il  fit  plus  ;  car  un 
Vent  impétueux  ajant  enflammé  une 
forêt  près  de  Tyr  ,  il  prit  un  arbre  , 
en  coupa  les  branches  ,  et ,  l'ayant 
lancé  dans  la  mer  ,  le  fit  servir  de 
vaisseau.  11  rendit  aussi  un  hommage 
religieux  à  deux  pierres  qu'il  avait 
consacrées  aii  'Veut  et  au  Feu ,  et 
répandit  en  leur  honneur  le  sang 
des  animaux.  Après  sa  mort ,  ses  en- 
fants lui  consacrèrent  des  morceaux 
informes  de  bois  et  de  pierre  qu'il» 
adorèrent ,  et  en  l'honneur  desquels 
ils  établirent  des  fêtes  annuelles  ; 
premier  exemple,  dit-on,  d'un  culte 
religieux  rendu  à  des  Lonnnes  morts. 

Men,  mois  ;  on  en  avait  fait  une 
divinité  particulière.  Dans  Stralon  , 
c'est  le  dieu  Lunus.  ^.Lukls.  Plu- 
sieurs temples  étaient  lonsacrés  à 
son  honneur  dans  l'Asie  mineure  et 
dans  la  Perse  ,  où  l'on  jurait  souvent 
par  le  Men  du  roi ,  c.-à-d. ,  par  sa. 
fortune. 


i 


l\ï  E  N 

MekA  ,  ou  MENÉ  ,  divinité  qui 
présidait  aux  infirmités  périodiques 
ces  fenuhes.  Oa  croit  que  c  était  la 
Lune. 

MÉNADES,  nom  des  Bacchantes. 
Rac.  Maineslhai  ,  être  en  fureur. 
Ce  surnom  leur  fut  donné  parceque 
dans  la  célébration  des  Orgies  elles 
étaient  agitées  de  transports  furieux  , 
courant  échevelées ,  à  demi  nues  , 
agitant  le  thyrse  dans  leurs  mains  , 
faisant  retentir  de  leurs  hurlements 
et  du  hniit  des  tambours  les  monts 
et  les  Ix)is,  et  poussant  la  fineur 
jusqu'à  tuer  ceux  qu'elles  rencon- 
traient ,  et  à  porter  leurs  tètes  en 
bondissant  de  rage  et  de  joie.  Voy. 
.  Bacchantes  ,  Ïhyades. 

Menagyrtes  ,  prêtres  de  Cvbèle 
qui  faisaient  leurs  quêtes  tous  les  mois. 
V.  Agïrtes  ,  MÉtragyrtes.  Rac. 
JMen,  mois. 

Menah  (  M.  Mah.  )  ,  vallée  à 
quatre  licu^  de  la  Mecque.  Les  pè- 
lerins doivent  v  jeter  sept  pierres 
par  dessus  l'épaule.  Lesdocteurs  mu- 
sulmans en  donnent  trois  raisons  :  les 
uns  disent  que  <'"est  pour  renoncer 
au  diable,  et  le  rejeter,  à  l'imitation 
d'Ismaël  qu'il  voulut  tenter  au  mo- 
ment que  son  père  Abraham  allait  le 
sacrifier ,  et  qui  le  fit  fuir  en  lui  jetant 
des  pierres;  les  autres,  qu'aya^  t 
Toulu  empêcher  Abraham  d'égorger 
Ismaël  ,  et  n'ayant  rien  pu  gagner 
ni  sur  Ismaël  ni  sur  Agar  ,  ils 
l'éloignèrent  tous  les  trois  par  ce 
moyen;et  les  troisièmes  ,  que  c'est  en 
mémoire  des  pierres  qu'Adam  jeta 
au  diable  lorsqu'il  revint  l'aborder 
après  lui  avoir  fait  commettre  le  péché 
originel. 

.1.  Ménale,  mdntagne  d'Arcadie, 
fameuse  daîjs  les  écrits  des  poètes. 
Apollon  V  allait  chanter  sur  sa  lyre 
la  métamorphose  de  Dnphnéen  lau- 
rier. C'était  aussi  le  séjour  ordin;iire 
du  dieu  Pan,  que  les  Arcadiens  s'i- 
maginaient quelquefois  y  entendre 
jouer  de  la  flûte.  On  en  a  fait  aussi 
le  théâtre  de  l'un  des  trav.:ux  d'Her- 
cule. Ce  fut  là  qu'il  jx)ursuivit ,  par 
ordre  d'Eurysthée  ,  cette  biche  aux 
pieds  d'airaiu  et  aux  cornes  d'or  ,  si 
L'gère  à  la  course  que  personne  avant 


M  E  X  3(5 

lui  n'avait  pu  l'atteindre.  Elle  lui 
donna  beaucoup  d'exercice ,  Her- 
cule ne  voulant  pas  la  percer  de  ses 
tniits  ,  parcequ'eîle  était  consacrée  à 
Diane  ;  mais  enfin  elle  fut  prise  en 
vou'qnt  traverser  le  Ladon.  Hercule 
l'apporta  sur  ses  épaules  à  Mycènes. 
Le  Ménale  était  aussi  consacré  h 
Diane ,  comme  un  terrain  propre  à  la 
chasse. 

1.  —  \ille  d'Arcadie  ,  célèbre  par 
le  culte  quelle  rendait  an  dieu  Pan. 

Ménalion  ,pèred'Atalante.  Foy, 
Atalante. 

1 .  MÉiSALippE  ,  fille  du  Centaure 
Chiron,  avant  épousé  Eole,  fut  chan- 
gée en  jument ,  et  placée  parmi  les 
constellations. 

a.  —  L'ne  des  maîtresses  de  Nep« 
tune. 

3.  —  Sœur  d'Antiope  reine  des 
Amazones,  fut  faite  prisonnière  par 
Hercule;  mais  ce  héros  la  rendit  à 
sa  soeur ,  se  contentant  de  retenir  le* 
armes  et  le  baudrier  de  sa  captive  , 
qu'il  porta  aux  pieds  d'Eurvsthée 
par  le  c-ommandement  de  ce  prince. 

^lÉNALiPPiEs ,  fête  de  Sicvone  en 
l'honneur  de  Ménalippe  ,  maîtresse 
de  Neptune  ;  d'autres  disent  de  Mé- 
lanippus ,  fils  d'Astacus. 

^Iesalis  Lrsa,  constellation  de 
rOurse  ;  c'est  Calislo,  nymphe  d'Ar- 
cadie où  était  le  mont  Ménale. 

r.  Mënalius,  père  du  quatrième 
\  ulcain  ,  scion  Cicéron. 

2.  —  Surnom  de  Pan ,  parcefjue  ce 
dieu  faisait  sii  demeure  ordinaire  sur 
le  mont  Ménale. 

Mésalque  ,  tm  des  bergers  que 
Virgile  introduit  dans  ses  Bu<x)- 
liques.  Rac.  i>/e«05j  courage  ;  «/ce, 
force. 

MÉNAsiKcs ,  fils  de  Pollux  ,  avait 
une  statue  à  Corinthedacs  le  temple 
bâti  en  l'honneur  de  son  père. 

Menât,  distributeur  des  grâces ^ 
divinité  des  anciwis  Arabes. 

Mendès,  dieu  égyptien. LesMen- 
désiens,  qui  portaient  son  nom  ,  le 
comptaient  entre  les  huit  principaux 
dieux.  C  était  le  bouc  qui  était  con- 
sacré h  Pan ,  ou  plutôt  c'était  Paa 
lui-même  que  les  Egvptieus  adoraient 
SQus  la  iorme  d'un  bouc ,  syniljole  du 
04' 


21^  M  E  N 

principe  de  Icconditë  de  la  nature 
entière.  Dans  la  Taltle  Isiaqne  ,  il  a 
les  cornes  du  houe  par  dessus  celles 
du  bélier ,  ce  qui  en  fait  quatre.  Il 
y  avait ,  dans  la  basse  E£;ypte  ,  une 
ville  de  ce  nom  ,  où  ce  dieu  était 
particulièrement  honoré.  Les  Men- 
désiens  n'inmiolaient  ni  boucs  ni 
chèvres  ,  crojant  que  leur  dieu  se 
cachait  souvent  sous  la  forme  de  ces 
animaux.  A  la  mort  de  celui  des 
boucs  qu'ils  honoraient  sur  tous  les 
autres  ,  le  deuil  était  général. 

Mendiants.  (M.  Jap.,)  Il  y  a  au 
Japon  un  ordre  de  mendiants  qui  , 
sans  être  religieux,  ni  assujettis  à  au- 
cune règle  ,  s'engagent  par  vm  vœu 
formel  à  vivre  d'aumônes  ;  vœu  qui 
n'est  pas  d'un  grand  mérite  pour 
ceux  qui  le  font.  Ce  sont  des  |;ens 
réduits  à  la  misère  ,  qui,  ne  pouvant 
s'accoutumer  au  travail  ,  couvrent 
leur  paresse  du  manteau  de  la  dévo- 
tion. Cette  pieuse  fainéantise  est  au- 
torisée et  même  consacrée  par  des 
cérémonies  solenmelles.  On  coupe 
publiquement  les  cheveux  à  celui  qui 
veut  s  enrôler  dans  cette  confrérie  de 
gueux  ,  et  on  l'installe  en  quelque 
sorte  dans  sa  nouvelle  profession  par 
quelques  prières. 

•Mené,  déesse,  la  même  que  la 
Lune.  Jérémie  en  parle  sous  le  nom 
de  reine  du  ciel  ,  et  Isaïe  sous  le 
nom  de  Méni.  Son  cidte  était  fort 
commun  dans  la  Palestine  ,  et  les 
Hébreux  y  étaient  fort  attachés.  Jé- 
rémie dit  que  les  pères  allument 
du  feu ,  les  femmes  pétrissent  des 
gâteaux  ,  et  les  enfants  amassent  du 
bois  pour  cuire  ces  gâteaux,  en  l'hon- 
neur de  la  reine  du  ciel. 

1 .  MÉNÉcÉE ,  père  de  Créon  et  de 
Jocaste. 

2.  —  Filsde  Créon,  roi  de  Thèbrs. 
Tirésias  déclare  à  Créon  ,  de  la  part 
des  dieux,  que, s'il  veut  sauverThèbes, 
il  faut  que  Ménécée  périsse.  Créon 
veut  savoir  sur  quel  fondement  les 
dieux  demandent  le  sang  de  son  fils. 
La  mort  de  l'ancien  dragon  consacré 
à  Mars,  et  tué  par  Cadmus,  en  est  la 
cause. Le  dieu  veut  vengersamort  dans 
le  sang  d'un  prince  issu  des  dents  du 
dragon.  Ménécée  était  le  dernier  de 


M  E  N 

cette  race;  il  n'était  point  marié  :  en  un 
mot ,  c'était  la  victime  que  densandait 
Mars  ,  et  il  fallait  que  son  sang 
teignît  la  caverne  même  du  dragon. 
Créon  veut  donner  sa  vie  pour  son 
fils ,  et  lui  ordonne  de  fuir.  Ménécée 
trompe  la  douleur   de  son  père,  et 

Fart  déterminé  à  baigner  de  son  sang 
antre  du  dragon.  {Eurip.  Phénic.) 
On  voyait  sur  son  tombeau  un  gre- 
nadier dont  le  fruit  se  fenJait  quand 
il  était  mûr  ,  et  semblait  jeter  <lu 
sang.  Cet  arbre  était  ^enu  de  lui- 
même  ,  et  s'ét;.it  reproduit  par  des 
rejetons  qu'il  poussait  de  temps  en 
temps. 

Ménélaïes  ,  fête  qui  se  célébrait 
à  Téra{)hné  ,  ville  ae  Laconie  ,  en 
l'honneur  de  Ménélas  ,  qui  y  avait 
un  temple.  Les  habitants  préten- 
daient que  les  deux  époux  y  étaient 
inhumés  dans  le  même  tombeau. 

Ménélas,  ou  Ménélaïjs  ,  frère 
d'Agamenmon ,  et  fils  d'Atrée,  selon 
l'opinion  commune.  Z''.  AtRides.  Ce 
prince  épousa  la  fameuse  Hélène , 
fille  de  Tyndare  roi  de  Sparte,  et  suc- 
céda au  royaume  de  son  beau-père. 
Quelque  temps  après,  le  beau  Paris 
arriva  à  Sparte,  pendant  l'absence 
de  Ménélas  que  les  affaires  de  ses 
frères  avaient  attiré  à  Mycènes  ;  et 
s'étant  fait  aimer  d'Hélène  ,  il  l'en- 
leva ,  et  causa  par-là  la  guerre  de 
Troie.  Ménélas ,  outré  de  cet  affront , 
en  instruisit  tous  les  princes  de  la 
Grèce ,  qui  s'étaient  engagés  par  les 
serments  les  plus  saints  de  donner 
du  secours  à  l'époux  d'Hélène  ,  si 
on  venait  à  lui  enlever  son  épouse. 
Les  Grecs  prennent  les  armes  ,  se 
rassendilent  en  Aulide  ;  et  ,  tout 
prêts  à  partir ,  ils  se  voient  arrêtés 
par  un  oracle  qui  exige  ^l'Iphigénie 
soit  hnmolée  pour  procurer  aux  Grecs 
un  heureux  succès;  Agamemnon  , 
gagné  par  les  raisons  de  Ménélas  , 
consent  au  sacrifice  de  sa  fille  ,  et 
écrit  à  Clytenineslre  de  lui  amener 
prohiptement  Iphigénie  au  camp  : 
mais  bientôt  la  pitié  l'emporte  ,  et  il 
envoie  un  contre-ordre.  Ménélas,  ins- 
truit de  son  changement  ,  arrête 
le  messager,  se  saisit  de  la  lettre  ,  et 
va  faire  à  son  frère  les  plus  vifs  rc- 


]M  E  N 
proclics  sur  son  iuconslanc*.  Mais 
«luand  il  voit  la  princesse  arrivée  ,  et 
les  larmes  couler  des  yeux  du  père  , 
il  ne  jK-ut  lui  -  même  retenir  ses 
pleurs  ;  il  ne  veut  plus  qu'on  sacride 
Iphiirénie  à  ses  intérêts.  Les  Grecs  et 
les  ïrovens  étant  en  présence  sous 
les  mur»  de  Troie ,  prêts  à  com- 
battre ,  Paris  et  ^lénélas  proposent 
de  se  battre  en  combat  sineulier ,  et 
de  vider  eux  seuls  la  querelle.  On 
convient  que ,  si  Paris  tue  Ménélas  , 
il  fardera  Hélène  et  toutes  ses  ri- 
chesses, et  les  Grecs  retourneront 
en  Grèce  ,  amis  des  Trovens  ;  mais 
que,  si  Ménélas  tue  Paris,  les  Trovens 
rendront  Hélène  avec  toutes  ses  ri- 
chesses ,  et  paieront  aux  Grecs  et  à 
leurs  descendants  ,  à  jamais  ,  un  tri- 
but qui  les  dédommage  des  frais  de 
cette  guerre.  Tout  étant  ainsi  réglé , 
ils  entrent  en  lice  :  Ménélas  a  l'avan- 
tage ;  mais  \  énus  ,  voyant  son  favori 
prêt  à  succouiBer ,  le  dérobe  aux 
coups  de  son  ennemi ,  et  l'emporte 
dans  la  ville  ,  c'est-à-dire  que  Paris 
prit  la  fuite.  Le  vainqueur  demande 
le  prix  du  combat  ;  mais  les  Trovens 
refusent  d'accomplir  le  traité  ,  et 
quelqu'un  d'entr'eux  lui  tirt  une 
flèche  dont  il  est  blessé  légèrement. 
Cette  perfidie  fit  recommencer  les 
hostilités. 

Après  la  prise  de  Troie ,  les  Grecs 
remettent  Hélène  entre  les  mains  de 
Ménélas  ,  et  le  laissent  maftre  de  sa 
destinée.  Il  est  déterminé  ,  dit- il ,  à 
la  conduire  dans  la  Grèce  ,  pour  l'im- 
moler  à  son  ressentiment ,  et  aux 
mânes  de  ceux  qui  ont  péri  dans  la 
guerre  de  Troie.  Hélène  demande  a 
se  justifier  :  elle  prétend  d'abord  que 
Ménélas  doit  s'en  prendre  à  Vénus  , 
[  et  non  pas  a  elle.  «  Eh  1  le  moyen  , 
p  '  »  dit-elle  ,  de  résister  à  une  déesse  à 
■  »  qtu  Jupiter  même  obéit  ?  »  Elle  re- 
proche ensuite  à  son  époux  de  s'être 
absenté  fort  à  contre-temps  de  son 
palais  après  y  avoir  reçu  Paris.  Enfin 
elle  lui  fait  valoir  comme  une  preuve 
de  sa  tendresse  le  sacrifice  rpj'eile  lui 
fit  de  Déiphobe  ,  qui  avait  succé<lé 
auprès  d'elle  à  Paris,  et  qui  fut  livré 
à  Ménélas.  Cette  dernière  raison  fit 
imptession  sur  l'époux,  il  se  récuu- 


M  E  N  217 

ciUa  de  bonne  foi  avec  Hélène  ,  et  la 
ramena  à  Sparte.  Paitsanias  fait 
mention  d'une  statue  de  Ménélas  , 
qui ,  l'épée  à  la  main ,  poursuit  Hé- 
lène ,  comme  il  fit ,  dit-il ,  après  la 
prise  de  Troie.  Ménélas  n'arriva  à 
Sparte  que  la  huitième  année  après 
son  départ  de  Troie.  Les  dieux,  dit 
Homère ,  le  jetèrent  sur  la  cote  de 
l'Egypte,  etly  retinrent long-tenips, 
parce<{u'il  ne  leur  avait  pas  offert 
les  hécatoml^es  qu'il  leur  devait.  Il  y 
serait  même  péri  sans  le  secours 
dEidothée  et  de  Protée.  (  F'.  Eioo- 
THÉEet  Protée.  )  Ce  fui  là  ,  suivant 
ime  tradition  rapjwrlée  par  Hé- 
rodote ,  que  Sléoélas  retrouva  Hé- 
lène ,  comme  je  l'ai  dit  en  son 
article.  L'historien  ajoute  que  ce 
prince^  après  avoir  recouvré  chez  les 
Egyptiens  sa  femme  et  ses  trésors , 
se  montra  ingrat  envers  eux ,  et  ne 
reconnut  que  par  une  action  barbare 
les  services  qu'il  en  avait  reçus  ;  car , 
comme  il  voulait  s'embarquer  pour 
retourner  en  Grèce ,  et  que  les  vents 
lui  étaient  toujours  contraires  ,  il 
s'avisa  d'une  chose  horrible  pour  dé- 
couvrir la  volonté  des  dieux.  Il  prit 
de\^  petits  enfants  des  habitants  du 
pays  ,  les  ùt  tuer,  et  les  ouvrit  pour 
chercher  dans  iturs  entrailles  les  pré- 
sagesde  son  départ.  Par  cette  cruauté 
dont  on  eut  bientôt  connaissance  il 
se  rendit  odieux  à  toute  l'Egypte  i  et 
ayant  été  poursuivi  comme  un  bar- 
bare ,  il  s'enfuit  sur"iui  vaisseau  en 
Libve. 

Euripide  fait  encore  Jouer  deux 
mauvais  rôles  à  Ménélas  dans  son 
Aiidromaque  ,  et  dans  son  Oreste. 
Hermione  jalouse  de  l'araour  que 
Pyrrhus  a  pour  Andromaque  ,  veut 
faire  périr  cette  princesse  et  sonfiis. 
Ménélas, se  prêtîint  au?C fureurs  de  sa 
fille,  les  fait  conduire  lui-même  à 
la  mort  :  mais  le  vieux  Pélée  ,  père 
d'Achille,  prend  leur  défense  ,  fait 
de  sanglants  reproches  à  3Iénél.is  , 
lui  impute  à  lui  seul  tous  les  maux 
de  la  Grèce  pour  racheter  une 
Furie  qu'il  aurait  dû  laisser  à  Troie 
avec  exécration  ,  en  donnant  même 
une  récompense  à  ses  ravisseurs 
pour  n  être  pas  forcé  de  la  reprendre 


at8 


M  E  N 


de  leurs  mains.  Il  ne  ménnge  pas  plus 
riionneur  <le  Méneias  en  fr.il  de  lira- 
voure  :  il  !e  représente  conmieuu  héros 
<le  paraJe,  revenu  seul  sans  blessure, 
et  fjui ,  bien  loin  d'ensanglanter  ses 
armes,  les  a  tenues  soi;ïneusement 
cachées  ,  et  n'a  rapporté  de  Troie 
que  celles  qu'il  v  avait  portées.  U 
lui  remet  devant  les  jeux  le  safrillce 
d'Iphigénie  «ju  il  a  extorqué  d'Aqa- 
Viiemnon  ,  sans  rougir  de  contraindre 
un  frère  à  immoler  sa  propre  fille  : 
tant  vous  appréhendiez,  dit-il,  de 
ne  pas  recouvrer  une  femme  intrai- 
table.' 11  lui  fait  un  crime  dene  l'avoir 
pas  tuée  en  la  voyant  ,  et  de  s'être 
laissé  bassement  regagner  par  d'ar- 
tificieuses caresses.  Enfin  il  le  couvre 
de  confusion  au  sujet  de  Taction  in- 
digne qu'il  veut  commettre  en  la 
piTAOune  de  Molossus  et  d'Andro- 
niaque  ,  et  ordonne  enfin  au  père 
et  à  la  fille  de  retourner  au  plutôt 
à  Sparte. 

Oreste  ,  après  avoir  tué  Clytem- 
tii'otre  sa  mère ,  est  poursuivi  par 
1  vudare  qui  demande  son  supplice 
aux  Argiens.  I!  a  recours  à  son  oncle 
Ménélas  ; 'celui-ci  veut  perdre  Oreste 
jour  envahir  ses  états ,  feint  de  s'in- 
téresser pour  lui  ,  mais  craint  ,  dit- 
il  ,  de  prendre  hautei;«»Tit  sa  défense, 
et  offre  seulement  d'emplover  ses 
prières  auprès  des  Argiens.  Voy. 
Oreste  ,  H£LÈ^E. 

MékÉlÉe  ,   fameux  Centaure. 

•2.  —  Un  des  chiens  d'Actéon. 

MénÉphon  ,  Thessalien  ,  ayant 
Toulu  surprendre  sa  mère  endornue 
si'.r  le  mont  Cyilare ,  fut  changé  en 
bète.  D'autres  disent  que  sa  mère 
même  le  fit  mourir  avant  qu'il  eût 
exécuté  son  détestable  dessein. 

Menés,  législateur  et  premier  roi 
d'Egypte ,  succéda  aux  dieux  et  aux 
héros  dans  le  gouvernement  des 
hommes  ,  fonda  Memphis ,  y  consa- 
cra un  ten>ple  à  Yulcain,  et  apprit  à 
ses  sujets  le  culte  des  dieux  et  la 
manière  d'offrir  des  sacrifices.  Après 
sa  mort,  il  fut  mis  au  rang  des  dieux 
sous  le  nom  dOsiris.  On  lui  attribue 
l'origine  de  l'idolâtrie,  fondée. sur 
h:  nécessité  de  retenir  auprès  de  lui 
les  Egyptiens  qui  se  dispersaient. 


3VÏ  E  N 

x',  MÉNESTHÉE ,  arrière-petlt-fîls 
d'Erechthée. 

a.  —  Fils  de  Pelée  ,  monta  sur  le 
trône  d'Athènes  par  le  secours  de 
Tj  ndaride  ,  et  força  Thésée  à  cher- 
cher un  asyle  dans  l'isle  de  Scvros. 
Il  alla  au  siège  de  Troie ,  et  fut  d'xm 
grand  secours  à  Agamemnou  par  le 
talent  qu'il  avait  de  bien  ranger  les 
troupes  en  bataille.  A  son  retour  de 
cette  expédition ,  il  mourut  dans 
l'isle  de  Mélos ,  après  un  règne  de 
vingt-trois  ans. 

Ménesthès  ,  un  des  capitaines 
d'Achille  ,  était  fils  du  fleuve  Sper- 
chius  et  de  Polydore  fille  de  Pelée  j 
mais  dans  le  public  il  passait  pour  le 
fils  de  Borus,  époux  de  cette  prin- 
cesse. 

Menesthius  ,  roi  d'Ame  ,  fils 
d'Areithoiis  et  de  Philoméduse  ,  tué 
par  Paris  au  siège  de  Troie. 

Ménestho  ,  une  des  Occanides, 
ainsi  nommée  parcequ'elle  se  ressou- 
venait de  tout. 

Menestbatob,  stirnom  donnéà  Mer- 
cure sur  une  médaille,  comme  échan- 
son  des  dieux  ,  fonction  qu'il  avait 
avant  Hébé.Dans^o/7ière,ce  sont  les 
hérauts  qui  servent  toujours  le  vin. 

1.  Ménétius,  fils  de  Japet  et  de 
Clvmène.  Jupiter  l'écrasa  d'un  coup 
de  fondre  ,  et  le  précipita  dans  les 
enfers  ,  parceq«i'il  s'était  souillé  de 
crimes.  C'est  peut-être  celui  qui  suit. 

2.  —  Bouvier  des  enfers,- avant 
voulu  s'opposer  à  Hercuieet  défendre 
Cerbère  ,  le  héros  l'embrassa  et  le 
serra  de  manière  à  lui  briser  les  os. 

1 .  MÉN1PPE ,  une  des  Néréides. 

2.  —  Idole  des  Indiens ,  représen- 
tée comme  ayant  plusieurs  tètes  de 
différentes  figures. 

3.  —  Une  des  Amazones  qtii  allè- 
rent au  secours  dEétès ,  roi  de  Col- 
chide. 

MÉNISQUES ,  plaques  que  l'on  met- 
tait sur  la  tète  des  statues  des  dieux, 
afin  que  les  oiseaux  ne^'y  reposassent 
jx)int ,  et  ne  pussent  les  gâter  de 
leurs  ordures. 

MÉNius  ,  fils  de  Lycaon,  changé 
avec  son  père  en  loup,  fut  écrasé 
par  Jupiter  ,  pour  avoir  blasphéio*! 
contre  ce  dieu.    ' 


M  E  N 

I .  Mekœte  ,  pilote  du  vaisseni!  de 
G  vas,  que  ce  capitaine  précipita 
dans  Jes  ilôts,  pour  lui  avoir  fait 
perdre  le  prix.  £neid.  ,   l.  5. 

1.  —  Arcadien  qui  suivit  Ene'e , 
et  lut  tué  p;ir  Turiius. 

ME^ŒTlADÈs ,  nom  patronjmique 
de  Patrocle. 

Mt^oETii:  s,  fils  d' Actor  et  d'Epine, 
époux  de  Sthénélé  et  père  Je  Patro- 
cle ,  fut  un  des  Argonautes.  Sétant 
révolté  contre  son  père,  quil  Voulait 
détrôner  ,  i!  fut  obligé  de  se  retirer 
au  pa vs  des  Locriens ,  qu'il  SHbjuj;ua. 

Mékon  ,  capitaine  troven  ,  tué  par 
Léontée  au  siège  de  Troie. 

M£^oTYRA^^vs ,  roi  des  nois , 
surnom  sous  lequel  les  Phryf^iens 
adoraient  At)  s  ,  pris  pour  le  Soleil. 

Meks,  la  pensée.  Les  anciens  en 
avaient  fait  une  divinité  ,  qu'ils  ado- 
raient comme  l'aine  générale  du 
monde ,  et  celle  de  chaque  être  en 
p;irlicnlier.  Ils  l'invoquaient  pour 
qu'elle  ne  suceéràt  que  de  bonnes 
pensées,  et  détournât  cel'es  qui  ne 
servent  qu'a  nous  égarer.  Le  préteur 
T.  Otacilius  lui  voua  un  temple  qu'il 
fit  bâtir  stîf  le  Capitole,  lorsqu'il  fut 
décenivir.  Plutartjue  parie  d'un  au 
tre  bàli  dans  la  iuutièiiie  région  de 
Kome  ,  et  qm'  avait  été  voué  lors  de 
L  perte  de  la  bataille  deThras\niène. 
M£>»oSGE, chose  fausse  et  inventée, 
que  1  on  veut  faire  passer  ponr  vé- 
ritable. Ce  vice  naît  de  la  bassesse 
ces  sentiments,  de  l'indiscrétion  de 
Il  langue,  et  de  la  fausseté  du  cœur, 
(jest  pourquoi  on  le  représente  laid  , 
mal  coélïé  et  mal  vêtu  :  sa  draperie 
est  garnie  de  langues  et  de  masques  : 
il  tient  un  faisceau  de  paille  allumée, 
f  pur  marquer  que  ses  pro{>os  n'ont 
aucune  substance,  et  meurent  pres- 
que aussi-tôt  qu'ils  sont  nés.  On  lui 
donne  une  jambe  de  bois,  pour  mar- 
quer son  peu  de  solidité.  Manuel 
des  artistes  ,  etc. 

Qnelqiacs  uns  en  font  une  divinité 
infernale.  On  lui  donnait  le  soin  de 
conduire  les  ombres  des  morts  dans 
le  ïartare.  C'est  sans  doute  Mer- 
cure que  l'on  entejid  par  cette  divi- 
nité allégorique.  Ou  le  représentait 
avec  un  air  affable  et  séuiusanti  dr 


M  E  N  219 

qîîi  lui  convient  encore  comme  dieu 
dis  marchands  et  des  filous,  qui  sont 
sous  sa  protectit-n. 

Les  Indiens  et  les  Perses  avaient 
le  nieiiSonge  en  horreur,  et  avaient 
fait  lies  lois  sévères  pour  sa  punition. 
Artaxercès  voulait  que  l'on  perçât  de 
trois  clous  la  langue  de  celui  qui  se- 
rait convaincu  de  mensonge.  Les 
Ei-j  ptiens ,  au  contraire ,  inenlaient 
sans  mesure  ,  et  semblaient  autoriser 
ce  vice  par  son  impunité. 

I.  Meistès  ,  roi  des  Ciconiens, 
dont  Apollon  prend  les  traits  pour 
empêcher  Atrée  d'emporter  les  aimes 
de  Panlhns.  Iliud.  ,  t.  17. 

"i.  —  Fils  d'Anchialus  et  roi  Aes 
Taphiens  ,  dont  INIinerve  prend  la 
forme  dans  le  premier  livre  de  l'O- 
dyssée,  pour  se  rendre  auprès  de 
Télémaque ,  et  lui  annoncer  le  re- 
totu  d'Uljsse.  Elle  disparait  conome 
un  oiseau,  et  laisse  Télémaque  per- 
5U;idé  qu'il  vient  d'entendre  un  dieu. 
,  Ce  Mentes  était  un  célèbre  négociant 
de  l'isie  de  Leucade  ,  qui  prit  Ho- 
mère à  Sm>me,  l'eninjena  avec  lui, 
et  lui  fit  faire  tous  ses  voyages.  Le 
poète  reconnaissant  consacra  le  nom 
de  son  ami. 

Menthe,  filîe  du  Cocyte ,  nym- 
phe aimée  de  Pluton  ,  que  la  jalouse 
Pioserpine  changea  en  une  plante  de 
son  nom  ,  que  les  Grecs  nomment 
hedyosinos  ,  à  cause  de  sa  lionne 
odeur,  llac.  I/edys ,  agréable  ;  os- 
nios ,  odeur,  ylypieii  attribue  le 
malheur  de  iVIenlhe  à  Cérès  qui  la 
foula  aux  pieds ,  et  sa  métamorphose 
^1  la  compassion  des  dieux.  /^.  Ame»- 

THÈS. 

1 .  Mentor  ,  père  dTmbrius. 

2. —  Un  des  plus  fidèles  amis  d'U- 
lysse, et  celui  à  qui,  avant  de  s'em- 
barqi  er  pour  Troie ,  il  avait  confié 
le  ioiu  de  sa  maison.  Minerve  prenait 
souvent  sa  figme  et  sa  voix  pour  ex- 
horter Télémaque  à  ne  point  dégé- 
nérer de  la  valeur  et  de  fa  prudence 
de  son  père.  C'est  d'après  celte  idée 
que  Fénçlon  a  peint  sous  ses  traits 
jNliuer%e  actompagnaut  le  jeune  Té- 
lémaque dans  ses  voyages.  Une  tra- 
dition ,  qui  fait  honneur  au  cœur 
iïHoinèiV ,  appread  que  ce  poète , 


440  INI   E  P 

sensible  à  l'ami  lu- ,  pîaçn  ce  Mentor 
dans  scai  poèine  ,  en  recoimaissMice 
de  ce  qu  étant  abordé  à  Itlia<}ue  à 
son  retour  d'Espagne,  et  se  troavant 
fort  incommotlé  d'une  fluxion  sur  les 
yenx,qui  l'empêchait  de  continuer 
son  voyape  ,  il  fut  reru  chez  ce  IVIen- 
tor ,  qui  eut  de  lui  tous  les  soins  ima- 
ginables. 

I .  Méon  ,  roi  de  Phry^iie  ,  épousa 
Dindyme ,  dont  il  eut  Cybèle.  II 
donna  son  nom  à  la  Méonie.  S'étant 
■^  apperçu  que  sa  fîlle  était  enceinte, 
il  nt  mourir  Atvs  son  amant ,  et  ses 
femmes ,  et  jeter  leurs  corps  à  la 
voirie.  V.  CybÈle. 

a.  —  Capitaine  thébain ,  fils  d'Hé- 
mon ,  échappa  seul  des  cinquante 
guerriers  qu'Etéocle  aposta  pour  as- 
sassiner Tydée  ,  et  revint  à  Thèbes 
porter  la  nouvelle  de  leur  défaite. 

3.  —Capitaine  latin  ,  blessé  d'un 
coup  de  javelot  par  Enée. 

4-  —  Père  d'Homère. 

MÉOisiDEs,  surnom  donné  aux 
Muses  ,  parcrqu'on  croyait  que  la 
Méonie  était  la  patrie  d" Homère , 
leur  plus  célèbre  favori. 

MÉomdès  ,  surnom  à^ Homère. 

Méonis  ,  Arachné  ,  qui  était  de 
Méonie. 

1 .  MEONirs  ,  surnom  de  Bacchus  , 

f)ris  du  culte  qu'on  lui  rendait  dans 
a  Méonie. 

2.  —  Surnom  d'Homère,  ou  de 
Méon  son  père ,  ou  de  la  Lydie , 
appelée  aussi  Méonie. 

MÉOTiDE  (le  Palus)  était  adoré 
comme  un  dieu  par  les  Massagètes , 
selon  Maxime  de  Tyr.  * 

Méotides  ,  les  Amazones,  parce- 
qu'elles  habitaient  les  bords  du  ma- 
rais Méotide ,  aujourd'hui  la  nier  de 
Zabache. 

Meotis  Ara  ,  autel  de  la  Diane  de 
la  Chersonnèse-Taurique  ,  ainsi  ap- 
pelé du  voisinasse  des  n)arais  Méo- 
tides ,  au  sud-ouest  desquels  est  la 
Crimée.  K.  Taurique. 

MÉphitis  ,  déesse  qui  présidait  à 
Pair  corrompu.  C'était  Junon  ,  qui  , 
sous  ce  nom  ,  avait  un  temple  dans  la 
vallée  d'Amsanecte  et  à  Crémone. 
Tacite  remarque  que,  dans  l'enibra- 
scment   général    de   cette    dernière 


MER 

ville  ,   ce  leniple  seul  resta  debout  , 
(léfeiidu  ou  par  sa  situation  ,  on  par 
la  divinité  à  laquelle  il  était  corsacii;. 
Mépris.  Ce  sentiment  a  été  rendu 
par   une    main   qui   fait  claquer  les 
doigts  ;  geste  que   fait  la  statue  de 
Sardanapale  ,   pour  indiquer  le  peu 
de  valeur  dont  lui  paraissait  la  vie. 
Un  vieux  satyre  en  bronze  du  cabinet 
d'Herculanuni   fait  le   même  geste. 
Mer.  Non  seulement  elle  a\  ait  des 
divinités  qui  présidaient  à  ses  e.iux  , 
mais  elle  était  elle-même  une  grande 
divinité,   personnifiée  sous   le    nom 
d'Océan  ,   auqnel  on  faisait  de  fré- 
quentes libations.  Lorsque  les  Argo- 
nautes furent   près   de  mettre    à  la 
voile  ,    Jason   ordonna   un    sacrifice 
solemnel ,  et  chacun  s'empressa  de 
répondre  à  ses   désirs.  On  éleva  un 
airtel  sur  le  rivage  ;  et,  après  lesobla- 
tions  ordinaires  ,  le  prêtre  répandit 
dessus  de  la    fleur  de  farine  mêlée 
avec  du  miel  et  de  l'huile,    immola 
deux  bœufs  aux  dieux  de  la  mer  ,  et 
les  pria  de  leur  être  favorables  pen- 
dant leur  navigation.   Ce  culte  était 
fondé  sur  l'utilité  (pvon  en  retirait  , 
sur  les  merveilles  qu'on  remarquait 
dans    la  mer  :   l'incorruptibilité   de 
ses  eaux,  son  flux  et  reflux,  la  va- 
riété et  la    grandeur    des   monstres 
qu  elle  enfante  ,  tout  cela  produisait 
1  adoration  des  dieux  qu'on  |upposait 
gouverner  œt  élément.  Le  sacrifice 
qu'on  offrait  à   la  mer,   c.-à-d.  ,    à 
l'Océan  et  à  Neptune,   pour  recon- 
naître leur  souverain  pouvoir  sur  les 
ondes  ,  était ,  selon  Homère  ,  lors- 
qu'elle  était    agitée ,    d'un    taureau 
noir  ,  ainsi  qu'à  la  tempête  et  au  lac 
Averne  ,  dit  Festus.  Lorsque  la  mer 
était  calme  ,   on  lui  sacrifiait ,  selon 
le  même  poète  ,   un  agneau   et   un 
porc.  Cependant  J^irgile  dit  que  le 
taureau  était  la  victime  que  l'on  im- 
molait  le   plus    communément   aux 
dieux  de  la  mer.   On  offrait  aussi 
quelquefois  des  chevaux  en  sacrifice 
à  la  mer  ,  témoin   Mithridate  qui  , 
pour  se  la  rendre  favorable  ,  y  fit  pré- 
cipiter des  chariots  attelés  de  quatre 
chevaux. 

Quand  le  sacrînce  se  faisait  sur  le 
bord  de  la  mer ,  l'usage  était  de  re- 


MER 

cevoir  dans  des  patères  le  sang  de  la 
victime ,  qu  on  y  versait  ensuite  en 
faisant  des  prières  coavenaLles.  Si  le 
Siicrifice  se  làisait  à  bord  d'un  vais- 
seau ,  on  laissait  couler  dans  la  mer 
le  sang  du  taui-eau ,  comme  l'observe 
Apollonius,  de  Rhodes,  t-'irgile 
ajoute  -à  cette  cérémonie,  qn"on  je- 
tait dans  les  eaux  les  entrailles  de  la 
victime  ,  eu  faisant  des  libations  de 
vin  ;  et  c  est  aussi ,  selon  Tile-Live , 
ce  que  fit  Scipion  à  son  départ  de 
Sicile  pour  lAfrique. 

ÎVlais  dans  le  sacrifice  que  Cyrène 
fait  à  rOcéan,  au  milieu  du  palais  de 
Pénée ,  à  la  source  de  ce  lleuve ,  elle 
verse  le  vin  ,  à  trois  reprises  difte- 
renles,  sur  la  flamme  du  feu  qui  brû- 
lait sur  lautel ,  suiv;uit  la  fiction  de 
J^'irgile.  L'encens  n'était  p;is  non 
plus  épargné  dans  ces  sortes  de  sa- 
crifices ,  toujours  accompagnés  de 
TopuK  et  de  prières. 

Ou  offrait  encore ,  dans  ces  sacri- 
fices, différentes  sortes  de  fruits.  On 
.voit  sur  la  colonne  trajane  une  pyra- 
mide représentée  sur  l'autel  devant 
lequel  l'empereur ,  tenant  une  patère 
â  la  main,  fait  égorger  un  taureiiu  à 
bord  de  son  vaisseau.  Cependant  y?/5- 
tiit  QOBS  apprend  qu  Alexandre-le- 
Grand ,  au  retour  de  ses  expéditions  , 
voulant  se  rendre  l'Océan  favorable , 
fie  contenta  de  lai  faire  des  lijiations, 
sans  antre  sacrifice  ;  et  ,  au  rapport 
de  Thucydide ,  Alcibiade , IVicias  et 
I^amachos  ,  généraux  de  la  flotte 
athénienne,  n'a\'aient  aussi  fait  ,  en 
partant  du  port  du  Pirée ,  que  de 
simples  lil^ations  de  vin  à  la  mer , 
dans  des  coupes  d'or  et  d'argent ,  en 
chantant  des  cantiffues.  Pour  les 
Eg  vptiens ,  ils  avaient  la  mer  en  abo- 
niin.ation,parcequ'ilserovaient  qu'elle 
«tait  TyplicîB ,  un  de  leurs  anciens 
tjrans.  P^.  Neptune  ,  TïPHO^■. 

I.  MÉRA,  fille  de  Protée  et  de  la 
nymphe  Ausia  ,  était  une  des  com- 
pagnes de  Diane.  Un  jour  qu'elle 
suivait  la  déesse  à  la  chasse ,  Jupiter, 
sous  la  forme  de  Minerve,  tira  la 
"nymphe  à  fécart  et  la  surprit.  Diane 
irritée  la  perra  de  ses  lleches ,  et  la 
changea  en  chienne.  D'autres  la  font 
mourir  encore  vierge. 


MER  2ar 

2.  —  Fille  d'Atlas ,  mariée  à  Lv- 
caon,  dont  elle  eut  le  héros  Té- 
géatès. 
3. — Prêtresse  de  Vénus  dans  5'toce. 
Mercédona,  déesse  que  l'on  fai- 
sait présider  aux  marcliandisesetaux 
paiements.  Rac.  iMerx  ,  cis  ,  mar- 
chandise. 

Mercredi  ,  quatrième  jour  de  la 
semaine  ,  était  personnifié  par  une 
figiu-e  de  Mercure ,  qu'on  recomiaît 
aux  ailerons  de  son  pctase. 

Mbrcurk  ,  celui  de  tous  les  dieux 
du  paganisme    à  qui  la  fable  donne 
le  plus  de  fonctions  de  jour  et  de 
nuit.  Les  Grecs  le  nommaient  Her- 
mès ^   interprète  ou  messager.  Son 
nom  latin  venait ,  si  l'on    en   croit 
FesLus ,  des  marchandises  ,  a  mer- 
cibits.  Interprète  et  ministre  fidèle 
des  autres  dieux ,  et   en  particulier 
de   Jupiter  son  père,  il  les  ser\ait 
avec  un  zèle  infatigable  ,  même  dans 
des  emplo  s  peu  lionnètes.  Il  avait 
soin  de  toutes  leurs  affaires  ,  tant  de 
celles  qui  regardaient  la  paix  et  la 
guerre ,  que  de  l'intérieur  de  l'O- 
lympe ,    de    leur   fournir    et   servir 
!'aud>rosie  ,  de  présider  aux  jeux  et 
aux  assemblées ,  d'écouter  les  harai- 
gues  publiques  et  d'y  répondre  ,  etc. 
C'était  lui  qui  était  chargé  de  coi- 
duire  aux  enfers  les  âmes  des  morts 
et  dejes  ramener,  et  Ion  ne  pouvait 
mourir  que  lorsqu'il  avait   entière- 
ment rompu  les  liens  qui  unissaient' 
l'ame  au  corps.  Il  était ,  en  outre  ,  le 
dieu  de  l'éloquence  et  de  l'art  de  bien 
parier  ;  celui  des  voyageurs,  des  mar- 
chands, et  même  des  filous.  Ambas- 
sadeur et  plénipotentiaire  des  dieiLX , 
il  se   trouvait  à  tous  les  traités  de 
paix  et  d  alliance.  Tantôt  on  le  voit 
accompagner    Junon ,    ou   pour    la 
garder ,  ou  pour  veiller  sur  sa  con- 
duite ;  tantôt  il  est  envové  par  Ju- 
piter pour  entamer  quelque  intrigue 
avec  une  nouvelle  maîtresse.  Ici  c'est 
lui  qui  transporte  Castor  et  Pollux  ii 
Pallène  ;  là  il  accompagne  le  char  de 
Pluton  lorsqu'il  enlève   Proserpine. 
Eraliarrassés  de  la  querelle  excitée 
entre  trois  déesses  au  sujet   de  la 
beauté ,    les    dieux    l'envoient    avec 
elles  au  berger  Paris.  Elufin  on  l'in- 


»i3i  MER 

▼oqualt  dan*  les  mariages,  pour  qu'il 
rendît  les  époux  heureux.  Taat  de 
fonctions  diffcienies  ont  fait  croire 
qu'il  y  avait  eu  plusieurs  Mercure,  et 
qu'on  avait  donné  au  seul  filsdeJupiter 
oes  attributs  quji  ;îurait  fallu  partager 
entre  plusieurs  dieux  du  luèuie  nom. 

Les  mytho!of,ues  reconnaissent  en 
«ffet  plusieurs  Mercure  :  Lactance 
le  f^ammairien  en  compte  quatre  ; 
l'un,  fils  de  Jupiter  et  de  Maïa  ;  le 
second  ,  du  Ciel  et  du  Jour  ;  le  troi- 
sième ,  de  Liber  et  de  Proserpine  :  le 
quatrième ,  de  Jupiter  et  de  Cylicac , 
qui  tua  Ar£us ,  et  s'enfuit  ensuite  , 
élisent  les  ùrecs ,  en  Egypte,  oi'i  il 
porta  la  connaissance  des  lettres.  Sui- 
vant Cicéron  ,  il  y  en  avait  ciwj  ;. 
Vun  ,  fils  du  Ciel  et  du  Jour  ;  l'autre, 
de  Valeur  et  de  Piiorouis  ;  c'est  celui 
oui  se  tenait  sur  la  terre ,  et  qui 
s  appelait  Tropbonius.  Le  troisième 
«tait  fils  du  troisième  Jupiter  et  de 
Maïa  ;  le  quatrième,  fils  du  Nil ,  que 
les  Egyptiens  crovai«nt  qu'il  n'était 
pas  permis  de  nommer;  le  cinquième, 
que  les  Phénéates  honoraient,  était 
Je  meurtrier  d'Areus.  Tous  ces  Mer- 
cure peuvent  se  réduire  à  deujt  ;  l'an- 
cien Merciu-e ,  ou  le  Thot  ou  Tliaut 
ées  Egyptiens,  contemporain  d'O- 
siris  ;  et  celui  qu'Hésiode  dit  fils  de 
Jupijèr  et  de  Maïa.' 

Les  temps  héroiffues  n'onjt  point 
àe  personnage  plus  téièbre  que  le 
Mercure  Egyptien.  II  était  l'ame  du 
conseil  d'Osiris ,  qui  s'en  servit  dans 
les  affaires  les  plus  délicates,  et  qui, 
avant  son  départ  pour  la  conquête 
des  Indes ,  le  laissa  à  Isis  ,  qu'il  avait 
nommée  réj;ente ,  comme  le  ministre 
le  plus  habile.  Il  s'appliqua ,  en  effet , 
à  taire  fleurir  le  conlmerce  et  les 
arts  dans  toute  l'Egypte.  Occupé  des 
connaissances  les  plus  sublimes ,  il 
«nseigna  aux  Egyptiens  la  manière 
«le  mesurer  leurs  terres ,  dont  les 
limites  étaient  souvent  dérangées  par 
les  accroissements  du  Nil.  Enfin  il 
•y  eut  peu  de  sciences  dans  lesquelles 
il  ne.fit  de  grands  progrès  ;  et  ce  fut 
lui  en  particulier  qui  inventa  l'usage 
de  ces  lettres  m^  stérieuses  nommées 
hiéroglyphes.  i)iofiore  de  Sicile 
ajoute  qu'Osiris  Ihouora  beaucoup  , 


MER 

parcequ'il  le  vit  doué  d'un  talent 
extraordinaire  pour  tout  ce  qui  peut 
contribuer  h  l'avantage  de  la  société. 
Eu  eflèt ,  Mercure  forma  le  premier 
une  langue  exacte  et  régulière  des 
dialectes  incertains  et  grossiers  alors 
en  usage,  imposa  des  noms  à  une  in- 
finité de  choses  usuelles,  inventa  les 
premiers  caractères ,  et  régla  jusqu  "i 
l'harmonie  des  phrases,  institua  plu- 
sieurs pratiques  religieuses,  et  donj.a 
aux  hommes  les  premi^s  principes 
de  l'astronomie. Illeur  ûpprit  ensuite 
la  lutte  et  la  danse,  ainsi  que  la  force 
et  la  grâce  que  le  corps  humain  peut 
devoir  h  ces  exercices.  I!  imagina  la 
lyre,  à  laquelle  il  mit  trois  cordes , 
par  allusion  aux  trois  saisons  dô 
l'année.  Enfin  c'est  lui  qui  ,  selon  les 
Egyptiens,  a  planté  lolivier  que  i-  - 
Grecs  croient  devoir  à  Minerve. 

Le  second  Mercure ,  fils  de  Jupi  i 
et  de  Maïa  fille  d'Atlas  ,  devint  C' 
lèbre  parmi  les  princes  Titans.  K\r: 
la  mort  de  son  père ,  il  eut  pour  soa 
partage  l'Italiç ,  les  Gaules  et  l'F^- 
pagne,  où  il  fut  maître  absolu  ap' 
la  mort  de  son  oncle  Pluton  ,  et 
Mauritanies  après  celle  de  son  grain.- 
pcre  Atlas.  C'était  un  prince  fin  , 
artificieux  ,   dissimulé  ;   il   voyagea 
plus  d'une  fois   en  Egypte  ,   pour 
s'instnu're  dans  les  coutumes  de  cet 
ancien   peuple ,  et  pour  y  apprendre 
la   thcHîlogie,  et  sur-tout   la  m;!gie, 
alors  fort  en  vogue ,  et  où  il  excel' 
dans  la  suite  ;    aussi  fut-il   regai 
comme  le  grand  augure  des  priiu 
Titans,  qui  le  consultaient  contini; 
lement.  Son  élocfuence  et  son  adi> 
dans  les  négociations  ,  dont  Jupi 
tira  grand    parti    dans    les   gueri 
qu'il  eut  avec  les  princes  de  sa   t. 
mille  ,  le  firent  passer  pour  le  inr, 
sager  des  dieux.  Ses  défauts  ne  furc : 
pas  moindres  que  ses  l/elles  qualité 
et  sa  conduite  artificieuse,  son  hi-; 
meur  inquiète  obligèrent  les  autres 
enfants  de  Jupiter    de    lui  déclarci- 
une  guerre  durant  laquelle ,  vaincu 
plusieurs   fois,  il  prit  enfin  le  parli 
de  se  retirer  en  Egypte,  où  il  mourm. 
D'autres  croient  qu'il  finit  ses  jours 
en  Espagne  ,   où'  l'on  voyait  mêiii 
SOU  tointeau.  Telle  tst  1  Listoiie 


MER 

Mercure ,  altërée  par  les  Grecs  .  et 
mêlée  de  plusieurs  fables.  Car  i".  il 
paraît  quon  adonné  son  nom  anx 
princes  qui  avaient  quelqu'une  de  ses 
qualités.  3".  Ces  mêmes  qualités  ont 
donné  lien  à  diverses  allégories.  Par 
exemple  ,  cette  chaîne  d'or  qui  sor- 
tait de  sa  bouche ,  et  qui  s'attachait 
aux  oreilles  de  ceux  qu  il  voulait  con- 
duire ,  si;:nifie  qu'il  enchaînait  les 
cœurs  et  les  esprits  par  la  douceur 
de  son  éloquence.  Si  on  le  peignait 
avec  la  moitié  du  visage  claire ,  et 
l'autre  noire  et  sombre  ,  c'est  parce- 
quon  crovait  qu'il  conduisait  les 
âmes  aux  enfers  ^  et  qu'ainsi  il  était 
tantôt  au  ciel  ou  sur  la  terre ,  et 
tantôt  dans  le  royaume  des  ombres. 
Si  les  Egyptiens  le  représentaient 
avec  une  tète  de'chien  ,  c'était ,  dit 
Servius  ,  pour  marquer  sa  vigilance 
et  sa  sagacité. 

En  qualité  de  dieu  des  marchands 
et  des  larrons,  on  a  mis  sur  le  compte 
de  Mercure  plusieurs  filouteries  :  et 
nous  apprenons  de  Lucien  qu'étant 
encore  enfant  il  avait  volé  le  tridont 
de  Neptune  ,  les  flèches  d'Apollon  , 
lépée  de  Mars ,  et  -la  ceinture  do 
Vénus  ;  ce  qui-  semble  indiquer  qu'il 
était  habile  navigateur,  adroit  à  tirer 
de  l'arc  ,  brave  dans  les  combats  .  et 
qu^l  joignait  à  ces  qualités  toutes  les 
grâces  du  discours.  ApoUodore  fait 
mention  d'un  autre  vol  qu'il  fit  à 
Apollon,  lorsqu'il  était  encore  au 
ierceau.  Il  sortit ,  dit  cet  auteur ,  de 
son  berceau  pour  enlever  les  I>.T»ufs 
<i"  Apollon  ;  il  les  fit  marcher  à  reculons, 
pour  en  faire  perdre  la  trace.  Le  dieu 
vint  redemander  ses  bœnts ,  trouva 
ÎMerciu-e  au  berceau  ,  disputa  contre 
1  enfant ,  et  le  menaça.  Enfin  ,  par 
composition,  Mercure  fait  présent  à 
Apollon  du  nouvel  instrument  qu'il 
avait  inventé  ,  et  Apollon  lui  cède 
Ces  bœufs.  Cette  fa  hie  se  trouve  fiiurée 
dans  un  monument  où  1  on  voit  Mer- 
cure présentera  \m  bœuf  un  bouquet 
d'herbes.  Malgré  tant  de  bonnes  qua- 
lités et  de  services  rendus  à  Jupiter , 
Mercure  ne  conserva  pas  toujours 
les  bonnes  grâces  de  ce  dieu,  qui  le 
chassa  du  ciel ,  et  le  réduisit  à  garder 
les  troupeaux  dans  ie  t^mps  qu'A- 


MER  505 

pollon, disgracié,  était  obligé  d'avuir 
recours  à  la  même  ressource. 

Le  culte  de  Mercure  n'avait  ri^o 
de  particulier,  sinon  qu'on  Ini  ofTîail 
les  langues  des  victimes ,  emlilème 
de  son  éloquence.  Par  la  même  rai- 
son ,  on  lui  présentait  du  miel  et  du 
lait.  On  luf  immolait  aussi  des  veaux 
et  des  c-oqs.  Il  était  spécialement 
honoré  dans  les  Gardes  ,  qui  lui  of- 
fraient des  victimes  humaines  ;  en 
Egypte ,  où  les  prêtres  lui  consa- 
craient la  cicogne  ,  animal  le  plus 
renommé  parmi  eux  après  le  bœuf  ; 
en  Crète  ,  comme  pavs  de  commerce  ; 
à  Cyliène  en  Elide ,  parcequ'on  le 
croyait  né  sur  le  mont  du  même 
nom  ,  situé  près  de  cette  ville.  Il  y 
avait  une  statue  posée  sur  im  piédes- 
tal ,  drfns  une  posture  indécente  , 
syralxjle  de  la  fécondité.  Il  avait  aussi 
un  oracle  en  Achaïe ,  qui  ne  se  ren- 
dait que  le  soir.  Après  beaucoup  de 
cérémonies ,  on  parlait  au  dieu  ik 
l'oreille ,  pour  lai  demander  ce  qu'on 
voulah.  Ensuiteon  sortait  du  temple, 
les  oreilles  bouchées  avec  les  mains  , 
et  les  premières  paroles  qu'on  enten- 
dait étaient  la  réponse  du  dieu. 
Amphion  est  le  premier  qui  lui  ait 
élevé  im  autel.  En  Italie,  ce  dieu  fut 
placé  au  rang  des  huit  divinités  prin- 
cipales ,  nommées  Du  selecti.  Oo 
lui  accorda  la  sixième  place ,  parce- 
qu'on loi  attribua  le  gouvernement 
de  la  sixième  planète.  Chez  les  Cio- 
toniates  ,  où  l'on  avait  adopté  le  s^  <- 
tême  égyptien,  renouvelé  par'/*)-- 
ihagore  ,  qui  attribuait  au  cours  de 
*  chaque  planète  un  son  musical ,  oa 
croyait  que  Mercure  faisait  entendie 
Yut,  et  la  Lune  le  si.  Les  ex  vota 
que  les  voyageurs  lui  offraient  an 
retour  d'un  long  et  pénible  vova^e 
étaient  des  pieds  ailés.  Les  négo- 
ciants romains  célébraient  une  feJeea 
son  honneur  le  1 5  de  Mai ,  jour  au- 
quel on  lui  avait  dédié  un  temple  dans 
le  grand  cirque,  1  an  de  Rome-byS. 
Ils  sacrifiaient  à  ce  dieu  une  truie 
pleine  ,  et  s'arrosaient  de  Teau  de  la 
fontaine  nonimce  Aqua  jMercurii, 
à  laquelle  on  attribuait  une  vertu 
divine,  priant  Mercure  de  leur  ètie 
favorable  dans  leur  trafic,  et' de  leur 


i^..\  MER 

purdonncr,  dit  Ovide,  leurs  prtites 
siipcicherios.  i 

Cuniiue  leur  divinitd  tutélaire,  on 
le  peint  on! ir.aircnieiit  la  llonrse  à  la 
main.  Des  monuments  le  présentent 
avec  la  J^ourse  à  la  main  gauche  ,*ct 
à  l'autre.un  rameau  d'olivier  et  une 
massue  ;  symiioles,  l'un  de  la  paix, 
utile  au  commerce  ;  l'autre  de  la 
force  et  de  la  vertu ,  nécessaires  au 
trafic.  En  qualité  de  négociateur  des 
dieux,  il  porte  le  cndueée,  emblème 
de  paix  ,  et  qui  a  de  plus  la  vertu 
d'amener  sur  les  paupières  des  mor- 
tels le  sommeil  et  les  songes.  Les 
ailis  qu'il  porte  à  son  Lonnet ,  à  ses 

f>ieds  ,  à  son  caducée  ,  marquent  sa 
é;;èreté  à  exécuter  les  ordres  des 
dieux ,  sur-tout  celui  de  conduire  aux 
enfers  les  âmes  des  morts  ,  et  de  les 
'en  ramener.  De  ces  ailes  les  unes 
sont  noires  ,  et  les  autres  ])lanches. 
Les  premières  annoncent  le  Mercure 
céleste  ;  les  autres  lui  servent  à  j)é- 
nétrer  dans  les  enfers.  La  vi.eilancc 
que  tant  de  devoirs  demandent  fait 
«jifon  lui  donne  un  coq  pour  sym- 
J)(.)Ie.  Dans  un  monument ,  on  le  Aoit 
marcher  devant  un  coq  beaucoup 
plus  grand  que  lui ,  et  qui  tient  im 
épi  au  Lcc.;  ce  qui  veut  dire  peut-être 
que  la  vigilance  seule  produit  l'abon- 
dance des  choses  nécessaires  A  la  vie. 
Comme  les  bergers  le  prenaient  pour 
leur  patron  ,  on  le  voit  quelquefois 
avec  un  bélier.  La  tortue  qu'il  a  près 
de  lui  rappelle  qu'il  est  1  inventeur 
de  la  lyre ,  appelée  en  latin  testudo. 
On  le  peint  en  jeunehomnie,beau  de 
visage,  d'une  taille  dégagée,  tantôt 
nu  ,  tantôt  avec  un  manteau  sur  les 
épaules  ,  qui  ne  le  couvre  qu'à  demi. 
Lorsqu'on  lui  donnait  une  longue 
barbe  et  la  figure  d'un  vieillard,  on 
l'entourait  d'un  long  manteau  qui 
descendait  jusqu'à  ses  pieds.  On  le 
voit  ain^i  sur  une  mosaïque  d'Her- 
culanum.  Les  Grecs  alors  l'ont  sou- 
vent fait  présider  ,  comme  Priape  , 
Qux  plaisirs  désordonnés  des  sens. 
Quelquefois  il  p^rte  une  lance  ,  une 
perche  armée  de  crocs ,  ou  un  tri- 
dent. C'est  avec  ces  attributs  qu'il 
protc'geait  le  commerce  maritime. 
On  lui  accordait  le  trident ,  suivant 


ai  E  R 

I\lacrobe,  parceque,  dans  la  distri- 
bution que  fit  Jupitw  des  élémenls 
à -plusieurs  divinités,  Apollon  fut 
chargé  de  prendre  soin  du  leu,  Phébe 
de  la  terre ,  Vénus  de  lair  ,  et  Mer- 
cure de  leau.  Aussi  regarda-t-on 
ce  dieu  dans  la  suite  comme  l'inven- 
teur de  la  (  Icpsydre.  Les  Grecs  ,  qui 
désignaient  le  guide  divin  de  chaque 

fîlanèle  par  une  lettre  de  l'alphabet, 
a  Lune  par  V alpha  ,  \'éuus  par 
Xèta,  le  Soleil  par  ï iola,  Mars  par 
X.onàcron  ,  Jupiter  par  X upsilon , 
Saturne  par  1  oméga  ,  figurèrent 
hiéroglyphi<]uement  Mercure  par 
Ycpsilun.  Ainsi ,  sur  les  médailles 
grecques  ,  1'^  et  VJi  indiquent  sou- 
vent une  invocation  à  la  Lune  et  à 
Mercure.  Quelquefois  on  distingue 
près  du  dieu  la  tête  d'Argus,  comme 
un  ijionument»de  sa  victoire.  D'au- 
tres fois  il  a  les  deux  sexes ,  paree- 
qu'on  lui  attribuait  le  pouvoir  d'en 
changer  à  volonté.  On  l'a  représenté 
aussi  avec  un  manteau  moitié  noir  et 
moitié  blanc ,  parceque ,  conmie  em- 
blème du  soleil  ,  il  néclaire  jamais 
que  la  moitié  du  globe ,  et  fait  suc- 
céder, par  son  absence  ,  les  ténèbres 
ik  la  lumière.  Sur  quelques  monu- 
ments ,  Cupidon  met  des  ailes  aux 
talons  de  Mercure  ;  sur  d'autres  ,  il 
paraît  à  côté  de  \énus,  erid)lènie 
ingénieux  pour  désigner  que  les 
plaisirs  de  l'amour  n'ont  de  prix 
que  lorsque  l'esprit  sait  les  apprécier. 
Mercure  se  voit  aussi  près  de  Pytha-. 
gore  ,  parceque  ce  philosophe  ensei- 
gna l'immortalité  des  âmes ,  et  que  <  e 
dieu  était  leur  coïiducteur.XJ  ne  statue 
de  bronze  du  cabinet  du  roi  de  Prus>e 
donne  à  Mercure  d(  s  attributs  qui 
ne  lui  sont  pas  ordinaires.  Il  est  plai  é 
au  milieu  de  deux  cornes  d  abon- 
dance ;  et  sur  le  pétase  fpii  le  couvre 
on  voit  s'élever  une  tête  de  cvgne. 
L'abondance  qu'amène  le  coujuierce 
est  désignée  par  la  corne  d'Amal- 
thée  ,  et  le  cvgne  indique  la  douceur 
des  discovirs  du  dieu  tfe  l'éloquence. 
Comme  conducteur  des  oniJires ,  il- 
est  nu  ,  tient  d'une  main  son  caducée , 
et  de  l'autre  un  flambeau  propre  à  le 
£;uider  dans  le  ténélireux  séjoui;. 
J'indiquerai  entr  autres  statues  de 
ce 


1 


M  E  R 

cp  (lieu  les  quatre  suivantes.  La 
première  est  un  Hermès  qui  se  voit 
dausies  jardiiiS(!e\  er^ailles.  Léntnt- 
hevt  la  sculpté ,  et  il  a  été  £;ravé  pur 
le  Pnutre.  Le  dieu  a  le  pétase  ané  , 
et  les  cheveux  repliés  sous  ce  Lounet. 
Il  a  ie  front  larfie  Cjiiune  les  Giecs  -- 
le  iî^^uruient  ;  et,  au  Las  du  bn^te  , 
deux  caducées  croisés  sijiit  scuij.tés 
en  relief.  Le  second  est  uae  statue 
antique  de  quatre  pieds  et  demi  de 
hauteur  quon  voit  aux  Tuileries. 
Le  dipu  porte  un  pétase  dont  les 
ailes  sont  recourbées  et  applaties. 
Il  est  presque  nu;  un  siaiple  manierai 
lui  couvre  le  dos.  Dnijc  main  il  lient 
une  bourse  ;  de  l'autre  un  cnducée 
sans  ailes  ,  autour  duquel  deux  ser- 
pents sont  entre  ac 's.  Cette  statu*-  a 
été  sravée  par  Hi^iiana.  La  troi- 
sième, de  Pige  ■  le ,  tut  exposée,  il  y 
a  (pie!qups années,  au  salon,  et  obiii:t 
les  éloges  les  pîus  ilatteurs.  Et  la 
quatrième  ,  de  Pajou ,  en  marlire 
Liane,  exécutée  eu  1780,  est  de  si>; 
pieds  de  proportion  ,  et  représen.e 
Mercure  comme  le  protecteur  du 
commerce.  Parmi  les  peintres  mo- 
dernes, on  distinf,'ueyu/ej  Romuiu, 
3 ni ,  dans  i'iiistoire  de  Ps\  clié ,  peinte 
ans  le  p;i!ais  du  T...,  a  repiéseuié  le 
dieu  prépai-ant  le  fesiin  des  noi»-s. 
Un  tableuu  de  Pierre,  qui  a  du  être 
exécute  aux  Gobelins, im'rc  Mercule 
ainoureuK  dHcrsé ,  et  tpxi  change 
Aplaure  en  pierre..  EnKii  un  autre 
de  Lagœnée  jeune,  exposi;  au  s.  !<j:i 
de  lySi  ,  présente  Alercure  protec- 
teur du  commerce,  et  versant  sur  la 
France  les  trésors  qui  découlent  de 
cette  source  fé.  onde.  - 

Avant  de  teriiiii.cr  cet  article  ,  je 
ne  dois  pas  oui>îier  d  observer  que  les 
fa!)les  de  Mercure  n'ont' paiu  à  des 
SM\a;its  distingués  que  des  ailéj;ories 
du  cours. du  soleil,  et  des  phéno- 
n:''Des  que  cet  astre  produit.  Le 
Mercure  céleste  renrésente  le  soleil 
au  solstice  d'été.  Le  .Mercure  infernal  ■ 
est  le  .soleil  dhivrr.  S'il  tue  iin 
péant ,  c'est. un  m.^rai':  qu'il  des^ècIle. 
D'un  .'iutre  côté  ,  Ar;;us  n'est  que 
leuibîênje  GH  ciel ,  o'i  brillenl  cent 
Yeux  ,  c.-îi-d.  des  étoiles  innombra^ 
oies  ;  et  lo  ,  celui  de  la  terre  figurée 
Tome  II. 


MER  a-iS 

par  une  vaclie  ,  l'animal  terrestre  le 
plus  utile.  Si  Junon,  c.-ii-d.  la  pluie, 
poursuit  fo  jusqu'en  Efijpîe  .  c'est 
que  !e  soleil,  plus  ar<j<'ut  ;ur  les  ijords 
du  Nil ,  y  dissipe  les  Lrouii.'an.s,  et 
y  rend  la  terre  pîus  féconde.  Si  Jvler- 
cure  enîin  descend  aux  enlcrs  pour 
en  ramener  ks  ombres,  c'est  que  le 
sû'eil  se  couche  sous  l'horizon  ,  et 
qu  à  son  lever  il  senib.'e  chasser  de- 
vant lui  l'es  ténèbres  et  les  fantômes , 
enfants  de  îa  nuii.  L'auteur  du 
Monde  primitif,  <x  le  savant  Du- 
puis,  ont  pori''  celte  opinion  jusqu'à 
la  démonstiatiou.  Aloi^s  le  caducée, 
qa  Homère  appelle  verge  iloree  , 
n'est  qu'un  ra  >  on  solaire  qui  chasse 
la  nuit  et  !es  oiubies  ;  et  le  serpent 
é'ant ,  chez  toutes  les  nations  an- 
ciennes ,  le  svuîijoie  delà  vie  ,  on  eu 
réunit  1;^  reptéstotation  à  celle  du 
ravoii  «olaii-e ,  pour  exprimer  que 
'astre  du  jour  féconde  la  terre  ^  est 
le  père  de  la  Tegétatiou  ,  et  semble 
do:!:ier  !a  vie  à  toute  \a  nature.  Le 
caducée,  dit-ou  ,  avait  été  doniié  à 
Mercure  par  Apoîîou  ;  ce  qui  dé- 
montre encore  qu  il  n'était  qu'un 
rayoii  solaire.  Ces  dieux ,  en  effeti. 
Ont  souvent  été  pris  l'un  pour  l'autre. 
Mfnur'^  a  la  tète  radieuse  comme 
Apollon.  Si  ce  dernier  a  inventé  la 
lyre,  lait  éclore  les  simples  né- es- 
sairps  h  la  métiecine  ,  et  est  regardé 
co'.uir.e  le  dieu  des  poètes ,  If  premier 
a  inventé  le  luth ,  est  le  plus  ^rancl 
médecin  Ac.  son  sici-Ic,  et  le  dieu  des 
ori.teiu-s.  A'issi  av:!:i>nt,-'ijs  un  uutel 
eoMinmu  dans  le  temple  de  Jupiter 
O'Vmp.'eu.  Enfic  par-tout  Its  fêtes 
principales  du  dieu  furent  pkicées  au 
coninieiictmeut  de  Mai  »  p:  rctqu'a- 
lors  ses  feux  jont  pTus  actifs  et  p!us 
éclatants.  Une  statue  du  caLl:ieJ: 
C'oij'iano  représente  31ercure  avec 
un  Donuet  ailé  qv.i  hu  couvre  pres- 
«Mie  entièrement  jes  oreilles.  Le  dieu 
est  rsvètu  d'une  ^orte  de  vesf  rpii 
descend  ius({i'.'a;!'<  p  •  «' -.  Dtî  ièr-^  su 
tête  on  voit  s  c  uapper 'plnsirtj^ 
r»nyons  solaires  ,q''t'  inciiquérit  claire- 
luent  l'autre  du  K'ur. 

La  premi.  re  iîi"ie  que  .1  on  cneiî- 
L  :t  était  placée  .  evOTl  l'imn'^e  de 
Mcr.urc ,  et  la  prenait  ensuite  qui 
P 


426 


M  E  R 


voul;.it;d'où  le  proverbe  grec,  Ficus 
ad  Mcrcuriuin  ,  pour  exprimer  ce 
qui  est  la  proie  du  premier  occupant. 

Voici  la  nomenclature  Aes  prin- 
cipaux attributs  donnes  ii  ce  dieu  : 
on  en  trouvera  Texplication  dans 
l'article  ci-dessus. 

Ailes  à  la  tète  et  aux  talons,  quel- 
quefois une  noire  et  l'autre  blaucLe  : 
balance  ,  bâton  ,  bélier  ,  bourse  ;  ca- 
ducée, ou  verge  entrelacée  de  deux 
serpents  et  surmontée  de  deux  aiies, 
chaîne  d'or  ,  coq ,  corne  d'aljondance  ; 
figue  ,  flambeau;  manteau  quelque- 
fois moitié  noir  et  moitié  blanc  , 
massue';  p.itère ,  pétase  ,  quelquefois 
surmonté  d'une  tète  de  cygne  ,  ra- 
meau d'olivier  ;  tête  d'Argus,  tètes 
de  pavot ,  tortue  ,  trident ,  etc. 

1.  —  y .  Trismégiste. 

3.— Nom  que  les  Athéniens  don- 
naient au  premier  criminel  qu'on 
faisait  supplicier  lorsqu'il  y  en  avait 
plusieurs  ,  parcequ'il  montrait  iiux 
autres  le  chemin  des  enfers. 

Mercuriales  ,  fêtes  qu'on  célé- 
brait «lans  Fisle  de  Crète  avec  une 
rias^ifîcence  qui  attirait  beaucoup 
d'ctraneers  ;  dévotion  qui  tournait 
au  profit  du  commerce.  La  même 
fête  se  célébrait  à  Rome  le  i4  de 
Juillet ,  mais  avec  beaucoup  moins 
d'appareil. 

Mercuriales  "Viri  ,  nom  qu  Ho- 
race donne  aux  poètes  qui  sont  sous 
Ja  protection  de  Mercure. 

MÈRE,  surnom  sous  lequel  Mi- 
-  nerve  était  honorée  chez  les  Eléens. 

MÈRE  DES  mEUX,GRANDE'MÈRE  , 

Mère  ^ouRRICE,  ou  simplement 
Mère  y.  Tellus,  Cybèle. 

Mères.  P^.  Matres. 

Meretrix,  épithète  de  Venus, 
prise  de  la  nature  du  culte  que  lui 
rendaient  les  habitants  de  Chypre  , 
dont  les  femmes  se  prostituaient  en 
son  honneur  pour  un  prix  convenu. 

MERGlA^-RANOU  (  M.  Orient.  )  , 
fée  dont  il  est  souvent  mention  dans  ' 
les  romans  orientaux.  Elle  était  tie 
la  race  des  Péris,  c.-à  d.  des  géants 
ou  démons  de  la  belle  espèce  ;  c  eU 
de  son  nom  que  nos  anciens  roman-: 
ciers  ont  formé  celui  de  Morgaaté 
la  Décûuuue.  Bibl.  orient. 


MER 

Mergus  ,  nom  donné  à  Esacus  , 
parcequ'il  avait  été  changé  en  plon- 
geon. 

MÉRIDIENS  ,  gladiateurs  qui  en- 
traient dans  l'arène  vers  [e  midi  ;  ils 
se  battaient  avec  une  espèce  det'laive 
contre  ceux  de  leur  classe. 

1.  Mérion,  fils  de  Molus  et  de 
Mciphis,  fin  un  des  amants  d'Hé- 
lène :  obligé  par  son  serment  à  pren- 
dre la  défense  de  l'époux  qu'elle  avilit 
choisi  ,  il  conduisit  avec  Idoméiiée 
les  quatre-vingts  vaisseaux  de  fisle  de 
Crète.  Il  se  distingua  au,  siège  de 
Troie  et  dans  les  jeux  donnés  à  l'oc- 
casion de  la  mort  de  Patrocle,  où  il 
remporta  le  prix  de  l'arc  et  celui  du 
javelot.  Homère  le  dit  semblable  ù 
l'homicide  Mars.  C'est  lui  qui,  dans 
les  cx)mbats,  conduisait  le  char  d'Ido- 
ménée. 

2.  —  Fils  de  Jason ,  célèbre  par  ses 
grandes  richesses  et  son  avarice. 

MÉRITE  MÉcoKHt..  Dans  une  épi- 
gramme  sur  Ajax  ,  Arîstole  l'a  dé- 
peint sous  'a  figure  de  la  Vertu,  qui , 
la  tête  rasée  ,  assise  près  du  tomljcaU^ 
de  ce  héros ,  fond  en  larmes.  On  sait  . 
que  la  cause  de  sa  mort  fiit  le  ju- 
gement injuste  qui  le  dépouilla  des 
armes  d'Achille  en  faveur  dUUsse. 

3IermÉbos  ,  Centaure  renommé 
par  la  vitesse  de  sa  course. 

I.  MeRvÉrus,  capitaine  troyen  , 
tué  par  Antiloque. 

1.  —  Fils  de  Jason  et  de  Médée  , 
fut  lapidé  par  les  Corinthiens  avec 
son  frère  Phérès  ,  à  cause  des  préseitls 
empoisonnés  qu'ils  avaient  appportés 
à  Glaucé  de  la  part  de  Médée.  En 
punition  de  celte  barbarie ,  les  Co- 
rinthiens virent  mourir  au  berceau 
tous  leurs  enfants,  jusqua  ce  quo-  . 
vertis  par  l'oracle  ils  instituèrent  C'-^s 
sacrifices  en  Uionneur  des  fils  ;ie 
Médée,  et  leur  consacrèrent  uae 
statue  qui  représentait  la  Peur. 

Mérodach  ,  roi  de  Babyloae,iut 
mis  au  rangdes  dieux  et  adoré  par  les 
Babyloniens. 

1 .  MÉROPE  ,  fille  d'Erechthée  ,  fut 
mère  de  Dédale. 

2.  —  Fille  de  Cvp«élus ,  roi  d'Ar- 
cadie,  fut  mariée  à  Cresphonte  ,  ua 
des  HérucUdes  ^  roi  de   Messéaie ,' 


MER 

dont  elle  eut  plusieurs  enfants  ,  et 
reconnut  son  fiJs  au  moment  où.  elle 
allait  le  tuer.  Majfei  et  Foliaire 
ont  suffisamment  lait  connaître  ce 
beau  sujet  de  tragédie  ,  pris  dans 
H  y- gin. 

5-  —  Une  des  Pléiades ,  ou  filles 
d'Atlas.  Elle  épousa  Sisyphe  ,  qui 
n'était  point  an  des  Titans  ,  tandis 
que  ses  six  sœurs  épousèrent  des 
prince»  de  celte  maison,  dont  la  lahle 
fait  autant  de  dieux;  et  comme,  des 
sept  étoiles  qu'où  nomme  Pléiades, 
il  y  en  a  une  quon  napperçoit 
guère ,  on  dit  que  c'ét;^it  Mérope  , 
qui  se  cachait  de  honte  d'avoir  épousé 
:  mortel. 

^.  —  Une  fille  d'Cpnopion  <  aimée 
d  Orion. 

5. —  Une  fille  de Sangarius,  femme 
de  Pnam. 

6.  —  Une  fille  de  CéLrénus,  bru  de 
Priani. 

y.  —  UnelJes  trois  filles  de  Pan- 
dare  ;  fils  de  Mérops. 

I .  MÉhOPS ,  lia  des  géants^qui  vou- 
lurent chasser  les  dieux  du  ciel. 

3.  —  De  Percoleen  Thiace  ,  devin 
célèbre  ,  prévit  la  mort  de  ses  fils 
Aniphiuset  Adraste.  Ceux-ci, sourds 
aux  avis  de  leur  père ,  altèi%nt  à  la 

fuerre  de  Troie  ,  et  tombèrent  tous 
eux  sous  les  LOups  de  Diomèdc. 

3.  —  Roi  de  lisle  de  Cos,  à  la- 
quelle il  donna  son  nom.  Juiion  , 
touchée  de  l'extrême  douleur  que 
lui  causait  la  mort  de  sa  fenmie  ,  le 
changea  en  aigle ,  et  le  plaça  parmi 
les  constellations. 

j\.  —  Epousa  Clymène,  après  que 
Phébus  ieul  r  ^^ue  mère  de  Phaélon. 

5.  —  L'n  des  capitaines  troyens 
qui  suivirent  Enée  en  Italie.  Il  y  fut 
tué  par  TuriiOS. 

MÉr.os  ,  montagne  des  Indes  con- 
sacrée à  Jupiter.  On  prête-  dait  que 
Bacchus  y  avait  été  élevé  ;  opimon 
qui  n'avait  de  fondement  que  de  l'é- 
quivoque de  méros  ,  qui  tn  grec  si- 
gnifie cuisse,  et  qui  avait  donné  lieu 
à  la  fable  de  Bacchus  enfermé  dans 
la  cuisse  de  Jupiter ,  et  né  deux  fois, 
parcequ' il  avait  été  garanti  de  la  pAte 
sur  ctte  montagne  avec  son  armée. 

Méeu    (  J/.   Ind  )  ,   montagne 


MES  «7 

d'or  au  milieu  de  la  terre.  Les  dïeax 
seuls  peuvent  y  aller.  Les  Indiens  la 
placent  dans  le  nord  ,  du  coté  du 
pôle  septentrional,  et  la  disent  com- 

E)séedemilîe  huit  petites  montagnes, 
es  dieux  la  transportèrent  dans  !a 
merde  lait,  pour  la  faire  mouvoir 
et  se  procurer  V  amourdon  qui  de- 
vait les  rendre  immortels. 

Mekveilles  (les  sept  )  du  monde  , 
ouvrages  célèbres  de  l'antiquité  ,  qui 
surpassaient  tous  les  autres  en  beauté 
et  en  magnificence  ,  tels  que  les  jar- 
dins de  Bab\  lone ,  les  pyramides  d'E- 
gypte ,  la  statue  de  Jupiter  Olym- 
pien ,  le  colosse  de  Rhodes ,  les  murs 
de  Rabylone ,  le  temple  de  Diane 
d'Ephèse ,  et  le  tombeau  de  Mausole. 
Quelques  uns  y  ont  ajouté  1  Esculape 
d  Epidaure  ,  la  Miner>e  d'Athènes  , 
l'Apollon  deDélos",  le  Capitole ,  le 
temple  d  Hadrien  de  Cyzique. 

JÎésadÉos  ,  surnom  de  bacchns  , 
pris  d'une  ville  d'Achaïe. 

MÉsAt  tius  ,  esclave  qn'Eumée 
avait  acheté  de  quelques  marchands 
taphiens  depuis  le  départ  d'Ulysse  , 
et  pavé  de  son  argent. 

Mksostrophoni  ES ,  jours  où  les  Les- 
biens  offraient  des  sacrifices  publics. 
^Iessapb  ,  fils  de  Neptune ,  habile 
dans  l'art  de  manier  un  cheval ,  mar- 
cha au  secours  de  Tumus  contre  les 
Trovens  ,  et  se  distingua  dans  celte 
guerre  par  de  brillants  exploits. 

Messapée  ,  surnom  de  Jupiter  ho- 
noré au  pied  da  mont  Taygète  en 
Laconie. 

MtssÈSE  ,  fille  de  Triopas ,  roi 
d'Argos ,  épousa  Polycaon ,  fils  cadet 
de  Lélexroi  de  Laconie.  Cette  p  "in- 
cesse ,  fière  de  sa  naissance ,  ne  pou- 
vant souffrir  de  .se  voir  unie  à  u:» 
simple  particulier ,  persuada  à  son 
mari  de  se  faire  roi ,  et  de  se  rendre 
maître  d  une  contrée  voisine  de  la 
Laconie,  à  laquelle  il  donna  le  nom 
de  Messcnie  ,  en  considération  de  sa 
femme.  Messène  introduisit  dans  son 
nouveau  royaume  le  culte  et  les  cé- 
rémonies de  Cérès  et  de  Proserpine  , 
et  reçut  après  sa  mort  les  honneurs 
héroïques.  Elle  avait  un  temple  à 
Ithome  ,  et  une  statue  moitié  or , 
moitié  marbre  de  Paros. 
P  i 


»28  MES 

Messie.  Ou  sait  que  les  Juifs  en 
atlciuieut  loujovirs  un  ;  mais  on  ne 
sera  pent-èli'e  pas  facile  de  voir  ici 
lin  précis  des  rêveries  raljljiniques 
sur  ce  prélendu  lihérateur.  Toutes 
1rs  al^siirdités  n'appardcnneiit  que 
trop  à  l'iiisloirc  de  Tespril  humain. 
Parmi  les  rahl/ins ,  les  uns  l'ont  vu 
dans  £>  éciiias  ;  les  autres  ,  sans  fixer 
d'époque  pit?cisc,  ne  doutent  pas 
que,\stiivanl  les  anciens  oracles  ,  le 
Messie  ne  soit  venu  dans  les  temps 
niarqiK's  par  l'esprit  de  Dieu  ,  mais 
croient  (lu'il  ne  vieillit  point,  qu'il 
reste  cacné  sur  cette  terre,  et  attend  , 
pour  se  manifester  et  étaMir  son 
peuple  avec  force ,  puissance  et  sa- 
gesse ,  qn'Israi.'!  ait  céléLré  comme 
il  faut  le  saLLath,  ce  (ju'il  n'a  point 
encore  fait ,  et  que  les  Juifs  aient 
réparé  les  iniquités  dont  ils  se  sont 
souillés  ,  etqm  ont  arrêté  envers  eux 
le  cours  des  hi'nédictiot:sde  l'Eternel. 
IjCS  anciens  i4éi)reux  oat  cru  que  le 
Messie  était  né  le  jour  de  la  dernière 
destruction  de  Jérusalem  par  les  ar- 
mées roin:,iries.  Le  raLLia  Kinichi , 
qui  viviiit  au  douzième  s.ècle,  s'iina- 
f  inait  que  le  Messie,  dont  il  croyait 
la  venue  très  prochaine  ,  chasserait 
de  la  Judée  les  chrétiens.  8alacin  fut 
ce  lihérateur;  mais  les  Juifs  n'v'  ga- 
gnèrent rien.  Plusieurs  veulent  que 
le  Messie  soit  aetuei'enient  dans  le 
paradis  terrestre;  d'autres  le  placent 
à  Rome  ,  et  les  thahnudistes  pré- 
tendent que  cet  oint  dix  Très-Haut 
est  eaciié  raru)i  les  lépreux  et  les 
malades  qhi  sont  à  la  porte  de  cette 
\ille  ,  attendant  (pi'Eiie  ,  son  précur- 
seur ,  vienne  poin-  le  irianifcsler  :iux 
hommes.  Mais  l'opinion  la  pli;f  suivie 
parmi  les  rahl)ir;s  est  que  le  Messie 
n'est  point  er.cove  venu  ,  et  qu'ily 
en  aura  lirnx  qui  doivent  se  succéder 
l'un  îi  l'autre  ,  le  premier  ùwVi?^  ni. 
étal  ahject  ,  le  sectjnd  plorieux  et 
triomphant  j  l'un  et  l'autre  simple 
hou  mie,  c;îv  l'idée  de  l'uni  té-,  car;ictère 
distinc'if  de  l'Etre  suprèaie,  a  tou- 
jours été  respretéedes  Héhreux.  Dpc 
f^ninds  mir.-icles  précéderont  l'ave- 
rrniert  du  Messie.  D'ahord,  et  ce 
îcra  le  pveiaier^  Dieu  suscitera  les 
trois    [  'Us   ;.-;;ouiinuî-Ies  ijraizS   f^ai 


MES 

aient  jamais  existé  ,  et  qui  persécti- 
teront  les  Juifs  outre  mesure.  Des 
extrémités  du  monde  viendront  des 
hommes  noirs,  à  deux  tètes ,  à  sept 
>eux  étincelants  ,  et  d'un  repard  si 
terrihie,  «pie  les  plus  intrépides  n'o- 
seront paraître  en  leur  pn'sence. 
Des  pestes  ,  des  famines  ,  des  morta- 
lités ,  le  soleil/ chaiifié  en  d'i'paisscs 
ténèhres  ,  la  lune  en  sang  ,  la  chute 
des  étoiles  ,  des  dominations  insup- 
portahles  ,  sont  les  deux  ,  trois  , 
quatre ,  cinq  et  sixième  n)irac!es.  Le 
septième  est  le  plus  remarquahle. 
Un  marhre  ,  que  Dieu  a  formé  dès 
le  conimencenient  du  monde,  et  qu'il 
a  sculpté  de  ses  propres  mains  sous 
1rs  traits  d'une  heliefi'le,  seral'ohjet 
d'une  al.OP.iinahle  impudicité.  De 
ce  commerce  impur  naîtra  l'Aiite- 
clirist  ArmilHus.  (  V.  ce  mot.  )  Il 
vaincra  le  premier  Messie  (  voy. 
NéhÉmie  )  ,  et  sera  vaincu  par  le 
second.  Celui-ci  rendra  la  vie  au 
premier,  rassi^uîhleia  tous  les  Juifs 
vivants  et  moris ,  relèvera  les  murs 
de  Sion  ,  rétahlira  le  temple  de  Jé- 
rusalem sur  le  plan  qui  fut  présenté 
ti  Ezéchiel  dans  une  vision ,  fera 
périr  tous  les  ennemis  de  sa  nation  , 
établira  sou  empire  sur  toute  la  terre 
hahitaMe  ,  et  fondera  ainsi  la  mo- 
narchie imiversclle  ;  il  épousera  une 
reine  et  un  grand  noiuhre  d'autres 
-  femmes,  dont  il  aura  une  nombreuse 
famille  qui  lui  succédera.  Ce  sera 
pour  célébrer  sa  victoire  qu'il  don- 
nera à  son  penple  rassemblé  dans  lu 
terre  de  Cnanaaii  un  repas  dont  le 
vin  sera  celui  qu'Adam  lui-même  lit 
dans  le  paradis  terrestre,  et  qui  se 
conserve  dails  de  vastes  celliers 
creusés  p.  r  les  anges  aix  centre  de 
la  terre.  On  y  servira  en  poisson  le 
Léviathan  ,  et  en  chair  le  Béhéuioth. 
f'^.  ce?  lieux  mot<i. 

IN.ESSiEs,  déesses  des  moissons.  II. 
V  en  avait  une  particulière  pouf' 
chaque  sorte  de  moisson. 

Me.ssot  .  (  ",1.  Ainér.  )  Des  sau- 
vages américains  nou-nient  ainsice!ui 
qu'ils  disent  fivoir  été  le  réparateur 
driftnonde  après  le  déluge.  Ce  INIes- 
fiou  allant  un  jour  à  la  chasse  ,  ."^es 
cliitns  se  perdirent  dans  un  rracd 


MET 

Lie  ,  qui ,  venant  h  se  ck'ISorder,  cou- 
vrit la  terre  en  peu  de  temps.  Ils 
«joutent  que  par  le  moyen  de  quel- 
ques animaux  il  répara  le  monde 
avec  cette  terre.  P'oy.  Atahalta, 
OtkÉe. 

Mesthlès,  fils  de  Pylémcne,  mar- 
cha avec  Antiphus  son  frère  au  se- 
cours des  Tro yens.  Ils  commandaient 
les  Méoniens  qui  liaLilaienl  au  pied 
du  mont  Tmolus. 

1.  Mestor,  fils  de  Persée  et  d'An- 
dromède, roi  de  Mycèues,  épousa 
Lysidice ,  fi!le  de  Pélops ,  dont  il 
eut  Hippothoé  ,  qui  fut  enlevée  par 
Neptune. 

2.  —  Un  des  descendants  du  pré- 
cédent ,  fils  de  Ptérélaus. 

jMfiSLRE,  c.  à-d.  (iiinensions  des 
corps.  (  fcoiio.'.  )   César  Hipa   la 
personnifie  par  une  femme  de  lionne 
iinne,  et  modestement  habillée.  Elle 
tient  de  la  main  droite  le  pied  ro- 
main ,  de  la  fauche  rét(Merre  et  le 
compas  ,  sous  les  pieds  le  carré  céo- 
mélrique ,  et  à  côté  de  sa  rolie  le 
niveau  avec  son  à-plomb. 
-     M£suzA,(,»/.^iiZ/Z/.)  pratique  re- 
ligieuse des  Ju.fs  modernes, qui  con- 
siste à  attacher  au\  portes  des  ujai- 
sons  ,   des  ciiambres  et  de   tous   les 
lieu\  fréquentés ,  un  roseau  ou  tuyau 
où  est    renfermé  un  parchemin   sur 
lequel  ils  écrivent  le  q'ntfième  verset 
du  sixième  ciiap.  du  Deutérononie  , 
«<  Ecoute  ,  Israël ,  le  S'>icneur  notre 
»  Dieu  est  un  »  ;  et  les  versets  sui- 
vants ,  jusquju  neuvième,  «  Et  tu 
»  les  écriras  tur  le  seuil  et  sur  les 
»>  portes  de  ta  maison  ».  Le  tuyau 
se  place  ordina:re:nent  sur  le  ballant 
de  la  porte  ,  du  cùté  droit.   Sur  le 
l)Out   du    parchemin  roulé   dans   le 
tuyau  est  tracé  le  mot  Sciaddai  , 
un  des  noms  que  les  Juifs  donnent  à 
Dieu.  Ils  n'oni/lient  jamais  de  tou- 
cher cet  e^idroil  en   eiitrant  ou  en 
sortant  ,  et  leur  dévotion  va  jusquà 
baiser  le  doigt  qui  l'a  touciié. 

Metabe  ,  chef  des  Privernates  , 
et  père  de  Camilla  ,  poursuivi  par 
ses  sujets  ,  la  consacra  au  service  de 
Diane. 

Mk TAGiTNiEs  ,  fètps  de  l'Attiqne , 
iuslituées  par  les  habitants  de  iSlé- 


M  E  T  aag 

lite,  qui  qin'ttorent,  sous  les  auspices 
d'ApoliOji ,  le  lx)urf^  qu'ils  habitaient, 
pour  s'aller  fixer  dans  un  bourt;  voi- 
sin ,  nommé  Diomée.  Rac.  Geituia  , 
voisinage. 

IVrÉTAGiTNioN  ,  secoud  mois  de 
Tannée  athénienne  ,  dont  le  nom  est 
pris  des  fêtes  qu'on  y  célébrait. 

MÉ  r  AGiTNios ,  surnom  d'Apollon , 
pris  d'un  temple  voisin  d'Athènes^, 
érigé  à  ce  dieu  en  mémoire  de  l'évé- 
nement raconté  plus  liant. 

Métagyrtes  ,niiuistres  subalternes 
deCybèle  ,mendi;jal3  ue  profession , 
dont  l'emploi  était  d'entre-chofjuer 
les  cynibajes  et  de  faire  résonner  les 
tambours  ,  instrumeiits  qu'ils  por- 
taient suspen  lus  à  leur  cou. 

MÉtamori>ho6£.  Les  mytlioloniies 
en  comptent  dt-  deux  sortes  ;  les  unes 
apparentes  ,  telîcs  que  celles  des 
dieux , qui  ne  conservaient  les  formes 
fpi'ils  prenaient  que  pour  un  temps  ; 
et  les  autres  réelles,  telles  que  celles 
de  Lycaon  en  loup  ,  etc.  ,  qui  res- 
taient dans  leur  nouvelle  forme. 

MÉTANIRE.   f^.  MÉGANIRE. 

MÉTAPHYSIQUE,  science  des  choses 
surnaturelles,  ou  qui  ne  tombent  pas 
sous  les  sens.  Cochiii,  après  C.  liipa, 
lui  donne  un  scepfre  connue  à  la 
reine  des  sciences  ;  elle  contemple 
un  plobe  céleste  orné  d'étoiles  ;  le 
bandeau. qu'elle  a  au-dessous  des 
yeux  ,  sans  lui  dérober  la  lumière 
d'en  haut ,  l'empèclie  seulement  de 
regarder  en  bas  vers  le  çîobe  de  la 
terre,  «ur  lequel  elle  est  appuyée, 
et  quelle  couvre  d'une  partie  de  sa 
draperie, pour  s'oi^ciiper  de  contem- 
plations plus  élevées. 

MÉTAPONTUS  ,  fils  de  Sisyphe,  et 
époux  de  ïhéano. 

MÉTEMPSYCOSE  ,  transnTieration 
d  nnf  ame  d'un  corps  dans  un  autre. 
Prthai^ore  enseigna  la  méfeiupsy- 
cose  dans  In  Grè«  e  et  dans  ritnliè  , 
yers  la  soixante- deuxième  olym- 
piade ;  mais  il  jxiraît  l'avoir  prise 
chez  les  prêtres  é".yptie  s  ,  rui  en- 
sei;;naient  qu'après  la  mort  l'aaie  pas- 
sait succès  ivenieiit  dans  les  corps 
des  auimrux  terrestre-;,  aqualîqurs 
et  aériens  ,  circuit  cn'piie  acLe\ait 
P5 


• 
en  trois  mille  aus  ,  après  quoi  elle 
irvenait  animer  le  corps  de  1  nomme. 
Ces  prêtres    expliqiuiievit  par-là   la 
prodigieuse  inégalité  des  conditions 
humaines.   L'infortune  est   une  ex- 
piation des  crimes  commis  dans  une 
vie  précédente  ;  et  le  bonheur  la  ré- 
conipense  des  vertus  d'une  rie  anté- 
rieure. Ils  pensaient   aussi    que  les 
hommes  qui  durant  un  certain  nom- 
hre  de  transmii;rations   avaient  en- 
tièrement expié  leur9»fautes  ,  étaient 
transportés  dans  une  étoile  ou  dans 
ime  planète  ,  qui  leur  était  assifjnée 
pour  demeure.  Ce  doeme    pouvait 
avoir  deux  avantages  :  Iç^,  premier  , 
de  servir  de  fondement  ^  l'opinion 
de  l'immortalité  de  1  anie  ;  ce    qui 
donne    lieii  à  Liicain  de  l'appeler 
\\n  («fficieux  mensonge ,  qui  écarte 
les  frayeurs  de  la  mort  :  le  second  , 
de  rendre  le  vice  odieux  et  la  vertu 
aimable  ,  en  enseignant   que  l'ame 
passait  en   d'autres  corps  nolilcs  eu 
méprisables  ,  suivant  le  mérite  des 
actions.  Mais  il  conduisait  asse?.  na- 
turellement au  culte  des  animaux  , 
en  apprenant  h  les  regarder  comme 
les  domiciles  de  ceux  ffui  avaient  été 
les  bienfaiteurs  de  leur  patrie  et  de 
l'humanité.  Origcne  prétendait  que 
Dieu  n'avait  créé  le  monde  que  pour 
"punir  les  âmes  qui  avaient  failli  dans 
le,  ciel.   La  métempsycose   souffrit 
trois  révolutions,  i".  Les  Orientaux 
et  la  plupiirt  des  Grecs  adoptèrent 
l'opinion  des'Erypticns  qu'on  a  vue 
plus  haut. ^°.  Pfusieurs  disciples  de 
Pythagore  et  àe Platon,  persuadés 
que  tout  ce  quiVéi^ète  a  du  sentiment 
et  parflcij^e'  â  rintelligence  univer- 
selle ,  ajoutèrent  rpie  la  même  ame  , 
pour  siitcroît  de  peines  ,. ail  ait  s'en- 
sevelir dans  une  plante  ou  dans  un 
arbre.   3°.  Enfin  -,  à  la  naissance  du 
christianisme  ^Celse ,  Poj-pfiyre  ;  et 
autres  pliitosophes  païens-,  y'admi- 
rent  que  le  passa  f;e  du  corps  d'un  hom- 
jne'dansle  corps  d'un  autre  homme. 
C'éloif  l'opinion  des  Gaulois  et  deè 
Geimains,   et  c'est  encore  celle  des 
ïndiens  et  des  Chinois.   Parmi  les 
Juifs-,  la  plupart  des  pharisiens  ad- 
met t^lëtif    là  'transmigration     des 


MET 
M.  Ind.  La  métemp5ycoxe  est 
un  des  points  fondamentaux  de  la 
relii;ion  des  banians  ;  de  là  cette  • 
aflection  extraordinaire  qu'ils  ont 
pour  toute  sorte  d'animaux.  Quoi- 
qu'ils soient  fort  avares  ,  ils  ne  man- 
quent jamais  de  racheter  la  vie  d'une 
bêle.  Les  fakirs  se  servent  souvent 
de  cet  expédient  pour  leur  tirer  de 
l'argent.  A  leur  exemple,  les  jeunes 
facteurs  anglais  vont  ,  armés  d'un 
fusil ,  dans  quelque  cliaiiip  auprès 
duquel  ils  savent  que  des  Jjamans 
demeurent ,  et  feignent  de  vouloir 
tirer  sur  des  oiseaux.  Les 'banians 
accourent  alarmés  ,  traitent  avec  les 
chasseurs,  et,  moyennant  une  certaine 
somme  ,  les  en.^agent  à  se  retirer. 
Qu'un  homme  ait  un  bœuf  ou  lune 
vache  que  la  maladie  ou  la  vieillesse 
1  oblifîe  de  tuer ,  un  banian  n'eu  sera 
pas  plutôt  informé  ,  qu'il  viendra 
l'acheter  à  son  "maître  ,  pour  le  pla- 
cer dans  un'hôpital  fondé  e.\près.  Les 
mêmes  ,  en  vertu  du  même  dogme  , 
donnent-  tous  les  ans  un  festin  so- 
Icmnel  à  toutes  les  mouches  qui  sont 
dans  leurs  maisons.  Les  mets  con- 
sistent en  un  grand  plat  de  lait  Ijien 
sucré  ,  qu'ils  mettent  sur  le  plancher 
ou  sur  une  table  :  quelquefois  ils  vont 
se  promener  dans  la  campagne  ,  por- 
tant sous  le  bras  un  sac  plein  de  riz  , 
et  ,  lorsqu'ils  rencontrent  une  four- 
milh'ère,  en  jettent  des  poignées.  Leur 
tendresse  ne  se  borne  pas  à  pourvoir 
à  'la  subsistance  des  animaux  j  ils  se 
plaisent  à  les  parer  ,  comme  ils  fe- 
raient pour  leurs  propres  enfants,  et 
mettent  aux  jambes  d'une  vache  ou 
d'une  chèvre  des  anneaux  de  diflé- 
rentk  métaux.  On  dit  qu'ils  prennent 
plaisir  à  orner  de  la  même  manière 
les  arbres  fruitiers  de  leurs  jardins. 
Voici  la  manière  dont  le  Shastah 
trace  l'origine  de  la  transmigration 
des  âmes.  Les  debtahs  ou  anges  re- 
belles ayant  encouru  la  disgrâce  de 
l'Eternel  ,  l'univers  fut^-réé  pour 
leur  servir  de  séjour.  Le  Dieu  forma 
des  corps  qui  cevnient  leur  tenir  lieu 
de  prison  et  de  demeure  ,  assujettit 
ces  corps  au  changement ,  à  la  déca- 
dence ,  à  la  mort ,  et  soumit  \ps  deb- 
tahs   coupables  à  quatre-vingt-sept 


M  K  T 

transmigratiouà ,  ijui  devaient  être 
Jeur  L'tat  de  chîitiment  et  d'ex"ia' 
tion.  A  la  quatre  -  vinf;t  -  huitième  , 
ils  devaient  animer  le  corps  ('/une 
vache  ,  et  a  la  quatre-vingt-neuvième 
celui  de  l'hoiimie  ,  et  cette  dcriiière 
éfueuve  devait  être  la  plus  foitr  de 
toutes.  Ces  différentes  transmigra- 
tions, divisées  en  quatre  époques,  de- 
vaient embrasser  un  espace  de  cent 
onze  mille  céut  ans.  (  Z-^.  JoGuis.  )  El 
si ,  ce  terme  expiré ,  il  se  trouve  quel- 
que dehtah  qui  n'ait  point  passé  par 
les  diverses ré.s;ions de  châtiment,  de 
prolniliou  et  de  purification  ,  Siei;  ou 
Shiva ,  armé  du  pouvoir  de  l'Eternel , 
doit  le  précipiter  pour  toujours  dans 
les  ténèbres.  —  Parmi  les  différents 
pciiplesq  âadmettent  lesystèmede la 
métempsycose,  quelques  uns  pensent 
que  ce  ne  sont  pas  les  âmes  qui  pas- 
sent d'un  corps  dans  un  autre  ,  mais 
seuiement  les  opérations  et  les  facid- 
tés  de  ces  âmes,  et  qu'eu  approchant 
de  bien  près  d'un  honmie  mourant 
on  attire  à  soi  en  quelque  sorte  ses 
vertus  et  ses  vices.  Cette  opimon 
extravagante  donna  lieu  à  la  cou- 
tume de  ces  sauvaijes  indiens  ,  qui  , 
recevant  chez  en^  des  étrangers,  dis- 
tingués par  la  sufiesse  et  les  talents  , 
les  mettaient  à  mort ,  persuadés  qu« 
toutes  leursvertus  demeuraient  dans 
idroit  où  ils  avaient  été  tué?.  — 
M.  Jap.)  Les  Jajx.nais  de  la  s«^cie 
de  Rudsdo  ou  de  X;;ca  pensent  que 
les  urnes  des  méchants ,  après  avoir 
expié  leurs  crimes  dans  les  enfers 
durant  lui  espace  de  lesnps  ,  revien- 
nent s  ir  la  terre  ,  et  passent  dans  le 
corps  de  différents  animaux  dont 
les  inclinations  ont  du  rapport  avec 
les  vices  auxquels  elles  ont  été  su- 
jettes quand  elles'  habitaient  des 
corps  humains.  Quelque  temps  après, 
elles  passent  en  d'autres  animaux  \\n 
peu  plus  noiiles ,   et   parviennent  , 

Î)ar  depés,  jusqu  à  lo^er  une  seconde 
bis  dans  les  corps  humains.  C'est 
dans_celte  persuasion  que  les  moines 
de  Caiapsana  au  Japon  ont  poiu- 
occupation  principale  de  nourrir  des 
animaux  de  toute  espère  ,  fpii  haiii- 
rit  un  bois  auprès  du  couvent.  Les 
..  ûilaats  de  lu  Corée  ,  les  talapoin» 


M  R  T  a5i 

de  Siam  et  les  sauvages  du  Missis- 
sipi,  ont  la  même  doctrine.  LesKè- 
gres  des  pays  intérieiu'S  de  la  Guinée 
croient  que  les  âmes  de  leurs  p.irents 
passent  dans  des  lézards  ,  insectes 
communs  dans  leur  pays.  Quand  ils 
les  voient  paraître  autom'  de  leurs 
demeures  ,  ils  disent  que  ce  sont 
lenrs  parents  qui  viennent  faire  !e 
folgar ,  c'est-à-dire,  sç  divertir  et 
danser  avec  eux  ,  et  se  feniient  un 
grand  scrupule  de  tuer  un  de  ces 
animaux.  D'autres  ,  sur  !a  Côte- 
d'Or  ,  s'imaginent  qu'après  leur 
mort  leurs  atncs  iront  habiter  ces 
corps  ,  et  seront  transportées  dans  le 
pays  des  blancs. 

Métharme  ,  fil'e  de  Pyfjhialion 
roi  de  Chypre  ,  et  mère  d'Adonis  , 
qu'elle  eut  de  Cinvre. 

Méthée  ,  un  '  des  chevaux  de 
Pluton. 

MÉTHON,  fils  d'Orphée  ,  bâtit  en 
Thr;ice  une  ville  ù  laquelle  il  donna 
son  nom. 

Méthone,  ville  de'Messénie,  une 
des  sept  qu  Agamrmuon  ,  dans  \'Il- 
liadc ,  offre  à  Achille  pour  appaiser 
son  ressentiment. 

Methymnxds  Vates  ,  Arion  , 
né  à  M  et  hymne. 

Métiiym^se  ,  fille  de  Macarée  et 
femme  de  Lépv  dnus ,  donna  son  nom 
à  une  ville  de  l'isle  de  Lesbos. 

MÉthïre  ,  divinité  qui  présidait 
au  vin  nouveau. -Rac.  Methu  .  vin. 

Métiaduse  ,  fille  d'Eupalauie  , 
femme  de  Cécrops  et  mère  de  Pan- 
diun. 

Metiok  ,  fils  d'Ereçhthée  i  roi 
d'Athènes  ,  et  de  Praxithée  ,  époiyîa 
Alciope,  fille  de  Mars  et  d'Aglaure. 
Sfs  fils,  après  a%*oir détrôné Pandion, 
lé  furent  a  leur  toiu-  par  les  fils  de  ce 
prince. 

I.  MÉTIS ,  déejwe  dont  les  lumières 
Paient  supérieures  à  celles  de  ton» 
les  autres  dieux  et  de  tons  les 
hommes.  Jupiter  l'épousa  ;  mais 
ayant  appris  de  l'oracle  (ju'ellc  était 
destinée  ù  être  ^nère  dun  fils  qui  de- 
vicudrait  le  souverain  de  Tuaivers, 
il  avala  la  mère  et  l'enfant,  afin  d'ap- 
prendre le  bien  et  le  mal.  (  Hésiode.  ) 
Ce  fut  ainsi  qu'il  conçut  ÎNliucrve. 

P4 


232  MET 

yipollodore  dit  seulement  qiie  Jnpï- 
tor  ,  devenu  pi  ;uîd  ,  s'associa  Métis  , 
c  tst-ù-dire  Prudence;  cefjui  désipiie 
la  pnidriiCf  q'iiil  fit  p;:mitre  f.aris 
toutes  les  actions  de  sa  vie.  Cr  fut 
par    le    conseil    de    Métis    qu'il   fit 

f  rendre  à  Saturne  un  })rouv.'i.'.^p  dont 
effet  fut  de  voiuir  prcinièienicnt 
la  pierre  qu'il  avait  avalée,' et  eu- 
suite  tous  les  enfants  qu'il  avait  dé- 
vorés. 

a.  —  Une  drsi  Ooéaoides. 

Métisqiie  ,  conducteur  du  char 
de  lunius. 

MÉioÉriEs  ,  sacrifice  établi  par 
Tliésée ,  qui  se  célébrait  le  i6*. 
d'Aoùy  II  s'offrfiit  ,  non  pour  les 
élraiicers  qui  s'étallissaieiit  à  Athè- 
nes ,  mais  pour  les  habitants  ,  en  nié- 
inoire  de  ce  qu'ils  avaient  quitté 
leurs  bourgs  pour  tenir  leurs  assenj- 
hk'es  ('r.!!S  la  ^.lie. 

1.  MET'  PE  ,  femme  de  Sangarius, 
et  mère  d'Hécube. 

2.  —  Fiiie  de  Laden  et  femme 
d'Asopus. 

MÉiDPOscoPïE ,  art  de  découvrir 
Je  tempérament ,  les  inclinations  , 
le  caractère ,  p;:r  l'inspection ,  ou  du 
front,  ou  des  traits  du  visaie.  l,ps 
jiiétopo»copesdistiu/'nent  srr>t  !if;nf  s 
nuiront,  à  chru  ii::e  d(sque!lcs  pré- 
side une  planète  ;  Sattniie  à  la  pre- 
mière, Jnpil.er  à  la  seconde  ,  et  ainsi 
des  antres. 

IMÉTR.v,  fi!!e  d'BrésicliTbon,  avant 
été  aimée  de  Nf-ptunc  ,  obtint  de  ce 
dieu  le  pouvoir  de  p?endre  diffé- 
rentes  fij;u;es.  Kî'e  fit  usare'de  cette 
faculté  poui"  scfiiîacer  la  faim  dévo- 
rante de  st^n  père  ,  se  laissant  vendre 
à  différents  niattrcs,  pour  fournir,  du 
prii  de  sa  servitude,  des  aliments  à 
Erésichtbon.  Oi'/Ve  dit  que  Métra 
ayant  élé  vendue  ti  un  uiuître  qui  la 
mena  sur  le  bord  de  la  mer ,  elle  se 
chaneea ,  sous  ses  veux  ,  en  un  pê- 
cheur qui  tenait  une  litne  à  la  main, 
et  qu'elle  se  déroba  des  mains  d'antres 
maîtres  ,  tantôt  sous  la  forme  d'ure 
génisse  -  tantôt  sous  éeiîe  d'mi  cerf, 
d'un  oiseau  ,  etc.  Après  la  mort  de 
son  père,  e!!e  épousa  A  "toi  \  eus  , 
frand-père  d'Ulysse,  V.  Ef.ÉsiCH- 

THON  ,  AuTOLVCVS. 


M  E  Z 

MÉtRAgyrte,  surnom  de  la  mère 
des  dieux. 

Me  rH4GYRi  ES,  prêtres  deCybèle, 
ainsi  uonnnés  des  aumônes  qu  ils  re- 
cueil.'ai'ent  ])0ur  la  mère  des  dieus. 
Rac.  yll-tcr,  mère.  K.  Agyrïes. 

IMÉTROUM  ,  terme  qui  s:gn:fîc  en 
céui'iaî  un  temple consi.cré  à Cybèle , 
et  en  particulier  celui  (jue  les  Athé- 
niens cle^èrent  h  l'occasion  d'une 
pesîe  dont  ils  turent  aîîlieés  pour 
avoir  jeté  dans  une  fosse  un  des 
piètres  de  la  mère  des  dieux.  Rac. 
lilfter,  mère. 

M  r  ij  LOUD  (  M.  If  ah.  ) ,  naissance 
de  Mahomet  ,  fête  iwiisiilmaiie.  Elle 
n'est  pas  moins  célènie  que  celle  du 
Bairam  ,  quoique  solemnisée  d'une 
manière  différente.  C'e.«l  snr-tont 
p^r  le  recueillement,  par  les  loneues 
jirières  et  pi  r  la  simplicité  des  ha- 
bits ,  qu'on  honore  en  ce  jour  la 
niiis.sance  du  prophète.  Le  erand- 
sei/jneur  donie  l'exenjple  de  la  mo- 
destie ;  il  se  rend  le  matin  à  la  mps- 
q'iée,  suivi  de  quelques  pnpes,  vêtu 
de  drap  blanc  ,  sans  dorure  ni  pier- 
reries. Il  assiste  an  panégyrique  de 
^Mahomet ,  a<  compnrné  du  muphti , 
<\n  ï'rand-visir  et  des  pachas  ,  aussi 
modestement  habillés.  Après  les 
prières  qui  suivéï.it  le  pairéiryrique, 
ie  sultan  se  rétire  sans  cérémonie.  Il 
I entre  dans  le  serrail  p;  r  une  porte 
seci'èf  e,  et  jiasse  le  reste  du  j(3ur  dans 
une  espèce  tie  relraite- 

M-ivÉLÉVA  (  M.  Mah.  )  ,  fonda- 
teur de  l'ordre  des  Derv-is,  qui  de 
lui  sor.t  aussi  nommés  INlwélévis.  K. 
Dervichfs. 

INIÉvÉi  ÉvTS  (  M.  3fnh.  ) ,  religieux 
turcs.  P'.  MÉvÉïKVi,  Derviches. 

MF.T,E^CE,  roi  d'Etrurie,  cos  tem- 
ptcnr  des  dieux ,  exerçait  sur  ses' 
sujets  les  plus  horribles  cruautés.  II 
pr'^nait  plaisir  à  étendre  un  homme 
vivant  sur  im  cadavre,  à  joindre 
ensemble  leurs  bout  lies,  leurs  mains 
et  tous  leurs  nie-ubres,  faisant  ainsi 
nioTirir ,  au  milieu  d'une  affreuse  in- 
fection ,  les  vivants  dans  les  embras- 
sf  meiits  des  morts.  Les  Etruriens  , 
las  d'obéir  à  un  pr-reil  tyran  ,  prirent 
les  armes  ,  éporijèrent  ses  fjardcs  , 
l'assiégèrent  dans  son  palais  ,  et  y 


M  I  C 

Tn!rer«t  le  feu.  Il  s'échappa  au  niiliVii 
du  carnai'e  ,  et  se  réfupia  près  de 
TurBus.  Il  corahattit  vaillaiiitiierit 
contre  les  Trovens  ,  et  fut  attaqué 
et  I)'essé  par  Enée. 

MiAGOGUE,  nom  que  Ton  donnait 
par  pîai.-aiitcrie  aux  pères  qui,  faisant 
inscrire  leurs  fi's  !e  troisième  jo'ir 
dfs  Apatur  es  daus  ime  tril.u  ,  sacri- 
fiaient une  chèvre  ou  une  hreLis  a\ec 
une  quantité  de  vin  au-dessous  du 
poids  ordonne. 

MiAs(  A/.  Jap.  ) ,  temjjles  ou  pa- 
eocirs  des  Ja,pon:us.  C'est  à  piopre- 
nient  parler  la  demeure  des  ctiniis  , 
on  des  anies  imn;orte'!es.  Ils  sont 
ordinairement  situés  sur  d'agréahlcs 
collines.  Un  riant  J  ocai:e  ,  arrosé 
d'un  ruisseau,  en  décore  l'erilrée.  On 
ne  peut  ,  disent  les  bonzes,  choisir 
un  lieu  trop  a^réalile  r-our  en  faire 
la  demeure  des  dieux.  Cette  demeure 
des  dieux  est  aussi  la  leur.  On  ren- 
contre d'ahord  un  maiinifique  portail 
fur  lequel  est  inscrit  le  nom  de  la 
divinité  adorée  dans  le  niia  j  puis  on 
se  trouve  dans  une  vaste  aveuue  de 
sapins,  qui  alioulit,  non  pas  à  un 
superbe  palais  ,  mais  vers  un  misé- 
rable édifice  de  Lofs,  fort  peu  élevi' , 
qn  on  a  de  la  peirie  à  di'tinj'ucr  pai  nii 
CCS  arbres  touffus  qui  l'entourent.  Le 
seid  OîTiemtnt  qu'on  apperçoive  d:'!:s 
les  temples  est  un  miroir  avec  du  pa- 
pier blanc  découpé,  dont  les  ninis 
et  la  porte  sont  couverts.  Ils  sont 
ordinairement  environnés  d'une  es- 
pèce de  "salerie  de  i  ois.  > 

MiCHAPous,  nom  que  les  sauvapes 
donnent  à  l'Etre  suprême  dans  cer- 
taines parties  de  l'Amérique  septen- 
Irionaîe.  Suivant  eux  ,  il  créa  le  ciel 
et  les  anini:ux ,  qi'"il  plaça  sur  ure 
larjîe  chaussée  suspendue  au  milieu 
des  eaux  ;  mais  prévoyant  qu'ils  ne 
pourraient  pas  vivre  Ion  "-temps 
dans  cette  position  ,  et  n'avant  alors 
d'empire  que  sur  le  ciel ,  if  s'adressa 
h  ÎSlichinisi ,  dieu  des  eaux,  et  voulut 
lui  emprunter  un  peu  de  terre  pour 
V  placer  ses  créat-'res.  Ce  dieu  ce 
paraissant  pas  se  prêter  A  cet  em- 
prunt ,  Michapous  envova  le  castor  , 
la  loutre  et  le  rat  pour  chercher  de 
la  terre  au  fond  des  mcrô.  Ces  en- 


M  I  D 


!i55 


Tovés  ne  rapportèrent  que  quelques 
particules  de  sable  ,  dont  le  dieu 
composa  le  elobe  terrestre.  Les  ani- 
maux ne  s'accordant  pas  entreux , 
Michapous  les  détniisit  tous  ,  et  de 
leur  putréfaction  naquit  l'espèce  hu- 
maine. Un  de  ces  êtres  de  nouvelle 
création,  séparé  par  hasard  des  aii- 
Ires  découvrit  unecal.aneoù il  trouva 
Michapous.  Le  dieu  lui  donna  une 
femme,  et  lia  le  nouveiu  coî:p'e  par 
des  conventions  ni;'.lriuioniales;  en- 
suite il  fournit  des  fenmies  au  reste 
des  hommes ,  et  c'est  ainsi  que  le 
moufle  fut  peuplé. 

MicHiMsi-  Â^.  Michapous. 

Mictée.  f^.  A:«TTOPE. 

jMinAs  ,  fils  de  Gorçias  et  de  Cj- 
bèle ,  réma  dans  cette  partie  de  la 
Crande  Pbrveie  où  coule  le  Pactole. 
Bacchus  étant  venu  en  ce  pays  ,  ac  - 
compaenc  de  Silène  et  des  Satyres  , 
le  bon  homme  s'arrêta  vers  une  fon- 
taine où  Midas  avait  fait  verser  du 
vin  pourl'v  attirer. Quelques  pavsans 
qui  le  trouvèrent  i%re  en  cet  endroit , 
après  l'avoir  paré  de  guirlandes  ,  le 
conduisirent  à  Midas.  Ce  piince  , 
instruit  Sans  les  mystères  par  Orphée 
et  Eumolpe,  reçut  de  son  mieux  le 
vieux  Siiène,  le  retint  pendant  dix 
jours  qui  «e  passèrent  en  réjouissances 
et  en  festins,  et  le  rendit  h  Bacchus. 
Ce  dieu  ,  charmé  de  revoir  son  père 
lourricicr  ,  dit  au  roi  de  Flirv^ie  de 
I  'i  densander  tout  ce  qu'il  souhaite- 
r-'it.  Mi<'as  le  pria  de  faire  en  sorte 
rue  tout  ce  qu'il  touchercil  devînt 
or.  Bacchus  v  consentit.  Les  pre- 
miers essais  de  Mid:is  l'éb'ouirent  ; 
mais  ses  a'imrnls  se  charpeant  en  or, 
il  se  vit  pauvre  au  miheu  de  celte 
trompeuse  abondance  qui  le  con- 
d;inu!ait  à  mourir  d''nanition  ,  et  fut 
obligé  de  prier  Bacchus  de  lui  re- 
jtirer  un  don  fatal  qui  n'avait  de  bien 

Jne  l'apparer.re.  Pacchus ,  louché 
e  son  repentir,  lui  ordonna  de  se 
plonrer  dans  le  Pa<  to'e.  Midas  obéit; 
et  en  perdant  le  vertu  de  convertir 
en  or  tout  ce  qu'il  louchait  ,  il  la 
comnnmiqua  au  Paeto'e .  qui  depuis 
ce  temps  rou'e  un  sable  d'or.  Conon 
interprète  cet'e  fable  en  nous  appre- 
nant que  ]VLida5 ,  ayant  trouve   un 


i:>H 


M  I  D 


trésor  ,  se  \h  tout  d'un  coiip  pos- 
sesseur de  grandes  rirlics.scs.  L)  au- 
tres y  voient  up  prince  éloriome  jus- 
qu'à laviirice  ,  qui  ,  régnant  sur  un 
pays  fertile ,  retirait  des  («lutij.'ies  con- 
sidéraliles  de  Ja  vente,nle  ses  grains  , 
de  ses  vins  ei  de  ses  hestiaux.  Guide 
ajoute  à  cette  première  fal)le  celle 
qui  suit  f  «  Pan  ,  s'applaudissant  un 
»  jour  en  présence  de  quelques  jeunes 
»  nymphes  sur  la  beauté  de  sa  voix 
»  et  sur  les  doux  accents  de  sa  flùle  , 
»  eut  la  témérité  de  les  préférera  la 
»  lyre  et  aux  chants  d'Apollon,  et 
»  poussa  la  vanité  jusqu'à  lui  faire 
'»  un  défi.  Midas,  ami  de  Pan,  pris 
»  pour  juge  entre  les  deux  rivaux  , 
»  adjugea  la  victoire  à  son  ami. 
>)  Apollon  ,  pour  s'en  venger  ,  lui 
M  donna  des  oreilles  d'âne"  Midas 
»  prenait  grand  soin  de  cacher  cette 
))  difformité  ,  et  la  couvrait  sous  une 
'>  tiare  magnifique.  Le  barhier  qui 
V  avait  àoiu  de  ses  cheveux  s'en  était 
»  appcrru  ,  mais  n'osait  en  parler. 
»  Fatigué  du  poids  d'un  tel  secret , 
»  il  va  dans  un  lieu  écarté  ,  fait  un 
«  trou  dans  la  terre ,  eu  approche 
»  la  bouche  ,  et  y  dit  à  voix  basse 
»  que  son  maître  a  des  oreilles  d'àne  ; 
»  j)uis  il  ferme  le  trou  ,  et  se  retire. 
»  Quelque  temps  après  ,  il  en  sortit 
»  des  roseaux  ,  qui ,  séchés  au  bout 
»  d'une  aunée ,  et  agités  par  le  vent , 
»  répétèrent  les  paroles  du  barbier, 
»  et  apprirent  à  tovit  le  monde  que 
>>  Midas  avait  des  oreilles  d'âne.  » 
Ou  a  expliqué  cette  seconde  fable 
par  ]a  stupidité  de  ce  prince  ,  d'au- 
tres par  fon  attention  à  avoir  des 
espions  par-tout.  Hérodote  dit  que 
Midas  envoya  à  Delphes ,  entr'autres 
présents  ,  ime  chaîne  d'or  d'un  prix 
inestimaiile.  Strabori  rapporte  que 
Mithis  avala, du  sang  de  taureau  pour 
ne  pas  tomber  vif  entre  les  mains 
dos  Cimmériens  qui  envahissaient  la* 
Phrygie  ;  et  Plutarque  piétead  que 
ce  fut  pour  se  délivrer  des  sonçes 
fâcheux  qui  depuis  long -temps  le 
tourmentaient. 

Mini ,  une  des  quatre  parties  du 
jour.  La  chaleur  en  est  représentée 
sur  deux  bas-reliefs  au  palais  Mattei, 
par   Prométhée  qui   touche  TLétis 


M  I  L 

I  avec  un  flambeau  ardent ,  pour  in- 
diquer ia  chaleur  qui  accabla  cette 
déesse ,  et  la  fit  succomber ,  après 
avoir  échappé  aux  poursuites  de 
Pelée  en  prenant  la  figure  de  divers 
animaux. 

Midi  (  Iconôl.  )  ,  un  des  quatre 
points  cardinaux.  C.  Ripa  le  symbo- 
lise par  un  jeune  Maure  de  moyenne 
taille,  que  le  soleil  environne  de  ses 
rayons ,  et  sur  la  tète  duquel  il  frappe 
ù-plomb  :  son  habillement  est  d'un 
rouge  jaunâtre  ;  il  porte  une  cein- 
ture de  bleu  turquin  ,  jC)Ù  te  reniar- 
quent  les  signes  du  taureau  ,  de  la 
vierge  et  du  capricorne.  Il  tient  de 
la  main  droite  des  flèches  >  et  de  la 
gauche  uu  rameau  de  lotus  ,,  arbris- 
seau aquatique ,  qui ,  selon  les  anciens 
naturalistes,  suit  la  marche  du  soleil , 
se  lève  avec  lui ,  s'épanouit  à  son 
midi ,  se  penche  à  sou  couchant  ,  et 
se  cache  dans  l'eau.  A  ses  pieds  sont 
tfes  fleurs  desséchées  par  les  rayons 
du  soleil. 

Miel.  J^.  Bris.eus  ,  Mélisse  , 
Mellone. 

MiGOMTis  ,  surnom  de  Vénus , 
adorée  à  Migonium.  C'était  un  en- 
droit de  l'isle  d'Hélène ,  dans  le  golfe 
de  Laconie  ,  auquel  Paris  donna  ce 
nom  en  mémoire  de  ce  qu'Hélène  y 
avait  cédé  à  ses  empressements  ,,  et 
où  il  bâtit  un  temple  en  l'iionneur 
de  Vénus,  Rac.  DTi^.-mnii,  je  mêle  , 
j'unis  par  les  nauds  de  l'amour. 

MiHR,  ou  MiHiR,  dieu  des  Perses, 
que  les  Grecs  et  les  Romains  nom- 
ihaient  Mithras.  f^.  Mithp.as. 

MiLAiNiûN,  amant  d'Ataiante,  s  es- 
tant retiré  dans  une  caverne  avee 
elle  ,  y  fut  dévoré  par  un  lion  et  une 
lionne.  P^.  AtAlante. 

MlLCARTUS.  P^.  MeLCHARTUS. 

MiLCHOM.  f^.  Moloch. 

Miles,  soldat,  un  des  noms  de 
Mithras. 

MiLÉsit'S, surnom  d'Apollon  adoré 
àMilet. 

1 .  MiLET  ,  ville  de  Crète ,  dont  les 
habitants  allèrent  au  siège  de  Troie. 

2.  • —  Il  V  en  avait  une  célèbre  du 
même  nom  dans  l'Asie  mineure,  f^. 
Milétcs. 

JViiLÉTiA  ,  fille  de  Scédasus  ,  qui, 


M  I  L 

avec  sa  soenr  ;  iut  outragée  par  cîe 
jeunes  1  hcbaùis. 

MiiÉTis,  Biblis,  fille  de  Miletus. 
Milétl's  ,  .roi  de  Carie  ,  était  fils 
d  Apollon  et  dune  fille  de  Mines ,  ' 
qui  s'appelait  Arcé  ,  selon  Apollo- 
dore ,  et  ,  selon  d'autres  ,  Acacallis. 
Ayant  été  exposé  dès  son  enfance 
dans  une  forêt  ,  les  loups  mêmes 
prirent  soin  de  le  nourrir  jusqu'à  ce 
qu'il  fut  rencontré  par  des  Ijergers 
qui  rélevèrent.  Milétus  ,  devenu 
frand  ,  alla  en  Carie,  où  son  couraçe 
et  son  mérite  lui  acquirent  les  ]>onnes 
grâces  de  la  princesse  Idothée,  et  l'es- 
time du  roi  Eurvtus  dont  i!  devint 
bientôt  le  gendre.  Elevé  à  ce  haut 
point  d'honneur  ,  il  soneea  à  en  per- 
pétuer la  mémoire  ,  en  faisant  bâtir 
en  Carie  une  ville  à  laquelle  il  donna 
son  nom,  et  qui  devint  la  capitale 
du  rovauHie.  f^ .  BiBtis  et  CiuMS. 
I .  RliLicHivs ,  suruum  de  Jupiter, 
qui  lui  fut  donné  par  les  Eléens  à  la 
tiUite  d  une  guerre  civile. 

1.  C  était  aussi  un  surnom  de  Bac- 
clius  ,  parcequ'on  le  croyait  le  pre- 
mier qui  avait  planté  le  figuier  et 
donné  aux  hôuiuics  des  figues,  qui 
S  appelaient  anciennement  inilicha. 
MiLON  DE  C  ROI  OSE  ,  fil  S  de  Dio- 
tirae  ,  un  des  plus  célèbres  athlètes 
de  la  Grèce.  Pausaiiias  dit  qu'il 
fut  six  fois  vainqueur  à  la  lutte  aux 
jeux  ol}  nipitjucs ,  la  première  fois 
dans  la  classe  des  enfants.  Il  eut  un 
succès  tout  pareil  aux  jeux  p\thiques. 
Il  se  présenta  une  ô^ptièjue  fois  à 
O'Vmpie;  mais  il  ne  put  y  combattre 
faute  d'antagoniste.  On  racor.te  de 
lui ,  continue  le  même  auteur ,  plu- 
sieurs autres  choses  qui  marrjuent 
une  force  de  corps  extraordinaire. 
11  tenait  une  grenade  dans  sa  main  , 
et  par  la  seule  application  de  ses 
doigts,  sans  écraser  ni  presser  ce 
fruit,  il  la  tenait  si  bien,  que  per- ^ 
sonne  ne  pouvait  la  lui  arracher.  Il 
ettait  le  pied  sur  un  palet  graissé 
;uile,  et  par  conséaui*nt  fort  glis- 
aaut  ;  cependant,  quelque  effort  que 
l'on  fit,  il  n'était  pas  possible  de  l'é- 
branler, ni  de  lui  faire  lâcher  pjpti, 
se  ceignait  la  tète  avec  une  corde , 
i  guise  de  rubau  ;  piiis  il  releii^il 


MIL 


a55 


sa  respiration  :  dans  cet  état  violent , 
le  sang  se  portant  au  front  lui  en 
enflait  tellement  les  veines ,  que  la 
corde  rompait.  11  tenait  le  bras  droit 
derrière  le  dos  ,  la  main  ouverte  ,  Te  ' 
pouce  levé ,  les  doigts  joints ,  et  alors 
nul  homme  n'eût  pu  lui  séparer  le 
petit  doigt  d'avec  les  autres.  Ce  qu'on 
dit  de  sa  voracité  est  presque  in- 
croyable :  elle  était  â  peine  rassasiée 
de  vingt  livres  de  viande  ,  d'autant 
de  pain  ,  et  de  quinze  pintes  de  vin 
en  un  jour.  Athénée  rap])orle  cpt'une 
fois  ayant  parcouru  toute  la  longueur 
du  stade,  portant  sur  ses  épaules 
un  taureau  de  quatre  ans ,  il  l'as- 
somma d  un  coup  de  poing  ,  et  le 
mangea  tout  entier  dans  la  journée. 
Il  eut  une  fois  occasion  de  faire  un 
bel  usage  de  ses  forces.  Un  jour  qu'il 
écoulait  les  leçons  de  Pythagore ,  car 
il  était  1  un  de  ses  disciples  les  pins 
assidus,  la  colçnne  qui  soutenait  le 
plafond  de  la  salle  oii  l'auditoire  était 
assemblé  ayant  été  tout  d'im  coup 
ébranlée  par  je  ne  sais  quel  accident , . 
il  la  soutii;t  lui  seul,  donua  le  temps 
aux  auditeurs  de  se  retirer;  et  après 
avoir  mis  les  autres  en  siireté ,  û  se 
sauva  lui-même.  La  confiance  qu'il" 
avait  en  ses  forces  lui  devint  fatale 
à  la  fin.  Ayant  trouvé  en  son  chemin 
un  vieux  chêne  entr'ouvert  par  quel- 
ques coins  qu'on  y  avait  enfoncés  à 
force ,  il  entreprit  d'achever  de  le 
fendre  avec  ses  mains  ;  mais  connne- 
l'effort  qu'il  faisait  pour  cela  déga- 
gea les  coins ,  ses  mains  se  trouvèrent 
prises  et  serrées  par  le  ressort  des 
deux  parties  de  l'arbre ,  qui  se  ce'joi- 
^nirent  de  manière  que ,  ne  pouvawt  ■ 
se  débarrasser ,  il  fut  dévoré  par  les 
loups. 

2.  —  Autre  athlète  de  Crotone- 
5.  —  Puni   pour  le  meurtre   de 
Eaodamie  ,  lapidée  au  pied  des  au- 
tels de  Diane,  f^.  Laod.amie. 

MiLTHA  ,  épithète  de  Diane  parmi 
les  Piiiéniciens ,  les  Arabes  et  les  Ca{>- 
padociens.        •  ^       ■_■ 

MiLTiADÉEs  ,  sacrifices,  accom- 
pagnés, de  cour.ses  de  chevaux  ,  qiie 
célébraient  les  peuples  de  la  .Cljer- 
sonèse-  en  l'honneur  de  Miltiade  , 
sénéral  athénien.  ,    :   , 


436  M  I  N 

MimALXONES.  MlMAttOMDES,  nCTl 

que  l'on  donnait  ;iiix  Earcliantes.  Los 
uns  dérivent  ce  i;o!n  de  Mimiis,  mon- 
tagne de  l'Asie  mineu.e ,  oi  la  cc- 
J«*l)ration  des  Or^'ies  se  l'aisiu't  avec 
Lcaucoup  u'iippirei!  ;  les  antres,  de 
la  licence  elirénée  des  discours  des 
Bacchantes. 

MiMÂMs  (  M.  Ind.  )  ,  srcte  phi- 
losophique qni  s'éloiene  c!ii  iNy:!\ain 
et  du  Vedantam.  Elle  admet  un  des- 
tin invintiMe,  et  s  attache  ,  comme 
la  secte  a(  adémiqne  de  la  Grâce  ,  à 
Tanalj'e  critique  des  opinions  des 
autres  écoles. 

MtMANS  ,  clipf  des  Eéhryciens  , 
tué  par  l'o!!ux  dans  rexpéiiitiou  des 
Argonautes. 

1.  Mimas,  montarzne  de  l'A-ie  mi- 
neure ,  (limeuse  pur  les  Orgies  qu'on 
y  céléhfi'.it. 

2.  —  G.^unt  que  Jupiter  fouflrova. 

3.  —  Fils  d'Anucus  et  cieThéano, 
ne  la  même  nuit  que  P;;ris ,  devint 
«on  compagnijU  ,  suivit  Enép,rt  périt 
dans  les  chiinTps  de  Laurente  sous 
les  coups  de  Mézence. 

MiMis  (  :)/.  CelL.  ) ,  dieu  de  la 
sapesse,  qu'Odin  lui-même  doit  al'er 
consul tei-  avant  le  coniLat  fatal  qu'il 
livrera  au  loup  Fenris  avant  la  con- 
flagration du  monde  entier.  Les  sa- 
vants du  nord  ont  voulu  retrouver 
Minos  dans  cet  être  a!.'é."prlque. 

Miv.oN  ,  nom  d  un  d(s  dieux  Tel-, 
chines. 

MiKARETS  (  M.  Mah.  ) ,  espèces 
de  tours  ,  dont  la  hase  a  trois  ou 
quatre  pieds  de  diamètre.  Elles  se 
terminent  en  pointes  ,  surmontées 
d'un  croissant  ,  et  sont  souvent  (O'i- 
Tertes  de  plomh.  11  n'y  a  ni  «loc'ies 
ni  hor!o,£;('S  pour  sonner  les  heures  ; 
mais  dans  les  galeries,  plus  on  moins 
répétées,  on  a  pratiqué  des  espèces 
de  niches  pour  y  placer  les  imans 
chargés  d'annoncer  les  heures  de  la 
prièie.  p^.  Muézu  s. 

Minée   ,    le  même  que   Minyas. 

^.    MlNïAS. 

MiNEiAs,  fille  de  Minée. 

MiJNÉiDES  ,  filles  de  Minyas,  Thé- 
bain.  Elles  étaient  trois,  Iris  ,  Cly- 
niène  ,  Alcithoé.  Elles  refusèrent 
ii'assister  ù  la  représentation  des  Or- 


M  I  IV 

gîes  ,  soutenant  que  Eacchns  n'était 
pas  fils  de  Jupiter  ;  et  pei;dnnt  que 
tout  le  monde  était  à  la  fête  ,  elles 
seules coiitinu'Tcnf  à  trayai.'ler.  !  out- 
à-coup  un  Jjruit  conius  de  tauiLoms  , 
de  flûtes  et  de  trompettes  remplit  la 
maison.  Elle  parut  éc'airée  de  llani- 
heaux  et  de  feux  étinceiants,  et  tout 
retentit  de  hurlements  aflreus.  Les 
Minéicies,  efiravées,  cheichèrent  à 
se  c:i(;iirr  ;  mais  la  vcnfieance  du  dieu 
les  atieii;nit ,  et  elles  furent  chantées 
en  chauves-souris. 

MiNERVALEs,  fêtes  romaincs  en 
l'honneur  de  Minerve  ,  ùoiU  Tnije  se 
célébrait  le  5  de  Janvier,  l'antre  le 
19  de  Mars,  et  qui  duraient  1  !i;:cnne 
Cinq  jours.  Les  premiers  se  pys.  ient 
en  vœux  adressés  à  !a  déesse  .  les  au- 
tres étaient  employés  à  des  sairifices 
et  à  des  conihats  de  gladiateurs.  On 
y  leprésentait  aussi  des  traiécies  ; 
et  les  savants,  par  la  lecture  de  divers 
ou\r.i£es,  y  disputaient  im  prix 
fondé  par  Domilien.  C'était  durant, 
ces  fêtes  qu'  les  écoliers  portaient  à  •  ' 
leurs  maîtics  un  honoraire  nonimé 
mi/ieruiiles.  1 

Minerve  ,  fille  de  Jupiter  ,  était  i 
In  déesse  de  la  saresse ,  de  la  cuerre  ,  ! 
des  sciantes  et  <'es  arts.  Les  anciens  i 
en  f)nt  reconnu  plusieurs.  Cicémn  j 
en  admet  cinq;  une,  mère  d'Apollon;  j 
une  autre ,  isMie  du  ^il,  hoiiorée  à  \ 
Sais  en  Eryple  ;  mie  troisième  ,  fille  I 
de  Jupiter  ;  une  quatrième  ,  née  de  i 
Jupiter  et  de  Gor^  piiè  ,  fille  de  l'O- 
<  éan ,  nommée  Corie  par  les  Ar- 
cadiens,  et  à  qui  l'on  doit  l'inveiîtion 
des  ch;irs  :i  quatre  chevaux  de  front  ; 
une  cinquième  ,  que  Ton  peint  avec 
des  talonnière s  ,  eut  pour  père  Pallas , 
à  f;ui,  dit-on  ,  elle  ôla  la  vie,  parce- 
qnil  voulait  la  violer.  6'<ï///i  Clément 
il' Alexandrie  en  reconnaît  aussi 
cinq;  la  première,  Alliénienne,  et 
fille  de  \' nicain  ;  la  seconde  ,  Egyp- 
tienne, filie  du  Nil;  la  ttoisième  , 
fille  de  Saturne,  qtii  avait  inventé 
l'art  de  la  cuerre  j  la  quatrième,  fille 
de  Jupiter  ;  et  la  cinquième  ,  fil'e  de 
Pallas  et  de  Titanis  fille  de  l'Océan, 
laquelle  .  après  avoir  ôté  la  vie  à  son 
père  ,  lécorcha  et  se  couvrit  de  sa 
peau.   (  V.   Pallas.  )    Pausanias 


MIN 

parle  d'une  M.nerve ,  fiiîe  de  Nep- 
tune et  de  ïriconia,  nymphe  du  lac 
Triton ,  à  laquelle  ou  donnait  des 
yeux  bleus  couiiue  à  s<>n  père ,  el  qui 
se  rendit  tainense  par  Aes  ou¥;ai,'es 
de  lai:ie  ,  dout  elle  fut  i  inveii!riv<^. 
Nous  suivro'is  ici  lopiiiion  la  plus 
géni.'ra!eiiient  n'pandiie.  Jupiter  , 
après  avoir  dévoré  Métis,  se  sentant 
un  grand  u>a!  de  (été ,  eut  recours  à 
Vu:tain  ,  qui ,  d  un  toup  de  hache  , 
lui  fendit  la  lèle.  De  sou  cei'veuu 
sortit  Minerve  tout  araiéc,  et  daiis 
un  ùge  qui  lui  permit  de  se«-Oiirir 
son  père  djns  la  euerrc  drs  t;éants, 
où  elle  ?e  distingua  Leaui<>ui>.  ïjn 
des  traits  les  p'ns  tbnieux  de  i'his- 
toire  de  Micerve  est  son  d;ltLiend 
avec  Nepiuae  pour  coauer  lui  noni 
h  la  vilieu" Athènes.  Lest!oU7.e  pr:(i;t!s 
dîeux,  cl.oisiS  pour  arbitres,  rérîcrcnl 
que  ceîui  «ie*  deux  qui  produirait  la 
chose  la  plus  utile  à  la  vile  lui  «ion- 
uerail  sou  nom.  Neptune ,  d'un  coup 
de  trident ,  fit  sortir  de  tf  rre  uu 
chnal,  et  Minerve  un  oIi\ifr,  re 
qui  lui  assura  la  victoire,  f^anoi 
nous  apprend  que  ce  qui  douna  I,.  a 
i  cette  l'aille  ,  c'est  que  Cécrops  ,  en 
Làtis^ant  les  murs  d'Athènes,  trouva 
un  olivier  et  une  fontaiue ;  que  Ion 
consulta  I  oracle  de  Di  Iphes  ,  qui  dit 

3 ne  Minerve  et  JNeptui;e  avaient 
roit  de  uominci^  la  nouvelle  ville, 
et  que  le  peuple  et  le  sénat  a^sem- 
J>!és  dér;idèrent  en  faveur  do  la 
déesse,  f^ossius  voit  dans  celte  table 
an  différend  des  matelots  qui  recon- 
naissaient Neptune  pour  ir ur  chef, 
avec  le  peune  altacl.é  ;;u  sé:iat  çovt- 
vemé  par  Minerve  ,  et  la  préférence 
donnée  à  la  vie  chamjîètre  sur  la 
piraterie.  Peuî-èlrc  est-il  plus  naturel 
d'expliquer  celte  fable,  qui  se  re- 
trouve chez  les  Corinthiens  et  les 
Ar^ien>  ,  par  lintroduction  du  nou- 
veau cu!te  qui  s'établissait  au  détri- 
Kuent  d'un  p'us  ancien. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  explici- 
tions ,  ou  peut  dire  que  les  anciens 
rerardaient  cette  dé  sse  comme  la 
plus  r.oWe  iTOCiuctioù  de  Jupiter  ; 
am^'i  était-elle  la  seule  «pii  eût  r-é- 
rilé  de  participer  a<ix  prérogatives 
de  la  divinité  suprême.  G  est  te  que 


M  IN 


aV 


nous  apprend  l'hymne  de  CaUi- 
maquà  sur  les  Bai.is  de  Minerve. 
On  y  voit  que  cette  déesse  donue 
l'esprit  de  prophétie  ;  qu'elle  pro- 
lontie  à  son  pré  .'es  jours  tics  nioritîs; 
qu'elle  procure  le  ionheur  apiès  la 
n.oit;  que  tout  ce  qu'c-fe  autorise 
d'uu  silène  de  tête  esf  urévocjble,  et 
que  tout  ce  qu'elle  promet  aiTi>e  in- 
faiilit, iraient  ;  car,  ajoute  le  poète, 
c!!c  est  la  sen.e  dans  Je  cif^l  à  qui  Ju- 
piter rit  aciordc  le  glorieux  privi- 
lège d'être  en  tout  comme  lui ,  et 
d«»  jouir  des  mêmes  avantages.  Tantôt 
elleconduit  U  lysse  dans  ses  vo^  aies,  • 
tantôt  elle  dsipue  eu^eitner  aux  fi'Ies 
de  Paudare  fart  de  repré;.euler  des 
Heurs  eî  des  combats  dans  des  ou- 
vnîges  de  tapisserie.  C  e>t  encore  elle 
qui  embellit  de  ses  mains  !e  manteau 
de  Jur.ou.  £nun  c'est  elle  qui  cons- 
•  truit  le  vaissecu  des  Arconautes,  on 
en  trace  le  dessin ,  et  qui  p.'ace  à  la 
pvou'e  le  bois  parlant  coupé  d.ais  la 
iuièl  de  L'odone.  ,  lequel  dinscait 
leur  route,  les  avertis.'^ait  des  t.an- 
gfrs.  et  leur  indiquait  les  moyens 
de  les  éviter  ;  langage  figuré ,  sous  le- 
quel il  est  ^isé  de  reconnaître  ua 
touvernail. 

Plusieurs  vil!es  se  distinguèrent 
pnr  le  culte  qu'e.îes  rer.dirrnl  à  Mi- 
rerve,  entr  autres  Sais  euEgvnte, 
qui  ie  disputait  à  toutes  les  .autres 
villes  du  monde.  L;i  déesse  y  avait 
un  temple  magnifique.  Les  Khodiens 
s  étaient  mis  sons  sa  protection  :  et 
l'on  dit  que  Je  jour  de  sa  naissance 
on  vit  tomber  dans  l'is'r  une  pluie 
(i  or  ;  niais  qu'ensute  ,  piquée  «Je  ce 
que  l'on  avait  une  fjis  oublié  de 
porter  du  feu  dans  un  de  se5  «acri- 
fites ,  la  décàse  abaricenKr  le  séjour 
de  Rhodes ,  ro'ir  se  donner  tout 
entière  à  Ainènes.  En  effet  ,  les 
Athéniens  lui  dédièrent  un  teniple 
magnifique,  et  cé.'élrèreut  en  foi 
honneur  de*  fêtes  doct  !a  ?oîe;unit<^ 
attirait  à  Athcues  des  ,'pei  îateur'  de 
toute  la  Grèce.  ( P' .  Ktai \iEs  '  On 
Virra  ,  anx  ci;M;'rents  su:  oui ^  de 
Minerve  ,  îes  licnx  où  elle  é  ait  par- 
tie uièrement  honorée. 

Ou  lui  donn..it  dans  ses  stat'i<  s  et 
ses  peiatiiies  une  beauté  simple,  né- 


a3S 


M  I  N 


gligce  ,  Jtnodeste ,  un  air  giave  , 
•  noLIc  ,  plein  de  fcft'ce  et  da  mnjcsté. 
Elle  a  orciiniiirenx'Tit  le  casque  en 
tèle ,  une  pique  d'une  main,  un 
bouclier  de  funtre,  et  l'égide  sur  lu 
poitrine.  L'attitude  la  plus  ordinaire 
de  ses  statues  était  d  être  assise.  Les 
animaux  qui  kii  étaient  consacrés 
étaient  sur -tout  la  chouette  et  le 
dra^'on  ,  qui  ac<  onipapnenl  souvent 
ses  images.  C'est  ce  qjii  donna  lieu 
à  Déinosthène  exilé  de  dire  que  Mi-' 
nerve  s«^  plaisait  dans  la  compagnie 
de  trois  vilaines  bêtes  „  la  chouette  , 
le  dra^'on  ,  et  le  peuple. 

Minerve  resta  vierf;e  ,  suivant  les 
Grecs  ;  car  les  Egyptiens  la  disaient 
femnie  de  Vulcain.  La  statue  de 
cette  déesse ,  ouvrage  de  Phidias , 
tenait  dans  sa  main  une  pique,  au 
bas  de  laquelle  était  un  dragon ,  pour 
marquer ,  dit  Plutarque  ,  que  la  vir- 
ginité a  besoin  d'un  gardien.  Les 
Gaulois  fignraient  Minerve  inven- 
trice des  arts,  revêtue  d'une  simple 
tunique  sans  manches  ,  surmontée 
d'une  espèce  de  manteau  ,  sans  lance 
ni  égide  ,  le  casque  orné  d'une  ai- 
grette ,  les  pieds  croisés ,  et  la  tète 
appuyée  sur 'la  main  droite,  dans 
l'attitude  de  la  méditation.  Les  ar- 
tistes modernes  la  caractérisent  par 
les  divers  instruments  de  musique , 
de  peinture  et  de  mathématiques, 
qu'ils  placent  auprès  d'elle,  et  qui 
font  recoiinaître  la  déesse  des  sciences 
et  des  arts. 

MiiNÉTRA  ,  nom  de  nymphe. 

MiNF.us  ,  guerrier  dont  il  est  ques- 
tion dans  V Enéide. 

MinopÉne  ,  nom  de  nymphe. 

I .  MiNos  ,  fils  de  Jupiter  Astérius 
roi  de  Crète,  et  d'Europe,  gouverna 
son  royaume  avec  beaucoup  de  sa- 
gesse et  de  douceur ,  et  fit  bâtir  plu- 
sieurs villes  ,  entr'autres  Gnossus  et 
Phestus.  Législateur  des  Cpétois  , 
pour  donner  à  ses  lois  plus  d'autorité  , 
il  se  retirait  tous  les  neuf  ans  dans 
un  antre  ,  où  il  disait  que  Jupiter 
son  père  les  lui  dictait,  ce  qrii  lui 
fait  donner  par  Homère  la  qualité 
de  disciple  de  Jupitt^r.  Joseph  est 
le  spul  des  anciens  qui  dit  que  Mines 
avait  reçu  ses  lois  d'Apollon ,  et  qui 


iVÎ  I  ^ 

le  fait  voyager  à'Delphes''ixiur  les 
apprendre  de  ce  dieu.  La  sagesse  de 
son  gouvernement ,  et  snr-tout  sou 
équité  ,  lui  ont  fait  donner  après  sa 
mort ,  par  les  poètes,  la  frjnction  dé- 
juge souverain  des  enfers.  Minos 
était  regardé^  proprement  comme  le 
président  de  la  cour  infernale,  //o- 
mcre  le  représente  avec  urt  sceptr't 
à  la  main  ,  assis  au  milieu  des  ombre- , 
dont  on  plaide  les  causes  en  sa  pré- 
sence. Virgile  le  peint  agitant  dans 
sa  main  l'urne  fatale  oi\  est  renfermé 
le  sort  de  tous  les  mortels  ,  citant  les 
ombres  à  son  tribunal ,  et  soumettant 
leur  vie  entière  au  plus  sévère  exanien. 
2.—  Fils  de.Lycaste,  et  pelit- 
fils  de  Minos  i ,  se  rendit  redout.-'hle 
à  ses  voisjns ,  soumit  plusieurs  isles 
Toisines  ,  et  se  rendit  le  maître  de  la 
mer.  Ses  deux  frères  ayant  voulu  lui 
disputer  la  couronne ,  il  pria  les  dieux 
de  lui  doiuier  une  marque  de  leur 
approbation  ;  et  Neptune,  l'exauçr-nt, 
fit  sortir  de  la  mer  un  taureau  d'une 
blanèheiu-  éclatante.  C'est  à  ce  der*- 
nier  Minos  qu'il  faut  rapporter  les 
fables  de  Pasiphaé  ,  du  Minotaure  , 
de  la  guerre  contre  les  Athéniens,  et 
de  Dédale.  Il  périt  en  poursuivant 
cet  artiste  fusqu'eu  Sicile ,  où  Cocalus 
le  fit  étouffer  dans  un  Jinin.  V .  An- 

DROGÉE  ,    SCYLLA  ,    DÉDALE  ,    Pasi- 
PHAÉ  ,  MlKOTAliKE. 

MiNOTALRE,  monstre  moitié  hom- 
me et  moitié  taureau  ,  fut  le  fruit  , 
disaient  les  Athéniens  intéressi's  ;\ 
noircir  leur  vainqueur,  de  l'infâme 
passion  de  Pasiphaé ,  femme  de 
Minos,  pour  un  taureau  blanc.  Minos 
sacrifiait  tous  les  ans  à  Neptune  le 
plus  beau  taureau  de  ses  troupeaux. 
Ils'y  en  trouva  un  d'une  si  belle 
forme,  que  Minos  en  substitua  nù 
autre  de  moindre  valeur.  Neptune  , 
irrité  ,  inspira  à  Pasiphaé  une  hon- 
teuse passion  pour  ce  taureau  ,  que 
Dédale  favorisa  en  construisant  une 
vache  d'airain.  Le  fruit  de  ces  aniours 
fut  la  naissance  du  Minotaure.  Le 
même  Dédale  fit  alors  le  fameux  la- 
byrinthe de  Crète,  pour  y  renfermer 
ce  monstre,  qu'on  nourrissait  de  chair 
hruiiaine.  Les  Athéniens  ,  vain<  us  , 
furent  obligés  d'envoyer  tous  les  sept 


M  I  K 

ons  en  Crète  sept  jeunes  earçons, 
et  autant  de  jeiine^  filles ,  pour  servir 
de  pàiure  au  nionàtre.  Le  tribut  fut 
pa3c-  trois  fois  ;  uiais,  à  la  quatrième, 
Thésée  s'offrit  poiu-  délivrer  ses  cOii- 
cilovens,  tua  le  jNIinoîaure,  etaffran- 
chit"  sa  patrie  du  tribut  huniiliiint 
q>i'ellp  pavait.  Cette  fable  est  fondée 
sur  l'équivoque  du  nom.  Le  taureau 
est  un  «tietrier  nommé  Tauruj  ;  et 
le  fils  ,  fruit  dnne  paternité  dou- 
teuse, reçut  le*  nom  de  Minotaure  , 
comme  jtouvant  être  le  fik  de  Taurus 
et  fte-jVtinos. 

Mmoils  ,  ijom  d  un  des  mois  que 
Lucien  attribue  aux  habitants  des 
isfes  Fortunées.  Ce  mois  donnait 
double  moisson. 

MiNTHE.  V.  Menth». 
Mt-MiTiA.,  lieu  où  sua  la  massue 
d'Hercuie  ,   laquelle    étaïf  d'airain. 
fjainprid. 

MiNUTiL'S,  dieu  que  les  Romains 
invoquaient  pour  l^  petites  choses  , 
pour  les  niinulies.  Il  avait  un  petit 
temple  à  Rome  près  de  la  porte  Mi- 
nutiu  ,  ainsi  nonunée  du  nom  de  ce 
dieu. 

I.  MiNïAs,  fils  de  Chrysès ,  donna 
son  nom  aux  peuples  sur  lesquels  il 
régnait,  surpassa 'ses  prédécesseurs 
eu  richesses  ,  et ,  le  premier  de  tous 
les  rois ,  fit  bâtir  un  édifice  pour  y 
déposer  son  trésor.  Il  eut  jwur  fils 
Orchomène,  qui  lui  succéda. 

1. — Thébain,  père  des  Minéides. 
MI^YiEs  ,  fêtes  instituées  par  les 
Orchoméniens  ,    que    ion  nommait 
auparavant  Minyens. 

Miî<YEics,MiNvi;s,flenTequ'Hcr- 
ile  fit  passer  "par  l'Elide  ,  pour  em- 
porter tous   les  filmiers  qui  infec- 
taient la  campagne. 

MiNYTUS,  nu  des  fils  d^  Niobé- 
MiNzorais.  K.  A-troTte. 
■    Miroir.  V.  Vérité  ,  Prudence  , 
Science. 

MiROB.  (  W.  Mah.  )  C'est ,  chez 
les  Turcs,  une  sorte  de  niche  que 
l'on  appcrçoit  au  fond  de  chaque 
mosquée  en  y  entrant  :  c'est  là  que 
l'iuiaîi  place  dévotement  la  loi  du 
prophète.  Ce  Mirol»  est  toujours 
tour.'ié  vers  la  Mecque  ,  comme  les 
Juifs  tournent  le  T/ui linitd\ ers  Jcru- 


M  I  S 


Oiq 


salem.  Lorsque  les  musulmans  vont 
à  la  prière  ,  avaiit  de  se  mettre  e'i 
place  ils  font  au  Mirob  nne  pro- 
fonde révérence  ou  une  génuflexion 
fila  manière  des  catholiques lorsquiii 
passent  devant  le  Siuictuaire.' 

MisCELLANEA  ,  divcFS  speclâcles 
enttfinèlés  et  donnés  sans  ordre  eji 
un  jour  de  réjouissance. 

MisÈNE  ,  fils  d'EoIe ,  lin  des  com- 
pagnons d'Enée  ,  n'avait  point  soi. 
égal  dans  l'url  d'emboucher  la  trom- 
pette ,  et  d'exciter  ,  par  des  sou^ 
gueiricrs  ,  l'ardeur  des  combattants. 
Etant  au  port  de  Ciuncs,'il  osadéfiri 
les  dieux  de  la  mer.  Triton,  le  trom- 
pette de  Neptune,  jaloux  du  talent 
de  Misènc,  le  saisit  et  le  plongea 
<lans  les  flots.  Enée ,  averti  de  son 
destin  par  la  Sib>l!e  ,  lui  rendit  les 
honneurs  funèbres  ,  et  lui  éleva  nij 
supcrJ>e  monument  sur  une  mon- 
tagne qui  depuis  fut  appelée  le  cap 
Misène. 

Misère,  fille  de  l'Erèbe  et  de  î.i 
Nuit.  Les  anciens  en  avaient  fait  u:u 
divinité. 

Miséricorde.  (  Iconbl.  )  Césai 
Ripa  la  dépeint  sous  les  traits  d'une 
femme  dont  le  teint  est  d'une  Llaii- 
cheiuv  éclatante  ,  le  irez  un  peu  aqui- 
lin  ,  qui  a  une  guirlande  d'olivier 
autour  de  la  tête  ,  le  bras  gauche 
déployé,  un  rameau  de  cèdre  à  la 
main  droite  ,  et  à  ses  pieds  une  <,or- 
ncille  ,  oiseau  ,  dit  Horus  ^4pollon , 
que  les  Egvptiens  révéraient  parti- 
culièrement ,  comme  plus  enclin  4 
la  compassion  que  tous  les  autres. 
•  MisoR  ,  selon  Saïuihoniathon,  Sis 
d'Amynus  ou  de  Magus  ,  fut  père  de 
Thaautus  ,  le  Thaut  des  Egyptiens  , 
le  Togite  des.  Alexandrins ,  et  1  Her- 
mès des  Grecs. 

Mission  de  MAHOiiHT  (  M.  Mah.) . 
un  des  points  essentiels  de  la  religion 
musulmane.  M:ihomet  ,  dans  son 
Qôran  ,  «qualifie  toujours  d'envoyé 
de  Dieu  ,■  dé  consolateur  des  vrai-, 
croyants.  SI  l'on  en  croit  les  ms- 
hométans  ,  Jésus-Chtist  ,  né  d'une 
vierge  qui  le  conçut  en  sentant  une 
rose  ,  est  un  grand  prophète  ,  mais 
iiifériem'à  Mahomet  ,  élu  de  Dieu 
pour  fairo  présent  aux  honunes  d-- 


•i/p  ,    Î\I  I  T 

la  loi  de  f;race  contenue  dans  le 
Qôran  ,  qvii  lui  fut  ;ipporté  en  un 
certain  noinl>rp  de  caluers  par  I  auge 
Gabriel ,  déiiuté  du  troue  de  Dieu. 
Voy.  Mahomet  ,   MahomÉtis.me  , 

QÔR.4N. 

MliTlL-TElNN    (  M.   Ccll.  )  ,    nom 

celtique  du  gui ,  qui  a  été  vénéré  , 
non  seulement  chez  nos  pères  les 
Gaulois, mais  chez  tontes  les  na lions 
celtiques  de  l'Europe.  Les  peuples 
tiu  Ko!s(ein  et  îles  contrées  vi)i>ines 
le  désignent  encore  aujourd'hui  p.u- 
le  synonvme  de  riime.(Ui  des  spec- 
tres ,  à  cause  de  ses  prétendues  pro- 
priétés magiques.  En  quelques  en- 
droits de  la  haute  Allemagne  ,  le 
pci'.pie.  a  conservé  le  même  usage  qui 
se  praliqu.iit  naguère  en  plusieurs 
provinces  de  France;  les  jeunes  gens 
vont ,  au  coannrneemcnt  de  Tannée  , 
fr.pper  les  portes  et  les  Fenêtres  des 
maisons,  eu  criant  ^uMj*Z^  qui  si- 
gnifie le  gui. 

MiTHAMA ,  génie  dont  les  Basili- 
diens  opposaient  la  puissance  aux 
mauvais  déaions,  et  dont  le  no  n  se 
trouve  sur  leurs  amulettes. 

MlTHIR.  y .  MiTHRAS. 
MiTHP.A.  V.   MiTHRAS. 

MiTHRAS,  divinité  persane  que  les 
Grecs  et  les  Romains  ont  confondue 
avec  le  Soleil,  mais  qui,  suivant  Hé- 
rodote ,  n'étiiit  autre  que  la  Vénus 
céleste,  ou  l'Amour,  principe  des 
généjations  et  de  la  fécondité  qui 
perpétue  et  rajeunit  le  monde.  Mi- 
thras  était  né  ,  suivant  eux  ,  d'une 
pierre,  ce  qui  marque  le  feu  qui  sort 
de  la  pierre  quand  on  la  frappe.  (  î\ 
DiORPHUS.)  Les  Romains  adoptèrent 
ce  d-ieu  des  Perses  comme  ils  avaient 
r.dopté  ceux  de  toutes  les  autres  na- 
tions. Ce  n'est  que  par  eux  qu'il  nous 
est  resté  des  monuments  oe  Mithras; 
car  nous  n'avonf  de  lui  aucune  image 
persane.  Ses  figures  les  plus  ordi- 
naires représentent  im  jeune  homme 
avec  un  bonnet  phrygien  ,  une  ti- 
nique ,  et  un  mnnteaui  qui  sort  en 
voltigeant  de  l'épaule  gauche.  I!  tient 
le  genou  sur  un  taureau  atterré  ;   et 

f)endant  qu'il  lui  tient  le  muf'le  de 
a  main  gauche,  il  lui  plonge  de  la 
droite  un  poignard  dans  le  cou  ;  svm- 


M  l  T 

hole  de  la  force  du  ^Icil  lorsqTi'il 
antre  dans  le  signe  Aé.  taureau.  La 
figme  principale  est  ordinairement 
accompagnée  de  différents  aniiuaux  , 
qui  paraissent  avoir  rapport  aux  au- 
tres Signes  du  zodiaque,  et  qui  font 
de  ces  divers  monuments  autant  de 
planisphères  célestes.  Ainsi  il  n'est 
point  dûufenx  que  Mithras  ne  fiit 
un  s\  iui;oie  du  soleil ,  ce  qui  est  con- 
firmé par  l'inscription  ,  ,iu  dieu 
Soleil,  l'iiLuiiicible  MÏLhras  ,  la- 
quelle se  trouve  sur  plusieurs  monu- 
ments ;  épithL'te  très  convenable  au 
soleil, dont  rieu  ne  peut  arrêter  ni  le 
cours  ni  les  influences.  Le  cuite  de 
Mithras  ,  avant  de  venir  en  Grèce  et 
à  Rome  ,  avait  passé  des  Perses  en 
Cappadoce.  ou  Strabon  dit  avoir  vu 
un  grand  nonihre  de  ses  prêtres.  Ce 
culte  fut  porté  à  Rome  ilu  tcmjjs  de 
la  guerre  des  pirates  ,  Tan  de  Ronje 
G87  ,  et  j  devint  très  cé'èbre  dans 
la  suite,  sur-tout  dans  les  derniers 
siècles  de  lempire. 

MirHKÈs  ,  le  mèii;e  que  Mithras. 

IViriHRiAQLEs  ,  f'ies  et  m  s  stères 
de  Mithras.  La  primirale  de  <"es 
fètcs  était  celle  de  sa  naissance,  qu'un 
calendrier  romain  plaeait  au  '^i  Dé- 
cembre, jour  auquel,  outre  les  mys- 
tèrqs  qu'on  célébrait  avec  la  plus 
grande  solemnité,,  on-  donnait  aussi 
les  jeux  du  cirque  ,  qui  étaient  con- 
sacrés h  Mithr;!"!.  On  voulait  marquer 
par-là  quelesoleil,  après  s'être  éloigné 
de  noire  iiéinispiière  depuis  l'équi- 
noxe  d'automne,  allait  se  rapprocher 
après  le  sulstice, d'hiver,  cl  porter  eu 
tous  lieux  la  chaleur  et  la  fécondité. 
A  l'txemp'c  des  Perses ,  qui  n'avaient 
point  de  temples  et  célébraient  les 
iètes  de  Mithras  dans  des  antres,  les 
Romains  *  livraient  à  ce  culte  dans 
des  grottes  arrosées  de  fontaines  et 
tapis-.ées  de  verdure.  Mais  rien  n'é- 
tait égal  à  ce  qu'il  fallait  essuver  de 
fatigues  et  de  tourments  avant  d  être 
initié  à  ces  mvstèrcs.  Noiinus  dit 
f;u"il  fa'lail  passer  par  qu;  tre-vingts 
épreuves  différentes.  D'abord  ,  on 
faisait  baigner  les  candidats ,  puis 
on  les  obligeait  de  se  jeter  dans  le 
feu  ;  ensuite  on  les  reléguait  dans  un 
désert ,  où  ils  étaient  soumis  à  un 
jeùqe 


.  M  :s'  A 

j^ùnp  rigCMireux  de  cincjuante  jours  ; 
aprùsquoi  on  les  fustii:eait  durant 
deiix  jonrs ,  et  on  les  mettait  viniit 
autres  dans  la  neipe.  Ce  n|étuil  qu'a- 
près ces  épreuves  ,  dans  lesifiiellcs  le 
récipiendaire  succombait  souvent  , 
qu'on  était  admis  aux  en  stères. 
Parmi  les  autres  cérémonies  de  l'ini- 
tiation ,  on  jetait  de  l'e-u  sur  les 
initiés,  et  on  leur  présentait  du  pain 
et  du  vin  ,  afin  ,  disait-on  ,  de  les 
régénérer,  et  l'on  mettait  un  serpent 
d  or  ,  dit  Anwbe  ,  uans  leur  sein  : 
or ,  le  serpent ,  qui  change  tous  les 
ans  de  peau,  était  un  des  s\inholes 
du  soleil ,  dont  la  chaleur  se  renou- 
^felle  au  printemps.  On  immolait  des 
victimes  humaines  dans  ces  fêles  ; 
coutume  IxirLare  qui  fut  abolie  par 
H.idrien ,  et  rétablie  par  Conmiode. 
Le  Souverain  prêtre  de  Mithras 
joui-'Saît  d'ime  i^rande  considération. 
Il  avait  sous  lui  des  ministres  des 
deux  sexes ,  dont  les  premiers  s'ap- 
pelaient Paires  et  les  autres  Maires 
sacrorum.  (  Voy.  Liox ,  Hvéne  , 
LÉONTIQI  ES  ,  CORACES  ,  etc.  )  Ce 
culte  fit  de  grands  progrès ,  et^assa 
de  Rome  en  Italie  ,  et  jusf|u'cn  Da- 
cie ,  en  ÎVoricie  ,  en  EjSvple  ,  en 
Crète ,  etc.,  et  dura  très  long-temps , 
puisqii  on  en  trouve  encore  df  s  traces 
dails  le  quatrième  siècle  de  l'érlise. 

MiTHRi  us ,  antre  d'Alexandrie  con- 
sacré au  culte  de  -Nhthras.  Socrate  , 
auteur  chrétien ,  rap[X)rte  que  les 
chrétiens  d'Alexandrie  ayant  décou- 
vert cet  antre  ,  fermé  depuis  long- 
temps ,  on  _v  trotiva  des  ossements  et 
des  .  rànes  humains  ,  que  l'on  pro- 
mena dans  toute  la  ville. 

Mitra  ,  écrit  sans  aspiration  .était , 
selon  Hérodote  ,  le  no.ii  de  Venus 
Uranie  chez  les  Perses. 

MITYLÈ^E  .fdlede  Macaris,  bâtit, 
dit-on  ,  la  ville  de  Mitylène  ,  et  lui 
donna  son  nom. 

3I1TYLÉMES  ,  fêle  que  lés  Mity- 
léni«>ns  cé'ébraient  hors  de  la  ville  en 
l'honneur  d'Apollon. 

MsAsiLE  ,  ber£:er  ou  satvre  qui  se 
joignit  à  Chromis  et  à  Eijlé  pour  lier 
Silène,  f"  irg.  Ed.  6. 

Mnasisocs,  fils  ds  PoUux  et  de 
Phébé. 

Tome  II. 


M  >'  E  24r 

MxEvÈ ,  méniuira,  une  des  Muses. 
V.  Muses. 

îInémomdes,  les  Cluses  ,  filles  de 
Muémosyne. 

M^ÉMOSYNE ,  ou  la  déesse  MÉ- 
MoiR.^.  Jupiter  l'aima  ,  et  eut  d'elle 
les  neuf  Muses.  Elie  accoucha  sur  le 
mont  Piérius  .  d'où  les  Muses  furent 
nomujées  Piérides.  Jlen^s  est  le 
premier  qui  lait  représentée;  cette 
n£;ure  se  trouve  tlans  le  Parnasse 
peint  par  ce  célèbre  artiste  au  pla- 
fond de  la  superbe  galerie  de  la 
villa  du  cardinal  Alex.  Albani.  As- 
sise dans  un  fauteuil  ,  elle  po^e  les 
pieds  sur  une  esca  belle  ,  en  se  lou- 
chant le  bout  de  loieille  ,  par  allu- 
sion à  son  nom.  (  y .  Souvenir.  )  La 
tète  de  MnémosjTie  est  un  peu  pen- 
chée ;  elle  tient  les  yeux  baissés , 
pour  que  les  objets  qui  l'environnent 
ne  troublent  pas  sa  mémoire  occupée 
à  se  rappeler  le  passé.  L'autre  main 
repose  néeligemment  dar.s  son  sein  ; 
attitude  ordinaire  aux  personnes  plon- 
gées dan.«  de  profondes  rérlexioiis. 

Selon  niodore  de  Sicile,  elle  était 
fil!e  du  Ciel  et  de  Id  Terre,  sœur  de 
Satuirne  el  de  Rhéa.  Jupiter,  sous  la 
forme  de  berger,  la  rendit  mère  des 
neuf  Muses.  On  attribue  ,  selon  le 
même  auteur  ,  à  la  Titan ide  Mné- 
mosyne  lart  du  raisonnement  ,  et 
limposilion  des  noms  cocveuables  à 
tous  les  êtres,  et  sur -tout  le  premier 
usage  de  tout  ce  qui  sert  à  rappeler 
la  mémoire  •des  choses  dont  nous 
voulons  nous  ressouvenir. 

MisÉsiMAQUE  ,  maîtresse  d'Eury- 
tion. 

jNInÉsikoé  ,  nom  que  porta  Léda  , 
suivant  Plutarque, 

INJnesthée,  capitaine  troyen,  fils 
de  CKtius,  et  frère  d'Acmon,  suivit 
Enée  en  Italie,  où  l'irgile  le  fait  la 
tige  des  Memmicns.  ^Inesthée  se 
*  distingua  dans  les  jeux  donnée  en 
Sicile  à  l'occasion  de  la  m<  irt  d' An- 
chise,  remporta  le  sec-ond  prix  à  la 
course  des  vaisseaux ,  au  combat  de 
lare,  et  se  distingua  dans  les  guerres 
d'Italie  ,  sur-tout  en  repoussant  ua 
jour  Turnus,  qui  était  venu  attaquer 
les  Troyens  jusques  dans  leur  camp. 

M^fciittÈs,  Grec  tué  pur  Hectcr. 


242  M  O  E 

Mnésus  ,  tin  dès  capitaines  troyens 
tués  par  Achille. 

INInÉvis  ,  taureau  consacre  au  soleil 
dans  !a  ville  d'Hëliopolis.  Il  tenaft , 
après  Apis,  le  premier  rang  parmi  !es 
animaux  qu'on  honorait  en  Egypte. 
Il  devait  avoir  le  poil  noir  et  hérissé. 

MoATAzALrrEs  (  M.  Mah,  ) ,  sec- 
taires mahométans  ,  qui  ,  pour  ne 
point  paraître  admettre  la  multipli- 
cité en  Dieu  ,  ne  distinguent  pas 
ses  attributs  ,  mais  les  comprennent 
tous  dans  son  essence. 

MoBEDs  (  M.  Pers.  ) ,  prêtres  des 
Parsis.  Ils  sont  les  seuls  qui  aient 
le  droit  d'entrer  dans  Wltesch-Gah  , 
ou  lieu  du  feu  ,  pour  garder  le  feu  , 
et  1  entretenir  avec  du  bois  et  des 
parfums  ;  mais  ,  dans  un  cas  de  né- 
cessité ,  un  simple  Parsi  peut  en 
faire  les  fonctions. 

Modestie.  L'emblème  de  cctte^ 
vertu  est  une  jeune  femme  vêtue  de 
blanc ,  et  coëffée  d'un  voile ,  sans  autre 
ornement  que  ses  cheveux ,  qui  tient 
dans  la  main  droite  im  sceptre  ter- 
miné par  un  œil  baissé.  Ses  yeux 
sont  fixés  sur  la  terre ,  et  ses  vête- 
ments la  couvrent  tout  entière. 

MoD-GuDUR  ïadversaire  des 
dieux  (  M.  Celt.  )  ,  jeune  fille  à 
laquelle  est  confiée  la  garde  d'un 
pont  dont  le  toit  est  couvert  d'or 
brillant.  Ce  pont  est  sur   le  fleuve 

MoDHALLAM ,  c.-à-d.  /«ôr  ohscure 
él  ténébreuse.  (  M.  Arab.  )  C'est 
ainsi  que  les  auteurs  arabes  appel- 
lent l'Océan  Atlantique  ,  à  cause  que 
personne  ne  sait  ce  qui  est  au-delà. 
C'est  aussi  là  qu'ils  placent  cette  fon- 
taine de  vie  si  célèbre  dans  les  ro- 
mans orientaux  ,  et  qui  donna  l'im- 
mortaiité  au  prophète  Elie.  Voy. 
Holmat  ,  Khédher. 

MoDiMP  ERATOE,  celui  qui  désignait 
dans  un  festin  les  santés  qu'il  fallait 
boire  ,  qui  veillait  à  ce  qu'on  n'eni- 
vrât pas  un  convive  ,  et  qui  préve- 
nait les  querelles.  On  tirait  cette 
dignité  au  sort.  V.  Syaiposiaqije. 

McERA  ,  chienne  d'Icarius  ,  qui  , 

Far  ses  hurlements,  apprit  à  Erigone 
endroit  où  son  maître  était  enterré. 


MOI 

En  récompense  de  sa  fidélité  ,  Ja~ 
piler  la  plaça  dans  la  consteliatioj» 
nommée  la  Canicule.  D'autres  écri- 
vent Mœra ,  et  dériveyt  ce  nom  de 
mairein  ,  brûler. 

MoGON ,  déité  adorée  ancienne- 
ment par  les  Cadènes  ,  peuples  du 
Ncrthumberland  ,  comme  il  parait 
par  des  monuments  trouvés  en  \[m,j 
clans  la  rivière  de  Rhcad.  Une  tra- 
dition du  pavs  porte  que  ce  Mogun 
1  avait  long-temps  défendu  contre  un 
tyran. 

MoiNEATjx.  V.  Vénus.  , 
Moines.  {M.Jap.)\\y  a.  au  Japon 
des  couvents  érigés  en  l'honneur  d'A- 
niidas.  Ils  sont  habités  par  des  moines 
({ui  font  un  votu  capable  d'effrayer 
les  moines  de  tous  les  pays  ;  ils  s'en- 
gagent à  perdre  la  vie  s  ils  ne  gardent 
pas  hi  continence.  D'autres  sont  dis- 
pensés du  célibat,  et  même  on  leur 
permet  d'éiever  leurs  enfants  mâles 
diins  l'intérieur  du  couvent.  — >0n 
trouve  à  la  Corée  un  grand  nombre 
de  moines  qui  habitent  des  monas- 
tères bâtis  sur  des  montagnes  ,  et 
qui  sont  soumis  à  la  juri?diction  de 
la  ville  la  plus  voisine.  Il  y  a  tel  mo- 
nastère oïl  l'on  en  voit  jusqu'à  six 
cents  ,  et  telle  ville  qui  en  compte 
jusqu'à  quatre  mille.  Ils  sont  divisés 
par  bandes  de  dix  et  vingt  ,  quelque- 
fois de  trente.  Le  plus  âgé  com- 
mande ,  et  fuit  châtier  par  d'autres 
moines  celui  qui  manque  à  son  de- 
voir. Si  le  défit  est  grave  ,  on  livre 
le  coupable  au  gouverneur  de  la 
ville,  qui  a  jurisdiction  sur  le  cou- 
vent. Ces  moines  doivent  s'abstenir 
de  manger  tout  ce  qui  a  eu  vie.  Toute 
communication  avec  les  femmes  leur 
est  abso'umeht  interdite.  Ils  se  rasent 
la  tète  et  le  visage.  On  leiu'  imprime 
sur  le  bras  ime  marque  distinct  ive  , 
qu'ils  conservent  toute  leur  vie.  Tous 
ceux  qui  se  présentent  sont  admis  , 
et  chacun  est  libre  de  rentrer  dans 
le  monde  ,  quand  il  con)mence  à 
s'ennuyer  del.i  vie  monastique.  Avilis 
et  méprisés,  ils  sont  assujettis  à  cer- 
taines taxes  et  corvées  ,  ce  qui  les 
fait  regarder  presque  comme  des  es- 
claves. Mais  leurs  supérieurs  ,  sur- 
tout lorsqu'ils  sont  instruits  ,  sont 


I 


M  O  I 

furt  honores.  Il»  portent  le  titre  de 
moines  du  roi  ,  titre  qui  les  rend 
égaux  aux  plus  grands  seigneurs  du 
pavs  ,  et  qui  ieiu"  donne  droit  de 
porter  sur  leurs  ^abits  une  marque 
distinctive ,  qu'où  peut  regarder 
comme  une  espèce  d'ordre.  Le  mé- 
pris dont  ces  moines  sont  couverts 
u  empêche  pas  de  les  charger  du 
soin  important  d  élever  les  entants. 
Plusieurs  de  leurs  élèves  restent  au- 
près d  eux  ,  et  embrassent  le  même 
^enr«  de  vie.  Après  la  mort  de  leurs 
maîtres  ,  ils  héritent  Je  leurs  biens 
et  prennent  le  deuil. 

MoiRAGÊTE  ,  surnom  sous  lequel 
Jupiter  était  honoré  en  Arcadie,  eu 
Elide,  etc.  ,  et  comme  dirigeant  les 
Parques  ou  le  Sort.  Rac.  Moira  , 
sort;  agein  ,  conduire. 

'bloiRAGETZS,^uide  des  Parques, 
surnom  de  Plufcm^ 

Mois.  r.  Mex. 

MoïsAsouR  (  M.  Ind.  ) ,  chef  des 
anges  rebelles, qui  souleva  les  autres 
chefs  des  bandes  angéliques ,  et  les 
excita  à  s'éloigner  de  l'obéiSsance 
qu'ils  devaient  à  l'Etre  suprême.  A 
son  instigation  ,  ils  refusèrent  de  se 
soumettre  à  Birmah  son  vicc-gérent , 
e^à  ses  coadjuteurs  Bistnoo  et  Sieb  , 
et  se  séparèrent  du  trône  de  l'iîter- 
nel.  Dieu  ,  irrité  du  crime  de  ces 
rebelles  ,  après  les  avoir  encore  fait 
avertir  de  rentrer  dans  leur  devoir  , 
commanda  à  Sieb  de  les  chasser 
du  ciel ,  et  de  les  précipiter  danS  les 
ténèbres  étemelles;  Onelque  temps, 
après  ,  s' étant  laissé  fléchir  par  les 
prières  des  trois  premiers  anges  et 
des  autres  restés  fidèles  .  il  s'appaisa , 
adoucit  leur  chàtinient ,  et  les  soumit 
à  certaines  épreuves  ,  leur  laissant  |., 
facidté  de  réparer  leur  fauti=-  et  de 
recouvrer  l'état  heureux  dont  ils 
étaient  déchus. 

MoisE.  (  3/.  Rahh.  )  Les  rab- 
bins débitent  sur  ce  législateur  des 
Hébreux  des  fables  qui  doivent  ti^ou- 
ver  ici  leur  place ,  quelque  extra- 
Tagantes  qu'elles  soient.  «  Moïse  , 
disent-ils,  s'étant  enfui  de  l'Egvpte, 
se  retira  dans  la  terre  de  Madian  ,  et 
s'assit  auprès  d'un  puits.  Ua  iûêtqat 


MOI  a43 

après  il  vit  venir  SéphorB,  ime  des" 
filles  de  Jéthro  ,  et  fut  si  charmé 
de  sa  benùté  qu'il  lui  proposa  de  la 
demander  en  mariage.  Séphora  lui 
répondit  (pi'il  ne  connaissait  pas  le 
danger  de  la  proposition  qu'il  lui  fai- 
sait ,  que  son  père  avait  coutuire 
d  ordonner  à  tous  ses  aniants  d'aller 
arracher  un  certain  arbre  qui  faisait 
mourir  tous  t  eux  qu i  en  approch aien f . 
^loïse  lui  demanda  quel  était  cet 
arbre.  «  Il  faut  que  vous  sachiez  ,  lui 
»  répondit  Séphora,  que  Dieu ,  le  soir 
»  du  sixième  )oar  de  la  créatfon  du 
»  monde  ,  produisit ,  entre  les  deux 
»  vêpres  du  Sabbat ,  un  bâton  qui! 
»  donna  au  premfer  homme  ;  après 
»la  mort  d'Adam  ,  ce  bâton  passa 
»  successivement  entre  les  mains  d'E- 
»  noch,  deNoc  ,deSem, d'Abraham, 
»  d'Isaac  ,  de  Jacob  et  de  Joseph  ;  ce 
»  dernier  l'ayant  emporté  enE^vpte, 
»  les  Egyptiens  s'en  saisirent  après  sa 
»  mort ,  et  le  portèrent  an  palais  de 
»  Pharaon  :  mon  père  ,  qui  était  alors 
»  un  des  principaux  magiciens  du  roi , 
»  connut  uussi-tùt  la^vertu  de  ce  bâton, 
»  et  s'en  empara  ;  il  l'enfonça  ensuite 
»  en  terre  dans  son  jardin,  et  ce  bâton 
»  prit  aussi-tôt  racine  et  Sfc  couvrit  de 
»  nenrs  et  de  fruits.  Depuis  ce  temps 
»  mon  père  ordonne  à  ceux  qui  me 
»  demandent  en  mariase  d'aller  ar- 
»  racher  cet  arbre ,  et  ils  menrent  ans- 
»  si-tôt  qii'ils  en  approchent.  >»  Le 
discours  de  .Séphora  n'effraya  point 
Moïse ,  et  il  rés<jlut  de  tenter  l'aven- 
ture. S'étant  rendu  à  la  maison  de 
Jéthro  ,   il  lui  demanda  sa  fille  Sé- 

f)hora.  Jéthro ,  pour  toute  réponse  , 
ni  proposa  Tépreuveordinaire.  >Ioï£e 
alla  dans  le  jardin  ,  arracha  l'arbre , 
et  1  apporta.  Cette  action  causa  une 
grande  surprise  à  Jéthro  ;  il  coniulta 
son  art ,  et  connut  que  cet  étranger 
devuit  faire  de  grands  maux  à  l'E- 
gypte. C'est  pourquoi  il  le  fit  jeter 
dans  une  fosse  profonde  5  où  il  fïit 
mort  de  faim  ,  sans  le  secours  de  Sé- 
phora qui  prit  soin  de  le  nourrir 
secrètement  pendant  l'espace  de  sept 
^ms ,  an  bout  desquels  cette  géné- 
reuse fille  parla  à  son  père  de  Moïse , 
'et  le  pria  de  voir  s'il  était  enccre  vi- 
vact.  Jélbro,  ne  sachant  pas  de  quelle 


•i44  î^î  O  L 

manière  il  avait  été  nourri,  le  croyait 
mort  depuis  long-lenips.  Ilfutéti;ui- 
geuient  t'tonné  lorsqu'il  le  trouvu  en 
vie-  Ce  prodige  fît  sur  lui  une  telle 
impression  ,  qu'il  embrassa  Moïse  , 
lui  deinamia  pardon  des  maux  qu'il 
lui  avait  faits  ,  et  lui  donna  sa  fille 
on  uiariafje  ,  ne  doutant  plus  qu'il  ne 
fût  un  prùpiiète  et  un  ami  de  Dieu. 
Quant  au  haton  que  Moïse  avait  ar^ 
raclié  dans  le  jardin  de  Jélliro  ,  il  s'en 
servit  toujours  depuis  comme  de  ba- 
guette, et  ce  fut  par  son  uiojen  qu'il 
opéra  tous  ses  prodiges. 

MoKissùs  (  M.  AJr.  )  ,  dieux  ou 
génies  révérés  par  les  habitants  de 
Loango  ,  mais  subordonnés  au  Dieu 
suprême.  V .  ZambAn-pot  go.  lis  pen- 
sent que  ces  dieux  peuvent  les  châ- 
tier et  même  leur  ôter  la  vie  ,  s'ils 
ne  sont  pas  fidèles  à  leurs  obliga- 
tions. Lorsqu^m  homme  est  heureux 
et  bien  portant ,  il  s'imagine  alors  être 
dans  les  bonnes  grâces  de  son  Mokisso. 
Est-il  malade,  ou  éprouve- 1- il 
quelque  revers,  il  ne  manque  pas 
d'en  attribuer  la  cause  à  la  colère 
du  même  génie,  Il  examine  en  quoi 
il  peut  l'avoir  offensé  .  et  ne  néglige 
rien  pour  regagner  son  amitié.  Ces 
p<^up!es  donnent  le  même  nom  à  leur 
souverain  ,  et  lui  attribuent  un  pou- 
voir divin  et  surnaturel  ,.te!  que  celui 
d'arrêter  ou  de  faire  tomber  la  pluie, 
de  donner  la  mort  ix  des  milliers 
d'hommes  ,  de  se  transfoinner  en 
bête  sxiuvage ,  de  plier  une  dent 
d'éléphant ,  et  d'en  faire  un  nœud. 
Les  figures  qui  représentent  ces  Mo- 
kissos  sont  de  lx)is  ou  de  pierre  ;  les 
uns  sont  élevés  dans  les  temples  ; .  les 
autres ,  et  c'est  le  plus  grand  nom- 
bre ,  sont  placés  dans  les  rues  et  sur 
les  grands  chemins.  On  leur  offre 
des  vœux  ,  et  on  leur  fait  des  sacri- 
fices ,.  pour  appaiser  leur  courroux 
ou  pour  se  les  rendre  favorables. 
Quelques  uns  de  ces  génies  sont  ho- 
norés sous  la  forme  de  quadrupèdes 
ou  d'oiseaux. 

IMoLA ,  pâte  de  farine  salée  ,  dont 
on  frottait  le  front  des  victimes 
avant  de  les  égorger.  De  là  iinmo- 
lare  ,  qui  signifie  proprement  pré- 
parer b  victime  au  sacrifice  ;  et  d  où 


MOL 

est  venu  notre  mot   immoler ,  prf» 
dans  un  autre  sens. 

iMoLECH.    /'^.  jMoLOCH. 

MoLÉE  ,  tète  arcadicnne  ,  insti- 
tuée en  mémoire  d'un  combat  06 
Ljiurgue  tua  EreutLalion.  Rac. 
Molos ,  combat. 

Moles  ,  déesses  des  meuniers.  On 
les  croyait  filles  de  Mars,  parcequ'il 
écrase  les  hommes  confine  on  écrase 
le  bled.  lui.  Gel.  On  appelait  aussi 
Moles  les  statues  colossales  qu'oa 
élevait  en  l'honneur  des  dieux. 

MoLioN  ,  écuyer  de  Tvmbrée  , 
fut  re  SI  versé  par  Ulysse  au' siège  de 
ïroie. 

M0X.10NE  ,  femme  d'Actor,  mère 
des  Molionidcs.  Ses.denx  fils  ayant 
été  tués  par  Hercule ,  Molione  de- 
manda justice  aux  Eléens.  Mais 
Corinthe  ,  h  qui  ceux-ci  s'étaient 
adressés  pour  l'obtenir  ,  n'ayant  pas 
eu  d'égard  à  leurs  prières  ,  cette 
mère  infortunée  frappa  de  sa  malé- 
diction ceux  de  ces  litoycns  qui 
oser;uent  à  1  avenir  assister  aux  jeux 
istlmiiques  ;  et  la  crainte  de  l'encou- 
rir eut  assez  de  pouvoir  sur  l'esprit 
des  Eléens  pour  les  obliger  ,  du 
temps  mémo  de  Paitsa/iias,  à  s'abs- 
tenir de  ces  jeux.  ' 

Moliomdbs  ,  surnom  de  dcTJx 
frères  ,  l'un  nomme  Eur\  te  et  IV.ut  :  e 
Cléatus  ,  et  tous  deux  fils  d'Acinr 
et  de  Mob'one ,  ou  selon  d'autres  , 
de  Neptune  et  de  Molione.  Célèbr-s 
conducteurs  de  chevaux  ,  ils  avaient 
deux  têtes  et  quatre  mains  ,  mais  vu 
seul  corps  ,  et  agissaient  avec  u;:e 
parfaite  intelligence.  Hercule  ,  da;.s 
sa  guerre  contre  Augias  ,  voyant  to  '.- 
tes  ses  mesures  rompues  par  le.ir 
courage  et  leur  activité  ,  alla  les  ai- 
tendre  sur  le  chemin  deCorinthf  , 
et  leur  dressa  des  embûches  où  ils 
périrent. 

MoLioNs  ,  fils  d'Actor.  Neptune , 
qui  passait  pour  leur  père  ,  les  sauva 
des  coups  de  Nestor  ,  en  les  tirinit 
de  la  mêlée  ,  et  en  les  couvrant  d  na 
nuage  épais  qui  les  déroba  à  sa  fu- 
reur. 

M01.LAK  (Ulyth.  Mah.J,  dignité 
ectléàia>ti<^ue  qui  répond  à-peu-pic6 


M  O  I, 

à  celle  ilarclioèque.  C'est  parmi  les 
n-.uderis  que  le  i;r.iiiù-sf  ieiieur  choi- 
sit les  iiiollaks.  Leur  jjiiisdiction  ne 
se  Ixirne  puiiit  aux/  luaiières  ecclé- 
siastiques ;  et  ,  comme  les  1  urcs 
5'  al  persuadés  que  les  lois  civiles  et 
t,;uoriiques  viennent  éjialement  de 
leur  propliète  ,  les  mollaks  sont  en- 
c  .re,  cljacuu  dans  son  département  : 
les-  premiers  magistrats  qui  connais- 
sent de  toutes  sortes  d'affaires  civile^ 
et  criminelles.  C'est  dans  leur  sein 
qu'est  choisi  le  niuphti. 

MoLtESSE.  (  Iconol.  )  Oh  me  par- 
donnera de  citer  ici  les  beaux  vers 
de  Boileau  : 

C  est  là  (Citeaux)   qu'en  un   dortoir 

elle  fait  son  séjour. 
Les    Plaisirs    nouclialaiils    folâtrent 

alentour  : 
L'un  pétrit  dans  nn  coin  l'embonpoi  nt 

des  chanoines  ; 
L'autre  broie  ,  en  riant  ,  le  vermillon 

des  moines. 
L'.    Volupté   la   sert    avec    des    ypux 

dévots  , 
El  trvnjours  le   Sommeil  lui  verse  des 

pavots. 
Ces  images  sont  charmantes  ;  mais 
r'cn  ne  pouvait  mieux  terminer  le 
pi  rtait  de  ce  personnage  allégorique, 
qii''  ce  dernier  coup  de  pinceau  : 

La  Mollesse  oppre- sée 

Lans    sa    boncbe    à    ce   mot    sent    sa 

langue  glacée  ; 
Et.   lasse  de  parler  ,  succombant  sous 

l'effort , 
Soupire  ,  étend  les  bras  ,  ferme  l'œil , 

et  s'endort. 

MoLocH  ,  roi ,  un  des  principaux 
dieux  de  l'Orient  ,  était  honoré  par 
les  Ammonites,  qui  le  représentaient 
sous  la  forme  monstrueuse  d'un 
homme  et  d'un  veau.  Les  rahhins 
issurent  que  celte  idole  était  de 
l)r<inze,  assise  sur  un  trône  du  mèine 
métal ,  ayant  la  tête  d'un  veau,  et  les 
bras  étendus,  comme  pour  embras- 
ser. Lorsqu'on  voulait  lui  sacrifier 
des  enfants ,  ou  allimrait  un  j^rand 
feu  dans  l'intérieur  de  cette  statue  ; 
et  lorsqu'elle  était  brûlante  ,  on  met- 
tait entre  ses  bras  ces  malheureuses 
victimes ,  que  l'excès  de  la  chaleur  v 
consumait  bientôt.  Mais  afin  qu'on 
n'entendît  pas  leurs  cris  plaintifs,  les 
prêtres  faisaient  un  Craiid  bruit  de 
tambours  et  autres  instruuieuts  au- 


^î  O  L  ^45 

tour  de  l'idole.  (  ^^.  Tophet.)  Selon 
d'autres ,  la  statue  avait  les  bras  pen- 
chés vers  la  terre  ,  en  sorte  que  l'en- 
fant mis  entre  ses  bras  tombait  aas- 
sitôt  dans  des  fourneaux  aihmiés  à 
ses  pieds.  Les  victimes  humaines  n  é- 
tciieut  pas  les  seules  qu'on  lui  offrait . 
Les  rabbins  prétendent  que,  dans 
l'intérieur  de  cette  statue ,  on  avait 
ménagé  sept  espèces  d'armoires.  Ou 
en  ouvrait  une  pour  la  farine  ,  une 
autre  pour  des  tourterelles ,  une  troi- 
sième pour  ime  iîrebis  ,  une  qua-  ' 
trième  pour  un  bélier,  la  cinquième 
pour  u  1  veau ,  la  sixième  pour  un 
bouf ,  et  la  septième  enfin  pour  un 
enfant.  C'est  ce  qui  a  donné  lieu  de 
confondre  Moloch  avec  Mithras  , 
avec  les  sept  portes  mystérieuses 
duquel  ces  sept  chambres  ont  beau- 
coup de  rapport.  D'autres  ont  cru  y 
reconnaître  Saturne  ou  Priape,  quel- 
f.urs  uns  le  Soleil  ;  D.  Calinet  le 
Soleil  et  la  Lune.  L'auteur  du  Dic~ 
tionnaire  d' Anlwîtités  ,  Suintier 
de  Chdîons  ,  a  cherché  à  accorder 
ces  divers  sentiments  ,  en  disant  que 
Moloch  était  une  de  ces  divinités  que 
les  Grecs  nommaient  Panthées  ,  et 
«ju'il  représentait,  parmi  les  Ammo- 
nites ,  les  sept  planètes  ,  à  chacune 
desquelles  on  offrait  l<  s  victimes  que 
la  superstition  lui  avait  consacrées. 

MoLOKGO  (  M.  Afr.  ) ,  nom  sous 
lequel  les  peuples  voisins  du  ^lono- 
niotapa  reconnaissent  un  être  su- 
prême ,  dont  ils  n'ont  qu'une  idée 
confuse  ,  et  qii'ils  ne  craignent  ni  ' 
n'honorent.  Ces  peuples  regardent 
leurs  souverains  comme  leurs  véri- 
tables dieux.  Ils  leur  donnent  les 
titres  pompeux  de  seigneurs  du  soleil 
et  de  la  lune  ,  et  de  rois  de  la  terre 
et  de  la  mer ,  et  leur  attribuent  un 
empire  absolu  sur  la  nature.  Voy. 
MusiMos. 

MoLORCHtJS ,  vieux  berger  du  pays 
de  Cléone  au  royaume  d'Argos  ,  fit 
accueil  à  Hercule,  qui,  reconnaissant 
de  cette  ré<'eption,  tua  en  sa-faveur 
le  lion  néméen  qui  ravageait  le  pays 
des  environs.  En  mémoire  de  ce  bien- 
fait ,  on  institua  ,  en  l'honneur  de 
Molorchus ,  des  fêtes  appelées  de  son 
nom  Molorchcennes. 

Q3 


î^e  M  O  M 

ï .  Moiossus  ,  surnom  Je  JTipîter 
ndorë  chez  les  Molosses  ,  peuple 
d'Epire. 

2.  — Fils  de  Pyrrlius  et  d'Andro- 
maque,  ne  monta  sur  le  trône  de  son 
père  qu'après  la  mort  d'Héiénus,  et 
donna  rron  nom  aux  peuples  sur  les- 
«pipls  il  refînait. 

5.  —  Un  des  chiens  d'Actéon. 
i.  MoLPADiE,    Amazone  qui  tua 
d'un  coup  de  javelot  Antiope  ,  antre 
Amazone  «jui  était  avec  Thésée. 

2.  —  l^'.  Rhoio  ,  Parthékie  , 
StémithÉes. 

Molphée,  tué  par  Persée  dans  le 
combat  qui  se  donna  à  la  cour  de 
Phinée. 

I .  MoLT's ,  père  de  Mérion  ,  im 
des  capitaines  grecs  qui  allèrent  au 
siège  de  Troie. 

^.  — -  U  n  des  enfants  de  Minos  i , 
roi  d^  Crète. 

MoLY  ,  plante  que  Mercure  remit 
à  Llysse  ,  pour  empêcher  l'effet  des 
hreuvagrs  de  Circé.  La  racine  était 
noire ,  et  la  fleur  blanche  comme  du 
lait.  Il  n'était  presque  pas  au  pouvoir 
des  mortels  (le  l'arracher.  Madame 
Dacicr  a  vu  dans  cette  plante  la 
sai;esse ,  dont  les  racines  sont  désa- 
gréaldcs  ,  mais  d^nt  les  fleurs  sont 
suaves  et  les  fruits  nourrissants.  Les 
l)Otanistes  en  reconnaissent  plusieurs 
espèces ,  une  entr  autres  qui  est  la 
rue  sauvai;e. 

MoMEMPHis  ,  tille  d'Efîvpte.  Les 
hohitants  de  cette  ville  honoraient 
Vénus  d'un  culte  particulier  ,  et 
avaient  ime  génisse  sacrée  comme 
ceux  de  Memphis  avaient  leur  dieu 
Apis. 

MoMiME  ,  un  des  deux  assesseurs 
nue  ks  Phéniciens  d'Edcsse  don- 
naient yuSo'.eil.  L'autre  était  Azizus. 
Jamhlicjue  disait  que  le  premier 
était  Mercure  ,  et  le  second  Mars. 

MoMi-'s  ,  fils  du  Sommeil  et  de  la 
Nuit ,  dieu  de  la  raillerie  et  des  bons 
mots.  Satvrique  jusqu'à  l'excès,  rien 
ne  trouvait  grâce  à  ses  jeux  ,  et  les 
dieux  mêmes  étaient  1  objet  de  ses 
phis  sanglantes  railleries.  Choisi  par 
^Neptune  ,  par  "Vidcain  et  par  Mi- 
~^nerve,  pour  juger  de  l'excelfence  de 


MON 

lenrs  "ouvrages ,  il  les  critiqua  tons 
trois.  Neptune  aurait  dû  mettre  au 
taureau  les  c(Jmes  devant  les  yeux  , 
pour  frapper  plus  sûrement ,  ou  du 
moins  aux  épaules ,  pour  donner  des 
coups  plus  forts.  La  maison  de  Mi- 
nerve   lui     sembla    mal    entendue  , 
parcequ'elle  était  trop  massive  pour 
être  transportée  lorsqu'on  avait  un 
mauvais  voisin.  Quant  ii  l'homme  de 
Yulcain,  il  eût  voulu  qu'on  lui  eût 
fait  une  petite  fenêtre  au  cœur,  pour 
qu'on  pût  connaître  ses  plus  secrètes 
pensées.  Vénus  même  ne  put  être  à 
fabri-  de   ses    traits   malins;    mais; 
comme  elle  était  trop  parfaite  pour 
donner  prise  à  sa  censure  ,  Momus 
trouva  à  redire  à  sa  chaussure.  On  le 
représente  levant  son  masque,  el  te- 
nant à  la  main  une  marotte ,  symbole 
de  folie. 

Monarchie.  On  l'a  figurée  par 
une  femme  jeune ,  à  l'air  altier  et 
superbe,  armée, couronnée  de  rayons, 
et  portant  un  diamant  sur  la  poi- 
trine. Elle  tient  un  sceptre  ,  et  est 
assise  sur  un  trône.  Sous  ses  pieds 
sont  des  faisceaux  d'armes  et  des 
écnssons.  Ses  attributs  sont  le  lion  , 
l'aiple  et  le  serpent ,  symboles  de 
force  et  de  ruse.  Quelquefois  elle  est 
exprimée  par  le  liou  ou  l'aigle  cou- 
ronné. 

MoNASTÈBES.  {M.  CMn.)  Dans  la 
Corée ,  c'est  le  public  qui  fait  les 
frais  nécessaires  pour  la  construction 
des  monastères  et  des  pagodes. 
Chaque  citoyen  v  contribue  suivant 
ses  facultés.  Ces" lieux,  consacrés  à 
la  piété  ,  sont  des  rendez-vous  de 
plaisirs.  On  s'y  rend  en  foule  pour 
s'égayer  dans  les  riantes  promenades 
dontces  couvents  sont  ordinairement 
décorés.  Auprès  de  ces  lieux  respec- 
tables demeurent  la  plupart  des 
femmes  publiques  ,  aui  choisissent 
ce  voisinage  à  cause  du  concours  de 
peuple  que  la  dévotion  y  attire. 

IVloNDE.  Les  anciens  en  avaient 
fait  un  dieu.  {M-  Chin.)  Les  lettrés 
de  !a  Chine  admettent  une  succession 
de  mondes  qui  n'a  jamais  été  inter- 
rompue. Ils  pensent  que  le  inonde 
présent  a  été  précédé  et  sera  suivi 
d'une  infinité  d'autres  mondes  ,  ù  la 


^  M  O  N 

durée  desquels  ils  assifrnent  des  pé- 
riodesréglées. Un  célèbre docteurchi- 
nois  eu  a  fait  monter  une  à  cent  vingt- 
neuf  uiiiie  six  cents  ans.  {M.Ind.) 
Les  Lanjans,  ou  haliitantsdu  royaume 
de  Laos  ,  dans  la  presffuisle  au  delà 
du  Gange ,  croient  qu  il  v  a  sur  ia 
terre  seize  mondes  dilVérents ,  v  com- 
pris celui  que  nous  liahitons.  Ces 
mondes  sont  plus  élevés  les  uns  que 
les  autres  ;  et  plus  ils  sont  élevés  , 

f)lus  ils  sont  parfaits,  plus  ceux  qui 
e«  habitent  sont  heureux.  Au-dessus 
de  ces  seize  mondes  sont  les  cieux  , 
habités  par  des  commandants  ou  in- 
telligences qui  veillent  à  tout  ce  qui 
se  passe  parmi  les  hommes.  Selon 
ces  peuples ,  les  cieux  et  la  terre  ont 
existé  et  existeront  durant  toute  lé- 
ternité.  Ils  croient  cependant  que  la 
terre  est  sujette  à  des  révolutions , 
et  se  renouvelle  de  temps  en  temps, 
après  un  cerîhin  nombre  de  siècles. 
Un  feu  descendu  du  ciel  réduit ,  par 
un  effet  singulier ,  toute  la  terre  en 
eau.  Mais  les  intelligences  qui  habi- 
tent au  sommet  des  cieux  ne  laissent 
pas  long-temps  dans  cet  état  la  terre 
dont  lis  prennent  soin  ;  ils  en  réu- 
ni >sent  Ips  parties  dispersées,  et  la 
rétablissent  dan?  sa  première  forme. 
E'.le  a  déjà  subi  plusieurs  de  ces  ré- 
volutions.  Depuis  la  dernière  il  s'est 
écoulé    dix-huit    mille    ans.   Voici 
comment  la  terre  fut  rétablie  et  re- 
peuplée. Après  quelle  eut  été  con- 
vertie   en    eau  ,    un  de   ces   cénies 
célestes,  nommée  Pon-Ta-Bo-Ba- 
MiSouan ,   descendit  des  cienx  , 
tenant  un  cimetei  re  ,  avec  lequel  il 
cnnpa  une  fleur  qui  flottait  sur  cet 
élément.  Du  sein  de  cette  fleur  ,  il 
vit  éclore  une  fille  parfaitement  belle. 
I!  ne  put  résister  à  ses  charmes ,  et 
conçut  le  dessein  de  l'épouser ,  afin 
de  repeupler  la  terre  p;ir  cette  union, 
"^iais   la   jeune   beauté  ,    jalouse  de 
conserver  sa  virginiti,  fut  inflexible. 
Le  dieu ,  troD  délicat  pour  empiover 
la  violence,  s'éloigna ,  le  CT-ur  pénétre 
de    ses  refus  :  mais  ,    pour  avoir  du 
m'oins  la  consolation  de  contempler 
celle  qu'il  ne  pouvait  posséder,  il  lui 
lançait  des  regards  {lassionnés,  iuter- 
prètes  de  sou  amour  j  et  le  feu  qui 


31  G  N 


X47 


partait  de  ses  \'eux  était  si  violent, 
qu  i!  pénétra  ia  jeune  fiiie,  et  la  ren- 
dit enceinte  ,  sans  nuire  à  sa  virgi- 
nité. Bientôt  sa  postérité  devint  fort 
nombreuse,  et  il  s'occupa  du  soin  de 
la  pounoir.  Il  lui  destina  la  terre 
poua  héritage ,  et  s'efforça  de  lui 
rendre  ce  séjour  agréable  autant 
qu'utile.  Il  y  fit  croître  des  arbres 
chargés  de  tontes  sortes  de  fruits  ;  il 
l'orna  de  prairies  émaillées  de  fleurs  j 
il  en  diversifia  Taspect  trop  unilorçie 
par  des  montagnes ,  des  collines  et 
des  vallées  ;  il  enrichit  son  sein  des  - 
plus  riches  métaux  ,  et  l'arrosa  par 
des  rivières  remplies  de  poissons  de 
toute  espèce.  Après  avoir  ainsi  satis- 
fait à  tous  les  besoins  de  ses  enfants , 
il  voulut  retourner  dans  le  ciel ,  sa 
demeure  "ordinaire  ;  mais  les  autres 
dieux  ou  commandants ,  jugeant  quil 
s  était  déshonoré  par  un  mariage 
profane ,  ne  voulurent  plus  le  recevoir 
patTiii  eux;  il  fut  obligé  de  rester 
encore  long-temps  sur  la  teire ,  jus- 
qu'à ce  que  ses  confrères ,  prenant 
pitié  de  sa  situation ,  consentirent 
,  enfin  à  l'admettre  dans  le  ciel. 

Il  y  a  parmi  les  Lanjans  quelques 
docteurs  qui  enseignent  que  la  terre 
s'est  peuplée  d'une  numière  diffé- 
rente. Ils  disent  qu'il  s'éleva  parmi 
les  souverains  du  ciel  une  guerre  très 
vive ,  dont  les  femmes  furent  le  sujet. 
Après  plusieurs  combats  ,  les  vain- 
queurs chassèrent  du  ciel  les  vaincus, 
et  les  envovèrci.t  en  exil  dans  une 
grande  isle  déserte ,  c'est-à-dire  sur 
la  terre ,  qui  n'était  alors  qu'une  vaste 
mer.  Les  exilés ,  qui  conservaient 
encore  la  plus  grande  partie  de  k  ur 
puissimce ,  firent  disp  njitre  les  eaux, 
et  rétablirent  la  terre  dans  son  pre- 
mier état  de  solidité.  Ils  ne  tardèrent 
pas  à  s'ennuyer  de  ce  séjour,  parce- 

Îu'ils  n'y  trouv;iient  point  de  femmes. 
>esirant  se  procurer  des  c-ompagnes 
caT;aJJes  de  charmer  le  désoiit  de 
leur  exil ,  ils  monteront  sur  ua  arbre 
fort  élevé  ,  planté  sur  la~plui  haute 
moat.ngne  qu'il  y  eût  sur  la  terre. 
De  là  ils  appelèrent  à  grands  cris 
leurs  femmes  ,  qui  étaient  restées 
dans  le  ciel  pour  être  ia  proie  des 
vainqueurs.  Ces  femuies  ji'eureat  pas 

Q  -♦ 


24S  ,  INI  O  N 

plutôt  entendu  la  voix  de  leurs  époux, 
que,  malfrré  ;es  efforts  que  firent  1rs 
outres  di'nix  pour  les  retenir ,  elles 
tlcscenthrenl  sur  la  terre,  et  vint  eut 
tenir  compagnie  aux  pauvres  exilés. 
Les  femmes ,    étant    en  plu-s    grand 
nomhre  que  les  hommes, eurent  bien- 
tôt  peuplé   la    terre    d'une  prande 
multitude    de    nouveaux    habitants. 
Mais,  au  erand  étounement  des  dieux 
exilés,  plusieurs  des  enfants  de  leurs 
femmes  ,  qui  étaient  fort  blanches  , 
se   trouvèrent  fort   noirs.  Quelques 
dénions  ,  à  leur  insu  ,  avaient  aussi 
travaillé  à  It.  propagation  de  l'espèce , 
et  leurs  enfants  se  distinguaient  par  la 
couleur  de  leurs  pères.    Les    exilés 
prirent  les  armes  pour  chasser  cette 
noire   enccance  :    mais    leurs   soins 
furent  inutiles  à  certains  égards  ;  car 
les  femmes  qui  avaient"  eu  commerce 
avec  les  démons  ne  cessèrent ,  dans 
]a  suite  ,  de  faire  des  enfants  noirs  , 
quoique  les  pères  fussent  J^Iancs.  C'est 
ainsi  que  les  Lanjans  prétendent  ex- 
pliquer l'oricinedesnoiiset  desblancs. 
Ilsra<  ontent  cniore  à  ce  sujet  une 
fable  non  moins  absurde.  Ils  disent 
que  les  habitants  du  ciel,  persécutés 
par  les  anges  et  les  démons  ,  se  sau- 
\  èrent  sur  la    terre  ,   et   se  renfer- 
mèrent dans  une  grande  pierre.  Ils 
y   furent   assiégés   par  les   ennrmis. 
Les  démons  entourèrent  la  pierre  de 
feu  ,  afin  que  les  anges  y  trouvassent 
un  accès  plus  facile.  Dès  la  première 
]>rèche  que  le  feu  fit  h  la  pierre ,  les 
habitants  du  ciel  en  sortirent  ;  les  utis. 
»urent  le  bonheur  de  s'échapper  sans 
recevoir  aucune  atteintedes  flammes; 
mais  les  autres ,  moins  heureux  ou 
moins  adroits  ,  ne  purent  s'en  tirer 
qu'à  moitié  gri'lés  et  noirs  comme 
des  charb'ons.  Après  cette  aventure  , 
les  uns  et  les  autres,  pour  se  venger 
des  anges  et  des  démons ,  couchèrent 
avec  leurs  femmes  ,  et  il  arriva  qie 
ceux  qui  ava  ent  été  noircis  par  le 
fi-ii  choisirent  les  femmes    des    dé- 
mons, qui  étaient  noires,  et  les  autres 
prirent  les   femmes  des  anges  ,   qui 
étaient   blanches.  Les  anges  et   les 
dénions  ,  avant  voulu  réclamer  leurs 
femmes  ,  furent  chassés  par  la  force 
des  armes.  Ainsi  la  terre  se  trouva 


MON 

peuplée  de  blancs  et  de  noirs.  Ce 

conte  extravagant,  rempli  d'obscu- 
rités et  de  contradictions,  est  encore 
mieux  imaginé  que  ce  que  disent, 
sur  le  même  sujet ,  quelques  Lanjans 

?ui  ont  dès  opinions  partiiulières. 
Is  racontent  qii  un  buHIe  difforme  , 
hideux  et  contu  fait  ,  enfin  la  plus 
affreuse  des  créatures  ,  tomba  du  ciel 
dans  la  mer  ,  oik ,  par  la  force  de  son 
imagination,  il  conçut  et  enfanta  une 
courge  remplie  d'hommes  noirs  et 
blancs.  * 

M.  Siam.   Les  Siamois  placent 
dans   chr.que    planète  un  esprit  ou 
génie  qui  en  règle  le  cours.  La  terre , 
selon  leurs  idées, est  soutenue  sur  les 
eaux  comme  une  espèce  de  navire. 
Lu  vent    qui  souffle  éterneilement 
tient  ces  eaux  dans  un  équilibie  ton- 
tiiiuel.   Au  centre  de  la  terre  est  un 
gouffre  profond  ,  par  le  moyen  du- 
quel les  eaux  qui  servent  de  base  à  la 
terre  communiquent  avec -celles  qui 
coulent  à  la  surface.  Ce  vaste  univers 
a  existé  sans  <  réation  ,  et  existera 
toujours.  Mais  quand  le  temps  sera 
venu  auquel   le  dieu  des  Siamois  a. 
prédit  qu'il  cesserait  de  régner,  écs 
changements  considérables  dans  ton  te 
la  nature  ,  dans  les  hommes,  qui  dé- 
croîtront en  taille    et    en  forces  en 
croissant  en  malice,  et  une  corruption 
universelle  ,   annonceront  la  grande 
révolution.  Dans  les  trois  siècles  qui 
précéderont  immédiatement  la  des- 
truction ,  on  verra  luire  successive- 
ment  six  nouveaux  soleils  ,  chacun 
durant  cinquante  ans.  Leur  chaleur 
excessive  tarira  l'abjme  inépuisable 
de  la  mer.  Les  arbres  desséchés  n'au- 
ront   pins  ni   feuil'es  ni  fruits.  Les 
animaux  et  les  hommes  même,  con- 
sumés par  ces  astres  dévorants  ,  pé- 
riront  tous.   Enfin   la  terre  ,   après 
avoir  perdu  ses  habitants  ,  deviendra 
la    proie    d'un   feu   céleste    qui    en 
dévorera   les    entrailles.    C'est  alors 
qu'on  ne  verra  plus  aucune  inégalité, 
et  que  les  hauteurs  seront  applatics. 
Après  ce   terrible  changement ,    la 
terre ,    couverte  de   cendres   et   de 
poussière,  sera  purifiée  par  le  scufTle 
d'un   vent    impélHCux   qui   balaiera 
ces     restes    dç    rembrascinent    du 


M  O  N 

monde;  après  quoi  elle  exlialeranne 

odeur  si  s'..a\e  ,  qu'elle  attirera  du 

cie!  uu  anee  ferneîie  qui  en  nianf:era. 

Ce  plaisir  lui  coûtera  cher  ;  car,  pour 

l'expier  ,    elle   sera  obligée   de   de- 

nseuror  ici-Las  ,  sans  pouvoir  jamais 

remonter  au  ciel.  Cette  intellicence 

Concevra  ,    du  morceau  qu  elle   aura 

niante  ,  douze  fils  et  douze  filies ,  qui 

repeupleront  le  monde.  Les  hommes 

fpn'  en  naîtront ,  ignorants,  grossiers , 

■    î  ord  ne  se  reconnaîtront  pas  eux- 

les:  et  mênie  api^ès  s'être  connus , 

iiinoreront  la  loi.  I  s  n'en  auront 

naissance  qu'af-rès  une  espèce  d'é- 

ité.  Cet  espace  de  temps  écoule , 

naîtra  im  dieu  qui  dissipera  les 

iires  de   l'içnorance ,   en   ensei- 

;it  aux  ho'nuies  la  véritable  reli- 

1  ,  en  leur  enseignant  les  vertus 

i   faut   suivre,  et  les  vices  qu'il 

'  fuir.  C  est  ainsi  que  les  Siamois 

-ent    qu'on    verra   de  temps   en 

PS    se    renouveler    la    face    du 

ide.  —  La  plupart  des  lettrés  du 

Kjnin  croient  le  monde  étemel. 

'/.  Pers.  Les  Parsis,  ou  Giièbres, 

prétendent   que,   pour  peupler  plus 

promptenient  le  monde  nouvellement 

créé ,    Dieu    permit    qu'Eve ,  notre 

mère  commune,  mît  au  monde  chaque 

jour  deux  enfa'nts  jumeauxjils  ajoutent 

que  durant  mille  ans,  la  mort  respecta 

^f>  hommes  ,  et  leur  laissa  le  temps 

e  multiplier. 

Les'Lappons  s'imaî^inent    que   le 

de  existe  de  toute  éternité,  et 

il  n'aura  jamais  de  fin.  —  f^oy. 

MOGOME. 

^loNEGUs,  guerrier  de  Colchide  . 
vu  :  par  Jason. 

I.  MoNETA  ,  surnom  sous  lequel 

Junoti  avait  un  temple  à  ftorae.  Elle 

représentée  sur  les  médailles  avec 

iiartehn,  l'enclume,  les  tenailles 

et  le  coin  ,  et  le  mot  hitin  nioneta. 

Quelques  ans  dérivent   ce    nom  a 

fnonendo ,    parccque    pendant    un 

trenjblement  de  terre  une  voix  in- 

wnnué ,  qui   sortait  du   temple  de 

Jnnon ,  avertit  de  sacrifier  ime  truie 

"ileine  pourtppaikr  les  dieux.  D'au- 

-  assieneiit  à  cette  étymologieune 

rporicine.  Los  Romains, en  puerre 

e  P^Trhas ,  réclamèrent  'e  secours 


MON  2  I9 

de  Junon  dans  i  extrême  besoin  qu'ils 
av;iient  d'areent.  Pyrrhus  chassé  de 
l'Italie,  ils  h;  tirent  un  te:nple  à  la 
déesse  avec  ce  titre  ,  Jitnoiù  Mo- 
netœ ,  où  était  gardé  l'argent  mon- 
nayé. 

2.  ^  Les  médailles  en  présentent 
trois  ,  qui  indiquent  les  trois  métaux 
propres  à  l'art  du  monétaire;et  comme 
la  figure  du  mdieu,  qui  désigne  l'or, 
a  les  clieveux  noués  sur  le  sommet 
de  la  tète,  à  la  manière  des  jeunes 
vierges  ,  on  pourrait  croire  qu  on  r» 
voulu  indiquer  par  là  la  pureté  de  ce 
métal. 

MoKGAs ,  une  des  danses  furieuses 
des  anciens. 

MoNKiR  et  Nekir  (  M.  Mah.  ) , 
anges  qui ,  selon  la  croyance  des  mu- 
sulmans ,  interrogent  le  mort  aussi-tôt 
qu'il  est  dans  son  sépulcre,  et  com- 
mencent leur  interrogatoire  par  eettc 
demande  :  Qui  est  votre  seieseur? 
et  qui  est  votre  prophète .  Leurs 
fonctions  sont  aussi  de  tourmenter 
les  réprouvés.  Ces  anges,  qui  ont  un 
aspect  hideux  et  une  voix  aussi  ter- 
rible que  le  tonnerre  ,  après  avoir 
reconnu  que  le  mort  est  dévoué  à 
l'enfer,  le  fouettent  avec  un  fouet  moi- 
tié fer  et  moitié  feu.  Les  niahoiné- 
tans  ont  tiré  cette  idée  duThalmud. 

Monnaie.  Sur  les  médailles  ro- 
maines ,  la  monnaie  est  exprimée 
f)ar  trois  figures  qui  ont  chacune  à 
eurs  pieds  un  fourneau ,  à  raison  de 
l'or,  de  l'argent  et  du  enivre  em- 
ployés pour  la  monnaie.  Au  heu  de 
ioumcaux ,  on  voit  quelquefois  iroJs 
petits  tas  de  monnaies.  Ces  figures 
tiennent  ordinairement  une  btlance 
d'une  main,  et  de  l'autre  une  corne 
d'abondance. 

]Nîo>CECi  s ,  surnom  d'Hercule ,  pris 
de  ce  qu'il  était  seul  dans  son  temple. 

3I0XOGRAMMES  ,  c--;Vd.  d'un  seul 
et  Bdême  caractère.  On  appelait 
ainsi  les  dieux  poiur  marquer  leur 
immutabilité. 

MoNOPHAGiE  ,  sacrifice  à  Egine. 
Monstres.  A^.  Andromède, Egide, 
Cadmus,Harpyies,  Phèdre, Circé, 

EgES1;A,  GlAVCL'S,  ScYLrA,SlRÈllB, 

Chimère,  HÉsiûne,  etc. 

I .  MoMACNfs.  ËUes  étaient  fiMes 


250  M  O  P 

de  la  Terre.  On  les  regardait  presque 
par -tout  comme  des  lieux  sacrés; 
quelquefois  niêiue  on  les  adorait 
comme  des  divinités.  Les  anciennes 
médailles  les  figurent  par  des  génies 
dont  chacun  est  caractérisé  par  quel- 
que production  du  i»ys. 

2.  —  Jetant  feux  et  flammes.  V . 
'Atlas,  Etna,  Géants.     , 

Montana  ,  surnom  de  Diane ,  pris 
du  culte  qu'on  lui  rendait  sur  les 
inontafaies  ,  ou  de  la  chssse  qui  fai- 
sait sa  principale  occupation. 

MoNTS-joiE ,  monceaux  de  pierres 
que  les  anciens  élevaient  sur  les  grands 
chemins  autour  des  statues  de  Mer- 
cure ,  et  que  l'on  nommait  Acervi 
Meivurii. 

MoNYCHus,  Centaure  si  fort  qu'il 
déracinait  les  arbres. 

MopsE ,  une  des  cinq  Sirènes. 
MopsopiE  y  nom  ancien  de  l'At- 
tiqne. 

Mopsopius  JuvENis,  Triptolème  , 
né  dans  l'Attique. 

Mopsopus  donna  son  nom  à  l'At- 
tique. 

I .  Mopsus  ,  fils  d'Apollon  et  de 
Maiito  fille  de'ï'irésfas  ,  fittneux 
devin  et  grand  capitaine  ,  fut  ho- 
noré à  Claros  du  sacerdoce  de  son 
i)ère ,  y  rendit  ses  oracles,  et  donna 
ieu  par  son  habileté  au  proverbe  , 
Plus  certain  que  Mopsus.  Il  si- 
f^nala  son  talent  au  siège  de  Thèbcs  , 
mais  sur-tout  à  la  cour  d'Amphi- 
maque ,  roi  de  Colophon.  Ce  prince , 
méditant  une  expédition  importante, 
consulta  ce  devin  sur  le  succès;  Mop- 
sus ne  lui  annonça  que  des  malheurs 
s  il  exécutait  son  entreprise.  Amphf- 
mnque  ,  à  qui  elle  tenait  pourtant 
lort  h  cœur  ,  s'adressa  à  Calchas  , 
outre  devin  célèbre  ,  qui  lui  promit 
une  victoire  signalée.  L'événement 
justifia  Mopsus  ;  car  le  roi  fut  en- 
tièrement défoit ,  et  Calchas  ,  hon- 
teux d'avoir  si  mal  deviné  ,  en  mou- 
rut de  chagrin.  On  raconte  autre» 
,  ment  la  victoire  de  Mopsus.  Il  pro- 
posa à  Calchas  de  lui  aire  combien 
une  truie  pleine,  qui  vint  à  passer 
devant  eux ,  portait  de  petits  dans 
son  ventre  ,  ou ,  selon  Hésiode  , 
combien  un  figuier  qu'il  hii  montra 


M  0  P 

avait  de  figues.  C:dclias  ne  put  1 
deviner  ,  et  Mopsus  ne  se  mépr 
point  dans  le  compte.  Mopsus,  apri 
sa  juort,  fut  honoré  coninie  un  deni 
dieu ,  et  eutun oracle  célèbreà  Maie 
en  Cilicie.  PluLanjue  raconte  qi 
le  gouverneur  de  cette  province ,  1: 
sacliant  que  croire  des  dieux ,  parc( 
qu'il  était  obsédé  d'épicuriens  qi 
lui  avaient  jeté  beaucoup  de  douti 
dans  l'esprit ,  se  résolut,  dit  agré: 
blement  l'historien  ,  d'envo}er  un  e 
pion  chez  les  dieux  pour  apprendi 
ce  Qu'il  èa  était.  Il  lui  donna  un  bill 
cacheté  pour  le  porter  à  Mopsu 
Cet  envoyé  s'endormit  dans  le  ten 
pie  ,  et  vit  en  songe  im  homme  fo 
bien  fait ,  qui  lui  dit ,  noir.  Il  por 
cette  réponse  au  gouverneur.  El 
parut  très  ridicule  ù  tous  les  épici 
riens  de  sa  cour  ;  mais  ii  en  f 
frappé  d'étonnement  et  d'admiratio 
et,  en  ouvrant  le  billet, il  leur  mont 
ces  mots  c^u'il  y  avait  écrits  :  T'ih 
molevai-je  un  oœuf  blanc  ou  noii 
Après  ce  miracle,  il  fut  toute  sa  v 
fort  dévot  au  dieu  Mopsus. 

2.  —  Autre  devin  qui   exerça  s 
fonctions  dans  le  voyage  de  la  Ce 
chide  ,  car  on  le  compte  au  rang  d 
Argonautes.  Il  était  fils.de  la  nyr 
plie  Chloris  et   d'Amycus ,  d'où 
est  quelquefois  désigné  par  le   ne 
d'Amycidès.    On  raconte  qu'au 
tour  de  Cùlclios  il  alla  s'établir 
Afrique  ,  près  de  Teuchira  ,  dans 
golfe  où  depuis  fut  bâtie  Cartha; 
là ,  il  se  rendit  si  reconunandable  ] 
son  habileté  dans  la  divination  ,  qi 
près  sa  n^rt  les  habitants  lui  r 
dirent   les  honneurs  divins ,  et 
établirent   un  oracle  qui   fut  lo 
temps  fi^quenté. 

3.  —   Lapithe  qui  se  rendit 
lèbre  au  siège  de  Thèbes.  On  c 
que  c'est  lui  qu'on  honorait  en 
licic,  et  qui  donna  son  nom  à  la 
de  Mopsueste. 

4.  —  Capitaine  des'Argiens  u 
mena  une  colonie  sur  les  monta 
de  Colophonie ,  où  il  fonda  la 
de  Phasèle.  • 

5.  —  Fils  d'Œnée  reine  des  1| 
niées ,   eut   pour    père   Nicod 
Comme  Œnée  maltraitait  fort 


U  O  Pl 

peuple  ,    les    Pyfrni^es     enlevèrent 
Mopsiis  pour  l'élevtr  à  leur  manière. 

6.  "^Lvdien,  se  rendit  en  Syrie  , 
dont  Atergatis  était  reine.  Cette 
princesse,  a>ant,  ainsi  que  son  fils 
Jétliys,  lasse  par  des  cruautés  inouïes 
la  patience  de  ses  sujets  ,  tomba  avec 
lui  entre  les  mainj  de  T*lopsus  ,  qui 
les  fit  noyer  dans  un  lac  voisin  d'As- 
calon. 

7.  —  Thrace  banni  de  son  pays 
par  le  roi  Lyciirfue ,  se  fit  suivre 
d'un  CTand  parti ,  se  joignit  h  un  au- 
tre banni,  Scvtlie  de  nation ,  nommé 
■Sipyle,  attaqua  les  Amazones,  et  en 
fit  un  grand  carnage.  P'.  Myrine. 

Moquerie.  (  Iconol.  )  L'âne  , 
image  de  l'ignorance,  a  été  employé 
comme  le  symbole  de  la  moquerie 
et  de  la  dérision.  Il  est  peint  dans 
cette  attitude  où  on  le  voit  lorsque 
quelque  chose  le  chagrine  ,  avec  les 
lèvres  retirées,  et  montrant  les  dents. 

M08ALB.  (  Iconol.)  Ses  attributs 
.  les  plus  ordinaires  sont  un  livre,  un 
frein  et  une  règle.  Souvent  on  lui 
donne  un  habit  blanc  ,  indice  de 
l'innocence  ou  des  mœurs  pures  et 
bien  réglées.  Nos  artistes  la  repré-- 
sentent  quekjuefoia  sous  la  figure  de 
Minerve  ,  avec  son  casque  en  tête, 
surmonté  d'une  chouette  ,  symbole 
de  la  sagesse. 

MoRDAD  (  M.  Pers.  ) ,  nom  per- 
san de  l'ange  de  la  mort,  c.-à-<f.  de 
celui  à  qui  Dieu  a  donné  la  commis- 
sion de  séparer  les  amcs  des  corps. 

^loRGioN  ,  fils  de  \ulcain  et  d'A- 
glaé ,  une  des  Grâces. 

MoRGiTEs ,  ou  ^loRGTS  (  M.  Mah.), 
une  des  principales  sectes  du  maho- 
métisme.  Les  morgis  sont  de  grands 
défenseurs  de  leur  religion.  Ils  pré- 
tendent qiie  l'impiété ,  accompagnée 
d'une  ferme  foi ,  ne  sera  jamais  pu- 
nie ,  et  que  la  piété  et  les  bonnes 
œuvres  ,  produites  par  une  croyance 
erronée,  ne  peuvent  donjaer -aucun 
droit  à  la  béatitude. 

MoRits,  partiel ,  un  des  surnoms 
àt  Jupiter.  Rac.  Meirein  ,  diviser. 

MoRLAix  ,  ville  de  la  ci-devant 
Bretagne ,  dans  le  voisinage  de  Ja- 

Îuelle  de  petits  hommes  d'un  pied 
e  Iiaut  viv«spt  sûus  terre  :  ils  mar- 


M  O  R  25i 

chent  en  frappant  sur  des  bassins  ; 
ils  étalent  leiur  or ,  et  le  font  sécher 
au  soleil.  L'hoimne  qui  tend  modes- 
tement la  niairï  reçoit  une  poignée  •'t 
de  ce  précieux  mélalj  celui  qui  se  pré- 
sente avec  un  sac  est  maltraité  et 
éconduit.  Ces  enfants  de  la  supersti- 
tion on  t  i  comme  on  le  voit ,  une  grand  e 
affinité  avec  les  Gnomes.  (  f^.  Gno- 
mes.) Voyage  du  C.  Cambry  dans 
le  Finistère. 

MoRMO ,  prince'  gaulois ,  fut  con- 
seillé par  un  oracle  de  bâtir,  ancon-  , 
fiuent  du  Rhôr.e  et  de  la  Saône ,  une 
ville  qui  devait  un  jour  être  considé- 
rable; et  ayant  vu  des  corbeaux  voler 
sur  ur  e  montagne  voisine ,  il  y  bâtit 
cette  ville  ,  qui  de  cet  événement  et 
de  sa  position  fut  nommée  Lugdu- 
ninn  ,  colline  des  corbeaux. 

Mormones,  génies  redoutables  qui 
prenaient  la  forme  des'  animaux  les 
plus  féro<:es  ,  et  inspiraient  le  plus 
grand  effroi. 

MoBPHAÇME ,  une  des  danses  ridi- 
cules des  anciens,  dans  Jaquelle  on 
imitait ,  par  un  grand  nombre  de 
figiu-es,  les  transformations  des  dieux. 
]^o,c.  Morphè  ,  forme. 

MoRPHF.E  ,  fils  du  Sommeil  et  de 
la  Nuit ,  le  premier  des  Songes ,  et 
le  seul  qui  annonce  la  vérité ,  était , 
dit  Ovide  ,  le  plus  habile  de  tous  à 
prendre  la  démarche  ,  le  visage,  1  air 
et  le  son  de  voix  de  ceux  qu'il  veut 
représenter;  et  c'est  de  là  qu'il  tiie 
stin  nom  :  ce  Songe  ne  prend  la  res- 
semblance que  des  hommes.  (  Voy. 
Phantase  ,  PhobÉtor.)  On  lui  donne 
potir  attributs  uue  plante  de  pavot  , 
avec  laquelle  il  touchait  ceux  qu'il 
voulait  endormir ,  et  des  ailes  de 
papillon  ,  pour  exprimer  sa  légèreté. 
'  MoRPHo,  surnom  de  Vénus,  sous 
lequel  elle  avait  un  temple  à  Lacé- 
démone.  La  déesse  y  était  voilée ,  et 
a\ait  des  chaînes  aux  pieds.  La  tra- 
dition portait  que  c'était  Tyndare 
qui  les  lui  avait  mises  ,  soit  pour 
UKirquer  la  fidélité  et  la  subordina- 
tion des  femmes ,  soit ,  ce  qui  estV 
moins  naturel  ,  pour  se  venger  de 
Vénus ,  à  laquelle  il  imputait  lin- 
continence  et  les  désordres  de  ses 
propres  filles. 


n'-i  NOS 

Mor.T  (  le  ).  D.  Calmet  croit  qtib 
soMS  ce  nom  les  Héhreus  ci;'.crcaicnl 
/;'onis.  - 

Mort  subite.  On  l'aUriLuail  au 
courroux  d'Apollon  et  de  Diane,  avec 
f  elle  différence,  qu'on  mettait  sur  le 
compte  du  dieu  celle  des  hommes  , 
rt  sur  le  compte  de  la  déesse  celle 
f'es  femmes. 

Mor.TA  ,  nom  que  quelques  uns 
ont  donne  à  l'une  des  trois  Parques ,. 
que  l'on  fait  présider  au  destin  de' 
ceux  qui,  nés  avant  ou  après  le  tenue 
ordiiaire  de  la  naissance,  venaient  à 
mourir.  ï" .  DtciMA,  ^^o^,A. 

INIoRTiFiCATiCR.  (Ico/toI.  )  On  la 
voit  repnisentée  sous  la  figure  d'une 
femme  triste  et  eKténuce  ,  qui  tient 
un  cilice  et  une  discipline. 

Morts.  Un  point  essentiel  du  culte 
relif;ieux  était  d'iionorer  la  nié- 
Tiioire  des,  morts  ;  et  le  dernier  raf- 
finement de  la  tyrannie  était  d'em- 
])ècher  qu'on  ne  leur  rendît  les  der- 
niers devoirs.  Ce  respect  pour  les 
r!orts  se  re^-ouN  e  chez  les  peuples  les 
plus  harbares  ,  et  suit  les  progrès  de 
la  civilisation  :  aussi ,  du  moment 
qii'il  s'affaihlit ,  présaf^e-t-il  le  relà- 
«■lieuicnt  et  bientôt  la  dissolution 
iu  corps  social.   F .  FlkÉrailles  , 

]MÀNES. 

MoRYCHUS  ,  surnom  que  les  Sici- 
liens donnaient  ii  Bacchus  ,  lorsqu'au 
temps  des  vendanges  ils  barbouil- 
bieut  sa  statue  avec  du  viii  doux  et 
des  fif^ues. 

MoRvs  ,  un  des  fils  d'Hippotion  , 
f.ié  par  Mérion  au  siège  de  ïroie. 

MoscHTARA,  dieu  des  Arabes,  le 
même  que  Jupiter. 

MosqlÉes  (  J/.  i>/fl//.),  temples 
des  musulmans.  On  n'y  voit  ni  autels  , 
ni  figures,  ni  images;  le  Qôran  le 
défend  expressément.  Une  grande 
quantité  de  lampeset  plusieurs  petits 
dômes  soutenus  de  colonnes  de 
ri^arbre  ou  de  porphyre  eu  sont  le 
principal  ornement.  Avant  d'y  ar- 
river ,  on  entre  dans  une  grande 
cqur  ombragée  de  c}prcs  ,  de  s^co- 
nicres  et  autres  arbres  touffus.  Sous 
u.i  vestibule ,  au  milieu  de  la  cour  , 
est  une  fontaine  et  plusieurs  petits 
bassins  de  niaibre  ,  où  les    musul- 


M  O  U 

m  ans  font  l'abdcst  avant  la  prièrt 
Celte  cour  est  environnée  de  cioîtrt 
qui  conmiuniqucnt  à  desmaisuns  dei 
linées  aux  imans  pavés  pour  lire  a 
peuple  le  Qôran ,  et  prier  pour  le 
anies  détenues  dans  l'Araf ,  ou  put 
gatoire.  On  y  loge  aussi  des  élu 
diants  ,  et  de  pamres  passants  ans 
quels  on  distribue  tous  les  jours  u 
potage  de  riz  ,  de  lentilles  ,  d'org 
mondé  ,  et  ,  trois  fois  la  semaine  ,  d 
mouton.  Les  revenus  des  mosqué* 
sont  immenses ,  sur-tout  ceux  d« 
Jaillis ,  ou  nwsquées  jovales.  0 
estime  qu'ils  absorbent  la  troisièn 
p;!rtie  des  terres  de  l'empire.  Saint* 
S'vphie  de  Constant iriople  possède 
elle  seule  des  biens  assez  considi 
râbles  pour  occuper  des  gens  dont 
seule  étude  est  de  les  calculer  et  c 
les  mettre  en  ordre.  Quant  aux  mo 
quées  des  derviches  ,  on  celles  qi 
sont  fondées  par  une  dévotion  pai 
ticulière  ,  leur  retenu  consiste,  t 
legs  pieux/donl  ijs  placent  l'argei 
à  intérêt  ;  ce  qui ,  chez  les  Turc; 
n'est  permis  que  dans  ces  sortes  t 
cas.  Les  mosquées  ne  peuvent  porti 
le  nom  de  leur  fondr.tenr  ,  c'est  i 
privilège  que  les  empereurs  se  soi 
réservé. 

MossiMAGON  (  M.  Tnd.  )  ,  fête  q 
tombe  le  jour  ou  le  lendemain  de 
pleine  lune  du  onzième  mois ,  Masf 
Février.  Elle  consiste  à  se  pu  ri  fi 
driTisuneeau  sainte. Les  habitantsc 
l'ondichéry  ,  n'ayant  point  d'étan 
sacrés  dans  leurs  pagodes  ,  vont  à 
rivière  de  Tircangi ,  à  une  lieue  < 
la,  ville ,  un  peu  au-delà  de  Villenou 
On  Y  jeûne  et  prie  pour  les  niorl 

]^^oTHO^E ,  fiile  d'Œnéus  et  d'ui 
maîtresse  de  ce  prince  ,  donna  s< 
nom  à  Mothone  ou  Méthone. 

Mouches.  Les  Aearnanicns  1 
honoraient.  Les  habitants  d'Acean 
offraient  de  l'encens  au  dieu  qui  I 
chassait.  {J^oy.  Béelzébuth.  )  L 
Grecs  avaient  aussi  leur  dieuChass 
mouches.  {V.  Mviacre.)  Elicn  c 
que  les  mouches  se  retirent  délit 
mêmes  aux  fêtes  o'ympiques  , 
passent  .lu-delà  de  l'Alphée  avec  1 
fenmies  qui  se  tiennent  de  I':;ul 
côté.  11  ajoute   que  ùiois  le  temj 


M  O  Y 

d  A;  o!!ûn  à  Actiuui ,  îorsfj'if-  l»i  T-tf» 
approche  ,oii  iiniuole  uu  Lttuj  ou  un 
taure;uianxmoucîies:elIes  s'attachi  nt 
au  5aiig  de  la  victime  ;  et  dès  qu'elle^ 
sout  rassasiées  ,  elles  se  rctit*iU  ;  au 
lieu  qtie  celles  de  Pise  se  retif'.nt 
d'elles-mêmes  ,  et  srmhlent  marquer 
la  véiiération  qu  elles  ont  peur  Ui  di- 
vinité. I!  y  avail  en<x)re  un  temple  à 
Ro'.nc  où  les  mouchas,  dit  PUiir  , 
n'entraient  jamais  :  c  était  le  temple  ^ 
d'Hercule  Vainqueur.  V .  Ap.isriE  , 
lo. 

MouDÉri  (M.  Ind.)  ,  c'éesse  de 
la  discorde  et  ^e  la  misère  ,  née  de 
la  mer  de  lait ,  qui  ne  trouva  point 
d'ép'jux  parmi  leé  dif  nx.  Les  Indiens 
prétendent  que  celui  qu'elle  protège 
ne  trouverait  pas  un  rrain  de  riz 
poiir'appaiser  s;i  faini.E'ic  est  peinte 
de  couleur  verte  ,  montée  sur  un 
ànc  .  et  portant  en  main  une  i)an- 
nièrc  au  milieu  -de  laquelle  est  fieint 
on  corbeau.  Ces  deujf  aniuiaux  lui 
son;  donnés  pour  atlrii-uls,  parce- 
qu'iis  sont  infimes  clic z  ies  Indiens. 
Mousi ,  ou  CatÉri  (3/.  fiid.  )  , 
r -■  -  N  que  reconnaissent  les  Indien*  , 
u'aucun    de    le«irs  livres  sacrés 

fasse    mention,  et  auxquels  ils 

attribuent  les  qualités  que  les  Euro- 
péens attriJHient  aux  esprits  follets. 
Ces  esprits  n'ont  point  de  corps  ; 
ln?r>i«  ils  prennent   la  forme  qu'il  leur 
:  c'est  sur-tout  la  nuit   qu'ils 
it  puur  nuire  aux  hojnmes  :  ils 
lit  de  faire  tomber  les  voyageurs» 
-  dans  des  précipices,  des  puits 
-  .    es  rivières,  en  se  transformant 
\cTi  lumière,  maisons,    hommes    ou 
animaux  ,  et  cachant  le  péril  où  ils  les 
'lisent.  C'est  pour  se  les  rendre 
ces  que  les  Indiens  élèvent  en 
inneurdesstatnescolossalesaux- 
s  ils  \ant  adresser  des  prières. 
tjTH  (M.Syr.)  ,  nom  phéni- 
du  dieu  des  uiorts,  synonyme 
/è5,le  trépas. 

V  ÉNi  (  3f .  /nd.  ) ,  nom  que  prit 
nou  lors  de  sa  métamorphose 
nme ,  forme  qu'il  prit  ixiur 
le  les  Géants  ,  et  leur  enlever 
urdnn  (  l'amlyrosie  )  ,  qu'ils 
il  fait  sortir  de  b  mer  de,lait. 


M  U  L 


rï55 


Mf  BAD  MUBADAR.  [Mj'lh.  Pej:.\ 

C  est  le  nom  <|up  portait,  avant  la  :  >- 
(bme  de  Zoroastre  ,  le  chef  soù\  r  - 
raiii  de  la  religion  des  anciens  Pers»  ■=. 
Ce  mol  signifie  éi>é*^ue  des  é^^ijiu  .. 
Zoroastre  le  changea  en  ce'oi  i.e 
Desturi  Destur,  qui  a  la  même 
signification. 

MiciEN  ,  Romain  (àmeux,  aiiqi';^! 
Vespasien  dut  1  empire  ,  joignait  à 
toutes  les  qualités  qui  font  h  s  gran  s 
Jiomuies  les  faiblesses  de  la  super— 
tilion.  Pline  ixjus  apprendque,  poiir 
se  ; -réserver  du  mald'\eux,  il  port;..t 
sur  lui  ime  mouche  vivante  enve- 
loppée dans  du  linge  b  ani?. 

SliciEs,  fêtes  instituées  par  les 
peuples  de  l'Asie  mineure  eu  l'hon- 
neur de  ]Mutius  Scévùîa,  gouverneur 
de  cette  province,  l'an  de  Rome  6j.:i. 

Mucri  {^  M.  Ind.),  béatitude  cé- 
leste ,  que  l'école  du  Véda  prétend 
consister  en  ime  absorptiou  profonde 
dans  l'essence  divine,  sans  cependant 
exclure  le  sentiment  de  ce  bonheur. 

3IuDÉRis.  (  >/.  Maft.  )  Ce  sont  , 
/  chez  les  Turcs,  les  professeurs  de" 
ces  académies  que  les  princes  otto- 
mans out  fait  élever  dans  l'encenili^ 
o«i  aux  environs  des  mosquées.  î's 
sont  chargés  d'y  annoncer  le  droit 
civil  et  le  droit  canon.  Le  nuidéride. 
la  masquée  de  Soliman  est  le  pr<-- 
niier  de  tous ,  et  parvient  souvent  à 
la  dignité  de  muphti. 

Muette.  A^.Mwta. 

MuEzi  V.S,  oucrieurs  (  3/.  Mah.) , 
imaas  dont  le  seul  emploi  est  d'un- 
n  ncer  à  haute  voix,  du  haut  de-* 
minarets  ,  le  moment  de  la  prière. 
Le  muerim  se  tourne  vers  le  midi  . 
le  septentrion  ,  l'orient ,  l'occident  , 
et  finit  par  ces  mots  :  «  Venez,  pen- 
u  pie  au  lieu  de  tranquillité  et  cl'in- 
»  tégrité;  venez  à  fasxle  du  salut  i  « 
Il  répète  ce  signal  cinq  fois  par  jour  : 
mais  le  vendredi  l'iman  ajoute  une 
sixième  invitation  ,  à  cause  de  la  so- 
lemnité  du  jour.  f-^.  Ezan,  Mii«A- 
BETS  ,  Imas  ,  etc. 

MvLciBER,  im  des  noms  de  Vul- 
caîn  ,  <]uasi  mulci/er  ,  parcequ'il 
sait  l'art  de  domtcr  et  d'adoucir  le 
for  par 'le  moven  du  feu.  Rac.  Mut- 
cci-e  femim. 


î.'î  ',  M  U  M 

1.  MuLius  ,  capitaine  troyen  tué 
par  Potrocle. 

2.  —  Capitaine -des  Epéens,  ren- 
versé lie  son  char  par  Nestor. 

3. —  Héraut ,  n.;^tiMe  Dulichium  , 
au  service  d'Amphinomus  ,  un  des 
poursuivants  de  Pénélope. 

MuLTiwAMMi.i  ,  surnom  de  la 
Diane  d'Ephèse ,  pris  du  nombre  de 
ses  mamelles,  qui  la  distinguaient 
des  autres  Dianes. 

MuMBO-JuMBo ,  idole  mystérieuse 
des  Nègxes  ,  inventée  par  les  maris 
pour  contenir  leurs  fenmies  dans  la 
soumission.  Cette  machine  ,  qu"'elles 
prennent  pour  un  homme  sauva  ce  , 
est  revêtue  d'une  longue  robe  d'é- 
corce  d'arbre  ,  avec  une  toque   de 

1>aille  sur  la  tète.  Sa  liaufeur  est  de 
luit  ou  neuf  pieds.  Peu  de  Nègres 
ont  l'art  de  lui  l'aire  pousser  des  sons 
qui  lui  sont  propres.  Ou  ne  les  en- 
tend jamais  que  durant  la  nuit ,  lors- 
que l'obscurité  aide  à  l'imposture. 
Les  hommes  ont-ils  quelque  différend 
avét  leurs  femmes ,  on  s'adresse  au 
INlumbo-Jumbo,  qui  décide  ordinai- 
rement ia  difficulté  en  faveur  des 
inaris.  Le  Nègre  qiii  agit  sons  cette 
figure  monstrueuse  jouit  dune  au- 
torité absolue  ,  et  s'ottire  tant  de  res- 
pect, que  personne  he  paraît  couvert 
en  sa  présence.  Lorsque  les  femmes 
le  voient  ou  l'entendent,  elles  pren- 
nent la  fuite,  et  se  cachent  soigneu- 
sement ;  mais  si  les  maris  ont  (juel- 
qnes  liaison^  avec  l'acteur,  il  fait 
'porter  ses  ordres  aux  femmes  ,  et  les 
force  de  reparaître  ;  alors^il  leur 
commande  de  s'asseoir ,  et  les  fait 
chanterou  danser  suivant  soneaprice. 
Si  quelques  unes  refusent  d'obéir,  il 
les  fait  chercher  par  d'autres  Nègres 
qui  exécutent  ses  lois  ,  et  leur  deso- 
héissance  est  punie  du  fouet.  Ceux 
qui  sont  initiés  dans  le  mystère  s'en- 

Î logent ,  par  un  serment  solemnel ,  à  ne 
e  jamaisrévéleraux  femmes,  ni  même 
aux  autres  Nègres  qui  ne  sont  pas  de 
la  société.  On  n'y  peut  être  reçu 
avant  l'âge  de  seize  ans.  Le  peuple 
jure  par  cette  idole,  et  n'a  pas  de 
serment  plus  respecté.  Il  y  a  peu  de 
villes  considérables  qui  n'aient  ui  e 
figure  du  Mumbo-Juinbo.  Pendant 


M  U  P 

le  jour ,  elle  demeure  sur  na  potf r 
dans  quelque  lieu  voisin  de  la  viil 
jusqu'à  l'entrée  de  la  nuit,  ten 
ordinaire  de  ses  opérations.  En  1 72 
un  roi'de  Jagra  ,  qui  avait  révélé 
secret  .'i  une  de  ses  femmes ,  fut  p 
gnardc  avec  elle  aux  pieds  de  l'id 
par  les  grands  dïi  pays  ,  et  d'aprè; 
sentence  du  Mumbo-.Tumbo. 

MuNAsicuiTEs.  {M.  Mah.)  I 
Turcs  appellent  ainsi  certains  p 
losophes  qui  forment  une  secte  j); 
ticulière  ,  et  qui  adoptent  le  systè 
de  Pythagore  sur  la  métempsyco 
C'est  le  sens  de  leur  dénominati( 

MuNDCs,  chevalier  romain  qi 
n'ayant  pu  séduire  une  daoïe  d' 
rang  distingué  ,  nommée  Paulin 
viift  à  bout  de  ses  desseins  par 
moyen  des  prêtres  d'Isis ,  qui  p 
suadèrent  à  Pauline  que  leur  d 
Anubis  était  devenu  amoureux  d'el 
Cette  scandaleuse  aventure  fit  grc 
bruit ,  et  donna  lieu  de  renouve 
les  anciennes  ordonnances  contre 
cérémonies  égyptiennes  ,  qu'il 
défendu  de  pratiquer  à  Rome.  1 
prêtres  entremetteurs  furent  mis 
croix  ,  le  temple  d'Isis  fut  détru 
et  la  statue  du  dieu  trainée  dan: 
Tvbre. 

MuNERARIUS  ,  Mt'NERAïOR  ,   Ce 

qui  donnait  un  spectacle  de  glad 
teurs  en  l'honneur  des  morts. 

Minus,  nom  des  spectacles 
glndiateurs  donnés  en  l'honneur 
morts  ,  et  regardés  alors  comme 
devoir. 

IVIuNYCHiA  ,  nom  de  Diane 
nor<'e  dans  un  fauxbourg  d'Athè 

MuNYCHiES ,  fête  annuelle  cé!él 
à  Athènes  en  l'honneur  de  D 
Munychienne  ,  dans  le  port  de  I 
nychie,  le  lë  du  mois  Munych 

MuNYCHioN  ,    dixième    mois 
l'année  athénienne  ;  il  tirait  ce 
des    Munychies  ,  et  répondait 
fin  de   Mars  et   au  commenceii 
d'Avril. 

MuNvcHus  ,  fils  de  Laodice  c 
Démophoon  ou  d'Acamas ,  fut  < 
à  Troie  par  Ethra ,  et  donna 
nom  à  un  bourg  de  l'Attique. 

MxvHTi  (  M.  Mùh.)  ,  chef  t 
religion  r  et   souverain  pontife 


51  U  R 

mahomdlans.  11  est  encore  appelé 
J'aiseur  de  lois ,  oracle  des  juge- 
ments, prélat  de  V orthodoxie  j  etc. 
Le  jour  de  son  installation ,  feiiipe- 
reiir  le  revêt  d  une  riche  veste  de 
martre  zibeline,  et  lui  fait  un  présent 
de  mille  écus  d'or.  Il  n'a  d'autre  peu- 
sion  i[ue  deux  mille  aspres  par  jour , 
ce  c[ui  revient  à-peu-près  à  65  livres 
de  notre  mc>nnaie  ;  mais  il  tire  tout 
l'argent  qu  il  peut  des  place»  dépen- 
dantes des  mosquées  royales.  Autre- 
fois son  pouvoir  était  sans  bornes.  Il 
était  consulté  par  tous  les  sujets  de 
l'empire,  et  par  le  grand-  seigneur 
même  ,  dans  les  afiaires  les  plus  im- 
portantes ;  mais  aujourd'hui  ce  pon- 
tife ne  conserve  la  conGance  du  nio- 
nanjue  et  son  crédit  qu'en  sacri- 
fiant souvent  la  religion  à  la  politique. 
A  peine  est-il  installé ,  que  les  am- 
bassadeurs ,  les  aîjents  des  pachas  , 
Tiennent  le  féliciter  ,  et  lui  font  un 
présent  d'environ  cinq  mille  écns.On 
tait  rarement  njourir  un  niupliti  : 
quand  il  est  coupable  de  crime  d'état, 
on  le  dégrade  avant  de  Venvover  au 
supplice  ;  alors  on  le  met  dans  un 
mortier  de  marbre  ,  gardé  dans  les 
tours  de  Constantinople.  Il  y  est 
bi'ovë ,'  et  ses  os  sont  réduits  en 
bouillie.  Amurat  FV  ,  qui  imagina 
1  ce  cruel  supplice ,  disait  à  ce  sujet  : 
I  «  Il  faut  que  les  tètes  exemptes  du 
*  tranchant  de  l'épée  soient  broyées 
■  par  le  pilon.  »» 

MuRCiA ,  déesse  de  la  paresse,  qui 

ôtoit  à  ses  dévots  toute  force  et  toute 

volonté  d'agir.  Son  nom  venait  de 

murcus,  murcidus,  stapide,  lâche, 

wiresseux.  Elle  avait  un  temple  à 

Rome ,  au  pied  du  mont  Aventin  , 

onciennement  appelé   Murcus.    On 

I  «sentait  ses  statues  couvertes  de 

sse,  pour  exprimer  sa  noncha- 

.   laiiLC.  Plusieurs  auteurs  prétendent 

1  que  ce  n'était  qu'un  surnom  de  ^  é- 

n  i-i  ,     pour    exprimer   la    mollesse 

Ile  inspire,  et  qui  rend  l'homme 

apable  de  rien  faire  de  grand  et 

j  de  généreux. 

'      MtRMui-LioNs.  f^-  MraMii.Loss. 
^It'BRAMis  ,  issu  des  rois  du  La- 
1 ,  fut  précipité  de  son  char  par 


MUS.  255 

Morte  A,  surnom  de  Vénus,  pris 
du  myite,  qui  lui  était  consaci>^. 

MusAGÈTE ,  conducteurdes  Mu- 
ses, surnom  d  Apollon  ,,parcequ  on 
le  représentait  souvent  acoimpiigné 
des  doctes  sœurs.  Hercule  eut  le 
même  surnom.  Son  cidte  fut  apporté 
de  Grèce  à  Rome  par  G.  Fulvius , 

Îui  lui  bâtit  un  temple  au  cirque  de 
laminius  ,  où  étaient  aussi  les  neuf 
sœurs.  Il  les  mit  sous  la  protectioa 
d'Hercule ,  parceque  le  héros  doit , 
par  sa  protection  ,  assiu-er  le  repos 
des  Muses ,  et  les  Muses  doivent  cé- 
lébrer la  vertu  d'Her«.uJe.  Lllercule 
Musagète  est  figuré  par  une  Ivre 
qu'il  tient  d'une  main,  |^>enduut  qu'il 
s'appuie  de  l'autre  sur  sa  massue. 
A  ses  pieds  est  un  masque  ,  attribut 
ordinaire  de  quekjues  unes  des 
Muses. 

McscAEics ,  surnom  de  Jupiter. 
/^.  Apomyiijs. 

Musée  ,  disciple  d'Orphce  ,  pro  - 
phèle  et  poète  antérieur  à  Homère. 
Diogèite  Laërce  lui  attribue  l'in- 
vention de  la  sphère, et  le  fait  auteur 
d  une  théogonie. 

Musées  ,  fêtes  en  l'honnem"  des 
Muics  en  Grèce,  et  particulièrement 
chez  les  Thespicos  ,  <|ui  la  soieiuni- 
saient  tous  les  cinq  ans  sur  l'Hélicon. 
Les  Macédom'ens  avaient  la  même 
fête  en  rhonaem-  de  Jupiter  et  des 
Muses  ,  et  la  célébraient  par  toute* 
sortes  de  jeux  publics  et  scéniqucs  , 
qui  duraient  neuf  jours. 

McsEP.iss.  {M.  Mahom.)  C'est 
le  nom  que  se  donnent  cntr'eux,  chez 
les  Tmcs  ,  ceux  qui  font  profession 
de  l'athéisme,  et  dont  la  signiScatioa 
est ,  «  Nous  avons  le  véritable  ie- 
»  cret.  «  Ce  secret  n'est  autre  cho»e 

3ue  de  nier  absolument  la  divinité  ^ 
e  soutenir  que  c'est  la  nature,  ou  le 
principe  intérieur  de  chaque  indi- 
vidu ,  qui  dirige  le  cours  ordinaire 
de  tout  ce  que  nous  vojoos.  Ricaut. 
Me  SES  ,  déesses  dts  sciences  et 
des  arts.  Hésiode  eu  tx>mpte  nr^uf , 
filles  de  Jupiter  et  de  M^raosyne. 
«  Dans  rOlympe,  dit-il ,  elles  c^an- 
«>  tent  les  merveilles  des  dieux ,  con- 
»  naissent  le  passé,  le  présent,  l'ave - 
■>  njr  ,   et  réjouiiseat  la  cour  céîêste 


456  T.î   U  S 

»  de  leurs  harmonieux  concerts.  » 
Cicéron  en  compte  d'abord  quatre  , 
Tlielxiope  ,  IMuéuiè  ,  Avedè  et 
Meiétè  ,  filles  du   second  Juj-iter  ; 

Îuis  neuf,  qui  ont  eu  pour  père 
upiler  troisièuie  ,  et  pour  uière 
Mriéniosyne  ;  cl  enfin  neuf,  nom- 
mées couime  les  précédentes  ,  mais 
nées  t:'e  Piérus  et  d'Antiope.  Pau- 
sanias  en  coini  te  trois  ,  savoir  ,  la 
Mémoire,  la  ^Méditation,  et  le  Clinnt, 
dont  le  cvdte  fut  étahli  en  Grèce 
par  les  Aloïdes  ;  c.-à-d.  qu'on  per- 
sonnifia les  trois  choses  qui  consti- 
tuent le  poème.  /'  arron  n'en  ad- 
mettait que  trois, et  dit  que  Sicyone 
donna  oidre  à  trois  sculpteurs  de 
faire  chacun  trois  statues  .des  Muses 
pour  les  placer  dans  le  temple 
d'Apollon  ,  et  cela  dans  l'intention 
de  les  acheter  de  cehii  qui  aurait  le 
mieux  réussi.  Mais  comme  elles  se 
trouvèrent  toutes  également  helles  , 
la  ville  les  acheta  pour  les  dédier  à 
Apollon.  Au  reste,  ce  nombre  de  trois 
était  tiré  de  ce  qu'il  n'y  a  que  trois 
modes  de  chant  ;  la  voix  sans  ins- 
truments ,  le  souffle  avep  les  instru- 
ments à  vent  ,  et  la  pulsation  avec 
des  l^res  ,  etc.  F.  Piérus. 

Diodore  donne  encore  aux  Muses 
une  autre  origine.  «  Osiris  ,  dit-il , 
»  aimait  la  joie  ,  et  prçnait  plaisir  au 
»  chant  et  à  la  danse.  Il  a^  ait  toujours 
»  avec  lui  une  troupe  de  musiciens  , 
»  parn)i  lesquels  étaient  neuf  filles 
»  in  truites  de  tous  les  arts  qui  ont 
»  quehjue  rapport  à  la  musique,  d'où 
»  vient  leur  nom  de  Muses  :  ellt-s 
«  étaient  conduites  par  Apollon  ,  un 
»  de  ses  généraux  ;  de  là  peut-être  son 
»  surnom  de INîusagète, donné  aussi  à 
»  Hercule  ,  qui  avait  été  comme  lui  un 
»  des  généraux  d'Osiris.  »  Lec/erc 
croit  lue  la  fable  des  Muses  vient 
des  concerts  établis  par  Jupiter  en 
Crète  ;  qwe  ce  dieu  n'a  passé  potir 
le  père  des  Muses  que  parcequ'i!  est 
Iç  premier  parmi  les  Grecs  qui  ait 
eu  un  concert  réglé  ;  et  qu'on  leur  a 
donné  Mnémosyne  pour  mère,parce- 
que  c'est  la  mémoire  qui  fournit  la 
matière  des  poèmes. 

L'opinion  commune  est  donc  qu'il 
y  a  ueuf  Muses  ,  auxquelles  Hésiode 


M  U  S 

est  le  premier  qui  ait  donné  de 
noms.  «  On  les  fait  présider  ,  di 
»  encore  Diodore  ,  chacune  à  dif 
»  férçjsts  arts  ,  connue  à  la  uuisiquc 
»  à  la  poésie  ,  à  la  danse  ,  à  l'.astro 
»  logie  ,  etc.  >;.  On  les  dit  vierges 
parceque  les  bienfaits  de  i'éducatioi 
sont  inaltérables  :  elles  sont  appelée 
Muses  ,  d'un  mot  g^ec  qui  signifii 
expliquer  les  mystères  (  iMuein  ) 
'•  parcequ'ellcs  ont  euseigné  aux  hom 
mes  des  choses  importantes  ,  mai 
hors  de  la  portée  des  ignorants.  Cha 
cun  de  leurs  noms  renferme  un( 
allégorie  particulière.  Clio  est  ains 
appelée  ,  parceque  ceux  qui  son 
loués  dans  les  vers  acquièrent  nn- 
gloire  immortelle  ;  Èuteij'e  , 
cause  du  plaisir  que  la  poésie  sa 
vante  procure  ù  ceux  qui  l'écoulent 
Thalie  ,  pour  dire  qu'à  jamais  eli 
fleuriia  ;  Melpotnène  ,  pour  signi 
fier  que  la  mélodie  s'insinue  jusque 
dans  le  fond  de  l'ame  des  auditeurs 
Terpsichore  ,  pour  marquer  I 
plaisir  que  ceux  qui  ont  appris  le 
beaux  arts  retirent  de  leurs  études 
Erato  semble  indiquer  que  les  sr 
vants  s'attirent  l'estime  et  l'amitié 
Polytnnie  ,  que  plusieurs  poète 
sont  devenus  illustres  par  le  gran 
nombre  d'h>mnes  qu'ils  ont  consï; 
crés  aux  dieux  ;  Uraide  ,  que  ceu 
quelle  instruit  élèvent  leurs  conten 
plations  et  leur  gloire  jusqu'au  ciel 
enfin  !a  belle  voix  de  Calliope  lui 
fait  donner  ce  nom  ,  pour  nous  aj: 
prendre  que  l'éloquence  charme  l'cj 
prit  et  entraîr.e  l'approljation  di 
auditeurs.  P^.  l'article  de  chacut. 
des  Muses. 

Les  anciens  les  .ont  regardé 
comme  des  déesses  guerrières ,  et  1 
ont  souvent  confondues  avec  les  Ba 
chantes.  Non  seulement  elles  fure 
mises  au  rang  des  déesses  ,  mais.' 
leur  prodigua  tous  les  honneurs 
la  divinité.  On  leur  offrait  des  sac: 
fices  en  plusieurs  villes  de  la  GfjÈ 
et  de  la  Macédoine.  Elles  avaient 
Athènes  un  magnifique-autel.  Roi 
leur  avait  aussi  consacré  deu;c  tei 
pies  ,  et  un  troisième  où  elles  étai< 
fêtées  sous  le  nom  de  Camnines.  I 
Muses  et  les  Grâces  n'avaient  or 
naireœ 


MUS 

naircment  qn'ah  temple  :  on  ne  fai- 
sait puère  de  repas  asn'aLles  sans 
les  Y  appeler  et  sans  les  saluer  le 
verre  à  la  mzin.  Hésiode  leur  donne 
l'Amour  pour  compajrnon  ,  et  Pin- 
dare  confond  leur  jurisdiction.  Mais 
personne  ne  les  a  tant  honorées  que 
les  poètes  ,  qui  ne  manquent  jamais 
de  les  invoquer  au  commencement 
de  leurs  pjèiues ,  connne  des  déesses 
capables  de  leur  inspirer  cet  enthou- 
siasme si  nécessiiire  à  leur  art.  Le 
Parnasse,  l'Hélicon,  le  Piude ,  étaient 
lenr  demeure  ordinaire.  Le  cheval 
Péi;ase  paiss;iit  ordinairement  sur  tes 
montagnes  et  aux  environs. 

Parmi  les  fontaines  et  les  fleuves  , 
1  Hippotrène.fJastalie  et  le  Permesse 
leur  étaient  consacrés  ;  ainsi  que  , 
parmi  les  arbres  ,  le  palmier  et  le 
.  irier. 
Ou  les  peint  jeunes  ,  belles  ,  mo- 
ur-.ies ,  values  simplement.  Ajiollun 
est  à  leur  tète  ,  la  Ivre  à  la  ma  lu  et 
couronné  de  laurier.  Comme  ciiacune 
préside  à  un  art  différent .  elles  ont 
des  i-ouronnes  et  des  attributs  par- 
ticidiers.  f^.  Callîope  ,  Clio  ,  etc. 
On   peut  Couronner   le^  >luses  de 

5 lûmes  ,  par  la  raison  suivante.  Les 
luses  ,  avant  vaincu  au  combat  du 
chant  les  filles  d  Achéloiis  ,  qui  les 
avaient  défiées  par  le  conseil  de 
Junon  ,  leur  ariachcrent  les  plunie's 
des  ailes  et  s'en  firent  des  couronnes. 
Les  anciens  leur  donnaient  des  dra- 
peries jaunes  j  Phoniiitus  ,  une  cou- 
ronne de  palmier  et  des  ailes. 

MusicV,  surnom  de  Pallas,  qu'on 
nommait  la  Musicale  lorsqu'elle 
jouait  de  deux  Hùtes ,  p;irce<{u'on 
prétendait  que  les  serpents  de  son 
égide  jouaient  lorsqu'on  jouait  de  la 
flûte  dans  le  voisinage. 

MusiMos  (  y[.  ijr.  )  ,  fêtes  des 
âmes  ch^-z  les  peuples  voisins  du 
Monomotapa.  Ce  sont  les  seules  di- 
Tinités  supérieures  à  leurs  monar- 
ques qu'ils  reconnaissent  ;  ei  ils  ne 
rendent  tant  d'honneurs  à  leurs  rois, 
que  parce<[u'ils  sont  persuadés  que 
les  aines  ne  leur  refusent  rsfn  de  ce 
^  cju'iis  leur  demandent.  Le  premier 
jour  de  la  lune,  et  certains  autres 
jours,  ils  céièbrent  ces  lètes  euThoa- 
Joinc  y/. 


MUS  257 

nenr  dés  gens  de  bien  trépasses  :  c'est 
le  roi  qui  eu  marque  l'époque  et  qui 
en  rjgle  les  c^érémonies. 

Musique.  (  Sciences.  )  On  la  re*^ 
courait  à  la  Ivre  d'Apollon  qu'elle 
tient,  ainsi  quà  un  livre  >ur  lequel 
elle  a  les  yeux  fixés  ,  et  airs  uivers 
instnmientij  qui   sont   à  ses   fieds  , 
dont  rassemblai.e  désipje  Iharmouie, 
la  var  été  et  les  diflérents  caractères 
de  la  musique ,  tels  que  le  hautbois 
pour  les  airs  pais,  la  guitare   pom' 
les   plaintes   amoureuses ,  la    h;irj>e 
pour  les  chants  heroïque.s  ou  sacrés  , 
etc.    D'autres  lui  donnent  oes  airs 
notés,  une  p'ume,  une  bahmce  pour 
exprimer  la  justesse  qui  lui  est  né- 
cessaire, et  une  enclume .  parcequ  on 
prétend  que  le  divers  son  des  mar- 
te;;us  a  contribué  à  la  découverte  de 
l'art  Les  Epy  pliens  la  représentaient 
biéro^lyphiquement  par  une  langue 
et  quatre  dents,  ou,  sans  hiéroglyphe, 
par   une   femme   dont    la    roi-e    est 
semée  d'instruments  et  de  li\res  no- 
tés. Une  peinture  allégorique  qu'on 
vo>ait  à  Rome  exprimait  ses  effets 
par  une  troupe  de  cypnes  rangés  en 
cercle  autour  d  ime    fontaine.    Au 
milieu  deux  est  un  jeune  homme 
ailé  ,  riant ,  et  couronné  de  fleurs  : 
c'est  Zépbvre  qui  de  son  haleine  ra- 
fraîchit les  airs  et  semble  agiter  dou- 
cement leurs  pimnes.  On  la  retrouve 
encore  dans  des  peintuies  antiques 
sous  la  forme  d'une  femme  qui  joue 
d'un  sistre ,  où  se  voit  une  cigale  a 
la    place  de   'a  corde  rompue   (  v. 
Eu^o>llLS  ) ,  et  qui  a  uu   rossignol 
sur  la  tète  ,  un  vase  plein  de  vin  , 
car  les  anciens  uietlaieiil    Eacchus 
dans  la  compagnie  des  Muses.  Elle 
est  enc"ore  représentée  sons  'a  figure 
d'Euterpe ,  Muse  qui  présidait  à  la 
musique.  (  V\  EuxERPi..  )   Elle  est 
indiquée  par  ime  cigale  sur  le»  mé- 
dailles des  Messéuicus  en  Arcudie  , 
où  cet  art  ,  au  lî'pj.-ort  de  •  oiybe  , 
a  été  cultivé  p'us  que  dans  aucune 
antre  partie  de  1    Grèce.  Considérée 
comme  reniè<je  dans  tes  maladies  du 
corps  et  de    1  ame ,  et  con.uie  ua 
m<>\en  de  conserver  s;»  santé,  elle, 
peut   encore  ;voir    été  fiiimée    p^r 
Apollon  tensut  sa  lyre.  , 


»j8  m  V  T 

MussAF  (  M.  Rabh.  )  ,  prière 
Usitée  parmi  les  Juifs  modernes  le 
prpiiiicr  ioiir  de  cliaque  mois',  le 
)our  (lu  sahhath  ,  et  au  conuuence- 
niont  de  l'anuée. 

Mu  suce  A  (  M.  Afr.  )  ,  nom  du 
(liuble  chez  quelques  peuples  de  l'A- 
frique. Ils  en  ont  une  très  gran.fe 
peur ,  et  le  regardent  comme  l'cu- 
uemi  du  genre^iumain  ,  mais  ne  lui 
rendent  aucim  hommage. 

MUSULAIAJNISME.  Voy.  MAHOmÉ- 
TIS.ME. 

Musulmans  (  M.  Mah,  )  ,■  nom 
que  se  donnent  les  mahomélans ,  et 
qui  signifie,  suivant  Gagnier,  dé- 
voués au  scivice  de  Dieu.  Chardin 
!  explique  par  ces  mots  ,  Arrivés  au 
salut;  de  Salem,  terme,  ajoute-t-il , 
qui  dans  presque  toutes  les  langues 
de  l'onènt  signifie  paix ,  et  aussi 
salut,  comme  qui  dirait  les  sauvés; 
■ce  qu'ils  entendent  ^  non  du  salut 
éternel ,  mais  de  la  vie  temporelle. 
C'est  que  ,  dans  les  pri.ieipes  du  ma- 
liométisme  ,  cette  religion  ,^  plus  san- 
guinaire et  plus  cruelle  qu'elle  ne  l'a 
t^tc  depuis,  ne  faisait  quartier  à  la 
guerre  quà  ceux  qui  l'embrassaient 
en  disant  ;  «  Il  n'y  apoint  d'autre  dieu 
»  que  Dieu  ,  et  Mahomet  est  son 
»  prophète  ;  »  et  lorsque  quelqu'un  , 
pour  éviter  IJi  mort ,  faisait  celte 
profession  de  foi,  on  criait  :  Musel- 
inooii,  il  est  arrivé  au  salut.  Cela  fait 
Toir  que  ce  terme  ne  signifie  pas 
vrai  croyant,  connue  le  prétendent 
la  plupart  des  relations. 

Muta  ,  déesse  du  silence ,  la  même 
que  Lara.  Sa  fête  se  cf'-^cljrait  à  Rome 
le  i<S  Février.  Les  Romains  lui  sa- 
crifiaient pour  empêcher  les  médi- 
sances ,  et  joignirent  sa  fête  ;'i  celle 
des  morts,  ou  parcequ'clle  imitait 
leur  silence  par  sa  langue  coupée  , 
ou  parcequ'clle  était  mère  des  Lares. 
Ovide  nous  apprend  par  quelles 
cérémonies  on  croyait  conjurer  les 
traits  de  la  médisance.  Une  vieille 
femme  ,  entourée  de  quantité  de 
jeunes  filles  ,  sacrifiait  à  la  déesse 
Muta  ,  mettant  trois  grains  d'encens 
avec  trois  doigts  dan§  un  petit  trou  , 
;ivant  sept  fèves  noires  dans  la  bou- 
che ;  puis  elle  prenait  la  tête  d'un 


M  Y  C 

simulacre,  la  collait  avec  de  la  poix - 
la  perçait  avec  une  aiguille  d'airain  , 
la  jetait  dans  le  feu ,  et  l;j  couvrait 
de  mentlie ,  faisant  par-dessus  une 
cffiîsion  de  vin  ,  ddnt  elle  donrfait  à 
boire  h  ses  jeunes  compagnes  ;  puis 
s'en  réservant  la  meilleure  partie , 
elle  s'enivrait  et  renvoyait  les  jeunes 
filles  ,  en  leur  disant  qu'elle  avait 
enchaîné  les  langues  des  médisants. 

MuTiNi  ÏLTivi ,  gardiens  muets. 
On  nommait  ainsi  les  Hermès  qu'on 
■planait  à  l'entrée  des  palais. 

|MuTlNITlKUS,OU  MuTlKUSTITlNUS, 

Ujpu  du  silence. 

MuTiNTs ,  MuTO ,  MuTUKUs,  sur- 
noms  de  Priape. 

MtîTUiN  (M.  Afr.),  un  des  prêtres 
gangas.  F .  ce  mot. 

Mycale  ,  fameuse  magicienne,  qui 
faisait  descendre  la  lune  par  la  force 
de  ses  charmes.  Elle  fut  mère  de 
deux  célèbres  Lapllhes  ,  Lrotéas  et 
Or  ion. 

Mtcalesse  ,  ville  de  Béotie.  Pau- 
sanias  dit  qu'elle  avait  pris  son  nom 
de  ce  que  la  vache  qui  servait  de 
guide  à  Gadmus  se  mil  à  beugler 
dans  le  lieu  oi'i  la  ville  fut  bâtie. 

Mycalessie  ,  surnom  de  Cérès. 
Les  gens  du  pays  disaient  que  toutes 
les  nuits  Hercule  ,  le  Dactyle  Idéen  , 
fermait  et  ouvrait  ce  temple.  On  ap- 
portait aux  pieds  de  la  déesse  de 
toutes  les  sortes  de  fruits  qui  se 
cueillent  en  automne  ;  et  ces  frm'ts, 
disait-on  ,  se  conservaient  toute  l'an- 
née aussi  frais  que  quand  on  venait 
de  les  cueillir. 

Mycène  ,  fille  d'Inachus,  et  femme 
d'Arestor  ,  dorina  ,  suivant  quelques 
auteurs ,  sou  nom  à  la  ville  de  M3- 
cènes. 

MvcKNÉE ,  fils  de  Sparton ,  et 
pefît-fils  de  Plioronée.  On  lui  attii- 
J)uait  la  fondation  de  Mvcènes  ;  mais 
c'était  une  fable  rejetée  par  les  La- 
céilémoniensuiêuiesdoul  elle  flattait 
la  vanité.  , 

My'cènes  ,  ville  del'Argolide ,  dont 
on  Attribuait  la  fondation  à  Persée  , 
qui  la  bâtit  dans  le  lieu  même  oîi  était 
tombé  le  pommeau  de  son  épée ,  ce 
(ju'i!  prit  peur  un  signe  de  la  volontiî 
des  dieux;  et  parceque  le  pommeau 


INl  Y  C 

d'une  cpée  s'appelle  iiiycès  en  grec, 
il  donna  le  nom  de  Mycènes  à  sa 
ville.  D'autres  prétendent  qu'ayant 
cueilli  un  champignon  il  trouva 
dessous  une  source  d'eau  dout  il 
étancha  sa  soif.  Un  chanipi^^non 
s'appelle  aUssj  fiiycès.^ly cènes  passa 
dans  ia  suite^sous  la  puissance  des 
Pélopides ,  et  depuis  sous  celle  des 
HéraclideS;  et  fui  détruite  après  la 
bataille  de  Salaininepar  lesArgiens, 
piqués  de  ce  que  ,  pendant  qu'ils 
voyaient  de  sang  -  froid  l'irruption 
des  Perses ,  ceux  de  Mycèiies  en- 
voyèrent aux  Thermopyles  quatre- 

'  viniTts  de  leurs  concitoyens  partager 
:nf;c  les  Spartiates  la  gloire  de  cette 
imiDortelle  journée. 

-MïCÉRiNUS  ,  fils  de  Chéops  ,  suc- 
céJa  à  Cheplncn  ,  son  oncle ,  au 
royaume  d'Esvpte.  Son  règue  tut 
marque  par  deux  infortunes  qui  en 
troublèrent  la  tranquillité.  La  pre- 
mière fut  la  mort  de  sa  flllè  unique. 
Il  en  fut  si  atïligé  ,  que  ,  pour  ne  pas 
perdre  de  vue  l'objet  de  ses  regrets , 
il  fit  enfermer  son  corps  dans  une 
vache  de  bois  doré-,  que  l'on  plaça 
dans  une  chambre  richement  parée  ^ 
où  l'on  brûlait  de  jour  toutes  sortes 
d'odeurs  exquises  ,  et  oi  de  nuit  il  y 
avait  une  lampe  allumée.  On  la  por- 
tait tous  les  ans  en  public,  après  que 
les  Egyptiens  avaient  battu  un  cer- 
tain dieu  ;  car  la  fille  de  Mvcérinus 
l'fnait  prié ,  en  momant ,  de  lui  faire 
vojr  le  soleil  une  fois  tous  les  ans. 
Sa  seconde  infortune  fut  im  oracle 
de  Bute ,  qui  lui  apprenait  qu'il  n'a- 
vait plus  que  six  ans  à  vivre.  Mycé- 
rinus  ,  piqué  contre  les  dieux  ,  dont 
il  avait  rouvert  les  temples  fermés 
par  ses  deux  prédécesseurs,  chercha 
à  éluder  la  prédiction  de  l'oracle  et 
à  le  convaincre  de  fausseté  ,  en  dou- 
blant les  six  années  qui  lui  restaient. 
Pour  cet  effet ,  il  fit  faire  ({uantité 
de  flambeaux  qu'on  allumait  toutes 
les  nuits ,  passait  le  temps  à  boire 
et  en  réjouissances  ,  ne  cessant  ni 
jour  ni  nuit  de  courir  les  bois  etJes 
plaines ,  par-tout  oi'i  il  savait  qu'il  y 

!  avait  des  festins  et  des  divertissements 

'   de  jeunes  gens. 

MïCONE ,  isle  de  la  mer  Egée ,  et 


M  Y  N  259 

l'une  des  Cyclades.  Les  poètes  eu 
ont  fait  le  tombeau  des  Centaures 
défaits  par  Hercule. 

jMvcontjs  ,  fils  d  Enius ,  donna  son 
nom,  selon  JEùenne  de  Byzance , 
à  l'isle  de  Mycone. 

1 .  M  vnoN ,  un  des  guerriers  troyens 
tués  par  Achille. 

2.  —  Fils  d'Atymnius ,  conducteur 
du  char  de  P\  lémine ,  fut  tué  par 
Antiloque  au  siège  de  ïroie. 

INlïGDON,  roi  de  ïhraoe  ,  fils  de 
Cissée  ,  frère  d'Hécube ,  et  père  de 
Corœbe  amant  de  Cassandre. 

MvODONiA  ,  snrnom  de  Cybèle 
honorée  en  Mygdonie. 

IVIvGDOSiDÈs  ,  Corœbe ,  fils  de 
Mygdon. 

Mycddnides  Nurus  ,  femmes  de 
Mygdonie. 
Ml  lACORLs,  le  mêmeque  Jlyiagrus. 

Myiagrus,  l'énie  imaginaire,  au- 
quel on  attrjbuait  la  vertu  de  chasser  , 
les  mouches  pendant  les  sacrifices. 
Rac.  Muia  ,  mouche  ;  agra ,  cap- 
ture. Les  Arcadiens  avaient  des  jours 
d'assemblée,  et  commençaient  par 
invoquer  ce  dieu  ,  et  le  prier  de  les 
présener  des  mouches.  Les  Eléens 
encensaient  avec  constance  les  autels 
de  ce  dieu  ,  persuadés  qu'autrement 
des  essaims  de  mouches  viendraient 
infecter  leur  pays  sur  la  fia  de  l'été , 
et  y  porter  la  peste.  I^or.  Achor  , 

BÉELZÉBLTH,  ArOMYIUS  ^  jNIouCHES. 

Myiode  ,  chasse  -  mouches  ,  le 
même  que  Myiagrus.  'C'était  aussi 
un  surnom  d'Hercule  et  de  Jupiter. 

MïLÈs,  fils  de  Lelex. 

MvLiTTA  ,  nom  que  les  Assyriens 
donnaient  ù  Vénus  Uranie.  Elle  avait 
sons  ce  nom  ,  à  Babylone,  un  temple 
oii  les  femmes  étaient  obligées  de  se 
livrer  une  fois  dans  leur  vie  aux 
étrangers ,  qui ,  en  échange  de  leurs 
faveurs,  leur  reniettaie  t  uue  pièce 
de  monnaie ,  en  prononçant  cette 
formule  :  Tanti  ego  tibi  deam 
MjrliUain  imploro ,  à  ce  prix  je  te 
rends  Mylitta  favorable. 

Mynès,  roi  de  Lyrnesse,  époux 
de  Briséis  ,  fut  tué  par  Achille ,  qui 
lui  enleva  sa  femme. 

Mynitcs  ,    un    des    sept  fils  de 
Niobé,  selon  AfJoîiodore. 
R  a 


i6o 


M  Y  R 


Myoam  ,  génie  invoque  par  les 
Basilicliens. 

Myomantie  ,  divination  par  les 
rats  ou  les  souris.  On  tirait  des  pré- 
sages mallieureux  ,  on  de  leur  cri , 
OU  de  leur  voracité.  Elien  raconte 
que  le  cr\  aif;u  d'une  souris  suffit  à 
Fabius  Maxiuius  pour  se  démettre 
de  la  dict;iture;  et,  selon  y  àrvon  , 
Cassius  Flaniinius ,  siu"  un  pareil 
présage  ,  quitta  ia  charge  de  général 
de  la  c.ivalerie.  Pïutartjiie  dit  qu'on 
augiu"a  mal  cic  la  dernière  campagne 
de  M.  Marc  ellus  ,  parceque  des  rats 
avaient  rongé  l'or  du  temple  de  Ju- 
piter. Un  Romain  vint  un  jour  fort 
effrayé  consulter  Caton ,  parceque 
les  rats  avaient  rongé  un  de  ses  sou^ 
liers.  Caton  lui  répondit  que  c'eût 
ëté  un  tout  autre  prodige  ,  si"  son 
soulier  av-ait  rongé  un  rat. 

MvRicsts,  surnom  donné  à  Apol- 
lon, comme  présidant  à  la  divination 
f)ar  les  branches  de  bruvère  ,  en 
atin  nivrica ,  plante  àlatpielle  on 
donnait  Tépithète  de  prophétique  : 
on  lui  mettait  alors  une  branche  de 
cette  plante  à  la  H»ain. 

1.  Myrina  ,  reine  des  Amazones  , 
après  de  grandes  victoires  et  de  ra- 
pides conquêtes ,  fut  tuée  par  un 
certain  Mopsus  ,  dans  une  grande 
bataille  oi  la  plupart  de  ses  com- 
pagnes furent  taillées  en  pièces. 

2.  —  Femme  «le  Thoas  roi  de 
Leninos ,  et  mère  d'Hypsipyle. 

1.  Myrikus,  fondateur  «.le  la  ville 
de  Myrine,  dans  l'Eolide. 

2.  —  Surnom' d'Apollon  ,  honoré 
dans  cette  ville,  oti  il  avait  un  temple 
et  un  ancien  oracle. 

M^RiORVMA,  déesse  aux  mille 
noms  ,  surnom  d'Isis ,  parcequ'on  la 
peint  de  mille  manières  différentes, 
suivant  les  div«rses  fonctions  qu'on 
lui  attribue. 

I.  MvRMEx,  femme  d'Epiméthée, 
et  n)ère  d'j'Lphvrus. 

•2. —  C'est  îiussi  le  nom  d'une  jeune 
fille  que  Minerve  métamorpho.^a  en 
fourmi,  laquflle  devint  mère  d'une 
multitude  <le  fourmis  que  Ju'iter 
changea  en  hommes  à  la  prière 
d'£;  nue. 

Mïii.uu>o»,  prince  qui  donna  son 


M  Y  R 

nom  atiX  peuples  des  enviions  du 
fleuve  Péni'e,  qu'AchéuS;  son  oncle, 
avait  nommés  Àchéens.  ^ 

I .  Myrmidons  ,  nom  qui  fiit  donné 
aux  habitants  de  l'isle  d'Égine,  parce- 
que de  fourmis  ils  devinrent  hommes. 
y .  Egike,  Eaque. 

3.  —  C'est  aussi  le  nom  des  Thes- 
saliens  qui  accompagnèrent  Achille 
au  siège  de  Troie. 

Myrmillons  ,  gladiateurs  armés 
d'un  bouclier  et  d'une  faux  ,  qui 
portaient  un  poisson  sur  le  haut  de 
leur  «  asque.  Ils  combattaient  contre 
les  rétiaires.  ' 

Myrrha  ,  fille  de  Cinyre  roi  de 
Chypre,  t^ant  devenue  grosse  à  linsu 
de  son  père ,  fut  obligée  .  pour  se 
dérober  à  sa  colère,  de  s'enfuir  eu 
Arabie.  Ovide  dit  qu'éprise  d'un 
amour  crinn'nel  pour  son  propre 
père  ,  elle  parvint  au*but  de  ses  de- 
sirs  à  la  faveur  de  la  nuit ,  dans  le 
teaips  qu'une  fête  séparait  la  reine 
de  son  mari  ;  que  Cinyre  ,  ayant 
fait  apporter  de  la  lumière ,  l(i  re- 
connut et  voulut  la  tuer  ,  et  que 
Myrrha  alla  chercher  un  asyle  dans 
4es  déserts  de  l'Arabie  ,  où  ,  confuse 
de  son  crime,  elle  pria  les  dieux  de 
la  changer  eu  une  fOrmc  où  elle  ne 
fût  plus  ni  au  nombre  des  vivants 
ni  parmi  les  morts.  Les  dieux ,  tou- 
chés de  ses  remords  ,  la  changèrent 
en  l'arbre  qui  porte  le  parfum  pré- 
cieux auquel  ebe  a  donné  son  nom.' 
Cette  fable  est  fondée  sur  l'équivoquel 
du  nom  de  Mor  qu'elle  portait ,  et 
qui  en  arabe  exprimait  la  myrrhe 
et  SUT  les  vertus  aphrodisiaques  que 
les  anciens  attribuaient  à  ce  parfum 
Quant  au  crime  de  cette  princesse 
Oi'ide  est  le  seul  qui  le  porte  jnsqu'; 
l'inceste.  ^.  CiKvRE  ,   Àdoms. 

Myrsile,  nom  que  les  Grecs  don 
naient  à  Candaule. 

MvRStJS,  un  des  Héraclides  ,  ro 
de  Lydie,  et  père  de  M\rsile. 

Myrte,  arbrisseau  consacré  à  Vd 
nus  ,  parcequ'iui  jour  il  lui  avait  et 
d'un  grand  secours.  «  La  déesse  état 
»  sur  le  bord  de  la  mer,  dit  Ovide 
»  /.  4  des  fastes f  occupée  à  séch* 
»  ses  beauxcheveux,apperçutdeloi 
>»  une  troupe  de  Satyres,  et  trouva» 


M  Y  R 

»  aljri  sons  des  luvrtes  toufïiis  qui  la 
'lérobèrcnt  à  leur  pétulance.  En 
ménioire  de  cet  événement,  elle 
>>  îilTectioana  cet  arbrisseau,  et  vou- 
»  lut  que  dans  le  bain  les  dames 
»  fussent  couronnées  deuivrte.  »  Les 
couronnes  de  myrte  se  donnaient 
aux  dieux  Lares ,  au  moins  dan>  les 
niiiisons  peu  fortunées,  selon  Horace. 
A  Athènes ,  les  suppliants  et  les  ma- 
gistrats portaient  des  couronnes  de 
myrte,  aussi  bien  que  les  vainqueurs 
dans  les  jeux  isthmiques. 

MïRlEA.   f^.  MuRTEA. 

Myrtile,  cocher  d'Œnomaûs  roi 
de  Pise ,  était  lui-même  un  homme 
considéralde;  car  la  qualité  décuver 
ie  conducteur  de  char  était  alors 
•norabîe.  Les  Grecs  le  disaient  fil5^ 
de  Mercure ,  sans  doute  partequil 
était  acîroit  et  rusé.  Il  conduisait  les 
chevaux  du  roi  avec  tant  d'art ,  que , 
sur  la  fin  de  sa   course,  son  maître 
î't'pioijait    toujours  ceux  qui ,   pour 
cnir  iîip|>  damie,  osaient  entrer 
lice  avec  lui ,  et  par  ce  moyen 
les  perçait  aussi- tôt  ae  sa  javeline. 
Myrtile ,  devenu  lui-même  amoureux 
la  princesse,  trahit  son  maître 
îaveur  de  Péîops  ,  après  avoir  fait 
piumettre  à  celui-ci  une  nuit  d'Hip- 
podamie.    Pélops  ,    victorieux ,    et 
sommé  par  jNJyrtile  de  tenir  sa  pa- 
role ,  fat  si  indigné  de  son  insolence , 
qu  il  le  jeta  de  son  vaisseau  dans  la 
mer.  Son  corps ,  poussé  par  les  flots , 
fut  recueilli  par  les  Phéuéates ,  qui 
lui  donnèrent  sépulture  derrière  le 
temple  de  Mercure ,  et  instituèrent 
en  son  honneur  une  fête  annuelle  qui 
se  célébrait  la  nuit.  On  attribuait  à 
la  veniieance    de  ses    mânes   irrités 
tous  les  malheurs  des  Péiopieles.  ' 

Mybtilène  ,  nom  de  la  mer  où 
Pélops  précipita  Myrtile ,  codier 
d'Œnomaiis. 

1.  Myrto,  fille  de  Ménélius  ,  et 
sœur  de  Patrocle,  fut  mariée  à  Her- 
cule ,  dont  elle  eut  une  fille  nommée 
Eucléa. 

2.  —  Amazone ,  qui  eut  de  Mer- 
cure un  fils  nommé  MjTtile. 

Myrtolm  mare  ,  la  mer  Eî^ée  , 
ainsi  ni^mmée  de  Myrtile  ,  d'nuires 
«lisent  d'uuç  femme  ôommée  Myrto» 


M  Y  S 


261 


Mysceiit;s.  Ar£;ien  ,fils  d'Alémon  j 
vit  en  son^^e  Hercule  qui  lui  ordon 
nait  de  quitter  5on  pa;. s,  et  daller 
s'établir  sur  les  bords  de  l'Es-ire.  Les 
lois  du  pays  punissant  de  mort  cette 
désertion,  Myscelius  ne  tintcomjte 
du  sonpe  ;  mais  Hercule  reparut ,  et 
le  menaça  de  punir  un  second  refus- 
Le  fils  d  Alémon  fit  donc  tous  les 
préparatifs  nécessaires  ;  mais  le  bruit 
de  son  dépari  s'étant  répandu  dans 
la  ville,  Myscelius  fut  cité  devant  les 
magistrats.  Inquiet  de  l'issue  du  pro- 
cès ,  il  implora  la  protection  d'Her- 
cule qui  Favait  mis  en  danger.  Le 
dieu  substitua  dans  l'urne  des  pierres 
blanches  aux  noires  qu'on  y  avait 
mises.  Ce  prodige  l'ayant  fait  ab- 
soudre ,  il  se  mit  en  route ,  et  arriva 
par  mer  à  l'embonchnre  de  l'Esare  , 
où  les  destins  lui  avaient  marqué  une 
nouvelle  habitation.  Assez  près  du 
lieu  où  il  avait  pris  terre  «-tait  la  sé- 
pidture  de  Croton ,  ce  qui  lui  fit 
donner  à  sa  ville  ^e  nom  de  Crotone. 
Le  scholiaste  à^ Aristophane  ajoute 
qu  un  oracle  lui  ayant  ordonné  de 
bâtir  une  ville  au  lieu  où  la  pluie  le 
surprendrait  dans  un  temps  serein  , 
ce  pauvre  homme  désespérait  de 
pouvoir  jamais  lui  obéir.  L'n  jour 
qu'il  était  en  Italie ,  et  qu'il  se  pro- 
menait fort  inquiet ,  une  file  de  joie 
qu'il  rencontra  se  mit  à  pleurer.  Le 
temps  était  pur  et  serein  ;  Mvscellus 
prit  ces  larmes  pom-  la  pluie  dont 
l'oracle  avait  voulu  parler  ,  et  bâtit 
en  ce  lieu  la  ville  qu'Hercule  lui  avait 
commandé  de  fonder. 

Mysées,  temple  de  l'Achaïe  con- 
sacré à  Cérès  Mvsia. 

MvsiA  ,  surnom  de  Cérès  et  de 
Diane  en  Laconie. 

MvsiEs ,  fêtes  en  l'honneur  de 
Cérès ,  qui  duraient  trois  jours.  Au 
troisième  ,  les  femmes  chassaient  du 
temple  les  hommes  et  les  chiens  ,  et 
s'y  renfermaient  pendant  la  journée 
et  la  nuit  suivante  avec  les  chiennes. 
Le  lendemain  ,  les  hommes  reve- 
naient voir  les  femmes  dans  le  tem- 
ple ,  ce  qui  donnait  lieu  à  beaucoup 
de  plaisanteries  de  part  et  d'autre. 

M  Y  51  es  ,  Argien  qui  logea  chei 
lui  Cérès. 

R  3 


2G3  N  A  B 

Mystagogue,  celui  qui  chez  les 
anciens  introduisait  les  inities  à  la 
connaissance  des  nnstèrrs. 

Mystères  ,  cérémonies  secrètes 
qui  se  pr.iliquaient  en  J-'honneur  tie 
certains  dieux ,  et  dont  le  secret  n'é- 
tait connu  que  des  initiés ,  qui  n'y 
étaient  admis  qu'après  de  longues  et 

{)énil)les  épreuves  ;  et  il  y  allait  de 
a  vie  à  les  révéler.  On  ne  les  ap- 
pelait ainsi  que  parceque  la  con- 
naissance en  était  interdite  au  vul- 
gaire ;  car  ils  ne  contenaient  rien 
ci'inconipréliensible.  -Le  savant  Du- 
yuis  a  porté  jusqu  à  l'évidence  l'opi- 
Jiioti  que  les  systèmes  cosinogoniques 
et  les  phénomènes  astronomiques 
étaient  le  fond  de  la  doctrine  qu'on 

;,'  révélait  aux  initiés.  Les  types  et 
es  figures  sons  lesquels  ils  étaient  pré- 
sentés aux  peuples  n'avaient  d'autre 
hut  que  d'en  réserver  la  connaissance 
aux  prêtres  et  aux  hommes  les  plus 
considérables  de  l'état  ,  ainsi  que 
d'exciter  la  vénération  du  vulfîaire  , 
toujours  porté  à  admirer  ce  qu'il  ne 
comprend  pas.  Ces  mystères  dé£;é- 
nërèrent  souvent  en  infamies  que  le 
voile  relipieux  iavorisait,  et  se  célé- 
braient dans  des  prottes  plus  propres 
h  receler  des  crimes  qu'à  célébrer  des 
cérémonies  relif;ieuses.  Chaijue  divi- 
nité avait  ses  mystères  particuliers. 
Rac.  Mueîn  ,  fermer;  stoma,  bou- 
che, f^.  Elkt  sis  ,  Isis  ,  Bacchus  , 
MirHPi.vs,  Pri.vpe  ,  Samothrace. 

iVl\STÉRiEux  ,  surnom  de  Bacchus 
honor.i  en  Arirolide. 

Mystes  ,  cens  cpii  étaient  initiés 
aux  petits  mvstères  de  Cérès.  Ils  ne 
pouvaient  entrer  que  dansle  vesfiimie 
du  temple.  II  leur  fallait  au  moins  uu 


N  A  G 

an  pour  être  admis  aux  grands  mys- 
tères ,  et  pouvoir  entrer  dans  le 
temple  même  :  alors  ils  s'appelaient 
Epoptes.  (  f^.  ce  mot.  )  Il  était  dé- 
fendu de  conférer  ces  deux  titres 
à-la- fois. 

Mysus.  J^.  Mysius. 

Mythidice,  sœur  d'Adrasteundes 
sept  chefs  qui  assiégèrent  Thèbes. 

Mythologie  ,  discours  ou  traité 
sur  la  fable ,  ou  plutôt  sur  les  Mythes 
des  anciens  ,  qui  n'attachaient  pas 
toujours  à  ce  mot  le  sens  de  fabuleux 
et  d'allégorique  que  les  modernes  y 
ont  attaché.  On  entend  aussi  sous 
ce  nom  la  connaissance  générale  du 
paganisme  ,  de  ses  mystères  ,  de  ses 
cérémonies ,  et  du  culte  dont  il  ho- 
norait ses  dieux  et  ses  héros ,  ainsi 
que  des  diverses  allésories  des  poètes , 
des  artistes  et  des  philosophes.  C'est 
l'objet  de  ce  Dictionnaire. Ce  corps 
informe  et  irrégulier  a  été  l'objet  de 
plusieurs  systèmes  :  Fitlgence  y  a 
cherché  un  sens  allégorique  ,  IVoël 
le  Comte  un  sens  moral ,  Banier  un 
sens  historique ,  Pluche  des  instruc- 
tions symboliques.  Il  était  réserve 
.au  savant  Dupuis  de  lever  le  voile 
tout  entier ,  en  trouvant  dans  les 
mythes  des  diverses  nations  l'expli- 
cation de  tous  les  phénomènes  astro- 
nomiques. 

Mythologue  ,  celui  qui  possède 
l'histoire  des  divinitésdu  paganisme, 
de  leurs  fêtes  ,  de  leurs  mystères  ,  et 
des  monuments  qui  y  ont  rapport. 

Mvthos,  la  fable  ,  un  monument 
ancien.  L'apothéose  d'Homère  l'of- 
fre personnifiée  par  un  jeune  garçon 
j  qui  tient  d'une  main  un  préféricule  , 
et  de  l'autre  une  espèce  de  patère. 


N 


JN  abo  ,  ou  NÉbo  ,  une  des  divi- 
nités des  Assyriens  et  des  Cana- 
néens, qui  avsit  le  premier  rang  après 
BaaI.  f'^ossius  croit  que  c'était  la 
Lune.  La  plupart  des  rois  de  Baby- 
lone  portaient  le  nom  de  ce  dieu  joint 
ou  leur  propre ,  ]Valx)-IVassar ,  Nabo- 
Polassar,  Nabo-Chodonosor ,  etc. 


N,EHIA.  F".  NÉNIE. 

]V agapoctché  ,  office  de  la  cou- 
lein're.  (  M.  Ind.  )  Les  femmes  sont 
ordinairement  chargées  de  cette  cé- 
rémonie. Lorsqu'à  certains  jours  de 
l'année  elles  veulent  s'en  acquitter  , 
elles  vont  sur  les  l^ords  des  étangs  où 
croissent  ïarichi  et  le  margosier .- 


A  A  G 

fWes  portent  soiu*  ces  arhres  une  fi- 
gure de  pierre  représentant  un  Lin- 

^       gani  entre  deux  couleuvres  ;  elles  se 

^  ftai^iient,  et ,  après  l'ablution  ,  elles 
lavent  le  LiniTam ,  Li  ùlent  devant  lui 
quelques  morceaux  d'un  bois  parti- 
culièrement affecté  il  ce  sacrifice  ,  lui 

I       jettent  des  fleurs  ,  et  lui  demandent 
des  richesses  ,   une  nombreuse  pos- 
térité ,  et  une  longue  vie  pour  leurs 
maris.  Il  est  dit  dans  les  ChasLrous 
■     que ,  lorsque  la  cérémonie  du  Najra- 

V^  poutché  se  fait  dans  la  forme  pres- 
crite ,  on  obtient  toujours  ce  qu'on 
demande.  La  prière  finie  ,  la  pierre 
est  abandonnée  ^..r  les  lieux;  on  ne 
la  rapporte  jamais  à  la  maison  ;  elle 
sert  au  même  usa^e  à  toutes  les 
femmes  qui  la  trouvent.  S'il  n'y  a 
point  au  bord  de  l'élanq  d'arichion 
de  margosier ,  on  y  porte  une  branche 
de  chacun  de  ces  arbres ,  qu'on  plante 
pour  la  cérémonie  aux  deux  cotés 
du  Lint'am,  et  dont  on  lui  fait  un 
dais.  L'arichi  est  repardé  par  les  In- 
diens comme  le  mâle  ,  et  le  mari^o- 
sier  comme  la  femelle ,  quoique  ces 
arbres  soient  de  deux  genres  bien 
différents  l'un  de  l'autre. 

N AGATES  (  M.  Ind.) ,  astrolojîiTes 
de  Ceylan.  Des  voya^^eurs  crédules 
vantent  beaucoup  le  savoir  de  ces  as- 
trologues ,  qui  ,  disent-ils ,  font  très 
•  souvent  des  prédictions  dont  l'évène^ 
ment  prouve  la  vérité.  Ces  astro- 
loeucs  décident  souvent  du  sort  des 
enfants  :  s'ils  déclarent  qu'un  astre 
malin  a  présidé  à  leur  naissance ,  les 
pères ,  en  qui  la  superstition  étouffe 
la  nature  ,  s'imaginent  rendre  seniee 
à  leurs  enfants  en  leur  ôtant  ime  vie 
qui  doit  être  malheureuse.  D'autres  ,^ 
ne  pouvant  se  résoudre  à  cet  acte  de 
barbarie  ,  les  donnent  h  d'autres  per- 
sonnes, dans  la  persuasion  <|iu;  les 
malheurs  qui  les  menacent  dans  la 
mais  on  paternelle  ne  les  ponrsui  vn  mt 
pas  dans  une  maison  étrangère.  Ce- 
pendant si  l'enfant  qui  "voit  le  jour 
.  so»s  l'aspect  d'une  planète  étrangère 
«St  un  premier  né  ,  le  père  le  garde 
assez  ordinairement  en  dépit  des 
prédictions  des  astrologues  ;  ce  qui 
prouve  que  l'astrologie  n'est  qu'un 
prétexte  dont  les  pères  trop  chargés 


jV  a  I  263. 

d'enfants  se  servent  pom'  débarrasser- 
leur  maison.  Ces  INagates  ont  des 
registres  sur  lescpiels  sont  marqué» 
le  jour  et  le  moment  de  la  naissance 
de  chaque  personne.  Ce  sont  eux  cpii 
enseignent  dans't^uel  ten)ps  il  faut  se 
laver  la  tète  ,  ce  qui  ,  parmi  les 
Cliing'dnis  ,  est  ime  cén.'monie  re- 
ligieuse. Us  se  vantent  de  prédire 
par  1  inspection  des  astres  si  im  ma- 
riage sera  heureux  ou  non  ,  si  une 
maladie  est  nîorteUe  :  aussi  ne  fait- 
on  guère  de  mariage  sans  les  avoir 
considtés  ;  et  lorsqn  une  personne 
tombe  malade,  on  ne  manque  pas 
d'aller  leur  demander  s  il  y  a  quel- 
que chose  à  craindre  pour  sa  vie. 

Naglefare  (  M.  Celt.  ) ,  vaisseau, 
fatal  ,  fait  des  ongles  des  hommes 
morts ,  qui  ne  doit  être  achevé  qu'à 
la  fin  du  monde ,  et  doirt  l'apparition 
fera  trembler  les  hommes  et  les 
dieux.  C'est  sur  ce  vais,s('aTr  que  I  ar- 
mée des  mauvais  génies  doit  arriver 
d'Orient. 

Naïade  ,  njTnnhe  ,  mère  de 
Priap'c  ,  selon  rjuelques  auteurs. 

N  AïAivES ,  nymphes  que  les  iinciens 
honoraient  d'un  culte  partieulicr  ,  et 
qui  présidaient  aux  fontaines  et  aux 
rivières  ,  d'oi'i  est  venu  leur  nom. 
Rac.  Naiein  ,  couler ,  habiter.  On 
les  disait  filles  de  Jiij5iter.  Strabon 
les  compte  au  nouîbre  des  prêtresse* 
de  Baccnus.  Quelques  uns  les  font 
mères  des  Satvres.  On  leur  offrait, 
en  sacrincedescnèvres  et  des  agneaux, 
avec  des  libations  de  vhi ,  de  miel  et 
dljuile  ;  plus  souvent  on  se  conten- 
tait de  mettre  sur  leurs  autels  du 
lait  ,  des  fruits  et  des  fleurs  :  niais 
ce  n  étaient  que  des  divinités  cham- 
pêtres dont  le  culte  ne  s'étendait  pas 
jusqu'aux  villes.  On  les  peint  jeunes  , 
jolies  ,  asscE  ordinairement  les  bras, 
et  les  jambes  nues  ,  appuyées  sur 
une  urne  qui  verse  de  l'eau  ,  ou  te- 
nant à  la  main  un  coquillage  et  des 
perles  dont  l'éclat  relève  la  simpli- 
cité de  leur  parure  ;  une  couronne 
de .  roseaux  orne  leur  chevelure  ar- 
gentée qui  flotte  sur   leurs  épaules. 

/^.     LlMNlADES  ,    POTAMIDES  ,  Caî- 

NÉES  ,  Pkokes,  Nymphes. 
JNaïas,  Nais  ,  une  Naïade. 


5.64  ^'  A  I 

Nains  (  i^i.  Cclt.  )  ,  espèces  de 
créatures  qui  s  étiiicnl  foriinfes  du 
corps  du  eéant  luie ,  c.-;i-d.  ,  de  la 

Îlondre  de  la  ten-e.  Ils  n'étaient  d"a- 
>ord  que  des  vers  ;  mais  par  1  ordre 
de  dieux  ils  participèrent  à  la  raison 
et  à  la  fitjiire  humaine  ,  habitant  tou- 
jours cependant  entre  la  terre  et  les 
rochers.  Modsotner  et  Dyrin  étaient 
les  plus  considéraLies.  On  a  cru  re- 
connaître dans  cette  filiation  peu  ilat- 
teuse  les  Lappons  ,  et  les  htjinuies 
adonnés  aux  arts  et  aux  métiers  , 
que  le  préjugé  Larhare  d'une  nation 
toute  guerrière  faisait  regarder  connue 
l'occupation  exclusive  des  lâches  et 
des  esclaves.  C  est  vraisemblablement 
a  cette  tradition  celtique  qu  il  faut 
faire  remonter  le  rôle  et  le  caractère 
qu'on  assigne  aux  Nains  dans  nos 
vieux  romans» 

1.  Naïs  ,  nymphe  du  mont  Ida  , 
qui  ,  dit-on  ,  épousa  Capjs ,  prince 
trojen ,  dont  elle  eut  Anchise. 

2.  —  Autre  nymphe ,  dont  Saturne 
eut  Cliiron. 

3.  —  Autre  nymphe  ,  qui  eut  de 
BucolJon  ,  fils  naturel  de  Laomédon  , 
deux  jumeaux  ,  Esépus  etPédasus. 

4-  —  Autre  nymphe  ,  mariée  à 
Otryutée  ,  et    mère  d'Iphitlon. 

NAlSSA^cE  (  Jour  de  la  ).  Ce  jour 
était  particulièrement  célébré  chez 
les  Romains.  Cette  solemnité  se  re- 
nouvelait tous  les  ans  ,  et  toujours 
sous  les  auspices  du  génie  qu'on  in- 
voquait comme  une  divinité  qui  prési- 
dait à  la  naissance  de  tous  les  hommes. 
On  dressait  un  autel  de  gazon  en- 
touré d'herbes  s;!crées ,  sur  lequel  on 
innnolait  un  agneau.  Les  parents  sa- 
luaient leurs  enfants  avec  cérémonie 
et  en  ces  termes  :  Ho(iie,iiate,  sahe. 
Cha(;ue  particulier  étalait  ce  jour-lii 
ce  qu'il  avait  de  p'us  magnifique. 
Toute  la  maison  était  ornée  de  fleurs 
et  de  couronnes  ,  et  la  porte  était 
ouverte  à  la  compagnie  la  plus  en- 
jouée. Les  an:isne  manquaient  guère 
de  s'eJivoj'er  des  présents.  On  célé- 
brait même  souvent  l'honneur  de  ces 
grands  hommes  dont  la  vertu  con- 
sacre la  mémoire,  et  que  la  postérité 
dédommage  de  l'injustice  de  leur 
siècle.  L'adulation    ne  manqua  pas 


N"  A  M 

de  solemniser  la  nativité  de  ceux  que 
la  fortune  avait  portés  aux  grandes 
places  ,  et  par  qui  se  distribuaient 
les  grâces  et  les  bienfaits.  Le  jour  de 
la  naissance  des  prêtres  était  sur-tout 
'consacré  par  la  piété  ou  par  la  flat- 
terie des  princes.  Ces  honneurs  eurent 
aussi  leur  contraste  j  on  mit  au  rang 
des  jours  mallienreux  la  naissance  de 
ceux  que  la  tyrannie  proscrivait ,  et 
celle  des  tvrans  eux-mêmes. 

NAMAKDA,OuNEMBt  TZ(-'V/.7<Z/'.), 

prière  jaculatoire  que,  récite  prescpe 
continuellement  une  pieuse  confrérie 
dévouée  particulièrement  au  culte 
d'Amidas,  et  dont  c'est  là  la  princi- 
pale fonction.  Il  y  a  dans  <.-ette  asso- 
ciation des  bourgeois  et  même  des 
nobles  ;  mais  le  plus  grand  nombre 
des  confrères  sont  des  genç  du  peuple 
qui  récitent  le  Namanda  au  milieu 
des  rues  et  des  places  publiques.  Ils 
appellent  /es  passants  avec  une  petite 
clochette  ,  afin  que  le  spectacle  de 
cette  dévotion  les  engage  à  faire  quel- 
ques aumônes.  Les  confrères  font 
ordinairement  un  gain  assez  considé- 
rable ,  parcetpe  le  but  de  ra  prière 
Namanda  est  de  soul;:ger  les  aines 
des  défunts  tourmentées  dans  l'autre 
monde.  Cette  prière  consiste  dans 
ces  paroles  :  «  Bienheureux  Amidas . 
»  sauvez-nous  1  » 

Na.m Azi  (  M.  Mah.  ) ,  prièrescom- 
munes  que  les  Turcs  sont  oblipés  de 
faire  tous  les  jours ,  pour  obéir  aux 
préceptes  de  la  loi.  Les  Namazi 
doivent  se  faire  cinq  fois  en  vingt- 
quatre  heures  ;  à  la  pointe  du  jour, 
à  midi,  à  quatre  heures  du  soir  ,  au 
coucher  du  soleil  ,  et  la  nuit.  Les 
niahométans  disent  que  les  prières 
qui  ne  sont  pas  faites  précisément 
aux  heures  prescrites  parla  loi  seront 
un  jour  répétées  dans  l'Araf.  Les 
trois  premières  sont  fixes;  les  deux 
autres  mobiles  ,  selon  que  les  jours 
sont  plus  longs  ou  plus  courts.  Par 
exemple  ,  au  temps  de  l'équinoxe  , 
les  prières  du  matin  se  font  entje 
cinq  et  six  heures  ,  celles  de  l'après- 
midi  h  trois  heures,  celles  du  soir  ou 
du  soleil  couchant  à  six  hrures  ,  enfin 
celles  de  la  nuit  une  heure  et  demie 
après  le  coucher  du  soleil ,  c.-à-d. ,  à 


K  A  N 

sppt  heures  et  demie  ;  mnis  pendnnt 
la  nuit  les  derviches  en  font  encore 
d  autres  auxquelles  ils  ne  manquent 
j::mais. 

•  Namboceis,  (M.  Ind.)  ,  premier 
ordre  des  prêtres  du  Malobar  :  ils  ont 
nne  jurisdiclion  spirituelle  et  tempo- 
relle ;  ils  sont ,  après  le  fouverain ,  les 
plus  puissants  et  les  plus  respectés 
de  l'état,  f^.  Brahmines  ,  Bits. 

NA^DV^■A  (  M.  Ind.  )  ,  jardin 
d'Indra,   f^.  I^DRA. 

Nandi  {M.Jnd.),  nymphe,  ou 
'   '■  sse  de  la  joie ,  suivant  les  Gentous. 

/     .    BrINGUI  ,    KiSSEK. 

VakdiguÉssoorer    (  M.   Ind.  )  , 

•  .  tier  du  Caïlasa  ,  qu'on  représente 

'  c  la  tète  d'un  bœuf. 

-Vanéb  ,  déesse  qui  a>-ait  unlemple 

iJhre  à  Elymais,  en  Perse.  Antio- 

is   y    étant    venu    comme    pour 

luser  la  déesse,  et  pour  v  recevoir 

<:raiides  sonmies  à  titre  de  «iot  , 

-  prêtres  de  Nanée  lui  montrèrent 

1    is  ses  trésors;  et  après  qu'Antio- 

<  lUS  fut  entré  avec  peu  de  gens  dans 

.térieur,  ils  ferniècent  le  temple 
I  lui.  Alors  ouvrant  nne  porte  ca- 

<  i'-e  par  le  lamhris,  laquelle  com- 
lamiquait  dans  le  temple  ,  ils  l'acca- 

'■rent  d'une  ^rèle   de   pien^es  ;  et 

ttant  en  pièces  plusieurs  de  ceux 
i  l'accompagnaient  ,  ils  leur  cou- 
rent la  tète ,  et  Ja  jetèrent  à  ceux 
à  étaient  dehors.  Les  uns  croient 

'  cette  déesse  était  Diane,  ou  la 
'ne.  Appien  y  reconnaît  Vénus. 

Ijr'be  l'appelle  Vénus  Elvméenne. 
autres  prétendent  que  c  était  Cv- 

e.  Mais  le  sentiment  le  plus  pro- 
i'ie  est  que  c'était  Diane,  la  même 

•  Strabon  appelle  Anaïtis. 
:VATiNA  (  M.  Ceh.  )  ,  femme  de 

ider  ,    qui    mourut    de   douleur 
lès  l'avoir  perdu  ,   et   fût   brûlée 
r-c  lui ,  un  nain  vivant ,  et  le  cheval 
•it-  son  mari. 

Nansds  ,  roi  des  Ségobrigiens  , 
qui  favorisa  la  fondation  de  Marseille 
par  les   Phocéens.  —  f^.   Gyptis  , 

PROTIS. 

Nakcs  ,  un  des  anciens  r6is  de  la 

^l^èce.  fils  de  Teutamid<"'S  ,  et  1  un 

s    descendants     de    Lycaon    roi 

.\rcadie.  „ 


]V  A  R  265 

N apÉ  ,  nn  des  chiens  d'Actéon  , 
ensendré  d'un  loup. 

Napées  ,  nvmphes  que  les  uns 
font  présider  aux  forcis  et  aux  col- 
lines, les  autres  aux.  bocages,  d'au- 
tres aux  vallons -et  aux  prairies.  Rac. 
Navos ,  lieu  couvert  d'arbres.  On 
leur  rendait  à-peu -près  le  même 
culte  qu'aux  Naïades. 

Napécs  ,  un  des  surnoms  d'A- 
pollon- 

NaphtÉ  ,  drofrue  dont  Médée 
frotta  la  rol)e  et  la  couronne  qu  elle 
envoya  à  Creuse. 

N'arac  {M.  //u/.^,  région  des 
serpents ,  enfer  des  Lydienî.  f^oy. 
Patala. 

Narassima-Vatàbam  {M.  Ind.), 
nom  sous  l«[uel  les  Indiens  adorent 
VVishnou  dans  sa  quatrième  incar- 
nation ,  celle  en  monstre  moitié 
homme  et  moitié  lion.  F.  Wishnou.- 

JV4RAYAN  (  M.  Ind.  )  ,  l'esprit 
divin  flottant  sur  les  eaux  av.int  la 
création  du  monde.  La  teinte  bleue 
de  son  visacp  est  une  allusion  à  la 
couleur  de  ce  fluide  primordial  ;  et 
sa  statue ,  qui  le  représente  couché 
et  flottant  sur  les  eaux ,  est  en  marbre 
de  la  même  couleur.  > 

Nabcéa,  surnom  sous  lequel  Mi- 
nerve avait  un  temple  en  Elide  , 
consacré  par  IVarcée. 

Narcée  ,  fils  de  Bacchus  et  dé 
Physcoa  ,  fit  la  guerre  à  ses  voisins  , 
se  rendit  puissant,  et  bâtit  un  temple 
à  Minerve.  Il  institua  le  premier  des 
sacrifices  à  Bacchus  ,  et  établit ,  en 
l'honneur  de  Physcoa  ,  un  chœur  de 
nmsique  qui  porta  long-temps  son 
nom. 

I .  Narcisse  ,  fontaine  située  sur  les 
frontières  des  Thespiens  ,  fameuse 
par  l'aventure  de  Narcisse.  Narcisse , 
fils  du  Céphisse  et  de  la  nymphe 
Liriope  ,  ayant  méprisé  la  nymphe 
Echo,  fut  puni  par  la  déesse  Néaié- 
sis.  Tirésias  avait  prédit  à  ses  parents 
qu'il  vivrait  tant  qu'il  ne  se  verrait 
pas.  Une  fontaine  limpide  lui  pré- 
sentant un  jour  sa  propre  figure  ,  i! 
devint  amoureux  de  sa  ressemblance, 
et  se  laissa  consumer  d'amour  et  de 
désirs  sur  le  Ixjrd  de  cette  fontaine. 
Ce  délire  l'accompagna  jusques  dans 


266  NAS 

les  enfers ,  où  il  se  rcgnrJe  encore 
dans  les  eaux  du  Styx.  I^ausaiiias 
donne  à  cette  fable  ur.e  explication 
naturelle.  Suivant  fui ,  Narcisse  avait 
«ne  sœur  jumelle  qui  lui  ressemblait 
parfaitement.  Il  devint  amoureux 
d  elle  ;  mais  il  eut  le  malheur  de  la 
perdre.  IhconsolaiMe  de  sa  perte  ,  il 
venait  sur  le  bord  d'une  fontaine,  et, 
en  reCardant  son  image,  croyait  re- 
voir la  sœur  qu'il  avait  perdue. 

2.  —  Fleur  chérie  des  divinités 
infernales,  depuis  le  malheur  arrivé 
à  Narcisse.  On  offrait  aux  Furies  des 
fiuirlandes  de  narcisse  ,  parceque  les 
Furies  eneourdissaient  les  scéiërats. 
Rac.  Narkè  ,  engourdissement. 

N-iBCius  Héros  ,  Ajax,  fils  d'Oïlée , 
ainsi  surnommé  d'une  ville  de  la 
Locride  ,  où  répiait  son  père. 

Nar£da  (  M.  Iiid.  )  ,  fils  de 
Braiima,  sage  léfiishiteur  ,  distingué 
dans  les  arts  et  dans  les  armes  ,  élo- 
quent messnîTcr  des  dieux  entr'eux 
ou  vers  quelques  mortels  privilégiés , 
hal)ile  musicien  ,  et  inventeur  de  la 
l^inn  ,  ou  flûte  indienne.  Les  Pun- 
dits  citciit  encore  un, code  de  lois 

Ïu'ils  prétendent  révélé  par  Nareda. 
!e  dieu  offre  de  grands  rapports 
avec  le  Mercure  des  Grecs. 

Narfe  .{M.  CelL),  filsdeLoke, 
frère  de  Vale.  Dévoré  par  celui-ci , 
ses  intestins  ,  changés  depuis  en 
chaînes  de  fer ,  servirent  de  liens  à 
son  père.  T.  Loke. 

Narsinga-Jeikti  {M.  ïnd,),  fête 
indienne  ,  qui  a  lieu  la  veille  de  la 
nouvelle  lune  du  mais  Vayassi ,  qui 
répond  au  mois  de  Mai.  Ce  n'est 
que  dans  les  temples  de  Wishnou 
qu'on  la  célèbre.  Elle  dure  neuf  jours , 
et  l'on  fait  des  processions  ,  pourvu 
toutefois  que  quelqu'un  en  fasse  la  dé- 
pense. C'est  à  pareil  jour  que  Wish- 
nou se  meta  ;  orphosa  en  homme-lion. 
P^.  la  quatrième  Incarnation  de 
Ji^ishnou. 

Narthécophore  ,  qui  porte  une 
tige  de  férule,  surnom  de  Bacchus, 
qu'on  représentait  avec  une  de  ces 
cannes  à  la  main.  V.  Férule.  Rac. 
Narthex ,  férule. 

Nasamon  ,  fils  d'Amphithéuiis  tt 
de  Diane. 


N  A  T 

NasAmoîses  (  les  ) ,  peuple  d'A- 
fri({ue ,  i^uraîent  par  ceux  qui ,  durant 
leur  vie ,  avaient  été  justes  et  hon- 
nêtes gens  ,  devinaient  en  touchant 
leurs  tombeaux  ,  priaient  auprès  , 
s'endormaient ,  et  étaient  instruits  en 
songe  de  ce  qu'ils  voulaient  savoir. 

Nascio,  ou  jNaïio,  déesse  adorée 
chez  les  Romains ,  qui  lui  offraient 
des  sacrifices  solenmeis  ;\  Ardéc,  ville 
du  Latium ,  où  elle  avait  im  temple. 
Elle  présidait  h  la  naissance  des  en- 
fants ,  et  les  femmes  l'invoquaient 
Iiour  obtenir  d'heureuses  couches, 
lae.  IVasci,  naître  ,  ou  nalus,  né. 

Nastiis,  fils  de  Nom  ion  ,  chef  de  3 
Cariens  au  siège  de  Troie. 

Nastrakde,  rivage  des  morts, 
{M.  Celt.) ,  enfer  définitif  des  Scan- 
dinaves. Là  sera  un  J)âtirnent  vaste 
et  infâme ,  dont  la  porte  ,  tournée 
vers  le  nord ,  ne  sera  construite  que 
de  cadavres  de  serpents .  dont  toutes 
les  têtes,  tournées  vers  l'intérieur, 
vomiront  des  flots  de  venin.  Il  s'en 
formera  im  long  fleuve  empoisonné  , 
dans  les  ondes  rapides  duquel  flotte- 
ront les  parjures  ,  les  assassins  et  les 
adultères.  Dans  un  autre  lieu,  leur 
condition  sera  pire  encore  ;  car  un 
loup  dévorant  y  déchirera  les  corps 
qui  y  seront  envoyés. 

Natagaï  {M.  Ind.) ,  dieu  créa- 
teur de  toutes  choses ,  que  les  Mogols 
reconnaissaient,  uiaia  sans  lui  rendre 
aucun  culte. 

Natalis  ,  surnom  commun  à  plu- 
sieurs divinités  ,  comme  Juuon  , 
Genius  ,  la  Fortune,  etc. 

Natauties,  fêtes  et  jeux  eh  Thon- 
.neur  des  dieux  qu'on  croyait  pré- 
sider ù  la  naissance. 

Natigay  ,  ou  Stogay  {M.  Tart.), 
dieux  Pénates  des  Tartares  Mongids. 
Ils  président  aux  biens  de  la  terre  , 
et  sont  les  gardiens  des  familles. 
Chaque  maison  a  une  image  de  ces 
Natigay  ,  qui  a  une  femme  et  des 
enfants  ;  la  première  placée  h  sa 
gauche  ,  et  les  autres  devant  lui. 
A  dîner,  on  commence  par  servir  le 
Natigav  et  sa  famille.  On  leur  graisse 
abondanmient  la  bouche  ;  et  les  restes 
du  repas  sont  jetés  hors  de  la  maison  ^ 
pour  servir  à  la  nourriture  de  4nel~< 


N  A  T 

qiies  esprits  qu'ils  redoutent  Sans  les 
connaître. 

NaturAles  Dn  ,  dieiLx  naturels  , 
parmi  lesquels  on  comprenait  le 
monde  ,  le  soleil ,  l'air  ,  Feau  ,  la 
terre  ,  la  tempête,  Famour,  etc. 

1 .  Nature,  divinité  que  les  uns  font 
mère ,  les  autres  femme  ,  les  autres 
fille  de  Jupiter.  Les  Assyriens  l'ado- 
raient sous  le  nom  de  Bëlus  ;  les  Phé- 
niciens ,  sous  celui  de  Moloch  ;  les 
Egyptiens,  sous  celui  d'Ammon  ;  les 
Arcadiens,  sous  celui  de  Pan ,  c.-à-d. 
de  l'assemblage  de  tous  les  êtres. 
La  Diane  d'Ephèse  et  ses  s\mboles 
ne  signifiaient  que  la  nature  et  toutes 
ses  productions.  Plusieurs  admet- 
taient un  dieu  particidier  de  la  na- 
ture humaine  ,  qu'on  croit  |e  même 
•  pic  le  Génie.  Dans  l'apothéose d'//o- 
iiicre  ,  elle  est  représentée  par  un 
petit  enfant  qui  tend  la  main  à  la  Foi. 

2.  —  Fiile  ou  compasne  de  Jupi- 
ter. Suivant  le  sy6téme  des  Platoni- 
ciens ,  développé  par  Virgile  en 
vers  si  brillants  et  si  harmonieux ,  et 
reproduit  depuis  par  Syiinosa  d'une 
inanière  bien  moins  séduisante  ,  la 
IN  ature  n'était  autre  chose  que  Dieu , 
']')!  n'était  Iui-n>ênie  que  l'assemblage 
tJe  tous  les  êtres  : 

Jupiter  est  quodcumque  vides  , 
quodcunujue  inouetur. 

Aussi  la  Nature  est  souvent  rcpré- 
.srntée  sur  les  médailles  sotis  Fem- 
]<tême  de  Pan  ,  qui  signifie  tout. 
{V.  Pan.)  Les  Egyptiens  la  pei- 
gnaient sous  l'irnafje  d'une  fenane 
couverte  d'un  voile.  Sur  une  médaille 
de  l'empereur  Adrien  ,  elle  est  dési- 
gnée par  une  femme  fjui  a  du  lait 
Mux  mamelles,  et  un  vautour  dans 
Fi  main  ;  ce  qui  désigne  ,  suivant 
«jnelques  savants  ,  sa  force  active  et 
}Kissive.  Sur  plusieurs  autres  mé- 
dailles ,  c'est  simplement  une  tète  de 
femme ,  posée  sur  une  espèce  de 
faîne  ornée  de  mamelles  ,  symboles 
de  la  fécondité.   V.  Isis. 

La  Nature  ,  prise  dans  le  sens 
opposé  de  l'Art ,  s'exprime  ordinaire- 
ment par  une  jeune  filie  vêtue  sim- 
plement, couronnée  çle  fleurs,  et  qui 
<iouûe  les  uiains  à  l'Art  ;  pour  faire 


N  A  U  ÎX67 

entendre  que  la  Nature  et  FArl  doi- 
vent toujours  être  unis. 

Naubolide  ,  un  des  Phéaciens  , 
qui ,  dans  le  8*.  livre  de  VOdyssée  , 
se  présente  pour  combattre  à  la 
course. 

1.  Nauboltjs,  fils  d'Hippasus. 

2.  —  Père  de  Schédius  et  d'Epi- 
strophus  ,  capitaines  precs  qui ,  au 
sièf;e  de  ïroie  ,  combattaient  les 
Phocéens. 

Naufrage.  V.  Ulysse,  Ajax  , 
Enée  ,  Ido.mÉnée  ,  Nalplius. 

Naule  ,  pièce  de  monnaie  qu'on 
mettait  dans  la  Ijouche  des  morts 
pour  paver  le  passage  de  la  barque 
à  Charon. Les  magistrats  athéniens, 
jxjur  se  distinguer  de  la  populace  , 
ordonnèrent  qu'on  mettrait  trois 
oboles  dans  la  bouche  de  leurs  morts. 

Naupliade  ,  Palamède  ,  fils  de 
Nauplius    roi   de  Sériphe. 

I.  Nauplius  ,  un  des  plus  fidèles 
serviteurs  d'Alcus  roi  d'Anadie-, 
eut  ordre  d'aller  noyer  Augée  ,  f.We 
dé  ce  prince ,  mais  n'eut  garde  cie 
Vexécuter. 

1.  —  Fils  de  Neptune  et  d'Amy- 
mone ,  une  des  Danaides ,  fut  roi  de 
Fisle  d'Eubée.  Ayant  épousé  la  belle 
Cl \  mène  ,  selon  .Ipollodore ,  il  en 
eut  plusieurs  enfants  ,  entre  lesquels 
fut  Palamède,  un  des  princes  grecs 
qui  allèrent  au  siè^e  de  Troie.  Sa 
mort  malheureuse,  qui  fut  Feffet  des 
artifices  d'Ulysse,  alluma  dans  le 
cœur  dejVi'upliu''  "n  grand  désir  de 
vengeance.  Il  se  mit ,  dit-on,  à  courir 
toute  la  Grèce ,  et  il  attira  dans  la 
débauche  les  jeunes  gens  avec  les 
fcnimes  des  principaux  chefs  de  1  ar- 
mée grecque  qui  assiégeait  Troie  , 
espérant  par-là  mettre  la  dissension 
et  la  haine  entre  ces  jeunes  gens  ,  qui 
ne  manqueraient  pas ,  en  s'entre- 
tuant,  de  venger,  sans  y  penser,  la 
mort  de  Palamède.  Après  !a  prise  de 
Troie,  la  flotte  des  Grecs,  revenant 
en  Grèce  ,  fut  battue  d'une  furieuse 
tempête,  qui  en  dispersa  une  parïie, 
et  jeta  le  reste  sur  les  côtes  d'rulée. 
Nauplius,  en  ayant  eti  avis  ,  fil  .  Hu- 
nier la  nuit  des  feux  parmi  les  ro- 
chers dont  son  is!e  est  environnée  , 
dans  le  dessein  d'y  attirer  les  vais- 


268 


N  A  U 


.«eaux  des  Grecs  ,  et  de  les  voir  périr 
ronlre  col  o'cncil  ;  ce  qui  ;irriva  en 
citet.  Les  vaisseaux  se  brisèrent  :  une 
p;irtie  se  noya  ;  une  autre  partie,  ayant 
pagné  la  terre  avec  grande  peine ,  fut 
assommée  par  ordre  de  Nauplins. 
Mais  le  principal  auteur  de  la  mort 
de  Palaniède  échappa  à  la  vengeance 
de  NaapJius  ,  parcefju'il  avait  été 
rejeté  en  pleine  mer  par  la  tempête  ; 
de  quoi  ce  prince  fut  si  (aché  ,  que 
de  de'sespoir  il  se  jeta  dans  la  mer , 
selon  ïljgln.  ' 

Dans  la  liste  des  Argonautes  ,  il 
est  fait  mention  d'un  Nanplius.  Plu- 
sieurs doutent  que  ce  soit  le  même 
que  le  père  de  Palamède. 

Les  enfants  de  IVauplius  liéritèrent 
de  la  haine  de  leur  père  contre  les 
chefs  de  l'expédition  de  Troie.  Ils 
s'unirent  i  Egisthe  pour  le  soutenir 
contre  Agamemnon  ;  et  lorsqu'Oreste 
attaqua  le  tyran  ,  ceux-ci  coururent 
à  son  secours.  Mais  Pylade  soutint 
leurs  attaques,  pendant  que  son  an)i 
était  aux  mains  avec  Egisthe  ,  et  les 
tua. 

Nausicaa  ,  fille  d'Alcinoiis  roi 
des  Phéaciens ,  était,  dit  Homère, 
parfaitement  semblable  aux  déesses  , 
et  par  les  qualités  de  l'esprit ,  et  par 
celles  du  corps.  Minerve  lui  inspira 
pendant  la  nuit  d'aller  le  lendemain 
matin  à  la  rivière  avec  ses  femmes  , 
pour  y  laver  ses  robes  et  ses  habits. 
Ulysse,  qui  venait  d'échapper  seul 
au  naufrage ,  ayant  pris  terre  dans 
1  isie  des  Phéaciens ,  s'était  couché 
sur  le  bord  du  fleuve  ;  et ,  accablé  de 
liissitude  ,  il  s'y  était  endormi.  Au 
bruit  que  firent  les  femmes  de  Nau- 
sicaa  ,  il  se  réveilla  ;  mais  il  était  tout 
nu,  et  si  défiguré  par  l'écume  de  la 
mer ,  que  les  compagnes  de  la  prin- 
cesse en  furent  épouvantées,  et  pri- 
rent la  fuite.  Pour  IVausicaa ,  rassurée 
par  Minerve  ,  elle  l'attendit  sans  s'é- 
branler. Ulysse  lui  adressa  la  parole 
de  loin  ,  lui  demanda  des  habits  pour 
se  couvrir ,  et  la  pria'de  lui  enseigner 
le  cheniin  de  la  ville.  Naasicaa  rap- 
|)elle  ses  femmes  ,  envoie  des  habits 
à  Ulysse ,  et  le  conduit  elle-même 
au  palais  du  roi  son  pèra-j-  mais  elle 
lui  conseilla ,  en  approchant  de  la 


N  A  0 

ville  ,  de  se  séparer  d'elle  ,  fet  de  ne 
la»suivre  que  de  loin  ,  pour  prévenir 
les  médisances  ,  si  on  le  voyait  avec 
elle.  Ulysse  n'arrive  au  palais  que 
sur  le  soir  ;  il  est  présenté  au  roi  par 
Wausicaa  ,  qui ,  sur  sa  bonne  mi^ie  , 
avait  pris  des  sentiments  très  favo- 
rables pour  lui.  «Plût  j'i  Jupiter, 
»  disait-elle  à  ses  femmes ,  que  le 
»  mari  qu'il  me  destine  fut  fait 
»  comme  cet  étranger ,  qu'il  voulût 
»  s'établir  dans  cette  isle  ,  et  qu'il 
»  s'y  trouTiât  heureux  !  »  Quelques 
auteurs  ont  dit  qu'elle  épousa  Télé- 
niaqiv; ,  fils  d'Ulysse  ,  et  qu'elle  en 
eut  un  fils. 

rtAiîsiNots,  fils  d'Ulysse  et  de 
Calypso. 

N  Atr&îTHÉus,  pilote  de  Salamine  , 
fut  donné  à  Thésée  par  Scyrus  pour 
conduire  le  vaisseau  qui  devait  porter 
ce  héros  en  Crète.  Thésée,  dons  la 
suite ,  lui  éleva  une  petite  chapelle 
dans  ie  bourg  de  Pliulère. 

NavsithoÉ  ,  une  des  Néréides. 

NAr.srrHoiJs,  fils  de  Neptune  et 
de  Péribée,  père  d'Alcinous  roi  des 
Phéaciens,  jjui  accueillit  Ulysse. 
Homère  le  peint  comme  un  héros 
qni  avait  donné  aux  Phéaciens  Tes 
premières  idées  de  la  civilisation. 

NaltÉe,  Phéacien  ,  r.n  de  ceux 
qui,  dans  le  6^.  livre  de  YCdyssée  , 
se  présentent  pour  le  combat  de  la 
course. 

Nauïî;s  ,  un  des  compagnons 
d'Enée  ,  que  Virgile  peint  comme 
inspiré  par  Minerve.  C'était  à  lui  que 
la  garde  du  Palladium  avait  été  con- 
fiée ;  et  Diomède  ,  après  l'avoir  en- 
levé ,  craignant  la  colère  de  Minerve, 
rendit  sa  statue  à  Nantes  qui  la  trans- 
porta en  Italie.  Lorsque  les  vaisseaux 
d'Enée  furent  brûlés  ,  ce  fut  lui  qui 
informa  ce  prince  que  ce  malheur 
était  arrivé  par  la  haine  de  Juuoo 
■qui  voulait  empêcher  les  Troyens 
d'aborder  en  Italie,  et  l'exhorta  à 
tenir  ferme  contre  la  mauvaise  for- 
tune. V.  Paxladium. 

Nautia  ,  famille  patricienne  de 
Rome ,  consacrée  au  culte  de  Mi- 
nerve, et  qui  avait  la  garde  du  Pal- 
ladium. Virgile  la  fait  descendre  de 
ce  Nautès. 


N  A  X  . 

W AYiGATiON.  JjCS  pûètcs  en  attri- 
buent liu\eution  à  Neptune,  h 
Osiris ,  à  Bacclius ,  à  Hercule  ,  à 
J;ison ,  à  Jauus. 

Navigation.  (  Iconol.  )  Les  an- 
ciens l'ont  exprimée  sous  remLlèine 
d'Isis  ,  tenant  des  deux  maius  une 
•VOile  enflée  j  et  c  est  ainsi  qu'elle  •« 
'trouve  ,  printipalemeut  avec  nu 
phare,  sur  les  méùaiUesd' Alexandrie. 
Le  présai^  d  «ne  navigation  heu- 
reuse était  le  dauphin.  Aussi  les 
navires  portaient  <\^s  dauphins  pour 
syuilioles.  Les  modernes  lii  désignent 
par  une  femme  courounée  de  pouppes 
de  vaisseaux  ,  et  dont  les  vents  agt- 
tent  les  vêtements.  D'un  côt£  elle 
sappuie  sur  un  gouvernail ,  et  de 
liiutre  tient  l'inslnmieut  ^ui  sert  à 
prendre  hauteur.  On  voit  ii  ses  pieds 
I  horloge  marine  ;  la  boussole  ,  le  tri- 
t  ent  de  Neptuue,  et  les  richesses  du 
commerce  qu'on  lui  doit.  6ur  la  mer 
qu  on  apperçoit ,  des  vaisseaux  cin- 
glent à  pleines  \oiies  ;  nn  lànal  borne 
l'iioriaoa. 

Navius  (  Accïus  ).  Ce    Navitis  , 
étant  jeune,  dit  Cicéron,  fut  réduit 
par  la  pauvreté  à  garder  les  pour- 
ceaux.  £a  avant    perdu  nn ,    il  fit 
vœu  que  ,  s'il  le  retrouvait ,  il  olfri- 
lait  au  dieu  la  plus  J>eile  grappe  de 
raisin  qu'il  y  aurait  dans  toute  la 
■çiçne.   Lorsqu'il   l'eut  retrouvé  ,  il 
«e   tourna  vers   le  midi ,  s'arrêta  an 
milieu  de  b  vigne,  partagea  l'horizon 
«n  quatre  parties,  et,  après  avoir <u 
dans  les  trois  pçemieres  des  pi  ésages 
«ontraircs  ,  il  trouva  une  grappe  de 
.-raisin  d'une  merveillense  grosseur. 
Ce  fut  le  récit  de  cette  aventure  qui 
^  4o°Q3   •*   Tarquin    la    curiosité   de 
mettre  à  l'épreuve  son  talent  de  di- 
;  -vination ,  comme  on  1  a  vu  ii  Tar- 
(f  ticle  Accits. 

\;       Naxac    (  M.  Ind.  )  ,    séjour    de 

^    peines  Oii  les  habitants  du  Pégu  font 

arriver    les    aines    après    plusieurs 

transmigrations   dans    le   corps  des 

animaux,  des  oiseaux.  Voy,  8e  vu  m  , 

NlBAM. 

Naxics,  fils  de  Polémon ,  donna 
«on  nom  ii  l'isle  de  Naxos. 

N  Axos,  isie  de  la  mer  Egée,  nom- 
mée h  reine  des  Cjclades ,  fameuse 


N  F:  B  a69 

par  l'aventure  d  Ariane  f  t  le  culte 
de  Bacchns  dont  on  y  céL-brail  les 
Orgies  avec  grande  soleumitê.  Le* 
Naxiens  prétendaient 'que  ce  dieu 
avait  été  nourri  par  trois  nymphes 
de  l'isle,  Philie,  Coronis  et  Cléide. 
y.  Ariane,  ÏhÉsée. 

Naïbe  {M.  Ind.  )  ,  docteur  de 
la  loi;  qui,  dans  les  i>Lddives ,  a 
l'inteudîmce  des  lois  et  delareliiuion. 
Ces  navbes  ont  sous  eux  d'autres 
ministres  de  1  ordre  des  prêtres 
nommés  catibes ,  pour  exercer  la 
justice  dans  les  isles  des  Atolloiis  ou 
gouvernements ,  ou  pour  la  làire 
exercer  par  les  prêtres  particuliers 
des  mosquées.  Le  chef  de  ces  offi- 
ciers, nommé  Pandiare,  est  tout-à-Ia- 
fois  souverain  pontife  et  premier  ma- 
gistrat de  la  nation.  Jamais  il  ne 
s'éloigne  de  la  personne  du  roi. 
Dans  les  affaires  inip^rtantes  ,  il  est 
obligé  de  consulter  les  moscoulis , 
conseillers  du  tribunal ,  versés  dans 
la  science  de  1  Alcoran.  Le  roi  seul, 
assisté  de  ces  moscoulis  ,  principaux 
officiers ,  a  droit  de  réformer  les  ju- 
gements de  ce  tribunal. 

Néaclès,  guerrier  (jui  tua  Salins , 
comme  on  le  voit  tlans  1  Knéide. 

Né  AMAS  ,  Troyen  tué  par  Mé- 
rion  compagnon  d''Idoménée. 

NÉANDRE,  fils  de  Macarée  ,  s'em- 
para delisle  de  Cos.  et  y  régna. 

NÉANiHE,  fils  de  Pittams  tvraa 
de  Lesbos ,  ayant  entendu  dire  que 
la  lyre  d'Orphée,  déposée  dans  le 
temple  d'Apollon  ,  résonnait  d  elle- 
même  ,  l'aciieta  des  prêtres,  et  se 
relira  à  la  campagne,  pour  attirer 
les  arbres  et  les  rochers  ;  niiiis  il 
n'attira  que  les  chiens,  qui  se  jetèrent 
sur  lui  et  le  dévorèrent. 

NéatÈs  ,  compétiteur  aux  jeux 
dans  le  i'".  livre  de  V Odyssée.    . 

Nébahaz  ,  dieu  des  Hcvéens,  le 
même  que  Natio.  /^.  Nabo. 

NÉbROOa,  prince  de  l'impureté, 
qui  ,  selon  les  Manichéens  ,  créa 
Adam  et  Hève ,  conjointement  avec 
Sacla.  V.  Sacla. 

Nebrodès,  surnom  de  Bacchns. 
NEBROPHO^os ,    un    des    chiens 
d'Actéon.    Rac.    T^ehros ,    faon  ; 
phortos ,   meurtre. 


•270  NEC 

iNÉcESsiTÉ  ,  déesse  adorée  comme 
la  plus  al)Solue  de  toutes  les  divinités, 
à  laquelle  Jupiter  même  était  forcé 
d'obéir.  Platon  la  représente  avec 
des  couleurs  très  poétiques  ,  et  qui 
pourraient  donner  à  un  artiste  l'idée 
d'une  belle  allégorie.  11  imagine  un 
fuseau  de  diamant ,  qui  toucJie  d  un 
bout  à  la  terre ,  pendant  que  l'autre 
se  perd  dans  les  cieux.  La  Nécessité, 
placée  sur  un  trône  élevé,  tient  ce 
iuscau  entre  ses  genoux  ;  et  les  trois 
PaiTiues,  placées  au  pied  de  l'autel,  le 
tournent  avec  leurs  mains.  Horace  la 
peint  marchant  devant  la  Fortune, 
et  lui  donne  pour  attributs  des  mains 
de  bronze,  de  gros  coins,  des  cram- 
pons, et  du  plondj  fondu;  symJjoles 
de  sa  puissance  insurmontable  ,  et  de 
la  force  avec  laquelle  elle  entraîne  les 
hommes.  Klle  avait  dans  la  citadelle 
de  Coi'inthe  mi  temple  dans  lequel 
il  n'était  permis  d  entrer  qu'il  ses 
ministres.  La  Nécessité  est  souvent 
prise  chez  les  poètes  pour  le  Destin 
à  qui  tout  obéit.  C'est  en  ce  sens 
qu'ils  font  les  Parques  ses  filles.  Les 
philosophes  eux-mêmes  confondaient 
'  les  Parques  avec  le  Destin  ,  la  Né- 
cessité, Adrastée,  Némésis. 

D'autres  la  disent  fille  de  la  For- 
tune,divinité  adorée  par  toute  la  terre, 
et  dont  la  puissance  était  telle  que 
Jupiter  lui-même  était  forcé  de  lui 
obéir.  Elle  avait  un  temple  à  Co- 
rinthe ,  où  personne  ne  pouvait 
entrer  excepté  ses  j>rêtresses.  On  la 
représentait  souvent  :\  côté  de  la 
Fortune  sa  mère,  avec  des  mains  de 
bronze  ,  d.-ins  lesquelles  elle  tenait 
de  longues  chevilles  et  d'énormes 
coins.  Horace  lui  donne  du  plomb 
fondu.  Elle  tenait  aussi  quelquefois 
un  marteau  et  des  clous  ,  peut-être 
par  une  suite  du  proverbe,  Le  clou 
est  enfoncé ,  dont  se  servaient  les 
Romains  pour  dire  qu'il  n'y  avait 
plus  à  revenir  sur  une  affaire. 
f-f'^inchehnann  donne  de  grands 
ongles  i  la  figure  symbolique  ,  et  la 
peint  le  bras  -étendu  ,  dans  l'attitude 
de  dicter  ses  dures  lois.  Il  y  joint  un 
joug  ,  et  Cochin  un  poids  à  la  cein- 
ture qui  l'entrahie  nécessairement. 

NÉCROMANTIE    ,      NÉCYOMANTIE   , 


N  E  C 

divination  par  laquelle  on  prétendait 
évoquer  les  morts  ,  pour  les  con- 
sulter sur  l'avenir.  Rac.  Necros  , 
IVecys  ,  mort.  Elle  était  fort  en 
usage  chez  les  Grecs  et  sur-tout  chez 
les  Thessaliens  ;  ils  arrosaient  de  sang 
chaud  un  cadavre,  et  prétendaient 
ensuite  en  recevoir  des  réponses  cer- 
taines sur  l'avenir.  Ceux  qui  le  con- 
sultaient devaient  auparavant  avoir 
fait  les  expiations  prescrites  par  le 
magicien  qui  présidait  à  cette  céré- 
monie ,  et  sur-tout  avoir  iippaisé  par 
quelques  sacrifices  les  mânes  du  dé- 
funt, qui,  Sans  ces  préparatifs,  demeu- 
rait constamment  sourd  à  toutes 
les  questions.  Delrio  distingue  deux 
sortes  de  nécromantie.  L'une  était 
en  usage  chez  les  Thébains  ,  et  con- 
sistait en  un  sacrifice  et  un  enchan- 
tement :  on  en  attribue  lîorigine  ù 
Tirésiaj.  L'autre  était  pratiquée  par 
les  Thessaliens,  connue  on  l'a  vu  plus 
haut.  On  peut  consulter  la  nécyo- 
mantie  de  YOdyssée  et  celle  de 
•la  Pharsale  ,  pour  avoir  une 
idée  des  rites  et  des  cérémonies  em- 
ployés dans  les  évocations.  Lucaiit 
en  compte  trente-deux.  C'est  ici  le 
lieu  de  rdpporler  la  distinction  que 
mettaient  les  anciens  entre  le  corps 
et  l'ame,  et  ce  que  leurs  magiciens 
prétendaient  évoquer.  Cette  espèce 
d'image  était  ce  que  les  Grecs  appe- 
loient  eidolon.  C  était  ce  simulacre 
qui  descendait  aux  Champs-Elysées. 
Ulysse  y   voit  l'ombre  d'Hercule , 

Fendant  que  ce  demi-dieu  est  dans 
Olympe  avec  les  immortels.  Il  y 
avait  un  oracI<;  des  morts  dans  la 
Thesfjfotie  ,  syr  les  bords  de  l'A- 
chéron.  C'est  proprement  cet  oracle 
qui  a  donné  it  Homère  l'idée  de  la 
nécyomanlie  de  YOdyssée.  Pliir- 
tarque  nous  fournit  quatre  exemples 
d'évocation  des  âmes  des  morts. 

INectar,  breuvage  délicieux  ré- 
servé aux  divinités.  Sapho  le  donne 
pour  un  aliment  ;  mais  Homère  en 
fait  toiyours  la  boisson  des  dieux,  et 
donne  l'épithète  de  rouge  à  celui 
que  Ganymède  servait  au  maître  du 
tonnerre.  Hébé  en  servait  aux  autres 
divinités. 

WÉcvs  ,  nom  sous  lequel  on  ren- 


N  E  G 

dait  en  Espagne  de  grands  honneurs 
à  Mars.  Selon  d'autres ,  on  disait 
Néron  ou  Nicon.  Celle  idole  a\ait 
la  tète  rayonnante. 

NicïsiES ,  fête  solemnelle  des 
Grecs  en  l'honneur  des  morts.  Elles 
se  célohraient  durant  le  mois  An- 
ihestérion ,  qui  revient  en  partie  i'i 
celui  de  Février,  consacré  par  Numa 
à  la  niëmoire  des  ancêtres.  Les  Ro- 
mains ,  aussi  bien  que  les  Grecs  , 
s'imaginaient  que  les  ombres  sor- 
taient des  enfers  pour  assister  à 
leurs  fêtes  ,  et  que  les  portes  en 
étaient  ouvertes  tant  que  la  solem- 
nilé  durait.  Pendant  ce  temps  le  cuite 
des  autres  divinités  était  suspendu  , 
leurs  temples  étaient  fermés  ,  et  l'on 
évitait  de  célébrer  des  mariages  pen- 
dant ces  jour§  lugubres.  On  y  faisait 
des  sacrifices  à  la  Terre  ;  les  Bithy- 
niens  y  invitaient  les  ombres  des 
morts  en  les  appelant  ù  haute  voix 
par  leur  nom ,  lorsqu'ils  leur  ren- 
daient les  derniers  devoirs,  f^.  Lé- 
MUP.ALEs.  Rac.  Nekus  ,  mort. 

I .  NÉda  ,  fleuve  du  Péloponnèse , 
sur  les  bords  duquel  la  jeunesse  de 
_  Phigalie  allait  à  certains  jours  couper 
,sa  chevelure  ,  pour  la  lui  consacrer. 

2. —  Une  des  nourrices  de  Jupiter 

sur  ,1e  mont-Lycée.    Voy.  Hagno  , 

"^HvsoA.    Elle  donna  son  nom    au 

leuve.du  Néda.  \ 

,Nédïmni:s,  Centaure  renversé  par 

'hésée  aux  noces  de  Pirithoiis. 

Nééra  ,  déesse  aimée  du 
Soleil.  Elle  en  eut  deux  filles, 
Pbaétuse  et  Lampétie  ,  qu'elle 
envoya  habiter  l'isle  de  Tr;jnacrie, 
et  prendre  soin  des  troupeaux  de 
leur  père. 

■'..  —  Une  des  filles  de  IViobé. 

3.  — -  Fille  de  Péréus  ,  et  femme 
d  Aîéus  ,  dont  elle  eut  Céphée  , 
T.\ourgue  et  Auge. 

.  —  Femme  de  Strymon. 
'   —  Femme  d'Aut^ljcus. 

Veges  ,  ou  CanxîsiS  (  M.  Jap.) , 
pi  ctres  séculiers  du  Japon  ,  qui 
desservent  les  temples  ou  niias.  lis 
sont  distingués  des  laïques  par  une 
rôle  blanche  ou  jaime  qu'ils  mettent 
par-dessus  leur  habillement  ordi- 
naire.   Ils    port.nt   un    ligunet    en 


]\  E  G 


271 


forme  de  barque  -,  qu'ils  nouent  sous 
le  menton  avec  des  cordons  de  soie. 
Le  bonnet  est  orné  de  franges  et  de 
noeuds  plus  ou  moins  longs ,  sui^  ant 
le  rang  et  la  qualité  de  chaque 
prêtre.  Les  Neges  se  rasent  le  vi- 
sage, et  laissent  croître  leurs  che- 
veux. Les  supérieurs ,  pour  se  dis- 
tinguer ,  se  funt  faire  une  tresse  ,  on 
Lien  enferment  leurs  cheveux  sous 
une  gaze  noire.  De  plus ,  ils  se  cou- 
vrent les  deux  mâchoires  d^un  mor- 
ceau d'étoffe  p!us  ou  moins  large , 
suivant  la  dignité  de  chacun.  Ces 
supérieurs  se  font  remarquer  par  un 
fasle  profane  lorsqu'ils  se  montrent 
en  public.  On  jx»rte  devant  eux  deux 
sabres,  distinction  qui  n'est  en  usage 
que  pour  les  noldes.  Ils  se  croiraient 
déshonorés  s'ils  s'abaissaient  jusqu'à 
parler  A  un  homme  ;  et  quoique  la 
plupart  soient  d'une  extrême  igno- 
ranf^f  ,  l'extérieur  froid  et  réservé 
qu'iV  affectent  leur  donne  un  air  de 
ca;;.icité  qui  en  impose  au  vulgaire. 

Négligence.  Ripa  la  symbolise 
par  une  femme  échevelée ,  vêtue 
d'habits  déchirés  ,  couchée  négli- 
gemment auprès  d'une  horloge  de 
sable  renversée,  f^.  Ocnls. 

NÉGOREs  (  M.  Jap.),  secte  japo- 
naise qui  reconnaît  poiur  ses  deux 
auteurs  un  des  principaux  sectateurs 
de  Xaca  ,  nommé  Ainbadoxi ,  et 
un  disciple  de  ce  dernier,  (jui  voulut 
honorer  particulièrement  son  maître. 
Cette  secte  est  divisée  en  trois  classes  ; 
la  première,  qui  est  la  moins  nom- 
breuse, s'applique  au  cidte  des  dieux^ 
et  aux  cérémonies  religieuses;  l'autre 
fait  profession  de  porter  les  armes  , 
et  la  troisième  de  les  forger.  Les  uns 
disent  que  ces  sectaires  n'ont  point 
de  supérieur ,  et  qu'ils  ne  peuvent 
conclure  aucime  affaire  ,  s'ils  ne  sont 
tous  du  même  sentiment  ;  et  connue 
la  chose  est  assez  difficile  ,  ils  n'ont 
d'autre  moyen  de  se  mettre  d'accord 
qu'en  se  battant  à  grands  coups  de 
sabres.  La  force  décide  le  droit. 
D'autres  prétendent  ,  avec  plus  'de 
vraisemblance  ,  que ,  quand  une  voix 
manque  ,  ils  ajournent  l'assemblée  , 
et  ainsi  consécutivement 'jusqu'à  ce 
qu'ils  soient  tous  d'accord.  D'autres, 


a7«  N  E  H 

cnGn ,  assurent  qu  ils  élisent  pour 
siipi-rieiirs  les  deux  plus  anciens  de 
la  connnnuaufé  ,  et  que,  dans  toutes 
les  allaires ,  il  faut  que  l'ordre  dé- 
fère à  leur  scnliniciU.  Cette  secte  est 
si  noudireuse,  <juVlle  peut,  au  son 
d'une  cloche  qu'on  entend  de  loin  , 
lever  en  trois  ou  quatre  heures  une 
année  de  3o,ooo  iiommr s  ;  ce  qui 
oblige  les  empereurs  à  leur  faire  de 
grands  dons  ,  pour  l'avoir  toujours 
prête  à  leur  service.  Ces  néijores  se 
querellent  souvent  entr'eus  ,  et  alors 
ils  ne  font  point  de  scrupule  de 
s'entr'éggrfïer ,  quoiqu'ils  en  fassent 
de  tuer  un  oiseau  ou  un  moucheron , 
parceque  leurs  lois  le  défendent. 

JVehallema  ,  déesse  dont  on  a 
trouvé  plusieurs  statues  dans  l'isle  de 
"Walkeren  ,  en  Zélande  ,  en  1646  , 
avec  des  inscriptions.  Elle  est  tantôt 
debout,  tantôt  assise  ,  a  lair  toujours 
jeune ,  avec  un  vêtement  qui  la  couvre 
depuis  la  tête  jusqu'aux  pieds.  Les 
symbofes  qui  l'environnent  sont  ordi- 
nairement une  corne  d'al>ondance  , 
des  fruits  qu'elle  porte  sur  sou  £;iron  , 
un  panier,  un  chien.  On  a  trouvé  des 
nVonuments  de  cette  déesse  en  France, 
en  Angleterre,  en  Italie,  en  AHe- 
mafifne.  Parmi  les  savants ,  les  uns 
ont  cru  que  NehaUenia  était  la  nou- 
velle lune  ;  les  autres ,  arec  plus  de 
vraisemblance  ,  ont  pensé  que  c'était 
une  des  déesses  mères ,  divinités 
champêtres ,  auxquelles  conviennent 
tous  les  attributs  qui  l'actompagnent. 
Neptune  se  trouve  trois  fois  joint 
aux  fiiïures  de  Néhallénie ,  ce  qui 
fait  cioire  aussi  que  c'était  une  divi- 
nité marine  ,  ou  qu'on  invoquait  pour 
obtenir  une  heureuse  navigation. 

ÎVéhÉmie  ,  le  premier  des  deux 
Messies  ,  suivant  les  thalmudistes. 
Il  sera  pauvre  ,  misérable  ,  homme 
de  douleur,  sortira  de  la  famille  de 
Joseph  ,  et  de  la  tribu  d'Ephraïui. 
Haziel  sera  son  pt/re.  Malgré  son  peu 
d'apparence,  il  ira  chercher ,  on  ne 
sait  oi'i ,  les  tribus  d'Epliraïm  ,  de 
IVlanass-',  de  Benjamin,  une  partie 
de  celle  de  Gad  ,  et  ,  à  la  tête  d'une 
arrnée  formidable  ,  il  fera  la  guerre 
aux  Romains  et  aux  chrétiens,  ren- 
versera Ilûuie  ,  et  ramcûera  les  Juifs 


N  E  L 

en  triomphe  à  Jérusalem.  Ses  pros- 
pérités seront  traversées  par  l'anle- 
christ  Armillius ,  qu'il  vaincra  d'a- 
bord et  qu  il  fera  prisonnier  ;  mais 
Armillius  s'échappera  ,  remettra  sur 
pied   une  nouvelle  armée ,   et   reui- 

Eoalera  une  victoire  complète.  Né- 
émie  perdra  la  vie  dans  la  bataille, 
mais  non  paspar  la  maiu  des  hommes , 
et  sera  ressuscité  par  le  second  Messie. 
A'.  Armillil's,  Messie. 

jVéith  ,  déesse ,  nom  égyptien 
de  l'Athéné  des  Grecs.  C'était  ,  sui- 
vant Platon ,  cette  déesse  qui  avait 
fondé  la  ville  de  Sais  ,  où  les  Grecs 
apprirent   les    cérémonies   de    leur 

culte.  /-'".  ISlTOCRlS. 

Neith  (  M.  Ceït.) ,  divinité  des 
eaux  chez  les  Gaulois  ,  qui  lui  con- 
sacraient tous  les  ans  des  animaux  , 
des  étoffes  précieuses  ,  des  fruits  ,  de 
l'or  et  de  l'argent.  On  la  croyait  if;i^ 
cible,  et  d'une  bonté  fort  équivotjue; 
opinion  qui  convenait  assez  au  maître 
d  un  élémeut  perfide.  Il  y  avait  dans 
le  lac  de  Genève  un  rocher  qui  lui 
était  consacré  ,  et  qui  porte  encore 
le  nom  de  IVeiton.  Le  système  riant 
et  poétique  qui  peuple  îes  mers,  les 
fleuves  et  les  fontaines  de  divinités 
protectrices,  a  quelque  chose  de  si 
séduisant ,  qu'il  n'a  pu  céder  entiè- 
rement ,mème  à  l'ascendant  du  chris- 
tianisme. J'ai  vu  chez  les  riverains 
de  la  Loire  une  espèce  de  respect 
filial ,  mêlé  de  crainte  et  d'amour, 
proportionné  aux  dommages  et  aux  j 
bienfaits  de  celte  belle  et  capri- 
cieuse rivière,  f  \  Niord. 

1.  Nélée  naquit  de  Tyro  fille  de 
Salmonée,  et  deCréthéus  fils  d'EoIe, 
que  l'on  surnommait  Neptune.  Ayant 
été  exposé  dès  sa  naissance,  il  lut 
trouvé  par  des  bergers ,  qui  en  pri- 
rent soin  ,  jusqu'à  ce  que  ,  devenu 
grand  ,  il  se  fit  reconnaître  par'  sa 
mère,  et  se  mit  en  possession,  avec 
son  frère  Pélias  ,  des  états  qu'elle 
avait  hérités  de  Salmonée  en  Ëlide. 
Nélée  fut  bientôt  après  chassé  d'Iol- 
chos  par  Pélias ,  et  obligt-  de  se 
réfugier  chez  Apharéus  son  parent, 
qui  non  seulement  lui  donna  retrait* 
dans  ses  états,  mais  lui  abimdonns 
ujènie  toute  la  côte  maritime  ,  où  i' 


jV  E  M 

y  avait  plusieurs  villes,  et  entr'au- 
tres  P^  los  ,  que  jN'éJée  choisit  pour 
le  lieu  de  sa  résidence,  et  qui  dt  vint 
si  nori*s;inte  •ous  son  lèpne  ,  (\a  Ho- 
mère l'appelie  par  excellence  la  ville 
de  Nélée.  La  jrrande  richesse  consis- 
tait alors,  dit  Pau^aiiias ,  à  avoir 
une  Grande  quantité  de  («ïuI's  et  de 
che^aux  :  N'-Iée  en  fit  venu-  un  ^rand 
nombre  de  Thessulie,  pour  les  faire 
inuitip!ierdanss«jnnouvel  état  ;et  Ion 
montrait ,  connue  une  curiosité  ,  les 
étahles  de  INélée.  Ouand  il  fut  bien 
établi ,  il  se  rendit  à  Orchoniène , 
pour  y  épouser  Chloris  ,  fille  d  Aui- 
phion  ,  dont  il  eut  douxe  fils  ,  qui 
E'iiuientèrent  beaucoup  sa  puissance. 
r  d'une  si  nombreuse  fami'le ,  il 
faire  la  fjuerre  à  Hercule,  et  se 
liguer  avec  Augias  cijntre  ce  héros  ; 
mais  il  vit  saccader  Pilos  ,  et  fut  tué 
lui-niènje  avec  onze  de  ses  enfants. 
Le  jeune  Nestor  fut  seu  éparsué, 
et  mis  eu  possession  du  royaume  de 
sou  père ,  parcequ'il  s'avait  pas  été 
du  complot  de  ses  autres  frères.  On 
donna  un  prétexte  plus  frivole  à  la 
guerre  d'Hertule  contre  Nélée:  celui- 
ci  et  SCS  enfants  avaient  refus-  d'ex- 
pier Hercule  d'un  meurtre  «{u'il  a\ait 
conmiis.  Né  ée  est  compté  parmi  les 
Arsonaules. 

2. —  Fils  de  Codnis,  et  frère  de 
M cdon  ,  privé  du  trône  d'Athènes 
p;!r  l'oracle  qui  prononça  en  faveiu" 
dp  son  frère,  se  mit  à  la  tète  d  une 
jeunesse  florissante,  et  alla  fonder 
mie  colonie  dans  le  territoire  de 
Mi'et.  Pour  assurer  l'existence  de  sa 
ncnpilp  colonie,  il  fit  massacrer  les 
Milésifns  ,  et  donna  leurs  femmes  à 
<e«  soldats. 

NÉLÉinEs    Nestor,  et  les  autres 
:  -  de  Nélée. 

Néléidies  ,  fêtes  instituées  en 
Ihonneur  de  Diane  par  Nélée  i. 

NélÉis  ,  siu'nom  de  Diane  ,  pris 
des  Néléidies. 

NÉiÉiLs  ,  Nestor  ,  fils  de  Nélée. 

IN  ÉLo ,  une  des  Danaïdes. 

Nemakovm,  nom  que  les  Grecs 

donnent  quelquefois  à  Minerve  ,  dans 

laquelle  on  croit  reconnaître  Noéuia, 

,      fil'cdeLaniech  ,  à  laquelle  on  attribue 

^     rinvpîition  de  la  Ebture  et  de  la  toile. 

Tonii;  II. 


N  E  M  275 

Nembroth  ,  un  des  esprits  que  les 
ma;  icitns  consultent.  Le  M;;rdi  lui 
est  consacré ,  il  reçoit  ce  jour-là  hr 
pierre  (pion  lui  jette  p<jur  présent. 

Nemda  (  M.Tart.  )  ,  lieu  de  dé- 
vot iou  célèiire  chez  les  Tart;  res  Czé- 
rémisses  qui  habitent  aux  mviions 
du  Vol^a.  Il  est  spécial* ment  con- 
sacre au  culte  des  démons  et  des 
cénies  malfaisants.  Les  peuples  d'a- 
lenlour  v  viennf  nt  en  péleriuate,  les 
mains  pleines  de  présents  et  d'of- 
frandes ;  car  ils  supposent  que  ces 
esprits  sont  fort  avides,  et  qu'ils  pu- 
niraient de  mort  ceux  (jui  viendraient 
les  honorer  sans  leur  rien  ap2X)rter. 
Oléan'us. 

I.  NémÉe  ,  fille  d'Asope  ,  suivant 
Pansanias ,  et ,  selon  d'autres  ,  de 
Jupiter  et  de  la  Lune,  donna  son  nom 
à  une  contrée  du  pays  des  Ar^iens. 
D'autres  le  dérivent  des  troupeaux 
de  Junon  qui  y  paissaient.  Kac.  ^Ve- 
rnei.'t ,  paiire. 

?..  —  Ville  de  l'Arco'ide  ,  célèbre 
dans  les  temps  héroïques  par  la  vic- 
toire d'Huiuîe  sur  un  lion  ,  et  par 
lea  jeux  Néniéens.  Dans  une  forêt 
voisine  était  un  lion  d'une  taille 
énorme,  qui  déva>tait  le  pay.-.  Her- 
cule ,  envoyé  à  l'a^e  de  seize  ans 
pour  fiarder  ses  troupeaux  ,  attaqua 
ce  monstre ,  é{)iii,-,a  son  carquois 
contre  sa  peau  impénétrable  aux 
traits  ,  et  brisa  sur  lui  s;i  massue  de 
fer.  Enfin  ,  après  beaucoup  d'efforts 
inutiles,  il  saisit  le  lion  ,  le  déchira 
de  ses  mains ,  et  avec  ses  oncles  lui 
enleva  la  peau  qui  lui  servit  depuis 
de  bouclier  et  de  vêtement.  Tel  fut 
le  premier  des  douze  travaux  d'Her- 
cule. 

NÉM^EN  ,  surnom  de  Jupiter , 
pris  du  culte  qu'on  lui  rendait  à  ZNé- 
mée  ,  depuis  qu'Hercule  lui  avait 
consacré  les  jeux  de  «enoni.  Les 
Arfïiens  y  faisaient  des  sacrifices  à 
ce  dieu,  et  c'était  à  eux  qu'apparte- 
nait le  droit  d'y  éiire  un  prêtre.  Ce 
surnom  lui  était  commua  avec  Her- 
cule. 

Néméens.  Les  jeux  Néméens 
étaient  c-oniptés  entre  les  plus  fameux 
jeux  de  la  Grèce;  ils  furent  institnés, 
dit-OD,  pai  Hercule ,  apris  i|uii  eut 


0-4  JV  E  M 

tué  le  lion  tle  jN^émée,  et  en  mémoire 
de  sa  victoire.  Pausaiiias  dit  que  ce 
inX.  Adraste  ,  un  des  sent  cliets  de 
la  première  guerre  de  Tlicbes  ,  qui 
en  fut  l'auteur  :  d'autres  racontent 

3ue  ce  fut  pour  honorrr  la  mémoire 
u  jeune  Ophelle  ou  Archemor  , 
fils  de  Lvcuipue  ,  que  les  sept  chefs 
arpiens  céiél>rèrent  ces  jeux  ;  d'autres 
enfin  prétendent  qu'ils  furent  con- 
sacres à  Jupiter  Néméen.  Quelle 
qu'ait  été  leur  orieine  ,  il  est  cer- 
tain qu'on  les  célébra  long -temps 
dans  la  Grèce  ,  de  trois  en  trois  ans. 
C'étaient  les  Arf:iens  qui  les  faisaient 
faire  à  leurs  dépens  dans  la  forêt  de 
Némée  ,  et  (jui  en  étaient  les  juges. 
Ils  jugeaient,  dit-on,  en  habits  de 
deuil ,  pour  marquer  l'origine  de 
ces  jeux.  Il  n'y  eut  d'ahord  que  deux 
•exercices ,  l'équestre  et  le  gynmique  ; 
on  y  admit  ensuite  les  cinq  sortes  de 
•combats  ,  comme  dans  les  autres 
jeux.  Les  vainqueurs ,  au  commence- 
ment ,  étaient  couronnés  ti'oiivicr  ,ce 
qui  dura  ju'^qu'au  temps  des  guerres 
■contre  les  Mcdcs.  Un  échec  que  les 
Argiens  reçurent  dans  cette  guerre 
fit  ch.-mger  l'olivier  en  ache  ,  herbe 
funèbre.  C'est  pourquoi  les  jeux  Né- 
inéens  ont  passé  pour  des  jeux  fu- 
nèbres. 

NÉ.MÉoNirjrEs  ,  vainqueurs  dans 
les  jeux  Néméens.  Leur  prix  était 
une  simple  couronne  d'ac'ne,  mais 
Piiutare  les  a  immortalisés  dans  son 
troisième  livre.  Rac.  Nikè  ,  victoire. 

Nemertès  ,  une  des  Néiéides  , 
suivant  Hésiode. 

NÉmÉsées  ,  fêtes  instituées  en 
l'honneur  de  Némésis.  Elles  étaient 
ftmèl*res  ,  parcequ'on  croyait  que 
ZVémésis  prenait  aussi  les  morts  sous 
sa  protection  ,  et  qu'elle  vengeait  les 
injures  faites  à  leurs  tombeaux.  On 
1  faisait  aussi  des  expiations  en  fa- 
veur de  ceux  qui  avaient  abusé  des 
présents  de  la  fortune  ou  des  dons 
de  la  nature. 

NemÈses,  divinités  ,  selon  Hygin, 
filles  de  l'Erèbe  et  de  la  Nuit,  ifiiiel- 
qurs  uns  les  prennent  pour  les  Eu- 
nténides.  Elles  étaient  en  grande  vé- 
nération à  Smjrne ,  qu'Alexandre 
avait  fondée  sur  la  foi  d'une  appari- 


N  E  M  ,  ■ 

tion  de  ces  déesses  qui  le  lui  avaient 
ordonné  en  s<  nge.  Hésiode  a  dis- 
tingué aussi  deux  JNénièses  :  Tune 
était  la  Pudeur  ,  qui  retourna  dans 
le  cif  1  après  l'i'ige  d'or  ;  l'autre  resta 
sur  la  terre  et  dans  les  enfers  pour  la 
punition  des  méchants.  Ces  deux  divi- 
nités, invoquées  principalement  dans 
les  traités  de  paix  ,  assuraient  la  fidé- 
lité des  serments.  On  les  représentait 
ailées  ,  avec  une  roue  sous  les  pieds, 
symbole  des  vicissitudes  humaines  , 
propres  i^  rappeler  l'homme  orgueil- 
leux aux  sentiments  de  modération  et 
de  JTistice.  Souvent  les  Néinèses 
tiennent  un  frein  pour  arrêter  les 
méchants  ,  ou  un  aiguillon  pour 
exciter  au  bien.  Elles  approchent  ua 
doigt  de  leur  bouche ,  pour  apprendre 
qu'il  faut  être  discret  ;  et  le  fiein 
qu'elles  portent  annonce  sur  -  tout 
qu'il  en  faut  toujours  mettre  à  ses 
discours.  La  plupart  de  ces  attributs 
conviennent  à  Némésis. 

Némésis  ,  fille  de  l'Océan  ,  selon 
Piiusaaias  ;  de   la  Justice  ,  suivant 
^immien  MarceViii  ;  de  Jupiter  , 
au  rapport  a'  Euripide  ;  de  la  Nuit  , 
si   l'on  en  croit   Hésiode  ;  divinité 
redoutable  qui ,  élevée  dans  les  cieux  , 
regardait  du  haut  d'une  éternité  ca- 
<  hée  tout  ce   qui  se  passait  sur  la 
terre  ,  et  qui  veillait  en  ce  monde  à 
la   punition   des   coupables  ,  et   les 
châtiait  dans  l'autre  avec  la  dernière 
rigueur.  Ses  punitions  étaient  sévères, 
mais  équital)les  ,   et  personne  n'était 
à  l'abri  de  ses  coups.  Cette  divinité , 
souveraine  des  mortels  ,    juge    des 
motifs  secrets  qui  les  faisaient  agir , 
commandait  mênieà  l'aveugle  Destin, 
et  faisait  ^  son  choix  sortir  de  l'urne 
de  ce  dieu  les  biens  ou  les  maux.  Elle 
se  plaisait    ii   courber   les  tètes  or- 
gueilleuses, à  h;;milicr  ceux  qui  man- 
quaient de  modération  dans  la  pros- 
périté, ceux  que  la  beauté  et  la  forc< 
du  corps  ou  les  talents  rendaient  troj 
liors  ,  et  ceux  qui  désobéissaient  au7 
ordres  despersonnesquiavaient  droi 
«le  leur  e    donner.  Ministre  de  la  jus 
tice,  ellp  avait  une  inspection  spécial 
sur  les  offenses  faites  aux  pères  par  le 
enfants.  C'était  elle  enfin  qui  recevai 
les  vœux  secrets  de  l'amour  dédaign 


N  E  M 

on  trahi ,  et  qui  vengeait  les  amantes 
malheureuses  de  finCdélitë  de  leurs 
amants.  Ainsi ,  sur  une  mosaïque 
d'Hercuianum ,  on  la  voit  consoler 
Ariane  abandonnée.  Le  vaisseau  de 
Thésée  fend  les  mers  ,  tandis  que 
près  d'Ariane  l'Ainour  se  cache  et 
verse  des  larmes.  Le  nom  de  Némésis 
signifiait  chez  les  Grecs  ,  suivant 
Hésychiiis ,  bonne  fortune  j  d'autres 
l'ont  fait  dériver  de  neineiii  ,  divi- 
dere ,  parcequ'elle  distribuait  aux 
hommes  les  châtiments  et  les  récom- 
penses ;  d'autres ,  {.le  neniesain ,  s'in- 
digner ,  de  l'indignation  que  lui  cau- 
sait la  vue  des  crimes  de  la  terre.  P'. 
Nemetor  ,  AdrasïÉe  ,  Opis  ,  Eois  , 

A>CHARIE  ,    NôRTIA. 

Une  déesse  si  redoutable  devait 
T  un  grand  nouibre  d'autels.  Re- 
uée  par  plusieurs  comme  la  p'iis- 

-  ice  solaire  ,  son  empire  s'étendait 

-  ir  le  globe  entier  ,  et  son  culte 
>>  était  universellement  répandu.  Elle 
étuit  honorée  des  Perses  ,  des  Assy- 
ili-iis,  des  Babvloniens  ,  des  peupfes 

'•Jiiopie,originaires  d'Egypte. K!!e 

il,  au  rapport  de  Pline ,    dans 

le    labyrinthe    près  du  lac  Mivris  , 

Îuinze  chapelles  qui  lui  étaient  dé- 
iées  ;  on   ne  pouvait  mieux  placer 
cette  déesse  distributrice  des  puni- 
T":»ns  et  des  récomjK?nses  rjue  dans  !e 
rtare  égyptien  ,  c.-à-d.  ,  un  lieu 
lopinion  publique  plaçait  la  de- 
ire  dernière  des  I>ons  et  des  nié- 
nts.  (  V.    LuA.  )    Son  cuite  fut 
porté  dans  la  Grèce  par  Orpliée.  On 
1  adorait  sur-tout  à  Rhamnu'S  (  voy. 
Rh  VMXust a  ) ,  à  Samos  ,  à  Side  ,  à 
'Euhèse,  à  Smvme.  L'Italie  reconnut 
aussi  sa  puissance  ,   et  la   plaça   au 
rang  des  divinités  principales  ,  sous 
le  nom  grec  de  Némésis.  A  Rome  on 
lui  donnait  le  nom  de  Sainte ,  et  on 
lui  consacra  un  autel  au  Capitole;  là , 
avant  de  partir  pour  les  combats  ,  les 
guerriers  venaient  lui    immoler  des 
victimes  ,  et  Im"  faire  offrande  d'un 
glaive. Elle présidaità  l'oreille  droite, 
et  s.3uveiit  on  lui  en  offrait  la  repré- 
sentation en  argent. 

Sa  tète  porte  ordinairement  une 
couronne  chez  les  Grecs  ;  celle-ci  est 
quf  Iquefois  surmontée  d  unecoroe  de 


N  E  M  275 

cerf,  peut  -  être  pour  désigner  la 
promptitude  avec  laquelle  Némésis 
rend  à  chacun  ce  qui  lui  appartient. 
Les  Etrusques  la-  couronnaient  avec 
un  diadème  de  pierres  précieuses.  Le 
narcisse  servait  encore  à  sa  couronne; 
etcetteiîeur,  qui  rappelait  un  jeune 
orgueilleux  épris  de  lui  -  même  et 
victime  de  l'amour  -  propre  ,  devait 
naturellement  être  consacrée  à  la 
déesse  qui  punissait  ceux  qui  n'ai- 
maient qu'eux-mêmes.  Souvent  elle 
a  la  tète  couverte  dun  voile  ;  attribut 
qtii  annonce  que  la  vengeance  di- 
vine est  impénétrable  ,  et  qu'elle 
frappe  ù  l'instant  où  le  coupable  se 
croit  en  paix.  Tantôt  elle  se  repose 
sur  im  gouvernail  ,  pour  exprimer 
qu'elle  régit  l'univers;  tantôt  on  voit 
sous  ses  pieds  une  roue ,  parcequ'elle 
le  parcourt  pour  y  juger  le  mérite 
des  actions  numaines.  Les  h.iLitauts 
de  Bresse  en  Italie  la  couronnaient 
de  laurier ,  ^t  plaçaient  sou3  ses 
pieds  ime  roue  et  ira  compas.  Quel- 
<:[uefois  elle  tient  tm  vase  d  une  main, 
et  une  lance  de  l'autre  ;  la  liqueur  de 
l'un  prêtait  des  forces  à  I  homme  ver- 
tueux et  peisécuté  ;  les  coups  de 
l'autre  pumssaient  les  orgueilleux  de 
leurs  fautes.  Uue  mosaïque  d'Her- 
culannm  offre  Néniésis  avec  un  visage 
sévère  ,  et  vêtue  de  blanc.  D'une 
main  elle  soulève  sou  habillement  , 
coumie  pour  ne  pas  être  lémoia 
d'une  action  criminelle  ;  de  l'autre 
elle  tient  une  épée  renfermée  dans  le 
fourreau.  Les  artistes  anciens  lui  don- 
nèrent souvent  des  ailes.  Il  lui  fallait 
en  effet  l'agilité  des  oiseaux  pour 
remplir  ses  divers  emplois.  C'est  par 
cette  raison  que  les  habitants  de 
Smvme  plaçaient  à  côté  d'elle  un 
griffon  aux  ailes  étendues  ,  et  que 
cet  oiseau  fabuleux  lui  était  parlicu- 
lijrementcousacré.  Une  statue  de  Né- 
mésis ,  déterrée  près  de  Cortone ,  la 
représente  sans  ja^nbes ,  et  se  reposant 
sur  im  pied  de  griffon.  Eiie  a  deux 
ailes  étendues,  et  porte  sur  !a  tètèune 
couronne  radiée  ,  et  sur  les  épaules 
le  péplum.  La  figure  de  Némésis  est 
quelquefois  auprès  de  celle  de  J'inon, 
et  quelquefois  auprès  de  celle  d  Isis  ; 
et  Gori  décrit   uae  de  ses  statjaes 

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»76  N  E  M 

tronvëe  en  Toscane ,  où  elle  est  vêtue 
coiiiine  une  divinité  éf;vptienne  , 
avec  un  voile  qui  Tcntoure  entière- 
ment en  foruiaut  plusieurs  spirales. 

(^)ueîques  auteurs  out  soupçonné 
que  Léda  n'était  qu'un  suriioni  de 
Némésis  ;  niais  le  plus  f;rand  nombre, 
et  sur-tout  Hygin  ,  les  ont  formel- 
lement distinguées. 

En  donnant  à  Hélène  cette  déesse 
pour  mère  ,  les  poètes  voulurent 
sans  doute  exprimer  et  les  chagrins 
que  sa  beauté  lui  causa  ,  et  la  ven- 
geance cruelle  qu'elle  attira  sur  les 
Troyens  et  la  famille  de  Priam.  Telle 
fut  la  fiction  par  laquelle  on  accré- 
dita cette  oj)inion.  Némésis  fut 
aimée  de  Jupiter  :  mais  comme  ce 
dieu  ne  pouvait  la  séduire  ,  il  prit , 
pour  y  parvenir  ,  la  forme  agréable 
d'un  cygne  5  et  s'étant  fait  poursuivre 
par  un  aigle ,  il  se  réfugia  sur  le  sein 
de  la  déesse.  A  peine  celle-ci  lui 
eut  -  elle  donné  un  asyle  entre  ses 
bras,  qu'un  sommeil  profond  s'em- 
para de  ses  sens ,  et  la  livryi  aux  trans- 
Î)orts  de  son  amant.  Elle  fconçut  Hé- 
ène  qui  vint  au  jour  renfermée  dans 
un   œuf,   dont   31  ercure  se  chargea 

Sour  le  confier  à  Léda  qui  prit  soin 
e  le  faire  éclore.  Dans  le  cabinet  du 
roi  de  Prusse  ,  une  émeraude  gravée 
représente  Némésis  assise  sur  un 
petit  autel ,  vêttie  d'un  simple  man- 
teau qui  voltige  derrière  elle  ;  et  te- 
nant le  cygne  séducteur  entre  ses 
bras.  Sur  une  sardoine  du  même  ca- 
binet ,  Némésis  paraît  couchée  ,  et 
Jupiter  métamorphosé  presse  amou- 
reusement 'esein  de  sa  maîtresse. 

Une  belle  mosaïque  d'Hercula- 
iram  offre  encore  cette  victoire  de 
l'amour  ;  la  tète  de  la  déesse  est  cou- 
verte d'un  voile  ;  un  lit  à  pieds  dorés 
est  près  d'elle;  et  le  c^'gne  amoureux, 
placé  sur  ses  genoux  ,  étend  son  cou  , 
et  s'efforce  d'unir  son  bec  aux  lèvres 
vermeilles  de  cette  déesse. 

NEMEs-rRiKt'S  ,  dieu  qiii  présidait 
aux  forêts, et  qu'on  regardait  comme 
le  souverain  des  Dryades  ,  Faunes  , 
et  autres  dieux  habitants  des  bois. 
Une.  Nemiis  ,  bois. 

iYÉMETÈs,  surnom  de  Jupiter  ,  le 
mèoie  que  Néméen. 


N  E  N 

NÉmÉthius,  perscvnnage  fabuleux, 
qui  de  Scythie  passa  en  Irlande,  et 
en  fut  chassé  par  les  Géants. 

Némé  lOR  ,  1,'e/z^^ei/r ,  surnom  de 
Jupiter  ,  dans  Eschyle.  Ilac.  pe- 
ines ai  ,  s'indigner. 

Némorales  ,  fêtes  qui  se  célé- 
braient dans  la  forêt  dAricie  en 
l'honneur  de  Diane  Aricine. 

Nemorensis  ,  surnom  de  Diane. 

Nemp.od  ,  fils  de  Chus.  Quelques 
uns  le  regardent  comme  le  Saturne  , 
et  d'autres  comme  le  Ninus  des 
anciens.  Une  troisième  opinion  le 
confond  avec  Bel  ou  Bélus  ,  et  une 
quatrième  avec  Bacchus. 

Nénie  ,  déesse  ties  funérailles  , 
particulièrement  honorée  à  celles  des 
vieillards.  On  ne  commençait  à  l'in- 
voquer que  lorsque  l'agonie  commen- 
çait. Elle  avait  un  temple  hors  de 
Rome  ,  près  de  la  porte  Vinnnale. 
Elle  présidait  aux  chants  lugubrts 
qu'on  faisait  en  l'honneur  des  morts. 

NÉNiES  ,  chants  usités  atix  funé- 
railles ,  qui  contenaient  les  louanges 
de  la  personne  qui  venait  de  mourir. 
Ils  étaient  débités  d'une  voix  lamen- 
table ,  au  son  des  flûtes  ,  par  une 
femme  louée  pour  cet  office  ,  et  qui 
s'appelait  Prcefica.  On  en  attribuait 
l'origine  à  Simonide.  Ce  mot ,  dans 
la  suite  ,  s'est  appliqué  à  toutes 
sortes  de  chants  désagréables  ,  et 
même  de  discours  ineptes.  On  en- 
tendait aussi  par  ce  nom  un  cluint 
dont  les  nourrices  se  servaient  pour 
endormir  les  enfants. 

Nens  (  M.  Siam.  )  ,  jeunes  gens  i 

Îue  leurs  parents  mettent  auprès  des  j 
'alapoins  ,  pour  recevoir  leurs  ins-j 
tructions  et  pour  les  servir.  Ces  élè- 
ves demeurent  souvent  écoliers  tonte 
leur  vie  ,  et  forment  une  espèce 
d'ordre  composé  de  novices,  qui  ne 
sont  jamais  proies.  Le  doyen  de  ces 
novices  se  nomme  Taten  ,  et  son 
emploi  particulier  est  de  purger  le 
terrain  du  couvent  des  herbes  inu- 
tiles ,  fonction  qui  serait  im  crime 
pour  xm  Talapoin.  Dans  l'euceinte 
du  couvent  ,  ime  salle  isolée  ,  cons- 
truite en  bambou ,  sert  d'école  à  cei 
petits  Talapoins.  Les  Ncns  ,  sans 
être  tout-ù-tait  moines  ,  ont  cepen- 


Tî  E  O 

tnt  un  cenre  de  vie  extrêmement 

r      austère,  lis  sont  oblÎL'és  de  jrùner 

*      S--X  jours  dans  chaque  lune  ;  dans  les 

itres  temps  ,  ils  ne  font  que  deux 

i-as  par  jour.  Toute  chanson  Itur 

l  iiUerdite  ;  il  leur  est  même  do- 

■  'iu  d  en  entendre  chanter. 

^  ÉocLÈs ,  un  des  paysans  Ivciens 

^ns'-s  en  grenouilles  par  Latone  , 

'ir  1  avoir  empêchée  de  hoire  dans 

t     le  fleuve  Misa. 

ÎVéocores  .   prêtres  grecs ,    qui  , 
yant  été  que  des  ministres  infé- 
■  urs  dans  les  premiers  temps  ,  fii- 
1      rent  dans  la  suite  élevés  au  ran^  le 
<     plus  distingué  ,  et  chargés  des  p'rin- 
<  ipa'es  fonctions  des  sacrifices.  Jlac. 
,Saos,  temple;  Ao  rem,  avoir  soin. 
C  était  proprement,  chez  les  Grecs, 
que   nous   appelons   aujourd'hui 
ristains  ,    ceux   qui   avaient  soin 
mer  les  temples  et  de  tenir  en 
état  tous  les  ustensiles  des  sacri- 
fices. Dans  la  suite  des  temps ,  cet 
office  devint  très  considérable.  Selon 
^I.  p  aillant,  les  néocores,  au  com- 
mencement .  n'avaient  soin  que  de 
balayer  le  temple.   Montant  ensuite 
en  un  degré  plus  haut ,  ils  en  eurent 
la  garde.  Ils  parvinrent  enfin  à  de 
plus  hautes  dignités.  Ils  sacrifièrent 
pour  le  salut  des  empereurs,  comme 
étant  honorés  du  souverain  sacerdoce. 
On  trouve -des  néocores  avec  le  litre 
de  Prytane,  nom  de  gouvernement, 
et  avec  celui  d'Agonothète,  qui  dis- 
tribuait le  prix  dans  les  grands  jeux 
publics.  Des  villes  mêmes ,  sur-tout 
celles  où  il  y  avait  quelque  temple 
,  fameux  ,  comme  Ephèse  ,  Smvme  , 
Pergame ,  Magnésie  ,  prirent  là  qua- 
lité de  Néocores. 

^  Néo^nie  ,  fête  on  on  célébrait  en 
l'honneur  de  Baccnus ,  lorsque  Ton 
f;usait  pour  la  première  fois  l'essai 
du  vin  nouveau  de  l'année.  Rac. 
Neos  ,  nouveau  ;  oiiios  ,  vin. 

NéomÉxies  ,  fêtes  qui  se  célé- 
fcraient  aux  nouvelles  lunes  en 
EgA  pte  ,  en  Judée  ,  en  Grèce  et  à 
Rome.  Les  Egyptiens  les  célébraient 
nvec  appareil ,  et ,  le  premier  jour 
chaque  mois  ,  conduisaient  en 
iipe  les  animaux  <jui  répondaient 


jV  E  O  277 

aux  signes  célestes  dans  lesquels  le 
soleil  et  la  lune  allaient  entrer.  Les 
Hébreux  avaient  une  vénération  par- 
ticulière pour  ce  premier  jour ,  qu'ils 
célébraient  avec  des  sacrifices.  Les 
juges  du  Sanhédrin  ,  dont  la  juris- 
diction  était  de  fixer  les  jjnrs  de 
fêtes ,  envoyaient  deux  hommes  dé- 
couvrir la  lune  ,  et ,  sur  leur  «rap- 
port ,  faisaient  publier  au  son  des 
trompettes  que  le  mois  était  c-om- 
mencé  ce  jour-!à.  Les  Grecs  sofêm- 
nisaient  les  Néoménies  le  premier 
de  chaque  mois  lunaire  en  Ihonneur 
de  tous  les  dieux.  Cette  fête  passa 
des  Grecs  aux  Romains  ,  qui  don- 
nèrent aux  Néoménies  le  nom  de 
Calendes.  Au  commencement  de 
chaque  mois  ,  ils  faisaient  des  priè- 
res et  des  sacrifices  aux.  dieux  ,  en 
reconnaissance  de  leiu-s  bienfaits  ;  et 
In  religion  obligeait  les  femmes  de  se 
baigner  :  mais  les  Calendes  de  Mars 
élaient  les  plus  solemnelles ,  parce- 
que  ce  mois  ouvrait  l'année  des 
Romains. 

KÉoMÉNius,  surnom  d'Apollon  , 
honoré  sur-tout  à  la  nouvelle  lune  ,  ' 

(larceque  tous  les  astres  empruntent 
enr  lumière  du  soleil. 

Néoméris  ,  une  des  Néréides. 

Néophrok  ,  fils  de  Timandre,  que 
Jupiter  changea  en  vautour. 

NéoptolÈme.  V.  Pyrrhus. 

NÉoptolÉmées  ,  fête  célébrée  par 
les  Delphiens  en  mémoire  de  Néo- 
ptolème ,  fUs  d'Achille ,  qui  périt  au 
pillage  du  temple  d'Apollon  ,  qu'il 
avait  entrepris  dans  le  dessein  de 
venger  la  mort  de  son  père ,  causée 
par  ce  dieu  au  siège  de  Troie.  Les 
Delphiens  ,  ayant  tué  Néoptolème 
dans  le  temple  même, crurent  devoir 
fonder  une  fête  à  sa  gloire  ,  et  hono- 
rer ce  prince  comme  uu  héra^. 

Néotéra  ,  jeune  ou  nouvelle 
déesse ,  titre  que  prit  Cléopàtre 
avec  l'habit  d'Isis,  lorsque  M.  An- 
toine prit  le  nom  et  l'appareil  de 
Bacchus. 

Néozoxze  (  M.  Persi.  )  ,  fête  so- 
lemnelle  que  les  Persans  célèl<rent 
au  commencement  de  Téquinoxe  du 
printemps  ,  et  qui  dure  plusieurs 
jours.  Les  grands  vont  alors  ofïrir 
S  l 


878 


N  E  P 


des  présents  et  rendre  des  homm ares 
au  prince.  On  fait  aussi  des  prières 

{mhliqiies  pour  la  conservation  des 
)iens  de  la  terre. 

Nkfenthès  ,  plante  d'Egypte  , 
dont  Homère  dit  qu'Hélène  se  servit 
pour  cliarmer  la  mélancolie  de  ses 
Ilotes  ,  et  en  particulier  du  jeune 
Téle'inaqne  ,  dont  la  douleur  avait 
été  réveillée  par  le  récit  des  aven- 
tures d'Ulysse.  Elle  l'avait  reçue  de 
'  Polydamna  ,  femme  de  Thonis  roi 
d'Eijypte  ,  et  la  mêla  dans  le  vin 
qu'on  servait  à  la  table  de  Ménélas. 
Rac.  Ne  ,  négation  ,  et  penthos  , 
douleur.  Diodore  dit  que  de  son 
temps  les  femmes  Je  Thèhes  en 
Egypte  se  vantaient  «le  composer 
des  boissons  qui  non  seulement  lui- 
saient oul)lier  les  chagrins ,  i;iais  cal- 
maient les  pins  vives  douleurs  et  les 
plus  prands  emportements,  eta)onte 

Ïu'elles  s'en  servaient  avec  succès, 
'//«e  parle  d'une  p'ante  appe- 
lée hefleniuin  ,  qu'il  croit  être  le 
népentliès  d'/Jonière  ,  et  à  laquelle 
il  attribue  la  même  verln  ,  quand  on 
la  mêle  avec  le  vin.  Pivtarque  , 
athénée  ,  Macrohe  .  Philostratc  , 
entendent  par  cette  plante  les  contes 
agréables  qu'Hélène  lit  aux  convives  , 
à  peu-près  comme  madame  lycn/ro/;, 
depuis  n>:!dame  de  Maintenon ,  fai- 
sait un  t>onte  de  plus  ,  quand  le  roi 
manquait. 

Néphalies  ,  fête  des  Grecs  ,  nom- 
mée la  fête  des  gens  sobres.  Rac. 
Nephein ,  être  sobre.  Les  Athé- 
niens Kl  célébraient  en  offrant  une 
simple  boisson  d'hvdromel  au  Sole;l, 
à  la  Lune  ,  à  l'Aurore  ,  à  \'énus  ; 
ils  brûlaient  à  cette  occasion  ,  sur 
leurs  autels  ,  toutes  sortes  de  bois  , 
excepté  celui  de  la  vigne  et  du 
figuier. 

IVéphalion  ,  un  des  fils  de  Minos. 

NÉphÉlÉ  ,  secontie  femme  d'A- 

thamGS ,  roi  de  Thèbes  ,  donna  à  ce 

grince  deux  enfants ,  PhrYxos  et 
elle.  Comme  elle  était  sujette  à  des 
accès  de  folie  ,  le  roi  en  fiit  bientôt 
dégoûté ,  et  reprit  Ino  sa  première 
femme.  Les  enfants  de  Néphélé 
eurent  part  à  la  disgrâce  de  leur 
mère  ,  furent    persécutés  par  leur 


N  E  P 

marâtre  ,  et  ne  durent  leur  salut  qu'à 
la  fuite.  On  dit  qu'un  oracle ,  forgé 

f)ar  les  artifices  d'ino  ,  demanda  que 
es  enfants  de  Néphélé  fussent  im- 
molés aux  dieux,  et  que,  dans  le  mo- 
ment qu'on  allait  exécuter  cet  hor- 
rible sacrifice ,  la  mère  se  changea 
en  nuée,  enveloppa  ses  deux  enfants  , 
et  les  chargea  sur  le  dos  d'un  mou- 
ton il  toison  d'or  ;  fable  fondée  sur 
l'écjuivoqne  du  nom.  Rac.  Néphélé , 
nuée. 

Néphéléis  ,  Hellé  ,  fille  de  Ké- 
phélé. 

NÉPHÉLiM  ,  nom  qui  signifie  éga- 
lement géants  ou  brigands  :  aussi 
est-ce  celui  que  l'Ecriture  donne  aux 
enfants  nés  djl  commerce  des  anges 
avec  les  filles  des  honmies.  Selon 
l'auteur  du  livre  d'EuMch  ,  les  Né- 
phéiim  étaient  fils  des  Géants  ,  et 
pères  des  Eliud.  Ce  nom  est  aussi 
donné  quelquefois  aux  Centaures , 
qu'on  disait  fils  de  la  JVuée. 

Néphélocentaures  ,  Centa'/res 
nues,  peuple  imaginaire  que  Lucien 
place  dans  la  lune. 

NÉPTiÉLOCOCCïGIE  ,  NuC  COUCOU, 

autre  ville  imaginaire  que  le  même 
place  dans  les  nue?  ,  et  où  il  fait  ré- 
gner un  Coronns ,  fils  de  Cottvphion. 

NEPHTHÉ.une  des  grandes  divinités 
des  Egyptiens  ,  femme  de  Typhon  , 
et  mère  d'Anubis,  dont  elle  accoucha 
avant  terme  par  une  terreur  que  Ty- 
phon lui  causa,  et  qui ,  dit  Plutaifpit^ , 
fît  depuis  auprès  des  dieux  la  fonc- 
tion que  font  les  chiens  auprès  des 
hommes.  Suivant  d'autres  ,  Osiris 
vivait  trop  familièrement  avec  Ko- 
phthé,  ce  qui  inspiru  de  la  jalousie  à 
Typhon.  D'autres  assurent  que  c'é- 
tait Typhon  (jui  était  amoiyeux 
d'Isis ,  femme  d'Osiris. 

Neputhys,  la  même  vraisembla- 
blement nue  la  précédente.  On  en 
trouve  quelquefois  la  tête  sur  les 
sistres.  Elle  était  prise ,  selon  PIu- 
tarque ,  pour  Vénus  ou  la  Victoire. 

NÉPH us,  fils  d'Hercule. 

IN'eptunales  ,  fêtes  qui  se  célé- 
braient à  Rome  le  25  de  Juillet  en 
l'honneur  de  Neptune.  Elles  étaient 
différentes  des  Consuales ,  cpioique 
celles-ci  fussent  aussi  en  l'honneur 


]\  E  P 

de  ce  dieu  ;  mais  dans  le  cours  des 
unes  et  des  antres,  comme  oncrovait 
que  Neptune  avait  formé  le  premier 
cheval ,  les  chevaux  et  les  nnilets  , 
couronnés  de  fleurs ,  demeuraient 
sans  travailler,  et  jouissaient  dun  re- 
pos que  personne  n'eût  osé  troubler. 
ïVeptuse  ,  divinité  des  mers.  Ifé- 
rodote  le  fait  Libven ,  et  assure  que 
de  tout  temps  il  avait  été  en  orande 
vénération  dans  le  pavs.  Suivant  1  o- 
pinion  le  plus  généralement  re<-ue , 
T^eptune  était  un  prince  de  la  race 
des  Titans  ,  fils  ,  selon  Hésiode  ,  de 
Saturne  et  de  Rhéa  ,  et  frère  de  Ju- 
piter et  de  Pluton.  Rhéa  ,  étant  ac- 
couchée de  lui ,  le  cacha  dans  une 
[  l>ergerie  de  l'Arcadio,  et  fit  accroire 
[  ensuite  h.  Saturne  qu'elle  avait  mis  au 
'  inonde  un  poulain  qu'elle  lui  donna  à 
^  '\orer.  Dans  le  partage  que  les  trois 
•res  firent  de  1  univers  ,  c.-à-d.  du 
.-te  empire  des  Titans,  il  eut  pour 
•=on  lot  la  mer ,  les  isles  et  tous  les 
lieux  qui  en  sont  proche  ;  ce  qui  a 
d'jnné  lieu  à  le  faire  regarder  comme 
dieu  de  la  n)er.  Selon  Diodore , 
INeptune  fut  le  premier  qui  s'em- 
harqiia  sur  la  mer  avec  l'appareil 
d  une  armée  navale.  Saturne  lui 
avait  donné  le  commandement  de  sa 
fli  itte ,  avec  laquelle  il  arrêta  toutes 
-  entreprises  des  princes  Titans  ;  et 
.  rsque  Jupiter  son  frère,  qu'il  servit 
toujours  très  fidèlement  ,  eut  obligé 
ses  ennemis  à  se  retirer  dans  les  pavs 
occidentaux ,  il  les  v  serra  de  si  près , 
qu'ils  ne  purent  jamais  en  sortir  ;  ce 
qui  donna  lieu  à  la  fable  que  Nep- 
tune tenait  les  Titans  enfermés  dans 
l'enfer,  et  les  empêchait  de  renmer. 
Les  poètes  ont  donné  le  nom  de  N  ep- 
tune  à  la  plupart  Aes  princes  inconnus 
qui  venaient  par  mer  sétablir  dans 
quelques  nouveaux  pavs,  ou  qui  ré- 
gnaient sur  des  isles ,  ou  qui  s'étaient 
rendus  célèbres  sur  la  mer  par  leurs 
victoires,  ou  par  létabUssement  du 
jmmerce  :  de  là  tant  d'aventures 
ir  le  compte  de  Neptune  ,  tant  de 
■  mmes,  de  maîtresses  et  d'enfants 
1  on  lui  donne  ;  tant  d'enlèvements, 
t.nt  de  métamorphoses  qu'on  lui  at- 
t\ibue.  Vossitts  en  a  déraasfjué  p'u- 
iicurs,  tels  que  le  Kepluae  égyp- 


N  E  P  27^ 

tien  ,  qui  eut  de  Libye  Bélus  et 
Agénor  ;  celui  qui  d'Anivmone,  fille 
de  Danaiis,  eut  Nauplius  ,  père  de 
Palamède  ;  le  père  du  fameux  Cer— 
cvon  tué  par  1  hésée  ;  celui  qui , 
de  Tvro ,  ui!e  de  Saîmonée  ,  eut  Pé- 
lias  ;  Egée ,  père  de  Thésée  ;  enfin  , 
celui  dont  il  est  question  ici,  et  doEt 
l'histoire  est  chari.'ée  des  aventure* 
de  tous  les  autres.  On  dit,  au  reste  , 
que  Neptune  eut  pour  femme  Ani- 
phitrite,  fille  de  l'Océan  et  de  Doris  ; 
que  ce  prince ,  en  étant  devenu  amor.- 
reux  ,  et  ne  pouvant  l'obtenir  ,  lui 
envoya  un  dauphin  qui  négocia  si 
habilement ,  qu'il  l'amena  à  ré|K>ndre 
aux  désirs  du  dieu.  On  lui  donne 
une  infinité  de  maîtresses  ,  dont  il 
dut  les  faveurs  à  ditférentes  méta- 
morphoses. Arachné  ,  dans  Ovide , 
le  représente  changé  en  taureau  dim» 
ses  amours  avec  une  des  filles  d  Eole; 
sous  la  forme  du  fleuve  Enipée,  pour 
rendre  mère  Iphimédied'lphialte  et 
dOtus;  sous  celle  d'un  bélier,  pour 
séduire  Bisaltis  ;  sons  celle  d'un  che- 
val ,  pour  tromper  Cérès  ;  enfin ,  sous 
celle  d'un  oiseau  dans  l'intrigue  avec 
Méduse,  et  d'un  dauphin  avec  Mé- 
laiitho.  f  arron  dérive  son  nom  de 
nuhere ,  parcequ'il  couvre  la  terre- 

Apollodore  raconte  que ,  sous  le 
règne  de  Cécrops  ,  chacun  des  dieux 
voulant  choisir  une  ville  et  un  pays 
où  il  fit  particuhèrenieut  honoré  , 
Neptune  vint  le  premier  dans  l'At- 
tique ,  et  qu  en  frappant  la  terre  de- 
soti  trident  il  en  fit  sortir  une  mer. 
Minerve  v  arriva  ensuite ,  et ,  en  pré- 
sence de  Cécrop-s ,  elle  planta  vax 
olivier  qui  se  voyait  encore,  dit-il, 
dans  le  temple  de  Pandrose.  Ces 
deux  divinités  ,  à  mison  de  leurs 
bienfaits ,  se  disputaient  l'Attique. 
Jupiter ,  voulant  les  mettre  d'accord  , 
leur  donna  pour  jnjies  les  douze  dieux, 
qni  adjugèrent  à  iMinerve  Athènes  et 
l'Attique.  Neptuneeut  une  semblable 
dispute  avec  la  même  déesse.  Jtipiter 
partagea  cet  honneur  entre  l'un  et 
l'autre  ,  en  sorte  que  les  Trézi'niens 
honorèrent  Minerve  sous  le  nom  de 
Poliade ,  et  son  rival  sous  celui  de 
roi ,  et  mirent  sur  leur  monnaie  d'ua 
côié  va  trident ,  et  de  l'autre  uae 

S4 


a8o  N  E  P 

tête  de  Minerve.  11  y  <?iit  encore  dif- 
férend entre  Juiion  et  Neptune  pour 
Mycène»  (  v.  Ikacuvs  ) ,  et  entre 
lui  et  le  Soleil  ;iu  sujet  de  Corinthe. 
(  P'.  Isthme.  )  Quant  à  la  faiMe  qui 
veut  que  Neptune  ,  cliassc  du  «  iel 
avec  Apollon  pour  avoir  <ro  spire 
contre  Jupiter,  ]);.tit  les  murailles 
de  Troie  ,  et  que  ,  frustré  de  son  sa- 
laire ,  il  se  vengea  de  lu  perfidie  de 
Laomédon  en  renversant  les  murs 
de  cette  ville ,  voy.  Hésioke  ,  Lao- 
médon. 

On  n'attribuait  pas  seulement  à 
Neptune  les  trenihlements  et  les  aii- 
tres  mouvements  extraordinaires  de 
terre  et  de  mer,  on  le  regardait  aussi 
comme  l'auteur  des  chan.'.'euients  con- 
sidérables dans  le  cours  des  lleuves  et 
des  rivières  :  ;;ussi  les  Thes^-aliens  , 
dont  le  pays  e'tait  inondé ,  lorsque 
les  eaux  furent  écoulées  publièrent 
que  c'était  Neptune  qui  avait  formé 
le  canal  par  où  elles  s'étaient  retirées. 
On  le  croyait  encore  le  dien  tutélaire 
des  murailles  et  de  leurs  fondements, 
qu'il  reaversail  ou  afferniissuil  à  son 
gré. 

Neptune  était  un  des  dieux  du 
paeaiiisme  les  plus  honorés.  Indé- 
pendamment des  Libyens  ,  nui  le 
regardaient  comme  leur  grande  di- 
vinité ,  la  Grèce  et  l'Italie ,  sur-tout 
dans  les  lieux  maritimes  ,  avaient  un 
grand  nombre  de  temples  élevés  en 
son  honneur,  des  fêtes  et  des  jeux. 
Ceux  de  l'isthme  de  Corinthe,  et  ceux 
du  cirque  à  Rome,  lui  étaient  spé<^ia- 
leme nt  consacrés  sous  le  nom  d'Hip- 
pius.Les  Romains  mêmes  avaient  tant 
de  vénérati<3n  pour  ce  dieu,  qu'indé- 
pendamment de  la  fête  qu'ils  celé 
Braient  en  son  honneur  le  i*""^.  de 
Juillet ,  tout  le  mois  de  Février  lui 
était  consacré  ,  soit  parce<}ue  la 
moitié  de  ce  mois  élait  destinée  aux 
purifications  qui  se  faisaient  prin- 
cipalement avec  de  l'eau  ,  élément 
ruquel  il  prési.  ait ,  soit  pour  le  prier 
d'avance  d'être  favorable  aux  naviga- 
teurs qui,  dans  les  conmiem  ements 
«lu  printemps ,  se  disposaient  aux 
voyages  de  mer.  Platon  nous  ap- 
prend que  ,  chez  les  Atlantiiîes  ,  il 
avait  un  temple  où  il  ét^t  représenté    , 


N  E  P 

sur  un  chnr  tiré  par  quatre  chevaux 
ailés  dont  i'  tenait  les  rênes,  et  que 
sa  statue  était  si  grande,  qu'elle  tou- 
chait la  voûte  du  temple ,  quoique 
fort  élevée.  Pline  fait  mention  du 
temple  qu'il  avait  chez  les  Ca- 
riens ,  et  Hérodote  d'un  autre  que 
lui  avaient  dédié  les  Potidéens.  Ce 
même  auteur  parle  dune  statue  d'ai- 
rain ,  haute  de  dix  pieds  et  demi, 
qu'il  avait  près  de  1  isthme  de  Co- 
rinthe. Outre  les  victimes  ordinaires, 
c.-à-d.  le  cheval  et  le  taureau,  et  les 
libations  en  son  honneur,  les  arus- 
pices  lui  offraient  particulièrement 
le  fiel  de  la  victime  ,  par  la  raison 
que  r^merliune  en  convenait  aux 
Faux  de  la  mer. 

On  trouve  Neptune  représenté  or- 
dinairement nu  et  barbu  ,  le  trident 
à  la  main  (  v.  TRinENr  )  ,  tantôt 
assis,  tantôt  debout  sur  les  flots  de 
la  mer  ,  souvent  sur  un  char  traîné 
par  deux  ou  (juatre  chev;!ux,  quel- 
quefois ordinaires  ,  quelfpiefois  ma- 
rins ,  ayant  la. partie  inférieure  ter- 
mi  ée  en  queue  de  poisson ,  une  seule 
fois  ailés  :  Honicre  lui  en  donne  h 
pieds  d'airain.  Neptune  couronné 
par  la  Victoire,  dans  Maffei,  marque 
la  reconnaissance  d'un  guerrier  qui 
crovait  lui  devoir  le  gain  d'une  ba- 
taille navale.  Tenant  le  pied  droit 
sur  un  globe  dans  une  médaille  d'Au- 
guste et  dans  une  autre  de  Titus  , 
il  nous  apprend  que  ces  empereurs 
étaient  également  maîtres  delà  terre 
et  de  la  mer.  Assis  sur  une  mer  tran- 
quille avec  deux  d:iuphins  qui  nagent 
sur  'a  superficie  de  l'eau,  et  ayant 
près  de  lui  une  proue  de  vaisseau 
chargé  de  grains  ou  de  perles  ,  il 
marque  l'abondance  qui  résulte  d'une 
heureuse  navigation.  Lorsqu'il  paraît 
assis  sur  une  mer  agitée  ,  le  trident 
planté  devajit  lui,  et  un  oiseau  mons- 
trueux h  tête  de  dragon  ,  avec  des 
ailes  sans  plumes ,  comnie  une  chauve- 
souris,  qui  semble  faire  effort  poiu" 
se  jeter  sur  lui,  pendant  que  Nep- 
tune demeure  tranquille  ,  et  paratt  ' 
même  détourner  la  tète  par  mé-  ' 
pris,  c'est  pour  m.irquerque  ce  dieu 
triovnphe  également  des  tempêtes  et 
des  monstres  de  la  mer.  Sur  uae  mé- 


N  E  R 

Haîlle  donnée  par  Béger,  où  la  Vic- 
toire paraît  sur  la  proue  d'un  na- 
vir.-  ,  sonnant  de  la  trompette  pen- 
dant que  Neptune  au  revers ,  en 
posture  de  comiiattant ,  darde  son 
trident  pour  mettre  en  fuite  les  en- 
nemis ,  il  repre'sente  la  victoire  de 
Démetrius  Poliorcète  sur  P'.olémée. 
Enfiij ,  un  bas-relief  d  une  grande 
fceauté  offre  une  jeune  HUe  <ju  il 
e;T>porte  sur  ses  chevaux  marins. 
L'Auiour  ,  à  qui  ce  dieu  a  remis  son 
trident ,  s'en  sert  f)oiir  -inimer  ses 
chevaux ,  dont  un  tient  la  queue  dun 
dauphiu  dans  sa  bouche  ;  deux  jeunes 
filles  paraissent  sur  le  rivase ,  priant 
Keptone  de  leur  rendre  leur  com- 
pagne, f^oyez  !a  peinture  que  fait 
f^ii^Ie  de  son  cortège  dans  le  i*'. 
liv.  de  Vlinéide. 

Les  anciens  ont  donné  différents 
noms  à  Neptune  :  on  les  trouvera 
dans  l'ordre  alphabétique.  F'^.  Po- 
séidon, Salacia. 

Neptikes .  certains  génies  dont 
on  fait  une  description  à-peu-près 
semblable  à  celle  des  Faunes  et  des 
Satyres ,  etc. 

Nequam,  prétendu  prince  des  ma- 
giciens, à  qui  les  chroniques  mayen- 
çaises  attribuent  la  fondation  de 
Mavence. 

Néqciti  (  M.  Afr.) ,  secte  établie 
dans  le  royaume  de  Congo  en  Afri- 
que ,  qui  tient  ses  assemblées  dans 
'  5  Lieux  sombres  et  inconnus.  Lors- 
il  se  présente  im  nouveau  can- 
•  'Jat,  on  lui  fait  faire  plusieurs  tours 
.-•  r  une  corde,  jusqu'à  ce  que  lé- 
1  urdissement  le  fasse  tomber.  Après 
t ,  chute ,  il  perd  la  raison,  et  parait 
r  ivi  dans  une  espèce  d'extiise.  Pen- 
dant cette  aliénation  d'esprit ,  on  le 
transporte  dans  l'-endroit  où  «e  tient 
1  assemblée  ,  et ,  lorsqu'il  a  repris  ses 
sens ,  on  lui  fait  prêter  serment  de 
fidélité.  Si  dans  la  suite  il  devient 
parjure ,  il  est  immolé  par  les  con- 
frères aux  dieux  protecteurs  de  la 
société. 

Néraméoha  (3/.  Ind.) ,  sacrifices 
humains  que  les  Indiens  faisaient  au- 
trefois à  Cali ,  femme  de  Shiva  con- 
sidéré sous  le  rap|X)rt  de  Jupiter 
St^'gien  ou  Platon.  Pour  ea  diuiiauer 


N  J:  R  *8i 

l'odieux ,  les  brahnies  avaient  tâché 
d'établir  la  ferme  persuasion  que  ces 
mallieureuses  victimes  étaieiit  tn.ns-- 
portéesdans  le  ciel  dindra,  et  mises 
an  nombre  île  ses  musiciens. 

NÈre,  espace  de  temps  fabuleux 
dont  les  CJia'déens  faisaient  usage 
dans  leur  chronologie,  et  cpii  mar- 
quait six  cents  ans.  A'.  Sare  et  Sose. 
Nérée,  dieu  marin,  plus  ancien 
que  Neptune,  était,  selon  Hésiode, 
fils  de  l'Océan  et  de  Téth  vs,  ou.  selon 
d'autres ,  de  l'Océan  et  de  la  Terre  , 
et  avait  épousé  Doris ,  sa  sœur.  On 
le  représente  comme  un  viciiiard 
doux  et  paciaque,  plein  de  justice 
et  de  modéraliou.  Habile  devin,  il 
prédit  à  Paris  les  inaux  que  l'enlève- 
ment d'Hélène  devait  attirer  sur  sa 
Eatrie.  Il  apprit  à  Hertuie  q^  étaient 
■s  pommes  d'or  qu'Eurysthée  lui 
avait  ordonné  d'aller  chercher;  mais 
ce  ne  fut  qu'après  avoir  pris  diffé- 
rentes formes  pour  éluder  cet  éclair- 
cissement ,  ce  qu'il  eût  fait  ,  si  le 
héros  ne  l'eut  retenu  jusqu'à  ce  qu'il 
eût  repris  sa  première  figure.  Apol- 
lodore  nous  apprend  qu'il  faisait  son 
séjour  ordinaire  dans  la  mer  Egée  , 
où  il  était  environné  de  ses  filles,  qui 
le  divertissaient  par  leurs  chants  et 
leiu-s  danses.  Noël  le  Comte  a  cru 
que  Nérée  avait  été  l'inventeur  de 
l'hydromantie  ,  et  que  c'est  pour 
cela  qu'on  le  représente  comme  un 
gr.nnd  devin  et  une  divinité  des  eaux. 
Les  poètes  ont  souvent  pris  Nérée 
pour  l'eau  même  j  mais  le  fond  de  la 
table  représente  vraisemblablement 
quelque  prince  ancien  dont  l'histoire 
a  été  chargée  d'idées  poétiques,  qui 
se  rendit  fameux  sur  mer,  et  perfec- 
tionna si  lort  la  navigation ,  qu'on 
venait  le  consulter  de  tous  côtés  sur 
les  dangers  des  vovages  maritimes. 

Néréides  ,  filles  de  Nérée  et  de 
Doris.  Hésiode  en  compte  cin- 
quante, dont  les  noms  ,  pres<{ue  tous 
tirés  du  grec ,  conviennent  bien  à  Aes 
divinités  de  la  mer.  On  donna  ensuite 
le  nom  de  Néréides  à  des  princesses 
qui  habitaient  des  is'es  ou  sur  des 
côtes,  ou  qui  se  rendirent  tameuses 
par  l'établissement  du  commerce  ou 
de  la  navigation.  On  le  donna  e^ncore 


B8a  N  E  R 

à  certains  poissons  de  mer  à  qui  l'on 
suppose  la  partie  supérieure  du  corps 
à-peu-piès  seml)la)>le  à  celui  dune 
femme.  l'Une  dit  que  du  temps  de 
J^iLère  on  vit  sur  le  rivage  de  la  nier 
«ne  Néréide  telle  que  lès  poètes  les 
représentent.  Les  Néréides  avaient 
des  bois  sacrés  et  des  autels  en  plu- 
sieurs endroits  de  la  Grèi  e,  sur-tout 
sur  les  bords  de  la  nier.  «  Dolo,  dit 
»  Pausanias  ,  avait  un  tenip!<-  cé- 
»  lèbre  à  Gab;)a;  on  leur  ofirait  en 
»  sacrifice  du  lait ,  du  miel  ,  de 
»  l'huile ,  et  quelquefois  on  levu-  ini- 
»  niolait  des  chèvres.  »  Les  anciens 
monuments ,  de  même  <pie  les  mé- 
dailles, s'accordent  .î  représenter  les 
Néréides  comme  de  jeunes  lilles,  les 
chiveux  entrelacés  de  perles,  por- 
tées sur  des  dauphins  ou  des  chevaux 
marins  ,  tenant  ordinairement  d'une 
main  le  tridenlde  Neptune ,  de  l'autre 
un  dauphin,  et  quelquefois  une  Vic- 
toire ou  une  couronne,  ou  des  bran- 
ches de  corail.  On  les  trouve  cepen- 
dant quelquefois  moitié  femmes  et 
moitié  poissons. 

Nergel,  divinité  des  Chutcens , 
que  les  uns  liisent  avoir  été  adorée 
sous  la  forme  d'une  poule  de  bois  , 
les  autres  sous  celle  dune  flamme 
qu'ifs  entretenaient  sur  les  autels  en 
rhonneur  du  Soleil  ;  ce  qui  est  con- 
forme à  rét}U)olo£;ie  du  mot  ^  qui 
veut  dire  Jouta l ne  de  Jeu. 

NÉrièise  ,  ou  Nérion  ,  femme  de 
IVlars  ,  originairement  déesse  des  Sa- 
tins ,  et  dont  le  nom  signifie  </oz/- 
cei/r  /  allégorie  ingénieuse  qui  in- 
dique que  ia  guerre  elle-même  doit 
étresouuiiseauxrèglesderiiumanitc, 
qui  en  diminuent  les  horreurs. 

NÉRINA    ,     NÉriTA  ,     NÉVÉRITA  , 

déesse  du   respect  et   de    la  véné- 
ration. 

Nérine  ,  nom  que  Virgile  donne 
à  Galatée  ,  coninie  fille  de  Nérée  et 
de  Doris.  V.  NérÉide. 

NÉRIOK.   /''.  NÉriÈNE. 
NÉriTA.   K.  NÉRINA. 

Néritil's,  surnom  d'Ulysse,  pris 
d'une  montagne  d'Ithaque. 

I.  NÉRiTus,  montagne  fameuse 
d'Ithaque  dont  parlent  Homère, 
Pline  et  Strahon. 


N  E  R 

5.— Prince  auijuel  Homère  donne 
deux  frères  ,  Ithacus  et  Pol}  ctor.  11 
y  avait  près  de  la  ville  d'ithaijue  une 
fontaine  avec  un  beau  bassin ,  ou-» 
vraec  de  ces  trois  frères. 

Nérokieks  ,  jeux  littéraires  ins- 
titués par  Néron  ,  où  lui-uiéine  reçut 
la  double  couronne  de  poésie  et  d'é- 
loquence ,  qui  le  flatta  comme  si  on 
l'eût  donnée  an  poète  et  à  l'orateur , 
et  non  pas  au  maître  et  au  tyran. 

NErPOt-TlROUNAL  (  M.  Iiid.)  , 
fête  du  feu  ,  parccqu'on  marche  sur 
cet  éiéineut.  Cette  fête ,  la  seule 
publique  qui  soit  en  l'honneur  dei 
J)arma-Raja  ,  roi  vertueux  ,  et  de 
Z^roZ/e^/e  sa  femme  ,  dure  dix-huit 
jours, pendant  lesquels  ceux  qui  font 
vi.tu  de  l'oîiseiver  doivent  jeûner,  se 
pri\  er  des  femmes  ,  cou»  her  sur  la 
terre  ,  sans  natte  ,  et  marcher  sur  un 
brasier.  Le  dix- huitième  ,  ils  s'y 
rendent  au  son  des  instruments  ,  la 
tète  couronnée  de  fleurs ,  le  corps 
barbouillé  de  safran  ,  et  suivent  en 
Cidence  les  figures  de  Darma-liaja 
et  de  Drobédé  son  épouse  ,  qu'on  y 
ct.nciuit  processionnel  ement.  Lors- 
qu'ils sont  auprès  du  brasier  ,  on  le 
remue  pour  ranimer  son  activité  ; 
ils  prennent  un  peu  de  cendres  dont 
ils  se  frottent  le  iront  ;  et  quand  les 
dieux  en  ont  fait  trois  fois  le  tour  , 
ils  marchent  plus  ou  moins  vite ,  selon 
leur  dévotion,  sur  u-e  braise  très  ar- 
dente, étendue  sur  un  espace  d  en- 
viron quarante  pieds  de  longueur. 
Les  uns  portent  leurs  enfants  sous  le 
bras ,  les  autres  des  lances,  des  sabres 
et  des  étendards. 

Les  plus  fervents  traversent  ce 
brasier  plusieurs  fois.  Après  la  céré- 
monie, le  peuple  s'empresse  de  ra- 
masser un  peu  de  cendres  pour  s'en 
barbouiller  le  front,  et  d'obtenir  des 
dévots  quelques  unes  des  fleurs  qui 
les  décorent  pour  les  conserver  pré- 
cieusement. C'est  en  l'honneur  de 
Drobédé  qu'on  fait  cette  cérémonie. 
Elle  épousa  cinq  frères  à-1;  -fois  : 
tous  les  ans,  elle  en  quittait  un  pour 
passer  dans  les  bras  d'un  autre  ; 
mais  auraravant  elle  avtit  soin  de 
se  purifier  par  le  feu.  Telle  est  l'o- 
rigine de  cette  fête  singulière.  Elle 


NES 

n  a  point  de  jours  fixes  ;  cependant 
on  ne  peut  la  cé!éi>rer  que  dans  les 
mois  de  Chittéré ,  de  \  ayassi  ou 
d  Ani ,  qui  sont  les  trois  premiers 
mois  de  l'année. 

3VÉSÉE ,  naseuse ,  une   des   Né- 
réides que  l^irgiîe  donne  pour  coni- 
EiÇnes  à  Cyrène    mère    d'Arislée. 
ac.  Neiii  j  na^er. 

Nesroch  ,  dieu  des  Assyriens. 
Sennachérih  fut  tue  par  deux  de  ses 
tils ,  pendant  qu'il  l'adorait  dans  son 
temple  Les  Juifs  s'imaginent  que 
c^était  une  planche  de  l'arche  de 
Noé  ,  dont  les  restes  étaient  con- 
servés dans  les  montagnes  d'Arménie. 
D'autres  traduisent  ce  mot  par 
ai^le  ,  et  pensent  que  le  Jupiter 
Béius ,  dont  les  rois  assyriens  se 
prétendaient  descendus  ,  était  ho- 
noré par  eux  sous  la  forme  de  cet 
oiseau. 

Nessus,  Centaure  ,  fils  d'Ixion  et 
de  la  Nue  ,  voyant  Hercide  et  Dé- 
janire  arrêtés  sur  les  bords  de  l'Eve- 
nus,  dont  les  eaux  ranidés  étaient 
grossies  par  les  pluies  d  hiver  ,  offrit 
ses  secours  au  héros,  quilesaccept;'. 
Mais  à  peine  eut-il  pa^sé  avec  le  dé- 
pôt qui  lui  était  c-onlié  ,  qu'il  voulut 
enlever  Déjanire.  Hercule  le  perça 
d'une  de  ses  llèches  ;  et  le  Centaure , 
pour  venger  sa  mort ,  avant  trempé 
sa  tunique  dans  son  sans  ,  la  remit  à 
Déjanire ,  en  ra<^urant  que  c'était 
un  moyen  assuré  pour  c"<mser%er 
1  amour  d  Hercule  ,  ou  le  rappeler 
après  une  infidélité.  C'était  un  poison 
actif  qui  fit  perdre  la  vie  an  néros. 

/^.    OzOLES,    DÉIAMRE. 

N  ESTÉ  ES  ,  jeûne  solcuinel ,  étahli 
à  Tarenfe ,  en  mémoire  de  ce  que ,  la 
ville  était  assiégée  par  les  Romains, 
ceux  de  Rhesiuni ,  pour  lem- fournir 
des  vivres,  résolurent  de  s'al)Stenir 
denourritm-e  tous  les  dixièmes  jours, 
et  ravitaillèrent  ainsi  Tarente  qui 
fut  délivrée  du  siège.  Rac.  JVesUs  , 
à  jeun. 

Nestor  ,  un  des  douze  fils  de  Nélée 
et  de  Chloris  ,  n'ayant  pris  aucune 
part  à  la  guerre  que  son  père  et 
ses  frères  firent  à  Hercule  en  faveur 
d'Augias ,  resta  seul  de  toute  sa  fa- 
laille  ,  et  succéda  à  son  père  sur  le 


NES 


4S3 


trône  de  Pvios,  réunissant  en  sa  per- 
sonne tout  l  empire  des  ilessénieus. 
Nestor  était  déjà  fort  âgé  lorsqu  il 
se  rendit  au  siège  de  Troie ,  où.  il 
conduisit  quatre-vingt-dix  vaisseaux. 
C'est  le  plus  vieux  tle  tous  les  héros 
•  de  l'arniée  grecque  :  c'est  aussi  le 
vieillard  favori  d  Homère.  Le  por- 
trait Qu'il  en  donne  est  beaucoup 
plus  fini  que  tous  les  antres.  II  y 
revient  sans  cesse  j  et ,  après  en  avoir 
tracé  soigneusement  tous  les  ir.iits 
dans  lesgi'ands  tahlvaux  de  V lîiade  , 
il  V  met  la  dernière  main  dans  YU- 
dyssée  ■■  sagesse  ,  éqm'té  ,  respect 
pour  les  dif^ux ,  politesse ,  agrément , 
douceur,  éloquence ,  activité ,  vale<ir, 
il  y  peint  toutes  les  vertus  politiques 
et  guerrières  de  Nestor.  Daus  lecon- 
seii'.dansles assemblées, avant  le  com- 
bat ,  au  milieu  de  l'actiou  ,  aux  spec- 
tacles ,  à  table  ,  la  nuit  et  le  jour  , 
c'est  toujours  Nestor  ,  c'est  tGU].>ms 
une  vifiHesse  sage ,  expérimentée  , 
active  /  aimable.  Enfiii  ,  pour  s'en 
faire  une  idée  complète ,  il  faut  , 
.après  l'avoir  vu  dans  1  Iliade  vigi- 
lant capitaine  et  s<jldat  ,  le  voir 
dans  rOdvssée  heureux  et  tranquille , 
menant  une  vie  douceuanssa  maison, 
au  milieu  de  sa  famille  ,  environné 
d'une  troupe  d'enfants  qui  l'aiment 
et  le  respectent,  uiiiquement occupé 
des  devoirs  de  la  vie  civile  et  de  la 
religion  ,  exerçant  l'hospitalité ,  don- 
nant enfin  d'utiles  leçons  à  lu  jeu- 
nesse qui  le  consulte  comme  son 
oracle.  Des  auteurs  le  tbnt  aller  en 
Italie  ,  après  la  prise  de  Troie  ,  et 
y  bàlir  Métaponte.  '^V.nsPausania^ 
le  fait  mourir  à  Pylos.  f^alérius 
Placcus  est  le  seul  qui  le  mette  au 
nombre  des  Argonautes.  Les  princi- 
pales époqiies  de  sa  vie  avant  la 
guerre  de  Troie  sont  la  guerre  des 
Pyliens  contre  les  EUéens ,  le  com- 
bat des  Lapithes  et  des  Centaures  , 
la  chasse  du  sanglier  de  Cahdon ,  où 
il  monta  suç  un  arbre  pour  évitei 
la  fureur  du'monstre  blessé.  Quoique 
Homère  lui  fasse  dire  qu'il  a  vécu 
sur  deux  âges  d'homme  ,  et  qu'il 
règne  sur  la  troisième  génération  , 
on  peut  calculer  avec  assez  de  justesse 
qu'ilpouvait  avoir  passé  quatre-vingts 


î?/î 


N  I  B 


ans  etnntnusicj^e  de  Troie.  Flygiri  , 
qui  adopt«  le  récit  du  poète  grec , 
ajoute  que  Nestor  dut  une  si  longue 
vieauLionfait  d'Apollon,  qui  voulait 
transporter  sur  lui  toutes  les  années 
dont  avaient  été  privés  les  enfants  de 
Niobé  ;  frères  et  sœurs  de  sa  mère 
Chloris.  C'est  celte  faMequia  donné 
lieu  à  1  usage  des  Grecs  ,  qui ,  pour 
souhaiter  à  quelqu'un  une  longue 
vie  ,  lui  souhaitaient  les  années  de 
Nestor. 

KÉsu  ,  un  des  cinq  dieux  rpi  ont 
tenu  Je  premier  rang  parmi  les 
Arabes. 

Net  ,  nom  que  les  Espagnols 
donnèrent  à  Mars.  On  croit  ce  nom  le' 
même  que  jcelui  de  Néith  ,  donné  à 
Minerve  par  les  Egyptiens. 

Nkton.  F.  Nic\'s. 

Nekres,  peuples  de  la  Sarmatie 
européenne  qui  prétendaient  avoir 
le  pouvoir  de  se  métamorphoser  en 
loups  une  fois  tous  les  ans ,  ^  rie  re- 
prendre leur  première  forme.  Hé- 
rodote raconte  cette  fable  ,  et  s'en 
moqae. 

Net;rosp4stes,  espèce  de  marion- 
nettes de  bois  que  l'on  portait  dans 
les  Orgies  ,  et  qui  avaient  l'attribut 
de  Priape.  Rac.  Neuron  ^  nerf  ou 
corde  ;  spain,,  tirer. 

Neutralité.  Dans  l'Iconologie  de 
Cochin ,  c'est  une  femme  qui  ne 
touche  il  une  balance  que  pour  em- 
pêcher qu'elle  n'incline  d'un  coté  ou 
<'e  l'autre  ,  et  dont  le  pied  posé  au 
centre  d'une  balançoire  la  maintient 
en  éfmilibre. 

Nevérita.  V.  Nerina. 

Ngombo  {JM.Afr.  ),  le  second  chef 
des  Gangas,  prêtres  d'Afrique.  Voy. 
ce  mot. 

Ngoseï  (  M.Âfr.)  ,  troisième  chef 
desGangas,  prêtres  d'Afrique.  Voy. 
ce  mot. 

Nia  ,  nom  que  les  Sarmates  don- 
naient à  leur  Cérès. 

Nia,  ou  Niame(^/.^/.),  di- 
vinité qui  était  reconnue  par  quel- 
ques nations  slavonnes  pour  le  roi 
des  Enfers,  et  avait  le  même  rang 
et  le  même  emploi  que  Pluton. 

NiBAM  (  M.  Ind.  )  ,  état  de  bon- 


N  I  r, 

heur  suprême  qui  consiste  «n  une  es- 
pèce d  anéantissement  -C'est  le  dernier . 
degré  de  la  félicité  des  âmes,  dans 
l'opinion  des  haliitants  du  Pégu. 

NiBBAS  ,  dieu  svrien  ,  qu'on  croît 
le  mêjwe  qu'Anubis.  Julien  ,  après 
avoir  renoncé  au  christianisme  ,  af- 
fecta de  rétablir  le  culte  presque  ou- 
blié de  cette  ancienne  divinité  :  il  en 
ht  même  graver  sur  sa  monnaie 
l'image  tenant  un  caducée  d'ime 
main  et  un  sceptre  égyptien  de 
l'autre. 

NiBÉCHAN  ,  divinité  honorée  chez 
les  Hévéen*. 

Nie  EUS  ,  victorieux  f  un  des  sur- 
noms de  Jupiter. 

Nie  atisme,  sorte  de  danse  qui  était 
en  usage  chez  les  Thraces ,  peut-être 
après  les  victoires. 

NicÉ ,  victoire  >  une  des  com- 
pagnes inséparables  de  Jupiter , 
naquit  du  commerce  de  Pallas  avec 
Stjx  ,  fille  de  l'Océan  et  de  Téthvs. 
V.  Victoire. 

NiCÉA ,  Naïade  ,  fille  du  fleuve 
Sangar ,  et  mère  des  Satyres  ,  qu'elle 
eut  de  TJacchus  ,  après  que  ce  dieu 
l'eut  enivrée  en  changeant  en  vin  l'eau 
d'une  source  dont  elle  avait  coutume 
de  boire. 

NicÉPHORE  ,  qui  porte  la  Vic- 
toire,  surnom  de  Jupiter,  qu'on  re- 
présente souvent  portant  sur  la  main 
une  petite  statue  de  la  'Victoire. 

NicÉtÉries  ,  fête  athénienne  , 
en  mémoire  de  la  victoire  remportée 
par  Minerve  sur  Neptune,  lorsqu'ils 
disputèrent  l'honneur  de  nommer  la 
ville  d'Athènes. 

NtcKEN ,  dieu  des  mers  ,  honoré 
autrefois  en  Danemarck ,  et  que 
l'on  prétendait  paraître  quelquefois 
sur  la  mer,  ou  sur  les  rivières  pro- 
fondes ,  sous  la  forme  d'un  monstre 
marin  à  tête  humaine,  sur-tout  à  ceux 
qui  létaient  en  danger  d'être  noyés. 
C'est  le  même  que  Nocca./^.NoccA. 

I  .NiciPPE ,  fille  dePélops  et  femme 
de  Sthénélé. 

3.  —  Une  fille  de"  Thespius. 

5.  — '  Prêtresse  de  Cérès. 

NicoDKo.«E,  fils  d'Hercule  et  de 
Nice. 


N  I  F 

T.  IVicoN  ,  fameux  athlèle  de 
Tliase ,  avait  été  couronné  comme 
^  vainqueur  jusqu'à  14  fois  dans  les 
jeux  jolemnels  de  la  Grèce.  Après 
sa  DKjrt ,  un  de  ses  rivaux  insulta 
sa  statue ,  et  la  frappa  de  plusieurs 
coups.  La  statue  ,  comme  si  eJle  eût 
été  sensible  à  cet  outrage  ,  tomba 
sur  I  aeresseur  et  l'écrasa.  Ses  fils  la 
poursuivirent  juridiquement,  comme 
cûupa]>Ie  d'homicide  ,  et  punissable 
en  vertu  de  la  loi  de  Cracon  ,  qui 
avait  ordonné  d'exterminer  même 
les  choses  inanimées  dont  la  chute 
causerait  la  mort  d'un  homme.  Con- 
formément à  cette  lo' ,  les  Thasiens 
firent  jeter  la  statue  dans  la  mer. 
Mais ,  quelques  années  après  ,  une 
grande  famine  lesobligea  deconsulter 
l'oracle  de  Delphes  ,  et  ,  d'après  sa 
réponse,  de  retirer  la  statue  de  la 
mer  ,  et  de  lui  rendre  de  nou\  eaux 
honneurs.  Suidas.  Paiisanias  at- 
tribue cette  histoire  à  Fallilète  Théa- 
gène. 

2.  —  ?fom  d'un  de?  dieux  Tel- 
chines. 

3.  —  ]?fom  d'ua  âne  appartenant 
à  Eutychus.  f'.  Euïïchis. 

4.  —  F.  îfÉCVS. 

NicoPHoRE ,  nom  donné  à  Vénus 
et  à  Diane  ,  et  qui  est  le  uièuie  que 
Kicéphore. 

ZS"  icosTR  ATA,  fameuse  prophélesse , 
mère  d  Evandre,  nommée  aussi  Car- 
menta.  f'^.  Cakmenta. 

]\icosTRATE  ,  Argien  qui  avait 
institué  dans  sa  patrie  certaines  cé- 
rémonies religieuses.  Elles  'consis- 
taient en  ce  que  tous  les  ans  les 
habitants  d"Ari;os  jetaient,  à  un  jour 
niarrpf! ,  des  torches  ardentes  dans 
une  fosse ,  en  l'honneur  de  Proserpine. 

\inDci,   c.-à-d. ,    séparation. 

<-  'tait,  chez  les  Juifs,  Texcommuni- 

cation  mineure  :  elle  durait  trente 

jours,  et  séparait  l'excounnumé  de 

1  se  des  t-hoses  saintes,  f^.  Ch£- 

.  SCHAMMATHA. 
N  -ELLE.  y.  RoBîtK). 

^'  îFLHEiM ,  séjour  des  scélérats, 

V.  Cet.)  nom  d'un  des  deux  enfers 

i  les  Scandinaves.  Ils  le  plaçaient 

>  le  neuvième  monde.  Suivant  eux 


NIL  aS5 

la  formation  en  avait  précédé  de  quel- 
cpips  hivers  celle  de  la  terre.  Au 
niiheu  de  cet  enfer  ,  dit  VEdda , 
il  V  a  une  fontaine  nommée  Hver- 
geltner.  De  là  coulent  les  fleuves 
suivants  :  ï" Angoisse,  C Ennemi  de 
la  j'oie,  le  Séjour  de  Ia  mort,  la 
Perdition  ,  le  Gouffre ,  la  Tem- 
pête ,  le  Tourbillon  ,  le  Rugisse- 
ment et  le  Hurlement ,  le  /'  asle  .■ 
celui  qui  s'appelle  le  Bruyant  coule 

ërès  des  grilles  du  séjour  de  la  mort, 
et  eufer  était  une  espèce  d'hôtel^ 
lerie  ,  ou  ,  si  l'on  veut,  une  prison 
où  étaient  détenus  les  hommes  lâches 
ou  pacifiques  qui  ne  pouvaient  dé- 
fendre les  dieux  inférieiu-s  en  cas 
d'attaque  imprévue.  Mais  les  habi- 
tants devaient  en  sortir  au  dernier 
jour  pour  être  jugés  sur  d'autres  prin- 
cipes ,  et  condamnés  ou  absous  pour 
des  vices  ou  des  vertus  plus  réelles. 

ÎViGER  De  us  ,  dieu  noir,  surnom 
de  Plutoa ,  comme  dieu  des  enfers. 

NiGRA ,  noire.  Sous  ce  nom ,  Cérès 
avait  une  grotte  sur  le  mont  Elaïus, 
à  trente  stades  de  Phigalie.  Les  Phi- 
galiens  c-onvenaient  bien  du  conj- 
merce  forcé  que  Cérès  avait  eu  avec 
Neptune  (  v.  Erinnts  i  ,  LlsiA  )  ; 
mais  ils  ajoutaient  que  Cérès ,  outré<» 
et  inconsolable  de  l'enlèvement  de 
Proserpine ,  prit  un  habit  noir,  s'eii- 
ferma  dans  la  grotte  dont  je  viens  de 
parlfT,  et  y  demeura  long-temps 
cachée.  Cependant  les  fruits  et  k» 
moissons  ne  venaient  point  à  matu- 
rité ,  et  les  hommes  périssaient  de 
faim.  Les  dieux  n'y  pouvaient  ap- 
porter remède ,  parcefpi'aucun  d'eux 
ne  savait  ce  que  Cérès  était  devenue. 
Enfin  Pan  ,  chassant  un  jour  sur  les 
montagnes  d'Arcadie ,  vint  sur  le 
mont  Elaïus ,  où  il  trouva  Cérès  dans 
l'état  qu'on  a  vu  plus  haut.  Aussi-tôt 
il  en  informa  Jupiter ,  qui  envoya 
les  Parques  à  la  déesse  pour  tâcher 
de  la  fléchir  ;  à  quoi  elles  réussirent. 
-  Depuis  cet  événement ,  les  Phigaliens 
regardèrent  celte  grotte  comme  sa- 
crée. Ils  y  avaient  placé  une  statue 
de  lois  couchée  dans  une  niche.  Le 
citrps  était  entièrement  couvert  d'nnr 
tunique  ;  mais  sur  ce  corps  il  v  avait 
une  tète  de  cheval  a\çç  des  crins. 


a86  NIL 

des  serpents  et  ù'iiutres  bêtes  sau- 
vages semblaient  s'attrouper  alen- 
tour. La  déesse  tenait  d'une  main  un 
dauphin  ,  et  de  l'autre  une  colomije , 
l'un  symbole  de  la  mer,  et  l'autre  de  • 
l'amour  ;  ce  qui  voulait  dire  que 
Cérès  s'était  adoucie  en  faveur  de 
Neptune  changé  en  cheval  marin. 
J^.  Erinnys  ,  LusiA. 

I.  Nil  ,  fleuve  d'Egypte  ,  auquel 
on  offrait  des  sacrifices  comme  à  un 
dieu.  Comme  la  belle  statue  du  Nil 

3ui  est  aux  Tuileries  est  une  copie 
e  l'antique  ,  et  que  la  description 
qu'en  a  donnée  le  C.  MiUin,  dans  sa 
description  des  statues  de  ce  jardin 
superbe,  ne  lai'ise  rien  à  désirer,  je 
crois  faire  plaisir  au  lecteur  en  la 
mettant  sous  ses  yeux. 

«  Cette  l>elle  statue  du  Nil  est  une 
»  copie  d'un  des  plus  célèbres  ou- 
»  vn.ges  dont  se  glorifiait  l'Italie. 
»  Elle  fut  découverte  sous  Léon  X , 
))  qui  la  fit  placer  au  Vatican  ,  près 
»  delastatuedu  Tybre  ,  et  restaurer 
»  par  Gaspard  Sibilla,  sculpteur 
»  du  musée Pio-Clémentin.  La  figine 
»  du  fleuve  est  couchée  sur  un  socle 
»  dont  le  plan  représente  des  ondes: 
»  sa  tête  majestueuse  a  les  cheveux 
»  de  côté ,  uu  peu  relevés ,  et  nth 
>»  couronne  de  feuilles  et  de  fruits  , 
»  qui  paraissent  être  ceux  delà  pér- 
it séa.  Il  appuie  lecoude gauche  sur 
»  un  sphinx  :  il  tient  dans  la  main 
»  une  grande  corne  d'abondance  , 
»  d'où  sortent  des  épis ,  des  raisins  , 
»  des  roses  sauvages  ,  des  fruits  de 
»  colocase  :  on  voit  au  milieu  s'élever 
»  un  soc.  Cette  corne  est  le  symbole 
»  de  l'abondance  que  le  Nil  procure 
»  à  l'Egypte.  La  main  droite,  jetée 
»  négligenmient  sur  les  flancs  ,  tient 
»  un  faisceau  d'épis  :  le  visage  du 
M  dieu  est  serein  ;  il  annonce  une 
))  divinité  propice  et  bienfaisante. 

>>  Rien  ne  peut  exprimer  la  grâce 
»  avec  laquelle  sont  grouppés  les 
»  seize  enfants  qtu'  indiquent  la  hau- 
»  teur  de  seize  coudées,  qui  était 
»  celle  de  son  élévation  la  plus  favo- 
»  rable  à  la  fertilité  du  pays.  Ces 
»  enfants,  chez  les  anciens,  se  nom- 
»  ment  Coudées  :  les  uns  jouent 
»  autour  de  lui  ;  d'autres  s'arausent 


N  I  L 

à  faire  combattre  un  crocodile  et 
un  i<  imeunion.  Quelques  uns  s'en- 
tr'aident  pour  monter  sur  les  mem- 
bres puissants  du  colosse ,  et  sur  la 
corne  d'abondance  :  un  d'eux  , 
placé  jusfjues sur  l'épaule,  se  tient 
aux  cheveux  du  dieu  pour  ne  pas 
tomber  d'une  si  grande  élévation. 
Le  plus  hardi  a  grimpé  jusqu'au 
milieu  de  la  corne  d'abondance  : 
à  genoux ,  et  les  bras  croisés  sur  la 
poitrine ,  il  semble  solliciter  l'ad- 
miration de  ses  camarades.  Un 
d'eux  soulève  l'ample  manteau  du 
dieu ,  et  paraît  vouloir  en  voiler 
sa  source ,  qui  était  alors  inconnue  : 
un  autre  e>t  assis  sur  le  sphinx  ;  un 
autre  enfin  marche  debout  avec 
assurance  sur  un  des  flancs  de  la 
statue ,  et  tient  une  couronne. 
»  Le  sphinx  sur  lequel  le  Nil  s'ap- 
puie est  de  la  plus  belle  exécution  : 
les  traits  en  sont  si  nobles,  qu'on  voit 
aiséuient  que  l'artiste  n'a  pas  re- 
présenté uu  monstre ,  mais  un  être 
allégorique  ,  mystique  et  sacré  , 
l'emblème  du  signe  du  Lion  et  de 
la  Vierge, sous  lequel  les  crues  du 
Nil  s'observent ,  ou  plutôt  l'allé- 
gorie du  Nil  lui-même  ,  selon  les 
doctes  observations  du  savant 
Zoéga. 

»  La  base  porte,  sur  trois  faces  , 
des  accessoires  relatifs  au  sujet 
principal  :  on  voit  d'abord  le  fleuve 
sortant  de  sa  source  ,  qu'un  enfant 
veut  couvrir  d'un  voile. 
»  Du  milieu  du  fleuve  s'élèvent  des 
tiges  de  la  nvniphœa.  On  voit 
deux  taureaux  passant  à  gauche 
entre  les  plantes ,  le  combat  de 
l'ichneumon  et  du  crocodile.  Un 
ibis  est  près  du  crocodile  ,  et  un 
hippopotame  le  saisit  par  la  queue 
pendant  qu'il  guette  l'ichneumon. 
Deux  hommes  dans  une  barque 
attaquent  un  hippopotame  ;  deux 
oUtres  aussi  dans  une  barque  atta- 
cpient  un  crocodile.  Ces  petits 
nommes  sont  des  Tentyrites  qui 
habitaient  une  isie  du  fleuve  :  leur 
taille  était  petite  ,  selon  Pline  ; 
mais  ils  altaipiaient  et  domtaient 
les  crocodiles  avec  un  courage  ex- 
Irème. 


NI  M 

)i  Dans  plusieurs  endroits  on  volt 
»  le  comliat  du  crocodile  et  de  Thip- 
»  popotame  ,  et  celui-ci  est  toujours 
»  supérieur  à  son  ennemi.  Ici  i!  le 
»  dévore  par  derrière ,  pendant  qu  un 
»  ichneiinion  l'attaque  en  face  ;  là  il 
»  dévore  un  petit  crocodile  ;  un  autre 
M  s'échappe  par-dessous  son  corps  , 
>»  et  semble  vouloir  engloutir  un 
»  ibis  qui  se  présente.  On  pourrait 
»  prendre  cet  oiseau  pour  un  tro- 
»  chilus ,  parcequ'il  paraît  vouloir 
»  liéqueter  la  bouche  du  crocodile  ; 
u  mais  la  forme  du  bec  et  le  prolon- 
»  pement  du  cou  indiquent  suflîsam- 
»  ment  l'ibis.  L'hippopotame  n'est 
»  pas  exact  :  il  a  le  museau  trop  pro- 
»  loneé  ,  point  de  canines  ni  d'in- 
»  cisives  obliquement  tronquées  et 
illantes  ;  sa  bouche  est  armée  de 
iits  semblables  à  celles  du  cro- 
»  (odiie.  Le  crocodile  est  mieux 
i>  figuré  ,  mais  non  pas  avec  une 
»  grande  exactitude  ;  ce  qui  peut 
»  nous  faire  présumer  que  les  plantes 
»  ne  sont  pas  représentées  d'une 
»  manière  plus  fidèle.  Nous  avons 
»  vu  la  colocase  dans  la  couronne  du 
"ve  :  les  plantes  du  fleuve  me 
laissent  être  la  nymphéa  et  une 
»  ::! aminée  céréale  très  abondante 
»  en  Ejîvpte ,  que  Barthélémy,  sur 
»  la  Mosaïque  de  Palcstrine ,  appelle 
M  toujours  improprement  le  millet  ; 
»  c'est  Vholcus  doura  dont  les  Egyp- 
»  tiens  font  du  pain.  » 

2.  —  Père  de  Mercure  ,  selon 
Cicéron,  qui  dit  qu'il  n'est  pas  per- 
mis de  le  nommer  chez,  les  Egyp- 
tiens ,  sans  doute  à  cause  du  grand 
respect  qu'ils  lui  portaient. 

NiLus,  nom  du  Jupiter  Egyptien , 
C.-5  d.  d'Osiris,  dont  le  Nil  avait 
porté  le  nom. 

NiMBB  ,  auréole    ou  cercle  lumi- 
neux dont  on  entourait  qtie'^iefois 
'     'îedes  divinités.  Il  y  a  des  images 
j'roserpine  avec  le  nimbus.   Dans 
'te,  on  le  donna  a'ix  empereurs; 
s  artistes  ,   depuis  le  christia- 
le  ,  le  donnent  aux  saints, 
s  iMÉTCtAHis  (/>f.  Mah.) .  ordre 
j'eux    fondé    cher,    les    Turcs, 
,  l'an  777  de  l'ère  mahométane.  Le 
?  fondateur  était  généralement  estimé 


N  I  O  287 

par  sa  vertu  et  sa  science  dans  l'art 
de  la  médecine.  La  crainte  des  juge- 
ments de  Dieu  le  faisait  quelquefois 
tomber  en  extase  ;  et ,  dans  cet  état , 
Dieu  lui  manifestait  ses  volontés.  Ses 
disciples  s'assemblent  la  nuit  du 
lundi  pour  prier,  à  l'exemple  de  leur 
fondateur.  Les  postulants  passent 
quarante  jours  renfermés  dans  une 
c-hambre  ,  n'avant  par  jour  que  trois 
onces  de  pain.  Durant  ce  temps  ,  ils 
voient,  diseut-i?s,  Dieu  face  à  face, 
et  ont  souvent  des  révélations  ,  résul- 
tats assez  ordinaires  des  jeûnes  exces- 
sifs. Le  temps  de  la  solitude  et  d«s 
propbéties  expiré  ,  les  autres  frères 
les  mènent  dans  une  prairie  ,  où  ils 
dansent  autour  d'eux.  Lorsqu'au  mi- 
lieu de  la  danse  le  novice  a  des 
visions  ,  il  jette  son  manteau  par 
derrière  ,  et  se  laisse  tomber  sur  le 
visage,  conmie  s'il  venait  d'être  frappé 
de  la  foudre.  Arrive  le  supérieur, 
qui  fait  pour  lui  quelques  prières. 
Alors  le  sentiment  lui  revient  ;  il  a  les 
yeux  rouges  et  enflammés ,  l'esprit 
égaré,  et  ressemble  à  un  fou  ou  à  un 
homme  ivre.  Aussi-tôt  on  inscrit  sut 
des  registres  ses  visions  béatiUques  , 
et  il  est  reçu  nimétulahis. 

1.  NiNus,  premier  roi  des  Assy« 
riens,  était  fils  de  Bel  ou  Bélus,  que 
quelques  écrivains  confondent  avec 
Nenirod.  Ninus  agrandit  Ninive  et 
Babylone  ,  vainquit  les  Baclriens  , 
épousa  Sémiramis ,  suJjjugua  toute 
1  Asie ,  et  mourut  après  un  règne 
glorieux  de  cinquante-deux  années , 
environ  onze  cents  cinquante  ans 
avant  lère  chrétienne.  Quelques  écri- 
vains le  regardent  comme  le  premier 
auteur  de  l'idolâtrie  ,  parcequ'il  fit 
rendre  les  honneurs  divins  à  son 
père,  dont  le  sanctuaire  était  un  asvie 
inviolable.  Ce  privilège  acquit  à  Bé- 
lus une  si  grande  vénération ,  qu'on 
le  révéra  comme  un  dieu  sous  le  nom 
de  Jupiter  ou  de  Saturne  de  Baby- 
lone ,  et  qu'on  lui  éleva  dans  cette 
ville  un  temple  magnifique  ,  où  on 
lui  offrait  des  sacrifices. 

2.  —  Arrière-petit-fils  d'Hercule  , 
et  père  d'Argon  ,  un  des  princes  qui 
ont  occuf)é  le  tr<5ne  de  L\  die. 

X .  NioBÉ ,  fille  de  Pboroaée  1  a  été , 


2R8  N  I  O 

dit  Homère,  la  première  mortelle 
aillée  de  Jupiter,  qui  donna  nuis- 
sa:!ce  à  Pé!asf;us. 

2.  — Fille  de  Tantale,  et  sœur 
de  Péiops  ,  épousa  Ampliion  ,  roi  de 
ïi;èbes  ,  et  en  eut  un  f;raiid  nombre 
d'enfants.  Homère  lui  en  donna 
douze,  Hésiode  vint;!,  et  Ipollo- 
dore  quatorze ,  autant  de  filles  que 
de  trarçons.  Les  noms  des  parçons 
étaient  Sipvîus,  Agéiior,  Phaédinms , 
Isméiius  ,  Mynitus  ,  Tantalus  ,  Da- 
masiditlion.  Les  (liies  s'appelaient 
Ethoséa  ,  ou  Théra  ,  Ck'odoxa  ,  As- 
tioche,  Phthia,  Pclopia,  Astycratéa, 
Ogygia.  Niobé  ,  inère  de  tant  d'en- 
fants ,  s'en  glorifiait  ,  et  méprisait 
Latone,  qui  n'en  avait  eu  que  deux. 
Elle  venait  jusqu'à  lui  en  faire  des 
reproches,  et  à  s'opposer  au  «ulte 
religieux  qu'on  lui  rendait ,  préten- 
dant qu'c'.le-mèine  méritait ,  à  bien 
plus  juste  titre  ,  d'avoir  des  autels. 
Latone  ,  offensée  de  l'orgueil  de 
]\  iobé ,  eut  recours  à  ses  entants  pour 
s'en  venger.  Apollon  et  Diane  voyant 
un  jour,  dans  les  plaines  voisines  de 
ïnè]>es ,  les  fils  de  Niobé  qui  y 
faisaient  leurs  exercices  ,  les  tuèrent 
à  coups  de  flèches.  Au  bruit  de  ce 
funeste  accident ,  les  sœurs  de  ces 
intbrtunés  princes  accourent  siu'  les 
remparts,  et  dans  le  moment  elles  se 
sentent  frappées ,  et  tombent  sous 
les  coups  invisibles  de  Diane.  Enfin 
la  mère  arrive ,  outrée  de  douleur  et 
de  désespoir  ;  elle  demeure  assise 
auprès  des  corps  de  ses  chers  enfants; 
elle  les  arrose  de  ses  larmes.  Sa  dou- 
leur la  rend  immobile;  elle  ne  donne 
plus  aucun  signe  de  vie  ;  la  voilà 
changée  en  rocher.  Un  tourbillon  de 
vent  l'emporte  en  Lydie  sur  le  som- 
met d'une  montagne ,  où  elle  continue 
de  répandre  des  larmes  ,  qu'on  voit 
couler  d'im  morceau  de  marbre. 
Cette  fable  est  fondée  sur  un  événe- 
ment tragique.  Une  peste,  qui  ra- 
vagea la  ville  deThèbes ,  fit  périr  tous 
les  enfants  de  Niobç  ;  et  parceqa'on 
attribuait  les  maladies  contagieuses 
à  la  chaleur  immodérée  du  soleil ,  on 
dit  que  c'était  Apollon  qui  les  avait 
tuJs  à  coups  de  llèches.  Ces  flèches 
soat  les  i  ayous  brûlants  du  soleil.  On 


N  ï  0 

ajoute  qw  ces  enfartts  demeurèrent 
neuf  jours  sans  sépulture  ,  parceque 
les  dieux  avaient  changé  en  pierres 
tous  les  Thébains ,  et  que  les  dieux 
eux-mêmes  leur  rendaient  les  devoirs 
funèbres  le  dixième  jour.  C'est  que  , 
comnje  ils  étaient  morts  de  la  peste, 
personne  n'avait  osé  les  enterrer  ,  et 
tout  le  monde  parut  insensible  aux 
malheurs  de  la  reine;  figure  vive  des 
calamités  fpii  accompagnent  ce  fléau , 
où  chacun ,  craignant  une  mort  assu- 
rée ,  ne  songe  (ju'à  sa  propre  conser- 
vation ,  et  néglige  les  devoirs  les  plus 
essentiels.  Cependant ,  après  que  la 
violence  du  mal  fut  un  peu  passée , 
les  prêtres ,  qu'on  prenci  pour  les 
dieux ,  se  mirent  en  devoir  de  les  en- 
sevelir'. Niobé,  ne  pouvant  plus  souf- 
frir le  séjour  (JeTlièbes  après  la  perte 
de  ses  enfants  et  de  son  mari  ,  qui 
s'était  tué  de  désespoir  ,  retourna 
dans  la  Lydie ,  et  finit  ses  jours  près 
du  montSypile,  sur  lequel  on  voyait 
une  roche  qui ,  regardée  de  loin , 
ressemblait ,  dit  Pausanias  ,  à  une 
femme  en  larmes  et  accablée  de 
douleur;  mais  en  la  regardant  de  près, 
elle  n'a  aucune  figure  de  femme , 
encore  moins  de  feumie  qui  pleure. 
Enfin ,  parceque  Niobé  avait  gardé 
un  profond  silence  dans  son  afilic- 
tion  ,  et  qu'elle  était  devenue  comme 
muette  et  immobile ,  ce  qui  est  le 
caractère  des  grandes  douleurs,  on  aJ 
dit  qu'elle  fut  changée  en  rocher.  | 
NiORU  (  M.  Ceh.  ) ,  le  troisième  j 
des  dieux  ,  qui ,  pourtant  ,  n'est  pas 
de  la  ra(  e  des  dieux.  Il  demeure  dans 
le  lieu  appelé  Noataii.  Maître  <les 
vents  ,  il  appaise  la  mer  et  le  feu. 
C'est  à  lui  qu'il  faut  adresser  des 
vœux  pour  le  succès  de  la  navigation  , 
de  la  chasse  et  de  la  pèche.  Maître 
des  richesses  de  la  terre  ,  il  peut 
donner  à  ceux  qui  l'invoquent  des 
pavs  et  des  trésors.  Il  a  été  élevé  i 
Vanheira  (  pa3S  des  Vancs  )  ;  mai; 
les  Vanes  le  donnèrent  en  otage  au? 
dieux,  et  prirent  en  sa  place  Haner 
par  ce  moven ,  la  paix  fut  rétabli* 
entre  les  dieux  et  les  Vanes.  Niorc 
épousa  Skada  ,  fille  du  géant  Thiasse 
Elle  demeure  avec  son  père  dans  h 
pays  des  montagnes  ,  où  1  arc  à  1. 
mail 


^•  I  s 

main  ,et  les  patins 'aux  pieds  ,  elle 
s  occupe  à  la  chasse  des  bètes  féroces  ; 
mais  Niord  aime  mieux,  habiter  près 
de  la  mer.  Cependant  ils  sont  enfin 
■  convenus  de  passer  trois  nuits  sur  les 
bords  de  la  n>er ,  et  neuf  dans  les 
nîontagnes. 

NiPHiEus  ,  un  des  capitaines  de 
Turnus  ,  tué  par  se»  chevaux. 

NiPHÉ  ,  uue  des  nymphes  com-   '' 
pagnes  -'C   Diane.    Rac.   Niptein , 
Lai  suer. 

NiRÉE ,  roi  de  Naxos ,  fds  de 
Gharopvis  et  d'Aglaïa  ,  était  après 
Achille  le  plus  beau  des  princes 
grecs  rpii  lirent  le  sièfje  de  Troie. 

NiREi  PAN  {yi.  Siam.),  paradis 

des  Siamois.  Ce  mot  répond  :'i  ceux 

, -    A^ impassibilité ,  à'' anéantis scnient; 

c'est-à-dire  que  le  genre  de  bonheur 

qu'on  V  ^oùtc  consiste  i  ne  plus  rien 

r    sentir.  Lorsque  lame  a  mené  une  vie 

^     samte  et  irréprochable  dans  tous  les 

J    corps  qu'elle  a  habités  ,   et  que   ses 

.mérites   sont    tels   qu'il   n'y   a   pins 

aucun  corps  mortel  assez  noble  pour 

'-•  !o;îcr,  alors  elle  ne  reparait  plus 

1  la  lerre  ,  et  tombe  dan»  un  repos 

phitôt    dans   un    assoupissement 

ofond,  état  qui,  selon  les  Siamois, 

une  félicité    parfaite.    Avant    ce 

ladis' suprême  ,  ils  comptent  neuf 

ux   de  bonheur  ,  situés  au-dessus 

>  étoiles  ,  où  les  bons  sont  récom- 

:isés,  mais  où  ils  ne  jouissent  pas 

;m   bonheur  par  ,   et  sont  encore 

ités  par  le»  inqmétudes;  car ,  après 

I  certain  temps  ,  il  faut  qu'ils  aban- 

vincnt  ces  lieux  fortunés  pom-  re- 

(lir  au  monde. 

XiRCDY   (  M.    Ind.  ),    roi    des 

uiotas  et  des  sénies  malfaisants  ,  le 

'  itrième  des  dieux  protecteurs  des 

lit  coins  du  monde,  né  ,  ainsi  que 

aruna  dieu  de  la  mer  ,  des  parties 

nitales  de   Brahma.  Il  s^tient  la 

rtie  S.  O.  de  l'univers.  On  le  rc- 

'sente  porté  sur  les  épaules  d'un 

^nt ,   et  tenant  un  sabre  à  la  maia. 

Nissi  ('ânes  ,  chiens  de  la  fille 

'  Avisas.  V .  ScYLLA. 

NisAN  ,  premier  mois  de  Tannée 

crée  des  Hébreux  ,  et  le  septième 

Li  leur  année  civile  ;  c'était  la  luae 

1 '.'-de  Mars. 
'    Tome  //. 


2\'  î  T 


189 


NisÉE ,  tme   des  nymphes  de  la 
mer. 
-  NiSEïA  ViRGo,  ou  NisÉis  ,  Scylla 
fille  de  ISisus. 

Niso  ,  une  des  Néréides. 

I,  Nisus,  frère  d'Ejjée  ,  régnait  à 
Nisa  ,  ville  voisine  d'Athènes,  lors- 
que Minos  vint  assiéger  1  Attique ,  et 
assiégea   la   première   dé   ces    deux 

5 laces.  Le  sort  de  ce  prince  dépeu- 
ait  d'uij  cheveu  de  jwurpre  qu'il 
portait.  Scylla  te  fille,  amoureuse  de 
IVL'nos,  qu'elle  avaft  vu  du  haut  des  • 
remparts,  coupa  ce  cheveu  fatal  à  " 
son  père  pendant  qu'il  dormait ,  et 
le  jwrta  à  l'objet  de  son  amour.  Minos 
eut  horreur  d'une  aclipn  si  noire  .  et , 
profitant  de  la  trahison,  ci"ssa  de  sa 
présence  la  perfide  princesse.  De 
désespoir  elle  voulut  se  jtter  d;:nsla 
mer  ,  mais  les  dieux  la  changèrent  en 
alouette.  Nisus  son  père ,  métamor- 
phosé en  épervier ,  ne  Cesse  de  la 
poursuivre  dans  les  airs  ,  et  ia  déchire 
;\  coups  de  bec.  C  est- à -dire  <{ue 
Scvlla  eut  des  correspondances  avec 
Minos  pendant  le  siège  ,  et  qu'elle 
l'introduisit  dans  la  ville,  rn  lui  ou- 
vrant les  portes  avec  les  clefs  prises 
à  son  père  durant  son  sommeil. 

1,  —  l^isrs ,  fils  d'Hyrlacus ,  sorti 
du  mont  Ida  en  Phrygie ,  suivit 
Enée  en  Italie.  Virgile  a  célébré 
dans  les  5*^.  et  9^.  livres  de  V Enéide 
son  amitié  pour  Euryale  ,  et  le  dé- 
vouement avec  lequel  il  donna  sa  vie 
pour  son  ami.   Il   tfft  Vo'scens  son 

meurtrier  avant  de  mourir  ,  et  périt 

accablé  par  le  nombre. 

1.  NnocRis  ,  reine  d'Egypte. 
C'est  aussi  un  surnom  de  i5  ^tiiaerve 
Egyptienne.  V.  Néîth. 

2.  —  Reine  de  3aby!one  ,  avait 
placé  son  tombea'u  au-dessus  dune 
des  portes  les  plus  apparentes  de  la 
ville  ,  avec  une  inscription  qui  aver- 
tissait ses  successeurs  qui!  renfer- 
mait de  grandes  richesses  .  mais 
qu'ils  ne  devaient  y  toucher  que 
dans  une  -^xtrême^  nécessité.  Le 
tombeau  demeura  fermé  jusqu'au 
temps  de  Darius.  Ce  prince,  l'av  int 
fait  omrir  ,  au  lieu  d^s  trésors  ira- ' 
menses  qii'il  se  flattait  d  en  tirer ,  % 
n'y   trouva    que   cette  inscription  ; 

T 


ago  '  IN  I  X 

•>«  Si  tu  n'ëlais  insatiable  d'argent  et 
»  dévoré  par  une  basse  avarice  ,  tu 
»  n'aurais  pas  violé  la  sépulture  des 
>>  morls.  » 

NiTOÈs ,  démons  ou  génies  que  les 
lîabitants  des  isles  Moluques  consul- 
tent dans  les  atliures  importantes. 
Dans  ces  occasions,  vini^t  ou  trente 
personnes  se  rassemblent ,  et  appel- 
lent le  Nilo  au  son  d'un  petit  tam- 
bour sacré ,  pendant  qu'on  allume 
des  cierges.  Quelque  temps  se  passe, 
et  le  Nito  paraît ,  ou  plutôt  quel- 
qu'un des  assistants  agit  comme  son 
ministre.  Avant  que  la  consultation 
•<îomnience,  on  l'invite  à  l>oire  et  à 
nianper;  et,  sa  réponse  faite,  rassem- 
blée dévore  les  restes  du  festin  pré- 
paré. Ces  cérémonies  superstitieuses 
foni  l'effet  <ie  la  crainte  de  quelque 
infortune  ,  si  l'on  manquait  de  sou- 
Tnission  ou  de  respect  pour  le  Nito. 
Le  culte  particulier  de  ce  dieu  con- 
siste en  ce  que  chaque  père  de 
ilimille  est  ob!ii;é  de  tenir  des  cierf;es 
allumés  en  son  honneur  ,  et  de  con- 
server des  choses  consacrées  par  l'es- 
j)rit  nialbisant  ,  que  l'on  suppose 
iioué  d'un  pouvoir  surnaturel. 

NiviRTi  (  M.  Ind.  ) ,  classe  de 
■vertus  suréininentes.  L  ame  d;:ns  cet  . 
^tat  brûle  du  feu  de  la  sagesse.  Sa 
puissance  anéantit  les  actions  des 
sens  ,  et  cette  ame  rentre  dans  l'im- 
nieflsilé  de  l'être  universel.  Tout 
homme  dans  l'état  de  nivarti  mourra 
dans  le  temps  <pie  le  soleil  prend  sa 
course  vers  le  nord,  et  le  matin  d'un 
jour  Oii  la  lune  est  dans  son  premier 
quartier.  Elevé  par  les  ra>ons  ('u 
.soleil  ,  il  ira  dans  le  paradis  de 
Brouma  ,  noinmé  S tatialo^ain  ,  oiï 
il    jouira  des   plaisirs  inexprimables 

3u'v  poiitent  les  dieux  ;  la   matière 
oiit  il  est  compo^é  devient  subtile  , 
et  se  change  en  corps  universel  ;  et , 

})ar  la  sa£;csse  de  son  ame,  il  détruit 
a  faculfu  de  ce  corps  (;asuel. 

De  ce  lieu  de  di'lices  ,  il  monte 
dans  le  Sorgon  ,  tl'oiï  les  sectateurs 
de  Wishnon  pas';ent  dans  le  V^ïcon- 
don ,  et  les  sectateurs  de  Shiva  dans 
le  Caïlasson. 

NixES-,  Nixi  ,  ou  Nixii  Du, 
dieux  qui  présidaient  aux  accouche- 


N  O  B 

ments  des  femmes.  Ils  étaient  trois  ; 
et  leurs  statues ,  placées  dans  le  Ca- 
pitoie  ,  représei.taient  ces  dieux 
tenant  leurs  mains  entrelacées  sur 
leurs  genoux  qu'ils'  pliaient  avec 
effort  ,  de  manière  que  le  corps 
était  suspendu  sur  les  jarrets ,  pour 
exprimer  les  eflbrts  d'une  femme  ea 
Travail.  Rac.  Niti ,  s'eiforcer. 

Noblesse.  Elle  est  exprimée  sur 
des  médailles  de  Commode  par  une 
figure  de  femme  debout ,  avec  une 
lance  à  la  main  droite.  La  médaille 
de  Gela  la  représente  en  habit  long  , 
tenant  une  lance  d'une  main ,  et  de 
l'autre  une  figure  de  Minerve  , 
iinagedes  deux  moyens  par  lesquels 
elle  s'acquérait.  Giavelot  lui  place 
une  étoile  sur  la  tète,  pour  exprimer 
le  hasard  de  la  naissance.  L'écusson  , 
la  palme ,  le  parchemin  déroulé  où 
est  un  arbre  généalogique,  le  temple 
de  la  Gloire  que  l'on  voit  dans  le  fond, 
rassemblent  tout  ce  qui  peut  la  ca- 
ractériser. 

NoBL'NANGA  (  M.  Jap.  ) ,  em- 
pereur du  Japon ,  qui  fit  lui-même 
^on  apothéose  de  son  vivant.  Ce 
j)rince  se  fit  ériger  sur  une  co'line 
un  temple  vaste  et  magnifique  ,  dans 
lequel  il  fit  transporter  les  idoles 
les  plus  célèbres  et  les  plus  ao^ 
créditées  parmi  ses  sujets  ,  afin 
que  les  anciens  ol)jets  de  leur  dévo- 
tion les  attirassent  dans  le  nouveau 
temple.  Il  y  avait  fait  placer  sa  sta- 
tue sur  un  piédestal  qui  dominai! 
toutes  les  autres  idoles  ;  mais  le 
peuple ,  attaché  à  ses  dieux  ,  les 
vengea  par  ses  hommages.  Le  mo- 
narque irrité  publia  un  édit  par  le- 
3 net  il  s'établissait  seul  et  unique 
ieu  de  son  empire  ,  et  défendait 
d'eyi  adorer  au<  un  antre.  Le  jour  de 
sa  naissance  fut  l'époque  de  ce  culte 
nouveau.  Un  deuxième  édit  ordon- 
na aux  Ja])onais  de  commencer  ce 
jonr-1;^  même  ii  renrlre  leurs  respects 
au  dieu  vivant.  Cet  édit  était  ac- 
compagné de  promesses  brillantes 
pour  ses  adorateurs  ,  et  de  menaces 
terribles  contre  les  réfractaires.  La 
«•rainte  obligea  les  Japonais  de  fléchir 
le  genou  devant  Tido'e.  Mais  les 
honueuis  divius  ae  purent  dérofcer. 


N  O  E 

le  dieu  ù  la  mort  :  on  conspira  ,  les 
conjurés  rairent  le  feu  à  son  palais . 
et  il  périt  au  niiîieu  des  flammes. 
Quelque  tort  que  cette  fin  tra^îique 
«Jùt  laire  i  sa  divinité ,  il  est  prohalile 
que  son,  successeur  trouva  quelque 
intérêt  à  empêcher  l'aljûlition  destin 
cuite  :  il  s'est  toujours  conservé  dé- 
pens dans  le  Japon  ,  où  ce  prince  est 
adoré  sous  le  nom  de  Xaijai.  C'est 
une  des  divinités  les  plus  modernes 
de  l'empire. 

NoccA  ,  le  Neptune  des  anciens 
Goths,  Gètes,  etc.  p^.  jYicken. 

Noces,  f^.  Thétis  ,  Hippoda- 
T.uE  ,  Festin. 

NoCTiLUCA  ,  surnom  de  la  lune. 
Diane  avait  un  temple  sous  ce  nom 
à  Home  ,  sur  le  m  ;nl  Palatin. 

jVocTivAGts  Deus  ,  le  Sommeil. 

JXoCTL'i-ius  ,  dieu  de  !a  nuit,  qui 
n'est  connu  que  par  une  inscription 
de  Bresse,  trouvée  avec  sa  statue; 
une  chouette  est  à  ses  pieds.  Il 
étc  nt  son  flambeau ,  et  son  habit  est 
celui  d'Atvs,  ministre  de  Cybèle  ; 
ce  qui  l'a  fait  prendre  pour  un  At\s 
Noctuîius,  qu'on  honorait  conjoin- 
tement avec  la  mère  des  dieux. 

NocTtJRNiNUs,  NocTUhNus ,  nom 
d'mi  dieu  qui  présidait  aux  ténèbres. 
Quelquefois  aussi  les  Romains  don- 
iiaii'nt  ce  nom  ù  l'étoile  de  Vénus , 
pour  exprimer  le  mot  Hespérus  , 
qui  sienifie  l'étoile  du  Soir. 

NoDlNUS  ,    NoDOTVS  ,    JVoDUTlS  , 

WoDUTUs  ,  dieu  adoré  par. les  Ro- 
ntains,  comme  celui  qui  présidait 
aux  nœuds  .  qui  serrent  le  grain 
de  b'ed  dans  l'épi. 

NuDUTERisA  ,  divinité  qui  prési- 
dait, à  l'action  de  battre  et  <!e  brover 
le  bleJ.  Rac.  Nodiis,  nœud  ;  terere, 
broyer. 

NoÉma,  fille  de  Lnmech.  Les 
rabbins  lui  attribuent  l'art  de  filer 
la  Ir.ine  et  d'en  faire  des  étoffes. 

1.  NoÉMON ,  un  des  capitaines 
lyciens  tués  par  Uhsse  au  sièse  de 
Troie. 

2.  —  Compaiinon  d'AntUoque. 
5.  —  Fils  de  Phronins  ,  de  l'isle 

d'Ithaque  ,  prêta  son  \ aisseau  à  Té- 
lénaque  pour  aller  A  Pylos. 
Nœt/O  GoRDiBW.  f^.  GoRjjTi/s. 


N  O  M  2qi 

NomAntie  ,  divination  rjïri  se  fait 
par  le  moyen  des  lettres  du  nom  de 
la  personne  dont  oti  yeut  savoir  la 
destinée.  Rac.  JVomcn.  y  oy.  GÉ- 

MATRIE. 

Nombres.  Personne  n'ignore  que 
les  Pvthagoriciens  applifjuèrent  les 
propriétés  arithméri<jues  des  nom- 
bres aux  sciences  les  plus  abstraites 
et  les  plus  sérieuses.  On  va  voir,  en 
peu  de  mots,  si  leur  folie  méritait 
i'éclat  qu'elle  a  eu  dans  le  monde ,  et 
si  le  litre  pompeux  de  théologie 
"laçilhméti  jue  que  lui  donnait  l\êoo~ 
maqiie  lui  convient.  —  L  unité  , 
navant  point  de  parties  ,  coit  moins 
pass'^r  pour  un  nombre,  que  pour  le 
principe  £énéri,tif  des  nombres.  Par- 
là  ,  disaient  les  Pvtbaroriciens  ,  elle 
e^t  devenue  comme  l'attribut  es- 
sentiel ,  le  caractère  suj>lime ,  le 
sceau  même  de  Dieu.  On  le  nomme 
avec  admiration  <  elui  qui  est  Un; 
c'est  le  seul  titre  qui  lui  convient, 
et  qui  le  distingue  de  tous  les  autres 
êtres  qui  changent  sans  cesse  et  sans' 
retour.  LQrs<^ju'on  veut  représenter 
Sun  royaume  florissant  et  bien  po- 
licé ,  on  dit  qu'un  même  esprit  y 
rf-gne  qu'iyie  même  anie  le  vivifie , 
qu'un  même  ressort  le  remue. 

Le  nombre  •a  désignait  ,  suivant 
Pvlhagore,  le  mauvaii»  principe  ,  et 
par  conséquent  le  désordre  ,  la  con- 
tusion et  le  clianrement.  La  haine 
3u'on  portait  au  noml  je  i  séten- 
ail  à  tous  ceux  qui  commençaient 
par  ce  même  chifBre  ,  comme  20 , 
200,  "2000  ,  etc.  ' 

Suiv^mt  celte  ancienne  prévention, 
les  Roiuains  dé  ièrent  à  Pluton  le 
second  mois  de  l'année  ;  et  le  second 
jour  du  même  mois  ils  expiaient  les 
uu'.nes  des  morts.  Des  gens  supersti- 
tieux, pour  apru.cr  cette  do  trine, 
ont  remarqué  que  ce  second  j.iur  du 
mois  avait  élé  fatal  à  beaucoup  de 
liçux  et  de  grands  hommes  ;  comme 
si  ces  mêmes  fatalités  n'ctqient  pas 
également  arrivées  dans  d'autres 
jours.  Mais  le  nombre  3  plaisait 
extrèiuenienl  aux  Pythagoriciens, 
qui  y  tr<">uvaieiit  de  sublimes  mys- 
jtères  ,  dont  ils  se  vantaient  d'avoir 
la  clef;  ih  ap^elaif'ut  ce  nombre 
T  a 


V 


39* 


NOM 


l'harmonie  parfoite.  Un  Italien , 
cbanoine  de  Bergaiiie  ,  s'est  avisti  de 
recueillir  les  sinpiilaritcs  qui  appar- 
tienueiit  à  ce  uoiuhre  ;  il  y^  en  a  de 
philosophiques  ,  de  poétiques  ,  de 
fabuleuses,  de  galantes,  même  de 
dévotes  ;  c'est  une  compilation  aussi 
bizarre  que  mal  assortie. 

Le  nombre  4  était  en  grande  vé- 
pération  chez  les  disciples  de  Pvtha- 
gôre  ;  ils  disaient  nu'il  renfermait 
toute  la  reli;^ibn  du  serment ,  et  qu"il 
rappel-ait  l'idée  de  Dieu  et  de  sa 
puis'iance  infinie  dans  i'arrajigeinent 
de  Tiinivers.       /  .  " 

Junon  ,  qui  préside  aux  mariages, 
-protégeait,  suivant   Pjthagore ,   le 
^  nomhre  5  ,    parcequ'il  est  composé 

,àe  Q. ,  premier  nombre  pair,  et 
de  3,  premier  nomhre  impair.  Or  , 
ces  deux  nomhres  réunis  cnsenihle 
pair  et  impair  font  5  ,  ce*  qui  est  un 
emblème  ou  une  imaf;e  du  mariage. 
D'aillc^irs  ,  le  iwmhre  5  est  reuKir^ 
quable ,  ajoutaient-ils  ,  par  un  autre 
endroit;  c'est  qu'étant  toujours  niul- 
'  tiplié  par  lui-même  ,  c.-à-d.  5  par 
5  ,  il  vient  toujours  un  nombre  5  à  la 
droite  du  produit. 

Le  nombre  6  ,  au  rapport  de 
Vitntve  ,  devait  tout  son  mérite  à 
'l'usage  où  étaient  les  anciens  géo- 
mètres de  di^  iser  toutes  leurs  figu- 
res ,  soit  qu'elles  fussent  terminées 
par  des  lignes  droites  ,  soit  qu'elles 
fussent  terminées  par  des  lignes 
courbes ,  en  six  parties  égales  ;  et 
comme  l'exactitude  du  jugement  et 
la  rigidité  de  la  méthode  sont  essen- 
tielles à  la  géométrie,  les  Pythago- 
riciens ,  qui  eux  -  mêmes  faisaient 
beaucoup  de  eas  de  cette  science , 
employèrent  le  nombre  6  pour  ca- 
ractériser Li  justi<e,  elle  qm' ,  mar-' 
chant  toujours  d'un  pas  éial ,  ne  se 
*  laisse  «é<luireni  par  le  rang  des  per- 

sonnes ,  ni  jxir  l'éc'at  des  dignités  , 
ni  par  rattniil  ordinaiiement  vam- 
•C[ueur  des  richesses. 

Aucun  n'a  "'té  si  bien  accueilli  que 
le  nombre  7  ;  les  médecins  vcro^  aient 
découvrir  les  vicissitudescontinuellcs 
de  la  vie  humai -'e.  C'est  de|.''  qu'iîs 
formèrent  leur  année  cliniaclérique. 
l^ra'FaolOfdiUis  sou  liistoUe  du con- 


,K  o  :.i 

elle  de  Trente,  xi  tourné  plafiîam- 
inent  en  ridicule  tous  les  avantage» 
piétendus  du  nombre  7. 

Le  nombre  8  était  en  vénération 
chez  les  Pvthagoriciens  ,  parcequ'il 
désignait  selon  eux  la  loi  naturelle  , 
cette  loi  primitjte  et  sacrére  qui 
suppose  tous  les  hommes  égaux. 

Ils  considéraient  avec  crainte  le 
nombre  9  ,  comme  dér>ignant  la  fra- 
gilité des  fortunes  humaines,  pres- 
Ïuf  aussi-tôt  renversées  qu'établies. 
Test  pour  cela  qu'ils  conseillaient 
d'éviter  tous  les  nomlres  où  le  9  do- 
mine, et  principalemeut  81,  qui  estle 
protiuit  de9  multiplié  jiar  lui-même. 

Enfin  les  disciples  de  P\  tliygore 
regardaient  le  noml>re  co  counne  le 
taJ>leau  des  merveilles  de  l'univers, 
contenant  éminenunent  les  préroga- 
tives des  nombres  qui  le  précèdent. 
Pour  marquer  qu'une  cho.'^  surpas- 
s;n't  de  beaucoiip  une  auti-e ,  les 
Pythagoriciens  disaient  qu'elle  était 
dix  fois  plus  grande,  dix  fois  plus 
admirable.  Pour  marquer  siniolt- 
nient  une  seule  chose  ,  ils  disaient 
qu'elle  avait  dix  degrés  de  beauté. 
D'ailleurs  ,  ce  nombre  passait  pour 
un  signe  d'amitié,  de  paix,  de  bien- 
veillance ;  et  la  raison  «qu'en  don- 
naient les  disciples  de  Pythagore  , 
c'est  que ,  quajid  deux  personnes 
veulent  se  lier  étroitement  ,  elles  se 
prennent  les  mains  l'une  dans  l'autre, 
et  se  les  serrent  en  témoignage  d'ime 
union  réciproque.  Or  ,  clisaiem-ils  , 
deux  mains  jointes  ensendjle  for- 
ment ,  par  le  nio^en  des  dofgts  ,  le 
nombre  de  10. 

JVoMES,  airs  ou  cantiques  en  l'hon- 
neur «les  dieux  ,  assujeltis  à  des 
rh\  thnies  réglés.  Le  nome  Orthicn 
était  consacré  à  Pallas  ;  le  Trochaï- 
que;,  destiné  ?i  sonner  la  charge  dans 
lescombats;  1  Harmatique  avait  pour  1 
sujet  Hector  lié  au  char  d'Achille /j 
et  traîné  autour  des  murs  de  1  roie. 

1 .  NoMioK ,  chanson  d'amour,  com- 
posée par  la  chanteuse 'Eriphanis. 
iK.  Ebiphanis. 

2.  —  Père  d'Amphimachus  et  de 
IVastès  ,  deux  capitaines  qui  défen- 
dirent  Troie   contre  les   Grecs. 

Kouios ,  âuinoui  de  Mercure ,  âoil 


y  O  ^" 

parcequc  !"on  rro^ait  qu'il  irnrdnit^ 
dans  le  de'  les  Uo'.ipfaux  ue  JnpUer  , 
et  que  par  cette  raison  les  hciicrs 
rhù::orair-nt  comme  un  dieu  t  li;;m- 
petre  ,  et  lui  donnaient  pour  attrii.'Ut 
un  sreptre  surmonté  d'une  toison  de 
Jï^îier;  rac.  nepie.in ,  faire  paître;, 
îoit  du  mot  ijony^ ,  loi ,  pnrceqn  il 
étaitv invoqué  dansées  lois  du  com- 
merce ,  et  dans  les  conventions  des 
comrecrrants.  Ce'  nom  était  aussi 
donné  à  Jupiter  et  à  Apollon,  comme 
dieux  protecteuVs  des  campagnes  , 
des  bergers ,  et  sur-toul  des  pâtu- 
rages. C'était  aussi  celui  *le  Pan,  à 
Molpée  ,  ville  près  de  Lvcosiu-c. 

NoMits  ,  un  des  fils  que  Cy- 
rène  eut  d  Apollon. 

1 .  NoNA ,  nom  d'une  des  Parcpies. 
K.  MoR\-A. 

2.  —C'est  aussi  le  nom  d'une  di- 
vinité romaine  dont  la  fonction  était 
de  conserver  le  fétus  dans  le  cours  du 
neuvième  mois. 

NoNACRiATÈs  ,  sumom  de  Mer- 
cure ,  pris  du  culte  qu'on  lui  rendait 
à  Nonacries. 

NoNACRis,  fille  de  Lvcaon  ,  donna 

n  non)  i  une  ville  de  l'Areadie  ,  fa- 
meuse par  le  Styx  qui  coulait  dans 
le  voisinage. 

i!^lo^cHAL!^NCE.  (  Fconoï.  )  Les 
EevptieiîS  la  peignaient  assise  ,  lair 
triste  ,  la  tète  penchée  ,  les  mains 
dans  le  sein  ,  et  les  bras  croisés.  C. 
Ripa  la  représente^  par  une  feariiiie 
échevelée  ,  mal  vêtue  ,  et  dormant 
étendue  sur  !a  terre,  appuyée  sur  l'un 
deses  Lras  ,  et  ten;.nt  de  l'antre  main 
une  horlope  renversée,  symljole  Ai 
temps  perdu  ;  une  tortue  se  traîne 
sur  sa  rol*e. 

NoKDiui  ,  déesse  qui  présidait  à 
Ja  punGcatioR  d'.'S  enfants-.  C'était  le 
neuvièn:e  jour  après  la  nuissanr^j^u'on 
purifiait  je/ milles  ,  d'où  vient  le  nom 
de  cette  déess».  Rac.  iVonus  ,  neu- 
vième. 

jVoisics,  nom  d'un  des  cheraux 
de  PiutoB. 

ÎVo«us  ,   Romain  qui ,  suivant   lu 

}i!e  absurde  de    Tzetzès,  nounit 

1  jme   durant  qtiinze   jours   de    fa- 

iiiiûc  :  en  recoimai3s;mce  de  ce  service 


TT  O  T  ■».;  3 

les  Piomains  donnèrent  son  nom  aux 

NoneS.    /'.   CiLENDtS,  iDfeS. 

y  on  ( .)/.  Celt.  )  ,^Géant ,  père  de 
la  !N'uit ,  laquelle  est  noire  tomme 
toute  sa  famille.  Elle  eut  de  Dn- 
£lic£:er,  de  la  race  des  dieux," un 
fils  nommé  le  Jour  ,  biillant  et  bfau 
comme  toute  la  famille  de  scm  père. 
Alors  le  Père  universel  prit  la  jVuit 
et  le  Jour  son  fils  ,  les  plaça  dans  le 
ciel,  et  leur  donna  deux  chevaux 
et  deux  chars  ,  pour  qu'ils  fissent  lua 
rgfès  l'autre  le  tour  du  monde.  La 
INuit  va  la  première  sur  son  cheval 
nommé  Rimfaxe  ^  crinière  pelée  ")  , 
qui ,  tous  les  nutins  en  commençant 
sa  course  ,  arrose  la  terre  de  l'écume 
qui  dégoutte  de  son  frein.  Le  cheval 
(In  Jour  s'appelle  Shùifaxc  (  cri- 
'uière  lumineuse  ),  et  de  sa  crinière 
brillante  il  éclaire  l'air  et  la  terre. 

KoBAX  ,  fils  de  Mercure  et  d'E-» 
rythrée  ,  fille  de  Géryon  ,  conduisit 
une  colonie  d'L^ériens  dans  l'isle  de 
Sardaigne,  et  donna  son  nom  h  une 
ville  qu'il  y  fonda. 

NoR>ES  (  Myth.CelL),  Fe'es  on 
Parques  chez  les  Celtes  ,  qui  dis- 
pensent les  âges  dej  hommes.  Elles 
sont^  vierges  ,  et  se  nomment  Urila 
(  le  passé  ) ,  Verandi  (  lé  présent)  , 
et  ShiilHa  (  l'avenir  ).  Elles  habitent 
une  ville  extrêmement  belle.  Cette 
dernière,  avec  Gadur  et  liosta  ,  va 
to^s  les  jours  it  cheval  choisir  les  mot-** 
dans  les  comljats,  et  régler  le  carnage 
qui  doit  s>e  faire.  /^.  PAnçiE*. 

KoRTi A,  déesse- étrrf-sqiie,  hon;)- 
rée  à  Volsinie.  Les  clous  attachés 
dans  son  temple  désignaient  le  nom- 
bre des  années.  On  la  croit  la  même 
que  ?fcniésis.  Les  Volsiniens  ,  les, 
Falisques  et  les  Volaterrans  ,  remplis 
de  vénération  pour  elle  ♦  joignaient  à 
ce  nom  le  snrnom  honorable  qu'on 
n'acfordait  ailleurs  qu'à  Cvbéle  ,  ce- 
lui de  grande  dcesse.  Les  derniers 
plaçaient  quelquefois  un  jeune  en- 
~  fant  dans  ses  bras  ,  parceqn  elle  fa- 
vorisait plj^is  paçticttlièrement  les' 
hommes  dans  cet  âge  ,  qui  est  celui 
de  l'innocence. 

î\'oTA.BiQrE  ,  une  des  trois  divi 
sions  de  la  cabale  chez  les  Juifs.  E'ie 
consiste  à  prendre  ou  chaoue  lettre 
T-3 


*    3f)4  N  O  V 

d  un  mot  pour  en  faire  une  phrase 
entière  ,  ou  les  premières  lettres 
d'une  sentence  pour  eu  former  un 
seul  mot.  V.  Cabale,  Gématkie  , 
Théml'ra. 

IN^oTHUs,  fils  iie  Deucalion. 

]\oTVS,  vent  du  midi.  A^.  Aister. 

WovEMBBE.  Diane  était  la  déiié 
protectrice  de  ce  mois.  Ausone  la 
caractéïisé  par  des  svmboles  qui  con- 
viennent à  un  prêtre  d'Isis  ,  parce- 
qu'aux  calendes  de  Novembre  on 
célébrait  les  fêtes  de  cette  déesse.  Il 
est  habillé  de  toile  de  lin  ,  a  fa  tète 
chauve  ou  rasée  ,  s'appuie  contre  un 
autel  sur  equel  est  une  tête  de  che- 
vreuil ,  animal  qu'on  sacrifiait  à  Isis, 
et  tient  un  sistre  à  la  main.  Chez  les 
modernes  il  est  vêtu  de  couleur  de 
feuille  morte  ,  et  couronné  d'une 
branche  d'olivier  j  d'une  main  ,  il 
s'appuie  sur  le  signe  du  Sagittaire  , 
soit  à  raison  de  la  disposition  des 
«ïloiles  ,  soit  à  cause  des  pluies  et 
des  grêles  que  le  ciel  darde  pour 
ainsi  dire  sur  la  terre  ,  soit  plutôt  à 
raison  de  la  chasse  ,  dernier  amuse- 
m-  nt  de    la  saison  ,   comme  l'enfant 

a  ni    bat  du  chanvre   en    marque  les 
ernières   occupations  ;    de    l'autre 
main  il  lient  ui,e  corne  d'abondance, 
•    d'où  sortent    diverses  racines  ,  der- 
nier pré.-ent  que  nous  fait  la  terre. 

'NovEMDiALEs,  jVoveindiles  ,  Sa- 
crifices et  ban(jnets  que  faisaient  les 
Romains  durant  neuf  jours,  soit  pour 
appaiser  la  colère  des  dieux  ,  soit 
pour  se  les  rendre  favoral>les  avant 
de  s'emljarqupr.  Ils  furent  institués 
par  Tullus  Hostilius  ,  roi  des  Ro- 
mains ,  il  la  nouvelle  des  ravages 
causés  par  une  grêle  tenible  sur  le 
mont  A  vent  in.  On  donnait  aussi  ce 
nom  aux  funérailles  ,  parcequ  elles  se 
faisaient  neuf  jours  après  le  décès. 
On  gardait  le  corpsdurnntsepl  jours, 
on  le  bridait  le  huitième,  et  le  neu- 
vième on  enterrait  les  cendres.  Les 
Grecs  nommaient  cette  cérémonie 
£nnata.  R;;c.  Ennea ,  neuf. 

IVovENsiLES  ,  dieux  des  Romains  , 
qu'apportOTent  Its  Sahins ,  et  à  qui 
F.  Tatius avait  fait  b.àtir  des  temples, 
e'taicnt  ainsi  appelés  parcequils 
«talent  venus  des  deruiersà  ieurcon- 


naissance  ,  on  qu'ils  î'.vaient  été  di- 
vinisés après  les  antres  t  tels  (fiaient  la 
Santé  ,  la  Fortune  ,  Ycsta,  Hercule. 
Quelques  uns  prétendent  néanmoins 
que'  les  dieux  appelés  Novensiles 
étaient  ceux  qui  présidaient  aux  nou- 
veaulés  ,  et  rpii  faisaient  renouveler 
les  choses.  D'aiiire*  ont  dit  que  <  e 
mot  ne  tirait  pdint  son  origine  du 
mot  iioi-u s  ,  nouveau  ,  mais  ])lutot 
de  noi'ein  ,  neuf,  parte<]ue  ces  dieux 
étaient  au  noml're  de  neuf,  savoir  , 
Hercule  ,  Itomuhis  ,.Ksi-u!ape  ,  E;;<> 
chus  ,  Enée  ,  'Vesla  ,  la  S;mté  ,  la 
Fortune  ,  et  la  Foi  ;  mais  ces  '  au- 
teurs ne  disent  pas  ce  que  ces  neuf  • 
dieux  avaient  de  comimm  entr'eux  , 
et  ce  qui  les  distinguait  des  autres 
dieux.  Quel«(ues  uns  ont  cru  que 
c'étaient  les  neufs  Muses  qui  étaient 
appelées  de  ce  nom.  Il  y  en  a  qui  ont 
j)ensé  que  c'était  le  nom  des  dieux 
champêtres  ou  étrangers ,  et  que,  par- 
cequ'i.'s  ne  composaient  qi^j»  neuf ,  on 
leur. donna  le  nom  de  Nov ensiles,  afin 
de  «'être  pas  obligé  de  lès  nommer 
les  uns  après  les  autres. 

JNOVII.I.RICM.  V.  NÉQJlÉNlE. 

Npindi  {Myth.  ylfr.)^  quatriè: 
chef  des  Gangas  ,  prêtres  afiicains. 
K.  ce  mot. 

IVrBicEics  ,  enfants  de. la  IVuée. 
y.  Centaures. 

Nudipédaies,  fêle  extraordinaire 
qu'on  ne  célébrait  à  Ronse  que  rare- 
ment ,  et  toujours  par  ordonnance 
du  înagistrat,  à  l'occasion  de  quel- 
que calamité  publique.  On  y  m;!r- 
chait  nu-pieds,  ce  dont  la  fête  a 
tiré  son  nom.  Les  dames  ronîaines 
elles-mèines,  lorsqu'elles  invoquaient 
Vesta  dans  des  circonstances  extraor- 
dinoires  ,  faisaient  leur  procession 
nu-pieds  dans  le  temple  de  la  déessç^ 

nv^E  ,  mère  des' Centaures,  f^'oy. 
Ixion! 

KlÉes.  Aristophane  les  a  per- 
sonnifiées pour  ridiculiser  Socrale. 
Dans  la  pièce  de  ce  nom  ,  le  philo- 
sophe les  invoque  comme  ses  divi- 
nités tutélaires.  FJIes  descendent  du 
ciel  à  sa  jirière ,  et  lui  font  valoir 
celtecomplaisancequ'ellesn  auraie:  ' 
disent-elles,  pour  aucun  autre  i; 
pour  Prodicus    et    pour  lui  ;  pi 


ÎN'^U  I 

Prodicus,  à  cau^  de  son  grand  sa- 
voir et  des  opinions  qu'il  enseigne  ; 
pour  lui',  parccqn'it  marche  dans  le? 
rues  d'un  air  imposant ,  qu'il  pro- 
mène ses  yeux  de  tous  côtes  ,  qu  il 
souffre  volontairement  beaucoup  de 
mal  en  allant  nu  -  pieds  ,  et  enfin 
parcequ'il  les  regarde  avec  un  grand 
respect. 

Nuit  ,  déesse  des  ténèbres  ,  fille 
du  Ciel  et  de  la  Terre  ,  et  ,  selon 
d'autres,  la  plus  ancienne  des  filles 
du  Chaos.  Elle  épousa  l'Achéron  , 
fleuve  des  Enfers  ,  dont  elle  ent  les 
Furies  et  plusieurs  autres  enfants. 
D:;ns  les  monuments  antiques  on  la 
voit  tantôt  tenant  au  -  dessus  de  sa 
tète  une  draperie  volante ,  parsemée 
d  étoiles  ,  ou  avec  une  draperie  bleue 
et  un  flambeau  renversé  ;   tantôt  fi- 

erée  par  une  femme  nue ,  avec  de 
ipues  ailes  de  cliauve  -  souris  ,  et 
un  flambeau  à  la  main.  Les  poètes  la 
représentent  couronnée  de  pavots  , 
et  enveloppée  d'un  grand  manteau 
noir  étoile.  Quelquefois  ils  lui  donnent 
des  ailes  ,  ou  ils  la  dépeignent  se 
promenant  .sur  son  char  tiré  par  deux 
chevaux  noirs ,  ou  par  deux  hibous , 
et  tenant  sur  sa  tète  un  grand  voile 
parsemé  d'étoiles.  Dans  la  galerie  du 
Luxembourg  ,  elle  est  désignée  pur 
une  femme  qui  a  des  ailes  dechauve- 
5f>uris ,  et  un  grsnd  manteau  noir 
étoile.  Migfiard  lui  a  donné  un  man- 
teau bleu  semé  d  étoiles  ;  elle  a  de 
grandes  ailes  au  dos ,  et  ime  cou- 
ronne de  pavots  sur  la.  tête  ;  deux 
enfants,  qui  représentent  les  Songes, 
dorment  entre  ses  bras. 

2. —  Fille  du  Chaos  ,  selon  Hé- 
siode ,  la  première  et  la  plus  an- 
ciennede  toutes  l^s  divinités,  et,  sui- 
vant Orphée ,  la  mère  des  dieux  et 
des  hommes.  ^Aristophane  la  pi  int 
étendant  ses  vastes  ailes  ^  et  déposant 
un  œuf  dans  le  sein  de  l'Erèbe,  d'où 
sortit  l'Amont  aux  ;ii!es  dorées.  Cette 
théoeonie  était  celle  des  Eg>  ptiens  , 
qui  faisaient  de  la  Kuit  le  principe 
de  toutes  choses ,  et  qui  ia  nonmiaient 
Athyr.  Elle  avait  des  enfants  dout 
Je  père  était  l'Erèbe,  tels qtie  l'Ether 
et  le  Jour  ;  mais  elle  avait  eneendré 
seule ,  et  sans  le  commerce  d'aucun 


N  u  r 


'^ 


«lien  ,  l'odieux  Destin  ,  Fa  Parque 
noire  ,  la  Mort ,  le  Sommeil ,  la 
troupe  des  Songes,  Momus,  la  Mi- 
sère, les  Hespérides  gardiennes  de* 
pommes  d'or  ,  les  impitovables  Par- 
ques ,  la  terrible  Némésis-,  la  Fraude^ 
lu  Concupiscence ,  la  triste  Vieillesse  , 
et  la  Discorde  opiniâtre;  en  un  mot  , 
tout  ce  qu'il  v  avait  de  fâcheux  et  de 
pernicieux  dans  la  vie  passjiit  pour 
une  production  de  la  Kuilf  f'arron 
«Térive  son  nom ,  ncx  ,.  a  nocendoi^ 
de  son  influence  nuisible,  soit  parce- 
qu'elle  répand  souvent  des  mah.dies  ,\ 
soit  parceque  ceux  qui  ont  quelques 
peines  n)orales  ou  physiques  les- 
sentent  plus  vivement  alors  :  c'est 
ce  qui  l'a  fait  surnommer  par  Ovide 
nittrix  niaxihia  cvrantm  ,  la  nour- 
rice des  chagrin*.  Les  uns  plaçaient 
son  empire  en  Italie ,  dans  le  pnvs  ' 
des  Cimmériens  ;  les  autres,  loin  di  s- 
.  limites  du  monde  connu ,  qui  finissait 
aux  colonnes  d'Hercuîe.  Larttiquité 
l'a  généralement  fixée  du  côté  de  l'Es- 
pagne ,  nommée  Hespérie  ,  c-n-d» 
coîitrée  du  soir.  Celait  près  de  Gi- 
braltar, oùles Romains  croyaient  que 
le  soleil  theignait  son  flambeau  ;  et 
Possidonius  prétendait  que  du  ri— 
vape  près  de  Cadix  on  entendait  le 
frémissement  des  ondes,  lorsque 
l'astre  se  précipitait  dans  TOcéan.. 
La  Nuit  étendait  son  voi'e  obscur 
depuis  ce  lieujus'iuessurleTartare^ 
où  la  Nuit  règne  ,  dit  Hésiode  ,  et 
passe  par  une  porte  de  fer  pour  con- 
duire aux  habita^rjs  de  la  terre  le 
Sommeil ,  frère  de  la  Mort. 

Chez  les  Grecs  et  les  Romains,  on 
immolait  à  la  Nuit  des  brebis  lioires  , 
et  c'est  un  pareil. saerifîce  qu'Enée 
lui  offrit  avant  d'entrer  aux  enfers. 
On  Ini  immolait  aussi  un  coq,  parce- 
que  les  cris  perçants  de  cet  oiseau 
troublent  son  silence  j  et  le  hibou  lui 
était  consacré  ,  parceqne  cet  oiseau 
ne  chérit  que  les  ténèbres.  Elle  fut 
connue  dans  le  Péloponnèse  sous  le 
nom  à'Achlys.  —  Homère  la  sm-- 
nomme  Erélfenne ,  comme  épouse 
de  l'Erèbe  ;  et  d'antres  Euphroné^ 
et  Kubulie ,  comme  mère  dn  bt  n 
conseil.  Les  poètes  se  sont  efforcés 
à  l'envi  de  peindre  cette  divinité. 
T4      • 


?<)G 


*f  U  I 


Ttiéocrite  la  fait  paraître  montée 
sur  un  char  ,  et  précédée  des  astres. 
JEuripide  Ja  représente  couverte 
d'un  grand  voile  noir  semé  d'étoiles, 
parcourant  sur  son  char  la  vaste  éten- 
due des  cieux.  Les  Grecs  l'ont  figurée  , 
tenant  d'une  main  un  voile  noir  qui 
Yoltiije  ,  et  de  J'autre  un  flamljeau 
dont  la  flamme ,  tournée  vers  la  terre , 
est  prête  à  s'évanouir.  Les  Romains 
ne  lui  donnaient  point  de  char,  et 
la  repréaontaieni  oisive  et  endormie. 
Quelquefois  elle  paraît  couverte  d'un 
^  grand  voile  que  le  vent  tigite.  Elle 
dirige  sa  course  vers  l'occident;  mais 
sa  tête  est  tournée  vers  l'orient ,  et 
semble  apiieler  les  nuages  qui  la 
suivent ,  pour  leur  ordonner  de  cou- 
\  vrir  les  lifux  que  le  soleil  vient  de 
quitter.  On  voit  devant  elle  sur  quel- 
ques monuments  un  enfant  qui  porte 
un  flamheau.  (  y  .  Crépuscule.  )  Les 
Etrusques  lui  donnaient  des  ailes 
comme  à  la  Victoire  ,  }>our  exprimer 
la  rapidité  de  sa  course.  Le  gracieux 
Albaiie  s'est  conformé  à  cette  idée  , 
-«t'a  peint  la  Nuit  étendant  ses  ailes 
noires ,  et  tenant  ses  enfants  entre 
■  ses  bras.  Une  snrdoine  offre  la  Nuit 
endormie  et  presque  nue  ;  ses  che- 
■veux  sont  épars  ,  et  sa  main  tient 
un  voile  léger  qui  lui  couvre  négli- 
gemment le  sein.  Une  figure  rap- 
portée par  Mnffei  présente  la  déesse 
retenant  des  dçux  rnains  son  voile  qui 
s'échai^pe  ,  lequel  est  surmonté  de 
trois  étoiles.  Sur  un  jaspe  sauguin 
du  c.ibinet  national  ,  la  même  paraît 
les  cheveux  épars,  et  tenant  des  bou- 
<iuets  de  pavots.  Un  vieiliard  ,  un 
jeune  homme  et  une  len;me ,  qui  la 
suivent,  p;)raissent  céder  au  sommeil  ; 
embième  de  rinfluence  du  Sommeil 
et  de  la  Nuit  sur  les  mortels  de  tout 
âge  et  de  tout  sexe.  Les  sculpteurs 
qui  ont  r«présenté  la  Nuit  sont  en 
petit  nombre.  Phéciis  ,  célèbre 
sculpteur  de  Samos ,  fît  pour  les 
Ephésiens  une  statue  de  la  Nuit  en 
argile ,  ce  qui  la  fit  surnommer  par 
ces  peuples  la  statue  ténébreuse. 
Michel  4nge  a  sculpté  la  Nuit  à 
Fl<jrence  ,  et  cette  statue  est  un 
chef-d'œuvre.  Un  dessin  de  la  bi- 
bliothèque nationale  l'offre  avec  ses 


N  U  I, 
aUrihuts  ordinaires,  fiiais  san.s  char, 
ex  tenant  un  flambeau  renversé  qu'elle 
se  dispose  à' éteindre.  A  \érone  , 
Lbuis  Dorii^ni  l'a  représentée  à.in& 
le  palais  Allégri  ;  et  le  même  l'a 
toeinte  encore  dans  nu  tableau  prc'- 
cieux  qiii  orne  le  jialais  Zucchéro 
à  Venise.  On  y  voit  l'Aurore  , 
précédée  des  Vents ,  qui  chasse  la 
Nuit  et  les  Fantômes  dont  elle  est 
mère. 

C'est  nu  itiilieu  d'un  grand  nonibt  f* 
d'étoiles  que  Taddée  Zucc/ién  , 
peintre  célèbre,  né  dans  ie  duclié 
d'Urhin  ,  a  peint  cette  divinité 
dans  le  château  de  (]apraroles  ,  qui 
appartenait  alors  au  cardinal  Far- 
nèse.  De  même  Bon  Boullon'gnc , 
dans  le  plafond  de  l'ancienne  salle 
de  la  comédie  française  ,  l'avait 
représentée  avec  un  manteau  par- 
semé d'étoiles  ,  et  fuvant  Apol- 
lon ou  le  Soleil.  Riihens ,  dont  le 
nom  seul  annonce  une  touche  ilère 
et  sublime ,  a  ,  dans  la  galerie  du 
Luxembourg,  figuré  la  même  déesse 
par  >me  femme  qui  a  des  ailes  de 
chauve-souris  ,  et  un  grand  manteau 
noir  parsemé  détoiles ,  dont  elle 
couvre  la  reine  Marie  de  Médicis, 

Halle ,  de  l'académie  royale  de  . 
peinture  ,  lui  a  donné  un  vêtement 
presque  semblable.  Miffianl ,  dans 
le  plafond  de  l'àlcove  de  la  chambre 
fiu  roi ,  l'a  peinte  à  la  manière  an- 
tique ,  tenant  entre  ses  bras  deux  en- 
fants endormis,  qui  sont  les 'Songes, 
et  vêtue  d'une  robe  parsemée  d'é- 
toiles. Il  lui  a  donné  un  mailTeau 
bleu  ,  de  grandes  ailes,  et  une  oiu- 
ronne  de  pavots.  Enfin  ,  au  salon  de  , 
1765  ,  un  tableau  de  M.  Lagrcnée 
offrit  la  Nuit  couverte  d'un  vête- 
ment sou'bre,  et  fuyant  la  lumière 
que  répandent  l'Aurore  et  le  Jou' 

Nuit  de  la  puissance  (  M.  Ma  '■ 
■une  des  nuits  de  la  lune  du  rama- 
dan ,  pendant  laquelle  les  musulmans 
croient  que  Dieu  pardonne  les  pé- 
chés à  ceux  qui  "en  témoignent  un 
repentir  sincère.  Un  îles  chapitres 
du'Qôran  commence  p^r  ces  mots: 
«  Nous  l'avons  fait  descendre  dans 
»  la  nuit  de  la  puissance.  »  Les  pè- 
lerins, avant  de  partir  pom'  la  Meo- 


(Jiie  .  rViv^nt  rc'oitor  ce  chnpitre  à  la 
porte  de  leurs  maisons. 

IN  rM  i  jsecond  roi  de  Roihc,  élahlit 
"chez  ies  Romains  le  culte  et  les  céré- 
monies relii^ireuses  ,  bâtit  un  temple 
à  Vesta  et  institua  des  vestales  pour 
entretenir  le  (tn  sacré  ,  un  autre  à 
Janus  ,  et  fonda  huit  collèf;es  de 
prêtres.  Pour  rendre  ses  lois  plus 
respecta  !  lies  ,  il  feisuit.de  les  avoir 
reçues  de  la  nymphe  Esérie.  A^oj-. 
Egérie. 

NumÉNIES.   /^.  NÉOMÉ^TES.■ 

IVr.MÉr.iE  ,  déesse  qui  présidait  à 
Tarithmélique  ,  au  rapport  de  Saint 
Augustin.  Rac.  Numems,  nombre. 
JVuMÉHUs  SuFFUcics  était  de 
Préneste.  Les  monuments  attestent , 
dit  Cicéron  ,  que  c'était  un  honnête 
homme,  célèbre  par  ses  fréquentes 
visions,  et  qu'a\ant  eu  ordre  de 
couper  en  un  certain  lieu  un  caillou, 
il  l'avait  fait ,  et  qu'il  en  était  scirti 
des  sorts  écrits  avec  d'anciens  carac- 
tères. Divinat.  1. 1. 

NuMicrs,  tleuve  d'Italie,  sur  les 
bords  duquel  Enée  prit  terre.  Il  s'y 
noya  depnis ,  et  fut   honoré  dans  la 
suite  eu,  ce  lieu  sous'  le  nom  de  Ju- 
pitei  Iiidipète.  Oi-ide  peint  ce  Picuve , 
ici  assistant  à  la  déification  d'En'îe  , 
là  enlevant  Anna,  sœur  de  Didon.  il 
,    n'était  pas  permis  de  se  servir  d'autre 
i'  eau  que  de  celle  de  ce   fleuve  pour 
^  Jes   sacrifices   de  Vesta.   Ovide    lui 
^  'donne  l'épilhète  de  comiger-,  parce- 
qu'on  donnait  des  ternes  aux  simu- 
lacres des  fleuves. 

i-lMuMiTOR,  fils  de  PiY^cas  ,  roi 
.    d'Albe  ,  et  frère  d'Amuliu^.  Celui-pi 
I    le  détrôna  ,  fit  périr  son  fija  Lausus  , 
et  for^allia,  fille  uniquedcNumitor , 
•   h  se  faire  vestale.  Maître  les  précau- 
tions d'Amulius,  Ilia  devint  mère  , 
<'t  en  fit  honneur  au  dieu-Mars.  Le 
t  vran  la  fit  enferuier  dans  une  pi'ison , 
et  ordonna  qu'on^jetàt  les  deux  en- 
fants dans  le   ïybre.  Ces  deux  ju- 
meaux ,   sauvés   et  allaités  par  une 
,  louve  ,  recueillis  par  Faustulus,  dir- 
vinrent  grands  ,' furent  reconnus  de 
Numitor  ,  tuèrent  Amulius,  et  re- 
•' placèrent  leur  aïeul  sur  le  trône. 
2. — Un  des  capitaines  de  îurhus. 

NUKDIKA.   ^''.  !So;>01.NA. 


y  Y  C  o..- 

NtîPTiALis,  suFiiomde  Junon  }>jé- 
sidanl  aux  mariages.  Ouand  on  lui 
sacnuait  sons  ce  fjtre,  on  ulait  le  vn-.l 
de  la  victime,  et  on  le  jetait  derrière 
l'autel,  pour  donnera  entendre  qu'il- 
nede\ail  point  v  a^oir  d'aiijrtur  u'i 
d'ameitjime  entre  les  époux,  Koy- 
Gamélia.  V 

•  ]\  vAVAM  (  1/.  Ind.  )  ,  école  de 
philosophie  dont  le  svstême  porte 
sur  quatre  principes  :  savoir  ,  le  té- 
moi.tnage  des  sens  bi^n  appliqués  ; 
les  signes  iiaturH»,  tels  que  ia  fumée; 
lapplication  dune  définition  connue 
au  défini  jusqucs-là  incouuu  ;  enfii;  , 
l'autorité  d'une  parole  ir.faillible.  Do 
l'examen  du  moude  sensible  ,fpie Ton 
compose  d'atomes  indivisibles,  éter- 
nels ,  inanimés  ,  on*passe  à  la  con- 
naissance do  son  anteur ,  dont  on 
conclut  J'exislence  ,  rinlelligence  et 

•  riiimiatérialité.  Dans  la  constitution 
de  l'homme  ,cesphilosophestrouven! 
un  corps  et  deux  âmes ,  l'une  suprême ,' 
et  l'autre  animale.  La  sagesse  consiste 
à  éteindre  lame  sei.sitive  par  son 
union  avec  l'ame  suprême,  c.-à-d. 
avec  Dieu.  CHte  union ,  nppelée  Jog, 
d'oi'i  vient  Joguîs,  commence  p;;r  !a 

^  contemplation  de  l'Etre  suprènin; 
elle  se  termine  par  une  espèce  d'i- 
dentité avec  lui  ,  dans  laquelle  il  n'v 
a  plus  ni  sentiment  ni  volonté  :  !;"i 
cesse  la  métemi)sycose.  Ceât  à-peu- 
près  ^le-  système  des  talapoins  de 
l'autre  partie  de  l'Inde  et  d'une  S'^^ctt; 
contemplative  de  la  Chine  :  c'est  !e 
quiétisciede  l'Europe.  ^.Vedantj. 

1.  NvcTÉE,,  fi's  de  Neptune  et  de 
Célène ,  et  père  d'Antiope. 

2.  —  Un  des  compagnons  de  Dio- 
mcde  changés  en  oiseaux. 

3.  — Roi  d'Ethiopie, suivant  Lac- 
tance  ,  et  père  de  Nyctimène-     , 

4.  —  Eils  d'Hyricus. 

5.  —  Fils  de  Chthonius. 

6.  —  Un  des  quatre  chevaux  de 
Pin ton. 

NtctÉis,  fille  de  Nyctée. 

IVyctÉlies  ,  fêtes  de  Bacclius  qui 
se  célébraient  de  nuit.  Rac.  Nyx  , 
nuit ,  et  telain  ,  accomplir.  C'était 
un  de  ces  mvstères  ténébreux  où  l'un 
s'abandonnait  à  toutes  sortes  de  dé- 
bauches. La    cérémonie   apparente 


59^  'K  Y  M 

.consistait'  dans  nue.  cour,«^  tumul- 
tueuse que  faisaient  clans  les  rues 
ceux  nui  céle'braient  ces  fêtes ,  por- 
tant des  flambeaux ,  lîcs  Itoulcilles 
et  de*  verres  ,  et  fai'^ant  à  Fracchus 
<i  amples  libations.  Ces  ce'rénionies 
se  renouvelaient  à  Athênr^  tous  les 
trois  ans  ,  au  commencement  l'.n 
printemps.  Les  Romains ,  qui  les 
avaient  empruntées  des  Grecs  ,  les 
supprimèrent  à  cause  des  désordre 
que  la  licence  y  avait  introduits.  On 
célébrait  aussi  des  fêtes  du  inè»ne 
nom  en  l'honneur  de  Cylièle. 

NvctÉlius  ,  surnom  de  lîaccbus  , 
pris  des  sacrilîces  qu'on  lui  offrait  la 
nuit.  ^.  Nyciélies. 

Nycteus  ,  le  ténébreux  ,  l'un  des 
<juatre  chevaux  de  Pluton .  llac.  Nyx , 
nuit.' 

Nyctilées.  V.  Nyctélies. 

JVyctimène  ,  fîlle  d'Epopée,  roi 
<Ie  Lesbos  ,  et ,  selon  d'autres  ,  de 
JN^yctée  ,  roi  d'Ethiopie  ,  souilla  le 
lit  de  son  père  ,  et  fut  changée  en 
hijjou.  Baiiicr  prétend  que  ce  fut 
au  contraire  le  père  de  Nyclimène 
qui  conçut  pour  elle  une  passion  in- 
cestueuse, et  qu'elle  alla  se  cacher 
dans  le  fond  des  forêts  ,  ce  qui ,  avec 
son  nom  ,  aura  donné  lieu  à  la  méta- 
morphose. 

JVyctimus,  l'aîné  des  fils  de  Ly- 
caon ,  succéda  à  son  père  au  royaume 
d'Arcadie,  et  fut  père  de  Philonomé. 

Nyctipore  ,  qui  coule  la  nuit , 
flenve  imapina're  que  Lucien  place 
dans  l'isle  des  Sonces. 

Nyctis  ,  fille  de  Nyctée  ,  fut  ma- 
riée à  Labdacus  ,  roi  de  Thèbes  ,  et 
eut  de  lui  un  fils  nommé  Laïus. 

Nymphagète  ,  épithète  qvi'7/e- 
sîoile  et  Pindare  donnent  à  Nep- 
tune. 

NYMPHAGOGE.celuiqui  était  chargé 
de  conduire  la  nouvelle  fiancée  de  la 
maison  paternelle  à  celle  de  son  nou- 
vel époux. 

1.  NYMPHÉE,promontoired'Epire 
sur  la  mer  Ionienne ,  dans  le  territoire 
d'Apollonie.  «  Dans  ce  lieu  sacré ,  dit 
>)  Plutarque ,  on  voit  sortir  perpé- 
»  tuellement  comme  des  veines  de 
»  feu  du  fond  d'une  vallée.  »  Dion 
Cassius  ajoute  que  ce  feu  u'e  brùle 


N  Y  M 

f)OÎnt  la  terre  d'oi'i  il  sort ,'  qu'il  ne 
a  rend  pas  même  p'us  aride.  Ensuite 
il  parle  d'un  oracle  d'Apollon  qui 
éîait  en  ce  lieu  .  et  explique  la  ma- 
nière dont  les  réponses  s'y  rendaient. 
Celui  qui  cdiisîilfait  prenait  de  l'en- 
cens, et ,  après  a\o!r  fait  ses  prières 
le  jetait  au  feu.  Si  l'oii  devait  obt' nii 
l'objet  de  ses  vœi*x  ,  l'encens  était 
dal  ord  embrasé  ;  sinon  ,  au  lieu  de 
fondre ,  il  se  retirait  et  fuyait  la 
flamme.  Il  était  permis  ('e  faire  :i 
cet  oracle  des  (piestions  sur  tonte; 
sortes  de  STijets,  excepté  «ur  la  mor! 
et  le  mariape. 

-2.  —  Noïii  que  les  Grecs,  et  les 
Ronwiins  donnaient  à  certains  l«ti- 
nifuîs  rustifpies  qui  renfermaicnl 
des  protteSj  des  bains  ,  des  fonfaine; 
çt  autres  constriu'tions  sen)blat»les 
tels  qu'on  imaginait  les  demeures  de! 
nymphes. 

Nymphes.  Ce  nom  ,  dans  sa  sifni- 
fication  naturelle  ,  signifie  une  filh 
mariée  depms  peu  ,  une  noiiveîle  ma- 
riée. On  l'a  donné  dans  la  suite  à  de! 
divinités  subalternes  qu'on  représen- 
tait sous  la,  fi£;nre  de  jeunes  fllbs 
Selon  les  poètes  ,  tout  l'univers  étai 
g!ein  de  ces  nymphes.  Il  y  en  avai 
qu'on  appelait  Uranies  ,  ou  célestes 

3 ni  frouvernaient  la  spiière  du  ciel 
"autres  terrestres  ,  ou  Epieies 
Celles-ci  étaient  subdivist-es  en  n3m 
phes  des  eaux  et  nymphes  de  1î 
terre. 

Les  nymphes  des  eaux  étaien 
encore  divisées  en  plusieurs  classes 
les  n\mphes  Uranies  ,  nppelée. 
Océanides,  Néréides  et  Mélies  ;  le; 
nvmphes  des  fontaines,  ou  Naïades 
Crénées  ,  Pé£;ées  ;  les  nymphes  dei 
fleuves  et  des  rivières,  ou  les  Po- 
tan)ides  ;  les  nvmphes  des  lacs  ei 
élanf^s  ,  ou  les  Limnades. 

Les  nvmphes  de  la  terre  étaienl 
aussi  de  plusieurs  classes  :  les  nym- 
phes des  montafmes  ,  qu'on  appelaii 
Oréades ,  Orestiades  ou  Orodeni- 
niades  ;  les  nymphes  des  vallées,  dei 
bocages  ,ou  les  Napées  ;  les  nymplie; 
des  prés  ,  ou  Limniades  ;  les  nym- 
phes des  forêts ,  ou  les  Dryades  el 
Hauiadiyades. 


?f  Y  M 

On   trouve  encore  des  nymphes 

•  avec  des  nums  ou  de  leur  pays  t?u  de 
leur  origine  ,  coirame  les  riymplies 
Tybériades,  les  PiiCto'ides  ,  les'.Ca- 
Lirides  ,  les  Dodonides,  les  Cythero- 
niadcs ,  les  Sphragitides ,  les  Coiy- 
cides  ou  Cor\cies  ,  les  Auigrides  , 
les  Isménidcs  ',  les  Sithnides  ,  les 
Amnisiades,  les  Héliades,  les  Hé- 
résides  ,  les  Tliéiuistiades  ,  les  Le- 
lét;éides  ,  etc.      '  ' 

Eufin  ,    ou  a   donne   le  nom  de 
nymphes  non  seulement  à  des  dames 

'  illustres  dont  on  apprenait  quelque 
aventure,  mais  uième  jusqu'à  de. 
simples  bergères  ,  et  à  toutes  1rs 
belles  personnes  que  Its  poètes  font 
entrer  dans  les  sujets  de  leurs  pcèmcs. 
li'idee  des  nymphes  p^  ut  être  vcjiiie 
de  lopiniqn  où  l'on  était  ,  avant  le 
système  des  Champs-Ehsées  et  du 
Tartare  ,  que  les  âmes  demeuraient 
njiprès  des  toniheuux ,  ou  dans  les 
jardins  et  les  bois  délicit  ux  qu'elles 

.  avaient  fréquentés  pejidant  leur  vie. 
On  avait  pour  ces  lieux  un  respect 
religieux;  on  y  invocjuait  les  omînes 
de  ceux  qu'on  croyait  y  habiter  ;  «n 
tâchait  de  se  les  rendre  favorabics 
par  des  vœux  et  des  sacrifices.  De  îà 
est  venue  l'aïuicnne  coulmne  de  sa- 

■  ■  ca-iGer  sous  des  arbres  vcrds ,  sous 
lesquels  on  croyait  que  les  anies  er- 
rantes se  piaisaient  beaucoup.  De 
plus ,  on  croyait  qv*  tous  les  astres 
étaient  animés*;  ce  que  1  on  étecdit 
ensuite  jusqu'aux  ficuves  et  jtix  fon- 
taines ,  aux  montagnes  et  aux  val- 
lées ;  en  un  mot ,  à  tons  les  êtres 
inanimés  aux<{ue!s  ou  assi<jna  <îes 
dieux  terrestres.  On  assigna  aussi 
une  sorte  de  cuite  à  ces  di%inités; 
on  leur  offrait  en  sacrifice  de  l'huile, 
du  lait  et  du  miel  ;  quelquefois  on 
leiur  immolait  des  chèvres.  On  leur 
consacrait  des  fêtes.  En  Sicile ,  on 
célébrait  tous  les  ans  des  fêtes  so- 
leninelles  en  l'honneur  des  nvm|:hes , 
selon  P^îrgile.  On  n'accordait  pas 
toul-à-fait  l'immortalité  aux  nym- 
phes ;  mais  on  s  iniaginait  qu*(  lies 
vivaient  très  long-tfmps  :  lîésiude 
les  fait  vivre  plusieurs  milliers  Oan- 
nées.  Plutarcjue  en  a  déterminé  Je 
nombre  ,  et  il  a  réglé  la  chose  à  neuf 


N  Y  S  aç,9 

l  mille  sept  cents  a  ingt  ans  ,  par  ua 
çaisonnemeul  aussi  pitoyable  que*  le 
calcul  qu'il  fait  pour  cela. 

Nympholepte  ,  l'antre  des  nyii.- 

•  phes  Sphragitides,  était  sur  une  des 
cri>ii{)es  du  Cithérou  ,  vers  le  cou- 
ch;int.  Dans  cet  antre,  il  y  avait  .'.û- 
trefois  un  oracle  ,  de  1  esprit  duquel 
la  plupart  des  habitants  du  pa»s 
étaient  possédés  ;  ce  qui  les  faisiiit 
appeler  nympholéptes  ,  c.-à-d.  piis 
par  les  nymphes,  liac.  Lambanei.i. , 
prendre.     » 

IVïRTlA.   P^.   iS'oRTlA. 

1.  NvsA,  nourrice  de  Bacchus  ,se 
voyait,  dit  ^ithénéc,  dans  la  mxigr.i- 
fique  pcmpê  de  Ptolémée  Pliiin- 
deîphe  ,  dans  laquel.W-  Br.cchus  était 
représenté  avec  tout  son  cortège. 

■a.  —  Ville  de  l'Arabie  Heurtuse, 
où  Osiris  avait  été  élevé  ,  dans  le 
territoire  de  laipielle  il  observa  le 
premier  la  vigne ,  apprit  le  secret 
de  la  cultiver  ,  but  le  premier  du 
vin,  et  enseigna  aux  hommes  la  m;;- 
nière  de  le  faire  et  de  le  conserver. 
Diodor^  de  Sicile  pince  l'antre  te 
Nyse  ,  où  Bacchus  fut  élevé  par  les 
nvmphes  ,  entre  la  Phéuicie  et  le 
Nil.  Ailleurs' ,  i!  le  met  chez  les 
Africains  quihalitaienl  les  côtes  tie 
■  l'Océan.  I 

3.  —  Villf  des  Indes  ,  que  fortJa 
Osiris  en  mémoire  de  la  ville  d'E- 
gypte ou  il  était  né.  Ce  fut  I;i  qu'il 
planta  le  lierre  ,  qui ,  dit  Diodorc  , 
n'est  demeuré  et  ne  croît  encore  r.u- 
jourd  hui  dans  les  Indes  ,  qu'anx 
environs  de  cette  ville.  Elle  é'.;;!t 
dommandée  par  le  mont  Méros,  en 
'  grec  ,  cuisse.  On  voit  assez  que  ce 
nom  fait  allusion  à  la  seconde  nais- 
sance de  Bacchus  sorti  de  la  cnisîe 
de  Jupiter. 

4-  —  Montagne  des  Indes  ,  con- 
sa<  rée  au  culte  de  Bacchus. 

NvsÉiDEs  ou  ÏN  ïsiADES,  nympliCS 
qui  éle\èrent  Bacchus. 

NvsÉl's  ,  surnom  de  Bacchus  et 
de  JupitcT. 

Nysius.  Id. 

Nïso  ,  une  des  nymphes. 

NvssiE  ,  nom  cfe  la  femme  de 
Cu>daul€  ,  sslon  quelques  uns. 


O  A  X 


o  r  o 


O 


IJannès  ,  oËN  ,  oÈs  ,  monstre  , 
nioitié  homme  et  moitié  poisson  , 
venu  de  la  mer  £rylhr(?enne  ,  et 
sorti  (!e  l'iïuf  primitif  d'où  tous  les  ' 
autres  êtjfes  avaient  été  tirés,  parut  , 
dit  Bel  ose  ,  près  d'un  lieu  voisin 
de  BaJjvIoue.  11  avait  deux  têtes  ; 
ceile  d'homme  était  sous  celle  de 
poisson.  A  sa' queue  <?t;iient  joints 
des  ^ieds  dhonmic  ,  et  il  en  avait 
la  voix  et  la  parole.  Ce  monstre 
demeurait  parmi  les  hommes  sans 
manger ,  leur  donnait  la  connaissance 
des  lettres  et  des  sciences  ,  leur  en- 
seignait la  pratique  des  arts  ,  à  hâiir 
des  villes  et  des.  temples  ,  ù  étahlir 
des  lois  ,  hi  fixer  les  limites  des 
champs  par  des  règles  sûres ,  à  semer 
et  à  recueillir  les  grains  et  les  fruits, 
en  un  mot  tout  ce  qifi  pouvait  con- 
tribuer à  adoucir  leurs  mœurs.  Au 
soleil  couchant ,  il  se  retirait  dans  la 
mer,  et  passait  la  nuit  sous  les  eaux. 
Il  en  parut  dans  la  snite^  d'autres 
semLlalJes  à  lui  ;  et  Bérosc  avait 
prchnis  de  révéler  ce  mystère  ,  mais 
il  n'en  est  rien  resté.  Oannès  ou 
Ocs  ,  disent  les  savants,  signifie  en 
syriaque  un  étranger.  Ainsi  cette 
tajjle  nous  apprend  qu'il  arriva  au- 
trefois par  mer  un  étranger-qui^donna 
aux  Chiildéens  quelques  principes 
de  civilisation.  Il  était  peut-être  vêtu 
de  peaux  de  poisson  depuis  la  tête 
jusqu'aux  pieds.  Il  rentrait  tous  les 
.soirs  dans  sou  vaisseau  ,  et  prenait 
ses  repas  sur  son  bord  sans  être  vu 
de  personne.  Quant  à  l'œuf  primitif 
dont  on  le  faisait  sortir  ,  c'est  appa- 
rennnent  à  cause  de  la  resseniLlance 
du  nom  Oannès  avec  le  mot  grec 
Son  ,  œuf. 

Oaxès  ,  fleuve  de  Crète  ,  appelé 
ainsi  d'Oaxès  ,  fils  d'Apollon  ,  peut- 
être  le  même  que  le  suivant. 

Oaxus  ,  fils  d'Apollon  et  d'Aï- 
chiale  ,  fondateur  d'Oaxus  ,  ville  de 
Crète  ,  à  Ijiqueiie  ii  donna  son  nom. 
D'autres  1"  disent  fils  d'Acacallis  , 
«t  jietit-fils  de  Minos. 


ObarAsson  (  M.  Tnd.  ),îe  grand 
jeûne,  ou  jeûne  complet  en   usage 
chez   les   Indiens.  Il    consiste  à  ne  ; 
I  rien  manger  dans  les  vingt- quati-e 
heures.  V.  Ourchèisdi. 

Obba  ;  vase  fort  creux  ,  dont  on 
se  servait  aux  repas  funèhres. 

Obéissance  ,  femme  d'une  appa- 
rence humilie  et  modeste.  Elle  porte 
un  joug  sur  les  épaules  ,  et  se  laisse 
tirer  par  un  fil  délié. 

L'obéissance    aveugle  se    désigne 
par   un   bandeau  sur  les  yeux;  l'o- , 
l)éissance  raisonnée,  par  le  joug  que 
la  figule    prend  elle-même   dans  les 
haîatices  de  la  Justice. 

ObÉlihs  ,  sorte  de  pain  dont  on 
faisait  des  oblations  à  Eacchus.' 

ObÉlisqi,rs  d'Egypte.  Ce  sc^.t 
des  colonnes  quarrées  ,  terminées  en 
pointe  comme  des  pyramides  ,  et 
î^ couvertes  de  tous  cotés  d'himjgly* 
plies.  Ces  caractères  fach;:ici!t  ,  dit- 
on  ,  dé  grands  secrets  ,  et  représen- 
taient les  mystères  de  la  religion 
égyptienne  ,  dont  peu  de  personnes 
avaient  connaissance.  Lorsfjue  Cam- 
hyse  ,  roi-des  Perses,  se  fut  renda 
maître  de  l'Egypte  ,  il  voulut  exiger 
des  prêtres  ,  rmi  seuls  entendaient 
ces  secrets,  de  les  lui  expliquer,  et  y. 
sur  leur  refus,  il  les  fit  tous  m;>urir  , 
et  détruisit  tous  les  obélisques  qu'il 
trouva.  Ces  monuments  étaient  con- 
sacrés au  Soleil.  C'est  pour  cela  que 
les  prêtres  les  appelaicrft  les  doigts 
de  cet  astre. 

Oblations.  V-  Offrandes^ 

ObînonciAïion.  S'il  arrivait  que  les 
augures  remarquassent  au  ciel  quel- 
que sigTie  sinistre  ,  ils  faisaient  dire  , 
obniinciabunt,à  celui  qui  tenait  les' 
conciles  ,  ,'flio  die  ,  à  un  autre  jour.  ' 
Cette  faculté  ,  dont  les  augures  ab.n- 
saient  pour  conduire  les  affaires  -t 
leur  gré  ,  leur  avait  été  donmo 
par  tes  lois  jF/iia  et  Fusia  ,  et  lenr 
fut  retirée  ,  cent  ans  après  ,  par  u 
loi  Ciùdia. 

Obodos  ,  rgi  et  dieu  des  AraLej  , 


o  c  c 

adore  à  01>oda  ,dans  l'Arabie  Pétree, 
jusqu  à  rétablissement  du  mahomé- 
tisuie. 

OaoLB  ,  pièce  de  monnaie  qu'on 
mettait  dans  la  bouche  des  morts  , 
po:ir  p;i}er  leur  passage  à  Charon. 
y .  Charon. 

Obrimo,  un  des  siirnoms  de  Pro- 
serpiiie. 

Ôbsécrations  ,  prières  et  sacrifices 

Î[ue  le  sénat  romain  ordonnait  dans 
t'S  temps  de  calamité.  C  étaient  les 
duumvirsqni  avaient  soin  de  les  iaire 
exécuter,  y .  LtcrisT£r,REs. 

I . OfifTiis ATioK , ùi V in ité  qui  passait 
pour  être  fiile  de  lu  Nuit. 

2.  —  L'emblème  de  ce  défaut 
est  une  femme  qui  a  dans  le 
front  un  clou  rivé  derrière  la  tète  , 
qui  tient  sa  main  sur  un  Itrasier 
aident,  et  s'appuie  sur  la  tèle  d'un 
âne. 

.Obï  (  le  vieniard  de  f  ) ,  idole  des 
Tartans  Ostiaquos,  qui  habitent  les 
boi'ds  (le  rOby.  lil'e  est  de  Lois.  Son 
nez  a  la  forme  d'un  .Cr^in  do  pour-  . 
ceau  , -et  est  traversé  d  un  crochet 
de  fer.  Ses  veux  sont  de  verre  ,  et 
«a  tète  est  ornée  de  {;raudes  cornes. 
Ses  adorateurs  le  font  chaui^er  de 
domicile  tous  les  tiiDis  ans ,  et  le 
transportent  au-deiù de  rOI>v, d'une 
station  à  l'autre ,  a\ec  une  f;rande 
solemnité ,  dans  un  vaisseau  fait  pour 
«et  U5.'ii;e.  (^uand  la  ""^iacc  fond  ,  et 
que  la  rivière  se  déLorde  ,  les  Os- 
tiaques  en  foule  se  rendent  auprès' 
de  leur  divinité  et  la  priei.'t  d'être 
favorable  à  leur  pèche.  Si  la  saison 
ne  répond  pas  à  leur  attente ,  ils 
chargent  1cm-  dieu  de  reproches,  et 
rinsultcnt  comme  ime  vieille  ,  im- 
puissante et  méprisable  déité.  Au 
contraire  .  la  pèche  est-elle  heu-' 
relise  ,  le  dieu  en  a  sa  bonne  part. 

Ocat.ée  ,  ville   de   Réolie  ,  dont 
les   habitants    allèrent   au  siège   de 
.  ïroie. 

j.  Occasion,  divinité  alléç'orique 

qui   présidait   au   moiuenl    le    plus 

■ra'jle  pour»'  réussir   en   quelque 

.  f.  Les  Grecs  en  avaient  fait  un 

ii.cu  ,  qu'ils  nommaient  Kairos  ,  et 

qu'un  poî-'le  disait  être  le  plus  jeune 

'-«les  {ils  de  Jupiter.  Les  Eléeus  lui 


O  C  C  3oi 

avaient  érigé  u!i  mitel.  On  la  repré- 
srntait  ordinairement  sous  la  forme 
d'une  fcniîhe  nue  et  chauve  par 
derrière,  ii'ayaut  de  cheveUx  que 
sur  le  devant  de  la^ète  ,  un  pied  ca 
1  .»ir  ,  et  i'aiftre  sur  une  roue ,  uu 
rasoir  d'une  main  et  uu  voile  de 
l'autre.  Ces  symboles  nous  appren- 
nent qu'il  faut  saisir  l'OccasioJi  aux 
cheveux;^ car  elle  est  voi;!ï;c  et  fugi- 
tive ;  ce  qui  est  exprimé  par  la  roue 
et  le  pied  en  l'ai;-.  Quant  au  rasoir , 
il  signifie  que ,  dès  qu'elle  s'ollre  à 
nous  ,  il  faut  retrancher  tout  ce  qui 
peut  faire  obstacle  pour  la  suivre  oa 
elle  nous  appelle.  Phèdr.  .iuson. 

1.  —  Divi  ité  allégorique,  qui 
exprimait  l'^irfploi  adroit  des  heu- 
reuses circonstances.  Lysippe  l'a- 
vait représentée  à  Sicyone  sous  la 
forme  d'un  adolescent ,  avec  des  ailes 
aux  pieds  ,  dont  lu  fiointe  portait 
sur  un  gIol>e.  De  la  mpin  i,'auche  il 
tenait  une  i iride ,  et  ses  tempes  étaient 
garnies  de  longs  che^ eux ,  tandis  fpic 
le  derrière  de^jS  tète  était  chau\e. 
Phidias  ,  dont  cette  statue  était  le 
troisième  chef-d'auvre,  eu  avait  fait 
luie  femme  posée  sur  une  roue , 
a\ant  des  ailes  aux  pieds ,  une  touffe 
de  cheveux  sur  le  visage  , pour  tjn'on 
i;e  put  la  reconnaître  ,  et  ciiauve 
par  derrière.  Phèdre  l'a  peinte  cou- 
rant sur  le  trancha. t  des  rasoirs  sans 
se  blesser.  Gtavelot  l'arme  d'un 
glaive  ,  euiblème  de  la,  résolution  à 
vaincre  les  obstacles  ,  pour  la  suiyre 
ou  pour  la  saisir. 

OccATOR,  cieu  qui  présidait  aux 
travaux  de  ceux  qui  liersent  la  terre 
pour  en  rompre  les  mottes  et  la 
rendre  unie.  ^lac.  Occare  ,  herser. 

Occident  [fcoiiol.) ,  uu  dcsquatre 
points  cardinnux.  C.  Hipa  le  peint 
en  vieillard  ,  vêtu  d'une  robe  de 
couleur  brune  ,  et  portant  une  cein- 
ture bleue  ,  où  sont  les  signes  des 
jumeaux  ,  de  la  balance  et  du  veiv 
seau.  Une  étoile  ,  Hespérus  ,  brille 
sur  sa  tête  ;  et  une  bandelette  lui 
serre  la  bouche  ,  emblème  du  silence 
dont  il  raaièrie  l'enq)ire.  De  la 
droit»*  il  semble  indiquer  la  partie 
un  cieVoù  le  soleil  se  couche  ,.  et  de 
la  gauche  il  tient  des  pavots.' De* 


3o2  O  C  N 

cl uiuvps- souris  voltigent  autonr  de 
Ini  ;  l'ombre  de  la  {ip;)ire  paraît  sV 
lonf^er  ,  et  l'air  s'obscurcir, 

OcÉAî» ,  premier  dieu'  des  eaux  , 
fils  d'Uranus  et  de  la  Terre  ,  père 
et  des  dieux  et  de  tous  les  êtres , 
p::rceque  ,  suivnnt  le  système  de 
'i'jialès  ,  l'eau  était  la  matière  pre- 
ttiière  dont  tous  les  corps  étaient 
formés  ,  ou  pnrcefjne  l'eau 'eontrihuc 
plus  elle  seule  à  la  production  et  an 
«lévploppement  des  corps  cpio  les 
autres  éléments.  Il  est  vraisemblable 
'jue  parmi  les  Titans  ii  y  en  eut  un 
fjTii  porta  le  nom  d"Oc<';in.  Par-là  on 
explique  à  la  lettre:  i°.  ce  que  dit 
/foi)ière ,  que  les  dieux  tiraient 
Irur  oriijine  de  1  Océan  et  deTétliys  : 
•'.".  ce  que  dit  le  même  poète,  (jue 
les  dieux  allaient  souvent  en  Ethiopie 
■•-isiu-r  l'Océan,  et  prendre  part  aux 
î";ffcs  et  aux  sacrifices  (jnon  y  fai- 
sait ;  allusion  ii  un  ancien  usage  des 
habitantsdes  bords  de  l'Océan  Atlau- 
/'tique,  qui  ,  au  rapport  de  Diodore  , 
célébraient  ,  dans  »*ne  snison  de 
Kantiée ,  des  fêtes  soleinnelies:  3".  ce 
que  l'on  raconte  de  Juoon  ,  élevée 
chez  l'Océan  et  Tétins,  parceque 
véritablement  Rliéa  l'envoya  chez  sa 
bellç-sœur  ,  pour  la  dérober  à  la 
enie'le  superstition  de  Siiturne  : 
/l".  ce  que  dit  Eschvle  ,  que  10- 
eéan  était  l'intime  ami  de  Prométhée, 
frère  d'Atlas.  D'anciens  monuments 
nous  représentent  l'Océan  sous  la 
figure  d'un  vieillard  assis  sur  les 
ondes  de  la  mer,  avec  une  pi<jue  h 
la  main  ,  et  ayant  près  de  lui'  tm  , 
monstre  marin.  Ce  vieillard  tient 
une  urne  et  verse  de  l'eau  ,  symbole 
de  la  mer  ,  des  fleuves  et  des  fon- 
taines. Ce  que  'es  Grecs  disaient  de 
•'Océan  ,  les  Egyptiens  le  disaient  du 
IN  il  ,  qui  portait  ce  nom  chez  eux  , 
et  où  les  dieux  avaient  pris  nais- 
sance. 

OcÉANlDES  ,  OcÉANITES  ,  fillcS  de 

l'Océan  et  de  7\.'thys.  On  en  compte 
jusqu'à  trois  mille.  On  trouvera  , 
dans  le  cours  de  cet  ouvrage  ,  les 
noms  des  plus  connues. 

OcHEsius,  chef  des  Etoliens  ,  tué 
aiT'sièae  de  Troie.  ^ 

i.  OcNus ,  fils  du  Tybre  et  de  la 


O  C  T 

prophélessc  Manto  ,  fondateur  d? 
Mantoije  ,  à  qui  il  donna  le  nom  de 
sa  mère  ,  vint  au  secours  d'Enée 
contre  Turnus.        / 

2.  —  Les  poètes  en  placent  dans  , 
le  Tartare  un  autre  à  côté  d'un 
âne  qui  dévore  une  corde  à  mesure 
qn  il  la  fait  :  ce  qui  a  donné  lieu  au 
proverbe  grcc^  C'est  la^  corda 
d'Oçnus  ,  pour  exprimer  beau- 
coup de  travail  perdu.  Ou  a  vu  dans 
cet  Ocniis  l'emblème  de  la  paresse. 
Paitsaniasp;i.r\e  de  lui  comme  d'un 
homme  laborieux  ,  dont  la  femme 
était  fort  peu  ménagère,  de  sorte 
que  tout  ce  <}u'il  pouvait  gagner  se 
t:  oiivait  dépensé. 

OcTAvius  ,  habitant  de  Vélitres. 
Cet  homme  avait  dans  cette  ville  un 
autel  qui  lui  était  consacré ,  en  mé- 
moire de  ce  qu'averti ,  au  milieu  d'uu 
sacrifice  à  Mars  ,  de  1  irruption  su- 
bile  des  ennemis  ,  il  enleva  du  feu 
les  chairs  de  la  victime  h  demi 
rôties  ,  les  distribua  selon  la  cou- 
tume ,  courut  au  combat  ,  et  revint 
triomphant.  Un  décret  ordonnait 
de  faire  tous  les  ans  un  sacrifice  à  Mars 
dans  la  même  forme ,  et  adjugeait 
i'UX  Octavius  les  restes  de  la  victime. 
C'était  de  cette  famille  que  sortait 
Auguste. 

OcTOBER  (  Eqims  )  ,  cheval  que 
l'on  immolait  tous  les  ans  à  Mars, 
au  mois  d'Octobre.  Le  rit  exigeait 
que  sa  queue  fût  transportée  avec 
tant  de  vitesse  i\n  champ  de  Mars 
où  on  la  coupait  jusqu'au  temple  du 
dieu  ,  qu'il  en  ton>bàt  encore  des 
gouttes  de  sang  dans  le  feu  quand  on 
y  arrivait. 

Octobre.  La  flatterie  avait  donné 
à  -ce  mois  le  nom  de  l'empereur 
Domitien  ;  mais ,  après  la  mort  du 
tvran  ,  il  reprit  celui  qu'il  devait  à 
son  rang  dans  l'ordre  des  mois.  If 
était  sons  la  protection  Je  Mars.  On 
.  le  personnifiait  pat  un  chasseur  qui 
avait  un  lièvre  à  ses  pieds  ,  des  oi- 
seaux au-dessus  de  sa  tète  ,  et  une 
espèce  de  cuve  auprès  de  lui.  Chez 
les  modernes  il  est  couronné  de 
feuilles  de  chêne ,  arbre  qui  perd 
les  siennes  plus  tard;  vêtu  d'incar- 
nat, parceque  lu  verdure  des  feuil- 


O  D  I 

lafres  cfcromence  ù  prendre  nne  teinle 
rougeàtrc.  Le  signe  du  Scorpion  lui 
est  atlribue  ,  soit  à  cause  de  la  dis- 
position des  étoiles  qui  le  représen- 
tent ,  soit  à  cause  de  la  malignité  de 
celte  saison  où  les  variations  de  l'air 
causent  beaucoup  de  maladies.  Une 
charrue  dans  le  fond  du  tafcleau 
annonce  que  dans  ce  mois  le  labou- 
rage prépare  la  terre  à  de  nou\  elles 
richesses. 

OcYALE  ,  un  des  Phéaciens  qui , 
dans'  le  8^.  1.  de  VOdyssçe  ,  se 
présentent  pour  disjiuter  lé  prix  de 
la  course. 

OcïPÈTE ,  qui  vole  vite ,  une  dès 
H;^rpvics. 

Oc\PODE,  aux  pieds  agiles ,  la 
même. 

1.  OcvRoÉ  ,  une  des  Océimides. 

2.  —  Fille  du  Centaure  Ciiiron  et 
de  la  nymphe  Charicio  ,  instruite 
dans  tous  les  secrets  de  son  père  ,  y 
io:p;nait  la  connaissance  de  1  aven.'r. 
El'e  s'attira   la  colère   de  Jupiter, 

Ëour  avoir  prédit  à  son  pkre,  et  à 
iSC!i!ape  ,  élevé  de  Chiron  ,  leurs 
derniïics  destinées,  et  fut  méta- 
morphosée en  jument.  Son  nom  vient, 
selon  Ovide  ,  de  ce  quelle  était  née 
sur  le  hord  d'un  fleuve  rapide.  Rac. 
Ohus  ,    vite  ;    rein  ,   couler. 

OcYTUoÉ,  une  des  Harpyics. 

Odacon  ,  divinité  syrienne  ,  qu'on 
croit  la  même  que  Dagon  et 
qu'Oannès 

Odin  (  Mylh.  Scandin.  )  ,  con- 
quérant et  législateur  du  Nord  , 
devenu  le  premier  et  le  plus  ancien 
des  dieux  ,  suivant  X Kilda.  Il  gou- 
verne toirtes  choses;  et  les  autres 
dieux  ,  malgré  leur  puissance  ,  le 
servent  tous  comme  des  fils  servent 
leur  père.  On  l'appelle  le  Père  uni- 
versel ,  parcequ'il  est  le  père  de 
tous  les  dieux ,  comme  le  Jupiter 
des  Grecs.  On  le  nomme  aussi  le 
Père  des  combats,  parcequ'il  adopte 
pour  ses  fils  tous  ceux  qui  sont  tués 
les  crmes  à  la  rwain  ;  ce  qui  Ta  fait 
prendre  pour  le  31ars  des  Scandi»- 
naves.  Il  leur  assigne  pour  séjour  les 
na!nis  de  Valhalla  et  de  Vingolf,  et 
leitr  fait  donner  le  nom  de  Héros. 
Auèsi  le$  a:ni$  et  lef  paxeuts  de  veux 


O  D  I  3o5 

qui  périssaient  dans  les  combats 
leur  criaient  :  «  Puisse  Odin  te 
«  recevoir  ;  Puisses-tu  aller  joindre 
>»  Odin  ;  »  On  voit ,  par  des  in- 
scriptions sépulcrales  et  par  des 
orais-ons  funèbres  qui  subsistent  en- 
core ,  que  dans  certains  pays  sep- 
tentrionaux l'usage  était  de  recom- 
mandrr  à  Odin  les  aines  des  morts 
en  ces  termes  :  «  Ouin  te  garde  , 
»  cher  enfant ,  ami  fidèle  et  bon-ser- 
*  viteuri  »  iVous  avons  un  cantique 
funèbre  ,  composé  par  quelque 
druide  ou  barde  germain  ,  d;;ns 
lequel  le  roi  Lodlirog  ,  fameux 
par  ses  exploits,  se  félicite  de  ce 
qu'jl  va  bientôt  aller  dans  le  ma- 
gnifique palais  d'Odin  boire  de 
la  bière  dans  les  crânes  de  sc« 
ennemis. 

Les  épjthètes  que  lui  donne  la 
Scalda  (DIctionii,  poétique  des  Is- 
landais )  sont  au  nombre  de  cent 
vingt-six.  Voici  quelques  unes  ^ti 
plus  remarquables  :  If  P'eve  des  siè- 
cles ,  le  Sourcilleux  ,  V Aigle  , 
le  Père  des  yers  ,  le  Tourbillon  , 
l 'Incendiaire  ,  celui  qui  fait  pleu- 
voir les  traits  ,  etc. 

Deux  corbeaux  sont  toujours 
placés  sur  ses  épaules  ,  et  lui  disent 
ù  l'oreille  tout  ce  qu'ils  ont  entendu 
ou  vu  de  nouveau.  L'un  s'appelle 
Hugin  (  l'esprit  )  ,  et  l'an  Ire  Mun- 
nin  (  la  mémoire.  )  Odin  les  lâche 
tous  les  jours,  et,  après  qu'ils  ont 
parcouru  le  monde  ,  ils  reviennent 
le  soir  vers  l'heure  du  repas.  C'est 
pour  cela  que  ce,  dieu  sait  tant 
de  choses,  et  qu'on  l'appelle  le  Z) /eu 
des  corbeaux. 

Des  historiens  germains  préten- 
dent quOdin  fut  "un  roi  du  Nord; 
fameux  par  sa  bravoure  ,  lequel  , 
pour  inspirer  à  ses  sujets  le  mépris, 
de  la  mort ,  se  petça  d'une  flécha 
en  leur  présence ,  et  mourut  de  sa 
blessure  quelques  moments  après.  Oa 
lui  fit  de  magn.fi  ues  fuiérailles  , 
et  on  lui  rendit  les  honnrurs  divins. 

r.  Odite  ,  un  des  Centaoces  ,  tué 
par  lé  Lapjthe  Mopsus  aux  ^oces 
de  Pirithoiis. 

■)..  —Guerrier  éthiopien,  tnëpar 
Clyméuui ,  dans  le  coiÂbut  livr«  à  la 


5o/,  CE  B     , 

cour  de  Céphée  ,  à  Ijoccasion  du 
n^riage  de  Fcrsde  et  d  Andromède. 

Ooit  3  ,  olief  des  Halizones,  ren- 
versé de  son  char  par  Aiiameuiiiou. 
Iliad.  /.  5. 

OponAT ,  un  des  cinq  sons.  Les 
inodernes  le  représentent  par  un 
jeune  honime  couronné  d  aromates  , 
^jui  de  la  innin  droite  tient' un  Lou- 
quot  de  roses ,  la  plus  odoritérante 
des  ileurs,  pour  exprimer  les  odeurs 
f{ue  nous  devons  a  la  nature  ,  et  de 
la  eanclie  un  vase  qui  exprime  les 
eaux  de  tenteur  ducs  à  la  distilla- 
tion. Un  chien  Taccompaene  ;  c'é- 
tait,  .selon  les  Egyptiens,  remhlênie 
de  l'odorat.  Le  soliil  parait  à  l'ho- 
riy.ou  ,  parceque  c'est  ii  son  lever  et 
h.  son  coucher  (jue  les  Heurs  exhaieut 
leurs  plus  suavps  émanations. 

Odrysia  Tellls  ,  la  Thrace  , 
nom  pris  des  Odrjses  ,  un  des  peu- 
ples de  ce  pnys  les  pîus^iuissanls. 

Odrysium  Carmes  ,  vers  d  Or- 
phée ,  parcequ'il  était  de  Thrace. 

ï.  Od.iysius  ,  surnom  de^  ^îorée  , 
parceque  le  vent  du  nord  parait  aux 
peuples  méridionaux  de  l'Europe  ve- 
nir de  Thrace. 

2.  —  C'est  aussi  un  surnom  de 
Encchus. 

Odkysus  ,  un  des  dieux  des 
Thrjices. 

Œagre  ,  fils  de  Tharops  ,  roi  de 
Thrace,  eut  de  Caliiope  Orphée, 
qu  d  initia  dans  les  mystères  de 
Bar  '  hus.  ^ 

(E.4CRIUS  ,  épithète  que  Virgile 
donne  îi  i'Hèhre  ,  fleuve  de  Thrace, 
prise  d'Œagre. 

Œanthe  ,  fiymphe  qui  avait 
donné  sou  nom  à  la  ville  d'Œantlïe 
en  Locride.  • 

ŒaAtiDE  ,  nom  patronymique 
dHvacinlhe  ,  fils  ou  "descendant 
d'CÈhalus. 

Œealie  ,  nom  que  le  povs  de  La- 
cédénionc  prit  d  Œjjalus  un  de  ses 
rois. 

1.  Œbai.us  ,  fils  de  Cynortas  , 
roi  de  Lacédémpne  ,  épousa  Gorgo- 
phone  ,  dont  il  eut.Tyndar'e. 

2.  —  Fils  de  la  nvmphe  Sébéthis 
et  deTélon;    roi    des   Téléboens  , 


fut  un  des  princes  qui  se  joignirent, 
h.  Turnus  contre  Euéc. 

Œbotas  ,  athlète  ,  fut  le  premier, 
des  Achéens  qui  se  distingua  à 
Olympie.  Ses  ccmpatriotes  n'ayant 
honoré  sa  victoire  d'aucun  monument 
public  ,  il  en  fut  si  indigné  qu'il  fit 
des  imjjrécations  contre  tons  ceux 
d'enlr'eux  /rjui  disputeraient  le  prix 
après  lui  ;  uii  dieu  l'exauça.  Les 
Achéens  s'en  ap])erçurent  enfin,  lors- 
que ,  surpris  de  ce  qu'aucun  d'eux 
n'était  couronné  aux  jeux  olympi- 
ques ,  ils  envoyèrent  consulter  lo- 
racle  de  Delphes  pour  en  apprendre 
Ja  riiison.  Alors  ils  firent  ériger 
une  statue  à  Œbotas, dans Olynipie, 
et  lui  décernèrent  plusicnrs  autres 
marques  d'honneur.  Aussi-tôt  après  , 
SosUate  de  Pallène  fut  proclamé 
vainqueur  ;-et  depuis  ce  temps  les 
Achéens  qui  voulaient  combattre  aux 
jeux  olymp.iques  commençaient  par 
honorer  Œbotas  sur  son  tombeau  , 
et  revenaient  couronner  sa  statue 
lorsqu  ils  étaient  victorieux; 

i.  CEcHALiE  ,  ville  de  Grèce,  où 
régnait  Euryte ,  et  qu'Hercide  dé- 
truisit ,  parceque  ce  prince  .lui  re- 
fusa sa  iilie  lole  après  la  lui  avoir 
prpn)ise. 

2.  —  Femme  de  Mélanéus ,  donna 
son  nom  à  un  canton  de  la  Messénie. 

ŒcLus ,  Centaure  ttié  par  le 
Liqjithe  Ampyx  aux  noces  de  Pi- 
rithoiis. 

ŒotPE  ,  fils  de  Laïus  roi  de 
Thèiies  ,  et  de  Jocaste  tille  de 
Créon.  Laïus,  en  se  mariant,  eut  la 
curiosité  de  demander  à  Delphes  si 
son  mariage  serait  heureux.  L'oracle 
lui  répondit  que  Tenfants  qui  en  de- 
vait naître  lui  donnerait  la  mort,  ce 
qui  l'obligea  de  vivre  avec  la  reine 
dans  luie  grande  rçsei-ve  ;  mais  un 
jour  de  débauche  il  ouidir.  les  pré- 
dictions de  l'oracle  ,  et  Jocast'e  de- 
vint grosse.  Quand  elle  lut  délivrée , 
Laïus  ,  inquiet  .fit  exposer  l'enfant 
sur  le  uiont  Ciniéron.  Le  seniteur 
affidé  qu'd  chargr a  de  cette  commis- 
sion lui  perça  les  pieds  et  le  sus- 
pc;;dit  h  un  arbre  ;  de  là  son  nom 
d'Œdipe.  Rac.  Oidriii,  être  enfié; 
pùus  f  pied.  Par  kisord  ,  Phorbi.s  , 
berger 


Π D 

ierj;er  de  Polybe  roi  de  Corinthe, 
ûuduisit  en  ce  lieu  son  troupeau , 
iccounit  aux  cris  de  Tenfanl ,  le 
iétacha  et  l'emporta.  La  reine  de 
jorinthe  voulut  le  voir;  et  comme 
>lle  n'avait  point  denfants  ,  elle 
adopta  et  prit  soin  de  son  édu- 
cation. 

CEdipe ,  devenu  grand  ,  consulta 
'oracle  sur  sa  destine'e ,  et  reçut 
;ette  réponse  :   «  Œdipe    sera    le 

>  meurtrier  de  son  père  ,  et  1  époux 
1  de  sa  mère  ,  et  mettra   au  jour 

>  une  race  détestable.  »  Frappé  de 
;ette  horrible  prédiction  ,  et  pour 
•viter  de  1  accomplir  ,  il  s'exila  de 
Horinthe ,  et,  réglant  son  voyage  sur 
es  astres,  prit  la  route  delà  Phocide. 
5'élant  trouvé  dans  un  chemin  étroit 
|ui  menait  à  Delphes  ,  il  rencontra 
Laïus  monté  sur  son  char  et  escorté 
«ulement  de  cinq  personnes,  qui 
)rdonna  d'un  ton  de  hauteur  à 
CCdipe  de  lui  laisser  le  passage 
ibre  ;  ils  en  vinrent  aux  mains  sans 
>e  connaître  ,  et  Laïus  fut  tué. 

Œdipe,  arrivé  à  ïhëbes ,  trouva  la 

i^ille  désolée  par  le  Sphinx.  Le  vieux 

Créon  ,   père  de  Jocaste  ,  qui  avait 

repris  le  gouvernement  après  la  mort 

ie   Laïus  ,  fit  publier  dans  toute  la 

Grère  qu'il  donnerait  sa   fiile  et  sa 

;iiie    à  celui   qui   affranchirait 

s    du   honte  IX  tribut   qu'elle 

an  monstre.  Œdipe  s  offrit , 

it  le  Sphinx  et  le   fit  périr. 

,,     _   HiNX.)  Jocaste,  prix  de  lu  vic^ 

toire  ,  devint  sa  femme,  et  lui  donna 

deux  fils  ,    Etéocle  et  Polvnice,  et 

denx  filles,  Antigone  et  Ismène. 

Plusieurs  années  après ,  le  rovaume 
tut   désolé   par   une  peste    cruelle. 
L'oracle  ,  refuge  ordinaire  des  mal- 
'  "■"■f^^ix  ,  est  de  nouveau  consulté  , 
•  lare   que   les   Thébains    sont 
-     pour    n  avoir   pas   vengé  la 
iiort  de  leur  roi  ,  et  pour  n'en  avoir 
las    ntètne    rtcherché    les    auteurs. 
lEdipt*  fait   faire  des  perquisitions 
Kmr  découvrir  le  meurtrier ,  et  par- 
ient par  degrés  à  dévoiler  le  mys- 
ëre  de  sa  naissance  ,  et  à  se  recon- 
aître  parricide  et  incestueux.  Jo- 
aste,  au  désespoir  ,  monte  au  plus 
ant  du  palais  ,  y  attache  un  fatal 
Tome  It. 


Π D  3o5 

lacet ,  et  se  précipite  ainsi  aux  enfers. 
Œdipe  s'arrache  les  yeux,  et ,  chassé 
par  ses  fis,  se  fait  conduire  par 
Antigone ,  et  s  arrête  près  d  un  bourg 
de  l'Attique  ,  nommé  Colonne  ,  dans 
un  bois  consacré  aux  Euniénides. 
Quelques  Athéniens,  saisis  d  effroi 
à  la  vue  d'un  homme  arrêté  dans 
ce  Jieu  où  il  nest  permis  à  aucun 
profane  de  mettre  le  pied ,  veu- 
lent employer  la  violence  jx)ur  l'en 
faire  sortir.  Antigone  intercède  pour 
son  père  et  pour  elle  ,  et  obtient 
d'être  conduite  à  Athènes, oii  Thésée 
les  reçoit  favorablement  et  leur  offre 
son  pouvoir  pour  appui  et  ses  états 
pour  retraite,  Œiiipe  se  rappelle 
un  oracle  d'Apollon  qui  lui  prédit 
qu'il  mourrait  à  Colonne ,  et  que  son 
tombeau  serait  un  gage  de  la  v  ictoire 
pour  les  Athéniens  sur  tous  leurs 
ennenu's.  Créon  vient  à  la  tête  des 
Thélxiins  supplier  Œdipe  de  revenir 
à  Thèbes.  Le  prince,  rpii  soupçonne 
Créon  tle  vouloir  lui  oter  la  protec- 
tion des  Athéniens,  et  le  reléguer 
dans  une  terre  inconnue,  rejette  ses 
oiTres.  Délivré  de  la  violence  des 
Thébains  par  Thésée,  il  entend  un 
coup  de  tonnerre ,  le  regarde  <;omnie 
un  augure  de  sa  mort  prochaine  ,  et 
marche  sans  guide  vers  le  lieu  où  il 
doit  expirer.  Arrivé  près  d'un  pré- 
cipice ,  dans  im  chemin  partagé  en 
'plusieurs  routes ,  il  s'assied  sur  un 
siège  de  pierre ,  met  bas  ses  vêtements 
de  deuil ,  et ,  après  s'être  purifié  , 
se  revêt  d'une  robe  telle  qu'on  en 
donnait  aux  morts ,  fait  appeler 
Thésée ,  et  lui  recommande  ses  deux 
filles  qu'il  fait  éloigner  ;  la  terre 
tremble  et  s'entrouvre  doucement 
pour  recevoir  Œdipe  sans  violence 
et  sans  douleur  ,  eu  présence  de 
Thésée,  qui  seul  a  le  secret  du  genre 
de  sa  mort  et  du  lieu  de  son  tombeau. 
Quoique  la  volonté  qui  fait  le  crime 
n  eût  eu  aucune  part  aux  horreurs 
de  sa  vie  ,  les  poètes  ne  laissent  pus 
de  le  placer  dans  le  Tartare  avec 
tons  les  fameux  criminels.  ^.  Laïus, 
Jocaste  ,  EtÉoci-e  ,  Aktigoke. 

Telle  est  1  histoire  de  ce  prince 
infortimé  ,  suivant  les  poètes  tragi- 
ques, et  bui-tout  iiiivaril  Sophocle . 
\ 


5o6 


CE  I 


qui,  pour  mieux  inspirer  la  terreur 
^i  la  pitié,  a  ajouté  plusieurs  circons- 
tances à  la  vérité.  Car ,  selon  Homère 
ei  Pausanias ,  Œdipe  épousa  bien 
sa  mère  ,  mais  n'en  eut  point  d'en- 
f;mts,  parceque  Jocaste  se  tua  aussi- 
tôt après  s'être  reconnue  incestueuse. 
■<.£dipe ,  après  la  mort  de  Jocaste, 
cpou,~a  EurAganée  ,  eut  d'elle  quatre 
çnfants,  régna  à  Thèbes  avec  elle,  et 
y  finit  ses  jours.  Il  est  vrai  qu'on 
montrait  son  tombeau  à  Athènes , 
mais  il  fallait  que  ses  ossements  y 
«ussent  été  portés  de  ThèLes. 

Œil.  L'œil  humain  était  un  des 
symboles  d'Osiris,  Ail  Pliitarque  ; 
aussi  l'on  trouve  quelquefois  sur 
d'anciens  monuments  un  œil  à  côté 
«l'une  tête  d'Osiris ,  l'Apollon  égyp- 
tien ,  ou  le  Soleil.  D'autres  auteurs 
disent  que  cet  œil  était  consacré  à 
Apollon,  parceque  le  Soleil  jette  ses 
regards  de  tous  côtés.  Voilà  pour- 
quoi les  poètes  l'appellent  l'Œil  de 
Jupiter ,  et  les  Latins  Cœlispex  , 
qui  regarde  le  ciel. 

Œillade.  Tous  les  peuples  an- 
ciens et  modernes  ont  cru  que  les 
regards  avaient  une  vertu  dange- 
reuse et  magique ,  qu'on  ne  pouvait 
conjurer  qu'au  moyen  de  cérémonies 
particulières.  C'est  ce  qu'on  a  long- 
temps en  France  appelé  jeter  un 
sort.  Cette  superstition  se  retrouve 
chez  les  Indiens,  qui ,  pour  prévenir 
ce  danger ,  sont  dans  l'usage  de  tirer 
l'œillade  ,  dans  les  occasions  impor- 
tantes ,  telles  que  l'initiation  des 
jeunes  brahmes  et  les  mariages.  En 
effet ,  la  coutume  ,  sur-tout  dans  les 
familles  riches  ,  étant  de  promener 
les  nouveaux  mariés  avant  et  après 
leur  union  ,  s'il  arrivait  qu'on  portât 
envie  au  bonheur  de  l'époux  d'avoir 
«ne  femme  aimable  ,  ou  que  ses  grâces 
fissent  naître  aux  spectateurs  des  de- 
sirs  indiscrets  ,  ils  croient  •  que  le 
résultat  de  ces  regards  imprudents 
serait  quelque  grand  malheur ,  si  l'on 
ne  s'attachait  à  en  prévenir  Peffet. 
La  manière  la  plus  commune  de  tirer 
l'reillade  est  de  faire  tourner  trois  fois 
devant  le  visage  des  époux  un  bassin 
rempli  d'une  eau  rougie  ,  préparée  à 
■cet  eiïet  ;  après  quoi  on  jette  cette  eau 


O  E  L 

dans  la  rue.  De  vieilles  femmes  sont 
employées  à  ce  ministère  ,  car  on  se 
méfierait  des  jeunes  ,  et  le  maléfice 
ne  ferait  peut-être  qu'augmenter.  Si 
cette  façon  ne  suffisait  pas ,  ou  dé- 
chire une  toile  en  deux  devant  les 
yeux  des  mariés  ,  et  on  en  jette  les 
morceaux  des  deux  côtés  opposés. 
Quelquefois  ,  sans  déchirer  la  toile, 
on  se  contente  de  la  faire  voltiger 
trois  fois  devant  leurs  yeux ,  et  on  la 
jette  comme  imprégnée  du  venin  de 
1  envie.  Une  troisième  manière  ,  in- 
ventée plutôt  pour  prései-ver  de  la 
m.ilignité  des  regards  que  pour  ^ 
dissiper,  est  d'attacher  à  la  tète  des 
mariés  certains  cercles  mystérieux. 
Les  Indiens  sont  tellen>ent  persuadés 
de  l'existence  des  maléfices  ,  qu'ils  y 
rapjwrtent  leurs  maladies  ,  et  sur- 
tout celles  de  leurs  enfants.  C'est 
pourquoi-  ils  sont  presque  toujours 
occupés  à  faire  quelques  pratiques 
superstitieuses  pour  rompre  ce 
charme.  Non  seulement  ils  croient 
que  les  Irommes  y  sont  exposés,  mais 
encore  que  les  arbres  ,  les  fruits,  les 
semences  et  les  maisons, en  sont  sus- 
ceptibles ,  et  que  c'est  la  cause  de 
leur  dépérissement  ;  de  là  vient  la 
coutume  de  mettre  dans  les  champs  , 
sur  le  tronc  des  arbres  ,  et  dans  les 
jardins ,  des  vases  ronds  blanchis  avec 
de  la  chaux, et  marqués  de  plusieurs 
points  noirs  ou  de  figures  mysté- 
rieuses. 

Oëllo    (  M.   Péruv.  )  ,    femmes 
issues  du  sang  des  incas  ,  qui  se  con- 
sacraient volontairement  à  la  péni- 
tence et    à  la  retraite,  et  s'y  obli- 
geaient  par  un  vœu    exprès.   Elles 
vivaient   chacune  dans  sa   maison  , 
comme    de    véritables    religieuses  , 
excepté  rpi'il    leur  était  permis  de 
sortir  ;  mais  elles   usaient  rarement 
de   cette   liberté.    Quand    elles  sor- 
taient, ce  n'était  que  pour   visiter 
leurs    proches  parentes  lorsqu'elles 
étaient    indisposées    ou    en    travai 
d'enfant ,  ou  lorsqu'il  était  questior 
de  couper  les  cheveux  à  leurs  aines 
dii   de   leur  donner  un  nom.  La  vi< 
chaste  et  irréprochable  de  ces  femme 
leur  attirait  un   si  profond  respect 
qu'on  les  appelait ,  par  excellence 


Oëllo  ,  nom  consacré  dans  leur  reli- 
pioD.  Cette  cliasteté  devait  être  très 
réelle  ;  car  ,  si  oii  liccouvrait  fju"e!!es 
easseiil  violé  leur  vœu  ,  !a  c-uupal.ie 
ttait  brûlée  vive  ou  jetée  dans  une 
fosse  aux  lions. 

Oéjjé  ,  une  des  Danaïdcs. 

Ces  .  OÈs.  r.  OA^^È5. 

T.  Œkée  ,  fils  de  Parrtiaon  et 
d'Enr>  te ,  de  la  famille  des  E>jlides  , 
roi  de  Calvdon  ,  épousa  en  premières 
noces  Aflliée,  et  en  eut  plusieurs 
enfants  , dont  les  plus  célètjres  furent 
Méléaere  et  Déjanire.  ^V.  l'u/i  et 
l'auLre.  )  Sa  seconde  femme  fut  Pé- 
rihée  ,  dont  il  eut  Tydée ,  père  de 
Dionièdc.  Dans  sa  vieillesse  il  fut 
détrôné  par  1rs  enfants  d'Asrias  ,  et 
rétabli  par  son  petit-fils  ;  mais  il  en 
abai;donna  volontairement  l'adminis- 
tration à  son  sei.dre  Andrémon,  pour 
se  r'tirer  à  Àr^os  ,  où  Diomède  lui 
rendit  tous  les  honneurs  possibles , 
comme  à  son  aïeul  paternel  ;  et  poiu^ 
honorer  sa  mémoire  ,  il  voulut  que 
le  lieu  où  ce  prince  finit  ses  jours 
fût  appelé  Œnée.  V.  Althée  , 
Tydée  ,  Diomède  ,  etc. 

2.  —  Fils  de  Céphaîe  et  de  Pix>- 
cris,  régna  dans  la  Phocide  itprès  la 
mort  de  son  grand-père  Déionée. 

3.  —  Fds  naturel  de  Pandion  ,  et 
l'un  des  hér  s  de  la  Grèce. 

4.  —  Il  y  en  eut  un  autre  dont 
Hercule  tua  Téchanson  ,  qui  ne  le 
servait  pas  à  son  ^ré ,  en  lui  frap- 
pant la  tète  d'un  seul  doipt. 

Œnei  Acri  ,  campagnes  de  Ca- 
lvdon ,  ainsi  nommées  d  C£uée  ,  roi 
Ju  pavs. 

CËNÉiDE  ,  une  des  tribus  athé- 
nicnnfs,  dont  le  nom  était  pris  du 
même  Œnée.   l^.  ŒnuÉ  2. 

ŒxÉis,  nymphe  fpii ,  selon  quel- 
ques uns,  eut  de  Jupiter  le  dieu  Pan. 
CEmdes,  Méléaîjre  ,  et  en  général 
les  descendants  dfEnée. 

Œmstéries  ,  fête  que  célébraient 
4  Athènes  les  jeunes  cens  prêts  à 
entrer  dans  radij!fs<-ence  ,  avant  de 
se  faire  couper  pour  la  preniièrefois 
la  barbe  et  les  irheveux.  Ts  appor- 
taient au  temple  d  Hercide  une  cer- 
Uliue  mesure  de  vin ,  en  faisaient  des 


i 


Π N  3o7 

libations ,  et  en  otTraient  à  boire  aux 
assistants.  Rac.  Oinos,  vin. 

Œ>"o,  une  des  filles  d'Anius  roi 
de  Délos ,  et  de  Dorippe.  Celle-là 
avait  la  faculté  de  <-hani:er  tout  en 
vin.  Elle  fut ,  ainsi  que  ses  sœurs  , 
changée  en  colombe.  ^  .  Anius. 

I.  Œnoé  ,  Loiirg  de  l'ArgoIide  , 
où  fut  enterré  Œnée ,  roi  de  Ca- 
lydon . 

*  2.  —  Sœur  dEpochns ,  donna  son 
nom ,  selon  Pausanias,  à  une  bour- 
gade de  lAttique. 

5.  —  Reine  des  Pvpmées ,  célèbre 
par  S:;  cruauté  ,  et  changée  en  grue. 

y.    MOPSDS. 

ŒsoMAMiE  ,  divination  par  Iç 
vin  ,  soit  «pion  en  coiisidéràt  la  cou- 
Icu-  ,  soit  qu'en  le  buvant  on  remar- 
quât les  moindres  circonstances  pour 
en  tirer  des  présages.  Les  Perses 
passaient  pour  être  fort  attachés  à 
celte  es[ièce  de  divination. 

1.  Œnomaïs  ,  un  des  capitaines 
grecs  qui  tomlnîrent  sous  les  coups 
d  Hector  au  siège  de  Troie. 

2.  —  Capitaine  troven  tué  par 
Idoménée  uu  même  siège. 

3.  —  Roi  de  Pise,  fils  de  M.nrs  et 
d  Harpine  ,  ou,  »e!on  Pausanias , 
d'Alxion  ,  fut  père  d  une  fille  cé- 
lèbre par  sa  beauté  ,  nommée  Hip- 
jx)dantie.  Un  oracle  lui  ayant  prédit 
qu  il  serait  tué  par  son  cendre  ,  ou 
qu'il  périrait  lorsrjue  sa  fille  se  ma- 
rierait ,  il  résolut  de  la  condamner  à 
un  célii»at  pcrf>étael.  Pour  écarter 
lu  fouie  des  poursuivants ,  il  leur 
proposa    une  condition    fort    dure , 

!)romeltanl  !a  princesse  à  celui  qui 
e  surpasserait  à  'a  course ,  ajcjutant 
qu'il  tuerait  tons  ceux  sur  lesquels  il 
aiU'ait  r;ivaiitage.  L'auiant  «levait 
courir  le  premier  ,  et  le  roi ,  î'épée  à 
Li  main  ,  le  puur-uivait.  Pindaie  et 
Pausanias  en  n»  muent  treize  A 
qui  il  en  c*»ut.i  fa  vie.  Œ-nomaiis, 
jjour  tout  humjeur  ,  se  contentait 
de  Ica  faire  enterrer  les  uns  après  les 
autres  -sur  une  éminence.  Personne 
ne  paraissait  plus,  lorsque  Mvrtile, 
gagné  par  Péiops ,  coupa  le  char 
du  roi  en  deux  .  et  en  rejoignit  ?i 
bien  les  deux  pailies ,  quil  ne  pa-< 
\   2 


5o8  Π N 

raissaît  aucune  fracture.  Le  char  se 
rompit  ,  CEuouiuiis  mourut  de  sa 
cliùte ,  et  Péiops  épous.i  Hippodamie. 
Selon  Diodore ,  M  yrtile  se  coutenta 
de  donner  le  temps  à  Péiops  d'arriver 
avant  son  maître  à  l'autel  de  ÎNep- 
tuiie  j  et  Œiiomaiis,  troyunt  l'oracle 
aceoinplj ,  se  donna  la  mort.  f'Oy. 
PÉLOPS,  HlVPODAMIE  ,  Myrtile. 

I.  ŒisoNE  ,  suraoui  de  l'isle 
d'Epine. 

1.  —  Une  des  maîtresses  de  Ju- 
piter ,  mère  d'Eaciue. 

3.  —  Fille  du  iieuve  Céhrène  en 
Phrvpie,  et  nymphe  du  mont  Ida  , 
fut  aimée  d'Apollon, qui ,  en  recon- 
naissance de  ses  f;tveurs  ,  lui  donna 
une  parfaite  connaissance  de  l'avenir 
et  de  la  propriété  dès  plantes.  Dans 
le  temps  que  Paris  était  sur  le  mont 
Ida  ,  réduit  à  la  condition  de  ber- 
ger, il  se  fit  aimer  ci'CEnone,  et  en 
eut  un  fils.  (  Voyez  Corikthis.  ) 
Liorsqu'elle  eut  appris  le  projet  de 
son  voyage  ea  Grèce ,  elle  tenta 
vaiueinent  de  l'en  détourner,  et  lui 
prédit  tous  les  malheurs  dont  serait 
suivi  ce  vovape;  ajoutant  qu'un  jour 
il  serait  blessé  mortellement  ,  qu  a- 
lors  il  se  souvienilrait  d'Œnone  , 
n;ais  qu'il  aurait  en  vain  recours  à 
son  art.  En  effet ,  Paris,  blessé  par 
Philoctète  au  sièce  de  Troie  se  fit 
porter  sur  le  mont  Ida  chez  CEnone  , 
qui ,  nialj^ré  l'infidélité  de  son  amant , 
employa  son  art  pour  le  guérir  ;  mais 
ses  efîbrts  furent  sans  succès  ,  la 
flèche  d'Hercuie  qui  l'avait  blessé 
ëtait  empoisonnée.  Piiris  mourut 
entre  les  bras  d'Œnone  ,  et  l'infor- 
tunée mourut  de  re£;ret.  Conon  , 
dans  Photius  ,  rapporte  que  le  mes- 
sager qui  vint  dire  h  Œnone  que 
Paris  venait  implorer  le  secours  de 
son  nrt  fut  remoyé  brusquement 
avec  cette  exclamation  jalouse  : 
(lu  il  aille  se  faire  panser  par  son 
Jlelène.  Un  retour  de  tendresse 
démentit  bientôt  cette  brusquerie  ; 
elle  jKirtit  pour  aller  piérir  l'infidèle, 
mais  elle  arriva  trop  tard.  La  réponse 
rendue  à  Paris  lacc^bb  de  telle 
sorte  qu  il  expira  sur-ie-«:hamp.  La 
première  choy;  qu'elle  fit  en  arri- 
vant fut  de  tuer  d  uu  coup  de  pierre 


ce  messager,  pour  avoir  osé  lui  dire 
<ju"elle  était  la  «uise  de  la  mort  de 
son  époux.  Ensuite  elle  embrassa 
tendrement  son  corps  glacé,  et  , 
après  J)ien  des  regrets ,  s'étrangla 
avec  sa  ceinture.  Dictys  de  Crète 
raconte encoredifféremment  sa  mort. 
Paris  ayant  cessé  de  vivre  ,  dit-il  , 
ses  parents  firent  porter  son  corps 
vers  Œnone ,  afin  qu'elle  eût  soin 
de  le  faire  inhumer.  Mais  Œnone 
tut  tellement  émue  de  ce  triste  spec- 
tacle ,  qu'elle  perdit  l'usage  de  la 
raison,  se  laissa  consumer  de  dou- 
leur, et  fut  ensevelie  avec  Paris. 
Enfin  ,  Quiiitus  Calaher  suppose 
qu"(Enoiie  traita  Son  mari  avec  la 
dernière  inhumanité,  lorsque,  pros- 
terné à  ses  pieds  j-et  rendant  presque 
les  derniers  soupirs,  il  inqjli irait  sou 
secours  ,  et  la  suppliait  de  lui  par- 
donner ;  mais  qu'ensuite  elle  eut  un 
si  grand  regret  de  sa  mort ,  qu'elle 
se  jeta  sur  le  bûcher  et  se  brûla  avec 
le  lorps  de  Paris. 

ŒnopÉus,  roi  de  l'isle  deChio, 
fit  crever  les  yeux  à  Orion  qui  avait 
sé.;uit  sa  fille,  et  se  cacha  sous  terre 
pour  se  soustraire  à  sa  vengeance. 
f^.  Orion. 

Œnophories  ,  fiète  que  les  Egyp- 
tiens célébraient  du  temps  des  Pfo- 
léinées.  On  l'appelait  ainsi  ,  parce- 
que  ceux  qui  devaient  assister  au 
festin  portaient  à  la  main  des  bou- 
teilles de  vin. 

Œnupik  ,  ancien  -nom  de  l'isle 
d'Egine  ,  dans  Ovide. 

Œnopion  ,  fils  de  Thésée  et  d'A- 
riadne.  Le  poète  Ion  le  fait  foud.a- 
teur  de  Chio.  Rhadamanthe  lui 
rendit  cette  is!e  dont  il  avjiit  été 
dépouillé.  (.Quelques  uns  le  croyaient 
filsdeBacchus,  et  pensaient  qu'il  avait 
introduit  l'usage  du  vin  chez  les 
hommes.  Cette  idée  était  apparem- 
ment fondée  sur  son  nom.  Rac. 
Pinein  ,    boire. 

1.  Œnops,  pèred'Hélénus,un  df» 
capitaines  grecs  qui  périrent  au  siège 
de  Troie. 

2.  —  Père  de  Liode  ,  devin 
d'Ithaque.  P'.  Liode. 

Œnoraifi ,  partie  de  l'Italie  ,  ha- 


Π T 

bitée  par  les  Arcadicns  qu'Œnotms 
V  avait  amené». 

ŒkotRopes,  surnom  des  filles 
d'Aiiius. 

Œnotrus  ,  le  plus  jennc  des  fils 
de  Lycaon  ,  roi  d'Arcadie,  nyant 
obtenu  de  Nyetimus ,  son  frère  aiue' . 
de  l'arsent  et  des  troupes,  fit  voile 
en  Italie ,  s'y  établit ,  et  donna  îon 
nom  à  cette  contrée.  Ce  tut  la 
première  colonie  grecque  qui  se 
transporta  dans  une  terre  étraneère , 
suivant  l'opinion  de  Paiisanias. 
Quelques  unsprétendentquŒnolrus 
était  roi  des  Sal>ii:s.  D'autres  veu- 
leiit  que  ce  soit  le  véritable  nom  de 
Jarus. 

Œnus.  V-  OtsCVSS. 
Œ>YCL'S,  père  d  Ei:ée. 
CEoNus,  fils  de  Lyeimnius ,  frère 
d'AIcniène  et  cousin-germain  à  Her- 
cule ,  étant  venu  avec  lui  à  Sparte 
dans  sa  première  jeunesse,  et  se  pro- 
menant dans  la  vil'e,  un  chien  qui 
fardait  la  mai«on  d'Hippocoon 
sauta  sur  lui.  Œonus  lui  jeta  une 
pierre  :  aussi-tôt  les  fils  d'Hippo- 
coon accoururent  et  l'assonmièrent 
à  coups  de  bâton.  Hercule .  au  déses- 
poir ,  vint  fondre  sur  eux  et  se  retira 
blessé  ;  mais  quelque  temps  après  il 
revint  en  force  ,  massacra  Hippo- 
coon  et  sa  famille,  et  vengea  ainsi  la 
mort  de  son  parent.^.  Axiopœsas. 
Œonus  reçut  à  Sparte  les  honneurs 
héroïques,  et  près  de  son  tombeau 
on  éleva  un  temple  consacré  à  Her- 
cule. 

Oéta  ,  montas;ne  de  Thessalie, 
entre  le  Pinde  et  le  Parnasse  ^  cé- 
lèbre dans  la  fable  et  dans  l'histoire 
par  la  nwrt  d'Hercule  qui  s'y  briila , 
et  par  le  détroit  des  Thennopyles. 
Comme  le  mont  Oéta  s'étend  iusi[u'à 
la  mer  Egée  qui  fait  l'extrémité  de 
l'Europe  à  l'orient,  les  poètes  ont 
feint  que  le  S'jleil  et  les  étoiles  se 
levaient  à  côté  de  cette  montagne  , 
et  que  de  \h  naissaient  le  jour  et  la 
nuit.  L'ellél>ore  v  croissait  en  abon- 
dance. Hcspérus  y  était  particu- 
L'èrement  honoré.  De  là  l'épithète 
mCktœus  qu'il  a  dans  les  poètes. 
Œtls.   f^.  OxHts. 


Π U  5og 

Œtyi-E  ,  vill<*  de  Laconie  ,  dont 
les  habitants  allèrent  au  siège  de 
Troie. 

Œtïics  ,  héros  areien  ,  fils 
dAmphianax,  et  petit-fils  d'Anti- 
maque,  avait  donné  son  nom  à  la 
ville  dCEtyle. 

Œuf  n  Orphée.  C'était  un  sym^ 
bole  mystérieux  dont  se  servait   cet 
ancien"  poè>e   philosophe  pour   dé- 
siener   cette    force    intérieure  ,    ce 
principe   de  fécondité  dont  toute  la 
terre  est    imprégnée  ,  puisque   tout 
V  pousse  ,  tout  y  végète ,  tout  y  re- 
naît. Les  Egyptiens  et  les  Phéniciens 
avaient    adopté  le  même  sv  mbole , 
mais   avec  quelques  augmentations  ; 
les    premiers ,    en    représentant  un 
jeune   homme  avec  un  œut  qui   lui 
sort  de  la  bouche  ;  et  les  secrmds  ,  en 
représentant  un  serpei;t  dressé   sur 
sa  queue  ,    et    tenant   aussi   dans  la 
liouche  un  œuf.  Il  y  a  apparence  que, 
présomptueux    comme    étaient     les 
Egyptiens ,   ils   voulaient    faire    en- 
tendre que  tonte  la  terre  appartient 
à  l'homme,  et   qu'elle  n'est   fertile 
que  pour  ses  besoins  :  les  Phéniciens 
au  contraire,  plus  retenus,  se  conten- 
tèrent de  montrer  que  si  l'homme  a 
sur  les  choses  un  etnpire  absolu ,  cet 
empire  du   moins  ne   s  étend   qu  en 
partie  sur  les  animaux,  dont  plusieurs 
I    même    disputent  avec  lui  de  force, 
d  adresse  et  de  ruses.  Les  Grecs  res- 
pectaient trop    Orphée  pour    avoir 
négligé  une  de  ses  principales  idées  : 
ils  assignèrent  de  plus  à  lu  terre  la 
figure  d'un  ovale. 

ŒtF  dOsikis.  Les  Egyptiens 
(«ntaient ,  au  rapport  A' Hérodote  , 
qu'Osiris  avait  enfermé  dans  un  a.uf 
douze  fistires  pyramidales  blanches  . 
pour  marquer  les  biens  infinis  dont  ii 
voulait  combler  les  honnnes  ;  mais 
que  Tvphon,  son  frère  .ayant  trouvé 
le  moveu  d'ouvrir  cet  œut  ,  y  avait 
introduit  secrètement  douze  autres 
pyramides  noires,  et  que  par  ce 
moyen  le  mal  se  trouvait  toujours 
mêlé  avec  le  bien.  C'est  sous  ces  sym- 
boles fjue  cet  ancien  peuple  expri- 
mait lopix>sition  des  deux  prin- 
cipes du  bien  et  du  mal  qu'il 
admettait. 

V  3 


3io  Π U 

Œuf  primitif  ,  d'oà  sont  sortis 
tous  les  êtres.  C'est  sous  ce  synihole 
que  plusieurs  philoso[)bes  ])iiif  iis , 
r.près  Orphée  ,  ont  représente  le 
monde  ou  plutôt  Tauteur  clvi  rnoiide. 
Les  l'héniciens  ,  selon  PluLunjue  , 
recoiniaissaieiit  un  Etre  suprême 
qu'ils  représentairiil  dans  leurs  or<.'ies 
sous  la  f_riue  tl'un  oeuf.  Le  nièuie 
sviiihole  était  employé  par  les  Chal- 
déens  ,  les  Per.'^ans ,  les  Indiens  et 
les  Chinois  niènjc  j  et  il  y  a  bien  de 
rap[iarence  (jue  telle  a  été  la  pre- 
mière opinion  de  tous  ceux  qui  ont 
entrepris  d'expliquer  la  formation  de 
l'univers. 

ŒtIF  DE  SERPENT  ,  OBuf  fabuleUX, 

vanté  par  les  Dru'des.  11  était  ,  di- 
saient-ils, forme  eu  été  par  mie  quan- 
tité  prodigieuse  de  serpents  entor- 
tillés ensemhie  ,  qui  y  contribuaient 
tous  de  leur  Lave  et  de  leur  écume. 
Aux  sifflements   des  serpents   l'a  uf 
s'élevait  en  l'air  :  il  fallait  aussi  le  re- 
cevoir av;:nt  qu'il    touchât  à  terre. 
Celui  qui  l'avait  reçu  devait  monter 
TÎte  à  cheval  et  s'échapper,  p.irceque 
les    serpents    couraient    tous    après 
lui ,  jusqu'à  ce  <ju'ils  fussent  arrêtés 
par  une  rivière  qui  leur  coujpût  le 
chemin.  La  figure  de  cet  œuf  était 
celle  d'une  pomme  ronde  de  moy  em;e 
grosseur;   fa    coque   était   cartilagi- 
neuse ,  couverte  de  fil-res  et  de  fila- 
ments ,  approchants  de  la  forme  des 
pinces   des   polypes.    Ou   en  faisait 
l'essai  en  le  jetant    dans  l'eau  ,  et  il 
fallait  qu'il  surnageât  avec  le  cercle 
d'or  dont  on  avait  soin  de  l'entotirer. 
Les  Druides ,  pour  le  mettre  en  plus 
grand    crédit ,   assuraient  qu'on  de- 
vait le  recevoir  à  certains   jours  de 
la  lune;  qu'an  reste  il  avait  la  vertu 
de  domier  gain  de  cause  dans  tous  les 
différends  qu'on  avait  à  démêler,  et 
qu'il  faisait  avoir  un  liJ>re  accès  au- 
près des  rois.   L'empereur  Claude  , 
au  rapport  de  Pline  ,   fit  mourir  un 
chevalier    romain  ,    de    Dauphiné , 
parcequil    portait  un  de   «es    oeufs 
dans  son  sein  ,  dans  la  vue  de  gagner 
w\  procès.  Quelques  modernes  pré- 
tendent  rpie  les   Druides    portaient 
cet    oeuf    dans    leurs  enseignes.   La 
céréuionie  de  le  recevoii"  est  repié- 


O  F  A 

sentée  snr  les  monuments  celtiques 
delà  cathédrale  de  Paris.  Un  ancien 
tombeau  d'Italie,  donné  par  l'auteur 
de  Wdutùjuité  explù/iiée  ,  repré- 
sente la  manière  dont  les  serpents  le 
formaient.  Ou  voit  deux  de  ces  ani- 
maux affrontés  et  dressés  sur  leurs 
queues  ;  l'un  tient  l'œuf  dans  sa 
gueule  ,  et  l'autre  le  parcourt  et  le 
façonne  avec  sa  bave. 

ŒtVRE  PARFAITE.  (/cO/2.)  C.Rlpa 

la  désigne  par  une  lemme  qui  tient 
un  miroir  de  la  main  droite  ,  et  de  la 
gauche  une  équerre  et  un  compas. 

Ofarai  (  M.  Jap.),  espèce  de  cer- 
tificat ou  d'absolution  que  les  piètres 
du  Japon  vendent  aux  pèlerins  qui 
viennent  visiter  les  temples  lameux 
de  la  province  d'Isie.  L'Ofarai  est 
une  petite  boîte  de  bois ,  fort  légère 
et  fort  mince  ,  un  peu  plus  longue 
que  large,  au  reste  d'une  forme  à- 
peu-près  quarrée.  Dans  cette  boîte 
sont  contenus  plusieurs  petits  mor- 
ceaux de  bois  ,  menus  et  longs  , 
dont  quelques  uns  sont  entortillés 
dans  du  papier  blanc  ,  symbole  de 
la  pureté  d'ame  du  pèlerin.  Sur  un 
côté  de  la  boîte  sont  tracés  en  gros 
caractères  ces  mots,  IJaï -  Si/igu ^ 
c.-à-d.  ,  le  grand  dieu.  Sur  le  côté 
opposé ,  on  lit  le  nom  du  prêtre 
qui  donne  l'Ofarai ,  accompagné  de 
ce  mol ,  Taï-Ju ,  ou  messager  des 
dieux  ,  surnom  que  prennent  les 
prêtres.  Le  pèlerin  reçoit  la  boîte 
précieuse  avec  un  respect  religieux  , 
la  pla'.e  sur  le  bord  de  devant  de  son 
chapeau  ;  et,  pour  que  le  poids  n'em- 

Ï)orte  pas  le  chapeau ,  met  sur  le 
jord  de  derrière  une  autre  boite ,  ou 
quelque  chose  d'une  égaie  pesanteur. 
Arrivé  chez  lui ,  il  place  respectueu- 
sement l'Ofarai  sur  une  tablette ,  et  le 
conserve  dans  l'endroit  le  plus  propre 
de  sa  maison.  Quelijuefoisil  fait  cons- 
truire devant  sa  porte  un  petit  au- 
vent sous  lequel  il  le  met.  Si  l'on  ren- 
contre dans  la  rue ,  ou  sur  un  chemin, 
un  Ofarai  qui  a  été  perdu ,  on  le  ra- 
masse avec  respect ,  et  pour  qu'il  ne 
soit  point  profané  ,  on  le  cache  dans 
le  creux  d'un  arbre.  Les  mêmes 
soins  sont  pris  à  l'égard  de  ceux  qui 
se  trouvent  dans  la  maison  d'un  murt. 


O  F  F 

On  altribne  à  ces  Loites  une  grande 
vertu  ;  mais  ce  qui  en  diminue  bien 
le  prix  ,  c'est  qu'elle  ne  dure  qu  un 
au.  Cependant  la  vente  de  ces  Otarais 
produit  aux  prêtres  des  sommes  im- 
menses. Ce  n  est  pas  seulement  à 
Isie  qu'ils  ont  cours  :  il  s'en  de'bile 
une  prodigieuse  quantité  dans  tout 
1  empire  ,  sur-tout  le  premier  jour  de 
l'an.  Ceux  qui  ne  peuvent  pas  faire 
le  vojage  d'Isie  ,  à  raison  de  leur 
âge  ,  de  leur  santé  ou  de  leurs  af- 
faires ,  ceux  même  dont  la  dévotion 
n'est  pas  assez  vive  pour  leur  faire 
entreprendre  cette  course  pénible  , 
achètent  très  clier  un  Ofarai  qui 
leur  communique  tout  le  mérite  du 
pèlerinage.  F.  Sa.sg\. 

Offa  ,  espèce  de  pâte  que  les 
augures  romains  jetaient  aux  poulets 
sacrés  ,  quand  ils  voulaient  prendre 
les  auspices.  S'ils  la  mangeaient  avi- 
dement ,  l'auspice  était  favorable  , 
et  sur-tout  si  une  partie  de  ce  qu'ils 
mangeaient  tombait  à  terre. 

OFFE^DICEs,  bandes  qui  descen- 
daient des  deux  côtés  des  mitres  ou 
l>onnets  des  flamines  ,  et  quds 
nouaient  sous  le  menton.  Si  le  bonnet 
d'un  flamine  lui  tombait  de  la  tète 
durant  le  sacrifice,  il  perdait  sa 
place. 

Offense.  Dans  C.  Ripa  ,  c'est 
une  femme  laide  dont  la  robe  est 
semée  de  langues  et  de  rasoirs  :  elle 
couche  en  joue  avec  un  raoui^piet  ; 
à  ses  pieds  un  chien  attaque  un  porc- 
épic.  Dans  Cochin,  elle  est  vêtue  de 
couleur  de  rouille ,  et  tient  en  main 
plusieurs  armes  offensives  qu'une  Fu- 
rie lui  présente. 

Offrandes.  Les  fruits  de  la  terre , 
le  pain,  le  vin  ,  l'huile  et  le  sel,  sont 
les  plus  anciennes  que  l'on  connaisse. 
Numa  Pompilius  enseigna  aux  Ro- 
mains il  offrir  aux  dieux  des  fruits  , 
du  froment ,  de  la  farine  ou  de  la 
mie  de  pain  avec  du  sel ,  du  froment 
grilléourôti.  ThéophrastevernsLi^ue 
que  parmi  les  Grecs  la  farine  mêlée 
avec  du  vin  et  de  l'huile  ,  qu'ils  aj> 
pelaient  Thulenia  ,  était  la  matière 
des  sacrifices  ordinaires  des  pauvres. 
La  différence  qu'il  y  avait  entre  les 
cûroades  de  farine,  de  vin  et  de  sel. 


O  F  F  lu 

dont  les  Grecs  et  les  Latins  accom- 
pagnaient leurs  sacrifices  sanglants , 
et  celles  dont  les  Hébreux  se  servaient 
dans  leurs  temples  ,  consistait  en  ce 
que  les  Hébreux  jetaient  ces  oblations 
sur  les  chairs  de  la  victime  immolée 
et  mise  sur  le  feu ,  au  lieu  que  les 
Grecs  les  mettaient  sur  la  tète  de 
la  victime  encore  viv  ante  ,  et  prête 
à  être  sacrifiée. 

M.  Pers.  Les  Parsis  oa  Guèbres- 
ne  peuvent  rien  manger  qui  ait  eu 
vie,  sans  en  porter  auparavant  un 
morceau  dans  un  pyrée  ,  en  manière 
d'offrande  ,  ou  plutôt  d'expiation  du 
crime  qu'il  peut  y  avoir  à  ôter  la  vie 
à  une  créature  animée  pour  en  faire 
sa  nourriture.  Les  jours  de  fêtes  ,  ils 
ont  l'usage  de  porter  leurs  repas  dans 
les  pyrées,et  de  les  partager  avec  les 
pauvres. 

M.  Tart.  Les  offrandes  des  Tar- 
tares  idolâtres  consistent  à  présenter 
à  leurs  dieux  le  premier  lait  d&leurs 
brebis  et  de  leurs  juments.  Avant  de 
conmiencer  un  repas  ,  leur  coutume 
est  aussi  d'offrir  à  leurs  idoles  un 
morceau  de  ce  qu'ils  vont  manger. 
Les  Tartares  orientaux  attribuent 
ime  vertu  et  une  sainteté  particulière 
.'i  une  petite  montagne  située  sur  les 
frontières  de  la  Chine  ,  et  couverte 
de  branches  de  bouleau.  Lorsque 
lejr  chemin  s'adresse  de  ce  côté ,  ils 
ne  manquent  jamais  de  suspendre  à 
une  de  ces  branches  quelque  partie 
de  leur  habillement ,  chemise  ,  liabit , 
bonnet ,  ou  fourrure  ;  et  la  montagne 
est  tellement  chargée  de  ces  offrandes, 
que  les  pauvres  pourraient  aller  s'y 
habiller  à  peu  de  frais  ,  si  la  même 
superstition  qui  fait  attacher  eu  ce 
lieu  ces  dépouilles  n'empêchait  de 
les  enlever. 

31.  Chin.  Les  bonzes  delà  Corée 
offrent  deux  fois  le  jour  des  parfums 
à  leurs  idoles,  au  bruit  des  tambours, 
des  bassins  et  des  chaudrons  ,  dont 
d'autres  moines  sont  armés.  Dans 
le  royaume  de  Tunquin ,  les  grands 
et  les  riches  ne  vont  jamais  dans  les 
templesetnedonnentrienauxbonzesy 
pour  lesquels  ils  ont  le  plus  grand 
mépris.  C'est  dans  l'enceinte  de 
leurs  maisons  qu'ils  pratiquent  leurs 

V4 


5l2 


O  F  F 


cérémonies  relif^i*  uses ,  et  i!s  ont  un 
clerc  destiné  pour  cet  oflice.  Ce 
clerc  se  prosterne  au  milieu  de  la 
cour  de  la  maison  ,  lit  à  haute  voix 
la  demande  que  son  maître  adresse  à 
la  divinité  ,  met  ensuite  dans  un  en- 
censoir le  papier  sur  lequel  cette  de- 
mande est  écrite ,  et  le  hrùle  avec 
1  encens  ;  après  quoi  il  jette  encore 
dans  l'encensoir  quelques  petits  pa- 
quets de  papier  doré.  Cette  céré- 
monie est  suivie  d'un  festi:i  destiné  à 
régaler  le  clerc  et  les  autres  domes- 
tiques de  la  maison. 

Jif.  Siam.  Les  offrandes  que  les 
Siamois  offrent  à  leurs  divinités  ,  et 
qui  consistent  en  fleurs  ,  en  parfums , 
et  en  riz ,  passent  d'abord  par  les 
mains  des  talapoins  qui  sont  chargés 
de  les  présenter  à  l'idole.  Ils  placent 
l'offrande  sur  l'autel ,  et  ne  tardent 
pas  à  la  retirer  :  souvent  ils  se  con- 
tentent de  la  tenir  sur  la  main  et  de 
la  iv>ntrer  à  l'idole  ,  qui  se  contente 
de  la  vue.  Les  talapoins  ,  plus  exi- 
geants ,  s'en  réservent  l'usage.  Quel- 
quefois lesoffrandes  consistent  eu  des 
bougies  allumées  que  les  talapoins 
placent  sur  les  genoux  de  l'idole. 

31.  lad.  Dans  les  temples  des 
Indiens  ,  un  ministre  ,  précédé  d'un 
joueur  de  flûte  et  d'un  tambour,  une 
ciochettc  à  la  main  ,  s'avance  devant 
l'idole,  et  lui  présente  un  plat  rempli 
de  riz  ,  qui  reste  une  heure  exposé 
à  la  vue  du  dieu.  Ce  terme  expiré  , 
l'offrande-  retourne  aux  prêtres. 
Dans  les  isles  Moluques,  les  jeunes 
gens  ne  peuvent  user  d'aiicim  vête- 
ment ,  ni  demeurer  sous  un  toit  , 
qu'ils  n'aient  apporté  au  moins  deux 
têtes  d'ennemis.  On  place  ces  tètes, 
comme  une  espèce  d'oftVaude.sur  une 
pierre  sacrée  et  destinée  à  cet  usaj;e. 

La  politique  des  talapoins  de  Laos 
a  établi  des  distinctions  flatteuses 
pour  ceux  qui  viennent  présenter  des 
offrandes  en  l'honneur  de  Xaca. 
Premièrement,  ils  ont  ordonné  que 
ceux  qui  en  apportent  les  tiennent 
sur  leur  tête  ,  afin  qu'elles  joient 
exposées  à  tous  les  regards.  Ensuite 
ils  entrent  dans  le  temple  conmieeii 
triomphe,  au  son  des  trompettes^t 
de  différents  instruments  de  natsi- 


O  G 

que  :  ariîvés  auprès  de  l'autel ,  ils 
élèvent  trois  fois  leur  offrande  nu- 
dessus  de  leur  tête  ;  enfin  ils  la  i-e- 
mettent  entre  les  mains  des  talapoins, 
et  se  retirent  plus  contents  et  plus 
flattés  que  ceux  qui  ont  reçu  leur 
présent. 

iM.  Aniér.  Les  habitants  de  la 
Floride  font,  tous  les  ans,  vers  la  fin 
du  mois  de  Février ,  une  offrande 
solemnelle  au  Soleil  ;  voici  en  quoi 
elle  consiste.  Ils  remplissent  d'herbes 
de  toute  espèce  la  peau  du  plus  grand 
cerf  qu'ils  aient  pu  tuer ,  de  manière 
que  cette  peau  ,  ainsi  enilée ,  repré- 
sente un  véritable  cerf.  Ils  la  parent 
de  guirlandes  et  des  différents  fruits 
de  la  saison  ;  puis  ils  l'attachent  au 
haut  d'un  arbre ,  et  dansent  alen- 
tour, chantant  des  hymnes  en  l'hon- 
neur du  Soleil  ,  et  lui  adressent  di- 
verses prières  relatives  à  leurs  be- 
soins. Cette  offrande  demeure  atta- 
chée à  l'arbre  jusqu'àTannée  suivante. 
11  n'y  a  guère  de  peuples  qui  fassent 
à  leurs  dieux  de  plus  fréquentes  of- 
frandes que  les  peuples  de  la  Virginie. 
Entreprennent  -  ils  un  voyage  ,  ils 
brûlent  du  tabac.  Traversent-ils  un 
lac  ou  une  rivière ,  ils  y  jettent  du 
tabac,  et  même  ce  qu'ils  ont  de  plus 
précieux  ,  pour  obtenir  un  heureux 
passage  de  l'esprit  qu'ils  croi^nt 
présider  en  cet  endroit.  Lors'ju'ils 
reviennent  de  la  chasse ,  de  la 
guerre  ,  ou  de  quelque  autre  entre- 
prise considérable  ,  ils  offrent  une 
partie  de  leurs  dépouilles  ,  du  meil- 
leur tabac  ,  des  fourrures  ,  des  cou- 
leurs dont  ils  se  peignent ,  la  graisse 
et  les  meilleurs  morceaux  du  gibier 
qu'ils  ont  pris. 

Og  (  M.  Rabh.  ) ,  roi  de  Basan  , 
était  ,  selon  les  rabbins  ,  un  de  ces 
anciens  géants  qui  avaient  vécu  avant 
le  déluge  ,  et  ne  se  sauva  de  linon-  .. 
dation  générale  qu'en  montant  sur  le 
toit  de  j'arche  où  étaient  Noé  et  ses  l 
fils.  Noé  lui  fournit  de  quoi  se  nour- 
rir ,  non  par  compassion ,  mais  pour 
faire  voir  aux  hommesqui  viendraient 
après  le  déluge  quelle  avait   été  la 

Jiuissance  de  Dieu  en  exterminant 
le  pareils  monstres.  Dans  la  guerre 
qu'il  fit  aux  Israélites,  il  avait  enlevé  '' 


O  G  M 

iTie  montapie  larpe  de  six  mille  pns 
x>ur  la  jeter  sur  le  camp  d'israc!  , 
;t  pour  écraser  toute  laraiée  d'un 
cul  coup  ;  mais  Dieu  permit  que  des 
burmis  creusèrent  la  montagne  dan5 
endroit  où  el!e  posa  sur  sa  tète  ,  en 
orte  qu'elle  tomba  sur  le  cou  du 
^éant  ,  et  \u\  servait  comme  de  col- 
ier.  Ensuite  ses  dents,  s'étant  accrues 
'xtraordinairement  ,  s'enfoncèrent 
lans  la  montagne,  et  l'empêchèrent 
le  s'en  débarrasser  ;  de  sorte  que 
Moïse  ,  l'ayant  frappé  au  talon  ,  le 
ua  sans  peine.  Si  l'on  en  croit  les 
abhins  ,  ce  ^éant  était  d'une  si 
■norme  stature  ,  que  Moïse  ,  qui , 
ielon  eux  .  était  haut  de  six  aunes  , 
arit  une  hache  de  la  même  haizteur, 
;t  encore  fallut-il  qu'il  fit  un  saut  de 
iix  aunes  de  haut  pour  parvenir  à 
Tapper  la  cheville  du  pied  d'Og. 

Ogékus,  dieu  des  vieillards,  que 
Je  son  nom  les  Grecs  appelaient 
pielquefois  Ogénides.  Quelques  uns 
e  confondeut  avec  l'Océan.  JSrasm. 
ddag. 

Ogga  .  Onca  ,  Ong  A ,  OsKk,  jeune 
^llc  ,  nom  phénicien  de  Minerve. 
Elle  était  honorée  sous  ce  nom  à 
rhèhes  en  Béotie. 

Ogias  .  géant  qui ,  selon  un  des 
livres  apocryphes  condanmés  par  le 
pape  Gélase  ,  avait  a  écu  avant  le  dé- 
luge ,  et  que  les  hérétiques  disaient 
ivoir  combattu  le  drapon. 

Ogmiok,  Ogmios,  Ogmius  ,  nom 
de  l'Hercule  gaulois.  Les  étymolo- 
gistes  dérivent  ce  nom  è^Ofgus  , 
Qiot  celtique,  qui  veut  dire  puissant 
sur  mer.  Les  Gaulois  le  représen- 
taient sous  des  traits  fort  différents 
de  ceux  des  Hercules  ordinaires  ; 
c'était  un  vieillard  presque  décrépit , 
chauve ,  de  couieiu-  olivâtre  ,  et  tout 
ridé  comme  un  vieux  marinier  ;  il 
portait  la  massue  de  la  main  droite  , 
Parc  de  la  gauche ,  et  le  carquois  sur 
l'épaule  ;  de  sa  langue  pendaient  de 
rwiiffi  chaînes  d'or  et  d'ambre,  avec 
!les  il  attirait  une  grande  mul- 
d'hommes  qui  paraissaient  le 
suivre  volontairement ,  s ymljole  d'une 
élo^juence  entraînante  et  persuasive. 
Lucien ,  qui  nous  a  transmis  ces  dé- 
tails ,  ajoute  qu'où  le  peif^nait  avancé 


O  G  Y  n^'5 

en  âge ,  parceque  c  est  dans  la  bouci.e 
des  vieiilaru»  que  l'éloquence  déploie 
toutes  ses  ressources. 

Ogoa  ,  ou  Osogo  ,  surnom  de  Ju- 
piter à  jMviasa  ,  ville  de  Carie.  D'au- 
tres croient  mie  c'était  Neplune.  li 
avait  un  temple  sous  lequel  on  croyait 
entendre  passer  la  mer.  Les  prêtres , 
pour  concilier  plus  de  respect  i:u 
dieu  qu'ils  servaient ,  savaient  faire 
monter  l'eau  pcr  le  jeu  de  quelques 
pompes  ,  sans  qu'on  s'en  apperçut , 
et  en  inondaient  parfois  ceux  qui  s<: 
trouvaient  dan.s  le  temple.  Une  de 
ces  inondatious  fut^i  fun^^ste  à  Epy- 
tus ,  fils d'Hippolhoiis ,  qu  il  eu  perdit 
la  vue ,  et ,  peu  de  jour*  après ,  la  me 
même. 

Ogre  ,  monstre  que  les  auteurs  de 
contes  de  fée  peignent  avec  une  taille 
gigantes'fue  ,  que-'quefois  avec  les 
traits  d'un  Cvclope  ,  et  auquel  ils 
doiinent  beaucoup  d'avidité  jx)ur  la 
chair  d- licatc  des  petits  enfants. 

Ogygès  ,  premier  roi  connu  de  la 
Grèce  ,  plus  ancien  que  Deucalion , 
était  fils  de  Neptune,  c.-à-d.  venu 
par  mer  ,  selon  les  uns ,  ou ,  selon 
d'autres  ,  de  la  terre ,  c.-à-d.  né  dans 
le  pays.  C'est  pour  cela  que  les  Grecs 
appelaient  Ogvgies  tout  ce  qui  était 
d'une  antiquité  reculée.  On  lui  fait 
épouser  Tbél^  ,  fille  de  Jupiter  et 
d'Iodamé  ,  dont  il  eut  deux  fils , 
Cadmus  et  Eieusinus  ,  et  trois  filles, 
Alalcoménie  ,  Aulis  et  Tiielsinie. 
(  y.  Praxidiciexnes.)  De  son  temps 
il  arriva  dans  la  Béotie, où  il  régna, 
une  grande  inondation  à  laquelle  on 
a  donné  le  nom  de  déluge  d' Ogygès , 
et  que  l'on  place  environ  deux  mille 
ans  avant  1  ère  chrétienne  ,  et  deux 
cents  cinquante  avant  celui  de  Deu- 
calion. Son  règne  sert  encore  d'é- 
poqiae  à  mi  phénomène  anivé  daas 
le  ciel ,  comme  l'apprend  f^armn. 
On  vit ,  dit-on  ,  la  planète  de  Vénus 
changer  de  diamètre  ,  de  couleur  , 
de  figure  et  de  cours.  On  croit  qu'il 
est  ici  question  d'une  comète. 

I .  Ogtgie  ,  isle  labuleuse ,  renom- 
mée par  la  demeure  de  la  nymphe 
Calypso  ,  qui  y  reçut  Ulvsse  après 
son  oaulrage ,  et  l'y  retint  sept 
ans» 


3i4  O  I  L 

2. —  Une  des  filles  de  Nioljë,  qui 
périrent  par  les  flèches  de  Diane. 

OcYGits,  surnom  d'Apollon  et  de 
Bacchus. 

OiARou ,  objet  du  culte  des  Iro- 
quois.  C'est  la  première  bagatelle 
qu'ils  auront  vue  en  songe ,  un  calu- 
met ,  une  peau  d'ours  ,  un  couteau  , 
une  plante ,  un  animal,  etc.  Ils  croient 
pouvoir ,  par  la  vertu  de  cet  objet , 
opérer  ce  qu'il  leur  plaît ,  même  se 
transporter  et  se  métamorphoser. 
Les  devins ,  qui  sont  censés  acquérir 
dans  ces  visions  un  pouvoir  surna- 
turel ,  sont  appelés  d'un  mot  qui 
signifie  les  voyants ,  nom  que  les 
Orientaux  donnaient  à  leurs  pro- 
phètes. 

OïctÉB ,  père  d'Amphiaraûs  ,  et 
fils  d'Antiphate  et  de  Zeuxippe  , 
suivit  Hercule  dans  son  expédition 
contre  Laomédon. 

OiCLiDÈs ,  ou  Oëclidès,  Amphia- 
raûs  ,  fils  d'Oïclée. 

Oie  entre  les  mains  d'une  fille. 
^''.  Hercyne. 

Oies  sacrées.  Depuis  que  les  oies 
avaient  sauvé  le  Capitule,  les  Romains 
établirent  une  espèce  de  procession 
où  cliaque  année  on  portait  comme 
en  triomphe  une  oie  sur  un  bran- 
card fort  orné.  Le  premier  soin  des 
censeurs  ,  lorsqu'ils  entraient  en 
charge ,  était  de  pourvoir  à  la  pension 
et  à  la  nourriture  des  oies  sacrées. 
Au  milieu  du  triomphe  de  l'oie ,  on 
portait  un  chien  attaché  à  une  po- 
tence. 

Oignon  ,  plante  potagère ,  que  les 
Egyptiens  avaient  mise  au  rang  de 
leurs  dieux  ;  ce  qui  a  fait  dire  à  Ju- 
vénal  '  «  Heureux  peuples  ,  qui 
«  trouvent  dans  leurs  jardins  l'objet 
»  de  leurs  adorations  .'  » 

I.  OiLÉE  ,  roi  des  Locriens  ,  et 
père  d'un  des  Ajax ,  fut  un  des  com- 
pagnons d'Hercule.  En  donnant  la 
chasse  aux  oiseaux  du  lac  Stymphale , 
i!  fut  dangereusement  blessé.  Hygin 
le  compte  parmi  les  Argonautes. 

a.  —  Ecujer  du  roi  Bianor  ,  tué 

{)ar  Agamemnon  en  voulant  venger 
a  mort  de  son  maître. 

OïLEivs ,  nom  patronymique  d'A- 
jax ,  fils  d'Oïlée. 


OLE 

OïLiADÈs ,  idem. 

1.  Oiseaux.  V.  Augures. 

2.—  Des  Egyptiens.  Le  res- 
pect que  ce  peuple  avait  pour  lej 
animaux  en  général  s'étenclait  jus- 

3u'aux  oiseaux  ,  qui  étaient  l'objet 
'un  culte  spécial.  On  les  embau- 
mait ,  et  on  leur  donnait  une  sépul- 
ture honorable.  Elien  dit  avoir  vu  le 
S(>pulcre  d'une  corneille  près  le  lac 
Mœris.  Les  voyageurs  modernes  par- 
lent d'un  puits  aux  oiseaux  qui  se 
voyait  dans  le  champ  des  monu'es. 
En  y  descendant ,  on  trouvait  sur  kf 
cotés  plusieurs  grandes  chambre; 
taillées  dans  le  roc ,  pleines  de  pot! 
de  terre  cuite  ,  couverts  de  même 
matière  ,  dans  lesquels  on  trouvait 
embaumés  des  oiseaux  de  toute  es- 
pèce. 

3.  —  De  l'isle  d'ArÉcie.  Une 
tempête  ayant  contraint  les  Argo- 
nautes d'aborder  dans  l'isle  d'Arécie 
à  l'entrée  du  Pont-Euxin  ,  ils  eurent 
un  rude  combat  h  essuyer  contr< 
certains  oiseaux  qui  leur  lançaient  d( 
loin  des  plumes  meurtrières,  c.-à-d 
apparemment  contre  les  habitants 

3ui    les  poursuivirent    à   coups  d( 
èches.  yipoll.  de  Rhodes. 

4.  —  Du  LAC  Stymphale.  Voy 
Stymphale. 

5.  —  De  DiOMÈDE.  Ce  prince 
au  retour  de  Troie  ,  se  vit  obligi 
d'abandonner  sa  patrie  ,  et  d'aile: 
chercher  un  établissement  en  Italie 
Durant  la  navigation  ,  plusieurs  di 
ses  compagnons ,  aj  ant  injurié  Venu 
dont  la  persécution  les  forçait  c!» 
s'expatrier ,  furent  tout -à-coup  chan 
gés  en  oiseaux  ,  prirent  leur  essor 
et  se  mirent  à  voltiger  autour  di 
vaisseau;  c.-à-d.  peut-être  que  quel 
ques  uns  de  ceux  qui  suivaient  li 
fortune  de  Diomède  s'arrêtèrent  dan 
une  isie  remplie  de  cognes  et  di 
hérons.  Pline  ajoute  à  la  fable ,  qui 
ces  oiseaux ,  se  ressouvenant  de  Jeu 
origine  ,  caressaient  les  Grecs ,  e 
fuyaient  les  étrangers. 

Oison  ,  un  des  animaux  particu 
lièrement  consacrés  à  Jitnon. 

Olégerlakda  -  Pérounal  ( M 
Jnd.  ) ,  nom  sous  lequel  Wishnou  es 
adoré  dans  le  temple  Je  Tircoveloui 


O  L  Y 

)ù  il  est  considéré  comme  reunissant 
es  trois  attributs  de  la  création ,  de 
la  c-OBservation  ,  et  de  la  destruction. 
Olen  ,  poète  grec  de  Lycie  ,  an- 
térieur à  Homère.  Il  fut  le  premier 
■|ui  fit  servir  la  poésie  à  célébrer  les 
Uicux  par  des  hynmes ,  et  le  premier 
prêtre  d'Apollon  à  Délos  ,  dans  le 
temple  élevé  à  ce  dieu  par  les  Sep- 
tentrionaux qui ,  des  extrémités  c'a- 
Lées  du  nord  ,  venaient  l'honorer  dans 
le  lieu  de  sa  naissance.  Parmi  les 
hymnes  de  lui  que  l'on  chantait  à 
Dclos  ,  il  y  en  avait  un  en  l'honneur 
d'Argis  et  d'Opis.  On  le  chantait  en 
jetant  de  la  ceudie  sur  leur  tombeavi. 
p''.  ces  deux  mois. 

Olèke  ,  fils  de  Jupiter  et  d'A- 
naxithée,  une  des  Dimaides  ,  avait 
épousé  Léthée ,  qu'il  aimait  avec  pas- 
sion ,  et  dont  il  était  également  aimé. 
11  fut  changé  avec  sa  femme  en  ro- 
cher sur  le  mont  Ida.  f^.  LÉthÉe. 

1.  —  Fils  de  \ulcain  et  d'Aglaé  , 
et  fondateur  d'une  ville  de  son  nom 
en  Eéotie. 

Olivier,  arbre  consacré  à  Jupiter, 
mais  plus  particulièrement  à  Mi- 
nei>c,  qui  avait  appris  aux  Athéniens 
h  cultiver  cet  arbre ,  et  à  exprimer 
l'huile  tle  son  fruit.  (  K.  Athé>é.  ) 
L  olivier  est  le  svmbole  ordinaire  de 
la  paix.  (  K.  Paix.)  Virgile  repré- 
sente iXuma  Ponipilius  une  branche 
d'olivier  à  la  main  ,  pour  marquer 
que  son  règne  était  pacifique.  Sur  les 
médailles  ,  une  branche  d'olivier  à  la 
main  d'un  empereur  désigne  la  paix 
donnée  ou  conser\ée  à  l'état.  Une 
couronne  du  même  atbre  était  le 
prix  de  la  victoire  aux  jeux  ohin- 
piques.  L'olivier  sauvage  était  con- 
sacré ù  Apollon. 

Olla  ,    pot  ou   marmite  où   les 

J urètres  faisaient  cuire  la  portion  de 
a  victime  qui  leur  avait  été  destinée. 

Oll«  extares,  marmites  qui  ser- 
vaient à  faire  cuire  les  entrailles  des 
victimes. 

Olympe  ,  montagne  de  Grèce  , 
située  partie  en  iNIacédoine  ,  partie 
en  Tliessûlie.  Jupiter  ,  roi  titan , 
V  avait  construit  une  citadelle  ,  dans 
laquelle  il  demeurait  souvent.  Le 
Biout  Olympe  fut  pris  dans  !a  suite 


O  L  Y  3.5 

pour  le  ciel  même  ;  et  des  brigaiuls 
nommés  géants  étant  venus  assiéger 
cette  forteresse,  la  fable  dit  qu'ils 
avaient  escaladé  le  ciel.  L'on  n  y 
voyait  point  de  loups ,  s  il  faut  en 
croire  Pline.  Solin  tu  raconte 
d'autres  merveilles  plus  fabuleuses. 
«  L'endroit  le  plus  élevé  ,  dit-il  , 
»  est  appelé  Ciel  par  les  habitants. 
»  Il  y  a  là  un  autf  I  dédié  à  Jupiter. 
»  Les  entrailles  des  victimes  inimo- 
»'  lées  sur  cet  autel  résistent  au 
»  souffle  des  vents  et  à  l'impression 
»  des  pluies  ,  en  sorte  qu'elles  se 
i>  trouvent  l'année  suivante  dans  le 
»  même  état  où  elles  avaient  été 
»  laissées.  En  tout  temps ,  ce  qui  a 
»  été  une  fois  consacré  au  dieu  est 
»  à  l'abri  dos  injtu'es  de  l'air.  Lei 
»  lettres  iuipriniées  siu"  la  cendre 
«  restent  entières  jusqu'aux  céré- 
»  monics  de  1  année  suivante.  La 
»  partie  la  jilus  élevée  s'appelait 
»  Pvthium.  Apollon  y  était  adoré. 
»  L''0iynipe  ,  dans  bs  poètes  ,  n'est 
»  plus  uue  uiontagne  ;  c'est  le  séjoiT 
»  des  dieux  ,  c'est  la  cour  céleste.  » 

Olympel'm  ,  temple  de  Jupiter  à 
Syracuse  ,  élevé  par  Uiéron  dans 
la  place    publique. 

î.  Olympia  ,  surnom  de  Lucine 
adorée  à  Elis.  Chaque  année  les 
Eléens  nommaient  une  prêtresse  q'xi 
présidait  à  son  culte. 

1.  —  Surnom  de  Junon ,  adorée  à 
Olvmpic. 

Olympiade,  espace  de  quatre  ans 
révolus,  qui  se  trouvait  entre  deux 
célébrations  des  jeux  olympiques. 
On  comptait  cinq  ans  d'une  olym- 
piade à  l'autre ,  quoiqu'il  n'y  eût 
que  quatre  ans  complets.  La  pre- 
mière olympiade  chez  les  historiens 
ne  commence  qu'en  776  avant  J.-C, 
vingt-qnatre  ans  avant  la  fondation 
de  Rome.  On  ne  trouve  plus  aucune 
supputation  des  années  par  les  olym- 
piades -après  la  3-jo*,  qixi  finit  à  1  an 
440  de  1  ère  vulgaire. 

Olyvpias  ,  fontaine  voisine  du 
mont  Olympe.  Selon  Pausaiiias  , 
elle  jetait  alternativement  de  l'cnu 
d'une  année  à  l'autre  ;  c.-ù-d,  qu'elle 
coulait  durant  une  année  ,  et  qu'elle 
ue  coulait  plus  l'aauce  d'après.  Daas 


3.6  O  L  Y 

le  \oisiuage  i.e  v,cac  lo»tainc  il  sor- 
tait de  terre  des  touri)illons  de 
flamme  ,  qne  les  Aroadicns  regar- 
daient comme  une  suite  du  combat 
des  titans  contre  les  dieux. 

Olympien  ,  surnom  de  Jupiter 
honoré  à  Olympie.  Le  temple  et  la 
statue  du  dieu  furent  le  fruit  àes 
dépouilles  que  les  Eléens  avaient 
enlevées  dans  le  sac  de  Pise.  Le  tem- 
ple était  tout  environné  de  colonnes 
par  dehors;  on  n'y  avait  employé 
q'ie  des  pierres  d  une  beauté  sin- 
gulière. L'édifice  avait  soixante-huit 
pieds  de  hauteur, quatre-vin^t-quinze 
de  largeur,  et  deux  cents  trente  de 
longueur.  II  était  couvert  non  de 
tuiles  ,  mais  d'un  beau  marbre  pen- 
télique ,  et  taillé  en  forme  de  tuiles. 
Aux  deux  extrémités  de  la  voûte  , 
on  vojait  deux  chaudières  d"or  sus- 
pendues ,  et,  dans  le  milieu,  une 
Vicloire  de  bronze  doré  ,  supportée 
d'un  bouclier  d'or.  La  statue  du  dieu , 
ouvrage  de  Phidias ,  ce  fameux 
sculpteur  d'Athènes  ,  était  d'or  et 
d'ivoire  :  Jupiter  y  paraissait  assis 
sur  un  trône  ,  ayant  sur  la  tète  une 
couronne  de  feuilles  d'olivier,  tenaiit 
de  la  main  droite  une  Vicloire  aussi 
d'or  et  d'ivoire,  ornée  de  bande- 
lettes et  couronnée  ,  et  de  la  çauche 
un  sceptre ,  sur  le  l;out  duquel  repo- 
sait un  aigle  ,  et  oii  reluisaient 
toutes  sortes  de  métaux.  Enfm  ,  le 
trône  du  dieu  était  tout  brillant 
d'or  et  de  pierres  précieuses. 
L'ivoire  et  l'ébène  y  faisaient ,  par 
leur  mélange,  une  agréable  variété. 
Aux  quatre  coins  il  y  avait  qiiafre 
Victoires  qui  semblaient  se  donner 
la  main  pour  danser  ,  et  deux  autres 
aux  pieds  de  Jupiter.  A  l'endroit  le 

f)lus  élevé  du  trône,  au-dessus  de 
a  tête  du  dieu,  on  avait  placé  d'un 
côté  les  Graces,  et  de  I  autre  les 
Heures,  les  unes  et  les  autres  comme 
filles  de  Jupiter.  Cette  description 
du  temple  de  Jupiter  Olympien  e,-t 
extraite  de  Paitsanias  ,  qui  ajoute 
à  la  fin  :  «  L'habileté  de  l'ouvrier 
h  eut  Jupiter  même  pour  approba- 
»  leur  ;  car  P/i/Ji'as,  après  avoir  mis 
Il  la  dernière  main  à  sa  statue  ,.  pria 
»  le  dieu  de  marquer  par  quelque 


O  L  Y 

»  siiîne  si  cet  ouv.-agc  hii  était 
»  agréable  ;  et  I  ou  dit  (jti'aussi-tôt 
>>  le  pavé  du  temple  fut  frappé  de  'la 
»  foudre,  sans  en  être  endoumiagé.  » 
On  conservait  dans  le  temple  une 
prodigieuse  quantité  de  riches  pré- 
sents ,  non  seulement  de  la  part  des 
princes  grecs,  mais  encore  des  asia- 
tiques. 

Le  même  historien  rapporte  «ne 
merveille  de  l'autel  de  Jupiter  Olym- 
pien ;  c'est ,  dit-il ,  que  les  milans  , 
qui  de  tous  les  oiseaux  de  proie 
sont  les  plus  carnassiers  ,  respectent 
le  temps  du  sacrifice.  Si,  par  nas;ird , 
un  milan  se  jetait  sur  les  entrailles 
ou  sur  la  chair  des  victimes  ,  on  en 
tirerait  un  mauvais  augure,  if^.  Apo- 
MYius  ,  Peuplier. 

Dans  ce  même  temp?ede  Jupiter, 
les  Eléens  avaient  érigé  six  autels  à 
douze  dieux  :  en  sorte  (jue  l'on  sa- 
crifiait à  deux  divinités  tout  ;V la-fois 
sur  le  même  autel  ;  à  Jupiter  et  à 
Neptune  sur  le  premier  ;  à  Juuon  et 
à  Minerve  sur  le  second  ;  à  Mercure 
et  à  Apollon  sur  le  troisième  ;  aux 
Grâces  et  à  Eacchus  sur  le  qua- 
trième ;  à  Saturne  et  à  Rhca  sur  le 
cinquième;  à  Vénus  et  à  Minerve 
Ergané  sur  le  sixième. 

Olympioniques  ;  c'est  ainsi  qu'on 
appelait  ceux  f[ui  étaient  victorieux 
dans  les  jeux  olympiques.  Les  olym- 
pioniques  étaient  extrêmement  ho- 
norés dans  leur  patrie ,  parcequ'ils 
étaient  censés  lui  faire  beaucoup 
dhonneur.  Les  Athéniens  snr-tuut 
faisaient  tant  de  déperises  en  présents 
pour  les  olympioniques  leurs  com- 

f patriotes,  que  Solon  crut  que  ses 
ois  devaient  y  mettre  des  homes. 
Sa  loi  porte  que  la  ville  ne  donnerait 
aux  olympioniques  que  cinq  cents 
drachmes  d'argent  ;  c'était  im  peu 
plus  de  deux  marcs  de  notre  poids  : 
ce  qui  ne  fait  pas  une  grosse 
somme. 

Olympiques.  Les  jeux  olympi- 
ques étaient  les  plus  célèbres  de  la 
Grèce.  Voici  ce  que  Paiisanias  dit 
en  avoir  appris, sur  les  lieux  mêmes, 
des  Eléens  qui  lui  ont  paru  les  phis 
habiles  dans  l'élude  de  l'antiquité. 
Selon  eux  ,  Saturne  est  le  premier 


O  L  Y 

qui  ail  régné- dani  ie  ciel,  et  <fts 
1  ;"ige  d'or  il  avait  déjà  uu  temple  à 
OJympie.  Jupiter  étant  veiiu  au 
nioinle,  Rhéa  sa  mère  en  confia 
Téducation  à  cinq  dactvles  du  mont 
Ida  ,  qu  elle  fit  venir  de  Crète  en 
Elide.  Hercule ,  rainé  des  cinq 
frères,  proposa  de  s  exercer  entreux 
à  la  course ,  et  de  voir  à  qui  en 
remporterait  le  prix  ,  qui   était  une 

couroiiiic    d'olivier C'est    donc 

Hcixîule  Idéen  qui  eut  la  gloire  d'in- 
venter CCS  jeux  ,  et  qui  les  a  nommés 
Olympiqvies;  et  parcequ'ils  étaient 
cinq  frores  ,  il  voulut  que  ces  jeux 
fussent  célébrés  tous  les  cinq  ans. 
Quelques  uns  disent  que  Jupiter  et 
S:ilurne  combattirent  ensemble  à  la 
lutte  dans  Olynipie  ,  et  que  l'empire 
du  monde  fut  le  prix  de  la  victoire. 
D'autres  prétencfent  que  Jupiter , 
avant  triomphé  des  Titans  ,  institua 
lui-même  ces  jeux,  où  Apollon  en- 
tr'antres  si*;nala  son  adresse  ,  en 
remportant  le  prix  de  la  ourse  sur 
Mrrcure,  et  celui  du  pugilat  sur 
Mars.  C'est  pour  cela,  disent -ils, 
que  ceux  qui  se  distinguent  au  pen- 
tathle  dansent  au  son  des  flûtes,  qui 
jouent  des  airs  py  thiens ,  parceque 
cps  airs  sont  consacrés  à  Apollon ,  et 
que  ce  dieu  a  été  couronné  le  pre- 
mier aux  jeux  olympiques. 

I!»  furent  souvent  interrompus 
jusqu'au  temps  de  Péîops  ,  qui  les  fit 
représenter  en  l'honneur  de  Jupiter, 
a\e(-  plus  de  po'upe  et  d'apjxu-eil 
qu'aucun  de  ses  prédécesseurs.  Après 
lui  ils  furent  ejicore  néplitjés,  on  en 
a\ait  même  presque  perdu  le  sou- 
venir, lorsqu'ïphitus,  contemporain 
de  Lvcuri;ue  ie  législateur  ,  rétablit 
le<  jeux  olympiques  à  l'occasion 
qu'on  va  voir.  La  Grèce  gémissait 
alors  ,  déchirée  par  des  guerres  in- 
testines ,  et  désolée  en  même  temps 
par  la  peste.  Iphitus  alla  à  Delphes 
pour  consulter  Porac'e  sur  des  maux 
si  pressants;  il  lui  fut  répondu  par 
la  Pvthie  que  le  renouvclleiueut  des 
jeux  olympiques  serait  le  ^lut  de  la 
Grèop ,  qu'il  y  travaillât  donc  avec 
les  E'éens.  On  s'applifpia  aussi-tôt 
à  se  rappeler  les  anciens  exercices  de 
ces  jeux  3  et  à  mesure  qu'on  se  res- 


O  L  Y  3i7 

souvînt  de  quelqu'un  d'eux  ,  oa 
l'ajoutait  à  ceux  qui  avaient  été  re- 
trouvés. C'est  ce  qui  parait  par  la 
suite  des  olympiades  :  car  dès  la 
première  olympiad«  on  proposa  un 
prix  de  la  course,  et  ce  fut  Corœbus, 
Eléen ,  qui  le  renqxtrta.  En  la  qua- 
torzième on  ajouta  la  course  du  stade 
doublé ,  en  la  dix-huitième  le  pen- 
tathlc  lut  entièrement  rétabli  ;  le 
combat  du  ceste  fut  remis  en  usage 
en  la  vingt-troisième  olympiade  ; 
dans  la  vingt-cinquième  la  course  du 
char  à  deux  chevaux  ;  daus  la  vingt- 
huitième  le  coml>iit  du  2)ancrai  e,  et 
la  course  avec  des  ciievaux  de  selle. 
Eiisuite  les  Eléens  s  avisèrent  d'ins- 
tituer des  combats  pour  les  enfants  , 
quoiqu'il  n'y  en  eût  aucun  exemple 
dans  l'antiquité.  Ainsi,  en  la  trente- 
septième  olynipii.de  il  y  eut  des  prix 
proposés  aux  enfauts  jx)ur  la  course 
et  pyur  !a  lutte  ;  en  la  trente-  huitième 
on  leur  permit  le  pentalhle  entier  : 
mais  les  inconvénients  qui  en  résul- 
tèrent firent  exclure  les  enfants  pour 
l'avenir  detousces  exercices  violents. 
La  soixante-cinquième  olvmjuade 
vit  introduire  encore  une  nouveauté  : 
des  gens  de  pied  tout  armés  di»]>u- 
tèrent  le  prix  de  la  course  ;  cet  exer- 
cice fut  jugé  très  convenable  à  des 
peuples  belliqueux.  Eu  la  quatre- 
vin^rt  dix-huitième  ,  on  courut  avec 
deux  chevaux  de  main  dans  la  car- 
rière; et  en  la  quatre-vingt-dix-neu- 
vième on  attela  deux  jeunes  poulains 
à  un  char.  Quelque  temps  après  oa 
s'avisa  d'une  course  de  deux  poulains 
menés  en  main,  et  d'une  course  de 
poulain  monté  comme  un  cheval  de 
selle. 

Quant  à  l'ordre  et  à  la  police  des' 
jeux  olympiques  ,  voici  ce  qui  s' ob- 
servait ,  selon  le  même  historien. 
On  faisait  d'abord  un  sacrifice  à  Ju- 
piter ;  ensuite  on  ouvrait  par  le  pen- 
tathle  ;  la  course  h  pied  venait  après; 
puis  la  course  des  chevaux ,  qui  ne  se 
taisait  pas  le  même  jour.  Les  Eléens 
eurent  presque  toujours  la  direction 
de  ces  jeux  ,  et  noininaienl  un  cer- 
tain nombre  de  juges  pour  v  prési- 
der ,  V  maintenir  l'ordre  ,  et  empè- 
clier  <pi'ou  n'usât  de  fraude  et  de  su- 


3i3 


O  L  Y 


pcrchcrie  pour  remporter  le  prix. 
En  la  cent aeuxième olympiade, Cal- 
lipe ,  Athénien  ,  ayant  acheté  de  ses 
antagonistes  le  prix  du  pentathle,Ies 
pipes  éléens  mirent^  à  l'amende  Cal- 
lipe  et  ses  complices.  Les  Athéniens 
demandèrent  erace  puur  les  coupn- 
Wes  ,  et  n'ajaiit  pu  l'obtenir,  ils  dé- 
fendirent de  pa^er  cette  amende; 
mais  ils  furent  exclus  des  jeux  oKm- 
piques  ,  jusfju'^  ce  qu'avant  envoyé 
consulter  l'oracle  de  Delphes  il  leur 
fut  déclaré  que  le  dieu  n'avait  aucune 
n'ponse  h  leur  rendre ,  qu'au  préa- 
lable ils  u'eussent  donné  satisfaction 
aux  Eléens.  Alors  ils  se  soumirent  à 
l'amende. 

Ces  jeux,  qu'on  célébrait  vers  le 
solstice  d'été ,  tlurairnt  cinq  jours  ;  car 
un  seul  n'aurait  pas  suffi  pour  tous 
les  combats  qui  s'y  donnaient.  Les 
athlètes  combattaient  tout  nus  de- 
puis la  trente-deuxième  olympiade, 
où  il  arriva  à  un  nommé  Orcippus 
de  perdre  la  victoire  ,  parceque  dans 
le  fort  du  combat  son  caleçon  s  étant 
dénoué  l'emliarrassa  de  manière  à  lui 
ôter  la  liberté  des  mouvements.  Ce 
règlement  en  exigea  un  autre  ,  c'est 
qu'il  fut  déiendu  aux  femmes  et  aux 
filles ,  sous  peine  de  la  vie ,  d'assister 
à  ces  jeux ,  et  même  de  passer  l'Al- 
phée  pendant  tout  le  temps  de  leur 
célébration  ;  et  cette  défense  fut  si 
exactement  observée  ,  qu'il  n'arriva 
jamais  qu'à  une  seule  femme  de 
violer  cette  loi.  Voy.  Cali.ipatira. 
La  peine  imposée  p.ir  la  loi  était  de 
précipiter  les  fi  mines  qui  oseraient 
l'enfreindre  d'un  rocher  fort  escarpé 
qui  était  au-delà  de  lAlphée. 

I.  Olympl's, musicien, disciple  de 
Marsyas. 

a.  —  Fameux  joueur  de  flûte  , 
vivait  avant  le  siège  de  Troie.  Il 
était  fils  de  Méon ,  et  M3  sien  d'o- 
rigine. 11  était  très  hnbi'e  aussi  d::ns 
l'art  de  toucher  les  instruments  à 
cordes  ,  et  les  écrivains  anciens  lui 
rendent  le  témoignage  que  ses  airs 
excitaient  dans  lame  une  sorte  d'en- 
thousiasme. Pliitanjue  attribue  à  ce 
poète  musicien  divers  nomes  ou  can- 
tiques en  l'honneur  des  dieux,  savoir  : 
i".  celui  de  Minerve  ;  1°.  celui  des 


0MB 

chars  ;  3».  le  Polycéphale  en  Thon» 
neur  d'Apollon. 

3.  —  Autre  fameux  joueur  de 
flûte  ,  Phrygien ,  qui  Hérissait  du 
temps  d'Apollon. 

4- —Fameux  Satyre  ,  disciple,  et , 
selon  dauties  ,  frère  de  Marsyas,  un 
des  inventeurs  de  la  flûte  ,  peut-être 
le  même  que  les  précédents. 

;").  —  Gouverneur  du  Jupiter  fils 
de  Saturne  et  de  Rhéa.  C'était  Bac- 
chus  qui  lui  avait  fionné  cette  fonc- 
tion. Jupiter  ,  ayant  appris  sous 
Olympus  la  vertu  et  les  lettres  ,  en 
fut  surnommé  Ohmpien. 

6.  —  Fils dHeicule  et  d'Eubée. 

Olympusa,  fille  de  Thespius. 

Olvnthus,  fils  de  Slr^inon  ,  roi 
des  ïhraces  ,  ou  d'Hercule  ,  selon 
d'autres,  a}ant  attaqué  un  lion  dans 
tme  chasse  ,  fut  tué  par  cet  animal. 
Brangas ,  son  frère ,  après  avoir  donné 
des  larmes  à  son  sort,  lui  éleva  un 
tombeau  dans  le  lieu  même  où  il 
avait  péri.  Il  s'y  forma  avec  le  temps 
une  ville  qui  conserva  son  nom. 

O'm  (  :\I.  Ind.) ,  mot  mystérieux 
formé  des  lettres  A  ,  U  ,  M  ,  qui  , 
placées  dans  cet  ordre ,  expriment 
la  trinité  indienne,  Vishnou,  Shiva  , 
Brahnia.  Ce  mot  est  si  révéré  ,  qu'il 
n'échappe  jamais  des  lèvres  d'un 
pieux  indou ,  qui  le  inédite  en 
silence.   ^'.  On. 

Omadiis  ,  un  des  surnoms  de 
Bacchus.  V.  Omeste  ,  O mophagies. 

Omainus.  K.  Amamjs. 

Omasil's,  un  des  surnoms  de  Bac- 
chus. 

Ombiasses  (  M.  Afv.  ) ,  prêtres  ou 
docteurs  des  habitants  de  i'isle  de 
Madagascar ,  qui  ont  cris  un  grand 
ascendant  sur  l'esprit  du  peuple.  S'il 
arrive  que  queliiunn  des  Madétasses 
devienne  fou  ,  les  parents  font  venir 
aussi-tôt  l'ombiasse,  pour  qu'il  rende 
la  santé  au  makide.  Le  prêtre  leur 
persuade  que  l'esprit  lui  a  été  ravi 
par  i'ame  de  sou  père  ou  de  son  aïeul 
défunt,  et  qu'il  va  lechenher  au  lieu 
de  leur  sépulture.  I!  s'y  rend  en  etiet  ; 
mais,  à  la  faveur  desténèbrfs,  il  liiit 
une  ouverture  à  la  maison  de  bois 
placée  sur  la  tombe,  y  applique  im 
bonnet,  évoque  lame  du  père  ou  de 


O  M  O 

euî ,  et  lui  demande  l'f  sprit  '  de 
WH  îils.  Au  même  instant  il  ferme 
exactement   l'ouverture,  et  court  à 
la  maison  du  malade ,  criant  qu'il  a 
rattrapé    l'esprit.  Il  met   ensuite  le 
bonnet  sur  le  tète  du  fou  ,  et  assure 
quil  est  ^aéri.  Sans  attendre  que  lé- 
vènement  confirme  cette  promesse  , 
on  lui  fait  un  riche  présent ,  avec 
lefpiel  il  se  retire  très  satisfait.  Cet 
ascendant  est  devenu  plus  fort  que 
les  sentiments  de   la   nature.  Lors- 
<ju'un  enfant  vient  au  monde  ,  ces 
prêtres  ,  qui  se  piquent  dètre  grands 
astronomes ,    oi)ser\ent     l'astre    qui 
préside  à  sa  naissance.  S'ils  décident 
que  TenfuBt  est  né  sous  l'aspect  d'ime 
planète    maligne  ,    les  parents  l'ex- 
posent sans  pitié.  Cet  usjige  barltare 
«st  cause  que  l'isle  ,  malgré  son  éten- 
due et  sa  fertilité ,  est  presque  dé- 
serte.   On    distingue    deux    ordres 
•d'ombiasses  ,  dont  les  emplois  sont 
différents;  les  Ompa/iorats ,  et  les 
Ompùsiquilis.  Les    premiers    en- 
seignent à  lire  et  à  écrire  en  arabe. 
Ils   sont  médecins  ,  et  s  occupent  à 
faire  des  talismans  et  autres  cnarmes 
qu'ils   vendent    le    plus    cher   qu'ils 
peuvent.  Ce  sont  les  plus  riches  et 
\f<   plus    respectés.    Les    autres  se 
.èlent  de  prédire  l'avenir,  et  s'oc- 
"ipent  h  tracer  des  ligures  de  géo- 
mancie avec  des  topases,  du  crystal , 
d>-!  pierres  d'aigle  ,  qu'ils  disent  leur 
avoir  été  apportés  par  le  tonnerre  de 
la  part  de  Dieu. 

Omen  ,  signe  ou  présage  de  l'a- 
venir ,  tiré  des  paroles  d'une  per- 
sonne. Festus  fait  venir  ce  mot  de 
oreinen,  quod  fit  ore  ,  présage  qui 
sort  de  la  bouche. 

Omeste  ,  surnom  de  Bacchus. 
O-Mi-To.  (  yi.  Jap.)  V.  Amidas. 
Omm-AlkevabC  m.  yiah.),  table 
ou  livre  des  décrets  divins ,  où  les 
musulmans  prétendent  que  le  destin 
<-\e  tous  les  hommes  est  écrit  en  ca- 
lactères  ineffaçables. 

O.MMVAOA ,  surnom  donnéà  Diane, 
non  seulement  comme  déesse  des  chas- 
seurs ,  mais  aussi  parcequ'elie  était 
comptée  parmi  les  étoiles  errantes. 

Omomantie  (  31.  Habh.  ) ,  divi- 
nation par  les  épaules.  Les  Arabes 


O  M  P  -^  n 

en  ont  une  appelée  Elm-al-Ahtat . 
parcequ'on  y  en^ ploie  des  épaules 
de  mouton  ,  lesquelles,  par  le  movea 
de  certair.s  jx»ints  dont  elles  sont  mai- 
quées ,  représentent  diverses  figures 
de  géomance. 

OmoPhagies,  lètes  qui  se  céié- 
braiein  dans  les  isles  de  Chio  et  de 
Ténédos  ,  en  l'honneur  de  Bacchus  , 
surnommé  Omadins.On  lui  sacrifiait 
un  h<  m  me,  que  l'on  mettait  en  pièces 
en  lui  défshirant  les  membres  les  uus 
après  les  autres.  Aniobe  ,  qui  fait 
mention  de  cette  fête  ,  la  représente 
sous  un  jour  moins  odieux.  «  Les 
»  Grecs  ,  dit-il  ,  animés  de  la  fureur 
»  bachique ,  s'entortillaient  de  ser- 
»  pents ,  et  mangeaient  des  entrailles 
o  de  cabrit  crues ,  dont  ils  avaient 
»  la  bouche  ensanglantée.  »>  Rar. 
Omos  ,  cru  ;  phugein. ,  manger.  Ce 
mot  ne  désigne  peut  -  être  autr»; 
chose  que  dr s  fêtes  où  l'on  mangeait 
ensemble.  Rac.  Omos,  ensemble. 

Omorca  (  yi.  Chald.  ) ,  déesse  , 
suivant  Bémse  ,  qui ,  au  commence- 
ment du  monde  ,  était  la  souveraine 
de  l'univers,  alors  composé  d'eaux  et 
de  ténèbres  ,  lesquelles  renfermaieut 
des  monstres  de  forme  et  de  grandeur 
différentes,  dont  on  vovait  les  repré- 
sentations dans  le  temple  de  Bel.  Ce 
dieu  leur  donna  la  mort,    détruisit 
Omorca  elle-même,  et,  la  partageant 
en  deux ,  fit  d'une  de  ses  parties  la 
tern?7et  de  l'autre  le  ciel.  Une  autre 
tradition   ajoute    que    les    hommes 
furent  formés  de  sa  tète ,  d'où  Bé- 
rose  conclut  que  c'est  pour  cela  que 
l'homme  est  doué  d'ijitelii^ence. 
Ompanorats.  f-^.  Ombiasses. 
Omphale  était   reine    de  Lydie 
dans    l'Asie    mineure.  Hercule ,  en 
voyageant  ,  s'arrêta  chez  cette  prin- 
cesse ,  et  fut  si  épris  de  sa  beauté  , 
qu'il  oublia  sa  valeur  et  ses  exploits 
pourse  livrer  aux  plaisirs  de  l'amour. 
««  Tandis  qu'Omphale,  dit  a^réable- 
»  ment  Lucien ,  couverte  de  la  peau 
»  du  lion  de  Némée,  tenait  la  massue, 
»  Hercule ,  habillé  en  femme ,  vêtu 
i>  d'une  robe  de  pourpre ,  travaillait 
»  à  des  ou\  rages  de  laine ,  et  souffrait 
>»  qu'Omphale  lui  donnât  quelquefois 
»  de  petits   soufflets  avec  sa  pan- 


520  O  N  C 

»  loufle.  »  On  le  trouve  yln«i  repré- 
senté hur  d'anciens  nionuiuents.  Her- 
cule eut  dOnipliaie  un  fils  nommé 
Apésilas,  doi'i  l'on  fait  descendre 
Crésiis.  y .  HtRCLLE  ,  Malis. 

Oaipualomaktie  ,  divination  par 
le  n)civen  du  cordon  umjjilical.  Kac. 
(Jmplialos  y  iiond^ril.  L'art  des  de- 
vineresses consîslail  à  examiner  le 
cordon  umiiilicai  del'eniunt  (]ui  vc- 
îiait  deiiaître,  et  les  omphalomautcs 
jugeaient ,  par  le  noniljrcijde  nœuds 
tjui  s  y  trouvaient  ,  du  nombre  d'en- 
tants que  la  femme  n6uvelleaient 
acccucliée  aurait  ensuite. 

Omphalos  ,  lieu  de  1  isie  de  Crète, 
ainsi  i,ouniié,  dit  Diodore  de  Si- 
cile,  de  ce  que  Jupiter  ayant  été 
porté  là  au  niomeni  de  sa  naissance, 
le  cordon uinLilicai  de  l'eufant  tomba 
auprès  du  ilcuve  l'riton. 

O.MPTISIQTH-IS.  P' .  OmBIASSES. 

On  (  M.  EgypL.  ) ,  le  soleil.  M. 
Hastings:  soujicoinie  quelque  rap- 
port entre  ce  monosyllabe  et  le  O'in 
des  Indiens.  P' .  0  m- 

On  A  M  (  M.  Ind.  )  ,  fête  que  les 
Indiens  célèbrent  en  mémoire  de  la 
victoire  de  VVislaiou  sur  le  démon 
lîali ,  au  uiois  d'Août  sur  la  cote  du 
Malabar  ,  et  ailleurs  au  mois  de  No- 
vembre. Dans  cette  fête  ,  les  Indiens, 
vêtus  d'bâi  ils  neufs,  livrent  des  com- 
bats simulés  ,  sèment  des  ileurs  sur 
leur  passage ,  et  semblent  attester 
par-là  que  cette  victoire  n'est  autre 
chose  que  celle  du  soleil ,  principe 
de  la  végétation  nouvelle  sur  l'hiver 
qu'il  chassé  devant  lui. 

OiSARUs  ,  piètre  de  Bacchus  dans 
l'isle  de  Naxoa.  II  y  en  a  qui  pré 
tendent  qu'Ariane,  abandonnée  par 
Thésée ,  avant  abordé  dans  cette  isle , 
e'pousa  Onarus. 

Oncéatès  ,  Apollon  honoré  à  On- 
cée. 

O^CHESTE  ,  ville  de  ^Béolie  ,  dont 
les  habitants  allèrent  au  sièi;e  de 
l'roie. 

O^CHESTiEs  ,  fêtes  en  l'honneur 
de  Neptune. 

O^CH£STIrs,  surnom  de  Neptune 
honoré  à  Onchestc  ,  où  il  avait  un 
ter.ip'e  et  un  bois  sacré  mentionnés 
par  Homère. 


O  N  I 

Onche^stus  ,  fils  de  Neptune  , 
donna  son  nom  à  la  ville  d'Oncheste. 

Oaco  {M.  Ind.  ) ,  pagode  fameuse 
dans  le  rovnume  de  Camhoye  ,  que 
les  peuples  voisins  viennent  en  foule 
visiter  avec  beaucoup  de  respect.  La 
divinité  y  pend  des  oracles  qui  sont 
avidement  reçus  par  la  superstition 
de  ceux  qui  les  consultent. 

Onction.  Les  Phéniciens  et  avitres 

Peuples  de  l'antiquité  étaient  dans 
usage  d'oindre  d'huile  lès  pierres 
qui  servaient  à  distinguer  les  limites 
des  champs  ,  ainsi  que  celles  placées 
à  l'entrée  d'un  bois  sacré  ,  ou  de 
quelque  autre  lieu  destiné  à  la  re- 
ligion. 

Onctis  ,  fils  d'Apollon  ,  donna  sOn 
nom  à  im  canton  de  l'Arcadie.  Il 
avait  de  fort  belles  cavales.  Cérès  , 
passant  en  Arcadie ,  inspira  de  l'a- 
mour à  Neptune ,  et,  pour  se  dérober 
à  ses  pour*suites,  se  transforma  en  ju- 
ment, et  passa  quelque  temps  painii 
les  cavales  d'Oncus.  Neptune  prit  la 
forme  d'mi  cheval ,  et  surprit  la  belle 
cavale.  De  cette  surprise  naquit  le 
cheval  Arion  ,  dont  Oncus  fit  ensuite 
présent  à  Hercule.  P".  Arion. 

Okderah  (  >/.  Ind.  ) ,  le  séjour 
des  ténèbres ,  les  enfers ,  suivant  le 
Shastah  ,  un  des  livres  sacrés  des 
Geiituus. 

Oneilion,  sacrifice  offert  à  Nep- 
ttine.  F.  Poseidonia. 

OnÉsippe ,  fils  dHercuIe. 

1 .  OinÉtor  ,  père  du  pilote  Phron- 
tis,  qu'Apollon  tua  à  coups  de  flèches. 

2.  —  Fère  de  Laogonus ,  grand 
sacrificateur  de  Jupiter  Idéen. 

OnÉ'ioride  ,  nom  patronymique 
de  Phrontis. 

Onirocratie  ,  art  d'expliquer  les 
songes.  Rac.  Oneims,  ,-onge  ;  cra- 
tiiia,  posséder.  ^.  Omrocritie. 

Omrocriticon  ,  inttii-prcte  des 
songes  ,  surnom  de  Mercure.  Rac. 
Oiiar,  songe;  crinein,  juger. 

OmroCritie,  le  même  art.  Cet  art 
faisait  une  partie  importante  du  pa- 
Canisnie.  A rtc niidore  ,  <;uj  a  donné 
un  traité  ces  songes ,  les  divise  en- 
spéculatifs  et  en  aiiéiioriqnes.  La 
première  espèce  est  <c!le  qui  repré- 
sente une  image  simple  et  diiecte 

de 


O  N  O 

de  l'événement  prédit.  La  seconde 
n'en  représente  qu'une  inui^e  sym- 
bolique :  aussi  Hacrobe  «éSna-il 
un  songe  en  général  par  la  vue  d'une 
chose  représentée  allé^oriquement, 
qui  a  besoin  d'interprétation.  L  an- 
cienne onirocritie  consistait  dans  des 
interprétations  recherchées  et  mys- 
térieuses. Oa  disait  ,  par  exemplç  , 
qu'un  dracon  signifiait  la  rovauté  , 
un  serpent  la  maladie ,  une  vipère 
de  l'argent  ,  des  "renoiiilles  des  im- 
postures ,  le  chat  l'adultère ,  etc.  Les 
prêtres  éf;vptiens  paraissent  avoir  été 
les  premiers  interprètes  des  sonses  ; 
et  la  science  syniholique,  dans  la- 
quelle ils  étaient  devenus  très  lia- 
Liles ,  semble  avoir  servi  de  fonde- 
ment à  leurs  interprétations  ;  témoins 
les  deux  sonîjes  de  Pharaon  inter- 
prétés par  Joseph  ,  dont  les  oiijpts 
étaiçnt  des  s\nilx>les  égyptiens.  Les 
onirocritiques  aurontdouc  emprunté 
des  symboles  hiéroglyphiques  leur 
art  de  déchiffrer,  siu'-toiit  lorsque 
les  Jiiérof;lyphes  seront  devenus  sa- 
crés, c.-à-d.  le  véhicule  mystérieux 
de  la  théolosie  é^vptienne. 

Omrocritiqub  ,  celui  qui  inter- 
prète les  songes. 

Oniromantie  ,  divination  par  les 
soni^es. 

Oniropole  ,  celui  qui  traite  des 
songes  ,  qui  les  examine  et  les  inter- 
prète. Rac.  Poleiii ,  tourner. 

OxiRoscoPiE  ,  le  même  qu'Oniro- 
critie.  Rac.  Scopein  ,  examiner. 

OiNoCENTAtRE  ,  monstre  moitié 
hoinme  et  moitié  âne.  Rac.  Onos  , 
Lne.  On  les  regardait  comme  des 
génies  malfaisants.  Elieit. 

UNOCHOÏRn  Es,  OnochoètÉs,  mons-  ' 
tre  moitié  âne  et  moitié  porc  ,  dont 
les  païens  disaient  que  les  chrétiens 
avaient  fait  leur  dieu. 

O^OMANTlE  ,  pour  Onomatoman- 
TiE  ,  divination  par  les  noms.  Elle 
était  Ibrt  en  u^age  chez  iCS  anciens. 
Les  Pythagoriciens  prétendaient  que 
les  esprits  ,   les  actions  et  les  succès 

-  hommes  étaient  conformes  à  leur 
:in  ,  à  leur  génie  ,  à  leur  nom.  On 

iiarqnait  quHippoUte  avait  été 
iiiré  jKir  ses  cnevaux  ,  connneson 
il  le  portait.  De  même  on  disait 

Tome  II. 


O  IN'  0 


3a  t 


d'Agamemnon  que,  suivant  son  nom  , 
il  flevait  rester  long-temps  devant 
Troie  (  rac.  Aga  ,  beaucoup  ,  et 
ineinnein ,  demeurer  )  ;  et  de  Priam  , 
qu'il  devait  être  racheté  d'esclavage. 
Rac.  Priasthei  ,  acheter.  (  /  '.  Eu- 
TVCHDS,  NicoN.  )  Une  des  règles  de 
l'onomantie  parmi  lesPvthagoncienâ 
était  qu'un  nombre  pair  de  voyelles, 
dans  ie  noai  d'une  personne  ,  signi- 
fiait quelque  imperfection  au  côté 
gauche  ,  et  un  nombre  impair  fpiel- 
que  inipcrfe«;tiou  au  coté  droit.  Ils 
avaient  encore  pour  règle  que,  de 
deux  personnes  ,  celle-là  était  la  plus 
heureuse  dans  le  nom  de  laquelle  les 
lettres  numérales  ,  jointes  ensemble  , 
formaient  la  pins  grande  somme  : 
«  Ainsi,  disaient-ils  ,  Achille  d<  vait 
»  vaincre  Hector,  pan  equ'  les  lettres 
»  n;iméra!es  comprises  dans  ie  nom 
»  d'Achille  formaient  une  somme 
»  pins  gKinde  que  celles  du  nom 
n  d'Hector.  »  (Tétait  sans  cioute  d'a- 

Srès  uu  principe  semiilable  que  , 
ans  les  parties  de  plaisir  ,  les  Ro- 
mains buvaient  à  la  santé  de  leurs 
i.elles  autant  de  coups  qu'il  y  avait 
de  lettres  dans  leurs  noms.  Enfin  , 
on  peut  raoporter  à  l'onomantie  tous 
les  présages  qu'on  pi  étendait  tirer 
des  noms  .  soit  co  isidéiés  dans  leur 
ordre  naturel ,  soit  décomposé^  et 
réduits  eu  anagrammes  ;  foJie  qui  a 
trop  souvent  été' renouvelée  chez  les 
modernes. 

Cœliiis  Rhodiginus  a  donné  la 
description  d'u.  e  singulière  espèce 
d'onomantie.  «  Théodat  ,  ro;  des 
»  Goths,  voidant  connaître  le  succès 
)»  de  la  guerre  fpi'il  projet:  it  contre 
»  les  Romains ,  un  devin  juif  lui  con- 
'>  seilla  de  faire  enfermer  un  certain 
»  nnmbre  de  porcs  dans  de  petites 
»  élables,  et  de  donner  aux  uns  des 
»  noms  romains  ,  aux  outres,  des 
»  noms  g^iths  ,  avec  des  marrues 
»  pour  'es  distinguer,  et  de  le^  i-ar- 
»  der  jus<|u  à  un  certain  joni .  Ce 
»  jour  étant  arrivé,  on  ou^rU  les 
»  étabies  ,  et  l'un  trouva  morts  les 
»  C'Kîlions  désignés  par  des  noms 
»  goths,  ce  qui  fit  prédire  r.u  Jitit  que 
»  les  Romains  seraient  vainqueur--.  » 
OiiOMATE  ,  fête  étabhe  à  Sicvone 
X 


323  0  N  Y 

en  l'honneur  d'Hercule ,  lorsqu'ati 
lieu  de  simples  honneurs  dus  aux 
lieros  il  fut  ordonné  par  Pheslus 
qu'on  lui  sacrifierait  comme  à  un 
dieu  ,  et  qu'on  lui  en  donnerait  le  nom. 

O^ONVCHlTÎiS.    /'  .  O^OCHOÏRITÈS. 

OnoscÉlées  ,  peuple  imaginaiie 
dont  parle  Lucien.  Ce  mot  veut  dire 
qui  a  des  cuisses  d'âne.  Rac.  Ske- 
îos  ,  cuissÇf 

Onsais  (  I\^j[.  Chin.)  ,  prêtres  et 
religicux'de  la  Cochinchine,  divisés 
en  (ilusieurs  ordres,  dont  les  habits 
diffèrent  (.omme  les  fonctions.  .L'u- 
sage établi  parmi  quelques  uns  d'en- 
tr'eux  de  porter  des  bâtons  dorés  et 
argentés  ,  comme  marque  de  leur  di- 
gnité ,  a  fait  croire  à  un  missionnaire 
qu'il  y  avait  parmi  eux  une  hiérar- 
chie semblable  à  celle  du  clergé  eu- 
ropéen ;  et  ces  prêtres  ,  avec  leurs 
hâtons  ,  ont  paru  à  ses  yeux  autant 
d'évèques  et  d'abbés  crosi^és.  Plu- 
sieurs de  ces  ousais  exercent  la  mé- 
decine ,  et  même  ,  dit-on ,  sans  inté- 
rêt, lien  est  parmi  eux  dont  l'emploi 
consiste  à  prendre  soin  des  animaux 
délaissés  et  qui  n'ont  point  d"asyle. 

Onuava  ,  divinité  des  anciens 
Gaulois,  que  Ion  croit  être  la  Vénus 
céleste.  Sa  figure  était  une  tête  de 
femme  ,  avec  denx  ailes  déployées 
au-dessus ,  et  tieux  larges  écailles 
qui  sortent  de  l'endroit  où  sont  les 
oreiii.  s  :  cette  tète  était  environnée 
de  deux  serpents ,  dont  les  queues 
allaient  se  perdre  dans  les  deux  ailes. 

Onuphis  (  /)/.  Egyp.  ) ,  taureau 
fort  grand  et  de  couleur  noire  ,  con- 
sacré à  Osiris  ,  et  dont  les  poils , 
dit-on  ,  étaient  à  rebours  ,  disposi- 
tion qui  semblait  aux  Egyptiens 
représenter  le  Soleil.  Ils  nourris- 
saient ce  taureau  avec  le  plus  grand 
soin  ,  et  avaient  pour  lui  ui  respect 
religieux. 

Onychomajntie  ,  divination  qui  se 
faisait  par  le  moyen  des  ongles.  Rac. 
Onyx,  ongle.  Elle  se  pratiquait  en 
frottant  avec  de  la  suie  les  oni?les 
d'un  jeune  garçon  qui  les  présentait 
au  soleil ,  et  Ion  s'imafjinait  y  voir 
des  figures  qui  faisaient  connaître  ce 
qu'on  souhaitait  de  savoir.  On  se 
servait  aussi  d'huile  ou  de  cire  pour 


OPE 

en  frotter  les  ongles.  C'est  de  là  qtfe 

des  chiromantiens  inoderries  ont  ap- 
pliqué le  mot  d'Onychomantie  h  la 
partie  de  leur  art  qui  consiste  ù  de- 
viner le  caractère  ,  et  la  bonne  ou  la 
mauvaise  fortune,  par  l'inspection 
des  ongles. 

OoMANTiE  ,  divination  par  le 
moyen  des  signes  ou  des  figures  qui 
paraissaient  dans  les  œufs.  Rac. 
Oon,  œuf.  Suidas  attribue  l'origine 
de  rOoniantie  à  Orphée. 

OoN.    P'.   OaknÈs. 

OoscoPiE.  La  mêmequ'Oomnntie. 

Opalies  ,  fête  que  l'on  célébrait 
à  Rome  en  l'honneur  de  la  déesse 
Ops ,  trois  jours  après  les  Saturnales, 
suivant  Farron,  et  suivant  Ma- 
crobc\e  19  de  Décembre ,  qiu  en 
était  un  des  jours»  Il  ajoute  que  ces 
deux  fêtes  étaient  placées  dans  le 
même  mois  ,  parceque  Saturne  et 
Ops  étaient  époux  ,  et  que  c'était  à 
eux  qu'on  devait  l'art  de  semer  Je 
bled  et  de  cultiver  les  fruits.  Aussi 
ces  fêtes  n'arrivaient  qu'après  la 
moisson  et  l'entière  récolte  <]es 
productions  de  la  terre.  On  invo- 
quait cette  déesse  en  s'assevant  sur 
les  terres,  pour  marquer  qu'elle  était 
elle-même  la  terre  et  la  mère  de 
toutes  choses  ;  et  l'on  faisait  des  fes- 
tins aux  esclaves  qu'on  avait  occupés 
durant  l'année  aux  travaux  de  la 
campagne.    F.  Ops. 

Opas  ,    Aphiiias,   ou  Phthas, 
noms  que  les  Egvptiens  donn:.ient  à 
Vulcain  ,  qu'ils  disaient  fils  du  Nil , 
et  sous  la  protection  duquel  les  dieux  | 
avaient  mis  l'Egypte.  j 

OpertAnÉens  ,  dieux  que  l'on  pla- 
çait avec  Jupiter  dans  la  première 
région  du  ciel. 

Opebtanées  ,  sacrifices  à  Cvbèle , 
ainsi  nommés  du  mystère  avec  lequel 
ils  étaient  offerts.  On  y  observait  im 
silence  encore  plus  rigoureux  que 
dans  les  sacrifices  offerts  >  aux  autres 
dieux  ,  oi"!  l'on  devait  également 
l'observer  ,  conformément  ii  la  doc- 
trine des  Pithagoriciens  et  des  Egyp- 
tiens, qui  enseignaient  que  le  culte 
des  dieux  devait  être  accompagné  du 
silence  ,  parcequ'au  commencement 
du  monde  tous  les  objets  créés  ei 


O  P  H 

avaient  pris  naissance.  C'est  en  ce 
sens  que  Plularque  dit  :  <<  Les 
»  hoiiimes  nons  ont  appris  à  parler; 
»  mais  les  dieux  nous  apprennent  à 
»  ijous  taire.  » 

Opertcm  ,  Heu  secret  où  l'on  sa- 
crifiait à  C_>bèJe. 

Opeetus  ,  épilhète  de  Pluton. 

OphÉlestÈs  ,  chef  troven,  tue' 
par  Teucer  Slg  de  Téiamon. 

Opheltas  ,  roi  des  ïiiessaliens  , 
fut  mené,  avant  la  guerre  de  Troie  , 
par  le  devin  Pe'ripoltas  ,  de  Thes- 
salie  en  Beotie ,  avec  tous  les  peuples 
qui  lui  étaient  soumis. 

1 .  Oph£ltî:s  ,  fils  de  Lj'curgue. 
(  f^-  ArchÉmoke  ,   jNÉméens.) 

2.  --  Le  même  qu  Arch.îmore. 
Ovid.  Met.  l.  3.  F.  ÎN'ÉMÉEKs. 

3.  —  Fils  de  Pénclce ,  et  père  de 
Daniasichthon  ,  qui  succéda  à  Aute- 
«ion  sur  le  trône  de  TlièLes. 

1.  Opheltius  ,  un  des  capitaiffcs 
grecs,  tué  par  Hector.  //.  /.  2. 

2.  —  Capitaine  troyen  tué  par 
Eurvale.  Ihid.  I.  6. 

Ophus,  Combe  ,  fille  d'Ophius. 

OphiÉus  .  ou  Ophionée  ,  le  dieu 
aueu^le  ,  nom  de  Pluton  chez  les 
Messeniens.  Il-;  avaient  des  augures 
qui  lui  étaieut  consacrés  ,  qu'ils  pri- 
vaient de  la  vue  h  l'instant  de  leur 
uaissame  ,  et  qu'ils  appelaient  de 
même  Uphionées. 

Ophiécs.  f'.  Ophicchcs. 

Ophiogènes  ,  race  particulière 
d'hommes  qui  rapportaient  leur  ori- 
.eine  à  un  serpent  transformé  depuis 
en  héros  ,  et  qui  avaient  la  propriété 
d'être  craints  par  les  serpents  .'Leur 
attouchement  soula^-eart  la  piquure 
de  ces  animau^r ,  et  leur  main  appli- 
quée chassait  le  venin  de  la  partie  du 
corps  piquée.  {Plia.) ,  Rac.  Ophis , 
serpent  ;  geneslhai  ,  naître.   Fny. 

M.4RSE?,  PsYLLES. 

Ophiolatrie,  culte  des  serpents. 
Ce  culte  a  été  connu*des  Rahvlo- 
iiicns  et  des  Eryptiens.  Celui  d''Es- 
culape  y  avait  aussi  quelque  ra;iport. 
Il  y  a  encore  une  espèce  d'Ophioia- 
tne  dans  les  Indes.  Rac.  Latreia  , 

cuite.    f'\  StRPEKTS. 

Ophiomanïie,  divination  par  les 


O  P  H 


323 


serpents.   Elle  était  fort   en   usage 
chez    les   anciens ,    et    consistait    à 
tirer  des  présages  des  divers  mouve- 
ments qu'on    vovait   faire  aux  ser- 
pents. On  en  trouvf;  plusieurs  exem- 
ples chez  les  poètes.   Ainsi  ,  dans 
f^irgile  ,  Enée  voit  sortir  du  tom- 
beau d'Anchise  vm  serpent  énorme 
à  replis  tortueux.  Ce  serperf  tourne 
autour  du  îouibeau  et  des  autels ,  se 
glisse  entre  les  vases  et  les  coupes  , 
goûte  de  toutes  les  viandes  offertes  ,' 
et  se  retire  ensuite  au  fond  du  sé- 
pulcre sans  faire  de   mai  aux  assis- 
tants. Le  héros  le  sniue  comme  le 
génie  du  lieu  .  et  en  tire  un  heureux 
présage   pour  îe  succès  de  ses  des- 
seins. Rien  de  plus  simple  qiie  l'ori- 
gine de  cette  divin.ition.   «   Le  ser- 
>'  pent  ,  dit   Phiche,    symbole  de 
»  vie  et  de  santé  ,  si  ordinaire  dans 
»  les  figures  sacrées ,  faisant  si  sou- 
»  vent  partie  de  la  c-oëffure  d'Isis  , 
»  toujours  attaché  au  biWou  de  Mer- 
»  cure  et  d'Esculape  ,    inséparable 
1»  du  coffre  qui  contenait  les  mys- 
»  tères  ,     et  ^éternelienient  ramené 
»  dans   le    cérémonial ,   dut  passer 
»  pour  un  des  grands  ntoi  cns  de  con- 
»  naître  la   volonté   des  dieux.  On 
»  avait  tant  de  foi  aux  serpents  et  à 
»  leurs  prophéties ,  qu'on  en  nour- 
M  rissûit  exprès  iK»m  cet  emploi;  et 
»  en  les  rendant  familiers  ,    on  était 
»  à  portée  des  prophètes  et  despré- 
»  d ictions.  La  hardiesse  avec  laquelle 
»  les. devins  et  les  prêtres  n;aniaient 
»  ces  aniri;aux  était  fondée  sur  leur 
»  impjiissa  ce  à  mal  faire  ;  mais  cette 
»  sécurité  en  imposait  aux  peuples, 
»  et  un  ministre  qui  maniait  impu- 
1)  uément  les  couleuvres  devait  a\oir 
»  des  intelligences  avk:  les  dieux.  » 

V.  OpHIOGÈKES,  PsVLLES  ,  M.4RSES. 

On  petit  encore  regarder  comme 
une  espèce  d"  Ophiomaaf  ie  la  cou  t  urne 
qu  avaient  les  Psvlles  d'exposer  aux 
cérastes  leurs  enfants  nouveaux-nés  , 
pour  connaître  s'ils  étaient  légitimes 
ou  adultérins. 

I .  Ophion  ,  père  d'Amycus  le 
Centaure. 

2-  —  Nom  que  Boèce  donne  ou 
premier  principe. 

3.  —  Roi  vaincu  par  Saturne. 
X  2 


5î4  O  P  I 

4.  —  Géant. 

5.  —  Compagnon  de  Cadmiis. 

1 .  Ophionée  ,  le  chef  des  dén)ons 
ou  mauvaisgénics  qui  se  rcvoltèrent 
contre  Jupiter-,  selon  Phérécydele 
Syrien. 

■2.—  Célèbre  devin  de  Messcnîe  , 
îiveugle  de  naissance  ,  demandait  ù 
ceux  qui  venaient  le  consulter  de 
quelle  manicie  ils  s  étaient  conduits 
soit  en  public,  soit  en  particulier, 
et ,  suivant  leurs  réponses  ,  prédisait 
ce  qui  leur  devait  arriver.  Aristo- 
dènie  ,  général  des  Messéniens  , 
ayant  consulté  Delp]iessur  le  succès 
■de  la  guerre  contre  Tes  Lacédémo- 
aiiens,  il  lui  fut  répondu  que  ,  quand 
xleux  yeux  s'ouvriraient  à  la  lumière, 
et  se  refernî^raient  peu  après  ,  c'en 
serait  fait  des  IVlesséniens.  Peu  de 
temps  après,  Ophionée  se  plaignit  de 
violents  maux  de  tète  qui  durèrent 
quelques  jours  ,  au  bout  desquels  ses 
>cux  s'ouvrirent  pour  se  refermer 
iientcU.  Aristodème  ,  en  apprenant 
«ette  double  nouvelle  ,  désespéra  du 
«uecès  ,  et  se  tua  pour  ne  pas  sur- 
vivre à  sa  patrie. 

OpHioNiniis,  Amycus  ,  fils  d'O- 
phionée.  ,    . 

OpHiuciius,  constellation  que  les 
poètes  prétendent  être  Hercule,  et 
«uelques  uns  Escuiape.  Les  Latins 
1  appellent  Anguilcncns  ,  et  les 
Français  le  Serpentaire. 

OpHTus,pèrede  Condie.  /^. Combe. 

Ophiusia  ArvA',  l'isle  de  Chypre, 
«uivant  Ovide  ,  Met. ,  l.  10. 

OpiiTiifLi.uiTis, (jui.consen>e  les 
yeux  -,  surnom  de  Minei^ve  ,  à  la- 
quelle Lycnrgue  dédia  un  temple  , 
^;u  r4iénioire  de  ce  que ,  dans  une 
<.'j.ncute  ,  ayant  en  un  œil  crevé  par 
Alcandre  ,  il  fut  sauvé  en  ce  lieu-ià 
même  par  le  peuple.  K.  Optilétis. 

Opiconsiva  ,  surnom  dOps  ;  on 
donnait  aussi  ce  nom  au  jour  du 
mois  de  Décepibre  oii  l'on  célébrait 
les  Oj>aIies.  V .  Cojssiva. 

Opiffr  Deiis,  Escuiape. 

Opifex  Lrisulchjulviiids  dciis  , 
\'ulcain. 

,  Opigéna  ,  Jnnon  ,  ainsi  nommée 
du  secours  qu'elle  était  crue  donner 
auxieiimies  en  travail  d'enfant.  Piac. 


O  P  i 

Ops,  secours ,  et  génère  ,  gignere^ 
engendrer.  Ce  mot  pourrait  aussi 
signifier  fille  d'Ops.  Diane  ,  Lucine 
et  la  Lune  ont  porté  ce  nom. 

Opimes  (  Dépouilles  ).  C'est  ainsi 
qu  on  nonnnaitics  armes  consacrées 
à  Jupiter  Férétrien ,  et  remportées 
par  le  chef  ou  tout  autj-e  officier  de 
l'armée  romaine  sur  le  général  en- 
ncnn' ,  ajirès  l'avoir  tué  de  sa  main 
en  bataille  rangée.  Ces  dépouilles 
étaient  suspendues  dans  les  lieux  les 
plus  fréquentés  de  la  maison  :  il 
n'était  pas  permis  de  les  arracher  , 
quand  on  la  vendait ,  ou  de  les  sus- 
pendre de  nouveau  ,  si  elles  venaient 
;'i  tomber.  Une  loi  de  Numa  en  dis- 
tinguait de  trois  sortes  ,  les  pre- 
mières consacrées  à  Jupiter'  Féré- 
trien ,  les  secondes  à  Mars  ,  et  les 
troisièmes  à  Quirinus.  Mais  ce  nom 
resta  aux  premières. 

OpiNiOJS.  {Icoiiol.)  Les  anciens 
en  avaient  fait  une  divinité  qui  pré- 
sidait à  tous  les  sentiments  des  hom- 
mes. Ils  la  représentaient  sous  la 
fienre  d'une  jeune  femme  dont  la 
démarche  et  la  contenance  parais- 
saient mal  assurées  ,  mais  dont  l'air 
et  le  regard  étaient  très  hardis.  Ripa 
la  peint  connue  une 'femme  assez 
belle  ,  mais  audacieuse  ,  et  cherchant 
à  s'appuj  er  sur  tout  ce  qui  l'entoure. 
Elle  a  des  ailes  aux  mains  et  aux 
épaules.  Elle  étend  sur  le  globe  de 
la  terrç  un  sceptre  cl  une  couronne, 
comme  étant  la  reine  du  monde. 

I .  Opis  ,  la  même  que  Néniésis  , 
connue  des  Parques ,  suivantGiVa/^// , 
qui  dérive  sou  nom  du  voile  mysté- 
ricnx  qui  couvre  nos  destinées.  Rac. 
Opislhcn  ,  derrière. 

a.' —  Dieu  qui  doni^ait  du  secours, 
qui  j'crehat  opcjii. 

5.  —  Suinom  de  Diane  ,  consi- 
dérée conmie  divinité  lutélairc  des 
femmes  en  couches. 

4.  —  Compagne  de  Dianp. 

Opistodoaie  ,  trésor  public  d'A- 
thènes ,  où  était  nn  dépôt  de  mille 
talents  réservés  pour  les  plus  grands 
daîigers  de  l'état,  ainsi  que  i'argfnt 
consacré  aux  dieux.  Les  divinités 
tiilélaires  de  TOpistodome  élaient 
Jupiter  sauveur  ,  et   Plulus,,lç  d^eu 


O  P  T 

dos  ricliesscs  ,  représente  avec  des 
tiiles ,  et  placé  auprès  de  la  statue 
de  Jupiter ,  contre  l'usage  ordinaire. 
Opite  ,  capitaine  argicn  ,  tué  par 
Hector. 

Opiter  ,  Optulator  ,  Opitulus  , 
secourable  ,  surnom  de  Jupiter. 

Oplitodp.omes  ,  athlètes  qui  cou- 
raient armés  dans  Ips  jeux  olvnipi- 
qucs.  Rac.  Dremein ,  courir. 

Oplophop.os  ,  qui  porte  des 
armes  ,  épithète  caractéristique  de 
Mars.  Rac. Op/o/i,  arme ,  et  phérein, 
porter. 

Ops  ,  la  même  que  Cybèle ,  Rliéa  , 
ou  même  la  Terre  ,  ainsi  nommée 
des  secours  que  l'on  en  tire  pour  la 
vie  ,  ou  peut-être  parccque  toutes 
les  richesses  (  opes  )  viennent  de  la 
terre.  On  la  représentait  comme 
une  matrone  vénérable  <pii  tendait 
la  main  droite  connue  pour  olfrir 
son  secours,  et  qui  de  la  gauche 
donnait  du  pain  aux  pauvres,  l^es 
anciens  la  regardaient  aussi  comme 
la  déesse  des  richesses.  Philocorns 
fut  le  premier  qui  dédia  dans  l'A- 
frique un  autel  à  Saturne  et  à  Ops. 
T.  Totius  lui  voua  et  Lâtit  h  Home 
un  temple  où  était  le  trésor  puLiic. 
Tullus  Hostilius  lui  en  éleva  un 
autre  ,  où  elle  était  adorée  avec  Sa- 
turne. On  lui  immolait  au  mois 
d'A\ril  une  vache  pleine  et  un  porc. 
f^.  Opaltes. 

2.  —  Fils  de  Pisenor  et  père  d"Eu- 
rjclée  esclave  de  Laërte.  Odyss. 
liv.  I. 

Optéeies  ,  présent  qu'on  faisait 
à  un  enfatît  la  première  fois  qu'on 
le  voyait.  Ce  mot  se  disait  aussi  de 
ceux  qu'un  nouveau  marié  taisait  à 
son  épouse  quand  on  le  conduisait 
chez  elle  ,  et  qu'on  le  lui  préseu^ait. 
Rac.  Optomai  ,  voir.  On /sait  que 
les  anciens  attnbuaienf  aux  regards 
des  vertus  magiques  ,  et  l'effet  de 
ce  présent  devait  être  d'empêcher 
les  maléfices.  Cette  superstitioa 
subsiste  encore  dans  les  campagnes 
et  dans  la  partie  du  peuple  la  moins 
éclairée. 

Optilétis  ,  tjui  x  conserve  les 
yeux  f    Siunom    de     Minerve ,    le 


O  R  325 

même  quOphthalmitis.  Roc.  Opti- 
los  ,   œil ,  en  dialecte  dorique. 

Optimus  MAXIM  us  ,  le  nom  le  plus 
ordinaire  quelesRomains  donnaient 
à  Jupiter ,  comme  étant  celui  qui 
caractérise  le  mieux  la  divinité  dans 
ses  deux  principaux  attrii  uts  ,  la 
souveraine  booté  et  la  souveraine 
puissance. 

Optique.  Cochin  a  caractérisé 
cette  science  en  environnant  la 
figure  de  la  femme  qui  la  désigne 
des  instruments  qu'elle  a  imaginés 
pour  secourir  la  vue ,  tels  que  le  mi- 
croscope, les  lunettes  ,  etc. 

Opvntiens  ,  peuplade  locrienne  , 
qu  Homère  fait  aller  au  siège  de 
Troie. 

OQrAvjiRis ,  sacrifices  que  lesMin- 
gréliens  et  les  Géorgiens  pratiquent 
à  l'imitation  des  Juifs ,  des  Grec» 
et    des   Romains.    Le    prêtre    fait 
d'abord    l'offrande    de   la    victime  , 
après  les  prières  accoutnmées  :  pui* 
il  lui  applique  une  bougie  allumée 
en  cinq  endroits  du  corps  ,  et  lar 
fait  fiiire  plusieurs  tours  autour  de 
celui  pour  qui  se  fait  le  sacrifice  ;, 
après  quoi  il  l'égorgé.  La  chaii-  de  la 
victime  est  mise  sur  le  feu  :    lors- 
qu'elle est  cuite,  on  la  pose  sur  une 
table   auprès  de  laquelle  il   y  a  un 
brasier. Celui  qui  a  fourni  la  victime, 
une   bougie  allumée  h   la  main  ,  se 
met  d'abord  a  genoux  devant  la  table, 
et  attend  dans  cette  posture  que  le 
prêtre  ait  aclievé  certaines  jtrières. 
Il   fait    ensuite    briMer   d'e  l'encens 
dans  le  feu  qui  est  à  côté  de  !a  table. 
Alors  le  prêtre  lui  présente  Im  mor- 
ceau   de   la  victime  ,  après    l'avoir 
fait  tourner  plusieurs  fois  snr  sa  tête. 
Les  assistants, qui  tiennent  aussi  cha- 
cun une  bougie  ,  la  font  tourner  sur 
la  tète  de  celui  qui  est  l'objet   d» 
sacrifice  ;  puis  ils  les  jettent  dans  le 
feu.  La  cérémonie  finit  ,  selon  I  u- 
sage  ,  par  un  festin  dont  la  victime 
fait  les  honneurs. 

Or  ou  Olr  ,  feu  pur  ,  feu  prin- 
cipe ,  Inmièrc  incréée ,  splendeur 
étemelle  ,  sous  l'image  de  laquelle 
les  Chaldéens  se  représentaient 
Dieu. 

Oft  DE  ToxjLOtsE.   Cet  or  cou» 
X  3 


3a6  O  R  A 

sistait  en  des  trésors  inuiienses  que 
les  Gaulois  jetaient  dans  un  lac 
qu'ils  supposaient  être  la  re'sidciice 
dure  divinité.  L'an  cinq  avant  J.  G. 
Cépion  fit  enlever  cet  or,  qui  lui  fut 
si  funeste  ,  ainsi  qu'à  sa  postérité  , 
qu'il  passa  depuis  en  proverJ)e  pour 
désigner  un  Lien  fatal  à  celui  qui 
l'acquiert.  Cicéron  a  justifié  Cépion 
du  reproche  d'avoir  voulu  le  détour- 
ner à  son  profit. 

1.  Or i,  nymphe  dont  Jupiter  eut 
un  fils  nonnné  Golaxès  ,  après  s'être 
changé  en  cygne. 

2.  —  On  a  donne  aussi  ce  nom  à 
Kersilie  ,  femme  de  Romidus. 

Oracles.  Séncquc  les  définit 
la  volonté  des  dieux  annoncée  par  la 
bouche  des  hommes.  C'était  la  plus 
auguste  et  la  plus  religieuse  espèce 
de  prédi(  lion  dans  l'antiquité.  Le 
désir  toujours  vif  et  toujours  inutile 
de  connaître  l'avenir  leur  donna  nais- 
sance ,  l'iujposture  les  accrédita  ,  et 
le  fanatisme  y  mit  le  sceau.  On  ne 
se  contenta  pas  de  faire  rendre  des 
oracles  à  tous  les  dieux;  ce  privilège 
passa  jusqu'aiix  héros.  Outre  ceux 
de  Delphes  et  de  Ciaros  (\ne  rendait 
Apollon  ,  et  ceux  de  Dodone  et 
d'Animon  en  l'honneur  de  Jupiter  , 
Mars  en  avait  \\n  en  Tln-ace  ,  Mer- 
cure à  Patras,  Vénus  à  Paphos  et 
daiH  Aphaca  .  Minerve  à  Mycènes  , 
Diane  en  Colihide,  Pan  en  Arcadie, 
Escuhipe  à  Epidaure  et  à  Rome  , 
Hercule  à  Athènes  et  à  Gadès  ,  Sé- 
rapis  à  Alexandrie,  Trophonius  en 
Bcotic ,  etc.  On  consultait  les  oracles 
non  seulement  pour  les  grandes  en- 
treprises ,  mais  îuème  pour  de  sim- 
ples aii'aires  particulières.  Fallait-il 
faire  la  guerre  ou  la  paix ,  établir  des 
lois  ,  réformer  les  états  ,  en  changer 
la  constitution  ;  on  avait  recours  aux 
oracles.  Un  particulier  voulait-il  se 
marier  ,  entreprendre  un  voyage  , 
guérir  d'une  maladie,  réussir  dan.s 

2uelque  affaire  ;  il  allait  consulter  les 
Jeux  qui  avaient  la  réputation  de 
prodire  l'avenir ,  car  ils  n'avaient  pjis 
tous  ce  privilège.  Les  oracles  se  ren- 
daient dedifférentes  raa'nières.coninie 
on  aui'a  occasion  de  le  voir  dans  le 
cours  de  cet  ouvrage.  Il  fallait  qufl- 


0  R  A 

quofois,  pour  en  obtenir,  beaucoup 
de  prépai'ations  ,  des  jeûnes  ,  des  sa- 
crifices, des  lustrations,  etc.  D'autres 
fois ,  on  y  cherchait  moins  de  façon , 
et  le  consultant  recevait  la  réponse 
en  arrivant ,  comiiie  Alexandre  en 
allant  consulter  Jupiter  Amnion. 

L'ambiguïté  était  un  des  carac- 
tères les  plus  ordinaires  des  oracles  ; 
et  le  double  sens  ne  pouvait  que  leur 
être  favorable.  Telle  était  la  réponse 
faite  à  Crésus  par  la  prêtresse  de 
Delphes:  Crésus,  en  passant  l'/Ia- 
lys ,  renversera  un  grand  empire. 
Car  si  ce  roi  avait  vaincu  Cyrus  ,  il 
renversait  l'empire  des  Perses  ;  vaincu 
lui-même ,  il  renversait  le  sien.  Celle 
qui  avait  été  donnée  à  Pyrrhus ,  et 
qu'on  a  renfermée  dans  ce  vers 
latin  , 
Credo  equidein  Macidas  Roma- 

nos  viiicere  passe  j 
avait  le  même  avantage  :  car  il  pou- 
vait signifier  que  les  Romains  pour- 
raient vaincre  les  Eacides  ,  ou  que 
ceux-ci  pourraient  vaincre  les  Ro- 
mains.   {  f^.  HÉLïOVOLIS  ,    SÉRAPIS.  ) 

Parmi  les  réponses  des  oracles  ,  il  y 
en  avait  de  singulières.  Crésus,  vou- 
lant surprendre  l'oracle  de  Delphes  , 
envoya  demander  à  la  P3  thie  ce  qu'il 
faisait  dans  le  temps  même  que  son 
envoyé  la  consultait.  Elle  lui  répondit 
<Tu'il  faisait  cuire  un  agneau  avec  une 
tortue;  ce  qui  était  vrai  :  augmenta- 
tion de  crédulité  et  de  présents. 
^Quelquefois  ce  n'étaient  que  de  sim- 
ples plaisanteries  ;  témoin  celle  faite 
à  un  homme  qui  venait  demander 
par  quel  moven  il  pouvait  devenir 
riche.  Le  dieu  répondit  qu'il  n'avait 
fpi'à  posséder  tOTit  ce  qui  était  entre 
Jos  villas  de  Sicvone  et  de  Corinthe. 
On  en  peut  dire  autant  de  cette  autre 
réponse  faite  à  un  goutteux ,  que  , 
pour  guérir ,  il  n'avait  à  boire  que 
de  l'eau  froide.  Les  oracles  dégéné- 
rèrent dès xpi'ils  ne  furent  plus  rendus 
en  vers.  «  Les  vers  prophétiques,  dh 
»  Plularque,  se  décrièrent  par  l'u- 
«  sage  qu'en  faisaient  des  charîa- 
>)  tans  que  le  peuple  consultait  * 
>)  dans  les  carrefours.  Mais  ce  qui 
»  contribua  le  plus  à  ce  discrédit  des 
a  oracles  fat  lasotunissiou  desGree* 


O  R  A 

»  sous  la  domination  des  Romains  , 
»  laquelle  ,  calmant  toutes  les  divi- 
»  sions  de  la  Grèce,  ne  fournit  plus 
u  de  matière  aux  oracles.  Le  me' pris 
>•  des  Romains  pour  toutes  ces  pré- 
»  dictions  en  Irit  une  autre  cause. 
»  Ce  peuple  ne  s'attachait  qu'à  ses 
»  livres  sibyllins,  et  aux  divinations 
»  etrusffues  ;   et  il  n'est  pas  étonnant 
»  que  les  oracles,  étant  une  invention 
»  jïreoqiie  ,  aient  suivi  la  destinée  de 
»  la   Grèce.  Enfin   la  fourberie  qui 
>•  les  soutint  long-temps  était  trop 
>>  grossière  pour  n'être  pas  enfin  dé- 
»  couverte    par   diverses   aventures 
»  scandaleuses  ,  telles  que  celles  de 
»  Mundus  ,  de  Tyrannus  prêtre  de 
»  Saturne  ,  et  antres  imposteurs ,  qui 
»  aLusèrent  de  leur  caractère  et  de 
»  la  superstition  des  peuples  pour 
>»  se  procurer  les  faveurs  des  plus 
»  belles   femmes  ,    sous  le  nom  du 
9  dieu  dont  ilsétaientles  ministres.  » 
Ce  charlatanisme   sacré   s'est  re- 
trouvé chez  presque  tous  les  peuples 
civ  iîisés  ou  sauvages.  (3/.  Ind.)  C'est 
ainsi  qu'aux  Indes  ,  lorsque  plusieurs 
personnes  deviennent  suspectes  d'un 
■vol ,  et  qu'on  ne  peut  en  convaincre 
aucun  en  particulier  ,  voici  l'expé- 
dient auquel  on  a  recours.  On  écrit 
les  noms  de  tous  ceux  qu'on  soup- 
çonne sur  des  billets  particuliers,  et 
on  les  dispose  en  forme  de  cercle. 
On   évoque  ensuite  l'esprit  avec  les 
cérémonies  accoutumées  ,  et  l'on  se 
relire  après  avoir  fermé  et  couvert 
le  cercle  de  manière   que  personne 
ne    puisse    y    toucher.   On  revient 
quelque  temps  après ,  on  découvre  le 
cercle ,  et  celui  dont  le  nom  se  trouve 
hors  de  rang  est  censé  le  seid  cou- 
pable. Lorsqu'un  prêtre  de  l'isle  de 
Ce  vlan  veut  consulter  ses  dieux  ,  il 
clnuge  sur  sou  dos  les  armes  qui  se 
trouvent  dans  le  temple  qu'il  dessert. 
Après  cette  cérémonie ,  il  est  saisi 
tuut-à-coitp  d'un  transport  extatique. 
La  divinité  s'empare  de  lui  ;  et,  pen- 
dant les  accès  de  sa  fureur  prophé- 
tique ,  i!  prononce  des  oracles  que  la 
foule  crédule   écoute   avec   respect. 
Dans  le  mêwe  pays  ,  lorsqu'un  ma- 
lade ne  reçoit  aucun  soulagement  des 
remèdes  qu'on   lui  administre  ,   on 


O  R  A  3a7 

consulte  les  dieux  ,  et  voici  de  quelle 
manière.  On  fait  avec  de  la  terre ,  sur 
une  planche  ,  la  figin'e  i^  malade  en 
demi-reHef  ;  puis  tous  ses  paients  et 
amis  se  rasseuib'ent,  et  font  un  grand 
festiû  ,  après  lequel  ils  se  rendent  au 
lieu  destiné  pour  la  céréniouie.  On 
forme  un  cercle  autour  de  la  chambre, 
laissant  au  milieu  un  grand  espace 
vide.  La  lueur  des  flambeaux ,  le 
bruit  des  tambours  et  des  autres  ins- 
tnmients  ,  donnent  un  air  de  fête  à 
tout  cet  appareil.  Une  fîUe ,  soi-disant 
vierge,  danse  au  milieu  de  la  cham- 
bre ,  pendant  que  les  assistants  l'ac- 
compagnent de  leurs  chants.  Après 
quelques  bonds,  la  danseuse,  coiume 
vaincue  par  l'esprit  qui  l'agite ,  se 
jette  à  terre  ,  et  fait  toirtes  les  con- 
torsions d'une  énergiuuène.  L'écume 
qui  sort  de  sa  bètw^he  ,  les  éclairs  cpii 
jaillissent  de  ses  yeux,  ne  permettent 
pas  à  l'assendilée  de  douter  qu'un 
génie  ne  se  soit  emparé  de  son  corps. 
Dans  cet  état ,  un  des  assistants  l'a- 
borde respectueusement,  lui  présente 
quelques  fruits  en  manière  d'oftrande, 
et  la  prie  de  vouloir  bien  enseigner 
quelque  remède  pour  guérir  le  ma- 
lade. Quelquefois  la  prophétesse ,  peu 
sCire  de  sa  réponse  ,  prétend  ne  pou- 
voir parler  ,  parcequ'il  y  a  dans  l'as- 
semblée un  de  ses  ennemis.  On  ne 
manque  pas  de  l'expulser  ;>itssi-tôt. 
Après  l'expulsion  de  ce  prétendu 
ennemi ,  la  devineresse  prononce  , 
d'un  ton  d'oracle  ,  quels  sont  les 
moyens  curatifs.  Souvent  l'événe- 
ment décèle  la  fourberie;  mais  la  fille 
ne  manque  pas  de  prétextes ,  et  s'ex- 
cuse en  di;iant  que  les  assassins  n'ont 
pas  bien  comprit-  te  sens  de  ses  pa- 
roles. Quoi  quil  en  soit ,  l'oracle 
rendu  ,  on  fui  fait  de  grands  remer- 
ciements. On  lui  cons.icre  un  arbre, 
au  pied  duquel  on  lui  sert  différent» 
mets  couronnés  de  fleurs. 

M.  Siain.  Le  P.  Tachard  rap- 
porte que  les  Siamois,  lorsqu'ils  sont 
sur  le  point  d'entreprendre  une  af- 
faire importante,  vont  dans  une  ca- 
verne qu'ils  regardent  comme  sacrée , 
et  offrent  des  sacrifices  au  génie  ou 
à  l'esprit  qui ,  selon  leur  opinion , 
y  fait  sa  dememe.  Ils  lui  demandent 

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5^8  O  R  A 

quel  sera  le  succès  de  TafTairc  ;  et 
lorsqu'ils  sont  sur  leur  retour ,  ils 
observent  soicneusenient  la  preuiiùre 
parole  qu'ils  entendent  dire  au  ha- 
sard ,  persuadés  qu'elle  leur  fait 
connaître  la  réponse  du  dieu ,  ou 
plutùl  que  c'est  sa  réponse  même 
qu'il  leur  transmet  par  un  organe 
étranger. 

Myth.  Tart.  Les  Tartares  qu'on 
nomme  Daores ,  et  qu'on  petit  re- 
garder connue  une  branche  des  orien- 
taux ,  se  rendent  au  milieu  de  la  nuit 
dans  voi  endroit  destiné  à  leurs  as- 
semblées, et  tous  ensemi  le  conmien- 
cent  à  pousser  des  hurlements  affreux, 
que  reui,!  plus  ettrayants  le  silence 

Îui  règne  alors  dans  la  nature  entière, 
les  cris  Iuf;ul<res  sont  accompagnés 
de  roulements  de  tambours.  Pendant 
ce  fmièljre  concert ,  un  de  la  troupe, 
couché  par  terre,  attend  ,  dans  cette 
posture  ,  que  l'esprit  divin  daigne  lui 
lévéler  lavenir.  Après  un  certain 
temps  il  se  relève  ,  plein  du  dieu  qui 
vieut  de  lui  parler  ,  et,  pendant  ce 
reste  de  fureur  pro[  hétitpie  ,  il  ra- 
conte aux  assistants  ce  que  la  divinité 
lui  a  communiqué  dans  son  extase  , 
et  ses  contes  les  plus  absurdes  sont 
reçus  comme  des  oracles  infaillibles. 
I^es  Tartares  Samoïèdes  consultent 
leurs  prêtres  ou  niapicier.s  d'iuie  n)a- 
iiiêre  un  peu  brutale,  ils  leur  serrent 
le  cou  avec  une  corde ,  et  si  violem- 
ment ,  qu'ils  tombent  par  terre  à 
demi-morts.  Cet  état  de  souffrance 
leur  tient  lieu  d'e\ta-e,  et  c'est  alors 
ffu'ils  prédisent  l'avenir.^rMyM  ajoute 
que,  pendant  que  ces  sorciers  parlent, 
le  sang  leur  coule  des  joues,  et  ne 
s'arrête  que  lorsqu'ils  ont  achevé  de 
rendre  leurs  oracles.  IVe  serait-ce  pas 
là  un  de  ces  traits  de  merveilleux  que 
l'on  n'est  pas  obligé  de  croire  sur  la 
parole  des  voyageurs  ? 

Al.  Afr.  Lorsqu'un  Nègre  de  la 
Côte  d  Or  veut  consulter  un  de  ses 
dieux,  il  s'adresse  au  prêtre ,  et  le 
prie  de  l'interroger  en  sa  présence. 
Devant  l'idole  est  ordinairement 
placé  un  tomieau  rempli  de  terre  , 
de  cheveux  ,  d'os  d'iiommes  et  d'ani- 
maux ,  et  de  plusieurs  autres  or- 
dures. Le  prêtre  prend  enviroa  une 


O  R  A 

V  Ingtaine  de  morceaux  de  cuir  ,  ave* 
quebjues  uns  des  ingrédients  contenus 
(JaiiS  le  tonneau ,  dont  les  uns  sont 
d'un  augure  favorable  ,  les  autres 
d'un  présage  sinistre;  il  les  attache 
ensemble  ,  et  en  forme  un  faisceau  , 

Îu'il  jette  en  l'air  à  diverses  reprises. 
.or>que  les  augures  favorables  se 
rencontrent  en  l'air ,  c'est  un  indice 
heureux  pour  le  consultant.  Quel- 
quefoisla  manière  de  consulter  i"id«>le 
consiste  à  prendre  au  hasard  un  cer- 
tain nombre  de  noix,  et  de  les  jeter 
à  terre;  on  les  compte  alors  ,  et  le 
présage  est  heureux  ou  sinistre, selon 
que  le  nombre  est  pair  ou  impair. 
Chez  certains  peuples  de  Guinée ,  le 
prêtre  mène  au  pied  de  I  arbre  fé- 
tiche ,  environné  de  colliers  de 
paille  ,  c  ux  qui  viennent  le  con- 
sulter. Après  avoir  fait  ses  conjura- 
tions ordinaires  ,  il  jette  les  jeux  sur 
un  chien  noir  qui  se  tient  auprès  de 
l'arbre.  Ce  chien,  regardé  comme  le 
diable  ,  est  censé  répondre  au  prêtre. 
Dans  d'autres  cantons ,  lorsqu'un  ha- 
bitant, veut  s'éclaircir  sur  ({uelque 
doute ,  il  vieut  auprès  de  l'arbre 
qu'il  honore  comme  sa  fétiche  par- 
ticulière ;  au  lieu  de  sacrifices,  il  lui 
présente  quel<]ues  mets  et  du  vin  de 
palmier.  Il  appelle  ensuite  un  prêtre 
pour  qu'il  interroge  l'arbre  et  lui 
rende  sa  réponse.  Le  prêtre  élève 
avec  de  la  cendre  une  espèce  de 
pjramide  ,  dans  lar|Helle  il  enfonce 
un  rameau  arrathé  de  l'arbre  ;  il 
prend  ensuite  un  pot  plein  d'eau 
dont  il  répand  une  partie  ;  avec  le 
reste  il  arrose  le  ramea^ ,  puis  il  pro- 
nonce quelques  paroles  mystérieuses. 
Il  fait  encore  une  aspersion  sur  le  ra- 
meau ,  et  finit  par  se  frotter  la  face 
avec  une  poignée  de  ces  cendres. 
Après  toutes  ces  cérémonies ,  la  lé- 
tiche  est  censée  répondre  à  ce  qu'on 
lui  demande. 

Dans  le  royaume  de  Loango  il  y  a 
une  magicienne  nommée  Ganga  Gom- 
licri  ,  ordinairement  prêtresse  de 
l'idole  Mokisso ,  que  l'on  consulte 
dans  le  pays  comme  une  autre  Py- 
thonisse.  ÈHe  habite  une  grotte  sou- 
terraine, où  elle  rend  desor.ncles  assez 
5cmLlaJ)les  à  ceux  de  Tropiionius. 


O  R  A 

Les  hatitants  du  royaume  H'An- 
xiko  consultent ,  dans  leurs  entre- 
prises importantes  ,  le  diable,  qui  , 
comme  ou  s'y  attend  Lien ,  ne  manque 
pas  de  leur  répondre. 

Pour  connaître  l'avenir ,  les  prêtres 
du  royaume  de  Bénin  font  trois  trous 
à  im  pot ,  frappent  dessus  ,  et  par 
le  son  qu'il  rend ,  jugent  de  ce  qui 
doit  arriver.  Cette  raomerie  s'appelle 
TOracle  de  Dieu  ,  et  le  peuple  le 
consulte  avec  respect.  Dans  tout  ce 
TO^  aume ,  le  grand-prètre  de  Loébo 
est  respecté  comme  im  grand  pro- 
phète. Les  habitants  sont  vivement 
persuadés  que  les  secrets  les  plus  im- 
pénétrables de  l'avenir  lui  sont  con- 
nus. Aussi  sont-i!s  saisis  d'une  sainte 
frayeur  lorsqu'ils  approchent  de  cet 
homme  divin.  Ceux  même  que  le  roi 
envoie  pour  le  consulter  ne  lui 
touchent  la  main  qu'avec  sa  permis- 
siou ,  et  le  roi  lui-même  lui  a  donné 
la  propriété  de  la  vi'Ie  de  Loébo, 
comme  une  marque  d'estime  et  de 
respect. 

Dans  la  salle  oiï  le  grand  mara- 
bout ,  ou  grand-prêtre  du  royaume 
d'Ardra,  donne  audience  à  ceux» jui 
viennent  le  consulter  ,  on  remarque 
ULC  petite  statue  à-peu-près  de  la 
grandeur   d'un  enfant    Ces  peuples 

Ïiréter.dent  que  c'est  le  diable  avec 
equellc  grand  maral)outs'rntretient, 
et  qui  lui  découvre  l'avenir.  Ils  sou- 
tiennent que  cette  petite  statue  an- 
nonce l'arrivée  des  vaisseaux  euro- 
péens six  mois  avant  qu'ils  entrent 
dans  le  port.  Les  familles  de  ce 
rovaume  s'assemblent  deux  fois  l'an- 
née pour  rendre  leurs  houmiages  ù 
leurs  idoles  ou  fétiches  ,  et  les  con- 
sulter sur  l'avenir.  Le  prêtre  leur 
interprète  la  réponse  de  la  divinité  ; 
ce  qu'il  fait  d'une  voix  très  basse.  Il 
répand  ensuite  sur  la  fétiche  quelques 
gouttes  de  liqueur.  Chaque  membre 
de  la  famille  en  fuit  autant  ;  ensuite 
tous  conimencent  à  boire ,  et  s<^»u  - 
vent  s'enivrent  en  l'honneur  de  la 
divinité. 

j1/.  -hncr.  Les  habitants  des  An- 
tilles a-siu^èrent  que  l'arrivée  des 
Espagnols  dar^s  leur  pajs  ,  et  les 
alfreus  ravages  qu'ils  y  exercèrent , 


O  R  A 


329 


leur  avaient  été  annoncés  loug-tcnips 
auparavant  par  leurs  démons.  Pour 
détourner  ce  malheur,  ils  avaient  re- 
doublé leurs  offrandes  et  leurs  sacri- 
fices; mais  rien  ne  put  empêcher  l'ac- 
complissement de  la  fatale  prédiction. 
Voici  la  manièredont  les  jongleurs, 
ou  prêtres  de  l'Amérique  septentrio- 
nah,  rendent  leursoracles.  Ils  forment 
une  cabane  ronde  ,  par  le  moyen  de 
plusieurs  perches  fju'ils  enioncciit 
dans  la  terre  ,  et  sur  lesquelles  ils 
étendent  des  peaux  d'animaux.  Ils 
laissent  à  la  partie  supérieure  de  la 
cabane  une  ouverture  assez  large 
pour  passer  un  homme.  C'est  dans 
cette  cabane  que  le  jongleur  s'en- 
ferme seul  pour  s'entretenir  avec  ia 
divinité.  Chant  ,  pleurs  ,  prières  , 
imprécations  ,  il  met  tout  en  usage 
pour  se  faire  entendre  du  grand 
Matchi-M anitOTi .  Ce  dieu,  ne  pou- 
vant plus  résister  à  de  si  press;inles 
Sollicitations ,  donne  enfin  sa  réponse. 
On  entend  alors  un  bruit  sourd  dans 
la  cahane  ;  une  force  secrète  doiuie 
de  violentes  secousses  aux  perclifs 
qui  la  soutiennent.  Les  assistanls  sont 
sai-is  cie  crainte  et  de  respect  ;  Je 
rusé  jongleur  profite  de  ces  disposi- 
tions de  l'assemliléc  pour  rendre  ses 
oracles  ,  qui  sont  -écoutés  cotm.ie  " 
sortant  de  la  bouche  du  Matchi- 
Manitou  lui-même. 

Les  prêtres  du  Brésil  ont  aussi  leur 
manière  de  consulter  l'oracle.  Celui 
d'entre  euxqni  doit  s'entretenir  avec 
le  diable  ,  qu'ils  nomment  Agnian  , 
doit  s'abstenir  de  tout  commerce 
avec  sa  femme  durant  neuf  jours.  Ce 
terme  expiré ,  il  se  rend  dans  nue 
cabane  construite  exprès  pour  lui  , 
commence  par  prendre  le  bain  , 
avale  ensuite  nn  breuvage  qui  doit 
avoir,  été  préparé  de  la  main  d'une 
jeune  vierge  ,  enfin  se  couche  dans 
un  hamac  ;  et  c'est  là  que  le  démon 
vient  le  trouver ,  dit-il ,  et  répondre 
à  ses  questions. 

Oraison.  Dans  les  emblèmes  de 
Riya  ,  c'est  une  feumie  à  genoux  , 
les  l)ras  ouverts  ;  d'une  main  elle 
tient  un  encensoir  fumant  ,  et  de 
1  autre  un  cœur  enflammé  qu  elle 
présente  au  :iel  d'où^part  un  rayon 


33o 


O  R  C 


«le  lumière  qui  descend   vers  elle. 

V.   PluÈRES. 

Oraisons  Ft'NÈBREs.  Cet  usage, 

pratiqué  chez  les  Grecs  et  les  Ro- 

^^ains  ,  usité  chez  les  modemes  ,  se 

retrouve  chez  les  iiatioir;  même  peu 

civilisées.  Sur  la  Cote  d'Or,  en  AiVi- 

3ue,  après  'es  oliSiVjues  d'un  Nècre 
'un  rang  supérieur  ,  un  prêtre  fait 
lui  discours  pathétique  aux  assistants. 
II  s'étend  hcaucoup  sur  les  yertus  du 
défunt  ,  exhorte^ses  auditeurs  à  les 
imiter  et  à  remplir  exactement  leurs 
devoirs.  Barhol  rapporte  qu'un  de 
ces  orateurs  ,  au  discours  duquel  il 
avait  assisté  ,  en  tertniiiant ,  prit  en 
main  les  mâchoires  des  moutons  que 
la  mort  avait  sacrifiés  durant  sa  vie. 
Ces  mâchoires  enfilées  formaient  une 
espèce  de  chaîne ,  dont  le  prêtre  te- 
nait un  bout  ,  tandis  que  l'autre  des- 
cendait dans  la  fo5se.  Il  exalta  beau- 
coup le  zèle  du  défunt  pour  les  sa- 
crifices ,  et  ensaeea  les  assistants  à 
suivre  son  exemple.  Il  eut  le  don  de 
les  persuader.  La  plupart,  après  le 
sermon  ,  vinrent  offrir  un  mouton  , 
dont  le  prédicateur  profila. 

Orbosîa  ,  déesse  que  les  parents 
invoquaient  pour  garantir  leurs  en- 
fants de  sa  colère,  ne  inciderenl 
in'  orhitateni.  Arnobe  prétend 
qu'elle  était  la  protectrice  des  or- 
phelins ,  orhi.  Elle  avait  un  autel  à 
Ron)e  près  du  temple  des  dieuxLares. 

Orchame  ,  roi  de  Perse  ou  plu- 
tôt d'Assvrie ,  père  de  Leucotnoé. 
K.  LetcothoÉ. 

Orckestès  ,  le  danseur,  le  sau- 
teur, surnom  de  Mars  dans  Lyco- 
phrcn. 

ï .  Op.chomÈne  ,  ville  ancienne  et 
florissante  de  Béolie ,  qui  envova 
trente  vaisseaux  au  sièr;e  de  Troie. 

2.  —  Ville  d'Arcadie,  riche  en 
troupeaux  ,  dont  les  habitants  allè- 
rent an  même  siège. 

1.  OrchomÉnus  ,  fils  de  Minyas  , 
roi  d'Orchomène  en  Béotie ,  donna 
son  nom  à  ses  sujets. 

2.  —  Fils  de  Lvcaon  ,  donna  son 
nom  à  la  ville  d'Orchomène  en  Ar- 
cadie. 

Orcidks  ,  capitaine  hébrycien  , 
sous  Amycus ,   qui  se  battit  contre 


O  R  E 

les  Argonautes  ,  et  blessa  d'im  conp 
d'érien  Talaiis.  Apollon,  de  Hk. 

Orciniens.  On  nommait  ainsi  à 
Rome  les  esclaves  affranchis  par  le 
testament  de  leurs  maîtres  ,  et  lie- 
venus  en  quelque  sorte  sujets  d  Or- 
cus.  f^.  Orctjs. 

Orcus  ,  surnom  de  Phrton  chez 
les  Romains.  On  l'invoquait  sous  ce 
nom ,  lorsqu'on  le  prenait  pour  ga- 
rant de  la  sûreté  des  serments  ,  ou 
lorsqu'on  demandait  vengeance  des 
parjures.  On  a  dérivé  ce  mot  ab 
iirgendo  ,  celui  qui  presse.  Isidore 
le  fait  venir  d'orca  ,  vase  creux  et 
profond.  Ce  qui  favorise  celte  der- 
nière opinion  ,  c'est  que  les  Romains 
donnèrent  le  nom  d'Orcus  non  seu- 
lement au  souverain  des  abymes  in- 
fernaux ,  mais  à  Aïdonce ,  roi  des 
Molosses, dont  ils  confondaient  l'his- 
toire avec  celle  de  Pluton ,  et  dont 
les  états  étaient  humides  et  bas  , 
mais  aux  fleuves  infernaux  et  aux 
enfers  eux-mêmes ,  que  toutes  les 
nations  se  sont  accordées  à  regarder 
comme  situés  dans  des  profondeius 
ténébrcuses.Charon  et  Cerbère  furent 
quelquefois  désignes  par  ce  même 
"nom. 

Ordinaires  ,  gladiateurs  q-  .  ae- 
vaient  combattre  à  des  jours  mar- 
qués. 

Okdrysus,  divinité  particulière 
aux  Thraces ,  qui  croyaient  en  tirer 
leur  origine. 

Oréades  ,  nymphes  des  monta- 
gnes. Ce  nom  se  donnait  aussi  aux 
nymphes  de  la  suite  de  Diane  ,  par- 
ceque  cette  déesse  se  plaisait  à  chasser 
dans  les  montagnes.  Rac.  Oros , 
njontagne. 
Or.ÉASjfilsd'HerculeetdeChryséi;-. 
OrÉe  ,  inie  des  Hamadryades  , 
fille  d'Oxylus  et  d'Hamadryade. 

Oreilles.  (  Voy.  Jupiter.  )  — 
D'À^'E.  (F.  MiDAs.)  On  mettait  au 
nombre  des  mauvais  présages  les  tin- 
tements d'oreilles  et  les  bruits  qu'on 
crovait  entendre  quelquefois. 

Oreilochia  ,  Orilochia  ,  nom 
que  Diane  donna  à  Iphigénie  ,  lors- 
qu'elle la  rendit  iininorlcîle  et  la 
transporta  dans  l'isie  de  Leucé  pour 
y  épouser  Achille. 


O  R  E 

.  Oresbius,  piètre  de  Ecotie  ;  et 
Tivn  des  capitaines  grecs  qui  allèrent 
au  siège  de  Troie. 

Oresitrophcs  ,  nourri  dans  les 
montagnes  ,  un  des  chieas  d'Ac- 
téon.  Rac.  trephein ,  noiurir. 

Oresta  ,  ville  de  Thrace ,  dont 
on  attribua  la  fondaTfion  à  Oreste. 
Hadrien  changea  ce  nom  en  celui 
•d  Andrano{K>lis  ,  d'où  est  venu  celui 
d  Andrinople.  Ce  prince  était  tombé 
dans  un  accès  de  manie ,  et  Ton  pré- 
tend que  ce  fut  à  cette  occasion 
qu'il  donna  son  nom  à  cette  ville , 
parce<jn"c.n  lui  persuada  que  pour  se 
guérir  il  lui  fallait  déloger  un  furieux 
et  se  mettre  en  sa  place. 

1 .  Obeste  ,  capitaine  troyen  ,  ttié 
par  Pol  \  jXEtès. 

2.  —  Capitaine  grec  ,  tué  par 
Hector. 

3.  —  Fils  d'Agamemnon  et  de 
Clytemnestre,  était  encore  fort  jeune 
lorsque  son  père .  au  retour  de  Troie , 
fut  assassiné  par  Clytemnestre  et  par 
Egisthe  son  comtdice.  Electre  vint 
ù  bout  de  soustraire  Oreste  à  leur 
fureur  ,  en  le  faisant  retirer  chez  son 
oncle  Strophius ,  roi  de  Phocide. 
Ce  fut  là  quOreste  lia  avec  son  cou- 
sin Pylade ,  fils  de  ce  prince  ,  celte 
amitié  qui  les  rendit  inséparables. 
Oreste  ,  devenu  gmud ,  forma  le 
dessein  de  venger  la  mort  de  son 
père ,  quitta  la  cour  de  Strophius 
avec  P\lade,  entra  secrètement  dan» 
Mycènes ,  et  se  cacha  chez  Electre. 
On  convint  d"al)ord  de  faire  courir 
dans  la  ville  le  bruit  <le  la  mort 
d'Oieste.  Eiiislhe  et  Clytemnestre 
en  conçurent  tant  de  joie  qu'ils  se 
rendirent  aussi-tôt  dans  le  temple 
d"  Apollon  pour  en  rendre  craces  aux 
dieux.  Oreste  v  pénétra  avec  quel- 
ques soldats  ,  dispersa  les  gardes ,  et 
tua  de  sa  main  sa  mère  et  l'usurpa- 
teur. Dès  ce  moment ,  les  Furies 
commencèrent  à  le  tourmenter.  Il 
alla  d'abord  à  Athènes  ,  où  l'aréo- 
page l'expia  de  son  crinie.  Les  voix 
des  juges  s'étant  trouvées  égales  de 
part  et  d'autre,  Minerve  elle-même 
donna  la  sienne  en  sa  faveur.  Ce 
prince ,  en  reconnaissance  de  ce 
bienfait ,  fit  élever  un  autel  à  cette 


GRE  33r 

déesse ,  sous  le  nom  de  Minerve 
Guerrière.  ]Vou  content  de  te  jnge- 
meut ,  Oreste  alla  cl;ez  les  Trézé- 
nieus  ,  poiu"  se  soumettre  à  lexpia- 
liou.  Ce  prince  fut  obligé  de  loger 
dans  im  lieu  séparé ,  personne  n'o- 
sant le  recevoir.  Enfin,  touchés  de 
ses  malheurs ,  les  Trézéniens  rexj>iè- 
rent;  et  Fnusanias  reuiar<^ue  qu  il 
sortit  im  laurier  du  lieu  où  se  fat 
cette  célèbre  expiation  ,  panequon 
v  avait  répandu  de  l'eau  de  la  fon- 
taine Hippoa"ène.  On  vo\ait  encore, 
du  temps  de  cet  auteur ,  le  laurier 

Eres  du  lieu  où  ce  prince  avait  logé, 
res  Trézéniens  montraient  aussi 
dans  le  même  temps  le  lieu  près  du 
temple  d'Apollon  où  Oreste  lut 
obligé  de  demeurer  seul  juscju'à  ce 
que  son  crime  fût  entièrement  expié  ; 
et  les  descendants  de  ceux  qui  furent 
commis'de  loin  à  cette  purification 
v  mangeaient  tous  les  ans  à  certain 
jour.  On  voyait  aussi  à  Trézèno  la 
pierre  sur  laquelle  s'étaient  assis  les 
neuf  juges  qui  l'avaient  expié  ,  et  on 
la  nommait  la  pierre  sacrée.  Voy. 
Cappa'ltas. 

Après  ces  expiations  .  Oreste  fut 
rétabli  dans  sesétatsparDémophoon, 
roi  d'Athènes.  Les  Furies  ne  cessant . 
point  de  le  tourmenter  ,  il  alla  enfin 
consulter  l'oracle  d'Apollon ,  où  il  ap- 
prit que ,  pour  en  être  délivré,  il  devait 
aller  en  Tauride  enlever  la  statue  de 
Diane  ,  et  délivrer  sa  sœur  Iphigé- 
nie.  II  s'y  rendit  avec  Pylade;  mais 
ayant  été  pris  il  futsnr  le  point  d'être 
immolé  à  la  déesse  ,  suivant  la  cou- 
tume du  pavs.  Ce  fut  dans  cette  oc- 
casion qu'on  vit  ce  généreux  combat 
d'amitié  dont  parle  Cicéron,  cha- 
cun des  deux  amis  voulant  nionrir 
pour  l'autre.  Cependant  Oreste  s'é- 
tant fait  connaître  à  la  prêtresse  sa 
s<£iir ,  elle  fit  adroitement  suspendre 
le  sacrifice  ,  faisant  accroire  an  roi 
que  ces  étrangers  étant  coupables 
d'un  meurtre  ,  on  ne  pouvait  le» 
immoler  qu'après  les  avoir  expiés  ; 
que  la  cérémonie  devait  se  faire  sur 
la  mer  ;  et  que  la  statue  de  Diane 
étant  aussi  profanée  par  ces  impies  , 
ou  la  devait  purifier.  Iphigénie,  étant 
montée  stir  le  vaisseau  de  son  frère , 


332  O  R  G 

prit  la  fuite  a\ec  lui ,  et  emporta  la 
statue  de  la  déesse.  Des  auteurs 
croient  quavaut  de  partir  Oreste 
avait  tue  Tlioas.  Tous  les  aucieus 
conviennent  qu'après  cette  entre- 
prise les  Furies  cessèrent  de  le 
tourmenter.  Après  son  retour  ,  il  fil 
cpouscr  Electre  à  Pylade.  Il  songea 
aussi  à  recouvrer  Hermione ,  fille  f!e 
«ou  oncle  Ménélas  et  d'Hélène  ,  qui 
lui  avait  été  promise,  et  que  Pyrrhus 
lai  avait  enlevée.  Ayant  appris  que 
son  rival  était  allé  à  Delphes  ,  il  ne 
manqua  pas  de  s'y  rendre  avec  Pv- 
lade  ,  et  causa  par  ses  insinuations  la 
mort  de  ce  prince ,  que  massacrèrent 
les  Delphiens.  Oreste  épousa  ensuite 
Hermione ,  et  vécut  depuis  assez 
poisiblement  dans  ses  états  ;  mais 
ayant  passé  en  Arcadie  ,  il  y  fut 
mordu  par  un  serpent ,  et  y  mourut 
figé  de  90  ans  ,  après  en  avoir  régné 
70.  Il  avait  joint  au  royaume  de 
Mycènes  celui  de  Sparte  ,  après  la 
mort  de  Ménélas ,  les  Lacédénioniens 
ayant  mieux  aimé  dor»ner  la  cou- 
ronne ail  mari  d'Herniione ,  fille  de 
ce  prince  et  d'Hélène ,  qu'à  ses  en- 
fants naturels.  On  prétend  que,  selon 
une  ancienne  tradition  ,  Orestç  était 
un  géant  à  qui  l'on  donnait  sept 
coudées,  f^oyez  Clïtemnestre  , 
Egisthe  ,    Electre,    Iphigénie, 

PïLADE. 

4- — Fils  d'Oreste  et  d'Hermione, 
donna  son  nom  à  un  peuple  de  la 
Molossie. 

1 .  OrestÉe  ,  lieu  d'Arcadie ,  ainsi 
Bonnné  parcequ'Oresle  y  habita  un 
an  par  ordre  d'Apollon. 

2.  —  Orestine  .  surnom  donne  à 
Diane  enlevée  par  Oreste. 

Oresthéus  ,  fils  de  Lycaon ,  donna 
son  nom  à  Oresthasium  ,  ville  de 
TArcadie  ,  appelée  depuis  Orestée  , 
d'Oreste. 

Orestiades.  V.  Oréades. 

Orestion  ,  endroit  où  mourut 
Oreste  ,  de  la  piqunre  d'un  serpent. 

OrÉus  ,  uni'es  surnomsde  Bacchus, 
pris  du  (ultequonlui  rendait  sur  les 
motitaîînes. 

Orgaka  ,  un  des  surnoms  de  Mi- 
nerve. 

Obgiastes,  prêtresses  deBacehus, 


O  R  G 

ou  Bacchantes ,  qui  présidaient  au* 
Orpies. 

Orgies  ,  fèîes  qui  se  célébraient 
en  l'honneur  «Je  Bacchus.  Il  y  avait 
en  Grèce  trois  solcnniilés  de  ce  nom, 
celles  de  Bacchus  ,  celles  de  Cérès  , 
et  celles  de  Cybèlc  ,  et  toutes  trois 
avaient  des  cérémonies  qui  leur' 
étaient  communes.  Celles  de  Bacchus 
se  célébraient  tous  les  trois  ans  :  de  l;i 
l'épithète  de  Trieterica ,  que  leur 
donne  Virgile.  Rac.  Tris  ,  trois  ; 
étos,  an.  Dans  les  commencements 
les  Or£;ies  étaient  peu  chargées  de 
cérémonies.  On  portait  seulement  en 
procession  une  cruclie  de  vin  avec 
une  branche  de  sarment  ;  puis  sui- 
vait le  bouc  qu'on  immolait  comme 
ndieu\àBacchus,dont  il  ravageait  les 
vignes;  ensuite  paraissait  la  corbeille 
mystérieuse,  suivie  des  Phallophores. 
Mais  cette  simplicité  ne  dura  pas 
long-temps, et  le  luxe  introduit  dans 
les  richesses  passa  dans  les  cérémo- 
nies religieuses.  Le  jour  destiné  i\ 
cette  fête,  les  hommes  et  les  femmes, 
couronnés  de  lierre  ,  les  cheveux 
épars ,  et  presque  nus,  couraient  à 
travers  les  mes  ,  criant  con)nie  des 
forcenés  :  Evohe  Bacche,  etc.  Au 
milieu  de  cette  troupe  on  voyait  des 
gens  ivres ,  vêtus  en  Satyres  ,  en 
Faunes  et  en  Silènes,  faisant  des  gri- 
maces et  des  contorsions  où  la  piî- 
deur  était  peu  ménagée.  Venait  en- 
suite une  troupe  montée  sur  des 
ânes, suiviedeFaunes,  de  Bacchantes, 
de  Tiiviades ,  de  Mimallonides  ,  d'e 
Naïades,  de  Nymphes  et  de  Tityres, 
qui  faisaient  retentir  la  ville  de  leui"s 
hurlements.  Après  cette  troupe  tu- 
multueuse ,  on  portait  les  statues  de 
la  Victoire,  et  des  autels  en  forme 
de  ceps  devigne,  couronnés  de  lierre , 
où  fumaient  l'encens  et  autres  aro- 
mates. Puis  arrivaient  plusieurs 
chariots  chargés  de  thyrses  ,  d  ar- 
mes ,  de  couronnes ,  de  tonneaux  , 
de  cruches  et  autres  vases ,  de  tré- 
pieds et  de  vans.  De  jeimes  filles 
marchaient  à  la  suite ,  et  portaient 
les  corbeilles  où  étaient  enfermés  les 
objets  mystérieux  de  la  fête;  c  est 
pour  cela  qu'on  les  nommait  Cis- 
tophores.  Les  Phallophores  les  sut- 


O  R  I 

Talent  î>vec  nn  chœur  d'ItlijpîiaUo- 
phorcs  iiaLiilés  en  Faunes  ,  contre- 
faisant des  personnes  ivres ,  et  chan- 
tant en  l'honneur  de  Bacchus  des 
Jiymnes  dignes  de  leurs  fonctions. 
La  procession  était  lerniée  par  une 
troupe  de  Bacdiantes  couronnées  de 
lierre  entrelacé  dif  et  de  serpents. 
An  iniUeu  de  ces  fêtes  ,  des  femmes 
tiues  s'y  donnaient  le  fouet ,  d'autres 
se  déchiraient  la  peau  ;  enfin  on  y 
commettait  tous  les  crimes  qu'auto- 
risent l'ivresse,  l'exemple,  l'impu- 
nité ,  et  la  licence  la  plus  effrénée. 
Aussi  l'autorité  se  vit-elîe  ohli^ée  de 
les  interdire.  Diagondas  les  al>oIit  à 
Thèhes  ,  et  un  sénatusconsuite  ,  qui 
parut  à  Rome  l'an  5u6  de  la  fonda- 
tion de  cette  ville ,  les  défendit ,  sous 
peine  de  mort,  et  pour  toujours,  dans 
toute  l'étendue  de  l'empire. 

Oagiophantes  ,  principaux  mi- 
nistres ou  sacrificateurs  dans  les  Or- 
gies. Ils  étaient  suijordoimés  aux 
orgiastes;  car  parmi  les  Grecs  c'é- 
tait aux  femmes  «ju'il  apparlenxiit  de 
présider  dans  les  mv  stères  de  Bac- 
èhus. 

Orgueii..  Il  est  quelquefois  inspiré 
par  la  possession  d'un  honneur  peu 
mérité  ,  et  alors  il  peut  s'exprimer 

Fr.r  la  fahle  de  l'âne  qui  s'attribuait 
hominage  que  le  peuple  rendait  à 
l'idole  dont  il  était  chargé.  Un  âne 
chargé  de  vases  sacrés  devint  dans 
le  même  sens ,  en  Grèce  ,  un  pro- 
verbe emprunté  de  ceux  qm"  portaient 
les  vases  dans  les  fêtes  éleusiniennes. 
'Orgya  ,  petites  idoles  que  gar- 
flaient  précieusement  les  femmes 
initiées  aux  mystères  de  Bacchus. 
Dans  les  fêles  de  ce  dieu  ,  elles  pre- 
naient ces  petites  statues  et  les  em- 
portaient dans  'es  bois  en  poussant 
des  hurlements. 

Orib  A  sus ,  grimpe-montagne  ,  un 
des  chiens  d'Actéon.  Rac.  Bainein, 
monter. 

Oriest  (  Iconol.  ) ,  nn  des  quatre 
points  cardinaux.  C.  Ripa  le  repré  - 
sente  par  un  enfant  d'une  rare  beauté , 
au  teint  vermeil,  aux  cheveux  blonds 
oonmie  Tor ,  ayant  sur  le  haut  de  la 
twtc  une  étoile  brillante.  Sonhabiile- 


O  R  I 


5^ 


'  ment  est  rouge ,  et  semé  de  perles 
fines  ;  sa  ceinture  est  bleue ,  et  1  oa 
y  voit  les  signes  du  bélier  ,  du  lion 
et  du  sagittaire.  Il  porte  de  la  main 
droite  un  bouquet  de  Heurs  qui  com- 
mencent à  s'épanouir  ,  et  de  la  gauche 
"Un  vase  plein  de  feu ,  d  où  s'exhalent 
des  parlums.  D'un  coté,  le  soleil 
semble  sortir  de  terre  ,  et  darder  ses 
rayons  de  toutes  parts;  de  l'autre, 
les  oiseaux  voltigent  sur  les  arbustes 
en  fleurs,  et  paraissent  saluer  le  père 
du  jour  et  de  la  vie. 

OsiGiKE  d'amolb.  (  Iconol.  )  C. 
Ripa  la  représente  par  une  jeune 
beauté  qui  tient  d'une  main  un 
miroh-  concave  ,  quelle  opjKjse  aux 
ravous  du  soleil ,  dont  la  rérlexioa 
allume  un  ilam'»ean  que  porte  1  autre 
main.  Audes-ous  du  miroir ,  on  lit  : 
(Sic  in  corilefacil  anior  incendium, 
c  est  ainsi  que  l'umour  s'allume  dans 
le  cœur  ;  emblème  au  moins  incom- 
plet ,  s'il  est  vrai  que  l  amour  entre 
par  les  oreilles  autant  que  par  le» 
yeux. 

Origo  ,  premier  nom  de  Dldon. 

1 .  Orion  ,  nom  du  dieu  de  la  guerre 
chez  les  Parthcs. 

2,  —  Fils  de  Neptune  et  d'£u- 
ryale  ,  selon  Homère.  On  peut  voir 
à  l'article  Hériécs  l'autre  origine 
ridicule  que  la  fable  lui  donne.  Il  se 
rendit  célèbre  par  sou  amour  pour 
l'iistronomie  qu'il  avait  apprise  d'At- 
las ,  et  par  son  goût  pour  la  cliasse  , 
qu'il  conser\e  encore  d::ns  l'Elysée, 
au  dire  des  poètes.  C  était  uii  des 
plus  beaux  hommes  de  son  temps. 
Homère,  parlant  des  deux  fils  de 
Neptune,  Épliialte  et  Otus  ,  dit  que 
leinr  beauté  ne  le  cédait  f{u'à  celle 
d  Orion.  Il  était  d'une  taille  si  avan- 
tageuse ,  qu'on  en  a  fait  tm  géant 
qui  dépassait  les  flots  de  toute  la 
tête  ;  ce  qui  veut  dire  ,  sans  d.jute , 
qu'il  était  souvent  en  mer.  Ce  fut 
dans  le  temps  qu  il  la  traversait  ainsi 
cpie  Diane  ,  voyant  cette  tète  sans 
savoir  ce  que  c'était ,  voulut  faire 
preuve  de  son  .".dresse  en  présence 
d'Apollon  qui  l'en  avait  défiée  ,  et 
tira  si  juste  ,  qu'Orion  Ixit  atteint 
d'une  de  ses  flèches  meurtrières  ; 
peut-être  parçequ'il  périt  dan»  une 


ZZA 


O  R  1 


de  ses  courses  maritimes.  Après  la 
mort  de  Sidû  ,  sa  première  femme  , 
que  la  colère  de  Junon  lui  ra\it ,  il 
voulut  épouser  Mérope  ,  fiile  d'CE- 
nopéns,  de  l'isle  de  Chio.  Celui-ci  , 
qui  ne  voulait  point  d'mi  tel  t;enclre, 
après  l'avoir  enivré ,  lui  creva  les 
yeux  ,  et  le  laissa  sur  le  l)Ord  de  la 
mer.  Orion  ,  s  étant  levé  après  que 
sa  douleur  fut  appaisée  ,  arriva  jirès 
dune  fori;e  ,  où  ,  rencontrant  im 
jeune  garçon ,  il  le  prit  sur  ses  épau- 
les ,  le  priant  de  le  j^uider  vers  les 
lieux  où  le  soleil  se  lève.  Il  v  re- 
couvra la  vue,  et  retourna  se  venger. 
j4poUodore  ,  qui'  corite  cette  fable  , 
ajoute  qii'Orion ,  devenu  célèbre  dans 
l'art  de  Vulcain,  fit  un  palais  sou- 
terrain pour  Neptune  sou  père  ,  et 
que  l'Aurore,  que  Vénus  avait  ren- 
due amoureuse  de  lui,  1  enleva  ,  et 
le  porta  dans  l'isIe  de  Délos.  11  y 
perdit  la  vie  par  la  jalousie ,  suivant 
Homère  ,  et ,  selon  d'autres  ,  par  la 
vengeance  de  Diane  ,  qui  fit  surtir 
de  terre  un  scorpion  dont  i!  reçut 
la  mort ,  ou  le  fit  périr  h  coups  de 
flèches  ,  parce<iu'il  avait  voulu  faire 
violence  à  Opis  ,  ou  parcequ'il  avait 
voulu  forcer  la  déesse  à  jouer  au 
disque  avec  lui  ,  ou  pour  avoir  osé 
toucher  son  voile  d'une  main  impure. 
'J'outcela ,  dépouillé  du  merveilleux , 
peut  signifier  qu'aimant  passionné- 
ment la  chasse  ,  il  se  levait  de  grand 
matin  ;  qu'il  mourut  dans  1  isie  de 
Délos  pour  s'être  trop  fatigué  à  cet 
exercice  ,  ou  dune  maladie  conta- 
jçieuse  ,  mort  qu'on  attribuait  ordi- 
nairement i'i  Apollon,  mais  aussi 
3ue!quefois  à  Diane  ,  et  r[u'il  mourut 
ans  le  temps  que  le  soleil  parcourt 
le  signe  du  scorpion.  Diane  ,  fâchée 
d'avoir  ôté  la  vie  au  Itel  Orion  ,  ob- 
tint de  Jupiter  qu'il  fût  placé  dans 
le  ciel  ,  où  il  forme  la  plus  brillante 
des  constellations  ;  et  comme  elle  y 
occupe   un  très   grand    espace ,   ce 

}>hénomène  astronomique  pourrait 
)ien  avoir  fourni  l'idée  de  cette  taille 
monstrueuse  qu'on  lui  donne  ,  dont 
la  moitié  est  dans  la  mer  et  l'autre 
sur  la  terre,  parcequ  en  effet  cette 
constellation'  est  à  moitié  sous  l'é- 
guatcur  et  moitié  au-dessus> 


OUI 

Du  temps  d'Orion  ,  la  peste  désoTa 
rhèbes.  L  oracle ,  consulté ,  répondit 
que  la  contagion  cesserait  lorsque 
deux  princesses  du  saug  des  dieux 
s'offriraient  volontairemf  iit  à  la  <.o- 
lère  céleste.  Aussi-tot  les  fîiles  d'O- 
rion, qui  descendaient  de  jNeplune  , 
se  dévouèrent  avec  un  counsge  hé- 
roïque. Le  peuple,  sauvé  par  ce 
sacrifice  volontaire  ,  leur  fît  de  ma- 
gnifiques funérailles ,  et  plaça  leur 
bûcher  dans  l'endroit  le  plus  éminent 
de  la  ville.  De  leurs  cendres  sortirent 
deux  jeunes  garçons  avec  des  cou- 
ronnes sur  la  tète  ,  qui  firent  eux- 
mêmes  les  honneurs  de  la  pompe  fu- 
nèbre ,  et  qui  dans  la  suite  portèrent 
le  nom  de  Couronnés. 

3. — tVn  des Lapithes  tués  par  les 
Centaures  aux  noces  de  Pirithoiis. 

I.  Oeithyie  ,  une  des  Néréides. 

•2. —  Fille  de  Marthésie  reine  des 
Amazones,  succéda  à  sa  mère,  après 
que  cette  reine  eut  été  tuée  dans  un 
combat  contre  les  barbares.  Orithyie 
était  une  princesse  admirée  de  toute 
la  terre  ,  non  seulement  pour  sa 
science  dans  l'art  militaire,  mais  en- 
core pour  sa  virginité  qu'elle  con- 
serva iuviolablement  toute  sa  vie.  Ce 
fut  par  sa  valeur  que  le  nom  des 
Amazones  devint  si  grand  et  si  ter- 
rible ,  que  le  roi  Eurysthée  ,  à  qui 
Hercule  devait  douze  travaux  ,  crut 
lui  en  prescrire  un  absolument  im- 
possible en  lui  commandant  de  lui 
apporter  les  armes  de  la  reine  des 
Amazones.  Ce  héros  ^  accompagné 
de  l'élite  de  la  noblesse  grecque  , 
partit  avec  neuf  galères  pour. cette 
fameuse  expédition.  Les  deux  sœurs 
Antiope  et  Orithyie  partageaient 
alors  la  souveraine  autorité  ;  mais 
celle-ci  était  occupée  à  des  guerres 
étrangères,  de  sorte  qu'Heri-ule,  étant 
descendu  sur  le  rivage  ,  ne  trouva 
qu' Antiope  ,  accompagnée  par  ha- 
sard d'un  grand  nombre  de  ses  su- 
jettes ,  qui  ne  s'attendaient  pas  qu'on 
dut  venir  les  insulter  jufi(}ues  dans  le 
sein  de  leur  royaume.  Cette  surprise 
fut  cause  que  peu  d'entr'cllcs  eurent 
le  temps  de  s  armer  pour  s'opposer 
à  une  irruption  si  soudaine ,  et  quel  les 
fiuent  facilement  vaincues.  On  cp 


O  R  M 

tua  quelques  unes ,  et  on  en  fit  plu- 
sieurs prisonnières. 

Cef  eadant  Orithyie  est  informée 
du  dét.iil  du  conihiit  qu'on  avait  livré 
à  ses  sœurs  ,  et  du  rapt  rpi'un  prince 
ath  'nien  avait  fait  dune  de  ses  com- 
pagnes ;  que  c'est  en  vain  qu'elles  ont 
suKjiigiié  le  Pont  et  l'Asie ,  si  elles 
souffrent  que  les  Grecs  viennent  im- 
punémenl  dans  leur  pays  ,  moins 
pour  leur  faire  la  gucire  ,  que  pour 
les  enlever  indignement.  Elle  envoie 
en  même  temps  demander  du  secours 
à  SagHlus ,  roi  de  Scvthie  ;  elle  lui 
représente  que  les  Amazones  Qnt 
l'honneur  de  descendre  des  peuples 
qui  vivaient  sous  son  empire  ,  et 
comment  la  nécessii'  les  avait  ré- 
duites à  prendre  les  armes  après  le 
carnase  qu  on  fit  de  leurs  éiX)ux.  Elle 
l'instruit  du  motif  et  du  succès  des 
guerresqu'ellesavaient  glurieusemcnt 
achevées,  et  lui  faitenteudre  qu'elles 
étaient  parvenues  p.ir  leur  vertu  à 
faire  donner  aux  femmes  scvthes 
une  réputation  de  valeur  non  moins 
j^randeque  celle  des  hommes  du  reste 
de  la  terre.  Ce  roi ,  touclié  de  la 
gloire  de  sa  nation  ,  lui  envoya  un 
grand  corps  de  cavalerie ,  et  Panaso- 
goras  ,  son  propre  fils ,  pour  le  com- 
mander; mais  l'esprit  de  division  qui 
se  mit  entreux  avant  le  combat , 
leur  ayant  fait  oublier  le  sujet  qui  les 
avait  amenés  ,  ils  abandonnèrent  les 
Amaxones  ,  qui ,  frustrées  d'un  se- 
cours sur  lequel  elles  avaient  compté , 
furent  défaites  par  les  Athéniens. 
Elles  trouvèrent  néanmoins  une  re- 
traite dans  le  c  amp  de  leurs  alliés  , 
qui ,  les  mettant  à  couvert  des  in- 
sultes des  autres  nations  ,  les  rame- 
nèrent chez  elles. La  mort  d'Orithyie 
fit  tom!)er  le  sceptre  entre  les  mains 
de  Penthésilée. 

ORMEisict,  M  ,  ville  de  Thessalie  , 
dont  les  habitants  allèrent  au  siège 
de  Troie  ,  et  qui  dut  sa  fondation  à 
Orménus. 

Orménide,  Ctésius  ,  fils  d'Onné- 
nus  5. 

OrmÉsis  ,  Astydamie  ,  fille  d'Or- 
niénus. 

I.  Orméncs  ,  fils  de  Cercaphus  , 
i^oi  de  Thesâolie. 


O  R  O  5^5Î 

1-  —  Capilai-'.e  troven ,  tué  {»ar 
Teuccr  fiis  de  ïélamon. 

5.  —  Roi  des  Dolopes ,  et  père 
d'Amyntor,  qui  lui  succéda. 

.}•— Autre  capitaine  troyen,  înc 
par  le  Lapithe  Polvpœtès. 

5.  —  Père  de  Ctésius ,  et  aïeul 
d'Eumée. 

Or.il LSD,  ou  Hormizda-Choda. 
(  ?/I.  Pers.  )  Les  Grecs ,  par  corrup- 
tion ,  1  ont  nommé  Oromazdes.  C'é- 
tait le  nom  que  les  anciens  Perses 
donnaient  au  premier  principe  de 
toutes  choses  et  à  l'Etre  suprême , 
seul  objet  de  leur  culte.  Ils  disaient 
que  c'était  lui  qui  avait  d'alxjrd  créé 
la  lumière  et  les  ténèbres ,  et  que 
c  était  le  mélange  de  ces  deux  choses 
qui  avait  produitles  biens  et  les  maux. 

Orné  AIE  ,  surnom  de  Priape,  pris 
du  culte  qu'on  lui  rendait  à  Ornées. 

Ofj«ÉEs  ,  fête  de  Priape.  Elle  de- 
vait être  célébrée  sur-tout  par  les 
Ornéates  ,•  mais  c'était  à  Colophon  , 
ville  d'Ionie, qu'on  la  solenmisaitavec 
le  plus  d'éclat.  Le  dieu  n'y  avait  pour 
ministres  q\ie  des  femmes  mariées. 

i.OR>Érs,  fils  d'Erechlhée ,  et 
père  de  Jlnesthée  ,  donna  son  nom 
à  la  vi'le  d'Ornées  en  Argolide. 

2. — Un  des  LapitheS;  mis  en  fuite 
dans  le  combat  qui  se  livra  aux  noces 
de  Pirilhoiis. 

3.  —  Un  Centaure. 

4-  —  Un  des  surnoms  de  Priape. 

Ormchomantie,  divination  qu'on 
tirait  du  vol ,  du  cri  ou  du  chant  des 
oiseaux.  Kacî  Omis  .  oiseau,  roy. 
OsciNEs  ,  Alites  ,  Pr^lpetes  ,  Au- 
gures ,  Auspices. 

Ormtkoscoi'es,  ceux  qui  se  mê- 
laient de  former  des  prédictions  et 
de  tirer  des  présages  des  oiseaux. 

Ornvtion  ,  fils  de  Sisyphe  ,  et 
frère  de  Glaacus. 

Ornytus  se  joignit  h  loxus  ,  fils 
de  MénaUppe,  et  petit-fils  de  Thésée, 
pour  conduire  une  colonie  eirCarie.' 

Oro  ,  le  grand  dieu  des  Otatri- 
tiens,  qui  en  reconnaissent  un  certain 
nombre  de  moins  imp»orlants. 

Orode,  un  descompagnonsd'Enee, 
tué  par  Mézeiice  ,  après  lui  avoir 
prédit  qu'il  va  tomber  à  son  toursoui 
les  coups  du  prince  troyea. 


336  O  R  P 

Orodemniades.  V^.  Oréades. 

Oro.mÉdon  ,  un  des  Gdants  qui 
vouiurcDt  escalader  le  ciel. 

I.  Oronte  ,  fleuve  de  Syrie,  qui 
arrose  les  inius  d'Antioche  ,  en 
allant  se  rendre  à  (a  mer  ;  il  tra- 
verse tantôt  des  plaines  ,  tantôt 
des  lieux  esi  arpés  ;  son  lit  est  très 
inégal.  Paitsanias  raconte  ([u'uu 
empereur  romain  ,  voulant  trans- 
porter ses  troupes  depuis  la  mer 
jusauVi  Antiocne  ,  entreprit  de 
rendre!  l'Oronte  navif^able  ,  afin 
qne  rien  n'arrêtât  ses  vaisseaux. 
Ayant  donc  (ait  creuser  un  autre 
canal  avec  beaucoup  de  peine  et  de 
frais,  il  détourna  le  fleuve  et  lui  Ht 
changer  de  lit.  Quand  le  preiliier 
canal  fut  à  sec  ,  on  y  trouva  un 
tombeau  de  brique,  long  pour  le 
moins  d'onze  coudées,  qui  renfermait 
Tin  cadavre  de  pareille  grandeur ,  et 
de  figure  hiunaiiie  dans   toutes  ses 

Farties.  Les  Svriens  ayant  consulté 
oracle  d'Apolion  ,  à  Claros  ,  pour 
savoir  ce  que  c'était  ,  il  leur  fut  ré- 
pandu que  c'était  Oronte,  Indien  de 
nation. 

•3.  —  Un  des  capitaines  trovens 
qui  suivirent  Enée  en  Italie. 

Or.oi'tiS,  fils  de  Macédo  ,  et  pctit- 
fds  de  Lvcaon. 

Oros  ,  nom  sous  lequel  les  Egyp- 
tiens honoraient  Apollon. 

Orphée  était  fils  d'Œ;igre,  roi  de 
Thrace.  Ses  talents  pour  la  poésie  et 
pour  la  musique  firent  dire  dans  la 
suite  qik'il  était  fils  d'Apollon  et  de 
la  Muse  Calliope. 

Ou  dit  qne  c'est  lui  qui  a  le  pre- 
mier établi  le  culte  des  dieux,  qui  a 
enseigné  leur  origine.  C'est  aussi  lui , 
<lit-on  ,  qui  a  introdm't  l'cxjiiation 
des  crimes,  le  culte  de  Racchus  et 
les  mystères  qu'on  appelait  ot-phi- 
qites.  C'est  lui ,  dit  Lucien  ,  qui  a 
donné  aux  Grecs  les  principes  de 
l'astronomie  :  il  a  écrit  la  guerre  des 
géants ,  le  rav  issement  de  Prosernine , 
fe  deuil  d'Osiris  célébré  par  les 
Egyptiens  ,  les  travaux  d'Hercule. 
On  lui  attribue  bien  d'autres  ou- 
vrages sur  les  corv  bantes ,  sur  les 
auspices  ,  sur  la  divination. 

Il  paraît  encore  que  s'il  n'a  pas  été 


O  R  P 

l'inventeur  de  l'ancienne  religion  de» 
Grecs,  il  en  a  été  au  moins  le  pre- 
mier réformateur.  Il  avait  voyagé  eu 
Egypte;  et,  dans  les  conlérences  qu'il 
avait  eues  avec  les  prêtres  du  pays, 
il  avait  formé  un  système  de  religion 
et  de  morale  cpi'il  apporta  dans  la 
Grèce.  Il  mit  sa  doctrine  eu  vers  , 
suivant  l'usage  du  temps  ,  et  y  joi- 
gnit ,  pour  la  mieux  faire  goûter  , 
l'accompagnement  de  la  Ijrcjdont  il 
jouait  parfaitement.  L'einprè.-^sement 
qu'on  eut  à  l'écouter ,  et  le  ohange- 
nient  que  sa  poésie  oj>éra  dans  les 
mœurs  et  dans  la  mamère  de  vivre 
des  Grecs  encore  sauvages  et  gros- 
siers ,  firent  imaginer  ces  meneilles 
si  tommes,  qu'Orphée,  par  les  doux 
accents  de  sa  voix  et  par  les  i  harmcs 
-  de  sa  lyre ,  avait  apprivoisé  les  tigres 
et  les  lions;  qu'il  avait  arrêté  le  cours 
des  fleuves  les  plus  rapides  ;  que  les 
arbres  et  les  rochers  ,  sensibles  i 
l'harmonie  de  ses  chants,  le  suivaient 
pour  l'entendre  ;  qu'il  sut  même  flé- 
chir le  dieu  des  enfers  ,  et  suspendre 
les  tourments  des  criminels  dans  le 
Tartarc.  Il  amiait  éperdument  Eu- 
rydice sa  femme,  et  il  eut  le  malheur 
de  la  perdre  par  un  accident  dont  il 
ne  put  jamais  se  consoler.  Comine 
elle  se  promenait  un  jour  ,  avec  une 
troupe  de  Naïades,  dans  une  prairie 
émaillée  de  fleurs,  elle  marcha  par 
hasard  sur  im  serpent  caché  sons 
riierlje  ,  qui  la  moruit  au  talon  ;  et, 
quelques  jours  après,  elle  mourut  de 
cette  blessure. D'autres  disent  qu'elle 
fut  piquée  par  ce  seipent  pendant 
qu'elle  fuyait  Aristée,  fils  d'Apollon 
et  de  la  nymphe  CyrèiiC.  Orphée, 
désespéré  ,  implora  d'abord  ,  mais 
inutilement ,  le  secours  des  divinités 
du  ciel  j  sa  descente  atix  cnlers  à 
cette  occasion  est  célèbre.  Il  [)rit  sa 
Ivre,  et  pénétra  jusques  sur  les  rives 
du  Styx,  par  l'antre  du  Ténare,  dans 
l'espérance  qu'il  pourrait  tromer 
grâce  auprès  des  puissances  infer- 
nales ,  et  obtenir  le  retour  d'Eury- 
dice. En  effet  ,  il  fit  entendre  Acs 
accents  si  doux  et  si  touchants,  «ue 
les  onibns  attendries  ne  purent  re- 
fiiser  leurs  larmes  h  son  malheur. 
Tantale  oublia  sa  soif,  et  ne  pensa 
plus 


O  RP 

£Ias  i  courir  après  l'eau  qui  le  fnyai'  ; 
i  roue  dixion  s'arrêta  ;  les  vautours 
qui  déchiraient  le  cœur  de  T;t\us 
lui  donnèrent  du  relâche  ;  les  I)a- 
naïdes  cessèrent  de  travailler  à  rera- 
jjlir  le  tonneau  qui  se  vidait  tou- 
jours ,  et  Sisyphe  s'assit  sur  son  ro- 
cher ;  on  dit  même  que  les  Furies 
devinrent  sensibles  ,  et  pleurèrent 
pour  la  preniière  fois.  Enan  le  dieu 
des  enfers  et  son  épouse  se  laissèrent 
attendrir  ;  ils  appelèrent  Eurydice  , 
qui  se  trouvait  parmi  les  ombres 
nouvellement  arrivées  ;  elle  s'ap- 
proche d  un  pas  lent ,  car  la  morsure 
du  serpent  était  encore  récente  ;  et 
on  la  rend  à  Orphée  ,  mais  à  con- 
dition qu'il  ne  totu-nera  point  là  tête 
pour  la  regarder,  jusqu'à  ce  qu'il 
soit  sorti  de  l'empire  des  ombres. 
Eurydice  avait  déjà  franchi  tous  les 
obstacles  qui  pouvaient  empêcher 
son  retour,  déjà  elle  allait  revoir  la 
lumière  ,  lorsqu'Orphée  ,  oubliant 
la  loi  qui  lui  avait  été  imposée,  cède 
imprudemment  à  l'impatience  de 
revoir  sa  femme.  Il  n'avait  plus  qu'un 

t)as  à  faire  ,  il  s'arrête  ,  et,  forcé  par 
a  violence  de  sa  passion ,  il  tourne 
la  tête  ,  et  dans  l'instant  Eurydice  lui 
est  enlevée.  Elle  lui  tend  les  bras  ; 
il  veut  les  saisir ,  mais  il  n'embrasse 
qu'une  ombre  vaine  :  elle  lui  dit  un 
adieu  étemel ,  qu'à  peine  il  peut  en- 
tendre ;  et  sans  se  plaindre  de  son 
ëpoux  ,  car  elle  n'evit  pu  se  plaindre 
que  d'en  être  trop  aimée  ,  elle  rentre 
dans  les  demeures  souterraines.  Or- 
phée ,  accablé  de  ce  surcroit  d'afflic- 
tion ,  tente  vainement  de  descendre 
de  nouveau  aux  enfers.  L'inflexible 
nautonnier  refuse  de  le  passer.  Il 
demeura  pendant  sept  jours  sur  les 
rives  de  l'Achéron  sans  prendre  de 
nourriture  ;  la  douleur  et  les  larmes 
furent  ^c.'^ seuls  aliments.  Enfin,  après 
s'être  plaint  inutilement  de  la  cruauté 
du  dieu  des  enfers,  il  se  retira,  et 
sVn  fui  dans  la  Thrace  sur  le  mont 
Rliodope,  sans  autre  compagnie  que 
celle  des  animaux  qu'il  avait  attirés 
9u!our  de  lui  par  les  charmes  de  sa 
lyre.  Les  femmes  des  Ciconiens  vou- 
lurent en  vain  lerappelerà  un  genre 
de  vie  moins  triste  et  moins  sauvage  ; 
Tome  If, 


ORS  337 

en  vaîn  elles  tentèrent  de  l'engager 
sous  les  lois  d'un  second  hyméuée; 
il  se  refusa  constamment  à  toutes 
leurs,instances.  Ces  femmes,  irritées 
de  la  résistance  d'Orphée  et  du  dé- 
dain qu'il  faisait  d'elles  ,  prirent  , 
pour  s'en  venger  ,  le  temps  de  la  cé- 
lébration des  fêtes  de  Bacchus  :  elles 
courent  au  mont  Rhodope,  armées 
de  thyrses ,  et  l'investissent  de  tons 
côtés  ;  leurs  hurlements  et  le  bruit 
de  leurs  tambours  les  empêchent 
d'entendre  la  voix  d'Orphée,  si  ca- 
pable de  les  attendrir  ;  elles  l'atta- 
quent avec  fureur ,  et  mettent  soa 
corps  en  pièces.  Sa  tète  et  sa  lyre 
sont  jetées  dans  IHèbre  ;  et  pendant 
que  le  fleuve  les  porte  avec  ses  flots 
▼ers  la  mer ,  sa  langue  profère  encore 
des  murmures  plaintifs ,  et  sa  lyre 
fait  entendre  les  plus  doux  sons.  Il 
rejoint  Eurydice  dans  les  enfers ,  pour 
n'en  être  jamais  séparé ,  et  tous  deux 
sont  placés  dans  la  demeure  des  gens 
de  bien.  Sa  lyre  fut  transportée  dans 
le  ciel,  et  les  dieux  en  firent  une 
constellation. 

OrphÉotélestes  ,  nom  que  l'on 
donnait  à  certains  interprètes  des 
mystères  les  plus  profonds. 

Orphiques  ,  surnom  des  Orgies 
de  Bacchus  ,  en  mémoire,  disent  les 
uns,  de  cequ'Orphée  y  perdit  la  vie; 
parceque ,  disent  les  autres ,  il  avait 
introduit  en  Grèce  la  célébration  de 
ces  fêtes  dont  l'Egypte  fut  le  berceau. 

Orphke  us,  un  des  chevaux  de  Plu- 
ton.  Rac.  Orphiiè,  ténèbres.  Clau- 
dien. 

Obsedice  ,  fille  de  Cinyras. 

OasÉrs.  nymphe  mariée  à  Hélénus- 

Orsès  ,  capitaine  tcoyen,  terrasse 
par  Kapon.  En.  î.  jo.  ' 

Orsi  ,  nom  que  les  Perses  don- 
naient à  l'Etre  suprême. 

Orsiloché  ,  surnom  de  la  Diane 
qu'on  adorait  en  Tauride.  Il  signi- 
fiait Diane  l'Ao^pitoZ/ère,  par  ironie , 
à  cause  du  traitement  barbare  qu  on 
faisait  aux  étrangers  qui  abordaient 
en  ce  pays. 

I .  Orsilochijs  ,  fils  d'Alphée  et 
de  Télégone  ,  régna  sur  un  prand 
peuple  ;.  et  fiit  père   de  Dioclès. 

a.  —  Petit-fils  du  précèdent.,  «ui- 


-  538  O  R  T 

▼it  les  Grecs  an  siège  de  Troie ,  et 
péril,  ainsi  que  'ou  frère  Cré thon , 
de  ia  main  ti'Enée. 

3.  —  C.ipitaine  troyen ,  tue'  par 
Teucer  fils  de  Télamon. 

4.  —  Fils  d'idiiméne'e  roi  de 
Crète ,  suivit  son  père  au  siège  de 
Troie,  f^t  s'y  distingua  par  sa  va- 
leur et  sa  Ic'fèreté  à  la  course  ;  mais 
ayant  voulu  s'oppos^^r  à  ce  qu'Ulysse 
obtînt  une  part  du  Lutin  ,  celui-ci 
l'attendit  dans  une  embuscade  ,  et 
le  perça  la  nuit  d'un  coup  de  pique. 
C'est  Ulysse  qui  raconte  lui-même 
c<  t  exploit  à  son  arrivée  à  Ithaque  , 
en  se  donnant  pour  Cretois.  Ainsi  c'est 
un  des  récits  mensongers  quHo- 
nière  met  dans  la  houche  de  son 
héros  ,  toutes  les  fois  qu'il  prend  un 
nom  supposé  et  cherche  à  déguiser 
«on  véritable  nom. 

Orthane,  divinité  adorée  parles 
Athéniens.  Le  culte  qu'on  lui  rendait 
ressemblait  h  celui  de  Priape. 

Orthe,  ville  de  Th^ssalie,  dont  les 
habitants  allèrent  nu  siège  de  Troie. 

Orthe  4  ,  fille  d  Hyacinthe. 

OrthÉe  ,  un  des  capitaines  qui 
défendirent  Troie  contre  les  Grecs. 

Okthésie  ,  Orthesio.  (Rac.  or- 
f^ei/i,  rectifier),  fliriger,  surnom  que 
les  Tliraees  donnaient  à  Diane, ((u'ils 
supposaient  secourir  les  femmes  en 
tra\ail  d'enfant ,  et  généralement  ai- 
der tous  leshoninies  dans  leurs  entre- 
prises. Elle  était  aussi  adorée  sous  cC 
nom  sur  le  montOrlhésius.en  Artadie. 

Orthia  ,  surnom  deDiane  honorée 
à  Lacédémone.  On  prétendait  que 
c'était  !a  niême  statue  qu'Oreste  et 
Iphigénie  enlevèrent  de  la  Tauride. 
C'était  devint  elle  qu'on  fouettait 
les  jeunes  Spartiates.  On  attribue  .ce 
safnoni  h  ce  qu  elle  était  si  bien  liée 
avec  des  brins  de  sarment,  qu'elle  ne 

E ornait  pencher  d'aucun  coté,  f^i 
iVGOTiESMA.  Rt'c.  orthos ,  droit. 
D"  -«itres  l'interprètent  par  sévère,  et 
fondent  leur  opinion  sur  le  goût  que 
cette  statue  avait  pour  le  sang  hu- 
niain^  habitude  rju'elle  avait  con- 
tractée chez  les  barbares. 

Orthien  (  Nome  )  ,  air  de  flûte  , 
dont  la  modulation  était  élevée  et  le 
rhythme  plein  de  vivacité ,  ce  qui  le 


ose 

rendait  dun  grand  usage  dans  les 
combats.  C'était  en  jouant  cet  air 
que  Tiinothée  faisait  courir  Alexan- 
dre aux  armes.  C'était  ce  home  que 
chantait  Arion  îur  la  pouppedu  ^•ais- 
seau  d'où  il  se  précipita  dans  la  mer. 

Orthona.  Â'.  Orthane. 

Orthls  ,  «hion ,  frère  de  Cer- 
bère et  de  IHydre  de  Lernc  ,  et 
fils  de  Typhon  le  plus  impétueux 
de  tous  les  vents ,  et  d'Jîchidna 
monstre  moitié  femme  et  inoitié  vi- 
père, gardait  les  troupeaux  de  Gé- 
ryon  ,  et  fut  tué  par  Hercule. 
•  Ortygie  ,  un  des  noms  que  porta 
l'isle  de  Délos ,  de  ortux  ,  caille  , 
parcequeces  oiseaux  étaient  en  grand 
nombre  dans  cette  isle. 

9..  —  Nom  d'Ephèse. 

3.  —  Isle  située  près  de  Syracuse, 
à  l'embouchure  de  l'Alphée.  C'est  là 
que  se  rend  l'Alphée ,  suivant  f^ir- 
gile,  pour  mêler  ses  eaux  amoureuses 
avec  celles  d'Aréthuse.  Les  mytho- 
logues racontent  que  Minerve  et 
Proserpine    donnèrent  à    Diane   en 

Î)articulier  l'isle  de  Syracuse',  que 
es  ora<  If  s  et  les  hommes  ont  nom- 
mée Ortygie, d'un  des  noms  de  cette 
déesse,  et  que  les  N\mphes  firent 
aussi-tôt  paraître  dans  cette  isle,  en 
faveur  de  Diane  ,  une  fontaine  ap- 
pelée Aréthuse. 

4-  —  Surnom  de  Diane  honorée 
dans  l'isle  de  Délos. 

Ortvgius,  un  des  capitaines  de  Tur- 
nus,  tué  parCénée.  Enéide ,  1.  9. 

Oscilles  ,  nom  qui  fut  donné  à 
des  tètes  de  cire  qu'Hercule  offrit 
en  Italie  ,  au  lieu  de  victimes  hu- 
maines. C'étaient  aussi  de  petites 
figures  humaines  dont  la  tête  seule 
était  bien  formée.  On  les  consacrait  à 
Saturne  en  les  faisant  toucher  ou  en 
les  suspendant  à  sa  statue.  Après 
cette  espèce  de  consécration ,  les 
anciens  en  mettaient  par-tout  dans 
leurs  maisons ,  et  même  dans  les 
champs,  oi'i  ils  les  suspendaient  aux 
arbres,  comme  un  préservatif  infail- 
lible contre  ce  qu'ifs  redoutaient  de 
la  magie  et  des  enchantements.  On 
donnait  aussi  le  noui  d'Oseilles 
à  toute  sorte  de  masques  qu'on  fai- 
sait d'écorce  d'arbres,  smr-toul  à  ceux 


^ 


O  T  H 

qni  présentaient  des  images  "grotes- 
ques ou  hideuses. 

OsciNES  ,  oileaux  dont  les  Ro- 
mains considtaient  le  chant  ou  le  cri , 
tels  que  le  corbeau  ,  la  corneille  ,  le 
hihou  :  le  pi\ert  et  le  corbeau  étaient 
Oscines  et  Alites  tout- à -la -fois. 
V.  Alites  ,   P8.«petks. 

OsiMus,  roi  deClusiuni.£'/i../.  lo. 

OsLADE  ,  ou  OlSLADE  (  3/.  SI.  )  , 

divinité  de  Kiew  ,  qui  répondait  au 
Conius  des  Grecs,  dieu  du  luxe  et 
des  festins. 

OsoGts,  un  des  surnoms  deJupîter. 

OsQDES  ,  jeux  scéiiiques  quon  re- 
présentait sur  les  théâtres  romains. 
On  les  nommait  Osques  ,  parceque 
c  étaient  des  farces  empruntées  de 
celles  des  Osques.  Ces  jeux ,  ainsi  que 
les  sat  >  riques,  se  représentaient  le  ma- 
tin, avant  qu'où  jouât  la  grande  pièce. 

OssA  ,  montagne  de  Thcssulie  , 
fameuse  dans  les  poètes.  C'est  une 
de  cell  s  que  les  eéants  entassèrent 
pour  escalader  le  ciel. 

Qss.ci  BiMEMBREs  ,  les  Ceulaures 
qui  habitaient  le  mont  Ossa. 

OssiLAGO  ,  déesse  des  Romains  , 
qui  présidait  à  latTermissement  des 
05  des  petits  enfants  ,  ou  que  l'on  in- 
voquait contre  les  entorses  et  les 
fractures. 

1 .  OsTANE  ,  chef  des  mq£;es  ,  ac- 
compa'rna  Xercès  en  Grèce ,  où  il 
répandit  les  semences  de  son  art. 

2.  —  Autre  chef  des  ma^es  ,  et 
non  moins''2élé  partisan  des  maximes 
de  sa  secte  ,  suivit  Alexandre-le- 
Grand.  Ses  voyages  contribuèrent 
beaucoup  à  mettre  en  crédit  l'art 
m.-tgique. 

Oss:PVNGA,OsStPAGA.  f^.OsSILACO. 
OtHIN  ,  OnEK  ,    ou  WODEN  \_  M. 

Scand.  )  C'est  vraisemblablement 
le  même  qu'Odin.  Du  moins ,  cette 
divinité,  qui  paraît  répondre  au  Mars 
des  Romains ,  était-elle  adorée  par 
les  ancitns  Goths  et  les  peuples  de 

1      rislande.  V.  Odin. 

Othryonée  ,  prince  thrace.  qui 
\  int  de  Cabèse  nu  secours  de  Troie, 

»j  dans  l'espérance  d'épouser  Ca«srndre, 
fille  de  Priam  ,  et  de  la  mériter  par 
«es   services,   sans   être  obligé  de 


O  U  I  5^9 

l'acheter  par  des  présents.  Idoménée 
le  tua  d  un  coup  de  pique. 

Otiarte  ,  prince  qui,  dans  l'opi- 
nion des  Chaldéens ,  avait  régné 
huit  sares.  l^.  Sabes. 

Otkée  (  .)/.  Aniér.) \  selon  les 
sauvages  de  la  Virginie,  Otkon  sui- 
vant les  Iroquois ,  est  le  nom  du 
créateur  du  monde,  f^.  Atahauta  , 
Messol'  . 

Otkon.  y .  Otkée. 

Otrécs  ,  roi  des  Phrygiens,  fi:s 
de  Cisséus ,  frère  de  Mvgdon  et 
d'Hécube  ,  et  père  de  Panifiée. 

Otriadès,  Panthée,  fils  d'Otréu?. 

Otrïktée  ,  roi  d'un  canton  de 
l'Asie  mineure  ,  'situé  au  pied  du 
mont  Tmolus,  eut  de  la  nvmphe 
Nais  un  fils  appelé  Iph-ticn. 

Otryntidès,  Iphition  ,  fils  d'O- 
tryntée. 

1 .  Otcs  ,  célèbre  géant ,  fils 
d'Alocus  et  d'Iphimédie.  f^oyez 
Alo  des. 

2.  —  Un  des  capitaines  grecs  au 
siège  deTroie.  Il  était  de  Cyllène,  et 
fut  tué  par  PoK  damas. 

OuAHicHE,  génie  ou  démon  dont 
les  jongleurs  iroquois  se  prétendent 
inspirés.  C'est  lui  qui  leur  révèle  les 
choses  passées ,  éloignées  ou  futures. 

I.  Oubli  (Fleuve  d')v/^.LÉthé. 

1.  — D'A.MorR.  (  Icoiiol.  )  C-  Ripa 
le  représente  par  un  enfant  ailé  , 
courouné  de  pavots  ,  et  endormi  près 
d  une  fontaine  oii  on  lit  ces  mots  . 
foris  Crzici ,  fontaine  qui ,  si  l'on 
en  croit  Pline ,  avait  la  propriété  de 
faire  oublier  l'objet  aimé.  Près  de 
lui  sont  dispersés  les  débris  de  son 
arc  et  de  ses  flèches  qu'il  a  brisés. 

Ouïe  ,  un  des  cinq  sens.  Les 
modernes  l'ont  personnifiée  sons  les 
traits  d'une  femme  qui  s'accompa- 
gne avrc  le  luth  ,  et  paraît  attirer 
l'attention  des  enfants  qui  sont  au- 
près d'elle  ;  idée  relative  à  sa  plus 
grande  utilité  ,  l'instruclion.  La 
biche  ,  chez  qui  ce  sens  est  très 
subtil ,  est  jointe  au  lièvre  ,  qui ,  chez 
les  Egyptiens,  était  l'hiéroglyphe 
de  l'ouïe.  Le  fond  du  tableau  est 
rempli  par  le*  montagnes  qui  pro- 
duisent Fécho.  C.  Ripa  propose  pour 
svmbole  un  rameau  '!'•  uivrle  ,  par- 
Y  a" 


•34o  PAC 

ceque  ,  dit-îl ,  l'huile  extraite  de  ses 
feuilfes  purge  les  oreilles. 

OuNONTio,  nom  de  l'Etre  suprême 
cKez  les  Iroquois. 

Ourakos.  V'  CCELUS. 

OuRCHEKDi  (  M.  Ind.  )  ,  petit 
ieûne  en  usage  chez  les  Indiens.  On 
n'y  doit  mander  qu'une  fois  dans  les 
vingt-quatre  heures.  J^.  Obarasson. 

OuRlCATl-TlROUNAL    (  M.  Ind.  )  , 

fêté  indienne  qui  arrive  le  huitième 
jour  après  la  pleine  lune  du  mois 
Ai'ani ,  Août  •■  c'est  le  jour  de  la 
naissance  de  Quichéna  :  on  la  célèbre 
dans  les  temples  de  .A^Vishnou  :  du- 
rant neuf  jours  ,  on  promène  le  dieu 
processionnellement  dans  les  rues. 
VÎette  fête  est  sur-tout  observée  par 
les  pasteurs  ,  en  mémoire  de  ce  que 
Ouichéna  fut  élevé  auprès  d'eux  ;  on 
dresse  des  porches  ou  pendais  de 
feuillage  et  de  toile  aux  portes  des 
temples  et  dans  les  carrefours. 

Au  milieu  de  ces  porches  on  sus- 
pend, un  coco,  dans  lequel  est  un 
fanon  ,  monnaie  d'ari^ent  qui  vaut 
six  sous  de  France.  Ce  coco  tient  à 
ime  ficelle  dont  le  bout  est  en  dehors 
du  pendal ,  et  qu'on  peut  tirer ,  afin 
d'élever  ou  de  baisser  à  volonté  le 
coco. 

La  caste  des  pasteurs ,  ou  du  moins 
tous  ceux  qui  conservent  encore  leur 


PAG 

état  primitif,  se  promènent  ensemble 
dans  les  nies  ;  et  lorsqu'ils  arrivent  à 
ces  porches ,  il  faut ,  pour  passer 
outre  ,  qu'ils  cassent  avec  des  bâtons 
le  coco  suspendu  ,  ce  qu'on  tâche  de 
leur  rendre  difficile  en  le  faisant 
échapper  à  leurs  coups. 

Outils,  ou  Instruments  des 
Arts,  y .  Apollon  ,  Minerve  , 
Muses. 

OuTRACHON  (  M.  Ind.  ) ,  semence 
d'un  fruit  aif;re  qui  ne  croît  qu'au 
nord  del'Inde.On  l'appelle  également 
Noyau  de  Routren,  parceque  les 
sectateurs  de  ce  dieu  croient  qu'il 
se  plaît  à  s'y  renfermer.  Les  zélés  en 
portent  toujours  au  moins  un  sur 
eux  ,  pour  écarter  Yamen  ,  dieu  de 
la  mort ,  s'ils  venaient  à  mourir  su- 
bitement dans  les  rues.  Cette  se- 
mence est  presque  ronde ,  très  dure, 
cl  ciselée  comme  un  noyau  de  pêche. 
C'est  d'après  ces  élévations ,  qui 
forment  par  hasard  quelques  figures, 
que  les  Saniassis  sectateurs  de  Shiva, 
et  les  Pasdarons,  y  découvrent  quel- 
qu'une des  incarnations  de  ce  dieu. 

Oxyderce  ,  aux  yeux  perçants, 
surnom  de  Minerve.  Rac.  Oxus  , 
aigu  ;  derkein ,    voir. 

OzoCHOR ,  nom  particulier  à  l'Her- 
cule Egyptien,  général  des  armées 
d'Osiris  ,  et  intendant  de  ses  pro- 
vinces. 


X  ACAiiEs ,  fêtes  que  l'on  célébrait  à 
Rome  en  l'honneur  de  la  Paix. 

Pachacamac.  (  M.  Péruv.  )  Les 
Péruviensdonnaient  h.  l'Etre  suprême 
ce  nom  ,  qui ,  dans  leur  langue  ,  si- 
gnifie celui  qui  anime  le  monde. 
Ce  mot  leur  était  <n  si  grande  véné- 
ration ,  qu'ils  n'osaient  le  proférer  ; 
Diais  si  la  nécessité  les  y  obligeait , 
c'était  avec  de  grandes  marques  de 
respect  et  de  soumission  ;  «  car  alors , 
»  dit  Garcilasso  de  la  Véga ,  ils 
»>  resserraient  les  épauïes  ,  baissaient 
J-.  la  tête  et  le  corps  ,  levaient  les 
■»}  jeux  vers  le  ciel ,  puis  les  bais- 


»  salent  de  nouveau  vers  la  terre  , 
»  portaient  les  mains  ouvertes  sur 
»  l'épaule  droite  ,  et  donnaient  des 
»  baisers  à  l'air.  »  Les  plus  sensés  , 
quoique  zélés  adorateurs  du  Soleil , 
'avaient  cependant  un  respect  encore 
plus  profond  pour  Pachacamac,  qu'ils 
regardaient  comme  le  premier  prin- 
cipe de  la  vie  et  l'ame  de  l'univers., 
Le  SoleB  é4ait  leur  dit^u  sensible  et 
présent  ;  Pachacamac  leur  dieu  invi- 
sible. Ils  invoquaient  ce  dernier  dans 
tous  leurs  travaux.  Lorsqu'ils  avaient 
monté  quelque  colline  escarpée  ,  ils 
le  remerciaient  Je  «Ijassistuiice  qu'il» 


PAC 

croyaient  avoir  reçue  de  lui.  Arrivés 
au  sommet ,  ils  posaient  leur  fardeau 
s'ils  en  avaient  ;  ensuite,  par  une  es- 
pèce d'offrande ,  ils  se  tiraient  le  paîT 
des  sourcils  ,  et  soufflaient  en  l'air 
ceux  qu'ils  arrachaient.  Ils  prenaient 
aussi  dans  la  bouche  d'une  herbe 
appelée at'ca, qu'ils  jetaient  en  l'air, 
comme  pour  offrir  à  leur  dieu  ce 
qu'ils  avaient  de  plus  précieux.  Leur 
superstition  allait  même  jusqu'à  lui 
offrir  de  petits  éclats  de  bois  ,  ou 
des  pailles  ,  ou  desTcaillous  ,  ou  une 
poignée  de  terre  au  défaut  de  toute 
autre  chose.  On  voyait  même  de 
grands  monceaux  de  ces  offrandes 
sur  le  sommet  des  collines.  Dans  le 
cours  de  ces  cérémonies ,  ils  ne  re- 
gardaient jamais  le  Soleil ,  parceque 
ce  u'était  pas  à  lui ,  mais  à  Pachaca- 
niac ,  que  s'adressait  leur  hommage. 

Pachacamama  {M.  Pérwt».).  déesse 
autrefois  adorée  chez  les  habitants  du 
Pérou.  On  croit  que  c'était  la  terre 
qu'ils  honoraient  sous  ce  nom. 

PjlChytos  ,  nom  d'un  des  chiens 
d'Actéon. 

Pacifère  ,  celui  ou  celle  qui  porte 
la  paix-  Dans  une  médaille  de  Marc 
A^èle,  Minerve  est  surnommée  Pa- 
cifera  ;  et  sur  une  de  Maximiu  on 
lit  ,  Mars  Paciferus. 

Pactias  ,  Lydien  ,  et  sujet  des 
Perses  ,  au  rapport  à' Hérodote  , 
s'élant  réfugié  à  Cumes ,  les  Perses 
exigèrent  qu'on  le  leur  livrât.  Les 
Cuméens  consultèrent  l'oracle  des 
Eranchides ,  qui  se  déclara  contre 
le  fugitif.  Aristodicus,  un  des  prin- 
cipaux de  la  ville  ,  qui  n'était  pas  de 
cet  avis  ,  obtint  par  son  crédit  qu'on 
envoyât  une  seconde  fois  vers  l'o- 
racle ,  et  se  fit  élire  au  nombre  des 
député».  L'oracle  persista  dans  sa 
réponse.  Aristodicus ,  peu  satisfait , 
s'avisa ,  en  se  promenant  autour  du 
temple ,  d'en  faire  sortir  de  petits 
oiserux  qui  y  faisaient  leurs  nids. 
Aussi-tôt  il  sortit  du  sanctuaire  une 
voix  qui  lui  cria  :  «  Détestable  mor- 
»  tel  ,  qui  te  donne  la  hardiesse  de 
»  chasser  d'ici  ceux  qiii  sont  sous  ma 
»  protection  ?»  —  «  Eh  quoi  \  grand 
»  dieu  ,  répondit  Aristodicus  ,  vous 


P  A  E  $4i 

»  noas  ordonnez  bien  de  chasser  Pac- 
»  tias  qui  s'est  mis  sous  la  nôtre.  » 
L'argument  était  pressant  j  le  dieu 
s'en  tira  assez  mal.  «  Oui ,  je  vous 
i>  l'ordonne ,  répondit-il ,  afin  que 
»  vous,  qui  êtes  des  impies,  vous 
»  périssiez  plutôt  lorsque  vous  aurez 
»  irrité  les  dieux  en  violant  les  lois 
»  de  l'hospitalité ,  et  que  vous  ne 
»  veniez  plus  importimer  1rs  oracle» 
»  sur  vos  affaires.  »  L'oracle  eût  sani 
doute  été  fort  attrapé  ,  si  on  l'eut 
pris  au  mot.  Quoi  qu'il  en  soit ,  les 
Cuméens  ,  ne  voulant  ni  se  rendre 
criminels  envers  Pactias ,  ni  attirer 
contre  leur  ville  les  arjnes  des  Perses  , 
l'engagèrent  à  chercher  un  asyle  dans 
l'isle  de  Lesbos. 

Pactole  ,  fleuve  de  Phrygie,  dont 
les  eaux  roulaient  de  l'or  ,  richesse 
qu'il  devait  ii  Midas.  Ce  prince  ,  fa- 
tigué du  don  fatal  de  Bacchus ,  im- 
plora la  pitié  du  dieu  ,  qui  lui  dit  de 
se  baigner  dans  le  Pactole  ,  dont  les 
eaux,  en  le  recelant,  acquirent  la 
propriété  qu'il  perdit.  L'auteur  du 
Traité  des  fleuves  fait  njention 
d'une  pierre  qu'on  trouvait  dans  'ce 
fleuve ,  et  qui ,  placée  à  l'entrée  d'un 
trésor,  en  écartait  les  voleurs  en  ren- 
dant le  son  d'une  trompette.  Chry-- 
serinus,  cité  par  cet  écrivain ,  parle 
d'une  plante  qu'on  en  tirait ,  et  qui , 
plongée  dans  l'or  en  fasion ,  se  con- 
vertissait elle-même  en  or.  Cette  ri- 
vière y.  célèbre  chez  les  poètes  ,  est  à 
peine  connue  de  nos  jours. 

Pactolides  ,  nymphes  du  fleuve 
Pactole . 

P«AN.  P^.  PÉAN. 

PaÉni-Caori  (  3/.  Ind.  ) ,  espèce  . 
de  pnndaron  chargé  de  porter  les. 
offrandes  que  les  Iijdiens  font  ait 
temple  de  raéni ,  dédié  à  Soupra- 
manier.  Ces  offrandes  consistent  en 
argent ,  sucre  ,  miel ,  camphre ,  lait , 
beurre  ,  cocos  ,  etc.  Il  est  ordinaire- 
ment habillé  de  jaune  comme  les 
pandarons,  et  porte  les  présents  qu'il" 
doit  faire  aux  deux  bouts  d  un  bâton. 
Pour  se  mettre  ù  l'abri  du  soleil ,  il 
ajuste  sur  le  bâton  un  tendelet  de 
drap  rouge,  tel  à-peu-près  que  celui, 
■    d'un  palanquin. 

Y  5 


542  PAG 

PAGA^A  Lex,  loi  fiont  piirle  Pline, 
qui  iléreiidail  aux  femmes  en  vo'\age 
de  tourner  un  fuseau  ni  de  le  porter 
à  découvert ,  parcequ'ou  crevait  que 
cette  action  pouvait  jeter  un  n)alénce 
sur  la  campagne ,  et  nuire  aux  biens 
de  Ja  terre.  | 

Paganales  ,  fêtes  des  Romains  ' 
ainsi  nonnnées  parcequ'on  les  célé- 
brait dans  les  villages,  appelés  PtJgi. 
Dans  ces  fêtes  ,  les  habitants  des 
campagnes  allaient  en  procession  au- 
tour de  leur  village ,  faisant  des  lus- 
trations  pour  les  purifier.  Ils  faisaient 
aussi  des  sacrifices ,  dans  lesquels  ils 
offraient  des  gjiteanx  sur  les  autels  de 
Cérès  et  de  la  déesse  Tellus  ,  pour 
obtenir  nne  récolte  abondante.  Cette 
fête  avait  lieu  au  mois  de  Janvier  , 
iiprès  le  semailles;  et  l'argent  que  les 
habitants  de  la  campagne  y  appor- 
taient était  une  espèce  de  tribut  et 
de  redevance  annuelle  à  laquelle  Ser- 
vius  ïullius  les  avait  assujettis.  Ce 
fut  ce  prince  qui  institua  cette  fêle 
par  un  principe  de  politique.  Tous 
les  habitants  dechaque  village  étaient 
tenus  à  y  assister  ,  et  d''  porter  une 
petite  pièce  de  monnaie  différente 
selon  l'âge  et  le  sexe;  de  sorte  que 
celui  qui  présidait  à  ce  sacrifice  con- 
naissait tout  d'un  coup  l'âge  ,  le  sexe 
et  le  nombre. 

Pagakics  Feri.ï  ,  fêtes  qtii ,  sui- 
vant f^arron ,  étaient  connnunes  aux 
gens  de  la  campagne  ,  au  lieu  que  les 
Paganaîcs ,  Paganalia  ,  étaient  des 
fêtes  particulières  à  chaque  village. 

Pagas.ea  ,  Alceste  ,  parcequ'elle 
ëtait  de  Pagases. 

PagasjEA  Navis  ,  le  navire  Argo', 
construit  à  Pagases. 

Pagas«us,  oh  PagasitÈs,  un  des 
surnoms  d'Apollon. 

Pagases  ,  ville  maritime  de  Grèce 
dans  la  Magnésie  ,  contrée  de  Tlies- 
salie.  On  prétend  que  ce  fut  dans  ce 
port  que  les  Argonautes  s'embarquè- 
rent pour  l'expédition  de  la  toison 
d'or. 

Pagasus,  capitaine  troyen,  un  de 
ceux  qnl  furent  renversés  par  Camilla . 
Enéid.  Lu. 


P  A  I 

Pagodes.  (  M.  Cldn.  et  Ind.  )  Ce 
noni  désigne  ordinairement ,  i".  les 
dieux  adorés  par  les  Chinois  et  les 
Indiens  ;  2".  les  temples  où  ces  dieux 
reçoivent  les  vœux  de  leurs  adora- 
teurs. 

i".  Ces  divinités  sont  pour  l'ordi- 
naire de  ridicules  niagofs.  On  ert 
remplit  les  pagodes,  les  chemins,  les 
maisons  et  les  barques  ;  m;'is  toutes 
ces  divinités  subalternea  «ont  à-peu- 
près  sur  le  pied  des  esclaves  qu'on 
traite  bien  s'ils  font  ce  qu'on  exige 
d'eux ,  et  qu'on  charge  tf'irjures  et 
de  coups  si  l'on  n'est  pas  content. 
Il  arrive  que  les  mandarins  ajournent 
personnellement  les  pagodes  indo- 
ciles ,  et  qu'ils  les  condamnent  à 
perdre  leurs  chapelles  et  à  vider  le 
paAS.  l.es  Chinois  en  agissent  un 
peu  plus  honnêtement  avec  les  dieux 
qu'ils  craignent  ;  ils  les  prient  en  cé- 
rémonie de  se  retirer'ailleurs ,  et  leur 
donnent  des  provisions  de  viande  et 
de  liz  pour  leur  voyage.  Comme  ces 
dieux  pourraient  avoir  la  fantaisie  de 
vovager  par  ujer  ,  on  leur  équipe 
aussi  un  petit  vaisseau.  Les  princi- 
pales cérémonies  qui  se  pratiquent 
en  leur  honneur  consistent  à  brùlci- 
sur  l'autel  des  parfums  ,  à  fumer  des 
pipes ,  et  à  faire  pendant  qu^ue 
temps  la  conversation.  Voy.  ïiCA  , 
Xaca.  -^ 

2°.  On  voit  à  la  Chine  un  nom- 
bre presque  infini  de  pagodes.  C'est 
la  demeure  des  Ininzes  et  des  autres 
religieux  :  on  y  donne  aussi  l'hospi- 
talité aux  voyageurs.  Dans  les  mu- 
railles ,  on  a  pratiqué  une  quantité 
prodigieuse  de  petites  niches ,  où 
sont  placées  des  idoles  en  bas-relief. 
Plusieurs  sont  des  divinités  réelles  ; 
les  autres  ne  sont  que  des  svmholcs. 
L'idole  principale  ,  à  laquelle  est  dé- 
diée la  pagode  ,  est  placée  au  milieu 
sur  un  autel ,  et  se  distingue  par  la 
grandeur  de  sa  taille.  Devant  cette 
idole ,  on  remarque  une  sorte  de 
bambou  fort  épais  et  fort  long.  Ce 
roseau  en  lontient  plusieurs  autres 
sur  lesquelles  on  lit  différentes  pré- 
dictions. L'autel  est  ordinairement 
peint  en  rouge,  couleur  réservée  aux 
choses  saintes.    Des  cassolettes    où 


P  A  I 

briilcnl  des  parliuns  sont  aux  deux 
côl'Js  de  l'autel  ;  et  devant,  les  prêtres 
placent  au  bassin  de  Lois  où  les  dé- 
Tots  mettent  leursofiïandes.  Plusieurs 
lauipes  brûlent  nuit  et  jour  en  l'hon- 
neur des  morts. 

Dnu3  les  Indes ,  lorsqu'on  veut 
construire!  une  pagode  ,  il  y  a  de 
trai.des  cérémonies  à  observer  à 
l'égard  du  terrain  choisi  pour  ce 
pieux  usai^e.  Ou  commenîue  par  i'en- 
vironoei"  d'une  enceinte  ;  puis  on 
attend  que  I  herbe  y  soit  devenue  , 
grande  :  alors  "ou  y  fait  entrer  une 
*  vache ,  qu'on  y  laisse  paître  à  son 
gré  un  jour  et  une  unit.  Le  lende- 
main ,  on  vient  reconuaUre  l'endroit 
où  l'herbe  foulée  témoigne  que  la 
ifache  a  couché.  On  y  creuse  ,  et  on 
y  «nfonce  une  colonne  de  marbre  qui 
s'élève  au-dessus  de  la  terre  à  uue 
certaine  hauteur ,  et  sur  la  colonne 
est  placée  l'idole  pour  laipielle  est 
destinée  la  paiîode.  Tout  autour  on 
construit  lédifice  sacré.  —  Les  In- 
dieus  ,  par  respect ,  se  déchaussent 
toujours  avant  ù  entrer  dans  Içurs 
temples. 

Pag  CRADES  ,  peuple  imaginaire  , 
créé  p:tr  Lucien,  qui  le  peint  comme 
Taillant  et  excellent  à  la  course. 

P/ix  ,  divinité  alléfîorjque  ,  fille  de 
Jupiter  et  de  Thémis.  Les  Athéniens 
lui  consacrèrent  un  temple ,  et  lui 
élevèrent  des  statues  ;  mais  elle  fut 
encore  plus  célébrée  chez  les  Ro- 
mains, qui  lui  érigèrent  dans  la  rue 
Sacrée  le  plus  grand  et  le  plus  ma- 
^ifique  temple  qui  fût  dans  Rome. 
Ce  teiuple ,  commencé  par  Agri]î- 

Erue,  et  achevé  par  Vespasien,  reçut 
s  riches  dépouilies  que  cet  em  pereur 
ft  son  fils  avaient  enlevées  au  temple 
de  Jérusalem.  C'étjit  dais  le  temple 
de  la  Paix  que  s'assemblaient  ceux 
qui  pix>fessaieut  les  beaux-arts,  pour 
y  disputer  leurs  prérosatives  ,  afin 
qu'en  présence  de  la  diviniîé  toute 
aigreur  fût  bannie  de  leiuT>  disputes  ; 
idée  ingénieuse,  qui  devrait  retrouver 
chez  nous  son  application.  Les  ma- 
h  des,  au  rapport  deGaUen ,  avaient 
une  grande  confiance  en  cette  d?esse  • 
aussi  voyait  -  on  toujours  dans  son 
temple  une  foule  prodigieuse  de  ma- 


P  A  I  3,3 

lades  ou  de  gens  faisant  des  vœnx 
jK>ur  leurs  amis  alités  ;  et  cette  foule 
était  cause  qu'on  voyait  souvent  ar- 
river des  querelles  dans  le  temple  de 
la  Paix.  Avant  Vespasien  ,  cette 
déesse  avait  à  Rome  des  autels  ,  un 
culte  et  des  statues.  On  (a  représente 
avec  un  air  doux,  portant  d'une  main 
une  corne  d'abondance,  et  de  l'aurre 
une  "branche  d'olivier  ;  quelquefois 
tenant  un  caducée  ^  un  flambeau  ren- 
versé ,  et  des  épis  ce  bled,  et  ayant 
dans  son  sein  Plutus  encore  enfant. 
Sur  une  médaille  d  Auguste  ,  elle 
tient  dune  main  une  branche  d'oli- 
vier, etde  l'autre  un  {lambeau  allumé, 
avec  lequel  elle  met  le  feu  à  un  tro- 
phée d  armes.  Une  autre  de  Serv, 
Galba  la  représente  assise  sur  un 
trône  ,  Içnant  de  la  main  droite  une 
branche  d'olivier,  et  s'appuyant  de 
la  gauche  sur  une  massue,  après  s'en 
être  servie,  com  ne  Hercule  ,  à  punir 
làudace  des  méchants.  Sur  une  mé- 
daille de  Vespasien  ,  elle  est  envi- 
ronnée d'oliviers,  et  a  pour  attributs 
un  caducée  ,  ime  corne  d'abondance 
et  un  bouquet  d'épis.  Une  de  Titus 
la  figure  en  Pallas  ,  qui  d'une  main 
tient  une  palme ,  récompense  des 
vertus  ,  et  de  lautre  une  hache  d'ar- 
mes ,  effroi  des  coupables.  Sur  une 
médaille  de  Claudius,  c'est  une  femme 
qui  s'appuie  sur  un  caducée  enve- 
loppé d'an  effixivable  serpent ,  et  qui 
se  couvre  les  v  eux  de  la  niam  ,  pour 
ne  point  lui  voir  répandre  son  p>ison. 
Une  lance  dans  la  main  de  la  figure, 
ou  la  massue  d  Hercule ,  annonçait 
une  paix  acquise  par  la  valeur  et  la 
force  des  armes.  Sur  un  bas-relief  de 
la  villa  Albani ,  la  Paix  est  figurée 
par  une  femme  qui  tient  on  caducée. 
On  lui  donne  aussi,  de  grandes  ailes 
comme  à  la  Victoire.  Les  sacrifices 
sans  effusion  de  sang  faits  à  cette 
déesse  sont  indiqués  par  les  cuisses 
d'un  animal  posées  sur  une  table.  La 
conclusion  d  une  paix  peut  être  re- 
présentée par  le  temple  de  Janus  , 
dont  les  portes  se  fermaient  alors. 
«  On  pourrair ,  dit  le  célèbre  ff^in- 
»  hehnann,  emprunter  l'image  d'une 
»  paix  assurée  par  l'aniour ,  on  con- 
»  solidée  par  un  mariage  entre  le» 
Y  4 

\ 


^44  PAL 

»  parties  belligérantes ,  de  ce  char- 

»  mant  distique  latin  : 

Militis   in    galea    nidum  fccere 
coluinbœ  , 
Apparet  Mavti  quant  sit  arnica 
V enus  ; 

»  lin  nid  de  colombes  dans  un  cas- 
»  que.  De  deux  personnes  qui  con- 
»  cluent  un  traité  de  paix ,  l'une 
«  pourrait  tenir  un  caducée ,  et  l'au- 
»)  tre  un  thyrse  ,  dont  la  pointe ,  en- 
»  veloppce  de  feuilles  ,  annoncerait 
»  qu'elle  n'est  pas  destinée  à  bles- 
»  ser.  »  Aristophane  donne  à  la 
Paix  pour  compagnes  Vénus  et  les 
Grâces. 

Palmistes,  lutteur ^  surnom  donné 
à  Jupiter,  parcequ'Hercule  s'étant 
présenté  au  combat  de  la  lutte  ,   et 

Jjersonne  n'osant  se  mesurer  contre 
ui  ,  ce  dieu  accepta  le  défi  à  la 
prière  de  son  fils ,  et  se  laissa  vaincre 
par  complaisance  ,  pour  accroître  la 
gloire  d'Hercule.  Rac.  Paie ,  lutte. 
Pal;estina  AQUA  ,  expression  qui, 
dans  Qi^ide ,  a  embarrassé  les  com- 
mentateurs. Ortélius  propose  d'en- 
tendre par-là  la  rive  du  Tigre  qui 
regarde  la  Palestine  de  Syrie. 

Palamède  ,  un  des  disciples  de 
Chiron  ,  et  fils  de  Nauplius  roi  de 
l'isle  d'Eubée  ,  descendait  de  Bélus. 
Sinon  ,  dans  Firgi/e  ,  attribue  sa 
mort  tragique  à  l'improbation  qu'il 
donnait  à  la  guerre  oe  Troie.  Selon 
d'autres  ,  Ulysse  ayant  été  envoyé 
en  Thrace  ramasser  des  vivres  pour 
l'armée  ,  et  n'ayant  pu  réussir,  Pa- 
lamède l'accusa  de>ant les  Grecs  ,  le 
rendit  responsable  de  ce  mauvais 
succès  ,  et ,  pour  justifier  son  accu- 
SJftion ,  se  chargea  de  réparer  sa 
faute.  Il  fut  plus  heureux  ou  plus 
adroit  qu'Ulysse  ,  qui ,  pour  se  ven- 
{;er  ,  fit  enfouir  une  sonmie  considé- 
rable dans  la  tente  de  Palamède  ,  et 
contrefit  une  lettre  de  Priam  ,  qui 
le  remerciait  de  ce  qu'il  avait  tramé 
en  faveur  des  Troyens  ,et  lui  donrj;iit 
avis  de  la  sonnne  convenue  qu'il  lui 
envoyait.  On  fouilla  la  tente  de  Pa- 
lamède j  la  somme  v  fut  trouvée  ^ 
et  le  fit  condamner  à  être  lapidé. 
<i^elques  uns  disent  que  Palamède  , 


PAL 

qui  était  très  pénétrant  ,  découvrit 
la  feinte  d'Ulysse  qui  contrefaisait 
l'insensé  pour  ne  pas  aller  au  siège 
de  Troie  ,  et  que  ce  fut  pour  se 
venger  qu'Ulysse  imagina  ce  strata- 
gème, ouivant  Pausanias  ,  Pala- 
mède étant  un  jour  allé  pécher  sur 
le  bord  de  la  mer ,  Ulysse  et  Dio- 
mède  le  poussèrent  dans  l'eau ,  où  il 
trouva  la  mort.  On  lui  attribue  l'in- 
vention des  poids  et  mesures  ,  l'art 
de  ranger  un  bataillon  ,  et  de  régler 
le  cours  de  l'année  par  le  cours  du 
soleil  ,  et  celui  du  mois  par  le  cours 
delà  lune  ,  le  jeu  des  échecs  ,  celui 
des  dés,  et  quelques  autres.  Pline 
assure  qu'il  inventa  encore  ,  durant 
le  siège  de  Troie  ,  ces  quatre  lettre» 
de  l'alphabet  grec  ,  0 ,  2,  4>  ,  X  ; 
Philostrate  ne  marque  que  ces  trois 
T  ,  «î> ,  X.  On  ajoute  qu'Ulysse  ,  se 
niocjuant  de  Palamède  ,  lui  disait 
qu'il  ne  devait  pas  se  vanter  d'avoir 
inventé  la  lettre  T  ,  puisque  les 
grues  la  forment  en  volant.  De -là 
vient ,  sans  doute  ,  qu'on  a  nommé 
les  grues  oiseaux  de  Palamède. 
Euripide,  cité  par  Diog.  Laërce  , 
le  loue  comme  un  poète  très  savant;  et 
Suidas  assure  que  ses  poèmes  ont 
été  supprimés  pai  Againemnon,,  ou 
même  par  Homère.  Palamède  fut 
honoré  comme  un  dieu.  On  lui  avait 
élevé  une  statue  avec  cette  inscrip- 
tion :  Ait  dieu  Palamède. 

PalamnÉeks  ,  certains  dieux  mal- 
faisants ,  qu'on  croyait  toujours  oc- 
cupés à  nuire  aux  hommes.  On 
donnait  ce  surnom  à  Jupiter  ,  quaii.i 
il  punissait  les  coupables. 

Palantha  ,  ou  Palantho  ,  ou 
Palatho.  y .  Palatia. 

Pai-Atia  ,  une  des  femmes  de 
Latinus  ,  donna  ,  selon  quelques  au- 
teurs ,  son  nom  au  mont  Palatin.  On 
croit  que  c'est  la  même  que  Palatho  , 
et  qu'elle  était  fille  d'Evandre. 

Palatin  ,  une  des  sept  montagnes 
sur  lesquelles  Rome  est  fondée. 
Romulus  l'environna  de  murailles  , 
parcequ'il  }  avait  été  apporté ,  avec 
son  frère  Rémus  ,  par  le  berger 
Faustulus  ,  et  qu'il  y  vit  douze  vau- 
tours ,  au  lieu  que  Rémus  n'en  vit 


PAL 

que  six  sur  le  mont  Aventin.  On 
donne  à  ce  nom  diverses  elymologies. 
Lies  uns  le  tirent  de  Paies,  déesse  des 
berpers ,  qti'on  y  adorait  ;  d'antres  , 
de  Palatia  ,  femme  de  Latinus  ;  et 
d'autres ,  des  Pallantes,  originaires  de 
Pallantium ,  ville  du  Péloponnèse ,  et 
qui  vinrent  avec  Evondre  s'y  établir. 
PALATI^A,  une  des  inscriptions  de 
Provence,  appelée  Cybèle,  fa  grande 
Idéenne  Palatine. 

1 .  Palatiss  ,  prêtres  salicns  établis 
par  Numa  Pompilius.  Ils  étaient 
destinés  au  service  de  ftlars  sur  le 
mont  Palatin  ,  d'où  vient  leur  nom. 

2.  —  Jeux  institués  par  JLivie  en 
rbonneur  d'Auguste ,  ou  ,  selon 
d'autres  ,  par  Aueu*te  lui-même , 
«n  l'honneur  de  Jules  -  César.  Us 
prirent  leur  nom  du  temple  qui 
était  sur  le  mont  Palatin  ,  où  on  les 
célébrait  tous  les  ans  durant  huit 
jours  ,  à  commencer  du  quinze  Dé- 
cembre. 

Palatinds  ,  surnom  d'Apollon. 
Auguste  ayant  acquis  le  mont  Pa- 
latin ,  le  tonnerre  tomba  sur  une 
portion  du  terrain  qu'il  avait  acheté. 
Sur  la  réponse  des  devins,  que  cet 
endroit  était  revendiqué  par  un  dieu, 
le  prince  y  bâtit  ,  du  plus  beau 
marbre  ,  un  temple  à  ApolL'n  ;  il  y 
joignit  une  bibliothèque  ,  et  tout 
autour  il  éleva  des  portiques.  Celte 
bibUothèque  n'était  pas  seulement 
destinée  à  ofirir  des  secours  utiles  aux 
savants  ;  Auguste  en  fit  comme  une 
académie ,  qui  devint  le  rendez-vous 
des  gens  de  lettres ,  et  où  des  juges 
examinaient  les  nouveaux  ouvrai;es 
de  poésie  :  ceux  qui  paraissaient 
dignes  d'être  transmis  à  la  postérité 
étaient  placés  honorablement  avec 
le  portrait  de  l'auteur. 

Palatua  ,  déesse  qu'on  adorait  h 
Rome  comme  la  patrone  du  mont 
Palatin  ,  où  elle  avait  un  temple 
magnifique. 

Palatoal  ,  Pai.atoai.is  ,  Pai.a- 
TUAR  ,  prêtre  de  Palatua.  C'était 
aussi  le  nom  que  Ion  donnait  au 
sacrifice  qu'on  offrait  à  cette  divi- 
nité. 

i.  Palémon  ,  fils  d'Athamas  et 
d'Iao  ,  (ut  changé  en  dieu  marin  , 


PAL  345 

après  que  sa  mère  se  fiit  précipitée 
arec  lui  dans  la  mer.  Il  s'appelait 
d'abord  iVléiicerte.  Après  son  apo- 
théose ,  il  fut  honoré  dans  l'isle  i!e 
Ténédôs,où  une  superstition  empile 
lui  ofTrait  des  enfants  en  sacrifice. 
A  Corinthe  ,  Glaucus  institua  en  «-ou 
honneur  les  jeux  Isthmiens,  lesqiiPÎs, 
interrompus  dans  la  suite  ,  forent 
rétabhs  par  Thésée  en  l'honneur  de 
Neptune.  Pausanias  raconte  que  , 
dans  le  tempfe  que  les  Corinthiens 
avaient  consacré  à  Neptune,  étaient 
trois  autels  ,  un  de  ce  dieu  ,  le  se- 
cond de  Leucothée ,  et  le  troisième 
de  Palémon.  On  y  trouvait  une  cha- 
pelle basse  ,  où  ton  descendait  f'ar 
un  escalier  dérobé.  On  prétendait 
que  Palémon  s'y  tenait  caché  ;  et 
quiconque  osait  y  faire  un  faux  ser- 
ment ,  'soit  citoyen  ,  soit  étranger  ^ 
était  aussi-tot  puni  de  son  parjure. 
Ce  dieu  était  honoré  à  Rome  sous 
le  nom  de  Portumnus  ou  Portiinns. 

2.  —  Fils  d'Hercule  et  d'Iphioné , 
femme  d'Antée.  On  croit  que  de  ce 
Palémon  les  Libyens  ont  fait  Jenr 
Sophax. 

PALÉMONirs  ,  fils  de  Lernns  ,  on 
de  Vnlcain  ,  un  des  Argonautes,  sui- 
vant Apollonius. 

Palès  ,  déesse  des  bergers.  E'ie 
avait  les  troupeaux  sous  sa  protec- 
tion. Aussi  les  campagnes  céiébrai«>nt 
une  grande  fête  en  son  honneur,  f^. 
Palhies. 

Palestimes  ,  déesses  dont  i!  est 
fait  mention  dans  Ovide  ,  et  qu'où 
croit  les  mêmes  que  les  Furies  ;  ap- 
paremment de  Paleste ,  ville  d'Epire  , 
où  elles  étaient  honorées. 

Palestbe  .  file  de  Mercure,  .à 
laquelle  on  attribue  l'invention  de  !a 
lutte.  D'autres  la  disent  fille  d'HT- 
cnle ,  et  lui  font  honneur  d'avoir 
établi  que  les  femmes  qui  vou- 
draient clispnter  le  prix  de  la  course  er. 
des  autres  jeux  publics  ne  le  feraient 
qu'avec  la  décence  qui  convient  à 
leur  sexe.  On  assure  aussi  quelie 
fut  l'inventrice  d  une  espèce  de  cein- 
ture ,  de  tablier  ou  décnarpe  ,  dont 
les  athlètes  se  servaient  pour  cacher 
ce  que  l' honnêteté  détend  de  décou-^ 
Yrir.  JKâc.  FtUè  ,  lutte. 


346  PAL 

PIlel'r.  Les  Romains  en  a\J)ent 
fait  un  dieu  ,  parcequ'en  latin  pallor 
est  masculin.  Tulhis  Hostilius  ,  roi 
de  RcMiie,  voyant  ses  troupes  sur  le 
point  ;cle  prendre  la  fuite  ,  voua  un 
ttmpJe  à  la  Crainte  et  à  la  Pâleur, 
qui  lut  élevé  hors  de  la  ville,  t'^oy. 

PALLOraENS. 

Palices  ,  frères  jumeaix,  qui 
furent  mis  au  rang  des  dieux.  Près 
ou  Synièthe  ,  fleuve  de  Sicile ,  dit 
un  poète  sicilien  cité  par  3Ia- 
crohe^  Jupiter  étant  devenu  amou- 
reux d'une  liile  de  Vulcain ,  nommée 
Tljîiliè  ou  Etna  ,  cette  nymphe  , 
craignant  le  ressentiment  de  Junon , 
pria  fcOn  amant  de  la  cacher  dans  les 
entrailles  de  la  terre.  Lorsque  le 
terme  de  son  accouchement  lut  ar- 
rivé*, il  sortit  de  "la  terre  deux  en- 
fanjÈB ,  qui  furent  appelés  Palices, 
'àe'palin  ikesLhai ,  .revenir  ;  fable 
vraisemblablement  fondée  sur  l'équi- 
voque (lu  nom.  Ilésychius  les  fait 
fils  d'Adramus.  Près  «le  leur  temple 
étfût  un  petit  lac  d'eau  bouillante  et 
soufrée  ,  toujoui  s  plein  ,  sans  jamais 
déborder  ,  <jue  l'on  appelait  DeUi , 
et  que  le  peuple  croyait  fr'ère  des 
Palices, 'ou  plutôt  <ju'il  regardait 
comme  le  berceau  d'où  ils  étaient 
sertis.  C'était  près  de  ces  deux  bas- 
sins qu'on  faisait  les  sérijients  solem- 
nels  dont  Arislote  nous  a  transmis  le 
mode.  Ceux  qui  étaient  admis  au 
serment  se  purifiaient  '  ;  et  après 
avoir  donné  caution  de  paver  si  les 
dieux  les  y  condamnaient  ,  ils  s'ap- 
prochaient des  bassins ,  et  juraient 
par  la  divinité  qui  y  présidait.  La 
fortnule   était  écrite  sur  des    billets 

Îjjii  surnageaient  s'ils  étaient  con- 
ormes  ii  la  vérité  ,  et  qui  tombaient 
au  fond  lorsqu'on  se  parjurait.  Les 
j)arjures  étaient  punis  sur-le-champ 
en  tombant  dans  un  de  ces  lacs,  où 
ils  se  noyaient ,  selon  Macrohe  ; .  de 
mort  subite ,  suivant  Palémon  ; 
'di'vorés  par  un  feu  secret  ,  disent 
AristoLc  et  Etienne  de-Bizance  ; 
ou  simjjlement  privés  de  la  vue , 
nous  apprend  Diodore  de  Sicile. 
Ce  lieu  était  aussi  un  asyle  pour  les 
enclaves  maltraités;  leurs  maîtres,  pour 
les,  reprend  rejetaient  obligésdes'eu- 


P  A  L 
gager  à  les  liaiitr  plus  humaine- 
ment ,  ce  qu'ils  observaient  avec 
scrupule  ,  dans  la  crainte  d  nn  chàti- 
menl  redoutable.  Heureuse  supersti- 
tion que  celle  qui  tournait  au  profit 
de  rhumaîiité  I  Le  temple  des  Pa- 
lices n'était  pas  moins  célèbre  par  les- 
prophéties  qui  s'y  rendaient  ;  aussi 
les  autels  de  ces  divinités  élaient-il* 
toujours  chargés  de  fruits  et  de  pré- 
sents j  on  alla  même  jusqu'à  leur  im- 
moler des  victimes  hmnaines.  Mai* 
cette  barbare  coutume  fut'^enlîn 
abolie,  et  les  Palices  se  contentèrent 
des  offrandes  ordinaires. 

Palhies  ,  fête  que  les  Romains 
célébraient  tous  les  ans  le  21  Avril , 
en  l'honneur  de  la  déesse  Pal  es.  C'était 
proprement  la  fête  des  bergers  ,  qui 
la  solemuisaient  pour  chasser  les 
loups ,  et  les  écarter  de  leurs  trou- 
peaux. Ce  jour-là  ,  le  peuple  se  pu- 
rifiait avec  des  parfums  mêlés  de 
sang  de  cheval  ,  des  cendres  d'un 
veau  qu'on  faisait  brûler  au  mo- 
ment qu'on  l'avait  tiré  du  ventre 
de  sa  mère,  et  de  tiges  de  fèves.  Dès 
le  matin,  les  Ijergers  purifiaient  aussi 
le  bercail  et  les  troupeaux  a\  ec  de 
l'eau,  du  soufre  ,  de  la  sabine,  de 
l'olivier,  du  pin,  du  laurier,  et  du 
romarin  ,  dont  la  fumée  se  répandait 
dans  la  bergerie.  Après  cela  ils  sacri- 
fiaient à  la  déesse  du  lait ,  du  vin  bf\.\X 
et  du  millet  :  puis  suivait  le  festin. 
Le  soir  ils  faisaient  brûler  de  la  paille 
ou  du  foin  ,  et  sautaient  par-dessus. 
Cescérémonies étaient  accompagnées 
d'instruments,  tels  que  flûtes  ,  cym- 
bales et  tamijours.  Comme  Romu- 
lusavait  jeté  les  premiers  fondements 
de  Rome  le  ix  d  Avril,  jour  dès- 
lors  consacré  à  Paies  ,  ce  prince  fit 
servir  la  fêle  de  cette  déesse  à  la  mé- 
moire de  la  fondation  de  sa  nouvelle 
ville.  Ainsi  on  ies  confondait  toujours 
depuis  l'une  arec  l'autre. 

Palinlbe  ,  pilote  du  vaisseau 
d'Enée.  Morphée  l'ayant  endormi  le 
précipita  dans  la  merj  après  avoir 
erré  trois  jours  à  la  merci  des  flots , 
le  quatrième  il  fut  jeté  sur  la  côte 
d^ltalie  ,  où  les  habitants  le  massa- 
crèrent. Les  dieux  punirent  cette 
barbarie  par  une  peste  violente ,  qui 


.  P  A  L 

nr  cessa  qnaprès  qu'on  eut  appaisé 
ses  ruànes  par  des  honneurs  -  niqè-. 
I>re3,  et  par  un  monument  qui  lui 
fut  élevé  au  lieu  même  où  il  avait 
été  nn'ssacré,  eT  qui  fut  appelé  Céi^ 
de  Palinure  ,  actn  qu"il  conserve 
encore  aujourd'hui,  f  irsile  dit  que 
ce  fut  Enée  qui  lui  fit  ériger  ce 
lonibeau. 

Pallades  ,  jeunes  filles  que  l'on 
consacrait  d'une  manière  infâme  à 
Jupiter,  àïhèbes  en  Eevpte.  On  les 
choisissait  parmi  les  plus  belles  et 
dans  les  phss  nobles-  familles.  De  qe 
nombre  était  une  jeuae  vierge  qui 
<  avait  la  liberté  d'accorJer  à  «on  ^ré 
«es  faveurs ,  jusqu'à  ce  qu'elle  fût 
nubile  ;  alors  on  la  mariait  :  mais 
jusqu'à  son  njariage  on  la  pleurait 
comme  morte. 

Palladium  ,  statue  de  Minerve  , 
taillée  dans  l'attitude  d'une  personne 

3 ni  marche  ,  tenant  uiie  pique  le^ée 
ans  Si  main  droite,  et  une  frrenonillc 
dans  la  gauche.  C'était,  suivant  Apol- 
lodorcy  une  espèce  d  automate  qui  se 
mouvait  de  lui-raéme.  Suivant  plu- 
sieurs autres  écrivains,  elle  était  faite 
des  os  de  Péloris.  {  f' .  Fatalités  de 
Tboie.  )  Quelques  uns  prétendent 
que  Jupiter  l'avait  fait  tomber  du 
ciel  ,  près  de  la  tente  d'IIns ,  lorsque 
ce  héros  élevait  la  citadelle  d'Ilium. 
Uérodien  la  fait  tomber  à.  Pessi- 
nunte  en  Phrvgie  ;  d'autres  veulent- 
qu'Electre,  mère  de  Danaiis,  l'ait 
conuée  à  ce  prince.  Les  un»  disent 
que  c'était  l'astrolopue  Asius  qui  en 
aviiit  fait  présent  à  Tros,  comme  d'un 
talisman  auquel  était  attachée  lacon- 
servation  de  la  ville  ;  les  autres ,  que 
Dardanus  le  reçut  de  Chivse,  qui 
])assait  pour  être  fille  "de  Pallas.  Quoi 
qu'il  en  soit  de  ces  différentes  opi- 
nions ,  les  Grecs ,  regardant  cette 
statue  comme  un  obstacle  à  la  prise 
de  Troie  ,  entreprirent  de  l'enlever. 
Un  ancien  mythologue  fait  ici  un 
conte  qui  a  donné  lieu  à  un  proverbe. 
Lorsqu'UU'ssc  etDiomède  ,  à  qui  les 
Grecs  font  honneur  de  cet  enlève- 
ment ,  furent  arrivés  au  pied  du 
j,uur  de  la  citadelle,  Diomède  monta 
sur  les  épaulés  d'Ulysse,  le  laissa  là 
saas  l'aider  à  soa  tour ,  pénétra  dans 


r  A  L  Z  y 

la  citadelle,  trouva  le  Palladium  , 
l'emporta  ,^ct  vint  rejoindre  son  com- 
pagnon. Celui-ci,  piqué  y  affecta  de 
marcher  derrière  lui  ,  et  ,  tirant  son 
ëpée ,  allait  le  percer  ,  lorsque  Dio- 
mède ,  frappé  de  fa  lueur  de  lépée  , 
se  retourna  ,  arrêta  le  coup ,  et  força 
Ulysse  de  passer  devant  î«!  :  de  là 
le  proverbe  grec ,.  La  loi  de  Diom 
mède  ,  à  propos  de  ceux  que  Ion 
oblige  à  faire  (juelque  «hose  malgié 
eux.  Suivant  plusieurs  traditions  , 
Dardanus  ue  recul  de  Jupiter  qu'un 
Palladium  ;  mais  sur  ce  modèle  i!  en 
fjt  faire  un  second  exactement  sem- 
blable, et  le  plaça  dans  le  milieu  de 
la  basse-ville  ,  dans  un  lied  ouvert 
à  tout  le  monde ,  afin  de  tromj^r 
ceux  qui  aiu-uient  dessein  d'enlever 
le  véritable.  Ce  fut  ce  faux  Palla- 
dium dont  les  Grecs  se  rendirent 
niDÎtres  ;  pour  le  véritable  ,  Enée 
l'emporta  avec  les  statues  des  grauds 
ditux,  et  les  fit  passer  avec  lui  en 
Italie.  Les  Romains  étaient  si  per- 
suadés qu  ils  en  étaiei:t  possesseurs  , 
au  à  l'exemple  de  Dardanus  ils  -en 
rcnt  faire  plusieurs  qui  furent  dé- 
fiosés  dans  le  temple  de  Vesta  ,  et 
original  fut  caché  dans  un  lieu  qui 
.  n'était  connu  que  des  prêtres.  Plu- 
sieurs villes  leur  contestaient  poiu-- 
tant  la  gloire  deposséderle véritable, 
telles  qu'une  ancienne  ville  de  Lu- 
canie  qu'on  croyait  être  une  colonie 
troyenne,  LaviHium,Argos,  Sparte, 
et  bec.ucoup  d'autres  :  mais  les  liiens 
revendiquaient  cet  avantage,  et  pré- 
tendaient n'avoir  jamais  perdu  le 
Palladium  ;  et  plusieurs  auteurs  ra- 
content que  Fimbria  ayant  bridé 
Ilium,  on  trouva  dans  les  cendres  du 
temple  de  Minerve  cette  statue  saine 
et  entière  ;  prodige  dont  les  Uiens  con-  ■ 
scrv  èrent  long-temps  le  souvenir  dans 
leurs  médailics. 

Pallaktias  ,  nom  patronymique 
de  lAurore,  fille  du  Géant  Pallas, 
suivant  Hésiode. .  ' 

Pallastiûes  étaient  fils  de  Pallas 
frère  d'Egée  roi  d'Athènes.  Ces 
princes  étaient  au  nombre  de  cin- 
quante ,  et  faisaient  leur  demeure  à 
Pallènc  ,  bourg  de  la  tribu  An- 
t  tiochide.  Avant  voulu  détrôner  leur 


348  PAL 

oncle, ils  furent  prévenus  par  Thcne'e , 
<l«)nt  In.  victoire  sur  eux  raff'erinit  le 
trône  chancelant  de  son  père.  Ce- 
pendant, après  la  mort  d'Egée-,  ils 
reprirent  le  dessus  ,  et  forcèrent 
Thésée  h  s'exiler  d'Athènes.  P  oy. 
Thésée. 

PALL.iNTiTJS,  yxireom  de  Jupiter 
adoré  à  Trapezunte  ,  ville  d'Arcadie. 

1 .  Pallas  ,  fils  de  Crius  et  d'Eu- 
ryhie  ,  épousa  Styx ,  fille  de  l'Océan  , 
<iont  il  eut  l'Honneur ,  la  Victoire  , 
la  Force  ,  la  Vii>leace  ,  qui  accom- 
pagnent toujours  Jupiter. 

2.  —  Déesse  de  la  jKuerre.  Les 
lins  la  distinguent  de  Minerve;  les 
autres  la  confondent  avec  elle.  C'est 
la  guerrière  Pallas  qu'Hésiode  fait 
sortir  du  cerveau  ae    Jupiter   :   il 

.]  appelle  la  Tritonienne  aux  yeux 
pers  ,  et  la  peint  comme  vive , 
violente ,  indomtable  ,  aimant  le  tu- 
multe, le  bruit  ,  la  ^^uerre  et  les 
combats  ;  ce  qui  ne  convient  pas  trop 
à  la  déesse  de  la  sagesse ,  des  sciences 
et  des  arts. 

3. — -Un  desTitans,  fut  vaincu  et  écor- 
ché  par  Minerve  qui  s'arma  de  sa  peau. 
4-  —  Père  de  Minerve,  peut-être 
le  même  que  le  précédent  ,  voulut 
violer  sa  fille  ,  suivant  Cicéron  ,  et 
fut    tué  par  elle. 

5.  —  Un  des  fils  de  Lycaon  , 
donna  son  nom  à  la  ville  de  Pallan- 
tium  qu'il  avait  bâtie. 

6.  —  Fils  de  Pandion ,  et  frère 
d'Egée  roi  d'Athènes  ,  fut  père  des 
Pallantides. 

7.  —  Fils  d'Hercule  et  de  Dyna 
fille  d'Evandre,  ou  ,  selon  Vitgile , 
fils  d'Evandre  même ,  tué  par  Tur- 
nus  ,  joue  un  rôle  brillant  dans 
\ Enéide .  On  a  fait  de  ce  prince  un 
géant  d'une  taille  énorme  ,  et  l'on  a 
prétendu  même  avoir  découvert  son 
corps  près  de  Rome,  sous  le  règne 
de  l'empereur  Henri  IIL  Mais  la 
langue  dans  laquelle  son  épitaphe  est 
écrite,  le  stvle  ,  la  lauipe  qui  ne 
s'éteint ,  après  aSoo  ans  de  durée  , 
que  par  l'accident  du  petit  trou  qu'on 
y  fit ,  la  largeur  énorme  de  la  bles- 
sure qui  se  distinguait  encore  dans 
la  poitrine ,  la  stature  de  ce  corps 
si  miraculeusement  conservé  ;    qui , 


PAL 

dressé  contre  le  nmr,  le  dépassait 
de  toute  la  lêlej  toutes  ces  fables,  re- 
cueillies dans  des  légendes  de  moines, 
sont  dignes  des  teuips  d'ignorance 
où  elles  ont  été  fabriquées. 

I .  Pallèke  ,  presqu'isie de  la  Cher- 
sonè.=e  de  Macédoine  ,  où  Enée  re- 
lâcha ,  et  fut  reçu  par  des  Thraces 
alliés  des  Troyens.  II  y  bâtit  un 
temple  à  Vénus  ,  et  une  ville  de  son 
nom  ,  oi'»  il  laissa  ceux  de  ses  com- 
pagnons qui  étaient  las  des  fatigues 
de  la  navigation. 

a.  —  Contrée  septentrionale  oi"i 
Oi'ide  raconte  qu'un  marais  nommé 
Triton  donnait  à  ceux  qui  s'y  bai- 
gnaient neuf  fois  le  plumage  d'ua 
oiseau  et  la  faculté  de  voler.  , 

PallÉms  ,  un  des  surnoms  de 
Minerve. 

Palloriens,  prêtres  saliens  des- 
tinés au  service  de  la  déesse  Pâleur, 
compagne  de  Mars.  Ils  lui  sacri- 
fiaient un  chien  et  une  brebis. 

Palme  ,  branche  ou  rameau  du 
palmier.  Elle  était  le  symbole  de  la 
fécondité  ,  parceqne  le  palmier,  dit- 
on  ,  fructifie  continuellement  jusqu'à 
la  mort.  Aussi  voit-on  des  palmes 
sur  les  médailles  des  empereurs  qui 
ont  procuré  l'abondance  h  leurs  peu- 
ples. La  palme  était  aussi  le  symbole 
de  la  durée  de  l'empire,  parcerjue  le 
palmier  dure  long- temps,  et  de 
la  victoire  ,  parceqii'on  mettait  une 
palme  dans  la  main  du  triomphateur. 
César ,  étant  sur  le  point  de  livrer 
bataille  à  Pompée  ,  apprit  qu'il  était 
sorti  tout-à-coup  une  palme  du  pied 
de  la  statue  qu'on  lui  avait  dédiée 
au  temple  de  la  Victoire  ;  ce  qu'il 
prit  pour  im  heureux  présage. 

Palmiers  (  Pays  des) ,  pavs  situé 
sur  le  rivage  oriental  du  Golfe  Ara- 
bique. Diodore  de  Sicile  peint 
cette  contrée  comme  arrosée  de  fon- 
taines dont  Teau  était  plus  fraîche 
que  la  neige ,  verdoyante  et  déli- 
cieuse. On  y  trouvait  un  ancien  au- 
tel bâti  de  pierres  dures  ,  dont  l'in- 
scription était  en  caractères  qu'on  ne 
connaissait  plus.  Cet  autel  était  en- 

Itretenu  par  un  homme  et  une  femme* 
qui  en  étaient  les  prêtres  pendant  le 
cours  de  leur  vi'-   T'   ""'   faisait  t'jin 


P  A  M 

les  cinq  ans  une  fête  où  les  peuples 
Voisins  se  rendaient ,  tant  pour  sacri- 
fier aux  dieux  des  hécatombes  de  cha- 
meaux engraissés  ,  que  pour  rem- 
porter chez  eux  des  eaux  du  pays  , 
parcequ'elles  passaient  poiu:  très 
«aJutaires  atix  malades  qui  en  bu- 
vaient. 

Palmulaires.   V.  Parmi'laiees. 

Palmcs,  capitaine  troyen,  ren- 
versé par  Mézence  qui  lui  coupa  le 
jaiTet  dans  sa  fuite ,  et  ini  enleva  ses 
armes ,  pour  en  faire  présent  à  son 
fils  Lausus.  Enéid.,  /.  lo.         • 

PAtMYs,  un  des  fils  d'Hippotion  , 
vint  d'Ascanie  avec  ses  frères  au  se- 
cours de  Troie. 

Palmytès  ,  ou  Palmytius  ,  divi- 
nité égyptienne. 

Pambéoties  ,  fêtes  de  Minerve. 
Les  Béotiens  se  rendaient  en  foule  de 
toutes  parts  à  Coronée  pour  les  cé- 
lébrer ,  doii  vient  leur  nom.  Rac. 
Pas ,  tout ,  et  Boiôlia  ,  Béotie. 

Pamisus,  fleuve  de  Messénie ,  à 
qui  l'on  rendait  les  honneurs  divins 
par  l'ordre  de  Sybortas  ,  roi  messé- 
tiien ,  qui  avait  ordonné  que  les  rois 
ses  successeurs  lui  feraient  tous  les 
ans  des  sacrifices. 

PammÉlès  ,  nom  d'Osiris  ,  c.-à-d. 
le  dieu  qui  veille  à  tout ,  nom  qui 
convient  bien  à  la  nature ,  ou  plutôt 
au  soleil ,  dont  Osiris  était  le  sj'm- 
l>ole.  Rac.  Pas,  tout  y  ni elei/i, 
avoir  soin. 

Pammilies.  P^.  Pamylies. 

Pammon  ,  un  des  fils  de  Priam , 
suivant  Homère.  Iliad.,  l.  a/j. 

Pamphagus  ,  qui  déuore  tout, 
surnom  de  Bacchus.  C  était  aussi  le 
nom  d'un  des  chiens  d'Acléon. 

Pamphila  ,  fille  d'Apollon,  à  la- 
quelle on  attrit'Ue  l'invention  de  l'art 
de  broder  en  soie. 

Pamphos  ,    poète  athénien ,  que 

— Ton  regarde  conmir  le  premier  qui 

ait  composé  un  hvmne  en  l'honneur 

des  Grâces. 

:        Pamphyie  ,  fille  de  Rhacius  et  de 

Manto. 

Pamphyloge  ,  femme  de  l'Océan  , 
qui  en  eut  deux  filles,  Asia  et  Libya , 
lesquelles  donnèrent  leur  nom  aux 
Ueux  pays  ainsi  nomuiés. 


PAN  54çj 

PAMTLA,OuPAMYLlE.(ilf.  Egypt,} 

C'était  une  femme  de  Thèbes,  qui, 
sortant  du  temple  de  Jupiter,  en- 
tendit une  voix  lui  annoncer  la  nais- 
sance d'un  héros  qui  devait  faire  ua 
jour  la  félicité  de  l'Egypte.  C'était 
Osiris  ,  dont  elle  fut  la  nourrice ,  et 
qui  depuis  justifia  cet  oracle. 

Pamylies  .  fêtes  en  l'honneur  d'O- 
siris ,  instituées  en  mémoire  de  sa 
nourrice  Pamyla.  On  y  portait  une 
figure  d'Osiris  assez  semblable  à  celle 
de  Priape  ,  parcequ  Osiris  ,  ou  le 
Soleil ,  était  regardé  comme  le  dieu 
de  la  reproduction. 

Par  ,  un  des  huit  grands  dieux  , 
ou  dieux  de  la  première  classe  ehei 
les  Egyptiens,  qui  l'honoraient  d'im 
culte  particulier ,  mais  qui  ne  lui 
immolaient  ni  chèvres  ni  boucs  , 
parcequ'ils  donnaient  à  ses  images  la 
face  et  les  pieds  de  cet  animal ,  ado- 
rant sous  ce  s^Tnbole  le  principe  dç 
la  fécondité  de  la  nature.  D'autres 
prétendent  que  l'origine  de  cette 
peintiue  est  que  ce  dieu,  ayant  trouvé 
en  Egvpte  les  autres  dieux  échappés 
aux  mains  des  géants,  leur  conseilla , 

rur  n'être  pas  reconnus ,  de  prendre 
figure  de  divers  animaux  ;  et  que  , 
pour  leur  donner  l'exemple ,  il  prit 
celle  d'une  chèvre.  Il  combattit 
même  avec  vigueur  contre  Typhon  ; 
et  p()ur  le  récompenser  ,  ces  mêmes 
dieux ,  qu'il  avait  si  bien  défendus , 
le  placèrent  dans  le  ciel ,  où  il  forme 
le  signe  du  capricorne.  Ce  dieu  était 
en  tel  honneur  en  Egypte  ,  qu'on 
voyait  ses  statues  dans  tous  les  tem- 
ples ,  et  qu'on  avait  bâti  dans  la 
Thébaïde  ime  ville  qui  lui  était  con- 
sacrée sous  le  nom  de  Chenmis  ,  ou 
ville  de  Pan.  Il  n'était  pas  moins  ho- 
noré à  Mendès  ,  dont  fe  nom  signi- 
fiait également  Pan  et  bouc.  On 
croyait  qu'il  avait  accompagné  Osiris 
dans  son  expédition  des  Indes  avec 
Anubis  et  Macedo.  Polyen,  dans 
son  Traité  des  Stratagèmes,  attri- 
bue à  Pan  l'invention  de  l'ordre  de 
bataille,  des  phalanges, et  de  la  divi- 
sion dune  armée  en  aile  droite  et  en 
aile  gauche  ;  ce  que  les  Grecs  et  les 
Latins  appellent  les  cornes  d'une 
armée  :  et  c'est  pour  cela ,  dit-il , 


3'o        '    p  A  ^' 

qu'on  le  représentait  avec  des  cornes. 
Voilà  le  fond  très  ■simple  sur  lequel 
les  Grecs  ont  brodé.  Suiv;int  eux, 
Pan  était  filsr,  ou  de  Jupiter  et  de  la 
ijyuiplie  Thyudjris ,  ou  plulol  de 
Mercure  et  de  Pénélope.  Ce  dieu, 
cli;Higé  en  bouc ,  s'approcha  de  la 
reine  d'Ithaque  ;  c'est  pour  cela  que 
Pan  a  les  cornes  Cl  les  pieds  de  cet 
animal.  Il  fut  appelé  Pan,  qui  veut 
dire  tout,  parceque ,  selon  un  ancien 
m  vtholofiue ,  tous  ceux  qui  recher- 
chaient Pénélope  en  l'absence  d'U- 
lysse contribuèrent  à  sa  naissance. 
Èpiméfiide  fait  deJPan  et  d'Arcas 
deux  frères  jumeaux  ,  fils  de  Jupiter 
et  de  Calislo.  D'autres  le  font  naître 
de  l'Air  et  d'une  Néréide  ,  ou  enfin 
du  Ciel  et  de  la  Terre.  Toutes  ces 
variations  trouvent  une  explication 
naturelle  dans  le  nombre  de  dieux 
de  ce  nom  ,  que  les  Grecs  avaient 
multipliés  jusqu'à  douze. 

Pan  était  principalement  honoré 
en  Arcadie ,  où  il  rendait  des  oracles 
célèbres.  On  lui  offi';iit  en  sacrifice 
du  miel  et  du  lait  de  chèvre  ,  et  l'on 
célébrait  en  son  honneur  les  Luper- 
cales  ,  fête  qui,  dans  la  suite,  devint 
très  célèbre  en  Italie  ,  oii  Kvandre  , 
Arcadien,  avait  porté  le  culte  de  Pan. 
On  le  représente  ordinairement  fort 
laid,  les  cheveux  et  la  barbe  néglig;ée , 
avec  des  cornes  ,  et  le  corps  de  bouc 
depuis  la  ceinture  jusqu'en  bas  ;  enfin 
ne  différant  point  d'un  Faune  ou 
d'un  Satyre.  Il  tient  souvent  une 
houlette  ,  comme  dieu  des  bergers  , 
et  une  flûte  à  sept  tuyaux,  qu'on 
appelle  la  flûte  de  Pan  ,  parcequ'on 
i  en  croit  l'inventeur.  (  K.  Syrinx.  ) 
On  le  disait  aussi  dieu  des  chasseurs , 
mais  plus  souvent  occupé  à  rourir 
après  les  nymphes  ,  dont  il  'était  l'ef- 
froi ,  qu'après  les  bètes  fauves.  Les 
Grecs  ,  outre  la  fable  de  Svrinx  , 
qu'on  trouvera  en  son  lieu  ,  en  débi- 
taient plusieurs  autres  au  sujet  de  ce 
dieu  ,  comme  d'aToir  découvert  à 
Jupiter  le  lieu  où  Gérés  s'était  cachée 
après  l'enlèvement  de  Proserpine. 
Jupiter,  d'après  cet  avis,  envoya  les 
Parques  consoler  cette  déesse,  et  la 
déterminer,  par  ses  prières,  à  faire 
cesser  la  stérilité  que  son  absence 


P  A  N 
avait  causée  sur  la  terre.  Plusieurs 
savaiUs  confondent  Pan  avec  Faunus 
e'  Sylvain  ,  et  croient  que  ce  n'était 
qu'une  même  divinité  adorée  sous 
C!S  <!i(Tércnts  noms.  Les  Lupercales 
même  étaient  également  célébrées 
en  l'honneur  de  ces  trois  déités,  dif- 
férentes à  la  vérité  dans  leur  origine  , 
mais  confôiidues  dans  la  suite  des 
tenips. 

Cependant  Pan  est  le  seu  1  des  trois 
qui  ait  été  allégorisé  ,  et  regardé 
comme  le  symbole  de  la  nature,  sui- 
vant la  signification  de  son  nom. 
Aussi  lui  met-on  des  cornes  à  la  tète , 
pour  iiiarquer  ,  disent  les'  mytho- 
logues ,  les  rtt\  ons  du  soleil.  La  viva- 
cité et  le  rouge  de  son  teint  expri- 
ment l'éclat  du  ciel  ;  la  peau  de  chèvre 
étoilée  qu'il  porte  sur  l'estomac  ,  les 
étoiles  du  firmament  ;  enfin  ses  pieds 
et  ses  jaml.ies  hérissées  de  poi!s  dé- 
signent la  partie  inférieure  du  monde, 
la  terre ,  les  arbres  et  les  plantes. 
Aiigitst^i  Carrache  s'est  servi  de 
cette  figure  allégorique  de  l'univers 
pour  exprimer  cette  pensée ,  oinnia 
vincit  ainoi;  l'amour  triomphe  de 
tout  ;  il  a  représenté  Pan  terrassé 
par  Cupidon. 

Terminons  cet  article  en  disant 
un  mot  de  la  fable  du  grand  Pan. 

Le  vaisseau  du  pilote  Thamus 
étant  un  soir  vers  de  certaines  isles 
de  la  mer  Egée,  le  vent  cesi^a  tout- 
à-fait.  Tous  les  gens  du  vaisseau 
étaient  bien,  éveillé» ,  la  plupait 
même  passaient  le  temps  à  lx)ire  les 
uns  avec  les  autres,  lorsqu'on  enten- 
dit tout  d'un  coup  une  voix  qui  ve- 
nait des  isles,  et  qui  appelait  Thamus. 
Thamus  se  laissa  appeler  deux  fois 
sans  répondre;  mais  à  la, troisième 
il  répondit.  La  voix  lui  commanda 
que,  quand  il  serait  arrivé  dans  un 
certain  lieu ,  il  eriût  que  le  grand 
Pan  était  mort.  Il  n'y  eut  personne 
dans  le  navire  qui  ne  fût  saisi  de 
frayeur  et  d'épouvante.  On  délibé- 
rait si  Thamus  devait  obéir  à  la  voix  ; 
mais  Thamus  conclut  que  quand  ils 
seraient  arrivés  au  lieu  marqué  ,  s'il 
faisait  assez  de  vent  pour  passer 
outre,  il  ne  fallait  rien  dire;  mais 
que  si  un  calme  les  arrêtait  là,  il  fal- 


PAN 

lait  s'acquitter  de  l'ordre  qu'il  avait 
reçu.  II  ne  manqua  point  d  être  ^u^- 
pris  d'un  calme  à  cet  cndroit-îà  ,  et 
aussi-tot  il  se  mit  à  crier  de  toute 
sa  force  que  le  f;rond  Pau  était  mort. 
A  peine  âvait-il  cessé  de  parler,  que 
l'on  entendit  de  tous  côtésdes  plaintes 
et  des  sémissements  ,  comme  d'un 
grand  nombre  de  liCrsonncs  siu-prises 
et  aftliïîces  de  cette  nouvelle.  Tous 
ceux  qui  étaient  dans  le  vaisseau 
furent  témoms  de  l'aventure.  Le 
bruit  s'en  rép;mdit  en  peu  de  temps 
jusqu  à  Rome  ;  et  l'empereur  T libère 
a}  ant  voulu  voir  Thanius  lui-même , 
assembla  des  gens  savants  dans  la 
the'ologie  paifcnne  ,  pour  apprendre 
'deux  qui  était  ce  grand  P.in  ,  el  il 
fut  conclu  que  c'était  le  lils  de  Mer- 
cure et  de  Pénélope. 

Panacée  ,  une  des  filles  d'Éscu- 
lape  et  d  Epione,  fyt  honorée  comme 
«ne  déesse ,  et  on  croyait  qu'elle  f.ré- 
sidait  à  la  guérison  tie  toutes  sortes 
de  maladies.  Rac.  Pan,  tout;  akeis- 
thai,  guérir.  Chez  les  Oropiens ,  on 
voyait  un  autel  dont  la  quatrième 
partie  était  dédiée  à  Panacée  et  à 
quelques  autres  divinités. 

Panachéfkse,  surnom  sous  lequel 
Cérès  avait  un  temple  à  Egium  en 
Achaïe. 

Panachéis  ,  protectrice  de  tous 
les  Achéens  ,  surnom  de  Minerve 
honorée  en  Achaïe. 

Panacée,  surnom  de  Diane,  tiré 
dit-on,  de  ce  quelle  courait  de  mon- 
tagne en  montagne,  de  forêt  en  forêt , 
qu'elle  changeait  souvent  de  de- 
meure ,  étant  tantôt  au  ciel ,  tantôt 
sur  la  terre  ;  enfin  de  ce  qu'elle  chan- 
geait de  forme  et  de  figure. 

Panarius  ,  de  Panis,  Jupiter 
avait  sous  ce  nom  ,  dans  le  Forum  , 
une  statue,  en  mémoire  du  pain  que 
les  soldats  du  Capitole  jetèrent  au 
,  camp  des  Gaulois ,  pour  1»  ur  montrer 
qu'ils  ne  manquaient  pas  de  vivres. 

Pakathénées,  grandes  fêtes  de 
Minerve ,  qu'on  célébrait  tous  les 
ans,  et  qui  s'appelaient  d'abord  Athé- 
nées. Sous  ce  premier  nom  ,  elles 
furent  originairement  instituées  par 
Erichthonius  ,  fils  de  Vidcain  ,  ou  , 
selon  d'autres ,  par  Orphée.  Depuis 


PAN  35i 

ce  temps ,  Thésée  ,  ayant  incorporé 
feu  un  seul  chef-lieu  toutes  les  villts 
subalternes ,  rétablit  ces  fêtes  sous  le 
nom  de  Panathénées.  On  y  recevait 
tous  les  peuples  def  Attique,  suivant 
les  vues  politiques  de  Thésée,  afin 
de  ks  habituer  à  Athènes  pour  la 
patrie  commune.  Ces  fêtes ,  dans  leur 
simplicité  et  leur  première  origine , 
ne  duraient  qu  un  jour  ;  mais  ensuite 
la  pompe  s'en  acci-ut ,  et  le  terme  eu 
devint  plus  long.  On  étaljlit  alors  de 

fraudes  et  de  petites  Panathénées, 
-es  grandes  se  célébraient  tous  les 
cinq  ans ,  le  iô  du  mois  Hécatora- 
fta-on ,  et  les  petites  tous  les  trois  ans, 
ou  plutôt  tous  les  ans ,  le  20  du  mois 
ïhargéiion.  Chaque  ville  de  l'At- 
tique ,  chaque  colonie  athénienne  , 
dans  ces  occasions,  devait ,  en  forme 
de  tribut ,  un  bœuf  à  Minerve  ;  la 
déesse  avait  l'honneur  de  l'héua- 
tombe,  et  le  peuple  en  avait  le  profit. 
La  chair  de>  victimes  servait  à  vé^or- 
1er  les  spectateurs. 

On  proposait  à  ces  fêtes  des  prix 
pour  trois  sortes  d"e  combats.  Le  pre- 
mier ,  qui  se  faisait  le  soir  ,  el  dans 
lequel  les  athlètes  portaient  des  flaïu- 
beaux,était  ordinairement  une  course 
à  pied  ;  mais,  depuis,  elle  devint  une 
course  équestre  ,  et  c'est  ainsi  qu'elle 
se  pratiquait  du  temps  de  Platon. 
Le  second  combat  était  gymnique , 
c'est-à-dire  que  les  athlètes  y  com- 
1)attaient  nus  ;  il  avait  son  stade 
particulier ,  construit  d'alnjrd  pi.r 
Lycurgue  le  Rhéteur,  puis  retabii 
magnifiquement  par  Hérode  Atticus. 
Le  troisième  combat  ,  institué  par 
Périclès  ,  était  destiné  à  la  poésie  et 
à  la  musique. 

On  y  voyait  disputer  h  l'envi 
d'excellents  chanteurs ,  qu'accompa- 
gnaient des  joueurs  de  flûte  et  de 
cithare  ;  ils  chantaient  les  louanges 
d'Harmodius  ,  d'Arislogilon  et  de 
Thrasybule.  Des  poètes  v  faisaient 
représenter  des  pièces  ^e  théâtre 
jusqu'au  nombre  de  quatre  chacun  , 
et  cet  assemblage  de  poèmes  s'appe- 
lait Tétralogie.  Le  prix  de  ce  combat 
était  une  couronne  d'olivier  et  im 
baril  d'huile  exquise ,  que  les  vain- 
queiu-s,  par  une  grâce  particulière 


55î  PAN 

accordée  à  eux  seuls  ,  pouvaient  faire 
Iransporler  oii  il  leur  plaisait  hors 
du  territoire  d'Athènes.  Ces  com- 
bats ,  couinie  on  vient  de  le  dire , 
étaient  suivis  de  festins  puhlits  et  de 
sacrifices,  qui  terminaient  la  fête. 

Telle  était ,  en  général ,  la  ma- 
nière dont  se  célébraient  les  Pana- 
thénées ;  mais  les  grandes  l'empor- 
taient sur  les  petites  par  le  concours 
du  peuple  ;  et  parceque  dans  cette 
fête  seule  on  conduisait  en  grande  et 
magnifique  pompe  un  navire  orné 
du  voile  ou  du  péplus  de  Minerve  ; 
et  après  que  ce  navire  ,  accompagné 
du  plus  nombreux  cortège  ,  et  qiii 
n'allait  en  avant  que  par  des  ma- 
chines ,  avait  fait  plusieurs  stations 
sur  la  route ,  on  le  ramenait  au  même 
lieu  d'où  il  était  parti ,  c'est-ii-dire 
au  Céramique. 

A  cette  procession  assistaient  toutes 
sqrtes  de  gens  vieux  et  jeunes ,  de 
l'un  et  de  l'autre  sexe ,  portant  tous 
à  la  main  une  branche  d'olivier,  pour 
Jionorer  la  déesse  à  qui  le  pays  était 
redevable  de  cet  arbre  utile.  Tous  les 
peuples  de  l'Attique  se  faisaient  un 
point  de  religion  de  se  trouver  à 
cette  fête  :  de  là  vient  son  nom  de 
Panathénées  ,  comme  si  Ton  disait  les 
Athénées  de  toute  l'Attique.  Les 
Romains  les  célébrèrent  ii  leur  tour; 
iiinis  leur  imitation  ne  servit  qu'à 
relever  davantage  l'éclat  des  vraies 
Panathénées. 

Pancarpe  ,  spectacle  des  Ro- 
mains ,  où  des  hommes  gagés  com- 
battaient contre  toutes  sortes  de 
Jjêles  dans  ramphilhéàtre  de  Rome. 
Rjc.  Pan,  tout  ;  harpos ,  fruit.  Ces 
jeux  ont  duré  jusqu'à  l'empereur 
Justinien.  11  ne  faut  pas  les  confon- 
dre avec  la  Sylve.  V .  Sylve. 

Panchaïe  ,  isle  d'Arabie ,  célèbre 

f>ar  sa  fertilité,  ses  eaux  et  ses  dé- 
ioes,et  sous  la  protection  de  Jupiter 
Triphvlien ,  qui  y  avait  un  temple 
iDagnifique.  La  plaine  où  il  était 
situé  était  toute  consacrée  à  Jupiter. 
On  la  nommait  le  Char  d'Uranus  , 
OH  l'Olympe  Triphylien.  On  dit 
qu'Uranus  ,  tenant  l'empire  du 
niQode  ,  se  plaisait  à  venir  sur  cette 


PAN 

montagne  contempler  le  ciel  et  Ici 
astres. 

Pancladies  ,  fête  que  les  Rho- 
diens  célébraient  au  temps  de  la  taille 
de  leur  vigne.  Rac.  klados ,  ra- 
meau. 

Pancratès  ,  tout-puissant ,  sur- 
nom de  Jupiter.  Rac.  kratos,  force, 
puissance. 

Paincratiastes  ,  .athlètes  qui  s'a-, 
donnaient  sur-tout  à  l'exercice  du 
pancrace.  On  donnait  aussi  ce  nom 
à  ceux  qui  réussissaient  dans  les  cinq 
sortes  de  combats  compris  sous  le 
titre  général  de  pentatlde  ,  appelé 
pancrace  parceque  les  athlètes  y 
déployaient  toute  leur  force, 

Pancration  ,  exercice  violent  qui 
faisait  partie  des  anciens  jeux  publics. 
C'était  un  composé  de  la  lutte  et  du 

fugilat.  On  appelait  les  athlètes 
ancratiastes  ou  Pammaques  ,  et  ils 
pouvaient  chercher  à  se  vaincre  par 
toutes  sortes  de  moyens.  Les  statues 
de  ces  sortes  de  lutteurs  sont  remar- 
quables par  des  oreilles  petites , 
lomprimées  contre  la  tête.  Le  carti- 
lage en  est  gonflé  ,  ce  qui  rétrécit 
l'ouverture  de  l'oreille  ,  dont  le  bord 
intérieur  est  marqué  par  des  traits 
qui  ressemblent  à  des  incisions. 
W  inckehnann  ,  Essai  sur  F  Allé- 
gorie ,  p.  8  de  la  préface ,  t.  i. 

Panda.  Les  Romains  avaient  deux 
divinités  de  ce  nom.  La  première, 
pour  qui  l'on  avait  une  grande  vénéra- 
tion, était  ainsi  nommée  parcequelle 
ouvrait  le  chemin.  Celait  la  déesse 
des  voyageurs.  La  deuxième  était  la 
Paix ,  ou  la  déesse  de  la  paix ,  qu'on 
appelait  ainsi  pareequ'elle  ouvrait 
les  portes  des  villes.  Un  ancien  au- 
teur ,  nommé  Elius  ,  cité  par  J^ar- 
ron ,  croyait  que  Panda  et  Cérès 
étaient  une  même  divinité  ,  et  que 
ce  noni  lui  avait  été  donné  a  pane 
dando,  parcequelle  donnait  le  pain 
aux  hommes,  f^  arron  distingue  l'une 
de  l'autre ,  et  dérive  Panda  de  pan- 
dere,  ouvrir. 

r.  Panoare  ,  fils  de  Lvc.aon  ,  un 
dps  plus  fameux  capitaint  s  qui  mar- 
chèrent au  secours  des  Troyens 
contre  les  Grecs.  Homère,  pour 
exprimer  son  habileté  à  tirer  de  I  arc, 
supposȔ 


PAN 

suppose  qu'Apollon  lui-même  lui 
avait  donné  un  arc  et  des  ilèclies  , 
et  lui  fait  jouer  un  rôle  important. 
Il  blesse  Ménélas  ,  et  l'eût  tué  si  Mi- 
nerve n'eût  détourné  le  coup.  Mais 
enfin  il  tombe  sous  les  coups  de 
Diomède  quil  blesse  légèrement ,  et 
qui  punit  son  audace. 

2.  —  Fils  d  Alcanor  et  dHiéra  , 
et  frère  de  Bitias.  Firgilc  ,  qui  lui 
donne  une  taille  colossale  ,  le  peint 
appuyant  ses  larges  épaides  contre 
les  portes  ^u  camp  troven  ,  qu'il  fait 
tourner  sur  leurs  gonds,  pour  empê- 
cher les  Kutules  d'y  pénétrer.  Mais 
il  a  leniajheur  d'y  enfermer  Turnus, 
qui  l'envoie  bientôt  rejoindre  son 
Irère. 

5.  —  Fils  de  ISIérops ,  eut  trois 
filles,  Mérope ,  Cléotbère  et  Aéiion. 
Pénélope  nous  apprend  dans  Homère 
que  ces  princesses  perdirent  leur 
père  et  leur  mère  par  un  effet  du 
courroux  des  dieux  ,  et  que  Vénus, 
touchée  de  pitié  de  les  voir  orphe- 
lines ,  prit  soin  de  leur  éducation. 
Les  autres  déesses  les  comblèrent  à 
l'envi  de  leurs  faveurs.  Junon  leur 
donna  la  sagesse  et  la  beauté  ;  Diane 
V  joignit  la  grâce  de  la  taille  ;  Mi- 
nerve leur  apprit  à  exceller  dans  tous 
les  ouvrages  qui  conviennent  aux 
femmes  ;  et  quand  elles  furent  nu- 
biles ,  \  énus  remonta  au  ciel  pour 
})rier  Jupiter  de  leur  accorder  un 
leureux  mariage.  IVIais,  en  l'absence 
de  Vénus  ,  les  Harpyies  enlevèrent 
ces  princesses  et  les  livrèrent  aux 
ï'uries.  Paiisanias  ajoute  qu'on  les 
nommait  Camiro  et  Clytie ,  ce  qui 
supposerait  qu'on  n'en  comptait  que 
deux.  Suivant  lui,  Pandare  leur  père 
était  de  Milet ,  ville  de  Crète  ,  et  fut 
complice  non  seulement  ciu  vol  sa- 
crilège de  Tantale  >  mais  aussi  du  ser- 
ment qu  il  fit  pour  cacher  son  crime. 

Pandarée  ,  d'Ephèse ,  père  de 
deux  filles,  l'une  nommée  Aédon  et 
l'autre  Chéiidonée  ,  maria  Tainéeià 
Polvtechne,  de  Coloplion  en  Lydie. 
Les  nom  eaux  époux  furent  heureux 
tant  (ju'ils  honorèrent  les  dieux  ; 
mais  s'étant  vantés  ,  un  jour  .  qu'ils 
••'limaient  plus  qu-  Jupiter  et  Junon , 
V.  déesse ,  ofTensée  de  ce  discours , 
Tome  II. 


PAN  5.5 

leur  envoya  la  Discorde,  qui  les  eut 
bientôt  brouillés.  Polytechne  était 
allé  chez  son  beau-père  lui  demander 
sa  fille  Chéiidonée,  que  sa  soeur  avait 
envie  de  voir,  et  l'ayant  conduite 
dans  un  bois  ,  il  lui  fit  violence. 
Celle-ci  ,  pour  se  venger  ,  apprit  à 
Aédon  l'insulte  quiluiavdit  été  faite, 
et  l'une  et  l'autre  résolurent  de  faire 
manger  au  mari  Itvs  son  fils  uni- 
que. Polvtechne,  informé  de  cet 
attentat ,  poursuivit  sa  femme  et  sa 
belle-sœur  jusques  chez  Pandarée 
leur  père  .  où  elles  s'étaient  retirées; 
et  lavant  chargé  de  chaînes  ,  il  le  fit 
jeter  au  milieu  des  champs  ,  ajirès  < 
lui  avoir  fait  frotter  tout  le  corps  de 
miel.  Aédon,  s'étant  transportée  dans  ' 
le  lieu  ou  était  son  père  ,  tâcha  d'é- 
loigner les  mouches  et  les  autres 
insectes  qui  le  dévoraient  ;  et  une 
action  si  louable  ayant  été  regardée 
comme  un  crime  ,  on  allait  la  faire 
mourir,  lorsque  Jupiter,  touché  des 
malheurs  de  cette  famille,  leschansea 
tous  en  oiseaux  ,  comme  dans  la  fable 
de  Progné  et  de  Philomèle. 

PAiiDARONs  (  yi.  Ind.  ) ,  religieux 
très  nombreux  ,  et  qui  ne  sont  pas 
moins  révérés  que  les  saniassis.  Ils 
sont  de  la  secte  de  Shiva  ,  se  bar- 
bouillent la  figure  ,  la  poitrine  et  les 
bras  avec  des  cendres  de  bonze  de 
vache.  Ils  parcourent  les  rues ,  de- 
mandent l'aumône  ,  et  chantent  les 
louanges  de  Shiva,  en  portant  un 
paquet  de  plumes  de  paon  à  la  main, 
et  le  lingam  pendu  au  cou  ;  pour 
l'ordinaire  ils  ont  aussi  quantité  de 
colliers  et  de  bracelets  Ôl^  ou  trac  hou. 
Le  pandaron  qui  ne  se  vêt  point  de 
toile  jaune  se  marie  et  vit  en  famille. 
Celui  qui  fait  vœu  de  chasteté  s'ap- 
pelle Tabachi  .•  il  diffère  du  sa- 
niassi ,  en  ce  qu'il  vit  en  société  , 
soit  avec  sa  famille  ,  soit  avec  d  au- 
tres pandarons  ;  il  témoigne  sa  re- 
connaissance à  (eux  qui  lui  font 
1  aumône  ,  en  leur  donnant  des 
cendres  de  bois  de  sandal  et  de 
bou7.e  de  vache  ,  qu'il  u.t  r;!pportPr 
des  lieux  saints.  Le  nom  de  Pan- 
daron est  collectif  f)our  les  reliirieux 
de  Shiva ,  comme  celui  de  Tadin 
pour  ceux  de  Vichenou. 
Z 


354  PAN 

1 .  PandÉe,  fille  d'Hercule  Indien  , 
à  laquelle  son  père  laissa  un  royaume 
en  appauage.  Elle  donua  son  nom  à 
cet  état ,  le  seul  de  l'Inde  ,  dit  i^line , 
qui  fût  tésii  par  des  femmes. 

2.  —  Fille  de  Saturne  et  de  la 
Ijune  ,  et  douée  d'une  rare  beauté. 

PA^DÈME  ,  surnom  de  A  énus 
Populaire.   Rac.   démos,   peuple. 

PakdÉmon  ,  la  même  tête  que  les 
Athéiiécs  ;  elle  avait  pris  ce  nom 
du  £;rand  concours  de  peuple  qui  se 
rassemblait  pour  la  célébrer. 

Pandemus  ,  nom  de  l'Amour  , 
commun  aux  Grecs  et  aux  Ep3p- 
\iens.  Il  s'appliquait  ù  celui  des  deux 
Amours  qui  passe  pour  inspirer  des 
désirs  grossiers. 

Pandiabe  (  M.  Blah.  )  ,  chef 
de  la  religion  ,  et  juge  souverain  des 
IMaldives.  C'est  le  supérieur  des 
]Va}bes  ,    et    c'est    à    son    tribunal 

2u'on  appelle  de  leurs  sentences, 
lependanl  il  ne  peut  porter  de  ju- 
gement dans  les  affiiires  importantes, 
sans  être  assisté  de  trois  ou  quatre 
graves  personpages  qui  savent  l'AI- 
coran  par  cœur  ,  et  (pii  se  nomment 
Hocouris.  Ils  ^ont  au  nombre  de 
quinze,  et  forment  son  conseil.  Le 
roi  seul  a  le  pouvoir  de  réformer  les 
jugements  de  ce  tribunal.  Ce  supé- 
rieur fait  sa  résidence  coulinuelle 
dans  l'isle  tie  Malé  ,  et  ne  s'éloigne 
jamais  de  la  personne  du  roi.  Voy. 
Catibes  ,  IVaybes. 

Pandies  ,  fêle  en^  l'honneur  de 
Jupiter.  On  croit  qu'elle  fut  ainsi 
nom\uce  de  Pandion  qui  l'avait  ins- 
tituée. D'autres  donnent  à  cette  fête 
S'3»si   qu'.à  sou  nom  une  autre  ori- 

j.  Pandion  ,  fils  d'Erichthonius  , 
succéda  à  son  père  sur  le  trône  d'A- 
thènes ,  environ  l'an  1459  avant 
J.-C.  De  son  temps  l'abondance  du 
bled  et  du  vin  fut  si  grande  ,  que 
l'on  disait  que  Çérès  et  Baccbns 
étaient  venus  dans  l'Attique.  Ce 
prince  fut  malheureux  père  ;  car  ses 
deux  filles  ,  toutes  deux  fort  belles  , 
furent  victimes  de  la  brutalité  de 
Térée  son  gendre  ,  et  il  n'eut  point 
d'enfants  malcs  qui  pussent  venger 
le*  injures  tûtes  â  leur  père.  11  en 


P  A  .\ 

mourut  de  chagrin  après  un  règne 
de   4"  ans. 

2.  —  Fils  de  Cécrops  1  ,  monta 
sur  le  trône  d'Athènes  ,  après  la  uioirl 
de  son  père  ,  vers  l'an  iSoo  avant 
J.  C.  ,  et  régna  5o  ans.  Chassé  de 
son  royaume  avec  ses  enfants  par 
les  Métionides  ,  il  se  réfugia  auprès 
dePylas,  roi  de  Mcgare,  dont  il 
avait  épousé  la  fiile  ,  et  l;"!  mourut  de 
maladie.  Mais  ses  enfants  revinrent 
à  Athènes  ;  et  Egée,  leur  aîné,  se 
remit  en  possessiou  du  royt'Ume. 

3.  —  Un  des  héros  grecs  qui  par- 
tirent pour  le  siège  de  Troie,  durant 
lequel  il  portait  l'arc  de  Te»cer  fils 
de  Télamon. 

Pandionides  ,  descendants  de 
Pandioir. 

PANnjANCAREr.S  (  M.  Itid.  ) , 
brahmes du  Tanjaour  et  du  temple  de 
Caiigivaron  ,  qui  composent  tous  les 
ans  le  Panjangam.  /'.  Vaîdîgiees. 

Pandocls  ,  capitaine  troyen  , 
blessé  par  Ajax.  lliad.  Lu. 

I .  Pandoke  ,  nom  de  la  première 
fenmie  ,  suivant  la  mythologie.  Ju- 
piter, irrité  contre  Proniéthée  de  ce 
qu'il  avait  eu  la  hardiesse  de  faire 
un  homme  et  de  voler  le  feu  du 
ciel  pour  animer  son  ouvrage ,  or- 
donna à  Vulcain  de  former  une 
femniC  du  limon  de  la  terre,  et  de  la 
présenter  à  l'assemlilée  des  dieux. 
Minerve  !a  re\êtit  dune  robe  d'une 
blancheur  éblouissante ,  lui  couvrit 
la  tète  d'un  voile  et  de  guirlandes  de 
lleurs  qu'elle  surmonta  d'une  cou- 
ronne d'or.  En  cet  état ,  V  uicain 
l'amena  lui-même.  Tous  les  dieux 
admirèrent  cette  nouvelle  créature  , 
»;t  chacun  voulut  lui  fyire  son  présent. 
Minerve  lui  apprit  les  arts  qui  con- 
viennent à  son  sexe ,  celui  entr'auti  es 
de  faire  de  la  toile.  Vénus  répandit 
le  charme  autour  d'elle  ,  avec  le  désir 
inquiet  et  les  soins  fatigants.  Les 
Grâces  et  la  déesse  de  la  persuasion 
ornèrent  sa  gorge  de  colliers  d'or. 
Merciife  lui  donna  la  parole  avec 
l'ai*  d'engager  les  coeurs  par  des 
discours  insinuants.  Enfin,  tous  les 
dieux  lui  ayant  fait  des  pré'ients  , 
elle  en  reçut  le  nom  de  Pa.ulore. 
HuC.    Pan ,    tout  ;  doron  ,    don. 


PAN 

Pour  Jupiter ,  il  lui  donna  une  boîte 
hien  close ,  et  lui  ordonna  de  ^ 
porter  à  Promélhée.  Celui-ci ,  ^  dé- 
liant de  quelque  piège  ,  ne  voulut  re- 
ce^oir  ni  Pandore  ni  'a  boite  ,  et 
reconinianda  bien  s  Epiméthée  de 
ne  rien  recevoir  d-  la  pari  de  Jupiter. 
Nais ,  à  lasp-'Ct  de  Pandore  ,  tout 
fut  oublié.  Epiniéthée  devint  son 
époux  ;  la  boite  latale  fut  ouverte , 
«t  laisw  écliapper  tous  les  maux  et 
tous  fes  crimes  dont  le  déluse  a  de- 
puis inondé  ce  triste  univers.  Epi- 
méthée  voulut  la  refermer  ;  mais  il 
notait  plus  temps.  Il  n'y  retint  que 
l'Espéninte  <|ui  était  près  de  sVn- 
\o!er,  et  qui  demeura  sur  les  bords. 

"i.  —  C'est  aussi  le  nom  de  la  mère 
de  Deucalion. 

Pandrcwe,  la  troisième  des  filles 
de  Céorops.  Minerve  lui  confia  im 
jour  à  elle  et  à  ses  saurs  un  déjxk  , 
et  elle  fut  la  seule-  qui  demeura 
fidèle  à  la  déesse.  En  récompeuse  de 
sa  piété-,  les  Athéniens  lui  éievèrent, 
après  sa  mort ,  un  temple  auprès  de 
celui  deMinei-ve,  et  instituèrent  une 
fête  en  son  ^^nneur.  Elle  avait  eu  , 
dit-on,  de  Mercure,  un  fils  nommé 
Cëryx. 

Pandrosie  ,  fête  athénienne  en 
l'honneur  de  Pandrose.  Ployez 
Pandrose. 

Pakdysie,  réjouissances  publi- 
ques qui  s'observaient  en  Grèce  dans 
la  saison  où  l'on  ne  pouvait  plus 
tenir  la  mer. 

Pan^oumÉ  Outron  (  M.  Ind.  ), 
fête  qui  se  célèbre  dans  le  temple  de 
Sbiva ,  en  l'honneur  de  la  déesse 
Parvadi  son  épouse ,  au  mois  de 
Mars. 

Panhei-lémes,  fêtes  en  l'honneur 
de  Jupiter ,  instituées  par  Eacus ,  et 
renouvelées  par  Hadrien,  auxquelles 
toute  !a  Grèce  devait  participer. 

Panhellénivs  ,  surnom  de  Jupi- 
ter ,  <  .-;Vd.  protecteur  de  'oute  la' 
Grèce.  C  est  sou-i  ce  nom  qu'Hadrien 
fit  bâtir  dans  Athènes  un  temple  \ 
Jupiter ,  et  c'était  lui-même  qu'il 
prétendait  désigner  ainsi. 

PixHELLiMOM,  suruom  de  Bac- 
chus. 


PAN  355 

I        î .  Pahia  ,  surnom  de  Minerve  ho- 
norée à  Arpos^ 

—  "i.  Nom  de  l'Espagne.  Bqp- 
chus,  avant  assemblé  une  armée  de 
P;ins  et  de  Satyres,  sounn't  l'ILérie 
(  Européenne  )  ,  et  laissa  Pan  pour 
y  comniaiicer.  Celui-ci  lui  donna  soa 
nom  ,  et  I  appela  Pania  ,  d'où  viut 
ensuite  le  nom  de  Spania.   f^,  Es- 

PAG>E. 

Panionies,  fête  en  l'honneur  de 
Neptune ,  établie  par  les  colonies 
ioniennes  ,  sur  le  mont  iNI  ycalé  ,  ea 
l'honneur  de  Neptune  Hé!it"onien. 
C'était  là  que  se  réunis^ient  tous  les 
ans  les  Ioniens.  Ce  qu'il  v  avait  de 
remarquable  dans  cette  tête  ,  c'est 
que  si  la  victime  venait  à  meugrer 
avait  le  sacrifice ,  ce  nmpissement 
passait  pour  un  présage  de  la  faTeur 
spéciale  de  Neptune. 

Pan'.okicm  ,  viHe  sacrée ,  ainsi 
nommée  paicerpie  les  Ioniens  étaient 
dans  l'usage  de  s'y  rassembler.  V. 
Panionies. 

Pamqle  (terreur).  Les  Grec» 
ont  attribué  à  ieiu-  dieu  Pan  l'origine 
de  cette  terreur  subite  dont  'a  cause 
est  inconnue.  C'est  ainsi  q'ie  l'armée 
de  Brennus  ,  chef  des  Gaulois  ,  prit 
la  fuite.  Mais  Plutanjuc:  et  Polyen 
en  rapportent  l'origine  au  Pan  Ei.'jp- 
tien.  Selon  le  premier,  les  Pans  et 
les  Satires,  effra\és  de  la  mort 
d'Osiris  ,  massacré  par  Typhon , 
firent  retentir  les  rivages  du  Nil  de 
leurs  huriements  ;  <t  depuis  on 
appela  terreurpanie/ue  celle  frayeur 
subite  et  vaine  qui  surprend.  Polyea 
assigne  une  autre  cau-^  ,  savoir,  le 
stratagème  dont  Pau  ,  lieutenant  gé- 
néral d'Osiris ,  se  servit  pour  dé- 
gager l'armée  de  ce  prince  ,  surprise 
la  nuit  dans  une  vallée.  Il  leur  or- 
donna de  p'jusser  des  cris  épouvan- 
tables ,  dont  les  ennemis  furent  si 
effrayés  qu'ils  prirent  la  fuite.  Enfin 
d'autres  attribuent  l'origine  de  te 
mot  à  la  terreur  que  Pan  inspira  aux 
Perses ,  en  se  faisant  voir  à  leur 
armée  sous  la  figure  d'un  géant  for- 
midable; terreur  qui  valut  ;pnx  Athé- 
niens la  célèbre  victoire  de  Marathon, 
Bochard  prétend  que  Pan  n'a  pass^ 
pour  être  cause  de  ces  !  f^rreurs ,  que 
Z  s 


,^^o  PAN 

parcequ'on  exprime  en  hébreu  «n 
honiine  épouvanté  par  le  mot  Pan , 
ou  Plian. 

Panium  ,  lieu  situé  près  des 
sources  du  Jourdain,  et  dans  lequel 
Hérode  fit  bâtir  un  temple  de  marbre 
en  l'honneur  de  l'empereur  Auguste. 

PANJACARlAGtJ£L(J/./rt^.)jC.-à-d. 

lès  ciuq  puissances  ou  les  cinq  dieux. 
C'est  ainsi  que  les  Indiens  expriment 
les  cinq  éléments  rpii ,  enpendrés  par 
le  Créateur,  concourijrent  à  la  forma- 
tion de  l'univers.  Dieu  , «disent-ils  , 
tira  l'air  du  néant.  L'action  de  l'air 
fbrma  le  vent.  Du  cboc  de  l'air  et  du 
vent  naquit  le  tieu.  A  sa  retraite  , 
cïjui-ci  laissa  une  huniidilé ,  d'où 
Tcau  tire  son  origine.  De  l'union  de 
ces  puissances  résulta  une  crasse  ;  la 
chaleur  du  feu  en  composa  une  masse 
qui  fut  la  terre. 

Panj ANGAM  (  M.  Ind.  ) ,  alma- 
nach  «les  brahmines,  où  sont  marqués 
h  s  jours  heureux  et  malheureux  ,  et 
dont  jes  Indiens  se  servent  pour  ré- 
gler leur  conduite.  Si  le  jour  où  ils 
ont  iquelque  affaire  importante  à 
entreprendre  est  marqué  comme 
malheureux  ,  ils  se  garderont  bien 
de  faire  aucune  démarche  ;  ce  qui 
i^uc  fiiit  souvent  perdre  les  meilleures 
occasions.  La  superstition  sur  cet 
article  est  poussée  si  loin  ,  qu'il  y  a , 
tlans  le  Panjangam  ,  des  jours  où  le 
bonheur  et  le  malheur  ne  durent  que 
quelques  heures.  Il  y  a  même  im 
Panjangam  particulier  pour  mar- 
quer les  heures  du  jour  et  de  la  nuit 
heureuses  ou  malheureuses. 

Pakjans  (  M.  Ind.  )  ,  prêtres 
indiens,  f^.  Raulins. 

Paknychie  ,  fontaine  imaginaire 
nue  Lucien  place  dans  l'isle  des 
bonnes. 

Panomphée,  surnom  de  Jupiter, 
parceque  ses  louanees  sont  dans  la 
bouche  de  tout  le  monde  (  rac.  Pas, 
toute  ,  ontphè  ,  voix  )  ;  ou  parccqu'il 
c'ait  adoré  de  tous  les  peuples  ,  à 
chacun  desquels  il  rendait  des  oracles 
ilaHS  leur  propre  langue. 

i.  Pakote  ,  une  des  Néréides  , 
Tcoommandable  par  sa  sagesse  et  par 
l'intégrité  de  sesnirenrs. 

2.  —  Fille  de  Tliésée  ,  mariée  à 


PAN 

Hercule ,  dont  elle  eut  un  fils  qui 
prit  le  nom  de  sa  mère. 

5.  — '  Jeune  Sicilien  qui  accom- 
pagnait le  roi  Acesle  à  la  chasse.  Il 
lut  un  des  concurrents  aux  prix  de 
la  course  proposés  par  Enée  à  l'oc- 
casion de  l'anniversaire  de  la  mort  de 
sou  père  Anchise. 

1.  PanopÉe  ;  c'est  ainsi  que  f^ir- 
gile  appelle  la  néréide  Panope. 

2.  —  Père  d'Eglé  que  'f  hésëe 
épousa. 

Panoptès  ,  (jui  voit  tout ,  sur- 
nom de  Jupiter.  Rac.  optamai,  je 
vois. 

PanthÉe  ,  fils  <i'Otrée  ,  prêtre 
d'Apollon ,  périt  la  dernière  nuit 
dg  Troie ,  sons  les  yeux  d'Emje. 
Ènéid.  ,   I.  -i. 

PanthÉes  ,  divinités  qui  étaient 
ornées  des  symboles  de  plusieurs  di- 
vinités  réunies.  Ainsi  les  statues  de 
Junon  tenaient  quelque  ciiose  de 
celles  de  Pallas,  de  Vénus,  de  Diane, 
de  Néniésis,  des  Parques.  On  voit 
dans  les  anciens  monuments  une 
Fortune  ailée  qui  tient  de  la  maia 
droite  le  timon  ,  et  de  la  gauche  la 
corne  d'abondance,  tandis  que  le  bas 
finit  en  tète  de  bélier.  L  ornement 
de  sa  tête  est  une  fleur  de  lotus -qui 
s  élève  entre  deux  rayons ,  marque 
d'Isis  et  d  Osiris.  Elle  a  sur  l'épaule 
le  carqnois  de  Diane  ,  sur  la  po.trine 
l'égide  de  Minerve,  sur  la  corne 
d'ybondance  le  coq  de  Mercure,  et 
sur  la  tète  de  bélier  le  corbeau  d'A- 
pollon. Les  médailles  oifrent  aussi 
des  Panthées  ou  tètes  chargées  de 
divers  attributs.  Telle  est  celle  qui 
se  trouve  sur  la  médaille  d'Antonin 
Pie  ,  et  de  la  jeune  Faustine  ,  qui  est 
tout  ensemble  Sérapis  par  le,  lx)is- 
seau  (ju'elle  porte ,  Soleil  par  la  cou- 
leur des  rayons ,  Jupiter  Ammon  par 
les  deux  corner  de  bélier ,  Pluton  par 
la  grosse  barbe  ,  Neptune  par  le  tri- 
dcTit ,  Esculape  par  le  serpent  entor- 
tillé autour  du  manche.  On  croit, 
avec  assez  de  raison  ,  que  ces  Pan- 
théon doivent  leur  origine  à  la  su- 
perstition de  ceux  qui  ,  ayant  pris 
plusieurs  dieux  pour  protecteurs  de 
leurs  maisons  ,  les  réunissaient  tous 
dans   une  même  statue  ,  qu  ils  or- 


PAN 

^nient  des  différents  symboles  de  ces 
déités. 

Pakthéok  ,  temple  en  l'honneur 
de  tous  les  dieux.  Le  plus  fumeux 
de  tous  les  édifices  de  ce  genre  est 
celui  qui  fut  élevé  par  les  soins  d'A- 
grippa ,  gendre  d'Auguste.  Il  le  fit 
construire  dune  forme  ronde ,  soit 
pour  éviter ,  dit  plaisamment  Lu- 
cien ,  toute  dispute  de  préséance 
entre  les  dieux  ,  soit ,  comme  l'ob- 
serve Pline ,  parceque  la  convexité 
de  sa  voûte  représentait  le  ciel.  Ce 
temple  était  couvert  de  briques ,  et , 
soit  au-dehors  ,  soit  au-dedans  ,  re- 
vêtu de  marbres  de  li  if  férentes  cou- 
leurs. Les  p  )rtes  étaient  de  bronze  , 
les  poutres  enrichies  de  bron2e  doré 
elle  faîte  du  temple  couvert  de  lames 
d'argent  ,  que  Constantin  fit  trans- 
porter à  Constantinople.  Il  n'y  avait 
point  de  fr nètres  ;  le  jour  n'y  entrait 
que  par  une  ouverture  pratiquée  au 
milieu  de  la  voûte.  Dans  l'intérieur 
du  temple  ,  'on  avait  pratiqué  un 
certain  nombre  de  niches  pour  y 
placer  les  statues  des  divinités  prin- 
cipales. On  y  distinguait  celle  de 
Minerve  en  ivoire  ,  chef-d'œuvre  de 
Phidias  ,  et  celle  de  \  énus  ,  f|ui 
avait  à  chaque  oreille  une  moitié  de 
cette  perle  précieuse  dont  Cléopàlre 
avait  fait  dissoudre  la  pareille  dans 
du  vinaigre»  Quoique  ce  temple  fût 
consacré  à  tous  les  dieux ,  il  était 
cependant  particulièrement  dédié  à 
Jupiter  le  Veng»  ur.  Il  v  en  avait  un 
autre  à  Rome  dédié  spécialement  à 
Minerve  Medica ,'  ou  déesse  de  la 
médecine.  Athènes  se  vantait  aussi 
d'en  posséder  ua  qui  ne  le  cédait 
pas  de  beaucoup  à  celui  d'Agrippa. 
Enfin ,  on  croit  que  le  temple  de 
Nismes  ,  qu'on  dit  avoir  été  dédié  h. 
Diane,  était  un  panthéon.  Il  y  avait 
douze  niches ,  dont  six  restent  encore 
sur  pied.  C'était  un  édifice  consacré 
aux  douze  gi'ands  dieux,  et  pour  cela 
quelques  un»  l'ont  appelé  Dodéca- 
théon. 

Panthoïdès  ,  Euphorbe  ,  fils  de 
Panthus,  que  Pythasore  prétendait 
avoir  été  au  siège  de  Troie. 

I .  Pasthus  ,  père  d'Eupborbe, 
%.  —  Père  de  Pol^duoius. 


P  A  O  .y-/ 

Paktica  ,  la  même  que  Panda,  f^.. 
Pasda. 

Pantidïe  .princesse  de  Lacédé- 
mone  ,  qui  ,  au  rapport  du  poète 
JUitmelus ,  eut  une  intrigue  avec 
Glancus  lorsqu'elle  était  fiancée  à 
ïhestius  ,  roi  d'Etolie  ,  et  déjà  se 
trouvait  enceinte  de  Léda  lorsqu'elle 
fut  conduite  à  son  époux.  —  Koy. 
Gi-Afcrs  5. 

Pantocrator.  K.  Pascratès. 

Paon.  (  V.  Jukok.  )  Un  paon  qui 
étale  ses  plumes  ,  symbole  de  la  va- 
nité. (  Voy.  ce  mot.  )  Sur  les  mé^ 
dailles  ,  le  paon  désigne  la  consécra- 
tion des  princesses  ,  comme  l'aigle 
marque  celle  des  princes. 

Paor-Nomy  (  M.  Ind.  ) ,  fête  qui 
tombe  la  veille  ou  le  jour  de  la  nou- 
velle lune  du  mois  de  ?iovembre. 
Cest  la  grande  fête  du  temple  de 
Tirounamaley  ,  parceque  c  est  dans 
ce  jour  que  parut  la  montagne  sur 
laquelle  ce  temple  est  situé.  Les  chi- 
vapatis  la  célèbrent  dans  toutes  le» 
pagodes  de  Shiva.  Elle  dure  neuf 
jours  ;  les  pèlerins  accourent  à  Ti- 
rounamaley de  toutes  les  parties  de 
la  côte ,  et  il  s'y  lient  une  grande 
foire. 

L'histoire  de  Tiroonamaley  est 
très  célèbre  dans  la  religion  des  Gen- 
tils ;  elle  occupe  tout  un  pomanon» 
Le  temple  est  construit  sur  une  mon- 
Xasne  sacrée,  parcequ'elle représente 
Shiva  ;  ce  dernier  y  descendit  ea 
colonne  de  feu,  pour  terminer  une 
dispute  de  préséance  élevée  entre 
AVishnou  et  Brouma.  Shiva  ,  pour 
perpétuer  la  mémoire  de  cet  événe- 
ment, changea  la  colonne  enflammée 
en  ime  montagne  de  terre  ,  et  voulut 
que  ses  sectateurs  la  révérassent. 
C'est  à  cause  de  son  premier  état 
qu'ils  allument  sur  le  sommet  un 
grand  feu  qui  dure  pendant  la  nru- 
vaine;  ils  le  placent  dans  un  immenfe 
chaudron  de  ctiivre  ,  et  l'entretien- 
nent avec  du  beurre  et  du  camphre  , 
qu'on  y  envoie  de  tous  côtés.  La 
mèche  est  composée  de  plusieurs 
pièces  de  toile  de  soixante -quatre 
coudées  chacime.  Les  brahmes  ont 
soin  de  ramasser  le  marc  de  ce  feu  , 
dont  ils  font  des  présents  à  ieiirc 
Z  5 


558  P  A  P 

bi^faitrurs ,  qui  tous  les  joTlrs  s'en 
mettent  un  peu  sur  le  front.  C'est  à 
rimitation  Je  ce  feu  sacré  que  les 
chivapalis  font  chez  eux  uu  grand 
gâteau  de  pâte  de  riz ,  pétri  seule- 
Eient  avec  de  l'eau  ;  ils  font  un  trou 
<Jans  le  milieu,  <  ui's  remplissent  de 
beurre,  et  v  ailumenl  ime  petite 
mèche  ;  ensuite  ils  ntlorent  ce  feu  , 
jeûnent  toute  la  journée  ,  et ,  après 
éix  heures  du  soir  ,  ils  mangent  celte 
pâte  avec  quelques  fruits. 

Jjes  wistinoupatis  ont  une  très 
grande  fête  le  jour  de  cette  même 
pleine  lune,  elle  ne  diffère  de  l'autre 
que  par  son  (dijet  ;  de  manière  que 
les  deux  sectes  la  céièhrent  ensemble. 
On  allume  «le»  feux  de  joie  devant 
les  temples  ;  les  rues  et  les  maisons 
sont  illuminées,  et  on  porte  les  dieux 
proces^ionnellemeiit.  Les  virishnou-  / 
patis  disent  que  c'est  le  jour  de  la 
pleine  lune  de  ce  mois  que  Wishnou 
prit  la  forme  d'un  linmme  nain  ,  et 
relégua  le  puissant  péimt  Mahabéli 
dans  lePada!  MU  ;  que  ce  fîéant,  pen- 
d.inl  (|u  il  eouvrnait,  aimant  beau- 
coup les  illuminations,  fournissait  à 
oblique  maison  un  calon  d'buile  , 
le  douzième  d'un»"  pinte  ,  a^n  «'e 
satisfaire  son  f;oùt ,  et  qu'en  allant 
ou  Pada'on  il  pria  W  isbnou  de 
vou'oir  fiicn  faire  contimier  sur  la 
teiTC  fes  usapes  qu'il  avait  <'tal«lis. 
-  Ce  dieu  le  lui  promit ,  et  lui  pennit  eii 
même  temps  (!e  revenir  toutes  les  an- 
nées h  pareil  jour,  afùvde  voir  p.:r  liii- 
méine  s  il  était  (îdèle  à  sa  promesse. 

C  est  pour  cette  raison  que  l'illu- 
mination se  fait ,  et  que  les  enfants  , 
tenant  du  feu  dans  la  main,  se  di- 
vertissent dans  les  rues  en  criant  ; 
Mahabéliro. 

Papas  ,  nom  des  irrands- prêtres 
cbez  presque  fous  le^  peuples  orien- 
taux ,  cbez  les  Indiens  ,  en  Amérique 
et  au  Pérou.  Le  i^rand-prttre  des 
Mexicains  s'appelait  au-^si  papa  ,  et 
c'était  lui  qui  ouvrait  le  sein  des 
hoaniies  qu'on  sacrifiait  aux  dieux. 
%  Paphia  ,  surnom  de  Vénus.  Le 
tvpe  représentatif  de  la  Vénus  Pa- 
pliienne  était  une  pierre  taillée  en 
]>orne  ;  les  Médailles  de  Sardes  et  de 
Paphos  nous  en  ollrent  rempreiflle. 


P  A  P 

Papkos,  ville  de  l'isle  de  Chypre, 
plus  particulièrement  consacrée  à 
Vénus  que  le  resttf  <le  l'isle.  ijC  tem- 
ple quelle  y  avait  était  de  la  plus 
erande  magnificerce.  La  vénération 
([ui  Y  était  attachée  s'étendait  même 
jusqu'à  ses  prêtres.  Caton  en  fit  offrir 
au  roi  Ptoléniée  la  srande  [irèirise , 
s'il  voulait  céder  Chvpre  aux  Ro- 
mains, refjardant  cette  difmité  t  ommc 
le  dédommagement  d'un  royaume. 
Les  ministres  de  ce  temple  ii  immo- 
laient point  de  victimes  ;  lesane:  ne 
coulait  jamais  sur  leiirs  autels  ;  on 
n'y  brillait  que  de  l'encens ,  et  la 
déesse  n'y  respirait  que  l'odeur  de» 
parfums.  Elle  y  était  représentée  sur 
un  char  conduit  par  les  Amours  ,  et 
tiré  par  des  cygnes  et  des  colombes. 
L'éclat  de  l'or  et  de  l'azur  qui  bril- 
laient lie  toutes  parts  le  cédait  encore 
à  celui  des  arts.  Les  chtlis-d'œuvres 
des  phis  grands  maîtres  attiraient 
scbIs  toute  lattentioD.  La  délicieuse 
situation  et  les  charmes  du  climat 
avaient  sans  doute  contribué  à  établir 
l'opinion  de  ceux  qui  >  fixaient  l'em- 
pire de  Vénus  et  le  séjour  des  plai- 
sirs. Tacite  parle  d'un  autel  mer- 
veilleux qu'on  y  admirait  ,  et  sur 
lequel  on  oftrait  uu  feu  qu'aucune 
pluie  ne  pouvait  éteindre ,  quoiqu" ex- 
posé à  toutes  les  injures  de  l'air. 

PAPHUs,(ilsdePygmalion  et  d'une 
femme  que  la  fable  suppose  avoir  été 
auparavant  une  statue  d'ivoire.  Ce 
fut  lui  qui  bâtit  Paphos,  et  lui  donna 
son  nom. 

Papillon  (  Le  )  est  le  symbole  de 
l'étourderie  ,  de  la  légèreté  et  de 
l'inconstance.  L'amour  et  les  plaisirs 
sont  souvent  représentés  avec  les 
ailes  de  papillon.  Chez  les  anciens  , 
le  papillon  était  aussi  le  s\nibole 
de  l'ame ,  que  les  Grecs  appelaient 
Psyché.  Sur  d'anciens  monuments , 
on  trouve  Cupidon  tenant  par  les 
ailes  fin  papillon ,  qu'il  tourmente  et 
qu'il  déchire ,  pour  exprimer  l'escla- 
vage d'une  ame  dominée  par  l'amour. 
Cupidon  est  encore  représenté  tenant 
d'une  maJn  son  arc  bandé,  et  brûlant 
de  l'autre  main,  avec  une  torche  ar- 
dente, les  ailes  d'un  papillon. 
Pappée  ,  nom  du  Jupiter  de*  Sc;  • 


P  A  Q 

thés,  dont  la  Terre  était  la  femme, 
le  même  que  le  Ciel. 
iPAPnÉMis,  viIied'£g>pte,oilMars 
^lait  honoré  à  un  culte  particulier. 
Le  jour  de  sa  fête  ,  dès  le  lever  du 
soleil ,  an  certain  nombre  de  prêtres 
transportaient  la  statue  du  dieu  dans 
y  son  reliquaire  d'or  ,  sur  un  char  ù 
quatre  roues ,  de  son  temple  dans 
une  chapelle  voisine ,  et  de  cette 
chapelle  au  temple  ;  d'autres ,  armés 
de  massues,  se  postaient  aux  portes, 
tandis  qu'un  troisième  corps  ,  muni 
«les  mèm€S  armes ,  se  ranî^cait  en 
lii;ne  en  lace  des  prêtres  qui  gardaient 
l'entrée.  Ceux-ci  refusant  de  les  ad- 
mettre ,  on  en  venait  aux  coups  ,  et 
il  en  résultait  une  sanglante  bataille 
où  l>educoup  de  monde  perdait  la  rie. 
Cet  usase  barbare  se  pratiquait  en 
mémoire  de  ce  fpie  Mars  ,  élevé  au- 
deiiors ,  étant  venu  voir  sa  mère  dans 
cette  ville  ,  les  serviteurs  ,  qui  ne  le 
connaissaient  pas,  lui  refusèrent  l'en- 
trée. Mars,  obligé  de  se  retirer,  se 
fit  un  parti ,  revint ,  attaqua  ses  en- 
nemis ,  et  entra  de  force  dans  la  de- 
meure de  sa  mère. 

Pa-qca,  ou  Ta-qua  (>/.  Cfiin,), 
art  de  consulter  les  esprits.  Il  y  a 
plusieurs  méthodesétablies  pour  cette 
opération  ;  mais  la  plus  commune  est 
de  se  présenter  devant  une  statue  , 
et  de  brûler  certains  parfums  ,  en 
frappant  plusieurs  fois  la  terre  du 
front.  On  prend  soin  de  porter  près 
de  la  statue  une  boîte  rempli"  de 
spatules  d  un  demi-[)icd  de  longueur , 
sur  lesquelles  sont  pravés  des  carac- 
tères énipmatiqiies  qui  passent  pour 
autant  d'oracles.  Après  avoir  fait 
plusieurs  révérences ,  on  laisse  tom- 
ber au  hasard  uue  des  spatules,  dont 
les  caractères  sont  expliqué»  par  le 
bonze  qui  préside  à  la  cérémonie  : 
quelquefois  on  consulte  une  grande 
pancarte  qiii  est  attachée  contre  le 
mur  ,  et  qui  contient  la  clef  des  ca- 
ractè-  es.  Cette  opératifin  se  pratique 
à  1  approche  d'une  affaire  importante , 
d  un  voyage ,  d"une  vente  de  mar- 
chandises ,  dim  mariage  ,  et  dans 
mille  autres  occasions,  pour  le  choix 
d'un  jour  heureux .  et  poxir  le  succès 
Je  L'entreprise. 


PAR  559 

Paka^aratasto  (  31.  Ind.  ),  nom 
de  1  Etre  suprême  dans  quelques 
contrées  de  Ilnde. 

Par ABOLAiNS ,  .eladiateiu-s  qui  s'ex- 
posaient à  combattre  contre  les  bêtes 
féroces.  Rac.  Pamhallein ,  se  pré- 
cipiter. 

Paradis.  (  M.Siam.  )  Les  Sia*mois 
placent  le  leur  dans  le  plus  haut  ciel , 
et  le  divisent  en  huit  diftércnts  deerés 
de  béatitude.  Le  ciel ,  dans  leur  idée, 
est  gouverné  comme  la  terre.  Ils  y 
mettent  des  pays  indépendants,  des 
peuples ,  des  rois;  on  v  fait  la  guerre , 
on  y  donne  des  batailles.  Le  mariage 
même  n  en  est  pas  banni ,  du  moins 
dans  les  première ,  seconde  et  troi- 
siènjc  demeures ,  oùlessainls  peuvent 
avoir  des  enfants.  Dans  la  qiialrième, 
ils  sont  au-dessus  des  désirs  sensuels , 
et  la  pureté  au^^ente  ainsi  jnsqn'an 
dernier  ciel ,  qui  est  proprement  le 
paradis  ,  nommé  Nirupan  daas^enr 
Tangue,  oii  les  âmes  des  dieux  et  de* 
saints  jouissent  d'un  bonheur  inalté- 
rable. 

M.  Ind.  Les  habitants  du  royaume 
de  Camboye,  dans  la  presr[u"isle  au- 
delà  du  Gange  ,  comf/f  eut  jusqu  à 
vingt-sept  cieux  placés  les  uns  au- 
«lessus  des  autres  ,  et  destinés  à  être 
le  séjour  des  âmes  vertueuses  après 
leur  séparation  d'avec  le  corps.  Ce 
qu'ils  racontent  de  la  pinpart  de  ces 
cieux  est  assez  conforme  à  ce  que  les 
niahométans  débitent  de  leur  paradis. 
On  V  trouvera  des  jardins  émaillés  de 
fleurs  ,  des  tables  crmvertes  de  mets 
délicieux  et  de  liqueurs  exquises,  des 
femmes  d'nne  rare  beauté,  et  en  très 
grand  nombre.  Tant  de  biens  sont 
destinés  non  seulem»'nt  anx  .nmes  df  4 
hommes  vertueux ,  mais  encore  anx 
âmes  des  bêtes ,  dos  oiseanx ,  des  in- 
sectes et  des  reptiles  qui ,  dans  leur 
espèce ,  auront  vécu  confor.nément 
à  l'inatinct  de  la  gature  et  à  l'inten- 
tion An  Créateur.  De  cette  opinion  , 
l'on  peut  conclure  que  les  habitants 
de  Cambove  supposent  que  les  bêtes  , 
non  seulement  ont  une  anie ,  m;us  en- 
core une  espèce  de  raison  ,  quoique 
moins  parfaite  que  celle  des  hommes. 
M.  Chili.  Les  habitants  de  l'isle 
Formose  croient  que  les  gens  de  bien  , 

z  4 


56o  PAR 

nprès  leur  mort ,  passent  sur  un  pont 
fort  étroit  fait  avec  une  sorte  de  ro- 
seau nommé  bambou,  qui  les  con- 
duit dans  un  lieu  de  délices  oiï  i's 
fioùtent  tous  les  plaisirs  <Jui  peuvent 
flatter  les  sens. 

M.  Pers.  Le  paradis  des  Parsis , 
ou  Guèbres  ,  rassemhle  tous  les  plai- 
sirs que  l'on  peut  j^oùter  en  ce  monde , 
avec  cette  exception  cependant,  que 
la  volupté  des  sens  s'y  trouve  dégagée 
de  la  grossièreté  que  les  hommes 
charnels  ont  coutume  d'y  mêler. 
Dans  ce  paradis,  au  rapport  de  Ilyde-, 
il  V  a  des  filles  d'une  beauté  si  ravis- 
sante ,  que  le  bonheur  suprême  oon- 
.sisfe  dans  leur  seule  vue.  Ces  filles 
ont  toujours  été  vierges ,  doivent 
l'être  toujours  ,  et  ne  sont  faites  que 
pour  les  yeux  :  Virgules  nec  deflo- 
ratœ ,  nec  defloiandce  ,  sed  in- 
LUiindœ. 

M.  Mahom.  Suivant  l'Alcoran  il 
y  a  sept  paradis  ;  et  le  livre  d'Azar 
njoule  que  Mahomet  les  vit  tous  , 
monté  sur  l'alborak ,  animal  de  taille 
moyenne ,  entre  celle  de  l'une  et  celle 
«lu  mulet  ;  que  le  premier  est  d'argent 
fin  ;  le  second  d'or  ;  le  troisième  de 
pierres  précieuses  ,  où  se  trouve 
un  ange ,  d'une  main  duquel  à  l'autre 
il  y  a  soixante-dix  mille  journées  , 
;ivec  un  livre  qu'il  lit  toujours  ;  le 
ffuatrième  est  d'éméraudes  ;  le  cin- 
quième de  crystal  ;  le  sixiènie  de 
couleur  de  feu,  et  le  septième  est  un 
jardin  délicieux  arrosé  de  fontaines 
et  de  rivières  de  lait ,  de  miel  et  de 
\in  ,  avec  divers  arbres  toujours 
%erds,  dont  les  pépins  se  changent 
en  des  filles  si  belles  et  si  douces  , 
que  si  l'ime  d'elles  avait  craché  dans 
la  mer  ,  l'eau  n'en  aurait  plus  d'amer- 
tume. Il  ajoute  que  ce  paradis  est 
t^ardé  par  des  anges  ,  dont  les  uns  ont 
la  tête  d'une  vache  qui  porte  des 
cornes,  lesquelles  ont  quarante  mille 
nœxids  ,  et  comprennent  quarante 
journées  de  chemin  d'un  nœud  à 
l'autre.  Les  autres  anges  ont  soixante- 
dix  mille  bouches  :  chaque  bouche 
soixr.nte-dix  mille  langues,  et  cliaqîie 
langue  loue  Dieu  soixante-dix  mille 
fois  le  jour  en  soixante- dix  mille 
sortes  d'i<iiômes  'différents.  Devant 


PAR 

le  trône  de  Dieu  sont  quatorze 
cierges  allumés  qui  contiennent  cin- 
quante journées  de  chemin  d'un  bout 
à  l'autre.  Tous  les  appartements  de 
ces  cieux  imaginaires  seront  ornés  de 
ce  qu'on  peut  concevoir  de  plusl>ril- 
lanl.  Les  crovantsy  seront  servis  des 
mets  les  plus  rares  et  les  plus  déli-' 
cieux  ,  et  épouseront  des  houris  ou 
jeunes  filles  ,  qui ,  ujalgré  le  com- 
merce continuel  que  les  musulmans 
auront  avec  elles  ,  seront  toujours 
vierges  ;  |  ar  où  l'on  voit  que  M  ahomét 
fait  consister  toute  la  béatitude  de  ses 
prédestinés  dans  la  volupté  des  sens. 

M.  Afr.  La  plus  grande  partie  des 
Nègres  de  la  Côte-d'Or  s'imaginent 
qu  après  leur  mort  ils  iront  dans  un 
autre  monde ,  où  ils  occuperont  le 
même  rang  que  dans  celui  où  ils 
vivent.  Ils  sont  aussi  persuadés  que 
toutes  les  choses  que  leurs  parents 
sacrifieront  pour  honorer  leurs  fu- 
nérailles leur  seront  remises  dan» 
leur  nouveau  séjour.  —  Les  Hôtten- 
tols  n  ont  qu'une  idée  fort  grossière 
d'une  autre  vie ,  ainsi  que  des  peines 
et  des  récompenses  qu'on  doit  y  re- 
cevoir. L'un  d'eux  demanda  un  jour 
naïvement  au  voyageur  Kolbens 
s'il  y  avait  dans  le  paradis  des  vaches , 
des  bœufs  et  des  brebis.  -^  Les 
habitants  du  royaume  de  Beuin  ,  en 
Afrique ,  croieifit  que  le  paradis  est 
dans  quelque  endroit  de  la  mer. 

M.  Aniér.  Plusieurs  sauvages  du 
Mississipi  sont  persuadés  que,  pour 
récompense  de  leur  valeur  et  de  leur 
probité,  ils  seront  transplantés,  après 
leur  mort ,  dans  \\n  pays  heureux  où 
la  chasse  sera  bonne  et  abpndante. — 
Le  paradis  des  habitants  de  la  Vir- 
ginie consiste  daus  la  possession  de 
quelques  misères ,  comme  du  tabac 
et  une  pipe ,  et  dans  le  plaisir  de 
chanter  et  de  danser  avec  u«e  cou  - 
ronne  de  plumes  et  im  visage  peint 
de  diverses  couleurs.  Tel  est ,  seloit 
leurs  idées ,  le  prix  de  la  vertu  et  le 
suprême  bonheur.  Ce  lieu  de  délires 
est  situé  à  l'occident,  derrière  les 
montagnes  ;  et  quelque  niince  que 
soit  la  félicité  que  l'on  y  goiite ,  ils 
la  trouvent  cependant  ti'op  grande 
pour  le  menu  peuple  :  il  n'y  a  que 


PAR 

les  wcrowances  et  les  prêtres  fjui 

Puissent  entrer  dans  ce  paradis.  — 
es  Floridiens  qui  haLiteut  aux  en- 
virons des  montagnes  d'Apalachie, 
croient  que  les  auies  des  gens  de  hieu 
s'élèvent  vers  les  cieux  après  la  mort , 
et  tiennent  rang  parmi  les  étoiles. 

AI.  Max.  Les  Mexicains  crevaient 
que  le  paradis  était  situé  auprès  du 
soleil.  Dans  ce  séjour  de  bonheur 
ceux  qui  avaient  été  tués  en  com- 
battant couraoeusement  pour  la  pa- 
trie occupaient  le  rang  le  plus 
distingué  :  après  eux  étaient  placés 
les  malheureux  que  l'on  avait  é^orçiés 
en  l'honneur  des  dieux.  Il  est  inutile 
de  dire  que  les  INlexicains,  qui  ad- 
mettaient des  récompenses  après 
cette  vie ,  admettaient  aussi  des 
peines  ;  mais  on  ne  sait  rien  de 
particulier  de  leurs  opinions  sur 
l'enfer. 

Par  A  LOS ,  vaisseau  sacre  d'Athènes, 
qui  était  l'objet  dune  vénération 
singulière ,  et  n'était  emplové  que 
pour  des  affaires  importantes  d'état 
ou  de  re^jsion.  L'origine  en  est  "in- 
certaine. Suidas  la  tire  d'un  héros 
qui  portait  ce  nom.  Quelques  uns 
prétendent  qu'on  appelait  aussi  Pa- 
ralos  le  vaisseau  sur  lequel  Thésée  , 
vainqueur  du  Minotaure  ,  ramena 
dans  sa  patrie  les  jeunes  filles  que  ce 
monstre  devait  dévorer. 

Paralus  ,  héros  qui  passait  pour 
avoir  le  premier  navigué  sur  une 
galère  ou  vaisseau  long. 

Parammon  ,  surnom  sous  lequel 
les  Eiéens  faisaient  des  libations  en 
l'honneur  de  Mercure ,  parcequ'ils 
avaient  placé  son  temple  dans  une 
campagne  sablonneuse. 

Pasanymphe.  i".  Chez  les  Grecs  , 
c'était  une  espèce  d'officier  qui , 
dans    les    mariages,    réglait  les  ré- 

I'ouissances  et  les  détails  du  festin. 
.1  était  spécialement  chargé  de  la 
garde  du  lit  nuptial.  i°.  Chez  les 
Komains  ,  on  donnait  ce  nom  à  trois 
jeunes  ggrçons  qui  conduisaient  une 
nouvelle  mariée  à  la  m.nison  de  son 
mari.  Po'-jr  être  admis  à  cette  céi-é- 
,  monie  ,  ils  devaient  avoir  leurs  pères 
et  mères  vivants  :  un  des  trois  m.-rf- 
L-hnit  devant ,  ayant  à  la  main  uue 


PAR  36i 

torche  de  pin,  et  les  deux  autres 
soutenaient  la  nouvelle  mariée, après 
laquelle  on  portait  une  quenouille 
garnie  de  laino  ^  avec  un  fuseau. 
3".  Le  paranymphe  ,  chez  les  Hé- 
breux ,  était ,  auprès  de  l'époux  , 
l'ami  de  lépoux  ,  celui  qui  faisait  les 
.  honneurs  de  la  noce  ,  et  conduisait 
l'épouse  chez  ré{X)UX. 

Parasati  (  M.  Ind.  )  ,  Shiva  réu- 
nissant les  deux  sexes.  P  oy.  Shiva. 
Quelques  philosophes  indiens  pré- 
tendent que  Parashiva  et  Parasati 
sont  deux  êtres  parfaits  ,  supérieurs 
à  Shiva  qu'ils  produisirent  par  leur 
toute-puissance  ainsi  que  \Vishnou 
et  Brahma  ;  mais  comme  les  livres 
sacrés,  n'en  parlent  pas  ,  et  que  ces 
deux  êtres  sont  dans  les  temples  de 
Shiva  ,  et  représentés  sous  sa  figure 
avec  ses  attributs  ,  il  paraît  qu'on 
doit  les  regarder  comme  le  même 
dieu. 

Parashiva  (  M.  Ind.  )  ,  Shiva 
réunissant  les  deux  sexes.  Voy, 
Shiva. 

Parasites  ,  ministres  subalternes 
des  dieux.  C'étaient  eux  qui  ramas- 
saient et  choisissaient  les  froment* 
destinés  au  culte.  De  là  le  nom  de 
Parasite  ,  c.-à-d.  qui  a  soin  dti 
bled.  Rac.  Para  ,  à  coté  ,  et  silos  , 
froment.  Presque  tous  les  dieux 
avaient  leurs  parasites,  lesquels  fai- 
saient aussi  certains  sacrifices  avec 
les  femmes  qui  n  avaient  eu  qu'un 
mari.  Ces  parasites  étaient  en  hon- 
neur à  Athènes  ,  avaient  séance 
parmi  les  principaux  magistrats  ,  et 
part  aux  viandes  des  sacrifices.  Ces 
ministres  répondaient  aux  épulons 
des  Romains.  Dans  la  suite  ,  ce  nom 
dégénéra  ;  mais  il  n'est  pas  aisé  d'as- 
signer l'époque  où  ces  parasites  , 
dont  les  fonctions  entraient  dans  fe 
culte  des  dieux  ,  commencèrent  ù 
tomber  dans  le  décri.  Il  y  a  toute 
apparence  qu'ils  s'avilirent  ,  en  se 
ménageant  l'entrée  des  grandes  mai- 
sons à  force  de  liasses  flatteries. 

Parasition  ,  lieu  où  l'on  enfermait 
les  grains  offerts  aux  dieux. 

Parassourama  {M.  Ind.),  nom 
de  Wishnou  dans  sa  huitième  incar- 
nation. K,  Wl3I^^ou. 


502  PAR 

ParaxXti  (  M.  Ind.  )  ,  déesse 
cré(*c  par  Dieu  uiêine  ,  mère  de 
Brahma,son  fils  aine,  «pi'elle  épousa. 
F".  Brahma.  Ses  deux  autres  fils 
e'tnient  Wishnou  et  Kutrem. 

Parcimonie.  Cest  une  femme 
«run  âge  mùr ,  véiuc  dhaliits  siui- 
ples  et  sans  ornements.  Elle  tient 
nn  compas  et  une  Loxirso  pleine  , 
mais  lice  ,  arec  cette  inscription  : 
/n  inelius  setvat ,  pour  une  nieil- 
lenre  occasion. 

PARGOtiTÉ'E  (  M.  Ind.  ) ,  nom  de 
la  première  femme  ,  suivant  les  Ba- 
nians, l^.  PoT'ROUS. 

Pardon.  Cochiii  le  symbolise  par 
un  homme  blessé  à  la  poitrine  ,  qui 
lève  les  yeux  au  ciel  et  brise  une 
épéc.  V .  Clémence. 

Paréa,  surnom  de  Minerve, dont 
la  statue  était  dans  lacampajjnejSur 
le  chemin  qui  allait  de  Sparte  en 
Arcadie. 

ParÉbius  ,  compapion  du  devin 
PJiinée.  Apollon.  Argon. 

Parkdres  ,  ou  Synhodes.  On  ap- 
pelait ainsi  les  nouvelles  divinités  , 
c.-à-d.  les  hommes  qui  après  leur 
mort  étaient  mis  au  raiif^  des  dieux. 

Parentales  ,  soicmnités  et  ban- 
quets que  les  anciens  faisaient  aux 
obsèimes  de  leurs  parents  et  amis. 
Ovide  en  attribue  l'établissement  à 
^^née  ,  et  d'autres  à  Numa  Pom- 
pilius.  Ces  solemnités  réunissaient 
non  seulement  les  parents  du  mort, 
mais  encore  les  amis  ,  et  souvent 
tons  les  habitants  des  différents  can- 
tons où  on  les  cé!cl)rait.  Les  Latins 
faisîiient  cette  fètc  durant  le  mois  de 
Mai ,  et  les  Romains  au  mois  de 
Janvier.  Les  uns  et  les  autres  fai- 
saient en  ces  jours  de  grands  festins , 
dans  lesqiiels  on  ne  servait  pt-esque 
IJue  des  légumes. 

ParÈs  ,  déesse  qui ,  selon  quelques 
auteurs  ,  est  la  même  que  Paies.  Ils 
dérivent  son  nom  de  parère  ^pro- 
duire, enfanter,  parccqu' elle  influait 
sur  la  fécondité  des  brebis  et  des 
autres  animaux. 

Paresse  ,  divinité  allégorique,  fille 
du  Sommeil  et  de  la  Nuit.  Elle  fut 
'métamorphosée  en  tortue ,  pour  avoir 
ilfoulé  les  flatteries  de  Vulcaia.  Les    | 


PAR 

Egyptiens ,    suivant    Pierius  ',    la 

Jicignaient  assise  avec  nn  air  triste , 
a  tête  penchée  et  les  bras  croisés. 
A  ces  emblèmes  Ripa  joint  des  «que- 
nouilles 'brisées  ,  symbole  de  son 
aversion  pour  le  travail,  Goltzius 
l'a  désignée  par  une  femme  dont  les 
bras  sont  sans  acti(vn  ,  et  qui  porte 
un  limaf;on  sur  I  épaule.  Ailleurs  , 
c'est  une  femme  échevelée  ,  mal 
vêtue  et .  couchée  par  terre  ,  qui 
dort  la  tête  appuyée  sur  une  main  , 
et  tient  de  1  autre  une , horloge  de 
sable  renversée  ,  pour  exprimer  le 
temps  perdu. /On  peut  lui  ^donner 
pour  emblème  ïunau  ,  ou  le  pa- 
resseux. 

Pari  LIES.  V .  Palilies. 
Paris,  nommé  aussi  Alexandre  , 
était  fîls  de  Prianj  roi  de  Troie  , 
et  d'Hécube.  Oji  prétend-  qu'il  fut 
appelé  Alexandre,  parcequ'élant  fort 
et  robuste ,  il  donnait  souvent  la 
chasse  aux  voleurs.  Hécube ,  étant 
grosse  de  lui ,  songea  qu'elle  portait 
dans  son  sein  un  flandjeau  qui  devait 
im  jour  embraser  l'empire  troven. 
Les  devins  consultés  r^ondirent 
que  l'enfant  dont  la  reine  devait 
accoucher  caus-'rait  un  jour  lem-  ^ 
brasement  de  Troie.  Sur  cette  ré- 
ponse ,  Priam  donna  Paris ,  aussi- 
tôt après  sa  naissance ,  à  nn  de  ses  - 
domestiques  pour  s'en  détaire.  Hé- 
cube, pins  tendre,  le  déroba  et  le 
confia  à  des  bergers  du  mont  Ida, 
en  les  priant  d'en  avoir  soin.  Bientôt 
le  jeune  pasteur  se  distingua  par  sa 
bonne  mine ,  par  son  esprit  et  par 
son  adresse  ,  et  se  fit  aimer  d'CE- 
none  ,  qu'il  épousa.  (  V.  Œnone, 
CoRYTHi's.  )  Aux  noces  de  Tliélis 
et  de  Pelée  ,  la  Discorde  ayant  jeté 
sur  la  table  la  fatale  p3mine  d'or  , 
avec  l'inscription  ,  A  la  plus  belle , 
Junon  ,  Minerve  et  Vénus  la  dispu- 
tèrent et  demandèrent  des  juges. 
L'affaire  était  délicate  ;  et  Jupiter , 
craignant  de  compromettre  son  ju- 
gement ,  envoya  les  trois  déesses  , 
sous  la  conduite  de  Mercure  ,  sur 
le  mont  Ida  ,  pour  y  subir  le  juge- 
ment de  Paris  ,  qui  avait  apparem- 
ment la  réputation  d'être  grand 
connaisseur.    Les  déesses  panirent 


PAR 

âans  r^qnipage  le  plus  galant  ,  et 
n'omirent  rien  de  ce  qui  pouvait 
éhlouir  ou  séduire  leur  juge.  On 
ajoute  même  que  Paris  ,  pour  juger 
eu  plus  grande  connaissance  de  cause , 
exigea  qu'aucun  voile  importun  ne 
dérobât  à  son  examen  les  beautés 
des  trois  solliciteuse».  Junon  promit 
le  pouvoir  et  la  richesse  ;  Minerve , 
l#  savoir  et  la  vertu  ;  et  \énus  ,  la 
possession  de  la  pius  belle  personne 
de  l'univers.  Gtte  prtmesse  et  la 
beauté  supérieure  de  Vénus  lui 
Grent  adjuger  la  pomme ,  et ,  dès  ce 
moment ,  Junon  et  Minerve,  confon- 
dant leur  ressentiment ,  jurèrent  de 
se  venger,  et  travaillèrent  de  concert 
à  la  ruine  des  l'royens.  Quelque 
temps  après ,  une  aventure  fit  recon- 
naître Paris.  L  n  des  (ils  de  Priam 
lui  ayant  enlevé  un  tam-eau,  pour 
le  donner  à  celui  qui  remporterait 
le  prix  dans  les  jeux  funèbres  qu'on 
devait  célébrer  à  Troie  ,  il  y  alla 
lui-même ,  combattit  contre  ses  frères 
et  les  vainquit.  Déiphobe,  ou,  selon 
d'autres,  Hector  voulut  le  tuer.  Mais 
Paris  ,  ayant  montré  les  lanijes  avec 
lesquels  il  avait  été  exposé  ,  fnt  re- 
connu par  Priam  ,  qui  le  reçut  avec 
beaucoup  de  joie  ;  et  croyant  que 
l'oracle  était  faux  ,  paFcequ'il  avait 
atteint  les  trente  ans  avant  4esquels 
il  devait  causer  la  perte  de  sa  patrie, 
il  le  fit  conduire  au  palais.  Dans  la 
suite  ,  Priam  l'envova  en  Grèce  , 
sous  prétexte  de  sacrifier  à  Apollon 
Daphnéen  ,  mais  en  effet  pour  re- 
cueillir la  succession  de  sa  tante 
Hésione.  Dans  le  voyage  ,  il  devint 
amoureux  d'Hélène ,  et  l'enleva.  (  P^. 
Hélène.  )  Durant  la  traversée ,  le 
vieux  Nérée  lui  prédit  les  malhem^s 
qui  seraient  la  suite  de  cet  enlève- 
ment. Pendant  le  siège  de  Troie,  il 
combattit  contre  Ménélas ,  fut  sauvé 
par  \'énus  ,  et  refusa  de  rendre 
Hélène ,  aux  termes  de  la  convention 
qui  avait  précédé  le  combat  ,  blessa 
Diomède  ,  Machaon  ,  Antilochus  , 
Palamède ,  et  tua  Achille.  Et  si  l'on 
en  croit  le  témoignage  du  Phrygien 
-Oarè^,  qui  dit  l'avoirvu',  Paris  était 
un  fort  bel  homme  ;  il  avait  le  teint 
blanc ,  de  beaux  yeux ,  la  voix  doQçe 


P  A  R  365 

et  la  taille  belle.  Il  était  d'aiileors 
prompt  ,  hardi  et  vaillant  ,  comme 
le  dit  souvent  Homère  ;  et  si  son 
frère  Hector  et  les  capitaines  grecs 
lui  reprochent  (pielquefois  sa  beauté, 
et  lui  disent  qu'il  est  plus  propre 
aux  jeux  de  l'Amour  qu'à  ceux  de 
Mars  ,  c'est  unjangage  qu  il  ne  faut 
pas  prendre  à  la  lettre. 

PARMÉMSQtE  ,  Métapoutin  ,  puni 
pour  avoir  forcé  l'antre  de  Tropho- 
nias. 

Parmolahies  ,  gladiateurs  ainsi 
nommés  de  pamia  ,  petit  bouclier 
rond  qu'ils  portaient  au  bras  gauche, 
outre  le  poignard  dont  ils  étaient 
armés. 

Parnasse  ,  la  plus  haute  montagne 
de  la  Phocide  :  elle  a  deux  sommets 
fameux ,  dont  l'un  était  consacré  à 
Apollon  et  aux  Muses  ,  et  l'autre  ^ 
Bacchus.  C'est  entre  ces  deux  som- 
mets que  sort  la  fontaine  de  Casialie , 
dont  les  eaux  inspiraient  un  enthou- 
siasme poétique.  Cette  montagne 
tirait  son  nom  du  héros  Pamassus, 
selon  quelques  uns ,  et  jclon  d  autres 
des  pâturages  que  fournissent  les 
vallées  dé  cette  montagne.  On  1  ap- 
pelait anciennement  Larnassus.  Ce 
tut  sur  cette  montagne  que  Deucalion 
et  Pvrrha  se  retirèrent  du  temps  du 
déluge.  Les  anciens  la  croyaient  pla- 
cée au  milieu  de  la  terre ,  ou  plutôt 
de  la  Grèce,  {f^.  Delphes.)  Ce  mot 
se  prend  pour  la  poésie  et  pour  le 
séjour  des  poètes. 

Parnassides  ,  les  Muses  ;  du  Par- 
nasse qui  leur  était  consacré  ,  et  sur 
lequel  elles  faisaient  leur  résidence 
ordinaire. 

Parnassps  ,  prince  qui  bâtit  une 
ville  près  du  mont  Parnasse.  Il  était , 
dit-on  ,  fils  de  la  nymphe  Cléodore, 
et  passait  pour  avoir  deux  pères;  l'un 
mortel ,  nommé  Cléopompe  ;  l'autre 
immortel ,  c'était  Neptune.  On  lui 
attribue  l'art  de  connaître  l'avenir  par 
le  vol  des  oiseaux.  La  ville  dont  il 
fut  le  fondateur  fut  submergée  dans 
le  déluge  de  Deucalion. 

Parnéthius  ,  surnom  de  Jupiter , 
qui  avait  une  statue  en  i>ronEe  sur  1* 
mont  Parnès .  dans  l'Attique. 

Pakkopids  ,    siu'Qom    d'Apollon 


364  PAR 

honoré  dans  la  citadelle  d'Athènes  ; 
deParnopes  ,  sauterelles,  parcecjne 
le  pays  en  étant  infecte  ,  le  dieu  1  en 
délivra.  Sa  statue  était  de  bronze,  et 
de  la  main  de  Phidias. 

Parole.  Elle  était  honorée  comme 
une  divinité  chez  les  Romains. 

Paroréus  ,  fils  de  Tricolonus ,  et 
fonc^teur  de  Parorie ,  ville  de  l'Ar- 
cadie. 

Paros  ,  nom  commun  à  deux 
princes,  dont  l'un  était  fils  de  Jasoa, 
€t  l'autre  de  Parrhasius.  Ce  fut  l'un 
des  deux  qui  donna  son  nom  à  l'isle 
de  Paros. 

Parques  ,  divinités  que  les  anciens 
croyaient  présider  à  la  vie  et  à  la 
mort,  et  qui,  de  toutes  ,  passaient 
pour  avoir  le  pouvoir  le  plus  absolu. 
Maîtresses  du  sort  des  hommes,  elles 
en  réglaient  les  destinées  :  tout  ce 
qui  arrivait  dans  le  monde  était  sou- 
ïnis  à  leur  empire  ;  et  ce  pouvoir  ne 
se  bornait  pas  à  filer  nos  jours  ,  car 
le  mouvement  des  sphères  célestes 
et  l'harmonie  des  principes  constitu- 
tifs du  monde  étaient  aussi  de  leur 
ressort.  Elles  étaient  trois  sœurs  , 
Clotho  ,  Lachésis  et  Atropos.  Les 
mythologues  ne  sont  pas  plus  d'ac- 
cord sur  leur  nom  que  sur  leur  ori- 
gine. Hésiode ,  après  les  avoir  fait 
naître  de  la  Nuit ,  sans  le  secours 
d'aucun  dieu ,  comme  pour  nous  mar- 
quer l'obscurité  impénétrable  de 
notre  sort ,  se  contredit  ensuite  ,  et 
les  fait  naître ,  ainsi  ({iiApollodore, 
de  Jupiter  et  de  Thémis.  Orphée, 
dans  l'hymne  qu'il  leur  adresse  ,  les 
appelle  filles  de  l'Erèbe  ;  et  Lyco- 
phron  dit  qu'elles  sont  nées  de  la 
Mer  et  de  Zéus  ,  le  maître  des  dieux. 
Aimées  de  ce  dernier ,  qui  leur 
accorda  de  grands  privilèges ,  elles  le 
secoururent  avec  succès  dans  la  guerre 
contre  les  géants;  et  Agrius  et  Thaon 
périrent  sous  leurs  coups.  Un  autre 
les  fait  filles  de  la  Nécessité  et  du 
Destin.  Cicéron,  après  Cnrysippe, 
prétend  qu'elles  étaient  elles-mêmes 
cette  fatale  Nécessité  qui  nous  gou- 
verne ;  et  Lucien,  en  plusieurs  en- 
droits de  ses  dialogues  ,  les  confond 
avec  le  Destin.  Quant  au  noml-re  , 
même  diversité  d'avis.  Des  auteiu's 


PAR 

anciens  y  mettent  Opis,  parccque  a 
nom  ,  dit  Li/io  Giraldi,  a  rapport 
au  voile  mystérieux  qui  couvre  nos 
destinées.  Némésis  et  Adrastée  tien- 
nent aussi  leur  rang  parmi  ces  déesses, 
si  l'on  en  croit  Phurnutus ,  qui  le; 
distingue  ainsi  :  La  première  corri- 
geait l'injustice  du  sort  ;et  la  deuxièmt 
était  comme  le  ministre  des  ven- 
geances célestes ,  et  des  récompense; 
dues  aux  gens  de  bien.  Pausanitu 
nomme  trois  Parque;  toutes  diffé- 
rentes :  Vénus  Uranie ,  la  plus  an- 
cienne de  toutes  ;  la  Fortune  ;  e1 
Slitthvie  ,  que  Piiidare  fait  seule- 
ment leur  compagne.  Proserpine,  ou 
Junon  Stygienne ,  est  aussi  aunombrc 
des  Parques  ,  puisque  ,  suivant  le; 
meilleurs  auteurs  de  l'antiquité  ,  ellt 
dispute  souvent  à  Atropos  l'emplo 
de  couper  le  fil  de  nos  destinées  :  cai 
on  ne  pouvait  mourir  qu'elle  n'eùl 
coupé  le  cheveu  fital^qui  nous  atta- 
chait à  la  yi^.  Les  mythologues  n« 
varient  pas  moins  sur  l'étymologi» 
de  leur  nom.  Vairon  dérive  le  non 
général  de  Parques  de  Parla,  oi 
parlUs,  enfantement  ,  parceque  ce; 
déesses  présidaient  h  la  naissance  dei 
hommes.  Suivant  Servius,  c  est  pai 
contre-vérité,  parcequ'clles  ne  fon1 
grâce  à  personne  ,  quod  nemini  par 
cant.  Plusieurs  expliquent  ce  non 
dans'  le  sens  qu  elles  sont  avares  d< 
jours  ,  et  qu'elles  n'en  accordent  pa 
après  le  terme  prescrit  par  le  Destin 
Scaliger  en  donne  une  explicatioi 
plus  subtile  que  solide  :  «  Le  nom  de; 
»  Parques  vient ,  dit-il ,  de  ce  qu'elle; 
»  épargnent  la  vie  de  l'homme ,  jus 
»  qu'à  ce  que  ses  destinées  soien 
»  remplies.  »  Le  Clerc  en  a  cherchi 
l'origine  dans  le  chaldéen  parach. 
rompre,  diviser;  et  d'autres  l'ont  fai 
dériver  du  mot  latin  porca,  sillon 
ou  rupture  de  la  terre.  L'emploi  at- 
tribué à  ces  déesses  dans  le  Latium 
et  le  nom  de  Maires  qui  leur  éiai 
donné  dans  les  Gaules  ,  donnent  quel 
que  poids  à  cette  explication.  Oi 
croyait  en  effet  que  les  Pari|ues  pré- 
sidaient à  la  naissance  des  héros 
Elles  reçurent  Méléagre  lorsqu'il  vi; 
le  jour.  Apollon  ,  suivant  Pindare^ 
les  pria  d'aider  Evadné  iorsqu'elU 


PAR 

nta  Hvamus.  Philostrate  rap- 
jKiile  la  uièine  chose  de  Glotho,  qui 
se  trouva  présente  au  moment  que 
Jupiter  rendit  la  vie  à  Pélops  ;  et 
Catulle  dit  que  la  naissance  d'Achille 
fut  honorée  de  leur  présence.  On  re- 
gardait tellement  ces  déesses  comme 
favorisant  la  délivrance  des  femmes 
en  couches  ,  que  Lucine  ,  invoquéje 
pour  ce  sujet ,  ne  signifiait  souvent 
que  Tune  des  Parques.  C'est  ainsi 
que  dans  PAchaïe  on  l'appelait  la 
fileuse,  et  que  Lysias,  ancien  poète 
de  Délos ,  dans  un  hymne  en  1  hon- 
neur de  cette  déesse  ,  la  nommée 
une  Parque  célèbre  et  puissante. 

Elles  habitaient ,  suivant  Orphée, 
un  antre  ténébreux  dans  le  Tartare. 
Le  monarque  des  enfers  les  établit 
se5  ministres.  On  le  surnomma  même 
leur  conducteur  ,  et  Olympie  lui 
avait  dédié  un  autel  magnifique  sous 
ce  nom.  Clauilien  les  représente 
aux  pieds  du  dieu  des  enfers,  pour 
le  détourner  de  faire  la  guerre  à  Ju- 
piter. Ot^îde  leur  fait  habiter  un 
Î)alais  où  les  destinées  de  tous  les 
lommes  sont  gravées  sur  le  fer  et  siir 
l'airain  ,  de  manière  «pie  ni  la  foudre 
de  Jupiter  ,  ni  le  mouvement  des 
astres  ,  ni  le  bouleversement  de  la 
nature  entière ,  ne  peuvent  les  effacer. 
Les  philosophes  ,  et  Platon  en- 
tr'autres,  leurdonnent  pour  séjour  les 
sphères  célestes ,  où  ils  les  repré- 
sentent avec  des  habits  hbncs  cou- 
verts d'étoiles,  portant  des  couronnes, 
assises  sur  des  trônes  éclatants  dé 
lumière  ,.  et  accordant  leurs  voix  au 
chant  des  Sirènes  ,  pour  nous  ap- 
pi  emire  qu'elles  réglaient  cette  har- 
nwnie  admiral>le  <lans  laquelle  con- 
siste l'ordre  de  l'univers. 

vjijuvent  persuasives  et  éloquentes , 
les  Parque»  consolèrent  Proserpine 
de  la  violence  qu'on  lui  avait  faite  ; 
elles  calmèrent  la  douleur  de  Cérès  , 
afîligée  de  la   perte  de  sa  fille  ;  et 

(ue  cette  déesse  fiit  outragée  par 

■;  une,  ce  fut  à  leurs  prières  qu'elle 
ntit  à  sortir  d'une  caverne  de  la 

'•    où  Pan  la  découvrit.    Tou- 

;  >  immuables  dans  leurs  desseins , 

«lies  Irnaient  ce  fil  ingénieux ,  sym- 

lole  du  cours  de  la  vie.  Rien  ne 


PAR  565 

pouvait  les  fléchir  et  les  empêcher 
tien  couper  la  trame.  Admète  fut  le 
seul  qui  obtint  d'elles  le  pouvoir  de 
substituer  quelqu'un  à  sa  place  , 
lorsque  le  terme  de  ses  jours  serait 
arrivé.  Selon  Claudien,  elles  sont 
maîtresses  absolues  de  tout  ce  qui 
respire  dans  le  monde.  «  Ce  s<jnt 
»  elles,  dit  Hésiode,  qui  distribuent 
»  le  bonheur  ou  le  malheur  aux 
>»  hommes  ,  et  qui  poursuivent  les 
»  coupidïles  jusqu'à  linstant  où  ils 
u  sont  punis.  »  Les  autres  poètes  ne 
nous  donnent  pas  des  idées  moins 
brillantes  de  leur  pouvoir.  Tantôt 
ils  les  exhortent  à  filer  des  jours  heu- 
reux pour  ceux  qui  doivent  être  les 
favoris  du  Destin  ;  tantôt,  selon  eux, 
elles  prescrivent  le  temps  que  nous 
devons  demeurer  siu-  la  terre.  L'évé- 
nement suit  toujours  leurs  prédic- 
tions. Quelquefois  elles  révèlent  une 
partie  de  nos  destinées  ,  cachant  le 
reste  sous  un  voile  impénétrable  ; 
quelquefois  elles  se  servent  du  minis- 
tère des  hommes  pom-  ôter  la  vie  à 
ceux  dont  les  destinées  sont  accom- 

f)lies ,  comme  le  dit  P  irgile  en  par- 
ant d'Halésus.  Non  seulement  elles 
présidaient  à  la  naissance ,  comme 
on  l'a  vu  plus  haut  ;  mais  tandis  que 
Mercure  ramenait  des  enfers  les  amcs 
qui  devaient ,  après  une  révoluliou 
de  plusieurs  siècles  ,  animer  de  nou- 
veaux corps,  les  Parques  étaient  char- 
gées de  conduire  à  la  lumière  et  de 
faire  sortir  du  Tartare  les  héros  qui 
avaient  osé  y  pénétrer.  Elles  servirent 
de  guides  à  Bacchus ,  à  Hercule  ,  à 
Thésée  et  à  U  lysse  :  elles  ramenèrent 
au  jour  Persée  ,  qui  descendit  aux 
enfers  ,  suivant  Pindare  ;  Rhampsi- 
nithe  ,  qui,  au  rapport  A' Hérodote, 
y  joua  aux  dés  avec  Cérès  ;  Orphée , 
qui  écrivit  ensuite  l'histoire  de  ce 
voyage  ;  ^née  ,  qui  y  parvint  pour 
voir  Anchise.  Enfin ,  c  esta  elles  que 
Plut  on  confiait  son  épouse,  lorsque, 
suivant  l'ordre  de  Jupiter,  elle  re- 
tournait dans  le  ciel  pour  y  passer 
six  mois  près  de  sa  mère.  Les  Parques 
filaient  de  la  laine  ,  dont  la  couleur 
désigisait  le  sort  des  mortels  soumis 
h  leurs  décrets.  La  noire  annonçait 
une   vie   courte   et   infortunée  ;    îa 


3dG  par 

blanche ,  une  existence  longue  et  heu- 
reuse. Lycophron  seul  leur  donne 
de^  fils  de  trois  couleurs.  Les  mytho- 
logues ne  s'éloignent  pas  beaucoup 
de  toutes  ces  idées.  Martiamis 
Capella  les  fait  les  secrétaires  du 
Destin  ;  Fulgence ,  les  ministres  de 
Pluton  ;  Phurnutus,  ceux  de  Jujjiler  ; 
et  les  anciens  en  général,  ceux  du 
destin.  Hygin  leur  attriJme  l'inven- 
tion de  quelques  lettres  de  l'alphabet 
grec  ,  savoir.  A,  B,  ©jT,  I,  T. 
On  a  vu  à  chacun  des  trois  articles 
les  opinions  des  philosophes  sur  les 
fonctions  particulières  à  chacune  des 
Parques.  J'ajouterai  ici  celles  qui 
leur  étaient  eoniniunes.  Les  Grecs 
attribuaient  aux  Parques  la  conser- 
vation du  globe  de  la  Lune.  C'était 
le    sentiment   du    philosophe    Epi- 

fè.nes  ,  qui  prétendait  ,  ainsi  que 
^ossius ,  que  souvent  on  les  a  re- 
présentées au  nombre  de  trois ,  parce- 
que  cette  planète  était  nouvelle  , 
pleine  ,  ou  sans  clarté.  Leur  nombre 
a  toujours  paru  plutôt  une  allégorie 
ingénieuse  des  trois  divisions  du 
temps.  Celle  qui  filait  représentait 
le  présent;  celle  qui  tenait  les  ciseaux 
figurait  l'avenir  ;  et  la  dernière ,  dont 
le  fuseau  était  rempli ,  était  le  sym- 
bole du  passé. 

Les  Grecs  et  les  Romains  ren- 
dirent de  grands  honneurs  aux  Par- 
ques ,  et  les  invoquaient  ordinaire- 
ment après  Apollon  ,  parceque  , 
comme  ce  dieu ,  elles  présidaient  à 
l'avenir.  On  leur  éleva  des  autels  à 
Olvnipie  et  i  Mégare.  Elles  en 
avaient  un  plus  célèbre  encore,  entiè- 
rement décou\ert ,  et  placé  au  milieu 
d'un  bois  épais ,  où  les  peuples  de 
Sicyone  et  de  Titane  leur  ofiraient 
chaque  jour  des  sacrifices.  A  Sparte 
enfin  ,  on  leur  dédia  un  temple  su- 

f>erbe  près  du  tondjeau  d'Oreste.  On 
eur  immolait  tous  les  ans  des  brebis 
noires  comme  aux  Furies;  et,  enlr'au- 
tres  cérémonies ,  les  prêtres  étaient 
obligés  de  porter  des  couronnes  de 
fleurs.  Les  peuples  d'Italie  adorèrent 
aussi  les  _Pan{ues.  Elles  eurent  des 
autels  à  Rome  ,  en  Toscane ,  et  sur- 
tout à  Vérone  ;  et  les  Gaulois  les  hono- 
rèrent sous  le  nom  de  déesses  mères. 


PAR 

Les  anciens  les  représentaient  en 
Déesses  sous  la  forme  de  trois  femmps 
au  visage  sévère  ,  accablées  de  vieil- 
lesse ,  avec  des  couronnes  faites  de 
gros  flocons  de  laine  blanche,  en- 
tremêlée de  fleurs  de  narcisse.  D'au- 
tres leur  donnent  des  couronnes  d'or  ; 
quelquefois  une  simple  bandelette 
leur  entoure  la  tète.  Rarement  elles 
paraissent  voilées  ;  cependant  leurs 
statuesi'étaientdansleteniplequ'elles 
avaient  à  Corinthe.  Une  robe  blan- 
che, bordée  de  pourpre,  leur  couvre 
tout  le  corps.  L'une  tient  desciseaux  , 
l'autre  les  fuseaux  ,  et  la  troisième 
une  quenouille.  On  a  trouvé  des  allé- 
gories cachées  sous  chacun  de  ces 
attributs.  La  grande  vieillesse  des 
Parques  marquait,  dit-on,  l'éternité 
des  décrets  divins  ;  la  quenouille  tt 
le  fuseau  apprenaient  que  c'était  i 
elles  à  en  régler  le  t  ours  ;  et  le  fil 
mystérieux,  le  peu  de  fonds  qu'on 
doit  faire  sur  une  vie  qui  tient  à  si 
peu  de  chose.  Lycophron  ajoule 
qu'elles  étaient  boiteuses,  pour  dési- 
gner l'inégalité  des  événements  de  la 
vie,  et  cette  alternative  de  biens  et 
de  maux  qui  la  eoniposent.  Les  ailet 
que  leur  donne  l'auteur  d'un  hvnine 
à  Mercure  ,  attril  ué  ïi  Homère  , 
faisait  allusion  ù  la  rapiilité  du  temps , 
qui  passe  comme  un  songe.  La  cou- 
ronne prouvait  leur  pouvoir  al  so!u 
sur  l'univers  ;  l'antre  aflreu\  qu'O/- 
phée  leur  assigne  pour  séjour  était 
le  symbole  de  l'obscurité  qui  couvre 
nos  destinées.  Hésiode  h  vir  donne 
un  visage  noir,  des  dents  meurtrières 
et  des  regards  farouches.  Une  dos 
plus  anciennes  représentations  e'e 
ces  déesses  fut  ceUe  qu'en  fit  Balhy 
dès  sur  la  base  du  trtme  d'AmycIée. 
II  les  plaça  ,  avec  les  Heures,  ftutour 
de  Pluton.  A  Mégare  ,  elles  avaient 
été  sculptées  par  Théoscome  sur  la 
tète  d'un  Jupiter,  parcwjue  ce  dieu 
était  soumis  au  Destin  ,  dont  les  Par- 
ques étaieiit  les  ministres.  Sur  le 
coffret  de  Cypsèle  ,  on  voyait  une 
Panjue  avec  des  dents  alongées,  Ats 
rrains  crochues  et  un  visage  affreux. 
Ces  déesses  ,  (juelqneff)is  cruelles  , 
s'attachaient  aux  corps  après  le  trépas, 
etlcà  rendaieut livides  eu  Ititfsuçaut 


PAR 

e  «anjç.  Pen  de  peintres  anciens  ont 
eprésenté  les  Parques.  Le  seul  JSi- 
■ias  les  peignit  d:in5  son  tableau  de 
Enfer.  11  ne  nous  est  resté  que  peu 
ie  monuments  romains  où  ces  déessfs 
jient  représentées.  Une  d'elles  ,  la 
ète  ornée  d'une  simple  bande'ette  , 
ur  unïuarbre  expliqué  jwr  Bel/un, 
"efforce  de  calmer  la  douleur  de 
'roserpiiie ,  qui  semble  ne  pouvoir 
e  consoler  de  son  nouvel  état.  Un 
utre  marbre  trouvé  à  Rome  les 
e  auprès  de  Méléai're  ,  qui  , 
lé  par  un  feu  intérieur,  va 
■i.  .ji..it  jîérir.  tiur  une  cassette  étms- 
pe  en  «vuf ,  trouvée  j  rès  de  V'ola- 
erre  ,  elles  sont  en  vieilles  femmes, 
evètues  de  longs  manteaux.  KUes 
nontrent  le  chemin  à  un  jeune 
lomme  à  cheval ,  et  près  duquel  est 
ine  urne  renversée ,  symbole  du  tré- 
)as.  A  Lvoa,  où  elles  étaient  appe- 
ées  Mères ,  elles  sont  sculptées  sur 
m  bas-relief  de  l'abbave  d'Ainay  , 
enant  un  fmit  semblable  à  une 
tomme,  symbole ordinaii-e de  fécon- 
lité.  Souvent  on  les  désii;nait  par 
rois  étoiles,  parcequ'ellts  réglaient, 
»mme  on  l'a  vu  pitts  haut ,  le  cours 
le  plusieurs  planètes. 

Parmi  les  artistes  modernes,  Otto 

Venius ,   de  Leyde  .  les  a  peintes 

hns  l'histoire  des  enfants  de  Lara  ; 

•Iles  préparent  des  (lis  pour  la  vie 

le  ces   princes  :  et  c'est  d'après  ce 

ïeiutre  f\u  Antoine  Tempête  les  a 

:n!^  ées.  Ces  déesses  sont  encore  re- 

",tées  dans  le  preinier  tableau 

.alerie  du  LnxembonrH.    KUes 

i.e;n  la  vie  de  Marie  de  Métiicis  ; 

leux  de  ces  divinités  sont'assises  sur 

''-  "'lages  ,  et  !a  troisième  tient  le 

i  salon  de  1 765  ,  on  exposa  un 

1  du  célèbre  Carie  Vatiloo, 

ndant  la  maladie  de  madame 

1  padour .  Les  Pa  rr fnes  y  étaient 

^présentées  auprès  du  Destin;  et  ce 

ieu  suprême  arrêtait  Atropos,  prête 

couper  le  fîl  trop  lé^er  de  I  exis- 

n<  .!•.  Knfin  3L  Reslout  les  a  repré- 

31t. -es  avec  des  traits  un  peu  ditTé- 

ïnts  .  comme  on  peut  le  voir  dans 

■OIS articles  respectifs,  y.  Atkopos, 

L<jTHO    ,      LaCHÉsiS    ,      LlBRARlS  , 
IviRJÎ,   MatBES,   ]\oIU«£S. 


PAR  5G7 

Parrhasie  ,  vilie  de  fArcadie , 
dont  les  habitants  sont  comptés  par 
Homère  (  tUad.  /•  ti  )  au  nombre 
de  ceux  qui  partirent  pour  le  siège 
de  Troie. 

1 .  Pabrhasils  ,  surnom  d'Apot*- 
Ion  honoré  sur  le  iitont  Lycée.  , 

2.  —  Fils  de  Mars  et  de  Philo- 
nomé  ,  et  frère  de  L>caste,  fut 
nourri  avec  lui  par  ui»e  louve. 

Parricide  ,  celui  qui  tue  oii 
même  qui  maltraite  son  père.  Pau- 
sanias  dit  que ,  dans  les  enfers  ,  la 
peine  d'un  parricide  est  d'avoir  pour 
ixjUrreauson  propre  jjère  quil'étrat- 
gle.  C'est  ainsi  <jue  le  iaineux  Poly- 
griote  avait  représenté  le  supplice 
d  un  fils  dénaturé  qui  avait  maltraita 
son  père. 

Partes  ,  deux  déesses  ;  dont  l'une 
ix)mmée  iVb/ia  ,  était  invoquée  par 
les  femmes  tTosses  dans  le  neuvième 
n«ois  ;  et  l'autre  Décima ,  lorsqu'elles 
allaient  jus<|u"au  dixième.    /«/.  Gel. 

1 .  Parthaos  ,  pèred  CEnée  roi  de 
Cal \  don.  Homère  l'appelle  Prothée. 
lUâd.  l.  14. 

2.  —  Père  d'Alcatboiis ,  un  de» 
p<jursuivants  d'Hippodamie. 

5.  —  Fils  de  Périphète ,  et  père 
d'Aristas. 

Parthaonia  Domcs,  la  maison 
de  Méléagre. 

1.  Parthéme,  gardant  un  jorn* 
avec  sa  sœur  Molpadie ,  depuis  le 
départ  He  son  autre  sœur  Rboio  ,  le 
vin  de  son  père  Staphvle  (  grappe 
de  raisin  )  ,  don  nouvellement  fait 
aux  honmies  ,  vint  à  s'endomnr.  Du- 
rant leur  sommeil  ,  des  pourceaux, 
brisèrent  le  vase  ,  et  répandirent  le 
vin.  A  leur  réVeil ,  craignant  l'hu- 
meur violente  de  leur  père,  les  deus 
sœurs  se  jetèrent  dans  la  mer.  Apol- 
lon ,  en  i-onsidératio  )  de  leur  soeur 
Rhoio  (  x'oy.  Rhoio  )  ,  hs  reçut 
dans  leur  chute  ,  et  les  tratisporta 
en  deux  villes  différentes  de  la  Cher- 
sonèse ,  Parthénie  à  Bubaste  où" 
el!e  avait  son  temple  et  son  culte , 
et  3Iolpadie  à  Castalié.  Foy.  HÉ- 

MITHÉE. 

2.  —  Surnom  donné  à  Minerve  , 
comme  ayant  toujours  conservé  sa 
virginité.  F,  PAJ^fH£«o^. 


568  PAR 

3.  — Ce  nom  est  aussi  donné  quel- 
quefois à  Junon  ,  quoique  mère  de 
plusieurs  enfants,  parceque  tous  les 
oiis  la  fontaine  de  Canalhos  lui  ren- 
dait sa  virf;inité. 

4-  —  Diane  avait  aussi  le  même 
surnom. 

5.  —  Nom  d'un  des  signes  du 
zodiajue. 

ParthÉnies  ,   hymnes -composés 

f)our  des  chœurs  de  jeunes  filles  qui 
es  chantaient  ilans  certaines  fêtes 
soieranelles,  et  en  particulier  dans 
les  Daphnéphories  ,  qu'on  cëléhrait 
en  Béotie,  en  l'honneur  d'Apollon 
Isménien.  Ces  filles  ;  en  ëquipaf^e 
de  su2:)plianles  ,  marchaient  en  pro- 
cession ,  en  portant  des  branches  de 
laurier  h  la  main. 

Parthénis  ,  surnom  sous  lequel 
Minerve  était  honorée  par  les  Athé- 
niens. Sa  statue  d'or  et  d'ivoire, 
h;iute  de  trente-neuf  pieds  ,  était 
l'ouvrage  de  Phidias. 

I.  Parthénius,  fleuve  de  l'Asie 
mineure  ,  ainsi  nommé  ,  ou  de  ce 
que  Diane  allait  souvent  chasser  dans 
les  bois  qu'il  baignait  de  ses  eaux  , 
ou  de  ce  que  cette  déesse  était  adorée 
sur  ses  bords.  Une  médaille  de  Marc 
Aurèle  le  représente  sous  la  forme 
d'un  jeune  honnne  couché  ,  tenant 
un  roseau  de  la  main  droite,  avec' 
le  coude  appuyé  sur  des.jochers  d'où 
sortent  ses  eaux, 

1.  —Fleuve  de  la  Sarmatie d'Eu- 
rope, qu  Ovide  désigne  par  J  épi- 
thète  de  rapax ,  qiii  entraine. 

5.  —  Capitaine  troyen  ,  terrassé 
par  Ràpon  ,  un  des  chefs  latins. 

Parthenon  ,  teniple de  Minerve, 
situé    dans   la  citadelle  d'Athènes , 

3ui  fut  rebâti  ,  sous  Périclès  ,  par 
eux  fameux  architectes  ,  Callicmte 
et  Ictiniis.  C'était  un  des  plusniaf^ui- 
fiques  édifices  qu'il  y  eut  dans  Athè- 
nes. Il  avait  cent  pieds  en  tout  sens  , 
rc  qui  hii  fît  donuef;  Je  no<ft  HÎJifica- 
tontpédo/t.  ,;    •         '; 

Parthénope  ,  une  des  Sirènes, 
après  s'être  précipitée  dans  la  mer  , 
de  désespoir  de  n'avoir  pu  cliarmer 
Ulysse  ,  aborda  en  Italie  ,  où  on 
trouva  son  tombeau  en  bâtissant  une 
ville  qu'on  appela  de  son  nom  Par~ 


PAR 

thénope.  Les  habitants  du  pay» 
ruinèrent  ensuite  cette  ville  ,  parce- 
qu'on  abandonnait  Cmnes  pour  s'y 
établir  j  mais  avertis  par  l'oracle  que , 
pc^jir  se  délivrer  des  ravages  de  la 
peste  ,  il  leur  fallait  rétablir  la  ville 
dé  Parthénope,  ils  la  relevèrent  et  la 
nommèrent  iVeapolis,  aujourd'hui 
Naples.  Strabon  dit  que  cette  Sirène 
fut  enterrée  à  Dicéarchie,  aujour- 
d'imi  Pouzzol. 

Pabthenopée,  fds  de  Méléagre 
et  d'Alalante,  selon  d'autres  de 
Mars  et  de  Ménalippe  ,  un  des  sept 
chefs  de  l'armée  des  Argiens  devant 
Thèbes.  Euripide  le  peint  comme 
un  homme  accompli. 

2.  —  Fille  d'Ancée  et  de  Samia, 
qui  reconnaissait  pour  père  le  fleuve 
Méandre.  Elle  fut  aimée  d'Apollon  , 
et  lui  donna  un  fils  nommé  Lvcomède. 

Parthie  (  la)  ,  région  «3e  l'Asie, 
anciennement  occupée  par  les  Parr- 
thes,  est  désii^née  sur  les  médailles 
par  une  femme  habillée  à  la  mode 
du  pays  ,•  et  chargée  d'un  arc  et  d'un 
carquois,,  à  cause  de  l'habileté  des 
Parthes  à  tirer  des  flèches,  mènie 
en  fusant. 

Partialité  ,  fille  de  la  Nuit  et  de 
l'Erèbe.  {IconoL)  Cocr/ii'/z l'exprime 
par  une  feinme  dont  Vœil  droit  est 
couvert  dun  bandeau,  et  dont  la 
main  s'appuvant  sur  une  balance  lui 
cite  son  équiliijre  ,  pendant  «[ue 
l'autre  maiu  cache  un  flambeau  cpii 
pourrait  l'éclairer. 

Parti; LA  ,  déesse  qui,  selon  Z'er- 
tullien  ,  gouvernait  et  réglait  le 
terme  de  la  grossesse. 

Partukda  ,  divinité  romaine  qui 
présidait  aux   accouchements. 

Parvadi  ,  ou  Parvati.  { M.  Ind,  ) 
Sous  ce  nom  ,  qui  veut  dire  déesse 
née  d'une  montagne  ,  1  épouse  de 
Shiva  semble  ;se  rapprocher  ue  la 
Junon  des  Gfecs.  Elle  en  a  l'air 
majestueux  ,  la  fierté,  les  attributs 
généraux,  et  se' retrouve  sans  cesse 
auprès  de  son  mari ,  sur  le  mont  Caï- 
lasa  ,  et  dans  les  festins  des  dieux. | 
Elle  est  ordinairement  accompagnée 
de  son  fils  Carticeva ,  qui  monte  un 
paon  ;  dans  quelques  peintures  on  la 
retrouve  vêtue  d'une  robe  semée 
d'yeuï 


PAS 

d\enx.  Dans  les  temples,  cetoiseou 
accompagne  son  image.  Elle  n'a 
point  de  templfS  particuliers  ,  mais 
sa  statue  a  un  sanctuaire  à  part  dans 
les  temples  de  Sliiva.  £Jle  est  aiiorée 
sous  plusieurs  noms ,  comme  I  Isis  des 
Grecs,  sur-tout  sous  celui  de  Mère  , 
et  dans  le  15enj.;a'e  sous  celui  de 
Durga.  IjÇs  Indiens  la  représentent 
coinaie  Cvbèle,  c.-a-d.  coiu-onnée 
de  tours  ,  et  ia  reg^^rdent  comme  la 
protectrice  de  la  terre  et  des  êtres  , 
ou  la  dte.sse  de  la  providence  ;  ce 
qui  sV.cc-orde  avec  l'iaée  que  les  an- 
ciens se  formaient  de  RliJe ,  qu  ils 
resardaient  comme  la  mère  des  dieux 
et  des  hommes.  G  çst  la  même  que 
Bhavani.  y  oyez  ce  mol. 

Pasendas  (  -M.  Iiid.  )  ,  secte  de 
brahniines,qui  n'a  point  pour  objet, 
comme  les  autres  sectes ,  quelque 
point  de  morale  ou  de  CJntroverje, 
mais  le  plaisir  et  la  débauche.  En 
conséi|uence ,  elle  se  distin»;ue  d-s 
autres  brahmines  par  l'horrible  dé- 
rèelo.nent  de  ses  ni'rurs.  La  c^rande 
OJcupaliou  des  pasendas  est  de  sé- 
duire les  femmes  ;  et  quand  on  leur 
repiésenie  qu'ils  devraient  s'en  tenir 
aux  leurs,  et  respecter  relies  des  au- 
tres, ils  répondent  en  plaisantant  : 
«  Toutes  les  lemmes  sont  nos  tenuues, 
»  lorscjue  nous  en  jouissons,  u 

Pasu-haé  ,  fille  tiu  Soleil  et  de 
Crète ,  ou  selon  d'cntres  de  Perséis , 
épousa  Mines  2  ,  dont  elle  eut  plu- 
sieurs enfants  ,  entr'autres  Deuca- 
lion,  Astrée,  Androgée  ,  Ariane, 
etc.  Vénus,  pour  se  venser  du  Soleil , 
qui  avait  éclairé  de  trop  près  son 
intrisue  avec  Mars,  inspira  à  sa  fille 
un  amour  désordonné  pour  un 
taureau  blanc  que  Neptune  avait 
fait  sortir  de  la  mer.  Selon  un  autre 
mythologue,  cette  passion  fut  un 
effet  de  la  vengeance  de  Keptune 
contre Minos, qui, avant  coutume  de 
lui  sacrifier  tous  les  ans  le  plus  beau 
de  ses  taureaux,  en  trouva  un  si 
beau  qu'il  voulut  le  conserver ,  et 
en  immola  un  de  moindre  valeur. 
Neptune,  irrité  ,  rendit  Pasiphaé 
amoureuse  du  taureau  conservé. 
Dédale,  alors  au  service  de  Miuos  , 
fabriqua ,  pour  favoriser  ces  uions- 
'    Tome  II. 


PAS  5€8 

tnieuses  amours ,  une  vache  d'airaiu. 
Lucien  a  cherché  à  expliquer  cette 
fable,  en  disant  que  Pasiphaé  avait 
appris  de  Dédale  cette  partie  de 
1  astrologie  qui  regarde  les  constella- 
tions ,  et  sur-tout  le  signe  du  tau- 
reau. Il  paraît  plus  naturel  d  en 
chercher  l'explication  dans  la  haine 
des  Grecs.  Tout  le  fondement  de 
cette  fable  perait  être  l'équivoque  du 
mot  Taurus  ,  nom  d'un  amiral  Cre- 
tois ,  dont  la  reine,  négligée  par 
Minos  amoureux  de  Procris ,  ou 
durant  ime  longue  maladie  de  ce 
prince ,  était  devenue  ibilemcnt 
éprise.  Dédale  fut  apparemment  le 
confident  de  cette  intrigue  ,  et  prêta 
sa  maison  aux  deux  amants.  Pasi- 
phaé accoucha  de  6en\  jumeaux  , 
dont  l'un  rassemblait  à  Minos  ,  et 
l'autre  à  Taurus  ,  ce  qui  donna  lieu 
ii  la  fable  du  Minotaure.  Pasipl.aé 
a  passé  pour  être  la  liile  du  Soleil  , 
parcequ'elle  était ,  comme  Circé , 
savante  dans  la  connaissance  des 
simples  et  dans  la  composition  des 
poisons.  On  dit  qu'elle  taisait  dé- 
vorer par  des  vipères  toutes  les  maî- 
tresses de  M,!K»s ,  parce^ju'elle  avait 
frotté  le  corps  du  roi  d'une  herbe 
qui  nltirait  ces  reptiles  ;  ce  qui  si- 
gnifie apparemment  que  cette  reine 
jalouse  savait  se  défaire  de  ses  rivales 
par  le  poison  ,  ou  par  d'autres  voies 
aus^i  efficaces,  k' .  Miwotalre. 

2.  — Déesse  qui  avait  à  Thalames, 
dans  la  Laconie ,  un  temple  avec  ua 
oracle  qui  était  en  grande  vénération. 
Quelques  uns  ,  dit  PiuLarque  ,  pré- 
tendent que  c'est  unedes  Atlantides, 
filles  de  Jupiter,  mère  d'Ammon. 
Selon  d'autres  ,  elle  est  la  même  que 
Cassandre  ,  fille  de  Piiam  ,  qui  mou- 
rut dans  Thalames  ;  et  parcetju'elle 
rendait  ses  oracles  à  tout  le  monde  , 
elle  fut  appelée  Pasiphaé.  (  fiac. 
Pasi  phainein ,  déclarer  à  tous.  )  Oa 
allait  coucher  dans  !e  temple  de  cette 
déesse,  et  la  nuit  elle  faisait  voir  en 
sonf;e  tout  ce  que  l'on  voulait  savoir. 
Pasithée  ,  fi'le  de  J  ipiter  et 
d'Eurynonié  ,  était,  selon  quflqnes 
uns,  la  prem)ère  des  trois  Grâces. 
Ses  i-œurs  étaient  Eu:yuon'i'  et 
Egiaiée.  Jur.orJa  pro:iîet  en  marioge 
Au 


Zjo  PAT 

au  Sommeil ,  s'il  satisûiit  à  sa  de 
iniuide.  Iliad.  1.  i/^. 

P.4S1THOÉ  ,  une    des    Oc&inides  , 
•elon  Hésiode. 

Passalus.  f^.  Achémon. 
Pastophores  ,  prêtres  ainsi  nom- 
més par  les  Grecs  ,  à  cause  de  leurs 
longs  manleoux  ,  ou  du  lit  de  Vénus 
qu'ils  portaient  dans  certaines  céré- 
monies ,  ou  du  voile  qui  couvrait 
les  divinités  ,  et  qu'ils  étaient  oWiiiés 
de  lever  pour  les  exposer  aux  regards 
du  peuple.  Saint  Cléjnentà'  Alesan- 
drie  ,  en  parlant  des  quarante-deux 
livres  sacrés  de  Mercure  Egyptien  , 
qu'on  gardait  avec  tant  de  soins  dans 
les  ternplcs  d'Egypte  ,  dit  qud  y  en 
avait  six  appartenants  à  la  médecine, 
et  qu'on  les  faisait  étudier  aux  Pas- 
tophores. Selon  Diodore  de  Sicile, 
ils  promettaient  de  se confornur aux 
préceptes  de  cet  ouvrage  sacré  :  alors, 
ii  le  malade  périssiiit ,  on  ne  leur  en 
attribuait  pas  la  faute  ;  mais  quand 
ils  s'étaient  écartés  dos  ordonnances, 
et  que  le  malade  venait  à  mourir,  on 
les  condanuiait  connue  meurtriers. 
Pastophorum,  habitation  Oi'i  , 
selon  Cufier,  demeuraient  les  prê- 
tres destinés  à  porter  en  procession 
la  châsse  ou  l'image  des  dieux. 
D'autres  ont  cru  que  c'était  une 
petite  maison  où  demeuraient  ceux 
qui  avaient  la  garde  des  temples. 
M.  le  Moine  convient  que, chez  les 
païens  comme  chez  les  chrétiens  , 
c'était  une  cellule  à  côté  des  temples, 
o4  Ton  portait  les  offrandes  ,  et  où 
l'évèque  les  distribuait.  On  appelait 
aussi  du  même  nom,  dans  la  versioii 
des  Septante,  la  tour  du  haut  de  la- 
quelle le  sacrificateur  en  charge  son- 
nait de  la  trompette  ,  et  annonçait 
au  peuple  le  sabbat  et  les  jours  de 
fête. 

i.Pastor,   berger,  un  des  sur- 
noms d'AooUon. 

2.  —  C'est  aussi  par  ce  mot  que 
les  poètes  désignent  Paris. 

Pataïques  ,     divinités    dont  les 
Phéniciens  plaçaient  limage  sur  la 

ruppe  de  leurs  vaisseaux.  lis  avaient 
forme  de  petits  marmousets  ou 
pygméeSjSi  ma!  faits  qu'ils  attjrèrcnt 
le  ojépris    de    Garabyse ,  lorsqu'il 


PAT 

entra  dans  le  temple  de  Vulcain. 
L'ou  mettait  toujours  sur  la  pouppe 
1  effigie  d'un  de  ces  dieux  ,  regartié 
comme  le  patron  du  vaisseau  ,  au 
lieu  quou  ne  mettait  sur  la  proue 
que  la  représentation  d  un  animal  ou 
d'un  monstre  qui  dunnait  son  num 
au  navire.  Scalc\cr  dérive  ce  mot 
de  l'hébreu  paUich  ,  graver  ;  et  Bo- 
chard,  de  batuch,  avoir  confiance  : 
étyniologies  qui  conviennent  assez 
bien  1  une  et  l'autre  à  l'usage  que 
faisaient  les  Phéniciens,  et  après  eux 
les  Grecs  ,  des  dieux  Pataïques. 

Patala  (  M.  Iiid.  ) ,  régions  in- 
fernales ,  ou  l'enter  des  Indiens 
{  V,  Narac  )  ,  liçu  Souterrain  situé  , 
selon  eux  ,  vers  le  sud  du  monde , 
nonimé  Padalain.  C'est  là  que  se- 
ront précipités  les  méchants.  Fleuves 
de  feu  ,  monstres  horribles,  et  armes 
meurtrières ,  ordures  infectes  ,  tous 
les  maux  sont  concentrés  dans  ce 
réduit^  terrible.  Après  la  mort  de 
ces  malheureux  ,  les  Emaguin- 
guiiliers  les  y  entraînent  liés  et 
garrottés;  ils  seront  battus, fouettés, 
foulés  aux  pieds  ;  ils  m;.rcheront  sur 
des  pointes  de  lier  ;  leurs  corps  se- 
ront béqnelés  par  des  corbeaux  , 
mordus  par  des  chiens,  et  jetés  dans 
une  rivtère  enllammée.  Ce  n'est 
qu'après  avoir  exercé  sur  eux  luuie 
leur  cruauté  ,  (jue  les  ministres  de  !a 
mort  les  conduiront  devant  Yamen. 
Ce  juge  incorruptible  ft  sé\ère  les 
condamnera  selou  les  fautes  quijs 
auront  commises. 

Ceux  qui  méprisent  les  règles  de 
la  religion  seront  jetés  sur  des  mon- 
ceaux d'armes  tranchantes  ,  et  souf- 
friront ce  tourment  aiit;int  d'années 
qu'ils  ont  de  poils  sur  leurs  corps. 
Ceux  qui  outragent  les«l)rahmes  et 
les  personnes  en  dignité  seront 
coupés  par  morceaux.  Les  adultères 
seront  contraints  d'embrasser  Uiie 
statue  rougie  au  feu.  Ceux  qui  man- 
quent à  leur  devoir  ,  qui  n'ont  pas 
soin  de  leur  famille  ,  et  qui  l'al^m- 
donnent  pour  courir  le  pays ,  seront 
rontinuellcmcnt  déchirés  par  des 
cûrj>eaux.  Ceux  qui  font  mal  aux 
liommes  ,  ou  qui  tuent  les  animaux , 
seroat   jetps    dans   des   précipices , 


PAT 

jKfar  V  être  tourraent.és  par  drs 
l>ètes  féroces.  Ceux  qui  nont  pus 
respecté  leurs  parents  ni  les  brah- 
mes  brûleront  dans  un  teu  dont 
lej  flammes  s'élèveront  à  dix  mille 
\Oi:énaïs.  Ceux  qui  ont  maltraité  les 
vieiiiards  et  les  enfanta  seront  jetés 
dpns  des  fours.  Ceiix  qui  couchent 
avec  des  courtisanes  seront  oijligés 
de  marcher  sur  des  épines. 

Les  médisants  et  les  calomnia- 
teurs ,  appliqués  sur  des  lits  de  fer 
rougis  au  feu  ,  seront  contraints  de 
manger  des  ordures.  Les  avares  ser- 
viront de  pâture  aux  vers.  Ceux  «jui 
Tolent  les  brahmes  seront  sciés  par 
le  milieu  du  corps.  Ceux  qui ,  par 
esprit  de  vanité  ,  tuent  des  vaches  et 
autres  animaux  dans  des  sacrifires  , 
seront  battus  sur  une  encluine.  Les 
faux  témoins  seroiit  précipités  du 
haut  des  montagnes.  Enfin  ,  les  vo- 
luptueux ,  les  fainéants ,  et  ceux  q-ii 
n"ont  pas  eu  pitié  des  misérables  et 
des  pauvres  ,  seront  jetés  dans  des 
cavernes  biTilantes,  écrasés  sous  des 
meules  ,  et  foulés  par  des  él  •- 
pli;iuts  ;  leurs  chairs  meurtries 
et  déchirées  serviront  de  pâture  à 
ces  animaux. 

Tous    ces    misérables     pécheurs 
I  souffriront  de  la  sorte  pendant   plu- 
sieurs   milliers    d'années ,    et    leurs 
corps  impérissables ,  quoique  divisés 
dans  les  supplices,  se  réuniront  aussi- 
tôt co'.mne  le  vif-argent  ;  ensuite  ils 
sc-ro:it  condamnés  à  une  nouvelle  viC; 
pendart     laquelle    se    prolongeront 
If'urs  ionrmeiits  ;  et ,  par  un  effet  de 
1;;  puissance  divine  ,  ils  se  retrouve- 
ront dans  la   semence  des  homoies  ; 
cette  semence, répandue  dans  la  ma- 
trii  e  df  la  femme  ,  ny  sera  pendant 
toute  une.  unit    que  conmie  de    la 
Ix)ue.   Le    cinquième  jour  elle  sera 
comme  des  globules  d  eauj  dans  le 
quatrième  mois  ,  les  nerfs  du  tœtus 
îe  formeront  ;  dans  le  cinquième  ,  il 
sentira  la  faim   et    la   soif;  dans  le 
ixième  ,  un  épidémie  couvrira  son 
X)rps  ;  dans  le  septième  ,  il  aura  des 
uoTivemenls  très  sensibles.  Il  habi- 
ei-a  !e  côté  droit  de  sa  mère  ,  et  sera 
lotirri  par  le  suc  des  aliments  quelle 
>readra  ;  réduit  à  voltiger  duos  sci 


PAT 


371 


excréments  ,  les  vers  le  mordront  ; 
le»  nouiTitures  acres  et  l'eau  i  haude 
que  la  mère  foira  lui  causeront  dos 
douleurs  très  vives  ;  dans  le  passage 
étroit  il  souffrira  bei.utoup  ,  et  feii- 
fant  né  sera  sujet  encore  à  des  peines 
infimes.  C'est  ainsi  que  cette  nais- 
sance douloureuse  se  réitérera  ,  jus- 
qu'à ce  que  ces  maîlieureux  aient  le 
courage  de  s'adonner  eutièremeat  à 
la  pratique  des  vertus. 

Patalène  ,  ou  Patelène  ,  une 
dc<  déesses  qui  présidaient  aux  mois- 
sons. Elle  était  invoquée  dans  le 
temps  que  les  tiges  du  bled  étaient 
près  de  s'ouvrir.  Aus^i  le  peuple  Ini 
donnait-il  le  soin  particulier  de  faire 
sortir  heureusement  les  épis.  Rac. 
Patere  ,  être  ouvert,  f'^.  Patella. 
Patap.e  ,  ville  de  Lvcie  ,  connue 
par  un  oracle  d'Apollon  très  célèbre. 
On  ne  le  consultait  que  durant  les 
six  mois  d  hiver.  Le  temple  où  il  se 
rendait  était  aussi  riche  que  celui  de 
Delphes ,  et  les  prédictions  passaient 
pour  mériter  la  même  confiance. 

Pat  ARE  us,  surnom  d'Apollon, 
pris  du  temple  qui'  avait  à  Palare. 

Patella  ,  ou  PATELLA^A.  Ar- 
nobe  parle  d'une  divinité  de  ce  non», 
laquelle  avait  soin  dps  choses  qui 
doivent  s'ouvrir  ,  se  décou^Tir  ,  ou 
de  celle»  qui  étaient  déjà  ouvertes. 

Patellaru  T)ii,  dieux  des  plats, 
nom  que  flaute  donne ,  en  plai  sau- 
tant ,  aux  dieux  auxquels  on  faisait 
des  libations  dans  les  repas.  Rac. 
Patella  ,  plat.  f^.  Libatioms. 

PatÉlo  ,  divinité  adorée  autre- 
fois, par  les  Prussiens,  et  qu'ils  te 
présentaient  par  une  tète  de  mort. 

I .  Pater  ,  nom  donné  à  Jupiter 
et  à  Bacchus  par  presque  tous  les 
poètes. 

2.—  Ou  Pater  sacrorum,  nom 
mithriaque. 

Pater  Patbatus;  c'était  le  chef 
des  léciales  ,  qu'on  appelait  ainsi 
chez  les  Romains.  \  oici  comme 
Plutarqjte  en  parle  dans  ses  (Ques- 
tions lotnaines  :  «  Pourquoi  le  pre- 
»  mierdesfécialcs  est-il ;>ppelé  Pater 
»»  Patratiis  ,  ou  le  père  établi ,  nom 
»  qu'on  donne  à  celui  qui  a  des  en- 
»  lauls  du  >i\ant  de  so»  pèie  ,  et 
A  a  a 


ij%  PAT 

»  qu'il  conserve  encore  aujourd'huî 
»>  avec  ses  privilèf;es?  Pourquoi  les 
»  prêteurs  leur  donnent-ils  en  garde 
»  lesjeunes  personnes  que  leur  beauté 
»  met  en  péril  ?  Esl-ce  parceque 
M  leurs  enfants  les  oljii^ent  à  se  re- 
»  tenir  ,  et  que  leurs  pères  les  tien- 
M  nent  en  respect  ?  ou  parceque 
»  leur  nom  même  les  relient ,  car 
w  patraUts  \cut  dire  parfait,  et  qu'il 
M  semble  que  celui  qui  devient  père, 
»  du  rivant  de  son  père  même ,  doit 
»  être  plus  parfait  que  les  autres  ? 
»  Ou ,  peut-être ,  est-ceque , comme , 
»  selon  Homère  ,  il  faut  que  celui 
»  qui  prête  serment  et  fait  la  paix 
n  regarde  devant  et  derrière  ;  celui-là 
»  peut  mieux  s'en  acquitter ,  qui  a 
N  des  enfants  devant  lui ,  auxquels 
»  il  est  obligé  de  pourvoir ,  et  un 
>»  père  derrière  ,  avec  lequel  il  peut 
»  délibérer?  »  he  PaterPatralus 
était  élu  par  le  suffrage  du  collège 
desféciolesj  c'était  lui  qu'on  envoyait 
jfour  les  traités  et  pour  la  poix  ,  et 
qui  livrait  aux  ennemis  les  violateurs 
de  la  paix  et  des  traités.  A  cause  de 
la  violation  du  traité  fait  devant  Nu- 
mance  ,  dit  Cicémn,  par  un  décret 
tin  sénat  le  Pater  Patratus  livra 
C  Mancinius  aux  Numantins. 

Patères,  instruments  de  sacri (1res, 
qu'on  employait  à  recevoir  le  sang 
des  victimes ,  ou  à  faire  des  libations. 
De  ces  palères  les  imes  avaient  un 
manche  ,  et  les  antres  n'en  avaient 
pas. 

Patères  ,  prêtres  d'Apollon ,  par 
la  bouche  desquels  ce  dieu  rendait 
ses  oracles.  On  dérive  ce  mot  de 
l'hébreu  patar ,  interpréter. 

Patience.  Ripa  la  désigne  par 
une  femme  d'un  âge  mùr  ,  assise 
s'ir  une  pierre,  portant  un  joug  sur 
ses  épanles ,  les  mains  jointes  ,  et 
exprimant  la  douleur,  les  pieds  nus 
•ur  un  faisceau  d'épines. 

Patragili  (  M.  Ind.),  ôie^st 
adorée  par  les  Indiens ,  et  fille 
tl'Ixora  ,  un  des  principaux  dieux 
des  Indes. 

Ixora  «'entretenant  nn  jour  avec 
son  frère  Vishnou  ,  il  sortît  dn  corps 
de  ce  dernier  xme  matière  ou  une 
influente    qui  entra  duos  le  corps 


PAT 

d'Ivora  ,  passa  par  son  œil ,  sortit, 
et ,  tombant  à  terre ,  prit  )a  forme 
d'une  fille  ,  qu'Ixora  adopta  et 
nomma  Patracali.  Cette  fille  ,  ou 
plutôt  re  monstre,  avait  huit  faces 
et  seize  mains  horriblement  noires. 
Ses  dents  étaient  des  défenses  de 
sanglier.  Ses  yeux  étaient  ronds  et 
d'une  grandeur  prodigieuse.  Des 
serpents  entortillés  autour  de  sc>n 
corps  formaient  son  habillement  ;  et 
pour  pendants  d'oreille?  elle  avait 
deux  éléphants.  Du  moins  c'est  ainsi 
que  les  Indiens  la  représentent.  Sou 
premier  exploit  fut  de  combattre  un 
fameux  géant  nommé  Darida  ,  qui 
avait  osé  défier  son  père.  Ce  géant 
avr.il  reçu  de  Brahma  un  livre  et  dr» 
biaceiets  magiques ,  par  le  moyen 
desquels  il  paraissait  avoir  ,  dans  le 
combat ,  uu  grand  nombre  de  têtes. 
Ce  qui  était  l)ien  plus  avantageux  , 
il  ne  pouvait  être  blessé  dans  aucune 
partie  de  vSon  corps.  Patragali,  après 
a\0!r  combattu  contre  ce  monstre  , 
pendant  l'espace  de  sept  jours  ,  sans 
aucun  succès  ,  eut  recours  à  l'arti- 
fice. Elle  envoya  une  femme  fort 
a<]roite  demander  à  la  femme  du 
géant  le  livre  et  les  bracelets  de  son 
mari ,  comme  si  c'eût  été  de  la  part 
du  géant  lui-même.  La  femme  du 
géant,  cro\ant  que  c'était  une  per- 
sonne envoyée  par  son  mari ,  lui  remit 
le  livre  et  les  bracelets.  Par -là  le 
géant  fut  privé  de  toute  sa  force  ,  et 
tomba  sons  les  coups  de  Patragali. 

Cette  fille  s'en  revint  trioniphante 
chez  son  père ,  qui  lui  donna  ,  pour 
la  régaler,  de  la  viande  mêlée  avec 
du  sang.  Patragali  ne  paraissant  pas 
ericore  contente  ,  Ixora  se  coupa  un 
doigt ,  le  mit  dans  le  plat  de  sa  fille, 
et  y  fit  c-ouler  ime  grande  quantité 
de  son  sang.  Tout  cela  ne  satisfit 
point  Patragali,  qui  marqua  son  mé- 
contentement à  son  père  en  lui  jetant 
au,  visage  une  chaîne  d'or.  Ixora 
s'avisa  enfin  ,  pour  satisfaire  sa  fille 
rc  créer  dcnx  jeunes  gers  ,  qu'il  lu- 
donna  pour  la  servir  ,  et  ce  présen' 
la  contenta.  Il  lui  conseilla  ensuit! 
de  voyager,  et  lui  fit  présent  d'u; 
vaisseau  de  bois  de  sandal  pour  li 
i>c:rlcr  sur  toutes  les  mers.  Patra^al 


PAT 

tJnrtît ,  et  Ixora  s'applaudit  d'en 
elre  délivré.  Cependant  il  arriva,  peu 
de  temps  après,  qu'un  matin  qu'il 
dormait  tranquillement  ,  Patragali 
entra  brusquement  dans  sa  chambre  , 
renversa  son  lit  et  repartit  aussi-tot. 
Dans  son  voyaf;e ,  elle  livra  quelques 
combats  contre  des  pirates  qui  l'at- 
ttquèrent ,  et  les  mit  en  fuite.  Elle 
s'arrêta  long-temps  sur  la  cote  de 
Malabar ,  et  se  maria  avec  le  (Ils  d'un 
des  princes  du  pays.  D  est  remar- 
quable quelle  ne  voulut  jamais  per- 
mettre que  son  époux  usât  avec  elle 
des  droits  de  rhviuen,  ne  jugeant 
pas  qu'un  mortel  fïit  digne  de  ses 
faveurs.  Au  reste,  elle  en  usa  bien 
avec  lui.  Le  père  et  la  mère  de  sc>n 
mari  ayant  été  dépouillés  ,  sur  mer  , 
de  toutes  leurs  richesses  par  les 
pirates ,  pour  consoler  son  mari 
elle  lui  fit  présent  des  anneaux  dor 
quelle  avait  aux  jambes  ;  mais  ce 
présent  lui  fut  bien  funeste.  Un  or- 
fèvre, l'avant  un  jour  rencontré  avec 
ses  anneaux  ,  le  conduisit  dans  une 
ville  voisine  ,  sous  prétexte  de  les 
acheter.  Mais,  dès  qu'il  y  fut  arrivé  , 
il  accusa  l'époux  de  Patragali  de  les 
avoir  volés  à  la  reine  du  pays.  Cette 
princesse,  qui,  en  efl'et  ,  en  a\ait 
perdu  de  pareils  ;  que  le  perfide 
orfèvre  lui  avait  volés  lui-même , 
ajouta  foi  à  l'accusation ,  et  fit  em- 
pala l'étranger  sur  un  palmier.  Pa- 
tragali, n'ayant  point  de  nouvelles  de 
son  mari ,  se  mil  en  chemin  pour  le 
chercher.  La  plupart  de  ceux  à  qui 
elle  s'en  informa  la  rebutèrent.  Les 
•ans  lui  riaient  au  nez  ;  les  autres  ne 
daignaient  pas  lui  répondre.  Quel- 
ques uns  plus  malins  la  faisaient 
tomber  dans  des  trous  qu'ils  avaient 
couverts  de  branches  d'arbres.  Pa- 
tragali se  contentait  de  maudire  ces 
insolents ,  et  continuait  sa  route. 
Etant  enfin  arrivée  auprès  du  pal- 
mier qui  avait  servi  au  supplice  de 
ton  époux  ,  elle  le  fit  rompre  pai  la 
force  de  ses  enchantements ,  et  rendit 
la  vie  à  son  mari. 

Les  Indiens  disent  qtie  Patragali 
Fait  particulièrement  sa  résidence 
dans  le  temple  de  Crauganos  ,  qu'on 
appelle  le  temple  des  Pèlerins.  On 


PAT  373 

y  Toît  sa  statue ,  telle  qu'elle  est  dé- 
crite au  commencement  de  cet  ar- 
ticle. Il  y  a  tout  auprès  un  grand 
homme  de  mnrbre,  à  qui  lesbrahnies 
donnent  tous  le»  jours  des  coups  de 
marteau  sur  la  tête.  Les  Malabares 
sont  persuadés  que  la  petite  vérole 
est  un  eftèt  de  la  colère  de  Patragali , 
et  ils  l'invoquent  pour  cette  ma- 
ladie. 

Patriarche  des  bkahme.'-.  (  3f. 
Ind.  )  Aussi-tôt  qu'un  temple  est 
-  bâti ,  on  choisit  pour  patriarche ,  ou 
grand-prêtre,  un  brahme,qui  ne  peut 
se  marier ,  ni  sortir  de  la  pagode.  II 
ce  se  montre  qu  une  fois  l'année ,  assis 
au  milieu  du  sanctuaire,  et  appuyé 
sur  des  coussins.  Le  peuple  reste 
prosterné  devant  lui ,  jusqu  ii  ce  qu'il 
échappe  ii  ses  regards. 

La  dignité  du  grand -prêtre  est 
héréditaire  dans  sa  famille  :  le  chef 
en  est  toujours  pourvu.  Il  se  donne 
pour  assistants  tous  les  brahmes  qu'il 
peut  nourrir.  A  cette  fin  ,  le  sou- 
verain lui  accorde  des  terrains  ap- 
pelés Shanions ,  exempts  de  toute 
espèce  d'impôts;  en  outre,  il  perçoit 
le  droit  Shagamé  sm-  les  marchan- 
dises et  autres  effets  appartenants  i 
ceux  de  sa  religion ,  et  qui  paient 
entrée  et  sortie. 

Les  Indiens  semblent  le  rendre 
responsable  des  fléaux  qui  Io«  affli  • 
pent.  Lorsque  les  jeûnes,  le'*  morti— ■ 
fications  et  les  prières  no  font  pas 
cesser  les  calamités  publirpies  ,  il  est 
obligé  de  se  précipiter  la  tête  la  pre- 
mière du  haui  de  la  pagode  ,  afin 
d'appaiser  les  dieux  par  ce  sacrifice. 

Patkiques,  nn  des  noms  que  Vaa 
donnait  aux  mystère»  mithriaques. 
Ce  nom  était  pris  de  celui  de  Pater, 
que  portait  wa  des  sacrificateurs  de 
Mithras. 

Patriumpho,  fdote  adorée  antre- 
fois  par  les  Prussiens.  Ces  peuple» 
nourrissaient  de  lait  »m  seipent  ea 
l'honneur  de  cette  idole. 

Patroa  f  sinmom  de  Diane ,  qw 
avait  une  statue  à  Sicyone. 

Patrocle  ,  fils  «Te  Ménœtius,  roi 

des  Locriens  ,  et  de  Sthcnélé,  ayant 

tué  le  fils  d'Amphidamas  ,  dans  un 

emportement  de  jeunesse  causé  par 

A  »  3 


5-4  PAT 

le  jeu ,  fut  ohlipé  de  quitter  sa  patrie, 
ex  trouva  lui  a>!jleà  iii  cour  tie  Fêlée, 
roi  de  Plithio  ,  en  Thossalie,  (jui  le 
i\t  élever  par  Cliiron  avct:  son  fils 
Achille  :  de  là  cette  aniitic'si  tendre 
ri  si  constante  entre  les  deux  héros. 
Achille  ,  piijué  contre  Aganiemnon  , 
tyanl  quitté  les  comhats  ,  Patrocle, 
rui  souffrait  de  voir  les  Troyens 
remporter  de  grands  avantages  sur 
les, Grecs  ,  demanda  du  moins  h  son 
nmi  ses  armes  et  la  permission  de 
conduire  les  Thessaliens  contre  1rs 
fiinemis.  Achille  y  consentit ,  mais 
il  condition  que,  dès  qu'il  aurait  re- 

})Oussé  les  Trovens  du  camp  des 
irecs,  il  ferait  une  prou)ptc  retraite 
ovec  ses  Thtssaliens,  et  laisserait  les 
rsutres  troupes  aux  prises.   Patrocle 

I)rend  les  armes  d'Achille,  excepté 
a  pique,  si  pesante  qu'Aucun  Grec  ne 
pouvait  s'en  servir.  A  la  vue  de  Tar- 
niure  du  fils  de  Pé!ée  ,  les  Trovens 
trompés  perdent  (.œur,  et  se  replient 
en  desordre.  Patrocle  les  poursuit 
)usques  sous  les  murs  de  Troie  ;  trois 
fois  il  s'élance  jusqu'aux  créneaux 
cies  remparts  ,  et  trois  fois  Apollon 
le  repousse  de  ses  mains  immortelles. 
Non  content  de  cet  avant;!ge  ,  le 
dieu  protecteur  des  Trovens  le 
frappe  de  stupeur  et  d'immohiiité  ; 
son  casque  et  sa  cuirasse  se  délient 
et  roulent  ;  sa  pique  se  rompt  ,  son 
Loucher  s'échappe;  et  dans  cet  état 
il  offre  un  facile  triomphe  à  Hector  , 
qui  le  tue  d'un  coup  de  pique.  TJn 
f;rand  conihat  s'engage  autour  de  sou 
corps  ;  enfin  ,  Ajux  et  Ménélas  re- 
poussent Hector ,  et  emportent  le 
corps  de  leur  ami.  Achille  jur«  de  le 
venger  ;  l'omhre  de  Patrocle  lui  ap- 
paraît et  le  prie  de  hâter  ses  funé- 
railles, afin  que  les  portes  de  l'Elysée 
lui  soient  ouvertes.  Achille  s  em- 
presse de  remplir  ses  intentions  ;  il 
fait  laver  son  corps,  et  éforger  un 
nond>re  infini  de  victimes  .'lutour  du 
bûcher ,  jette  au  milieu  quatre  de  ses 
plus  beaux  chevaux  ,  et  deux  de- 
meilleurs  chiens  qu'il  eût  pour  la 
f;arde  de  son  camp;  immole  de 
sa  uiain  douze  jeunes  Troyens ,  et 
(einiine  les  fiinérailles  p.ir  des  jeux 
huièhres.  Bientôt  après ,  Hector  lui- 


P  A  U 

même  tomba  sous  lesroups  d'Achille 
qui  le  sacrifia  aux  uiaues  île  sou 
ami. 

1.  Patron  ,  un  des  f;uerriers  qui 
suivirent  Evandre  en  Italie.  On  a 
prétendu  que  ce  Patron  ,  étant  trc'S 
ijienfaisant  ,  donna  son  nom  à  ce 
qu'on  appelait  patron  chez  es  llo- 
uiaius. 

2.  —  Il  y  a  apparence  que  c'est  le 
même  qui  se  met  sur  le»  rangs,  dans 
le  !}".  liv.  de  ï Enéide ,  pour  dis- 
puter le  prix  de  la  course  dans  les 
jeux  qu'Enée  célèbre  pour  l'anniver- 
saire de  son  père  Auchise. 

Patronymiques  ,  noms  que  les 
Grecs  donnaient  à  une  race  ,  et  qui 
étaient  pris  de  celui  du  chef  :  ainsi  , 
les  Hérachdes  ,  descendants  d  Her- 
cule ;  les  Eacides,  d'Eacus.  On  les 
donnait  aussi  aux  enfants  immédiats, 
comme  les  Atrides,  fils  d'Atrée  ;  les 
Danaïdes  ,  filles  de  Danaus. 

Patroijs.  Tîacchus  avait  sous  ce 
nom  une  statue  à  Mégare.  Apollon 
avait  été  peint  à  Athènes  par  Eu~ 
phranor  sous  le  même  sunioni  ,  qui 
appartenait  aussi  à  Jupiter.  Ce  dieu 
avait  sous  ce  uoni  dans  le  temple  de 
Minerve  ,  \i  Argos  ,  une  statue  de 
bois  représc  utée  avec  trois  yeux  , 
pour  marquer  que  Jupiter  voyait  ce 
qui  se  passait  dans  le  ciel ,  sur  la 
terre  et  dans  les  enfers.  Les  Argiens  , 
disaient  que  c'était  le  Jupiter  Pa- 
troiis  qui  était  dans  le  palais  de 
Pri  am  ,  et  que  ce  fut  au  pied  de  son 
autel  que  ce  malheureux  prince  fut 
tué  par  Pyrrhus.  Dans  le  partaee  du 
butin  ,  la  statue  échut  à  Sthénélus 
de  Capanée ,  qui  la  déposa  dans  le 
temple  d'Argos. 

Patse  {  m.  Chin.  )  ,  horoscope. 
p^.  Suan-Ming. 

Patulcius,  surnom  de  Janus,  ou  . 
parcequ'on  ouvrait  les  portes  de  son 
temple  durant  la  guerre  ,  ou  parce-  ^ 
qu'if  ouvrait  l'année  et  les  saisons  ,  ■ 
qui  conunençaieut  par  la  célébration  ■ 
de  ses  fêtes.  - 

Pai  sAiRE  ,  Pausarius  ,  ofïlcier  \ 
qui ,  chez  les  Romains ,  réglait  les  ; 
pauses  des  pompes  ou  processions  ; 
solenmelles.  Il  y  avait  des  stations  j 
nouuuées  tuansiones  à  des  endroits   '. 


P  A  V 

prépnr^'s  poiii  te»  efleî  ,  et  «îans  I*'*- 
<Ti!elson  exn<js;iit  les  stalnes  d'isis  et 
d  Aniibis.  Siiivant  une  inscription 
citée  par  Sauniuise  ,  il  parait  que 
ces  ministres  formaient  iine  espèce 
de  eoMèire. 

Palsimes,  fête  accompagnée  de 
jenx ,  où  les  seuls  Spartiates  étaient 
admis  ù  distribuer  le  prix.  Cette  fête 
tirait  st>n  nom  de  Pausanias,  eéncral 
Spartiate  ,  sons  les  ordres  duqt»el  les 
Grecs  vain<|uireiit  ]M3rdonius  à  ta 
famease  bataille  de  Platée.  Depuis 
ce  tenips,  il  y  eut  toujours  un  dis- 
cours en  rhonneur  de  ce  grand  ca- 
pitaine. 

Pausebastos  ,  pierre  précieuse 
consacrée  à  Vénus,  et  qu'on  appelait 
aussi  panems  ■  il  semble  que  c'était 
une  très  \)eUe  agate. 

Paisus  .  dieu  du  repos  ou  de  la 
cessation  du  travail. 

Pauvreté  ,  divinité  allégorique  , 
fille  du  Luxe  et  de  l'Oisiveté.  Piaule 
la  fait  fille  de  !a  Débauche  ,  parce- 
qu  elle  mène  à  la  pauvreté  ceux  qui 
s  y  livrent.  Suivant  quelques  uns,  c'est 
la  mère  de  l'iiidustrie  et  de  tous  les 
Arts.  On  la  représente  pâle,  inquiète , 
mal  habillée ,  dans  Tattitude  d'une 
personne  qui  demande  1  aumône  ,  ou 
qui  glane  dans  un  champ  déjà  mois- 
sonné ;  qucifpiefois  aussi .  send>lable 
à  nne  Furie  affamée  et  farouche ,  dont 
tous  les  traits  expriment  le  désespoir. 
Le  Poussin  ,  dans  son  tableau  de  la 
vie  humaine  ,  Ta  peinte  revêtue  dun 
mauvais  habit ,  et  la  tète  environnée 
de  rameaux  dont  les  feuilles  sèches 
sont  le  symbole  de  la  perte  des  biens. 
Dans  le  triomphe  de  la  pauvreté, 
peint  par  Holben,  elle  se  voit  sous 
la  fi:;ure  d  une  vieille  lemme  maigre  , 
assise  sur  une  gerbe  de  paille  ;  son 
char  est  rompu  en  divers  endroits  , 
et  tiré  par  un  cheval  et  un  âne  dé- 
charnés ;  devant  ce  char  marchent  un 
homme  et  une  fenmie  les  brr.s  cToisés 
et  le  visage  triste.  Toutes  les  figures 
qui  accompagnent  ce  char  sont  en- 
core autant  d'images  de  la  misère  , 
qui  ajoutent  à  l'expression  générale 
au  tablean.  F'.  Ikdigence. 

Pat  AH  (  M.  Ind.  >,  dieu  du  yent , 


P  A  TV  375 

père  d*Ha3mn:al ,  et   l'im  des  Luit 
Génies. 

Pavestie  ,  divinité  romaine  ,  i 
laquelle  les  mères  et  les  nourrices 
recommandaient  les  enfants  pour  les 
garantir  de  la  peur  ;  seion  d  autres  , 
on  menaçait  d'elle  les  petits  enfants  : 
nne  troisième  opinion  veut  qu'on  l'in- 
voquât ponr  se  délivrer  soi-même  de 
la  peur. 

Pator  ,  la  peur,  divinité  qne  les 
Romains  avaient  faite  conîpagne  de 
Mars.  Tnllos  Uostilins,  roi  de  Rome , 
lui  érigea  tme  statœ  coa>me  au  dieu 
Pallor. 

Patoriehs  ,  nom  «Josné  à  one  par- 
tie des  saliens,  ou  prêtres  de  Mars  , 
ceux  qui  étaient  destinés  au  culte  dn 
dieu  Pavor. 

Pavot  ,  attribut  dn  dien  dn  som- 
meil ,  et  sym}>ole  de  la  fécondité. 
Parmi  les  épis  qu'on  donne  à  Cérès , 
on  mêle  des  pavots,  parceqn'elle  s'é- 
tait utilement  servie  des  sucs  de  cette 
plante  pour  appaiser  la  douleur  qti'efle 
avait  ressentie  de  l'enlèvemeat  de  sa 
fille. 

Pawokasces.  C'est  le  nom  qne  le» 
habitants  de  la  Virginie  donnent  à 
leurs  autels.  «♦  Ces  peupirs,  dit  l'aa- 
»  tenr  de  Y  Histoire  de  la  Vir^ùiie  , 
»  élèvent  de.":  autels  par-tout  où  il 
»  leur  arrive  quelque  cliose  de  re- 
»  marquable....  Mai-  il  y  a  un  autel 
»>  qu'ils  honorent  préféra LIoment  à 
»  tons  les  antres.  Avant  l'entrée  des 
»  Anglais  en  Virginie ,  ce  fameux 
»  autel  était  dans  un  lieu  que  les 
»  Virginiens appellent  Ultamussah, 
»  On  voyait  là  le  principa!  temple 
»  dn  pays  ,  et  ce  ueu  était  le  siège 
»  métropolitain  des  prêtres.  On  y 
»  voyait  aussi  trois  grandes  maisons, 
»  charxme  de  soixante  pieds  de  loo- 
»  gueur .  et  toutes  remplies  d'images. 
»  Ils  c<:>nserv  aient  les  corps  de  leurs 
»  rois  dans  ces  maisons  rel  igicnses  , 
»  pour  lesquelles  les  naturels  du  pavs 
u  avaient  nn  si  grand  respect ,  qu  il 
n  n'était  permis  qu'anx  prêtres  et 
»  aux  rois  d'v  entrer.  Le  peuple  n'y 
»  entrait  jamais ,  et  n'osait  même 
»  approcher  de  ce  sanctuaire  qu  a^  ec 
>♦  la  permission  des  premiers.  Le 
»  grand  autel  était  d'un  crystal  so- 
A  a  4 


876  P  E  A 

»  Jide  ,  Se  trois  ou  quatre  pieds  en 
»  qnurré.  Le  crystal  était  si  trans- 
»  parent  ,  qu'on  pouvait  voir  au  tra- 
»  vers  le  grain  de  la  peaud'un  homme  j 
>»  avec  cela  il  ëtait  d'un  poids  si  pro- 
»  digieux  ,  que ,  pour  le  dëroher  ù  la 
»  vue  des  Anglais  ,  ils  furent  obligés 
»  de  l'enfouir  dans  le  voisinage ,  ne 
»  pouvant  le  Iramer  plus  loin. 

»  Les  Virginicns,  ajoute  le  même 
»  auteur ,  respectent  beaucoup  un 
»  petit  oiseau  qui  répète  conlinuel- 
»  Jement  Je  mot  pa-worance ,  parce- 
»  que  c'est  le  nom  qu'ils  aouneut  à 
»  leurs  autels.  I  •  s  d  isent  que  cet  oiseau 
>»  est  l'aîné  d'un  de  leurs  princes  ; 
»  qu'un  Indien  ayant  tué  un  de  ces 
»  oiseaux,  sa  témérité  lui  coîitacher. 
>•  II  disparut  peu  de  jours  après  ,  et 
»  l'on  n'entendit  plus  ()arler  de  lui... 
»  Lorsqu'en  voyage  ils  se  trouvent 
»  pi  es  (j'uu  paworance  ,  ou  aulel  , 
»  ils  ne  m;inquenl  [jas  dinslruire  les 
»  jeu  tes  !  ens  qui  se  rencontrent  avec 
»  eus  de  l'occasion  «|ui  l'a  f;n't  batir , 
»  et  du  teuips  auquel  la  chose  fut 
»  fait»'.  Ils  les  exhortent  à  rendre  ù 
»  l'aulel  Je  respect  qui  lui  est  dû.  » 

Pa/sans.  Latoue,  fuvant  les  per- 
sécutions de  Junon ,  passi;  sur  le  boid 
d'un  mardis,  oii  des  pa\sans  travail- 
laienT  à   la  terre.  Elle  Jeur  demanda 

Jjour  se  n.fraiciiir  un  peu  d'eau,  qu'ils 
ui  refusèrent.  Latone  ,  pour  Jes  pu- 
nir, obtint  de  Jupiter  qu  ils  fussent 
métamorphosés  en  grenouilles. 

1.  p£AM,  hymnes  ou  cantiques 
chaîités  originairement  eu  Ihonneiir 
d'Apollon  et  de  Diane,  et  qui  renor- 
ireluient  le  souvenir  de  la  vict<jire 
remportée  sur  Pytjion  par  ce  dieu. 
Ces  c  antiques  étaient  caractérisés  par 
cette  exclaniation  ,  /è,  païan,  espèce 
de  refrain  qui  signifie  piQprement  , 
Lance  tes  flèches  ,  Apollon.  On 
les  chantait  pour  se  le  rendre  favo- 
rable dans  les  maladies  contagieuses, 
Îae  l'on  regardait  comme  des  effets 
e  sa  colère.  Dans  la  suite ,  on  en  fit 
pour  Mars ,  et  on  les  chantait  au  son 
de  la  fli*ite  en  marchant  au  combat  ; 
mais,  après  la  victoire,  ApolIoA  en 
devenait  le  seul  olqet.  Bientôt  (es 
cantiques  s'étendirent  à  toutes  Jes 
divinités,  tX  ^  Anus  Xénophon  ,  les 


P  ED 

Lacf'domoniens  entonnent  nn  péan 
en  l'honneur  de  Neptune,  ^l  thé  née 
nous  en  a.  conservé  un  adressé  par 
le  poète  Ariphron  de  Sicyone  à 
Hygiée ,  ou  déesse  de  la  santé  Enfin , 
on  en  composa  pour  illustrer  les 
grands  hommes. 

?..  —  Un  des  surnoms  d'Apollon  , 
emprunté  de  la  force  de  ses  rayons 
ou  de  ses  traits ,  exprimée  par  te 
verbe,  Paiein,  frapper. 

Peau  de  lion  ,  voy.  Hepxile  , 
Adraste  ;  de  hoeuf,  v.  Okion;  de 
serpent,  v.  Python;  de  tii^re,  v. 
Bacchantes;  enflée,  v.  Ëole  ;  de 
sangier,  v,  Adraste. 

1 .  PÉCHÉ.  Les  iconologistes  en  font 
un  jeune  homme  aveugle  et  nu ,  qui 
court  par  des  voies  tortueuses  sur  les 
bords  des  précipices  où  croissent  des 
fleurs  qui  cachent  des  épines  ;  un  ver 
lui  pique  le  cœur ,  et  il  est  ceint 
d'un  serpent.  V .  Crime. 

2.  —  (  M.  Siam.  )  Les  Siamois  sont 
persuadés  qoe  le  métier  des  séculiers 
est  de  pécher ,  et  celui  de  leurs  tala- 
poius  de  faire  pénitence  pour  ceux 
qiu'  pèchent.  Aussi  le  goût  des  moines 
pour  cette  pénitence  lucrative,  dont 
iJsont  inculqué  au  peuple  l'efllcacité, 
est  poussé  si  loin,  cpiils  font  mènre 
commettre  des  péchés  aux  séculiers , 
afin  d'avoir  plus  d'aumônes  à  recevoir. 
Aiusi,  leur  cuisine  est  fondée  sur  les 
péchés  du  peuple  :  et  ce  fonds  est 
excellent  ;  car  la  loi  des  Siamois 
est  si  sévère  et  si  minutieuse  ,  que 
les  hommes  Jes  plus  vertueux  et  les 
plus  attentifs  ne  peuvent  guère  , 
avec  la  meilleure  intention,  s'em- 
pêcher de  la  violer  plusieurs  fois  par 
Jour. 

Pecunta  ,  déesse  de  l'argent ,  que 
les  Romains  invoquaient  pour  en 
avoir  en   abondarjce. 

1 .  PÉDASE  .  viile  du  Péloponnèse. 
Homère  la  iiwt  au  nombre  des  villes 
qui  appartenaient  à  Agamemnon. 

2.  —  Fils  d'une  nymphe  et  de  Bu- 
colion  fils  naturel  du  roi  Laomédoii , 
fut  tué  durant  le  siège  Troie  par 
Euryale  ,  qui  le  dépouilla  de  ses 
armes. 

PÉDASDS, cheval  célèbre  qu'Achille 
avait  pris  aQ  sac  de  la  ville  d'£étion  » 


P  E  G 

et  qui ,  tout  mortel  qu'il  était,  éga- 
lait en  vitesse  les  chevaux  de  race 
immortelle.  Il  fut  tué  devant  Troie 
par  Sarpédon. 

PÉ  DÉ  E ,  fils  naturel  d' A  ntenor ,  que 
Théano ,  sa  temme ,  avait  pris  plaisir 
à  élever  avec  autant  de  soin  que  s'il 
eût  été  un  de  ses  propres  enfant-.  Il 
fut  tué  au  sièee  de  Troie  d'un  coup 
de  lance  par  Mégès. 

PÉDOPHILE,  (juiainie  les  enfants , 
surnom  de  Cérès.  On  représente  sou- 
vent cette  déesse  ayant  sur  son  sein 
deux  petits  enfants  qui  tiennent  cha- 
cun une  corne  d'ubondance ,  pour 
marr{uer  qu'elle  est  la  nourrice  du 
genre  humain.  Rac.  Pais  ,  enfant , 
et  philein,  aimer. 

Pédotrophe,  surnom  de  Diane 
honorée  à  Coroné  ,  pris  de  la  vieille 
opinion  où  l'on  était  que  la  lune  in- 
flue sur  la  Hrossessc  et  Taccouche- 
ment.  Rac.  Pai'i,  enfant  ;  trephein  , 
nourrir. 

Pégase,  cheval  ailé,  qui  naquit  du 
sang  de  Méduse  ,  lorsque  Persée  lui 
eut  tranché  la  tète.  Dès  qu'il  eut  vu 
la  lumière ,  il  s'envola ,  dit  Hésiode , 
au  séjour  des  immortels  ,  dans  le  pa- 
lais même  de  Jupiter ,  dont  il  porta  la 
foudre  et  les  éclairs  ;  et  selon  O^ide , 
sur  le  mont  Hélicon ,  où  d'un  coup 
de  pied  il  fit  jaillir  la  fontaine  Hip- 
pocrène.  Minerve  le  domta ,  et  le 
donna  à  Bellérophon ,  qui  le  monta 
pour  combattre  la  Chimère  ;  mais  ce 
néros,  ayant  voulu  s'en  servir  pour  s'é- 
lever au  ciel,  fut  précipité  en  terre  , 
et  Jupiter  plaça  Pégase  parmi  les  as- 
tres ,  où  il  forme  une  constellation. 
Ovide  le  fait  encore  monter  à  Persée , 
pour  se  transporter  au  travers  des  airs 
en  Mauritanie,  chez  les  Hespétides. 
On  croit  que  ce  cheval  ailé  n'était 
autre  chose  qu'un  vaisseau ,  ayant 
une  figure  de  cheval  à  sa  ponppe , 
dont  se  servirent  Bel'.éitjphon  et  Per- 
sée dans  leurs  expéditions.  Le  Pégase 
ailé  est  le  symbole  de-Corinthe,  où 
Minerve  le  donna  à  Bellérophon.  Son 
nom  vient  de  la  fontaine  quil  fit 
piliir,  ou  ces  sources  de  1  Océan  près 
des<Tuelies  il  était  né.  Rac.  Pègè , 
source.  Les  u;odernes  lui  assignent 
vue  pbce  sur  le  PATcaâ&e ,  et  feignent 


P  E  I  5;7 

quii  ne  prête  son  dos  et  ses  ailes 
qu'aux  poètes  du  prenàier  ordre. 

PÉGASiDES  ,  surnom  des  Mu^es  , 
pris  d  u  chev  a!  Pégase ,  qui  fut,  oj^ume 
elles  ,  habitant  de  l'Hélicon. 

PegÉes,  nymphes  des  fontuine»  , 
les  mêmes  que  les  Naïades.  Rac. 
i^ègè  ,  source. 

PÉGOMANTiE  ,  divination  par  les 
sources.  Elle  se  pratiquait,  s<jit  en  y 
jetant  un  certain  nombre  de  p.errts 
dont  on-  observait  les  divers  mouve- 
ments ,  soit  en  y  plongeant  des  vases 
de  verre  ,  et  examinant  les  elJorts 
que  faisait  leau  pour  y  entrer  eu 
rhassânt  l'air  qui  les  rempliss;i:t.  La 
plus  célèbre  des  pégomanties  est  la 
divination  par  le  sort  des  dés  qui  se 
pratiquait  à  la  fontaine  d  Apon,  près 
de  Padoue. 

Peinture.  (  Sciences.  )  On  la 
reconnaît  à  la  palette,  aux  pincciinx 
et  à  lappui-njain  qu'elle  tient.  Elle 
est  assise  devant  un  chevalet  sur  le- 
(pie\  est  posé  un  ta!>leau  ébauché. 
Son  maintien  est  négligé  ,  son  atti- 
tude pensive  ;  autour  d'elle  sont  des 
statues  antiques ,  ce  qui  signifie  que 
c'est  à  l'élude  seule  de  l'antique  que 
l'artiste  doit  iexpicssion  et  la.jpor- 
rection.  Souvent  elle  est  représentée 
avec  un  bandeau  sur  la  bouche,  soit 
parceque  la  pemtiu-e  est  une  poésie 
muette ,  soit  parcequ'e.le  est  amie  da 
silence  et  de  la  solitude.  Un  petit 
enfant  ailé  avec  une  flamme  sur  l.i 
tête  ,  qu'on  voit  quelquefois  placé 
auprès  de  la  figure  svmli<jiifjue,  dé- 
signe le  génie  ,  sans  lequel  il  est  im- 
possible d'être  créateur.  Si  on  hii 
donne  des  ai!es  de  diverses  couleurs  , 
c'est  pour  marquer  ou  la  variété  des 
nuances  et  des  tons,  ou  la  promp- 
titude avec  laquelle  le  peintre  doit 
saisir  les  ciiangements  de  la  natm  e. 
Considérée  sous  le  point  de  vue  le 
plus  essentiel  de  l'art ,  relui  de  ipii- 
tation .  elle  pourrait  être  fipirée  par 
une  femme  portant  sur  sa  tête  un 
masque  jeune  et  beau ,  et  sit  sa 
poit  ine  un  médaillon  repré.«ntant 
les  Grâces. 

Peirée  .personnage  de  VOdyssée. 

PaïaxjM  (  M,  Jap.  )  ,  dieu  que 


37S  P  E  I, 

î(  ■  J.tponais  îtltcnilcnt  ù   la   fin  <!u    [ 
ïjiinde. 

Pelageus  ,  snrnom  de  Neptune  , 
ciieu  lie  la  mer. 

1.  PÉLAGON  ,  un  des  prétendants 
<•  Hippodamie  ,  tué  par   CEnoniaiis. 

2.  —  Un  des  capitaines  qni,  sous 
riestca-,  conduisirent  les  Grecs  au 
s:è^e  de  Troie. 

3.  —  TroYcn  ,  irnii  de  Sarpédon. 
PÉLAGOs,  bois  épais  entre  'légée 

et  Mantinée,  villes  d'Areadie.  Epa- 
niinondas  mourut  dans  ce'  Lois , 
Isompé  par  un  oracle  qui  l'aTait 
r.verti  de  se  d<;fler  du  Pélapos  (  la 
n":r).  Pour  profiter  de  cet  avis  , 
il  évitait  de  s'emharquer;  mais  il 
i  d  tué  dans  ce  bois  à  la  bataille  de 
rdautiiiée. 

I.  Pelagus  ou  rOcÉAN  ,  fils  de 
h  Terre  ,  sans  avoir  eu  de  père. 

PÉLARCÉ,  fille  de  Potnéus,  ayant 
réta  li  à  Thèbes  le  culte  des  dienx 
^^abires  ,  reçut  ,  après  sa  mort»,  les 
honneurs  divins  ,  par  l'ordre  de 
1  oracle  de  Delphes  ;  et  il  fut  arrêté 
«  utr'aufres  choses  ,  dit  Pausaiiias , 
<|u"on  lui  sacrifierait  toujours  uae  vic- 
time jdeine. 

1.  Pélasges,  les  plus  anciens  peu- 

f)les  de  la  Grèce.  Les  historiens  qui 
es  distinguent  des  Hellènes  varient 
beaucoup  sur  leur  origine  et  leurs 
migrations. 

2.  —  Nom  que  portèrent  d'abord 
les  Macédoniens,.  i»u  rapport  de 
Justin. 

pEi.ASGictîs ,  surnom  de  Jupiter. 

PÉlasgie  ,  surnom  de  Junon. 

Pelasgis,  surnom  de  Gérés, qu'elle 
devait  à  un  temple  élevé ,  en  son 
lionneur,  par  Pélasgus,  d'Argos,  fils 
de  Triopas.  Il  fut  enterré  auprès 
de  ce  temple. 

I .  PiiLAsGUS ,  fils  de  la  Terre ,  fut , 
dit  Pausanias  ,  le  premier  homme 
qui  parut  en  Arcadie.  Ge  fut  lui  qui  ' 
apprit  aux  Areadiens  à  se  faire  des 
cabanes  qui  pussent  les  défendre  de 
rjriclémence  des  saisons.  11  leur  ap- 
prit aussi  à  se  vêtir  de  peaux  de  san- 
glier, et  à  substituer  aux  feuilles 
à  arbres  ,  aux  herbes  et  aux  racines  , 
l'usage  du  fruit  du  hêtre;  et  cette 
sourritiire  lew  deviut  si  ordinaire  , 


,    P  E  L 

que,  long  temps  ajues  Péîasgus,  les 
LacéiîéuiGxiiciis  venant  consulter  I9 
Pythie  sur  In  guetTC  qu'iîs  voulaient 
faire  airx  Areadiens  ,  elle  leur  ré- 
pondit qu'un  peuple  qui  ne  vivait 
que  de  gland  était  terrible  dans 
la    guerre   et   difficile  à   vaincre. 

1.  —  Fils  d'Inachus  ,  et  père  de 
Lvcaon. 

3.  —  Fils  de  Phoronée  ,  et  petit- 
fils  d'Inachus. 

4.  —  Fils  de  Jupiter  et  de  Niobé , 
la  première  maîtresse  dé  ce  dieu. 

5.  —  Fils  d'Arcas ,  et  petit-fil> 
de   Lyraon. 

6.  —  Fils  d'Asope  et  de  Mérope, 

7.  —  Fils  <le  Neptune. 

8.  —  Fils  de  Lycaon. 

9.  —  Fils  de  Triopas  ,  d'Argos. 
PELA  TE  ,   un    de  ceux   qui   pe'ri- 

reut  dans  le  combat  qui  se  donna 
.T  la  cour  de  Cépliée ,  à  roeeasion 
du  mariage  de  Persée.  Ilfut  tué  par 
Gorythc. 

PÉLÉADES  ,  filles  douées  du  don 
de  prophétie,  qni  demeuraient  chez 
les  Dodonéens. 

PÉi.ÉE  ,  père  d'Achille  ,  e'tait  fils 
du  célèbre  F.îiqup  roi  d'Fgine  ,  et 
de  la  nymphe  F^ndéis  fille  de  Ghiron  .- 
avant  été  condamné  à  im  exil  per- 
pétuel avec  son  frère  Télamon  ,  pour 
avoir  tué  leur  frère  Phocus  ,  quoi- 
que par  mégarde  ,  il  alla  chercher 
une  retraite  à  Phthie  en  Thessalie  , 
oi'i  il  épousa  Antigone  ,  fille  du  roi 
E»irytion ,  qui  lui  donna  en  dot 
la  troisième  partie  de  son  royaume. 
Pelée ,  invité  h  la  fameuse  chasse 
de  Calydou  ,  y  alla  .iveo  son  beau- 
père  ,  qu'il  eut  le  malbcTu-  de  tuer , 
en  lançant  son  javelot  contre  un 
sanglier  ;  autre  meurtre  involon- 
taire qui  l'obligea  encore  de  s'exi- 
ler. Il  se  rendit  à  lolchos  auprès  dtt 
roi  Acaste  ,  qui  lui  fit  la  cérémonie 
de  l'expiation.  Mais  une  nouvelle 
aventure  vint  encore  troubler  son 
repos  en  cette  cour.  Il  inspira  de 
l'amour  à  la  reine  ,  qui ,  le  trou- 
vant insensible  ,  l'accusa  auprès 
d'Aeaste  d'avoir  voulu  la  séduire. 
Acaste  le  fit  condniie  sur  le  mont 
Pclion  ,  lié  et  g«rrotté ,  et  ordonna 
qu'où  l'y  laissait  ainsi  exposé  à    la 


P  E  L 

merci  des  bêtes.  Ptîlée  trouva  le 
moyen  de  ronipre  ses  chaînes  ;  et , 
avec  le  secours  tle  qiiel<[ues  amis, 
Jnson  ,  Castor  et  Pofiux  ,  il  rentra 
de  force  dans  lolclios,  et  y  tua  la 
reine.  La  fable  dit  que  Jupiter  , 
sou  grand-père,  l'avait  fait  délier 
jjar  PIiitoD  ,  qui  lui  donna  une 
cpée  ,  avec  laquelle  il .  se  vengea 
de  la  malice  et  de  la  cruauté  de 
cette  femme. 

Pelée  épousa,  en  secondes  noces, 
Tliélis  ,  sœur  du  roi  de  Sc_\ros,  dont 
il  eut  Achille.  Il  envoya  son  fils 
et  son  petit-fils,  à  la  tète  des  Myr- 
niidons ,  au  sièf;e  de  l'roie.  Il  voua, 
dit  Iloincre  ,  au  fleuve  Sperohius 
la  chevelure  d'Achille  ,  s'il  revenait 
heureusement  en  sa  patrie.  Pelée 
survécut  de  plusieurs  années  à  la 
findecette  fjueire.  Dans  Wlndroma- 
ijue  é^ Euripide ,  le  vieux  Péîée  pa- 
raît dans  le  temps  que  Mcnélas 
et  Hermione  sa  ul.'e  se  préparent 
ii  faire  mourir  Andromaque  ;  il  la 
délivre  de  leurs  mains  après  une  vive 
contestation  ,  dans  laquelle  les  deux 
princes  en  viennent  aux  invectives. 
Bientôt  après,  il  apprend  la  mort 
tra^i  iue  de  son  petit -fils  Pyrrhus; 
il  se  désespère ,  et  voudrait  qu'il 
eut  été  enseveli  sous  les  ruines  de 
Troie.  Thétis  vient  le  consoler  ,  et 
lui  promet  la  flfvinité  ;  pour  cela 
elle  lui  ordonne  de  se  retirer  dans 
une  grotte  des  isles  Fortunées ,  oii  il 
recevra  Achille  déifié,  lui  promettant 
que  là  elle  viendra  le  prendre,  accoin- 

Fajïnée  des  cinquante  Néréides ,  pour 
enlever ,  comiue  sou  époux ,  dans 
le  palais  de  Nérée  ,  en  lu!  donnant 
la  qualité  de  demi-dieu.  Les  habi- 
tauts  de  Pella  ,  en  Macédoine  ,  of- 
fraient des  sacrifices  à  Pelée  ;  on 
lui  immolait  même,  tous  les  ans, 
une  victime  humaine. 

PélÉthroniens,  Lapithes  qui  ha- 
bitaient Pelithronium  ,  au  pied  du 
mont  Pélion ,  et  auxquels  on  attri- 
buait l'invention  de  lappàt. 

Pkliades,  filles  de  Pélias. 

PÉLiAs ,  fils  de  la  nymphe  Tyro  et 
de  Neptune ,  ou  plutôt  de  quelqu'un 
de  ses  prêtres ,  usurpa  le  trône  d'Iol- 
cbos  sur  £M>n ,  son  frère  de  mère , 


PE  L 


57^ 


simple  parti- 
culier ,  mais  avant  appris  ne  foraclc 
de  Delphes  qu'il  .--erait  détixiaé  par 
un  prince  du  sang  des  Eolides  ,  il 
regarda  Jason  ,  son  neveu  ,  comme 
celui  que  l  oracle  désignait ,  et  cher- 
cha tous  les  moyens  de  le  faire  périr. 
Il  jouit  toute  sa  vie  de  son  usurpa- 
tion ,  fit  mourir  Eson  et  sa  femme  , 
et  ne  mouiut  que  dans  un  âge  fort 
avancé ,  laissant  sa  couronne  à  sou 
fils  Acastc-  Les  Argonautes,  à  leur 
retour .  célébrèrent  en  son  honneur 
des  jeux  funèires.  Oi'ide  et  Pause- 
nias  racontent  autrement  sa  mort. 

Médée  ayant  eu  le  secret  de  ra- 
jeunir le  père  de  Jason  ,  les  filles  de 
Pé'ias  ,  étonnées  de  ce  prodige,  la 
prièrent  de  vouloir  user  du  même 
secret  pour  leur  père.  Médée ,  pour 
venger  son  beau-père  et  son  époux 
de  l'usurpation  de  Pélias,  leur  oflVit 
ses  services.  D  abord  elle  prit  un 
vieux  bélier  en  leur  présence  ,  le 
coupa  en  morceaux ,  le  jeta  dans 
une  chaudière,  et,  après  y  avoir  mêlé 
je  ne  sais  quelles  herbes ,  le  retira , 
et  le  fit  voir  transformé  en  un  jeune 
agneau.  Elle  promsa  de  faire  la  même 
expérience  sur  fa  personne  du  roi  ; 
elle  le  disséqua  de  même  ,  et  le  jeta 
dans  une  chaudière  d'eau  bouillante  ; 
mais  la  perfide  l'y  laissa  jusqu'à  ce 

3ue  le  feu  l'eût  entièrement  consumé, 
e  sorte  que  ses  fîiles  ne  purent  pas 
même  lui  donner  la  sépulture.  (J^'ida 
dit  de  plus  que  ce  fuient  les  propres 
filles  de  Pélias  qui  légorgèrent  et  le 
mirent  en  morceaux.  Ces  malheu- 
reuses princesses  ,  honteuses  et  dés- 
espérées de  s'être  si  cruellement 
abusées  ,  s'allèrent  cacher  dans  l'Ar- 
cadie ,  où  elles  finirent  leurs  jours 
dans  les  larmes  et  dans  les  regrets. 
Pausanias  les  nomne  Astéropie  et 
Antinoé. 

La  fable  de  Pélias  tué  par  Médée 
n'est  qu'une  suite  du  caractère  de 
magicienne  que  les  Grecs  ont  voulu 
donner  à  Médée. 

2.  —  Capitaine  troyen ,  qui ,  blessé 
par  Ulysse ,  survit  Enée ,  quoique  sa 
blessure  rendît  sa  marche  difficile. 

3.  —  Lance  dont  on  fit  présent  à 
Pelée  k  jour  de  ses  noces.  Il  i'ea 


S8o  P  E  L 

seivit  dans  les  combats  ,  et  la  donna 
à  son  fils  ,  qui  la  rendit  célèbre. 
Achille ,  seul  de  tous  les  Grecs ,  pou- 
vait en  faire  usare.  Le  centaure  Chi- 
ron  i'iivait  coupëe  sur  le  sommet  du 
mont  Pëîion  pour  la  donner  à  Pélcc. 
PÉLICAN  ,  oiseau  aquatique  ,  qui  a 
fait  le  sujet  de  plusieurs  fables  ;  en- 
*r'autres  ,  qu'il  aiuiait  si  fort  ses 
petits  ,  qu'il  mourait  pour  eux  ,  et 
«e  déchirait  l'estomac  pour  les 
nourrir.  C'est  sur  cette  opinion  que 
Je  pélican  est  regardé  comme  l'image 
de  l'amour  paternel,  et  de  l'amour  des 
princes  pour  les  peuples. 

PÉLiDES  ,  nom  patronymique  d'A- 
chille fils  de  Pelée,  et  de  Pyrrhus 
son  petit-fils. 

Felion  ,  montagne  de  The ssalie  , 
Yoisiiie  de  l'Ossa.  Les  poètes  ont 
feint  que  le  Pélion  fut  mis  sur  TOssa 
par  les  Géants  ,  lorsqu'ils  voulurent 
escalader  le  ciel.  On  disait  que  les 
Géants ,  ainsi  que  les  Centaures  , 
avaient  leur  demeure  dans  cette 
montagne. 

PELLENjd'Argos,  fils  de  Phorbas, 
et  petit-fils  f'e  TriopasjOn  luiatlri- 
J'uait  la  fondation  de  Pellène,  ville 
du  Péloponnèse,  dans  l'Achaïe. 

Pellekè  ,  Pellenea  ,  Pellekeis  , 
Pellenis  ,  surnoms  donnés  à  Diane , 
du  culte  qu'on  lui  rendait  à  Pellène  , 
ville  de  l'Achaïe.  Selon  les  habitants , 
la  statue  de  Diane  demeurait  ordi- 
nairement enfermée  ;  mais  quand  la 
grande  prêtresse  la  remuait  de  sa 
place  pour  la  porter  en  procession  , 
personne  n'osait  la  regarder  en  face  , 
et  tout  le  monde  en  détournait  les 
jeux ,  parceque  non  seitlement  la  vue 
en  était  dangereuse  pour  les  hommes , 
mais  ,  par-tout  où  elle  passait ,  elle 
rendait  les  arbres  stériles ,  et  faisait 
tomber  tous  les  fruits.  Dans  un  com- 
bat contre  les  Etoliens,  la  prêtresse 
ayant  tourné  le  visage  de  cette  statue 
vers  les  ennemis ,  cette  formidable 
apparition  leur  ôta  le  sens,  et  les  mit 
en  fuite. 

Pellonia  ,  déesse  à  laquelle  on 
avait  recours  pour  chasser  les  enne- 
mis. Rac.  Pe/Z^re,  repousser. 

Pélopée  ,  fille  de  ïhyeste ,  ayant 
été  surprise  dans  ihi  bois  consacré  à 


P  EL 

Minerve  par  son  propre  père  sanf 
en  être  connue  ,  ou ,  comme  d'autres 
le  prétendent ,  de  dessein  prémédité , 
parcequ'un  oracle  lui  avait  prédit 
qu'un  fils  qu'il  aurait  de  sa  fille  le 
vengerait  de  son  frère  Atiée ,  fnt 
violée  ,  et  devint  mère  d'Egis|he  , 
qu'elle  fit  exposer.  (  f^.  EcisTèE.  ) 
Quelque  temps  après  ,  elle  épousa 
son  oncle  Atrée  ,  et  fit  élever  son  fils 
a\ec  Agamemnon  et  Ménékis  ;  mais 
Thyesle  reconnut  son  fils  à  l'épée 
que  Pélopée  lui  avait  arrachée  au 
moment  du  (-rime ,  et  qu'elle  avait 
depuis  donnée  à  Egistlie.  La  prin- 
cesse ,  saisie  d'horreur  en  reconnais- 
sant l'inceste  ,  quoiqu'involontaire , 
dont  elle  s'était  rendue  coupable,  se 
tua  avec  cette  même  épée. 

Pelopeia  Mœkia  ,  Arpos ,  à  cause 
de  Pélops  qui  avait  régné  dans  celte 
ville.  Enéid.  h  2. 

Pelopeia  Virgo  ,  Iphigénie  ,  ar- 
rière-petite-fille de  Pélops. 

Pelopia  ,  une  des  filles  de  Niobé. 

Péi.opides  ,  Atrée  et  ïhyeste  , 
petits-fils  de  Pélops.  On  donne  aussi 
ce  nom  à  ceux  qui  leur  ressemblent 
par  leurs  crimes  ;  d'où  l'adjectif  pe- 
lopeius  pour  sceleratus. 

PÉtoPiES,  fête  que  célébraient  les 
Eléens  en  l'honneur  de  Pélops,  pour 
qui  ils  avaient  plus  de  vénération  que 
pour  aucun  autre  héros.  Pausanias 
nous  apprend  qu'Hercule  fut  le  pre- 
mier qui  sacrifia  à  Pélops  un  bélier 
noir ,  comme  aux  divinités  infernales , 
après  lui  avoir  consacré  près  d'Olym- 
pie  un  espace  de  terre  considérable; 
consécration  qui  subsista  jusqu'à  cet 
écrivain.  Dans  la  suite ,  les  magistrats 
d'Elide  suivirent  cet  exemple ,  en 
ouvrant  leurs  Pélopies  par  un  sem- 
blable sacrifice.  Ce  qu'il  avait  de  par- 
ticulier,  c'est  qu'on  ne  n)angeait  rien 
de  la  victime  immolée ,  et  l'entrée  du 
temple  de  Jupiter  lui  était  interdite. 

Péloponnèse  ,  célèbre  presqu'isie 
au  milieu  de  la  Grèce ,  dont  elle  fai- 
sait partie ,  ainsi  appelée  du  nom  de 
Pélops ,  un  de  ses  anciens  rois. 

Pélops  ,  fils  de  Tantale ,  roi  de 
Lydie  ,  ayant  été  obligé  de  sortir  de 
son  pays  à  cause  de  la  guerre  que 
ïros  lui  avait  déclarée  pour  \engei 


PEL 

la  mort  de  Ganymède  son  fils ,  On  , 
selon  d'autres ,  à  cause  des  tremble- 
ments de  terre  dont  le  pays  était  af- 
flieé  ,  se  retira  en  Grèce  chez  Œno- 
muiis ,  roi  de  Pise  ,  qiii  te  reçut  avec 
honte.  Devenu  amoureux  d'Hippo- 
dauiie  sa  lîile,  il  se  mit  au  nombre 
des  prétendants  ;  mais  il   fut  le  plus 
heureux.  Avant  de  combattre  contre 
Œnomaiis,  il  fit  un  sacrifice  à  Mi- 
nerve Cvdonia ,  et ,  grâce  à  la  protec- 
tion de  la  déesse ,  il  resta  victorieux , 
possessenr  d'Hippodainie  ,  et  roi  de 
rise.  (  f^.  MvRTiLE  ,  Hippodamie  , 
ŒnomaÈ's.  )  A  cette  ville  il  joignit 
celle  d'Olympie  et  plusieurs  autres 
terres  ,   dont  il  agrandit  ses  états  , 
auxquels  il   donna   le  nom  de  Pélo- 
ponnèsp.  La  fable  dit  que  Neptune  , 
charmé  de  la  beauté  du  jeune  Pé- 
lops ,  l'enleva  dans  le  ciel  pour  lui 
verser  le  nectar  ;  mais  le  crime  de 
Tantale  avant  causé  la  disgrâce  de 
Pélops  ,  if  fut  renvoyé  sur  la  terre. 
Quand  il  fut  question  de  disputer  à 
la  course  la  possession  dHippodaraie , 
Neptune  ,  qui  avait  conservé  de  l'af- 
fection pour  ce  prince,  lui  fit  présent 
d'un  char  et  de  deux  chevaux  ailés  , 
avec  lesquels  il  ne  pov.vait  manquer 
de  remporter  la  victoire.  Ovide  rap- 
porte   une  auti'e    fable  sur  Péîops. 
«  Les  dieux,  dit-il ,  étant  allés  \os.eT 
t)  cher.  Tantale  ,   ce    prince  ,    pour 
»  éprouver    leur    divinité,    leur  fit 
)'  servir  le  corps  de  son  fils ,  mêlé 
»  avec  d'antres  viandes.  Gérés ,  im 
«  peu  plus  gourmande  que  les  autres, 
«  en  avait  déjà  mangé  une  épaule , 
»  lorsque  Jupiter  découvrit  le  crime, 
»  rendit  la  vie  à  Pélops,  lui  remit 
»  uuc  épaule  d'ivoire  à  la  place  de 
»  celle  quil  avait  perdue  ,  et  préei- 
n  pi  ta  son  père  an  fond  du  Tartare.  » 
jPztoR,  un  des  guerriers  nés  des 
dents  du  serpent  tué  par  Cadmus. 
PÉLORiEN  ,  surnom  de  Jupiter.  K. 

PtLORlES. 

Pélories  ,  (ete  qu'on  célébrait  en 
Thessalie ,  et  qui  avait  beaucoup  de 
rapport  avec  les  Saturnales  des  Ro- 
mains ,  dont  elle  fut  peut-être  Tori- 
giae.  Les  Pélasges ,  nouveaux  habi- 
tants de  l'Hémonie,  faisant  un  sacrifice 
folemoel  à  Jupiter ,  ua  étranger  , 


P  E  N  5?ï 

nommé  Pélorus  ,  vint  leur  annoncer 
qu'un  tremblement  de  terre  avait 
entrouvert  les  montagnes  voisines  ; 
que  les  eaux  d'un  grand  marais  , 
nommé  Tempe ,  s'étaient  écoulées 
dans  le  fleuve  Pénée  ,  et  avaient  do- 
couvert  une  grande  et  belle  plaine  , 
qui  fut  dei'Uis  le  célèbre  vallon  de 
Tcmpé.  Cette  agréable  nouvelle  fut 
reçue  avec  joie  ;  l'étranger  tut  invité 
à  prendre  part  eu  sacrifice  ,  et  tous  ' 
les  escla\  es  eurent  la  permission  de 
se  joindre  à  la  réjouissance.  Celte 
fête  devint  annuelle.  Les  Thessaliens 
y  traitaient  des  étrangers  et  leurs  es- 
claves,  auxquels  ils  laissaient  prendre 
toute  sorte  de  libertés. 

PÉLORis  ,  nom  d  une  nymphe. 

PÉLORlJS.   y .  PÉLORIES. 

Peloton  de  fil.  f" or.  Ariane, 
Thésée,  Minotaure,  Parques.        , 

Pelta,  sorte  de  bouclier  échancré 
parlicidi^r  aux  Amazone?. 

Pen,  Pekiw  ,  P£N^•l^•.  f^oy.  Pek- 

KINLS.      - 

Pénates,  dieux  célèbres  dn paga- 
nisme, que  l'on  confondaitquelqueibis 
avec  les  dieux  des  maisons  particu- 
lières ,  et ,  en  ce  sens-là  ,  ils  ne  diffé- 
raient point  des  Lares.  Les  Romains, 
dit  De/ivs  d'HuUcarnasse,  appel- 
lent ces  dieux  Pénates.  Ceux  qui  out 
tourné  ce  nom  en  grec  les  ont  up- 

f)elés ,  les  uns  les  dieux  paterueîs  , 
es  autres  les  dieux  originaires  ,  les 
autres  les.  dieux  des  possessions  , 
quelques  uns  les  dieux  secrets  ou 
cachés ,  les  autres  les  dieux  défen- 
seurs. Il  paraît  que  chacun  a  voulu 
exprimer  quelques  propriétés  parti- 
culières de  ces  dieux  ;  mais  ,  dans  le 
fond  ,  il  semble  qu'ils  veuillent  tous 
dire  la  même  chose. 

Le  même  auteur  donne  la  forme 
des  dieux  Pénates  appv.rlésde  Troie, 
telle  qu'on  la  voyait  dans  un  temple 
près  du  marclié  roniain.  C'étaient,  dit- 
il  ,  deux  jeunes  hommes  assis,  armés 
chacun  d'une  pi!_ue.  Les  Pénates 
tro^en'^,  dit  ^/(/crote,  avaient  été 
transportés  par  Dardanus  de  la  Phry- 
gie  dans  la  Samothrace  :  Enëe  le» 
apporta  de  Troie  en  Italie.  Il  y  en 
a  qui  croient  que  ces  Pénates  étaient 
Apolloa  et  Neptune  i  m   s  cetix  qui 


5^3  P  E  N 

ont  fait  (les  rcchcn  hes  plu»  exactes 
disent  (jue  les  Péiuites  sont  les  dieux 
par  lesquels  seuls  nous  respiions ,  des- 
quels nous  tei-ons  le  corps  et  l'imie  ; 
cf.mme  Jupiter,  qui  est  la  mojeuue 
région  éthérée  ;  Juiion  ,  c.-à-d.  la 
plus  basce  rej^iun  de  l'air  avec  la 
t.  rre  ;  et  Minerve ,  qui  est  la  suprême 
rJ<;ion  éthe'rée. 

Tarquin  ,  instruit  dans  la  religion 
défi  Samothraees,  njit  ces  trois  divi- 
nités dans  îe  uièuie  temple. et  sous  le 
même  toit.  Ces  dieux  s.imothraeiens, 
ou  les  Pénates  des  Romains ,  s'appe- 
laient les  prancjs  dieux  ,  les  hons 
dieux ,  et  les  dieitJv  puissants. 

Dans  la  suite ,  on  appela  plus  pniti- 
culièremeut  dieux  Pénates  tous  ceux 
que  Ton  gardait  dans  1rs  maisons. 
Suétone  nous  dit  que  dans  le  palais 
d'Auguste  il  y  avait  un  çrand  appar- 
tement pour  les  dieux  Pénales.  Une 
palme  ,  dit-il  ,  étant  née  devant  sa 
maison  ,  dans  la  jointure  des  pierres, 
ii  la  fît  apporter  dans  la  cour  àes 
dieux  Pénates  ,  et  eut  grand  soin  de 
la  faire  croître. 

Comme  il  était  libre  à  chacun  de 
se  choisir  ses  protect  eurs  particul  iers , 
les  Pénates  domestiques  se  prenaient 
parmi  les  grands  dieux  ,  et  quelque- 
fois parmi  les  hommes  déifiés.  Par 
une  loi  des  douze  tah'es  ,  il  était  or- 
donné de  célébrer  religieusement  les 
sacrifices  des  dieux  Pénates,  et  de 
les  continuer  sons  interruption  dans 
les  familles ,  de  la  manière  que  les 
chefs  de  ces  fann'lles  les  avaient  éta- 
blis. Les  premiers  Pénates  ne  furent 
d'abord  que  les  mânes  des  ancêtres 
que  l'on  se  faisait  un  devoir  d'hono- 
rer; niais  dans  la  suite  on  y  associa 
tous  les  dieux. 

On  plaçait  les  statues  des  Pénates 
dans  le  lieu  le  plus  secret  de  la  mai- 
son ;  là  ,  on  leur  élevait  des  autels, 
on  tenait  des  lampes  allumées ,  et  oa 
leur  offrait  de  l'encens ,  du  yin  ,  et 
nuelquefois  des  victimes.  La  veille 
de  leurs  fêtes  ,  on  av;iit  soin  de  par- 
fumer leurs  statues  ,  même  de  les 
enduire  de  cire  pour  les  rendre  lui- 
santes. Pendant  les  Saturnales  ,  on 
prenait  un  jour  pour  célébrer  la  fête    I 


P  E  N 

des  Pénates;  et,  déplus,  tousies  mois 
on  destinait  un  jour  pour  honorer  vvs 
divinités  domestiques.  Ces  devoi.-s 
religieux  étaient  fondés  sur  la  grande 
confiante  que  chacun  avait  en  se« 
Pénates  ,  qu'on  regardait  comme  les 
protecteurs  particuliers  des  familles , 
j[usques-Ià  qu'on  n'entreprenait  rien 
de  considérable  .sius  les  considtei- 
comme  des  oracles  familiers.  Ou 
donne  plusieurs  étymoiogies  du  mot 
Pénales  ,  que  l'on  tire  du  grec  ou  du 
latin  ;  en  quoi  l'on  se  trompe  évi- 
dçnmient ,  puistiuc  c'est  des  Sam»- 
thraces  et  des  Phrygiens  que  nous 
vient  le  nom  comme  le  culte  et  les 
mystères  de  ces  dieux. 

pKNiTiGEK  ,  qui  porte  ses  dieux 
Pénates  ;  surnom  d'Eiiée. 

PekcesïE,  isle  où  abordèrent  les 
Argonautes.  Cette  isle,  célèbre  par 
les  dcjns  deCérès  ,  est  le  lieu  où  Plu- 
ton  enleva  Proserpine,  dans  le  temps 
quelle  cueillait  des  fleurs,  et  d'où  il 
la  transporta  par  la  mer  Adriatique 
daUù  son  roianme. 

PÉKÉi; ,  fieuve  de  Thessalie  ,  dont 
la  soun  e  est  au  Pinde  ,  et  qui  coule 
entre  les  monts  Ossa  et  Olvmpe,  et 
arrose  la  vallée  <le  Tcmpé.  Ce  ileuve 
est  célèbre  chez  les  poètes,  ijui  ont 
feint  que  Daphné  ,  fille  du  Pénée ,  fut 
métamorphosée  en  laurier  ;  fiction 
prise  de  la  quantité  de  lauriers  qui 
croissent  sur  ses  bords. 

Pf.neïa,  Pedeïs,  Daphné, fille  du 
fleuve  Pénée.  ■  ■ 

■  I .  Pénéiée  ,  un  des  cinq  capitaine* 
grecs  qui  conduisirent  les  Béotien» 
an  siège  de  'J'rnie.  Il  y  tita  LveonJ 
Cornebe  ,  liionée  fils  de  Phorbas  , 
et  tomba  à  son  tour  sous  les  coups 
de  Polydamas. 

2. —  Un   des   Argonautes,    dont 
le  nom  ûe  se  trouve  que  dans  Apol-  - 
lodore.  ;         .      •• 

Pénélope  ,  fille  d'Icariu,?',  frèrprfe 
Tyndare,  roi  de  Sparte,  fut  recher- 
chée en  mariage  ,  à  cause  de  sa  beauté , 
par  .plusieurs  princes  de  la  Grèce. 
Son  père  ,  pour  éviter  les  querelles 
qui  auraient  pu  arriver  entre  les  pré- 
tendants ,  les  oblirea  à  en  dîsr>uter  ?a 
nossession  dans  des  jeux  qu'il  leuifif 


P  E  N 

célébrer.  Uivsse  fut  vainrpieur ,  et 
la  princesse  lui  fut  a»  cordée,  jlpol- 
lodore  prétend  qii  Uivsse  o!>tint 
Pénélope  de  son  père  par  la  faveur 
de  Tvndare  ,  à  qui  le  roi  d'Ithaque 
avait  donné  un  l)on  conseil  s<jr  le 
mariage  d'Hélène.  Icarius  voulut  re- 
tenir à  Sparte  son  £;endre  et  sa  lil'e  ; 
mais  Uiysse ,  peu  après  son  niariase, 
reprit  le  chemin  d'Ithaque,  suivi  de 
sa  notn'eile  épouse. 

Ces  deux  époux  s'nimèrent  ten- 
drement ,  de  sorte  qnUIvsse  fît  tout 
ce  qu'il  put  pour  éviter  d'aller  à  la 
frtierre  de  Troie  ;  mais  ses  ruses 
furent  inutiles  ;  il  fut  contraint  de  »e 
séparer  de  sa  chère  Pénélojie  ,  en 
lui  laissant  un  ija^e  de  son  uniour.  11 
fut  vinït  ans  sans  la  revoir;  et,  pen- 
dant une  si  lonstie  absence  ,  elle  lui 
garda  une  fidélité  à  l'épreuve  de 
toutes  les  sollicitations.  Sa  beauté 
attira  h  Ithaque  nn  £rand  nonihre 
de  soupirants  ,  qui  ^oulaient  lui  per- 
suader que  son  mari  avait  péri  devant 
Troie,  et  qu'elle  pouvait  se  rr  marier. 
Selon    Hafftère ,  le  nombre  de  ses 

Îonrsuivants  montait  à  jjIus  de  cent, 
'énélope  sut  toujours  éluder  leur 
ponrsnite  ,  et  les  anniser  par  de  nou- 
velles ruses.  La  première  fut  de  s'at- 
tachera faire  sur  le  métier  un  ^rrand 
voile  ,  e  1  dcclarsnt  aux  poursuivants 
que  Mjn  nouvel  hymen  ne  pouvait 
avoir  lieu  qu'après  avoir  achevé  ce 
voile,  qu'elle  destinait  pour  enve- 
kipper  le  corps  de  son  heau-père 
L;;ëric  quand  il  viendrait  ù  mourir. 
Ainsi  elle  Us  entretint  durant  trois 
ans  sans  que  sa  loii*;  s  achevât  jamais, 
à  cause  qu'elle  défaisaii  la  nuit  ce 
qu'elle  avait  fait  le  jour  :  ù'o'\  est 
venu  le  proverbe ,  la  toile  dti  Pé- 
nélope ,  dont  on  se  sert  en  parlant 
des  ouvrages  qui  ne  s'achèvent  jamais. 
Ulysse  avait  dit  à  Pénélope  ,  en 
portant ,  que  s'il  ne  revenait  pas  du 
sièi'e  de  Troie  quand  son  fils  serait 
en  état  de  gonve  ner ,  elle  devait  lui 
rendre  ses  états  et  son  palais ,  et  se 
choisir  à  elle-même  un  nouvel  époux. 
Vingt  années  s'étaient  déjà  écoulées 
depuis  l'absence  d' Uivsse,  et  Péné- 
lope était  jjressée  par  ses  parents 
mêmes  de  se  remarier.  Enfin  ,   ne 


P  E  N  5?3 

pouvant  p?us  différer  ,  elle  propo.-e 
aux  poursuivants  ,  par  l'inspiratioa 
de  Minerve  ,  l'exercice  de  tirer  la 
bapue  avec  l'arc,  et  promet  d'épous  r 
relui  qui  tendra  le  premier  i'arc  d' L  - 
lysse  ,  et  qui  fera  passer  le  premier 
sa  flèche  dans  plusieurs  biiques  dis- 
posées de  suite.  Les  princes  accep- 
tent la  proposition  d^  la  rpii^e.  Plu- 
sieurs essiiient  de  tendre  l'arc,  mais 
sans  aucun  succès.  Ulysse  seul ,  tjui 
venait  d'arriver  déguisé  en  pauvre  , 
en  vient  à  bout  ,  et  se  sert  de  ce 
même  arc  pjnr  tuer  tous  les  pour- 
suivants. Quand  on  vint  dire  à  Péné- 
lope que  son  époux  ét.iit  de  retour  , 
elle  ne  voulut  pas  le  croire  j  elle  le 
reçut  même  très  froidement  au  pre- 
mier aijord  ,  craignant  qu'on  ne  vou- 
lût la  surprendre  par  des  apparenf-es 
trompeuses  ;  mais  après  qu'elle  se 
fut  assurée  ,  par  des  preuves  noa 
éfpiivofjues  ,  que  c'était  réellement 
U  lysse  ,  elle  se  livra  aux  plus  grandi 
transports  de  joie  et  d'amour. 

On  regarde  comninni'ment  Péné- 
lope comme  le  modèle  le  plus  parfait 
de  la  fidélité  C(mjuga!e.  Cependant 
Sa  vertu  n'a  pas  laissé  d'èlre  exposée 
à  la  médisance.  La  tradition  des  Ar- 
cadiens  sur  Pénélope  ne  s'accorde 
pas,  dit  Paitsaiiias  ,  avec  les  poètes 
de  la  Thesprotie.  Ceux-ci  veuleiit 
qu'après  le  retour  d'Ulvsse ,  PcT^é- 
lope  lui  donna  ime  fille  qui  fut  nos !i- 
mée  Pûlyporthe  ;  mais  les  Manti- 
néens  prétendent  qu'accusé-;  par  st;a 
mari  d  avoir  mis  elle-même  le  dés- 
ordre dans  sa  maison  ,  elle  en  fut 
chassée  ;  qu'elle  se  retira  première- 
ment à  Spaite,  et  qu'eiL-uite  el!e 
vint  à  Mantinée  ,  où  elle  finit  ses 
jours.  On  a  dit  aussi  qu'avant  d'é- 
pouser Ulysse  ,  Mercure  ,  mélamoi- 
fdiosé  en  bouc  ,  avait  snrpt.'s  Pé-ié- 
ope  ,  tandis  qu'elle  gardait  les  trou- 
peaux de  son  père,  et  l'avait  rendue 
mère  de  Pan  ;  mais  quelques  mytho- 
logues pensent  qu'il  faut  distinguer 
la  reine  d'Ithaque  de  la  nymphe 
Pénélope,  mère  de  Pan. 

PE^ETRALE  ,  licH  le  p'us  secret  de 
la  maison ,  où  étaient  les  statue;*  des 
dieux  domestiques.  On  leur  y  élevait 
des  autels,  ou  y  tenait  des  lanipes 


584  P  E  N 

ailumies ,  et  on  leur  offrait  de  l'en- 
ci-ns,  du -vin  ,  et  quelquefois  des  vic- 
tiajes_.  La  veiile  de  leurs  fêtes ,  on 
avait  soiu  de  parfumer  leurs  s.tatues , 
et  uiènie  de  lesoinJuire  de  cire  pour 
le 3  rendre  luisantes.  De  là 

Penetrales  Du  ,  les  dieux  Pé- 
nates. 

Pénie  .  déesse  de  la  pauvreté. 
Platon  raconte  qu'un  jour  les  dieux 
donuant  un  grand  festin  ,  le  dieu  fies 
richesses  ,  qui  avait  un  peu  trop  \m  , 
s  ihinit  ''ndornii  à  la  porte  de  la  salle, 
Pénip  ,  qui  était  venue  là  pour  re- 
cueillir les  restes  du  repas,  l'al^oida, 
lui  plut  ,  et  en  eut  un  enfant  qui  fut 
1  Amour  ;  allégorie  qui  veut  dire 
pruf-être  qun  Tàniour  rapproche  les 
extrêmes,  ou  que  le  propre  de  l'a- 
mour est  de  demander  toujours,  et, 
Jors  môme  qu'il  jouit ,  de  désirer  en- 
core quelque  chose. 

Penin.  f^.  Pepîmnus. 

Pénitence.  Cochin,  après  Ripa, 
Ja  symholise  par  une  femme  exte- 
rn née ,  pâle,  velue  d'un  drap  hiaiic  , 
mais  sale  et  souillé  ,  assise  sur  une 
pi<  ne  d'où  sort  une  source  à  laque"le 
vile  inèle  ses  larmes.  Elle  a  sur  la 
tête  un  sac  de  cendres  ,  symbole  de 
I.!  pénitence  chc7.  les  Juifs  ,  et  di;- 
c'iire  ses  vèlc-nienls.  On  lui  donne 
a'.issi  un  f;î-and  voile  noir,  une  croix 
dans  ies  mains,  sur  les  fenoux  fo- 
raii^ile  et  une  discipline  ;  et  à  ses 
pieds  sont  plusieurs  autres  instru- 
ments de  pénitence. 

On  représente  encore  la  Pénitence 
d  iiis  un  endroit  solitaire  et  à  côté 
d'une  source  d'eau  vive. 

PÉNITENTS.  (  31.  Ind.  )  Ce  mot, 
citez  les  Indiens ,  se  prend  dans 
deux  sens.  Il  désigne  d'abord  une 
e'asse  d'homnies  ,  ou  d'étrcs  doués 
de  facultés  surnalurelles  ,  assez  puis- 
sants pour  tenir  tête  aux  dieux  , 
auxquels  il  suislsait  de  se  recueillir 
pour  connaître  le  passé  et  prévoir 
l'avenir ,  et  dont  les  pénitences 
cvtraordinaires  avaient  'e  même  effet 
que  les  conjurations  des  magiciens 
contre  les  astres  et  les  planètes  ;  se- 
condement, une  classe  de  religieux 
qui  font  gloire  aujourd'hui  de  prendre 
pour  modèles  ces  pénitents  célèbres 


P  E  N 

dans  Tantiquité.  Ceux-ci  sont ,  chez 
les  Indiens  gentils,  ce  que  les  fakirs 
sont  chez  les  Mogols  :  le  fanatisme 
leur  fait  tout  aba.idonner ,  biens, 
famille  ,  etc.  ,  pour  aller  traîner  une 
vie  misérable.  La  plupart  sont  de  la 
secte  de  Sluva  ;  les  seuls  meubles 
qu'ils  puissent  avoir  sont  un  lingam, 
auquel  ils  olYreut  continuellement 
leurs  adorations  ,  et  une  peau  de 
tigre  sur  laquelle  ils  se  couchent.  Ils 
exercent  sur  leur  corps  tout  ce 
qu  une  fureur  fanatique  peut  leur 
faire  imaginer.  Les  uns  se  déchirent 
h  coups  de  fouet ,  ou  se  font  attacher 
au  pied  d'un  arbre  par  une  chaîne 
que  la  mort  seule  peut  briser  : 
d'autres  fout  vœu  de  rester  toute  la. 
vie  dans  une  posture  gênante,  ti'lle 
que  de  tenir  les  poings  toujours  fer- 
més ;  et  leurs  ongles  ,  qu'ils  ne  cou- 
pent jamais  ,  leur  percent  ies  mains 
par  succession  de  temps.  On  en  voit 
qui  ont  toujours  les  bras  croisés  sur 
la  poitrine  ,  ou  bien  les  mains  éle- 
•  vées  au-dessus  de  la  tête  ,  de  sorte 
qu'il  ne  leur  est  plus  possible  de  les 
plier.  Ces  pauvres  malheureux  ne 
peavent  ni  boire,  ni  manger,  que  par 
le  secours  de  quelques  tiisciples  qui 
les  suivent.  ■'.)u"on  juge  de  la  vjolence 
qu'ils  se  font  pendant  bien  des  an- 
nées ,  pour  réduire  leurs  bras  ii  cet 
état  d'inaction.  Plusieurs  s'enterrent 
et  ne  respirent  que  par  une  petite 
ouverture  ;  ils  demeurent  ainsi  sous 
terre  mi  temps  si  cousiiléraMe  , 
qu'il  est  étonnant  qu'ils  n'étouffent 
pas  :  quelques  uns ,  nioii'S  fanati- 
ques ,  se  contentent  de  s'enterrer 
seulement  jusqu'au  cou.  On  en  trouve 
qui  ont  fait  vœu  de  rester  toujours 
debout  sans  se  coucher  ;  ils  dorment 
appuyés  contre  une  muraille  ou 
contre  un  arbre  ;  et  pour^'ôter  !es 
movens  de  pouvoir  doiiiiii" *oumio- 
démenl ,  ils  s'engagent  le  cou  dans 
de  certaines  machines  qui  ressem- 
blent à  une  espèce  de  grille,  dont  ils 
ne  peuvent  plus  se  débarrasser. 
D'autres  se  tiennent  des  heures  en-  , 
tières  sur  ua  seul  pied  ,  les  yeux 
fi>;és  sur  le  soleil  ,  et  considérant  et 
astre  avec  vine  grande  contention 
d'esprit.  Quelques  uns  ,  poiu"  avoir 
plui 


PEN 

plus  de  mérite ,  se  tiennent  de  même 
un  pied  en  l'air ,  et  ne  s'appuyant 
-de  l'autre  que  sur  l'orteil  ,  ayant  de 
plus  les'  deux  bras  élevés  ;  ils  sont 
placés    au    milieu   de   quatre    vases 

1>leius  de  feu ,  et  contemplent  le  so- 
eil  avec  des  veux  imuiolnles.  Il  y  en 
a  qui  paraissent  tout  nus  devant  le 
peuple  ,  et  cela  pour  lui  montrer 
qu'ils  ne  sont  plus  susceptibles  d'au- 
cune passion,  qu  ils  sont  rentrés  dans 
l'état  d'innocence  ,  depviis  qu'ils  ont 
abandonné  leur  cœur  à  -la  divinité. 
Le  peuple  ,  persuadé  de  leur  vertu, 
les  regarde  comme  dts  saints  ,  et 
pense  qu'ils  obtiennent  de  Dieu 
toutce  qu'ils  lui  demandent.  Chacun, 
croyant  l'aire  une  œuvre  très  pieuse, 
s'empresse  de  leur  porter  à  manger  , 
de  mettreles  morceaux  dans  !a  Ijouche 
à  ceux  qui  se  sont  iiiter<lit  l'usape 
de  leurs  mains  ,  et  de  les  nettoyer  ; 
quelques  femmes  vont  jusqu'à  baiser 
leurs  parties  naturelles  et  à  les  ado- 
rer ,  tandis  que  le  pénitent  est  dans 
l'état  de  contemplation.  Cependant 
leur  nombre  a  dmiinué  chez  les  In- 
diens, depuis  que  ces  derniers  sont 
opprimés  et  réduits  fn  esclavafîe  :  le 
seul   que  j'ai    vu    s'était   percé    les 


oues  avec  un  fer  qui  lui  traversait  la 
an;iue ,  et  était  rivé  de  l'autre  côté 
a  joue  avec  un  autre  morceaYi  >Je 
fer  qui  formait  un  ceicle  par-dessous 
le  menton. 

Peul-ètre  n'ont-ils  pas  resiardé  les 
calamités  publiques  comme  des  péni- 
tences assej  dures  :  et  sans  doute  on 
e  doit  pas  être  ingénieux  à  se  pré- 
parer des  supplices  ,  quand  la  nature 
et  les  hommes  concourent  à  nous  en 
accabler  ;  pn  peut  s'en  reposer  sur 
(léaux  destructeurs  de  l'une  ,  et 
5ur  la  tyrannie  des  autres. 

Le  caractère  de  ces  pénitents  est 
l'avoir  un  grand  fonds  d'orgueil  ; 
l'être  pleins  d'estime  pour  eux- 
uèiiies ,  et  de  se  croire  des  saints. 

Ils  évitent  sur-tout  d'être  touchés 
wr  les  gens  de  basse  caste  et  les 
nropéens,  de  crainte  d'être  souillés; 
Is  ne  laissent  même  pas  toucher 
iirs  meubles  ;  si  on  s'approche 
eux  ,  ils  s'éloignent  aussi-tôt.  Ils 
nt  lin  souverain  mépris  pour  tous 
7'oine  If. 


PEN  585 

ceux  qui  ne  sont  pas  de  letir  état , 
et  les  regardent  comme  profanes  ; 
ils  n'ont  rien  sur  eus  qui  ne  passe 
pour  renfermer  quelque  mystère  ,  et 
qui  ne  soit  digne  d'une  grande  véné- 
ration. 

Pennincs  ,  héros  que  les  habi- 
tants des  Alpes  Pennines  reconnais- 
saient pour  leur  dieu  ,  et  dont  cette 
chaîne  de  montagnes  avait  pris  son 
nom.  Les  épitliètes  d'IJptinius 
Maxiinus  que  l'on  a  trouvées  sûr 
le  piédestal  de  sa  statue  ont  fait 
croire  que  c'était  Jupiter.  Mais 
l'escarboucle  placée  sur  une  colonne 
qui  lui  était  dédiée  ,  et  que  l'on  ap- 
pelait l'Œil  de  Penninus,  prouve  que 
c'était  le  Soleil ,  qui ,  en  Egypte ,  était 
également  représenté  par  r(eil  d'O- 
siris.  Caton  et  Sen-ius  ont  cru ,  l'ua 
que  c'était  une  déesse  que  l'on  appelle 
Pennina  ,  et  l'autre  Apennina  ;  mais 
la  figure  et  l'inscription  citées  prou- 
vent le  contraire. 

Penser.  Jlipa  en  donne  cet  em- 
blème :  C'est  un  homme  vieux ,  pâle, 
maigrf  ,  et  vêtu  d'un  couleur  brune 
changeante.  Il  a  la  têle  appuyée  sur 
la  main  ;sur  ses  genoux  est  un  écheveau 
de  fil  mêlé,  et  près  de  lui  est  un  aigle. 

Pestapylon  ,  (jui  a  cinq  portes. 
On  donnait  ce  nom  au  temple  de 
Jupiter  Arbitrator,  ù  Rome.  Rac. 
Pente  ,  cinq  ;  pylè  ,  porte. 

Peniathle  ,  réunion  de  cinq 
exercices;  savoir,  la  lutte,  la  course, 
le  saut,  le  disque  et  le  javelot  ou  le 
pugilat.  Ces  jeux  avaient  lieu  le 
même  jour.  Il  fallait  avoir  vaincu 
dans  les  cinq,  pour  remporter  le 
prix  ;  une  seule  défaite  suffisait  pour 
le  perdre.  F.  Hexathle,  Hysmon, 

ÏISAMÈNE. 

Pentaihles,  athlètes  qui  dispu- 
taient le  prix  du  pentathle. 

I.  Penthée  ,  fils  d'Erhion  et 
d'Agave,  succéda  à  Cad  mus ,  son 
grand-père  maternel  ,  au  royaume 
de  Thèbes.  Les  mythologues  rar-m- 
tent  diversement  son  aventure.  Sui- 
vant lesims,  avant  voulu  s'opposer 
à  la  licence  qui  s'était  introduite  cians 
les  mystères  de  Bacchus  .  il  a!!  •  ui- 
mênie  sur  le  mont  Cyl  héron ,  avec  le 
projet  de  châtier  les  Bacchantes  qui 
Bb 


?86  P  E  O 

ycéicbraient  lesOrpies.  Cesfurîenses, 

fîariiii  lesquelles  étaient  la  mère  et 
es  parentes  du  prince  ,  se  jetèrent 
sur  lui  cl  le  mirent  en  pièces-.  Selon 
d'autres,  après  avoir  traité  Bacchus 
d'une  manière  très  injtuieuse ,  il 
voulut  sa\oir  ce  qui  se  passait  dans 
ses  mystères  ,  et ,  pour  y  parvenir  , 
monta  sur  un  arbre  du  mont  Cvtlié- 
ron  ,  d'où  il  découvrit  tout  ce  qui  se 
passait  ;  mais. les  Bacchantes  l'ayant 
apperçu  le  mirent  en  pièces.  Kuri- 
pide  ,  dans  ses  Bacchanles  ,  a  réuni 
ces  deux  traditions.  On  ajoute  que 
l'oracle  avertit  les  Corinthiens  de 
chercher  l'arbre  où  Penthée  avait 
monté,  et,  quand  ils  l'auraient  trouvé, 
de  l'honorer  comme  le  dieu  même  ; 
aussi  firent-ils  deux  statues  de  Bac- 
chus du  bois  de  cet  arbre  ,  qu'on 
exposa  dans  la  place  publique  de 
Corinthe. 
2.— FilledeCadmusetdHermionc. 
Pentkésilée  ,  reine  des  Ama- 
zones ,  succéda  à  Orith^'ie ,  alla  au 
secours  de  Troie  ,  et  périt  sous  les 
coups  d'Achille  ,  après  avoir  signalé 
son  couraj:^  par  les  plus  brillants 
exploits.  Sa  mort  devint  funeste  aux 
Amazones,  qui ,  afibiblies  par  la  perte 
de  leur  reine,  tombèrent  dans  l'obs- 
curité. Homère  ne  parle  pas  de  cette 
})rinccsse.  Virgile  lui  donne  un  rang 
lonorable  parmi  les  guerriers  venus 
au  secours  de  Troie. 

1.  PenthilE  ,  fils  nature!  d'Oreste 
et  d'Erigone  fiile  d'Egisthe.  Il  s'em- 
para de  l'isle  de  Lesbos. 

2.  —  Fils  de  Périclymène. 
Pekls  ,    nom    que    les    Romains 

donnaient  au  sanctuaire  du  temple 
de  Vénus. 

I .  PÉoN  ,  médecin  fameux  ,  ori- 
ginaire d'Egvpte  ,  qui  passe  dans  la 
fable  pour  fe  médecin  des  dieux  ; 
c'est  lui  qui  guérit  Mars  blessé  par 
Diomède  ,  et  Pluton  blessé  par  Her- 
cule. Des  écrivains  prétondent  que 
c'est  un  surnom  d'Apollon  regardé 
comme  le  dicu(de  la  médecine  ,  que 
ce  nom  est  commun  à  tous  les  mé- 
decins ,  et  que  c'est  un  rnot  grec  qui 
veut  dire  guérir. 

•     2.  —  Un   des   fils   d'Endymion  , 
dorma  son  nom  à  la  Péouie. 


P  E  P 

3.— Fils  d'Aiitilwjue,  eut  phi- 
sieurs  fils  qui ,  chassés  de  Messène 
par  les  Hériftlides  ,  se  retirèrent  à 
Atliènes  ,  où  leurs  descendants  fu- 
rent appelés  Péonides. 

4-  —  Père  d'Agastrophus,  que 
Diomède  fit  tondjcr  sous  ses  coups. 
5.  —  Pied  de  vers ,  ainsi  appelé 
parcequil  dominait  dans  les  hymnes 
ou  cantiques  nommés  Péans.  j^.  ce 
mot. 

PÉONiA  ,  surnom  de  Minerve  , 
honorée  i  douze  stades  d'Orope , 
c-ommeconservatricc  de  la  santé.  Rac. 
Paiein,  guérir. 

PÉONIDES  ,  descendants  de  Péon  , 
trois  fils  d' Antiloque. 

PÉOMEN  ,  snniom  d'Apollon  chez 
les  Oropiens.  iMénie  racine, 

PÉPÉNUTH  ,  idole  des  Saxons.  On 
gardait  dans  son  temple  un  cheval 
sacré  ,  sur  lequel  ils  croyaient  que 
le  dieu  montait  pour  venir  les  se- 
courir  dans  les  combats. 

PEPHf.ÉDo  ,  une  iies  filles  de  Phor- 
cys  et  de  Célo. 

Peplijs  et  Péplum  ,  habit  de 
femme  ou  de  déesse ,  manteau  léger, 
sans  uianches  ,  brodé  ,  ou  broché 
d'or  ou  de  pourpre  ,  attaché  avec 
des  agraffes  sur  l'épaule  ou  sur  le 
bras.  C'est  l'habillement  dont  on 
parait  anciennement  les  statues  ou 
images  des  dieux  ,  et  sur-tout  des 
déesses.  Homère  appelle  divin  celui 
de  Vénus  ,  et  dit  que  les  Grâces 
lavaient  tissu  de  leurs  doigts.  Ils  ne 
sont  pas  toujours  traînants;  quelque- 
fois un  les  voit  retruussésou attachés 
avec  des  ceintures;  assez  ordinaire- 
ment ils  laissent  une  partie  du  corps 
à  découvert.  Virgile  peint  les  dames 
troyennes  en  cons;icrant  un  h  Palhi 
Dans  Sophocle ,  le  manteau  fatal 
que  Déjanire  envoie  à  Hercule  est 
appelé  Péplos  ;  et  Synesius  donne 
ce  nom  à  la  robe  triomphale  des  Ro- 
mains. Quelquefois  aussi  il  signifie 
un  drap  mortuaire.  Ces  Péplos  ,  ou 
voiles  ,  étaient  de  bvssus,  quelquefois 
bigarrés  ,  mais  plus  ordinairement 
d'une  blancheur  éclatante.  Indépen- 
damment de  la  couleur,  i!s  étaient 
brodés,  à  franges,  et  tissus  d'or  et i 
de  pourpre.  Tels  étaient  ceux  doij 


'0^ 


P  E  R 

parle  Eschyle  ,  et  qiiil  nomme 
Baiiiaiici  ,  par  opposition  aux  P»'- 
pi(<s  ^'vères  des  Grecs,  qu  il  appelle 
Doiici.  Le  plus  fameux  de  tous 
diiUs  l'antiquité  ,  est  celui  de  Mi- 
nerve. C'était  une  robe  blanche , 
sans  manches ,  et  toute  brochée 
d  or ,  sur  laquelle  on  voyait  repré- 
sentées les  grandes  actions  de  la 
déesse  ,  de  Jupiter  et  des  héros.  On 
le  portait  dans  les  processions  des 
Panathénées,  ou  plutôt  on  transpor- 
tait ce  voile  célèbre  sur  un  Vùisseau 
le  long  du  Céramique  ,  jusfju'au 
temple  de  Cérès ,  d'où  on  le  re- 
portait dans  la  citadelle.  Les  diimes 
romaines  imitèrent  Pusaeed  Athènts 
en  offrant  ,  tous  les  cinq  ans  ,  en 
grande  ptnipe,  une  roix?  magnifique 
à  Minerve.  Porf>hyre  appelle  le  ciel 
péplos  ,  coumie  le  voile  des  dieux. 
Peransa.  /  .  A^^A  Peb.nka. 
Pép.asie  ,  surnom  do  Diane  adorée 
à  Castabale  ,  en  Cilicie  ,  pris  de  ce 
qu'elle  avait  passé  la  mer  pour  arriver 
en  ce  lieu. 

Percosics  ,  devin  qui  dissuada  en 
vain  ses  deux  fils  daller  à  la  euerre 
de  Troie  ,  en  leur  prédisant  la  mort 
qui  1rs  V  attendait. 

Percdnus  ,  idole  des  anciens  Prus- 
siens, en  rhonneui  de  iacjuelleces  peu- 
ple? entretenaient  un  feu  perpétuel  de 
bois  de  c  liène  ;  et  si  le  prêtre  ,  nommé 
^Vaiclelolte  ,  le  laissait  éteindre  ,  il 
lui  en  coûtait  la  vie.  Ces  idolâtres 
étaient  persmidés  qtie  ,  quand  il  ton- 
nait ,  leur  f:rand- prêtre  ,  nommé 
Koive ,  s'entretenait  avec  ce  dieu  , 
et  se  pro-^ternail  pour  1  adorer  et  lui 
demander  du  beau  tenips.  Il  v  a  a]}- 
pnrence  que  cette  divinité  est  la 
même  que  Péroun. 

PtBDix,  sœur  de  Dédale,  vit  son 
filsclionoié  en  perdrix,  f'.  Talits. 

Perdoite  ,  nom  d'une  divinité 
adorée  autrefois  par  les  anciens  ha- 
bitants de  la  Prusse,  particulK^reraent 
par  les  mariniers  ,  qui  lui  attri- 
buaient l'empire  des  eaux'  et  des 
vents.  Ils  l'invoquaient  dai>s  les  tem- 
pêtes ;  et  lorsqu'ils  arrivaient  heu- 
reusement au  port  ,  ils  ne  man- 
<juaient  pas  de  lui  faire  des  sacri- 
fices d'actions  de  grâces.  Lespècliears 


PEU  3.S7 

lui  rendaient  aussi  un  culte  particu- 
lier ,  et  lui  faisaient  de  fréquentes 
offrandes  ,  dans  le  dessein  d'olitenir 
une  heureuse  pêche.  Ils  le  représen- 
taient connue  un  anpe  d'une  stature 
p^antesqne  ,  debout  sur  jts  eaux , 
et  dirigeant  les  vents  à  son  i;ré.  Son 
prêtre  se  nommait  Siçonotta. 

Peffeciion.  Ripa  la  représente 
connue  ute  )f  nime  richement  vêtue, 
la  |X)itrine  et  le  sein  découvert ,  et 
tenant  un  compas  dont  c!le  trace  un 
cercle. Derrière  elle  est  le  zodiaque, 
fjui  désigne  la  révolution  i.ccomplie 
du  cours  du  soleil  ,  comme  le  cercle 
est  la  li«;ure  de  féométrie  la  plus  par- 
faite. Cochiii  y  joint  le  quarré  et  le 
triangle  éfjuilatéral ,  qui  ne  sont  pas 
moins  pariaits. 

Pep.fica  ,  déesse  qin"  rendait  les 
plaisirs  parfaits;  de  perficere  ,  ache- 
ver. On  la  met  au  rani;  des  divinités 
obscènes  que  les  Romains  invoquaient 
dans  les  mariaîes. 

Perfidie.  Dans  Cochin  ,  une 
femme  coëttée  de  serp«nts  cachés  en 
partie  ,  tenant  un/ piège  et  un  ha- 
ir.econ  ,  excite  sous  sa  robe  le  ser- 
pent dont  elle  est  ceinte. 

I.  Pergame  ,  citadelle  de  Troie. 
Virgile  la  prend  souvent  pour  la 
ville  même. 

^.  —  C'était  aussi  une  ville  de  la 
Troade,  ou  plutôt  de  la  RIvsie  ,  cé- 
lèbre par  le  culte  d'Escnlape  ,  et  par 
la  statue  de  la  Mè:  e  des  dieux ,  que 
Rome  fit  venir  du  temps  d'Attalus  , 
roi  de  cet  état. 

3.  —  Ville  située  dans  l'isle  de 
Crète  ,  fondée  par  Ent-e  ,  et ,  selon 
d'autres ,  par  A^'ameranon. 

Pekgamus,  le  dernier  des  trois  fils 
de  Pynhus  et  d'Andromaque.  Ce 
héros  alla  chercher  fortune  en  Asie  ; 
et  s'étant  arrêté  dans  la  Tcuthranie  , 
oi'i  répnait  Arius  ,  il  tna  ce  prince 
dans  un  combat  sini;ulier ,  se  mit  à 
sa  place,  et  donna  son  nom  '1  une 
ville  où  l'on  vovait  encore  ;iii  tenips 
de  Pausanias  le  tombeau  d  Andro- 
inaque, ,  qui  avait  suivi  son  fils. 

Pergasus  ,  père  de  Déicoon  tué 
par  A?aniemnon. 

Percée  ,  surnom   de  Diane  ,    pris 
I    d'une  ville  de  Pamphvlie  où  cette 
Bb  2 


588  P  E  R 

fléesse  était  honorée.  La  Diane 
Pergée  était  représentée  tenant  une 
pique  de  la  n)ain  gauclie  ,  et  une 
couronne  de  la  droite  ;  à  ses  pieds 
est  un  chien  qui  tourne  la  tète  vers 
elle  ,  et  qui  la  regarde  comme  pour 
hii  demander  cette  couronne  qu'il  a 
méritée  par  ses  services. 

•Pergubrios  ,  idole  des  anciens  ha- 
bitants de  la  Prusse  ,  laquelle  prési- 
•dait  aux  fruits  de  la  terre  ,  et  en 
l'honneur  <le  laquelle oncélébrait  une 
fête  le  22  de  Mars.  La  cérémonie 
consistait  à  jeter  par-dessus  sa  tète  la 
coupe  qu'on  venait  dévider,  et  qui 
fontenait  de  la  bière.  Le  prêtre 
*lonnait  l'exemple  ,  et  cet  exemple 
était  imité   par  la  multitude. 

Perçus  ,  lac  de  Sicile  ,  près  du- 

3uel  les  poètes  placent  l'enlèvement 
e  Proserpine. 
PÉRiBAsiE ,    un   des  surnoms  de 
Vénus. 

1.  PkribÉe  ,  fille  d'Hipponoiis , 
s'étant  laissé  séduire  par  un  prêtre 
de  M:irs  ,  eut  beau  dire  à  son  père 
que  cétait  le  dieu  même  qui  était 
devenu  amoureuxd'elle;  Hipponoiis , 
pour  la  punir  de  sa  faute  ,  Tenvova 
à  f  Enée ,  roi  d e  Cah  don ,  qu'il  chargea 
de  la  faire  mourir  .•  mais  ce  prince  , 

3ui  venait  de  perdre  sa  femme  Al- 
lée et  son  fils  Méléagre  par  un  cruel 
accident  ,  chercha  à  se  consoler  avec 
Péribée ,  et  l'épousa.  Il  en  eut  Tydée , 
père  de  D  omède. 

2.  —  Fille  d'Alcathoûs ,  roi  de 
]Mégare,épousaTélamon,filsd"Eaque, 
et  en  eut  Ajax  ,  célèbre  par  ses  fu- 
reurs. PluLarque  dit  que  Télanion  , 
a}ant  eu  commerce  avec  elle  avant 
son  mariage ,  senfuit  pour  éviter  la 
colère  du  roi.  Lorsqu'Alcathoiis  s'ap- 
perçut  de  l'aventure,  il  donna  ordreà 
Un  de  ses  gardes  d'embarquer  Péribée 
sur  un  vaisseau  ,  et  de  la  jeter  dans 
la  mer.  Le  garde ,  touché  de  com- 
passsion  pour  cette  malheureuse  prin- 
cesse ,  aima  mieux  la  vendre,  et  l'en- 
■\oya  pour  cela  à  Salamine  ,  où  ïéla- 
mon  reconnut  sa  maîtresse,  l'acheta,  et 
l'é{x>nsa.  Après  la  mort  d'Alcathoiis, 
Périhée  réclama  les  droits  de  sa  nais  - 
s;  ncp  ,  et  fil  passer  à  son  fils  Ajax 
iii  c(;urciiiic  de  son  père. . 


PE  R 

3.  —  La  plus  belle  femme  de  son 
temps  ,  était  fille  d'Euryniédon ,  roi 
des  Géants  ;  elle  épousa  Neptune  , 
et  eut  de  ce  dieu  un  fils  qui  fut 
nommé  iVausithoiis. 

4'  —  Epousa ,  selon  quelques  uns, 
Icarius,  et  en  eut  Pénélope. 

5.  —  Nymphe  ,  l'aînée  des  fille» 
d'Acessamène,  épousa  le  fleuve  Axius, 
duquel  elle  eut  Péligon. 

pERicioNit's  ,  un  des  surnoms  de 
Bacchus. 

PÉRicLYMÈNEfut  le  dernier  des  douze 
fils  de  Néléc.  Ce  jeune  prince  avait 
reçu  de  Neptune  le  pouvoir  de  se 
métamorphoser  en  plusieurs  figures. 
Pour  éviter  les  coups  du  redoutable 
Alcide ,  il  se  changea  en  fourmi ,  en 
mouche ,  en  abeille  ,  en  serpent  ; 
mais  tout  cela  ne  put  l'y  soustraire  r 
il  crut  pouvoir  mieux  s'échapper  des 
mains  de  son  ennemi  en  prenant 
la  figure  d'un  aigle  ;  mais,  avant  qu'il 
piit  s'élever  en  l'air,  Hercule  l'as- 
somma d'un  coup  de  sa  massue,  ou  , 
selon  un  autre  fabuliste,  il  l'atteignit 
eu  l'air  d'une  de  ses  flèches. 

Quelques  uns  comptent  Péricly- 
mène  au  nombre  des  Argonautes. 

PÉRiCTioKÉ  ,  femme  d'Ariston  y. 
fut  mère  de  Platon.  On  dit  qu'Apollon 
fut  épris  de  sa  beauté  ,  et  que  Platou 
dut  le  jour  au  commerce  que  ce  dieu 
eut  avec  elle.  On  ajoute  qu  un  spectre 
se  reposa  sur  Périctioné ,  et  qu'elle 
conçut  cet  enfant  sans  cesser  d'être 
vierge.  On  raconte  qu'un  jour  Aris- 
ton  et  sa  femme  sacrifiant  aux  jVIuse» 
sur  le  mont  Hymette  ,  Périctioné 
déposa  le  jeune  Platon  entre  dc^ 
mvrtes  ,  où  elle  le  trouva  environ  ré 
d'un  essaim  d'abeilles  ,  dont  les  uni  s 
voltigeaient  autour  de  sa  tête  ,  et  les 
autres  enduisaient  ses  lèvres  de  miel; 
que  Socrate  vit  en  songe  un  jeune 
cvgne  s'échapper  de  l'autel  quuii 
a\ait  consacré  à  l'Amour  dans  1  aca- 
tlémie  ,  se  reposer  sur  ses  genoux  , 
s'élever  dans  les  airs,  et  attacher, 
par  la  douceur  de  son  chant  ,  les 
oreilles  des  hommes  et  des  dieux  ;  et 
que  lorsqu'Ariston  présenta  son  fil- 
h  Socrate ,  celui-ci  s'écria  :  «  Je  rc- 
»  connais  le  cygne  de  mon  songe.  >» 
PiÎEiCïiAciSiiE  ,  sorte  d'expiation 


P  E  R 

m  U5a£:e  chez  les  Grecs.  On  portait 
de  petits  chiens  autour  de  ceux  qui 
avaient  besoin  d'être  purifiés ,  et  ou 
Jes  immolait  ensuite  à  Proserpine. 
Rac.  Péri  ,  autour  ,  et  scylax  , 
petit  chien. 

Périégètes,  ministres  du  temple 
de  Delphes  ,  qui  servaient  à-la-f'ois 
de  guides  et  d'interpiètes.  Rac.^'jÇ'eo- 
niai ,   je  conduis. 

Péri  ERES,  fils  d'Eole ,  épousa  Gor- 
gophone ,  fille  de  Persée ,  dont  il 
eutdeuxfils,  Aphaneiis  et  Leucippe. 
Il  régna  en  Messénie ,  et  ses  deux 
fils  après  lui  régnèrent  successive- 
ment. 

PériÉris  ,  père  de  Bonis  ,  qui 
épousa  Polydore  ,  fille  de  Pelée.  //. 
/iV.  16. 

PÉRiGOKE  ,  fille  du  géant  Sinis. 
Ce  géant  était  surnommé  le  plieur 
de  pins  ,  parcequ  il  faisait  mourir 
tous  les  passants  qui  tombaient  entre 
ses  mains ,  en  les  attachant  à  deux 
pins  qu'il  pliuit  par  la  cime  pour  les 
faire  joindre  ,  et  qu'ii'  abandonnait 
ensuite  à  leur  état  naturel.  Thésée 
le  fit  mourir  du  même  sypplice.  Pé- 
rigone,  voyant  son  père  mort ,  avait 
pris  la  ftiite  ,  et  s'était  jetée  dans 
un  bois  épais  qui  était  tout  plein  de 
roseaux  et  dasperges  ,  qu'elle  in- 
vof^uait  avec  une  simplicité  d'enfant , 
comme  s'ils  l'eussent  entendue,  les 
priaut  de  la  bien  cacher  ,  et  de  Tem- 
fiècher  d  être  apperrue,  leur  prf>- 
inetlant  avec  serment  que ,  s'ils  lui 
eudaient  ce  service  ,  elle  ne  les  ar- 
racherait ni  ne  les  brûlerait  jamais. 
Thésée  i'enteudit,  l'appela  ,  et  lui 
"onna  sa  parole  que  non  seulement  il 
le  lui  serait  fait  aucun  mal ,  mais 
u'il  prendrait  soin  d'elle.  Périgone 
e  laissa  persuader  ,  et  *int  se  rendre 
Thésée,  qui  ,  charmé  de  sa  beauté, 
épousa  ,  et  eut  d'elle  un  fils  nommé 
Méuaiippe.  Il  la  maria  ensuite  à 
Jéionée,  fils  d  Eurytus  ,  roi  d'Œ- 
halie,  d'où  naquit  losus  ,  chef  des 
oxides ,  peuples  de  Carie ,  chez 
;ui  se  conserva  la  coutuuie  de  n'ar- 
acher  et  de  ne  brûler  ni  les  asperges 
i  les  roseaux  ,  mais  d'avoir  au  con- 
ra;re  pour  eux  une  espèce  de  re- 
.giou  ,   et  une   vénératiou  paiticu- 


P  E  R  3S;> 

lière ,  en  mémoire  du  vœu  de  Péri- 
gone. 

Péril.  Cochin  le  représente  par 
nn  jeune  homme  qui  ,  appuvé  sur 
un  faible  roseau  ,  marche  sur  le* 
bords  d'un  précipice  ,  au  bas  du- 
quel coule  un  torrent  ;  un  serpent , 
caché  sous  l'herbe  ,  s'élance  pour  le- 
mordre. 

PÉ^uLÉE ,  fille  dTcare  et  de  Pé- 
ribée. 

PÉRiMAL  (  M.  Ind.  )  ,  divinité 
adorée  par  les  Indiens  sous  la  forme 
d'une  perche  ou  d'un  mat  de  navire. 
A  ses  pieds  est  le  fameux  singe  Ha- 
numan.  On  raconte  qu'un  pénitent 
séfant  laissé  tomber  sur  le  pied  la 
pointe  d'une  alêne  ,  il  fit  vœu  de  ne 
la  point  retirer  de  la  plaie  où  clie 
s'était  brisée  ,  avant  d'avoir  vu  danser 
Périmai.  Ce  dieu  indulgent  eut  la 
complaisance  de  se  rendre  à  ce  désir 
bizarre  ,  et  dansa  une  ronde  avec 
le  soleil ,  la  hme  et  les  étoiles.  Du- 
rant cette  danse  ,  une  chaîne  d'or 
échappée  du  pied  de  cette  divinité 
tomba  dans  l'endroit  où  depuis  on 
•  lui  éleva  un  temple  célèbre  sous  le 
nom  de  Pagode  de  Cidambaran  ,  ou 
de  la  chaîne  d'or. 

i.  Périmède  ,  la  cinquième  des 
filles  d'Eole ,  épousa  Achéloiis,  dont 
elle  eut  Hippodamns  et  Orestée. 

?..  —  Fille  d  Œnéus  ,  fut  mariée 
à  Phénix  ,  et  en  eut  detix  filles,  Eu- 
rope et  Astypalée. 

3.  —  Nom  d'une  fameuse  magi- 
cienne. 

I  .PérimÉdès  ,  un  des  compagnons 
d'Ulvfse. 

1.  —  Père  de  Schédius  ,  capitaine 
des  Phocéens.  Iliad.  liv.  i5. 

PÉrimÈle  ,  fîlle  d'Hippodamas  , 
s'etant  laissé  séduire  par  le  fleuve 
Achéloiis  ,  son  père  la  fit  jeter  dans 
la  mer  ;  mais  ,  à  la  prière  de  son 
amant ,  Neptune  la  métamorphosa 
en  une  des  isles  Echinades. 

Pebimks  ,  fils  de  IMcgas  ,  im  de» 
capitaines  troyens  que  taa  Patroc!e_ 

Périma  ,  Egyptienne  qui   la  pre- 
mière  représenta  en   broderie  Mi- 
nerve assise  ;  doù  vint   la  coutume 
de  donner  cette  attitude  atix  statuas- 
£b  i 


T>r)o 


P  E  11 


de  celte  déesse,  qui  pour  cela  fut 
eilo-iuêuie  suriioniiiiée  Périiia. 

PÉRioDONiQt'ES  ,  ceux  qui  reiii- 
porliuciit  la  victoire  dans  les  quatre 
oucieus  jeux  sacrés  de  la  Grèce,  à 
quelque  sorte  de  coinliat  que  ce  fut. 
liac.  l'eriodos ,  révolution,  période. 
Péripéties,  fêles  macédouieimes , 
dont  Hcaycliius  ne  nous  a  conservé 
que  le  nom. 

PÉRiPH  ALLiQuES  ,  fêtcs  en  riion- 
neur  de  Priope.   /' .  Phalliques. 

j.  Périphas  ,  roi  d'Alliènes,  ré- 
gna, dit-on,  avant  Cécrops ,  et 
mérita  par  «es  i>elles  actions  ,  et  par 
les  Lienîaitsdont  ilcondila  ses  sujets  , 
d'être  honoré  de  son  vivant  couinie 
Un  dieu  ,  sous  le  nom  de  Jupiter- 
Conservateur.  Le  père  des  di'ux  , 
irrité   de   ce  <ju'an  mortel   soiilïrait 

.  qu'on  lui  rendit  depareilslionneurs, 
voulait ,  d'un  coup  de  foudre,  le  pré- 
cipiter dans  le  Tartare  ;  mais  Apol- 
lon intercéda  pour  Périplias  en  faveur 

'de  sa  vertu,  en  sorte  <[uc  Jupiter  se 
contenta  de  le  métaniorplioser  cii 
aigle  ;  il  en  fil  même  sou  oiseau  fa- 
vori ,  lui  confia  le  soin  de  parder  sa 
foudre  ,  et  lui  donna  permissici  d'ap- 
procher de  son  trône  «juaiid  il  vou- 
drait ,  et  Voulut  qu'il  fût  le  roi  des 
oiseaux.  La  reine  souhaita  d  avuir  le 
sort  de  son  époux  ,  cl  obtint  la  même 
métamorpho-e. 

1.  —  Saue  vieillard  ,  fils  d'Epylus. 
héraut  trojcn  ,  dont  Apollon  ,  dans 
VIliaile  ,  emprunte  les  traits  pour 
animer  Enée  au  cond)at.  /  irgiie  le 
donne  pour  fjouvernevu'  au  jeune 
Ascaene. 

3.  —  Fils  d'Ochésins,  le  plus  fort 
et  le  plus  vaillant  des  Etoliens  ,  tué 
par  Mars  au  sièize  de  Troie. 

4.  —  Un  des  ca])itaines  grecs  au 
siège  de  Troie. 

5.  —  Un  des Lapithes ,  victorieux 
du  Centaure  Pvrcte. 

6.  —  Un  des  (î!s  d'Egyptus. 
PÉrsphkme,  héros  sur  le  lomheau 

duquel    Solori  ,    étant  à   Salamine  , 
immola  des  victimes. 

I.  PÉriphÉiès,  géant ,  fils  de  Vul- 
cain  et  d'Anlirlée  ,  était  toujoiirs 
armé  dune  massue  ,  ce  qui  le  fit  sur- 
^Eoaimer  Je  porteur  de  massue.  Ce 


P  E  R 

l)rigand  s'était  cantonoé  dans  le  voi- 
sinage d'Epidaure  ,  et  attaquait  tous 
les  passants.  Thésée,  en  allant  de  Tré- 
zène  à  l'isthme  de  Corinthc,  le  tua  , 
et  s'empara  de  sauiassue  -,  qu'il  porta 
toujours  depuis  ,  comme  un  nionu- 
nient  de  sa  victoire. 

2.  — Capitaine  troyen.,  qui  tomha 
sous  les  coups  de  Teucer  fils  de 
Télamon. 

3.  —  Fils  de  Coprée  ,  capitaine 
mycénien  ,  fut  tué  par  Hector  au 
siège  de  Troie. 

Péripoltas,  devin  qui  mena  ,  de 
Thessalie  en  Béotie  ,  le  roi  Opheltas 
et  ses  peuples  ,  et  laissa  une  posté- 
rité (juijieurit  durant  plusieurs  siècles. 

PérirraktÉrion  ,  vase  qui  conte- 
nait l'eau  lustrale  chez  les  Grecs. 

Péris,  Génies  femelles desPersans, 
d'une  beauté  extraordinaire,  et  bien- 
faisants. Ils  habitent  le  Ginnistan,  et 
se  nourrissent  d'odeurs  ex<]uises. 

Peumesse,  petite  rivière  qui  pre- 
nait sa  source  dans  l'Hélicon,  et  qui, 
pour  cela  ,  fut  regardée  comme  con- 
sacrée à  Apo'ion  et  aux  Muses.  Cette 
rivière  est  t:élèbre  chez  les  jx)ètes. 

Permessides,  surnom  des  Muses  , 
connue  habitant  les  bords  du  Per- 
niesse. 

Péro  ,  fille  de  Nélée  et  de  Chloris ,  • 
célèbre  par  sa  sagesse  et  sa  beauté. 
Tous  les  princes  voisins  la  ïecher- 
<;haient  en  mariage  ;  mais  Nélée  ne  ' 
la  voulut  promettre  (ju'^i  celui  qui 
lui  amèi;erait  île  Phy.'acé  les  bo'ufs 
d'Iphiclus.  Un  devin  ,  nofnmé  Mé- 
laiiipe  ,  eut  seul  le  courage  de  l'en-: 
trej)rendre  ,  ramena  les  bœuls  ,  et 
fil  épouser  Péro  à  Bias,  son  irère  ,' 
en  faveur  duquel  il  avait  tenté  l'en-, 
treprise. 

Pk«odn,  et,  chez  quelques  peu- 
ples slavons,  Perkoujn  (  iVI.  Slai».  ). 
Celait  la  première  divinité.  Son 
nom  signifiait  Tonnerre  ,  cl  par  con- 
séquent on  I*  regardait  comme  le 
dieu  qui  opérait  tous  les  phénomènes 
aériens,  tels  que  le  tonnerre,  les 
éclairs,  les  nuées,  la  pluie,  etc.  ;  et 
on  lui  donnait  l'épithète  de  uiailre 
du  lonneiTe.  A  Kiew,  le  temple 
de  Pi'roun  était  hors  de  la  co'ir 
Téremnoi  j  au-dessus   d'un   peiit 


P  E  R 

ruisseau  nommé  Botuiischoff ,  sur 
une  colline  Ibrl  éle\ee.  La  statue 
du  dieu  o'tait  faite  d'un  bois  in- 
corruptible j  la  tète  était  d'ari,'ent , 
les  moustaches  et  les  oreilles  d'or,  et 
les  pieds  de  fer.  Elle  tenait  dans  ses 
mains  une  j)ifTre  taillée  en  forme 
de  foudre ,  telle  que  les  Grecs  la 
donnaient  à  Jupiter ,  embellie  de 
rubis  et  d'escariioucles.  Le  feu  bril- 
lait sans  cesse  devant  cette  idole  ; 
et  quand  les  prêtres  le  laissaient 
éteindre  par  leur  népligeiM  e ,  on 
les  brûlait  comme  euiieniis  du  dieu. 
C'était  peu  de  lui  sacrifier  des  trou- 
peaux et  des  priîonniers;  les  pères 
mêmes  imujolaient  sur  ses  autels  leurs 
fils  uniques.  Quelques  uns  des  Sîa- 
\ons  avaient  la  coutume  de  se  raser 
la  tête  et  la  barl  e ,  et  de  lui  oflrir 
leurs  cheveux  et  lems  poils  en  sa- 
crifice. Enfin,  lorsque  Wladimir 
euibrassn  le  christianisme  ,  il  fit  atta- 
cher celte  principale  idole  à  la 
3ueue  d  un  cheval ,  et  ordonna  à 
ouze  de  ses  guerriers  de  la  battre 
avec  de  ^ros  b;;tons,  et  de  la  jeter 
ensuite  dans  le  Dnieper.  Il  défendit 
même  de  la  laisser  approcher  des 
bords  de  la  rivière  ,  jusfju'aux  ca- 
taractes, dont  la  rapidité  la  jeta  au 
pied  d'une  uiontafine ,  à  laquelle 
on  donna  depuis  le  nom  de  ce 
dieu. 

Pkrpenade  (Hf.  Ind.) ,  papode 
du  royaume  de  Travancor ,  à  la 
côte  de  Coromandel  ,  où  les  trois 
f;rands  dieux  sont  adorés  sous  la  forme 
d'un   serpent   à  mille  tètes. 

PkrpÉrèke  ,  l)Ourg  de  Phrygie  , 
où  Ton  dit  que  Paris  jugea  les  déesses. 

V.  PARIS. 

PerrhÉbus  ,  c.  -  à  -  d.  Thessalicn. 
Ovide  désigne,  par  cette  expres- 
sion ,  la  patrie  de  Cn-iiéus;  des 
Perrhèbes,  peuples  qui  habitaient 
une   partie  de  la  Thessalie. 

Persa  ,  Perse  ,  ou  Perséis  ,  fille 
de  l'Océan  et  de  Téthvs.  Le  Soleil 
l'épousa  ,  et  en  eut  Éétès  ,  Perse , 
Circé  et  Pasiphaé. 

I.  Perse  E  était  fils  de  Jupiter  et 
de  Danaé.  {V .  Danaé).  Ayant  été 
expose  à  la  merci  des  flots  avec  sa 
mère  ,    dans  une  méchante  barque  , 


P  E  R  3..1 

il  fut  jeté  sur  les  côtes  de  la  petite 
islc  de  Sériphe  ,  l'une  des  Cvcluf^es. 
Polydecte  ,  qni  en  était  roi,  le  reçut 
favorablement,  et  prit  soin  de  son 
éducvilion.  Mais  dans  la  suite  étant 
devenu  amoureux  de  Danaé  ,  il 
chercha  à  éloigner  son  fils  ;  c'est 
pourquoi  il  lui  ordonna  de  comluttre 
les  Gortones ,  et  de  lui  apporter 
la  tête  de  Méuuse.  Persée,  aimé  des 
dieux,  reçut  pour  le  succès  de  cette 
expédition ,  de  Minerve  son  bou- 
clier ,  de  Pluton  son  casque  ,  et  de 
Mercure  ses  ailes  ft  ses  talon- 
nières.  Ces  ailes  étaient  un  bon 
vaisicau  à  voiles,  dont  Périmée  se  ser- 
vit pour  aller  sur  la  côte  d'AIrupe  : 
le  casque  de  Pluton  désigne  le  se- 
cret qu'il  fallait  garder  dans  cette 
expédition  ;  et  le  bouclier  de  Mi- 
nerve la  prudence  avec  laquelle  il 
se  conduisit  dans  celte  guerre.  I! 
vainquit ,  en  eflet  ,  les  Gorgones  , 
et  coupa  la  tète  de  Méduse.  V~  Mé- 
duse ,  Gof.GOKES. 

Persée ,  monté  sur  Pégase  que 
Minerve  lui  avait  prêté ,  se  trans- 
porta ,  à  travers  la  vaste  étendue  des 
airs  ,  dans  la  Mauritanie  ,  où  ré- 
gnait le  célèbre  Atlas.  Ce  prince  , 
qui  avait  été  averti  par  un  oracle 
de  se  tenir  en  garde  contre  un  fils 
de  Jupiter ,  refusa  à  te  héros  les 
♦Iroits  de  l'hospitalité.  Mais  il  eu 
fut  puni  sur  l'heure  ;  la  tête  de 
Métiuse  ,  que  Persée  lui  montra  ,  le 
pétrifia ,  et  le  changea  en  ces  mon- 
tagnes qui  portent  aujourd'^lmi  son 
nom.  F .  Atlas. 

Il  enleva  ensuite  les  pommes  d'or 
du  jardin  desHespéri;  es.  De  la  Mau- 
ritanie, il  passa  en  Ethiopie,,  où  il 
délivra  Andromède  du  monstre  qni 
allait  la  dévorer;  et,  après  avoir 
épousé  la  princesse  ,  qu'il  lui  fallut 
acheter  une  seconde  fois  par  un 
combat  contre  Planée;  il  revint  en 
Grèce  avec  elle.  Qnoiiju'il  eut  à 
se  plaindre  de  son  grand-père  Acrise, 
qui  avait  voulu  le  faire  périr  en 
naissant  ,  il  le  rétablit  pourtant  sur 
le  trône  d'Ari^os  ,  d'où  Proléus 
Tavait  chassé  ,  et  il  tua  l'iisurpatenr. 
Mais  ,  bientôt  après  ,  il  eut  le  mal- 
heur de  tuer  lui-même  Acrise  d'un 
Bb  4 


Sp'î 


P  E  R 


cuiip  fie  palet  ,  dans  les  jeux  qu'on 
ccléJjrait  pour  les  funérailles  de 
Pol_ydecle.  Il  eut  tant  de  douleur 
de  cet  accident ,  qu'il  abandonna  le 
séjour  d'Argos,  et  s'en  alla  inilir  une 
nouvelle  ville  dont  il  fit  la  capitale 
de  ses  états  ,  et  qui  fut  noniniée 
Mycenes.  On  dit  qu'il  fut  aussi 
cause  de  la  mort  de  Fol ydecte.  Per- 
sée  lui  apporta  la  tète  de  Méduse  , 
suivant  l'ordre  qu'il  en  avait  reçu, 
etse.eardabicnde  la  montrer  d'abord 
au  roi  ,  à  cause  des  terribles  effets 
que  produisait  la  vue  de  ce  monstre. 
Mais  un  jour  que  Poljdecte  voulut 
dans  un  festin  faire  violence  à  Da- 
naé  ,  Persée  ne  trouva  pas  de  plus 
court  mojen  pour  sauver  l'honneur 
de  sa  ntère  que  de  présenter  la 
Gorgone  au  roi  ,  qui  fut  pétrifié. 
I  Persée ,  après  la  mort  de  son  père 
Acrise ,  fit  un  échange  de  son  royaume 
d'Argos  avec  Mégapente ,  fils  de 
Prœtus  ,  contre  le  territoire  de  Mj- 
cènes.  Le  change  était  avantageux 
.pour  M('gapenle;  mais  notre  héros 
voulait  se  réconcilier  avec  lui  par 
cet  acte  de  générosité.  Celui-ci  n'en 
fut  point  touché  ,  il  se  servit  même 
«le  ses  bienfaits  pour  le  perdre;  il 
lui    dressa    des  embûches,  et  le  fit 

férir  en  haine  de  ce  qu'il  avait  tué 
rœtus  ,  son  père.  Les  peuples  de 
My  cènes  et  d'Argos  lui  élevèrent 
des  monuments  héroïques  ;  mais  il 
reçut  encore  de  plus  grands  honneurs 
dans  l'isle  de  Sériphe  ,  et  .t  Athènes 
où  il  eut  un  temple.  Hérodote  ,  dans 
son  Mutcrjw ,  parle  eiicore  d'un 
temple  de  Persée  ,  hâti  à  Chemnis 
en  Egypte  ,  qui  était  qurrré  et 
environné  de  palmiers.  Sous  le  ves- 
tibule, bâti  de  grosses  pierres  jetaient 
deux  grandes  statues;  dans  le  temple 
était  celle  de  Persée.  Les  Cheninites 
disaient  que  ce  héros  leur  appa- 
raissait souvent,  et  le  plus  ordinai- 
rement dans  ce  temple  :  ils  disaient 
aussi  qu'il  se  trouvait  chez  eux  un 
de  ses  souliers,  lequel  avait  deux 
coudées  de  long.  Ce  héros  fut  placé 
dans  le  ciel ,  parmi  les  constella- 
tion;, septentrionales ,  avec  Andro- 
mède son  épouse  ,  Cassiopée  et 
Céohée. 


P  E  R 

■2-  —  Un  des  fils  de  Nestor  roi 
de  Pylos.   Odyss.  l.  3. 

PkRSÉIS  ,  PeRsÉiA  ,   HÉCATE  ,  fille 

de  Perses  fils  du  Soleil ,  ou  du 
Titan  Perséus. 

Pebséi'hone  ,  nom  grec  de  Pro- 
serpiiic.  Rac.  Perlhein ,  dévas- 
ter ,   et  yhonos  ,    meurtre. 

Perses.  La  religion  des  anciens 
Perses  est  décrite  fort  au  long  dans 
Hérodote.  Ils  n'ont,  dit-il,  ni  sta- 
tues ,  ni  temples  ,  nf  autels ,  parce- 
qu'ils  ne  croient  pas  que  les  dieux 
aient  une  origine  humaine.  Ils  se 
})Orlent  sur  les  plus  hautes  montagnes 
pour  sacrifier  à  Jupiter;  c'est  ainsi 
qu'ils  appellent  toute  la  rondeur 
du  ciel.  Ils  sacrifient  aussi  au  Soleil , 
à  la  Lune  ,  h  la  Terre  ,  au  Feu ,  à 
l'Eau  et  aux  Vents.  Ils  ne  connais- 
saient pas  anciennement  d'autres 
dieux  que  ceux-lù.  Il  paraît,  par 
ce  récit  à'Héivdote  ,  que  lobjet  du 
culte  ancien  des  Perses  était  l'uni- 
vers et  toutes  ses  parties.  Depuis 
cetemps-là,poursuit/^ero^/o/e,ilsont 
appris  des  Assyriens  et  des  Arabes 
à  sacrifier  à  Uranie  et  à  \'énus 
céleste.  Les  sacrifices  des  Perses  se 
font  en  cette  sorte  :  Ils  n'érigent 
point  d'autels ,  ne  font  point  de  feu  : 
il  n'y  a  chez  eux  ni  libations ,  ni 
joueurs  de  flûte,  ni  couronnes;  mais 
celui  qui  fait  le  sacrifice  mène  la 
victime  dans  un  lieu  pur  et  net , 
et  invoque  le  dieu  auquel  il  veut 
sacrifier ,  avant  sa  tiare  couron- 
née de  myrte.  II  n'est  pas  permis 
au  sacrificateur  de  prier  pour  lui  en 
particulier  ;  mais  il  doit  avoir  pour 
objet,  dans  ses  prières,  le  bien  de 
toute  la  nation  :  ainsi  il  se  trouve 
compris  avec  tous  les  autres.  Après 
qu'il  a  fait  cuire  les  chairs  de  la 
victime  ,  coupées  en  plusieurs  mor- 
ceaux ,  il  étend  de  l'herbe  tendre , 
et  sur-tout  du  trèfle  ,  et  il  les  met 
dessus  ;  ensuite  un  mage  chante  la 
théogonie ,  espèce  de  chant  religieux. 
Après  cela  ,  le  sacrificateur  emporte 
la  victime,  et  en  fait  l'usage  qu'il  veut. 
Strabon ,  qui  copie  Hérodote,  ajoute 
quelques  circonstances.  Selon  lui , 
les  Perses,  dans  leurs  sacrifices,  ne 
laisscrit  rien  pour  les  dieux  ,  disant 


P  E  R 

^ue  Dieu  ne  veut  autre  chose  qiie 
laine  de  la  \ittiuie.  Ils  sacrifient 
principalement  au  feu  et  à  l'eau  : 
ils  mettent  dans  le  feu  du  hois  sec  > 
sans  écorces  ,  sur  lequel  ils  jettent  de 
la  praisse  et  de  l'huile  ,  et  allument 
le  feu ,  mais  sans  souftler  ,  faisant 
seulement  du  vent  avec  une  espèce 
d'éventail.  Si  quelqu'un  souffle  le 
feu ,  ou  s'il  y  jette  quelfjiies  ca- 
davres, ou  de  la  boue,  il  est  puni 
de  mort.  Le  sacrifice  de  l'eau  se  fait 
en  cette  manière  :  Ils  se  rendent  au- 
près d'un  lac,  ou  d'un  fleuve,  ou 
d'une  fontaine ,  et  font  une  fosse 
où  ils  égorsent  la  victime ,  prenant 
garde  que  l'eau  prochaine  ne  soit.  ■ 
ensanj^lantée ,  ce  qui  la  rendrait  im- 
monde. Après  cela,  ils  mettent  les 
chairs  sur  du  myrte  et  du  laurier; 
ensuite  les  mages  y  mettent  le  feu 
avec  de  petits  hùfons  ,  et  répan- 
dent-leurs  lil.ations  d'huile  mêlée 
avec  du  lait  et  du  miel,  non  siu-  le 
feu  ,  ni  sur  l'eau,  mais  sur  la  terre. 
Cela  fait ,  ils  font  leurs  enchantements 
l'espace  d'une  heure ,  en  tenant 
un  faisceau  de  verges  à  la  main. 
K.   MiTHRAs  ,   Soleil,  Fki:. 

I .  Perses  ,  fils  de  Créius  et  d'Eu- 
rvhie  ,  épousa  Astérie ,  dont  il  eut 
Hét  ate.  On  croit  que  ce  fut  lui  qui , 
le  premier ,  porta  ses  mains  sacri- 
lèges sur  les  trésors  du  temple  de 
Delphes. 

1.  —  Fils  du  Soleil  et  de  Persa  , 
détrôna  son  frère  Eétès ,  après  la 
fuite  de  Médée,  et  fut  à  son  tour 
détrôné  par  cette  magicienne  ,  qui 
1  empoisonna. 

3.  —  Un  des  noms  mithriaqnes. 
4-  —  Fils  de  Persée  et  d'Andro- 
mède ,  qui  donna  son  nom  aux 
Perses.  Pline  lui  attribue  l'inven- 
tion des    flèches. 

Perséus  ,  un  des  Titans. 
PtRSÉvERANCE  ,  femme  vêtue  de 
blanc  et  de  bleu,  avec  une  guirlande 
d  amarante,  tenant  un  vase,  dont 
en  répandant  l'eau  goutte  à  goutte 
elle  a  creusé  le  rocher. 

Pebsica  ,  surnom  sous  lequel  Diane 
était  révérée  chez  les  Perses.  On  lui 
immolait  des  taureaux  qxu'  pais- 
saient sur  les  bords  de  l'Euphrate. 


PET 


3q3 


Ils  portaient]' empreinled'une lampe, 
qui  avertissait  qu'ils  étaient  consa- 
crés à  la  déesse. 

Perspective.  Cochîn  l"a  conçue 
sous  la  forme  d'une  femme  occupée 
à  considérer  la  section  des  rayons 
visuels  supposés  partir  d'un  cube  et 
couper  un  corps  diaphane. 
•  Peijspicax  ,  aux  bons  yeux , 
surnom  de  Minerve,  honorée  à  Argos 
dans  im  temple  que  Diomède  lui 
avait  dédié  sous  ce  nom ,  en  mémoire 
de  ce  qu'au  milieu  du  combat  elle 
lui  avait  décillé  les  yeux ,  et  avoit 
dissipé  les  ténèbres  qui  les  couvraient. 

PertundA  ,  une  des  divinités  ro- 
maines qui  présidaient  aux  mariages. 
On  en  plaçait  la  statue  dans  la 
chambre  de  la  nouvelle  mariée ,  le 
jour  de  ses  noces. 

PÉruro,  nom  que  les  anciensPrus- 
siens  «donnaient  à  la  foudre ,  qu'i-s 
adoraient  comme  une  divinité.  Ils 
entretenaient  en  son  lionneur  un  feu 
continuel  de  bois  de  chêne.  C'e>t 
vraisemblablement  le  même  que  Pé- 
roun. 

Pebtigilia  ,  fêtes  noctxuTrtes  qui  se 
célébraient  en  I  honneur  de  Cérès , 
de  Vénus  ,  de  la  Fortune,  etc. 

Pessim^me  ,  ville  de  Phrygie , 
célèbre  par  le  tombeau  d'Atys ,  et 
par  le  culte  de  Cvl>èle.  Cette  déesse 
y  était  adorée  sous  la  figure  d'une 
pierre  noire  et  informe  ,  f[ue  Ton  di- 
sait tombée  du  ciel. 

PESSINtNTIA,  PeSSIKUNTICA  .  SUP- 

nom  de  Cylèle  ,  pris  du  culte  qu'on 
lui  rendait  à  Pessinimle. 

Peste.  Les  anciens  en  avaient  fait 
unedivinité.i?a/?Aaé/ l'a  représentée, 
dans  un  de  ses  plus  leaux  dessins , 
par  ime  figure  qui ,  en  portant  du 
secours  aux  malades ,  se  bonclie  le 
nez.  Ce  dessin  a  été  gravé  par  Marc 
Antoine;  et  le  Poussin  a  euipnuilé 
cette  idée  pour  son  tableau  de  la 
punition  des  Philistins. 

PÉsus ,  viUe  de  !a  Troade,  dont  les 
habitants  allèrent  au  siège  de  Troie. 

Pet.  f^.  Crepitl's. 

Peta  ,  divinité  romaine,  qui  pré-^ 
sîdait  aux  demandes  que  Ton  avait  k 
faire  aux  dieux  ,  et  que  l'on  consul- 
tait |>our  savoir    si  ces   deuiandes 


?!î)4  PET 

claieirt  JTistes  ou  non.  R;ic.  Peto, 

je  tieiiiande. 

PiLiAsATUs  ,  surnom  àf  Mercure, 
pris  du  petase  dont  sa  tête  est  ordi- 
nai renient  eouverle. 

PÉ TASE ,  bonnet  de  voyafreur.  On 
le   donnait  à    Mercure,   comme  au 
/  dieu  -vojageur  par  excellence ,  et  né- 
gociateur du  ciel  ,  de  la  terre  et  deS 
enfers.  Son  petase  avait  des  ailes. 

PÉTÉE  ,  fils  d'Ornée  ,  père  de 
Mneslliée,  qui  comuiandait  les  Athé- 
niens au  sièfre  de  'JVoie,  et  «ontrihua 
beaucoup  à  la  prise  de  la  >ille. 

PÉtÉon  ,  ville  de  Béolie,  dont  les 
habitants  allèrent  au  sièfre  de  Troie. 

Petords,  un  des  cinq  eompafjnons 
de  Cudinus  qui  survécurent  aux 
f;uerriers  nés  des  dents  du  serpent 
tué  par  ce  héros. 

I.  PÉtrÉe  ,  une  des  Oci'anides. 

3.  —  Centaure  percé  par  Piri- 
thoiis  d'un  javelot  qui  le  traversa 
aTcc  le  chêne  qu'il  tenait  embrassé. 

PÉTKous  (.1/.  Ind.) ,  dieux,  en- 
fants de  Brahnia  ,  et  nés  d'un  corps 
lé^cr  et  invisible.  Aussi  eiix-nièines 
avaient  d'invisibles  corps,  et  ('laiont 
destinés  à  se  nourrir  des  offrandes 
faites  aux  dieux. 

Pe'I'ta  ,  fille  de  Nannus  roi  des 
Séfiobriciens.  Son  père  ,  ayant  pré- 
paré ses  noces  ,  invita  un  Phocéen 
nommé  Euxène.  Ces  noces  se  fai- 
saient ainsi  :  Après  le  repas ,  on 
faisait  entrer  la  jeune  personne.  Elle 
devait  présenter  une  fiole  à  celui 
des  a'sistants  qu'elle  devait  épouser. 
Pelta, étant  donc  entrée  dans  la  salle 
du  festin  ,  présenta  ,  soit  hasard ,  soit 
autrement ,  la  fiole  &  Euxène  ,  qui , 
devenu  gendre  du  roi ,  se  fixa  dans 
le  pays  ,  et  fut  im  des  fondateurs  de 
Marseille.  Ce  récit  est  A'Anstote. 
Celui  de  Justin  est  différent.  Voy. 
GvPTis ,  Pkotis. 

PeitAlus  ,  un  des  /guerriers  de 
Phinée  ,  qui  comi  attirent  contre 
Persée  à  la  cour  de  Céphée. 

Pettjlantium  ,  fêle  célébrée  à 
Sparte  et  à  Athènes  en  l'honneur  de 
Vénus,  sous  le  nom  de  la  Lune.  Les 
hommes  y  assistaient  en  habits  de 
femmes  ,  et  les  femmes  en  habits 
d'hommes. 


PEU 

PEt'CÉTTtrs,  fils  de  Lycaon  ,  et 
petit-fils  de  Pélas^us  et  deDéjanire, 
passa  en  ■'Italie  avec  Œnotrus  son 
Irère  ,  et  donna  son  nom  à  un  canton 
de  cette  contrée. 

Pet  PMER  ,  arbre  consacré  à  Her- 
cule. Lorsque  ce  héros  descendit  aux 
enfers  ,  il  se  fit  une  couronne  de  peu- 
plier. Le  côté  de  la  feuille  qui  tondia 
la  tète  conserva  la  couleur  blanche  , 
pendant  que  la  partie  de  la  feuille 
fpii  était  en  dehors  fut  noircie  par  la 
iuDKîe  de  ce  triste  séjour.  De  là  vient, 
dit-on,  que  le  peuplier,  qui  avait 
autrefois  ses  feuilles  blanches  «les 
deufi  côtés  ,  les  a  maintenant  noires 
en  dehors.  On  croit  fpie  ce  fut  Her- 
cule qui  trouva  cet  arbre  dans  ses 
vovapes,  et  qui  le  porta  dans  la  Grèce. 
C'est  pour  cette  raison  qu'il  lui  fut 
consacré.  Evandré,  roi  de  Pallante, 
voulant  offrir  un  sacrifice  à  Hercule, 
(!ans  VirfUe,  ceint  sa  tète  de  bran- 
ches de  peuplier. 

Peur, divinité  i;recqne  et  romaine. 
Elle  avait  un  temple  h  Sparte,  près 
du  palais  dés  épliorcs ,  soit  pour 
avoir  toujours  devant  les  yeux  la 
crainte  de  faire  quelque  chose  d'in^ 
di£;ne  de  leur  rang  ,  soit  pour  mieux 
inspirer  aux  autres  la  crainte  de 
violer  leurs  ordonnances.  Thésée  sa- 
crifia à  Ifi  Peur,  afin. qu'elle  ne  saisît 
pas  ses  troupes.  Alexandre  suirit  cet 
exemple  avant  la  bataille  d'Arbelles. 
Hésiode  ,  dans  la  description  du 
bouclier  d'Hercule ,  représente  Mar» 
accompagné  de  la  Peur  ;  et ,  dans  sa 
Théogonie  ,  il  fait  naître  cette  déité 
de  Mars  et  de  Vénus.  Pausanias 
cite  une  statue  de  la  Peur ,  élevée  à 
Corinthe.  Homère  la  met  sur  l'éfûde 
de  Minerve,  et  sur  le  bouclier  d'A- 
ganiemnon.  Dans  le  i5*.  livre  ,  il 
compare  Idoménée  et  Mériou  son 
écuver  au  dieu  INlars  suivi  de  la 
Peur  et  de  la  Fuite ,  dont  il  est  le 

f>ère.  Dans  le  i5*.  ,  Mars,  irrité  de 
a  mort  de  son  fils  Ascalaphe,  ordonne 
à  ces  mêmes  déités  d'atteler  son  char. 
Dans  le  16".,  il  personnifie  l'épou- 
vante des  Troyens  mis  en  désordre , 
sons  les  noms  de  la  Peur  et  de  la 
Fuite,  qui,  s'élevant  des  vaisseaux 
I    grec^,  poursuivent  les  défenseurs  de 


P  E  Y 

Troie.  EscJiyli'  fait  jurer  .«es  sept 
chefs  devaiit  Tlièl»es  p;!r  Ja  Peur  , 
par  le  dieu  M.irset  sa  s<xur  Bellone. 
Knfm  Rouie  honorait  la  Peur,  jointe 
à  la  Pâleur,  dejiuis  le  vœu  lait  par 
Tullus  Hostilius  dans  une  I  ataille 
contre  les  Alljains.  Les  niédailles  an- 
ciennes représentent  la  Peur  avec 
des  cheveux  hérissés  ,  un  visage 
étouné  ,  une  txju<  lie  ouverte ,  et  nu 
reiîard  qui  nianjue  l'épouvante ,  effet 
d  un  péril  imprévu. 

Pevrik  était  un  roi  d'une  isie 
située  aux  environs  de  celle  de  For- 
roose.  Les  habitants  de  cette  isle  s'é- 
taient prodi^ieiisciiient  enrichis  par 
un  commerce  de  terre  propre  à  la 
fabrique  des  porcelaines.  Les  vices 
accompagnent  ptiur  l'ordinaire  les 
grandes  richesses.  Ce  peuple  devint 
si  corrompu  ,  que  les  dieux  résolurent 
de  te  punir;  mais  ils  ^ouhlrent  ex- 
cepter du  châtiment  général  le  sou- 
verain de  l'isle ,  qui  avait  conservé  ses 
mœurs  pures  au  milieu  des  dérègle- 
ments de  ses  sujets.  Ils  lui  envoyèrent 
un  songe,  qui  l'avertit  que  son  isle 
devait  bientôt  être  détruite  par  les 
dieux;  que  lorsqu'il  verrait  une  tache 
rou^e  sur  la  face  de  deux  idoles ,  ce 
serait  un  signe  que  le  temps  de  sa 
destruction  n'était  pas  éloigné  ;  qu'il 
devait  aussi-îôt  s'eniharquer  avec  sa 
famille ,  et  fuir  ce  rivage  funeste.  Le 
bon  roi ,  touché  du  sort  dont  ses 
coupables  sujets  étaient  menacés  , 
leur  raconta  le  songe  qu'il  avait  eu  , 
et  les  exhorta  vivement  à  se  corriger 
.  pour  appaiser  la  colère  des  dieux  ; 
mais  ils  tournèrent  eu  ridicule  ses 
avis  et  ses  prédictions.  Un  plaisant, 
voulant  faire  voir  que  le  songe  du  roi 
n  était  qu'une  illusion  ,  alla  pendant 
la  nuit  marquer  de  rouge  la  face  de 
deux  idoles  ;  et  ,  sans  le  savoir  ,  il 
donna  lui-même  le  signal  de  sa  perte 
et  de  celle  de  ses  compatriotes.  Le 
roi  n'eut  pas  plutôt  vu  cette  marque 
rouge  ,  qu'il  s'enibanjua  prompte- 
.  ment  a\cc  sa  famille ,  et  ce  qu  il  avait 
de    plus    précieux.    A    peine  fut-il 

Farti,  qu'un  affreux  déluge  submergea 
isle  entière,  et  engluntit  tous  les 
habitants.  Peyrun  se  réfugia  sur  les 
côtes  de  la  Clune  ;  «'est  pourquoi 


P  H  A  3o5 

dans  les  provinces  méridionales  de 
cet  empire  ou  célèbre  tous  les  ans 
une  tète  pour  conserver  la  mémoire 
de  cet  événement.  Les  Japonais  ont 
aussi  imité  cet  usage.  Ils  célèbrent , 
le  cinquième  jour  du  ciuquième  mois 
de  leur  année ,  une  iète  suleiiinelle  , 
pendant  laquelle  les  jeimes  gari'ons 
tout  des  courses  sur  1  eau  ,  en  répé- 
tant souvent  le  nom  dePevr^n. 

Pez  et  PiscHAROS  ,  divinités  in~ 
diennes  ,  qui  sont  toujours  dans  1^ 
compagnie  d'Ixora.On  les  représenta 
d'une  taille  fort  grande  ;  et ,  p^-ndan* 
la  nuit ,  elles  tiennent  en  main  de* 
ilambraux  allumés. 

Phacetis,  Phacites.   ^^.  Apha- 

CITE. 

Phaeana  ,  l'une  des  deux  Grâces 
que  reconnoissaient  les  Lacédémo- 
uiens.  Rac.  Phainein ,  briller,  p^. 
CLrrA. 

Phaeknis  ,  prophétessc  ,  fille  d'un 
roi  deChaonie  qui  vivait  vers  la  cent 
trente  -  sixième  olympiade  ,  pi'édit 
l'irruption  des  Gaulois  en  Asie. 

Ph.eo  ,  une  des  H>ades. 

Pu.ESYLE  .nom  d'une  desHyades. 

Phaéthos.  P^.  Phaéton. 

1.  Phaéton  ,  prince  grec,  qui 
régna  le  premier  sur  les  Molosses  , 
et  qui  vint  en  Epire  avec  Pélasgus. 

2.  — Fils  du  Soleil  et  deCIvniène, 
ayant  eu  un  différend  avec  Epapb.us, 

3ui  lui  reprocha  de  n'être  pas  le  (Ils 
u  Soleil  connue  il  s'en  vantait  , 
alla  s'en  plaindre  à  sa  mère,  qui  le 
renvoya  au  Soleil  pour  apprendre 
de  sa  propre  bouche  la  vérité  de  sa 
naissance.  Phaéton  se  rendit  donc 
au  pal.'iis  du  Soleil  ,  lui  expliqua  le 
sujet  de  sa  venue,  et  le  conjura  de 
lui  accorder  une  grâce  ,  sans  la  spé- 
cifier. Le  Soleil,  cédant  aux  mouve- 
ments de  l'amour  paternel  ,  jura  par 
le  Styx  de  ne  lui  rien  rrfuser.  Alors 
le  jeune  téméraire  lui  demanda  la 
pernu'ssion  d'éclairer  le  monde  pen- 
dant un  jour  seulement  ,  en  condui- 
sant son  (bar.  Le  Soleil  ,  engagé  par 
un  serment  irrévocable  ,  fit  tous  ses 
ctforts  pour  dt'tournor  son  fils  d'un* 
entreprise  si  difficile  ,  mais  inutile- 
ment. Phaéton,  qui  ne  coanait  point 


5<-;i5 


r  II  A 


de  danger,  persiste  dans  sa  demande, 
et  monte  sur  le  char.  Les  chevaux 
du  Suleil  s'apperçoivent  bientôt  du 
changement  de  conducteur.  IN  c  re- 
connaissant plus  la  main  de  leur 
maître  ,  ils  se  dctouraent  de  la  route 
ordinaire;  et  tantôt  montant  trop  haut , 
ils  menacent  le  ciel  d'un  embrase- 
ment inévitable;  tantôt  descendant 
trop  bas  ,  ils  tarissent  les  rivières  , 
et^brùlent  les  montagnes.  La  Terre, 
desséchée  jusqu'aux  entrailles ,  porte 
ses  plaintes  à  Jupiter  ,  qui  ,  pour 
prévenir  le  bouleversement  de  l'uni- 
vers, et  apporter  un  prompt  remède 
•î\  ce  désordre  ,  renverse  d'un  coup 
de  foudre  le  fils  du  Soleil ,  et  le  pré- 
cipite dans  l'Eridan. 

Des  auteurs  ont  donné  pour  mère 
à  Phacton  la  nymphe  Rnode  ,  fille 
de  Neptune  et  d'Amphitrite.  Cette 
catastrophe  a  été  expliquée  différem- 
ment. Ariitote  croit  ,  sur  la  foi  de 
quelques  anciens  ,  que  du  temps  de 
Phaéton  il  tomba  du  ciel  des  llammes 
nui  consumèrent  plusieurs  pays  ;  et 
P.usèhe  place  ce  déluge  de  feu  dans 
le  même  siècle  où  arriva  celui  de 
Phaéton.  D'autres  y  ont  vu  l'eniLm- 
sement  des  villes  criminelles  de  la 
Pentapole  ,  ou  le  prodige  de  Josué  , 
ou  celui  d'Ezéchias.  S.  Jean  Chry- 
sostome  regarde  comme  le  fonde- 
ment de  cette  fable  le  char  du  pro- 
phète Elie  ,  Elios  ,  Soleil.  T^ossius 
Y  retrouve  une  fable  égyptienne  ,  et 
confond  le  deuil  du  Soleil  pour  la 
perte  de  son  fils  ,  avec  celui  des 
Égyptiens  pour  la  mort  d'Osiris. 
Ceux  qui  regardent  les  fables 
comme  les  dépositaires  de  la  morale 
des  anciens  n'ont  vu  dans  celle-ci 
que  l'emblème  d'un  téméraire  qui 
présume  trop  de,  ses  forces.  Selon 
Lucien  ,  dont  l'explication  est  fort 
ingénieuse  ,  Phaéton  s'était  fort 
appliqué  à  l'astronomie ,  et  sur- 
tout à  connaître  le  cours  du  soleil  ; 
mais  étant  mort  fort  jeune,  il  avait 
laissé  ses  observations  imparfaites  , 
ce  qui  fit  dire  à  quelques  poètes 
qu'il  n'avait  pu  conduire  le  char  du 
Soleil  jusqu'à  la  fin  de  sa  carrière. 
Plutarcpie  ,  qui  a  suivi  cette  expli- 
,cation ,  dit  qu  il  y  a  eu  véritablement 


P  H  A 

un  Phaéton  qui  régna  sur  les  Mo- 
losses ,  et  se  noya  dans  le  Pô  ;  que 
ce  prince  s'était  appliqué  i  l'astro- 
nomie ,  et  avait  prédit  cette  grande 
chaleur  qui  arriva  de  son  temps  et 
désola  son  royaume.  Il  ne  faut  pas 
oublier  que  les  Grecs  ont  quelquefois 
donné  au  Soleil  le  nom  de  Phaéton. 
Rac.  Phaethcin  ,  briller.  En  rap- 
prochant ce  nom  de  la  circonstance 
indiquée  par  Oi'ide  ,  que  Phaéton  , 
à  la  vue  du  signe  du  Scorpion  ,  aban- 
donna les  rênes  ,  on  ne  trouvera 
pius  ,  avec  le  savant  Dupais  ,  qu'un 
phénomène  astronomique.  L'anti- 
quité nous  a  laissé  quelques  monu- 
ments de  cette  fable.  Le  premier 
représente  Phaéton  étendu,  pendant 
que  le  char  encore  entier  est  au  mi- 
lieu des  airs.  Dans  un  second  ,  on 
voit  des  flammes  ,  le  char  brisé  dont 
il  ne  paraît  qu'une  roue  ,  Phaéton 
mort  ,  et  les  chevaux  en  désordre. 
Dans  un  troisième  ,  Phaéton  est  en- 
core sur  son  char,  et  le  désordre  des 
chevaux  annonce  une  chute  pro- 
chaine. Les  Héliades  ses  sœurs  y  pa- 
raissent sur  le  bord  d'un  fleuve ,  au 
moment  qu'elles  commencent  à  être 
changées  en  peupliers.  Le  cygne 
placé  auprès  désigne  la  métamor- 
phose de  Cycnns  ,  ami  de  Phaéton. 

5.  —  Fils  de  l'Aurore  et  de  Cé- 
phale  ,  selon  Hésiode  ,  fut  changé 
en  un  génie  immortel ,  à  qui  Vénus 
confia  la  garde  de  son  temple. 

4.  —  Un  des  chevaux  de  l'Au- 
rore.   Odyss.  liv.  23. 

PiiAÉTONTiADEs  ,  Ics  sœurs  de 
Phaéton  changées  en  peupliers.  K. 

HÉLIADES. 

Phaetontis  VoLucEis,  le  cygne, 
quOi'ide  désigne  ainsi  parceque 
CycHus  ,  ami  de  Phaéton  ,  avait  été 
métamorphosé  en  cet  oiseau. 

I .  Phaétuse  ,  l'aînée  des  sœurs 
de  Phaéton, 

1.  —  Sœur  de  Lampétie  ,  et  fille  , 
comme  elle  ,  de  la  déesse  Nééra 
(jeunesse  )  et  du  Soleil  ,  paissait  les 
brebis  du  dieu  dans  l'isie  de  Sicile. 

Phager  ,  PHAGRtJS,  sorte  de  pois- 
son dont  les  Egyptiens  avaient  lait 
une  divinité. 

P«AGÉ51ES  ,  Phagl^iposies  ,  fêle* 


P  H  A 

en  riionneur  de  Bacchui ,  où  il  se 
faisait  de  grands  festins.  Rac.  Plia- 
geirii  manger. 

Phagon  ,  fête  grecque ,  dont  parle 
Eustuthe  ,  et  qui  parait  la  même 
que  les  Phagésies. 

Phaie,  laie  qui  infestait  le  ter- 
ritoire de  Cromm_jon  ,  mère  du  san- 
glier de  Calydon  ,  et  dont  la  défaite 
lut  un  des  exploits  de  Thésée.  D'au- 
tres prétendent  que  c'était  une  pros- 
tituée qui  vivait  de  meurtres  et  de 
brigandages  ,  cjiii  dut  son  nom  de 
laie  sauvage  à  sa  vie  infâme  ,  et  fut 
enfin  mise  à  mort  par  Thésée. 

Phalakthe  ,  Laconien ,  se  mit 
à  la  tète  des  naturels  nés  à  Laccdé- 
uione  ,  pendant  que  les  Spartiates 
étaient  occupés  au  siège  deMessène , 
et  nommés  Parthéniens  avant  d'ar- 
river en  Italie  :  il  fît  naufrage  dans 
la  mer  Crissée ,  et  fut  porté  par  un 
dauphin  jusqu'au  rivage.  Après  di- 
verses aventures ,  il  se  fixa  à  'rarente, 
en  fut  chassé  par  les  habitants  ,  se 
réfugia  à  Brundusiuni  ,  d'oii  il  or- 
donna de  reporter  ses  cendres  dans 
ia  place  publique  de  J'arente  ,  et  de 
les  y  disperser  ,  parceque  loracle 
avait  attaché  à  cette  pondre  ainsi 
répa;  du«  la  possession  de  la  ville 
pour  les  Parthéniens.  En  mémoire 
d'un  si  grand  bienfait ,  les  Tarentins 
décernèrent  les  honneurs  divins  ù 
Phalanthe.  Sa  statue  fut  placée  dans 
le  temple  de  Delphes ,  et  le  dauphin 
Lienfaisant  se  voyait  à  côté. 

Phalanx,  frère  d'Arachné.  Pallas 
prit  un  soin  particulier  de  leur  édu- 
cation; mais  indignée  qu'ils  y  répon- 
dissent mal  ,  et  qu'ils  eussent  conçu 
l'un  pour  lantre  une  p.-îssion  crimi- 
nelle ,  elle  les  métamorphosa  en 
vipères. 

1.  Phalaris,  capitaine  troyen , 
tué  par  Turnus. 

2.  —  Tyran  d'Agrigente.  Sa  mère, 
dit  Cicéroii ,  eut  un  songe  ,  qui  ap- 
prit que  son  fils  serait  cruel.  Il  lui 
sembla  voir  les  statues  des  dieux 
qu  elle  avait  consacrées  dans  la  mai- 
son de  son  fils.  Mercure  avait  répandu 
du  sang  d'une  coupe  qu'il  tenait  à 
la  main  droite-^  à  peine  ce  sang  avait 
touché  la  terre ,  que^  s'élevant  à  gros 


P  H  A  3;,,7 

bouillons  ,  il  avait  rempli  toute  la. 
maison.  Phalaris  avait  fait  forger  un 
taureau  d'airain  ,  pour  y  brûler  vifs 
ceux  qu'il  condamnerait  ù  mort.  Pé- 
rille  ,  l'auteur  d  une  si  honible  in- 
vention ,  en  fit  le  premier  essai  ;  et 
le  tyran  ,  après  y  avoir  fait  mourir 
un  grand  nombre  de  personnes,  y 
périt  lui-même  par  le  jugement  de 
ses  sujets  révoltés  contre  lui.  Le  tra- 
ducteur des  Lettres  attnbuéesà  Pha- 
laris a  essayé  de  réhabiliter  sa  mé- 
moire. 

Phalcès  ,  capitaine  troyen  ,  tué 
par  Antiloque.  Uiad.  lii'.  9. 

Phalère  ,  héros  grec ,  ami  de 
Jason  ,  un  des  Argonautes  ,  avait 
donné  son  nom  au  port  de  Phalère  , 
un  des  ports  d'Athènes. 

Phalès,  divinité  invoquée  par  les 
Cyliéniens, selon  Lucien.  Quel({ues 
auteurs  le  croient  le  même  que 
Priape. 

Phalias  ,  fils  d'Hercule  et  d'Héli- 
conis. 

Phalliqpes,  fêtes  que  Upn  célé- 
brait à  Athènes  en  l'honneur  de 
Bacchus  ,  et  dont  voici  l'origine.  Ce 
peuple  railleur ,  avant  plaisanté  sur 
des  images  de  Bacchus  ,  colportées 
dans  la  ville  par  un  certain  Pégase  , 
fut  frappé  d'une  maladie  épidémique, 
que  la  superstition  regarda  comme 
une  vengeance  du  dieu  outragé.  D'.i- 
près  lavis  de  l'oracle  ,  on  fit  faire 
des  figures  de  Bacchus  qu'on  porta 
en  procession  dans  la  ville ,  et  l'oa 
attacha  aux  thyrses  des  représenta- 
tions des  parties  malades,  connne 
pour  marquer  que  c'était  au  dieu 
qu'on  endevait  la  gucrison.  Cette  fête 
devint  annuelle. 

Phallogogie  ,  pompe  ,  ou  pro- 
cession ,  dans  laquelle  on  portait  le» 
Phallus. 

PiiALLOPHORES  ,  ministres  des 
Orgies  ,  qui  portaient  le  Phallus 
dans  les  Bacchanales  ;  ils  couraient 
les  rues ,  barbouillés  de  lie  de  vin  , 
couronnés  de  lierre  ,  et  chantant  en 
l'honneur  du  dieu  des  cantiques 
dignes  de  leurs  fonctions. 

Phallus  ,  figure  scandaleuse  du 
dieu  dics  jardins ,  que  l'on  portait ,  en 
Grèce,  aux  fêles  Je  BactliUâ;  et  plus 


5of^  PUA 

ancfonncmcnt  aux  fêtes  d'Osiris.  Isis 
ajant  recouvre  les  meulières  épars 
de  son  mari,  et  n'ayant  pu  retrouver 
les  parties  que  les  poissons  du  Nil 
avaient  dévorées  ,  en  consacra  la  re- 
présentation ,  que  les  prêtres  por- 
tèrent ensuite  dans  les  ietes  établies 
en  l'honneur  de  ce  prince. 

Phaloé  ,  nymphe  ,  fille  du  fleuve 
Lyris  ,  laquelle  avait  été  promise  à 
cehii  qui  la  délivrerait  d'un  monstre 
ailé.  Un  jeune  homme  appelé  Elaute 
s'offrit  de  le  tuer  ,  et  y  réussit  ;  niais 
il  mourut  avant  son  mariape.  Phaloé 
Tcrsa  tant  de  larmes,  que  les  dieux, 
touchés  de  sa  douleur  ,  la  chanf'è- 
rent  en  fontaine  ,  dont  les  eaux,  sor- 
tant d'une  source  eiivirounée  de 
cvprès ,  se  mêlèrent  avec  celles  du 
fleuve  L}ris  son  père  ,  mais  de  ma- 
nière qu'on  j)ouvait  les  reconnaître 
par  leur  amertume. 

Phammastrie,  sûlemnité  grecque, 
dont  Hésychius  ne  nous  a  conservé 
que  le  nom. 

Phamïlies.  T^.  Pamylies. 

Phanée  ,  celui  qui  du/me  la  lu- 
mière,  surnom  d'Apollon  dans  l'isle 
de  Chio.  Rac.  Phuiiuin  ,  l)riller. 
C'était  aussi  le  nom  d'un  promontoire 
d'où  Latone,  dit-on  ,  avait  vu  Délos. 

Phantase,  un  des  fils  du  Som- 
meil ,  qui,  suivant  Ovide,  se  mé- 
tamorphose en  terre  ,  en  rocher  ,  eTi 
rivière  ,  en  tout  ce  qui  est  inanimé. 
Rac.  Phantazomai  ,  je  ni'imapiiie. 
On  ajoute  que  cotte  divinité  trom- 
peuse ,  environnée  d'une  foule  de 
Mensonf;es  ailés,  répandait ,  de  jour 
et  de  nuit  ,  ime  liqueur  sid^tile  sir 
les  yeux  de  ceux  qu'elle  voidait  dé- 
cevoir. Dès  ce  moment  leurs  rêves 
les  décevaient  ,  et  les  illusions  de 
l'état  de  veille  n'étaient  pas  moindres. 
Cette  fiction  est  l'emblème  des  jeux 
hizarres  de  l'imatîination. 

PHANt's  ,  un  des  Argonautes. 

PHAo^ ,  né  à  Mitylène ,  dans  l'isle 
de  Lesbos  ,  était  un  fort  bel  homme 
qui  se  fit  extrêmement  aimer  des 
femmes.  Les  poètes  O'.t  feint  que 
cette  beauté  lui  avait  été  donnée  par 
Venus  ,  eu  récompense  des  services 
qu'elle  en  avait  reçus  ,  lorsqu'il  était 
maître  de  navire  j  il  la  prit  uq  jour 


r  H  A 

dans  son  bâtiment  ,  quoiqu'elle  fût 
déguiséeen  vieille  femme  ,  et  la  passa 
avec  beaucoup  île  promptitude  où 
elle  voulut.  Il  ne  demanda  rien  pour 
sa  peine  ,  mais  il  ne  laissa  pas  dètre 
bien  payé.  Vénus  lui  fit  présent  d'un 
vase  c'alliâtre  reuipli  d  un  onguent 
dont  il  ne  se  fut  pas  plutôt  frotté 
qu'il  devint  le  plus  beau  de  tous  les 
hommes  ,  et  fil  la  passion  de  toutes 
les  femmes  de  iVIitylène.  La  célèbre 
Sapho  y  lut  prise  comme  les  autres, 
et  le  trouva  si  peu  traitable  ,  qu'elle 
s'en  désespéra  ,  et  courut  sur  la  mon- 
tagne d(  Leucade ,  d'où  elle  se  pré- 
cij)ita  dans  la  mer.  Phaon  ,  en  mé- 
moire de  cet  événement ,  fil  bâtir  un 
tenqile  à  Vénus  sur  <  elle  montagne. 
Il  ne  fut  pas  insensible  ù  l'égard  de 
toutes  les  femmes  ;  car,  avant  été  sur- 
pris en  adultère  ,  il  fui  tué  sur  le 
fait.  Pline  j)arle  d'une  plante  nom- 
mée er)^//^^Vi://H  ,  dont  la  racine  i  epré- 
scnte  les  parties  sexuelles.  L'homme 
qui  rencontre  l'elfigie  mâle  se  fait 
aimer  de  toutes  les  femmes.  Des  au- 
teurs prétendent  que  Phaon  eut  ce 
bonheur. 

Phare  d'Alexandkie.  {M.  Pers.) 
Les  Persans  préteiideii  t  qu'Alexandre, 
en  faisant  construire  dans  celte  ville 
le  Phare  ,  dont  la  hauletir  était  de 
cent  quatre-vingts  coudées,  fit  placer 
au  plus  haut  un  miroir  fait  par  art 
talismanique  ,  et  qu'Alexandrie  de- 
vait toujours  conserver  sa  grandeur 
et  sa  puissance  tant  que  cet  ouvrage 
merveilleux  subsisterait.  Quelques 
uns  ont  éirit  que  les  vaisseaux  qui 
arrivaient  dans  ce  port  se  voyaient 
de  fort  loin  dans  ce  miroir.  Quoi 
qu'il  en  soit,  il  est  célèbre  chez  les 
Orientaux  ;  et  un  poète  turc  ,  dé- 
crivant la  caducité  des  choses  de  ce 
monde  ,  s'écrie  :  «  Enfin  ,  le  miroir 
»  d'Alexandre n'a-t-il pas  été  rompu?  >» 
Ce  qu'il  y  a  de  singulier  ,  c'est  qu'il 
ne  se  brisa  ^  disent-ils  ,  que  peu  avant 
la  conquête  d'Alexandrie  par  les 
Arabes  ,  l'an  19  de  l'Hégire. 

PharéE  ,  un  des  Centaures,  blessé 
par  Thésée  dans  le  combat  des  La- 
pithes. 

PHARÈs,villed'Achaïe,oùMercureet 
Vesta  avaient  conjointemeut  ua  oracle 


P  H  A 

colèbre.  Au  'milieu  de  la  place  pn- 
Mique  était  la  stalue  du  dieu  en 
marbre ,  avec  une  firande  Larbe.  De- 
vant Mercure  imuie'diatement  était 
une  Yesta ,  aussi  de  marbre.  La 
déesse  était  environnée  de  lampes  de 
bronze  attachées  les  unes  autres.  Ce- 
lui qui  voulait  cùusulter  l'oracle  faisait 
d'alxjrd  sa  prière  à  Vesta ,  il  l'encen- 
sait ,  v<rsait  de  Tlmile  dans  toutes 
les  lampes  ,  et  les  allumait  ;  puis 
s'avançant  vers  l'autel ,  il  mettait  dans 
la  main  droite  de  la  statue  une  petite 
pièce  de  monnaie    :   ensuite  il  s'ap- 

firocbait  du  dieu ,  et  lui  faisait  à 
'oreille  telle  question  qu'il  lui  plai- 
sait. Après  toutes  ces  cérémonies , 
il  sortait  de  la  place  en  se  boucliant 
les  oreilles  avec  les  mains  :  dès  qu'il 
était  dehors,  il  écoutait  les  passiiuts, 
et  la  première  pirole  qu'il  eatendait 
lui  tenait  lieu  d  oracle. 

Phareirita.  Dev  ,  la  déesse  qui 
porte  u:i  carquois  ,   Diane. 

Phaf.ia,  Jigyptie/uie ,  surnom  de 
Cérès,  dont  les  statues,  sous  ce  nom, 
n'étaient  que  des  blocs  informes  de 
pierre  ou  de  lx>is;  on  la  nonmiait 
ainsi ,  comme  ne  diftérant  pas  d'Isis  , 
ou  devant  l'établissement  de  son 
culte  à  des  colonies  égyptiennes. 
Tertull.  Apol.  cap.  16. 

I.  Pharis  ,  fils  de  Mercure  et  de 
Philodamée  ,  et  petit-fils  de  Danaiis, 
que  l'on  croit  fondateur  de  Phares  , 
ville  de  Messénie. 

3.  —  Ville  dont  les  habitants 
allèrent  au  siège  de   Troie. 

Pharvucites  ,  nom  que  les  Grecs 
donnaient  aux.  anneaux  magiques , 
ou  bagues  constellées ,  dont  le  charla- 
tanisme'a  fait  loni; -temps  un  grand 
di-l)it.  Rac.  Pharinacoii ,  remède. 
J^.  AniiiEAd  magique. 

Pharnace  ,  une  des  femmes  d'A- 
pollon ,   qui  en  eut  Cynire. 

Pharos  ,  petite  isle  d'Egypte, où 
Isis  était  honorée. 

PhartÉ  ,  fîile  de  Danaùs. 

Phaeus  ,  capitaine  latin ,  tué  par 
Enée. 

PharygÉe  ,  surnom  de  Junon  ;  de 
Pharvgas  ,  bourg  de  Pli(x:ide. 

Phase  ,  prince  de  la  Colchide. 
l'hétis  n'ayant  pu  le  rendre  seosible  le 


P  H  E  3ç© 

métamorpbosaen  ileavc.  /^".Phasis. 

PiiAsiANi  ,  déesse  adorée  dans  le 
Pont.  Ou  croit  que  c'est  la  même 
que  Cybèle- 

Phasias,  ou  Phasiaca  Conjux, 
Médée  ,  native  de  la  Colchide  ,  où 
cuuie  le  Phase. 

1 .  Phasis  ,  fleuve  de  la  Colchide  , 
qui  se  jette  dans  la  mer  Noire.  On  a 
vu,  à  l'article  Phase,  son  origine 
fabuleuse. 

2.  — Etait  fils  d'Apollon  et  d'O- 
cyroé  ,  une  des  Océanides.  Ce  jeune 
homme  ,  ayant  surpris  sa  mère  ea 
adultère,  la  tua  ,  dit  Plutarqite  ; 
mais  les  Furies  s'emparèrent  de  lui , 
et  le  tourmentèrent  à  tel  puint  qu'il 
s'alla  précipiter  dans  une  rivière  qui 
s'appelait  alors  ArcLurus  ,  et  qui  , 
de  son  nom  ,  fut  appelée  Phasis, 
Celte  rixière  traverse  la  C(jlchide  , 
et  se  jette  dans  le  Pout-Kuxin.  C'est 
peut-ètie  la  même  que  le  Phase. 

Phassus  ,  fils  de  Lvcaon. 

Phalsiadès  ,  Apisaon  ,  fils  de 
Phausius.  lliad.  l.  11. 

Phéacie  ,  un  des  noms  que  porta 
l'isle  tie  Corcyre ,  des  Phéaciens  qui 
s  y  établirent. 

PiiÉAciENs,  peuple  célèbre  parles 
jardins  d'Alcinoiis  et  le  séjour  d'U- 
lysse. Homère  les  représente  comme 
un  peuple  mou  et  efléminé.  Les 
jeux ,  les  danses  ,  étaient  leur  unique 
oc<  upation.  Comme  ils  faisaient  con- 
sister la  félicité  dans  le  plaisir  de  la 
tal)Ie,  ils  s'imaginaient  que  les  dieux 
passaient  les  jours  dans  des  festins 
continuels.  Aussi  le  séjour  d'Ulysse 
dans  leur  isle  fut  regardé  comme  une 
des  épreuves  auxquelles  le  ciel  mit 
sa  vertu.  Leur  crédulité  égalait  leur 
mollesse.  Ils  crurent  si  bonnement 
tous  les  contes  que  leur  fît  le  héros , 
que  leur  nom  passa  depuis  en  pro- 
▼erlje  pour  désigner  des  gens  extrê- 
mement crédules.  Ils  avaient  aussi  la 
réputation  d'excellents  marins  ,  ce 
qui  ne  paraît  guère  s'accorder  avec 
les  mix'urs  efféminées  qu'on  leur  re- 
proche. 

PhÉax  ,  matelot  de  Tisle  de  Sala- 
mine  ,  fut  donné  à  Thésée  parScirus 
pour  être  à  la  proue  de  son  vaisseau. 
Thésée    fit    bâtir    une    chapelle   à 


4oo  P  H  E 

Pheax  ,  dans  le  bourg  de  Phalère  , 
eu  récompense  de  ses  services. 

Phécasiens  ,  divinités  parliculiè- 
rement  révérées  par  les  Athéniejis  , 
qui  les  nommaient  ainsi,  porccqu'on 
les  représentait  avec  une  espèce  de 
cliaussure  philosophique  ,  nommée 
Phaicasiuni. 

Phédime  ,  un  des  fils  d'Amphion 
et  de  Niohé.  Apollon  le  tua  avec  son 
frère  ,  au  moment  qu'ils  luttaient 
tous  deux. 

Phèdre,  fille  de  Pasiphaé  et  de 
Minos  roi  de  Crète  ,  sœur  d'Ariadne 
et  de  DeucaJion ,  second  du  nom  , 
ëpousa  Tliésée  ,  roi  d'Athènes  ,  et  , 
selon  d'autres  ,  fut  enlevée  par  lui. 
Ce  prince  avait  eu  ,  d'une  première 
femme  ,  un  fils  nommé  Hippolyte  , 
qu'il  faisait  élever  à  Trézène  :  obligé 
d'aller  faire  quelque  séjour  en  cette 
ville  ,  il  y  mena  sa  nouvelle  épouse. 
Phèdre  n'eut  pas  jilutôt  vu  le  jeune 
Hippolyte,  qu'elle  fut  éprise  d'amour 
pour  lui  ;  mais  n'osant  donner  au- 
cun indice  de  sa  passion  en  présence 
du  roi  ,  et  craignant  qu'après  son 
retour  à  Athènes  elle  ne  fut  privée  de 
la  vue  de  l'objet  qui  l'excitait  ,  elle 
s'imagina  de  faire  bâtir  un  temple  à 
Vénus  sur  une  montagne  près  de 
Trézène  ,  où,  sous  iirétexte  d'aller 
offrir  ses  vœux  à  la  déesse  ,  elle  avait 
occasion  de  voir  le  jeune  prince  qui 
faisait  ses  exercices  dans  la  plaine 
voisine.  Elle  fit  d'abord  nommer  ce 
temple  Hippolytion  ,  et  dans  la  suite 
on  l'appela  le  temple  de  Vénus  la 
spéculatrice.  Enfin  elle  résolut  dflui 
déclarer  sa  passion  ,  et  sa  déclara- 
tion fut  mal  reçue.  Son  amonr  aug- 
mentant de  jour  en  jour  ,  ainsi  que  les 
mépris  d'Hippoljîte ,  elle  se  pendit 
de  désespoir ,  pendant  l'absence  de 
'i'hésée.  Ce  prince  étant  arrivé  quel- 
que temps  après  ,  et  ayant  trouvé 
dans  la  main  de  cette  infortunée 
princesse  un  billet  par  lequel  elle 
déclarait  qu'Hippolyte  avait  ^ou!u  le 
«leshonorer ,  et  qu'elle  n'avait  évité 
ce  malheur  que  par  la  mort ,  il  en- 
voya promptcment  chercher  ce  jeune 
prince  ,  pour  le  punir  de  cet  at- 
tentat. Ccbii-ci,  qui  ignorait  ledesseiu 
«c  sou  père  ,  se  pressa  si   fort  d'ar- 


P  HE 

river ,  que  les  chevaux  "iéchauffca 
prirent  le  mors  aux  dents  ;  et  soa 
chariot  s'étant  brisé  ,  il  fut  traîné 
parmi  des  rochers ,  où  il  perdit  la 
vie.  Ew-ipide  et  Racine  ont  suivi 
une  autre  tradition  ,  celle  qui  porte 
que  Thésée  maudit  Hippolyte  et  le 
dévoue  à  la  vengeance  de  Neptune  , 
qui  lui  avait  promis  d'exaucer  le 
premier  de  ses  vœux. 

Dans  le  fameux  tableau  de  Po- 
îygiioUe,  Plièdre  était  peinte  élevée 
de  terre  ,  et  suspendue  à  une  corde 
qu'elle  tient  des  deux  mains  ,  sem- 
blant se  balancer  dans  les  airs.  C'est 
ainsi ,  dit  Pausanias,  que  le  peintre 
a  voulu  couvrir  le  genre  de  mort 
dont  la  malheureuse  Phèdre  finit  ses 
jours;  car  elle  se  pendit  de  désespoir. 
Elle  eut  sa  sépulture  à  Trézène , 
près  d'un  myrte  dont  les  feuilles 
étaient  toutes  criblées  :  ce  myrte  , 
disait  -  on  ,  n'était  pas  venu  ainsi  ; 
mais  dans  le  temps  que  Phèdre  était 
possédée  de  sa  passion ,  ne  trouvant 
aucun  soulagement  ,  elle  trompait 
son  ennui  en  s'amusant  à  percer  les 
feuilles  de  ce  myrte  avec  une  aiguille 
à  cheveux. 

I.  Phégée  ,  fils  de  Darès  et  frère 
d'Idée  ,  fut  tué  par  Diomède. 

1.  —  Roi  de  Phégée  en  Arcadie. 
Alcméon  ,  fils  d'Amphiaraiis ,  avant 
tué  Eriphile  sa  mère,  se  réfugiai 
la  cour  de  Phégée  ,  qui  l'admit  à 
l'expiation  ,  et  lui  fit  épouser  sa 
fille  Alphésibée.  Alcméon  donna  à 
sa  nouvelle  épouse  le  collier  d'Eri- 
phile  ,  qui  ,  aprè^  avoir  été  funeste 
à  la  maison  d'Amphiaraiis,  ne  'e  fvit 
pas  moins  à  cel!e  de  Phégée.  /^.  Cal- 
HRHOÉ  ,  AiphÉsibÉe. 

3.  et  4-  —  Deux  capitaines  troyens 
tués  par  Turnus. 

5.  —  Esclave  dont  il  est  question 
dans  le  cinquième  livre  de  \ Kiiéidc. 

Phegeius  ensis  ,  dans  Ovide  , 
fait  allusion  aux  malheurs  de  la  fa- 
mille de  Phégée. 

PhÉgis,  Alphésibée,  fillede  Phégée. 

Phegonée  ,  surnom  de  Jupiter 
qui  habite  un  hêtre  ,  ou  Jnniter  de 
Dodone.  Rac.  Phègos  ,  hêtre. 

Phégor.  /-^.  Béelphégor. 

PhellofodES  ,  peuple  imvsjnnire. 
C'étaient 


P  H  E 

Celaient  des  hommes  qui  avaient  des 
pieds  de  liège  ,  ce  qui  les  soutenait 
sur  l'eau.  Leur  patrie  était  Pliello , 
c.-à- d. ,  le  lièjie-  Lucien ,  Hist.  vérit. 
Phellos  ,  fête  p-ecque  qui  servait 
de  préparatif  aux  Dionysies. 

Phélo  (  M.  Chin.  ) ,  dieu  que  les 
Chinois  attendent  à  la  fin  du  monde. 
f^.  Phélophakie. 

Phélophante  ,  fétequeles  Chinois 
célébraient  en  1  iionneur  d'un  certain 
Phélo  ,  qui  fut  le  premier  inventeur 
du  sel  et  de  son  usage.  Ses  compa- 
triotes ne  lui  avant  accordé  aucune 
récompense  pour  une  découverte  si 
utile,  Phéio,  indisiné  de  leur  int'ra- 
titade  ,  quitta  le  pays  ,  et  jamais  on 
ne  le  revit  depuis.  Sa  retraite  lit  ou- 
vrir les  yeux  aux  Chinois.  lis  con- 
damnèrent leur  conduite  envers  cet 
utile  citoven  ,  et  instituèrent  en  son 
honneur  une  (cte  ,  pendant  laquf-ile 
ils  montent  sur  des  barques,  et  conrent 
de  tous  côtés  sur  la  mer  comme  pour 
le  chercher.  C'est  au  comiuencement 
de  Juin  qu'ils  ont  coutume  de  la  cé- 
lébrer. Ils  ont  soin  ,  ce  jour-là  , 
d  "orner  dé  feuillages  l'entrée  de  leurs 
maisons. 

I .  PhÉmius  ,  maître  et  heau-père 
À  Homère. 

1.  —  Chantre  célèbre  dans  l'O- 
dyssée.  Homère  le  peint  comnse 
un  chantre  inspiré  j)ar  les  dieux 
mêmes.  Euslathe  dit  qu'il  accom- 
pssnn  Pénélope  ii  Itliaque  ,  lors- 
qu'elle vint  y  épouser  Ulysse ,  et 
qu'il  remplissait  auprès  de  cette 
princesse  le  rôle  d'un  saee  moniteur 
qui  prête  le  charme  de  la  poésie  aux 
leçons  de  la  vertu.  Lorsqu" Ulysse  est 
de  retour ,  il  se  jette  à  ses  pieds  pour 
lui  demiindcr  prace.  Ses  prières ,  et 
l'intercession  de  ïéléniaque ,  tou- 
chent le  héros ,  qui  lui  ordonne  de 
sortir  de  la  salle.  On  croit  qu'Ho- 
mère n'a  donné  le  nom  de  Phémins 
à  ce  poète  musicien  ,  que  pour  faire 
honneur  à  son  Lcau-pèrc ,  et  immor- 
taliser celui  auquel  il  était  redevable 
de  son  éducation. 

Phémo^'oé  fut  la  première  pvlliie 
ou  prêtresse  de  !'or;ic!e  rie  Delphes  , 
et  la  première  qui  fit  parler  le  dieii 
len  vers  hexamètres.  Elle  vivait  du 

Tome  II. 


P  H  E  4ot 

temps  d'Acrisius,  grand -père  de 
Persée. 

i.PhÉnÉe,  lac  ou  marais  d'Ar- 
cadie,  aux  eaux  duipiel  Ovide  attri- 
bue une  vertu  merveilleuse.  Bues  la 
nuit,  elles  donnaient  la  mort  ;  maison 
en  pouvait  boire  le  jour  impunément. 

2.  —  Fils  de  Mêlas ,  tué  parTydée. 

Phékice,  mère  de  Prolée  ,  qu'elle 
eut  de  Neptune. 

1.  Phénix  ,  oiseau  fabuleux,  dont 
les  E^ptiens  avaient  fait  une  divi- 
nité. Ils  le  peiijnaieut  de  la  grandeur 
d  un  aisle ,  avec  une  belle  houppe  sur 
la  tête,  les  plumes  du  cou  dorées,  les 
autres  pourprées,  la  queue  blanche 
mêlée  de  plumes  incarnates ,  et  des 
yeux  étincelauls  comme  des  étoiles. 
Lorsqu'il  voit  sa  fin  approi  her , 
il  se  forme  un  nid  de  bois  et  de 
gommes  aromatiques,  qu'il  expose 
aux  rayons  du  soleil ,  et  siur  lequel 
il  se  consume.  De  la  moelle  de  ses 
os  naît  un  ver  ,  d'où  se  forme 
un  autre  phénix.  Le  premier  soin  du 
fils  est  de  rendre  à  son  père  les  hon- 
neurs de  la  sépulture.  Pour  y  par- 
venir, il  forme  .nvec  de  la  myrrhe 
une  masse  etl  forme  d'œuf ,  essaie 
d'abord  de  la  soulever,  puis  la  creuse, 
Y  dépase  le  corps  <p^i'il  a  enduit  de 
mvrrhe  ;  et  quand  elle  lui  paraît  de 
même  jwids  ,  il  porte  ce  précieux 
fardeau  à  Héliopolis,  dans  le  temple 
du  Soleil.  C'est  dans  les  déserts 
d'Arabie  qu'on  le  fait  naître ,  et  on 

Erolonge  sa  vie  jusqu'à  5oo ,  6oo  ans. 
es  anciens   historiens  ont  compté 
quatre  apparitions    de  Phéaix  ;    Va 

f)remière  sous  le  règne  de  Sésoslris; 
a  deuxième  sous  celui  d'Amasis  ; 
la  troisième  sons  le  troisième  des 
Ptolémées.  Dion  Cassius  ,  Tacite 
et  Pline  parlent  delà  quatrième.  Sur 
les  anciens  monuments ,  (  "est  ua 
symbole  ordinaire  de  l  éternité ,  et, 
cliez  les  modernes,  tie  la  résurrection. 
L'opinion  de  son  existence  s'est  re- 
trouvée chez  les  Chinois,  qui  attri- 
buent à  un  certain  oiseau  la  pro- 
priété d'être  tmique ,  et  de  renaître 
de  ses  cendres. 

2.  —  Fils  d'Amynlor  roi  des 
Dolopes  en  Epire ,  vo'ilant  satis- 
faire le  ressentiment  de  -n  mère  ,  4 

C  c 


4oa  P  H  E 

laquelle  le  roi  préférviit  une  jeune 
personne  dont  il  n'était  point  aimé  , 
imagina  de  se  rendre  le  rival  de  son 
père,  et  n'eut  pas  de  peine  ;\  se  faire 
écouter  prélérabiement  au  roi  qui 
était  âgé.  Amyntor  ,  s'en  étant  ap- 
I>ercu , s'emporta  à  un  tel  excès^qu  il 
ht  les  plus  horribles  imprécations 
contre  son  fils  ,  le  dévoua  aux  cruelles 
Furies ,  et ,  si  nous  en  croyons  Apol- 
lodore,  il  luicrevales  yeux.  Phénix , 
dans  le  désespoir  où  il  fut  réduit , 
fut  sur  le  point  de  commettre  le 
plus  grand  de  tous  les  crimes  en 
tuant  son  père;  mais  quelque  dieu 
favorable  le  retint  au  milieu  de  sa 
fureur ,  «t  lui  inspira  la  résolution 
de  quitter  le  palais  de  son  père , 
pour  n'être  plus  exposé  à  son  res- 
sentiment. Il  s'exila  aussi  de  sa 
piitrie ,  et  vint  chercher  un  asyle  à 
Phlhie  chez  Pelée,  qui  le  reçut  avec 
bonté ,  et  le  fit  gouverneur  de  son 
fils.  Depuis  ce  jour,   Phénix  et  son 

Fupile  conçurent  l'un,  pour  l'autre 
affection  la  plus  vive  ,  et  ne  purent 
plus  se  séparer.  Le  gouverneur  ac- 
compagna son  élève  au  siège  de 
Troie  ,  et  fut  un  des  trois  ambassa- 
deurs qu'Agamemnon  députa  vers 
Achj'le  ;  mais  ses  efforts  furent  in- 
fructueux, et  le  héros  le  retint  dans 
sa  tente.  On  lui  attribue  l'invention 
des  lettres  grecques. 

3.  —  Il  y  eut  un  autre  Phénix  , 
fils  d'Agénor  ,  qui,  n'ayant  point 
retrouvé  sa  S(ieur  Europe  enlevée  par 
Jupiter ,  se  fixa  dans  une  contrée 
des  côtes  orientales  de  la  Méditer- 
ranée ,  à  laquelle  il  donna  son  nom. 
Il  conduisit  une  colonie  dans  la  Ri- 
thynie  ,  oli  il  porta  la  connaissance 
des  dieux  de  son  pays.  Il  inventa  , 
dit-on,  les  lettres  et  l'écriture,  et 
trouva  le  moyen  de  se  servir  d'un 
petit  vermisseau  pour  teindre  en 
pourpre. 

4-  —  Capitaine  grec  ,  un  de  ceux 
à  qui  fut  confiée,  après  la  prise  de 
Troie,  la  garde  du  butin  immense 
qu'ils  avaient  ramassé  sous  les  porti- 
ques du  temple  de  Junon. 

PhÉnomérides  ,  nom  queles  poètes 
donnent  par  plaisanterie  aux  fiPes 
de  Spaite ,  qui  combattaient  pres- 


P  H  E 

qne  nues.  Rac  Phainei'n,  montrer  , 
et  méros ,  cuisse. 

1 .  Phénops  ,  père  de  Xanthus  et 
de  Thoon  ,  que  Diomède ,  en  un  seul 
jour,  priva  de  ses  deux  fils. 

2.  —  Père  de  Pliorcys  qui  tomba 
sous  les  coups  d'Ajax. 

3.  —  D'Abyde,  lié  avec  Hercule 
d'une  amitié  élroite  ,  et  •  par  les 
nœuds  de  l'hospitalité. 

PhÉocome  ,  Centaure  couvert  de 
plusieurs  peaux  de  lion  ,  qui  ne 
l'empêchèrent  pas  d'être  tué  par 
Nestor. 

Pher^us  ,  surnom  de  Jason  ,  natif 
de  Pherès. 

Pher  Al  A ,  fille  d'Eole ,  mère  d'Hé- 
cate. Le  grand-père  fit  exposer  cet 
entant  sur  un  chemin  où  aboutis- 
saient quatre  routes.  Le  conducteur 
du  char  de  Cérès  ,  l'ajant  trouvée  , 
la  recueillit  et  l'éleva.  Voilà  pour- 
quoi les  carrefours  étaient  consacrés 
à  Hécate. 

PhéréboÉe,  fille  d'Iphiclès  ,  une 
des  femmes  de  Thésée. 

Phereclea  Fréta,  la  mer  Egée, 
que  Paris  traversa  sur  le  vaisseau 
construit  par  Phéréchis.  Guide. 

1 .  PhÉrÉclus,  fils  d'un  charpentier 
habile  ,  et  petit-fils  d'Hiirmonius  , 
construisit  les  vaisseaux  qiii  menèrent 
Paris  en  Grèce  ,  et  fut  ainsi  la  ca'!'^» 
innocente  des  malheurs  qui  ac<'ai  ' 
rent  les  Troycns  ,  et  dont  il  fut  I; 
même  la  victime  ;  il  tomba  sous  les 
coups  de  Mérion. 

2.  —Nom  que  Simonide  donnait 
an  vaisseau  qui  porta  Thésée  en 
Crète. 

Phéréenne  ,  Diane  adorée  à  Si- 
cyone.  Sa  statue  y  avait  été  apportée 
de  Phères. 

PbÉREPHATE,  le  premier  nom  de 
Proserpine, 

Phéréphaties  ,  fêtes  que  la  Si- 
cile céléi)rait  en  l'honneur  de  Pro- 
sci"pine. 

Phérépole,  ou  celle  qui  porte  la 
pale.  Pindare  donne  ce  surnom  à  | 
la  Fortune  ,  pour  marquer  que  c'est  ; 
elle  qui  soutient  l'univers  ,  et  qui  le 
gouverne.  La  première  statue  qui 
fut  faite  de  la  Fortune ,  pour  co-.ix 
de  Smyrue  ,  la  représentait  ayant  ie 


P  H  E 

pôle  sur  la  tête  et  une  corne  d'abon- 
ûiiDce  à  la  main. 

1.  PhÉrès  ,  fils  de  Créthée  et  de 
Tvro  ,  fondateur  de  Phères  en  ïhes- 
salic,  père  de  L\cur^ue  et  d'Ad- 
niète. 

2.  —  Fils  de  Jason  et  de  Médée , 
et  frère  de  Meruiériis ,  fut  lapidé  par 
les  Corinthiens  en  punition  de  ce 
qu'il  avait  donné  des  hab.ts  fnipoi- 
sonnés  à   Giaucé  ,  fille  de  Créon. 

3.  —  Un  des  capitaines  qui  ser- 
virent sous  Pal'as ,  dans  l'arniée 
d'Enée  ;  il  fut  tué  par  Halésus. 

PhÉbétiades.  I.  Admète,  fiis  de 
Pbérès. 

2.  Euniélus  ,  roi  de   Phères. 

PiiÉRÉTiME  ,  femme  de  Battus  , 
roi  de  Cj'rène  ,  remonta  sur  son 
tiôue  avec  l'aiJe  d'Amasis  ,  roi 
d'Ei,  vpte,  et  pimit  les  assassins  de 
son  fils  Arcésilas ,  en  les  faisant 
mettre  en  croix  ,  après  avoir  fait 
attacher  à  leurs  corps  les  seins  de 
leurs  femmes.  Ou  dit  qu'elle  fut  dé- 
%  orée  des  vers  ,  en  punition  de  cette 
cruauté. 

Phéron  (  M.  Egyp-  ) ,  fils  de 
Sésostris,  roi  d'Eg\pte.  Suus  son 
rè<:oe  le  Nil  s'étant  débordé  plus 
qu'ii  l'ordinaire  ,  Pliéron  irrité  lança 
nue  flèche  t: ans  tes  flots,  conmie  s'il 
eût  voulu  châtier  le  fleuve.  Un  aveu- 
glement subit  fut  lu  peine  de  son 
impiété.  Un  oracle  de  la  ville  de 
Bntis  lui  annonça  qu'il  recouvrerait 
la  vue  en  se  lavant  les  \eux  avec 
l'urine  d'une  femme  qui  n'eût  jamais 
co  nu  d'autre  homme  que  son  mari. 
Lassai  fait  sur  la  reine  sa  femme,  et 
sur  une  infinité  d'autres,  avant  été 
so,  s  succès  ,  il  trouva  enfin  le  remède 
q"  il  cherchait  dans  l'épouse  d'un 
jardinier,  dont  il  fit  la  sienne,  et  fit 
enfermer  toutes  les  autres  dans  une 
ville  à  laquelle  il  fit  mettre  le  feu. 
Ensuite  il  fit  de  grandes  offranues 
d;n^  tous  les  temples,  et  consacra 
diins  celui  du  Soleil  deux  ol>élisqnes 
de  cent  fondées  de  haut  et  de  nuit 
de  diamètre. 

Phéri  SE  ,  nymphe,  fiilede  Nërée 
et  de  Doris. 

Phestds  ,  fils  de  Bonis  ,  capitaine 
tro}  en ,  tué  par  Idoméuée. 


PHI  4oJ 

Phul^  ,  une  des  nymphes  de 
la  suite  de  Diane  ,    selon  Ovide. 

PhiAlus  ,  fils  de  Bucolion  ,  roi 
d'Arcadie ,  transmit  la  couronne  à 
Simus  son  fiis.  Il  voulut  s  attribuer 
la  fondation  de  Phigalie.. 

Phidas,  capitaine  grec  au  siège 
de  Troie. 

Phidippe,  petit -fils  d'Hercule, 
un  des  capitaines  grecs  au  siège  de 
Troie. 

Phigalu  ,  Driade  ,  la  plus  connue 
de  toutes. 

Phigalus  ,  fils  de  Lvcaon  ,  fon- 
dateur de  Phigalie,  vilfe  d'Arcadie. 

PiiiLA ,  un  des  noms  de  Vénus. 
Rac.  Philein  ,   aimer. 

Philalexandrus  ,  nom  d'Apol- 
lon ,  qui  lui  fiit  donné  à  l'occasion 
suivante  :  Tyr  ,  étant  assiégée  par 
Ale:^andre  ,  avait  enchaîné  la  statué 
d'Apollon  avec  des  chaînes  d'or.  La 
ville  prise,  le  dieu  fut  délié,  et  reçut 
le  nom  de  Philaiexandre  ,  ou  ami 
d'Alexandre. 

Philammon  ,  fils  d'Apollon  et  de 
Chioné  ,  poète  et  musicien ,  snté- 
ricur  à  Homère  ,  et  père  de  Thi  - 
liiyris  ,  fut  le  second,  dit  le  scho- 
liaste  ^'Apollonius  de  Rhodes , 
qui  remporta  les  prix  de  poésie  et 
de  musique  aux  jeux  pvthiques.  Il 
passa  pour  avoir  institué  les  mystères 
d- s  Lernéens  ,  ce  qui  est  contesté; 
fil  des  cantiques  oà  il  célébrait 
la  naissance  de  Latone,  et  celle  de 
Diane  et  d'Apollon  ;  établit  des 
cîiœurs  de  musiciens  autour  du 
tf  aiple  de  Delphes  ,  et  composa 
quelques  uns  des  nomes  ou  airs  que 
T^rpandre  jouait  sur  la  cithare. 
H  Y  gin  le  met  au  nombre  des  Ai^o- 
n;utes. 

Philélie  ,  chanson  grecque  eu 
l'honneur  d'Apollon  ,  ainsi  dite  de 
sf'U  refrain  ,  Levez  -  vous  charmant 
Suieil;  Phile,   Elie. 

PhilÉmon.    V .  Baucis. 

Philènes  ,  deux  frères ,  citoyens 
dp  Carthape  ,  qui  sacrifièrent  leur 
vie  pour  le  bien  de  leur  patrie.  Une 
grande  contestation  étant  survenue 
entre  les  Carthaginois  et  les  habitants 
de  Cyrène  sur  les  lirai'es  de  leur 
pa\s ,  ils  couvinreat  de  choisir  deux 
Ce* 


/ro4  P  H  I 

lionnnes  de  chacune  de  ces  deux 
villes  ,  qui  en  partiraient  en  même 
temps  pour  se  rencontrer  en  chemin, 
et  qu'im  lieu  où  ils  se  rencontreraient 
on  planterait  des  bornes  pour  mar- 
quer la  séparation  des  deux  pays. 
Il  arriva  que  les  Philènes  avaient 
avancé  assez  loin  sur  les  terres  des 
Cvréncens  lorsque  la  rencontre  se  fit. 
Ceux-ci ,  qui  étaient  les  plus  foi  ts ,  en 
conçurent  tant  de  déplaisir  et  tl'ani- 
-iijosité,  qu'ils  résolurent  d'enterrer 
vifs  ces  deux  frères  s'ils  ne  recu- 
laient. Les  Philènes  aimèrent  mieux 
souffrir  cette  cruelle  mort ,  que  de 
trahir  les  intérêts  de  leur  patrie.  Les 
Carthaginois  ,  pour  immortaliser  la 
ï^loire  de  ces  deux  frères ,  firent 
élever  des  autels  sur  leurs  tombeaux , 
et  leur  sacrifièrent  comme  à  des 
dieux. 

Philésius  ,  aimable  ,  siu-nom 
d'Apollon. 

Philetius  ,  garde  des  troupeaux 
d'Ulysse,  tue,  dans  VOdyssée  , 
Ctési"^ppus  ,  un  des  poursuivants  de 
Pénélope. 

Phileto  ,  une  des  Hyades. 

Philia  ,  divinité  grecque  ;  c'est 
l'Amitié. 

PiiiLiDEs  ,  famille  athénienne  , 
dont  était  tirée  une  prêtresse  qui 
tenait  un  rang  distingué  dans  le 
temple  d'Eleusis  ,  et  dont  le  minis- 
tère particulier  était  consacré  à  l'ini- 
tiation. 

Philius  ,  surnom  d'Apollon  ,  au- 
quel on  avait  érigé  un  autel ,  en 
mémoire  de  son  affection  pour  Bran- 
clius.  Rac.  Philéin  ,  aimer. 

Phillo  ,  fille  d'Alcimédon  ,  ca- 
pitaine grec  ,  ayant  eu  un  fils  d'Her- 
cule, son  père  fi^t  exposer  la  mère 
et  l'enfant.  Une  pie  ,  à  force  d'en- 
tendre crier  le  dernier  ,  apprit  à  le 
contrefaire.  Hercule  un  jour  pas- 
sant par  cet  endroit ,  et  entendant 
les  cris  de  la  pie  ,  qu'il  prenait  pour 
ceux  d'un  enfant ,  se  détourna  ,  re- 
connut la  uière  et  le  fils,  et  les  dé- 
livra du  diuiger  où  ils  étaient. 

Philobia,  femme  de  Persée  ,  qui 
favorisa  les  amours  de  Laodice  et 
d'Acamas.  Cette  princesse ,  éperdu- 


P  H  I 

ment  amoureuse  du  héros  grec ,  s'a- 
dressa à  Philobia, qui  trouva  moyen 
d  intéresser  son  mari  en  sa  faveur. 
Persée  se  lia  bientôt  avec  Acamas  j 
et  l'invita  à  venir  dans  la  ville  de 
Dardanus  ,  dont  il  était  gouverneur. 
Laodice  s'y  rendit ,  accompagnée  de 
quelques  jeunes  Troyennes.  Une  fête 
splendide  fournit  aux  deux  amants 
les  moyens  de  se  voir.  P\  Acamas, 
Laodice. 

Philoctète  ,  un  des  héros  les 
plus  célèbres  de  son  temps  ,  était 
fils  de  Prean ,  et  le  fidèle  compa- 
gnon d'Hercule  ,  qui,  en  mourant  , 
lui  laissa  ses  flèches,  dont  l'une, 
dans  la  suite ,  lui  devint  fatale.  H 
s'était  engagé  ,  par  serment ,  à  ne 
jamais  découvrir  le  lieu  où.  il  aurait 
déposé  Je  corps  de  ce  héros.  Mais 
les  Grecs  ,  sur  le  point  de  partir 
pour  le  siège  deTroie  ,  ayant  appris 
de  l'oracle  de  Delphes  qiae  ,  pour 
se  rendre  maîtres  de  cette  ville  , 
il  fallait  qu'ils  fussent  en  possession 
des  flèches  d'Hercule ,  envoyèrent 
des  députés  à  Philoctète  ,  pour 
apprendre  en  quel  lieu  elles  étaient 
cachées.  Philoctète,  qui  ne  voulait 
ni  violer  son  serment ,  ni  priver 
les  Grecs  de  l'avantage  que  de- 
vaient leur  procurer*  ces  flèches  , 
après  quelque  résistance ,  montra 
avec  le  pied  le  heu  où  il  avait  in- 
humé Hercide  ,  et  avoua  qu'il  avait 
ses  flèches  en  son  pouvoir.  Cette  in- 
discrétion lui  coîita  cher  dans  la 
suite  ;  car  ,  dans  le  temps  qu'il  allait 
à  Troie  ,  une  de  ces  flèches  étant 
tombée  sur  le  même  pied  avec  le- 
«piel  il  avait  montré  le  lieu  de  la 
sépidture  «l'Hercule ,  il  s'y  forma 
im  ulcère  qui  jetait  une  si  gi'ande 
puanteur  ,  qu'à  la  sollicitation  d'U- 
Ivsse  on  le  laissa  dans  l'isle  de  Lem- 
nos  ,  où  il  souffrit  pendant  dix  ans 
tous  les  maux  et  toutes  les  douleurs 
que  l'illustre  auteur  de  Téléinaqne 
décrit  si  éloquemment,  d'après  liit- 
n'pitle  et  0\>i(le.  Cependant ,  après  la 
mort  d'Achiile,  les  Grecs  voyant 
qu'il  était  impossible  de  prendre 
la  ville  sans  les  flèches  que  Philoctète 
avait  emportées  avec  lui  à  Lemnos ,  ' 
Ulysse j  quoiqu'enncmi    mortel   de^ 


P  H  I 

ce  héros  ,  se  chargea  de  l'aller 
cliercher ,  et  de  le  ramener  ;  ce 
qu'il  exécuta  en  effet.  Ce  vo\a^e 
et  cette  négociation ,  pour  le  dire 
en  passant,  font  le  sujet  dune  des 
plus  belles  tragédies  que  l'antiquité 
nous  ait  transmises. 

Philoctète  ne  fut  pas  plutôt  arrivé 
dans  le  camp  des  Grecs  ,  que  Paris 
lui  fit  demander  un  conii>at  sin- 
gulier; mais  le  héros  grec  l'ayant 
blessé  mortellement  d'une  de  ses  flè- 
ches, il  alla  moiurir  entre  les  bras  de 
sa  chère  Œnone.  Comme  son  u'cère 
n'était  point  encore  guéri,  n'osant , 
après  la  prise  de  Troie ,  retourner 
dans  son  pays  ,  il  alla  dans  la  Cala- 
bre,  où  il  bùtit  la  ville  de  Pétille, 
et  fut  enfin  sauvé  par  les  soins  de 
ÏSIachaon  ,  connue  nous  l'apprenons 
de  Properce  et  d'Oi'ide.  On  lui 
attribue  aussi  la  fondation  de  Thu- 
rium. 

Philoctète  avait  été  un  des  pins 
fameux  Argonautes  ;  et  comme  il  sur- 
vécut long-temps  à  la  prise  de  Troie, 
c'est  une  preuve  de  la  proxi:nité 
de  ces  deux  événements.  Homère 
dit  que  Philoctète  était  le  plus 
adroit  de  tous  les  Grecs  à  tirer  de 
r.nrc,  et  qu'il  commandait  sept  vais- 
seaux qui  portaient  ceux  de  Mé- 
thone  ,  de  Thaumacie,  de  Méliljoée 
et  d'Olizon. 

Philoctus  ,  fils  de  Vulcain. 

Philod^mÉe,  fille  de  Danaûs  , 
épousa  Mercure ,  demi  elle  eut  un 
fils  nommé  Pharis. 

Philodice  ,  fille  dTnachus ,  et 
uière  de  Phœbé   et  d'Iiaïre. 

Philogée,  nom  que  Fulsence 
donne  à  un  des  chevaux  du  Soleil. 
Rac.  Philein  ,  aimer  \  gh  ,  la  terre. 

1 .  Philolal's  ,  nom  que  les  habi- 
tants d' Asope ,  en  Laconie ,  donnaient 
à  Esculape.  Rac.  Philos  ,  ami -ylaos, 
peuple. 

2.  —  Un  des  fils  de  Minos  et  de 
Paria  ,  fut  immolé  par  Hercule,  qui 
vengea  la  mort  de  deux  de  ses  toiii- 
pasnons. 

Philomaqie  ,    fille    d'Amphion  , 
tl  femme  de  Pélias  roi  d'Iolchos. 
PiiiLOHÉDCîE  ;    prioccàse    d'une 


PHI  4o5 

grande  beauté  ,  femme  du  roi  Aréi- 
thoiis,  et  mère  de  3Iénesthius. 

I .  PHiLOMi:LE ,  frère  de  Plutus.  Ce 
jeune  honune ,  ne  s'acc-ordant  point 
avec  son  aîné  ,  et  se  trouvant  ré- 
duit au  plus  étroit  nécessaire,  acheta 
du  peu  qui  lui  restait  des  bœufs  , 
inventa  la  charrue,  et  à  force  de 
travail  se  procura  les  movens  de 
vivre  avec  aisance.  Cércs ,  touchée 
de  ses  efforts  et  ravie  de  sa  décou- 
verte ,  l'enleva  et  le  plaça  an  ciel  par- 
mi les  constellations ,  sous  le  nom  de 
Bouvier.  ( /^oy.  Rootès.)  L'allégo- 
rie est  trop  sensible  pour  avoir  be- 
soin d'être  développée.  L'industrie 
et  le  travail  dédomuiagent  le  pauvre 
de  la  privation  des  richesses,  et  lui 
donnent  de  quoi  satisfaire  aux  be- 
soins de  première  nécessité  ,  dont  la 
jouissance  suffit  an  boniieur. 

1. —  Philomèle,  fillede  Pandion 
roi  d  Athènes  ,  et  sœur  de  Progné  , 
suivit  Térée  ,  roi  de  Thrace  ,  mari 
de    sa   soeur   qui  ne    pouvait   vivre 
séparée  d'elle.  Pandion  ne  consentit 
à  ce  départ   qu'avec   beaucoup   de 
répugnance ,  comme  s'il  eût  prévu 
le    malheur  qui  la  menaçait ,  et  lui 
donna  des   gardes  pour  l'accompa- 
gner. Térée,  devenu  amoureux  de 
la  princesse,  congédia,  dès  qu'il  eut 
pris  terre ,'  sous    divers   prétextes  , 
tous  les  gens  de  sa   suite,  la  con- 
duisit dans  un  vieux  château  ,   et  la 
déshonora.  Mais  ^  révolté  des  repro- 
ches sanglants  de  sa  victime  ,  il  lui 
coupa  la  langue  et  la  laissa  dans  le 
même  chàteaiv ,  sous  une  garde  dont 
il   était  sûr.  Progné ,  à  fpii  il   vint 
dire  que  sa  sœiu"  était  morte  dans 
le  voyage ,  pleura  Philomèle  ,  et  lui 
fit  élever  un  monument.   Un  an  se- 
passa  avant  que  Philomèle  put  ins- 
truire sa  sœur  de  ce  qui  s'était  passe  j 
enfin   elle  s'avisa   de  tracer    sur  la 
toile  ,  avec   une  aiguille  ,  l'attentat 
de  Térée,    et   la   situation  où  elle 
était  réduite.    Prenne ,   toute  à  sa 
venseance ,  profitant  d'une  fête  de^ 
BatcJius ,  durant  laquelle     il    était 
permis   aux  femmes   de  courir   les^ 
champs,  délivra  sa   S'i'ur,   tua  son 
propre   fils  Itys,    et   fit   servir   ses 
membres  daiiâ.ua  festin  qu'elle  doa- 


4o6  PHI 

rait  à  son  mari  à  l'occasion  <ie  ]a  I 
fête.  Philomèle  parut  h  la  fin  du  I 
repas  ,  et  jeta  sur  la  table  la  tète  de 
l'enfant,  l'crëe ,  à  cette  vue  ,  trans- 
porté de  rage  ,  demande  ses  armes; 
mais  les  princesses  s'e'chappent , 
montent  sur  un  vaisseau  qu'elles 
avaient  fait  préparer ,  et  arrivent 
à  Athènes,  avant  que  ïérée  ait 
pu  se  mettre  en  devoir  de  les  pour- 
suivre. Oi'ide  dit  que,  comme  elles 
s'enfuyaient ,  Philomèle  fut  changée 
en  rossignol,  et  Pi  ogné  en  hirondelle. 
Térée  ,  qui  les  poursuivait ,  se  vit 
aussi  métuniorphosé  en  hu])pe ,  et 
Itys  en  chardonneret.  Pandion  ,  à 
la  nouvelle  de  «ces  horreurs  ,  mourut 
.de  chafjrin.  Anacréon  ,  et ,  après 
lui,  ApoUodore ,  assurent  que  ce 
fut  Philonièle  qui  fut  changée  en 
hirondelle,  et  Piogné  en  rossignol. 
Pausanias  dit  que  ces  infortunées 
princesses ,  retirées  ^  Athènes  ,  et 
sans  cesse  occupées  de  leurs  mal- 
heurs ,  se  consumèrent  d'ennui  et 
de  tristesse  ;  et  ce  qui ,  selon  lui  , 
donna  lieu  <ie  dire  qu'elles  avaient 
été  changées,  l'une  en  hirondelle  , 
et  l'autre  en  rossignol ,  c'est  que  le 
chant  de  ces  oiseaux  a  quelque  chose 
de  triste  et  de  plaintif.  On  a  remar- 
qué qa  Homère,  qui  parle  de  Phi- 
lomèle et  d'Itjs  tué  par  une  méprise 
de  sa  mère ,  n'a  connu  ni  Prognc 
ni  Térée.  Les  mvthologues  trou- 
vent une  allégorie  dans  ces  mé- 
tamorphoses ,  et  la  peinture  des  ca- 
ractères, La  huppe ,  oiseau  qui  aime 
le  fumier ,  désigne  les  mœurs  im- 
pures de  Térée  ;  son  vol  pesant 
signifie  qnil  ne  put  atteindre  les 
deux  sœurs ,  son  vaisseau  étant  moins 
bon  voilier  que  le  leur  :  le  rossi- 
gnol ,  qui  se  cache  dans  les  brous- 
sailles ,  semble  y  vouloir  cacher  sa 
honte  et  ses  ma.'heurs  ;  et  l'hiron- 
delle, qu!  fréquente  les  maisons  ,  mar- 
que l'inquiétude  dç^  Progné,  qui 
cherche  vainement  son  fils  qu'elle 
a  massacré. 

Philomélidès  ,  Toi  de  Lesbos  , 
défiait  à  la  lutte  tous  les  étrangers 
qui  arrivaient  dans  son  isle.  Son 
orgueil  fut  humilié  par  Ulysse  ,  qui 
le  combaltit  ,  le  terrassa ,  et  réjouit  , 


P  H  I 

par  sa  victoire ,  tous  les  Grecs  spec- 
tateurs du  combat. 

Philomirax,  <jui  se  plaît  avec 
la  jeunesse.  Diane  avait ,  sous  ce 
surnom,  un  ten)ple  à  Elis,  voisin 
d'un  lieu  d'exercice  pour  la  jeu- 
nesse. Rac.  Meirax,  enfant ,  jeune 
homme. 

1 .  Phiionis  ,  fille  de  Bosphorus 
et  de  Cléohée  ,  n;iqait  dans  un  bourg 
de  l'Attique ,  et  tut  mère  <le  Phi- 
lammon. 

2.  —  Surnom  de  Chioné,  fille  de 
Dédalion  que  Diane  rendit  im- 
mortel. 

PhilonoÉ  ,  fille  d'Iobate  roi  de 
Lycie  ,  et  temme  de  Bellérophon. 

2.  —  Fille  de  Tyndare  roi  de 
Sparte. 

Philonomé  ,  seconde  femme  de 
Cjcnus  ,  qui  l'épousa  aprè;>  la  mort 
de  Proclée  ,  sa  première  femme. 
Philonomé  devint  amoureuse  de 
Ténès ,  son  beau-fils.  Sur  ses  refus, 
elle  l'accusa  aupiès  de  son  père 
d'avoir  attenté  à  son  honneur.  Le 
père ,  trop  crédule  ,  enferma  son 
fils  dans  un  coffre,  et  le  précipita 
à  la  mer;  mais  la  compassion  de 
Neptuhe  fit  arriver  le  coffre  dans 
l'isle  de  Lcucophrys  ,  où  Ténès  fut 
reçu  et  reconnu  pour  roi.  Celte  isle 
prit  de  lui  le  nom  de  Ténédos. 

PhilokumÉ  ,  fille  de  Nyctimus  et 
d'Arcadie ,  et  compagne  de  Diane. 
Mars",'  déguisé  en  berger,  la  rendit 
mère  de  deux  enfants,  qu'elle  jeta 
dans  la  forêt  d'Erymanthe,  craignant 
l'indignation  de  son  père.  Les  enfants 
tombèrent  dans  un  chêne  creux  ,  où 
une  louve  se  tenait  avec  ses  petits. 
La  louve  leur  donna  la  mamelle. 
Le  berger  Télèphe  ,  qui  s'en  appcr- 
çut ,  prit  les  deux  enfants ,  les  éleva  , 
et  les  nomma  Lycastus  et  Parrha- 
sius.  IL  succédèrent  à  leur  aïeul  sur 
le  trône  d'Arcadie.  Plutarque.  — 
Voy.  RÉMUs,  Faustulus,  Rhéa 
SïtviA,  etc. 

Philosophie.  Afranius  la  fait  la 
fille  de  l'Expérience  et  de  fa  Mémoire. 
On  la  représente  comme  une  femme 
dont  le  maintien  est  grave  ,  l'atti- 
tude pensive,  et  dont  un  riche  di;i- 
dême  orne  le  front  majestueiux.  Elle 


PHI 

est  assise  sur  un  siège  de  rn.ni-bre 
blanc,  dont  les  bras  sculptés  pré- 
sentent les  images  de  la  nature  fé- 
conde. Cette  figure  symbolique  tient 
deux  livres  :  sur  l'un  est  écrit  Natu- 
ralis  ,  et  sur  l'autre  Moralis.  Ha- 
phaël,  dont  cette  image  est  emprun- 
tée, a  voulu  aussi  indiquer  les  quatre 
éléments ,  objets  des  recherches  phi- 
losophiques, par  les  différentes  cou- 
leurs des  vêtements  qu'il  a  donnés 
à  sa  figure  allégorique.  L'air  est  expri- 
mé par  la  draperie  de  couleur  d'azur 
qui  lui  couvre  les  épaules  ;  le  feu  ,  par 
sa  timique  rouge;  leau,  par  la  dra- 
perie de  couleur  de  mer  qui  couvre 
ses  genoux  ;  la  terre ,  par  celle  qui 
est  jaune ,  et  qui  lui  descend  jus- 
qji'aux  pieds.  Deux  petits  génies , 
que  l'on  apperçoit  à  côté  de  la  figure 
principale,  supportent  cette  inscrip- 
tion :  Cuusafum  cognitio,  la  con- 
naissance des  causes. 

Êoèce ,  dans  le  portrait  qu'il  a 
fait  de  la  Philosophie  ,  lui  fait  tenir 
des  livres  d'une  main  et  un  sceptre 
de  l'autre.  >Sur  le  bas  de  sa  robe  est 
un  © ,  et  sur  son  estomac  un  FI  ^ 
deux  lettres  grecques  qui  désignent , 
la  première,  la  pratique,  la  seconde , 
la  théorie,  pour  faire  entendre  que 
la  Philosopnie  doit  être  active  et 
«péculative.  II  feint  que  cette  image 
sjfmbolique  s'est  offerte  à  lui  sous 
les  traits  d'ime  femme  dont  le  visag» 
rayonnant  et  les  yeux  pleins  de  feu 
annonçaient  quelque  chose  de  divin. 
Sa  taille  paraissait  égale  à  celle  de  l'es- 
ptce  humaine  ;  quelquefois  aussi  elle 
élevait  la  tète  dans  les  cieux  et  se  dé- 
robait aux  regards  des  faibles  mortels. 

Cochin  lui  donne  les  traits  d'une 
Jieile  femme,  l'air  de  la  méditation  , 
un  vêtement  simple  ,  nn  sceptre  dans 
une  main  et  un  livre  dans  l'autre, 
et  lui  fait  gravir  une  montagne  dif- 
ficile et  pierreuse,  etlo  fait  s'appuyer 
sur  le  mors  de  la  raison. 

Dans  un  sujet  allégoriqiie  de 
B.  Picarlf  qui  représente  1  accord 
de  la  Religion  avec  la  Philosophie  , 
la  figure  symbolique  adifférenls  attri- 
buts qui  en  caractérisent  les  quatre 
parties.  Elle  est  i  ouronnée d'étoiles , 
pour  marquer  lu  physique.  Un  scep- 


P  H  I  407 

tre  dans  sa  main  gauche  indique  la 
morale.  Deux  petits  génies  sont  pl..- 
cés  auprès  d'elle  :  l'un  tient  un  ser- 
pent se  niordar.t  la  queue  ,  symbole 
de  l'éternité ,  ce  qui  annonce  la  mé- 
taphysique ;  et  l'autre  porte  dans  ses 
mains  une  pierre  de  touche ,  pour 
exprimer  la  logique  ,  dont  le  but  est 
de  discerner  le  vrai  d'avec  le  faux. 

Philotis  ,  une  des  filles  de  la 
Nuit ,  qui .  selon  Hésiode,  désignait 
l'abus  du  penchant  que  les  deux  sexes 
ont  lun  pour  l'autre. 

Philyre,  fille  de  l'Océan  ,  devint 
maîtresse  de  Saturne.  Rhéa,  femme 
du  dieu  ,  les  ayant  surpris ,  Saturne 
se  transforma  en  cheval  pour  s'échap- 
per ;  et  Philyre,  confuse  ,  s'en  alla 
errer  dans  les  montasnes  des  Pé- 
iasges,oà  elle  accoucha  du  Centaure 
Chiron.  Elle  eut  tant  de  regret  d'a- 
voir mis  ce  monstre  au  monde,  qu'elle 
demanda  aux  dieux  d'être  métamor- 
phosée ;  elle  le  fut  en  tilleul.  Rac. 
Phiiyra,  tilleul. 

PHlLYRÉlUS,PHlI.YRlDÈS,ChirOD, 

fils  de  Philyre. 

I.  PHl^ÉE  ,  fils  d'Agénor,  régnait 
à  Salmidesse  ,  dans  la  Thrace  :  il 
avait  épousé  Cléobule ,  ou  Cléopàtre , 
fille  de  Borée  et  d'Orithyie  ,  dont  il 
eut  deux  fils  ,  Plexippe  et  Pandior. 
Mais  ayant  répudié  dans  Id  suife 
cette  princesse ,  pour  épouser  Idéa  , 
fille  de  Dardanus ,  cette  marâtre  , 
pour  se  défaiie  de  ses  deux  beaux- 
fils  ,  les  accusa  d  avoir  voulu  la  dés- 
honorer, et  le  trop  crédule  Phin.'e 
leur  fit  crever  les  yeux.  Les  dieux  , 
pour  l'en  punir,  se  servirent  du  mi- 
nistère de  l'Aquilon  pour  l'aveugler  j 
c'est-à-dire  qu'il  reçut  de  Borée ,  son 
beau-père  ,  le  même  tiailement  qu'il 
avait  fait  à  ses  deux  fils.  On  ujoute 
qu'il  fut  en  même  temps  livré  à  la 
persécution  des  Harpyies  ,  qui  enle- 
vaient les  viandes  sur  la  table  de 
Phinée,  ou  infectaient  tout  ce  qu'elles 
touchaient ,  et  lui  firent  souffrir  une 
crue'.Ie  famine.  Les  Argonautes  étant 
arrivés  chez  Phinée  en  furent  favo- 
rablement reçus,  et  en  obtinrent  des 
guides  pour  les  conduire  à  travrr»: 
les  roches  Cvanées.  En  reconnais- 
sance ,iU  le  deliVièrent  des  Harpv  tes, 
Ce  4 


'4o8  P  H  L 

auxquelles  ils  doiinèreut  la  cliasse. 
Diodore. dit  qu'Hercule  sollicita  la 
liberté  des  jeunes  princes  que  Phince 
tenait  en  prison ,  et  que ,  n'avant  pu 
le  fléchir ,  il  employa  la  force  ,  tua 
le  père  ,  et  partagea  ses  états  entre 
ses  deux  enfants. 

,  3.  —  Frère  de  Céphée,  jaloux  de 
ce  que  Persée  lui  enlevait  sa  nièce 
Andromède  qui  lui  avait  été  pro- 
mise en  mariafre ,  résolut  de  trou- 
bler la  cérémonie  de  leurs  noces. 
Pour  remplir  ce  dessein ,  il  rassembla 
ses  amis  ,  entra  dans  la  salle  du  fes- 
tin, et  y  porta  le  carnage  et  l'hor- 
reur. Persée  aurait  succombé  sous  le 
nombre  ,  s'il  n'eût  eu  recours  à  la 
tête  de  Méduse ,  dont  la  vue  pétrifia 
Phinéc  et  ses  compagnons. 

PhlécÉthon  ,  fleuve  d'enfer  ,  qui 
roulait  des  torrents  de  flamme  ,  et 
environnait  de  toutes  parts  la  prison 
des  méchants.  On  lui  attribuait  les 
qualités  les  plus  nuisibles.  Ce  fut 
fivec  l'eau  de  ce  fleuve  que  Cérès 
métamorphosa  l'indiscret  Ascalaphe. 
Ce  fleuve  ne  voyait  croître  aucun 
arbre ,  aucune  plante ,  sur  ses  bords  ; 
et  après  un  cours  assez  long  en  sens 
contraire  du  Cocyte ,  il  se  jetait 
comme  lui  dans  l'Achéron. 

Phlégias  ,  un  des  guerriers  qui 
périrent  à  l'occasion  du  mariage  de 
Persée  avec  Andromède. 

Phlégius  ,  roi  dont  il  est  fait 
mention  dans  un  des  hymnes  attri- 
bués à  Homère. 

I.  Phlégon  ,  un  des  chevaux  du 
Soleil.  Rac.  Phlegein,  briller. 

1.  —  Chien  de  chasse. 

Phlégra  ,  ville  de  Macédoine,  où 
l'on  prétendait  que  les  géants  avaient 
combattu  contre  les  dieux.  D'où 

Phleor/ei  Campi  ,  plaine  où  eut 
lieu  le  combat  dont  il  est  question 
'plus  haut. 

Phi.egk.€us  ,  fils  d'Ixion  et  de  la 
Nuée  qu'il  prit^pour  Junon. 

Phlégyas  ,  fils  de  Mars  et  de 
Chrysa  fille  d'Hahnus ,  père  d'Ixion , 
régna  dans  un  canton  de  la  Béotie  , 
qui  prit  de  lui  le  nom  de  Phlégyade. 
Il  neut  qu'une  fille  nommée  Coronis, 
qu'Apollon  rendit  mère  d'Esculape. 
Phlégyas ,  pour  se  venger  de  celle 


P  H  O 

injure,  mit  le  feu  au  temple  de  Del- 
phes. Les  dieux,  pour  l'en  punir,  le 
précipitèrent  dans  le  Tarfare,  où  il 
est  dans  une  continuelle  appréhen- 
sion de  la  chute  d'un  ro(  her  qui  lui 
pend  sur  la  tête.  C'est  dans  sa  bouche 
que  f-irgile  met  cette  morale  :  ap- 
prenez a  ne  point  brave  ries  dieux; 
morale  assez  déplacée,  si  c'est  vrai- 
ment les  enfers  que  Virgile  a  voulu 
peindre ,  et  non  pas ,  comme  l'a  pensé 
très  raisonnablement  fVarhurton,  la 
représentation  des  mystères.  Valé- 
riits  Flaccus  représente  Tisiphone 
se  tenant  auprès  de  Thésée  et  de 
Phlégyas ,  et  goûtant  la  première  aux 
mets  qu'on  leur  présente ,  afin  de  leur 
en  inspirer  de  l'horreur. 

Phlégïens  ,  ou  Phlégyes,  guer- 
riers de  Phlégyas,  ayant  voulu  piller 
le  temple  de  Delphes,  furent  exter- 
minés par  le  feu  du  ciel ,  par  des 
tremblements  de  terre  continuels,  et 
par  la  peste.  Selon  d'autres ,  Nep- 
tune les  fit  tous  périr  par  un  déluge. 

Phuas,  fils  de  Bacchus ,  fut  un 
des  Argonautes. 

Phlœa  ,  surnom  de  Proserpine. 

Phloecs  ,  surnom  de  Bacchus. 

Phloghs  ,  un  des  compagnons 
d'Autolycus  fils  de  Chioné. 

Phlyus  ,  fils  de  la  Terre  ,  selon 
^  les  Athéniens  ,  avait  donné  son  nom 
à  la  bourgade  de  Phlya.  « 

PhobÉtor  ,  le  second  des  trois 
Songes  enfants  du  Sommeil.  Son 
nom  signifie,  qui  épouvante,  parce- 
qu'il  prenait  la  ressemblance  des 
bêtes  sauvages ,  des  serpents  et  autres 
animaux  qui  inspirent  la  terreur. 

Phobos,  la  Peur.  Elle  était  divi- 
nisée par  les  Grecs,  et  représentée 
avec  une  tête  de  lion. 

Phocaeus  ,  Pylade  ,  fils  de  Stro- 
phius  roi  de  la  Fhocide. 

Phocéus  ,  un  des  capitaines  des 
troupes  de  Cyzique,  tué  par  Té- 
lamon. 

Phocide  ,  petite  région  de  la 
Grèce,  entre  l'Attique  et  la  Béotie, 
où  est  le  mont  Parnasse. 

I .  Phocus  ,  fils  d'Eaque  et  de  la 
Néréide  Psamma le  ,  jouant  un  jour 
avec  Pelée  et  Télamoa ,  ses  deux 


P  H  O 

frères  dti  premier  lit  ,  le  polet  de 
TeJamon  lui  cassï^  la  tète.  Eaque  , 
informé  de  cet  accident ,  et  appre- 
nant en  même  temps  que  ces  jeunes 
princes  avaient  eu  auparavant  uu 
différend  avec  leur  frère  ,  et  quiis 
avaient  conmiis  cet  assassinat  à  l'ins- 
tigation de  leur  mère  ,  les  condamna 
à  un  exil  étemel. 

2.  —  Corinthien,  fils  de  Neptune  , 
ou  plutôt  d'Ornytion ,  puéril  An- 
tiope ,  fille  de  ]\ yctéus ,  d'une  espèce 
de  délire  qui  lui  faisait  courir  toute 
la  Grèce  ,  et  Tépousa. 

3.  —  Fils  du  Lapitlie  Cénée  ,  'un 
des  Argonautes.  Hygin. 

Phcebades  ,  prêtres  qui ,  chez  les 
Romains ,  avaient  soin  du  culte  d'A- 
pollon. 

Phcebas,  inspirée  par  Phœhus, 
nom  fiuou  donnait  quelquefois  aux 
prêtrp^ses  d'Apollon. 

I .  Phœbé  ,  fille  du  Ciel  et  de  la 
Terre  .  épousa  Caus  son  frère  ,  et 
devint  mère  de  Latone  et  d'Astérie. 

3.  —  La  même  que  Diane  ,  ou  la 
Lime.  Di;ine  était  appelée  Phœbé 
dans  le  ciel. 

3.  —  Sœur  d'Ilaïre. 

4-  —  Sœur  de  Phaéton. 

Phœeeius  Ales  ,  le  corbeau  , 
oiseau  consacré  à  Apollon. 

Phœbeius  Jlvekis.    V.  Phœbi- 

GE^A. 

Phœbeum  ,  temple  d'Apollon  aux 
envii-ons  de  Sparte. 

Phœbigena  ,  fils  de  Phœbus ,  Es- 
culape  dans  f^irgiîe. 

Phœbcs  ,  le  même  qu'Apollon. 
On  lui  donnait  ce  nom ,  pour  faire 
allusion  à  la  lumière  du  soleil ,  et  à 
sa  chaleur  qui  donne  la  vie  à  toutes 
choses.  Rac.  Plioibos,  clair,  lumi- 
neux. Quand  Ovide  parle  de  l'un  et 
Tautre  Phœbus  ,  utroque  Phœho , 
cela  doit  s'entendre  du  soleil  levant 
et  du  soleil  couchant. 

Phœnissa  ,  Didon ,  dans  Virgile, 
parcequ'eile  était  de  Phénicie. 

Phooor.  V.  Baal-Peor. 

I.  Phou)É  ,  jeune  esclave  de 
Crète  ,  savante  dans  tous  les  arts  de 
Minerve  ,  fut  donnée  en  présent  par 
Enée  à  Sergeste. 


P.  H  O  4o9 

?. .  —  Xom  de  n^  mphe. 

3.  —  Jument  du  jeune  Adniète. 

4.  —  Montagne  de  la  Thessalie , 
séjour  ordinaire  des  C-ntaures. 

Pholus  ,  un  des  Cenluures,  fils 
de  Silénus  et  de  Mclia.  Hercule, 
allant  à  la  chasse  du  sanglier  d'Er}- 
manthe  ,  logea  chez  le  Centaure 
Pholus  ,  qui  le  recul  très  bien  ,  et  le 
tr.iita  de  même.  Au  milieu  du  festin , 
Hercule  avant  aouIu  enlanier  un 
niuid  de  vin  qui  appartenait  ;iux 
autres  Centaures  ,  mais  que  Bacchus 
ne  leur  avait  donné  qu'à  condition 
d'en  régaler  Hercule  quand  il  pasif- 
rait  chez  eux  ,  ceux-ci  lui  en  refu- 
sèient ,  et  l'attaquèrent  même  vive- 
niect.  Les  uns  armés  de  gros  arbres 
avec  leurs  racines  ,  les  autres  de 
grosses  pierres,  plusieurs  de  haches, 
ils  fondirent  tons  ensemble  sur  Her- 
cule. Le  héros ,  sans  s'étoiuier  ,  les 
écarta  à  coups  de  flèches  ,  et  en  tua 
plusieurs  de  sa  massue.  S^'U  hôte  ne 
prit  aucune  part  à  ce  cumbat ,  sinon 
qu'il  rendit  aux  morts  les  devoirs  de 
la  sépulture  ,  romme  à  ses  parents  ; 
mais  par  malheur  une  flècne  qu  il 
arracha  du  corps  d'un  de  ces  Cen- 
taures le  blessa  à  la  main ,  et  quelques 
jours  après  il  mourut  de  sa  blessure. 
Hercule  lui  fit  de  magnifiques  funé- 
railles ,  et  l'enterra  sur  la  montagne 
appelée  depuis  Pholoé ,  du  nom  de 
Plioius. 

Phoî<olÉnis  ,  Lapithe  tué  par  le 
Centaure  Phéocome. 

1.  Phorbas,  fils  d'Argus  ,  régna 
à  Argosiuiile  cinq  cents  quatre-vingt- 
neuf  ar.s  avr4nt  J.  C. 

2.  —  Petit-fils  dn  précédent ,  dé- 
livra les  Rhodiens  d'une  quantité 
prodigieuse  de  serpents  .  et  sur-tout 
d'un  dragon  furieux  qui  avait  déjà 
dévoré  beaucoup  de  monde.  Comme 
il  était  fort  aimé  d'Apollon  ,  il  fut, 
après  sa  mort  ,  placé  dans  le  ciel 
.ivec  le  dragon  qu'il  avait  ^ué.  (  Voy. 
Ophiuchus  ,  Serpektaeils.  )  Le» 
Rhodiens  ,  toute»  les  fois  que  les 
vaisseaux  partaient  dn  port ,  faisaient 
un  sacrifice  à  l'heureuse  arrivée  de 
Phorbas,  pour  demandera  Apollon 
que  ceux  qui  partaient  eussent  une 
aussi  heureuse  aventure  ,   et ,   par 


4io  P  H  O 

quelque  grande  action ,  pussent  mé- 
liter  la  même  pFoire. 

5.  —  Père  de  Dioméda  ,  une  des 
concubines  d'Achille. 

/}.  —  Fils  de  Priam  et  d'Epithésie , 
l'aîné  et  le  plus  vigoureux  clés  fils  de 
ce  prince ,  fut  tue  par  Ménélus. 
Virgile  feint  que  le  dieu  du  soninieil 
prit  ses  traits  pour  tromper  Palinure. 

5.  —  Egyptien  de  la  ville  de  Syèue, 
périt  dans  le  combat  qui  se  livra  au 
sujet  du  mariage  de  Persée  et  d'An- 
dromède. 

6.  —  Un  des  Lapithes ,  tua ,  selon 
Ovide,  le  Centaure  Alphidas,qui 
dormait  assoupi  par  le  vin. 

7.  —  Chef  des  PhîégyeHS,  homme 
cruel  et  violent ,  s'étant  saisi  des 
avenues  par  lesquelles  on  pouvait 
arriver  à  Delphes ,  contraignait  tous 
les  passants  de  se  battre  A  coups  de 
poings  contre  lui ,  po'U'  les  exercer , 
disait-il, 'à  mieux  combattre  aux  jeux 
Pjthiens  ;  et  après  les  avoir  vaincus, 
il  les  faisait  mourir  dans  de  crueis 
toîuments.  Apollon  ,  pour  punir  ce 
brigand  ,  se  présenta  au  combat  dé- 
guisé en  athlète ,  et  assomma  Phorbas 
d'un  coup  de  poing. 

8.  —  Il  y  eut  plusieurs  bergers  de 
ce  nom. 

Phorcus  ,  on  Phorcys  ,  un  des 
dieux  marins ,  était ,  selon  Hésiode, 
fils  de  Pontus  et  de  la  Terre  ;  et  il 
eut  de  sa  femme  Céto  les  Grées  et 
les  Gorgones.  Varron  prétend  que 
c'était  un  roi  de  Corse,  qui  perdit  la 
vie  dans  une  bataille  contre  Atlas  , 
et  dont  on  fît  un  dieu  marin. 

Phorcydi;s  ,  ou  Phorcynides  , 
Gorgones,  filles  de  Phorcus. 

Phorcynis  ,  Méduse  ,  fille  du 
même. 

I .  Phorcys  ,  port  de  l'isle  d'Itha- 

3ue  ,  dédié  au  dieu  du  même  nom  , 
ont  Homère  fait  une  descri2)tion 
riante  dans  le  i3*.  liv.  de  YQdy-'isêe. 
t. —  Prince  phrygien,  fils  de  Phé- 
nops ,  tué  par  Ajax  au  siège  de  Troie. 
3.  —  C'est  aussi  un  nom  patrouj- 
mique. 

I .  Phormion.  Castor  et  Pollux , 
étant  venus  visiter  un  jour  la  maison 
qu'ils  avaient  habitée  autrefois ,  de- 
feiaadèreût  l'hospilalité  à  un  certain 


P  H  R 

Pho'niion  qui  eu  était  alors  pro- 
priétaire, et  se  donnèrent  pour  de» 
étrangers  arrivés  de  Cyrèue.  Ils  pa- 
rurent curieuxsur-toutd'unechambre 
qu'ils  désignèrent ,  et  que  Phormion 
refusa ,  parcequ  il  y  tenait  une  jeune 
fille.  Ils  acceptèrent  donc  un  autre 
appartement.  Mais  le  lendemain 
n.atin  Phormion  ne  trouva  ni  ses 
hôtes ,  ni  sa  maltresse ,  et  vit  en  1'  ur 
place  deux  statues  de  Castor  et  de 
Pollux. 

2.  —  Pêcheur  d  Erythrée ,  ayant 
perdu  la  vue,  la  recouvra  par  la  pro- 
tection de  l'Hercule  d'Erythrée. 

PhoronÉe  ,  fils  du  fleuve  Inachus  » 
ou  plutôt  d'Inachus  roi  d'Argos , 
réunit  et  poliça  les  habitants  du 
pays  épars  et  sauvages,  bâtit  une 
ville  pour  leur  servir  d'habitation. 
Un  ancien  poète  ,  dans  un  poème 
intitulé  Phowinde,  l'appelle  le  père 
des  mortels.  Pîinehn  donne  le  titre 
du  plus  ancien  roi  de  la  Grèce. 

Phoronidès  ,  le  fleuve  Inachus  , 
que  quelques  uns  font  fils  de  Pho- 
ronée. 

Phoronis,  Io,  sœur  de  Phoronée. 

Phosphore  ,  qui  porte  la  lumière , 
nom  que  l'on  donne  à  la  déesse  Até  , 
à  Diane ,  à  Lucifer  ou  étoile  de 
Venus.  Rac.  Phos ,  lumière.  Ce 
dernier  était  particulièrement  honoré 
sur  le  mont  Oéta. 

Phosphories  ,  fêtes  grecques  en 
l'honneur  de  Phosphore ,  ou  Lucifer. 

PHRAnM0N,père  d'AgélauSjTroyen 
tué  par  Diomède. 

Phradmonide  ,  Agélaiis. 

PhrAsimus  ,  père  de  Praxithée 

Phrasius,  devin  de  Chypre,  que 
sacrifia  Busiris. 

Phronime  ,  fille  d'Etéargue  ,  rot 
de  Crète  ,  à  Finstigation  de  sa  belle 
mère ,  fut  condamnée  par  son  père  à 
mourir  dans  les.flots  ;  mais  le  servi- 
teur chargé  d'exécuter  cet  ordre 
cruel  trouva  moj'en  d'éluder  son 
serment,  en  confiant  d'abord  l'enfant 
aux  flots ,  et  la  sauvant  ensuite 
Phronime  devint  une  des  fenunes  de 
Pohmneste ,  dont  elle  eut  Battus, 
fondateur  de  Cyrène. 

Phromus  ,  père  de  Noémon ,  qi 


P  H  R 

prêta  son  vaisseau  à  i  éîémaqne  pour 
aller  à  Pylcs. 

I.  Phroktis  ,  princesse  d'une 
grande  sagesse ,  avait  épousé  Pan- 
thus  .  dont  elle  çut  Eupliorhe.  ' 

^-  —  Pilote  grec  ,  fils  d'Onétor  , 
très  expérimenté  ,  et  qui  savait  le 
mieux  combattre  les  tempêtes  ,  con- 
duisnit  la  galère  principale  de  Mé- 
ûélas  au  retour  de  ïroie.  Un  jour 
que  l'on  avait  abordé  au  port  de  Su- 
aiuni ,  Apollon  le  tua  au  gouvernail. 

5.  —  Un  des  Argonautes/ 

4.  —  Fils  de  Phrjxus  et  de  Chal- 
ciope. 

Phrygie  ,  fille  de  Cécrops ,  doniia 
son  nom  à  une  contrée  de  l'Asie 
mineure ,  célèbre  par  le  culte  de 
Cjl'èle ,  que  les  poètes  appellent  la 
Mère  p hr V g ienne  ,   Ma terph tygia . 

PHRYGIE^;^Es ,  ou  Phrygies,  iètes 
en  l'honneur  de  Cybèle. 

I.  Phryxus,  fils  d'Athamas  roi 
ie  Thèbes  ,  et  de  Néphelé,  qu'A- 
thamas  avait  épou^i'e  après  avoir 
répudié  Ino,  fiile  de  Cadmus.  Pbr  vxus 
avait  une  sœur  nonjmée  Hellé.  Il  y 
en  a  qui  prélendent  qu'Athamas 
ayant  repris  Ino ,  celle-ci  sollicita 
fortement  Phryxus  de  commettre  un 
inceste  avec  elle.  Désespérée  de  n'a- 
voir pu  l'y  fiiire  consentir  ,  elle  l'ac- 
cusa d'avoir,  voulu  attenter  à  son 
honneur.  Le  roi ,  déférant  à  cette 
fausse  accusation  ,  rést)îut  de  faire 
mourir  Phryxus.  Cependant  on  con- 
sulta l'oracle  pour  savoir  par  quel 
rnyen  on  ferait  cesser  la  famine  qui 
alfligcait  tout  le  rovaunie.  L'oracle 
répondit  que  les  dieux  n'appaise- 
raient  leur  courroux  que  par  le  sang 
de  deux  princes.  Phryxus  et  sa  sœur 
Ucllé  furent  destinés  pour  servir  de 
victimes.  Mais  avant  été  informés  de 
la  résolution  quon  avait  prise,  ils 
;it  devoir  fuir  hors  de  la  Grèce. 
.linant  être  guidés  par  une  pro- 
je  particulière  des  dieux  ,  ils 
!  nt  d'Europe  en  Asie ,  sur  un 
à  toison  dorée.  Hellé  tomba 
dju»  la  mer  ,  qui  pour  cette  raison 
même  fut  appelée  rHellespont.Poar 
Phryxus,  ayant  heureusen)ent  achevé 
sa  course ,  il  aborda  enfin  dans  la 
Coîchide.  Là  il  sacrifia    son  bélier 


P  Tî  Y  /.' 

pour  obcir  à  un  or;;cie ,  et  il  si;- - 
pendit  sa  dépouille  dans  un  temj^  .■ 
de  Mars.  Eétès,  son  parent,  qui  ré- 
gnait d;ins  la  Coîchide  ,  lui  doun;;  'a 
fille  Chalciope.  Les  premières  anoét  s 
de  ce  mariage  furent  heyreiises  ; 
mais  Eétès,  qui  enviait  les  trésors  ùf 
son  gendre  ,  le  fit  niomir  pour  s'cTt 
rendre  maître.  Ses  enfants  furei-i 
sauvés  par  leur  mère  Chïdciope  ,  qL.i 
les  fit  passer  secrètement  en  Grèrr. 
f^.  Hellé^  Athamas,  Toisun  d'ok. 

Phtuas  ,  ou  ApHrH.AS,  5*0. 1  (^\.- 
les  E^vptiens  donnaient  à  Vulcai  ;. 

PhtwiiiNS  ,  troupes  d'Achilie  ,  c'e 
Philoct^te  et  de  Protésiias,  au  siè^e 
de  Proie. 

Phthiotide  ,  contrée  de  la  T';r;- 
salie  où  régnait  Pélée ,  père  d'A- 
chiMe. 

Phthires  ,  montagne  de  la  Carie , 
dont  (es  habitants  m.irchèreîit  au  se- 
cours des  Tro^ens  contre  les  Grecs. 

Phtmius,  fils  d'A.haus  et  père 
d'Hellen ,  donna  son  uom  à  une  con- 
trée de  la  Thessalie ,  qui  fut  k>  patrie 
d'Achille. 

Phthonos  ,  r Envie.  Les  Grcc-ï 
en  avaient  fait  un  dieu,  parccfpie  cr- 
mot ,  dans  leur  langue,  est  niastidn'.- 
Ils  le  représentaient  précédant  '.': 
Calomnie,  avec  les  mêmes  atlribn's 
que  l'Envie,  f^.  Ervie. 

Pu  Y  A  ,  Athénienne  d'une  rare 
beauté  et  d'une  taille  ma jestut'u.-e , 
que  Pisistrate  fit  passer  .aux  yeux  i!«s 
Athéniens  pour  Minerve,  qui  leur 
apparaissait  afin  de  lui  renare  so 
pouvoir. 

Phylace  ,  ville  de  Thessalie  dort 
les  habitants  allèrent  au  sièi?e  de 
Troie  sous  la  conduite  de  Prolé-,i?a«^. 

Phvuceia  ,  Laodamie,  femme  d° 
Protésilas  ;  de  Phylace  ,  ville  <'•  • 
Thessalie. 

Phylactdès  ,  Protésilas. 

PhYLACIS  et  PilYLAXDPE,  filsd'A- 
pollon  et  de  la  nvniphe  Acacaîlis. 
furent  allaités  par  une  chèvre  t.orit 
on  voyait  la  ligure  dans  le  temple  de 
Del  plies. 

Phylactères,  ce  qui  préserve 
(  m.  Rahb.  ) ,  espèces  de  talismans 
juifs.  C'étaient  des  morceaux  de  par- 
chemin bien  choisis,  sur  lesquels  on 


Al'. 


V  H  Y 


•'•Cl  ivait  en  lettres  quarrees ,  avec  soin 
et  avec  de  l'enere  préparée,  des  pa- 
roles de  la  loi.  On  les  roulait  ensuite, 
on  les  enveloppait  dans  une  peau  de 
veau  noir,  on  les  fixait  ensuite  à  deux 
morceaux  quarrésde  la  même  peau, 
dont  l'un  était  attaché  au  front ,  et 
l'autre  au  bras.  Cette  superstition  , 
dont  on  attribue  l'origine  aux  Pha- 
risiens ,  s'est  beaucoup- augmentée 
parmi  les  Juifs,  et  quelques  uns  ont 
«été  assez  extravagants  pour  se  per- 
.suader  que  Dieu  lui-même  portait 
«es  théphylein ,  ou  phylactères ,  sur 
la  tête. 

I .  Phylaciis  ,  père  d'Iphielus  ,  et 
fils  de  Déionée ,  roi  de  la  Phocide  , 
avait  donné  son  nom  à  la  ville  de 
Phylace  en  Thessalie  ,  où  il  résidait. 

f-  —  Tué  au  siège  de  ïroie  par 
Léitus, 

^-  •—  Héros  honoré  à  Delphes  ,  où 
ou  lui  avait  consacré  une  enceinte. 
On  dit  rju'il  était  venu  sauver  cette 
ville  de  l'irruption  des  Perses. PaM- 
saiiias  raconte  que ,  du  temps  de 
l'irruption  des  Gaulois  sous  la  con- 
duite de  Brennus ,  il  parut  en  l'air 
animant  les  Grecs  et  combattant  lui- 
même  contre  les  barbares. 

Phyl ANDRE ,  fils  d'Apollou  et  d'A- 
eacallis. 

I.  Phylas  ,  père  de  Midée  dont 
Hercide  eut  Antiochus,  régna  sur 
les  Dr}  opes. 

2.— Petit-fils  d'Hercule  et  fils 
d'Antiochus  ,  éjxmsa  Déiphile,  dont 
il  eut  Hippotès  et  Théro  qui  sut 
charmer  Apollon. 

3.  —  Père  de  Polymèle  qui  eut 
de  Mercure  Eudorns. 

i.Phylax,  ç,ardienne  ,  surnom 
d'Hécate  en  Eliae.  Elle  était  en  effet 
la  gardienne  des  enfers  :  aussi  une 
de  ses  statues  tient  une  clsi  et  des 
cordes,  attributs  qui  conviennent  à 
son  surnom.  Cette  figure  est  adossée 
•T  deux  autres ,  dont  la  première  a  sur 
In  tète  un  croissant  surmonté  d'une 
fleur  ;  la  seconde  un  bonnet  phrv- 
gien ,  du  bas  duquel  s'élèvent  cfes 
rayons  qui  forment  une  couronne 
radiale.  Elle  tient  d'une  main  un 
plaive ,  et  de  l'autre  uu  serpent,  f^. 

Ui^CAlfi. 


P  H  Y 

2.  —  Roi  de  Scythie  ,  représenta 
par  Oi'ide  comme  très  cruef. 

Phylée,  fils  d'Augias,  roi  d'Elide, 
ayant  de'sapprouvé  linjustice  que  son 
père  , voulait  faire  à  Hercule  en  lui 
retusant  la  récompense  de  ses  ser- 
vices ,  fut  élevé  j);ir  ce  héros  sur  le 
trône  d'Elide ,  après  qu'Augias  eut 
été  tué. 

PhylÉus  ,  un  des  fils  d'Ajax ,  reçut 
le  droit  de  bourgeoisie  à  Athènes, 
et  donna  son  nom  à  un  canton  de 
l'Attique  ,  dont  les  habitants  furent 
appelés  Phyléides. 

Phyudès,  Mégès,  capitaine  grec , 
fils  de  Phj'Ice. 

Phylleus,  surnom  d'Apollon,  dn 
culte  qu'on  lui  rendait  à  Piiyllos. 

Phyllis  ,  fille  de  Lycurgue  roi 
des  Dauliens  ,  ou  de  Sithon  roi  de 
l'hrace  ,  n'avait  pas  vingt  ans  lors- 
qu'elle perdit  son  père  et  monta  sur 
le  trône.  Démophoon ,  roi  d'Athènes  , 
ayant  été  jeté  par  la  tempête  sur  les 
côtes  de  ïhrace  ,  en  revenant  de  la 
guerre  de  Troie  ,  fut  bien  accueilli 
par  la  jeune  reine  ,  et  s'en  fit  aimer. 
Après  quelques  mois  passés  dans  la 
plus  tendre  union  ,  le  prince ,  obligé 
de  retourner  à  Athènes  pour  les  af- 
faires de  son  royaume  ,  promit  à 
Phyllis  d'être  de  retour  dans  un  mois 
au  plus  tard  ;  mais  trois  mois  s'écou- 
lèrent sans  que  la  princesse  eût  au- 
cime  nouvelle  de  son  amant.  Hygin 
dit  que  Démophoon  lui  avait  marqué 
le  jour  précis  qu'il  serait  de  retour. 
Ce  jour  étant  arrivé  ,  elle  couriit  neuf 
fois  au  rivage  où  il  devait  aborder, 
et  n'en  apprenant  aucune  nouvelle  , 
elle  se  jeta  dans  la  mer.  Le  lien  où 
elle  périt  fut  appelé  les  Neuf-Che- 
mins,  en  mémoire  de  la  course  qu'elle 
avait  réitérée  neuf  fois  :  on  y  bâtit 
ensuite  la  ville  d'Amphipolis ,  qui 
fut  appelée  le  tombeau  de  Phyllis. 
On  ajouta  à  l'histoire  de  Phyllis  que 
les  dieux  l'avaient  changée  en  aman- 
dier, parcequ'en  effet  cet  arbre  s'ap- 
pelle en  grec  <^VkhU  :  que  Démo- 
phoon étant  revenu  quelque  temps 
après  ,  l'amandier  fleurit  ,  covnme  si 
Phyllis  était  sensible  au  retour  de 
son  amant.  Hvginne  parle  point  de 
la  niétamorpliose  j  il  dit  seulement 


P  H  Y 

^u"il  vint  sur  le  tombeau  de  cette 
princesse  des  arbres  dont  les  feuilles , 
dans  une  certaine  saison  de  l'année  , 
paraissaient  mouillées  ,  comme  si 
elles  répandaient  des  larmes  pour 
Phvllis. 

Phïli-ius,  jeune  Béotien,  favori 
<le  Cycnus  roi  d'Hyria ,  qui ,  par  son 
ordre  et  pour  mériter  ses  bonnes  gra- 
cies ,  mit  à  mort  un  énorme  lion  ,  prit 
vivants  deux  vautours  monstrueux, 
et  sacrifû»  sur  l'autel  de.  Jujîiter  un 
taureau  sauvage  qui  ravageait  le  pays. 

Phïllobolie  ,  usage  des  anciens 
i<îe  jeter  des  feuilles  et  des  fleurs  sur 
les  tombeaux  des  morts.  Les  Ro- 
mains, qui  avaient  emprunté  cette 
coutume  des  Grecs ,  joignaient  aux 
fleurs  quelques  flocons  de  laine.  La 
phvlloijolie  se  pratiquait  encore  à 
l'occasion  des  victoires  gagnées  par 
un  athlète  dans  quelqu'un  des  jeux 
pul.'lics.  On  ne  se  contentait  pas  de 
jeter  des  Heurs  au  victorieux  ,  on  en 
jetait  aussi  ;\  tous  ses  parents  qui 
se  trouvaient  dans  sa  compagnie. 
Rac.  Phyllon,  feuille,  et  haUeiii, 
jeter. 

Phïllodoce  ,  une  des  nymphes 
compagnes  de  Cyrène.  Rac.  P^)'-//ort, 
feuille  ;  de  chestai ,  prendre. 

Phyllos,  ville  de  Thessalie,  où 
Apollon  était  particulièrement  ré- 
véré. 

Phylo,  la  troisième  des  suivantes 
d'Hélène.  Odyss.  l.  4- 

Phylobasiles  ,  magistrats  d'A- 
thènes ,  qui  avaient  l'intendance  des 
sacrifices  publics  et  de  tout  le  culte 
religieux  qui  concernait  chaque 
tril)u  en  particulier.  Rac.  Phylè, 
tribu  ;  basileiis  ,  roi. 

Physcoi  était  une  filie  de  la  basse 
E'ide,  qui  fut  aimée  de  Racchus , 
dont  elle  eut  un  fils  nommé  Narcée. 
Cr-  fils,  devenu  puissant  dans  1  Elide  , 
établit  le  premier  des  sacrifices  h 
liacchus  son  père.  Il  institua  ,  en 
l'hounenr  de  sa  mère  ,  un  chœur  de 
musiqne  ,  qui  fut  long-temps  appelé 
dans  l'Elide  le  chœur  de  Physcoa. 
On  chargea  de  l'entretien  de  ce 
chœur  les  seize  matrones  qui  avaient 
Va  diœction  des  jeux  olympiques. 

Païsici/s  ,    surnom    de   Jupiter 


P  I  A  4i3 

pris    physiquement     pour    lether. 

Physique.  Cochiii  fa  représentée 
par  une  femme  occupée  des  expé- 
riences de  la  machine  pneumatique , 
et  entourée  d'instruments  de  phy- 
sique. 

Phytalides  ,  descendants  de  Phv- 
talus.  Ce  fut  par  eux  que  Thésée  se 
fit  purifier,  après  avoir  souillé  ses 
mains  du  sang  des  brigands  ,  et  cn- 
tr'autres  de  Sinis  son  propre  parent. 
Ce  prince ,  pour  les  récompenser  de 
raccueil  qu'il  avait  reçu  d'eux ,  leur 
domia  dans  la  suite  l'intendance  d'un 
sacrifice. 

Phytalmius,  surnom  de  Neptune 
honoré  à  Trézène.Ce  surnom  lui  fut 
donné  parceque  ce  dieu ,  dans  s;t 
colère  ,  inonda  tout  le  pays  des  eaux 
salées  de  la  mer ,  fit  périr  tous  les 
fruits  de  la  terre,  et  ne  cessa  d'affliger 
les  Trézéniens  jusqu'à  ce  qu'ils  l'eus- 
sent appaisé  par  des  vœux  et  de» 
sacrifices.  Rac.  Phytoii  ,  plante  y. 
racine.  On  honorait  aussi  sous  ce  nom 
Jupiter,  comme  anteur  de  toutes  les 
productions  de  la  nature. 

Phyïalus,  habitant  du  bourg  des. 
Lacides  en  Attique  ,  ayant  reçu 
Cérès  chez  lui ,  la  déesse,  par  recon- 
naissance ,  lui  fit  présent  de  l'arbre 
qui  porte  des  figues. 

I.  Phyxivs /fugitifs  nom  sous  le- 

Îuel  on  invoquait  Jupiter ,  comme 
icu  tutélaire  de  ceux  qui  fuyaient , 
et  cherchaient  un  asyle  contre  les 
malheurs  qui  les  menaçaient. 

2.—"  C'était  aussi  un  surnom  d'A- 
pollon. 

PiAsus,  chef  des  Pélasges ,  honoré 
à  Larisse ,  près  de  Cumes.  Ce  Piasus  , 
amoureux  de  sa  fiile  Larisse  ,  lui  fit 
violence.  Celle-ci ,  brûlant  de  se 
vcngfr,  ayant  un  jour  surpris  son 
père  baissé  sur  une  cuve  de  vin  ,  le 
prit  par  les  jambes  et  le  jeta  dans  la 
cuve  ,  OLi  il  fut  étouffé. 

PiAYES,  jongleurs  de  la  Guiane. 
Celui  qui  aspire  à  cette  grande  dis- 
tinction doit  avoir  vingt-cinq  ans , 
et  s'assujettir  à  passer  quatre  années 
chez  un  ancien  piaye  ,  dont  il  reçoit 
les  instructions ,  qui  consistent  dans 
la  connaissance  des-  plantes  et  des 
simples  ,  et  dans  la  manière  d'évo- 


Viî4  P   î  A 

«aw  1-  cerfoinps  puissances  infernales  ; 
«1^11  ♦^dernière  purlic  tie  la  science  est 
e<i'»r<iee  coiiiuie  la  fin  du  niélifr. 
■vKiis  tout  cela  ne  s'acquiert  qu'en 
.-."a.'^siijet lissant  à  des  épreuves  très 
nuips  ,  dent  le  moindre  désagrément 
r^î  un  jeune  austère  pemlant  quatre 
i.un  es  consécutives  ,  et  la  privation 
foiiile  de  toute  licjueur  forte.  La 
moindre  infraction  détruirait  tout  ce 
tju'on  aurait  déjà  tait  ;  il  faudrait  re- 
i  fir.nnencor  sûns  miséricorde  ,  quand 
:  .(.uic  le  noviciat  serait  près  de  finir. 
i  .r  jeune  con^siste  à  ne  mani;er ,  du- 
iiiit  les  deux  premières  années,  que 
(1  !  millet  et  de  la  cassave  ;  la  troi- 
sième, le  candidat  ne  soutient  ses 
ion  es  qu  avec  quelques  crabes  et 
.  (i'iii  espèce  de  pain  ;  et  la  quatrième, 
il  ne  se  n(>urrii  que  d'oiseaux  et  de 
toissons  très  petits  ,  encore  ne  lui 
f.i  donne-t-on  que  pour  rempèclier 
*'.'■  mourir  de  faim.  Ne  senilile-t-il 
.]  i:s  qu'on  veuille  lui  apprendre  par- 
i.;  combien  la  diète  prescrite  aux 
liulaties  peut  souvent  leur  être  nui- 
>:i>Ie?  ll-é[:rouve  aussi  l'inconvénient 
(i-s  médecines  {Jurgatives.  Une  fois 
1  ■  r  mois  on  le  force  d'avaler  une  in- 
f;;;on  de  feuilles  de  tal)ac ,  liqueur 
..  'S  amère  qui  le  purge  et  le  fait 
'  mir  avec  une  violence  extrême. 
^,-  iel<[ue  temps  avant  la  révolution 
i  •  ta  dernière  Poussinière ,  ou  vers  la 
li  de  la  quatrième  année,  les  anciens 
p  r:j  es  s'assemblent ,  le  candidat  se 
j?;4sente  tout  nu  au  milieu  d'eux  et 
s  is  être  roucoué  ;  celui  qui  l'a  ins- 
1  uit ,  ou  l'un  des  plus  vénérables  , 
]'  ;  trace  sur  tout  le  corps  une  ligne 
profonde  depuis  le  cou  jusqu'aux 
p.fds,  avec  un  os  de  poisson  très 
{•■j^u,  ou  quelque  chose  de  tranchant. 
On  fait  ces  scarincations  de  manière 
qTî'elles  coupent  tout  l'épiderme  en 
i(,ang,os,  et  que  le  sans  coule  à  longs 
flots.  Lorsque  cette  opération  est 
îf:  ie ,  et  qu'il  est  tout  couvert  de 
Ti  aies,  on  le  conduit  au  bord  d'une 
r  ■  lère  pour  le  laver.  L'un  d'eux  lui 
r.  pond  de  l'eau  sur  la  tête  avec  la 
n.oitié  d'une  calebasse  évidée  ,  pen- 
dant qn'ini  autre  le  frotte  vivement 
a-ecune  poignée  de  feuilles  appe- 
iJcii  .^kalomlo.  Cette  Iric'tion  vio- 


P  I  A 
lente  rouvre  de  n')Tr'";iu  toutes  les 
plaies  ,  et  en  fait  sortir  le  sang  avec 
abondance.  Après  cpioi  on  l'oint 
d'huile  de  carapat  pour  empêcher 
les  scarifications  de  dégénérer  en 
ulcères ,  on  le  roucoue  ,  et  tous  les 
pia\es  qui  ont  assisté  h  cette  étrange 
cérémonie  lui  appliquent  chacun' 
soixante  coups  de  fouet  àe  toutes 
leurs  forces.  Voilà  pour  les  saignées 
et  les  opérations  chirurgicales.  Après 
cette  exécution,  on  laisse  le  candidat 
en  repos  pendant  quelques  jours , 
afin  de  donner  à  ses  plaies  ie  temps 
de  se  refermer  et  de  se  guérir.  Il  np 
lui  en  reste  que  les  cicatrices  ,  qui  le 
font  paraître  comme  velu  d'un  habit 
de  satin  découpé  en  losanges.  Dés 
que  la  dernière  Poussinière  se  fait 
voir ,  qui  annonce  la  révolution  du 
temps  prescrit  ,  on  le  conduit  dans 
un  bois  épais  ,  on  cherche  un  nid  de 
certaines  mouches  ,  assez  appro- 
chantes de  nos  guêpes,  mais  plus 
grosses  ,  plus  venimeuses  ,  et  si  mé- 
chantes que  les  Français  leur  ont 
donné  le  nom  dp  mouches  sans 
raison.  On  lui  couvre  les  yeux  avec 
son  camisa  ,  ou  tablier  ,  pour  lui  con- 
server la  vue ,  qu'il  perdrait  infailli- 
blement si  quelqu'une  de  ces  mou- 
ches lui  piquait  les  3 eux:  on  l'exhorte 
à  deui'urer  ferme,  et  à  souffrir  cette 
dernière  épreuve  ,  qui  va  mettre  le 
sceau  à  son  bonheur ,  et  on  jette  un 
bâton  sur  le  nid.  Les  mouches  ,  irri- 
tées ,  en  sortent  aussi-tôt ,  et  se  jet- 
tent avec  fureur  sur  ce  malheureux , 
qu'elles  trouvent  à  leur  portée ,  et, 
lui  laissant  leur  aiguillon  dans  les 
chairs ,  le  font  enller  d:ins  l'instant 
avec  des  donleurs  inouies.  Les  piayes 
accourent  alors ,  le  saluent ,  l'embras- 
sent en  qualité  d'un  de  leurs  con- 
frères ,  et  se  rendent  au  festin  qu'il 
leur  a  préparé.  Ce  n''^st  qu'après  avoir 
achevé  ce  long  cours  de  privations 
et  d'épreuves  douloureuses ,  qu'il  a  le 
droit  d'être  appelé  à  la  visite  des 
malades. 

Il  se  dédommaee  de  tout  ce  qu'il 
lui  en  a  coiité  de  dépenses  et  de 
tourments,  en  dépouillant  les  ma- 
lades de  tout  ce  qu'ils  possèdent^ 
Plus  ils  sont  riches  ,  plus  il  les  dé- 


P  I  A 

clare  en  danger  de  mort,  c.-à-d. 
quand  il  les  sait  posiesseurs  de  col- 
liers de  pierres  verles  ,  de  haclies  , 
de  serpettes,  de  couteaux,  de  ha- 
macs ,  d'un  fusil  ,  de  toile  de  co- 
ton, etc.  Il  examine  le  malade,  lui 
tàte  toutes  les  parties  du  corps  ,  les 
presse ,  souffle  dessus ,  et  enfiu  il 
dresse  un  petit  réduit  auprès  du  ha- 
mac où  le  malade  est  étendu  ;  il  le 
couvre  de  feuilles  ,  et  il  y  entre  avec 
tous  les  instruments  de  sou  métier , 
renfermés  dans  une  espèce  de  gibe- 
cière ,  et  une  grosse  calehasse  à  la 
main  ,  dans  laquelle  sont  contenues 
Certaines  2rai  es  sèches  et  dures  , 
assez  semblables  à  notre  poivre.  C  est 
là  le  tambour  dont  il  se  sert  pour 
appeler  le  diable  ,  qu'on  suppose 
toujours  la  cause  des  maladies.  Il 
agite  sa  calebasse  ,  il  fait  le  plus  de 
bruit  possible  ,  il  chante  ,  il  crie  ,  il 
appelle  Irocan  etMassourou,  et  pen- 
dant deux  ou  trois  heures  il  fait  un 
tintamarre  capable  d'étourdir  et  de 
rendre  malade  im  homme  qui  se  por- 
terait bien.  Il  contrefait  enfin  sa 
voix ,  en  mettant  quelques  fcraincs 
dans  sa  bouche  ,  ou  eu  parlant  dans 
une  petite  calebasse  ;  et  l'on  entend 
une  voix  terrible  prononcer  ces  pa- 
roles :  «  Le  diable  est  extrèmemçnt 
»  irrité  contre  le  malade  ;  il  veut  le 
»  faire  périr  après  l'avoir  lonï;-temps 
»  tourmenté.  »  Les  assistants ,  que 
cet  arrêt  épouvante  aussi  bien  que 
le  malade  ,  poussent  des  hurlements 
affreux  ,  et  conjurent  le  piaye  d'ap- 
paiser  le  mauvais  esprit ,  en  diît-il 
coûter  tout  le  bien  de  la  famille.  Il 
se  rend  à  ces  supplications  ,  et  con- 
jure le  démon  de  se  laisser  fléchir. 
La  voix  tonnante  répond  qui!  lui 
faut  telle  ou  telle  chose  ,  et  aussi-tôt 
en  la  lui  passe  sous  la  petite  cahute. 
Il  s'agit  ensuite  de  savoir  quel  est  le 
mal  et  quel  en  est  le  remède.  Nou- 
velles invocations  ,  nouvelles  de- 
mandes ,  et  il  fant  recommencer  à 
f  .;rc  des  présents.  Quand  la  pauvre 
e  est  assez  plumée  ,  le  ruse  char- 
n  suce  la  partie  du  malade  qui 
:  omniode  le  plus,  et  crachant  de 
is  os  ,  ou  autres  bagatelles  qii'il 
■-  .  .1  soin  de  mettre  dans  sa  bouche , 


P  î  C  4.5 

«  Voilà,  dit-il,  la  cajse  du  mal, 
»  hâtez-vous  de  la  brûler ,  et  sovez 
1)  surs  que  le  malade  sera  bientôt 
>•  rétabli.  » 

Ce  pronostic  se  réalise  quelquefois, 
car  on  obtient  souvent  des  cures 
merveilleuses  en  frappant  vivement 
l'imagination.  Si  le  contraire  arrive , 
que  le  malade  vienne  à  mourir  ,  et 
qu'on  en  fasse  des  reproches  à  1  ef- 
fronté fourbe  ,  il  a  son  excuse  toute 
prête  :  «  Vous  n'avez  pas  fait  au 
»  diable  vos  présents  de  bon  cœur , 
»  dit-il ,  et  vous  avez  de  nouveau 
M  excité  sa  colère.  »  Un  de  ces  pia  ves, 
plus  amoureux  qu'intéressé  ,  laissait 
mourir  d'inanition  ceux  qui  le  con- 
sultaient, et  proposait  ensuite  à  leurs 
veuves  de  les  épouser.  Il  devint  \r. 
mari  de  trois  femmes, qu'il  n'eut  que 
par  ce  moyen. 

PicHACHA  (  3/.  Ind.  ) ,  nom  col- 
lectif des  esprits  follets  chez  les  In- 
diens- P^.  Moi'M. 

PicoLLus  ,  divinité  des  anciens 
habitants  de  la  Prusse,  qui  lui  con- 
sacraient la  tête  d'un  homme  mort , 
brûlaient  du  suif  en  son  honneur,  et 
lui  offraient  des  sacrifices  sanglants  , 
pour  n'en  être  pas  tourmentés. 

PiCUMNcs,  frère  de  Pilumnus  ,  et 
fils  de  Jupiter  et  de  la  nymphe  Ga- 
ra mantide  ,  avait  inventé  l'usage  de 
fumer  les  terres ,  d'où  il  fut  sur- 
nommé Sterquilinius.  Tous  deux  pré- 
sidaient aux  auspices  des  mariages  : 
aussi  dressait-on  poiur  eux  des  lits 
dans  les  temples.  A  la  naissance  d'un 
enfant ,  lorsqu'on  le  posait  à  terre , 
on  le  recommandait  à  ces  deux  divi- 
nités ,  de  peur  que  le  dieu  Svlvain 
ne  lui  fût  nuisible,  f^.  Pilumncs. 

Picis  ,  fils  de  Saturne,  et  roi  des 
Al  origènes,  fut  un  prince  accompli. 
Oiijet  des  désirs  de  tontes  les  nym- 
phes du  pavs,  il  donna  la  préférence 
à  la  belle  Canente ,  fille  de  Janus. 
Comme  il  périt  à  la  chasse  dans  un 
âge  peu  avancé,  on  publia  qu'il  avait 
été  changé  en  pivert ,  oiseau  dont  le 
nom  latin  est  le  même  que  le  sien  j 
et  pour  donner  quelque  croyance  à 
cette  fable  ,  on  ajouta  que  c'était 
Circé  qui  avait  opéré  ce  changement 
en  le  frappant  de  sa  baguette ,  pour 


/,i6  P  I  E 

le  punir  de  son  insensibiliti;  .iÇemH^ 
j)rétend  que  celte  fiction  est  fondée 
sur  ce  que  ce  prince,  qui  se  picjiuail 
d'exceller  dans  l'art  tie  connaître  l'a- 
venir ,  se  servait  d'un  pivert  qu'il 
avait  su  apprivoiser.  Quoi  qu'il  en 
soit,  Picus  (ut  honoré  après  sa  mort , 
et  mis  au  nonilire  des  dieux  Indif,ètes. 
yirgile  caractérise  ce  prince  par  l'é- 
pitliète  à! amateur  dé  chevaux.  Des 
écrivains  distineuent  deux  Picus ,  rois 
d'Italie ,  le  premier  qui  réîrna  trente- 
sept  ans ,  et  un  autre  beaucoup  plus 
ancien ,  qui  en  avait  régné  cinquante- 
sept. 

"  PidocrdÉvadégals  ,  c.-à-d.  pro- 
tecteurs des  morts  {M-  Ind.),  neu- 
vième tribu  des  deutas.  C'est  la  seule 
à  laquelle  les  Indiens  adressent  des 
prières  :  ils  ne  rendent  aucun  culte 
aux  huit  autres. 

PiDYTÈs ,  capitaine  troyen  ,  tué 
par  Ulysse. 

PtEDS- DE- CHEVRE.    T^Oy.    PaN  , 

Satyres. 

PiÉLTjs  ,  fils  de  P\rrbus  et  d'An- 
dromaque ,  succéiJa  i'i  son  père  au 
royaume  d'Epire  ,  selon  Justin. 

PiÉrA  ,  fontaine  qui  était  sur  le 
chemin  d'EIis  à  Olynqiie  Les  direc- 
teurs et  directrices  des  jeux  olym- 
piques ne  pouvaient  entr(!r  en  fonc- 
tion qu'ils  ne  se  fussent  auparavant 
purifiés  avec  de  l'eau  de  cette  fon- 
taine ,  qui  était  réputée  sacrée. 

PiÉRiA  ,  ime  des  femmes  de  Da- 
naiis,  dont  elle  eut  six  filles. 

I.  Piérides  ,  filles  de  Piérus  ,  roi 
de  Macédoine.  Elles  étaient  neuf 
sœm-s,  et  excellaient  dans  la  musique 
et  la  poésie.  Fières  de  leur  i'onii)re 
et  de  leurs  talents,  elles  osèrent  aller 
défier  les  Muses  jusques  sur  le  Par- 
nasse. Le  combat  fut  accepté  ,  et  les 
inniphesde la  contrée  furent  clioisies 
iJO'ir  arbitres ,  et  prononcèrent  en 
faveur  des  Muses.  Les  Piérides,  pi- 
quées de  ce  jugement,  s'empoitèrent 
rn  invectives  ,  et  voidurent  nième 
frapper  leurs  rivales,  lorsqu' Apollon 
les  métamorphosa  en  pies ,  leur  lais- 
f^ant  toujours  la  même  démangeaison 
de  parler.  Cette  fable  paraît  fondée 
éur  ce  que  les  Piérides ,  fibres  de  leur 


P  I  E 

habilefé  pour  le  chant,  osèrent  pren- 
dre le  nom  de  Muses. 

2.  —  On  donne  aussi  le  nom  de 
Piérides  aux  Muses ,  soit  ù  cause  de 
leur  victoire  sur  les  filles  de  Piérus, 
soit  du  mont  Piérus  en  ïhessalie  qui 
leur  était  consacré. 

Pierre  de  tocche.  V.  Battus. 

PiEKKERtE.  p' .  Richesses  ,  For- 
tune,   Achille. 

Pierres,  v.  DeucAlion  ;  pierre 
quarrée ,  v.  Terme  ;  qu'un  homme 
dévore,  v.  Abadir,  Saturne.  On 
voyait  du  temps  des  anciens,  à  côté 
des  grands  cliemins ,  des  tas  de 
pierres  ,  auxquels  chaque  passant  se 
laisait  un  point  de  religion  d'en 
ajouter  une  en  l'honneur  de  Mercure , 
i>  qui  ces  amas  étaient  consacrés.  On 
leur  donnait  même  le  nom  de  Mer- 
cures. 

PiÉrus,  prince  macédonien,  venu 
à  Thespie ,  y  étabht  le  nombre  ài-.i 
neuf  Muses,  et  imposa  à  chacune  les 
noms  qu'elles  ont  aujourd'hui.  Selon 
d'autres,  il  avait  neuf  filles,  et  leur 
donna  'es  noms  des  Muses ,  d'où  il 
est  arrivé  que  ses  petits-fils  ont  passé 
dans  l'esprit  des  Grecs  pour  les  en- 
fants des  Muses.  Philarque  nous 
apprend  que  c'était  un  poète  musi- 
cien qui  avait  pris  pour  sujet  prin- 
cipal de  ses  poèmes  l'histoire  fabu- 
leuse et  les  louanges  de  ces  divinités. 

PjÉtÉ  ,  divinité  qui  présidait  elle- 
même  au  culte  qu'on  lui  rendait,  à 
la  tendresse  des  parents  pour  leurs 
enfants  ,  aux  soins  respectueux  des 
eniaiiîs  envers  leurs  parents  ,  et  à 
l'afiection  pieuse  d'im  liomme  envers 
son  semhiai.le.  On  lui  offrait  des  sa- 
crifices ,  particulièrement  l'hez  les 
Athéniens.  Rien  de  plus  commun 
que  son  image  sur  le  revers  des  mé- 
dailles impériales.  Communément 
on  la  voit  sous  la  figure  d'une  femme 
assise ,  couverte  d'un  gra^id  voile  , 
tenant  une  corne  d'abondance  de  la 
niiu'n  dro:ie  ,  et  posant  la  gauche  sur 
la  tète  d  un  enfant  :  à  ses  pieds  est 
une  cicogne.  Sur  ime  médaille  de 
Calipula,  la  Piété,  assise  et  couverte 
d'un  grand  voile,  présente  de  la  main 
droite  une  patère.  Sur  une  antre 
d'Anlonin  le  Pieux  ,  elle  tient  d'une 
niaiu 


P  IL 

main  les  pattes  dun  tLon  destine'  au 
sacrifice  ;  devant  elle  est  uu  autel  sur 
lequel  il  y  a  du  feu.  Ou  la  voit ,  sur  m,e 
médaille  de  Faustinc  la  jeiuie,   por- 
tant deux  épis  de  la  niaiu  droite    et 
de  Ja  çauchc  une  coruc  d"al>ondance 
i>"r  d  autres,  elle  tient  d'une  n.am 
un  plohe ,  et  de  l'autre  un  enllait  • 
plusieurs  sont  à  ses  pieds.  Sur  une 
«nedaille  de  Valérien,  Ja  piété  des 
Augustes  est  mar-iuéepar  deux  fem- 
mes <pu  se  donnent  la  main  sur  un 
autel.   iJJe  est  aussi  quelquefois  re- 
présentée p:,r  une  feum.e  nue,  tenant 
un  oiswu  dans  la  main.  Manius  4ci- 
ms  Glalnjon  hatit  dans  Rome  un 
temple  à   \,  p,é,é  en  l'honneur  de 
cette  fille   qu,   nourrit  son  p^-re  en 
prison  :  c  est  !e  sujet  du  Leau  taMeau 
d    /ndredelSano,  connu  sous  le 
nom  de  la  Chanté  romaine.  .Selon 

IV".  ,""""''  '•''  î''^''"^  prise  dans  le 
sens  le  plus  strict  du  mot ,  c.-à-d  le 
respect  envers  les  dieux,  est  repré- 
sentée sur  les  médailles  impériales  ' 
sans  figure,  mais  seulement  par  .'es 
o.tensiles  emulo.vés  aux  sacrifices. 
,V  '  ""nf*^'.  ■'  '*"'S"ent  par  une 
te^e.  tenant  dune  main  une  casso- 
lete  fmnante  qu  elle  élève  vers  Je 
C'el ,  et  de  1  autre  une  corne  d'ahon- 
Jl|.nce  qu  elle  présente  à  des  enfants. 
On  la  voit  enrorc  figurée  par  une 
feurne  vénerie,  qu'i  a  m  Anime 
sur  la  tête  et  le  hras  droit  appuvé 
sur  un  autel  antique  entouré  de  fes- 
tons. Dans  les  appartements  de  Ver- 
sai les    elle  est  peinte  jous  le  syn;- 

b^^le  dune  femme  ailée,  ayant  une 
amme.sur  Iatète,etdans"Ja  main 
droite  une  corne  d'abondance  ;  auprès 
d  elle  sont  deux  eufants  à  genoux  qui 
pnent  devant  un  autel  où.  brûle  le 
feusaere,etun  autre  qui ,  l'épée 
p    7  Pi**'"  '  P^'ursuit  rimpiété. 

rr.^"}  ^'"^-  ^  '  "'''»  que  'es  Sia- 
mois donnent  aux  lieux  inférieurs, 

nos  pieds  ,  où  les  âmes  des  coupables 

^"t  punies, et  dans  cliacun  desquels 
^lle^  doivent  renaître  avant  de  re- 
yn.r   en  ce   monde.   F.  Ma^o.t, 

TomAf'^  ^■^o'»'»"  faites  de 


laine  qu  on  sacrifiait  aux  dieux  Lares 
dans  les  Comp.tales.  Macrobe  nous 
apprend  qu  on  leur  immolait  d'abord 
depetits  enfants  pour  ia  conservation 
de  toute  la  rum.lle;  maisErutas  avant 

u^ape  barbare,  et  siu^stitua  aux  en- 
fants ces  petites  fi-ures  de  laine 

I.  Pi  LE  Art  Fratbes  ,  les  frères 
(WiO'U  des  chapeaux,  Ca.nor  et 
^-ollux,  qu  on  représentait  avec  un 
bonnet  sur  /a  tète. 
A^\  p^^at^rificûteurs  des  Goths  , 
dont  la  tele  eta:t  rasée  et  toujouri 
couverte  d'un  h^innet ,  même  pen- 
dant les  cérémonies  religieuses,  à  la 
difïerence  du  reste  de  la  nation,  qui 
«appelait  C«^/7/û/i.  ^ 

Pile  us,  espèce  de  bonnet,  dont 
la  forme,  que  Ion  voit  sur  les  mé- 
d^  "les  ,  approche  assez  de  ceUe  des 
]K>nnets  de  nuit.  On  le  donnait  aux 
esclaves  lorsqt,'on  les  affranchissait  - 
c  est   par-ln  que  le  piJéus  devint  lê 

symboIedelahberté!^Onlevo7tU 
vent  au  revers  des  médailles  romaines 
avec  I  inscription  Libertas.    Selon 
àer^ius,  cest  un  mot  .eénérique   II 
en  distingue  trois  dont  les  prêtres  se 
servaient  :  1  apex,  qui  était  fort  lé- 
f  er,  et  f,ui  avait  une  ver-e  au  milieu  : 
e  tutulns  ,  fourré  de  l.^ne,  qui  s'é 
levait  on  pointe;  et  \^  galems ,  qui 
était  fait  de  peaux  de  x^cliines.^ 
PiirvN as     frère   de  Picumnus  , 
avait  invente  1  art  de  moudre  le  bled  ' 
aussi  eta,t-i   particulièrement  honore 
par  les  meuniers.  (  /^'.  P.clmnvs.  ) 
C  est  lu,  qu,  reçut  dans  ses  états  Da- 
nac    fille  d  Acri^ius  ,  fu:;itive.  H  ea 
eutD:Rmus,pèredeTurnus. 

P'MPLA,    PlMPLElL'S,    PimplÉus, 

monta.ene  que  des  fiéo^^raphes  ioi- 
?nçnt  au  mont  Héhcon ,  et  qu'ils 
d.sent  avo.r  été  consacrée  aux  Mises. 

PniPlEEN^ES      PlMPLÉ.DES  ,    noni 

des  Muses ,  pris  d'une  montagne    et 
séon   l'estus,  d'u.e    fontaine'  dé 
Macédoine  ,  ainsi  nommée  à  cause 
ae  la  légèreté  de  ses  eaux. 

PiK,  arbre  favori  de  Cybèle.  Oa 

Je   trouve    ordinairement    près    des 

imaees   de    cette   déesse.   D.un   hs 

mystères  de  cette  déesse,  se.  prêtres 

1    counucnt  armés  de  thvrses.  dont  Içi 

'    DJ 


4i8  PIN 

extrémités  étuicnt  des   pommrs  Je 

Ein  oniérs  de  rvilums.  (  f'' .  Atvs.  ) 
,e  piji  était  aussi  consacré  ;'i  S}  Ivair.  ; 
car  ses  iinaj^es  portent  assez  souvent 
de  la  main  gauche  une  branche  de 
pin  où  tiennent  des  pommes  du 
même  arl>re.  Properce  ctonne  encore 
le  pin  au  dieu  Pan.  On  se  servait  de 
cet  arhre  pour  la  construction  des 
bûchers.  La  pomme  de  pin  était  en- 
core employée  dans  les  sacrifices  de 
Bacchus  ,  les  orgies  ,  pon)pes ,  pro- 
cessions ,  etc. 

PiKARiEKS  ,  prêtres  d'Hercule. 
Après  la  niort  de  Cacus  ,  Evandre 
reconnut  Hercule  pour  dieu ,  et  lui 
sacrifia  un  boaif  choisi  dans  son  trou- 
peau même.  On  choisit  les  Potiliens 
et  les  Pinariens ,  les  deux  plus  illus- 
tres familles  du  pays ,  pour  avoir 
soin'  du  sacrifice  et  du  téstin  dont 
il  devait  être  suivi.  Par  hasard  ,  les 
Potiliens  arrivèrent  les  premiers  ;  et 
on  leur  servit  les  meilleures  parties 
de  la  victime.  Les  Pinariens  ,  venus 
trop  tard  ,  furent  obligés  de  se  con- 
tenter des  restes.  Ce  fut  une  règle 
pour  toute  la  suite  des  temps  ;  et 
tant  que  les  Pinariens  subsistèrent , 
>  ils  ne  goûtèrent  jamais  des  morceaux 
choisis.  Les  Potiliens  apprirent  d'E- 
vandre  même  les  cérémonies  qui 
devaient  s'oLsei-ver  à  l'égard  d'Her- 
cule ;  et ,  durant  plusieurs  siècles ,  ils 
furent  les  prêtres  de  son  temple  , 
jusqu'à  ce  qu'ayant  abandonné  ce 
ministère  aux  esclaves  publics  ,  ils 
périrent  avec  toute  leur  race.  Tel 
est  récit  de  Tite-Lù'e.  Celui  de 
Di'odore  de  Sicile  varie  dans  quel- 
ques circonstantes  peu  importantes  : 
de  son  temps ,  ces  i  érémonies  étaient 
faites  par  des  jeunes  gens  achetés  de 
l'argent  du  public. 

PiNnARE,  poète  grec  le  plus  cé- 
lèbre entre  les  lyriques.  On  raconte 
de  ce  poète  qu'étant  encore  dans  la 
première  jeunesse ,  un  jour  d'été 
qu'il  allait  à  Thespie  ,  il  se  trouva  si 
fatigué  de  la  chaleur,  qu'il  se  coucha 
à  terre  près  du  grand  chemin,  et 
s'endormit.  On  ajoute  que,  durant 
soc  sommeil  ,  des  abeilles  vinrent  se 
reposer  snr  ses  lèvres,  et  y  laissèrent 
un  rayon  de  miel ,  ce  qui  fut  un  au- 


P  I  R 

gure  de  ce  que  l'on  devait  un  Jour 
attendre  de  lui.  Son  nom  devint 
bientôt  célèbre  dans  toute  la  Grèce  ; 
mais  ce  (jui  mit  le  comble  à  sa  gloire 
fut  cette  fameuse  déclaration  de  la 
Pythie  ,  rpii  enjoignait  aux  habitants 
de  Delphes  de  donner  à  Pindare  la 
moitié  de  tous  les  prémices  que  l'on 
offrait  à  Apollon.  On  dit  que ,  sur  'a 
fin  de  ses  jours  ,  le  poète  eut  une 
vision  en  songe.  Proserpine  lui  ap- 
parut ,  se  plaignant  d  être  la  seule 
divinité  qu'il  n'eût  pas  célébrée  dans 
ses  vers  :  «  Mais ,  ajouta-t-elle,  j'aurai 
»  mon  tour  :  quand  je  vous  tiendrai , 
»  il  faudra  bien  que  vous  fassiez  aussi 
»  un  cantique  en  mon  honneur.  » 
Pi/idarc  ne\ccul  pas  dix  jours  après' 
ce  songe.  H  y  avait  à  Thèbes  une 
femme  vénérable  parente  du  poète  :  ' 
une  nuit  qu'elle  dormait ,  elle  vil  en 
songe  Pindare  ,  qui  lui  chanta  un, 
cantique  rpïl  avait  fait  pour  Proser- 
pine. Cetle  femme  ,  à  son  réveil,  se 
rappela  le  cantic|ue,  et  le  mit  par 
écrit. 

PiNDE ,  montagne  de  la  Grèce  entre 
l'Epire  et  la  Thessalie.  Elle  est  cé- 
lèbre «hez  les  poètes,  comme  consa- 
crée il  Apollon  et  aux  jNluses. 

PiRzi  N  (  ]\T.  liid.  ) ,  secte  philo- 
sophique d.ms  le  royaume  de  Péru . 
espèce  de  taîapoins  sectateurs  du  u  i 
Gandama.  Leur  habit  doit  être 
couleur  jaune.  Ils  se  réunissent, le 
premier  et  le  dernier  jour  de  la  lune 
pour  faire  leur  confession  puhli'[ue  , 
exprimée  par  une  formule  générale. 

Pion,  un  des  descendants  d'Hi 
cule,  bâtit  en  Mysie  la  vilie  de  1' 
nie  ,  où  on  lui  sacrifiait  comme  à 
dieu 5  et  alors  une  fumée  miracuîei 
sortait  de  son  tombeau. 

Pir-Pakjal  (  M.  TarL),  montsg 
la  plus  élevée  duThibet ,  que  les  1 
bitants ,  «u  rapport  du  voyageur  D  - 
sideri ,  respectaient  beaucoup.  lis  y 
portaient  lejirs  offrandes  ,  et  ren- 
daient leurs  adorations  ù  im  vénéra!  le 
vieillard  qu'ilssnpposaient  établi  pour 
la  garde  du  lieu.  On  a  cru  trouver 
dans  eetle  fable  un  reste  de  celle  de 
Prométhée  ,  que  les  poètes  représen- 
tent enchaîné  sur  le  mont  Caucase. 


P  î  R 

Pir.ÉE  ,  fils  de  Cl ytius ,  compagnon 
fi{l«le  de  Télémaque. 
PiT.kxR  ,  fille  de  Danaiis. 
PiRiTHOUS  ,  fils  d'Ixion  ,  était  roi 
des  Lapithes.  Ayant  épousé  Hippo- 
duiiiie,ii  pria  les  Centaures  à  la  soleni- 
nilé  du  mariage.  CeuK-ci ,  échauffés 
par  le  vin ,  voulurent   faire   insulte 
aux  dames;  mais  Hercule  et  Thésée 
s'y  opposèrent.  Cependant  Piritlioiis, 
frappé  du  rtlcit  des  grandes  actions 
de  Thésée,  voulut  mesurer  ses  forces 
avec  lui ,  et  chercha  l'occasion  de  lui 
faire  querelle  :  mais  quand  ces  deux 
héros  furent  en  présence,  nnesegrète 
admiration  s'empara  de  leur  espril  ; 
leur  Cœur  se  découvrit  sans  feinte; 
ils  s'embrassèrent  au  lieu  de  se  battre, 
et  se  jurèrent  une  amitié   éternelle, 
Piriliious  devint  le  fidèle  compagnon 
de  \ovage  de  Thésée.  Ils  formèrent 
le  projçt  d'aller  ensemble  enlever  la 
Mie  Hélène ,  qui  n'avait  alors  que 
dix  ans  ;  et  en  étant  venus  à  lx)ut ,  ils 
la  tirèrent  au  sort,  à  condition  que 
celui  à  qui  elle  resterait  serait  obligé 
de  procurer  une  autre  femme  a  son 
ami.    Hélène  échut    à  Thésée  ,  qui 
s'engagea  d'aller  avec  Pirithoiis  en- 
lever Proserpine  ,  femme  de  Pluton. 
Ils  descendirent  donc  dans  les  enfers 
pour  exécuter  leur  téméraire  projet; 
nir'.is  Cerbère  se  jeta  sur  Pirithoiis , 
et   i'étrangla.   Pour  Thésée  ,  il  fut 
chargé   de   chaînes  ,  et   détenu  pri- 
sonnier par  l'ordre  de  Pluton  jusqu'à 
ce  qu'HercJile  le  vint  délivrer.  Pau- 
sti/iias  explique  cette  fable  en  disant 
que  Thésée  vint  dans  la  Thesprolie 
avec  Pirithoiis ,  à  dessein  de  lui  aider 
à  enlever  la  femme  du  roi  des  Thes- 
protiens  ;  qu'en  effet  Pirithoiis  ,  dé- 
sirant passionnément  de  l'épouser  , 
entra  dans  le  pays  avec  une  armée  ; 
mais  qu'ayant  perdu  la  plus  grande 
partie  de  ses  troupes,  il  fut  pris,  lui 
et  Thésée,  par  le  roi  des  Thespro- 
itiens  ,  qui  les  tint   prisonniers  dans 
i'isle  de  Cichvros.  «  Auprès  de  Ci- 
chyros ,  dit-il  ,  on  voit  le  marais 
1»  Acliérusien  ,  le  fleuve  Achéron  et 
"  le  Cocvte  ,  dont  1  eau  est  fortdésa- 
i»>  créaMe.  » 

PiRoviis ,  statues  de  bois  qui  repré- 
sentaient les  prêtres  égyptiens.  Ce 


P  I  S 


419 


mot ,  en  égyptien  ,  signifiait  bon  et 
vertueux. 

PiRoiJs  ,  capitaine  thraee  ,  du 
parti  des  Troyens,  au  siège  de  'Troie. 

PiRus,  capitaine  troyen  ,.fils  d'Im- 
brasus  ,  commandait  les  Thr.ices  au 
siège  de  Troie.  Il  fut  tué  par  Thoas. 
Pis.Eus,  surnom  de  Jupiter  ,  pris 
de  la  ville  de  Pise,  en  Eiide  ,  oi"i  il 
était  particulièrement  honoré.  Her- 
cule, faisant  ia  guerre  aux  Eîéens, 
prit  et  saccagea  la  ville  d'Elis.  Il 
préparait  le  même  traitement  h  celle 
de  Pise  qui  était  alliée  des  Eléens  ; 
mais  il  en  fut  détourné  par  un  oracle 
qui  l'avertit  que  Jupiter  protégeait 
Pise.  Elle  fut  donc  redevable  de  son 
salut  au  culte  qu'elle  rendait  à  Ju- 
piter. 

1.  PisANDBE  ,  capitaine  troven  , 
fiis  d'Antinjarpie  ,  et  frère  d'Hippo- 
lochus. 

2. —  Antre  capitaine  troven  ,  tué 
par  Ménélas  ,  au  siège  de  Troie. 

5.  — Capitaine  grec,  fils  de  Mé- 
nélas ,  le  plus  adroit  des  Thessa- 
liens,  après  Patrocle  ,  à  bien  manier 
la  lance.  Il  commandait  sous  Achille 
un  corps  considérable  de  troupes. 

/(•  —  Fils  de  Bellérophon  ,  appelé 
aussi  Isandre. 

5.  —  Un  des  poursuivants  de  Pé- 
nélope ,  tué   par   Philoctins. 

6.  —  Autre  amant  de  Pénélope  , 
suivant  Oi'ide. 

7.—  Héros  dont  Homère  a  décrit 
l;i  hache. 

8.  —  Poète  grec  rhodien ,  plus  an- 
cien ({vC Homère  ,  et  qui  avait  aussi 
chanté  la  guerre  de  TroieO 

PiscATORiENS,  jcux  romaius ,  re- 
nouvelés tons  les  ans  ,  au  mois  de 
Jnillet  ,  par  le  préteur  de  la  ville  , 
en  l'honneur  de  ceux  des  pécheurs 
sur  le  Tybre  dont  le  gain  était  porté 
dans  le  temple  de  Vuicain  ,  comme 
i:n  tribut  qu'on  payait  aux  morts. 

Pischinamaas  ,  nom  que  donnent 
los  Persans  à  l'un  des  ministres  de 
l'^ur  re'igion.  La  fonction  de  Pisclii- 
i,amaas  est  de  faire  la  prière  dans 
les  mosquées, 

I.  Pise,  ville  d'Italie,  fondée, 
selon  Strabon  ,  par  les  Piséens  dn 
Péloponnèse ,  qui  étaient  partis  pour 
D  d  2 


/iîo  P  I  s 

la  qucrre  de  Troie  avec  Nestor  ,  et 
qui  à  leur  retour  furent  jetés  ,  les 
uns  vers  Mét;iponle  ,  et  les  autres 
vers  le  territoire  de  Fisc. 

2.  —  Ville  (rElitle  ,  qui  disputa 
îi  ceux  d'Elée  le  droit  de  céli.'Lrer  les 
jeux  olympiques  ;  prétention  qui 
causa  sa  perte,   f-^.  Pis.ïits. 

1.  Pisékor  ,  yière  de  Clitus  ,  com- 
pagnon de  Polydamas. 

2.  —  Père  d'Ops,  et  aïeul  d'Eu- 
lyclce ,  héraut  dont  Homère  vante 
la  sagesse. 

3.  Un  des  Centaures  qui  prirent 
la  fuite  dans  le  combat  avec  les  La- 
pithcs. 

PiSHAsHA  (  M.  Ind.  ),  cheval  in- 
fernal qui  sert  île  niontineàBhavani. 

i.PisiDiCE,  mère  d'Ixion  quelle 
«ut  de  IVlars. 

2.  —  Fille  de  Nestor. 

3.  —  Fille  dePéiias,  roi  de  Mé- 
^hvmne,  qui  proposa  à  Achille  de 
trahir  son  père  ,  à  condition  qu'il 
Tépouserait.  L'offre  fut  acceptée  ; 
mais  le  héros,  maître  de  Méthynine, 
la  fit  lapider ,  en  punition  de  sa  per- 
lidie. 

PisiniE  ,  fdie   d'Eole ,  femme  de 
INlvrmidon,    et  mère  d'Actor. 
PisiNoÉ  ,  ime  des  Sirènes. 

1.  PisiSTRATE,  fils  aîné  de  Nestor, 
jeune  prince  ami  de  Téléniaque  qu'il 
:iccompaj^na  dans  ses  voyages.  Ho- 
jnère  vante  son  humanité  ,  sa  pru- 
<lcnce,  et  sa  justice. 

2.  —  Fils  du  précédent  ,  selon 
J^ausanias. 

3.— Roi  d'Orchomène,quiéprouva 
le  sort  de  Romuhis  ,  et  devint  dieu 
de  la  même  manière. 

PiSTius  ,  un  des  surnoms  de  Ju- 
piter. Rac.  Pistix,  foi. 

Pisus  ,  fils  de  Périérès,  et  petit- 
fds  d'Eole,  fondateur  de  Pise ,  en 
Eiide. 

PiSTOK  ,  houlanger ,  suniom  de 
Jupiter  chez,  les  Ilomains  ,  pris  de 
cette  cinonstance  :  pendant  qxie  les 
Gaulois  assiégeaient  le  Capitole  ,  il 
•avait  averti  la  garni.on  de  faire  tiu 
pain  de  tout  le  bkd  qui  leur  res- 
tait ,  et  de  le  jeter  dans  le  camp 
ennemi ,  pour  faire  croire  qu'ils  ne 
seraient  dt   long  -  temps  réduits  à 


P  I  T 

manquer  de  vivre»  ;  ce  qui  réussît  sî 
hicn  (jue  les  ennemis  levèrent  le  siège. 

PiTHÉcusn,  petite  isledansie golfe 
de  Nil  pies.  Son  noui  signifie  lisle  aux 
singes.  Jupiter  ,  pour  punir  les  ha- 
bitants de  leur  méchaKceté  ,  les 
changea  tous  en  singes.  Epiméthée 
ayant  pris  du  limon  de  la  terre  en 
fit  une  statue  à  qui  il  ne  mantpiait 
que  la  vie  pour  en  faire  un  houuiie 
parfait.  Le  père  des  dieux;irrité  contre 
la  témérité  de  cet  homme  qiu"  osait 
contrefaire  son  ouvrage  ,  le  ciiangea 
en  singe  ,  et  le  relégua  dans  l'isiê 
de  Pitliécuse. 

I .  PiTHO  ,  nom  grec  de  la  Persua- 
sion. Cette  déesse  était  regardée 
comme  !a  fille  de  Vénus  ,  et  se  trouve 
ordinairement  dans  son  cortège  ou  à 
ses  côtes  avec  les  Grâces  ,  pour  mar- 
quer qu'en  amour  elles  doivent 
s entraider réciproquement.  Tliésée , 
ayant  persuadé  à  tous  les  peuples  de 
l'Altique  de  se  réunir  dans  une  même 
ville  ,  introduisit  à  cette  occasion  le 
cidte  de  cette  déesse,  Hypermnesti  e  , 
après  avoir  gagné  sa  cause  contre 
Danaiis  son  père  ,  qui  la  poursuivait 
en  justice  pour  avoir  sauvé  Ja  vie  à 
son  mari  contre  ses  ordres  ,  dédia 
une  chapelle  ;'i  la  même  déesse.  Elle 
avait  aussi  dans  le  temple  de  Bac- 
chus ,  h  Mégare ,  une  statue  de  ia 
•main  de  Praxitèle.  Egialée  lui  avait 
fait  l>àtir  un  temple,  parceque,  dans 
un  temps  de  peste,  Apollon  et  Diane , 
in  ités  contre  cette  ville ,  s'étaient 
laissé  fléchir  aux  prières  de  sept 
jeuucs  garçons  et  de  sept  jeunes 
iilles.  Phidias  l'avait  représentée  sur 
la  base  du  trône  de  Jupiter-Olym- 
jiien  ,  au  moment  qu'elle  couronne 
^  énus.  L'image  de  Pitho  s'est  con- 
servée sur  lui  bas-ielief  du  cabinet 
an  duc  Caraffa  Noya  ,  à  Naples, 
qui  représente  V^énus  et  Hélène  as- 
sises avec  Paris ,  et  un  Génie  ailé  ou 
l'Amour  debout.  P.  Slaoa. 

2.  —  C'était  aussi  le  nom  d'ufie 
des  Atlantides ,  et  un  surnom  dt 
Diane. 

3.  —  Une  des  Grâces ,  selon  Her- 
mésianax ,  poète  élégiaque ,  à  qui 
ce  sentiment  est  particulier. 

PixHCEGiES,  fête  qui  faisait  partie 


P  I  T 
fies  Anthestcries.  Rac.  Pithos  ,  ton- 
neau ;  oigeiii,  ouvrir. 

PiTHYOc  AMPTE ,  courbeur  àe  pins, 
surnom  du  }>ri^and  Sinis  ,ouCerc'  on. 
Rac.  Pithos  et  camptein.  V .  Cer- 

CïOS. 

2.  —  C'est  aussi  le  nom  d'un  fa- 
meux brigand  dont  Hercule  purgea 
la  terrç. 

PiTTACCs  ,  de  Milylène ,  un  des 
sept  sa;;es  de  la  Grèce ,  a\oit  fait 
plaeer  une  e'chelle  dans  les  temples  <!e 
cette  ville  ,  pour  nKjrquer  ,  disait-il, 
les  jeux  de  la  Fortune. 

Pitthée  ,  fils  de  Pi^iops  et  d'Hip- 

fodaniie  ,  roi  de  Trezène  ,  était 
homme  de  Sf>n  temps  le  plus  rca  m- 
mandable  par  sa  sagesse.  Il  lit  alliance 
avec  Epée  ,  roi  d'Athènes  ,  à  qui  il 
donna  Ehtra  ,  sa  fille  ,  en  mari.ni;e 
(i'.Ethra),  et  se  chari-'ea  de  l'éduca- 
tion de  son  petit-Kls  Tlx-sée  ,  qu'il 
f;arda  auprès  de  lui  Jusqu'à  ce  c[ue 
e  jeune  homme  fût  en  état  de  se 
signaler  dans  le  monde.  Ce  fat  aussi 
Eous  les  yeujc  du  saiie  Pitlhée  que  le 
jeuue  Hippolyîe  ,  son  arrière- pet it- 
fîis  ,  tut  élevé.  11  v  avait  à  Trézène 
un  lieu  consacré  aux  Muses  ,  où 
Pitttiée  enseiisnait ,  dit-on  ,  l'art  de 
l)ien  parier.  <<  J'ai  même  In  ,  ajoulc 
n  Pai/irt/itiij  ,  un  livre  composé  par 
u  cet  ancien  roi  ,  et  rendu  public 
par  un  homme  d'Ëpidaure.  »  Enfin 
on  montrait  à  Trézène  le  toml>eau 
de  Piltliée  sur  leqnrl  il  y  avyit  trois 
sièges  de  marbre  blanc,  oi  il  rendait 
a  justice  avec  deux  hommes  de  mé- 
rite ,  qui  étaient  comme  ses  asses- 
seurs. 

PiTTHÉis,  Ethra,  fille  de  Pitthée. 
PiTYS  ,  jeune  nvmphe  qui  fut 
aimée  de  Pan  et  de  Borée  en  même 
temps.  Pan,  irrité  de  ce  fpte  Piîys 
avilit  pius  d'inclination  pour  son 
rival ,  la  jeta  ,  de  rage  ,  contre  un 
rocher  avec  tant  de  violenta  ,  qu'elle 
F'n  mourut.  Borée ,  touché  de  son  m.al- 
lieurdontil  était  cause,  pria  la  Terre 
défaire  revivre  Pitvs  sous  une  autre 
forme  :  aussi  -  tôt  elle  fut  cîianeée  en 
arbre  que  les  Grecs  appelèrent  de 
•fm  nom  ,  Pilys.  C'est  le  pin  ,  qui 
uihle  pleurer  encore  par  la  liqueur 


P  L  A  ùflx 

qu'il  jette  lorsqu  il  est  agité  par  le 
vent  Borée. 

•  Pivert  ,  oiseau  sous  la  tiitèle  de 
Mars  ,  depuis  que,  Réums  et  R'>- 
mulus  étant  enfants  ,  un  pivert  voiait 
tous  les  jours  vers  leur  caverne,  leur- 
portant  dans  son  bec  la  nourriture 
dont  ils  aviiient  besoin. 

Pixics,  surnom  de  Jujiiter  ,  qrii 
répond  à  celui  de  Sanctn^  ou  de 
San£;us  ,  c[ui  lui  était  douué  par  le* 
Sabins. 

Plagia  ,  nom  d'une  ancienne  viil« 
de  Mysie  ,  où  Cyi  èle  était  particu- 
lièrement révérée  ,  ce  qui  la  fit  sur- 
nommer Placiana  mater. 

Plaisir  ,  divinité  al léi;oriqne qu'on 
a  exprimée  quelquefois  par  un  jeune 
homme  qui  |oue  des  cvnii  baies  à  I  an- 
tique. Les  modernes  le  personnifient 
par  un  beau  jeune  homme  couronné 
île  roses  et  de  nnrte  ,  les  cheveux 
frisés  et  de  couleur  d'or,  des  ailes  au 
dos  ,  à  demi  couvert  d'uiiC  draperie 
légère  de  couleur  changeante ,  te- 
nant une  harpe  ou  une  lyre  d'une 
main  ,  de  l'autre  une  pierre  d'ai- 
mant :  «me  Sirène  lui  présente  une 
coupe  ;  et  deux  eo'oinbes  ,  les  ailes 
à  demi  étendues ,  se  béquètent  à  ses 
pieds.  D'autres  lui  donnent  un  ha- 
billement verd  ,  avec  quantité  d'ha- 
meçons attachés  à  un  filet,  et  un 
arc-en-ciel  qui  aboutit  d'une  épaule 
à  l'autre. 

2.  —  (  M.  Chia.  )  Le  dieu  du 
plaisir ,  chez  les  Chinois  ,  est  assis 
les  jambes  croisées ,  le  ventre  nu  , 
d'un  assez  grand  volume  ,  et  revêtu 
par  devant  d'une  étoffe  légère. 

Plaktes.  Les  Egyptiens  les  ado- 
raient, et  sur-tout  celles  ont  croissaient 
dans  leurs  jardins,  f^.  Cissts ,.  Cro- 
cus',  Menthe,  Arghé:<ore. 

Plaj-amstius,  Apollon,  honoré  , 
près  du  bourg d'Ilée,  dans  Je  Pciopon- 
nèse  ,  apparemment  paice<îue  son 
temple  était  entouré  de  platanes. 

Platea  ,  fille  du  fleuve  Asope  , 
selon  la  fable  ,  donna  son  nom  à  la 
ville  de  Platée  ,  où  l'on  voyait  1» 
monnment  héroïq»ie  de  cette  prin- 
cesse. V.  Cythéeon. 

Platée  ,  ville  de  Béotie  ,  célèbre, 
par  le  temple  de  Jupiter-Libérateur* 


42Ï 


P  L  E 


Platensks  ,  jeux  quinqvienn:ilesqui 
se  célébraient  à  Phitée ,  et  dans  les- 
quels on  courait  tout  aruic  autour 
de  l'auîel  de  Jupiter.  11  y  avait  des 
prix  cousidérahles  étaLlis  pour  cette 
course.  Ces  jeux  étaient  appelés  les 
jeux  de  la  liberté ,  à  cause  de  la  cé- 
lèbre victoire  que  les  Grecs  avaient 
remportée  en  ce  lieu  sur  les  Perses. 
Outre  cette  fcte ,  on  )  tenait  tous  les 
ans  une  assemblée  £;éiiéraie  de  toute 
la  Grèce  ,  dans  laquelle  on  faisait  un 
sacrifice  solemnel  en  l'honneur  de 
Jupiter. 

Plébéiens  ,  jeux  qiie  le  peuple 
romain  célébrait  en  mémoire  de  la 
paix  qu'il  fit  avec  les  sénateurs  , 
après  son  retour  du  mont  Aventin. 
On  les  faisait  dans  le  Cirque  durant 
trois  jours  ,  et  ils  connuençaient  le 
17  avant  les  caler-ies  de  Décembre, 
ce  qui  répond  au  1 5  de  Novembre. 
Adrien  institua  des  jeux  plébéiens 
au  Cirque  l'an  874  de  la  fondation  de 
Rome. 

Pléiades  ,  filles  d'Atlas  et  de 
Pléio!;e,  étaient  au  nomlire  de  sept; 
Maïa,  Electre  ,  Taveète  ,  Astérope, 
Mérope  ,  Alcyone  et  Céléno.  Elles 
furent   aimées  ,   dit   Diodore  ,   des 

f)!us  célèbres  d'entre  ies  dieux  et  les 
léros ,  et  en  eurent  des  enlaiits  aussi 
fumeux  que  leurs  pères ,  et  qui  de- 
vinrent les  chefs  de  bien  des  peuples. 
Elles  forment  le  signe  de  leur  nom 
dans  la  tètcdu'l'aureau,  et  sont  dites 
avoir  été  métamorphosées  eJj  étoiles, 
parceque  leur  père  avait  voulu  lire 
dans  les  secrets  des  dieux ,  soit  parce- 
qu'il  fut  le  premier  qui  découvrit 
cette  constelfalion,  et  lui  donna  le 
nom  des  Pléiades  ses  filles,  soit  qu'on 
les  ait  appelées  ainsi  de  Pléione  leur 
Vtiere ,  soit  parceque  ces  étoiles  pa- 
raissent au  mois  de  Mai  ,  temps 
propre  à  la  navigation.  Rac.  Pleio, 
je  navige.  On  dit  que  Mérope  ,  une 
d'elles,  qu'on  ne  voit  plus  dejjuis 
long-temps  ,  se  cacha  de  honte  d'a- 
voir épousé  un  mortel  ,  Sisyphe  , 
pendant  que  ses  sœurs  avaient  été 
mariées  à  des  dieux,  aux  princes  Ti- 
tans. Mais  suivant  une  tradition  plus 
autorisée,  et  confirmée  parle  témoi- 
gnage fi' Ovide  et  à'Hyuin,  ce  fut 


P  L  I 

Electre ,  femme  de  Dardanus ,  qui 
disparut  vers  le  temps  de  la  guerre 
de  Troie,  pour  n  être  jias  témoin  des 
malheurs  de  Ga  falnille.  Un  poêle 
ancien  ajoutait  qu  Electre  se  remon- 
trait de  temps  en  temps  aux  mortels , 
mais  toujours  avec  1  appareil  dune 
comète  ;  allusion  ,  suivant  le  docte 
Fréret,  à  une  comète  qui  se  montra 
d'abord  aux  environs  des  Pléiades  , 
traversa  la  partie  septentiionale  du 
ciel ,  et  alla  disparaître  vers  le  cercle 
arctique  ,   l'an  1 190  avant  J.  C. 

pLEiis,  la  Pléiade.  Ce  mot  au 
singulier,  dans  les  poètes,  désigne 
Maia  ,  la  plus  brillante  de  toutes. 

PlÉione  ,  mère  des  Pléiades,  fille 
de  l'Océan  et  de  Télhys  ,  et  femme 
d'Atlas. 

Plemnéus  ,  fils  de  Sicvon ,  ayant 
été  élevé  par  Cérès ,  bâtit  an  temple 
en  son  honneur. 

Plestorus  ,  divinité  des  Thraces , 
à  laquelle  ils  ininiolaienl  des  victimes 
humaines.  C'était  vraisemblablement 
un  de  leurs  hommes  célèbres  ,  qu'ils 
avaient  divinisé  après  sa  mort. 

1.  Pleuron  ,  fils  d'Etoîus  ,  mari 
de  Xantippe  fille  de  Dorus  ,  et  père 
d'Anténor ,  était  regardé  comme  le 
fondateur  d'Etolia. 

2.  —  Ville  d'Etolie  ,  dont  les  ha- 
bitants allèrent  au  siège  de  Troie. 

Plexaris  ,  une  des  sept  Hyades. 

Plexaure,  une  des  Océauides  j 
et  de  celles  qui  présidaient  ii  l'édu- 
cation des  enfants  miles  avec  Apol- 
lon et  les  fleuves  ,  selon  Hésiode. 

1 .  Plexippe  ,  frère  d'Ahhée ,  tué 
par  son  neveu  Méléagre. 

2.  —  Un  des  fils  d'Egyptus  ,  tué 
par  sa  femme  ,  une  des  Danaïdes. 

3.  —  Fils  de  Phinée  et  de  Cléo- 
pâtrr  ,  et  frère  de  Pandion-  roi 
d'Athènes. 

Plisïhène,  un  des  fils  de  Pelons , 
père  d'Agameumon  et  de  Ménélaiis,! 
recommanda  en  mourant  ses  deux 
fils  encore  jeunes  à  son  frère  Atrée , 
qui  les  fit  élever  comme  ses  propres 
enfants.  C'est  ce  qui  leur  fit  donner 
le  nom  d'Atrides. 

FusïBst-'s  ,  frère  de  Faustulus  ; 


avait  aide  ce  dernier  à  élever  Romn- 
his  ,  et  fut  tué  avec  son  frère  dans 
un  démêlé  que  Ptéuius  et  Roiiiulus 
eurent  enseuihle. 

Plongeon.  V .  Egypids. 

Pll'ied'or.  A'.  AcRisE  ouDanaé. 

Pi.usius  ,  riche,  surnom  de  Ju- 
piter. 

Plutith  {M.  Jud.) ,  nom  rpie  les 
rabhins  donnent  à  une  des  Giles  de 
Loth. 

Pluto  ,  une  des  nymphes  Océa- 
nides,  eut  de  Jupiter  un  fils  qui  fut 
appelé  ïuntale. 

Pf.uTON  ,  frère  de  Jupiter  et  de 
JVeplune,  fut  le  troisième  (Ils  de  Sa- 
turne ou  Clironos ,  et  d'Ops  ou  il  liée. 
11  avait  eu  le  sort  de  ses  autres  frères, 
c'est-à-dire  que  Saturne  l'avait  dé- 
voré ;  mais  Jupiter,  sauvé  par  sa 
mère,  ayant  fait  prendre  un  hreu- 
vage  à  Saturne ,  ce  dernier  hit  forcé 
de  rejeter  de  son  sein  ceux  qu'il 
avait  cn^^lotttis.  C'est  ainsi  que  Phiton 
revit  le  jour  ;  aussi  n'oulJia-t-il  rien 
P'jur  seconder  son  frère  ,  et  le  faire 
triompher  des  l'itans.  Après  la  vic- 
toire ,  Platon  eut  pour  S'jn  partage 
la  ré/^ion  des  enfers.  Selon  Diodoiv 
de  Sicile  >  cette  fal-le  était  fondée 
sur  ce  qu'il  avait  établi  l'usage  de 
rendre  aux  morts  les  honneurs  fu- 
nèlires.  D";!Utres  ont  cru  ,  avec  plus 
de  fondement  ,  qu'il  fut  rejîardé 
comme  le  roi  des  enfej-s  panequ'il 
vivait  dans  des  lieux  fort  bas  par  rap- 
port à  la  Grèce,  et  qu'il  faisait  tra- 
vailler aux  mines  ses  sujets ,  qui ,  par 
cette  raison  ,  habitaient ,  pour  ainsi 
dire,  au  centre  de  la  terre;  porceque 
l'Océan  ,  sur  les  bords  duquel  il  ré- 
gnait ,  était  regardé  comme  un  lieu 
t ouvert  de  ténèbres;  enfin  parceque 
les  peuples  de  cette  contrée,  noircis 
par  la  fumée  des  mines  ,  et  vivant 
sous  terre,  passèrent  facilement,  aux 
yeux  des  marchands  pliéniciens  et 
grecs  ,  pour  des  démons  ,  et  leur 
pays  pour  les  enfers.  Ceux,  qui  con- 
fondent Plutoa  avec  Sérapis  recon- 
naissent ,  aux  traits  dont  on  l'a  peint , 
tantôt  le  soleil  d'hiver,  tantôt  cette 
chaleur  souterraine  ,  ce  feu  central  , 

Si  donne   la  vie  à  toute  la  nature. 
;  dieu  était  si  difforme  ,  et  soa 


PLU  42^5 

royaume  si  triste  ,  qu'aucune  femiue 
ne  consentit  à  pai  tager  sa  couronne  ; 
de  sorte  qu'il  fut  obligé  d'enlever 
Proserpine  ■  fille  de  Dio'ôu  de  Cérès. 
Ce  dieu  était  généralement  haï  et 
redouté  ,  ainsi  que  tous .  les  dieux 
infernaux  ,  parcequon  le  croyait 
inflexible.  Aussi  ne  lui  érigeait-on  ni 
temple  ni  autel ,  et  l'on  ne  compo- 
sait point  d'hyumes  en  son  honneur. 
Le  culte  que  les  Gre(  s  lui  rendaient 
était  distingué  par  des  cérémonies 
particulières.  Le  prêtre  faisait  brûler 
de  1  encens  entre  les  cornes  de  la 
victime  ,  la  liait  ,  et  lui  ouvrait  le 
ventre  avec  un  couteau  nommé  seces- 
pita,  dont  le  manche  était  rond  ,  et 
le  pommeau  d'ébène.  Les  cuisses  de 
l'animal  lui  étaient  particulièrement 
dévouées.  On  ne  pouvait  lui  sacrifier 
que  dans  les  ténèbres ,  et  des  vic- 
times noires  .  dont  les  bandelettes 
étaient  de  la  mi''rne  couleur ,  et  dont 
la  tête  devait  être  tournée  vers  la 
terre.  Il  était  particulièroment  ho- 
noré à  Nysa,  à  Opnnte,  à  Trézène, 
oi'i  il  avait  des  autels  ;  à  Pylos  ,  et 
chez  les  Elcens,  oà  il  avait  un  tem- 
ple ,  qu'on  n'ouvrait  qu'un  seul  jour 
dans  1  année;  encore  n'était-il  permis 
d'y  pénétrer  qu'aux  sacrificateurs. 
Epiménide  ,  Alx.  Paiisanias  ,  avait 
fait  placer  sa  statue  d:.ns  le  temple 
des  Ëume'nides.  11  était  représenté 
sous  une  forme  agréable  ,  coiitre  Pu- 
sage  ordinaire.  Le  culte  de  Pluton 
ne  fut  pas  moins  célèbre  à  Rome  et 
chez  les  peuples  d'Italie.  Les  Ro- 
mains l'avaient  mis  nou  seulement 
au  nombre  des  douze  prands  dieux  , 
mais  parmi  les  huit  dieux  choisis  , 
les  seuls  qu'il  fût  permis  de  repré- 
senter en  or,  en  argent  ,  en  ivoire. 
Il  y  avait  à  Rome  plusieurs  prêtres 
victimaires  ,  et  plusieurs  de  ceux 
noinuiés  Ciiltrarii ,  qui  étaient  con- 
sacrés à  Pluton.  Dans  les  premiers 
temps  ,  le  L.itium  lui  a\  ait  immole 
des  hommes;  mais  lorsqjie  les  mœurs 
devinrent  moins  féroces  ,  ou  leur 
substitua  des  taureaux  noirs  ,  des 
brebis  ,  et  d'autres  animaux  de  la 
même  couleur.  Ces  victimes  devaient 
être  sans  tache,  non  mutilées,  et  sté- 
riles. Pollua:  uuus  apprend  qu'on  Isê 
Dd  4 


4'-4 


PLU 


odroit  toujours  en  nonilire  pair  , 
tiniuis  que  celles  satriliées  aux  ;iuties 
dieux  étaient  en  nombre  impair.  Les 
prenn'èrcs  étaient  entièrement  ré- 
duites en  cendre,  et  les  prêtres  n'en 
réservaient  rien  ni  pour  le  peuple 
ni  pour  eux  ,  parcequil  était  sévère- 
ment di'feudu  de  manger  de  la  chair 
des  victimes  dévouées  au  monarque 
des  enicrs. 

Avant  de  les  immoler,  on  creusait 
«ne  fosse  pour  rece\oir  le  sanj;,  et 
on  y  répandait  le  vin  des  liJiations. 
Les  prêtres  frecs  avaient  la  tête 
nue  dans  tous  les  sacrillces  ;  mais  les 
Romains,  qvii  la  vaient  couverte  dans 
ceux  qu'ils  offraient  aux  dieux  cé- 
lestes ,  la  découvraient  pour  Pluton  , 
qui  leur  inspirait  une  crainte  plus 
l'elipieuse  ,  une  vénération  plus  pro- 
fonde. Chez  ces  derniers  ,  c'était  un 
grand  crime  pour  les  assistants  de 
parler  lorsqu'on  l'invoquait  ,  et  le 
silence  récnait  sur-toul  dans  le  temps 
de  limmolation  ,  et  lorsque  le  feu 
sacré  consumait  les  victmies.  Pour 
offrir  (  elles-ci  aux  dieux  du  ciel  et 
de  la  terre  ,  il  était  nécessaire  de  se 
laver  tout  le  corps  ;  mais  Pluton 
se  contentait  de  'sspcrsion,  et  il  suf- 
fisait de  se  purifier  les  mains  et  le 
J  visage. 

Pluton  fut  tellement  redouté  des 
peuples  d'Italie,  qu'une  partie  du 
supplice  des  frrands  criminels  fut  de 
lui  être  dévoués.  Après  cet  acte  reli- 
gieux ,  tout  citoyen  qui  rencontrait 
le  coupable  pouvait  injpuncment  lui 
ôterîavie.  Romulus  adopta  cet  usage, 
et  l'une  de  ses  lois  permit  de  dévouer 
à  Pluton  le  client  qui  tromperait  son 
patron  ,  et  l'ingrat  qui  trahirait  son 
hienfaiteur.  Souven'  même  on  vit 
des  généraux  s'offrir  à  lui  pour  le 
salut  de  leurs  armées.  Macrohe  nous 
a  conservé  la  formule  d'un  de  ces 
dévouements  sublimes.  Elle  était  or- 
dinairement dictée  par  le  souverain 
pontife. 

En  Italie  ,  sur  le  mont  Soracte  , 
Pluton  avait  un  temple  qui  lui  était 
conmiun  avec  Apollon  ;  ainsi  lesFa- 
lisques  avaient  cru  devoir  honorer 
à-la-fois  et  la  chaleur  souterraine  et 
le  soleil. 


PLU 

Les  peuples  du  Latin  m  et  des 
en>  irons  de  Crotone  avaient  consacré 
au  monarque  infernal  le  nombre 
deux.  —  Pythagore  l'a  regardé  , 
par  celte  raison,  connue  un  nombre 
maliieurcux;  et  les  Iloniains,  suivant 
cette  doctrine ,  consacrèrent  h  Pluton 
le  secrnd  mois  de  l'année  ;  et ,  dans 
ce  nioi"= ,  le  second  jour  fut  encore 

Î)lus  particulièrement  désigné  pour 
ni  offrir  des  sacrifices  et  des  Vftux. 

Les  Gaulois,  qui ,  selon  la  dottrine 
de  leurs  druides  ,  se  vantaient  de 
descendre  de  Pluton, comptaient  les 
espaces  du  temps  ,  non  par  les  jours , 
mais  par  les  nuits. 

Pluton  est  ordinairement  repré- 
senté enlevant  Proserpine  ,  et  la  por- 
tant évanouie  de  terreur  sur  le  char 
qui  doit  la  conduiredaiis  son  royaume. 
On  lui  donne  presque  toujours  une 
barbe  épaisse  et  un  air  sévère.  Sou- 
vent il  porte  im  casque  sur  la  tète. 
C'était  un  présent  des  C^dopes,  dont 
la  propriété  était  de  le  rendre  invi- 
sible ;  et  c'était  sur-tout  lorsqu'il  por- 
tait cette  armure  ,  qu'on  le  sunioni- 
mait  OrcifS ,  le  Ténébreux.  Il  en 
était  coui'crt  ,  suivant  Hvîçin,  lors- 
qu'il enleva  Proserpine.  Ctpendant 
les  artistes  modernes  ne  l'ont  jamais 
représenté  dans  cette  action  qu'avec 
une  couronne.  Hésiode ,  dans  la 
description  du  bouclier  d'Hercule  , 
peint  Persée,  qui ,  pour  fuir  les  Gor- 
gones ,  avait  emprunté  ce  casque. 
Platon ,  Favorin  et  Erasme,  n'ont 
vu ,  dans  ce  casque  allégorique ,  qu'un 
brouillard  épais  et  noir,  qui  pouvait 
cacher  les  olijets.  Pour  la  couronne  , 
les  uns  l'ont  formée  de  bois  d'ébène , 
dont  la  couleur  obscure  annonçait  le 
dieu  des  ténèbres  ;  les  autres ,  de  ca- 

Eillaire,  plante  qui  naît  dans  les  lieux 
umides  et  profonds.  Souvent  on  y 
employait  le  narcisse,  fpn',  particu- 
lièrement consacré  h  Proserpine  et 
aux  Mânes,  était  propre  à  ceindre  le 
front  de  leur  souverain.  Pliurtnitits 
dit  cette  couronne  ordinairement 
composée  de  phasganioits  ,  plante 
dont,  les  feuilles  ressemblent  h  de 
petits  coutelas  ;  mais  il  a  mal-?i-propos 
traduit  par  cette  plante  le  mot  grec 
f{ui  signifie  baiîdelettes ,   dont  le 


PLU 

fron»  de  Piuton  <aevuit  être  plus  na- 
turellement orué. 

La  tète  de  ce  dieu  est  quelquefois 
surmontée  d'un  \ase  semblable  à 
celui  de  Sérapis ,  mais  qui  est  re- 
courbé dans  le  haut  ro:nmc  une  cn- 
curliile.  Lorsque  le?  dieux  voulaient 
rendre  un  mortel  à  la  vie  ,  "c'élait 
Piuton  qui  était  charpé  de  ce  soin. 
Celui-ci  faisait  découler  de  son  urue 
quelques  gouttes  de  nectar  sur 
rhoniine  favorisé  ,  et  elles  avaient  la 
double  propriété  de  le  faire  revivre 
ou  devenir  dieu.  C'était  principale- 
ment dans  celte  circonstance  que 
Piuton  avait  le  surnom  de  Dieu  Salu- 
taire. Claudien  a  reconnu  ce  pou- 
voir dans  le  roi  des  ombres  :  il  l'in- 
voque comme  l'arbitre  des  destinées 
})umaines ,  le  maître  de  la  fertilisa- 
tion et  de  la  reproduction  des  frermes, 
comme  celui  qui  pouvait  enfin  ter- 
miner les  jour.»  ou  en  accorder. 

Ce  dieu  paraît  souvent  assis  siu" 
son  trône  d'él.iène  ou  de  soufre,  tenant 
un  sceptre  de  la  main  droite.  Ce 
signe  du  pouvoir  n'était  accordé  par 
les  anciens  qu'aux  rois  de  la  terre  , 
et  c'est  en  qualité  de  roi  souterrain 
qn  il  était  donné  àce  dieu.  Ce  Sf.fptre 
était  noir,  pour  exprimer  que  Piuton 
commandait  dans  les  lieux  obscurs. 
Il  est  quehjuefois  simple  ,  sans  aucun 
ornement  :  quelquefois  le  bnut  en  est 
orné  d'un  contour  semblable  à  celui 
qu'on  voit  au  lx)Urdon  de  nos  pèle- 
rins. Lorsque  le  dieu  n"a  fwint  de 
sceptre  ,  il  tient  tantôt  une  fourche 
à  deux  pointes,  et  tantôt  une  pique. 
Le  premier  attribut  annonçait  que  le 
dieu  était  jrrité  ,  et  savait  punir  les 
criminels  :  il  se  voit  souvent  sur  les 
médailles  consulaires  derrière  la  tête 
de  Piuton.  La  pique  désignait  le 
dieu  appaisé  ,  et  qui  recevait  avec 
faveur  les  ombres  vertueuses.  C'est 
ainsi  qu'il  est  représenté  sur  une 
médaille  d'argent  de  Dioclétiwi ,  où 
il  est  surnommé  Tittor  animanim 
justarutn ,  le  bienfaiteur  des  âmes 
justes.  Le  roi  des  enfers  tient  quel- 
quefois des  clefs  dans  ses  mains,  pour 
exprimer  que  les  portes  de  la  vie 
sont  fermées  sans  retour  à  ceux  qui 
parTienncnt  daas  son  empire.  Orphée 


PLU  4a5 

lui  donne  cet  attribut  ;  et  c'était 
ainsi  que  le  dieu  était  représenté  en 
Elide. 

Pindare  lui  donne  une  verge 
coiiinie  à  Mercurr  j  our  coi:duire  les 
ombres.  Il  possédait  encore  une  épée 
redout.iLle  ;  mais  il  parait  rarement 
avec  cette  arme  sur  les  nionimienls. 
Piuton  .  à  la  prière  de  Jupiter,  en  fit 
une  fois  usii^e  pour  &nn\  er  l'inno- 
cence.  Pelée  ,  attaciié  ^  un  arbre  sur 
le  uiont  Péiion  ,  exposé  à  la  fiireur 
des  bètet  féroces  par  l'ordre  d"  Acasle , 
roi  diolchos,  vil  ses  liens  brisés  p;>r 
le  raonarfpie  des  enfers,  et  ce  dieu 
lui  prêta  son  épée  pour  punir  Astv- 
damie,  femme  d' Acasle  ,  quilavjiit 
injustement  accusé  auprès  de  sua 
époux  d'avoir  voulu  la  sé<luire. 

Souvent  on  le  voit  dans  un  eh;.r 
de  forme  antique  ,  traîné  par  qu;'tre 
clievaux  noirs  et  fougueux.  Ils  s'ap-- 
pelaient ,  suivant  Ciaiiùien  ,  Or- 
plinéus  j  Aéton,  Njctéuset  Alastor. 
Le  premier  nom  dérivait  à'orphiios, 
le  ténébreux  ;  le  second  signiiiait 
laigle  ,  parceque  sa  course  était  ra- 
pide; le  troisième  venait  du  nom  de 
la  nuit,  et  signifiait  l'obscur;  le  qua- 
trième enfin  désignait  un  coursier 
exténué  de  fatigue. 

Le  char  du  dieu  était  d'or ,  suivant 
Tlùnière  dans  son  hvmne  à  Céiès  ; 
et  cette  magnificence  convenait 
fort  à  Dis ,  au  maître  de  l'or  et  (  es 
mines  souterraines  qui  le  produisent. 
Les  Romains  ,  qui  avaient  assigr-; 
à  chaque  divinité  principale  le  soin 
et  la  conservation  d'une  partie  du 
corps  ,  avaient  asingnc  h  Plulon  celle 
du  dos.  Les  peuples  d'Italie  lui  con- 
sacraient des  lampes,  comme  au  mo- 
narque d'un  empire  ténéiireux.  L  un 
des  attributs  qu'on  voit  le  plus  sou- 
vent auprès  de  l'.ti  ,  c'est  le  c;.  près  , 
dont  le  feuillage  sombre  et  lugubre 
a  toujours  semblé  cnsacré  à  la  mé- 
lancolie et  à  la  dou!(  ur.  Ceux  «p'on 
lui  dévouait  en  étaient  couronnés,  et 
les  prêtres  de  ce  dieu  portaient  tou- 
jours des  vêtements  parsemés  de 
feuilles  de  cet  arbre.  Dans  le  nombre 
des  plantes  qui  lui  étaient  consacrées, 
outre  le  oarcisse ,  le  capillaire  et  les 


, 


h!ô  PLU 

feuilles  de  l'ébénier ,  on  clLtinciiait 
encore  le  satyrion  ,  plante  que  les 
ancieus  noinmaient  sérapion,  purce- 
qu  on  la  plaçait  sur  les  autels  de 
Sérapis  ,  le  même  que  Pluton. 

Au  revers  d'une  lueuaille  de  Gor- 
dien Pie ,  on  voit  une  ni:;urc  de  Jovis 
Diti$ ,  donidc  divinité  adorée  sous 
la  forme  d'une  seule  ,  laquelle  reprc- 
sCiitait,  d'un  côté,  Jupiter  qui  com- 
mande au  ciel  et  à  la  terre  ,  et ,  de 
î'autre,  Plutus  ou  Pluton  ,  qui  pré- 
side h  tous  les  lieux  souterrains.  C'est 
aussi  sous  ces  deux  différents  rap- 
ports qtfon  représente  ce  dieu  sur 
d'autres  médailles,  tantôt  avec  un 
aigle  à  la  main  droite,  tantôt  avec  le 
CcrLère  à  ses  pieds  ,  et  quelquefois 
une  étoile ,  pour  marquer  sa  puis- 
sance dans  les  cicux. 

Les  peintres  anciens  qui  ont  re- 
présenté Pluton  sont  en .  petit  nom- 
bre. Mnasson  ,  roi  d'Elate  ,  acheta 
trois  cents  mines  d'argent  un  tableau 
oii  le  peintre  grec  Asclépiodort: 
avait. peint  ce  dieu.  Parmi  les  douze 
grands  dieux  représentés  par  JEu- 
phrarior  de  Codiilhe  ,  on  distin- 
guait !a  figure  redoutable  de  Pluton. 
L'Athénien  Nicias  le  prit  aussi  pour 
le  sujet  d'un  de  ses  tableaux-,  et  aima 
mieux  en  faire  présent  à  sa  patrie , 
que  de  le  vendre  soixante  talents. 

Le  trait  de  l'histoire  de  Pluton 
que  les  peintres  modernes  ont  le  plus 
ordinairement  représenté  ,  c'est  le 
moment  oîi  ce  dieu ,  jusqu'alors  in- 
flexible ,  se  trouve  attendri  par  la 
Tùixd  Orphée,  et  lui  rend  son  épouse 
Eurydice.  iVfc'oZci-  Colomhct ,  élève 
du  fameux  le  Sueur,  a  traité  ce 
sujet  ,  ainsi  que  le  Génois  Jean 
Carlone. 

M.  Reslout,  dans  un  tableau  ex- 
posé au  salon  de  1763  ,  l'a  choisi  de 
iiiènie  pour  faire  briller  son  art.  C'est 
Dovigni  qui  a  peint  à  ^  érone ,  dans 
le  pal;;is  Lombarcîini  ,  le  triomphe 
de  la  musi([ue.  Breugel,  surnommé 
de  velours  ,  l'a  représenté  dans  un 
tableaufait  alors  pourleroi  ;  et  Breu- 
gel le  jeune  a  rendu  avec  tant  d  ex- 
pression le  dévouement  de  laniour 
conjugal ,  dans  un  tableau  qu'il  fit 
pour  !e  grand-duc ,  qaouiui  ta  donna 


PLU 

le  surnoai   de  Bruugel  d'enfer. 

A  ^  ersailles  ,  dans  le  grand  salon  , 
François  Lemoinc  s'est  rendu  cé- 
lèbre en  représentant  l'apothéose 
d'Hercule.  On  voit  Pluton,  parmi  les 
demi-dieux ,  qui  concourt  à  déifier 
le  héros. 

Jean  Jouvpnet  a  peint  ce  dieu 
sur  son  trône.  Ce  tableau  a  été  trans- 
porté à  Rennes,  et  se  voyait  en  i^So 
dans  un  pavillon  de  l'hôtel  de  M.  le 
président  de  Robien. 

Lucas  Jorda/is  a  orné  la  galerie 
du  palais  Riccardi  par  une  repré- 
sentation de  Pluton  ;  et  le  comte 
Mî'lvasia ,  qui  a  recherché  avec  soin 
tout  ce  qui  est  sorti  du  pinceau  de 
l'Albane ,  a  beaucoup  loué  un  ta- 
bleau de  ce  peintre  célèbre  ,  où  il 
avait  peint  sur  cuivre  le  souverain 
des  ombres  au  nn'Iieu  des  autres 
dieux  des  enfers. 

Dans  la  grande  salle  du  duc  de 
Modène,  /4u£;ustin  Caracheapro- 
duiî  un  chef-d'œuvre  en  représentant 
Pluton.  Ce  tableau  est  si  parfait  . 
que  les  Italiens  ne  le  nomment  jamais 
aulreuient  que  il  Famoso,  le  fameux 
Pluton. 

Ce  dieu  est  peinfeenfin ,  de  la  main 
de  Jules  Jiomaùi ,  dans  le  palais 
du  T,  près  de  Mantoue.  On  le  voit 
dans  ufi  ciiar  traîné  par  des  chevaux 
noirs  et  décharnés;  ses  cheveux  sont 
hérissés  ,  ses  yeux  étincelants.  Ce 
niorrean  célèbre  est  placé  sur  la  che- 
minée de  la  salle  de^;  Géants  ,  dont 
les  murailles  figurent  des  ruines ,  et 
présentent  des  colonnes  prêtes  à  s'é- 
crouler. Lorsqu'on  fait  du  feu  ,  la 
situation  de  Pluton  est  si  avanta- 
geuse ,  qu'il  semble  se  précipiter 
dans  l'élément  qui  lui  est  propre,  et 
retourner  dans  son  empire. 

Plutontens.  On  appelait  ainsi  , 
du  nom  de  Pluton,  les  gouffres  dont 
on  ne  pouvait  mesurer  la  profondeur, 
tels  que  celui  qu'on  vovait  en  Asie  , 
près  de  Laodicée  ,  et  les  souteiraiiis 
d'oi  s'exhalaient  des  vapeurs  méphi- 
tiqiies,comme  il  y  en  avait  àThymbra, 
ville  de  Carie ,  et  en  Italie ,  dans  le 
territoire  des  Hirpins. 

Phjïus,  dieu  des  richesses  ,  était 
mis  au  nombre  des  dieu,s.  infernaux  , 


I 


PLU 

rarcfrpie  les  richesses  5e  tirent  du 
ie'm  de  la  terre,  séjour  de  ces  divini- 
tés. Hésiode  le  fait  naitre  de  Cérès 
et  de  Jasion  ,  dans  Tisle  de  Crète  , 
peut-être  parceque  ces  deux  person- 
nages s  étaient  appliqués  toute  leur 
vie  à  l'aî^riculture  ,  qui  procure  les 

S  lus  solides  rioliesses.  Ari.<luphane, 
ans  sa  comédie  de  Plulus ,  dit  que 
ce  dieu  ,  dans  sa  jeunesse  ,  avait  une 
très  bonne  vue  ;  mais  qu'ajant  dé- 
claré à  Jupiter  qu'il  ne  voulait  aller 
qu'avec  la  vertu  et  la  science,  le  père 
des  dieux,  jaloux  des  gens  de  Lien  , 
1  avait  aveuglé  pour  lui  ôter  les 
moyens  de  les  disctriicr.  Lucien 
ajoute  que  depuis  ce  tenips-ià  il  va 
presque  toujours  avec  les  méchants. 
Lucien  fait  encore  Plutus  hoiteux. 

Ce  dieu  avait  une  statue  à  Athènes 
sons  ie  Doni  de  Plutus  C'air\ovant  ; 
elle  était  sur  la  citadelle  dans  le  fort, 
derrière  le  temple  de  Minenc,  où 
l'on  tenait  les  tré-ors  publics  :  Plulus 
était  placé  là  comme  pour  veiller  à 
la  Sarde  de  ces  tr-îfors.  Dans  le  tem- 
ple de  la  Fortune  à  Thèbes,  on  vovait 
cette  déesse  tenant  Plutns  entre  ses 
bras  sous  la  forme  d'un  enfant ,  comme 
si  elle  était  sa  nourrice  ou  sa  mère. 
A  Athènes ,  la  statue  de  la  Paix  te- 
nait sur  son  sein  Pluius  encore  en- 
fant ,  syniliole  des  richesses  que  donne 
i;i  paix. 

-'/.  M  ex.  Les  Mexicains  avaient 
aussi  une  divinité  qui  présidait  aux 
richesses, et  dont  on  ne  nous  apprend 
pas  le  nom.  Sur  un  corps  humain  , 
ils  lui  donnaient  une  tête  doiscau , 
couronnée  d'une  mitre  de  papier 
peint  ;  sa  maiu  était  armée  d  une 
faux.  Les  divers  ornements  précieux 
dont  il  était  revêtu  étaient  conve- 
naljles  à  la  qualité  qu'on  lui  attribuait. 
Plu'vialis,  Plovius,ou  Hïetius, 
noms  qu'on  donnait  a  Jupiter  lors- 
qu'on 1  invoquait  pour  avoir  de  la 
pluie.  Quand  Jupiter  fipurait  laplm'e , 
on  le  reconnaissait  aa\  Pléiades  pla- 
cées près  de  lui.  On  voit  auîsi  sur 
une  médaille  Jupiter  tenant  la  foudre 
dans  sa  main  droite  ,  tandis  que  la 
pluie  tombe  de  sa  main  fauche.  Ce 
fut  sous  ce  titre  que  l'armée  de  Tra- 
jau ,  momaat  de  soU  >  Ct  uu  voea  à 


P  O  D  4?.7 

Jupiter.  En  mémoire  de  la  piuie 
abondante  qui  l'avait  suivi ,  on  fit 
mettre  dans  la  suite  ,  sur  la  colonne 
trajane,  la  figure  de  Jupiter  Plnvius , 
Oti ,  pour  caractériser  1  événement , 
les  soldats  paraissent  recevoir  1  eau 
dans  le  creux  de  leurs  boucliers.  Le 
dieu  v  est  représenté  sous  la  figure 
d'un  vieillard  à  longue  barbe ,  qui 
a  des  ailes ,  qui  tient  le-  deux  bras 
étendus ,  et  £»  main  droite  un  peu 
élevée;  l'eau  sort  à  grands  Ilots  de 
ses  bras  et  de  sa  barbe. 

PlvntÉf.ies.  iêles  athéniennes  en 
l'honneur  de  Minerve  Agrïinle.On  y 
dépouillait  la  statue  de  la  déesse  ; 
mais  on  la  couvrait  aussi-tôt  ptmr  ne 
pas  l'exposer  nife ,  et  on  la  lavait, 
ilac.  Plyntes ,  celui  qni  lave.  Ou 
environnait  tous  les  temples  d'uu  cor- 
don, pour  marquer  que  ce  jOur  était 
nus  au  rang  des  plus  malheureux. 
Ce  jour  même  encore ,  on  portait  en 

frocession  des  figues  sèches  ,  d'après 
opinion  que  les  figues  étairnt  le 
premier  fruit  que  les  Grecs  eussent 
mangé  après  le  gland.  Selon  avait 
peruu's  de  jiu"er  ce  jour-là  par  Ju- 
piter Pix)pice,  par  Jupiter  £xpia- 
teur  ,  et  par  Jupiter  Défenseur. 

PNOctSjGIsd  Ixion  et  de  Néphélé, 
ou  de  la  nuée  qui  ressemblait  à 
Junon. 

Pô.  f^.  Eridan. 

PonACRA,  surnom  de  Diane. 

1 .  PoDALiKE  ,  fils  d'Escuiape ,  et 
frère  de  Machaon  ,  habile  médecin  , 
accompagna  Aganienmon  au  siège 
de  Troie ,  et  rendit  aux  Grecs  les 
pins  grands  services  par  ses  talents 
dans  l'art  de  guérir.  Au  retour  de 
Troie,  jeté  par  les  vents  sur  les  côtes 
de  Carie,  et  sauvé  par  un  berger, 
il  guérit  la  fille  du  roi  ,  l'épousa  ,  et 
eut  pour  dot  la  Chersonnèse ,  pro- 
vince de  Carie.  (  f^oy.  Syrna.  )  Les 
habitants  de  Daunia ,  ville  du  pays  , 
lui  bâtirent  un  petit  temple  ,  afin 
qu'il  participât  à  la  divinité  de  son 
père. 

2.  —  Capitaine  troyen  tué  par  le 
berger  Alsus.  Enéid.  l.  \i. 

I .  PoDARCE ,  premier  nom  de 
Pria  m. 

3.  —  Capitaine  grec,  fils  d'Iphi;> 


4aS  r  Π

dus  ,  comniandait  dix  vaisseaux  au 
siège  fJe  Troie. 

3.  —  Fille  de  Danaii,^. 

PoDARGE  ,  Karpyie  que  Zépliyre 
rendit  mère  de  Xaiitluis  et  de  Halius, 
deux  chevaux  aussi  vîtesqne  les  vents. 

PonARGUs  ,  conducïteur  du  char 
d'Hector. 

PoDÎis,  fils  d'Eétion,  favori  d'Hec- 
tor ,  tué  d'un  coup  de  javelot  lancé 
au  hasard  par  Méné'as. 

Pœan  ,  père  de  Phiioctète. 

PcEANTiADiis  ,  Philoctètc  ,  fils  de 
Pœan . 

Poème  héroïque.  Il  se  présente 
couronné  de  laurier,  et  tpnant  une 
trompette,  pour  marquer ~iriue  son 
sujet  est  noble  et  grand.  Plusieurs 
livres  sont  à  ses  pieds  ,  comme 
V Iliade,  ÏOdyssee ,  V Enéide,  etc. 
P'.  Calhope, 

Poème  lyriqte.  Il  est  désigné 
par  la  lyre  qu'il  porte  dans  ses  mains. 
f^ .  Ef.ato. 

Poème  pastoral.  On  le  voit  sous 
la  iipure  d'un  jeune  Ixîrger  ou  d'une 
jeune  bergère  couronnée  de  (leurs. 
Elle  tient  un  sifllet  j^i  sept  tTivaux  , 
avec  un  biiton  de  pâtre  ,  et  a  la  pa- 
netière au  côté. 

Poème  saj  yrique.  C'est  un  Satvre 
qlii ,  par  son  ris  moqueur,  fait  con- 
naître ie  t  aractère  n)or(Iant  de  cette 
Poésie  sous  l'apparence  du  badinape. 
Trois  petits  génies,  dont  l'un  tient 
une  trompette ,  le  second  un  luth,  et 
le  troisième  une  flûte,  ont  encore  servi 
:«  désigner  trois  sortes  de  poèmes  , 
l'héroïque  ,  le  Ivrique  ,  et  le  buco- 
lique. Au  lieu  de  ces  instruments  , 
on  a  aussi  fait  tenir  à  ces  génies  dif- 
férentes couronnes  :  le  poème  ou  la 
poésie  héroïque  a  été  caractérisé  par 
une  couronne  de  laurier  ;  la  poésie 
galante ,  par  une  couronne  de  myrte  ; 
la  poésie  bachique ,  par  une  couronne 
de  pampre. 

PcEMENis ,  bersère ,  chienne  d' Ac- 
téon  ,  qui  sans  doute  avait  gardé  les 
troupeaux. 

Pcena  ,  déesse  de  la  punition  ,  fut 
adorée  en  Afrique  et  en  Italie. 

PcenÉ  ,  monstre  vengeur  qu'Apol- 
lon suscita  contre  les  Argiens,  et  qui 
airacboit  les  eafanls  du  seia  de  leurs 


POE 

mères  pour  les  dé\orer.  ^.CoKCEBt:y. 
PcEOMA  ,  surnom  de  Pallas  ,  lors- 
qu'elle a  pour  attribut  le  serpent , 
einblèaie  de  l'art  de  gut,'rir.   f^oy. 

HvCl/EA. 

Poésie.  (  Sciences.  )  On  la  peint 
sous  la  figure  d'une  jeune  nymphe 
couronnée  de  laurier  ,  une  lyre  en 
main  ,  l'air  inspiré ,  le  visage  animé  , 
les  veux  au  ciel  ;  près  d'elle  est  le 
méifai!lond'//o//iè/ey  àsesoôtés  sont 
les  attributs  des  héros  dont  elle  cé- 
lèbre la  gloire  ;  des  personnes  qui 
paraissent  ravies  par  ses  chants  di- 
vins expiinient  l'admiration  des 
hommes  pour  ce  bel  art.  Des  statues 
anciennes  la  représentent  avec  un 
sistre  dans  la  main  ou  à  ses  pieds. 
Elle  est  désignée  quelquefois  par  un 
Apollon  qui  d'Tine  main  tient  sa  lyre, 
et  de  l'autre  des  couronnes  de  laurier, 
conimp  pour  les  distribuer  à  ceux 
qii'il  inspire.  La  Poésie ,  peinte  par 
Riiphaël  au  Vatican  ,  est  portée  sur 
les  nues,  et  paraît  assise  sur  un  siège 
de  marbre  blanc  ,  dont  les  bras 
sculptés  représentent  deux  nias(|ues 
scéniqiies  ou  de  théâtre  ;  elle  a  des 
ailes  au  dos ,  et  une  couronne  de 
laurier  sur  la  tète  ;  sa  gorge  est  cou- 
verte ,  son  habillement  modeste  ,  et 
un  grand  manteau  azuré  descend  jus- 
qu'à ses  pieds  ;  d'une  main  elle  tient 
une  lyre ,  et  de  l'autre  plusiein-s 
poèmes  héroï(pies.  Son  attitude  en- 
tière caractérise  l'entliousiasme  ;  les 
deux  petitsgéniesqui  l'accompagnent 
portant  cette  inscription  :  jSiimine 
affiatiir,  c'est  la  divinité  qui  l'ins- 
pire. Dans  les  pierres  gravées  de 
Manette ,  il  se  trouve  une  image 
allégorique  de  la  Poésie.  C'est  un 
génie  assis  sur  un  grilfon  ,  doiit  la 
main  droite  est  appuvée  sur  ime  lyre 
que  soutient  un  trépied  placé  snr  un 
dé.  Le  dé  peut  figurer  la  justesse 
des  pensées  ,  le  trépied  l'enthou- 
siasme ,  et  la  lyre  l'iiarmonie  ,  les 
trois  qualités  essentielles  d'nn  poème. 

Poètes  .  Les  anciens  les  désignaient 
par  divers  emblèmes.  Des  cygnes  , 
placés  au-dessus  de  îa  figure  A' Ho- 
mère,  entre  des  guirlandes  ,  expri- 
ment la  douceur  de  son  chant  poéti- 
que. Tel  est  le  sens  de  la  lyre  placée 


P  O  I 

sur  les  genoux  de  la  statue  A' Homère 
érif^ce  sur  l'Hélicon.  Des  rossipiols 
étaient  représentés  avec  leurs  petits 
sur  le  tombeau  d'Orphée.  Pégase  et 
une  tète  de  Bacchus  sont  aussi  re- 
gardés comme  les  ojmboles  d'ua 
poète.  Le  mauvais  poète  est  indiqué 
par  un  grillon  ou  une  cigale. 
Poids.  P^.  Palamède. 
Poignard,  f^.  Callirhoé,  Mel- 
pomène  ,  DiDON  ,  Discorde. 

Point  du  jouk.  On  le  reconnaît  à 
l'éloile  qu  il  a  sur  la  tête ,  et  au  coq 
qui  est  ù  ses  pieds  ;  quelquefois  ou 
lui  fait  tenir  un  flambeau,  f^.  Au- 
BORE,  Crépuscule. 

Poisson  féi  iche  (  ^f.  Afr.  ) ,  a  tiré 
ce  no'u  du  respect  ou  de  l'espèce  de 
^culte  que  les  INègres  de  la  Côle-d'Or 
lui  rendent.  C'est  uu  poisson  d'une 
rare  beauté.  Sa  peau  ,  qui  est  bnme 
sur  le  dos,  devient  plus  claire  et  plus 
brillante  près  de  l'estomac  et  du 
ventre  ;  il  a  le  museau  droit ,  et  ter- 
miné par  une  espèce  de  corne  dure 
et  pointue  de  trois  pouces  de  lon- 
pueur  ;  ses  yeux  sont  grands  et  vifs  ; 
des  deux  côtés  du  corps,  immédia- 
tement après  les  ouies,  on  découvre 
quatre  ouvertures  en  longueur  dont 
on  ignore  l'usage.  Le  voyageur  Bar- 
hot  a  donné  la  figure  d'un  de  ces 
pois'ons,  qui  avait  sept  pieds  de 
long.  II  ne  lui  fut  pas  possible  d'en 
goiUcr,  parceque  rien  ne  put  en^rager 
les  Nègres  à  le  vendre  ;  mais  ils  lui 
permirent  de  le  tirer  au  crayon. 

Poissons.  Ces  animaux  furent  l'ob- 
jet d'un  culte  superstitieux ,  non 
seulem-'ut  chez  les  Egvptiens  ,  mais 
encore  chez  les  Syriens  et  dans  plu- 
sieurs villes  de  Lydie.  Les  Syriens 
s'abstenaient  de  manger  du  poisson, 
parcequ'ils  crovaient  que  \énus  s'é- 
tait cachée  sous  les  écailles  d'un  pois- 
son, lorsque  tous  les  dieux  se  cachèrent 
sous  ditiérentes  formes  d'animaux.  En 
plusieurs  villes d'Eeypte ,  les  uns  pla- 
çaient snr  leurs  autels  des  anguilles  , 
d'autres  des  tortues  ,  ceux-là  des 
monstres  marins,  auxquels  ils  of- 
fraient leur  encens. 

Les  poissons  qui  forment  Ta  cons- 
tellation ou  le  douzième  signe  du 
aodiaque  soat  ceux   qui  portèrent 


P  O  L  419 

sur  leur  dos  Vénus  et  l'Amour.  Vé- 
nus ,  fuyant  la  persécution  du  géant 
Typhon  ou  Typhoé,  accompagnée 
de  son  fils  Cupidon  ,  fut  portée  au- 
delà  de  i  Euplirate  par  deux  poissons, 
qui  pour  cela  furent  placés  dans  le 
ciel.  Ovide,  en  contant  cette  fable, 
fait  leur  géaéalogie,  et  leur  donne 
pour  père  un  poisson  qui  avait  pro- 
curé de  l'eau  à  Isis  un  jour  «{u'elle 
était  extrêmement  altérée.  D'autres 
prétendent  que  ce  furent  les  dauphins 
qui  menèrent  Amphitrite  à  Nep- 
tune ,  et  que ,  par  reconnaissance  , 
celui-ci  obtint  de  Jupiter  une  place 
pour  eux  dans  le  zodia<jue. 

Sur  les  médailles ,  les  poissons  dé- 
signent les  v.Ucs  maritimes.  Les 
thons  sont  le  symbole  particulier  de 
Byzance,  parceque  les  habitants  en 
laisaient  une  pèche  considérable. 

PoLELA  (  M. SI.),  celui  qui  vient 
après  Le'a) ,  fils  de  Lada.  C'é:ait 
1  1I\  men  des  Slavous  ,  comme  le  dé- 
signe son  nom  ;  car ,  chez  les  peuples 
simples,  Ihymensuitdeprès  l'amour. 
PolÉmocrate  ,  fils  de  Machaon  , 
qui  avait  un  temple  à  Ena  ,  ville  du 
Péloponnèse.  Il  guériss.iit  aussi  les 
maladies,  et  était  honoré  en  cet  en- 
droit d'un  culte  particulier. 

PoLiADE ,  surnom  sous  lequel  Mi- 
nerve avait  à  ïégée  un  temple  des- 
servi par  un  seul  prèîre  ,  qiu  n'y 
entrait  qu'une  fois  l'an.  On  y  conser- 
vait précieusement  la  chevelure  de 
Méduse,  dont  Minerve,  disait-on, 
avait  fait  présent  à  Céphée ,  fils  d'A- 
léus  ,  en  l'assurant  que  par-là  Tcgée 
deviendrait  une  ville  imprenable.  La 
même  déesse  avait  un  autre  temple 
Sous  le  même  nom  à  Erythrès ,  en 
Achaïe.  Sa  sIT.ue  était  de  bois ,  d'une 
grandeur  extraordinaire,  assise  sur 
une  espèce  de  trône,  tenant  nv.c  que- 
nouille des  deux  mains  ,  et  partant 
sur  la  tète  une  couronne  surmontée 
de  l'étoile  polaire.  Ilac.  Polis ,  ville. 
Ainsi ,  poHuile  s.'rnifie  qui  habite 
dans  les  villes  ,  ou  la  patrone  a  une 
ville. 

PotiÉEs ,  fête  ehf  z  les  Thébains 
en  l'honneur  d'Apullon  Poiius. 


dans 


PoLiÉus.  Jupiter  avait  un  temple 
ns  la  citadelle  d'Athçucâ  S9us  le 


4?o  P*0  L 

nom  de  Pollens,  c.-à-d.  protecteur 
de  la  tille.  Lorsqu'on  lui  sacrifuiit , 
on  mett;iit  sur  l'autel  de  1  orj^e  nièlc'e 
avec  du  froment  ,  et  on  ne  laissait 
personne  auprès  ;  un  l;œuf ,  qui  de- 
vait servir  de  victime,  mangeait  un 
peu  de  ce  £:rain  en  s'approchant  de 
rautel  j  le  prêtre  destiné  à  rimnioler 
l'assommait  d'un  cou[ide  hache,  puis 
s'enfuyait,  ainsi  <pie  les  assistants, 
comme  s'ils  n'avaient  pas  vu  cette 
action.  Pausanias,  qui  raconte  cette 
cérémonie,  n'en  rend  aucune  raison. 
Potisso.  /'.  PoL\xo. 

1 .  PoLiTE  ,  le  plus  prudent  des 
compaf^nons  d'Ulysse,  et  pour  cette 
raison  le  plus  cher  h  ce  [nince. 

2.  —  Un  des  (ils  de  Friam,  qui ,  se 
confiant  dans  la  légèreté  de  ses  pieds, 
se  tenait  en  sentinelle  hors  de  la  ville 
pour  observer  l'instant  où  les  Grecs 
quitteraient  leurs  vaisseaux  et  s'avan- 
ceraient vers  Troie  ;  mais  il  fut  tué 
par  Pyrrlius  aux  pieds  du  roi  son 
père. 

PoiiTÈs  ,  citoyen ,  surnom  de 
Bacchus  honoré  en  Arcadie. 

Politique.  On  lui  a  dontié  des 
halances ,  et  ce  synibole  lui  convient 
très  hien  quand  on  veut  exprimer 
cette  politique  sai;e  (]ui  ne  fait  rien 
sans  consulter  l'équité  ;  mais  pour 
«elle  qui  n'a  d'autre  rèfle  de  sa  con- 
duite qu'un  odieux  machiavélisme  , 
ï'^oltaire  la  présente  sous  ces  traits  : 

rnle  de  l'Intérêt  et  de  rAmbition  , 
J)'où  naquirent   la  Fraude   et  la    Sé- 
duction. 
Ce  Kioustre  ingénieux,   en  détours  si 

fertile  , 
Accablé  de    soucis,  paraît   simple   et 

tranquille  ; 
Ses  yeux  creux  et  perçants  ,  ennemis 

du  repos  , 
Jamais   du   doux  sommeil  n'ont  senti 

les  pavots. 
Par's'es  déguisements  àtoute heure  elle 

abuse 
Les  regards  ébloois  de  l'Europe  con- 

l'nsn  ; 
Toujours  l'autorité  lai  prête  nn  prompt 

secours  ; 
Le  Mensonge  subtil  règne  en  tous  ses 

discours  ; 
Et  ,  pour  mieux  déguiser  son  artifiee 

exti  l'me , 
Elle  c;i)pjunte   la  voix  de    la  vérité 

même. 

PoLiuCHos,  surnom  de  Minerve  , 


P  O  L 

protectrice  de  Sparte.  Rae.  Polis , 
ville  ;  echein  ,  avoir  ,    conserver. 

PoLirs  ,  blanc  et  beau  ,  surnom 
d'Apollon.  Anciennement  les  Thé- 
haais  lui  sacrifiaient  un  taureau  ;  mai.s 
un  jour  ,  ceux  qui  étaient  chargés 
d'amener  la  victime  n'arrivant  pas  , 
et  un  chariot  attelé  de  deux  bœufs 
venant  à  passer  ,  on  prit  un  de  ces 
bœufs  pour  l'immoler  ,  et  depuis  il 
passa  en  coutume  d'en  sacridcr  un 
qui  eût  été  sous  le  jout;. 

PoLKAK.  (  M.  SI.  )  C'est  le  Cen- 
taure des  Siavons ,  auquel  on  attri- 
biwit  une  force  et  une  vitesse  ex- 
traordinaires. Dans  les  anciens  contes 
russes  ,  on  le  dépeint ,  depuis  la  tête 
jusqu'àiaceinture, comme  un  homme, 
et  depuis  la  ceinture  jusqu'au  bas  , 
counneun  cheval  ou  connue  un  chien. 

Poi.i.ÉAr.  (31.  Ind.),  le  prenn'er  et 
le  plus  grand  des  (ils  du  dieu  Shiva. 
C'est  lui  qui  préside  aux  mariages. 
Les  Indiens  ne  bâtiraient  pas  une 
maison  sans  avoir  porté  sur  le  terrain 
un  Polléar  qu'ils  arrosent  d'huile,  et 
sur  lequel  ils  jettent  des  fleurs  tous 
les  jours.  S'ils  ne  l'invoquaient  point 
avant  que  d'entreprendre  une  cliose , 
ils  croiraient  que  ce  dieu  leur  ferait 
perdre  la  mémoire  de  ce  qu'i's  vou- 
laient faire,  et  qu'ils  travailleraient 
inutilement.  On  le  représente  avec 
la  tête  d'un  éléphant ,  et  monté  sur 
un  rat  ;  mais  dans  les  pagolins  ,  on 
le  place  sur  un  piédestal ,  les  jambes 
presque  croisées  :  on  met  toujours  !e 
rat  devant  la  porte  de  sa  chapelle. 

Ce  rat  était  un  féant  ,  nommé 
Gucfljé/nouga-Chounn,  à  qui  les 
dieux  avaient  accordé  l'innuortalité  , 
ainsi  que  de  grands  pouvoirs  ;  mais 
ii  en  abusait  ,  et  faisait  beaucoup  de 
mal  aux  honnnfs.  Polléar,  prié  par 
les  sages  et  les  pénitents  de  les  en 
dé'ivrer  ,  s'arracha  une  de  ses  dé- 
fenses ,  et  la  jeta  contre  Guedjé- 
mouga-Chourin  ;  la  dent  entra  dans 
l'estomac  du  géant,  et  le  renversa. 
Celui-ci  se  métamorphosa  tout  de 
suite  en  rat  gros  comme  une  mon- 
tagne ,  et  vint' attaquer  Polléar,  qui 
sauta  sur  son  dos  ,  en  lui  disant  : 
«  lin  tout  temps  vous  serez  ma 
>>  monture.  » 


P  O  L 

Les  Indiens,  pour  adorer  ce  dieu  , 
croisent  les  br;;s,  ferment  les  poings  , 
et  de  cette  manière  se  donnent  quel- 
ques coups,  sur  les  tempes  ;  puis  , 
toujours  les  bms  croises ,  ils  se  pren- 
nent les  oreilles,  et  font  trois  incli- 
nations en  pli;int  le  genou  ;  après 
quoi ,  les  mains  jointes  ,  ils  lui  adres- 
sent leurs  jïrières ,  et  se  frappent  sur 
le  front.  Ils  ont  la  plus  grande  véné- 
ration pour  ce  dieu  ,  dont  ils  placent 
l'image  dans  tous  les  temples ,  les 
rues  ,  les  chemins  et  les  campagnes  , 
au  pied  «Je  quelque  arbre  ,  afin  que 
tout  le  monde  soit  à  portée  dcl  invo- 
quer avant  que  de  rien  entreprendre, 
et  que  les  voyageurs  puissent  lui  faire 
leurs  adorations  et  leurs  offr..rtdes 
avant  que  de  continuer    eur  route. 

PoLi.ÉAR-Cit.ioTi  (  M.  Iiid.  ) ,  fêle 
qui  se  <é!èbre  le  «piatrième  jour  après 
la  nouvpi'îe  lune  du  mois  Pretachi , 
8epteu)bre.  C'est  le  jour.de  la  nais- 
sance de  ce  dieu.  La  fête  se  fait  dans 
les  temples  et  dans  les  maisons  ;  on 
observe  le  petit  jeûne  ;  et  pour  la 
célébrrr ,  on  achète  un  Poiléar  de 
terre  cuite  qiùin  porte  chez  soi  pour 
y  faire  les  cérémonies  ordinaires.  Le 
lendemain,  cette  idole  est  portée  hors 
de  la  ville,  et  jetée  dans  un  éta.'ie  ou 
dans  un  puits  ;  ceux  qui  veulent  foire 
de  la  dépense  !a  mettent  sur  un  char 
pompeux,  et  se  font  accompagner 
p:ir  les  danseuses  et  les  musiciens  : 
d'autres  la  font  porter  sur  la  tête  par 
un  porte- faix. 

Poi.i.ENTiA ,  déesse  de  la  puissance , 
adorée  par  les  Romains. 

PoLLucTUM,  festin  que  l'on  faisait 
aux  peuj)les  à  l'occasion  des  dîmes, 
ou  dixième  par  te  des  biens,  que  l'on 
consacrait  à  Hercule. 

PoLLUx ,  fils  de  Jupiter ,  était  im- 
mortel ,  au  lieu  que  son  frère  Castor , 
né  de  Tvndare,  était  sujet  à  la  mort. 
L  amitié  fraternelle  répara  le  tort  de 
Il  naissance.  Polîux  demanda  que  son 
frère  participât  aux  honneurs  de  la 
divinité,  et  obtint  que  tour-à-tour 
chacun  Iiabiterait  l'Olympe  et  l'E- 
lysée :  ainsi  les  deux  frères  ne  se 
mouvaient  jamais  ensemble  dans  la 

«ipagnie  des  dieux.  Pollux  fut  un 
es  Argonautes ,  et  se  distingua  par 


P  O  L 


4'i 


sa  force  athlétique.  I!  était  supérieur 
au  pugilat ,  comme  Castor  dans  l'art 
deéoaiter  les  clievaux,  et  vainquit 
au  coml)at  du  ceste  Amyeus,  roi  de 
Bélirvcie,  et  fils  de  Neptune,  le  plus 
redouté  des  athlètes  de  son  temps. 
Quoifjue  la  religion  des  peuples  réunît 
les  deux  frères  dans  un  même  culte , 
on  trouve  un  temple  élevé  à  Pollux 
seul ,  près  de  la  ville  de  l'éraphné 
en  Laconie  ,  outre  une  fontaine  au 
même  endroit,  qui  lui  était  spécia- 
lement consacrée,  et  qu'on  appelait 
Pollydocée. 

Poltronnerie.  Jf^inckelmann  la 
désigne  par  un  guerrier  qui  cache 
son  visage  dans  un  bouclier.  Ceux 
des  anciens  avaient  v,i\c  ouverture  au 
travers  de  laquelle  on  pouvait  voir 
son  adversaire. 

PoLLs,  un  de  ceuxqiu  les  premiers 
apportèrent  aux  Mégalopolitains  les 
mystères  des  grandes  déesses,  et  leur 
apprirent  comment  on  les  célébrait  à 
Eleusis. 

PoLYALus,  fils  d'Hercule  et  d'Eu- 
rybie. 

1 .  PoLYBE ,  fils  de  Mercure  et  de 
Clîthonophile,  régna  à  Sicyone  ,  et 
maria  sa  fille  Lysianasse  à  Talaiis , 
roi  des  Argiens.  Il  eut  pour  succes- 
seur Adraste,  qui ,  chassé  d'Argos, 
s'était  réfugié  à  sa  cour. 

2.  —  Capitaine  troyen  ,  un  des  fils 
d'Anténor. 

3.  —  Un  des  poursuivants  de  Pé- 
nélope, tué  par  Emnène. 

4.  —  Habitant  de  Thèbes  d'I^ 
gv)ite ,  qui  fit  de  riches  présents  à 
iVlénéla.^. 

5. —  Roi  de  Corinthe,  éleva  comme 
son  fils  le  jeune  Œdipe.  Sa  mort  fut 
le  dénouement  de  tous  les  malheurs 
de  ce  jeun*^  prince  ,  qui  reconnut 
alors  qu'il  n'était  pas  sou  fils. 

PolybÉe  ,  déesse  qu'on  croit  la 
même  que  Cérès.  C'est  aussi  un  nom 
de  Proserpine.  Rac.  Poly ,  beau- 
coup; boeiii  ou  boikein  .  nou|Tir. 

PoLYBCETE  ,  prêtre  de  Cérès  ,  fut 
rencontré  par  Énée  dans  les  enfers, 
au  licù  où  habitaient  les  fameux 
guerriers. 

PolybotÈs,  un  des  géants  qui  vou- 
lurent- escalader  le  ciel.  Neptune, 


4'52  P  0  L 

le  voyant  fuir  au  travers  des  flots, 
qui  ne  lui  venaient  qu'à  la  ceinture, 
l'écrasa  sous  la  moitié  de  l'islfi©  fie 
Cos ,  qui  couvrit  le  corps  du  géant , 
d'où  fut  formée  l'isle  Nysiros. 

PoLYCAoN ,  fils  de  Lélex ,  fut  révéré 
comme  un  dieu  par  les  Messéniens. 

1.  PoLY CASTE  ,  femme  d'Icarius  , 
et  mère   de  Pénélope. 

2.  —  La  plus  jeune  des  filles  de 
Nestor  ,  d'une  rare  beauté.  Ce  fut 
elle  qui  prépara  le  bain  pour  l'é- 
lémaqup. 

PoLvcÉPHALE  ,  cantiqTie  dont 
Pindare  fait  Pallas  l'inventrice  , 
ainsi  que  de  la  flûte,  qu'elle  fabriqua 
pour  imiter  les  gémissements  des 
sœurs  de  Médisse.  On  donne  ù  ce 
nom ,  qui  signifie  à  plusieurs  têtes, 
(polys ,  hfaucoup ,  kephalè  ,  tète.) 
différentes  explications,  dont  la  plus 
naturelle  est  que  ce  cantique  avait 
plusieurs  préludes  qui  en  précé- 
daient les  différentes  strophes.  Plu- 
turque  ,  qui  en  attribue  l'invention 
à  Olympe  ,  ajoute  que  cet  air  était 
consacré  au  culte  d'Apollon  ,  et 
non  pas  ;i  celui  de  Palfas. 

PoLiCTORiDE  ,  un  des  prétendants 
à  la  main  de  Pénélope. 

I.  PoLYDAMAS  ,  Troyen  qu'on 
soupçonna ,  en  même  temps  qu' An- 
ténor,  d'avoir  livré  Troie  aux  Grecs. 
Homère  le  peint  comme  moins 
brave  mais  comme  plus  sagequHec- 
lor,  et  lui  attribue  exclusivement 
la  connaissance  de  l'avenir  et  du 
passé. 

1.  —  Fameux  athlète  de  la  Thes- 
sa!ie,  était  l'homme  delà  plus  haute 
stature  qu'on  ait  vu  dans  les  tenqjs 
héroïques.  Sur  le  mont  Olympe,  il 
tua ,  sans  armes  ,  un  lion  ftjrieux , 
péril  auquel  il  s'était  exposé  pour 
imiter  Hercule  vainqueur  du  lion 
de  Némée.  Une  autre  fois  ,  se  trou- 
vant au  milieu  d'un  troupeau ,  il 
prit  un  fort  taureau  par  un  des 
pieds  de  deirière  ,  et  le  tint  si 
bien  ,  que ,  quelque  effort  que  fit  cet 
sinimal  dans  sa  fougue ,  il  ne  put 
se  débarrasser  des  mains  de  Poly- 
danias ,  qu'en  lui  laissant  la  corne 
<lu  pied  par  lequel  il  le  tenait.  On 
dit  aussi  qu'en  prenant  d'une  seule 


P  O  L 

main  le  train  de  derrière  d'un  chai* 
qui  courait  avec  la  plus  grande 
vitesse  ,  il  l'arrêtait  tout  court.  Ayant 
été  invité  de  venir  à  la  cour  du 
roi  de  Perse,  il  défia  au  combat  trois 
de  ses  satellites  qu'on  nonunait 
les  immortels ,  et  à  qui  la  garde 
de  la  personne  du  roi  était  confiée  ; 
il  se  battit  seul  contre  eux  trois,  et 
les  étendit  morts  à  ses  pieds.  A  la 
fin  ,  il  périt  par  trop  de  confiance 
en  ses  propres  forces.  Un  jour 
étant  entré  dans  une  grotte  pour 
y  prendre  le  frais  avec  queîfjues 
amis  ,  le  roc  parut  s'ouvrir  tout-à- 
coup  :  au  premier  apperru  du  dan- 
ger ses  amis  prirent  1  épouvante  et 
la  fuite  ;  lui  seul  resta  ,  et  de  ses 
mains  voulut  soutenir  la  roche  qui 
se  détachait  :  mais  la  montagne  ve- 
nant à  s'écrouler,  Polydamas  fut 
enseveli  sous  ses  ruines.  Il  eut 
une  statue  dans  le  stade  des  jeux 
olympiques. 

PoLY  DAMNA  ,  femme  de  Thonis  , 
roi  d'Egypte  ,  fit  présent  à  Hélène 
d'une  poudre  qui  assoupissait  la 
douleur ,  calmait  la  colère ,  et  flii- 
."iait  oublier  tous  les  maux.  Hélène 
en  versa  un  jour  dans  le  vin  pour 
tarir  les  larmes  et  bannir  le  deuil  du 
milieu  du  festin.  On  a  cru  que  le 
poète  a  désigné  par-là  les  fictions 
agréables  dont  Hélène  amusait  ses 
convives,  à- peu -près  comme  ma- 
dame Scarron  ,  depuis  madame  de 
Maintenon  ,  suppléait,  sur  la  table 
frugale  d'un  poète  ,  au  défaut  du 
rôti ,  par  un  conte  de  plus,  f^,  NÉ- 

PENTHKS. 

PoLYCDETE  ,  Toi  de  l'islc  de  Sé- 
riphe,  accueillit  chc.  lui  Danaé  et 
son  fils  qui  fuyaient  la  persécution 
d'Acrisius  ;  après  avoir  fait  élever 
le  jeune  Persée  avec  beaucoup  <le 
soin,  il  devint  amoureux  de  Dan.é 
et  la  contraignit  de  l'épouser.  Pcisée, 
au  retour  de  ses  voyages  ,  se  rendit 
à  Sériphe  ,  désola  toute  l'isle ,  et  eu 
pétrifia  les  habitants  en  leur  mon- 
trant la  tète  de  Méduse.  Le  roi  lui- 
même  ne  fut  pas  épargné. 

PoLYDEGMENos,    cclui   qui  reçoit 
indistinctement  tous  les  mortels  dans 
,    son  empire;  smiioni  de  Piuton. 

PoLYDliMOM 


r  0  L 

PolyoÉmon  fut  renversé  porPer- 
Ȏe  ,  dans  le  combat  qui  se  donna 
à  l'occasion  de  son  mariage  avec 
Andromède. 

1.  PoLYDORA,  fil!e  de  Méléagre , 
et  petite-fille  d'Œnéus ,  avait  épousé 
Prolésilas ,  qui ,  le  premier  ,  s'élança 
des  vaisseaux  grecs  sur  le  rivage  de 
Troie.  Elle  mourut  de  regret  d'avoir 
perdu  son  mari.  Cette  princesse  est 
appelée  ,  par  quelques  uns ,  Laoda- 
mie. 

2.  —  Fille  de  Pelée  et  d'Antigone , 
épousa  Borus,  dont  elle  eut  Mé- 
neslhius. 

5.  et  4-  "~  Une  Nymphe,  fille  de 
l'Océan  et  de  Tétlivs ,  portait  ce 
nom  ,  ainsi   qu'une   Amazone. 

I.  PoLvnOKE  ,  fils  de  C^idnius  et 
d"H?rmonie  ,  succéda  à  son  père  au 
royaume  de Thèbes./^o^.LABDACus, 
iNfvcTÉvs. 

1.  —  Fils  de  Priam  et  d  Hécube. 

Selon    Vireile ,    Priam  ,   craignant 

,  les   armes  des  Grecs  ,   avait   envoyé 

Ile  jeune   Polydore  ,   avec  une  partie 

de  ses  trésors,  chez  Polymnestor  ,  roi 

de  Thrace ,  à  qui    il    avait   donné 

sa  fille   Ilione  en  mariage.  Celui-ci 

fît    périr    le    jeune   prince  ;   et   ce 

fut  par  un  prodige  qu'Enée  apprit 

celle  horrible  perfidie.  Débarqué  sur 

la  côte  de  Thrace,  il  veut  arracher 

des  plantes  inconnues  :  le  sang  coule , 

•t   une    voix   lamentable ,    celle  de 

'ombre  de  Polydore  ,  l'instruit  de  ce 

pli  s'est  passé.    Le  récit  d'Hygin 

liffere  en  quelque  chose.   Polydore 

:st  envové  au  berceau  ;  la  prévoyante 

lione    l'élève    comme   son  fils ,   et 

«il  passer  Diphile  pour  son  frère. 

jcs  Grecs  ayant    proposé    au    roi 

îlectre  ,   fille    d'Agamemnon  ,   s'il 

répudier  son   épouse ,  et  faire 

érir    Polydore ,   l'avare   monarmie 

ccepte  ;  mais  c'est  à  son  propre  fils 

a'il  Ole  la  vie.  Cependant  l'oracle 

'Apollon  apprend   à  Polydore  que 

im  père  est  mort  et  sa  patrie  brûlée. 

l  son  retour  en  Thrace ,  Ilione  lui 

jpliqiTe  cette  énigme,  et  il  se  venge 

1  arrachant  les  yeux  à  Polymnestor. 

'omère  a  suivi  une  tradition  dif- 

rente.  Il  fait    Polvdorc    fils,  non 

Hécube ,  mais  de  Luotho^.  Piiaui, 

Tome  II, 


P  O  L  455 

ojoute-t-il ,  avait  défendu  daller  au 
combat  à  Polydore ,  le  plus  jeune  et 
le  plus  chéri  de  ses  enfants.  Mais 
la  vanité  de  faire  montre  de  sa  vi- 
tesse à  la  course  le  perdit  ;  Achille  , 
qui  n'était  p;is  moins  léger,  l'attei- 
gnit dans  les  premiers  rangs  ,  et  le 
perça   de  sa  pique. 

3.  —  Fils  d'Hippomédon,  on  des 
héros  épigones  qui  prirent  Thèbes  , 
dix  ans  après  Etéocle  et  Polynice. 

PoLYEMON  ,  père  de  Hamo- 
paon ,  qui  périt  sous  les  coups  de 
Teucer. 

PoLYÉMoniDÈs ,    Hamopaon  ,    fils' 
de  Polyémon. 

PoLYGius,  surnom  de  Mercure 
honoré  à  Trézène.  Il  avait  ,  dans 
celte  ville,  une  statue  sous  ce  nom, 
devant  laquelle  on  prétendait  qu'Her- 
cule avait  consacré  sa  massue  de  bois 
d'olivier. 

Polygone  ,  fils  de  Protée.  Son 
frère  Télégone  et  lui  furent  tués  par 
Hercule  qu'ils  avaient  osé  provoquer 
à  la  course. 

PoLYHYMNO ,  Une   dcs  Hyades. 

1.  PoLYiDE,  devin  qui  apprit  k 
Minos  2  que  son  fils  Glaucus  s'é- 
tait noyé  dans  un  tonneau  de  miel. 
Le  roi  le  fit  enfermer  avec  le  corps , 
avec  ordre  de  le  rendre  à  la  vie. 
Le  devin ,  sachant  que  ce  prodige 
excédait  son  pouvoir  ,  irrita  un  ser- 
pent qui  se  présenta,  dans  le  dessein 
de  périr  de  sa  piquure  ;  mais  n'ayant 
réussi  qu'à  le  tuer ,  il  en  parut  un 
ailre,  tenant  une  herbe  dont  il 
traicha  le  reptile  mort  qui  ressus- 
cita. Polyide,  frappé  de  l'effet  de 
la  plante  ,  l'appliqua  à  Glaucus 
avec  le  même  succès.  Le  jeune 
prince,  rendu  à  la  vie ,  ne  permit 
point  au  médecin  de  retourner  à 
Argos  ,  sa  patrie  ,  qu'il  ne  lui  eiit 
appris  l'art  de  la  divination  :  mais  , 
a.int  de  partir,  il  exigea  de  son 
él  ve  qu'il  lui  crachât  dans  la  bou- 
che; ce  qui  détruisit  tout  l'effet 
de   ses   leçons. 

2.  —  Fils  d'Eurydamas  ,  fut  tué 
par  Diomède  au  siège  de  Troie. 

PoLYMÈDE  ,     fille     d'Autolycus  , 
et  mère  de  Jason ,  ne  survécut  que 
de  quelques  jours  à  son  époux  £ioa« 
Ee 


454  P  O  L 

PoLYMEDONjUn  dcs  cnfantsnalurels 
de  Priam. 

I .  PoLYMÈLE ,  fille  de  Phylas ,  prin- 
cesse d'une  grande  beauté ,  eut  de 
Mercure  un  fils  nommé  Edorus; 
<e  qui  ne  l'empêcha  pas  d'épouser 
Echéclès ,  fils  d'Actor ,  qui  n'en 
avait  rien  su. 

1.  —  Fille  d'EoIe  ,  séduite  par 
Ulysse. 

PolymÉlus  ,  fils  d'Argéas ,  capi- 
taine troyen  ,  tomba  sous  les  coups 
de  Patrocle. 

PoLYMKESTE,  uH  dcs  principaux 
de  l'isle  de  Théra  ,  épousa  Pnro- 
nvme  ,  fille  d'Etéarque  ,  dont  il  eut 
Battus. 

PoLYMNESTOR  ,  toi  de  Thrace  à 
l'époque  du  siège  de  Troie.  Priam 
lui  confia  son  fiis  Polydore,  avec  de 
f;randes  richesses ,  qui  tentèrent  sa 
fîipidité.  Lorsque  la  fortune  eut 
tr^ihi  les  efforts  des  Troyens,  il  fit 
périr  le  jeune  prince  ,  dont  la  mère, 
Hécube ,  lui  arracha  les  yeux. 

PoLYMNIE    ,     POLYMNÉIE  ,       PoLY- 

HYMNiE  ,  Muse  de  la  rhétorique. 
(  Etyni.  Po/j  • ,  beaucoup  ;  et  ymnos  , 
Jivmne  ou  chanson  ,  et  selon  Hé- 
siode, mnaslhai  ,  se  ressouvenir, 
comme  présidant  à  la  mémoire  et 
à  l'histoire  qui  en  dépend.)  Elle  est 
couronnée  de  fleurs  ,  quelquefois 
cie  perles  et  de  pierreries  ,  avec  des 
fuirlandes  autour  d'elle ,  habillée 
de  blanc  -,  la  main  droite  en  action 

Î)our  haranguer  ,  et  un  sceptre  dans 
a  gauche.  Souvent ,  au  lieu  d'un 
«ceptre  ,  on  lui  donne  un  rouleau  , 
sur  lequel  est  écrit,  suadere,  parce- 
q«e  le  but  de  la  rhétorique  est  de 
persuader.  D'autres  rouleaux  qui 
font  à  ses  pieds  portent  les  noms 
de  Cicéton  et  de  Démosthène. 
f'^oy.  Eloquence  ,  Rhétorique. 

PoLYMKUS  enseigna  ,  disent  les 
Argiens ,  à  Bacchus  le  chemin  des 
enfei-s.  V.  Alcyone. 

PoLYNiCE  ,  fils  de  Jocaste  et 
d'Œdipe  ,  sortit  de  Thèbcs  du  vi- 
vant de  son  père ,  et  s'étant  réfu- 
gié à  Argos  ,  il  y  épousa  la  fille 
d'Adraste.  Après  la  mort  d'Œdipe  , 
■^lont  Etéocie  lui  donna  avis ,  il 
revint  à  ïhèbes  ;  mais  n'ayant  pu 


P  O  L 

s'accorder  avec  fon  frère  ,  il  en 
sortit  mie  seconde  fois  ;  et  quoique 
puissamment  aidé  par  son  beau-père , 
il  fit  ime  tentative  dont  le  succès 
fut  malheureux.  Les  deux  frères 
s'entre-tuèrent  dans  un  combat  sin- 
gulier ;  mais  tandis  qu'on  décerna 
la  sépidture  à  Etéocie ,  comme 
ayant  combattu  pour  la  patrie  ,  on 
ordonna  que  le  corps  de  Polynice 
fût  livré  pour  servir  de  proie  aux 
oiseaux  ,  comme  ayant  attiré  une 
armée  étrangère  dans  sa  patrie. 
Pausanias  donne  à  Polynice  plu- 
sieurs fils ,  q^i'il  nomme  Adraste  , 
ïiméas  et  ïhersandre. 

PoLYNicus ,  célèbre  charpentier. 
Odyss.  l.  3. 

PoLYNOÉ,  une  des  Néréides. 

1.  Polypémon  ,  le  même  que  Pro- 
custe. 

2.  —  Père  d'Aphidas  ,  roi  d'AIy- 
bas. 

PolypÉmokidÈs  ,  Aphidas  ,  fils  de 
Polypémon. 

PoLYPHAGus  ,  surnom  d'Hercule  , 
pris  de  son  extrême  voracité.    Voy. 

AdÉpHAGUS    et    BuPHAGUS. 

I.  Polyphème,  fils  de  Neptune  et 
de  Thoosa,  est  le  plus  grand,    le 
plus    fort    et    le    plus    célèbre   des 
Cvclopes.ZTo/Mère,  y irgile,  Ovidcy 
l'ont  rendu  très  fameux  dans  leurs 
ouvrages.  C'était  un  Cyclope  Av  -^ 
grandeur    démesurée  ,     qui    n'a- 
qu'un   œil   au  milieu   du    front . 
qui  ne  se  nourrissait  que  de  cl 
humaine.    Uhsse    ajant    été    je 
par  la  tempête ,    sur    les   côtes    iJe 
la  Sicile  où  habitaient  les  Cyclopes, 
Polvphème  l'enferma ,  avec  tous  ses 
compagnons    et    des   troupeaux    de 
moutons  ,  dans  son  antre  ,   pour  les 
dévorer;   mais    Ulvs*e    le    fit   tant 
])oire  ,    en    l'amusSnt    par    le   récit 
du  siège   de    Troie ,   qu'il   l'enivra 
Ensuite  ,  aidé  de  ses  fompagnons 
il   lui  creva  l'oeil  avec  un  pieu.    \ 
Cyclope,  se  sentant  blessé,  poussa  < 
hurlements    effroyables  ;     tous    .-• 
voisins  accoururent  pour   savoir   <-  ! 
qui   lui  était  arrivé;  et  lorsqnils  lui, 
demandèrent    le  nom   de  celui   qu 
rav..it  blessé  ,  il  répondit  que  cétaJ 
Personne  ,  (car  Uljsse  lui  avait  di 


P  O  L 

qu'il  s'appelait  ainsi)  ;  alors  ils  s'en 
retournèrent  ,  croyant  quil  avait 
perdu  l'esprit.  Cependant  Uhsse 
ordonna  à^es  compa£;nons  de  s'atta- 
cher sous  les  moutons  pour  u'ètre 
point  arrète's  par  le  jjéant  ,  lorsqu'il 
faudrait  mener  paitre  son  troupeau. 
Ce  qu'il  prédit  arriva  ,  car  Poly- 
phème ,  ayant  ôté  une  pierre  que 
cent  hommes  n'auraient  pu  ébranler , 
et  qui  bouchait  l'entrée  de  sa  ca- 
verne ,  se  plaça  de  façon  que  les 
moutons  ne  pouvaient  passer  qu'un 
à  un  entre  ses  jambes  :  et  lorsqu'il 
entendit  Ulysse  et  ses  comparons 
dehors ,  il  les  poursuivit ,  et  leur 
jeta  à  tout  hasard  un  rocher  d  une 
grosseur  énorme  ;  mais  ils  l'évitèrent 
aisément  et  s'embarfjuèrent  ,  après 
n'avoir  perdu  que  quatre  d'entr'eux , 
que  le  péant  av;iit  mangés. 

Cette  fable  a  son  iondement  dans 
l'iiistoire  ;  car  Polyplièuie  vivait  du 
temps  d'LIvsse,  et  était  roi  de  Sicile, 
comme  quelques  auteurs  nous  l'ap- 
prennent- L.'i>sse  aborda  dans  cette 
isle  ;  et  s'étant  fait  aimer  de  la  filie 
duCyclope,  il  l'enleva.  Mais  elle 
lui  fut  arrachée  ,  et  fut  rendue  à  son 
père  par  les  habitants  de  lis'e. 

Homère    ajoute  que    Neptune  , 

iVnsé  de  ce  qu'Ulysse  avait  aveuglé 
son  liis  Polvphème ,  lit  périr  son 
vaisseau  dans  lisle  des  Phéaciens , 
où  il  aborda  cependant  .\  la  nape , 
avec  l'écliarpe  que  Leucotfaoë  lui 
avait  donnée. 

Polvphème,  malrn^é  sa  férocité 
naturelle,  devint  amoureux  de  la  ny  rn- 
ph"  Galatée,  qui  étuit  el'e-nieme 
éprise  du  herger  Acis.  Polyphème  , 

i'aloux  de  cette  préférence  ,  observa 
es  deux  amants ,  et ,  les  a^  ant  surpris 
ensemble ,  écrasa  d'un  rocTier  le  jeune 
Acis ,  qui  fut  transformé  en  fleuve. 

Dans  le  recueil  des  Peintures 
anciennes  d' Fierculanuni,  on  voit, 
planche  X ,  Polyphème  représenté 
avec  trois  veux.  Sereins  nous  ap- 
prend que  plusieurs  ne  lui  donnaient 
«u'un  (fiil ,  quelques  uns  deux , 
d'autres  trois. 

2.  —  Prince  qi!  Homère  dit  être 
ég:J  aux  dieux.  Il  fallait  quç  ce  fût 
quelque  prince  des  Lapithes. 


P  O  L  455 

3.  —  Thessalicu ,  tils  d'Elatus,  mis 
par  Hr"in  au  nombre  des  Argo- 
nautes. Il  est  différent  d'Euphème  , 
avec  qui  il  a  été  coofondu  par  Apol- 
lonius de  Rhodes. 

PoLYPHiDÉE  ,  fameux  devin,  fils 
de  Mantius.  Apollon  le  rendit  le 
p'us  éclairé  des  devins,  après  la  mort 
d  Amphiaraiis  :  c'était  à  Hvpérésie  , 
ville  du  pays  d'Argos ,  qu'on  venait 
le  consulter. 

PoLYPHOMTE ,  tvran  de  Messénie  , 
fut  tué  par  Téléplion ,  fils  de  CUres- 
phonte  et  de  jSlérope  ,  qui  avait 
échappé  à  sa  fureur  ,  lorsqu'en  usur- 
pant le  trône  il  massacra  tous  les 
princes  de  la  famille  rovale. 

PoLYPOETE  ,  de  la  race  des  La- 
pithes ,  fils  de  Pirithciis  et  d'Hippo- 
daHiie,  partit  pour  le  siè^ede  Troie 
à  la  tète  de  quarante  vaisseaux ,  et 
fit  durant  ce  siè^e  plusieurs  actions 
mémorables.  II  fit  mordre  la  pous- 
sière à  plusieurs  capitaines  troyens. 
Aux  funérailles  de  Patrocle  ,  Poly- 
pœte  remporta  le  prix  du  disque. 
PoLYTECHNE,  gendre  de  Pandarée. 

f^.  PA^■DARÉE. 

Polythéisme,  pluralité  des  dieux. 
Rac.  Polys  ,  beaucoup;  theos , 
dieu. 

PoLYTHERSE  ,  ^ère  de  Ctésippe  , 
un  des  poursuivants  de  Pénélooe. 

I.  PoLYxÈXE  ,  fille  de  Priam  : 
Achille,  l'ayant  vue  pendant  une 
trêve ,  en  devint  amoureux  ,  et  la  f\t 
demander  en  niariaiîe  à  Hector.  Le 
prince  troyen  la  lui  promit ,  s'il  vou- 
lait trahir  le  parti  des  Grecs;  mais 
une  condition  aussi  honteuse  ne  put 
qu'exciter  l'indignation  d'Achille  , 
sans  cependant  diminuer  son  amour. 
Lorsque  Priam  alla  redemaudet  le 
corps  de  son  fiU  .  il  mena  avec  lui 
la  princesse  ,  pour  être  plus  tavora- 
bleuient  reçu.  En  effet  ,  ou  dit  que 
le  prince  er'^c  renouvela  sa  demande, 
et  consentit  même  h  aller  secrète- 
ment épouser  Polvxène  en  présence 
de  sa  famille  ,  dans  un  temole 
d'Apo'lon,  qui  était  entre  la  ville 
f  t  le  camp  des  Grecs.  Paris  et  Déi- 
phoh-s'v  rendirent  :vtc  Priam,  et, 
dans  le  temps  que  Déiptiobe  tenait 
Achiilç  embrassé  ,  Paris  lui  porta 
E  e  a 


456  P  O  M 

un  coup  mortel.  Polyxène  au  deses- 
poir de  la  mort  d'un  prince  qu'elle 
aimait ,  et  d'en  être  la  cause  inno- 
cente, se  retira  au  camp  des  Grecs  , 
où  elle  fui  reçue  avec  lionneur  par 
Againemnou  ;  niai.s  s'e'tant  dérobée 
de  nuit  ,  elle  se  rendit  sur  le  tom- 
beau de  son' époux,  et  s'y  percale 
sein.  Une  autre  tradition  plus  con- 
nue porte  que  Polyxène  fut  ininio- 
Ice  par  les  Grecs  sur  le  tombeau 
d'Acliille.  C'est  celle  qu'ont  suivie 
Euripide  ûans  sa  tragédie  <V/'écube, 
et  Oi'ide  dans  ses  M étainoi'phoses . 

2.  —  Une  des  filles  de  Danaiis. 

T.  PoLYxÉNiis  ,  fils  de  Jason  et  de 
Médée. 

2.  —  Fils  d'Agasthène  et  petit-fils 
du  roi  Augée,  du  sang  des  Héra- 
clides  ,  fut  un  des  capitaines  grecs 
qui  allèrent  au  siège  de  Troie  ;  il 
commandait  dix  vaisseaux  montés 
par  des  Epéens.  II  était  distingué 
par  sa  valeur. 

1 .  PoLïXo,  femme  de  Tlépolérne. 
Hélène  s'étant  réfugiée  à  Rhodes 
auprès  d'elle  ,  Polyxo  ,  pour  venger 
la  mort  de  son  mari  tué  au  siège  de 
Troie  ,  lui  envoya  dans  le  bain  deux 
femmes  qui  la  pendirent  à  un  arbre. 
y.  Dendritis  ,  Helekeion. 

2.  —  Prêtresse  d'Apolion  dans 
Tisle  de  Lemnos ,  excita  toutes  les 
femmes  de  l'isle  à  tuer  leurs  maris  , 
paicequè  ceux-ci,  sous  des  prétextes 
de  mal-propret(',étaient  allés  chercher 
d'autres  femmes  dans  la  Thrace. 

3.  —  Une  des  Atlantides. 

4.  —  La  femme  de  Danaiis. 

5.  —  Celle  de  Nyctée. 
Pommes,  v.  Discorde  ou  ThÉtis, 

Atalame  ,  Hespérides,  Paris  j  de 
pin,  V.  Bacchi/s  ,  Cybèle  ,  Escu- 
LAPK ,  etc. 

PoMŒKiL'M,  certain  espace  ,  tant 
en  dedans  qu'en  dehors  àei>  murailles 
de  la  ville  ,  où  il  n'était  pas  permis 
de  bâtir  ,  et  où  les  augure*  consul- 
taient les  auspices. 

PoMONALis  Flamen  ,  prêtre  de 
Pômone.  11  lui  ofirait  des  sacrifices 
pour  la  conservation  des  fruits  de  la 
terre. 

PoMONE  était  une  nymphe  remar- 
quable  par  sa  beauté  ,   autant  que 


P  O  jN 

par  son  adresse  à  cultiver  les  jardins 
et  les  arbres  fruitiers,  'l'ousles  dieux 
champêtres  se  disputaient  sa  con- 
quête ;  miiis  Vertumnc  ,  sur  -  tout  , 
chercha  tous  les  moyens  de  lui  plaire, 
et  V  réussit  ,  après  avoir  emprunté 
difîérentes  métamorphoses.  Un  jour 
qu'il  était  déguisé  en  vieille ,  il 
trouva  l'occasion  de  lier  converhation 
avec  elle.  D'abord  ,  il  la  flatta  bean^ 
coup  sur  ses  charmes  .  sur  ses  ta- 
lents, et  ses  goûts  pour  la  vie  cham- 
pêtre ;  et  il  lui  raconta  tant  d'aven- 
tures funestes  arrivées  à  celles  qui 
commeelleserefusaientà  la  teiidres^se, 
qu'enfin  il  la  rendit  sensible  et  devint 
son  époux.  Elle  eut  à  Rome  un  tem- 
ple et  des  autels.  On  la  représentait 
comme  la  déesse  des  fruits  et  des 
jardins,  assise  sur  un  grand  panier 
plein  de  fleurs  et  de  fruits ,  tenant 
de  la  main  gauche  qu(  Iques  pommes , 
et  de  la  droite  un  rameau.  On  la 
trouve  aussi  debout  ,  vêtue  d'une 
robe  qui  lui  descend  jusqu'aux  pires, 
et  qu'elle  replie  par  devant  pour 
soutenir  <ies  pommes  et  des  branches 
de  pommier.  Rac.  Pomum  ,  fruit. 
Les  poètes  la  dépeignent  couronnée 
de  feuilles  de  vigne  et  de  grappes  de 
raisins  ,  et  tenant  dans  ses  mains  une 
corne  d'abondance  ou  une  corbeille 
remplie  de  fruits. 

Pompa.  Ce  mot  se  disait  en  parti- 
culier des  jeux  du  cirque  ,  qui  se  re- 
présentaient avec  magnificence. 

Pqmpéens.   Voy.  Apopompéens  , 

AvEBRLNCUS. 

PoMi'EON  Daimonos  Eorté  .  fête 
grecque  mentionnée  ■çwcHésychius. 
On  y  portait  une  image  nommée 
^temmation. 

PoMPii  us  ,  pêcheur  de  l'isle  d"I- 

carie  ,   fut  métamorphosé    en    une 

,  espèce  de  poisson  qui  ressemble  au 

thon  ,  et  que  les  mateloîs  avaient  en 

grande  vénération. 

Pompon  .  père  de  Numa  Pompi- 
lius  ,  au  rapport  de  Tite-Live. 

PoNGOL  (  M.  Ind.  )  ,  fête  qui 
arrive  le  premier  du  dixième  mois  , 
Taï  ,  Janvier  :  c'est  la  pins  grande 
fêle  des  'Indiens  ;  elle  est  destinée  à 
célébrer  le  retour  du  soleil  dans  le 
nord  ,  et  dure  deux  jours.  Le  pre- 


p  0  :i 

mier  jour  on  la  nomme  Boï-Pan-  \ 
digue  ou  Peroun-Pongol ,  cp  qui 
signifie  Grand  -  Pon^oL  La  céré- 
monie consiste  ù  faire  bouillir  du  riz 
avec  du  lait  ,  pour  tirer  des  auf;ures 
de  la  façon  dont  ce  lait  I>out.  Dès 
qu'on  apperçoit  les  premières  ébul- 
litions  ,  les  feiiunes  et  enfants  crient 
Pongol,  qui  veut  dire ,  il  bout.  C'est 
dans  l'intérieur  des  maisons  qu'on 
fait  cette  cérémonie  ;  le  lieu  cnoisi 

{)our  cela  doit  être  purifié  avec  de 
a  bouze  de  vache  :  on  y  dresse  un 
fourneau  ,  sur  lequel  on  fait  cuire  le 
riz  ,  qu'on  présente  d'abord  aux 
dieux  ;  après  quoi  ,  toutes  les  per- 
sonnes de  la  maison  doivent  eu 
manger  un  peu.  Le  second  jour ,  elle 
prend  le  nom  de  Maddoii-Pougol 
ou  Pongol  des  vaches  :  on  peint 
la  corne  de  ces  animaux,  on  les  cou- 
vre de  fleurs  ,  on  les  fait  courir  dans 
les  rues  ,  et  Ion  fait  ensuite  chez 
soi  le  Pongol  pour  eux.  Le  soir  on 
porte  la  figure  du  ditu  procession- 
nel lement  dans  les  campagnes.  L'i- 
dole est  placée  sur  un  cheval  de  bois, 
dont  les  pieds  de  devant  sont  levés 
comme  s'il  galopait  ;  ceux  de  der- 
rière sont  posés  sur  une  table  de 
bois  ,  portée  par  quatre  hommes.  Ils 
observent  dans  la  marche  d'aller  en 
travers  comme  un  cheval  qui  se  ca- 
bre et  qui  rue.  L  idole  tient  une 
lance  à  la  main  ,  et  elle  est  censée 
aller  à  la  chasse  ;  on  tue  un  animal 
réservé  pour  cette  fête  ;  il  doit  être 
quadrupède  ,  choisi  indifféremment 
depuis  le  tigre  jusqu'au  rat.  On  exa- 
mine sur-tout  le  côté  qu'il  prend 
quand  on  le  liiche ,  pour  en  tirer  des 
augures.  Ce  même  jour  les  brahmcs 
jette. it  des  sorls,  poiu"  connaître  les 
événements  de  l'année  suivante.  Les 
animaux  et  les  grains  sur  lesquels  ils 
tombent  deviendront  ,  disent  -ils  , 
très  rares  ;  si  c'est  sur  les  jxeufs  et 
le  iiely,  riz  en  paille ,  les  bœufs  pé- 
riront ,  et  le  nel y  sera  très  cher  ;  s'ils 
tombent  surles  chevaux  et  éléphants, 
c'est  signe  de  guérie. 

Les  brahmes  font  accroire  au  peu- 
ple que  Sangi-andi ,  l'un  des  dever- 
kels ,  vient  toutes  les  années  sur  la 
t€»ie  à  pareil  jour  leur  découvrir  le 


P  O  N  437 

bien  et  le  ma!  futur ,  et  qu'il  Tan- 
nonce  par  le  grain  qu'il  mange  e^ 
l'animal  qu'il  monte  ;  c'est  ce  que  le 
sort  leur  fait  connaître.  Le  même 
soir  ,  les  Lidiens  se  rassemblent  en 
famille ,  se  font  réciproquement  des 
présents  ,  et  se  visitent  en  cérémonie 
pour  se  souhaiter  un  bon  pongol , 
comme  nous  faisons  le  premier  jour 
de  l'an  :  les  visites  durent  huit  jours. 

Pontée  ,  jeune  Phéacien  ,  bien 
fait  et  dispos  ,  qui  disputa  le  prix  à 
la  cour  d'Alcinoiis. 

PoSTiA  ;  manne.  Vénus  avait 
sous  ce  nom  un  temple  dans  le  ter- 
ritoire de  Corinthe.  La  statue  de  la 
déesse  était  remarquable  par  sa  gran- 
deur et  sa  beauté. 

Pontife  ,  nom  que  l'on  donnait 
à  ceux  qui  avaient  la  principale  di- 
rection des  affaires  de  la  religion 
chez  les  Romains ,  qui  connaissaient 
de  tous  les  liifférends  qu'elle  occa- 
sionnait ,  qui  en  réglaient  le  culte 
et  les  cérémonies.  Ils  formaient  à 
Rome  un  collège,  qui ,  dans  la  pre- 
mière institution  faite  par  Nnma 
Pompilius  ,  ne  fut  composé  que  de 
qiiatre  pontifes  pris  du  corps  des 
patriciens  :  ensuite  on  en  adopta 
<{uelques  autres  choisis  entre  les  plé- 
béiens. L.  S^lla  le  dictateur  en 
augmenta  le  nombre  jusqu'à  quinze  , 
dont  les  huit  premiers  prenaient  le 
titre  de  grands  pontifes  ,  et  les  sept 
autres  celui  de  petits  pontifes  ,  quoi- 
que tous  ensemble  ne  fissent  qu'un 
même  corps  ,  dont  le  chef  était  ap- 
pelé le  souverain  pontife.  Mais  le 
nombre  des  pontifes  ne  resta  point 
fixe  :  il  y  en  eut  par  la  suite ,  tantôt 
plus ,  tantôt  moins. 

Cette  dignité  était  si  considéra- 
ble ,  qu'on  ne  la  donna  d'abord  , 
comme  on  vieni  de  le  dire  ,  quaut 
patriciens.  Quoique  les  plébéiens 
eussent  été  consuls  ,  et  qu'ifs  eussent 
eu  l'honneur  du  triomphe  ,  ils  en 
étaient  cependant  exclus.  Dccius 
Mus  fut  le  premier  de  cet  ordre 
qui  parvint  au  sacerdoce ,  après 
avoir  vivement  représenté  au  peuple 
l'injustice  (pi'on  lui  faisait  en  le  pri- 
vant de  cet  honneur.  Depuis  ce 
temps  il  n'y  eut  plus  de  disliuction 
E  e  5 


438  P  0  N 

entre  les  patriciens  et  les  plébéiens 
pnr  rapport  à  cette  dignité. 

Pîulanjue  tire  l'étjniologie  du 
mot  pontife  du  soin  qu'ils  avaient 
de  réparer  le  pont  de  bois  qui  con- 
duisait au-delà  du  TyLro  ;  et  il  coni- 
}iat  le  sentiment  de  Denys  d'Ha- 
licarnasse  ,  qui  prétendait  qu'ils 
bâtirent  un  pont ,  «  parceque  ,  dit-il , 
»  du  temps  de  Numa  Pompilius  , 
«  qui  institua  les  pontifes  ,  il  n'y 
»  avait  point  de  ponts  à  Rome.  » 
D'autres  ledérivcnt  depossejacere, 
pouvoir  sacrifier. 

Les  pcntiics  étaient  regardés 
comme  des  personnes  sacrées  ;  ils 
avaient  le  pas  sur  tous  les  magistrats; 
ils  présidaient  à  tous  les  jeux  du 
cirque  ,  de  l'amphithéâtre  ,  et  du 
théâtre,  donnés  en  1  honneur  des  di- 
vinités, lis  pouvaient  se  subroger  un 
de  leurs  collègues  ,  lorque  de  fortes 
raisons  les  empêoliaient  de  remplir 
leurs  fonctions. 

Leur  habillement  consistait  en 
une  de  ces  robes  blanches  bordées 
de  pourpre  qu'on  appelait  prétex- 
tes ,  et  que  portaient  les  magistrats 
curnles. 

Pontife  (  le  grand  )>,  ainsi  appelé 
par  excellence  ,  parcequ'il  était  à  la 
lète  de  tout  le  collège  des  pontifes  , 
avait  l'intendance  universelle  de  tou- 
tes les  cérémonies ,  tant  publiques 
que  particulières.  Cette  dignité  était 
de  la  création  de  Numa  ,  et  se  don- 
nait toujours  à  quelqu'un  qui  était 
du  collège  des  pontifes  ,  et  qui  était 
élu  dans  les  comices  par  les  tribus. 
On  le  choisissait  dans  les  premiers 
temps  parmi  les  patriciens  ;  mais  le 
peuple,  étant  venu  à  bout  de  se  re- 
vêtir de  toutes  les  dignités  qui  ap- 
partenaient aux  nobles  ,  ne  négUgea 
pas  celle-ci  ;  et ,  l'an  5oo  ,  Tiberius 
Coruncanus ,  plébéien  ,  fut  élu  grand 
pontife.  Après  la  mort  de  Lépide  , 
qui  avait  été  triumvir,  Auguste  prit 
îe  grand  pontificat ,  et ,  après  lui  , 
tous  les  empereurs  jusqu'à  Gratien 
furent  honorés  de  la  même  diguité. 
On  affecta  de  la  donner  aux  princes 
régnants ,  parceque  le  pontificat  sem- 
blait attirer  plus  de  respect  à  celui 
qui  en  était  revêtu  ,  qu'il  u'çu  était 


P  G  N 

dû  5  rm  simple  partie  ulier.  Le  grand 
pontife,    ayant  la  surintendance  de 
toutes  les  clioses  de  la  religion  ,  en 
prescrivait  les  cérémonies  et  en  ex- 
pliquait les  mystères.  Il  avait  la  di- 
rection des  vestales  ;  c'était  lui  qui 
les  recevait ,  et  les  punissait  lors- 
qu'elles avaient  prévariqué  :  il  avait 
l'inspection  sur  tous  les  ordres  des 
prêtres  ,  et  sur  les  ministres  des  sa- 
crifices ;  il  dictait  toujours   la  for- 
mule dans  les  actes  publics  ;  il  avait 
le  droit  de  présider  aux  adoptions  , 
de  conserver  les  annales  ,  de  régler 
l'année ,  et  de  prendre  connaissance 
de  certaines  causes  qui  regardaient 
le  mariage  ;  lui  seul  pouvait  accorder 
les  dispenses,  et  j1  ne  rendait  compte 
de    sa  conduite  ni  au  sénat   ni    au 
peuple.  D'ailleurs ,  il  avait  le  privi- 
lège de  conserver  sa  dignité  pendant 
toute  sa   vie  ,  et   de   n'avoir  point 
d'égal    dans   sa  charge  ;   ce  qui   se 
prouve  par  l'exemple  d'Auguste, qui 
attendit  la  mort   de  Lépide    pour 
prendre  le  souverain  pontificat. Mais, 
quoique  toutes  ces  prérogatives   lui 
donnassent  une  autorité  supérieure  , 
il  y  avait  cependant  plusieurs  choses 
qu'il  ne  pouvait  faire  sans  le  consen- 
tement du  collège  des  pontifes ,  et 
on  pouvait  appeler  à  ce  dernier  de 
ses    décisions  ,    ainsi    que    du   ju- 
gement   du    collège  au    peuple,  il 
ne   lui    était  pas  permis  de  sortir 
hors  de  l'Italie  ;   et  Crassus   fut  le 
premier  grand  pontife  qui  contrevint 
à  cette  loi.  A  son  exemple  ,  ses  suc- 
cesseurs  dans    le    pontificat  s'arro- 
gèrent le  même  privilège  ;  et  la  loi 
Patinia ,  qui  vint  ensuite,  permit 
au  grand  pontife  de  tirer  au  sort  bs 
provinces  à  gouverner.  11  ne  pouvait 
habiter  que  dans  une  maison   publi- 
que. Il  lui  était  défendu  de  convoler 
à  de  secondes  noces  ,  de  regarder  ou 
de  toucher  un  cadavre  ;  et  c'est  pour 
cela  que  l'on  plantait  un  cyprès  de- 
vant la  maison  d'un  mort ,  de  peur 
que  le  pontife  n'entrât  dans  une  m:  i 
son  qui  pût  le  souiller. 

La  consécration  du  souverain  por 
tife  se  faisait  avec  des  cérémoni( 
extraordinaires. 

Po^■ïo^'oi!s  ,  uq  des  hérauts  d'A! 


POP 

«inoiis  roi  des  Phéaciens,  dont  la 
fonction  était  de  verser  du  \in  aux 
convives. 

PoNTOPORii  ,  une  des  Néréides. 

PoNTtrs  ,  fils  de  Neptune ,  qui 
donna  son  nom  à  la  mer  Noire ,  dite 
Pout-Euxin  ,et  à  une  grande  contrée 
de  l'Asie  mineure. 

PoPA^A  ,  gâteaux  sacrés  ,  qu'on 
offrait  à  Esculape. 

Popes  ,  sorte  de  ministres  cliez  les 
Romains  :  ils  conduisaient  la  vic- 
time à  l'autel ,  mais  de  manière  que 
la  corde  avec  laquelle  ils  la  condui- 
saient fut  fort  lâche ,  afin  que  la  vic- 
time ne  parût  pas  conduite  au  sa- 
crifice malgré  elle  ,  ce  qui  aurait  été 
d'un  fort  mauvais  auf^ure.  Quand 
elle  était  devant  lautel ,  on  la  déliait 
pour  la  même  raison  ,  et  c'était  un 
signe  funeste  quand  elle  s'enfuvait. 
Les  popes  apprêtaient  alors  les  cou- 
teaux ,  l'eau  et  les  autres  choses  né- 
cessaires pour  le  sacrifice.  Après 
avoir  reçu  l'ocdre  du  sacrificateur  , 
l'un  d'eux,  appelé Cultaire,  frappait 
la  victime  avec  une  hache  ou  une 
massue  ,  et  l'égorgeait  aussi  -  tôt. 
Quand  elle  avait  perdu  tout  son 
sang ,  qu'on  recevait  dans  des  cra- 
tères et  qu'on  répandait  sur  Tau- 
tel  ,  les  popes  la  mettaient  sur  une 
tahie  sacrée  nommée  anclabris  ,  et 
là  ils  la  dépouillaient  et  la  dissé- 
quaient ,  à  moins  qu'on  ne  la  brû- 
lât tout  entière  ,  auquel  cas  ils  la 
mettaient  sur  le  bûcher  aussi -.tôt 

gu'elle  était  égorgée.  Dans  les  sacri- 
ces  ordinaires ,  on  ne  brûlait  qu'une 
très  petite  partie  de  la  victime  ;  et 
du  reste  on  faisait  deux  portions  , 
l'une  pour  les  dieux ,  l'autre  pour 
ceux  qui  faisaient  les  frais  du  sacri- 
fice. Ceux-ci  s'en  régalaient  avec  leurs 
amis ,  et  la  portion  des  dieux  était 
abandonnée  aux  popes  ,  qui  l'empor- 
taient dans  leurs  maisons  appelées 
Popznce,  de  leur  nom  ,  où  allaient  en 
acheter  tous  ceux  qui  en  voulaient. 
Comme  les  popes  vendaient  aussi  du 
vin ,  les  popines  étaient  les  cabarets 
des  Romains  ,  et  c'est  encore  de  ce 
mot  qu'on  se  sert  pour  exprimer  les 
nôtres  en  latin. 
Les  popes  portaient  une  çspèce 


P  O  R  439 

de  couronne  sur  la  tète  ;  mais  i!» 
étaient  à  demi  nus  ,  ayant  les  épau- 
les, les  bras  et  le  haut  du  corps  dé- 
couverts jusqu'au  nombril  ;  le  reste 
du  corps  était  couvert  jusqu'à  mi- 
jambes  d  un  tablier  de  toile  ou  de 
peaux  de  victimes  :  c'est  ainsi  du 
moins  qu'ils  sont  dépeints  dans  la 
colonne  trajane.  Il  y  a  cependant 
d'autres  figures  anciennes  qui  les 
représentent  avec  une  aube  pendante 
depuis  les  aisselles,  et  retroussée  pour 
loger  leur  coutelas..  Le  tablier  qui 
les  couvrait  jusqu'à  mi-jambes  s'ap- 
pelait limus  ,  pSrcequil  y  avait  au 
bas  une  bande  de  pourpre  qui  était 
cousue  en  serpentant  :  c'est  ce  que 
nous  apprenons  de  Seivius. 

PoPOGLRO  (  M.  Ainér.  )  ,  enfer 
des  Virginiens  ,  selon  quelques  au- 
teurs ,  dont  le  supplice  consiste  à 
être  suspendu  entre  le  ciel  et  la 
terre. 

PopuLiFVGiES  ,  fête  romaine  ,  cé- 
lébrée au  mois  de  Juin  ,  en  mémoire, 
selon  les  uns ,  de  l'expulsion  des  rois , 
et ,  selon  d'autres ,  eu  l'honneur  de 
la  déesse  Fugia  ,  qui  avait  favorisé 
la  déroute  des  Fidénates  ,  lorsqu'ils 
voulurent  s'emparer  de  Rome,  le 
lendemain  que  le  peuple  s'en  fut  re- 
tiré.Denysil'HalicarnassepTétend 
que  l'objet  de  cette  fête  était  la  fuite 
du  peuple,  qu'un  violent  orase  dis- 
persa après  que  Romulus  eut  été 
massacré. 

1 .  PoPUtoNiA  ,  surnom  de  Junon  , 
qui ,  sous  le  nom  de  Lucine  ,  prési- 
dait aux  accouchements  ,  et  con- 
tribuait à  peupler  le  monde.  Ou 
plutôt  : 

2.  —  Déesse  champêtre,  dont  le» 
Romains  imploraient  le  secours  con- 
tre les  dégâts  et  les  ravages  ,  soit  de 
l'ennemi ,  soit  des  éléments  ,  soit  des 
saisons.  C'était  vraiseniblement  Ju- 
non ,  déesse  de  l'air ,  adorée  sous  ce 
nom  ,  comme  Jupiter  l'était  sous 
celui  de  Fulgur. 

PoRCA  ,  truie  ,  animal  qu  on  im- 
molait à  Cérès ,  soit  parcequ'il  semble 
avoir  appris  aux  hommes  l'art  de 
labourer ,  et  c'est  pour  cela  qu'il 
était  sacré  aux  yeux  des  Egyptiens  , 
soit  à  raison  du,  dommage  qu'il  cause 
Ee  4 


44o  P  O  R 

aux  moissons  ,  en  fouillant  la  terre. 
On  l'immolait  aussi  le  jour  des  noces, 
à  cause  de  sa  fécondité  ;  et  ceux  qui 
contractaient  une  alliance  la  rati- 
fiaient par  le  sacrifice  d'un  porc. 

PoRCA  succEDANEA ,  truie  que 
sacrifiaient  à  Cérès  ,  par  forme  d  ex- 
piation ,  avant  la  moisson  ,  ceux  qui 
n'avaient  pas  rendu  exactement  les 
derniers  devoirs  à  quelqu'un  de  leur 
famille ,  ou  qui  n'avaient  pas  purifié 
Je  lo^is  où  il  y  avait  eu  un  mort. 

PoREODEKESHANG,  législateur  des 
Sabéens,  antérieur  à  Zoroastre ,  et 
fondateur  du  saLéisme.   Voy.  Sk- 

BÉIS.ME. 

PorÉvith  ,  divinité  des  anciens 
Germains ,  qui  présidait  à  la  guerre. 
Us  la  représentaient  avec  six  têtes  , 
dont  une  était  placée  sur  la  poitrine. 
Un  j^rand  nombre  d'épées  ,  de  lan- 
ces ,  et  de  toutes  sortes  d'armes ,  en- 
vironnait le  piédestal  qui  soutenait 
sa  statue. 

PoRPHïRioN  ,  un  des  géants  qui 
firent  la  guerre  aux  dieux.  Jupiter, 
pour  le  vaincre  plus  aisément ,  s'avisa 
d'un  bizarre  stratagème  ,  celui  de  lui 
inspirer  de  tendres  sentiments  pour 
Junon  ,  croyant  que  l'amour  désar- 
merait sa  fureur.  Mais  le  géant  conçu  t 
en  un  moment  une  passion  si  vio- 
lente ,  qu'il  allait  faire  violence  à  la 
déesse ,  si  Jupiter  avec  la  foudre  , 
et  Hercule  avec  ses  flèches  ,  ne  lui 
eussent  6té  la  vie. 

PoRRiMA  ,  sœur  ou  compagne  de 
Carnienta  mère  d'Evandre.  Elle 
présidait  aux  événements  passés. 

PoRSYMNA,  fille  du  fleuve  Aslérion, 
est  comptée  ,  avec  ses  sœurs  Acraa 
et  Eubée ,  parmi  les  nourrices  de 
Junon. 

Portes  d'Enfer.  Ce  sont  ,  dans 
Virgile ,  les  deux  portes  du  Som- 
meil ,  l'une  de  corne  ,  l'autre  d'i- 
voire. Par  celle  de  corne  passent  les 
songes  véritables ,  et  par  celle  d'ivoire 
les  vaines  illusions  et  les  songes 
trompeurs.  Enée  sortit  par  celle 
d'ivoire  ;  ce  qui  semble  prouver  les 
conjectures  de  fVarbutton ,  savoir, 
que  le  récit  de  son  voyage  aux  Enfers 
nest  que  le  récit  d'une  initiation. 

PoKTHÉt.  V.  ParTHAOH. 


p  o  s 

PoRTHMEt'S,  le  nocher  par  excel- 
lence ,  Charon  ,  nautonnier  des 
Enfers. 

PoRTiTOR ,  mot  latin  qui  désigne 
Charon ,  et  qui  répond  au  mot  grec 
Porthmeus.  ' 

Portumnales,  fêtes  romaines  en 
l'honneur  de  Portumnus.  Elles  se 
célébraient  à  Rome  le  17  du  mois 
d'Août. 

Portumnus  ,  Portunus  ,  divinité 
romaine  qui  présidait  aux  f)orts. 
C'était  Mélicerte  ou  Palémon.  D'au- 
tres le  confondent  avec  Neptune.  Il 
avait  deux  temples  à  Rome.  On  le 
voit  représenté  ,  sur  les  médailles  an- 
ciennes ,  sous  la  figure  d'un  vieillard 
respectable ,  qui  s'appuie  sur  un 
dauphin ,  et  tient  une  clef  dans  ses 
mains. 

PoRUS ,  dieu  de  l'abondance  ,  était 
fils  de  Métis  ,  déesse  de  la  prudence. 
Voici  le  conte  que  fait  Platon  sur 
ce  dieu.  A  la  naissance  de  Vénus  , 
les  dieux  célébrèrent  une  fête  à  la- 
quelle se  trouva  ,  comme  les  autres  , 
Porus  ,  dieu  de  l'abondance.  Quand 
ils  furent  hors  de  table  ,  la  Pauvreté 
ou  Pénie  ,  crut  que  sa  fortune  était 
faite,  si  elle  pouvait  avoir  un  enfant 
de  Porus  ;  elle  alla  donc  adroitement 
se  coucher  à  ses  côtés  ,  et ,  quelque 
temps  après  ,  elle  donna  naissance  à 
l'Amour.  De  là  vient  que  l'Amour 
s'est  attaché  à  la  suite  et  au  service 
de  Vénus  ,  ayant  été  conçu  le  jour 
de  sa  fête.  Comme  il  a  pour  père 
l'Abondance  ,  et  la  Pauvreté  pour 
mère  ,  il  tient  de  l'une  et  de  l'antre. 

i.PosÉDON,  Brise-vaisseaux  , 
nom  grec  de  Neptune. 

2.  —  Mois  attique  ,  consacré  à 
Neptune. 

PosÉiDONtES  ,  fêtes  grecques  en 
l'honneur  de  Neptune.  Dans  lisle  de 
Ténédos,  unedesCyclades,  ilyavait 
hors  de  la  ville  un  bois  et  un  temple 
remarquables  par  de  vastes  salles  h 
manger  ,  qui  servaient  à  la  foule  de 
ceux  qui  venaient  célébrer -cette 
fête. 

PosiDONiE  ,  capitale  des  états  de 
Cranaus ,  qui  lui  donna  le  nom  d'.i'- 
ihenè  ,  en  l'honneur  de  sa  fille. 
L'aréopage  ratifia  ce  changement, 


POT 

cf  <J'ji  donna  lieu  à  la  fahle  de  Nep- 
tune vaincu  par  Je  ju£;ement  des 
dieux ,  et  cédant  à  Minerve  Ihon- 
neur  de  donner  un  nom  à  la  ville  de 
Cécrops. 

Postulations  ,  sacrifices  que  l'on 
taisait  pour  appaiser  les  dieux  irrités, 
':omnie  si  ces  divinités  offensées  les 
eussent  demandés ,  ou  plutôt  parce- 
qu'ils  étaient  acconipa^nés  de  de- 
mandes ou  prières  propres  à  les 
fléchir. 

PoSTVtio ,  nom  donné  à  Pluton 
sur  les  bords  du  lac  Curtius  ,  parce- 
que  la  terre  s'étant  entr  ouverte  en 
ce*  lieu ,  les  aruspices  prétendirent 
que  le  roi  des  ombres  demandait 
des  sacrifices.  De  cette  demande  , 
exprimée  en  latin  par  le  mot  postii- 
laiio  ,  se  forma  Postulio.  f^  arron. 

PosTVEnxA,  Postversa,  PosTVORTA, 
une  des  divinités  qui  présidaient  aux 
accouchements  difaciles.  C'était  une 
desCarmentcs.  ^.  ANTEvoRTA.Onla 
confond  quelquefois  avec  une  divi- 
nité du  même  nom  qui  présidait  aux 
événements  futurs. 

PoSWISDEOn  PoGHWISTE  {M. SI.), 

l'Role  des  Slavons  ,  qu'ils  reconntis- 
saient  pour  le  dieu  des  vents  ora- 
geux ,  et  que  les  habitants  de  Kiew 
regardaient  comme  le  dieu  de  Tair  , 
du  beau  et  du  mauvais  temps. 

POTA  ,    PoTICA  ,    PoTINA  ,    décSse 

qui  présidait  au  boire  des  enfants. 
f^.  Educa  ,  Edusa. 

Potamides  ,  nvmphes  des  fleuves 
et  des  rivières.  Rac.  PoLantos  , 
fleuve. 

PoTHos  ,  le  Désir  ,  divinité  ado- 
rée des  Samotliraces. 

PoTiTiENs  ,  prêtres  d'Hercule,  f^. 
Pinariens. 

PoTNiADÈs,  Glaucus  ,  fils  de  Sisy- 
phe ,  roi  de  Potnie.  • 

1 .  PoTNi  ADEs ,  cavales  qui  mirent 
en  pièces  Glaucus. 

2.  —  Déesses  que  l'on  croyait 
propres  ù  inspirer  la  fureur ,  dont 
on  voyait  le»  statues ,  du  temps  de 
Pausanias ,  dans  les  ruines  de 
Potnie  ,  ville  de  Béotie.  A  certain 
temps  de  l'année,  les  i^ens  du  pavs 
leur  faisaient  des  sacriii(,es  ,  et  lais- 
•aient  aller  en  quelques  endroits  du 


P  O  U  44' 

bois  des  cochons  rie  lait  ,  qui ,  si  ou 
les  en  croit ,  l'année  suivante  ,  .i 
pareil  temps ,  étaient  trouvés  paissant 
dans  la  forêt  de  Dodone.  On  croit 
aussi  que  c  était  un  surnom  des  Bac- 
chantes. 

PoTNrE  ,  ville  de  Béotie  ,  près  de 
laquelle  était  un  puits  dont  on  pré- 
tendait que  l'eau  rendait  les  cavales 
furieuses.  Sur  le  chemin  de  cette 
ville  à  Thèbes  ,  on  montrait  h  droite 
xme  petite  enceinte  fermée  par  une 
espèce  de  colonnade ,  oi  la  terre 
s'était  ouverte  pour  enclouiir  Am- 
pliiaraiis  :  la  preuve  qu'on  en  donnait , 
c'est  que  depuis  ce  temps  anciui 
oiseau  n'était  venu  «e  re[>oser  sur 
ces  colonnes  ,  ni  aucun  aïiimal ,  do- 
mestique ou  sauvage  ,  n'était  Tenu 
brouter  l'herbe  qui  y  croissait. 

Poudreux.  Jupiter  vivait  sous  ce 
nom  un  temple  à  !Vléi;are  ,  dans  l'At- 
tique ,  apparemment  parceqiie  le 
temple  était  sans  couverture,  et  par 
conséquent  la  statue  poudreuse. 

PoTJLETSSACRÉs.Oii  nommait  ainsi 
chez  les  Romains  des  poulets  qnc 
les  prêtres  élevaient ,  et  qui  servaient 
à  tirer  les  augures.  On  n'entrepre- 
nait rien  de  considérable  dans  le 
sénat ,  ni  dans  les  armées ,  qu'on  n'eût 
auparavant  pris  les  auspices  des  pou- 
lets s Kjrés.  La  manière  la  plus  ordi- 
naire de  prendre  ces  auspices  con- 
sistait à  examiner  de  quelle  façon  ces 
poidets  usaient  du  ^rain  qu'on  leur 
présentait.  S'ils  le  mauj^eaient  avec 
nvidné ,  en  trépignant  et  en  l'ér^rtant 
çà  et  là,  l'auïiure  était  favorable; 
s'ils  refusaient  de  mander  et  de  bon  e, 
l'auspice  était  mauvais  ,  et  on  renoii- 
çait  à  l'entreprise  peur  laquelle  o/i 
consultait.  Lorsqu'on  avait  besoin  de 
rendre  cette  sorte  de  divination  fa- 
vorable ,  on  laissait  les  poulets  un 
certain  temps  dans  une  ca^e  sans 
manger  ;  après  cela  les  prêtres  ou- 
vraient la  cage ,  et  leur  jetaient  leur 
mangeaille.  On  faisait  venir  les  pou- 
lets de  l'isle  d'Eubée. 

Poul-Serrha,  pont  sur  fp,  milieu 
du  chemin.  (  M.  Mah.)  C'est  ie 
nom  que  donnent  les  musulmans  au 
pont  que  les  âmes  passent  après  tiuf 
mort ,   et  au-dessous  duqnel  est  un 


44^5  POU 

feu  étemel.  C  est  là  qu'au  jour  du 
jugement  dernier  se  fera  la  séparation 
des  bons  et  des  me'chants,  et  que  ceux 

3ui  auront  souffert  quelque  injure 
ont  on  ne  leur  aura  pas  fait  raison 
s'attacheront  alors  aux  ])ords  des  vê- 
tements et  se  jetteront  aux  jambes 
de  celui  dont  ils  auront  droit  de  se 
plaindre.  Les  Persans ,  sur-tout ,  sont 
très  infatués  de  cette  idée. 

PouRANONs  {M.  Ind.),  commen- 
taires des  brahmes  sur  les  Yédams. 
Ce  sont  de  vrais  poèmes.  Ils  sont  au 
nombre  de  dix-huit,  et  comprennent 
toute  l'histoire  des  dieux  du  pays  , 
à-peu-près  comme  celle  des  divinités 
fïrecques  est  contenue  dans  les  Mé- 
tamorphoses A'Ovidc.  Dix  sont 
consacrés  à  clianter  les  louanges  de 
Shiva  ,  sa  suprématie  sur  les  autres 
dieux,  la  création  du  monde  par  sa 
A'olonté  ,  ses  miracles  et  ses  f;uerres. 
Ils  ont  trois  cents  mille  strophes  ou 
versets.  Sonnerai  les  nomme  Say- 
von ,  Paoudigon,  Muharcandon, 
Ilingon,  Candon  ,  Varagoti,  Va- 
manon,  Matchion,  Cour/non',  et 
Péramandon.  Quatre  sont  en  l'hon- 
neur de  Wishnou  ;  mais  ils  donnent 
des  louanges  à  ce  dieu  conservateur , 
sans  rabaisser  Shiva  qu'ils  lui  com- 
parent. Le  même  voyageur  les  nomme 
Caroudon ,  jYaradicn^  J^aïche- 
navon,  et  le  Bagavadon.  Le  quin- 
zième et  le  seiziètne ,  qui  sont  le 
P adoutnon  et  le  Péranion ,  sont  en 
l'honneur  de  Brahma.  On  ne  peut 
<;n  donner  une  plus  juste  idée,  qu'en 
les  comparant  à  une  paraphrase  de 
la  doxologie  des  hymnes  catholi- 
ques. Les  deux  derniers  ,  le  Péra- 
macahivaton  et  Y  Aghineon  ,  célè- 
brent le  Soleil  et  le  Feu  sous  le  nom 
àH Aghini,  l'un  comme  dieu  qui  vi- 
vifie ,  et  l'autre  conmie  dieu  qui 
détruit.  Quoique  les  Pouranons  ne 
soient  pas  d'une  aussi  grande  auto- 
rité que  les  Véùams ,  ils  font  règle  de 
foi  ;  et  quand  on  les  cite  sur  quelque 
àifficulté  relative  â  des  points  de 
religion  ,  tout  doute  est  levé  ,  et  la 
question  est  résolue.  Les  Indiens  en 
attribuent  la  composition  à  Viasser 
seul  ;  mais  il  n'est  guère  possible  que 
la  vie  d'un  seul  homme  ait  suffi  ù    | 


POU 

les  composer ,  puisqu'il  la  faut  pour 
\ps  transcrire.  'l'ous  ont  été  écrits  en 
samscroutam ,  ou  grandon,  langue 
tombée  en  désuétude,  et  qui  n'est 
plus  entendue  que  par  un  petit  nom- 
bre d'Indiens  ,  lesiiuels  même  n'en 
ont  qu'une  connaissance  très  impar- 
faite. Quatre  seulement  ont  été  tra- 
duits en  langue  tanionle ,  le  Sayron , 
le  Candon,  le  Counnon  et  le  Baga- 
vadon.  Le  peuple  a  la  permission  de 
les  lire. 

PouROUS  {M.  Ind.),  nom  du  pre- 
mier homme  suivant  les  Banians. 
K.  Cosmogonie  des  Baniaks  ,  Par- 
coutÉe. 

Poussa  (  M.  Chin.  ),  dieu  de  la 
porcelaine.  Des  ouvriers,  dit-on  ,  ne 
pouvant  exécuter  un  dessin  donné 
par  un  empereur  ,  l'un  d'eux  ,  dans 
un  moment  de  déeespoir ,  s'élança 
dans  le  fourneau  tout  ardent.  Il  fut  à 
l'instant  consumé,  et  la  porcelaine 
,,  prit  la  forilieque  souhaitait  le  prince. 
Ce  malheureux  acquit ,  à  ce  pris  , 
l'honneur  de  présider  en  qualité  de 
dieu  aux  ouvrages  de  porcelaine. 

PouTCHARis  (  M.  Ind.  ) ,  sorte  de 
prêtres  indiens  qui  se  dévouent  ou 
culte  de  Manar-Suami  et  de  Darma- 
Raja.  Tout  homme  ,  excepté  le 
paria ,  peut  embrasser  cet  état  ;  ils 
font  les  cérémonies  dans  les  temples 
de  ces  deux  divinités. 

Los  brahmes  regardent  ce  culte 
connue  idolâtre ,  et  jamais  un  secta- 
teur de  Wishnou  ne  sera  le  pout- 
chari  de  Manar-Suanii,  parceqne  le? 
wishnouvistes  prétendent  que  ce  dieu 
n'est  qu'une  transfiguration  de  Sou- 
pramanier  ,  fils  de  Shiva.  Le  pout- 
chari  de  Darma-Raja  peut  être  de 
l'une  et  l'autre  secte  ;  mais  ni  l'un 
ni  l'autre  ne  sont  jamais  pandarons  , 
ni  tadins.  Celui  de  Manar-Suami  va 
dans  les  rues  ,  chantant  les  louanges 
de  Shiva  et  de  Soupramanicr ,  tandis 
que  l'autre  chante  celles  de  Darnia- 
Raja.  Le  premier  s'atrcompagne  du 
chélimbon  :  le  second  ne  se  sert  que 
d'une  clochette  ;  iiKiis  sa  femme ,  pour 
l'ordinaire ,  l'accompagne  avec  des 
castagneltes,et,  pour  terminer  chaque 
verset ,  elle  dit  oui ,  comme  pjui 
appliudir  à  ce  que  son  mari  vient  di 


POU 

elianter.  Quelquefois  il  porte  avec  hii 
des  tableaux  où  sout  rej)rc.soiiti'es 
a  vie  et  les  fuerres  du  dieu  qu'il 
adore  ;  il  lit  ou  chante  en  puijiic 
quelques  versets  de  sa  vie  ,  en  mon- 
trant les  exploits  du  roi  déifie.  D'au- 
tres fois  il  prononce  ses  sentences  ou 
récite  ses  fables ,  afin  d'attirer  l'au- 
uîdne  des  passants. 

Le  poutcbari  de  Manar-Suanii  se 
scrtà-peu-près  du  nièuje  stratapèriie  ; 
il   s'assied   dans  les   rues  ,    dans  les 

f)!aces  publiques ,  et  sur  les  chemins 
es  plus  fréquenter  ,  en  chantant  les 
louanges  du  saint  ou  du  dieu  qu'il 
révère  :  plusieurs  acolythes  accom- 
pagnent sa  voix ,  les  uns  avec  un 
petit  tambour  ,  qu'ils  appellent  on- 
douhai,  sur  lequel  ils  fi-appent  avec 
les  doiiits  j  d'autres  crient  de  ten)ps 
en  temps  avec  lui  pour  appuyer  ce 
qu'il  dit  :  il  porte  une  boite  pleine 
de  cendres  de  bouze  de  vache,  qu'il 
distribue  à  ceux  qui  lui  font  l'aumône. 

Les  poutcharis  se  marient  et  peu- 
vent quitter  cet  état  quand  il  leur 
plaît  :  leur  nom  vient  de  poutché , 
qui  veut  dire  cérémonie  journalière 
qu'on  fait  aux  dieux. 

PouTCHÉ  (  -')/•  Ind.),  cérémonies 
que  les  Indiens  sont  obligés  de  faire 
tous  les  jours  en  I  honneur  des  dieiux. 
Elles  consistent  à  baigner  le  dieu  avec 
de  l'eau  et  du  lait  ,  à  l'oindre  de 
beurre  et  d'huiles  odoriférantes,  à  le, 
couvrir  de  riches  draperies  ,  et  à  le 
surcharger  de  pierreries,  que  l'on 
change  chaque  jour ,  ainsi  que  'les 
autres  ornements  ,  quand  la  pagode 
est  opulente.  On  lui  présente  aussi 
des  lampes  ,  où  l'on  consume  du 
Leurre  au  lieu  d'huile.  On  lui  jette 
séparément,  lune  après  l'autre,  dans 
un  nombre  fixé  par  les  livres  sacrés  , 
des  fleiu^s  d'une  espèce  particulière 
qui  lui  sont  consacrées  ;  pendant  tout 
le  temps  de  la  cérémonie  .  les  dan- 
seuses forment  des  pas  au  son  des 
instruments  devant  sa  statue.  Une 
partie  des  brahraes  ,  avec  des  émou- 
choirs  de  crin  blanc  ou  de  plumes  de 
paon  ,  en  écartent  les  insectes  ,  et  le 
reste  est  occupé  à  lui  orésenter  les 
olfrandes  ;  car  les  Indiens  ne  viennent 
jamais  au  temple  les  maias  vides. 


POU 


445 


Ils  apportent  à  voiov.té  du  riz ,  du 
camphre  ,  du  Leurre,  des  fleurs  et 
des  fruits  :  lorsqu'ils  n'ont  rien  de 
tout  cela  ,  les  bi  ahmes  leur  donnent 
des  fleurs  ,  dont  ils  ont  toujours  des 
corbeilles  prêtes  ;  et  après  en  avoir 
exigé  le  paiement ,  ils  les  ollrent  au 
dieu  au  nom  des  adorateurs. 

Il  n'appartient  qu'aux  brahmes  de 
faire  le  poutché  dans  ies  maisons 
particulières  ,  parcequ'il  faut  que  la 
divinité  v  soit  présente,  et  qu'ils  ont 
seuls  le  droit  de  la  faire  descendre 
sur  la  terre.  Dans  certaines  fêtes  de 
l'année  ,  tous  les  Indiens  sont  obliges 
à  cette  cérémonie  ;  elle  consiste  à 
faire  des  offrandes  et  un  sacrifice  au 
dieu.  Le  brahnie  dispose  à  cet  effet 
un  lieu  ,  que  Ion  purifie  avec  de  la 
boHZ'  de  vache  dont  on  enduit  le 
pavé,  et  de  l'urine  du  niêrue  animal 
dont  on  asperge  la  chambre.  On  met 
au  milieu  une  cruche  d'eau  couverte, 
autour  de  laquelle  on  allume  des 
lampions  pleins  de  beun  e.  Lorsque 
tout  est  préparé ,  le  Lrnhnie ,  assis 
à  terre ,  la  tète  nue ,  récite  des  prières, 
et  de  ten;ps  en  temps  jette  sur  la 
cruche  des  fleurs  et  du  riz.  Lorsque 
les  évocation.;  Si^r.t  iiiîies  ,  le  dieu  doit 
se  trouver  dans  la  cruche;  alors  on 
l'ji  fait  des  offrandes,  mais  intéres- 
sées, car  on  lui  présente  ce  fpi'on 
de&ire  que  l'année  rende  an  centuple, 
comme  des  fruits ,  du  riz  et  du  I>éteî , 
mais  point  d'argent.  Le  Lrahme  fait 
ensuite  le  sacrifice  ,  qui  consiste  à 
brûler  devant  la  cruche  plusieurs 
morceaux  de  bois ,  que  lui  seul  a  le 
droit  de  jeter  au  feu  l'un  après  l'autre , 
et  aux  in>lants  01*1  l'exige  la  prière 
qu'il  récite.  La  cérémonie  faite  ,  le 
brahme  congédie  le  dieu  par  une 
autre  prière. 

Pouvoir  de  Rome.  L'empire  de 
Rome  sur  le  monde  connu  est  repré- 
senté ,  sur  la  grande  agate  qu'on 
vovait  au  trésor  de  S.  Denys ,  pur 
Er.ée  qui  ,  comme  fondateur  de 
l'empire  romain  ,  offre  un  g'oLe  ter- 
restre à  Auguste  déifie. 

PorzzoL.  Il  y  avait  près  de  cette 
ville  une  fontaine  très  révérée  ,  qui 
ne  croissait  ni  ne  diminnait  jamais 
dans  les  temps  de  sécheresse  ni  dans 


/<4î  P  R  A 

les  temps  de  pluies.  On  ^?cva  sur  ses 
Lords ,  à  1  honneur  des  nymphes  qu'on 
crevait  y  présider  ,  un  beiiu  temple 
de  pienes  blanches. 

Pra-Akiaséria  ,  personnage  fa- 
meux par  sa  sainteté, qui  vivait  dans 
le  royaume  de  Siani  du  temps  du 
célèbre  Somraona-Codom.  Les  Sia- 
mois en  ont  fait  un  monstre ,  ou 
plutôt  une  espère  de  co!osse.  lis  pré- 
tendent que  sa  taille  égalait  la  hau- 
teur de  quarante  brasses  ;  fjue  ses 
yeux  avaient  deux  brasséS  et  demie 
de  circonlérrnce  ,  et  trois  brasses  et 
demie  de  diamètre  ;  ce  qui  paraît 
incompréhensible, et  même  absurde, 
I9  cir(  onférence  devant  toujours  sur- 
passer le  diamètre. 

Pr«centio  ,  V intonation.  C'était 
la  fouction  du  grand  pontife  dans  la 
pompe  du  cirque  ,  et  en  général  de 
celui  qui  présidait  à  une  soîemnité  , 
quel  qu'il  fût.  Kac.  Prœ,  devant,  et 
canere ,  chanter. 

Pr/Edator  ,  surnom  donné  à  Ju- 
piter, parcequ'on  lui  consacrait  une 
partie  des  dépouilles. 

Pr/efic^  ,    femmes    qu'on   louait    I 
dans  les  funérailles  pour  pleurer  et 
pour  chanter  les  louanges  du  mort. 

Pp.^ekestina  Dea  ,  la  Fortune  , 
ainsi  suinommée d'un  temple  qu'elle 
aVait  à  Préneste  ,  dans  lequel  on 
voyait  les  statues  de  Jupiter  et  Junon 
à  la  mamelle  ,  et  sur  le  sein  de  la 
Fortune.  Elle  était  honorée  d'un 
culte  particulier  par  les  dames  d'I- 
talie. 

Pr^pf.s  Deus  ,  le  dieu  au  vol  ra- 
pide, Ciipidon.  —  Joi'is  ,  l'aigle  de 
Jupiter.  —  Medusœus  ,  Pégase. 
Prœpes  seul  est  pris  quelquefois  pour 
la  Victoire  ,  et  exprime  alors  sa  m- 
pidité. 

Pr/Epetes  ,  oiseaux  dont  les  Ro- 
mains ne  consultaient  que  le  vol. 
f'  .  OsciNEs  ,  Alites. 

Prssalxor  ,  nom  du  prêtre  qui 
dansait  à  la  tête  des  Saliens. 

Pr^sicia  ,  la  partie  des  entrailles 
des  victimes  que  l'on  coupait  pour 
1  offrir  aux  dieux. 

Prj:>tana,  nom  que  donnaient  les 
anciens  Romains  à  Luperca  ,  nour- 


r  R  A 

rice  d»  Romulus  ,  à  laquelle  ils  ren- 
daient les  honneurs  divins. 

pR^STii  ES ,  gardiens  des  portes , 
surnom  des  dieux  Lares ,  quod  stant 
prœforibus. 

Pragaladen  (  M.  Tnd.) ,  dévot  à 
Wishnou,  que  le  démon  Ironnya  tour- 
menta long-temps  ;  mais  VVishnou 
le  délivra  dans  sa  quatrième  incarna- 
tion ,  ou  métamorphose  en  monstre 
composé  de  l'homme  et  du  lion.        -  î 

Pramnae  ,  nom  que  donne  C/fr- 
tarc/ue  ,  auteur  ancien ,  à  certains 
religieux  répandus  parmi  les  anciens 
Indiens  ,  et  dont  la  secte  était  rivale 
de  celle  des  brachmanes.  Ces  Pramna; 
n  étaient  que  de  méchants  sophistes 
qui  ne  cherchaient ,  en  disputant 
contre  leurs  adversaires,  qu'à  les  em- 
barr;is,ser  par  leurs  chicanes  et  leurs 
subtilités ,  et  qui ,  au  défaut  de  bonnes 
raisons,  emplovaient  la  plaisanterie 
pour  tourner  en  ridicule  l'institut 
des  brachmanes. 

Pra-Mogla  ,  fameux  disciple  de 
Sommona-Codom  ,  dont  les  Siamois 
placent  la  statue  derrière  celle  de  son 
maître  ,  et  à  «a  droite.  Ils  racontent 
que  Pra-Mogla  ,  tléchi  par  les  sup- 
plications des  malheureux  qui  étaient 
tourmentés  dans  les  enfers  ,  renversa 
la  terre  ,  et  ramassa  dans  le  creux  de 
sa  main  tout  le  feu  de  l'enfer  ,  dans 
la  résolution  de  l'éteindre.  Mais  il 
n'était  pas  aisé  d'exécuter  ce  chari- 
table dessein  :  le  feu  que  Pra-Mogla 
pouvait  porter  dans  le  creux  de  sa 
niaiu  était  si  violent  et  si  actif,  disent 
les  Siamois  ,  qu'il  tarissait  les  fleuves 
les  plus  profonds  ;  tout  ce  qui  en 
approchait  était  consiuué  dans  l'ins- 
taut  même.  Pra-Mogla  ,  fort  embar- 
rassé ,  eut  recours  à  Sommona- 
Codom  ,  et  le  pria  d'éteindre  ce  feu 
qui  servait  à  tourmenter  tant  de 
malheureuses  victimes.  Ce  miracle 
n'était  point  au-dessus  des  forces  de 
Sommona-Codom  ,  qui  surpassait, 
beaucoup  son  disciple  en  sainteté. 
Mais  ,  dans  cette  occasion  ,  il  con- 
sulta la  prudence  plutôt  que  sa  cha- 
rité naturelle.  Il  craignit  que  les 
hommes  ,  n'étant  plus  retenus  par  le 
frein  de  la 'crainte,  ne  se  livrassent 
ayec  fureur  aux  derniers  excès  ;  et , 


P  R  A 

ponr  le  bien  même  de  l'humanité  ,  il 
refa'sa  <l"accorder  i  son  disciple  la 
grâce  qu  il  deuiandait. 

Pka-Rasi  (  M.  Siam.  ) ,  anacho- 
rètes dont  les  Siamois  racontent  des 
choses  merveilleuses.  Ces  solitaires 
mènent  une  vie  très  sainte  et  très 
austère,  dans  des  lieux  éloignés  du 
commerte  des  liommes.  Les  livres 
iianiois  leur  attribuent  une  parfaite 
Kjnnaissante  des  secrets  les  plus  ca- 
jhés  de  la  nature ,  lart  de  faire  de 
l'or  et  les  autres  métaux  précieux, 
l'ous  ces  secrets  sont  gravés  en  gros 
caractères  sur  la  muraille  qui  envi- 
ronne le  monde  (  v.  Cosm.  Siam.)  ; 
st  c'est  là  qu'ils  vont  puiser  leurs  lu- 
mières, par  la  facilité  qu'ils  ont  à 
î'y  transporter.  Il  n'y  a  point  de 
miracle  qui  soit  au-dessus  de  leurs 
Forces.  Ils  prennent  tontes  sortes  de 
formes ,  s'élèvent  en  l'air  ,  et  se  trans- 
portent légèrement  d'un  lieu  à  un 
autre.  M.iis ,  quoiqu'ils  puissent  se 
rendre  immortels  parcequils  con- 
aaissent  les  moyens  de  prolonger 
leur  vie  ,  ils  la  sacrifient  à  Dieu  de 
mille  ans  en  mille  ans  ,  par  une  of- 
frande volontaire  qu'ils  luj  font  d'eux- 
mêmes  sur  un  bûcher ,  à  la  réserve 
d'un  seul  qui  reste  pour  ressusciter 
les  autres.  Il  est  également  dangereux 
et  difficile  de  rencontrer  ces  mer- 
veilleux hermites.  Cependant  les 
livres  des  talapoins  enseignent  le 
chemin  et  les  moyens  qu'il  faut  pren- 
dre pour  arriver  aux  lieux  qu'ils  ha- 
bitent. Tachard. 

Pramqce.  (  Iconol.  )  C.  Ripa  l'a 
représentée  vieille  ,  la  tète  penchée , 
un  compos  en  une  main ,  un  plomb 
ea  l'autre  ,  et  servilement  ■vêtue. 
firavelot  donne  à  sa  figure  une 
îquerre  et  un  compas.  Un  œil  dans 
me  main  placée  sur  la  pierre  qui 
ni  sert  de  table  exprime  la  re- 
cherche qu'exige  une  exécution  fi- 
lie  ;  et  de  même  que  la  lampe  et  la 
ortue  sont  les  symboles  du  travail 
:t  de  l'assiduité,  le  cercle  tracé  sur 
me  table  est  celui  de  la  perfection 
lù  elle  doit  tendre. 

Pravarti  {M.  Ind.),  classe  des 
ertus  religieuses  qui  contient  deux 
rticles  Bommcs  Isahctain  et  Bour- 


P  R  A  445 

tam.  Ischelam  reaferaie  les  actions 
faites  dans  le,';  cérémonies  religieuses  : 
mais  bâtir  des  temples  et  des  chau- 
deries  ,  creuser  des  étangs  ,  planter 
des  allées  ,  etc.  toutes  ces  bonnes 
œuvres  se  nomment  Bourtam  ;  ceux 
qui  les  pratiquent  mourront  dans  le 
teurps  que  le  soleil  s'avance  vers  le 
sud  ,  et  la  nuit  d'uu  jour  où  la  lune 
est  dans  son  deuxième  quartier  ;  après 
leur  mort ,  ils  se  trouveront  dans  le 
jiavs  de  la  lune ,  oii  ils  seront  heureux 
selon  leurs  mérites.    V.  ÏVivarti. 

Praxidice  ,  divinité  des  anciens  , 
qui  marquait  aux  hommes  le  juste 
milieu  qu'ils  doivent  garder  dans 
leurs  discours  et  dans  leurs  actions. 
C  est  la  déesse  de  la  modération  ,  de 
la  tempérance  et  de  la  discrétion. 
HésycJnus ,  qui  la  définit  la  diWnité 
qui  met  la  dernière  main  aux  actions 
et  aux  paroles ,  dit  que  ses  statues 
consistaient  en  une  seule  tète  ,  pour 
marquer  f{ue  c'est  à  la  tête  seule  de 
régir  l'homme.  Par  la  même  raison 
on  ne  lui  offrait  qxie  les  tètes  des 
victimes.  Le  même  auteur  ajoute 
que  Ménélas ,  au  retour  de  Troie , 
consacra  un  temple  à  cette  déesse  et 
à  ses  deux  filles ,  la  Concorde  et  la 
Vertu  ,  sous  le  nom  seul  de  Praxi- 
dice. On  lui  donne  pour  père  Soter, 
ou  le  dieu  «onservaleur ,  et  pour  filles 
Homonoé  (  la  Concorde  ) ,  et  Arété 
(  la  \  ertu  ).  On  remarque  que  cette 
déesse  avait  tous  ses  temples  décou- 
verts ,  pour  marquer  son  origine 
qu'elle  tirait  du  ciel ,  comme  de  l'u- 
nique sourie  de  la  sagesse.  Rac. 
Praxis  ,  action  ;  diftè  ,  justice.  Les 
uns  ont  confondu  cette  déité  avec 
Alalcomène,  d'autres  avec  Minerve 
elle-même.  Quelques  uns  ont  aussi 
prétendu  qu'elle  était  la  même  que 
Laverne ,  déesse  des  voleurs  ;  ana- 
logie qu'il  n'est  pas  aisé  de  saisir.  Il 
est  possible  que  les  Grecs  ne  l'aient 
regardée  que  comme  une  déesse  des 
enfers,  chargée  de  présider  à  la  ven- 
geance. 

I .  Praxidices.  Les  Aliartiens ,  au 
rapport  de  Pausanias,  connaissaient 
plusieurs  déesses  de  ce  nom  ,  qui 
avaient  un  temple  dans  leur  pays. 
Ils  juraient  par  ces  divioités  ,  et  le 


44G  PRE 

serment  fait  en  leur  nom  était  In- 
viûlahlc. 

2. —  Nourrices  de  Minerve.  C'é- 
triient  les  filles  d'Ogyf;ès  ,  savoir, 
Aliiiconiène  ,  Aulis  et  Telsinie. 

Praxiergjdes,  nom  que  les  Atlié- 
nicDS  donnaient  à  certains  prêtres 
qui ,  le  jour  des  Pljntéries ,  céié- 
l>ri:ient  des  mystères  qu'ils  tenaient 
fort  secrets. 

Praxis.  Vénus  avait  un  temple  à 
Mégare  sous  ce  nom.  l\ac.  Pratiein, 
agir. 

i.  PRAXfTHÉE  ,  fille  de  Phrasime 
et  dcDiopcnée,  femme  d'Ereclithne, 
dont  elle  eut  trois  fils ,  Cécrops ,  Pan- 
dare  et  Méiioa  ,  et  quatre  filles  , 
Procris  ,  Creuse  ,  Chthonie  et  Ori- 
th3ie. 

^.  —  Fille  d'Erechthée,  qui  fut 
sacrifiée  peur  satisfaire  à  l'ordre  d'un 
oracle. 

5.  —  Fille  de  Thestius,  qui  eut 
plusieurs  enfants  d'Hercule. 

PrÉadamites.  (  !/.  Mah.  )  L'opi- 
nion qui  établit  qu'il  y  a  eu  des 
hommes  avant  Adam  est  commune 
parmi  les  Orientaux.  Giafar-Sadik, 
un  des  douze  imans  ,  étant  interro^ré 
s'il  n'y  avait  point  eu  d'autre  Adam 
avant  le  nôtre,  répondit  qu'il  y  en 
avait  eu  trois  avant  lui ,  et  qu'il  y  en 
aurait  encore  dix-sept  après  lui.  Et 
lorsqu'on  lui  eut  demandé  si  Dieu 
créerait  encore  d'antres  honunes  après 
l,a  fin  du  monde ,  il  répond  it  :  «  Voulez- 
vous  que  le  royaume  de  Dieu  demeure 
vide,  et  sa  puissance  oisive  ?  Dieu 
est  créateur  dans  toute  son  éternité.  » 
C  est  le  sentiment  presque  ^jénéral 
parmi  les  musulmans,  que  les  pyra- 
mides d'Eevptc  ont  été  élevées ,  avant 
Adam,  par  Gian  ben-Gian,  monarque 
r.niversel  du  monde  dans  les  siècles 
qui  ont  précédé  la  création  de  ce 
premier  nomme.  Ils  assurent  qu'il  y 
a  eu  quarante  Solimans  ou  monarques 
■universels  de  la  terre  ,  qui  ont  résné 
successivement  pendant  le  cours  d'un 
grand  nombre  de  siècles  avant  la 
tjréation  d  Adam.  Tous  ces  monar- 
ques prétendus  commandaient  chacun 
à  des  créatures  de  leur  espèce  ,  qui 
étaient  différentes  de  la  postérité  d'A- 
dam ,  quoiqu'elles  fussent  raisouna- 


P  R  E 

Mes  comme  les  honmies.  Les  unes 
avaient  plusieurs  tètes ,  les  autres 
plusieurs  bras,  et  quelques  unes  étaient 
composées  de  plusieurs  corps.  Leurs 
têtes  étaient  encore  plus  extraordi- 
naires ;  les  unes  ressemblaient  à  celle 
de  l'éléphant ,  d'autres  à  celles  des 
buffles  ou  des  san£;liers  ,  ou  à  quel- 
que chose  d'encore  plus  monstrueux. 
Telles  sont  les  rêveries  des  mytho- 
lojiistes  orientaux. 

Précidanées  ,  victimes  qu'on  im- 
molait la  veille  des  grandes  solem- 
nilés.  fC  PoncA. 

Pkécies  ,  ouPréclamiteurs,  offi- 
ciers qui  précédaient  le  flamen  diale 
quand  il  allait  dans  les  rues  de  Rome , 

f)our  avertir  les  ouvriers  de  cesser 
eur  travail ,  parceque  le  culte  divin 
aurait  été  souillé  ,  dit  Festus ,  si  ce 
pontife  eiit  vu  quelqu'un  travaillant. 

Précocité.  { Iconol.)  /f^inckel- 
mann  lui  donne  pour  symbole  une 
amande  nouvelle ,  couverte  encore  de 
son  écale  verte ,  parceque  sa  maturité 
précède  celle  des  autres  fruits. 

Prédestination.  (  Iconol.  )  Elle 
est  indiquée  sous  1  aspect  d'une  femme 
qui  n'a  d'autre  vêtement  qu'un  voile 
d'argent.  Elle  a  les  veux  levés  vers  le 
ciel  ,  la  main  droite  sur  la  poitrine  ; 
de  l'autre  elle  ti(nt  une  hermine, 
animal  qui  ,  dit-on  ,  ne  peut  souffrir 
aucune  souillure.  Cochin  ajoute  à  ces 
traits  symboliques  un  livre  céleste 
posé  sur  un  nua£;e ,  et  un  anse  qui  la 
tire  doucement  par  son  voile ,  pour 
montrer  qu'elle  n'est  point  forcer , 
mais  déterminée  par  attrait  vers  le 
bien. 

Préféricule,  vase  en  usape  (' 
les  sacrifices  des  anciens,  qui  n 
un  bec  et  une  anse  ,  comme  nos  .i- 
guières,  et  qui  contenait    du  vin  ou 
toute  autre  liqueur. 

Préjugé.  (  Iconol.  )  Cochin  le 
peiîit  sous  l'emblème  d'un  honmie 
environné  de  nuages  ,  regardant  les 
objets  au  travers  d'un  verre  colon' . 
qui  -^^n  change  la  véritable  apparc; 

Prema  ,  une  des  déesses  qui  pi 
daiciU  au  mariage.  On  linvoquait  le 
soir  des  noces. 

Prémices  ,  premiers  fruits  de  la 
terre,  qu'on  offrait  aux  dieux.  C'est 


\ 


i 


PRE 

u-jge  qni  a  été  reça  chez  tous  les 
peuples. 

Pkéneste  ,  petit-fils  d'Ulysse ,  fbn- 
«iatear  de  Préneste,  ville  d'Italie. 

Présages.  Cette  faihiesse ,  qui 
consistait  à  regarder  comme  tics  in- 
dices de  lavenir  les  événements  les 
plus  simples  et  les  plus  naturels ,  est 
une  des  branches  les  plus  considé- 
rables des  superstitions  anciennes.il 
est  à  remarquer  qu'on  distinguait  les 
présaees  des  augures ,  en  ce  que  ceux- 
ci  s'entendaient  des  signes  recher- 
chés et  interprétés  suivant  les  règles 
de  l'art  augurai ,  et  que  les  présages 
qui  s'offraient  fortuitement  étaient 
interprétés  par  chaque  particulier 
d  une  manière  plus  vague  et  plus 
arbitraire. On  peut  les  réduire  à  sept 
classes,  savoir,  i°.  Les  paroles  for- 
tuites, que  les  Grecs  appelaient  phé- 
nièn  et  Alèdona ,  et  les  Latins  oinen 
pour  orimen.  Ces  paroles  fortuites 
étaient  appelées  voix  divines  lors- 
qu'on en  ignorait  l'auteur.  Telle  fut 
la  voix  qui  avertit  les  Romains  de 
l'approche  des  Gaulois  ,  et  à  qui  l'on 
fcàtit  un  temple  sous  le  nom  d'Aius- 
Loquutius.  Ces  niâmes  parolesét|ient 
apprêtées  voix  humaines  lorsqu'on  en 
connaissait  l'auteur ,  et  qu'elles  n'é- 
'taient  pas  censées  venir  immédiate- 
ment Jtes  dieux.  Avant  que  de  com- 
mencer une  entreprise,  on  sortait  de 
sa  maison  pour  recueillir  les  paroles 
de  la  première  personne  que  l'on 
reni-ontrait,  ou  bien  l'on  envoyait  un 
esclave  écouter  ce  qui  se  disait  dans 
la  rue  ;  et  sur  des  mots  proférés  à 
l'aventure  ,  et  qu'ils  appliquaient  ii 
leurs  desseins,  ifs  prenaient  quelque- 
ibis  des  résolutions  importantes. 

a°.  Les  tressaillements  de  quelques 

ïi: -  lies  du  corps,  principalement  du 

.  des  jeux  et  des  sourcils.  Les 

Talions  du  coeur  passaient  pour 

Uii    mauvais  signe ,  et    présageaient 

Earticulièrement  la  trahison  d'un  ami. 
iC  tressaillement  de  l'œil  droit  et 
des  sourcils  était  ,  au  contraire ,  un 
signe  heureux.  L'engourdissement 
du  jtetit  doigt ,  on  le  tressaillement 
4lu  pouce  de  la  main  gauche ,  ne  si- 
gnifiait rien  de  favorable. 

5°.  Les  tintemeuls  d'oi^flles,   et 


PRE  447 

les  bruits  que  Ion  croyait  entendre. 
Les  anciens  disaient ,  quand  l'oreilie 
leur  tintait ,  comme  on  le  dit  encore 
aujourd  hui ,  que  quelqu'un  parlait 
d  eux  en  leur  absence. 

4".  Les  éteruuements.  Ce  présage 
était  équivoque,  et  pouvait  être  boa 
ou  mauvais,  suivant  les  octtisions. 
C'tst  pourquoi  l'on  saluait  la  per- 
sonne qui  étemuait ,  et  Ion  faisait 
des  souhaits  pour  sa  conservation  , 
dont  la  formule  élait  Jupiter  te  con- 
serve', et  cela  afin  de  détourner  ce 
qu'il  poiivait  y  avoir  de  fâcheux.  Le» 
étemiiemcnts  du  matin  ,  c.-i-d.  de- 
puis miniîit  jusqu'il  midi,  n'étaient 
f)as  réputés  bons  ;  ils  étaient  mcil- 
eurs  le  reste  du  jour.  Entre  ccirs  de 
l'après-midi,  on  estimait  davantage 
ceux  qui  venaient  du  coté  droit  ;  mais 
l'amour  les  rendait  toujours  favora- 
bles aux  amants ,  de  quelque  côté 
qu'ils  vinssent. 

5".  Les  chûtes  imprévues.  Camille, 
après  la  piflse  de  Veies ,  vovant  la 
grande  quantité  de  butin  qu'on  avait 
faite  ,  prie  les  dieux  de  vouloir  bien 
détourner,  par  quelque  légère  dis- 
grâce ,  l'envie  que  sa  fortune  ou  celle 
des  Romains  po'irrait  attirer.  Il  tombe 
en  faisant  cette  prière,  et  cette  chute 
fut  regardée  dans  la  suite  comme  le 
présage  de  son  exil ,  et  de  la  prise 
de  Rome  par  les  Gaulois.  Les  statues 
des  dieux  domestiques  de  Néron  se 
trouvèrent  renversées  un  premier 
jour  de  Janvier,  et  l'on  en  tira  le 
présage  de  la  mort  prochaine  tle  ce 
prince.  Si  l'on  heurtait  le  pied  contre 
le  seuil  de  k  porte  en  sortant, si  l'on 
rompait  le  cordon  de  ses  souliers,  ou 
qu  en  se  levant  de  son  siège  l'on  se 
sentît  retenu  par  la  robe ,  tout  cela 
était  pris  ponr  mauvais  augure. 

&".  La  rencontre  de  certaines  per- 
sonnes et  de  certains  animaux.  Un 
Ethiopien ,  un  eunuque ,  un  nain  , 
ua  homme  contrefait  qu  ils  trouvaient 
le  matin  au  sortir  de  leur  maison  , 
les  effrayaient  et  les  faisaient  rentrer. 
Il  y  avait  des  animaux  dont  ht  ren- 
contre était  heureuse;  par  exemple, 
le  lion  ,  les  fourmis  ,  les  n}>eille3.  Il  y 
en  avait  dont  la  rencontre  ne  f  résa» 
geait  que  du  malheur,  comme  Ie« 


44S  PRE 

serpents,  les  lon;^s  ,  les  renards ,  les 
cliiens  ,  les  i  liais  ,  clci 

7°.  Les  noms.  On  employait  avec 
soin  dans  les  cérémonies  de  la  reli- 
f;ion  ,  el  dans  les  affaires  piil.liques 
et  particulières  ,  les  noms  dont  la  si- 
gnification marquait  quelque  chose 
d'a^réûhle.  On  voulait  que  les  enfants 
qui  aidaient  dans  les  sacrifices  ,  que 
les  ministres  qui  faisaient  la  céré- 
monie de  la  dédi(  ace  d'un  temple  , 
que  les  soldats  que  l'on  enrôlait  les 
premiers ,  eussent  des  noms  heureux. 
Ou  délestait  ,  au  contraire,  les  noms 
qui  signifiaient  des  choses  tristes  et 
désapréahics. 

On  peut  joindre  à  tous  ces  pré- 
saces  lobscrvation  de  la  lumière  de 
la  lampe  ,  dont  on  tirait  des  pronos- 
tics pour  les  cLanf  ements  de  temps  , 
et  même  pour  le  succès  des  entre- 
prises. On  peut  y  joindre  aussi  l'u- 
sage puérile  de  faire  claquer  des 
feuilles  dans  sa  main  ,  ou  de  presser 
des  pépins  de  pomme  entre  ses 
doigls ,  et  de  les  faire  sauter  au 
plancher,  pour  éprouver  si  Ton  était 
aimé  de  sa  maîtresse. 

Pour  ce  qui  est  des  occasions  où 
l'on  avait  recours  aux  présa£;es ,  il 
n'y  avait  aucun  temps  où  Ion  crîit 
ÎX>uvoir  les  péglipcr  impunément  ; 
maison  les ohècrvait sur-tout  aucom- 
menceuîcnt  r.e  tout  ce  qu'on  faisait. 
C'est  delà  qu'était  venue  la  coutume 
pntiquce  5  Rome  de  ne  rien  dire 
que  d'agréahle  le  premier  jour  de 
J•;n^ic^,  de  se  faire  les  uns  aux  au- 
tres des  sonliails  oLlif,eants  ,  qu'on 
aecouipariiait  de  petits  présents,  sur- 
tout tic  miel  et  d'autres  douceurs. 
Celle  attention  ]  our  les  présages 
tvr.it  lieu  dans  toi-.les  les  cérémonies 
do  rehyion  ,  dans  les  actes  puJ^lics  , 
qui ,  pour  cett  e  raison ,  comniaiçaient 
tcrs  ])ar  ce  préamhule  ;  Quodfelix, 
favslum,  fortunatumquc.  sit!  On 
aviil  le  même  soin 'de  les  olservrr 
darrs  les  actions  particulières ,  comme 
d::!:s  les  mariâmes ,  à  la  naissance  des 
enfants  ,  dans  les  voyases  ,  dans  les 
repa?,  etc. 

Mai,,  i!  ne  suffisait  pas  d'observer 
sinnlemenl  les  présaf;es.l!  fallait  de 
plus  ics  acicfter,  lorsqu'ils  parais- 


P  R  E 

saient  favorables .  aWn  qit'ils  eussent 
leur  effet.  Il  fallait  eu  remercier  les 
dieux  qu'on  en  crovait  les  auteurs , 
leur  en  demander  laccomplissenient , 
et  même  leur  demander  de  nouveaux 
présages  qui  confirmassent  les  pre- 
miers. Au  contraire,  si  le  présaf;e 
était  fâcheux ,  on  en  rejetait  l'idée 
avec  horreur  :  on  priait  les  dieux  d  en 
détourner  les  effets  ,  lorsque  ce  pré- 
sage s'était  présenté  fortuitement;  . 
car  s'ils  l'avaient  demandé  ,  il  n'y  ; 
avait  point  d'autre  parti  à  prendre 
que  de  se  soumettre  à  la  volonté  des 
dieux. 

On  remédiait  aux  présages  de  bien   ! 
des  manières.   Une  des  plus  ordi-   ! 
naires   pour    détourner    l'effet   d'un  \ 
discours  ou  d'un   objet   désagréable    \ 
était   de  cracher  promptement;   et   ; 
l'on  croyait ,   par  cette  action ,  re- 
jeter, en  quelque  façon  ,  le  venin  que 
l'on  avait  respiré.  Quand  on  ne  pou-  •. 
vait  éviter  de  se  servir  de  certains 
mots  de  mauvais  augure ,  on  prenait   ■ 
la  précaution  de  renoncer,  par  une  .; 
détestation  expresse,  à  tout  ce  (pi'ils   , 
pouvaient  présager  de  mauvais.  L'ex-  ; 
pédient  le  plus  ordinaire  était  d'à-   ' 
doucir  les  termes,  en  substituant  des  ^ 
expressions  qui  présentassent  ;'i  l'es-  .' 
prit  des  images  moins  tri  teset  moins  j 
affreuses.  Ainsi ,  au  lieu  de  dire  qu'im  7 
homme  était  mort ,   on  disait  qu'il  | 
avait  vécu.  Ainsi  les  Athéniens  ap-  jj 
pelaient  la  prison  ,  la   maison  ;  le  ^ 
bourreau  ,  l'homme  public  ;  les  Fu-  , 
ries,  les  Euménides,  ou  déesses  pi- 
toyables ;  et  ainsi  du  reste. 

M.  Ind.  Un  Indien  se  dispose  àJ 
sortir  pour  quelque  affaire  pressée  ;  ilT 
a  déjà  le  pied  sur  le  seuil  de  la  porte;' 
mais  il  entend  quelqu'tm  éternuer  J 
il  rentre  aussi-tôt.  Il  y  a  un  grand^ 
nombre  de  pies  dans  les  In<les  : 
quelqu'un  de  ces  oiseaux  touche  unef 
personne  en  volant ,  on  est  persuadée 
que  celui  qui  a  été  touché,  ou  duj 
moins  quelqu'un  de  sa  famille ,  ne 
vivra  pas  au-delà  de  six  semaines. 

M.   Siatn.   Les   hurlements    deîj 
bêtes  sauvages  ,  les  tris  des  cerfs  et 
des  singes ,  sont  des  présages  sinistres 
pour  les  Siamois.  S'ils  rencontrenj 
un  serj#bt  qui  leur  barre  le  chemin^? 
c'est^' 


PRE 

c'est  pour  eux  une  raison  suffisante 
ce  sVn  retourner  sur  leurs  pas,  per- 
suadés qiie  laffaire  pour  laquelle  ils 
sont  sortis  ne  peut  pas  réussir.  La 
chiite  de  quelque»  meubles  que  le 
liasaid  renverse  est  aussi  d'un  très 
mauvais  augure  :  que  le  tonnerre 
■vien  e  à  tomber  par  un  eflet  naturel 
et  commun  ,  voilà  de  quoi  fâter  la 
meilleure  affaire.  Plusieurs  poussent 
encore  plus  loin  la  superstition  et 
l'extravagance.  Dans  une  circonstance 
critique  et  embarrassante  ,  ils  pren- 
dront pour  règle  de  leur  conduite  les 
premières  paroles  qui  échapperont 
au  hasard  à  un  passant,  et  qu'ils  in- 
terpréteront à  leur  manière.  Tel  est 
leur  oracle. 

M.  Ind.  Les  insulaires  de  Cejlan 
sont  aTissi  faibles  sur  les  prés;i2es 
qu'aucun  des  peuples  idolâtres.  S'il 
arrive  qu  ils  élcrnuent  en  commen- 
çant un  ouvra ee ,  en  voilà  assez  pour 
les  engager  à  l'interrompre.  Ils  attri- 
buent une  vertu  prophétique  à  un 
certain  petit  animal  qui  a  la  forme 
d'un  lésard.  S'ils  entendent  le  cri 
de  cet  animal ,  ils  s'imaginent  qu'il 
le«  avertit  de  ne  rien  entreprendre 
dans  ce  moment ,  parcequ'il  est  sujet 
à  TinHuence  d'une  planète  maligne. 
Si  le  matin ,  au  sortir  de  leur  maison , 
Is  reiuontrtut  une  femme  enceinte  , 
ou  bien  un  homme  blanc  ,  c'est  pour 
eus.  l'augure  le  plus  favorable.  Si , 
au  contraire  ,  le  premier  objet  qui 
s  offre  à  leurs  }  eux  est  un  vieillard 
impotent  ,  ou  ime  femme  difforme 
et  conîrefaite  ,  il  n'en  faut  pas  da- 
Tantage  pour  les  faire  rester  chez 
eux  pendant  toute  la  journée. 

Les  habitants  de  l'intérieur  de 
l'isle  de  Bornéo  n'ont  point  d'autre 
règle  de  leur  conduite  que  le  vol  et 
le  cri  des  oiseaux.  Le  matin  ,  au  sortir 
de  leur  maison  ,  .s'ils  appercoiveat 
un  oiseau  qui ,  par  hasard  ,  dirige  son 
vo!  vers  eux  ,  c'est  pour  eux  un  très 
fâcheux  présage  ,  qui  les  avertit  de 
tenir  renfermés  chez  eux  tout  le 
jour.  K>  regardent ,  au  contraire , 
mme  un  augure  très  favorable ,  que 
e  vol  de  l'oiseau  soit  dirigé  vers  l'en- 
roit  où  ils  portent  leurs  pas. 
Un  insidaire  des  Moluque*»,  qui, 
Tome  II. 


PRE 


449 


le  matin ,  sortant  de  sa  maison ,  trou- 
vera en  son  chemin  un  homme  dif- 
forme ou  estropié,  un  vieillard  o^urbé 
et  appuyé  sur  ses  béquilles ,  rentrera 
promptement  chez  lui ,  et  ne  fera 
aucune  afl'aire  pendant  toute  la  jour- 
née ,  persuadé  qu'un  si  mauvais  pré- 
sage ferait  manquer  toutes  ses  en- 
treprises. 

Les  idolâtres  qui  habitent  les  isles 
Philippines  sont  fort  entêtés  de  la 
manie  des  présages.  Il  faut  qu'ils  ti- 
rent un  augure  quelconque  du  pre- 
mier objet  qm  s'offre  à  leurs  veux  , 
lorsqu'ils  sont  en  voyage  ;  et  souvent 
il  arrive  qu'ils  reto'irueront  sur  leurs 
pas  ,  parcequ'ils  auront  rencontré 
quelque  insecte  qui  leur  aura  paru 
d'an  mauvais  présnge. 

i>/.  Afr.  Dans  le  royaume  de  Bé- 
nin, en  Afrique,  on  regarde  comme 
un  augure  très  favorablequ'tme  femme 
accouche  de  deux  enfants  jumeaux. 
Le  roi  ne  manque  pas  d  être  aussi-tôt 
informé  de  cette  importante  nou- 
velle, et  l'on  célèbre  par  des  concerts 
et  des  festins  un  événement  si  heu- 
reux. Le  même  présage  est  regardé 
comme  très  sinistre  dans  le  village 
d'AreiK) .  quoiqu'il  soit  situé  dansle 
même  royaume  de  Bénin. 

M.  Pér.  Lorsque  les  Péruviens 
voulaient  savoir  si  la  guerre  qu'ils 
étaient  sur  le  point  d'entreprendre 
serait  heureuse ,  si  la  récolte  de  l'an- 
née serait  abondante  ,  etc. ,  ils  pre- 
naient im  agneau  ou  un  mouton  ,  et 
lui  tournaient  la  tète  du  côté  de  l'o- 
rient ,  sans  lui  lier  les  pieds  ;  mais 
trois  ou  quatre  hommes  le  tenaient 
fortement  pour  l'empêcher  de  re- 
muer. Ainsi ,  tout  en  vie  ,  ils  lui  ou- 
vraient le  côté  gauche,  où  ils  met- 
taient la  ma  in,  et  en  tiraient  le  cœur, 
les  poumoTis ,  et  tout  !e  reste  de  la 
fressure ,   qui   devait   sortir    entière 

sans  qui!  v  eût  rien  de  rompu lis 

tenaient  pî"r  un  si  bon  présage 
quand  les  poumons  palpitaient  en- 
core après  rpi'on  les  avait  arrnchés  , 
qu'ils  pr«^:iient  rour  indifl'-rents 
tons  les  autres  prë  âges,  parceque, 
disaient-i's,  celui-ci  suffisait  f»our les 
rendre  bons,  quelque  mauvais  qiiiis 
i  fussent.  Lorsqu'ils  avaie'nt  tiré  la 
Ff 


45o  PRE 

fressure,  ils  soufilaient  dans  le  go- 
sier ,  pour  le  remplir  dé  venl  ;  puis  ils 
le  liaieul  pur  ie  i>cut ,  ouïe  pressaieut 
avec  la  niuin,  obscrvaiit  en  même 
temps  si  ies  conduits  pur  où  l'air 
entre  dans  les  poumons  et  ies  petites 
Teines  qui  s'y  voient  ordinairement 
<$taient  plus  ou  moins  enflés  ,  parce- 
qu(  ,  plus  ils  rétîdent ,  et  plus  le  pré- 
sage leur  paraissait  bon.  Ils  tenaient 
pour  un  présage  sinistre  ,  s'il  arrivait 
qu'en  ouvrant  la  corne  dp  la  bête 
elle  se  levât  sur  le  pied  ,  et  s'échappât 
des  niauis  de  ceux,  qui  la  tenaient,  ils 
prenaient  encore  pour  un  malheur , 
si  ie  tosier,  qui  tient  d'ordinaire  à  la 
fressure  ,  venait  à  se  rompre  sans 
qu'ils  l'eussent  tiré  entier  ,  si  les 
pou  .ions  étaient  déchirés  ,  ou  le 
cœur  eâté. 

PhÈTREs  DES  Romains.  Les  prêtres 
à  Roine  n'étaient  pas  d'un  ordre  dif- 
férent lies  ciioveus.  On  les  choisissait 
inoiftéremment  pour  administrer  les 
affaires  civiles  et  celles  de  la  religion. 
Il  V  avait  bien  de  la  prudence  dans 
qeite  conduite ,  elle  obviait  h  beau- 
coup de  troubles  qui  auraient  pu 
naître  sous  prétexte  de  religion.  Les 
prêtres  des  dieux  ,  uiêii;e  de  ceux 
3'un  ord»e  inférieur,  étaient,  pour 
rurdiuaire,  élus  d'entre  les  plus  dis- 
tin  eues  par  leurs  emplois  et  leui's 
di^mtés^  On  a<:cordait  quelquefois 
cet  iMînneur  ù  (.us  j-imes  gens  d'ii- 
lustrr  tamille,  dès  qu'ils  avaient  pris 
la  robe  virile. 

Il  faut  «listinguer  les  prêtres  ro- 
mains en  deuxciassrs.Lesuus  n'étaient 
attaché»  !>  iiucun  dieu  en  particidier, 
m;  Ls  ils  ofiruient  des  sacrilices  à  tous 
les  dieux  :  tels  étaient  les  pontifes, 
les  aueuies.,  'fsquindéciuivirs,  qu'on 
noiDiiiXiil  Sdc'ris/ticùtriJis ;  les  ans- 
pio(  s  ,  crus  qu'uti  appelait  frativs 
«/V(,7<7s,*  les  curions,  les  sepiemvirs , 
Dominés  A'pulones;  les  fét  iaux;  d'au- 
tres à"  ;uî -on  donncit  le  nom  deSoda- 
ies  iiiicsustis  f  et  le  roi  àt.s  sacrifices, 
appelé  Itesr  sacrifie uiits .  Les  antres 
prêtres  maient  chacun  lent  s  d  iv  inités 
pai<i<:tdières  ;  reux-iù  ctmer.l  les  iia- 
iniiî<Ni,  leA  sidieiis;  t-'-ux  qui  étaient 
oppcîé  fMjtsici,  Pinarii ,  Poli  u, 
Çoor  Ueruidci  d'uutjres  uouuuiés aussi 


PRE 

Gain  ,  pour  la   déesse    Cjbèle  ;  et 
euKn  les  vestales. 

Chez  les  Grecs  et  chez  les  Romains 
chaque  divinité  avait  ses  prêtres  'jui 
étaient  aussi  en  fïnmde  considérât. on. 
A  TjT,  les  prêtres  étaient  les  pre- 
mières pfxionnes  de  l'état  ,  après  le 
roi  :  ils  étaient  revêtus  de  robes  de 
pourpre  dont  l'or  relevrut  l'é  lat , 
et  portaient  des  <  ourornv^s  dor  ,  or- 
nées de  pieirerie-f.Les  anckns  £g}p-; 
tiens  donnaient  le  aorn  dé  prêtu  s  h 
tous  les  philosophes  ,  •  el  soi!V>;nt 
c'était  piirmi  les  prêtres  qu'ds  alkdent 
chercher  leurs  rois. 

M.  MtiT.  Les  prêtres  mexicains' 
étaient  consacrés  au  service  des  i<  ' 
par  une  onction  qu'on  learfai-'^ail 
toutes  les  parties  du  corps  ,  dei      , 
la  tête  jnsqu'.'iux  pieds.  P.  ndant  li    t 
le  temps  qu'ils  exerçaiei.t  le  mini?:  ;  e 
des  autels ,  il  leur  était  défendu  rie 
sa  couper  les  cheveux.  Ils  les  n o  ir- 
rissaient  avec  grand  soia  en  les  t , 
sant  avec  un  onguent  noir  mèi 
lésine.  La   vie  de  ces  prêtres  l 
extrêmement  austère.  Plusieurs  j 
avant  les  fêtes  solenmelies  ,    i' 
préparaient   à  les  céléi  rer  par 
jeûnes    rigoiu-eux  ,    par    une  ey 
continence  ,    et    par     la    priv;; 
même  des  plaisirs  p  rmis-  du 
riage.  Plusieurs  poussaient  le  zfci 
la  chasteté  jusqu'.i  se  uiutiier  • 
même.s.  Ils  ne  buvaient  jamais  au 
liqueur  forte,  et  ils  consacraient  , 
rigueurs    de    la    pénitence  la 
grande  partie  du  tenip;ïque  la  n;; 
a  destiné  au  repos.  Ce  n'est  j  .1   r, 
manquassent  des  movcnsde  seoj 
rer  ies  douceiu's  et  Us  agréments  >; 
vie  ;  ils  étaient  fort  riches  :  outri 
reveuns   considérable.s  et   Kx^e  <.'' 
tenaient  de  la  libéralisé  duacmc: 
les  offrandes  du  peuple  supersiil. 
étaient  pjur  eux  un  tonds  imnn 
et    intarissable.     Leurs    princip.i 
fondions   consistaient    à  ^/niler 
l'encens    et    d'autres    parfums , 
l'honneur   de  la  rlivinité  qu'ils  .•^^ 
vaienl  ,   quatre   fois  dans  !a  }<^um 
régulièrement  ;  à    érorger    les    > 
li'ues  ;  à  instruire  le  peuple  les  y-i 
de  lète.  lis  éiaieiU  rM'^-a  grands  ui. 
giciens ,    qualité  ordinaire  de  to- 


PRE 

les  prêtres  idolâtres.  Le  principal 
fct-ûés  de  leurs  opérations  magiques 
était  tip  on^aent  composé  des  sucs 
de  plusieurs  iiH 'maux  venimeux  ,  et 
de  m;el(;ues  autres  ingrédieuts,comme 
de  la  réoine ,  du  noir  de  fumée  ,  et 
particulièrement  d'une  herbe  qui 
avait  la  propriété  de  dérau/^er  le  cer- 
veau. Ils  faisaient  recueillir  un  graiid 
uonibre  de  reptiles  venimeux  qii  ils 
brûlaient  en  présence  de  leurs  dieux. 
Leurs  cendres ,  broyées  dans  mi  mor- 
tier arec  du  tabac  ,  et  mêlées  avec 
les  ingrédients  dont  nous  venons  de 
parler  ,  composaient  cet  onguent 
meneilleux,  auquel  ils  donnaient  le 
titre  pompeux  de  mets  ou  de  nour- 
riture des  dieux.  Par  le  secours  de 
celte  composition  ,  ils  avaient  un 
coniiiierte  intime  avec  les  démons, 
se  vantaient  de  pouvoir  guérir  toutes 
ie-'j  maladies  ,  apprivoiser  les  lions  , 
les  ours  ,  et  les  animaux  les  plus  fé- 
roces ,  et  opérer  plusieurs  autres  pro- 
diges. 

PRÊTRESSES.Les  anciens  qui  avaient 
des  femmes  pour  divinités  ne  pou- 
vaient manquer  d'en  avoir  pour  prê- 
tresse^. Les  plus  célèbresétaient  celles 
ijni  rendaient  des  oracles,  f^.  Pytho- 
mssjis,  Bacchaktes  ,  Bétas  ,  Ves- 
tales ,  etc. 

La  discipline  que  les  Grecs  obser- 
vaient dans  le  choix  des  prêtresses 
n'était  pas  uniforme  :  en  certains  en- 
droits on  prenait  de  jeunes  personnes 
qui  n'avaient  contracté  aucun  enga- 

ijement  ;  telles  étaient  entre  autres 
a  prêtresse  de  Neptune  ,  dans  l'isle 
Calaïu'ia  ;  celle  du  temple  de  Diane , 
à  Egire  ,  en  Achaïe  ;  et  celle  de 
Min''rve  ,  à  Tégée ,  en  Arcadie. 
Ailleurs  ,  comme  dan«  le  temple  de 
JuKon  ,  en  Messénie,  on  revêtait  du 
sacerdof"  des  femmes  mariées.  Dans 
nn  temple  de  Lucine  ,  situé  auprès 
du  mont  Cronius  en  Elide  ,  outre  la 
prêtresse  principale  ,  on  voyait  des 
ïeinines  et  des  hlles  attachées  an  ser- 
vice du  temple,  et  occupées  tantôt  à 
chanter  [«-s  louanges  du  génie  tulé- 
Icirc  de  1" Elide,  et  tantôt  à  brûler 
de>  p.iriiinià  en  son  honneur.  Denys 
d'IJalicamassc  observe  aussi  que 
les  temples  de  Juaoa  dans  la  ville  de 


PRE  45i 

Falère,  en  Italie,  et  dans  le  territoire 
d'Argos  ,  étaient  desservis  par  une 
prêtresse  vierge,  nomméeCistophore, 
qui  faisait  les  premières  cérémonies 
des  sacrifices ,  et  pur  des  chœurs  de 
femmes  qui  chantaient  des  hvmnes 
en  1  honneur  de  cette  déesse.  L'ordre 
des  prétresses  d'Apollon  -  Amycléen 
était  vraisemblablement  formé  sur  le 
même  plan  que  celui  des  prêtresses 
de  Junou  à  Falèreet  à  Ari; os /c'était 
une  es{>èce  de  société  où  les  fonotions 
du  ministère  se  trouvaient  partagées 
entre  plusieurs  personnes.  Celle  qui 
était  à  la  tête  des  autres  prenait  le 
titre  de  mère.  Elle  en  avait  luie  sous 
ses  ordres  ,  à  qui  on  donnait  le  titre 
de  iîile  ou  de  vierge  ;  et  après  cela 
venaient  peut-être  toutes  les  prêtresses 
subalternes  ,  dont  ies  noms  isolr's  pa- 
raissent dans  quelques  inscriptions. 

Pbeugène  ,  fils  d'Agénor  .  fut 
averti  eu  songe  d'enlever  ,de  Sparte 
la  statue  de  Diane-Limnatis  ,  et  l'em- 
porta à  Mésoce  ,  en  Achaïe,  où  il  fit 
bâtir  un  temple  à  la  déesse.  Il  eut  sa 
sépulture  devant  une  des  chapelles 
de  ce  temple  ;  et  tous  les  ans ,  dans 
le  temps  de  la  fête  de  la  déesse  ,  oa 
rendait  à  Preugène  les  honneurs  hé- 
roïques sur  son  tombeau. 

Pbeux  ,  c.-à-d. ,  vaillant.  On  ap 
pelait  ainsi  les  princes  qui  entre- 
prirent deux  fois  le  siège  de  ïhèbes, 
à  la  tète  desquels  était  Adraste,  roi 
d'Argos. 

Prévention.  B.  Picart  l'a  carac- 
térisée par  un  vieillard  obstiné  qui  se 
bouche  les  oreilles. 

PRÉ'vorANCE.  (  IconoL  )  Les  an- 
ciens lui  ont  souvent  donné  deux 
visages ,  comme  à  Janus ,  pour  nous 
faire  entendre  que  la  cormaissancQ 
exacte  du  passé  mène  à  la  pré- 
voyance de  l'avenir.  Dans  la  galerie 
de  Versailles  ,  peinte  par  Mignard, 
elle  est  désignée  par  une  femme  qui 
d'une  raain  tient  un  œil  environné 
de  rayons  de  lumière  ,  et  de  l'autre 
une  baguette.  Lebrun  l'a  aussi  ca- 
ractérisée dans  le  tableaude  Ui  grande 
galerie  :  c'est  une  femme  assise  suc 
Tui  nuagf ,  et  tenant  im  livre  oui  t-rt , 
et  un  compas.  La  prévoyatioe  du 
gouvernement  pour  l'approvisioBut-, 
F  f  a 


453  P  R  I 

nient  Jes  armées  est  represente'e  , 
dans  ï Histoire  métallique  de  Louis 
XI l^ ,  sous  le  symbole  d'une  femme 
qui  est  debout  ,  avec  un  f^lobe  et  un 
amas  d'armes  et  de  provisions  à  ses 
pieds  ;  d'une  main  elle  tient  une 
corne  d'abondance  ,  et  de  l'autre  un 
fiouvernail.  La  \ictoire  la  couronne 
tie  laurier. 

I .  Pria  m,  fils  de  Laome'don ,  ayant 
pris  le  parti  d'Hercule  contre  son  père, 
qui  lui  avait  manqué  de  foi ,  reçut  du 
ln'ros  la  couronne  pour  prix  de  son 
<5({uité.  D'autres  disent  qu'Hercule 
l'emmena  en  Grèce  avec  sa  sœur  Hé- 
sione  ,  mais  qu'il  fut  racheté  dans  la 
sui  le  ,  et  que  c'est  de  là  qu'on  lui 
donna  le  nom  de  Priam  ,  du  ^rec 
yriasUiai  ,  racheter.  On  dit  qu'il 
s'appelait  auparavant  Podarce. 

Ce  prince  rebâtit  Troie  qu'Her- 
cule avait  ruinée  ,  et  étendit  les  li- 
mites de  sonixjyaume,  qui  devint 
très  llorissant,  l^àris ,  un  de  ses  en- 
fants, ayant  enlevé  Hélène,  les  Grecs 
allèrent  assiéger  les  Troyens  dans 
leur  ville  ,  qu'jls  prirent  et  détrui- 
sirent entièrement,  suiv;int  l'opimon 
le  plus  généralement  reçue.  La  nom- 
IjrcQse  famille  de  Priam  périt  avec  ce 
prinf-e  infortuné ,  et  tous  ses  enfants 
curent  un  sort  funeste.  Priam  fut  tué 
par  Pyrrhus,  au  milieu  de  sesdieux  : 
et  il  ne  lui  servit  de  rien  d'embrasser 
l'autel  de  Jupiter-Ercéus  ;  le  fils 
■d'Achille  l'en  arracha  à  la  vue  même 
de  sa  femme  ,  et  lui  passa  son  épée 
au  travers  du  corps.  Suivant  le  poète 
Leschée  ,  Priam  ne  fut  pas  tué  de- 
vant l'autel  de  Jupiter-Ercéus ,  mais 
en  fut  seulement  arraché  par  force  ; 
et  s'étant  traîné  ensuite  jusques 
devant  la  porte  de  son  palais ,  il  y 
rencontra  Pyrrhus  ,  qui  n'eut  pas  de 
peine  à  lui  ôter  le  peu  de  vie  que  la 
•vieillesse  et  ses  infortunes  lui  avaient 
laissé. 

On  sait  que  ce  roi  avait  eu  beau- 
coup d'enfants  de  ses  femmes  et  de 
ses  maîtresses.  D'Hécube  ,  sa  se- 
conde femme  ,  il  eut  Hector  ,  Paris , 
Déiphobe,  Hélénus,  Politès  ,  Anti- 
phus  ,  Hipponoiis  ,  Polydore  ,  et 
/J'roile  ;  et  Creuse  femme  d'Em-c  , 
Laodice,    Polyxène  ,   et  Cassandre. 


P  R  I 

Homère  le  peint  c«wime  un  prince 
sage,  équitable  ,  poli,  niais  aveuglé 
par  sa  faiblesse  pour  suo  fils  Paris. 

2.  —  Fils  de  Politès  ,  et  petit-fils 
du  précédent ,  fut  ua  des  compa- 
gnons d'Enée. 

Priameis  ,  Cassandre  .  fille  de 
Priant.    Oi'id.  ' 

Priameïus,  a,  dm,  tout  ce  qui 
appartient  à  Priam  ,  se*  enfants , 
son  palais,  ses  états,  ses  trésors  , 
ses  armées  ,  etc. 

P^iAMiDES,  nom  patronymique  de 
Paris,  d'Hector,  de  Déiphobe,  et 
en  général  de  la  race  de  Priam. 

pRiAPE  était  fils  d'une  nymphe 
nommée  Naïade ,  ou  Chioné  :  et , 
selon  d'autres ,  Vénus  étant  allée  à  la 
rencontre  de  Bacchus  qui  revenait 
triomphant  des  Indes  ,  Priape  fut  le 
fruit  de  cette  entrevue.  Junon ,  ja- 
louse de  sa  fille  ,  nuisit ,  par  des 
enclîantements  ,  à  l'enfant  que  por- 
tait \  éuus  dans  son  sein,  et  le  fit 
naître  avec  une  difformité  extraor- 
dinaire. Aussi-tôt  que  Vénus  lui  eut 
donné  la  naissance  ,  elle  le  fit  élever 
loin  d'elle  à  Lampsaque  ,  où  il  devint 
la  terreur  des  waris  ;  mais  les  habi- 
tants, affligés  d'une  maladie  extraor- 
dinaire, crurent  y  voir  une  pimilion 
du  mauvais  triiitement  qu'ils  avaient 
fait  au  fils  de  Vénus  ,  le  rappelèrent , 
et  dans  la  suite  il  y  devint  l'objet  tte 
la  vénération  publique.  Priape  est 
appelé  dans  les  poètes  Hellcspon- 
tùjue  et  La/npsacèiie  ,  parcequ  il 
était  honoré  à  Lampsaque  ,  et  qu': 
cette  ville  était  située  sur  l'HcIl»  -- 
pont.  Priape  était  le  dieu  des  jardins , 
et  on  croyait  que  c'était  lui  qui  i<  s 
gardait  et  qui  les  faisait  fructififr. 
Aussi  les  Romains  plaçaient  sa  statue 
dans  leurs  jardins,  soit  d'utilité, soit 
d'agrément.  Il  est  souvent  aussi  pris, 
comme  Pan  ,  pour  remblènie  de  la 
fécondité  de  la  ijatui'e.  Que  Iqucs  ;,n- 
teurs  l'ont  confondu  avec  Baal-Plu- 
gor.  Ce  dieu  était  particulièremeiit 
honoré  de  teuX  (jui  iiourrissaieut  des 
troupeaux  de  chèvres  ou  de  hrebis  , 
ou  ues  mouches  à  miel. 

On  le  représente  le  plus  souvent 
en  iurme  fi'Hermèsoud'^  Terme ,  avec 
des  corucs  de  bouc  ,  des  oreJles  de 


P  R  I 

cVièvre ,  et  une  couroniie  de  feuilles 
de  vigne  ou  de  laurier.  Ses  statues 
sont  quelquefois  accompagnées  des 
instruments  du  jardinage ,  de  paniers 
pCfur  contenir  les  fruits  ,  d'une  fau- 
cille pour  moissonner ,  d'une  massue 
pour  écarter  les  voleurs  ,  ou  d'une 
verge  pour  faire  peur  aux  oiseaux  ; 
ce  qui  le  fait  nommer  par  J^ir^ile , 
cusLos  avium  atque  ferarum.  On 
Toit  aussi  sur  des  monuments  de 
Priape  des  tètes  d'àne  ,  pour  marquer 
l'utilité  qu'on  tire  de  cet  animal  poiu" 
le  jardinage  et  la  cuUure  des  terres  , 
ou  peut-être  parceque  ceux  de  Lamp- 
saque  oflraient  des  ânes  en  sacrifice 
à  ce  dieu.  Ovide  nous  apprend  qu'on 
lui  en  sacrifiait  en  mémoire  de  l'aven- 
ture de  la  nymphe  Lotis.  On  le  re- 
présente encore  tenajit  une  bourse 
de  la  main  droite  ,  une  clochette  de 
la  gauche  ,  et  crête  comme  un  coq  , 
tant  sur  la  tète  que  sous  le  nientou. 
La  clochette  peut  désigner  les  Orgies  ; 
la  Ixjurse  ,  le  pouvoir  de  l'or;  et  la 
crête  de  coq  ,  1  extrême  lascivité  du 
dieu. 

Les  poètes  sont  dans  l'usage  de 
traiter  cette  divinité  assez  cavalière- 
ment. Horace  peint  un  ouvrier  cpu' 
hésite  à  faire  un  banc  ou  un  Priape; 
eX.  Martial,  en  lui  rappelant  qii'il  est 
de  bois,  le  menace  de  le  jeter  lui- 
même  au  feu  ,  s'il  laisse  enlever  quel- 
ques pieds  d'arbres  dont  on  lui  confie 
la  garde. 

PriapÉes  ,  fêtes  en  l'iionneur  de 
Priape.  Parmi  les  monuments  que 
Boissart  a  fait  graver  ,  il  se  trouve 
un  bas-relief  qui  représente  la  prin- 
cipale fête  de  ce  dieu.  Ce  sont  des 
femmes  qui  la  célèbrent.  La  plus 
considérable  d'entr'elles  ,  qui  est  ap- 
paremment la  prêtresse  ,  arrose  la 
statue  de  ce  dieu ,  pendant  que 
d'autres  lui  présentent  des  paniers 
remplis  de  fruits,  et  des  vases  pleins 
de  vin  ,  coinme  au  dieu  des  jardins 
et  de  la  campagne.  On  en  voit 
d'autres  qui  sont  en  attiti>de  de 
danseuses  ,  jouant  d'un  instrument 
assez  semblable  à  un  cerceau.  Il  y  en 
a  deux  qui  jouent  de  la  flûte  ,  une 
autre  tient  un  sistre ,  preuve  que 
c'était  une  cérémonie   égyptienne  ; 


P  Pi  I  45s 

une  autre ,  vêtue  en  Bacchante ,  porte 
m  enfant  sur  ses  épaules.  Il  y  en  a 
qtatre  autres  qui  sont  occupées  au 
socfiice  de  l'àue  qu'on  lui  offrait.  La 
victirte ,  ceinte  au  milieu  du  corps 
d'une  larje  bande  ,  a  déjà  reçu  le- 
coup  mortel ,  et  son  sang  coule  à 
grands  fltts  dans  un  bassia.  Enfin  oa 
voit,  près  deîa  prêtresse  qui  fait  la 
fonction  de  vistimaire  ,  un  ét.ui  à. 
plusieurs  couteatx.  1 

Priasvs  ,  héros  qu".ff^g»7i  met  sa 
nombre  des  Argonï^tes. 

Prières.  C'était ,  c^ez  les  anciens , 
ime  partie  du  culte  sscré.  Les  Ro- 
mains priaient  debout ,  la  tète  voilée, 
afin  de  n'être  pas  troublés  par  quel- 
que face  ennemie  .  comme  le  dit 
Pilule ,  et  pour  que  l'esprit  fût 
plus  attentif  aux  prières.  li  y  avait 
un  prêtre  qtti ,  un  livre  à  la  main  , 
prononçait  les  prières  avec  tout  le 
monde,  afin  qu'on  ne  transposât 
rien ,  et  qu'elles  fussent  faites  sans 
confusion.  Pendant  les  prières  ,  on 
touchait  l'autel,  comme  faisaient  ceux 
qui  prêtaient  serment  ;  d'où  vient 
que  l'on  a  dorme  le  nom  d'ara  au 
serment.  Lessuppliants  embrassaient 
aussi  quelquefijis  les  genoux  des 
dieux  ,  parceqn'ils  regardaient  les 
genoux  comme  le  signe  de  la  miséri- 
corde. Après  leurs  prières  ,  ils  fai- 
saient un  tour  entier  ,  en  formant  ua 
cerclej,  et  ils  ne  s*assfyaient  qu'après 
avoir  fait  toutes  leurs  prières  ,  de 
peurde  paraître  rendre  leurs  respects 
aux  dieux  avec  trop  de  négligence. 
Ils  portaient  aussi  la  main  à  leur 
bouche  ,  d'où  vient  le  mot  d'aJora- 
tioti.  Enfin  ils  se  tournaient  ordinai- 
rement ducôté  de  l'orient  pour  prier. 
Les  Grecs  faisaient  aussi  leurs  prière* 
debout  ou  assis  ,  et  ils  les  commen- 
çaient toujours  par  des  bénédictions, 
ou  par  des  souhaits  ;  et  lorsqu'ils  le& 
allaient  faire  dans  les  temples  ,  ils  se 

fjurifiaient  auparavant  avec  de  l'eaw 
ustrale  ,  qui  n'était  autre  chose  que 
de  l'eau  commune  dans  laquelle  ott 
éteigiiait  un  tison  ardent  tiré  du 
foyer  des  sacrifices.  Cette  eau  se  te- 
nait dans  un  vase  que  Ton  plaçait  à  la 
porte  ou  dans4evestibule  des  temples^ 
et  ceux  qui  y  entraient  s'en  lavaieat. 
Ff  3 


/{54  P  R  I 

ou  s'en  faisaient  laver  par  les  prêtres. 

Prima  ,  fille  de  Roniulus  et  d'Hei^ 
silie  ,  ainsi  nommée  ,  parcequ'elie 
naquit  la  première  Je  ce  maria^'e. 

Primigema,  nom  de  la  Fortune 
parmi  les  Romains  ,  qui  lui  attri- 
buaient l'origine  de  leur  ville  et  de 
leur  empire. 

Priinceps  dexrum  ^  Junon ,  la  pre- 
mièie  des  déesses. 

Principes  (  deux  ).  Ce  dogme  se 
retrouve  chez  les  Péguans,qui  rendent 
à  l'un  et  à  l'autre  un  culte  peu  diffé- 
rent. C'est  même  au  mauvais  Prin- 
cipe que  leurs  premières  invocations 
s'adressent  dans  leurs  maladies ,  et 
dans  les  disgrâces  qui  leur  arrivent. 
Ils  lui  font  des  vœux  dont  ils  s  ac- 
quittent avec  une  fidélité  scrupuleuse, 
aussi-tôt  qu'ils  croient  en  avoir  ob- 
tenu l'effet.  Un  prêtre,  qui  s'attribue 
la  connaissance  de  ce  qui  peut  être 
agréable  ;'i  cet  esprit ,  sert  à  diriger 
leur  superstition.  Ils  commencent 
par  un  festin  qui  est  accompagné  de 
danses  et  de  musique  ;  ensuite  ,  quel- 
ques uns  courent  le  matin  par  les 
rues ,  portant  du  riz  dans  ime  main , 
et  dans  l'autre  un  flambeau.  Ils  crient 
de  toute  leur  force  qu'ils  cherchent 
le  mauvais  esprit  pour  lui  offrir  sa 
nourriture  ,  afin  qu'il  ne  leur  nuise 
point  pendant  le  jour;  d'autres  jettent 
par-dessus  leurs  épaules  cpielquesali- 
nicntsqu'ilslui consacrent. La  crainte 
qu'ils  ont  de  son  pouvoir  est  si  con- 
tinuelle et  si  vive ,  que ,  s'ils  voient  un 
homme  masqué  ,  ils  prennent  la  fuite 
avectoutesles  mar(jues  d'une  extrême 
agitation  ,  dans  l'idée  que  c'est  le  re- 
doutable mattie  qui  sort  de  l'enfer 
J)our  les  tourmenter.  Dans  la  ville 
de  Tavay  ,  l'usage  des  habitants  est 
dé  remplir  leurs  maisons  de  vivres 
au  commencement  de  l'année ,  et  de 
les  laisser  exposés  pendant  trois 
mois ,  pour  engager  leur  tvran  , 
par  ce  soin  qu'ils  prennent  de  le 
nourrir ,  à  'eur  accorder  du  repos 
pendant  le  reste  de  l'année. 

Pringriks  (  M.  Ind.  )  ,  prêtres 
indiens.  /^.  Rallins. 

Printemps  ( /co/îo/.)  ,  une  des 
quatre  saisons  de  l'année,  était prin- 
eipaleinent  consacré  aux  Muses.  Sur 


P  R  I 

un  bas -relief  du  palais  Mattei ,  'A 
tient  d'une  main  unLouquet  de  fleurs, 
et  de  l'autre  un  agneau  ,  parceque  les 
brebis  mettent  bas  dans  cette  saison. 
Sur  une  urne  cinéraire,  le  Printemps , 
sous  la  figure  d'un  enfant  ,  montre 
d  une  main  une  abeille  ,  paicequ'a- 
!ors  les  essaims  commencent  à  se  ré- 
pandre dans  la  campagne  ,  et  de 
'  l'aulre  tient  un  paon  ,  pour  indiquer 
la  variété  des  fleurs.  Sur  une  autre 
urne  cinéraire  de  la  viiJa  Albani  , 
où  sont  .représentées  les  noces  d-e 
ï  hétis  et  de  Pelée,  le  Printemps, 
avec  les  traits  ,  l'air  et  l'attitude 
d'une  jeuiie  fille  innocente  ,  porte  , 
dans  sa  draperie  ,  devant  son  sein  , 
de  petits  pois  écossés  ,  comme  une 
production  propre  à  cette  saison.  Les 
anciens  le  désignaient  aussi  par  une 
chasse  au  cerf.  Dans  un  monument , 
le  Printemps  est  adossé  à  l'Automne 
sous  la  figure  d'une  femme  couronnée 
de  fleurs  ;  la  corne  d'abondance  que 
son  génie  soutient  en  est  pleine 
aussi  ;  un  pied  qu'elle  étend  du 
côté  de  l'Hiver  est  encore  chaussé  ; 
une  partie  de  sa  gorge  est  cacliée  , 
et  elle  n'en  découvre  que  ce  qui  est 
tourné  du  côté  de  l'Eté.  Les  mo- 
dernes ont  mis  dans  les  mains  de  la 
nymphe  qui  représente  le  Printemps 
une  riche  guirlande ,  signe  du  re- 
nouvellement des  plantes ,  et  ont 
placé  près  d'elle  un  petit  Amour  qui 
essaie  ses  traits  ,  et  annonce  le  des- 
sein d'en  fiire  usage.  T^oy.  Flore  , 
Vertumne.  On  pourrait  lui  donner 
une  tmiique  blanche  ou  verte ,  avec 
une  draperie  couleur  de  rose  ,  et  le 
placer  au  inilieudes  Jeux  et  des  Plai- 
sirs qui  voltigeraient  autour  de  lui. 

Priolas,  petit-filsde  Tantale,  tue 
par  Amycus. 

Pkiok,  prince  des  Gètes  ,  tué  par 
Jason. 

Pristis  ,  nom  d'un  des  vaisseaux 
d'Enée  ;  ainsi  nommé  parcequil 
avait  la  pouppe  ornée  d'un  grand 
poisson  appelé  Pristis.  C'était 
Mnesthée  qui  le  montait. 

Privata  ,  on  Propria.,  noms  sou» 
lesquels  la  Fortune  avait  une  cha- 
pelle dans  la  cour  du  palais  de  Servius 
l'uUus,  prince  qu'elle  traitait ,  dit- 


^.  .^  ^   9 

fp ,  assi^z  familièrement  fl^nr  f n- 
trer  ciiez  lui  par  la  tenètre. 

PrivEBKOâ,  chef,  dam  ï Enéide  , 
tué  par  C;>p>  S. 

Pboactïbies.  y.  Proabosies. 

ProAo  ,  liom  d'une  faiisse  divinité 
des  anciens  Germains  qui  présidait  à 
la  justice.  Elle  était  représentée  te- 
nant J'une  main  une  pique  environnée 
d'une  espèce  de  banderole  ,  et  de 
l'autre  un  écu  d'armes. 

PftoiROSiEs  ,  sacrifices  qn'on  fai- 
sait à  Cérès  avant  les  semailles.  Rac. 
aroein  ,  labourer.  On  en  attribue  la 
première  orifiine  ù  un  devin  nommé 
Auihias  ,  qui  déclara  que  c'était  le 
seul  moj'en  a'appaiser  la  déesse, dont 
le  ressentiment  avait  fiappé  la  Grèce 
d'aune  terrible  famine. 

Pp.ocas  ,  un  des  rois  d'AIbe ,  régna 
i3  ans  ,  et  laissa  en  manrant  deux 
fils  ,   Numitor  et  Aœulius. 

Pi-ocESSioNS.  L'origine  des  pro- 
cessions remonte  au  commencement 
du  paganisme.  On  y  représentait  le 
premier  état  de  la  nature.  On  y  por- 
tait publiquement  une  espèce  de 
cassette  qui  conterait  dilférenïcs 
cboses  pour  servir  de  symbole.  On 
poi1;<it  encore  ,  dans  les  mêmes 
principes,  un  enfant  emmaillolté  , 
un  serpent ,  etc.  Ces  sortes  de  fèîes 
s'appelaient  Orgies. 

f'iri^ile  fait  mention ,  dans  ses 
Géorgiuues ,  delà  procession  usitée 
toutes  les  années  en  l'honneur  de 
Cérès.  Ovide  ajoute  que  ceux  .jui  y 
assistaient  étaient  vêtus  de  blanc  ,  et 
portaient  des  ilambeaux  allmnés.  Il 
est  encore  certain  que  les  païens 
faisaient  des  processions  autour  des 
champs  ensemencés ,  et  qu'ils  les 
arrosaient  avec  de  l'eau  lustrale. 

A  Lacédéinone ,  dans  un  jour 
consacré  à  Diane ,  on  faisait  une 
procession  solemnelle.  Une  dame 
dos  plus  considérables  de  ia  ville 
portait  la  statue  de  la  déesse.  Elle 
était  suivie  de  plusieurs  jeunes  gens 
d'élite  qui  se  frappaient  à  grands 
coups.  Si  Içur  ardeur  se  ralentissait , 
la  statue  ,  légère  de  sa  nature  ,  de- 
venait si  pesante ,  que  celle  qui  la 
portait ,  accablée  sous  le  poids  ,  ne 
pouvait    plus  avaiicer.    Au«i   les 


P  R  O  455 

amî»  et  parents  de  cette  jeimesse 
Ifs  accompagnaient  pour  animer 
leur  courage. 

ProcharistÉries  ,  fête  annuelle 
que  les  Athéniens  célébraient  au 
printemps  en  l'honneur  de  Minerve. 

PttocLÉE,  fille  de  Clytius,  et 
femme  de  Cycnus  fila  de  Neptune. 

Proclds  ,  roi  d'Argos ,  que  quel- 
ques uns  confondent  avec  Prœtus. 

Procké.  y.  Pbocné. 

Procris  ,  fille  d  Ere»  hthée  ,  roi 
d'Athènes ,  et  femme  de  Céphale. 
y.  Céphale. 

Procbcste  ,  ou  Procuste,  bri- 
gand tué  par  Thésée.  Ce  scélérat 
faisait  étendre  ses  hoîes  sur  un  lit  de 
fer,  leur  couprit  les  extiémités  des 
jambes  ,  lorsqu'elles  dépassaient  le 
lit ,  ou  les  faisait  tirailfer  avec  aes 
cordages  jusqu  i  ce  qu  elles  en  attei- 
gnissent la  lonfuenr.  y.  Scïron. 
C'fst  le  même  que  Damaste. 

Procyon  ,  constellation  formée  de 
trois  étoiles  ,  et  qui  précédait  le 
Chien  et  la  Canicule.  Elle  se  levait , 
au  temps  d'Auguste ,  onze  jours 
avant  la  Canicule. 

Prodice  ,  une  des  Hyades. 

Prodigalité.  (  Iconol.  )  On  la 
dépeint  aveugle  ou  un  bandeau  sur 
les  yeux  ,  tenant  une  corne  d'abon- 
dance remplie  d'or  ,  d'argent ,  de 
diamants  ,  etc. ,  qu'elle  laisse  tomber 
ou  qu'elle  répand  à  pleines  mains. 
Cochin  la  représente  richement 
vêtue ,  couverte  de  bijous  ,  ayant 
auprès  d'elle  des  sacs  dont  elle  jetle 
1  argent  des  deux  mains  :  ù  côté ,  des 
Harpyies  lui  en  dérobent. 

Prodige  ,  pronostic  que  l'on  tirait 
de  quelque  événement  extraordinaire, 
et  que  les  augiu"es  étaient  chargés 
d'expliquer.  L'explication  qu'ils  en 
donnaient  se  nommait  Comnien- 
larii  ,  et  ils  marquaient  en  même 
tomps  ce  que  l'on  devait  faire  pour 
détourner  ce  qu'il  y  avait  de  sinistre 
dans  les  présiiges.  Cette  expiation  se 
nommait  PivcuraU'o.  Les  prodiges 
étaient  tout  ce  qui  arrivait  contre 
l'ordre  de  la  nature  ;  comme  si  uti 
porc  venait  au  inonde  avec  une  tèle 
d'homme  ;  si  les  statues  suaient  da 
sang  ;  s'il  pleuvait  des  pierres  ,  etc. 


/i^6  T  K  O 

Tite-Live  offre  beaucoup  de  pro- 
diges de  cetle  nature,  et  cest  un  re- 
proche que  la  pliilosophie  a  fait  à 
cet  historien  ,    d'ailleurs  si  sensé. 

Prodigiai-is.  On  sacrifiait  sous  ce 
nom  à  Jupiter,  pour  détourner  les 
malheurs  dont  on  se  croyait  menacé 
par  des  prodiges  ,  qui  étaient  re- 
gardés comme  des  marques  de  la 
colère  des  dieux. 

Pp.odo^hées  ,  dieux  auxqtiels  on 
dit  que  Méfiaréus  sacrifia  avant  de 
jeter  les  fondements^  des  murs  dont 
il  entou^•a  Mégare.  Ces  divinités 
présidaient  à  la  construction  des 
édifices  ,  et  on  les  invoquait  avant 
d'en  jeter  les  fondements. 

Prodomie  ,  surnom  de  Junon  , 
qui  avaitjdans  le  territoire  de  Sicyone, 
un  tei/ple  dont  on  attrilmiiit  la  fon- 
datiofi  à  Plialcès  ,  fils  de  Téménus. 

Prodromoi  ,  avant  -  coureurs  , 
épithète  de  Zéthès  et  de  Calaïs , 
vents  qui  précédaient  de  huit  jours 
le  lever  de  la  Canicule.  Rac.  Pw  , 
devant  ,  et  dremein  ,  courir.  P\ 
ZÉTHÈS  et  Calaïs. 

Prcetides  ,  filles  de  Prnetus.  Ces 
princesses  ,  ayant  osé  comparer  leur 
beauté  à  celle  de  Junon  ,  en  furent 
pimies  par  une  folie  qui  leur  fit 
croire  qu'elles  étaient  changées  en 
vaches ,  et  parcourir  les  campagnes 
en  poussant  des  mugissements.  Mé- 
lampe  les  guérit  avec  de  l'ellébore 
noir  ,  appelé  depuis  de  son  nom 
Mélanpodion ,  et  eu  épousa  une. 
Cette  cure ,  dit  Pausanias ,  eut  lieu 
dans  la  place  publique  ,  oi'i  Prœtus 
leur  père  fit  bâtir  un  temple  dédié  à 
la  Persuasion  ,  preuve  que  les  dis- 
cours de  Mélampe  avaient  eu  au 
moins  autant  de  part  à  leur  guérison 
que  les  secours  de  la  médecine.  Pau- 
sanias ajoute  que  cette  maladie  fut 
commune  aux  autres  femmes  d'Ar- 
gos.  Les  trois  Prcetides  se  nommaient 
Iphianasse  ,  Iphione  et  Lysippe. 

I.  Prœtus  ,  frère  d'Acrisius,  dé- 
trôné par  son  frère,  se  réfugia  chez 
le  roi  de  Lvcie  ,  son  beau-père  ,  qui 
lui  donna  des  secqurs  avec  lesquels 
il  remonta  sur  le  trône  d'Argos.  Ce 
priiice  avait  épousé  Sthénobée  ,  et 
TÎYuit  sis  générations  avant  le  siège 


^    P  R  O 

de  Troi(^C'est  le  Jupiter  qui  sé- 
duisit Daiiar.  Il  fut  tué  par  Persée  , 
pour  avoir  usurpé  le  trône  d'Argos 
sur  Acrisius  ;  mais  Mégapenthe  son 
fils  vengea  sa  mort  sur  Persée. 

2.  —  Fils  de  Kauplins ,  et  arrière- 
petit-fils  de  Danaiis  comme  le  pre- 
mier, dont  il  était  contemporain. 

3.  —  Fils  de  l'hcrsandre  ,  époux 
d'Antia ,  était  cousin -germain  de 
Bellérophon. 

Profera  ,  déesse  dont  on  ne  sait 
que  le  nom. 

pROFUNDA  JuNo ,  Proscrpine. 

PROFt;^Dus  Jupiter.   Pluton. 

Progné  ,  sœur  de  Philomèle  ,  fille 
de  Paudion  ,  roi  d'Athènes  ,  fut 
mariée  à  Térée  ,  roi  de  Thrace  ,  et 
depuis  changée  en  hirondelle.  Cet 
oiseau  porte  sur  la  poitrine  des  ta- 
ches rouges,  qui,  peut-être,  ont 
donné  lieu  à  cette  fable,  f^.  Pin- 
lo.mèle. 

Prologies  ,  fêtes  grecques  célé- 
brées en  Laconie,  avant  la  récolte. 
Rac.  Piv  ,  avant  ;  legeiii ,  cueillir. 

Promachies,  fêtes  oi'i  les  Lacé- 
démoniens  se  couronnaient  de  ro- 
seaux. 

Promachorma  ,  surnom  sous  le- 
quel Minerve  avait  un  temple  sur  le 
sommet  du  mont  Buporthmos  dans 
le  Péloponnèse. 

1.  Promacus  ,  défenseur,  sur- 
nom de  Mercure  ,  tiré  d'une  marque 
de  protection  qu'il  avait  donnée  aux 
Tanagréens.  Les  Erétriens  s'étant 
embarqués  à  Eubée  pour  venir  as- 
siéger Tanagre  ,  Mercure  ,  sous  la 
forme  <l'un  jeune  homme  ,  et  armé 
d'une  étrille ,  se  mit  à  la  tête  de  la 
jeunesse,  attaqua  les  ennemis  et  les 
mit  en  fuite.  Rac.  Machomai ,  je 
combats. 

2.  —  Sous  ce  nom  Hercule  avait 
un  temple  à  Thèbes. 

3.  —  Chef  ])éotien,  tué  par  Acamas 
au  siège  de  Troie. 

4.  —  Un  des  Epigoncs  ,  fils  de 
Parthénopée. 

5.  —  Un  fils  d'Eson  ,  tué  par 
Pélias. 

Promenée,  prêtresse  du  temple 
à  Dodone ,  dont  Hérodote  apprit 
que  deux  colombes  avaient  pris  leur 


&R  O 

vol  de  la  Thèbes  d'Ejn'pte  pour 
rendre  des  oracles  ,  l'une  à  Ikxlone , 
et  l'autre  dans  le  temple  de  Jupiter 
Aiiimon. 

1 .  PromÉthÉe  ,  (ils  de  Japel  et 
de  Clvmène  ,  et  selon  d'auti-es 
d' Asiaou  de  ïliéniis  ,  fut  le  premier 
qui  forma  l'homme  du  limon  de  la 
terre.  Minerve  anima  son  ouvrage  , 
et  lui  donna  la  crainte  du  lièvre  ,  la 
finesse  du  renard  ,  l'auihitioa  du 
paon ,  la  férocité  du  ti;^e ,  et  la  force 
«lu  lion.  On  conte  encore  cette  fable 
différemment.  Minerve,  admirant  la 
beauté  de  cette  production  ,  offrit  à 
Proraétbée  tout  ce  qui  pourrait  con- 
tribuer à  sa  perfection.  Prométhée 
répondit  qu'il  lui  falhiit  voir  lui- 
niênje  les  régions  célestes  ,  pour 
choisir  ce  qui  conviendrait  mieux  à 
l'homme  qu'il  avait  formé.  Minerve 
le  ravit  au  ciel ,  où  il  vit  que  c  était 
le  feu  qui  animait  tous  les  corps  cé- 
lestes ,  et  emporta  de  ce  feu  sur  la 
terre.  Mais  il  ne  s'en  tint  pas  là. 
Distingué  par  un  esprit  adroit  et 
entreprenant ,  il  essava  de  tromper 
Jupiter  dans  un  sacrifice  ,  et  d'é- 
pruuver  ainsi  s'il  méritait  les  hon- 
neurs divins.  Il  fit  donc  tuer  deux 
L<x-ufs ,  et  remplit  une  des  deux 
peaux  de  la  chair  et  lautre  des  os 
de  ces  victimes.  Jupiter  fut  dupe,  et 
choiiit  la  dernière.  Résolu  de  s'en 
venger  sur  tous  les  hommes  ,  il  leur 
ôta  l'usage  du  feu.  Prométhée  ,  avec 
l'aide  de  Minerve  ,  dont  les  conseils 
1  avaient  déjà  dirigé  dans  la  formation 
de  Ihomoie,  monta  3U  ciel,  et  s  étant 
approché  du  chariot  du  Soleil ,  v 
prit  le  feu  sacré  qu'il  porta  sur  fa 
terre  dans  la  tige  d'une  fénile.  Ju- 
piter, irrité  de  ce  nouviel  attentat, 
ordonna  à  Vulcain  de  forger  une 
femme  qui  fût  douée  de  toutes  les 
perfections.  Les  dieux  la  comblèrent 
de  présents  ,  et  l'envovèrenl  à  Pro- 
méthée avec  une  boite  remplie  de 
tous  les  maux.  Il  lut  assez  [)rudent 
pour  se  défier  du  piège ,  dont  Epi- 
méthée  son  frère  ne  sut  pas  se  ga- 
rantir. Jupiter  enfin ,  outré  de  ce  que 
Prométhée  n'avait  pas  été  dupe  de 
ce  nouvel  artifice  ,  ordonna  à  Mer- 
cure de  le  conduire  sur  le  mont 


P  R  O  457 

Caucase,  et  de  lattaclier  h  on  ro- 
cher ,  où  un  aigle,  fils  de  Tv phon  et 
d'Echiiina  ,  devait  lui  dévorer  éter- 
nellement le  foie.  D'autres  disent 
que  ce  supph'ce  ne  devait  durer  que 
trente  milie  ans.  Suivant  Hésioae  , 
Jupiter  n'empnmta  pas  le  ministère 
de  Mercure,  mais  att.'icha  lui-même 
sa  malheureuse  victime,  non  à  un 
rocher ,  mais  à  une  colonne.  Il  le 
délivra  pourtant  lui-même  quelques 
années  après,  ^  f.  Bagies);  ou  plu- 
tôt ce  fut  Hercule ,  tradition  que 
nous  a  conservée  un  beau  bas-relief 
antique.  On  voit  d'un  coté  im  vieil- 
lard entre  des  branches  d  arbre  , 
image  du  mont  Atlas ,  ou  du  Cau- 
case. Hercule ,  1  arc  en  main  ,  prêt 
à  percer  l'aigle ,  a  laissé  derrière  lui 
sa  massue  et  la  dépouille  du  lion  de 
Némée.  Prométhée,  attaché  sur  un 
rocher ,  porte  sur  son  genou  l'oi- 
seau qui  lui  déchire  les  entrailles. 
Enfin  ,  Mercure  parait  disposé  à 
aider  Hercule. 

Darius  de  Samos  prétend  que 
Prométhée  fut  chassé  du 'ciel  pour 
avoir  aspiré  à  l'hvmen  de  Minerve. 
IMcandre  de  Colophon  veut  que 
son  crime  ait  été  d'avoir  persiuidé 
aux  hommes  de  céder  au  serpent  le 
don  de  rajeunir  ,  dont  les  dieux  les 
avaient  gratifiés.  D'autres  enfin ,  bien 
loin  de  penser  qu'il  eût  méprisé 
Pandore  ,  assurent  qu  il  en  avait 
abusé  après  que  son  frère  l'eut 
épousée. 

Ces  fables  de  Prométhée  ont  be- 
soin d'explication.  Cet  homme  formé 
par  Prométhée  était  une  statue  qu  il 
sut  faire  avec  de  largile  :  il  fut  le 
premier  qui  enseigna  aux  hommes 
la  statuaire.  Prométhée,  étant  de  la 
famille  des  Titans  ,  eut  part  à  la 
persécution  que  Jupiter  leur  fit  :  il 
fiit  obligé  de  se  retirer  daiis  la 
Scvthie,  où  est  le  mont  Caucase,  d'où 
il  n'osa  sortir  pendant  le  règne  de 
Jupiter.  Le  chagrin  c|,e  mener  une 
vie  misérable  dans  un  pavs  sauvage 
est  le  vautour.  Les  habitants  de  la 
Scvthie  étaient  extrêmement  gros- 
siers et  vivaient  sans  lois  et  sans 
coutumes.  Prométhée  ,  prince  ptoli  et 
savant ,  leur  apprit  à  mener  une  vie 


458  P  R  O 

plus  humaine;  c'est  peut-être  ce  qui 
a  f;ijt  (lire  qu'il  avait  forme  l'homme 
avec  Tuide  de  Minerve.  EnGc  ,  ce 
feu  mi'il  emprunta  du  ciel ,  ce  sont 
•  àea  forges  qu'il  étiihlit  dans  la  Scy- 
thie.  Peut-être  que  Prom«?the'e  , 
ennu  \é  du  triste  séjour  de  la  Scy  thie , 
viul  finir  ses  jours  en  Grèce  ,  oi  on 
lui  rendit  les  honneiu's  divins,  ou 
du  moi  us  les  honneurs  des  héros.  Il 
avait  uh  autel  dans  l'académie  même 
d  Athènes ,  et  on  institua  en  son 
honneur  des  jeux  qui  consistaient  à 
courir  depuis  cet  autel  jusqu'à  la 
ville,  avec  àes  flambeaux  qu'il  fallait 
empêcher  de  s'éteindre.  Voyez 
Lampes. 

2.  —  L'un  des  CaLires ,  selon 
Pausanias  ,  qui  dit  que  le  C:  bire 
et  son  fils  Etnéus  ajant  eu  l'honneur 
de  recevoir  Cérès,  la  déesse  leur 
confia  un  dépôt.  Pausanias  ajoute 
qu'il  ne  saurait  divulguer  ce  que 
c'était  que  ce  dépôt ,  ni  l'usage 
qu'on  en  faisait. 

3.  —  Un  des  dieux  égyptiens  de 
la  seconde  classe. 

4-  —  Père  de  Deucalion.  Ce  Pro- 
mélhée  est  bien  différent  de  celui 
qui  régna  du  temps  de  Jupiter  sur 
les  Sc> thés,  aux  environs  du  mont 
Caucase  ,  puisque  Deucalion  ,  dont 
la  généalogie  est  si  suivie ,  vivait 
long-temps  après  Jupiter. 

1 .  PromÉthées  ,  nom  donné  aux 
Athéniens ,  inventeurs  de  la  fabri- 
que des  vases  de  terre. 

2.  —  Fête  en  l'honneur  de  Pro- 
méthée  ,  parcequ'il  avait  rendu  les 
lampes  utiles  par  le  feu  qu'il  avait 
dérobé  dans  le  ciel.  C'est  la  même 
que  les  Lampadophories.  Voy.  ce 
mot. 

PromÉthidès  ,  Prométhis  ,  Deu- 
calion ,  fils  de  Prométhée. 

PromÉps,  chef  daulien ,  vaincu 
par  l'argonaute  Idas. 

Promi'Hjs  ,  capitaine  troyen  , 
tomba  sous   les  coups  de    Turnus. 

Pr.OMYLÉE  ,  divinité  qui  présidait 
aux  meules. 

PRO^AiIs  ,  surnom  de  Mercure  à 
Thèbes  en  Béotie,  parceque  sa  statue 
de  marbre,  ouvrage  de  Phidias, 
était  à  l'entrée  du  temple  dApolIod. 


P  R.  O 

Rac.  Pit),  devant;  naos,  temple. 

Pronax  ,  fils  de  Talaiis  et  de  Lv- 
simaché  ,  et  frère  d'Adraste  roi 
d'Argos. 

Prono,  ou  Pbow^e  {Myth.  SJ.  ) , 
divinité  des  Slavons  Poméraniens  de 
Wenden,  qui  habitaient  la  Wagrie. 
Ce  dieu  était  regardé  comme  fe  se- 
cond après  SwétovTid.  Sa  statu» 
était  placée  sur  un  chêne  grand  et 
touffu ,  autour  duquel  il  y  avait  mille 
idoles  à  deux  ou  trois  visages  ,  et 
quelques  unes  en  avaient  davar  tage. 
Devant  cette  statue  était  un  autel  , 
sur  lequel  on  lui  faisait  des  sacrifices . 
Elle  tenait  d'une  main  une  charrue  . 
et  de  l'autre  un  épicu  et  un  étendard. 
Sa  tête  portait  une  couronne  j  ses 
oreilles  étaient  saillantes  ,  et  sous  un 
de  ses  pieds  était  suspendue  une 
clochettp.  Crantzius  dérive  ce  mot 
du    grec  Pronoia  ,  prévoyance. 

1.  PRO^oÉ  ,  une  des  cinquante 
Néréides. 

2.  —  Fille  de  Phorhas  ,  et  mère 
de  Cul ydon  et  de  Fleuron. 

Prokoea  ,  prévoyante  ,  surnom 
de  Minerve  qui  avait  un  temple  aux 
portes  de  Delphes. 

1 .  Pronoijs  ,  capitaine  tfoyen , 
tué  par  Palrocle. 

2.  —  Fils  de  Phlégias,  tué  par  le 
fils  d'AIcméon. 

ProkijBA  ,  surnom  de  Junoîi  con- 
sidérée comme  déesse  du  m:.riage. 
On  lui  offrait,  en  se  mariant  ,  une 
victime  dont  le  fiel  avait  été  été  ; 
symbole  de  la  douceur  qui  devrait 
régner  entre  les  époux. 

Proni  B.B  ,   femmes    qui    accom- 

f)agnaienl  la  nouvelle  mariée  jusqu'.T 
a  maison  de  son  époux ,  et  qu  i 
étaient  cliargées  de  la  mettre  au  lit. 
Elles  devaient  n'avoir  en  qu'un  seul 
mari ,  et  être  recommandaUfs  par 
une  crande  réputation  de  chasicté. 

Proopsius  ,  prévoyant ,  Apollon 
honoré  sur  le  mont  Hymette. 

Prophthasie  ,  fête  annuelle  ins- 
tituée par  les  habitants  de  Cumes , 
à  l'occasion  de  l'évèrement  suivant  : 
Tachos  ,  fondateur  de  Leuca  ,  ville 
de  l'Asie  mineure,  étant  mort  ,  les 
habitants  de  Clazomène  et  ceux  de 
Cumes  disputèrent   entr'eux  à  qui 


P  R  O 

cette  ■ville  nouvelle  devait  appar- 
tenir. Il  y  avait  à  Leiica  un  temple 
d" Apollon.  La  Pytlionisse  consulte'e 
répondit  qu'elle  appartiendrait  à  celle 
qui  la  première  y  sacrifierait  ;  que 
pour  cela  il  fallait  partir  de  chacune 
des  deux  villes  ,  au  soleil  levant 
d'un  même  jour  convenu  entre  I  une 
et  l'antre.  Ce  jour  ayant  été  pris , 
ceux  de  Cumes  ne  doutèrent  pas  du 
succès ,  parcequils  étaient  plus  voi- 
sins du  terme  commun  que  leurs 
compétiteurs. Mais  les  Clazoniéniens, 
sentant  leur  desavantaee  ,  curent 
recours  à  ta  ruse.  Ils  tirèrent  au  sort 
quelques  uns  d'entr'eux  pour  aller 
s'établir  en  forme  de  colonie  près  de 
Leuca ,  et  ne  partant  que  de  ce  point- 
là  devinrent  possesseurs  de  la  ville. 
Rac.  Prophthanein ,  prévenir.  Dio- 
dore  de  Sicile. 

Propoettdes  ,  femmes  qui  nièrent 
la  divinité  de  Vénus.  La  déesse  les 
punit ,  en  allumant  dans  leurs  cœurs 
Je  feu  de  l'impudicité.  Elles  furent , 
dit-on,  les  premières  femmes  qui  se 
soient  prostituées  j  et  ayant  perdu 
toute  honte ,  elles  furent  insensible- 
ment changées  en  rocher. 

Pp.oPKiA  ,  surnom  de  la  Fortune. 
F".  Privât  A. 

Pp.opccsator  ,  défenseur  j  sur- 
nom de  Mars.  En  cette  qualité  ,  il 
tient  le  bouclier,  d'une  main  ,  la 
lance  de  l'antre ,  et  porte  l'égide 
avec  la  tète  de  Méduse. 

P«OPYi,EA ,  quîveitle  à  la  garde 
de  la  ville ,  surnom  de  Diane  ho- 
norée à  Eleusis. 

Propyléis  ,  surnom  de  Mercure 
honoré  à  Athènes  ,  où  sa  sl.ntue  était 
à  l'entrée  de  la  citadelle.  Rac.  pitlè, 
porte.  Cette  statue  était  de  Sacrale, 

1.  Prorée  ,  un  des  compétiteurs 
phéaciens  aux  jeux  dans  VOdyssée. 

2.  —  Rlatelot  dont  il  est  parlé 
dans  le  3*.  /.  des  Métamorj^hoses . 

PrORSA  ,      PoRRISIA  ,      ou     PrOSA  , 

droite  ,  divinité  que  l'on  invoquait 
pour  donner  aux  enfants  une  bonne 
situation  dans  le  sein  de  leurs  mères. 
Proschaïrétéries  ,  jours  de  ré- 
jouissances ,  lorsque  l'époux  habitait 
pour  la  première  fois  avec  l'épouse. 
Rac.  chaire  in  ,  se  réjouir. 


P  R  O  4:9 

Feoscltstiits  ,  surnom  de  Nep- 
tune chez  les  Argiens ,  en  mémoire 
de  ce  que  ce  dieu ,  ayant  inondé  leurs 
terres ,  relira  ses  eaux  à  la  pnère  de 
Jnnon  ,  à  qui  ce  pa\s  venait  ci'êtfe 
adjugé  par  la  décision  d'Inachus. 
Rac.  Proscluzein ,  s'écouler. 

Prosecta.   ^.  Petsicia. 

Proserpine,  fille  de  Cérès  et  de 
Jupiter  ,  fut  enlevée  par  FInton  , 
dieu  des  enfers,  lorsqu'elle  cueillait 
des  fleurs ,  et  malgré  la  résistance 
opiniâtre  de  Cvane  5a  compagne. 
Cérès,  aif}igée  de  la  perte  de  sa  hl!e, 
voyagea  long-temps  pour  la  chercher 
sans  en  avoir  de  nouvelles.  Ayant 
appris  par  la  nymphe  Cvane  le  nom 
du  ravisseur  ,  elle  demanda  que  Ju- 
piter la  fit  revenir  des  enfers  ;  ce 
que  le  dieu  lui  accorda ,  pourvu 
qu'elle  n'eût  rien  mangé  dans  les 
enfers.  Ascalaphe  ayant  déposé 
qu  elle  avait  mangé  quelques  grains 
de  grenade ,  Proserpine  fut  con- 
damnée h  rester  dans  les  enfers ,  en 
qualité  d'épouse  de  PJuton,  et  de 
reine  de  l'empire  des  ombres.  Selon 
d'antres  ,  Cérès  obtint  de  Jupiter 
que  Proserpine  passerait  six  mois  de 
1  année  avec  sa  mère.  Les  Phéni- 
ciens connaissaient  une  Proserpine 
plus  ancienne  que  celle  des  Grecs, 
qu'ils  disaient  fille  de  Saturne , 
morte  vierge  et  fort  jr une ,  ce  qni 
donna  lieu  à  l'idée  de  son  enlèvement 
par  Pluton.  On  la  place  eh  divers 
lieux ,  les  uns  en  Sicile ,  les  autres 
en  Attique ,  d'autres  en  Thrace. 
Quelques  uns  ont  choisi  pour  le  lien 
de  la  scène  une  forêt  près  de  Mé- 
gare  ,  que  la  tradition  fit  regarder 
comme  sacrée;  d'autres,  les  bords 
du  fleuve  Halésus,  en  lonie ,  ceux 
du  marais  de  Lerne ,  ou  du  fleuve'Chi- 
mare.  Bacckvlide  assure  que  c'est 
en  Crète  qu'elle  fut  enlevée.  Strabon 

S  lace  ce  rapt  près  d'Hippone ,  ville 
e  Sicile  ,  et  près  de  Nisa  l'endroit 
oi\  la  terre  s  entrouvrit  sous  le  tri- 
dent redoutable  de  Pluton.  Orphée 
dit  ,  au  contraire  ,  que  la  déesse 
fut  conduite  sur  la  mer  par  son 
amant,  qui  disparut  au  milieu  des 
ondes.  Quelques  uns  l'attribuent  à 
Aïdonée,  roi  d'Epire,  qu'on  a  déjà 


46o  P  R  O 

plusieurs  fuis  vu  confondre  avec 
Pluton. 

On  a  vu  ilans  cette  faWe  avec  assez 
de  vraisemblance  l'cnihlcme  naturel 
de  la  germination.  Elle  est  fille  de 
.  Cërès  ,  la  Moisson ,  parceque  le 
prain  est  produit  par  lY'pi  en  matu- 
rité. Selon  ^4poUodore  ,  elle  est  née 
de  Jupiter  et  de  la  nyniphe  Styx, 
c.-à-d.  de  la  chaleur  et  de  l'eau. 
Proserpine  est  la  vertu  des  semences 
cachées  dans  la  terre  ;  Pluton  est  le 
soleil  qui  fait  son  tour  au-dessous  de 
la^  terre  au  solstice  d'hiver  ;  et  si 
Jupiter  ordonne  que  Proserpine 
reste  la  moitié  de  l'année  avec  son 
t'poux ,  et  l'autre  moitié  avec  sa 
mère ,  c'est  que  le  grain  demeure  ù- 
peu-près  six  mois  en  terre  et  six  mois 
nors  de  son  sein. 

PirithoûsLrùla  aussi  pour  la  reine 
des  enfers  ,  mais  avec  un  succès  tout 
différent.  Pluton  punit  le  ravisseur 
en  le  liant  à  une  pierre  énorme  , 
supplice  dont  Hercule  lui-même  ne 
put  le  délivrer. 

On  croyait  communément  que 
personne  ne  pouvait  mourir ,  sans 
que  Proserpine  par  elle-même,  ou 
]iar  le  ministère  d'Atropos  ,  lui 
eut  coupé  un  cheveu  fatal  auquel  la 
vie  était  attachée.  Virgile  a  suivi 
cette  croyance  dans  la  mort  de 
Didon. 

On  dit  que  Jupiter  ,  sous  la  figure 
d'un  dragon ,  eut  commerce  avec 
Proserpine  sa  propre  fille  ;  de  là 
vient  que  ,  dans  les  mystères  saha- 
siens,  on  faisait  entrer  un  serpent 
qui  se  glissait  sur  le  sein  de  ceux 
qn'on  initiait. 

La  Sicile  lui  rendit  un  culte  so- 
Jemnel.  On  lui  attribua  le  droit  d'y 
faire  naître  à  son  gré  la  sl.'rilité  ou 
r;Jjondance  ;  et  les  Siciliens  ne  pou- 
Taient  assurer  la  fidélité  de  leurs 
promesses  par  un  serment  plus  fort 
qu  en  jurant  par  cette  déesse.  Dans 
les  funérailles  on  se  frappait  la  poi- 
trine en  son  honneur.  Chez  les  Grecs 
et  les  Romains,  les  serviteurs  et  les 
amis  de  ceux  qui  venaient  de  perdre 
le  jour  se  coupaient  les  cheveux  , 
et  les  jetaient  dans  le  bûcher  funé- 
raire ,  pour  fléchir  Proserpine.  Ou 


P  R  O 

lui  immolait  des  chiens  comme  â 
Hécate  ,  et  sur-tout  des  génisse» 
stériles.  Les  Arcadieus  lui  avaient 
consacré  un  temple  sous  le  nom  de 
ConservuU-ice ,  purcequ'ils  l'invo- 
quaient  pour  retrouver  les  choses 
perdues.  £)!  Italie,  on  faisait  dériver 
le  noit!  de  Proserpine  tle  serpeiis  , 
paicrque  le  grain  serpente  et  éleiul 
ses  racines  en  tout  sens,  'fzetzès  dit 
([ue  ,  chez  les  Molossef  ,  toutes  les 
femmes  qui ,  jeunes  et  belles ,  étaient 
ravies  par  1  Amour  ,  prenaient  le 
nom  de  Proserpine. 

Elle  était  la  divinité  tutélaire  des 
Sardes.  Une  médaille,  qui  paraît 
avoir  été  frappée  sous  le  règne  de 
Gordien  Pie,  représente  d'un  coté 
une  tète  de  fenune  couronnée  de 
tours ,  et  au  revers  la  figure  de  Pro- 
serpine. Les  Gaulois  la  regardaient 
comme  leur  mère  ,  et  lui  avaient 
bâti  des  temples. 

Cette  déesse  est  ordînairement 
représentée  h  côté  de  son  époux,  sur 
un  trône  d'ébène ,  et  portant  na 
(lambeau  qui  jette  une  flamme  mêlée 
d  une  fumée  noirâtre.  On  la  repré- 
sente au^si  toujours  aux  côtés  de 
Pluton  ,  sur  un  char  traîné  par  d(  s 
chevaux  noirs.  Le  pavot  est  son 
attribut  ordinaire.  Souvent  elle  tient 
à  la  main  des  fleurs  de  narcisse  , 
parceque  ,  dit  Sophocle  ,  elle  était 
occupée  à  en  cueillir  lorsque  le  roi 
des  enfers  l'enleva.  Dans  un  champ 
près  de  Phot-ée  ,  elle  avait  un  temple 
où  on  l'avait  sculptée  en  habillement 
de  chasseresse.  On  la  peint  ,  le  jîIus 
souvent,  avec  un  boisseau  sur  la  tète. 
Les  Grecs  le  nommèrent  kaloii, 
d'où  les  Romains  formèrent  le  nom 
calulhus.  Ce  vase  ou  panier ,  sem- 
blable à  ceux  dont  on  se  servait  en 
Grèce  pour  cueillir  des  fleurs,  était 
le  symbole  de  celui  que  tenait  Pro- 
serpine lorsqu'elle  fut  portée  dans 
les  enfers. 

L'enlèvement  de  cette  déesse  est 
presqjie  le  seul  événement  de  son 
histoire  que  les  peintres  et  les  scul- 
pteurs aient  représenté. 

Le  célèbre  PraxÏLtle  en  fit  !e 
sujet  de  deux  grouppes  d'airain  ,  I  un 
pour  les  Athéniens ,  l'autre  pour  k? 


P  R  O 

Thespiens  :   ils    furent    long-temps 
admires  de  ces  peuples. 

Sur  la  ceinture  d'uuestatue  trouvée 
à  Rome ,  Pluton ,  tr.onté  sur  son  char , 
*uilève  la  fille  de  Cérès.  Il  est  précédé 

J>ai-  Hercule  couvert  de  la  peau  du 
io^  de  Néniée.  Ce  dernier  désigne 
je  travail  qui  fait  tout  fructifier  ,  et 
sans  lequel  ragricnlture  languit  et 
lie  peut  ripn  produire.  Les  douze 
si;;nes  du  zodiaque  sonl  sculptés  au 
Las  de  la  statue. 

La  niêaie  représentation  se  voit 
à-peu-près  sur  le  sépulcre  des  Na- 
sons.  La  déesse  se  dé]>at  dans  les 
hras  du  dieu  qui  l'emporte  ;  et  yn 
jeune  homme  marche  de\aulle  char., 
et  semble  le  f^uider. 

Un  marl»re  expliqué  par  Bellori 
montre  Pluton  exerçant  la  même 
violence  :  son  amante  a  les  cheveux 
cpars  ,  et  paraît  évanouie.  Pallas  ou 
la  Sagesse  est  près  «tu  dieu ,  et 
semble  lui  reprocher  l'iudifjnité  de 
son  action  ;  mais  déjà  le  char  s'éloi- 
f;ne,  ctTAmour,  tenant  le  flambeau 
d'hyménée,  liàte  les  coursiers.  Une 
nymphe,  com[iaf;ne  de  la  déesse,  est 
renversée  sous  leurs  pieds ,  et  une 
antre  fuit  av«c  les  fleurs  qu'elle  a 
cueillies. 

Dans  la  galerie  Justinienne  ,  un 
marbre  offre  les  mêmes  figures  ; 
mais  on  y  remarque  encore  une  femme 
couverte  d'un  voile  qui  flotte  dans 
les  airs ,  et  dont  le  corps  sort  à 
moitié  de  terre.  C'est  ici  la  terre 
qui  ,  déchirée  par  la  charrue  ,  laisse 
un  passage  à  Proserpine  ,  c.-à-d. 
à  îa  semence  enfouie  Jans  son  sein. 

Parmi  nous  le  ciseau  de  François 
Cirardon  a  produit  un  chef-d'œuvre 
«n  sculptant  à  Versailles  le  trait 
<le  la  mythologie  uà  Plulon,  ivre  de 
<lesirs,  emporte  celle  qu'il  aiiue.  Le 
dieu  a  la  tète  ceinte  d'une  couronne 
qui  lui  est  particulière,  dont  les 
rayons  épais  et  semblables  à  des  cré- 
neaux laissent  cependant  paraître 
ses  cheveux.  La  fille  de  Cérès  a  la 
tète  mourante  et  penchée  ;  et  une 
n>mphe,  remplie  d'effroi,  est  ren- 
versée à  ses  pieds.  La  douceur  de 
leurs  traits  contraste  avec  la  férocité 
de  ceux  de  Plutou, /et    la    crainte 


P  R  O 


46» 


exprimée  sur  leurs  visages  avec  la 
joie  qui  étincelle  dans  les  regards  du 
ravisseur.  Lebrun  a  donné  le  dessin 
dece  grouppc  niagnifi(}ue ,  et  G.Au- 
dran  l'a  gravé. 

JMconiacfius  ,  fils  d'Aristodème  , 
est  le  seul  peintre  ancien  qui  ait  re- 
présenté cet  enlèvement.  Parmi  le? 
modernes,  on  connaît  avec  quel  art 
Lafosse  l'a  peint  dans  la  salle  de 
1  académie  de  peinture  ,  et  ou  ne 
peut  comparer  à  cet  excellent  ta- 
bleau que  celui  de  Nicolo  de  Mo- 
dène  ,  célèbre  élève  du  Piiniatice  , 
qui  .dans  la  galerie  d'Orléans  ,  a  de 
même  représenté  Proserpine  jeune  , 
belle,  et  ravie  par  le  dieu  des 
ombres. 

Prospérité.  (  Iconol.  )  On  la 
dcpeiht  par  une  feumie  richement 
vèi'ie,  qui  tient  d  une  main  une  corne 
d'abondantte  remplie  d  or ,  et  de 
l'autre  inie  branche  de  chêne  ,  sym- 
bole de  loi\^évité,  des  lleurs ,  des 
épis  de  bled  ,  des  pampres ,  des  pal- 
mes ,  des  lauriers  ,  etc. 

Prostasis  ,  prête  à  secourir , 
surnom  de  Cérès  honorée  dans  ua 
temple  entre  Sicyone  et  Pbliunte , 
dont  Proserpine  partageait  les  hon- 
neurs avec  elle..  Pour  célébrer  la 
fête  de  ces  divinités  ,  les  houinics 
avaient  un  lieu  séparé,  et  les  fenuues 
un  autre,  llac.  Pivisthèini,  secourir  ; 
en  latin  ,  stare  pro. 

PRusrATtRiLS,  prêt  à  secourir. 
Apollon  avait  sous  ce  nom  un  temple 
ù  JVlégare. 

Pr.osTRûPH-ït ,  esprits  malfaisants 
qu'il  fallait  supplier  avec  ferveur  , 
pour  éviter  leur  colère,  ilac.  Pro- 
sLrophè ,   supplication. 

1.  Prosï.m^a,  surnom  de  Cérès, 
dont  la  statue  était  dans  un  bois  de 
platanes ,  en  Argolide.  La  déesse 
était  représentée  assise. 

2.  —  C'est  aussi  un  surnom  de 
Junon ,  tiré  du  nom  d'une  des 
nymphes  qui  prirent  soin  de  sou 
enfance. 

Prosymnus  ,  le  même  que  Po- 
lymnus. 

PhotÉe  ,  dieu  marin  ,  fils  de 
Neptune  et  de  Fhénice  ;  ou  ,  seloo 
d'autres ,  de  lOcéaii  et  de  Teth^  s. 


/Î62  P  II  O 

Les  Grecs  le  font  naître  'a  Pallène , 
viile  clo  la  Macédoine.  Deux  de  ses 
fils  ôtuicnt  des  monstres  de  cruauté'. 
(r.  TMOLiJsetTÉLÉGOKE.  )  Protée , 
n.ivanl  pu  les  ramener  ;j  des  senti- 
ments d'humanitd,  prit  le  parti  de 
se  rctii-er  eu  Egypte,  avec  le  secours 
de  Noptuiie  <jui  lui  creusa  un  pas- 
»ge  sous  la  mer.  Il  eut  aussi  des 
filles  ,  et  entr'autres  '  la  nymphe 
Eiiiotliie,  qui  apparut  à  MenéJas , 
lor.s<f  j'en  revenant  de  Troie  il  l'ut 
pousoé  par  les  vents  contraires  sur 
la  côte  (Je  l'Egypte,  et  lui  ensei.ena 
ce  qu'il  avait  à  faire  pour  apprendre 
de  Protee  son  père  les  moyens  de  re- 
tourner dans  su  patrie. 

Protée  était  le  gardien  des  trou- 
peaux de  JVcptune  ,  qu'on  appelait 
phoques  ou  veaux  marins;  et  sou 
père  ,  pour  le  récompenser  des  soins 
qu'il  on  prenait ,  lui  avait  donne'  la 
comiaissance  du  passé  ,  du  présent 
et  de  l'avenir.  Il  n'était  pas  aisé  de 
l'aborder ,  et  -l  se  refusait  à  ceux  qui 
venaient  le  consulter.  Eidothée  dit  à 
Ménélas  que,  pour  le  déterminer  à 
parler ,  il  fallait  le  surprendre  pen- 
daat  qu'il  dormait ,  ei  le  lier  de  ma- 
nière qu'il  ne  pût  s'échapper  ;  car  il 
prenait  tou'es  sortes  de  formes  pour 
ëpotivi^nter  ceux  qui  l'approchaient  ; 
celle  d'un  'ion ,  d^un  dragon  ,  d'un 
lA)pard  ,  d'un  sanglier  ;  quelquefois 
i!  fie  méiamorphosait   en  eau,    en 
arbre,  et  même  en  feu  :  mais  si  l'on 
persévérait  à  le  tenir  bien  lié  ,  il  re- 
prenait enfin  sa  première  forme  ,  et 
répondait  à  tontes  les'questions  qu'on 
îui  taisait.  Ménélas  suivit  ponctuel- 
lement les  instructions  de  la  nymphe; 
et  il  vaut  pris  avec  lui  trois"  de  ses 
.  plus  braves  compagnons  ,  il  entra  , 
dès  le  m;itin,  dans   les   grottes  où 
Protégé  aiait    outimie   de  venir  se 
rejposei'^au  milieu  de  ses  troupeaux. 
Eidothi'p  leur  avait  apporté  quatre 
peaux  de  veaux  marins ,  pour  les  en 
revêtir,  afin  que  Protée  ne  les  re- 
connût pas  ;  mais  comme  l'odeur  en 
était  insupportable ,  elle  leur  versa 
dans  les  narines  à  chacun  une  goutte 
d'ambrosie ,  (jni  surmonta  la  puan- 
teur de  ces  peaux.  Méné'as  saisit  le 
moment  où  Protée  donnait ,  pour  se 


P  R  O 
jeter  sur  lui.  Ses  trois  compagnons 
et  lui  le  serrèrent  étroitement  entre 
leurs  bras  ;  et ,  à  chaque  forme  qu'il 
prenait ,  ils  le  serraient  encore  plus 
fort,  jusqu'à  ce  qu'avant  épuisé  ba 
ruses  il  revint  à  sa  forme  ordinaiio , 
et  donna  enfin  à  Ménéias  les  éclairr 
cissements  qu'il  hii  demandait. 

Aristée ,  après  avoir  perdu  touteà 
ses  abeilles,  alia  ,  par  le  coiscil  de  sa 
nière,consullerProtéesur  Jes  m  ,vens 
de  réparer  ses  essaims  ,  et  eut'  re- 
cours aux  mêmes  artifices  pour  le 
faire  parler. 

'ï''JiJte  cette  fable  est  fondée  sur 

I  histoire.  Protée  était  de  Memphis, 
capitale  de  la  basse  Egypte, et  vivait 
dans  le  temps  de  la  guerre  de  Troie. 

II  régna  dans  cette  partie  de  l'Egypte  | 
après  Phéron  ;  et  Paris  ,  en  passant  j 
la  mer  avec  Hélène  qu'il  avait  enlevée  ' 
de  Sparte  ,  ayant  été  jeté  par  la  tem-  ' 
pète  sur  la  côte  d'Egypte,  Prot  ' 

se  le  fit  amener.  Quand  il  eut  a|>pi 
son  crime,  il  retint  Hélène  pour  Ja 
rendre  à  son  époux  ;  mais,  pour  ne 
pas  violer  les  droits  de  l'hospitalité  , 
il  se  contenta  de  chasser  Paris  de  sa 
présence ,  et  de  lui  ordonner  de  sortir 
dans  trois  jours  de  ses  états.  ^ 

Protée  était  un   prince    sage    et     ' 
adroit.  Sa  prudence  lui  faisait  pré-    - 
voir  tous  les  dangers  ;  ce  qui    avait 
donné  lieu  de  croire  qu'il  connaissait 

I  avenir.  II  était  impénétrable  dans 
ses  secrets  ,  et  il  fallait  ;  pour  ainsi     ^ 
dire ,  le  serrer  de  bien  près  pour  les     ' 
découvrir.    Il  se   montrait    peu   en 
public  ,  et  se  promenait  à  certones     : 
heures  au  milieu  de  ses  courtisans.     > 

II  avait  beaucoup  de  souplesse  dans      ; 
l'esprit,    et   savait    prendre    toutes     -■ 
sortes  de  formes  pour  éviter  de  se 
laisser  pénétrer.  D'ailleurs  ,  les  rois      ' 
^^'E.syP^^   avaient    coutume ,   pour 
marquer  leur  courage  et  leur  puis-     ' 
sance  ,  de  porter  sur  leiu-  tète  la  dé-     • 
pouille  d'un  lion,  d'un  taureau,  ou 
d'un  dragon  ,  quelquefois  des  bran- 
ches d'arbres  ,  d'antres  fois  descas- 
'olettes  où  brûlaient  des  parfums. 
Ces    parures    sen-aient    en    même 
tenips  à  inspirer  à  leurs  sujets  une 
crainte  superstitieuse. 

Quelque»  «uteura  ont  dit   que 


P  R  O 

Protce  ^tait  nn  orateur  qnî ,  par  le» 

'  s  de  son  élo-iUence,  tournait 

■-'  il  lui  plaisait  les  esprits  de 
Tui  l'écoulaient;  d  autres  en 
,  i  uu  comédien ,  un  pantomime 
ijjle  qui  se  montrait  sous  une 
j  Gp  figures  différentes.  Enfin , 
Miis  au  nombre  de  ces  enchan- 
U.:r:s  dont  l'Egypte  était  remplie, 
et  qui ,  par  leurs   prestiges ,  fasci- 
naitat  les  yeux  de  la  multitude  igno- 
rante. On  en  avait  fait  im  dieu  ma- 
»-'        iL's  de   Neptune  ,    parcequil 
'iiissant  sur  la  mer;  ses  sujets, 
-  maritime  et  tort  adonné  à  la 
tion ,  ont  été  appelés  les  trou- 
,  c  de  JVeptune. 

i'ituTÉLiBs ,   Sacrifice  à  Diane  et  à 

J«  ion  ,  à  Vénus  et  aux  Grâces ,  qui 

précédait  la  célébration  du  mariage. 

Protékor  ,  un  des  guerriers  tués 

h  la  cour  de  CépHce. 

ProtÉsilas  se  dévoua  à  une  mort 
certaine  en  faveur  des  Grecs ,  et 
abandonna  ,  le  lendemain  de  ses  no- 
ces, une  épouse  dont  il  était  chéri. 
H--^i  i ,  qui  le  nomme  loiaûs  ,  dit 
qu'il  quitta  son  épouse  dès  les  pre- 
miers ,ours  df  son  mariage ,  pour  se 
joindre  aux  Grecs  ,  quoiqu'un  oracle 
eût  promis  la  mort  au  premier  guer- 
rier qui  descendrait  sur  le  rivage 
eniieiîii  et  que  ,  personne  n'osant  s'y 
expospf  ,  il  se  sacrifia  pour  ses  com- 
-  is ,   et   fut   tué   par    Hector. 

'.    Laodamie.  )    0:i   vovait    à 

. te,  dans   le  Cbersonnèse  ,    le 

lomi,e;  u    de    Protésilas  ,    avec    un 

teniple  consacré  à  ce  héros.  Conon  le 

fait  siu^  ivre  à  la  prise  de  Troie.  Ce 

prince,  dit-il,  ayant  été  arrêté  par 

'  î:ipét«*entreMendèset  Scione, 

a .  iille  de  Laomédon ,  et  sœnr  de 

i  >...jii,  une  de  ses  captives,  persuada 

i  ses  compagnes  de  mettre  le  feu  à 

9-^  v;iià5eaus.  pour  n'être  pas  con- 

-  eu  Grèce  ;  ce  qui  a\  ant  été 

A,    Pnitésilas    fut    oiJigé  de 

or  à  Scione ,  où  il  bâti  une 

^e  m°me  nom. 

pRfTÉsiLÉES ,  fttes  ou  jpiix  quc 
les  Grp<^,  à  leur  retour  de  Iroie  , 
insliluèrenl  en  l'honneur  de  Proté- 
èilas.  Ces  jeux  se  célébraient  à  Phy- 


P  R  O  435 

tac^ ,  lien  de  la  naissance  de  Pro> 

tésilas. 

Prothoékob  ,  fils  d'Arilyctw  ,  aa 
des  cinq  chefs  qui  conduisirent  le» 
Béotiens  au  sièf^e  de  Troie ,  touiha 
sous  les  coups  de  Polydamas. 

Prothoon  ,  capitaine  Iroyen,  tusi 
par  Télamou. 

ProtuoOs  ,  fils  de  Tenthrédon, 
capitaine  grec,  commandait  les  «qua- 
rante vaisseaux  qui  poclèreat  les 
Magnètes  au  siège  de  Tro*ie. 

Protiaon  ,  père  d'Aslinotîs ,  cont» 
pa°nou  de  Polydamas. 

pRoris.  Àristole  le  dit  filt 
d'Euxène ,  Phocéen  ,  et  de  Petîa , 
fille  du  roi  Naunus  ;  et  Justùi  le  oit 
époux  de  cette  même  ûile ,  qu'il 
nomme  Gyptis.    V.  PsTri. 

Proto  ,  une  des  NéreiJrs. 

PaoTOC£>EA  ,  fille  de  Calydon  et 
d'Eolie  ,  eut  de  Mars  un  fil^  comoii 
Oxylus. 

Proiogesia  ,  ou 

Protogésie  ,  fille  de  Deucalion  et 
de  Pyrrha,  d'autres  disent  scem  de 
Pandore.  Jupiter  ent  d'elle  Ëthlius, 
qu'il  plaça  dans  le  ciel ,  d'où  ce 
demi-dieu  ,  ayant  manqué  à  Juiiou, 
fut  précipité  dans  les'enters. 

PrOTOGEHCS.     F',     RAAt-SEMEW. 

ProtomédÉe,  une  des  Néréides. 

ProiomÉdusk  ,  Néréide. 

Protomélie  ,  Néréide. 

Protothro.ma  ,  surnom  de  Dian^- 

Protrigées  ,  fêtes  qu'où  ccL'ioait 
avant  les  vendantes ,  eu  l'iijuncur 
de  Bacchus  et  de  Noptmie,  fuie- 
Tryx  ,  trrgos ,   vin  uuuveuu. 

pROVlDi.^ct.  Elle  avait  un  teuijile 
dans  l'isle  de  Délos.  Les  il^  auias 
1  honoraient  co  unie  une  dé(<,<'.  et 
lui  donnaient  pourcompagnc,  Aj.te- 
vorta  et  Postvorta.  Il  e\L:te  encore 
une  belle  statue  de  cette  divii  ité  ,  à 
laf{uelle  il  manque  le  J=ras  gatielie. 
Courouiiée  de  laurier,  elle  3  le-:  Hje- 
veux  frisés,  et  tient  deJa  niiiii:  dn>ite 
un  bàtou  sar  lequel  elle  semble  .'.'.ir>- 
puver;  à  drojt^  est  im  pa^iier  plein 
de  miits  ,  et  à  gauche  une  c<>nie 
d'a^H>ruiance  renversée.  L«'ius<Ti]>ti<jii 
Proviiteivife  ileontm  fait  toi  q-ie 
c  était  des  uieuxet  delf^iir  pK>vid<'!ii  e 
que  les  anciens   croyaieut   obtenu- 


464  P  R  U 

tout«s  êorles  de  biens.  Sur  plusieurs 
nit^tlailles  romaines ,  elle  porte  un 
filobe  de  la  niaiu  droite,  et  tient  de 
la  franche  une  lonjcue  haste  transver- 
sale. Souvent  elle  est  accompagnée 
de  l'aiele  ou  de  la  foudre  de  Jupiter , 
parccque  c'était  à  lui  principalement , 
tomme  au  souverain  des  dieux  ,  que 
les  païens  attribuaient  la  providence 
qui  règle  l'univers.  Les  modernes 
la  symbolisent  sous  la  figure  d'une 
feu»uie  couronnée  d'épis  et  de  rai- 
sins, qui  de  la  main  gauche  tient  une 
corne  d'abondance,  et  de  la  droite 
un  scei>tie  qu'elle  étend  sur  le  globe, 
indice  des  soins  que  la  Providence 
«tend  sur  tout  l'univers.  Ou  lui  voit 
encore  un  gouvernail  dans  la  main  , 
et  à  ses  pieds  un  globe  et  une  corne 
d'abondance.  U  n  œil  ouvert ,  placé 
dans  une  sphère  rayonnante  au-dessus 
de  la  figure  symbolique ,  désigne  que 
rien' ne  lui  est  caché.  Lorsque  cette 
sphère  est  environnée  de  nuages,  c  est 
pour  marquer  que  les  voies  de  la 
Providence  sont  impénétrables  aux 
Jionnnes.  Le  vers  de  Racine, 
Aux  petits  des  oiseaux  il-  donne  la 
pâture  , 

a  suggéré  à  Cochin  l'idée  de  lui  faire 
nourrir  de  petits  oiseaux. 

Provocateurs  ,  gladiateurs  ,  ad- 
versaires des  Hoplomaqucs  ,  étaient , 
comme  eux,  ai  mes  de  toutes  pièces. 

ProxÉnide  fut  établi  par  les  Grecs 
juge  des  jeux  0I3  nipiques. 

PRUDE^CE  (  Iconohg.) ,  divinité 
allégorique  ,  à  laquelle  les  ancieus 
donnaient  une  tête  à  deux  visages  , 
pour  désigner  la  connaissance  du 
passé  et  le  calcul  de  l'avenir.  Les 
modernes  lui  doiment  pour  symbole 
un  miroir  entouré  d'un  serpent.  C. 
Ripa  y  joint  un  casque ,  une  guir- 
lande de  feuilles  de  mûrier,  un  cerf 
qui  rumine  ,  et  une  flèche  avec  une 
remore.  Grauelot  la  place  sur  une 
base  ,  et  raccompagne  d'une  horloge 
de  sable  et  de  1  oiseau  de  la  nuit  , 
symbole  de  la  réflexion.  Le  livre 
qu'elle  tient  signifie  l'utilité  de  l'ins- 
truction ;  et  la  nécessité  des  conseils 
se  reconnaît  dans  l'appui  qu'un  vieux 
tronc  prête  à  la  faible  tige  qui  l'a- 
voisine. 


P  S  A 

Pruderie.  (  Iconol.  )  L'auteur 
dont  on  a  déjà  vu  les  articles  Cu- 
f/uetteiieel  Galanterie ,  nie  Ibumit 
encore  celui-ci  :  <<  Vojez-vous  mar- 
»  cher  la  Pruderie,  couverte  d'un 
»  voile  brodé  de  grimaces  et  de  si- 
»  magrées?  Son  regard  est  fier  <t 
»  impérieux;  l'éloge  de  la  vertu  et 
»  la  censure  amère  des  vicieux  plutôt 
M  que  du  vice,  reposent  alternativ<- 
»  ment  sur  ses  lèvres  austères  ;  son 
»  teint  scrupuleux  ne  se  colore  jamais 
»  qu'au  pinceau  d'uue  colère  simulée 
11  ou  d'une  pudeur  de  comni.m<le^ 
»  quand  l'Equivoque  au  double  visage 
«  vient  indiscrètement  liourdonner  . 
1)  autour  d'elle.  On  voit  à  ses  pieds 
»  nu  trophée  composé  des  flèches  de 
>i  l'Amour  ,  qu'elle  se  vante  d'avoir 
»  vu  se  briser  contre  l'égide  de  sa  ; 
»  sagesse.  La  chaste  reine  des  bois 
»  la  prendrait  pour  la  plus  fidèle  de 
»  toutes  ses  prêtresses ,  si  le  triple 
»  airaiu  dont  l'Hypocrisie  entoure  sa 
»  solitude  avait  pu  la  garantir  de 
»  l'indiscrétion  de  quelques  Satyres 
»  qu'elle  y  a  souvent  admi-^  pour  cé- 
»  lébrer  de  coupables  mystères  ,  et 
»  qui ,  dans  leurs  danses  folâtres  , 
M  ont  tout  révélé  à  la  déesse.  » 

pRYMKÉE  ,  jeune  Phca<  ien  ,  con- 
current au  combat  de  la  course,  miiis 
qui  ne  remporta  pas  le  prix. 

Prymno,  nympne ,  fille  de  l'Ot  éi^n 
et  de  Téth3s. 

1 .  Pryïanis  ,  capitaine  troyen,  tué 
par  Ulysse. 

2. — Autre  Troyen  tué  par  Turnus. 

Prytanitides.  On  appelait  ainsi 
en  Grèce  les  veuves  chargées  du  soin 
de  garder  le  feu  sacré  de  Vesta. 

PsAL  ACANTHE,  nymphe  amoureuse 
de  Bacchus ,  fit  présent  à  ce  dieu 
d'une  belle  couronne  ;  mais  s'en 
voyant  méprisée  ,  et  sa  coure  p 
passée  sur  la  tête  d'Ariane  sa  riv; 
elle  se  tua  de  désespoir,  et  fut  cb;ni- 
gce  en  une  fleur  qui  porte  son  nom  , 
dit  Hrgin,  mais  qui  n'est  connue, 
au  moins  sous  ce  nom ,  d'aucun  bo- 
taniste. 

I  .Psamathé, Néréide, eut  Phocus 
d'Eaque  roi  d  E.'^'ine. 

2.  —  Fille  de  Crotope,  roi  d'Areos, 
rendue  mère  par  Apollon ,  fit  exposer 

l'enfant  I 


P  s  A 

f enfant  ,  qui  fut  dévoré  par  les 
chiens  du  roi.  Apollon,  irrité,  sus- 
cita contre  les  Argiens  un  monstre 
Tengeur  qui  arrachait  les  enfants  du 
sein  de  leurs  mères,  et  les  dévorait. 

^.  CoKOEBUS. 

PsAMMiTiCHLS,  Foi  d'Esvpte ,  six 
centsquarante  ans  avant  1  ère  vulgaire. 
Ce   prince  ,  avant  de  parvenir  à   la 
couronne  ,  fut  un  des  douze  ^ands 
seigneurs  qui  gouvernaient  conjoin- 
tement lEgvpte  avec  une  égale  au- 
torité. Un  oracle  leur  avait  dit  tjue 
celui  d'enlreux  qui  ferait   les  liba- 
tions dans  une  coupe  d  airain  aurait 
seul  tout  le  royaume.  «  Il  arriva,  dit 
»  Hérodote ,   que   le    dernier   jour 
»  d'une    fête    solemnelle  ,   pendant 
j»  qu  ils  étaient  tous  dans  le  temple 
»  de  Vidcain  ,  prêts  à  faire  les  liba- 
»  tions  ,   le   prêtre    qui   leur  devait 
»  donner  la  coupe  d'or    se  tronipa 
»  de  nombre,  et  n'apporta  qu'onze 
»  tasses.  Psamniitichus,  qui,  étant  le 
>i  dernier ,  se  trouvait  n'avoir  point 
»  de  tasse  ,  6ta  son  casque  ,  et  s  en 
»  servit  pour  les  libations.  Les  autres 
»  seieneurs  se  souvinrent  aussi-tôt 
»  de  l'oracle  ;  et  pour  en  empêcher 
»  l'effet,  ils  eussent  oté  la  vie  à  Psani- 
>»  niilichus  ,  s'ils  n  eussent  avéré  sur- 
»  le-champ  que  celui-ci  n'avait   eu 
»  aucune  part  à  !a  méprise  du  prêtre. 
»  Cependant    ils   lui  ôtèrent    toute 
»  autorité,  et  le  reléguèrent  dans  un 
M  lieu  désert.    Psammitichus  ,   dans 
M  cet  état ,  alla  consulter  i'orac'e  de 
»  Latone  qui   était  dans  la  ville  de 
»  Butis  ,  et  q'ii  passait  pour  le  meil- 
»  leur  de  toute  l'Esypte.  Il  en  reçut 
»  pour  réponse  que  la  vengeance  lui 
»  viendrait   par  mer ,  lorsqu'on  ap- 
»  percevrait  des    hommes    d'airain. 
»  L'oracle  lui  parut  d'abord  indigne 
»  <ie  foi  ;  mais  quelque  temps  après, 
»  une  troupe  d'Ioniens,    avant   été 
»  jetés  par  la  tempête  sur  les  côtes 
»  d'Egypte, prirurentarmésdetoutes 
»   nièces  :  on  n'y  avait  jamais  vu  des 
»  nommes  ainsi  armés.  On  vint  dire 
»  à  Psamm.tichus  rpi'il  était   arrivé 
»  sur  tes  côt'  s  d'Egvptedes  hoinmes 
»  d'airain  :  le  prince  reconnut  alors 
»  le  sens  de  l'oracle,  fit  alliance  avec 
»  ces  étrangers  ,  et  s  en  servit  utile- 
Tome  II. 


P  S  Y 


465 


»  ment  pour   se   rendre  maître  de 
»  toute  1  Egypte.  » 

PsAPHON,un  des  dienx  qu'adoraient 
les  Libvens.  Il  dut  sa  divinité  à  uu 
stratagème.  Il  avait  appris  à  quelques 
oiseaux  à  réj)éter  ces  mots ,  Psaphon 
est  un  grand  dieu ,  et  il  les  Kcha 
ensuite  dans  les  bois  ,  où  i's  le  répé- 
tèrent si  souvent ,  qu  à  la  lin  les  peu- 
ples crurent  qu'ils  étaient  inspirés 
d^  dieux ,  et  rendirent  à  Psaphoa 
les  honneurs  divins  après  sa  mort  ; 
d'où  est  venu  le  pipverbe,  les  oiseaux 
de  Psaphon, 

PsÉcAs  ,  une  des  nymphes  de  la 
suite  de  Diane. 

PsiLAs,  surnom  sous  lequel  Bncchus 
était  adoré  par  les  habitants  d'Amy- 
clès  en  Laconie.  Psila  ,  en  langage 
dorien  ,  signifie  la  pointe  de  l'aile  : 
or,  il  semble  fpie  Ihonmie  soit  em- 
porté et  soutenu  par  une  pointe  de 
vin  \  comme  uu  oiseau  dans  i  air  par 
les  ailes. 

PsiTHYRos,  sumom  de  Vénus  et 
de  Cupidon. 

PsiTTOPODEs ,  peuples  im.iginaires 
de  Lucien  ;  ils  étaient  vaillants  et 
légers  à  la  course. 

PsoPHis,  fille  d'Arrhon,  ou,  selon 
d'autres,  de  Xanthus,  oud'Eryx  roi 
de  Sicanie,  qui ,  voyant  sa  fille  grosse 
du  fait  d  Hercule,  l'envova  chez  son 
hôte  Lycortas  h  Phégée;  là,  Psophis 
se  délivra  de  deux  enfants,  Echéphrou 
et  Promachus  ,  oui ,  dans  la  suite  , 
donnèrent  ii  la  ville  de  Phégée  le  nota 
de  Psophis  leur  mère. 

PsYCHAGocEs.  pfêtrcs  grecs  con- 
sacrés an  culte  des  Mânes,  ou  plutôt 
sorte  de  magiciens  qui  faisaient  pro- 
fession d'évoquer  les  ombres  des 
morts.  Leur  institution  ne  laissait 
pourtant  pas  d'avoir  quelque  chose 
d'impos;mt  et  de  respectable  ;  ils  de- 
vaient être  irréprochables  dans  leurs 
mœurs ,  n'avoir  jamais  eu  de  com- 
merce avec  les  femmes,  ni  mangé  de 
choses  qui  eussent  eu  vie,  et  np  s'être 
point  souillés  par  l'attout  henient 
d'aMcun  corps  mort.  Ils  bshitaient 
dans  des  lieux  souterrains  ,  où  ils 
exerçaient  leur  art ,  nommé  vs  ychc- 
rnaritie  ,  ou  divination  par  les  âmes 
des  morts.  La  pythonisse  d'Endor, 
Gg 


466  P  S  Y 

qui  fit  paraître  à  Saûl  l'ombre  de  Sa- 
muel ,  faisait  profession  de  cette  es- 
pèce de  magie. 

Psyché  ,  jeune  princesse  qui  fut 
aimée   de   l'Amour   même  pour    sa 
gronde  beauté.  Cupidon  fit  tous  ses 
efforts  pour  l'épouser.  Psyché,  par 
le  conseil  de  l'oracle  que  ses  parents 
avaient  consulté  pour  Ja  marier,  fut 
mise  sur  le  haut  d'un  précipice.  Ce 
fut  de  là  que  le  Zéphyr  ,    pur   ordre 
de  Cupidon  ,  la  transporta  dans  un 
palais  somptueux,  où  elle  entendait 
des  voix  qui  la  charmaient  assez  pour 
enchaîner  ses  pas  ;  elle  y  était  servie 
par  des  nymphesinvisibfes.  Son  époux 
s'approchait  d'elle  dans  l'obscurité  et 
se  retirait  à  la  pointe  du  jour  ,  pour 
éviter  d'en  être  apperçu  ,  lui  recom- 
mandant de  ne  point  souhaiter  de  le 
voir.  La  réponse  que  cette  princesse 
avait  reçue  de  l'oracle  ,  d'avoir  un 
époux  immortel ,  plus  malin  qu'une 
vipère  ,  portant  par-tout  le  fer  et  le 
feu ,  redoutable  non  seulement  à  tous 
les  dieux,  mais  aux  enfers  mêmes, 
lui  fit  concevoir  l'envie  de  s'en  éclaii- 
cir.  Uneiiuit  qu'elle  le  sentit  endormi 
à  ses  côtés ,  elle  se  leva  si  adroitement , 
qu'il  ne  se  réveilla  point ,  alluma  la 
lampe,  et  vit  à  sa  lueur,  au  lieu  d'im 
monstre  ,  Cupidon  ,   qu'une   goutte 
d'huile  tombée  malheureusement  ré- 
veilla sur-le-champ.  Il  s'envola  aussi- 
tôt ,  en  lui  reprochant   sa  défiance. 
Alors  Psyché ,  au  désespoir ,  voulut 
se  tuer  ;  mais  elle  en  fut  empêchée 
par  cet  époux  invisible.  Elle  n'épar- 
gna rien  pour  le  retrouver  ;   les  di- 
vinités   furent   importunées    de   ses 
sollicitations  ;  elle  se  hasai-da  même 
d'avoir  recours  à  Vénus ,  qu'elle  sa- 
vait être  courroucée  contre  elle  de 
ce  qu'elle  avait  eu  la  témérité  d'en- 
cliaîner  l'Amour  même  par  ses  char- 
mes. L'Habitude  ,   l'une  des  femmes 
de  Yénus,  à  laquelle  Psyché  avait  eu 
recours ,  la  traîna  par  les  che^  eux  aux 
pieds  de  sa  maîtresse.  Vénus  ,  non 
contente  de  s'être  épuisée  en  paroles 
pour  la  maltraiter  ,  la  mit  entre  les 
mains  de  la  Tristesse  et  de  la  Solli- 
citude ,    deux  autres  de  ses  femmes, 
qui  firent  de  leur  mieux  pour  satis- 
faire leur  maîtresse,  et  n'épargnèrent 


P  S  Y 

rien   pour   tourmenter   l'infortunée 
Psyché.  La  déesse,  pour  assouvir  sa 
rage  ,  ajouta  à  tous  ces  mauvais  trai- 
tements  des  travaux  au-dessus  des 
forces  du  sexe.  Elle  enjoignit  ;'i  la 
malheureuse  Psyché  de  lui  apporter 
un  vase  plein   d'une  eau  noire  qui 
coulait  d'une  fontaine  que  de  furieux 
dragons  gardaient;  d'aller  dans  des 
lieux  iijaccessibles  chercher ,  sur  des 
moutons  qui  y  paissaient ,    un  ilocon 
de  laine  dorée  ;  de  séparer  ,  dans  ua 
temps  fort  court ,  chaque  espèce  de 
grains  parmi  un  gros  tas  où  il  s'en 
trouvait  de  toutes  les  sortes.  Aidée 
d'un  secours  invisible  ,  elle  surmonta 
toutes  ces  difticultés.  Mais  le  plus 
pénible  de  ces  travaux  fut  le  dernier  ; 
elle  y  aurait  succombé  sans  Cupidon. 
La  déesse  lui  ordonna  de  descendre 
aux  enfers ,  et  d'engager  de  sa  part 
Proserpine  à  mettre  une  portion  de 
sa  beauté  dans  une  boîte.  Cet  ordre 
jeta  Psyché  dans  le  plus  grand  em- 
barras (pi  elleeùt  jusqu'alorséprouvé. 
Elle  ignorait  non  seulement  la  roule 
quelle  devait  prendre  pour  descendre 
au  palais  de  Proserpine  ,  mais  aussi 
le  moyen  d'en  obteuirla  grnce quelle 
avait  à  lui  demander.  Agitée  des  di- 
vers expédients  que  son  imagination 
lui  fournissait ,  sans  pouvoir  se  déter- 
miner à  aucun  ,  une  voix  lui  apprit 
tout  d'un  coup  ce  qu'elle  avait  à  faire , 
avec  cette  condition  néanmoins  de  ne 
point  ouvrir  la  boîte.  Elle  exécuta, 
ponctuellement  ce  qui  lui  avait  été 
inspiré  ;  mais  la  curiosité  ,  et  même 
l'envie  de  prendre  pour  elle  quelque 
chose  de  ce  qui  était  renfermé  dans 
la  boîte  ,  la  tentèrent.  A  l'ouverture 
de  la  boite  ,  elle  fut  saisie  d'une  va- 
peur soporifique  ,  et  tomI>a  par  terre 
tout  endormie ,    sans  pouvoir  se  re- 
lever. Cupidon ,  toujours  surveillant, 
accourut ,  et  de  la  pointe  d'une  de  ses 
flèches  la  réveilla ,  fit  rentrer  dans  la 
lx)ite  la  funeste  viipeur  ,  et  la  lui  re- 
mit ,  avec  ojxjre  de  la  porter  à  \  énus. 
Cupidon  ne  perdit  point  de  temps  ; 
sur-le-cham]i  il  s'envola  ,  et  alla  se 
présenter  à  Jupiter  ,  qu'il  pria  d'as- 
sembler les  dieux.  Le  résultat  de  cette 
assemblée  fut  favorable  à  Psyché  :  il 
fut  ordonné  que  Vénus  cousenlirait 


P  T  O 

•BU  mariafje  deCupidon  et  de  Psyché , 
et  que  Mercure  enlèverait  la   prin- 
cesse iiu  ciel.  Elle  tut  accueillie  des 
dieux  ;  et,  après  avoir hu le nect;ir  et 
lanibrosie,   elle  fut  pratifiée  de  1  iin- 
iiiirtalité.  O9  fit   les  noces  ,  Vénus 
ne  y    dansa.  Psyché  eut  de  ce 
'  iage  la  Volupté  pour  fille. 
Psvché  est  représentée  avec    des 
ailes  depLipiliou  aux  épaules.  Ou  voit 
dans  piusiCiirs  uionuinents  antiques 
un  CupiJon ,  presrjue  uu ,  embrassant 
''^'^'•thé  à  demi  vêtue. 

l'sYcHoiiANTiE,  cspècc  de  divina- 
1  ou  de  rnagie  ,  ou  1  art  d"évO<pier 
morts.    Les   cérémonies   usitées 
is   la    pshvchomantie   étaient   les 
ues  que  ceUes  que  Ton  pratiquait 
5  la  nécromance.  C'était  ordinai- 
lent  dans  des  caveaux  souterrams 
ians  des  antres  obscurs  quon  fai- 
'.wl  ces  sortes  d'opérations,  sur-tout 
quand  on  désirait  de  voir  les  simu- 
lacres des  morts ,  et  de  les  interroger. 
Mais  il  V  avait  encore  une  autre  ma- 
nière de  les  consulter ,  qu'on  appelait 
aussi  psvchomantie ,  dont  touietois 

I  appareil  était  moins  effrayant;  celait 
de  passer  la  nuit  dans  certains  tem- 
ples, de  s'y  coucher  sur  des  peaux 
de  hétes  ,  et  d'attendre  en  dormant 
l'apparition  et  les  réponses  des  morts. 
Les  temples  d'Esculape  étaient  sur- 
tout renommés  pour  cette  cérémonie. 

II  était  facile  aux  prêtres  imposteurs 
de  procurer  de  pareilles  apparitions  , 
et  de  donner  des  réponses  ou  satis- 
faisantes ,  ou  contraires ,  ou  amLi^uës. 

PsYLLOTOXOTEs,  peuple  imaginaire 
de  Lucù'ii.  Ils  étaient  montés  sur  des 
puces  îirosses  comme  douze  éléphants. 
Rac  Psyllos ,  puce,  et  toxo'i,  arc. 
1 .  PtélÉe  ,  villes  de  Grèce  ,  l'mie 
on  Thessalie  ,  l'autre  dans  le  Pélo- 
ponnèse ,  dont  les  habitants  allèrent 
au  siège  de  Troie. 

-.  —  Une  des  Hamadryades. 
r.  PtÉrÉlas,  fils  de  Taphius  ,  et 
0  d  une  lllle  nommée  Coinélo.  Il 
^ait  pour  être  petit-fils  d'Heicuie  , 
■ ,  dit-on,  lui  promit  l'immortalité. 
'•  —  Un  des  chiens  d'Actéon.  Ce 
t  signifie  aile. 

Ptolémée  ,     père    d'Eurymédon 
1  écuyer  d'Agameaiuon. 


P  U  D  467 

1.  Ptous  ,  fils  d'Athamas  et  de 
Thémiste ,  avait  donné  sou  nom  au 
temple  d'Apollon. 

2.  —  Apollon  adoré  à  Acrephnie. 
Av.mt  I  expédition  d'Alexandre  con- 
tre Thèbes  ,  ce  dieu  y  rendait  des 
oracles  qui  ne  trompaient  jamais. 

5.  —  Monla^ue  de  Piéotie ,  où 
Apollon  rendait  des  oracles. 

Puberté  ,  l'âge  de  puberté  ,  qui 
se  prend  à  quatoi-ze  ans  jx>ur  les  gar- 
çons ,  et  à  douze  pour  les  filles.  Cet 
âge  ,  chez  les  Romains,  occasionnait 
plusieurs  cérémonies.  Oj»  marquait 
cette  époque  par  un  festin  qu  ou 
donnait  à  sa  famille  et  à  ses  amis. 
On  coupait  les  cheveux  aux  pre- 
miers ,  et  on  en  jetait  ui>e  partie 
au  feu  en  1  honneur  d'Apollon ,  et 
1  autre  dans  l'eau  en  l'honneur  de  Nei)- 
tune,  parceque  les  cheveux  croissent 
avec  de  1  humidité  et  de  la  chaleur. 
A  l'égard  des  filles,  lors<^}u"elles  étaient 
parvenues  à  l'âge  de  puberté  ,  elles 
offraient  à  Vénus  leurs  poupéfs.  Oa 
leur  ôtait  la  bulla  ,  petite  bulle  d'or 
qui  pendait  sur  la  poitrine  ;  mais  oa 
leur  laissait  la  prétexte ,  qu'elles  por- 
taient toujours  jusqu'à  ce  qu'elles 
fussent  mariées. 

PuDAs  {  M.  Ind.  ) ,  dieu  indien 
que  l'on  représente  toujours  avec 
Ixora.  Il  est  d'une  petite  stature  ,  a 
le  ventre  extrêmement  gros  ,  et  la 
tète  entortillée  de  serpents ,  ainsi  que 
les  bras  et  les  cuisses.  Il  porte  wix 
bâton  dans  la  main  droite ,  et  n'a 
point  de  barbe. 

Pl'delr.  Les  Grecs  en  avaient 
fait  une  divinité.  Suivant  Hésiode^ 
elle  quitta  la  terre  avec  Némésis, 
indignée  des  vices  et  de  la  corruption 
des  hommes;  et  par  cette  raison  elle 
est  représentée  avec  des  ailes  sur  un 
La.s-re!ief  de  terre  cuite  publié  par 
iV inckehnauti  dans  ses  ?>foiniineiiU 
inedid.  Sur  des  médailles  ,  on  la 
voit  se  cachant   le  visage  avec  un 

voile.    V.  ICAEIDS. 

Ploiciïe.  Les  Romains  avaient 
fait  de  celte  vertu  une  déesse ,  qui 
avait  à  Home  (i*!s  temples  et  des 
autels  ,  eutr  autres  im  qui  s'appelait 
1  autel  de  la  Pudicité.  La  bizarm  ie 
de  son  culte  est  icuiarquable.  Ou  dii 
G.-  i 


468  P  U  G 

tinguait  la  Pudicité  en  patricienne , 
ou  qui  regardait  l'ordre  sénatorial , 
et  en  poijulaire  ,  ou  qui  était  pour  le 

iîeuple.  Celle-ci  avait  son  temple  à 
a  rue  de  Rouie  qu'on  appelait  la 
Longue,  et  celui  de  la  Pudicité  pa- 
tricienne était  au  ni;.rché  aux  Ijœufs. 
Tite-Live  rapporte riiistoire  de  cette 
distinction  :  «  Virginia,  de  famille 
M  patricienne  ,  épousa  un  homme 
«  d'entre  îe  peuple,  nommé  Volum- 
»  nius  ,  qui  fut  consul.  Les  matrones 
»  du  rang  des  patriciens  la  chassèrent 
»  du  temple ,  parcequ'elle  s'était  nié- 
»  salliée.  Elle  se  plaignit  hautement 
w  de  l'insulte  ,  disant  qu'elle  était 
»  vierge  quand  son  mari  l'épousa  , 
»  qu'ils  avaient  vécu  depuis  en  gens 
»  d'honneur,  et  qu'il  n'y  avait  nulle 
»  raison  de  l'exclure  du  temple  de 
»  la  Pudicité.  Pour  réparer  en  quel- 
»  que  sorte  cette  injure ,  elle  hâtit 
»  dans  la  rue  Longue  un  petit  tem- 
>»  pie  à  la  Pudicité  ,  qu'elle  appela 
»  l'ieheia  ,  où  les  femmes  qui  n'é- 
»  talent  point  d'ordre  sénatorial  al- 
»  laient  porter  leurs  vcenx.  »  I.a 
Pudicité  était  représentée  sur  les  mé- 
dailles par  une  femme  assise,  n  vêtue 
de  la  stola  ,  tenant  de  la  main  gauche 
une  haste  en  travers,  qui  porte  la 
main  droite  et  le  doigt  index  vers 
son  visage ,  pour  montrer  que  c'est 
principalement  son  visage,  ses  veux 
et  son  front,  qu'une  fennne  pudique 
doit  composer.  Vénus  la  Pudique  , 
de  la  villa  Borghese ,  a  pour  symbole 
Une  tortue  ;  allégorie  qui  lait  en- 
tendre aux  fenmies  qu'elles  doivent 
être  aussi  retirées  dans  leurs  maisons, 
que  cet  animal  l'est  dans  la  sienne. 

PL'OiLA'r,con!hatàcoupsdepoings. 
Souvent  les  antagonistes  s'armaient 
decestes,  espèces  de  gantelets  garnis 
de  fer,  qui  les  mettaient  dans  la  né- 
cessité de  se  garnir  la  tèle  d'une  ca- 
lotte nommée  amphotide  ,  dont  le 
principal  usage  élait  de  garantir  1rs 
tempes  et  les  oreilles.  Ce  dernier 
combat  était  menrtner ,  et  se  ter- 
minait rarement  sans  la  mort  de  l'un 
des  deux  athlètes.  Les  pugiles  étaient 
nus  ,  il  des  caleçons  près.  Ce  genre 
de  comliat  consistait  à  se  tenir  ferme 
fur  les  pieds ,  à  harceler  âoa  advcr- 


P  U  R 

saîre ,  à  élever  les  Lras  à  la  haiitenr 
de  la  tête,  et  ù  les  étendre  en  avant  , 
pour  porter  des  coups  avec  quel<|i!f 
succès.  La  victoire  était  adjugée  à 
celui  qui  forçait  son  adversaire  ù  se 
déclarer  vaincu. 

PuLLAiREs,  ceux  qui  gardaient  et 
nourrissaient  les  poulets  et  les  oiseaux 
dont  on  se  servait  pour  les  auspi<<s. 
C'était  à  eux  à  oJxserver  et  à  rendre 
compte  à  l'augure  de  la  manière  dont 
les  poidets  avaient  mangé  la  p;!te 
qu'on  leur  jetait. 

Pti  i.viNAR ,  lit  sur  Irquel  on  mettait 
les  statues  des  dieux  dans  les  festin» 
appelés  lectisternes. 

PliNiTioN.  (  Iconol.  )  Elle  est  ex- 
primée dans  les  tahleaux  d'église  par 
un  ange  arme  d'une  épée  llainhoj  ante 
ou  d'un  fouet. 

PtONçu  (  M.  Chin.  )  ,   nom  du 

Î)remier  homme  ,  suivant'  qtielcpr  s 
cttrés  chinois,  p^.  Cosmogome  dls 
Chinois. 

Pureté.  «  On  pourrait  l'exprimer , 
»  dit  ff'^inckelniann.,  par  un  goiivei- 
»  nail  de  navire ,  fondé  sur  ce  pro- 
»  verbe  grec ,  plus  propre  qu'un 
»  goui>eriiail ,  parceque  les  vagues 
»  le  lavent  sans  cesse.  »  Cochin  la 
rend  par  une  jeune  personne  vêtue 
de  blanc ,  qui  tient  une  tige  de  lis. 
Quelquefois  on  lui  donne  un  tan.is  , 
d'oà  il  sort  de  l'eau.  La  blancheur 
des  vêtements  est  l'image  la  plus 
fidèle  de  la  Pureté.  Lorsqu'elle  est 
représentée  ajant  un  doigt  sur  la 
bouche  ,  c'est  pour  marquer  que  celte 
vertu  nous  apprend  à  régler  nos  p;i- 
roles.  André  Sacchi  l'a  syrnboli.-iée 
par  une  jeune  fille  dont  la  chevelure 
est  arrangée  avec  art  ;  elle  a  un  vête- 
ment blanc,  et  tient  un  cygne  dans 
ses  bras ,  image  de  candeur  et  de 
pureté  ,  que  cette  figure  allégori<jue 
exprime  encore  mieux  par  «on  air 
de  tête ,  par  ses  yeux  où  siège  la 
modestie  ,  par  sa  bouche  qui  semble 
exhaler  le  plus  suave  )iarfum. 

Purification  ,  pratiijne  de  reli- 
gion très  commune  chez  les  anciens, 
qui  l'appelaient ,  ou  ablution ,  ou 
expiation ,  ou  luslration.  Il  v  en  avait 
de  deux  sortes,  les  unes  générales 
€l  les    autres    particulières ,   qii'oa 


pent  considérer  encore  comme  or- 
diuaires  et  extraordinaires.  Les  pu- 
riîicat  ions  généraîesordinaires  avaient 
lieu,  quand,  dans  une  assemblée, 
avant  les  sacrifices ,  un  prêtre  ou 
quelque  autre ,  après  avoir  trempé 
une  branche  de  lanrier  ,  ou  des  tisies 
de  verveine,  dans  Teau  lustrale,  en 
faisait  aspersion  sur  le  peuple,  au- 
tjur  duquel  il  tournait  trois  fois 
pour  cela.  Les  purifications  générales 
extraordinaires  se  faisaient  dans  des 
temps  de  peste  ,  de  fa  nine  ,  ou  de 
quelque  autre  calamité  publique  ;  et 
alors  ces  purifications  étaient  cruelles 
et  barbares ,  sur-tout  chez  les  Grecs. 
Oii  choisissait  celui  des  habitants 
d'une  ville  qui  était  d'une  figure 
plus  laide  et  plus  difforme  ;  on  le 
conduisait,  avec  un  appareil  triste  et 
lugubre,  au  lieu  destiné  pour  le  sa- 
crifice ;  et  là  ,  après  plusieurs  pra- 
tiques superstitieuses,  on  rinnnolait , 
on  le  brûlait,  et  on  jetait  ses  cen- 
dres dans  la  mer. 

Les  purifications  particulières  or- 
dinaires étaient  extrêmement  com- 
munes. Elles  consistaient  ù  se  laver 
les  mains,  avant  quelque  acte  de  reli- 
gion ,  avec  de  l'eau  commune  ,  quand 
cet  acte  se  faisait  en  particulier  , 
et  avec  de  l'eau  lustrale  à  l'entrée 
des  temples  et  avant  les  sacrifices. 
11  y  en  avait  qui  ne  se  conten- 
taient pas  de  se  laver  les  mains  ;  ils 
crevaient  acquérir  une  plus  grande 

()ureté  en  se  lavant  aussi  la  tête, 
es  pieds ,  quelquefois  tout  le  corps , 
et  leurs  habits  même.  C'est  à  quoi 
étaient  sur-tout  obligés  les  prêtres  , 
qin'  ,  pour  leur  purification  ,  avant 
de  pouvoir  faire  les  fonctions  de  leur 
ministère,  étaient  tenus  d'observer 
piu5ieurs  pratiques  austères  pendant 
plusieurs  jours  avant  la  cérémonie 
religietiie  ,  comme  d'éviter  soigneu- 
sement toutes  sortes  d'impuretés  , 
et  de  se  ptiver  même  des  plaisirs 
permis  et  iinocents. 

Les  puriuca.'oDs  particulières  ex- 
traordinaires avaient  lieu  pour  ceux 
qui  avaient  comi.is  quelque  giand 
crime  ,  comme  1  honicide ,  l'inceste  , 
rafluUère ,  etc.  f^and  quelqu'un 
»Tait  commi»  un  de  -es  criotei  ,  ik 


PUT  469 

ne  pouvait  se  puntier  lui-même  ; 
mais  il  était  obligé  d'avoir  recours 
à  une  espèce  de  prêtres  appelés 
Phamiaques,  qui  le  faisaient  passer 
par  plusieurs  cérémonies  supersti- 
tieuses ,  comme  de  faire  sur  lui 
des  aspersions  de  sang  ,  de  le  frotter 
avec  une  espèce  d'oignon ,  de  lui 
faire  porter  au  cou  une  sorte  de 
collier  de  figues,  etc.  Il  ne  pouvait 
entrer  dans  les  temples  ,  ni  assister 
à  aucun  sacrifice  ,  qu'auparavant 
un  pharmaque  ne  l'eût  déclaré  suffi- 
samment purifié. 

La  matière  le  plus  ordinairement 
emplovée  pour  les  purifications 
était  l'eau  naturelle.  Celle  de  la  mer  , 
qiw  d  on  en  pouvait  avoir  ,  était 
préférée  à  toute  autre;  et  ce  n'était 
qu'à  son  défaut  qu'on  se  servait  de 
celle  des  fleuves  et  des  fontaines  : 
mais  pn  avait  soin  d'y  mettre  du 
sel ,  et  quelquefois  du  soufre. 

PvRPi.RÉis,  un  des  géants,  fils 
de  la  Terre  ,  dont  les  Romain»  ,  au 
rapport  de  N avilis  ,  trouvèrent  les 
images  chez  les  Carthaginois  dans  le 
cours    de    la    guerre   Punique. 

Purs  (Dieux).  A  Pallantium  ,  ville 
d'Arcadie  ,  on  voyait  sur  une  hau- 
teur un  temple  bâti  à  ces  divinités, 
par  lesquelles  on  avait  coutume  de  ju- 
rer dans  les  plus  importantes  affaires; 
du  reste,  ces  peu^>les  ignoraient 
.  quels  étaient  ces  dieux;  ou,  s'ils  le 
savaient ,  c'était  un  secret  qu'ils  ne 
révélaient  pas. 

PosiLLAsiMrrÉ,  (Iconol.)  Co- 
chin  la  représente  par  une  femme 
coëffée  d'une  tête  de  lièvre,  atten- 
tive, inquiète  ,  et  regardant  autour 
d'elle.  Elle  marche  courbée  et  avec 
préc.intion ,  quoique  sur  un  terrain 
uni ,  et  se  serre  dans  ses  vêtements. 
Enfin  elle  voit  des  fantômes  dans  les 
nuages. 

Pi  STER ,  nom  d'une  idole  des  an- 
ciens Germains,  sur  laquelle  on  peut 
considter  une  dissertât  ion  de  lî/aMte, 
imprimée  à  Giessen  ,  en  1 726,  in-/^. , 
sous  ce  titre  :  Pusterus,  vêtus  Ger- 
'  manonini  idolum. 

Pu  TA  ,  déesse  romaine  invoqué» 
par  ceux  qui  émonduient  les  arbres» 
ftac.  Putare  ,  émonder. 


470  P  Y  A 

PuTF.At  ,  endroit  où  Ja  fondre 
ëlait  tombée  ,  et  qui  devenait  sacré. 
Il  <lifiérait  du  Bùlenlal ,  en  ce  que 
Ja  foudre  s  y  était  enterrée ,  quasi 
inputeo,  comme  dans  un  puits.  On 
l'entourait     aussi    d'une    palissade. 

J^.  BlDENTAL. 

PuzzA  (  M.  CIn,:.)  ,  divinité 
cliinoiseqnelo  P.  Kirchercroil  être 
la  même  que  llsis  et  la  Cvbèle  des 
Egyptiens.  On  la  représente  assise 
sur  une  fleur  de  lotos,  ou  sur  nn 
héliotrope.  Elle  a  seize  bras,  et  porte 
tlans  chaque  main  un  f;rand  nombre  de 
•couteaux ,  d 'épées ,  de  livres ,  de  fruits , 
de  fleurs,  de  plantes-,  de  vases,  de 
fioles.  I/es  bonres  racontent  sur  cette 
déesse  plusieurs  fables  extravaj;antes  : 
ils  disent  que  trois  nymphes  étant 
entrées  dans  un  fleuve  pour  se  bai- 
gner ,  riierbe  nommée  viciarin , 
ou  lotiiÉ  aquatica  ,  commença 
tl'écîore  tout-à-coup  sur  la  robe  d'une 
de  ces  nvmphes  ,  et  fît  lïriller  à  ses 
yeux  son  fruit  de  corail.  La  beauté 
ei  la  couleur  vermeille  dece  fruit  firent 
naître  à  la  nymphe  l'envie  d'en  coû- 
ter ;  mais,  par  une  vertu  particulière  , 
ce  fruit  la  rendit  enceinte.  Elle  de- 
vint mère  d'un  garçon  fpi'elle  prit 
soin  d'élever.  Lorsque  son  fils  eut 
atteint  l'âge  de  l'adolescence,  elle 
le  quitta  pour  retourner  au  ciel. 
Celte  fable  a  du  rapport  avec  .celle 
d'Isis  que  les  Egyptiens  représen- 
tent assise  sur  la  fleur  de  lotos,  al- 
laitant son  fds  Horus.  Le  P.  Kirchcr 
croit  que  cotte  déesse  Puzza  n'est 
qu'un  emblème  dont  les  Chinois  se 
sont  servis  pour  exprimer  la  puis- 
sance et  la  fécondité  de  la  nature. 

P  Y  ASEPSIES  ,  fêtes  que  les  Athé- 
niens célébraient  autrefois  ,  en  l'hon- 
neur d'Apollon ,  le  septième  jour 
du  mois  d'Octobre  ,  qui  de  cette  fête 
était  apppelé  Pyanepsion.  Plutar- 
ijue  dit  que  ce  fut  Thésée  qui  l'ins- 
titua, parceque,  revenant  de  Crète  , 
il  fît  un  sacrifice  à  Apollon  de 
tout  ce  qui  restait  de  fèves  ;  qu'il 
luit  le  tout  dans  une  marmite  ,  le 
fît  cuire  ,  et  le  mangea  avec  ses  com- 
pagnons ;  ce  qiie  l'on  imita  ensuite  , 
en  mémoire  de  son  heureux  retour. 
Ce  fut    de    ces    fèves    cuites    que 


P  Y  G 

la  fête  fut  appelée  Pyanepsies.  Da-n: 
celte  fête  ,  un  jeune  garçon  portait 
un  rameau  d'olivier  ,  chargé  d'olives 
de  tous  côtés,  dans  lequel  étaient 
entortillés  plusieurs  flocons  de  laine  , 
et  le  mettait  à  la  porte  du  temple 
d'Apollon  connne  une  offrande.  Rac. 
Pyanon ,  fève  ;  eptein ,  faire 
cuire. 

Pyas,  qu'OfM/e  fait  métamor- 
phoser en  grue  par  Junon.  ISlc- 
tamorph.  l.  6. 

PvCTÈs  ,  surnom  donné  à  Apol- 
lon ,  après  qu'il  eut  vaincu  à  la 
lutte  le  brigand  Phorbas  ,  qui  em- 
pêchait de  se  rendre  à  son  temple. 
Rao.  Pyx  ,  à  coups  de  poing. 

Pygas  ,  reine  des  Pygnjées ,  fut 
changée  en  grue  par  Junon ,  pour 
avoir  eii  la  présomption  de  se  com- 
parera la  reine  des  dieux,  qui  depuis 
sa  métamorphose  fît  une  guerre  con- 
tinuelle à  son  peuple.  Voy.  Pyg- 
mÉes. 

Pygée  ,  une  des  lonides,  ainsi 
nommées  de  leur  père  Ion. 

Pygm,«a  Mater,  Pygas  ,  reine  des 
Pygmées. 

I .  Pygmalion  ,  fils  de  Bélus  roi  de 
Tyr,  et  frère  de  Didon  et  d'Anna, 
tua  Sichée ,  son  beau-frère ,  pour 
s'emparer  de  ses  trésors.  ' 

a.  —  Fameux  statuaire,  révolté 
contre  le  mariage  par  l'infâme  pros- 
titution des  Propétides ,  se  voua  au 
célibat  j  mais  if  devint  amoureux 
d'une  statue  d'ivoire ,  ouvrage  de 
son  ciseau  ;  et  obtint  de  \énus,  à 
force  de  prières  ,  de  l'animer.  Sou 
vœu  étant  exaucé ,  il  l'épousa  et  eut 
d'elle  un  fils  appelé  Paphus. 

PygmÉes  ,  peuple  fabuleux  qu'on 
disait  avoir  existé  enThrace  ;  c'étaient 
des  homjiies  qui  n'avaient  qu  une 
coudée  de  haut  :  leurs  femtnei  accou- 
chaient â  trois  ans ,  et  étaient  vieilles 
à  huit.  Leurs  villes  et  It^TS  maisons 
n'étaient  bâties  que  -'^  coquilles 
d'œufs  :  à  la  campagi'^  i  ils  se  reti- 
raient dans  des  trou'  qu'ils  faisaient 
sous  terre  :  ils  cou'''"*^'^*  'çu^s  hieds 
avec  des-cognéeSj-^omme  s'il  eût  été 
question  d'abatte  une  forêt.  Une 
anuée  de  cesi*et^ts  hommes  alla- 


P  Y  G 

tfLïA  Hercule  qui  se'tait  endormi 
après  la  défaite  du  géant  Antée , 
et  prit,  pour  le  vaincre,  les  mêmes 
précautions  qu'on  prendrait  pour 
former  un  siège  :  les  deux  ailes  de 
cette  petite  armée  fondent  sur  !a 
main  du  héros  ;  et  pendant  que  le 
corps  de  bataille  s'attache  à  la  fran- 
che ,  et  que  les  archers  tiennent  ses 
pieds  assiégés  ,  la  reine  ,  avec  ses 
plus  braves  sujets  ,  livre  un  assaut 
à  la  tète.  Hercule  se  réveille,  et 
riant  du  projet  de  cette  fourniil- 
lière ,  les  enveloppe  tous  dans  sa 
pean  de  lion ,  et  .les  porte  à  Eurjs- 
thée. 

Les  Pv^mées  avaient  guerre  dé- 
clarée «.outre  les  grues  ,  qui  tous 
les  ans  venaient  de  la  Scythie  les 
attaquer  :  nos  champions ,  montés 
sur  des  perdrix  ,  ou  selon  d'autres 
sur  des  chèvres  et  des  béliers  d'une 
taille  projjortionuée  à  la  leur  ,  s'ar- 
maient de  toutes  pièces  pour  aller 
combattre  leurs   ennemis. 

Les  Grecs ,  qui  rec-onnaissaieni  des 
géants,  c.-à-d.  ,  des  hommes  d'une 
grandeur  extraordinaire  ,  pour  faire 
le  constraste  parfait  imaginèrent  ces 
petits  hommes  d'une  coudée  ,  qu'ils 
appelèrent  Pygniées.  L'idée  leur 
en  vint  peut-être  de  certains  peu- 
ples d'Ethiopie  ,  appelés  Péchiniens , 
(nom  qui  a  aussi  quelque  analogie 
avec  celui  de  Pygmée  )  ;  ces  peuples 
étaient  d'une  petite  taille  :  les  grues 
se  retirant  tous  les  hivers  dans  ces 

I)a  vs ,  ces  peuples  s'assemblaient  pour 
pur  faire  peur  et  les  empêcher  de 
s  arrêter  dans  leurs  champs  :  voilà 
le  combat  des  Pvgmées  contre  les 
grues.  Encore  aujourd'hui  les  peu- 
pies  de  Nubie  sont  d'une  petite 
taille. 

(^uant  ù  la  fable  de  Pygas  leur 
1  '  'ne  qui  fui  changée  en  grue  ,  c'est 
qu'elle  s'appelait  aussi  Gérané  ,  qui 
est  le  nom  grec  de  la  grue  :  elle 
était  belle,  mais  fort  cruelle  ;  ses 
sujets  ,  craignant  qu  un  fds  qu'elle 
av.  it  ne  lui  ressemblât ,  le  lui  ôtèrent 
-  mains  pour  le  f.iire  élever  à  leur 
inière.  Sa  cruauté  est  désignée  par 
1.1  :4uerre  quelle  fait  au.\  Pvgmées  à 
la  tête  des  grues. 


P  Y  L  4-jt 

Plusieurs  des  anciens  ont  fait 
mention  des  Pygmées  ;  mais  ils  n'é- 
taient ,  en  ce  point ,  que  les  copistes 
d'Homère,  qui  emploie  souvent  àes 
comparaisons  agréables  pour  amuser 
son  lecteur,et  qui  compare  iesTrov  ens 
à  des  grues  qui  fondent  sur  des  Pyg- 
mées. 

PïLADE ,  fils  de  Strophius  roi 
de  Phocide,  et  d' Anaxibie  .sceur  des 
Atrides,  fut  élevé  avec  Oreste  son 
cousin ,  et  lia  ayet'  lui .  dès  ce  temps- 
là,  une  amitié  qui  les  rendit  dans  la 
suite  inséparables.  Après  qu'Oreste 
eut  tué  Egistheet  Clytemneslre  avec 
l'aide  de  Pylade ,  et  qu'il  eut  tiré 
sa  sœur  Electre  de  lopprobre  où 
les  tyrans  l'avaient  tenue,  il  la 
donna  en  mariage  à  son  ami.  Ils  allè- 
rent ensemble  dans  la  l'auride  pour 
enlever  la  statue  de  Diane  ;  mais , 
ayant  été  surpris  tous  deux,  ils  fu- 
rent chargés  de  chaînes  pour  être 
immolés  à  Diane.  Cependant  la  prê- 
tresse offrit  de  renvoyer  l'un  des 
deux  daus  la  Grèce ,  un  seul  suffi- 
sant pour  satisfaire  à  la  loi  :  Pylade 
fut  celui  qu'elle  voidut  retenir.  Ce 
fut  alors  qu  "on  vit  ce  généretis  com- 
bat d'amitié  tpii  a  été  si  célébré  par 
les  anciens ,  et  dans  lequel  Oresle  et 
Pylade  offraient  leur  vie  l'uu  pour 
l'autre.   > 

Pylade  avait  encore  secondé  Oreste 
dans  le  dessein  de  tuer  Pyrrhu.s» 
Pausanias  dit,  à  ce  sujet ,  qu"'il  ne  le 
fit  pas  seulement  par  amitié  pour 
Oreste  ,  mais  encore  par  le  désir  de 
venger  son  bisaïeul  Pliocus  tué  par 
Pelée  aïeul  de  Pyrrhus.  Pvlade  eut 
d'Electre  deux  "fils,  Strophius  et 
Médon. 

PïLïA,  surnom  de  Cérès  ,  pris 
des  Thermopyles  ,  où  elle  était  ho- 
norée. 

Pylagore,  surnom  de  Cérès. 

Pylaos  ,  fils  de  Nélée  et  deChlo- 
ris ,   tué  par  Hercule. 

PvLARGÉ  ,  fille  de  Danaûs. 

P^LARÈs,  Tro3en  tué    par  Ajax. 

Pylas  ,  roi  de  Mégare  ,  ayant  , 
par  accident  ,  tué  son  oncle  Bias , 
se  réfugia  auprès  de  Pundion  ^ 
s<3n  gendre  ,  au  moment  où  celui-çi 
avait  été  chasse  d'Athènes.  x 

Gg4 


/,72  P  Y  R 

PytÉES  ,  fêle  grecque  on  l'honneur 
de  C<;rès  ;  elle  se  célcl^riiit  aux 
ïhermopjles ,  d'où  elle  tirait  son 
oin> 

i.PylÉmèkb,  général  paphlago- 
nien  ,  tué  par  Ménélas  au  siège  de 
1  roie. 

3.  —  Roi  de  Méonie,  qui  envoya 
IMestès  et  Antiphus ,  ses  fils ,  à  la 
guerre. 

Pyléons,  couronnes  et  guirlandes 
dont  les  Lacédcuioniens  ornaient  la 
statue  de  Junon. 

1.  Pylkus  ,  chef  troyen  ,  tué  par 
Achille. 

2.  —  Fils  ,  de  Clyménus  ,  roi 
d'Orchomène. 

Pylius  ,  Nestor,  roi  d'une  con- 
trée fie  l'Achaïe ,  dont  Pjlos  était  la 
capitale. 

Pylo  ,  fille  de  Thespius. 

Pylon  ,  Troyen  tué  par  P0I3'- 
pœtès. 

Pylotis  ,  surnom  de  Minerve,  pris 
de  l'usage  où  l'on  était  de  placer  son 
image  au  -  dessus  des  portes  des 
villes  ,  comme  celle  de  Mars  était 
placée  au-dessus  des  portas  des  faux- 
Lourgs  ,  pour  nous  faire  comprendre 
que  S!  l'on  doit  faire  usage  des  armes 
au  dehors  pour  repousser  l'ennemi 
dans  l'intérieur  des  villes ,  c'est  à  la 
sagesse  de  Minerve  qu'il  faut  avoir 
recours. 

Pyhjs  ,  fils  de  Mars. 

Pyracmon  ,  Cyclope  ,  un  des  for- 
gerons de  Vulcain.  Rac.  -Pj^r,  feu  ; 
aktnon ,  enclume. 

I.  Pyracmus,  guerrier  qu'0^'^VZe 
fait  tomber  sous  les  coups  de  Cénée. 

Pyrame,  nom  d'un  jeune  Assyrien, 
célèbre  par  sa  passion  pour  Tnisbé. 
Comme  ses  parents  et  ceux  deThisbé 
les  gênaient  beaucoup  dans  leurs 
r.mours ,  ils  projetèrent  un  rendez- 
vous  hors  delà  ville  ,  sous  un  minier 
Liane.  Thisbé  ,  couverte  d'un  voile  , 
arriva  la  première  au  rendez-vous 
convenu.  Lu  elie  fut  attaquée  par 
Une  lionne  qui  avait  la  gueule  tout 
ensanglantée ,  et  dont  elle  se  sauva 
«vec  tant  de  précipitation  ,  qu'elle 
laissa  tomber  son  voile.  La  bête  le 
lavuvant  sur  son  passage  le  mit  en 


P  y  R 

pièces  et  l'ensanglanta,  Pyrame  étant 
a!  rivé  ramassa  le  voile,  et  croyant 
«jtic  Thisbé  était  dévorée ,  il  se  p  rça 
fie  son  épée.  Cependant  Thisbé  , 
sortie  du  lieu  où  elle  s'était  sauvée  , 
revint  au  rendez-vous  ;  mais  ayant 
trouvé  Pyrame  expirant ,  elle  ramassa 
lépée  fatale,  et  se  la  plongea  dans  le 
cœur.  On  rapjîorte  que  le  mûrier 
lut  teint  du  sang  de  ces  amant»  ,  et 
que  les  uiùres  qu'il  portait  devinrent 
rouges  ,  de  blanches  quelles  étaient 
auparavant. 

Pyramides.  C'est  le  symbole  ordi- 
naire de  la  gloire  des  princes.  Chez 
If  s  Egyptiens  ,  c'était  xm  emblème 
de  la  vie  humaine,  dont  le  commen- 
cement était  représenté  par  la  base  , 
et  la  fin  par  la  pointe  ;  c'est  pour 
cela  qu'ils  les  élevaient  sur  des  sé- 
pulcres. 

Quelques  peuples  idolâtres  attri- 
buent une  espèce  de  divinité  i'i  la 
forme  pyramidale.  Plusieurs  idoles 
chinoises  ne  sont  autre  chose  rjue  des 
pyramides ,  qu'on  appelle  Chines. 

Les  temples  siamois  sont  ordinai- 
rement environnés  de  pyramides. 

L'auteur  de  X Histoire  de  la  Vir- 
ginie nous  apprend  que  les  habitants 
de  cette  contrée  élèvent  souvent  àti 
pyramides  et  des  colonnes  iJe  pierre  , 
qu'ils  peignent  et  qu'ils  ornent  selon 
leur  goût.  Ils  leur  rendent  même 
toutes  les  marques  extérieiu'es  duo 
culte  religieux. 

1 .  Pyrecme  ,  roi  de  Péonie ,  auxi- 
liaire des  Trovens,  tué  parPatrocle. 

2.  —  Tyran  de  l'isle  d'Eubée  tué 
par  Hercule  pour  avoir  fait  une 
guerre  injuste  aux  Béotiens. 

Pïkées.  (  M.  Pers.  )  Ce  nom 
signifie  temples  du  feu,  et  c'est  celui 
que  les  Perses  donnaient  aux  lieux 
où  ils  enfermaient  le  feu  sacré.  L'n 
des  plus  célèbres  pyrécs  fut  érigé 
par  un  docteur  guèbre  dans  la  ville 
de  Balek,  sur  les  confins  de  la  Perse 
et  des  Indes.  Ealek  était  comme  le 
centre  de  la  religion  des  Perses.  Elle 
était  pour  eux  ce  qu'est  la  Mecque 
pour  les  mahométans  ,  ce  qu'est 
Rome  pom-  les  catholiques.  Un  au- 
teur arabe  nous  appeend  qu'on  élevjij 
sept  pyrées  eu  1  hoivicur   des  sept| 


P  Y  R 

planètes,  et  qu'on  j  faisait   J^rûler 
continu 'Uemeiit  des  parfums. 

1.  Pybèxe  ,  nvnipl.e  que  Mars 
rendit  uièie  de  Cvcnus. 

2.  —  Fiile  de  Bébrycius ,  roi  d"B^ 
pagne,  ayant  été  forcée  par  Hercule  ; 
mil  au  monde  un  scriieiit ,  et  fut  si 
cffravée  de  cette  apparition  ,  qu'elle 
prit  la  fuite ,  et  se  réfugia  dans  une 
forêt ,  ci  elle  devint  la  proie  des 
bêtes  féroces.  On  dit  qu'elle  donna 
son  nom  aux  Pyrénées ,  montasnes 
qui  séparent  la  France  de  l'Espagne. 

3.  —  Fontaine  consacrée  aux 
Muscs ,  et  célèbre  dans  les  écrits  des 
poètes.  C  est  à  cette  fontaine  que 
buvait  leclieval  Pépase ,  lorsque  Bel- 
lérophon  se  sai>it  de  lui  par  surprise , 
et  monta  dessus  pour  aller  combattre 
la  Chimère.  Cette  fontaine  avait  sa 
source  au  ]*as  de  l'Acrocorinthe ,  ou 
citadelle  de  Corinthe. 

Les  mvthûlogues  ne  sont  point 
dactord  sur  l'orieine  de  cette  fon- 
taine. Les  uns  disent  que  Pvrène  , 
inconsolable  delà  perte  deCenchrius 
son  fils  ,  tué  malhenreu^ement  p;ir 
Diane  ,  en  versa  tant  de  larmes ,  que 
les  dieux ,  après  sa  mort ,  la  chan- 
gèrent en  nne  des  plus  belles  fon- 
taines ,  qui  depm's  porta  son  nom,  et 
qui  arrosait  la  ville  de  Corinthe. 

D'autres  veulent  qu'Alope  fit  pré- 
sent à  Sisyphe  de  celte  fontaine  pré- 
cieuse ,  pour  savoir  de  lui  ce  qu'était 
devenue  sa  fille  Egine  que  Jupiter 
avait  enlevée.  Sisyphe  le  lui  décou- 
vrit ,  h  condition  qu'elle  donnerait 
de  I  eau  à  la  citadelle  ;  et  c'est  ainsi 
que  le  secret  de  Jupiter  fut  révélé. 
La  fontaine  de  Pyrène  n'en  eut  que 
plus  de  réputation. 

1 .  Pybénée  ,  roide  Phocide ,  avant 
un  jour  rencontré  les  Muses ,  leur  fit 
beaucoup  d'accueil ,  et  leur  oflrit  de 
venir  se  reposer  dans  son  palais, 
^lais  à  peine  v  fiirent-elles  entrées , 
qa  il  en  fit  fermer  les  partes ,  et  vou- 
lut leur  faire  violence.  Alors  elles 
prirent  des  ailes  avec  ,1e  secom-s 
d'Apollon  ,  et  s  enfuirent  à  travers  les 
airs.  Pyrénée  monta  sur  le  haut  d  luie 
tour,  et  crut  pouvoir  voler  comme 
elles  ;  mais  il  se  précipita  du  haut  en 
bas  de  la  tour ,  «t  «e  tua. 


P  Y  R  4:5 

Il  s'aiit  ,  dans  cette  fable  ,  de 
quelque  prince  gui ,  n'aimant  pas  les 
belles-lettres  ,  détruisit  les  lie>ix  où 
on  les  cultivait  ;  et  l'on  dit  qu  il  était 
mort  en  poursuivant  les  gens  de 
lettres. 

a.  —  Surnom  de  Vénus  adorée 
dans  les  Gaules. 

Pyrès,  Lvcien  tué  par  Patrocle. 

PïbÉtls,  monstre  moitié  homme, 
moitié  cheval. 

PïRtK)  ,  nourrice  des  enfants  de 
Priam. 

PïRiPHLÉoÉTHOK  ,  fleuve  de  la 
Thesprotie ,  qui  se  jette ,  avec  le  Co- 
cvte  ,  dans  le  miimis  Arélhuse ,  et 
dont  le  num  signifie  Brûlant;  ce  qui 
en  a  fait  faire  un  fleuve  d  enfer. 

Pï BIFFE,  une  des  filles  de  Thes- 
pius. 

Pyrisoûs  ,  sauvé  dufau  ,  premier 
nom  d' Achille ,  parcequ'au  cri  que 
jeta  son  pèr*»  effrav  é  de  le  voir  dans 
le  feu  Oii  Thétis  ,  sa  mère .  l'aTait 
mis  pour  le  purifier  de  ce  qu'il  avait 
de  mortel ,  il  en  fut  retiré  avec  pré- 
cipitation. 

Pyro,  une  des  Océanides. 

Py RODÉS ,  fils  de  Clias,  le  premier, 
selon  Pliiie,  qui  fit  sortir  du  feu  de* 
veines  d'un  caillou. 

Pyrodulie,  culte  du  feu ,  culte 
propre  aux  disciples  de  Zoroastre. 

Pyroïs  ,  un  des  chevaux  du  Soleil. 
Rac.  Pyr,  feu. 

PvROHiNTiE  ,  sorte  de  divination 
par  le  inoven  du  feu. 

Il  V  avait ,  chez  les  anciens,  diffé- 
rentes espèces  de  pvromantie ,  ou 
diverses  manières  de  la  pratifjuer , 
dont  voici  les  principales  : 

Tantôt  on  jetait  sur  le  feu  de  la 
poix  brovée  ,  et  si  elle  s'allumait 
promptement ,  on  en  tirait  un  bon 
augure.  Tantôt  on  allumait  des  flam- 
beaux enduits  de  poix .  et  l'on  obser- 
vait la  flamme  :  si  elle  était  réunie  et 
ne  formait  qu'une  seule  pointe  ,  on 
augurait  bien  de  Tévènement  sur 
lequel  on  consultait  ;  si ,  au  contraire, 
elle  se  partageait  en  deux  .  ce  signe 
devait  être  pris  en  mauv  aise  part  : 
uKiis  quand  elle  montrait  trois  pointes, 
c'était  le  présage  le  plus  favorable. 


4-4  P  Y  R 

Si  elle  s'écartait  à  droite  on  h  pauoli? , 
on  en  concluait  Ja  mort  pour  un  ma- 
lade ,  et  des  maladies  pour  ceux  qui 
nen  étaient  point  encore  attaqués. 
Son  pétillement  annonçait  des  mal- 
lieurs  ,  et  son  extinction  les  dangers 
les  plus  affreux.  Quelquefois  on  je- 
tait une  victime  dans  le  feu ,  et  l'on 
s  attachait*»!  considérer  la  manière 
tient  il  l'environnait  et  la  consumait , 
si  la  flamme  formait  une  pyramide  , 
ou  si  elle  se  divisait.  En  un  mot  ,  la 
couleur,  l'éclat,  la  direction,  la  len- 
teur ou  la  vivacité  de  cet  élément 
«lans  les  sacrifices,  tout  était  matière 
îi  observation  et  à  pi-ophétie.  On 
îittribuait  l'origine  de  cette  espèce 
fîe  pyromantie  au  devin  Amphiaraùs , 
<iui  périt  au  sièee  de  Thèi/es  ;  J'au- 
Ircs  la  rapportent  aux  Argonautes. 
Dans  quelques  occasions,  on  ajoutait 
:iu  feu  d'autresmatières.  Par  exemple, 
on  prenait  nn  vaisseau  plein  d'urine, 
tlont  l'orifice  était  Louché  avec  un 
tampon  de  laiiie  ;  on  examinait  de 
quel  côté  le  vaisseau  crevait ,  et  alors 
on  réglait  les  augures.  D'autres  fois 
on  les  prenait  en  observant  le  pétil- 
lement de  la  flamme  ou  de  la  lumière 
d'une  lampe.  Il  y  avait  à  Athènes  , 
dans  le  temple  de  Minerve  Poliade  , 
tine  lampe  continuellement  allumée , 
entretenue  par  des  vierges,  qui  ob- 
servaient exactement  tous  les  mou- 
vements de  sa  flamme.  Mais  ceci  se 
rapporte  plus  directement  à  la  laui- 
padomantie ,  ou  lychnoniantie. 

Quelques  auteurs  mettent  au  nom- 
bre des  espèces  de  pyromantie  l'abo- 
minable coutume  qu  avaient  certains 
peuples  orientaux  de  faire  passer 
leurs  enfants  par  le  feu  en  l'honneur 
de  Moloch.  Delrlo  y  comprend  aussi 
la  superstition  de  "ceux  qui  exami- 
naient les  symptômes  des  feux  allu- 
més la  veille  delà  saint  Jean-Raptiste , 
et  la  coutume  de  danser  alentour, 
ou  de  sauter  par-dessus.  Il  ajoute 
que  les  Lithuaniens  pratiquaient 
encore  de  son  temps  une  espèce  de 
pyromantie.  «  Pour  connaître ,  dit-il , 
»  quelle  sera  l'issue  dune  nraladie  , 
»  ils  mettent  le  malade  devant  un 
»  grand  feu.  Si  l'ombre  Ibrmée  par 
«  sou  corps  est  droite,  et  direcletiienl 


P  Y  R 

»  opposée  au  feu ,  c'est ,  selon  eux , 
»  un  signe  de  guérison  ;  si ,  au  con- 
»  traire,  elle  paraît  de  côté,  ils  dés- 
»  espèrent  du  malade,  et  le  tiennent 
I    »  jiour  mort.  » 

Pykonia.  Diane  ,  sous  ce  nom  , 
avait  un  leuiple  sur  le  niont  Cratliis  , 
où  les  Argiens  allaient  chercher  du 
fen  pour  leurs  fêtes  de  Lenia.  llac. 
Pj^r,  feu. 

1.  Pyrrha.  7-^.  Deucauon. 

2.  —  Ce  fut  sous  ce  nom  qu'A- 
chille ,  déguisé  en  fille ,  fut  caché 
dans  la  cour  de  Lycomède ,  pour  ne 
fias  aller  au  siège  de  Troie.  P  oj-. 
Achille. 

Pyrrhides  ,  nom  patronymique 
des  descendants  de  Néoptolèuie,  en 
Egypte. 

Pyrrhique  ,  danse  militaire  des 
anciens  ,  fameuse  dans  les  écrits  des 
poètes  et  des  liistoriens. 

Les  danseurs  étaient  vêtus  de  tu- 
niques d'écarlate ,  sur  lesquelles  ils 
portaient  des  ceinturons  garnis  d'a- 
cier,  d'oi\  pendaient  l'épée'et  une 
espèce  de  courte  lance.  Les  musi- 
ciens ,  outre  cria  ,  avaient  le  casfjue 
orné  d'aigrettes  et  de  plumes. 

Chaque  bande  était  précédée  par 
un  maître  de  bailet  ,  qui  marquait 
aux  autres  les  pas  et  la.  cadence  ,  et 
qjii  donnait  aux  musiciens  le  ton  ot 
le  mouvement ,  dont  la  vitesse  repré- 
sentait l'ardeur  et  la  rapidité  des 
combats. 

Queiffues  tins  croient  que  la  p^r- 
rhique  fut  ainsi  non>niée  de  Pyrrhus 
de  Cvdon  ,  qui ,   le  preuiier  ,  apprit 
aux  Cretois  cette  manière  de  danser 
avec  leurs  armes  sur  la  cadence  du^ 
pied  pyrrhique ,  c'est-à-dire  d'une 
cadence  précipitée,  parceqne  le  pied 
pyrrhique  ,   étant   composé  de  deux 
J)rèves ,  en  désigne  la  vîtesse.  D'autres 
prétendent   que  Pyrrhus  ,  fils  d'A- 
chille, fut  l'inventeur  de  cette  dan?e  ,' 
et   qu'il   fut   le   prenu'er  qui   dansa  . 
aimé  devant  le  tombeau  de  son  père^  ' 
yiristote  en  fait  Achille  même  l'au- 
teur. 

Les  Lacédémoniens  furent  ceux 
d'entre  les  Grecs  qui  s'adonnèrent  le 
plus   à    cette    danse.    Au  rappott 


P  ^  R 

S*  Athénée ,  ils  y  exerçaient  leur  jeu- 
nesse Hès  li'ige  de  cinq  ans. 

Xénophoii  rapporte  qu'on  donna 
une  fête  à  un  ambassadeur  des  Pa- 
phlaconiens ,  dans  laquelle  on  le  ré- 
gala de  toutes  sortes  de  danses  «guer- 
rières :  ensuite  un  M  vsien ,  pour  lui 
f)Iaire  davantage  ,  fit  entrer  une  ba- 
adine ,  qui ,  étant  aroiée  d'un  léger 
bouclier,  daiisa  la  pyrrliiqueavec  tpnt 
de  perfection ,  que  les  Paphlagoniens 
demandèrent  si  les  fenTines  grecques 
allaient  à  la  gu»  rre.  On  leur  répondit 
qu  oui ,  et  qu'elles  avaient  chassé  le 
roi  de  Perse  de  son  camp. 

Con>me  la  danse  pyrrhitpie  était 
une  danse  pénible ,  elle  reçut  dans 
la  suite  divers  adoucissements.  Il  pa- 
raît nue  ,  du  temps  A\-4thénée  ,  la 
pyrrhique  était  une  danse  consacrée 
à  Bacclius ,  où  Ion  représentait  les 
victoires  de  ce  dieu  sur  les  Indiens, 
et  où  les  danseurs ,  au  lieu  d'armes 
offensives  ,  ne  portaient  que  des 
thyrses  ,  des  roseaux  et  des  flam- 
beaux. C'est  sans  doute  cette  seconde 
espèce  de  pvrrhique  dont  le  même 
auteur  veut  parler ,  lorsqu'il  en  fait 
une  des  trois  sortes  de  danses  qui 
appartenaient  à  la  poésie  lyrique. 
La  pvrrhique  décrite  par  Apulée 
dans  le  lo*^.  liv.  de  ses  Milésiades , 
porte  aussi  le  caractère  duue  danse 
lûut-.-fait  pacifique. 

PvRKHus  ,  fils  d'Achille  et  de 
Déidaniie  ,  fiit  élevé  à  la  cour  du  roi 
Lycomède  ,  son  aïeul  maternel,  jus- 
qu'après la  itiort  de  son  père.  Alors 
les  Grecs  ,  fondés  sur  un  oracle  qui 
avait  déclaré  que  la  ville  de  Troie  ne 

{Jouvait  être  prise  s'il  n'y  avait  parmi 
es  assiégeants  quelqu'un  des  descen- 
dants d'Eacus,  envoyèrent  à  Sc\ros 
chercher  Pyrrhus  ,  qui  n'avait  alors 
que  dix-huit  ans.  A  peine  arrivé  de- 
vant Troie,  on  le  chargea  dune  autre 
couHuission  ,  ce  fut  d'aller  à  Lemnos 
engager  Philoctète  de  venir  à  Troie 
avec  les  flèches  d'Hercule.  Il  était 
question  de  surprendre  ce  héros  ,  qui 
était  justement  irrité  contre  les 
Grecs ,  et  de  le  déterminer  à  s  em- 
Ifarqucr  ,  sous  prétexte  de  ret(jurner 
en  Grèce  ,  tandis  fju'on  le  mènerait 
sur  la  côte  d'Asie.  Pour  cela ,  il  feint 


P  Y  T  475 

d'être  nv'content  des  Grecs  ,  qui  lui 
ont  refusé  les  arnjes  de  son  père 
Achille  ,  et  de  s'en  retourner  h 
Scyros.  Philoctète  lui  demande  aus- 
si-tot  de  remmener  avec  lui ,  et  déjà 
lui  confie  son  arc  et  ses  llèches ,  pour 
les  porter  au  vaisseau.  Pyrrhus  sent 
uu  sccTet  remords  de  tromper  un 
malheureux  :  son  cœur  n'est  p<'int 
fait  aux  artifices  ;  il  soupire.  Enfin  il 
déclare  son  projet  à  Philoctète  ,  lui 
rend  ses  armes ,  et  le  laissé  libre. 
V.  Philoctète. 

Ce  fut  Pyrrhus  qui  tua  le  malh<  n- 
reux  Priani ,  qui  précipita  le  jeune 
Astyanax  ,  fils  d'Hector  ,  du  haut 
d'une  tour ,  qui  demanda  le  sang  de 
Polyxène  pour  l'immoler  aux  niàncs 
de  son  père.  V.  Polyxène. 

Dans  le  partage  des  esclaves  ,  il 
eut  Andromaque  ,  veuve  d'Hector  , 
qu'il  aima  jusqu'à  la  préférer  à  Hcr- 
mioiie  ,  sou  épouse  ;  ce  qui  fut  cause 
de  sa  mort.  Car  un  jour  que  Pyrrhus 
était  allé  à  Delphes  poiu'  appaiser 
AfKjlIon,  contre  lequel  il  avait  fait 
des  imprécations  au  sujet  de  la  mort 
d'Achille  ,  Oreste  ,  qui  aimait  Her- 
niione  ,  se  rendit  à  Delphes  ,  et  fit 
courir  le  bruit  que  Pyrrhus  y  était 
venu  pour  reconnaître  le  temple  ,  et 
en  enlever  les  trésors.  A  l'instant  les 
Dclphiens  armés  assiègent  Pyrrhus 
de  toute  part,  et  l'accablent  de  traits. 
Il  meurt  au  pied  de  l'autel  ,  victime 
de  la  colère  d'Apollon ,  ou  ,  plus 
\  raisemblableraent ,  de  la  jalouse  rage 
d'une  femme  méprisée.  (  K.  Hef.- 
wioNE.)  Pyrrhus  laissa  trois  fils  d'An- 
di"oiuaque  ,  Molossus ,  Piélus  et  Per- 
gauius  ;  le  seul  Molossus  régna  après 
lui ,  encore  ne  fut-ce  que  sur  une 
petite  partie  des  états  d'Achille. 

PïRSON  Eorté  ,  fête  célébrée  à 
Argos ,  en  mémoire  des  torches  fju'al- 
lumèrent  Lyncée  et  Hypermneotre , 
pour  s'avertir  récipro<]uement  que 
chacun  d'eux  était  hors  de  danger. 

PvTHAGOP.E  ,  célèbre  philosophe , 
fut  l'auteur  du  système  de  la  mé- 
tempsycose. Pour  l'accréditer ,  ii 
piét^cdait  avoir  été  oti  siège  de 
Troie ,  sous  le  nom  d  Euphorbe  , 
aprèsflvoir  été  Elhalidès  fils  de  Mars , 


476 


P  Y  T 


et ,  depuis  ce  siè^e ,  avoir  ivi  succes- 
«nement  H<>rinotimc  ,  Délius,  etc. 
li  enveloppait  sa  doctrine  sous  des 
svjilioIeS  hieroplvphiques.  On  cite 
Jrs  suivants  ;  «  Ne  sacrifiez  point  aux 
î>  dieux  les  pieds  nus  ,  c.-;^-d.  ne 
»  vous  présentez  dans  les  teuiples 
»  qu  avec  un  air  modeste ,  décent  et 
»  recueilli.  —  Dans  les  tempêtes  , 
»  adorez  l'echo  ;  c.-à-d.  dans  les 
>'■  Irouhles  politiques  ,  cherchez  la 
>'  solitude  des  campagnes.  —  Ne 
»>  vous  accoutumez  pas  à  couper  du 
>♦  bois  dans  votre  chemin  ;  c.-à-d.  ne 
»  vous  rendez  point  la  vie  doiilou- 
»  reuse  ,  en  vous  char^ioant ,  à  pure 
»  perte ,  de  trop  de  soins.  —  Ne  tuez 
»  jamais  de  coq;  c.-à-d.  sojez  prêt 
»  et  act 'f  à  toutes  les  heuri^s  du  jour. 
»  —  Gardez-vous  de  porter  au  doi^t 
»  de  Lague  qui  vous  i^êue;  c.-à-d.  ne 
»  vous  liez  par  aucun  vœu  ,  ni  par 
»  aucun  serment.  —  N'attisez  point 
»  le  feu  avec  une  i?pée;  c.-à-d.  n'ai- 
»  £;rissez  point  un  homme  dcja  en 
»  colère.  » 

PythÉus,  fds  d'Apollon.  Les  Ar- 
f  iens  étaient  les  premiers  des  Grecs 
qu'il  eût  honorés  de  sa  présence  , 
c'o'i  vint  parnii  eux  le  surnom  d'A- 
pollon Pythéiis. 

PvTHiK  ,  nom  que  les  Grecs  don- 
raieut  à  la  prêtresse  de  l'oracle  d'A- 
pollon à  Delphes. 

Dpns  les  commencements  de  la 
découverte  de  l'oracie  de  Delphes  , 
plusieurs  frénétiques  s'étnnt  préci- 
pités dans  l'aLyme  ,  on  cherclia  les 
mo^'ens  de  remédier  à  un  pareil  acci- 
dent. On  dressa  sur  le  trou  une  ma- 
chine ,  qui  fut  appelée  trépied , 
f)arcequ'el}e  avait  trois  barres  sur 
esquelles  elle  était  posée  ;  et  l'on 
commit  une  femme  pour  monter  sur 
le  trépied  ,  d'où  elle  pouvait ,  sans 
aucun  risque  ,  recevoir  l'exhalaison 
prophétique. 

On  éleva  d'nhord  à  ce  ministère 
de  jeunes  filles  encore  vieri;es  ,  à 
cause  de  leur  pureté  ,  et  parcequ'on 
le«  jugeait  plus  propres,  dans  un  âge 
tendre  ,  à  garder  les  secrets  des 
oracles. 

On  prenait  beaucoup  de  précau- 
ti«Q  dans  U  choix  de  la  Pythie.  li 


P  Y  T 

fallait  ,  comme  on  vient  de  le  dire  , 
qu'elle  fût  jeune  et  vierge,  et  qu'elle 
eût  l'amc  aussi  pure  que  le  corps. 
On  voulait  qu'elle  fut  née  légitime- 
ment ,  qu'elle  eût  été  élevée  simple- 
ment ,  et  que  cette  simplicité  parût 
dans  ses  habits.  «  Elle  ne  connaissait , 
»  dit  Plulartjue ,  ni  essences,  ni 
»  tout  ce  qu'un  luxe  rafliné  a  fait 
»  imaginer  aux  femmes.  Elle  n'usait 
»  ni  du  cinnanome,  ni  du  laudanum. 
»  Le  laurier,  et  les  libations  de  fa- 
)>  rine d'orge,  étaient  tout  son  fard.  » 
On  la  cherchait  ordinairement  dans 
une  maison  pauvre,  où  elle  eût  vécu 
dans  l'obscurité  et  dans  une  igno- 
rance entière  de  toutes  choses.  On  la 
voulait  telle  que  Xénophon  souhai- 
tait que  fvit  une  jeune  épouse  lors-* 
«[u'elle  entrait  dans  la  maison  de  son 
mari  ,  Q.-à-d.  qu'elle  n'eût  jamais 
rien  vu  ni  entendu;  pourvu  qu'elle 
sût  parler ,  et  répi-ter  ce  que  le  dieu 
lui  dictait ,  elle  en  savait  assez. 

La  coutume  de  choisir  les  Pythies 
jeimcs  dura  très  long-lemps  ;  mais 
une  Pythie  extrêmemrnt  belle  ayant 
été  enlevée  par  un  Thessalien  ,  on  fit 
une  loi  qu'à  l'avenir  on  n'élirait  , 
pour  monter  sur  le  trépied  ,  que  des 
femmes  qui  eussent  passé  cinquante 
anf  ;  et  ce  qui  est  singulier ,  c'est 
qu'afin  de  conserver  la  mémoire  de 
l'ancienne  pratique ,  on  les  habillait 
comme  de  jeunes  filles  ,  quel  que  fût 
leur  âge. 

Dans  les  commencements  ,  il  n'y 
eut  qu'iuie  seule  Pythie  ;  dans  la 
suite  ,  lorsque  l'oracle  fut  lout-à-fait 
accrédité ,  on  en  élut  une  seconde  , 
pour  monter  sur  le  trépied  alternati- 
vement avec  la  première ,  et  une  troi- 
sième pour  lui  subvenir  en  cas  de 
mort  ou  de  maladie.  Enfin ,  dans  la 
décadence  de  Toracle  ,  il  n'y  en  eut 
plus  qu'une ,  encore  n'était-elle  pas 
fort  occupée. 

La  Pvthie  ne  rendait  ses  oracles  , 
qu  une  fois  l'année  :  c'était  vers  le 
commencement  du  printemps.  Elle 
se  préparait  à  ses  fonctions  par  plu- 
sieurs cérémonies.  Elle  jeûnait  trois 
jours  ;  et,  avant  de  monter  sur  le  tré- 
pied ,  elle  se  baignait  dans  la  fontaine 
d«  Castalie.  Elle  a»alait  aussi  ua« 


P  Y  T 

•nrtaine  qnantité  d'eau  de  cette  fjn- 
taine,  pàrcequ"on  croyait  qu" Apollon 
lui  avait  communiqué  une  partie  de 
«a  vertu.  Après  cela  ,  on  lui  fai-niit 
mâcher  des  feuilles  de  laurier,  cueil- 
lies enojre  près  de  cette  fontaine. 
Ces  préambules  achevés ,  Apollon 
avertisiait  lui-même  de  son  arrivée 
dans  le  temple,  qui  tremMait  jusffues 
dans  ses  fondements.  Alors  les  prêtres 
conduisaient  la  Ps  tliie  ,  et  la  pla- 
çaient sur  le  trépied.  D'?s  que  la  va- 
peur divine  commençait  à  Taçiter  , 
on  vovait  ses  cheveux  se  dresser,  son 
rcsard  devenir  farouche ,  sa  houche 
écnmer  ,  et  un  tremblement  subit  et 
violent  s'emparer  de  tout  son  corps. 
Dans  cet  état ,  elle  faisait  des  cris  et 
de>  hurlements  qui  remplissaient 
d'une  sainte  frayeur  tous  ceux  qui 
étaient  présents.  Enfin  ne  pouvant 
plus  résister  au  dir u  qui  lapitait  , 
elle  s'abandonnait  à  lui ,  et  proferai/ 
par  intervalles  quelques  paroles  mal 
articulées ,  que  les  prêtres  recueil- 
laient avec  Mjin  :  ils  les  arrangeaient 
ensuite,  et  leur  donnaient ,  avec  une 
forme  métrique ,  une  liaison  qu'elles 
ii'av;;ient  pas  en  sortant  de  la  l>ouche 
de  la  Pvthie.  L'oracle  prononcé,  on 
la  retirait  du  trépied  pour  la  ctjnduire 
dans  sa  cellule ,  oi  elle  demeurait 
plusieurs  jours  pour  se  remettre  de 
ses  fatigues.  «  Souvent ,  dit  Lucain, 
»  une  mort  prompte  était  le  prix  ou 
»  la  peine  de  son  enthousiasme.  » 

Pythiomce  ,  surnom  de  Vénus. 

V\  THiQC  ES ,  jeux  qui  se  célébraient 
à  Delphes  en  l'honneur  de  Jupiter 
Pvlhien  ou  Pythius. 

Les  Amphictyons  avaient ,  dans 
les  jeux  pytniques ,  le  titre  de  jnees , 
ou  dagonotbètes.  On  les  célébra  d'a- 
bord tous  les  huit  ans;  mais  ,  dans  la 
suite  ,  ce  fiit  tous  les  quatre  ans,  en 
la  troisième  olvmpiade,  en  sorte  qu'ils 
servirent  d'époque  aux  habitants  de 
Delphes.  Dans  les  commencements  , 
ces  jeux  ne  consistaient  qu'en  des 
combats  de  chants  et  de  musique. 
Le  prix  se  donnait  à  celui  qui  avait 
fait  et  chanté  le  plus  bel  hymne  en 
l'honneur  du  dieu ,  p)our  avoir  dé- 
livré la  terre  du  monstre  qui  la  déso- 
lait. Dans  la  soite,  on  y  admit  le« 


p  Y  T 


47f 


autres   exercices  du  pancrace,  tels 
qu  ils  étaient  aux  jeux  olympiques. 

Pausanias  rapporte  que  les  jeus 
pythiques  eurent  pour  instituteur 
Jason ,  ou  Diomède  ,  roi  d'Etolie ,  et 
peur  restaurutcur  le  brave  Eurv'o- 
chus ,  de  Thessalie  ,  à  qui  sa  valeur 
et  ses  exploits  acquirent  le  nom  de 
nouvel  Achille.  Ce  renouvellement 
des  jeux  pvthiques  eut  lieu  dans  !a 
troisième  untée  de  la  quarante-hui- 
tième olvmpiade,  l'an  dumondetrois 
mille  trois  cent  soixante-quatre  ,  et 
cinq  cents  quatre -vinfjt- quatre  ans 
avant  Jésus-Christ. 

Pythius,  surnom  donné  à  Apo'lon 
depuis  sa  victoire  sur  le  serpent  Py- 
thon. D  autres  le  dérivent  de  cefui 
de  la  ville  de  Delphes ,  qui  s'était 
d'alxjrd  appelée  Pvtbo. 

Pytho  ,  une  des  Hvades ,  filles 
d'Atlas  et  d'Œthra. 

Python  ,  nom  d'un  serpent ,  ou 
dragon  monstrueux,  dont  les  mvtho- 
logistes  rai  ontent  l'histoire  diverse- 
ment. Apolloiiore  prétend  que  ce 
monstre  gardait  l'antre  d'oii  Thé'iiis 
prononçait  ses  oracles  ;  qu'Apollon 
y  étant  venu  ,  et  P\  thon  lui  en  dé- 
fendant l'entrée  ,  il  tua  le  dnigon  à 
coups  de  flèches  ;  ce  qui  lui  fit  donner 
le  nom  d'Apollon  Pythien.  D'autre» 
disent  que  le  serpent  Python  fiit 
produit  par  la  terre,  après  le  délntre 
de  Deu<,alion  ;  que  Jnnon  se  servit 
de  ce  monstrueux  dragon  pour  em- 

f)ècher  l'accouchement  de  Latone  , 
ille  aînée  de  Jupiter  ;  ce  qui  l'obligea 
de  se  sam  er  dans  1  isle  d'Astérie , 
nommée  depuis  Délos ,  où  elle  mit 
au  monde  Aj>olIon  et  Diane  ;  que 
Python  ayant  attaqué  ces  deux  en- 
fants dans  le  berceau,  Apollon  le  tua 
à  coups  de  (lèches,  d'où  lui  vint  le 
nom  de  Pvthien,  et  en  mémoire  de 
quoi  on  institua  les  jeux  pythiques. 
La  plus  co'umnne  opinion  ,  suivant 
Pausanias  ',  est  qu  Apollon  tua  h. 
coups  de  flèche*  un  brigand  qm'  em- 
pêi-hait  le  concours  de  ceux  qui  ve- 
naient sacrifier  au  dieu  dans  le  temple 
de  Delphes.  Son  corps,  lai-isé  «uis 
sépulture ,  infesta  bientôt  les  habi- 
tants ^  ce  qui  fit  donner  à  la  ville  1« 


4/8  Q  U  A 

nom  de  Pytho.  Rac.  Pythasûiai , 
sentir  mauvais. 

Pythomsses.  Les  Grecs  dormaient 
ce  nom  à  toutes  les  femmes  qui  fai- 


Q  U  E 

soient  le  me'tier  de  devineresses  , 
parceqii'ApoJJon,  dieu  de  la  divina- 
tion ,  était  suraoumie'  Pythicn.  Voy. 

PïTiHE. 


1.  >^uADRATt"s  Deus,  le  dieu 
Terme  ,  qu'on  révérait  quelquefois 
sous  la  forme  d'une  pierre  quarrée. 

1.  —  On  donnait  aussi  ce  nom  à 
Mercure  dans  le  même  sens  que  celui 
de  Quadriceps. 

1.  Quadriceps  ,  qui  a  quatre 
têtes  ,  surnom  de  Mercure,  comme 
dieu  de  la  fourberie  et  de  la  duplicité. 

2.  —  Janus. 

QtjAdeifrons,  QrADRiFORMis,  qui 
a  quatre  faces  ,  épithète  de  Janus 
considéré  comme  dieu  de  l'année  ,  ou 
parceque  l'année  est  divisée  en  quatre 
saisons ,  ou  parccqu'il  y  a  quatre  par- 
ties du  monde ,  et  que  quelques  uns 
ont  cru  que  Janus  était  le  monde. 

Quadrige,  chars  atteiés  de  quatre 
chevauK  de  front.  On  en  attribue 
l'invention  à  Erichthon.  Les  Grecs 
et  les  Romains  se  servaient  df;  ces 
chars  dans  leurs  jeux  et  dans  leurs 
triomphes.  C'était  aussi  un  supplice 
dont  on  regardait  Hercule  comme 
l'auteur. 

QliALIFICATION  (  IcOnOÏ.  )  ,    Ccllc 

qui  fait  connaître  la  naissance  ,  les 
qualités,  les  dignités.  Elle  se  repré- 
sente par  une  femme  qui  s'appuie  sur 
un  bouclier  oiï  l'on  voit  un  chiffre 
ou  des  armoiries  ,  et  qui  déploie  un 
papier  sur  lequel  est  tracé  un  arbre 
généalogique. 

Ql'Aute-Cong  (  31.  Chin.  ) ,  divi- 
nité qu'on  adore  à  la  Chine.  Les  Chi- 
nois le  regardent  connue  leur  premier 
empereur.  Ils  lui  attril.uent  l'inven- 
tion de  la  plupart  des  arts  nécessaires 
ti  la  vie.  Ce  fut  lui  qui  civilisa  les 
Chinois  encore  sauvages,  qui  les  ras- 
sembla dans  les  villes,  et  leur  donna 
des  lois  propres  à  entretenir  la  so- 
ciété, lis  le  représentent  d'une  taille 
gigantesque,  ayant  derrière  lui  un 
écu_5  er  nommé  Lincheou. 


QuÉDABA-VotJRDON   (  M.  Illd.  ]  i 

fête  qui  se  célèbre  le  jour  de  la  pleine 
lune  de  Novembre  en  l'honneur  de 
la  déesse  Parvadi.  Ceux  qui  l'obser- 
vent ne  font  qu'une  collation,  et  s'at- 
tachent au  bras  droit  un  cordon  de 
fil  jaune,  f^.  ANA^DA-VoI;RDO^•. 

QuÉDiL  (  M.  Ind.),  fête  qui  tombe 
au  mois  d'Avril.  Elle  a  lieu  tous  les 
ans  à  Colenour,;i  quatre  lieues  de 
Pondichéry  ,  en  l'honneur  de  Ma- 
riatala  ,  déesse  de, la  petite  vérole. 
Ceux  qui  pensent  en  avoir  obtenu 
de  grands  bienfaits  ,  ou  qui  veulent 
en  obtenir,  font  vœu  de  se  faire  sus- 
pendre en  l'air.  Cette  cérémonie 
consiste  à  faire  passer  deux  croch;  '; 
de  fer  attachés  au  bout  d'un  très  loi 
levier  sous  la  peau  du  dos  de  cciii. 
qui  a  fait  le  vœu  ;  ce  levier  est  sus- 
pendu au  haut  d'un  mât  élevé  dune 
vingtaine  de  pieds  :  dès  que  le  pa- 
tient est  accroché  ,  l'on  pèse  sur  le 
bout  opposé  du  levier,  et  il  se  trouve- 
en  l'air.  Dans  cet  état ,  on  lui  fait 
faire  autant  de  tours  qu'il  veut  ;  et 
pour  l'ordinaire ,  il  tient  dans  ses 
mains  im  sabre  et  un  bouclier,  et  fait 
les  gestes  d'un  homme  qui  se  bat. 
Quoiqu'il  souffre  ,  il  doit  paraître 
gai  ;  s'il  lui  échappe  quelques  larmes , 
il  est  chassé  de  sa  caste.  Mais  cela 
arrive  très  rarement  ;  celui  qui  doit 
se  faire  accrocher  l>oit  une  ceitoine 
quantité  de  lirpieur  eni\rante  qui  le 
rend  presque  insensible  ,  et  lui  fait 
regarder  comme  un  jeu  ce  dangereux 
appareil.  Après  plusieurs  tours  ,  on 
le  descend ,  et  il  est  bientôt  guéri  de 
sa  blessure  :  cette  prompte  guérison 
passe  pour  un  miracle  aux  veux  des 
zélateurs  de  la  déesse.  Les  brabmcs 
n'assistent  point  à  cette  cér'monic  , 
qu'ils  méprisent.  Ce  n'est  que  dans 
les  castes  les  plus  Lasses  qu'on  lrou\  e 


QUE 

des  adorateurs  de  ISIan'atala.  Ceux 
qui  se  dévouent  à  cette  déesse  sont , 
pour  l'ordinaire  ,  les  parias ,  les  lilan- 
cliisaeurs,  les  pécheurs  ,  elc^ 

Qlénavadi  ( -V.  Ind.)  ,  fils 
d'Ixora  ,  dieu  indien ,  reçoit ,  comme 
son  père  ,  les  hommages  des  peuples 
de  rindostan.  Voici  ce  qu'on  ruconle 
sur  sa  naissance  :  Paravasti ,  se  pro- 
menant un  jour  avec  son  mari  Ixora, 
rencontra  deux  éléphants  qui  travail- 
laient à  la  propagation  de  leur  es- 
pèce. Ce  spectacle  lui  inspira  des 
désirs;  et,  par  le  caprice  le  plus  bi- 
zarre ,  elle  voulut  qu'Ixora  se  trans- 
formât avec  eJle  en  éléphant ,  afin 
d'imiter  encore  d;ivantage  ce  qu'ils 
avaient  vu  faire.  Elle  mit  au  monde 
im  fils  qui  avait  la  tète  d'un  éléphant , 
et  qu'elle  nonmia  (^uénavadi. 

Ce  dieu  est    représenté  avec  de 
!on,S3  cheveux  entortillés  d'un  ser- 
pent. Il  a  sur  le  front  un  croissant. 
On  lui  donne  quatre  bras  et  un  très 
gros  ventre.  Ses  jambes  sont  envi- 
ronnées d'anneaux  et    de  sonnettes 
d'or.  Il  est  spécialement  honoré  par 
les  artisans  ,  qui  lui  offrent  les  pre- 
miers fruits  de  leiu"  travail  ;  mais  il 
ne  leur  accorde  aucune  eruce  qu'ils 
ne 'aient  servi  pendant  un  fort  grand 
noniLred'années.  Lorsqu'ils  ont  passé 
douze  ans  à  son  service,  il  remue  une 
de  ses  oreilles  pour  faire  entendre 
qu'il  veut  être  servi  plus  long-temps. 
Au  Ijout  de  douze  autres  années ,  il 
secoue  l'autre  oreille  :  c'est  un  signe 
qu  il  faut  prendre  patience  ,  et  con- 
tinuer le  service.  Enfin  ,  s'ils  ne  se 
reJjUtcnt  pas  ,   et    qu'ils  continuent 
^ncore  à  lui  rendre  leurs  hommages 
ipendant    douze  ans  ,    il   les  exauce 
fenfiu  ,  et  les  comble  de  biens. 
'     '^)iiénavadi  est  extraordinairement 
1  ;  il  fait  son  séjour  au  milieu 
mer  de  sucre  ,  environné  d'un 
nombre  de  belles  femmes,  qui 
{Xjint  d'autre  occupjition  que 
i   remplir  la  liouche  de  sucre  et 
ii'l ,  tandis  que  d'autres  femmes 
j unissent  par  des  concerts  con- 
ilinueis.   On   raconte    que   ce  dieu  , 
revenant  un  soir  dun  festin ,  et  em- 
portant sous   son   bras  des  fàteaux 
iélicicus ,  dont  il  se  promettait  de 


QUI  479 

faire  un  gr.ind  régal,  heurta  rude- 
ment contre  un  poteau,  quoiqu'il  fît 
alors  clair  de  lune ,  et  s'étendit  tout 
de  sou  long  par  terre.  Son  premier 
soin  fut  de  chercher  ses  gâteaux  qi^ 
lui  étaient  échappés;  et,  plein  de  joie 
de  les  retrouver ,  il  ne  put  s'empêcher 
d'en  manger  quelques  morceaux  avant 
même  de  se  relever.  La  lune,  témoin 
de  sa  gourmandise  ,  en  fit  des  rail- 
leries piquantes  qui  offensèrent  telle- 
ment Quénavadi ,  qu'il  vomit  contre 
la  lune  mille  imprécations ,  et  pro- 
testa que  quiconfpie  la  regarderait 
à  pareil  jour  en  serait  puni  par  la 
perte  de  sa  virilité.  Les  Indiens  disent 
que  I  e  jour  est  le  quatrième  après  la 
nouvelle  lune  d'Août  :  c'est  pourquoi 
ils  ne  sortent  point  de  chez  eux  ce 
jour-là  ,  et  n'osent  pas  regarder  dans 
l'eau  ,  de  peur  d'y  voir  la  lune. 

Quenouille.  (  T'oy.  Parques  , 
Heucule  ou  Omphale.  )  Chez  les 
Rom;uns ,  dans  les  cérémonies  du 
mariage  ,  on  portait  uue  quenouille 
derrière  la  nouvelle  mariée ,  pour 
marfjuer  l'ouvrage  auquel  elle  devait 
s'appliquer. 

QuERCENS,  guerrier  qui  figure  dans 
\  Enéide. 

Querqcétulanes,  nvTuphes  qui 
présidaient  à  la  conservation  des 
chênes  ;  de  (jiiercus.  Cétaieat  les 
mêmes  que  les  Dryades. 

Quey  {M.  Chili.),  nom  des  mau- 
vais génies  chez  les  Chinois.  F  oy. 
Chin-Hoan,  XlK. 

QuiAY-DoÈî,  templecélèbre  situé 
dans  l'isle  de  Munay  ,  au  rovaume 
dAracan,  dont  le  nom  signifie /etem- 
ple  du  dieu  des  affligés  de  la  terre. 

Quiay-Frigau  (>/.  7'arf.),c.-à-d. 
dieu  des  atomes  du  soleil,  divinité 
des  Tartares ,  selon  Mendez  PiiUo. 

f^.  LÉCHUNE. 

QtiAY-NivANDEL  (  >/. Ind.) ,  dicu 
des  batailles,  suivant  le  même. 

QtiAï-PiGRAY  (  J/.  Ind.  ) ,  nom 
d'un  temple  fameux  situé  dans  l'isle 
de  Munay,  dans  le  rovaume  d'A- 
racan.  Ce  nom  signifie ,  daus  la  langue 
du  pavs ,  le  temple  du  dieu  des 
atomes   du   soleil,    ^oy.  Qwiaï- 

FiUGAV. 


48o  QUI 

QuiAV-PiMPOcAu  (3/.  Ind.),  dieu 
des  malades ,  selon  le  même. 

QuiAï  -PONVEDAY  (  M.  Ind.  )  , 
divinité  peu  connue  qu'on  implorait, 
suivant  le  même ,  pour  la  fertilité  des 
terres. 

QuiAY-PoRAGRAY  (  />/.  /«rf.),  dieU 

révéré  à  Oriétan  ,  ville  du  royaume 
d'Aracan.  Le  paxda  ,  ou  empereur  , 
y  fait  tous  les  ans  un  voyajie  pour 
visiter  la  paf^ode  célèl^rc  de  ce  dieu  , 
auquel  il  fait  servir  tous  les  jours  un 
inag;ni(ique  repas.  A  sa  fête,  plusieurs 
fanali(jues  périssent  comme  au  Japon 
et  dans  lliidostaii. 

QuicHENA  (  M.  Ind.  ),  nom  sous 
lequel  Wishnou  s'incarna  en  bercer 
noir  :  c'est  sa  neuvième  incarnation. 
Ce  nom  est  le  même  que  Crisnen  , 
Critnen  ,  Crisnou  ,  Kreshna  ,  mots 
qui  tous  signifient'  noir.  —  f^oy. 

ÂVlSHKOU. 

QuiEs,  déesse  du  repos.  Elle  était 
adorée  à  Rome  ,  et  avait  un  tempîe 

Eres  de  la  porte  Colline ,  et  un  autre 
ors  de  la  ville  ,  dans  la  voie  appelée 
Lavicuna.  II  y  atouteapparenceque 
c'était  une  déesse  des  morts.  Ses 
prêtres  étaient  nommés  sUencieux. 

QuiETALis,  surnom  de  Pluton;  de 
quies  ,  repos,  parceqiie  la  mort  nous 
fait  jouir  d'une  tranquillité  profonde. 

Quiétude.  {Iconol.)  Une  femme 
assise  sur  un  cube  de  marbre ,  em- 
blème de  la  solidité ,  considère  un 
à-plomb  qui  tombe  du  ciel ,  et  qui 
est  sans  mouvement,  f^.  Repos. 

QuiLLA  (  M.  Péruv.  ) ,  nom  de  la 
Lune  chez  les  Péruviens.  On  retrouve 
chez  ce  peuple,  au  sujet  de  cet  astre  , 
les  idées  superstitieuses  des  Grecs  et 
des  Romains.  La  Lune  était  malade, 
lorsqu'elle  commençait  à  séclipser  ; 
si  l'éclipsé  était  totale ,  elle  était 
morte  ou  mourante  ,  et  leur  crainte 
était  alors  que  dans  sa  chiite  elle  n'é- 
crasât tous  les  humains.  K.  Eclipses. 

QuiNcriLiEKS.  Lesluperces  étaient 
divisés  en  trois  collèges ,  savoir ,  des 
Fabiens  ,  des  Quinctiliens  et  des  Ju- 
liens. Celui  des  Quinctiliens  avait 
pris  son  nom  de  P.  Quinctilius ,  qui 
le  premier  fut  h  la  tête  de  ce  collège. 

QuiNDKCiMviRS,  nom  des  quinze 
jnagistrats  préposés  pour  consulter 


Q  U  I 

les  livres  des  Sibylles.  Ils  n'avaient 
été  d'abord  établis  par  Tarquin  qu'au 
nombre  de  deux ,  puis  furent  portés 
à  dix  ,  et  eafin  jusqu'à  quinze  par 
Sylla.  On  les  créait  de  la  même  ma- 
nière que  les  pontifes.  Ces  magistrat»  ' 
étaient  de  plus  cbargés  de  la  célé- 
bration des  jeux  séculaires  et  des  jeux 
apoUinaires.  Le  nombre  en  nionta 
dans  la  suite  jusqu'à  quarante  ou 
soixante,  et  enfin  ce  sacerdoce  fut 
aboli  sous  Théodose. 

QuiNQUATRiEs,  jeiix  institués  par' 
Domitien  en  l'honneur  de  Minerve, 
et  qui  se  célébraient  tous  les  cinq  ans 
sur  le  mont  Albain.  On  les  célébrait 
le  cinquième  jour  après  les  ides  de 
Mars.  Le  premier  jour ,  on  ne  ré- 
pandait point  de  sang  ,  parcequ'oa 
le  regardait  comme  le  jour  de  la  nais- 
sance de  Minerve.  Aux  chasses  ex- 
traordinaires, aux  processions  et  aux 
spectacles  dont  ce  prince  les  embellit, 
il  joignit  des  combats  de  poètes  et 
d'orateurs.  La  couronne  du  poète  qui 
remportait  le  premier  prix  de  poésie 
et  it  ornée  de  bandelettes  et  de  feuilles 
d'or.  Le  second  était  une  simple  cou- 
ronne d'olivier.  C'était  particulière- 
ment la  fête  des  jeunes  garçons  ,  et 
le*  écoliers  faisaient  ce  jour-là  des 
présents  à  leurs  maîtres. 

QriNQt.ENNALES,  jcux  qui  se  cé- 
lébraient tous  les  cinq  ans  en  l'hon- 
neur des  empereurs.  Auguste  en  fut 
l'inventeur.  Ces  jeux  avaient  quelque 
ressem  blance  avec  les  j  eux  olympiques 
des  Grecs. 

QuiNQUERTio,  athlète  qui  s'exer- 
çait à  cinq  sortes  de  jeux.  f^oy. 
PenïAthle. 

Quinquevtrs,  collège  de  jH-êlres 
destinés  à  faire  des  sacrifices  pour 
les  âmes  des  morts.  Une  inscription 
nous  apprend  qu'ils  s'appelaient 
Quinqnevirs  des  mystères  et  des 
sacrifices  de  l'Erèbe. 

Qmoccos  (  M.  Aniér.  ),  idole  des 
peuples  de  la  Virginie.  On  ne  peut 

Î)resqne  rien  dire  de  certain,  ni  sur 
a  forme  de  cette  idole ,  ni  sur  le 
culte  qu'on  lui  rend ,  parceque  les 
temples  des  Virginiens  sont  inacces- 
sibles aux  étrangers ,  et  que  ces  peu- 
ples regardent  comme  ur  sacrilège  de 


Q  U  I 

rëvéler  les  mystères  de  leur  religion. 
Les  Virginieus  donnent  fjuelquefois  à 
cette  idole  le  nom  d'Okée,  quelquefois 
celui  de  Kiwasa.  Ils  croient  que  cette 
idole  n'est  pas  un  seul  être  ,  et  qu'il 
y  en  a  plusieurs  de  même  nature  , 
outre  les  dieux  tutélaires  :  en  consé- 
quence ,  ils  donnent  à  tous  ces  êtres 
le  nom  de  Quioccos. 

QiiBiM  ,  pierre  merveilleuse  qui , 
suivant  les  déroonographes  ;  pbcée 
sur  la  tète  d'un  homme  durant  son 
sommeil ,  lui  fait  dire  tout  ce  qu'il  a 
diins  l'esprit.  On  trouve,  ajoutent-ils , 
cette  pierre  dans  le  nid  des  huppes  , 
et  on  l'appelleordinairement /à  pi'ffrre 
des  traîtres. 

QuiRiKAL ,  petit  mont  on  colline 
dans  l'enceinte  de  Rome;  de  Quirinus , 
surnom  de  Romulus  ,  qui  y  avait  un 
temple. 

QuiRiNAiEs  ,  fête  instituée  par 
Nuaia  eu  l'honneur  de  Quirinus,  qui 
se  céléltrait  le  i5  avant  les  calendes 
de  Mars.  On  l'appelait  la  fête  des 
fous ,  parceque  ceux  qui  n'avaient  pu 
so'eumiser  les  Fornacales,  ou  qui  en 
avaient  ignoré  le  jour  ,  pour  expier 
leur  faute  ou  leur  folie  sacrifiaient 
Ù  Quirinus. 

Quip.iNALis  Flamen,  grand  pon- 
tife de  Quirinus.  Il  devait  être  tiré 
du  corps  des  patriciens. 

I.  QuiRiîiUs  ,  dieu  des  anciens 
Sabins  ,  qir'ils  représentaient  sous  la 
forme  d'une  hache  ou  pique ,  appelée 
en  leur  lanf;ue  quiris.  Les  Sabins, 
réunis  aux  Romains ,  donnèrent  ce 
nom  à  Romulus ,  mis  au  rane  des 
dieux  ,  parcpqu'il  avait  été  un  grand 
gufrrier,  et  pour  soutenir  la  fable 
qui  le  faisait  fils  de  Mars.  Numa , 
son  s«<  cesseur  ,  lui  assigna  un  culte 
particulÏT. 

■2..  —  C'était  aussi  un  surnom  de 
Jupiter  et  de  Mars. 

Qliris',  Ouisita  ,  Junon  ,  ainsi 
nommée  par  les  femmps  mariées  lors- 
qu'eUes  se  mettaient  sous  sa  protec- 
tion. L'ne  des  cérémonies  du  mariage 
était  de  peiiiaer  la  nouvelle  épouse 
avec  une  pique  tirée  du  corps  d'un 
gladiateur  terrassé  et  tué  :  or ,  une 
pique  s'j  ppelait  quins  ;  et  tout .  e  qui 
concf'rnait  les  QQces  se  rapportait  Ù 
Tome  II. 


QUI 


48i 


Junon ,  qui  y  présidait  comme  déesse 
tutélaire  des  femmes  enceintes  et  des 
accoucliements.  D'autres  disent  que 
ce  surnom  provenait  de  ce  fpie  tous 
les  ans  on  préparait  à  Junon  im  repas 
publie  dans  chaque  curie. 

Ql'isango  (M.  Aff.),  divinité 
qu'adorent  les  Jagos.  C'est  une  idole 
de  la  hauteur  de  douze  pieds ,  repré- 
sentée sous  une  figure  humaine  ;  elle 
est  environnée  d'une  palissade  de 
dents  d'éléphants ,  et  sur  chacune  de 
ces  dents  est  placée  la  tête  d'un  pri- 
sonnier de  guerre  ,  ou  d'un  esclave 
que  l'on  a  égorgé  en  son  honneur. 

QciTZALCoAT  (  M.  31&xic.) ,  nom 
que  les  Mexicains  donnaient  au  dieu 
qm'  présidait    au  commerce    C  était 
proprement  leur  Mercure.  Les  né- 
gociants célébraient  tous  les  ans  sa 
ifêtp  avec  beaucoup  de  solemnité.  Ils 
rhoisissaient  un    esclave  des  mieux 
faits,    qu'ils   lavaient   dans    un    lac 
appelé  le  lac  des  dieux.    On  le  revê- 
tait ensuite  de  tous  les   ornements 
dont  on  avait  coutume  de  parer  Quit- 
zalcoat  ;    et    pendant   les    quarante 
jours  qui   précédaient  la    fête ,  cet 
esclave  ,  ainsi  habillé ,    représentait 
le  dieu.   On  lui  rendait  les  mêmes 
honneurs  qu'à  Qui tzalcoat  lui-même- 
On    lui  procurait ,   sans  cesse ,   de 
nouveaux  plaisirs  -,  on  lui  donnait  des 
festins  continuels  ;  en  un   mot ,  l'oa 
n'oubliait  rien  pour  lui  faire  passer 
agréablement    cette  heureuse    qua- 
rantaine qui  devait  avoir  pour   lui 
une  fin    bien   funeste.   Neuf    jours 
avant  la  fête  ,  deux  prêtres  venaient 
se  prosterner  à  ses  pieds  ,  et  lai  don- 
naient un  avis  cupable  de  troubler 
tous  ses  plaisirs.  «  Seigneur,  lui    di- 
»  saient-ils,  tos  plaisirs  ne  doivent 
»  plus  durer  que  neuf  jours.»  Il  était 
d'étiquette  que  le  prince  leur  répon- 
dît d'un  ton  gai  et  résolu ,  «  A  la  lx)nne 
»  heure,  »  et ,  sans  marquer  la  moindre 
tristesse ,  continuât  de    se  divertir 
et   de  s'étourdir    sur    son   sort.  Si 
l'on  s'appercevait  que  le  courage  lui 
manquât ,  et  qu'il  prit  un  air  rêveur , 
on  lui  faisait  prendre  une  certaine  li- 
queur qui .  en  lui  troublant  la  raison, 
lui  rendait  sa  belle  humeur.  Cepen- 
dsaU  1  instant  (niai  an  ivait ,  auquel 
Hh 


48a  QUI 

le  dieu  prétendu  devait  servir  de 
victime.  Quelques  instants  avant  de 
l'égorijer  ,  ou  lui  rendi'it  encore  des 
honneur.;  qu'il  devait  reg.  rdcr  comme 
autant  d'iusullrs.  Oariniaiolail  enfin 
à  riieme  de  minuit,  et  on  lui  ;irra- 
chait  le  C(eur  que  l'on  jetait  devant 
le  dieu  Quitzalcoal  ,  après  lavoir 
oft'ert  à  la  Lune.  Son  cadavre  était 
jeté  du  iiaul  en  Las  du  temple  ;  et  Ton 
finissait  la  cérémonie  par  des  danses 
religieuses. 

Les  prêtres  de  Quilzaicoat  r'taient 
chargés  de  pnrcxjurir  chaque  spir 
toutes  les  rues  de  la  ville ,  et  de 
battre  le  tamhour  pour  avertir  tout 
le  monde  de  se  retirer  che?.  soi.  Le 
lendemain,  dès  la  pointe  du  jour  ,  ils 
se  servaient  du  même  tambour  pour 
e'veiller  tous  les  habitants ,  et  les 
avertir  de  reprendre  leurs  travaux. 

Le  même  Qiiitzalcoat  était  honoré 
d'une  facçn  particulière  dans  la  ville 
de  Cholula ,  que  l'on  croyait  qu'il 
avait  fondée.  Outre  ses  autres  qua- 
lités ,  on  lui  attribuait  encore  une 
certaine  inspection  sur  l'air  et  sur 
tout  ce  qui  concerne  cet  élément.  On 
l'invoquait  au.ssi  spécialement  lors- 
qu'on était  sur  le  point  de  partir  pour 
la  guerre.  On  était  persuadé  que 
ce  aieu  avait  prédit  l'arrivée  des  Es- 
pagnols dans  le  Mexique  ,  et  la  des- 
truction de  ce  flori.';sant  empire.  Le 
culte  qu'on  lui  rendait  était  cruel  et 
sanguinaire,  comme  celui  delà  plu- 

{îart  des  divinités  mexicaines.  Outre 
e  grand  nomjjre  de  victimes  hu- 
maines qu'on  immolait  en  son  hon- 
neur ?  les  dévots ,  pour  lui  plaire  , 
se  faisaient  en  sa  présence  des  in- 
cisions dans  quelque  partie  du  corps , 
tant  ils  croyaient  ce  dieu  avide  de 
sang. 

Quivérasi  (  M.  Ind.  ) ,  jeune  so- 
lemnel  <{ue  les  Indiens  pratiquent 
dans  le  courant  du  mois  de  Février. 
Il  dure  vingt-quatre  heures  ;  et,  pen- 
dant tout  ce  temps  ,  il  est  défendu 
de  prendre  aucune  nourriture ,  et 
mèïiie  de  dormir.  On  doit  s  occuper 
à  tourner  autour  des  pagodes  ,  et  à 
raconter  le?  histoires  des  dieux  du 
pays,  quoique  fort  peu  édifiantes. 
Ql'onus  ( M.  Chili.) ,  divinité  do-    | 


Q  O  R 

mestique  des  Chinois ,  ii  laquelle  iîs 
attribuent  le  soin  de  ce  qui  concerne 
le  ménage  et  les  productions  de  la 
terre.  On  représente  ordinairement 
à  ses  côtés  deux  enfants  ;  Ynn  a  les 
mains  jointes ,  et  l'autre  tient  une 
coupe. 

QÔRAN ,  mot  arpbe  mu  sigmde 
livre.  Il  désigne  la  collection  des 
préceptes  de  Mahomet ,  qui  lui  a  as-i- 
gné ce  nom  ,  :'i  l'imitation  des  juifs 
et  des  chrétiens  qui  nomment  l'in- 
cien  et  le  nouveau  testament ,  Y  Ecri- 
ture . 

Cette  collection  est  divisée  en 
suras,  c.-à-d.,  sections  ou  chapitres 
qui  sont  subdivisés  en  petits  versets 
d'un  style  coupé.  On  compte  soix::r.;e 
suras f  qui  ont  des  titrer  aussi  fanx 
que  ridicules ,  tels  que  ceux  de  la 
Vache  ,  de  /'  araignée  ,  de  la 
Mouche ,  etc.  Le  tout  présente  u!!o 
compilation  informé  et  remplie  de 
contradictions.  Les  musulmans  pro- 
tendent que  Dieu  n'envoya  le  (^\)\"  '■ 
à  lem-  prophète,  par  le  minislc! 
de  l'ange  Gabriel  ,  que  verset  ù 
verset  pendant  le  cours  de  vingt-trois 
ans.  Ils  rejettent  par-'à  les  contradic- 
tions sur  Dieu  même  ,  rjui ,  selon  eux, 
corrigea  et  réforma  plusieurs  dogmes 
pi^écédemment  envoyés.  La  véi.éra- 
tion  pour  ce  livre  est  si  grande 
parmi  les  Turcs ,  que  celui  qui  y 
toucherait  sans  avoir  purifié  ses  mains 
serait  criminel  ;  au.ssi  mettent-iN  ces 
mots  sur  la  txjuverlure ,  Que  per- 
sonne n'y  touche  ,  que  celui  qui 
est  net;  et  si  un  juif  ou  un  chrétien 
y  portait  les  mains  ,  il  ne  pourrait 
éviter  la  mort  qu'en  se  faisant  mu- 
sulman. 

L'opinion  le  plus  généralement 
reçue  fst  que  IMahomet  composa  le 
Qàran ,  avec  le  secours  de  Bâtiras  , 
hérétique  jacobite  ;  de  Sergius  , 
moine  nestorien  ,  et  de  quelques  Juifs. 
On  y  reconnaît,  en  effet,  plusii^nrs 
endroits  de  l'Ecriture-Sainte,  ef  les 
dogmes  de  ces  anciens  hérétiques  j 
quoique  tOJït  ceci  ait  été  défigrré  ea 
passant  par  l'imagination  extrava- 
gante de  Mahomet. 

Parmi  les  dogmes  particuliers  à 
ce  faux  prophète,  on  distingue  ceux 


Q  O  R 

qui  concernent  le  paradis,  le  purga- 
toire et  l'enfer.  Il  y  a ,  selon  lui  , 
sept  paradis  :  le  premier  est  d'ar- 
gent ;  le  second  d  or  ;  le  troisième 
de  pierres  précieuîes  ;  le  quatrième 
d  éiiieraudes;  le  cinquième  de  crystal  ; 
le  sixième  de  couleur  de  feu  ;  le  sep- 
tième présente  un  jardin  délicieux  , 
oii  coulent  sans  cesse  des  fontaines  et 
des  rivières  de  lait ,  de  miel  et  de  vin. 
Des  arbres  toujours  verds  ornent  ces 
lieux  ;  et  les  pépins  des  fruits  dont 
ils  sont  char;;és  se  changent  eu  des 
houris,  ou  filles  si  belles  et  si  dou- 
ces, que  si  lune  d"  elles  avait  craclié 
dans  fa  mer ,  son  eau  n  aurait  plus 
d  amertume.  Leur  vir^iiiitc  ,  tou- 
jours renaissante  ,  doit  répoudre  aux 
désirs  des' vrais  ç,n.>yauls.  On  voit, 
par  d'autres  descriptions  du  Oôran  , 
que  Maliomel  fait  consister  la  béati- 
tude de  ses  prédestinés'  dans  les  vo- 
luptés des  sens. 

Le  purgatoire  est  le  tombeau 
même  où  I  on  est  mis  après  la  mort. 
Deux  anges  noirs  v  réunissent  l'ame 
au  corps,  et  interrogent  lessei-viteurs 
de  Mahomet  sur  les  préceptes  de  la 
loi.  S'il  réjwnd  qu'il  lésa  observés, 
et  qu'il  ait  péché  par  quelque  mem- 
bre, ce  meiubre  lui  donne  le  démenti. 
Alors  un  de  ces  esprits  noirs  lui 
donne  un  coup  sur  la  tète  ,  *t  l'en- 
fonce sept  brasses  en  terre ,  où  il  est 
tourmenté.  S'it  a  remp'i  ses  'devoirs, 
deux  anges  blancs  conservent  le  corps 
jusqii'au  jour  du  ju;;ement. 

L'enfer  cfcnsisie  dans  des  peines 
qui  finiront  un  jour  par  la  bonté  de 
Mahomet.  Il  lavera  les  réprouvés 
dans  iine  fontaine ,  pour  leur  faire 
manger  les  restes  du  repas  qu'il  aura 
préparé  aux  bienheureux. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  au 
détail  de  toutes  les  rêveries  qui  se 
trouvent  dans  le  Qôran.  Il  suffit , 
pour  eu  faire  voir  l'absurdité ,  de  dire 


Q  O  R  485 

qu'il  met  pour  base  de  sa  loi  ces  deux 
points  principaux.  Le  premier  est  la 
prédestination,  qui  consiste  à  croire 
que  tout  ce  qui  arrive  est  tellement 
déterminé  dans  les  idées  étemelles, 
ipie  rien  n'est  capable  d  en  empêcher 
les  effets  :  le  second  ,  que  la  religion 
mahométane  doit  être  établie  sans 
miracle ,  sans  dispute  et  sans  contra- 
diction ;  en  sorte  que  celui  qui  y  ré- 
siste doit  être  mis  à  mort ,  et  qu'un 
musulman  qui  tue  ceiui  dont  elle  est 
rejetée  mérite  le  paradis. 

Tant  que  Mahomet  vécut  ,  le 
Qôran  fiit  conservé  sur  des  feuilles 
volantes.  On  en  fit  des  copies,  où  se 
trouvèrent  des  différences  j  et  de  là 
se  formèrent  les  quatre  sectes  qui 
subsistent  actuellement.  Lapresnière 
et  la  plus  superstitieuse  est  celle  du 
docteur  Melik;  elle  est  suivie  par  les 
jVLiures  et  les  Arabes.  La  sec<'>nde  , 
nommée  Y Iniériiane  ,  est  conforme 
à  la  tradition  d'Ali;  les  Pers;ins  l'ont 
adop'ée.  Les  Turcs  ont  embrassé 
celle  d'O/nar,  qui  est  la  plus  libre  : 
et  celle  d'Odman ,  qu'on  regarde 
comme  la  plus  simple,  est  suivie  par 
les  Tartares. 

Il  V  a  sept  principales  éditions  du 
Qôran ,  avec  des  commentaires  à  Vin- 
fini.  La  traduction  de  ce  livre  qni 
passe  pour  la  meilleure  ,  soit  pour  la 
fidélité  du  texte  ,  soit  pour  les  notes 
savantes  dont  elle  est  enrichie  ,  est 
celle  qu'a  donnée  en  Istin  le  P.  .>/«- 
racci ,  professeur  en  langue  arabe 
au  collège  de  Rome.  Elle  fut  impri- 
mée à  Padoue  en  1 69^3. 

Indépendamment  du  Qôran  ,  qui 
est  la  base  de  la  crovance  des  maho- 
métans ,  ils  ont  un  livre  de  tmdition 
appelé  la  Sonna;  nne  théologie  f>o  - 
sitive  fondée  sur  le  Qiîran  et,  la 
Sonna ,  et  une  scholastique  fondée  sur 
la  raison.  Ils  ont  aussi  leurs  casui&tes 
et  ime  espèce  de  droit  caaou. 


Hh 


4?^ 


R  A  D 


R  A  G 


R 


XvabdomAntie  ,  divination  par  les 
baguettes.  Les  Scythes  et  les  Alains 
devinaieut  par  le  moyen  de  certaines 
branches  de  saule  ou  de  myrte.  Les 
Germains  coupaient  en  plusieurs 
pièces  une  branche  d'arl)re  fruitier  , 
et,  les  marquant  de  certains  carac- 
tères ,  les  jetaient  au  hasard  sur  un 
drap  blanc.  Alors  le  père  de  famille 
levait  ces  branches  les  unes  après  les 
autres  ,  et  en  tirait  des  auf^ures  pour 
l'avenir  par  l'inspection  des  earac- 
tères.  Cette  divination  a  quelqxie  af- 
finité avec  la  béiomantie.  Quel<iues 
auteurs  en  attribuent  l'invention  aux 
nymphes  nourrices  d'Apollon.  Rac. 
Aabdos  ,  verge  ou  baguette. 

Rabdou  Analepsis,  réception  ou 
élévation  de  la  branche ,  fête  anni- 
versaire dans  l'isle  de  Côs;  Le  prêtre 
y  transportait  un  jeune  cyprès. 

Rachadef.s  (  M.  Ind.  ) ,  seconde 
tribu  des  géants  ou  génies  malfai- 
sants qui  plusieurs  fois  ont  soumis 
le  monde  sous  la  conduite  de  qupJ- 
qucs  uns  de  leurs  rois  ;  mais  ces  der- 
niers ,  abusant  du  pouvoir  que  leur 
avaient  donné  les  grands  dieux,  en 
furent  punis  par  Shiva  et  Wishnou. 
y.  Géants  irdiens. 

Racsche  (  M.  Pers.),  cheval  ter- 
rible ,  ou  monture  de  Siamekschah  , 
fils  de  Caïumarath  ,  dans  ses  expé- 
ditions contre  les  Dives  ou  Géants, 
Sibl.  Orient. 

Radansatami  (  Af.  Tnd.  ) ,  fètequi 
.  se  célèbre  le  septième  jour  après  la 
nouvelle  lune   de  Février.  Ce  n'est 

2ue  dans  les  maisons  qu'elle  a  lieu. 
>n  V  fait  les  cérémonies  du  Pongol 
pour  le  char  du  soleil.  Radan  v6ut 
dire  char,  et  satami,  septième  jour 
après  la  nouvelle  lune. 

Radegaste  (  M.  SI.),  idole  que 
les  Slavons  Waraigues  regardaient 
comme  la  divinité  tutélaire  de  la  ville. 
Elle  avait  la  poitrine  com'erte  d'une 
égide  ,  où  était  représentée  la  tète 
d  ua  bœuf;  une  lonce  armait  sa  uiaia 


gauche,  et  son  casque  était  surmonté 
d'un  coq  aux  ailes  déployées.  On 
amenait  souvent  à  cefte^  idole ,  à 
Prono  et  à  Séva  ,  des  chrétiens  pri- 
sonniers qu'on  lui  offrait  en  sacri- 
fice, et,  en  les  immolant ,  le  prèire 
goûtait  de  leur  sang  ,  qu'on  crovail 
l'inspirer  avec  plus  d'éneri;ie  poin- 
prédire  l'avenir.  Le  sacrifice  ét;;it 
suivi  d'un  grand  repas  ,  de  nuisiqnc 
et  de  danses  ,  qui  faisaient  partie  de 
la  cérémonie. 

Radi  ,  débauche  (  M.  Ind.  )  , 
épouse  de  Manmadin  ,  dieu  de  l'a- 
mour. Les  Indiens  la  représenteîit 
sous  la  figure  d'une  belle  femme  à 
genoux  sur  un  cheval ,  et  lançant  wic 
flèche.  Elle  partage  les  fonctions  lie 
son  éooux.  Ils  n'ont  de  temple  ni  l'un 
ni  l'autrp.  Leurs  figures  sont  sculp- 
tées en  bas-relief  sur  les  murs  de 
ceux  de  Wishnou  ;  mais  jamais  leurs 
statues  ne  sont  isolées. 

Rafazis  ,  c.-à-d.'  infidèles.  (  M. 
3Iah.  )  Les  Turcs  donnent  ce  nom 
aux  Persans  qui  suivent  une  inicr- 
prétatiou  de  l'Alcoran  un  peu  diffé- 
rente de  la  leur.  On  sait  à  C{ue!  excès 
se  porte  dans  toutes  les  religions  ce 

Îu'on  appelle  1  esprit  de  parti.  Les 
'lires  et  les  Persans  nous  en  ofTr  'nt 
un  exemple  frappant.  Ceux-là  ,  qi-.oi- 
qu'ennemis  des  chrétiens  et  des  juifs, 
sont  néanmoins  persuadés,  dans  leurs 
faux  principes  ,  que  la  clémen-e  de 
Dieu  peut  s'étendre  sur  ces  nations 
infidèles  ;  mais  ils  soutiennent  qu'il  _ 
n'y  a  point  de  miséricorde  pour  les 
rafazis  ,  dont  les  crimes  sont  ,  aux 
yeux  de  Dieu,  soixante-dix  fois  plus 
abominables  que  ceux  des  autres  ; 
conséquemment ,  ils  croient  la  mort 
d'un  Persan  aussi  méritoire  que  celle 
de  soixaute-dix  chrétiens. 

Rafraïl  {M.  Mah.)  ,  peut-être 
Rafaïl  ,  que  les  musulmans  disent 
être  l'ange  qui  gouverne  le^eptième 
ciel.  Bibl.  Orient. 

Raga's  ,  ou  passions  (  M.  Tnd.) , 


RAI 

systèmes  de  moces  !iiu5!caux  que  les 
Indous  ont  pcrsonniKés ,  et  qu  ils 
supposant  être  des  péni^s  ou  des 
demi-dieux.  Cette  doctrine  a  donoé 
lieu  à  d'ingénieuses  allégories. 

Rage.  F,  Lïs>a. 

Ragibourail  (  yi.  Afr.  )  ,  nom 
particulier  d'un  ange  du  premier 
ordre  à  Madagascar.  P^.  MALAl^GHA. 

Ragisi's  ,  ou  passions  femelles  , 
(  M,  Ind.  ) ,  iiTmphes  qui  président 
à  la  musique.  Elles  sont  au  nombre 
de  trente.  Leurs  fonctions  et  leurs 

firopriétés  sont  décrites  au  long  par 
es  poètes. 

Ragoo  et  QcÉDOu  (31.  Ind.), 
tête  du  Dragon.  Ces  deux  étoiles , 
dont  le  nom  «embîe  prouver  que  l'as- 
tronomie nous  vient  de  Tlnde  ,  est  à 
quarante  mille  lieues  au-dessous  du 
soleil.  Suivant  les  Indiens,  ces  deux 
géants  devinrent  cnnemfs  du  soleil 
et  de  la  lune  ,  parceque  ceux-ci  les 
empêchèrent  de  manger  leiu-  portion 
A'amourdon,  ou  beurre  de  vie. 
'■  '"ur  jurèrent  une  haine  inipla- 
.  et  les  menacèrent  de  les  avaler 
j  J  ils  ne  seraient  pas  snr  leurs 
gardes.  Le  corps  de  ces  géants  a  cin- 
quante-deux mille  lieues  d'élendtie , 
et  cache  le  soleil  et  la  lune:  ce  qui 
rend  raison  de  l'obscurité  des  éc'ipses. 
Rahois  ,  montagne  très  éfcrée 
ans  1  isle  de  Sérendif ,  ou  Ceylan. 
La  traditiofi  générale  des  Orientaux, 
qui  veulent  qu'Adam  ait  été  enseveli 
sur  cette  montagne ,  oi\  il  fut  relégué 
près  avoir  été  chassé  du  paradis 
terrestre ,  liu  a  fait  donner  par  les 
Portusais  le  noni  de  Pico  de  Adam, 
Biblioth.  Orient. 

Rahouna  (  >/.  Afric.),  nom  que 
les  Madécasses  prétendent  avoir  été 
lonné  par  Adam  à  son  épouse ,  qu'ils 
ont  en  même  temps  sa  fille.  V oy. 
\dam. 

Raillerie  amère.  Elle  était  re- 
^ré-icntée  par  des  î^uêpes  sur  le  tom- 
>eau  à^-irchiloque ,  poète  fameux 
wr  ses  vers  satyriques. 

Raisin.  Les  anciens  donnaient  à" 
îacchusel  aux  Bacchantes  une  cot^- 
onne  composée  de  feuilles  de  risne 
t  de  misiris.  La  gr..ppe  de  raisin^' 
-  peinture  et  en  sculpture,  marque 


RAI 


584 


labondancc,  la  joie ,  et  nn  pays  fer- 
tile en  bons  y'ms.  Lue  grappe  de 
raisin  portée  par  deux  hommos  est 
im  symbole  ordinaire  eniployé  par 
les  artistes  pour  désigner  ia  terre 
promise,  f^.  Bacchls,  Bacchastes, 
SlLÈSE  ,  Staphïlcs. 

Raison.  {Iconul.)  Une  fomme 
armée  ,  dont  un  diadème  orne  le 
casque,  met  un  lion  sous  le  joug,  ou 
le  tient  enchaîné  ;  image  des  passions 
qu'elle  doit  combattre  et  dominer. 
L'olivier  qui  croit  derrière  elle  ari- 
noncc  que  le  frait  de  cette  vii  toire 
est  la  paix  de  l'arae.  Cochin  lui 
donne  un  pcson ,  ou  balance  romaine, 
p'Ur  exprimer  quelle  ^oit  peser 
toutes  choses.  On  la  peint  aussi  sons 
la  figure  dîme  matrone  vêtue  d'une 
cotte-d'armes  ,  ayant  sur  sa  poitrine 
1  égide  de  Minerve ,  pcui-  marquer 
que  c'est  une  force  supérieure  de 
lame  ,  réglée  et  défendue  par  la  sa- 
gesse. Elle  tient  une  épée  Ham- 
bo vante,  dont  elle  menace  les  vices, 
contre  ksquels  elle  est  sans  cesse  en 
guerre  ,  et  qui  sont  figurés  par  plu- 
sieurs serpents  ailés  qu  elle  foule  sous 
ses  pieds  et  tient  enchaînés. 

Raisok  chrétiesrk.  (  Iconol.  ) 
•Elle  est  représentée  sous  l'emblème 
d'une  belle  femme  ,  ayant  la  gravité 
décente  et  la  persuasion  qui  doivent 
la  caractériser.  Elle  porte  une  cou- 
ronne sur  la  tête ,  et  tient  un  lion  par 
la  bride.  Le  mors  qu'on  lui  lait 
tenir  est  l'attribut  partictdier  de  b 
Raison  ,  qui  doit  metli;e  un  frein  aux 
passions  les  plu>  dangereuses  ;  et  l'é 
pée  indique  quelle  doit  les  combattre 
sans  cesse.  La  Raison  chrétienne  a 
Ips  yeux  fixés  vers  le  ciel .  d*où  s"c- 
chappe  un  ra_>on  de  lumière,  parce- 

Ïue  c'est  de  lui  qu'elle  attend  la  force 
e  triompher  des  obstacles. 
Raison  d'état.  {Iconol.')  C.  Ripa 
l'exprime  sous  la  figure  d  une  femme 
armée  d'un  casque,  d'une  cuirasse  et 
d'an  cimeterre.  11  lui  donne  de  plus 
'  une  j.upe,  verte,  toute  semée  d'yeux, 
d'fjreilles. ,  une  bagueUe  en  ia  main 
rauche  .^et  la  droite  appu,rëe  sur  la 
tète  d'un  lion.  ;         , 

*  ^AiiosxÉyESt.  l^  Jconol.)    Un 
1  oiniuc  d'oce  tirll .  véUi  d'une  robe 
•HK  5 


486 


RAM 


longue ,  et  tcnîrnt  sur  ses  ^cnou\  un 
livre  ouvert  dont  il  montre  un  en- 
droit ,  est  dans  l'action  de  parler 
avec  chaleur,  et  est  assis  sur  un  cuhe 
de  pierre  sur  lequel  est  gravée  cette 
inscription  ,  fn  perfecto  quiescit, 
son  repos  est  dans  la  perfection. 

Ram  {M.  Iiid.)  ,  le  premier  en- 
fant qui  naquit  après  la  destruction 
du  second  âge.  {F .  Cosmogonie  des 
Bakiaks.)  Son  imate  est  ornée  de 
chaînes  d'or  ,  de  colliers  de  perles  , 
et  de  toutes  sortes  de  pierres  pré- 
cieuses. On  chante  des  hvmiies  en 
.son  honneur,  et  son  culte  est  célébré 
par  'les  danses  accompagnées  de 
tanihours  et  de  cvmliales.  Suivant 
quelques  uns  ,  ce  Ram  était ,  de  son 
vivant  ,  un  hrahmice  qui  ,  iiynnt 
prêché  avec  ini  grand  succès  ,  fut 
déifié  après  sa  mort.  On  raconte  sé- 
rieusement qu'il  passa  par  quatre- 
vingts  mille  transmigrations  ,  et  que, 
dans  la  dernière  ,  il  prit  la  forme  d'un 
éléphant  bhinc.  Kircher  croit  que 
Ram  et  Fo  sont  le  même  dieu.  On 
voit  près  de  Surate  une  pagode  bâtie 
en  son  honneur ,  .î  la  porte  de  laquelle 
on  a  placé  une  figure  de  vache.  C'est 
pcTit-ètre  aussi  le  même  que  le  sui- 
vant.   J^.  Ram'a. 

Ram'a  {M.  Ind.) ,  divinité  du 
premier  rang ,  qui  s'est  incarnée.  Les 
Indiens  prétendent  qu'il  a  paru  sur 
terre ,  comme  un  pouvoir  conserva- 
teur ,  sous  la  forme  d'un  souverain 
d'Avodh  vii .  qu'il  a  été  un  conquérant 
célèlire,  délivrant  les  nations  du  joug 
«e  leurs  tyrans,  et  sa  femme  Sita 
des  mains  du  géant  Rliévan,  et  com- 
mandant en  chef  une  intrépide  et 
nomljreuse  armée  de  singes  ou  satyres 
indiens.  M.  Hastlngs  le  compare  à 
Bacchus  ,  et  retrouve  dans  son  his- 
toire l'expédition  de  ce  dieu  dans  les 
Indes.  ^ .  WiSHNOU  ,  6*.  Incar- 
nation. 

Ramadan  ,  ou  Ramazan  [Myth. 
Mahcrn.) ,  nom  du  grand  jeûne  ou 
carême  des  mahométans  ,  ainsi  que 
de  leiu'  neuvième  mois  ,  pendant  le- 
quel dure  cette  abstinence  religieuse. 
Il  ne  leur  est  pas  permis  ,  pendànl 
ce  temps-là ,  de  n'iangrr  ou  de  mettre, 
«]Hoi  que  ce  «oit  dans" leur  bouche  , 


R  A- M 

tant  que  le  soieil  est  sur  l'horizon , 
mais  seulement  après  qu'il  est  cou- 
ché ,  et  que  les  lampes  qui  sont  au- 
tour du  clocher  des  mosquées  sont 
allumées.  Alors  ils  se  livrent  à  la 
joie  et  à  la  bonne  chère.  Ils  font 
d'ailleurs  presque  toutes  leurs  affaires 
la  nuit ,  et  passent  le  jour  à  dormir 
et  à  se  reposer  ;  de  sorte  qu'à  pro- 
prement parler  leur  jmnc  n  est  autre 
chose  qu'un  changeuiffit  du  joiu-  à  la 
nuit.  Ils  appellent  ce  mois  saint  et 
sacré  ,  et  disent  que  ,  pendant  ce 
temps  ,  les  portes  du  paradis  sont 
ouvertes  ,  et  celles  de  l'enfer  fermées. 
Le  jeûne  du  Ramadan  est  d'une  telle 
obligation  ,  qu'il  en  coûterait  la  vie  à 
quiconque  oserait  le  rompre.  C'est 
sur- tout  un  crime  abominable  de 
boire  du  vin  ;  et  ceux  qui  prennent 
cette  liberté  dans  d'autres  temps  ont 
soin  de  s'en  abstenir  qualorae  jours 
avant  le  grand  jeûne  ,  pour  ne  point 
donner  de  scandale.  Comme  les  mois 
des  mahométans  sont  lunaires  ,  leuj 
Ramadan  vient,  tous  les  ans,  dix 
jours  plutôt  que  l'année  précédente; 
(le  sorte  qu'avec  le  temps  ce  jeûne 
parcourt  tous  les  mois  de  l'année. 

Ramat.es,  fêles  romaines  en  l'hon- 
neur de  Bacchus  et  d'Ariane.  On  y 
portait  en  procession  des  ceps  te 
vigne  chargés  de  leurs  fruits.  Rue 
Ranius,  branche. 

Ramanada-Suami  ,  c'est-à-dire 
dieu  adoré  par  Rama  {31.  Tnd.),  nom 
du  Lingam  ,  adoré  à  Ramessourin  , 
près  du  cap  Comorin.  Les  Indiens 
croient  que  ce  Lingam  est  celui  que 
le  singe  Hanumat  rapporta  du  Gange 
par  ordre  de  Rama  ;  (jue  ce  dernier 
voulut  lui  rendre  ses  hommages  après 
avoir  détruit  le  géant  Ravana  ,  el  que 
l'étang  qui  est  dans  le  même  temple, 
et  qu'ils  nomment  Daiioiicobi ,  a 
été  creusé  par  les  mains  de  Wishnou. 
Les  brahmes ,  pour  l'accréditer,  font 
accroire  que  ceux  qui  s'y  baignent 
sont  .purifiés  de  leurs  péchés.  Les 
Indiens  y  viennent  en  pèlerinage ,  et 
apportent  des  offrandes  des  pays  les 
plus  éloignés  ;  inais  pour  que  cet  acte 
soit  plus  méritoire,  il  faut  que  le  pè- 
lerin se  soit  préalablement  rçndy  {.ur 
lés  ï>ords  du  Gange ,  qu'il  ait  couihé  ; 


R  A  ^ 

sur  la  tcTTo  ,  jeimé  pciulant  la  route , 
et  qu'il  rapporte  sa  cliarçe  d'eau  de 
ce  ileuve  ,  pour  baigner  ie  Lingam 
qu  il  va  adorer. 

Ramasitoa  (M.  Péntv.) ,  la  plus 
soleiiinelle  des  fêtes  chez  les  Péru- 
viens. 

Rame  ,  ou  Aviron.  V.  Charon  , 
Satirjne. 

Rameau  d'or.  La  sibylle  de  Cunies 
en  fit  prendre  un  à  Ence  ,  pour  lui 
ouvrir  la  route  des  enfers.  Enée ,  à 
l'aide  de  deux  colombes  envoyées 
par  Vénus  ,  trouva  cet  heureux  ra- 
meau ,  l'arracha  sans  peiue  de  l'arbre, 
et  le  porta  à  la  sibylle.  Quand  ils 
furent  arrivés  au  palais  de  Pluton  , 
Enée  attacha  ce  rameau  à  la  porte. 
Le  rameau  d"or  est ,  en  efTct ,  la  clef 
des  portes  les  mieux  fermées,  et  des 
lieux  les  plus  inaccessibles. 

1.  Rameatix.  Les  rameaux  verds 
faisaient  anciennement  une  f;rande 
partie  de  la  décoration  des  temples  , 
sur-tout  dans  les  jours  de  fête.  On  en 
offrait  de  chêne  h  Jupiter ,  de  laurier 
h  Apollon  ,  d'olivier  à  Minerve,  de 
myrte  à  Vénus,  de  lierre  à  Bacchus, 
de  pin  à  Pan  ,  et  de  cyprès  à  Pluton. 
C'était  aussi  ,  disent  quelques  au- 
teurs ,  la  première  nourriture  des 
humains  avant  la  découverte  du  bled. 

2.  —  (  1/.  Hàh.),  fête  juive.  Elle 
est  représentée,  sur  les  médailles  du 
roi  Hérode  Agrippa  ,  par  une  tente 
q'ii  a  la  forme  d'un  parasol. 

Rameschné  (  M.  Pers.  )  ,  nom 
d'un  bon  £;énie  chez  les  Parsis,  chargé 
de  veiller  au  bien-être  de  l'homme. 

Ramtrut    (  M.    Ind.  )  ,    pagode 

fameuse  par  la  dévotion  des  Indiens, 

que  l'on  voit  à  Onor,  ville  du  rovauine 

de  Canara.   L'idole  qu'on  y  adore  a 

la  forme  d'un  singe.  On  la  promène 

quelquefois  dans  les  rues  de  la  ville 

sur  un  chariot  qui  ressemble  à  une 

tour,   et  qui  est  de  la   hauteur  de 

rjuinze  pieds.   Il  a  quatre  roues  ,  et 

on  le  traîne  avec  une  grosse  corde. 

Quelques    prêtres    montent    sur   ce 

'    chariot  pour  accompagner  l'idole .  et 

»   c4jantent  des  prières  pendant  la  pro- 

■   cession.' 

Ranaii.  (3/'.  v//'r«V.)  ,  nom  parti- 
tulier  d'un  ange  du  premier  ordre 


R  A  T  4?7 

chez  les  Madécasses.  /  .Malaingha. 

Ranathvtes.  Ori  a  ainsi  appelé 
une  jecte  de  Juifs  qui  rendru'ent  aux 
grenouilles  une  espèce  de  cube. 

Rakikail  (>/.  ./(flic.) ,  nom  par- 
tit ulier  d'un  ange  du  premier  ordre 
chezies  Madécasses.  P'.  Malaingha. 

Ranthos,  un  des  chevaux  dont 
INeptune  fit  précicnt  à  Pelée,  à  l'oc- 
casion de  son  mariage  avec  Thétis. 

y.    lÎALIOS. 

Rapine.  (  Tconol.  )  On  la  repré- 
sente armée  et  portant  sur  son  casque 
im  'milan  ou  autre  oiseau  de  proie. 
Elle  tient  de  la  main  droite  une  épée 
nue  ,  et  sous  son  bras  gauche  un 
paquet  envelojipé  d'une  étoffe  ,  et 
mai  che  ii  grands  pas  ,  regardant  der- 
rière elle  si  elle  e^t  puiu'suivie.  On 
lui  donne  aussi  pour  attribut  un  loup 
qui  senfm't  avec  une  proie. 

Rapos  ,  guerrier  rutule  qui,  dans 
V Enéide  ,  tue  Parthénius  et  Orsès. 

Rapsodomaktie  ,  divination  qui  se 
faisait  en  tirant  au  sort  dans  un  p.  ète, 
et  prenant  l'endroit  sur  lequel  on 
tombait  pour  une  préiliction  de  ce 
que  Ton  voulait  saAoir.  C'était  ordi- 
nairement Homère  ou  Virgile  que 
l'on  prenait  pour  cela.  T:;nt6t  on 
écrivait  des  sentences  ,  ou  quelques 
vers  détachés  du  poète  ,  qu'on  met- 
tait sous  de  petits  morceaux  de  boi? 
pour  être  jetés  dans  une  urne  au  ha- 
sard ;  la  sentence  ou  !c  vers  qu'en  en 
tirait  était  le  sort.  Tantôt  un  jetait 
des  dés  sur  une  planche  où  l'on  vovait 
des  vers  écrits  ,  et  ceux  sur  lesquels 
s'arrêtaient  les  At-n  passaient  pour 
contenir  la  prédiction. 

Rapsoidok  Eorté  ,  fête  des  Rap- 
sndies ,  partie  des  Dionvsies  ,  ou 
fêtes  de  Bacchus, où  l'on  récitait  des 
tirades  de  vers  en  passant  devant  la 
statue  du  dieu. 

RaptaDiva  ,  7(1  déesse  enlevée  ; 
c'est  Proserpine. 

Rasdi  ,  nom  d'une  fausse  divinité 
qui  recevait  autrefois  les  hommages 
des  anciens  habitants  de  la  Hongrie. 

Ra>il  (  M.  -ïfr.')  ,  'nom  parti- 
culier d'ilribnge  ilu  preiHÏer  ordre  à 
Madagascar.  V.  MalainghA. 

Rasoir,  f^.  Ocxasios. 

RaïiA  ,  Me  dès  fdles  de  Protce  et 
Hh7, 


488  R  A  V 

de  Torone ,  sœur  de  Catérc'a  et  d'Ido- 
ihéta. 

Ratjasias  (  M,  Ind.  ) ,  nom  que 
donnent  les  Indiens  aux  esprits  mal- 
•  faisants.  Ils  voitif^ent  dans  les  airs, 
mais  sans  nuire  aux  hommes ,  parce- 
qn  ils  ont  un  chef  nomme  Beyrewa  , 
qui  ne  leur  permet  pas  de  faire  aucun 
niai ,  ni  même  de  rien  prendre  pour 
leur  subsistance  ;  ce  qui  fait  qu'ils 
sont  exposés  à  souffrir  beaucoup  de 
la  faim  et  de  la  soif,  et  que  souvent 
ils  viennent  sur  la  terre  demander 
l'anmone  ,  sous  une  forme  humaine. 
Au  nombre  de  ce?  mauvais  génies  , 
les  Indiens  placent  les  âmes  de  ceux 
qui  ont  mal  véiu  dans  le  monde. 
Rats.  V.  Crinis. 
Raulins  (  M.  Ind.  )  ,  prêtres  du 
royaume  d'Aracan.  On  en  distinjiue 
trois  ordres  ,  qui  sont  les  Priuerins  , 
les  ftinjans  et  les  Xoxom.LesPrin- 
grins  ont  sur  la  tète  une  espèce  de 
mitre  jaune ,  avec  une  pointe  qui  leur 
tombe  par  derrière  ;  les  autres  ont  la 
tète  nue.  Tous  ces  prêtres  sont  ha- 
billés de  jaune,  ou,  selon  quelques 
uns,  de  noir.  lis  ont  la  tète  rasée  ,  et 
sont   obligés    de   garder  le  célibat. 
Quand  ils  sotit  surpris  dans  quelques 
fautes  contre  la  chasteté ,  on  les  dé- 
crade ,   et  ils  sont  réduits  à  l'état  de 
laïques.  Les  uns  habitent  des  maisons 
particulières  où  ils  vivent  à  leurs  dé- 
pens ;  les  autres  sont  lof;és  dans  des 
monastères  fondés  par  le  prince  ,  ou 

Ear  quelque  seigneur  riche  et  dévot, 
la  fonction  la  plus  importante  des 
Rauiins  est  l'éducation  dé  toute  la 
jeunesse  du  royaume,  qu'ils  sont  char- 
gés d'instruire  dans  la  connaissance 
de  la  religion  et  des  lois.  On  assure 
que  ces  prêtres  sont  fort  charitables , 
et  s'acquittent  avec  soin  envers  les 
étrangers  dès  devoirs  de  l'hospita- 
lité. 

Ravendiah  (  M.  Mah.  )  secte 
d'impies  ou  d'hérétiques,  qui  ad- 
mettaient la  niéîempsypose  ,  et  qui 
croyaient  ou  faisaient  semblant  de 
croire  que  l'aine  de  Mahomet ,  ou  de 
qitelqiie  ancien  prophète ,  était  passée 
dans  la  personne  d'Abou  Giàfar  Al- 
mansor ,  second  khalife  de  la  race 
d«s  Abbassîdes  ,  et  lui  voulaient , 


R  E  B 

pour  cette  raison ,  rendre  des  hon- 
neurs divins ,  en  faisant  autour  de 
son  palais  dès  processions  semblables 
à  celles  qui  se  pratiquent  autour  du 
temple  de  la  Mec(j\ie.  Cette  secte  ne 
tarda  pas  à  dégénérer  en  une  faction 
séditieuse  et  inquiétante ,  que  ce 
même  khalife  fut  obligé  d'extermi- 
ner. Bibl.  Or. 

Raymi  (  M.Péruv.)  ,  fête  solem- 
nelle   que   célébraient    les  yncas  à 
Cusco  en  l'honneur  du  Soleil.  Cette 
solemnité  arrivait  au  mois  de  Juin  , 
après  le  solstice.  Tous  les  généraux 
et  les  officiers  de  l'armée  ,  tous  les 
curacas  ou  grands  seigneurs  de  l'em- 
pire, étant  rassemblés  dans  la  tapi- 
taie  ,  le  roi ,  connue  fiis  du  Soleil  et 
grand  pontife ,  commençait  la  céré- 
monie dans  la  grande  place.  Là  ,  se 
tournant  vers  l'orient ,  il  attendait  , 
pieds  nus  ,  le  lever  du  Soleil.  Dès 
qu'il    voyait    poindre   ses    premiers 
rayons  ,  il  lui  présentait  une  grande 
coupe  ,  V  buvait  à  la  santé  de  l'astre 
du  jour,  et  la  passait  ensuite  à  tous 
les  princes  de  la  famille  royale  ,  qui 
l'imitaient-  Les  courtisans  buvaient 
d'une  autre  liqueur ,  préparée    par 
les  prêtres  du  Soleil.  La  cérémonie 
finie,  on  se  rendait  au  temple  ,  oà 
n'entraient  que  l'vnca  et  les  princes 
de  son  sang.  Là  on  offrait  au  Soleil 
de   la  vaisselle  d'or,  et  des  ligures 
d'animaux  eu  or  et  en  argent.  Après 
quoi     les    prêtres     sacrifiaient    des 
agneaux  et  des  motitons  ,  et  la  fête 
se    terminait  par  des   réjouissances 
extraordinaires. 

Razecah  (  M.  Mah.)  ,  idole  que 
les  Adites  ,  tribu  arabe  ,  croyaient 
leur  fournir  les  choses  nécessaires  à 
la  vie. 

RÉBELLION.  (  Iconol.  )  Jîipa  la 
peint  sous  les  traitsd'unjeimehonnne 
armé  d'ui)  corselet  et  d'une  cuirasse  , 
portant  pour  cimier  un  chat ,  et  fou- 
lant aux  pieds  un jougrompu-  Coch'm 
lui  fait  de  plus  briser  des  fers ,  qui 
lui  tombent  de.'j  mains.  Dans  la  galerie 
du  Luxembourg,  la  Valeur,  sous  1» 
figure  d'un  jeune  homme  tenant  u» 
foudre  ,  terrasse  la  Rébellion  ,  dé- 
signée par  l'hydre  de' la  fa^?le  et  par 
j^n^  mnîtitudç  dq^sesrpenis.fibaUn»  et 


R  E  C 

entrebcés.  On  rexprinie  a'i«M  par 
une  Ifinme  robuste  ,  au  reEard  fé- 
roce ,  à  la  physionomie  >ittiitre  ,  mal 
vètne ,  et  annce  en  désorJre.  Eile 
tient  une  lance,  une  fronde;  sous  ses 

fïieds  est  un  livre  déchiré  et  des  ba- 
ances  rompues. 

Rébi  {M.  Jap.>  jours  de  visite, 
fêtes  solemnellcs  du  Sintos.  Il  y  en  a 
trois  par  mois.  Elles  sont  principa- 
lement destinées  à  visiter  et  a  com- 
plimenter ses  amis.  Les  Japonais, 
persuadés  que  la  meilleure  manière 
d'hontrer  les  Garnis  est  de  se  pro- 
curer dans  ce  monfie  une  partie  de  la 
béî.titudf  dont  ces  êires  heureux 
joiiissrnt  dans  le  ciel,  passent  la  plus 
grande  partie  du  Rébi  en  réjouis- 
sance» et  en  festins ,  ou  dans  leurs 
maisons  ,  ou  dans  les  cabarets  ,  ou 
dans  les  lieux  de  prostitution  ,  dont 
les  temples  sont  environnés.  Aux 
stations  que  Ton  fait  dans  les  mias 
les  jours  de  fête ,  cbacim  expose  ses 
besoins  ,  et  honore  les  dieux  comme 
il  l'entend. 

Recarancs  ,  0uCARA5CS,SXUT10m 
d"Hercule. 

Recbzd  (  M.  Ind.  )  ,  troisième 
ïed  ou  Beth  ,  des  quatre  qui  com- 
prennent toute  la  théologie  des  In- 
diens. Bibl.  Or. 

RÉcoMPERSE.  (Iconol.)  Cochin 
la  désigne  par  une  femme  d'un  âfe 
mûr ,  richement  vêtue ,  et  la  tète 
ceiîite  d'une  couronne  d  or.  Une 
mesure  et  une  balance  annoncent  le 
discernement  avec  lequel  elle  accorde 
ses  bienfaits.  Eile  paraît  distribuer 
avec  complaisance  Acs  palnses  ,  des 
couronnes  de  laurier,  de  chêne,  etc. 
des  colliers  ,  médailles ,  etc. 

RÉco^■clLIATlON.  (  Iconol.  )  Ce 
sujet  est  caractérisé  par  Weux  fem- 
mes qui  seml.rasscnt.  Lune  tient 
une  branche  d'olivier  ,  symbole  de 
la  paix  ;  et  l'autre  foule  sous  ses  pieds 
un  serpent  à  fac-e  humaine, emblème 
de  la  fraude  et  de  la  méchanceté. 

RçcoxNOiss A xcE.  (  Iconol.  )  Ripa 
en  fait  une  femme  qui  tient  d'une 
main  un  rameau  de  fèves  et  Je  lupins, 
„et  de  l'autre  une  cicogne ,  oiseau <qui, 
^dit-on,  a  soin  de  ses pr.rcnts  dans  leur 
.Yieillesîc.  Uue  médaille  4ç,  l'empe- 


R  E  F  4?^ 

reur  Commode ,  dans  la  hibliotlièq»ie 
du  Vatican  ,  exprime  la  reconnais- 
s;mce  d  un  peuple  envers  son  libéra- 
teur ,  par  les  habitants  du  mont 
Aventn  ,  baisant  la  man  d'Hercule 
après  sa  victoire  sur  Cacus.  Uu  des 
tableaux  d  Herculanum  ,  représen- 
tant la  jeunesse  athénienne  baisant 
la  main  de  Thésée  après  qu'il  a  tué 
le  Minotaure,  pourrait  senir  à  ren- 
dre la  même  allégorie. 

Rectus^  surnom  donné  à  Bacchu» 
par  un  roi  d'Athènes,  auquel  le  dieu 
avais  appris  à  mettre  de  l'eau  dans 
son  vin ,  et  par  conséquent  à  marcher 
droit. 

Redamptri7are  ,  mot  employé 
dans  les  danses  des  Saliens  ,  qui  imi- 
taient les  mouvements  de  celui  qui 
était  à  leur  tète.  Celui-ci  sautait  , 
arnptruabat;  et  la  troupe  répondait 
par  des  sauts  semblables ,  redamp- 
Lruahat. 

Redabator  ,  dieu  qui  présidait  à 
la  >eco:ide  façon  qu'on  donnait  aux 
terres. 

Redditiok  ,  troisième  partie  da 
sacrifice  :  elle  consistait  à  rendre  les 
entrailles  de  la  victime  après  les  avoir 
considérées,  et  à  les  remettre  sur 
l'autel  :  c'est  ce  qu'on  appelait  red- 
dere  et  porricere  exta, 

Rediculcs  ,  die«i  en  l'honneur 
duquel  on  bâtit  un  faniim  ou  cha- 
pelle à  l'endroit  d'où  Annibal ,  frappé 
toul-à-coup  à'xnK  terreur  panique, 
retourna  sur  ses  pas  ,  et  s  éloigna  de 
Rome  .  dont  il  se  disposait  à  faire  le 
siège.  Rac.  ^<?<ii're .  retourner.  D'au- 
tres crcientque  ce  n  est  qu'un  surnoni 
du  dieuTutanus,  adoré  dans  le  même 
endroit. 

R.EDCX  ,  épithète  de  b  Fortune  : 
sous  ce  nom  ,  Doniitien  lui  avait 
consacré  une   chapelle. 

Réflexion.  (Iconol.)  C'est  tme 
matrone  assise  et  livrée  à  ses  pensées. 
Elle  tient  sur  ses  genoux  un  miroir  , 
sur  lequel  frappe  un  rayon  de  lumière 
qui  part  de  son  cœur ,  et  qui  réfléchit 
à  son  front. 

-  RÉE0RMAT10N.  (  Iconol.  )  On  la 
personnifie  par  une  femme  vêtue 
siqiplement  >  qui  tient  d'une  main 
une  serpette  .  de  jardinier  ,  et  de 


490  R  E  G 

l'autre  un  livre  ouverl ,  sur  lequel  on 
lit  :  Castigo  mores ,  je  réforme  les 
mœurs. 

RtFUGE.  (Iconol,  )  Les  anciens 
exprimaient  allégoriquemcnl  ce  sujet 
par  un  homme  eu  désordre ,  qui ,  re- 
j;arclant  le  ciel  avec  amour ,  tient  un 
autel  étroitement  cnihrassé. 

Regeb(J/.  /^ /•ai'.),  troisième  mois 
de  1  année  arahitjue  ,  réputé  sacré 
par  les  anciens  Arabes  idolâtres  ,  et 
dnns  lequel  il  était  défendu  de  l'aire 
la  £;uerre.  Bibl.  Or. 

Regia  ,  épithèle  de  la  Fortune. 

jRegia  PORTiricuM  ,  palais  où  le 
roi  Sacrificulus  offrait  les  sacrifices  , 
et  où  le  grand  pontife  assemijlait  ses 
ci)llègues  ,  pour  y  faire  leurs  céré- 
monies. On  y  portait  tous  les  ans  la 
tète  du  cheval  October ,  immolé  dans 
le  Champ  de  INIars  en  l'honneur  du 
dieu  auquel  ce  champ  était  consa- 
cré. On  y  voyait  aussi  une  lance  ap- 
pelée Mars ,  que  Romulus  y  avait 
lait  mettre. 

Régifuge  ,  fête  que  l'on  faisait  ù 
Rome  le  sixième  jour  avant  les  ca- 
lendes de  Mars.  Les  anciens  ne  con- 
viennent pas  de  l'origine  de  cette 
fête  :  les  uns  disent  que  c'était  en 
mémoire  de  la  fuite  de  Tarquin  le 
iSuperbe  ,  lorsque  la  ville  recouvra  sa 
liberté  ;  d'autres  sont  d'avis  quelle 
était  ainsi  nonniiée  ,  parceque  le  roi 
des  choses  sacrées  s  enfuyait  après 
qu'il  avait  sacrifié.  Le  premier  sen- 
timent ,  fondé  sur  l'autorité  A' Ovide, 
de  Festus  et  A' Ausone  ,  paraît 
plus  vraisemblable  que  le  second  , 
qui  est  de  Plv turque  ;  h  moins  qu'on 
ne  dise  ,  pour  les  concilier  ,  que  le 
roi  des  choses  sacrées  fuyait  ce  jour- 
là  ,  pour  rappeler  la  mémoire  de  la 
fiiite  du  dernier  des  rois  de  Rome. 

Règle  à  la  main  d'un  homme, 
V.  Sérapis. 

Regnator  ,  synonyme  de  Ju- 
piter. 

Regret  (  Iconol.  )  ,  une  femme 
éplorée  ,  vêtue  de  noir  ,  coëfféc  en 
désordre  ,  tourne  ses  re£!ards  vers  le 
ciel.  Elle  est  à  eenoux  sur  un  tom- 
beau ,  tenant  d'une  main  un  mou- 
choir, et  de  l'autre  une  pierre  dont 
■^Ic  se  frappe  la  pi^krine.     . " 


R  E  L 

1.  Reine,  Juuou  ,  la  reine  des 
dieux  ,  était  quelquefois  appelée  seu- 
lement la  Reine  :  elle  eut  sous  ce  nom 
une  statue  à  Veies  ,  d'où  elle  fut 
transportée  au  mont  Aventin  ,  m 
grande  cérémonie.  Les  dames  romai- 
nes avaient  beaucoup  de  vénération 
pour  cette  statue,  à  laquelle  le  prêtre 
seul  pouvait  toucher. 

2.  —  La  fille  aînée  d'Uranns ,  selon 
les  At.'antides  ,  fut  surnommée  la 
Reine  par  excellence.  P' .  Basii.Ée. 

Reine  des  astres,  Junon,  et  plus 
or<iinairenient  la  Luue ,  sur-tout  avec 
l'épithète  bicomis  ,  qui  désigne  ses 
croissants. 

Reine  du  ciel  ,  une  des  divinités 
des .  Syriens.  On  croit  que  c'est  la 
Lune. 

Reine  des  dieux  ,  Junon. 

Reike  des  mystères.  /^.  Roi. 

Rekhabioun  ou  Rekhabitps  , 
disciples  des  prophètes  Elle  et  Eli- 
sée ,  que  les  Orientaux  disent  avoir 
été  les  maîtres  de  Zoroastre.  Bibl. 
Orienl. 

Religion  (en  général).  (Iconol. 
Plusieurs  médailles  de  l'antiquité  j 
caractérisent  par  une  femme ,  ou  tui 
petit  enfant  ailé  ,  prosterné  devant 
un  autel  sur  lequel  il  y  a  des  charbons 
entbrasés.  Son  attribut  le  plus  ordi- 
naire est  l'éléphant ,  que  les  anciens 
crovaient  adorer  le  soleil  levant.  C. 
liipa  la  ligure  par  une  femme  voilée, 
qui  a  du  feu  dans  la  main  gauche  et 
un  livre  dans  la  droite.  Un  éléphaut 
est  à  ses  côtés.  Cochin  la  représente 
par  une  femme  d'un  aspect  vénéra- 
ble ,  voilée ,  qui  fait  des  libations  sur 
un  autel ,  ou  y  brûle  de  l'encens 
dont  la  fumée  s'élève  vers  le  ciel. 

La  RelIgion  chrétienne  est  re- 
présentée par  une  femme  majes- 
tueuse, dont  la  tête  est  couverte  d'un 
voile,  symbole  de  ses  mystères  ,  te- 
nant d'une  main  une  croix  et  de 
l'autre  la  Bible  ,  reposant  ses  piecs 
sur  une  pierre  angulaire. 

B.  Picart  lui  a  donné  un  air  plein 
de  majesté  ,  un  habillement  simple  , 
et  le  monogramme  de  Christ  _  siir 
l'estomac.  Une  figure  symbolique 
de  la  religion  ,  sculptée  en  marbre 
par /ÎOK^^eau^ la  représente  debout 


r.  F,  L 

$iir  une  rrne  ;  la  douceur  forme  son 
princi'ial  caractère.  De  la  niaiu 
gauche  elle  tient  le  livre  ci'£vanj;iles, 
sur  lequel  elle  a  les  yeux  attacliés  ; 
de  la  droite  elle  embrasse  une  croix  , 
dont  le  pied  est  dans  la  nue.  Son 
voile  est  relevé  sur  son  front  et  flotte 
sur  ses  épaules.  Ellle  est  vêtue  d'une 
simple  tunique  ,  ceinte  sur  la  poi- 
trine et  surmontée  d'un  manteau. 
Une  allégorie  plus  composée  est  celle 
qu'offre  une  femme  en  iiabit  hianc  , 
sur  laquelle  une  colombe  répand  ses 
rayons.  Elle  tient  de  la  main  f^auche 
la  ver^e  d'Aaron  ,  et  de  la  droite  les 
clefs  de  l'Eçlise.  Dun  coté  sont  les 
tables  de  la  loi ,  et  des  rameaux  des- 
séches ;  de  l'autre  est  un  génie  qui 
soutient  le  nouveau  Testament. 

Gravelot  lui  d<..mie  la  croix  et  le 
livre  scellé  des  sept  sceaux  ;  l'encen- 
soir ,  la  mitre  ,  la  tiare  et  les  clefs, 
sont  à  ses  pieds  ;  et  la  basilique  de 
S.  Pierre  fait  le  fond  du  tableau. 

RELic-ioN  ER^.o^ÉE.  (  Iconol.  ) 
L'encensoir  qu'on  lui  fait  tenir  est 
employé  comme  attribut  générique 
du  culte  ;  mais  pour  la  désiizner  sans 
cquivoqua  ,  on  ne  la  place  point  sur 
la  pierre  angulaire  :  un  bandeau  , 
symbole  de  l'erreur  ,  lui  couvre  les 
yeux  et  l'empêche  d'appercevoir  la 
véritable  lumière  j  la  Religion  erro- 
née n'est  éclairée  que  par  celle  d'une 
laiiteme  sourde  qu'elle  tient  à  la 
main.  f^.  Hérésie. 

Religion  ji  daïque.  {Iconol.) 
Le  front  couver  l  d'un  voile  et  appuyée 
sur  les  tables  de  la  loi  ,  elie  tient 
d'une  main  la  verpe  du  lécislaleur 
des  Hébreux  ,  et  de  l'autre  le  Lévi- 
tique  ,  où  sont  renfermés  les  précep- 
tes et  les  cérémonies  relii;ieuses  du 
peuple  juif.  L'arche  d'alliance  ,  le 
chandelier  à  sept  branches, le  bonnet 
du  grand-prêtre  ,  l'encensoir  et  le 
mont  Sinaï,  qui  terminent  le  tableau, 
achèvent  de  la  caractériser.  Elle  a  le 
front  couvert  d'un  voile,  pour  faire 
entendre  que  les  mystères  de  l'an- 
cienne loi  n'étaient  que  la  figure  de 
ceux  de  la  nouvelle. 

ReCiqui-e  ,  cendres  ou  ossements 
des  inorts  ,  que  les  anciens  recueil- 
fciient  fort  religicasement  tlivOr  de» 


R  E  N 


49» 


urnes ,  après  que  les  corps  avaient 
été  brûlés  ,  et  qu  ils  enfermaient  en- 
suite dans  lies  tombeaux.  i,)uelque- 
fois  on  les  transportait  ,  mais  il  fal- 
lait ime  permission  des  pontifes,  ou 
de  l'empereur  ,  auquel  ou  présentait 
ime  requête  comme  grand  pontife. 

Rembha  (  »y.  lad.),  déesse  du 
plaisir  ,  une  Ues  divinités  qui  com- 
posent la  cour  d'indra.  Selon  les 
mythologistes  indiens  ,  ellï>  est  née 
de  1  écume  de  la  mer  agitée.  Elle 
correspond  à  la  \  éuus  populaire  dei 
Grecs. 

Remords.  (  Iconol.  )  Dans  Cochùi, 
c'est  uu  houime  couché  sur  la  terre  , 
les  vêtements  déchirés.  Il  se  mord  les 
poings  ;  un  serpent  l'entoure  et  lui 
déchire  le  cœur.  Le  vautour  ron- 
geant les  entrailles  de  Prométhée 
est  pris  aussi  pom*  emblème  des 
remords. 

Re MORES,  oiseaux  qui  retardent 
Pexécution  d'uiic  entreprise.  C'é- 
taient ,  dans  les  augures ,  des  oiseaux 
d'un  mauvais  présage. 

Rempham  (  (/.  Syr.)  ,  THercide 
des  Syriens.  D'autres  croient  que 
c'éUiit  Vénus.  Givtius  a  cru  que 
c'était  le  même  dieu  que  Rimmon. 
Hammoiid  n'y  voit  qu'un  roi  d'E- 
gypte déifié  après  sa  mort  ;  et ,  eu 
effet ,  Diodore  en  meiUionne  un  , 
qu  il  nomme  Remphis.  Quelques  uns 
regardent  ce  mot  comme  égyptien  , 
et  le  traduisent  par  Saturne.   P^oy. 

RlMMON. 

Rémdlus,  ou  NuMANrs  ,  capi- 
taine rutule  qui  avait  épousé  la  p>us 
jeune  des  soeurs  de  Tm-nus ,  et  fut 
tué  par  Ascagnc  ,  fils  d'Enée. 

Remuria  ,  endroit  à  Rome  sur  le 
mont  Aventin  ,  où  Rémus  prit  l'au- 
giu"e  du  vol  des  oiseaux ,  et  où  il  fut 
enterré. 

Rémuries  ,  la  même  fête  que  Lé- 
muries. 

Remurius,  partie  du  mont  Aven- 
tin ,  ainsi  nonmiée  de  Rémus  qui 
l'habitait. 

I.  RÉ  MUS,  frère  de  Romulus. 

2.—  Un  des  chefs  defTumus,  tué 
parNisus.  Enéid.  liv.  9.- 

Renard  de  Thèbes  ,  changé  en 
pierre.   Dans  la  faWe  de  Céphale 


492  KE'S 

et  Prooris  ,  îl  est  parlé  d'un  renard 
qui  faisait  de  graims  ravages  aux  en- 
virons de  Thèbcs,  et  auquel  les  Thé- 
bains,  par  une  honible  superstition, 
exposaient  tous  les  mois  ua  de  leurs 
entants ,  croyant  par-là  mettre  les 
autres  à  couvert  de  la  fureur  de  cet 
animal.  Ce  renard  avait  été  envoyé 
par  Bacchus  ,  dont  les  Thébains 
avaient  méprisé  la  divinité.  Céphale 
prêta  à  Amphitryon  son  fameux 
chien,  nommé  Lélaps,pour  donner 
la  chasse  à  ce  renard  ;  et  au  moment 
oà  Lélaps  allait  le  prendre,  ils  furent 
tous  deux  changés  en  pierre.  C'était 
quelque  brigand  qui  infestait  les  en- 
virons de  Thèbes,  et  qu'Amphitryon 
força  dans  sa  retraite. 

Cet  animal  est  le  symbole  de  la 
ruse  et  de  la  subtilité.  /^.  Fourberie. 

Renom  (Bon).  {  Fconol.)  On  le 
représente  sous  les  traits  d'une  femme 
agréable.  Elle  sonne  de  la  trompette , 
et  tient  de  la  main  droite  une  branche 
d'olivier ,  symbole  caractéristique  des 
actions  vertueuses  que  cette  déesse 
s'empresse  de  publier. 

Renom  (  Mauvais  ).  (  Iconol.  ) 
Cochin  l'exprime  par  un  homme  qui 
a  des  ailes  noires ,  et  qui ,  enveloppé 
de  son  manteau,  cherche  à  se  cacher 
dans  un  nuage  obscur.  Il  n'a  point 
de  trompette  ;  mais  des  cornet*  re- 
courbés le  poursuivent. 

Renommée  {Iconol.) ,  messagère 
de  Jupiter.  Les  Athéniens  lui  avaient 
élevé  un  temple  ,  et  l'honoraient  d'un 
cuite  réglé.  Furius  Camillus ,  chez 
les  Romains,  lui  fit  bâtir  un  temple. 
Les  poètes  la  dépeignent  comme  une 
déesse  énorme ,  qui  a  cent  bouches 
et  cent  oreilles ,  avec  de  longues  ailes 
qui ,  en  dessous,  sont  garnies  d'yeux. 
P".  Virgile,  liv.  4  <ie  V Enéiiic  ; 
Ovide,  Métftmorj}h.  ;  Voltaire, 
Henriade  ,  chap.  S  ;  Rousseau  , 
Ode  au  prince  Eugène.  Une  an- 
cienne médaille  de  Trajon  l'exprime 
par  un  jVlercTire  tenant  de  la  droite 
un  caducée ,  et  de  la  gauche  la  bride 
d'un  Pégase  qui  se  dressé  '  siir  ses 
pieds  de  deirière.  Nos  artistes  I  ont 
peinte  en  rooe  retroussée  ,  des  ailles 
au  dos  ,  et  ixne  trompette  à  la.mjyn. 
Kubens  et  Lebrun  lui  ont  donné 


R  E  S 

une  double  trompette,  pour  signifier 
qu'elle  publie  le  faux  comme  le  vrai. 
Le  grouppc  de  Coysevox ,  qu'on  voit 
aux  Tuileries  ,  ia  représente  portée 
sur  im  cheval  ailé,  et  embouchant  la 
trompette.  La  Renommée  parie  àes, 
arts  et  des  sciences  ,  comme  des  vic- 
toires et  des  grandes  actions.  C'est 
pour  exprimer  cette  pensée  (ju'on  la 
peint  quelquefois  assise  sur  des  bou- 
cliers ,  tenant  une  trompette,  et  s'ap- 
puyant  sur  un  Ituste  antique.  On 
peut  encore  faire  échapper  de  sa 
draperie  les  fleurs  les  plus  odorifé- 
rantes. 

Repentir.  {Iconol.)  Se\on  Ripa 
et  Cochin,  c'est  un  homme  afïligé  , 
revêtu  d'un  cilice  ,  qui  regarde  dans 
un  miroir  les  taches  qui  sont  sur  son 
cœur. 

Repos.  {Iconol.)  Il  est  représenté 
sur  les  pierres  sépulcrales  des  pre- 
nn'ers  chrétiens  jsar  une  colombe 
tenant  au  bec  un  rameau  d'olivier  , 
allusion  ;\  la  colombe  de  Noé.  Pour 
celui  qui  succède  à  des  travaux  heu- 
reusement terminés,  fVinc/iehnann 
le  figure  par  un  Hercule  en  repos  > 
tel  qu'on  le  voit  sur  des  pieiTps 
gravées. 

Repotia  ,  repas  du  lendemain  des 
noces. 

RÉPRIMANDE.  {Iconol.)  Urc 
vieille  femme  armée ,  au  visage  irrité , 
au  regard  menaçant  ,  s'apprête  à 
sonner  d'un  cornet  h  bouquin;  ce  qui 
signifie  combien  est  disgracieux  à 
l'oreille  le  son  des  paroles  répréhen- 
sives. 

RÉPUTATION.  {Iconol.)  Ripa  la 
désigne  par  une  femme  vêtue  d  é- 
toffes  légères  et  transparentes  ,  dans 
l'action  de  courir,  ayant  deus  grandes 
ailes  blanches  ,  et  sur  chaque  plume 
des  yeux ,  des  bouches  ,  des  ort-illes  , 
et  tenant  une  trompette.  A  ces  em- 
blèmes Cochin  a  joint  des  Heurs 
odoriférantes  qui  s'échappent  de  sa 
draperie, 

Respiciens,  fai'ornhle,  surpom  de 
la  For  tu  ne  .El  le  était  représentée  tour- 
nant la  tête  du  côté  des^spcctateurs- 

Respicientes  Dn  ,  dieujc  qui  se 
retQurnenl;  pgur  regarder.  On  les 
adorait  cojTup*.  des  .divinités  ,prp* 


R  E  s 

pices  ,  qui   n'étaient  occupées  qu'à 
rendre  les  hommes  heureux. 

Réscrrection.  [  Iconol.  )  Une 
femme  nue  sort  dun  loniheau  ,  te- 
nant un  phénix  dans  ses  naains ,  et 
s  élevant  dans  les  airs. 

RÉSÏTRRECTIOK.     (  .)/.     Mahoill,  ) 

Une  traditioH  musidmane  porte  que 
le  Bémon  considérant  un  jour  le  ca- 
davre d'un  homme  que  la  mer  avait 
jeté  sur  le  rivage ,  et  dont  les  hètes 
féroces  ,  les  oiseaux  carnassiers  et  le» 
poiss<ins  ivaient  dévoré  chacun  une 
partie ,  i!  trouva  que  c'était  une  belle 
occasion  de  tendre  un  piège  aux 
hommes ,  au  sujet  de  la  résurrection. 
«  Car  enfin ,  disait-il ,  comment  poiu"- 
»  ront-ils  comprendre  que  les  niem- 
»>  hres  de  ce  cadavre,  dispersés  dans 
»  le  ventre  de  tant  d'animaux  diffé- 
»>  rents  ,  puissent  se  rejoindre  pour 
»•  former  le  même  corps  au  jour  de 
■  la  résurrection  générale?  »  Dieu  , 
connaissant  le  projet  de  cet  eniiemi 
du  çenre  humain  ,  commanda  au  pa- 
triarche Abraham  d'aller  se  proiue- 
ner  sur  le  bord  de  la  mer.  Abiaham 
obéit.  Le  Démon  ne  manqua  pas  de 
se  présenter  sous  la  forme  d'un 
homme  embarrassé,  et  de  lui  pro- 
poser ses  doutes  sur  la  résurrection. 
«  "Vos  doutes  ne  sont  pas  raison- 
»  nables  ,  répondit  ^braliam.  Le 
>»  potier  met  en  pièces  un  vase  de 
»  terré,  et  fè  refait  de  la  même  ferre 
»  quand  il  lui  plaît.  »  Dieu  cepen- 

■  dant ,  selon  lAIcoran  ,  dit  au  pa- 
triarche :  «  Prenez  quatre  oiseaux  , 
M  mettez- les  en  pièces,  nôrtez-en  les 
»  parties   divisées  sur  quatre  mon- 

■  »  tagnes  séparées ,  et  appelez-les  en- 
»  suite.  «  Ces  quatre  oiseaux  étirent 
une  colombe  ,  un  coq ,  uri  corbeau  et 
un  paon.  Abraham  ,  après  les  avoir 
mis  en  pièces  ,  en  fit  une  anatomie 
exacte  ,  les  pila  dans  un  mortier  , 
uen  fit  qu'une  masse,  et  la  partagea 
en  quatre  portions,  qu'il  porta  sur  la 
cime  dé  quatre  montagnes  différentes  ; 

'  après  quoi  tenant  en  niain  leurs  tètes 
qu'il  avait  conservées  ,  il  les  appela 
séparément  par  leur  nom.  Chitcnu 
d'eux  revint  aussi-tôt  se  rejoindre  à 
ca  tète ,  et  s'envola. 

Les  Turc*  et  les  mahoniétans  re- 


R  E  S  495 

gardent  la  fin  du  monde,  et  la  résur- 
rection générale,  comme  deux  article* 
considérables  de  leur  religion  et  de 
leur  foi.  Selon  quelques  uns ,  cette 
résurrection  sera  purement  spiri- 
tuelle ,  c'est-à-dire  que  l'ame  ne  fera 
que  changer  de  demeure ,  et ,  quittant 
sa  dé]X)ui!le  mortelle  ,  retomnera 
dans  le  séjour  d'où  ils  jupposent  que 
Dieu  l'avait  tirée  pour  la  pLci  r 
dans  le  corps  humain  ;  mais  ce  senti- 
ment n'est  pas  le  plus  général.  Ma- 
homet ,  et  les  Juifs  avant  lui ,  potu 
prouver  la  ptÀsibilité  de  la  résurreo- 
tion  du  corps  dissipé  depuis  si  long- 
temps ,  anéanti  en  quelque  sorte  pav 
une  infinité  de  révolutions  de  la  ma- 
tière, ont  supposé  un  premier  germe 
incorruptible  du  corps ,  uu  levain  , 
si  l'on  veut ,  autour  et  par  le  moyen 
duquel  toute  la  masse  du  corps  re- 
prendra son  ancienne  tonne.  Selon 
les  Juifs ,  il  reste  du  corps  l'os  appel  • 
liiz ,  qui  sert  de  fondement  à  tout 
1  édifice.  Selon  les  mahométans,  c'est 
celui  qu'ils  appellent  al-aib  ,  connu 
des  anatomistes  sous  le  nom  Ce 
coccjrx ,  situé  au  dessous  de  l'o^- 
sacrum. 

Les  Piirsis ,  ou  Guèbres ,  pense- 1 


Îue  les  gens  de  bien,  après  avoir  joui 
es  délices  du  parad 
certain  nombre  de  siècles ,  rentreront 


les  délices  du  paradis  pendant   un 


dans  Kurs  corps,  et  reviend:ont  ha- 
biter la  même  terre  où  ils  avaient 
fait  leur  séjour  pendant  leur  première 
vie  ;  mais  cette  terre ,  purifiée  et  eui- 
beilif? ,  sera  poiu"  eux  un  nouveau 
paradis. 

Les  habitants  du  rovaume  d'Ar- 
dra,  sur  la  cote  occidentale  d'Afrique , 
s'imaginent  que  ceux  qui  sont  tués  à 
la  guerre  sortent  de  leurs  tombeaux 
au  bout  de  quelques  jours ,  et  repren- 
nent une  nouvelle  vie.  Cette  opinion  , 
que  la,  raison  désapprouve  ,  est  une 
heureuse  invention  de  la  politique 
pour  animer  le  courage  des  s  Jdats. 

Les  amantas  ,  docteurs  et  j)hilo- 
sophes  du  Péi'ou ,  croyaient  la  résur- 
rection uni^erseîle  ,  sans  pourtant 
que  leur  esprit  s'élevât  plus  haut  que 
cette  vie  animale  ptiur  laquelle  ils 
disaierrt  que  nous  devions  ressusciter, 
et  saus  attendre  ai  gloire ,  ni  sup- 


494  R  H  A 

plice.  Ils  avaient  un  soin  extraordi- 
naire de  mettre  en  lieu  de  sûreté 
leurs  ongles  et  leurs  cheveux  qu'ils 
s'arrachaient  avec  le  peigne  ou  se 
coupaient ,  et  de  les  cacher  dans  les 
fentes  ou  dans  les  trous  des  murailles. 
Si ,  par  hasard  ,  les  cheveux  et  les 
ongles  venaient  à  tomber  à  terre  avec 
le  temps,  et  qu'un  Indien  s'en  apper- 
cùt.  il  ne  manquait  pas  de  1<  s  relever 
de  suite ,  et  de  les  serrer  de  nouveau. 
«  Savez-vous  bien  ,  disent-ils  à  ceux 
»  qui  les  questionnent  sur  cette  sin- 
»  gularité  ,  que  nous  devons  revivre 
»  dans  ce  monde  ,  et  que  les  anies 
>~  sortiiont  des  tombeaux  avec  tout 
»  ce  qu'elles  auront  ue  leurs  corps  ? 
»  Pour  empêcher  donc  que  les  nôtres 
»  ne  soient  en  peine  de  chercher 
»  leurs  onelcs  et  leurs  cheveux  (  car 
»  il  y  aura  ce  jour-là  bien  de  !a  presse 
»  et  bien  du  tumulte) ,  nous  les  met- 
»  tons  ici  ensemble,  afin  qu  on  les 
»  trouve  plus  facilement  ;  et  même  , 
»  s'il  était  possible,  nous  cracherions 
»  toujours  dans  un  même  lieu.  » 

Retiaires  ,  gladiateurs  qui  por- 
taient un  trident  d'une  main  et  un 
filet  de  l'autre  :  ils  combattaient  en 
tunique  ,  et  poursuivaient  le  nijr- 
tnillon  en  lui  criant  :  «  Ce  n'est  pas 
»  à  toi ,  Gaulois ,  que  j'en  veux ,  c'est 
»  à  ton  poisson.  » 

Rhaboun  (  M.  Ind.  ) ,  un  des  chefs 
des  anges  rebelles ,  suivant  la  doc- 
trine des  Indiens. 

Rhacius  ,  Cretois  qui  épousa 
Manto  ,  fille  de  Tirésias  ,  dont  il  eut 
Mopsus. 

RHADAMANTHEjfils  dç  Jupitcr  et 
d'Europe  ,  était ,  frère  de  Minos. 
Ayant  tué  son  frère  ,  il  se  réfugia  à 
Calée  en  Béotie  ,  où  il  épousa  Alc- 
mène ,  \euve  d'Amphitryon.  Il  s'ac- 
quit la  réputalion  de  prince  le  plus 
Vertueux  ,  le  plus  m'odeste  de  son 
temps.  Il  alla  s'établir  ,  suivant  les 
uns  ,  en  Lycie ,  et ,  suivant  d'autres  , 
dans  (pielqu'une  des  islesde  i'Archi- 
pel ,  sur  la  côte  d'Asie,  où  il  fit  plu- 
sieurs conquêtes  ,  moins  par  la  force 
de  ses  armes  que  par  la  sagesse  de 
son  gouvernement.  Ce  fut  cette  équité 
et  cet  amour  pour  la  justice  quile  firent 
mettre  au  nombre  des  juges  d'enfer , 


R  H  A 

où  il  juge  les  peuples  d'Asie  et 
d'Afrique.  On  avait  une  si  haute 
opinion  de  son  équité  ,  que  lorsque 
les  anciens  voulaient  exprimer  un 
jugement  juste  ,  quoique  sévère  ,  ou 
l'apptlait ,  suivant  Erasme  ,  un  ju- 
i^ement  de  Rhadamanthe.  C'est 
lui ,  dit  Virgile  ,  qui  préside  au 
Tartare  ,  où  il  exerce  un  pouvoir 
foruu^Jable  :  c'est  lui  qui  informe  Ai  > 
crimes  et  les  punit  ;  il  forte  le-. 
coupables  de  révéler  eux-mêmes  l< 
liorrcurs  de  leur  vie  ,  <; "avouer  le 
crimes  qui  ne  leur  ont  procuré  que 
de  vaines  jom'ssances ,  et  dont  i'i 
ont  différé  l'expiation  jusqu'à  l'hcuic 
du  trépas.  C'est  du  nom  de  Rlsada- 
nianthe  qu'on  appela  jugements  rha- 
damantliiens  les  serments  qu'on 
faisait  eu  prenant  à  témoins  des  ani- 
maux ou  des  choses  ijianimées.  Ainsi 
Socrate  avait  l'habitude  de  jurer  par 
le  chien  et  l'oison  ;  et  Zenon  ,  par  In 
chèvre.  Rhadamanthe  est  ordinaire- 
ment représenté  tenant  \m  sceptre  . 
et  assis  sur  u.i  trôneprès  de  Saturne  , 
à  la  porte  des  Champs  -  Ely  sées.  j, 
Odyss.  liv.  4-  m 

Rhadius  ,  fils  de  Nélée.  J 

Rhamnès  ,  aupure   du  camp   d^ 
Turnus,  tué  par  Nisus.  " 

Rhamkusia  ,    Rhamnl'sis  ,    Ni' 
mésis  ,  aimi  nommée  du  lulte  (V 
lèbre  qu'on  lui  rendait  à  Rhanmus  , 
ville  de  l'Attique.  Elle  y  avait   un 
temp'e,?upprbe  ,  placé  sûr  une  émi- 
necce,  et  où  l'on  accourait  de  toutes 
les  parties  du  Péloponnèse  pour  y 
admirer  sur-tbiit   sa    statue,    clief- 
d 'œuvre  fie  l'art.  Karron  la  regar- ■ 
dait  comme  supérieure  à  toutes  les 
statues  qu  on  pouvait  voir.  Forniéi; 
(lu  plus  beau  marbre  de  Paros  ,  elle 
avait  dix  CQUilées  de  hauteur,  et  elle 
était  d'un  seul  blot.'.  Les  Perses,  soi^^ 
le  commandement  de  Datis ,  l'avai< 
apporté   dans   l'Atti'îue  pour  y  c! 
ver  un  n)onument  de  la  victoire  qu'iis 
espéraient  de  remporter  sur  les  Grei  ?. 
Ces   derniers  restèrent  vaiuqueui - 
après  la  défaite  de  leurs  ennemis  ,  ■ 
se  servit  du  bloc  pour  rendre  hou  ■ 
mage  à  la  divinité  ennemie  des  pré- 
somptueux. Ce  fut,  dit  Pausania-, 
le  célèbre  Phidias  qui  la  tailla  :  quel- 


I 


R  H  A 

quesunsontpensëquecefiit  Diodore 
son  disciple  ,  et  le  pins  ^rand  nom- 
hre ,  Agoracite  de  Paros.  Ce  der- 
nier, dil-on,  en  avait  fait  d'abord 
une  statue  de  Vénus  ;  mais ,  outré  de 
ce  nue  les  Athéniens  avaient  préléré 
la  Vénus  de  leur  concitoyen  Alca- 
mènc ,  qui  n'égalait  pas  la  sienne  en 
beauté  ,  il  en  chansea  les  attributs  ; 
et  après  en  avoir  fait  Némésis  ,  il  la 
vendit  aux  habitants  de  Rhamnus. 
Elle  prit  parmi  eux  la  pince  d'une 
ancienne  statue  de  la  même  divinité , 
qu  ErecLthée  ,  qui  s'en  disait  fils  , 
lui  avait  fait  éiever.  Agoracite  avait 
orné  la  tète  de  Néniésis  d'une  cou- 
ronne qui  était  suruKtntée  de  petites 
figures  de  cerfs  et  de  victoires.  Elle 
tenait  d'une  main  une  branche  de 
pommier  ,  arbre  qui  lui  était  consa- 
cré; et  de  l'autre,  un  vase, sur  lequel 
plusieurs  figures  d  Ethiopiens  étaient 
sculptées.  Peut-être  une  tradition 
ancienne  faisait-elle  regarder  ces peu- 

iDÎes  eonime  issus  d'un  coupable  cé- 
èbre  ,  et  attribuait-elle  la  couleur 
noire  de  leur  peau  à  la  vengeance 
divine.  Peut-être  aussi ,  comme  l'a 
expliijué  fort  ingénieusem^-nt  M.  de 
la  Batre ,  l'artiste  vou'ait-il  expri- 
mer, par  la  représentation  de  ces 
f)eup]es  ,  que  la  Grèce  avait ,  par 
e  sf  cours  de  Némésis  ,  remporté  la 
■victoire  sur  les  forces  conjurées  de 
toutes  les  nations  du  midi.  Les  bas- 
reliefs  de  cette  statue  offraient  les 
Tvndarides,  Agamemnon ,  Ménélas, 
et  Pyrrhus.  On  y  voyait  Œnoé ,  qui 
donna  son  nom  à  une  bourgade  grec- 
que de  la  tribu  hippothoontide.  Le 
'■■'■ifeur  y  avait  enfin  représenté 
.  nourrice  d'Héiène  ,  et  que 
^  -  ^  m"s  ont  crue  sa  mère.  Elle  pré- 
sentait cet  enfant  à  ?lémésis,  qui  mé- 
ritait plus  justement  ce  dernier  titre. 
Rhamsimthe  ,  roi  d'Egypte,  fut 
le  successeur  de  Protée  :  il  fit  jKtser 
dans  le  temple  de  Vulcain  ,  à  Mem- 
phis,  deux  statues  colossales  «le  vingt- 
""  ■■  oudées  chacune  j  l'une  de  ces 
-,  que  les  Esyptiens  adoraient, 
;»j)elée  l'Eté  ;  et  l'autre  ,  pour 
le  ils  n'avaient  aucun  respect , 
ppelée  l'Hiver.  Hérodote  ra~ 
•viiie  que,  suivant  les  prêtres  égyp- 


R  H  E  495 

tiens  ,  Rhanisinithe  était  descendu 
dans  le  lieu  où  les  Grecs  disaient 
qu'était  l'enfer,  qu  il  v  avait  Joué  aux 
dés  avec  Cérès  ;  que  quelquefois  il 
avait  gagné  ,  et  quelquefois  perdu  , 
et  que  la  dée«se  le  renvoya  avec  une 
serviette  d'or  dont  elle  lui  fit  préseut. 

Rh.isis,  nymphe,  une  des  com- 
pagnes de  Diane. 

Rharia,  Cérès,  ainsi  surnommée 
parce<pie  ce  fut  dans  un  champ  de 
Rhanis  ,  père  de  Cé-lcus  ,  qu'elle 
montra  àcehii-ci  la  manière  de  semer 
et  de  recueillir  le  bled. 

Rharvs  ,  fils  <'e  Cranaiis  ,  et  père 
de  Céléus.  K.  Rharia. 

1 .  Rhéa  ,  femme  de  Saturne. 

2.  —  Ln  des  noms  de  Cvbcle. 

3.  —U  ne  des  maîtresses  d'Apollon , 
mère  d'Anias  ,  roi  de  DéK>s. 

4-  — Sylvia  ,  mère  de  Romulos  et 
de  Rémus. 

Rhécics  onCERCiPs^et  Amphi- 
Tus  ,  conducteurs  du  char  de  Castor 
et  Pollux. 

Rhé>é,  une  des  maîtresses  de 
Mercure. 

RHÉsrs ,  roi  de  Thrace ,  vint  au 
secours  de  Troie  la  dixième  année 
du  siège.  Il  savait  qu'un  oracle  avait 
déclaré  aux  Grecs ,  comme  une  des 
fatalités  de  cette  ville  ,  qu  elle  îie 
pouvait  être  prise  ,  à  moins  qu'on 
n'empêchât  les  chevaux  de  Rhé'us  de 
boire  de  l'eau  du  Xanthe  (  fleuve  de 
Phrygie  )  ,  et  de  manger  de  l'herbe 
des  champs  de  Troie.  C'est  pourquoi 
il  résolut  de  n'arriver  que  de  nuit  , 
et  campa  près  de  Troie  ,  pjur  y  en- 
trer le  lendemain  matin.  L.es  Grecs 
en  avant  été  avertis  par  Dolon  ,  l'e?- 
pion  des  Trovens  ,  envoyèrent  cette 
même  nuit  DIvsse  et  Diomède  ,  qui, 
sous  la  protection  de  Minerve  ,  arri- 
vèrent ,  sans  être  apperçus ,  an  quar- 
tier des  Thraces  :  ils  les  trouvèrent 
donnant  tranquillement ,  avant  cha- 
cuH  près  de  soi  ses  armes  et  ses  clie- 
vaux.  Rhésus ,  an  milieu  d'eux  ,  dor- 
mait profondément ,  avant  aussi  près 
de  lui  sescl!e\anx  attachés  derrière 
son  char.  Diomède  lui  plongea  son 
épéedans  le  sein ,  et  fut  jwur  ce  mal- 
heureux prince  un  songe  funeste  que 
Minerv  e  lui  envov  a ,  dit  Homère  j 


496  11  H  I 

pendant  qn'Uiysse  détachait  les  clie- 
vaux  de  Rhésus  ,  pour  les  emmener 
dans  son  camp.  Cet  oracle  concer- 
nant Rhésus  et  ses  chevaux  pouvait 
bien  être  un  artifice  d'Uljfse,  qui 
aurait  répandu  le  l)i-uit  de  celte  fata- 
lité de  Troie  ,  pciur  porter  efficace- 
ment les  Grecs  à  prévenir  les  secours 
que  !e  roi  de  Thrace  amenait  aux 
Trovens. 

Rhétorique.  Cochin  Ta  dessinée 
sous  les  traits  d'une  femme  richement 
vêtue  ,  dans  l'action  de  parler  avec 
véhémence ,  et  sur  la  rohe  de  laquelle 
sont  lirodés  ces  mots  ,  oraeinents  , 
persuasion  :  près  d'elle  un  génie 
tient  plusieurs  hommes  par  des  fils  ' 
qui  vont  jusqu'à  leurs  oreilles.  Voy. 
Eloquence  ,  Poumnie. 

RhÉvan  (  ^i1 .  lad.  )  Les  Indiens 
lui  attriliuent  l'invention  des  pèleri- 
nages, et  le  regardent  comme  le  fon- 
dateur de  la  secte  des  fakirs.  Ils  ra- 
content que  ce  Rhévan  ,  ayant  enlevé 
la  femme  de  Rama  ,  nommée  Sita  , 
celui-ci ,  secondé  du  fameux  sinfie 
Hanumat  ,  se  vengea  de  l'outrace 
qu'il  avait^  reçu  ,  en  détrônant 
Rhévan. 

1 .  Rhexénor  ,  fils  de  Nausithoiis  , 
et  frère  d'Alcinoiis  ,  fut  tué  par 
Apollon. 

2.  —  Père  de  Chalciope  ,  femme 
d'Egée  roi  d'Athènes. 

Rhigmus,  fils  de  Pirée  de  Thrace, 
tué  par  Achille. 

Rhin,  fleuve  que  les  anciens  Gau- 
lois honoraient  comme  une  divinité^ 
ils  croyaient  que  c'était  lui  qui  les 
animait  au  (  omhat ,  qui  leur  inspirait 
le  courage  et  la  force  pour  défendre 
ses  rives  :  aussi  liuvoquaient-ils  sou- 
vent au 'milieu  des  danf;ers.  Lors- 
qu'ils soupçonnaient  la  fidélité  de 
leurs  femmes ,  ils  les  obligeaient  d'ex- 
poser sur  Te  Rhin  les  enfants  dont  ils 
ne  se  croyaient  pas  les  pères  ;  et  si 
J'eufant  allait  au  fond  de  l'eau ,  la 
femme  était  censée  adultère  ;  si  au 
contraire  il  surnaeeait  et  revenait  :\ 
sa  mère,  le  mari ,  persuadé  de  la  chas- 
teté de  son  épouse  ,  lui  rendait  sa 
confiance  et  son  amour.  I^'empereur 
Julien  ,  qui  nous  apprend  ce  fait, 
ajoute  que  ce  fleuve  vengeait  par  son 


R  H  CE 

discernement  l'injure  qu'on  faisait 
la  pureté  du  ht  conjugal.  Il  est  r 
présenté  ,  sur  une  médaille  de  Ju' 
César,  par  un  vieillard  |i  longue  barl 
à  moitié  nu,  assis  au  pied  de  p' 
sieurs  hantes  montagnes  ;  de  la  m: 
gauche  il  s'appuie  sur  un  vaisse;. 
et  de  la  droite  il  tient  une  corne  d  • 
il  sort  de  l'eau.  Une  médaille  . 
Drusus  l'olfre  à-peu-près  sous  ' 
mêmes  traits;  mais  il  n'a  point 
vaisseau  auprès  de 'lui,  et  sa  mai:i 
droite  tient  un  roseau. 

Rhikocoll'stÈs  ,  coupeur  de  in  ; 
surnom  donné  à  Hercule ,  lorsqu'il 
couper  le  nez  aux  hérauts  des  Orci 
uiéuiens ,    qui   osèrent   venir  en 
présence    demander    le    tribut    .. 
Thébains.  Il  avait  une  statue  S(~ms  ce 
nom   en  pleine  campagne  ,  près  de 
Thèbes.  Rac.  Rhin,   rhinos ,  nez; 
et  holoueiii ,  mutiler. 

Rhipél's,  Troyen  renommé  par 
sa  justice  ,  qui  périt  dans  la  dernière 
nuit  de  Troie. 

Rhipuéos  ,  Centaure ,  fils  d'Ixion 
et  de  la  Nue. 

I.  Rhodé  ,  nymphe,  selon  quel- 
cjucs  auteurs  ,  mère  de  Phaéton. 

1.  et  3.  -—Filles  de  Neptune  et  de 
Danaiis. 

Rhodes,  isle  de  la  Méditerranée 
Les  habitants  de  cette  isle  lurent 
premiers  tjui  sacrifièrent  à  Minei 
Aussi  Jupiter  son  père,  dit  Pi/i^t; 
couvrit  toute  l'jsle  d'une  nuée  d  ■ 
d'où  il  fit  pleuvoir  sur  les  habita 
des  richesses  infinies  :  allégorie 
nous  apprend  que  ceux  qui  honcii 
la  sagesse  sont  comblés  de  bi' 
Rhodes  rendait  un  culte  parîicui 
aux  dieux  T<  h  bines. 

Rhodi  A ,  une  des  Océanides,  ain 
d'Apollon ,  donna  son  nom  à  l'isle  de 
Rhodes. 

Rhodope  j  reine  de  Thrace  ,  ' 
fut  métamorphosée  en  une  monta 
de  son  nom.  V^.  HÉmus. 

Rhodopei  us,  Orphée,  de  Thrr. 
où  est  le  mont  Rhodope. 

Pkhodos  ,  fille  de  ÎVeptime  et 
Vénus. 

Rhœbus  ,  cheval  de  Mézence. 

I.  RhŒCUS,  RlICETUS,  RhÉi 

I    un  des  Cçntaures ,  fils  d'Ixion. 
2.- G. 


R  I  C 

2.  —  Géant  tué  par  Bacchus ,  et 
changé  en  lion. 

3.  —  Roi  dune  contrée  d'Italie  , 
dont  le  fils  Anchémole ,  qu'il  pour- 
suivait pour  le  punir  d'un  crime  qu'il 
avait  commis  ,  se  réfugia  auprès  de 
Turnns  ,  qui  lui  donna  un  asyle.  En. 
II  fut  tué  par  Pallas,  fils  d'Évandie. 

4.  —  Un  homme  de  ce  nom  ,  s'é- 
tant  apperçu  qu'un  chêne  était  près 
de  tomber  ,  commanda  à  ses  enfants 
de  prévenir  celte  chute , en  raffermis- 
sant la  terre  autour  de  l'arbre  ,  ou  en 
y  mettant  des  appuis.  L  haniadryade 
iont  la  vie  était  attachée  à  celle  du 
chêne  se  fit  voir  à  Rhœcus  ,  et  le 
remercia  de  ce  qu'il  lui  avait  sauvé 
la  vie  ,  lui  permettant  de  lui  deman- 
der telle  recompense  qu'il  souhaite- 
rait. Il  répondit  en  demandant  ses 
faveurs.  La  nymphe  y  consentit  , 
mais  lui  reconunanda  de  s  éloiiiner 
de  toute  autre  femme.  Elle  ajouta 
qu'une  abeille  leur  servirait  de  mes- 
sagère ;  mais  l'abeille  étant  venue 
pendant  que  Rhœcus  jouait ,  il  la 
reçut  fort  mal ,  et  la  nymphe  initée 
le  mit  hors  délat  d'avoir  jamais  pos- 
térité. Schol.  d' Apollonius. 

Rhoeo,  Rhoio  ,  fille  de  Staphyle 
et  de Chrysotliémis, aimée  d'Apollon 
et  enceinte  ,  fut  enfermée  par  son  , 
père  dans  un  coffre  ,  et  jetée  à-  la 
mer.  Le  c-offre  avant  été  guidé  vers 
lisle  deDéloSiilen  sortit  avec  la 
mère  un  enfant  niùle. quelle  nomma 
Anius.  Rhoio  déposa  son  fils  sur 
l'autel.   Apollon  le  reçut  et  lui  ap- 

Erit   la  divination.  V.  HémithÉe  , 
arthÉxie. 
Rhcddery.  (3/.  Ind.)   Voyez 

Sl£B. 

RiADHiAT   (  M.  Musulm.') ,  es- 

H)èce  dtxercice  spirituel  usité  chez 
es  mahométuns  des  Indes ,  qui  con- 
siste à  se  macérer  le  corjis  dans  la 
retraite  par  les  jeûnes  ,  les  cris ,  l'in- 
somnie poussée  pisqu'au  point  de 
iber  en  svucope  j  c.-à-d. ,  en  style 
iscétique ,  en  extase. 
Richesse,  divinité  poétique,  fille 
Travail  el  de  Ti^parone.  On  la 
'Cpf'sente  sous  la  figure  dunefenmie 
snperbeuient  liai)iilée ,  toute  couverte 
,e  pier-eries ,  teuaut  en  sa  mata  une 
Tome  II. 


R  I  M  497 

corne  d'ahondance  remplie  de  pièces 
d'or  et  d'argent.  Cochin  lui  donne 
un  air  inquiet  et  l'entoure  de  sacs  de 
monnaie.  Quelquefois  les  poètes  la 
dépeignent  aveugle  ,  pour  désigner 
quelle  répand  ses  faveurs  sans  avoir 
égard  au  mérite.  Holben ,  dans  soa 
tableau  allégorique  du  triomphe  de 
la  Richesse ,  l'a  symboliséet  sous  la 
figure  de  Plutus.  C'est  un  vieillard 
chauve  ,  assis  sur  un  char  antique  et 
magnifiquement  orné.  Ce  char  est 
tiré  par  des  chevaux  blancs  super- 
bement harnachés  et  conduits  par 
quatre  femmes.  Ce  dieu  des  richesse* 
est  dans  l'attitude  d'un  homme -qui 
se  baisse  pour  prendre  de  l'urgent 
dans  un  coffre  et  dans  des  sacs  ,  afin 
de  le  jeter  au  peuple.  Auprès  de  lui 
l'on  voit  la  Fortune  et  la  Renommée, 
et  à  côté  Crésus  et  Midas.  Autour 
du  char  plusieurs  personnes  s'em- 
pressent à  ramasser  1  argent  qu'il  a 
répandu.  On  a  vu  ,  dans  le  rameau 
d'or  que  la  SihvUe  fait  prendre  à 
Enée  pour  lui  servir  de  passe-port 
aux  enfers,  le  symbole  des  richesses 
qui  nous  ouvrent,  les  lieux  les  plus 
inaccessibles.  V.  Plltus. 

RiCHYS,  (  M.  Ind.  )  grands,  pa- 
triarches indiens  qui  forment  la  cons- 
tellation que  nous  appelons  la  grande 
Ourse.  Ils  sont  à  quatre  millions 
quatre  cents  mille  lieues  au  -  dessus 
de  Saturne. 

RiDENs,  une  des  épithète§  de 
Vénus  ,  qui  naqui^ ,  dit-on  ,  en 
riant. 

RiDictTLCs  ,  le  mém^  que  Redi- 
cultis. 

RiGDEUR.  (  Isonoh  )  On^  figure 
sous  les  traits  d'une  ,femm<^  d'ua 
aspect  rigide ,  tenant  de  la  main 
di-oite  une  verge  de  fer  élevée  et 
s'appuyant  de  la  gauche  stu-  le  livre 
des  lois.  Elle  a  dans  la  même  m;\iu 
des  balances,  dont  un  des  côtés  em- 
porte l'autre. 

RiMAC.  (  :)/.  Péruv.)  Les  peuples 
qui  habitaient  la  \ailée  de  Run/ic , 
devenue  aujourd'hui,  sous  le  noni 
de  Lima  ,  la  capitale  >du-^érou  , 
adoraient  une  divinité  qu'ils  appe- 
laient Rimac ,  c.-à-d.  celui  qui  parie, 
parcequ'ils  la  consultaient  dans  toutes 


;Î98  R  I  V 

1rs  entreprises  ,  et  qu'elifl  paraissait 
répondre  ,  par  l'adresse  des  prêtres  , 
à  tout  ce  qu  on  lui  demandait. 

RiMMON  (  M.  Syr.  )  ,  idole  de 
Damas  en  Svrie.  Il  en  est  question  une 
seule  fois  dans  l'Ecriture  ,  lorsque 
le  Syrien  Naaman  avoue  au  prophète 
Elisée  qu'il  a  souvent  été  dans  le 
temple  de  ce  dieu ,  avec  le  roi  son 
maître,  qui  s'appuyait  sur  son  bras 
pour  honorer  cette  divinité.  Comme 
ce  mot  signifie  en  liéhren  grenade , 
fruit  consacré  à  Vénus,  on  croit  que 
Piinimon  est  la  même  que  la  déesse 
érs  amours.  Sehleii  le  dérive  de 
rurn  ,  élevé,  et  suppose  que  c'est  le 
même  qu'Rliou,  le  plus  grand  dieu 
des  Phéniciens. 

RiNDA  (  >/.  Celt.  ) ,  mère  de 
Yale  ,  était  au  rang  des  déesses. 

RioBUS.  (  71/.  Jrt/>.  )  On  appelle 
ainsi  au  Japon  les  sintoïsles  mitif^és, 
qui  se  relâchèrent  de  la  sévérité  de 
leur  secte  lorsque  la  doctrine  du 
Budsdoïsme  commença  de  se  répan- 
dre ,  l'an  67  de  J.-C.  ,  et  qui  préten- 
<lirent ,  par  un  certain  tempérament, 
concilier  ensemble  ces  deux  sectes  ; 
ce  qui  forma  un  schisme  qui  subsiste 
<>ncore  aujourd'hui  au  Japon ,  où 
J'on  distingue  les  sintoïstes  rigides 
d'avec  les  sintoïstes  relâchés. 

Rire.  (Iconol.)  Un  jeune  homme 
Yctu  eracieusement  rit  en  regar- 
«lant  un  masque  laid  et  grimacier  ; 
il  tient  l'iuscription  ,  Aniara  risu 
Jeniperat ,  le  rire  tempère  les  amer- 
tumes de  la  vie.  Les  plumes  dont 
sa  tète  est  ornée  font  allusion  à  la 
légèreté  ou  l'aliénation  de  1  esprit. 

Ris  us  ,  dieu  des  ris  et  de  la 
£;aieté.  l.ycurgue  ,  à  Sparte,  lui 
avait  consacré  une  statue.  Les  Lacé- 
démoniens  l'honoraient  comme  le 
plus  aimable  de  tous  les  dieux,  et 
celui  qui  savait  le  mieux  adoucir  les 
yeines  de  la  vie.  Ils  plaçaient  toujours 
«a  statue  auprès  de  celle  de  Vénus, 
avec  les  Grâces  et  les  Amours.  Les 
Thessaliens  célébraient  ^a  fête  avec 
«ne  gaieté  qui  convenait  parfaitement 
à  ce  dieu. 

RivALrrÉ.  (  Iconol.  )  On  la  per- 
sonnifie par  une  femme  vêtue  gaLm- 
luent  et  couronnée  de  roses  tlont  le» 


K  O  C 

e'pfnes  indiquent  les  motifs  piquanfy 
de  la  jalousie.  La  chaîne  d'or  qu'elle 
présente  gracieusement  signifie  que 
les  dons  sont  souvent  d'un  puissant 
secours.  Au  bas  de  l'estampe  sont 
deux  béliers  qui  se  heurtent. 

RiviÈKES.  Le  respect  religien?: 
pour  les  eaux  courantes  est  de  toute 
antiquité.  Homère  nous  peint  Pelée 
consacrant  au  Sperchius  la  chevelure 
de  son  fils  Achille.  Hésiode  met  au 
nombre  des  préceptes  l'usage  de  ne 
jamais  passer  une  rivière  sans  laver 
ses  mains.  Achille  parle  des  taureaux 
immolés  au  Xantluis.  Xercès,  avant 
de  passer  le  Strymon  ,  lui  sacrifie 
des  chevaux.  Tiridate  en  offre  un  à 
l'Eiiphrate  ,  tandis  que  Vitellius,  <jui 
1  accompagnait ,  fait  la  cérémonie  du 
taurobole  en  son  honneur.  Lucullus 
poursuivant  Tymnès  offre  des  tau- 
reaux au  même  fleuve.  Enfin  ,  la  jeu- 
nesse grecque  consacrait  sa  chevelure 
au  Néda  ,  et  les  magistrats  à  Rome 
ne  traversaient  jamais  les  petites  ri- 
vières qui  coulaient  près  tlu  Champ 
de  Mars,  sans  avoir  consulté  les  au- 
gures. 

Robe  empoisonnée  ,  v.  Creuse  , 
Glalcé  /  parsemée  d'étoiles  ,  v. 
!WuiT  /  noire  ,  v.  Mort. 

RoBiGALtEs ,  fêtes  en  l'honnetir 
du  dieu  Robigus.  Elles  se  célébraient 
sur  la  fin  d'Avril  ,  et  on  lui  offrait 
en  sacrifice  une  brebis  et  un  chien  , 
avec  du  vin  et  de  l'encens. 

RoBiGO  ,  ou  RuBiGo,  déessc  ;  OU 
plutôt  Robigus  ,  dieu  qu'on  invoquait 
pour  la  conservation  des  bleds  ,  afin 
qu'il  les  préservât  de  la  rouille  ou  tle 
la  nielle. 

RocAÏL  BBN  Adam,  JIIs  d'Adar 
(  31.  Orient.  )  Selon  la  tradition  . 
Orientaux ,  c'était  le  frère  puîné  ov. 
Scth,  et  il  possédait  les  sciences  les 
plus  cachées.    Smkhrage  ,  puissant 
dive ,  ou  géant ,  qui  commandait  d: 
toute  retendue  du  mont   Caf,  y. 
Seth  de    lui  envover   Rocaïl   pi 
l'aider  ù  gouverner  ses  états.    Rui , 
devi)it   ainsi    le  visir  de   Surkhr; 
dans  la  montagne  de  Caf,  où  ,  ap 
avoir  gouverné  plusieurs  années  ' 
siècles,  et  connaissant,  ou  parré> 
lation  divine ,  ou  pur  les  princij" 


R  O  I 

tles  sciences  secrètes ,  qae  le  temps 
de  sa  mort  approthait ,  il  voulut 
éterniser  sa  méaioire  par  un  ouvrage 
merveilleux.  En  etïet,  il  tit  bjtir  un 
palais  et  un  sépulcre  magnifiques  , 
où  Ion  vo>ait  grand  noml»re  de  sta- 
tues de  ûifterents  métaux  ,  faites  par 
arttalisinanique,  lesquelles  opéraient 

Î)ar  des  ressorts  secrets  ce  que  tout 
e  monde  aurait  cru  se  faire  par  des 
hommes  vivants.  Bibl.  Or. 

Rocher.  iKoy.  Ajax  ,  Ariane, 

CYA^ÉE  ,  GiLATÉE  ,  PhlÉGïAS  , 
PoLVPHÈME. 

RocouB  Alcaousag'  ,  la  caval- 
cade du  vieillard  sans  barbe  {M. 
Pers.  ) ,  ftte  que  les  anciens  Persans 
O'iébraient  à  lu  fin  de  I  hiver,  et  dans 
laquelle  un  vieillard  cliauve.et  sans 
poil ,  monté  sur  un  àne ,  et  tenant 
en  l'une  de  ses  mains  un  corbeau ,  cou- 
rait la  ville  et  les  places ,  en  frap- 
pant d'ime  baeuelte  tous  ceux  qu'il 
rencontrait.  Cette  mascarade  repré- 
sentait l'hiver.  Bihl.  Or. 

RoDiGAST  ,  divinité  des  anciens 
Germains  ,  qui  portait  une  tète  de 
hoeuf  sur  la  poitrine ,  uh  aigle  sur  la 
tète,  et  tenait  une  pique  de  la  main 
gauche. 

Roi ,  titre  de  Jupiter.  Après  que 
les  Athéniens  eurent  chassé  les  to\s  , 
ils  élevèrent  une  statue  au  maître  du 
tonnerre  sous  le  nom  de  Jupiter  Roi, 
pour  faire  connaître  qu'ils  n'en  vou- 
laient point  d'autre  à  l'avenir.  A  Lé- 
jiadie  on  offrait  de  même  des  sacri- 
fices à  Jupiter  Roi.  Enfin ,  ce  dieu  a 
souvent  ce  titre  chez  les  anciens  ,  et 
sur-tout  dans  les  écrits  des  poètes. 

Roi  DES  Sacbifices.  Le  second 
magistrat  d  Athènes  ,  ou  le  second 
■archonte,  s'appelait  Roi;  mai:«il  n'a- 
vait d'autres  fonctions  que  celles  de 
présider  aux  m  \  stères  et  aux  sacri- 
fices ;  de  même  c[ue  sa  femme ,  qui 
avait  le  nom  de  Reine  avec  les 
mêmes  Jonctions.  L'orisine  de  ce  sr-- 
cerdoce  ,  dit  Déniùsthène  ,  venait 
de  ce  qu'anciennement  dans  Athènes 
le  roi  exerçait  les  fonctions  au  sacer- 
doce ,  et  la  reine  entrait  dans  le  plus 
secret  des  mystères.  Après  que 
Thésée  eut  donné  b  liberté  à  Athè- 
nes ,  et  mis  l'état  en  forme  de  dén»Q- 


R  O  M  499 

cratie  ,  le  peuple  continua    d'élire  , 
d'entre  les  principaux  et  les  p!us  gens 
de  bien  des  cito_\  eus  ,  un  roi  sacrifica- 
teur ,  dont  la  femme ,  suivant  une  loi 
de  ce  même  peuple  ,  devait  toujours 
être  de  la  ville  d'Athènes,  et  vierge 
quand  il  l'épousait ,  de  manière  que 
les  choses  sacrées  pussent  être  admi- 
nistrées avec  toute  la  pureté  et  hi 
piété  convenables  ;  et ,  afin  qu'on  ne 
changeât   rien   aux    dispositions    de 
celte  loi ,  il  hit  arrêté  qu'on  la  gra- 
verait sur  une  colonne  de  pierre.  Ce 
roi  présidait  donc  aux  mv stères  ;  li 
jugeait  les  aftaires  qui  regardaient  la 
violation    des   choses  sacrées  ;   dans 
les  cas  de  meurtre ,  il  rapportait  laf- 
faireau  sén^t  de  l'aréopage,  et,  dépo- 
sant sa  couronne ,   û  s'asseyait  pour 
juger  avec  cix.  Le  roi  et  la  reine 
avaient  plusieurs  ministres  qui  ser- 
vaient sous  eus  ,  tels  que  les  épime- 
lètes  ,  les  hiérophantes  ,  les  gérères 
et  les  cérvces.    La  même  chose  se 
pmtifpia  chez  les  Romains.  Il  y  avait 
aussi   un   roi  des  sacrifices  qui  éiait 
à  la  tète  de  tous  les  prêtres ,  et  qui  fut 
créé  après  l'expulsion  des  rois  ,  pour 
faire  les  sacrifices  qu'ils  avaient  cou- 
tume de  laire  ;  c"e,-t  de  là  qu  un  lui 
donna  le  nom  de  Roi  des  Sacn'/ices  : 
mais   de   peur  que   te  titre  ne   lui 
donnât  trop  d'orgueil ,  il  était  soumis 
an  pontife;  il  ne  jx)uvait  exercer  au- 
cune magistrature ,  ni  assembler  fe 
peuple,  et,  après  avoir  lait  les  sacri- 
uces,  il  sortait   de  l'assemblée  avec 
précipitation  comme  un  fugitif.   li 
était  créé  par  le  peuple  assemblé  par 
centuries.  On  le  tirait  toujours  des 
patriciens.  Sa  femme,  qui  s'anpelait 
reine,    avait   au.-si  le  droit  de  faire 
quekpies  sacrifices.  La  maison  pujili- 

Ïue  où  demeurait  le  roi  des  s«icrj- 
ces  s'appelait  Regia. 
Rom  A  ,  Trovenne  qui ,  venue  en 
Italie  avec  Euée,  é[>ousa  La'.inu.-^. 
Elle  en  eut  deux  enfants  Rémus 
et  Roinu'us;  ceux-ci  iiâtirent  une 
ville  qu'ils  nommèrent  Rome,  du 
nom  de  leur  uière.  On  riii-onte  au- 
trement la  fondation  ne  Romf.    y. 

ROMULUS. 

RoMAKA,  épithète  deJunon. 
RoiiE.  Les  anciens,  non  contents 
li  a 


5qo 


ROM 


de  personnifier  leurs  villes,  et  de  les 

{)cindre  sous  luie  fiijure  huniiiine  , 
eur  attriijiiaient  encore  les  honneurs 
divins.  Entre  celles  qu'on  a  ainsi  ho- 
norées ,  il  n'y  en  a  point  dont  le 
culte  ait  été  si  grand  et  si  étendu 
que  celui  de  la  déesse  Rome.  On 
lui  bâtissait  des  temples ,  on  lui  éle- 
vait des  autels  ,  non  seulement  dans 
Rome,  mais  aussi  dans  d'antres  villes 
de  l'empire  ;  telles  que  INficée  , 
F.piièse  ,  Alahande  ,  Mélasse  ,  Polas 
ville  de  l'Islrie.  Il  y  en  avait  plusieurs 
à  Rome,  où  le  culte  de  cette  déesse 
était  aussi  célèhre  que  celui  d'aucune 
autre  divinité.  On  la  peifjnait  ordinai- 
rement très  ressemblante  h  Minerve  , 
assise  sur  un  roc  ,  ayant  des  trophées 
d'armes  à  ses  pieds,  la  tète  couverte 
d'un  casque,  et  une  pique  à  la  main. 
Quelquefois,  an  lieu  d'iuie  pique  , 
elle  tient  une  Victoire,  symbole  bien 
convenable  h  celle  qui  avait  vaincu 
tous  les  peuples  de  la  terre  connue. 
Rome  victorieuse  est  exprimée  ,  sur 
une  médaille  de  Galba,  par  une  Ama- 
zone debout  ,  le  pied  droit  posé  sur 
un  plobe ,  tenant  im  sceptre  de  la 
main  gauche,  et  de  la  droite  mie 
branche  de  laurier.  Rome  heureuse  , 
sur  une  médaille  de  Nerva  ,  est 
armée  de  pied  en  cap  ;  elle  tient  de 
la  ijauche  un  gouvernail ,  symbole  du 

fouvernenient  qu'elle  exerçait  sur 
univers  ;  et  porte  de  la  droite  une 
hranche  de  laurier.  Les  figures  de  la 
déesse  Rome  sont  asse?.  souvent 
accompagnées  d'autres  typesv  Telle 
était  l'histoire  de  Rhéa  8\lviaj  la 
naissance  de  Rémiis  et  de  Roniulus, 
leur  expo'^ition  sur  le  bord  du  l'ybre, 
le  iierger  Faustulus  qui  les  nournt, 
la  louve  qui  les  allaita  ,  le  Inpercal 
ou- !a  grotte  dans  laquelle  la  louve 
en  prit  soin. 

RoMUl-ris  et  RÉmus,  frères  ,  pas- 
saient pour  les  fils  de  Mars  et  de  la 
■vestale  Riii-a  Syivia  ;  voici  l'histoire 
de  leur  naissince  :  Sylvius  Protas  , 
douzième  roi  d'Albe  depuis  Sylvius 
Poslhuuiius,  laissa  deux  fils,  dont  le 
cadet  Amnlnis,  envahit  le  trône  ,  au 
pré)udi<e  dcTVuiuitor  son  frère  anié. 
Pour  assurer  la  coiu'onne  sur  sa  tète 
«l  sur  celle  de  ses  enfants ,  il  tua , 


ROM 

dans  une  partie  de  chasse,  Lausns, 
fils  de  Nuniitor  ,  et  força  en  même 
temps  Svivia,  sa  sœur,  ou  autrement 
Rhéa  Syivia  ,  de  se  consacrer  au 
culte  de  Vesta ,  pour  la  mettre  hors 
d'état  d'avoir  des  enfants  ,  parceque 
les  prêtresses  de  Vesta  ne  pouvaient 
avoir  aucun  commerce  avec  les 
hommes.  Cejîendant  SvKia  ,  s'étant 
laissé  corronqire  par  im  homme  de 
guerre  ,  accoucha  de  deux  garçons  , 
que  leur  oncle  Amulius  ordonna  de 
jeter  dans  le  Tybrej  mais  ceux  qui 
étaient  chargés  de  la  commission  se 
contentèrent  de  les  porter  ,  dans  un 
berceau,  en  un  lieu  où  les  eaux  du 
Tybre  étaient  débordées.  Les  Ro- 
mains, pour  jeter  du  merveilleux  sur 
leur  origine,  ont  d'abord  prétendu 
que  la  mère  de  leur  fondateur  fut 
.  séduite  par  le  dieu  Mars  ,  aimaiit 
mieux  devoir  la  naissance  de  leur 
prenn'er  roi  aux  larcins  amoureux 
de  ce  dieu,  que  de  ne  pas  tenit  à  la 
divinité  par  quelque  endroit ,  persua- 
dés que  cette  parenté  avec  le  dieu  de 
la  sucrre  les  rendrait  plus  fornnda- 
bles.  Ils  ajoutent,  en  second  lieu  , 
que  deux  :mimaux  consacrés  ;i  Mars, 
une  pie  et  une  louve,  nourrirent  cei 
deux  enfants;  et  l'on  voit  encore  au- 
jourd'hui à  Rome  un  monument 
d'airain  qui  représente  une  louve 
allaitant  Romulus  et  Rémus.  Ce  rpi'il 
'y  a  de  plus  vraisemblable  dans  tout 
cela  ,  c'est  qu'un  certain  Faustulus  , 
berger  des  troupeaux  du  roi ,  trouva 
ces  deux  enfants  exposés,  et  qu'ils 
furent  élevés  par  sa  femme  surnon>- 
mée  Louve,  parcequ'elle  était  dé- 
bauchée. Ces  enfants,  devenus  grands, 
battirent  les  bergers  du  roi  d'Aibe, 
qui  exerçaient  des  brigandages  ;  et 
cette  cpierelle  les  ayant  fait  arrêter 
et  conduire  ;^  la  cour  ,  ils  furent  re- 
connus par  Amulius  qu'ils  tuèrent. 
Ils  mirent  Numitor  sur  le  trône  ,  et , 
par  son  conseil  j  ils  résolurent  de 
bâtir  une  nouvelle  ville  dans  l'endroit 
où  ils  avaient  été  exposés  et  élevés. 
Mais ,  pour  empêcher  la  rivalité 
entre  les  deux  frères ,  Numitor  voulut 
que,  selon  l'usage  de  ce  temps-là  ,  les 
auspices  décidassent  de  celui  à  qui 
la  couronne  appartiendrait.  Rémus 


ROM 

vit  le  premier  six  vautours  sur  le 
UiOnt  Aveutin  ;  Romulus  en  vit  , 
après  lui,  douze  sur  le  inont  Pala- 
tin. Là-dessus  il  s'éleva  entre  eux 
une  dispute  qui  se  termina  par  la 
mort  de  Rëmus.  D  autres  prétendent 
que  celui-ci  fut  assassiné  par  son 
frère,  parceque  ,  par  mépris ,  il  avait 
sauté  au-delà  du  fossé  qui  entourait 
sa  nouvelle  ville;  car  les  fossés, «les 
murs  et  les  portes  des  villes  ,  étaient 
quelque  chose  de  sacré  chez  les  an- 
ciens. Quoi  qu'il  en  soit ,  Romulus 
traça  le  plan  de  sa  nouvelle  ville  sur 
le  mont  ■Palatin  ;  et  lors<^iu'elle  fut 
achevée ,  il  assenihla  le  peuple  pour 
établir  la  forme  du  gouvernement. 
La  roj  auté  lui  fut  déférée  d'un  con- 
sentement unanime ,  et  il  fut  solera- 
nelleuient  proclamé  roi ,  après  que 
l'on  eut  pris  les  auspices  ,  cérémonie 
qui  fut  toujours  observée  dans  la 
suite.  Pom*  augmenter  le  nombre  des 
habitants  de  sa  nouvelle  ville  ,  il  ou- 
vrit un  asyle ,  entre  le  mont  Palatin  et 
le  Capitole  ,  pour  les  esclaves  fugi- 
tifs, les  banqueroutiers  et  les  malfai- 
teurs. Cette  troupe  de  briqands  et 
d'aventiu^iers  ,  méprisée  par  tous  les 
peuples  voisins ,  n'eût  pu  trouver  à 
se  umlti plier,  si  Romulus  n  avait  eu 
recours  à  1  artifice  pour  enlever  les 
filles  des  Sabins  ,.  qu'il  fit  épouser  à 
ses  nouveaux  sujets.  Cet  outrajie 
occasionna  d  alnjrd  des  guerres  san- 
i;lautcs  contre  les  Gininenses  ,  que 
Romulus  vainquit,  et  qu'il  contraignit 
à  devenir  citoyens  de  sa  ville  :  poli- 
tique imitée  depuis  par  les  Romains, 
et  qui  contribua  le  plus  à  élever  leur 
empire  au  poiut  de  firandeur  où  il 
parvint.  Il  défit  les  Antemnales  et  les 
Cruîtumiens,  et  leur  imposa  la  même 
loi  ;  et  les  Sabins  auraient  sans 
doute  éprouvé  le  même  sort,  si,  par 
la  médiation  des  Sabines  enlevées  , 
ils  n'eussent  préféré  la  paix  ,  et  de 
s'unir  de  façon  avec  les  Romains  , 
qu'ils  ne  fissent  plus  qu'un  même 
peuple  avec  eux.  Tatius  ,  leur  roi  , 
partagea  le  même  trône  avec  Ro- 
D^ulus.  Ce  prince  ,  après  avoir  ainsi 
pourvu  à  assurer  de'!  sujets  à  st.n 
état ,  songea  à  en  régler  i  intérieur; 
et  d'ahordf  ,il  lit  trois  pmtages  d^ 


R  O  'M  5<.i 

terres  de  sou  rovaume.  Une  partie 
fut  consacrée  au  culte  des  dieux  ,  et 
destinée  aux  frais  de  la  religton  ;  la 
seconde  fut  réservée  pour  les  oé- 
penses  et  les  nécessités  publiques ,  et 
pour  l'établissement  de  la  ville  ;  la 
troisième  fut  partagée  entre  les  su- 
jets ,  et  divisée  en  trente  parties 
égales,  conformément  au  nomi>re  des 
curies  qui  composaient  le  total  des 
citoyens.  Il  en  avait  formé  truis 
classes,  auxquelles  il  avait  donné  le 
nom  de  triLus  ,  et  cliaque  c!a>se  était 
divisée  en  dix  curies.  11  apjiela  cha- 
que tribu  u'un  nom  particulier  ;  la 
preuiière,latril>u  des /?Atjm/ie5. tonte 
composée  d'e  Romains  ;  la  seconde , 
des  Talien's ,  qu'il  avait  formée  des 
Sabins  ;  la  troisième,  des  Lucères  , 
oïli  il  incojpora  tous  les  peuples 
étrangers  qn'ii  avait  soumis  :  arran-: 
gement  qui  subsista  jusqu'à  la  nou- 
velle division  des  tribus  faite  par 
ïullus  Hostiiius.  Ce  prince  partagea 
aussi  ses  sujets  en  trois  dittéreuts 
ordres,  les  patriciens,  les  chevaliers, 
et  les  plébéiens.  Il  choisit  dans  le 
premier  ordre  cent  hommes  rlistin- 
gués  par  leur  âge  et  leur  f.aissance  , 
leurs  richesses  et  leur  mérite ,  dont 
il  lorma  un  corps  qu'il  appela  Sénat, 
et  qu'il  chargea  de  gouverner  la  ville, 
et  de  régler  les  afVaires  de  1  état  ^ lors- 
que la  guerre  l'obligeait  de  sortir  du 
territoire  de  Rome.  Ce  fut  aussi  un 
coup  de  politique  de  la  part  de  ce 
prince,  qui,  sentant  bien  que  ses 
nou\eaux  sujets,  accouluinés  au  bri- 
gandage ,  et  qui  ne  s'étaient  mis  sous 
un  chef  que  pour  le  continuer  impu- 
nément ,  n'auraient  pu  s'acconmioder 
de  l'obéissance  prescrite  dans  un  état 
piu'cmeut  monarchique ,  voulut  en 
tempérer  l'autorité,  en  paraissant  la 
partager  avec  eux.  Ainsi  le  sénat 
servait  en  quelque  sorte  de  barrière 
à  la  puissance  du  roi ,  qui  ne  faisait 
rien  de  considérable  sans  preudr** 
son  avis.  Malgré  ce  tenij.érament ,  il 
ne  put  éviter  le  soupom  d'aspirer  à- 
gouverner  seul  ;  et  qîieiques  séditieux 
s'étant  élcv  es  un  jour  contre  Im" ,  peij- 
dant  qu'il  haranguait  le  peuple  ,  en 
dit  que  les  sénateurs  ,  prtifitant'  eu 
tuujyulte,  le  laireul  en  pièces,  et  que, 
li  5 


5o2  R  O  S 

pour  e'oigncr  d'eux  le  soupçon  <î^ln 
te!  attentat ,  ils  subornèrent  un  cer- 
tain Proculiis,  qui  jura  qu'il  avait  \u 
monter  au  ciel  lloniuliis  ,  et  que  ce 

{)rince  avait  ordonne  qu'on  lui  rendît 
es  honneurs  divins.  Aussi-tôt  on 
biitit  un  tenjple  en  son  lionncnr  ,  et 
on  créa  pour  lui  un  prêtre  particu- 
lier, appelé  Flaniine  Quirinal  :  sa 
fête  se  iioinniait  Quiriiiulia,  Il  avait 
régné  trenle-sept  ans. 

1.  RoMis  ,  uis  d'Enée  et  de  Lavi- 
nie,  tonuatfur  deCapoue,  lui  donna 
ce  nom  de  Capys,  son  bisaïeul.  D'au- 
tres le  disent  fondateur  de  Rome. 

2.  —  Fils  d'Ulysse  et  de  Circé. 
Rosc-Hazama  ,  cest-à-dire  chef 

de  l'an.  C'est  le  nom  que  les  Juifs 
modernes  donnent  à  la  fête  qu'ils 
célèi^rent  au  commencement  de  leur 
année ,  c'est-à-dire  les  premiers  jours 
du  mois  de  Septend^re,  qu'ils  appel- 
lent Tisri.  \h  prétendent  que  c'est 
dans  ce  temps-là  que  le  monde  a 
conmiencé  ,  quoique  d'auti'es  aient 
soutenu  qu'il  avait  plutôt  conmiencé 
au  mois  de  Mars  ,  qu'ils  appellent 
xiisaii.  Tout  travail  est  interdit  pen- 
dant cette  fête,  et  toutes  les  affaires 
sont  interrompues.  La  solemnité  du 
commencement  de  l'année  est  fondée 
sur  uneopinion  particulière  aux  Juifs . 
Ils  imaginent  que  Dieu  a  spéciale- 
ment choisi  ce  jour-là  pour  juger  les 
actions  de  l'année  dernière ,  et  régler 
les  événements  de  celle  qui  com- 
mence. Dans  cette  idée  ,  les  Juifs  se 
préparent",  un  mois  d'avance ,  à  subir 
ce  jugement.  Ils  tâchent  d'expier 
leurs  fautes  par  la  pénitence  ,  la 
prière  et  l'aumône.  Les  plus  négli- 
gents commencent  du  moins  à  faire 
cette  préparation  la  semaine  qui  pré- 
cède celte  fête.  La  veille  ,  les  péni- 
tences redoublent ,  et  chacun  se  fait 
appliquer  sur  le  corps  trente-neuf 
coups  de  fouet  ,  qu'ils  appellent 
Malchulh.  Le  soir  du  premier  jour 
de  l'année ,  lorsqu'ils  reviennent  de 
la  synagogue  ,  ils  disent  à  ceux  qu'ils 
rencontrent  ,  Sois  écrit  en  bonne 
année!  et  !  autre  répond  parle  même 
souliaii.  Ce  jour ,  ils  se  servent  dans 
leur  repas  de  miel  et  de  pain  levé  ; 
ce  qui  leur  est  une  esjx'cede  présage 


R  O  S 

que  l'année  sera  douce  et  fertile, 
(^.hielques  uns  vont  à  Ja  Synagogue 
habillés  de.  blanc  ,  p<iur  marquer  la 
pureté  de  leur  conscience.  D'autres , 
sur-tout  les  Juifs  allemands ,  prennent 
ce  jour-là  l'habit  qu'ils  ont  destiné 

fjour  leur  sépulture.  L'office  est  plus 
ong  qu'aux  autres  jours  de  fêtes. 
La  lecture  du  Pentateuque  >g  fait  à 
cinq  personnes.  On  lit  le  sacrifice 
qui  se  faisait  autrefois  ce  jour- là  avec 
im  endroit  des  prophètes.  On  y  joint 
des  prières  pour  la  prospérité  du 
prince  sous  la  domination  duquel  on 
est.  Après  toutes  ces  cérémonies,  le 
son  du  cor  se  fait  entendre,  comnie 
pour  avertir  les  pécheurs  du  juge- 
ment de  Dieu.  Cette  fête  se  termine 
par  la  cérémonie  qu'on  appelle  Hab- 
dala.  Les  Juifs  passent  ainsi  les  deux 
premiers  jours  de  Septembre.  Ils 
continuent  ensuite  leurs  pénitences 
et  leurs  bonnes  œuvres  jusqu'au  lo 
du  mois  ,  qui  est  le  jeûne  des  par- 
dons ,  et  qu'ils  appellent  Jonc-Ha- 
chipur,  c'est-à-dire  jour  du  pardon. 

Rose  ,  fleur  qui  faisait  les  délices 
des  anciens  ,  qui  en  ornaient  les  sta- 
tues de  Vénus  et  de  Flore.  Elle  était 
particulièrernent  consacrée  à  Vénus , 
parcequ'elle  avait  été  teinte  du  sang 
d'Adonis  ,  ou  de  celte  déesse  même , 
qTi'une  de  ses  épines  avait  l<!essée. 
C'était  aussi  l'ornement  des  Grâces  , 
parceque ,  comme  elle ,  ces  déesses 
brillent  de  leur  propre  éclat  ,  sans 
parure  étrangère.  Cette  fleur  était  le 
symbole  de  la  mollesse  et  de  la  vo- 
lupté. Les  anciens  en  faisaient  usage 
dans  les  festins  ,  parceque  ,  dit-on  , 
la  rose  est  astringente ,  et  que  son 
odeur  dissipe  les  fumées  que  le  vin 
porte  à  la  tête.  Ils  en  jetaient  sur  la 
table  et  sur  les  lits  où  ils  s'asseyaient 
pour  manger,  et  en  faisaient  aussi  des 
couronnes  pour  eux-mêmes. 

M.  Manoin.  Les  musulmans  en 
attribuent  l'origine  à  Mahomet  ,  et 
voici  comment  :  Mahomet  faisant  le 
tour  du  trône  de  Dieu  dans  le  paradis 
avant  de  se  montrer  aux  hommes  , 
Dieu  se  tourna  vers  lui ,  et  le  regarda. 
Le  prophète  en  eut  tant  dé  honte 
qu'il  en  sua: et  ayant  essuyé  sa  sueur 
avec  les  doigts  ,  il  en  fit  tomber  six 


R  O  s 

gonttes  hors  du  paradis  ,  ISine  des- 
quelles fit  iiailre  sur-le-champ  le  riz 
et  !a  rose. 

RosEA  Dea  ,  la  déesse  aux  doigts 
de  rose  ,  l'Aurore. 

Roseaux.  Le  barbier  de  Midas 
s  étant  apperçu  que  ce  roi  avait  des 
oreilles  u'ane ,  et  n'osant  confier  ce 
secret  à  personne ,  fit  un  trou  dans  la 
teiTe ,  V  déposa  le  farJeau  qui  le 
tourmentait ,  rerouvrit  le  trou ,  et  s'en 
alla.  Peu  après  il  y  crut  des  roseaux  , 
lesquels  ,  a/jités  par  le  vent ,  articu- 
laient des  paroles ,  et  apprirent  à  tout 
le  monde  que  Midas  avait  des  oreilles 
d'une. 

Rossignol.  —  Voy.  Orphée  , 
Philomèle. 

RuSTAM.  {M.  Pers.)  Ce  person- 
na;;e  est  le  plus  grand  et  le  plus  re- 
nommé entre  tous  les  héros  fabuleux 
de  la  Perse.  Il  était  fils  de  Zal  ,  ou 
Zalzer,  et  petit-fils  de  Sam  fils  de 
Nériman.  Les  Persans,  pour  lui  don- 
ner encore  une  origine  p'us  noble  , 
disent  qu  il  descendait  de  Mamoun  , 
fils  de  Benjamin  fils  du  patriarche 
Jacob.  Ses  plus  grands  faits  d'armes 
•ont  la  délivrance  de  Caïcaous  II , 
roi  de  la  d\  nastie  des  Caïnides ,  qu'il 
tira  des  prisons  de  ZouJza.gar ,  roi 
d'Arabie  ;  et  celle  de  Saïvesch  ,  son 
fils  ,  qu'il  garantit  des  embiichcs  que 
lui  avait  dressées Saudabah,  sa  beile- 
nière.  Il  veneea  ensuite  la  mort  de 
Saivesch  ,  qui  avait  été  tué  diins  le 
Turquestan,  quoiqu'il  eût  joint  à  ses 
Turcs  les  troupes  innombrables  du 
Raï,  ou  roi  des  Indes  ,  et  celles  du 
Khakan,  ou  roi  du  Khatkaï,  qu'il  fit 
son  prisonnier,  et  contraii;nit  Afra- 
siab  d'accepter  la  paix  aux  conditious 
qu'il  lui  otirit. 

Caïcaous  cependant  n'étant  pas 
content  de  cet  accord ,  Rostam  tomba 
dans  la  disfirace  ,  et  fut  obligé  de  se 
retirer  dans  le  Segestan  et  dans  le 
Zablestan  ,  où  s'étant  cantonné  ,  il 
refusa  d'embrasser  la  religion  de 
2k)roastre,  ou  le  magisme,  que  le  roi 
Caïcaous  lui  avait  fait  proposer. 

Caïcaous ,  avant  appris  la  résistance 
que  Rosta'.'i  taisait  à  ses  ordres ,  lui 
envoya  Asfendiar ,  son  (îîs  ,  pour  le 
porter  à  loLéissaace.  A^feiuliar  eut 


RUA 


5o5 


plusieurs  conférences  sur  ce  sujet 
avec  Rostam,  dans  lesquelles  ne  pou- 
vant rien  obtenir  de  lui  par  ses  dis- 
ojurs ,  il  fallut  terminer  celte  aftaire 
par  un  combat  singulier.  Ce  fameux 
duel  d'Asfendiar  et  de  Rostam  dura 
deux  jours,  et  les  romans  de  l'Orient 
sont  pleins  des  faits  d'armes  extraor- 
dinaires que  ces  deux  héros  y  exploi- 
tèrent. Mais  enfin  Asfendiar  y  suc- 
comba ,  avant  reçu  un  conp  de  rateau 
de  la  main  de  Rostam,  qui  s'était  ap- 
perçu qu" Asfendiar  avait  un  charme 
contre  les  flèches. 

La  valeur  et  la  bravoure  de  Rostam 
et  d'Asfendiar  sont  encore  aujour- 
d'hui, parmi  les  Orientaux,  l'exemple 
et  le  modèle  de  la  vertu  militaire  ;  et 
les  plus  grands  rois  de  l'Orient  ne 
dédaignent  pas  d'être  comparés  à  ces 
deux  héros ,  de  même  qri? ,  parmi 
les  Européens ,  les  noms  d  Alexandre 
et  de  César  ne  sont  guère  oubliés  , 
quand  il  s'agit  de  louer  les  vertus  de» 
grands  hommes. 

Rcfi'DRA  (3/.  Ind.),  le  feu,  une 
des  cinq  puissances  primitives  en- 
gendrées par  le  créateur,  f^.  Panja- 

CARTAGCEL. 

RoiE.     (  f^.     FORTV'SB  ,     IXION  , 

Occasion.)  On  voit  souvent  sur  les 
revers  des  médailles  romaiues  une 
roue,  qui  désigne  les  chemius  publics 
raccommodés  par  ordre  du  piince  , 
pour  la  commodité  des  voitures. 

Rovs(3/.  Orient.),  huitième  fils 
de  Japhet  fils  de  IS'oé  ,  dont  la 
Russie  a  pris  son  nom.  Les  écrivains 
orientaux  lui  donnent  un  ^aturc^ 
infjuiet  et  turbulent ,  et  le  peignent 
comme  un  mauvais  frère  et  un  mau- 
vais roi.  Bihliot.  Orient. 

RoussALKY  {M.  Slav.},  nvTnphes 
regardées  comme  les  déesses  des  eaux 
et  des  bois.  Le  peuple  russe  dit  qu'on 
les  voit  encore  quelquefois  se  balancer 
sur  les  branches  des  arbres ,  ou  se 
baigner  sur  les  bords  des  lacs  et  de» 
rivières ,  et  peindre  au  soleil  leur 
verte  chevelure. 

RuAKA ,  divinité  romaine.  Elle 
était  honorée  par  les  moissonneurs  V 
pour  qu'ils  ne  laissassent  point  échap- 
per les  grains  des  épis.  On  la  repr«âr 
li  4 


5e4 


R  U  N 


sentait  tenant  à  la  main  un  tuyau  de 
hled  ,  dont  les  énis  étaient  int;icts. 

RuDiAiREs.  On  appelait  ainsi  les 
iiladiateurs  qui  quittaient  le  métier  , 
îipn-s  avoir  reçu  la  baguette  appelée 
mdis  ,  et  qui  ne  combattaient  plus 
que  volontairement,  lorsqu'il  y  avait 
quelque  prix  considérable  à  gagner. 
Ceux  -  là  consacraient  leurs  armes 
dans  le  temple  d  Hercule  ,  qui  était 
le  dieu  particulier  des  gladiateurs. 

Rv'DRANNi  ,  qui  fait  pleurer 
(M.  Ind.) ,  épitbète  de  la  déesse 
Eliavani ,  en  sa  qualité  de  destruc^ 
trice.   V.  Bhavani. 

RiGKER  {M.  Celt.),  géant  dont 
la  lance  était  faite  de  pierre  à  aigui- 
ser. Dans  un  duel,  ïnor  la  lui  brisa 
d'un  coup  de  sa  massue  ,  et  en  fit 
sauter  les  éclats  si  loin  ,  que  c'est  de 
là  quô  viennent  toutes  les  pierres  à 
aiguiser  qu'on  trouve  dans  le  monde , 
€t  qui  paraissent  évidemment  rom- 
pues par  quelque  effort. 

Rumeur.  CocHin  l'exprime  par 
un  honiine  qui  trappe  des  cymBiiles , 
et  entouré  de  trompettes,  de  cors  et 
de  tambours  ;  ce  qui  est  secondé  par 
«u  coup  de  tonnerre. 

RuMiA ,  RuMinA,  Rumina,  déesse 
qui ,  chez  les  Romains  ,  présidait  à 
l'éducation  des  enfants  à  la  mamelle. 
On  la  représentait  sous  la  forme 
d  une  fennne  tenant  sur  son  sein  un 
enfant  qu'elle  paraissait  vouloir  allai- 
ter. On  lui  présentait  ordinairement 
pour  offrande  du  lait  et  de  l'eau 
mêlés  avec  du  miel.  Rac.  Ruma , 
mamelle. 

RoMiKAt ,  le  figuier  sous  lequel  on 
trouva  Remua  et  Romulus  ,  qu'un» 
louve  allaitait. 

RuMl^us  ,  Jupiter,  ainsi  nommé  , 
comme  le  dieu  nourricier  de  tout 
l'univers. 

RuKCiJNA ,  déesse  que  les  Romains 
invoquaient  au  moment  de  la  moisson . 
V  arr. 

Runes  (3/.  Celt,),  lettres,  ou 
caractères  magiques ,  que  les  peuples 
du  noril  croyaient  d'une  grande  vertu 
dans  les  enchantements.  On  en  peut 
juger  par  ce  passage  d'un  poème 
moral  attribué  à  Odia  lui-même. 
(  F .  HavA'I'ISAAI-.)  «  Le  feu  cbasse 


RUT 

»  les  maladies,  lechènelastrangurie; 
»  la pailleconjure lesenchantcments, 
»  les  runes  détruisent  les  in)préca- 
»  tions  ,  la  terre  absorbe  les  inonda- 
»  tions ,  et  la  mort  éteint  les  haines.  » 

RuRiNA,  RusiNA,  déesse  qui  pré- 
sidait au  ménage  des  ch.amps. 

Ruse  ,  femme  laide  qui  tient  un 
masque,  et  qui  cache  un  renard  sous 
ses  vêtements.  F.  Fourberie. 

RusoR  ,  surnom  de  Pluton.  D'au- 
tres donnent  à  ce  dieu  les  mêmes 
fonctions  et  la  même  origine  qu'à 
Rusina. 

RuTiLiEN ,  sénateur  de  Rome ,  eut 
la  curiosité  de  consulter  un  faux  pro- 
phète ,  nommé  Alexandre  ,  sur  les 
précepteurs  qu'il  devait  donner  à  son 
fils.  Celui-ci  répondit  qu'il  lui  don- 
nât Pythagore  et  //oHztre.  Rutilien 
comprit  tout  simplement  qu'il  fallait 
faire  étudier  à  son  fils  la  philosophie 
et  les  belles-lettres.  Le  jeune  homme 
mourut  peu  de  temps  après  ;  ce  qui 
fit  représenter  à  Rutilien  que  son 
prophète  s'était  bien  mépris.  Mais 
Rutilien  trouvait ,  avec  beaucoup  de 
subtilité  ,  la  mort  de  son  fils  annoncée 
dans  l'oracle  ,  parceqn'on  lui  donnait 
pour  précepteurs  Homère  et  Py- 
thas^ore,  qui  étaient  morts. 

RuTREM.  (  M.  Ind.  )  ïjrahma 
ayant  produit  Sanaguen ,  Sananaden , 
Sanarcom.ii-en  et  Sanartchoussaden  , 
quatre  pénitents  doués  de  vertu ,  leur 
ordonna  de  procréer  le  genre  hu- 
main ;  mais  ceux-ci ,  livrés  à  la  con- 
templation de  leur  naissance  ,  s'y 
refusèrent.  Erahma  irrité  fit  sortir  de 
son  front  Rutrcm ,  et  lui  commanda 
de  résider  dans  le  soleil ,  la  lune  ,  le 
vent ,  le  feu,  l'espace,  la  terre,  l'eau, 
la  vie  ,  la  pénitence  ,  le  cœur  et  les 
sons.  Rutrem  se  métamorpho'^a  sous 
onze  formes  ,  dont  chacune  porte  le 
nom  d'un  des  onze  Rutrems.  Ce  sont 
des  créatures  provenues  d'un  acte  de 
la  volonté  de  Rutrem ,  qui  en  produi- 
sirent une  infinité  d'autres  par  la 
même  voie.  Les  brahmines  racontent 
de  lui  cette  anecdote  : 

Brahma  ,  peu  content  d'avoir 
épousé  sa  mère ,  voulut  encore  se  ma- 
rier avec  sa  fille.  Il  se  métamorphosa 
en' cerf,  et,  sous  ce  déguisement, 


s  A  B 

poursuivirsa  fille  qui  le  fuyait ,  jus- 
qu'à ce  qu'elle  fùl  arrivée  dans  une 
épaisse  torèt  ;  et  ce  liit  en  ce  lieu 
sombre  et  solitaire  qu'il  consomma 
ce  mariage  incestueux.  Cependant  , 
malirré  toutes  ses  précautions  pour 
se  cacher  ,  ses  frères  Wishnou  et 
Rutrem  ,  et  les  trente  millions  de 
dieux,  eurent  connaissance  de  <  e  qu  il 
ava'it  fiit.  Ils  en  furent  lelie'nent  in- 
dicnés  ,  qu'ils  résolurent ,  d'un  com- 
mua accord  ,  de  lui  faire  couper  une 
dé  ses  cinq  tètes  ,  eu  punition  d*-  son 
incontinence.  Rutrem  fut  chargé  de 
l'exécution  de  cet  arrêt.  Aussi-tôt  il 
se  mit  à  chercher  son  frère  Brahma 


S  A  B  5o5 

de  toutes  parts j  et  l'ayant  trouvé,  il 
lui  abattit  une  de  ses  tètes  ,  sans 
autres  armes  que  ses  ongles  icings  et 
tranchants.  Brahma  ne  s'en  tint  pas 
à  cette  expiation,  et  quitta  le  corps 
avec  lequel  il  avait  commis  cet  in- 
ceste. Ce  corps,  ainsi  abandonné,  St 
naître  les  ténèbres  et  le  brouillard- 

Rt'iCLES,  peuples  dltaîie,  cé- 
It-bres  par  la  guerre  qu'ils  soutinrent 
SOUS  la  conduite  de  Turuus  contre 
Enée. 

Rymer  (  yi.  Scanda  ,  ccant  en- 
nemi des  dieux,  qui  doit,  h  la  lin  du 
monde .  être  le  pilote  du  vaisseau 
JS'agleJ'are. 


Saba  ,  ou  Sabi  {  M,  Arah.  )  , 
petit-fils  d'Enoch  ,  suivant  !a  tradi- 
tion des  Sabéens  ,  petiple  de  l'Ara- 
bie ;  et  suivant  la  musuiuiaiie  ,  fils 
d'Icctan  ,  et  petit-fils  d'Hcud  ou 
Héber.  Bihl.  Or. 

Sabadu's,  un  des  dieux  des 
Thraces.  On  le  croit  le  même  que 
Sab;:sins. 

Sabaoth,  dieu  des  Gnostiqnes  , 
chrétiens  judaïsonts  des  premiers 
siècles  de  l'éslise.  Ils  le  représen- 
taient sous  la  figure  d'un  âne. 

1 .  Sabasies  ,  snmon»  de  Bacchus  ; 
des  Sal)es ,  peu[>les  de  Tlirace ,  dont 
il  était  particulièrement  honoré. 

2.  — Jupiter  eut  le  même  surnom. 
5.  —  Enfin,  le  Mithras  des  Perses 

se  retrouve  ainsi  nommé  siu:  d'an-- 
ciens  monuments. 

Sabasies  ,  fètcs  en  Ihonneur  de 
Bacchus,  surnommé  Sahasius.On  les 
célébrait  par  des  danses,  des  courses, 
et  avec  des  transports  de  fureur. 

Sabasius  ,  fils  de  Jupiter  et  de 
Proserpine.  Orphée  dit  que  c'est  lui 
qui  sut  coudre  BacchuÀ  dans  la  cuisse 
de  son  père. 

Sabba,  devineresse  qu'on  a  mise 
au  nombre  des  Sib  lies.  On  croit 
que céuil  cdUle  de  Çumç». 


Sabbat,  prétendue  assemblée  oii 
l'imagination  des  démonographes  , 
tels  que  Bodin ,  Dclrio ,  etc.  ,  a 
réuni  les  diables,  les  sorciers  et  les 
sorcières  ,  fuiitômes-  hideux  et  bi- 
zarres qui  n'out  jamais  existé  que 
dans  des  cerveaux  blessés  et  malades. 
Cette  iiction  sotte  et  dégoûtante  est 
un  peu  diftérente  des  fictions  de 
l'antiquité ,  mais ,  comme  fiction  , 
appartient  à  cet  ouvrage  ;  et  c'est  ce 
qui  me  détermine  à  en  cra>  onuer  les 
principaux  traits. 

Le  Loyer,  livre  4  tles  Spectres  , 
ch.ap.  i3  ,  fait  remonter  jusqu'à 
Orphée ,  fondateur  des  Orphéoté- 
lestes  ,  l'inçtitution  du  Sabbat ,  et 
toutes  les  cérémonies  qui  l'accompa- 
gnent. Il  retrouve  dans  les  chants 
des  Orgies ,  Sahoé ,  Evohé ,  le  cri  des 
sorciers ,  sabatf  et  dans  Sabasius  , 
surnom  de  Bacchus  ,  le  nom  même 
du  Siihbal.  D'autres  le  dérivent  de 
j  sahbaluni ,  samedi  ,  parceque  c'est 
le  jour  de  l'assemblée  désignée  sous 
ce  nom. 

Le  lieu  ordinaire  du  sabbat  est  un 
carrefour,  ou  quelque  place  auprès 
d'un  lac  ou  d'une  mare;  le  carrefour, 
apparemment  pour  que  le  lieu  de 
l'assemblée  soit  plus  ^Ja  portée  des 
sociétaires  j  le  lac  ou  la  mare  ,  pour 


5c6  S  A  B 

que  les  cnf;irits ,  en  y  agitant  l'eau,    ! 
excitent  de  furieux  orages.  • 

Les  nuits  ordinaires  de  la  convo- 
cation sont  celles  du  mercredi  au 
jeudi  ,  et  du  vendredi  an  samedi, 
.(^uand  l'heure  est  venue  ,  une  mar- 
que donnée  par  Satan  aux  sorciers  les 
rëveilie  après  le  premier  somme  ,  et 
il  leur  suffit  de  tenir  un  œil  fermé, 
]X)ur  s  y  voir  transportés  en  un  ins- 
tant.  D'autres  fois  le  diable  fait  pa- 
»  laître  un  mouton  dans  une  nuée  , 
comme  avertissement.  Quoi  qu'il  en 
soit ,  le  lieu  fixé  ,  l'heure  venue  ,  le 
signal  donne ,  chacun  songe  à  se 
trouver  au  rendez-vous;  car  il  en 
coûte  une  amende ,  non  seulement  si 
l'on  ne  s'y  trouve  pas  soi-même , 
mais  encore  si  Ton  n'y  fait  pas  trouver 
ceux  qu'on  a  promis  d'y  conduire. 
Les  voitures  sont  toutes  prêtes.  Les 
uns  ont  un  balai  entre  les  jambes ,  ou 
un  boucy  )U  un  âne,  ou  un  cheval. 
11  suffit  a  X  autres  de  s'oindre,  d'un 
certain  onguent  ,  et  de  prononcer 
certaines  paroles.  D'autres  font  le 
voyage  sans  onction ,  et  sans  passer 
par  les  tuyaux  des  cheminées  ,  route 
la  plus  ordinaire.  On  prétend  même 
que  ceux  des  sorciers  qui  sont  dans 
les  prisons  ,  quelque  resserrés  et  en- 
chaînés qu'ils  soient  ,  vont  au  sabbat 
comme  ceux  qui  sont  libres,  et  qu'ils 
y  mènent  ceux  qui  veidçnt  bien  les 
suivre. 

Tous  les  sociétaires  rassemblés ,  le 
diable  préside  à  la  fête,  sous  la  forme 
d'un  grand  bouc  avec  trois  ou  qviatre 
cornes  et  une  longue  queue  ,  sous  la- 
quelle on  voit  le  visage  d'un  homme 
noir,  destiné  à  recevoir  les  adorations 
des  spectateurs.  Ainsi,  voilà  unDiable 
Janus,  avec  cette  différence  que  ses 
deux  visages  n  ont  pas  précisément 
la  même  situation .  Ce  bouc,  effroyable 
par  sa  figure  et  par  sa  grandeur,  sort 
tout  petit  d'une  cruche ,  croît  d'une 
manière  effrayante ,  et  y  rentre  après 
que  le  sabbat  est  terminé.  Mais  cette 
forme,  quoique  la  principale,  u'tSt 
pas  la  seide  qu'il  prenne.  Il  se  trans- 
forme quelquefois  en  un  grand  lé- 
vrier noir  ;  en  un  bœuf  d'airain  bien 
Cornu;  en  un  tronc  darbre  sans  pied 
et  sans  bras  ,  mais  ayant  une  espèce 


S  A  B 

de  face  humaine ,  et  assis  dans  une 
chaire  ;  en  un  oiseau  noir  comme  un 
COI  beau ,  mais  aussi  gros  qu'une  oie  ; 
en  petits  vers  qui  courent  et  serpen- 
tent de  tous  cotés  ;  en  bouc  blanc  , 
qui  tout-à-coup  et  de  soi-mênie  de- 
vient tout  en  feu,  et  se  réduit  en 
cendres  que  les  sorciers  recueillent 
comme  propres  à  leurs  maîéiices. 
^  oici  la  peinture  qu'en  fait  un  démo- 
nographe  qui  sûrement  lavait  vu: 
«  Le  diable  au  sabbat ,  dit-il  ,  est 
»  assis  dans  une  chaire  noire,  avec  une 
»  couronne  de  cornes  noires  ,  deux 
:>  cornes  au  cou  ,  une  autre  au  front 
»  avec  laquelle  il  éclaire  l'assemblée  ; 
»  des  cheveux  hérissés ,  le  visage  pâle 
»  et  trouble;  les  yeux  ronds,  grands, 
»  fort  ouverts,  enflammés  et  hideux  ; 
»  une  barbe  de  chèvre  ;  la  forme  du 
»  cou  et  (Jp  tout  le  reste  dn  corps  mal 
»  taillée;  le  corps  moitié  homme  et 
»  moitié  bouc  ;  les  mains  et  les  pieds 
»  de  créature  humaine  ,  sauf  que  les 
»  doigts  sont  tous  égaux  et  aigus , 
»  s'appointant  par  les  bouts ,  armés 
»  d'ongles  ;  les  mains  courbées 
»  connue  les  serres  dun  oiseau  de 
»  proie;  les  pieds  en  forme  d'oie; 
I»  et  une  queue  d'âne  dont  il  couvre 
»  les  parties  génitales.  Il  a  la  voix 
»  effroyable  et  sans  ton,  tient  une 
»  gravité  grande  et  superbe ,  avec 
»  une  contenance  d'une  personne 
»  mélancolique  et  ennuyée.  »  Do 
Laticre  ,   p.   SSq. 

Quelquefois  ce  diable  en  associe 
un  à  son  empire.  Un  maître  des 
cérémonies ,  un  byton  doré  à  la 
main,  range  les  spectateurs,  et 
rend  ,  après  la  fête  ,  au  diable 
président  la  marque  de  sa  dignité. 
Le  diable  commence  par  visiter 
tous  les  assistants ,  et  par  recon- 
naître s'ils  ont  de  certaines  mar- 
ques par  lesquelles  il  les  a  enrôlés 
à  son  service.  Il  en  imprime  à  ceux 
qui  n'en  ont  point,  et  cela,  soit 
aux  paupières,  soit  au  palais,  aux 
fesses,  au  fondement,  à  l'épaide , 
entre  les  lèvres  ,  à  la  cuisse  ,  sous 
l'aisselle,  à  l'œil  gauche,  ou  aux 
parties  secrètes.  Ces  marques  re- 
présentent un  lièvre ,  une  patte  de 
crapaud  ,   un  chatj  vta  petit-  tîhica 


s  A  B 

noir  ,  et  sont  toutes  si  insensibles , 
fjue ,  de  quelque  instrument  qu'on 
les  perce ,  le  sorcier  n  en  ressent 
aucune  douleur.  On  leur  attribue 
encore  un  antre  privilège  ;  c'est 
que ,  tant  qu  on  les  porte ,  on  ue 
peut  rien  réve.er  de  ce  que  les 
jui;es  désirent  savoir.  Outre  ces 
inarques  ,  les  assistants  reçoivent 
encore  chacun  un  nom  de  guerre 
pour  les  distinguer.  La  cérémonie 
s"ouvre  par  des  chants  d'alégresse  , 
sur-tout  si  la  recrue  est  alx)n- 
dante,  après  quoi  l'on  procède  aux 
renonciations.  Le  dialjie  fait  tou- 
cher à  ses  nouveaux  sujets  im  livre 
qui  contient  quelques  écritures 
obscures  ,  puis  il  leur  fait  appa- 
raître conune  une  crande  mer 
d  eau  noire  ,  dans  laquelle  il  me- 
nace de  les  précipiter,  s'ils  hési- 
tent à  renoncer  à  Dieu.  Pour  ol>- 
tenir  la  vertu  de  tacitumité ,  les 
uns  mant^ent  d'une  pàtc  de  millet 
noir ,  avec  de  la  poudre  de  foie 
de  quelque  enfant  non  baptisé  ;  les 
autres  se  font  sucer  par  le  diable 
le  sang  du  pied  gauche.  Ceux-ci 
!  jnt  provision  de  poison  ;  ceux-là 
-occupent  à  passer  la  main  sur  le 
visage  des  enfants  ,  ailn  de  les 
étouidir  sur  les  horreurs  dont  ils 
.-ont  témoins.  D'autres,  après  a\oir 
tué  des  enfants  non  baptisés,  font 
(Je  leur  chair  l'onguent  dont  ils 
se  servent  pour  leurs  vovages  et 
ieurs  transformations.  Ici  ,  de  petits 
diables  sans  bras  jettent  les  sor- 
ciers dans  un  grand  feu  qui  ne  leur 
fait  aucun  mal ,  afin  de  les  aguerrir 
contre  la  peur  des  feux  de  l'enfer. 
Au  rapport  que  chaque  sorcier  fait 
des  méchancetés  qu'il  a  exercées  , 
rapport  toujours  suivi  de  grands 
applaudissements  ,  la  danse  des 
crapauds ,  qui  paissent  au  sabbat 
sous  la  conduite  des  enfants,  et  qui 
prennent  la  parole  pour  porter  des 
plaintes  contre  crus  qui  n'ont  pas 
pris  soin  de  les  bien  nourrir  ,  suc- 
cède le  festin  ,  où  l'on  sert  pain  de 
millet  noir,  chair  de  crapauds,  de 
pendus  ,  denfnnts  non  b^^ptiscs. 
L'adoration  vient  ensuite  ;  elle  con- 
siste   à   le  LaiiCr  devant   on   der- 


S  A  B  5o7 

rière,  à  lui  présenter  des  offrandes 
avec  mille  postures  odieuses  ,  à 
faire  en  son  honueur  de  fort  saîes 
aspersions,  des  signes  de  croix  de 
la  main  g;iuche  ,  etc.  Après  ces  im- 
piétés ,  suivent  les  danses  et  chants 
obscènes,  les  caresses  immondes, 
les  prostitutions,  les  inceste»,  etc. 
Enfin  le  cofj  chante,  et  son  chant 
fait  disparaître  l'infernale  assem- 
blée ,  ou  plutôt  les  rêves  les  plus 
extravagants  et  les  plus  honteux 
quait  jamais  enfantés  l'imaginatiou 
des  hommes. 

Sabbath  (  3/.  Rahb.),  jour  de 
repos  des  Juifs.  On  ne  le  place  ici 
que  par  rapport  aux  rêveries  ralibi- 
niques.  Les  rabbins  ont  marqué 
exactement  tout  ce  qui!  leur  est  dé  • 
fendu  de  faire  pendant  le  jour  du 
sabbath  :  ce  qu'ils  réduisent  à  trente- 
neuf  chefs  ,  qui  ont  leurs  dépendances. 
Ces  trente-neuf  chef*  sont  ainsi  rap-» 
iHirtés  par  R.  Léon  île  Modènc. 
Il  leur  est  défendu  de  labomer  ,  de 
semer,  de  botteler  et  lier  des  gerbes, 
de  bittre  le  grain ,  de  vanner ,  de 
cribler,  de  moudre  ,  de  bluter  ,  de 
pétrir ,  de  cuire  ,  de  tordre ,  de 
blanchir  ,  de  peigner  ou  de  carder  , 
de  filer,  de  retordre  ,. d'ourdir  ,  de 
traquer  ,  de  teindre ,  de  lier  ,  de 
délier,  de  coudre ,  de  déchirer  ou  de 
mettre  en  morceaux,  de  bâtir ,  de  dé- 
truire ,  de  frapper  avec  le  marteau, 
de  chasser  ou  de  pêcher  ,  d'égorger , 
d'écorcher  ,  de  préparer  et  racler 
la  peau ,  de  la  couper  pour  en  tra- 
vailler, d'écrire ,  de  raturer ,  de  régler 
pour  écrire  ,  d'allumer ,  d'éteindre , 
de  porter  quelque  chose  d'un  lieu 
particidier  en  un  public.  Ces  trente- 
neuf  chefs  renferment  diverses  es- 
pèces ;  par  exemple ,  limer  est  une 
dépendance  de  moudre  :  et  les  ral»- 
bins  ont  exposé  toutes  cesi  espèces 
avec  de  grands  ralfinements.  Quoi- 
qu'ils ne  puissent  allumer  de  feu  ce 
jour-là  ,  ils  peuvent  néanmoins  se 
servir,  pour- leur  en  allumer,  de 
quelqu'un  qui  ne  soit  pas  Juif:  mais 
ils  n'apprêtent  ni  ne  fout  cuire  au- 
cune cnose  pour  manger;  il  ne  leur 
est  p.is  permis  de  parler  d'afftJre , 
ni  du  prLx  de  quoi  qu&ce  sok  ^  d'ar.< 


5oS 


S  A  B 


rèter  aucune  chose  qui  regarde  l'a- 
chat ou  la  vente  ,  ni  de  donner  ,  ni 
de  recevoir.  Ils  ne  peuvent  sortir  plus 
d'un  mille  hors  delà  ville  et  des  faux- 
hoiu'gs.  Le  saJdjath  commence  cliez 
eux  environ  une  denii-heiirc  avant  le 
coucher  du  soleil ,  et  alors  toutes  ces 
défenses  s'observent.  Les  femmes 
sont  obliiiées  d'allumer  une  lampe 
dans  la  chambre  ,  qui  a  d'ordinaire 
six  lumignons  ,  ou  ;;u  moins  quatre, 
et  qui  dure  une  f;rande  partie  de  la 
nuit.  De  plus,  elles  dressent  une 
table  «ouverte  d'une  nappe  l^lanche, 
et  mettent  du  pain  dessus  ,  qu'elles 
couvrent  d'<m  autre  linp:e  long  et 
étroit  :  ce  qu'ils  font,  disent-ils  ,  en 
mémoire  de  la  manne  qui  tombait  de 
la  sorte ,  ayant  de  la  rosée  dessus  et 
dessous  ;  et  le  jour  du  sabbath  il  ue 
pleuvait  point. 

SabÉisme.  C'est  ainsi  qu'on  nomme 
le  culte  que  l'on  rend  aux  éléments 
et  aux  astres  :  cuite  qui ,  sans  doute  , 
est  la  plus  noble  de  toutes  les  ido- 
lâtries. 

Les  anciens  habitants  de  la  Libye 
et  de  la  Numidie  rendaient  des  hon- 
neurs divins  à  quelques  planètes. 
Leur  culte  consistait  en  prières  et  en 
sacrifices. 

Les  Indiens  de  Nicaragua  ,  de 
Darien  ,  de  Panama,,  et  de  la  vallée 
de  Tunia,  dans  1  Amérique  méridio- 
nale ,  adorent  le  soleil  et  la  lune  , 
qu  ils  regardent  comme  le  mari  et  la 
femme ,  et  les  autres  astres.  On  ne 
sait  rien    de  particulier  sur  le  culte 

Ïu'ils  leur  rendent.  Les  habitants  de 
iumana  et  de  Paria  lionorent  les 
mêmes  divinités.  Lorsque  la  foudre 
gronde,  ils  s'imaginent  que  le  soleil 
est  irrité ,  et  mettent  tout  en  usage 
pour  appaiser  sa  colère.  S'il  arrive 
qu'il  s'éclipse,  ils  pensent  que  c'est 
pour  punir  leurs  crimes  qu  il  leur 
refuse  sa  lu  iiièi'e.  Dans  cette  idée 
ils  cherchent  à  expier  leurs  faïUes 
par  les  exercices  les  plus  rigoureux 
de  la  pénitence.  Ils' exercent  mille 
cruautés  sur  leurs  corps  ,  s  arrachent 
les  cheveux  ,  et  se -déchirent  impi- 
toyablement avec  des  arêtes,  de  pois- 
son. Le:  sexei  le  plus  Irivoî^e  ne  leur 
■cèJe  point  enicouiaae,  ou  plutôt  en 


5  A  B 

fanatisme  :  bn  voit  les  femmes  et  I^s 
filles  se  faire  des  incisious  profondes 
sur  le  visage  et  sur  les  bras  ,  et  faire 
ruisseler  leur  sauf;.  Ils  continuent  ces 

Î)ieuses  cruautés  jusqu'à  ce  que  le  so- 
eil  ,  ayant  recouvré  sou  premier 
éclat ,  témoigne  qu'il  leur  accorde  le 
pardon  de  leurs  crimes. 

On  peut  mettre  au  rang  des  ado- 
rateurs aes  astres  les  peuples  de  Cu- 
bagua  ,  de  la  Caribane  et  de  la  nou- 
velle Andalousie  dans.  l'Aïuérique 
méridionale.  Ils  pensent,  comme  les 
anciens  païens  ,  que  le  soleil  p;.rcourt 
les  airs ,  monté  sur  un  char  rayonnant 
de  lumière  :  uiais  ce  ne  sont  pas  des 
c  levaux,  selon  eux  ,  qui  sont  attelés 
à  ce  ch.ar ,  ce  sont  des  tigres  ;  c'est 
par  cette  raison  qu'ils  ont  un  respect 
particulier  pour  les  tigres.  Ils  pous- 
sent 1  attention  jusqu'à  prendre  st)in 
de  leiu  subsistante,  et  c'est  pour  les 
nourrir  qu'ils  laissent  exposés  dans 
les  bois  les  corps  des  défunts.  Ils  ra- 
content, à  ce  sujet,  que  leurs  ancê- 
tres ayant  négligé  de  donner  aux 
tigres  leur  portion  ordinaire ,  le  soleil 
irrité  s'en  vengea  en  consumant  une 
partie  du  pays. 

On  prétend  que  les  sauvages  de  la 
province  de  los  Quires,  en  Amo- 
rirjue  ,  adorent  le  soleil ,  la  lune  et 
les  étoiles.  La  seule  preuve  qu'on  en 
ait ,  c'est  qu'on  a  remarqué  que  ces 
astres  étaient  peints  sur  leurs  tentes 
et  sur  leurs  pavillons. 

Les  habitants  de  la  Californie  ren- 
dent des  hommages  à  la  lune  ,  et  se 
coupent  les  cheveux  en  son  honneur. 

1.  Sabins,  peuples  d'Italie.  Ro- 
inulus  les  invita  à  ses  jeux,  et  enleva 
leurs  filles.  Ce  sujet  vient  d  être  rendu 
d'une  grande  manière  par  notre  cé- 
lèbre David. 

2.  —  On  donne  ce  nom  ,  en  Tur- 
quie, à  quelques  astrologues  e.t  n:;tu- 
ra listes  ,  qui  sont  persuadés,. à  cause 
de  la  grande  influence  du  soleil  et  de 
la  lune  sur  les  choses  d  ici  bas  ,  qu'il 
y  a  quelque  divinité  dans  ces  deux 
luminaires  du  monde.  Ils  sont  d  ail- 
leurs fort  indifférents  pour  tout  ce 
qui  concerne  les  devoirs  de  la  vie  ci- 
vile et  ceux  de  la»  religion.  Médio- 
ci eurent  touchés  des  disgrâces   qui 


SAC 

leur  surviennent ,  Ils  sont  aussi  peu 
seIl^ibles  à  la  bonne  fortune  ,  et  ne  se 
ficlfcnt  pas  plus  àes  injures  qu'on 
leur  dit ,  ou  des  torts  qu'on  leur  fn it , 
que  nous  d'une  grosse  pluie  qui  nous 
mouille. ou  des  ardeurs  de  la  canicule 
qui  nous  cchanflFent. 

Saeikus  ,  le  même  que  SaLus. 

Sabis  .  ou-Sabim  ,  dieu  des  Ara- 
bes. Pline. 

Sablier.  P^.  Satcp.ke. 

Sab<jira  (3/.  yiah.),  une  des 
fcinq  villes .  disent  les  musulmans .  qui 
furent  brûlées  par  le  feu  du  ciel  ,  au 
temps  de  Loth.  Bibl.  Or. 

Sabus,  ancien  roi  d'Italie,  qui 
apprit  ans  hahilants  à  cultiver  la 
vigne  ;  ce  bienfait  le  fit  mettre  au 
rang  des  dieux,  et  fit  donner  son  nom 
au  peuple  qu'il  gouvernait. 

6acvkas  (  }f.  ,4fr.  }  ,  anges  du 
sixième  ordre  chez  les  Madécasses. 
Ce  sont  des  esprits  malfaisants  ,  rpii 
ne  s'occupent  que  du  soin  de  tour- 
menter les  honmies  ,  les  femmes  et 
Jcs  enfant*.  Les  malheureux  que  ces 
déinons  possèdent  prennent  en  main 
un  dard,  et  se  mettent  à  hurler  et  à 
sauter  snns relâche,  avec  des  attitudes 
et  des  contorsions  bizarres.  Autour 
d'eux  se  rasseml.Ient  tous  les  habi- 
tants du  village  ,  qui, pour  les  irriter 
et  pousser  à  bout  leur  patiente  , 
pr'mncnt  à  tâche  de  les  contrefaire. 
On  s'efforce  en  même  temps  d'.if- 
paiser  la  colère  du  Sacara  ;  ils  lui 
immolent  dea  bœufs ,  des  moutons  et 
des   coqs. 

SAcAvAr.LT  ( -V.  Ind.)  .  ancien 
roi  de  Cevian ,  dont  le  règne  est  l'ère 
des  Chingulais.  C'est  depuis  lui  qu'ils 
supputent  le  temps. 

Sacées  ,  fête  ancienne  des  Baby- 
loniens ,  établie  en  mémoire  d  une 
victoire  iropDrtanîe  remportée  par  le 
monarque  d'S  Perses  sur  le  peuple 
de  la  Scvthie  nommé  les  S  aces  , 
qui  habitaient  les  bords  de  la  mer 
Caspienne  ,  et  dont  les  incursions 
avaient  souvent  désolé  la  Perse  .Cette 
fête ,  consacrée  à  la  déesse  Anaïtis  , 
était,  comme  les  Saturnales  à  Rome , 
une  fête  pour  les  esclaves.  Elle  durait 
cinq  joncs,  durant  lesquels  les  es- 
claves coramandaienl  à  leurs  maîtres  ; 


SAC  5o9 

et  l'nn  d'enlr'eux ,  revêtu  d'une  roî^e 
ro3aIe  ,  appelée  zogane  ,  agissait 
comme  le  maître  de  la  maison.  Une  • 
des  cérémonies  de  cette  solemnité 
était  de  choisir  un  prisonnier  con- 
damné à  mort,  et  de  lui  permettre 
l'usage  de  tous  les  plaisirs  qu'il  pou- 
vait souhaiter  avant  a  être  conduit  au 
supplice. 

Sackllum,  diminutif  de  .yacn/m^ 
petite  chapelle  feru^Je  de  murailles, 
mais  sans  toit.  Il  y  en  ayait  plusieurs 
à  Rome ,  dont  il  ne  reste  plus  qu'une 

Ïne  1  on  croit  avoir  été  un  temple  de 
lacchus.  Les  Grecs  avaient  aussi  des 
chapelles ,  les  unes  bâties  hors  des 
temples, et  lesautresdans  lestemples 
mêmes  :  telles  étaient  les  chapelles 
que  les  divers  peuples  faisaient  con- 
struire dans  le  temple  de  Delphes  , 
et  où  ils  faisaient  leuis  offrandes  aux 
dieux;  en  outre,  ils  étaient  dans  l'u- 
sage de  consacrer  à  leurs  divinités  , 
co;nme  ex-voto,  de  petite-  chapelles, 
ou  de  petits  temples  d'orfèvrerie  , 
qu'ils  placaifnt  dans  leurs  temples  , 
et  qui  en  faisaient  un  des  plus  riches 
ornements."-' 

Sacerdoce.  Il  appartenait  ancien- 
nement aux  chefs  dos  famii'es  ,  d'où 
il  passa  aux  chefs  des  peuples.  Chez 
les  Grecs  ,  les  princes  fiMSaient  l.i 
plupart  des  fonctions  du  sacrifice  ; 
c'est  pour  cela  qu'ils  portaient  ton- 
jours  un  couteau  dans  un  étui  près  de 
l'épée,  lequel  seul  servait  à  cet  usage. 
Il  y  eut  ensuite  des  familles  entières 
à  fpii  seules  appartenaient  !e  soin  et 
l'intendance  des  sacrifices  et  du  cidte 
de  certainesdivinilës.  if^-DAoucHEs, 
LycomÈdes. 

Cliez  les  Romains ,  l'institution 
-  des  prêtres  commença  avec  le  culte 
des  dieux;  et  Romulus  choisit  deux 
personnes  de  chaque  curie ,  qu'en 
honora  du  sacerdoce.  j\  uma  ,  qui 
augmenta  le  nombre  des  dieux, mul- 
tiplia aussi  le  nombre  de  ceux  qui 
étaient  consacrés  à  leur  service.  D'a- 
bord ,  on  ne  confia  cette  auguste 
fonction  qu'à  des  patriciens  ;  mais 
les  tribuns  du  peuple  firent  tant  p^r 
leurs  brigues  çt  leurs  clameurs  ,  qu'en- 
fin les  j5!chéiens  partagèrent  presq|ne 
toutes  les  parties  du  sacerdoce  avec 


5io  SAC 

les  nol)les.  D'abord  ces  prêtres  fu- 
rent élns  par  le  cijliège  dans  lequel 
4^^  ils  entraient,  et,  clans  la  suite,  le  trl- 
huu  Licinius  Crassus  entreprit  de 
transporter  ce  droit  au  peuple  ,  mais 
sans  succès;  et  c'est  ce  qu  exécuta 
lieureusenient  Doniitius  AhcnoLar- 
bus.  Le  peuple  eut  donc  le  droit 
d'élire,  et  les  collèf;es  ne  conseivè- 
rent  que  celui  d'apréger  le  réci- 
piendaire dans  leur  corps.  Sylla, de- 
venu le  maître ,  rétablit  les  choses 
dans  leur  premier  état ,  et  dépouilla 
Je  peuple  du  privilège  qu'il  avait 
usurpé.  Ce  changement  ne  tint  pas 
long-temps  ;  le  tribun  Atius  Lal>ie- 
uius  fit  revivre  la  loi  Domilia,  que 
Marc-Antoine  anéantit  de  nouveau  : 
et  enfin  les  empereurs  s'emparèrent 
du  droit  que  le  peuple  et  les  pontifes 
s'étaient  mutuellement  disputé.  Le 
séuat ,  en  effet ,  au  rapport  de  Dion , 
entr'autres  privilèges  qu'il  fut  obligé 
de  céderàCésar,luidonna  celuid'éta- 
blir  autan  t  de  prêtres  qu'il  le  jugerait  à 
propos.  Ces  prêtres  avaient  plusieurs 
privilèges,  conune  de  ne  pouvoir  être  ' 
dépouillés  de  leur  dignité  ,  d  être 
exempts  de  la  milice,  et  de  toute  autre 
fonction  attachée  à  la  personne  des 
citoyens.  Le  sacerdoce  des  païens  se 
maintint  quelque  temps  sous  les  em- 
pereurs chrétiens  ,  et  ne  fut  aboli  en- 
tièrement que  du  temps  de  Tliéo- 
dose ,  qui  chassa  de  Rouie  les  prêtres 
de  tout  genre  et  de  tout  sexe. 

Sachi  {M.  Ind.), épouse  d'Indra, . 
le  Jupiter  indien. 

SaclA,  prince  de  l'impureté  ,  sui- 
vant les  manichéens.  P\  NÉbRoda. 

Sacrarium  ,  chapelle  dans  les 
maisons  particulières  consacrée  à 
quelque  divinité.  Klie  était  distincte 
du  Larariiitn.  C]év.nl  aussi  dans  les 
trujples  un  lieu  oii  l'on  déposait  les 
choses  sacrées. 

Sacratop.  ,  guerrier  dont  il  est 
mention  dans  VEnçùie. 

Sacrifice.  Les  cérémonies  obser- 
vées dans  <  et  acte  de  religion  re- 
fardaient  les  personnes  qui  sacri- 
fiaient les  animaux  qu'on  devait  im- 
moler ,  et  les  sacrifices  mêmes  :  par 
rapport  aux  personnes  qui  devaient 
faire  les  sacrifices  ,  on  exigeait  d'a- 


S  A  C 

borc^  qu  elles  fussent  pures  et  chaste*, 
qu'elles  n'eussent  contracté  aucune 
souilliue  ,  qu'elles  s'abstinssent  des 
plaisirs  vénériens  ,  ainsi  que  l'ordon- 
nait la  loi  des  douze  tables.  L'habit 
du  sacrificateur  devait  être  blanc , 
et  il  portait  outre  cela  des  couronnes 
faites  de  l'arbre  consacré  au  dieu 
auquel  il  sacrifiait.  Lorsque  le  sacri- 
fice était  votif ,  le  prêue  le  faisait 
les  cheveux  épars  ,  la  robe  détrous- 
sée et  les  pieds  nus  ,  parceque  cet 
extérieur  était  celui  des  suppliants; 
et  la  cérémonie  commençait  toujours 
par  des  vœux  et  des  prières.  Les 
animaux  destinés  au  sacrifice  se  nom- 
maient victimes  ou  hosties.  Elles 
devaient  être  belles  et  saines  ;  et 
chaque  dieu  en  avait  de  favorites  , 
qu'on  était  oblige  de  lui  immoler. 
Dans  le  commencemenl  on  u'oflVait 
aux  dieux  que  du  fruit  et  delà  terre  ; 
et  Numa  l'avait  ainsi  réglé  chez  les 
Romains ,  selon  le  témoignage  de 
Plutarque.  Mais  depuis  ce  prince  , 
l'usage  répandu  par-tout  d'immoler 
des  animaux  s'introduisit  chez  eux  , 
et  ils  regardaient  l'effusion  du  sang 
comme  fortagréable  aiixdieux.  Lors- 
que l'on  conimençait  le  sacrifice  ,  un 
héraut  faisait  faire  silence  ;od  chassait 
les  profanes,  et  les  piètres  jetaient 
sur  la  victime  une  pâte  faite  de  farine 
de  froment  et  de  sel  ,  cérémonie  ap- 
pelée iinniolutio.  Le  sacrificateur 
goûtait  après  cela  le  vin ,  en  donnait  à 
goûtera  ceuxqui  étaient  présents  ,  et 
le  versait  entre  les  cornes  de  la  victi- 
me. Il  faisait  ensuite  les  libations  ,  on 
allumait  le  feu  ;  et  lorsque  l'encens 
était  brûlé ,  les  valets  appelés-Po/.'<^, 
à  demi  nus  ,  amenaient  la  victime 
devant  l'autel  ;  un  autre ,  nomnit;  Cul- 
traiius  ,  la  frappait  avec  une  hache 
et  regorgeait  aussi-tôt  ;  on  recevait 
le  sang  dans  des  coupes ,  et  on  le  ré- 
pandait sur  l'autel.  Quand  la  vic- 
time é^ait  égorgée, on  'a  mettait  sur 
la  table  sacrée,  ancliilris  ,  et  là  on 
la  dépouillait  et  disséquait  ;  que'cjiie- 
fois  on  la  iirùlait  tout  entière  ,  mais 
le  plus  souvent  on  la  partageait  avec 
les  dieux.  Ceux  qui  faisaient  le  sacri- 
fice mangeaient  avec  leurs  amis  la 
part  qui  leur  était  échue  ;  d'où  il 


SAC 

arrivait  souvent  que  bien  des  per- 
sonnes faisuient  des  sacrifices  uni- 
nucment  par  gourmandise.  Le  sacri- 
nce  étant  fini  ,  les  sacrificateurs 
lavaient  leurs  mains  ,  disaient  quel- 
ques prières  ,  et  faisaient  de  nou\  elles 
libations ,  après  lesquelles  on  était 
congédié  par  la  formuleordinaire,  Li- 
cef,ou  Ex  templo.  Si  le  sacrifice  était 
public ,  il  était  suivi  du  festin  nonimé 
epuice  sacri/icales;  mais  s'il  était 
particulier  ,  le  festin  l'était  aussi ,  et 
ou  mangeait  la  partie  des  victimes 
partagée  avec  les  diei«. 

Les  Grecs,  dans  leurs  sacrifices, 
suivaient  à-peu-près  les  mêmes  céré- 
monies et  les  mêmes  u^ares  rpue  les 
Romains.  Ils  doraient  les  cornes  des 
grandes  victimes ,  telles  que  le  La  uf 
et  le  taureau  ,  et  se  contentaient  de 
couronner  les  petites  des  feuilles  de 
l'arbre  ou  de  la  p'iante  consacrée  à  la 
divinité  en  l'honneur  de  laquelle  était 
offert  le  sacrifice.  Ils  mettaient  au 
pied  de  I  autel  les  corl)eilles  sacrées 
oi'i  était  tout  ce  qui  servait  à  la 
cérémonie ,  offrandes,  couteaux  ,  pa- 
tères  ,  et  autres  ustensiles.  Ces  cor- 
beilles étaifoi:  portées  par  les  cane- 
jfhores.  La  victime  étant  arrivée  , 
on  versait  sur  sa  tète  ,  avant  que  de 
regorger  î  quelques  poignées  d'orge 
rôtie  avec  du  sel  ;  et  ,  si  le  sacrifice 
se  faisait  en^'honneur  de  quelques 
divinités  célestes ,  on  lui  faisait  tour- 
ner la  tête  vers  le  ciel.  Une  pratique 
des  plus  religieuses  pour  eus  était 
d  écorcher  la  victime  ,  et  de  revêtir 
les  statues  des  dieux-  des  peaux  des 
animaux  immolés.  Quelquefois  aussi 
ils  les  attaclK'.ient  aux  murailles  ,  et 
les  suspendaieut  aux  voûtes  des  tem- 
ples. De  plus  ,  leurs  prèrres  se  cou- 
chaient sur  les  pe.aux  des  agneaux  , 
des  brebis  et  des  béliers  que  l'on 
avait  égorgés  pour  victimes  ,  et  ils  y 
dormaient.  Après  leur  sommeil  ,  ifs 
annonçaient  leurs  songes  ,  et  les  ex- 
pliquaient en  forme  d'oracle.  Le  jour 
ces  sacrifices  ,  ils  mangeaient  chez 
euxreliiïieuserrient,  avec  leurs  aniis, 
«ne  partie  des  viandes  c-onsacrées  , 
ou  leur  en  envoyaient  une  portion  ; 
et  iU  croyaient  même  faire  un  acte 
de  religion  d'en  prendre  des  mains 


SAC  5i  r 

de  ceux  qu'ils  rencontraient  en  em- 
porter chez  eux .  D;u;s  les  sacrifices  , 
outre  les  immolations  des  animaux  ,  ■*' 
ils  se  servaient  de  gâteaux  faits  de 
farine  et  de  miel.  Les  personnes  ri- 
ches offraient  aux  dieiLX  différentes 
sortes  de  sacrifices  qui  répondaient 
à  leurs  facultés.  Les  offrandes  des 
pauvres  ne  consistaient  qu'en  des 
îjaisemains.  Souvent  on  jetait  Aes 
chevaux  en  Nie  dans  la  mer  et  dans 
les  fleuves  ,  en  vae  d'honorer  la  ra- 
pidité de  leur  cours  :  c  était  comme 
des  victimes  qu'on  immolait  en  leur 
honneur.  Les  Romains  avaient  de 
trois  sortes  de  sacrifices  ;  de  publics, 
de  particuliers  ,  et  d'étrangers.  Les 
premiers  se  fiusaient  aux  dépens  du 
public  ,  pour  le  bien  de  l'état  ;  les 
seconds  étaient  faits  par  chaque  fa- 
mille ,  et  aux  dépens  de  la  famille 
qni  en  était  chargée ,  et  on  les  appe- 
lait Gentllitia;  les  troisièmes  étaient 
célébrés  lorsqu'on  transportait  à 
Rome  les  dieux  tutélaircs  des  villes 
on  des  proviuces  subjnguées  ,  avec 
kurs  mystères  ou  cérémonies.  Les 
sacrifices  avaientquatre  parties  prin- 
cipales ,  dont  la  première  s'appelait 
Libatio  ,  qui  était  ce  léger  essai  du 
vin  que  l'on  faisait  avec  les  efïusions 
sur  la  victime  ;  la  seconde  ,  Immo~ 
latio  ,  quand  ,  après  avoir  répandu 
sur  elle  de* miettes  d'une  pâte  salée  , 
on  regorgeait  ;  la  troisième  ,  Red- 
diiio  ,  lorsqu'on  offrait  les  entrailles 
aux  dieux  ;  et  la  quatrième  ,  Lita- 
tio,  lorMfue  le  sacrifice  se  trouvait 
parfaitement  accompli  ,  sans  qu'il  y 
eût  rien  à  redire.  Les  sacrifices  étaient 
différents  par  rapport  à  la  diversité 
des  dieux  que  les  anciens  adoraient. 
Il  y  en  avait  pour  les  dieux  célestes , 
pour  ceux  des  enfers  ,  pour  les  dieux 
marins  ,  ceux  de  l'air  et  ceux  de  la 
terre.  Il  y  avait  différence  et  dans 
la  victime  ,  et  dans  la  manière  de  la 
sacrifier.  Entre  les  sacrifices  pu- 
blies ,  il  y  en  avait  que  l'on  nommait 
Slata  ,  fixes  et  solemnels ,  que  l'on 
faisait  les  jours  de  fêtes  marquées 
dans  le  calendrier  romain  ;  d'autres 
extraordinaires,  nommés  Indicta, 
parcequ'on  les  ordonnait  extraordi- 
nairement  pour  quelque  raison  im- 


5i2  SAC 

portante  ;  d'autres  qui  dépendaient 
du  luisurd  ,  tels  qu'étaient  les  Ex~ 
piuLores  ,  les  Deiiicalia  ,  Noveii- 
dialia ,  etc. 

—  Abstemium  ,  sacrifice  sans 
libation  de  vin  ,  que  taisait ,  à  la  ma- 
nière des  Grecs ,  la  reine  S aci  iJieuJa, 
en  l'honneur  de  Cérès,  dans  le  temple 
que  les  Arcadiens  avaient  élevé  à 
cette  déesse  sur  le  mont  Palatin. 

—  yimbarvale.  F.  AmbARvAles. 

—  Canarium  ,  sacrifice  d'une' 
chienne  rousse ,  que  l'on  faisait  dans 
le  temps  de  la  canicule  pour  les  ioiens 
de  la  terre. 

— -  Nuptiale ,  sacrifice  qi^'offrait 
la  nouvelle  mariée  ,  lorsqu'elle  était 
entrée  dans  la  maison  de  son  époux. 
On  immolait ,  entr'autres  animaux  , 
une  triiiè  ,  symbole  de  ki  fécondité 
que  l'on  souhaitait  à  la  mariée. 

—  Propter  viam  ,  sacrifice  que 
l'on  offrait  à  Hercule  ou  ù  Sancus  , 
pour  obtenir  un  bon  voyage.  Ma- 
crohe  dit  que  la  coutume  dans  ce 
sacrifice  était  de  brûler  ce  qu'on  n'a- 
vait pu  manger. 

Sacrima  ,  oblation  que  l'on  faisait 
à  Bacchus  du  raisin  et  du  -vin  nou- 
veau. 

Sackilège.  (  IconoL  )  C'est  un 
homme  furieux  et  les  cheveux  béris-' 
ses  ,  qui  foule  aux  pieds  l'encensoir 
et  les  vases  sacrés ,  renverse  les  autels 
et  brise  les  statues  ,  emblèines  des 
divinités  ou  des  vertus.  Près  de  lui 
est  un  porc  qui  foule  aux  pieds  des 
roses. 

Sacrum.  Les  anciens  appelaient 
ainsi  tout  ce  qui  était  consacré  au\ 
dieux  ,  et  que  l'on  déposait  ,  pour 
plus  de  sûreté  ,  dans  les  temples  des 
dieux ,  qui  étaient  cus-mèuies  des 
lieux  sacrés  qu'il  était  défendu  de 
violer  sous  les  plus  grandes  peines  , 
ainsi  que  de  toucher  à  ce  qu'ils  ren- 
fermaient. On  appelait  iiussi  Sa- 
crum ,  Sucra  ,  les'  sacrifices  offerts 
aux  dif'ux  ,  et  toutes  les  cérémonies 
de  leur  culte  qui  étaient  du  ressort 
du  collège  des  pontifes .  auquelNuma 
avait  attribué  l'intendance  de  tout 
ce  qui  concernait  la  religion. 

—  Anniversariwn  ou  annuwn  , 


S  A.D 

était  un  sacrifice  qui  se  faisait  tous 
les  ans  à  an  temps  marqué. 

—  Commune,  celui  qui  était  offert 
à  tous  les  dieux  en  général. 

—  Curionium  ,  le  sacrifice  que 
chaque  curion  faisait  pour  sa  curie  , 
toujours  suivi  d  un  festin  public. 

—  Dcpulsoriiiin ,  celui  que  l'on 
faisait  pour  liétourner  les  maux  dont 
on  était  menacé. 

—  Donicsticum  ,  le  même  qurf 
celui  qu'offrait  chaque  père  de  fa- 
mille ,  et  que  l'on  appelait  aussi  J'a- 
miliare  ou  gentilitiuin.  Ces  sacrifices 
étaient  perpétuels  dans  les  familles  ,  ■ 
et  les  pères  les  transmettaient  à  leurs 
enfants. 

—  Montanum  ,  était  un  sacrifice 
qu'offraient  les  habitants  des  collines 
de  Rome. 

—  Municipale  ,  sacrifices  qu'of- 
fraient les  villes  municipales  avant 
({ue  d'avoir  reçu  le  droit  de  bour- 
geoisie. 

—  Nvcteliuin ,  sacrifice  nocturne 
que  l'on  célébrait  dans  la  cérémonie 
des  noces  ,  et  que  les  Rouiaiiis  dé- 
fendirent à  cause  des  abominations 
qui  s'y  commettaient.  S.  Augustin 
les  rapporte  dans  la  Cité  de  Dieu  ;  et 
il  nous  apprend  que  dans  la  chambre 
de  la  nouvelle  mariée ,  et  en  présence 
de  tout  le  monde  ,  on  sacriiîait  aux 
dieux  Jugatiiais  ,  QDomiducus  , 
Doinicius  ^  et  à  la  déesse  Man- 
turna  ;  que  dans  l'intérieur  ,  et 
après  que.tcut  le  monde  s'était  re- 
tiré ,  les  deux  époux  sacrifiaient  aux 
déesses  Virginensis  ,  Prema^ , 
Peitunda  ,  f-'énus  ,  et  au  dieu 
Priape  ,  sur  la  statue  duquel  la  n;a- 
riée  s'asseyait  avant  de  se  mettre  au 
lit. 

—  Peregritiwn,  sacrifice  que  l'on 
offrait  aux  dieux  transportés ,  des 
villes  conquises  ,  à  Rome. 

—  Populare ,  sacrifice  que  l'on 
faisait  pour  le  peuple. 

—  Privatum  ,  était  un  sacrifice 
offert  pour  chaque  homme  en  par- 
ticulier ,  ou  pour  une  famille. 

—  Solemne  ou  Statuin ,  sacrifice 
qui  s'offrait  dans  un  temps  et  en 
un  lieu  marqué. 

S.VDAH  OU.  Sedeh  ,  (  M.  Pers.  )  , 
seizième 


s  A  D 

Seizième  nuit  du  mois  que  les  Per- 
sans appellent  Bayaman,  laquelle  est 
solemnisée  par  des  feux  que  l'on 
allume  dans  les  villes  et  dans  les  cam- 
pagnes. Bihl.  Or. 

Sadaruubaï  (  M.  Ind.),  la  pre- 
mière femme  créée  par  Bralima 
pour  propager  le  f;enre  humain. 

Sadasiva  (  M.  Ind.  )  ,  le  vent  , 
une  des  cinq  puissances  primitives 
engendre'es  par  le  Créateur.  Voyez 
Panjacartaguel. 

Sadder  ,  un  des  livres  qui  con- 
tiennent la  religion  des  Parsis  ou 
Guèljres.  La  charité,  la  piété  Hliale  , 
la  fidélité  aux  serments  ,  sont  les 
principales  vertus  que  ce  livre  re- 
commande. Il  n'approuve  pas  qu'on 
tue  les  animaux  ,  principalement  les 
bœufs,  dont  les  travaux  contribuent 
à  la  nourriture  de  rhonime  ;  les  bre- 
bis  ,  qui  se  dépouillent  pour  le  cou- 
vrir ;  les  chevaux  ,  qui  lui  épargnent 
la  fatigue  de?  chemins  ;  et  les  coqs  , 
qui  l'avertissent  de  recommencer  ses 
travaux.  Il  enjoint  aux  fidèles  de  res- 

Jïecter  la  terre ,  de  ne  point  la  souil- 
er  en  y  enterrant  des  cadavres  ,  et 
de  ne  pas  même  la  toucher  avec  les 
pieds  nus.  Il  déclame  contre  les 
principaux  vices  auxquels  les  hommes 
sont  sujets ,  tels  que  le  mensonge  , 
la  calomnie  ,  l'adultère ,  la  fornica- 
tion ,  le  larcin  ,  et  recommande  de 
•se  purifier  fréquemment  des  souil- 
lures qu'on  est  sujet  à  contracter 
presque  ù  chaque  instant. 

Sadiail  ,  Sadiel  (  M.  Mail,  ) , 
'ange  qui  gouverne  le  troisième  ciel  , 
€t  qui  affermit  la  terre  ,  laquelle  se- 
rait dans  un  mouvement  continuel  , 
s'il  ne  mettait  le  pied  dessus.  Bihl. 
Orient. 

S  A  DR  et  Se  DR  (M.  Mah.  )  ,  arbre 
qui  croît  dans  le  paradis  terrestre, 
sur  lequel  les  tables  de  la  loi  de 
jMôïse  étaient  écrites  ,  selon  la  tra- 
dition des  mahométans  ,  qui  di- 
Siiipnt  que  c'est  une  espèce  de  lotus. 
Bihl.  Or. 

Sadriy-Ougam  (  M.  Ind.  )  ,  les 
quatre  aj^es  du  monde ,  qui  donnent 
le  nombre  de  quatre  millions  trois 
cents  vingt  mille.  Deux  mille  sadriy- 
ou2ams  font  un  jour  et  uae  nuit  de 

Tome  II. 


S  A  F  5i3 

Brahma.  Après  mille  sadriy-ongams 
ce  dieu  s'endort  ;  tout  ce  qu'il  a  créé 
est  détruit  et  reste  anéanti  pendant 
son  sommeil  ,  qui  dure  mille  sadriv- 
ougams ,  ou  trois  cents  vingt  millions 
d  ans.  A  son  réveil  ,  il  crée  de  nou- 
veau les  dieux  ,  les  géanfs,  les  hom- 
mes et  les  animaux.  Soixante  mille 
sadriy  -  ougams  font  un  mois  de 
Brahma  ;. douze  mois  pareils  ,  une 
de  ses  anuées  ;  et  cent  années  sont 
le  terme  de  sa  vie. 

La  durée  de  la  vie  de  Brahma  ne 
fait  qu'tm  jour  de  Wishnou  ;  trente 
jours  semblables  forment  un  de  ses 
mois  ;  douze  mois  ,  une  de  ses  an- 
nées. Ce  dieu  meurt  au  bout  de 
cent  ans.  A  sa  mort  tout  est  con- 
sumé par  le  feu  ;  dans  toute  la  na- 
ture ,  A  n'existe  plus  que  Shiva  ,  et 
Shiva  même  perd  les  différentes 
formes  qu'il  avait  prises  lorsque  le 
monde  existait.  Il  devient  alors  sem- 
blable à  une  flamme ,  et  danse  sur 
le  monde  réduit  en  cendres. 

Lorsque  Brahma  meurt ,  les  eaux 
couvrent  tous  les  mondes ,  tous  les 
andons  sont  brisés;  il  ne  reste  que 
le  Caïlasson  et  le  'V'^aïcondon  ;  alors 
Wishnou ,  prenant  une  feuille  de 
l'arbre  appelé  alleinaron  ,  se  place 
sur  cette  feuille  ,  sous  la  figure  d'un 
très  petit  enfant  ,  et  flotte  ainsi  sur 
la  mer  de  lait  ,  en  suçant  le  pouce 
de  son  pied  droit.  Il  demeure  dans 
cette  posture  jusqu'à  ce  que  Brahma 
sorte  de  nouveau  de  son  nombril  , 
dans  une  fleur  de  tamaré.  C'est  ainsi 
que  les  âges  et  les  mondes  se  succè- 
dent ,  et  se  renouvellent  perpétuel- 
lement. Dans  plusieurs  de  ses  tem- 
ples on  adore  Whisnou  sous  la 
ligure  dont  on  vient  de  parler  ,  et  à 
laquelle  on  donne  le  nom  de  V ata- 
patrachaï  :  les  Indiens  ont  toujours 
dans  leurs  maisons  im  tableau  qui 
représente  ce  dieu  sous  cette  forme. 
Vatapatraci;aï  est  regardé  par  les  sec- 
tateurs de  Wishnou  comme  l'Etre 
suprême  né  de  la  durée  des  temps. 

S.«vA  De  A  ,  la  déesse  cruelle  , 
Diane. 

Safa  et  Mervé.  (  M.  Mah.)  Ce 
sont  deux  petites  buttes  ù  trois  cents> 
pas  l'une  de  l'autre  ,  <bins  le  voisi- 


r>i4  S  A  G 

nage  de  la  Mecque  :  les  pèlerins  y 
font  sept  tuius  d'un  pas  inégal,  et 
tomnie  .si  on  cherchait  quelque  chose; 
ce  qui  représente  ,  disent  les  musul- 
mans ,  Teniburras  et  l'inquiétude 
d'Af;ar  durant  la  soif  de  son  (lis  ,  et 
la  peine  avec  laquelle  elle  cherchait 
de  l'eau. 

Safi  (  M.  Mah.  ) ,  choisi  ;  sur- 
nom que  les  musulmans  donnent  à 
Adam,  comme  choisi  de  Diet*pour 
être  le  père  de  tous  les  hommes. 
Mostafa  ,  qui  en  est  dérivé ,  est  aussi 
le  titre  que  les  mêmes  donnent  à 
Mahomet ,  qu'ils  regardent  comme 
le  second  Adam  et  le  restaurateiu- 
du  genre  humain.  Bi'ul.  Of. 

Sakran.  y.  Crocus. 

Saga  (  Myth.  Celt.)  ,  la  seconde 
des  déesses. 

Sagaris  ,  un  des  capitaines  d'Enée, 
tué  par  Turnus. 

Sagarixis  ,  nymphe  du  fleuve 
Sangarus  en  Phrygie. 

Sages  ,  un  îles  capitaines  de 
Tunms. 

Sages.  On  voit,  par  les  anciens  mo- 
numents ,  que  les  sept  Sages  de  la 
Grèce  avaient  chacun  leurs  figures 
Jiiéroglyphiques,  qui  servaient  ù  les 
distinguer. 

Ces  figures  nous  rappellent  la  prin- 
cipale maxime  de  leur  morale. 

Solo;i  a  une  tète  de  mort  pour  at- 
tribut ,  pareeque  ,  suivant  la  pensée 
de  ce  philosophe  ,  il  faut  attendre 
«panne  personne  soit  morte  ,  pour  dé- 
cider si  elle  a  été  heureuse.  Plusieurs 
médailles  le  représentent  encore  avec 
un  ternie  ,  pareeque  sa  morale  ten- 
dait à  nous  faire  entendre  combien 
nous  devons  considérer  la  fin  de  toutes 
choses. 

Chilon  tient  un  miroir,  emblème 
d'une  leçon  bien  utile.  Qu'y  a-t-il  en 
effet  de  plus  important  pour  nous  que 
d'apprendre  à  nous  connaître  ? 

Cléobule  porte  des  balances  ,  S3m- 
hole  qui  nous  avertit  que  nous  devons 
toujours  peser  et  mesurer  toutes  nos 
actions  ,  afin  de  ne  tomber  dans  au- 
cun excès. 

On  a  donné  à  Périandre  une  plante 
appelée  poiiillot ,  avec  ces  paroles  , 
Mudère-toi  ;  pareeque,  suivant  les 


S  A  G 

naturalistes  ,  cette  plante  a  beaucoup 
d'efilcacité  pour  appaiser  la  colère. 

Bias  est  représenté  avec  un  réseau 
à  coté  de  lui  ,  et  un  oiseau  renferme 
dans  u;;e  cage  ;  emblème  qui  nous 
fiiit  entendre  qu'il  ne  faut  répondre 
de  personne.  Suivant  la  niorale  de  ce 
sage ,  nous  pouvons  ù  peine  répondre 
<lc  nous-mêmes. 

Pittacus  a  un  doigt  sur  la  bouche  ; 
la  maxime  de  ce  philosophe  était  que, 
pour  ne  point  se  trahir  ,  il  fallait  ap- 
prendre fart  de  se  taire.  Ou  le  voit 
aussi  tenant  une  branche  de  nielle  , 
dont  la  graine  est  petite  et  noire  , 
avec  ces  mots ,  Rien  de  trop  ;  paree- 
que cette  graine,  prise  modérément , 
conserve  la  santé  ,  au  lieu  que,  prise 
_avec  excès,  elle  empoisonne. 

Thaïes  a  un  attribut  singulier  : 
c'est  unhommedel'islede  Sardaigne, 
monté  sur  un  mulet.  On  a  prétendu 
marquer  par  cet  hiéroglyphe  ,  qui 
est  maintenant  trop  obscur  ,  l'abon- 
dance Ati  choses  mauvaises,  pareeque 
les  habitants  de  Sardaigne  passaient 
pour  méchants  ,  et  que  les  mulets , 
qu'on  y  voyait  en  grand  nombre  , 
étaient  fort  mauvais. 

Sagesse.  {Iconol.)  Les  anciens 
représentaient  la  Sagesse  sous  la  fi- 
gure de  Minerve ,  avec  un  rameau 
d'olivier  à  la  main  ,  emblème  de  la 
paix  intérieure  et  extérieure.  Son 
symbole  ordinaire  était  la  chouette  , 
oiseau  qui  voit  dans  les  ténèbres  ;  ce 
qui  marque  <jue  la  vraie  sagesse  n'est 
jamais  endornn'e.  Sur  une  médaille 
de  Constantin  le  Grand  ,  on  voit  une 
chouette  sur  un  autel ,  à  côté  u.ie 
pique  et  un  bouclier  ,  avec  l'inscrip- 
tion ,  Siipientia  principis.  (  Voy. 
Minerve.)  Les  Lacédémoniens  don- 
naient à  la  Sagesse  la  figure  d'un 
jeune  homme  avant  quatre  mains , 
quatre  oreilles  ,  symbole  d  activité 
et  de  docilité  ;  un  carquois  au  côté  , 
et  une  flûte  à  la  main  droite ,  pour 
exprimer  qu'elle  doit  se  retrouver 
dans  les  travaux  et  dans  les  plaisirs. 
César  Ripa  l'allégorise  sous  la  figure 
d'une  jeiuie  fille  qui ,  dans  l'obscu- 
rité de  la  nuit  ,  tient  de  la  main 
droite  une  lampe  allumée,  et  de  la 
gauche  un  grand  livre.  A  ces  trait» 


s  A  G 

Symbolîqnes  Gravelot  ajoute  vm  fîl 
qui  dirige  ses  pas  dans  le  laliyriulhe 
où  elle  semble  marclier;un  à-ploial>, 
iiiiaije  de  l'heuroiise  égalité  quVIle 
sait  garder daasia  bonne  comme  dans 
la  mauvaise  fortune  i  et  des  livre»  qui 
signifient  que  celte  vertu  s'ac<juiert 
et  s'accroH  par  les  connaissances. 
Cochin  l'exprime  par  une  femme 
peu  vêtue,  un  soleil  sur  la  poitrine  , 
qui  reçoit  un  rayon  du  ciel ,  vers  le- 
quel elle  tend  les  bras.  Elle  ne  touche 
point  la  terre  ,  et  sous  ses  pieds  sont 
des  sceptres  et  des  couronnes. 

a.  —  DIVINE.  Elle  est  princi- 
palement caractérisée  par  le  soleil 
qui  lui  sert  de  diadème.  André  Sac- 
chi  l'a  peinte  dans  le  ciel  assise  sur 
un  trône.  Elle  est  au  milieu  des  Ver- 
tus qui  l'accompagnent ,  et  qui  re- 
çoivent leur  plus  frand  éclat  des 
rayons  du  soleil  quelle  a  sur  la  poi- 
trine. Son  front  majestueux  est  ceiiit 
d'un  riche  diadème  ;  d'une  main  elle 
tient  un  miroir,  et  de  l'autre  un  st^ej.tre 
a'iliout  duquel  est  unœilouvert.Cei'ar 
Jiipa  la  représente  vêtue  de  blanc ,  et 
de]x>ut  sur  une  pierre  quarrée  , 
ayant  pour  armes  une  cuirasse  et  UJi 
casque  ,  dont  le  cimier  est  un  coq; 
tenant  de  la  main  droite  un  bouclier 
avec  la  figure  de  l'Esprit  Saint  ,  et 
de  la  gauche  le  livre  mystique  d'oii 
pendent  les  sept  sceaux ,  surmonté 
de  l'agneau  paschal. 

5.  —  ÉvA^GÉi.iQUE.  On  la  voit 
dans  les  tableaux  d'église  sous  li- 
inage  d'une  vierge  ailée  ,  les  yeux 
tournés  vers  le  ciel  ,  éclairée  d'en 
haut  par  un  rayon  ,  ou  par  une  co- 
londje  rayonnante  ;  le  livre  de  Salo- 
inon  estson  attribut  ordinaire.  Pierre 
de  Cortoite  la  peinte  dar.s  le  palais 
Barberin  sous  les  traits  dune  vierge 
qui  inspire  l'amour  et  le  re>pect  ; 
elle  tient  un  livre  delà  main  gauche, 
et  de  la  droite  un  yase  rempli  de 
feu.  Un  jeune  homme  ailé  et  cou- 
ronné de  laurier  paraît  à  ses  côtes 
pour  la  défendre.  Il  a  un  bouclier 
d'une  main ,  et  de  l'.'Utre  il  porte  mie 
branche  de  laurierdevant  la  Saeesse, 
gaee  t'u  triomphequi  lui  est  promis. 
Sagittairk  ,  constellation,  on  9^. 
signe  du  zodiaque.   ïl  eàt  représenté 


S  A  I  5i5 

moitié  homme  et  moitié  cheval ,  te- 
nant un  arc  et  tirant  une  flèche  ;  ce 
qui  montre  la  violence  du  froid  et  lu 
rapidité  des  vents  qui  régnent  au 
mois  de  Novembre.  Les  uns  pré- 
tendent que  c'est  Chironle  Centaure, 
d'autres  que  c  est  Crocus ,  fils  d"Eu- 
phénié  ,  nourrice  des  iVIùses  ;  qu'il 
denjeurait  sur  le  Parnasse  ,  et  fai.-ait 
son  plaisir  et  son  occupation  de  la 
chasse  ;  qu  après  sa  mort ,  à  la  prière 
des  Muses ,  il  fut  placé  parmi  les 
astres. 

Sahérah  ,  SahÉrat  ,  Sahocr. 
(  M.  Mah.  )  C'est  ainsi  que  les 
Arabes  musulmans  appellent  une  des 
croûtes  ou  surfaces  du  globe  de  la 
terre  ,  qu'ils  placent  au-dessous  de 
celle  foulée  et  battue  par  les  hommes 
et  les  animaux  ;  c'est  cette  surface 
intérieure  que  Dieu  a  destinée  pour  y 
tenir  le  jugement  dernier  à  la  fin  du 
monde.  Bihl.  Or. 

Sainokavara  (  yf.Jap.  ),  endroit 
du  lac  Fakone  où  les  Japonais  croient 
que  les  aines  des  enfants  sont  re- 
tenues comme  dans  une  espèce  de 
limbes.  ïl  est  marqué  par  un  monceau 
de  pierres. 

Sainteté.  (  Iconol.  )  El!e  est  re- 
préseatt'e  sous  la  lîgare  d'une  belle 
femme  jvètue  d'une  draperie  violette, 
et  d'un  manteau  de  toile  d'argent. 
Elle  s'élève  sur  ses  pieds,  étend  les 
bras,  et  regarde  le  ciel  dans  une  e.î- 
pèce  d'extase.  L'esprit  saint  rayonne 
au-dessus  de  sa  tète,  pour  marquer 
qu  elle  est  un  don  de  Dieu. 

Saip.  (  M.  Muhom.  )  ,  quatrième 
étage  de  l'enfer  ,  où  les  musulmans 
confîiienl  ceux  qui  ont  fait  profession 
du  Sabéisme.  Bibl.  Or. 

Sais  et  Saïtès  ,  surnoms  de  Mi- 
nerve adorée  à  Sais,  ville  d'Egvpte. 

SAKso^s.  Les  ancieiis  les  avaient 
pers-jnniiiées;  les  Grecs  les  représen- 
taient en  femmes  ,  parceque  le  mot 
grec  ora  est  du  féminin.  Sur  les  an- 
ciens monuments  les  quatre  Saisons 
sont  cunmiunéinent  symbolisées  par 
des  enfants  ailés ,  qm'  ont  des  attributs 
particuliers  à  chaque  saison.  Le  Prin- 
temps ,  par  exemple  ,  estcouri^uné 
de  Heurs,  et  a  auprès  de  lui  un  arbris- 
seau qui  pousse  des  f^uibes  ;  il  tient 
&k  2 


5i6  S  A  I 

f'i  la  niaiimn chevreau,  outrait  une 
Lrebis.  L'Elé  ,  couronne  d'épis  de 
Lied  ,  tient  d'une  main  un  faisceau 
d'épis,  et  de  l'autre  une  faucille. 
L'Automne  a  dans  ses  inains  des 
j^rappes  de  raisiné,  ou  un  panier  de 
inuts  sur  la  tète.  L'Hiver,  bien  \êtu 
<  t  la  tète  couvcrle  ,  est  auprès  d'un 
arlire  dépouillé  de  verdure  ;  il  tient 
«l'une  main  des  fruits  secs  et  ridés  , 
et  de  l'autre  des  oiseaux  aquatiques. 
Les  quatre  Saisons  ont  aussi  été  ex- 
primées par  quatre  animaux  diffé- 
rents :  on  a  donné  au  Printemps  un 
])anipr  rempli  de  fleurs  et  un  bélier  ; 
ù  l'Eté  ,  une  gerbe  de  bled  et  un 
dragon  ;  à  l'Automne  ,  une  corne 
d'abondance  remplie  de  fruits,  et  un 
lézard  ou  un  lièvre ,  parceque  c'est  le 
temps  de  la  chasse  ;  à  l'Hiver  ,  un 
vase  plein  de  feu  et  une  salamandre. 

Les  anciens  ont  encore  caractérisé 
le  Printemps  par  Mercure;  l'Eté  , 
par  Apollon  ;  l'Automne ,  par  Bac- 
chus  ;  et  l'Hiver  ,  par  Hercule. 

Dans  les  appartements  du  château 
des  Tuileries  ,  oii  Mignard  a  repré- 
senté Apollon  au  milieu  des  quatre 
Saisons ,  on  voit  le  Printemps  sous  la 
ll;;ure  de  Flore  couronnée  de  fleurs  , 
«'t  qui  en  répand  sur  la  terre  ;  elle 
est  accompagnée  d'un  petit  Zéphyr 
avec  des  ailes  de  papillon  au  dos  ,  et 
utie  corbeille  pleine  de  fleurs  dans 
Icsnuiins.  Flore  ,  dont  la  gorge  paraît 
presque  entièrement  découverte  ,  est 
\èlue  d'une  robe  blanche  surmontée 
dun  manteau  verd,  mais  peint  de 
telle  manière  qu'il  présente  le  coup- 
d'œil  de  différentes  sortes  de  verd. 

La  figure  qui  désigne  l'Eté  est  au- 
dessous  du  1  ion  que  l'on  apperçoit  dans 
le  zodiaque  ;  et  comme  c'est  la  saison 
qui  ressent  le  plus  la  chaleur  du 
soleil  ,  l'artiste  lui  a  donné  la  place 
la  plus  voisine  d'Apollon.  Elle  est 
vêtue  d'une  simple  gaze  blanche  , 
que  les  rayons  du  soleil  jaunissent  sur 
les  extrémités.  Son  manteau  ,  sur  le- 

3uel  elle  est  assise  ,  est  de  couleur 
'or  ;  elle  tient  d'une  main  une  fau- 
cille ,  et  a  auprès  d'elle  une  gerbe 
de  bled  ,  synd)ole  de  la  moisson. 
L'Automne ,  semblable  à  nne  Bac- 
ciiaale  ,  est  couroDûée  de  feuilles  de   j 


S  A  K 

vigne  ;  d'une  main  elle  presse  dej 
ra.sins  dans  une  coupe  d'or  qu'elle 
tient  de  l'autre  main  :  son  habit  est 
de  pourpre  violette. 

L'Hiver  ,  sous  la  figure  d'une  per- 
sonne âgée ,  est  le  plus  éloigné  d'A- 
jwllon  ;  il  parait  presque  entièrement 
dans  l'ombre  ,  et  fait  contraste  avec 
l'Eté  ,  (jni  e»t  tout  éclairé  de  la  lu- 
mière du  soleil.  " 

Le  Poussin  a  exprimé  les  quatre 
Saisons  par  autant  de  sujets  tirés  de 
l'ancien  Testament.  Le  Printemps  est 
représenté  par  Adam  et  Eve  dans  le 
paradis  terrestre  ;  l'Eté  ,  par  Buth 
coupant  les  bleds  ;  l'Autonme  ,  par 
l'histoire  de  Josué  et  de  Caleb  por- 
tant la  grappe  de  raisin  de  la  terre 
promise  ;  l'Hiver  est  sous  la  figure 
du  déluge  ,  et  peint  avec  toute  l'hor- 
reur que  doit  inspirer  une  image  si 
terrible. 

Sakhar  ,  génie  infernal  qui ,  sui- 
vant le  Talmud  ,  s'empara  du  trône 
de  Salumon  ;  fableque  racontent  ainsi 
les  Talmundistes   :   Salomon,   après 
avoir    pris  Sidon   et  tué   le  roi  de 
cette  ville,   emmena  sa  fille  Térada 
qui  devint  sa  favorite  ;  et  comme  elle 
ne  cessait   de   déplorer  la  mort   de 
son  père  ,  il  ordonna  aux  diables  de 
lui  en  faire  l'image  pour  la  consoler. 
IVlais  cette  statue  ,   placée   dans    la 
chandjre    de   la    princesse,    devint 
lobjet  de  son  culte  et  de  celui  de  ses 
femmes.  Salomon,   informé  de  cette 
idolâtrie  par  son  visir  Asaf ,  brisa  la 
statue  ,  châtia  sa  fenmie,  et  se  retira 
dans  le  désert,  où  il  s'humilia  devant 
Dieu  ;  mais  ses  larmes  et  son  repentir 
ne  le  sauvèrent  pas  de  la  peine  que 
méritait  sa  faute.  Ce  prince  était  dans 
l'usage  de  remettre ,  avant  d'entrer 
dans  le  bain  ,  son  anneau,  dont  dé- 
pendait sa  couronne,  â  une  de  ses 
concubines  ,  nommée    Amina.    Un 
jour  que  l'anneau  était  remis  à   sa 
garde  ,  un  esprit  de  ténèbres ,  nomme 
Sakliar  ,  vint  à  elle  sous  les  traits  du 
roi,  et,  prenant  l'anneau  de  ses  mains, 
prit  ,  en  vertu  de  ce  talisman  ,  pos- 
session du  trône  ,  et  fit  dans  les  lois 
tous  les  changements  dont  sa  méchan- 
ceté s'avisa.  En  même  temps,  Salo-, 
luoa  ,  dont  la  figure  u  était  plus  la 


s  A  L 

même ,  m^connaissahle  ans.  yeux  de 
ses  sujets,  fut  obligé  d'errer  et  de 
demander  l'aumône.  Enfin  ,  au  hoiit 
de  /jo  jours  ,  espace  de  temps  duraot 
lequel  l'idole  avait  été  honorée  dans 
son  palais,  le  diable  prit  la  fuite,  et . 
ieta  l'anneau  dans  la  mer.  Un  poisson 
qui  venait  de  l'avaler  fut  pris  et 
donné  à  Salomon ,  qui  retrouva  sa 
bague  dans  les  entrailles  du  poisson. 
Rentré  en  possession  de  son  royauuie , 
ce  prince  saisit  Sakhar,  lui  chargea  le 
cou  d'une  pierre  et  le  précipita  dans 
le  lac  de  Tihériade. 

I.  Sakhrat  (  J/.  Mah.  ) ,  mos- 
quée que  les  mahométans  bâtirent 
après  la  prise  de  Jérusalem  sur  les 
anciens  fondements  du  temple  de  Sa- 
lomon et  sur  la  pierre  où  Von  disait 
que  Jacob  avait  parlé  à  Dieu. 

«.  —  Pierre  que  les  mahométans 

£  rétendent  être  placée  au  centre  de 
terre ,  et  avoir  des  propriétés  mer- 
veilleuses. Bihl.  Or. 

Sakjah  ,  divinité  des  Adites,  an- 
cienne tribu  arabe ,  qui  l'invoquaient 
pour  avoir  de  la  pluie. 

Sakuïi  (  M.  ./rf^.),  divinité  japo- 
naise à  laquelle  on  attribue  le  pou- 
voir de  guérir  les  maladies.  C'est 
l'Esculape  des  Japonais. 

Sala  ,  prière  puLli(jue  chez  les 
noirs  mahométans. 

Saiacia  ,  femme  de  Neptune,  une 
des  divim'tés  de  la  mer,  ainsi  nom- 
mée de  Salitin,  l'eau  salée  ,  la  nier. 
On  croit  qne  ce  n'était  qu'un  sur- 
nom d'Amphitrite;  d'autres  en  font 
une  Néréide. 

Salagr AMAN  (  M.  Ind.) ,  coquille 
pétrifiée  du  genre  des  corne5  d' Ani- 
mon.  Les  Indiens  prétendent  qu'elles 
repiésentent  Wishnou,  parcequ'ils 
en  ont  découvert  de  neuf  nuances 
différentes  ,  ce  qu'ils  rapportent  aux 
neuf  incarnations  de  ce  dieu.  On  la 
trouvç  dans  la  rivière  de  Cachi  ,  un 
des  bras  du  Gange  ;  elle  est  fort 
lourde  ,  ordinairement  de  couleur 
noire,  et  quelquefois  de  couleur  vio- 
lette. Sa  forme  est  ovale  ou  roa:!e  , 
un  peu  applatie ,  et  ressemble  assez 
à  une  pierrede  touche  ;  elleest  creuse 
intéricurenjent  :  il  n'y  a  qu'un  petit 
trou  en  dehors  ,  mais  en  dedans  elle 


S  A  L 


tjTJ 


est  presque  concave  ,  et  garnie  dans 
ses  parois  intérieures ,  en  dessus  et 
en  dessous ,  de  spirales  qui  se  ter- 
minent en  pointe  vers  le  milieu;  dans 
plusieursces  deux  pointes  se  touchent. 
Quelques  Indiens  croient  que  c'est 
an  vermisseau  qui  travaille  ainsi 
cette  pierre  pour  y  prépare*»  an  lo- 
gement à  Wishnou  ;  d'autres  ont 
trouvé  dana  ces  spirales  la  figure  de 
son  chacran. 

Ces  pierres  sont  très  rares,  et  les 
brahmes  y  attachent  beaucoup  de 
prixlorsqu'clles  représentent  les  trans- 
formations bienfaisantes  de  Wish- 
nou. Mais  lorsqu'elles  tirent  un  peu 
sur  le  violet ,  elles  désignent  ses  in- 
carnationserihomme-lioB,enporc,ctc. 
Pijut  lors  aucun  sectateur  de  te  dieu 
n'ose  les  garder  dans  sa  nr.iison;  les 
Saniassis  seids  sont  assez  hardis 
pour  les  porter,  et  leur  f;àre  de* 
cérémonies  journalières.  On  en  con- 
serve aussi  dans  les  temples. 

Cette  pierre  est  aux  sectateurs  de 
Wishnou  ce  que  le  Lingam  est  i 
ceuxdeChiven.  Lescérémonies  qu'ils 
lui  font  sont  à-peu-près  les  mêmes  ; 
celui  qui  la  possède  la  p<jrte  toujours 
dans  un  linge  bien  blanc;  après  s'être- 
baigné  le  matin  ,  il  la  lave  dans  un 
vase  de  cuivre  ,  et  lui  adresse  quel- 
ques prières.  Les  brahmes  ,  après 
l'avoir  lavée  ,  la  portent  sur  l'autel  et 
la  parfument  pendant  qne  les  assis- 
tants lui  font  leurs  adorations;  ensuite 
ils  leur  distribuent  un  [>eu  de  l'eaa 
qui  l'a  touchée  ,  afin  qu'ils  soient  pu- 
rifiés en  la  buvant. 

Salamandre,  espèce  de  lésard  ; 
les  anciens  l'ont  donné  pour  attribut 
au  feu  ,  parcequ'ils  croyaient  que  1» 
salamandre  avait  la  propriété  de 
vivre  au  nùlieu  des  flammes ,  qu'cHe- 
éteignait  ,  selon  d'autres  ,  par  son 
excessive  froideur.  Selon  les  Egyp- 
tiens ,  c'était  l'hiéroglvphe  lî'ua 
homme  consumé  par  le  froid. 

Salamandres  ,  une  des  quatre 
nations  élémentaires  ,  à  laquelle  les 
cabaîistes  assignent  pour  séjour  l'élé- 
ment du  feu. 

Salambo  (  JI.  Syr.  ) ,  divinité- 
adorée  des  Babvioniens.  Les  mytho- 
logues prétendent  que  ce  n'est  qu'un. 
Kk  3 


5iS  S  A  L 

surnom  Honné  à  \  énus ,  connue  rom- 
]»lissant  ruine  de  troubles  et  d'jnqiiié- 
Uides.  Rite.  Sa/os ,  ;if^itation.  Lu  fête 
de  cette  déesse  soiis  ce  nom  «Jluit  cé- 
lébrée avec  de  grandes  marques  de 
déiiil. 
vSai.aminius,  Jupiter,  dësignë  sons 
ce  non»,  du  culte  particulier  qui  lui 
était  rendu  dans  Salaniine  ,  isle  de  la 
Grèce  ,  vis-à-vis  de  celle  d'Eubée. 

Salaminus  ,  un  des  cinq  frères 
Dactyles.  Strab.  V.  Dactïles. 

Salamis  ,  fille  d'Asopus  et  de 
Mcthone ,  ayant  paru  aimable  à  Nep- 
tune ,  fut  conduite  par  lui  dans  une 
isle  de  la  mer  Ef^o'e ,  qui  depuis  lui 
dut  son  nom  ;  elle  y  devint  mère  d'un 
fils  nounné  Cenclirée. 

Salavat.  (_4/.  Mah.  )  Ce  ipot 
s'entend  de  la  confession  de  foi  pres- 
crite par  le  Qôran  ,  1 1  qu'aucun  des 
riialiométans  ne  doit  omettre  ,  ou 
négliger  ;  c'est  un  des  préceptes 
d'une  nécessité  absolue.  Aussi  toutes 
les  fois  que  les  muezims  ont  convoqué 
le  peuple  à  la  prière,  chaque  musul- 
man se  rend  h  la  mosquée  ,  et  com- 
mence ses  actes  d'adoration  par  le 
Salavat.  Celui  qui  manquerait  à  un 
devoir  aussi  saint  souffrirait  dans 
l'araf ,  ou  purgatoire  ,  les  peines 
dues  à  cette  transgression. 

Saleh  {M.  Mah.),  patriarche, 
fils  d'Arpharad,  et  père  de  Hébert. 
Ce  propliète,  ayant  reçu  l'ordre  de 
Dieu  d'annoncer  sa  parole  aux  Thé- 
mudites  ,  se  transporta  au  milieu  de 
cette  triliii  des  Arabes  pour  y  accom- 
plir sa  nu'ssion.Ces  peuples  idolâtres 
ne  l'eurent  pus  plutôt  ouï  parler  de 
lunité  de  Dieu  ,  qu'ils  lui  demandè- 
rent un  miracle  qui  autorisât  ses 
paroles ,  et  lui  dirent  un  jour  :  «  C'est 
»  demain  une  de  nV>s  plus  grandes 
»  fêtes  ,  dans  laquelle  nous  parerons 
»  nos  idoles  pour  les  porter  encam- 
»  pagne.  Trouvez-vous  parmi  nous  : 
î>  car ,  après  les  avoir  invoquées ,  si 
»  nous  obtenonsd'elles  nos  demandes, 
»  nous  les  reconnaîtrons  toujours 
»  pour  nos  dieux  ;  mais  s'il  arrive 
w  le  contraire,  et  que  vous  ,  en  in- 
»  voquaut  ce  dieu  seul  et  unique  que 
»  vous  nous  prêchez ,  vous  puissiez 
»  opérer,  par  sa  puissance  ,  quelque 


S  A  L 

»  choçp  de  grand  et  d'extraordinaire 
»  i|ue  nos  dieux  ne  puissent  faire , 
»  nous  croirons  en  lui  et  à  vos  pa- 
»  rôles.  » 

Le  prophète,  s'étanl  trouvé  parmi 
les  'l'iiéuiudiles  à  cette  fête,  fiU  té- 
moin ou  peut-être  la  cause  de  Tun- 
puissance  de  leurs  dieux  ,  qui  furent 
sourds  à  toutes  leurs  demandes  ;  et  ce 
fut  alors  que  Giouda-à-bcn-A'mrou  , 
un  de  leurs  princes,  dit  à  Saleh; 
«  Si  vous  voulez  que  nous  croyions 
»  en  ce  dieu  que  vous  nous  prêchez , 
»  faites  sortir  de  cette  rocJie  qui  est 
»  devant  nous  une  ciiaïuelie  d'une 
»  telle  taille  et  d'un  tel  poil ,  qui  soit 
»  pleine  et  prête  à  mettre  bas  son 
»  poulain  ;  car ,  si  vous  nous  faites 
»  voir  ce  miracle,  je  vous  jure  ,  au 
»  nom  de  tout  mon  peuple,  que  nous 
»  embrasserons  tous  la  religion  que 
»  vous  professez  ,  et  abandonnerons 
»  entièrement  le  culte  de  nos  idoles.  » 
Le  prophète  Saleh  n'eut  pas  plutôt 
entendu  les  paroles  de  Giond.a-â  , 
qu'il  fît  ses  prières  ,  ses  athouafs  ou 
stations  autour  de  la  roche, <[ui  com- 
mença à  frémir,  et  fît  entendre  un 
cri  semblable  à  celui  des  chameaux  ; 
après  quoi  elle  s'cntr'onvrit,  et  jeta 
hors  de  son  sein  une  chamelle  telle 
qu'on  la  lui  avait  demandée. 

Gionda-â  ,  touché  de  la  vue  d'un 
aussi  grand  miracle ,  fît  aussi-tôt  sa 
profession  de  foi  entre  les  mains  du 
prophète  ;  mais  il  ne  fut  pas  suivi  des 
siens,  comme  il  l'avait  cru.  Le  pro- 
phète cependant  ne  se  rebuta  point 
de  l'opiniâtreté  de  ce  peuple ,  et 
espérait  toujours  de  le  gagner.  C'est 
pourquoi  il  leur  ordonna,  de  la  part 
de  Dieu  ,  de  laisser  paîtxe  librement 
cette  chamelle  miraculeuse  avec  son 
poulain ,  et  de  lui  fournir  de  l'eau  de 
leurs  puits  pour  l'abreuver  ,  et  enfiu 
les  menaça  que  s'ils  n'en  avaient  pas 
soin ,  et  que  si  elle  mourait  par  leur 
négligence  ou  par  leur  artifice ,  ils 
attireraient  sur  eux  la  malédiction 
de  Dieu  ,  qui  serait  cause  de  leur 
ruine  totale. 

Dieu  voulait ,  dit  ce  même  para- 
phraste  ,  que  ces  animaux  restassent 
parmi  les  Thémuditcs  jwui'  un  té- 
moignage éclatant  de  sa  puissance , 


s  A  L 

et  pour  un  reproche  continuel  de 
rinïîdL'litc  de  ce  peuple  ;  car  le  pro- 
phète Saieh  continuait  toujours  ses 
prédications  ,  et  leur  représentait  la 

f)unition  des  Adiles  leurs  voisins  , 
esquels  avaient  été  exterminés  entiè- 
rement pour  une  rébellion  seuiblahle 
à  la  leur. 

Mais  toutes  ces  remontrances  et 
menaces  du  prophète  n'amollirent 
point  leur  dureté  ,  et  ne  les  détour- 
nèrent pas  de  leur  mauvais  dessein  ; 
car  ils  continuèrent  à  persécuter  tous 
ceux  qui  donnaient  croyance  aux  pa- 
roles de  Saleh ,  et  se  plaienaient  h;iu- 
tement  que  la  chamelle  et  son  petit 
épouvantaient  leurs  animaux  lors- 
qu'ils passaient ,  et  tarissaient  leurs 
puibs  en  huvant  ;  et  enfin ,  pour 
comble    de  leur  impiété ,    ils   cou- 

fièrent  les  jarrets  à  ces  animaux  ,  et 
es  firent  mourir. 

Les  Thémudites  ,  non  contents 
d'avoir  conum's  un  si  grand  attentat, 
insultèrent  encore  îe  prophète ,  et  lui 
disaient  :  «  Eh  bien  ,  prophète ,  où 
»  sont  tes  menaces?  et  que  nous  est- 
»  il  arrivé  de  mol  pour  ne  t'avoir 
»  pas  obéi  ?  Il  nous  parait  jusqu'ici 
»  que  tu  n'es  qu'un  imposteur  et  un 
»  faux  prophète.  »  Et  ce  fut  ce  der- 
nier outrage  fait  à  Saleh  qui  irrita 
tellement  Dieu ,  qu'il  suscita  un 
tremblement  de  terre  si  violent ,  que 
tous  les  Thémudites  idolâtres  furent 
renversés  morts,  la  face  contre  terre, 
dans  leur  propre  maison. 

Salemah  (  M.  yiah.)  ,  idole  que 
les  Adiles,  tribu  arabe,  imploraient 
pour  le  recouvrement  de  la  santé 
quand  ils  étaient  malades. 

SalganÉls  ,  surnom  d'Apollon. 

Sali.e  ViRGiNES, vierges  qui  assis- 
taient aux  sacrifices  des  Saliens  ,  et 
les  servaient  dans  leur  ministère. 
Elles  portaient  par  honneur  l'habit 
de  guerre  appelé  pahidainentuni, 
avec  des  bonnets  élevés  comme  les 
Saliens,  et  faisaient  comme  eux  des 
sacrifices  avec  les  pontifes  sur  le 
mont  Palatin. 

Sai-ie^s,  prêtres  de  Mars  institués 
par  Numa  au  nombre  de  douze,  à 
l'occasion  de  la  peste  qui  ravageait 


S  A  L  5i9 

la  ville.  Un  bouclier  tombé  du  ciel 
fit  cesser  ce  fléau  ,  et  la  nvmphe 
Egérie  prédit  que  la  ville  où  ce  bou- 
clier serait  conservé  deviendrait 
puissante.  Numa  ,  craignant  qu'on 
n'enlevât  ce  monument  précieux  ,  en. 
fil  faire  onze  semblables,  et  peut-être 
davantage  ,  choisit  pour  les  garder 
douze  jeunes  patriciens  qui  avaient 
père  et  mère ,  et  en  fit  un  collège  de 
prêtres  qui  avaient  la  garde  de  ces 
boucliers ,  lesquels  furent  déposés 
dans  le  temple  de  Mars,  et  que  tous 
les  ans,  à  la  fête  du  dieu,  les  Saliens 
portaient  par  la  ville ,  en  dansant  et 
sautant ,  d'où  leur  est  venu  le  nom 
de  Salii.  Rac.  Salire ,  sauter.  Leur 
chef,  marchant  à  leur  tète ,  com- 
mençait la  danse,  et  il.*  en  imitaient 
les  pas  ,  et  en  suivaient  tous  les  mou- 
vements. Ce  sacerdoce  était  très 
auguste  À  Rome ,  et  les  principaux 
de  la  ville  tenaient  à  grand  honneur 
d'être  agrégés  au  collège  des  Saliens. 
L'habillement  de  ces  prêtres  dans 
leurs  fonctions  était  tme  timique  de 
pourpre  brodée  d'or  ,  une  longue 
robe  appelée  trabea ,  une  épée  avec 
un  baudrier  garni  d'airain,  une  pique 
à  la  nîain  droite ,  à  la  gauche  les 
boucliers  appelés  aricilia ,  et  sur  la 
tête  une  espèce  de  Lonnet  ou  cha- 
peau appelé  galenis ,  ou  pileus. 
Ils  chantaient ,  dans  leurs  cérémo- 
nies ,  des  vers  auxquels  ils  donnaient 
le  nom  à^assanie/ita,  si  surannés^ 
que  du  temps  di  Horace  on  p^iuvait 
à  peine  les  entendre.  Ils  n'oubliaient 
pas  ,  dans  leurs  c  liants,  le  nom  d'un 
certain  Velurius  Mammurius  ,  qui 
avait  fait  les  boucliers,  et  qiii,  selon 
Festus  ,  u'avait  demandé  d'autre 
récompense  que  l'honneur  de  voir 
cli.nnter  son  nom.  Leurs  vers  conte- 
naient encore  les  louanges  de  plu- 
sieurs dieux  ou  déesses ,  et  des  grands 
hommes  de  la  république.  Celle  prc;- 
cession  des  prêtres  saliens  par  la 
ville  se  terminait ,  au  temple  de 
Mars ,  par  un  festin  superbe  ,  dont  !a 
délicatesse  et  la  somptuosité  avaient 
passé  en  proverbe.  Leurs  filles  ne 
pouvaient  être  prises  jioiir  être  ves- 
tales. Depuis  l'institution  de  tes  pre- 
mier» Saliens ,  ou  en  n^îiliiplia  le 
Kk4 


520 


s  A  L 


nombre  ;  ce  qui  fait  qu'ils  sont  connus 
sous  différents  nonis. 

—  Albaiii,  institués  par  Tarquin , 
et  peut-être  ainsi  noniuiés  parce- 
qu'ils  avaient  une  chapelle  sur  le 
mont  Albain. 

—  Antoniani ,  ceux  qui  furent 
établis  en  l'honneur  de  Caracaiia. 

—  Collini  avaient  pour  fondateur 
ïullus  Hostiiius ,  qui  ,  sur  le  point 
de  livrer  une  bataille  aux  Sahins,  Ht 
vœu ,  selon  Denys  d' Halicarnasse , 
de  doubler  le  nombre  des  Saliens.  Ils 
avaient  nu  temple  sur  le  mont  Qui- 

■  rinal  ,  d'où    leur    vient   le    nom  de 
Çuirinales  et  Agonales. 

—  Palatini  étaient  les  plus  an- 
ciens ,  et  les  mêmes  que  Numa  ins- 
titua pour  faire  le  service  du  dieu 
Mars  sur  le  mont  Palatin. 

Saligena  ,  épithète  de  Vénus  , 
sortie  de  la  mer. 

Salisateurs  ,  devins  du  moyen 
âf;e  ,  qui  formaient  leurs  prédictions 
.sur  le  mouvement  du  premier  mem- 
bre de  leur  corps  qui  venait  à  se 
mouvoir ,  et  en  tiraient  de  l)ons  ou 
mauvais  augures.  Rac.  Salire , 
sauter. 

Salisueslies,  nom  £;énéral  que 
l'on  donnait  à  tous  ceux  qui  chan- 
taient et  dansaient  au  son  de  la  Hùle, 
comme  cela  se  pratiquait  dans  les 
sacrifices  d'Hercule  :  on  les  appelait 
encore  Salii  et  SaliLorcs. 

Salisxjbsulus,  surnom  de  Mars, 
pris  des  danses  guerrières  des  Sa- 
liens. 

I .  Salius  ,  Arcadien  qui  établit 
en  Italie  les  prêtres  nommés  Saliens, 
antérieurement  à  Numa.  Ce  prince, 
suivant  quelques  auteurs  ,  ne  fit  que 
les  introduire  dans  Rome  à  l'occasion 
d'une  peste. 

2. —  Guerrier  qui ,  dans  Y  Enéide , 
est  tué  par  Néalcès. 

Salmacis,  fontaine  de  Carie  près 
d  Halicarnasse  ,  laquelle  avait  la  ré- 
putation de  rendre  rnous  et  efféminés 
ceux  qui  s'y  baignaient,  f^.  Herma- 

PHKOniTE. 

Salmonée  ,  frère  de  Sisvphe  , 
était  fils  d'Eole  et  petit-fils  d  Hellen. 
Ayant  conquis  toute  l'EIide  jus- 
qu'aux rives  de  l'Alphée  ,  il  eut  la 


S  A  L 

témérité  de  vouloir  passer  pour  un 
dieu.  Pour  y  parvenir,  il  fit  faire 
un  pont  d'airain  qui  traversait  une 
grande  partie  de  sa  capitale  ,  sur  le- 
quel il  poussait  un  chariot  qui  imi- 
tait le  bruit  du  tonnerre  ;  de  là  il 
lançait  des  torches  allumées  sur  quel- 
ques malheureux  ,  qu'il  faisait  tuer  à 
l'instant  pour  inspirer  plus  de  ter- 
reur à  ses  sujets.  Jupiter  le  foudroya  , 
et  le  précipita  dans  le  Turtare  ,  où 
P'  irgile  le  place  au  rang  des  grands 
criminels. 

Salmonis  ,  Tyro  ,  femme  de  Sal- 
nionée. 

Salpinx  ,  trompette ,  surnom  sous 
lequel  Minerve  avait  à  Argos  un 
temple  bâti  par  Hégélaiis ,  fils  de 
Tyrrhcnus ,  inventeur  de  la  trom- 
pette. 

Salsabil  (  M.  Mah.  ) ,  fleuve  du 
paradis  des  musulmans.  Bibl.  Or. 

Salsaïl  (M.  Mah.),  ange  qui 
gouverne  le  quatrième  ciel.  Bibl.  Or. 

Salsipotens,  le  dieu  qui  domine 
sur  la  mer,  Neptune. 

Saltator  ,  danseur ,  titre  que 
Pindare  donne  à  Apollon,  et  qui 
prouve  combien  la  danse  était  eu 
honneur  chez  les  Grecs. 

Sai.tis  ,  déesse  de  la  santé ,  fille 
d'EscuIape,  la  même  qu'Hygiée.  Les 
Romains  en  avaient  fait  une  divinité , 
à  laquelle  ils  consacrèrent  plusieurs 
temples  dans  Rome  ;  elle  eut  aussi 
un  collège  particulier  de  prêtres  , 
uniquement  destinés  à  son  culte ,  et 
qui  seuis  avaient  le  privilège  de  voir 
la  statue  de  la  déesse.  Ils  prétendaient 
aussi  être  seuls  en  droit  de  demander 
aux  dieux  la  santé  des  particuliers 
et  de  tout  l'état.  C'était  en  grande 
solemnitc  et  avec  beaucoup  de  céré- 
monies qu'ils  prenaient  les  augures  de 
la  santé.  II  fallait ,  pour  cela  ,  que  , 
durant  Tannée  ,  aucune  armée  ne  fût 
sortie  de  Rome ,  et  qu'on  jouît  d'une 
profonde  paix  ;  ce  qui  suppose  que 
ces  augures  furent  pris  rarement  .Dans 
les  sacrifices  qu'on  faisait  à  la  déesse  , 
on  observait,  entr'autres  particula- 
rités ,  de  jeter  dans  la  mer  un  mor- 
ceau de  pâte  que  les  prêtres  en- 
vo3'aient ,  disaient-ils ,  à  Àréthuse  de 
Sicile.  Oa  la  représeatait  sous  la 


SAM 

figure  d'une  jeune  personne  assise  sur 
un  trône,  couronnée  dherhes  médici- 
nales ,  tenant  une  patère  de  la  main 
droite ,  et  un  «erpent  de  la  gauche. 
Près  d'elle  était  un  autel  autour 
duquel  un  serpent  faisait  un  cercle  , 
de  sorte  que  sa  tête  se  relevait  au- 
dessus  de  l'autel,  f^.  Sakté. 

SalVT  du  GE^RE  HUMilS  {TcOtl.), 

femme  majestueuse  qui  embrasse  la 
croix,  et  tient  larche  de  Noé.  (".'est 
ainsi  que  ce  sujet  est  exprimé  dans 
la  bibliothèque  du  Vatican. 

Salutaris  Divcs  ,  surnom  de 
Pluton ,  qu'on  lui  donnait  lorsquil 
rendait  une  ombre  à  la  vie,  ou  même 
lui  faisait  part  de  la  divinité.  Lors^jne 
les  dieux  voulaient  rendre  la  lumière 
à  un  mortel  ,  Pluton  faisait  tomber 
de  son  urne  quelques  jroultes  de 
nectar  sur  le  mortel  privilégié  ;  c'est 
ce  qui  lui  fait  donner  quelquefois 
pour  attribut  un  vase  recourbé  dans 
le  haut  comme  une  cucurbile ,  dont 
sa  tête  est  surmontée.  Claudien  a 
reconnu  ce  pouvoir  dans  le  roi  des 
fcmbres;  il  l'invoque  con mie  l'arbitre 
des  destinées  humaines ,  le  maître  de 
la  fertilisation  et  de  la  reproduction 
des  germes ,  etc. 

Salutadores  ,  espèce  de  gens  en 
Espagne  qui  se  mêlent  de  guérir 
certaines  maladies,  et  qui  tous  ont, 
dit-on,  de  naissance,  certaine  marque 
sur  le  corps  en  forme  de  demi- 
roue. 

Saltjtifer  Pcer  ,  Esculapc. 

Samabed  {M.  Ind.),  le  quatrième 
des  quatre  volumes  que  les  Indiens 
regardent  comme  sacrés.  Bihl.  Or. 

Samaël  ,  prince  des  démons  chez 
les  rabbins. 

Samaraths  {M.  fnd.),h  seconde 
des  quatre  sectes  principales  dts 
Banians.  Elle  est  composée  de  toutes 
sortes  de  métiers,  tels  que  les  serru- 
riers ,  les  maréchaux ,  les  charpen- 
tiers, les  tailleurs,  etc.  etc.  Elle  admet 
aussi  des  soldats,  des  écrivains  et 
dps  officiers.  C  est  par  conséquent  la 
plus  nombreuse.  (Quoiqu'elle  ail  de 
commun  avec  la  première  de  ne  pas 
souffrir  qu'on  tue  les  animaux  ni  les 
insectes  ,  et  de  ne  rien  manger  qui 
ait  eu  vie,  st»  dogmes  sont  difl'creots. 


S  A  M 


53 1 


Elle  croit  ruuiverscréc  par  une  pre- 
mière cause  qui  gouverne  et  ton- 
sene  tout  avec  un  pou^oir  immusbie 
et  sans  bornes.  Son  nom  est  Per- 
mise r  et  11-^ishnou.  (Vovez  ce  nom.) 
Elle  lui  donne  trois  substituts,  qui 
ont  chacun  leur  emploi  sous  sa  dii-ec- 
tion.  Le  premier  s'appelle  Brahnia , 
le  second  Bitjfina ,  et  le  troisième 
Mais.  (  Vo%ez  ces  noms.) 

Les  Samaraths  brûlent  les  corps 
des  morts  ,  à  la  réserve  de  ceux  des 
enfants  au-dessous  de  l'âge  de  trois 
ans  j  mais  ils  observent  de  faire  les 
obsèques  sur  le  bord  d'une  rivière  on 
de  quelque  ruisseau  d'eau  vive.  Ils  y 
portent  même  leurs  malades,  lors-  - 
qu'ils  sont  à  l'extrémité,  pour  leur 
donner  la  consolation  d'y  expirer.  Il 
n'y  a  point  de  secte  dont  les  fenm.f s 
se  sacrifient  si  gaiement  à  la  mémoire 
de  leurs  maris.  Elles  sont  persuadées 
que  cette  mort  n'est  rju'un  passage 
pour  entrer  dans  un  bonheur  sept 
fois  plus  grand  que  tout  ce  qu'el'os 
ont  eu  de  plaisir  sur  la  terre.  Un 
autre  de  leurs  plus  saints  usages  est 
de  faire  présenter  à  leur  enfant  , 
anssi-tùt  qu'elles  sont  accouchées  , 
une    écrituire ,    du    papier    et    des 

Î>lumes  :  si  c'est  un  garçon  ,  elles  y 
ont  ajouter  un  arc.  Le  premier  de 
ces  deux  signes  est  pour  engager 
Buffina  à  graver  la  loi  dans  l'esprit 
de  l'enfant  ;  et  l'autre  lui  promet  sa 
fortune  à  la  guerre ,  s'il  embrasse 
cette  profession ,  à  l'exemple  des 
Rasbouts. 

Samari  {M.  Ar.) ,  un  des  prin- 
cipaux chefs  des  Israélites  dans  !e 
désert ,  auquel  on  attribue  la  fabrique 
du  v«au  d'or.  Bill.  Or. 

Samjkihon,  sibvlle  que  Saint 
Justin  appc\le  fa  Chaldceime  ,  et 
qu'il  fait  fille  de  Rérose  l'historien  , 
et  d'Erimanthe  ,  femme  distinguée 
par  sa  naissance.  Sous  ce  nom  el'e 
reçut  les  honneurs  divins. 

Sambian-Ponco  {M-  Afr.),  nom 
srius  lequel  les  habitants  du  royaume 
de  Loango  ,  en  Afrique  ,  reconnais- 
sent un  Etre  suprême,  auquel  ils  ne 
rendent  ,  d  ailleurs  ,  .nucune  espèce 
de  culte.  Les  démons  so;it  les  seuls 
quils  hoaorejct. Xls  en  distinguent  de 


5?.2  SAN 

bons  et  de  méchants ,  et  leur  accor- 
dent une  grande  puissance  sur  tonte 
la  nature.  ^.  MoKissos. 

Samkaïl  {M.  Mah.),  ange  qui 
gouverne  le  sixième  ciel..  Bihl.  Or. 

Samienke.  Junon  était  en  i^rande 
vénération  à  Samos ,  parccque  les 
habitants  croyaient  que  cette  déesse 
était  née  dans  leMr  isle  sur  les  hords 
du  fleuve  Imhrasus  ,  et  sous  un  saide 
qu'ils  montraient  dans  l'enceinte  du 
temple  consacré  à  cette  déesse.  Ce 
temple  >ivait  été  hâti  par  les  Argo- 
nautes ,  qui  y  avaient  transporté 
d'Argos  la  statue  de  la  déesse. 

Samius.  Pytliagore,  de  l'isle  de 
Samos. 

iSammono-RhutamA  (  M.  Ind.  ) , 
dieu    des    Péguans. 

Samniïes  ,  f;ladiateurs  habillés  à 
la  manière  de  ce  pays.  Ils  ne  se  ser- 
vaient point  d'armes  meurtrières  ,  et 
venaient  dans  les  festins  amuser  les 
convives  parTadresse  et  l'acilitc  qu'ils 
faisaient  paraître  dans  les  combats 
.simulés. 

SA.MOLirs.  Il  y  avait  une  herbe 
appelée  par  les  Gaulois  samolus ,  qui 
,  naissait  dans  des  lieux  humides ,  qu'ils 
faisaient  cueillir  de  la  main  gauche 
par  des  gens  qui  fussent  à  jeun. 
Celui  qui  la  cueillait  ne  devait  point 
la  regarder;  il  ne  lui  était  pas  permis 
de  la  mettre  autre  part  qrie  dans  les 
canaux  où  les  animaux  allaient  boire , 
et  il  la  broyait  en  l'y  mettant. 
Moyennant  toutes  ces  superstieuses 
précautions  ,  ils  croyaient  que  cette 
herbe  avait  de  grandes  vertus  contre 
les  maladies  des  animaux  ,  sur-tout 
«les  bœufs  et  des  cochons. 

Samos  ,  isle  de  la  Méditerranée  , 
vis-à-vis  l'Ionie.  Junon  v  était  ho- 
norée d'un  culte  particuiier.  Ou  y 
gardait  ses  armes  et  son  char. 

Samothr  *CE  ,  isle  de  la  mer  Egée , 
célèbre  par  le  culte  qu'on  y  rendait 
il  Gérés,  à  Proserpine  et  aux  dieux 
Cabires.  Il  y  avait  iin  oracle  aussi 
fameux  et  aussi  fréquenté  que  celui 
de  Delphes. 

Sam  us,  fils  d'Ancée  et  de  Samia , 
petit-fils  de  Neptune. 

Sancrat  (M.  Siam.) ,  premier 
degré  de  lu  hiérarchie  monastique 


SAN 

dans  le  royaume  de  Siam.  De  tou» 
les  sancrats ,  celui  du  palais  est  Iç 
plus  révéré.  Cependant  ils  n'ont  aii- 
cunejurisdiction  les  uns  surlesautres. 
Le  roi  donne  aux  principaux  un  nom, 
un  parasol,  une  cîiaise  et  des  hoimnes 
pour  la  porter.  Mais  ils  n'emploient 
guère  cet  équipage  que  pour  aller 
au  palais.  ' 

Sanctuaires.  ^^  Asyles. 

1.  Sakctus ,  Sancus ,  Sakgus  , 
roi  des  Sabins,  qui  fut  déifié.  Il  était 
père  de  Sabinus ,  qui  donna  son  nom 
h  la  nation.  L  ne  inscription  trouvée 
à  Rome  ,  où  Saneus  est  qualifié  de 
dieu  Sémon  ,  fait  croire  que  Saneus 
était  dans  la  classe  de  ces  divinités 
appelées  Semones.  (  K.  SéiAons.  ) 
D  autres  le  confondent  avec  Hercule , 
ou  même  Jupiter. 

2.  —C'est  aussi  une  épithète  qu'on 
donne  aux  divinités  ;  et  alors  elle 
signifie  propice,  vénérable. 

Sandi  (  M.  Ajrie.  ) ,  espèce  de 
confrérie  en  usage  chez  les  noirs  de 
la  côte  de  Malaguette,  et  particulière 
aux  femmes.  Celle-ci ,  moins  sévère 
que  l'association  des  hommes ,  ne  de- 
mandé que  quatre  uiois  de  retraite  , 
et  finit  par  VMie.  cii'concision.  P^oy. 
Eelli. 

Sa NDiA-Divi  (  M.  Ind.) ,  fille  par- 
faitement belle,  dont  la  naissance  est 
bizarre.  Les  géants  créés  par  Brahma 
étant  devenus  pervers  au  point  de 
vouloir  faire  violence  au  dieu  lui- 
même  ,  Brahma  ,  pour  se  soustraire 
à  leurs  poursuites  ,  quitta  le  corps 
qu'il  avait  nouvellement  pris.  Cette 
dépouille  divine  donna  lèlre  à  cette 
fille  ,  dont  les  géants  jouirent. 

SaindivAké  {M.  ///^.),  cérémonie 
que  les  brahmes  seuls  font  tous  les 
jours  pour  les  dieux  en  généra! ,  et 
le  malin  pour  Brouma  en  particulier, 
comme  auteur  de  leur  origine.  Ils 
vont ,  au  lever  du  soleil ,  puiser  de 
Tean  dans  un  étang  avec  le  creux  de 
la  main  :  ils  la  jettent  tantôt  devant, 
tantôt  derrière  eux  et  par-dessus  1  é- 
pauie  ,  en  invoquant  Brouma  ,  et  en 
prononçant  ses  louanges  ;  ce  qui  les 
purifie  ,  et  leur  mérite  ses  grâces. 
Ils  en  jettent  ensuite  au  soleil,  pour 
lui  témoigner  leiu:  reipcct  et  leur  rc- 


SAN 

connaissance  de  ce  qu'il  a  bien  voulu 
reparaître  et  chasser  les  ténèbres  ; 
puis  ils  achèvent  de  se  purifier  par 
10  Jjaiu.  Cette  espèce  de  culte  iïit 
élahlie  par  les  premiers  hommes  ,  et 
les  Indiens  1  ont  toujours  conservée. 

Sakéus  ,  Sakétus  ,  nom  d'Her- 
cule chez  les  Sahins. 

Sang,  ou  Jour  de  Sang.  On  ap- 
pelait ainsi  certaines  fêtes  de  C\  I  è!e 
et  de  Bellone ,  dans  lesquelles  leurs 
prêtres  furieux  se  couvraient  de  sang, 
en  se  faisant  des  incisions  par  tout  le 
corps. 

Sanga.  {M.  Jap.)  C'est  ainsi  que 
les  Japonais  appellent  le  pèlerinage 
que  ceux  de  la  secte  des  sintos  font  , 
une  fois  tous  les  ans ,  dans  la  province 
d  Isie ,  qu'ils  regardent  comme  le  sé- 
jour de  leur  prenu'er  père.  Lorsque 
le  pèlerin  pari  pour  ce  pieux  voyage , 
on  suspejid  à  la  porte  de  sa  maison 
une  corde  avec  du  papier  hlanc  , 
entortillé  tout  autour.  C'est  un  signe 
que  la  maison  du  pèlerin  est  sacrée 
pendant  tout  le  temps  de  son  pèleri- 
nage. L'entrée  en  est  interdite  à  tous 
ceux  qui  ont  contracté  le  plus  haut 
degré  d'impureté  ,  que  les  Japonais 
appellent  Iina.  Si  un  homme,  dans 
cet  état  ,  osait  profaner  la  demeure 
du  pèlerin,  on  croit  qu'il  serait  puni 
de  sa  témérité'  par  les  plus  grands 
malheurs.  Les  pèlerins  fpii  ne  sont 
pas  riches  font  le  voyage  à  pied  : 
comnumènient  ils  demandent  J'au- 
mône  en  chemin.  Ils  sont  munis  d'un 
bourdon.  Une  espèce  de  gourde  ou 
de  tasse  pend  à  leur  ceinture.  Ils  eu 
tirent  un  double  service  :  ils  s'en 
servent  pour  boire ,  et  reçoivent  de- 
dans les  aumônes  qu'on  leur  donne. 
Ils  preunent  cette  pré<  aution  ,  afin 
que ,  s'ils  meurent  en  route  par  quel- 
que accident ,  ils  soient  reconniis  ,  et 
rendus  à  leurs  parents.   Le  pèlerin  , 

f)endant  tout  son  voyage ,  doit  garder 
a  plus  exacte  continence  ;  et  si  sa 
femme  l'accompagne,  d  ne  lui  est  pas 
permis  d'avoir  commerce  avec  elle. 
Lorsqu'il  est  parvenu  au  terme  de 
son  pèlerinage ,  il  va  loger  chez  le 
prêtre  pour  lequel  on~iui  a  «îonné  des 
recommandations  avant  de  partir, 
ou  bieu  «hei  un  autre  à  sou  choix. 


S  A  IN;  59.3 

Ce  prêtre  lui  sert  de  directeur.  Il  le 
fait  conduire  ou  le  conduit  lui-même 
dans  toutes  les  pagodes  que  les  pèle- 
rins doiventvisiter ,  et  lui  nomrne  les 
dieux  auxquels  elles  sont  consa- 
crées. Il  le  mène  sur-tout  dans  une 
fameuse  caverne ,  que  les  Japonais 
nomment  le  Pays  des  deux.  Ils 
racontent  que  l^ensio-Daï-Sin,  le  pre- 
mier de  leurs  camis  ou  héros ,  né 
dans  la  province  d'Isie,  voulant  faire 
voir  que  c'était  lui  seul  qui  éclairait 
le  monde,  s'enfonça  dans  cette  ca- 
verne ,  et  qu'à  l'instaat  le  soleil  et  les 
astres  perdirent  leur  clarté ,  et  la  phis 
affreuse  nuit  convritl'univers.  Auprès 
de  cette  caverne  est  située  une  petite 
chapelle ,  dans  laquelle  bn  voit  un 
caiiii  représenté  assis  sur  une  vache. 
Le  nom  de  ce  cami  signifie ,  en  lan- 
gage japonais  ,  Venibléine  du  solcU. 
Le  pèlerin  fait  ses  prières  dans  tous 
les  temples  où  il  est  conduit  ;  mais 
sa  ft'rvcur  redouble  quand  il  entre 
dans  celui  qui  est  dédié  à  Tensio- 
Daï-Sin  ,  qui  est  le  plus  auguste  de 
tous  ,  et  l'objet  principal  du  pèleri- 
nage. Après  avoir  satisfait  à  la  dèvo- 
t  ion ,  il  se  fait  donner  par  le  prêtre 
une  espèce  de  certificat  de  son  pèle- 
rinage ,  que  l'on  nomme  Oj'arai , 
puis  il  s'en  retourne  dans  son  pays. 
En  revenant ,  il  se  fait  distinguer  par 
un  petit  surtout  blanc  et  sans  man- 
ches qu'il  met  sur  ses  habits  ,  sur 
lequel  on  lit  son  nom  brodé  par  de- 
vant et  par  derrière.  Les  grands  sei- 
gneuisqui  ne  veulent  pas  s'exposer 
aux  fatigues  d'un  lo;;;:  voyage  ga- 
gnent quelqu'un  qui  fait  pour  eux  le 
péb  riiiage.  L  empereur  envoie,  tous 
i<  s  ans  ,  une  ambassade  soleninelle  au 
temple  principal  d'Isie;  et  c'est  ainsi 
qu  il  s'a'.quitte  de  l'obligation  du  pè- 
lerinage. 

SAiNGiR  ,  fjeuve  de  Phrygie,  père 
de  Ta  jeune  Sangaride. 

SA^•GARA-NARAÏ^EM  {M.  Iiid.), 
nom  Siius  lequel  les  Indiens  adorent, 
dans  quelques  temples  ,  Siiiva  et 
Wishnou  réunis  ,  en  mémoire  de  la 
réunion  de  ers  deux  sectes  ;  aussi 
<'etle  divinité  est  représentée  moitié 
blanche  et  moitié  bleue  ,  et  son  nom 
exprime  les  deux  réunis. 


5^4  SAN 

Sangaricus,  surnom  du  Serpen- 
taire, f^.  ce  rnot. 

Sangaride  ,  nymphe  aimëe  d'A- 
tys  ,  laquelle  lui  fit  oublier  ses  enga- 
gements avec  CvLcIe  ,  et  causa  la 
mort  de  son  amant.  Pausanias  fait 
Sangaride  mère  d'Atys,  et  rapporte 
ime  faLle  que  l'on  débitait  à  Pessi- 
nunte.  Cette  nymphe  ayant  vu  le 
premier  amandier  que  la  terre  eût 

{iroduit,  y  cueillit  des  aniantles  ,  et 
es  mit  dans  son  sein.  Aussi-tôt  les 
amandes  disparurent ,  et  Sangaride 
se  sentit  grosse.  Elle  accoucha  d'un 
fils,  que  l'on  exposa  dans  les  bois,  et 
qui  fut  nourri  par  une  chèvre.  On  le 
nomma  Atys ,  ou  Attis.  K.  Atys. 

Sakgaridus  Pxep.  ,  Ganymède  , 
ainsi  nomme  de  la  Phrygie  où  le 
fleuve  Sangar  prend  sa  source. 

Sanglier.  (  V.  Admète,  Adonis, 
Adrasïe,  Hercule,  Méléagbe.  ) 
C  était  l'animal  qu'on  immolait  à 
Diane.  On  le  voit  sur  les  médailles 
anciennes,  pour  marquer  les  jeux  sé- 
culaires en  l'honneur  de  cette  déesse; 
ou  bien  il  désigne  des  chasses  dont  on 
donnait  le  divertissement  au  peuple. 
On  le  regarde  comme  le  symbole  de 
l'intrépidité  ,  parcequ^au  lieu  de  fuir 
devant  les  chiens ,  il  les  attend ,  et  se 

Î)récipite  au  milieu  de  la  meute  pour 
a  mettre  en  pièces.  Un  sanglier  en 
fureur ,  qui  ravage  les  vignes  et  les 
moissons,  est  aussi  l'image  d'un  vain- 
queur cruel  et  superbe.  C'est  sous 
un  pareil  emblème  que  la  fable  nous 
a  représenté  ce  brigand  que  Mé- 
léagre  tua  de  sa  main. 

Sanguin  ,  une   des  quatre  com- 

fdexions.  On  la  désigne  par  un  jeune 
lomme  aux  cheveux  blonds,  au  visage 
.plein  ,  à  l'air  riant ,  au  teint  clair  et 
vermeil.  Des  instruments  et  des 
livres  de  mu|ique  ,  des  masques  et 
autres  attributs  du  plaisir,  marquent 
son  goût  pour  l'amusement  ;  et  le  lulh 
qui  est  dans  ses  mains  achève  de  le 
caractériser.  Les  dons  de  Bacclms  , 
et  les  oiseaux  de  Vénus  qui  se  cares- 
sent ,  expriment  que  l'homme  de  ce 
tempérament  est  propre  au  culte  de 
ces  deux  divinités.  On  a  remarqué 
au  reste  qu'aucun  de  ces  tempéra- 
ments n'existe  d'uae  munière  uhsolue, 


SAN 

mais  qu'ils  se  rapprocljent  tous  par 
des  emprimts  mutuels. 

Sangus.   V^.  Sanctus. 

Sani  (  M.  Ind.  ) ,  Saturne ,  la  plus 
malfaisante  de  toutes  les  planètes. 
Elle  est  à  huit  cent  mille  lieues  au- 
dessus  de  Jupiter.  Le  samedi  lui  Cat 
consacré.  C'est  le  dieu  qui  punit  les 
hommes  pendant  leur  vie;  il  n'ap- 
proche d'eux  que  pour  leur  faire  du 
mal.  Les  Indiens  le  craignent  beau- 
coup ,  et  lui  adressent  des  prières. 
Ils  le  peignent  de  couleur  bleue , 
ayant  quatre  bras  ,  monté  sur  im  cor- 
beau,  et  entouré  de  deux  couleuvres , 
qui  forment  uu  cercle  autour  de  lui. 

Saniassis  (3/.  Ind.),  religieux 
indiens  qui  sont  l'objet  d'une  grande 
vénération .  Le  saniassi  est  ou  brahme, 
ou  choutre.  Il  se  dévoue  entièrement 
à  la  divinité.  Les  vœux  qu'il  fait  sont 
d'être  pauvre,  chaste  et  sobre.  Né 
possédant  rien  .  ne  tenant  à  rien ,  il 
erre  de  tous  cotés ,  jpresque  nu  ,  la 
tète  rasée  ,  n'ayant  qu'une  simple 
toile  jaune  qui  lui  couvre  le  dos  ,  et 
pour  tous  meubles  une  cruche  et  un 
bâton.  Il  ne  vit  que  d'aumônes,  et  ne 
mange  que  pour  s'empêcher  de  mou- 
rir. S'il  s'arrête  dans  une  ville  ou  un 
village,  ce  ne  doit  être  que  pour  une 
nuit.  S'il  est  plus  courageux,  il  quit- 
tera cruche  et  bâton  ,  et  deviendra 
muet ,  sourd  ,  imbécille  et  fou.  C'est 
alors  qu'il  aura  atteint  le  plus  haut  • 
degré  de  perfection ,  celui  où  le 
chaud  et  le  froid  ,  les  injures  et  les 
louanges,  les  richesses  et  la  pauvreté  , 
tout  enfin  lui  devient  indépendant. 
Les  hommes  de  toutes  les  castes  ,  à 
l'exception  des  parias,  peuvent  être 
saniassis. 

Saksaporan  (  M.  Ind.  ) ,  fête  an- 
nuelle que  célèbrent  les  habitants  du 
royaume  d'Aracan- Cette  fête  est 
remarquable  par  une  procession  so- 
lemnelle  en  l'honneur  de  1  idole 
Quiay-Pora ,  qu'on  promène  dans  im 
grand  chariot  suivi  de  quatre-vingt- 
dix  prêtres  vêtus  de  satin  jaune.  Les 
dévots  s'étendent  le  long  du  chemin  , 
pour  se  laisser  passer  sur  le  corps  le 
chariot  qui  la  porte,  o>i  se  piquent  à 
des  pointes,  de  fer  qu'on  y  attache 
exprès  pour  wruscr  j^idule  de  Icue- 


s  A  O 

«.■<ng.  Ceux  qui  ont  moins  de  courage 
s'estiment  heureux  d'en  recevoir 
quelques  gouttes.  Les  prêtres  retirent 
les  pointes  avec  beaucoup  de  respect , 
et  les  conservent  précieusement  dans 
les  temples ,  comme  autant  de  re- 
liques sacrées. 

Santé  ,  divinité  allégorique.  Elle 
a^3it  plusieurs  temples  à  Rome.  Sur 
les  fnt'daiiies ,  elle  paraît  coiu-onnée 
d'herbes  médicinales. Quelquefois  elle 
est  placée  devant  un  autel ,  au-dessus 
duquel  un  serpent  qui  1  environne 
s  élève  pour  prendre  quelque  chose 
dans  une  patëre  qu  elle  lui  présente. 
C'est  une  jeune  nymphe  à  l'oeil  riant , 
au  teint  frais,  à  la  taille  léeère,  dont 
l'embonpoint  est  formé  par  la  chair, 
et,  par  cette  raison,  moins  sujet  à  se 
flétrir.  Elle  porte  un  coq  sur  la  main 
droite ,  et  de  1  autre  tient  un  bâton 
entouré  d'un  serpent.  Dans  la  galerie 
de  Rubens,  la  Santé  est  représentée 
par  un  jeune  homme  nu  ,  avec  des 
ailes ,  et  un  serpent  qui  s'entortille 
autour  de  son  bras.  iSos  poètes  ont 
personnifié  la  Santé.  On  voit  dans 
J/jirof  un  joli  cantique  à  cette  déesse. 
Mais  rien  n  est  plus  agréable  que 
le  tableau  allégorique  qu'en  trace 
Gresset: 

Il  est  ane  jeune  déesse 

PI  as  agile  qa'Hébé ,  plas  fraîche  qae 
Vénus  ; 

Elle  écarte  les  maaz  ,  les  langueurs  , 
la  faiblesse  ; 
Sans  elle  la  beaoté  n'est  plas. 
Les  Amoars,  BaccUns  et  Morphee  , 
Xa  soatiennenc  sar  un  Iruphée 
De  myrte  et  de  pampres  orne  , 
Tandis  qu'à  ses  pieds  abattoe 
Bampe  l'inutile  statae 
Sa  dieu  d'Epidaure  encbainé. 

/".    HyGIE  ,   StLCS. 

Sâo  ,  une  des  Néréides. 

1 .  Saotas  ,  ou  Saotès  ,  sam'cur. 
P..>cchus  avait  sous  ce  nom  un  autel 
à  l'rézène. 

2.  —  C'est  aussi  un  surnom  de 
Jupiter. 

Saoud  (  1/.  Arab.  ) ,  montagne 
que  les  Arabes  placent  dans  l'eufer, 
Bibliût.  Orient. 

Saovdah  {M.  Arab.),  une  des 
cinq  villes  des  habitants  de  Sodôme , 
qui  furent  abyméçs  ou  brûlées, 
lîibliot.  Onc'ii, 


SAR  525 

S APAN  -  Catena  ,    fête   que   l'on 

célèbre   au   Pégu.    Les  principaux 

citovens   font   alors    consinure   des 

f)yTaraides  de  dilférentes  formes,  et 
es  font  conduire  au  palais  du  roi , 
sur  des  chariots  tirés  chacun  par  trois 
cents  personnes.  Le  monarque  exa- 
mine ces  p_v  ramides ,  et  décide  quelle 
est  la  plus  belle  et  la  mieux  travaillée. 
Les  temples  sont  éclairés ,  pendant  la 
nuit ,  d'un  grand  nombre  de  cierses, 
et  les  portes  de  la  ville  demeurent 
ouvertes. 

Sapan-Jakia  ,  nom  d'une  fête  que 
l'on  célèbre  au  Pégu,  pays  situé  dans 
la  presqu'isle  au-deLî  du  Gange.  Le 
roi ,  la  reine  et  toute  la  cour  se  ren- 
dent en  grande  pompe  dans  un  lieu 
de  dévotion  ,  à  douze  lieues  de  la 
ville.  Le  roi  et  la  reine  sont  montés 
sur  un  char  de  triomphe ,  attelé  de 
huit  chevaux  blancs ,  et  tout  éclatants 
de  pierreries. 

Saphis  (  M.  Musulni.) ,  morceaux 
de  papier  sur  lesquels  sont  écrits  des 
passages  du  Qôran ,  et  que  les  Maures 
vendent  aux  ?«ègres.  «  Ces  charmes 
»  ont  ,  disrtit-ils ,  la  propriété  de 
»  rendre  invtdnérable  celui  qui  les 
»  porte ,  et  «jui  ne  craint  alors  ni  les 
»  serpents ,  ni  les  tigres.  >• 

Sapho  ou  Sapphos,  lesbienne  cé- 
lèbre par  la  beauté  de  son  génie  poé- 
tifpie,  et  par  sa  malheureuse  passion 
pour  Phaon.  Les  Lesbiens  avaient 
placé  son  effigie  sur  leur  momaaie. 

Sapience.  {Iconol.)  Une  jeune 
fille  ,  dans  l'obsciu-ilé  de  la  nuit  , 
tient  une  lampe  allumée. 

Sarah  et  SoKAH ,  tour  ou  palais 
bâti  par  Nemrod  à  Babel. 

Sarapis.  F'.  Sérapis. 

Sarassouadi  {M.  Ind.),  épouse 
de  Brahma ,  déesse  des  sciences  et 
de  l'hariçonie.  Elle  naquit  dans  la 
mer  de  lait,  lors«jue  les  Deverkels  en 
tirèrent  Yamourdon  (  l'ambrosie.  ) 
Elle  est  encore  la  déesse  des  langues. 
On  1  invoque  poiu"  faire  parler  les  en- 
fants ,  de  même  f  jue ,  dans  les  écoles , 
lorsqu'ils  apprennent  à  lire  et  à. 
écrire  ;  mais  elle  n'a  point  de  templc- 
Oa  la  représente  tenant  un  livre  in- 
dien d'une  main,  et  jouant  d'un  ins- 
trumeat  qu'on  appelle  Kinneri:  l'un 


5-iD  s  A  R 

est  renihlènie  de  la  science,  et  l'autre 
de  1  harmonie.  C'est  la  même  que  la 
Sereswati  dont  il  est  <{ue»tiou  dans 
les  luémoircs  de  racadt'aiie  de  Cal- 
cutta ,  qui  la  rapproclient  de  Minerve 
Musica.  Elle  est  aussi  une  des  trois 
déesses  des  eaux. 

Sarcopuagos,  qui  consume  les 
chairs.  (,  Et}  m.  SarXy  chair,  et  pha- 
i^o ,  je  mange.)  Ce  nom  est  doiiné  à 
tou  regardé  comme  reoiLlème  du 
tombeau. 

Sardopater.  T^.  Sardus. 

SARDor.NE  {ISt.  Celt.)  ,  nom  cel- 
tique de  Saturne. 

S  ARDUS  ,  tils  de  jNîacéris  ,  eut  en 
Egypte  et  en  Libye  le  surnom  d'Her- 
cule. C'est  lui  qui  mena  une  colonie 
<le  Libyens  dans  l'isle  qui  reçut  de 
lui  le  nom  de  Sardaif;ne.  On  lui 
c'ri^'ea  d;ms  Tisle  des  statues ,  avec 
cette  inscription  :  Sardus  Pater. 

Sare  ,  espace  de  temps  dans  la 
chronologie  chaldéenne  ,  et  qui  urar- 
«juait  trois  mille  S;X  cents  ans.  Voy. 
INere  et  SosE. 

Sarfar  (3/.  Mahom.) ,  le  vent 
froid  et  elai'ant  de  la  mort. 

Sari-Harabrama  (M.  Iiid.),  nom 
sous  lequel  la  Trinité  indienne  est 
adorée  sur  la  cote  d'Orixa  ,  où  on  la 
représente  dans  les  pagodes  sous  les 
traits  d'une  llijure  nuuiaiue  à  '  trois 
tètes. 

Saron  ,  ancien  roi  de  Trézène  , 
aimait  passionnément  la  chasse.  Un 
jour  qu'il  chassait  im  cerf,  il  le  pour- 
suivit jusqu'au  bord  de  la  mer.  Le 
cerf  s'étant  jeté  à  la  nage  ,  il  se  jeta 
après  lui;  et  se  laissant  emporter  à 
son  ardeur  ,  il  se  trouva  insensible- 
ment en  haute  nier  ,  où ,  épuisé  de 
forces,  et  ne  pouvant  plus  lutter 
contre  les  flots ,  il  se  noya.  Son  corps 
fut  rapporté  dans  le  bois  sacré  de 
Diane  ,  et  inhumé  dans  le  parvis  du 
temple.  Cette  aventure  fit  donner  le 
nom  de  Golfe  Saronique  au  bras  de 
mer  qui  fut  le  lieu  de  la  scène  , 
proche  de  Corinthe.  Quant  ù  Saron, 
il  tut  mis  ,,parses  peuples,au  rang  des 
dieux  de  la  mer,  et  dans  la  suiteilde- 
devint  le  dieu  lutélaire  des  mariniers. 

Saeoma,  Saronis  ,  Diane  honorée 
à  Trézène,  dans  uq  temple  que  Sa- 


S  A  R 

ron  ,  un  des  rois  du  pays ,  hù  avait 
élevé. 

Saromdes,  nom  que  Diodore  de 
Sicile  donne  ayx  Diuides.  Ce  niot 
exprime  le  choix  qu'ils  avaient  fait 
de  passer  leur  vie  p:;rmi  les  chênes 
les  plus  vieux  et  l-  s  plus  cassés  ,  et 
dont  l'écorce  s'eiitr'tjuvre  et  s'éclate. 
Rac.  Saronis  ,  chêne  dont  l'écorce 
s'entrouvre. 

Saromes,  fête  annuelle  célébrée 
à  Trévène  en  l'honneur  de  Diane 
Saronia. 

1.  Sarpédon  ,  fils  de  Jupiter  et 
d'Europe  ,  et  frère  de  Miuos  et  de 
Rhadauianthe.  Il  disputa  à  son  aîné 
la  couronne  de  Crète;  mais  ayant  été 
vaincu  par  lui,  il  fut  obligé  de  sortir 
de  l'isle,  et  mena  une  colonie  de 
Cretois  dans  l'Asie  mineure  ,  où  il  se 
forma  un  petit  royaume  quil  gou- 
verna paisiblement. 

2.  —  Fils  de  Jupiter  et  de  Laoda- 
mie  ,  régnait  dans  cette  partie  de  la 
Lycie  que  le  Xanthe  arrose  ,  et  ren- 
dait son  état  florissant  par  sa  justice  , 
autant  que  par  sa  valeur.  Il  vint  au 
secours  du  roi  Priam  avec  de  noui- 
l)reuses  troupes  ,  et  fut  un  des  plus 
forts  remparts  de  la  ville  de  Troie. 
I!  s'avance  contre  Patrocle  (jui  faisait 
fuir  les  Troyeiis ,  et  veut  le  combattre. 
Jupiter,  voyant  son  fils  près  de  suc- 
<  ondjer  sous  les  eiforts  de  Patrocle  , 
est  touché  de  compassion  ;  il  sait  que 
la  destinée  a  condamné  Sarpédon  à 
périr  en  ce  moment  ;  il  délibère  pour- 
tant s'il  ne  l'ai  radiera  pas  A  la  mort , 
et  s'il  u'éludera  pas ,  pour  cette  fois  , 
les  décrets  du  Destin.  Sur  les  ren)on- 
trances  de  Junon,  il  se  détermine  à 
céder  ;  mais  eu  même  temps  il  fait 
tomber  sur  la  terre  une  pluie  de  i'M\^, 
pour  honorer  la  mort  d'un  fils  aussi 
cher.  Ajjrès  que  Sarpédon  eut  été 
tué ,  il  se  fil  un  grand  combat  autour 
de  son  corps  :  les  Grecs  veulent  le 
dépouiller  et  l'emporter;  les  l'royens 
le  défendent.  A  la  fin  ceux-ci  sont 
mis  en  fuite;  et  les  Grecs,  ne  trouvant 
plus  de  résistance  ,  dépouillent  Sar- 
pédon de  ses  armes  ,  qu'ils  emportent 
dans  leurs  vaisseaux.  JMais  Apollon  , 
par  l'ordre  de  Jupiter,  vint  lui-inèine 
enlever  le  corps  de  Sarpédon  sur  le 


s  A  T 

«liamp  de  hataille ,  le  lava  dans  les 
eaux  du  Heuve ,  le  parfuma  d  am- 
hrosie,  le  revêtit  d  haints  iminortels, 
et  le  donna  au  Stiirimeil  et  à  la  Mort 
ejui  le  portèrent  proiuptement  en 
ïiVcie ,  au  milieu  de  son  peuple. 
Cette  mort  de  Sarpédon  devant  Troif 
est  une  fiction  à' Homère ,  qui  fait 
porter  ensuite  son  corps  en  Lveie  , 
parcofjue,  selon  1" histoire,  Sarp«'doM 
mourut  et  fut  enterré  en  Lycie.  Pline 
rapporte  f{ue  le  consul  Mutianus,étant 
gouverneur  de  Lvcie  ,  avait  trouvé 
dans  un  femple  un  papier  où  il  y 
avait  une  lettre  écrite  de  Troie ,  sous 
le  nom  de  Sarpédon  ;  mais  il  révofjue 
ce  fait  en  doute ,  sur  ce  que  du  temps 
àaomère  on  ne  connaissait  pas  Tu- 
sa<re  du  papier. 

3.  —  Fils  de  Neptune  ,  fut  un 
homme  querelleur,  qui  se  jouait  de  la 
TÏe  des  hommes,  et  tuait  tous  ceux 
qu'il  pouvait  surprendre.  Hercule  en 
déLvra  le  monde. 

Sarpedoxia.  Diane  avait  sous  ce 
nom  un  temple  dans  la  Cilicie  ,  où 
elle  rendait  des  oracles. 

Sarritor,  dieu  des  sarcleurs.  Rac. 
Sarrire,  sarcler.  On  Tiavoquait  après 
que  les  bleds  étaient  levés,  p;ircequ"il 
présidait  au  travail  qiii  consiste  à 
&ir'cler  les  champs;  c.-à-d.,  si  ôter 
les  mauvaises  herbes  qui  naissent 
dans  les  terres  ensemencées. 

SatadÉvens  (  M.  Ind.  )  ,  caste 
religieuse  dévouée  au  service  de 
Wishnou  ,  dans  laquelle  les  autres 
Indiens  ne  peuvent  pas  enirer.  Ceux 
qui  la  composent  naissent  religieux  , 
se  marient  et  vivent  en  famille.  Quoi- 
qu'ils s'occupent  à  faire  des  colliers 
de  fleurs  pour  les  vendre  ,  cela  n  em- 
pêche pas  quils  ne  demandent  Tau- 
iiiône,  en  chantant  comme  les  ta- 
dins  ;  mais  ils  s'accompaenent  avec 
un  instrument  qui  ressemble  à  notre 
guitare. 

&ATIALOGAM ,  moiidc  (le  la  vérité, 
(M.  Iiid.  )  ,   paradis   de  Brahma. 

P'.  CAÏLASA  ,    SORGON  ,  VaÏCONDOX. 

On  l'ajppelle  aussi  Bramalosain. 

Satibaka  (  M.  Chin.) ,  déesse  à 
laquelle  ?ont  fort  dévotes  les  femmes 
des  lettrés  tunquinois. 


S  A  T  51- 

SatniÈs  ,  fils  d'Enops  et  de  Néis , 
chef  troyen  ,  tué  par  Ajax  Oïiée. 

Sator,  dieu  des  semailles.  Rac. 
Serere,  semer.  Jupiter  était  aussi 
appelé^yator  hoini/ium  et  deorwn, 
le  })ère  des  dieux  et  des  hommes. 

Saturnales,  fêtes  romaines- en 
l'honneur  de  Salurue.  Elles  commeu- 
çaient  le  i6  Décembre.  Elles  avaient 
été  long-temps  auparavant  établies 
en  ItaUe  ,  et  on  en  faisait  honneur  à 
Jauus,  on  à  Hercule.  jMacrobe  en 
attribue  liustilution  aux  Grecs ,  chez 
qui  ces  fêtes  consistaient  principale- 
ment à  représenter  l'égalité  qui  ré- 
gnait parmi  les  hommes  du  temps  de 
Saturne.  Pendant  le  coiu-s  des  céré- 
monies de  cette  fête,  on  suspei:da;t 
la  puissance  des  maîtres  sur  leurs  es- 
claves ,  et  ceux-ci  disaient  et  faisaient 
ce  qu'il  leur  plaisait  :  ils  changeaient 
dhabit  avec  leurs  maîtres.  Cette  lête, 
chez  les  Rouiains,  se  célébrait  dans 
le  mois  de  Décembre ,  pendant  cinq 
ou  sept  jours.  Tout  ne  respirait  alors 
que  le  plaisir  et  la  joie;  les  tribunaux 
étaient  fermés,  les  écoles  vaquaient^ 
il  n'était  pas  permis  d'entreprendre 
aucune  guerre ,  ni  d'exécuter  un  cri- 
minel ,  ni  d'exercer  d'autre  art  que 
celin'  de  la  cuisine  ;  chacun  s'envoyait 
des  présents  ,  et  se  donnait  de  somp- 
tueux repas.  De  plus,  la  ville,  par 
un  édit  public,  cessait  tous  les  tra- 
vaux ,  et  se  retirait  sur  le  mont  Aveu- 
tin  ,  comme  pour  y  prendre  lair  de 
la  campagne.  Il  était  permis  aux  es- 
claves de  jouer  contre  leurs  maîtres  et 
de  leur  dire  tout  ce  qu'ils  voulaient; 
ceux-ci  les  servaient  à  table,  comme 
p<^iur  faire  revirre  l'âge  d'or.  Enfin  , 
suivant  le  rapport  de  Macrobe  , 
toute  licence  était  permise  aux  es- 
claves pendant  les  Saturnales.  D'a- 
bord ,  la  fête  ne  durait  qu'un  jour  ; 
mais  Auguste  ordonna  qu  elle  se  cé- 
lébrerait pendant  trois ,  auxquels 
Caligula  en  ajouta  un  quatrième  qu'il 
appela  Juvenalis  :  et  depuis  on  mêla 
les  Saturnales  avec  les  Sigillaires  ; 
ce  qui  prolongeait  la  durée  de  cette 
fête ,  tantôt  jusqu'à  cinq  ,  tantôt  jus- 
qu'à sept.  Pendant  les  Saturnales,  on 
sacrifiais  à  Saturne,  la  lête  décou- 
verte ,  coatre  l'usage  dw  iiutre«  céré- 


5'i8 


S  A  T 


nionies,  et  cela  ,  sous  pr(5lexte  que  le 
temps  découvre  tout.  Les  plaisirs 
auxquels  on  se  livrait  peiuiant  les  Sa- 
turnales ont  donné  lieu  à  IVxpression 
usitée  S aturiial ia  agere  ,  pour  dire 
faire  grande  chère.  On  donnait  sur- 
t<jul ,  durant  ces  fêtes ,  des  combats  de 
f:latliatcnrs  ,  parcequ  on  s'imaeinait 
que  l'elTusion  du  sang  humain  pou- 
vait seule  honorer  Saturne ,  et  le 
reudre  favorable  aux  vœux  des 
mortels. 

Saturne  était  fils  d'Uranus  et 
de  Vesta,  ou  du  Ciel  et  de  la  'i'erre. 
Il  fît  son  père  eunuque  ,  de  peur 
qu'il  n'eût  des  enfants.  C'était ,  tlit 
Cicéron  ,  l'opinion  commune  de  la 
Grèce.  Sa  femme  était  Rhéa ,  dont  il 
eut  plusieurs  fils;  et  sachant  qu'un 
d'entr'cuK  devait  lui  oter  l'empire  ,  il 
les  dévorait  tous  d'abord  après  leur 
naissante;  mais  Rhéa,  voulant  sauver 
Jupiter  nouveau  né  ,  donna  à  son  père 
une  pierre  qu'il  dévora  au  lieu  de  len- 
fant.  Jupiter,  étant  devenu  grand,  fît 
]a  guerre  It  son  père,  le  vainquit;  et, 
après -l'avoir  traité  comme  Uranus 
fut  traité  par  son  fils,  il  le  chassa  du 
ciel  ,  ou  ,  selon  quclf(ues  uns  ,  il  le 
précipita  au  fond  du  Tartare  avec  les 
Titans  qui  l'avaient  assisté  dans  cette 
guerre.  Saturne  eut  trois  fils  de  Rhéa, 
Jupiter  ,  Neptune  et  Plulon  ;  et  une 
fille  ,  Junon  ,  sreur  jumelle  et  épouse 
de  Jupiter.  Quelques  uns  y  ajoutent 
Vesta  et  Cérès^;  outre  un  grand 
nombre  d'autres  enfants  qu'il  eut  de 
plusieurs  maîtiesses  ,  comme  le  Cen- 
taure Chiron  de  la  nymphe  Philjre, 
etc.,  etc. 

Saturne  détrôné  par  son  fils  Ju- 
piter ,  dit  Virgile^  pour  se  dérober 
à  sa  poursuite  ,  fuit  de  i'Olympe ,  et 
vint  se  réfugier  en  Italie.  Il  y  ras- 
sembla les  hommes  féroces  ,  épars  sur 
les  montagnes  ;  il  leur  donna  des  lois, 
et  voulut  qu'un  pays  où  il  s'était  ca- 
ché ,  et  qui  avait  été  pour  lui  un  sûr 
àsvie,  portât  le  uoui  de  Latiuni.  On 
dit  que  son  rèi;ne  fut  l'âge  d'or ,  ses  pai- 
sibles sujets  étant  gouvernés  avec  dou- 
ceur. L'égalité  des  conditions  fut  réta- 
h\iç,ài\.  Justin, /\'5,  :;aucun n'était  au 
service  d'un  autre  ;  personne  ne  pos- 
sédait riea  eu  propre  ;  toutes  clioses 


S  A  T 

étaient  communes ,  comme  si  tou# 
n'eussent  eu  qu'un  même  liéritage. 
C'était ,  dit-on  ,  pour  rappeler  la  mé- 
moire de  c(>s  temps  heureux  qu'on 
établit  les  Saturnales  ,  et  le  règne 
de  Saturne  fut  appelé  le  règne  d'or. 

Diodore  de  Sicile  ,  rapportant 
la  tradition  des  Cretois  sur  les  Ti- 
tans ,  fait  de  Saturne  le  uième  éloge 
que  les  poètes.  «  Saturne  ,  l'aîné  des 
»  Titans,  dil-il,  devint  roi;  et  après 
»  avoir  donné  des  mœurs  et  de  la  po- 
»  litesse  à  ses  sujets,  qui  menaient 
»  auparavant  une  vie  s.mvage  ,  il 
»  porta  sa  réputation  et  sa  gloire  en 
»  différents  lieux  de  la  terre.  Il  a 
»  régné  sur-tout  dans  les  pa^s  occi- 
»  dentaux  ,  où  sa  mémoire  est  sur- 
»  tout  en  vénération.  En  effet ,  les 
»  Romains  ,  les  Carthaginois  ,  lors- 
»  que  leur  ville  subsistait ,  et  tous  les 
»  peuples  deces cantons ,  ont  institué 
»  des  fêtes  et  des  sacrifices  en  son 
»  honneur  ,  et  plusieurs  lieux  lui 
»  sont  consacrés  par  leur  nom  même. 
»  La  sagesse  de  son  "gouvernement 
"  avait  en  quelque  sorte  banni  les 
»  crimes,  et  faisait  goûter  un  empire 
»  d'innocence,  de  douceur. et  de  fé- 
»  licite.  La  montagne  qu'on  appela 
i>  depuis  le  inont  Capitolin  était 
»  anciennement  appelée  le  mont  .^rt- 
»  Lnrinn;  et  si  nous  eu  cvo^jonsDenys 
»  d'Halicaniasse  ,  l'Italie  entière 
»  avait  porté  auparavant  le  nom  de 
»  Salurnie.  » 

Plusieurs  auteurs  ont  eu  recours  à 
l'allégorie  pour  expliquer  la  fable  de 
Saturne.  «  Toute  la  Grèce  est  imbue 
»  de  cette  vieille  croyance  ,  dit  Ci- 
»  céron ,  que  Cœlus  fut  mutilé  par 
»  son  fils  Saturne ,  et  Saturne  lui- 
»  même  enchaîne  par  son  fîls  Ju- 
»  piter.  Sous  ces  fables  impies  se 
»  cache  un  sens  physique  assez  beau. 
»  On  a  voulu  marquer  que  l'éther  , 
»  pnrcequ'il  engendre  tout  par  lui- 
»  mêiiie,  n'a  pas  ce  qu'il  faut  à  des 
»  animaux  pour  engendrer  par  la 
»  voie  commune.  On  a  entendu  par 
»  Saturne  celui  qui  préside  au 
)»  temps  ,  et  qui  en  règle  les  dimen- 
»  sions  :  ce  nom  lui  vient  de  ce  qu'il 
»  dcîvore  les  années ,  et  c'est  pour 
»  cela  qu'on  a  feint  qu'il  dévorait  ses 
V  eufants  ; 


s  A  T 

*»  enfants  ;  car  le  temps ,  insatiable 
»  d'aiinf'es  ,  consume  toutes  celles 
n  qiu  s'écoulent.  Mais  de  peur  qu'il 
»  ii'alhit  trop  vite,  Jupiter  l'a  en- 
»  chaîné,  c.-a-d.,  l'a  soumis  ou 
»  cours  des  astres  ,  qui  sont  comme 
»  ses  liens.  >:  D'autres  philosophes 
n'ont  eu  épard  qu'à  la  planète  qui 
porte  le  nom  de  Saiurne  ,  et  qui  est 
la  plus  giaiiiie  et  la  plus  élevée  de 
tontes  ;  selon  eux  ,  ce  que  les  p<jètes 
-  disent  de  la  prison  de  Saturne  en- 
chaîné par  Jupit  r  si^uifie  seule- 
ment que  les  inîluences  maliiiLes 
qu'envo\ait  la  planète  de  Saturne 
étaient  corrigées  par  des  iuiluences 
plus  douces  qui  émanaient  de  celle 
de  Jupiter.  Les  platoniciens  mêmes , 
au  rapport  de  Lucien,  s  imaginaient 
que  Saturne  ,  comme  le  plus  proche 
du  ciel ,  c'est-à-dire  le  plus  éloiené  de 
nous ,   présidait  à  la  contemplation. 

Siitnrnc  ,   quoique  père   des   trois 
principaux  dieux  ,   n'a   point  eu  le 
titrfde  père  des  dieux  chez  les  poètes, 
pent-ètre  à  cause  de  la  cruauté  qu'il 
exerça   envers  ses  enfants  j  au  lieu 
que  Rhéa  était  appelée  la  mère  des 
dieux  ,  la  grande  mère  ,  et  était  ho- 
norée sons  ce  titre  dans  tout  le  paga- 
nisirie.  C  est  peut-être  aussi  l'idée  de 
cette  cruauté  qui   a   pi)rté  plusieurs 
peuples  à  rendre  à  ce  dieu  un  cnlle 
Iiorrible  par   l'effusion  du  san^  hu- 
main.  Ce  fut  chez  les  Carthaginois 
qu'il   fut  plus  particulièrement   ho- 
noré ,  et  c'est  ce  culte  impie  et  bar- 
bare   qui  a   toujours  fondé    le   plus 
prand  reproche  que    !a  p^xst  'rite  ait 
fait  à  cette  nation.  /?/ii<io/tî rapporte 
quelesCarthaginuis.ajantéiévaini  us 
par  Acathocle,  attribuèrent  leur  dé- 
faite à   ce  qu'ils  avaient   iiTité  Sa- 
turne  en     s'ibstituant    d'autres    en- 
fants à  la  place  des  leurs  qui  devaient 
être  immolé*  ;  et  pour  réparer  cette 
faute,  selon  Plutanjiie  ,  ils  élurent  , 
d'entre  la   première  nob'esse  .    deux 
cents  jeunes  carrons  pour  être  int- 
molés.  Il  y  en   eut  encore  pins  de 
trois   cents   autres ,    r|ui  ,  se  sentant 
coupables,    s'offrirent   d'eux-mêmes 
peur  le  sacrifice.    A  ce  sacrifii  e  ,  dit 
P/utarque  ,    le  jeu  des  flûtes  et  des 
tympanons  faisait  un  si  grand  bruit 
Tome  II. 


S  A  T  Saf) 

que  les  cris  de  l'enfant  immolé  ne 
pouvaient  être  entendus. 

Les  Carthaginois  ne  furent  pas  les 
seuls  coupables  de  cette  odieuse  su- 
perstition ;  nos  anciens  Gaulois  et 
plusieurs  peuples  d  Italie  ,  avant  le» 
Romains,  immolaient  aussi  à  Saturne 
des  victimes  humaines. Z^çwj'S  d' Ha' 
licaniasse  raconte  qu'Hercule,  vou- 
lant abolir  ,  en  Italie  ,  I  usage  de  ces 
sacrifices ,  éleva  un  autel  sur  la  col- 
line Saturnienne  ,  et  qu'il  fit  in)inoler 
des  victimes  sans  tiiche  ,  pour  être 
consumées  par  le  feu  sacré.  Mais 
pour  ménager  en  même  temps  la  re- 
ligion des  peuples  ,  qui  pouvaient  se 
reprocher  d'avoir  abandonné  leurs 
anciens  rites  ,  il  apprit  aux  habitants 
le  moyen  d'appaiser  la  colère  de  Sa- 
turne ,  en  substituant ,  à  la  place  des 
hommes  qu'on  jetait  pieds  et  mains 
liés  dans  le  Tvbre ,  des  figures  qui 
avaient  la  ressemblance  de  ces  mêmes 
hommes  ;  et  par-là  il  leva  le  scru- 
pule qui  pouvait  naître  de  ce  chan- 
gement. 

Rome  et  plusieurs  autres  villes  de 
l'Italie  dédièrent  des  temples  à  Sa- 
turne, et  lui  rendirent  un  culte  reli- 
gieux. Ce  fut  ïullns  Hostilius,  roi 
de  Rome  ,  selon  \lacix>he  ,  qui  éta- 
b  it  les  Saturnales  en  son  honneur. 
Le  temp  e  que  ce  dieu  avait  sur  le 
penchant  du  Capitole  fut  déposi- 
taire du  trésor  pnblie  ,  par  la  raison 
que  du  temps  de  Saturne ,  c'est-à-dii'e 
pe.  dant  le  siècle  d'or,  il  ne  se  com- 
mettait aucun  vol.  Sa  statue  était 
attachée  avec  des  chaînes  ,  qu'on 
ne  lui  citait  qu'au  mois  de  Décembre, 
parcerpie  ,  dit  ^^po/hdore  ,  c'est  au 
dixième  mois  que  le  fétus  est  sur  le 
point  de  pamilre  au  jour  ,  n'étant 
plus  retenu  que  par  les  liens  délicats 
de  la  ruitnre. 

On  lit  dans  Plutarque  la  relation 
d'un  voyageur  (jui  dit  avoir  visité 
la  plupart  des  isies  qui  sont  vers 
rAnr.leterre  ;  que  l'une  de  ces  isles 
était  la  prison  de  SatmTie  ,  qui  y 
était  gardé  par  Briarée  ,  et  enseveli 
dans  un  sommeil  perpétuel  ,  et  qu'il 
est  environné  d'une  infinité  de  dé- 
mons qui  sont  à  ses  pieds  comme  ses 
escbves. 

Ll 


53o  S  A  T 

Satnrae  (itait  coinmunëment  re- 
prtésenlé  comme  un  \  ieiliard  courbé 
sous  le  poids  des  années,  tenant 
une  faux  h  la  inaiu  ,  pour  marquer 
qu'il  préside  ihi  temps  et  ;\  l'agn- 
cultvire. 

I.  Saturnia  ,  Junon  ,  fille  de 
Saturne. 

a.  —  Tellts,  l'Italie,  du  nom  de 
Saturne  qui  \  avait  rétné. 

Satirmcena  ,  Jupiter  ,  fils  de 
Saturne. 

SatuRïxius  ,  épithète  coumiune  à 
Jupiter  ,  à  JNeptuiie  et  à  Pluton  , 
connue  fils  de  Saturne. 

Satyre.  (  Icoaol.  )  Elle  se  fait 
aisément  remarquer  par  son  ris  mo- 
queur ,  par  le  sifllet  qu'elle  porte 
dans  ses  mains,  et  par  le  petit  Satyre 

3ui  est  à  ses  côtés.  Cochin  lui  en 
onne  les  cornes  et  les  pieds  four- 
chus; elle  arrache  les  vêtements  de 
la    Louanj^e  ,    avec    laquelle    il    l'a 


grouppee 


et  déchire  à  belles  dents 


divers  papiers  qui  tonibeul  en  lam- 
beaux. Autour  (i'elie  sont  de  belies 
têtes  de  sculpture  brisées  ,  des  ta- 
bleaux crevés  ,  des  orneuients  d'ar- 
chitecture réduits  eu  morceaux  ; 
enlin  ,  elle  foule  aux  pieds  diverses 
cassolettes. 

Satïrf.s  ,  divinités  champêtres  , 
qu'on  représentait  çamme  de  petits 
hoîniiies  fort  velus  ,  avec  des  cornes 
et  des  oreilles  de  chèvre  ,  la  queue, 
les  cuisses  et  les  jaml  es  du  mètne 
•  animal  :  qur-lquefois  ils  n'ont  que  les 
pieds  de  chèvre.  On  fait  naître  les 
optyres  de  TVlercureet  cie  la  nymphe 
Yphtimé  ;  ou  J>ien  de  Eacchus  et  de 
la  na'ùuie  Nicée ,  qu'il  avait  enivrée 
en  chanfreant  en  vin  l'eau  d'une  fon- 
taine où  elle  buvait  ordinairement. 
Le  poète  Noiinus  dit  ({u'oripinaire- 
nient  les.  Satvres  avaient  la  forme 
tout  huma  ne.  Ils  gardaient  Bacchus  : 
mais  comme  Bacchns,  malgré  tous 
ses  frardes ,  se  chanî'eait  tantôt  en 
ïxDuc,  tantôt  en  fille;  Junonî,  irritée 
de  ces  rhanf:emeuts,  donna  àu.x  Sa- 
tyres des  cornes  et  des  piech»  de 
cnèvre.  Pline  le.  natumlistc  prend 
les  Satyres  des  poètes  pour  une  es- 
pèce de  sinpos  ;  et  il  assure  que  dans 
une  moutague  aes  Indes  il  se  trouve 


S  C  A 

des  Satyres  à  quatre  pieds,  qu'on 
prendrait  de  loiu  puurîles  hommes. 
Ces  sortes  de  sinpc-s  ont  souvent 
épouvanté  les  berpjers  ,  et  poursuivi 
quelquefois  les  bergères  :  c  est  peut- 
être  ce  qui  a  donné  lieu  à  tant  de 
failles  touchant  leur  conip'exion 
aujoureuse.  Ajoutez  qu'il  est  Sf.uvent 
arrivé  que  des  liergers  ,  couverts  >de 
peau  de  chèvre,  ou  des  pâtres ,  aient 
contrefait  les  Satyres  pour  sériuire 
d  innocentes  bergères.  Dès-là  l'opi- 
nion se  répandit  que  les  bois  étaient 
rempiis  de  ces  divinités  n)alfaisantes  ; 
les  bergers  tremblèrent  pour  leurs 
troupeaux  ,  et  les  bergères  pour  leur 
honneur  :  ce  qui  fit  qu'on  chercha  *à 
les  appaiser  par  des  sacrifices ,  et  par 
les  offrandes  des  premiers  fruits  et 
des  prémices  des  troupeaux.  Voilîi  , 
je  crois  ,  la  véritable  origine  de  tons 
les  contes  qu'on  a  faits  sur  les  Sa- 
tyres. 

m.  Rahb.  t) n rabbin  s'e>t  imaginé 
que  les  Satyres  et  les  Faunes  des  an- 
ciens étaient  en  effet  des  honnnes , 
mais  dont  la  structure  était  restée 
imparfaite  ,  parceque  Dieu  ,  lorsqu'il 
les  faisait,  surpris  par  le  soir  du  sah-  , 
bath  ,  avait  interrompu  son  ouvrage.  \ 

Sadris,  brigand  qui  lavageait  ] 
une  contrée  de  l'Elide ,  fut  tué  par  ' 
Hercule. 

SaT;T.    V-  LeT'CADE. 

SAiTVEtiBS  d'Italie,  charlatan?  qui 
se  disent  parents  de  St.  Paul ,  et  par- 
tent imprimée  sur  leur  chair  une 
fii;ure  de  serpent  qu'ils  donnent  pour 
naturelle.  Ils  se  vantent  de  ne  pou- 
voir être  blessés  par  les  serpents 
par  les  scorpions  ,  et  de  les  man 
siuis  danger. 

Saxams  ,  stimom  d'Hercule  ,  ou 
pour  avoir  anplanl  des  n.ontagnes  et 
ouvert  des  routes  au  travers,  oupar- 
cequ'on  lui  dédiait  des  monceaux  de  ; 
pierres  sur  les  grands  chemins  ,  ou 
enfin  j>ar(:eque  Jupiter  avait  fait 
tomber  sur  les  Liguriens  ,  ses  enne- 
mis ,  imê  pluie  de  pierres. 

Scabeli.es  ,  ou  ScABiLLESj  cspèce* 
de  castagnettes    dont  on  se  servait 
dans   ics  cérémonies  de  religion  et  ' 
sur  le  théâtre,  et  qui  entraient  dan» 
ia  symphonie  des  anciens.  ^ 


se  A 

Chez    e>   Celles  ce  que  Jes  druides 

^taientcLrz  les  Gaulois,  et  les  hordes 
chez  les  Bretons.  Les  vers  elafenl  le 

seuUenre  de  littérature  qui  fût  cui- 
tne  chtz  eux  ■  c'éUxit  h  seule  façon 
de  transmettreà  la  postérité  les  hauts 
J.«ts  des  rois  les  victoires  des  peu- 
p!es  et  la  mytholo^^ie  des  dieux.^On 
rcndnu  les  plus  grands  houneurs  aux 
scnldes;  ,1s  étaient  souvent  de  la 
naissance  la  plus  illustre,  et  plusieurs 
souverains  se  glorifiaient  de  ce  titre 

s  aides  a  leur  cour,  et  ces  derniers 
en  étaient  chéris  et  honorés  ;  ils  leur 
donnaient   place  ,    dans  les  festins 
P-Tm,  les  grands  officiers  de  la  cou-' 
ronne,    et   les   chargeaient   souvent 
des  commissions  les  plus  importantes. 
J^orsque  ces  rois  mart:haient  à  nuel- 
^ue  expédition,  ils  se  fais^iientacAon,- 
pnrner  de  scaldes,  qui  ét-iient    té- 
Y'«»s oculaires  de  leurs  exploits,  les 
cianta.entsurlechampdehataille 
et  excitaient  les  guerriers  aux  com- 
ftafs.,Les  poètes  ignoraient  la  llaf- 
t-ne    et  ds  ne  louaient  les  rois  que 
sir  des  fa.fs  bien  constatés.  U«  roi 
„     ^^"-«-eee,  nommé  Obus   Tris- 
g"eson    dans  un  jour   de  bataille 
pinça  plusieurs  scaldes  autour  de  sa' 
Personne,  en  leur  disant  av^c  fierté  • 
A  ous  ne  raconterez  pas  ce   que 
■i^ous  aurez  entendu  ,!nais  ce  me 
vous    aurez   vu.    Les   poe'si.s  ^Z 

son  des  étaient  les  seuls  monuments 
historiques  des  nations  du  nord  et 
1  on  V  a  pui.é  tout  ce  qui  nous  reste 
de  1  histoire  ancienne  de  ces  peuples 
I  •  C^ciM  ARDRE ,  rivière  dePhrvie 
pr.-s  ae  Troie ,  q.»"  sort  du  mont"  fda  ' 
et  va  .se  jeter  dans  la  mer,  près  du 
prom-,ntoire  de  ^\^ée.  On  en  attribue 
on^iue  à  Hercule.  Ce  héroS,  <e 
iru'nant  extrêmement  pressé  de  la 
^^.t  >  se  mit  à  fouir  la  terre  ,  dont  il 
5  sortir  la  source  d'un  fleuve  qui 
iutson  non  à  cette  circoi-sîan^. 
Rnc.  ^kamma  andros,  fou.Vseruent 
l.o.ntue.  Les.holiaste  d-^oiu^r,' 
•JJ-.teque  leadroit  où  Hercule  fouit 
a  terre  avait  donné  quelques  gouttes 
'£•»«,   a  cau^e  gaH  venait  d'èire 


^  C  A  53r 

'  ÎT.PP^'  t  ^^■'^"J'-e.  en  vertn  des 
prières  du  héros  adressées  à  Jupi,e^ 
pour  obtenir  du  Soulagement  ^  la 

ZSeP'^""^^-'-^  disent 
que  cette  rivière  prit  son  nom  dun 
Phogieu  nommé  Scamandre.  sS 
eaux  avaient,  dit-on,  la  propnS 
f  rendre  blonds  W  cheS  dis 
femmes  qui  s';,  baignaient.  C  Sca_ 
5eur""^'"V-¥eetrfessaÏ^^- 

sage  Dolopion  en  cette  qualité.  H 
était  tellement, especté  dais  le  r^vs 
q^  outes  les  filles,  la  veille  deïu; 
noces,  av:,ie..t  coutume    daller   se 

ferv"-"'"^^*^^'"'«^ 
ïiir  teur  virginité.   Le  dieu     iKi»^ 

dunepare,,lerfn.ude.Vr;a."d-n    : 
es  roseaux,  prenait  Ja  jeime  fille  pl^ 

gro  te.  Le  lecteur  c-onroit  sans  peine 

Sirr''''"'î*ï"'^*^"->«»"« 

Sa^dSTesl?:-.'"  "^"^^ 
i;/re  donna  Sr/r^entuTï: 

-  fin  r  -"'^*-  "  Calhrboé  ,  lenne 
•  fîie  dune  rare  beauté,  étaniSe 
''^onJ.  coutume,  onrWr  sa  viW' 
»niteaSc.,.andre,unjeuneWr^^ 
"TU,  1  aimait  depuis  long -^luns' 
"  ««ns  espèce ,^fit  si  Weu,  Zr 
•'  son  st^tagènrie.  qu'il  reçut  c;5;ï 
•'  ^lûil  destiné  au   fleuve:  QueloS 

"  î^'^'l'-f  découvrit  la  fi.urberre- et 
"  7  t^^-nei-nire  qui  avait  f;iit  l'of^^e 
-  de  Scamandre  n'évita  que  par 
'  une  proninte  fuite  le  cLtimSî 
»  qu  on  lui  destinait. ., 

2.  —  Fils  de  Corybas ,  selon  qenl- 
ques  auteurs,   donna   son    non,    n„ 

fleuveduScam.n.lrcoùilseiela 
après  avoir  perdu   le   sens  dais  la' 

célébration  des  mystères  de  la  mè^ 
des  dieux.  "«cic 

ScAMAxDRiDs ,  premier  et  vrai 
nom,  selon  Homhre .  d'Astvanax, 
fils^d  Hector  et  d'Andromaqûe. 

LI    2 


53a  S  C  E 

Scandale.  (Tconol.)  C'est  un 
vieillard  vêtu  f^iihimuient ,  'qui  tient 
d'une  main  une  bouteille,  et  de  l'autre 
le  portrait  d'une  jeune  femme.  Il  est 
auprès  d'une  table  couverte  d'un  tapis 
verd ,  où  soQt  des  dés  et  des  cartes  à 
jouer. 

ScAREE  {M.  m gyp  t.) ,  emhlème 
de  l'homme  glouton  ,  parceque  ce 
poisson  avale  tous  les  petits  poissons 
qu'il  rencontre  ,  et  qu'il  est  le  seid 
qui  rumine.  Horapoll. 

ï .  ScÉE ,  une  des  filles  de  Danaiis , 
«t  femme  de  Dniphron. 

2.  —  Porte  de  la  ville  de  Troie, 
où  était  le  tombeau  de  Laomédon. 
Une.  Shaios  ,  «jaucbe. 

Scélératesse.  {Iconol.)  On  la 
représente  ,  selon  Ripa ,  par  lui  nain 
très  laid  ,  qui  tient  une  hydre  ,  et 
l'excite  ù  s'élancer  sur  sa  victime. 

ScÉKOPÉoiE  ,  ou  fcle  des  taber- 
nacles. Les  Israélites  la  célébraient 
tous  les  ans  au  mois  de  l'isri.  Elle 
durait  sept  jours,  pendant  lesquels 
ils  habitaient  sous  des  tentes  ou  sous 
des  berceaux  de  feuiilajïes,  afin  qu'ils 
se  souvinssent  que  leurs  pères,  avant 
d'entrer  dans  la  terre  promise,  avaient 
denieufé  lonj^-temps  sous  des  tentes 
dans  le  désert.  On  offrait  chaque  jour 
un  certain  nombre  de  victimes  en 
holocauste  et  un  bouc  en  sacrifice 
poju-  le  pé-chc.  Pendant  les  jours  de 
cette  fête  ,  ils  faisaient  des  festins 
îivec  leurs  femmes  et  leurs  enfants  , 
où  ils  adu)ettaient  les  lévites  ,  les 
étrangers  ,  les  veuves  ,  les  orphelins. 
Les  sept  jours  expirés,  la  fête  se 
terminait  par  une  nouvelle  soleriinité 
qu'on  célébrait  le  huitième  jour  ,  et 
où  tout  travail  était  défendu  comme 
le  premier.  Rac.  Skcnè  ,  tente  ,  et 
pègnumi ,  assembler.  V^.  Saccoth. 
Sceptre  d' Adam EMîsoN.  Ce  sceptre 
nvait  une  grande  réputation  parmi 
les  Grecs.  On  l'adorait  à  Chéronée , 
où  il  recevait  tons  les  jours  des  sa- 
crifices. L'intendant  de  ce  culte  avait 
.  ce  sceptre  déposé  dans  sa  maison 
pendant  tout  le  teuqjs  de  son  inten- 
dance ,  qui  était  d'tm  an  ,  et  le  re- 
mettait avec  céiémonie  h  son  succes- 
seur. On  prétend  que  ce  sceptre  fut 
trouvé  avec  beaucoup  d'or  eu  Pho- 


S  C  H 

cjde ,  où  il  avait  été  porté  par  Electre. 
Les  Ph(X;éens  prirent  l'or ,  et  ceux 
dé  Chéronée  le  sceptre ,  auquel  ils 
attril^èrent  une  espèce  de  divinité  , 
jusqu'à  prétendre  qu'il  faisait  des 
miracles.  Homère  en  fuit,  pour  ainsi 
dire  ,  la  généalogie  ,  en  disant  com- 
ment il  était  passé  entre  les  mains 
d'Agamemnon.  «  Ce  sceptre,  dit-il , 
»  ouvrage  incomparable  de  Vulcain  , 
»  qui  l'avait  donné  au  fils  de  Saturne  , 
»  passa  de  Jupiter  à  Mercure  ,  puis 
»  ù  Pélops ,  à  Atrée,  à  Thyeste  et  à 
»  Agamemnon.  »  Il  existait  encore 
du  temps  àH Homère ,  et  on  le  con- 
serva long-temps  après. 

ScHAAMANs  (_>/.  Tart.  ) ,  prêtres , 
jongleurs,  magiciens  des  Tartares 
Tongous,  Jakutes,  Ostiakes,  et  autres 

f)euples  de  la  Sibérie  ,  qui  ont  une 
laute  idée  de  leurs  talents  et  de  leurs 
pouvoirs.   On  les  appelle  ainsi   du 
nom   de   leur    chef,   qu'on   nomme 
Schamman.  Le  principal  emploi  de 
ces  ])rètres  est  la  sorcellerie  ,  et  leur 
chef  excelle  dans  cette  partie,  comme 
on  en  peut  juger  par  l'exemple  sui- 
vant ,   tel  qu'il  se  lit  dans  les  notes 
sur  l'histoire  des  Tartares.  «Leschaui- 
»  man  se  met  sur  le  corps  un  habil- 
»  lement  composé   de   toutes  sortes 
i>  de  vieilles  ferrailles ,  et  même  de 
»  figures   d'oiseaux ,  de  bêtes  et   de 
»  poissons  de  fer  ,  qui  tiennent   les 
»  uns  aux  autres  par  des  mailles  de 
»  même  métal.  Use  couvre  les  janil"3 
»  d'une   pareille   chaussure  ,    et   les 
»  mains  de  pattes  d'ours  de   mèi;ie 
»  espèce.  Sur  la  tète  il   se  met  d»  s 
»  cornes  de  fer.  Dans  cet  équipage  , 
»  il  prend  un  tambour  d'une  main  , 
»  et  de  l'antre  une  baguette  garniiî 
»  de  peaux  de  souris  ,  saute  et   c;'.- 
»  briole  en  même  temps,  observai:!, 
»  dans  ses  sauts  ;  de  croiser  les  jam! 
»  tantôt  par-devant  ,  tantôt  par-d^ 
»  rière  ,  et  d'accompagner  les  couj.^ 
»  qu'il    donne  sur    son  tambour  fbs 
»  linrlements  les  plus  afïreux.  Dans 
»   tons  ces  mouvements,  il  a  les  veux 
»  toujours  fixés  vers  l'ouverture  qui 
»  est  ;iu  toit  de  sa  hutte  ;  et  Iorsq;i 
»  apperçoit    un    oiseau    noir    qu 
»  prétend   venir  se  percher   sur    1 
»  toit,    et  disparaître  aussi- tôt  ; 


s  C  îï 
»  tombe  en  extase  par  terre ,  et  de- 
>•  lueure  un  quart-dheure  dans  cet 
>•  eiat ,  sans  paraître  avoir  ni  raison  , 
»  m  sentiment.  Revenu  à  Ini ,  il  se 
"  levé  ,  et  donne  réponse  sur  le  sujet 
»  pour  lequel  on  le  consulte.  » 

ScHADl-ScHtVAOUN    (  J/.  fnd.  1 

eenies  que  les  Indiens  cToient  charcés 
de  re^ir  le  monde. 

ScHADDKiAM ,    plaisir  et  désir 

j  '?>■  ^'  P'"°^ince  fabuleuse  du 
Pa;s  de  trinnjstan,  que  les  romans 
orjentauxdisent  peuplé  deDiveset  de 
^eri5.  Le  mot  composé  répond ,  dans 
la  angue  persane ,  à  ce  q«e  nous  ap- 
pelons ;;av-:t  de  Cocagne.  La  capi- 
tale de  ce  pavs  imajrinaire  sappeile 
•ville  des' joyaux.  Bill.  Or. 

ScHAMAÏ  (-ir.Or/e/,/.),unedes 
iacomn,  ou  Tecouin,  c.-à-d.  les 
l'arques  des  Orientaux,  r.  Tacocin. 
ScHAMiACAH  (M.Mah.),  oraisou 
mvslerieuse,  ou  plutôt  magique, 
qui  sert  à  faire  des  prestiges  et  des 
enchantements  par  le  moyen  de  cer- 

bTi  Sr'^'^    ^*  '^^"*^^'  P'"^'P^''ée- 

ScHAMMATHA  ,  cxcommunication 
juive  ,  qui  était  au-dessus  de  lex- 
communication  majeure.  Elle  se  pu- 
bliait ,  d,t-on  ,  au  bruit  de  quatre 
cents  trompettes  ,  et  ôtait  toute  es- 
pérance de  retour  à  la  svnaeosue. 
Un  prétend  même  que  la' peine  de 
mort  y  était  attachée.  /^.  Cherem 

i\lDDUI.  ' 

ScHÉDius,  fils  dipbitus,  con- 
duisait avec  Epistropbus  les  Pho- 
céens sur  quarante  vaisseaux  contre 
i^roie, 

ScHziK ,  ou  Cheyr.  On  appelle 
ainsi ,  dans  l'Orient ,  les  chefs  des 
communautés  reliijieuses  et  sf'cu- 
Jières ,  et  les  docteurs  distingués. 
Mes  mahométans  donnent  ce  nom  à 
j  leurs  prédicateurs.  Scheik  est  un  mot 
j arabe  qui  sipiifie  vieillard.  Ils  se 
distinguent  des  autres  mnsdmans 
par  un  tiu-ban  verd.  Les  Turcs  en 
reconnaissent  sept  races  ,  qui  toutes 
sç  prétendent  issues  de  Mahomet.  Le 
«bef  réside  à  la  Mecque.  Sa  dignité 
e?t  héréditaire;  cependant  il  doit 
«Ire  coofirojé  par  le  suJtao. 


S  Cil  535 

ScHEiKiSTUM  ,  nom  que  les  Per- 
sans donnent  au  doven  de  leur  clergé. 
ScHEiTUAN  (M:  Ar.),  nom  ara'be 
du  diable.  Bibl.  Or. 
.  ScHEiTA>s  (  M.  Tart.  )  ,  petites 
images  que  les  peuples  idolâtres  de 
la  5iberie  tiennent  dans  leurs  v  ourtes 
et  pour  lesquelles  ils  ont  autant  de 
vénération  que  les  anciens  en  avaient 
pour  leurs  dieux  Pénales. 

ScHEKiNAH  (  M.  Rahh.  ) ,  la  nue 
qui  re'sidait  sur  le  propitiatoire  ,   et 
qui,  chez  les  anciens  Israélites,  était 
la  marque  la  plus  sensible  de  la  pré- 
sence divine.  Il  n'est  question  ici  que 
I    t  es  tables  rabbiniques.  l^ci  rabbins 
I    donc   enseignent  que    la   schekinah 
resida    d  alx.rd    dans   Je   tabernacle 
dressé  par  Moïse-  dans  le  désert ,  et 
qu'elle  y  descendit  au  jour  de  la  con- 
sécration sous  la  forme  d'une  nuée. 
Elle  passa  de  là  dans  le  sanctuaire 
du  temple  de  Salomou  ,  eu  jour  que 
ce  prince  fit  la  dédicace  du  temple  ; 
elle    y    subsista    jusqu'à    la    ruine 
du    temple    de  Jérusalem  par     les 
Lhaldéens  ,   et  n'y  fut  jamais  réla- 
hlie  depuis.    Les  Juifs   placent   la 
schekinah  ,  ou  l'esprit  parlant  et  se 
communiquant  aux  honunps ,  i °.  dans 
les  prophètes  ;  2^  dans  Xurivi  et  le 
thummim  qui  sont  dans  le  rationel 
du  grand-prètre  ;  3".  dans  la  fille  de 
la  voix.  {V.  Bathkol.)  Elle  ne  leur 
lut  donnée  que  depuis  la  mine  du 
premier  temple,  et  lorsque  la  pro- 
phétie et  l'oracle  de  l'urim  leur  eu- 
rent été  otés.  Cest  la  présence  de 
1  espnt  qui  résidait  dans  le  temple 
de  Jérusalem ,   qui   en  écartait   les 
princes  de  l'air,  et  communiquait  au 
lien  saint  une  sainteté  particulière. 
Les  rabbins  ajoutent  qu'elle  repose 
sur  les  débonnaires  et  sur  les  huin- 
Ue^ ,  mais  qu'elle  s'enfuit  de  l'homme^ 
hautain  et  co!ère.  Elle  réside  ches 
1  homme  hospitalier ,  et  se  trouve  au 
milieu  de  deux  ou  trois   personnes 
reunies  pour  étudier  la   loi.  Enfin , 
selon  eux,  fa  schekinah  a  changé  dix 
fois  de  demeure  ;  et  étant  allée  sur  Je 
mont  des  Oliviers  ,  elle  y  demeura 
trois  ans  et  demi,  criant  aux  Israé- 
lites :  «  Revenez  à  moi ,  mes  enfants  ^ 
»  et  je  retoumcrai  à  vous.»  Mais^ 
L15 


534  SCH 

voyant   qu'ils   ne  jonlaicnt    pas    se 

convertir  ,  elle  se  retiia  en  son  lieu. 

SCHÉNÉE.   V .  AtALAKTE. 

ScHc^R^AK  (;!/.  Ai:),  un  des 
noms  que  les  Arabes  donnent  au 
prince  des  tieuions.  Bihl.  Or. 

>CHERiA  ,  nom  ancien  do  Tisle  de 
Corfou  ,  appelée  d'abord  Dr.îpane. 
Cltcs  ,  qui  la  favorisait ,  craif;nant 
que  les  fleuves  qui  vor.t  tomber  tonl 
auprès  dans  la  nier  n'en  fissent  à  la 
longue  un  continent  ,  pria  Neptune 
de  détourner  leur  cours  ,  ce  qu  ii  (il  ; 
et  de  1;\  ^i^le  eut  le  nom  de  Scheria  , 
quelle  porta  juscpi'à  Phéax.  f\  ce 
mot ,  et  CoRCYRE. 

SCHIAH  et  ScHIAT.  (  M.  Atab.  ) 
Ce  mot  ,  eu  arabe  ,  sif^nifie  une  fac- 
tion ,  une  secte  particulière  eu  ma- 
tière de  relioion.  Les  Turcs  s'en 
servent  pour  désigner  la  secte  des 
Persans  parlisaus  d'Ali,  qu'ils  re- 
gardent comine  des  béréliques.  J^. 
Shus  ,  qui  signifie  la  même  tbose. 

ScHiAÏTE  ,ou  ScHUTE.  Les  Turcs 
appellent  ainsi  les  partisans  d'Ali  , 
qui  sont  de  la  secte  aj)peiée  Schiah. 
y'.  ScHiAH  et  Shiis. 

Schisme.  {Icoiiol.)  On  le  repré- 
sente, ainsi  que  la  Discorde,  sous 
des  traits  hideux ,  les  yeux  enflammes, 
la  bouche  écuniante  ,  et  secouant 
dans  les  aiis  une  torche  ardente  , 
svuibole  du  feu  de  la  discorde  qu'il 
veut  allumer  dans  tous  les  cœurs. 

ScHŒKEiA  ViRGO ,  Atalautc  ,  fille 
de  Schénéc. 

ScHCENEis  ,  la  même. 

Shakvvceckas,  secte  de  brahmînes 
qui ,  sans  s'embarrasser  dans  les  fri- 
voles disputes  de  leurs  confrères  au 
sujet  (le  Wislinou  et  d'Ixora ,  trou- 
vèrent qu'il  est  plus  court  et  plus 
commode  de  ne  rien  croire  ,  que  de 
disputer  sans  cesse.  Le  principal 
objet  de  cette  secte  est  le  bonheur 
de  la  vie  présente  ;  elle  n'envisai^e 
rien  au-de!à  ,  et  renvoie  aux  enfants 
et  aux  vieilles  femmes  les  contes  des 
r.utres  bràhniines  sur  l'état  de  l'iuiie 
après  la  mort.  En  Uii  mot,  les  schur- 
vvœckas  sotA  de  \  éri tables  épicuriens  , 
e\  cependant  on  assure  que  leurs 
mœurs  sont  très  ré^'iées. 

ScHuouEtAK  ,  nom  d'une  secte  de 


S  C  1 

musulmans  quipréciit  nt  la  tolérance, 
et  qui  j;rétendent  qu'on  ne  doit  faire 
aucune  différence  entre  les  sunnites 
et  les  scliiites ,  entre  les  sectateurs 
d'Aboubèkre  et  les  partisans  d'Ali. 

SciACRiD  {M.  Jiahb,)  ,  matines 
juives ,  ou  les  quatre  premières  heures 
qui  suivent  le  lever  du  soleil ,  et  que 
les  Juifs  modernes  donnent  à  la 
prière.  Ils  ne  peuvent  rien  faire  avant 
la  prière  du  matin  ;  il  ne  leur  est 
permis  ni  de  loire  ,  ni  de  manj^er  , 
ni  même  de  saluer. 

Sciadéphores,  femmes  étrangères 
qui  demeuraient  à  Athènes,  ainsi 
nommées,  liarcequ'à  la  fêle  des  Pa- 
nathénées elfes  étaient  oliliiiées  de 
porter  des  parasols  poar  g§rantir  les 
Athéniennes  du  soleil  ou  de  la  pluie. 
Rac.  S/lia  ,  ouii)re. 

SciAMAs,  serviteur  (M.  Hahh.), 
espèce  de  sacristain  juif,  chargé  des 
clefs  de  la  synafrojrue,  et  du  soin 
d'entretenir  la  propreté  et  le  bon 
ordre ,  d'allumer  les  lampes  et  les 
bougies  ,  et  de  préparer  tout  (  e  qui 
est  nécessaire  au  culte.  C'est  le  pu- 
blic qui  le  paie. 

SciATis. Diane, sous  ce  nom,  avait 
à  Scias  un  temple  que  l'on  crojajt 
bâti  par  Arislooème. 

SciEKCE  (  en  général.  )  (  Iconol.  ) 
Dans  C-  Hipa  c'est  une  femme  qui 
a-ties  ailes  ;'i  la  tête  ,  im  miroir  dans 
la  main  droite  ,  une  houle  dans  la 
fïauchc  et  un  triangle  au-dessus.  Elle 
et  assez  ordinairement  caractérisée 
par  une  femme  âgée  qui  a  auprès 
«'.'elle  une  sphère  ,  un  compas,  une 
rè,£;le  et  des  livres.  Quelquefois  on  lui 
■  fait  tenir  un  flambeau.  A  ces  allé- 
gories Gravelot  ajoute  l'oiseau  de 
IVIinerve  auprès  d'elle  ,  VlL/icycIo- 
pédie  si.us  ses  pieds ,  et  une  guir- 
lande de  laurier  dans  ses  mains  ,  qui 
dénoie  que  le  temps  ne  peut  rieii  sur 
ebe.  La  tîgure  est  que!»{Uti"ois  encore 
éch;irée  par  un  rayon  de  lumière  qui 
descend  du  ciel. 

Science  (de gouverner.)  {Iconol.) 
Elis  est  ordinairensent  symbolisée 
par  une  femme  qui  tient  un  timon 
de  navire  ,  et  a  le  pied  pose  sur  un 
glob:'. 

SciErjEs  ,  fête  que  célébrait  FAr-' 


SCO 

cadie  en  l'honneur  l'e  Bacclios  ,  dont 
on  portait  ia  statue  sous  un  dais  ou 
pavillon.  En  cette  sclerai-ite .  les 
■femmes  se  soumettaient  à  la  llagelia- 
tioa  devant  l'autel  du  dieu  ,  peur 
obéir  à  un  urac'e  de  Delphes. 

SciLLON  EcKTE  ,féLe  des  oignons 
de  /lier.  Celle  ièle ,  qui  se  céiébrait 
en  Sicile  ,  consistait  sur-tout  dans 
un  comliat  où  les  jeunes  gens  se  bat- 
taient avec  des  oignons  de  mer.  La 
récompense  du  vaiuqueur  était  un 
tai!re;iu. 

SciM5.  r.  S-;-,s. 

ScioMAMiB  ,  cii\ination  qui  con- 
siste h  évoquer  les  ombres  des  morts 
pour  apprendre  les  choses  futures. 

SciRAs ,  surnom  sous  lequel  Mi- 
nerveavaitun  temple  à  Phalère ,  port 
d'Athènes,  f^ .  SciRcs. 

ScîRE.  Le->  Solvnies  ,  peuples  qui 
habitaient  !e  mont  Taunis,  donnaient 
le  nom  de  Scire  à  trois  de  îeHrs  prin- 
cipaux dieux  ,  Arsalus  ,  Dr\us  et 
Trosobias. 

SciRESj^solemnilé  d'Atliènes,  dans  . 
laquelle  on  portait  en  pompe,  par  la 
ville,  des  leûtfs  ou  papillons  suspen- 
dus sur  les  statues  des  dieux  ,  sur- 
tout de  ^lincrve,  du  Soleil  et  de 
Neptune.  On  prétend  qu'elle  avait 
quelque  ressemblance  avec  la  fête  df  s 
Tabernacles  chez,  les  Juifs.  On  v 
faisait  de  petites  cabanes  de  feuil- 
lage ;  et ,  daiis  les  jeux  qui  en  faisaient 
partie  ,  les  jeunes  gens  tenaient  à  la 
main  des  ceps  de  vigne  chargés  de 
raisins. 

SciRIAS.  F'.  SciRAS. 

ScmoN ,  vent  furieux  auquel  on 
faisait  des  vœux ,  pour  être  garanti 
des  ravages  qu  il  faisait. 

SciBOPHORiEs  ,  ia  même  fête  que 
les  S<  ires. 

SciROPROBioH  ,  mois  attiqne ,  qui 
répond  à  Juin ,  ainsi  nommé  parrc- 
qu'on  céb-brail  dans  ce  mois  les  fêle^ 
de  Minerve  nommées  Scirophories. 

Scir.u&,  prophète  de  Dodone , 
avait  bâti ,  dit-on ,  un  teœpîe  à  Mi- 
nerve Scircs. 

SconTAs.  Sous  ce  nom  ,  tiré  d'une 
hauteur  qui  se  trouvait  dans  l'en- 
«einle  de  r<Iég;;t!opoiiS^   Pûu  avait 


SCO  555 

dans  cette  ville  une  ttatue  de  bronze 
haute  d'une  cxjuùée. 

Scopis ,  athîite  thcssr.lien  ,  dont 
Siuionide  chanta  les  exploits,  mais 
qui  ra}>attit  tiu  prix  convenu  ,  parte- 
qiie  le  po^te  a",  ait  fait  entrer  dans 
son  éiogc  celui  de  Casior  tt  âe  Poliux. 
L'avare  lutteur  renvoya  le  panée v- 
riste  aux  Tvndarides  i^our  èlre  pavé 
du  reste.  Quelque  temps  après,  Si- 
monide  s'étant  rendu  à  linvitation 
de  ratldète,  on  viiit  lui  dire  pendant 
le  repas  que  deux  jeunes  gens  de- 
m.Tudaient  à  lui  parler.  A  peine ''tait- 
il  Sorti  de  la  maiion^qu  e!le  s';é»  rcula^ 
et  écrasa  sous  ses  ruines  le  man\ais 
plaisant  et  ses  c-onvives.  On  ne  douta 
pas  que  les  deux  frèies  n'eussent 
puni  l'insulte  de  l'athlète  ,  et  récom- 
pensé les  éloges  du  poète. 

ScoPÉiiSME ,  espèce  de  sortilège 
dont  fut  accusé,  à  Rome ,  Fur.nsCre- 
siniu^,  parcequr  son  champ,  qnoique 
pîus  petit ,  rjpnortait  plus  que  ceux 
de  ses  voisins.  On  sait  qu'il  sen  jus- 
tifia en  produisant  ses  instruments 
de  labourage. 

ScohPioR  ,  un  des  douze  signes  du 
zodiaque  ,  entre  le  signe  de  la  Ba- 
lance et  celui  du  Sagiltaiie.  Les 
poètes  disent  que  c'est  le  scorpion 
qui ,  par  ordre  de  Di.ine ,  piqua  vive- 
ment au  talon  le  fier  Orion ,  lequel 
se  vantait  de  défier  les  animaux  les 
plus  féroces  ,  et  avait  voulu  violer  la 
cliaste  déesse.  Il  était  peut-être  des- 
tiné à  indiquer  les  maladies  dange- 
reuses qui  régnent  quelquefois  en 
automne.  Dans  les  hiéroglyphes  égyp- 
ti<ns,  le  scorpion  et  le  crocodile  ter- 
restre sont  l'image  de  deux  ennemis 
d'égale  force  qui  luttent  ensemble  ; 
car  tantôt  le  scorpion  succombe  , 
tantôt  le  crocodile.  Les  Egyptiens , 
voulant  désigner  nn  seid  vainqueur  , 
représentaient  ou  le  lésard ,  ou  le 
scorpion.  Voulaient-ils  désigiier  un 
vainqueur  prompt ,  c'étnit  le  croco- 
dile ;  un  vainqueui  lent ,  ie  scorpion  , 
à  cause  de  la  lenteur  de  ses  mou\e- 
nients.  HoiupoU. 

ScoTiA  ,  ténébreuse  ,  surnom 
sous  lequel  Hécate  avait  un  temple 
snpcibe  sur  les  bords  du  lac  Acné- 
ruse  en  Egvplç.  Ce  surnom  expri- 
Ll  4 


536  S  C  Y 

niait  l'empire  qu'elle  avait  sur  les 
ombres. 

ScoTios  ,  le  ténébreux ,  nom 
sous  le(|uel  Jupiter  avait  un  temple 
près  de  Sparte  ,  appureniinent  pour 
signifier  que  Thomme  ne  saurait  pé- 
nétrer dans  les  protondeurs  de  la 
divinité. 

Scr.iBE  QviNDECiM VIRAL,  officier 
au  service  desquindecimvirs,  chargé 
de  la  garde  des  livres  sibyllins. 

ScROBE  ,  ScROBiciLE,  espècc  de 
fosse  dans  laquelle  ou  faisait  des 
sacrifices  et  des  libations  en  l'honneur 
des  dieux  des  enfers. 

ScRLPULE.  (  IconoJ.  )  Ripa  le 
représente  par  un  vieillard  maigre  , 
vêtu  de  blanc ,  ayant  au  cou  une 
chaîne  d'or  ,  à  laquelle  est  attaché  un 
cœur ,  emblème  de  candeur  :  il  re- 
garde le  ciel  en  tremblant  ;  il  tient 
un  crible,  d'oti  s'envole  la  paiUe  qui 
se  sépare  du  bon  grain;  àses  pieds 
sont  un  fourneau  et  un  creuset. 

Sculpture.  (  Iconol.  )  Elle  est 
vêtue  à  la  légère  ;  le  marteau  et  le 
ciseau  qu'elle  tient  servent  à  la  faire 
reconnaître.  Autour  d  elle  sont  le 
Torse,  l'Apollon  ,  le  Laocoon,  etc.  , 
comme  étant  les  monuments  de  la 
plus  parfaite  imitation  de  la  belle  na- 
ture. On  lui  donne  aussi  pour  attri- 
buts d'autres  statues  antiques,  posées 
sur  un  riche  tapis,  pour  marquer 
que  cet  art  ne  peut  fleurir  que  dans 
un  pays  florissant.  Elle  est  encore 
représentée  par  des  génies  dont  l'un 
tient  un  compas  ,  avec  lequel  il  me- 
sure un  buste  ,  et  l'autre  travaille  à 
ébaucher  une  tète. 

I .  ScYLLA ,  fameux  monstre  de  la 
nier  de  Sicile ,  avait  été  autrefois  une 
belle  nymphe  ,  dont  Glaucus  ,  dieu 
marin  ,  fut  amoureux  ;  mais  n'ayant 
pu  la  rendre  sensible  ,  il  eut  recours 
à  Circé ,  fameuse  magicienne  ,  qui 
composa  un  poison  ,  quelle  jeta  en- 
suite dans  la  fontaine  ol\  la  nymphe 
avait  coutume  de  se  baigner.  A  peine 
Scylla  fut-elle  entrée  dans  la  fontaino, 
qu^elle  se  vit  changée  en  un  monstre 
qui  avait  douxe  griffes,  six  gueules 
et  six  tètes  ;  une  foule  de  chiens  lui 
sortaient  du  corps  autour  de  sa  cein- 
ture, et  par  des  hurlements  conti- 


S  C  Y 

nuels  effrayaient  tous  les  passants. 
Scylla  «'liravée  elle-même  de  sa  figure 
se  jeta  dans  la  mer,  près  de  l'endroit 
où  est  le  fameux  détroit  qui  porté 
son  nom.  Mais  elle  se  vengea  de 
Cir(;é  ,  en  faisant  périr  les  vaisseaux 
d'Ulysse  son  amant. 

Hointve  dit  que  Scylla  a  une  voix 
terrible ,  et  que  ses  cris  affreux  res- 
sendjlent  au  mugissement  du  lion. 
C'est  un  monstre  horrible  dont  1  as- 
pect ferait  frémir  un  dieu  même  :  il 
a  six  longs  cous  et  six  tètes  énormes , 
et  dans  chaque  tète  trois  rangs  de 
dents  qui  recèlent  la  mort.  Lors- 
quelle  voit  passer  des  vaisseaux  dans 
lo  détroit,  dit  Virgile  ,  elle  avance 
sa  tète  hors  de  son  autre,  et  les  attire 
h  elle  pour  les  faire  périr.  Depuis  la 
tête  jusqu'à  la  ceinture  c'est  une  fille 
d'une  beauté  séduisante  ;  poisson 
énorme  dans  le  reste  du  corps ,  elle 
a  une  queue  de  dauphin  et  un  ventre 
de  loup. 

On  croit  que  Scylla  était  un  navire 
desTvrréhnicnsqui  ravageait  les  côtes 
de  Sicile  ,  et  qui  portait  sur  sa  proue 
la  figure  monstrueuse  d'une  femme 
dont  le  corps  était  environné  de 
chiens.  Ajoutons  que  le  bruit  que 
fout  les  vagues  qui  se  l)riseut  contre 
les  rochers  du  détroit ,  imitant  l'a- 
boienient  des  chiens,  et  l'eau  qui  se 
précipite  avec  impétuosité  dans  les 
gouffres,  ont  aidé  à  la  fable. 

2.  —  Fille  de  Nisus  roi  de  Mé- 
gare ,  changée  en  alouette  ,  en  puni- 
tion d'une  insigne  perfidie  envers  son 
père.  (  /^. Nisus.)  f^irgile  et  Oi'ide 
paraissent  avoir  confondu  ces  deux 
Scylla. 

ScYPHius  ,  cheval  que  Neptune  fit 
naître  d'une  pierre. 

ScYRiAs  ,  Déidamie  ,  fille  de  Ly- 
comède ,  roi  des  Scyres. 

ScYRON,  fameux  brigand  qui  dé- 
solait l'Atlique.  Non  content  de  dé- 
pouiller les  voyageurs  qu'il  surpre- 
nait dans  les  défilés  des  montagnes  , 
il  les  forçait  de  lui  laver  les  pieds  sur 
un  de  ces  rochers  escarpés,  d'où, 
sans  effort  et  d'un  seul  coup  ,  il  les 
précipitait  dans  la  mer.  Là  Se  nour- 
rissaient de  chair  hvmiaine  les  tortues 
qu'il   engraissait  axmi   pour  rendre 


s  E  B 

lenr  chair  plus  délicate.  Th(?sée  le 
défit ,  et  brùia  ses  os  dont  il  fit  un 
sacrifice  à  Jupiter.  O^'icie  dit  que  ce 
héros  les  jeta  dans  la  mer ,  et  qu  ils 
furent  changé:?  eu  rochers.  (^^.SiKis.) 
M.  Boëttiger  a  établi  par  des  conjec- 
tures très  probables  que  ce  brigand 
est  le  même  que  Sinis  ,  auquel  ou 
donna  les  di%  ers  surnoms  de  Prscuste , 
Daniastès,  Pilhiocamptc,  pour  indi- 
quer les  différentes  manières  dont  il 
exerçait  ses  cruautés. 

ScïROS,  isle  de  l'Archipel,  habitée 
d'abord  par  les  Pélasges  et  les  Cariens, 
théâtre  de  la  mort  de  Thésée  (  ».  Ly- 
comède  ) ,  et  célèl>re  sur-tout  poiir 
avoir  ser^  i  d'asyle  à  Achille  désuisé 
en  fille.  Palhts  en  était  la  prolectrice. 
Elle  avait  un  temple  magnifique  sur 
le  bord  de  la  mer,  dans  la  ville  capi- 
tale ,  et  dont  les  débris  existaient 
encore  du  temps  de  Toumefort. 

ScïTHA,  ou  Scythes  ,  fils  d'Her- 
cule ,  ou,  selon  Pline  ,  de  Jupiter  et 
d'uHe  femme  moitié  serpent ,  nom- 
mée Echidna,  donna  son  nom  ù  la 
Scythie. 

Scythes,  peuples  qui  habitaient  les 
bords  de  la  mer  K^oire.  Ils  adoraient 
\esta  ,  Jnpiter  et  la  Terre  qu'ils 
croyaient  sa  femme ,  Mars  et  Her- 
cule. Ils  juraient  par  le  vent  et  par 
1  epée  ,  l'un  comme  auteur  de  la  vie 
et  de  la  respiration,  et  l'autre  comme 
donnant  la  mort.  Ils  sacrifiaient  des 
chevaux  à  Mars  ,  représenté  par 
1  épée  ,  et  quelquefois  ils  lui  imnH>- 
laient  un  homme  de  chaque  centaine 
de  leurs  prisonniers  de  cuerre. 

ScYTHON.  Ovide  lui  donne  l'épi- 
thète  Ainbigims,  parcequ'il  pouvait 
se  changer  en  femme  ,  et  reprendre 
à  son  ^ré  sa  forme  natiuelle. 

Seater,  divinité  saxonne. 

SÉBiDiKS,  fêtes,  les  mêmes  que 
les  Siibasies.  V.  Sabasicj. 

Sébasi  us  ,  respectable  ,  surnom 
de  Jupiter. 

Sébéthis, nymphe,  fille  d'Œbalns. 

Sebhil,  ou  Sebhakl  (  >/.  Mah.), 
ange  qui  tient  les  livres  où  les  bonnes 
et  mauvaises  actions  des  hommes 
sont  écrites. 

Sébuéens  (  3f.  Rahb.  ) ,  anciens 
sccuàtes  juifs,  qui  chai^geaicnt  les 


SEC  5-^ 

temps  marqués  par  la  loi  pour  la  cé- 
lébration des  principales  fêtes  de 
Tannée ,  et  tpii  soleumisaientla  Pâque 
le  septième  mois. 

Séblt.aëns  (3/.  /îait.),  rabbins 
ou  docteurs  juifs  qui  ont  vécu  et 
enseigné  depuis  la  publication  du 
Talmud.  Séljuraën  signifie,  en  hé- 
breu, c/ui  opine  ;  et  ce  nom  leur  fut 
donné  parceque  ,  le  Talmud  étant 
publié  et  reçu  dans  toutes  les  ccoies 
et  svnagogucs.  les  sentiments  de  ces 
docteur»,  postérieurs  au  Talmud  ,  ne 
faisaient  plus  des  lois ,  mais  n'étaient 
plus  que  de  simples  opinions. 

Secespita  ,  couteau  fort  long  dont 
on  se  ser\ait  pour  égorger  la  vic- 
time ,  ou  pour  tirer  ses  entrailles.  Il 
avait  un  manche  rond  d'ivoire ,  garni 
dor  ou  d'argent. 

Séchana'ga  (  .>/.  ïfid.  ) ,  roi  des 
serpents,  le  Pluton  des  Indous.  Voici 
com.i.e  le  neiut  le  Bhagavat:  «  Son 
»  ;iir  est  fier;  il  a  mille  tètes,  et  sur 
»  chacune  porte  une  couronne  ornée 
»  de  pierreries  éblouissantes  ,  dont 
»  une  est  plus  grosse  et  plus  brillante 
»  que  les  autres.  Ses  jeux  sont  ar- 
»  dents  connne  des  torches  enilani- 
>»  niées  ;  mais  son  cou,  ses  langues  et 
»  son  corps,  sont  noirs.  Les  manches 
»  de  son  vêtement  sont  jaunes.  Un 
»  joyau  étincelant  pend  à  chacune 
«  de  ses  oreilles.  Ses  bras  sont  éteu- 
»  dus  et  ornés  de  richt-s  bracelets , 
»  et  ses  m;iins  {Hjrtent  la  sainte  co- 
»  (piille,  l'arme  radiée,  la  masse  de 
»  gnerre ,  et  le  lotos.  » 

Sèche  (>/.  Egy-pt.),  hiéroglyphe 
de  rhomme  qui ,  courant  à  sa  perte, 
trouve  son  s;ilut.  La  sèche,  en  elTet , 
s'avance  sans  crainte  vers  le  pêcheur  ; 
mais  bientôt,  voyant  qu'il  ^  eut  la  sur- 
prendre, elle  répand  dans  l'eau  une 
liqueur  noire,  qui  la  dérobe  aux  re- 
gards ,  et  lui  donne  le  moyen  d'échap- 
j>er.  Uorapoll. 

Secours.  (  Tconol.  )  C'est  une 
feramearmée  qui  lient  une  épée  nue  : 
c'est  le  secours  contre  les  incursions 
ennemies.  E!!e  porte  une  f)ourie ,  et 
un  panier  rempli  de  vibres  :  c'est  le 
secours  dans  les  calamités.  Elle 
marche  à  grands  pas,  car  le  secours 
doit  être  prompt. 


538 


SEC 


SrcRET.  (  Iconol.  )  Graveîot  le 
personnifie  sous  les  tmits  d'une  ma- 
trone ^rave ,  qui  pose  un  anneau  sur 
les  lèvres ,  comme  pour  les  sceller , 
tandis  que  son  autre  main  est  placée 
sur  sa  poitrine  dans  1  action  de  ren- 
fermer en  elle-même  ce  qui  lui  est 
confié.  Près  d'elle  se  voient  la  lif;ure 
ti  liarpocrate  ;  celle  du  Sphinx,  hié- 
roglyphe du  secret  chez  les  Egyp- 
tiens; ce  qui  lavait  fait' prendre  par 
Autuste  pour  son  cachet,  f.  Kipa 
y  met  une  grenouille ,  de  celles  qui , 
selon  Pline,  sont  uiuetles,  et  qui  se 
voyaient  sur-tout  dans  l'isie  de  Sé- 
riplic,  de  la  mer  Kfée  ;  ce  qui  avait 
donné  lieu  au  proverbe  Raiia  Sen- 
yhia ,  pour  dcsif;ner  une  peràoniie 
d'ime  humenr  taciturne.  (/  .  Har- 

l'OCRATB  ,   SlLLKCE  ,    MuTA.  )    On  le 

représente  encore  par  un  jeune 
homme  totalement  enveloppé  d'une 
draperie  noire  ,  couleur  emLléma- 
tique  du  profond  ouhli  Oii  doivent 
être  ensc\  élis  les  secrets  qui  nous  sont 
confiés.  Il  a  sur  la  bouclie  un  })aii- 
deau ,  sur  lequel  il  imprime  encore 
Un  cachet. 

StCFtETUs  ,  surnom  de  Jupiter  , 
apparemment  lorsqu'on  l'honorait  en 

f)arliculier ,  ou  sans  le  confondre  avec 
es  autres  dieux. 

Sécllaiees  (Jeux).  C'étaient  des 
fêtes  solemnelles  que  l'on  célébrait , 
avec  une  grande  pompe ,  vers  les  ap* 
proches  de  la  moisson,  peudant  trois 
jours  et  trois  nuits  consécutiis.  £n 
voici  l'origine  : 

Dans  les  premiers  temps  de  Rome , 
c'est-ii-dire  sous  les  rois  ,  itn  certain 
Valésus  ou  \'alésius,  qui  vivait  à  la 
campagne  dans  mie  terre  du  pays  des 
Sabins  ,  proche  du  village  d'Erèîe  , 
eut  deux  fils  et  une  fille  qui  furent 
frappés  de  la  peste.  Il  reçut,  dit-on  , 
ordre  de  ses  dieux  domestiques  de 
descendre  le  Tybre  avec  ses  enfants, 
jusqu'à  un  lieu  nommé  Trireiitàiin , 
qui  était  au  bout  du  Champ  de  i>Iars , 
et  de  leur  y  faire  boire  de  !'e:.n  qu'il 
ferait  chauffer  sur  l'autel  de  Piuton 
et  de  Proserpiu'*.  Les  enfants ,  en 
ayant  bu ,  se  truu\èrent  parfaitement 
guéris.  Le  père,  en  action  de  i' races, 
offrit  au  même  endfoit  des  sacriilces , 


S  E  C 

célébra  des  jeux,  et  dressa  aux  dieux 
i\ii:&  lits  de  parade,  Lecliilernia , 
pendant  trois  nuits  ;  et  jKjur  porter 
dans  son  nom  même  le  souvenir  d"ua 
événement  si  singulier ,  il  s'appela  , 
dans  la  siu'te  ,  Manius  y  a/anus 
Térentiiws  ;  Maniiis  ,  à  cause  des 
divinités  infernales  auxquelles  il  avait 
sacrifié;  Valeiius,  du  nom  Fulere, 
parceque  ses  enfants  avaient  été  réta- 
blis en  santé  ;  et  TercnLitius,  du  lieu 
où  cela  s'était  passé. 

En  245 ,  c'est-à-dire  l'année  d'après 
que  les  rois  furent  chassés  <le  Rome  , 
u:ie  peste  violente  ,  accompasnce  de 
plusieurs  prodiges,  ayant  jetéla  cc>ns- 
ternation  dans  la  ville,  \  aienus  Pu- 
bhcola  fit  sur  le  même  autel  des 
sacrifices  à  Piuton  et  à  Proserpine  , 
et  la  contagion  cessa.  Soixante  ans 
après ,  on  réitéra  les  mêmes  sacrifices 
par  ordre  des  prêtres  des  Sibylles , 
en  y  ajoutant  les  cérémonies  pres- 
crites par  les  livres  sibyllins  ;  et 
alors  il  fut  réglé  que  ces  fêtes  se 
feraient  toujours  dans  la  suite  à  la  fin 
de  cbaque  siècle  ;  ce  qui  leur  fit  don- 
ner le  nom  <le  jeux  séculaires.  Ce 
ne  fut  que  long-temps  après,  c'cst-à- 
dite  pendant  la  seconde  guerre  de 
Cartilage  ,  qu'on  institua  les  jeux 
Apollinaires  en  l'honneur  d'Apollon 
et  de  Latone.  On  les  célébrait  tous 
les  ans  ;  mais  ils  n'étaient  pas  distin- 
gués des  jeux  séculaires  l'année  qu  on 
représentait  ceux-ci. 

L'appareil  de, ces  jeux  était  fort 
considérable.  On  envoyait  des  hé- 
rauts dans  les  provinces,  pour  inviter 
les  habitants  à  la  célébration  d'une 
fête  qu'ils  n'avaient  jamais  vue  ,  et 
qu  ils  ne  reverraient  jamais. 

On  distribuait  au  peuple  certaines 
graines  et  certaines  choses  lustrales 
et  expiatoires.  On  sacrifiait  la  nuit  à 
Plulon  et  à  Proserpine,  aux  Parques , 
aux  Pythies  ,  à  la  Terre;  et  le  jour 
à  Jupiter  ,  à  Junon  ,  à  Apollon  ,  à 
Latone ,  à  Diane  et  aux  Génies.  On 
faisait  des  veilles  et  des  supplications; 
on  plaçait  les  statues  des  dieux  sur 
des  coussins ,  où  on  leur  servait  les 
mets  les  plus  excpiis.  Enfin ,  pendant 
les  trois  jours  que  durait  la  fête  ,  on 
chantait  trois  cantiques  dilierenls  , 


s  F,  c 

(  imine  l'assure  Zosiine,  et  l'on  don- 
nait :;ii  peuple  cliw.rs  spectacles.  La 
scène  de  la  féte  ciiai!;;eait  chaque 
j'jin-  ;  ie  premier  on  s'assemblait  dans 
le  Champ  de  Mars  ,  le  second  :!U 
Canitole,  et  le  troisième  sur  lo  mont 
Pabtiu.  Ce  l'nt  pour  ceux-ci  qu  Hv- 
race  composa  son  Potnieséculaiie. 
Il  fut  chanté  dans  le  temple  d'A- 
po'lon  Palatin,  que  l'emperenr  avait 
fait  Làtir  onze  ans  auparavant.  C  est 
un  monument  curieux  des  cérémonies 
qui  s'observaient  dans  cttle  fcie. 

Les  poèmes  séculaires  étaient 
chantés  par  cinquantwqnatre  jeunes 
f;eas  ,  partagés  en  deux  clia  urs,  dont 
l'un  était  compc■^é  de  vinpt  -  sept 
garçons ,  et  l'autre  de  vingt-sept  fiilcy. 

Secliii  Du.  On  trouve  dans  une 
inscription  securis  liiis  ,  ce  ijui  doit 
s  enlCEdrerelativeniciit  pourlesdieux 
qui  procurent  la  santé  de  l'ame  ou 
du  corps. 

Sécurité.  Sur  une  médaille  de 
Nérou ,  elle  appuie  sa  tète  sur  sa 
nuun  droite  ,  avec  unejamîve  éfeiiduc 
nonchalaumient.  Une  autre  la  ïiré- 
senîe  appuyée  sm-  le  coude  eoiiche , 
avec  la  main  droite  placée  sur  la  tète, 
expression  du  repos.  Sur  une  troi- 
sième ,  on  la  Toit  tenant  d'ime  u:ain 
une  corne  daLondance ,  et  de  i'ànf  re 
niellant  le  feu  avec  un  flamijrau  h 
un  monceau  d'armes  qui  est  à  ses 
pieds.  Sur  une  médaille  de  Titus  , 
elle  parait  assise  devant  un  autel 
allumé,  parccquc,  disent  les  anti- 
qncires ,  le  culte  que  l'on  rend  à  la 
divinité  produit  la  sécmitc  de  l'em- 
pire. Sur  une  autre  d'Adrien ,  elle 
est  à  demi  nue  ,  assise ,  appuvée  sur 
ime  corne  d'abondance,  et  en  tient 
une  autre  dans  ses  mains,  parceque 
la  sécurité  publique  vient  du  soin 
que  prend  le  fiouvernemeut  d'entre- 
tenir ral)ondanee. 

I.  SîcurECRs ,  pladiateurs  qui 
avaient  pour  armes  une  épée  et  une 
espèce  de  massue  à  bout  plombé.  Ils 
étaient  ainsi  nommes ,  parcequ'ils 
devaient  poursuivre  les  réliaires. 

■2.  —  Ce  nom  était  aussi  donné  à 
ces  pladiateuis  q-.ii  prenaient  la  i,'ace 
de  ceitx  qui  étaient  tués  dans  le  com- 
bat ,  ou  qui  combattaient  le  vaia- 


S  E  E  539 

queur  ;  ce  daugereux  honneur  était 
tiré  au  sort. 

StnÈM ,  ou  Sedolk  (  J/.  Pers.  ), 
fête  dahs  laquelle  i-^s  Perscr.s  ;u.'u- 
Uicnt  de  prands  icu^n.  pendant  la 
nuit ,  autour  desquels  ils  loi^t  des 
ftstiîis  et  des  danses. 

Skdbas  ^  M.  îilah.  ) ,  espèce  de 
lotua  du  paradis,  du  bois  dutjufl  ks     < 
mu-sulmano    djsect~qu 'étaient  faites 
les  tat'les  de  la  Ici  doiiDees  à  Moise- 

Sèdke  {M.  Muh.),  grand-prètre 
de  la  seet»-  d  Ali ,  chef  des  Persans. 

Le  ièdre  est  nonuiié  par  le  sophi 
de  Peise  ,  qui  confère  oruinuirenu-nt 
cette  dignité  à  son  plus  proche  pa- 
rent. 

La  jurisdiction  du  sèdre  s'étend  à 
tout  ce  qui  a  rapport  aux  établissc- 
nients  pieux,  aux  mosquées,  aux 
hôpitaux ,  aux  col!è;:es ,  aux  tomLeavx 
et  aux  monastères.  Il  dispose  de  tocs 
les  emplois  ecclésiastiques ,  et  nomn;e 
tous  le.^  supérieurs  des  niaisons  rel.- 
gieuaes  ;  ses  décisions  en  matière  ce 
relii'ion  sont  reçues  comme  auîa:  t 
d'oracles  infaillibles  ;  il  juge  de  toutes 
les  matières  criminelles,  dans  .-a 
propre  maison ,  sans  appel  ;  et  il  est , 
sans  contradiction,  la  seconde  per- 
sonne de  l'empire. 

Néanmoins  le  caractère  du  sèdre 
n'est  pas  indélébile  ;  il  quitte  souvent  ; 
sa   dignité   pour  occuper  un   poste" 
purement  séculier.  Son  autorité   est- 
balancée    par    celle  du   mntsichid  , 
ou  premier  théologien  de  Tenipire. 

ScEiKHALESLAM,  c.-à-d.  le  vieil- 
lard, ou  le  chef  de  la  loi.  Les  musn'- 
mans  désignent  par  ce  nom ,  ou  ua 
grand  iman  ,  ou  le  muphti ,  qui  est 
leur  souverain  pontife. 

Seeks  (  M. lad.),  jccte  hérétique 
séparée  des  hrahmes  ,  qui  croit  qu'il 
n  y  a  qu'un  Dieu  tout-puissant  quj 
remplit  l'espace ,  pénètre  la  matière  , 
et  seul  est  dicne  de  l'hommage  et  de 
l'invocaiion  des  humains.  Ils  pensent 
encore  quHm  jour  h  venir  la  vertu 
sera  récompensée  et  le  vice  puni  ; 
dogme  qui  non  seulement  prescrit  la 
tolérance .  mais  interdit  toute  dispute 
avec  ceux  d'nneautrccrovance.Leur 
livre  sacré  défend  le  meurtre,  le  vol 
et  tous  ies  crùues  coctraixes  à  Tordre 


54o  S  E  F 

et  à  la  paix  de  la  société  ;  recom- 
mande la  pratique  de  tontes  les  vertus, 
mais  sur-tout  une  philanthropie  uni- 
verselle ,  et  l'exercice  illimité  de 
riiospitalité  envers  les  étrangers  et 
les  voyageurs. 

Séfer-Tora.  ,  livre  de  la  loi. 
(  M.  Jiahh.  )  Les  Juifs  modernes 
se  vantent  d'en  avoir  un  eNemplaire  , 
copié  de  la  main  d'Esdras  ,  sur  lor- 
thographe  de  Moïse.  C'est  au  Caire 
cjue  se  conserve  ce  livre.  Il  en  est  de 
cet  exemplaire  comme  de  bien  des 
reliques  ,  dont  on  peut  révoquer  en 
doute  l'authenticité.  Quoi  qu'il  en 
soit ,  les  Juifs  en  ont ,  dans  toutes 
leurs  synagogues,  des  copies  écrites 
sur  du  vélin,  avec  de  l'encre  faite 
exprès  ,  en  caractères  quarrés ,  qu'ils 
appellent  meruhaad.  Ces  copies  sont 
liâtes  avec  la  plus  grande  correc- 
tion. S'il  arrivait  au  copiste  d'y 
glisser  la  moindre  lettre  superflue  , 
ou  d'en  oublier  quelqu'une  ,  il  fau- 
drait recommencer  tout  l'ouvrage. 
La  forme  de  ces  livres  qui  contien- 
nent les  lois  de  Moïse  est  semblable 
à  celle  des  livres  des  anciens.  Ce  sont 
des  peaux  de  \élin  cousues  ensemble 
avec  les  nerfs  d'un  animal  monde  , 
cl  roulées  sur  deux  bâtons  qui  sont 
aux  deux  extrémités  ,  et  qu'ils  nom- 
ment hez-haini,  c'est-îV-dire  bois  de 
vie.  Les  femmes  juives  emploient 
toute  leur  industrie  pour  former  un 
tissu  digue  d'envelopper  ce  livre 
sacré.  Il  a  ordinairement  deux  enve- 
loppes ,  et  celle  qui  est  par-dessus 
est  la  plus  riche.  Comme  les  bâtons 
excèdent  de  beaucoup  le  vélin  ,  ils 
en  couvrent  quelquefois  les  extré- 
mités avec  un  tissu  d'argent ,  orné 
de  grenades  et  de  clochettes  ,  auquel 
ils  donnent ,  à  cause  de  ces  orne- 
ments ,  le  nom  de  Himoniii. ,  qui 
signifie  pomme  de  prenade.  Ils 
mettent  au-dessus  ,  tout  autour ,  une 
courorme  qui  est  entière  ou  à  moitié, 
et  qui  pend  par-devant  :  ils  la  nom- 
ment hatara ,  ou  chedertora  ,  c'est- 
ft-dire  couronne  de  la  loi.  Lorsqti'on 
lit  ce  livre  de  la  loi,  on  le  déroule 
sur  une  espèce  d'autel  de  boisj,  un 
peu  élevé,  placé  au  milieu  ou  à  l'en- 
trée de  la  synagogue  ;  et  quand  on 


l 


S  E  H 

prêche  ,  le  livre  reste  sur  cette  es- 
pèce de  pupitre.  (  f^ .  Synagogue  , 
Paralciod.  )  Le  respect  des  Juifs 
pour  le  livre  sacré  est  si  grand, qu'il» 
achètent  l'iionncur  de  le  tirer  de  l'ar- 
moire où  il  est  enfermé  ,  et  de  l'y 
remettre ,  honneur  qui  ne  s'accorde 
qn  au  pins  offrant.  L'argent  qui  en 
rovient  est  employé  h  l'entretien  de 
a  s\nagogue,  ou  au  soulagement  des 
pauvres. 

Lfs  enfants  des  Juifs  apportent  à 
la  synagogue  des  rubans  destinés  à 
envelopper  le  livre  de  la  loi  ,,sur  les- 
quels sont  brodés  à  l'aiguille  leurs 
noms  et  ceux  de  leurs  parents  ,  leur 
âge  et  le  jour  de  leur  naissance.  C'est 
le  père  de  l'enfant  qui  remet  le  ruban 
entre  les  mains  de  ceux  qui  sont 
chargés  du  livre  de, la  loi.  En  enve- 
loppant le  Séfer-Tora  dans  ces  ru- 
bans ,  on  prend  garde  que  les  lettres 
qui  y  sont  brodées  soient  tournées 
du  coté  de  la  loi ,  et  même  la  tou- 
chent s'il  est  possible.  On  attache  à 
la  couverture  de  ce  livre  sacré  ,  par 
le  moyen  d'une  petite  chaîne  d'ar- 
gent ,  une  lame  de  pareil  métal ,  qui 
est  creuse  ,  et  renferme  plusieurs 
autres  lames  plus  petites,  sur  les- 
quelles sont  gravés  les  noms  des  fêtes 
et  des  solemnités  auxquelles  on  a 
coutume  délire  la  loi.  Sur  la  grande 
lame  sont  tracées  ces  paroles  ,  La 
couronne  de  la  loi;  oh  celles-ci , 
La  sainteté  du  Seigneur. 

Ségeti A ,  Segesta  ,  divinité  cham- 
pêtre qui  avait  soin  des  bleds  au 
temps  de  la  moisson.  Les  laboureurs 
l'invoquaient  alors  pour  obtenir  d'a- 
bondantes récoltes.  Rac.  Seges  , 
moisson. 

Segiadah  ,  ou  Segtadeh  (  M. 
Mah.  ) ,  petit  tapis  ou  natte  de  jonc 
que  les  musulmans  portent  toujours 
avec  eux,  pour  s'y  agenouiller,  et 
faire  les  cinq  prières  que  leur  loi 
leur  commande  chaque  jour. 

Segjin  (  M.  Mah.),  la  septième 
partie  de  l'enfer,  la  plus  basse  de 
toutes  ,  dans  laquelle  sont  jetées  les 
âmes  des  impies,  sous  l'arbre  noir  et 
ténélncux,  où  l'on  ne  voit  aucune- 
lueur. 

SÉHÉLAN  (  31.  Or.  ) ,   monarqua 


s  E  J 

du  povs  fabuleux  appelé  ,  dans  les 
romans  orientaux  ,  le  Ginnistau ,  ou 
Kovaurae  des  Fées. 

Seia  ,  divinité  champêtre  qui 
veillait  à  la  conservation  des 
Lieds  encore  enfermes  dans  le  sein 
de  la  terre. 

Seike,  une  des  plus  grandes  ri- 
vières de  France.  On  la  ret-onuait 
principalement  au  cvï^ne  qui  est  à 
ses  côtés.  Oa  voit  dans  le  jardin  des 
Tuileries  un  grouppe  de  Coitslou 
l'aîné,  qui  représente  la  Seine  et  la 
Marne  :  à  côté  deiles  sont  deux  eu- 
farats  ;  l'un  semble  jouer  avec  un  cy- 
^ne,  attribut  de  la  Seine;  l'autre 
tient  une  écrivisse  qui  désigne  la 
Marne.  La  figure  représentant  la 
Seine  est  plus  élevée  que  la  Marne, 
et  reçoit  cellç-cidans  son  sein. 

Seisacutheia  ,  l'action  de  se- 
couer un  fardeau  ,  sacrifice  publie 
que  faisaient  les  Athéniens  eu  mé- 
moire de  la  loi  de  Sulon  qui  avait 
remis  les  dettes  aux  pauvres  ,  ou  du 
moins  en  avait  diminué  les  intérêts  , 
et  empêché  les  créanciers  de  se  saisir 
de  leurs  personnes.  Rac.  Seicin , 
mouvoir  ;  achlhos  ,    fardeau. 

SÉiviAS ,  secte  de  Lrahmiues  spé- 
cialement dévoués  au  culte  d'Ixora  , 
ou  Esvvora  ,  qu'ils  regardent  obmme 
supérieur  à  Wishnou.  Pour  se  faire 
reconnaître ,  ils  ont  coutume  de  se 
tracer  sur  la  tète  quatre  ou  cinq 
lignes  avec  de  la  cendre  de  bouze  de 
vache.  Plusieurs  portent  au  cou  ,  ou 
dans  leurs  cheveux  ,  cette  infâme 
idole  d'Ixora,  qnon  appelle  Lingam. 
(  T^.  Lingam.  )  Ils  l'attachent  aussi 
au  bras  de  leurs  enfants. 

Séjahs,  moines  mendiants  de  la 
religion  mahométane.  Ce  sont  pour 
h\  plupart  des  vagabonds  et  des  liber- 
tins. Ils  ont  des  monastères  qu'ils 
n'habitent  presque  jamais.  Leurs  sn- 

Eérieurs  ,  en  les  envoyant  à  la  quête , 
•nr  commandent  de  ne  revenir 
qu'avec  une  certaine  somme  d'ar- 
gent ,  et  une  certaine  quantité  de 
vivres.  Ils  courent  avec  ce  congé  de 
villes  en  villes  ,  de  villages  en  vi!- 
laees  ;  et  quand  ils  arrivent  dans  une 

1>Iace  publique  ,  ils  crient  de  toutes 
eurs  forces  :   «  Dieu ,  envoyeï-ooas 


SEL  54c 

»  tant  d'écus  et  tant  de  mesures  de 
»  riz.  »  Après  celte  singulière  dé- 
claration ,  ils  vont  dans  les  maisOJis 
et  dans  les  rues  faire  usage  de  leurs 
ruses  et  de  leur  adresse. 

Se  L  AGE  (  M.  Celt.),  plante  que 
les  Druides  cueillaient  avec  des  pra- 
tiques superstitieuses,  comme  le  sa- 
molus.  Il  fallait,  dit  Pline ,  l'arra- 
cher sans  couteau,  et  de  Ja  maia 
droite ,  qui  devait  être  couverte 
d'une  partie  de  la  robe  ,  puis  la  faire 
passer  secrètement  à  la  main  gaucho, 
comme  si  on  l" avait  volée  ;  enfin  ,  il 
fallait  être  vêtu  de  {blanc  et  nu- 
pieds  ,  et  avoir  préalablement  offert 
un  sacrifice  de  pain  et  de  vin. 

Selamanès  ,  nom  syrien  de  Ju- 
piter ,  sur  une  inscription  trouvée  , 
il  y  a  près  d'un  siçcle  ,  près  d'AIep 
en  Svrie.  V^.  Madbacchus. 

Sélasie  ,  surnom  de  Diane. 

Sélasphore  ,  porie  -flambeau  , 
Diane  honorée  sous  ce  nom  chez  les 
Phlyens.  V.  Phosphore. 

Selecti  ,  choisis.  Le  conseil  de 
Jupiter  était  composé  de  douze  dieux 
nommés  Consentes  ;  mais  les  Ro- 
mains, s'iniaginant  que  ce  nombre  ne 
suffisait  pas  au  gouvernement  du 
monde ,  l'augmentèrent  de  huit  nou- 
veaux conseillers  qu'ils  appelèrent 
Selecti.  Ceux  qu'ifs  honorèrf-nt  de 
ce  choix,  qu'ils  crurent  ratifié  par 
Jupiter  ,  étaient  Genius  ,  Janus  , 
Saturne  ,  Bacchus  ,  Pluton  ,  le 
Soleil ,    la  Lune,  et  Tellus. 

Séléké  ,  fille  d'Hypérion  et  de 
Rhéa ,  ayant  appris  que  son  frère 
Hélion,  qu'elle  aimait  tendrement  , 
avait  été  nové  dans  lEridan  ,"  se 
précipita  du  liant  du  palais.  On  pu- 
blia que  le  frère  et  la  sœur  avaient 
été  changés  en  astres,  et  qu'ils 
étaient  le  soleil  et  la  lune.  Les 
Atlantides ,  au  rapport  de  Diodore  , 
honorèrent  depuis  ce  temps-là  ces 
deux  astres  sous  le  nom  d'Hélion  et 
de  Sé.'éné.  C'est  en  effet  le  nom  grec 
du  soleil  et  de  la  lime. 

SÉLÉNiriDES  ,  femmes  d'Asie  qui 
ponuaient  des  œufs  d'où,  naissaient 
des  gé:'.nts  dune  grandeur  énorme. 
Séumkus  ,  fleuve  d'Achaïe  qui  a 


542  s  E  M 

son  embouchure  près  (l'une  fontaine 

appfiée  Arf;vre.  ;   .  Argyr.e. 

Sei.li  ,  1  s  piètres  qui  ,  dans  le 
principe ,  rriidirtiit  les  oi;if-les  h 
Doiione.  Ce  nuiii  leur  tiil  .donné  de 
Selles,  viiJe  d'Epire,  on  de  in  rivière 
qu/Joint-.re  a/ipellc  Seliéis. 

SEiaisTERNEs ,  festins  que  Ton 
donnait  au\  déesses;  ainsi  nouinics 
pan^eque  l'on  mettait  ienrs  statues 
sur  des  sièsres  appelés  sellée  ,  pour 
faire  allusion  à  leur  ancienne  fru- 
galité. 

StMARGLE,    ou    SiMAEr.GLA.     (  M. 

SI.),  divinité  de  Kiew.  On  ne  sait 
rien  de  positif  sur  le  cuite  et  les  at- 
tributs de  cette  divinité.  Le  seul 
renseignement  est  l'ordonnance  par 
liquclie  Wladimir  enjoiouit  qu  on 
sacrifiât  à  Se!nari;le ,  ainsi  qu'aux  au- 
tres divinités  du  pays. 

I.  SémÉlé,  hiie  de  Cadmus  et 
d'Harmonie,  avant  plu  à  Jupiter, 
devint  enceinte  de  Bacchus.  La  ja- 
l.iuse  Junon,  sous  la  figure  de  Béroé 
sa  nourrice ,  lui  inspira  des  soupçons 
sur  la  qualité  de  son  amant  .  et  lui 
conseilla  d'exieer  de  lui  qu'il  p.irùt 
devant  elle  avec  la  même  majesté 
qu'il  se  laissait  voir  à  Junon.  Sémélé 
suivit  ce  perfide  conseil ,  et  oblijiea 
Jupiter  de  lui  jurer  par  le  Stvx  qu'il 
lui  accorderait  sa  demande.  Le  dieu 
voulut  lui  fermer  la  Louclie  ,  pour 
l'empcclier  d'achever  sa  demande  ; 
mais  il  n'était  plus  temps.  A  peine 
fut-il  entré  dans  le  palais,  qu'il  l'em- 
brasa entièrement ,  et  Sémélé  périt 
dans  cet  incendie.  Mais  le  fruit 
quelle  Purtnit  ne  périt  pas  avec  elle. 
(  f^.  Bacchls.  )  Quand  Bacchus  fut 
f;rand  ,  il  descendit  aux  enfers  pour 
en  retirer  sa  mère  ,  et  obtint  de  Ju- 
piter quelle  serait  ati  ran^  des  im- 
mortelles ,  sous  le  nom  de  Chioné. 
Quelque  galanterie  qu'eut  ctte  prin- 
cesse .  et  dont  l'issue  fut  peut-être 
tratrique .  donna  lieu  à  cette  fable. 
Pausanias  dit  que  Cadmus,  s'étant 
apnerçu  de  la  grossesse  de  Sémélé  , 
la  lit  enfermer  dans  un  coffre  elle  et 
son  fruit ,  et  qu'ensuite  ce  coflre  fut 
abandonné  i^  la  merci  des  flots,  qui 
-  le  portèrent  jusques  chez  les  Bra- 
siates,    dans  la  Laconie  ;    que    ces 


S  E  :î 

peuples ,  avant  trou\  é  Sémélé  morte , 
lui  firent  de  magnifiques  funérailles , 
et  prirent  soin  de  l'éducation  de  son 
fils. 

Sémélé  ,  dit  le  poète  Nonniis  , 
fut  transportée  au  ciel ,-  oi'i  elle  con- 
versait avec  iJiane  et  Minerve ,  et 
mangeait  à  la  même  table  avec  Ju- 
piter,  Mercure  ,  IVLirs  et  Vénus.  Le 
faux  iJrphéc  l'appelic  déesse  et  reine 
de  t(jul  le  monde.  Il  ne  parait  pour- 
tant pas  (pje  son  culte  ait  été  fort  en 
vogue  :  on  trou\e  dans  une  pierre 
gravée,  rapportée  par  Begev,  ces 
mots,  Les  i^énf-es  trcnihlenLaunoin 
{Le  l5't■/)^é/e,^d'olï  on  peut  inférer  que 
Sémélé  avait  reçu  de»Jupifer  qucîr- 
que  autorité  sur  tes  génies  ou  divinités 
inférieures.  Phiiostrate  dit  esifin  que 
quand  Sémélé  fut  brûlée  à  l'arrivée 
de  Jupiter ,  son  image  monta  au 
ciel  ,  mais  qu  elle  était  obscure  et 
noircie  par  le  feu  de  la  fondre. 

1.  — Fête  grecque  dont  parlée* - 
sychius  ,  probaljlement  en  l'honneiu- 
de  Si-mélé. 

Seweleia  Proles  ,  Bacchus  ,  fils 
de  Sémélé. 

Semeleius  Héros  ,  le  même. 

Semendov:»  (  >/.  Pers.) ,  dive  ou 
géant  défait  par  Caiumarath  ,  pre- 
mier roi  de  Perse.  C'est  le  Briarée 
des  Persans  ;  car  les  romans  orien- 
taux disent  qu'il  avait  mille  et  une 
mains  et  des  centaiFies  de  bras.  Bibl. 
Orient. 

Sémenttnes  ,  fériés  que  les  Ro- 
mains célél)raient  tous  les  ans,  pour 
obtenir  de  bonnes  semailles.  Elles  se 
célébraient  dans  le  temple  de  la 
Terre  ,  le  2/|  de  Janvier  pour  l'ordi- 
naire ;  car  le  jour  n'était  pas  tou- 
jours le  même.  On  priait  la  Terre 
de  donner  croissance  aux  groins 
et  aux  autres  fruits  qu'on  lui  avait 
confiés. 

Semtca  ,  ou  imposition  des  mains. 
C'est  le  nom  que  donnent  les  Juifs 
moderiies  à  la  cérémonie  qui  se  pra- 
tiquait autrefois,  lorsfjue  quelqu'un 
était  reçu  au  nombre  d"s  docteurs  ou 
anciens.  Le  chef  du  Sanhédrin  ,  ou 
seulement  un  autre  ancien,  imposait 
les  mains  au  candidat,  en  prononçant 
quelques  paroles. 


s  i:  M 

SEvirtr.  ,  le  Centaure  Chiron  , 
uioitic  liomnoe  tt  iiioilié  cheval. 

Sémikaibe.  (M.Mexic.yhes  Me- 
xicaias  avaient  une  espèce  de  sémi- 
naire où  les  fiiles  étaient  éievées  dans 
la  pratiffue  des  austérités  religieuses. 
On  les  y  enfermait  dès  l'iige  de  douze 
à  treize  ans,  sous  la  con-iuite  d  nnc 
supérieure  qui  avait  soin  de  les  f'irmer 
à  la  vertu.  Tant  qu'elles  demeuraient 
dans  cet  asvle  ,  elles  étaient  oblii^ées 
davoir  la  tête  rasée  ,  et  de  garrier 
leur  virginité.  Sii  arrivait  qu'elles 
iriolassent  cette  dernière  obligation  , 
ce  qui  était  assei  difficile  ,'  elles 
étaient  piuiics  de  uiort.  Leurs  occn- 
patioils  n'avaient  pour  but  que  le 
service  des  dieux.  Elles  étaient  char- 
gées d'entretenir  la  propreté  dans  les 
temples,  de  préparer  les  viandes  qui 
de>  aient  être  oilertes  aux  idoles ,  de 
travailler  aux  divers  ornements  des- 
tinés à  parer  les  temples.  Elles  se 
rendaient  à  minuit  dans  une  cliapeile 
partj/rulière  du  temple  ,  où  elles  se 
donnaient  des  coups  de  lancettes  en 
dit'térentes  parties  du  £orps ,  et  s? 
frottaient  le  visage  avec  le  sang  qui 
en  coulait.  Elles  ne  sortaient  de  leur 
retraite  que  lorsque  leurs  parents 
avaient  trouvé  un  parti  convenable 
pour  les  établir  dans  le  monde. 

SÉmiramis  ,  née  à  Ascalon  ,  ville 
de  Svrie  ,  vers  lan  du  monde  2754  , 
le  i25o*  avant  J.  C.  La  fable Ya  fait 
fille  de  la  déesse  Dercéto  ou  Ater- 
gatis.  Exposée  à  sa  naissance,  elle 
fiit  nourrie  par  des  colombes  ,  ce  qui 
la  fît  appeler  Sémiramis  ,  nom  syria- 
que de  cet  oiseau  ;  aussi  la  colombe 
lui  fut-elle  chère  durant  sa  vie.  L'his- 
toire lui  fait  épouser  un  des  prin- 
cipaux ofiîciers  de  IVinus.  Ce  prince  , 
entraîné  par  une  forte  passion  que 
son  courage  et  ses  autres  qualités  lui 
avaient  inspirée,  l'épousa  après  la 
mort  de  son  mari.  Le  roi  laissa  en 
mourant  le  gouvernement  de  son 
rovaume  à  Sémiramis,  qui  gouverna 
couune  un  grand  prince.  Elle  fit 
construire  Babylone,  ville  superbe, 
dont  on  a  beaucoup  vanté  les  mu- 
roil'es ,  les  qijais  ,  et  îe  pont  construit 
sur  lEuphrate,  qui  traversait  la  ville 
(in  nord  au  midi.  Le  lac,  les  digues 


S  E  H  r.-^ 

et  les  canaux  faits  pour  la  décharge 
du  fleuve,  avaient  encore  plus  d'uti- 
lité que  de  magnificence.  On  a  aussi 
admiré  les  palais  de  ia  reine,  et  la 
hardiesse  avec  laquelle  on  avait  sus- 
pendu des  jardins.  Mais  ce  qu'il  y 
avait  de  plus  remarquable  était  le 
teuipîe  de  Bel  ,  au  milieu  duquel 
s'cièvait  un  édifice  immense  ,  qui 
consistait  en  hu!l  tours  hàties  lune 
sur  l'autre.  Sémiramis,  ayant  embelli 
Eabylone  ,  parcourut  son  empire  , 
laissant  piir-to.il  des  marqiies  de  sa 
magnificence.  Elle  s'appliqua  sur- 
tout à  faire  conduire  de  1  eau  dans 
les  lieux  qui  eu  manquaient  ,  et  h 
construire  de  grandes  routes  :  elle  fit 
aussi  plusieurs  conquêtes  dans  l'E- 
thiopie. Sa  dernière  expédition  fut 
dans  les  Indes,  oà  son  armée  fut» 
mise  en  déroute.  Celte  reine  avait 
un  fils  de  Kinus ,  nommé  iViiiias  : 
avertie  qu'il  conspirait  contre  sa 
vie  ,  eJle  abdiqua  volontairement 
l'empire  en  sa  faveur,  se  rappelant 
alors  un  oracle  de  Jupiter  Anmion 
qui  lui  avait  prédit  que  sa  fin  serait 
prochaine ,  li/rsque  son  fils  lui  dres- 
serait des  emlmches.  Quelques  au- 
teurs rapportent  qu'elle  se  déroba 
à  la  vue  des  hommes,  dans  l'espé- 
rance de  jouir  des  honneurs  divins; 
d'autres  attribuent  ,  avec  plus  de 
vraisemlilance,  sa  mort  à  Ninias. 
Cette- pandereir.e  fut  honorée,  après 
sa  uioi't ,  par  les  Assyriens  ,  comme 
une  divinité ,  sous  la  forme  d'une 
colombe. 

Sèmitales  ,  dieux  romains  ,  aux- 
quels était  confiée  la  garde  des  che- 
mins. Rac.  Se  mi  ta  ,   chemin. 

S£MKES,secte  de  Gymnosophistes, 
composée  dhontuies  et  de  femines. 
Cette  secte ,  dit  St.  CJémrnt  rt yl- 
lexandrie  ,  fait  son  étude  de  la  vé- 
rité ,  et  se  pique  de  lire  dans  l'avenir. 
Les  femmes  conservent  leur  virgi- 
nité ,  font  leur  étmle  de  l'astrologie 
judiciaire,  et  prédisent  les  choses 
futures. 

Semkothées  ,  nom  donné  aux 
Dniïdes ,  selon  Dioi^ène  de  Laërce 
et  Suidas.  Ce  nom  marquait  la  pro- 
fession qu'ils  faisaient  d'honorer  Diexi, 
d'être  consacrés  â  son  service,  et  d'en 


^4i  S  E  N 

avoir  une  plus  grande  connaissance 
que  le  gros  <Ju  peuple,  llac.  Seinnos, 
vënerahie  ;  theos  ,  dieu. 

Semon  ,  dieu  mi'on  croit  le  même 
que  Fidius  et  que  Sancus.  On  donnait 
aussi  ce  nom  à  Mercure  et  à  plusieurs 
autres,  jf'. Semones. 

Semones  ,  dieux  inférieurs  qu'on 
voulait  distinfjucr  des  dieux  célestes,. 

Îuasi  seinihoinines  y  tels  étaient 
anus,  Pan,  les  Satyres,  lesFani'es, 
Pi'iape  ,  Vertuume  ,  et  même  Mer- 
cure. 

Se.vosanctus  ,  dieu  romain  ,  un 
des  Indigèles.  V .  Semon. 

Senes,  nom  des  Druïdesses,  et  en 
particulier  des  vierges  de  l'isle  de 
oain,  dont  Tpar]e  Pomponius  lilehi. 
Sens.  (  tconol.  )  lis  sont  alléro- 
risés  par  des  génies  ou  des  nym- 
phes ,  et  chacun  a  un  attribut  dif- 
férent qui  sert  à  le  fïfîre  reconnaître. 
On  donne  des  fruits  au  goût  ,  des 
fleurs  ù  lodorat ,  des  mstrunient'^  à 
l'ouïe  :  le  toucher  porte  un  oiseau  qui 
le  béqnète  ;  la  vue  est  dc'siguée  par 
un  miroir  qu'elle  tient  dans  ses  mains; 
quelrpiefois  on  met  derrière  elle  un 
arc-cn-cicl  ,  pour  marquer  la  diver- 
sité des  couleurs  ,  objets  de  la  vue. 
Chez  les  Egyptiens  ,  le  lièvre  signi- 
fiait l'ouïe  ;  le  chien  ,  l'odorat  ;  la 
■vue  était  désignée  par  l'éperVier  ;  le 
goiit  par  une  pêcîie  et  un*  panier 
rempli  de  fruits  ;  le  toucher  ,  par 
l'hermine  et  le  hérisson,  qui  offrent 
les  deux  extrêmes  du  rude  et  du  doux. 
Sensibilité,  (/co'io/.)  J'emprunte 
à  l'auteur  des  portraits  de  la  Cofjucl- 
terie ,  etc. ,  le  caractère  de  cet  ai- 
mable mais  souvent  funeste  présent 
de  la  nature  :  «  Sous  un  berceau  dé- 
»  licieux  ,  formé  par  la  main  des 
«  Hyades  ,  paraît  la  tendre  Sensibi- 
»  lité  ,  ornée  des  bandelettes  de  la 
»  Candeur.  Ses  genoux  chancelants 
»  annoncent  l'agitation  de  son  cœur. 
»  Sa  bouche  charmante  est  le  sanc- 
»  tuaire  de  la  vérité.  Une  douce 
»  langueur  biille  dans  ses  yeux  ,  et 
>>  son  teint  coloré  d'une  vraie  pudeiir 
>>  est  baigné  des  larmes  du  sentiment, 
»  ambrosie  céleste  dont  les  anies 
»  sensibles  font  leurs  plus  chères 
»  délices.  Ses  cheveux  entrelacés  de 


SEP 

»  mVrte  sont  légèrement  agités  pof 
»  un  essaim  de  Soupirs.  Un  seul 
»  Amour  sans  ailes  et  sans  minau- 
•)  derif-s  ,  prosterné  à  ses  genoux  ^ 
»  les  tient  étroitement  embrassés,  et 
»  lui  jure  une  tendresse  digne  d'elle 
»  et  de  la  jalousie  des  inmiortels.  » 

Senta  ,  fille  de  Picus ,  épousa 
Faunus,  son  frère;  c'est  la  même  que 
Fauna  ,  ou  la  Bonne  Déesse. 

Sentia  ,  déesse  tuti.'laire  de  l'en- 
fance. On  l'invoquait  pour  qu'elle 
inspirât  aux  enfants  des  sentiments 
estimables. 

Sentinos  ,  dien  des  sentiments  et 
des  sens. 

Sejnuius,  dieu  qui  présidait  à  la 
vieillesse. 

Sépharites,  sectaires  mahomé- 
taus  qui  prétendent  que  Dieu  a  , 
comme  les  hommes  ,  une  figure  vi- 
sible et  des  sens  ;  que  cette  figure  est 
(  ouiposée  de  parties  corporelles  et 
spirituelles.  Ils  ajoutent  que  les  or- 
ganes de  ce  Dieu  ne  sont  point  sujets 
à  la  corruption. 

SÉriiiKA  ,  et  au  pluriel  Séphi- 
RO  l'H  :  terme  de  la  cai^ale  judaïque , 
qui  a  plusieurs  sens  :  il  signifie ,  ou 
nombre  ,  ou  dénombrement  ,  ou 
splendeur  ,  clarté  ,  éclat.  Les  rabbins 
cabalistes  s'en  servent  pour  désigner 
les  attributs  de  Dieu  ,  dont  ils  font 
une  espèce  d'arbre  semblable  à 
l'arbre"  de  porphyre  de  nos  philo- 
sophes. Ils  distinguent  dix  séphi- 
rotii.  Ils  appellent  la  première,  cou- 
ronne suprême  ;  la  seconde  ,  sagesse; 
la  troisième,  intelligence;  la  qua- 
trième, magnificence  ,  grandeur;  la 
cinquième  force  ;  la  sixième,  beauté; 
la  septième  ,  victoire  ,  triouij.he  ,  ou 
éternité;  la  huitième  ,  gloire  ;  la  neu- 
vième, fondement;  et  la  «lixième  , 
règne  ,  iuipire.Ces  dixséphiroth  ré- 
pondent :  ux  dix  noms  de  Dieu,  dans 
l'ordre  qup  voici  :  Eiieh  ,  Jati  , 
Jehowah,  Rlohini,  E!ohim-Jehowah, 
Jelowah-Tsebaoth  ,  Elohhaï,  Ado- 
naï. 

Sevtembre.  Vu'cain  était  le  dieu 
tiitélaire  de  ce  mois.  Ses  statues  le  re- 
préspnlent  prps<|nf"  nu ,  ayant  seu- 
lenicnt  sur  l'éjaule  une  espèce  de 
manteau.  Ausonc  luffait  tenir  un 
lésard 


SEP 

Icsard  qui  se  démène  ,  et  place  au- 
près fie  lui  des  cuves  et  autres  vases 
prdpareis  pour  la  vendange.  Les 
modernes  le  jieignent  le  visage  riant, 
couronné  de  pampres  ,  vêtu  de 
pourpre,  à  raison  de  ses  magnifiques 
présents  ;  tenant  d'une  main  le  signe 
de  la  Balance ,  parceque  l'équinoxe 
d'automne  ramène  dans  ce  mois  l'é- 
gal partage  des  heures  entre  le  jour 
et  la  unit  ,  et  de  l'autre  une  corne 
d'Amaltiiée ,  pleine  de  raisins  ,  de 
pèclies,  de  poires,  etc.  Un  enfant  ({ui 
toulele  raisin,  et  une  treille, désignent 
la  principale  richesse  de  ce  mois. 

Septen TRioN  (  Iconol.  ) ,  le  vent 
du  nord.  On  lui  donne  les  mêmes 
traits  qu'à  Caurus  ,  le  vent  du  nord- 
ouest  ,  c.-à-d. ,  un  habit  fourré  ,  une 
longue  barbe  ,  et  l'extérieur  de  la 
vieillesse.  Mais  il  n'a  pas  comme  lui 
de  vase  dans  les  mains.  On  pounait 
l'exprimer  par  un  Lappon  bien  fourré 
et  entouré  de  neige  et  de  trimats. 
D'autres  le  représenteut  sous  la  figure 
d'un  homme  d'un  âge  mùr,  bien 
fait  ,  habillé  en  guerrier  ,  couvert 
d'armes,  et  dans  l'action  de  mettre 
l'épéeàlamain.  l\  porte  une  cchcrpe 
bleue ,  avec  les  trois  signes  célestes 
qui  sont  sous  le  zodiaque. 

Septeries,  fête  que  les  habitants 
de  Deh>hes  instituèrent  <n  mémoire 
de  la  victoire  qu'Apollon  remporta 
sur  le  serpent  i'ython.  Cetc  fête  se 
renouvelait  tous  les  ans  ,  et  les  céré- 
monies en  étaient  singulières.  On 
coustruip.ait  une  cabane  de  feuillages 
dans  ia  nef  du  temple  d'Apollon ,  à 
laquelle  ,  en  grand  silence  ,  on  don- 
nait assaut  par  la  porte  ;  après 
quoi  im  jeune  garçon,  qui  avait  son 
père  et  sa  mère ,  y  était  conduit  pour 
mettre  'e  feu  à  la  cabane  avec  une 
tonhe  ardeiite.  La  porte  était  ren- 
versée par  terre,  et  après  cela  tout  le 
monde  s'enfuyait  par  les  portes  du 
temple.  Le  jeune  garçon  était  cMigé 
de  quitter  le  pays,  et  d'aller  en  .ser- 
vitude errer  en  divers  endroits;  après 
quoi  ,  il  se  rendait  à  la  vallée  de 
ïempé  ,  où  on  le  purifiait  par  quan- 
tité (le  cérémonies. 

Septimontium  ,   jour  de  fête  que 
les  Romains  instituèreot  après  avoir 
Tome  II. 


S  E  R  545 

renfermé  dan?  la  ville  la  septièmfc 
montagne;  elle  se  célébrait  h  Rome, 
sur  la  fin  de  Décembre  ,  par  des  sa- 
crifices que  Ion  faisait  sur  les  sept 
montagnes.  Ce  jour  était  uu  jour  de 
bon  augure  pour  les  Ptomains ,  qui 
s'envov  aient  nmtuellemeut  des  pré- 
sents. On  accom-ait  à  Rome  de  tous 
les  endroits  de  l'Italie  pour  celte  fête, 
laquelle  se  célébrait  à  la  manière  des 
gens  de  la  campagne. 

Sépllïure  ,  action  d'ensevelir  les 
morts.   Les  devoirs  de  la  sépulture 
ont  toujours  été  en  usage  chez  toutes 
les  nations  de  la  terre,  comme  étant 
inspirés  par  la  nature  ;   mais  chaque 
peuple  s  est  prescrit  des  cérémonies 
particulières  ,  presque  toutes  fondées 
sur  les    idées   superstitieuses   qu'ils 
avaient  de  la  vie  future.    Ainsi  les 
anciens  regardaient  la  sépulture  des 
morts  comme  une  chose  nécessaire 
pour  que  les  âmes  fussent  admises 
dans  le  séjour  des  bienheureux  ,  et 
ils   prétendaient  que  ceux  dont  les 
corps  ét'iient    privés  de  ce  dernier 
devoir  erraient    quelque  temps  sur 
les  bords   du    Stvx    avant  que    de 
pouvoir  pas3!-r.  C'est  pour  cela  que , 
lorsqu'ils  trouv;iipnt  uu  corps  ,  ils  ne 
man(iuaient  pas  de  l'enterrer ,  et  que 
la  crainte   qu'ils   avaient  eux-mêmes 
d'être    privés    de    la   sépulture  les 
portait  i  se  faire  des  tombeaux  pen- 
dant leur  vie.  Héneque  appelle  ce 
devoir  de  donner  la    sépulture  -ans 
morts,  un  droit   non     écrit  ,   mais 
plus  fort  que   tous  les  droits  écrite. 
Aussi  les   anciens    regardaient  -  ils 
comme  le  comble  de  l'infamie  d'être 
pr.vi'î   de  la   sépulture  ;  et  les  Ro- 
mains ne  la   reju'iaieiit  qu'aux   cri- 
minels de  lèse-majesté  ,  pour  donner 
plusd'horreurdu  crime,  par  la  crainte 
de  la  puii.tion  ,  à    ceux  qui  étaient 
mis  en  croix,  supplice  des  scélérats 
les  plus  vils  ,  et  aux  suicides  ;  hors 
ces  cas  ,  les  funérailles  étaie^it  pour 
eux  une  cérémonie  sacrée  ,  et  peu  de 
peuples  furent  plus  religieux  et  plus 
exacts   à  rendre  les  derniers  devoirs 
à  leurs  parents  et  l\  leurs  amis. 

Ser*.  ,  une  des  divinités  cpii  pré- 
sidaient aux  semailles.  Rac.  Serere  , 
ensemencer. 

?I  m 


546  S  E  R 

SÉRAKis  (  M.  Mah.),  branche  des 
sectaires  inahométans  appelés  Bec- 
tasses,  ou  Bectachis.  /^.  cet  article. 

SÉRAPtOiN  ,  Sérapion  ,  temple  que 
les  Egyptiens  avaient  consacré  à  Sc- 
rapis.  Ce  temple  devint  une  biblio- 
thèque fameuse  dans  les  siècles  sui- 
Tams  par  le  nombre  et  le  prix  des 
livres  qu'elle  contenait. 

Seuapis.  (  M.  Lgyp.  )  C'était  le 
grand  dieu  des  Egyptiens  :  on  le  pre- 
nait souv  nt  pour  Jupiter  et  pour  le 
Soleil  :  Zeus  Sérapis  se  trouve  sou- 
vent dans  les  anciens  monuments. 
On  le  voit  aussi  quelquefois  avec  les 
trois  noms  ,  Jupiter  ,  Soleil,  et  Sé- 
rapis. On  le  prenait  encore  pour 
Pluton  ;  c'est  pour  cela  qu'on  le  voit 

Îuelquefois  accompagné  de  Cerbère, 
le  culte  de  ce  dieu  a  été  porté  en 
Egypte  par  les  Grecs  ;  car  les  an- 
ciens monuments  purement  égyp- 
tiens ,  comme  la  table  Isiaque  ,  qui 
comprend  toute  la  théologie  des 
Egyptiens ,  ne  donnent  aucune  fi- 
gure de  Sérapis  ;  on  n'y  en  voit  pas 
la  moindre  trace.  Voici  comme  Saint 
yiuguttinruppotte ,iïaprbs  f^  arron, 
rorif;ine  de  ce  dieu  :  «  En  ce  temps- 
»  là ,  dit-il  ,  (  c'est-à-dire  ,  au  temps 
»  des  patriarches  Jacob  et  Joseph  ,  ) 
»  A]>is,  roi  des  Argiens,  aborda  en 
»  Egypte  avec  une  notte  ;  il  y  mou- 
»  rut  ,  et  fat  établi  le  plus  grand 
»  dieu  des  Egyptiens  ,  sous  le  nom 
»  de  Sérapis.  On  l'appela  ainsi  après 
»  sa  mort,  au  lieu  d',)^!^  qui  était  son 
M  véritable  nom  ,  paiceque  le  tom- 
»>  beau  ,  que  nous  appelons  sarco- 
n  phage  ,  s'appelle  en  grec  soràs  ; 
»  et  comme  on  l'honora  dans  le  tom- 
M  beau  avant  qu'on  lui  eût  bâti  un 
»  temple,deiOJOJ.'etd'.-^p/.î,onfild'a- 
»  boraiS'ompfj  et  par  le  changement 
»>  d'une  lettre  on  l'uppela  Sérapis  » 
J.e  symbole  ordinaire  de  Sérapis 
est  uiic  espèce  de  panier  ou  de  lx)is- 
seau  ,  appt:lé  en  latin  calalhi/s ,  qu'il 

Sorte  sur  la  tète,  pour  signifier  l'a- 
ondance  que  ce  dieu,  pris  pour  le 
Soleil ,  apporte  à  tous  les  honmies. 
On  représente  Sérapis  barl^u  ;  et  , 
au  lK»isscau  près ,  il  a  par-tout  pres- 
que la  Hiéme  forme  que  Jupiter  : 
aussi  est-il  pris  souvent  pour  ce  dieu 


S  E  R 

dansles  inscriptions.  Lorsqu'il  est  Se - 
r.ipis- Pluton,  il  lient  ii  la  main  une 
pique ,  ou  un  sceptre  ,  et  il  a  à  scj 
pieds'le  Cerbère  ,  chien  à  trois  têtes. 

Sérapis  était  considéré  comme  un 
des  dieux  de  la  santé.  On  cite  de  lui 
plusieurs  guérisons  miraculeuses.  Un 
nommé  Chryserme  ,  qui  avait  budu 
sang  de  taureau ,  et  qui  était  près  de 
mourir  ,  fut  guéri  par  Sérapis.  Ba- 
tylis  de  Crète  ,  phtnisique  ,  et  aux 
portes  de  la  mort,  recul  ordre  de 
Sérapis  de  manger  de  la  chair  d'un 
âne  ;  il  le  fit,  et  se  trouva  bientôt 
hors  de  danger.  D'autres  relations  de 
cette  nature  semblent  prouver  que 
Sérapis  était  ordinairement  invoqué 
pour  la  santé. 

Tacite  raconte  que  Sérapis  ap- 

Earut  en  songe  à  Ptolémée  ,  fils  de 
.agus,  roi  d'Egypte  ,  sous  la  figure 
d'un  jeune  homme  d'une  extrême 
beauté  ,  et  lui  ordonna  d'envoyer  ses 
plus  fidèles  amis  à  Sinope ,  ville  du 
Pont ,  où  il  était  honoré  ,  et  d'ea 
rapporter  sa  statue.  Ptolémée,  ayant 
communiqué  cette  vision,  députa  ime 
célèbre  ambassade  à  Sinope  ,  et  on  ea 
rapporta  la  statue  de  Sérapis.  Lorsque 
le  dieu  fut  arrivé  en  Egypte  ,  les 
prêtres  égyptiens,  voyant  la  stalue  , 
et  y  remarquant  le  Cerbère  et  un 
dragon,  jugèrent  que  c'était  Dis  ou 
Pluton  ,  et  persuadèrent  ù  Ptolémée 
que  c  était  le  même  que  Sérapis. 

Les  Egyptiens  avaient  plusieurs 
temples  consacrés  à  ce  dieu  :  le  plus 
renommé  était  à  Canope  ,  et  le  plus 
ancien  h  Memphis.  Il  n'était  pas 
permis  aux  étrangers  d'entrer  dans 
celui  -  ci  ;  les  prêtres  eux  -  mêmes 
n'avaient  ce  droit  qu'après  avoir  en- 
terré le  boeuf  Apis.  Dans  le  temple 
de  Sérapis  à  Canope  ,  il  y  avait  à 
l'orient  une  petite  fenêtre  par  où  en- 
tr.iit  à  certains  jours  un  ravon  du 
soleil  qui  allait  donner  sur  la  bou- 
che de  Sérapis.  Dans  le  même 
temps  ,  on  apportait  un  simulacre  du 
Soleil  qui  était  de  fer  ,  et  qui ,  étant 
attiré  par  de  l'aimant  caché  dans  la 
voûte  ,  s'élevait  vers  Sérapis;  alors 
on  disait  que  le  Soleil  saluait  ce  dieu  ; 
mais  (juand  le  simulacre  de  fer  re- 
tombait ,  et  que  le  ray  on  se  retirait 


SËR 

dk  desiiis  la  bouche  de  Sérnpis ,  I* 
Soleil  lui  avait  assez  fait  sa  cour ,  et 
il  allait  i  ses  affaires- 

Selon  Strabon  ,  il  n'y  avait  rien 
le  plus  gai  que  les  pèlerinages  qui 
Je  faisaient  à  Sérapis.  «  Vers  le  temps 

•  de  certaines  fêtes ,  dit-il ,  on  ne 
i>  saurait  croire  la  multitude  de  geos 
»  qui  descendent  sur  un  canal  d  A- 
»  lexandrie  à  Canope,  où  est  le  tem- 

•  pie;  jour  et  nuit  ce  ne  sont  que 
»  bateaux  plein?  dhoinmes  et  de 
«  femmes  qui  chantent  et  qui  dan- 
n  sent  avec  toute  la  liberté  imagi- 
»  nable.  A  Canope  il  y  a  sur  le  canal 
«  une  infinité  d'hôtelleries  qui  ser- 
»  vent  à  retirer  ces  voyai^eurs,  et  à 
t>  favoriser  leur»  divertisscraeiits.  Ce 

•  temple  de  Sérapis  fut  détruit  par 
»  l'ordre  de  l'empereor  Théodose  , 

•  et  alors  on  découvrit  toutes  les 
M  fourberies  des  prêtres  de  cette  di- 
u  vinité ,  qui  avaient  pratiqué  un 
M  erand  nombre  de  chemins  cou- 
»  verts,  et  disposé  une  infinité  de 
M  machines  pour  tromper  les  peuples 
»  par  la  vue  de  faux  prodiges  qui 
n  parassaient  de  temps  en  temps.  « 

Sérapis  avait  un  oracle  fameux  à 
Pahvlone  ;  il  rendait  ses  réponses  en 
}on::es.  Pendant  la  dernière  maladie 
d'Alexandre ,  les  principaux  chefs 
de  son  armée  allèrent  passer  ime 
nuit  dans  le  temple  de  Sérapis  pour 
»nsulter  la  divinité,  et  savoir  d'elle 
;'il  serait  plus  avantageux  de  trans- 
[Kirt^r  A!exandi-e  dans  le  temple  :  il 
eur  fut  répondu  en  songe  qu'il  valait 
■a  eux  ne  !e  point  transp<xter.  Alexan- 
dre mourut  peu  de  temps  après. 

Les  Grecs  et  les  Rotuains  hono- 
rèrent aussi  Sérapis,  et  lui  consa- 
jrère'it  des  temples.  Il  y  en  avait  à 
\thèaes  ,  et  dans  plusieurs  villes  de 
a  Grèce.  Les  Romains  lui  en  éle- 
•èreiit  nn  dans  le  cirque  de  Flarai- 
lius  ,  et  instituèrent  des  fêtes  en  son 
loruifur.  Une  multitude  presque 
nnombrable  fréquentait  le  temple  de 
«dieu. des  jeunes  gens,  entr'autres, 
/  touraient  en  foule  pour  obtenir 
le  lui ,  comme  une  faveur  signalée  , 
ju'il  letu-  fit  trouver  des  personnes 
acile*  qui  eussent  la  complaisance 
le  se  livrer  à  leois  passions.  Un 


S  E  R  547 

nombre  presque  infini  de  malades  et 
d'infirmes  allaient  lui  demander  leur 
gaérison  ,  ou  plutôt  se  persuader 
qu'ils  l'avaient  reçue.  Enfin  ies  m;'ux 
qu'occasionna  le  culte  de  Sérapis 
obligèrent  le  sénat  de  l'abolir  dans 
Rome.  On  dit  qu'à  la  porte  des 
temples  de  ce  dieu  il  y  avait  une 
figm-e  d'homme  qui  mettait  le  doigt 
sur  la  bouche  ,  comme  poiu-  recom- 
mander le  silence.  On  explique  celte 
coutume  par  mie  loi  f;ui  était  reçue 
eri  Egypte,  et  qui  défendait ,  sens 
peine  de  la  vie  ,  de  dire  que  Sérapis 
avait  été  im  homme  mortel,  f^.  Apis , 
OsiRis ,  Serpent. 

Serekdib  ,  isie  où  les  Orientaux 
placent  le  paradis  terrestre.  Cepen- 
dant les  musulmans  veulent  que  ce 
paradis  ne  fût  pas  terrestre ,  mais 
élevé  dans  un  des-sept  cieux ,  et  que 
ce  fut  de  ce  ciel  qu'Adam  fut  préci- 
pité dans  cette  iûe ,  oii  il  mourut 
après  avoir  fait  un  péierinage  en 
Arabie,  où  il  visita  le  lieu  destiné 
pour  la  construction  du  temple  de 
la  Mecque.  Bill.  Or. 

Serenus,  surnom  de  Jupiter  con- 
sidéré comme  l'éther. 

SERG£STE,Troyen  qui  suivit  Enée 
en  Italie,  et  que  Virgile  fait  anteur 
de  la  famille  oes  Sergius. 

Serimner  (  VI.  Scand.) ,  sanglier 
miraculeux,  dont  le  cuisinier  Audfi- 
rinier  met  cuire  la  chair  dans  le  pot 
ehihrimer.  Cette  chair  suffit  à  la 
nourriture  de  tous  les  héros  tués  à 
la  guerre  ,  qui ,  depuis  le  commen- 
cement du  monde  ,  se  rendent  au 
palais  d'Odin.  'l'ous  les  mati;is  on  le 
cuit ,  et  le  soir  il  redevient  entier.  II 
est  à  observer  que  la  chair  de  cet 
animal,  aussi  bien  que  celle  du  porc, 
était  autrefois  le  mets  f 'vori  de  toutes 
les  nations  du  nord.  Les  anciens  Fran- 
çais n'en  faisaient  pas  moins  de  cas. 

Sériphe  ,  isIe  de  la  mer  Egée , 
dont  Persée  pétrifia  les  habitants  en 
leur  montrant  la  tête  de  Méduse. 

Sef-masi,  téLe  de  poisson  {M. 
Pers.  ),  peuples  fabuleux  dont  par- 
lent les  romans  orientaux ,  et  qui 
sont  peut-èire  les  mêmes  que  ceux 
appelés par  îesLatins/o'iMy'O^AG^'i. 

0£Ul£MS.    Jupiter  présidait  aux 

Mm  » 


5  iS  S  E  R 

fiernients,  ce  qui  lui  avait  fnit  donner 
le  surnom  de  Jupiter  aux  sewietits . 
Un  des  serments  les  plus  ordinaires 
était  :  Par  Jupiter  Pierre.  Dans 
Ohmpie  on  voyait  ce  dieu  tenant 
la  foudre  en  main  ,  prêt  à  la  lancer 
contre  ceux  qui  violeraient  leurs  ser- 
ments. P .  Jurements,  Finirs,STYx. 

Les  cérémonies  du  serment  chez 
les  Scjthes  consistaient  à  se  faire 
ime  incision  dans  quelque  endroit  du 
corps ,  et  à  laisser  couler  leur  sang 
dans  un  vaisseau  plein  de  vin  ;  puis 
ils  y  trempaient  la  pointe  d'un  dard 
ou  d'un  cimeterre ,  et  en  buvaient 
une  gorgée  ;  après  quoi  ils  pronon- 
çaient le  serment ,  et  prenaient  à  té- 
moins tous  les  spectateurs  de  reni,'a- 
gement  solemnel  qu'ils  contractaient. 

Quand  les  anciens  Français  par- 
taient pour  la  guerre  ,  ils  juraient  de 
ne  point  se  faire  la  Larhe  qu'ils  n'eus- 
sent vaincu  leurs  ennemis.  Leur 
usage  était  encore  de  tirer  et  d'agiter 
leurs  épées  ,  quand  ils  s'engageaient 
par  serment  à  quelque  chose. 

M.  Iiid.  Le  roi  du  Pégu ,  ayant 
■conclu  une  alliance  avec  les  Portu- 
gais ,  fit  tracer  en  lettres  d'or  les  ar- 
ticles du  traité  en  langage  portugais 
et  péguan.  L'écrit  fut  ensuite  jeté 
dans  un  feu  composé  de  feuilles  d'un 
arbre  odoriférant  ;  et  lorsqu'il  fnt 
entièrement  consumé  ,  un  talapoin  , 
étendant  les  mains  sur  les  cendres  , 
jura ,  au  nom  du  roi ,  d'être  fidèle  à 
tous  les  articles  du  traité. 

Lorsqu'un  Siamois  prête  serment 
de  fidélité  à  son  roi ,  il  avale  une  cer- 
taine quantité  d'eau  que  lestalapoins 
ont  consacrée  en  prononçant  dessus 
quelques  imprécations.  Lorsque  des 
particuliers  contractent  entre  eux 
quelque  engagement ,  la  forme  de  leur 
serment  mutuel  consiste  à  boire  de 
l'eau-de-viedanslemèm  évase.  Quand 
ils  veulent  employer  un  serment  plus 
fort  et  plus  solemnel  ,  chacun  d'eux 
se  tirefpielques  gouttes  de  sang ,  qu'ils 
mêlent  et  lioivent  ensemble. 

Au  commencement  de  chaque  an- 
née ,  tous  les  princes  et  les  supérieurs 
des  monastères  se  rendent  au  palais 
de  l'empereur  ,  pour  lui  prêter  ser- 
ment de  fidélité.  Ils  prennent  â  té- 


S  E  R 

moins  les  grands  dieux  des  cicux ,  <r 
tous  ceux  des  soixante-six  province: 
de  l'empire  ;  les  dieux  d'Iozu ,  Fatz- 
nian ,  Ten-Sin.  Ils  prient  que  la  ven- 
geance de  ces  dieux  et  celle  du  braj 
séculier  tombent  sur  eux  s'ils  violenl 
leurs  serments. 

Les  Japonais  ont  une  espèce  d< 
serment  qui  ne  consiste  point  en  de; 
imprécations.  Ils  signent  de  leur  sauf 
ce  qu'ils  promettent  ;  mais  celui  qu: 
est  infidèle  à  un  engagement  contracte 
d'une  manière  aussi  solemnelle  est 
puni  de  mort. 

Deux  habitants  de  l'isle  Fomiose 
qui  veulent  contracter  ensemble  un 
engagement  inviolable  ,  rompent  en- 
semble une  paille.  C'est  leur  serment 
le  plus  solemnel. 

Les  Bauians  sont ,  en  général  , 
d'une  intégrité  et  d'une  bonne  foi 
sans  reproche  ,  et  c'est  les  outrager 
sensiblement  que  d'exiger  d'eux  d'au; 
tre  serment  que  leur  parole.  Ils  pous- 
sent même  la  délicatesse  si  loin  sur 
cet  article  ,  que  souvent  ils  ont  pré- 
féré d'être  condamnés  par  les  juges 
plutôt  que  d'employer  le  sernient 
pour  prouver  leur  inno(  ence.  Cepen- 
dant ,  lorsquiuie  indispensable  né- 
cessité les  contraint  d"en  venir  l\  une 
extrénrité  si  honteuse  pour  leur  pro- 
bité ,  ils  étendent  les  mains  sur  ime 
vache  ,  animal  sacré  parmi  eux  ,  et 
se  servent  de  cette  tormule  ;  «  Je 
»  consens  qu'il  m'arrivede  me  nour^ 
»  rir  de  la  chair  de  cet  animal  res- 
»  pectable ,  si ,  etc.  »  Tel  est  leur 
serment  le  plus  solemnel. 

Dans  le  royaume  de  Décan  ,  oa 
emiiioie  une  forme  de  serment  bien 
différente.  Ceux  qui  doivent  jurer  se 
placent  au  milieu  d'un  tas  de  cendres, 
dont  ils  se  jettent  quelques  poitn.'ea 
sur  la  tête.  En  faisant  cette  téré-* 
monie  ,  ils  prononcent  leur  serment, 
et  se  <Toient  engagés  par-là  de  la 
manière  ia  plus  sacrée  et  la  plus  in- 
violable. 

Dans  l'isle  de  Ceylan,  les  serments 
solemnels  se  f(jnt  orilinairement  d;uis 
les  temples,  à  la  face  des  dieux.  Les 
habitants,  dans  leurs  conversations,; 
mêlent  souvent ,  comme  nous  ,  p'u- 
sicurs  formules  de  serments,  où  i  i  u< 


s  E  R 

.fcitnde  a  plus  de  part  que  la  bonne 
fii.  Ils  jurent  par  leurs  père  et  mère, 
et  par  leurs  enfants ,  serment  fort  or- 
dinaire aux  anciens.  Ils  jiu-ent  aussi 
quelquefois  par  leurs  yeux,  et  plus 
souvent  par  leur  diTinité.  Dans  ce 
pavs  ,  lorsque  les  preuves  ne  sont  pas 
suffisantes  contre  un  homme  accusé 
de  Toi  ,  on  l'admet  à  se  pur;;er  par 
le  serment  ;  et  vofci  en  quoi  consiste 
la  cérémonie  :  l'accusé  amène  devant 
le  tribunal  des  juges  ,  ses  enfants  , 
ou  ,  s'il  n'en  a  pas ,  quelques  uns  de 
ses  plus  proches  parents  ;  il  leur  met 
des  pierres  sur  la  tète  ,  en  proférant 
cetteimprécaution  :  «  î>i  je  siuscoupa- 
»  ble  du  crime  dont  on  m  accuse,puii- 
;»  sent  mes  enfants,  ou  mes  parents, 
>»  ne  vivre  qu'autant  de  jours  que  je 
»  leur  mets  de  pierres  sur  la  tète  '.  » 
»  Après  le  serment,  dit  Ribeyro , 
»  les  parties  sont  mises  hors  de  cour  ; 
»  et  ciiacun  paie  la  moitié  des  fraia. 
a  On  est  persuadé  que  ce  serment  a 
«  tant  de  force  fpie ,  si  Ion  jure  faux , 
»  les  enfants,  ou  les  parents,  meurent 
M  dan»  le  temps  prescrit;  et  Ion  juge 
»  par-là  de  la  vérité  ou  de  la  faus- 
»  seté  du  serment  que  le  voleur  a 
>»  fait.  » 

Pendant  le  cours  de  la  dernière 
lune  ou  du  dernier  mois  de  l'amice  , 
les  principaux  seifjneurs  du  royaume 
de*  Tunquin  renouvellent  au  roi  le 
serment  de  fidélité.  La  cérémonie  se 
fait  ordinairement  dans  un  temple. 
On  éiîorge  un  poulet ,  dont  on  f.iit 
couler  le  sang  dans  un  bassin  rempli 
d'une  espèce  de  liqueur  qu'ils  nom- 
ment arak ,  et  qui  a  du  rapport 
avec  notre  eau-de-vie.  Chacun  ^ies 
seipieurs,  après  avoir  juré  la  fidélité 
au  roi .  boit  un  coup  de  cette  liqueur 
p-îir  confiimer  son  serment.  On  ne 
cit  j^as  par  quelle  raison  le  roi  de 
Tunquin  choisit,  pour  cette  céré- 
monie ,  un  jour  regardé  dans  le  paj's 
comme  malheureux. 

Lès  Patans  ,  peuples  de  l'Inde ,  et 
sur  lesquels  les  ^logols  ont  fait  la 
conquête  de  l'Indostan,  conservent 
une  haine  mortelle  contre  les  usurpa- 
teurs de  leur  pays ,  et  se  flattent  de 
le  recouvrer  un  jour.  La  plupart  ont 
coûtiaucUement  ù  la  bouche  cette 


S  E  R.  549 

formule  de  serment  :  «  Que  je  ne 
»  puisse  jamais  être  roi  de  Dehli,  si 
»  cela  n'est  ainsi  I  » 

Lorsque  les  idolâtres  des  îsles  Mo- 
luques  veulent  s'engager  inviolable- 
ment ,  ils  mettent  de  l'or ,  de  la  terre 
et  une  balle  de  plomb  dans  une 
écuelle  remplie  d'eau.  Ils  bc'ivent  de 
cette  eau  ,  après  y  avoir  trempé  la 
pointe  d'une  épée  ,  ou  d'une  flèche. 
Telle  est  la  forme  du  serment  le  plu* 
solemnel. 

Chez  les  TartaresOàtiaclses ,  la  so* 
lemnité  du  serment  consiste  à  jurer 
siu-  plusieurs  sortes  d'armes.  Ces 
peuples  sont  persuadés  ([uele  parjure 
ne  manque  pas  de  périi-  par  queU 
qu'ime  de  ces  armes  qui  ont  reçu  soa 
serment. 

Ils  observent  encore  une  antre  cé- 
rémonie propre  à  maintenir  la  sain- 
teté du  serment.  On  étend  par  terre 
une  peau  d'ours ,  sur  laquelle  on  met 
une  hache  et  un  couteau  ;  puis  on 
présente  un  morceau  de  pain  à  celui 
qui  doit  jurer.  Avaut  de  le  porter  Â 
sa  bc>uche ,  il  prononce  son  serment , 
qu'il  termine  par  ces  paroles  :  «  Que 
»  je  sois  étouffé  par  ce  morceau  de 
»  pain ,  que  cet  ours  me  dévore  ,  et 
»  que  mu  tète  soit  tranchée  par  celte 
»  qjche  ,  si  je  suis  jamais  infidèle  à 
»>  mes  engagements  I  «  En  certaines 
occasions  les  mêmes  peuples  prêtent 
leurs  serments  d'une  manière  diffé- 
rente ,  qui  nous  paraîtrait  tenir  de 
L  farce.  I  es  deux  parties  se  reudent 
devant  une  idole,  et  chacun  à  son 
tour  coupe  ime  portion  du  nez  de  la 
divinité,  eu  disant  qtfil  veut  qu'on 
fasse  à  son  nez  le  même  traitement , 
avec  îe  même  couteau ,  si  jamais  il 
uiamjue  à  sa  parole. 

Les  TartaresBurates,  qui  habitent 
dans  la  Sibérie ,  ont  un  respect  par- 
ticulier pour  une  montagne  fort  éle- 
vée, qui  est  voisine  du  lac  de  Raïkal. 
Ils  y  offrent  quelquefois  des  sacrifices  ; 
mais  ce  lieu  est  spécialement  destiné 
pour  les  serments.  Les  personne» 
qui  veulent  s'engager  inviol:Tblement 
montent  sur  le  sonunet  de  cette  mon- 
tagne ,  et ,  là  ,  jurent  à  haute  voix  de 
faire  telle  ou  telle  chose.  Ces  peuple* 
s'imaginent  que  cehji  dont  le  seruient 
Mui  5 


55o  S  E  ÎV 

n'est  pas  sincère  périt  en  s'en  re- 
tournant, avant  d'être  arrive  au  pii,d 
de  la  montagne. 

Les  Indiens  qui  habitent  les  pro- 
vinces de  Darien  et  de  Panama  ,  dans 
l'Amérique  méridionale ,  ont  cou- 
tume d'arracher  une  dent  aux  pri- 
sonniers de  guerre,  avant  de  les  sa- 
crifier à  leurs  dieux.  Cette  dent  a 
quelque  chose  de  religieux  ;  lorsque 
ces  indiens  veulent  s'engager  par  un 
serment  irrévocable,  ils  jurent  par  la 
dent. 

Les  habitants  des  royaumes  de 
Bénin  et  d'Ardra,  sur  la  Côte  des 
Esclaves,  eu  Afrique,  ont  contume 
de  jurer  par  la  mer ,  ou  par  leur 
souverain. 

Lorsque  les  Nègres  de  la  Guinée 
veulent  donner  une  assurance  de  leur 
fidélité,  ils  frappent,  avec  le  visage, 
la  poitrine,  les  bras  et  les  pieds  de 
celui  avec  lequel  ils  s'engagent.  Ils 
hattent  des  mains  ,  frappent  la  terre 
du  pied  ,  et  accompagnent  ces  céré- 
monies de  quelques  paroles  qu'ils  ré- 
pètent trois  fois. 

Voici  la  manière  dont  les  Nègres 
de  Cabo-Denionte  contractent  en- 
tr'eux  un  engagement.  lis  boivent 
ensemble  réciproquement  le  sang  de 
quelques  poules  ou  poulets  qu'ils  ont 
égorgés ,  et  en  mangent  la  chair. 
Chacun  emporte  une  partie  des  os , 
et  les  conserve  avec  soin.  S'il  arrive 
que  quelqu'un  de  ceux  avec  qui  il 
»'est  engagé  témoigne  vouloir  violer 
son  serment ,  il  lui  envoie  ses  os  pour 
lui  en  rappeler  le  souvenir. 

Les  Nègres' de  Cabo-Formoso  et 
d' Amboser ,  pour  donner  une  preuve 
de  leur  fidélité,  se  font  une  incision  au 
bras,  et  sucent  le  sang  qui  en  découle. 

Lorsque  deux  personnes  veulent 
se  donner  une  assurance  réciproque 
de  leur  fidélité ,  elles  se  tirent  du 
.^ang  de  quelque  partie  du  corps  ,  en 
laissent  tomber  quelques  gouttes  dans 
un  trou  fait  exprès  dans  la  terre. 
Elles  prennent  ensuite  un  morceau 
de  cette  terre  sanglante  ,  qu'elles  pé- 
trissent entre  leurs  mains ,  et  se  le 
donnent  mutuellement.  L'engage- 
ment qu'elles  contr;i(  tent  par  cette 
céiémonie  est  regardé  comme  «acre. 


S  E  R 

Lorsque  les  Nègres  de  la  Côte-| 
d'Or  veulent  contracter  quelque  en-' 
gagement ,  ils  boivent  ensembi-e  d'una 
certaine  liqueur,  et  se  disent  com- 
munément :  «  Pour  confirmer  cet 
»  accord  ,  buvons  fétiche.  »>  Ils  se 
servent ,  en  buvant ,  de  cette  for- 
mule :  «  Que  le  fétiche  me  fasse 
»  mourir,  Si  je  manque  à  quelque 
»  article  de  cette  convention  !  »  Tous 
ceux  qui  participent  à  l'engagement 
boivent  également  de  la  même  li- 
queur. Si  elle  passe  aisémeut  dans  ie 
gosier,  c'est  un  gage  de  la  sincérité 
de  celui  qui  boit  :  mais ,  s'il  a  l'inten- 
tion de  manquer  à  sa  parole ,  la  li- 
queur le  fait  enfler  tout-à-coup  ,  ou 
du  moins  lui  cause  une  maladie  de 
langueur  qui  le  conduit  au  tombeau. 
La  même  cérémonie  se  pratique  enli-e 
deux  nations  qui  font  une  l'Iliancc  , 
et  aont  l'une  s'engage  ,  à  prix  d'ar- 
gent ,  à  donner  du  secours  à  l'autre. 
Les  chefs  des  deux  peuples  ,  en  bu- 
vant la  boisson  du  serment ,  ont  cou- 
tume de  faire  cette  imprécation  : 
«<  Puisse  le  fétiche  nous  faire  mourir, 
»  si  nous  ne  vous  aidons  à  poursuivre 
»  l'ennemi,  et  à  l'exterminer  entiè- 
»  rement,  s'il  est  possible  !  »  Mais 
ces  sortes  d'imprécations  ne  sont 
souvent  que  de  vaines  paroles ,  sur 
lesquelles  il  n'est  pas  siir  de  compter. 
Plusieurs,  après  avoir  reçu  l'argent , 
s'embarrassent  peu  de  donner  le  se- 
cours promis.  lis  pensent  que  le 
prêtre  en  la  présence  duquel  ils 
coutractent  l'engagement  peut  les 
exempter  de  l'obligation  qu  ils  s'im- 
posent ,  comme  il  peut  les  punir  s'ils 
y  manquent.  Mais  les  Nègres,  de- 
venus sages  et  méfiants  par  1  expé- 
rience ,  avant  de  faire  aucun  accord  , 
font  toujours  boire  au  prêtre  la  li- 
queur du  serment ,  et  veulent  qu'il 
s'engage  par  serment  à  ne  jamais 
dég^^ger  aucune  des  parties  de  l'o- 
bligation qu'elle  contracte  ;  mais  , 
dans  ce  cas-li  même ,  le  prêtre  rusé 
trouve  encore  quelque  prétexte  pour 
violer  son  serment. 

Ces  peuples  ont  encore  une  autre 
manière  plus  soiemnelle  et  plus  su- 

£erstitieuse  de  prêter  leurs  serments. 
,es  parties  se  rendent  devant  l'idole 


s  E  R 

particulière  d'un  prèlre  delà  nation  ; 
devant  cette  idole  est  un  tonneau 
plein  de  toutes  stirtes  d'ordures , 
telles  que  de  la  terre  ,  du  sanii ,  des 
cbeveux ,  des  os  d'iiommes  et  d'ani- 
maux ,  des  plumes  et  de  1  huile. 
Celui  qui  doit  jurer  se  place  devant 
1  idole  ,  et ,  l'appelant  par  son  nom  , 
il  lui  fait  un  détail  de  la  chose  à  la- 
quelle il  s'engage,  et  lui  demande 
quelle  le  punisse ,  s  il  est  parjure. 
Il  tourne  ensuite  autour  du  tonneau, 
et ,  reprenant  la  même  place  qu'il 
avait  occupée ,  il  réitère  la  même 
fonnule  de  serment  ;  après  quoi ,  il 
fait  un  second  tour,  et  répète  pour 
la  troisième  fois  le  même  serment. 
Le  prêtre  lui  frotte  ensuite  la  tète , 
le  ventre  ,  les  bras  et  les  janiLes , 
avec  quelqu'un  des  ingrédients  pris 
dans  le  tonneau  ,  qu'il  tient  pprès 
suspendu  sur  ^a  tète  ,  et  qu'il 
tourne  trois  fois.  Il  lui  coupe  en- 
core les  oncles  à  un  doiet  de  cha- 
que main  et  de  chaque  pied ,  avec 
un  toupet  de  cheveux.  Il  jette  ces 
excréments  dans  le  tonneau  ,  et 
termine  ainsi  cette  bizarre  céré- 
monie. 

Sekosch  (  M.  Pers.  ) ,  le  génie 
de  1r  terre ,  chez  les  Parsis.  Ils  le 
définissent  pur  ,  fort  ,  obéissant  , 
éclatant  de  la  {jloire  d'Omiusd. 

Serpent.  Cet  animal  est  un  sym- 
bole ordinaire  du  soleil  ,  dit  Âla- 
crobe  ;  en  effet ,  il  est  très  commun 
dans  les  monuments  :  dans  quelques 
uns ,  il  se  mord  la  queue  ,  faisant 
un  cercle  de  son  corps ,  ce  qui 
marque  le  cours  ordinaire  du  soleil. 
Dans  les  figures  de  Mithras  ,  il  est 
représenté  quelquefois  comme  l'en- 
tourant à  plusieurs  tours  ,  pour  figu- 
rer le  cours  annuel  du  s<>l«il  sur 
J'écliptique ,  qui  se  fait  en  ligne  spi- 
rale. 

Le  serpent  était  aussi  le  symbole 
de  la  médecine  ,  et  des  dieux  qui  y 

iîrésident ,  comme  Apollon  et  Ëscu- 
ape.  Pline  en  rend  plusieurs  rai- 
sons :  C'est ,  dit-il ,  parceque  le  ser- 
pent sert  à  plusieurs  remèdes  ;  ou 
parcequ'il  marque  la  vijîilance  néces- 
saire à  un  médecin  ;  ou  peut  -  être 
eolla   parceque  ,  de   oiètue  que  le 


S  E  R  55f 

serpent  se  renouveiie  en  changeant 
de  peau ,  de  même  aussi  l'homme  est 
renouvelé  par  la  médecine  ,  qui  lui 
donne  comme  «n  corps  nouveau  par 
la  force  des  remèdes.  Pausanias 
nous  dit  q'Je,  quoique  les  serpents 
en  général  soient  consacrés  à  Escu- 
lape ,  celtp  prérogative  appartie  t 
sur-tout  à  une  espèce  particulière  , 
dont  la  couleur  tire  sur  le  jaune  : 
ceux-là  ne  font  point  de  mal  aux 
hommes.  L'Epidaurie  est  le  seul  pays 
où  il  s'en  trouve.  Le  serpent  d'Epi- 
daare  ,  qui  fitt  transporté  à  Rome 
pour  Esculape ,  était  de  celte  espèce. 
C'était  peut-être  aussi  de  cette  même 
espèce  de  serpent  que  les  Bacchantes 
entortillaient  leurs  thyrses  ou  les 
paniers  mystiques  des  Orgies,  et  qai 
ne  laissaient  pas  d'inspirer  de  l'hor- 
reur ou  de  la  crainte  aux  specta- 
teurs. 

M.  Egypt.  Les  Egyptiens  em- 
ployaient le  serpent  dans  tous  leur» 
symboles.  Il  faisait  partie  de  la  coéf- 
fure  d'Isis.  Le  cercle  dont  ces  peuples 
se  servaient  pour  désigner  lEtre 
suprême  était  toujours  accompagné 
d'un  ou  de  deux  serpents.  Le  sceptre 
d  Osiris  était  entrelacé  d'un  serpent. 
lis  donnaient  des  ailes  et  une  tête 
d  épervierau  serpent,  lorsqu'ils  l'em- 
ployaient pour  représenter  l'Etre 
supiènie.  Dans  quelques  unes  de  le^rs 
fêtes  ,  on  en  portait  un  enfermé  dans 
un  coffre.  Ils  ne  se  contentaient  pas 
de  le  donner  pour  attribut  à  leurs 
divinités;  lesdieux  eux-mêmes  étaient 
souvent  représentés  chez  eux  avant 
une  tète  humaine  ,  avec  le  corps  et 
la  queue  de  serpent.  Tel  était  poiu: 
l'ordinaire  Sérapis ,  qu'on  reconnaît , 
dans  les  monuments,  à  sa  tête  cou- 
ronnée du  boisseau ,  et  dont  tout  le 
cor|îs  n'est  qu'un  serpent  à  plusietu^ 
tours.  Apis  se  voit  aussi  avec  une 
tête  de  taureau,  ayant  le  corps  de 
serpent,  et  la  queue  retroussée  à  l'es- 
trèmilé.  Le  serpent  en  tiénéral  mar- 
'piait  la  terre  et  l'eau  ;  d'autres  fois  la 
bouche ,  parceque  tonte  sa  force  est 
dans  sa  gueule.  Un  serpent  dont  la 
queue  est  cachée  était  chez  eux  le 
symbole  de  réternité.  Un  serpent 
jui  rocge  sa  queue ,  et  dont  le  corps 


553  S  E  R 

cstsf méd'ccailIcsjdcBignaitle monde,  ! 
qui  se  rajeunit  tous  tes  ans  au  priu-  ' 
temps ,  et  les  astres  ornement  de 
l'univers.  Un  autre,  nui  a  la  figuredu 
monde  et  la  queue  dans  la  bouche  , 
est  l'image  d'un  bon  roi.  In  autre, 
qui  veille  ,  est  celle  d'un  roi  vigilant 
et  amateur  du  bien.  Un  serpent 
avec  une  _^rande  maison  ,  peinture 
d'un  roi  supposé  le  maître  du  monde. 
TJn  demi-serpent  ,  symbole  d'un  roi 
maître  d'une  partie  du  monde.  Ser- 
pent entier,  image  du  Tout -puis- 
sant. 

Le  serpent  n'était  pas  moins  en 
honneur  chez  les  Grecs  et  chez  les 
liouKiins.  Dans  Epidame  ,  on  ren- 
dait à  ce  reptile  un  culte  particulier. 
Les  Athéniens  en  conservaient  tou- 
jours un  en  vie  ,  comme  le  protec- 
teur de  leur  ville.  On  attribua  aux 
serpents  une  vertu  prophétique.  On 
observait  relipeuscmcnt  la  sortie,  la 
rentrée ,  les  plis  ,  les  allées  et  venues 
de  ces  animaux  ,  comme  des  signes 
de  la  volonté  des  dieux.  J^.  Dbagon 
d'Akchise.  Ce  sont  deux  serpents 

3ui  an  oncent  devant  Troie  la  colère 
e  Minerve  ,  et  se  retirent  sous  son 
castjue  après  la  mort  de  Laocoon. 
On  avait  tant  de  foi  aux  serpents  et 
à  leurs  prophéties  ,  qu'on  en  nour- 
rissait exprès  pour  cet  emploi ,  et,  en 
les  rendant  familiers,  on  était  à  por- 
tée des  prophètes  et  des  prédictions. 
Près  de  Lavinium ,  il  y  avait  un  bois 
sacré  où  l'on  nourrissait  des  serpents. 
De  jeunes  filles  étaient  chargées  de 
leur  faire  des  gâteaux  de  farine  et 
de  miel  ,  et  de  leur  en  porter.  Si 
l'un  de  ces  serpents  ne  mangeait  pas 
son  gâteau  avec  appétit.,  ou  s'il  pa- 
r;fk£c:t  languissant  et  malade  après 
l'avoir  mangé  ,  c'était  une  preuve 
que  celle  qui  avait  fait  ce  gâteau  avait 
perdu  sa  virginité.  Les  Romains 
nrent  venir  d  Èpidaure  un  serpent 
qu'ils  prirent  pour  Esculape,  dieu  de 
la  médecine,  et  auquel  ils  donnèrent 
ime  place  dans  leur  Panthéon. 

Les  génies  ont  quelquefois  été  re- 
présentés sous  la  figure  d'un  serpent. 
(  f^.  GÎKiE.  )  Deux  serpents  attelés 
liraifut  le  char  de  Triptolème , 
lorsque  Gérés  l'envoya  parcourir  la 


S  E  R 

terre  pour  apprendre  aux  hommes 
à  semer  le  bled.  (  ^.''l'RiPTOLiiME.  ) 
CEuf  de  serpent  dans  les  supersti- 
tions des  Druides.  (  f^oy.  CEi  f.  ) 
Cadmus  et  Hermone  changés  en 
serpent.  (  P'.  Cadml's.  )  Hennir; 
étonlfe  dans  son  berceau  deux  énor- 
mes serpents.  (  F,  Herclle.  )  Les 
poètes  ont  imaginé  que  les  serj'ents 
étaient  nés  du  sang  des  Titans  ,  qui 
fut  répandu  d^ns  la  guerre  qu'ils 
eurent  contre  Jupiter ,  et  qui ,  tombé  « 
sur  la  terre ,  produisit  tous  les  ani-  | 
maux  venimerx ,  les  serpents,  les  j 
vipères  ,  etc.  D'autres  les  attribuent 
au  sang  de  Python  ou  de  Typhon. 

Myth,  lad.  Les  serpents  et  les 
couleuvi^es  sont  en  grande  vénération 
chez  les  Indiens  ,  qui  regardent  ces 
reptiles  comme  autant  de  génies.  — 
«  Quand  ils  trouvent  des  couleuvres 
»  dans  leurs  maisons ,  dit  le  vovageur 
»  Dellon  ,  ils  les  prient  d'ab«rd  très 
»  respectueusement  de  sortir.  Si  les 
»  prières  n'ont  pas  d'effet ,  ils  tâchent 
»  de  les  attirer  dehors ,  en  leur 
»  présentant  du  lait  ou  toute  autre 
»  chose  ,  sans  jamais  employer  la 
»  violence.  Si  la  couleuvre  s'obstine 
»  à  rester,  on  appelle  les  brahmines, 
»  qui ,  avec  toute  1  éloquence  dont 
»  ils  sont  capables  ,  lui  représentent 
»  les  motifs  ([ui  doivent  l'engager  à 
»  avoir  des  égards  pour  la  maison  oii 
»  elle  est  venue.  » 

Plusieurs  Indiens  poussent  la  su- 

Î)erstition  jusqu'à  porter  exprès  dans 
es  bois  ,  et  auprès  des  buissons ,  -dn 
lait  et  autre  chose  pour  l'entretiea 
de  ces  reptiles. 

II  y  a  dans  lisle  de  Ceylan  une 
espèce  de  serpent  que  les  nabitants 
nomment  Cobra  de  Capello ,  et 
pour  leqviel  ils  ont  une  grande  véné- 
ration. Ils  l'appellent  le  Jioi  des 
sci-penls  ,  et  évitent  avec  gi-and  soia 
de  lui  faire  dn  mal.  Ils  sont  per- 
suadés que  ,  5i  quelqu'un  avait  l'au- 
dace de  tuer  un  de  ces  serpents  ,  les 
autres  serpents  de  même  espèce  ex- 
termineraient le  meurtrier  avec  toute 
sa  famille.  Si  cependant  un  de  ces 
serpents  a  mordu  (juelqu'un,  ou  causé 
quelque  dégât,  la  personne  lésée  peut 
aller  porter  plainte  aux  sorciers  et 


s  E  R 

«ncîianleurs  du  pays  ,  qui  ,  par  la 
force  de  leurs  charmes,  contraijîuent 
le  serpent  coupable  à  comparaître 
à  leur  tribunal  ,  le  tancent  forte- 
ment ,  et  lui  font  de  grandes  mena- 
ces ,  s'il  retombe  à  l'avenir  en  pa- 
reille fliute. 

Myth.  Afr.  La  plupart  des  Nè- 
£;res  croient  encore  aujourd  faui  que 
les  âmes  des  hommes  qui  ont  bien 
vécu  entrent  dans  le  corps  des  ser- 
pents. 

Le  culte  du  serpent  est  le  plus 
célèbre  et  le  plus  accrédité  dans  le 
pavs.  On  ienore  quelle  en  est  l'ori- 
gine. Les  Kèjrres  racontent  que  ce 
serpent  ne  pouvant  supporter  la  mé- 
chanceté des  habitants  du  pays  où 
il  demeurait  ,  il  Iç  quitta  pour  venir 
habiter  parmi  eux  ;  qu'ils  k  reçurent 
avec  les  plus  grands  honneurs  ,  1  en- 
veloppèrent dans  un  tapis  de  soie, 
et  le  portèrent  dans  un  temple.  On 
lui  bâtit  exprès  une  très  belle  mai- 
son ;  on  institua  des  prêtres  poiu^ 
avoir  soin  de  lui  ;  et  l'on  consacra  à 
son  service  les  plus  belles  filles  du 
pays.  Ce  qu'on  peut  dire  de  plus 
certain  sur  l'origine  de  ce  dieu  pré- 
tendu, c'est  qu'il  est  venu  du  ro\  aume 
d'Ardra.  La  tète  de  ce  serpent  est 
grosse  et  presque  ronde  :  il  a  les  veux 
doux  et  bien  ouverts  ,  la  langue 
courte  et  pointue  :  il  ne  la  darde  pas 
avec  beaucoup  de  vîte.-ae,  si  ce  u'est 
quand  il  combat  avec  un  serpent 
d  une  autre  espèce.  Sa  queue  est 
mince  et  pointue  comme  un  dard. 
Le  fond  de  sa  pean  estim  blanc  sale , 
bigarré  de  marques  jaunes,  bleues  et 
brunes.  Les  plus  grands  out  environ 
uue  brasse  de  long  ,  et  sont  de  la 
grosseur  du  bras.  Les  serjients  de 
cette  espèce  n'ont  aucun  venin.  Ils 
souffrent  volontiers  qu'on  les  caresse, 
et  l'on  peut  badiner  a^ec  eux  sans 
ciainte.  Les  Nègres  regardent  même 
leur  morsure  comme  un  préservatif 
contre  celle  des  autres  serpents.  On 
les  distingue  aisément  des  serpents 
venimeux,  dont  la  couleur  est  fort 
différente.  Il  y  a  une  haine  natu- 
relle entre  les  serpents  de  deux  es- 
pèces ;  et  ils  ne  s'appercoivènt  pas 
plutôt,  qu'ils  s'éiancçot  l'ua  contre 


S  E  R  555 

l'autre.  La  chair  des  rats  est  le  meta 
favori  des  serpents  bienfaisants.  Ils 
n'ont  pas  moins  d'ardeur  que  les 
chats  pour  courir  après  ces  animaux; 
mais  ils  n'ont  pas  la  même  agilité. 
Lorsqu'ils  sont  ptirvenus  à  en  attra- 
per un  ,  ils  ont  beaucoup  de  peine 
i'i  expédier  leur  proie  ,  leur  gueule 
étant  fort  étroite  ;  et  souvent  ils  sont 
plus  dune  heure  sans  en  pouvoir 
venir  à  Ijout.  Depuis  l'arrivée  du 
premier  serpent  dans  le  pays,  cette 
race  s'est  prodigieusement  multi- 
pliée. Mais  ,  dans  ce  grand  nombre 
île  serpents  qui  sont  tous  fort  res- 
pectés, il  V  en  a  un  que  l'on  regarde 
comme  le  chef ,  et  auquel  on  rend 
des  honneurs  particuliers.  Le  peuple 
pense  que  c'est  le  même  qui  a  été 
trouvé  et  divinisé  pnr  leurs^ncètres. 
Ils  le  regardent  comme  le  père  de 
toute  cette  espèce  de  serpents,  qui  est 
fort  répaudue;  mais  il  y  a  long-temps 
que  ce. premier  serpent  est  mort.  Les 
prêtres  ,  pour  ne  pas  diminuer  la 
vénération  du  peuple  ,  lui  en  ont 
adroitement  substitué  un  autre  de 
la  même  taille.  Ce  chef  des  serpents, 
quel  qu'il  soit ,  jouit ,  dans  le  pays  , 
d'un  sort  fort  heureux.  Il  est  logé 
magnifiquement ,  et  nourri  à^%  mets 
les  plus  exquis-  Le  roi  lui  envoie 
souvent  Ats,  présents  magnifiques  , 
de  l'or ,  de  l'argent ,  des  étoffes  ,  qui 
sont  pour  ses  prêtres  un  revenu  con- 
sidérable. Le  roi  de  Fida ,  pays  voi- 
sin ,  venait  autrefois  en  personne  ren- 
dre ses  hommages  à  cet  heureux 
se.  pent ,  auquel  il  oftrait  les  dons  les 
plus  rares  et  les  plus  précieux  ;  mais, 
au  rapport  du  vo}  ageur  Bosnan  , 
Je  roi  qui  régnait  .lu  cwmmencenient 
de  ce  siècle ,  excédé  des  frais  immen- 
ses de  ce  pèlerinage ,  a  jugé  à  propos 
de  s'en  dispenser. 

Les  prêtres  du  serpent  sont  venus 
à  bout  de  persuader  au  peuple  que 
le  grand  serpent  et  ses  c<3nfrères  ont 
coutume  de  guetter ,  au  printemps  , 
les  jeunes  filles  ,  sur  le  soir  ,  et ,  par 
leur  attouchement ,  leur  font  perdre 
la, raison.  Il  v  a  une  maison  ,  exprès 
établie  ,  oà  l'on  envoie  les  filles  de- 
venues folles  faire  un  séjour  de 
quelques  mois  ,  jusqu'à  ce  qu'elles 


554 


SE  R 


ai'.l  rrronvré  1<  iii  Ion  spns.  L05 
parents  sont  obligés  de  leur  payer 
une  pension  proport ionnc'e  à  leurs 
incultes.  La  glande  quantité  de  ces 
pensionnaires  produit  aux  prêtres 
du  serpent  un  gain  considcrable  , 
d<jnt  on  prélend  giie  le  roi  se  réserve 
une  part.  Lorsqu  il  y  a  dans  un  vil- 
Lge  quelque  femme  ou  quelque  fille 
qui  n'a  pas  encore  été  attaquée  par 
le  sirpeut  ,  elle  n'échappe  pas  à  la 
\igilance  intéressée  des  prêtres  ;  ils 
tâchent  d'avoir  ayec  elle  un  entre- 
tien secret ,  et  séduisent  avec  tant 
d'art  son  esprit  crédule ,  cpi'ils  lui 
persuadent  de  crier  dans  la  rue  , 
lorsqu'elle  sera  seule  ,  comme  si  elle 
avait  été  touchée  par  le  serpent ,  et 
de  contrefaire  la  folle  ,  pour  être 
envoyée  comme  les  autres  à  l'hôpital. 
Ces  pauvres  filles  ont  sur  cet  article 
une  discrétion  peu  naturplle  à  leur 
sexe.  Il  n'arrive  jamais  qu'elles  ré- 
vèlent les  fourberies  des  prêtres  , 
parcequelies  craignent  leur  puis- 
sance ,  qui  est  très  firande  dans  le 
pays.  Il  se  trouve  toujours  parmi  les 
Nègres  des  gens  moins  simples  que 
le  vulgaire  ,  qui  ne  sont  pas  la  dupe 
des  artifices  des  prêtres;  mais  ils  se 
contentent  de  s'en  moquer  en  se- 
cret. Il  ne  serait  pas  sûr  pour  eux 
d  entreprendre  de  détronipei'  le  peu- 
ple. 

Lorsque  les  Nègres  entendent 
quelrpics  Européens  se  moquer  de 
leurs  ^erpents ,  ils  se  retirent  promp- 
tement ,  en  témoignant  l'indignation 
que  leur  causent  de  pareils  discours. 
Quand  le  feu  prend  à  une  maison  , 
s'il  s'y  trouve  qiielque  serpent  qui 
ait  le  malheur  d'être  hrùlé  ,  la  cons- 
ternation se  répand  dans  la  ville. 
Chacun  se  houcne  les  oreilles  pour 
ne  pas  entendre  une  si  triste  nou- 
velle ,  et  donne  une  certaine  s<jmn]e 
d'argent ,  qui  est  une  espèce  d'a- 
mende qu'il  s'impose  ,  en  réparation 
du  peu  de  soin  qu'il  a  eu  de  conserver 
le  dieu.  Il  s'imagine  même  que  le 
serpent  brûlé  reviendra  pour  tirer 
vengeance  de  ceux  qui  ont  contribué 
à  sa  mort. 

M.  Slai'.  Les  reptiles  étaient  lio- 
Borés  par  quelques  peuplades  coiuuie 


ST.K 

des  die  ux  Pénates.  On  leur  offrait 
en  sacrifice  du  lait  et  des  œuis.  II 
était  défendu  ,  sous  peine  de  mort  , 
de  leur  causer  ie  moindre  dommage. 
Le  culte  des  serpents  était  autre- 
fois établi  chez  les  peuples  de  Li- 
tiiuauie ,  d'Estonie  ,  de  Livouie  ,  de 
PrusàC  ,  de  Courlande  et  de  Saiiïo- 
gitie.  On  leur  préparait  un  repas, 
et  des  enchanteurs  les  invitaient  «i 
venir  faire  honneur  au  festin.  Si  les 
serpents  sortaient  de  leurs  retraites, 
et  venaient  manger  les  nu  ts  qu'où 
leur  offrait ,  la  joie  était  universelle  , 
et  chacun  ne  se  promettait  qiie  du 
bonheur:  mais  si  les  serpents  résis- 
taient à  tous  les  charmes  et  à  toutes 
les  prières  ,  et  s'obstinaient  à  ne  pas 
se  montrer  ,  c'était  un  présage  très 
fâcheux.  Les  paysans  de  la  Lithua- 
nie,  de  laSamogitie  et  de  laLivonie, 
conservent  encore  aujourd'hui  quel- 
ques traces  de  cette  superstition.  Les 
Russes  n'en  ont  pas  été  exempts. 
Oléanus  rapporte  que  ,  voyageant 
avec  quelques  Russes ,  ses  com- 
pagnons de  voyage  ,  à  l'aspect  de 
deux  couleuvres  rouges  ,  témoignè- 
rent une  grand*  joie  ,  disant  que 
c'était  un  heureux  présage  qne  leur 
envoyait  S.  Nicolas.  Les  p.iysans 
des  environs  de  Wilna,en  Lithjanie, 
rendaient  encore ,  dans  le  seizième 
siècle,  une  espèce  de  culte  religieux 
aux  serpents.  ]\'arthioch  ,  auteur 
allemand  ,  dit  que  les  paysans  li- 
thuaniens avaient  coutume  de  nour- 
rir, dans  leurs  maisons,  des  serpents  , 
desquels  ils  faisaient  dépendre  la 
prospérité  de  leur  famille.  Les  pay- 
sans de  Livonie  re^rardent  ces  rep- 
tiles comme  les  dieux  tutélaires  de 
leurs  troupeaux,  et  leur  présentent 
du  lait  en  manière  d'offrande. 

Iconol.  Le  serpent  plié  en  rond 
est  le  symbole  de  la  réflexion.  On  le 
donne  pour  attribut  à  la  Santé  ,  à 
l'Envie  ,  aux  Remords  ,  aux  Cha- 
grins, etc.  Sur  les  médailles  ,  le  ser- 
pent seul  est  quelqiiefois  mis  pour 
Esculape ,  ou  pour  Glycon ,  'e  second 
Escidape.  Quand  il  est  sur  un  autel 
ou  dans  la  main  d'une  déesse  ,  c  est 
toujours  le  svmbole  d'Hygiée.  S'il 
1    est  au-dessus  à'un  trépied , il  marque 


s  E  R 

l'oracle  de  Delpiies  ,  qui  dans  !es 
premiers  temps  s'elait  rendu  par  un 
serpent.  Le  double  serpent  était  la 
marque  de  l'Asie.  Aux  pieds  de  la 
Paix ,  il  signifie  la  guerre  et  la  dis- 
corde. A  ceux  de  Minerve  ,  à  qui 
Plutarque  dit  qu'il  étr.it  consacré  , 
il  marque  le  soin  qu'on  doit  prendre 
des  filles  ,  pour  la  garde  desquelles 
il  faudrait  le  dra^ron  des  Hespcrides. 
Quand  il  sort  d'unecorbeille ,  et  qu  il 
accompagne  Bacchus  ,  il  marque  les 
Orgies  de  ce  dieu.  V.  Achéloos  , 
Abistée  ,  Cadmus,  Caducée  ,  Dis- 
corde ,  Envie  ,  Esacus  ,  ElmÉ- 
NIDE5  ,  Eurydice  ,  Laocoon  ,  La- 
TOKE ,  Méduse  , Prudence,  Python, 
Sahis  ,  Saturne  ,  Tirésias. 

Serpentaire,  une  des  constella- 
tions. Les  poètes  ont  feint  que  cétait 
le  dragon  liii  jardin  des  Hespérides , 
taé  par  Hercule  ,  et  que  Junon  plaça 
parmi  les  astres.  (  yoy.  Ophieus.  ) 
D'autres  supposent  m\e  c'est  le  ser- 
pent qui  apporta  à  Eseulape  l'herlje 
par  la  vertu  de  laquelle  il  ressuscita 
Androgée  ,  ou  le  serpent  Pvthon. 

Serpenticoles  ,  nom  qu'on  a  donné 
aux  idolâtres  adorateurs  des  ser- 
pents. 

Serranus  ,  un  des  capitaines  de 
Tnrnus  ,  tué  par  Nisus. 

SeRUS.  V.  G'SRUS. 

Servare  de  coelo  ,  terme  d'au- 
eure  ,  pris  des  phénomènes  qui  pa- 
raissaient dans  les  airs,  comme  des 
éclairs ,  du  tonnerre ,  et  auties  signes 
extraordinaires  et  subits  ,  que  les 
pagures  remarquaient  dans  le  ciel  : 
cet  augure  était  le  plus  solemnel 
de  tous,  comme  ne  pouvant  se  réi- 
térer en  un  même  jour  ,  et  rompant 
toutes  les  assemblées;  aussi,  quand 
un  magistrat  voulait  empêcher  une 
assemblée  du  peuple  ,  ou  la  remettre 
à  une  autre  fois ,  il  faisait  afficher 
dans  les  carrefours  qu'il  observerait 
ce  jour-là  les  signes  du  ciel ,  et  tout 
était  remis  à  un  autre  jour.  Mais 
Je  sénat ,  s'étant  apperçu  des  abus 
que  cet  usage  entraînait  ,  ordonna 
que,  nonobstant  ces  affiches  ,  on  pas- 
serait outre  à  l'assemblée  convoquée 
dans  toutes  les  formes. 


i>  E  V 


555 


Sertaior,  tSczut'eur,  surnom  de 
Jupiter  et  de  Bacchus. 

Servitude.  (  Iconol.)  Les  ic.3- 
nologistes  modernes  l'ont  exprimée 
par  une  femme  échevelée  ,  vêtue 
d'habits  courts,  portant  un  joug  sur 
les  épaules,  et  marchant  les  pieds 
nus  et  ailés  dans  un  chemin  rem- 
pli de  pierres  et  d'épines.  Mipa  lai 
donne  pour  attribut  une  grue  qui 
tient  une  pierre. 

Sessies,  déesses  qu'on  invoquait 
quaud  on  ensemençait  les  terres.  On 
en  comptait  autant  qu'il  y  avait  de 
semailles  différentes. 

Sévère  Septime  ,  empereur  ro- 
main qui  succéda  aux  Autonius. 
Trois  empereurs  se  disputèrent  alors 
l'empire  ,  Sévère  Septime  ,  Pescen- 
nius  Niger  ,  Claudius  Albinus.  On 
consulta  l'oracle  de  Delphes ,  dit 
Sparllen,  pour  savoir  lequel  des 
trois  la  république  devait  souhaiter. 
L'oracle  ré  pondit  en  un  vers  :  Le  Noir 
est  le  meilleur,  V  Africain  est  bon, 
le  Blanc  est  le  pire.  Par  le  \oir,  on 
entendait  Pescennius  Niger  ;  par 
r  -ifricaiiï ,  Sévère  qui  était  d'Afri- 
que ;  et  par  le  Blanc ,  Claudius  Albi- 
nus. On  demanda  ensuite  qui  de- 
meureniit  le  maître  de  l'empiie  ;  et 
il  fut  répondu  i  On  versera  le  sang 
du  Blanc  et  au  Noir,  V Afiicain 
goui'emera  le  monde.  On  demanda 
encore  combien  de  temps  il  gouver- 
nerait ;  et  il  fut  répondu:  //  montera 
sur  la  mer  d'Italie  avec  vingt 
vaisseaux/  si  cependant  un  vais- 
seau peut  traverser  la  mer.  Pai-  où. 
l'on  entendit  que  Sévère  régnerait 
vingt  ans. 

Sévères  ,  ou  les  Déesses  sévères. 
On  croit  qu'elles  étaient  les  mêmes 
que  les  Furies ,  parcequ'on  les  repré- 
sentait avec  les  mêmes  attributs. 

Sévérité.  (Iconol.  )  Djns  Ripa  , 
c'est  une  femme  vieille ,  vêtue  d'habits 
royaux ,  et  couronnée  de  laurier  ;  te- 
nant d'une  maiu  un  sceptre  dons 
l'action  de  commander  ,  et  portant 
de  l'autre  un  cube  dans  lequel  est 
fixé  un  poignard  ,  symboles  de  fer- 
meté et  d'iniiexibilité.  Cochi/i  lui 
donne  ,  au  lieu  du  sceptre  ,  le  fais- 
ceau des  licteurs  romaius  ,  dont  les 


55C  S  in 

verges  sont  déliées  ,  la  hache  élevi^e 
et  prête  ;'i  frapper.  Sa  robe  est  de 
couleur  violette,  tirant  sur  le  noir. 
/^.  Rigueur. 

Sévirs  Augustaux.  On  nommait 
ainsi  les  six  plus  anciens  sacrificateurs 
d'Auguste  ,  créés  par  Tibère  au 
nombre  de  vingt-un. 

Sevum  (M.  Ind.),  Heu  de  plaisirs 
et  de  délices  où  les  Péguans  font  passer 
lésâmes  après  qu'elles  ont  été  purifiées 
dans  le  JN'axac.  V.  Naxac  ,  Nibam. 

Sh  A  KTi  (  M.  Ind-  ) ,  déesse  in- 
dienne qui  est  l'em blême  de  la  nature, 
et  qui ,  comme  telle ,  est  représentée 
avec  les  attributs  de  la  fécondité  ,  et 
quelquefois  avec  une  tête  de  vache. , 
ShamavÉdam  (  M.  Ind.  )  ,  un 
des  quatre  livres  sacrés  des  Indiens 
nommés  Védams.  C'est  celui  qui 
apprend  la  science  des  augures  et 
des  divinations,  f^.  Védams. 

Shastah  (  M.  Ind.  ),  commen- 
taires dt^  brahmcs  sur  les  Védams  : 
ils  sont  aynombre  de  six  ,  et  traitent 
de  l'astrfmomie ,  de  l'astrologie  ,  des 
pronostics,  de  la  morale,  des  rites  , 
de  la  médecine  et  de  la  jurispru^ 
dence.  C'est  d'après  ces  livres  sacres 
que  les  brahmes  astronomes  calculent 
le  cours  de  la  lime  ,  des  planètes  et 
des  éclipses,  et  qu'ils  fabriquent  les 
Pajidjangams  (  almanachs.  )  C'est 
encore  eux  que  consultent  les  brahmes 
astrologues,  pour  prédire  l'avenir, 
tirer  le  sort  des  hommes  et  des  en- 
fants ,  annoncer  les  jours  et  même 
les  instants  bons  ou  mauvais.  Ce  mé- 
tier est  très  lucratif;  car  les  Indiens 
sont  si  superstitieux ,  qu'ils  n'entre- 
prennent rien  sans  avoir  consulté 
l'astrologie  ;  et  si  les  pronostics  ne 
sont  pas  fayorables  ,  quelque  assu- 
rance qu'ils  aient  du  succès  ,  ils  re- 
noncent à  leur  entreprise.  L'opinion 
des  Indiens  de  la  côte  de  Coromandel 
est  tout-à-fait  contraire  à  ce  que 
foliaire  aflirme  après  M.  Holwel, 
fjue  le  Shastah  est  antérieur  au  Vé- 
dam  de  i5oo  ans. 

Shevet  ,  onzième  mois  de  l'année 

.«acrée  des  Hébreux ,  et  le  cinquième 

^        de  leur  année  civile.  C'était  la  lune 

de  Janvier. 

Sans  ,  on  Shiiïss  ,  ou  ScaïAis  , 


S  H  I 

ou  ChiA  ,  nom  de  l'une  des  deux 
grandes  sectes  qui  divisent  les  maho- 
métans.  Elle  est  opposée  à  la  secte 
des  Sunnis  que  suivent  les  Turcs. 
Celle-là,  dont  les  Persans  font  profes- 
sion ,  ne  reconnaît  de  véritable  in- 
terprétation de  l'AIcoran  ,  que  celle 
qui  fut  faite  par  Ali ,  gendre  et  cou- 
sin de  Mahomet ,  et  rejette  absolu- 
ment toutes  les  autres.  Le  respect  et 
la  vénération  des  Shiites  pour  Ali 
tiennent  de  l'enthousiasme.  Ils  le 
regardent  comme  légitime  et  immé- 
diat successeur  de  Mahomet  ,  et 
traitent  Abubekre ,  Omar  et  Olhman, 
ses  prédécesseurs  selon  les  Turcs  , 
d'exécrables  imposteurs,  dej'alsi- 
ficateurs  de  la  loi ,  de  vrais  bri- 
gands. Ils  vont  plus  loin  :  ils  sou- 
tiennent qu'Ali  fut  plus  particuliè- 
rement et  jdIus  fréquemment  inspiré 
du  ciel  que  Mahomet  même  ;  et  que 
toutes  les  interprétations  qu'il  a 
données  de  la  loi  sont  divines  et  par- 
faites ;  que  Dieu  parut  sous  la  figure 
de  ce  prophète  (  car  ils  lui  attri- 
buent le  don  de  prophétie  )  ;  et  que  , 
par  sa  propre  bouche,  il  annonça 
aux  hommes  les  mystères  les  plus 
cachés  de  la  religion.  De  leur  coté  , 
les  Turcs  accusent  les'Persans  d'avoir 
falsifié  l'AIcoran  ;  et  les  uns  et  les 
autres  se  traitent  mutuellement  de 
la  manière  la  plus  méprisante  et  la 
plus  injurieuse. 

Shiva  (  M.  Ind.  ) ,  une  des  trois 
personnes  de  la  trinité  indienne  ,  ou 
plutôt  la  divinité  elle-même,  consi- 
dérée connue  détruisant ,  ou  chan- 
geant les  formes.  Sons  ce  dernier 
rapport ,  elle  a  rme  foule  de  noms  , 
dont  les  plus  communs  sont  l'su  ou 
I  swara  ,  Rudra  ,  Hora  ,  Sambhu  , 
Mahadéva  ou  Mahe'sa  ,  etc.  Ce  dieu 
a  aussi  quelques  rapports  avec  le  Ju- 
piter Âllitonans  ,  foudroyant  les 
géants.  Dans  un  combat  tout  pareil 
avec  les  Doityas  ou  enfants  de  Diti, 
qui  se  révoltèrent  souvent  contre  le 
ciel,  Brahma  ,  dit-on,  présenta  à 
Shiva  des  traits  redoutables, comme 
l'aigle  présenta  la  foudre  à  Jupiter. 
On  le  peint  avec  trois  yeux,  ce  qui 
lui  fait  quelf|uefois  donner  le  nom  de 
Trilochan. 


s  I  A 

Shivé-Ratri  ,  nuiù  de  Shiva  , 
(  yi.  Ind.  )  fête  qui  tombe  le  trei- 
lièiiie  jour  après  la  pleine  iuue. 
Elle  est  très  religieusement  observée 
par  les  sectateurs  de  Shiva.  Ils  doi- 
vent jeûner  le  jour ,  passer  la  nuit  en 
prières ,  faire  des  aumônes  et  donner 
à  mander  aux  pandarons. 

Shoccris  (  M.  Indk  ),  planète  de 
^  énus.  Elle  est  quatre  cents  mille 
lieues  au-dessus  du  ciel  de  la  lune. 
C'est  le  Gourou ,  ou  prêtre  des 
Achourers  ou  géants.  Il  préside  au 
vendredi. 

Shovrien  (3/.  Ind.),  planète 
du  soleil  ,  qui  préside  au  dimanche. 
Les  Indiens  en  font  un  demi-dieu  , 
qui  donne  la  santé  à  ses  adorateurs. 
Voici  un  conte  qu'on  trouve  sur  ce 
<lemi-dieu  dans  le  Candon ,  poème 
indien.  La  femme  de  Shoiirien  ,  ne 
ponvant  supporter  la  chaleur  de  son 
inari ,  laissa  auprès  de  lui  un  fantôme 
à  sa  ressemblance,  et,  déguisée  en 
jument ,  se  retira  dans  une  province 
éloignée  pour  faire  pénitence.  Shou- 
rien ,  s'en  étant  appercu ,  se  méla- 
morphosa  en  cheval ,  alla  trouver  sa 
femme,  et  lui  lança  la  liqueur  sémi- 
nale dans  le  nez.  Celle  ri ,  en  la  res- 
pirant ,  conçut  et  mit  au  monde  les 
Maroutoukels ,  génies.  C'est  ainsi 
que.  les  êtres  se  sont  multipliés. 

Sh  UDDERi  (  M.  Ind.  )  ,  le  troi- 
sième des  quatre  fils  du  premier 
liomme  et  de  la  première  femme, 
suivant  les  Indons ,  d'un  caractère 
doux  ,  liant ,  pacifique  ,  fut  le  chef 
de  la  caste  qui  porte  son  nom ,  et  qui 
est  plus  connue  sous  celui  de  Ba- 
nians. Ceux  de  cette  caste  s^appli- 
quent  uniquement  au  commerce  ,  et 
se  distinguent  par  leur  attention  su- 
perstitieuse à  observer  toutes  les  cé- 
rémonies de  la  religion,    y.  Bram- 

MON  ,    CCTTERI  ,  WlSE. 

Si  ARE  (  M.  Ind.  ) ,  nom  que  les 
habitants  des  isles  jNïa'dives  donnent 
à  un  lieu  consticré  au  roi  des  vents. 
Il  n'y  a  presque  aucune  de  leurs  isles 
où  ils  n'aient  un  Siare  ,  dans  lequel 
ceux  qui  sont  échappés  de  quelque 
danger  sur  mer  vont  faire  leurs  of- 
frandes. Elles  consistent  en  de  petits 
i>ateaus  chargés  de  fleurs  et  d'hçrbes 


S  I  B  5J7 

odoriférantes.  On  brûle  ces  herbes 
et  ces  fleurs  en  l'honneur  du  roi  des 
vents ,  et  on  jette  les  petits  bateaux 
dans  la  mer,  après  y  avoir  mis  le  feu. 
Tous  leurs  navires  sont  dédiés  au  roi 
des  vents  et  de  la  mer. 

SiBA  ,  ou  SivA ,  et  mienx  Seva  , 
(  M.  SI.  )  déesse  des  Slavons  \a- 
raignes  qui  habitaient  la  Wagrie  et 
Tisle  de  Rugen.  Son  nom  dérive 
d'un  verbe  qui  répond  à  ense- 
mencer,  et  ses  attributs  caractéris- 
tiques autorisent  à  croire  qu'elle 
était  la  déesse  des  vég(?taux  en  gé- 
néral. Elle  était  représentée  comme 
une  femme  une  ;  ses  cheveux  lui 
tombaient  jusqu'au  dessous  des  ge- 
noux -,  de  la  main  droite  ,  elle  tenait 
une  pomme ,  et  de  la  gauche  une 
grappe  de  raisin.  On  lui  sacrifiait 
des  animaux  et  des  prisonniers.  On 
l'a  dite  fille  de  Sitalcès ,  roi  des 
Goths  ,  et  femme  d'Anthyrius ,  qui 
porta  les  armes  sous  Alexandre-Ie- 
Grand  ,  et ,  de  retour  en  Allemagne , 
bâtit  la  ville  de  Meckelbourg. 

SiBAX,  ou  SivAN,  neuvième  mois 
de  l'année  civile  des  Hébreux  ,  et  le 
troisième  de  leur  année  sacrée.  Il 
répondait  à  la  lune  de  Mai. 

Sibylles.  Les  anciens  ont  appelé 
de  ce  nom  certaines  femmes  aux- 
quelles ils  attribuaient  la  connais- 
sance de  l'aveoir  ,  et  le  don  de 
prédire. 

Ce  nom  fut  d'abord  particulier  à 
la  prophétesse  de  Delphes  ,  et  pris 
d'un  mot  grec  qui  signifie  inspiré  , 
ou  conseillé  par  les  dieux.  Il  devint 
ensuite  commun  à  toutes  les  femme» 
qui  rendaient  des  oracles. 

On  convient  assez  généralement 
qu'il  y  a  eu  des  Sibylles,  mais  on  ne 
s  accorde  pas  sur  lenouibre.  Platon, 


le  pre 
parlé,  < 


,  semble  n  en  reconnaitrequ  une, 
car  il  dit  simplement  la  Sibvlle. 
Quelques  auteurs  modernes  ont  sou- 
tenu, après  ce  philosophe  ,  qu'il  n'y 
avait  eu  effectivement  qu'une  Si- 
bv!le  ,  celle  "d  E^^thrée  ,  en  Ir.nie  , 
mais  qu'elle  a  été  multipliée  dans  les 
écrits  des  anciens ,  parcequ'elJe  a 
beaucoup  voyagé  et  vécu  très  long- 
temps. SoUn  el  Ausone  ea  comptent 


558  S  I  B 

trois, l'Erytliréennc  ,  la  Sardienne et 
la  Cuniëe.  Elien  en  admet  quatre  , 
savoir ,  celle  d'Erj  thrée  ,  celle  de 
Sardes ,  rEg\  ptienne  et  la  Sauiienne. 
Enfin,  p^atron,  suivi  par  le  plus 
^rand  nombre  des  savants,  distiuf;ue 
dix  Sibylles ,  qu'il  nomme  en  cet 
ordre  :  la  l^ersicjue ,  c'est  celle  qui, 
dans  les  vers  silnllins  supposés,  se 
dit  l)ru  de  INoé  ;  on  la  nommait  Sum- 
hèthe  :  la  Libyenne  ,  qu'on  disait 
être  fille  de  Jifpiter  et  de  Lamia,  et 
qui  voyagea  en  plusieurs  endroits  ,  à 
Sanios,  à  Delphes  ,  à  Claros  ,  etc.  ; 
la  Delphicjue ,  fille  de  Tirésias, 
Théhaiu  ;  après  la  prise  de  Thèmes, 
die  fut  consacrée  au  temple  de  Del- 
phes par  les  Epipones  ,  et  fut  la 
première  qui,  selon Z>io</onî  ,  eut  le 
nom  de  Sibylle,  parcequ'eile  était 
souvent  éprise  d'une  fureur  divine  : 
la  Vwnée ,  qui  faisait  sa  résidence 
ordinaire  à  CTumes  en  Italie  :  VEry- 
thrcenne  ,  qui  prédit  le  succès  de  la 
guerre  de  l'roie,  dons  le  temps  que 
ies  Grecs  s'embarquaient  pour  cette 
expédition  :  \aSamieiine ,  dont  on 
avait  trouvé  les  prophéties  dans  les 
anciennes  annales  ties  Samiens  :  la 
Cumane ,  née  à  Cumes ,  dans^  l'Eo- 
lide  ;  c'est  celle  qu'on  nomme  iJémo- 
phile  ,  Hérophile  ,  et  même  Amal- 
thée ,  et  qui  vint  présenter  à  Tarquin 
l'ancien  ses  neuf  livres  de  préoic- 
tions  pour  les  lui  vendre  :  ÏHelles- 
ponti/ie  ,  née  à  Marpèse ,  dans  la 
ïroade,  qui  avait  prophétisé  du 
temps  de  Solon  et  de  Cjrus  :  la 
Phrygienne  ,  qui  faisait  son  séjour 
à  Ancyre ,  où  elle  rendait  ses  oracles  : 
enfin ,'  la  Tiburtiiie,  nommée  Al- 
hunée  ,  qui  lut  lionorée  comme  une 
divinité  à  ïibur  ou  ïivoU  sur  le 
Tévéron. 

On  peut  voir  ,  à  l'article  HÉro- 
PHiLS  ,  la  septième  des  Sibylles , 
l'oripine  des  livres  sil  yllins.  Après 
que  Tarquin  en  eut  fait  l'acquisition, 
il  en  confia  la  garde  à  deux  prêtres 
particuliers  ,  nommés  Duumvirs  , 
dont  tout  le  sacerdoce  se  borna  d'a- 
bord aux  soins  que  demandait  ce 
dépôt  sacré  :  on  y  attacha  ensuite  la 
fonction  de  célébrer  les  jeux  sécu- 
laires.  Ces  livres  étaient  consultéa    ( 


S  I  B 

dans  les  grandes  calamités  :  mais  il 
fallait  un  arrêt  du  sénat  pour  y 
avoir  recours  ;  et  il  était  défendu , 
sous  peine  de  mort,  aux  duumvirs 
de  les  laisser  voir  à  persoruie.  pha- 
lène Maxime  dit  que  M.  Atilins  , 
duunivir  ,  fut  puni  du  supplice  des 
parricides  pour  en  avoir  laissé 
prendre  une  copie  par  Pélronius 
Sabinus.Ce  premier  recueil  d'oracles 
sibyllins  fut  consumé  dans  l'incendie 
du  Gapitole  ,  sous  la  dictature  de 
Syila.  Le  sénat,  pour  réparer  cette 
perte ,  envoya  à  Samos  ,  à  Troie  ,  à 
Erythrée,  et  dans  plusieurs  autres 
villes  de  l'Italie  ,  de  la  Grèce  ,  de 
l'Asie  ,  pour  recueilhr  tout  ce  qu'on 
pourrait  trouver  de  vers  sibyllins. 
Les  députés  en  rapportèrent  un  ^rand 
nombre  ;  mais  comme  il  y  en  avait 
sans  doute  beaucoup  d'apocryphes  , 
on  commit  des  prêtres  pour  en  faire 
un  choix  judicieux.  Ces  nouveaux 
livres  sibyllins  furent  déposés  au  Ga- 
pitole, comme  les  premiers  :  mais  on 
n'y  eut  pas  tant  de  foi  ;  et  ce  qu'ils 
contenaient  ne  fut  pas  iiussi  secrète- 
ment gardé  ,  car  il  paraît  que  la  plu- 
part de  ces  oracles  étaient  publics  , 
et  que  chacun,  selon  les  événements  , 
en  faisait  l'explication  à  sa  fantaisie. 
Il  n'y  eut  que  les  vers  de  la  Sibylle 
de  Cumes  dont  le  secret  fut  tou- 
jours gardé.  On  forma  un  collège  de 
quinze  personnes  pour  veiller  à  la 
conservation  de  cette  collection  , 
qu  on  nomma  ies  Quindccimvirs  des 
Sibylles  :  on  avait  ime  si  grande  foi 
aux  prédictions  qui  y  étaient  conte- 
nues, que, dès  qu'on  avait  une  guerre 
importante  à  entrev>rendre  ,  une  sé- 
dition violente  à  appaiser,  lorsque 
l'armée  avait   été  défaite ,     que    la 

f)este  ou  la  tamine ,  ou  quelque  ma- 
adie  épidémique,  aftligeait  la  ville 
ou  la  campagne ,  ou  enfin  si  on  avait 
observé  quelcjues  prodiges  qui  me- 
naçassent d'un  grand  malheur ,  on 
ne  manquait  pas  d  y  avoir  recours. 
C'était  mie  espèce  d'oracle  perma- 
nent ,  aussi  souvent  consulté  par  les 
Ptomains,  et  avec  autant  de  con- 
fiance ,  que  celui  de  Delphes  par  les 
Grecs. 
Quant  aux  oracles  qu'on  avait  ro- 


s  ï  B 

cueillis  des  aulr-;s  Siby!l<?? ,  et  do^ 
le  puLiic  avait  connaissance  ,  les  po- 
litiques savaient  en  faire  usage  pour 
leors  propres  intérêts  ;  souvent 
même  ds  en  inventaient  ,  et  les  fai- 
saient courir  parmi  le  peuple  comme 
anciens,  afin  de  les  faire  servir  aux 
desseins  de  leur  ambition.  C'est 
ainsi  que  P.  Lentulus  Sura  ,  un  des 
chefs  de  la  conjuration  de  Catiiina  , 
faisait  valoir  une  prétendue  préo'ic- 
tion  des  Sibylles  ,  que  trois  Corné- 
liens auraient  à  Rorna  la  puis- 
sance souveraine.  S3  lia  et  Cinna  ^ 
tous  deux  de  la  maison  Cornélienne, 
avaient  déjà  vérifie  une  partie  de  la 
prédiction.  Lentulus,  qui  était  de  la 
même  famille,  se  persuada  que  les 
deux  tiers  de  la  prédiction  ayant  déjà 
été  vérifiés  ,  c'était  à  lui  à  l'achever 
en  s'eniparant  du  pouvoir  suprême  ; 
mais  la  prévoyance  du  consul  Cicé- 
ron  empêcha  les  effets  de  son  am- 
Lition.  Pompée  voulant  rétablir 
Piolémée  Aulétès  daus  son  royaume 
d  iisypte ,  la  faction  qui  était  con- 
traire à  Pompée  dans  le  sénat  pu- 
blia une  prédiction  sibviliue  portdht 
que ,  si  un  roi  d  Egypte  a\ait  re- 
cours aux  Romains  ,  ils  ne  devaient 
pas  lui  refuser  leurs  Ijons  otlîces  , 
mais  qu'il  ne  fallait  pas  lui  fournir 
de  troupes.  Cicéron  ,  qui  élait  dans 
le  parti  de  Pompée,  ne  doutait  pas 
que  l'oracle  ne  fut  supposé; mais,  au 
lieu  de  le  réfuter,  il  chercha  à  I  élu- 
der :  il  fit  ordonner  au  proconsul 
d'Afrique  d  entrer  en  Eîtypte  avec 
une  armée ,  et  d'en  faire  la  conquête 
pour  les  Romains  ;  ensuite  on  en  fit 
présent  à  Ptoiémée. 

Lorsque  Jules  César  se  fut  emparé 
de  l"auti>rité  souveraine,  sous  le  titre 
de  dictateur  perpétuel  ,  ses  parti- 
sans ,  cherchant  un  prétexte  pour  lui 
faire  déférer  le  titre  de  roi ,  répan- 
dirent dans  le  public  un  nouvel 
oracle  sibyllin  ,  selon  lequel  les  Par- 
thes  ne  pouvaient  être  assujettis  que 
par  un  roi  des  Romains.  Le  peuple 
était  dt'ja  déterminé  à  lui  en  accorder 
le  titre,  et  le  sénat  devait  en  rendre 
le  décret  le  joiu"  même  que  César  fut 
assassiné. 

Pausanias    rapporte    dans    ses 


SIC  5'ç) 

Achaïques  une  prédiction  des  Si- 
bylles sur  le  royaume  de  Mjcé^ 
doine,  conçue  en  ces  termes:  «  Ma- 
H  cédoniens,  qui  vous  \antez  d'obéir 
»  à  des  rois  issus  des  anciens  roi» 
»  d'Argos ,  apprenez  que  deux  Phi- 
»  lippes  feront  tout  ^otre  bonheur 
>»  et  tout  votre  malheur  :  le  premier 
»>  donnera  des  maîtres  à  de  praudes 
»  villes  et  à  des  nations  ;  le  second  , 
»  vaincu  par  des  peuples  sortis  de 
»  l'occident  et  de  l'orient  ,  vous 
»  perdra  sans  ressource ,  et  votis 
»»  couvrira  dune  honîeélernelle.»  Jin 
effet ,  l'empire  de  Macédoine  ,  après 
être  p:»rvenu  à  im  très  haut  point  de 
gloire  sous  Philippe,  père  d'Alexaa- 
dre ,  tomba  en  décadence  sous  un 
autre  Philippe  qui  devint  tributaire 
des  RoRKiius.  Ceux-ci  étaient  au 
couchant  de  la  Macédoine',  et  furent 
secondés  par  Attalus,  roi  de  Mysie, 
qui  était  à  l'orient.  Les  Sibvlles  pa- 
rai sent  avoir  aussi  prédit  ce  prand 
tremblement  de  terre  qui  ébranla 
l'isle  de  Rhodes  jusques  di'us  ses 
fondements  ;  car  Pausanias  dit  à 
cette  <x;ca~ion  que  la  prédicUon  de 
la  S/ovlle  ne  se  trouva  que  trop 
accomplie. 

SicARBAS  ou  SichÉe  ,  fils  de  Pélus 
et  frère  de  Didon  et  de  Pygmalion  , 
que  ce  dernier  tua  en  traître,  pour 
s'enjparer  de  ses  trésors,    f^.  Dipon. 

SiCELiDEs  ,  épithète  que  P'irgile 
donne  aux  Muses  qu'il  suppose  avoir 
inspiré  Theocrite ,  natif  de  Sicile , 
do/U  le  poète  lalin  a  imité  les  Buco- 
liques. 

Sicile  ,  grande  isle  de  la  Méditer- 
ranée ,  si  fertile  en  grains ,  qu'on 
1  appelait  autrefois  le  grenier  de 
l'Italie.  C'est  à  cause  de  cette  ferti- 
lité qu'elle  est  ordinairement  repré- 
sentée couronnée  d'épis,  et, tenant 
une  faucille.  On  la  trouve ,  sur  le» 
médailles ,  exprimée  par  une  tète  au 
milieu  de  trois  cm'sses  ,  qui  sont 
ses  trois  promontoires.  On  la  désigne 
enc-ore  par  le  mont  Gibel  qu'elle  a 
dans  sa  main  ,  et  par  des  lapins, 
symbole  de  fécondité  ,  placés  à  ses 
cotas. 

SiciKNis ,  danse  accompagnée  de 
chants  ,  laquelle  était  pratiquée  par 


56o  S  I  D 

Ips  Plirygiens ,  dans  les  fêtes  de  Bac- 
clius  Sabasius. 

SiciNvs  ou  SiKiNus ,  fils  de  la 
naïade  CEnoee ,  et  de  Thoas  ,  roi  de 
Leiunos,  seul  màje  de  l'isle  ,  qui  se 
sauva  par  l'adresse  de  sa  fiile  Hypsi- 
pyle,  dans  cette  cruelle  expédition 
où  toutes  les  femmes  (égorgèrent  , 
non  seulement  leurs  maris  ,  mais 
tous  les  garçons  du  pays.  Thoas 
aborda  dans  une  isle  de  la  mer  Ei^ce , 
fut  très  bien  reçu  d'une  nymphe , 
et  devint  père  de  Sicinus,  qui  donna 
son  nom  à  l'isle. 

SicuLt;s  ,  fils  de  Neptune  ,  re'sjna 
dans  la  Sicile,  à  laquelle  il  donna  son 
nom. 

SiCYON  ,  petit -fils  d'Erechthée, 
donna  son  nom  à  une  ville  et  à  une 
contrée  du  Péloponnèse. 

SicYONE  ,  le  plus  ancien  roynume 
de  Ja  Grèce,  dont  le  premier  roi 
s'appelait  Egialoe.  On  célébrait  à 
«Sicyone  ,   de  cinq  en  cinq  ans  ,  des 

I'eux  pythiens  e.i  l'honneur  d'ApoI- 
on,  et  l'on  y  donnait  pour  prix  des 
coupes  d'argent. 

SiDEnnx'^CoTiJVTi, le  mari  changé 
en  astre  j  Lucifer ,  mari  d'Alcyoue. 
O  cille. 

I .  SiDE  ,   femme  d'Orion. 

•2.  et  3.  —  Filles  de  Bélus  et  de 
Danaiis. 

SidÉritès  ,  pierre  qu'Apollon 
donna  à  Hélénus  ,  le  Troyen  ,  si  l'on 
en  croit  le  poème  des  Pierres ,  at- 
tribué à  Orphée.  Cette  pierre,  dit 
le  poète,  a  le  don  de  la  parole  ;  elle 
est  un  peu  raboteuse ,  dure  ,  pesante , 
noire  ,  et  a  des  rides  circulaires. 
Quand  Hélénus  voulait  s'en  servir,  il 
s'alistenait ,  durant  vingt-un  jours  , 
du  lit  conjugal ,  des  bains  pidîlics  ,  et 
de  la  viande  des  animaux  j  ensuite  il 
faisait  plusieurs  sacrifices  ,  lavait  la 
pierre  dans  une  fontaine ,  l'envelop- 
pait pieusement ,  et  la  portait  dans 
son  sein.  Après  cette  préparation , 
qui  rendait  la  pierre  animée  ,  pour 
l'exciter  à  parler  il  la  prenait  h  la 
main  ,  et  feignait  de  la  vouloir  jrter. 
Alors  elle  jetait  un  cri  semblable  h 
celui  d'nn  enfant  qui  désire  le  lait 
de  sa  nourrice.  Hélénus  ,  profitant 
du  jnoment ,  interrogeait  la  pierre 


S  I  G 

sur  ce  qu'il  voulait  savoir ,  et  en  re- 
cevait des  réponses  certaines.  Ce  fut 
sur  CCS  oracles  qu'il  prédit  la  ruine 
de  Troie.    K.   Lhhomartie  ,  As- 

TROiTE. 

Sidéro,  belle-nière  de  Tyro,  mise 
à  mort  par  Pélias. 

SiDOisius  HosPES  ,  Cadmus  ,  par- 
cequ'il  était  dePliénicie,  où  était  la 
ville  de  Sidon. 

SiEB  ,  autrement  Rhuddery  , 
(  M.  fnd.  )  coadjuteur  ,  ainsi  que 
Bistnoo ,  de  Birmah  ,  prince  de  la 
troupe  angélique,  et  vice-régent  de 
l'Eternel.  /^'.  IVIoïsasoor  ,  Birmah  , 
Bistnoo. 

Siècle.  (  Iconol.  )  On  le  per- 
sonnifie par  un  vieillard  décrépit,  le 
siècle  étant  la  plus  longue  durée  de 
la  vie  humaine.  Le  phénix  qui  renaît 
de  sa  cendre  est  rt.mlilème  qu'on 
lui  donne  ,  parceque  ,  selon  quelques 
auteurs  ,  cet  oiseau  termina  volontai- 
rement sa  carrière  au  bout  de  cent 
ans  ,  pour  la  recommencer  toiit  de 
suite. 

SiÉGAKi  (  M.  Jap,  )  ,  cérémonie 
rdigieuse  qui  se  pratique  au  Japon 
pour  le  repos  de  l'ame  des  trépassés. 
Voici  en  quoi  elle  consiste  :  On  prend 
des  copeaux  de  bois  ,  sur  lesquels  on 
tr^jce  les  noms  des  défunts  à  qui  l'on 
veut  procurer  du  soulagement  ,  et 
l'on  va  au  bord  d'une  rivière  frotter 
et  laver  ces  copeaux  avec  une  branche 
d'arbre  bien  verte.  On  accompagne 
cette  action  de  certaines  paroles  qui 
lui  donnent  de  la  vertu.  Les  Japo- 
nais s'imaginent  que  ,  par  cette  céré- 
monie ,  les  anies  des  morts  sont  pu- 
rifiées de  toutes  leurs  souillures  ,  et 
délivrées  des  peines  quelles  souffrent . 
Il  y  a  parmi  eux  des  mendiants  fjfui, 
pour  gagner  leur  vie,  s'occupent  à 
faire  le  Siégaki.  Les  dévots  s'appro- 
client  en  leur  jetant  quelques  pièces 
d'argent  sur  une  natte  qui  est  devant 
eux  ,  afin  qu'ils  fassent  le  Siégaki 
pour  telle  ou  telle  personne  qu'ils 
leur  nomment. 

SiGA  ,  nom  phénicien  de  Minerve  , 
dont  Cadmus  enleva  le  siinujacre  , 
qu'il  plaça  dans  la  ville  de  Thèbes. 
Ce  mot  pourrait  être  grec,  caria 
déesse  de  la  sagesse  peut  bien  être 

en 


s  I  G 

m  même  temps  la  déesse  du  silence. 
On  l'appelle  aussi  Sin£;a. 

SiGALioN  {M.  £gypt-  ),  le  même 
rju Harpocrate ,  dieu  du  silence,  que 
les  Egyptiens  représentaient  ayant  le 
doigt  appliqué  sur  les  lèvres.  On 
portait  sa  statue  dans  les  fêtes  d'Isis 
Et  de  Sérapis.  Rac.  Sigain , se  taire, 
et  laos  ,  peuple  ;  comme  si  ce  dieu 
eût  imposé  silence  au  peuple. 

SiGÉE  ,  promontoire  de  la  mer 
Egée,  sur  lequel  était  le  tombeau 
d'Achille. 

SiGiLLA  ,  petites  statues  que  les 
anciens  plaçaient  dans  des  niches  , 
pour  orner  leurs  maisons,  et  qu'ils 
honoraient  comme  des  dieux  ,  quand 
ils  les  avaient  fait  consacrer. 

SiGiLLAiRES  ,  nom  d'une  fête  que 
célébraient    les    anciens     Romains. 
Elle  était  ainsi   appelée  des  petits 
présents  ,  tels  que  des  cachets  ,    des 
anneaux ,   des    gravures ,    des   scul- 
ptures ,  qu'on  s'envoyait.  Elle  durait 
quatre  jours  :   elle  était  immédiate- 
ment après  les  Saturnales  qui  en  du- 
raient trois  ,  ce  qui  faisait  ensemble 
sept  jours  ;  et  comme  les  Saturnales 
commençaient    le    i5  avant   les  ca- 
lendes de   Janvier  ,   c.-à-d.  ,  le    19 
Décembre,    les  Sieillaires  commen- 
çaient le  -22 ,  et  duraient  jusqu'au  20 
inclusivement.  On  dit  qu'elles  furent 
instituées  par  Hercule,  lorsque,  reve- 
nant d'Espagne  après  avoir  tué  Gé- 
rion  ,  il  conduisit  ses  troupeaux  en 
Italie  ,  et  bâtit  sur  le  Tybreun  pont 
à  l'endroit  oii  l'on  construisit  depuis 
le  pont  Sublicius.  D'autres  en  attri- 
buent l'institution  aux  Pélasgiens,  qui 
imaginèrent  que  l'oracle  ne  leur  de- 
mandait pas  des  sacrifices  d'hommes 
vivants ,  mais  des  statues ,  des  lu- 
mières;  ils  présentèrent  à   Saturne 
des  bougies ,  et  à  Pluton  des  figures 
humaines  :  de  là  viennent  et  les  Si- 
giliaires  ,  et  les  présents  qui  accom- 
pagnaient la   célébration   ae   cette 
fête. 

SiGiLLATEoRS  ,  prêtrcs  ,  cheî  les 
Egyptiens  ,  qui  étaient  chargés  de 
marquer  les  victimes  destinées  aux^ 
"sacrifices.  Comme  il  fallait  que  l'ani- 
mal fut  entier,  pur  et  bien  condi- 
tionné ,  pour  être  sacri&é ,  il  y  avait 
Tome  IL 


S  I  L  56t 

des  prêtres  chargés  d'examiner  les 
animaux  destinés  à  être  victimes. 
Quand  la  bête  se  trouvait  propre  aux 
autels ,  ils  la  marquaient  en  lui  atta- 
chant aux  cornes  de  l'écorce  de  pa- 
pyrus ,  et  en  imprimant  leurs  cachets 
sur  de  la  terre  sigillée  qu'ils  lui  appli- 
quaient. Hérodote  raconte  quon 
punissait  de  mort  quiconque  offrait 
une  victime  qui  n'avait  pas  été  ainsi 
marquée. 

Sigillée  ,  la  terre  sigillée  de 
Lemnos  était  regardée  comme  sa- 
crée ;  les  prêtres  seuls  avaient  le 
droit  d'y  toucher  :  on  la  mêlait  avec 
du  sang  de  chèvre  ,  après  quoi  on  y 
imprimait  un  cachet.  Cette  vénéra- 
tion subsiste  encore. 

SiGNARK  VOTA  ;  c'était  attacher 
avec  de  la  cire,  aux  pieds  ou  aux 
genoux  de  quelque  dieu,  le  parche- 
min sur  lequel  on  avait  écrit  un 
vœu. 

Signes  du  zodiaque.  Voy.  Zo- 
diaque. 

SiGKiE  (  Myth.  Cell.),  femme  de 
Loke.  y.  LoKE. 

SiGNUM  ,  statue  ;  mais  ce  mot  dif- 
fère de  statua,  en  ce  que  le  premier 
se  dit  des  figures  placées  dans  les 
temples  et  dans  les  maisons. 

Smi>o,islede  la  mer  Egée.  J^.  Si- 

CINUS. 

I.  SiLEHCE  {Fcon.),  divinité  allé- 
gorique ,  connue  sous  la  figure  d'un 
jeune  homme  qui  tient  le  doist  sur  la 
bouche  ,  ou  qui  l'a  fermée  d  un  ban- 
d  au ,  et ,  de  Vautre  main  ,  fait  signe 
de  se  taire  :  son  attribut  est  une 
branche  de  pêcher.  Les  anciens  con- 
sacraient cet  arbre  à  Harpocrate, 
parceque  sa  feuille  a  la  forme  de  la 
langue  humaine.  L'Arioste,  dans  la 
peinture  qu'il  fait  de  la  grotte  du 
Sommeil  ,  établit  le  Silence  |X)ur  ea 
garder  l'entrée  :  il  lui  doîine  une 
chaussure  de  feutre  et  un  mar.teau 
noir ,  pour  faire  entendre  que  le 
Sile  ce  est  l'ami  de  la  Nuit.  V.  Hak- 
pocratf.  ,  Muta,  Tacita. 

1.  —  Le  silence  était  ordonné 
dans  la  célébration  des  mystères,  et 
un  héraut  était  chargé  de  l'imposer 

!>ar  ces  formules  :  Hoc  ago  :favet9 
.     inguis  ,  pasçiio  Ungiiam. 


563  S  I  L 

3.  —  Ce  mot ,  dans  la  langue  des 
au£;ures  ,  signifiait  ce  qui  est  sans 
défaut. 

Silène,  nourricier  de  Bacclins  , 
fils  de  Mercure  ou  de  Pan ,  et  d'une 
nvmphe;  et  Nonnus  dans  ses  Diony- 
siacjues  lejfait  fils  de  la  Terre.  Dio- 
dore,  suivant  une  ancienne  tradition , 
dit  c[ue  le  premier  Silène  régnait 
dans  une  isle  formée  par  le  fleuve  Tri- 
ton en  Libye  ;  que  ce  Silène  avait 
«ane  queue  derrière  lui ,  et  que  toute 
sa  postérité  l'eut  de  même.  D'an- 
ciens monuments  nous  représentent, 
en  effet ,  les  Silènes  avec  des  queues 
derrière.  On  lui  donne  aussi  une 
tète  chauve ,  des  cornes ,  un  gros  nei 
retroussé ,  une  petite  taille ,  mais  une 
corpulence  charnue.  On  le  représente 
tantôt  assis  sur  un  âne  ,  sur  lequel  il 
a  bien  de  la  peine  à  se  soutenir  ; 
tantôt  marchant ,  appuyé  sur  un  bâ- 
ton ou  sur  un  thyrse.  On  le  recon- 
naît aisément  à  sa  couronne  de  lierre  , 
à  la  tasse  qu'il  tient,  à  son  air  joyeux 
cl  même  un  peu  goguenard.  Silène, 
dit  Suidas,  était  uu  diseur  de  bons 
mots. 

Orphée  dit  que  Silène  était  fort 
agréable  aux  dieux,  à  l'assemblée  des- 
quels il  se  trouvait  très  souvent.  Il 
fut  chargé  de  l'enfance  de  Tîacchus  , 
et  accompagna  ensuite  ce  dieu  dans 
ses  voyages.  A  son  retour  des  Indes , 
il  s'établit  dans  les  campagnes  d'Ar- 
cadie,  où  il  se  faisait  fort  aimer  des 
jeunes  bergers  et  des  bergères.  Guide 
raconte  cpi'un  jour  Silène  n'ayant  pu 
suivre  Bacchus,  quelques  paysans 
le  rencontrèrent  ivre  et  chancelant , 
mitant  pour  son  grand  âge  que  par 
le  vin  ;  et  après  l'avoir  paré  de  guir- 
landes et  de  fleurs  ,  ils  le  conduisi- 
rent devant  Midas.  Dès  que  ce  prince 
eut  reconnu  qu'il  avait  en  sa  puis- 
sance un  ministre  du  culte  de  Bac- 
chus, il  le  reçut  magnifiquement, 
et  le  retint  pendant  dix  jours ,  qui 
liirent  employés  en  réjouissances  et 
en  festins;  ensuite  il  le  renvoya  à  ce 
dieu. 

p^irgile  lui  fait  débiter ,  au  milieu 
<Je  son  ivresse ,  les  principes  de  la 
philosophie  d'Epicurti  sur  la  for- 


S  I  L 

mation  du  monde.  Ehen  rapporte 
la  conversation  que  Silène  eut  avec 
Midas  sur  le  monde  inconnu  dont 
Platon  et  quelques  autres  philoso- 
phes ont  tant  parlé  ;  ce  qui  fait  voir 
qu'il  ne  faut  pas  toujours  regarder 
Silène  comme  un  vieux  débauché, 
presque  toujours  ivre  ,  puisqu'on  le 
peint  souvent  comme  un  philosophe , 
et  même  comme  un  grand  ca{Ditaine. 
C'est,  en  effet,  le  portrait  qu'en  fait 
Lucien  ,  lorsqu'il  dit  que  des  deux 
lieutenants  de  Bacchus  ,  l'un  était  un 
petit  vieillard  camus,  tout  trem- 
blant, ay.int  de  grandesoreilles  droites 
et  un  gros  ventre....  mais  ,  au  reste  , 
grand  capitaine  ;  l'autre  ,  c.  -  à  -  d. , 
Pan  ,  un  Satyre  cornu ,  etc Euri- 
pide ,  qui ,  dans  son  Cyclope  ,  fait 
raconter  à  Silène  ses  exploits,  sup- 
pose que  Silène ,  étant  avec  ses  fils  à 
chercher  sur  mer  Bacchus  qu'il  avait 
perdu  ,  fut  jeté  sur  le  rocher  d'Etna  , 
où  le  cyclope  Polyphème  le  fit  son 
esclave,  jusqu'à  ce  qu'Ulysse  vint 
l'en  tirer.  Il  avait  des  temples  dans 
la  Grèce  ,  et  on  lui  rendait  des 
honneurs  divins. 

Silènes.  On  donnait  ce  nom  aux 
Satyres  ,  lorsqu'ils  étaient  vieux.  On 
les  peignait  presque  toujours  ivres. 
Bacchus,  avant  de  partir  pour  la 
conquête  des  Indes ,  laissa  les  phia 
âgés  en  Italie ,  pour  y  cultiver  la 
vigne  ;  et  c'est  par-là  qu'on  expli- 
que le  grand  nombre  de  statues  qu'on 
Y  trouvait  élevées  en  leur  honneur. 
'On  les  croyait  mortels  ,  parcequ'il  y 
avait  beaucoup  de  leurs  tombeaux 
aux  environs  de  Pergame  ;  mais  il 
est  plus  naturel  de  les  ranger  dans 
la  classe  des  Faunes  ,  des  Satyres  , 
Pans ,  Tityres ,  etc.  On  entendait 
aussi  par  Silènes  des  Génies  fami- 
liers, tels  que  celui  dont  Socrate  se 
vantait  d'être  accompagné.  V.  Dé- 
mon. 

SilkSrnium  ,  festin  funèbre  qui 
terminait  la  cérémonie  des  tuné- 
railles.  Seivius  prétend  que  ce  repas 
se  donnait  sur  la  tombe  même  airx 
vieillards  ,  pour  leur  rappeler  qu'il» 
devaient  bientôt  mourir.  D'autres 
croient  qu'il  y  avait  deux  festins 
de  ce  nom  ;  l'un ,  pour  les  dieux  ma* 


SI  M 

»ies ,  auxquels  personne  ne  touchait , 
mais  que  chacun  regardait  en  silence  ; 
l'autre  ,  offert  sur  le  tombeau  ,  auquel 
étaient  admis  les  amis  et  les  parents , 
qui  se  faisaient  un  devoir  de  ne  rien 
laisser  dans  les  plats. 

SiLNOY     BoG  ,     ou     KrEPKOY    BoG 

(  M.  SI.),  (  Dieu  fort).  Quelques 
peuplades  slavonnes  nommaient  ainsi 
une  statue  qui  avait  la  figure  d'un 
homme  :  elle  tenait  dans  la  main 
droite  une  petite  lance ,  et  dans  la 
gauche  ua  globe  d  argent  ;  une  tète 
d'honune  et  celle  d'un  lion  étaient 
à  ses  pieds. 

SfM£THivs  Héros  ,  Acis ,  fils  de 
la  nymphe  Sime'this. 

SiMOïs ,  ancien  fleuve  de  l'Asie 
mineure  dans  la  petite  Phrygie.  Il 
a\ait  sa  source  au  mont  Ida  ,  et  se 
jetait  dans  le  Xanthe.  Ce  fut  sur  ses 
fcords  que  "S'enus  donna  le  jour  à 
Enée.  Pendant  le  siège  de  Troie , 
il  fît  déborder  ses  eaux  ,  potir  s'op- 
poser avec  Scamandre  aux  entre- 
F irises  des  Grecs.  Virgile  lui  donne 
épithète  de  rapide  ,  porceque  ce 
n'était  qu'un  torrent  que  l'été  mettait 
à  sec. 

SiMOÏsrus ,  jeune  Troyen  ,  ainsi 
nommé  parce  qu'il  était  né  sur  /es 
bords  du  Simoïs.  Il  fut  tué  par  AjaXj 
fils  de  Télamon. 

Simon  ,  hérétique  du  premier  siècle 
de  l'Eglise  ,  que  ses  sectateurs  ado- 
raient comme  un  dieu  ,  sous  la  fi- 
gure de  Jupiter  ,  lui  offrant  des  vic- 
times et  des  libations  de  vin  ,  et  ren- 
dant les  mêmes  honneurs  ,  sous  le 
nom  de  Mars  ,  à  sa  concubine  Hé- 
lène. 

SrMOME.  (  Iconol.  )  On  la  per- 
sonnifie par  une  femme  vêtue  d'une 
[Iraperie  obscure ,  et  dont  la  tête  est 
ouverte  d'im  voile  noir  ;  allégorie 
sses  déplacée,  car  il  me  semble  que 
es  Simoniaques  ne  se  cachaient 
çnère.  Près  d'elle  est  un  petit  temple 
)ù  brille  au  milieu  de  rayons  écla- 
ants  l'Esprit  saint  en  forme  de  co- 
ombe.  Elle  tient  d'une  main  ,  au- 
le>.sus  du  temple ,  une  bourse  ;  et 
le  l'autre  cette  inscription  :  Inluitu 
'retii  ;  avez- vous  quelque  chose  ù 


SIM  563 

Si3«org-Anka  ,  griffai  merveil- 
leux \M.  Pers.  ),  oiseau  fabuleux 
que  les  Perses  disent  habiter  dans 
les  montagnes  de  Caf.  Ils  le  peignent 
comme  un  oiseau  fort  exlraorr.inaire, 
tant  par  sa  grandeur  que  par  ses 
autres  qualités  ;  il  est  si  grand  qu'il 
consume  tous  les  fruits  et  tout  ce 
qui  croît  dans  plusieurs  montagnes 
pour  sa  subsistance  ;  outre  cela  ,  il 
parle  ,  il  est  raisonnable  et  capable 
de  religion  ;  en  un  mot ,  c  est  une 
fée  qui  a  la  figure  d'un  oiseau.  Cet 
oiseau ,  étant  un  jour  interrogé  sur 
son  âge ,  répondit  :  «•  Ce  monde  s'est 
déjà  trouvé  sept  fois  rempli  de  créa- 
tures ,  et  sept  fois  entièrement  vide 
d'animaux.  Le  siècle  d'Adam  ,  dans 
lequel  nous  sommes ,  doit  durer  sept 
mille  ans ,  qui  font  un  grand  cycle 
d'années;  j'ai  déjà  vu  douze  de  ces 
cycles ,  sans  que  je  sache  combien  il 
m'en  reste  à  voir.  » 

Simplicité  \Iconol.) ,  jeune  fille 
vêtue  de  blanc ,  qui  tient  dans  ses 
mains  une  colombe. 

—  DE  L'tsPRiT.  Son  emblème  est 
un  faisan  qui  cache  sa  tète  dans  un 
buisson  ,  s'imagiuant  n  èlre  vu  de 
personne  lorsqu'il  ne  voit  rien. 

SiMPCLATKicEs,  femmes  chargées 
du  soin  des  choses  sacrées,  f^.  Sim- 
PLLE.  Festus. 

SiMPCLE  ,  SiMPnvioH,  petit  vase 
de  terre  ou  de  bois,  dont  le  cou  était 
fort  étroit ,  en  usage ,  chez  les  an- 
ciens, pour  des  libations.  C'était 
dans  ce  vase  qu'était  le  vin  que  le 
prêtre  goûtait  et  faisait  goùier  aux 
assistants ,  avant  de  le  répandre 
enlie  les  cornes  de  la  victime.  Sur 
plusieurs  médailles  on  voit  des  cou- 
ronnes et  des  urnes  d'où  il  sort  des 
palmes ,  avec  le  simpule  à  côté ,  pour 
îaire  entendre  que  les  sacrifices  fai- 
saient partie  des  jeux  désignés  pac 
les  couronnes  et  les  palmes. 

Simulacre  ,  statue  à  laquelle  on 
rend  im  culte  religieux.  Les  Egyp- 
tiens n'eurent  d'abord  que  des  tem- 
ples sans  statues.  Les  Grecs  ,  qui 
empruntèrent  d'eux  leurs  cérémonies 
dereligion, se  passèrent  aussi  d'abord 
de  ces  représentations  sensibles  ,  et 
à  leiv  exemple  les  Romains,  qui  ho- 
N  n  a 


564  S  I  M 

norèrent  les  dieux  pendant  plus  de 
cent  soixante-dix  ;inà  ,  sans  leur  con- 
sacrer de  statues.  L'usaîje  néanmoins 
de  cette  superstition  est  de  la  plus 
haute  antiquité  chez  les  Grecs , 
puisqu'j£'M5<?èe  la  (ait  remonter 
jusqu'au  temps  de  Moïse  ,  qu'il  fait 
contemporain  de  Cécrops,  roi  d'A- 
thènes ,  qui ,  le  premier,  introduisit 
en  Grèce  le  culte  des  idoles.  Avant 
lui ,  ces  peuples  prossiers  adoraient 
des  fif^ures  informes.  Peu-à-pcu  ils 
leur  donnèrent  une  forme,  et  choi- 
sirent celle  de  l'homme,  sous  laquelle 
ils  se  représentaient  la  divinité  ,  par 
opposition  à  la  croyance  des  Perses , 
qui,  selon  ^é/oJo/e  ,  ne  pensaient 
pas,  connue  les  Grecs,  que  les  dieux 
eussent  choisi  la  forme  humaine. 
L'opinion  des  Grecs  était  fondée  sur 
ce  qu'il  n'y  avait  rien  dans  le  monde 
d'aussi  parfait  que  Ihonime ,  et  qui 
approchât  plus  de  la  nature  des 
dieux.  On  fit  d'abord  ces  >imulacre3 
de  simple  bois,  et  les  RouKiins  n'en 
eurent  que  de  cette  sorte  jusqu'à  la 
conquête  de  l'Asie  :  on  y  employa 
l'arj-ile;  et  celait  encore  moins  un 
efitl  de  la  pauvreté ,  qu'un  sentiment 
relie;ieux  qui  les  portail  à  croire  que 
la  manière  la  plus  simple  d'honorer 
les  dieuN.  était  la  meilleure.  On  les 
fit  ensuite  de  marbre,  d'ivoire,  d'ar- 
gent et  d'or;  te  s  furent  le  Jupiter  et  la 
Vénus  du  fameux  Phidias.  On  cou- 
ronnait ces  statues,  et  on  choisissait , 
pour  faire  l'i  couronne,  la  matière 
qui  était  agréable  à  chaque  divinité  , 
et  sous  sa  protecliou  ;  ainsi  les 
fleuves  avaient  des  roseaux  autour  de 
la  tète.  Les  Romains  consiicraient  les 
statues  des  dieux  avec  certaines  cé- 
rémonies ;  et  ils  croyaient  ,  d'après 
cela ,  que  les  dieux  venaient  les  ha- 
biter ,  ce  qui  leur  faisait  donner  à 
ces  simulacres  les  noms  nrèmes  des 
l'ieux  qu'ils  s'imaginaient  habiter 
dans  les  temples.  Ils  frottaient  aussi 
par  dévotion  ces  statues  avec  des 
parfums  ,  et,  en  certa.n  temps  ,  les 
lavaient  avec  de  1  eau-de-vie.  Ils 
écrivaient  leurs  vœux  sur  des  ta- 
blettes ,  et  les  attachaient  avec  de  la 
cire  aux  t'enoux  de  ces  figures  ;  et 
luisque  leurs  vœux  étaieut  accompUà, 


S  I  N 

ils  le  faisaient  connaître  en  suspen- 
dant dans  le  temple  leurs  tablettes 
ou  quelque  autre  chose. 

SiN  (  M.  Jap.  )  ,  nom  Japonais  , 
à-peu-près  le  même  que  celui  de 
Cami.  Il  signifie  un  héros  ou  un 
demi-dieu.  V.  Cami. 

Sincérité.  (  IconoU  )  Ripa  l'ex- 
prime par  une  femme  vêtue  d'étoffe 
d'or  ,qui  j  orte  un  cœur  sur  sa  main, 
et  presse  de  l'autre  contre  son  sein 
une  colombe.  Ses  traits  nobles  ,  son 
air  calme,  la  candeur  qui  respire  sur 
son  visage,  inspirent  l'amour  et  la 
confiance. 

—  DE  l'ame.  On  la  désigne  par 
Uiie  jeune  fille  sur  le  sein  de  la- 
quelle éclate  un  soleil  ;  et  pour  té- 
moigner qu  elle  n'a  point  de  plaisirs 
qui  ne  soient  innocents  et  purs ,  elle 
donne  à  manger  à  un  poulet  blanc  , 
et  tient  un  lis  de  la  main  gauche. 

SiNDo,  voie  philosophique  ,    un 
des  livres  de  Confucius  ,  qui  a  donné 
le  nom  à  la  secte  des  Sintoïstes  au  l 
Japon.  ^ 

Singes.  Ces  animaux  étaient  en  \ 
grande   vénération  en  Egypte  ,  d'où  j 
ils  passèrent  d;ins  l'isle  dcPithécuse,  j 
qui  leur  dut  sou  nom.  Chez  les  Ro-  j 
mains,  au  contraire,  c'était  un  niau- ^ 
vais  présage  de  rencontrer  un  singe 
en  sortant  de  sa  maison.  Cet  animal 
est  le  symbole  de  l'imitation.  On  l'a 
donné  pour  attribut  à  la  comédie. 
(   F,   Ihalie,   Hantjmat.  )    Dans 
les  hiéroglyphes  égyptiens,  un  si  nie 
qoi  en  a  derrière  so:   un   antre  petit 
est  l'image  d'im  homme  qui  a  |)i  m- 
héritier  un  fils  haï.   Pline  prétciul 
que  les  mères  étouffent  de  caressi  s 
le  petit  qu'elles  portent  par-devant  , 
tandis  qu'elles  haïssent  celui  qu'elles 
portent  par  derrière. 

SiNGHiLLEs ,  prêtres  de  la  secte 
des   Giagas.   Ngoia   Chilvagni ,   un 
des  premiers  rois  d'Angola  ,  fier  de 
ses    conquêtes  ,     enivré     par     l'en- 
cens   de  ses   flatteurs ,   oublia  qu'il 
était    homme,   et  voulut  qu'on   lui  j 
rendît    les    honneurs   divins.    Il   fut  ; 
obéi  peiKlant  sa  vie;  mais  lorsque  la  I 
mort  eut  fait  voir  qu'il  n'était  pas 
dieu ,  son  t  ulte  fut  aboli.  Il  n'y  a  que 
les  Singhilles  qui  l'honorent  encore 


SI  N 

comme  une  des  divinités  du  pays,  et 
qui  lui  attribuent  particulièrement 
le  pouvoir  de  faire  tomber  la  foudre. 
Ce  sont  ces  prêtres  qui  sont  chargés 
de  consulter  les  mânes  de  leurs  an- 
cêtres, qui  paraissent  être  les  seuls 
dieux  que  ces  peuples  connaisienl  ; 
les  prêtres  remplissent  ce  soin  par 
des  conjurations  accompagnées  ordi- 
nairement de  sacrifices  humains  que 
l'on  fait  en  présence  des  ossements 
des  rois,  conservés  pour  cet  effet, 
après  leur  mort,  dans  des  espèces  de 
ix)îtes  ou  de  châsses  portatives.  Ces 

J>rètres ,  dont  l'empire  est  iondé  sur 
a  cruauté  et  la  superstition  ,  per- 
suadent à  leurs  concitoyens  que 
toutes  les  calamités  qui  leur  arrivent 
sont  des  effets  de  la  vengeance  de 
leurs  divinités  irritées ,  et  qui  veu- 
lent être  appaisées  par  des  héca- 
tombes de  victimes  humaines.  Ja- 
mais le  sang  humain  ni-  coule  assez 
abondamment  au  gré  de  ces  odieux 
ministres  ;  les  moindres  souilles  de 
.vent ,  les  tempêtes ,  les  orages  ,  en 
nn  mot  les  événements  les  plus  com- 
muns annoncent  la  colère  et  les 
Îîaintes  des  ombres  altérées  de  sang, 
lus  coupables  que  les  peuples  aveu- 
gles et  barbares  qu'ils  gouvernent  et 
Ïuils  entretiennent  par  la  terreur 
ans  des  piatifpics révoltantes  ,  c'est 
il  leur  suggestion  que  sont  dues  les 
cruautés  nue  ces  saurages  exercent 
sur  tous  leurs  voisins.  Ce  sont  ces 
prêtres  qui  leur  persuadent  que  plus 
ils  seront  inhumains,  plus  ils  plai- 
ront aux  puissances  inconnues  de  qui 
ils  croient  dépendre. 

SiJNGSouMAKA.M  (  M.  Ind.) ,  cercle 
situé  quatre  millions  de  lieues  au- 
delà  du  ciel  des  sept  Richys  ,  (  la 
grande  Ourse.  )  Ce  cercle  a  la 
forme  d'un  lésard.  Les  dévots  croient 
que  c'est  le  pied  de  Wishnou.  C'est 
dans  sa  queue  que  se  trouve  le  Droite 
van  ,  (  l'étoile  polaire.  ) 

SiKGiTAFATCR  (  Mytft.  Tart.), 
temple  dont  parle  Mendez  Pinto , 
dans  son  intéressante  relation  :  «  Près 
»  de  ce  temple  ,  dit  ce  voyageur,  un 
»  enclos  de  plus  d'une  lieue  de  cir- 
»  cuit  contenait  cent  soLsante-quatre 
»  maisons  longues  et  larges  ,  ou  plu- 


S  I  N 


565 


»  t6t  autant  de  magasins  remplis  de 
>>  têtes  de  morts.  Hors  de  ces  édi- 
»  fices  ,  on  avait  formé  de  si  grandes 
»  piles   d'autres  ossements  ,  quelles 
»  s  élevaient  de  plusieiu^s  brasses  au- 
»  dessus   des   toits.   Un  petit  tertre 
»  du  côté  du  sud  offrait  une  sorte  de 
»  plate-forme  où  l'on   nv.ntait   par 
)>  neuf  degrés  de  fer  qui  conduisinent 
»  à  quatre   portes.   La  plate-forme 
)>  servait  comme  de  piédestal   à   la 
»  plus   haute,  la  plus  difforme  et  la 
»  plus  épouvantable  statue  que  l'ima- 
)v  gination    puisse   se   représenter  , 
»  qui    était    debout ,   mais  adossée 
»  contre  un  donjon  (  e- fortes  pierres 
»  de  taille.  Elle  était  de  fer  fondu. 
»  Ce  mcastre  soutenait  sur  ses  deux 
»  mains   une  prodigieuse  barre   de 
»  fer.  Nous  demandâmes  à  l'anibas- 
»  sadeur  de    Tarlarie    l'explication 
»  d'un  monument  si  bizarre.  Il  iio.i» 
»  dit  que  ce  personnage  dont  nons 
»  admirions    la    grandeur    était    le 
»  gardien  des  ossements  de  tous  les 
)>  hommes,  et  qu'au  dernier  jour  du 
»  monde ,  oiï  les  hommes  devaient 
)i  renaître,  il  nous  rendrait  à  chacun 
»  les  mêmes  os  que  nous  avions  eus 
))  pendant  notre  première  vie  ,  par- 
»  ceque ,  les  connaissant  tous ,  il  sau- 
»  rait  distinguer  à  quel  corps  ils  au- 
»  raient  appartenu  ;  mais  qu'à  ceux 
)»  qui  ne  lui    rendaient  pas  d'hon- 
»  neurs  ,  et  ne  'ui  faisaient  pas  d'aii- 
»  mônes  sur  la  terre ,  il  donnerait 
n  les  os  les  plus  pourris  qu'il  pour- 
n  rait  trouver ,  et  même  quelques  os 
»  de  moins ,  poiu-  les  renclre  estropies 
n  OU   tortus.   Après  cette  curieuse 
»  instruction  ,    l'ambassadeur    nous 
»  conseilla    de   laisser  qncKjue    au- 
>•  mône  aux  prêtres  ,  et  se  fit  Thon-» 
>►  neur  de  nous  en  donner  l'exemple. 
n  Les  fables  qu'il  nous  avait  racontées 
»  excitaient  notre  pitié  ;  mais  nous 
»  eûmes  plus  de  foi  pour  son  témoi- 
n  gnage,  lorsqu'on  nc:iis  assura  que 
»  les    aumônes    qu'on    faisait   à   ce 
n  temple  montaien! ,  chaque  année  ; 
»  à  plus  de  deux  cents  mille  taëls  , 
»  sans  y  comprendre  ce  qui  revenait 
»  des  chapelles  cl  d'autres  fondations 
«  des  principaux  seigneurs  du  pavj. 
»  Il  aiox^la  que  l'idole  était  servie 
Nn  3 


566  S  I  N 

»  par  nn  très  grand  nombre  de 
>>  prêtres  auxquels  on  faisait  des 
«  présents  continuels ,  en  leur  de- 
»  mandant  leurs  prières  pour  les 
»  morts  dont  ils  conservaient  les  os- 
»  sements  ;  que  ces  prêtres  ne  sor- 
>)  taient  jamais  de  l'enclos  sans  la 
»  permission  de  leurs  supérieurs  , 
»  qu'ils  nommaient  Chisangues  ; 
"  qu'il  ne  leur  était  permis  qu'une 
«  fois  l'an  de  violer  la  chasteté  à  la- 
»  quelle  ils  s'étaient  engagés ,  et 
»  qu'il  y  avait  aussi  des  femmes  des- 
»  tinées  à  cet  ofilce  ;  mais  que ,  hors 
«  de  leurs  nmrs  ,  ils  pouvaient  se 
»  livrer  sans  crime  à  tdus  les  plaisirs 
»  des  sens.  >i 

SiNIS  ,    SiNNIS  ,    SciNIS  ,    ou  ScHI- 

nis  ,  fameux  brigand  qui  désolait  les 
environs  de  Corinthe  ,  était  vraisem- 
blablement le  même  que  Cercyon. 
f^.  Cercyon. 

SiNOÉ  ,  nymphe  qui  prit  soin  de 
l'éducation  de  Pan. 

SiNoïs ,  surnom  de  Pan  ;  de  Sinoé. 
11  y  avait  à  Mégalopolis  une  statue 
de  Pan  Sinoïs. 

Sinon,  fils  de  Sisyphe  et  petit- 
fils  du  voleur  Autolycus ,  se  laissa 
prendre  adroitement  par  les  Troyens , 
comme  s'il  désertait  du  camp  des 
Grecs  :  il  fit  entendre  à  Priam  que 
les  Grecs ,  avant  de  retourner  dans 
leur  patrie,  avaient  reçu  de  l'oracle 
l'ordre  d'immoler  im  Grec  ,  pour 
îivoir  le  vent  favorable  ,  et  que 
Calchas  ,  à  la  persuasion  d'Ulysse  , 
avait  faii  tomber  le  sort  sur  le  mal- 
heureux Sinon,  qui  trouva  le  moyen 
d'échapper  au  glaive  et  de  s'enfuir. 
Quand  il  eut  gagné  la  confiance  des 
Troyens ,  il  leur  persuada  d'intro- 
duire dans  leur  ville  ce  grand  cheval 
de  bois  que  les  Grecs  avaient  laissé 
sur  le  rivage  comme  une  offrande  à 
Minerve ,  les  assurant  que  leur  ville 
serait  imprenable  si  ce  cheval  y  était 
Tme  fois  introduit.  Le  conseil  fut 
suivi ,  et  le  fourbe  Sinon  ,  au  milieu 
de  la  nuit ,  alla  ouvrir  les  flancs  du 
cheval ,  et  en  fit  sortir  tous  les  guer- 
riers qui  s'y  trouvaient  renfermés. 

I.  SiNOPE  ,  fille  d'Asope  ,  fy.t 
îiiniée  d'Apollon ,  dont  elle  eut  un 
fils  nommé  Syrus.  D'autres  disent 


S  I  N 

qu'elle     denieuia    toujours    vierge. 

?..  —  C'est  aussi  le  nom  d'une 
Amazone. 

SiNïos  {  Secte  des  ) ,  (  M.  Jap.  ) 
ainsi  appelée  du  mot  japonais  Sin  , 
qui  signifie  un  héros  ,  un  génie  ,  un 
demi-dieu.  Les  Sintos  sont  appelés 
autrement  Xenxi ,  et  sont  eu  très 
grand  nombre  au  Japon.  Us  admet- 
tent un  Etre  suprême  ,  et  croient 
que  son  trône  est  placé  au  plus  haut 
des  cieux.  Us  reconnaissent  aussi 
quelques  dieux  subalternes  qui  font 
leur  séjour  dans  le  firmament  ;  mais 
ils  ne  leur  rendent  aucun  hommage, 
non  pas  même  à  l'Elre  suprême  , 
persuadés  que  ni  lui  ni  les  autres 
divinités  inférieures  ne  prennent 
aucun  soin  de  ce  qui  se  passe  sur  la 
terre.  Cependant  ils  emploient 
leurs  noms  dans  les  serments  qu'ils 
font.  Mais  il»  réservent  leurs  hom- 
mages pour  de  certains  génies  qui 
gouvernent  les  éléments  et  la  plu- 
part des  choses  terrestres ,  parce- 
qu'ils  croient  avoir  plus  à  craindre 
et  à  espérer  de  ces  esprits,  dont  les 
fonctions  semblent  approcher  davan- 
tage du  genre  humain,  Aunombre  de 
ces  génies,  sont  les  anciens  fondateurs 
et  législateurs  de  l'empire  japonais; 
les  savants  qui  ont  éclairé  la  patrie 
par  leurs  lumières  ;  les  guerriers  qui 
ont  étendu  ses  limites  ,  et  défait  ses 
ennemis  par  leur  courage  ;  enfin  tous 
ceux  qui ,  par  leurs  vertus  éclatantes, 
ont  paru  mériter  leurs  autels.  On 
donne  communément  à  ces  héros  ou 
demi-dieux  le  nom  de  Camis.  Les 
livres  des  Sintoïstes  sont  remplis  de 
prodiges  incroyables ,  de  miracles 
sans  doute  extraordinaires ,  opérés 
par  ces  héros. 

La  secte  des  Sintoïstes  est  pres- 
que aussi  ancienne  que  la  monarchie  ; 
et  le  culte  qu'elle  enseigne  ne  peut'  | 
manquer  d'être  cher  et  respectable' 
à  la  nation,  puisqu''il  n'a  pour  objet 
que  les  grands  nommes  qu'elle  a 
produits.  Pour  entretenir  la  vénéra- 
tion du  peuple ,  les  chefs  de  la  secte 
des  Sintoïstes  ne  parlent  qu'avec  une 
très  grande  réserve  des  miracles 
qu'ils  attribuent  à  leurs  camis  ou 
héros ,  pour  ae  pas  les  exposer  à  uq 


s  I  R 

examen  qni  ne  leur  serait  pas  favo- 
rable. Cependant,  mal£;ré  toutes  ces 
précautions,  latropgrande  simplicité 
du  Sintoïsme ,  et  1  attrait  de  la  nou- 
veauté ,  firent  adopter  avidement  aux 
peuples  une  nouvelle  secte  qui  in- 
troduisit dans  le  Japon  le  culte 
d'Amida  et  des  dieux  étraneers. 
Cette  secte  est  connue  sous  le  nom 
de  Budsdoïsme.  K.  BudsdoÏsme  et 
Xaca. 

SiÔNA  {Myth.  Ceh.)y  septième 
déesse.  Sa  fonction  est  de  disposer 
les  cœurs  à  l'amour ,  et  de  rappro- 
cher les  deux  sexes  par  l'attrait  du 
plaisir. 

SipPARi ,  ville  du  Soleil ,  ville  fa- 
luleuse.   y.  XisiTBXJs. 

SiPïLEiA  Geniihix  ,  Niobé  ,  mère 
de  Sipylus. 

SiPYLÈNE  ,  surnom  de  Cybèle  , 
pris  de  la  ville  de  Sipylum  ,  dans  la 
Méonie  ,  où  cette  cféesse  avait  un 
temple  et  un  cuite  particulier. 

SiPYLi  ,  flebile  saxuni  ,  IViobé 
changée  en  rocher. 

Sipylus,  un  des  fils  de  Niobé  ,  le 
premier  de  ses  sept  fils ,  qui  périt 
sous  les  traits  d'Apollon. 

Sirènes  ,  filles  du  fleuve  Aché- 
loiis  et  de  la  muse  Calliope.  On  en 
compte  ordinairement  trois,  que  les 
nns  nomment  Parlénope ,  Leu- 
cosie  et  Ligée  ;  d'autres ,  Âglao- 
phone  ,  Thelxiépie  et  Pisinoé  : 
tous  ces  noms  rouleat  sur  la  douceur 
de  Teur  voix  et  le  charme  de  leurs 
paroles.  Hygin  raconte  qu'au  temps 
du  rapt  de  Proserpine  les  Sirènes 
vinrent  dans  la  terre  d'Apollon ,  c'est- 
à-dire  dans  la  Sicile,  et  que  Cérès  , 
en  punition  de  ce  qu'elles  n'avaient 
pas  secouru  sa  fille  Proserpine  ,  les 
changea  en  oiseaux.  (Jviae  dit  ,  au 
contraire  ,  que  les  Sirènes  ,  désolées 
du  rapt  de  Proserpine,  prièrent  les 
dieux  de  leiu-  accorder  àes,  ailes  pour 
aller  chercher  cette  princesse  par 
toute  la  terre.  Elles  habitaient  des 
rochers  escarpés  sur  le  bord  de  la 
mer,  entre  l'isle  de  Caprée  et  la  côte 
d'Italie.  L'oracle  avait  prédit  aux 
Sirènes  qu'elles  vivraient  autant  de 
temps  qu'elles  pourraient  arrêter 
tous,  les  passants  j  mais  que ,  dès  qu'un 


SIR  56/ 

seul  passerait  sans  être  arrêté  ponr 
toujours  par  le  charme  de  leur  voix 
et  de  leurs  paroles,  elles  périraient. 
Aussi  ces  enchanteresses  ne  man- 
quaient pas  d'arrêter  par  leur  har- 
monie tous  ceux  qui  arrivaient  près 
délies  ,  et  qui  avaient  l'imprudence 
d'écouter  leurs  chants.  Elles  les  en- 
chantaient si  bien ,  qu'ils  ne  pen- 
saient plus  à  leur  pays ,  et  que , 
comme  ensorcelés ,  ils  oubliaient  de 
boire  et  de  manger,  et  moiu-aient 
faute  d'aliment.  La  terre  des  envi- 
rons était  toute  blanche  des  osse- 
ments de  ceux  qui  avaient  péri  de  la 
sorte.  Cependant ,  lorsque  les  Argo- 
nautes passèrent  auprès  de  l'isle 
qu'elles  habitaient,  elles  firent  de 
vains  efforts  pour  les  attirer.  Orphée 
prit  sa  lyre  ,  et  les  enchanta  elles- 
mêmes  à  tel  point,  qu'elles  devinrent 
muettes  ,  et  jetèrent  leurs  instru- 
ments dans  la  mer.  Ulysse,  qui  devait 
passer  dans  son  navire  devant  ce» 
Sirènes ,  averti  par  Circé ,  boucha 
les  oreilles  de  tons  ses  compagnons- 
avec  de  la  cire  ,  et  se  fit  attacher  an 
mât  du  navire  par  les  pieds  et 
par  les  mains ,  afin  que ,  si ,  charmé 
par  les  doux  sons  et  les  attraits  des 
Sirènes,  il  lui  prenait  envie  de  s'ar- 
rêter ,  ses  compaenons  ,  qui  avaient 
les  oreilles  bouchées ,  loin  de  condes- 
cendre à  ses  désirs ,  le  liassent  plu* 
fortement  avec  de  nouvelles  cordes» 
selon  l'ordre  qu'il  leur  en  avait  donne. 
Ces  précautions  ne  furent  pas  inu- 
tiles ;  car  U I ysse ,  malgré  l'avis  donné 
du  danger  où  il  allait  s'exposer ,  fut 
si  enchanté  des  sons  flatteurs  de  ces- 
Sirènes,  et  des  promesses  séduisante* 
qu'elles  lui  faisaient  de  lui  apprendre 
mille  belles  choses,  qu'il  fit  signe  i 
ses  compagnons  de  le  délier,  ce  qu'ils 
n'eurent  garde  de  faire.  Les  Sirènes, 
n'ayant  pu  arrêter  Ulysse  ,  se  préci- 
pitèrent dans  la  mer  ;  et  ce  lieu  fut 
depuis  appelé  de  leur  nom  Sirénide, 
Les  Sirènes ,  selon  l'opLiion  des 
anciens ,  ou  avaient  la  tête  et  le  corps 
de  femme  jusqu'à  la  ceinture  ,  et  la 
forme  d'oiseau  de  la  ceinture  en  bas , 
ou  elles  avaient  tout  le  corps  d'oi- 
seau et  la  tête  de  femme  ;  car  on  les- 
trouve  représentées  de  ces  deux  ma- 
Ïïa4 


568  SIR 

nières  sur  les  anciens  monuments  et 
dans  les  mythologues.  On  leur  met  à 
la  main  des  instruments  :  l'une  tient 
une  lyre ,  l'autre  deux  flûtes ,  et  la 
troisième  un  rouleau  comme  pour 
chanter.  On  les  peint  aussi  tenant 
un  miroir.  Quelques  auteurs  mo- 
dernes ont  prétendu  que  les  Sirènes 
avaient  la  forme  de  poisson  de  la 
ceinture  en  bas  ,  et  que  c'était  d'une 
Sirène  cniHorace  entendait  parier  , 

3uand  il  représente  une  belle  femme 
ont  le  corps  se  termine  en  poisson. 
Mais  il  n'y  a  aucun  auteur  ancien  qui 
nous  .ait  représenté  les  Sirènes  comme 
femmes-poissons. 

D'autres  disent  que  les  Sirènes 
ëtaient  des  femmes  de  mauvaise  vie  , 
qui  demeuraient  sur  les  bords  de  la 
mer  de  Sicile,  et  qui ,  par  tous  les 
attraits  de  la  volupté,  attiraient  les 
passants  et  leur  faisaient  oublier  leur 
course,  en  les  enivraient  de  délices. 
On  prétend  même  que  le  nombre  et 
le  nom  des  trois  Sirènes  ont  été  in- 
ventés sur  la  triple  volupté  des  sens  , 
la  musique,  le  vin  et  l'amour,  qui 
sont  les  attmits  les  plus  puissants 
pour  attacher  les  hommes.  C'est 
pourquoi  on  a  tiré  l'étymolofiie  de 
Sirène ,  du  mot  grec  seira  ,  qui  si- 
gnifie une  chaîne  ;  comme  pour  dire 
qu'il  était  en  quelque  sorte  impos- 
sible de  se  tirer  de  leurs  liens ,  et  de 
se  détacher  de  leurs  attraits.  Hésy- 
chius  dérive  leur  nom  de  seirè  , 
petit  oiseau. 

Pausanias  rapporte  encore  une 
fable  sur  les  Sirènes.  «  Les  filles 
»  d'Achéloiis  ,  dit -il  ,  encouragées 
»  par  Junon ,  prétendirent  à  la  gloire 
»  de  chanter  mieux  que  les  Muses  , 
»  et  osèrent  les  défier  au  combat; 
>)  mais  les  Muses ,  les  ayant  vaincues , 
»  leur  arrachèrent  les  plumes  des 
»  ailes ,  et  s'en  firent  des  couronnes.  » 
En  effet ,  il  y  a  d'anciens  monuments 
qui  représentent  les  Muses  avec  une 

Ï)lume  sur  la  tête.  Strabon  dit  que 
es  Sirènes  eurent  un  temple  près  de 
Surrente. 

SirÉnusse  ,  promontoire  de  la 
Lucanie  ,  séjour  des  Sirènes.  Ce  fut 
là  que,  désespérées  de  n'avoir  pu 
CBchauter  Ulysse ,  elles  se  prccipi- 


S  I  S 

tèrent  dans  la  mer ,  où  elles  furent 
changées  en  rochers. 

SiRius  ,  une  des  étoiles  qui  for- 
ment la  constellation  de  la  Canicule. 
Les  anciens  en  redoutaient  si  fort  les 
influences ,  qu'ils  lui  offraient  des 
sacrifices ,  pour  eu  détourner  les 
effets.  C'est  aussi  un  nom  du  Soleil. 
Son  nom  lui  vient  d'Osiris  ,  divinité 
égyptienne  ,  ou  du  IN  il ,  qu'on  appe- 
lait aussi  Siris ,  et  qui  paraissait  avoir 
avec  le  lever  de  cette  étoile  une  cor- 
respondance remarquable.  C'était  le 
temps  du  débordement  ;  aussi  le 
lever  de  Sirius  s'observait  avec  le 
plus  grand  soin  ,  et  formait  une 
des  cérémonies  religieuses  de  ce 
temps-là. 

SisoÉ  ,  tresse  de  cheveux  que  les 
voisins  des  Hébreux  offraient  à  Sa- 
turne ;  superstition  que  la  loi  de 
Moïse  défendait  sévèrement  auxJuifs. 
Sistre,  instrument  de  musique 
dont  les  Egyptiens  se  servaient  à  la 
guerre  et  dans  les  sacrifices  qu'ils 
offraient  à  la  déesse  Isis.  Cet  instru- 
ment était  ovale ,  fait  dune  lame  de 
métal  sonnant.  Sa  partie  supérieure 
était  ornéede  trois  figures,  quiétaient 
la  figure  d'un  chat  à  face  humaine 
placée  dans  le  milieu ,  la  tête  d'Isis 
du  côté  droit ,  et  celle  de  Nephthys 
du  côté  gauche  ;  quelquefois ,  au  lieu 
de  chat,  on  y  voyait  un  sphinx, ou 
une  fleur  de  lotus ,  ou  un  globe.  Sa 
circonférence  était  percée  de  divers 
trous  de  côté  et  d'autre  ;  par  ces 
trous  passaient  plusieurs  verges  de 
même  métal  que  le  corps  de  l'ins- 
trument ,  et  qui  en  traversaient  le 
plus  petit  diamètre  ;  ces  verges 
étaient  terminées  en  crochet  à  leurs 
extrémités.  Il  y  avait ,  dans  la  partie 
inférieure  de  l'instrument ,  une  poi- 
gnée par  laquelle  on  le  tenait  à  l,d 
îuain  ;  on  agitait  cet  instrument  avec 
cadence,  pour  lui  faire  rendre  un 
son  ,  et  il  servait  de  trompette  à  la 
guerre.  On  l'employait  dans  les  sa- 
crifices pour  signifier  cjue  tout  était 
en  mouvement  dans  l'univers  ,  et 
particulièrement  dans  les  fêtes  qui 
se  célébraient  quand  le  Nil  com- 
mençait à  croître.  Dans  plusieurs 
pierres  gravées ,  Isis  est  représentée 


s  I  s 

tenant  un  vase  d'une  main  et  le  sistre 
de  l'aude. 

1 .  Sisyphe  ,  fils  d'Eole,  et  petit-fils 
d'Hellen ,  bâtit  la  ville  d'Eph  vre,  qui , 
dans  la  suite,  fut  uommée  Connthe. 
Il  épousa  Mérope ,  fille  d'Atlas  ,  et 
en  eut  Glaucus ,  dont  naquirent  Bel- 
lérophoa  ,  Ornytion ,  Thersandre , 
Almus. 

2.  —  Fils  d'Eole  et  frère  de  Sal- 
monée  ,  réf  na  à  Corinthe  ,  après  que 
Médëe  se  fut  retirée  :  on  dit  qu'il 
avait  enchaîné  la  Mort ,  et  qu'il  la 
retint  jusqu'à  ce  que  Mars  la  délivra 
à  la  prière  de  Pluton  ,  dont  l'euipire 
était  désert ,  les  hommes  ne  mourant 
plus.  Homère  explique  comment 
Sisyphe  avait  lié  la  Mort  ;  c'est  par- 
cequil  aimait  la  paix,  et  que  non 
seulement  il  la  gardait  avec  ses  voi- 
sins ,  mais  qu'il  travaillait  encore  à 
la  maintenir  entre  ses  voisins  mêmes. 
C'était  aussi  ,  dit  Homère ,  le  plus 
sage  et  le  plus  prudent  des  mortels. 
Cependant  les  poètes  unanimement 
le  ijiettent  dans  les  enfers  ,  et  le 
condamnent  à  un  supplice  particu- 
lier, qui  est  de  rouler  incessamment 
une  grosse  roche  au  haut  dune  mon- 
tagne ,  d'où  elle  retombait  aussi-tôt 
par  son  propre  poids ,  et  il  était 
obligé  sur-le-champ  de  la  remonter 
par  un  travail  qui  ne  lui  donnait 
aucun  relâche.  On  donne  plusieurs 
raisons  de  ce  supplice.  Les  uns  ont 
dit  que  c'était  pour  avoir  révélé  les 
secrets  des  dieux.  Jupiter  ayant  en- 
levé Egine,  la  fille  d'Asopus,  celui- 
ci  s'adressa  à  Sisyphe  pour  savoir 
ce  qu'était  devenue  sa  fille  :  Sisyphe, 
qui  avait  connaissance  de  l'enlève- 
ment ,  promit  à  Asopus  de  l'en  ins- 
truire ,  à  condition  qu'il  donnerait 
de  l'eau  à  la  citadelle  de  Corinthe. 
Sisyphe  ,  à  ce  prix ,  révéla  son  se- 
cret ,  et  en  fut  puni  dans  les  enfers. 
Selon  d'autres,  ce  fut  pour  avoir  dé- 
bauché Tyro  ,  sa  nièce  ,  fille  de  Sal- 
monée. 

Noël-le-Comte  en  donne  une  autre 
raison  plus  singulière  ,  d'après  Dé- 
nié triu  s ,  ancien  commentateur  de 
Pindare  sur  les  Olympifjues.  «  Si- 
»  syphe  étant  près  de  mourir ,  dit-il , 
M  ordoiuia  à  sa  femuie  de  jeter  soq 


S  I  T 


569 


»  corps  au  milieu  de  la  place  , 
»  sans  sépulture  ;  ce  que  la  femme 
»  exécuta  ponctuellement.  Sisyphe  , 
»  l'ayant  appris  dans  les  oifers , 
»  trouva  fort  mauvais  que  sa  femme 
)»  eût  obéi  si  fidèlement  à  un  ordre 
»  qu'il  ne  lui  avait  doimé  que  pour 
»  éprouver  son  amour  pour  lui.  Il 
»  demanda  â  Pluton  la  permission 
»  de  retourner  sur  la  terre,  imique- 
1»  nient  pour  châtier  sa  fenmie  de  sa 
»  dureté.  Mais  quand  il  eut  de  nou- 
»  veau  respiré  l'air  de  ce  monde ,  il 
'  »  ne  voulut  plus  retourner  en  l'autre, 
»  jusqu'à  ce  qu'après  bien  des  années 
»  Mercure ,  en  exécution  d'un  arrêt 
»  des  dieux  ,  le  saisit  au  collet ,  et  le 
»  ramena  de  force  aux  enfers ,  où  il 
»  fut  puni  pour  avoir  manque  â  la 
»  parole  qu'il  avait  donnée  à  Plu- 
»  ton.  »  Ce  retour  de  Sisyphe  à  la 
vie  signifie  peut-être  que  ce  prince 
revint  d'une  maladie  qu'on  avait 
jugée  mortelle,  et  qu'ayant  recouvré 
la  santédans  le  temps  qu'on  le  ci  oyait 
mort ,  il  avait  ensuite  vécu  jusqu'à 
une  extrême  vieillesse. 

D'autres  mythologues  ,  sans  avoir 
égard  ou  portrait  avantageux  qu'/To- 
mère  fait  de  Sisyphe ,  ont  dit  qu'il 
exerçait  toutes  sortes  de  brigandages 
dans  l'Attique ,  et  qu'il  faisait  mourir 
de  divers  supplices  tous  les  étrangers 
qui  tombaient  entre  ses  mains  ;  que 
Thésée ,  roi  d'Athènes ,  lui  fit  la 
guerre ,  et  le  tua  dans  un  combat  ; 
et  que  les  dieux  le  punirent  dans  le 
Tartare  pour  tous  les  crimes  qu'il 
avait  commis  sur  la  terre.  Ce  ro- 
cher qu'on  lui  fait  rouler  incessam- 
ment est  l'emblème  d'un  prince  am- 
bitieux qui  roula  long-temps  dans 
sa  tête  des  desseins  qui  n'eurent 
point  d'exécution. 

SiTA  {  M.  Ind.  )  ,  fenmie  de 
Wishnou,  dieu  indien  incarné  sous  le 
nom  de  Ram.  On  voit,  sur  la  porte 
d'une  des  villes  du  petit  royaume  de 
Sisupatan  ,  une  statue  de  pierre  de 
Sita  ,  femme  de  Ram,  l'un  de  leurs 
dieux,  delà  hauteur  ordinaire  d'une 
femme.  Elle  a ,  à  chacun  de  ses  côtés, 
trois  fameux  fakirs  ou  pénitents  nus, 
à  genoux,  les  yeux  levés  vers  elle, 
et  tenant  ù  deus;  moins  ce  que  la  pu- 


570 


s  I  U 


deur  ne  permet  pas  de  nommer. 

SiTALCAs  ,  surnom  d'Apollon.  Il 
avait  ù  Delphes  une  statue  haute  de 
trente  -  cinq  coudées  ,  provenant 
d'une  amende  à  laquelle  les  Pho- 
céens furent  condamnés  par  les  Am- 
phitryons pour  avoir  Lbonré  un 
champ  consacré  au  dieu. 

SiTHNiDES ,  nymphes  originaires 
du  pays  de  Mégare.  L'une  d'en- 
tr'elles  eut  une  fille  dont  Jupiter 
devint  amoureux,  et  de  ce  commerce 
naquit  Mégarus ,  fondateur  de  Mé- 
gare.  Dans  cette  ville  était  un  ma- 
gnifique aqueduc  bâti  par  Théagène, 
tyran  de  Mégare;  les  habitants  ap- 
pelaient l'eau  de  cette  fontaine , 
l'eau  des  nymphes  Sithnides. 

SiTiciNES  ,  ceux  qui  jouaient  d'une 
espèce  de  flûte  aux  funérailles  des 
morts.  Ces  flûtes  ou  trompettes  dif- 
féraient des  autres  ,  parcequ'elles 
ëtaient  plus  longues  et  plus  larges  , 
telles  qu'on  en  découvre  dans  les  an- 
ciens monuments  ;  et  d'ailleurs  elles 
jouaient  sur  un  ton  plus  grave  ,  à 
raison  de  la  largeur  du  tuyau. 

SiTO  ,  surnom  de  Cérès.  Rac. 
Silos  ,  vivres. 

SlTUMPOR  3I1CHAY  (  M.  Ind.  )  , 
divinité  peu  connue.  Mendez  Pinto, 
qui  seul  en  parle,  la  peint  comme 
un  dieu  qui ,  ayant  passé  par  la  con- 
dition humaine  ,  avait  ordonné  ,  du- 
rant sa  vie  ,  à  ses  sectateurs  de  pra- 
tiquer de  grandes  austérités.  Les 
hermites  qui  suivaient  ses  lois  se 
nourrissaient  d'herbes  cuites  et  de 
fruits  sauvages  ,  et  habitaient  dans 
des  grottes. 

SiUTO  (  Secte  de  )  ,  (  M.  Jap.  ) 
établie  au  Japon.  Le  nom  de  Siuto 
signifie  méthode  de  philosopher. 
En  effet ,  les  partisans  de  cette  secte 
sont  tous  des  philosophes  ,  qui  se 
moquent  du  culte  extravagant  de 
leurs  compatriotes ,  et  qui  ne  recon- 
naissent ni  Amida  ,  ni  les  autres  di- 
vinités introduites  par  la  supersti- 
tion; mais,  aveuglés  par  leur  orgueil- 
leuse raison,  ils  donnent  dans  une 
extrémité  opposée  à  l'idolâtrie  ,  et 
peut-être  aussi  absurde.  Ils  n'admet- 
tent aucune  divinité  :  ils  proscrivent 
toute  religion.  Us  ne  connaissent  pas 


S  I  V 

d^utres  devoirs  imposés  à  Thomme 
que  celui  d'être  vertueux.  Ils  font 
consister  tout  son  bonheur  dans  le 
témoignage  d'une  bonne  conscience. 
Ceux  des  Siutos  qui  raisonnent  le 
mieux  reconnaissent  un  esprit  su- 
périeur qui  gouverne  tout  l'univers  , 
mais  qui  n'en  est  pas  le  créateur. 
Cette  secte  ressemble  assez  à  celle  des 
Lettrés  ,  si  fameuse  à  la  Chine.  On 
lui  donne  aussi  le  même  auteur  ;  et 
ce  qui  paraît  le  prouver ,  c'est  que 
les  Siutos  ,  dans  toutes  leurs  écoles  , 
ont  une  image  de  Confucius.  Ils  ren- 
dent de  grands  honneurs  à  leurs  an- 
cêtres défunts  ;  ce  qui  leur  donne 
encore  une  grande  conformité  avec 
les  Lettrés  chinois.  Mais  il  s'en  faut 
beaucoup  que  la  secte  des  Siutos  soit 
aussi  estimée  au  Japon  que  celle  des 
Lettrés  l'est  à  la  Chine.  Son  éloigne- 
ment  pour  les  usages  communs  de  la 
nation  la  rend  odieuse  et  suspecte 
au  gouvernement.  Quoique  la  doc- 
trine des  Siutos  semble  leur  inter- 
dire tout  culte  religieux  ,  ils  sont 
obligés  cependant  de  se  plier  exté- 
rieurement à  certains  usages  univer- 
sellement reçus ,  pour  ne  pas  irriter 
les  esprits  par  une  singularité  trop 
marquée.  En  voici  un  exemple  :  U  a 
été  ordonné,  par  un  édit  exprès  ,  à 
tous  les  Siutos  d'avoir  ,  chacun 
dans  leur  maison  ,  une  divinité  tu- 
télaire  ,  entourée  de  parfums  et  de 
vases  pleins  de  fleurs ,  comme  cela 
se  prati(jue  au  Japon.  La  fîère raison 
de  CCS  sectaires  n'a  pu  s'empêcher 
de  céder  à  l'autorité.  Qwanou  et 
Amida  sont  les  dieux  qu'ils  choi- 
âisscnt* 

SivA  ,  SivTA.  (  M.  SI.)  On  croit 

Ïie  c'est  la  même  divinité  qu'Ops 
onsiva.  f^.  Siba. 

SivEERAMKALs  (  Myth.  Ind.  ) , 
deuxième  subdivision  de  la  tribu  des 
Brahmes.  Ce  sont  eux  qui  font  les  cé- 
rémonies dans  les  temples  de  Shiva , 
et  les  colliers  de  fleurs  dont  on  orne 
le  Lingam.  Ils  préparent  le  sandal 
pour  les  signes  qu'on  met  à  ce  dieu , 
et  font  cuire  les  offrandes  qu'on 
lui  présente.  Leurs  prières  et  leurs 
cérémonies  font  descendre  les  dieux 
dans  les    temples,  et  ils  désignsnt 


s  M  A 

l'endroit  où  l'on  doit  les  construire. 
Sectateurs  de  Shiva ,  c'est  de  leur 
triLu  qu'on  tira  les  Gourou*.  Ils  doi- 
tent  réciter  continuellement  les  Vé- 
dams  ,  se  bai^'ner  trois  fois  par  jour  , 
L'.-u-d. ,  le  matin  et  le  soir,  en  faisant 
le  sandivané  ;  de  même  avant  que 
d'aller  mettre  les  signes  de  aandal  au 
Lingaui ,  ou  l'orner  ée  flenrs ,  ce  qui 
se  fait  à  midi.  La  même  cérémonie 
se  répète  toutes  les  fois  qu'ils  veulent 
toucher  à  leur  dieu,  lis  se  frottent 
la  poitrine ,  les  épaules  ,  les  bras  et 
le  front ,  de  cendres  de  bouze  de  va 
ches.  Avant  le  dîner,  ils  se  mettent 
sur  le  front  une  marque  ronde  et 
jaune  de  sandal.  Quelquefois  ils  pla- 
cent au  milieu  un  point  noir , 
fait  avec  le  noir  de  fumée  qu'ils  re- 
tirent du  camphre  brûlé  devant  lef- 
Sgie  de  Shiva.  Comme  ils  doivent 
toujours  avoir  des  cendres  sur  eux  , 
ils  en  remettent  après  s'être  baignés. 

Skidbladker  (  ilyth.  Scand.  ), 
Bom  d'un  vaisseau  des  dieux  ,  moins 
grand  que  le  Nagelfare ,  mais  plus 
artisteuient  construit.  Ce  sont  des 
uains  qui  l'o.it  fabriqué ,  et  qui  l'ont 
donné  à  Frey.  Il  est  si  vaste  que 
tous  les  dieux  armés  peuvent  y 
trouver  place.  Aussi-tôt  qu'on  en 
déploie  les  voiles  ,  il  est  poussé  par 
un  vent  favorable,  en  quelque  lieu 
qu'il  doive  aller;  et  lorsque  les  dieux 
ne  veulent  pas  naviguer,  ils  peuvent 
le  démonter  en  tant  de  petites  par- 
ties, qu'étant  plié  on  peut  le  mettre 
en  poche.  ^.  Nagelfarb. 

Skidner  (  M.  Scand.  )  ,  écuyer 
du  dieu  Frey ,  qui  lui  a  donné  son 
épée  ,  et  qui ,  au  dernier  jour  du 
monde ,  sera  puni  de  sa  confiance 
par  sa  défaite  due  à  la  privation  de 
cette  épée. 

SlATABABA.   f^,  ViElLE  d'or. 

Sleip>er  (  >/.  Scand.  )  ,  cheval 
d'Odin  ,  le  meilleur  de  tous  les  che- 
vaux des  dieux.  Il  a  huit  pieds ,  et 
doit  la  naissance  à  un  cheval  mer- 
veilleux qui  transportait  avec  une 
grande  rapidité  des  fardeaux  extraor- 
dinaires. 

Smaertas  (  M.  Ind.  ) ,  secte  de 
hrahmines ,  la  plus  estimable  de 
toutes ,   ruais  la  moins  accréditée. 


SOC  5^1 

Ceux  de  cette  seete  tâchent  de  con- 
cilier les  différents  sentiments  des 
brahmines  qui  sont  partagés  entre 
Wishnou  et  Ixora.Ils  soutiennent  que 
ces  deux  divinités  sont  parfaitement 
égales  ,  ou  plutôt  quelles  ne  forment 

3n'une  seule  et  même  divinité  sous 
es  noms  différents.  Ils  n'ont  point 
de  marques  qui  la  distinguent  des 
autres  sectes  ;  mais  leur  modération 
les  distingue  plus  que  tous  les  signes. 
Cette  même  modération  est  cause 
qu'ils  n'ont  pas  beaucoup  de  par- 
tisans. 

Smilax  ,  nymphe  qui  eut  tant  de 
douleur  de  se  voir  méprisée  du  jeune 
Crocus ,  qu'elle  fut  changée  ,  aussi 
bien  que  lui ,  en  un  arbrisseau  dont 
les  fleurs  sont  petites,  mais  d'une 
excellente  odeur.  On  conte  autre- 
ment encore  cette  métamorphose. 
P' .  Crocus. 

Smikthbus  ,  surnom  d'ApoUon. 
On  a  déjà  vu  ,  ^  l'article  Crikis,  une 
raison  de  ce  surnom.  S.  Clément 
d' Alexandrie  l'explique  encore  par 
une  autre  fable.  Les  descendants  de 
Teucer,  sortis  de  l'isle  de  Crète 
pour  aller  chercher  fortune  ,  appri- 
rent de  l'oracle  qu'ils  devaient  s'ar- 
rêter dans  l'endroit  où  les  habitants 
viendraient  les  recevoir.  Comme  ils 
furent  obligés  de  passer  la  nuit  sur 
les  bords  de  la  mer,  dans  l'Asie 
mineure ,  un  grand  nombre  de  rats 
vinrent  la  nuit  manger  leurs  ceintu- 
rons et  leurs  boucliers  de  cuir.  Le 
lendemain,  les  Cretois  crurent  voir 
dans  cette  aventure  l'accOmplisse- 
nient  de  l'oracle  ,  se  fixèrent  en  cet 
endroit,  y  bâtirent  une  ville  ,  qu'ils 
appelèrent  Sminthie ,  un  temple  & 
Apollon  sous  le  nom  de  Smintneus  , 
et  tinrent  pour  sacrés  tons  les  rats 
des  environs  de  ce  temple. 

Snotra  (  M.  Scand.  )  ,  déesse 
sage  et  savante.  Elle  avait  donné  son 
nom  aux  individus  vertueux  et  pru- 
dents des  deux  sexes. 

Sobriété.  (  Iconol.  )  V.  Absti- 
nence. 

SocHOTHBENOTH  ,  (  Myt.  Syr.  \ 
C'est,  selon  Selden  et  la  plupart  des 
meilleurs  critiques; le  nom  du  temple 
dédié  à  1»  Yéûus  de  Babylone  ,  où 


57i  SOC 

les  filles  s'assemblaient  pour  se  pros- 
tituer ea  l'honneur  de  cette  déesse. 
Voici  ce  qu  Hérodote  nous  apprend 
de  cet  usage  : 

«  Il  y  a,  dit  il,  chez  les  Babylo- 
»  niens ,  comme  dans  l'isle  de  Cy- 
»  pre ,  une  coutume  honteuse  ;  c^est 
»  que  toutes  les  femmes  sont  obli- 
»  gdes  ,  une  fois  dans  leur  vie ,  de 
»  venir  au  temple  de  Vénus  ,  et  d'y 
»  accorder  leurs  faveurs  à  quelqu'un 
»  des  étrangers  qui  s'y  rendent  de 
»  leur  côté  pour  en  jouir.  Il  arrive 
»  seulement  que  les  femmes  qui  ne 
)»  veulent  pas  se  prostituer  se  tien- 
»  nent  près  du  temple  de  la  déesse , 
»  dans  leurs  propres  chars,  sous  des 
»  lieux  voûtés  ,  avec  leurs  domesti- 
»  ques  près  d'elles  ;  mais  la  plupart, 
»  magnifiquement  parées  et  couron- 
»  nées  de  fleurs ,  se  reposent  ou  se 
»  promènent  dans  le  palais  de  Vénus, 
»  attendant  avec  impatience  que 
»  quelque  étranger  leur  adresse  ses 
»  vœux.  » 

Ces  étrangers  se  trouvent  en  foule 
dans  différentes  allées  du  temple  , 
distinguées  chacune  par  des  cor- 
deaux ;  ils  voient  h  leur  gré  l'assem- 
hlée  de  toutes  les  Babyloniennes ,  et 
chacun  peut  prendre  celle  qui  lui 
plaît  davantage.  Alors  il  lui  donne 
une  ou  plusieurs  pièces  d'argent,  en 
disant  :  «  J'invoque  pour  toi  la 
»  déesse  Mylitta.  »  C'est  le  nom  de 
Vénus  chez  les  Assyriens.  II  n'est  ni 
permis  à  la  femme  de  dédaigner  l'ar- 
gent qui  lui  est  offert ,  quelque  pe- 
tite que  soit  la  somme ,  parcequ'elle 
est  destinée  à  un  usage  sacré  ,  ni  de 
refuser  l'étranger  qui ,  dans  ce  mo- 
ment ,  lui  donne  la  main ,  et  remmène 
hors  du  sanctuaire  de  la  déesse.  Après 
avoir  couché  avec  lui ,  elle  a  fait  tout 
ce  qu'il  fallait  pour  rendre  Vénus 
favorable  ,  et  elle  revient  chez  elle  , 
où  elle  garde  ensuite  religieusement 
les  règles  de  la  chasteté. 

Les  femmes  qui  sont  belles  ne 
demeurent  pas  long-temps  dans  le 
temple  de  Vénus  ;  mais  celles  qui  ne 
sont  pas  favorisées  des  grâces  de  la 
nature  y  font  quelquefois  im  séjour 
de  quelques  années  avant  d'avoir  eu 
le  bonheur  de  satisfaire  ù  la  loi  de  la 


SOI 

déesse  ;  car  elles  n'osent  retourner 
chez  elles  qu'avec  la  gloire  de  ce 
triomphe. 

Société.  (  Iconol.  )  Gravelot  l'a 
représenti'e  par  une  fenmie  tenant 
d'une  main  la  grenade,  symbole  de 
l'union,  et  s'appuyant  de  l'autre  sur 
ce  qui  fixe  1  état  et  les  devoirs  du 
citoyen,  la  loi.  L'enfant  qui  paraît 
faire  de  vains  efforts  pour  rompre 
un  faisceau  exprime  la  force  de  l'u- 
nion ;  et  cette  force,  doublement  dé- 
signée par  le  bouclier  et  l'épée ,  lui 
assure  la  paix  et  l'abondance  ,  dont 
on  voit  les  symboles  grouppés  avec 
eux. 

SociGENA  ,  épithète  de  Jimon  , 
mère  de  la  Société ,  comme  présidant 
à  l'union  conjugale. 

SocRATE  ,  célèbre  philosophe  d'A- 
thènes. Les  Athéniens,  pour  expier 
sa  mort ,  lui  firent  élever  une  statue 
de  bronze  de  la  main  de  Lrsippe ,  et 
lui  dédièrent  une  chapelle  ,  comme 
à  un  demi-dieu. 

1 .  Socus  ,  jeune  Troyen  dont  Ho- 
mère vante  la  taille  avantageuse  et 
le  courage.  II  fut  tué  par  Ulysse. 

2.  —  C'était  aussi  un  surnom  de 
Mercure. 

SoDALES ,  ministres  ou  prêtres  d'un 
même  collège.  Il  se  disait  particulière- 
ment des  prêtres  chargés  de  dcsser\ir 
les  autels  d'un  empereur  rais  au  rang 
des  dieux. 

SoFi  ,  homme  habillé  de  laine  f 
(  M.  Mah.  )  ordre  particulier  de 
moines  musulmans  qui  font  profes- 
sion d'une  vie  plus  régulière  et  plus 
contemplative  que  le  connnun  de» 
derviches. 

SoHAM  {M.  Pers.  )  ^  animal  ter- 
rible que  Sam  -  Neriman  ,  fils  de 
Caherman  -  Catel  ,  domta  ,  et  dont 
il  se  servit ,  comme  d'un  cheval  de 
bataille ,  dans  toutes  les  guerres 
qu'il  fit  aux  géants.  Cet  animal ,  ({ui 
avait  la  tête  semblable  à  celle  d'un 
cheval  ,  et  tout  le  corps  pareil  à 
celui  d'un  dragon  ,  dont  la  couleur 
paraissait  être  celle  d'un  fer  luisant, 
avait  huit  pieds  de  longueur  et  quatre 
yeux.  Bibl.  Or. 

Soin.  (  Iconol.  )  Quoique  le  Soin 
vieillisse  ,  il  n«  laisse  pas  de  prendre 


SOL 

l'Occasion  par  les  chevenx.  Aussi  on 
le  peint  ;\vec  des  ailes  qui  semblent 
l't'Iever  avec  une  extrême  vitesse. 
Dun  côté  ,  il  lient  deux  horloges  de 
sahle,  tandis  qu'il  est  animé  par  le 
chant  du  coq  qui  est  à  ses  pieds; 
de  l'autre  côté,  le  soleil  qui  sort  de 
l'oude,  et  qui  ne  s'arrête  point  dans 
sa  course ,  en  désigne  le  véritable 
emblème. 

Soir.  (  Iconol.  )  Il  ne  saurait  être 
mieux  exprimé  que  sous  la  figure  de 
Diane ,  déesse  de  la  chasse.  Elle 
tient  de  la  main  droite  un  arc ,  et  de 
1  autre  une  lesse,  à  l'aide  de  laquelle 
elle  mène  plusieurs  chiens. 

SoLANUs  ,  génie  du  vent  d'est.  Il 
est  représenté  jeune  ,  tenant  dans 
son  sein  différentes  sortes  de  fruits  , 
tels  que  pommes ,  pêches ,  grenades , 
oranges ,  etc. ,  etc. ,  et  autres  pro- 
ductions de  la  Grèce ,  ou  des  contrées 
pius  orientales. 

Soleil.  Cet  astre  a  été  le  premier 
objet  de  lidoiàtrie.  Sa  beauté  ,  le 
Tif  éclat  de  sa  lumière  ,  la  rapidité 
de  sa  course,  sa  régularité  à  éclairer 
successivement  la  terre ,  et  à  porter 
par-tout  la  lumière  et  la  fécondité  ; 
tous  ces  caractères,  essentiels  à  la  di- 
vinité ,  trompèrent  aisément  des 
hommes  grossiers  et  charnels.  C'était 
le  Bel  OH  Baal  des  Chaldéens  ,  le 
Moloch  des  Chananéens  ,  le  Béel- 
phégor  des  Moabites,  V Adonis  des 
Phéniciens  ou  des  Arabes  ,  le  Sa- 
turne des  Carthaginois  ,  VOsiris 
des  Egvptiens ,  le  Mithras  des 
Perses ,  le  Dionysius  des  Indiens , 
et  V Apollon  ou  le  Phœbus  des 
Grecs  et  des  Romains.  Il  y  a  des  sa- 
vants qui  ont  prétendu  même  que 
tous  les  dieux  du  paganisme  se  ré- 
duisaient au  Soleil .  et  toutes  les 
déesses  à  la  Lune.  Mais  le  Soleil  a 
été  encore  adoré  sous  son  propre 
nom.  Les  anciens  poètes  ont  distin- 
gué ordinairement  Apollon  du  Soleil, 
et  les  ont  reconnus  comme  deux  di- 
vinités différentes.  Homère  ,  dans 
l'adultère  de  Mars  et  de  Vénus  ,  dit 
qu'Apollon  assista  au  spectacle  , 
comme  ignorant  le  fait  ;  et  que  le 
Soleil  ,  instruit  de  toute  l'intrigue  , 
•a  avait  donne  cooaaissance  au  mari. 


SOL  575 

Le  Soleil  avait  aussi  ses  temples  et 
ses  sacrifices  à  part.  Lucien  dit  que 
le  Soleil  était  un  des  Titans.  Les  mar- 
bres ,  les  médailles  et  tous  les  anciens 
monuments  les  distinguent  ordinai- 
rement ;  ce  qui  n'empêche  pas  les 
philosophes  et  les  physiciens  ,  qui 
recherchent  la  nature  des  choses, 
n'aient  pris  Apollon  pour  le  Soleil , 
comme  Jupiter  pour  l'Air,  Neptune 
pour  la  Mer  ,  Diane  pour  la  Lune  , 
et  Cérès  pour  les  fruits  de  la  terre. 
Cicéron  en  compte  cinq  ;  l'un  ,  fils 
de  Jupiter  ;  le  deuxième ,  d  H  ypérion; 
le  troisième,  de  Vuîcain  ,  surnommé 
Opas  ;  le  quatrième  avait  pour  mère 
Acantho  ;  et  le  cinquième  était  père 
d'Eéta  et  de  Circé. 

Les  Grecs  adoraient  le  Soleil  ,  et 
juraient ,  au  nom  de  cet  astre  ,  une 
entière  fidélité  à  leurs  engagements. 
iMénandre  déclare  qu'il  faut  adorer 
le  Soleil  comme  le  premier  des 
dieux,  parceque  ce  n'est  que  grâce 
au  bientait  de  sa  lumière  qu'on  peut 
adorer  les  autres  dieux. 

Le  Soleil  était  la  grande  divinité 
des  Rhodiens  ;  c'était  à  cet  astre 
qu'ils  avaient  consacré  ce  magnifique 
colosse  dont  nous  avons  déjà  parlé. 
L'empereur  Eliogabale  se  glorifia 
toujours  d'avoir  été  prêtre  du  Soleil 
dans  la  Syrie ,  et  lui  consacra  un 
magnifique  temple  à  Rome.  On 
trouve  ,  sur  une  médaille  de  cet 
empereur  ,  un  Soleil  couronné  de 
rayons  ,  avec  cette  inscription  , 
Sancto  deo  Soli,  au  Soleil  dieu 
saint.  Sur  une  autre  médaille, on  lit: 
Iiiuiclo  Soli,  à  l'invincible  Soleil.  Si 
les  habitants  d'Hiéropolis défendirent 
qu'un  lui  dressât  des  statues,  c  est 
parcequ'il  était  assez  visible  ;  et  c'est 
peut-être  pour  cette  raison  que  ce 
même  dieu  était  représenté  à  Emèse 
sous  la  figure  d'une  montagne.  Les 
Massagètes  ,  selon  Hérodote ,  et  les 
anciens  Germains,  selon  Jules  César, 
adoraient  le  Soleil  nommément,  et  lui 
sacrifiaient  des  chevuux  ,  pour  mar- 
quer ,  par  la  légèrpté  de  <  et  animal , 
la  rapidité  du  cours  du  Soleil.  Sur 
une  montagne  près  de  Corinthe ,  il 
y  avait  ,  dit  Pausanias  ,  plusieurs 
autels  coasacréa  au  Soleil.  Les  Tcé* 


574  SOL 

s,»?niens  dédièrent  un  autel  au  Soleil 
Jibdrateur,  après  qu'ils  furent  déli- 
livrds  de  la  crainte  de  tomber  sous 
l'esclavage  des  Perses. 

Chez  les  Egyptiens  ,  le  Soleil 
ëtait  l'image  de  la  divinité.  Ils  y 
ajoutaient  plusieurs  attributs,  pour 
désigner  différentes  perfections  de  la 
Providence.  Ainsi ,  pour  faire  en- 
tendre que  la  Providence  fournit  aux 
hommes  et  aux  animaux  leur  nourri- 
ture abondamment,  on  accompagnait 
le  cercle  symbolique  du  Soleil  des 
plantes  les  plus  fécondes  :  deux 
pointes  de  flammes  exprimaient  que 
l'Etre  suprême  est  l'auteur  de  la  vie  ; 
deux  serpents ,  le  conservateur  de 
la  santé. 

Le  Soleil  avait  aussi  ses  images  , 
ses  représentations;  on  le  désignait 
par  un  homme  qui  porte  un  sceptre 
ou  un  fouet.  On  l'exprimait  encore 
par  un  œil. 

Le  Soleil  est  représenté ,  dans  nos 
tableaux,  sous  la  figure  d'un  jeune 
liomme  à  blonde  chevelure ,  cou- 
ronné de  rayons ,  et  parcourant  le 
zodiaque  sur  un  char  tiré  par  quatre 
chevaux  blancs.  Il  a  très  souvent  un 
fouet  à  la  main  ,  pour  désigner  la 
rapidité  de  sa  course. 

Lorsqu'on  a  voulu  exprimer  d'une 
manière  poétique  le  lever  du  Soleil  , 
on  a  représenté  le  blond  Phœbus 
qui ,  brillant  et  radieux  ,  sort  de  la 
couche  de  Thétis ,  la  divinité  des 
eaux.  On  a  pareillement  désigné  le 
coucher  du  Soleil  par  Apollon  qui 
vient  se  reposer  dans  le  sein  de  celte 
divinité. 

On  a  rendu  ces  peasées  dans  deux 
j^rands  tableaux  qui  ont  dû  être 
exécutés  en  tapisseries  ii  la  manufac- 
ture des  Gobelius ,  avec  une  richesse 
*le  composition  dont  les  sujets  ne 
paraissent  peut-être  pas  susceptibles. 

Dans  le  premier  tableau  qui  doit 
représenter  le  lever  du  Soleil  ,  Apol- 
lon, tout  éclatant  de  lumière,  sort  du 
Sein  de  Thétis.  L'Aurore  le  précède: 
mille  petits  Amours,  qui  l'accom- 
pagnent ,  répandent  sous  elle  les 
fleurs  à  pleines  mains,  et  annoncent  à 
l'univers  le  dieu  qui  lui  est  favora- 
ble ',  mais  une  lumière  vague  ,  qui 


SOL 

brille  autour  de  lui ,  l'annonce  encore 
mieux,  et  fait  succéder  le  jour  par- 
fait au  jour  faible  de  la  tendre 
amante  de  Céphale.  Toute  la  nature 
seml)le  renaître  à  sa  présence.  Le 
ciel  se  colore  d'un  bleu  vif  ;  les  eaux 
azurées  se  sillonnent ,  et  invitent  un 
essaim  d'Amours  à  folâtrer  autour 
des  Tritons  et  des  Néréides.  On  voit 
ces  divinités  de  la  mer  s'empresser  h 
servir  l'amant  de  leur  reine  ;  Time 
lui  attache  ses  brodexjuins  ,  l'autre  j 
liu'  présente  sa  lyre.  Un  Amourélevé  : 
dans  les  airs  lui  verse  de  l'ambrosie  | 
sur  les  mains,  tandis  que  la  première  ' 
Heure  du  jour  vient  l'avertir  que  son 
char  est  prêt.  Ses  chevaux  ,  tels 
<\a  Ovide  les  peint,  ne  respirent  que 
le  feu  et  l'impatience.  Apollon  se 
fait  aisément  remarquer  par  Télé-  _ 
gance  de  sa  taille  ,  par  son  air  de 
tète  où  brillent  les  grâces  les  plus 
spirituelles  et  les  plus  nobles,  par 
ses  beaux  yeux  remplis  du  feu  le  plus 
doux,  par  cet  éclat  de  jeunesse  ré- 
pandu dans  toute  sa  personne. 

Les  poètes  ne  sont  dans  l'usage  de 
donner  une  lyre  à  Apollon,  que  lors- 
qu'ils le  représentent  comme  dieu  de 
la  poésie  :  mais  ici  on  peut  regarder 
cette  lyre  comme  un  symbole  de 
l'harmonie  qui  règne  dans  le  ciel  ;  et 
ce  symbole  peut-il  être  mieux  placé 
qu'entre  les  mains  du  dieu  de  la  lu- 
mière? 

Dans  le  second  tableau  ,  les  che- 
vaux du  Soleil  conunencent  déjà  à 
entrer  dans  la  mer.  Ce  dieu  descend 
de  son  char  ,  dont  il  abandonne  le 
soin  à  la  dernière  Heure  du  jour  ,  et 
court  se  précipiter  dans  les  bras  de 
Thétis,qui,voluptueusement  couchée 
sur  les  flots  ,  paraît  l'attendre  avec 
toute  l'ardeur  du  désir.  Mais  ce  n'est 
plus  cet  amant  environné  d'une  di- 
vine splendeur  ;  son  éclat  esft  obs- 
curci ,  on  voit  qu'il  va  s'éteindre.  La 
Nuit ,  au  milieu  des  airs ,  déploie 
ses  voiles  sombres  ,  l'astre  de  Vénus 
se  fait  appercevoir  ,  et  l'on  découvre 
déjà  à  travers  quelques  nuages  le  dis- 
que pâle  de  la  Lune.  Les  lumières 
larges  ,  et  qui  se  perdent  insensible- 
ment dans  les  ombres  qui  les  suivent 
et  les  environueut ,  servent  encore  à 


SOL 

caractériser  le  sujet.  Cependant  les 
Kcréides  et  les  Tritons  marquent 
par  leurs  attitudes  la  joie  que  leur 
inspire  le  retour  du  Soleil.  Les  dau- 
phins sentent  aussi  sa  présence  ,  et 
mille  petits  Amours  qui  sortent  de 
dessous  le  voile  de  la  Nuit  se  préci- 
pitent dans  les  ondes,  et  semblent 
inviter  le  dieu  du  jour  à  goûter  les 
douceurs  du  repos. 

M.  Pér.  hcs  anciens  habitants  du 
Pérou  ne  reconnaissaient  pas  d'autre 
divinité  que  cet  astre  ;  et  c  est  dans  le 
culte  qu'ils  lui  rendaient  que  consis- 
tait toute  leur  religion.  Ils  regar- 
daient leurs  empereurs  comme  les 
fils  du  Soleil.  Ils  avaient  bâti  dans  la 
viii^  de  Cusco  un  temple  superbe 
en  son  honneur,  où  il  était  adoré 
avec  la  plus  grande  pompe. 

31.  Amer.  Cet  astre  est  aussi 
l'objet  du  culte  des  Virginiens.  C'est 
en  son  honneur  qu'ils  vont ,  tous  les 
matins,  dès  l'aube  du  jour,  se  puri- 
fier dans  quelque  rivière.  Honunes  , 
femmes  et  enfants  ,  tous  pratiquent 
celte  ablution .  Ils  ne  cessent  de  se  la- 
ver jusqu'au  lever  du  Soleil.  Dès  qu'ils 
apperçoivent  ses  premiers  rayons , 
alors  ,  purifiés  comme  ils  se  l'imagi- 
nent ,  ils  lui  offrent  des  hommages 
dignes  de  lui ,  et  lui  présentent  toutes 
sortes  de  tabac. 

On  peut  mettre  au  nombre  des 
adorateurs  du  Soleil  les  habitants 
de  la  Floride  ,  particulièrement  ceux 
qui  demeurent  aux  environs  des 
montagnes  d'Alpalachie.  Ils  attri- 
buent à  cet  aslre  la  création  de  l'u- 
nivers ,  et  pensent  qu'ils  lui  sont  re- 
devables de  la  vie.  Ils  racontent  que 
le  Soleil  ayant  cessé  de  paraître  pen- 
dant l'espace  de  vingt-quatre  heures. 
Son  absence  occasionna  un  affreux 
déluge,  et  que  les  eaux  du  grand  lac 
Théomi ,  sétant  débordées  ,  couvri- 
rent toute  la  terre  et  même  les  mon» 
tagues  les  phis  élevées.  Celle  d'O- 
Iaïiny,sur  laquelle  le  Soleil  s'était 
lui-même  construit  un  temple, 
échappa  seule  à  cette  inondation 
générale  ,  et  déroba  à  la  mort  ceux 
qui  purent  s'y  réfugier.  Les  vingt- 
quatre  heures  étant  expirées  ,  le  So- 
leil reparut  duus  tout  sou  éclat.   Sa 


SOL  575 

chaleur  bienfaisante  dissipa  les  eaux 
et  remit  la  terre  dans  son  éclat  na- 
turel. Depuis  ce  temps  les  Flondiens 
Apalachites  ont  conservé  une  singu- 
lière vénération  pour  le  temple  de  la 
montagne  d'Olùïmy ,  et  pour  U-Soleil 
qui  les  avait  délivrés  d'un  si  grand 
lléau. 

Ils  rendent  leurs  hommages  à  cet 
astre  toutes  les  foi»  qu'il  se  lève.  Ils 
ont  dans  Tannée  quatre  jours  solem- 
nels  où  ils  l'honorent  d'une  façon 
plus  particulière  sur  la  montagne 
d'Olaïniy.  La  nuit  qui  précède  ces 
fêtes ,  les  jaouas ,  ou  prêtres  du  pays , 
ont  soin  d'allumer  sur  la  montapie 
une  grande  quantité  de  feux,  Le  len- 
demain ,  dès  l'aurore  ,  le  peuple  s'y 
rend  en  foule.  Le  temple  consacré 
au  Soleil,  sur  cette  montagne,  n'est, 
il  proprement  parler  ,  qu'une  vaste 
grotte  taillée  dans  le  roc.  Sa  forme 
est  ovale  ;  sa  longueur  est  de  deux 
cents  pieds ,  et  sa  hauteur  de  six- 
vingts  :  elle  reçoit  le  jour  par  un  trou 
fait  au  milieu  de  la  voûte.  Celte 
grotte  est  si  sacrée,  qu'il  n'est  pas 
permis  au  peuple  d'y  entrer.  h.es 
dévots  remettent  leurs  offrandes  aux 
prêtres  ,  qui  les  suspendent  à  des 
perches  à  l'entrée  de  la  grotte.  On 
ne  fait  point  au  Soleil  de  sacrifices 
sanglants  ;  on  ne  croit  pas  qu'ils 
puissent  être  agréables  à  cet  être  vi- 
vifiant et  conservateur.  Le  cidte  re- 
ligieux qu'on  lui  rend  consiste  par- 
ticulièrement à  chanter  ses  louanges , 
à  jeter,  en  son  honneur ,  des  parfums 
dans  un  grand  feu  allumé  devant  la 
grotte.  Voici  ce  qu'il  y  a  de  plus 
remarquable  dans  cette  fête.  Le 
prêtre  verse  du  miel  dans  une  pierre 
creuse  placée  dev.ant  une  table  de 
pierre.  II  répand  alentour  une  cer- 
taine quantité  de  maïs  ,  pour  servir 
de  nourriture  à  des  oiseaux  consacrés 
au  Soleil ,  et  qui ,  suivant  les  Flori- 
diens  ,  chantent  les  louanges  de  cet 
astre.  Ces  oiseaux,  nommés  Tonat- 
zuLis  ,  sont  apportés  exprès  dans  des 
cages  pour  servir  à  la  solemnité  de 
la  fêle.  Vers  l'heure  de  midi ,  lors- 
que les  ravons  du  Soleil  commen- 
cent à  tomber  sur  la  table  de  pierre  , 
les  piètre^  achèveat  de  brûler  isuis 


576 


SOL 


parfums  ;  puis ,  par  le  moyen  du 
sort ,  six  d'enlr'eux  sont  choisis  pour 
ouvrir  la  ca^e ,  et  délivrer  six  oiseaux 
<lu  Soleil ,  auxq'iels  on  donne  l'essor. 
Le  paraousti ,  ou  chef  des  Flori- 
diens  ,  ëtant  sur  le  point  de  partir 
pour  la  guerre  ,  rassemble  ses  sol- 
dats dans  une  plaine  ;  et,  se  plaçant 
an  milieu  d'eux ,  le  visage  tourne- 
vers  le  Soleil,  il  adresse  à  cet  astre 
une  prière  pathétique ,  dans  laquelle 
il 'lui  demunde  la  victoire  sur  ses  en- 
nemis. Il  prend  ensuite  une  écuelle 
de  bois  pleine  d'eau  ,  et,  vomissant 
mille  imprécations  contre  l'enuemi , 
il  jette  l'eau  en  l'air,  de  manière 
que  la  plus  grande  partie  retombe 
sur  les  guerriers  qui  l'environnent  : 
«  Ainsi ,  dit-il  ,  puissiez-vous  verser 
»  le  sang  de  vos  ennemis  I  »  II  rem- 

Jîlit  une  seconde  fois  son  écuelle  ,  et 
a  renverse  sur  le  feu  ,  en  disant  : 
«  Puissiez- vous  détruire  nos  ennemis 
»  aussi  prouiptenient  que  j'éteins  ce 
»  feu  !  » 

Les  Natchès ,  les  Tensas  ou  Taën- 
ças,  peuples  du  Mississipi  ,  adorent 
particulièrement  le  Soleil ,  qu'ils  re- 
gardent comme  un  des  aïeux  de  leur 
chef.  Ils  entretiennent  en  son  hon- 
neur un  feu  continuel  dans  les  tem- 
ples qui  lui  sont  dédiés.  Tous  les 
mois  ,  au  déclin  de  la  lune  ,  ces  sau- 
vages portent  au  temple  un  plat 
rempli  de  leurs  mets  les  plus  exquis , 
que  les  prêtres  offrent  au  Soleil. 

Dans  le  Canada  ,  les  femmes  ha- 
ranguent le  Soleil  lorsqu'il  se  lève, 
et  lui  présentent  leurs  enfants.  Lors- 
qu'il est  sur  le  point  de  se  coucher  , 
les  guerriers  sortent  du  village  ,  et 
commencent  une  danse  qu'ils  appel- 
lent la  danse  du  grand  esprit. 

Soliman  I5en  Daoud  ,  Salo- 
mon  /ils  de  David.  {M.  Or.)  Nous 
allons  extraire  de  la  Bibl.  Orient,  de 
<i'/fer/'e/o^quelques  traditions  orien- 
tales sur  ce  prince.  Salomon  monta 
sur  le  trône  à  l'âge  de  douze  ans. 
Dieu  soumit  à  son  empire ,  non  seu- 
lement les  hommes ,  mais  les  esprits 
bons  et  mauvais  ,  les  oiseaux  et  les 
vents.  Ce  prince  exerçant  un  jour 
ses  chevaux?!  la  campagne,  et  l'heure 
de  la  prière  du  soir  étant  venue  ,  il 


SOL 

descendit  aussi-tôt  de  son  cheval ,  et 
ne  voulut  pas  permettre  que  l'on  em- 
ployât ce  temps  -  là  à  le  mener  à 
I  écurie,  non  plus  que  tous  les  autres, 
mais  les  aLandoi'ina  comme  n'ayant 
plus  de  maîtres  ,  et  destinés  au  ser- 
vice de  Dieu.  Ce  fut  alors  que  Dieu , 
pour  récompenser  ce  prince  de  sa 
fidélité  et  de  son  obéissance  ,  lui  en- 
voya un  vent  doux  et  agréable ,  mais 
fort ,  qui  lui  servit  de  mouline,  et  le 
porta  depuis  ce  temps-là  par-tout  où 
il  voulait  aller.  Les  Orientaux  le  re- 
gardent comme  ayant  été  le  mo- 
narque universel  de  toute  la  terre, 
et  lui  donnent  Asaf  pour  visir.  Des 
rabbins  soutiennent  qu'il  voyait  dans 
la  pierre  enchâssée  dans  son  anneau 
fameux  tout  ce  qu'il  desirait  savoir. 
Rien  n'était  plus  magnifique  que 
son  trône  ,  au-dessus  duquel  les  oi- 
seaux voltigeaient  continueliement 
pour  lui  servir  de  dais  ou  de  pavil- 
lon, lorsqu'il  y  était  assis  ,  et  autour 
duquel  il  y  avait  à  la  droite  1200 
sièges  d'or  pour  les  patriarches  et 
pour  les  prophètes ,  et  à  la  gauche 
1200  d'agent  pour  les  sages  et  les 
docteurs  qui  assistaient  à  ses  juge- 
ments. 

Sou  MANS  (  M.  Or.  ),  monarques 
préadamites  que  les  romans  orien- 
taux disent  avoir  possédé  l'empire 
universel  de  la  terre  un  grand 
nombre  de  siècles  avant  Adam ,  et 
avoir  commandé  à  des  créatures  de 
leur  espèce  ,  différentes  de  celles  de 
la  postérité  d'Adam,  les  unes  ayant 
plusieurs  têtes  ,  les  autres  plusieurs 
bras  ,  et  quelques  une>  plusieurs 
corps.  Tous  ces  Solimans  pos-édaient 
de  père  en  fils  un  bouclier  dont  ils 
se  servaient  dans  leurs  guerres  con- 
tinuel'es  contre  les  démons  leurs 
ennemis  ,  l'épée  foudroyante  et  la 
cuirasse  qui  les  rendaient  victorieux 
dans  tous  les  combats.  Bibl.  Or. 

SoLITAURlLlA.  ^OJ^CZ  SuOVETAU- 
RllIA. 

Solitude.  (Iconol.)  Une  femme 
assise  ,  vêtue  simplement  ,  s'appuie 
sur  un  livre  ,  parceque  l'amour  de 
la  simplicité  ,  de  la  tranr|ui!lité,  et 
de  la  méditation ,  engage  à  chercher 
la  solitude.  Elle  est  dans  un  lieu  dé- 
sert -, 


s  O  M 

sert  ;  et  ses  attributs  sont  un  poiSe- 
reaii  et  un  livre. 

Solstice  d'Eté.  (  Iconol.  )  On 
le  représente  nu ,  pour  indiquer  les 
tlialeurs  de  cette  saison.  Le  cercle' 
dont  sa  tète  est  entourée  est  orné 
de  neuf  étoiles  et  du  siene  du  Can- 
cer. Il  esl  en  action  de  retourner  en 
arrière  ,  parcequ'il  semble  ,  pendant 
le  solstice  ,  que  le  soleil  rétrograde 
ou  s'arrête  ,  sol  stat.  La  boule  «ju'il 
tient  ,  dont  lui  quart  est  ombré  et 
les  trois  autres  lumineux  ,  désigne  la 
grandeur  des  jours  et  la  brièveté  des 
nuits. 

Solstice  d'Hiveb.  (  Iconol.)  Dans 
ce  solstice  ,  le  soleil  est  ;iu  tropique 
du  Capricorne ,  ce  qui  donne  le  jour  le 
plus  court  et  la  nuit  la  plus  longue, 
ainsi  ffu'il  est  désisné  par  2a  Iwnie 
que  l lent  cette  fi&nre  .  qui  a  une  qua- 
trième partie  éclairée  ,  et  les  trois 
autres  obscures.  On  l'habille  de 
fourrures  ,  pour  niar"juer  la  rif^ueur 
de  la  saison.  Le  cercle  qu'il  a  aux 
janilies  avec  douze  étoiles,  eilesicne 
du  Capricorne ,  sont  les  marques  dis- 
tinctives  de  ce  tropi(jue. 

S0LV17.0NA  ,  épilliète  de  Diane. 
Lorsque  les  femmes  étaient  enceintes 
pour  la  première  fois  ,  elles  déliaient 
leur  ceinture  et  la  consacraient  à  «  ette 
déesse.  Cette  éj»it}iète  pourrait  s'en- 
tendre éiralemeut  de  Junon  pré- 
sidant à  l'hymen  ,  et  de  Vénus  pré- 
sidant aux  plaisirs  de  l'amour. 

S<^MEiRiH  {M.  Ind.),  montaîrne 
fabuleuse  queJes  anciens  Indiensiuia- 
ginaicnt  être  au  milieu  de  la  terre, 
derrière  laquelle  ils  croyaient  (jue  le 
soleil  couchant  allait  se  cacher. 
Bibl.  Or. 

Sommeil  ,  (Ils  de  l'Erèbe  et  de  la 
Nuit ,  et  père  des  Soupes.  Ho.,  ère 
le  jdace  dans  l'isle  de  Lemnos.  Ovule 
établit  sa  demeure  dans  le  pays  des 
Cimmériens.  Son  antre  est  impéné- 
trable aux  rayons  du  soleil.  Jamais 
les  coqs  ,  ni  les  chiens  ,  ni  les  oies, 
n'en  tron'  lent  la  tranquillité.  Le 
fleuve  d'Oubli  coule  devant  le  palais  , 
et  on  n'y  entend  point  d'autre  bruit 
que  le  Goux  murmure  de  ses  eaux. 
A  l'entrée  ,  croissent  des  pavots  et 
autres  plantes  doat  là  Kuit  recueille 
Tome  l[. 


S  O  M  577 

les  sucs  assoupissants  pour  les  ré- 
pandre sur  la  tene.  Au  milieu  du 
palais  est  un  lit  d"él>ène  ,  couvert 
d'un  rideau  ni.ir  ;  c  est  là  que  repose 
sur  le  duvet  le  tranquille  dieu  du 
sommeil ,  dans  une  main  une  corne  , 
et  dans  l'autre  une  dent.  Autour  de 
lui  dorment  les  Songes  nonchalam- 
mentétendus;  et  jMorphé -,  son  prin- 
cipal ministre  ,  veille  pour  prendre 
garde  qu'on  ne  fasse  du  bruit.  Il  est 
quelquefois  représenté  par  une  figure 
couchée  d*s  les  bras  de  Morphée  ; 
c'est  ainsi  (jue  sur  deux  urnes  ciné- 
raires au  Cap'toie  O'i  voit  Endy- 
niion  ,  le  favori  «le  Diane,  dormant 
sur  le  mont  Latuius.  Il  est  encore  fi- 
gnié  par  un  jeune  génie  s'appuyant 
sur  un  flamiieau  renver-,é  :  et  il  se 
trouve  avec  le  mol  <Somno  sur  une 
pierre-sépulcrale  à  la  villa  Albani , 
avec  son  frère  la  Mort  ,  pour  parler 
le  langage  A' Homère.  Les  Lacédé- 
mouiens  joignaient  ensemble  la  re- 
présentation de  ces  tieuxdéités.  Une 
urne  >!e  la  villa  Pani.'ili  nous  offre 
le  même  génie  «ouché  avec  les  ailes 
repliées,  et  tenant  des  tetesde  pavots 
à  la  main.  Sur  un  autel  de  Trézènè, 
en  s.^cr(fiant  aux  Muses  ,  on  sacri- 
fiait aussi  au  Sonnieil ,  comme  ami 
de  ces  déesses.  Tibulle  lui  donne  des 
ailes. 

i^^ no  «te  place  auprès  de  lui  l'Oi-' 
siveté  au  corps  reple<,  la  Paresse  tou- 
juursasslse,  l'Oubli  qui  gardt  la  porte, 
et  le  Silence  qui  t'ait  la  ronde.  Ripa  ea 
donne  deux  eniiiièmrs  :  l'un  est  un 
homme  vêtu  d'un  manteau  blanc  sur 
une  tunique  noire,  qui  tient  un  cor, 
d'où  sortent  des  Songes  sons  miile 
formes  fantastiques;  !e  second  est  nu 
homme  dormant  entre  dcn\  !oirs ,  ou 

.  deux  marmottes.  V  //I^anli  ne  s'est 
paslx»rné  àexprimfr  !e  Sommeil  par 
un  enfant  en<iorini  de  marbre  noir, 
avec  l'attribut  de  tétesde pavots;  il  a 

-  cherché  h  le  rendre  plus  reronnais- 
sable  encore  ]>ar  un  loir,  animai  qui 
passe,  dit-on  ,  1  niver  à  dormir.  I^os 
artistes  peignent  cedicu  sous  lafieuns 
d'un  jeune  hoiume  enseveli  dans  On 
proftjnd  reiKjs  ,  la  lètf  appuyée  sur 
des  pavots  ;  ou  sous  l'image  iCnn  en-« 
lunl  ussoupi  ,  qui  a  des  ailes  au  ti^^i, 
O  o 


«78  S  O  M 

et  tient  une  corne  d'ohondance  d'où 
sortent  qiiel(jues  pavots  et  une  es])èce 
de  vapeur.  (Quelquefois  aussi  il  le  re- 

£  résente  assis  sur  0111  trône  d'ébène  , 
i  tète  environnée  de  pavots  ,  et  te- 
nant de  la  main  droite  un  sceptre  de 
plomb  ou  une  espèce  de  baguette  , 
symbole  de  son  pouvoir  sur  tout  ce 
qui  respire.  Le  Sommeil  qui  endort 
un  lion  est  encore  une  imaae  agréable 
de  la  force  inMirmontabledece  dieu 
du  repos.  Homère  raconte  dans  XI- 
liade  que  Junon,  voulant  endormir 
Jupiter,  va  trouver  le  Sommeil  à 
Leninos,  et  le  prie  d'assoupir  les  yeux 
trop  c  airvojants  de  son  mari ,  eu  lui 
proiuettant  de  beaux  présents  ,  et 
l'appelant  le  n;i  des  dieux  et  des 
hommes.  Le  Sommeil  s'en  défend  , 
craignant  de  s'exposer  une  seconde 
fois  à  la  colère  de  Jupiter.  Mais  Ju- 
ûon  le  détermine  eu  lui  promettant 
la  plus  jeune  des  Grâces. 

SoMMONA-CoDOM  ,  législateur  des 
Siamois  ,  et  leur  principale  divinité. 
L'histoire  de -ce  personnage  est  en- 
veloppée de  fables  et  d'absurdités 
3 ni  ne  permettent  pas  de  dire  rien 
e  l;iencfrtam  sur  ce  qni  concerne 
sa  vie.  Il  parah  probable  qu'il  était 
originaire  des  Indes  ,  et  que  c'était 
un  des  Samanéens,  ou  Slianmians, 
habitants  de  la  presqu'isle  en-deçà 
du  Gange  ,  comme  son  nom  semble 
J'indiiiuer.  Cependant  les  Siamois 
disent  que  son  véritable  nom  était 
Codom  ,  et  qu'.nyant  embrassé  la 
profession  de  talapoin  ,  il  prit  le  nom 
de  Sonimùiia ,  lequel  en  langue  Ba|ie 
sif'nifie  lalapoinaes  hois  .Sommona- 
Co'Joni  est  aussi  appelé  par  les  Sia- 
mois Prapouti  -  Tcfiaon  ;  ce  qui 
«ignifie  i^i  la  lettre  le  grand  et  puia- 
sant,l'excelierit  seigneur.  On  pré- 
tend qu'une  fleur  lui  donna  la  nais- 
sance: c^tte  fleur  était  fortie  du  nom- 
bril du.i  enfant  ;  et  cet  enf  nU  n'était 
qu'une  feuille  d'arbre,  «pii  a\ait  la 
forme  d"nn  enfant  se  inoniant  l'or- 
teil. Celte  feuille  nageait  sur  l'en'i  , 
«  qui  seule  subsistait  avec  Dieu. «On 
a  peine  à  con<'evoir  comment  Som- 
mona-Codotii ,  né  (i'une  façon  si  par- 
ticulière ,  peut  avoir  un  père.  On 
luj.  eu  donue  cepeudaut  lui ,  et  même 


S  O  M 

assez  illustre ,  puisqu'il  était  roi 
de  Tève-Lanca  ,  pays  que  les  In- 
diens regardent  connue  faisant  partie 
de  l'isle  de  Ceyian.  La  Loubire 
nomme  ce  prince  Paousontout.  On 
veut  aussi  que  Sommona  -  Codoui 
ait  eu  une  mère  nommée  Matra- 
Maria  ,  ou  la  grande  Marie  ,  nom 
qui  a  donné  lieu  à  de  singuliers 
parallèles  odieux. 

Les  Siamois  ,  au  rapport  du  P. 
Tachard  ,  donnent  pour  mère  à 
Sommona-Codom  une  vierge  qui 
devint  enceinte  par  la  vertu  du  so- 
leil. Confuse  de  l'état  où  elle  se  trou- 
vait, cette  vierge  alla  cacher  sa  honte 
dans  une  épaisse  forêt.  Etant  sur  le 
bord  d'un  lac  ,  elle  mit  au  monde  un 
enfant  d'une  beauté  ravissante,  sans 
avoir  éprouvé  les  douleurs  ordinaires 
de  l'enfantement.  Ne  pouvant  nourrir 
sou  enfant  ,  faute  de  lait  ,  et  ne  vou- 
lant pas  avoir  la  douleur  de  le  voir 
expirer  sous  ses  yeux  ,j  elle  s'avança 
dans  le  lac  ,  et  le  plaça  sur  le  bouton 
d'une  fleur  qui  lui  ouvrit  aussi-tôt 
son  sein  ,  et  le  renferma  dès  qu'elle 
eut  reçu  ce  précieux  dépôt.  Cette 
fleur,  dont  on  ne  dit  pas  le  nom  , 
est  ,  depuis  ce  temps  ,  en  grande  vé- 
nération chez  les  ^alapoins.  Il  eut 
presque  en  naissant  la  science  infuse, 
et  posséda ,  dans  le  degré  le  plus  émi- 
nent ,  non  seub  nient  toutes' les  con- 
naissances humaines  ,  mais  encore 
d'autres  plus  sublimes  et  réservées  à 
la  divinité.  Il  étonna  ses  contempo- 
rains par  l'éclat  de  ses  vertus  ;  et  dans 
tous  les  corps  qu'il  habita  ,  que  I  or- 
fait  monter  à  cinq  cents  cinquante  , 
il  fut  toujours  un  modèle  de  sainteté 
et  de  pénitence  ;  suit  qu'il  fût  homme 
ou  bêle,  il  parut  toujours  le  meilleur 
et  le  plus  p  rfait  dans  son  espèce. 
Etant  roi ,  il  se  dévoua  souvent  pmr 
le  salut  de  ses  sujets  ,  et  leur  sacrifia 
sa  vie.  Dans  d'autres  occasions  ,  il 
donna  des  exemples  illustres  de  dés- 
intéressement ,  de  patience  et  de 
charité. 

Le  P.  Tachard  rapporte  que 
Sommona-Ciidoin  ,  se  reposant  un 
jour  sous  un  arbre  ,  qui  depuis  est 
regardé  ,  par  les  Siamois  ,  comme 
sa,cré,  il  descendit   des  :;ieux  uuc 


s  O  M 

mnltituf^p  d'anges  qui  se  proster- 
nèrent devant  le  saint  ,  et  lui  rendi- 
rent leurs  hommages.  Ce  jésuite  nous 
apprenti  aussi  que  le  charitable  Som- 
monit-Codom  ,  vo\ant  des  aniniaïuc 
tourmentés  d'une  faim  dévorante  , 
leur  donna,  sa  chair  à  manger.  Un 
jour ,  il  donna  tous  ses  biens;  et  pour 
être  moins  distrait  pur  les  objets  ex- 
térieure ,  il  sarrarha  les  yeux.  Sa  pa- 
tience était  si  p-ande  ,  qu'un  brah- 
mine  ,  s'élant  sa  si  de  sa  femme  et 
de  ses  enfants ,  leur  fit  souffrir  divers 
supplices  devant  lui  ,  sans  que  le 
saint  s'opposât ,  en  aucune  rnimière,  à 
cette  violence.  Il  poussa  une  fois  la 
charité  si  loin  ,  qu'après  avoir  tué 
sa  femme  el  ses  enfants,  il  donna  leur 
chair  à  manger  aux  tala(>oins.  11  est 
étonnant  que  l'on  cite  comme  méri- 
toire un  horrible  attentat  si  con- 
traire à  la  loi  «les  Sianrois ,  qui  dé- 
feuci  toute  sorte  de  meurtre  ;  mais 
les  lalapuinsont  juiré  plus  important 
de  présenter  au  peupledes  exemples 
de  cliarité  si  extraordinaires  envers 
les  moines  ,  que  des  leçons  de  fidé- 
Lté  envers  la  loi. 

Sonmx>ua-Codom  ,  sanctifié  par 
des  actions  si  méritoires  ,  mit  le 
comble  à  sa  perfection  en  se  faisant 
ta!afX)in  ;  car  les  Siamois  ne  re- 
gardent comme  parfaits  que  ceux 
qui  sont  talapoins.  Etant  donc  par- 
venu ,  par  ce  moyen  ,  an  plus  haut 
desré  de  sainteté  ,  il  se  Irouvd  doué 
d'une  forte  extraordinaire  ,  qualité 
que  1  es  Siamois  regardent  comme  un 
apanage  de  la  sainteté  parfaite.  Un 
autre  saint  nommé  Prasouane  vou- 
lut éprouver  si  S<jmmona  Oxlom 
était  en  etiet  parvenu  au  plus  haut 
de_£ré  de  perfertion.  II  lui  présenta 
le  combat  ;  mais  l'asgresseur  sentit , 
par  sa  défaite  ,  que  son  rival  était 
pius  «aint  que  lui.  Sommona-Codom 
aiquit  encore  un  privilège  plus  glo- 
rieux ,  celui  de  faire  dfs  miracles.  Il 
Sonvait  aisément  se  dérol)*'r  à  la  vue 
es  hommf's.  Son  corps ,  quand  il  lui 
1}laisait ,  devenait  un  monstrueux co 
osse  ,  ou  un  atome  imp«Tceptible. 
Il  n'avait  qu'à  vou'oir  ,  el  dans  un 
instant  il  était  transporté  d"un  pays 


S  O  M  579 

Sommona  -  Codum  n'eut  pas  celui 
d'être  impeccable  ;  et ,  dans  le  temps 
même  qu'il  paraiss;  it  si  exempt  de 
faiblesses  ,  il  écouta  IV sprit  de  ven- 
geance ,  et  s'oublia  jusqu'à  tuer  un 
man  ,  qui  était  «on  ennfmi.  Mais 
son  crime  ne  fut  pas  jmpnni  :  l'ame 
dn  man  passa  dan»  le  corps  d'un  co 
chon  ;  et  Sommona  Codom  ,  avant 
eu  le  malheur  de  manger  de  la  chair 
de  cet  animal  ,  fut  attaqué  d'nne  vio- 
lente colique  qui  l'emporta  à  l'à^ge 
de  quatre-vingt  sans.  Sa  mort  fut  suï- 
gulière ,  comme  l'avait  été  sa  nais- 
sance ;  car  il  disparut  tout-à  coup  , 
semblable  à  une  étincelle  qui  s'éva- 
nouit dans  l'air. 

Le  P.  TacAart/ raconte  différem- 
m^'nt  la  mort  de  ce  Lmeux  person- 
nage ,  quoiqu'il  en  attribue  toujours 
la  cause  à  un  cochon.  Il  dit  qu  im 
monstre  auquel  Sommona  -  Codom 
avait  autrefois  ôté  la  vie  ,  étant  re- 
venu sur  la  terre  sous  la  forme  d'im 
cochon  ,  courut  un  jour  en  furie 
contre  le  saint ,  alors  tranquillement 
a»sis  avec  ses  disciplfs.  Le  saint  re- 
connut aussi  tôt  son  ancien  ennemi , 
et  jugea  ,  par  ce  présage  ,  que  sa 
mort  n'était  pas  éloignée  :  ce  qu'il 
annonça  à  sesdisciples.  La  prédictioa 
se  trouva  véritable.  Quelque  temps 
après,  avant  mangé  de  la  cnairdece 
n>ême  cochon  ,  il  en  mourut.  Avant 
que  de  quitter  le  monde  ,  il  recom- 
manda à  ses  disciples  de  lui  ériger  des 
statues  ,  et  de  Lîtir  des  temples  en 
son  honneur  ;  et ,  pour  que  les 
hommes  conservassent  quelques  mar- 
ques qui  les  fis-ent  souvenir  de  lui , 
il  laissa  les  traces   de  ses  pieds  exn- 

Freints  à  Siam  dans  le  r  égu ,  et  dans 
isie  de  Ceyian.  Ces  lieux,  où  se 
trouvent  ces  vestiges  réputés  sacrés  , 
sont  devenus  fameux  par  la  dévotion 
des  peuples  ,  qui  ,  de  tous  côtés  ,  y 
vont  en  pèlerinage. 

Les  Siamois  prétendent  que  Som- 
môna-Codom  ,  depuis  sa  mort  ,  est 
dans  le  suprême  degré  de  félicité, 
qu'ils  appellent  JSircupan,  et  qu'il 
est  comme  anéanti  dans  son  b'-nheur. 
Parmi  ses  disciples  ,  on  en  <  istingue 
deux  célèbres  par  le lu-s  vertus  et  leur 
s»iateté.  Le  premier  ,  nommé  Pra" 


"680  S  0  M 

Mogln ,  est  ploct'  dans  les  temples 
à  droile  de  Soniinona-Codom  ,  mais 
derrière  Ilii  ;  le  second  ,  nommé  Pra- 
Saribout ,  est  placé  à  sa  pauche. 
S<ia)mona-Codom  est  presque  le  seul 
ohjel  du  cidte  des  Siamois  ;  c'est  ;\ 
lui  seul  qu2  s'adressent  toutes  leurs 
prières  ;  c'est  lui  qu'ils  invo<[uent 
darrtî  tous  leurs  besoins.  Ils  sont  per- 
ifl'^dés  que  son  pouvoir  est  restreint 
igijX  seais  Siamois  ,  et  qu'il  n'a  au- 
ci«ie  autorité  sur  les  autres  peuples. 

Les  fables  absurdes  que  l'on  raconte 
de  ce  persijnuage  fameux ,  le  peu 
d'autorité  des  livres  qui  les  con- 
tiennent, pourraient  le  faire  regarder 
couuiie  uu  être  imat;inaire  ,  forgé 
par  les  talapoins  pour  amuser  le 
peuple  ,  et  le  contenir  dans  le  res- 
pect et  la  soumission  ;  et  de  crainte 
qu*  la  réputationdecesaiutnevienne 
à  s'affaiblir  ,  ils  tiennent  toujours  le 
peuple  en  sus}>ens  par  l'atlente  d'un 
autre  homme  mer\eilleux  qii'ils  as- 
surent avoir  été  annoncé  par  Som- 
niona-Codom  lui-mème.Ils  l'ont  déjà 
nQmmé  d'avance  Pra-lVarotte  ••  ils 
disent  même  ce  qu'il  doit  faire;  et , 
entr'autres  bonnes  œuvres  ,  ils  pu- 
blient qu'il  doit  tuer  ses  enfants,  et 
les  donner  à  manger  aux  talapoins  ; 
a(  tion  héroïque  de  charité  qui  met- 
tra le  comble  à  sa  perfection.  Ainsi 
les  Siamois  atteririent ,  comme  les 
Juifs ,  tm  nouveau  Messie ,  et  ne  sont 
pas  moins  attentifs  et  crédules  sur 
ce  qui  concerne  I  objet  de  leur  folle 
espérance.  Ou  est  presque  sûr  de 
former  un  parti  parmi  les  Siamois  , 
lorsqu'on  produit  quelque  inconnu 
qu'on  veut  faire  passer  pour  nn 
liomnie  extraordinaire.  Le  succès  de 
la  fourberie  est  certain  ,  pourvu  que 
le  personnage  en  question  soit  en- 
tièrement slupide  et  hébété  ,  tel 
qu'ils  per.sent  que  doit  être  Som- 
mona-Codom  dans  1  état  d'insensibi- 
lité et  d'anéantissement  oi"i  il  est 
plongé  dans  le  Nireupaii.    ■ 

La  Loubère  rapporte  qu'on  vou- 
lut, il  y  a  qu.'lques  années,  faire 
passer  pour  le  nouveau  Sommona- 
Codom  un  jeune  homme  muet  dç 
naissance  ,  et  dont  la  stupidité  était 
tu:e  espèce  de  prodige.   Ou  sema  le 


S  o  îsr 

bruit  parmi  le  peuple  que  ce  jeune 
honnne  était  issu  du  prcmiei  .{•.obi- 
tan  t  du  royaume  ,  et  qu'il  devrifl  un 
jour  parvenir  à  la  sainteté  la  pins 
sublime  ,  et  même  à  la  divinité.  Les 
Siamois,  qui  avaient  ton  jours  l'iniîkgi- 
nation  frappée  de  ce  Pra-Narotte 
qu'ils  atteiulaient  ,  crurent  bonne- 
ment que  c'était  lui-même  qui  pa- 
raissait. Ils  se  rendirent  en  foule  au- 
près de  lui  pour  lui  présenter  leurs 
nommages  et  lui  faire  des  pilrandcs. 
Cet  évènemciil  excita  ,  daiis  tout  le 
royaume  ,  une  rumeur  si  grande ,  que 
le  roi  en  fut  alaruK';  mais  pour  cal- 
mer le  peuple  ,  il  fallut  qu'il  em- 
ployât toute  son  autorité  avec  la  ri- 
gueur des  plus  sévères  châtiments. 

SoMMAtis.  On  honorait  Hercule 
sous  ce  nom  ,  quand  on  crovait  avoir 
reçu  de  lui  des  a\ertissements  eu 
songe.  On  envoyait  les  malades  dor- 
mir dans  son  temple  ,  pour  y  avoir 
en  songe  l'agréable  présage  du  réta- 
blissement de  leur  santé. 

SoNOEs  ,    enfants    du    Sommeil. 
Ovide  !es  peint  en  aussi  grand  nom- 
bre que   les  grains  de  sable  sur  le 
bord  de  la    mer  ,    nonchalamment 
étendus  autour  du  lit   de  leur  sou- 
verain ,    et    en  défendant    les  ap- 
proches.   Trois  principaux  ,   JNÎor- 
phée  ,  Phobetor  et  Phantase ,  «ha- 
bitent  que  les  palais  ;   les  autres  )e 
fréquentent  que  le  peuple  sous  d- s 
formes  tantôt  agréables  ,   tantôt  t  - 
fravantes.   Les  uns  sont   faux  ,    ' 
autres  vrais  ;  les  premiers  sortent 
enfers  par  une  porte  d'ivoire,  lc^  ^  - 
conds  par  une  porte  de  corne.  Ci  u\- 
ci  annoncent  des  biens  ou  des  mair; 
réels;  ceux-là  ne  sont  que  de  pnn  s 
illusions  et  de  vains  fanlônîes  de  I  i  ■ 
maginalion.  On  les  représentait  a v 
de  grandes  ailes  de  thau\es  -  siiii- 
toutes  noires.  Voici  l'explicat ion  cj 
A/ail.  /)  acier  lionne  ilc  ces  portes 
légorinnes  :  P;:r  lacorne  qui  est  trai 
parente  ,   llomerc  a  entendu  1'..! 
le  ciel  qui  est  traiisi'arent;  et  par  1 
voire  qui  est  solide  ,  opaque  ,  il  a 
marqué  la  terre.  Les  songes  qui  vien- 
nent de  la  terre,  c.-i-d,,  des  vappii 
terrestres  ,  sort  les  scnges  faux  ; 
ceux  qui  viennent  du  ciel  sont  !■- 


SON 

sonpcs  vrais',  etc.  Lucien  nous  a 
donné  la  description  d'une  isle  des 
Son£;es,dans  laquelle  on  cotre  par  le 
havre  du  Sommeil  :  elle  est  entourée 
d'une  forêt  de  pavots  et  de  mandra- 
gores ,  picinedehihouset  deohauves- 
souris ,  seids  oiseaux  del'isle.  Au  mi- 
lieu est  un  fleuve  qui  ne  coule  que 
de  nuit  ;  les  murs  de  la  ville  sont  f  )rt 
élevés  et  de  couleurs  chan,seantes 
comaie  l'arc-en-ciel.  Elle  a  quatre 
portes  ;  des  deux  premières  ,  l'une 
est  de  fer  ,  et  l'autre  de  terre  ,  par 
où  sortent  les  sonjies  affreux  et  mé- 
lancoliques :  des  deux  autres,  l'une 
est  de  corne  ,  et  l'autre  d'ivoire  ; 
c'est  par  celles-ci ,  qu'on  entre  dans 
]a  ville.  Le  Sommeil  est  le  roi  de 
l'isle  ;  la  Nuit  en  est  la  divinité.  Le 
Coq  y  a  son  temple.  Les  hahitaiits 
sont  les  Sonf;es ,  tous  de  taille  et  de 
forme  différente  ;  les  uns  beaux  et 
d'une  taille  avantageuse  ,  les  autres 
hideux  et  contrefaits  ;  ceux-ci  riches 
et  vêtus  d'or  et  de  pourpre  ,  comme 
des  rois  de  théâtre  ;  ceux-là  ^ueux , 
et  tout  couverts  de  haillons,  etc. 

I!  y  avait  des  dieux  qui  rendaient 
leurs  oracles  en  songe  ,  comme  Her- 
cule ,  Ampln'araus  .  Sérapis  ,  Fau- 
nus.  Les  masi?lrats  de  Sparte  cou- 
chaient dans  le  temple  de  Pasiphaé  , 
pour  être  instruits  en  son^e  de  ce 
qui  concernait  le  Lien  public.  Eniia- 
piiis  a  écrit  que  le  philosophe  Œdé- 
sius  reçut  en  sou.se  un  oracle  bien 
singulier.  Il  le  trouva  à  son  réveil 
écrit  dans  sa  main  gauche  en  vers 
hexamètres.  Cet  oracle  lui  promet- 
tait une  grande  renommée  ,  soit  qu'il 
demeurât  dans  les  villes ,  soit  qu'il  se 
retirât  ila  campagne.  Enfin  on  cher- 
chait à  de\  iner  l'avenir  par  les  son- 
ges, et  cet  art  s'appehiit  onéirocri- 
titjue.  Cet  art  était  fort  en  vogue 
chez  les  Egvptiens  et  les  Chaldcens. 
Les  rois  avaient  à  leur  cour  ,  parmi 
leurs  principaux  ofiicieis  ,  des  inter- 
prètes de  songes  ,  toujours  prêts  à 
réaliser  les  fantômes  tjue  l'imagina- 
tioiOeur  avait  présentés  pendant  la 
;  Buir. 

M.  Rahb.  Les  songes  de  Joseph, 
de  Pharaon  ,  de  Nahuchodonosor  , 
de  Daniel ,  etc.  ,  oui  rendu  les  Juifs 


S  O  N  .SSi 

modernes  extrêmement  superstitieux 
sur  tout  ce  qui  coucenie  ces  illusions 
nocturnes.  Leurs  rabbins  mêmes  out 
gravement  marqué  quels  sont  les 
songes  de  mauvais  augure.  Tels  sont , 
par  exemple ,  ceux  dans  lesquels  ou 
voit  brûler  le  livre  de  la  loi ,  tom}>er 
ses  dents  ou  les  poutres  desa  maison, 
sa  femme  entre  les  iras  d'un  autre  , 
etc.  S'il  arrive  à  uu  Juif  de  faire  uu 
pareil  songe ,  pour  détourner  le  mal- 
heur fjui  le  menace  il  ne  niauque 
pas  de  consacrer  par  uu  jeûne  ri- 
goureux le  jour  du  lendemain  ,  fut-ce 
le  jour  du  sabbath,  ou  quebjue  autre 
fête.  Celte  superstition  ,  au  reste  , 
n'est  pas  particulière  aux  peupkdes 
juives. 

SoMKÉES ,  buveurs  ',  déistes  afri- 
cains qui  nient  la  mission  de  IVIa- 
homet  ,  et  font  un  Jisage  public  de* 
liqueurs  proscrites  par  le  Qôr.-.n.  Ils 
habitent  Méclinc.  /''.  Uusp.héens. 

SoKNA  ou  Sl-?;na.  (  M.  Mah.  ) 
C'est  la  loi  orale  des  nialiométans  :  elle 
contient  les  paroles  et  les  actions  de 
Mahomet  qui  n'ont  p<:.int  été  insé- 
rées dans  le  Qôran  ,  mais  qui  out  d';.- 
bord  été  conser>écs  par  tradition  , 
et  ensuite  par  écrit.  Le  Qôran  et  la 
Sonna  composent  aujourd'hui  le  droit 
canon  et  le  droit  civil  dos  mahouié- 
tans.  Les  préceptes,  les  conseils, et 
les  cérémonies  de  la  religion  sont 
renfermés  dans  ces  deux  livres.  Od 
nomme  Sunnets  les  préceptes  dont 
on  peut  absolument  se  dispenser , 
tels  rjue  la  circoncision,  les  rites 
ecclésiastiques  ,  etc. ,  parcequ'ils  ue 
sont  pas  contenus  dans  Je  Qùran.  On 
ne  peut  ,  disent-ils ,  les  nédiier 
sans  se  rendre  coupable  envers  Dieu  : 
mais  la  faute  n'est  que  vénielle  ;  il 
n'y  en  a  même  pas  du  tout  dans  un 
cas  urgent, et  l'on  ne  doit  pascraindre 
d'encourir  la  haine  du  projihète.  Ce- 

Î)endant  les  Turcs  sont  très  scrupu- 
eux  pour  la  pratique  des  bonnes 
oeuvres  commandées  par  le  Qôran 
et  la  Soima.  Ces  pratiques  sont  la 
prière  ,  lablution  ,  le  jeûne,  le  pè- 
lerinage de  la  Mncque  .  les  fêtes  , 
l'aumône  ,  etc.  L'att.ichement  des 
mahométails  pour  cet  ouvrage  leur 
a  fait  doooet  le  nom  de  Sonnistas  wu. 
Oo  3 


58î  S  O  R 

Tradition  is  te  s.  Ils  rpprdent  le  Qô-  ï 
ran  comme  co-éUrnel  à  Dicn.  Ilsont 
encore  des  opinions  rplati^e.s  à  la 
po'itjqnc,  p;ir  lesquelles  ils  ilitfèreiit 
decen\  ijn  ils  appellent  Schiites,  et 
préteiideut  qu'au  jour  du  jugement 
dernier  leurs  adversaires  seront 
montés  sur  ie-  épaules  des  Juifs ,  qui 
les  conduiront  au  grand  trot  en  en- 
fer, lisse  divisent  on  quatre  sectes 
principales  ,  tovUes  regardées  comme 
orthodoxes  par  tous  les  musulmans 
qui  ne  sont  pas  Schiites. 

SoPHATlS  ou   SOPHATITES  {Myth. 

]\Iah.),  sectaires  mahométans  dont 
l'erreur  principale  consi  te     donner 
à  Die'i  des  attriijuts  charnels  ,  et  qui 
soutiennent  qn'on  doit  entendre  dans 
Je    sens   littéral    et   naturel  tout   ce 
(j«  un    dit    de    cet    Etre    su'prème. 
Ainsi ,  quand  on  dit,  /Jieu  est  assis 
sur  son  trône,  la  création  est  l'ou- 
vrage de  ses  mains  ,  il  se  met  en 
cote  re   contre    les   méchants ,   les 
Soph;itis  veulent  qu'il  soit  véritable- 
ment   assis  ,    que    ses    niains    aient 
opéré  la  cré:!iion  à-peu-près  comme 
un  ou\rier  forme  et  façonne  son  ou- 
vrage ,  et  que  sa  colère  contre  les  mé- 
chants soit  uneioière  de  la  même  na- 
ture que  la  nôtre.  Ils  disent  aussi  que 
le  Dieu  qu'ils  adorent  a  ime  vé  "italile 
figure  ;  que  cette  figure  est  (omposée 
de  prties spirituelles  et  corporelles; 
que  le  mou\ement    li;cal  ne   lu:  est 
pas  contraire  ,    mais  que  sa    chair  , 
son  sang,  ses  veux  ,  ses  oreilles  .  sa 
langue  et  ses  mains  ,  ne  ress  -mblent 
point   aux    substances     créées  ,    et 
qu'elles    sont     tomposées    de   telle 
manière  qu'elles   ne  sont  sujettes   à 
aucune  corruption  ni  à  aucune  alté- 
ration. 

SoPHAx  ,  fils  d'Hercule  ,  fonda- 
teur de  Tingis  en  Mauritanie. 

iSoPOR  ,  profond  sommeil.  II  v  a 
des  auteurs  (\n\  le  distinguent  de 
soinniis -,  le  sommeil.  jKirgi-e ,  qui 
l'appelle  fri^re  de  la  )/ort,  le  p'at  e 
dans  le  vestibule  des  enfers,  f^.  Som- 
meil. 

SoRAcTE  ,  montagne  d'Italie,  cé- 
lèbre p;ir  le  culte  qu'on  v  rendait  à 
Apollon.  Ce  dieu^  avait  u'j  temple 
doHt  les   prêtres  marchaient   sans 


S-O  R 

crainte  sur  des  charbons  ardents  ; 
mais  p^arron  dit  qu'il  se  frottaient 
auparavant  la  plante  des  pieds  d'une 
drogue  qui  empêchait  l'action  du 
feu. 

SoRADEUs ,  un  des  dieux  des  In- 
diens. 

SoRANUs ,  nom  de  Pluton  chez 
les  Sabius  ,  chez  qui  ce  mot  signifiait 
cercueil.  Les  Hnpins  ,  nation  voi- 
sine ,  furent  surnommés  Loups  de 
Soranus.  Voici  quelle  en  fut  l'oc- 
casion. La  première  fois  que  des  sa- 
crifices furent  offerts  à  Soranus  dans 
le  temple  qu'il  avait  sur  le  penchant 
du  mont  Soracte  ,  des  loups  énor- 
mes s'approchèrent  de  l'autel  et  en 
enlevèrent  les  victimes.  Ceux  qui 
les  poursuivirent  furent  conduits 
jusqu'à  une  caverne  ténébreuse  ,  où 
ceux  qui  osèrent  pénétrer  furent  «ut- 
foqués  par  des  vapeurs  méphitiques, 
et  les  autres  en  rapportèrent  la  peste 
à  leurs  con)pi;triotes.  L'oracle  con- 
sulté ordonna  aux  peuples  d'ap- 
paiser  les  loups  protégés  par  Plu- 
ton  ,  et  de  vivre  à  la  manière  de  ces 
animaux  féroces,  c.-à-d.  ,  de  ra- 
pines. Ces  peuples  furent  alors  nom-  ~ 
mes  Hirpini  ,  nom  qui  signifiait 
loups  dans  l'ancienne  langue  sabine, 
et  surnommés  Sora/ii ,  du  cuite 
qu'ils  rendaient  à  Soranus. 

Sorcier  ,  Sorliarius  ,  celui  qui 
avait  la  fonction  de  jeter  les  sorts  ; 
cette  fonction  sacrée  était  exercée 
par  des  honnnes  et  par  des  femmes, 
au  choix  du  pontife.  Ceux  qui  je- 
taient les  sorts  n'avaient  pas  le 
pouvoir  de  les  tirer;  on  se  servait 
pi  ur  cela  du  ministère  d'un  jeune 
enfant. 

Sorcière  ,  Sortiaria  ,  celle  qui 
jetait  les  sorts.  Celles  de  Tliessalie 
avaient ,  dit-on  ,  le  pouvoir  d'attirer, 

f)ar  leurs  enchantements  ,  la  lune  sur 
a  terre.  Elles  empruntaient  leuis 
charmes  des  plantes  venimeuses  que 
leur  pays  fournissait  en  abondance, 
depuis  que  Cerbère,  passant  par  la 
Tliess;.Iie  iorsqu'Hercule  l'einflienait 
enchaîné  au  roi  de  M^c-nes ,  avait 
vomi  son  venin  sur  toutes  les  herbes  j 
f;.ble  fondée  sur  ce  qu'on  trouve  en 
Thessalie  beaucoup  plus  de  plantas 


s  O  K 

vénéncases  quaillcurs.  Ce  mot  s'est 
appliqué  depuis  aux  femmes  qui , 
par  un  prétendu  commerce  avo^'  le 
dia]>le,  se  vautaienl  de  pou\oir  jeter 
des  sorts  sur  leurs  ennemis  ,  leur 
envoyer  des  maladies  ,  et  les  faire 
périr  d'une  consomption  lente  et 
douleureuse.  A  la  honte  de  la  raison 
et  de  l'humanité  ,  nos  tribunaux 
ont  long-temps  retenti  de  procès 
de  sorcellerie  ,  et  les  bûchers  ont  été 
allumés  pour  ure  foule  de  gens  dont 
la  tète  était  faible  et  rimagination 
frappée.   V.  Sabbat. 

SoRGON  (  M.  Ind.  )  ,  paradis  de 
Devendien.  Il  est  au-dessus  de  la 
terre  :  c'est  le  séjour  de  ceux  qui 
n'ont  pas  assez  bien  mérité  pour 
aller  au  Caïiasa  ,  ou  paradis  de 
Shiva.  Ceux  qui  y  sont  admis 
n'y  demeurent  pas  éternellement  ; 
après  avoir  joui  quelque  temps  de 
toutes  sortes  de  plaisirs  ,  ils  revien- 
nent sur  la  terre  recommencer  une 
nouvelle  vie. 

SoROD.«MoaEs ,  les  mêmes  que  les 
Lémures. 

1 .  Sort.  Les  Romains  l'ont  repré- 
senté sous  la  figure  d'une  femme , 
parceque  Sors  ,  en  latin  ,  est  fé- 
minin. Oi'ide  la  fait  fille  aînée  de 
Saturne  ;  il  paraît  même  qu'on  lui 
rendait  des  hommages  ,  ainsi  qu'au 
Destin  ou  à  la  Destinée.  Sur  une 
ancienne  médaille  romaine,  où  est  le 
mot  Sors  dans  l'inscription  ,  on  voit 
une  jeune  fille  dont  la  parure  est 
assez  recherchée  ,  qui  tient  devant 
sa  poitrine  une  petite  boîte  qu;irrée 
et  propre  à  contenir  ce  qui  est 
nécessaire  pour  tirer  les  sorts.  (  J^. 
Sorts.)  L  s  modernes  ont  repré- 
senté le  Sort ,  on  Destin ,  sous  les 
traits  d'iuie  femme  bizarre,  vêtue 
d'une  roi.'e  de  couleur  obscure  ,  te- 
nant de  la  main  droite  une  cou- 
ronne d'or  avec  une  bourse  d'ar- 
gent ,  et  de  la  main  gauche  une 
corde. 

2.  Sort  se  dit  aussi  de  cer- 
taines paroles  ,  caractères  ,  dro- 
gues ,  etc.  ,  par  lesquels  les  esprits 
crédules  s'imaginent  qu'on  peut  pro- 
duire des  effets  extraordinaires  en 
vertu  d'un  pacte  supposé   fait  avec 


S  O  R  5?3 

le  diable  ;  ce  qu  i  s  appellent  jeter 
un  sort.  La  superstition  populaire 
attribuait  sur-tout  celte  faculté  nui- 
sible aux  bergers;  et  cette  opinion 
était ,  sinon  fondée ,  au  moins  ex- 
cusée par  la  solitude  et  finaction 
où  vivent  ces  èortes  de  gens. 

SoetilÈge  ,  moven  surnuturel  et 
illicite  que  Ton  suppose  commu- 
niqué par  le  diable  pour  pro<.Iin're 
quelque  effet  surprenant  et  tiiujours 
nuisible.  On  peut  voir  dans  le  dia- 
logue de  Lucien  intitulé  Phi'o- 
pseudès  ,  ou  V  Ami  du  mensonge  , 
combien  les  philosophes  les  plus  cé- 
lèbres étaient  entêtés  des  prestiges 
de  la  magie.  Les  Grecs  et  les  Romains 
n'ont  pas  été  défendus  de  <  ette  su- 
perstition ridicule  par  les  lumières 
de  lu  raison  ;  et  les  ouvrages  de  leurs 
écrivains  les  plus  sensés  sont  remplis 
de  prodiges  opérés  par  cet  art  fri- 
vole ,  quoique  méprisé  et  abandonné 
aux  vieilles  femmes,  aux  Médées  en 
Grèce  ,  aux  Canidies  à  Rome,  etc. 
Celte  superstition  s'est  propagée 
long-temps  à  la  faveur  des  ténèbres 
de  lignorance.  Les  historiens  mo- 
dernes ,  et  sur-tout  ceux  qui  ont 
écrit  le  règne  des  Valois  ,  nous  en- 
tretiennent souvent  de  ces  rêveries  , 
qui  supposent  un  petit  nondire  de 
frippons  et  une  grande  quantité  de 
dupes.  Je  choisirai  entre  tous  ces 
sortilèges  celui  dont  se  servaient  les 
prêtres  ligueurs  contre  Henri  III  et 
Henri  IV.  Ils  avaient  fuit  faire  de 
petites  images  de  cire  qui  repré- 
seiitaient  ces  deux  princes  ,  les  met- 
taient sur  l'autel  ,  les  perçaient 
pendant  la  messe  qtiarante  jours  con- 
sécutifs ,  et  le  quarantième  les  per- 
çaient au  cou.  C'était  plus  ordinai- 
rement des  Juifs  qu'on  se  servait 
pour  faire  des  opérations  magiques  ; 
ancienne  superstition  venue  d^s  se- 
crets de  la  cabale ,  dont  les  Juifs  se 
disent  seuls  dépositaires.  Catherine 
de  Médicis  avait  mis  si  fort  la  magie 
à  la  mode  ,  qu'un  prêtre  ,  nommé 
Séchelles  ,  brnié  en  Grève  pour  sor- 
cellerie ,  accusa  douze  cents  person- 
nes de  ce  prétendu  crime.  Ces  folies 
atroces  ,  qni  traînèrent  tant  de  mal- 
heureux sur  les.  biichers  ,  se  renou- 

Oo  4 


58/,  S  0  R 

xclèrent  sotjs  Louis  XIV  avec  une 
nouvelle  lnrour  ,  et  sont  à  peine 
assoupies  dans  les  campagnei. 

Les  habitants  du  rov;iume  de  Laos, 
dans  la  presqu'islë  au-delà  dn  Gan^e, 
ajoutent  beaucoup  de  foi  aux  sor- 
ciers ,  et  craii!:nent  beaucoup  leurs 
iTiaîéfices.  Ils  sont  persuadés  que  les 
sortilèges  "sont  principalement  con- 
traires aux  tenunes  en  couebe  ;  qu  ils 
leur  font  perdre  leur  lait ,  et  causent 
quelquefois  la  mort  de  l'enfant.  Dans 
cette  idée  ,  ils  s'assemblent  daiis  la 
maison  d  une  feninie  n(juvellcment 
accouchée  ,  et  y  demeurent  l'espace 
d'un  mois.  Ils  emploient  ce  temps 
à  danser  et  à  se  divertir,  s'ima^jinant 
que  ce  concours  et  ces  réjouissances 
font  peur  aux  sorciers  et  les  éloignent 
dt  la  maison. 

Plusieurs  insulaires  de  Ceylan  se 
piquent  (j'ètre  i;rands  cncliauteurs. 
On  prétend  qu'avec  le  secours  de 
certaines  paroles  ils  ont  1  art  de 
faire  venir  à  eux  les  serpents  ,  et  de 
les  apprivoiser  si  bien  ,  qu'ils  peu- 
vent les  caresser  et  les  prendre  en 
main  ,  sans  qu'il  leur  arrive  aucun  ac- 
cident. Ils  ont  aussi  des  secrets  pour 
euérir  la  morsure  de  tes  reptiles. 
il  est  probable  qu'une  longue  expé- 
J-ience  leur  a  découvert  la  propriété 
de  certaines  herbes  ,  que  le  peuple 
ne  connaît  pas ,  et  qui  opèrent  de 
pareilles  euérisons.  Mais  un  remède 
simple  et  naturel  n'en  imposerait  pas 
asscx  au  vulgaire  ;  et ,  pour  relever 
le  mérite  de  leur  remède  ,  ils  y 
joignent  certaines  paroles  mystérieu- 
ses ,  que  sans  doute  ils  n'entendent 
pas  eux-mêmes.  Les  enchanteurs  ont 
ausssi  trouvé  le  moyen  d'endormir 
les  crocodiles  :  et  quand  quelqu'un 
veut  se  baigner  d.nns  la  rivière,  pour 
prévenir  tout  accident  il  va  les  con- 
sulter ,  et  achèl*  une  recette  contre 
les  crocodiles.  Mais  il  faut  qu'il  soit 
bien  fidèle  ,à  observer  de  point  en 
point  tout  ce  qu'elle  prescrit  ;  car  , 
sans  cette  jn-écaut ion,  il  serait  infail- 
liblement décoré.  Ces  imposteurs  se 
mêlent  aussi  de  guérir  certaines  co- 
liques violentes,  auxquelles  les  ha- 
bitants du  pays  sont  fort,  sujets'.  Us 
font  «léudre  le  malade  sur  le  dos  , 


S  O  R 

lu!  pressent  le  creux  de  l'estomac 
avec  la  main  ;  et  ,  dans  cette  atti- 
tude ,  ils  marmottent  une  espèce  de 
prière.  On  prétend  qu'ils  ne  l'ont 
pas  plutôt  achevée  ,  que  le  malade 
se  sent  soulagé.  Il  est  clair  que  le 
soulagemeut  qu'il  reçoit  ne  peut 
venir  que  êe  la  situatfon  dans  la- 
quelle son  fcsloniac  est  pressé.  Les 
Américains,  dans  de  semblables  co- 
liques, se  servent  d'un  remède  à-peif- 
près semblable.  Ils  sétendent  à  terre 
sur  le  dos  ,  et  se  font  fouler  à  deux 
piei-:ssur  le  ventre.  Mais  les  enchan- 
teurs chingnlais  ne  trouveraient  pa* 
l<  ur  compte  dans  un  remède  aussi 
simple  ,  et  que  tout  le  inonde  pour- 
rait donner  comme  eux.  C'est  aussi 
à  ces  imposteurs  qu'on  s'adresse 
lorsqu'on  a  été  volé.  Ils  se  vantent 
de  pouvoir  connaître,  parle  nio}en 
d'une  noix  de  coco  ,  quel  est  celui 
qui  a  commis  le  vol.  Voici  la  re- 
lation de  ce  charme  ,  décrite  par 
le  vovageur  Konx  :  «  Us  prononcent 
»  quelques  mots  sur  celle  noix ,  puis 
»  Tenfiient  dans  un  bâton  ,  qu'ils 
»  mettent  h  la  porte  ou  au  trou  par 
»  où  le  voleur  est  sorti.  Quelqu'un 
»  tient  le  bâton  au  bout  duquel  est 
»  la  noix  ,  et  suit  les  traces  du  vo- 
»  leur.  Les  autres  suivent  celui  qui 
»  tient  le  bâton  ,  et  observent  de 
>•-  répéter  toujours  les  paroles  mys- 
»  lérieuses  . .  .  Le  bâton  les  conduit 
1)  enfin  au  lieu  qui  recèle  le  voleur  , 
»  et  londje  même  sur  ses  pieds. 
»  Quelquefois  la  noix  qui  dirige  le 
»  bâton  tourne  de  côté  el  d'autre  , 
»  ou  s'arrête  ;  alors  on  reconmience 
»  les  charmes ,  et  l'on  jette  des  fleurs 
>•  de  coco  ;  ce  qui  fait  aller  la  noix 
»  de  coco  et  le  bâton.  Cela  ne  suffit 
»  pas  encore  pour  convaincre  le  vo-  ^ 
»  leur.  Il  faut ,  pour  le  déclarer  cou- 
n  pable,  que  celui  qui  a  fait  lecharn)e 
»  jure  que  c'est  lui  ;  et  c'est  ce  qu'il 
»  fait  souvent  sur  la  confiance  qu'il 
»  a  en  son  charme  :  en  ce  cas  ,  le 
»  voleur  est  obligé  de  faire  le  ser- 
»  n.'ent  du  contraire —  »  Le  même 
voyageur  remarque  qu'il  se  trouve 
quelquefois  des  voleurs  «  qui ,  ayant  " 
»  du  courage  et  de  la  vigueur  ,  se 
»  pourvoient    de    bons  bâtous ,  et 


s  0  R 

>•  frottent  bien  l'encbantenr  et  tous 
»  ceux  qui  l'accouipapoent ,  de  sorte 
>•  que  le  cfcaraie  perd  «on  eftet.  » 

Les  iIolu<|Hois  pensent  qu'il  y  a 
des  enebanteurs  qui  eiisorcèlent  les 
enfants  ,  en  les  touchant  ,  en  les 
louant  ,  et  luênie  en  ne  faisant  qn^ 
les  regarder.  Cette  idée  n'est  pas  si 
particulière  à  ces  insulaires  ,  qu'on 
ne  trouve  encore  en  Allemagne  des 
gens  assez  faibles  pour  s'inquicter 
lorsqu'une  vieille  regarde  leurs  en- 
tants avec  attention ,  ou  bien  en  fait 
1  elùge.  Pour  prévenir  tout  accident , 
ils  ont  la  précaution  de  forier  la 
vieille  dajouler  à  ses  lou3n«;es  sus- 
pectes des  bénédictions  qui  en  em- 
pêchent le  mauvais  effet. 

Les  habitants  du  rovaume  de 
Loango ,  en  Afrique  ,  ne  peuvent 
s'imaeiner  qu  on  nteure  de  mort  na- 
turelle. Ils  croient  qu'il  n'y  a  que 
les  charmes  et  les  enchantements 
qm'  fassent  mourir.  Ils  prétendent 
qu  un  homme  fpii  est  mort  ensor- 
celé est  ensuite  ressuscité  par  la 
force  du  même  sortilège  ,  et  trans- 
porté dans  des  lieux  déserts  ,  où  il 
est  obligé  de  travailler  au  jirofit  de 
son  meurtrier ,  qui  ne  lui  donne  à 
manger  que  des  mets  sans  sel ,  parce- 
que  ,  s'il  en  avalait  un  seul  gr.iin  , 
il  pourrait  se  venger  de  son  ennemi, 
lis  penser.t  aussi  que  les  conjurations 
et  les  charmes  ont  le  pouvoir  de 
transporter  les  âmes  d  un  lieu  à  wa 
autre. 

Le  chef  des  Jagas  ,  peuple  sau- 
vage et  belliqueux  de  la  côte  occi- 
dentale d'Atrique  ,  a  coutume  de 
consulter  le  diable  ,  qu'il  appelle 
Mohisso  ,  lorsqu'il  est  sur  le  point 
de  livrer  bataille  ,  ou  de  t<enter 
quelque  nouvelle  entreprise.  Le  dé- 
tail de  cette  magique  cérémonie  nous 
a  été  transmis  par  mi  Anglais  nonmié 
Batiel ,  qui  a  demeuré  quelque 
temps  parmi  ces  peuples.  II  dit 
l'avoir  appris  sur  le  ténjoignage  de 
quelques  Jagas  ;  car  il  n'en  a  jamais 
été  témoin  lui-même^  On  le  faistiit 
toujours  retirer  auparavant  ,  parce- 
qne  les  sorciers  diSiiieut  que  le  diable 
a'aiinait  pas  sa  présence.  C'était 
ordinairemeat  le  matin  ,  avant  le  Se- 


S  O  R  585 

Ter  du  soleil ,  que  commençait  cette 
infernale  cérémonie.  Le  grand  Jaga 
ét.'iit  assis  sur  une  sellette  :  deux 
sorciers  étaient  à  ses  côtés.  Il  était 
environné  d'une  cinquantaine  de 
femmes  ,  qui  faisaient  voltiger,  en 
chantant  ,  <ies  queues  de  zèbre  ou 
de  cheval ,  qu  elles  tenaient  en  main. 
Un  grand  feu  était  allumé  au  milieu 
de  ce  cercle  de  femmes.  On  mettait 
sur  la  flamme  un  pot  de  terre  rempli 
de  poudre  blanche  ou  de  quelque 
autre  couleur.  Les  sorciers  teignaient 
avec  ces  poudres  le  front ,  les  tem- 
pes ,  l'estomac  et  le  ventre  du  chef 
des  Jagas.  Ils  mêlaient  à  cette  for- 
malité plusieurs  teVmcs  et  cérémo- 
nies très  longues  ,  <}ui  duraient  jus- 
qu'au coucher  du  soleil.  Après  quoi , 
i!s  mettaient  dans  la  main  du  grand 
Jaga  sa  hache  d'armes  appelée  ca~ 
te/ifiola,  1  exhortant  à  ne  faire  aucun 
quartier  à  ses  enEemis  ,  parcequ'il 
était  assuré  de  la  protection  de  sou 
mokisso.  D'horribles  crmiulés  termi- 
naient cette  consultation  dialx>liqne. 
Le  grand  Jaga  tuait  de  sa  propre 
main  trois  hommes  qu'on  lui  ame- 
nait ,  et  il  en  faisait  tuer  deux  hors 
du  camp.  On  immolait  aussi  cinq 
chèvres  et  autant  de  chiens  ;  uu 
pareil  nombre  de  vaches  étaient 
égorgées  au  dedans  et  au  dehors  <iu 
camp.  Ou  arrosait  le  feu  avec  le 
sang  de  ces  animaux  ,  et  leur  chair 
servait  pour  le  testin.  Les  autres 
chefs  de  la  nation  des  Jagas  faisaient 
aussi  quelquefois  celte  cérémonie. 
lis  prétendent  tous  avoir  un  mokisso 
ou  un  diable  qui  les  protège  ,  qui 
souvent  se  fait  voir  à  eux ,  et  avec 
lequel   ils  s'entretiennent. 

En  Irlarde  ,  on  trouve  des  gens 
fort  adonnés  aux  sortilèges.  11  y  a 
parmi  eux  des  sorcières  de  profes- 
sion ,  que  le  peuple  consulte.  On 
remarque  qn.e  quand  ces  sorcières 
pratiquent  leurs  cérémonies  magi- 
ques ,  elles  Y  mêlent  toujours  le 
Palernoster  et  Y  Ave  Maria.  Elles 
ont  de  certames  herbes  au  moyeu 
desquelles  elles  se  vantent  de  guérir 
toutes  sortes  de  maladies.  Elles  ont 
des  secrets  pour  rendre  les  femmes 
fécondes  et  poiu  les  faire  accoucher 


M 


58G  S  O  R 

f^iscment.  Elles  se  piquent  aussi  de 
coanaître  le  passe  et  l'avenir.  Pour 
acquérir  cette  connaissance  ,  elles 
prennent  une  épaule  de  mouton  , 
qu  elles  dépouillent  de  la  chair.  C'est 
à  travers  Pos  décharné  qu'elles  dé- 
couvrent les  plus  importants  secrets  : 
par  exemple  ,  quel  est  le  premier 
qui  doit  mourir  dans  une  lauiille  ; 
dans  quel  lieu  et  dans  quelle  com- 
pagnie se  trouvent  les  âmes  dans 
l'autre  monde.  Dans  un  autre  livre 
intitulé  ,  Mémoires  et  Observa- 
tions faites  par  un  voyageur  en 
Angleterre  ,  on  trouve  la  descrip- 
tion d'une  autre  cérémonie  magique 
qui  est  en  usage  parn^i  ces  peuples. 
«  Quand  quelqu'un  s'est  laissé  tom- 
>»  ber  ,  après  s'être  relevé  le  plus 
»  vite  qu  il  a  pu  il  fait  trois  tours  à 
»  droite  ,  et  un  saut  sur  l'endroit 
»  même  oi"i  il  est  tombé.  Ensuite  il 
»  fait  une  fosse  ,  et  en  enlève  une 
M  motte  de  terre  avec  son  couteau  ; 
»  et  quand  il  lui  survient  une  ma- 
»  ladie,  il  envoie  une  enchanteresse  , 
»  qui  ,  mettant  la  bouche  en  terre 
¥  sur  la  petite  fosse,  prononce  cer- 
»  taines  paroles  ,  avec  un  Pater  et 
»  un  yii'e  ;  évoque  la  nj^mphe  f(ui 
>)  a  envoyé  la  maladie  ....  et  la 
»  conjure  de  remédier  au  mal  qu'elle 
>>  a  fait.  » 

LaLivonie  est  un  pavs  de  sorciers. 
Les  sortilèges  font  la  plus  grande 
partie  de  l'éducation  des  eirfants. 
Quand  ils  tuent  une  bête  ,  ils  en 
jettent  toujours  quelque  chose ,  per- 
suadés qu'ils  empêchent  par  ce 
moyen  l'effet  des  sorts.  Les  Finlan- 
dais ,  non  moins  superstitieux  ,  font 
un  mélange  impie  de  religion  et  de 
magie  ,  et  emploient  l'ime  pour  dé- 
truire r.iutre.  Lorsqu'ils  soupçon- 
nent qu'un  enchanteur  veut  ensor- 
celer leurs  troupeaux  ,  ils  croient 
pouvoir  prévenir  ce  malheur  en 
prononçant  des  paroles   dont   voici 

le  sens  :  «  Deux  veux  t'ont  regardé 

1.  •'  .  .    ' 

»  malignement  :  puissent  trois  autres 

»  yeux  jeter  un  regard  favorable  sur 

»  toi  .'  Au  nom  du  Père ,  et  du  Fils , 

M  et  du  S.  Esprit.  »  Ces  trois  yeux 

désignent  la  Divinité. 

SoiiTiLÈcoï ,  qui  legit  sortes  ^ 


S  O  R 

celui  qui  tire  les  sorts.  Koy.  Sor- 
cier. 

Sorts  ,  genre  de  divination.  Des 
sorts  étaient  le  plus  souvent  des 
espèces  de  dés  sur  lesquels  étaient 
gravés  quelques  caractères  ou  qucl- 
oues  mots  dont  on  allait  chercher 
1  explication  dans  des  tables  faites 
exprès.  Les  usages  étaient  différents 
sur  les  sorts  :  dans  quelques  temples 
on  les  jetait  soi-même;  dans  d  au- 
tres ,  on  les  faisait  sortir  d'ime  urne  , 
d'où  est  venue  cette  manière  de 
parler  si  ordinaire  aux  Grecs ,  le 
sort  est  tombé.  Ce  jeu  de  dés 
était  toujours  précédé  de  sacrifices 
et  de  beaucoup  de  cérémonies.  Les 
Lacédénioniens  allèrent  un  jour  con- 
sulter les  sorts  de  Dodone  sur  quel- 
ques guerres  qu'ils  entreprenaient. 
Après  toutes  ces  cérémonies  faites , 
à  l'instant  où  on  allait  jeter  les  sorts 
avec  respect  et  vénération ,  voilà  im 
singe  du  roi  des  Molosses  qui , 
étant  entré  dans  le  temple  ,  renverse 
les  sorts  et  l'urne.  La  prêtresse  , 
effrayée  ,  dit  aux  Lacédémoniens 
qu'ils  ne  devaient  pas  songer  à  vain- 
cre ,  mais  seulement  à  se  sauver  ; 
et  tous  les  écrivains  assurent  que 
jamais  Lacédémone  ne  reçut  un  pré- 
sage plus  funeste. 

Les  plus  célèbres  entre  les  sorts 
étaient  à  Préneste  et  à  Antium  , 
deux  petites  villes  d'Italie  ;  à  Pré- 
neste était  la  Fortune,  et  à  Antium 
les  Fortunes.  Cicéron  raconte  l'ori- 
gine des  sorts  de  Préneste.  On  lit 
dans  les  mémoires  des  Prénestins  , 
dit-il ,  qu'un  certain  Numérius  Suffî- 
cius  ,  homme  de  bien  et  d'une  noble 
fan  lille,  avait  été  souvent  averti  en  son- 
ge ,  et  même  avec  menaces ,  d'aller  en 
un  certain  endroit  couper  ime  pierre 
en  deux  ;  queffravé  par  des  visions 
continuelles  ,  il  se  mit  en  devoir  d'y 
obéir  à  la  vue  de  ses  concitoyens  , 
qui  s'en  moquaient  ;  et  que  ,  quand 
la  pierre  fut  fendue  ,  on  y  trouva  les 
sorts  gravés ,  en  caractères  antiques , 
sur  une  planche  de  chêne.  Ce  lieu 
est  aujourd'hui  enfermé  et  religieu- 
sement gardé  ,  dit  le  même  auteur  , 
à  cause  de  Jupiter  enfant ,  qui  y  est 
représenté  avec  Junon,  tous  deux 


SOS 

dans  le  sein  de  la  Fortune  qui  leur 
donne    la    mamelle  ;    et    toutes    les 

mères  y  ont  une  grande  dévotion 

C'est  dans  ce  lieu-là  qu'on  consene 
les  sorts ,  et  on  les  en  retire  quand 
il  plaît  û  la  Fortune. 

Dans  la  Grèce  et  dans  l'Italie,  on 
tirait  souvent  les  sorts  de  quelque 
poète  célèhre  ,  comme  Homère  , 
£uripidc  :  ce  qui  se  présentait  à 
louverture  du  livre  était  larrèt  du 
ciel.  Quelque  deux  cents  ans  après 
la  mort  de  f-'ii^ile ,  on  faisait  déjà 
assez  de  cas  de  ses  vers  pour  les 
croire  prophétiques  ,  et  pour  les 
mettre  en  place  des  sorts  qui  avaient 
étéàPréneste.  Car  Alexandre  Sévère, 
encore  particulier,  et  dans  le  temps 
que  l'empereur  Héiioi:al)ale  lui  était 
contraire  ,  reçut  pour  réponse ,  dans 
le  temple  de  Préneste  ,  cet  endroit 
de  Virgile-,  dont  le  sens  est  :  «  Si  tu 
»  peux  surmonter  le  destin ,  lu  seras 
M  Marcel  lus.  » 

Cette  superstition  passa  dans  le 
christianisme.  On  l'appelait iîortrfe^ 
Sainls  et  des  .apôtres.  Cette  divi- 
nation se  pratiquait  en  ouvrant  un 
ou  plusieurs  livres  de  l'Ecriture,  ou 
autres  à  l'usatre  des  églises ,  que 
l'on  mett;iit  sur  l'autel  un  peu  avant 
l'expiration  du  troisième  et  deriiier 
jour  de  jeûnes  et  de  prières  pré- 
paratoires; après  quoi  on  examinait 
le  passase  ou  les  premières  lijines 
qui  s'oftVaient ,  et  on  les  regardait 
comni''  renfermant  et  expliquant  la 
volonté  et  les  décrets  du  ciel ,  et  dé- 
couvr  nt  infaillililement  l'issue  de 
l'affaire  sur  laquelle  on  consultait. 

SosE  ,  espace  de  temps  dans  la 
chronologie  chaldéenne,  et  qui  ré- 
pond à  soixante  ans. 

SosiANts  ,    surnom   d'Apollon. 

1 .  SosiPOLis ,  Sauveur  de  la  ville, 
aumom  de  Jupiter. 

1. —  Dieu  lies  YXî'ens.P ausanias 
raconte  que  les  Arcadiens  avant  fait 
■  une  irruption  en  Elide  ,  les  Eléens 
marchèrent  contre  eux  :  comme  ils 
étaient  sur  le  point  de  livrer  ba- 
taille, une  femme  se  présenta  aux 
chefs  de  l'armée  ,  portant  entre  ses 
bras  un  enfant  à  la  mamelle,  et  leur 
dit  qu  elle  avait  été  avertk  ea  songe 


SOS 


587 


que  cet  enfant  combattrait  pour  eux* 
Les  généraux  éléens  crurent  que 
1  avis  n'était  pas  à  négliger  :  ils  u>i- 
rent  cet  entant  à  la  tète  de  l'armée , 
et  l'exposèrent  tout  nu.  Au  mo- 
ment que  les  Arcadiens  commen- 
cèrent à  donner  ,  cet  entant  se 
transforma  tout-à-coup  en  serpent. 
Les  Arcadiens  furent  si  eltravés  de 
ce  prodige  ,  qu'ils  prirent  la  fuite: 
les  Eléens  les  poursuivirent  vive- 
ment ,  en  firent  un  grand  carnage  , 
et  remportèrent  une  victoire  signa- 
lée. Comme  par  cette  a\entui-e  la 
ville  d'Eiis  fut  sauvée ,  les  Eléens 
donnèrent  le  nom  de  Sosipolis  à 
cet  enfant  merveilleux  ,  et  lui  bâ- 
tirent un  temple  ;■»  l'endroit  où, 
changé  en  serpent,  il  s'était  dérobe 
à  leurs  yeux.  11  eut  une  prêtresse 
particulière  pour  présider  à  soa 
culte,  et  pour  faire  toutes  les  pu- 
rifications requises  :  elle  offrait  au 
dieu,  suivant  Tusiice  des  Eléens, 
un  gâteau  pétri  avec  du  miel.  Le 
temple  était  dou!)!e  :  la  partie  an- 
térieure était  consacrée  à  Lucine  , 
d'après  la  crovance  des  Eléens  que 
cette  déesse  av;.it  smgulièrement 
présidé  à  la  naissance  de  Sosii^lis. 
Tout  le  monde  pouvait  entier  dans 
cette  partie  du  temple  ;  mais ,  dans 
le  sanctuaire  du  dieu  ,  personne  n'y 
entrait  que  la  prètre-se  ,  qui  même , 
pour  exercer  son  ministère  ,  se  cou- 
vrait la  tète  et  les  mains  d'un  voile 
blanc.  Les  filles  et  les  femmes  res- 
taient dans  le  temple  de  Lucine  : 
elles  chantaient  là  des  hvmnes  et 
brûlaient  des  parfums  en  l'honneur 
du  dieu  ;  mais  elle»  n'usaient  point 
de  vin  dans  leurs  libations.  La  prê- 
tresse était  obligée  de  garder  la 
chasteté.  Jurer  par  Sosipolis  était 
pour  les  Eléens  un  serment  invio- 
lable. On  représentait  ce  dieu  , 
d'après  une  apparition  en  songe , 
dit  le  même  historien  ,  sous  la  forme 
d'un  enfant  avec  un  habit  de  plu- 
sieurs couleurs ,  et  semé  d'étoiles  , 
tenant  d'une  main  ime  corne  d'a- 
bondance. 

On    peut  croire    que   les    chefs 

des  Eléens,  pour  effraver  leurs  en- 

(   uemis,  et  doaacr  du  courase  ù  leurs 


583  SOT 

troupes  ,  s'avisèrent  d'un  strntn- 
f;ème  ,  en  exposant  un  entant  îN  la 
tête  de  levir  camp  ,  et  faisant  mettre 
ensuite  à  sa  place  un  serpent.  Pour 
fioutcuir  la  ruse  ,  on  fit  intervenir  la 
religion. 

SosPEs,  SpspifA,  Conservatrice, 
surnom  de  Junon  ,  de  Diane ,  de 
M'nerve,  etc.  Junon  adorée  sous 
ce  nom ,  comme  veiHant  à  la  salu- 
fcrité  de  rair-^  avait  trois  temples  à 
Home  ;  et  les  consuls  ,  avant  d'entrer 
en  charge,  allaient  lui  offrir  un  sa- 
crifice. 

I.  SostrAte  ,  jeune  Grec  de  Palée 
fn  Achaie ,  ami  d'Hercide.  Après  sa 
mort ,  le  héros  lui  fit  élever  un  tom- 
J>ran ,  et  se  coupa  les  ciicveux  sur  sa 
sépulture.  Les  habitants  du  lieu  ren- 
daient tous  les  ans  à  Soslrate  les 
honneurs  héroïques.  Pansanias. 

'^.  —  Céièhre  pancratiaste  de  Si- 
cyone  ,  surnommé  Acrochersite  , 
parcequ'il  tenait  les  mains  de  ses  an- 
taeoni.'tes  si  serrées  entre  les  siennes  , 
<j[u'il  leur  écrasait  les  doigts  ,  et  les 
clilii^eait  à  lui  céder  la  victoire.  Il 
fut  couronné  douze  fois  ,  tant  aux 
jeux  néméens  qu'au^  jeux  isthmiques, 
douze  fois  aux  jeux  pythiques,  et 
trois  fois  aux  olympiques.  Après  sa 
mort  ,  il  eut  une  statue  à  Olympie. 

SoïER ,  conseifateur,  atrlce.  Ces 
noms  étaient  souvent  donnés  aux 
dieTix ,  lorsqu'on  croyait  leur  être 
redevaLle  de  sa  conservation.  On  le 
donnait  particulièrement  h  Jupiter, 
à  Diane  ,  à  Proserpine.  J^.  Sospes  , 

SOTIRA. 

SoTERES ,  conseri'aleurs ,  surnom 
de  Castor  et  de  Pollux. 

StjfÉRiES,  fêtes  qui  se  céléhraient 
en  action  de  craces  quand  on  était 
délivré  de  quel<(ue  péril  puhlic  ou 
particulier.  Sous  le  rèfine  des  empe- 
reurs, on  ne  manquait  pas  de  faire 
ces  sortes  de  cérémonies  loi'sque  le 
•^)rince  relevait  de  maladie. 

SoTHis  (  m.  Fgrpt.  ),  nom  ésyp- 
tien  de  la  constellation  Sirius  ,  à  la- 
quelle l'Egypte  rendait  les  honneurs 
divins. 

80TIRA  ,  prolectrice ,  surnom 
donné  à  Diane  chez  les  Mégan'ens  , 
poiu-  la  raison  suivante.  Les  Perses  , 


SOU 

conduits  par  Mardonius,  après  aroîr 
ravagé  les  environs  de  Mégare,  vou- 
lurent rejoindre  leur  chef  à  Thèhes  ; 
mais ,  par  le  pouvoir  de  Diane  ,  ces 
harbares  se  trouvèrent  tout-à-coup 
enveloppés  de  si  épaisses  ténèbres , 
qu'ils  s  egi'.rcrent  dans  les  montagnes. 
Là,  se  croyant  poursuivis,  ils  ti- 
rèrent une  infinité  de  flèches  ;  les 
rochers  d'alentour,  f.nippés  de  ces 
traits,  semblaient  rendre  un  gémis- 
sement ,  de  sorte  que  les  Perses 
croyaient  blesser  autant  d'ennemis, 
l'if'nlot  leurs  carquois  furent  épuisés. 
Alors  le  jour  vint  :  les  îMégaréens 
fondirent  sur  les  Perses;  et  les  ayant 
trouvés  sans  résistance ,  ils  en  tuèrent 
un  grand  noudjre. 

SoTOCTAÏs  (  M.  Jap.  )  ,  grand 
apôtre  du  Japon,  qui,  avant  sa 
naissance ,  s'annonça  à  sa  mère  sous 
le  nom  de  Saint,  environné  de  dra- 
gons resplendissants.  Au  bout  de 
huit  mois  ,  quoique  reufernié  encore 
dans  le  sein  de  sa  mère ,  il  eut  l'usage 
de  la  parole.  A  quatre  ans,  lorsqu'il 
était  en  prières,  les  reliques  du  grand 
Xaca  tombèrent  du  ciel  dans  ses 
mains.  Depuis  il  soutint  une  très 
longue  conversation  Cn  vers  avec 
Darma  ,  ancien  prophète  des  Indes  , 
qui  lui  apparut  sur  une  montagne. 
Toutes  ces  meneilles  hâtèrent  les 
progrès  de  la  religion  de  Budz. 
Moria  ,  l'ennemi  de  cette  doctrine , 
fut  mis  à  mort  par  les  partisans  de 
ce  dieu,  qui  fit  éclater  par  d'alfreuses 
tempêtes  son  indignation  contre  ce 
téméraire  ,  lorsqu'il  voulut  jeter  dans 
un  lac  les  cendres  des  idoles  que  P-udi 
l'avait  laissé  tranquillement  brûler. 

Sottise.  Hipa  la  peint  comme 
une  femme  nue  qui  caresse  un  pom- 
ceau.  Au-dessus  d'elle  est  la  lur.e  ^ 
symbole  d'inconstance.  Cochiu  la 
coëffe  d'une  masse  de  plomb  ,  et  lui 
fait  regarder  une  girouette  qui  ex- 
cite ses  éclats  de  rire.  Près  d'elle  est 
un  dindon  <{ui  fait  la  roue. 

Sol'aa'  (  M.  Mah.  ),  idole  que  les: 
musulmans  disent  avoir  été  adorée' 
dès  le  temps  de  Noé  ,  avant  le  déluge  » 
et  dans  la  .suite  des  temps  par  les 
Arabes  de  la  tribu  des  Hodéii  ■ 
Bill.  Or.      ... 


sou 

booAD  (  3/.  Mah.),  graine  noire, 
pcriiie  de  concupiscence  et  de  péché , 
inhérente  au  cœur  de  l'homme  ,  et 
dont  ^Mahomet  se  vantait  davoir  été 
délivré  par  l'ange  Gabriel.  Bill.  Or. 

Sopba-Yameou-Manol'  (V.  Ind.), 
le  premier  homme  créé  par  Brahma 

Eonr  propapcr  le  genre  humain, 
ralnna  le  bénit ,  et  lui  dit  de  multi- 
plier. Celui-ci  lui  représenta  qu'il  ne 
pouvait  mettre  ses  pieds  en  aucun 
endroit  ,  la  terre  étant  couverte 
d'eau.  Brahma  adressa  ses  prières  à 
AVishnou  ,  qui  prit  la  forme  d'un 
sanglier  ,  et  avec  ses  défenses  retira 
la  terre  de  dessous  les  eaux.  Souha- 
"ïauilHJii-Jiawju  eut  de  la  première 
ff-mme  Sadaroubay  deux  fils  et  trois 
filles  qui  peupèrent  l'univers. 

Sor  MENAT  (  -'/.  Ind.)  ,  idole  qui 
était  l'objet  du  culte  de  tous  les  In- 
diens et  de  leurs  fréquents  pélert- 
naees.  Celte  idole  de  pierre  et  dune 
ënorme  hautf  ur  ,  quoiqu'elle  eût  la 
moitié  du  corps  sous  terre ,  avait 
donné  son  nom  à  la  ville  où  était  son 
temple,  et  à  toute  la  province. 
£ibf.  Or. 

S'ivproji.  (  Iconol.  )  Il  est  désigné 
par  un  homme  attentif  qui,  du  bout 
de  son  bâton ,  découvre  un  piège 
et. elle  sous  des  feuilles.  D'autres  l'ex- 
piinient  par  une  figure  dont  le  regard 
est  inquiet  ;  elle  est  sur  la  défensive, 
et  remparée  derrière  un  grand  1k>u- 
clier  antique ,  sur  lequel  est  repré- 
senté un  tigre  en  fureur.  Un  coq  , 
enihlènie  de  vigilance  ,  surmonte  son 
casque. 

Souterrains  ,  démons  dont  parle 
Pselius ,  qui,  du  vent  de  leur  ha- 
leine, rendent  aux  hommes  le  visage 
houlÏ! ,  de  manière  qu'ils  sont  mé- 
connaissables. 

SoivEKiR.  Il  est  représenté  sur 
des  pierres  gravées  par  une  main  qui 
toui-ne  le  bout  de  l'oreille  avec  ce 
mot ,  Mémento  ,  les  anciens  étant 
dans  l'usase  de  toucher  1  oreille  de 
ceux  à  qui  ils  demandaient  une  part 
dans  leur  souvenir.  Dans  l'apothéose 
A  Homère  ,  au  palais  Colouiia  ,  le 
Souvenir  est  figuré  par  une  femme 
qui  soutient  son  menton  de  Sa  main, 
altitude  de  ia  uiéditatioQ. 


S  P  E 


58<) 


S<jva  (  M.  Afr.  ) ,  nom  dn  diable 
chez  les  (.)uojas.  Nègres  de  la  côte 
de  Mulaguette.  A^'.Bilis. 

SovAs-MtMsiN.  {M.  Afr.)  Ce 
mot ,  qui  veut  dire  empoisonneurs  et 
suceurs  de  sang,  désigne  chez  les 
Quojas  une  espèce  d'ennemis  du 
genre  humain  capables  de  sucer  tout 
le  sang  d'im  homme  ou  d'un  animal , 
•  ou  tout  au  moins  de  le  corrompre. 
Ce  sont  les  vampires  d'Afrique. 

Sparta  ,  fille  d'Enrot^s,  roi  de 
La(X)nie  ,  épousa  Lacédémon,  et  lui 
porta  la  couronne.  Ce  prince  donna 
ù  sa  capitale  le  nom  de  sa  femme. 

SrARTE,  ville  célèbre  du  Pélopon- 
nèse ,  et  capitale  de  la  Laconie.  Ju- 
non  y  était  particulièrement  révérée. 
f^.  Lelex. 

Spartes,  nom  commun  aux  guer- 
riers qui  naquirent  des  dents  du 
dragon  tué  par  Cadmus.  Rac.  Spei- 
reiii,  semer.  Selon  d'autres,  ils  fu- 
rent ain<i  nommés  pàrceque ,  s'«j- 
tant  établis  avec  Cadmus  en  Béotic, 
leurs  habitations  étaient  éparses. 
Queli|ues  uns  disent  qu'ils  étaient 
au  nombre  de  treize ,  tous  fils  de 
Cadmus  et  de  différentes  femmes. 

Spatale  ,  nom  d'une  nymphe. 

Spectre  ,  fantôme  ,  figure  sur- 
prenante que  lûu  voit,  ou  que  ion 
croit  voir. 

Quelques  uns  ont  cru  que  les 
spectres  élaieut  des  araes  des  dé- 
funts qui  revenaient,  et  qui  se  moa- 
traient  sur  la  terre.  C'était  le  senti  • 
ment  des  platoniciens  ,  comme  oa 
le  peut  voir  dans  le  Phédo.i  de 
Platon ,  dans  Porphyre ,  etc.  En 
général  ,  l'opinion  touchant  l'exis- 
tence des  spectres  était  assez  com- 
mune dans  le  paganisme.  Oa  avait 
niéme  établi  des  fêtes  et  des  so- 
lemnités  pour  les  âmes  des  morts, 
afiu  qu'elles  ne  s'avisassent  pas  d'ef- 
frayer les  hommes  par  leurs  appa- 
ritions. Les  cabalistes  et  les  rab- 
bins ,  parmi  les  Juifs ,  n'étaient  pas 
moins  portés  à  croire  aux  spectres. 
Oa  peut  dù-e  la  même  chose  des 
Turcs  ,  et  même  de  presque  toutes 
les  sectes  de  la  religion  chrétienne. 
Les    pieuves  tpe  le»  partisans  de 


5go  S  P  E 

cette  opinion  en  donnent  sont  des 
exeiiipl<  s  ,  ou  profanes  ,  ou  tirés  de 
lEcnturo  sainte  Bumnius  raconte 
un  fait  dont  il  croit  «jue  personne 
ne  peul  douter  :  c  est  la  tanieuse  ap- 
parition «le  Mursilius  Ficinus  à  son 
ami  Micliacl  Mercato.  Ces  deux  amis 
étaient  convenus  que  celui  (fii  mour- 
rait le  premier  reviendrait  pour 
instruire  1  autre  de  la  vérité  t\es 
choses  de  l'autre  vie.  Quelque  temps 
après,  Mercato,  étant  occupé  à  mé- 
diter sur  quelque  ciiose ,  entendit 
tout  d'un  coup  une  voix  qui  l'appe- 
Jait  ;  cétait  son  ami  Ficinus  qu'il 
vit  monté  sur  un  cheval  hlanc  ,  mais 
qui  disparut  dans  le  momeut  que 
1  autre  l'appela   par  son  nom. 

La  seconde  opinion  sur  l'essence 
des  spectres  est  celle  de  ceux  qui 
croient  que  ce  ne  sont  point  les 
âmes  qui  reviennent  ,  mais  une 
troisième  partie  dont  l'homme  est 
composé  :  c'est  là  l'opinion  de  Theo- 
phraste ,  et  de  tous  ceux  qui  croient 
que  l'homme  est  composé  de  trois 
parties  j  savoir  ,  de  lame .  du  corps , 
et  de  l'esprit.  Selon  eus,  chacune  de 
ces  parties  s'en  retourne  après  la 
mort  à  l'endroit  d'où  elle  était  sortie  ; 
l'ame,  qui  v  ient  de  Dieu,  s'en  retourne 
à  Dieu  ;  le  corps  ,  quf  est  composé 
de  deux  élément»  intérieurs,  la  terre 
et  leau ,  s'en  retourne  à  îa  terre  ;  et  la 
troisième  partie ,  qui  est  de  l'esprit , 
étant  tirée  des  deux  élén)ents  supé- 
rieurs, l'airet  le  feu,  s'en  retourne  dans 
l'air  ,  où,  avec  le  temps,  elh-  estdis- 
soule  comme  le  corps.  C'est  cet 
esprit ,  et  non  pas  l'autre,  qui  a  part 
aux  apparitions.  Théophraste  ajoute 
qu'il  se  fait  voir  ordinairement  dans 
les  lieux  et  auprès  des  choses  qui 
«valent  le  plus  frappé  la  personne 
qu'il  animait ,  parcequ'il  lui  en  est 
resté  des  impressions  extrêmement 
fortes. 

La  troisième  opinion  est  celle  qui 
attrihue  les  apparitions  aux  esprits 
élémentaires  ;  ceux  qui  la  partaient 
croient  que  chaque  élément  est  rem- 
pli d'un  certain  nombre  d'esprits  ; 
(nie  les  astres  sont  la  demeure  des 
Salamandres  ;  l'air,  celle  des  Sylphes; 


S  P  II 

l'eau ,  celles  des  Nymphes  j   et  la 
terre ,  celle  des  Pygmées. 

La  quatrième  opinion  regarde 
comme  des  spectres  les  exhalai- 
sons des  corps  qui  pourrissent.  Les 
partisans  de  cette  hypothèse  croient 
que  les  exhalaisons  ,  rendues  plus 
épaisses  par  lair  de  la  nuit ,  peu- 
vent représenter  la  figure  d'un 
homme  mort.  Cette  philosophie  n  est  ' 
pas  nouvelle  :  on  en  îrou\e  des  traces 
dans  les  anciens,  et  sur-tout  dans  lu 
Troade  de  Sénèque. 

Enfin ,  lacinquième opinion  donne, 
pour  cause    des  spettres,  des  ope-  '. 
rations  diaboliques.  Ceux  qui  la  sui-  ' 
vent  supposent  la  vérité  des  appari-  : 
lions  comme  un  fait  historique  dont 
on  ne  peut  point  <iouter  ;  mais  ils 
croient   que  c'est    l'ouvrage  du    dé- 
mon  qui ,  se  formant  un   corps   de 
l'air  ,   s'en    sert   pour  ses  dillérents 
desseins.  Ils  soutiennent  que  c'est  la 
manière   lu    plus    convenable   et   la 
moins  embarrassante  pour  expliquer 
les  apparitions. 

Spéculatrice  ,  surnom  de  Diane  , 
à  Elis,,  ville  du  Péloponnèse- 

Spel.€um  était  une  caverne  où  les 
solo;  ts  étaient  initiés  aux  nn stères 
du  dieu  Mithra.  Il  y  avait  dans  cette 
caverne  des  figures  monstrueuses  du 
So!eil  sous   divers  emblèmes. 

Spélaïte  ,  surnom  d'Hercule,  de 
Mercure  et  d'Apollon,  peut-être 
parcequ'on  les  nonorait  dans  un 
antie  sacré.  Rac.  Spelaion  ,  grotte, 
antre. 

Sprrchius,  fleuve  de  lajPhthiotide. 
Pelée  ,  dans  Homère  ,  lui  voue  la 
chevelure  d'Achille  son  fils,  si  celui-ci 
revient  heureusement  dans  sa  patrie 
après laguene  deTroie. Cette  es|jèce 
de  vœu  était  familière  aux  Grecs. 

SphÉrus,  écuyer  de  Péiops  fils 
de  Tantale. 

Sphikx  ,  monstre  fabuleux ,  auquel 
les  anciens  donnaient  ordinairement 
un  visage  de  femme  avec  un  corps 
de  lion  couché.  Rien  de  plus  com- 
mun que  le  Sphinx  dans  les  niomi- 
naents  égyptiens.  Les  uns  sont  re- 
présentés avec  des  ailes  ;  d'antres  , 
sans  ailes,  mais  avec  de  longues  tresses 
de  cheveux.   Plutartjue  dit  quoo 


s  P  H 

iiiPttait  des  Sphinx  dans  les  temples 
Jes  Egvpticns,  pour  marquer  que  la 
eliirton  égyptienne  était  tout  énig- 
iiatique. 

La  Sphinx  la  plus  fameuse  dans 
a  fable  est  celle  ae  Thèhes,  qu'ffé- 
node  fait  naître  d'Echidna  et  de 
Fyphon  ,  père  et  mère  de  ce  qu'il 
r  avait  de  plus  nionstnieux.  Junon  , 
rritée  contre  les  Thébains ,  envoya  ce 
nonstre  dans  le  territoire  de  Thèbes 
jour  le  désoler.  On  représentait 
a  Sphinx  de  Thèbes  difiéreninicnt 
le  celles  d'Egypte:  elle  avait  la  tète 
!t  le  sein  d  une  jeune  filîe  ;  les 
;riffes  dun  lion,  le  corps  dun  chien , 
a  queue  d'un  dragon  ,  et  les  ailes 
wmrne  les  oiseaux.  Elle  exerçait  ses 
avages  sur  le  mont  Phicée  ,  d'oi*! 
e  jetant  sur  les  passants  ,  e!Ie  leur 
woposait  des  énigmes  difficiles  ,  et 
nettait  en  pièces  ceux,  qui  ne  pou- 
rient  les  expliquer.  Voici  l'énigme 
[u'elle  proposait  ordinairement  : 
;  Que!  est  l'animal  qui  a  quatre  pieds 
I  le  matin  ,  deiLX  sur  le  midi ,  et 
1  trois  le  soir?  »  Sa  destinée  portait 
[u'elle  perdrait  la  vie  dès  qu'on 
urait  deviné  son  énigme.  Déjà  plu- 
ieurs  personnes  avaient  été  victimes 
u  monstre  ;  et  ïhèbes  se  trouvait 
!ans  de  grandes  alarmes  ,  lorsquŒ- 
ipe  se  présenta  pour  expliquer 
énigme,  et  fut  assez  heureux  pour 
i  deviner  :  il  dit  que  cet  animal 
tait  l'homme ,  qui ,  dans  son  en- 
jnce  ,  qu'on  devait  regarder  comme 
;  matin  de  sa  vie  ,  se  tramait  sou- 
pnt  sur  les  pieds  et  sur  les  mains  ; 
ers  le  midi ,  c.-à-d.  ,  dans  la  fcrce 
e  son  âge  ,  il  n'avait  besoin  que 
e  ses  deux  jambes;  mais  le  soir, 
à-d. ,  dans  sa  vieillesse,  il  avait  be- 
)in  d'un  bâton ,  comme  dune  troi- 
ème  jambe  ,  pour  se  soutenir.  La 
phinx  ,  outrée  de  dépit  de  se  voir 
çvinée ,  se  cassa  la  tète  contre  un 
rf'her. 

Il  v  en  a  ,  dit  Pausanias,  qui  pré- 
ndent  que  Sphinx  était  fille  nnlu- 
'lle  de  Laïus  ;  que .  comme  son  père 
limait  beaucoup  ,  il  lui  avait  donné 
»nnaissance  de  loracle  que  Cad  mus 
ait  app<jrté  de  Delphes.  Après  la 
firt  de  Laïus,  ses  enfants  se  dispu- 


S  P  H  5<)i 

tèrent  le  royaume  ;  car  ,  ontre  son 
fils  légitime ,  il  en  avait  laissé  plu- 
sieurs de  diverses  concubines.  iVIais 
le  royaume  ,  suivant  l'oracle  de  Del- 
phes, ne  devait  appartenir  qu'à  un 
ài^s  enfants  de  Jocaste.  Tous  s'en  rai^ 
jiortèrent  à  Sphinx ,  qui ,  pour  éprou- 
ver celui  de  ses  frères  fpii  avait  le 
secret  de  Laïus  ,  leur  faisait  à  tous 
des  «juestiôns  captieuses  ;  et  ceux 
qui  n'avaient  point  connaissance  de 
l'oracle  ,  elle  les  condanmait  à  mort  , 
comme  n'étant  pas  habiles  à  succéder. 
Œdipe ,  instruit  de  l'oracle  par  un 
songe  ,  s'étant  présenté  i  Sphinx  , 
fiit  déclaré  successeur  de  Laïus. 
D'autres  ont  dit  que  Sphinx  ,  fille 
de  Laïus,  peu  contente  de  n'avoir 
point  part  au  gouvernement  ,  s'é- 
tait mise  à  la  tête  d  une  troupe  de 
bandits  qui  commettaient  mille  dés- 
ordres aux  e  virons  de  Thèbes;  ce 
qui  la  fit  regardercomme  un  monstre. 
Les  griffes  du  lion  marquaient  sa 
cruauté  ;  son  corps  de  chien  ,  les 
désordres  dont  une  fille  de  ce  carac- 
tère était  susceptible;  ses  ailes,  1  agi- 
lité avec  lafpielle  elle  se  transportait 
pour  éviter  les  poursuites  des  Thé- 
bains  ;  ses  énigmes  ,  les  embiiches 
quelle  dressait  aux  passants,  les  atti- 
rajit  dans  les  rochers  et  dans  les  brous  - 
sailles  du  mont  Phicée  où  elle  ha- 
bitait ,  et  dont  il  leur  était  impossible 
de  se  déraeer  ,  faute  d'en  savoir  les 
issues  qn  elle  connaissait  parfaite- 
ment. Œdipe  la  força  dans  ses  re- 
tranchements ,  et  la  fit  mourir. 

Hérodote  parle  aussi  d'un  An- 
drosphinx ,  à  qui  il  donne  une  tète 
d  homme.  On  voit  un  de  ces  Sphinx, 
auprès  des  grandes  pyramides  d'E- 
gvpte  ,  environ  à  quatre  milles  du 
Caire ,  vers  l'occident  ,  proche  le 
rivage  du  Nil.  Il  est  d'une  gros- 
seur extraordinaire  ;  et  l'on  doute  si 
cette  figure  monstrueuse  a  été  tail-- 
lée  d'une  roche  que  la  nature  aiti 
formée  en  cet  endroit ,  ou  si  elle 
a  été  transpf)rlée  d'ailieurs  :  ce 
qui  est  assez  vraisemblable  ,  parce» 

3ue  les  terres  des  environs  sont, 
es  sables  déliés  et  unis.  Pciur  s'em 
éclnircir,  on  a  voulu  creuser  sous  le 
Sphinx;  mais   on  n'a.  pu  en  venir 


592  s  P  H 

;i  l)Oiit ,  pavcpqu'il  est  enseveli  dans 
le    saJ)ie   justjuaux   ép:iules.    Cette 
fifîure  est  toute  d'une  pièce ,  et  la 
iiiulièrc  eu  est  fort  dure.  Les  histo- 
liens  racontent  plusieurs  fables  de 
«ictte  fii^ure.  Ils  disent ,  entr'autres  , 
qu'elle    rendait    des    oracles  ;    mais 
c'était  une  fourberie  des  prêtres,  qui 
avaient  creusé  un  canal  sous  ten-e  , 
lequel   alxjutissait  à   la    tète   et   au 
veulre   de  ce  monstre,  et  passaient 
par-là   pour    rendre   leurs*  réponses 
é({uivo({\ies  ù  ceux  qui  venaient  con- 
sulter l'oracle.  Counne  le  son  de  la 
voix  augmentait  extrêmement  dans 
le  creux  de  cette  figure  ,  et  qu'il  n'en 
sortait  que  par  la  l)ouche ,  il  iaisail  un 
f;rand  hniit  ;  et  les  païens  ,  trop  cré- 
dules, s'imaginaient  entendre  la  voix 
torrihie  de  c(  tte  prétendue  divinité. 
Pline  rapporte  qu'il  >  avait  un  grand 
nombre  de  ces  Sphinx  dans  les  lieux 
inondés  par  le  JNil,  pour  connaître 
raccroissement  de    ses  eaux.  Abcn 
Vaschia  ,  auteur  célèbre  ,  est  au'isi 
de  ce  sentiment.  Le  Sphinx  ,  à  cause 
du  sens  allégorique  que  les  Egyptiens 
lui  donnaient ,  était  dépeint  en  deux 
luanières ,   ou  sous    la    forme   d'un 
monstre  qui  avait  le  corps  d'un  lion 
et  le  visai;e  d'une  lille,  où  sous  la  fi- 
gure duu  lion  étendu  sur  un  lit  de 
justice.  La  première  ligure  était  pour 
marquer  laccroissemeut  du  Nil  ;  et 
la'secoaJe  représentait  Moinyhta  , 
divinité    égyptienne  qui    comman- 
dait .Mir  les  eaux  ,  et  était  couiuie  la 
directrice  des  débordements  du  Nil. 
Ces  figures  ne  sont  pas  une  preuve 
que  ces  peuples  aient  cru  qu'on  trou- 
vait de  semblabies  animaux  eu  quel- 
que endroit  du  monde.  Ce   n'étaient 
que  des  end>lèmes  et  des  caractères 
sensibles  qui  exprimaient  leurs  pen- 
sées ;   et  les  Sphinx  ne  signifiaient 
autre  chose  que  l'élat  où  le  Nil  est 
quand  il  inonde  l'Egvpte.    Comme 
CCS  iuondatious  arrivent  aux  mois  de 
Juillet  et  d'Août,  lorsquele  soîeil  par- 
fouit  les  signes  du   Lion   et  de  la 
\iergc,  et  que  les  Egyptiens  sont 
nalurrlltmeiit   juntes  à   f^ire  de  ces 
sortes <1  unions  monstrueuses;  ils  ima- 
ginèrent cette  figure  rampant  contre 
teaC;  (.omposée  de  la  tête  d'une  iillc 


S  P  L 

et  du  corps  d  un  lion  ,  pour  marqnsr 
que  le  Nil  se  déi>ordait  lorsque  le 
soleil  parcourait  ces  deux  signes. 
Quelqti.s  uns  croient  que  de  là  est 
venue  la  coutimie,  chex  les  Egyptiens, 
et  ensuite  chez  tous  les  peuples  de 
l'Europe  ,  de  faire  les  luvaux ,  les 
canelhs  et  les  robinets  de  tontaines  , 
en  forme  de  tète  de  lion.  Les  anciens 
mettaient  aussi  des  Sphinx  au-devant 
de  leurs  temples ,  pour  faire  connaître 
que  la  science  des  choses  divines  est 
enveloppée  de  mystères  et  d'énigr.ies.  : 
Il  le  donnaient  aussi  pour  attribut  à 
la  Prudence  et  au  Soleil,  à  qui  rien 
n'est  caché.  Auguste  avait  unS[:hiiix 
sur  son  cachet  ;  hiéroglyphe  par  le-  ^ 
quel  il  faisait  entendre  que  les  secrets 
des  gouvernauts  doivent  être  invio- 
lables. 

Diodorc  assure  qu'on  trouve  dansj 
l'Ethiopie ,  dans  le  pays  des  Tro- 
glodytes ,  de  vrais  Sphinx  ,  qui  sont 
d  u!ie  figure  seiv'i*lable  à  celle  que 
leur  donnent  les  peintres,  excepté 
quils  sont  plus  vélos.  Ces  animaux , 
sont  très  doux  et  très  dociles  de  leufi 
nature  ,  et  ils  apprennent  aisément 
tout  ce  qu'on  leur  montre.  Aujour- 
d'hui la  représentation  des  Sphinx' 
fait  l'ornement  de  nos  jardins  :  oi^ 
les  met  .'ur  les  rampes  des  terrasses «^ 
comme  les  deux  Sphinx  de  marbre^ 
blanc  qui  sont  à  Versailles.  "j 

SpHr.AGiTtDEs,  nom  des  nympheM 
du  moï  t  Cithéron  ;  d'un  antre  quu 
leur  était  consacré  ,  nommé  SphraÀ 
gidiiini. 

Spicifera  Dea  ,  la  déesse  qui 
poite  des  épis  ,  Cérès. 

SpiïscensisDeus,  le  dieu  des  épi-i 
nés.    On  l'invoquait   pour    qu'il   le 
empêchât  de  croître  dans  les  chamj 
ensemencés. 

Spim'ui.mcion  ,  Spinturnix  ,  1| 
même  que  le  Sphinx. 

Spio  ,  nymphe  ,  fille  de  Nérée 
de  Doris.  / 

SpLA^CHNOTOMOS  ,   qui  coripc  lé 
viscores  ,    dieu  qui  ,  en  ChypreJ 
avait  obteiui  des   autels   en  re^o^ 
naissance  de   ce  qu'il   avait    appr 
aux  hommes  à  se  réunir  dans  des  fe*j 
tins.'  liac.  Spliinchiioii ,   viscère^ 


Lcm.'iein,  ^   couper. 


Spleîuec». 


s  T  A 

SpleKbecr.  (  Iconol.  )  On  la  ca- 
ractérise ;  ar  une  lianie  d  ua  aspect 
imposant .  vêtue  d'une  roite  de  pour- 
pre enrichit  d"or.  La  massue  »ur  la- 
quelle elle  s'appuie  était ,  chez  les 
auciens  ,  le  sv  bole  des  vertus  , 
comme  la  chaîne  et  la  niédaille  dor 
en  étaient  la  réc<jnipense.  Elle  porte 
une  couronne  d'fa-, acinthe,  Heur  t.é- 
diée  à  Apullon  ;  et  le  îlainLean  a  lumé 
quelle  tient  fait  aliusion  a  léclat  des 
telles  actions. 

—  DE  ^OM.  Ce  sont  à-peu-près  les 
mêmes  attril.uts. 

SroDius,  lie  cv/z</res,surnomd'A- 
polloii.  Rac.  Syodoi.  /''.Spo>dils. 
SpoNDAULAVÎoyeur  de  llùte  ou  de 
tout  autre  instrument,  qiii  durant  le  s;i- 
crilice  jouait  à  loreille  du  prêtre  quel- 
que air  convtnab'e  pour  l'ein pécher 
nie  rien  écouter  qui  pût  le  i  istraire. 

Spotimva.tjuipresideaiyxliiiiiés. 
Ruc.SportiU-,  traité.  Apoiiou  Spon- 
dms  a\ait  à  Thèhcs  un  aule!  fait  <KP 
la  cendre  des  vittiui*  s.  Là  se  prati- 
quait une  divination  tirée  de  tout 
I  ce  que  l'on  avait  pu  apprendre,  soit 
par  la  renommée  ,  soit  autrement. 

Sponsor,  garant,  surnom  sous  le- 
quel Sp.  Portumius  avait  dédié  un 
temple  à  Jupiter. 

SiABiLiNus,  le   même  que  Sta- 

TANLS. 

Stabilité.  (  Iconol.  )  La  figure 
dont  on  se  sert  pour  caractéri-er  ce 
sujet  est  vêtue  d  ime  draperie  noire, 
qui  ne  peni  p!u'<  être  chaneée  par  la 
laalure.  Le  cuite  de  raarhre  sur  le- 
quel elle  esi  ;;s-ise  ,  el  les  dcus  p  eux 
pi.'.ntés  u  ii-}i!i>  iih  eu  terre  ,  t.ur  les- 
quels elle  s'appuie,  si^'nifient  quelle 
est  ferme  et  iuuuuah'e. 

SrABiHToR  ,  if'ni  soutient ,  qui 
ajjennit,  nom  de  Jupiter. 

Staphylè  ,  n ymi^he  dont  Bacchiis 
devint  amoureux  :  après  l'avoir  rendue 
sensible  ,  il  la  mctamorpLosa  en 
vi_ne ,  ou  en  grappe  de  raisin.  Rue. 
SUiph  rlè  ,  raisin. 

I.  Staphïlus,  père  d'Anius.  Se- 
lon quelques  auteurs  ,  il  était  fils  de 
Thésée  et  d' Ari;tiie ,  et  selon  d'.utres 
de  Racchus  et  d'Ei  icône  que  ce  dieu 
trompa  sous  la  forme  d'une  prapoe 
de  raisin.  D'autres  racoateut  que  Sta- 

Tome  ir. 


S  T  A  593 

phylus  était  un  Lerf;er  du  roi  Œnée, 
et  qu'avant  remarqué  qu'une  des 
chèvres  qu'il  conduisait  revenait  tou- 
jours pins  tard  et  plus  f;aie  que  les 
autres,  il  la  suivit  un  jour,  et  la  trouva 
dans  un  endroit  écarté,  OlI  elle  man- 
geait ou  raisin  ,  fruit  dont  l'usa/ije 
avait  jusques-là  été  inconnu.  Sta- 
phvhis  en  porta  à  Œnée  ,  qui  eu  fît 
du  vin  ;  el  ce  fut  du  nom  de  ce  roi 
que  les  Grecs  donnèrent  à  cette  li- 
queur îe  nom  d'Oiaos.  Pivbus. 
2.  —  Fiis  de  Silène. 
Stata  ,  déesse  quon  invoquait 
pour  qu  elle  arrêtât  les  iiicendies  ,  ut 
i  icemlia  slare-iU  On  l'honorait  à 
Rome  dans  le  marché  public ,  eu 
aiUioiant  de  grands  leux  en  sou  hon- 
neur. 

^.SrATANCS,  Statilinus  ,  dieu  au- 
quel on  faisait  des  vofux  quand  les 
enfants  commençaiî'nt  à  pouvoir  se 
■éouicnir  sur  leurs  pieds. 

S.ATiNA,  déese  romaine  ;  on  l'in- 
votjuait  pour  le  même  objet  que  le 
dieu  Statanus. 

Stator,  surnom  que  les  Romains 
donnèrent  à  Jupiter,  parcequ'il  avait 
arïèté larmée  roiuaine dans  sa  fuite. 
Romains,  \ovanl  ses  soldats  plier  dans 
un  co!i!b;it  tonlre  les  Samnites  ,  pria 
Jupiter  de  rendre  le  courage  aux  Ro- 
raaiiis.  Sa  prière  fut  exaucée  ;  et  en 
mémoire  de  cet  événement  Romulus 
l>àtit  un  temple  à  cedjeu  au  pied  du 
mont  Palatin ,  sous  lelilre  de  Stator, 
celui  qui  anèie.  La  statue  qu'on  lui 
'  c-in^acra  représentait  Jupiter  delx)ut, 
tenant  la  pique  deia  main  droite,  et 
la  foudre  de  la  paut  lie.  Cicérou  rap- 
{lorle  que  le  consul  Flamniius,  mar- 
chant contre  Annil  al  ,  tomba  tout 
u'uncoup  ,  lui  et  son  cheval,  devant 
Jupiter  Stator;  ce  que  ses  tronpes 
prirent  pour  un  mauvais  augure  ,  ou 
piutq^  pour  un  avis  que  le  dieu  lui 
donnait  de  ne  pas  a^ler  combattre  : 
mais  le  consul  méprisa  l'avis  ou  Tau- 
pure  ,  et  fut  battu  à  la  journée  de 
Thrusv'nène. 

Statve.  L'origine  en  remonte  aux 
temps  les  plus  reculés  ,  et  Cé'lrénus 
en  attribue  l'invention  à  Saruch  , 
bisafeul  d'Abraham.  D  aljord  on  n'en 
fît  quç  pour  honorer  les  morts ,  mait 

» 


594 


S  T  A 


bientôt  ce  témoignage  de  respect  dé- 
généra en  culte  superstitieux  ,  et  l'on 
finit  par  adorer  ce  qu'on  avait  a. nié. 
Après  l'argile ,  on  employa  la  pierre 
pour  faire  des  statues,  mais  ce  ne 
furent  que  des  masses  informes.  Les 
Grecs  perfectionnèrent  l'art ,  après 
l'avoir  reçu  des  Egyptiens,  et  eurent 
autant  de  statues  qu'ils  avaient  de* 
dieux  ;  ils  les  plaçaient  au  nu'Iieii  des 
temples  dédiés  h  ces  divinités  ,  sur 
un  endroit  éleA'é  et  fermé  de  tous 
côtés.  La  coëffure  ordinaire  de  ces 
statues  consistait  à  relever  leurs 
cheveux  sur  le  front  ,  et  à  les  y  re- 
tenir avec  un  bandeau  en  pointe.  On 
leur  mettait  aussi  ù  la  ma  ii  une  es- 

ijèce  de  long  hitton  courljé  par  le 
laut ,  un  des  attributs  de  la  divinité. 
Il  était  défendu  aux  statuaijes  'd'y 
mettre  leur  nom.  Les  Romains  imi- 
tèrent les  Grecs  ,  quoique  IVuina 
eût  exclu  toute  figure  du  culte  qu'il 
établit  en  l'honneur  de  ses  divinités. 
Aj)rès!ui,  la  défense  tomba,  et  Ion  ne 
vit  que  des  statu»  s  dans  les  temples. 
Les  conquêtes amnèrent  dans  iai  ville 
les  dieux  despeu[)les  vaincus ,  et  dans 
Jlome  il  V  avait  quatre  cents  vingt 
temples  oriiés  de  figures  de  divinités. 
On  distinguait  plusieurs  espèces  de 
statues  ;  i".  celles  qui  sont  plus  pe- 
tites que  nature;  2°.  celles  qui  sont 
égales  au  naturel  ;  3".  (elles qui  sont 
plus  grandes  ({ue  nature;  4' •  celles 
qui  vont  au  triple  et  au-delà,  et  qu'on 
appelle  colosses.  Les  anciens  repré- 
sentaient des  figures  d'hounnes  ,  dé 
rois  €t  de  dieux  même,  sous  la  pre- 
mière esjièce  :  la  deiixième  était  la 
récompense  des  personnages  distin- 
gués par  leurs  talents  ou  leurs  ser- 
vices :  la  troisième  était  réservée  aux 
rois  et  aux  empereurs  ;  et  celles  qui 
av:.ient  le  douliie  de  la  grandeur  hu- 
maine étaient  affectées  aux  hé'os; 
erifin  la  quatrième, c-à-d.  la  grandeur 
colossale,  était  destinée  aux  dieux. 
Chez  les  Grecs  ,  les  statues  étaient 
toujours  nues  ,  les  artistes  étant  ja- 
loux de  l'ail  e  briller  toute  rexcellence 
de  leur  art  ;  «hez  les  Ron«iins,  elles 
<'t:  ieiit  toujours  cfjiivertes  et  lia- 
Ldlées  suivant  l'état  de  celui  qu'elles 
r€ptéseutaieut.   f^oy.  PiLLADitM  , 


S  T  E 

Pygmalion  ,   Pénates  ,   Anchise 
Thoas  ,  Colosse,  LaodAmie. 

Stellé  ,  Stellio  ,  jeune  enfani 
changé  en  lésard.  Cérès  cherchant  s; 
fille ,  accablée  de  soif  et  de  lassitude 
alla  frapper  à  la  porte  d'une  ca- 
bane ,  d'où  sortit  une  vieille  fenmie 
nommée  Eaulio,  à  qui  elle  demanda 
à  boire.  Cette  bonne  femme  lui  ayant 
présenté  un  breuvage ,  la  déesse  l'a- 
vala avec  tant  d'avidité,  qu'un  jeime 
enfant  qui  était  dans  la  cabane , 
éclata  de  rire.  Cérès ,  piquée  ,  jeta 
sur  lui  ce  qui  restait  dans  le  vase ,  et 
le  changea  en  lésard.  Rac.  Stellio , 
espèce  de  lésard. 

Stémes  ,  fêtes  athéniennes,  où  les 
femmes  s'attaquaient  de  railleries  el 
de  brocards. 

Stentor.  Jimon,  dans  Homère. 
jiretid  la  ressemblance  de  Stentoi*! 
dont  la  voix  était  plus  éclatante  qu€ 
l'airain  ,  et  qui  seul  se  faisait  en- 
tendre de  p!us  loin  que  5o  hommes 
des  plus  roliustes  ;  sa  voix  servait 
de  trompette  à  l'armée. 

StÉphanitès  ,  exercice  grec,  où 
le  prix  du  vainqueur  était  une  simple 
couronne. 

StÉph  ANOPHORES ,  prêtres  ou  pon- 
tifes particuliers  d'un  ordre  distingué, 
qui  jiortaient  une  couronne  de  lau- 
rier, et  quelquefois  une  d'or,  dans 
les  cérémonies  publiques.  Ce  sacer- 
doce était  établi  dans  plusieurs  villes 
d'Asie,  à  Smvrne,  à  Sardes  ,  ;i  Ma- 
gnésie du  Méandre,  à  Tarse,  et  ail- 
leurs, hac.  St^phanos,  couron; 

Sterctlius,  Stercutitis  ,  i" 
CUTus,  Stei\quii.inus    divinit 
présidaient    aux   engrais.   Qv 
uns  croient  que  c'était  unsurni.iM  «e 
Saturne,  comme  inventeur  de  l'agri- 
culture ;  d'autres  y  reconnaissent  la 
Terre  elle-même. On  trouveau-siFau- 
nus  avec  les  deux  derniers  surnoms. 

Stérilité.  (  Iconol.)  On  la  figure 
par  une  femme  sans  mamelles ,  qui  a 
près  d'elle  la  bêche  et  la  charrue  ,  et 
coatemple  avec  tristesse  Acs  siHons 
H*i!fi!  n'a  poussé  que  des  épitM^s.  On 
rexf.rinie  ern  ore  p;r  une  femme 
d'un  maintien  languissant  et  d'un 
visai'e  rn<'lan(i»hi>ue.  Elle  s'appuid 
sur  une  mule,  et  tient  ime  braucht 


s  T  H 

le  saule  ;  attrilmts  qui  lui  convien- 
leat ,  comme  ne  portant  de  fruits  ni 
un  ni  l'autre.  Elle  tient  et  regarde 
lu  bouquet  d'apios,  plante  de  l'isle 
le  Candie ,  faite  à-peu-près  comme 
la  rue  ,  et  cpii  a  la  même  propriété. 
Pline  ,  1.  20  ,  ch.  1 1  ,  dit  (lue  dans 
le  cœur  de  Tapios  naissent  de  petits 
^ers  qui  rendent  stériles  les  femmes 
et  même  les  hommes  qui  en  mangent. 
StERKOMANTis,  un  des  noms  de  la 
Pvtiiie.  Ce  mot  a  la  même  signiUca- 
tion  (\a  £ ngastriinythe.  Rac.  Ster- 
noii ,  poitrine  ,  sein. 

i.StÉf.ope,  un   des  plus  habiles 
for^TOîis  de  Vulcain. 

1. —  Une  des  fiiies  d'Atlas,  femme 
d'Œnomuiis  ,  roi  de  Pise. 

3.  —  Nymphe  ,  fenune  de  Mars. 
4. —  Fiie  de  Partliaon,  et  mère 
iSes  Sirènes. 

5.  6.  7.  8.  9. —  Filles  d'Acaste ,  de 
Cébrion  ,  de  Céphée  ,  de  Danaiis  et>., 
de  Pieiiron. 

SïéropégÉrette  ,  surnom  £;rec  de 
Japiter,  qui  répond  i\  Fuigttrator. 

St^sichore  ,  poète  lyrique  de  Si- 
cile ,  dont  il  ne  nous  reste  que  quel- 
que^ fragments.  Ce  poète  avant  fait 
des  vers  contre  Hélène  ,  les  Tynda- 
rides  ses  frères  le  rendirent  aveuiile. 
D  n  Crotoniate  ,   envoyé  par  l'oracle 
dana  l'isle  de  Leucé,  y  trouva  Hélène 
vivante  ,  mariée  à  Achille  ;  et  cette 
princesse  lui  recommanda  d'avertir 
St'sichore ,  à  son  retour  en  Sicile  , 
qu'il  n  avait  perdu  la  vue  que  pat  un 
effet  de  sa  vengeance  ;   avis  dont  le 
poète  profita    si  bien  ,   que   peu  de 
temps  après  il  chanta  la  palinodie. 
C'est  à  lui  qu'on  attribue  l'apologue 
ingénieux  de  l homme  ,  du  cerf  et 
du  cheval ,  c^u  Horace  ,  Phèdre  et 
la  Fontaine  ont  si  bien  versifié. 

i.Sthénélé,   femme  de  Méné- 
Lius  ,  mère  de  Patrocle. 
2. —  Fil!e  d'Acaste. 
3.  —  Fille  de  D.maiis. 
Stheneleia  Proles,  Cycnus,  Cls 
Je  Sthéiiéius. 

Sthénéleïtjs  ,  Eur^'Sthée,  fils  de 
Sthi'riélus. 

fr .  S THÉNÉms,  roi  d' Argos  et  de  My- 
ènes  ,  fils  de  Pcrsée  et  d'Andromède. 


S  T  O  595 

pagnons  d'Hercule  dans  son  expé- 
dition contre  les  Amazones,  y  fut 
tué  d'un  coup  de  ilèche,  et  enterré 
sur  la  cote  de  Paphiagonie.  Lorsque 
les  Argonautes  y  vinrent  ,  Sthéné- 
lus  obtint  de  Proserpine  la  j.er- 
niission  de  venir  voir  ces  héros  ,  leur 
apparut,  et  les  pria  de  lui  éieverun 
tombeau  sur  le  rivai;e. 

3.  —  Fils  de  Capanée  ,  fut  im  des 
Episones  qui  renouvelèrent  la  euerre 
do  ïhèbes  :  il  se  trouva  aussi  au  siège 
de  Troie ,  où  il  commaudait  les  Ar- 
giens,  avec  Diomèn'e  et  Eur>ale. 

Sthém.vde,  déesse  de  la  force, 
suriiom  de  Minerve  honorée  à  Tré- 
zèiie.  Rac.  Sthc/ios  ,  force. 

Sthémes  ,  fête  argienne  ,  proba- 
blement en  l'honneur  de  Minerve 
Sthéniade. 

Stuenids  ,  fort  y  robuste ,  somotn 
de  Jupiter  chez  les  Argiens. 

S  théko  ,  une  des  Gorgones.  Rac. 
SUienos ,   force. 

S^HÉ^OEÉE  ,  femme  de  Prœtus  , 
roi  d  Arf;os  ,  porta  son  mari  à  faire 
pé:  ir  Eellérophon  ,  parceque  ce 
jeune  prince  avait  refusé  de  consen- 
tir à  l'amour  de  cette  princesse.  V. 

BBI.t.ÉROl'HON   ,    PrcETIS. 

Stichil's  ,  Grec  tué  par  Hector , 
dans  \ Iliade. 

Stilbé  ,  fil!e  du  fleuve  Pénée ,  eut 
d'Apollon  deux  fils  ,  Centaurus  et 
Lapithus. 

Stilbo  ,  /e  reluis  ,  nom  donné  à 
Mercure  comme  réglant  le  cours  de 
la  planète  de  ce  nom. 

SïiMicoN  ,  berger  ,  dans  Virs^ile% 

Stimula,  déesse  qui  aiguillonnait 
les  hormnes  ,  et  les  faisait  agir  avec 
impétuosité. 

SriPHiLus  ou  Stipheïds  ,  un  des 
Centaures  tués  aux  noces  de  Piri- 
thoijs. 

Stiritis  ,  surnom  de  Cérès  hono- 
rée à  Stiris  ,  en  Phocide.  Sa  statue 
tenait  un  flambeau  de  chaque  main. 

Stophée  ,   surnom  de  Diane. 

Stophies  ,  fêtes  que  l'on  célébrait 
à  Erétrie  en  l'honneur  de  Diane. 
Hésichius ,  qu  ,en  parle,  ne  nous 
apprend  point  leur  origine. 

STOEJUNKARE(.>/)^fA.Z>ap;>0«.), 

divùûlé  adorée  par  les  Lappons.  Elle 
Pp  a 


5g6  5  T  O 

est  inferifure  à  Thor,  autre  divinitt? 
des  mêmes  peuples  ;  et  c'est  ce  que 
son  nom  même  désigne.  Junkarc 
si£;nifie  gouverneur  :  c.-A-d.  que 
Thor  le  commet  comme  son  lieute- 
nant pour  jsouverner  les  hommes  , 
«t  plus  particulièrement  encore  les 
bêtes;  car  c'est  à  lui  que  les  Lappons 
s'adressent  lorsqu'ils  vont  à  la  chasse, 
pour  obtenir  un  heureux  succès.  Les 
rochers  ,  les  marais  ,  les  cavernes  , 
sont  des  lieux  spécialement  consa- 
crés à  Storjunkare  ;  et  c'est  dans  ces 
endroits;que  les  Lappons  assurent  que 
ce  dieu  daiene  souvent  les  honorer 
de  sa  visite.  Storjunkare  est  fait  de 
pierre  ,  et  sa  statue  est  travaillée 
avec  la  dernière  grossièreté.  Souvent 
même  les  Lappons  ne  se  donnent  pas 
Ja  peine  de  façonner  la  pierre  dont 
ils  veulent  faire  un  dieu.  Ils  la  lais- 
sent Lrute  telle  qu'elle  se  trouve  dans 
les  niontaf;nes  ;  et  comme  de  pareils 
dieux  ne  leur  content  j?uère  à  faire  , 
quelquefois  autour  de  la  principale 
pierre  qui  leur  représente  Storjun- 
kare ,  ils  en  placent  plusieurs  autres 
auxquelles  ils  donnent  les  titres  de 
femmes,  de  fils  onde  filles  de  ce  dieu. 
Ils  lui  donnent  amsi ,  i\  peu  de  frais  , 
une  famille  aussi  nomnreusp  qu'il 
leur  plaît  :  ils  sont  persuadés  que 
-c'est  Storjunkare  hii-mème  qui  les 
dirige  dans  le  choix  des  pierres  des- 
tinées à  le  représenter ,  lui  ou  ses 
enfants.  Ils  l'cgardent  aussi  ce  dieu 
connue  le  protecteur  de  leurs  mai- 
sons ;  et ,  dans  chaque  famille  ,  on 
lui  rend  des  honneurs  particuliers 
devant  la  pierre  qui  le  veprésente. 

Les  sacrifices  que  les  Lappons  of- 
frent h  Storjunkare  ont  cela  (Je  parti- 
culier ,  qu'on  passe  un  fil  rouge  au 
travers  de  Toi'eille  droite  de  la  vic- 
time. Celui  qui  sacrifie  prend  le 
bois  et  les  os  de  la  tête  et  du  cou  de 
la  victime ,  avec  ses  ongles  et  ses 
pieds.  Tout  cela  se  porte  sur  la  mon- 
tagne censaorée  à  Storjunkare  ,  en 
l'honneiu'  duquel  la  victime  a  été 
immolée.  Arrivé  h\  ,  le  dévot  Lapnon 
frotte  la  pierre  qui  représente  le  dieu 
avec  le  sang  et  la  graisse  de  la  vic- 
time. Il  place  derrière  la  pierre  le 
bois  du  i"«aae  immolé.    Il  attathe 


S  T  O 

les  parties  naturelles  de  lanimal  an 
bois  du  côté  droit  de  la  tête  ,  il  en- 
tortille au  bois  du  côté  gauche  un  fil 
rouge  auquel  pendent  un  morceau 
d'étain  et  une  petite  pièce  d'argent. 

Ils  font  quelquefois  des  festins  en 
l'honneur  de  ce  même  Storjunkare  ; 
alors  ils  tuent  la  victime  auprès  de 
l'idole  ,  font  cuire  sa  chair  ,  et  s'en 
régalent  avec  leurs  amis  ;  mais  ils  ne 
mangent  que  la  chair  de  la  tête  et  du 
cou  de  la  victime.  Il  arrive  quelque- 
fois que  la  montagne  où  réside  Stoi- 
juuKarf  est  d'un  accès  sidifKcile,  que 
pour  s'épargner  la  peine  d'v  m;»nter, 
les  Lappons  immolent  la  victime  au 
pied  de  la  montagne  ;  mais  alors  ilj 
trempent  une  pierre  dans  son  sang  , 
et  la  lancent  vers  le  haut  de  la  mon- 
tagne ,  afin  qu'elle  serve  de  preuve  it 
Storjunkare  du  sacrifice  qu'ils  vien-i 
nent  de  faire  en  son  honneur.  LeS 
Lappons  rendent  les  mêmes  honneurs 
aux  images  de  Storjunkare  quà  celles 
de  Thor  ,  c.-à-d.  qu'ils  les  renou- 
vellent deux  fois  l'année.  Celle  cé- 
rémonie consiste  ii  orner  la  pierre 
consacrée ,  en  été ,  de  branches  Je 
houleau  ,  et ,  en  hiver,  de  branches 
de  pin  ;  et  si  dans  ce  momeni  il« 
trouvent  la  pierre  légère  et  f;: 
lever,  ils  espèrent  que  le  dieu  i( 
vorisera;  niais  quand  ils  sentent  <  >  ne 
pierre  pesante  ,  ils  craignent  qnc  ''e 
dieu  ne  soit  en  colère  ,  et  ne 
fasse  «lu  nul.  Alors  ils  songent 
moyens  de  prévenir  cette  colèi^ 
l'instant  même  ils  lui  promc . 
quelques  nouvelles  victimes. 

Stoudek£tz  (  M.  SI.)  ,  lac  - 
qui   se    trouvait    dans    une    éj; 
forêt  de  l'isle  de  Rugen  ,  et  qu  ado 
raient  les  habitants  de  la  contrée.  O 
lac  était  très  poissonneux;   mais  I< 
respect  qu'on  avait  pour  la  sainteli 
de  ses  eaux  ne   permettait  pn^    '  ' 
prendre  un  seul  poisson.  Les  S!: 
adoraient    de    même    les   soin 
fleuves  et  l.'ics  ,  et  entr'autres  le  I  'j 
ntibe  et  le  Bog.   La  mort  eût  t't  '  ' 
peine  de  quiconque  aurait  eiif' 
les  usages  de  la  superstition.  O 
lébrait  des  fêtes  en  leur  honnein 
c'était  sur-tout  au  printemps,  an 
ment  du  dégel,  qu'on  témoigiaait  i" 


s  T  R 

de  ferveur.  On  plongeait  des  hommes 
dans  leurs  eaux,  et  niémeon  les  y 
novait  par  piété. 

Stratagème.  (  Iconol.  )0d  peint 
un  soldat  armé  ,  qui  est  aux  ajzuets 
derrière  un  retranchement  palissade. 
Il  couvre  un  piè|;e  en  étendant  des- 
sus une  draperie  d  étoffe  dur.  Près 
de  lui  est  un  renard  ,  attrilml  de  la 
ruse. 

1.  Stratius  ,  hellUjueux  y  sur- 
nom de  Jupiter. 

2. —  Ln  des  fils  de  Nestor. 
i.Stratomce,  fille  de Thcspius. 

2.  —  Fille  de  Fleuron. 

Strenia  ,  déesse  romaine  qui  pré- 
sidait aux  pr^jents  qu'on  se  faisait 
le  preciicr  jour  de  lan  ,  et  quon 
nommait  Strc/ia ,  étrenne  ;  on  cé- 
lébrait sa  fête  le  même  jour  ,  et  on 
lui  sacrifiait  dans  un  petit  temple 
pro<  lie  de  la  voie  sacrée.  On  en  fait 
aussi  une  déesse  qui  présidait  aux 
présents  et  aux  profits  inattendus. 

Stkema  ,  déesse  qui  apissjiil  ou 
faisait  aeir  avec  vigtieur.  Elle  était 
opposée  à  la  déesse  du  repos.  Les 
Ron  ains  lui  avaient  érigé  un  teniple. 
f^.  Agéxorie. 

Striba,  ou  Striboro  V  W.  SI.  ) , 
divinité  de  Riew ,  oii  sa  staine  fut 
aussi  érigée  par  ordre  de  Wladimir. 
On  ne  sait  rien  de  plus  sur  son  sujet» 

Stricte  ,  mouchetée ,  chienne 
d  Actéon. 

SfRi-RAMA-NAOMr  (  M.  Ind.  ), 
fétc  qui  tombe  le  neuvième  jour 
après  la  pleine  lune  dans  le  mois 
d  Avril ,  et  qui  est  très  célèbre  dans 
les  temples  de  Wishnou  ;  c'est  le 
jour  de  la  naissance  de  Piama  :  elle 
dure  neuf  jours.  Chaq  ;esoir  on  pro- 
n?èue  le  dieu  processionnellement 
dans  les  rues  sur  différentes  mon- 
tures,et  au  reîouron  l'expose  dans  un 
Madan,  ou  repos<iir  du  temple ,  pour 
y  recevoir  les  adorations  du  peuple. 

Stritaichevanals  (  3/.  Ind.  )  , 
troisième  subdivision  dans  la  tribu 
des  Brahmes.  Ce  sont  proprement 
les  Brahmes  de  Wishnou  ;  ils  sont 
chargés  des  cérémonies  dans  ses 
temples ,  et  sont  dans  leur  secte  ce 
que  les  Sivébramnals  sont  dans  celle 
de  Siva.    C'est  de  leur  tribu  que  se 


S  T  Y  Sgr 

tirent  les  Gourous  de  Wishnou  , 
nommés  ^djaners.  Cette  tribu  se 
subdivise  en  deux  autres  ,  dont  le* 
opinions  difïèreut  sur  la  nature  de 
Dieu  ;  l'une  se  nomme  V adahalers  , 
et  Fautre  Tngu.'ers.  On  les  dis- 
tingue par  le  signe  dn  front ,  qui 
ressemble  à  un  upsilon  :  celui  des 
premiers  descend  sur  le  nez  ,  et  se 
tennineen  pointe  ;  !es  Icrds  en  sont 
blancs,  et  la  marque  du  niilieujaime: 
le  signe  des  derniers  se  termine  en 
s'arrondissant  entre  les  deux  sourcils; 
les  bords  en  sont  blancs,  et  la  marque 
du  milieu  rouire.  Le  blanc  repré- 
sente Wishnou  ;  le  jaune  et  le  rouge, 
Lackshmi  son  épouse.  C  est  à  leuP 
lever  et  a  jeun  qu'ils  doivent  mettre 
CCS  sipucs. 

Stkophades  ,  isles  de  la  mer  lo- 
nie  ne ,  sur  la  côte  du  Péloponnèse  f 
habitées  autrefois  par  les  Harpyies, 
aujourd'hui  par  des  moines. 

Strophe  us,  surnom  de  Mercure  « 
qui  désire  un  homme  adroit  et  rusé 
dans  les  afiaires.  Rac.  Strophe  ,  dé- 
tour. 

1 .  Strophius  ,  roi  de  Phocidc , 
avait  épousé  Anaxibie  ,  soeur  d'Aea- 
memnon  ,  dont  il  eut  P\lade.  Ce  fut 
lui  qui  sauva  Oreste,  encore  enfant, 
de  la  cruauté  d'Episthe. 

2.  —  Fils  de  Pjlade  et  d'Electre. 
Strlfertaires,  hommes  pi-éposés 

pour  purifier  les  arbres  foudrotés» 
Cette  purification  consistait  à  oiïrir 
des  càteaux  sciis  ces  arbres. 

STRYM^o,  fille  du  dieuScamandre, 
et  femme  de  Laomédon. 

1 .  Si RYMOS ,  fleuve  de  Thrace,  sur 
les  bords  duquel  Orphée  déplorait  la 
mort  d'Eurydice. 

2.  —  Fils  de  Mars. 
StrvmokhjS  ,  pierrier  qui ,  dans 

V Enéide ,  a  la  main  droite  coupée 
par  Halésus. 

Stupidité.  Cochin,  n\>Tks  Ripa  , 
Tallé^orise  par  une  femme  vêtue  né- 
gligemment, coiu-onnée  de  narcisses» 
et  qui  en  tient  dans  sa  main.  Elle  est 
appuvée  ^ur  une  chèvre  qui  broute 
des  feuilles  de  la  plante  nommée 
Chardon  roland.    Voy.  Sottise. 

Stygius,  surnom  de  Jupiter,  lorfr^ 
qu'il  représente  Pluton . 

Pp  S 


SgS  S  T  Y 

StyckÉ  ,  fille  fie  D;inaûs. 

1.  Style,  Flétri,  tendre,  et  hé- 
roïque. (  Iconol.  )  On  l'exprime  par 
■un  eénie  qui  soutient  une  corne  d  a- 
hondance  remplie  de  fleurs ,  de  lu^rte 
et  de  laurier. 

1.  —  PLK  et  CHATIE.  (  Iconol.) 
On  le  désigne  par  un  f^énie  qui  tient 
une  plume  et  une  lime  entourées  de 
flenr>. 

Stymphale,  lac  d'Arcadie  :  il  y 
avait  sur  ce  lac  des  oiseaux  mons- 
trueux, dont  les  ai!rs,  la  tête  et  le  bec 
étaient  de  fer,  et  les  onples  extrê- 
mement crochus  :  ils  lanç:;irnt  des 
dards  de  fer  contieceux  qui  les  atta- 
quaient ;  le  dieu  Mars  les  avait 
lui-mèuie  dressés  au  combat.  Ils 
élaientcnsi  jjrand  nombre,  et  d'une 
f;rossi  ur  si  extraordinaire ,  que  ,  lors- 
qu'ils volaient  ,  leurs  ailes  étaient  ia 
clart<' du  soleil.  Hercule,  ajantreçu 
de  Miiierve  tme  espèce  de  timbales 
d  airain  propres  à  épouvanter  ces 
oiseaux  ,  s'en  servit  pour  les  attirer 
hors  ciu  bois  où  ils  se  retiraient ,  et  les 
extermina  à  coups  de  flè(;lfes.  On  croit 
qu'il  s'ajjit  ici  de  queirjues  troupes  de 
bri>:ands qui  ravageaient  !a  campagne, 
*;t  détruisaient  les  passants  aux  en- 
virons du  lac  Stvmphale.  Hercule 
trouva  peut-être  le  moyen  de  les  faire 
sortir  de  leurrelraile  ,  et  les  fit  périr 
avec  le  secours  de  ses  compagnons. 

Styvphalie  ,  Diane  ,  honorée  à 
Stymphale  ,  oi  elle  avait  une  statue 
de  bois  doré  ,  et  un  temple  dont  la 
voûte  était  ornée  de  figures  d'oiseaux 
stymplialides.  Sur  le  derrière  du 
temple  on  voyait  des  statues  de  marbre 
blanc ,  qui  représentaient  de  jeunes 
filles  avec  des  cuisses  et  des  jan)bcs 
d'oiseau.  Les  habitants  deStMiipliaie 
éprouvèrent  .  dit-on .  la  colère  de  la 
déesse  d'une  manière  teirible.  La  fête 
de  Diane  était  négligée  ,  on  n'y  o\y- 
servait  p'us  les  cérémonies  prescrites 

{lar  la  coutume.  Un  jour  les  eaux  du 
ac  grossirent  au  point  d'inonder  la 
campagne  l'espace  de  plus  de  quatre 
cents  stades.  Un  chasseur  qui  lan- 
çait une  biche  se  jeta  à  la  nage  d.nns 
cette  espèce  de  'ac,  et  ne  cessa  de 
poursuivre  l'animal  jusqu'à  ce  que  , 
tombé»   tous    deux   dans  le   même 


S  T  Y  . 

gou(Tre,ils  disparurent  et  se  noyèrent.  1 
Les  eaux  se  retirèrent  à  l'instant,  en  ^ 
moins  dun  jour  la  terre  parut  sèche.  | 
Depuis  cet  événement  ,  la  fête  de  j 
Diane  se  célébra  à  Stymphale  avec  i 
plus  de  pompe  et  de  dévotion.  . 

Styracite  ,    surnom   d'Apollon  ,j 

f»ris  du  culte  qu'on  lui  rendait  sur  j 
e  Slyracion  ,  nionf.igne  de  Crète.      ! 

Styrus  ,  roi  d'Albanie,  auquel! 
Eétès  promit  la  main  de  sa  fille  Mé-j 
dée  ,  pour  obtenir  ses  secours  contre) 
les  Argonautes.  4 

SïYx  ,  fontaine  célèbre  que  la  my- j 
ihologie  a  placée  dans  le  pa>s  ('es- 
ombres,  était,  ainsi  une  la  plupart  i 
des  autres  fleuves,  sitx:ée  en  Egypte.  : 
Ce  fut  près  de  ses  bords  qu'Isis  ense- 
velit les  membres  de  son  époux  Osiris, 
que  l'assassin  Typhon  avait  inhumai- 
nement cachés  ,  ot  qu'elle  avait  ras- 
semblés avec  peine.  Elle  choisit  pour' 
cette  sépulture  le  Styx  ,  parceque 
l'accès  en  était  difficile  ,  et  que  ses 
eaux,  murmurant  avec  un  bruit  sourd, 
inspiraient  une  sombre  tristesse. 
Celte  fontaine  conserva  long -temps 
son  nom  dans  cette  contrée ,  et  PLo- 
léiiiée  en  fait  mention. 

Orphée  ,  en  apportant  aux  Grecs 
la  falJe  des  Enfers  ,  n'oublia  pas  de 
leur  parkr  du  Styx.  Les  poètes  eu 
firent  une  nymphe  ,  fille  de  l'Océan 
et  de  Téthys  ;  »<  etdetous  les  enfants 
»  à  qui  ils  avaient  donné  le  jour  ,  dit 
»  Hésiode  ,  elle  fut  la  plus  resp-c- 
»  table.  »  Palîas ,  fils  de  Créius  tt 
d'Eurybie,  en  devint  amoureux,  et 
la  rendit  mère  deZélus,  de  la  nynijilio 
Nice,  de  la  Force  et  de  la  Vict 
Lorsque  Jupiter  .  pour  punir 
gueil  des  Titans,  appela  tous  les  n.- 
mortels  à  son  secours ,  ce  fut  Styx 
qui  accourut  la  première  avec  ccWk 
famille  redoutable.  Le  maîtrr 
dieux  ,  charmé  de  ce  dévoueni' 
la  combla  de  bienfaits.  «  Il  ]  i. «  , 
»  dit  Hésiode  ,  pour  commen  .iix 
»  tous  ses  enfants  ;  et ,  par  ladistmc- 
»  tion  la  plus  flatteuse  ,il  voulut  qu'elle 
»  fût  le  lien  sacré  des  promesses  des 
»  dieux  ;  et  il  établit  les  peines  le^ 
»  plus  graves  contre  ceux  cpii  vio- 
»  leraient  les  serments  faits  en  son 
»  nom.  >» 


s  T  Y 

En  jurant  pnr  le  Slys,  il  faHr-it, 
iuivniit  Homère  ,  que  les  dieux 
îusseiilnnemaméten(iue  sur  la  terre , 
et  l'autre  sur  !a  mer. 

Les  uns,  pour  trouver l'étymoloeie 
\w  nom  de  Slyx  ,  ont  eu  recours  à 
'héltreu  ,  et  ils  l'ont  fait  dériver 
[lu  mot  nid-stoiifi,  l'eau  du  silence  ; 
i'autrcs,  du  mot  f;rcc  stagma,  goutte, 
:e  qui  distille  peu-à-peu.  Ce  nom 
hait  ori;;inaire  d'Egypte  ;  et  loin 
l'avoir  été  formé  par  le  erec  ,  il  a  pu 
y  introduire  le  mot  stagma  ;  car 
Dette  langue  adopta  plusieurs  mots 
ies  Egyptiens,  et  sur- tou  t  les  noms 
de  leurs  dieux.  Les  Arcadiens  don- 
nèrent fnsuile  ,  par  analogie  ,  le 
nom  de  Styx  à  une  fontaine  de  leur 
montrée ,  située  près  de  la  ville  de 
Nonocris.  Ses  eaux  découlaient  in- 
>cnsil>!einent  d'un  roclier  fort  élevé, 
et  formaient  un  petit  ruisseau  qui 
illait  se  mêler  aux  ondes  du  fleuve 
Craliiis. 

Outre  la  fontaine  d'Egypte  et  celte 
dernière  ,  on  en  connaissait  encore 
me  (le  ce  nom  près  du  port  Lucrin 
et  du  lac  Averne  ,  en  Italie,  et  une 
autre  au  milieu del'Arahie heureuse  ; 
preu\e  certaine  que  le  nom  Slyx 
n'était  pas  grec  ,  mais  formé  par  la 
langue  égyptienne  ,  qui  fut  en  u,«age 
dans  l'Araljie ,  et  qui  y  exprimait 
sans  doute  une  eau  qui  s'exprime 
p>tr  lenteur. 

On  représentait  aussi  le  Styx  sous 
^a  figure  d'une  femme  vêtue  de  noir, 
et  se  reposant  sur  une  urne  dont  l'eau 
p'échappe  à  peine.  Quelquefois  on 
la  voit  dans  son  palais  qui  était  une 
grotte  souterraine  ,  «  soutenue ,  dit 
»  Hésiode  ,  par  des  colonnes  aussi 
»  éclatantes  que  l'argent.  »  Le  poète 
décrit  ainsi  ces  crystaux  ou  stalactites 
qui  se  forment  d'ordinaire  dans  les 
cavités ,  où  l'eau  qui  distille  des 
rochers  se  congèle  avant  cjue  d'être 
tombée  : 

«  Celle  du  Styx  ,  dit  Hésiode  , 
T»  fcrme  sous  terre  im  ruisseau  tou- 
»  jours  couvert  d'une  sombre  nuit. 
»  Eîle  co'.i'e  dans  le  Tartare  ;  mais 
»  la  dixième  partie  est  réservée  pour 
»  la  punition  des  dieux  parjures. 
»  Quiconque  d'entr  eux  s'est  reudu 


S  T  Y 


59?) 


»  coupable  deinriire  rni  an  sans 
»  respiration  ,  sans  parole  et  sans 
»  vie  ;  il  est  étendu  sur  un  lit  dans 
»  un  en,iourdissemeut  total,  et  privé 
»  du  nectar  et  de  l'ambrosie.  A  la 
»  fin  de  ce  terme,  sa  punition  n'est 
»  pas  finie  ;  il  est  «éparé  pour  neuf 
»  ans  eucore  de  la  compagnie  des 
»  dieux.  Il  n  est  aiîmis  ni  à  leurs  as- 
»  semblées  ,  ni  à  leurs  festins  ;  et  ce 
»  n'est  qu'après  ce  temps  «ju'il  peut 
»  rentrer  dans  tons  ses  droits.  » 

C'était  Isis  qui  ,  par  ordre  de  Ju- 
piter ,  allait  puiser  cette  e;:u  redou- 
table ;  mais  le  poison  qu'elle  conte- 
nait était  si  subtil  qu'il  brisait  tons 
les  vaisseaux  oi'i  on  le  renfermait , 
excepté  ceux  faits  avec  de  la  corne 
de  cheval.  ^ 

Le  fondement  de  cette  fab!e  est 
■  peut-être  l'usage  où  furent  les  Grecs 
de  se  servir  de  l'eau  du  Styx  pour 
éprouver  les  coupables  ,  comme  les 
Hébreux  employaient  les  eaux  anières, 
et  les  Celtes  l'eau  du  Rhin  ,  pour  dé- 
couvrir les  adultères.  Peut-être  aussi, 
comme  leau  de  la  fontaine  Stvx 
était  extrêmement  froide  ,  ceux  qui 
en  buvaient  inconsidérément  pre- 
naient-ils une  extinction  de  voix  que 
la  superstition  crut  devoir  attribuer 
à  une  violation  de  serment. 

Suivant  PlaLoii  ,  les  ondes  du 
Styx  étaient  bleuâtres  ;  et  les  pois- 
sons qu'elles  contenaient  étaient  si 
petits  et  si  décharnés  ,  qu'à  peine 
pouvait-on  les  appercevoir.  Ils  étaient 
noirs  ,  ainsi  que  tous  les  reptiles  af- 
freux qui  séjournaient  sur  ses  bords. 

C'était  encore  dans  les  eaux  infecte» 
du  Styx  que  les  Grecs  placèrent  les 
traîtres  et  les  calomniateurs.  Cette 
idée  de  plonger  dans  de»  marais  fan- 
geux les  âmes  des  méchant*  semble 
appartenirà  tous  les  peuples  idolâtres; 
et  les  sauvages  de  nos  jouis  croient 
encore  que  leurs  ennemis  et  les  per- 
vers vont  habiter  ,  après  leur  mort , 
des  lacs  éloignés  et  infncls,  où  ils 
doivent  souffrir  mille  peines. 

Les  peuples  d'Italie, quiregardaient 
comme  des  dieux  tous  les  lacs  et  tous 
lès  fleuves  de  leur  climat,  qui  ado- 
raient le  lac  d'Albe  ,  le  lac  Fucin  , 
ceux    d'Aricie    et  de   Cirtilie  ,  le* 

Pp4 


6oo  SUA 

fleures  Clituninr  et  Nnmîin?  ,  qnî 
se  prosternaient  devant  Ifs  e'tan,£s  de 
Marica  ,  la  fontaine  Jimirne ,  et  les 
eatTX  Férentines  et  de  Féronie  , 
prirent  facilement  des  Grecs  leur 
respect  pour  le  Stjx  et  les  aulies 
fleuves  infernaux.  Aussi  voit-on  sou- 
vent leurs  noms  et  leurs  attributs 
dans  les  ouvrages  de  leurs  plus  cé- 
lèbres poètes  ;  et  s'il  v  a  peu  de  rno- 
iiinnents  qui  les  repre'sentent  parmi 
eux  ,  c'est  que  pendant  lonp-temps, 
et  depuis  le  rèpne  de  Numa  jusqu'au 
consulat  de  Cornélius  Cethegus  ,  les 
Romains  et  les  peuples  voisins,  soup- 
çonnant avec  raison  l'incorporai! lé 
des  dieux  ,  refardèrent  comme  une 
impiété  l'usage  des  nations  qui  osaient 
les  peindre  et  les  sculpter. 

SiADA  ,  ime  des  déesses  qui  pré- 
sident au  mariage.  C'est  la  même 
que  la  suivante. 

SuxDfiLA,  déesse  de  la  persuasion 
et  de  l'éloquence  ,  fille  de  Vénus  et 
sa  compagne  chérif. 

SuAN-MiNG  (  M.  Chin.  ) ,  métier 
de  diseur  de  bonne  aventtire.  La 
Chine  est  pleine  de  gens  qui  calcu- 
lent les  nativités,  et  qui ,  jouant  d'une 
«spèce  de  téorbe,  vont  de    maison 
en   maison  pour  offrir  à  chacun  de 
lui  dire  sa  bonne  ou  mauvaise  for- 
tune. La  plupart  sont  des  aveugles  , 
et  le  prix  de  leurs  services  est  d'en- 
viron   deux   liards.    Il    n'y  a    point 
d'extravagances   qu'ils    ne    débitent 
sur  les  huit  lettres  dont  l'an  ,  le  jour, 
le  mois  et  l'heure  de  la   naissance 
Sont  composés.  Ils  prédisent  les  dis- 
grâces dont  on  est  menacé  ;  ils  pro- 
mettent des  richesses  et  des  honneurs, 
du   succès   dans    les   entreprises  de 
commerce  ,    et    dans    l'étude    des 
sciences  ;  ils  découvrent  la  cause  de 
vos  maladies  et  de  celles  de  vos  en- 
fants ,  les  raisons  qui   vous  ont   fait 
perdre  votre  père  et  votre  mère,  etc. 
Les  infortunes  viennent  toujours  de 
quelque   esprit  que  vous  avez  eu  le 
malheur  d'offenser  ;  ils  vous  conseil- 
lent de  ne  pas  perdre  de  temps  pour 
l'appaiser  ,    et     de    faire     appeler 

Î)romptement  un  certain  brahme.  Si 
es  prédictions  se  trouvent  fausses  , 
le  peuple  se  contente  de  dire  :  «Cet 


SUC 

»  Iiomme  entend  ni.'l  son  métier.  » 
SuBDiAi.Es  ,  temples  découverts 
et  en  plein  air  ,  mais  dont  l'enceinte 
était  environnée  de  portiques.  Rac. 
iSub  dio  ,  à  l'air.  F .  Hypèthrf.s. 

SuBiGus,  un  des  dieux  qui  pré- 
sidaient à  la  consommation  du  ma- 
riage. Kdc.Subigere,  «oiunettre. 

SuBji  eus ,  un  des  dieux  du  ma- 
riage. Rac.  Jugiim,  joug. 

StfBRl^CI^ATOR  ,    ou     SUBP.I'KCA- 

TOR  ,  un  des  difux  des  laboureurs. 
SuBSOLAKus  ,  vent  d'est.  V.  So- 

LANUS. 

Substance  {  Iconol.) ,  ce  qui 
constitue  chaqi'c  chose.  On  person- 
nifie la  substance  matérielle  par 
une  belle  femme  dans  un  juste  em- 
bonpoint ,  couronnée  de  pampres  ec 
d'épis  de  bled  ,  et  pressant  ses  ma- 
melles ,  dont  elfe  fait  jaillir  le  lait  en 
abondance. 

Subtilité  de  génie,  (/co/io/.)  Les 
Grecs  allégorisaient  ce  sujet  par  une 
Minerve  qui  tenait  un  javelot  sur  la 
tête  d'un  sphinx. 

Si  ccÈs  ,  divinité  à  laquelle  les 
Grecs  rendaient  un  culte  particulier , 
et  avaient  érigé  un  temple  et  des 
statues.  Ce  dieu  était  représenté 
tout  nu  ,  proche  d'un  autel ,  tenant 
une  patère  dans  une  main  ,  et  dans 
l'autre  des  épis  et  des  pavots,  f^. 
Bonus  Eventts. 

SuccoTH.  C'est  ainsi  que  les  .Tuifs 
modernesnomnicnt  la  fête  des  tentes 
ou  des  tabernacles,  qu'ils  célèbrent  le 
i5dumoisdeTisri,oudeSeptemf  re^ 
en  mémoire  des  tentes  sous  les- 
quelles leurs  pères  habitèrent  si 
long-temps  dans  le  désert  ,  après 
être  sortis  de  l'Egypte.  Chacun  fait 
auprès  de  sa  maison ,  dans  un  lieu 
découvert ,  une  cabane  couverte  de 
feuillages ,  et  décorée  en  dedans  de 
plusieurs  ornements.  Les  rabbins 
ont  fait  plusi^-urs  remarques  subtiles 
sur  la  hauteur  et  sur  la  largeur  que 
doivent  avoir  ces  cabanes.  Pendant 
les  huit  jours  que  dure  la  fête  ,  les 
Juifs  n'ont  point  d'autre  logement 
^ue  ces  cabanes.  Ils  y  prennent  leurs 
repas  ;  et  quelques  uns  même  y  cou- 
chent. L'office  qui  se  fait  pendant 
ces  jours  dans  la  synagogue  est  ac» 


SUD 

compa/rnë  d'une  cérémonie  parlicn- 
hère.  Les  Juifs  font  chaque  jour  une 
espèce  de  procession  autour  du  pu- 
pitre qui  est  au  milieu  de  la  syna- 
^oi^ue  ,  tenant  dans  la  utain  droite 
une  branche  de  palmier,  trois  de 
myrte,  et  deux  de  saule,  liées  en- 
betuble  ,  et  dans  la  main  gauche  une 
branche  de  citronnier  avec  son  fruit , 
en  agitant  ces  branches  vers  les 
quatre  parties  du  monde.  Le  sep- 
tième jour  lie  la  fêle,  qui  est  le  plus 
«Jemnei ,  ils  font  sept  fois  le  tour 
du  pupitre,  tenant  seulement  des 
l/runches  de  sau!e.  Le  dernier  jour 
de  cette  fête  ,  on  aciiève  de  lire  tout 
le  Pentatf  uque  ,  et  l'on  choisit  deux 
hommes  que  l'on  nomme  époux  de 
la  loi  ,  dont  l'un  lit  la  fin  du  Penta- 
teuque  ,  et  l'autre  le  recommence. 
Le  premier  se  nomme  Laf'an-ïhora, 
et  le  second  Ladan-Baréséid.  Après 
la  cérémonie  ,  ils  sont  tous  deux  re- 
conduits dans  leur  maison  en  grande 
pompe  ,  escortés  de  leurs  parents  , 
de  leurs  amis ,  et  d'une  foule  de 
peuple.  Ce  jour  est  spécialement 
consacré  à  la  joie ,  et  on  rap{>elie 
Sinicha-Thora  ,  ou  joie  pour  la  loi. 
St  CCLEES  ,  espèce  de  Sonses  qui 
prenaient  ia  forme  de  femmes  ,  au 
contr;;ire  des  Incubes  qui  prenaient 
celle  dhonunes.  On  les  rangeait 
dans  la  classe  «Jes  dieux  rustiques. 
SucMus    ,     crocodile    apprivoisé 

Îu'on  honorait  h  Arsinoéen  Eevpte. 
4cs  prêtres  l'ornaient  magnifique- 
ment le  jour  de  sa  fête ,  et  les  dé- 
vols à  cette  divinité  venaieut  lui 
présenter  du  pain  et  du  vin. 

SucRON  ,   Rulule  tué  par  Enée. 
SucuL.ï ,    nom    que    les    Latins 
donnaient  aux  Hvades. 

SuoR.A.  C'est  ainsi  qu'on  nomme 
la  robe  dont  les  mages  des  Guèbres 
sont  revêtus.  Cette  robe  est  dune 
couleur  qui  tire  sur  le  rouge.  Elle  a 
des  manches  extrêmement  larges  , 
et  descend  jusqu'à  la  moitié  de  la 
jambe.  Les  mases  l'attachent  avec 
une  <!teinture  qui  fait  deux  fois  le 
tour  de  leur  corps  ,  et  qu'ils  nouent 
derrière  le  dos.  Cette  ceinture  est 
ordinairement  de  laine ,  ou  de  pcil 
de  chuiueau. 


S  U  M  6oi 

SuFFiBL'Li,M  ,  voiie  blaTic  dont 
les  vestales  se  couronnaient  ia  tète  ea 
sacrifiant  (  rac.  Fibuta  )  parcemie  ce 
voile  était  attaché  avec  une  boucle 
ou  acn.ffe  ,  de  crainte  qu'il  ne 
tombât. 

SuL^vrs  ,  divinités  champêtres  , 
qu'on  trouve  au  nombre  de  trois  sur 
un  ancien  marbre;  elles  sont  assises, 
tenant  des  fruits  et  des  épis.  On  ne 
sait  point  l'origine  de  leur  nom. 

SvtFi  ,  dirinités  honorées  des 
Gaulois  ,  et  dont  on  ne  connaît  ni 
le  culte  ni  les  fonctions.  On  les  croit 
pourtant  assez  modernes  ,  et  peut- 
être  le  modèle  des  Sylphes. 

SuLMos,  un  des  capitaines  de 
Turnus ,   tué  parNisus. 

Sûmes.  Les  Carthaginois  hono- 
raient Mercure  sous  ce  nom  ,  qui  si- 
gnifiait ,  en  langue  punique ,  le  mes- 
sager des  dieux. 

SuMMANUS,  nom  sons  lequel  le* 
b^ibitar.ts  du  Latium  invoquaient 
Pluton  ,  et  qui  signifiait  le  souveraia 
des  Mânes,  Sunimus  yianium.  Les 
Etrusques  lui  attribuaient  les  foudrfS 
nocturnes,  et  celles  qui  descendaient 
en  ligne  droite  ,  au  lieu  que  les  of'li- 
ques  venaient  de  Jupiter.  On  lui 
éleva  un  temple  superl)e  sur  un  mont 
près  àf  Pisfoiium,  encore  appelé 
de  nos  jours  Monte  Sutnaiio.  Titus 
Latins  porta  son  «ulte  à  Rome.  Les 
tempêtes  ncK-turnes ,  dont  on  la 
croyait  auteur,  plus  redoutables  mie 
celles  de  jour,  lui  firent  rendre  des 
hommages  pîus  respectueux  qu'à 
Jupiter  lui-même.  Sa  statue  était 
placée  sur  le  sommet  du  temple  du 
maître  des  dieux.  Un  coup  <'k 
foudre  ayant  fait  tonil  er  sa  tête  , 
l'empire  ,  sur  la  foi  des  augures,  se 
crut  menacé  d'un  grand  péril ,  et 
les  alarmes  ne  cessèrent  que  lorsque 
le  hasard  ou  l'adresse  des  prêtres 
l'eut  fait  retrouver  près  du  Tybre. 
Snnimanus  eut  depuis  un  temple 
près  de  celui  de  la  Jeunesse,  et  un 
autel  au  Capitule.  Sa  fête  se  célébrait 
le  ^4  ^^  Juin.  On  lui  immolait  deux 
moutons  noirs ,  ornés  de  bandelettes 
noires.  Cicéron  raconte  que  Sunnna- 
nus  avait  une  statue  de  terre  ,  placée 
sur  le  faite  dû  temple  de  Jupiter. 


6o5 


S  u  o 


Cftte  sL'itne  ayant  éW;  frappi^e  do  la 
fondre ,  et  la  tète  ne  s'en  étant  tronv'ie 
mille  part  .les  aruspices consultes  ré- 
pondirent que  le  tonnerre  l'avait  jetée 
dans  le  Tybrc  ;  elle  y  fut  effective- 
ment trouvée  entière  à  l'endroit  qu'ils 
avaient  désigné. 

Sr/NiADE.  Minerve  était  ainsi 
nommée  du  promontoire  de  Sunium, 
oi  elle  avait  un  temple.  Il  en  reste 
eneore  dix-neuf  colonnes  ;  ce  qui  a 
fait  donner  à  ce  promontoire  le  nom 
de  Cap  Colonne,  qu'il  porte  aujour- 
d'hui. 

SuKNA  (  M.  Cell.  )  ,  nom  du 
Soleil  dans  VEdda,  qui  suppose  que 
cet  astre  court  \  îte  narccqii'il  craint 
un  loup  toujours  prel  à  le  dévorer  ; 
explication  populaire  des  éclipses. 
(  /' .  Make.)  Avant  d'être  engloutie 
par  le  loup  Fenris  ,  cette  déesse  (  le 
Soleil  est  féminin  dans  les  langues  du 
nord  )  aura  mis  an  jour  une  fille  aussi 
helle  ,  aussi  Lrillante  qu'elle-même, 
qui  marchera  sur  >  les  traces  de  sa 
mère  ,  et  éclairera  un  monde  nou- 
veau, né  des  cendres  du  premier. 

SuNNET  (  M.  Mah.  )  ,  devoirs 
qui  ne  sont  pas  de  droit  divin  chez 
les  Turcs,  et  dont  on  peut  se  dis- 
penser sans  encourir  l'indignation  de 
Dieu  et  de  son  prophète. 

SuovETAur.iLiA  ,  ou  Ics  Sacrifices 
du  bélier,  du  verrat  et  du  taureau  : 
c'étaient  les  plus  grands  et  les  plus 
considérables  sacrifices  que  l'on  fai- 
sait à  Mars.  Ce  sacrifice  se  faisait 
par  la  luslralion  ou  l'expiation  des 
champs ,  des  fonds  de  terre  ,  des 
armées ,  des  villes  et  de  plusieurs 
autres  choses ,  pour  les  sanctifier , 
ou  les  expier ,  ou  les  purifier  ,  et 
attirer  la  protection  des  dieux  par 
cet  acte  de  religion.  Les  Suovetau- 
rilia  étaient  dislinirués  en  grands  et 
petits  :  les  petits  étaient  ceux  où  on 
immolait  de  jeunes  animaux  ,  un 
jeune  coelion  ,  un  agneau  ,  un  veau  ; 
les  grands  étaient  ceux  qui  se  fai- 
saient avec  des  animaux  parfaits  qui 
avaient  toute  leur  taille  ,  comme  le 
verrat,  le  Iiélier,  le  taureau.  Avant 
les  sacrifices,  on  faisait  faire  à  ces 
animaux  trois  fois  le  tour  de  la 
chose  dont  on  voulait  faire  l'expia- 


S  U  P 

tion ,  comme  le  dit  l  irgilc  :  <<  Que  la 
»  victimequidoitèlreoifertesoit  pro- 
»  menée  trois  fois  autour  des  mois- 
»  sons.  »  Le  verrat  était  toujours  im- 
molé !e  premier,  comme  l'animal  qui 
nuit  le  plus  ;:ux  semences  et  aux  mois- 
sons, et  successivement  le  bi.'lier  et 
le  taureau.  Les  Suovetaurilia  étaient 
chez  les  Romains  un  sacrifice  à 
Mars  :  mais  chez  les  Grecs  ce  sa- 
crifice était  offert  ù  d'autres  dieux  ; 
dans  Homère  à  INeptune,  et  à  Es- 
culape  dans  Paitsanias  ,  comme 
aussi  à  Hercule ,  et  peut-être  à 
d'autres  encore. 

Superbe  ( /co«o/.  ),  la  soif  des 
grandeurs  et  la  complaisance  outrée 
pourson  mérite  personnel. On  la  peint 
sous  les  traits  d'une  belle  femme  , 
dans  une  attitude  altière ,  vêtue  ri- 
chement ;  sa  coëffure  est  chargée 
d"or  et  de  perles.  Attribut ,  un  paon 
qui  fait  la  roue. 

SuPERBENNiA ,  fds  d'Ixora  dieu 
indien  ,  et  de  Paramesséri ,  est  adoré 
par  les  Indiens  ,  qui  le  représentent 
avec  six  faces  et  douze  bras.  Ils  ra- 
content r^ue  Paramesséri,  se  bai- 
gnant un  jour  dans  une  citerne,  vit 
passer  six  tisserands  qui  jetèrent 
sur  elle  des  regards  amoureux.  Elle  , 
de  son  côté  ,  les  regarda  assez  ten- 
drement. Ce  fut  de  ces  regards  nni- 
tuels  que  naquit  Superbennia.  hes 
tisserands  ,  qui  le  regardaient ,  avec 
quelque  raison ,  comme  leur  fils  ,  se 
chargèrent  de  son  éducation ,  et  s'en 
acquittèrent  avec  tant  de  succès, que 
lorsqu'il  fut  grand  ,  Ixora  ,  charmé 
de  son  esprit ,  ne  fit  point  difficulté 
de  l'adopter.  Superbennia  était  fort 
agile  ,  et  aimait  les  exercices  du 
corps.  Il  se  promenait  souvent  monte 
sur  un  paon  ,  dont  Ixora  lui  avait  fait 
présent.  Son  frère  Quenavadi  n'était 
pas ,  à  beaucoup  près  ,  si  alerte  y 
sa  monture  n'était  pas  si  avanta- 
tageuse ,  car  il  n'en  avait  point 
d'autre  qu'une  souris.  Mais  ,  en  ré- 
compense ,  il  était  beaucoup  plus 
rusé  :  en  voici  une  preuve  :  Ixora  , 
leur  père ,  avant  pronus  de  donner 
une  belle  figue  à  celui  des  deux  qui 
ferait  le  plus  promptement  le  tour 
de  la  montagne  de  Calaja ,  Super- 


s  U  P 

bennia  partit  tonmie  un  éclair  , 
monté  sur  son  paon  ,  et  se  promet- 
tait bien  de  se  récaler  de  la  figue  ; 
mais  Ouenavadi ,  laissant  son  frère 
prendre  le  devant,  alla  par  provision, 
manger  la  figue  qui  était  exposée  à 
l'entrée  de  la  carrière  ,co!unie  le  prix 
du  vainqueur.  Saperbennia,  après 
avoir  achevé  sa  course ,  fut  très  sur- 
pris de  ne  plus  trouver  de  figue.  Il 
entra  dans  une  furieuse  colère  contre 
son  frère  ,  et  il  fallut  qu'Ixora  ,  pour 
l'appaiser  ,  lui  donnât  une  autre 
figue. 

SlperhumÉral.  T^.  Ephod. 
StPEnsïiTioN.  Ripa  et  Cochin  la 
représentent  par  une  vieille  femme 
qui  a  une  chouette  sur  la  tète ,  une 
corneille  à  côté  ,  un  livre  sous  Je  bras, 
un  cierge  à  la  main ,  des  amulettes 
au  cou,  et  qui  contemple  un  tableau 
où  sont  tracées  les  étoiles  ,  dont  elle 
croit  les  influences  dangereuses.  On 
lui  donne  aussi  un  bandeau  ,  et  on  v 
joint  le  voi  des  oiseaux  et  les  pc'\ilets 
sacrés  ,  ou  telle  antre  superstition 
des  anciens.  V .  ScRtPULE. 

Supplication  ,  cérémonie  reli- 
gieuse ordonnée  par  le  sénat  rc- 
main  pour  appaiscr  les  dieux  ,  les 
supplier  d'être  propices,  pu  pour  les 
remercier  de  faveurs  reçues  ,  telles 
qu'une  victoire  signalée.  On  étendait 
à  terre  des  lits  magnifiques  dans  les 
temples,  au  pied  des  autels ,  et  les 
sénateurs  allaient  avec  leur  famille  et 
le  peuple  chanter  des  hymnes  et 
présenter  des  offrandes  de  Heurs  odo- 
riférantes. Les  dnumvirs  étaient 
chargés  de  ces  sortes  de  fêtes.  Dans 
les  commencements  de  la  républi- 
que, elles  ne  duraient  qu'un  jour  ou 
deux  ;  mais  dans  la  suite  ce  nombre 
fut  considérablement    augmenté    en 

Froporlion  de  l'agrandissement  de 
empire.  L'ne  jeune  vierge  ,  gra- 
cieuse ,  couronnée  de  laurier  ,  à 
genoux  sur  un  de  ces  lits ,  et  parant 
un  autel  dune  guirlande  de  fleurs  , 
est  l'allégorie  de  la  Supplication. 

Svvvoin\TM,  suppléants ,  gladia- 
teurs que,  dans  le  combat ,  on  met- 
tait à  la  place  de  ceux  qui  avaient 
été  vaincus. 
5upf.j^A:siA  (iW.  I/id.),  second 


SUR  6o3 

fils  de  Shiva.  Son  père  le  fit  sortir 
de  son  œil  tiu  milieu  du  front  pour 
détruire  le  géant  Soura-Parpma.  Ce 
dernier,  à  force  de  pénitciices,  avait 
obtenu  le  gouvernement  du  monde 
et  l'iminortalilé  ;  mais  il  devint  si 
méchant  que  Dieu  fut  obbgé  de  le 
punir.  Il  envoya  contre  lui  Supra- 
manya ,  qui  le  combattit  inutile- 
ment pendant  dix  jours  ;  mais  en- 
suite il  se  servit  de  la  ifclle  ,  arme 
qu'il  avait  reçue  de  Shiva  et  qui 
coupa  le  gf'ant  en  deux  ;  ces  deux 
parties  se  changèrent,  1  une  en  paon , 
et  l'autie  en  coq.  Supramauya  leur 
donna  un  meilleur  cœur,  et  pour 
lors  ils  reconnurent  Sh  va.  Il  enjoi- 
gnit au  paon  de  lui  servir  de  mon- 
ture ,  et  au  ccKj  de  se  tenir  dans  le 
Î)avillon  de  son  char.  Aussi  ,  dans 
es  temples  particuliers  qui  lui  sont 
consacrés ,  tt  dans  tous  ceux  de 
Shiva  ,  où  il  a  toujours  une  petite 
chapelle,  il  est  représenté  monte 
sur  un  paon  avec  six  tètes  et  di^uzc 
bras  ,  ayant  à  ses  cotés  ses  deux 
femmes. 

Sura'dÉvÉ  (  31.  Ind.  )  ,  déesse 
du  vin  ,  née  ,  suivant  les  Indous  , 
de  l'Océan  mêlé  avec  la  montagne 
Mandar;  fahle  qui  semble  indi«pier 
que  ces  peuples  viennent  origi- 
nairement d'un  pays  où  le  vin  était 
regardé  comme  une  faveur  des  dieiLX , 
quoique ,  depuis ,  les  dangers  de  l'in- 
tempérance aient  décidé  leurs  sages 
législateurs  à  interdire  l'usage  des 
liqueurs  spiritucuses. 

SiiRETÉ.  (  Icon.  )  Sur  nne  an- 
cienne médaille  de  Macrin  ,  elle  est 
figurée  par  une  femme  qui,  de  la 
main  droite ,  s'appuie  sur  une  pi- 
que ,  et  de  la  gauche  sur  une  colonne  , 
symbole  de  fermeté  ,  comme  la  pi- 
que enestundecommandement.  Elle 
est  représentée  à-peu-près  sous  1rs 
mêmes  traits  sur  une  autre  mé- 
daille du  même  empereur  :  c'est  ime 
femme  qui,  de  la  main  droite  ,  s'.ip- 
puie  sur  v^e  massue ,  et  de  la  gauche 
sur  un  cippe ,  avec  cette  inscription  : 
Secnritas  teinponitn.  On  la  voit 
encore  ,  sur  une  médaille  d'Othon  , 
sous  l'emblème  d'une  femme  qui  , 
de  la  luaia  droite,  tient   une  cou- 


6o4  SUR 

ronne,  et  de  la  gauche  une  !ance, 
nvec  ces  mots  :  Secinitas  P.  R. 
Dans  le  taldeau  de  la  grande  picrie 
fie  Versailles,  qui  représente  la  po- 
lice et  la  sûreté  établies  dans  Paris, 
Ijehrun.  l'a  personnifiée  sous  la  fi- 
gure d'nne  femme  qui  lient  d'une 
inairi  sa  bourse  ouverte,  et  s'appuie 
de  l'autre  sur  un  faisceau  d'armes.  Sur 
les  médailles  modernes ,  la  Sûreté 
de  l'empire  ,  due  aux  places  fortes  , 
est  expriuiée  par  une  femme  assise  , 
et  qui ,  le  casque  en  tête  et  la  pique 
à  la  main  ,  s'appuie  sur  un  piédestal  ; 
près  d'elle  sont  divers  plans  de  for- 
teresses; de  l'autre  côlé  des  équerres 
et  autres  instruments  d'architecture. 
Cochin  a  exprimé  la  Sûreté ,  en 
général ,  par  une  femme  qui  dort 
appuyée  sur  une  colonne  et  la  pi- 
que à  la  main.  Une  porte  garnie  de 
Iliaques  et  de  clous  de  fer  protège 
son  sommeil. 

Suri.  (  M.  Afi:  )  Ce  mot ,  qui  dans 
la  langue  des  Hottentots  signifie 
luaitre ,  est  le  nom  de  leurs  prêtres 
ou  maîtres  des  cérémonies. 

SuRKHRAG  (  f/.  Or.),  Diveou 
céant  qui  n'était  ni  de  la  race  des 
hommes  ,  ni  de  la  postérité  d'Adaui , 
et  qui  commandait  les  armées  de  So- 
liman Tchaghi  lorsque  toute  la  terre 
était  entre  les  mains  des  Dives  ou 
Ginues  ,  peuple  corporel  et  soumis  à 
la  mort.  Dieu,  irrité  contre  ces  Dives 
à  cause  de  leurs  fréquentes  rébel- 
lions ,  ayant  résolu  de  donner  le 
monde  à  créer  à  de  nouvelles  créa- 
tures ,  et  créé  pour  cet  effet  Adam  ; 
Surkhrag  obéit  à  Dieu,  et  rendit 
liommage  h  ce  prem-'er  père  des 
hommes  ,  ain'i  qu'A  Seth  son  fils  , 
devenu  monarque  delà  terre.  Ce  fut 
lui  qui  demanda  h  ce  patriarche 
Kocaël ,  fils  d'Adam  ,  pour  être  son 
visir.  Bib.  Or. 

Sdrtuz  (  Mylh.  Celt.  ) ,  génie 
qui  doit,  à  la  fin  du  monde  ,  revenir 
à  la  tète  des  génies  d>i  feu,  précédé 
et  suivi  de  tourbillons  de  flammes, 
pénétrer  par  une  ouverture  du  ciel , 
hriser  le  pont  de  Rifrost ,  et ,  ar- 
mé d'une  épée  plus  éteincelante  que 
le  soleil,  combattre  les  dieux,  lancer 
«les  feux  sur  toute  la  terre ,  et  con- 


s  u  w 

sumerîe  monde  entier.  Il  anra  pour 
antagoniste  le  dieu  Frey  qui  sug- 
combera. 

Su'rya  (  ^f.  Iiid.) ,  le  disque  du 
soleil  personnifié  ;  ce  dieu  est  porte 
sur  un  char  traîné  par  sept  che- 
vaux verds  ,  précédé  d'Aruna  ,  ou 
le  Point  du  .Tour,  qui  fait  les  fonc- 
tions de  conducteur,  et  suivi  de 
milliers  de  génies  qui  lui  rendent 
hommage  et  chantent  ses  louanges. 
Ses  sectateurs  s'appellent  Sauras. 
Il  a  tme  multitude  de  noms  ,  et 
entr'autres  douze  épithètes  ou  titres 
qui  désignent  ses  divers  pouvoirs 
dans  chacun  des   douze  mois.  Ces 

Îwuvoirs  sont  appelés  Adilyas  ,  ou 
Ils  d'Adity.  Ce  dieu  est  souvent 
descendu  de  son  char  sous  ime  forme 
humaine. 

Sus ,  un  des  torrents  qui  tombent 
du  mont  Olympe.  Equivoque  singu- 
lière d'un  oracle  sur  le  mot  Sus. 
V.  I^îbéthra  ,  Orphée. 

SuwA  {M.  Jap.  ) ,  dieu  des  chas- 
seurs ,  en  l'honneur  duquel  les  bonzes 
font  tous  les  ans  une  procession 
solemnelle.  Un  concert  bruyant  de 
tous  les  instruments  de  musique  en 
usage  dans  le  pays  annonce  la  pro- 
cession. On  voit  paraître  à  la  tète 
deux  chevaux  de  main,  remarquables 
par  leur  blancheur  et  par  leur  mai- 
greur. Ces  chevaux  sont  suivis  des 
bannières,  des  drapeaux,  des  en- 
seignes, fj'ii  sont  autant  de  symboles 
de  la  fête  et  du  dieu  qui  en  est 
Tobjet.  Parmi  ces  figures  symboli- 
f[ucs,  on  distingue  une  lance  courte, 
large  ,  entièrement  dorée ,  d'un  tra- 
vail fort  grossier,  et  un  bâton  court 
à  l'extrémité  duquel  est  attaché  du 
papier  blanc.  On  porte  ensuite  sur 
des  sièges  creux  ce  qu'on  appelle 
les  Mikosi.  Ce  sont  des  espèces  de 
châsses  d'une  forme  octogone  qui 
sont  faites  très  proprement,  et  cou- 
vertes d'un  beau  vernis.  On  met 
ordinairement  dans  ces  châsses  les 
aumônes  des  dévots,  que  des  per- 
sonnes gagées  vont  recueillir  de 
tous  côtés  avec  un  tronc.  On  voit 
ensuite  venir  deux  palanquins  occu- 
pés   par  les  supérieurs  du  temple 


s  W  E 

de  la  divinité  dont  on  célèbre  la 
fête.  Après  ces  \oittires  marchent 
•deux  chevaux  qui  ne  sont  pas  plus 
gras  que  ceux  qui  ont  on\ert  la 
procession.  Les  prêtres  s'avancent 
ensuite  d'un  pas  grave  et  en  bon  or- 
dre. La  foule  du  peuple  termine  la 
marche.  Lorsque  l'on  est  arrivé  ù  la 
papode  de  Suwa ,  et  que  les  prêtres 
ont  pris  leur  place  ,  on  y  voit  entrer 
les  députes  du  gouverneur  de  la 
ville,  qui  viennent,  en  son  nom, 
rendre  hommage  aux  su[>érieurs 
du  temple.  Ils  sont  accompagnés  de 
vinf^  piques  ,  au  soaimcl  desquelles 
sont  attachés  des  copeaux  de  b<jis 
peints  et  vernissés.  Avant  d'entrer 
dans  le  temple  ,  les  députés  ne  man- 
quent pas  de  se  laver  les  mains  dans 
nn  grand   bassin  qui   est  devant  la 

Eorte.  Après  qu'ils  ont  rendu  leurs 
ommages ,  un  Nègre  ou  iKinze  sécu- 
lier leur  offre  un  petit  vase  de  terre 
commune  ,  rempli  d'une  certaine 
bière  faite  avec  du  riz,  qu'on  nomme 
ancasaki.  Ce  présent  gr<:»ssier  est 
l'image   de  la  simplicité  et    de   la 

Îauvreté  des  premiers  habitants  du 
apon. 
Swa'ha'  {M.  Ind.) ,  femme  d'A- 
pni ,  dieu  du  feu,    et  qui  parait  ré- 
pondre à  la  p!us  jeune  Vesta. 

SwEBGA.  {M.  Ind.),  premier  ciel 
des  Indiens. 

SwÉrOWID  ,  SwilTOWID  ,  et  SwiA- 
TOwiTsCH  (3/.  SI.),  dieu  du  soleil 
et  de  la  guerre.  Il  était  adoré ,  dans 
l'i  ledeRugen,  dans  la  ville slavouce 
d'Acron  ,  dont  les  habitants  ,  tant 
hommes  que  femmes  ,  apportaient 
chaque  année  dans  son  temple  une 
certaine  monnaie  pour  offrande.  Sa 
statue  était  d'un  bois  dur  ,  d'une 
grandeur  monstrueuse ,  à  quatre  vi- 
*ages  ,  de  sorte  que  son  image  se 
voyait  de  tous  les  côtés;  emblème 
apparemment  des  quatre  saisons  de 
l'année.  Cette  idole  n'avait  point  de 
barbe  ;  ses  cheveux  étaient  frisés  à  la 
manière  des  Slavons  de  Rugen ,  et 
son  babil  était  court  ;  de  la  main 
eauche  il  tenait  un  arc ,  et  dans  la 
droite  une  corne  de  métal.  Sur  sa 
banche  pendait  une  longue  épée  dans 
lui  fourreau  d  a^a^ot  j  À  côté  d«  lui 


S  W  E  6d5 

^tait  une  selle  et  une  bride  d'une 
grandeur   extraordinaire.    Le    dieu 
était  au  milieu  d  un  sanctuaire  platts 
au  centre  du  temple,  et  fermé  de 
tous   côtés   par   des   rideaux    d  une 
étoffe  rouge  et  fort  riche.  Le  jour  de 
la  fête  du  dieu ,  qui  n'arrivait  qu  une 
fois    l'année ,    le    prêtre ,   avec    une 
longue  barbe ,  entrait  seul  dans  le 
tabernacle ,   retenant   avec  soin  son 
haleine  ;  et  chaque  fois  qu'il  voulait 
respirer ,  il  accourait  à  la  porte  du 
saint  lieu,  passait  la  tète  au-«iehors , 
et   expirait    lair  dont  il   paraissait 
sufloi^ué  ,  comme  s'il  eût  craint  que 
le  soufTle  d'un  mortel  n'eût  soiiiUé  .'a 
divinité.  Après  de  longues  cérémo- 
nies, le  prêtre  remplissait  de  vin  la 
corne  que  tenait  l'idole ,  et  ce  vin  j 
restait  jusqu'à  l'année  suivante.  La 
cheval  blanc  était  consacré  au  dieu  } 
il   n'était  permis  qu'au  prêtre  de  le 
monter  et  de  lui  couper  le  crin  de  la 
crinière  et  de  la  queue.  Les  habitants 
d'Acron  étaient  persuadés  que  Swé- 
towid   montait  souvent  son  cheval 
lui-même  pour   combattre    les   en- 
nemis. La  preuve  qu  ils  en  donnaient, 
c'est  qu'après  l'avoir  laissé  la  veili». 
bien  propre  et  attaché  à  un  râtelier, 
ila  le  trouvaient  souvent  le  lendemain 
couvert  <Je  sueur  et  de  boue,  contme 
s'il   eût  fait  une  grande  course  ;  et 
c'était  par  cette  course  qu'ils  pronos- 
tiquaient le  bon  ou  le  mauvai-.succ'"S 
de  leurs  guerres.  La  fêle  soîemnelle 
a\ait  lieu  chaque  année  à  la  fin  des 
moissons,  lout  le  peuple  se  rassem- 
blait autour  du  temple  ;  on  égorgeait 
une  grande  quantité   de  bétail.  La 
veille,  le  prêtre  nettoyait  lui-même 
le   lieu   où  était  la  statue.  Le  jour 
suivant ,  il  prenait   la  corne   de  la 
main  du  dieu,  se  pi  :çait  devant  la 
portedu  temple,  et ,  d'après  l'inspec- 
tion du  vin  versé  l'année  précédetite, 
Prédisait  au  peuple  la   fécondité  de 
année  nouvelle.  Quand   il  y    avait 
peu   de  vin  de  dissipé',   c  était  une 
marque  que  l'année  devait  être  abonr 
dante  ;  et  dans  le  cas  contraire  ,  on 
ne  devait  compter  que  sur  une  faib'e 
récolte.  Le  prêtre  répawlait  ensuite 
le  vin  aux  pieds  de  Swélowid  ,  et, 
i'eoipli^«;;jalla  corae,  buvaitàk  sviû 


6o6  S  W  E 

du  dieu ,  et  lui  demandait  pour  le 
peuple  Pahondaiiof  ,  la  richesse  et  la 
victoire.  Apres  avoir  Jju  tout  le  vin  , 
et  rempli  de  nouveau  la  corne,  il  la 
remettait  dans  la  main  du  dieu.  La 
divination  sur  les  succès  militaiie-^  se 
faisait  de  la  manière  suivante.  On 
plantait  devant  le  temple  six  lances  , 
deux  de  front ,  et  à  chaque  paire  ou 
attachait  une  tioisiènie  en  travers,  à 
une  hauteur  telle  que  le  cheval  put 
marcher  dessus  sans  sauter.  Après 
de  lonj.ues  et  solemnelles  prières,  le 
prêtre  prenait  le  cheval  par  la  hride, 
et  le  faisait  avancer  sur  ces  (rois 
ranps  de  lances  :  si  le  cheval  levait 
toujours  le  pied  droit  le  premier  en 
passant  par  les  trois  rançs  ,  sans  être 
empêché  })ar  le  pied  pauche  ,  l'in- 
dice était  favorahie;  mais  si  ses  pa« 
se  croisaient ,  c'était  un  mauvais  au- 
gure ;  et  de  la  marche  du  chev;l 
dépendait  l'entreprise  ou  le  retard 
de  la  puerrc.  Les  sacrifices  achevés, 
on  apportait  un  pâté  rond  ,  fait  de 
miel  et  de  farine  ,  assez  grand  pour 
contenir  un  homme.  Le  prêtre  y 
enf raft ,  et  demandait  à  haute  voix 
■  aux  assistants  s  ils  le  voyaient  ;  sur  la 
réponse  rié,£:ative ,  le  prêtre  se  tour- 
nait du  côté  de  l'idole  ,  et  priait  ce 
dieu  Qu'il  pût  être  apperçu  Tannée 
suivante.il  l.énissait  ensuite  le  peuple 
au  nom  de  Swétowid  ,  et  l'exhortait 
à  faire  avec  ferveur  des  sacrifices  , 
leur  promettant  en  récompense  qu'ils 
seraient  toujours  vainqueurs  sur  terre 
et  sur  mer.  On  passait  le  reste  de  la 
journée  dans  les  festins  ,  et  c'eût  été 
une  honte  de  ne  pas  s'enivrer. 

Ou  amenait  quelquefois  à  cette 
idole  des  i  hréticns  prisonniers  en 
sacrifice.  On  les  plaçait  à  cheval  , 
revêtus  de  leur  armure  ;  on  attachait 
ensuite  à  quatre  pieux  les  jamhes  du 
cheval  ,  puis  mettant  le  feu  à  deux 
bûchers  dressés  des  deux  côtés  ,  on 
bridait  tout  vifs  Je  cavalier  et  la 
monture  ;  sacrifice  que  les  prêtres 
assuraient  être  tort  agréihle  à  Swé- 
tovvid.  Le  tiers  des  dépoudles  enle- 
vées aux  ennemis  lui  était  consacré; 
ces  dépouilles  étaient  remises  entre 
les  mains  du  prêtre  ,  qui  les  déposait 
dans  le  trésor  de  Swétowid  ,  d'où  il 


S  Y  L 

n'était  permis  de  rien  distraire.  Vers 
1  an  35o,  Waldemar ,  roi  de  Danc- 
nuirck ,  avant  pris  Acron  ,  détruisit 
tous  les  temples ,  et  fit  briser  et  ré- 
duire en  cendres  la  statue  de  Swé- 
towid. 

1 .  Syca  ,  njmphe  dont  Bacchus 
devint  amoureux  ,  et  qu'il  transforma 
en  fipuier.  C'est  pourquoi  ce  dieu 
est  souvent  couionné  rie  feuilles 
de  cet  arlire   Rac.  Syhe,   figuier. 

2.  —  Autre  nymphe,  une  des  huit 
filles  d'Oxilus  et  d'Hamadr_)  ade. 

SvcÉATE.  F .  SvcrrÈs. 

SrcÉE,  undesTitans,  qui,  fujant 
la  colère  dé  Jupiter .  fut  reçu  dans 
le  sein  de  la  terre ,  où  il  fut  changé 
en  fifiuier. 

Sycitès, surnom  donné  à  Bacehus, 
à  cause  de  la  nymphe  Syca ,  ou 
peut-être  parcequ  il  fut  le  premier 
qui  cultiva  la  fifue. 

Sylus  ,  nymphe  aimée  d'Apol- 
lon ,  dont  elle  eut  un  fils  nommé 
Zeuxippe  ,  qui  réena  à  Sicyone  , 
après  Pnestus  fils  d'Hercule. 

Sylphe  ,  nom  que  les  cabalistes 
donnent  aux  prétendus  génies  élé- 
mentaires de  l'air.  Ces  génies  jouent 
un  rôle  brillant  dans  le  joli  poème 
de  Pope  ,  intitulé  la  Boucle  da 
cheveux  enlevée. 

Sylphides  ,  intelligences  de  la 
même  nature  que  les  Sylphes  ,  mais 
d'un  autre  sexe  ,  et  qui ,  selon  les 
rêveries  des  cabalistes  ,  perdent  tous 
leurs  droits  à  l'immortalité  lors- 
qu'elles honorent  un  sage  de  leurs 
faveurs. 

S\LvAiN  ,  dieu  champêtre  chez 
les  Romains  ,  qui  présidait  aux  fo- 
rêts. On  croit  qu'il  était  fils  de 
Faune  ;  d'autres  le  font  fils  de  Sa- 
turne, et  le  confondent  avec  Faune» 
C'était  peut-être  le  Pan  des  Grecs  , 
qu'ils  appelaient  Egipan ,  ou  Pan- 
Chèvre.  3/acrobe  distingue  trois 
S^lvains;  l'un  élait  dieu  domestique 
ou  dieu  Lare  ;  l'autre ,  dieu  cham- 
pêtre ,  et  c'était  le  même  que  Faune  ; 
le  troisième ,  dieu  oriental ,  ou  le  dien 
Terme,  et  celui-ci  était  proprement 
Sylvain.  S'eivius  dit  que  c'était  là 
l'opinion  commune  ,  mais  que  les 
philosophes  disaient  que    Sylvain 


s  Y  L 

était  le  dieu  de  l;i  matière,  qui  est  la 
masse  et  la  lie  des  éléments  ,  c.-à-<l. 
ce  qu'il  y  a  de  plus  grossier  dans  le 
feu,  daus  l'air,  daus  1  eau,  et  dans  la 
terre. 

On  trouve  Svivain  représenté 
tantôt  avec  les  cornes  et  la  moitié 
du  corps  de  chèvre ,  tantôt  avec  toute 
la  forme  humaine.  Les  attrii»uts  de 
Svivain,  sous  celte  dernière  forme  , 
sont  une  serpe  à  la  main  ,  une  cou- 
ronne grossièrement  faite  de  feuilles 
et  de  pommes  de  pin  ,  un  habit  rus- 
tique qui  lui  descend  jusqu  au  genou, 
im  chieu  auprès  de  lui ,  et  des  arbres 
à  ses  cotés  ,  comme  dieu  des  forêts. 
Svivain  ,  sous  la  forme  de  Pan,  était 
avec  les  cornes  ,  les  oreilles ,  et  toute 
la  partie  intérieure  du  corps  de 
chèvre ,  tout  nu  ,  et  couronné  de 
lierre  ,  mais  dont  les  cornes  percent 
la  conrouae  ;  portant  de  la  main 
gauche  une  branche  de  pin  ,  ce  qui 
montre  que  le  pin  était  iarbre  favori 
de  ce  dieu.  Souvent,  au  lieu  de  pin , 
c'est  une  branche  de  cvprès  ,  à  cause 
delà  tendresse  qu'il  avait  pour  le  jeune 
Cvparisse  qui  lut  métamorphosé  en 
cyprès  ,  ou  ,  selon  les  historiens  , 
parcequ'il  a  le  premier  appris  à  cul- 
tiver cet  arbre  en  Italie.  Il  y  a  une 
troisième  manière  assez  ordinaire 
de  représenter  Svivain  j  c  est  en 
forme  de  Terme  ,  où  l'on  ne  voit  que 
la  tète  et  la  moitié  du  corps ,  sans 
bras,  le  reste  se  terminant  en  pilier, 
dont  la  pro-^seur  diminue  toujours 
jusqu'à  la  base. 

Sylvain  fut  extrêmement  honoré 
en  ftalie  ,  où  l'on  croyait  qu  il  avait 
pris  naissance  -  et  qu'il  avait  régné 
pour  le  bonheur  des  hommes.  Il 
avait  plusieurs  temples  à  Rome,  un 
dans  les  jardins  du  mont  Aventin  , 
un  autre  dans  la  vallée  du  mont  Vi- 
minal,  et  un  troisième  sur  le  bord  de 
la  mer,  d'où  il  était  appelé  LiUoralis . 
Ses  prêtres  formaient  un  des  princi- 

fiaux  collèges  du  sacerdoce  romain. 
1  n"v  avait  qiip  des  hommes  qui  pus- 
sent l)ii  sacrifier.  Au  coniniencement 
on  ue  lui  oflrait  que  du  lait  ;  on  lui 
immola  ensuite  un  cochon.  On  parait 
ses  autels  de  branches  de  cvprès  ou 
de  pin  ;  c'est  pour  cela  qu'on  Tappe- 


S  Y  Aï 


607 


lait  Dendrophore.  Sylvain  était  un 
dieu  ennemi  des  enfuiits  ,  et  dont  on 
leur  faisait  peur  comme  du  loup  ,  à 
cause  de  I  inclination  qu'ont  tous  les 
enfants  à  détnure  et  à  rompre  des 
branches  d'arbres  ;  pour  les  en  em- 
pêcher,  on  leur  représentait  Sylvain 
comme  un  dieu  qui  ne  souffrait  pjs 
impunément  qu'on  galât  des  choses 
qui  lui  étaient  consacrées. 

Svivain  était  regardé  comme  In- 
cul^  ;  aussi  était-il  la  terreur  des 
feinines  en  couches ,  et  fallait-il  iui- 
plorer  contre  lui  la  protection  des 
divinités  Intercido ,  Piluninus  et 
Déverra. 

SiLvE ,  spectacle  qui  consistait  en 
une  chasse  simulée  dans  le  Cirque, 
el  où  le  peuple  lui-même  chassait 
dans  une  forêt  artiCcielle. 

Sylv£stris  ,  épithèle  de  Mars. 
On  riuvofjuait  ,  selon  Caton  ,  pour 
la  conservation  des  biens  de  la  cam« 
pagne. 

S\LviA  ,  reine  d'Albe,  et  fille  de 
N  umitor ,  fut  enfermée  avec  les  ves- 
tales par  Auiulius  son  oncle ,  qui 
ne  \oulait  point  de  concurrent  au 
trône.  Mais  un  jour,  en  allant  puiser 
de  l'eau  oass  le  Tybre,  dont  un  bras 
passait  alors  au  travers  du  jardin  des 
vestales ,  elle  s'endormit  sur  le  bord , 
rêva  que  le  dieu  Jlars  s'approchait 
d  elle  ,  et  devint  mère  de  Rémus  et 
de  Roinulus.    - 

SiLvii>6,  Gis  d'Enée,  ainsi  nommé 
parcequ'il  était  né  dans  une  forêt. 

SïMA  ,  nymphe  ,  mère  de  Chtho- 
nius  ,  qu'elle  eut  de  Neptune. 

Symboles.  Les  Grecs  appelaient 
quelquefois  symboles  ce  que  nous 
nommons  présages.  Ici  ,  il  n'est 
question  que  des  types  ou  emblèmes, 
ou  représentatio:is  de  choses  morales 
par  des  images  ou  propriétés  des 
choses  naturelles.  Le  lion  est  le  svm- 
bole  de  la  valeur  ;  la  bouîe  ,  de  l'in- 
constance ;  le  pélican  ,  de  l'amour 
paternel.  Chez  les  Egyptiens ,  les 
symboles  étaient  fort  estimés,  et 
couvraient  !a  plup;irt  des  m  \  stères 
de  morale.  Les  hiéroglyphes  de 
Piérius  pas  ent  p^ur  lies  sym- 
boles. Les  lettres  des  Chinois  sont 
pour  la  plupart   des    symboles  «i- 


6o8  S  Y  M 

fjiiifîcatifs.  Le  père  Caussîn  a  écrit 
mi  livre  tic  svuiljoles.  Les  niédjiil- 
li.stcs  appelleiit  symboles  certaiiios 
marques  ou  certains  attriliuts  par- 
ticuliers ;\  quelques  personnes  ou  à 
certaines  divinités.  Par  exemple  ,  la 
foudre  qui  accompagne  quelquefois 
la  tète  «l'un  empereur  marque  la 
souveraine  autorité  et  un  pouvoir 
tpal  à  celui  des  dieux.  Le  trident  est 
le  symbole  ci*  Neptune  ;  le  paon  est 
celui  de  Junon  ;  une  tif,'  re  appuyée 
«ur  une  urne  repiésente  un  (lenve. 
Les  provinces  ,  les  viiios  ont  aussi 
leurs  syniLoles  diflérents  sur  les  mé- 
i  dailles. 

On  sait  que  les  symboles  se  trou- 
vent  sur  i  une  ou  lautie  face  des 
médailles  ,  c-à-d.  sur  la  tète  ou  sur 
le  revers  ,  et  quelcjUefois  sur  les  deux 
côtés.  Il  y  a  des  revers  oi'i  les  sym- 
Loles  sont  altacliés  aux  fipures  ; 
d'autres  où  les  liiiures  mêmes  servent 
de  symboles  ,  soit  que  ce  so  eut  des 
figures  d'hommes  ou  d  animaux ,  ou 
des  choses  insensibles. 

La  haste,qui  est  un  javelot  sans 
fer  ,  ou  plutôt  lan  ancien  sceptre  , 
convient  à  toutes  les  divinités,  par- 
ccqu'elle  désigne  la  honte  des  d  eux, 
et  la  conduite  de  leur  providence  , 
ëealenient  douce  et  effica<'e.  Justiti 
inarque  expressément  que  la  cou- 
tume d'en  donner  à  toutes  les  déités 
\ient  de  la  superstition  des  anciens  , 
qui ,  dès  le  commencement  du  monde, 
avaient  adoré  le  sceptre  comme  les 
dieux  mê  ■:es.  Sans  doute  que  les 
statues  n'étaient  ])oint  alors  si  com- 
munes qu'elles  l'unt  élé  depuis  ;  car 
il  ne  faut  pas  s'imaginer  qvi'ils  les 
adorassent  comme  de  véritables  di- 
vinités. 

La  palère ,  dont  on  se  servait  pour 
les  sacrifices  ,  se  met  pareillement  à 
la  main  de  tous  les  dieux ,  soit  du 
premier  ,  soit  du  second  ordre , 
pour  faire  connaître  qu'on  leur  ren 
dait  les  hojuieurs divins,  dont  le  sa- 
crifice était  le  principal.  La  palère 
66  voit  aussi  à  la  main  des  princes  , 
pour  marquer  la  puissance  sacerdo 
taie  unie  avec  l'impériale  par  la 
qualité  de  souverain  pontife  :  c'est 
pourquoi  il  y  a  souvent  un  autel  sur 


S  Y  M 

lequel   il   semble  que  l'on  verse  i» 
pat  ère. 

La  corne  d'abondance  se  donne  à 
toutes  les  divinités,  aux  génies,  ci 
aux  héros,  pour  marquer  les  ricli'  >- 
ses  ,  la  léhcilé  et  f'aboridanee  fie 
tous  les  biens,  procurées  parla  bonté 
des  uns,  ou  par  les  soins  et  la  vahnr 
des  autres;  quelquefois  on  en  n^ft 
deux,  pour  indiquer  uue  abon- 
dance extraordinaire. 

Le  caducée  est  encore  un  symbtile 
coinnnin,  qucjiqu'icUribué  à  Mercmç 
de  préiérence  ;  il  signifie  la  bonne 
conduite  ,  la  paix  et  la  félicité.  11 
est  composé  d'un  bâton  qui  marque 
le  pouvoir ,  de  deux  s  rpents  qui 
«.ésignent  la  prudence  ,  et  de  deux 
ailes  qui  marquent  la  diligence  ; 
toutes  qualités  nécessaires  pour 
réussir  dans  ses  entreprises. 

Les  syudoles  que  j'appelle  uni- 
ques sont  sans  nombre  ;  voici  les 
plus  ordinaires  : 

Le  thyrse,  qui  est  un  javelot  en- 
touré de  lierre  ou  de  pamjrre  ,  est  le 
svud>olede  Bacchus  ,  et  caractérise 
la  fureur  que  le  vin  lui  inspire. 

La  foudre  dans  la  main  d'une 
fî;:ure,  ou  à  côté,  ou  au-dessous 
d'uu  buste  ,  lorsque  ce  n'est  pas  la 
tète  d  un  eujpereur  ,  marque  la  tète 
du  Vé-Jove,  c.-à-d.  ,  de  Juiuter 
foudroyant  et  irrité  ;  car  il  y  a  f|uel« 
qu<  s  empereurs qu  on  a  flattés  jusiju'à 
leur  mettre  la  foudre  en  main, 
comme  à  Jupiter. 

Uue  branciie  de  laurier  h  \.\  main 
d'un  empereur  fait  voir  ses  vicfoi- 
res,  ses  conquêtes  et  son  ti'iom  lie, 
co'ume  la  branche  d'olivier  repr'-- 
sente  la  paix  qu'il  a  donnée  ou  con- 
servée à  l'état.  Les  autres  pla'ilej 
particulières  désirnent  Tes  pa^s  où 
elles  naissent ,  cumme  la  rose  mar- 
que l'isle  de  Rhodes  ,  etc. 

Deux  mains  jointes  peignert  la 
concorde  des  particuliers  ;  ou  lei 
alliances,  ou  l'amitié. 

L'enseigne  militaire  placée  sur  un 
autel  niari|ue  une  nouvelle  co'onie 
dont  le  Ijqnheur  doit  r  épendre  de  Is 
protection  des  dieux  :  j'ent'  nos  un< 
colonie  faite  de  vieux  soldats  ,  cal 
c'est  ce  que  i'euseigae  veut  dire  ;  e1 
qucn* 


s  Y  M 

tjonnd  il  s'en  trouve  plufieurs,  cela 
si^nine  qiie  les  soldats  ont  été  tirés 
de  différentes  léj;ious.  Le  nom  sy 
ciistineue  assez  souvetit  ,  '  couiuie 
Le^.  XXII ,  dans  Septime  Sévère , 
dans  Gallien,  etc. 

Un  <;ouveruail  placé  sur  un  globe 
accompagné  de  faisceaus  ■  est  le 
svuiboîe  de  la  souveraine  puissance. 
D;ms  la  médaille  de  Jules  ,   oiï  i  on 

La  joint  le  caducée  ,  la  corne  d  a- 
nuance  et  le  bonnet  pontiiî'  al ,  on 
a  V.  .ulu  maniaer  que  César,  gouver- 
nant la  république,  y  faisait  fleurir 
la  pais  ,  la  félicité  et  la  religion. 

Le  ixjuclier  signifie  des  vœux  pu- 
blics adressés  aux  dieux  pour  la  con- 
seivation  des  prim-es  ,  où  marque 
*pie  le  prince  est  l'assurance  et  la 
protection  de  ses  sujets.  Ces  sortes 
de  Iw'ucliers  s  appelaient  chpei  vo- 
li'-M  y  on  les  pendait  aux  auldls  ,  ou 
aux  coloanes  des  temples.  L'on  en 
voit  deux  dune  figure  extraordinoire 
sur  une  médaille  d'Antoriin  Pie , 
avec  ce  mot  Ancilia  ;  c'est,  par  une 
allusion  au  bouclier  fatal  envoyé  du 
ciel ,  une  marque  que  ce  lK>n  prince 
était  regardé  comme  le  maître  de  la 
destinée  de  i'euipire.  Ou  portait  ces 
Lonciiers  aux  jeux  séculaires ,  et  à 
ccrt.'tines  processions  publiques  qui 
se  inisaient  dans  les  nécessites  de 
rét;.t. 

Des  hottes  et  des  nmes  mises  sur 
une  tablé ,  d'où  il  sort  des  palmes,  ou 
d(  s  coiu-onnes  placées  à  c<)té  ,  avec  le 
simpule.  qui  est  un  petit  vase  dont 
on  faisait  les  libations  ,  désignent  les 
jeux  auxquels  0:1  joignait  ordinaire- 
ment des  sacrifices. 

Un  vaisseau  en  course  annonce  la 
joie  ,  la  félicité  ,  le  bon  succès  ,  Tas- 
sur.ince.  Quand  on  en  voit  plusieurs 
auprès  d'une  figure  tourelée  ,  ils  m- 
diquent  que  c'est  une  ville  maritime, 
où  il  V  a  nn  port  et  du  commerce. 
Q-umd  ils  sont  aux  pieds  d'une  Vic- 
toire ailée  ,  ils  marquent  des  combats 
de  uier ,  où  Ion  a  vaincu  la  flotte 
ennemie. 

Une  grappe  de  raisin  signifie 
1  al)ondance,  la  joie  ,  et  un  pays  fer- 
tile en  bon  vin. 

Une  on  deux  harpes  marquent  les 

Tome  If, 


S  Y  M  609 

villes  où  Apollon  était  adoré  comme 
cliet  des  _\'iuies. 

Le  boisseau  d'où  il  sort  des  épis 
de  bled  et  des  pa\ots  e^t  !e  symirole 
de  l'abondance,  et  des  grain»  qu  on 
a  lait  venir  pour  !e  soulagement  du 
peuple  ,.dans  un  temps  de  famine. 

Les  Signes  imlitaiies  ,  qui  se  trou- 
vent queiijuefois  juaqu  à  quatre  ,  fout 
connaître  ..u  les  victoires  remportées 
par  les  légions,  ou  ie  serment  de 
fidélité  qu  eiie^  prêtent  i  1  empeieiir, 
ou  les  colonies  qu  elles  ont  établies  ; 
quelquefois  ce  sont  'les  drapeaux  pris 
par  les  ennemis ,  et  renvoyés ,  ou  re- 
pris par  force.  L'aigle  est  lenseigne 
principale  de  cbaijue  légion  ;  les 
auti-es  signes  militaires  sont  les  en- 
seignes des  cohortes  ;  le  guidon  est 
renseigne  de  la  cavalerie. 

Un  bonnet  surmonté  d'une  pointe 
fjoisée  sur  le  pied  a\ec  deux  pen- 
dants, que  les  Romains  nonmiaient 
apex  et  filainiiia  ,  peint  la  dignité 
s;icerdotale  et  ponliluale  ,  soit  que 
ce  lionnet  se  rencontre  seul ,  soit 
qu  on  le  trouve  joint  aux  instruments 
dont  on  se  servait  dans  les  sacrifices  ; 
ces  instruments  étaient  un  vase  ,  un 
plat  bassin,  un  iispersoir,  uneiiache 
avec  la  tète  d'uu  animal ,  im  cou- 
teau ,  un  tranchoir  ,  un  simpule. 
La  tète  désigne  la  victime  ,  la  hache 
sert  pour  l'assommer,  le  bassin  p«.ur 
recevoir  les  entrailles  et  les  chairs 
qui  doivent  être  offertes ,  le  coulcau 
pour  les  couper,  le  vase  pour  mettre 
îeuu  lustrale  ,  et  l'aspersoir  pour  la 
répandre  sur  les  assistants  afin  de 
les  purifier,  le  simpule  pour  les 
libations  et  pour  l'essai  des  li- 
queurs qu'on  répandait  sur  les  vic- 
times. 

Un  bàtoQ  tourné  par  en  haut  ea 
forme  de  crosse  est  la  marque  des 
augures  ;  on  l'appelle  en  latin  lituus. 
Ils  s'en  servaient  pour  partager  le 
ciel ,  lorsqu'ils  faisinent  leurs  obser- 
vations. On  y  joint  quelquefois  des 
poul<»ts  à  q.ii  Ton  donne  à  manger  , 
ou  des  oiseaux  eu  l'air  dont  ou  ob- 
serve le  vol.  Les  augures  crovaient 
par  les  uns  et  par  les  autres  deviner 
les  choses  à  venir. 

La  chaise  curul«  représente  la  ma- 

Qq 


6io  S  Y  M 

gistratttre,  soit  des  édiles,  soit  du 
préteur,  soit  du  consul  j  car  tous 
avaient  droit  de  s'asseoir  dans  une 
chaise  d'i\oire  en  forme  de  pliant. 
Quand  elie  est  traversée  par  une 
baste  ,  c'est  le  symbole  de  Junon  , 
qui  est  en  usage  pour  désigner  la 
consccralion  des  princesses.  Quel- 
quefois le  sénat  décernait  une  chaise 
d'or,  qu'il  faut  savoir  distinguer, 
aussi  bien  que  les  statues  de  ce 
métal. 

U  n  ornement  de  vaisseau  recourbé, 
soit  à  la  pouppe  ,  soit  à  la  proue , 
marque  les  victoires  navalt  s ,  et  les 
vaisseaux  pris  ou  coulés  ;i  fond  ; 
quef(,ucfois  les  villes  maritimes  , 
comme  Sidon,  etc.  On  arrachait  ces 
ornements  aux  vaisseaux  ennemis 
qu'on  avilit  pris ,  et  l'on  en  faisait 
comme  des  trophées  de  la  victoire. 

Un  char  traîné  ,  soit  par  des  che- 
voTix ,  f  oit  par  des  lions  ,  soit  par  des 
éléphants,  veut  dire  ou  le  triomphe 
ou  lapotiiéose  des  pri»  ces.  Quant 
au  clïar  couvert ,  traîné  par  des  mu- 
les ,  il  n'est  usité  que  pour  les  prin- 
cesses ,  dont  il  marque  la  consécra- 
tion, et  rhonneur  qu'on  leur  faisait 
de  porter  leurs  images  aux  jeux  du 
Cirque. 

Une  espèce  de  porte  de  ville  ou 
de  tour ,  qui  se  trouve ,  depuis 
Constantin  ,  avec  ces  mots  ,  Pwvi- 
dentia  jugusli ,  désigne  des  maga- 
sins établis  pour  le  sou'agemeM  du 
peuple  ;  ou ,  comme  d'autres  pen- 
sent ,  la  ville  de  Constantinople  , 
dont  l'étoile  qui  parait  au-de^sus  de 
la  tour  est  le  symbole ,  aussi  bien 
que  le  croissant. 

Un  panier  de  fleurs  et  de  fruits 
signifie  la  beauté  et  la  feitilité  du 
pays. 

Une  espèce  de  cheval  de  frise  , 
avec  des  pieux  enlacés ,  comme  dans 
la  médaille  de  Li(  inins,  montre  un 
camp  fortifié  et  pabssadé  pour  la 
sûreté  des  troupes. 

Le  trépied  ,  couvert  ou  non  cou- 
vert, avec  une  corneille  et  un  dau- 
phin ,  est  le  symbole  des  quinze- 
virs,  députés  pour  garder  les  oracles 
des  Sibylles  ,  et  pour  les  «o^isuiter 
duas  l'occasion.  Oa  les  conservait 


5  Y  M 

au  pied  de  la  statue  d'Apollon 
Palatin,  ii  qui  la  corneille  était 
consacrée ,  et  à  qui  le  dauphin  ser- 
vait d'enseigne  dans  les  cérémonies 
des  quinze-virs.  \ 

Le  zodiaque  avec  toTites  ses  fi-l 
gures ,  le  soleil  et  la  lune  au  mi- 
lieu, comme  dans  une  médaille  d'A- 
lexandre Sévère ,  figure  l'heureu-e 
étoile  des  princes,  et  la  conservation 
de  tous  If  s  membres  de  l'état,  que  le 
prince  soutient  couune  le  iodiaiiUe 
fat  les  asti'cs. 

Passons  aux  symboles  des  médaillés 
qui  concernent  princijialcment  les 
déités. 

L'ancre  qui  se  voit  sur  plusieurs 
médailles  des  rois  de  Syrie  était  un 
signe  epie  tous  les  Séleuoides  portè- 
rent à  la  cuisse,  depnisejueLaodicée, 
mère  de  Séleucus,  s'imagina  cire 
giosse  d'Apollon  ,  et  que  te  dieu  lui 
avait  donné  un  anneau  sur  lequel  nne 
ancre  est  gravée.  Dans  son  sens 
naturel,  l'ancre  marque  les  victoires 
navales. 

Un  Ixjuquet  d'épis  est  le  symbole 
du  soin  que  le  prmcc  s'était  donné 
de  faire  venir  du  bled  pour  le  peuple, 
ou  simplement  de  la  fertilité  du 
pays  ,  connue  sur  la  médaille  d'A- 
lexandrie. 

La  colonne  marque  quelquefois 
l'assurance  ,  quelquefois  la  fermeté 
d'esprit. 

Le  char  attelé  de  deux ,  de  quatre 
ou  de  six  chevaux  ,  ne  marque  pas 
toujours  la  victoire  ou  le  triomphe  : 
il  y  a  d'autres  cérémonies  où  Ion  se 
servait  de  chars.  L'on  v  portait  les 
images  des  dieux  dans  les  suppiii  ;i- 
tions  ;  on  y  mettait  les  images  des 
familles  illustres  aux  funérailles  ,  et 
de  ceux  dont  on  faisait  l'apothéo'ie.  " 
Enfin,  on  y  conduisait  les  (onsuls 
qui  étaient  en  charge  ,  comme  nous 
l'apprenons  par  les  me'dailies  de 
Maxence  et  de  Constantin  :  l'une  et 
l'autre  portent  :  Fclix  processui 
consuJis  aiigusLi  noslri. 

Les  étoiles  dénotent  epie'qnefois 
les  enfants  des  princes  légnants  ; 
quelquefois  au  eontraire  les  enfants 
morts,  et  mis  daus  le  tièl  au  rang 
des  dieux. 


s  Y  M 

La  har{>e  est  l'attribut  d'Apollon. 
Qiiiind  elle  est  eutre  les  mains  d'un 
Ci-iitaure  ,  c  est  Chiron  .  le  maître 
d'Achille.  On  sait  que  Mercure  eo 
fut  rin\enteur  ,  et  qu  il  en  fil  présent 
à  Apollon.  Quand  elle  est  jointe  au 
laurier  et  au  couteau,  elle  marque 
les  jeux  aj»ollinaires. 

Le  niasf{ue  est  le  synihole  des 
jeux  scéniques  qu'on  faisait  repré- 
senter pour  divertir  le  peuple  ,  et 
où  les  acteurs  étaient  ordinairement 
masqués.  Il  y  en  a  dans  la  lamille 
Hirtia. 

Des  branches  de  palmier  sipiifient 
les  enfants  des  princes ,  selon  Arté- 
mitlore. 

Un  panier  couvert  avec  du  lierre 
alentour ,  et  une  peau  de  faon ,  annon- 
cent les  mystères  de»  Bacchanales  ; 
on  le  connaît  par  la  statue  de  Bac- 
chiis ,  qui  se  trouve  souvfut  au- 
dessur.  On  sait  que  Sémélé ,  grosse 
de  Bat<  hu^,  fut  mise  par  Cadnius 
dans  uue  corbeille  ,  et  jetée  dans  la 
rivière. 

Une  roue  désigne  les  chemins 
publics  raccommodés  par  ordre  du 
prince ,  piur  la  commodité  des  char- 
rois, comme  F^ia  Trajana.  \n  pied 
de  la  Fortuni» ,  elle  i!ési£:ne  l'incons- 
tance ;  à  ceux  de  Némésis ,  elle  in- 
dique le  supi'Iice  de-,  méciiants. 

Une  espèce  de  siège  sur  lequel  est 
assis  Apollon  ,  dans  le  revers  des 
médailles  l'es  rois  tie  Syrie ,  qu'on 
prendrait  p'iur  une  p'-tite  montagne 
poicée  de  irons  ;  c'est  le  con\ercle 
qu'un  mettait  sur  l'ouverture  oâ  les 

fjrètres  d'Apollon  allaient  recevoir 
es  orar  les  ,  ou  se  remplir  de  la 
fureur  sacrée  qui  les  faisait  eux- 
mêmes  ré:K)udre  en  gens  inspirés  à 
ceux  qui  les  consultaient. 

La  toise  mai-quce  à  chaque  pied 
signifie  une  nouvelle  colonie  dont  on 
avait  toisé  l'enceinte  ,  et  les  champs 
qui  lui  étaient  attribués.  Cette  toise 
trouve  aussi  accompagnée  d'un 
boisseau  ,  qui  désigne  le  bled  qu'on 
avait  donné  poar  ensemencer  les 
terres. 

Les  déités  se  reconnaissent  pres- 
que toutes  par  des  symboles  parti- 
culiers. 


S  Y  N  6n 

SimmAchie  ,  surnom  que  les  ha- 
bitants de  Mantinée  donnèrent  h 
Vénus,  parcequ'eile  avait  combattu 
pour  les  Romains  à  la  journée  d  Ac- 
tium  ,  la  mollrsse  d'Antuine  et  sa 
passion  pour  Cléupàtre  lui  ayant  fait 
perdre  la  bataille.  Rac.  Syniina- 
chesthai,  combattre  avec. 

SvmmÉtrie.  (  Icon.  )  C'est  une 
femme  d'une  singulière  b^^auté ,  bien 
proportionnée  ,  dont  la  taille  est 
serrée  par  uue  écliarpe  semée  d  é- 
toiles  ,  qui  désignent  les  sept  pla- 
nètes. Elle  a  devant  el!e  une  statue 
de  Vénus  toute  nue,  dont  elle  prend 
les  proportions  avec  un  «-ompas  et 
une  règle.  On  la  per^nnifie  encore 
par  une  femme  dans  une  attitude 
symmétrique  ,  c'est-à-dire,  avant  la 
t  te  droite  et  vue  de  face  ,  les  bras 
étendus  dans  la  même  position  ,  et 
tenant  dans  chacune  de  ses  mains 
un  flambeau  à  égale  distance  et  à 
égale  hauteur. 

SrMPLÉGADES,  isles  ou  ccueil» 
situés  près  dû  canal  de  la  mer  IVoire, 
au  détroit  de  Constantinople  ,  et  si 
voisins  l'un  de  l'autre  qu'ils  sem- 
blent s'entrechoquer  :  ce  qui  a  donné 
lieu  aux  poètes  d  en  faire  deux 
monstres  marins  redoutables  aux 
vaisseaux,  f^.  CïAsÉes. 

S^NALLAXis  ,  une  des  nymphes 
lonides. 

Sv^ELETTES.      f^.    AnGATO. 

SïKiA  (  Mjrth.  CeU.  ) ,  onzième 
déesse  ,  portière  du  palais  ;  elle 
ferme  la  porte  à  ceux  qui  n'ont  pas 
droit  d'y  entrer.  Elle  est  aussi  pré- 
posée aux  procès  où  il  s'agit  de  nier 
quelque  chose  par  sennent  :  d'où 
\  lent  le  proverbe  ,  Synia  est  près 
de  celui  qui  va  nier. 

Syxode  d'Apollon.  C'était  une 
espèce  de  confrérie  d'Apollon  oii 
ion  recevait  des  gens  de  théâtre 
appelés  Scéniques  ,  des  poètes,  des 
musiciens  ,  des  joueins  d'instru- 
ments :  cette  société  était  fort  nom- 
breuse. Kous  troWTons  dans  Cl  ru  ter 
soixinte  aggrégés  au  Svnode  d'A- 
pollon ,  désignés  par  leurs  noms  et 
leurs  surnoms  ,  enlre  lesquels  je  n'en 
nommerai  qu'un  seul.ftlarc  Aurèle 
I  Septentrion,  a^5:anchi  d'Auguate, 
Qq  % 


6tîs  S  Y  R 

et  le  premier  pantomime  de  son 
temps ,  qui  ëlait  prêtre  du  Synode 
d'Apollon  ,  parasite  du  même  Apol- 
lon ,  et  qui  fut  honoré  par  l'enipc- 
reur  de  charges  considérables. 

Sysœcies  ,  fête  en  l'honneur  de 
Minerve  ,  instituée  à  l'occasion  de 
la  réunion  des  Athéniens  en  une 
seule  cité  ;  dessein  que  la  déesse  de 
îa  sagesse  avait  pu  seule  insp.rer  à 
Thésée.  Elle  se  céléln-ait  tous  les 
ans  ,  le  i6  du  mois  Hécatonibéon  , 
ou  Juillet. 

Synthrône  des  dieux  d'Egypte, 
c.-ù-d.  participant  au  même  trône. 
C'est  un  surnom  que  l'empereur 
Adrien  donna  à  son  favori  Anti- 
nous ,  lorsqu'il  le  mit  au  rang  des 
dieux.  K.  AntinoÏ's. 

Syracuse  (  Fête  de  ) ,  dont  parle 
Platon.  Elle  durait  dix  jours  ; 
licfmmes  et  femmes  y  offraient  des 
sacriliccs.  CicéronïaxX  meniion d'une 
autre  ,  célébrée  par  un  grand  con- 
cours de  peuple  ,  sur  les  Ijords  d'un 
];;c  ,  près  S  v  rai  use  ,  par  oîi  l'on 
crovait  que  Pluton  était  redescendu 
rfux  enfers  avec  Proserpine. 

Syrieisne  ,  la  Déesse  Syrienne.  Il 
y  a  ru  Syrie,  dit  fjucien  ,  une  ville 
qu'on  nomme  Sacrée ,  ou  Hiérapolis  , 
dans  laquelle  est  le  plus  grand  et  le 
pins  auguste  des  temples  de  la  Sy- 
rie ;  car  \  outre  les  ouvrages  de  grand 
prix  ,  et  les  offrandes  qui  y  sont  en 
1res  grand  nombre,  il  y  a  des  mar- 
ques d'une  divinité  présente.  On  y 
voit  Açi  statues  suer ,  se  mouvoir  , 
Tendre  des  oracles  ,  et  l'on  y  entend 
souvent  du  bruit,  les  portes  étant 
fermées.,.  Les  richesses  de  ce  temple 
sont  immenses-,  car  on  y  apporte  des 
présents  de  toutes  parts,  d'Arabie, 
de  Phénicie  ,  de  Cappadoce  ,  de 
Cilicie ,  d'Assyrie  et  de  Babylone. 
Les  portes  du  temple  étaient  d'or  , 
aussi  bien  que  la  couverture  ,  sans 
parler  de  l'intérieur  ,  qui  brillait  par- 
tout du  même  métal.  Les  nnscroient 
que  ce  temple  a  été  bâti  par  Scmini- 
mis  en  l'honneur  de  Dercétosa  m  re. 
D'autres  disent  qu'il  a  été  consacré  à 
Cybète  par  Atys  ,  qui  le  premier  an- 
nonça aux  hommes  les  mystères  de 
«ctte  dé€ssc.  Maù  c'était   l'auçieu 


S  Y  R 

temple  dont  on  entendait  parler  ; 
pour  celai  qui  subsistait  du  temps 
de  Lucien,  il  avait  étéjjâti  par  ia 
fameuse  Stratonice  ,  reine  de  Svrie. 
Parmi  plusieurs  statues  des  dieux  , 
on  voyait  celle  de  la  déesSe  qui  jiré- 
sid^t  au  temple.  Elle  avait  quelque 
chose  de  plusieurs  autres  dée5^(■s  ; 
car  elle  tenait  tm  sceptre  d "une 
main  ,  et  de  l'autre  une  quenouille  ; 
sa  tête  était  couronnée  de  rayons  et 
coëffée  de  tours  ,  sur  lesquelles  on 
voyait  un  voile  comme  celui  de  la 
Vénus  céleste  ;  elle  était  ornée  de 
pierreries  de  diverses  couleurs  , 
ei'.tre  lesquelles  il  y  en  avait  une  >iir 
la  tète  qui  jetait  tant  de  clarté  ,  que 
tout  le  temple  en  était  éclairé  ij 
nuit  ;  c'est  pourquoi  on  lui  donnait 
le  nom  de  lampe.  Cette  statue  avait' 
une  autre  pierveille;  c'est  que,  de 
quehjue  côté  qu'on  la  considér;;t  , 
elle  semblait  toujours  vous  re-' 
garder.  J 

Apollon  rendait  des  oracles  daii9<| 
ce  temple  ;  mais  il  le  faisait  par  hii- 
mème  ,  et  non  par  ses  prêtres. 
Quand  il  voulait  prédire  ,  alors  il 
s'ébranlait  ;  aussi-tôt  les  prêtres  le 

f)renaient    sur    leurs  épanles  ,    et   ;\ 
(ur  défaut  il  se  remuait  lui-même 
et  suait.  Ih  eondin'sait  lui-même  ( 
qui    le    portaient  ,    et    les    gui 
comme    un    cocher    f;'it    ses    <   ;(- 
vaux  ,  tom'nant  deç>^  et  del.î,  et  j>,,s- 
sant  de  l'un  à  l'autre  jusqu'à  ce  (jiie 
le  souverain  prêtre  l'interrogeât  >'ir 
ce  qu  il  vonlait  savoir.  Si  la    cIh  --e 
lui  déplaît,  dit  Lucien^  il  reeu'ef 
sinon  ,  il  s  avance  et  s'élève  quelrjn<"- 
fois  en  l'air.   Voilti  connue  ils 
vinent  sa  volonté.  Il  prédit  le  v  • 
gement  des  temps  et  des  saison-, .  ■  i 
la    mort  même. 

Apulée,  fait  mention  d'une  aT!!'^ 
faconde   rendre  les  oracles,  doi! 
prêtres  de  la  Déesse  Syrienne  él: 
les  inventeurs.    Ils  avaient  fait  i 
vers ,  dont  le  sens  était  :  «  Lf s  1 
»  attelés  coupent  la  terre,  afin  i  -io 
»  les    can)pai;nfs    produisent    leurs 
»  fruits.  »  Avec  ces  deux  vers  il  n'y 
avait     rien    à    quoi    ils   ne    riij'oii- 
dissent.   Si   on   venait  les  con>ii'>   r 
sur  uii    mariage,    celait   la   l' 


T  A  B 

*nèaie,des  bœufs  attelés  ensemljle, 
des  campagnes  fécondes.  Si  on  !es 
consultait  sur  quelques  terres  qu'on 
voulait  acheter  ,  voilà  des  bœufs 
pour  les  labourer  ,  des  champs  fer- 
tiles. Si  on  les  consultait  sur  un 
vovage ,  les  bœufs  sont  attelés  ,  et 
tout  prêts  à  partir  ;  et  ces  cam- 
pagnes fécondes  vous  promettent 
un  grand  gain.  Si  on  allait  à  la 
guerre  ,   ces   bœufs    sous  le  jou?  ne 

ous  annoncent-ils  pas  que   vous  y 
mettrez  vos  ennenns? 

Cette  déesse  ,  qui  avait  les  attri- 

uts  de  plusieurs  autrrs ,  était ,  se- 

on  Vossius  ,    la   vertu  générative 
ou  productive  que  l'on  désigne  par 

e  nom   de   Mère  des    Dieux.     K. 
DercÉto  ,  Sémiramis  ,  Cybèle  ,  As- 

TARTÉ. 

Syrik^c  ,  nvmphe  dArcadie  ,  fîlle 
u  fleuve  Ladon  ,  était  une  des  plus 
Sdèles  compagnes  de  Diane ,  dont 
Ile  avait  les  inclinations.  Le  dieu 
Pan ,  l'a'yant  un  jour  rencontrée 
somme  elle  descendait  du  mont  Lv- 
Dée  ,  tâcha  de  la  rendre  sensible  à 
son  amour  ,  mais  inutilement.  Sy- 
rinx  se  mit  à  fuir  ,  et  Pan  à  la 
poursuivre  :  déjà  elle  était  arrivée 
»nr  les  Jjords  du  Ladon  ,  où  se  trou- 
vant arrêtée  ,  elle  pria  les  nymphes 
ses    sœurs     de    la    secomir.    Pan 


T  A  B  6i5 

voulut  alors  rcmbrasser  ;  mais ,  au 
lieu  d'une  nymphe ,  il  n'embrassa 
que  des  roseaux.  Il  se  mit  à  soupi- 
rer auprès  de  ces  roseaux  ,  et  1  air 
poussé  par  les  zéphyrs  répétait  ses 
plaintes  ;  ce  qui  lui  lit  prendre  la 
résolution  d'en  arracher  quelques  uns , 
dont  il  fit  cette  ilùte  à  sept  tuyaux. 

2ui  porta  le  nom  de  la  nymphe. 
!ette  fable  peut  signifier  que  quel- 
qu'un de  ceux  à  jfjui  les  Grecs 
avaient  donné  le  nom  de  Pan  s'é- 
tait servi  des  roseaux  du  fleuve  La- 
don pour  faire  cette  flûte.  Elle  peut 
aussi  avoir  rapport  à  Quelque  aven- 
ture d'une  fille  qui ,  jalouse  de  con- 
server son  honneur  ,  s  était  cachée 
p^rmi  des  roseaux  pour  se  dérober  à 
des  poursuites. 

Syrius  ,  surnom  de  Jupiter,  parce- 
qu'il  avait  une  statue  d'or  dans  le 
temple  de  la  Déesse  Syrienne. 

Syrmées  ,  jeux  établis  ù  Sparte  , 
qui  prenaient  leur  nom  du  prix 
qu'on  y  remportait ,  et  qui  consis- 
tait en  un  rogoiit  composé  de  sucre 
et  de  miel  ,  appelé  Syirnè. 

SYR>i  ,  fille  de  Damœtus,  roi  de 
Carie  ,  élait  n)alade  lorsque  le  ha- 
sard fit  arriver  Podalire  à  sa  cour. 
Cet  habile  médecin  la  guérit  en  la 
faisant  saigner  des  deux   bras  ,    et 

l'épousa.     V.  PODALIRS. 


r  suspendu  à  la  main  d'un 
komme ,  voy.  Osiris  ^  a  la  main 
i'une  femme ,  voyez  lo.  Les 
Egyptiens  considéraient  cette  lettre 
x>mme  le  symbole  de  la  vie. 

Taact  ,  Taaltus,  était,  selon 
Sanchonialhon  ,  un  des  descendants 
es  Titans ,  et  le  même  qu'Hermès 
["rismégisle.  C'est  lui  ,  dit-il  ,  qui 
5  premier  inventa  les  lettres.  Iluet 
prétend  que  les  Phéniciens  ,  peuple 
sclusivement  livré  au  commerce  , 
•doraient  Mercure  sous  ce  nom. 
Tabachi.  (3/.  Ind.)  Voy,  Pii!- 

[(JLROJN. 


Tabasket  (  M.  M  ah.  ) ,  la  plus 
grande  fête  des  mahométans  nègres. 
C'est  proprement  leur  Beyram. 
(  V .  ce  mot.  )  Les  réjouissances  de 
celte  fête  ressemblent  beaucoup  à 
celles  du  carnaval ,  et  en  particidier 
à  la  cérémonie  du  bœuf-sras.  Quel- 
que temps  avant  que  le  soleil  se 
couche  ,  on  voit  paraître  cinq  mara- 
bouts ayant  des-  tuniques  blanches. . 
Ils  marchent  de  front ,  armés  de  lon- 
gues zagaies.  Deux  Nègres  condui- 
sent devant  eux  cinq  bœufs  choisi» 
parmi  les  pMs  beaux  et  les  plus  gias 
du  pavs.  Ils  £Oat  ornés  de  feuiila- 
Qq3 


6i4  T  A  B 

ces  ,  et  revèuis  de  toiles  cîe  coton 
très  fines.  Après  les  mnniliouls  mar- 
chent les  cliefs  clés  villaf^es ,  pares 
de  leurs  plus  Leaux  habits  ,  tenant 
en  main  plusieurs  sortes  d'armes  , 
conimr-  des  zairaies  ,  des  sabres  ,  des 
poignards.  Quelques  uns  portent  des 
Loucliers.  Viennent  ensuite  les  ha- 
bit;;nts  des  villages.  Ils  marchent 
cinrj  Je  front ,  et  portent  les  mêmes 
ormes  que  leurs  chefs.  Ils  se  rendent 
dans  cet  ordre  au  bord  de  la  rivière  : 
là  on  attaclie  les  boufs  à  des  pi- 
quets j  et  le  niarahout  le  plusrespec- 
tal)îe  par  son  ancienneté  met  à  terre 
sa  zapaie  ,  étend  les  bras  du  côté  de 
l'orient ,  et  répète  jusqu'à  trois  fois 
Salanieck  1  en  criant  de  toutes  ses 
fortes.  Son  exemple  est  imité  par 
tous  les  autres ,  qui  ,  comme  lui  , 
posent  leui's  armes  à  terre  ,  et  font 
ensemble  la  prière  accoutumée.  Lors- 
qu'elle est  finie  ,  chacun  reprend  ses 
ormes.  Par  ordre  du  plus  ancien 
marabout,  lesNè^res  qui  ont  conduit 
les  bœufs  les  renversent  et  enfon- 
cent dans  la  terre  une  de  leurs  cor- 
nes ,  observant  de  leur  tourner  la 
tête  i  u  côté  de  l'orierit  :  dans  cet 
étal  ,  ils  (es  inunolent.  Pendant  que 
le  sang  de  ces  animaux  coule,  ils 
leur  jettent  du  sable  dans  les  }eux  , 
de  peur  qu'ils  ne  regardent  ceux  qui 
les  éf^orf;eut,  ce  qui  serait  d'un  tiès 
mauvais  augure.  Lorscjue  les  bœufs 
sont  morts  ,  on  les  écorche  ,  ou  les 
coupe  par  quartiers  ,  et  les  habitants 
de  chaque  village  emportent  leur 
Lreuf ,  qu'ils  font  ciure.  La  fête  se 
termine  par  le  Folgar  ,  espèce  de 
danse  pour  laquelle  les  Nègres  ont 
une  extrême  passion. 

Tabernacllum  capere,  expres- 
sion consacrée  dans  les  fonctions  des 
augures ,  diviser  le  ciel  ;  ce  qui  se 
faisait  de  cette  manière  :  L'augure  , 
assis  et  revêtu  de  la  lobe  augunde  , 
ou  trabée  ,  se  tournait  du  côté  de 
lorient ,  et  désignait  avec  son  bâton 
augurai  une  partie  du  ciel.  On  j)ra- 
tiquaJt  toujours  cette  cérémonie  dans 
im  lieu  découvert ,  et  oii  rien  n'ar- 
rêtât la  vue.  Ainsi  C  Marius  donna 
peu  de  hauteur  au  temple  de THon- 
lirur,  de  craiul*  ijue  les  augures  ue 


TAC 

prissent  fantaisie  de  le  faire  démo'ir,' 
s'il  eût  nui  à  leurs  opérations.  Il 
fallait  que  tout  s'y  passât  selon  les 
règles  ;  et  s'il  y  avait  quelque  chose 
de  défectueux  ,  on  le  marcpjait  par 
cette  plirase  ,  Tahernaauluin  non 
erat  rite  capLitin  ,  ce  qui  obligeait 
à  recommencer.  V .  Temvlum. 

1.  Table  de  lumière  ou  de 
PRÉDESTINATION.  (  M.  Muh.  )  C'est 
ainsi  que  les  musulmans  appellent 
le  livre  des  décret»  de  Dieu.  Elle  est 
entre  les  mains  d'un  ange  particulit  r 
qui  en  a  la  garde,  ^ 

2.  —  IsiAQUE.    /^.   IsiAQUE. 

Tableaux  votifs  ,  tableaux  que 
l'on  exposait  dans  un  temple  ,  en 
conséquence  d'un  vœu  fait  dans  un 
danger  ,  et  sur  lequel  était  repré- 
senté le  malheur  auquel  on  avait  été' 
exposé  ;  ainsi  ceux  qui  avaient 
échappé  au  naufrage  le  faisaient 
peindre  dans  un  tableau  qu'ils  sus- 
pendaient dans  un  teniple  ,  ce  qur 
répondait  aux  ex-voto  deS  nio-i 
dernes.  ] 

Tables  de  la  loi.  (  M.  Mah.  ) 
Les  musulmans  disent  que  Dieu 
commanda  au  burin  céleste  d'écrire 
ou  de  graver  ces  tables  ,  ou  qu'il 
commanda  à  l'archange  Gabriel  de 
se  servir  de  la  plume  qui  est  l'in- 
vocation du  nom  de  Dieu  ,  et  de 
l'encre  qui  est  puisée  dans  le  livre 
des  lumières  ,  pour  écrire  les  taLîos 
de  la  loi.  Ils  ajoutent  que  ]M 
avant  laissé  tomber  les  pren;; 
tables  ,  elles  furent  brisées  ,  et  que 
les  anges  en  rapportèrent  les  débris 
dans  le  ciel  ,  à  la  réserve  d'une 
pièce  de  la  grandeur  dune  coudée  , 
qui  demeura  sur  la  terre  et  fut  mise 
dans  l'arche  d'alliance. 

Tacita  ,  déesse  du  silence  ,  ima- 
ginée par  IVuma  Pompilius  ,  qui 
jugea  cette  divinité  aussi  nécessaire 
à  l'établissement  de  son  nouvel  état 
que  la  divinité  qui  fait  parler. 

Tacouin  (  M.  Mah.  )  ,  espèce  de 
Fées  dont  les  fonctions  répondent  à 
celles  des  Parques  chez  les  aneieu?. 
Ces  génies  rendaient  des  oracb  - 
secouraient  les  hommes  contrt 
«lérnons.  Les  romans  orientaux  leur 
donneat  la   forme   hiuiiaine  ,   mai» 


T  A  E 

«•xlrêmement  belle ,  et  des  ai!es 
comme  celles  qu'on  doune  aux  anges. 
Bibl.  Or. 

Tacuiki  (  M.  Tart.  )  ,  tablettes 
quarrées  où  les  astrologues  du  kan 
des  Tartares  écrivaient  ,  au  dire  de 
Marco  Paolo,  les  événements  qui 
devaient  arriver  dans  l'année  cou- 
rante ,  avec  la  précaution  d'avertir 
qu'ils  ne  earantissaient  pas  les  chan- 
gements que  Dieu  pouvait  y  appor- 
ter. Ils  vendaient  ces  ouvrages  au 
puidic  ;  ceux  dont  les  prédictions  se 
trouvaient  les  plus  justes  étaient  fort 
honorés. 

Tadin  (  Myth.  Ind.  ),  religieux 
indien  de  la  secte  de  Wishnou.  11 
va  mendier  de  porte  en  porte  en 
dansant  et  chantant  les  louanges  et 
les  métamorphoses  de  Wishnou  : 
pour  s'accompagner ,  il  bat  d'une 
main  sur  une  espèce  de  tambour  ; 
et  quand  il  a  fini  chaque  verset ,  il^ 
bat  sur  un  plateau  de  cuivre  avec  une 
baguette  qu'il  tient  dans  les  deux 
premiers  doigts  de  l'autre  main  :  ce 
plateau  lui  pend  au  -  dessous  du 
poignet ,  rend  un  son  très  fort  et 
1res  aigu.  Sur  la  cheville  des  pieds  , 
il  porte  des  anneaux  de  cuivre  ,  que 
l'on  appell  ■  ChéUmhou  :  ces  an- 
neaux .'ont  creux  et  remplis  de  pe- 
tits caillous  ronds  qui  font  beaucoup 
de  bruit  ;  ce  qui  lui  sert  enc-ore  d'ac- 
compagnemeiit  et  de  mesure  pour 
le  chant  et  pour  !a  danse.  Ces  reli- 
gieux se  couvrent  le  corp>  d'une  toile 
jaune  ;  et  quand  ils  se  réunissent  dans 
les  villages  ,  ils  ont  un  chef  qui 
n'est  distingué  des  autres  que  p;ir 
nn  grand  bonnet  rouge, dont  le  bout 
se  recourlie  en  avant ,  et  se  termine 
en  tête  d'oiseau  ;  les  autres  ne  por- 
tent qu'ime  sim^ile  tcifjue  jaune. 

T*DiFER\,  poiie-Jiainbeau ,  sur- 
nom de  Lucine  à  Egium,  où  elle 
avait  un  tcuipîe.  La  statue,  coa\erte 
i!  un  voile  lin  de  la  tète  aux  pieds  , 
.'■Sait  une  main  étendue,  et  de  l'autre 
tenait  un  flambeau  ,  sans  doute  pour 
désigner  que  c  est  à  son  secours  que 
'f"*;  enfants  doivent  la  lumière. 

^i:^ARlES  ,  tètes  greequcs   qui  se 

■Miraient    en   l'honntnrde   Nep- 

tuue  suTBommé  Tceitarius ,  de  Tjé> 


T  A  I 


6i5 


nare  ,  promontoire  de  Laconie ,  où 
ce  dieu  avait  usj  temple. 

Ï.EKARiT.E  ,  ceux  qui  allaient 
adorer   Neptune   dans  ce   (empîe. 

T.tsiMUM  ,  temple  de  Neptune  , 
qui  servait  d'asyle  inviolable  aux 
malheureux. 

TxKARics  ,   surnom  de  Neptune. 

TiNARUs  ,  fils  d  Apollon  et  de 
Mélia. 

Tagès  ,  petit  -  fils  de  Jupiter  ,  et 
fils  de  Genius  ,  fut  le  premier  <{ui 
enseigna  aux  Eti^riens  la  science 
des  aiiispices  et  de  la  divination.  Se- 
lon d'autres  ,  Kl  naissance  est  encore 
plus  miraculeus".  On  dit.  nu  rapport 
de  Cicéron ,  qu'un  lal)oureur  pas- 
sant un  jour  la  charrue  sur  un  champ 
du  territoire  de  Tarqttinie ,  cl  tra- 
çant un  sillon  fort  protbnd  ,  il  en 
sortit  tout-à-conp  un  certain  Tagès  , 
qui  lui  parla.  Ce  Tagès  ,  si  l'on  en 
croit  les  livres  des  Etruriens  ,  avait 
le  visage  d'im  enfant ,  mais  la  pru- 
dence d'un  vieillard.  Le  labourein-, 
surpris  ,  jeta  des  cris  d'admiration  ; 
quantité  de  personnes  se  rassemblè- 
rent autour  de  lui ,  et  toute  i'Etrurie 
;f  c-ouiul.  Alors  i'agès  se  mit  à  par- 
er en  présence  d'une  infinité  de 
personnes  qui  recueillirent  avec  soin 
ses  paroles  ,  et  les  mirent  ensuite 
par  écrit.  «  Voilà ,  ajoute  le  sage 
)i  écrivain  ,  quel  fut  le  fondement  de 
M  la  science  des  aruspices.  »  C'était 
probalileraeit  un  homme  obscur , 
mais  qui  se  rendit  célèbre  en  en- 
seignant aux  Etruriens  l'art  des  aros- 
picps ,  qui  fit  fortune  à  Rome,  et  im- 
mortalisa l'auteur. 

Taharet  ,  nom  de  la  troisième 
oblation  prescrite  par  l'Alcoran.EIle 
doit  se  faire  après  les  évacuations 
naturelles  ,  et  consiste  à  laver,  avec 
les  trois  derniers  doigts  de  la  nuiin 
gauche  ,  les  parties  du  corps  souil- 
lées de  quelque  ordure. 

TAÏ-Pot'cuos  (  M.  Ind.  ) ,  f^te 
qui  tombe  la  veiUe  oii  le  jour  de  la 
pleme  lune  de  Janvier  ;  c'est  la  fête 
i'«  temple  de  Paéni.  Elle  est  fort 
célèbre  ;  il  y  vient  du  monde  de 
toutes  ks  parties  de  la  cote  ,  et  les 
dévols  que  des  raisons  particulières 
empêchent  de-s'j'  rendre   envoient 

Qq4 


BiG 


T  A  L 


«les  présents  qu'on  nomme  Paéni- 
caorL  On  fait  aussi  cette  fètc  dans 
les  temples  de-  Shiva  ,  mais  avec 
moins  de  pompe.  -v 

I'aÏr  (  iVl .  Iiid.  )  ,  mer  de  lait 
caillé  ,  une  des  sept  admises  par  les 
Indiens. 

Taivaddu  (  M.  Afr.  )  ,  chef  des 
démons,  dans  ropiuion  des  Madé- 
casses.  f^.  Dieu. 

Talagno  {M.  Ind.)  ,  cérémonie 
qui  est  en  usafe  dans  le  royaume 
a'Aracan  pour  la  guérison  des  ma- 
ladies. Owington  ,  voyaceur  an- 
glais ,  en  a  donné  la  description  : 
voici  les  ternies  du  traducteur  fran- 
çais :  «  On  prépare  une  cliambre 
»  qu'on  orne  de  riches  tapis  ,  et  à 
«  l'extrémité  de  laquelle  on  dresse 
>>  un  autel  avec  une  idole  dessus.  Le 
»  jour  marqué  ,  les  prêtres  et  les 
5>  parents  du  malade  s'assemblent  : 
»  on  les  Y  régale  pendant  huit  jours 
«  de  suite  ,  et  on  leur  y  donne  lé 
»  plaisir  de  toutes  sortes  de  musique. 
>»  Ce  qu'il  y  a  de  plus  ridicule  ,  c'est 
»  que  la  personne  qui  s'engage  à  s'ac- 
»  quitter  de  cette  cérémonie  s'oblige 
»  de  danser  tant  qu'elle  peut  se  sou- 
»  tenir  sur  ses  jambes.  Quand  elles 
»  commencent  l'i  manquer  ,  elle  se 
»  tient  à  un  morceau  de  linge  qui 
»  pend  au  plancher  pour  ce  sujet,  et 
i>  continue  de  danser  jusqu'à cequ'elle 
»»  soit  entiercme  t  s'puisée  et  tombe 
»  à  terre  comme  morte.  Aloi's  la  mu- 
i>  sique  redouble,  et  chacun  envie 
y>  son  bonheur,  parcequon  suppose 
i)  que  pendant  son  sommeil  elle  con- 
»  verse  avec  l'idole.  Cet  exercice 
»  se  recommence  tant  que  le  festin 
»  dure.  Mais  si  la  faiblesse  de  la  per- 
»  sonne  ne  lui  permet  pas  de  le 
«  faire  si  long-temps  ,  le  plus  proche 
»  parent  est  obligé  de  prendre  la 
«  place.  Quand,  après  cette  céré- 
«  monie....Ie  malade  vient  à  guérir, 
»  ou  le  porte  aux  pagodes  ,  et  on 
>>  l'oint  d'huiles  et  de  parfums  de- 
»  puis  les  pieds  jusqu'à  la  tètcv  Mais 
»  si  ,  malgré  tout  cela ,  le  malade 
»  meurt,  le  prêtre  ne  manque  pas 
»  de  dire  que  tous  ces  sacrihces  et 
»  cérémonies  ont  été  agréahles  aux  j 
»  dieux,    et    que,    s'ils  «'ont    pas    j 


T  A  L 

>)  accordé  au  mort  une  plus  longue 
»  vie  ,  c'est  par  un  effet  de  leur  bonté, 
»  et  pour  le  récompenser  dans  l'autre 
1»  monde.  » 

ÏALAÏDiTES,  exercices  grecs  en 
l'honncTir  de  Jupiter  Talaïos.  Jlésy- 
chius. 

Talaïre.  f^.  Ilaïre. 

Talapat  ;  c'est  ainsi  qu'on  ap- 
pelle le  parasol  que  les  Talapoins  de 
Siam  ont  coutnme  de  porter.  Cet 
usage  ,  qu'on  pourrait  peiit-f-tre  re- 
garder comuie  trop  sensuel  dans  unj 
moine  européen  ,  est  presque  néces- 
saire dans  un  climat  aussi  chaud  que 
celui  de  Siarn.  La  figure  du  talapat 
ressemble  à  celle  d'un  écran.  Ce  pa- 
rasol est  fait  avec  une  feuille  de  pj^l- 
micr  coupée  en  rond  ;  la  tige  de  la 
plante  sert  de  manche  au  parasol. 
Cette  tige  est  extrêmement  tortue  ; 
et  ce  qui  lui  donne  cette  forme  ,  c'est 
que  la  feuille  en  est  plissée  ,  et  que 
les  plis  en  sont  liés  par  un  fil  tout 
près  de  la  tige.  Les  Sancrats  ont  une 
autre  espère  de  parasol  plus  hono- 
rable, dont  le  roi  leur  fait  présent. 
Ce  parasol  n'a  qu'un  rond  ;  car  il  n'y 
a  que  les  parasols  du  roi  qui  aient 
plusieurs  ronds  autour  du  même 
manche.  Ce  qui  distingue  les  pa- 
rasols des  Sancrats,  ce  sont  trois  ou  ^ 
quatre  rangs  de  toile  peinte  dOiU  le 
roiid  est  environné. 

I .  'I'ai. APOiiNs  {M. Siam.) ,  moines 
du  royaume  de  Siam.  On  en  dis- 
tingue de  deux  sortes  ;  ceux  des 
villes  et  ceux  des  bois.  Tous ,  sans 
exception ,  sont  obligés  au  célibat 
tant  qu'ils  demeurent  dans  les  liens 
religieux.  Le  roi  ,  dont  ils  recon- 
naissent l'autorité  ,  ne  leur  lait  ja- 
mais grâce  sur  cet  article ,  parce- 
qu'ayant  de  grands  privilèges,  et 
sur-tout  l'exemption  de  six  mois  de 
corvées,  leur  profession  deviendrait 
fort  nuisible  h  l'état  ,  si  l'indolence 
naturelle  aux  Siamois  n'était  détour- 
née par  ce  frein  de  l'en» brasser.  C'est 
dans  la  même  vue  qu'il  les  fait  quel- 
quefois exauiiner  sur  la  langue  du 
pays  et  sur  les  livresde  leur  nation, 
et  qu'il  en  réduit  un  grand  nombre 
à  la  condition  séculière  ,  lorsqu'ils 
manquent  de  savoir. 


T  A  L 

L'esprit  de  leur  instîtiition  est  de 
$e  nourrir  des  péci.és  du  peuple  ,  et 
de  racheter  ,  par  une  vie  ptîuitente, 
îes  pe'cliés  des  fidèles  qui  leur  font 
l'auoione.  Ils  ne  maneent  point  en 
coniniunauté  ;  et  quoîiju'ils  exercent 
riiospitaiité  à  lézard  des  séculiers  , 
sans  exeepti  r  les  chrétiens  ,  il  leur 
est  défendu  de  se  communiquer  les 
aumônes  ,  ou  du  moins  de  se  les  com- 
muniquer sur-le-chomp ,  ],arceque 
cli^cun  doit  faire  assez  de  ijOiuies 
«.livres  pour  être  dispensé  du  pré- 
cepte de  l'aumône.  Mais  I  imique  but 
de  cet  usage  est  appaieniinent  de  les 
assujettir  tous  à  la  fatigue  de  la  quête; 
car  il  leur  est  permis  d'assister  leurs 
ctHifrères  dans  uu  véritable  besoin. 
Ils  ont  deux  loges  ;  une  à  chaque 
coté  de  leur  porte  pour  recevoir  les 
passants  qui  leur  demandent  uue  re- 
traite pendant  la  nuit. 

Ils  expliquent  au  peuple  la  doc- 
trine qui  est  contenue  dans  leurs 
livres.  Les  jours  marqués  pour  leurs 
pïédications  sont  le  lendemain  de 
toutes  les  nouvelles  et  de  toutes  les 
pleines  lunes.  Lorsque  la  rivière  est 
enflée  par  les  pluies ,  et  jusqu'à  ce 
que  l'inondation  commence' à  bais- 
ser ,  ils  prêchent  chaque  jour  depuis 
six  heures  du  matin  jusqu  au  dîner  , 
et  depuis  une  heure  après  midi  jus- 
qu'à cinq  du  soir.  Le  prédicateur  est 
assis  ,  les  jambes  croisées  ,  dons  im 
fauteuil  élevé  ,  et  plusieurs  Tala- 
poins  se  succèdent  dans  cet  office. 
.  Le  peuple  est  assidu  aux  teniji.es  ;  il 
approuve  la  doctrine  qu'on  lui  prêche, 
par  deux  mots  b;dis,qui  signifient  oui, 
monseigneur.  Chacun  donne  ensuite 
sonaïunoneau  orédicateur.  Un  Tala- 
poin  qui  prêche  souvent  ne  manque 
jamais  de  s'enrichir.  C'est  ie  temps 
des  inondations  que  les  Européens 
ont  nommé  le  carême  des  Talupoins. 
Leur  jeûne  consist<iàne  rien  manger 
depuis  raidi  ,  à  l'exception  du  bétel 
qii  ils  peuvent  UKicher  ;  mais  cette 
abstinence  doit  leur  coûter  d'autant 
moins  ,  que  dans  les  autres  temps  ils 
ne  maueeut  que  du  fruit,  le  soir  :  les 
Indiens  sont  natuneiîemeot  si  sobres, 
qu'ils  peuvent  soutenir  un  loiig  jeûne 
avec  le  recours  d'uu  peu  de  liqueur 


TAL  6ir 

dans  laquelle  ils  mêlent  de  la  poudre 
de  quelque  bois  amer. 

Après  'a  récoite  du  riz  ,  le&iTola- 
poins  vont  passer  les  nuits  pendant 
trois  semaines  à  veiller  au  milieu  des 
champi  ,  sous  de  petites  huttes  (;ui 
forment  entr'elles  un  quarré  régu- 
lier. Celle  dti  supérieur  pccupe  le 
centre ,  et  s  élève  au-dessus  des  autres. 
Le  jour  ilsviennent  visiter  le  tempie, 
et  dormir  dans  leurs  cellules.  Aucun 
■voyageur  n'explique  l'esprit  de  cet 
usage  ,  ni  ce  que  signifient  des  ch.'i- 
pelets  de  loS  grains  sur  lesquels  ils 
récitent  des  prières  en  langue  balie.. 
Dans  les  veilles  nocturnes ,  ils  ne  tout 
pas  de  feu  pour  écarter  les  bêtes  fé- 
roces, quoique  les  Siamois  ne  voyagent 
point  s^ins  cette  précaution  ;  aussi  le 
peuple  regardc-t-il  comme  uu  miracle 
t{ue  les  Talapoius  ne  soient  pas  dé- 
vorés. Ceux  des  forêts  vivent  dans  la 
même  sécurité.  Ils  n'ont  ni  couvents 
ni  temples  ,  et  le  peuple  est  pe*-- 
suadé  que  les  tigres,  les  éléphants  et 
les  rhinocépos ,  loin  de  les  attaquer 
ou  de  leur  nuire ,  leur  lèchent  les 
pieds  et  les  mains  lorsfju'ils  les  trou- 
vent endormis.  Si  l'on  trouvait  les 
restes  de  quelque  homme  dévoré  on 
ne  présumerait  inniais  que  ce  fut  un 
1  alapoin  j- ou  si  Ion  n  en  pouvait 
douter ,  on  s'imaginerait  qu'il  aurait 
été  méchant ,  sans  en  être  moins  per- 
suadé que  les  bêtes  respectent  les 
hons. 

Les  Talapoins  ont  la  tète  et  les 
pieds  nus  ,  comme  le  reste  du  peu- 
ple. Leurs  habits  consistent  dans  une 
pagne  qu'ils  portent ,  comme  les  sé- 
culiers ,  autour  des  reins  et  descuisses, 
mais  qui  est  de  toile  jaune  ,  avec 
quatre  autres  pièces  de  toile  qui  dis- 
tinguent leur  profession.  L'usage  des 
chemises  de  mousseline  et  des  vestes 
leur  est  interdit.  Dans  leurs  quêtes  , 
ils  ont  un  bassin  de  fer  pour  recevoir 
ce  qu'on  leur  donne  ;  mais  ils  doivent 
le  porter  dans  un  sacde  toile  qui  leur 
pend  d  u  côté  gauche  ,  aux  deux  bouts 
d'un  cordon  passé  en  bandoulière  sur 
l'épauie  droite. 

Ils  se  rasent  la  barbe,  la  tète  et 
les  sourcils.  Les  suricrieurs  sont  ré- 
duits à  se  raser  eux-mêmes ,  parce-^ 


6iS  T  A  L 

qu'on  ne  peut  les  toucher  à  la  fête 
MUS  leur  manquer  de  respect.  La 
même  raison  ne  pennct  pas  aux 
jeunes  Taiapoins  de  raser  les  vieux  ; 
mais  les  \ieux  rasent  les  jeunes  ,  et 
se  rendent  le  même  office  entr'eux. 
Les  jours  réf^le's  po>irse  raser  sont 
ceux  de  la  nouvelle  et  de  la  pleine 
lune.  Tons  les  Siamois  ,  religieux  et 
laïques  ,  sanctillent  ces  grands  jours 
par  le  jeûne  ,  c  est-à-dire  qu'ils  ae 
mandent  point  depuis  midi.  Le 
peuple  s'abstient  de  !a  pêche,  non 
en  qualitt;  de  travail  ,  puisqu  aucun 
travail  n'est  défendu  ,  mais  parce- 
qu'il  ne  la  croit  pas  tout-à-fait  in- 
nocente, il  porte  aux  couvents,  dans 
lés  mêmes  jours  ,  diverses  sortes  d'au- 
mônes, dont  les  principales  sont  de 
l'argent ,  des  fruits  ,  des  parnes  et 
des  bêtes.  Si  les  bêtes  sont  mortes  ; 
elles  servent  de  nourriture  aux  Ta- 
iapoins ;  mais  ils  sont  obligés  de  laisser 
vivre  et  mourir  autour  du  temple 
celles  qu'on  leur  apporte  en  vie,  et 
la  loi  ne  leur  permet  d'en  manger  que 
lorsqu'elles  meurent  d'elles  -  niâmes. 
Oii  voit  même  ,  près  de  plusieurs 
temples  ,  im  réservoir  d'eau  jiour 
le  poisson  vivant  qu'on  leur  ajTporte 
en  aumône. 

Ce  qui  s'offre  à  l'idole  doit  passer 
par  les  mains  d'un  Talapoin  ,  qui  le 
met  ordinairement  sur  l'autel,  et  qui 
le  retire  ensuite  pour  l'cmplover  à 
son  usage.  Le  peuple  offre  des  bou- 
ijies  allumées  que  les  Taiapoins  at- 
tachent aux  geuouxde  la  statue. Mais 
les  sacrifices  sanglants  sont  défendus 
par  !a  même  loi  qui  ne  permet  de 
tuer  aucun  animal  vivant. 

A  la  pleine  lune  du  cinquième 
mois  ,  les  Ta!a]x>ins  lavent  l'idole 
avec  des  eaux  parfumées,  en  obser- 
vant ,  par  respect  ,  de  ne  pas  lui 
mouiller  la  tète.  Ils  lavent  ensuite  leur 
Sancrat.  Le  peuple  va  laver  aussi  les 
Sancrats,  et  les  autresTatapiins.Dans 
lesfamilles  les  enfants  lavent  leurs  pa- 
rents, sans  aucun  égard  pour  le  sexe. 

Les  Taiapoins  n'ont  pas  d'horloge. 
Ils  ne  doivent  se  lever  que  lorsqu'il 
fait  assez  clair  pour  discerner  les 
veines  de  leurs  mains.  Leur  premier 
exercice  est  d'aller  passer  deux  heures 


T  A  L 

an  temple  avec  leur  supérieur  ;  ils  y 
chantent  ou  récitent  dts  prières  en 
langue   halie. 

En  entrant   dans  le  temple  ils  se 
prosternent  trois  fois  devant  la  statae. 
Après  la  juière  ils  se  répandent  , 
l'espace  d'une  heure  ,  dans  (a  viile  , 
p<iur  y  demander  l'aumône;  mais  ja- 
mais  ils   ne  sortent   du   courent    et 
jaujnisilsn'y  rentrent  sans  saluer  Ifur 
supérieur  en  se   prosternant  devant 
lui  jusqu'à  toucher  la  terre  du  fi      ' 
Comme  il  est  assis  les  jambes  cro; 
ils  prennent  des  deux  mains  1 1; 
ses  pieds   qu'ils  mettent  respect  i 
«emrnt  sur  leur  têîe.  Pour  demai 
l'aUinône  ils  se  présentent  en  silence; 
à  la  porte  des  maisons  ;  et  si  rien  ne 
leur  est  offert ,  ils  se  retirent  avec  Je  , 
même  air  de  modestie  :  mais  il  est 
rare   qu'on  ne  leur  donne  rien  ,  et| 
leurs  parents  fournissent  d'ailleurs  à! 
tous  leurs  besoins.  Quantité  de  con-i 
vents  ont  des  jardins  ,  des  terres  la-  i 
fiourables ,  et   des  esclaves  pour   les  ' 
cultiver.  Leurs  terres  sont  libres  u'ini-  ^ 
pots  ;  le  roi  n'y  touche  jamais,  quoi- 
qu  il  en  ait  la  propriété  s'il  ne  s  en  est 
dépouillé  par  écrit. 

Au  ret».>ar  de  la  quête  les  Tala-^ 
poins  ont  la  liberté  de  déjeuner.  lîsj 
étudient  ensuite,  ou  ils  s  occupent i 
suivant  leurs  goi'its  et  leurs  talents,'; 
jusqu'à  raidi, qui  est  l'heure  du  dîner. ^ 
Dans  le  cours  de  l'après-midi  ,  ilsl 
instruisent  lesieunesTa!Dj>oins.\  ers] 
la  fin  du  jour  ils  balaient  le  temple  ;  ' 
après  quoi  ils  v  emploient  ,  conmi 
le  matin,  deuxlieures  à  chanter. 

Outre  les  esclaves  qu'ils  peuvent 
entretenir  pour  la  culture  des  terres, 
cliaque  couvent  a  plusieurs  valets  quLj] 
s'appel'ent  Tapacoii,  et  qui  sont  vt- 
ritablement  séculiers.  lîs  ne  laissent 
pas  de  porter  l'habit  religieux  ,  avec  | 
cette  seule  différence  que  la  couleur  j 
en  est  blanche.  Leur  otTîce  est  de  re- J 
cevoir  l'aritent  qu'on  donue  à   leur»! 
maîtres  ,  parceque  les  Taiapoins  n'enji 
peuvent   toucher  sans  crime  ,  d  ad-^S 
ministrer  les  biens  ,  et  de  faire  en  uni 
mot  tout  ce  fpie  la  loi  ne  perroet  pasî 
aux  religieux  de  faire  eux-mêmes.      ji 
Un   Siamois'  qui  veut   embrasser;; 
cette  profession  s  .«dresse  au  supc-'_. 


T  A  L 

r  eur  de  quelque  couvent.  Le  Jroit 
('<■  donner  l'hahit  appartient  aux 
i-aiicrats  seuls  ,  qui  niarfjueut  un  jour 
pour  celte  cérémonie.  Coninie  la  con- 
dition d'un  Talapoia  est  lucrative, 
et  qu'elle  n'engage  pas  nécessaire- 
Jiient  pour  tonte  la  vie, il  n'v  a  point 
«!e  familles  qui  ne  se  réjouissent  de 
Jn  voir  embrasser  à  leurs  enfants.  Les 
P'arents  et  le?  amis  accoinpagneut  le 
jwslalant  avec  des  musiciens  et  des 
danseurs.  Il  entre  dans  le  temple,  où 
les  femmes  et  Jfs  musiciens  ne  sont 
pas  reçus.  On  lui  rase  la  tète ,  les  sour- 
cils et  la  barbe.  Le  San>  rat  lui  pré- 
sente l'habit  f  il  doit  s'en  revêtir  lui- 
même  ,  et  laisser  tomber  l'habit  sé- 
culier par  dessous.  Pendant  qu'il  est 
occujjé  de  ce  soin  ,  le  Sancrat  pro- 
nonce plusieurs  prières  qui  sont  ap- 
paremment l'essence  de  la  consécra- 
tion. Après  quelques  autres  formalités 
le  nouveau Talapoin ,  accompagné  du 
mènje  cortège  ,  se  rend  au  couvent 
qu'il  a  choisi  pour  sa  demeure.  Ses 
parents  donnent  un  repas  à  tous  les 
Talapoins  du  couvent  :  mais  des  ce 
jour  il  ne  doit  plus  voir  de  causes  ni 
de  spectacles  profanes  ;  et  quoique  la 
fête  soit  célébrée  par  quantité  cfe  di- 
vertissements qui  s'exécutent  devant 
Je  temple ,  il  est  défendu  aux  Tala- 
poins d'v  jeter  les  jeux. 

2.  — '  P£GUA^s."  (  M.  Ind.  )  Ces 
religieux  ,  qui  descendent  apparem- 
ment des  Talapoins  si;. mois  ,  sont 
fort  respectés  du  peuple.  Ils  ne  vivent 
que  d'aumônes.  La  vénération  qu'on 
a  }K>ur  eux  est  portée  si  loin  ,  qu'on 
se  fait  honneur  t!e  boire  de  l'eau  dans 
laquelle  ils  ont  lavé  leurs  mains.  Ils 
marchent  par  les  rues  a»ec  heaunoup 
de  gravité  ,  vêtus  de  longues  robes 
qu  ils  tiennent  serrées  par  une  cein- 
ture de  cuir  large  de  quatre  doigts , 
à  laquelle  pend  une  bourse  dans  la- 
ffaelle  ils  mettent  les  aumônes  qu'ils 
reçoivent.  Leur  habitation  est  au  mi- 
lieu des  bois  ,  dans  une  sorte  de  cage 
qu'ils  se  font  construire  au  sommet 
ces  arbres  ;  mais  cette  pratique  n'est 
fiindée  (Jlie  sur  la  crainte  des  tieres 
dont  le  royaume  est  rempli.  A  chaque 
nouvelle  lune  ils  vont  prêcher  dans 
les  villes;  i!s  y  assemblent  le  p»  uple 


T  A  L  619 

au  son  d'une  cloche  ou  d'un  bassin. 
Leurs  discours  roulent  sur  quelipies 
préceptes  de  la  loi  naturelle,  dont  ils 
croient  que  l'observation  suffit  pour 
mériter  des  réconipen^es  dans  une 
autre  vie ,  de  quelque  extravagance 
que  soient  les  opmions  spéculatives 
auxquelles  on  est  attaché.  Ces  prin- 
cipes ont  du  moins  l'avantage  de  les 
rendre  charitables  pour  les  étrangers, 
et  de  leur  faire  regarder  sans  chagrin 
la  conversion  de  ceux  qui  embrassent 
le  christianisme.  Quand  ils  meurent, 
leurs  funérailles  se  font  aux  dépens 
du  peuple  ,  qui  dresse  un  biichei  des 
bois  les  plus  précieux  pour  brider 
leurs  corps.  Leurs  cendres  sont  jetées 
dans  la  rivière ,  mais  leurs  os  de- 
meurent enterrés  au  pied  de  l'arbre 
qu'ils  ont  habité  pendant  l^:ur  vie. 

Talapouines  (  Myth.  Siam.  ) , 
femmes  siamoises  qui  embrassent  la 
vie  religieuse  ,  et  qui  ol-servent  à- 
peu-près  la  même  règle  que  les  Ta- 
lapoins. Elles  n'ont  pas  d'autre  habi- 
tation que  celle  deces  moines. Comme 
elles  ne  s'engagent  jamais  dans  leur 
jeunesse  ,  on  regarde  l'âge  comme 
une  caution  suffisante  pour  leur  con- 
tinence. Quoiqu'elles  renoncent  au 
mariage  ,  on  ne  punit  pas  la  vio- 
lation de  leurs  vœux  avec  autant 
de  rigueur  que  l'incontinence  des 
hommes.  Au  lieu  du  feu  ,  supplice 
d  unTalapoinsurprisavecunefemme, 
on  livre  les  Talapouines  à  leurs  f;- 
niilles  pour  les  châtier  du  bâton.  Ces 
demi-religieuses  se  nonnnent  Nang- 
Ichii ,  en  siamois.  Elles  n'ont  pas 
besoin  d'un  Sancrat  pour  leur  donner 
l'habit,  qui  est  blanc  :  un  simple  su- 
périeur préside  à  leur  réception  , 
comme  à  celle  des  Nens  ,  ou  des 
jeunes  Talapoins.  f^.  Talapoiks. 

Talaria  ,  Talonnières.  Koy. 
Mercure. 

Talasion,  Taiassion  ,  Talasids, 
Talassit.s,  Tai-assus,  jenne  Romain 
non  moins  recommandable  par  sa 
valeur  que  par  ses  autres  vertus. 
Lors  de  l'enlèvement  des  Sabines  , 
quelques  uns  de  ses  amis  ayant  trou- 
vé une  jeune  Sahine  d  une  rare 
brouté ,  la  lui  réservèrent ,  et  la  con- 
duisirent chez  lui  en  criant  à  ceux 


b2o  T  A  L 

qui  voulaient  îa  leur  ôler  :  «  C'est 
»  pour  Talassius  ».  Son  mariage  fut 
fort  heureux  ;  il  fut  père  d'une  belle  et 
nombreuse  famille,  en  sorte  qu'après 
sa  mort  on  souhaitait  aux  gens  ma- 
ries le  bonheur  de  Talassius.  Dans 
la  suite  ,  on  en  lit  un  dieu  de  l'in- 
iiocence  et  des  mœurs  ,  que  les  Ro- 
mains invoquèrent ,  comme  les  Grecs 
Hymënée.  Plutarque  assii^ne  à  ce 
mot  une  autre  origine  :  «  Pourquoi , 
»  dit-il,  chante-t-on  dans  les  noces 
»  Talassius  ?  Est-ce  à  cause  de  l'ap- 
»  prêt  des  laines  signifié  par  le  mot 
»  Talasia?'  car,  en  introduisant 
»  l'épousée ,  on  étend  une  toison  , 
»  elle  porte  une  quenouille  et  un 
»  fuseau  ,  et  borde  de  laine  la  porte 
»  de  son  mari.  »  \ 

Talai^'s  ,  l'oi  d'Argos ,  et  père  d'A- 
draste  ,  perdit  la  couronne  et  la  vie 
par  les  artifices  d'Amphiaraiis.  K. 
Amphiaraits. 

Talbes  (  M.  Mail.  )  ,  prêtres 
mahométans  chez  les  Maroquins, 
qui  réunissent  la  science  des  lois 
à  celle  de  la  religion.  Ce  sont  des 
espèces  de  fanatiques  qui  professent 
un  mépris  religieux  pour  tout  ce  qui 
nest  pas  musulman.  Ils  regardent 
comme  un  péché  d'apprendre  à  lire 
l'arabe  ù  un  chrétien  ou  à  un  juif, 
et  d'avoir  avec  eux  aucune  liaison. 

Talé  ,  neveu  de  Dédale  ,  autre- 
ment nommé  Perdix ,  guidé  par 
son  oncle  ,  apprit ,  en  peu  temps  , 
l'architecture,  et  inventa  l'usage  de 
la  scie  et  du  compas.  Dédale,  jaloux 
de  ses  progrès,  le  précipita  du  haut 
de  la  tour  fie  Minerve  ;  mais  cette 
-déesse ,  favorable  aux  talents  ,  lereçut 
au  milieu  des  airs,  et  le  changea  "en 
oiseau.  Voilà  pourquoi ,  dit  Guide  ,  la 
perdrix  n'ose  s'élever  dans  son  vol, 
et  qu'elle  va  toujours  près  de  trrre , 
où  elle  fait  son  nid  ;  son  ancienne 
chute  lui  fait  toujours  craindre  les 
lieux  élevés. 

TAtED.  C'est  ainsi  que  les  Juifs 
appellent  un  vode  de  laine  quarré  , 
aux  coins  duquel  pendent  quatre 
houppes  ,  et  dont  ils  sfi,  (ouvrent 
lorsqu'ils  fout  leurs,  prières  dans  les 
synagogues.  Quelques  uns  mettent 
ce  voile  sur  la  tète ,,  d'autres  l'en- 


T  A  L 

torlillent  autour  du  cou.  Taledsl^U 
fie,  en  hébreu  de  rabbin ,  im.  manteau . 

Taleton  ,  édifice  consacré  au 
Soleil  sur  le  sommet  du  Taygète , 
en  Laconie.  On  y  sacrifiait  plus  tlune 
sorte  de  victime  ,  mais  particulière- 
ment des  chevaux. 

Taligrépis  (  M.  lad.  ) ,  hcrmites 
indiens.  P'.  Raulins. 

Talismasss.  {  .>/.  Cabah  )  On  ap- 
pelle ainsi  certaines  figures  gravées 
sur  des  pierres  ou  sur  des  métaux  ; 
c'ei.t  le  sceau ,  la  fi^iire ,  le  carac- 
tère ,  ou  l'image  d'un  sigae  céleste  , 
d'une  constellation,  ou  d'une  planète, 
gravée  sur  une  pierre  sympathique ,  i 
ou  sur  un  métal  correspondant  à  ] 
l'astre  ,  dans  un  temps  commode  ■ 
pour  recevoir  les  influences  de 
cet  astre.  La  superstition  attribue 
à  ces  figures  des  effets  merveil- 
leux. On  dit ,  par  exemple ,  que 
la  figure  d'un  lion  ,  gravée  en  or  , 
pendant  que  le  soleil  est  dans  le 
signe  du  Lion  ,  préserve  de  la  gra- 
velle  ceux  qui  portent  ce  talisman  j 
et  que  celle  d'un  scorpion ,  faite 
sous  le  signe  du  Scorpion  ,  garantit 
des  blessures  de  cet  animal.  Pour 
la  joie  ,  la  beauté  et  la  force  du 
corps ,  on  grave  la  figure  de  Vénus  , 
dans  la  première  face  de  la  Balan- 
ce ,  des  Poissous  ou  du  Taureau. 
Pour  acquérir  aisément  les  honneurs 
et  les  dignités,  on  grave  l'image  de 
Jupiter ,  c.-;'i-d. ,  un  homme  ayant  la 
tête  d'im  bélier,  sur  de  l'argent  ou 
sur  une  pierre  blanche  ;  et  portant 
ce  talisman  sur  soi  ,  on  en  voit  , 
dit -on,  des  effets  surprenants. 
Pour  être  heureux  en  marchandises 
ou  au  jeu,  on  représenteMercure  sur 
de  l'argent.  Pour  être  courageux  et  , 
victorieux  ,  on  grave  la  figure  de  ,  j 
Murs  ,  en  la  première  face  du  Scor-  < 
pion.  Pour  avoir  la  faveur  des  rois  , 
on  représente  le  Soleil  sois  la  fi- 
gure d'un  roi  assis  sur  un  trône , 
ayant  un  lion  h  son  côté  ,  sur  de  1  or 
très  pur,  en  la  première  face  du  Lion. 
En  voilà  assez  pour  faire  connaître 
ce  que  c'est  qu'un  talisman.  Bodin, 
dans  sa  Démonomanie ,  rapporte 
que  l'on  dit  qu'au  palais  de  Venise 
il  n'y  a  pas  une  seule  mouche  ,  et 


T  A  L 

fpan  palais  de  Tolède ,  en  Espagne, 
on  n'en  Toit  qu'une;  et  il  ajoute  que , 
si  cela  est ,  il  y  a  quel<|iie  idole  enter- 
rée sons  le  seuil  du  palais,  c.-à-d.  , 
quelque  talisman.  On  met  ail  Bom- 
bre  des  talismans  le  Palladium 
de  Troie  ;  les  boucliers  romains  ap- 

Jelés  Ancilia  ;  les  statues  fatales 
e  Constautinople  ,  pour  la  conser- 
vation de  cette  ville  ;  la  statue  de 
Memnon,  en  Ilsypte,  qui  se  mou- 
rait et  rendait  des  oracles  aussi-tôt 
3ue  le  soleil  lavait  frappée;  la  statue 
e  la  déesse  Fortune  qu  avait  Séjan, 
hiqueile  porta  htonheur  à  tous  ceux 
qui  la  possédèrent  :  la  niouclje  d'ai- 
rain et  la  sang-sue  d  or  de  y  irgile , 
qui  empèchèreat  les  mouthes  d'en- 
trer dans  Naples  ,  et  firent  mourir 
les  sanp-sues  d'un  puits  de  cette 
ville  ;  la  fleure  d  une  cigogne  ,  qu'A- 
pollon mil  à  Constautinople  pour  en  ' 
chasser  ces  animaux  ;  la  statue  d'un 
chevalier,  qui  servait  de  préservatif 
à  cette  ville  contre  la  peste;  et  la  fi- 
^re  d'un  serpent  d'airain  ,  qui  em- 
pêchait tous  les  serpents  d'entrer 
dans  le  même  lieu.  D'où  il  arriva 
que  Mahomet  II  ,  après  la  prise  de 
Constantinople ,  axant  casW  d'un 
coup  de  flèche  les  dents  de  ce  ser- 
pent ,  une  multitude  prodigieuse  de 
cesreptilesse  jeta  sur  les  habitants  de 
cette  ville,  sans  néanmoins  leur  faire 
aucun  mal ,  parcequ'ils  avaient  tous 
lesdents  cassées  comme  celui  d'airain. 
Tzetzès  rapporte  qu  un  philo- 
sophe appaisa  une  peste  à  Antioche, 
par  un  talisman  de  pierre  où  était 
une  tête  de  Charon  gravée. 

On  distingue  trois  sortes  de  ta- 
lismans ;  les  astronomiques  ,  les  ma- 
giques ,  et  les  mixtes.  Les  astrono- 
miques se  reconnaissent  aux  signes 
ou  constellations  célestes  qui  v  sont 
gravées  avec  d'autres  figures  et  quel- 
ques caractères  inintelligibles.  Les 
magiques  ont  deis  figures  extraordi- 
naires avec  des  niotssuperstitieux ,  et 
des  noinsd'anges  inconnus. Les  mixtes 
sont  composés  de  signes  et  de  noms 
barbares ,  mais  qui  ne  sont  ni  supers- 
titieux ni  des  noms  d'anges  inconnus. 
On  les  ensevelit  dans  la  terre ,  ou  on  les 
place  dans  des  lieux  publ.ics,  oubiea 


T  A  L  621 

on  Jes  porte  sur  soi.  Quelques  uni 
croyaient  (^  Apollonius  de  Tvane 
est  le  premier  auteur  de  la  science 
des  talismans  :  mais  d'autres  sont 
d'avis  que  les  Egyptiens  en  sont  les 
inventeurs  ;  ce  qu' Hérodote  semble 
insinuer  au  second  livre  de  son  his- 
toire ,  lorsqii  il  dit  que  ces  peuples 
ayant  les  premiers  donné  le  nom  à 
douze  dieux  célestes  ,  ils  gravèrent 
aussi  des  animaux  sur  àes  pierres. 
Les  habitants  de  Tisle  de  Samothrace 
faisaient  des  talismans  avec  des 
anneaux  d'or ,  qui  avaient  du  fer  en- 
châssé au  lieu  de  pierres  précieuses. 
Pétrone  en  parle  ,  lorsqu'il  dit  que 
Trimalcion  portait  une  bague  d'or  , 
garnie  d  étoiles  de  fer.  Les  dieux 
qu'on  appelait  de  Samothrace 
étaient  ceux  qui  jwésidaient  à 
la  science  des  talismans  :  ce  que 
confirment  les  inscriptions  de  ces 
trois  autels  dont  parle  Tertuilien  : 
«  Devant  les  colonnes  ,  dit  -  il,  il 
»  y  a  trois  antels  dédiés  à  trois 
»  sortes  de  dieux,  que  l'on  nomme 
»  Grands ,  Puissants  et  Forts ,  et 
»  que  l'on  croit  être  ceux  de  Samo- 
»  tlirace.  »>  j^poHonius  fait  mention 
de  ces  trois  divinités  ,  auxquelles  il 
joint  Mercure,  et  rap^rte  les  noms 
barbares  de  ces  dieux  qu'il  était  dé- 
fendu de  révéler  ;  savoir  ,  Axiérus  , 
Axiocerso,  Axiocersus,  et  Casmiliis, 
qu'il  dit  être  Cérès ,  Proserpine , 
Piuion,   et  Mercure. 

Les  Egyptiens,  dont  la  plupart 
des  autres  peuples  ont  appris  le 
secret  de  ces  anneaux-,  avaient  aussi 
d'autres  talismans  p.ur  toutes  les 
parties  du  corps.  C  est  peut-être 
pour  cebi  qu'on  trouve  taut  de  pe- 
tites figures  de  dieux,  d'honsnies  et 
d'animaux,  dans  les  ancieiis  tou)beaux 
de  ce  pa^s.  Selon  eux,  certaines 
pierres  taillées  en  escarbots  avaient 
des  vertus  considérabîes  pour  pro- 
curer de  la  force  et  du  courage  à 
ceux  qui  les  portent ,  parce<{ue  , 
dit  Eiien  ,  cet  animal  n'a  point  de 
femelle,  et  qu'il  est  une  image  du 
soleil.  Ils  se  servaient  communément 
de  la  fignre  de  Sérapis,  de  celles.de 
Canope  ,  de  i'éîjerv  ier  et  de  l'aspic , 
^Oi^lie  les  luau  qui  pouvaient  Vcuir 


G23 


T  A  L 


V 


T  A  L 


des  quatre  éléments,  la  terre,  l'eau  , 
l'air  et  le  feu.  Les  plus  anciens  ta- 
lismans se  sont  faits  de  jilantes  ,  de 
bran<hes  d'arbres  ,  ou  de  racines. 
Joseph  en  attribue  l'invention  à  Sa- 
lomon.  On  mettait  aussi  des  fiiïures 
de  f:renouilles  dans  les  talismans  ; 
et  Pline  témoigne  que ,  si  l'on  en 
croit  ceux  qui  cultivent  celte  pré- 
tendue science  ,  les  grenouilles  doi- 
vent être  estimées  plus  utiles  h  la  vie 
que  les  lois. 

Les  Siamois  ont  aussi  des  talis- 
mans et  des  caractères  magiques  , 
dont  ils  font  un  grand  usage  Ils 
s'imaginent  que  ,  par  ce  moyen  ,  ils 
peuvent  rendre  leurs  corps  invulné- 
rables ,  et  procurer  la  mort  à  leurs 
ennemis.  Lorstpi'un  scélérat  a  quel- 
que mauvais  coup  à  faire ,  et  qu'il 
appréhende  qu  on  ne  le  découvre  , 
il  se  sert  de  ces  mêmes  talismans 
pour  empêcher  les  gens  de  crier 
et  les  chiens  d'aboyer. 

Les  Arabes,  fort  adonnés  à  l'astro- 
logie judiciaire  ,  répandirent  les 
talismans  en  Europe  ,  après  l'in- 
vasion des  Maures  en  Espagne  ;  et 
il  n'}-  pas  deux  siècles  que  cette 
superstition  était  encore  fort  accré- 
ditée en  France.  Grégoire  de  Tours 
rapporte  sérieusement  que  Paris  avait 
été  bâti  sous  une  constellation  qui 
le  défendait  des  embrasements  .  des 
serpents  et  des  souris  ;  et  qu'avant 
l'incendie  de  585  on  avait  trouvé  , 
en  fouillant  une  arche  d'un  pont  , 
les  deux  talismans  préservatifs  de 
cette  ville,  savoir,  un  serpent  et  une 
souris  d'airain.  Elle  a  toujours  un 
grand  cours  dans  l'Orient .  'Woy.  Gaf- 
fa rel ,   Guriosités  inouïes. 

Talmud  ,  livre  qui  contient  la 
doctrine  ,  la  morale  et  les  tradi- 
tions des  Juifs. 

Environ  120  ans  après  la  destruc- 
tion du  temple ,  le  rabbin  Juda  ,  que 
les  Juifs  surnommaient  autre  saint 
maître  ,  homme  fort  riche  et  fort 
estimé  de  l'empereur  Antonin  le 
Pieux  ,  voyant  avec  douleur  que 
les  Juifs  dispersés  commençaient  à 
perdre  la  mémoire  de  la  lui  qu'on 
no  :  une  ora/e  ou  de  tradition  pour 
la  distinguer  de  la  loi  écrite ,  conj-» 


posa  un  livre  où  il  renferma  les  sen- 
timents, les  constitution?,  et  les 
traditions  de  tous  les  rabbins  <|ui 
avaient  fleuri  Jusqu'à  son  temps.  Ce 
livre,  qu'il  appeile  Misna  ,  est  di- 
visé en  six  parties.  La  première 
traite  de  l'agriculture  et  des  •■e- 
niences  ;  la  seconde  ,  des  fêtes  ;  la 
troisième ,  des  mariages  et  de  tout 
ce  qui  regarde  les  femmes  ;  la  (jtia- 
trième,  des  procès  et  des  différends 
qui  peuvent  survenir  entre  les  i)art,'- 
culiers ,  et  de  tout  ce  qui  concerne  les 
.'itfaires  civiles;  la  cinquième,  des  s:.- 
«rjfices^  et  la  sixième,  des  purei/i 
et  impuretés.  Ce  livre  ,  où  les  ma- 
tières étaient  traitées  de  la  manière 
la  plus  succincte  ,  occasionna  de 
grandes  disputes  entre  ceux  qui  \ 
i  interprétaient  différemment.  Pour  ' 
les  taire  cesser ,  Ravena  et  Rai-ascc  , 
deux  rabbins  qui  étaient  à  Baiiv- 
lone  ,  rassemblèrent  les  différentes 
explications  qu'on  avait  données  de  ( 
la  Misna  ,  jusqu'à  leur  temps  ,  les  ! 
sentences  et  les  paroles  mémorables 
des  fameux  docteurs.  Ils  y  joignirent 
la  Misna  pour  servir  de  texte,  et 
formèrent  du  tout  un  livre  consi- 
dérable ,  divisé  en  soixante  parties. 
Ce  livre  fut  appelé  Talmud  Ba- 
heli ,  Talmud  de  Babylone  ,  ou 
bien  Ghemara  ,  qui  signifie  perfec- 
tion. On  en  a  retram  hé  depuis  plu- 
sieurs traités  qui  concernent  les  sa- 
crifices ,  l'agriculture  ,  les  puretés 
et  impuretés ,  qui  ne  sont  plus  au- 
jourd'hui d'usage. 

Ta  LOS  ,  partisan  de  Turnus,  tue 
par   Enée. 

Talthybius  ,  héraut  qu'Agamem- 
non  avait  mené  avec  lui  au  siège  de 
Troie.  Hérodote  dit  qu'on  lui  avr.it 
bâti  un  temple  ou  une  chapelle  ù 
Sparte.  Selon  Pausanias  ,  ce  Ta  - 
thybius  fit  éprouver  sa  colère  au\ 
Lacédémoniens  et  aux  Athénien,-;  , 
pour  avoir  violé  le  droit  des  gens 
en  la  personne  des  hérauts  venus 
demander  aux  Grecs  la  terre  et 
l'eau  de  la  part  de  Darius.  Le 
châtiment  des  Lacédémoniens  fut 
généra!  ;  et ,  parmi  les  Athéniens  , 
Miltiade  ,  fils  de  Cimon  ,  eut  sa 
iiuiisou  rasée  ,  pour  avoir  conficilié 


T  A  L 

ï  ses  roncitovens  de  faire  ptrir.c«s 
béranïs  lor-squ  ils  vinrent  à  Athènes. 

Taujs,  géant  de  Tisîe  de  Crète, des- 
cendait ;  dit  ^po//o/n'w.« ,  de  géont, 
issusdu  chêne  ou  des  entmilles  du  ro- 
cher. Il  était  d'airain  et  invulnérable , 
îxceplé  ou-dessas  Je  la  cheville.  Ce 
monstre  s'opposa  au  débarquement 
des  Argonautes  ,  eu  lançant  dans  la 
biiie  «les  rocs  couronnés  de  forêts  , 
pour  leur  en  défendre  l'entr/e.  Le 
X)ète  le  fait  cardicn  de  Tisie,  dont  il 
îiisait  le  tour  trf»is  fois  par  un.  Mé- 
dée,  par  ses  enchantements  ,  lui  fit 
ompre  une  veine  au-dessus  c'e  la 
ihevile  ,  pendant  qu'il  ermit  sur  le 

ivaire  ,  et  lui  donna  la  mort.  Platon 
explique  cetle  fable  d'une  mr.nicTe 
très  naturei'e. .«  Talus  et  Rhada- 
o  manthe ,  dit-il.  étaient  chargés  par 
»  Mipos  de  Pexécrttion  des  lois  ,  et 
•  Talus  devait  faire  trois  fois  le  tour 
»  de  l'isle  pour  surveil'er  cette  exé- 
»  cution.  Les  lois  qu'il  portait  dans 
»  celte  tournée  étaient  çravécs  sur 
»  l'airain.  Celte  veine  qui  se  rompit 
n  au-cés-us  de  la  cheville  ne  désigne 
»  peut-être  que  le  ch:itiinent  qu'il 
taisait  subir  aux  coupables,  n 
Talys  (  M-Ind.)  ,  espèce  de  ta 
lismans  employés  pour  les  mariages, 
lis  ne  sont  pas  tous  de  la  même 
fotme.  Dans  quelques  castes  ,  c'est 
une  pef  ite  plaque  d'or  ronde ,  sans 
empreinte  ni  figiu'e  ;  dans  d  autres, 
c'est  une  dent  de  tigre  :  il  v  en  a 
qui  sont  des  pièces  d'orfèvrerie  ma- 
térielles et  informes.  Plusieurs  castes 
en  portent  cpii  sont  plates  et  comme 
ovales  ,  avec  deux  petites  parties 
qui  débordent  .  et  d^s  hiérogivplies 
qui  représentant  PoUéar  ou  le  Lin- 
gam  :  cbeï  d'autres  ,  c'est  un  ruban 
à  l'extrémité  duquel  pend  ure 
tète  d'or.  Dans  la  cériTOonie  du 
mariage  ,  le  brahme  prend  letaiy  , 
le  présente  aux  dieux  ,  aux  deux 
époux  .'  aux  pères  ,  aux  brahmes 
assistants,  aux  parents  et  aux  conviés- 
tous  doivent  passer  la  main  dessus  ; 
et  le  brahme  ,  en  le  présentant,  ré- 
pète ,  jusqu'à  ce  que  la  cérémonie 
soit  finie  ,  la  f  jrmul''  suivante  ,  en 
langue  sancrite  :  «  Ils  auront  dea 
•%  grains  ,  de  l'argent ,  des  vaches  et 


T  A  M  6î3 

»  bennconp  d'enfbms.  »  Ensuite  le 
brahme  porté  le  taiv  au  futur  ,  qui 
l'attache  au  cou  de  la  fille  ;  dès- 
lors  die  devient  sa  fetnme ,  et  le 
marbge  est  fait  j  car  jusques-là 
les  parties  peuvent  toujours  se  dé- 
dédire.  Les  néophv  tes  chrétiens  , 
qui  n  en  sont  pas  moins  attachés  à 
et  usage  ,  avaient  imaginé  de  placer 
une  croix  sur  un  taly  ordinaire  ,  ce 
qui  devait  produire  un  effet  très 
bizarre.  Lorsque  l'époux  vient  à 
mourir  ,  on  brûle  avec  lui  ce  taly  , 
comme  pour  faire  entendre  à  sa 
femme  que  le  uoud  qui  l'unissait 
avec  son  mari  est  brisé  par  sa  nxirt. 
Tamaraca  (' -^/.  /imér.),  fruit 
extrêmement  gros  ,  qui  a  quelque 
ressemblance  avec  une  calebasse, 
et  qui  croit  dans  le  Brésil.  Les  ha- 
bitants de  ce  pays  ont  pour  ce 
fruit  un  respect  religieux ,  et  lui 
rendent  de  grands  honneurs.  Coréal 
parle  du  culte  que  les  Erésiliens 
rendent  au  tamaraca  ,  qu'il  appelle 
maraque.  «  Lorsque  les  prêtres 
»  brésiliens  ,  dit-il ,  >  font  la  visite 
»  de  leur  diocèse  ,  ifs  n'oublient  ja- 
»  mais  leurs  nuiraques,  qu'ils  font  ado- 
»  rer  solemneliemeiit.  Ils  les  élèvent 
»  au  haut  d'un  bâton;  fichent  le  balon 
»  en  terre  ;  les  font  orner  de  leiles 
»  plumes  ,  et  persuadent  aux  habi- 
»>  tants  du  village  de  porter  a  boire  et 
»  à  manger  à  ces  maraqucs ,  parceque 
»  cela  leur  est  agréable  ,  et  qu'elles 
M  se  plaisent  à  être  ainsi  régalées.  » 

TAVEtitR./"  .CoRYBANTES.CvbÈLE. 

Tamboir  magique.  C'est  le  prin- 
cipal inslmraent  de  la  macie  Aes 
I/.ippons.  Ce  tambour  est  ordinaire- 
n)eiit  fait  d'un  tronc  creusé  de  pin  ou 
de  bouleau.  La  peau  tendue  sur  ce 
tambour  est  couverte  de  figxires  svm- 
holiques  que  les  Lappons  v  trnc-ent 
avec  du  rouge.  Les  svnilx)les  et  les 
hiéroglyphes  n'ont  pas  moins  d'at- 
trait pour  !es  peuples  du  Nord  que 
pour  les  Orientaux.  On  distingue 
dans  le  tambour  magiqupdenx  cho>es 
principales  .  îa  marque  et  le  mar- 
tfau.  La  marque  est  un  paquet  de 
petits  anneaux ,  p;'rmi  Icsfjuels  il 
s'en  trouve  un  plus  gr;.nd  que  les 
autres;    elle  iert  à  oiouUer   sur  les 


È7.4  T  A  M 

figures  liiorogh  *>hiques  du  tamlîour 
les  choses  que  Ton  flesire  savoir.  Le 
marteau  est  oïdinalrenient  i'aJt  du 
3x)is  d'une  renne. On  frappe  sur  le  laiii- 
ï)Our  avec  ce  marteau  pour  donner 
<iu  uiouvcnieut  au  paquet  d'anneaux, 
et  c'est  l'endroit  oîi  se  placent  les 
anneaux  qui  sert  à  faire  connaître 
ce  que  l'on  veut  savoir. 

Les  Lappons  ont  pour  leur  timi- 
l)Our  une  vt^néralion  extraordinaire.  . 
Il  est  expressément  défendu  à  une 
iilîc qui  counnence  h  ressentir  Tinconi- 
modité  naturelle  ;'i  son  sexe  d'oser  le 
toucher  seulement  du  bout  du  doigt. 
Lorsqu'un  Lappon  veut  appren- 
dre quelque  chose  jwr  le  mojen  du 
taniiiour  ,  il  faut  que  ,  pendant  la 
cérémonie ,  lui  et  tous  les  assistants 
soient  à   f^enoux. 

Il  y  a  plusieurs  sortes  de  tam- 
bours magiques  ,  qui  ont  chacun 
une  vertu  plus  ou  moins  irrande  , 
et  une  forme  particulière.  Celui  qui 
sert  pour  les  divinations  est  figuré 
'en  croix  à  l'endroit  que  l'on  appellç 
la  poignée.  C'est  à  ce  tambour  que 
les  Lappons  suspendent,  comme  des 
trophées  ,  les  os  et  les  oncles  des 
bêtes  qu'ils  ont  tuées  à  la  chasse. 

Lorsqu'un  Lappon  veut  connaître , 
par"  son  moyen  ,  ce  qui  se  passe 
dans  les  paysétrangers,  il  met  dessus, 
à  l'endroit  où  l'image  du  soleil  est 
dessinée  ,  quantité  d'anneaux  de  lai- 
ton ,  atlacliés  ensemble  avec  une 
chaîne  de  même  métal.  Il  frappe  de 
telle  sorte  sur  le  tambour  avec  son 
marteau ,  que  ces  anneaux  se  re- 
muent. Il  chante  en  même  temps 
dune  voix  fort  distinctcuùe  chanson 
que  les  Lappons  appellent  Joiikc  ; 
et  tous  ceux  de  leiu-  nation  qui  s'y 
trouvent  présents  ,  tant  les  femmes 
que  les  hommes  ,  y  ajoutent  cha- 
cun leurs  chansons  ,  auxquelles  ils 
donnent  le  nom  de  Duvra.  Les  pa- 
roles qu'ils  profèrent  sont  si  dis- 
tinctes qu'elles  expriment  le  nom 
du  lieu  dont  ils  désirent  savoir 
quelque  chose.  Après  avoir  quel- 
que temps  frappé  sur  le  tambour  , 
il  le  met,  en  quelque  façon,  sur  sa 
tète ,  et  il  tombe  aussi-tôt  par  terre  , 
ÇOnjuie  s'ij  était  endormi  ou  tombé 


T  A  M 

en  quelque  défaillance.  On  ne  lui 
trouve  ni  sentiment  ,  ni  pouls  .  ni 
aucun  signe  de  vie.  Cela  a  <loti  lé 
occasion  de  croire  que  l'anie  de  <  e 
devin  sortait  effectivement  de  si,n 
corps,  et  que,  conduite  par  les(ié- 
nions,  elle  allait  au  pays  d'où  lin 
voulait  avoir  des  nouvelles.  Penu: 
que  le  L;.ppon  qui  doit  de\  i 
est  en  cet  état,  on  dit  qu'il  soullie 
de  telle  sorte  que  la  sueur  lui  s' ri 
du  visagp  et  de  toutes  les  autif; 
parties  du  corps.  Cependant  toiiîo 
l'assemblée  continue  de  cLaïui  r 
jusqu'il  ce  qu'il  revienne  de  xmi 
sommeil.  On  ajoute  que  ,  si  i  <  u 
discontinuait  le  chant  ,  le  de'\  m 
mcvirrait  ,  de  iiicnie  qiie  si  liu 
essayait  de  le  réveiller.  C'est  aus.~i 
peut-être  pour  cette  raison  <,ue 
l'on  a  grand  soin  de  chasser  's 
mouches  d'autour  de  lui.  A  mu 
réveil,,  le  Lappon  raconte  ce  qu  ù  a 
ajjpris.  Il  doit  en  avoir  beautoui>  à 
X'aconter  ,  car  il  a  dû  apprendre  lu'  n 
des  choses  pendant  une  extase  tiont 
la  durée  s'étend  quelquefois  jusiju  à 
vingt-<-juatre  heures. 

Les  Lajipons  emploient  aussi  fort 
souvent  leur  tambour 'magique  pour 
découvrir  si  telle  maladie  vient  c'w.u: 
cause  naturelle  ou  ne  la    malice  de 
quelque  enchanteur,  et,  dans  «edr  r- 
nier  cas  ,    par    quel  mo}en  ils  pm- 
vent  rompre  le  charme.  Il  faut  ob- 
server   que   les  Lappons  regaidint 
comme  un  présage    très    favor;l>le 
le  mouvement  des  anneaux  du  tam- 
bour de  gauche  à  droite,    p;u~ee:nie 
ce   mouvement  imile  la   maichc  du  ■ 
soleil  ;  mais  si  les   anneaux  vont  de 
droite   à    gauche  ,   cette  direction  ,j 
contraire    au  cours  du   soleil  ,    ne: 
leur    annonce     que    des    malheurs.  ! 
Lorsqu'un    d'entr'eux     tombe     \m\- . 
lade  ,    ils  prétendent  connaître ,  ]):ir 
le  mo>en  du  tambour  magique  ,   si 
la  maladie  est  mortelle  ou  .si    e  ma-- 
lade  doit  guérir.  Us  assurent  même- 

que,  si    le    malade    est    condri'! 

à  mourir,  le  tiimhour  leur  m;:: 
l'instant  précis  auquel  il  doit  ni 
le  dernier  soupir. 

ÏAMMLZ   ,     quatrième     mois    lic 

l'année  sacrée  des  Hébreux  ,   et   !c 

di.vè)ue 


TAN 

dixième  de  leur  année  civile.  C'était 
la  lune  de  Juin. 

Tanagra  ,  fille  d'Eole  ou  d"A- 
sope ,  donna  son  nom  à  la  ville  de 
Tanafîre  en  Béotie.  Sa  vie  fui  si  lon- 
gue ,  que  ses  voisins  ne  la  nommaient 
plus  que  la  Grée ,  c-à-d.  la  V  ieille  . 
(  (xiaia  ) ,  nom  qui  passa  à  la  ville. 
Homère  ,  dans  son  dénombrement , 
ne  lui  en  donne  point  d'autre. 

Tanagre  ,  ville  de    Béotie  ,  do  it 
les    hahilarts   allèrent    au  sièse    de 
Troie. On 'voyait  te  tombeau  (l'Oriun 
et  le  mont  Ceryciu'-,  oùl'ondisaitq'ie 
M;TCure  avait  pris    naissance.    Les 
TaniiSiéens   passaient  pour  les  peu- 
ples les  plus  reli^rieux  de  la  Grèce , 
n  ce  qii  ils  av;'ient  J'itti  leur  t' mpie 
ans  un  lieu  séparé  du  commerce  des 
ommes,   où   il   ny  avait    point   de 
liaisons  ,  et  où  l'on  n  allait  qrie  ;iOiir 
dorer  les  dieux.    V .   Ckiophore  , 
PRi»MACHt!s,  Triton. 

Tanaïde  ,  surnom  de  Vénus. 
Clément  Alexaidrin  dit  qu'Ar- 
axerxès ,  roi  de  Perse ,  fils  de  Da- 
ius,  fut  le  premier  qui  érigea  à 
îabylorie  ,  à  Suse  ,  et  à  £<;batane  , 
statue  de  Vénus  Tanaïde,  et  qui 
pprit  ,  par  son  exemple  ,  aux  Pèr- 
es, aux  Bactres  ,  et  aux  peu,  les  de 
Marnas  et  de  Sardes ,  qu'il  fallait 
honorer  coin  me  déesse.  Cette  Vénus 
tait  particulicrement  honorée  cliez 
s  Arinéniens,  dans  une  Cintrée  ap- 
elée  Tanaïtis,  près  du  flpuve  Cyrus, 
eion  Dion  Cassius ,  d'o.'i  la  déesse 
vait  pris  son  surnom  ,  et  d'où  son 
uhe  a  pu  passer  chez  les  Perses, 
j'était  la  divinité  tutélaire  des  es- 
laves  de  l'un  et  de  l'autre  sexe.  Les 
ersonnes  même  de  condition  libre 
[Misacraient  leurs  filles  h  ectte  déesse; 
t ,  en  vertu  île  cette  prétendue  con- 
?cration,  les  filles  étaient  autorisées 
ar  la  loi  à  se  prostituer  au  premier 
enu ,  jus<|u'à  leur  mariape  ,  sans 
u'une  conduite  aussi  extraordinaire 
loicniit  d'elles  les  prétendants. 

Tanaïs  ,  un  des  capitaines  de 
'"urnus  ,  tné  par  Enée. 
TanaVser  (  M.  lad.  ) ,  réservoir 
l'Indostan ,  où ,  les  jours  d'éclipsé, 
se  rassemble  pins  de  cent  cinquante 
iile  personnes  de  toutes  les  parties 
Tome  IL 


TAN  625 

de  lunde  ,  pareeque  son  eau  passe  , 
dans  ces  pliénomènes ,  pour  plus 
sainte  et  plus  méritoire  qu'aucune 
autre. 

Tanfana  ,  déesse  qui ,  chez  les 
Germains  ,  présidait  à  la  divination 
par  les  baguettes.  Quelques  écrivains 
prétenderit  que  ce  n'est  point  une  di- 
vinité, mais  un  temple. 

Tanfanes  ,  temple  des  Marses  , 
brûlé  dans  l'expédition  de  Gerina- 
nicus. 

Tangri  {  M.  Mah.  ) ,  nom  que 
les  Turcs ,  tant  orientaux  qu  oi:ci- 
dentaux,  donnent  à  Dieu ,  en  y  ajou- 
tant les  louanges  ordinaires  que  les 
Arabes  ajoutent  à  celui  d'Allah  , 
c.-à  d.  de  huiU  ,  de  souveraine 
vérité  ,  etc.   Bibl.  Or. 

Takqi  E.  Les  Inuiens  donnent  ce 
no!n  à  des  réservoirs  deau  dans  les- 
quels ils  ont  coutume  de  faire  leurs 
ablutions  et  puiiGcations.  Voici 
quelles  sont  ,  à  c>et  égard  ,  les  c'ré- 
nionies  des  habitants  du  Malabar: 
Aj  rès  être  entrés  dans  l'eau  ,  ils  eu 
font  rejaillir  en  l'air,  à  huit  reprises 
différentes  ,  en  l'honneur  des  huit 
gouverneurs  du  monde  ;  puis  ils  se 
laveiil  le  visage,  après  quoi  ils  jettent 
encore  cie  l'eau  en  l'air,  en  l'bonnerr 
du  Soleil.  Ils  font  un  grand  usd^e , 
dans  ces  ablutions ,  de  la  cendre  de 
hoiize  de  vache  ,  animal  qu'ils  regar- 
dent comme  sacré.  Us  prennent  une 
certaine  quantité  de  cette  cendre 
dans  le  creux  de  la  ma  m  gauche  , 
pareeque ,  selon  leurs  idées ,  ce  creux 
représente  la  terre,  et  en  même 
temps  le  lieu  où  se  fait  la  génération. 
Ils  serrent  cette  main  gauche  ,  ainsi 
creusée ,  contre  la  droite  qui  l'est 
pareillement ,  et  forment  une  figure 
apfirocîiante  de  celle  de  l'œuf. 
(  L'œnf,  chez  les  Indiens,  repré- 
sente le  ciel  et  la  terre  unis  ensem- 
ble. )  ils  éloignent  ensuite  leurs 
mains  l'une  de  l'autre,  et  désignent 
par  ce  mouvement  la  séparation  du 
ciel  d'avec  la  terre  ;  puis  ils  tracent 
sur  la  cendre  qu'ils  ont  dans  la  main 
gauche  ce  mot /a- ra  ,  par  lequel  ils 
croient  signifier  le  combat  de  l'air  et 
du  feu  enfermés  ensemble  danj 
l'œuf  avuut  qu'il  se  fût  ouvert  : 
Kr 


626 


TAN 


après  quoi  ils  serrent  encore  les  deux 
mains  l'une  contré  l'autre,  et,  dans 
cet  e'tat ,  ils  les  portent  à  toutes  les 
parties  du  corps.  Ils  finissent  par  se 
frotter ,  avec  les  cendres  sacrées ,  le 
front ,  la  poitrine  et  les  épaules  ,  en 
invoquant  leurs  trois  principales  di- 
vinités, Brahma ,  Wisnnou  et  Ixora. 
TANr)UAM.(3/.C/2W.)  V.  (Cang-Y.) 
I.  Tantale  ,  fils  de  Jupiter  et  de 
la  nymphe  Plota  ,  et  roi  de  L>  die , 
enleva  Ganyuiède,  pour  se  venger  de 
Tros  qui  ne  l'avait   point  appelé  à  la 

Eremière  soleninité  qu'on  fit  h  Troie, 
rcs  anciens  ne  sont  pas  plus  d'ac- 
cord sur  la  nature  de  son  crime  que 
sur  celle  de  son  châtiment.  Les  uns 
l'accuseut  d'avoir  fait  servir  aux 
<licux  les  membres  de  son  propre 
fils,  pour  éprouver  leur  divinité ,  ou , 
comme  l'explique  un  mythologue 
moderne ,  d  avoir  voulu  faire  aux 
dieux  le  barbare  sacrifice  de  son  fils. 
D'autres  l'accusent  d'avoir  révélé  le 
secret  des  dieux  ,  dont  il  était  grand 
prêtre  ;  c.-à-d.  d'avoir  découvert  les 
mystères  de  leur  culte.  Selon  Pin- 
dare ,  il  ne  mérita  ce  supplice  qu'il 
endure  aux  enfers,  que  parcequ'a3'ant 
été  admis  à  la  table  des  dieux  il  dé- 
roba le  nectar  et  l'ambrosie  pour  en 
faire  pMt  aux  mortels  ;  ou  enfin  , 
selon  .Lucien ,  parceque  Tantale 
avait  volé  un  chien  que  Jupiter  lui 
avait  confié  pour  garder  son  temple 
dans  Tisle  de  Crète ,  et  avait  répondu 
au  dieu  ignorer  ce  que  l'animal  était 
devenu.  Cicéron ,  sans  exprimer 
aucun  des  crimes  de  Tantale  en  par- 
ticulier, dit  qu'il  est  puni  de  ses 
forfaits ,  de  sa  fureur  et  de  son 
orgueil.  Quant  au  supplice  ,  Ho- 
mère ,  Ovide  et  Virgile  le  pei- 
gnent consumé  d'une  soif  brûlante  , 
au  milieu  d'un  étang  dont  l'eau 
sans  cesse  éch.'ippe  à  ses  lèvres  des- 
séchées ,  et  dévoré  par  la  faim  sous 
des  arbres  dont  im  vent  jaloux 
éXhyc  les  fniîts  jusqu'aux  nues  ,  cha- 
que fois  que  sa  main  tente  de  les 
cueillir.  Cicéron  ,  après  avoir  suivi 
Homère  dans  sa  yjremière  Tiiscu- 
lans,  0.  *),  adopte  dans  la  quatrième, 
c.  i6,  la  tradition  d'Euripide,,  de 
Pindare  et  de  Platon ,  qui  repré- 


T  A  R 

sentent  Tantale  au-dessous  d'un  ro- 
cher dont  la  chute  menace  à  chaque 
instant  sa  tète.  Horace  trouve  le 
portrait  de  l'avare  dans  le  premier 
supplice  de  Tantale. 

"2-  —  Fils  de  Thyeste,  le  premiei 
mari  de  Clytemnestre ,  selon  Eu' 
ripide. 

3.  —  Le  fils  que  Thyeste  eut 
d'Erope,  femme  de  son  frère  Atrée, 
et  dont  celui-ci  lui  fit  servir  les 
membres  dans  un  festin. 

Tantalides  ,  Aganiemnon  et  M'!- 
nélas  ,   arrière pitit-sfils  de  Tantnic. 

Tantalis  ,  iN  iobé ,  fille  de  Tant.ile. 

Taphius  ,  Tai'hus  ,  fils  de  Nep- 
tune et  d'Hippothoé,  fut  chefd'uiie 
troupe  de  fugitifs  avec  lesquels  il 
alla  s'établir  dans  une  isle  qu'il  ap^ 
pela  Taphus,  de  son  nom.  [ 

Tapi  ,  rivière  qui  passe  à  Surate, 
et  pour  laquelle  les  Banians  et  les 
Gentous  ont  im  respect  religirn-î. 
Suivant  eux,  elle  tient  le  preunT 
rang  après  le  Gange  ;  et  les  cl'.  <■- 
monies  f{ui  se  pratiquent  pour  1 1  lé- 
brer  la  fête  de  ce  fleuve  ont  ,  en 
partie  ,  lieu  pour  celle  de  la  rl^  ii-re 
Tapi.  V.  Gange.  Voyage  de  Sia- 
vorinus  à  Samarang,  etc. 

Tapisseries.  V.  ArachnÉ,  Pé- 
nélope ,  Philomèle. 

Ta-qua  (M.  Chin.)  ,  art  dr 
consulter  les  esprits.  V.  Po-qu 

Tara,  fils  de  Neptune,  a'i 
Servius   attribue    la    fondation   uc 
Tarente. 

Taran,  Taranis  ,  ou  Taramis, 
(  M.  Celt.  )  noms  sous  lesquels 
Celtes  adoraient  Jupiter  comn 
ayant  l'empire  des  choses  céleste 
(  César  ;  Lucain,  Pharsale,  lie. 
V.  444)  >  et  ^us  lequel  ils  lui  imr 
laient  des  victimes  humaines.  Tar 
signifie  tonnerre  ,  dans 
galloise  (v.  Thor),  et  répond^ 
chez  les  Gaulois  au  Jupiter  tonna 
des  Romains  :  mais  ce  dieu  n'ët 
pas ,  chez  ces  peuples ,  le  souver 
ces  dieux  ;  il  ne  venait  qu'aj 
Esus,  dieu  de  la  guerre.  V-  Esos 

Taras  ,  fils  de  Neptune  , 
pour  le   fondateur  des    Tarentiij 
qui  le  mettaient  sur  leurs  médaifl 
sous  la  forme    d'ua  dieu 


T  A  R. 

mté  snp  tin  dauphin  comme  sur 

cheval ,  et  tenant  ordinairement 

trident  de  son  père  ;  ou  bien  la 

issue  dHercule ,  svmbole   de    la 

ce  ;  ou  une  chouette,  pour  desi- 

er  Minerve  ,  protectrice  des  Ta- 

iitins  ;  ou  une  corne  d'abondani.e, 

ar  signifier  la  bonté  ùu  pays  où  il 

lit  bâti  T:. rente;  ou  enSu  avec  un 

l  à  deux  anses  ,  et  une  erappe  de 

jin  avec  le   thyrse  de  Bacchus  , 

nbole  de  l'abondance  du  vin  chez 

Tarent  ins.  Taras  avait  une  statue 

isle  temple  de  Delphes,  où  on  lui 

dait  les  honneurs  dus  aux  héros. 

'araxippcs.  Près  de  la  borné  du 

le   d'Olympie  ,    il  y  avait ,   dit 

usa/lias ,    un    autel    de    figure 

ie ,    consacré   à   un    génie    qui 

t  l'effroi  des  chevaux  ,   et  qu'où 

elait  par  cette  raison   Taraxip- 

,    En  eflèt ,   quand   les   chevaux 

aient  devant  cet  autel  ,  ils  pre- 

nt  répouvante  sans  que  l'on  sût 

i  j  et   la  peur  les  saisissait 

nt ,   que ,   n'obéissant  plus  ni 

voix  ni  à  la  main  de  celui  qui 

londuisait  ,    souvent    ils   renver- 

t  et  le  char  et  l'écuyer.  Aussi 

;t-on  des  vœux  et  des  sacrifices 

axippus  ,   pour  lavoir    favo- 

Au  reste ,  les  Grecs ,  continue 

;orien ,  ne  sont  nullement  d'ao- 

sur  ce  génie.   Les  uns  disent 

us  cet  autel  est  la  sépulture 

homme  originaire  du  pa\s,  qui 

un  excellent  écuver  ;  d'autres  , 

'est  le  monument  héroïque  que 

s  érigea  à  îM\rtil  pourappaiser 

ânes.  Il  V  en  a  qui  croient  que 

l'ombre  d'Œnomaiis  qui  épou- 

ainsi  les  chevaux.  Mais  la  plus 

mr.e  opinion  est  que  Taraxip- 

était  un  surnom,    de  Neptune 

us.  Il  y  avait  un  autre  Taraxip- 

dont    le   tombeau   était  dans 

e    de    Corinthe ,    que    l'on 

t   être   ce   Glaucus  ,    fils    de 

he  ,  qui  fut  foulé  aux  pieds  de 

vaux  .  dans  les  jeux  funèbres 

|«ste  fit  célébrer  eu  l'honneur 

père. 

CHON  ,  chef  des  Etrusques , 
induisit  des  troupes  auxiliaires 
e  coutre  Turaus. 


T  A  R 


627 


Tardipes  ,  surnom  de  Vulcain  , 
parcequ'il  était  boiteux. 

Takentikl'S,  surnom  d'Hercule, 
parceque  Fabius  Maximus  trouva  à 
Tarente  une  statue  de  te  dieu  ,  qu'il 
plaça  dans  le  Capitole. 

Tarpeia  ,  une  des  quatre  premières 
vestales  instituées  par  INuma  pour 
le  culte  de  Vesta,  selon  PluLanjue. 

TarpÉiens,  jeux  institués  à  Rome 
en  riionneur  de  Jupiter  Tarpeius. 

Tarpeils.  Jupiter  a  quelquefois 
te  nom  ,  à  cause  du  temple  qu il 
avait  sur  le  mont  Tarpéien,  depuis 
appelé  Capitole.  ' 

TARQurrus  ,  fils  de  Faunus  et  de 
la  nymphe  Driope ,  tué  par  Enée. 

Tarsus  ,  surnom  de  Jupiter  ho- 
noré à  Tarse  eu  Cilicie. 

Tarïak  ,  déité  des  Avites  ,  peu- 

Ele  de  Samarie,  dont  parle  rEcriture. 
es  rabbins  ont  prétendu  qu'elle 
était  adorée  sous  la  forme  d'un  àne. 
Jurieu  a  conjecturé  que  c'était  une 
altération  de  rathak  ,  mot  ciialdéen 
qui  signifie  char,  et  que  Tartak  e^t 
le  chariot  du  Soleil ,  ou  le  Soleil 
monté  sur  son  char. 

Tartare,  lieu  distingué  des  en- 
fers ,  prison  des  impies  et  des  scélé- 
rats dont  les  crimes  ne  pouvaient 
s'expier  ;  prison  d'ime  telle  profon- 
deur ,  dit  Homère  ,  qu'elle  est  aussi 
éloignée  des  enfers  ,  que  les  enfers 
le  sont  du  ciel,  f-'irgile  la  dépeint 
vaste,  fortifiée  de  trois  enceintes  de 
murailles  ,  et  entourée  du  Phlégé- 
thon  ;  une  haute  tour  en  défend  l  en- 
trée. Les  portes  en  sont  aussi  dures 
que  le  diamant  ;  tous  les  efforts  des 
mortels  et  toute  la  pm'ssance  des 
dieux  ne  poumiient  les  briser.  Tisi- 
phone  veille  toujours  à  la  porte  ,  et 
empêche  que  personne  ne  sorte ,  tan- 
dis que  Rhadamanthe  livre  les  cri- 
minels aux  Furies.  L'opinion  com- 
mune était  qu'il  n'y  avait  plus  de 
retour  pour  ceux  qui  étaient  une  fois 
précipités  dans  le  Tartare.  Platon  est 
d'un  autre  avis.  Selon  lui,  «  après 
»  qu'ils  y  ont  passé  luie  année ,  ua 
»  not  les  en  retire.  Alors  ils  passent 
»  par  le  Cocyte ,  ou  le  Pyriphlégé- 
»  thon,  et  de  là  au  lac  Achérusie , 
w  oCi  ils  appellent  par  leurs  aoûts 
Ara 


628 


TAU 


»  ceux  qu'ils  ont  tues ,  et  les  sup- 
»  plient  instamiiieiit  (Je  sciuftrir  qu'ils 
»  sortent  du  lac  ,  pour  être  admis  en 
»  leur  compagnie.  S'ils  obtiennent 
«  leur  demande,  ils  sont  d'abord  dc- 
»  livrt^s  de  leurs  maux  ;  sinon  ils  sont 
»  de  nouveau  rejetés  dans  le  Tartare , 
«  reviennent  aux  lUuves comme  au- 
»>  paravant ,  et  réitèrent  leurs  sup- 
»  plicat  ions  jusqu'à  ce  qu'ils  puissent 
n  fiécliir  ceux  qu'ils  ont  offensés.  » 
On  iroil  que  l'idée  du  ïartare  a  été 
prise  du  l'artesse  des  anciens,  petite 
isie  il  l'cmlionchure  du  Bétis  en  Es- 
paf,'ne.  Peut-être  y  envoyait-on  les 
criminels  d'état,  f^oy.  Enferç  des 
Anciens. 

TartAretjs  Deus,  le  dieu  du  Tar- 
tare ,  Plutou. 

—  CusTOS ,  le  gardien  du  Tartare, 
Cerlière. 

Tartutius  ,  Romain  riche  et 
puissant ,  qui  devint  éperdument 
amoureux  de  la  courtisanne  Acca- 
Larentia  ,  et  lui  laissa  en  mourant 
de  f  randes  richesses. 

Ta«bih  ,  louange  (  M.  Mah.) , 
chapelet  turc  ,  ainsi  nonmié  parce- 
qu'à  chaque  grain  les  musulmans 
louent  Dieu  ,  en  prononçant  quel- 
qu'un de  ses  attributs.  C'est  ce  qui 
lui  fait  donner  aussi  en  turc  un  nom 
qui  répond  à  ces  mots  ,  Varbre  du 
chapelet.  Bibl.  Or. 

Taten  {M.  Siain.) ,  espèce  de 
frère  lai  Talanoin  ,  qui  a  vieilli  dans 
la  condition  de  Nen.  (V.  ce  l'iot.) 
Entre  diverses  fonctions  ,  il  a  celle 
d'arracher  les  herhes  qui  croissent 
dans  l'enclos  du  couvent ,  office  qu'un 
Talapoin  ne  peut  exercer  sans  crime. 
Taïh  s ,  roi  des  Sahins,,  fit  al- 
liance avec  Romulus  ,  contre  lequel 
il  avait  fait  pendant  long-temps  la 
C'ierre  depuis  lenlèvement  des  Sa- 
bincs. 

Tavzk\.  (  /yf.  Tnd.)Cesi  le  nom 
que  les  idolâtres  des  isles  Moluques 
donnent  ^  l'Etre  suprême. 

Taupe  (  M.  Egypt.  )  ,  image  de 
l'homme  aveugle.  (  tiorapoll.)  On  sait 
aujourd'hui  que  cet  animal  n'est  pas 
privé  de  la  vue. 

i.  Taureau  ,  un  des  douze  signes 
du  7.odi:ii;iie  :  ce  fui  l'animal  sous  la 


TAU 

figure  duqjiel  Jupiter  enleva  Eurof 
oe  qui  le  lit  mettre  au  rang  des  co 
tellations.  Selon  d'autres  ,  c'est  1 
(jne  Jiipitor  enleva  au  ciel  ap 
1  a\oir  changée  en  génisse.  K.  A(.i 

LOUS,  AddÉPH  AGLS  ,  AlilSTEE  ,  DlR( 
EgeSTA    ,    EcoN  ,    ECROI-E  ,    MlLO 

Pasiphaé  ,  Polvdamas. 

M.  Egrpt.  Dans  les  hiéroglypli 
égyptiens  ,  le  taureau  est  limage 
la  tempérance,  parcequ'il  est  si  i 
tenu  ,  qu'il  ne  s'approche  plus  de 
femelle  dès  qu'elle  a  conçu.  Un  ta 
reau  lié  à  un  figuier  sauvage  •  est  I 
mage  de  l'honinje  qui  revient  de  s< 
intempérance  ;  car,  dit  Pline,  lot 
que  le  taureau  est  dans  ses  fureu 
amourcu.ses  ,  il  s'adoucit  après  qu'< 
la  lié  à  un  figuier  sauvage.  Un  ta 
reau  lié  par  le  genou  ,  et  qui  suit 
corde  qui  le  tire  ,  désigne  l'honU 
dont  la  tempérance  n'est  pas  ccM 
tante.  Horapoll.  ' 

'2.  — Furieux  domté  par  Héron 
Neptune,  irrité  contre  les  Gi 
sn.icila  autour  de  Marathon  un 
reau  qui  jetait  le  feu  par  les  narii 
faisait   de    grands    dégâts ,   et 
heaucoup  de  monde.  Hercule  , 
voyé  par  Eurysthée  pour  le  preni 
le    domta  ,    et  le  lui  amena  ; 
comme  il  était  consacré  aux  di 
il  le  lâcha.  On  voit,   dans   une 
daille  de  Commode ,  Hercule  ap 
sur  une  colonne ,  qui  tient  sa  m; 
sur  la  tète  d'un  taureau. 

3.  —  de  Mithras.  On  voit 
muuémeut  Mithias  sur  un  tau; 
dont   il   tient  le   mulle  ou  les 
de   la  main  gauche ,   tandis 
l'atitre   il  lui    enfonce  un  poii 
dans  le  cou.  Comme  IMithras  ri 
sente  le  soleil ,   on  prétend  qi 
taureau  marque  la  terre,  que  le 
perce  de  ses   rayons ,   conime 
couteau ,  pour  la  rendre  fécoi 
propre  ;i  nourrir  le»  animaux, 
très  croient  que   par   les 
taureau  la  lune  est  désignée  ; 
supériorité   que    le    soleil   a   si 
planète  donne  l'explication  de 
hlème.  Le   taureau   était  la  vi 
la  jilus  ordinaire  dans  les  sacr 
On  l'immolait  à  Jupiter ,  à 
Apollon ,  à  Minerve  ,  à  Céi 


TAU 

ïuus,   nux  Lares.    On   clioisi^j:.!! 

■s   taureaux  noirs  p<jiir  Neptune  , 

utoii,  et  les  dieux  infernaux.  Avunl 

!  les  immoler,  on  les  ornait  de  dit-- 

rentes  manières  :  ils  avaient  siir  le 

ilieu  du  corps  une  grande   kinde 

étotïe  ornée  de  Heurs,  qui  pendait 

?s  deux   côtés  :   le  taureau    qu'on 

crifiait  à  Apollon  avait  ordinaire- 

ent  les  cornes  dorées. 

[.Tauf^alx  d'AIR  aïs  qui  i;ardaient 

toison  d'or  à  Colchos.  Ja-«n.  Tiour 

oir  cette   toison  ,    devait    mf>ltre 

us  le  ion»  deux  taureaux  ,  présent 

;  Vulcain  ,  qui  avaient  les  pieds  et 

cornes  d'airain,  et  qui  vomissaient 

tourbillons  de  feux  et  de  Rammes. 

son  ,  par  le  secours  des  enchante- 

ents  de  Médée,  sut  1»  s  a|ïprivoiser, 

les  attacha  même  à  la  charme.  La 

ble  de  ces  taureaux  d'airain  est  sur 

quivoque  d  un  mot  syrien  ,  qui  si- 

Ge  également  une  muraille  ou  un 

reau  ;  apparemment  que, le  trésor 

it   sardé  dans  un   lieu  fennc  de 

u\    portes  d'airain,  dont  Médée 

nna  la  clef  à  Jason. 

2.  —  ]N\»m  que    I  on  donnait  aux 
nés  pens  qui  portaient  des  coupes 

us  les  fêtes  «  élébrées  à  Ephèse  en 
onnenr  de  Neptune.  Athénée. 

3.  —   (  Iconol.  )     Sur    les    nié- 
Iles  d'Eçvpte  ,    c'est    Apis ,    on 

itinoiis  que  les  Egyptiens  mirent 
nombre  de  leurs  dieux  comme  un 
tre  Aois.  Sur  d'autres  médailles  , 
signifient  \a  force  ,  la  patience  , 
vaLr  favorable  aux  laboureurs  ; 
nu  les  sacrifices  où  ces  animaux 
•vaient  de  victimes  :  alors  ils  ont 
cornes  chargées  de  rubans  ,  et  on 
appelle  tauri  viltati  ,  înfulati , 
itnrati.  En  posture  de  frapper  de 
corne ,  ils  annoncent  la  guerre ,  ou 
combats  de,  taureaux  donnés  en 
ctacle.  Passants,  ou  accouplés,  et 
nduits  par  mi  homme  voilé  ,  ils 
irquent  les  colonies  dont  ou  traçait 
nceinte  avec  la  charrue. 
Taur£OS  ,  surnom  de  Neptune. 
.  Tauriceps. 

Taubicéphale  ,  télé  de  taureau, 
mom  de  Bacclms. 

I Tauriceps  ,  épithète  (\n  Euripide 


TAU 


67.^ 


également  à  Neptune  et  .nnx  fieuvc» 
mêmes  ,  tant  a  cause  des  vagueS 
agitées  qui  semblent  imiter  le  nm- 
gissement  du  taureau ,  que  des  bran- 
ches difl'érentes  nui  forment  les  ri- 
vières .  qu'on  désignait  par  des  cornes» 
Rac.  Caput ,  tète. 

TAtrmroRNK ,  surnom  de  Bacchus , 
parcequ'on  le  représentait  quelque- 
fois av*c  une  corne  de  taureau  à  la 
main  :  cette  corne  était  proprenK-nt 
un  vase  ix  boire ,  qui  avait  la  forme 
d'une  corné  de  taiweau. 

Tacride,  Chersonèse  Tanriqne. 
Cette  pr^squ'isle  ,  aujourd'hui  la 
Crimée  ,  était  hal>itée  par  des  Scy- 
thes cruels,  qui  immo'aient  de»  vic- 
times humaines  à  Diane.  On  le» 
nommait  Taures  et  Tauroscvthes  ,. 
d'où  l'on  appelait  Taurique  le  pav& 
qu'ils  habitaient.  Ce  fut  là  que  Diaiie 
Iraiisporta  Iphicénie  ,  et  quOreste 
retrouva  sa  soeur. 

Tauries  ,  fêtes  célébrées  chez  les 
Grecs  en  l'honneur  de  Neptune  ^ 
dans  lesquelles  on  ne  lui  sacrifiait 
que  des  taureaux  noirs. 

Tachiforme.  Ou  donnait  ce  sur- 
nom à  Bôcchns  ,  parceque  le  vin  pri» 
ri^ec  excès  rend  les  hommes  sembla- 
bles à  des  taureaux  furieux. 

Taurilies,  jeux  religieux  célébn'» 
par  les  Romains  pour  appaiser  le 
courroux  des  divinités  infernales 
institués  à  l'occasion  d'une  épidémie 
répandue  parmi  les  femmes  grosse» 
sous  le  règne  de  Tarquin  le  Superbe» 
Cette  maladie  fut  attribuée  à  1  usa  ce- 
qu'elles  avaient  fait  de  la  cliair  (fes 
taureaux  immolés,  dont  les  sacrifi- 
cateurs vendaient  le  surplus  ;  et 
comme  ce  fléau  fat  attribué  à  la  co- 
lère des  Mânes ,  on  institua  poiu-  le» 
appaiser  des  jeux  nommée  Taurilies, 
de  la  chair  des  animaux  sacTifiés, 
cause  prétendue  de  l'épidémie.  0 
Taurique,  épithète  de  Diane, 
adorée  dans  la  Chersonèse  Taïu-ique , 
et  dôut  la  statue  fut  enlevée  par 
Oreste  et  Iphigénie.  Le  sang  humain 
arrosait  ses  autels  ;  et  cette  barbare 
coutume  était  passée  chez  tous  le» 
peuples  qui  se  croyaient  posses- 
seurs de  sa  statue. 

TiUiOBOLE ,  nouveau  genre  d'ex— 
B-r  5 


65o  T  A  V 

piation  qne  les  païens  inTentèrent 
dans  les  comniencenients  du  chris- 
tianisme, pour  loppo-er  au  })aptême 
des  chrétiens.  (  / ' .  Crioboles.)  Cette 
céie'nionie  s>e  faisait  aussi  pour  la 
coasécralion  du  prand-piètre  et  des 
autre  s  prêtres  de  Cybèle.  On  trouva 
en  1700  ,  sur  la  montapne  de  Fonr- 
vière  ,  à  Lyon ,  une  inscription  d  un 
taurol>o!e  célébré  sous  Anlonin  Pie, 
l'an  ibo  de  J.  C.  Elle  nous  .  pprcnd 

3u'il  se  fit  par  ordre  de  la  iiière  des 
ieux,  Idéemie  ,  pour  la  santé  de 
l'enipe!  eur  et  de  ses  enfants ,  et  pour 
la  prospérité  de  la  colonie  de  Lyon. 

Taurobolie,  surnom  de  Diane  , 
pris  des  croissants  qu'on  lui  donne  , 
et  qui  ont  une  sorte  de  ressemblance 
avec  les  cornes  d'un  taureau. 

Taurockbos,  corne  de  taureau, 
surnom  ceBacchus.  l^.  Ïadricohke. 

Taurocholies,  fêtes  qu'on  célé- 
brait à  C\zi<iue  en  l'honneur  de 
Neptune  ;  c'étaient  proprement  des 
combats^  de  taureaux  que  l'on  immo- 
lait aux  dieux  après  les  avoir  long- 
temps irrités  et  mis  eu  fureur.  Rac. 
Cholè  ,  bile ,  colère. 

Tauromorphe  ,  le  même  que  Tau- 
riforme.  Rac.  Morphè ,  forme. 

Taurophage  ,  mangeur  de  tau- 
reaux ,  surnom  de  Bacchus  ,  peut- 
êtr»  parcequ'on  lui  sacrifiait  plus 
SOu\nt  des  taureaux  qu'aux  autres 
dieu^,  peut-être  aussi  parcequ'on 
donnait  un  taureau  pour  prix  des 
meilleurs  dithyrambes. 

Tauropoues  ,  fêtes  en  l'honBeur 
de  Diane  ,  appelée  Tauronole. 

Tauropolis  ,  surnom  de  Diane  , 
adorée  par  les  Taures. 

Taurus  ,  capitaine  crétois,,qui 
obtint  les  bonnes  grâces  dePasiphaé, 
femme  de  Miuos,  et  la  rendit  mère 
d'un  fiis.  C'est  ce  qrii  donna  lieu  ù  la 
fiible  du  Minotaure. 

Tavîdes.  C'est  ainsi  que  Pyrard 
de  Laval  nonnne  certains  caractères 
que  les  insulaires  des  Maldives  regar- 
dent comme  très  propres  à  les  ga- 
rantir c!e  tout  accident ,  et  particu- 
lièremr-nt  des  maladies.  Ils  s  en  s  r- 
vent  aussi  comme  de  philtres ,  et 
prétendent ,  par  leur  moyen,  pouvoir 
ijispirer  de  l'iiHiour  à  telle  personne 


T  A  Y 

qu'il  leur  plaira.  Ils  ne  marclient  ja- 
mais sans  être  munis  de  ces  précieux 
tavides  ,  qu'ils  enferment  commu- 
nément dans  des  boîtes  d'or  et  d'ar- 
gent ,  cachées  sous  leurs  habits.  Sou- 
vent aussi  ils  les  entrelacent  autout 
du  cou  ,  (lu  bras  ou  du  pied  :  quel- 
quefois ils  s'en  font  une  ceinture. 

Taxilacous  {M.Iiul.).  pénitent! 
dont  parle  Meiidez  Pi/ito,  qui  s'en- 
ferment dans  des  grottes  fort  petites. 
Lorsqu'ils  croient  avoir  achevé  le 
temps  de  leur  pénitence  ,  ils  hiitent 
leur  mort  en  f.asant  brûler  des  char- 
dons verds  et  des  épines ,  dont  U 
fumée  les  étouffe. 

TaydÉlis.  C'est  ainsi  qu'on  nomme 
dans  le  rû^  aunie  de  Tunquin  un  cer- 
tain ordre  de  gens  qui  font  profcssioij 
d'enseigner  quels  sont  les  endroits  lei 
plus  favorables  pour  la  sépulture  del 
morts.  Ce  choix  est  regardé  par  iei 
l'unquinois  comme  un  article  si  im- 
portant ,  quils  gardent  quelquefoil 
dans  leurs  maisons  les  corps  de  leuri 
parents  défunts ,  pendant  plusieurs 
mois ,  et  quelquefois  durant  des  an- 
nées entières ,  jusqu'à  ce  que  les 
devins, qui , pour  leur  profit,  trament 
la  chose  en  longueur ,  aient  marqué 
un  lieu  propre  pour  la  sépultvne, 
quoi<pruu  pareil  délai  occasionne  dej 
dépenses  considérables ,  et  nu  en>- 
barras  très  incommode  ;  car,  pendant 
tout  le  temps  que  le  corps  reste  daru 
la  maison  des  parents  ,  il  faut  qu'ili 
entretiennent ,  dans  le  lieu  oi'i  il  re- 
pose ,  des  flambeaux  et  des  lan.pej 
allumées ,  et  brûlent ,  en  son  honneur, 
une  grande  quantité  de  parfums ,  avec 
des  papiers  dorés  ,  découpés  en  dif- 
férentes formes.  Outre  cela ,  ils  sont 
obligés  de  lui  offrir,  trois  fois  chaque 
jour,  diverses  sortes  de  mets,  de  se 
prosterner  devant  lui  en  touchant 
la  terre  du  front ,  et  de  renouveler 
sans  cesse  des  lamentations  souvent 
peu  sincères ,  dont  la  continuité  de- 
vient très  fatigante. 

1.  Taïoète  ,  montagne  de  la  La- 
conie ,  où  les  femmes  du  pays  allaient 
célébrer  les  Orgies. 

■2 .  —  C'est  aussi  le  nom  que  f^irgild 
donne  à  une  des  Pléiades. 

Tay«ktus,  fils  de  Jupiter  et  de 


T  E  F 

Taj-gèle  ,  avait  donné  son  nom  à  la 
montagne  de  Laconie  dont  il  est 
question  plus  haut. 

Tcuaod-Vat  (  M.  Siam.  ) ,  supé- 
rieur des  talapoins.  (  V .  Sancrat.) 
Leur  élection  se  fait  dans  chaque 
couvent  à  Ja  pluraUté  des  voix  ,  et 
le  choix  tombe  ordinairement  sur  le 
plus  vieux  ou  le  plus  savant. 

Tecmesse,  CJIe  de  Teuthrantès  , 
prince  phryf,'ien  ,  devint  captive 
d'Ajax,  lorsque  les  Grecs  ravagèrent 
les  contrées  voisines  de  Troie.  Ajax, 
ëpris  des  charmes  de  sa  prisonnière  , 
en  fit  son  épouse  ;  Eurysacès  fut  le 
fruit  de  ce  nouveau  lien.  Sophocle  , 
dans  son  Ajax  furieux  ,  introduit 
Tecmesse  détournant  son  époux  du 
dessein  qu'il  a  de  se  donner  la  mort , 
par  un  discours  rempli  d'une  ten- 
dresse SL  vive  et  si  natiu"elle ,  qu'il 
est  difficile  de  n  en  pas  être  ému. 
Eiu-vsacès  ,  fils  d  Ajax  et  de  Tec- 
messe ,  résna  dans  Salamine  ,  après 
la  mort  de  Té  lu  mon. 

Tectame  ,  fils  de  Dorus  ,  et  ar- 
rière-petit-fils de  Deucalion  ,  con- 
duisit une  colonie  d'Etoliens  et  de 
Pélasiies  en  Crète. Il  y  épousa  une  fille 
de  Créthée  ,  dont  il  eut  Astérius ,  et 
réi^na  dans  le  pays. 

Teffihn  (  .)/.  Rahh.  ) ,  sorte  de 
vêtement  que  les  Juifs  modernes  se 
mettent  sur  le  front  et  autour  du 
bras  ,  lorsqu  ils  font  leurs  prières  , 
et  que  l'Ecriture  nomme  l'olafot. 
Voici  la  description  qu'en  donneLéo« 
de  Modène ,  rabbin  de  Venise: 
«  On  écrit  sur  deux  parchemins  avec 
»  de  l'encre  faite  exprès  ,  en  lettres 
»  qoarrées ,  ces  quatre  passades  sur 
>»  chaque  morceau  :  Ecoute  ,  Is- 
»  raël ,  etc.  ;  le  second  ,  Et  il  arrî- 
»  veia  que  ,  si  obéissant  lu  obéis, 
»  etc.  ;  le  troisième ,  Sancti/ie-moi 
»  tout  premier  né  ,  etc.  ;  le  qua- 
»  trième  ,  Et  il  arrivera  ,  quand  le 
»  Seigneur  te  fera  entrer,  etc.  Ces 
»  deux  parchemins  sont  roidés  en- 
»  semble  ,  en  forme  d'un  petit  rou- 
»  leau  pointu  qu'on  renferme  dans 
»  de  la  peau  de  veau  noire  ;  puis  on 
»  la  met  sur  un  morceau  quarré  et 
»  dur  de  la  même  peau  ,  d'où  pend 
»  une  courroie  de  la  nièm*  peau  , 


TEL  63i 

»  large  d'an  doigt ,  et  longue  d'une 
coudée  et  demie,  ou  environ.  Ils 
posent  ces  tefiliins  au  pliani  du 
bras  gauche  ;  et  la  courroie,  après 
avoir  fait  un  petit  nœud  en  forme 
de  Joiï  (  lettre  hébraïque  )  ,  se 
tourne  autour  du  bras  en  ligne 
spirale  ,  et  vient  finir  au  bout  du 
grand  doigt ,  ce  qu'iU  nomment 
Teffila-scel-jad j  c'est -ù- dire  , 
de  la  main.  Poiur  ce  qui  est  de 
l'autre ,  ils  écrivent  les  quatre 
passages  dont  il  vient  d'être  parlé 
sur  quatre  morceaux  de  véliu  sé- 
parés ,  dont  ils  forment  un  quarré 
en  les  rattachant  ensemble  ;  sur  ce 
quarré  ils  écrivent  la  lettre  Sein  ; 
puis  ils  mettent  par  dessus  un 
petit  quarré  de  peau  de  veau  dure 
comme  l'autre  ,  dont  il  sort  deux 
courroies  semblables  aux  premières 
en  figure  et  longueur.  Ce  quarré  se 
met  sur  le    milieu  du   front  ;   et 

>  les  courroies  ,  après  avoir  ceint  la 

>  tète  ,  font  un  nœud  derrière ,  en 

>  forme  de  la  lettre  Daleth  ;  puis  ils 

>  viennent  se  rendre  devant  lesto- 
)  mac.  Ils  nomment  celui-ci  Teffila- 

>  scel-rosc ,  c.-a-d.  de  la  tête.» 
Tegea  ,  Atalante  ,  de  Tégée. 

I.  Tere^a  SiCERDOS,  Carmente, 
originaire  de  Tégée  ,-■  ville  d'Arcadie. 

1.  —  ViRGO  ,  Calisto  ,  de  Tégée, 
ville  d'Arcadie. 

Tegeatictjs  a  LES  ,  MercTirc  ;  de 
Tégée,  ville  d'Arcadie. 

TÉGÉEN ,  surnom  de  Pan ,  pris  du 
culte  qu'on  lui  rendait  à  Tégée. 

Teia  Musa,  Anacréon,deTeiiun, 
en  Paphlaconie. 

Teiquam.  (  M.  Ch.)  V.  Cang-Y. 

Télamos,  frère  de  Pelée,  était 
fils  d'Eaque  et  d'Endéis  ,  fille  de 
Chiron  :  jouant  un  jour  avec  Phocus, 
son  autre  frère  .  mais  de  différente 
mère  ,  le  palet  de  Télamon  cassa 
la  tête  à  Phocus,  et  le  tua.  Eaque  , 
informé  de  cet  accident,  et  sachant 
que  les  princes  ses  fils  avaient  eu 
auparavant  quelque  différend  ensem 
ble  ,  chassa  Télamon  de  lisle  d'E- 
gine,  et  le  condamna  ù  un  exil  per- 
pétuel. Ce  jeune  prince  se  mit  sur 
un  vaisseau  \  et  lorsqu'il  fut  un  peu 
Rr  4 


63a  TEL 

ëloiene  du  rivnpe  ,  Télamon  fnvoj'a 
un  héraut  ii  son  père  ,  pour  i'as- 
Siirer  que  s'il  avait  tué  Phooiis,  c'était 
par  un  nialhfur  ,  et  nullement  par 
un  dessein  prémédité.  Mais  Ea<[ue  lui 
fit  dire  qn  ii  ne  remît  jamais  le  pied 
dans  son  isle  ,  et  que,  s'il  -voulait  se 
justifier  ,  il  pouvait  plaider  sa  cause 
de  dessus  son  vaisseau.  Télamon  entra 
la  nuit  suivante  tians  le  port ,  et  ayant 
fait  une  espèce  de  tertre  avec  de  la 
terre ,  il  voulut  se  justifier  ;  mais 
ayant  perdu  sa  cause  ,  et  les  soupçons 
iTEacîue  ne  s'étant  trouvé'»  que  trop 
justifiés  ,  il  fit  voile  vers  Salamiiie. 
Cychréus  ,  qui  en  était  roi,  lui  donna 
sa  fi:le  Glau<  é  en  mariage,  et  le  fit 
son  successeur  ;  ïélainon  régna  en 
effet  dans  l'isle  de  Salamine.  Après 
la  mort  de  Glaucé  ,  il  épousa  Pé- 
ribée,  fille  d'Alcathoûs  ,  roi  de  Mé- 
^are  ,  dont  il  eut  le  célèbre  Ajax, 
Télamon  eut  pour  troisième  femme 
Hésione,  sœur  de  Priam  ;  et  voici 
conmicnt  le  mariafe  se  fit  : 

Télamon  avait  suivi  Hercule  dans 
la  guerre  contre  Laomédon;  et  parce- 
que  Télamon  fut  le  premier  qui 
monta  sur  les  murailles  de  Troie,  Her- 
cule lui  fit  présent  d'Hésione  ,  dont 
il  eut  Ajax.  Télamon  se  signala  en- 
core plusieurs  fois  à  la  suite  de  ce 
héros,  comme  dans  la  çuerre  des 
Ama7ones,  dans  le  combat  (xmtre  le 
péant  A'cyonée.  Il  avait  été  de  l'ex- 
pédition des  Arfonautes  ;  et  s'il  n'alla 
point  au  siège  de  Troie ,  ce  fut  la  vieil- 
lesse qui  l'en  empêcha  ;  mais  il  y 
envoya  ses  deux  fils  ,  Ajax  et  Teu- 
cer.  L'on  montrait  encore  du  temps 
de  Pausanias,  proche  du  port  de 
Salamine  ,  le  rocher  où  il  s'assit  pour 
puivre  des  yeux  le  vaisseau  sur  lequel 
ils  s'embarquèrent.  Il  vivait  encore 
quand  les (irecs  revinrent  de  Troie: 
ayant  appris  la  mort  d'Ajax ,  et  que 
son  autre  fi's  Teucer  ne  l'avait  ni 
enijièi  bée  ni  vengée ,  il  en  té- 
moigna son  ressentiment  à  celui-ci , 
en  le  chassant  honteusement  ,  et  lui 
défendant  l'entrée.  Il  songea  à  ven- 
ger lui-même  la  mort  d'Aj.'X:  Ulysse, 
qui  en  était  la  couse  ,  avant  paru 
avec  sa  Hotte  sur  les  côtes  de  Sala- 
mine,   Télamon   sut    l'attirer  dans 


TEL 

des  rochers  ,  et  fit  périr  une  partie 
de  ses  vaisseaux. 

TlLAMONlADÈS    ,     TeLAMONIDÈs    , 

Telamonius   HtRos,Ajax,  fils   de 
Téiauion. 

Telchines  ,  nés  du  Soleil  et  de- 
Minerve  ,  habitèrent  quelque  temps 
dans  l'isle  de  Rhodes  ,  d'où  elle  prit 
le  nom  de  Telchincs  C'étaient  tics 
magiciens,  selon  la  fable,  qui  chor- 
maient  par  leuis  simples  regards  ,  et 
faisaient  pleuvoir  ,  grêler  ,  neiger  ,  ù 
leur  gré.  Ils  prenaient  de  l'eau  du 
St\  X  ,  et ,  en  arrc/Sant  la  terre ,  pro- 
duisaient toutes  sortes  d'incommo- 
dités et  de  maladies  ,  la  peste  et  la 
famine.   Les  Grecs  les  nonnnaient  ; 

Î)our  cette  raison  ,  DestriicLeurs.  A 
a  fin  Jupiter  les  ensevelit  sous  les 
flots,  et  les  changea  en  rochers ,  dit 
Guide.  Selon  d'autres,  ces  Telchincs 
étaient  de  méchants  honin:es  qui  ha- 
Iiitaient  la  ville  de  Jalysie,  dans  l'isle 
de  Rhofies  ,  gens  brutaux  et  de 
mauvaise  foi  ,  qui  désolaient  leurs 
voisins  par  leurs  brigand,:£es  et  par 
toutes  sortes  de  maléfices.  IJ  ne 
inondation  fit  périr  hur  ville  et  la 
partie  de  l'isle  qu'ils  habitaient ,  en 
sorte  qu'il  n'y  resta  que  des  rochers  ; 
ce  qui  fut  regardé  comme  une  puni- 
lion  divine,  et  devint  le  fondement 
de  leur  métamorphose.  Par  une  bi- 
zarrerie singulière,  ils  furent  honorés 
dans  l'isle  de  Rlwdes,  où  leur  culte 
devint  célèbre. 

Des  critiques  habiles  dérivent  ce 
nom  ,  qu'ils  écrivent  aussi  Tel- 
ehines  ,  du  grec  Thel^ein  ,  sou- 
lager ,  guérir  ;  ce  qui  donnerait  des 
Telchmes  une  idée  p'us  favorable. 
Selon  Diodore ,  ils  étaient  fils  de 
la  IVIer ,  et  furent  chargés  de  l'éduca- 
tion de  Neptune.  Cette  origine  et  cet 
emploi,  qui  les  supposent  des  navi- 
gateurs ,  s'accordent  avec  la  tradi- 
tion qui  leur  faisait  habiter  successi- 
vement les  trois  principales  isles  de 
la  mer  Egée.  On  vantait  aTissi  leur 
habileté  dans  la  métallurgie.  C'étaient 
eux,  disait-on  ,  qui  avaient  forgé  la 
faux  dont  la  Terre  arma  Saturne  ,  et 
le  trident  de  Neptune.  On  leur  attri- 
buait l'art  de  travailler  le  fer  et  l'ai- 
rain. 


TEL 

î.  ^  On  donne  aussi  ce  nom  an'* 
Cuiètes  ;  opinion  combattue  par  le 
savant  Fre-ret,  qiii  fait  Ie> Teltliines 
antérit^urs  aux  Dactyles  Itlécns. 

3.  —  Ce  nom  a  aussi  été  attribué 
aux  Galles ,  prêtres  de  Cybèle. 

Tecchikia  ,  surnom  de  Mi- 
nerve à  ïeumesse  eu  Béotie,  où  elle 
avait  un  temple  saus  statue.  Pau- 
sanias  croit  que  ce  surnom  ven:;it 
des  anciens  Teicliines  de  Rhodes  , 
dont  plusieurs  passèrent  en  Béotie  , 
et  V  bâtirent  apparemment  ce  temple 
à  Minerve  ,  qu'ils  disaient  la  mère 
des  auteurs  de  leur  rate.  Minerve 
passait  pour  la  mère  des  Telchines  , 
îarceque  ces  peuples  excellaient  dans 
es  arts. 

2.—  Surnom  que  les  Jalysiens  don- 
naient à  Junon. 

3.  —  Surnom  de  lisle  de  Rhodes. 
Telchinids  ,  surnom  d"Ai>o!ioa  , 
parmi  les  Rhodiens. 

Telchus  ,  un  des  conducteurs  de 
chars  de  Castor  et  de  Follnx. 

Téléclés  ,  capitaine  doiien  ,  tué 
par  Hercule. 

Téléoone  ,  fils  d'Ulysse  et  de 
Circé  ,  naquit  dans  l'isle  ^Eaa  ,  où 
Circé  faisait  son  séjour,  et  où  Ulysse 
•'arrêta  quelque  temps  à  son  retour 
de  Troie.  Lion£;-temps  après  ,  lors- 
que Télécone  fut  ^rand  ,  il  sem- 
barqua  pour  aller  chercher  son  père  ; 
et  ayant  été  jeté  sur  les  côtes  de  I  isie 
d'Itnaque  saus  la  connaître,  la  faim 
"'obligea  de  piller  la  campagne  pour 
nrte  avec  ses  compagnons.  Ulysse, 
la  tête  des  Ithaciens,  vint  le  re- 
pousser :  il  V  eut  combat  sur  le  ri- 
rage  ,  et  Télégone  frappa  Ulysse 
l'une  lance  dont  le  bout  était  fait 
1  une  tortue  marine ,  nommée  pas- 
iinace  ,  que  l'on  croit  être  très 
renimeuse.  Le  roi  d'Ithaque ,  mor- 
cellement blessé ,  se  souvint  alors 
l'un  oracle  qui  l'avait  averti  de  se 
nëfier  de  la  main  de  son  fils  :  il  s'in- 
brma  qui  était  létraneer  ,  et  d'où  il 
renait ,  reconnut  Télé^'one  ,  et  mou- 
■nt  dans  ses  bras.  Minerve  les  consola 
oas  les  deux,  en  leur  disant  que  tel 
itait  Tordre  du  destin  :  elle  ordonna 
ême  à  Télcsone  d'épouser  Péné- 
I  et  de  porter  &  Circé  le  corpt 


TEL  633 

d'Ulvsse  pour  lui  faire  rendre  le^ 
honneurs  de  la  sépulture.  Du  ma- 
riage de  Télégone  avec  Pénélope  na- 
quit Italus  ,  lequel  ,  selon  Hygin,  , 
donna  son  nom  à  l'Italie. 

2.  —  Fille  de  Pharis  née  de  Mer- 
cure et  dune  des  Danaidcs  ap- 
pelée Philotlamée,  épousa  Alphée  , 
it  fut  mère  d'Orsiloque  ,  selon  la 
tradition  des  Messéiiiens. 

3.  —  Géant  de  ce  nom  ,  ami  de 
Tmolus. 

4-  —  Fils  de  Protée,  tué  par  Her- 
cule. 

5 .  Roi  d' Egypte  ,  qui  épousa  lo 
après  quelle  eut  recouvré  sa  pre- 
mière lorme. 

Teleia  ,  Telea  ,  surnom  de  Ju- 
non en  Béotie  ;  allusion  à  l'époque 
où  elle  devint  uuLile.  Rac.  Teleios, 
parfait ,  adulte. 

Teleivs,  Telel'S.  On  invoquait 
Jupiter  sous  ce  nom  dans  les  céré- 
monies du  mariage.  V .  Teleia. 

TélÉmaqub,  fils  de  Pénélope  et 
d'UUsse,  ne  faisait  que  de  naître 
lorsque  son  père  partit  nom- la  guerre 
de  Troie  :  parvenu  à  1  adolescence  , 
il  se  mit  en  devoir  d'aller  chercher 
Ulysse  dans  la  Grèce  ,  ne  le  voyant 
pas  revenir  avec  les  autres  princes 
grecs  ,  et  fatigué  des  poursuites  des 
amants  de  Pénélope,  qui  désolaient 
la  maison  ,  sans  qu'il  piit  l'empêcher. 
Tél?maque ,  par  le  conseil  et  sous  la 
conduite  de  Minerve  sous  la  forme 
de  Mentor ,  s  embarqua  de  nuit  pour 
aller  à  Pylos  cdez  Nestor  ,  et  à 
Sparte  chez  Méuélas.  Les  préten- 
dants conspirent  contre  la  vie  <:u 
jeune  prince,  se  nietteut  en  embus- 
cade pour  le  tuer  à  .son  retour.  Mais 
Tf'lémaque  revient  heureusement  à 
Ithaque  ,  et  retrouv  e  son  père  chez 
le  fidèle  Eumée.  Ulvsse  se  montre 
d'abord  à  son  fils  sous  la  figure  d'ua 

Pauvre  étraneer.  iVlais  Minerve 
avant  touchg«:e  sa  verge  d'or,  dit 
Homère ,  dans  le  moment  il  se 
trouva  couvert  de  ses  beaux  habits  , 
il  recouvra  sa  b<  lie  taille  ,  sa  bonne 
mine  et  sa  première  beauté  ;  son 
teint  devint  animé  ,  ses  yeux  bril- 
lants et  pleins  de  feu ,  ses  joues 
arrondies  ;  et  sa  tète  fut  couverte  de 


63/. 


TEL 


ses  plus  beaux  cheveux.  Après  cette 
métamorphose  il  se  présenta  à  Télé- 
niaque ,  qui ,  saisi  de  crainte  et  de 
respect  ,  le  prit  pour  un  dieu  ,  et 
n  osait  pas  lever  les  yeux  sur  lui, 
«  Je  ne  suis  point  un  cfieu ,  repartit 
»  Ulysse  ;  je  suis  votre  père ,  dont  la 
»  lon£;ue  absence  vous  a  coûte  tant 
»  de  larmes  et  de  soupirs ,  et  vous  a' 
»  exposé  aux  injures  et  aux  inso- 
»  Icnces  de  ces  princes.  »  Aussi-tôt 
ïéicniaque  se  jette  au  cou  de  son 
père  ,  et ,  le  tenant  embrassé  ,  il 
fond  en  larmes  ;  ils  ne  s'expriment 
tous  deux  que  par  leurs  sanglots  et 
par  leurs  larmes.  Mais  enfin  ils 
prennent  ensemble  des  mesures 
pour  exterminer  les  amants  de 
Pénélope,  et  en  viennent  à  bout  par 
la  protection  de  Minerve. 

Hygin  dit  que  Télémaque  ,  après 
la  mort  d'Ulysse,  épousa  Circé , 
tandis  que  Télégone  son  frère  ,  et  fils 
de  Circé  ,  épousa  Pénélope  ,  et  qu'il 
eut  un  fils  de  Circé  ,  nommé  Latinus. 

Homère  ,  dans  son  4*'  hvre  de 
YOdyssée,{ail  partir  le  jeune  Télé- 
maque pour  aller  chercher  son  père  ; 
et  après  avoir  raconté  son  voyage 
)usqu'à  Sparte  ,  il  le  laisse  là  jusqu'à 
l'arrivée  d'Ulysse  à  Ithaque  ,  où  il  le 
trouve.  C'est  cet  intervalle  qu'a  si 
heureusement  rempli  l'illustre  au- 
teur de  l^élémacjue. 

Télémus  ,  fils  d'Eurymus  ,  Cy- 
clope  devin  ,  prédit  à  Polyphème  le 
traitement  qu  Ulysse  devait  lui  faire 
éprouver. 

l'ÉiÉPHAssA  ,  femme  d'Agénor  , 
et  mère  de  Cadmus,  de  Phénix  et 
de  Cilix  ,  mourut  en  Thrace  ,  en 
cherchant  sa  fille  Europe  enlevée 
par  Jupiter. 

Télèphe,  fils  d'Hercule  et  d'An- 
ge ,  avait  été  exposé  aussi-tôt  après 
8a  naissance,  et  nourri,  dit-on  ,  par 
une  biche.  Pausanias  dit  que  ce 
fut  sur  le  mont  Parthâiius ,  en  Ar- 
oadie  ,  et  qu'après  sa  mort  on  lui 
éleva  un  temple  sur  cette  montagne , 
et  qu'on  lui  consacra  tout  un  canton, 
en  mémoire  du  prodige  arrivé  à  sa 
naissance.  Quand  il  fut  grand  ,  il  se 
rendit  à  la  cour  de  Mysie,  par  ordre 
de  l'oracle,  pour  y  chercher  ses  pa- 


T  EL 

rents.    Teulhras  ,    roi   de    Mysie , 

était  alors  engagé  dans  ime  guerre 
étrangère  qui  devenait  fâcheuse  pour 
lui  :  il  fit  pulilier  qu'il  donnerait  sa 
fille  Auge  et  sa  couronne  à  celui  rpii 
le  délivrerait  de  ses  ennemis.  ïé- 
lèphe  se  mit  à  la  tète  des  Mysiens  ; 
et  ayant  remporté  une  victoire  com- 
plète ,  il  fut  reconnu  héritier  du 
royaume  de  Mysie.  Quant  à  son  ma- 
riage ,  ayant  reconnu  qu'Auge  était 
sa  mère  ,  il  épousa  Laodice  ou  As- 
tyochée  ,  fille  de  Priam. 

Cette  alliance  l'attachait  au  parti 
des  Troyens.  Lorsque  les  Grecs  vin- 
rent pour  assiéger  Troie  ,  ils  s'éga- 
rèrent ,  et  prenant  les  terres  des  ]\ly- 
siens  pour  pays  ennemi ,  ils  voidu- 
rent  les  ravager  :  Télèphe  s'avança  à 
la  tète  de  son  armée  pour  les  re- 
jX)usser  :  il  se  battit  même  contre 
Achille  dans  les  plaines  du  Caïque  ;  ; 
mais  il  y  fut  blessé  dangereusement. 
Il  envoya  aussi-tôt  à  l'oracle  ,  pour 
savoir  si  sa  plaie  était  incurable  ;  et 
la  réponse  tut  qu'il  ne  pouvait  être 
guéri  que  par  la  main  qui  l'avait 
ijlessé.  Achille ,  le  regardant  comme 
son  ennemi  ,  ne  voulut  jamais  con- 
sentir à  sa  guérison.  Ulysse  se  pro- 
posa d'attirer  l'élèphe  au  parti  des 
Grecs  ,  sachant  qu'un  oracle  avait  ; 
déclaré  que  Troie  ne  pouvait  ètrc> 
prise  par  les  Grecs,  s'ils  n'avaient 
dans  leur  armée  un  fils  d'Hercule.  ; 
Ulysse  fit  savoir  au  roi  de  M3'sie 
que  le  sens  de  l'oracle  était  que  la 
même  flèche  qui  avait  fait  le  mal  ' 
devait  servir  de  remède:  ainsi  ayant 

S  ris  de  la  rouille  du  fer   de  cette  j 
èche  ,    et  en  a>yant  composé  unej 
emplâtre  ,    il  l'envoya  à    Télèphe  ,il 
qui  fut  bientôt  guéri ,    et   qui ,   par 
reconnaissance ,   vint  au  camp  des 
Grecs.  ' 

Les  malheurs  de  Télèphe  ont  faiti 
le  sujet  de  plusieurs  tragédies  sur  lel 
théâtre  des  anciens ,  dit  Homèrei\ 
Les  mythologues  ne  nous  rappor- 
tent pas  d'autre  malheur  que  celuij 
de  sa  blessure. 

TÉLÉsiKs  (  M.  Mus.  ) ,  espèi 
de  talismans  fort  en  usage  chez  ' 
Perses  ,  pour  préserver  des  maléfic 
et  guérir  des  maladies.  On  écrit  su 


TEL 

une  hande  de  papier  ,  ou  l'on  grave 
sur  une  pierre,  des  passafjes  du  Qô- 
ran  ,  les  noms  de  quelques  saints 
célèbres  ,  ou  des  purs  renommés , 
mais  sur-tout  les  alméenzimes  ,  ou 
prands  noms  des  dieux  ,  noms  mys- 
térieux et  ineffables  avec  lesquels  on 
opère  autant  de  miracles  qu'on  veut. 
Personne  ne  se  dispense  de  porter  de 
ces  talismans  au  bras  ,  ou  sur  la  poi- 
trine. Les  dévots  en  sont  tout  cousus. 
Jl  n'est  pas  permis  de  douter  de  leur 
vertu. 

TÉLESPHORE  ,  médecin  célèbre 
dans  son  art  et  dans  celui  de  deviner. 
Il  s'appelait  de  son  vivant  E.Témé- 
rion  ,  qui  Jait  vivre  long-temps. 
On  le  mit  au  ranp  des  dieux.  La 
ville  de  Pergame  fut  la  preuuère  qui 
lui  reiidit  les  homienrs  divins.  Il 
présidait  spécicslemcnt  à  la  c-onvalfs- 
cence.  Ses  statues  le  représentent  en 
jeune  homme  et  quelqupfbis  même 
en  enfant.  II  est  couvert  d'une  espèce 
de  capote  qui  !ui  enveloppe  les  pieds 
et  les  mains ,  pour  indiquer  les  soins 
que  doivent  prendre  ceux  qui  relè- 
vent de  maladie.  Ordinairement  il 
accompagne  Esculape  et  Hygiée  ; 
on  le  voit  aussi  avec  Hercule  ,  pour 
faire  entendre  que  la  force  ne  peut 
se  conserver  qTra\ec  lu  santé. 
Télestas  ,  fils  de  Priam. 
Télesto  ,  une  des  Océanides. 
TÉLÉrHcsE  ,  femme  de  Lvgdns  , 
et  mère  d'Iphis  qtu'  de  fille  fiit  mé- 
tamorphosée en  garçon. 

Telifer  Vv^k, y  enfant  qui  porte 
des   traits  ,  Cupidon. 

Tei.i-ïmo,  nom  donné  à  Pluton  , 
à  cause  de  ses  richesses ,  et  qui  déri- 
vait de  la  terre  qui  les  renferme. 
Tellurus  ,  dieu  de  la  terre. 
Tellcs  ,  déesse  de  la  terre.  Ho- 
mère l'appelle  la  Mère  des  dieux  , 
pour  montrer  qne  les  éléments  sont 
engendrés  -Ips  uns  des  autres  ,  et  que 
la  terre  est  leur  fondement.  Les  an- 
ciens la  faisaient  femme  dn  So'eil  , 
ou  du  Ciel ,  parcequc  le  Soleil  ou 
le  Ciel  la  rend  fertile.  On  la  peignait 
comme  ime  femme  avec  quantité  de 
mamelles.  Plusieurs  la  confondent 
avec  Cvl)èle.  Avant  qu'Apollon  (ùt 
en  possession  de  l'oracle  de  Delphes, 


T  E  M  635 

c'était  la  déesse  Tellus  qui  y  rendait 
ses  oracles ,  et  les  prononçait  elle- 
même  ,  dit  Pausanius  ;  mais  elle 
était  de  moitié  en  tout  av ec IN eptuuc. 
Dans  la  suite  ,  Tellus  céca  tous  ses 
droits  à  Théniis ,  et  celle-ci  i  Apol- 
lon, f" .  Terre. 

TelmenSE,  ville  maritime  aux 
extrémités  de  la  Lycie.  Tout  le 
monde  y  naissait  devin  ,  dit  Irrien, 
les  feinmes  et  les  enf.nts  y  recevaient 
de  la  nature  la  même  faveur.  Ce  fut 
là  que  Gordius  allr.  se  faif--  expliquer 
un  prodige  mu  l'emkirr.issait.  (  f^. 
GoBDias.  )  Ciccron  a  cru  que  les 
Telmessiens  devinrent  grands  obser- 
>ateurs  des  prodiges  ,  parcequ'ils 
habitaient  n  i  territoire  fertile  ,  et 
qui  produisait  plusieurs  singularités. 

r  .  TELMESSt'S. 

Telmesscs  ,  fils  d'Apollon  et  fon- 
dateur de  Telmesse.  Ce  dieu ,  nic- 
tamorthosé  en  petit  chien,  ayant 
obtenu  les  faveurs  de  la  fille  d'Agé- 
nor  ,  lui  fit  don  ,  en  reconnaissance  , 
du  talent  prophétique  pour  elle  et 
pour  son  fils,  l'elmessus  enseigna  cet 
art  à  ses  concitoyens  ,  et  les  rendit 
tous  savants  dans  la  divination.  Il  fit 
bâtir  la  ville  de  Telmesse,  où  il 
consacra  un  temple  au  dieu  son  père, 
sous  ie  nom  o  Apollon  Tehnessien. 
Après  sa  mort ,  il  fut  enseveli  dans 
ce  temple ,  et  snr  son  tombeau  les 
habitants  élevèrent  un  autel  sur  le- 
quel ils  sacrifiaient  à  leur  fondateur. 

TÉLON ,  roi  de  Caprée  ,  épousa  la 
nvmphe  Sébéthis,  dont  il  eut  un  fils 
nommé  CElialus. 

Telphisse  ,  nymphe  ,  fille  de 
Ladon  ,  donna  son  nom  h  une  fon- 
taine dont  leau  était  si  froide,  que 
Tirésias  mourut  après  en  avoir  bu. 

TÉmesthÈs  ,  un  des  douze  rois 
qui  eouvemèrent  ensemble  l'Egypte 
oprès  Sabacon ,  ayant  consulté  f  o- 
racle  de  Jupiter  Ammon  sur  la 
durée  de  leur  règne ,  eut  pour  ré- 
ponse qu'il  devait  se  garder  des  coqs. 
Les  Cariens  portaient  des  casques 
crètés.  Psammitichus  ,  ayant  appris 
<  et  usage  des  Cariens ,  interpréta  le 
sens  de  l'oracle  ,  fit  venir  un  grand 
nombre  de  Cariens ,  à  l'aide  desqueU 


63G  T  E  M 

il  clia.'sa  tous  les  autres  rois  ,  et  de- 
vint seul  maître  tle  Tt^ypte. 

TEvKîsrrÈs  ,  surnom  d'Apollon  , 
pris  d'un  endroit  près  S3racuse,  où 
il  était  ador'. 

1.  TÉMÉKus  ,  fils  de  Pliégee  et 
frère  d'Arsinoé.  V.  AlcmÉon. 

2.  —  Fils  de  Pélaspis,  ciiargé  de 
veiller  sur  l'enfance  de  Jupiter. 

3-  —  Fils  d'Aristoma(jue  ,  et  le 
premier  des  Héraclides  qui  rentra 
dans  le  Péloponnèse.  S'étaut  rendu 
niaitre  d'Artos  .  il  en  chassa  le  roi, 
et  usurpa  son  trône. 

ÏÉMÉRrrÉ.  Coahiii  l'exprime  par 
une  femme  qui,  les  jeux  couverts 
de  sa  main ,  marche  sur  une  planche 
saillante  ,  au-dessus  d'un  précipice  , 
et  qui ,  sans  précaution ,  s'éJance 
vers  des  piques  dirif^ées  contre  elle. 

Temerus  ,  brigand  de  Thessalie  , 
qni  cassait  la  tète  aux  passants  ,  en 
les  forçant  de  la  heurter  contre  la 
sienne.  Thésée  combattit  contre 
lui  et  la  lui  biisa.  D'où  vint  le  pro- 
verbe grec  :  Le  mal  témérien. 

Temes.eus  Genil's  ,  le  spectre  de 
Témesse  en  Italie.  V.  Lïbas. 

TémÉsu  s  de  Clazomène  ,  fonda- 
teur de  la  ville  dAbdèrc ,  fut  mis  par 
les  Abdérites  au  lionil.re  de  leurs 
demi-<iieux,  et  eut  cliez  eux  les 
honneurs  héroïques. 

I.  TtMPÉ ,  vallée  de  Thessalie, 
entre  les  monts  Ossa  et  Olympe. 
C'était  le  plus  beau  et  le  plus  rient 
de  tous  les  vallons.  Les  dieux  et  les 
déesses  l'honoraient  souvent  de  leur 
présence. 

2.— -  Il  j  avait  en  Bt'otie  une  autre 
vallée  du  même  nom  ,  qa  Ovide  ca- 
ractérise par  l'épithète  Cycneia  , 
à  cause  de  la  métamorphose  qui  s'y 
fit  de  Cycnus  en  cvgne. 

Tempérance.  On  lui  donne  pour 
attribut  ua  frein  ou  une  coupe. 
Asse-/,  souvent  elle  paraît  appuvée 
sur  un  vase  renversé ,  avec  un  mors 
dans  sa  main  ,  ou  mélangeant  du  vin 
avec  de  l'eau.  L'éléphant,  qui  passe 
pour  l'animal  le  plus  sobre  ,  est  son 
symbole.  Ripa  en  donne  deux  em 
blêmes;  l'un,  d'une  fcnnne  avec  une 
tortue  sur  la  tête  ,  qui  tient  un  frein 
et  de  l'argent  ;  et  l'autre ,  d'une  femme 


T  E  M 

dans  l'action  de  tremper  ,  avec  dp* 
tenailles  ,  un  fer  rouge  dans  un  vase 
plein  d'eau.  Cochin  lui  donne  des 
vêtements  simples ,  un  mors  avec 
sa  bride  dans  une  main  ,  et  dans 
l'autre  le  pendule  d'une  horloge  ,  ou 
le  balancier  d'une  montre. 

Tempête.  (  IconoL  )  Les  Ro- 
mains avaitut  déifié  la  Tempête. 
jMarcelhis  lui  fit  bâtir  un  petit 
temple  hors  de  la  porte  Capène  ,  en 
action  de  grâces  de  ce  qu'il  avait  été 
délivré  d'une  violente  tempête  entre 
les  isles  de  Corse  et  de  Sardaigne. 
On  trouve  sur  d'anciens  monuments 
des  sacrifices  à  la  Tempête.  Elle 
peut  entrer  dans  le  nombre  des 
nymphes  de  l'air.  On  la  peint  le 
visage  irrité  ,  dans  une  attitude  furi- 
bonde, et  assise  sur  des  nua'jes  ora- 
geux ,  parmi  lesquels  sont  plusieure 
vents  qni  soufllent  dans  un  sens  o})- 
Jiosé.  Elle  répand  à  pleines  mains 
la  grêle  qui  brise  des  arbres  et  dé- 
truit des  moissons.  On  peut  y  joindre 
l'image  d'une  mer  agitée  ,  et  des  vais- 
seaux battus  des  vents. 

Temples  ,  édifices  sacrés  élevés 
en  l'honneur  de  «juelq'JfS  divinités. 
Les  Egyptiens  et  les  Phéniciens  sont 
les  premiers, au  rapport  nV Ilêrodole 
e\.  ae  Struhori ,  qui  aient  érigé  des 
temples  aux  dieux.  Les  Perdes  et 
tous  ceux  qui  suivaient  la  doctrine 
des  mages  ont  été  long-temps  sans 
avoir  de  temples  ,  disant  que  le 
monde  entier  était  le  temple  de 
Dieu  ,  et  qu'il  ne  fallait  pas  renfer- 
mer dans  des  bornes  étroites  celui 
que  l'univers  ne  pouvait  contenir. 
Ils  sacrifiaient  donc  à  leurs  divinités 
en  plein  air ,  et  par-tout  où  ils  se 
trouvaient ,  mais  principalement  sur 
les  hauteurs. 

Les  temples  des  anciens  étaient 
partagés  en  plusieurs  parties  :  la 
première  ,  l'aire  ou  le  vestibule  ,  où 
était  la  piscine  dans  laquelle  on  pui- 
sait l'eau  lustrale  pour  expier  ceux 
qui  voulaient  entrer  dans  les  temples  ; 
ce  fni'on  appelait  Naos,  qui  était 
comme  la  nef  de  nos  églises  ,  où 
tout  le  monde  entrait  ;  et  le  lieu  saint 
ou  V  idytum,  dans  lequel  il  n'était 
paspermisau  peuple  d'cjitrer ,  et  qu  il 


T  E  M 

ne  deyait  même  pas  re.Sarder.  En 
certains  temples  il  y  avait  im  endroit 
qui  était  l'arrière-lemple.  Ils  avaient 
aussi  quelipit-fûis  des  portiques  , 
comme  les  temples  de  Diane.  Au- 
tour des  temples  régnaient  des  gale- 
ries couvertes  ,  soutenues  d'un  rang 
de  colonnes  ,  quelquefois  de  deux  , 
comme  étaient  nos  cloîtres.  On  mon- 
tait aux  temples  par  des  degrés  ,  et 
fort  souvent  ces  degrés  régnaient 
tout  autour ,  comme  les  galeries. 
La  montée  du  temple  de  Jupiter 
Capitolin  était  de  cent  degrés. 

Liufér  eur  des  temples  était  son- 
vent  très  orné  ;  car ,  outre  les  statues 
des  dieux  ,  qui  étaient  quelquefois 
d'or,  d'ivoire,  débène  ,  ou  de  quel- 
que autre  matièi-e  précieuse ,  et  celles 
des  grands  hommes  qui  v  étaient  en 
grand  nombre  ,  il  était  ordinaire  d'y 
voir  des  peintures,  des  dorures  et 
autres  embellissements  ,  parmi  les- 
quels il  faut  comprendre  les  offrandes 
et  les  e.T'Voto  ;  c.-à-<l.  des  proues 
de  vaisseaux  lorsqu'on  croyait  avoir 
été  garanti  du  naufrage  p;ir  le  secours 
de  quclipie  dieu  ,  des  tableaux  poiu" 
la  guérison  d'une  maladie ,  des  armes 
prises  sur  les  ennemis ,  des  trépieds, 
des  lK)ucliers  votifs ,  et  souvent  de 
riches  déjxits.  . 

Les  païens  avaient  un  tel  respect 
pour  les  temples,  que,  selon  Arrien, 
il  était  défendu  d'y  cracher  et  de  s'y 
moucher.  On  y  montait  quelquefois 
à  genoux,  dit  Dion.  C'était  un  lieu 
d'asvle ,  il  n'était  pas  permis  d'en 
tirer  par  force  ceux  qui  s'y  réfu- 
giaient. Dans  les  adversités  publi- 
ques ,  les  femmes  se  prosternaient 
par  terre  dans  les  temples,  et  ba- 
layaient le  pavé  de  lems  cheveux. 
Mais  si ,  malgré  les  prières  et  les  sa- 
crifices ,  les  choses  allaient  toujours 
mal ,  le  peuple  perdait  quelquefois 
patience  ,  et  semportnit  jusr[rrà 
jeter  «les  pierres  contre  les  temples  , 
comme  le  rapporte  Suétone. 

Lorsqu'on  voulait  bâtir  un  temple, 
les  aruspices  étaient  emplovés  à 
choisir  le  lieu  et  le  temps  auquel  on 
devait  en  commencer  la  construc- 
tion. Ce  lieu  était  purifié  avec  grand 
soin,  au  rapport  de  Tacite i  tout 


# 


l'espace  destiné  à'«Mê«rîfté'€i9i?Jje .  i- 
ronné  de  rubans  et  de  couronnes  : 
les  vestales,  acc-ompagnées  de  jeunes 
garçons  et  de  jeunes  filles  ayant  père 
et  mère  ,  lavaient  ce  lieu  avec  de 
l'eau  pure  et  nette  ;  le  pontife  ache- 
vait de  l'expier  par  un  sacrifice  so- 
leumel.  Alors  les  magistrats  et  les 
personnes  les  plus  considérai>les 
mettaient  la  main  à  une  grosse  pierre 
qui  devait  entrer  dans  les  fonde- 
ments ,  et  y  jetaient  quelques  pièces 
de  métal  qui  n'eût  pas  encore  passé 
par  le  creuset.  Telle  fut  la  consécra- 
tion du  temple  que  Vespasien  fit 
rebâtir  au  Capitole. 

Il  y  avait  des  temples  qui  ne  de- 
vaient pas  être  bâtis  dans  l'enceinte 
des  villes  ,  mais  hors  des  murs  , 
comme  ceux  de  Mars,  de  Vulcain  , 
et  de  Vénus  ;  voici  la  raison  qu  en 
donne  yUnive  :  «  C'est ,  dit-il ,  de 
»  peur  que  si  Vénus  était  dans  l'in- 
»  térieur  de  la  ville  même ,  ce  ne  fût 
»  une  occasion  de  déliauche  pour  les 
»  jeunes  gens  et  pour  les  mères  de 
»  famille.  Vulcain  devait  être  aussi 
»  en  dehors ,  pour  éloigner  des  niai- 
»  sons  la  crainte  des  incendies.  Murs 
»  étant  hors  des  murs ,  il  n'y  aura 
»  plus  de  dissension  parmi  le  peuple; 
»  et ,  de  plus ,  il  sera  là  comme  im 
»  rempart  pour  garantir  les  nui- 
»  railles  de  la  ville  des  périls  de  la 
»  gueiTC.  Les  temples  de  Cérès 
»  étaient  aussi  hors  des  villes ,  en 
»  des  lieux  où  on  n'allait  guère  que 
»  pour  lui  offrir  des  sacrifices  ,  afin 
»  que  la  pureté  n'en  fût  pas  soaillée.  » 
Cependant  ces  distinctions  ne  furent 
pas  toujours  observées.  Quant  aux 
dieux  patrons  des  villes  ,  on  plaçait 
leurs  temples  aux  lieux  les  plus  éle- 
vés, d'où  l'on  put  voir  la  plus  grande 
partie  des  murs  qu'ils  protégeaient. 
Si  c'était  à  Mercure  ,  on  devait 
mettre  son  temple  à  l'endroit  où  se 
tenait  le  marché  on  la  foire.  Ceux 
d'Apollon  et  de  Bacchus  devaient 
être  près  des  théâtres;  ceux  d'Her- 
cule ,  près  du  Cirque  ,  s'il  n'y  a%"ait 
ni  gymnase  ,  ni  amphithéâtre  ,  etc. 

Hygin  nous  apprend  que  les  tem- 
ples des  dieux  furent  d'abord  cons- 
truits d«  manière  que  le  peuple  avait 


I  .,,  _-t<gCtotii*t.-<i-.i.t>rs  Pocoident.  On 
juj;ea  ensuite  qvril  était  plus  coiive- 
rjuble  de  regarder  rentjroit  du  ciel 
d'où  la  lumière  est  communiquée 
aux  hommes  ,  et  les  tempi  s  lurent 
■tournés  vers  l'orient.  Ces  temples 
n'avaient  qu'une  seuie  entrée.  Ils  se 
multiplièrent  en  rais^iu  du  nomljre 
prodigieux  de  divinités.  Ils  n'avaient 

Îas  tous  la  même  Ibrme.  Ceux  de 
upiter  étaient  longs,  fort  élevés,  et 
comnmnément  découverts.  Les  tem- 
ples des  dieux  qui  avaient  quelque 
rapport  à  la  terre ,  comme  Cérès , 
Yesta  ,  Bacchus ,  etc. ,  étaient  de 
forme  ronde.  Pluton  et  les  dieux 
infernaux  avaient  leurs  temples  en 
forme  de  voûtes  souterraines. 

Les  temples  les  plus  célèbres  dans 
l'antiquité  païenne  ont  été  celui  de 
Vulcain  en  Egypte ,  que  tant  de 
rois  eurent  bien  de  la  peine  à  ache- 
ver; de  Jupiter  Olympien  ;  d'Apol- 
lon de  Delphes;  de  fa  Diane  d'£- 
Shèse  ;  le  Capitolc  et  le  Panthéon  de 
lOme  ;  et  enfin  le  temple,  de  Bélus 
à  Babylone  ,  le  plus  singulier  par  sa 
grandeur  et  sa  structure.  P^.  Bklus, 
Autels  ,  Vulcain  ,  Panthéon  , 
Capitole  ,  Diane  ,    Olympien. 

Templum  ,  en  style  d'augure  ,  es- 
pace de  terre  que  les  augures  dé- 
terminaient en  disant  certains  mots , 
et  d'où  ils  pouvaient  Toir  tous  les 
côtés  du  ciel  ;  ce  qui  s'appelait 
2'abemaculiim  capere.  (  Ployez 
ces  mots.)  Quand  le  ciel  était  di- 
visé ,  l'augure  examinait  avec  at- 
tention quels  oiseaux  paraissaient , 
leur  vol  ,  leur  chant  ,  et  de  quel 
côté  de  la  partie  appelée  Tem- 
plum ils  se  trouvaient.  Ce  mot  , 
signifiait  aussi  l'espace  du  ciel  cir- 
conscrit par  le  bâton  augurai. 

Temps  {Icoiiol.) ,  divinité  allégo- 
rique. Il  est  représenté  ,  sur  une 
pierre  gravée  ,  par  un  vieillard  avec 
de  longues  ailes,  s'appuyant  des  deux 
mains  sur  un  hoyau  ,  et  ayant  des 
fers  avec  une  chaîne  aux  pieds  , 
pour  indiquer  que  la  rapidité  du 
temps  peut  être  arrêtée  ou  assujettie 
à  des  règles  méthodiques.  Macrobe 
(Saturn.  l.  I  ,  c.  8,)  nous  ap- 
prend  qu'on  mettait  àes  liens  aux   i 


T  E  W 

jambes  de  la  statue  de  Saturae  qui 
représentait  le  Temps  ,  mais  ces 
liens  étaient  des  bandelettes  de 
laine  qu'on  ôtait  le  jour  de  sa  fêle. 
Le  temps  était  divisé  en  plusieurs 
parties,  dont  chacune  avait  sa  figure 
pariiculière,en  homme  ou  en  fenune, 
suivant  que  leurs  noms  étaient  mas- 
culins ou  féminins  ;  on  portait  même 
leurs  images  dans  les  cérémonies 
religieuses.  Chez  les  modernes  ,  le 
Temps  est  aliégorisé  sous  la  figure 
d'un  vieillard  sec  et  décharné  ,  et 
ayant  la  barf)e  et  les  cheveux  blancs  , 
deux  grandes  ailes  au  dos  ,  une  faux 
dans  une  main  ,  et  une  horloge  de 
sable  dans  l'autre.  Gravelot  ajoute 
à  ces  attributs  une  horloge  de  sable , 
le  cercle  de  zodiaque ,  des  colonnes 
brisées,  des  couronnes  etdes  sceptres 
épars.  Plusieurs  artistes  ont  repré- 
senté le  Temps  sans  ailes  ,  mais  porté 
sur  un  chariot  tiré  par  deux  cerfs 
qui  semblent  courir  très  vite.  f^. 
Satlrne. 

TÉNACITÉ.  (  Icon.  )  Le  lierre 
sert  d'attribut  à  ce  sujet,  qui  n'est 
exprimé  que  par  cette  plante  ,  la- 
quelle lie  ,  entoure  et  serre  étroite- 
ment une  femme  d'un  âge  avancé. 
Il  était  de  mauvais  augure  chez  les 
Romains  que  le  prêtre  de  Jupiter 
touchât  ou  même  noumiât  le  lierre  , 
les  prêtres  devant  être  absolument 
libres  pour  sacrifier. 

Ténabe  est  un  promontoire  de 
la  Laconie  ,  sur  lequel  était  un 
temple  de  Neptune  en  forme  de 
grotte  ,  et  à  l'entrée  une  statue  du 
dieu.  «  Quelfjues  poètes  grecs , 
>i  dit  Pausanias  ,  ont  imaginé  que 
»  c'était  par-là  qu'Hercule  avait  em- 
»  mené  le  chien  de  Pluton  ;  mais 
»  outre  que  dans  cette  grotte  il  n'y 
»  a  aucun  souterrain  ,  il  n'est  pas 
»  vraisemblable  qu'un  dieu  tienne 
»  son  empire  sons  terre,  ni  que 
»  nosamess'attroupentlà  aprèsnotre 
»  mort.  Hécatée ,  de  Milet ,  a  eu 
»  une  idée  assez  raisonnable  ,  quand 
»  il  a  dit  que  cet  endroit  du  Ténare 
»  servait  de  repaire  h  un  serpent 
»  effroyable  que  l'on  appelait  le 
»  chien  des  enfers ,  parceque  qui- 
»  conque  eu   était    piqué  mourait 


T  E  N 

»  ansîi-tôtj  et  il  prétend  qu'Her- 
»  cu!e  amena  ce  serpent  à  Eurys- 
»  tbée.  (  ^.Cerbère.)  Ovide  nous 
représente  le  Ténare  comme  un 
abynie  et  un  soupirail  des  enfers 
gardé   par  Cerl*ère. 

TÉNEDos  ,  isie  de  la  mer  Egée , 

Ç roche  le  continent  ,  vis-à-vis  de 
roie.  Ce  fut  derrière  cette  isIe 
que  les  Grecs  cachèrent  leur  flotte 
quand  ils  firent  semblant  de  quitter 
leurenlreprise,tandisque!esTroyens 
faisaient  entrer  le  cheval  de  bois  dans 
leurs  murs.  C  est  ce  qui  a  fait  plus 
parler  de  ïénédos  que  toute  autre 
chose  ,  quoiqu'elle  soit  recomman- 
dable  par  phisicurs  autres  endroits  , 
par  la  justice  sévère  qu on  y  exer- 
çait ,  et  par  sa  fertilité  :  d'où  vient 
qu'on  trouve,  sur  plusieurs  médailles 
de  Ténédos  ,  Gérés  ,  des  épis ,  des 
raisins,  souvent  représentés.  Il  y 
avait  à  Ténédos  un  temple  d'Apollon 
Suiinthéus. 

TénÉrcs  ,  fils  d'Apollon  et  de 
la  nymphe  Mélie ,  reçut  de  son 
père  le  don  de  prédire  l'avenir.  K. 
Mélie. 

Ténès  ,  fils  de  Cycnus  ,  qui  re- 
fait à  Colones ,  ville  de  la  Troade , 
donna  son  nom  à  l'isle  de  Ténédos  , 
qui  s'appelait  auparavant  Leuco- 
phrys.  Gycnus  avant  épousé  en  se- 
condes noces  Philonomé  ,  fille  de 
Crangasus  ,  cette  femme  prit  de 
l'amour  pour  Ténès  ,  son  beau-fils  ; 
mais  n'ayant   pu  s'en  faire  aimer  , 

rur  se  venger  elle  résolut  de 
perdre  dans  Tesprit  de  son  mari , 
en  l'accusant  d'avoir  voulu  lui  faire 
violence.  Cycnus,  trompé  par  cette 
imposture ,  fait  enfermer  Ténès  dans 
un  coffre  et  le  fait  jeter  à  la  nier. 
Sauvé  par  sa  bonne  fortune ,  il  arrive 
&  l'isle  de  Leucophrys  ,  dont  les  ha- 
bitants le  prennent  pour  leur  roi. 
Quelque  temps  après ,  Gycnus  dé- 
couvre l'artifice  de  sa  femme;  il  s'em- 
barque et  va  chercher  son  fils  pour 
lui  confesser  son  imprudence  ,  et 
loi  en  demander  pardon.  INIais  an 
moment  qu'il  touche  le  rivage  et 
qu'il  attache  le  cable  de  son  vais- 
seau à  quelque  arbre  ou  à  quelque 
locher  ,  Ténès  prend  une  hache  et 


T  E  N  659 

coupe  le  cable  :  le  vaisseau  séîoigne 
et  vogue  au  gré  des  vents.  La 
hache  de  Ténès  ,  dit  Pausanias  , 
a  fondé  un  proverbe  que  l'on  ap- 
plique à  ceux  qui  sont  inflexibles 
dans  lenr  colère.  Mais  l'on  fait  une 
autre  application  de  ce  proverbe  , 
et  de  la  sévérité  de  Ténès  ;  car  il 
ordonna  qu'il  y  eût  toujours  der- 
rière le  juge  un  homme  tenant  une 
hache  ,  afin  de  couper  la  tète  h. 
quiconque  serait  convaincu  de  faus- 
seté. Il  fit  aussi  une  loi  qui  con- 
damnait les  adultères  à  perdre  la 
tète,  sans  distinction  de  personnes  ; 
et  lorsqu'on  vint  le  consulter  pour 
savoir  ce  qu'on  ferait  à  son  fils 
qui  était  tombé  dans  ce  crime  ,  il 
répondit  :  Que  la  loi  soit  exécutée. 
Ténès  vivait  dans  le  temps  du  siège 
de  Troie.  Lorsqu' Achille  alla  ra- 
vager l'isle  de  Ténédos,  Ténès  voulut 
s'opposer  aux  armes  de  ce  héros , 
et  fut  tué  dans  le  combat.  Plu- 
tarque  dit  que  quand  Achille  sut 
qu'il  avait  tué  Tenès  ,  il  en  fut  très 
fiiché  ,  qu'il  le  fit  enterrer,  et  tua  un 
valet  que  Thétis  lui  avait  donné ,  qui 
avait  mal  exécuté  les  ordres  de  cette 
déesse  ;  elle  ne  sétait  pas  contentée 
de  recommander  expressément  à  son 
fils  de  se  bien  garder  de  tuer  Té- 
nès ;  elle  avait  de  plus  chargé  ce 
valet  d'avertir  Achille  dans  l'occa- 
sion ,  afin  que  par  mégarde  il  ne 
désobéît  pas  à  sa  mère  ;  et  la  rai- 
son qu'on  donne  de  cette  précau- 
tion ,  c'est  que  Ténès  était  vérita- 
blementfils  d'Apollon,  quoique  C  ve- 
nus passât  pour  son  père.  Or,  selon  les 
destinées,  il  fallait  qu'Achille  mou- 
rût aussi-tôt  qu'il  aurait  mis  i  mort 
un  fils  d'Apollon. 

Les  Ténédiens  conçurent  tant 
d'indignation  contre  Achille  ,  qu'ils 
ordonnèrent  que  personne  n'eiit  à 
prononcer  ce  nom-là  au  temple  de 
l'énès  ;  car  ils  honorèrent  lem* 
prince  comme  un  dieu  ,  et  lui  bâ- 
tirent un  temple.  Cicéron  repro- 
chait à  Verres  qu'il  avait  enlevé  à 
Ténédos  la  statue  de  Ténès  ,  ce 
dieu,  dit -il,  que  les  Ténédiens 
avaient  en  si  grande  vénération. 

Tbntatiom  (  Iconol.  ) ,  jeane  «t 


4o 


TER 


helle  vierge  vètiie  simplement.  Elle 
tient  sur  ses  genoux  un  vase  de  feu 
«[u'elle  attise.  Un  ^ënie  noir  et  laid 
lui  présente  une  bourse  et  des 
îojaux  ,  et  un  génie  iilanc  et  gra- 
cieux s'eflorce  Je  lui  faire  accepter 
«ne  palme.  Elle  parait  indécise  dans 
le  çnoix. 

Téphram  vncib  ,  espèce  de  divi- 
nation dans  laquelle  on  se  servait 
de  lu  cendre  du  feu  qui  ,  dans  les 
sacriîlces  ,  avait  consumé  les  vic- 
times. On  la  pratiquait  sur-tout  sur 
l'autel  d'Apollon  Isménien  ;  c'est 
peut-être  pour  cela  qiie  Sophocle  , 
dans  sa  tragédie  A'OEdipe  Roi , 
a  donné  à  la  cendre  le  nom  de  de- 
vineresse. 

Delrio  dit  que  de  son  temps  on 
avait  encore  la  superstition  d'é(;rire 
sur  la  cendre  le  nom  de  la  chose 
qu'on  prétendait  savoir  ;  qu'on  ex- 
posait ensuite  cette  cendre  à  l'air , 
et  que  ,  selon  que  le  vent  effaçait  les 
lettres  en  enlevant  la  cendre,  ou  les 
laissait  en  leur  entier,  on  augurait 
bien  ou  mal  pour  ce  qu'on  voulait 
entreprendre. 

On  prétend  que  tous  les  Algon- 
quins et  les  Abenaquis ,  peuples  sau- 
vages de  l'Amérique  septentrionale, 
pratiquaient  autrefois  une  espèce  de 
tépliramancie  ou  p\  romaucie  ,  dont 
voici  tout  le  mystère  :  / 

Ils  réduisaient  en  poudre  très  fine 
du  charbon  de  bois  de  cèdre  ;  ils 
disposaient  cette  poudre  à  leur  ma- 
nière ,  puis  y  mettaient  le  feu  ; 
et ,  par  le  tour  que  prenait  le  feu 
en  courant  sur  cette  poudre  ,  ils 
connai-saicnt ,  disaient-ils  ,  ce  qu'ils 
cherchaient. 

Terambus  ,  fils  de  Neptune,  le 
meilleur  musicien  de  son  temps. 
Fier  de  son  tr.lcnt  ,  il  osa  insulter 
des  nymphes,  qui  le  firent  périr  mi- 
sérablement ,  et  le  changèrent  en 
un  insecte  semblable  à  l'escartot. 

TÉratoscopie  ,  sorte  de  divination 
qui  tire  des  présages  de  l'apparition 
de  quelques  spectres  vus  dans  les 
nirs  ,  tels  que  des  armées  de  cava- 
liers et  autres  prodiges  falnileux 
dont  parlent  les  historiens.  Rac. 
Teras  ,  prodige. 


TER 

Téréas,  un  des  capitaines  d'E- 
née  ,  tué  par  Camilla. 

TÉrÉe  ,  roi  de  Thrace  ,  fils  de 
Mars ,  célèbre  dans  la  fable  ,  fut 
changé  en  épervier.  V.  Pandion, 
Philomèle  ,  Progné  ,   Itys. 

Térente,  effrayant ,  endroit  du 
champ  de  Mars,  près  du  temple 
de  Pluton  ,  où  l'on  avait  consacré 
aux  Maries  un  autel  que  l'on  ne 
sortait  de  terre  que  pendant  la  cé- 
lébration des  jeux  séculaires  ,  et 
2u'on  enfouissait  après  qu'ils  étaient 
nis.  D'autres  lisent  Terrens  ,  en- 
droit  effrayant. 

TereNtini  ,  nom  donné  aux  jeux 
séculaires,    f^.    Tlrrens. 

Tergemina.  f^.  Triformis. 

Tergeminus  ,  surnom  de  Cerbère 
et  de  Géryon. 

Terme  ,  dieu  protecteur  des  bor- 
nes que  l'on  met  dans  les  champs , 
et  vengeur  des  usurpations  :  Deus 
Tetniinus.  C'était  un  des  plus  an- 
ciens dieux  des  Romains  ;  la  preuve 
en  est  dans  les  lois  romaines  faites 
par  les  rois  ,  dans  lesquelles  on  ne 
trouve  le  culte  d'aueun  dieu  établi 
avant  celui  du  dieu  Terme.  C'est 
Numa  qui  iiiventa  cette  divinité , 
comme  un  frein  plus  capable  que 
les  lois  d'arrêter  la  cupidité.  Apres 
avoir  fait  au  peuple  la  distribution 
des  terres  ,  il  bàtit  au  dieu  Terme 
un  petit  temple  sur  la  roche  Tar- 
péienne.  Dans  la  suite ,  Tarquin  le 
Superbe  ayant  voulu  bâtir  un  temple 
à  Jupiter  sur  le  Capitule,  il  fallut 
déranger  les  statues  et  même  les 
chapelles  qui  y  étaient  d  'ja.  Tous 
les  dieux  cédèrent  sans  résistance 
la  place  qu'ils  occupaient  :  le  dieu 
Terme  tint  bon  contre  tous  les  ef- 
forts qu'on  fit  pour  l'enlever  ;  et  il 
fallut  nécessairement  le  laisser  en 
place.  Ainsi  il  se  trouva  dans  le 
temple  même  qu'on  éleva  en  cet 
endroit.  Ce  conte  se  débitait  parmi 
le  peuple  pour  lui  persuader  qu'il 
n'y  avait  rien  de  plus  sacré  que 
les  limites  des  champs  :  c'est  jwur- 
quoi  ceax  qui  avaient  l'audace  de 
les  changer  étaient  dévoués  aux 
Furies,  et  il  était  permis  de  les 
tuer. 


Japi 


I  TER 

T*^  dieu  Terme  fut  d'aljord  re- 
Mté  sous  la  fi^re  d'une  grosse 
'^  quarrée  ou  d'une  souche  :  dans 
lit  suite  ,  On  lui  donna  une  tète  hu- 
maine placée  sur  une  borne  pyra- 
midale ;  mais  il  était  toujours  sans 
bras  et  sans  pieds  ,  afin ,  dit-on  , 
qu'il  ne  put  changer  de  place. 

On  honorait  ce  dieu  non  seule- 
ment dans  ses  temples  ,  mais  encore 
sur  les  bornes  des  champs  ,  fju'on 
ornait  ce  jour-là  de  guirlandes  ,  et 
même  sur  les  grands  chemins.  Les 
sacrifices  quon  lui  faisait  ne  furent 
pendant  long-temps  que  des  liba- 
tions de  lait  et  de  vin  ,  avec  des 
offrandes  de  fruits  ,  et  quelques  gâ- 
teaux de  farme  nouvelle.  Dans  la 
suite,  on  lui  immola  des  agneaux 
et  des  truies  ,  dont  on  faisait  ensuite 
un  festin    auprès  de  la  borne. 

Terminales  ,  fêtes  en  l'honneur 
du  dieu  Terme,  qui  se  célébraient 
le  six  avant  les  calendes  de  Mars  , 
et  selon  d'autres  en  l'honneur  de 
iter. 
Terminalis,  surnom  de  Jupiter. 
Avant  la  création  du  dieu  Terme , 
on  honorait  Jupiter  comme  protec- 
teur des  bornes  ,  et  alors  on  le  re- 
présentait sous  la  forme  dune  pierre. 
C'était  même  par  cette  pierre  que 
se  faisaient  les  serments  les  plus  so- 
leainels.  f^:  Ptekre. 

"Térpsichore  ,  muse  de  la  danse. 
(Etym.  ,  qui  aime  la  danse.)  Elle 
est   peinte  comme   une  jeune  fl!le 
vive  et  enjeuée  ,  couronnée  de  guir- 
landes ,  et  tenant  une  harpe  au  son 
de  laquelle  elle   dirige   ses   pas  en 
cadence.   Au  lieu  d'une  harpe  ;  on 
la  •  voit  encore   tenir  un  tambour  de 
■  Basque.    Les    plumes   que  le   vent 
aeite  sur  sa  tète  ,  son    pied    que  la 
légèreté  soutient  en    1  air  ,  la  joie 
qui  brille  dans  ses   yeux  ,  caracté- 
risent les  dansés   et  les  ballets  que 
l'on  doit  au  génie  de  cette  muse. 
'     -  auteurs  font  Térpsichore  mère 
Sirènes;  d'autres  «lisent  qu'elle 
de   Strvmou  ,  Rliésus  ;    et  de 
rs ,  Biston. 

Ierpsicrate ,    une  des  filles  de 
1   ;çspius. 
Ferre.  Il  y  a  eu  peu  de  oatioas 
l'orne  //. 


TER  64f 

païennes  qui  n'aient  rendu  un  culte 
religieux  à  la  Terre.  Les  Egyptiens  , 
les  Syriens  ,  les  Plirvgiens  ,  les 
Scythes,  les  Grecs  et  les  Romains, 
ont  adoré  la  Terre  ,  et  l'ont  mise 
avec  le  Ciel  et  les  Astres  au  nombre 
des  plus  anciennes  divinités.  Hésiode 
dit  qu'elle  naquit  immédiatement 
après  le  Chaos  ;  qu'elle  épousa  !s 
Ciel  ,  et  qu  elle  fut  mère  des  dieux 
et  des  géants  ,  des  biens  et  des  maux, 
des  vertus  et  des  vices.  On  lui  fait 
aussi  épouser  le  Tartare  ,  et  le  Pont 
ou  la  Mer,  qui  lui  firent  produire 
tous  les  monstres  que  renferment  ces 
deux  éléments  :  c'est-à-dire  que  les 
anciens  prenaient  la  Terre  pour  la 
iVature,  ou  la  mère  universelle  de 
tous  les  êtres  ;  c'est  pourquoi  oa 
l'appelait  communément  la  grande 
mère ,  magna  mater.  Elle  avait  plu- 
si<^urs  autres  noms  ,  Titée  ou  Titéia  , 
Ops  ,  Tellus ,  Vesta ,  et  même  Cy- 
bèle  :  car  on  a  souvent  coufondu  la 
Terre  avec  CyLèle. 

Les  philosophes  les  plus  éclairés 
du  paganisme  crovaient  que  notre 
ame  était  itne  portion  de  la  nature 
divine,  divinœ  parlicidam  aiirce  , 
dit  Horace.  Le  plus  griind  nombre 
s'imaginait  que  Thomme  était  né 
de  la  terre  imbil^ée  d'eau  et  échauffée 
par  les  rayons  du  soleil.  Oi'ide  a 
compris  l'une  et  l'autre  opinion 
dans  ces  beaux  vers  où  il  dit  que 
1  homme  fut  formé  ,  soit  que  l'au- 
teur de  la  "nature  l'eût  composé  de 
cette  semence  divine  qui  lui  est 
propre  ,  ou  de  ce  germe  renfermé 
dans  le  sein  de  la  terre  ,  lorsqu'elle 
fut  séparée  du  ciel.  Il  est  souvent 
parlé  dans  la  mjthologie  des  enfants 
de  la  Terre  :  en  général ,  lorsqu'on 
ne  connaissait  pas  l'origine  d'un 
homme  célèbre  ,  c'éta.t  un  fils  de  la 
Terre;  cest-ii-dire,  qu'il  était  né 
dans  le  pays  ,  mais  qu'on  ignorait 
ses  parents. 

La  Terre  eut  des  temples ,  des 
autels ,  des  sacrifices ,  et  même  des 
oracles  :  à  Sparte  ,  il  y  avait  un 
temple  de  la  Terre  qu'on  nommait 
Gasepton  ,  je  ne  sais-pourquoi.  A 
Athènes  ,  on  sacrifiait  à  la  Terre 
comme  à  une  diviaité  qui  présidait 
Si 


64»  TER 

aux  noces.  En  Achaïe ,  sur  le  flenr* 
Crathis  ,  ëtait  un  temple  célèbre  de 
ia  Terre  qu'on  appelait  la  Déesse 
au  iarf;e  sein  ;  sa  statue  était  de 
fcois.  On  nommait  pour  sa  prêtresse 
une  femme  qui  ,  dès  ce  moment, 
était  oblif^ée  de  garder  toujours  la 
chasteté  ,  encore  fallait- il  qu'elle 
n'eût  été  mariée  qu'une  fois  ;  et  pour 
s'assurer  de  ia  \érité  ,  on  lui  faisait 
subir  une  terrible  épreuve  ,  savoir , 
de  boire  du  sang  de  taureau  :  si 
elle  était  coupable  de  parjure  ,  ce 
sang  devenait  pour  elle  un  poison 
tuortel. 

Terre.  (  Icon,  )  Dans  irae  pein- 
ture ancienne ,  dont  le  sujet  est  le 
combat  d'Hercule  avec  Antée  ,  elle 
est  représentée  par  une  figure  de 
femme  assise  sur  un  rocher.  Sur 
une  pâte  antique  ,  elle  est  figurée 
par  un  rocher  sur  lequel  Thémis 
est  assise  ,  povjr  indiquer  que  cette 
déesse  était  fille  de  la  Terre.  Les 
modernes  l'allégorisent  sous  les  traits 
d'une  matrone  vénérable  assise  sur 
un  globe  ,  end)lêuie  de  sa  forme 
sphcrique  ,  et  qui  ,  couronnée  de 
tours  ,  tient  une  corne  d'abondance 
remplie  de  fruits.  Quelquefois  aussi 
elle  est  couronnée  de  (leurs.  Près 
d'elle  sont  le  bœuf  qui  laboure  ,  le 
mouton  qui  s'engraisse  ,  et  le  lion 
que  les  anciens  donnent  à  Cj'bèle. 
/^.  Cybèle,  Tellus. 

Terrestres  ,  espèce  de  démons 
que  les  Chaldéens regardaient  comme 
menteurs,  parcequ'ils  étaient  les  plus 
éloignés  de  la  connaissance  des  choses 
divines. 

Terreur  (  Iconol.  ) ,  divinité  , 
fille -de  Mars  et  de  Vénus,  à  laquelle 
M^rs  confiait ,  ainsi  qu'à  la  Fuite , 
le  soin  d'atteler  son  char.  Elle  se  re- 
présente furieuse ,  marchant  à  grands 
pas,  et  sonnant  de  la  trompette.  Elle 
est  eoëffée  et  vêtue  d'une  peau  de 
lion  ,  et  tient  un  bouclier  sur  lef{uel 
est  la  tète  de  Méduse.  V.  Panique. 
Dans  la  galerie  de  Versailles ,  c'est 
Une  femme  ailée ,  et  cocffée  d'un 
znutle  <ie  liou ,  sonnant  aussi  de  la 
t^onqiette. 

TtRRiGEN*;  Fratres  ,  Ics  fvères 
nés  de  la  Terre  ,  les  Titans. 


TES 

TBSCATJtPliTZA  ,     OU     TtAlOCH  I 

(  M.  Mex.  ) ,  nom  d'une  divinité 
adorée  par  les  Mexicains ,  à  qui  il] 
adressaient  leurs  vœux  pour  obtenùi 
le  pardon  de  leurs  fautes.  Cette  idol< 
était  d'une  pierre  noire  ,  luisante  el 
polie  comme  du  marbre  ,  parée  d( 
rubans.  Elle  avait  à  la  lèvre  inférieure 
des  anneaux  d'or  et  d'argent,  avt( 
un  petit  tuyau  de  crystal,  d'où  sor- 
tait une  plume  verte  ou  bleue  j  la 
tresse  de  ses  cheveux  était  dorée  ,  e| 
supportait  une  oreille  d'or  ,  s}mbol« 
de  l'attention  avec  laquelle  la  divinité 
écoutait  les  prières  des  pécheurs. 
Elle  avait  sur  la  poitrine  un  lingot 
d'or  fort  grand  ;  ses  bras  étaient  cou-- 
verts  de  chaînes  d'or,  et  une  grande 
émeraude  tonnait  son  nombril  ^  ell« 
tenait  dans  la  main  gauche  imeplariue 
d'or  unie  conmie  un  miroir ,  d  où 
sortaient,  en  forme  d'éventail  ,  des 

Elûmes  de  toutes  sortes  de  couleursi 
a  main  droite  portait  quatre  flèches. 
Ces  ornements  étaient  symboliqTies, 
ainsi  que  plusieurs  antres  dont  1  idole 
était  environnée.  Quelquefois  Tesca- 
tilputza  paraissait  armé  d'un  javelot 
qu  il  s'apprêtait  ù  lancer, portant  dans 
la  main  gauche  un  bouclier  sur  le^ 
quel  cinq  pommes  de  pin  étaient 
rangées  en  forme  de  croix.  Autour 
de  ces  pommes  on  voyait  s'élever 
quatre  flèches.  Les  fonctions  que  l'on 
attribuait  à  Tescatilpulza  le  ren- 
daient infiniment  redoutable.  C'était 
lui  qui  punissait  les  crimes ,  qui  en- 
voyait tous  les  fléaux  ,  la  guerre  ,  ia 
famine ,  la  peste.  Il  présidait  aussi  à 
la  pénitence  ;  et  c'était  en  son  hon- 
neur qu'ime  troupe  de  fanatiques  dé- 
chiraient cruellement  leur  corps. 

On  s'adressait  aussi  à  ce  dieu  pour 
obtenir  une  heureuse  moisson  ;  et 
c'était  à  force  de  sang  et  de  cruauté» 
qu'on  tâchait  de  se  le  rendre  favo- 
rable. Dès  que  les  crains  commen- 
çaient à  percer  le  sein  de  la  terre  ,  et 
à  s'élever  un  peu  ,  on  immolait  & 
Tescatilputza  ,  sur  une  colline  ,  un 
garçon  et  une  filleàgés  de  trois  ans , 
et  de  condition  libre.  On  ne  leur  ar- 
rachait pas  le  cœur  comme  aux  pri- 
sonniers de  guerre  :  on  leur  coupnit 
seulement  la  gorge  \  et  après  les  avoi( 


TES 

tveloppds  dans  une  rob«  neuve  ,  on  | 
■posait  leuis  corps  dans  un  tombeau 
!  pierre.  Lorsque  les  grains  avaient 
le  certaine  hauteur  ,  on  doublait 
nomljre  des  victimes  ,  mais  elles 
aient  moins  nobles  ;  quatre  enfants 
claves  étaient  imuio'cs  à  Testatil- 
itza  ,  puis  ensevelis  dans  une  cave. 
ne  famine  affreuse ,  qui  avait  autre- 
is  désolé  le  paj  s  ,  avait  donné  lieu 
ces  barbares  sacrifices.  Lorsque  le 
mp-  de  la  moisson  était  venu  ,  on 
aplorait  encore  la  protection  Je  Tes- 
itilpntza  par  des  offrandes  de  maïs 
ne  chacun  avait  cueilli  dans  son 
bamp. 

On  présentait  aussi  à  ce  dieu  des 
>upes  pleines  d'une  liqueur  nom- 
lée  aùolle  ,  faite  avec  du  grain 
l  une  "onime  odoriférante  appelée 
opal.  On  parait  sa  statue  de  guir- 
ndes  de  fleurs ,  et  l'on  faisait  de 
randes  réjouissances. 

Le  19  Mai,  les  Mexicains  cèle- 
raient en  son  honneur  une  lete  so- 
îranelle  ,  que  l'on  pourrait  appeler 
été  de  l'expiation.  Ce  jour -là  ils 
enaient  dans  son  temple  pleurer 
eurs  péchés  ,  et  en  demander  le 
lardon.  La  veille  de  la  fête  ,  les 
ei^eurs  les  plus  distingués  du 
Mexique  venaient  avec  pompe  ap- 
jorter  au  prêtre  de  Tescatilputza  un 
labillement  neuf  ,  dont  ils  devaient 
«  servir  le  jour  de  la  cérémonie.  Dès 
e  matin  de  la  fête  ,  toutes  les  portes 
[lu  temple  étaient  ouvertes  ;  un  prêtre 
faisait  entendre  le  son  du  cor  ,  en  se 
tournant  vers  les  qiutre  parties  du 
monde  ,  et  semblait  inviter  les  pé- 
iheurs  à  accourir  des  quatre  coins  de 
la  terre  ;  puis  il  se  frottait  le  visage 
avec  de  la  poussière  ,  accompagnant 
cette  action  d'humilité  d'un  regard 
de  componction  qu'il  portait  vers  le 
•ici.  Touchés  de  cet  exemple ,  les 
assistants  commençaient  à  se  jeter 
b  face  contre  terre  ,  et  à  se  meurtiir 
le  visage ,  poussant  des  cris  lamen- 
tables, détestant  leurs  péchés  ,  et 
implorant  la  miséricorde  de  Tescatil- 

{>utza  avec  cette  énergie  que  donne 
a  crainte  mêlée  d'im  peu  d'espérance. 
On  faisait  ensuite  ur.c  procession  , 
qui  avait  quelque  rapport  avec  celle 


TET  64s 

des  pe'nitents  d'Espagne  et  d'Italie- 
Plusieurs  prêtres  ,  le  visage  peint  en 
noir  et  les  cheveux  tressés  avec  un 
cordon  blanc ,  portaient  autour  du 
temple  une  espèce  de  litière  ,  dans 
laquelle  était  enfermée  la  statue  de 
Tescatilputza.  Devant  la  litière  deux 
prêtres  marchaient  1  encensoir  à  la 
uiuin,  et  encensaient  souvent  la  sainte 
voiture.  Les  pénitents  imitaient  le 
mouvement  de  l'encensoir  ;  et  lors- 
qu'il s  élevait  en  l'air ,  ils  élevaient 
aussi  leurs  bras  vers  le  ciel  ;  lorsque 
l'encensoir  retombait ,  ils  laissaient 
tûiuher  leurs  bras.  Cet  exercice  , 
quoique  fatigant,  était  cependant  ' 
moins  rude  que  celui  de  quelques 
autres  pénitents  qui  se  flagellaient 
cruellement  avec  des  cordes  garnies 
de  gros  noeuds  ou  d'épines.  Les 
moins  fervents  et  les  plus  raison- 
nahles  se  contentaient  de  répandre 
des  fleurs  sur  le  chemin  en  l'honneur 
du  dieu.  La  procession  étant  finie  , 
le  dieu,  ou  plutôt  son  ministre  ,  re- 
cueillait les  gages  sensible-»  de  la 
Ëiété des  dévots,  c.-à-d.,lesoflfrandes. 
ette  fête  était  terminée  ,  comme 
toutes  les  autres  fêtes  païennes,  par  un 
grand  festin  ,  où  les  convives  étaient 
d'autant  plus  joveux  ,  qu'ils  s'imagi- 
naient avoir  reçu  le  pardon  de  tous 
leurs  péchés.  Le  dieu  TescatiJputzji 
était  de  la  partie  :  mais  pour  con- 
server toujours  le  décorum ,  il  avait 
son  couvert  à  part.  De  jeunes  ves- 
tales, conduites  par  un  vieux  prêtre  , 
apportaient  les  viandes  sacrées  sur  la 
table  du  dieu.  Pour  son  dessert ,  on 
le  régalait  du  sang  d'un  homme  que 
Ton  égorgeait  devant  lui  ,  et  qui  sans 
doute  était  regardé  comme  une  vic- 
time d  expiation  pour  les  péchés  de 
tout  le  peuple. 

Tespésion  ,  prince  eymnosophiste, 
visité  par  Apollonius  de  Tyane, 
commanda  à  un  orme  de  saluer  ce 
philosophe ,  ce  que  cet  arbre  fit  d'uni; 
voix  gi'èle  et  efféminée. 

Tète  hérissée  de  serpents.  Voy. 

EUMÉMDES    ,     MÉDUSE    ,    NÉxÉsU  , 

Persée.  Trois  têtes.  V.  Hécate  , 
etc.  Dans  les  liiéroglyphes  égvp- 
tiens  ,  deux  tètes ,  l'une  d'homme  qui 
regarde  en  dedaos ,  l'autre  de  femme 


644  TET 

qui  regarde  en  dehors  ,  sont  le  sym- 
bole de  la  Providence.  Les  Egyp- 
tiens disaient  qu'au  nio^en  d  une 
pareille  vigilance  on  n'avait  pas  h 
craindre  l'insulte  des  mauvais  génies, 
et  qu'on  n'avait  besoin  d'aucune  pa- 
role mystérieuse  pour  s'en  garantir. 
Ilomjipoll. 

1  éthys  ,  fille  du  Ciel  et  de  la 
Terre  ,  épousa  l'Océan  son  frère ,  et 
devint  mèie  de  trois  mille  nymphes  , 
appelées  les  Océanides.  On  lui 
donne  encore  pour  enfants  ,  non 
seulement  les  fleuves  et  les  fontaines  , 
mais  encore  la  plupart  des  personnes 
qui  avaient  régné  ou  habité  sur  les 
côtes  de  la  mer  ,  comme  Prolée  , 
Etlira  mère  d'Atlas ,  Persa  mère 
de  Circé,  etc.  On  dit  que  Jupiter 
avant  été  lié  et  garrotté  par  les  autres 
dieux,  Téthys,  avec  l'aide  du  géant 
Egéon  ,  le  remit  en  liberté  ;  c.-à-d. , 
en,  pienaiit  Téthys  pour  la  Mer , 
que  Jupiter  trouva  le  nioyen  de  se 
>«auver  par  mer  des  embûches  que 
lui  avaient  tendues  les  Titans  avec 
lest|uels  il  était  en  guerre  ;  ou  bien  ,  en 
prenant  éette  guerre  du  côté  de  l'his- 
toire ,  quelque  princesse  de  la  fa- 
mille des  Titans  employa  des  secours 
élnmgers  pour  délivrer  Jupiter  de 
quelque  péril.  Mais  Téthys,  selon  les 
apparences  ,  n'est  qu'une  divinité 
purement  physique  ;  elle  se  nom- 
mrîit  ainsi  d'un  met  grec  qui  signifie 
nourrice  ,  parcequelle  était  la  déesse 
de  l'humidité,  qui  est  ce  qui  nourrit 
et  entretient  tout.  Il  ne  faut  pas  con- 
fondre cette  Téthys, avec  la  Thétis 
mère  d'Achille.  Leurs  noms  sont 
écrits  différeKiment.  Le  cliar  de  la 
première  était  une  conqued'uvic  mer- 
veilleuse figure  ,  et  d  luie  blancheur 
plus  éclatante  que  l'ivoiie.  Ce  char 
semblait  voler  sur  la  surface  des  eaux. 

(^uand  ia  déesse  allait  se  projnener, 
les  dauphins  ,  eu  se  jouant  ,  •  soule- 
vaient les  Ilots.  Après  eux  venaient  des 
tritons  qui  sonnaient  de  la  trompette 
avec  des  conques  recourbées.  Ils  en- 
viiomaaient  lechar  de  la  déesse  traîné 
yiv.T  àei  chevaux  marins  plus  blancs 
que  la  neige,  et  qui,  fendant  l'oude 
salée,  laissaient  loin  derrière  eux  nu 
\;»*t€  sillon  dans  la  iner.  Leurs  yeux 


T  E  U 

élaient  enflammés  ,  et  leuts  l)0ucli 
élriieut  fumautes.  Les  Océanide! 
filles  de  Téthys ,  coinx>nnéesde  fleur 
nageaient  en  foule  derrière  son  cha 
leurs  i)eaux  cheveux  pendaient  si 
leurs  épauiijs  ,  et  flottaient  au  gré  d 
vents. 

'i'étbys tenait  d'une  mainun  scept 
d  or  pour  <:omniander  aux  vagues  ;c 
l'autre  elle  portait  sur  ses  genoux . 
petit  dieu  Paiémon  son  fils  pendai 
à  sa  mamelle.  Elle  avait,  un  visa{ 
serein  et  une  douce  majesté  t^ui  faisa 
fuir  les  vents  séditieux  et  toutes  li 
noires  tempêtes.  Les  tritons  condu 
salent  ses  chevaux  ,  et  en  teiiaiei 
les  rênes  dorées.  L^ne  grande  voilée 
]om  pre  flittaitdans  les  airs  au-dessi 
du  ciiar  :  elle  était  plusounioini  ej 
fiée  parle  souffle  d'une  nniltitude. c 

f)elits  Zéphyrs  qui  la  poussaient  pi 
eurs  haleines.  Eole  ,  au  milieu  d( 
airs  ,  inquiet ,  ardent  ,  tenait  en  S; 
Icnce  les  fiers  aquilons ,  et  repoussa 
tous  les  nuages  :  les  immenses  b: 
leines,  et  tous  les  monstres  marins 
faisant  avec  leurs  narines  un  flux  t 
reflux  de  l'onde  amère  ,  sortaient  à  ] 
hâte  de  leurs  grottes  profondes  poii 
rendre  homniage  à  la  déesse. 

TiîrLA  ,  surnom  de  Junon  ,  tii 
d'un  endroit  de  la  ville  de  Platée. 

Te'IRAdites,  enfants  qui  naissaier 
sous  la  quatrième  lune.  Lesantien 
croyaient  que  le  sort  de  ces  enfani 
ne  pouvait  être  que  malheureux. 

Tetbatreyam  (  M.  Iiid.  ) ,  nor 
en  langue  sancrite  de  la  trinité  in 
dicnne. 

1 .  Teccer  ,  originaire  de  Fisle  d 
Crète,  vint  s'établir  sur  les  côtes  d 
l'Asie  mineure,  dans  la  petite  Pliry 
gic  ,  où  avant  épousé  la  fille  de  Sca 
maudre ,  roi  du  pays  ,  il  succéda 
son  l,eau-j}ère,  donna  aux  habitant 
le  nom  de  Teucriens,  et  eut  pou 
successeur  Dardanus  ,  sou  gendre. 

2.  —  Fils  de  Téianicn  et  dTlé 
sione,  soeiu'  de  Priam  ,  alla  avet 
douze  vaisseaux  au  siège  de  Troie 
et  y  donna  des  preuves  de  son  cou 
rage  ;  nuis  il  ne  vengea  point  l'affron 
qu'on  fit  à  son  frère  Ajax  ;,  pt  n'eni 
pécha  pas  que  son  frère  ne  se  tuât 
Cela  le  rendit  si  odieux  à  Télamon 


T  E  U 

ju'il  en  recnt  ordre  de  ne  plus  mettre  1 
e  pied  à  Salamine.  Il  aîia  donc  cher- 
■Iier  fortune  ailleurs ,  et  abordant  à 
isfe  de  Cb^p^e,  il  y  bâtit  une  vilie, 
laquelle  il  donna  le  nom  du  royaume 
le  son  père  dont  il  se  voyait  exclus. 
Vprèâ  la  mort  de  Telamon,  il  voiiîut 
emparer  de  sa  succession  ;  mais  Eu- 
•ysace  lui  résista  ,  et  l'obligea  de  re- 
ourner  à  sa  nouvelle  Salamine.  Il  y 
Mtit  un  temple  à  Jupiter  ,  et  or- 
lonna  qu'on  v  sacrifierait  un  bomme 
1  cette  divinité.  Ce  cruel  .sacrifice  ne 
lit  aboli  qu'au  temps  de  l'empereur 
\.flrien.  Les  descendants  de  Te ucer 
mt  résTié  dans  l'isîe  de  Chypre  pen- 
lant  plusieurs  siècles.  Homèredonne 
Fencer  pour  le  meilleur  tireur  d'arc 
jui  fût  dans  l'armée  des  Grecs. 

Te  L  CRIE ,  Teccp.iess.  On  appelait 
lia^i  la  Troade  et  les  Troyens,  du 
nom  de  Teucer ,  un  de  leurs  rois. 

Teucris  ,  fille  de  Teucer,  femme 
de  Durdanus. 

Telles  (  3f.  3feT.  ) ,  ou  gens 
descendus  du  ciel,  nom  qireles  3Jexi- 
cains ,  dans  leur  admiration  ,  don- 
nèrent aux  Espagnols. 

Teumesitts  Leo,  le  lion  de  JVc- 
mée  ;  de  la  forêt  Tcumésus ,  où  était 
son  asyle. 

Teut  ,  Tectatès  ,  Taautès  , 
Thelt, Thecthus,  Thot,  Tiîoïs, 
|Thoyt,  Tis,  ou  Ttis  (  M.  Celi.  ) , 
Inoni  que  les  anciens  Germains  don- 
maient  au  dieu  suprême,  ou  selon 
Id'autres  à  Mercure.  Les  Druides  en- 
tendaient par  ce  nom  le  principe 
actif  ,  l'ame  du  monde ,  qui  s'unis- 
sant  à  la  matière  l'avait  mise  en  état 
de  produire  les  intelligences  on  les 
dieux  inférieurs  ,  l'homme  et  les 
outres  créatures.  Son  culte  parait 
avoir  commencé  en  Egypte  ,  où  il 
avait  régné  sous  le  nom  d'Athotès , 
ou  de  Thot .  Après  sa  mort ,  les  Egyp- 
tiens le  révélèrent  comme  un  dieu  , 
et  lui  donnèrent  le  chien  pour  sym- 
bole. Ils  le  représentaient  sous  la 
figure  d'un  homme  avec  ime  tète 
de  chien.  V.  Anlbis. 

Teitadamas  ,  père  de  Pélû&gus. 

Tel'tame  ,  roi  d'Assvrie  ou  de  la 
Snsiane,  envoya  nu  secours  de  Priam 
"•     ^>  liouunes  et   200  chariots  de 


T  E  z  a/p 

pnerre ,  dont  il  donna  le  comman- 
dement à  ^lemnon,  jeune  prince  de 
race  trovenne. 

Tectamias,  Teutamis  ,  roi  de 
Larisse  ,  établit  ,  en  l'honneur  de 
son  père ,  des  jeux  où  Persée  tua  son 
grand-père  Acrisius  d'un  coup  de 
palet. 

Tkcthis  ,  chef  d'une  troupe  d'Ar- 
cadiens  qu'il  conduisait  ;iu  siège  de 
Troie  :  sétant  Jjrouillé  avec  Aga- 
memnon ,  dans  le  temps  que  les  Grecs 
étaient  arrêtés  en  Auiide  par  les 
vents  contraires ,  il  voidut  s'en  re- 
tourner avec  ses  Arcadiens.  «  Oa 
»  ajoute,  dit  Pausanias  ,  que  3li- 
»  nerve  ayant  pris  la  ressemblance 
»  de  Mêlas  ,  G's  d'Ops  ,  tâcha  de 
»  détourner  Tentbis  de  son  dessein; 
»  queTeuthis,  transporté  de  colère , 
»  frappa  la  déesse  de  son  javelot ,  et 
>»  la  blessa  à  la  cuisse  ;  qu'ensuite  il 
»  partit  avec  sa  troupe  ;  mais  i^i'ar- 
»  rivé  chez,  lui  il  ejit  une  vision  où 
»  il  lui  sembla  voir  Minerve  qui  lui 
»  montrait  sa  blessure;  qu'aaïsi-lôt 
»  il  tomba  malade  d'une  maladie  de 
»  langueur  dont  il  mourut  ;  que  la 
»  terre  où  il  demeurait  fut  maudite, 
»  et  que  par  cette  raison  c'était  le 
»  senl  canton  de  toute  l'Arcadie  qui 
»  ne  portât  aucune  espèce  de  fruit. 
»  Dans  la  suite  les  habitants  allèrent 
»  consulter  1  oracle  de  Dodone ,  qui 
»  leur  conseilla  d'appaiser  la  déesse. 
>»  Ce  fut  dans  cette  intention  qu'ils 
»  lui  érigèrent  une  statue,  où  elle  est 
»  représentée  avec  ime  blessure  à  la 
»  cuisse.  » 

Telthkaktia  Tcrba.  Ovide  dé- 
signe ainsi  les  cinquante  filles  de 
Teuthras. 

I.  Teuthras,  on  Téthras  ,  fils 
de  Pandion ,  roi  de  Cilicie  et  de 
Mysie.  On  dit  qu'il  avait  cinquante 
filles  qu'Hercule  épousa  toutes.  V^, 
Algé  ,  Thespis  ,  Télèphe. 

1.  —  Grec  tué  par  Mars  ,  oa  par 
Hector,    au  siège  de  Troie.  IliacU 

3.  —  Guerrier  qui  figure  dans 
\  Enéide. 

Teuton.  V.  Tcistok. 

Tévacayohca  (  Myth.  Mex.  )  , 
dieu  de  la  terre  chez  les  Mexicains. 

Teîfi  ^M'  Msx.)  .  prêfre  >uo^- 
S  s  5 


646  T  H  A 

ricain,  le  Noé  des  Mexicains.  P^oy, 
Cosmogonie  MJSxicAiiNE. 

Thab£K.h  ,  bouireau  (  M.  Mah.), 
nom  de  lanj^e qui  préside  de  la  part 
de  Dieu  à  l'enfer- 

Thalame  ,  ville  de  Laconîe  ,  où 
étaient  un  temple  et  un  oracle  de 
Pasiphaé.  On  allait  coucher  dans  ce 
temple ,  et  la  nuit  la  déesse  faisait 
voir  en  songe  tout  ce  qu'on  voulait 
savoir.  A'. Pasiphaé. 

ThalamÈ  ,  l'endroit  des  temple* 
où  se  rendaient  les  oracles. 

That-amos.  (  M.  Egyyt.)  C'est 
ninsi  qu'on  appelait  û  Memphis  , 
eelon  Pline  ,  les  deux  temples  qu'a- 
vait le  bœuf  Apis  ,  où  le  peuple  l'al- 
lait  voir ,  et  d'où  il  tirait  des  présages 
et  des  augures.  Thalamos  signifie 
proprement  chambre  à  coucher. 

THAtAssA  ,  la  mer.  Elle  était  au 
rang  des  divinités.  Pausanias  nous 
apprend  qu'elle  était  placée  ,  à  Co- 
rinthe ,  à  côté  des  statues  de  Neptune 
<>t  d'Amphitrite ,  en  bronze ,  et  sur  la 
bise  d'un  autre  monument  :  la  même 
déesse  était  représentée  eu  bas-relief, 
tenant  sa  fille  Vénus.  Mais  on  ignore 
quels  attributs  l'artiste  lui  avait 
Gonnes. 

Thalassius  ,  Thalassus  ,  dieu 
des  noces ,  le  même  qu'Hvmen. 
(Quelques  uns  croient  que  ce  n'était 
«qu'un  cri  de  joie  ,  qu'on  répétait 
dans  les  mariages.  /^.  Talasion. 

I.  Thalie  ,  une  des  neuf  Muses. 
(  Etym .  Thallein ,  fleurir.  )  Elle  pré- 
sidait à  la  comédie.  C'est  une  jeune 
fille  à  l'air  folâtre ,  couronnée  de 
lierre  ,  tenant  un  masque  à  la  main , 
et  chaussée  de  brodequins.  Quelque- 
fois on  place  un  singe  à  ses  côtés , 
83mbole  de  l'imitation.  Les  anciens 
lui  donnaient  un  bâton  rei.oiu"bé  par 
le  bout  inférieur,  appelé  lagobolus, 
c.-à-d.  que  les  bergers  lançaient  après 
les  lièvres.  Grat-elot  met  à  ses  pieds 
une  marotte  parcequ'elle  doit  saisir 
et  exprimer  le  ridicule ,  et  les  ou- 
vrages des  auteurs  comiques  les  plus 
célèbres ,  tels  que  Plaute  et  Molière. 
J-'leughel  l'a  peinte  assise  ,  tenant 
son  masque  d'une  main,  et  sappuyant 
de  l'autre  sur  les  comédies  de  Mé' 
naiidrc  et  à' Aristophane.  Plusieurs 


T  H  A 

de  ses  statues  ont  un  clairon,  parce- 
qu'on  s'en  servait  chez  les  anciem 
pour  soutenir  la  voix  des  acteurs. 

2.  -—La  seconde  des  trois  Grâces. 

3.  —  Une  deslVéréides. 

4-  —  Une  autre  nyniphe  ,  con> 
pagne  de  Cyrène  mère  d  Aristée. 

1 .  Tha  LLo ,  fille  de  Saturne  et  d« 
Thémis ,  une  des  Heures ,  ou  un* 
des  Parfiups. 

2.  —  C'était  aussi  une  divinité  qui 
présidait  au  germe  et  à  l'accroisse- 
ment des  plantes. 

Thallophores  ,  vieillards  qui , 
aux  processions  des  Panathénées ,  te^ 
naient  en  main  des  branches  d'arbre. 
Thalloté  ,  nom  que  Pausaniai 
donne  à  celle  avCHysin  appclU 
Thaïïo. 

Thalpius  ,  fils  d'Eiirytus  _,  un  dei 
chefs  épéens  au  siège  de  Troie ,  com- 
mandait dix  vaisse.iux. 

Thalsinie  ,  fille  d'Ogygès  et  Aé 
Thébé  ,  sœur  de  Cadmus. 

Thalisies  ,  fête  que  les  Greci 
célébraient  en  action  de  grâces  aprèj 
la  moisson  et  les  vendanges.  On  y 
sacrifiait  à  Cérès  et  aux  autres  dieux. 
Ïhamimasade  ,  le  Neptune  del 
Scythes ,  suivant  Hérodote  ,  ou  la 
divinité  de  l'eau ,  qu'ils  adoraient 
sous  ce  nom. 

Thammïs  ,  mois  des  Juifs  ,  qui 
répondait  à  la  lune  de  Juin.  II  était 
le  quatrième  de  l'année  sainte  ,  et  le 
dixième  de  l'année  civile. 

ThammuZjOu  Thamuz,  faux  dicn 
dont  il  est  parlé  dans  Ezéchiel ,  et 
qu'on  croit  le  même  qu'Adonis.  Sui- 
vant le  rabbin  Maiinonide ,  ce 
Thammuz  était  un  faux  prophète  dei 
idolâtres  assyriens.  Ayant  averti  le 
roi  de  venir  adorer  les  sept  planètes 
et  les  douze  signes  du  zodiaque,  le 
roi  le  traita  indignement ,  et  le  fit 
mourir  ;  mais  la  nuit  suivante  toutes 
les  statues  qui  étaient  au  monde  vin- 
rent de  tous  les  coins  de  l'univers  se 
rassembler  dans  le  temple  du  Soleil 
à  Babylonc.  La  statue  du  Soleil  , 
placée  au  milieu ,  se  jeta  par  terre  ) 
et  les  autres,  autour  de  celle-ci  ,  se 
mirent  toutes  à  pleurer  Thammuz  et 
ce  qui  lui  était  arrive.  Le  lendemain , 
au  point  du  jour  ,  elles  l'en  retour* 


T  H  A 

•èrent  tontes  chacune  dans  son  tero- 

'  n  mémoire  de  quoi  tous  les  ans 

Salieus  pleuraient  Thammuz  le 

liciuier  jour  du  mois  du  même  nom. 

TjiAMKO ,  divinité  à  laquelle  les 
labitants  du  Tunqnin  attribuent  l'in- 
rention  de  l'aEriculture.  Son  culte 
isf  principalement  répandu  parmi 
es  paysans ,  qui  sont  persuadés  qu'elle 
reille  à  la  conservation  de  leurs  mois- 
ions. 

Thamtkis  ,  poète ,  et  l'un  des  plus 
excellents  musiciens  de  son  temps  , 
naquit  à  Odryse,  dans  la  Thrace. 
Philammon ,  son  père ,  très  habile 
hii-mème  dans  la  musique,  l'éleva 
dans  les  principes  de  son  art  ;  et 
Tbamyris  y  fit  tant  de  progrès  ,  que 
les  Scythes ,  selon  Conon  ,  le  firent 
leur  roi.  Il  fut  le  troisième  qui  rem- 
porta le  prix  du  chant  aux  jeux  py- 
thiques.  Mais  la  science  ne  servit 
qu'à  le  perdre.  Il  eut  la  témérité  de 
défier  les  Muses  elles-mêmes  sur  le 
I chant  :  elles  acceptèrent  le  défi  ,  à 
condition  que  s'il  était  vainqueur, 
elles  se  remettraient  toutes  à  sa  dis- 
crétion ,  et  que  s'il  était  vaincu  ,  il 
subirait  la  peine  que  méritait  son 
arrogance.  Thamyris  ne  manqua  pas 
de  succomber  dans  un  combat  si 
inégal  ;  et,  livré  à  toute  la  vengeance 
de  ces  déesses  irritées ,  il  en  perdit 
la  vue ,  la  voix ,  l'esprit ,  et  en  même 
temps  le  talent  de  )ouer  de  sa  lyre, 
qu'if  jeta  de  désespoir  dans  une  ri- 
vière ;  c.-à-d.  que  Thamyris  ,  étant 
devenu  aveugle ,  la  tristesse  de  son 
état  le  fit  renoncer  à  son  talent. 
Platon  a  feint ,  suivant  les  principes 
de  la  métempsycose ,  que  l'ame  de 
Thamyris  avait  passé  dans  le  corps 
d'un  rossignol. 

Thanatosies  ,  (êtes  des  morts  à 
Athènes.  (  f^.  Necysies.)  Rac.  TAc- 
natos ,  mort. 

Thanaviah  ,  chef  d'ime  secte  tar- 
tare  qui  admettait  deux  principes, 
celui  du  bien  et  celui  du  mal,  et  qui 
faisait  ces  deux  principes  égaux , 
étemels  et  indépendants. 

Thaon  ,  un  des  géants  qui  firent 
la  guerre  à  Jupiter.  Les  Parques  lui 
ôtèrent  la  vie  ,  dit  Hésiode. 

TuAxosuu ,  fêtes  que  le«  Athë- 


T  H  A  647 

niens  cëlébraient  en  l'honnetir  d'A- 
pollon et  de  Diane  ,  comme  dateurs 
de  tous  les  fruits  de  la  terre.  On  v 
expiait  tous  les  crimes  du  peuple 
par  un  crime  encore  plus  grand  , 
c.-à-d.  par  le  sacrifice  barbare  de 
deux  hommes,  ou  d'un  homme  et 
d'une  femme  ,  qu'on  avait  soin  d'en- 
graisser auparavant.  Ces  victime» 
portaient  des  colliers  de  figues  sèches  ; 
leurs  mains  en  étaient  garnies.  Durant 
la  marche ,  on  les  frappait  avec  des 
branches  de  figuier  sauvage,  et  on 
joiuiitun  air  de  flûte  appelé  craeliasj 
enfin  on  brûlait  les  victimes ,  et  on 
jetnit  les  cendres  dans  la  mer. 

Thargélion  ,  nn  des  mois  de 
l'année  athénienne ,  ainsi  nommé  de» 
fêtes  Thargélies  qui  se  célébraient  le 
6  et  le  7  de  ce  mois  en  l'honnenr  dxt 
Soleil  et  des  Heures  ,  ou  d'Apollon 
Délius  et  de  la  Lune ,  auxquels  on 
offrait  les  prémices  de  tous  les  biens 
de  la  terre ,  cuits  dans  un  vase  nooun^ 
thargelos. 

Thargélios  ,  nom  du  soleil  qn| 
échauffe  la  terre. 

Tharops  ,  aïeul  d'Orphée ,  que 
Bacchus  fit  roi  de  Thrace. 

Tharthac  ,  idole  des  Syriens. 

Thasids  ,  surnom  d'Hercule  ,  pris 
de  l'isle  de  Thase  dans  la  mer 
Egée.  Les  habitants  l'hcœoraient 
comme  leur   dieu  tutélaire ,  parce- 

3u"il  les  avait  délivrés  de  l'oppression 
e  quelques  tyrans. 
Thassi  s  ,  fils  d'Agénor ,  et  roî 
des  Phéniciens ,  passe  pour  avoir 
peuplé  l'isle  de  Thase  dans  la  me^ 
Egée  ,  et  lui  avoir  donné  son  nom. 
Thaumaktia  ,  Thacmantia  , 
Thaumamias,  Thadmantis,  sur- 
nom d'Iris ,  tiré  de  l'admiration 
qu'excitent  les  belles  couleurs  de 
1  arc-en-ciel.  Rac.  Thaumazein  , 
admirer. 

Thaumas,  Bis  de  la  Terre,  père 
d'Iris  et  des  Harpyies. 

Thaumasius  ,  montagne  d'Ar- 
cadie  ,  où  les  Méthydriens  disaient 
que  Rhéa  trompa  Saturne  en  lui 
présentant  une  pierre  au  lieu  dn 
petit  Jupiter.  On  voyait  sur  la  cime 
une  grotte  consacrée  à  Rhéa  ,  ou  il 
aéiait  permit  d'entrer  qu'aux  fem^ 

S«4 


648  T  H  A 

mes  destinées  à  célébrer  les  mjstères 
de  la  déesse. 

Thay-bou  (iT/.  Chin,),  première 
subdivision  de  lu  secte  de  niufiiciens 
connue  sous  le  nom  généri<|ue  de 
Jjanzo  dans  le  royaume  de  Tunquin. 
On  consulte  ceux  qui  la  composent 
sur  tout  ce  qui  concerne  les  mariages , 
1rs  cMifices  et  le  $uccès  des  affaires, 
licurs  réponses  sont  payées  libéra- 
leuK  nt  ;  et  pour  soutenir  le  crédit  de 
ces  impostures  ,  IL-^  ont  toujours  l'a- 
dresse de  les  envelopper  dans  des 
termes  équivoques ,  qui  paraissent 
toujours  s'accorder  avec  l'événement. 
Les  niaf:iciens  de  cette  classe  sont 
tous  aveugles  ou  de  naissance ,  ou 
par  accident ,  c.-à-d.  que  tous  ceux 
qui  ont  peidu  la  vue  embrassent  la 
profession  de  tliay-l>ou.  Avant  que 
<le  prononcer  leurs  oracles  ,  ils  prem 
ncnt  trois  pièces  de  cuivre  ,  sur  les- 
quelles sont  gravés  certains  carac- 
tères ,  et  les  jettent  plusieurs  fois  à 
terre  dans  un  espace  où  leurs  mains 
peuvent  atteindre.  Ils  sentent  cliuque 
îois  sur  quelle  face  elles  sont  tom- 
bées ;  et  prononçant  quelques  mots 
dont  le  son  ne  passe  pas  leurs  lèvres , 
ils  donnent  ensuite  la  réponse  qu'on 
leur  demande.      /  ' 

Thay-bou-toni  (  J/.  Chin.  )  ,  se- 
conde subdivision  de  la  même  secte  ;, 
ee  sont  ceux  auxquels  on  s'adresse 
pour  les  maladies.  Ils  ont  leurs  livres 
dans  lesquels  ils  prétendent  trouver 
la  cause  et  le  résultat  de  tous  les 
effets  naturels  i  niais  ils  ne  manquent 
jamais  de  répondçç  que  la  maladie 
vient  du  diable,  ou  de^uelqiies  dieux 
de  Teau.  Leur  remède  ordinaire  est 
le  i)ruit  des  timbales  ,  des  bassins  et 
des  trompettes.^  Le  conjurateur  est 
■vêtu  d'une  manière  bizarre ,  chante 
fort  haut ,  pronojice  ,  au  bruit  des 
instruments,  difféients  mots  qu'on 
entend  d'autant  moins,  qu'ii  tient 
lui-même  à  la  mpin  une  petite  floche 
qu'il  fait  sonner  sans  rclàciie.  11  s'a- 
f;ite  ,  il  saute;  et  (onjmc  on  n'a  re- 
<?ours  à  ces  impostmrs  qu  à  l'extré- 
nnté  du  mal  ,  ils  continuent  cet 
exercice  jusqu'au  moment  où  le  sort 
du  malade  se  déclare  pour  la  vie  ou 
pour  la  moi  t.  H  ne  leur  est  pas  dif- 


T  H  E 

ficiie  alors  de  conformer  leur  oracle 
aux  circonstances  ;  mais  si  cette  opé- 
ration dure  plusieurs  jours,  on  a  soin 
de  leur  fournir  les  meilleurs  aliments 
du  pays,  qu'ils  mangent  sans  crainte, 
quoiqu'ils  teignent  d'abord  de  les  of- 
frir au  diable  comme  un  sacrifice 
capable  de  lappaiser. 

•C'est  aux  magiciens  de  la  même 
secte  qu'on  attribue  le  pouvoir  de 
chasser  les  esprits  malins  d'une  mai- 
son. Ils  conmiencent  par  invoquer 
d'autres  esprits  avec  des  formules 
en  usage  i  ensuite  ,  ayant  appliqua 
sur  le  nmr  des  feuilles  de  papier 
jaune  qui  contiennent  d'horribles 
figures ,  ils  se  mettent  à  crier ,  à  sau- 
ter ,  à  faire  toutes  sortes  de  mouve- 
ments avec  un  bruit  et  des  contor- 
sions qui  causent  de  l'épouvante.  Us 
bénissent  aussi  lès  maisdns  neuves 
par  une  espèce  de  consécration. 

Thay-de-lis  (  M.  Chin.  ) ,  troi- 
sième subdivision  de  la  même  secte. 
On  consulte  cette  espèce  de  nipgiciens 
sur  les  lieux  favorables  aux  enterre- 
ments ;  et  d'après  l'importance  dont 
ce  choix  est  aux  yeux  des  Tunqui- 
nois,  cette  classe  est  fort  employée. 
P. Lakthu.  . 

ÏHEA  ,  une  des  Océanides* 

Théagène  ,  citoyen  de  la  ville  de 
Thase  ,  fut  souvent  couronné  dans 
les  jeux  de  la  Grèce  ,  et  niérita  des 
statues  et  les  honneurs,  héroujues 
dans  sa  patrie.  Un  de  ses  ennemis  , 
ayant  voulu  un  jour  insulter  une  de 
ses  statues,  vint  de  nuit  la  fustiger 
par  vengeance  ,  comme  si  Théagène 
en  bfonze  eût  pu  sentir  cet  affront. 
La  statue ,  étant  tombée  tout^à-coup 
sur  cet  insensé ,  le  tua  sur  la  place. 
Ses  fils  la  citèrent  en  justice,  comme 
couppble  de  la  mort  d'un  homme, 
et  le  peuple  de  Thase  la  condamna  à 
être  jetée  dans  la  mer  ,  suivant  la  loi 
de  Dracon  ,  qui  veut  que  l'on  exter- 
mine jusqu'aux  choses  inanimées 
qui ,  soit  en  tombant ,  soit  par  quel- 
que autre  accident,  ont  causé  la  mort 
d  un  honnne.  Quelque  temps  après  , 
ceux  de  Thase,  ayant  soufTert  une 
famine  causée  par  la  stérilité  de  la 
terre,  envojèrent  consulter  l'oracle 
de  Delphes  :  il  leur  fut  répondu  que 


THE 

cmède  à  leurs  inaiix  était  de  rap- 
peler tous  ceux  qu'ils  ovuient  chai-sés  ; 
ce  quils  firent,  mais  sans  en  recevoir 
de  soulignement.  Ils  envoyèrent  donc 
une  seconde  fois  à  Delphes  ,  u\çc 
ordre  de  représenter  à  la  PvtliLe 
qu'ils  avaient  obéi,  et  que  cependant 
la  colère  des  dieux  n'ëiait  point  ces-, 
sée.  Oh  dit  <}ue  la  Pjtfeie  leur  ré- 
pondit par  ce  verç  :  1.  •  - 
Et  votre  Thésgène  est-il  compté 
jonr  rien  ?  , 

Alors. ils  Aiçeni, Ixien  f Q^rrpsses', 
ne  sachant-  comiiient  ?e«  ouktfer -,  «a 
statue  j  lieureusenient  de»  pèchçurs 
la  retrouvèrent  en  jetaijt  leyrg.fi.'ets 
dans  la  nier.  On  la  rep!a(;a  daiis-le©- 
droit  Oii  elle  éfail ,  et  dès  ce  niomeat 
le  peuple  de  Tliase  rendit  les  Jwn': 
neurs  divins  à  ïhëaf;ène.  Plusieuis 
autres  villes  ,  sort  grecques  ,  spit 
harbares,  en  firent  autant.  On  regarda 
Théagène  comme  une  diviuité  secou- 
rahîe  ;  et  les  malades  ,  sur-tout ,  lui 
adressèrent  leiu's  voeux. 

Théalie  ,  njmphe  de  Sicile,  Ç\]ç 
de  Vulc'ain,,  fut  ainiée  de  Japiler  , 
qui  la  rendit  mère  des  Aères  Pr.liccs. 

1.  ThÉAno  ,  fille  de  Çisste  ,  et 
femme  d'Anténor  ,  était  CT^ade  prê- 
tresse de  !^Iinene  à  Troie.-  ^Aors- 
qu'Hcciibe  et  les  dames  troyennes 
vinrent  implorer  le  secours  de  la 
déesse,  la  belle  Théaco,  dit  Jïo^ère, 
mit  Içs  offrandes  sur  les  genoux- .  dç 
Miner\'e  ,  et  les  accompagna  de 
prières,  qui  furent  re jetées.  Il  parait, 

Jar  cet  exemple,  que  les  prêtresses 
e  Minerve  n'étaient  pas  par-tout 
vouées  au  célil>at. ,  Suivant,  quelques 
écriviiins ,  ce  fut  elle  qui  livra  le  Pal- 
ladium aux  Grecs. 

2.  —  Femme  d'Ara}  eus ,  et  mère 
de  iVlinos.  Enéid. 

Théatrica  ,  déesse  romaine.  Les 
théâtres  étaient  sous  sa  protection. 
Son  office  était  de  veiller  à  ce  que 
ces  machines  énormes,  qui,  souvent, 
<^it  Pline  ,  tinrent  suspcndu;tout  le 
iiple  romain ,  ne  ç'écroulassent  pas  ; 

^  ce  fut ,  sans  doute,  à  la  fréquence 
de  ces  accidents  qu'elle  dut  sa  nais- 
sance. Elle  pvait  un  temple  dans  la 
rue  Coruéiienne  ,  que  Doniitien  fit 
détruire ,  en  pimition  de  ce  que  la 


THE  049 

chute  du  théâtre  avait  écrasé  beau- 
coup de  spectateurs ,  un  jour  qu'il 
assistait  aux  jeux. 

Thébaïs,  surnom  d'Andromaqiie. 
f^.  EÉTIO^. 

1 .  Théeé  ,  fille  de  Jupiter  et  dlo- 
danié  ,  épousa  Ogygès ,  4out  elle  eut 
plusieurs  enfants. 

2 .  —  Fille  d'Asope  ,  et.  maîtresse 
'de  Mars. 

Thèbes  ,  ville  de  Béotie ,  fut  fondée 
par  Cadoius;  mais  l'honneur  d'élever 
ses  remparts  était  réservé  à  Amphion, 
qui  les  biitit  au  son  de  la  hre. 
(  f^.  Cadvius  ,  Amphion-)  Les  deux 
fiçerres  de  Thèbes  sont  un  é^ène- 
ment  dans  l'antiquité  qu  ont  souvent 
chanté  les  poètes ,  et  qui  a  fourni  des 
sujets  aux  poètes  tragiques  anciens 
et  modernes. 

ThÉÉdïNATES.    V.  DiVIPOTES. 

Théia  ,  fille  du  Ciel  et  de  la 
Terre  ,  femme  d'Hypérion  ,  et  mère 
du  Soleil  ,  de  la  Lime  et  de  l'Au- 
rore. Hésiod. 

Théi-as,  fils  de  Bélus, 

Thelxion  ,  fils  d'Apis. 

1.  Thelxiope  ,  une  des  Sirènes. 

2.  —  C'est,  aus^i- le  nom  d'iuie  qua- 
trième Musc. 

TiiÉMis ,  fille  du  Ciel  et  de  la 
Terre,  ou  d'Uranus  et  de  Titaïa, 
était  saur  ainée  de  S.iturne  et  tante 
de  Jupiter.  Elle  se  distingua  par  sa 
prudence  ,  et  par  son  amour  pour  la 
justice  ;  c'est  elle ,  dit  Diodore  ,  qui 
a  établi  la  divination  ,  les  sacrifices  , 
les  lois  de  la  religion  ,  et  tout  ce  qui 
sert  à   maintenir  l'ordre   et  la    paix 

fjarmi  les  hommes.  Elle  régna  dans 
a  Thessalie,  et  s'appliqua  avec  tant 
de  sagesse  à  rendre  la  justice  à  ses 
peuples ,  qu'on  la  regarda  toujours 
depuis  comme  la  déesse  de  Ja  justice, 
dont  on  lui  fit  porter  le  nom.  Elle 
s'appliqiia  au,ssi  à  l'astrologie  ,  et  de- 
vint très  habite  dans  l'art  de  prédire 
l'avenir  ;  et  après  .sa  mort  elle  eut  des 
temples  oii  se  rendaient  des  oracles. 
Pausardas  parle  d'un  temple  et  d'un 
oracle  qu'elle  avait  sur  le  mont  Par- 
nasse ,  de  moitié  avec  la  déesse 
Tellus ,  et  qu'elle  céda  ensuite  à 
Apollon.  Thémis  avait  im  autre  lenj- 
ple  dans  la  citadelle  d'Athènes ,   h. 


6?o  THE 

l'entrëe  auquel  était  le  tombeaa 
d'Hippolyte. 

La  fable  dit  que  Th^mis  voulait 
iE;arder  sa  virginité, mais  que  Jupjler 
la  força  de  1  épouser ,  et  lui  donna 
trois  hllcs  ,  l'Equité ,  la  Loi  et  la 
Paix.  C'est  un  emblème  de  la  justice, 
qui  produit  les  lois  et  la  paix  ,  en 
rendant  à  chacun  ce  qui  lui  est  dû. 
Hésiode  fait  encore  l'hémis  mère 
des  Heures  et  des  Parques.  Thémis, 
dit  Festus ,  était  celle  qui  comman- 
dait aux  hommes  de  demander  aux 
dieux  ce  qui  était  juste  et  raison- 
nable :  elle  préside  aux  conventions 
qui  se  font  entre  les  hommes ,  et 
tient  la  main  à  ce  qu'elles  soient  ob- 
servées. ^.  Justice  ,  Equité,  etc. 

Thémista.  f^.  Carmenta. 

Thé.mistiades,  nymphes  de  Thé- 
mis ,  prêtresses  de  son  temple  à 
Athènes.  Suivant  d'autres ,  ce  sont 
des  nymphes  qui  prédisaient  l'avenir, 
ainsi  appelées  de  C;irmenta ,  sur- 
nonnnée  Thémis  ou  Thémista  ,  fa- 
meuse devineresse. 

I.  Thémisto  ,  nom  de  la  mère 
à'Homère  ,  suivant  la  tradition. 

a.  — Fille  d'Hjséus,  épousa  Atha- 
nias ,  roi  de  Thèbes ,  après  que  ce 
prince  eut  répudié  Lio ,  et  çn  eut 
deux  fils ,  Orchoniène  et  Plinthius. 
«  Ino,  s'étant  associée  à  la  troupe  des 
»  Bacchantes,  dit Hygin,  trouva  le 
»»  moyen  de  rentrer  dans  le  palais 
M  d'Athamas  ,  et  y  demeura  cachée 
*>  sous  l'habit  d'esclave ,  sans  être 
»  connue  de  Thémisto.  Celle-ci  , 
»>  ayant  pris  la  résolution  de  faire 
>»  périr  les  enfants  que  sa  rivale  avait 
>»  laissés  ,  et  qui ,  par  leur  droit  d'ai- 
»  nesse  ,  auraient  hérité  de  la  cou- 
>»  ronne  de  leur  père  de  préférence 
>>  aux  siens ,  confia  son  dessein  à  la 
»  fausse  esclave  qiu  avait  su  gagner 
»  sa  confiance,  et  la  chargea  de  cou- 
»  vrir  ses  fils,  pendant  la  nuit,  d'ha- 
»  bits  blanes ,  et  ceux  de  sa  rivale 
M  d'habits  noirs.  Ino  pensa  à  faire 
>i  tomber  son  ennemie  dans  le  piège 
»>  qu'elle  lui  tendait ,  et  fit  tout  le 
»  contraire  de  ce  qui  avait  été  con- 
»»  venu;  en  sorte  queTljcmisto  tua 
»  ses  propres  fils  au  lieu  de  ceux 
»  d'Ino;  et  lorsqu'elle  eut  reoonau 


THE 

»  son  erreur,  elle  se  tua  de  dése»- 
»  noir.  »  f^.  liio. 

f  hémura,  une  des  trois  division* 
delà  cabale  rabbinique.  Elle  consiste, 
1°.  dans  la  transposition  ou  change- 
ment des  lettres  ;  i".  dans  un  chan- 
gement de  lettres  que  l'on  fait ,  équi» 
valentes  en  certaines  combinaisons. 
Cette  division  est  une  superstition 
inventée  par  les  rabbins  modernes. 
Voy.  Cabale,  Gématrie  ,  Nota- 

RIQUE. 

Therses  ,  chàssesornées  de  figures, 
dans  lesquelles  on  portait  les  statue» 
des  dieux.  On  les  faisait  en  forme 
de  char,  de  bois,  d'ivoire  ,  et  quel- 
quefois d'argent.  Ce  fiil  un  des  hon- 
neurs rendus  à  l'empereur  Claude 
après  sa  mort.  On  trouve  de  ses  mé- 
dailles en  or  et  en  argent ,  qui  repré- 
sentent d'un  côté  la  tête  de  ce  prince 
couronnée  de  laurier ,  et  de  l'autre 
une  thense. 

ThéoclymÈne  était  un  devin  qui 
descendait  en  ligne  directe  du  cé- 
lèbre Mélanipus  de  Pylos.  Obligé 
de  quitter  Argos  sa  patrie  pour  un 
meurtre  qu'il  avait  commis,  il  pria 
Télémaquc,  qui  se  trouvait  pour  lors 
à  Argos  ,  de  le  recevoir  sur  son  vais- 
seau ,  pour  le  passer  à  Ithaque ,  et 
éviter  les  poursuites  des  parents  du 
mort.  Théuclymène,  arrivé  à  Ithaque, 
vit  voler  h  sa  droite  un  vautour,  qui 
est  le  plus  vUe  des  messagers  d'A- 
pollon ,  dit  Homère  ;  il  tenait  dans 
ses  serres  une  colombe  dont  il  arra- 
chait les  plumes.  Aussi-tôt  le  devin 
assure  Télémaque  que  c'est  un  oiseau 
de  bon  augure  ,  envoyé  par  quelque 
dieu  pour  lui  prédire  qu'il  aura  tou- 
jours le  dessus  sur  ses  ennemis.  Une 
autre  fois  Théoclymène,  voyant  les 
poursuivants  de  Pénélope  rire  à  table 
h  gorge  déployée  ,  et  qu'en  riant  ils 
avaient  les  yeux  tout  noyés  de  larmes, 
et  poussaient  de  profonds  soupirs  , 
avant-coureurs  des  maux  dont  iU 
étaient  menacés  j  le  devin ,  dis-je , 
eflr.nTé  de  ce  qu'il  voyait,  s'écria: 
«  Ah  malheureux!  qu'est-ce  que 
»  je  vois  de  funeste  !  Je  vous  vois 
»  tous  enveloppés  d'une  nuit  obs- 
»  cure  ;  j'entends  de  sourds  gémis- 
»  setuents ,  vos  joues  sont  baignées 


THE 

u  de  larmes  ;  ces  murs  et  ces  lam- 
»  bris  dégotittent  tle  sang  ;  le  vesti- 
»  bule  et  la  cour  sc)iit  pleins  d'om- 
)»  bres  qui  de  scendent  dans  les  er.fers  ; 
»  le  soleil  a  perdu  sa  lumière  ,  et 
»  d'épaisses  ténèbres  ont  chassé  le 
u  jour.  )«  En  effet ,  peu  de  moments 
après  ,  Uljsse  extermina  tous  les 
poursuivants. 

THÉocRA'i  lE ,  espèce  de  gouver- 
nement où  les  chefs  de  la  nation  sont 
regardes  comme  les  ministres  du 
ciel,  dont  l'autorité  immédiate  se 
manifeste  par  des  signes  visibles.  Tels 
furent  le  dniïdisme ,  le  califat ,  et  au 
Japon  la  puissance  du  daïri,  avant 
que  le  cubo ,  ou  empereur  séculier  , 
eût  usurpé  son  autorité .  La  t  héocrat  ie 
moderne  peut  se  représenter  par  ime 
femme  dont  l'attitude  est  majes- 
tueuse ,  cotrffée  de  la  tiare,  vêtue 
d'une  chape  ,  et  portant  une  élole  ; 
d'une  main  elle  tiendra  deux  clefs , 
et  de  l'autre  un  glaive  ,  allusion  aux 
deux  pouvoirs.  Le  fond  représentera 
d'un  côté  la  basilique  de  S.  Pierre , 
«t  deTautr*^  le  môle  d'Adrien ,  connu 
sons  le  nom  de  château  Saint-Ange. 

Théodamas  ,  père  d'HvIas  ,   tué 

Far  Hercule ,  auquel  il  avait  refuse 
hospitalité  ,  et  qu'il  osa  même  atta- 
quer. Hercule  emmena  Hylas  ,  pour 
lequel  il  eut  la  plus  grande  amitié. 

Theoemes,  ietes  de  Bacchus  chez 
les  Athéniens.  Le  dieu  lui-même 
était  appelé  Theœnos  ,  le  dieu  du 
vin  ,  ou  plutôt  le  dieu  Vin. 

Theœnus  ,  nom  de  Bacchus.  Rac. 
Theos  ,  Dieu  ;  oinos ,  vin. 

Théogamies  ,  fêtes  en  l'honneur 
de  Proserpine ,  et  en  mémoire  de  son 
mariage  avec  Pluton.  Rac.  Crainos , 
^lariage.  On  solemnisait  cette  fête 
par  des  luttes  et  des  courses  à  Nysa  , 
ville  de  Carie  ;  et  l'on  y  était  admis 
k  disputer  le  prix  ,  de  cpielque  pays 
que  Ton  fût ,  comme  le  prouve  une 
médaille  frappée  à  Nysa ,  sous  Valé- 
rien.  On  y  voit  deux  palmes ,  avec 
cette  inscription  :  Theogamia  oi- 
cumeniea, 

I.  I'héoconie  ,  branche  de  la 
théologie  païenne ,  qui  enseigne  la 
généalogie  des  dieux.  Hésiode  nous 
«n  a  conservé  les  éiéoients  daas  un 


THE  G5i 

poème.  Les  savants  observent  que 
dans  les  anciens  écrivains  théogonie 
et  cosmogonie  ont  le  même  sens , 
c.-à-d.  naissance  du  monde.  Cette 
obsenation  se  fonde  sur-tout  sur  ce 
que  les  dieux  des  anciens  Perses  n'é- 
taient autre  chose  que  le  feu ,  la  terre 
et  l'eau. 

2.  —  (  M.  Pers.) ,  chant  religieux 
que  les  Perses  estimaient  très  efTicace 
pour  se  rendre  les  dieux  propices,  et 
qa' entonnait  le  mage  ,  sans  lequel  il 
n  était  pas  permis  de  faire  des  sa- 
crifices. 

Théologie.  (Scitnces.)  César 
Ripa  la  représente  comme  nne 
femme  à  deux  visages  ,  dont  l'un 
{)lus  jeune  contemple  le  ciel ,  et 
l'autre  plus  âgé  regarde  la  terre  ;  la 
tête  ceinte  d'un  diadème  en  forme 
de  triangle  ;  prêtant  l'oreille  à  nne 
colomJje  ;  assise  sur  un  grand  globe 
d'azur ,  sçmé  d'étoiles  ;  la  main  droite 
appuyée  sur  le  sein  ,  et  de  la  gauche 
relevant  le  bord  de  sa  robe  de  couleur 
céleste  ;  foulant  aux  pieds  les  gran- 
deiu-s  et  les  richesses  ;  et  donnant 
à  entendre  ,  par  la  roue  qui  est  à  ses 
côtés ,  qu'elle  ne  tient  cpie  par  un 
point  à  la  terre.  Raphaël  l'a  peinte, 
au  Vatican,  sons  l'image  d'une  femme 
dont  l'air  annonce  quelque  chose  de 
divin.  Elle  est  assise  sur  des  nues, 
et  a  au-dessus  de  la  tête  l'emblème 
de  l'Eucharistie.  La  piété  qui  respire 
dans  tout  son  maintien  est  encore 
exprimée  par  les  couleurs  de  ses  vê- 
tements qui  indiquent  les  trois  vertus 
théologales  ;  la  pureté  de  la  Foi  est 
désignée  par  son  voile  blanc  ;  l'Espé- 
rance ,  par  le  manteau  verd  qui  lui 
descend  jusques  sur  les  pieds  ;  la 
Charité  ,  par  la  tunimie  rouge  qui 
lui  couvre  la  poitrine.  Cette  dernière 
vertu  est  encore  caractérisée  par  1» 
couronne  de  feuilles  et  de  fleurs  de 
grenades  que  la  figure  principale 
porte  sur  la  tête.  Deux  petits  génie» 
on  amours  divins  l'accompagnent  :  ils 
tiennent  chacun  un  carton  ;  sur  le 
premier  est  écrit  Scientia  ;  sur  le 
second ,  divinarum  reruin.  Cochin 
la  représente  comme  une  belle  femme 
qui ,  «'élevant  à  la  contemplation  des 
mystèces  révélés,  quitte  la  terre  «» 


6Sî 


THE 


ne  clierclie  la  lumière  qui  doit  l'éclai- 
rer que  dans  un  ra^on  de  la  é^loire 
céleste.  Elle  écarte  les  ûuapes  qui 
pourraient  le  lui  dérober.  Elle  re- 
carde avec  transport  letriani^le ,  sym- 
ix)le  delà  divinité  en  trois  personnes. 
La  croix  placée  au-dessous  désigne 
les  ni_)slères  du  Christ.  Près  d'elle 
tin  ani;e  déroule  nn  livre  anti- 
OTie  ,  sur  lequel  est  écrit ,  Evanga- 
tiu/n.  Sa  ceinture  est  attachée  avec 
une  plaque  d'or ,  où  est  écrit ,  Theos, 
pour  marquer  qu'elle  ne  s'occnpe 
que  de  la  divinité. 

i .  Théonoe  ,  fille  de  Thrstor ,  et 
soeur  de  Leucippe  ,  fut  enlevée  par 
des  pirates,  et  vendue  à  Icare  roi 
de  Carie.  Peu  de  temps  après  ,  elle 
retrouva  son  père  et  sa  sœur.  V. 
Lkucivpe  2. 

2.  —  Fille  de  Protée ,  amoureuse 
ie  Canobe  ,  pilote  d'un  vaisseau 
grec. 

Thkophane  ,  fille  de  Bysaltide  , 
au  rapport  àtHyginylai  reclierchée 
pour  sa  beauté  de  plusieurs  amants. 
Woptune,  pour  s'assurer  de  la  pos- 
session de  cette  belle  personne  ,  l'en- 
leva ,  et  la  conduisit  dans  l'isle  Bru- 
niisse.  Mais  ses  amants  avant  dé- 
couvert sa  retraite  l'y  vinrent  cher- 
cher. Neptune  pour  les  tromper 
s'avisa  de  changer  sa  maitresse  en 
brebis  ,  se  changea  lui  -  luême  en 
bélier,  et  tous  les  habitants  de  l'jsle 
en  bestiaux.  Théophane,  devenue 
brebis,  mit  au  monde  le  bélier  à  toi- 
son d'or,  celui  qui  porta  Phrvxus  en 
Colchide.  C'est  ainsi  que  ,  pour  ex- 
pliquer la  fable  du  bélier  à  toison 
a'or ,  ou  a  inventé  une  nouvelle  fable. 

p''^.  TcvlSÙK     d'or. 

TuÉoPHANiES  ,  fête  de  l'appari- 
tion d'Apollon  h  Delphes,  la  pre- 
mière fois  qu'il  se  mojitra  aux  ha- 
bitants de  cette  contrée.  Kac.Phai- 
nesihai  ,    paraître. 

Théores  ,  sacrificateurs  particu- 
liers que  les  Athéniens  envovaient 
à  Delphes  offrir  en  letir  nom  h 
Apollon  Pvthien  des  sacrifices  so- 
leninels  pour  le  bonheur  de  la  ville 
d'Athènes  ,  et  pour  la  prospériié  de 
la  république.  On  tirait  les  Théores, 


THE 

tant  du  corps  du  sénat  que  de  celui 
des  thesniothètes. 

1.  Théorie,  députalion  solemnell 
que  les  Athéniens  envoyaient  ton 
les  ans  à  Delphes  et  à  f)éIos. 

2.  —  (  Iconol.  )  Graueht  , 
qui  a  suivi  en  partie  César  Ripa  . 
la  représente  par  une  ftilmje  qui 
monte  avec  l'expression  du  desir 
d'atteindre  le  point  où  elle  s'est  pro- 
posé d'arriver  ;  ce  qui  indique  que 
c'est  en  partant  des  notions  les  plus 
simples  qu'on  s'élève  par  degrés  aux 
plus  compliquées.  Lés  temps  que 
demande  l'acquisition  des  connais- 
sances est  désigné  par  l'horloge  dr- 
sable  qu'elle  tient  ;  et  les  livn 
qu'elle  porte,  ainsi  que  le  gronpj  • 
de  figures  qui ,  dans  l'enfoncement  , 
paraissent  converser  ensemble ,  ex- 
priment l'avantage  qui  résulte  du 
commerce  des  savants  et  de  la  lec- 
ture de  leurs  ouvrages.  Elle  a  sur 
la  tète  un  compas  ouvert  ,  dont 
les  pointes  sont  tournées  en   haut  , 

Four  signifier  qu'elle  peut  mesurer 
immensité. 

Theorius  ,  surnom  d'Apollon  à 
Trézène.  Rac.  Theôrein  ,  voir.  Son 
temple ,  le  plus  ancien  de  cette  ville , 
fut  rebâti  et  décoré  pjir  le  sage  Pit- 
thée. 

ThÉosophes  ,  sorte  de  philoso- 
phes qui  regardaient  en  pitié  la 
raison  humaine  ,  dans  laquelle  ils 
n'avaient  nulle  confinnce  ,  et  qui  se 
prétendaient  éclairés  par  un  prin- 
cipe intérieur  ,  surnaturel  et  divin  , 
qui  brillait  en  eux  ,  et  s'y  étei- 
gnait par  intervalles  ,  qui  les  élevait 
aux  connaissances  les  plus  sublimes 
lorsqu'il  agissait  ,  ou  qui  les  laissait  . 
tomber  dans  létat  d'imbécillité  na^ 
tureîle  lorsqu'il  ccsiait  d'agir ,  qui 
s'emparait  violemment  de  leur  ima- 
gination ,  qui  les  agitait,  qu'ils  ne 
maîtrisaient  pas ,  mais  dont  ils  étaient 
maîtrisés  ,  et  qui  les  conduisait  aux 
découvertes  les  plus  importantes 
et  les  plus  cachées  sur  Dieu  et  sur 
la  nature. 

Théosophie  ,  doctrine  des  Théo- 
sophes.  ^ 

ThÉoxésies  ,  ieux   en  l'honneur    ' 
d'Apollon  ,  à  Pellène.  Le  prix  était 


THE 

nnç  somme  d'argent  j  et  les  Pellé- 
nieiis  seuls  étaient  admis  à  le  dis- 
puter. Selon  dautres,  c'était  un 
jour  solemnel  où  l'on  ;;acrifiait  à  tous 
les  dieux  ensemble.  Cette  lète  avait 
été  instituée  par  les  Diosciues.  On 
y  irélébrait  ensuite  des  jeux  où  le 
prix  du  vainqueur  était  uu  >  êtement 
Douiuié  calena. 

TatoxEMUs ,  surnom  d'Apollon. 

Théphilin  ,  instrument  de  la 
prière  ( .)/.  Rabb.) ,  espèce  de  ta- 
lismans raLbiniques.  V.  Phylac- 
tères. 

ThÉra,  une  des  filles  d'Amphion. 

ThÉraphim  (  M.  Rabb,),  dieux 
Pénates  des  Chaldcens,  ou  plutôt 
figures  astrologiques  dont  ils  se  ser- 
vaient pour  la  divination.  Leur  for- 
nia^ril  était  accouipagnée  d'opéra- 
tions abominables  ,  si  l'on  en  croit 
le  rapport  des  rabbins.  Il  fallait  im- 
moler un  premier  né  ,  et  lui  tordre 
le  cou.^La  tète  était  salce  et  em- 
baumée ,  et  l'on  mettait  dessous 
1^  langue  une  lame  d'or  sur  laquelle 
était  écrit  le  nom  d'un  esprit  de- 
téuèbres.  Cette  tète  était  suspendue 
à  la  muraille  ;  on  brûlait  des  cierges 
et  on  se  prosternait  devant  elle,  pen- 
dant qu'elle  rendait  des  oracles. 

Le  rabbin  Da^-id  de  Pomis 
observe  qu'on  appelait  ces  figures 
Thcraphini ,  de  Raphah  ,  laisser  , 
parceque  le  peuple  quittait  tout 
pour  les  aller  consulter.  Il  ajoute 
que  les  théraphim  avaient  la  figure 
humaine ,  et  qu'en  les  mettant  de- 
bout ils  parlaient  à  certaines  heures 
du  jour  ,  et  sous  certaines  constella- 
tions ,  par  les  influences  des  corps 
vcéicstes  j  mais  c'est  là  une  fable  rtAt- 
Jiinique  que  David  avait  apprise 
à'  ïben-Êzra. 

D'autres  prétendent  que  lesthJ  - 
rapilim  étaient  des  instraaients  de 
cuivre  qiu  marquaient  les  heures  et 
les  minutes  des  événements  îuturs  , 
comme. gouvernés  par  les  astres.  De. 
Pdinis  eachérh  sui\jdben-Ezra,  en' 
disant  que  les  tboriàphiui  éfadt  faits 
sous  une  cert.iine  constellation,  le 
démon  les  faisait  parler  sous  cet; 
aspetrt  du  ciel.  ! 

TkKRAPNATiDiES ,  fêté  lac^démo-' 


THE  653 

nîenne,  dont  on  ne  coonait  point  les 
détails. 

1.  ÏHÉBAPNÉ  ,  fille  de  Lélex , 
donna  son  nom  à  la  ville  de  Thé- 
rapné. 

2.  — Endroit  deLacédéraone  oii 
Hélène  avait  uu  temple  qui  avait  la 
vertu  singulière  d'embe'Iir  les  fem- 
mes laides-  Héro'.lote  raconte  qu  une 
femme  de  Sparte  ,  extrêmement 
riche ,  étant  accouchée  dune  fille 
fort  laide  ,  une  personne  inconnue 
apparut  à  la  nourrice  ,  et  lui  con- 
seilla de  la  porter  souvent  dans  le 
temple  d'Hélène.  Elle  devint  si  belle 
qu'elle  épousa  dans  la  suite  Ariston , 
roi  de  Sparte. 

Théras,  fils  d'Autésion  ,  Lacé- 
démonien ,  conduisit  une  colonie  à 
Calista  ,  qui  prit  son  nom.  Après  sa 
mort ,  on  lui  rendit  les  honneur* 
divinj. 

Théritas  .  nom  sons  lequel  ]Mars 
était  bonoré.dans  la  Colchide.  Castor 
et  Poliux  enlevèrent  sa  statue  ,  et  la 
portèrent  dans  lu  Grèce  ,  oà  elle  fut 
consenée  plusieurs  siècles.  Rac- 
Thera,  la  chasse. 

Thermes! A  ,  surnom  de  Cérès 
honorée  à  Corinthe,  où  son  culte 
avait  été  apporté  de  Thermesse  , 
isie  voisine  de  la  Sicile ,  dont  parle 
Strabon. 

Thbrmion  EortÉ  ,  fête  publique  , 
marché  ou  assemblée  des  Etoliens  , 
tenue  dans  une  ville  du  pays  nommé 
Thermi, 

Thermus  ,  auteur  de  la  chaleur. 
Apollon  Thermius,  c.-.î-d.apparem- 
n:ent  le  Soleil  ,  avait  un  autel  à 
Olympie.  Rac.  Thcnnos ,  chaleur. 

Thermodù:*  ,  fleuve  de  Thrace, 
célèbre  par  les  Amazones  qui  habi- 
taient sur  ses  rives. 

1 .  ThÉro  ,  femme  de  Thrace , 
nourrice,  selon  Pausanias ,  et,  selon 
d'autres  ,  mère  du  troisième  Mars. 
r.  3Iars. 

1.  —  Filîe  de  Pliylas  et  de  Dci- 
phile ,  .était  belle  comme  Diane  ;  elle 
sut  charnier  Apollon  ,  et  de  leur 
union  naquit  Chéron,  célèbre  en  l'art 
de'  domter  im  cheval ,  et  fondateur 
de  Chcronce  ,  ville  de  Béotie.  ' 

Thérodamas  ,     roi  de   Scytlue  , 


654 


THE 


Ïui  nourrissait  des  lions  de  sang 
uaiain ,  pour  les  rendre  plus  cruels  ; 
ce  <{ui  a  fait  dire  à  Ovide  ,  Thero~ 
damanlceos  leones,  Rac.  Ther , 
bête  féroce  ;  damaein,  doniter. 

T  H  É  B  o  N  ,  guerrier  gigantesque 
parmi  les  Latins ,  tué  par  Enée. 

1.  Thersandre  ,  fils  de  Pol3'nice 
et  d'Argie,  monta  sur  le  trône  de 
Thèbes  ,  et  marcha  à  la  tête  des 
ThébuinS  au  siège  de  Troie  avec 
les  Grecs  ,  mais  fut  tué  en  Mysie 
par  Télèphe  ,  après  s'être  extrême- 
ment distingué.  Les  Grecs  ,  pour  ho- 
norer sa  valeur,  lui  élevèrent  im  mo- 
nument dans  la  ville  d'Esée,  sur  les 
rives  du  Caïque  ,  où  les  habitants 
allaient  tous  les  ans  hù  rendre  les 
honneurs  héroïques. Thersandre  avait 
épousé  Démonasse  ,  fille  d'Amphia- 
raiis  ,  dont  il  eut  Tisamène,  qui  lui 
succéda  sur  le  trône  de  Thèbes. 

2.  —  Fils  de  Sisyphe. 

'  Thersiloque  ,  fils  d'Anténor ,  tué 
au  siège  de  Troie  par  Achille. 

Thersippe  ,  fils  d'Agrius,  chassa 
CEnée  du  trône  de  Caiydon. 

Therstte  était  un  misérable 
houffon  de  l'armée  des  Grecs ,  qui  ne 
s'occupait  qu  à  faire  rire  le  monde  , 
et  à  invectiver  contre  les  généraux. 
M  Cet  lioumie,  dit  Homèœ,  parlant 
»  sans  bornes  et  sans  mesures, faisait 
»  un  bruit  horrible  :  il  ne  savait  dire 
»  que  des  injures  et  toutes  sortes  de 
»  grossièretés  ;  il  parlait  d'Agamem- 
»  non  et  des  autres  rois  avec  une  in- 
i>  solence  vraiment  cjTiique.  Avec 
»  cela,  c'était  le  plus  laid  de  tous  les 
»  hommes  j  il  était  louche  et  boiteux , 
»  il  avait  les  épaules  courbées  et  ra- 
»  massées  sur  la  poitrine,  la  tête 
»»  pointue  et  parsemée  de  quelques 
»  cheveux.  Ln  jour  qu'il  faisait  à 
»  Agamemnon  les  plus  sanglants  re- 
»  proches  sur  le  mauvais  succès  du 
»  siège  de  Troie,  Ulysse,  qui  était 
»  présent  ,  le  menaça  ,  s'il  conti- 
»  nuait,  de  le  déchirer  »  coups  de 
»^  verges  comme  un  vil  esclave  ;  en 
»  même  temps  il  le  frappa  de  son 
»  sceptre  sur  le  dos  et  sur  les  épaules. 
»  La  douleur  du  coup  fit  faire  à 
»  Thersite  une  grimace  si  hideuse , 
»  que   les    Grecs ,    quelque  affligés 


'  THE 

»  qu'ils  fussent ,  ne  purent  s'eni- 
»  pêcher  d'en  rire.  Cela  contint  le 
»  railleur  pour  quelque  temps  ;  mais 
»  ayant  osé  s'attaquer  de  même  à 
»  Achille  ,  ce  héros  n'eut  pas  tant 
•»  de  patience  ,  et  le  tua  d  un  coup 
»  de  poing.  »  Ce  Thersite  a  fondé 
une  espèce  de  proverbe  parmi  le» 
gens  de  lettres  :  quand  on  veut  parler 
d'un  homme  uial  fait,  et  qui  a  l'esprit 
encore  plus  mauvais ,  on  dit ,  C'est 
un  vrai  Thersite. 

Thertéries  ,  fête  grecque  dont 
parle  Hésycfnus  ,  mais  sans  entrer 
dans  aucuns  détails. 

ThÉsKe  fut  le  dixième  roi  d'A- 
thènes ;  il  naquit  à  Trézène  ,  et  y 
fut  élevé  par  les  soins  de  sa  mère 
Ethra  ,  à  la  cour  du  sage  Pittliéus  ,  . 
sou  grand-père  maternel.  Les  poètes 
désignent  souvent  Thésée  sous  le 
nom  à'jErcchthide  ,  parcequ'on  le 
regardait  conime  un  des  plus  illustres 
descendants  d'Erechthée  ,  ou  du 
moins  de  ses  successeurs  ;  car  il  est 
douteux  que  Thésée  descendît  d'E- 
rechthée. On  le  nomme  aussi  quelque- 
fois fils  deNeptune.  En  effet, Pitthée , 
voidaut  cacher  l'alliance  qu'il  avait 
faite  avec  Egée,  déclara  ,  quand  sa 
fille  fut  grosse ,  quelle  avait  été  vi- 
sitée par  Neptune  ,  la  grande  divi- 
nité des  Trézéniens.  Dans  la  suite  , 
Thésée  se  vanta  de  cette  naissance  , 
et  la  prouva  par  des  effets  surpre- 
nants ;  car  Pausanias  raconte  que 
Thésée  étant  allé  en  Crète ,  Minos 
l'outragea  de  paroles ,  en  lui  disant 
qu'il  n'était  pas  fils  de  Neptune  , 
comme  il  s'en  vantait  ;  que  ,  pour 
marque  de  cela ,  il  jetterait  sa  bague 
dans  la  mer.  Thésée  s'y  jeta  aussi- 
tôt après,  dit-on,  retrouva  la  bague, 
et  la  rappoita,  avec  une  couronne 
qu'Amphitrite  lui  avait  mise  sur  la 
tête.  Il  est  constant  ,  par  Ihisloire  , 

Sue  Thésée  se  porta  par-tout  pour 
Is  d'Egée ,  et  que  le  titre  de  fils  de 
Neptune  ne  lui  a  été  attribué  que 
par  quelques  poètes ,  sans  égard  il  la 
suite  de  son  histoire. 

On  rapporte  plusieurs  traits  du 
courage  et  de  la  force  dont  Thésée 
fit  preuve  dès  ses  premières  années. 
Les  Trézéniens  cûotaieat    qu'Her- 


THE 

«aie ,  ^tant  venu  voir  Pilthë* ,  qoitta 
sa  peau  de  lion  pour  se  mettre  h 
ttabîe.  Plusieurs  enfants  de  la  ville  , 
jentr'autres  Théste ,  qui  n'avait  que 
Isept  ans,  attirés  par  la  cariositë  , 
étaient  accourus  chez  Pitthée  ;  mais 
itous  eurent  .f;raDd' peur  de  la  peau  de 
ilion,  i  l'exception  de  Thësée  ,  qui , 
larrathant  une  hache  des  mains  d'un 
«sclave,  et  croyant  voir  un  lion  ,  vint 
!pour  l'attaquer.  Egée ,  avant  de 
quitter  TreMne,  mit  sa  chauisure 
;«t  son  épee  sous  une  grosse  roche  , 
«t  ordonna  à  Ethra  de  ne  pas  lui  en- 
voyer son  fils  à  Athènes ,  qu'il  ne  fût 
en  état  de  lever  cette  pierre,  A 
peine  Thésée  eut-il  atteint  l'^'igc  de 
•eize  ans,  qu'il  la  remua,  et  prit 
l'espèce  de  dépôt  qu'elle  recelait,  au 
moyen  duquel  il  devait  se  faire  recon- 
naître pour  le  fîis  d'Egée.  Arrivé  se- 
crètement à  Athènes,  il  parut  tout 
d'un  coup  avec  une  robe  traînante  , 
et  de  beaux  cheveux  bien  frisés  qui 
flottaient  sur  ses  épaules  ;  et  s'appro- 
chant  du  temple  d'Apollon  Delphi- 
nien ,  qu'on  achevait  de  bùtir  ,  et 
dont  il  ne  restait  plus  que  le  comble 
à  faire ,  il  entendit  les  ouvriers  qui 
demandaient  en  riant  :  Où  va  donc 
cette  belle  grande  fille  ainsi  toute 
«euie  ?  A  cette  plaisanterie ,  il  ne  ré- 
pondit rien  ;  mais  ayant  dételé  deux 
boeufs  qui  étaient  près  de  là  à  un 
chariot  couvert ,  il  prit  l'impériale 
du  chariot,  et  la  jeta  plus  haut  que 
ks  ouvriers  qui  travaillaient  à  la  con- 
terture  du  temple. 

Thésée,  avant  de  se  faire  recon- 
naître pour  héritier  du  trône  d'A- 
thènes, résolut  de  s'en  rendre  dif^ne  ; 
la  gloire  et  la  vertu  d'Hercule  l'ai- 
gu ilionnaient  vivement. L'admiration 
Îue  lui  inspirait  la  vie  d'Hercule , 
it  Plutarque  ,  faisait  que  ses  ac- 
tions lui  revenaient  la  nuit  en  songe  , 
et  qu'elles  le  piquaient  le  jour  d'une 
noble  émulation ,  et  excitaient  en 
lui  un  violent  désir  de  l'imiter.  La 
parenté  qui  était  entr'enx  augmen- 
tait encore  cette  émulation  ;  car 
Pitthée ,  père  d'Ethra,  était  frère  de 
Lvsidice,  mère  d'AIcmène.  Thésée 
«e  proposa  donc  d'aller  chercher  des 
«reaturei ,  et  coouaea^  par  purger 


THE  €55 

PAttîque  des  brigands  qai  l'infes- 
taient. Après  ces  expéditions  ,  i!  alb 
sur  les  bords  du  fleuve  Géphise  ,  et 
se  fit  purifier  par  les  descendants  de 
Phitalus  à  l'autel  de  Jupiter  Méli- 
chius,  pour  avoir  souillé  ses  mains 
dans  le  sang  de  tant  de  briifands,  et 
entr'autres  de  Sinis ,  son  propre  pa- 
rent ,  qui  descendait  comme  lui  de 
Pitthée.  Ce  fut  après  ces  exploits  que 
Thésée  vint  à  Athènes  pour  s'y  faire 
reconnaître  :  il  trouva  cette  ville 
dans  une  étrange  confusion.  Médée 
y  gouvernait  sous  le  nom  d'Egée  ;  et 
ayant  su  1  arrivée  d'un  étranger  qui 
faisait  beaucoup  parler  de  lui,  elle 
tacha  de  le  rendre  suspect  au  roi  , 
convint  même  de  le  faire  empoi- 
sonner dans  un  repas  que  le  roi  de- 
vait lui  donner.  Mais  au  moment  que 
Thésée  allait  avaler  le  poison  ,  E^ée 
reconnut  son  fils  à  la  garde  de  son 
épée  ,  et  chassa  Médée  ,  dont  il  dé- 
couvrit les  mauvais  desseins.  Les 
PdUantides ,  voyant  Thésée  reconnu , 
ne  purent  cacher  leur  ressentiment , 
et  conspirèrent  contre  Egée,  dont 
ils  se  croyaient  les  seuls  héritiers. 
La  conspiration  fut  déconverte  ,  et 
dissipée  par  la  mort  de  Pallas  et  de 
ses  enfants ,  qui  tombèrent  sous  \ts 
coups  de  Thésée  :  mais  ces  meurtres , 
quoi<iue  jugés  nécessaires, oIjUgèrent 
le  héros  à  se  bannir  d'Athènes  pour 
un  an ,  et  après  ce  temps  il  fut  ab- 
sous au  tribunal  des  juges  qui  s'as- 
semblaient dans  le  temple  d'Apollon 
Delphinien. 

Quelque  temps  après  ,  Thésée  se 
proposa  de  délivrer  sa  patrie  du  hon- 
teux tribut  qu'elle  payait  à  Minos  , 
et  pour  cela  il  s'offrit  d'aller  en 
Crète  avec  les  autres  Athéniens  , 
sans  tenter  même  la  faveur  du  sort. 
Avant  de  partir ,  il  s'efforça  de  se 
rendre  les  dieux  propices  par  un 
grand  nombre  de  sacrifices.  Il  con- 
sulta aussi  un  oracle  de  Delphes,  qui 
lui  promit  un  heureux  succès  dan» 
son  expédition ,  si  l'amour  lui  servait 
de  guide.  En  effet ,  ce  fut  l'amoar 
qu'il  inspira  à  Ariane ,  fille  de  Mi- 
nos ,  qui  le  délivra  de  tous  les  dan  i 
gers  de  cette  entreprise.  V,  Amàhm, 
Mu«OT<i>UR£|  AsTBaiOH. 


656  TUE 

A  son  retour  de  Crète ,  il  trouva 
que  son  père  Egée  était  mort  :  ses 

J>reniiers  soins  furent  de  lui  rendre 
es  derniers  devoirs.  Ensuite  ,  pour 
remercier  les  dieux  de  l'heureux 
succès  de  son  voyage ,  il  établit  en 
leur  honneur  plusieurs  fêtes  ,  dont  la 
dépense  devait  être  tbuinie  par  les 
fuuiilles  de  ceux  tpi'il  avait  rauienés 
de  Tisle  de  Crète.  Mais  sur-tout  il 
fit  exécuter  le  vœu  qu'il  avait  fait  à 
Apollon  ,  en  partant ,  d'envoyer  tons 
les  ans  à  Délos  offrir  des  sacrifices 
en  action  de  grâces.  En  effet ,  on 
ne  manqua  jamais  d'envoyer  des  dé- 
putés couronnés  de  branches  d  oli- 
vier. On  se  servait  même  peur  ce 
vovape  du  même  vaisseau  qu'avait 
monté  Thésée  ,  et  qu'on  entretenait 
piiii  qu'il  fût  toujours  tout  prêt  à 
servir  ;  ce  qui  a  fait  dire  aux  poètes 
qu'il  était  immortel-  Au  temps  de 
Ptolémée  Philadelphe  ,  c. -à-d., 
mille  ans  après  la  mort  de  Thésée  , 
ce  vaisseau  durait  encore  ,  ainsi  que 
la  coutume  d'envoyer  à  Délos. 

Thésée  ,  paisible  possesseur  du 
trône  des  Athéniens,  travailla  à  ré- 
former le  gouvernement  de  l'Atti- 
que  :  il  rassembla  en  une  seule  ville 
tous  les  habitants  de  ce  pays ,  qui , 
jusqu'alors  ,  avaient  été  dispersés 
dans  différentes  bourgades  ,  ei  leur 
propos.*»,  le  plan  d'une  république , 
où ,  ne  se  réservant  que  le  comman- 
dement des  armées  et  la  défense  des 
lois ,  ils  partageraient  entr'eux  le 
reste  de  l'administration ,  et  où  toute 
l'autorité  serait  entre  les  mains  du 
peuple.  Cette  forme  de  gouverne- 
ment ,  toute  nouvelle  alors  dans  la 
Grèce  ,  attira  beaucoup  d'étrangers 
qui  rendirent  ce  nouveau  peuple 
très  nombreux.  Comme  la  religion  a 
été  de  tout  temps  le  lien  qui  imit 
plus  fortement  les  peuples  ,  séparés 
d'ailleurs  par  leurs  intérêts  particu- 
liers, Thésée  institua  plusieurs  fêtes 
religieuses  :  il  renouvela,  en  l'hon- 
neur de  Neptune,  les  jeux  isthmiques, 
comme  Hercule  avait  renouvelé  les 
jeux  olympiques. 

Après  avoir  exécuté  tous  ses  pro- 
jets politiques ,  il  se  dépouilla  de 
l'autorité  souveraine  comiue  il  1  avait 


THE 

promis,  et, laissant  sa  nouvelle  r' 
bliqiie  sous  la  conduite  des  lois  < 
lui  avait  données  ,  il  reprit  son  ], ra- 
mier objet,  et  se  mit  à  coiuir  de 
nouvelles  aventures.  Il  se  trouva  à  la 
guerre  des  Centaures ,  à  la  conquête, 
de  la  toison  d'or,  à  la  chasse  de  Ca- 
lydon,  et,  selon  quehjucs  uns,  aux 
deux  guerres  de  l'iièbes. 

Il  alla  sur  les  bords   du  Thermo- 
don  chercher   les  Amazones,  pour 
avoir  la  gloire  de  combattre  contre 
elles  comme  Hercule  ,   les   vainquit, 
et  fit  prisonnière  leur  reine  Antiope 
ou  Hippolyte,  dont  il  eut  le  mal- 
heureux Hippolyte.  (  V .  Antiopk.  ) 
On  dit  qu'âgé  de  plus  de  cinquante 
ans   il    lui    prit    envie    d'enlever  la 
belle  Hélène,  qui  n'en  avait  alors  que 
dis  au  plus.  Mais  les  Tyndarides  ses 
frères  la  reprirent ,   et   enlevèrent  ù 
leur  tour  la  mère  de  Thésée ,  Ethra , 
qu'ils  firent  esclave  d'Hélène.   (  V . 
Ethra  ,   Hélène.  )   Enfin  ,   s'étant 
engagé  ,    avec   Pirithoiis^  son    ami  , 
d'aller  enlever  la  femme  d'Aidonée  , 
roi  d'Epire,  ou,  selon  la  fable,  Pro- 
scrpine,   femme  de  Pluton  ,   il  v  fut 
retenu  prisonnier  jusqu  à  ce  qu'Her- 
cule vînt  1  en  délivrer  :  c'est  la  des- 
cente de  Thésée  aux  enfers.  La  fable 
dit  que  ces  deux  héros,  étant   des- 
cendiis  aux  enfers  ,  et  fatigués  de  la 
longue  traite  qu'ils  avaient  faite  pour 
y  arriver ,  s'assirent  sur  une  pierre , 
sur    laquelle    ils  demeurèrent  collés 
sans    pouvoir  s'en  relever.  Il  n'y  eut 
qu'Hercule  qui  obtint  de  Pluton  sa 
délivrance.  C'est  ù   cette   fable  que 
y irgile   fait  allusion  ,  quand  il  rC' 
présente   Thésée  dans   le    Tartare  ; 
éternellement    assis    sur  une  pierre 
dont  il  ne  peut  se  détacher,  et  criani 
sans  cesse  aux  habitants  de  ces  som- 
bres lieux  :    «<  Apprenez  ,  par  mor 
»  exemple ,  in  ne  point  être  injustes 
»  et  à  ne  pas  mépriser  les  dieux.  »  Le 
reste  de  la  vie    de  Thésée  ne  fui 
qu'un   enchaînement    de    malheurs, 
Outre  la  fin  tragique  de  son  fils  Hip 
polyte  et  de  Phèdre  sa  femme   (  v 
Hippolyte,  PhÈdfe),    il  trouva  i 
son  reti>ur  ses  sujets  révoltés  contw 
lui,  et  le  peuple  d'Athènes  plem  d< 
1    mépris  pom-  sa  personne  :  indigni 

d( 


THE 

de  ce  procédé  ,  il  tit  passer  sa  famille 
tiaiis  l'Kuiiée  ,  cliiirgea  Atiiène*  de 
inaicclH'lions,  et  se  relira  dans  liste 
de  Scvros ,  p  ur  y  achever  ses  jours 
en  paix  dans  une  vie  privée.  Mais  le 
roi  Lvcouiède  ,  jaloux  de  Sii  réputa- 
tion, ou  corrompu  par  ses  ennemis  , 
le  fit  précipiter  du  haut  d'un  rocher, 
cil  il  1  avait  attiré  sous  prétexte  de 
lui  montrer  la  campajzne.  Il  avait  en 
trois  fennnes;  Anliope,  reine  des 
Amazones ,  qui  fut  mère  d'Hippo- 
Ivte;  Ariane,  fille  de  IMinas,  dont 
il  eut  Œnopioii  et  Staphvius  ;  et 
Phèdre ,  qui  laissa  ua  uls  nommé 
Déniophoon. 

Les  Athéniens,  plusieurs  siècles 
après,  tâchèrent  de  réparer  leur  in- 
gratitude   envers    Tliésée    par    des 
lîonaeurs  qu'ils  rendirent  à  ses  cen- 
dres.   Plutarque   rapporte   qu'à   la 
hataille  de  Marathon  on  crut  voir  ce 
héros  e.T  armes,   couibattaut  contre 
les    larLares  ;    que    les    Athéniens 
avant  consulté  là-dessus  l'oracle  d'A- 
p<jlIon  ,  il  leur  fut  ordonné  de  re- 
cueillir les  os  de  Thésée  ensevelis 
dans  l'isle  de  Scyros  ,   de  les  placer 
dans  le  lieu  le  plus  honorahle  ,  et  de 
les  «garder  avec  soin.  L'embarras  lut 
de  trouver  ces  os  :  pendant  qu'on  les 
cherchait  de  tous  côtés  par  les  ordres 
de  Ciraon,    il  vit  heureusement  un 
aiple  qui  iièquetait  un  lieu  peu  élevé  , 
et   tachait  de  l'entr'ouvrir  avec   ses 
serres.  Frappé  d'at)ord  comme  d'une 
inspiration  divine  ,   dit    l'historien  , 
il  fit  fouiller  dans  le  même  endroit , 
et  trouva  la  tombe  d'un  fort  ^rand 
liomnie ,  avec  le  fer  d'ime  pique  et 
une  épée.  Cimon  fit  transporter  le 
t(jut  à  Athènes;  et  ces  restes  du  héros 
furent  reçus  par  les  Athéniens   a\ec 
des    processions    et   des    sacrifices  , 
comme  si  c'eût  été  Thésée  lui-même 
qui  fût  revenu.  On  les  déposa  dans 
un  superbe  tombeau  élevé  au  milieu 
de  la  ville  ;  et  en  mémoire  du  secours 
que  ce  prince  avait  donné  aux  mal- 
heureux  pendant   sa  vie,    et  de   la 
fermeté  avec  laquelle  il  s  était  exposé 
aux  injustices,   s<3n   tombeau  devint 
un  asyle  sacré  pour  les  esclaves  ;  en- 
suite on  lui  bâtit  un  temple  dans  le- 
quel il  reçut  des  sacrifices  le  liuilièiue 
Tonie  II, 


THE  657 

de  cLaque  mois ,  outre  une  prande 
fête  qu'on  lui  assigna  au  8  d'Octo- 
bre ,  parcequ'il  était  revenu  ce  jour- 
là  de  l'isle  de  Crète. 

Thlséeîskks,  Théséies  ,  fèîcs  <in. 
riiouueur  de  Tiiésée. 

Thes£ia  ,  lieu  oi'i  les  jeunes  Grecs 
consacraient  à  Delphes  leurs  [)re- 
miers  cheveux  ,  en  mémoire  de  ce 
que  Tiiésée  en  avait  donné  l'exemple. 

Thèse  IDE  ,  manière  de  couper  les 
cheveux  sur  le  devant  du  front ,  dans 
la  cérémonie  dont  on  vient  de 
parler  ,  parceque  Thésée  les  avait 
coupés  ainsi. 

1 .  Théséides  ,  ThÉsides  ,  les 
Athéniens^  de  Thésée  leur  roi. 

2.  —  Hippolyte  ,  fils  de  Thésée. 

Theseïl's  Héros,  le  même. 

Thesmia  ,  siu-nom  de  Cérès  ho- 
norée au  bas  du  mont  S^  lîène  ,  dans 
nn  temple  qu'on  disait  bâti  par  Dv- 
sawlès  et  Damithalès  ,  lesquels  ,  au 
rapport  des  Phénéales,  eurent  l'hon- 
neur de  la  recevoir. 

TuESMOPHORE,  IcgislatHce ,  sur- 
nom de  Gérés,  honorée  sous  ce  nom  en 
plusieurs  endroits  ,  parcequ'elle  avait 
appris  aux  hommes  à  vivre  en  so- 
ciété ,  et  leur  avait  donné  des  lois. 
Rac.  Thesinos  ,  loi  ;  pkerein  , 
porter. 

Thesmophories  ,  fêtes  qui  se  cé- 
léi)raient  dans  l  Attiquc  ,  au  mois 
de  Pyanepsion,en  l'iionneur  de  Gérés 
léf;islatrice,et  en  reconnaissance  des 
lois  saf^es  qu'elle  avait  données  aux 
mortels.  G-  Ite  déesse  passait  pour 
les  avoir  instituées  elle-même.  Les 
parties  principales  de  ces  fêtes  peu- 
vent se  réduire  à  trois  ,  les  prépa- 
rations ,  les  processions ,  et  l'autopsie. 
Les  préparations  avaient  pour  but 
lu  frugalité,  la  chasteté  ,  l'innocence. 
Plusieurs  jours  avant  la  fêle, on  se 
purifiait  de  toutes  ses  souillures  ; 
on  s'abstenait  de  tous  les  pLisirs  des 
sens,  même  légitimes  ;  et  l'on  vivait 
dans  la  plus  parfaite  sobriété.  U 
n'était  pas  permis  aux  iiommes  d'as- 
sister aux  l'hesmophories  ,  et  il 
n'y  avait  que  les  femmes  de  condi- 
tion libre  qui  pussent  les  célébrer. 
Plusieurs  vierges  choisies  ,  vêtues  de 
robes  blanches ,  portaient  sur  leurs 
Tt 


6'58  THE 

tèles,  d'Athènes  à  Eleusis,  des  cor- 
beilles sacrées  ,  où  élaieul  enfermés 
un  enfant  ,  un  serpent  d'or  ,  un 
van,  des  f^àteaux,  et  plusieurs  autres 
symboles.  D'autres  portaient  des 
livres  qui  contenaient  les  cérémo- 
nies du  culte  secret  de  la  déesse.  Eu 
Sicile  ,  durant  la  niarclie  ,  les  fem- 
mes courjiient  çà  et  là  avec  des 
flambeaux  allumés  ,  et  appeknent  à 
haute  voix  Proserniiie.  K.  Auto- 
psie. La  soleninilé  durait  cinq  jours  j 
et,  durant  cet  inlervaîle,  les  femmes 
étaient  obligées  de  se  séparer  de  leui  s 
maris  ,  pour  célé]>rcr  les  mystères 
de  la  déesse  avec  plus  de  pureté. 

I .  THKspiAnEs,  surnom  des  Muses, 
pris  de  Tiiespie ,  ville  de  Béolie  ,  où 
elles  étaient  honorées  d'uu  eu"?'.-)  spé- 
cial . 

1.  —  Fils  qu'Hercule  eut  des 
cinquante  filles  do   Thcspius. 

Thespie  ,  ville  do  Béolie  ,  située 
aiî  pied  du  mont  Héiicoa  ,  laquelle 
avait  pris  son  nom  de  Thespius,  un 
des  fils  d' r.rcchthée.On  voyait  à  Thes- 
pie une  statut-  en  lironze  de  Jupiter 
Sauveur:  la  tradition  des  habitants 
ëtait  que  ,  leur  ville  étant  désolée 
par  vui  horrible  dragon,  Jupiter  lear 
ordonna  de  faire  tirer  au  sort  chaque 
année  tous  les  jeunes  gens  de  la  viiie  ,  . 
et  d'expo  er  au  monstre  celui  sur 
qui  le  sort  tomberait.  Enfin  le  sort 
étant  tombé  sur  Cléostrate  ,  celui-ci 
imagina  un  moyen  de  faire  cesser 
ce  lléau  par  sa  mort.  Il  se  fit  faire 
ime  cuirasse  d'airain  garnie  de  crocs 
en  dehors  ,  et  avant  endossé  cette 
cuirasse,  il  se  \y>v\x  de  bonne  grâce 
au  danger  :  cl  véritablement  il  y  périt 
comme  les  autres  ;  mais  aussi  il  fit 
périr  le  monstre,  et  délivra  ses  con- 
citoyens de  la  crainte  d'une  pareille 
anort.  C'est  ce  jeune  homme  qui  fut 
lionoré  à  Thespie  sous  le  nom  de 
Jupiter  Sauveur.  Les  Thespiens  ho- 
noraient encore  singulièrement  Cu- 
pidon  et  Hercule.  V .  Tuespils. 

Thesvis  ,  inventeur  de  la  tragé- 
die cli''z  If  s  Grecs. 

I.  Thespics  ou  Thestius  ,  fils 
d'Agénor  ,  fut  père  de  cinquante 
fiile>.  Desiran  qne  ses  filles  lui  «jo:;- 
nassent  une  postérité  dont  le  pire 


t  h  e 

fût  Hercule,  qui  était  son  ami ,  il  le 
pria  d'un  grand  festin ,  le  régala  ma- 
gnifiquement ;  et  ensuite,  au  rapport 
de  Diodore  ,  il  lui  envoya  ses  cin- 
quante filles  l'une  après  l'autre  ,  que 
ce  héros  rendit  mères  toutes  d'un 
garçon  ,  hors  I  aînée  et  la  plus  \i-vuu-  , 
qui  lui  donnèrent  deux  fils  chacu.uf. 
Paiesanias  dit  que  Ja  plus  jeiuii  ■• 
voulut  jamais  consentir  à  jicnli' 
virginité,  et  qu'Hercule,  poui 
confoi  nier  à  sou  désir  ,  l'obligi  a  a 
demeurer  vierge  ,  et  voulut  quelle 
lui  servit  de  prêtresse.  Voilà  pour- 
quoi le  temple  d'Hercule  à  Thcs[;:e 
fut  toujours  desservi  par  uue  prê- 
tresse <[ui  devait  demeurer  liliejusnu'à 
sa  mort.  Pausaiiius  ajoute  que  cette 
histoire  de  Thespius  est  fabuleuse 
en  toutes  ses  parties. 

"i.  —  Fils  de  Parthaon  et  père 
d'Althée  et  des  Thestiadcs  ,  oncle 
de  Méléagre. 

Thesprotie  ,  petite  contrée  de 
l'Epire  :  c'est  dans  ce  pays  qu'>'  ' 
l'oracle  de  Dodone  ,  et  c-s  famci: 
chaîiies  consacrées  h  Jupiter.  O..  . 
voyait  aussi  le  marais  Acl;érusieii  , 
le  fleuve  Achéron  ,  et  le  Cocvie  , 
dont  l'eau  était  d'un  goût  fort  déa- 
gréable.  Il  y  a  bien  de  l'apparciice 
qn  Homère  avait  visité  tous  ces 
lieux  ,  dit  Puusanias  .  et  que  c  est 
ce  qui  lui  a  douné  l'idée  d'en  faire 
usage  dans  sa  description  des  enfers  , 
oi'i  \\  a  conservé  le  nom  de  ces  fleuves.  ' 
Phitarque  ,  dans  la  vie  de  Thésée,  I 
dit  que  le  roi  des  Thesprotiens  était 
Pluton;  qu'il  avait  une  femme  appe- 
lée Proserpine ,  uue  fil'e  nouiuiée 
Coré  ,  et  'un  chien  qui  s'appelait 
Cerbère.  V .  Dodoke  ,  Pllton. 

The^protus  ,  ûls  de  Lycaon  roi 
d'Aicadie. 

Thessalus  ,  fils  d'Hercule  et  de 
Chalciope,  fiile  du  roi  de  Cos,  <jue 
le  héros  avait  mis  à  mort  avec  ses 
fils  .  en  punition  de  leur  injustice  et 
de  leur  cruauté.  Th-^ssalus  donna 
sou  nom   h  la  Thessalie. 

Thestiades  ,  ThoxÉe  et  Pi.exippr, 
fil3ucThes!ius,eto:iclesdeiMéiéagre. 

I.  Thesto  ,  un  des  Argonautes  , 
fut  père  de  Calchas  ,  et  de  deux 
filles ,  Théoné  etLeucippe.  Théouc, 


THE 

se.  promenant 4in  jour  sur  le  l)ord 
ce  \o  mer  ,  rencontra  des  pirati-S  , 
qui  leulevèreut  ,  et  la  vendirent  à 
Ji;arus  ,  roi  de  Carie.  Son  père ,  qui 
l'aimait  passionnément ,  fit  équiper 
promptenient  uuvaisseûu  pour  pour- 
suivre les  ravisseurs;  mais  avant  tait 
naufrage  sur  les  cotes  de  Carie  ,  il 
fut  pris  et  conduit  a  la  cour  du  roi  , 
qui  le  fit  mettre  en  prison.  Leucippe, 
n'apprenant  aucunes  nouvelles  de 
S'.t;  fjère  ,  alla  consulter  loracle,  qui 
dit  que  ,  pour  le  retrouver,  il 
i  couper  ses  cheveux ,  et  aller 
le  chercher  sous  1  habit  d'un  prêtre 
dADOÎLn.  Celte  jeune  fille  partit 
sur-le-champ  ,  et  arriva  en  Carie 
avec  rbohit  que  l'oracle  lui  avait  or- 
douné  de  prendre.  Théonc  ,  touchée 
de  la  l^auté  du  jeune  prêtre ,  en 
devint  amourense  ;  et  comme  il  re- 
fusa de  répondre  à  sa  tendreté ,  elle 
le  fit  charrer  de  chaînes ,  et  ordonna 
à  ï  hestor  ce  le  faire  mourir  secrète- 
ment. Celui-ci ,  étant  entré  dans  la 
-  ■■  -n  atec  le  plaive  qne'^'héoné  lui 
donné,  dit  an  prétendu  prêtre , 
appare  'nient  le  triste  sort  le 
.ait  ,  qu'il  était  eucore  plus 
•-ureux  que   lai  ;  puisqu  avant 

Çerdu  ses  deux  filles  ,  Leucippe  et 
'héoné  ,  on  l'oblifiFait  encore  à  une 
action  si  cruelle  :il  ajouta  qu'il  aimait 
mieux  mourir  que  de  la  commettre; 
et  lù-desso-s  il  se  mit  en  devoir  de  se 
percer  le  sein.  Leucippe,  reconnais- 
sant ■on  père .  lui  arracha  le  poignard, 
courut  à  l'appartement  de  Théoné 
pour  lui  oter  la  vie  ,  et  appela  son 
père  Thestor  à  son  secours  :  à  ce  nom 
Théoné  s'écria  fp'elle  élait  sa  fille. 
Icaru* ,  informé  d'un  événement  si 
extraordinaire,  les  combla  tous  trois 
de  présents  et  de  caresses ,  et  les  ren- 
vova  dans  leur  pays.  C'est  un  conte 
tir-  du  ra>tholo^ie  Hygin.  f^oy. 
Calchas. 

i.  —  Chef  troyen  tué  par  Pa- 
ir ocle. 

Thestoridès  ,  Calchas  ,  fils  de 
Thesior. 

Thétis  fille  de  Nérée  et  de  Dons, 
*t  so-ur  <'e  Niojmède  roi  de  Scyros, 
étai».  la  plus  he'Ie  des  Néréides.  Ju- 
piter ,  Neptune  et  Apolion  la  vou- 


T  H  E 


6% 


laient  avoir  en  mariage  ;  mais  avant 
appris  que ,  suivant  un  ancien  oracle 
de  Théinis  ,  il  naîtrait  de  Thétis  un 
fils  qui  serait  plus   prand  que    son 
père,  les  dieux  cessèrent  leurs  pour- 
suites ,    et   cédèrent   la    nymphe   à 
Pelée.  Thétis  ,    peu  contente    d'aa 
mortel  pour  époux  ,  après  avoir  eu 
les  plus  grands  dieux  {>our  amants  , 
prit,  comme  un  autre  Protee ,  diffé- 
rentes formes    jx>ur   éviter  les    re- 
cherches de  Pelée  :  mais  ce  jjrince  , 
par  le  conseil  de  Chiron  .  I  attacha 
avec  des  chaînes  ;  c'est-à-dire   «pie 
Tliétis   fil  jouer    plusieurs    ressorts 
pour  rompre   le    marîase.  Mais    le 
su°e  Centaure  leva  tous  les  obstacîes 
que   Thétis  voulait   opposer  à    cet 
hymen  ,  et  l'obligea  enfin  d'y  con- 
sentir.  Les  noces  se   firent  sur  le 
mont  Pélion  avec  beaucoup  de  magni- 
ficence, et  fous  les  dieux  v  furent 
invités  ,  excepté  la  déesse  Discorde. 
(  /^^.  Discorde.)  Pour  oler  à  ce  lécit 
lair  de  la  fable  ,  on  dit  qu'aux  noces 
de  Thétis  et  de  Pelée  ,  les  princes 
et  princesses  qui  y  assistèrent  pri- 
rent ce  jour-lù  le^noni  des  dieux  et 
des  déesses ,  parceque  Thétis  porlait 
celui  de  Néréide.  11  survint  pendant 
le  repas  quelque  différend  entre  le« 
dames  au  sujet  delà  beauté  .plusieurs 
princes  y  prirent  part ,  ou  pour  leurs 
femmes  ,  ou  pour  leurs  maîtresses,  et 
le  dift'érend  eut  des  suites  fâcheuses. 
Thétis  eut  plusieurs  enfaJits  qui 
moururent    en    Las    âge ,    excepté 
Achille.  La  fable  dit  que  Thétis  , 
poT^r  éprouver  si  ses  enfants  étaient 
mortels  ,  les  mettait  dans  une  chau- 
dière d'ciiu  ]x)uillante  ,    ou  les  jetait 
dans  le  feu  ,  ce  qui  en  fit  périr  six. 
A<  hille  aurait  eu  le  même  sort ,  si 
Pelée  ne  fût  survenu   heureusement 
pour  l'en  retirer  ;  il  n'eut  qu'un  talon 
de  bn'ilé  :  fiction  fondée  sur  quelque 
purification  dont  Thétis  avait  cou- 
tume de  se  servir;  et  cette  fable  en  fit 
naître  une  putre,  savoir,  que  Thétis 
avant  plongé  son  fils  dans  les  eaux 
du  Stvx  ,  elle  l'avait  rendu  invulné- 
nible,  excepté  au  talon.  ^.  AcHittE. 
Après  la  mort  de  Patrocle ,  Thétia 
sort  du   sein  des  on^ies  pour  venir 
consoler   Achille  ;  et    voyant   qu'il 

Tt  â 


CGo  ï'  H  E 

avait  perJu  ses  nrnics  avec  son  ami , 
cile  va  au  c;el  prit-r  Vulcain  de  lui 
tloiiiKT  (les  armes  tliviiirs  Iraviiillécs 
de  sa  propre  main  ;  elle  les  lui  ap- 
porte dans  le  nionieut ,  l'exhorle  à 
renoncer  h  son  ressentiment  conlro 
Af;a!nenuion  ,  et  lui  inspiie  un  cou-r 
râpe  que  rien  ne  pouvait  ébranler. 

Homère  dit  queTln'tis  avait  seule 
sauvé  Jupiter  du  plus  f;rand  danger 
qu'il  eùl  jamais  couru  :  lorsque  1rs 
autres  dieux  avaient  résolu  de  le  lier, 
elle  prévint  l'eliet  de  la'  conspira- 
tion ,  en  appelant  ilans  le  i  iel  feria- 
réo  au  secours  du  souverain  des 
dieux,  'l'hélis  avait  plusieurs  teniples 
lians  la  Gièce  ,  un  principalement  à 
Sparte.  Lors(jue  les  Lacédémonieus, 
dit  PaiisaniiiS  ,  ilrent  la  fjuerre  aux 
Messéniens  pour  les  i^unir  de  leur 
«léf<  ction  ,  le  roi  de  Sparte  fit  une 
course  dans  le  pajs  ennemi  ,  et  prit 
un  grand  nombre  de  captives  ,  qu'il 
emmena  avec  lui.  Cleo  ,  prêtresse 
de  Thétis ,  fut  de  ce  nombre.  La 
reine  deuianda  celle  captive  ;  et 
l'avant  obtenue ,  elle  reinai  qua  (ju'ciie 
avait  vme  statue  de  la  déese.  Cette 
découverte  ,  joiute  à  uae  inspiration 
qu'elle  crut  a\oir  en  son;:e,  ia  porta 
à  bâtir  à  Thétis  un  temple  ,  qui  fut 
consacré  par  sa  prêtresse  même  ;  et 
depuis  les  Lacédémomens  «zardèrent 
si  précieusement  cette  aucieinie  sta- 
tue ,  que  qui  que  ce  fut  n'eut  la 
permission  de  la  voir. 

Thei  ADA  {  M.  Ind.) ,  baijitants 
des  mondes  supérieurs  dans  l'opi- 
nion des  Siamois  ,  qui  admettent 
neuf  lirux  de  béatitude  au-dessus 
de  nos  tètes  ,  dans  lesquels  ie  bon- 
heur est  en  proportion  de  réléva- 
tion.  V .  Makout  ,   Pu. 

Théuf.oie  ,  espèce  de  magie  par 
laquelle  on  croyait  entretenir  com- 
merce avec  les  divinités  bienfai- 
santes. 

L'appareil  de  la  magie  théur- 
jjique  avait  quelque  chose  de  sa;;e 
et  de  spécieux.  11  fallait  que  le 
prêtre  tnéurgiquc  fût  irréprochable 
dans  ses  mœurs  ;  que  tous  ceux 
qui  avaient  part  aux  opérations 
fyssent  purs ,  qu'ils  n'eussent  eu 
aucua  commerce  avec  les  feiiimes , 


T  H  E 

qu  ils   n'eussent    point    mangé 
choses  qui  eussent  eu  vie  ,  et  < 
ne  fussent  point  souillés  par  1';;: 
chement    g  un    t;orps    mort.    ' 
qui  voulaient  y   être  initiés  de\ 
passer  par  différentes  é[)reuves  1i 
difficiles  ,  jeûner  ,   prier  ,  vivre 
une  exacte  continence,  se  pui 
par   liivcrses    expiations;    aloi  ~ 
naieitt  les  grands  mystères  où  li 
tait    plus  question  de  méditer  >  ; 
contempler    toute    la    nature  ,    c  ir 
elle   n';;vait   plus    rien,  d'obscur    ,  i 
de  caché  ,  disait-on,  pour  ceux  ijui 
avaic'iitsul.ii  ces  rigoureuses  éprem    ■. 
On  crovait  que  c'était  par  le  p('ii 
de  la  théuàgie  qu'Hercule  ,  J.<- 
Thésée  ,   Castor    et  Pollux  ,  el 
les  autres  lieras  ,  opéraient  ce^  : 
diges  de  valeur   qu'on  admirait    .  .. 
eux. 

Aristophane  et  Pausaiiias  atiii. 
huent  l'inventioii  de  cet  art  à  Or] 
qu'on  met  au  nombre  des  magK 
théurgiijues.  Il  enseignait  conui!  i 
il  fallait  scjrvir  les  dieux  ,  ap|);u~'i- 
leur  colère  ,  expier  les  crimes,  et 
guérir  les  maladies  ;  on  a  encore 
des  hymnes  composés  sous  son 
nom  ,  vers  le  temps  de  Pisisiratc  :  ce 
sont  de  véritables  conjurationsthéur- 
giques. 

Jl  y  avait  une  grande  conforiii:ié 
entre    la    magie    tliéurgique     <  ' 
théoloeie  mystérieuse  du  pa"ani 
cesl-a-oire  ,  celle  qui  concernaii  lo 
mystères   secrets   de  Cérès    de  Sa- 
mothiace,    etc.   La    théurgie   t'i:i!t: 
donc    fort    différente   de    la    y.\ 
goé tique  ou    goétie  ,   où  l'on   i: 
quait  les  dieux  infernaux   et  k 
nies  malfaisants  ;  mais  il  n'était 
trop  ordinaire  des'adonner  en  mti.ie 
temps  à  ces  deux  superstitions. 

Les  formules  théurgiques  a^:::  •■'■ 
d'abord  été  composées  en  bu 
égyptienne  ou  en  langue  chaldé(  i 
Les  Grecs  et  les  Rdinains ,  qui  sVn 
servirent ,  conservèrent  beaucoup  Je 
mots  Acs  langues  originales  ,  qui  , 
mêlés  avec  des  mots  grecs  et  latins, 
formaient  un  langage  l)3rbare ,  inin- 
telligible aux  hommes.  Au  reste,  ii 
fallait  prononcer  tous  ces  termes 
sans    en    omettre  ,  sans  hésiter   cu 


THE 

bésaver ,  le  plus  léger  défaut  (l"nr- 
ticuiation  étant  capahie  de  faire 
luanquer  toute  l'opéraliou  théur- 
gi.nie. 

Thectat,  Theutatès  {  3I\-th. 

^'  ' '.'  ,  nom  sons  lequel   les  Celtes 

ient    la    divinité    connue  des 

^.  v->  et  des  Romains  sous  le  nom 

de   3Iercure. 

Thecth  ,  dieu  des  E^ptiens  , 
qui  ,  selon  Cicéron,  était  îe  même 
que  le  précédent. 

ThÉvathat  (M.  Siani.) ,  frère 
de     Sommona  -  Codom  ,    dieu    des 
Siamois.  Ce  frère  et  ses  sectateurs  , 
n'avant     pu    voir    sans    jalousie   la 
ci..ii-e  et  la   majesté  de  Soiumona- 
111 ,  const>irèrent  s:i  perte  avec 
les    aniiuaux    qu'ils    liguèrent 
aussi  contre  lui  ;  mais  il  remporta 
;  nue    victoire  éclatante.   Cependant 
1  Tliévathal  ,  aspirant  aussi  à  la  di- 
I  vinité  ,  refusa  de  se  sotmiel  tre  ,  et 
'"       j   ime  nouYelle    reliiriou  dans 
!le  il  eu;:agea  quantité  de  rois 
peuples.   Ce  fut  l'origine  d'un 
■ne   qui    divisa    le     monde    en 
\  parties.  Les  Siamois  nous  met- 
tent dans  celui  de  ïhévathat  ,  d'où 
ils   concluent  qu'il  ne  f:tut  pas  s'é- 
tonner qu'étant   ses   disciples  nous 
ignorions  tout  ce  qu'ils  ont  appris 
dei  Sommona  -  Gjdoni ,   et  que  nos 
écritures  soient  remplies  de  doutes 
et  d'ohscurité-i.  Mais  quoique  Tlié- 
vathat  ne  fût  pas  un  vérilahle  dieu  , 
ils  lui  accordent  d  avoir  excellé  dans 
plusieurs    sciences  ,  sur  -  tout    dans 
les    matbéiiiai  qnes    et     la    géomé- 
trie ;  et  connue  nous  avons  reçu  de 
lui  ces  connaissances,  ils  ne  sont  pas 
surpris  que  nous  v   avons  lait   plus 
de  progrès  queux.   Enfin  ,  ce  trère 
impie    fut    précipité    au    fond    de 
l'enfer.  Sommona -Codom   raconte 
lui-même  qu'avant  visité  les  huit 
demeures    infernales  ,    il    recourut 
Thévalhat  dans   la  huitième  ,  c'est- 
à-dire,  dans  lelieuoù  les  plus  grands 
criminels  sont  tourmentés.  II  fait  la 
description   de  son  supplice  :  il  le 
vit    attaché,   à    une    croix    avec  île 
gros    clous  ,    qui   lui   perçaient  les 
pieds  et  les  mains  avec  d  insuppor- 
tâmes douleurs  ;  sa   tële   était   en- 


T  n  I 


66r 


vironnée  d'une  couronne  d'épines  ;. 
son  corps  tout  couvert  de  piaies  ; 
et ,  pour  comble  oe  misère  ,  un  leii 
très  ardent  le  brûlait  sans  le  con- 
sumer. La  pitîé  fit  oublier  h  Som- 
mona-Cotiom  toutes  les  injures  qu'it 
avait  re<"'!es  de  ce  frère  co'^palde. 
11  lui  proposa  d  adorer  ces  trois'' 
mots  ,  Pj'Uttmng  ,  Tliàmang  , 
Sa'.'gfiha/ig  :  mots  s;icrés  et  nivsié- 
rieus  que  les  Siamois  respectent 
beaucoup  ,  et  dont  le  premier  si- 
gnifie Dieu  ;  le  second  ,  parrtie  ou 
verbe  de  Dieu  j  le  troisième  ,  imi- 
tation de  Die».  La  grâce  de  Tlié— 
vathat  fut  mise  à  cette  coii«!ilion  r 
mais,  après  avoir  adoré  les  deux  pre^ 
miers  mots  ,  il  refus;i  d'adorer  le 
troisième  ,  pnrcequ'il  signifie  imil:j- 
tenr  de  Dieu  ou  prêtre  ,  et  que  les 
prêtres  sont  «les  hommes  pécheurs  v 
qui  ne  méritent  pas  ce  respect.  Il 
fut  abandonné  à  son  obstin:îtioa  , 
et  son   châtiment  dure  eni  ore. 

Thic-K*.  C'e^t  le  nom  que  les 
Tuîiquinois  donnent  au  Xaca  àe& 
Japonais  et  au  f  o  des  Chinois.  Cette 
prétendue  divinité ,  dont  le  culte 
s'est  répandu  dans  la  plus  grande 
partie  de  l'Asie  ,  oii  elle  est  adorée 
sous  difl'érents  noms  ,  fit  an  Tun- 
quiu  une  sef  le  très  nonibreuse,  qui 
est  particulièrement  suivie  par  le 
peuple.  Ceux  de  cette  serte  pensent 
que  les  âmes  infidèles  à  Thic-Ka  se- 
ront transportées ,  au  sortir  du  carpSy. 
en  dix  lieux  différents ,  oà  elles 
éprouveront ,  pe  dant  un  certain 
temps  ,  de  cruels  supplices.  Elles  re- 
viendront ensuite  sur  la  terre,  oit 
t=lles  mèneront  une  vie  malheureuse; 
et  lors<pi"el!es  sortiront  de  ce  nou- 
veau corps  ,  elles  retourneront  en- 
core dans  les  dis  enfers  ;  et  ainst 
pendant  toute  l'êlei-nité  elles  passe- 
ront successivement  de  la  mort  à 
l'enfer  ,  et  de  l'enfer  à  la  vie.  Mais 
ceux  qui  auront  accompli  fidèlement 
les  préceptes  de  Thic-Ka  ,  après  un 
certain  nomi.i-e  de  transmigr.itions. 
proportionnées  ù  leur  degré  tl  a- 
\anc-emprit  daiis  I;»  vertu  ,  jouiront 
d'une  félicité  parfaite. 

Thiosé  ,  femme  de  Nisus  ,  mère 
du  Baccbos    que   Cicéron   compte 
1  t   ï 


662  T  H  O 

pour   le  cinquième  ,   celui   qui   ins- 
titua les  Trictérides. 

ThiSBÉ.    y .  PïKAME. 

Thisoa  ,  une  des  nymphes  qui 
avaient  élevé  Jupiter  sur  le  mont 
L}'cée  ,  en  Ar<adie  ,  donna  son  nom 
;i  une  ville  située  sur  les  frontières 
Jes    Parrhasiens.     f^oy.    Hagno  , 

WÉDA. 

i.'I'hoas  roi  de  Leninos,  épousa 
Calliropis  ,  fil'e  d'Otréus  roi  de 
Phryi;ie,  que  quelijues  uns  croient 
être  la  Vénus  mère  d'Enée.  Rac- 
clms  devint  amoureux  de  cette  prin- 
cess'^  ;  et  -ayant  été  surpris  avtc  elle 
dans  un  commerce  de  pa  anterie  , 
dit  Hjgîn  ,  il  sut  app;'.iser  le  mari 
en  lui  faisant  goûter  du  fruit  de  la 
vif;i.e  ,  et  en  lui  apprenant  à  la  cul- 
tiver dans  son  isle.  Le  niytholo£:;ue 
ajoute  qu'il  lui  donna  au.'si  les 
roviiuines  de  Byblos  et  de  Chypre. 
Thoas  fut  père  d'Hypsipyle  :  dans  la 
conspiration  p;énérale  que  formèrent 
les  femmes  de  Leinnos  contre  tous 
les  honmies  de  l'isle  ,  Thoas  fut 
sauvé  par  sa  fille ,  et  obligé  de  re- 
noncer à  son  royaume  de  Leninos  ; 
il  en  trouva  un  autre  dans  l'isle  de 
Chio.  y .  Hypsipyle. 

2.  —  Roi  de  ia  Chersonèsc  Tau- 
rique;  c'est  lui  qui  avait  porté  cette 
loi  barbare  ,  que  tous  les  étrangers 
qui  uJ)orderaient  sur  ses  côtes  se- 
raient in;molés  à  Diane.  Dans  \'Tphi- 
^éni^  eiL  l'auiide  d\/iuripi(/e,TbodS 
condamne  ù  la  mort  Orestc  et  Py- 
lade  ;  mais  il  se  laisse  abuser  par 
les  discours  de  la  prêtresse  ,  qui 
enlève  du  tempi  ,  à  ses  yeux  ,  la 
statvie  de  la  déesse ,  sous  prétexte 
de  la  purifier  dans  l'eau  de  la  mer 
avec  les  deux  victimes.  Ensuite, 
averti  de  la  fuite  d  Iphirénie  avec 
les  deux  Grecs  ,  i\  veut  les  pour- 
suivre ;  mais  Minerve  le  retient  en 
l'avertissant  que  c'était  par  l'ordre 
des  dieux  qu'Iphigénie  retournait 
dans  la  Grèce  avec  la  statue  de 
Diane. l'hoas  s'y  soun-.et  ;  «  car,  dit-il, 
»  les  volontés  d«s  dieux  ne  trouvent 
«  point  de  rebeles.  » 

5.  —  Fils  d'Andrémon ,  roi  de 
Caly  don  ,  conduisit  les  Eloliens  au 
«iège  de  Troie, -sur  quarante  va' s- 


T  H  O 

seaux.  Virgile  le  met  an  nom! 
des  héros  enfermés  dans  le  chc\ 
de  hois. 

4.  —   Un  Troyen  tué  par  M 
nélas. 

5.— Un  des  capitaines  d'Enée,  ti 
par  Halésus. 

6.  —  Un  fils  de  Jason  et  d'Hyp- 
sipyle. 

7.  —  Un   fils   dOrnylion. 

8.  —  Le  père  d'Adonis  et  de 
Myrrha. 

1.  ThoÉ,  nymphe  marine  ,  fille 
de  l'Océan  et  de  Téthys  ,  ainsi  nom- 
niée  de  sa  vitesse.  Rac.  Thoos  ,  vile. 

2.  —Jument  ci'Admète. 

3.  —  Une  des  Amazones. 
Thonit. s.  Centaure  ,   fils  d'Ixicm 

et  de  la    JVue. 

1.  Thoon  ,  Troyen  tué  par! 
Ulysse. 

2.  —  Fils  de  Phenops. 

3.  —  Frère  de  Xanthus  ,  tués  too» 
deux  par  Diomèdc. 

Thoossa  ,  nymphe  dont  Neptune 
eut  Polyphème. 

ThOR    ou    AsA  -  ThOP.  ,   LE  DiEtr 

Thor  ou  Ake-Thor,  l'agu.eThor 
(  M.  Scaiid.  )  ,  premier  né  d'Odinf 
et  de  Frigpa  ,  la  plus  puissante  et 
la  plus  grande  de  toutes  les  divinitësf 
inférieures  ou  des  intelligences  nérs 
de  l'union  des  deux  principes  ,  le 
médiateur  entre  Dieu  et  les  hommes, 
lançait  la  foudre  ;  c'était  lui  qui  ré- 
gnait sur  les  airs  ,  distribuait  les 
saisons  ,  excitait  ou  appoisait  1rs 
tempêtes.  Son  royaume  se  nonmie 
Thrudwanger  (  asyle  contre  la  ter- 
reur. )  Il  y  possède  un  palais  qui  a 
cinq  cents  quarante  salles.  Son  cb;ir 
est  tiré  par  deux  boucs.  II  a  de  phjs 
trois  choses  précieuses  ;  la  première 
est  une  massue  nommée  iniolner , 

3ue  les  géants  de  la  gelée  et  ((-■■■- 
es  montaenes  reconnaissent  qi'; 
ils  la  voient  lancée  contre  eux  ri., 
les  airs  ,  parcequ'il  a  souvent  liri.-é 
de  cette  massue  la  tête  de  leurs 
pères  et  de  leurs  parents.  Le  se- 
cond jovau  qu'il  possède  est  te 
qu'an  nomme  le  baudrier  de  vail- 
laitce  y  lorsqu'il  le  ceint ,  ses  f<jr(  ■  5 
s'augmentent  de  moitié.  Le  tn.i- 
sième,  ce  sont  ses  ga/its  de  fer,  dont 


T  H  R 

il  ne  peut  se  passer  qnand  il  veut 
prendre  le  n!;ii)c}ie  de  sa  massue.  R.e- 
i:ari!é  comme  mie  divinité  fa\oraLie, 
comme  le  protecteur  des  homn^es 
coutic  les  attaques  des  mauvais 
renies  et  des  séants  ,  il  a  souvent 
été  exposé  J  des  prestiges  ,  à  ties 
pièges  ,  à  des  épreuves  ,  à  des  per- 
sécutions du  mauvais  principe  ,  <|ui 
ont  un  grand  rapj)ort  avec  les  tra- 
vaux <î  Hercule,  il  livre  de  temps  en 
temps  de  furieux  co'.nbats  contre  le 
^raud  serpent ,  ce  n^onstre  en£;eudré 
par  le  mauvais  princij>e  et  reiMien)i 
îles  dieux  et  des  hommes  ;  mais  il 
n'en  triompLera  parfaitement  qu'au 
dernier  jour,  lors({u'après  avoir  ,  en 
le  foudroyant  ,  reculé  de  neuf  pas  , 
il  le  détruira  pour  jamais.  31a!S  lui- 
même  doit  tomber  mort  .étoutié  par 
les  (lots  de  venin  que  le  monstre 
Yomira  sur  lui.  Ses  deux  fîis  Mode 
et  Masne  lui  survivront  ,  et,  après 
la  destruction  du  monde  par  le  feu  , 
habiteront  de  nouveau  les  plaines 
d'Ida.  On  reprcsensait  Tlior  à  la 
gauche  d'Odin  sou  père  ,  une  cou- 
ronue  sur  la  tète  ,  un  sceptre  dans 
une  main  ,  une  massue  dans  l'autre. 
Quelquefois  on  le  peij;nait  sur  un 
char  traîné  par  deux  bouts  de  I  ois 
avec  un  frein  d'arijent ,  et  la  tète  cou- 
ronnée d'étoiles.  C'ésarïa  confondu 
avec  Jupiter  ;  mais  Tlior  paraît  avoir 

flus  de  rapports  avec  le  Slithras  des 
erses   ou  le  Sulcil.   f  oy.   Juul. 
Edifia. 

Thoramis,  le  Jupiter  des  anciens 
Bretons. 

Thoratès  ou  Thornax  ,  surnom 

\puilon. 

Ihoth  ,  Thoys  ,  Thoyt.  T'^oy. 

1  tUTATÈS. 

I.  TaoDS  ,  prijice  Iroven  ,  de  la 
famille  de  Priam  ,  tué  au  siège  de 
Troie. 

•'..  —  Nom  d'un  chien  d'Acléon  ; 

-i-à-dire  ,    léger  à  la  <:t>nr.>e. 

I.  Thoxée  ,  lils  d'Eurvtus,  et 
fièie  d'Iole. 

3.  —   Fds  de   Tliestiu*. 

ÏURACE  ,  grande  co:itrée  de  l'Eu- 
rope, à  laquelle  une  fenmie  nommée 
Tfiracia  donna  son  nom. 

TuK^CKs  ,  gladiateurs  qui  étaient 


T  H  U  f/^3 

armés  d'une    espèce   de    cimeterre 
thrace. 

1.  Thracia  ,   fiile  de  Mars. 

2.  —    Fil'e  dp  Titan. 

5.  —  Fille  de  rOtéi.,jet  de  Par- 
lliéuopc. 

I .  Thrasius.  .^pollodure  raconte 
qu'Hertule  ,  après  avoir  tué  Aiitée, 
/'ass;i  en  Esvpte  où  réi.iait  Pujiris, 
(ils  de  IVeptunc  et  de  Lvsianusse  , 
lequel ,  par  l'ordre  d'un  oracle,  sa- 
crifiait tous  les  étrangers  à  Ju- 
piter. Depuis  neuf  ans  la  récolte 
étant  mauvaise  ,  il  vint  de  Cbvpre 
un  devin  nommé  Thrasius  ,  qui 
déclara  que  cette  calamité  ces-erait 
pourvu  qu'on  sacrifiiit  tous  les  ans 
un  étranecr  à  Jupiter.  Eusiris  en 
crut  le  proj.hèle  ,  coiiimeiiça  par 
lui.'tcontitiua  défaire  subir  le  ii'.èîiie 
sort  à  tous  les  étrangers  ,  jusfjii  à 
Hertu'e,  qui  ,  tonduil  aux  autels 
chargé  de  fers.  Irisa  ses  liens,  saisit 
Pusiris  avec  Iphidaine  son  fils  ,  et 
Cholber  son  héraut ,  et  les  immola 
tous  sur  le  même  autel. 

K  TuRASYMEDÈs  ,  Un  dcs  fils  <!e 
Nestor. 

1.  —  Un  chef  lycien ,  tué  par 
Patnjtle. 

TfiP.Ax  ,  fils  de  Mars  et  de  Né- 
rièiie  ,  donna  aussi  son  nom  à  la 
Thrace  ,  suivant  quelrpies  auteurs. 

Threicius  Sacerdos,  Orphée  , 
parcequ'il   demem^ait  en  Thrace. 

I'heissa  ,  .snrnoni  dOpis,  p;;rce- 
qu'elle   était  de   Thrai  c.   /  irg. 

ThrÉsippe  ,  fils  d  Hercule  et  de 
Panope. 

TuMAiîBDS  ,  un  des  surnoms  de 
Bacrhus. 

Thbies  ,  les  trois  nymphes  nour- 
rices d'Apollon. 

Thrio  ,  fête  grecque  en  l'hon- 
neur d'Apoll'jn  ,  dérivée  peut-être 
du   mot  précédent. 

Thx  lÉ  ,  isle  que  les  anciens  re- 
gardaient comme  l'extrémité  du 
monde.  On  croit  que  c'est  l'Islande  ; 
d'autres  y  ont  cru  reconnaître  l'isle 
de   Féro. 

Thuras  ,  THURirs  ,  surnoms  d« 
Mars,  qui  marquent  son  impétuosité 
dans  les  comI;ats. 

Tklssss    {  m.  Ceh.) ,  nom  qne 
Tt  ^ 


664  T  H  Y 

les  Gaulois  donnaient  à  leurs  Sntyres, 
et  que  les  pères  de  l'église  expri- 
maient en  latin  par  Dusii. 

TuYA  ,  une  des  maîtresses  d'Apol- 
lon. 

Thyei.i'^\  une  des  Harp^ies. 
Thy.  llies  ,  lètcs  en  1  honneur  de 
Venu?  qu'on  invoquait  dans  les  orages. 
Rac.  Thuella  ,  tempête. 

Thyeste,  filsde  Pélops  et  d'Hip- 
podamie  ,  dévoré  par  une  ambition 
que  secondait  un  naturel  féroce   et 
porté  au  crime,  ne  pouvait  soutenir 
que  les  états  de  Péljps  devinssent  le 
partage  d'Atrée  ,  son  aîné.  Le  J/on- 
heur  de  l'empire  et  la  prospérité  de 
la  tainille  étaient  aitacliés  à  la  pos- 
session d'un  liéiier  qui  avait  une  toi- 
son d'or ,  et  que  Mercure  avait  donné 
à  Pélops  :  Tiiveste  ,  par  ses  artiiices, 
parvint  à  l'enlever.  A  celle  injure  il 
avait  ajou  é  le  plussauplant  outrai;e  , 
en  corrompant  Erope ,  i'emme  d'A- 
trée, et  fille  d'Eurjsthée,  roi  d'Ar- 
pos.  II  se  déroba ,  par  la  fiiite  .   à  !a 
lurr  nr  de  son  frère  j    mais  il  ne  put 
emmener  ses  enfants,  et  il  avait  iout 
à  craindre  pour  eux.  Il  fit  taire  ,  par 
ses  amis  ,  des  propositions  pour  ob- 
tenir son  retour  ;  et  Atrée  ayant  ieint 
de  s'v   prêter   pour  rendre  sa  ven- 
peance  plus  cruelle  et  pins  éclatante  , 
Tin  este  revint  au.;  rès  >!e  lui,  et  fut 
trompé  par  les  jp[>arences  d'une  vraie 
reconciliation.   Atrée  avait  ordonné 
un  repas  solemnel  où.  les  deux  frères 
devaient    se    jurer  une  amitié   réci 
proque  ;  mais  Atrée,  ayant  fait  épor- 
per  les  enfants  de  Thyeste  ,    les  fît 
couper   par    morceaux  ,    et    on    les 
servit  à  leur  pioprepère.  Lorsqu'à  la 
iin  du  repas  on  fit  aux  dieux  les  liba- 
tions ordinaires,  les    deux   frères  se 
proinir':nt ,  en   prenant  le  ciel  à  té- 
moin ,  un  oubli  de  tout  le  passé  ;  et 
alors  Thyeste  avant  demandé  à  voir 
ses  enfants  pour  les  embrasser ,  Atrée 
fît  apporter  dans  un  bassin  leurs  tètes , 
leurs  pirds  et  leursmains.Oadit  que 
le    soleil    se    ca<ha    pour   ne    point 
éclairer  une  action  si  barbare. 

Thyeste  ,  transporté  de  râpe  ,  ne 
respirait  que  la  vengeance,  et  trouva 
dans  un  fils  qui  lui  restait  un  instru- 
ment propre  à  le  bien  servir  :  il  était 


T  H  Y 

né  d'un  commerce  incestueux  ;  cf 
pour  cacher  l'opprobre  de  sa  nais 
sauce  ,  le  père  1  avait  fait  expos» 
dans  un  Jiois  pour  être  la  pâture  di  - 
oiseaux  de  proie.  Lu  berper  qui  I. 
trouva  le  fit  nourrir  par  ime  chèvre  - 
ce  qui  lui  lit  donner  le  nomd'Epistlie  . 
du  mot  erec  qui  sipnitie  chèvre.  1  ' 
fut  dans  la  suite  secrètement  re- 
connu par  son  père  ;  et  ce  fils ,  qui  no 
dénier. tait  point  son  oripine,  s  étant 
chargé  de  faire  mourir  Atrée,  prit 
le  temps  d'un  sacrifice  pour  1  assas- 
siner. Thyeste,  après  ce  meurtre, 
monta  sur  le  trône  d  Ari;os.  Apa- 
inemnon  et  Ménélas  ,  ses  neveux  , 
se  retirèrent  chez  Œuée,  roi  d'CL- 
clialie  ,  qui  les  maria  aux  deux  filles 
de  Tyndarc ,  roi  de  Suarte  ,  Cly- 
temnestre  et  Hélène,  soeurs  de  Castor 
et  Pollux.  Avec  le  secours  de  leur 
beau-père  ,  ils  marchèrent  contre 
Thyeste  :  mais  il  ne  les  attendit  pas  ; 
et  poiu-  se  soustraire  au  juste  châti- 
ment de  ses  neveux,  il  se  sauAa 
dans    l'is'e  de  Cythère. 

Thyestiadès  ,  Egisthe ,  fils  de 
Thyeste. 

'J'hyia,  fête  de  Haccbus,  qui  se 
célébrait  à  Elis.  Les  Eléens  ont  une 
dévotion  particulière  .^  Pacchus  ,  dit 
Pausanias  dans  ses  Elùujues  :  ils 
disent  que  le  jour  de  sa  fête ,  ap- 
pelée Thyia  ,  il  daigne  les  honorer 
de  sa  présence  ,  et  se  trouver  en 
personne  dans  le  lieu  où  el'C  se  cé- 
lèbre. En  effet  ,  les  prêtres  du  dieu 
apportent  trois  bouteilles  vides  dans 
sa  chajielle,et  les  y  laissent  en  pré- 
sence de  tous  ceux  qui  y  sont,  Eléens 
ou  autres  :  ensuite  ils  en  ferment  la 

f>orte  ,  et  mettent  leur  cachet  sur 
a  serrure  ;  permis  à  chacun  d'en 
faireautant.  Le  lendemain  on  revient, 
on  reconnaît  son  cachet  ,  on  entre  , 
et  l'on  trouve  les  trois  bouteilles 
pleines  de  yin. 

Thyiades,  surnom  qu'on  donnait 
aux  Bacchantes  ,  parceque  dans  les 
fêles  et  les  sacriuces  de  Ba(  chus  , 
elles  s'agitaient  comme  des  furieuses, 
et  couraient  comme  des  folles.  Ces 
Thjiades  élaient  quelquefois  saisies 
d  enthousiasme  ou  vrai  ou  simulé  , 
qui  les  poussait  même  jusqu'à  la  lu- 


T  H  Y 

iTur  ;  ce  qui  r^  diminuait  en  rien  le 
re>j>ect  du  peuple  à  leur  égard . 

Les  Eiéen^  nvaientuneconipaenie 
de  CCS  fennnes  consacrées  à  Bacchu» , 
qu'on  appelait  les  Seize  ,  parce- 
qnViles  étaifut  toujours  en  ce 
iiièuie  nombre. 

Thyias,  fille  de  Castalius  ,  enfant 
de  la  Terre  ,  fut  la  première  honorée 
du  sacerdoce  de  Biicchus,  dit  Pau- 
sttiiias,  et  qui  cék'ijra  le»  Ori/^'s  en 
TLonneur  de  ce  dieu  ;  d'où  il  est 
aiTivé  que  toutes  les  feuunes  qui , 
éprises  dune  sainte  ivresse  ,  out 
voulu  depuis  pratiquer  les  mêmes 
cérémonies  ,  ont  été  appelées  de  son 
nom  Thyiades.  C'est  d'Apcllon  et 
de  cette  Th}  ias  qu'est  né  Delphus  , 
doù  la  ville  îie  Delphes  a  pris  sa  dé- 
nomination. 

Thyiases.  On  appelait  ainsi  les 
danses  que  faisaient  les. Bacchantes 
en  riionneur  du  dieu  qui  les  agitait. 
Il  V  a  d'anciens  monuments  qui  nous 
représentent  les  gestes  et  les  contor- 
sions affreuses  qu'elles  faisaient  dans 
leurs  danses.  L'une  paraît  un  pied 
en  l'air  ,  haussant  la  tête  vers  le  ciel , 
ses  cheveux  épars  et  négligés  flottant 
au-delà  des  épaules  ,  tenant  d'une 
main  un  thyrse  ,  et  de  l'autre  une 
petite  figure  de  Bacchu*  Due 
autre  plus  furieuse  encore  ,  les  che- 
veux épars  et  flottants ,  le  corps  à 
demi  nu,  dans  la  plus  violente  con- 
torsion ,  tient  une  épée  d'mie  main  , 
et  de  l'autre  la  tète  d'im  homme 
qu'elle  vient  de  couper,  f'ojr.  Bac- 
chantes. 

Thïies  ,  fête  de  Bacchus  ho- 
noré par  les  ïhyiades. 

Fhïmber  ,  fils  de  Daucus  et  frère 
Laride,  avec  le<juel  il  avait  une 
parfaite  ressemhlance  ,  fut  tué  ainsi 
que  lui  par  Pallas  ,  fils  d'Evandre, 
I.  ÏHYMBR-Eis,  surnom  que  f'^ir- 
V-    donne   à    Apoll'.w ,   parcequil 
;t  honoré  à  Tlivmhra,  ville  de  la 
-lide  :  ce  fat  dans  ce  templequ'A- 
I  iiiLe  fut  tué  en  trahison  par  Paris. 
■2.  —  Chef  troyen  tué  par  ^  Usse. 
3.  —  Autre  guerrier  tro;, en  ,  qui, 
dans   l'Enéide,  fait  touibcr  Osiris 
sous  ses  coups. 


T  H  Y 


Go5 


Thymbris  ,  maîtresse  de  Jupiter  , 
et  mère  de  Pan. 

Thymèles,  chansons  en  l'honneur 
de  Bacc.ius.  Ce  nom  était  dérivé 
d'une  baiadine  de  ce  nom ,  qui  fut 
agréable  à  DoTiilien. 

1.  Thymétès,  fils  de  Laomcdon, 
pour  se  venger  de  Priam  qui  avait 
fait  périr  sa  femme  et  son  fils  ,  per- 
suada aux  Troyens  de  recevoir  dans 
leurs  murs  le  cheval  de  Ixiis. 

•5.  —  Chef  troyen  tué  par  Tnmus. 

Thykmes,  fêtes  où  les  pêcheurs 
sacrifiaient  des  thons  à  Neptune. 
Kac.  ThyntioS  ,  thon. 

î .  THYON.Eus.surnom  de  Bacchus, 
pris  de  -son  aïeule  ou  de  sa  mère. 

2.  —  Un  des  fils  que  Bacchus  eut 
d'Ariane.  Ce  jeune  homme  ,  ayant 
volé  un  bœuf  et  se  voyant  poursuivi 
parles  bergers,  implora  le  secours  de 
sonpère,quilnidonnarapparcnceduji 
chasseur,  et  au  bœuf  celle  d  un  cert. 

1.  Thyosé,  mère  de  Scmélé  et 
aïeule  de  Bacchus. 

2.  —  Nom  sous  lequel  Sémélé  fut 
mise  par  Jupiter  au  rang  des  déesses, 
selon  Ovide  ,  après  que  son  fils  leut 
retirée  des  enfers. 

'I'hyotès  ,  un  prêtre  des  Cabires 
dans  l'isle  de  Samothrace. 

Thyrevs  ,  surnom  d'Apollon  , 
comme  présidant  aux  portes.  Bac. 
Thyra  ,  porte.  On  mettait  ses  au- 
tels devant  les  portes,  pour  marquer 
qu'il  est  le  maître  de  l'entrée  et  de 
la  sortie.  De  là  ,  des  mythologues 
ont  prétendu  qu'Apollon  et  Diane 
étaient  les  mêmes  que  iànviS.Aulug. 
V.    Ar.YiEUS  ,  Trivia. 

f.  Thyrée,  fils  d'Œnée  roi  de 
Calydon.  , 

3.  —  Fils  de  Lycaon  roi  d  Ar- 
cadie. 

ÏHYRSE.  C'était  une  lance  on  un 
dard  enveloppé  de  pampres  de  vigne 
ou  de  feuilles  de  lierre  qui  en  ca- 
chaient la  pointe.  On  dit  que  Bac- 
chus et  son  armée  le  portèrent  dans 
les  guerres  des  Indes  pour  tr^mper 
les  esprits  sra'siers  des  Indiens  qui 
ne  connaissaient  pas  les  armes.  C  est 
de  là  qu'on  s'en  servait  dans  les  fêtes 
de  ce  dieu.  Phoruiitus  donne  au 
thvrse  une  autre  crigine.  «Le  thyrse, 


me  T  I  B 

tlit-il  ,  est  donné  à  Bacehus  et  aux 
Baccliaules  pour  marquer  que  les 
grands  buveurs  ont  l,esoin  d'un  bùton 
pour  se  soutenir  lorsque  le  vin  leur  a 
trouhlé  la  raison.»  Les  poètes  attri- 
buaient au  thyrse  une  vertu  surpre- 
nante. «  Une  Bacchante  ,  dit  Iiuri- 
»  pide ,  avant  frappé  la  terre  avec 
»  le  thyrse  qu'elle  portait,  il  en  sortit 
»  sur-le-champ  une  fontaine  d'eau 
"  vive;  et  une  autre  fit  jaillir  de 
»  la  même  manière  une  source  de 
»  vin.  »  Souvent  au  haut  du  thyrse 
on  voit  une  poninie  de  pin  avec  des 
ruhaus. 

Thyrxéus.  a  Cyanée,  en  Lycie, 
il  y  avait  un  oracle  d'Apoilon-Thyr- 
xéus  ,  fort  universel  ;  car ,  en  ref:ar- 
dant  dans  une  fontaine  consacrée  à 
ce  dieu  ,  on  y  voyait  représente  tout 
ce  qu'on  avait  envie  de  savoir. 

'l'iARE,  ornement  de  tète  autre- 
fois en  usage  chez  les  Perses  ,  les 
Arméniens  ,  les  Phrygiens  ,  etc.  , 
c|ui  servait  aux  princes  et  aux  sacri- 
ficateurs. 

ïi.ASA  ,  fille  du  fleuve  Eurotas. 

TiBALAKG  (  M.  Iiid.  ),  fantômes 
que  les  naturels  des  Philippines 
croient  voir  sur  la  cime  de  certains 
vieux  arhrcs  ,  dans  lesquels  ils  sont 
persuadés  que  les  âmes  de  leurs  an- 
cêtres ont  leur  résidence.  Ils  se  les 
figurent  avec  une  taille  gigantesque  , 
de  longs  cheveux  ,  de  petits  pieds  , 
des  ailes  très  étendues,  et  le  corps 
peint.  Ils  reconiiaissent ,  disent-ils  , 
leur  arii\-l;e  par  l'odorat.  Rien  n'égale 
leur  resjiect  superstitieux  pour  ces 
vieux  arhres ,  et  aucune  offre  ne 
pourrait  les  déterminer  à  les  couper. 

Tibériades  ,  nymphes  que  les 
poètes  supposaient  habiter  les  Lords 
du  Tibre. 

TiBÉRiNirs  ,  fils  de  Capétus  ,  fut 
un  des  rois  d'Albe.  Il  se  noya  dans 
TAIbuIa  ,  auquel  cette  aventure  fit 
donner  le  nom  de  ïibre.  Romuius  le 
mit  au  rang  des  dieux  ,  et  on  le  re- 
garda comme  le  génie  qui  présidait 
au  fleuve. 

Tibéris.  V.  TibÉrincs. 

Tibre  ouTyere,  fleuve  qui  baigne 
les  murs  de  Rome.  Il  est  personnifié 
sur  les  monuments  et  les  médailles 


T  I  C 

I  sons  la  figure  d'un  vieillard  cou- 
ronné de  lleurs  et  de  fruits,  à  deuii 
couché  ;  il  tient  une  corne  d'aboii- 
dancc  ,  et  sappuie  sur  une  lou\c  , 
auprès  de  laquelle  sont  Rémus  <  t 
Rumulus  enfants.  C'est  ainsi  qii.ii 
le  voit  représenté  dans  ce  beau 
grouppe  de  marbre  copié  sur  l'ai:- 
ti((ue  ,  qu'on  voit  au  jaidin  des  Tui- 
leries. On  lui  a  donné  un  aviio;i  , 
pour  désigner  qu'il  est  navigabie  et 
(a\orable  au  commerce.  La  corne 
d'abondance  marque  la  fertilité  du 
pays.  Au  lieu  de  la  couronne  de  lleui  s 
et  de  fruits,  le  Tibre  ,  sur  les  mé- 
dailles rouiaines,  en  aune  de  laurier, 
syndjole  des  victoires  que  les  Romam s 
avaient  reuiportées  sur  tous  les  peu- 
ples de  la  terie. 

TiBUR  ,  ancienne  ville  d'Italie, 
près  de  Rome  ,  aujourd'hui  nommée 
Tivoli.  Stace  la  compte  au  nombre 
des  quatre  lieux  où  Hercule  était 
principalement  honoré,  savoir,  I\  é- 
mée  ,  Argos,  Tibur,  et  Gadès.  C'est 
pour  cela  qu'elleest  surnomniéeZfe;- 
ciilea  ,  ville  d'Hercule.  Le  temple 
de  Tibur  était  magnifique  ;  c'était 
l'un  de  ceux  où  l'on  gardait  les  plus 
beaux  trésors.  Auguste  dans  ses  be- 
soins en  tira  de  fortes  sommes  ainsi 
que  de  plusieurs  autres  temples ,  qu"il 
promit  de  rendre  avec  usure.  Suivant 
le  même  Stace,  on  allait  consulter 
le  sort  dans  le  temple  de  Tiljur.  Les 
sorts  de  Préneste  pourraient  bien 
quitter  leur  place ,  dit-il ,  et  se  trans- 
porter à  Tibur  ,  s'il  n'y  avait  déjà 
d'autres  sorts  au  temple  d'Hercuie. 

TiBURNUS,  Tiburtus,  fils  d'Hcr- 
ru'e  ,  et ,  selon  d'autres  ,  l'ainé  des 
fi's  d'Amphiaraus  ,  fondateur  de  ia 
ville  de  Tibur,  eut  ,  dans  le  temple 
d'Hercule  ,  une  chapelle  où  on  lui 
rendait  des  honneurs  particuliers. 

TicAN  {3/.  Chili.  )  ,  divinité  chi- 
noise qui  répond  au  Pluton  des  Gre(  s 
et  des  Romains.  L'idole  qui  la  repré- 
sente est  placée  sur  un  autel ,  selon 
la  coutume  ,  au  milieu  de  la  pagode. 
Elle  est  toute  dorée,  tient  un  sceptre 
à  la  nmin  ,  et  porte  une  couionne 
magnifique.  Huit  autres  petites  idoles 
aussi  dorées  ,  et  qui  sont  comme  ses 
ministres,  lenvironuent.  Aux  deux 


I  I  c 

eôt''!=  de  l'autrl  on  voit  deux  tahles  ; 
sur  chacune  s^nt  placées  cinq  idoles 
qui  représenU  iil  des  juges  infern;iux. 
Ce    qui   les  fait    reconnaître  ,   c'est 
qu'ils  soût  peints  ,  eur  les  murailles, 
asiis  sur  leurs  triJ  unaux.  et  exerçant 
leurs  fonctions.   Auprès  d'eus   sont 
des   diables    d'une    forme  hideuse , 
<pii  se   tiennent   prêts  à  mettre   les 
sentences  en  f  xt^cuiion.    Le  premier 
jupe  examine  les  hommes  présentés 
à   son    tribunal  ,    et    découvre  ,   au 
moven  d"un  miroir,  leurs  bonnes  ou 
ni:ii!<.  aises   actions.    Ib  sort  ensuite 
conduits  devant  les  autres  juecs,  qui 
leur  distribuent,  selon  leurs  mérites , 
le^  châtiments  ou  les  réconjpenses. 
L' n  de  ces  juges  est  chargé  des  âmes 
d'p^'inéeà  à  pas>er  dans  d'autres  corps, 
.oit  tm   picbeur  nus  avec  tous 
:  imes  dans  le  bassin  d'une  grande 
"•e  ;  dans  l'autre  sont  des  livres 
renferment   àes   prières  et    des 
jues  de    dévotion.   Ces    livres 
nt  un  poids  équivalent  à  celui 
I  rimes  du   pécheur  ,    qui  ,   par 
■iven  ,  évite  le  chàtiuie 't.  Sur 
-luniillcs  sont  aussi  représentés 
lei  divers  lourmenls  qu'on  fait  souf- 
frir aux  criminels.  Les  uns  sont  pré- 
>.'•■;   dans  des  chaudières  d'huile 
!jnte  ;  les  autres  sciés  en  deux 
I  )upés  par  morceaux.  Ceux  -  ci 
étendus   «ur  un  gril  ardent  et 
i-  à  petit  feu  ;   ceux-là  sont  la 
proie  de  chiens  dévorants.    On  re- 
marque, au  milieu  de  ces  effniyantes 
peintures ,    un  fleuve  sur  letiuel   il 
y  a  deux  ptints  ,  l'im  d'or  ,  l'autre 
-ent.   Ils  servent  de  passage  aux 
-  de  bien  qtii  vont  prendre  pos- 
.       v;n  de  la  féiicité  qui  leur  est  des- 
tinée. Ils  portent  en  main  des  espèces 
do  lettres  ou  de  certifîcals   que   les 
prêtres  leur  ont  donnés  pour  rendre 
témoignage  de  leurs  bonnes  oeuvres  ; 
e!  les  bonzes  les  conduisent  dans  le 
séjour  du  bonheur.  Plus  loin,  on  dé- 
couvre le  triste  séjour  des  diables  et 
des  serpents  ;  ou  les  v  voit  s'agiter 
au  milieu  des  flammes.  Cette  affreuse 
demeure  est  fennée  par  deux  portes 
d'airain  ,  sur  lesquelles  on   lit  cette 
inscription  :  Celui  (fui  priera  mille 
fois  devant  cet  autel  sera  déiivré 


T  I  G  667 

de  ses  peines.  A  l'entrée  est  repré- 
senté un  lK)nze  qui  relire  sa  mère  , 
malgré  les  violents  efforls  des  diaides 
qui  veulent  la  retenir  ;  artiCce  des 
boDzes ,  qui  vendent  persuader  par-là 
qu'ils  peuvent  délivrer  lésâmes  des 
tourments  de  l'enfer. 

TiEDEBAiK  (  >/.  Jap.  )  ,  divinité 
japonaise.  On  la  voit ,  dans  le  temple 
d  Osaica  ,  représentée  avec  la  tète 
dun  s;inglier.  Une  couronne  d'or 
éiincelante  de  pierreries  orne  cette 
tête  hideuse.  Elle  a  quatre  brr^ 
et  autant  de  mains  :  dans  l'une  elle 
tient  un  sceptre;  elle  a  dans  l'autre  la 
tète  d'un  dragon  :  la  troisième  main 
porte  un  cercle  d'or  ,  et  la  quatrième 
porte  une  fleur.  L  idole  tout  en- 
tière n'est  qu'or  et  que  pierreries.  EUIe 
foule  aux  pieds  un  monstre  afVrenx., 
tel   qu'on  dépeint  le  di:ible- 

TiEN  (  M.  Chin.  )  ,  le  ciel  suprême 
et  universel  que  les  Chiuoisîionoi-ent 
scus  ce  nom  et  sous  celui  de  Chang- 
Ti. 

TiEN-Sr  (  M.  Chin.) ,  célèbre  per- 
sonnage chinois  qui  se  distingua  pen- 
dant sa  vie  par  son  habileté  surpre- 
nante dans  tons  les  arts ,  et  cpi  est 
adoré  comme  une  divinité  dans  le 
rovaume  de  Tunquin.  Ou  l'invoque 
dans  toutes  les  circonstances  impor- 
tantes ,  çiais  principalement  lors- 
fp'on  met  un  enfant  en  apprentissage 
pour  quelque  métier  que  ce  soit. 

TiERTi  M  (  M.  Inii. } ,  eau  sacrée 
dont  se  servent  les  brahmines.  f^. 
Salagrimak. 

TiGisis ,  fils  d'Hercide. 

1.  Tigre  ,  fleuve  de  l'Asie,  qui  a 
sa  scnrce  dans  la  grande  Arménie. 
Ou  le  représente,  ainsi  qtie  les  autres 
fleuves  ,  appuyé  sur  son  urne  ;  mais 
on  fui  donne  un  tigre  pour  le  dis- 
tinguer. 

Ti.  —  Ce  cruel  animal  aocompa.î^ne 
assez  souvent  les  monuments  de  Bac- 
chus  et  de*  Bacchantes.  Le  char  de 
Bacchus  est  ordinairement  traîné  par 
des  tigres  :  quelquefois  on  voit  des 
tieres  aux  pieds  des  Bacchantes , 
apparemment  pour  caractériser  la 
fureur  dont  elles  étaient  agitées  , 
ou  pour  marquer  que  l'excès  du  vin 
rend  furieux.  C'est  latlriJ'ul  de  la 


668  T  I  ?.I 

colère  et  le  syniLoIe  Je  la  cmauté.    ' 
Du  titre  qui  déchire  un  cheval  était 
chp7.  les  Egyptiens  l'iniafie  de  la  ven- 
géaiice  la  plus  cruelle,  p^ .  Bacchls, 
AûmÈte. 

TiKQuoA  (  M.  Afr.  )  ,  nom  de 
1  Etre  snprème  ,  suivant  les  Hot- 
teutots. 

TiMANDRA  ,  fille  de  Léda  et  sœur 
de  CI  )  t<  iiinostre  ,  épousa  ELliénius  , 
roi  d'Arcadie,  petit-lils  de  Céphée, 
et  lut  l'aïeule  d'£\andre. 

'liMAME  de  Ciéoue  avait  une 
statue  parnii  les  héros  d'Olyuipie 
pour  avoir  ren)porté  plusieurs  lois  îe 
pr:x  ou  Pancrace.  Il  (init  ses  jours 
a  Miienianièie  extraordinaire. Il  avait 
<|uitté  la  profession  u'athiète  à  cause 
oe  ~on  grand  âge  ,  mais  {tour  conser- 
ver ses  forces  p;;r  un  exercice  conve- 
nai  le,  il  tirait  (ie  Parc  tous  les  jours, 
et  son  arc  était  fort  diniciieà  manier, 
lïtmit  ohligé  de  faire  un  vojage  ,  il 
interrompit  quelque  temps  cette  ha- 
Jjitude  ;  (juaiid  il  voulut  la  reprendre, 
son  arc  ie  refusa  à  ses  efforts ,  il  n'eut 
JjIus  la  force  de  s'en  servir  ;  ne  se 
retrouvant  plus  lui-même  ,  il  en  eut 
tant  de  déplaisir  qu'il  alluma  un  bû- 
cher et  s'y  jeta. 

ÏXMANTHE  ,  peintre  fameuK  qui , 
dans  un  tahleau  du  sacrifice  d'Iphi- 
géi.if  ,  après  avoir  donné  à  ses  per- 
sonnages les  traits  de  la  plus  vive 
douleur ,  n'eu  trouvant  point  d'assez 
foîts  pour  Agamemnou  ,  lui  mit  un 
Toi  le  sur  le  visatre. 

TiMARATE  ,  une   des  trois  vieilles 

3ui  présidaient  à  l'oracle  de  Jupiter 
e  Dodone.  Elles  fiu"ent  changées  en 
colomhes. 

TiMÉsics,  ou  TimÉsias  ,  citoyen 
de  Clazomène  :  il  avait  rendu  à  sa 
patrie  de  si  utiles  services  qu'il  y 
scqnit  une  autorité  presque  sans 
Jiornes.  11  croyait  son  crédit  foudc  sur 
TaniDur  de  ses  sujets  ,  et  n'aurait  ja- 
mais deviné  (ju'i!  leur  fût  odieux,  si 
le  hasard  ne  le  lui  avait  pas  appris.  En 
passant  par  un  endroit  où  des  en- 
fants jouaient  aux  osselets,  il  les  en- 
tendit parler.  Il  s'agissait  de  faire 
sauter  un  osselet  hors  du  trou  :  la 
ciiose  [taraissait  si  nial-aisée  que  la 
plupart  de  ces  epfnnts  dirent  qu'elle 


T  I  Pf 
ne  se  ferait  pas;  mais  celui  quidevn' 
jouer  en  jugea  autrement.   «  Plut 
»  Dieu, dit-il, quejelisse sauter  la  coi 
»  vcliedeTiniésius  connue  je  ferai  sa!' 
»  tercet  osseleti  »  Timésius  ne  douta 
plus  (ju  il  ne   fût  singulièrement  haï 
dans  la  ville;  et,  de  retour  chfz  lui , 
i!  raconta  le  tout  à  sa  femme ,  et  sor- 
tit lie  Clazomène.  Avant  de  prendre 
aucun  parti,  il  alla  consulter  l'orat  l'^- 
s  il  ferait  hien  de   conduire  une  ct'- 
lonie  :  Cherchez,  répondit-on  ,  des 
essaims  d'abeilles  ,  et  vous  aurez, 
abondance  de  gue'f'cs.  Ce  qui  se 
vérifia  ;  car  ayant  conduit  une  co- 
lonie de  Clazoniéniens  dans  la  Thrar  ■ 
pour  rehàtir  Ahdère  ,  il   n'eut    [ 
la  satisfaction  de  voir  son  établis-' 
inent    achevé  ,    et  les  Thraces  l'en 
chassèrent.  Cent  ans  aj)rès,  les  Téiens^ 
obligés  d'abandonner  leur  ville  ,   se 
transplantèrent  à  Abdère,  et  surent 
s'y  maintenir.  Ils  conservèrent  pour 
ïiniésius  tant  de  respect  qu'ils  l'ho- 
norèrent toujours  coiniiie  un  demi- 
dieu  ,  et  lui  consacrèrent  des  nionu- 
inents  héroïques. 

Timidité.  {Iconoh)  Elle  se  re- 
présente sous  l'embième  d  un  jeune 
homme  pâle  et  sans  expérience  ;  sf  s 
genoux  lléchisstnt  sous  lui.  Il  a  des 
ailes  aux  pieds  ,  et  un  lièvre  pour  at- 
tribut. (Jtto  V  enius  l'a  désignée  par 
un  enfant  qui  joint  les  maies  et  q;^' 
porte  sur  la  tète  un  lièvre,  symlii 
de  la  peur.  Le  daim  est  aussi  regai' 
comme  un  symbole  de  faiblesse  et  'ie 
timidité. 

Timor,  dieu  de  la  crainte  ;  on  le 
distinguait  de  Pavot: 

TiMoKiE  ,  déesse  particulièrement 
adorée  par  les  Lacédémoniens. 

TI^'AGOGO  (  M.  Ind.  )  ,  pagode 
près  de  laquelle  M  aidez  Pinte  place 
une  scène  curieuse  de  pénitence  : 
«  Nous  vîmes,  dit-il ,  une  infinité  de 
»  balances  suspendues  à  des  verges 
»  de  lironze  ,  où  se  faisaient  peser 
»  les  dévots  pour  la  rémission  de 
»  leurs  péchés  ;  et  le  contre-poids 
»  que  chacun  mettait  dans  la  ba- 
»  lance  était  conforme  à  la  qualité 
»  de  ses  fautes.  Ainsi  ceux  qui  se  re- 
»  prochaient  d?  la  gourmandise  ,  ou 
:>  d  avoir  passé  l'année  sans  aucuae 


T  I  R 

»  abstinence  ,  se  pt^cient  avec  du 
»  miel  ,  du  sucre  ,  des  œufs  et  du 
»  beurre.  Ceux  qui  s'étaient  livrésaux 
»  pLisirs  sensueis  se  jjesaient  arec 
»  du  coton  ,  de  la  plume,  du  drap, 
»  des  parluQis  et  du  vin.  Ceux  tjui 
»  avaient  eu  peu  de  charité  poiu'  les 
»  pauvres  se  pesaient  avec  des 
»  pièces denioni.aie  ;  les  paresseux , 
»  avec  du  b<^is,  du  riz  ,  du  char- 
»  bon ,  des  bestiaux  et  des  fruits  ; 
»  lesoreueilieux .  avec  du  poissou  soc , 
»  des  balais  ,  et  de  la  fiente  de 
»  vache ,  etc.  Les  aumônes ,  qui  toiar- 
>»  naienl  an  profit  des  prêtres  ,  étaient 
»  e  1  si  iirand  r.oui)»re  qu  on  les  vovait 
»  rasseuibi-^es  en  piles.  L»*»  pauvres 
»  qui  n'avaient  rien  à  uonner  oflraient 
»  leurs  propres  cheveux  ;  et  plus  de 
»»  cent  prêtres  étaient  asais  avec  des 
»  cise;iux  pour  les  couper.  De  ces 
»  cheveux,  dont  on  vovait  aussi  de 
»  grands  monceaux  ,  plus  de  mille 
»  prêtres  rangés  en  ordre  faisaient 
»  des  cordons  ,  des  tresses  ,  des 
»  bagues  ,  des  bracelets  ,  fjue  les 
»  dévots  achetaient  pour  les  en»- 
i)  porter  comme  de  précieux  gages 
«  de  la  faveur  du  ciel.  « 

TisTEMEST  d'oreilles.  Il  passait 
chez  les  anciens  pour  être  de  mauvais 
augure. 

TiPHYSA  ,  fille  de  Thestius. 
Tira  ^  M.  Jap.  )  ,  temples  con- 
sacrés aux  idoles  étrangères  dont  le 
culte  est  plus  moderne  que  celui  des 
Camis.  Ces  temples  consistent  ordi- 
nairement en  une  grande  tour  ter- 
minée en  dôme.  De  monstrueuses 
idoles  charsent  leurs  riches  autels 
qui  sont  isolés  au  milieu  de  l'édifice  , 
lequel  ,  dans  lépaisseur  des  murs, 
est  décoré  d'une  infinité  d'idoles  d'une 
classe  inférieure. 

TiRÉsiis,  Inn  des  plus  célèbres 
de\ins  de  l'antiquité,  était  fils  d'E- 
vèrc  et  de  la  nymphe  Chariclo  ,  et 
l'apportait  son  origine  à  Udée  ,  l'un 
de  ceux  qui  étaient  nés  des  dents  du 
Serpent  semées  en  terre  par  Cadmus, 
V.  Spartes.  Il  s'adonna  à  la  science 
desausures,  et  s'y  acquit  une  grande 
réputation.  Les  Thébains  avaient 
tant  de  confiance  en  sa  sagesse ,  que 
^     sur  ses  conseils  ,  après  b  perle  Je 


TIR 


GCg 


letir  ville,  ils  se  réfugièrent  sur  la 
montagne  de  Tiiphuse  jusqu'au  ré- 
tablissement de  Iturs  murailles.  Ti- 
résias  trouva  la  mort  au  pied  oe  celte 
n.'ontagne  :  il  y  avait  une  fontaine 
dont  l'eau  fut  mortelle  p<^ur  lui  ;  il 
fut  enterré  auprès  de  cette  font.'.inc. 
Sa  vie  avait  été  très  longue  :  Hyeiit 
et  d'autres  mythologues  disent  que 
Jupiter  lui  ;iccorda  une  vie  sept  fois 
plus  longue  que  celle  des  autres  , 
se.pLem  œlates  ,  sept  âges.  Lucien 
lui  en  donne  six  :  il  v  en  a  qui  l'ont 
fait  >  i\  re  onze  âges  d'homme ,  d'autres 
sept  siècles. 

Tirésias  était  aveugle,  et  Ton  en 
contait  plusieurs  causes.  Les  uns 
disaient  que  les  dieux  ,  ne  trouvant 
pas  bon  qu'il  révélât  aux  mortels  ce 
qu  ils  souhaitaient  qu'ils  ne  sussent 
pas  ,  l'avaient  aveuglé.  Phérécide 
n'attribuait  la  chose  qu'à  la  colère  de 
^linerve;  cetledéesse,  avant  été  vne 
par  Tirésias  pendant  qu'elle  se  bai- 
gnait dans  la  fontaine  d'Hippocrène 
avec  Chariclo  sa  fav  orite  .  et  mère  de 
Tirésias,  le  frappa  d'aveuglement. 

Chariclo  s'affligea  l)ejucoup  de 
celte  infortune  de  son  fils  ;  Minerve, 
pour  la  consoler  ,  l'assura  que  c'était 
une  loi  irrévocable  des  destinées 
que  tous  ceux  qui  vovaient  un  dieu 
sans  sa  permission  en  fussent  sévère- 
ment châtiés  ;  mais  que,  par  autour 
p<jur  Chariclo ,  elle  renarail  Tiré- 
sias le  plus  excellent  devin  du  monde , 
qu  elle  lui  ferait  connaître  les  pré- 
sages dn  vol  des  oiseaux ,  et  leur  lan- 
gage ;  qu'elle  lui  donnerait  un  letton 
avec  lequel  il  se  conduirait  aussi  bien 
que  s'il  avait  des  veux;  qu'elle  le 
ferait  yivre  long-temps  ;  et  enfin  que 
lui  seul,  après  sa  mort  ,  aurait  de 
l'habileté  dans  les  enfers  ,  où  Pluton 
l'honorerait  singulièrement. 

liemarquons  ici ,  à  l'occasion  de  ce 
langage  des  oiseaux  dont  Tirésias 
avait  l'intelligence ,  que  quelques 
anciens,  comme  I^'orpnyre ,  ont  cru 
que  les  animaux  ont  non  seulement 
la  faculté  de  raisonner  ,  miis  encore 
celle  de  se  commur.irjaer  leurs  pen- 
sées ,  les  oiseaux  par  leur  chant ,  et 
les  autres  bêtes  par  différents  cris  ; 
et  on  dit  (jue  Thaïes,  Tirésias,  Me- 


Cto 


ï  I  R 


laiiipus  ,  Apollonius  de  Tvane  ,  ont 
compris  le  lanfçaee  <le  tous  les  ani- 
maux. Plusieurs  Juits  et  même  des 
iiiahomélans  ont  soutenu  que  Salo- 
mon  entendait  ce  même  laii^^aee. 
Pline  dit  que  Déinocrite  a\'ith  myr- 
qui-  le  nom  de  certains  oiseaux  dont 
le  sang  mêle  ensemble  produit  un 
serpent  qui  donne  à  celui  qui  le 
manee  l'intelligence  du  langage  des 
oiseaux. 

Hésiode  conte  autrement  l'aven- 
ture de  raveugletneut  de  Tirésias  : 
il  dit  que  ce  devin  av;int  reiiContré 
sur  le  ni'  nt  Cvliène  deux  serpents 
qui  frayaient  enscniLle,  il  les  sépara 
avec  un  i>aton  ,  ou  ,  selon  d'autres, 
marcha  dessus ,  et  qu'aussi-tôt  il  de- 
vint iemme  j  mais  qu'au  bout  d'un 
certain  temps  il  les  rencontra  encore 
dans  la  mèine  position  ,  et  (ju'il  re- 
prit sa  première  forme  d'iioinrne.  Or, 
comme  il  avait  connu  les  deux  sexes  , 
il  lut  choisi  pour  jui;e  duu  différend 
qui  s'éleva  entre  Jupiter  et  Jimon. 
r'irésias  prononça  contre  la  déesse  , 
qui  en  fut  si  irritée  qu'elle  ra\eugla  ; 
mais  il  en  fut  dédommagé  par  le  don 
de  propliétie  qu'il  reçut  de  Jupiter. 
La  fiction  du  changement  de  sexe' 
peut  être  fondée  sur  ce  que  ce  fa- 
meux devin  avait  écrit  sur  les  pré- 
rogatives des  deux  sexes. 

Circé ,  dans  Homère  ,  ordonne  à 
Ulysse  de  descendre  aux  enfers  pour 
y  consulter  Tirésias.  C'est  un  devin, 
lui  dit-elle  ,  qui  est^privé  des  yeux 
du  corps  ;  mais  en  revanciie  il  a 
ceux  de  l'esprit  si  pénétrants,  qu'il 
lit  dans  l'avenir  le  plus  sombre.  Pro- 
serpine  lui  a  accordé  ce  grand  pri- 
vilège de  conserver  après  la  mort 
son  entendement  ;  les  autres  ne  sont 
auprès  de  lui  que  des  ombres  et  de 
vains  fantômes.  Ulysse,  après  avoir 
appris  ce  qu'il  desirait  du  devin  , 
promit  de  lui  immoler  un  bélier  tout 
noir  dès  qu'il  serait  de  retour  à 
Ithaque.  Eu  effet  Tirésias  fut  ho- 
noré comme  un  dieu;  il  eut  à  Or- 
chomène  un  oracle  qui  fut  long-temps 
fameux  ;  fnais  enfin  il  fut  réciuit  au 
silence  après  qu'ime  peste  eut  désolé 
cette  ville-là  :  peut-être  que  les  di- 
recteurs de  l'oracle  périrent  tous  de 


T  I  R 

la  contagion  ,  ou  qu'un  dieu  qui  !.i 
sait  ruiner  par  la  peste  les  habit 
d'Orchomène  u'étaitplus  capahh 
prédire  l'avenir.  A  Tnèbcs  on  vo^ 
un  lieu  appelé  l'observatoire  de   i 
résias  (c'était   sans  doute   l'endi 
d'où  il  contemplait  les  augures  )  . 
un  tombeau  honoraire  ou  cénotapii 
car  les  'i'hébains  avouaient  qu'il éi, 
mort  auprès  d'Aliaste  au  pied    . 
mont  l'ilphuse  ,  et  qu'ainsi  ils  ): 
vaient    pas  chez   eux    son  vérit;,! 
tombeau.     Diodore    assure     qu  : 
hrent    de    pompeuses  funérailles     i 
Tirésias ,    et  qu'ils  lui  rendirent  !l-5 
honneurs  divins. 

TmiNAKXEs  (  M.  Ind.),  premier 
ordre    du   sacerdoce   dans    l'isle    de 
Ceyian.  Ce  sont  les  prêtres  de  Bud- 
du.   On  n'y  reçoit  que  des  personnes 
d'une  naissance  et  d'un  savoir  distin- 
gués. Ils  ne  sont  même  élevés  que  ji;  r 
degrés  i\  ce  rang  sul'lime.  Ceux  (|ui 
portent  ce  titre  ne  sont  qu'au  nom!  rc; 
de  trois  ou  quatre  ,  qui  font  leur  <!' - 
meure  à  Digligi ,  où  ils  jouissent  d  ^ 
immense  revenu  ,  et  sont  comme  i 
supérieurs   de  tous   les    prèlres    ■ 
l'isle.  Leur  habit .  amsi  que  celui  c 
goncs ,    prêtres  du  même  ordre,  cl 
une  casaque  jaune  ,  plissée  autour  et-, 
reins,  a^ec   une   ceintuie  de  fil.   Ils 
ont  les  che^eux  rasés,  et  vont   uu- 
tête  ,  portant  à   la  main  une  espè(  e 
d'e'\entail  rond,  pour  se  garantir  de 
l'ardeur  du  soleil.  Ils  sont  égalenir  lit 
respectés  du  roi  et   du    peuple.   (Je 
dernier  se   prosterne   respectueuse- 
ment devant  eux  lorsqu'ils  passée' 
\  ont-ils  dans    quelque   maison  ,   . 
leur  pjésente  un  fiège  couvert  d'uic 
natte  et  d'un  linge  blanc  ,  usage  qui 
ne  se  pratique  dans  le  pays  que  poi!'- 
eux  et    pour   le    roi.  Leur  règle  1 
oblige   de  ne   manger  de  la  vian; 
qu'une  fdis  le  jour  -,  mais  ils  ne  doi- 
vent pas  ordonner  la   mort  des  ani- 
maux dont  ils  mangent ,  ni  consentir 
qu'on  les  tue  :  l'usage  du  vin  leur  est 
défendu.  <)uoiqu"il>  fassent  profession 
du  célibat,  ils  sont  lilxes  de  renoncer 
ti   leur   ordre    lorsqu'ils   veulent   se 
marier.    Ils  en  sont  quittes  pour   se 
baigner  le   corps  et  lu  tête  dans  la 
rivière ,  ce  qui  efface  le  curactèr*    ] 


T  I  11 
acerdotal.    V.  Gones  ,   Kopîths  , 

ADDE5ES, 

TinouBOURONs  [^I.  Iiid.) ,  trois 
jits  ù'or  ,  (l'artent  et  de  fer ,  ou 
e  tenaient  les  créants  qui  vexaient  les 
iéverkels  ,  ou  Jéwétas ,  c.-à-d.  les 
spiits  purs.  Un  seul  ris  de  Shiva 
ES  réiiuisit  en  cendres. 

TiROLNAL  ,  chaiiol.  (  3f.  Ind.  ) 
jette  !ète  est  !a  dédicace  d'im  teai- 
)le  nouvellement  Làti  ;  par  consô- 
[uent  elle  n'a  point  de  jours  fixes, 
elle  dure  dix  jours  daus  les  temples 
es  plus  renommés,  tels  que  ceux  de 
jha'einbron ,  Chéringam ,  Ja^rei-.at , 
■te.  ;  on  v  vient  de  toutes  les  parties 
le  rinde'. 

Quel  pies  jours  auparavant ,  on  fait 
les  offrandes  à  l'idole  ,  on  forme  des 
Jorches  ou  pendais  partout  oi  le 
lieu  doit  s'arrêter.  Ces  pendais  sont 
garnis  des  plus  belles  tapisseries,  re- 
)résentant  la  vie  et  les  uiélaïuor- 
ilioses  du  dieu. 

La  veille ,  les  tanitams  et  les  autres 
nslrumeuts  parcourent  les  endroits 
)ù  la  procession  doit  passer,  afin  d  a- 
fertir  les  femmes  grosses  de  s'en 
Hoi^ner  pendant  la  dixaine,  parce- 
ju'e'ies  sont  un  obstacle  à  son  pas- 
sage. 

Le  premier  jour,  après  beaucoup 
l'offrandes  ,  suivies  des  processions 
faites  dans  l'enceinte  au  bruit  d'une 
jnuititude  d'instruments  ,  on  met  la 
banderole  entortillée  autour  du  mât 
du  pavillon  ,  et  le  soir  on  promène 
l'idole  sous  un  dais. 

Le  matin  du  second  jour,  on  porte 
I  idole  en  procession  ,  et  le  soir  on  la 
place  sur  une  espèce  de  c^gne  appelé 
Aiinoii. 

Le  troisième  ,  la  procession  se  fait 
le  matin  ;  l'idole  est  portée  sur  un 
lion  fabuleux,  appelé  S'ingant,  et  le 
»oir .  sur  nue  espèce  d'oiseau  à  quatre 
pieds  ,  qu'on  nomme  Yalli. 

Le  quatrième  ,  I  jrsque  la  fête  est 
en  l'honneur  de  Wishnou  ,  on  la 
porte  le  malin  sur  ^art//;?ia/j,  sinjre 
d'une  Grosseur  extraordinaire.  Ce 
sinpe  est  la  monture  de  Wishnou  ; 
il  lui  rendit  de  grands  services  lors- 
qne  ce  dieu  fît  la  euerre  au  £;éunt 
hjvonea ,  roi  de  l'isle  de  Langaei. 


TIR  67t 

Le  soir  elle  est  portée  sur  Gnruda, 
qui  est  aussi  la  monture  de  \Vislinoa. 

Si  la  tète  est  en  l'honneur  de 
Shiva,  le  matin  ce  dieu  est  porté  sur 
un  Boudon,  ou  «:éant ,  et  le  soir  sur 
un  bœuf,  qui  est  Dannadevé ,  dieu 
de  la  vertu. 

Le  cinrpiième ,  on  porte  l'idole  le 
matin  et  le  soir  sur  le  serpent  .-/t/vf- 
séchen  ,  qui  soutient  la  terre  avec  ses 
mille  tètes,  et  sert  de  lit  à  Wishnou 
sur  la  nier  de  lait. 

Le  sixième  ,  on  la  porte  le  matin 
sur  un  singe ,  et  le  soir  sur  un  élé- 
phant blanc. 

Le   septième ,  il  n'y  a  point   de 

Frocession  ;  mais  le  soir  on  place 
idole  sur  une  fenèlre  ,  au  haut  des 
tours  de  la  pagode  ,  et  ce  jour  est 
marqué  jx*ur  les  offrandes  qu'on  vent 
lui  faire.  Chacun  s'empresse  de  servir 
la  cupidité  des  brahmes.  L'un  d'eux 
lait  1  énumération  de  tout  ce  qu'on 
apporte  ,  et  ils  s'en  emparent  après 
l'avoir  oflèrt  à  lidole. 

Le  matin  du  huitième  jour ,  les 
brahmes  la  portent  eux-mêmes  sur 
un  palanquin,  et  font  le  tour  «le 
l'enceinte  de  la  pagode  ;  le  soir  on  la 
IK.i'le  sur  un  cheval,  et  Ton  fait  la 
procession. 

Le  neuvième ,  la  procession  se  fait 
le  matin  et  le  soir  dans  l'enceinte 
de  la  pagofle  ,  l'idole  portée  sous  un 
dais  par  les  brahmes. 

Le  dixième  jour,  c.-Ji-d.  le  der- 
nier ,  on  lait  une  procession  très 
solemnellemcnt.  On  met  daiord  l'i- 
dole sur  un  reposoir  en  pierre  ;  ce 
reposoir  s'appelle  lennonti  ;  il  est 
orné  de  fleurs  et  de  banderoles,  et 
sert  à  faciliter  les  moyens  de  placer 
l'idole  sur  le  char  qui  doit  la  porter, 
et  de  I  en  retirer  lorsque  la  promenade 
est  achevée.  Ce  jour  se  nomme  la 
fête  de  Teroton ,  qui  veut  dire  course 
de  chars.  Six  à  sept  mille  personnes 
le  trament ,  et  joignent  des  cris  réi- 
térés au  son  dune  infinité  d'instru- 
ments de  musique.  Ce  même  jour  le 
chef  des  aidées  donne  de  l'argent 
en  aumône  pour  le  mariage  des 
brahmes  orpnelins.  Ce  chariot  est 
une  machine  immense ,  scidptée ,  sur 
laquelle  les  guerres,  la  vie  et  les  mé- 


672 


1  1  R 


tnnitorplioses  du  dieu  sont  reprësen- 
tées  ;  il  r.U  orne  de  I)aridproles  et  de 
fleurs.  Des  lions  île  carton,  placés 
aux  quatre  coins ,  supportent  tous 
ces  ornements  ;  le  devant  est  occupé 
par  des  ciievaux  de  la  inènie  matière, 
et  l'iclole  est  ;.u  milieu  sur  un  jiié- 
destal  ;  quantité  de  Lrahmes  léven- 
teut ,  pour  euipèclier  les  moiu  lies  de 
venir  s  y  reposer.  Les  bajadères  et 
les  musiciens  sont  assis  alentour, 
et  font  retentir  l'air  du  son  hrujant 
de  leurs  instruments.  On  a  vu  des 
pères  et  des  mères  de  famille,  tenant 
leurs  enfiints  duns  leurs  bras ,  se  jeter 
sous  les  roues  pour  se  faire  écraser, 
et  mourir  dans  l'espoir  que  la  divi- 
nité les  ferait  jouir  d'uu  Jjonlieur 
éternel  dans  l'autre  vie.  Ce  spectacle 
n'arrêtait  point  la  n)arche  du  dieu  , 
parcecjue  les  autjures  n'auraient  point 
été  favorables.  Le  cortège  passait  sur 
les  corps  de  ces  mulbcureux  ,  sans 
laisser  puraître  aucune  émotion  ,  et 
la  machine  achevait  de  les  broyer. 
Soit  que  la  iuperstition  ait  moins 
d'empire  ,  soit  qu'ils  connaissent 
mieux  les  droits  de  l'humanité ,  on 
ne  voit  pas  aujourd'hui  beaucoup  de 
zèle  pour  cet  affreux  dévouen,- nt  ; 
il  îî'v  a  plus  que  fjuehpies  fanatiques 
qui  se  ])récij>itent  sous  ce  chariot  , 
dans  cette  pompe  solenmelle. 

TiRouPACADEL  (  31.  I/itl.  ),  nom 
de  la  mer  de  lait ,  suivant  les  Indiens , 
qui  en  comptent  sept  différentes  ; 
celle  d'eau  salée  ,  celle  de  beurre  , 
celle  de  raïr  ou  lait  caillé ,  celle 
d'eau  ,  et  celle  de  lait. 

Tir.sEwiN  (  M.  Mith.  \  un  des 
noms  que  l<  s  nmsulmans  donnent  à 
Kdi  is  ou  Enoch  le  patriarche  ,  qu'ils 
confondent  ordinaireuieut  avec  1  O- 
rus  ou  l'Hermès  des  Egvptiens , 
lequel  ils  prétendent  avoir  été  roi , 
sacrificateur  et  docteur  ,  et  avoir 
ainsi  mérité  le  nom  de  Trismégiste  , 
auriuel  répond  celui  de  Tirsemin. 
Bill.  Or. 

TlRY^s,  héros,  fils  d'Argus,  et 
petit-fils  de  Jupiter ,  fonda  la  ville 
de  Tir_\nthe  ,  dent  les  Cyclopes  éle- 
vèrent les  murs  en  pierres  sèches  ,  si 
grosses  qu'il  fallait  deux  mulets  pour 
traîner  la  plus  petite.  Les  Ar^itûs 


a 


T  I  s 

détruisirent  cette  ville,  pour  en  tranj 
porter  les  hai>itants  à  Argos ,  qi 
a\ait  besoin  dètiT  repeuplée. 

TiRYMHiA ,  Alcuiène,  mère  d'He 
cule.  Ovid. 

TiRYNTHius  ,  Un  des  surnon 
d'Hercule ,  pris  du  séjour  fréquei 
qu'il  faisait  h  Tiryuthe ,  où  l't 
croyait  qu'il  avait  été  élevé.  Apr 
cet  excès  de  fureur  dans  le<|uel 
tua  les  enfants  qu'il  avait  eus  < 
Méi;are  ,  l'oracle  de  Delphes  lui  o 
donna  d'aller  se  cacher  pour  quelqi 
temps  à  Tirynthe. 

1.    TisAMÈNE  ,  célèbre  devin 
Sparte  ,  était  d'Elis  ,  de  la  famil 
des  Jamides.   L'ri  oracle,  pronoi 
en  sa  faveur  ,    lui  promit  qu'il  sort 
rait  victorieux  de  cinq  combats  cél 
bres  ;  il  crut  que  ces  paroles  devaiei 
s  entendre  du  Pentathle.  Mais  aprè 
avoir  remporté  deux   fois  le  prix  di 
la  course  et  du  saut  aux  jeux  oly 
piques  ,    il  succomba  à  la  lutte, 
fut  alors  qu  il  comprit  le  sens  de  l'o 
racle  ,  et  qu'il  commença  à  espère: 
que  la  victoire  se  déclarerait  pour  lui 
jusqu'à  cinq  fois  à  la  jjuerre.  Les  Laj 
eédémoniens  ,   qui    eurent    connais! 
sance  de  cet  orat  le  ,   persuadèrent  a 
Tisamène  de  quiller  Elis ,  et  de  venir 
chez  eux  pour  les  assister  de  ses  •■<  'i- 
scils  et  de  -;es  prédictions.  Tis; 
fit  ce  qu'ils  souhaitaient  ;  et  les   •■ 
eédémoniens  crurent  lui  avoir  grande 
obligation  decinf|  grandes  victoires, 
dont  ils  remportèrent  la  preni.r 
Platée  sur  les  Perses  ;   la   secoi,. 
Tégée   contre  les   Argiens  ;  !;i 
sième  à  Dipcc  contre  les  Areai;. 
la  quatrième  coiitre  les  Messéi:. 
et  la  cinquième  à  Tanagre. 

1. —  Fils  d'Oreste  et  d'Herni, 
succéda  au  royaume  d'Argos  c 
Sparte  ;  mais  sous  son  règne  le- 
raclides,  étant  rentrés  dans  le  i 
ponnèse  ,   le  détrônèrent ,  cl   i 
gèrent  de  se  retirer  avec  sa  f;ii 
dans  l'Achaïe  ,  où  il  régna.  Il 
guerre  aux  Ioniens  pour  lesoblii 
partager  leurs  terres  avec  les  Do 
cjui  l'avaient  suivi  ;  mais  quoiqn 
troupes   fussent  victorieuses,    i 
mène  fut  tué  des  premiers  da: 
combat,   et   enterré  ù   Hélice,   eu 
lonie. 


T  I  S 

tonie.  Dans  la  suite ,  les  Lacédémo- 
niens,  a^ertis  par  l'oracle  de  Dei- 
phes,  traasportèreut  ses  os  à  Sparte , 
•t  placèrent  5on  tombeau  dans  le  lieu 
Blême  où  ils  lais;iient  les  repas  pu- 
blics, appelés  Phiditia. 

3. —  Fils  de  Thersandre ,  et  petit- 
ils  de  Polvnice  ,  lut  mis  sur  le  trône 
le  riièbes.  Les  Furies,  attachées  au 
ian^  d'Ctklipe  et  de  Laïus,  épargne 
rent ,  dit-on  ,  Tisamène  ;  mais  son 
ils  Autosion  en  fut  persécuté  jus- 
mà  être  obii£,é  de  se  Irausplanler 
fhez  les  Doriens  par  le  conseil  de 
j'onitle. 

I   TisiPHOSE ,  celle  qui  punit  les 

ionncides.    Rac.     Tiein ,    punir  ; 

s,  meurtre.  C  est  une  des  trois 

-  ■  Couverte  d  une  robe  ensan- 

,  elle  est  assise  et  \eiîle  nuit 

à   la  porte  du  Tartare.  Dès 

il'.-  i  iirrèt  est  prononcé  aux  crimi- 

els ,  Tisiphor.e ,  armée  d'un  fouet 

eDi;eur,  les  frappe  impitoyablement 

>t  insiiiie  à  leurs  douleurs  ;  de   la 

win  ;;auche  elle  leur  présente  des 

?r[)erits    horribles ,    et    appelle  ses 

arbiires    sœurs    pour    la   seconder. 

"ii'iiUe  la  coëffe  de  serpents  au  lieu 

e  cheveux.  C  est  elle  qui  répandait 

irmi   les    mortels   la    peste   et   les 

ériui  contaeieux  j  c'est   encore  elle 

u;  pi.ur-uivit  Etéocle  et  Polvnice, 

îit   naître  en  eux  cette  Laine  iu- 

u-iiiijnlable  qui  survécut  même  au 

ép.-'-.  Cette  Furie  avait  sur  le  mont 

itliéron   vm   temple   environné   de 

près  ,     où    CEdipe  ,   aveugle    et 

nni .  vint  chercher  un  asyle.  P^oy. 

ITHtRON. 

Ti>is,  fîls  d'AJcis ,  de  Messénie, 
ail  un  homme  distingué  parmi  ses 
incitovens  ,  et  très  habile  devin.  11 
t  choisi  par  les  Messéniens  pour 
1er  consulter  l'oracle  e^e  Delphes 
r  la  durée  de  leur  nouvel  élablis- 
meut  à  Ithome.  Tisis  alla  donc  à 
elpiies  ;  mais  en  revenant  il  fiit 
laqué  par  des  Lacédémoniens  em- 
isqués  sur  son  passape  :  comme  il 

défendait  avec  beaucoup  de  réso- 
tion  ,  ils  ne  cessèrent  «le  tirer  sur 
i    que  lorsqu'ib   entendirent   ur.e 

ix  qui  venait  on  ne  sait  d'où  .  dit 
uusanias  ,  et  qui  disait:  «  Laissez 
Toute  II, 


T  I  T 


673 


»  passer  le  niessa^ier  de  Toracle.  » 
Tisis ,  à  la  laveur  de  ce  secours  divin , 
rapporta  i'oiacle  aux  ^Messéniens,  et 
peu  de  jours  après  mourut  de  ses 
blessures. 

TlsON.  f  Ojr,  MÉLÉACRE,  OU  Ah- 

thée. 

TiTAiA  ,  Titée,  femme  d'Uranus 
et  mère  des  Titans  ,  reçut  après  sa 
mort  les  honneurs  divins.  Conime 
son  nom  signiCe  l/oue  ou  terre  ,  oa 
la  prit  pour  la  Terre  même.  L**s 
mythoiùf;nes  paraissent  distinguer 
les  dix-sept  Titans  dont  elle  fut 
mère  ,  des  Titans  fils  de  Saturne. 

I.  Titan  était  dis  du  Ciel  et  de 
Vesta ,  ou  Titée,  et  lière  aine  de 
Saturne.  Quoiqu'il  fût  Tainé ,  ce- 
pendant ,  à  la  prière  de  sa  mère ,  il 
céda  volontiers  ses  droits  à  Saturne , 
à  condition  qu'il  ferait  périr  tous  ses 
enfants  mâles  ,  afin  que  l'empire  du 
ciel  revint  à  la  branche  ainée  ;  mais 
ayant  appris  que  ,  par  l'adresse  de 
Khéa,  trois  desfilsdeOatun  e  avaient 
été  conservés  et  élevés  en  sei.ret ,  il 
fit  la  guerre  à  «on  frère,  Je  vainquit , 
le  prit  avec  sa  femme  et  ses  enfants , 


le  p 
et  It 


les  tint  prisonniers,  jiisqu  à  ce  que 
Jupiter,  a>ant  atteint  l'âge  vinl  , 
délivra  son  père  ,  sa  mère  et  ses 
frères  ,  fit  la  guerre  aux  Titans  ,  et 
les  força  de  s'enfm'r  jusqu'au  tond  de 
l'Espagne,  où  ils  s'établirent  ;  ce  qui 
a  fait  dire  que  Jupiter  précipita  les 
Titans  au  fond  du  Tartare. 

Diodore  raconte  d'une  manière 
bien  différente  l'histoire  iïes  Titans. 
«  Selon  la  nsythologie  de  Crète, 
»  dit-il,  les  Titans  naquirent  pen- 
»  dant  la  jeunesse  des  Curetés.  Ils 
»  bal  ■tèreat  d'abord ^  le  pavs  des 
»  Gn».ssiens,  où  l'on  montrait  encore 
»  de  son  temps  les  fondements  du 
»  palais  de  Rhéa ,  et  un  liois  antique. 
«  La  famille  des  Titans  éiaii  coin- 
»  posée  de  six  garçons  et  de  cinq 
»  "fillt^ô  ,  tous  enfants  du  Ciel  et  de 
»  la  Terre  ,  où  selon  d'auties  d'ua 
)>  des  Curetés  et  de  Titée  ,  de  sorte 
»  que  leur  nom  vient  de  leur  mère. 
»  Les  SIX  narrons  fiireni  Saturne^ 
»  Hycérioa  ,  C.f-us ,  Japet  ,  Crius 
1»  et  Océ3nu<  ;  et  les  cinq  hlies  étaient 
i>  RJiéa  ,  Théuiis  ,  ^inémosyne 
Vv  ' 


674  T  I  T 

»  Phœbt?  et  Télhys.  lU  firent  tous 
»  pressât  aux  horuaves  de  tnielqtie 
u  dct»u\ert€  ,  ce  qui  leur  valut  ujie 
»  reoc»«naissanc€  éternelle.  Saturne  , 
>»  Fainé  des  Titans ,  devint  roi ,  etc.  » 
y.  Saturne  ,  Hypérion  ,  Cœus  , 
Japet,  etc. 

Un  auteur  jnodeme ,  Pezron  , 
prétend  que  les  Titans  ne  sont  pas 
des  honnnes  fabuleux ,  quoique  les 
Grecs  aient  voilé  leur  nisloire  de 
fahles.  Selun  lui ,  les  Titans  descen- 
dent de  Gomer  ,  fils  de  Japljel.  Le 
fremier  fut  Acmon  ,  qui  régna  dans 
Asie  mineure.  Le  secyjnd  eut  le 
nom  d'Uranus,  qui,  en  grec,  si- 
gnifie ciel  :  celui-ci  porta  ses  armes 
jusqu'iuix  extrémités  de  F  Europe  et 
de  J  Occident-  Saturne, ou  Chronos, 
fiit  le  troisième  ;  il  osa  le  premier 
prendre  le  titre  de  roi  ;  car,  avant 
fni ,  les  autres  n'avaient  été  que  les 
chefs  et  les  conducteurs  des  peuples 
soumis  à  leurs  lois.  Jupiter  ,  le  qua- 
trième des  Titans ,  fut  le  plus  re- 
nommé ;  cVst  lui  qui,  par  son  habi- 
leté et  par  ses  victoires  ,  forma  l'em- 
pire àcs  Titans  ,  et  le  porta  au  plus 
haut  poiiit  de  gloire  où  il  pût  aller. 
$on  fils  Teuta  ,  ou  Mercure  ,  avec 
son  oncle  Dis ,  que  nous  nommons 
Pluton  ,  établit  les  Titans  dans  les 
provinces  de  l'Occident ,  et  sur-tout 
dans  les  Gaules.  Cet  empire  des  Ti- 
tans dura  environ  trois  cents  ans,  et 
finit  vers  le  temps  que  les  Israélites 
entrèrent  en  Esypte.  Les  princes 
Titans  ,  ajoute  le  même  auteur,  sur- 
passaient de  beaucoup  les  autres 
nommes  en  prandeur  et  en  force  de 
corps.  C'est  ce  qui  les  a  fait  regarder 
daas  la  fable  co.nme  des  péants. 

■z.-—  On  donne  aussi  le  nom  de 
Titan  au  5o!ciI ,  soit  parcequ'on  l'a 
cru  fih  d'Hypérion,  un  des  Titans  , 
soit  parcequ'on  Ta  pris  pour  Hypé- 
rion même. 

Titane  ,  lieu  entre  Sicyone  et 
Corinthe,  situé  sur  une  haute  mon- 
tagne, où  l'on  disait  que  Titan  avait 
fait  sa  demeure.  La  tradition  du  pays 
voulait  qu'il  fût  fils  du  Soleil ,  ce  que 
Pausaiiias  explique  par  le  taJnt 
q[ii'uv:tit  cet  homme  d'étudier  les  sai- 
ioua  et  de  distiuguer  le  lenipa  des 


T  I  T 

semailles  ,  de  connaître  les  degrés  de 
chaleur  ou  les  aspects  du  soleil  néces- 
saires pour  la  maturité  de  chaque 
fruit. 

Ti-TANG  (  M,  Chili.),  le  plus  con- 
sidérable des  temples  de  Pékin,  < lu 
temps  de   Duhaide.    C'est  là   (]ne 
l'empereur ,  après  son  couronnenicjit , 
offre  un  siicriftce  au  dieu  de  la  terre  , 
avant  de  prendre  possession  du  ;;ou- 
vernement  ;  ensuite  se  revêtant  d'un 
habit  de  laboureur,    et  prenant  la 
conduite    de    deux  ho'ufs    qui   ont 
les  cornes  dorées  ,  et  d'une  chan  iie. 
vernie  de  rouge,  avec  des  raies  d'or, 
il  laboure  une  petite  pièce  de  tiire 
renfermée  dans  l'enclos  du  leni})!e. 
Pendant  ce  travail ,  la  reine,  acc<.in- 
pagnée  de  ses   dames,  lui  prép;!re 
dans  lui  appartement  voisin  un  u 
qu'elle  lui  apporte,  et  qu'elle  \v. 
avec  lui.  Les  anciens  Chinois  i;,.,. 
tuèrent  cette  cérémonie   pour  rni>- 
peler  :\  leurs  monarques  que  les  re- 
venus sur  lesquels    est  fondée  leur 
puissance  ,  venant  du  travail    et  de 
la  sueur  du  peuple,  ne  doivent  \- 
être  employés  au  faste   et  â  !;i 
bauche,  mais  aux  nécessités  de  !(':it. 

I.  TiTANiA ,  Pvrrha,  petitc-fîlle 
de  Japet,  u»  des  Titans. 

3.  —  Surnom  de  Diane. 

3.  —  Circé,  fille  de  Titan. 

Tn  ANiDEs  ,  filles  de  Cœlus  et  de 
la  Terre,  telles  que Télhys,  Tliéuiis, 
Dioné  ,  Mnémosyne  ,  Rhéa  ,  Ops  , 
Cyhèle  ,  Vesta,  Phœbé  et  Rhéa. 

TiTANiES,  fêtes  grecques  en  mé- 
moire des  Titans.  ; 

TiTANis,  Latone ,  petite-flHe  ^f 
Cœlus,  un  des  Titans. 

TitarÉsius  ,  fleuve  de  Thes> 
mi  Homère  dit  être  un  écoule  i 
des  eaux  du  Styx  ,  parceque  ses  ■ 
entrent  dans  le  Pénée  sans  s'y  nie!er 
et  surnagent  comme  de  l'huile.  Peut- 
être  que  ces  eaux  étaient  grasses, 
cause  des  terres  qu'elles  traversaient 
Straboii  dit  aussi  que  la  source  étai 
appelée  Styx. 

TiTHÉNiDiES  ,     fêtes     lacédi'niof 
niennes   où   les   nourrices  pori. 
les  enfants  mâles  dans  le  temp!. 
Diane  Cor^thallieiine  ,  et  daiis 
pendant  qu'on  iiimjolait  à  la  ci 


T  I  T 

de  jeunes  porcs  pour  la  santé  de  ces 
enfants.  Rac.  TiUiénè ,  nourrice. 

TiTHOK ,  fils  de  Laouiûdon ,  et 
frère  de  Priani ,  élait  très  J>ien  fait. 
L  Aurore  l'aima  ,  dit-on  ,  et  l'enleva 
dans  son  cliar  :  fable  fondée  sur  ce 
«jue  ce  prince  aimait  beaucoup  la 
cliasse,  fjui    était   son  unique  occu- 

{)ation.  Devançant  tous  les  matins  le 
ever  du  soleil  pour  aller  tendre  ses 
toiles,  on  dit  qu'il  était  amoureux 
de  l'Aurore  ;  et  comme  il  quitta  la 
Phryaie  pour  aller  dans  la  Susiane  , 
qui  est  à  l'orient ,  on  publia  que 
l'Aurore  l'avait  enlevé.  La  fable 
ajoute  que  l'ilhon  obtint  de  Jupiter 
l'immortalité  ,  à  la  prière  de  l'Au- 
rore; mais  ayant  oublié  de  demander 
qu'il  ne  vieillît  pas  ,  il  devint  si 
vieux  qu'il  fallut  lemmailloter  comme 
un  entant  ;  enfin ,  ennuyé  des  infii> 
mités  de  la  vieillesse ,  il  souhaita 
d  être  changé  en  cigale ,  ce  qu'il  oIj- 
tint,  c.-à-d.  que  Tithon  mourut  dans 
nn  âge  très  avancé.  La  cigale  est  le 
symbole  d'une  longue  vie ,  parce- 
qu'on  croyait  vulgairement  que  cet 
insecte,  semblable  au  serpent,  ra- 
jeunit tous  les  ans  en  changeant  de 
peau. 

TiTHoNiA  GjNJux  ,  l'Aurore  , 
femme  de  Tithon. 

Tithorée  ,  une  de  ces  nymphes 
qui  naissaient  des  arbres  ,  et  parti- 
culièrement des  chênes.  Elle  habi- 
tait la  cime  du  Parnasse,  à  laquelle 
elle  donna  son  nom.  Ce  nom  se  com- 
muniqua dans  la  suite  à  tout  le  can- 
ton ,  et  njème  à  la  petite  ville  de 
Néon  dans  la  Phocide. 

TiTHRAMBO  ,  qui  inspire  la  fu- 
reur (  M.  Egrp.  ) ,  surnom  d'Hécate 
parmi  les  Egyptiens.  V.  Brimo. 

TiTHRAs  ,  his  de  Pandion. 

TiTHRONÉ.  Minerve  recevait  sous 
ce  nom  les  honneurs  divins  chez  les 
Myrrhinusiens  ,  chez  qui  le  culte  de 
la  déesse  avait  apparemment  passé 
de  Tithronium  en  Phocide. 

TiTiAs ,  un  des  héros  de  l'isle  de 
Crète ,  que  l'on  disait  fils  de  Jupitt-r. 
Le  bonheur  dont  il  jouit  tp/ute  sa 
vie  le  fit  regarder  comuj'-;  un  ciien  ; 
après  sa  mort  ou  lui  fCijdU  les  hou- 


T  I  T 


675 


neurs  divins,  et  on  l'invoqua  pour  - 
avoir  d'heureuses  destinées. 

TiTiE  ,  déesse  particulièrement 
révérée  par  les  Milésicns  ,  la  même 
que  Titaia. 

ïiTiENs ,  collège  de  prêtres  ro- 
mains nommés  Titii  Sociales  ,  dont 
les  fonctions  étaient  de  faire  les  sa- 
crifices et  les  cérémonies  des  Sabins. 
Tacite  ,  en  ses  Anna/es  ,  dit  qu  ils 
furent  établis  par  Romulus  pour 
honorer  la  uiémoire  du  roi  Tatius  , 
dont  le  surnom  était  Titus. 

Tn  YRE ,  nom  de  berger  dans  Théo- 
crite  et  dans  Virgile.  Ces  poètes 
les  peignent  comme  des  hommes  qui , 
jouissant  d  un  grand  loisir,  s'amusent 
à  jouer  de  la  flûte.  Rac.  Tituros  , 
tuyau  de  bled. 

TiTYP.Es.  Strabon  et  d'autres  au- 
teurs admettent  des  Tit'yres  dans  la 
troupe  bachique  :  ils  avaient  la 
figure  humaine  et  une  partie  du 
corps  couverte  de  peaux  de  bêtes. 
On  les  représentait  dans  l'attitude 
de  gens  qui  'dansent  en  jouant  eux- 
mêmes  de  la  flûte  :  quelquefois  ils 
jouaient  de  deux  eif  même  temps  ,  et 
frappaient  des  pieds  sur  un  autre 
instrument  ,  appelé  scabilla  ou 
crupezia. 

TiTYps,  fils  de  la  Terre,  dont  le 
corps  étendu  couvrait  neuf  arpents  ; 
ayant  eu  l'insolence  de  vouloir  at- 
tenter à  rhonneur  de  Latone ,  connue 
elle  traversait ,  dit  Homère ,  les  dé- 
licieuses campagnes  de  Panope 
pour  aller  à  Pytho,  il  fut  tué  par 
Apol'(W  et  par  Diane  ,  à  coups  de 
flèches,  et  précipité  dans  leTartare: 
là  un  insatiable  vautour  ,  attaché  sur 
sa  poitrine ,  lui  dévore  le  îoie  et 
les  entrailles  ,  qu'il  d'^uhire  sans 
cesse ,  et  qui  renaissent  éternelle- 
ment pour  son  Siippli^e. 

Strabon  nous  af.prend  que  ce  Tî- 
tyus  était  un  tyran  de  Panope ,  ville 
de  Phocide,  peu  éloignée  de  Del- 
Ija'"s,  qui ,  par  ses  violences  ,  s'attira 
1  indignation  du  peuple ,  et  fut  haï 
des  dieux  et  des  hommes.  D'après 
cela  on  peut  explquer  la  fal-îe  de 
Tityus.  Il  était  fils  delaTerreparoe- 
qne  son  nom  signifie  terre  ou  bcfue. 
Ou  bien  une  autre  ftible  y  a  donné 


676  TLA 

lieu  ;  car  ,  seloa  Apollonius  de 
Rhodes  ,  Tityus  était  fils  de  Jupiter 
et  de  !a  nymphe  Elare,  fille  cf'Or- 
clioniène.  Jupiter,  craif;nant  la  ja- 
lousie de  Junon  contre  cette  rivale  , 
la  cacha  daus  le  sein  de  la  Terre, 
c.-;Vd.  dans  une  c"iverne  sous  terre  , 
o'i  elle  mit  au  monde  ce  Tityus  d'uue 
firandeur  prodif;ieuse.  Mais  la  nym- 
phe mourut  en  travail ,  et  la  Terre 
fut  chargée  de  nourrir  et  d'élever 
Tityus  ;  c'est  pourquoi  il  est  appelé 
fils  et  nourrisson  de  la  Terre. 

Le  corps  de  Tityus  couvrait  neuf 
arpents  de  terre,  ce  que  les  Pano- 
péens  prétendent  devoir  s'entendre , 
dit  Pausanias ,  de  la  grandeur  du 
champ  où  est  sa  sépulture ,  non  de  la 
e;randcur  du  géant  ;  et  le  champ  est 
en  effet  de  neuf  arpents. 

Tityus  fut  tué  par  les  flèches  d'A- 
pollon ,  parcequil  est  mort  jeune  , 
et  que  ioutes  les  morts  prématurées 
ou  violentes  étaient  attribuées  à  ce 
dieu.  Enfin,  Lucrèce  explique  la 
fahle  du  vautour  qui  lui  dévore  con- 
tinuellement le  foie  ,  quand  il  dit  : 
«  Celui  que  nous  devons  regarder 
>i  comme  le  véritable  Tityus  ,  c'est 
»  l'homme  que  les  charmes  conti- 
»  nuels  de  l'amour  empoisonnent, 
»  que  ses  inquiétudes  et  ses  désirs 
»  dévorent  sans  cesse,  et  tiennent 
»  dans  l'esclavage.   » 

Strabon  rapporte  que  ce  Tityus  , 
représenté  comme  un  de  ces  fameux 
criminels  du  Tartare,  avait  cepen- 
dant des  autel?  dans  l'isle  d'Eubée  , 
et  un  temple  oii  il  recevait  des  hon- 
neuis  religieux. 

Tt-vCHTi-t  (  M.  Mex.)  ,  espèce 
de  ieu  d'adresse  ,  assez,  semblable  à 
notre  jeu  de  païune  ,  qui  était  en 
usage  che?,  les  Mexicains  au  temps 
de  ia  conquête.  Les  tripots  où  l'on  y 
jouait  étaient  aussi  respectés  que 
des  temples  ;  aussi  y  plaçait-on  deux 
idoles  ou  dieux  tutélairc»,  .-luxquels 
on  était  obligé  de  faire  des  offrandes. 
Cette  sorte  de  jeu  était  de  plus  sous 
la  protection  d'une  divinité  spéciale. 

Tlalocatçtclhtli  (  M.  Vlex.), 
dieu  de  l'enu  chez  les  Mexicains. 

T1.AL0CH,  (  M.  Mex.  )  Y.  Tes- 

Ci  ilLPUTZA. 


T  M  O 

TlÉpolème  ,  fils  d'Hercule  et 
d'Astioché  ,  ayant  été  élevé  dans  ie 
palais  de  son  j>ère  à  Argos ,  tua  jmr 
niégarde  Licymnius,  frère  d'Alc- 
mèue ,  en  voufant  frapper  un  esclave. 
Cet  accident  l'obligea  à  s'enfuir .  et 
à  chercher  une  retraite  dans  l'isle  de 
Khodes,  où  il  établit  plusieurs  colo- 
nies. C'est  lui  qui  mena  au  siège  de 
Troie  les  troupes  rhodiennes  ,  sur 
neuf  vaisseaux.  11  y  fut  tué  parS;n- 
pédon;  et  son  corps  ayant  été  rap- 
porté dans  l'isle  de  Rhodes,  on  lui 
consacra  un  monument  héro'ique  ,  et 
Ion  établit  même  ime  fête  en  son 
honneur. 

Tlépolémies  ,  jeux  célébrés  i 
Rhodes,  en  l'honneur  de  Tlépolème, 
le  2.4  du  mois  Gorpiéus.  Les  jeunes 
garçons  étaient  seuls  admis  à  se 
disputer  le  prix,  qui  consistait  en  une 
couronne  de  peuplier.  , 

TI.ÉslAIÈ^E ,  père  d'Aulon. 

T.MARus ,  guerrier  dont  il  e;t 
parlé'   dans  \ Enéide. 

1 .  Tmolus,  montagne  de  Phrygie, 
fameuse  par  le  safran  qu'on  v  récol- 
tait ,  et  par  le  culte  qu'on  y  rendait  ù 
Bacchus. 

2.  —  Géant ,  lequel ,  accompagné 
d  un  autre  géant  nommé  Télégone  , 
massacrait  les  passants;  mais  Protée  , 
s'étant  transformé  en  spectre  ,  les 
épouvanta  de  telle  sorte  ,  qu'ils  ne 
tuèrent  plus  personne. 

3.  —  Roi  de  Lydie,  était  fils  de 
Mars  et  de  la  nymphe  Théogène , 
selon  Clitophon ,  ou  de  Supilus  et 
d'Eptonie ,  selon  Eustathe.  Un  jour 
ce  prince,  étant  à  la  ch.asse ,  apperçut 
une  des  compagnes  de  Diane  ,  nom- 
mée Arriphé.  Elle  était  parfaitement 
belle,  et  Tmolus  en  devint  sur-le- 
champ  épcrduînent  amoureux.  Ré- 
solu de  satisfaire  sa  passion  ,  il  poti:- 
suivit  vivement  cette  nymphe  ,  qui , 
pour  ne  pas  tomber  entre  ses  mains, 
alla  chercher  un  asyledausle  teuipje 
de  Diane.  Mais  le  lieu  ne  fut  pas  j 
respecté  ,  et  Arriphé  fut  violée  au  ] 
pied  des  autels  de  la  déesse.  L^n 
aftrrtiU  si  sanglant  la  désespéra  telle- 
ment ,  qu'elle  se  perça  le  sein  ,  et 
mourut  eu  conjurant  les  dieux  de  la 
venger.  En  effel  sa  mort  ue  resta  pas 


TOI 

inipnnie  :  Tmolus  tut  un  jour  enlevé 
par  un  taureau  furieux  ,  et  tomba  sur 
des  pieux ,  dont  les  pointes  le  firent 
expirer  dans  des  douleurs  cuisantes. 
Il  fut  inhumé  sur  une  montagne  de 
Lydie  qui  prit  son  nom.  C  est  ce 
même  prince  q^ii,  selon  Ovide  , 
fut  pris  par  Midas  pour  arbitre  dans 
an  défi  que  Pan  avait  fait  A  Apollon 
sur  l'excellence  de  sa  Hùte  contre  lo 
Ivre  du  dieu.  Tmolus,  avant  ju^é  en 
faveur  d  Apollon  ,  fut  récusé  par 
Midas ,  qui  reçut  alors  des  oreilles 
d'âne  pour  prix  de  son  bon  goût. 

Toi  A.  (  yi.  Atiiér.  )  C'est  sous  ce 
nom  que  les  habitants  de  la  Floride 
adorent  le  diable,  c.-à-d.  l'auteur  du 
mal.  On  assure  que  cet  être  ,  quel 
qu'il  soit,  tourmente  beaucoup  ses 
adorateurs,  et  que,  pour  satisfaire 
son  inclination  malfaisante  ,  il  leur 
dérhire  quelquefois  le  corps  de  la 
manière  la  plus  cruelle. 

Les  Floridiens  célèbrent,  tous  les 
ans ,  une  fêle  solemnelle  en  l'hon- 
neur de  Toïa.  La  veille,  les  femmes 
ont  soin  de  décorer ,  d'une  manière 
convenable  ,  la  place  destinée  à  la 
cérémonie ,  et  de  faire  les  préparatifs 
nécessaires.  Le  lendemain  tout  le 
peuple  s'y  rend,  précédé  du  pa- 
raousti  ou  chef  du  canton.  Les  assis- 
tants forment  un  cercle,  au  milieu 
duquel  trois  jonanas  ,  ou  prêtres  , 
font  des  sauts  et  des  contorsions  ridi- 
cules ,  qu'ils  accompagnent  d'affreux 
hurlements.  Ds  se  retirent  ensuite  , 
et  s'enfoncent  dans  des  bois  sombres, 
sous  prétexte  de  consulter  le  dieu 
To^a.  Pendant  leur  absence  ,  le 
peuple  ne  cesse  de  crier  et  de  hurler , 
particulièrement  les  femmes,  qui  se 
distinguent  toujours  dans  ces  sortes 
de  fêtes.  Cruelles  dans  leur  pitié  , 
elles  déchirent  avec  des  écailles'de 
moule  les  bras  de  leurs  filles  ,  et  font 
jaillir  leur  sans  eu  l'air  ,  comme  une 
offrande  qu'elles  présentent  à  Toïa , 
en  prononçant  son  nom  par  trois  fois. 
Deux  jours  se  passent  en  cris  et  en 
hurlements  ,  sans  qu'aucun  des  assis- 
tants prenne  la  moindre  nourriture. 
Enfin  ,  le  troisième  jowr,  on  voit  pa- 
raître les  jouanas  qui  rapportent  la 
réponse  du  dieu,  et  recommençect 


T  O  >l  67X 

leurs  danses  grotesques.  La  céré- 
monie se  termine  par  un  grand  repas, 
où  chacun  se  dédommage  d  un  s? 
long  jeûne. 

Toile.  ^.  PHlLOilÈLH,ABACHNÉ^ 
PÉ^ÉLOPE. 

Toison  d'or  ,  toison  d'un  bélier 
snr  lequel  Phrvxus  et  Hellé  montè- 
rent pour  traverser  le  bras  de  mer 
qui  sépare  l'Europe  de  l'Asie.  Hellé, 
que  le  bruit  des  vagues  effraya  ,  se 
laissa  tomber  ,  et  son  frère  tenta  inu- 
tilement de  la  sauver  :  on  donna  le 
nom  d'Hellespont  à  ce  brafe  de  mer 
où  elle  se  noya.  Phryxus  parvint  à 
l'autre  bord  ,  et  se  rendit  dans  la 
Colchide  auprès  d'Eétès  qui  y  régnait; 
il  sacrifia  le  bélier,  selon  les  uus,  à 
Jupiter  ,  selon  les  autres  au  dieu 
Mars ,  et  en  suspendit  la  toison  sur 
un  hêtre ,  dans  un  champ  consacré 
à  Mars.  Ou  commit  pour  la  garder 
un  dragon  qui  veillait  jour  et  nuit  ; 
et  pour  plus  grande  sûreté,  on  envi- 
ronna le  champ  de  taureaux  furieux  , 
qui  avaient  les  pieds  d'airain,  et  qui 
jetaient  des  flammes  par  les  narines. 
JEélès  ayant  fait  assassiner  Pliryxus, 
tous  les  princes  delà  Grèce,  informés 
de  cette  barbarie ,  résolurent  la  perte 
du  meurtrier,  et  formèrent  en  même 
temps  le  dessein  de  reconrpiérir  la 
toison  d'or  ;  ce  qui  fut  exécuté  par 
Jason  accompagné  des  Argonautes. 
(  V.  Jason.  ) 

ToKRivARi  (  M.Jap.  ),  armoire  à 
compartiments  qui  fait  un  des  prin- 
cipaux meubles  des  Japonais  ,  dans 
laquelle  ils  placent  le  li^re  de  la  loi  , 
qu  ils  ne  montrent  point  aux  étran- 
gers ,  et  qu'ils  ne  laissent  jamais 
traîner  dans  leurs  chambres. 

Tolérance.  {Icoiiol.)  On  la  peint 
sous  la  fipure  d'une  femme  dans  la 
maturité  de  l'âge  ,  qui ,  d'un  air  rési- 
gné ,  supporte  sur  l'estomac  une- 
grosse  pierre  sur  laquelle  on  lit  ce> 
mots  :  Rehus  me  servo  secundis  ; 
je  me  réserve  pour  de  meilleurs 
temps,  f^.  Patience. 

ToiUMWius,  augure  du  camp  d» 
Turnus  ,  qui  se  distinginiit  dans  les 
combats. 

XoMBSAu.  L«s Romains  en  avaient 
Sx  3 


678 


T  O  M 


de  trois  sortes  ,  le  sépulcre  ,  le  mo- 
nuuient  ,    et  le  cénot;ipl)e. 

Le  sépulcre  était  le  tombeau  or- 
Hinaire  oîi  l'on  avait  déposé  le  corps 
entier  du  défunt. 

Le  monument  offrait  aux  yeux 
quelque  chose  de  plus  magnifique  que 
le  simjile  sépulcre;  c'était  l'édifice 
construit  pour  conserver  la  mémoire 
d'une  personne  sans  aucune  solem- 
lîité  funèbre.  On  pouvait  ériger  plu- 
sieurs monuments  à  l'honneur  d'une 
personne  ;  mais  on  ne  pouvait  avoir 
qu'un  seul  tombeau. 

Lorsqu'après  avoir  construit  un 
toiiibe;iu  on  y  célébrait  les  funérailles 
avec  tout  l'appareil  ordinaire  ,  sans 
mettre  néanmoins  le  corps  du  mort 
dans  le  tombeau ,  on  l'appelait  ce- 
notitphiiim,  cénotaphe,  c.-à-d.  tom- 
beau vide.  L'idée  des  cénotaphes 
vint  de  l'opinion  des  Romains  ,  qui 
croyaient  que  les  âmes  de  ceux  dont 
les  corps  n'étaient  point  enterrés 
ferraient  pendant  im  siècle  le  lonf;  des 
fleuves  de  l'enfer,  sans  pouvoir  passer 
dans  les  champs  "élysées.  On  élevait 
donc  un  tombeau  de  pazou  ,  ce  qui 
s'appelait  injectio  glebœ.  A|>rès 
cela  on  pratiquait  les  mêmes  céré- 
monies <{ue  »i  le  corps  eût  été  pré- 
sent. C'est  ainsi-que  Fiiu^ile  ,  dans 
y  Enéide, (ah  passer  ;■)  Cnarou  lame 
de  Déiphobus  ,  quoi<|u'Euée  ne  lui 
eiH  dressé  qu'un  cénotaphe.  Suétone, 
•lans  la  vie  de  l'empereur  Claude  , 
appelle  les  cénotaphes  ,  des  tom- 
beaux honoraires  ,  parcenu'on  met- 
tait dessus  ces  mots  ,  ob  honorcni , 
ou  memoriâ ,  au  lieu  que  sur  les 
tombeaux  où  reposaient  les  cendres 
on  gravait  ces  lettres,  D.  M.  S.  , 
peur  montrer  qu'ils  étaient  dédiés 
aux  dieux  Mânes. 

Non  seulement  la  place  occupée 
par  le  tombeau  était  religieuse  ,  il  y 
avait  encore  un  espace  aux  environs 
qui  était  de  même  religieux  ,  ainsi 
que  le  chemin  par  lequel  on  allait  au 
tombeau.  C'est  ee  que  nous  appre- 
nons d'une  infinité  «(inscriptions  an- 
ciennes. On  y  voit  qu'outre  l'espace 
jnà  le  tombeau  était  élevé  ,  il  y  avait 
encore  iter  ,  aditus  ,  et  ambitus  , 
qui ,  étant  une  dépeadance  du  tom- 


T  O  N 

beau  ,  jouisiS>ient  du  même  privilèg' . 
S'il    arrivait  que  quelqu'un  eût   u>é 
emporter  des  matériaux   d'un  tom- 
beau,   comme  des  colonnes  ou  il 
tables  de  marbre ,  pour  les  emplov* 
des  édifices  profanes  ,  la  loi  le  <  ' 
lianmait    h  dix   livres   pesant   d 
applicables  au  trésor  public;  et   ■ 
plus  son    édifice   élail  confisqué    de 
droit  au  profit  du  fisc.   La  loi  n'ex- 
ceptait, que    les'  sépulcres    et  tom- 
beaux des  ennemis ,  parccque  les  llo- 
mains  ne  les  regardaient  pas  comme 
faints  ni  religieux. 

Ils  ornaient  quelquefois  leurs  tom- 
Ijcaux  de  bandelettes  de  laine  et  de 
festons  de  Heurs  ;  mais  ils  avaient  sur- 
tout soin  d'y  faire  graver  des'oriii- 
inents  qui  servissent  à  les  distinguei  , 
comme  des  figures  d'animaux  ,  des 
trophées  militaires,  des  emblènvs 
caractéristiques,  des  instruments, 
en  un  mot ,  tout  ce  qui  pouvait  mar- 
quer le  mérite  ,  le  rang  ,  ou  la  profes- 
sion du  mort. 

ToMOS,  ville  du  Pont,  ainsi  appe- 
lée parceque  ce  fut  là,  dit-on  ,  que 
Médée  mit  en  pièces  son  frère  Absyr- 
the.  Rar.  Toinos,  action  de  couper  , 
de  disséquer.  Cette  ville  fut  depuis 
célèbre  par  l'exil  A^Ovide. 

ToMYRis  ,  reine  des  Massagèles , 
celle  qui  vainquit  Cvrus  ,  suivant 
Hérodote. 

ToNÉES  ,  fêtes  qui  se  célébraient 
à  Argos,  seloij  Athénée.  Elles  c'>ii- 
sistaient  à  rapporter  en  grande 
pompe  la  statue  de  Junon ,  volée 
par  les  Tyrrhéniens ,  mais  aban- 
donnée ensuite  par  eux  sur  le  rivage , 
parcequ'elleétait  tout-à-coup  devenue 
trop  pesante  pour  être  tranS])orlée. 
La  statue  était  environnée  de  liens 
tendus,  d'où  la  fête  prit  son  nom. 
Rac.  Tonos ,  tension  ;  de  teinein  , 
tendre. 

ToKiTRTJALis,  épitliètedc  Jupit<  r. 

ToNK.ANT,  épithète  que  les  poèt<  s 
donnent  souvent  à  Jupiter,  comme 
au  dieu  maître  de  la  foudre.  Jupiter 
Tonnant  avait  un  temple  à  Rome. 

ToN^EAu.  F.  Bacchus. 

Tonnerre.  Il  a  été  adoré  comme 
un  dieu.  (  f^,  Bidektal  ,  Plteal.  ) 
Les  Egyptiens  le  regardaient  comme 


T  O  R 

-vDiboîe  de  la  voiX.  éloignée ,  patv 
jne  de  Ions  les  innits  c'est  celui 
se  fait  entendre  Je  plu»  loin. 

I  OP11.21N  (  M.  Mex.  )  ,  nom  que 
portait  le  crand -piètre  mexicain, 
(iout  l'autorité  s'étendait  sur  tout  ce 
tjiii  concernait  la  relif^ion-  Soo  lia- 
Lillement  était  conforme  à  sa  dignité  ; 
àes  plumes  de  (îin'érenles  couleurs 
couronnaient  sa  tète  ;  il  portail  une 
mante  d  <;catiate,  et  avait  des  pcn- 
datUsd'oreilles  d'or ,  auxquels  étaient 
atlacliées  des  én>eraudes.  Il  avait  la 
lèvre  intérieure  percée ,  et  portait 
dans  Touverlure  un  tuyau  bleu  , 
ornement  sinj;ulier  ,  mais  respec- 
table aux  veux  de  la  nation ,  qui  en 
Toyait  nn  pareil  à  la  lètre  de  Tesca- 
tilputza,  nn  de  ses  principaux  dieux. 
Son  visage  était  peiut  d'un  noir  fort 
épais. 

Lie  TopJTzin  ayaîl  le  privilège  d'é- 
eorser  les  victimes  humainf  s  que  les 
Mexicains  immolaient  à  leurs  dieux  ; 
il  s'accpiittait  de  cette  horrible  cé- 
réojonie  avec  un  contean  de  caillou 
foit  tranchant.  Il  était  assisté  dans 
cette  fboction  piir  cinq  au' res  prêtres 
suljalternes  qui  tenaient  les  malheu- 
reux que  l'cui  sacrifiait;  ces  derniers 
étaient  vêtus  de  tuniqi/es  blanches  et 
noires;  ils  a\ aient  une  chevelure  ar- 
tificielle qui  était  retenue  par  des 
Landes  de  cuir. 

Lorsque  le  Topilzin  avait  arraché 
le  cœur  de  la  victime  ,  il  1  offnut  au 
Soleil  ,  et  en  frottait  le  visa;Ke  de 
l'idole  ,  avec  des  prières  mysté- 
rieuses ,  et  l'on  précipitait  le  corps 
du  sacrifié  !e  lonj;  des  degrés  de  l'es- 
calier; il  était  mangé  par  ceux  qui 
l'avaient  fait  prisonnier  à  la  guerre , 
et  qui  l'avaient  livré  à  la  cruauté  des 
prêtres.  Dans  ceriaines  solemnités  on 
immolait  jusqu'à  vingt  mille  de  ces 
victimes  à   Mexico. 

Lorsque  la  p;ux  durait  trop  long- 
temps au  gré  des  prêtres  ,  le  To- 
pilz.<n  i»Ilail  trouver  1  empereur  ,  et 
lui  disait  ;  Le  dieu  a  faim.  Aussi- 
tôt toute  la  nation  prenait  les  armes, 
et  l'on  allait  faire  des  captifs  pour 
assouvir  la  prtteudue  faim  du  dieu  et 
la  barbarie  réelle  de  ses  ministres. 

To&AHGA  (  M.  Jap.  )  ,   l'un   des 


T  O  R  G79 

camis  on  bérœ  japcaiais  «jai ,  par 
leurs  belles  aciions  ,  oat  mérite  les 
hcMineiH-s  divins.  D«  rang  de  sùu{^ 
ctiasseRr ,  il  s  éleva  sur  le  trône  par 
son  mérite.  11  ac^juit  une  gloire  im- 
mortelle par  la  défaite  d  on  tyran 
liorbare  qui  exerçait  dans  le  JajxMi 
d'horribles  cruautés  ,  et  qui  était 
d'autant  plus  redoutable  qii'il  avait 
dans  son  parti  huit  mis  puissants. 
Toranga  est  ordinairement  représenté 
con)iiattaist  contre  ce  tyran ,  qui  a  huit 
bras  ,  par  allasion  aux  huit  rois  do 
soo  parti  :  il  n'est  aruié  que  d'une 
simple  hache,  et  triomphe  de  leurs 
eiforts.  Ou  voit  un  horrible  serpent 
sous  ses  pieds.  Le  temple  de  To- 
rariga  est  situé  dans  la  prorince  de 
Vacata.  Il  est  distingué  de  tous  les 
autres  par  qnatre  bceufs  dorés  qui 
sont  placés  aux  quatre  coins  du  toit. 
Une  troupe  de  mendiaBls  rode  M-Ji- 
naircment  autour  de  ce  temple  ,  et 
gagne  sa  vie  à  chanter  les  louaoges 
de  ce  fameux  guerrier. 

ToR€H£S    ARDENTES,     t^.    CÉkÈS  , 

Bacchaxxes,  Discorde,   Kémésis. 

Toeo^E  ,  feniiiie  de  Protée ,  et 
mère  de  Tmolas  et  de  Télégone. 

'V(^Kfll.^.t.i^M . Egypt.) ,  emblème 
de  1  homme  qui ,  sur  mer  ,  saave 
phisieurs  de  ses  semblables  ,  pavce- 
qu'elie  sauve  ceux  des  poissons  qui 
ne  peuvent  pas  nager.  Horappoll . 

TonRÉBrE ,  mère  d'Arcésilas  et 
de  Carius,  qu'elle  eut  de  Jupiter. 

ToRTO»,  oouiTeait ,  surnom  d'A- 
pollon ,  pris  d'un  temple  qu'il  avait 
à  Rome  ,  dans  une  rue  ou  Ion  ven- 
dait les  fouets  dont  on  se  servait  pour 
punir  les  criminels.  U  y  était  repré- 
senté écorchant  Marsyas. 

Tortue  ,  symlole  assez  ordinaire 
de  Mercure.  Ce  dieu ,  raconte  ^4pol- 
îodore  ,  avant  trouvé  devant  sa  ca- 
verne une  tortuequi  l>roulait  l'herbe, 
la  prit  ,  vida  l'intérieur  ,  mit  sru- 
l'écailIe  des  cordelettes  faites  de  la 
peau  d'un  bœuf  qu'il  venait  d'écor- 
cher  ,  et  en  fit  une  lyre.  En  effet, 
cet  instrument  s'appelait  en  latin 
testudo  ,  parceqiie  s;>  forme  appro- 
chait assez  de  lécaille  d  une  tortue. 
F .  iVlERCDRE.  La  tortue  était  aussi 
un  svmbole  da  silence.  La   Venu» 

Vv  4 


6Ro  T  O  U 

Pudique  de  la  villa  Borphèsc  a  aussi 
pour  attribut  une  tortue,  f^.^vui- 
citÉ  .  Pari.sse. 

ïossiTOKu  (  M.  Jap.  ) ,  dieu  de 
la  pmspërité  ,  très  tèté  par  les  mar- 
chands sintoïslPs  ,  qui  est  au  Japon 
ce  qu'était  la  Fortune  chez  les  Grecs 
et  les  Romains.  On  Je  représente 
tlehout  sur  un  rocher.  Sa  taille  et 
sa  figure  n'annoncent  rien  «l'heureux. 
Son  simulacre  est  hideux  et  dif- 
forme. Une  longue  barbe  mal  pei- 
gnée lui  descend  jusques  sur  la  poi- 
trine. Il  est  enveloppé  dans  une  robe 
extrêmement  large  ,  dont  les  man- 
ches sur-tout  ont  une  étendue  et  ime 
ampleui'  immenses.  11  a  dans  la  main 
un  éventail.  Les  Japonais  lui  ren- 
dent de  grands  honneurs  ,  pariicu- 
lièrenient  au  commencement  de 
l'année. 

ToTAM  (  M.  Amer.  )  ,  esprit  fa- 
vorable que  chaque  sauvage  de  l'A- 
mérique septentrionale  croit  veiller 
sur  lui.  Ils  se  le  représenteiU  por- 
tant une  forme  de  quelque  bê(£ ,  ou 
une  autre  ;  et  en  conséquence  jamais 
ils  ne  tuent ,  ni  ne  chassent  ,  ni  ne 
mangent  l'animal  dont  ils  pensent 
que  le  ïotr  ■  a  pris  la  forme ,  per- 
suadés que,  s'ils  venaient  à  le  tuer  , 
même  par  mégarde  ,  ils  s'expose- 
raient au  courroux  du  maître  de  la 
•vie. 

Toucher,  tm^des  cinq  sens.  Gra~ 
l'clot  le  représente  par  une  femme 
tenant  à  la  main  la  plante  nommée 
sensitive.  A  ses  côtés  est  un  singe, 
emblème  de  l'attouchement.  A  ses 
pieds  sont  une  hermine  et  un  héris- 
son ,  qui  expriment  les  deux  extrê- 
mes des  qualités  des  corps.  On  le 
caractérise  aussi  par  un  jeune  homme 
qui ,  de  la  main  droite  ,  se  touche  le 
poignet  du  bras  gauche  ,  pour 
sentir  le  mouvement  de  son  pouls. 
On  a  remarqué  avec  raison  que  les 
cinq  sens  peuvent  ,  en  dernière  ana- 
]  vse  ,  se  réduire  h  celui-ci. 

TouMANouRONG,  descendue  dit 
ciel;  belle  femme,  qui,  selon  les 
nncienncs  annales  macasses ,  des- 
cendit un  jour  du  ciel  ,  entourée  de 
chaînes  d'or  ,  et  que  les  Macasses 
prirent  pour  leur  reine.  Le  roi  de 


T  O  U 

Bantam  ayant  appris  cette  merwii 
alla  voir  cette  belle  femme,  et  \< 
tint     en  mariage.    De  cette   uni' 
naquit  un  fils  ,  dont  Toumanouroi 
demeura  enceinte  durant  Acwf.  ai' 
aussi  le  vit-on  marcher  et  l'enteno 
on  parler  inmiédiatement  après    -^i. 
naissance.  Ce  prince  ,  qui  était  fuit 
contrefait ,  reçut  le  nom  de  Toiini'- 
Salingahering.  Lorsqu'il  eut  atl<! 
toute  sa  croissance  ,  la  chaîne  c! 
que  sa  mère  avait  apportée  du  < 
se  partagea  en  deux  morceaux;  ap; 
quoi  Toumanourong  disparut  toi  il  - 
à-coup  avec  la  moitié  de  cette  chaîne, 
ainsi  que  son  mari  et  le  frère  de  <  e 
prince,  laissant  le  royaume  et  l'autre 
moitié  de  la  chaîne  h  son  fils.  Cette 
chaîne  ,  au  dire  des  Macasses  ,  était 
tantôt  pesante  et  tantôt  légère  ,  d'une 
couleur  tantôt  claire  et   tantôt  fon- 
cée ,  et  fit  long-temps   le  principal 
ornement  des  souverains  de  Goac-li , 
mais   avait   disparu  depuis.   Sla\o- 
ri/ius,  P'oyage  â  Samarang,  an  y. 

ToupAN  (  M.  Amer.  )  ,  nom  sous 
lequel  les  peuples  du  Brésil  honorent 
un  certain  esprit  qui  préside  au  ton- 
nerre. Ces  peuples  sont  saisis  de  la 
plus  grande  frayeur  lorsqu'ils  l'en- 
tendent gronder;  et  qnand  on  leur 
dit  qu'il  faut  adorer  Dieu ,  qui  est 
1  auteur  du  tonnerre,  «  C'est  chose 
»  étrange ,  répondeut-ils ,  que  Dieu  , 
»  qui  est  si  bon  ,  épouvante  les  hom- 
»  mes  par  le  tonnerre  I  » 

TouQuoA  {M.  Afr.)  ,  divinité 
malfaisante  ,  adorée  par  les  Hutten- 
tots.  Ils  la  regardent  comme  le  prin- 
cipe et  la  source  de  toiis  les  maux. 
Ils  sont  persuadés  qu'elle  a  sur-tout 
une  haine  particidière  contre  leur 
nation  :  et  ils  ne  manquent  pas  de 
lui  attribuer  tous  les  malheurs  qui 
leur  surviennent.  Ce  qui  redouble 
leur  crainte ,  c'est  qu'ils  ignorent  ! 
quelles  sont  les  actions  qui  offensent 
cette  divinité  bizarre ,  et  que  sou-  ' 
vent  il  arrive  qu'ils  ont  encouru  sa  i 
disgrâce  ,  sans  même  le  savoir.  Dans 
cette  incertitude  ,  ils  lui  rendent  de 
fréquents  honneurs,^  pfjur  prévenir 
les  effets  de  son  ressentiment.  Ils  lui 
immolent  communément  un  bœn*  , 
OU  un  mouton ,  dont  ils  mangent  la 


T  O  X 

clmir ,  et  dont  la  graisse  leur  sert  à 
se  frotter  le  curps. 

i.TouR.  f^.  Dakaé.  —  Sur  la 
tète.  Voy-  Cybèle.  —  D'IsdiucI. 
V .  Acara  ,  Isis. 

3.  —  (  M.  Slav,  )  ,  divinité  de 
Kiew.  Sou  rane  et  sa  qualité  étaient 
à-peu-près  les  uièmes  que  ceux  de 
Priape  chez  Jes  Grecs. 
.  Tourment  d'esprit.  (  fconol.  ) 
On  représente  une  fiiîurc  dont  l'air 
asité  indique  les  soucis  auxquels 
elle  est  en  proie.  Sa  tète  est  entou- 
rée d  épines  ;  un  affreux  seipeut  la 
menace  ,  et  un  vautour  lui  ronge  le 
coeur. 

Tournesol,  f^.  Clytie  ,  Hélio- 
trope. On  dit  que  cette  plante  se 
tourne  toujours  vers  le  soleil  j  mais 
ce  nom  lui  a  été  donné  p.irceque 
cette  fleur  paraît  dans  les  plus  grandes 
chaleurs  ,  lorsfjiie  le  soleil  est  dans 
le  tropique  du  Cancer. 

Tourterelle  ,  syniboîe  de  la  fidé- 
lité entre  amis ,  entre  époux ,  et 
même  de  celle  des  peuples  envers  les 
princes  ,  et  des  armées  envers  les 
généraux.  On  trouve  sur  le  revers 
duiiè  médaille  dHélio^ahale  une 
femme  assise  ,  tenant  sur  une  main 
une  tourterelfe  ,  avec  cette  inscrip- 
tion :  laides  exercitùs.  Dnns  les 
hiéroglyphes  égyptiens ,  la  tourte- 
relle désisnail  ifiomme  qui  aime  la 
danse  et  le  son  de  la  flûte  ,  paixeque 
ce  double  amusement  fait  plaisir  à 
cet  oiseau  ,    dit  IlorappoUon. 

Toxakidies  ,  soleumité  à  Athènes 
«n  mémoire  de  Toxaris ,  héros  ses  the, 
qui  mourut  dans  cette  ville. 

Toxcoalt  (  1/.  Mexitj.) ,  fête  qui 
siiinifîe  sécheresse  ,  et  dont  le  prin- 
cipal objet  était  de  demander  de 
l'eau.  Les  Mexicains  la  célébraient 
de  quatre  en  quatre  ans.  Elle  com- 
mençait le  lo  iMai  ,  et  durait  neuf 
jours.  Un  prêtre,  jouant  de  la  flûte  , 
sortait  du  temple ,  et  se  tournait 
successivement  vers  les  quatre  par- 
ties du  monde  ;  ensuite,  s  inclinant 
vers  l'idole  ,  il  prenait  de  la  terre  , 
et  la  mangeait.  Le  peuple  faisait  la 
même  chose  après  lui ,  en  demandant 
pardon  de  ses  péchés,  et  priant  qu'ils 
ne  fussent  pas  découverts.  Les  guer- 


T  R  A  68i 

riers  demandaient  la  victoire, et  des 
forces  poureuîever  im  ^raud  nosiilire 
de  prisonniers  ,  qu'ils  pussent  offrir 
aux  dieux.  Ces  prières  se  faisjiieiit 
pendant  huit  jours  avec  des  aéi-'is- 
semeuts  et  des  larmes.  La  fête  se  ter- 
minait par  des  sacrifices  hun.ains , 
qu'on  faisait  pour  se  rendre  le  ciel 
propice. 

Toxée  ,  fils  d'Œnée. 

ToxicAr.TE  ,  fille  de  Thespius. 

ToxoPHORE  ,  (]iii  porte  un  arc  , 
surnom  d'Apollon.  Rac.  Toxoii , 
arc. 

Tozi.  (  M.  Mex.  )  Ce  nom  ,  qui 
signifie  grande  -  mère  ,  était  donné 
par  les  iSlexicains  à  une  de  leurs  aii- 
cieunes  reines,  qu'ils  avaient  divi- 
nisée, et  qui  était  comme  leur  C>- 
bèle.  La  manière  dont  ils  s'y  prirent 
pour  faire  son  ap<.ithéose  est  des 
plus  singulières.  Ils  n'attendirent  p;;s 
fpiune  mort  naturelle  terminât  sa 
vie  j  ils  la  tuèrent ,  l'écorchèient  en- 
suite ,  et  c-ouvrirent  de  s;i  peau  le 
corps  dun  jeune  homme.  Ils  ne  pra- 
tiquèrent cette  étrange  et  barl;are 
cérémonie  que  par  l'ordre  exprès  de 
Vitziliputzli.  Cette  sanglante  ;'J''-'- 
théose  est  lépoque  des  sacrifices 
barbares  qu'ils  commencèrent  à  offrir 
à  leurs"  dieux. 

TrabÉe  ,  nom  d'une  rol)e  fort  en 
usage  chez  les  Romains.  Il  y  eu 
avait  de  trois  sortes.  La  première 
était  toute  de  pourpre ,  et  né'ait 
employée  que  dans  les  sacrifices  qu'on 
offrait  aux  dieux.  La  seconde  était 
mêlée  de  pourpre  et  de  blanc ,  et 
portée  d'abord  ,  nou  seuleuuut  par 
les  rois  de  Rome,  mais  encore  par 
les  consuls ,  ior.^ju'ils  allaient  à  la 
guerre  :  elle  devint  même  un  habit 
militaire ,  avec  lequel  paraissaient 
les  cavaliers  aux  jours  de  tètes  et 
de  cérémonies  ,  tels  que  les  repré- 
sente Den^-s  (iHaJicaniasse ,  dans 
les  honneurs  qu'on  rendait  à  Castor 
et  Pollux,  en  mémoire  du  scctiur* 
que  les  ïloma'ns  en  avaient  reçu  dans 
le  combat  qu'ils  eurent  à  soutenir 
contre  les  Latius.  La  troisième  esj.Hoe 
de  robe  trabce  était  composée  de 
pourpre  et  d'écarlate  ;  et  c'était  le 
vètemeut  propre   des  augures. 


6&»  T  R  A 

T«ACHTKius,  Cjc\%,  arnsT  nomme 
ic  'IViichis  ,  anlrtineal  Heraclce  , 
riWe  «le  l'hc&salie^ 

'l'jiAcÉDiE  (Tcon.).  lia  dignité 
de  ce  poème ,  la  douleur  qit'il  cause 
et  la  terreur  qu'il  inspire  ,  sont  ca- 
racte'risces  par  la  figure  dune  femme 
l)fc!fc  et  niajestneuse,  chaussée  du 
eotlmrne  ,  vélnc  de  deuil ,  et  tenant 
tm  poi_i;naFd  ensanclanté.  Elle  a  un 
mouelioir  dont  elle  essuie  ses  'armes  ; 
«•t ,  dans  le  fond  ,  on  voit  un  troj)bée 
de  dépoudles  héroïques,  et  un  palais 
cndjrasé.  Z"',  MELPOMiNE. 

'i  R  AGOscEiÈs  ,  snri  oin  de  Pan, 
pris  de  ses  pieds  de  houe.  Kae. 
Xragos,  houe;  ^kelos,  cuisse. 

'I'kahbon.  {Iconol.)  IJue  "vieilfe 
femme  ,  d'nn  aspeet  affreux  ,  ca- 
resse un  jeune  adolescent ,  et,  dans 
le  même  temps  qu'elle  lui  donne 
nu  baiser,  se  dispose  ù  lui  donner  un 
coup   de  poif:nard. 

Tbait  {M.J'art.),  celui  qui 
tue,  nom  que  l'on  donne  dans  le 
rovuome  de  Tangut  à  un  jeune 
homme  vif^onrcux  à  qui  l'on  ac- 
corde, pour  cert;iins  jours  de  l'année  , 
la  liberté  de  tuer  ,  sans  distiuctioii, 
toutes  It s  personnes  qu'il  rencontre , 
dans  la  supposition  que  tous  ceux 
qui  meurent  de  sa  main  sont  autant 
«ie  yiclimés  consacrées  .'i  Manipa  , 
et  qui  obtiennent  immédiatement  le 
bonheur  éternel.  Il  est  vêtu  d'un 
habit  fort  leste  ,  avec  quantité  de 
l»annières  pour  ornement.  Ses  armes 
sont  l'épée  ,  l'aie  et  les  flèches.  Il 
sort  de  sa  maison  aux  jours  marqués  ; 
et  eourant  dans  toutes  les  rues ,  il 
fait  main  basse  sur  le  peuple ,  sans 
qtre  personne  entreprenne  de  lui  ré- 
sister. 

Tranquillité  (  Iconol.) ,  divi- 
nité distincte  de  la  Paix  et  de  la 
Concorde.  On  dit  qu'elle  avait  un 
temple  à  Rome  ,  hors  de  la  porte  Col- 
latine.  Cochiii  l'exprime  par  une 
femme  dans  l'état  de  repos.  On 
peut,  dit-il ,  lui  donner  p(7nr  sym- 
î»ole  des  poi'-sons  à  coquille  (jui  res- 
tent attacliés  au  rocher,  if^  inckel- 
mann  propose,  pour  emblème  d'iine 
tranquillité  d'esprit  inaltérable ,  un 
temple  circnlaire  à  colonnes  ,  ouvert    I 


f  R  F, 

de  tAn»  ciît^s,  avec  un  antel  an  nâ- 

lieu  ;  rinscription  Ju^o^(  Lacir:  .  , 

{>fatée  svr  la  frise,  en  cxpliquriàit 
e  sens,  Lçs  anciens  ra  ontaient    Je 
ce  temple  ,  qui  se  trouvait  près  de 
Crolone  dans  la  fjrandc  Grèce  ,  qn;  , 
quoiqu'il  lût  ouvert  de  tous  côtés ,  I.; 
vent  n'avait  janiai>  dispersé  les  c  ci- 
dres de  son  autel.  Cet  emblème  pi- 
eherait,  je  crois,  contre  la  premii'ie 
rè<;le  de  l'allégorie  ,ce!lcd'ètrecla.ie 
pour  tout  le  monde.  D  airU^es  la  rt  - 
présentent   assise,  et  rcgaj-dant  i-    ■ 
mer  calme.    Un  aie  von   esi    à 
côtés.     On    a    trouvé  à    Net>. 
dans  la  Campagne  de  Ronje,  si 
bord  de  la  mer,  un  autel  avec  ( 
inscription,    Ara  Tranquillila, 
sur  lequel  est  représentée  une  ■ 
que  avec   une    voile  tendue  et 
homme  assis  au  gouvernail. 

Travail,  fils  de  TErèbe  et  c 
la  Nuit. 

2.  —  iNt'TiiE.  Sur  une  niéd;;iiie 
hollandaise  de  i635  ,  le  trui\''l 
inutile  est  représenté  par  les  i).- 
naïdes  qui  se  fatiguent  à  rem]i'ir 
un  tonneau   percé. 

Travaux  dH£rcul£.   V.  HrK- 

CUIE. 

TrÉbÉtA  ,  héros  fabuleux ,  flh  de 
Sémiraniis,  dont  les  Tribociens  et 
les  Téviriens,  anciens  peuples  de 
Gennanie,  prétendaient  tirer  leur 
origine. 

ThÉcHus  ,  guerrier  grec  ,  tué  ])ar 
Mars  ou  par  Hector. 

I .  Trépied.  { fconol.)Snr  les  . 
dailles  romaines  ,  le  trépied  coi; 
ou  non  ,   avec    une  -corneille  ci     u» 
dauphin,    est    le  symbole    des    (!<?- 
cemvirs   députés    pour    garder    les 
oracles  des  Sibylles ,  et  les  consid- 
ter    dans    l'occasion.     La     corn' île 
était  consacrée  à  l'Apollon  Pal;  ; 
au   pied    de    la    statue    duquel 
oracles   des  Sibylles  étaient  gni 
Le  dauphin  servait  d'enseigne 
les  cérémonies  de»  décemvirs. 

•i.  —  SACRÉ.  C'était  «n  ins- 
trument à  trois  pieds,  qui  cntri^t 
dans  les  actes  de  religion  che/,  ies 
païens.  Ils  étaient  fait  pour  l'tir- 
dinaire  îi  l'imitation  de  celui  di^ 
temple  de  Delphe*  ,  sur  lequel  l»  ■ 


T  R  E 

Pythie  s'asse\iiit  pour  rendre  ses 
orucles.  Ce  licpied  était  posé  sur 
louverlure  d'une  caverne  d'où  sortait 
une  exhalaison  prétendue  divine  qui 
inspirait  l'avenir.  (  V.  Pythie.  ) 
Hérodote  dit  que  les  Grecs  ,  vic- 
torieux des  Perses  à  la  bataille  de 
Platée  ,  levèrent  un  dixième  sur  les 
dépouillfs  ,  pour  en  faire  un  tré- 
pied d'or  qu'ils  consacrèrent  à  Apol- 
fon.  Ce  trépied  fut  posé  sur  un 
s<Tpent  d'airain  à  trois  tètes ,  dont 
les  différents  coiitours  formaient  une 
fjrande  hase,  qui  s'élargissait  ù  me- 
sure qu'elle  des»  endait  vers  la  terre. 
Athénée  appelle  ce  trépied  le  tré- 
pied de  la  vérité ,  et  dit  qu'il  ap- 
partient à  Apollon ,  à  cause  de  la 
vérité  de  ses  oracles  ;  et  à  Bacchiis  , 
à  cause  de  la  vérité  qui  est  dans  le 
vin  et  dans  les  ivrognes.  Les  tré- 
pieds sacrés  sont  de  diUt'érentes 
Ibrmes  ;  les  uns  ont  des  pieds  so- 
lities  ;  les  autre*  sont  soutenus  sur 
des  verges  de  fer.  Il  y  en  avait  qui 
étaient  des  espèces  de  sièges  ,  ou  de 
tahles ,  ou  bien  en  forme  de  cuvettes  ; 
il  y  en  avait  aussi  qui  servaient 
d'autels,  et  sur  lesquels  on  immo- 
lait des  victimes. 

5.  —  DE  Jason.  Ce  héros, 
après  avoir  construit  le  navire  Ar- 
go ,  V  mit  un  trépied  de  cuivre 
pour  les  sacrifices.  Le  vaisseau,  ayant 
élé  jeté  sur  les  ciites  d'Afrique,  se 
ti  ouva  engagé  dans  le  lac  Tritonide  : 
dans  le  temps  que  Jasou  cherchait 
les  moyens  d'en  sortir ,  un  Triton 
se  fit  voir  h.  lui ,  et  offrit  de  lui  mon- 
trer un  chemin  pour  sortir  du  lac 
soijs aucun  dsnger,à  condition  qu'on 
Jui  donnerait  le  trépied  qui  était 
dans  le  vaisseau.  Le  trépied  fut  li- 
vré au  Triton  et  déposé  dans  un 
temple  :  celui-ci  conduisit  alors  lui- 
même  hors  du  lac  le  navire  Argo  ,  et 
prédit  aux  Argonautes  que,  quand 
quelqu'un  de  leurs  descendants  aurait 
enlevé  ce  trépied  ,  il  était  marqué 
par  les  destins  qu'il  y  aurait  cent 
villes  grecques  qui  seraient  bâties 
sur  le  lac  Tritonide.  Les  Libyens , 
informés  de  cet  oracle ,  cachèrent  le 
tiépied.  Si  on  peut  en  croire  Hé- 
rodote,  qui  le  rapporte  d'après  un 


TRI 


6S5 


autre,  on  peut  dire  que  ce  Triton 
était  quelque  habitant  du  lieu  ,  qui 
apprit  aux  Argonautes  à  éviter  les 
bancs  de  sable  qui  se  rencontrent  dans 
les  Syftes  d'Afrique.  Quant  à  la  pré- 
diction ,  elle  ne  fut  inventée  qu'après 
l'événement ,  c.-à-d.  lorsque  les  Grecs 
se  furent  établis  dans  cette  partie 
de  l'Afrique ,  et  y  eurent  bâti  des 
villes.  V .  EuRïPYLE. 

1.  Trépieds  de  Dodone.  L'airain 
qui  résonnait  dans  ce  tempk  était , 
selon  quelques  uns  ,  une  suite  de 
trépieds  posés  l'un  sur  l'autre  ,  en 
sorte  que  si  on  en  touchait  un  ,  les 
autres  résonnaient  consécutivement  ; 
ce  qui  durait  long-temps.    V.  Do- 

DOKE. 

2.  —  DE  VriCAiN.  Lorsque  la 
déesse  Thétis  alla  demander  à  Vul- 
cain  des  armes  pour  son  fils  Achille, 
elle  trouva  ce  dieu  tout  couvert  de 
sueur ,  fort  empressé  après  les  souf- 
flets de  sa  forge  ;  car  il  se  hâtait 
d  achever  vingt  trépieds  qui  de- 
vaient faire  l'ornement  d'un  magni- 
fique palais.  1!  les  avait  assis  sur  des 
roues  d'or ,  afin  «jue  d'eux-mêmes  ila 
pussent  aller  à  l'assemblée  des  dieux, 
et  s'en  retourner  ;  spectacle  merveil- 
leux à  voir.  Ils  étaient  sur  le  point 
d'être  achevés  ,  il  ne  leur  manquait 
que  les  anses ,  qui  étaient  travaillées 
avec  une  merveilleuse  variété  de 
couleurs  et  de  figures ,  et  ce  dieu 
forgeait  les  liens  pour  les  attacher. 

I'restome  ,  déesse  qu'on  invoquait 
contre  la  lassitude  dans  les  voyages. 

Trêve.  (  Iconol.  )  Elle  est  assise 
sur  un  trophée  d'armes  et  sans 
casque  :  mais  elle  a  encore  sa  cui- 
rasse, pour  marquer  que  les  hosti- 
lités ne  sont  que  suspendues  ,  en 
vertu  de  conditions  fondées  sur  la 
bonne  foi  ;  ce  qui  est  indiqué  par 
sa  main  gauche  fpi'elle  tient  ap- 
puyée sur  sa  p<^iitriue  en  signe  d'as- 
surance ,  et  par  l'épje  qu'elle  tient 
de  la  main  droite  ,  et  dont  la  pointe 
est  baissée  vers  la  terre. 

Trézène  ,  fils  de  Pélops  ,  bâtit 
dans  le  Péloponnèse  une  ville  à  la- 
quelle il  donna  son  nom. 

Tmbdlation.  (  Icoti.  )  Cette  af- 
fliction intérieure  de  l'ame  est  «a- 


684       '         TRI 

ractcrisée  par  une  femme  vêtue  d'une 
robe  noire ,  les  cheverix  épars  et 
abattus.  Elle  tient  un  cœur  sur  une 
enclume  ,  et  le  bat  avec  uu  petit 
floau  fait  comme  ceux  dont  on  se 
sert  pour  battre  le, bled,  en  latin 
tnhula.   K.  Toi.'RMERT  n'Esrp.rr. 

Trkcœus  ,  surnom  d'Es(  u!ape  , 
pris  du  culte  qu'on  lui  rendait  à 
Tricca  ,  ville  de  Macédoine  où  il 
était  né. 

Ïrtcéphale  ,  surnom  de  Mercure, 
pris  de  son  triple  pouvoir ,  au  ciel  , 
sur  la  terre,  et  dans  les  enfers.  Rac. 
kephaJè  ,   tète. 

2.  —  Surnom  de  Diane.  V.  I'ri- 
roRMis. 

Triceps  ,  surnom  que  1rs  Ro- 
mains donnaient  à  Mercure  à  raison 
de  ses  emplois  divers  dans  le  ciel, 
sur  la  terre ,  et  dans  les  enfers.  Rac. 
caput ,    tête. 

Triclaria.  Diane  ,  ainsi  nommée 
parcequ'elle  avait  un  temple  dans 
un  canton  possédé  par  trois  villes, 
Aroé,  Antée,  Messatis.  Rac.  Tris  , 
ter  ;  et  claros  ,  sort ,  héritage.  Les 
habitants  des  trois  villes  qu'on  vient 
de  nommer  s'assemblaient  tous  les 
ans  au  temple  de  la  déesse  ,  et  la 
nuit  qui  précédait  la  fête  se  passait 
en  dévotion.  La  prêtresse  était  tou- 
jours une  vierge  ,  obligée  de  rester 
telle  jusqu'à  son  mariage  ;  et  pour 
lors  le  sacerdoce  passait  à  une 
autre. 

Tricosus  ,  surnom  d*Hercule  , 
parcequ'il  était  velu.  Rac.  Thrix  , 
poil. 

Trictiries  ,  Trictyes,  fêtes  con- 
sacrées h  Mars  ,  surnommé  Enyj- 
liiis  ,  dans  lesquelles  on  lui  immo- 
lait trois  animaux  ,  comme  dans  les 
Suoi>etaurilia  des  Romains. 
■  Trident  ,  sceptre  à  trois  pointes  , 
ou  fourche  à  trois  dents  ,  symijole 
de  Neptune ,  qui  marque  son  triple 
pouvoir  sur  la  mer  ,  de  la  eonson'cr , 
de  la  soulever,  et  dcTappaiser.  C'était 
une  espèce  de  sceptre  dont  les  rois  se 
servaient  autrefois ,  ou  plutôt  Tm  ii's- 
trume  it  marin  ou  harpondont  on  fait 
souvent  usage  en  mer  pour  piquer  les 
gros  poisst'Hs  que  l'on  rencontre.  Ce 
furent  les  C}<!opes   qui   en  firent 


TRI 

présent  à  Neptune  dans  la  guerr* 
contre  les  Titans.  On  dit  que  Mer- 
cure lui  Yola  un  jour  son  trident  j 
c'est-.Vdire  qu'il  devint  habile  dans 
la  navigation.  Ce  trident  enlr'ouvrait 
la  terre  ,  chaque  fois  que  Neptune 
l'en   frappait. 

Tridentieer  ,  Tridenttger  ,  le 
dieu  qui  porte  le  trident,  Neptune. 

TriÉtÉkides  ,  TriÉtÉriques 
Triennales  ,  lêtes  de  trois  en  trois 
ans  qu  obi^ervaient  les  Béotiens  et  les 
Thraces  en  l'honneur  de  Tiacchus  , 
et  en  mémoire  de  l'expédilion  des 
Indes  qui  dura  trois  ans.  Cette  so- 
lenmité  était  célébrée  par  des  ma- 
trones divisées  en  bandes  ,  et  par 
des  vierges  qui  portaient  des  thyrses: 
les  unes  et  les  autres,  saisies  d'enthou- 
siasme ou  d'une  fureur  bachique  fl 
chantaient  l'airivée  de  Bacchus 
qu'elles  croyaient  présent  à  leur  com- 
pagnie durant  cette  fête  ,  et  même 
V  ivant  et  conversant  avec  les  hommes. 
Ces  fêtes  étaient  signalées  par  toutes 
sortes  d'excès  et  de  débauches. 

Tripaux  ,  le  chien  aux  trois 
gosiers ,  Cerbère.  Rac. faux,  cis , 
gosier. 

Triformis  De  a  ,  la  déex^e  à  trois 
faces  ou  à  trois  têtes  .•  c'était  Hé- 
cate, qui,  selon  Sen'ius  ,  présidait  àj 
la  naissance ,  à  la  vie  ,  et  h  la  mort  ;^ 
présidant  ;\  la  naissance  ,  elle  s'ap- 
pelait Lucine  ;  à  la  santé  ,  Diane  ; 
à  la  mort,  Hécate.   V.  Hécate. 

Trige  ,  char  à  trois  chevaux  qui 
fut  long-temps  en  usage  ît  Rome  dans 
les  jeux  du  Cirque. 

1.  Trigla  ,  endroit  d'Athènes  où 
l'on  offrait  à  Hécate  un  mulet,  pois- 
son de  mer  que  les  Grecs  appelaient 
Trigla. 

2.  —  (  M.  Celt,  )  ,  nom  d'Hécate 
chez  les  Vandales  et  les  peuplesde  la 
Lusace ,  A  cause  de  ses  trois  tèlcs. 
Ces  peuples  nourrissaient  en  son  hon- 
neur un  cheval  noir  dont  un  prêtre 
était  chargé  de  prendre  soin  pour  en 
tirer  des  présages  dans  las  combats. 

3.  —  ou  Triglova.   (  31.  Slav.  )  - 
Quelques   Slavons    nommaient  ainsi 
une  divinité  qui  répondait  à  Dianp 
Elle  devait  ce  nom  à  sa  statue ,  <, 


TRI 

«vait  trois  tètes  ,  cf>mme  la  triple 
Ht-cate.  T 

Trtglantine  ,  surnom  d  Hécate  , 
pris  tiu  trigla ,  mulet ,  poisson  de  mer 
jn'on  lui  offrait  à  certains  jours  et  en 
certains  lieux. 

ïlUGLINA.  y.  TriGLANTINE. 

Tbigone,  nourrice  dEsculape. 

Trimurti,  Tritvam  (  M.  Iiid.)  , 
réunion  des  trois  puissances  ;  tri- 
aité  des  Indiens,  composée  deEruma, 
Siiiva  ,  et  Wishnou  ,  dont  le  pre- 
mier est  le  pouvoir  créateur  ,  le 
secûud  le  pouvoir  destructeur ,  et 
le  troisième  le  pou\oir  conservateur. 
Cette  opinion  est  raltération  du 
dosme  d'une  seule  divinité  réunissant 
les  trois  attributs  ,  celui  de  créer , 
celui  de  conserver  ,  et  celui  de  dé- 
truire. Ces  trois  divinités  sont  adorées 
dans  plusieurs  pagodes  de  la  côte  de 
Coromaudel  sous  des  figures  humaines 
ù  trois  têtes ,  portant  nom  de  Tri- 
murli ,  etc. 

[  TRl^ocïlus  ,  surnom  d'Hercule  , 
îpris  de  la  longueur  de  la  nuit  qui 
dura  ,  dit-on ,  autant  que  trois  autres  , 
quand  Jupiter  vint  visiter  Alcmène. 

Trioculus.   f^.   Triophthalmos. 

Triomphe.  (  fconol.  )  Sur  les  mé- 
dailles romaines  le  triomphe  d'un 
empereur  on  d  un  général  est  le  plus 
communément  désigné  par  l'empe- 
reur ou  le  général  porté  lui-même  sur 
un  char  triomphal  attelé  de  quatre 
chevaux ,  une  branche  de  laurier 
dans  une  main  ,  et  dans  l'autre  l'en- 
seigne  des  légions ,  c.-à-d. ,  une  aigle 
au  huul  dune  haste.  La  Victoire  est 
souvent  représentée  sur  le  char  der- 
rière le  -triomphateur.  C'est  une 
petite  figure  ailée,  qui  d'une  main 
tient  une  couronne  d  olivier,  et  de 
l'autre  une  branche  de  laurier. 

TfiiûNEs ,  hœitfs  de  charrue.  On 
dounace  nom  aux  étoiles  qui  forment 
les  couslellations  des  deux  Ourses  , 
que  A  iri^ile  appelle  geniini  tiiones, 
comme  si  ces  étoiles  étaient  autant 
de  bœufs  qui  labourassent,  le  pôle 
arctique,  où  on  'es  voit  toujours.  Par 
septcni  tiiones,  on  entend  la  giaude 
Ourse  ,  couslellation  dout  les  sppt 
principales  étoiles  forment  ce  qu'on 
appelle  ordiuaùemejit  le  Chariot ,  le» 


TRI 


6S5 


quatre  premières  paraissant  faire  le» 
quatre  roues ,  et  les  trois  autres  le 
limon.    V.  Calisto. 

I .  Tribpas  ,  roi  de  Thessalie ,  père 
de  Mérope. 

1,  —  Père  d'Erésichthon. 

Triophth  almos,  qui  a  trois  reujr, 
surnom  de  Jupiter ,  au  rapport  de 
PaiiSJ-nias  ,  qui  nous  apprend  que 
dès  la  prise  de  Troie  on  av;iit  trouvé 
une  statue  de  ce  dieu  avec  un  troi- 
sième œil  au  milieu  du  front  ;  ce  qui 
signifiait  que  c'était  lui  qui  réelle- 
ment régnait  sur  le  ciel ,  la  terre,  et 
les  enfers. 

Triop^s  .  surnom  d'Apollon  ,  par- 
ticulièrement révéré  à  Tnopie  ,  ville 
de  Carie ,  oii  l'on  célébrait  en  son 
honneur  des  jeux  solemnels  dans  les- 
quels on  donnait  des  trépieds  aux 
vainqueurs. 

1 .  l'p.iops ,  le  même  que  Triopius. 

2.  —  Fils  de  iVeptune. 
Triopi's,  fils  du  Soleil ,  donna  son 

nom  à  un  promontoire  et  à  une  ville 
de  la  Carie. 

Tripater  ,  nom  que  Lycophron 
donne  à  la  constellation  d  Orion.  y. 
Cakdaor,  Orion. 

Triphallus  ,  surnom  de  Priape. 

TRiPHYLiiis.  Sous  ce  nom  Jupiter 
avait  un  temple  magnifique  en  Elide. 

Triplices  Des.  ,  les  trois  Parques. 

Tripomei  ,  fête  grecque  dont 
Hésychius  fait  mention  ,  mais  sur  la- 
quelle il  ne  nous  a  laisse  aucun  détail. 

TriptolÈme  ,  fils  de  Céléus  et  de 
Nééra  ou  de  Métam're ,  fut  mi- 
nistre de  Cérès  ,  qui  lui  enseigna 
l'agriculture.  Selon  la  fa  le  ,  Cérès  , 
indignée  de  l'enlèvement  de  sa  fille  , 
auquel  les  dieux  avaient  consenti  , 
résolut  de  vivre  errante  parmi  les 
hommes  ,  sous  la  forme  d'une  mor- 
telle. Elle  arriva  à  la  jx)rte  d'Eleusis, 
où  elle  s'assit  sur  une  pierre.  Céléus  , 
roi  des  Eleusiens  ,  l'engagea  à  venir 
loger  chez  lui.  Son  fils  Triptolènie, 
encore  enfant  ,  était  malade  d'une 
insomnie  qui  l'avait  réduit  à  l'extré- 
mité. Cérès  le  baise  eu  arrivant  , 
et  par  ce  seul  baiser  lui  rend  la 
santé.  Non  contente  de  cela  ,  elle  se 
charge  de  son  éducation  ,  et  se  pro- 
pose de  le  rendre  iaimortel  :  pour 


685  TRI. 

cet  effet  elle  le  nourrit  le  jour  de  son 
lait  divin ,  et  le  met  la  nuit  sous  la 
traise  pour  le  dépouiller  de  tout  ce 
qu'il  avait  de  terrestre.  L'enfant 
croissait  à  vue  d'œil ,  et  d'une  ma- 
nière si  extraordinaire,  que  son  père 
et  sa  mère  eurent  la  curiosité  de 
voir  ce  qui  se  passait.  Métanire  , 
vovant  Gérés  prête  à  mettre  son  fils 
dans  le  feu ,  fit  un  grand  cri  ;  ce  qui 
interrompit  les  desseins  de  Gérés  sur 
Triptolème.  Gelte  fable  n'a  d'autre 
fondement  que  l'introduction  du 
culte  de  Gérés  dans  la  Grèce  par 
Triptolème  roi  d'Eleusis  ,  lequel  se 
fit  initier  des  premiers  dans  les  mys- 
tères de  la  dé(  sse,  et  pour  cela  passa 
par  toutes  les  épreuves  que  l'on  em- 
ployait dans  ces  occasions. 

Gérés  apprit  l'agricidture  à  Tri- 
ptolème ,  lui  donna  ensuite  un  char 
tiré  par  deux  dra£;ons  ,  l'envoya  par 
le'monde  pour  y  établir  le  lalxjuruge  , 
et  le  pourvut  de  bled  à  cet  effet.  Les 
Eleijsiens  ,  qui  en  reçurent  les  pre- 
miers l'usage ,  voulurent  en  consacrer 
la  mémoire  par  inie  fêle.  Gérés  en 
régla  les  cérémonies  ,  et  commit  Tri- 
ptolème ,  avec  trois  autres  personnes 
de  la  ville  ,  pour  y  présider.  Gç  char 
tiré  par  des  dragons  ailés,  c'est  un 
vaisseau  sur  lequel  ce  prince  porta 
des  bleds  en  différentes  contrées  de 
la  Grèce ,  pour  apprendre  h  le  semer , 
après  l'avoir  semé  dans  l'Attique. 
Dans  son  voyage  il  échappa  heureu- 
sement des  mains  du  tyran  Lyncus  , 
qui,  jaloux  de  sa  réputation  ,  voulait 
le  faire  mourir.   P' .  Lyncus. 

«  Triptolème,  dit  Justin,  trouva 
»  l'art  d'ensemencer  les  terres  :  ce 
»  fut  à  Eleusiae  (ju'il  en  produisit 
»  l'invention  ;  et  ce  fut  aussi  en  l'hon- 
1)  rieur  de  cette  invention  qu'on  con- 
»  sacra  des  nuits  pour  les  initiations.  » 
Les  Athéniens  honoraient  Tripto- 
lème comme  un  dieu  :  ils  lui  avaient 
érigé  un  temple  et  un  autel ,  et  lui 
avaient  consacré  une  aire  à  battre  le 
bled. 

Tripudium  ;  c'est  le  mot  latin  dont 
on  se  servait  en  général  pour  expri- 
mer l'auspice  forcé  ,  c'est  -  à  -dire  , 
l'auspice  qui  se  prenait  par  Je 
moyen  de$  poulets  qu'on  tenait  dans 


TRI 

une  espèce  de  cage;    à  la  dififércnce 
des  auspices  qui  se  prenaient  quel- 
quefois lorsqu'un  oiseau  libre  venai' 
à  laisser  tomber   quelque  chose   ■! 
son   bec  :  et  lorsqu'en    prenant    ; 
auspices   par  les   poulets    sacré- 
leur  était    tombé    du    bec   queiijt 
morceau  de  la  pâte  qu'on  avait  niiv 
devant  eux  ,  cela  s'appelait    tripii 
diuni  solistiviuni  ;  ce  qui  était  re- 
gardé comme    le    meilleur    augur  • 
qu'on   put   avoir.    Il  y  avait  encore 
le    tnpudiuiii    soniviwn  ,    dont    le 
nom  est  pris  du  son  que  faisait   en 
tombant  par  terre  quelque  chose  <]iie 
ce  soit ,  lorsque  c'était  par  accident 
et  sans  avoir  été  touchée.  Alors  ou 
tirait  des  présages  bons  ou  mauvais  , 
suivant  la  qualité  du  son. 

Trismégiste  ,  trois  fois  grand  , 
ou  Hermès  ,  philosophe  égyptieM 
qui  dans  cette  langue  se  nomm;:it 
Taiith,  était  conseiller  d'Osiris  r -i 
d'Egypte,  et  d'Isis  son  épouse.  O.i 
lui  attribue  1  •  ivention  d'une  infînilé 
de  choses  utiles  à  la  vie  ,  entr' autre* 
de  l'écriture  ,  soit  ordinaire ,  soit 
hiéroglyphique  ,  des  premières  lois 
des  Egyptiens,  des  sacrifices,  de 
l'harmonie  ,  de  l'astrologie  ,  de  la 
lutte  et  de  la  lyre.  Un  antre  Henné  j 
traduisit  les  ouvrages  du  précède)  t 
sur  la  médecine,  l'astrologie  et  li 
théologie  égyptienne.  Ges  ouvran  s 
ne  sont  pas  parvenus  jusqu'à  nouj. 
^.Hermès,  Mercure. 

Trisna  (  M.  Slav.  )  ,  ancien  ni.it 
slavon  qui  &is^r\\?ie  faire  unfestin  it 
la  mémoire  d'un  trépassé.  Il  ex- 
primait par  conséquent  un  usage  en 
vigueur  chez  diverses  peuplaile-;  , 
telles  que  les  Radimitschs  ,  les  Kri- 
\itschs  ,  les  Viattischs ,  et  les  Sé\  e- 
rains.  Ges  nations  commençaient  nar 
une  tiisna  ,  c.-à-d.  ,  un  festin  jpiiis 
ils  brûlaient  le  corps  mort  sur  un 
bûcher;  et  meltaut  les  cendres  et  les 
os  à  demi  brûlés  dans  un  vase  ,  ils 
l'exposaient  sur  une  colonne  près  ces 
grands  chemins. 

Trisolympionique,  épithète  qu'on 
donnait  aux  nthlètes  qui  avaient  rem- 
porté trois  fois  le  prix  aux  jeux  oh  m- 

Tkutbs6e.  On  1  a  caractérisée  pa» 


TRI 

BHC  feram€  éplorée  ,  avant  les  cht- 
veuxahiattus,  et  hii  serpent  qui  lui 
ronge  le  sein.  (  f^'oy.  Affliction, 
DoiLEUR.  )  Hésiode  ,  dans  son 
poèine  intitule' ,  Le  Bouclier  d'Her- 
cule,  nous  fait  cette  description  de 
b  Tristesse  ,  dont  les  détails  sont 
peul-ètre  un  peu  trop  bas  ;  «  La 
»  Tristesse  ,  dit-il ,  se    tenait  près 

•  de  là ,  tonte  Iwisnée  de  pleurs  , 
»  pâle  ,  sèche ,  défaite ,  les  genoux 
-  tort  gros,  et  les  ongles  fort  longs. 
»  Ses  narines  étaient    une   fontaine 

•  <f  liumeurs ,  le  sang  coulait  de  ses 
»  joues  ;  elle  grinçait  les  dents  ,  et  se 
••  couvrait  les  épaules  de  poussière.  » 

Triti.v  ,  fille  de  Triton,  après  avoir 
été  prêtresse  de  Minerve  ,  tut  ainjé-e 
«le  Mars  ,  et  de  ce  coranierce  na- 
quit Mébnippe  qui  biitit  dans  1  A- 
chaïe  une  ville  à  laquelle  il  donna  le 
nom  de  sa  mère.  Les  habitants  de 
cette  ville  observaient  religieusement 
l'usage  de  sacrifier  tous  les  ans  à 
Mars  et  à   Trilia. 

TrarocÉNiE, surnom  dé  Pallas  née 
de  L'i  tète  de  Jupiter. 

t.  Triton  ,  fils  de  Neptune  et 
d'Amnhitrite,  se\on  Hésiode  ,  était 
M:)  demi-dieu  marin  ,  dont  la  ligure 
offrait  juMpi'aux  reins  un  homme 
nageant,  et  jiiur  le  reste  du  corj>s 
tm  poisson  à  longue  queue.  C'était 
le  trompette  du  dieu  de  la  nier , 
quil  précédait  toujours  ,  en  annoa- 
çant  son  arrivée  au  son  île  sa  conque  : 
quelquefois  il  est  porté  sur  la  surface 
des  eaux,d"aulres  fois  il  paraît  dans 
un  char  traîné  par  des  chevaux 
bleus.  Au  haut  des  temples  de  Sa- 
turne on  plaçait  communément  la 
figure  de  Triton.  Les  poètes  attri- 
buent i'i  Triton  uii  autre  olTif«  ijue 
celui  d'être  trompette  de  Neptuue  ; 
c'est  de  calmer  ks  ttots  et  de  faire 
cesser  les  tempêtes  :  ainsi ,  dans 
Ovide  ,  jN  eptune  ,  voulant  rappeler 
les  eaux  du  déluge  ,  commanda  à 
Triton  d'eni^ler  sa  conque  ,  au  son 
de  laquelle  les  eaux  se  retirèrent.  Et 
dans  f^in:iLe  ,  lorsque  Neptune  veut 
appaiser  la  tempête  que  Junon 
avait  cxcitt-e  contre  Ence  ,  Triton  , 
assistéduneN  Téide,  fait  ses  efforts 
pour  sauver  les  vaisieauj^  échoués. 


TRI  ^?7 

Les  poètes  adinettent  planVacs 
Tritons ,  avec  les  mêmes  toncti(.<as 
et  la  même  figure.  On  voyait  à  Ta- 
nagre ,  en  Béotie  ,  dans  le  îempJe 
de  Racchus ,  une  belle  statue  d''Ha 
Triton  ,  dont  les  Tanagréens  racon- 
tiiient  ainsi  l'origine,  au  rapport  de 
Paii^anias  :  «  Les  fcmnies  les  fJ«*s 
>;  considérables  de  Tanagrç  étaient 
»  initiées  aux  mystères  de  Bacchus  : 
u  im  jour  étant  descendues  sur  le 
«  bord  de  la  mer  pour  se  purifier  , 
»  comme  elles  étaient  dans  feau  ,  *in 
»  l'riton  se  jeta  sur  elles.  Dtins  ce 
i>  pressant  besoin  ,  elles  adressèrent 
«  leurs  vœux  à  tiacchos  ,  qui  awssi- 
"  tôt  vint  à  leur  secours  ,  combattit 
»»  le  Triton  et  le  tua.  »  Paitsanias 
expliipie  cette  fable  ,  en  disant  qu'un 
Triton  caché  sous  l'eau  se  jetait  ster 
les  bestiaux  qui  venaient    boire  ou 

fjaître  en  ce  lieu  :  il  attafjuait  nïènje 
es  pêcheurs  dans  leurs  barques.  Le* 
Tanugréens  s'avisèrent  de  mettre 
une  cruche  de  vin  sur  le  bord  de  la 
mer;  le  Triton,  attiré  par  l'odf-nr, 
ne  manqua  pas  d'en  venir  boire  ; 
et  les  fumées  du  vin  kii  portant  à 
la  tète ,  il  s'endormit ,  et  se  bi"*» 
tom.Ler  du  haut  d'une  falaise.  La 
Tanagrécii  (jui  se  trouva  là  par  ha- 
sard ,  l'avant  vu  ,  lui  coupa  la  tète 
avec  sa  hache  ;  et  parceqne  ri-<Te<-« 
avait  causé  sa  mort  ,  on  imagina 
que  Bacchus  l'avait  tué. 

•i.  —  Marais  de  Béotie.  y.  Tri- 
ton is. 

1.  Tritomia.  Minerve,  sous  ce 
nom  ,  était  adorée  chez  les  Phê- 
néatcs. 

2.  —  Surnom  de  Vénus  ,  portée 
par  des  Tritons. 

Tritonide  ,  lac  de  Libye  ,  sur  le» 
bords  duquel  les  hahitants  célé- 
braient ,  en  l'honneur  de  Minerve  , 
une  fête  annuelle  ,  oii  les  fiUes  ,  par- 
tagées en  deux  bandes,  se  battaient 
à  COUDS  de  pierres  et  de  bâtons  ,  et 
regardaient  comme  de  fausses  vierges 
celles  <|ui  mouraient  de  leurs  bles- 
sures. 

Tritonis  ,  surnom  de  Minerve  , 
élevée  sur  les  bords  d'un  marais 
nommé  Triton  ,  eu  Béotie. 

T&iTUP.vrofiiES ,   soleuinittf    danft 


688  T  R  O 

laquelle  on  priait  les  dieax  pour  la 
coûservalion  des  enfants. 

TBiTOPAinÉos  ,  un  des  Dioscures 
Anaces.  /  .  Diosctf.ES. 

Triumphus  ,  surnom  de  Tîacchus. 

Ïbivsfek  Léo,  le  lion  des  trois 
nuits  ,  périphrase  par  laquelle  les 
p'^"ieà  expiiuifnt  la  triple  nuit  où 
Hercule  avait  été  conçu. 

TrivïA  ,  .surnom  de  Diane  on 
d'Hécate  ,  parceque  ,  dit  yarron  , 
on  la  mettait  au  point  oi"i  aboutis- 
saient trois  chemins  ,  ou  parce- 
qu'elle  est  la  même  que  la  Lune. 

Troade  ,  contnie  de  l'Asie  mi- 
neure ,  ainsi  nommée  de  la  fameuse 
ville  deTroie  sa  capitale.  Si  on  prend 
la  Troade  pour  tout  le  pays  soumis 
aiLx  Trovens  ,  ou  pour  le  royatune 
de  Priam  ,  elle  comprenait  prestjue 
toute  rétondue  du  pays  que  l'on  en- 
tend sous  le  nom  de  Mysie,  et  sous 
celui  de  petite  Phryf^ie  ;  mais  si 
on  le  restreint  à  la  province  où  était 
la  ville  de  Troie  ,  et  qui  était  la 
ïro;idc  propre ,  elle  ne  comprenait 
que  le  pn^squi  était  entre  la  Dnr- 
dauie  au  nord  et  au  nord  oriental , 
le  p.'iys  des  Lélèges  à  Test  méri- 
dional ,  lUellespont  et  la  mer  Egée 
à  l'ouest. 

Troie  ,  ville  célèbre  de  l'Asie  mi- 
neure ,  sur  le  bord  de  la  mer.  Lao- 
mi'don  la  fit  environner  de  si  fortes 
niurailies ,  qu'on  attribua  cet  ouvraf^e 
îi  Ap<jl'on  ,  dieu  des  beaux  arts.  Les 
fortes  diCTies  qu'il  fallut  faire  contre 
les  vapues  de  la  nier  passèrent  pour 
louvraee  de  Neptune  ;  et  comme 
d;  ns  la  suite  les  vents  ei  les  inonda- 
tions ruinèrent  ime  partie  de  ces. 
onvraecs  ,  on  publia  que  NepTune 
s'était  ven^é  du  pertide  Laomédon. 
JTor.  Neptuke  ,  Apollon  ,  Lao- 

II É  DON. 

Le  siège  de  Troie  dura  dix  ans  ; 
la  dcs'.inée  de  cette  ville  ,  selon 
Jfojiièiv,  dépendait  d'Hector;  Troie 
devait  se  défendre  tant,  qu'il  serait 
m  vie  ,  c'est-à-dire  que  ce  prince 
fut  son  plus  grand  défenseur.  Les 
poètes  postérieurs  à  Homère  ont 
publié  fjue  la  ruine  de  Troie  était 
îitlachéc  à  certaines,  fatalités  qui 
devaient  être  accomplies  auparavant. 


T  R  O 

La  première  était  qu'elle  ne  pour 
être  prise  ,    s'il  n'y  avait  parmi  I 
assiégeants  un  descendant  d'Eue 
(  f^ .  AciiiLLE  ,  PYRRiins.  )  Secono 
ment  ,    il    fallait    avoir    les    flècli' 
d'Hrroule.    {K.    Philoctète .  )    J 
troisième  lieu,  on  devait  enlever 
Palladium.  (  ^''.Palladium.)  Il  f 
lait,  quatrièmement ,  empêcher  qi; 
les  chf  Vi'ux  de  Rhésus  ne  bussent  ci(; 
l'eau  du  Xanthe.  {V .  RhÉsis.)  La 
cinquième  fatalité  était  la  mort  de 
Troïle  ,  fils  de  Priam,  et  la  destruc- 
tion   du    tombeau    de    Laomédon . 
Enfin  Troie  ne  p<juvait   être    pri^<' 
sans  que  les  Grecs  eussent  dans  leur 
armée  Télèphe  ,   fils   d'Hercule    f  t 
d'Augé  ,  alÛé  des  Troyens.  Voyc~ 

TÉLÈPHE. 

A  la  fin  de  la  dixième  année  ,  les 
Grecs,  lassés  d'un  si  long  siège  ,  <  t 
rebutés  de  tant  d'attaques  infrnt  - 
tueuses  ,  eurent  recours  à  un  strata- 
gème. Ils  s'avisèrent  de  construire  , 
suivant  les  leçons  de  Pallas  ,  nu 
cheval  énorme  haut  comme  une  mon- 
tagne ,  comjK>sé  de  planches  de 
sapin  arlistement  jointes  ensemble  , 
et  ils  publièrent  fpie  c'était  une 
offrande  qu'ils  consacraient  à  cette 
déesse ,  pour  obtenir  un  heureu\ 
retour.  On  tira  ensuite  les  sold;' 
qui  devaient  être  renfermés  dan»  i 
flancs  de  cet  énorme  cheval.  L  ; 
Troyens ,  voyaut'ce  colosse  sous  leurs 
murs,  se  proposèrent  de  le  faire 
entrer  dans  leur  tille  et  de  le  place  r 
dans  la  citadelle.  On  abat  une  partie 
des  nuuailles  de  la  vjlle  ,  on  fait 
entrer  ce  monstre  fatal ,  et  on  le 
place  à  la  porte  An  temple  de  iMi- 
uerve.   La    nuit   suivante ,   pendant 

3ue  tout  le  monde  dormait  profon- 
énient  ,  le  traître  Sinon  va  ouvrir 
les  flancs  du  cheval,  et  fait  sortir 
les  Grecs  qui  y  étaient  cachés.  Sin- 
cette  fable  de  V irsÙLe  ^Pausanias 
s'explique  ainsi  :  «  Ge  fameux  chwal 
»  de  bois  était  certainement,  une 
»  machine  de  guerre  ,  propre  à  ren- 
»  verser  des  murs  ;  ou  bien  il  laut 
»  croire  que  les  Troyens  étaient  dos 
))  gens  stupides  ,  des  insensés  ,  «jni 
»  n'avaient  pas  ombre  de  raison.  » 
On  croit  que  cette  machine  est  celle 
qu\,a 


T  R  O 

qu  ijn  3  depuis  appelée  aries  ,  on 
bélier.  D'autres  ont  dit  que  les  Grec* 
fireut  récilenient  seiiibliuil  de  se  re- 
tirer ,  qu'Us  posèrent  uae  embus- 
cade dans  une  caverne  voisine  j  que 
les  ïrovens,  croyant  n'avoir  plus 
rien  à  craindre  des  Grecs  ,  gardèrent 
néglipenimeut  leurs  murailles  ,  et  se 
livrèrent  à  la  joie  et  à  la  débauche  ; 
que  les  Grecs  cachés  escaladèrent 
les  murs  pendant  la  nuit ,  tuèrent  les 
eardes ,  et  ouvrirent  les  portes  à  toute 
larmée  ,  qui  saccagea  et  brûla  la  ville 
cette  même  nuit.  Voyez  Sinon  , 
Laocos. 

ïr.oÏLE  ,  fils  de  Priam  ,  tué  par 
Aciiilie.  Les  destins  avaient  arrêté 
que  Troie  ne  pourrait  être  prise  du- 
rant la  vie  de  ce  jeune  prince. 

Trois,  nomi^re  nivstérieus  cher 
les  anciers  ,  qui  buvaient  trois  lois 
en  l'îionneur  des  trois  Grâces  ,  et 
crachaient  trois  fois  daJis  leur  sein 
pour  détourner  les  enchantements. 

Troïl's  Héros,  Enée.  yirsile. 
Efaque  ,  fils  de  Priam.  Ovide. 

Tkollen ,  espèce  d'esprils  follets, 
qui, selon  ledémonofirapne  Le  Loyer 
(  des  Spectres  ) ,  se  louent  dans  le 
^  ord  en  habit  de  fcmnieon  d'homme, 
et  s'emploient  aux  services  les  plus 
honnêtes  de  la  maison. 

Tromperie.,  ( /co«o/.  )  Elle  se 
peint  belle  et  riante ,  présentant 
d'un  air  gracieux  une  corbeille  de 
fleurs  qui  cachent  un  serpent.  Elle 
tient  derrière  elle  plusieurs  hame- 
çons. Ses  jambes  sont  terminées  en 
queue  de  serpe^it  ,  pour  uiarquer 
qu'elle  rampe  pour  s  élever  et  pour 
parvenir  à  ses  fins. 

Trompette.  Il  y  avait  à  Corinthe 
un  temple  sous  le  titre  de  Minerve 
Trompette  ,  Ix'iti  par  Héeélaiis,  fils 
de  Tvrrhène  ,  pour  honorer  la  mé- 
niuire  de  son  père ,  inventeur  de  la 
trompette.  P^.  Renommée  ,  Clio  , 
ZVIisÈNE.  iLtifonne  de  conque.  V . 
Triton. 

Trompettes  ,  fête  et  sfjleranité 
célébrées  chez  les  anciens  Hébreux 
et  chez  les  Juifs  modernes  ,  mais 
avec  quelfjue  différence. 

Elle  se  célébrait  chez  les  anciens 
le  premier  jour  du  septième  mois 
T^mc  II. 


T  R  0 


C8n 


de  l'année  sainte  ,   qui  était  le  pre- 
mier de  l'année  civile.  Ce  mois"  s  ap- 
pelait Tisri  ,  et  répondait  à  la  lune 
de  Septembre.  On  annonçait  le  pre- 
mier jour  de  l'année  au  sou  des  trom- 
pettes. Ce  jour  était  solemnel.  Toute 
œuvre  servile  v  était  défendue  ;  on 
y  offrait ,  au  nom  de  la  nation ,  un 
holocauste  soleraîiel  d'un  veau,  de 
deux  béliers,  et  de  sept  aan,  aux  de 
l'année ,  avec  les  oitrandes  de  farine  , 
de  vin  ,  que  ion  avait  coutume  de 
joindre  à  ces  sortes    de   sacriKces. 
L'£x;riture  ne  nous  apprend   point 
la  raison  de  l'établissement  de  cette 
fête.  Théodoret  croit  que  c'était  en 
mémoire  du  tonnerre  que  l'on  avait 
entendu  sur  le  mont  Sinaï ,  lorsque 
Dieu  y  donna  sa   loi.   Les   rabbins 
veulent  que  ce  soit  en  mémoire  de  la 
déliv.  ance  d'isa.ic,  à  la  place  duquel 
Abraham    immola    uu    bélier.   Au- 
jourd'hui les  Juifs  ont  coutume  ce 
soir- là  de  se  souhaiter  une  t»onne 
année  ,    de    faire   meitlrure    chère 
qu'à  l'ordinaire,  de  sonner  de  la  trom- 
pette à   trente   diverses  fois.  Léon 
de  Modène  remarque  fni'il  y  a  eu 
autrefois   dispute  entre  les  rabbins 
sur  le  temps  auquel  le  monde  a  com- 
mencé ,  les  uns  prétendant  que  c'é- 
tait au  printemps  ,  les  antres  en  au-t 
tomne  ;   que  ce  dernier  sentiment  a 
prévalu  ,  et  que  c'est  sur  cela  qu'est 
fondée  la  fête  des  trompettes ,  qu'on 
célèbre  au  commencement  de  Tisri , 
qui  répond  à  Septembre.   Pendant 
cette   fête  ,  qui  dure  les  deux  pre- 
miers jours  du  mois,  le  travail   et 
les    allaires     sont    suspendus.    Les 
Juifs  tiennent  par  tradition  que  ce 
jour- là   Dieu  juge  les    actions   de 
l'année  précédente  ,  et   dispose  des 
événements    de     celle    où    l'on    va 
entrer  ;  c'est  }x>urquoi ,  dès  le  pre- 
mier jour  du  mois  préccdeut ,  ou  du 
moins  huit  jours  avant  la  fête  dci 
tix>mpetles  ,  la  plupart  vaquent  aux 
œuvres  dç  pé:iitence  et  de  mortiK- 
cation  ;   et ,  îa  veille  ,    plusieurs  se 
font  donner  trente-neuf   coups    de 
Ibiiet ,   par  forme  de  discipline.    Le 
premier  soir  qui  commence   l'année 
et  qui  précède  le  premier  jc.ir  de 
Tiîri ,  ,en  revenant  de  la  synagogue; 


Cgo 


T  R  O 


ils  se  disent  l'un  à  l'autre  ^  Soyez 
écrit  en  bonne  année  ;  et  l'autre 
**  répond ,  et  vous  aussi.  Lorsqu  ils 
sont  dans  leur  maison  ,  on  sert  sur 
la  table  du  miel  et  du  pain  levé  ,  et 
tout  ce  qui  peut  ("aire  augurer  une 
année  abondante  et  douce.  Il  y  en 
a  plusieurs  qui  vont  le  matin  de  ces 
deux  fêtes  velus  de  blanc  à  la  syna- 
gogue ,  en  Signe  de  pureté  et  de 
pénitence.  Parmi  les  Allemands  , 
quelques  uus  |X)rtent  l'habit  qu'ils 
ont  destiné  pour  leur  sépulture.  On 
récite  ce  jour- là  dans  la  synagogue 
plusieurs  prières  et  l>énédictions  par- 
ticulières. On  v  tire  soleaiuellement 
le  Pentateui/ue  de  l'armoire  ,  et 
l'on  V  lit  î  à  cinq  personne.*-,  le  sacri- 
fice qu'on  faisait  ce  jour-là.  Ensuite 
on  sonne  trente  fois  du  cor  ,  tantôt 
d'une  manière  fort  lente ,  et  puis 
fort  brusque.  Ils  disent  que  c'est 
pour  faire  songer  au  jugement 
de  Dieu ,  |X)ur  intimider  les  pé- 
cheurs ,  et  les  porter  à  la  pénitence. 
Après  (|uelques  prières  ,  ils  s'en  re- 
tournent à  la  maison,  ils  se  mettent 
à  table ,  et  passent  le  reste  du  joiu- 
h  entendre  quelques  sermons  et  à 
d'autres  exercices  de  dévotion.  Les 
deux  jours  de  la  fête  se  passent  dans 
de  senil)!ables  cérémonies. 

Pour  se  préparer  à  la  fête  des 
trompettes  ,  ou  du  commencement 
de  l'année  civile  ,  plusieurs  Juifs  se 
plongent  dans  l'eau  froide  ,  ils  cxjn- 
fessent  leurs  péchés  et  se  frappent 
la  poitrine.  Ils  s'y  plongent  entière- 
nîent  ,  afin  de  paraître  purs  aux 
yeux  de  Dieu.  Ils  croient  que  ce 
jour-là  Dieu  assemble  son  conseil  ou 
ses  anges  ,  et  qu'il  ouvre  ses  livres 
pour  juger  tous  les  homnifs.  On 
ouvre ,  selon  eux  ,  trois  sortes  de 
livres  :  le  /«V/e  de  vie ,  pour  les 
justes;  le  litre  de  mort,  pour  les 
méchants;  le  fii're  des  hommes  qui 
tiennent  le  milieu  ,  pour  ceux  qui 
ne  sont  ni  tout-à-fait  bons  ,  ni  tout- 
à-fait  mauvais.  II  y  a  dans  les  deux 
livres  de  vie  et  de  mort  deux  espèces 
de  piges  ,  l'une  pour  cette  vie ,  et 
l'autre  pour  l'éternité  ;  car  il  arrive 
souvent  que  les  méchants  ne  sont  pas 
châtiés   eu  cette  vie  suivaat  leurs 


î'  R  G 

démérites  ;  et  que  les  justes  y  so! 
traités  avec  rigueur  ,  comme  s  i 
avaient  encouru  la  colère  de  Dici 
Cette  conduite  du  Seigneur  fai! 
selon  eux,  que  l'on  n'est  jamais  s; 
de  son  état  ,  et  qu'on  est  toujoiii» 
dans  l'incertitude  si  on  est  digne  d'a- 
mour on  de  haine.  Pour  ceux  qui 
ne  sont  pas  tout-à-fait  bons  ou  mau- 
vais ,  ils  ne  sont  écrits  nulle  pai  t  , 
disent  les  Juifs  ;  Dieu  attend  jusqu'à» 
jour  de  lexpiation ,  qui  est  le  dixième 
de  l'année  ,  s  ils  se  convertiront.  Ce 
jour-là  il  porte  contre  eux  son  juge- 
ment de  vie  ou  de  mort  ,  selon  leur 
mérite. 

i'ROP.Ei  ,  surnom  de  Junon  ,  cen- 
sée présider  aux  triomphes  ;  céré- 
monies où  toujours  on  lui  offrait  îles 
sacrifices.  '., 

Tfiop,«ucHt  s ,  surnom  donné  M 
Jupiter  ,  parcequ'il  présidait  aux 
triomphes.  Rac.  Tropaion ,  tro^ 
phée  y  ^chein  ,   avoir  ,  obtenir. 

Troveos  ,  surnom  de  Jupiter^ 
(rac.  trepein  ,  tourr.er),  p3rce<}u'il 
mettait  en  fuite  les  ennemis.  Ou  le 
prend  aussi  quelquefois  dans  le  même 
sens  que  Tropauchus. 
-   Troph.eus.  f^.  Tkopkuchus. 

Trophées.  (  V .  Victoire  ,  Ba-j 
TAILLE.  )  Ijca  trophées  d'armes  sont 
employés  sur  les  médailles  des  em- 
pereurs ,  pour  désigner  les  victoires 
qu'ils  ont  remporti.'es. 

Sur  une  médaille  de  Sévère  ,  dont  : 
l'inscription  porte  ,  Invicto  Imp.  , 
on  voit  un  simple  tronc  darbre 
orné  de  différentes  armes.  Enée , 
dans  le  onzième  livre  de  V Enéide  , 
érige  un  pareil  trophée  composé  des 
dépouilles  de  Mézence ,  qu'il  con- 
sacre au  dieu  de  la  guerre. 

Les  Grecs  élevèrent  les  premiers 
ces  sortes  de  trophées  pour  honorer  ; 
leurs  capitaines  qui  avaient  mis  les 
ennemis    en    fuite  ;    ils  ôtaient  les 
branches   du    premier    arbre    qu'ils 
rencontraient  dans  le  lieu  où  la  dé- 
route était  arrivée  ;  et  ne  laissant  que 
le  tronc  ,  ils  y  suspendaient  les  bou-  ; 
cliers  ,  les  casques,    les  cuirasses,  et  ' 
les  autres  sortes  d'armes  que  l'ennemi 
avait  abandonnés  en   fuyant.   Par  la 
suite  ,  ce  peuple ,  eaflé  de  ses  vie-; 


T  R  O 

>irci ,  ne  se  contenty  pius  de  simples    1 
■opliées  qui  n"e\istaient  que  l'espace 
e  quelques  jours  ;  on  en  eTi£;ea  de 
aarbre   et    de  Iron/e.    Plutarque 
lame  ,    avec   raison  ,    ces  derniers    | 
rophées,  qui ,  subsistant  touji>urs  , 
le  servaient  qu'à   nourrir   un   désir 
le  vengeance  par  le    souvenir  des    , 
uaux  soufferts  et  des  injures  reçues,    j 
Trophoril'S  ,    nom    d'un    oracle     j 
anieux    dans   la  Béotie  ,  lequel  se    j 
'endait  avec  plus  de  cérémonie  que    I 
telui   d'aucun     dieu  ,     et    subsista    | 
nêiiie  long-temps  après  que  ceux  de    j 
3  Grèce  eurent  cessé.  Trophonius, 
lont  l'oracle  portail  le  nom  ,  n'était 
ependant  qu  un   héros ,   et  même  , 
ui\aut  quelques   auteurs,    un  bri- 
and  et  un  scélérat.  Il  était  fils ,  ainsi 
u'A£;auiède,  d'Erginus,  roi  des  Or- 
homéniens.Ces  deux  frères  devinrent 
e  £rar;ds  architectes  :  ce  furent  eux 
ui   bâtirent  le  temple  d'Apollon  à 
)elphes  ,  et  un  édifice  pour  les  tré- 
3rs  d'Hvriéus.  En  construisant   ce 
ernier  bâtiment,  ils  avaient  pratiqué 
n  secret  dont  eux  seuls  avaient  con- 
aissance  :  une  pierre  qu'ils  savaient 
1er  et   remettre  sans  qu'il  y  parût 
!ur  donnait  le  moyen  de  volercnaque 
ait   l'argent  d  Hyriéus  ,  lequel ,  le 
ayant  diminuer  sans  qu'on  ei'jt  ou- 
ert  les  portes  ,  s'avisa  de  tendre  un 
iège   autour  des  vases  qui  renfer- 
laient  son  trésor  ,  et  Agamède  y  fut 
is.  Trophonius  ne  sachant  cohnnent 
dégager  ,  et  craignant  que  s'il  était 
is  le  lendemain  à  la  question  il  ne 
couvrît  le  mvstère,lui  coupa  la  tète. 
Seins  critiquer   cette  histoire  ,  qui 
mble  être  une  copie  de  celle  qu  Hé- 
dote  raconte  au  long  d'un  roi  d'E- 
pte  et  de  deux  firères  qui  lui  vo- 
ient   son  trésor  par    un  semblable 
ratagême  ,  on  observera  que  Pau- 
nias  ne  nous  apprend  rien  de  Tro- 
honius  ,  et  qu'il  dit  seulement  que 
terre  s'étant  entr'ouverte  sous  ses 
lieds  ,  il    fut    englouti  tout   vivant 
s   cette  fosse ,   qu'on  nomma    la 
sse  d' Agamède  ,  et  qui  se  voyait 
s  un  bois  sacré  de  Lébadée  ,  avec 
ne  colonne  que  l'on  avait  élevée  au- 
>sus. 
sntombeaudemeura  quelque  temps 


T  R  O  691 

dans  l'oubli ,  lorsqu'une  grande  séche- 
resse affligeant  la  Béotie  ,  on  eut  re- 
cours à  l'oracle  de   Delphes  ;  mais 
Apollon ,   qui   voulait  reconnaître  le 
service  que  lui  a\  ait  rendu  Tropho- 
nius en    bâtissant  son  temple ,    ré- 
pondit par  sa   Pythie  que  c'était  à 
Trophonius  qu'i!  fallait  avoir  recours , 
et  i  aller  chercher   à  Lébadée.   Les 
députés  s'y  rendirent  en  effet  ,  et  en 
obtinrent  une  réponse  qui  indiqua  les 
moyens  de  faire  cesser  la  stérilité. 
Depuis  ce  temps  on  consacra  à  Tro- 
phonius le  bois  où  il  était  enterré  , 
et  au  milieu  de  ce  bois  cm  lui  éleva 
un  temple  où  il  recevait  des  sacrifices 
et  rendait  des  oracles.  Pausanias , 
qui  avait   été    lui  -  même  consulter 
1  oracle  de   Trophonius,  nous  en   a 
laissé  luie  description  fojt  ample  dont 
voici  l'abrégé  : 

«  Lébadée ,  dit  cet  historien ,  est 
»  ime  ville  de  Béotie  au-dessus  de 
»  l^lphes  ,  et  aussi  ornée  qu'il  y 
»  en  ait  en  Grèce  :  le  bois  sacré 
»  de  Trophonius  n'eu  est  que  fort 
»  peu  éloigné  ,  et  c'est  dans  ce  bois 
»  {|u'est  le  temple  de  Trophonius  , 
»  avec  sa  statue  de  la  main  de  Pra- 
»  xitèle. 

n  Lorsqu'on   vient   consulter  son 
»  oracle,  il  faut  pratiquer  certaines 
»  cérémonies.  Avant   de   descendre 
»  dans  l'antre   où   l'on  reçoit  la  ré- 
»  ponse ,    il    faut   passer  quelques 
»  joiu"s  dans  une  chapelle  déJiée  au 
»  lx)n   Génie  et  à   la  Fortune.  Ce 
»  temps  est  employé  à  se   purifier 
»  par  l'abstinence  de  toutes  les  ciioses 
»  illicites  ,  et  à  faire  usage  du  bain 
»  froid  ,   car  les  bains  chauds  sont 
»  défendus  ;  ainsi  on  ne  peut  se  lu- 
»  ver  que  dans  l'eau  du  ilenve  Her- 
»  cine.  On  sacrifie  à  Trophonius  et 
»  à  toute   sa  famille,  à  Jupiter  sur- 
u  nommé   Roi,    à  Saturne,    à  une 
>»  Cérès  Europe,  qu'on  croyait  avoir 
»  été  nourrice   de   Trophonius  ;  et 
»  l'on  ne  vit  que  de  chairs  sacrifiées. 
»  Pour  savoir  si  Trophonius  troii- 
»  vail  bon  qu'on  descendit  dans  son 
»  antre  ,  il  fallait  consulter  les  en- 
B  trailles  de  toutes  les  victimes  ,  sur- 
»  tout  celles  du  bélier  qu'on  iumio- 
)»  lait  en  dernier  lieu.  Si  les  aus-. 


692 


T  R  O 


pices  étaient  favorables,  on  menait 

>  le  consultant  la  nuit  au  fleuve  Her- 

>  cinc ,  où  deux  enfants  de  douze  ou 

>  treize  ans  lui  frottaient  tout  le 
n  corps  d'huile.  Ensuite  on  le  con- 

>  duisait  jusqu'à  la  source  du  fleuve , 
et  on  l'y  faisait  boire  de  deux  sortes 

»  d'eau  ,  celle  du  Léthé  qui  effaçait 

>  de  l'esprit  toutes  les  peiisées  pro- 

>  fanes  ,  et  celle  de  Mnûinosjne  qui 
»  avait  la  vertu  de  faire  retenir  tout 
»  ce  qu'on  devait  voir   dans   l'antre 

>  sacré.  Après  tous  ces  préparatifs 
i)  on  faisait  voir  la  statue  tfe  l'ropho- 

nius  ,  auquel  il  fallait  adresser  une 
)  prière.  On  était  revêtu  d'une  tu- 
>«  nique  de  lin  ornée  de  bandelettes 

>  sacrées  ;  ensuite  de  quoi  on  était 
conduit  à  l'oracle. 

»  Cet  oracle  était  sur  une  mon- 
»  tagne,  dans  une  enceinte  de  pierres 
blanches  sur  laquelle  s'élevaient  des 
obélisques  d'airain.  Dans  cette  en- 
ceinte était  un'e  caverne  en  forme 
»  de  four  ,  taillée  de  main  d'homme. 
Là  s'ouvrait  un  trou  assez  étroit  , 
où  l'on  ue  descendait  point  par  des 
decrés  ,    mais    avec    de    petites 

>  échelles.  Lorsqu'on    y   était  des- 
»  cendu  ,  on  trouvait  encore  une  pe- 
tite   caverne    dont  l'entrée    était 

>  assez  étroite  ;  on  se  couchait  à 
terre ,    on   prenait   dans    chaque 

>  main  une  certaine  composition  de 
miel  qu'il  fallait  nécessairement 
porter  ;  on  passait  les  pieds  dans 
l'ouverture  de  cette  seconde  ca- 
verne ,  et  aussi-tôt  on  se  trouvait 
entraîne  au  dedans  avec  beaucoup 

»  de  force  et  de  vitesse. 

»  C'était làquel'avenirsedéclarait, 
»  mais  non  pas  à  tous  de  la  même  ma- 
»  nière  :  les  uns  voyaient ,  les  autres 
»  entendaient.  On  sortait  de  l'antre, 
■5>  couché  à  terre ,  comme  on  y  était 
■n  entré  ,  et  les  pieds  les  premiers. 
»  Aussi-tôt  on  était  mis  dans  la  chaise 
»  de  Mnémosvne,  où  l'on  demandait 
«  au  consultant  ce  qu'il  avait  vu  ou 
»  entendu  :  de  là  on  le  ramenait  en- 
»  core  dans  la  cliapelle  du  J)on  Gé- 
it  nie  ,  et  on  lui  laissait  le  temps  de 
V  reprendre  ses  sens.  Enfin  il  était 
«  oblii^é  d'écrire  sur  un  tableau  tout 
»  ce  t^ii  il  avait  vu  ou  entendu  ,   ce 


T  R  O 

»  que  les  prêtres  apparemment  infer- 
»»  prêtaient  à  leur  manière.  >» 

Ce  pauvre  malheureux  ne  pouvait 
sortir  de  l'antre  qu'après  avoir  été 
extrêmement  effrayé  ;  aussi  les  an- 
ciens tiraient  de  la  caverne  de  Tro- 
plionius  la  comparaison  d'une  grande 
frayeur  ,  comme  il  paraît  par  pin- 
sieurs  passages  des  poètes,  et  entr  au- 
tres d'Aristophane.  Ce  qui  augnv  n- 
tait  encore  1  horreur  de  la  caverne  , 
c'est  qu'il  y  avait  peine  de  mort  piiir 
ceux  qui  osaient  interroger  le  dita 
sans  les  préparatifs  nécessaires. 

Cependant  Pausanias  assure  qu'un 
seul  houmie  y  avait  péri.  C'était  un 
espion  que  Démétrius  y  avait  en- 
voyé pour  voir  s'il  n'y  avait  point 
dans  ce  lieu  saint  quelque  chose  f  ■; 
fût  bon  à  piller.  Son  corps  fut  tr*. 
loin  de  là ,  et  il  y  a  apparence  '^ 
son  dessein  étant  découvert  ,  Jcs 
prêtres  le  massacrèrent  dans  l'antre 
même  ,  et  le  firent  sortir  par  qiu  1- 
que  issue  par  laquelle  ils  entraient 
eux-mêmes  sans  être  apperçus. 

Pausanias  ajoute  à  la  fin  :  «  Ce 
»  que  j'écris  ici  n'est  pas  fondé  >nr 
»  un  ouï-dire  :  je  rapporte  ce  (jne 
»  j'ai  vu  arriver  aux  antres ,  et  ce 
»  qui  m'est  arrivé  à  moi-même;  car, 
»  pour  m'assurer  de  la  vérité,  j  .li 
»  voidu  descendre  dans  l'antre  et 
»  consulter  l'oracle.  » 

«  Quel    loisir,    dit    Fontencl 
u  dans  son    Traité   des    Orad 
»  n'avaient  pas   les  prêtres  penu 
»  tous  ces  difterents  sacrifices  qi 
»  faisaient  dans  l'antre  !   car  as^' 
»  ment   Trophonius  choisissait 
»  gens  ,  et  ne  recevait  pas  ton! 
»  monde.  Combien  toutes  ces  al' 
»  tiens  ,  ces  expiations  ,  ces  vo\;i- 
»  nocturnes  ,   et  ces   pass;iges   <î 
»  des  cavernes  étroites  et  obscui  < 
»  remplissaient-ils  l'esprit  de  supi . 
»  tition  et  de  crainte  !   combien   lie 
»  machines  pouvaient  jouer  dans  c  - 
»  ténèbres  I   L'iiistoirc    de   1  esp 
»  de  Démétrius  nous  apprend  'j 
»  n'y  avait  pas  de-siireté  dcms  la:! 
»  pour  ceux  qui  n'y  af^portaient  1 
»  de  bonnes  intentions,  et,  de  pi 
»  qu'outre  l'ouverture  sacrée  qn  i  t 
»  copnue  de  tout  le  monde,  l'ar 


T  R  O 

»  en  avait  une  secrète  qni  n'était 
»>  connue  que  des  prêtres.  Quand 
»  on  s'y  sentait  entraîné  par  les 
»  pieds  ,  on  était  sans  doute  tiré  par 
»  des  cordes  ;  et  on  ne  pouvait  sen 
»  assurer  en  y  portant  les  mains  , 
»  puisqu'elles  étaient  embarrassées 
»  de  ces  compositions  de  miel  qu  il 
»  ne  falbit  pas  lâcher.  Ces  cavernes 
M  pouvaient  être  pleines  de  par- 
i»  mms  et  d'odeurs  qui  troublaient 
»  le  cerveau  ;  ces  eaux  de  Létlié  et 
M  de  Mnémosvne  pouvaient  aussi 
>•  être  préparées  pour  le  même  effet. 
»  Ou  ne  dit  rien  des  spectacles  et 
I»  des  bruits  dont  on  pouvait  être 
»  épouvanté  ;  et  quand  on  sortait 
M  de  là  tout  hors  de  soi ,  on  disait 
»  ce  qu'on  avait  vu  ou  entendu  à  des 

gens  qui  profitaient  de  ce  désordre, 
»  le  recueillaient  comme  il  leur  plai- 
»  sait,  y  chanj^eaient  ce  quils  vou- 
»  laient  ,ou  enfin  en  étaient  toujours 
»  les  interprètes. 

Tkos,  fils  d'Erichthonius,  donna 
son  nom  à  la  viMe  de  Troie  ,  qu'on 
appelait  auparavant  Dardanie. Ayant 
fait  plusieurs  conquêtes  sur  ses  voi- 
sins ,  il  envoya  son  fils  Gan)'mède , 
accompagné  de  quelques  uns  de  ses 
pniis  ,  en  Lydie,  pour  offrir  des  sa- 
crifices dans  un  temple  consacré  à 
Jupiter.  Tantale,  qui  ignorait  le  des- 
sein de  Tros  ,  fit  périr  le  jeune  Ga- 
n\  mède  :  ce fpiifutcaused'une longue 
Eucrre  entre  ces  deux  princes  et  leurs 
descendants.  Homère  dit  que  Jupi- 
ter, pour  consoler  Tros  de  l'enlève- 
ment de  son  fils  ,  lui  fit  présent  de 
f  )rt  beaux  chevaux.  /^.Ganïmède  , 
Tantale. 

Troupeaux  de  moutons  ou  de 
BŒUFS,  f^.  Admète  ,  Ajax  ,  Apol- 
1.0N  ,   Argus  ,  Cacus  ,    Mercure  , 

PoLYPHÈME. 

Troyens  ,  Troja ,  jeux  qui  se  pra- 
tiquaient à  Rome  dans  le  Cirque  par 
les  jeunes  gens  de  la  première  con- 
dition, qui  couraient  à  cheval  ,  di- 
visés par  escadrons  ,  et  figuraient  un 
combat.  Eiiée  en  fut  l'inventeur  en 
Sicile  pour  exercer  son  fils  Ascngne 
et  les  jeunes  Troyens  de  sa  suite. 
JEnéid.  liv.  5.  Auguste  remit  ces 
jeux  en  vigueur;  et  les  Rjamaios  les 


T  R  U 


695 


consenèrent  long-temps  après  lui. 

I .  Truie.  Cet  auinialétuit  la  victime 
la  plus  ordinaire  de  Cérès  et  de  la 
déesse  Telius.  On  sacrifiait  à  Cybèle 
une  truie  pleine.  Lorsquon  jurait 
quelque  alliance ,  ou  qu'on  faisait  la 
paix  ,  elles  étaient  confirmées  par  le 
sang  dune  truie  ;  c'est  ainsi  que 
Virgile  représente  Romulus  et  Ta- 
tius  se  jurant  une  alliance  éternelle 
devant  l'autel  de  Jupiter ,  en  immo- 
lant une  truie ,  cœsd  porcd. 

2.  —  Qui  sert  de  présage  à  Enée. 
Ce  prince ,  au  rapport  de  Denys 
d' Halicamasse  ,  avait  appris  de 
I  oracle  de Dodone que,  lorsfju'il serait 
arrivé  en  Italie  ,  il  devait  prendre 
pour  guide  un  animal  à  quatre  pietls  , 
et  que  dans  l'endroit  où  cet  animai 
serait  tombé  de  f;itigue  ,  il  devait  j 
bâtir  une  ville.  Au  sortir  des  vais- 
seaiLX  ,  comme  il  se  préparait  à  faire 
un  s.icrifice ,  une  truie  pleine  et  prête 
à  faire  des  petits  qui  devaient  être 
immolés ,  rompit  ses  liens  lorsque  les 
prêtres  s'en  saisissaient  pour  com- 
mencer le  sacrifice,  et ,  s'élanl  échap- 
pée de  leurs  mains  ,  se  mit  à  traver- 
ser la  campagne.  Enée  comprit  rpie 
c'était  là  le  guide  annoncé  par  l'orai  le, 
et  le  suivit  de  loin  avec  quelques  uns 
de  ses  compagnons,  de  peur  de  l'eff::- 
rouclier ,  et  de  le  détourner  de  la 
voie  marquée  par  les  deslins.  La  truie 
s'éloigna  de  la  mer  d'environ  vingt- 
quatre  stades,  et  gagna  le  sommet 
d'une  colline  où  elle  tomba  de  lassi^ 
tude.  Enée,  réfléchissant  sur  la  situa- 
tion de  ce  lieu  peu  commode  ,  dou- 
tait s'il  devait  obéir  à  l'oracle  ,  lors- 
qu'il entci-dit  une  voix  qui  venait  du 
bois  voisin  ,  sans  appercevoir  per- 
sonne :  cette  voix  lui  ordonnait  de 
bâtir  au  plutôt  une  ville  en  cet  en- 
droit; que  les  destins  réservaient  aux 
Troyens  un  établissement  plus  con- 
sidérable ,  après  qu'ils  auraient  de- 
meuré dans  celui-ci  autant  d'années 
que  la  truie  ferait  de  j^etits.  Enée 
obéit  à  la  voix  céleste  ,  et  bâtit  là  sa 
ville  de  Lavinium.  Le  jour  d'après  , 
la  truie  mit  bas  trente  petits  :  ce  qui 
apprit  à  Enée  que,  trente  ans  après, 
les  Troyens  bâtiraient  une  ville  plu». 
considérable.Eaéc  immola  .^  ses  dieitx. 
Xx  i-' 


^94 


T  U  C 


Pénates  ,  sur  le  lieu  niénie  ,  la  mcre 
avec  SCS  trente  petits.  V .  Lavimum. 
TschectÉas  (  M.  Ind.  )  ,  secte  de 
brahaiines,  ainsi  nommés  parcequ'ils 
honorent  prirticulièreinent  un  dieu 
iioiMuié  'J'schecti ,  quils  regardent 
coniiiie  bien  supérieur  à  Brahma  , 
à  Wislinou ,  et  à  Ixora.  Ils  ont  en- 
core cela  de  particulier,  qu'ils  u"a- 
joutént  point  foi  à  tout  ce  qui  est 
rapporté  dans  le  livre  de  la  loi  ap- 
pelé l^  eiLani  ,  et  ne  reconnaissent 
point  d'autre  preuve  ni  d'autre  au- 
torité que  leurs  sens.  Cette  secte,  qui 
choque  trop  ouvertement  les  opinions 
reçues ,  est  aussi  peu  considérable  que 
peu  accréditée. 

TsCHERNOBOG ,  OuTsCHERNOY-BoG. 

(  M.  SI.  )  Quelques  Slavons  Va- 
raifines  reconnaissaient  cette  divinité 
pour  malfaisante,  et  lui  faisaient  des 
sacrifices  où  le  sang  était  toujours  ré- 
pandu. Les  prières  qu'ils  adressaient 
à  ce  dieu  étaient  lugubres*,  et  les  vic- 
times jetaient  l'effroi  dans  les  cœurs. 
Il  paraît  que  ce  dieu  répondait  à 
l'Arimane  des  Perses.  Les  Alle- 
mands traduisent  ce  nom  par  le 
dieu  noir. 

TscHouno  -  MoRSKOE  ,  monstre 
marin.  (  M.  SI.  )  Il  était  subordonné 
nu  roi  de  la  mer  ;  quelques  uns  le 
prennent  pour  un  Triton  ,  et  lui  at- 
tribuent'l'emploi  de  cette  divinité 
subalterne.  Il  paraît  qu'il  était  re- 
présentée sous  la  forme  la  plus  hi- 
deuse et  la  plus  bizarre. 

TscHOUR  (  M.  SI.  )  ,  divi  ité  qui 
présidait  aux  arpentages.  Louions 
SoJ)^'  la  prend  dans  ses  poésies  pour 
un  dieu  défenseur  des  champs  et 
des  terres  labourées ,  et  la  compare 
au  dieu  ï'erme  des  Romains. 

TsE-Fu  (  M.  Chili.),  père  doC' 
leur ,  titre  qui  distingue  le  bonze 
qui  préside  aux  confréries  dévoles 
de  jeûneurs. 

TSUIQUAM.  (  i>/.  Chili.)  VOY. 
Cang-Y. 

TuBiLLSïRE  ,  fête  que  les  Ro- 
mains célébraient  au  mois  d'Avril. 
On  purifiait  les  trompettes  militaires 
en  sacrifiant  un  agneau  femelle  i  l'en- 
trée du  temple  de  Saturne. 

ïuccu  ,  TcciA,  ou  TuTiA  ,  ves- 


T  T]  R 

taie  qui  ,  accusée  d'avoir  violé  son 
serment  ,  prouva  son  innocence  en 
puisant  île  l'eau  dans  un  crible  qu'elif: 
porta  du  Tjbrc  au  temple  de  Vesta. 
Pline  place  ce  fait  Tan  de  Roine 
519,  lorsqu'on  ferma  pour  la  pi( - 
micre  fois  depuis  Nnma  le  temple  de 
Janus.  La  maison  CrivelU,  en  Italie  , 
avait  ingénieusement  pris  pour  ses 
armes  une  vestale  avec  un  crible. 

TuCHEFLI  ,     ou     Tli-CHEKl     (  M. 

Chili.  )  ,  nom  sous  lequel  les  Tar- 
tares  Tumels  adorent  le  dieu  Foc. 
V.  FoÉ. 

TuisTOiS  {M.  Ceh.),  dieu  né  de 
la  Terre,  ou  de  Tisou  Tuis,  le  dii  u 
suprême,  que  les  Germains,  au  rap- 
port de  Tacile  ,  céléjjraient  dans 
leurs  vers.  Il  donna  des  lois  aux  Gr:  - 
mains,  les  poliça,  établit  parmi  fi;:v 
des  cérémonies  religieuses  ,  et  lut 
miâ  après  sa  mort  au  rang  des  dieux. 
Une  des  principales  cérémonies  do 
son  culte  était  de  chanter  ses  louan::i  s 
mises  en  vers.  César  cxoil  que  c'était 
le  même  que  Pluton. 

Tumulte  ,  dieu  guerrier  ,  fils  de 
Mars. 

TuPAN,  nom  du  tonnerre  chez  \ci 
peuples  du  Brésil.  Quoique  les  voya- 
geurs n'aient  remarqué  chez  eux  au- 
cune trace  d'idées  religieuses,  et  que 
leur  langue  n'ait  pas  même  de  mut 
qui  exprime  le  nom  de  Dieu  ,  cepen- 
dant ils  attachent  au  tonnerre  quel- 
que idée  de  puissance,  et  non  seule- 
ment le  redoutent ,  mais  croient  tenir 
de  lui  la  science  de  l'agriculture. 

TuRMS  ,  nom  étrusque  de  Mer- 
cure, qui  paraît  revenir  au  mot  i^((,r, 
flambeau,  et  désigner  l'astre  qui  ré- 
pand la  chaleur  et  la  lumière. 

TuRNUs  ,  roi  des  Rutules  ,  fils  de 
Daunus  et  de  Vénilie,  et  neveu  d(  la 
reine  Amate,  fut  élevé  dans  le  palaii 
de  Latinus  ,  et  se  flattait  d'épou^r 
la  princesse  Lavinie.  Mais  les  dieux  , 
par  d'effrayants  prodiges,  s'oppo- 
saient à  cette  union.  Turnus  ,  vûya;,t 
qu'on  lui  préférait  Enée  ,  se  met  à  !a 
tète  des  Rutules  ,  et  porte  la  guerre 
au  sein  du  Latium.  Après  deux  I  a- 
tailles  perdues  contre  les  TroAen,:-, 
il  consent  à  un  combat  singulier  ave 
Enée,   et   demande  à  Latiuus  «jua 


T  U  T 

Lnvinie  soit  le  prix  de  la  victoire. 
Lf  coniFmt  s'enpyre  ;  ïiirans  épuise 
ses  forces  en  lançant  à  son  rival  une 
pierre  énorme  qui  sei-vait  de  borne 
à  un  cliiimp;  il  est  blessé  à  la  cuisse  , 
tombe  et  demande  la  vie  ;  mais  le 
souvenir  du  jeune  Pallas ,  immolé 
par  le  Rutule ,  rend  sourd  à  ses 
prières  Enée,  qui  lui  plonceson  épée 
cnus  la  gorpe  ,  et  s'asîure  par  la  mort 
de  son   rival   l'empire   du   Latium. 

TuRRiGERA,  Ti'RRiTA  ,  surnom  de 
C\  hèle ,  représentée  avec  une  tour 
sur  la  tête. 

TrscuLus  ,  fils  d'Hercule  ,  donna 
son  nom  à  cette  pariie  de  l'Italie  qui 
depuis  fut  appelée  Tyrrhénie.  f^. 
ï'ïKrtiÉxus. 

TuTANcs,  dieu,  selon  Varron  , 
qu'on  invoquait  entre  les  dieux  tuté- 
laires ,  pour  être  préservé  de  tout 
mal. 

TuTELA.  On  a  découvert  à  Bor- 
deaux les  restes  d'un  ancien  temple, 
avec  une  inscription  à  la  déesse  Tu- 
tela  que  l'on  croit  avoir  été  la  patrone 
de  cette  vil!e,  plus  particulièrement 
d  s  né£;ociants  qui  commerçaient  sur 
les  rivières.  Ce  temple ,  qu'on  nomme 
eiicore  aujourd'hui  les  Piliers  de 
Tiitèle  ,  était  un  péristvie  oLIons; , 
dont  huit  colonnes  soutenaient  cha- 
que face  ,  et  six  les  deux  extrémités  : 
chacune  de  ces  colonnes  était  si  haute 
cpi'elle  s'élevait  au-dessus  des  plus 
hauts  édifices  de  la  vi'ie.  Louis  X!  V 
fit  abattre  les  voûtes  de  ce  temple 
que  le  temps  ?vait  déjà  fort  endoni-- 
inagées ,  pour  former  l'esplanade  qui 
est  devant  le  château  Trompette. 
On  donnait  aussi  oe  nom  à  la  statue 
du  dieu  ou  de  la  déesse  qu'on  met- 
tait sur  la  proue  d'un  vaisseau  pour 
en  être  la  divinité  tutélaire. 

TutÉlAip.es.  I!  est  parlé,  dans  les 
anciens  auteurs  ,  des  dieux  tutélaires 
sous  différents  noms.  On  ne  peut 
encre  les  dislinsner  des  dieux  pé- 
nates ;  car  ils  avaient  tous  les  mêmes 
fonctions  ,  qni  étaient  de  défendre  et 
conserver  la  patrie.  Il  paraît  pour- 
tant que  la  qualité  de  dieu  tutélaire 
avait  la  jirééminence  sur  les  pénates. 
C'étaient  des  grands  dieux  qui  pre- 
naieul  soin    d  un   peuple   dont    ils 


T  Y  D  69Î 

étaient  principalement  honorés 
comme  les  patrons  du  lien.  Telle 
él-.iit  Minerve  à  Athènes  ,  Jimon  à 
Samos  et  h  Carthape,  M.irs  dans  la 
'l'hrace ,  Vénus  à  Paphos  et  à  C  v- 
thère.  Les  Romains  ,  dit  Macrobe  , 
avaient  un  dieu  tutélaire  ;  et  quand 
ils  assiéfjeaient  quelques  villes  ,  dit 
Pline  ,  ils  faisaient  évoquer  par  un 
prêtre  le  dieu  tutélaire  de  cette 
ville  ,  en  le  priant  de  se  retiier  ehex 
eux ,  et  Ini  promettant  de  1  honorer 
plus  qu'il  ne  l'était  dans  sa  propre 

ville,    f^.  TuTANLS,  TuTELlKA. 

Tu  TELE.  (  Iconol.  )  La  firrnre 
d'une  ^srave  matrone  qni  tient  nn 
livre  où  est  écrit ,  Computa  ,  sup- 
putez ,  et  sur  lequel  sont  des  balances , 
exprime  la  justesse  et  l'éqnité  re- 
quise dans  l'administration  des  biens 
d'un  pupilc.  Le  soin  personnel ,  qni 
n'est  pas  moins  important  que  le 
précédent  ,  est  inditjué  par  ie  dra- 
peau dont  cette  fipure  couvre  un 
berceau  dans  lequel  dort  un  en- 
fant. La  vigilance  requise  dans  un 
tuteur ,  est  symbolisée  par  le  coq. 

TuTELlNi,  TuTILINA,TuTtn.lNA  , 

Tltela  ,  divinité  romaine  qui  veil- 
lait à  la  conservation  des  moissons  et 
des  fmitsde  la  terre  déjà  recneillis, 
sur-tout  contre  la  Grèce.  Aussi  la 
représentait- on  dans  l'attitude  d'une 
femme  qui  ramassait  les  pierres  qne 
Jupiter  venait  de  faire  pleuvoir.  On 
lui  avait  érigé  des  statues,  dos  autels 
et  un  temple  sur  le  mont  Avenlin. 

Tybre.   f^oy.  Tibre. 

TvBRis  ,  guerrier  dont  i!  est  ques- 
tion d;>ns  V Enéide. 

1 .  TvcHÉj  nom  grec  de  la  Fortune. 

2.  —  Une  des  filles  de  l'Océan  , 
qni  jouaient  avec  Proserpine  ,  lors- 
qu'elle fut  enlevée. 

3.  —  L^ne  des  Hyades. 
TïCHis,  nn  des  quatre  dieux  Lare». 

F'.  Anachis.  J 

Tychius  ,  habile  artiste  qui  fit  le 
bouclier  d'Ajax. 

TvcHON,  un  des  dienx  de  l'im- 
pureté. 

TïDÉE  ,  fils  d'Œnée,  roi  de  Ca 
Ivdon.et  d'Eurybée  ,  ou  d'Althée, 
fut  banni  de  sa  patrie  pour  avoir  tué 
par  mégarde  soa  frère  Ménalippus  ; 

Xi  4 


696 


T  Y  N 


M  se  retira  à  Argos  auprès  d'Adraste  , 
qui  lui  donna  en  uianuge  5a  fille 
3Jcipliiie ,  dont  naquit  le  'Vaillaiit 
Diomèdc.  Cette  alliance  lengagca 
dans  la  querelle  de  Polvnice,  qui 
était  comme  lui  gendre  d'Adraste  ; 
il  tut  un  des  chefs  de  l'armée  des 
Argiens  contre  ThèLes.  Adraste , 
avant  de  se  mettre  en  campagne  , 
envoya  ï}dce  vers  Etcocle  ,  pour 
tâcher  d'accommoder  les  deux  frères. 
Pendant  le  séjour  qu'il  fit  dans 
l'hèhes  ,  il  prit  pari  à  divers  jeux 
et  combats  qui  s'y  donnaient  pour 
«■xercer  la  jeunesse  :  il  vainquit  sans 
peine  les  Thcbains  et  gagna  tous  les 
prix  ,  car  Minerve  lui  prêtait  son 
secours,  <\i{  Homère.  Ceux-ci,  en 
étant  indignés  ,  dressèrent  des  em- 
bûches à  Tydée ,  et  envoyèrent  sur 
le  chemin  ci'Argos  cinquante  hon)mes 
J>ien  armés,  qui  se  jetèrent  lâche- 
ment sur  lui.  Tydée  se  défendit  avec 
tant  de  courage  ,  assisté  d'un  petit 
nondire  d"ani:s  ,  qu'il  tua  tous  les 
Théhains,  excepté  un  seul  qui  fut 
épargné  pour  porter  à  Thèhes  la  nou- 
velle de  leur  défaite,  l'.urypyde  dit 
que  «  Tydée  savait  moins  manier  la 
»  parole  que  les  armes  :  habile  dans 
»  les  ruses  de  guerre  ,  il  était  infé- 
«  rieur  à  son  frère  Méléagre  dans  les 
»  autres  connaissances  ;  mais  il  l'é- 
»  galait  dans  l'art  militaire  ,  et  sa 
»>  science  consistait  dans  ses  armes  : 
»  avide  de  gloire  ,  plein  d'ardeur  et 
»>  de  courage ,  ses  exploits  faisaient 
>»  son  éloquence.  »  Après  beaucoup 
d'actions  de  valeur  ,  il  fut  tué  devant 
Thèbes ,  comme  la  plupart  des  géné- 
raux. Homère  dit  qu'il  périt  par  son 
imprudence  ;  mais  ApoUodore  ra- 
conte qu'ayant  été  blessé  par  le  Thé- 
liain  Ménalippus ,  Tydée  devint  si 
furieux  qu'il  déchira  à  belles  dents 
ia  tète  de  son  ennemi.  Minerve,  qui 
avait  voulu  le  secourir,  fut  si  offensée 
de  cette  action  barbare,  qu'elle  l'a- 
bandonna et  le  laissa  périr. 

TïDiDÈs,  Dioniède  ,  fils  de  Tydée. 

Tymaisdra.  K.  Egypius. 

Tyndare,  fils  d'Œbalus  roi  de 
Sparte,  et  de  Gorgophone  fille  de 
Persée  ,  devait  naturellement  suc- 
céder ù  son  pèrej  mais  Hippocoon 


T  Y  P 

son  frère  lui  disputa  la  couronne  ,  . 
l'obligea  de  se  retirer  en  Messénic  , 
jusqu'à  ce  qu'il  fut  l'établi  sur  Je 
trône  par  Hercule.  Il  épousa  Léd;i  , 
dont  il  eut  quatre  enfants,  Pollux  «  t 
Hélène,  Castor  et  Clylemnestre.  (>i; 
dit  que  Tyndare  fit  faire  une  stutie 
ce  ^  énus  avec  des  chaînes  an-. 
pieds,  pour  donnera  entendre  com- 
bien la  fidélité  des  femmes  envn  . 
leurs  maris  doit  être  inviolable  ,  < 
selon  d'autres  ,  pour  se  venger 
Véiuis ,  à  qui  il  imputait  l'inconli- 
nence  de  ses  filles.  Lorsfju'il  vit  que 
sa  fille  Hélène  était  recherchée  f  n 
mariage  par  plusieurs  princes  de  la 
Grèce ,  il  assembla  tous  les  préten- 
dants, immola  un  cheval  en  leur  ji  ■ - 
sence,  et  leur  fit  prêter  serment  ri 
la  victime,  que  tous  vengeraient  1 
lène  et  son  époux  ,  s'il  arrivait  jau; 
que    l'un    ou    l'autre    fut    outrai-. 

/•'  .  LÉOA  ,  HÉlÈKE  ,  CLYTEMNESTiX, 

Castor  et  Pollcx. 

TvND ARIDES  ,  Castor  et  Pollux  , 
ou  les  descendants  de  Tyndare.  Au 
siiis;.  c'est  Castor. 

Tyndaris,  Hélène, fille  deTyndi'.re. 

'i'YPAi  ,  soleninité  grecque  mcii- 
tionnée  par  Hésychius  ,  mais  sans 
détail. 

Types  (  Iconol.  )  ,  figures  de  di- 
vinités, de  génies  et  autres  symboles 
qui  sont  sur  les  médailles.  Rac.  Ty~ 
plein  ,  frapper. 

Typhée,  ou  TyphoÉe  ,  un  des 
géants  qui  voulurent  détrôner 
Jupiter;  il  était  fils  de  la  Terre  et 
de  Titan,  il  avait  cent  têtes  ,  dit 
Pindare ,  et  firt  élevé  dans  un 
autre  de  Cilicie.  On  le  confond  avec 
Tvphon.  On  dit  qu'il  se  sauva  seid 
dans  la  défaite  des  autres  géants  ,  et 
qu'ensuite  il  recommença  la  guerre 
contre  Jupiter  ;  mais  enfin  il  fut 
vaincu  et  accablé  sous  les  rochers  de 
l'isle  d'Inarime ,  aujourd'hui  Ischia  , 
vis-;\-vis  de  Cumes.  Avant  sa  clé- 
faite,  éjjris  de  Vénus,  il  la  pour- 
suivit jusques  sur  les  bords  de  l'Eu- 
phrate.  Elle  ne  lui  échappa  que  par- 
ceque  deux  poissons  la  passèrent 
avec  son  fils  à  I  autre  bor<l.  Ces  deux 
poissons  furent  mis  depuis  au  nom- 
bre des  s^nes  du  zodiaque. 


T  Y  P 

Typhis  ,  fils  de  Neptnne  ,  c.-à-d.    | 

'    ':  marin,  fut  le  pilote  f[ui  cou-    1 
t    le  vaisseau   des   Arf;onautes. 

t  mort  de  maladie  à  la  cour  oe 

Livcus ,  dans  le  pays  des  Marvandi- 
niens  ,  le  célèbre  Ancée  prit  sa 
place. 

I .  TïPHON,  géant  fameux.  «  Junon, 
»  indignée,  dit  Homère ,  de  ce  que 
»  Jupiter  avait  mis  Pallss  au  monde 
n  sans  le  secours  d'une  femme,  con- 
>>  jm-a  le  ciel,  la  terre  et  tous  les 
»  dieux,  de  lui  permettre  d'enfanter 
M  aussi  sans  commerce  avec  aucun 
»  dieu  ni  aucun  homme  ;  puis , 
»  avant  frappé  la  terre  de  sa  main, 
M  elle  eu  lit  sortir  des  vapeurs  qui 
»  formèrent  le  redoutable  Tvplion  , 
>»  monstre  à  cent  têtes.  De  ses  cent 
j>  bouches  sortaient  des  flammes  dé- 
»  vorantes  et  des  hurlements  si  hor- 
»  ribles,  qu'il  efhasait  égaiement  et 
»  les  hommes  et  les  dieux.  Son  corps , 
>»  dont  la  partie  supérieure  était  cou- 
>•  verte  de  plumes  et  l'extrémité 
)»  entortillée  de  serpents  ,  était  si 
«  grand  ,  qu'il  touchait  le  ciel  de  sa 
»  tète.  Il  eut  pour  femme  Echidna, 
»  et  pour  enfants  la  Gorgone  ,  Gé- 
»  r yon  ,  Cerbère  ,  1  Hvdrc  de  Lerne , 
>»  le  Sphinx ,  et  tous  les  monstres  Je 
»  la  fable.  Typhon  ne  fut  pas  plutôt 
»  sorti  de  terre  ,  qu'il  résolut  de  dé- 
»  clarer  la  guerre  aux  dieux,  et  tle 
»  venger  les  géants  terrassés.  I!  s'a- 
»  vança  donc  vers  le  ciel  ,  et  épou- 
»  vanta  «i  fnrt  les  dieux  par  son  lior- 
»  rible  figure  ,  qu'ils  prirent  tous  la 
»  fuite  eu  Egvpte.  Jupiter  lui  lança 
»  un  coup  de  foudre  ,  mais  qui  ne 
M  fit  que  Tefileurer.  Le  géant  à  son 
>»  tour  a^ant  saisi  Jupiter  au  milieu 
»  du  corps,  lui  coupa  les  bras  et  les 
»  jambes  avec  une  faux  de  diamant, 
>»  et  le  renferma  ensuite  dans  un 
»  antre  sous  la  garde  d'un  monstre 
>»  moitié  fille  et  moitié  serpent.  iMer- 
»  cure  et  Pan,  asant  surpris  la  vici- 
>»  lance  de  ce  gardien  ,  rendirent  à 
»  Jupiter  ses  bras  et  ses  mains.  Alors 
»  le  dieu  reprit  ses  forces,  et,  monté 
>>  sur  un  chariot  traîné  par  des  che- 
»  vaux  ailés  ,  poursuivit  Tvphon 
»  avec  tant  de  vivacité  ,  et  le  frappa 
»  si  souvent  de  ses  foudres  ,  qu'il  le 


T  Y  II  &ç}7 

»  terrassa  enfin  et  létendit  sur  le 
»  mont  Etna  ,  où  le  géant ,  de  rage , 
»  vomit  continuellement  des  flam- 
»  mes.  » 

On  croit  que  Typhon  était  frère 
d'Osiris  ;  peu  content  de  son  par- 
tage, il  en  conçut  contre  son  irère 
une  haine  qui  ne  «éteignit  qu'à  la 
mort  qu'il  lui  donna.  Orus ,  fils  d  O- 
siris ,  vengea  la  mort  de  son  père ,  et 
délivra  l'Egypte  de  ce  cruel  tyran. 
Les  cent  tètes  que  la  fable  lui  donne 
montrent  qu'il  avait  sa  attirer  à  son 
parti  les  meilleures  tètesde  l'Egypte; 
les  serpents  qui  étaient  au  bout  de 
SCS  doigts  et  de  ses  cuisses  marquaient 
sa  souplesse  et  son  adresse  ;  son  corps 
c^'Uvert  de  plumes  exprimait  la  ra- 
pidité de  ses  conquêtes  ;  par  l'énorme 
grandeur  de  .'a  taille  ,  on  apprenait 
(ju'il  avait  poussé  ses  conquêtes  jus- 
qu'aux extrémités  de  l'Egypte,  et,  par 
le  feu  qui  sortait  de  sa  bouche,  qu  il 
portait  le  ravage  par-tout  où  il  pas- 
sait. On  le  représentait  quelquefois 
sous  la  figure  d'un  loup,  quel<[uefoii 
sous  celle  d'un  crocodile ,  ou  d  un 
hippopotame,  à  cause  de  sa  ressem- 
blance avec  ces  animaux  également 
redoutables  par  leurs  artifices  et  par 
leurs  cruautés.  F.  Pïxhos,  Oeis, 
Osi*is. 

3.  —  L^n  des  noms  de  Priape. 

TvR  (  Mvlh.  Celt.),  divinité  in- 
férieure qui  présidait  particulière- 
ment aux  c-onibats.  Ce  dieu  joignait 
la  prudence  à  la  bravoure  :  voici 
un  trait  qui  ne  prouve  guère  qu'en 
faveur  de  la  dernière.  Les  dieux  vou- 
lurent un  jour  persuader  au  loup 
Feiiris  de  se  laisser  attacher  ;  mais 
celui-ci ,  craignant  qu'on  ne  voulût 
plus  le  délier ,  refusa  constamment 
de  se  laisser  enchaîner,  jns<^|u"à  ce 

3ue  Tyr  eut  mis  sa  main  en  Sage 
ans  la  gueule  de  ce  monstre ,  qui , 
se  voyant  trompé ,  emporta  la  main 
du  dieu,  à  l'endroit  nommé,  pour 
cela,  V arliculudon  du  loup. 

Tyrabnie.  (  Icon.  )  On  la  peint 
sous  la  figure  d'une  femme  pâle  , 
et  dont  la  vue  égarée  signifie  que 
cet  odieux  excès  d'injustice  et  de 
cruauté  est  toujours  accompagné 
de  trouble  et  d'alariue.  Sa  couronoe 


6q5 


T  Y  R 


est  de  fer,  son  sceptre  est  une  t'pe'e 
?iue  :  elle  a  une  cuiiiisse,  pn-seiite 
un  joug ,  et  sa  robe  est  tacJiée  de 
sang. 

TrRBÉ  ,  fête  que  les  Acht'ens 
ccléhraient  en  l'honneur  de  Bac- 
clius  ,  et  dans  laquelle  toîit  se  pas- 
jail  avec  trouLlo  et  coulùsion.  Rac. 
2]yrhè,  Irouhle. 

I'yre,  sorte  d'instrument  dont  les 
Lappons  se  t^enent  pour  leurs  opé- 
rations magiques.  Schtfj'er  nous 
ea  fournit  la  description.  «  Cette 
»  T3  rt'  n'(  st  autre  chose  qu'une  houle 
>»  ronde  de  la  grosseur  d'une  noix , 
»  on  d'une  petite  pomme,  faite  du 
»  plus  tendre  duvet,  polie  par- tout  , 
»  et  si  légère  qu'elle  >einhle  creuse. 
»  Elle  est  dune  couleur  mêlée  de 
»  jaune,  de  verd  et  de  eris ,  qui  tire 
>  un  peu  plus  sur  le  jaune.  On  assure 
»  que  les  Lappons  vendent  cette  tyre; 
»  <niVlle  est  counne  animée  ,  et 
»  qu'elle  a  du  mouvement  ;  en  telle 
»  sorte  que  celui  rpi  l'a  achetée 
»  la  peut  envoyer  sur  qui  il  lui  pla)t. 
»  Cette  tyre  va  counne  un  tour- 
»  hillon.  S'il  se  rencontre  en  son 
>)  clieniin  quehjue  chose  d'animé, 
»  cette  chose  reçoit  le  mal  qui  était 
»  préparé  pour  une  autre.  » 

Tyrien,  surnom  d'Hercule  fftloré 
à  'Tyr. 

ïïRiMNus  ,  divinité  de  Thya- 
tire  ,  ville  de  Lyiiic.  Ce  dieu  avait 
Son  temple  dans  la  ville,  comme  pour 
li!  garf.er.  On  cclchrait  des  jeux 
puhlics   en  son  honneur. 

Tyro  ,  fille  du  célèbre  Salmonée  : 
devenue  amoureuse  du  divin  fleuve 
Enipée ,  dit  Homère,  le  plus  beau 
de  tous  les  fleuves  qui  arrosent  les 
campagnes  ,  elle  allait  souvent  se 
promener  sur  ses  charmantes  rives. 
JNeptnne,  prenant  la  figure  de  ce 
fleuve ,  profita  de  l'erreur  de  cette 
belle  nymphe  à  l'embouchure  du 
fleuve,  dont  les  eaux,  s'élevant  comme 
vue  montagne  et  se  courbant  comme 


T  Z  A 

une  voûte,  environnèrent  et  cou- 
vrirent ces  deux  amants.  Il  eut  d'elle 
les  dernières  faveurs  ,  après  lui  avoir 
inspiré  un  doux  sommeil  qui  l'em- 
pcclia  de  le  reconnaître.  A  son 
réveil  ,  le  dieu  lui  annonça  qu'au 
bout  de  l'année  elle  mettrait  au 
monde  deux  beaux  enfants,  qui  se- 
raient tous  deux  ministres  du  crand 
Jupiter.  Ce  furent  Péiias  et  Kélée, 
dont  l'un  régna  à  loichos,  et  l'autre 
à  Pylos.  Après  cette  aventure,  'l'yro 
éj)ousa  Crétliéus  ,  de  la  race  des  £0- 
lides  ,  dont  elle  eut  Eson  ,  Phérès  et 
Amithaon- 

TyrrhÉniess,  anciens  habitants 
de  la  Toscane.  La  fable  des  nau- 
tonniers  tyrrhéniens  changés  par 
Pacchus  en  monstres  marins  (  O^ndc  ) 
indique  que  ces  peuples  se  sont  ap- 
pliqués dès  les  premiers  temp*  à 
la  navigation. 

1 .  Tyrf.hénus  ,  intendant  des  ber- 
gers du  roi  Latinus ,  protégea  la 
hiite  de  Lavinie  dans  les  bois  ;  après 
la  mort  d'Enée  ,  lui  bîitit  une  ca- 
bane connue  de  peu  de  personnes  , 
lui  garda  un  secret  inviolable  .  et  la 
présenta  au  peuple  ,  lorsque  les  soup- 
çons de  la  nation  forcèrent  Ascagne 
de  la  faire  chercher  pour  sa  justifi- 
cation. 1^'.  Lavinie. 

2.  —  Filsd'Atvs,  donna  son  nom 
à  une  contrée  de  fltalie  cù  il  avait 
conduit  une  colonie  de  Lydiens  , 
dont  les  descendants  furent  extrê- 
mement superstitieux. 

Tyrkhides  ,  enfants  de  Tyrrhus. 

Tyrrhus,  gardien  des  troupeaux 
du  roi  Latinus.  Un  cerf  qu'il  avait 
apprivoisé  ,  ayant  été  tué  par  As- 
cagne ,  fut  la  première  cause  de  la 
giierre  entre  les  Troyens  et  les  La- 
tins, f'irg. 

TvRSis.  On  donnait  ce  nom  au 
palais  de  Saturne. 

Txar-Morskoy  ,  roi  de  la  mer, 
(  M.  SI.  )  ,  vraiseniblableuient  le 
Neptune  des  SlavOQS. 


U  L  L 


U  L  Y 


699 


U 


XJbsola  ,  temple  saxon  où  Ir  peuple 
adorait  Thor ,  Woden  et  Frisco. 

UcalÉgon  ,  lin  des-  principaux 
Tro\  ens  que  son  grand  ù^t'  enjpèciia 
de-combat  Ire  contre  les  Grecs. 

UdÉe  ,  père  d'Euripe ,  un  des 
ancêtres  de  Tireàias. 
j  IjLivJL  {  M.  Mah.) ,  nom  ?éné- 
[rique  par  lequel  on  «'ésigne  en  Ttu:- 
Iqiiie  le  corps  des  ministres  de  la  re- 
lijlioii.  Cette  espèce  d'hiérarchie 
tient  beaucoup  plus  au  gouverne- 
ment politique  qu'à  la  relifiion  ,  qui 
n'a  presque  ni  rites  ni  cérémonies 
extérieures.  Le  muphti ,  qui  repré- 
sente Mahomet ,  est  le  chef  de  1  IJ- 
lénia.S;i  jurisdiction  s'étend  par  tout 
l'empire  pour  ce  qui  regarde  la  reli- 
ifion  et  la  jurisprudence.  I!  a  sons  lui 
deux  cadileskcrs,  dont  l'un  est  le 
chef  de  la  justice  en  Asie  ,  et  l'autre 
l'est  en  Eup)pe.  Après  eux  sont  les 
moilaks ,  qu'on  pourrait  comparer 
aux  m'tropolilains  ;  les  cadis  ,  qui 
sont  comme  les  évêques  ;  les  émaums , 
idont  les  fonctions  ont  de  la  ressem- 
blance avec  celles  des  curés  ;  et  les 
imans ,  qui  sont  comme  les  simples 
prêtres.  Il  va  cette  différence  pour- 
tant ,  que  ces  mêmes  ministres  de  la 
religion  musulmane  ,  en  Turquie  , 
composent  aussi  toute  la  magistra- 
ture, et  que  leur  jurisdiction  spiri- 
tuelle est  fort  peu  de  chose  en  com- 
paraison de  celle  qu'ils  exercent  à 
titre  de  juges  ,et  de  magistrats. 

Uurs  ,   sahibre  ,   surnom    d'A- 
pollon. 

ULrxÈs,  P^.  Ulysse. 
Uller  (  i>/.  Scand.  ),  onzième 
dieu ,  fils  de  Sifia,  beau-fils  de  Thor. 
li  possédait  tontes  les  qualités  bril- 
lantes des  héros  ;  aussi  linvoquait-on 
dans  les  duels.  Il  tire  les  flèches  ,  et 
court  en  patins  avec  tant  de  promp- 
titude ,  que  personne  ne  peut  com- 
battre contre  lui. 


UtTOR  ,  x'engeur,  surnom  de  Ju- 
piter et  de  Mars. 

U  LTRicEs  Deje  ,  les  déesses  vert- 
geresses ,  les  Furies. 

Ulysse  ,  roi  des  deux  petites isles 
de  la  mer  Ionienne,  Ithaque  et  Dii- 
lichie,  était  fils  de  Ijaèrte  et  d  An- 
ticlée.  Lorsqu'il  vint  au  montie ,  son 
grand -père  Autolycus  fut  prié  de 
lui  donner  un  nom  :  «  J  ai  été  ,  dit- 
»  il ,  autrefois  la  teneur  de  mes  cn- 
»  nemis  ,  jusqu  au  bout  de  la  terre  : 
»  qu'on  tire  de  là  le  nom  de  cet 
»  enfant  ;  qu'on  l'appelle  Ulysse  , 
»  c.-à-d. ,  qui  est  craint  de  tout  le 
»  monde.  »  {  Rac.  Odussein  ,  ro- 
dûuter.  )  C'était  un  prince  éloquent , 
fin  ,  rusé  ,  artificieux  ;  il  contribua 
bien  autant  par  ses  artifices  à  la  prise 
de  Troie ,  que  les  autres  généraux 
grec5  par  leur  valem-.  Homère  lui 
donne  cet  éloge ,  que  pour  le  conseil 
il  pouvait  être  compaié  à  Jupiter 
même.  Il  n'y  avait  que  peu  de  temps 
qu'il  était  inarié  avec  la  belle  Péné- 
lope ,  lo<-s<ju'il  fut  question  de  la 
guerre  de  Troie  ;  l'amour  qu  il  avait 
pour  celte  jeune  épouse  lui  fil  cher- 
cher plusieurs  moyens  pour  ne  pas 
l'aijandonner  ,  et  pour  sexempler 
d'aller  à  cette  guerre.  Il  imagina  de 
contrefaire  1  insensé  ;  et  pour  faire 
croire  qu'il  avait  l'esprit  aliéné  ,  il 
s'avisa  de  la!>ourer  le  sable  sur  le 
bord  de  la  mer  avec  deux  bêles  de 
différente  espèce  ,  et  d'y  semer  du 
sel.  Mais  Palamède  découvrit  la 
feinte  en  mettant  le  petit  Télénuicjue 
sur  la  ligne  du  sillon.  Ulysse,  ne  vou- 
lant pas  blesser  son  fils  ,  leva  le  soc  de 
la  charrue  ,  et  fit  connaître  par-ia 
que  sa  folie  n'était  que  simulée.  (  f^. 
PalamÈde.  )  Il  découvrit  à  son  tuur 
Achille  qui  était  déguisé  en  fille  dans 
l'isle  de  Scyros.  Ulysse  rendit  de 
grands  ser>  ices  aux  Grecs  dans  cette 
guerre  :  c'est  lui  qui  enleva  le  Palla- 
dium avec  Diomède  ,  qui  lua  Rhj- 


7oo 


U  L  Y 


sus  et  emmena  ses  chevaux  au  camp, 
qui  détruisit  le  toniLeau  de  Laonié- 
don  ,  et  qui  força  Philoctète,  quoique 
son  ennemi ,  de  le  suivre  an  siège  de 
Troie  avec  les  flèches  d'Hercule  : 
tous  ces  objets  étant  autant  de  fata- 
lités auxquelles  étaient  attachées  les 
destinées  de  Troie  ,  et  sans  lescpielles 
elle  ne  pouvait  être  prise.  Après  la 
niorl  d'Achille, les  armes  de  ce  héros 
furent  adjugées  à  Ulysse  ,  de  préfé- 
rence à  Ajax.  A  son  retour  de  Troie 
il  eut  de  grandes  aventures  qui  sont 
le  sujet  de  VOdyssée  d'Homère. 
Une  tempête  le  jeta  d'abord  sur  les 
côtes  des  Ciconiens  ,  peuples  de 
Thrace  ,  où  il  perdit  plusieurs- de  ses 
con)i)agnon.s  ;  de  là  il  fut  porté  au 
rivage  des  Lotophages  en  Afrique , 
où  quelques  uns  de  ses  gens  laban- 
donnèrent.  Les  vents  le  conduisirent 
ensuite  sur  les  terres  des  Cyclopos 
en  Sicile,  où  il  courut  les  plus  grands 
dangers.  (  ^.  Polyphème.  )  De  Si- 
cile, il  alla  chez  Eole  ,  roi  de  Vents  ; 
tie  là  chez  les  Lestrigons  ,   où  il  vit 

})erir  onze  de  ses  vnisseaux  ;  et  avec 
e  seul  qui  lui  restait  il  se  rendit 
dans  1  isie  d'/Ea  chez  Circé  ,  avec 
laque  lie  il  demeura  un  an  ;  de  là  il 
descendit  aux  enfers,  pour  y  con- 
sulter lame  de  Tirésias  sur  sa  des- 
tinée. Il  échappa  aux  charmes  de 
Circé  et  des  Sirènes ,  évita  les 
gouffres  de  Charjbde  et  de  Scylla  ; 
niais  une  nouvelle  tempête  fit  périr 
son  vaisseau  et  tous  ses  compagnons  , 
et  il  se  sauva  seul  dans  l'isle  de  Ca- 
lypso.  «  Je  demeurai  là ,  dit-il ,  avec 
»  cette  déesse  sept  années  entières  , 
»  arrosant  tous  les  jours  de  mes 
»  larmes  les  habits  immortels  qu'elle 
«  me  donnait.  Enfin  la  huitième  an- 
»»  née  ,  par  l'ordre  exprès  de  Jupi- 
»  ter ,  elle  me  renvoya  sur  un  ra- 
»  deau.  »  Il  eut  bien  de  la  peine  à 
p;agner  l'isle  des  Phéaciens,  d'où, 
avec  le  secours  du  roi  Alcinoiis  ,  il 
aborda  enfin  à  lisle  d'Ithaque  ,  après 
une  absence  de  vingt  ans. 

Comme  plusieurs  princes  de  ses 
voisins,  qui  le  croyaient  mort,  s'é- 
taient rendus  maîtres  chez  lui ,  et 
dissipaient  son  bien ,  il  fut  obligé 
d'uvoir  recours  au  dcguiseiacnl  pour 


U  L  Y 

les  surprendre.  Homère  dit  que 
«  Minerve  ,  pour  le  rendre  mécon- 
»  naissable  à  tous  les  yeux  ,  le  toucha 
»  de  sa  verge  ,  et  qu'aussi-tôt  la 
w  peau  d'Ulysse  devint  ridée,  ses 
»  beaux  cheveux  blonds  disparurent, 
»  ses  yeux  vifs  et  pleins  de  feu  ne 
»  parurent  plus  que  des  yeux  cteintsj 
»  en  un  mot ,  ce  ne  fut  plus  U  lysse  , 
»  mais  un  vieillard  accablé  d'années, 
»  hideux  à  voir,  et  couvert  de  vieux 
>•  haillons  enfumés.  La  déesse  lui  mit 
»  à  la  main  un  gros  bâton ,  et  sur  ses 
»  épaules  une  besace  toute  rapiécée  , 
»  qui ,  attachée  avec  une  cordé  ,  lui 
»  pendait  jusqu'à  la  moitié  du  corps.  » 
Ce  fut  en  cet  équipage  que  le  roi  d'I- 
thaque se  rendit  à  son  palais. 

lélémaque  fut  le  premier  à  qui 
son  père  se  découvrit.  Comme  ils 
se  trouvaient  seuls  ensemble  ,  Mi- 
nerve toucha  Ul3'sse  de  sa  verge 
d'or;  dans  le  moment ,  il  se  trouva 
couvert  de  ses  beaux  hahits  ,  et  re- 
couvra sa  belle  taille,  sa  bonne  mine 
et  sa  première  beauté  :  son  teint  de- 
vint animé,  ses  yeux  brillants  et 
pleins  de  feu,  ses  joues  arrondies  , 
et  sa  tète  fut  couverte  de  ses  beaux 
cheveux.  Télémaque  ,  étonné  de  la 
métamorphose  et  saisi  de  crainte  et 
de  respect ,  n'ose  lever  les  veux  sur 
lui ,  de  peur  que  ce  ne  soit  un  dieu  ; 
Ulysse  le  rassure  en  l'embrassant  et 
l'appekmt  du  doux  nom  de  fils.  Ils 
prennent  ensemble  des  mesures  pour 
se  défaire  de  leurs  ennemis  ,  et  Mi-  ! 
nerve  remet  à  Ulysse  son  premier 
dégu^ement. 

A  la  porte  de  son  palais ,  il  est  re- 
connu par  im  chien  ,  dit  Homère  , 
qu'il  avait  laissé  en  partant  pour 
Troie ,  et  qui  meurt  ue  joie  d'avoir 
vu  son  maître. 

Ulysse  entretient  Pénélope  sans 
en  être  connu  :  il  lui  fait  une  fausse 
histoire  ,  et  lui  dit  qu'il  a  reçu 
Ulysse  chez  lui ,  en  Crète  ,  comme 
il  allait  à  Troie,  et  l'assure  qu'Ulysse 
sera  bientôt  de  retour.  Pénélope  lui 
raconte  à  son  tour  comment  elle  a 
passé  sa  vie,  depuis  le  départ  de  son 
mari ,  dans  les  larmes  et  dans  la 
douleur  de  ne  pas  revoir  son  •cher  ' 
époux,  Elle  lui  dit  quelle  ne  peui 


U  N  X 

p^us  éluder  les  poursulles  de  ses 
imauts;  qu'elle  leur  a  proposé  pour 
^  lendemain ,  par  l'inspiration  de 
Minerve  ,  l'exercice  de  tirer  la 
bague  avec  l'arc  d'Ulvsse ,  et  qu'elle 
a  promis  d'épouser  celui  qui  vien- 
drait à  bout  de  tendre  cet  arc.  Ulysse 
approuve  cette  résolution  ,  espérant 
\  trouver  un  uio>en  de  se  venger 
des  poursuivants.  Tous ,  en  eftet , 
avaient  accepte  lu  proposition  de  la 
reine  ;  mais  ils  essaient  en  vain  de 
tendre  l'arc.  Ulysse  ,  après  eux,  de- 
mande qu'il  lui  soit  permis  d'éprou- 
ver ses  f  jrces  ;  il  bande  l'arc  très 
aisément  ;  et ,  en  mcme  temps  ,  il 
tire  sur  les  poursuivants,  quil  tue 
l'un  après  l'autre,  aidé  de  son  Gis  et 
de  deux  fidèles  domestiques  aux- 
quels il  s'était  découvert. 

Ce  héros  répia  ensuite  paisiLle- 
inent  dans  son  ish ,  jusqu'à  ce  que 
Téiégone  ,  qu'il  avait  eu  de  Circé  , 
le  tua  sans  le  connaître.  On  dit 
qu'après  sa  mort  il  reçut  les  hon- 
neurs héroïques ,  et  qu  il  eut  même 
un  oracle  en  Etolie.   V^.  Pénélopi  , 

TÉLÉMAQtE,    AjAX  ,    PoLYPHEME   , 

CtRcÉ,  Calypso,  Sirèkes,  Scylla, 
Télégoke,  Euryclée. 

U-MEF.ON  ,  grand-prètre  du  pays 
des  Marses  ,  qui  avait  l'art  d'en- 
cormir  les  vipères ,  de  calmer  leurs 
fiireiu"s  et  de  guérir  leurs  morsures. 
Sa  science  et  sa  dignité  ne  purent 
le  garantir  de  la  mort,  qu'il  reçut 
de  la  main  d'Euée  ,  dans  la  guerre 
contre  Tumus. 

Unarota  ,  chariot  qui  n'avait 
qu'une  roue ,  et  dont  Triptolème  Gt 
le  premier  usage  aGn  de  pour- 
suivre Proscrpine.  Hygin. 

Ukca  ,  surnom  de  Minerve. 
'    XJnigena  ,  née  d'un  seul ,   sur- 
rom  de  Minerve  ,  née  du  cerveau  de 
Jupiter. 

Ukiox  (  Icon.  )  ,  femme  gra- 
cieuse couronnée  d'olivier ,  symbole 
de  paix,  et  de  mvrte,  liiéroglvphe 
de  l'aléeresse.  Elle  s'appuie  sur  un 
faisceau  de  baguettes  étroitement 
liées  ensemble ,  sans  les  faire  plier. 

ï.  U>"siA,  surnom  «le  Junon,  in- 
vonuée  dans  une  des  cérémonies  des 
mariages,  laquelle  consistait  à  frotter 


U  R  A  yoi 

d'huile  ou  de  graisse  les  poteaux 
de  la  porte  de  la  maison  où  le* 
nouveaux  mariés  s'établissaient ,  pour 
en  écarter  les  maux  et  l'eftet  de» 
enchantemenls.  (Rac.Ln^ere,  oin- 
dre.) On  croit  que  c  est  de  là  qu'est 
dérivé  ie  nom  d'ujror  donné  à  uns 
femme  mariée. 

1.  —  Déesse  particulière  qui 
présidait  à  l'usage  des  essence. 

Upl^GEs ,  hymnes  consacrés  h 
Diane. 

Upis  ,  surnom  de  Diane. 

Ur  ,  ville  de  Chaldée ,  où  l'on 
entretenait  un  feu  sacré  en  Ihon- 
neur  du  Soleil  dans  plusieurs  temples 
découverts ,  mais  fermés  de  toutes 
parts. 

Uragus  ,  nom  de  Pluton ,  ah  uri~ 
gine  et  agendo  ,  celui  qui  conduit 
ou  dirige  le  ftu. 

UrAN  ,     UrANBAD  ,     OuRANBAD  , 

(  M.  Or.  )  animal  terrible  ,  mais  fa- 
buleux ,  qui  demeure  dans  la  mon- 
tagne d'Ahermen ,  non  moins  fabu- 
leuse. Les  romanciers  orientaux  di- 
sent qu  il  vole  dans  les  airs  comme  un 
aigle  ,  dévore  ce  qu'il  rencontre ,  et 
marche  sur  la  terre  comme  une  hydre 
on  coumie  un  dragon  ,  et  ne  trouve 
aucun  animal  qui  puisse  lui  résister. 
La  oierre  royale nomuiée  schah  niu- 
hureh  se  tire  de  la  tète  de  cet  ani- 
mal. Bibl.  Or. 

I .  Urame  ,  ou  la  Vénus  c^este  , 
était  Glle  du  Ciel  et  de  la  Lumière  : 
c'est  elle ,  selon  les  anciens  ,  qui  ani- 
mait toute  la  nature,  et  qui  présidait 
aux  générations  ;  ce  n  était  autre 
chose  que  le  désir  qui  est  dans  chaque 
créature  de  s'unir  à  ce  qui  lui  est 
propre.  Uranie  n'inspirait  que  des 
amours  chastes  et  dégagés  des  sens  , 
au  lieu  que  la  Vénus  terrestre  prési- 
dait aux  plaisirs  sensuels.  On  voit  î^ 
Cylhère,  dit  Pausanias,  un  temple 
de  Vénus  Uranie,  qui  passe  pour  le 
plus  ancien  et  le  pins  célèbre  de  tous 
les  temples  que  Vénus  ait  dans  toute 
la  Grèce  ;  la  statue  de  la  déesse  la 
représentait  armée.  Elle  avait  un 
autre  temple  à  Elis  ,  dont  la  statue 
était  d'or  et  d'ivoire  ,  ouvrage  de 
Phidias.  La  déesse  avait  un  pied  sur 
une  tortue  ,    pour  marquci'  'a  cLui- 


7o: 


U  R  A 


tetc  et  la  modeslie  <jui  lui  ét;iicnt 
propres  ;  car  ,  selon  Plutarijuc  ,  la 
torliie  est  le  syailjole  de  la  retraite 
et  du  silence  qui  conviennent  à  une 
femme  mariée.  Les  Perses  ,  au  rap- 
port (ï Hérodote ,  avaient  appris  des 
Assyriens  et  des  AraLes  à  sacrifier 
à  ÏJranie  ou  Vénus  céleste.  Uranie 
et  Bacchus  étaient  les  deux  plus 
grandes  divinités  des  Arabes. 

2.  —  La  Muse  de  TAstronomie. 
(  Etym.  Ouranos  ,  le  ciel.)  On  la 
peint  vêtue  d'une  robe  de  couleur 
o'azur  ,  couronnée  d'étoiles  ,  et  sou- 
tenant des  deux  mains  un  globe 
qu'elle  semble  mesurer  ,  ou  bien 
tiyant  près  d'elle  un  globe  posé  sur 
un  trépied  ,  et  plusieurs  instruments 
de  mathématiques.  Lu  nmse  Uranie 
<iu  Capitole  tient  d'une  main  une 
lunette  d'approche  ,  et  de  l'autre  un 
j.apier  roulé  où  sont  tracés  les  signes 
du  zodiaque. 

3.  —  Une  des  Océanides. 

URANiiiS  ,  nymphes  célestes.  C'é- 
taient celles  qui  gouvernaient  ,  dit- 
on  ,  les  sphères  du  ciel. 

Urincs  avait  été  le  premier  roi 
des  Atalantes,  peuples  qui  habitaient 
cetlc  partie  de  l'Afrique  fpii  est  au 
})!od  du  mont  Atlas  ,  du  c»3té  de 
1  Europe.  C'étaient ,  selon  Diodore, 
les  mieux  policés  de  toute  l'Afrique  ; 
ils  prétendaient  que  les  dieux  avaient 
pris  naissance  chez  eux,  et  qu'Uranus 
avait  été  leur  roi.  Ce  prince  rassem- 
bla dans  les  villes  les  nommes  avant 
lui  répandus  dans  les  campagnes  ,  les 
retira  deinvie  brutale  et  désordonnée 

Îu'ils  menaient,  leur  enseigna  l'usage 
es  fruits  et  la  manière  de  les  garder  , 
et  leur  communiqua  plusieurs  inven- 
tions utiles.  Comme  il  était  soigneux 
observateur  des  astres  ,  il  détermina 
plusieurs  circonstances  de  leurs  ré- 
volutions ,  mesura  l'année  par  le 
cours  du  soleil  ,  et  les  mois  par 
celui  de  la  lune  ,  et  désigna  le  com- 
niencement  et  la  fin  des  saisons.  Les 
peuples  qui  ne  savaient  pas  encore 
combien  le  mouvement  des  astres 
est  égal  et  constant  ,  étonnés  de  la 
justesse  de  ses  prédictions,  crurent 
qu'il  était  d'une  nature  plus  qu'hu- 
maine ,  et  après  sa  mort  lui  décer- 


]L'  S  O 

nèrent  les  hojuieurs  divins.   Ils  do'^ 
nèrent  son  nom  à   la   partie    suj" 
rieure  de  l'univers  ,  tant  parcequ  i 
jugèrent   qu'il  connaissait    partit 
lièrement   tout  ce  qui  arrive   tl:i 
le  ciel  ,  que  pour  marquer  la  gra: 
deur    de    leur    vénération    par    ci 
honneur    extraordinaire    qu'ils    lu; 
rendaient.  Ils  l'appelèrent  enfin  roi 
éternel  de    toutes    choses.    On    dit 
qu'Uranus  eut  q.arante-cinq  enfants 
de   plusieurs    femmes  ;    mais    qu'il 
en   eut    enlr'autres  dix-huit  de  'ï\- 
téa  ,  dont  les  principaux  furent  1  i- 
tan  ,  Saturne  ,  Ooéanus.   Ceux-ci  se 
révoltèrent   coxitre    leur   pèrç   pour 
le  mettre  hors  d'état  d'avoir  des  en- 
fants. Uranus  mourut  ou  dé  chagrin 
ou  de  l'opération    qu'il   avait    soiit- 
fertc.  V.  Ti 
LÉ  A  ,   Rhéa. 


I    qu 
,   S^ 


fertc.   V.  TiïÉE  ,  Saturne  ,  Bas: 


Urine.  C'était  une  impiété  cluz 
les  anciens  d'épancher  de  l'eau  dans 
un  endroit  sacré,  comme  un  tenq)le, 
im  fleuve ,  une  fontaine.  Sous  les 
empereurs  romains  ,  la  flatterie  en 
fit  un  crime  par  rapport  à  leurs  sta- 
tues ,  et  ce  fut  un  vaste  champ  d'ac- 
cusation pour  les  délateurs.  C'eût 
été  aussi  violer  un  tondjeau  que  de 
lui  faire  une  pareille  injure,  et   l'on 

f)renait  quelquefois  la  précaution  de 
e  défendre  dans  les  inscriptions. 

Urius  ,  surnom  de  Jupiter. 

Urne  ,  vase  où  l'on  mettait  les 
cendres  des  morts  après  les  avoir 
brûlés.  (  V.  Destin,  Minos.)  On  s'en 
servait  aussi  pour  la  divination.  Ce 
mot  se  dit  encore  des  vases  sur  les- 
quels sont  appuyés  les  fleuves  que  le» 
artistes  représentent  sous  une  figure 
humaine. 

Urotalt  ,  nom  sous  lequel  les 
anciens  Arabes  adoraient  Bacchus 
ou  le  Soleil.  Hérodote. 

Usage.  (  Icoiiol.)  On  le  repré- 
sente sous  les  traits  d'un  vieillard  , 
pour  marquer  qu'il  tire  son  autorité 
du  temps.  Il  s'appuie  des  deux 
niuins  sur  une  meule  h  aiguiser  ,  sur 
laquelle  sont  g»avées  ces  paroles  : 
vires  acquirit  eundoj  il  se  fortifie 
dans  sa  route. 

UsoOs,  le  Neptune  des  Phéni- 
ciens ,  lequel ,  dit  Saiichoniathon  , 


V  A  C 

[t  le  premier  qui  ensei^a  à  ses 
|>mpatrioles  à  s'exposer  aux  flots 
sr  uo  tronc  d'arhre  creusé. 
:  Usure.  (  Iconol.)  On  la  pereon- 
IRe  sons  la  fij;nre  d'une  vieille 
mrne  laide ,  et  vêtue  en  Juive.  Elle 
t  assise  sur  un  coffre -fort,  tient 
le  bourse  fermée ,  et  compte  des 

;ces  de  monnaie.  Près  délie  sont 
îs  vases  d'or  et  d'argent ,  et  divers 
janx  mis  en  gage. 

Ut£rika,  une  des  déesses  qu'on 
voquait  dans  les  accouchements. 

Utilité.  (  Iconol.  )  Une  femme 
;lle  et  gracieuse  ,  d'un  visage  frais, 

avec  le  coloris  de  la  santé  ,  cou- 


V  A  C  no5 

ronnée  d'épis  et  de  raisins ,  s'appuie 
sur  un  mouton  ,  et  tient  une  branche 
de  chè.ie  garnie  de  fruits  et  de 
feuilles.  Sa  robe  est  d'étoffe  d'or  ,  et 
près  d'elle  est  une  source  d'eau  vive. 

Uns,  surnom  d'Ulysse,  à  cause 
de  ses  grandes  oreilles.  (Etym.OM.ç.) 
Cette  tradition  ,  conservée  par  Pho- 
tius  ^  n'a  pas  été  généralement  adop- 
tée ;  du  moins  les  oreilles  des  tètes 
d  Ulysse,  en  marbre,  sont  de  gran- 
deur et  de  forme  naturelles. 

UzA  (  yj.  Ar.) ,  idole  des  anciens 
Arabes;  nom  empnmté  du  véritable 
nom  ou  attribut  de  Dieu,  A'ziz  , 
grand  et  puissant.  Bibl.  Or, 


y 


ACANA,  Vacvana,  Vacuna.  di- 
nité  champêtre  chez  les  Romains  , 
li  présidaii  au  repos  des  gens  de  la 
impagnc.  Son  culte  était  très  an- 
en  dans  l'Italie ,  et  antérieur  h  la 
ndation  de  Rome.  Porphyrion  , 
immentatcur  d' Horace  ,  dit  que 
-•tait  une  déesse  des  Sabins  ;  qu  elle 
avait  point  de  figure  liétenniuée  ; 
le  les  Uns  la  pre:)aient  pour  Beî- 
ne  ,  d'autres  pour  Minerve  on  pour 
iane.  f^arron  croit  que  c'était  la 
ictoire  que  les  Saliins  honoraient 
us  ce  nom  ,  sur-tout  !oi»qu'elle 
lUronne  ceux  qui  surpassent  les  au- 
es  en  sagesse.  Rac.  Facars ,  cesser 
agir  ,  être  en  rejws. 

i.  Vache.  F.  I'^ ,  Iphtanasse. 

2.  —  (  )/.  lad.)  Cet  animal  est  si 
?pecté  des  Indiens   gentils,  qu'ils 

mettent  même  avant  leurs  brah- 
ines  ou  prêtres.  La  vénération  pour 
s  vaches  est  la  première  chose  que 
)n  prescrit  à  ceux  qui  sont  faits 
lires ,  ou  nobles.  Le  roi ,  en  donnant 

baiser  de  cérémonie  aux  nouveaux 
întiishommes,  leur  dit  ordinaire- 
ent  :    «  Aimez  les  vaches   et   les 

brahmines.  » 

Le  respect  qu'ils  ont  pour  les 
iches  leur  fait  croire  que  tout  ce 
li  passe  par  le  corps  de  cet  animal 


a  une  vertu  sanctifiante,  et  même 
médicinale.  Les  brahmines,  qui ,  dans 
les  Indes  ,  exercent  assez  comoumc- 
ment  la  médecine,  donnent  du  riz 
en  gousse  à  manger  aux  vaches;  piu's 
ils  en  ch.erchcnt  les  prains  tout  en- 
tiers <{ni  se  trouvent  dans  lems  excré- 
ments ,  et  fort  avaler  ces  grains  aux 
malades,  aj)rès  les  avoir  fait  sécher, 
persuadés  qu'iU  sont  propres  non 
seulement  à  guérir  le  corps  ,  mais 
enci)re  à  purifier  l'ame. 

Ils  ont  une  vénération  singulière 
pour  les  t  endres  de  bouze  de  vache  ; 
ils  les  regardent  comme  très  propres 
•d  purifier  de  tous  les  péchés.  Chaque 
matin  ils  s'en  frottent  le  front ,  la 
poitrine  et  les  deux  épaules.  On  met 
sur  les  autels  des  dieux  de  ces  cen- 
dres sacrées.  Lorsqu'elles  ont  été 
ainsi  offertes ,  elles  acqiu'èrent  un 
nouveau  degré  de  vertu,  et  les  jogiu's 
les  vendent  fort  cher  aux  dévots.  Les 
souverains  de  l'Indostan  ont  à  leur 
cour  des  officiers  qui  n'ont  point 
d'autre  fonction  que  de  présenter  le 
matin  ,  à  ceux  qui  viennent  saluer  le 
prince,  une  certaine  f|uanlité  de  ces 
merveilleuses  cendres  détrempées 
dans  im  peu  d'eau.  Le  courtisan 
trempe  le  bout  du  doigt  dans  ce 
mortier ,  et  se  £ut  ,  sur  différente* 


70^  V  A  G 

parties  du  corps  ,  une  onction  qu'il 
regarde  comme  très  salutaire.  Les 
joiiuis  se  font  gloire  de  paraître  tou- 
jours couverts  de  ces  ceudres.  Us  en 
eut  dans  leurs  cheveux ,  sur  le  visage , 
et  par  tout  leur  cor|)s  ;  ce  qui  leur 
donne  un  air  sale  et  dégoûtant. 

3.  —  ROUSSE.  Le  sacrifice  de  la 
v;:che  rousse  était  un  des  plus  solem- 
lïels  chez  les  Hébreux.  Quand  il 
fallait  faire  ce  sacrifice ,  le  peuple 
amenait  au  grand-prètre  une  vacliC 
rousse  d'un  âge  parfait ,  qui  fût  sans 
tache ,  et  qui  n'eût  point  porté  le 
joug.  Le  grand-prêtre  ,  ayant  reçu  la 
victime  des  mains  du  peuple,  la  uie- 
nait  hors  du  camp ,  ou  nors  de  la 
ville  ;  là  .,  il  l'immolait  en  présence 
de  tout  le  peuple  ,  et  trempant  son 
doigt  dans  le  sang  de  la  victime  im- 
liiolée  ,  il  jetait  sept  fois  quelques 
gouttes  de  ce  sang  vers  la  porte  du 
tabernacle.  11  faisait  brûler  ensuite  , 
à  la  vue  de  tout  le  peuple,  la  victime 
tout  entière  ,  sans  en  ôter  la  peau. 
Il  jetait,  dans  le  feu  du  sacrifice  ,  du 
bois  de  cèdre ,  de  Thj'sope ,  et  de 
l'écarlaf  e  teinte  deux  fois  ;  et  après 
avoir  offert  ce  sacrifice ,  il  était  obligé 
de  laver  ses  vêtements  et  son  corps  , 
et  de  demeurer  impur  jusqu'au  soir. 
Celui  qui ,  par  l'ordre  du  graiid- 
prèlre,  avait  mis  la  victime  sur  le 
hùcher  où  elle  devait  être  consumée  , 
était  aussi  impur  jusqu'au  soir.  On 
gardait  tonte  l'année  les  cendres  de 
cotte  victime  ^  et  on  les  mêlait  avec 
l'eau  qui  servait  aux  expiations  ;  et 
rien  ne  pouvait  être  purifié,  selon 
la  loi ,  que  par  l'eau  mêlée  avec  la 
tendre. 

\' AcuNALES,  fêtes  en  l'honneur  de 
Vacuna.  On  les  célébrait  au  mois  de 
l)écemj)re,  lorsque  tous  les  travaux 
de  la  campagne  étaient  finis. 

Vadi  GEHE^■^EM  (3/»  Mah.), 
vallée  de  l'enfer ,  suivant  les  musul- 
mans. Bihl.  Or. 

Vafthrldsis  ,  Cjui  sait  tout, 
{]}!.  Scarul.)  Génie  renommé  pour 
sa  science  profonde,  qu'Odin  alla 
défier  dans  son  palais ,  et  qu'il  vain- 
quit par  la  supériorité  de  ses  con- 
i'ais~ances. 

Yacitapcs  ,    dieu   qui    présidait 


V  A  I 

aux  cils  des  enfants.  On  le  repré- 
sentait sous  l'image  d'un  enfant  qui: 
pleure  et  qui  crie.  Rac.  Vagirc, 
crier,  en  parlant  des  enjanls.  Vu  y. 

\a-1!CANUS. 

Vahaghen  ,  liéros  que  lès  Armé- 
niens révéraient  comine  tm  dieu. 

Vaicakani  (  ;)/.  IikL  ) ,  fleuve  d 
(en  que  les  aines  doivent  d'abon 
traverser  avant  d'arriver  aux  enfers 
selon  la  doctrine  des  Indiens.  L 
passage  de  ce  fleuve  est  terrible 
douloureux  :  c'est  une  invention  de 
brahmines  pour  attirer  les  aumône 
des  fidèles;  car  ils  leur  pirsuaden 
<|ue  ,  si  un  malade  tient  en  main  I 
queue  d'une  vache  ,  et  qu'il  fass 
présent  de  cet  animal  au  brahmin 
qui  l'assiste  ,  avec  une  somme  d'ar 
gent ,  il  passera  sans  danger  le  fleuv< 
\'aicarani  ,  parceque  cette  même 
vache  qu'il  aura  donnée  au  brah- 
mine  se  présentera  à  lui  sur  le  lx)r<j 
du  fleuve  ;  il  prendra  sa  queue  ,  e 
fera  le  trajet ,  par  ce  moyen ,  sani 
aucun  risque. 

Yaïchenavins  (  M.  Ind.  ) ,  cast« 
ou  tribu  religieuse  dévouée  au  servie! 
de  VV  ishnou.  Ce  qui  lès  disting» 
des  Satadévens  est  im  petit  vaa 
de  cuivre  qu'ils  portent  sur  la  tète 
et  dans  lequel  ils  mettent  les  aumône 
qu'on  leur  fait.  "^ 

Yaïcondon  {M.  Ind.),  paradi 
où  règne  Wishuou  ,  et  d'où  il  cou 
serve  tout  l'univers.  Il  y  préside, 
nionté  sur  l'oiseau  Garuda.  Tous  ceu 
qui,  durant  la  vie,  ont  été  particB 
lièrement  dévots  à  ce  dieu  .  von 
après  leur  mort  dans  le  vaïcondoB 
et  pour  prix  de  leurs  bonnes  œuvri 
y  sont  transformés  dans  la  propi 
substance  de  Wishuou. 

Y  AÏCONDOX-Y  AGADÉCHY  (.7/.//Mf. 

grande  fêle  qui  se  iait  le  onzièn 
jour  après  la  nouvelle  lune  de  D< 
ceiiibre  ,  dans  les  temples  de  Wisj 
non  ;  elle  n'est  célébrée  que  par 
sectateurs ,  qui  passent  la  nuit 
prier  et  à  veiller ,  après  avoir  jeu 
toute  la  journée. 

YAÏDiGtiEr.s(  3/.  Ind.),  premiè 
subdivision  des  brahmes.  Ce  sont  I( 
pandjancarers ,  ou  ceux  qui  foi 
les  al'.nanachs  et  tirent  les  augun 


V  A  I 

l^.  Pandïangam.)  Ils  font  aussi  les 
érémonies  pour  les  morts ,  et  diri- 
ent  les  transactions  matrimoniales, 
epuis  l'instant  où  I  on  demande  une 
lie ,  jusqu'à  ce  que  le  mariage  soit 
ntièrenient    conclu.    Ces    brahmes 
ont  tenus  de  réciter  tous  les  jours 
Ei   véilatns  ,   de   faire   exactement 
oatin  et  soir  le  sandivané  (  prière 
tarticulière  {v.  ce  mot) ,   quand  le 
oiei!  se  lève  et  quand  il  se  couche , 
t   de  se   Laicuer  en  faisant  cette 
>rière.  Chaque  jour  ils  vont  chez  les 
ndiens  ,  qui  leur  font  des  aumônes  , 
Jour  leur  annoncer  les  jours  heureux 
>u  inal  heureux.   Ils  sont   tous  de  la 
ecte    de   Shiva ,   et    se    frottent   le 
«rps ,    les   hras  ,   les    épaules  et  le 
roiit ,  de  cendres  de  houzede  vache. 
)e  grand   matin ,  avant  de  faire  le 
andivané ,  à  midi  avant  leur  premier 
epas ,    ils   mettent   sur    leur   front 
leux  ou  trois  lienes  de  sanda!  pré- 
taré ,  qu'ils  mêlent  avec   du  satran 
K>ur  le  rer.dre  plus  jaune,  fis  ajout- 
ent au  milieu  une  marque  ronde  , 
l'un  jaune   roui;eàtre  ,  composé  de 
afran  mêlé  de  chaux  ,  et  deux   ou 
rois  i;rains  de  riz  entier.  On  nomme 
e  si^ne   atchadépotou.  '^uand  ils 
joutent  des  marques  noires  en  foruie 
le  larmes,  ils  les  font  avec  des  char- 
ons  provenus  des  offrandes  hrùlées 
;ev;iot  !  effigie  de  Shiva;  mais,  pour 
ordinaire ,  c'est  le  résidu  de  toiles 
TÙlées  avec  du  beurre  sur  la  mon- 
agne  de  Tirounamaley.  Les  brah- 
iies  de  ce  temple  en  font  présent  à 
îurs  confrères  ,  ainsi  qu  aux  autres 
ndiens    distinsués     de    différentes 
iltes  de  la  côte  de  Coromandel.  f^. 

ilVEBRAMNALS  ,    StRIV AlCHEVANALS. 

Vaua^anta  {  \I.  Ind.) ,  palais 
rindr».  P^.  Indra. 

Vain,  ou  Ouaïn  (If.  !)fah.), 
lom  que  les  Orientaux  donnent  à  la 
œiir  jumelle  d'Abel ,  que  Caïn  re- 
ùà.i  d'épouser  parcegiie^le  n'était 
>as  aus.-i  belle  qu'Asroun  la  sienne. 
Vprès  la  mort  d'Abel ,  elle  épousa 
Jeth  son  frère.  BihLOr. 

Vaine  gloire.  Ripa  en  fait  une 
iemuie  d'un  aspect  hardi ,  avec  deux 
»mes  à  la  tète  ,  sur  lesquelles  est 
K)séuu  faisceau  de  foin.  Ses  pendants 

Tome  ir. 


V  A  I  7o5 

d'oreilles  sont  deux  sangsues  :  elle  tient 
une  trompette  d'une  main  ,  et  de  l'au- 
tre un  fil  oii  est  attachée  une  guêpe 
qui  vole.  A  ces  emblèmes  obscurs  , 
Cochin  a  substitué  une  coc'ffure  de 
plumes  de  pj.on,  qui  laisse  apperce- 
voir  deux  oreil  es  d'ànc.  D'autres  la 
représentent  comme  une  femme  al- 
tière,  dédaigneuse, vêtue  fichement, 
qui  se  regarde  avec  complaisance 
dans  un  miroir,  et  respire  avec  satis- 
faction 1  odeur  de  l'encens  qu'elle  se 
donne  à  elle  -  même.  On  pourrait 
lui  donner  pour  attribut  un  corbeau 
fier  d'étaler  une  fausse  queue  de 
p;:on. 

Vajra  (  M,  Ind.  ) ,  le  tonnerre , 
l'arme  d'Indra.  V .  I^dra. 

Vaïrevert  (  ;!/.  Ind.  ) ,  le  troi- 
sième fiis  de  Shiva  ,  fut  créé  de  sa 
respiration  pour  détruire  l'orgueil 
des  Deverkels  et  des  Pénitents ,  et 
humilier  Brouma  ,  qui  s'était  dit  le 

f)lus  grand  des  trois  dieux.  Vaïrevert 
ui  arracha  l'une  de  se»  tètes,  dans  le 
crâne  de  laquelle  il  reçut  tout  le  sang 
des  Deverkels  ^t  des  Pénitents  ;  mais 
il  les  ressuscita  dans  la  suite ,  et  leur 
donna  des  cH*urs  plus  purs. 

Selon  les  Indiens ,  c'est  le  dieu 
qui ,  par  ordre  de  Shiva ,  viendra 
détruire  le  monde  à  la  fin  des  siè- 
cles. On  le  représente  de  couleur 
bleue  ,  avec  trois  yeux  et  deux  dents 
saillantes  comme  des  croissants  ;  il 
porte  des  tètes  en  guise  de  colliers  , 
I  qui  tombent  sur  son  estomac.  Des 
serpents  lui  servent  de  ceinture;  ses 
cheveux  sont  couleur  de  feu  ;  ses 
pieds  sont  garnis  de  clochettes  ,  et 
dans  ses  mains  il  tient  un  choulon , 
un  tidî ,  une  corde  ,  et  le  crâne  de 
Brouma.  On  lui  donne  un  chien 
pour  monture.  Vaïrevert  a  quelques 
temples  ;  mais  on  l'adore  principa- 
lement à  Cachi ,  près  du  Gange. 

Vaisseaux.  ^  /^'.  Argo  ,  Enée  , 
Jason  ,  Thésée  ,  Ulïsse.  )  Sur  les 
médailles  ,  un  vaisseau  en  course 
désigne  la  joie ,  la  félicité ,  le  boa 
succès ,  l'assurance.  Plusieurs  vais- 
seaux aux  pieds  d'une  figure  tou- 
relée  indiquant  uue  vill''  maritime 
et  commerçante.  Aux  pieds  d'aae 
Victoire  ailée ,  ils  marquent  descom- 


7o6  VAN 

Lais  de  mer  ,  où  les  flotte^  ennemie» 

ont  été  vaincues. 

\alasciai.f  (  M.  Scand.  ),  la 
plus  grande  (ies  villes  céiestes,  toule 
Làtie  cie  j.ur  argent.  C'est  la  de- 
meure d  Odin  ;  c'est  là  qu'est  le 
trône  royal ,  nommé  lidscialf,  <>ti 
Je  père  universel  s'assitd  j  our  con- 
templer toute  la  terre. 

\  ALE  (  1/.  Scand.),  fils  de  Loke, 
qui ,  chance  en  hête  féroce  par  les 
dieux  ,  déchira  et  dévora  son  frère 
Nurfe. 

Valentia  ,  déesse  adorée  par  les 
premiers  habitants  de  l'Italie.  C'é- 
tait aussi  ie  premier  nom  de  la  ville 
de  Home  ,  qui ,  en  grec  ,  a  le  même 
§ens.  liac.  P  alerc ,  avoir  de  la  fort  e. 

Valerls,  guerrier  qui  ,  dans  le 
dixièuieliv.  de  V Enéide,  tue  Agis. 

\alevk.  [Iconol.)  On  la  repré- 
sente sous  le  s^mbule  de  Mars  ou 
d  Hercule ,  armée  de  sa  massue  et 
couverte  des  dépouilles  d'un  lion.  Sur 

f)lusieurs  médailles  romaines,  la  \'a- 
eur  est  exprimée  par  une  femme 
casquée,  tenant  d'une  main  la  hasie, 
et  cie  l'autre  le  purazoïnum  ,  épée 
passée  da^.s  un  ceinturon.  /'  .\  ertu 
hÉkoVque.  On  la  peint  aussi  sous 
laspect  d'une  vlame  respectahie,  tou- 
lonnée  de  laurier  ,  et  vêtue  (l'une 
cuirasse  d'or.  Elle  c;iresse  un  lion 
qu'elle  a  su  apprivojser.  Le  sceptre 
qu'elle  tient  élevé  signifie  que  son 
courage  la  rend  digne  décommander. 
Le  coloris  animé  de  son  visage  dénote 
qii'aucun  péril  ne  rintimide. 

Vallon  sacré,  espace  de  la  val'ée 
oi'i  coulent  le  fleuve  Permesse  et  la 
fontaine  Kippociène  ,  et  où  jaissait 
le  cheval  Pégase.  Ce  vallon  était  con- 
sacré aux  Muses. 

Vallona,  Valloma  ,  déesse  des 
vallées. 

\ X1AE.V {M.  Jnd.), nom  de  Wish- 
nou  dans  sa  cinquième  incarnation  , 
celle  en  hrahme-uain.  /'.  VVishkou. 
I.  Van  ,  instrument  pour  net!o)er 
le  grain.  C'était  un  symbole  mystique 
de  Racchus  ,  parceque  ceux  qui 
ct:nent  initiés  à  ses  m) stères  avaient 
dû  être  purifiés  de  leurs  vices  par 
les  é^.reuves  qui  précédaient  1  initia- 
tion ,  comme  le  Lied  est  séparé  de  la 


V  A  R 

paille  par  le  moyen  du  van.  On  don- 
nait aussi  ce  symbole  à  Oi'us ,  comnir 
dieu  du  labourage. 

2.  —   Van  ou  Ven.   (  M.    Or  ' 
Ce  mot  signifie ,  dans  la  langu- 
Mogol  et  du  Khatay  ,  le  nonibi. 
dix  mille    années.    Ce  ncjmbre    <    t 
composé    de    plusieurs    autres   ]■> - 
riodes  de  6o    ans ,    qui  portent    !c 
même   nom.   Ces  cycles  ,    qm    oi;t 
trois    noms  différents  ,  étant  lini.-=  , 
on  reprend   le  premier  ,  puis   le  se- 
cond  et   le  troisiènie  ,   et   ion  <  t^   - 
linue  toujours  à   compter  ainsi   , 
qu'à    ce   que   l'on    soit     arrivé 
nombre  de  dix  mille  ,    qui  coin; 
le  grand  Van.  Selon  la  supput;il 
des  Mogols,    l'an  S/jy    de   l'Egide 
tombait  sur  le  8863*  Van  de  loouo 
ans;    de    sorte  que,    juscjua   cette 
année   de    l'Egire  ,  il    y   aurait    bS 
millions  bSg  mille  86o  années  écou- 
lées  depuis  la  création  du  niondt. 
Bibl.  Or. 

Vaïsadis  {M.  Scand.),  déc'se 
de  IVspérance  ,  un  des  noms  de 
Freva.    V.   Freya. 

Vanaprastas  {M.  Ind  ),  sorte 
de  joguis ,  ou  solitaires  indiens  , 
qui  sont  en  gi-ande  réputation  de 
sainteté.  Ils  vivent  au  mi'ieu  des 
forêts,  avec  Itur  funille  ,  n'ayant 
d'autre  nourriture  que  les  herbes  et 
les  fruits. 

Vanité.  (  /co«.)C'est  une  femnir 
richement  vêtue,  avec  un  caur  - 
la  tête  ,  parceque  ,  dit  Ripa  ,  la 
nité  porté  à  l'indiscrétion.    Coc 
ajoute   h  ces  emblèmes  une  es] 
d'aurore,  des  plumes   de  paon  . 
des  papillons  qui   volent.  Quelq 
fois  elle  se  regarde  avec  comp:. 
sance  dans  un  miroir. 

Vara   cm.    Scand.)  ,   neuvion;? 
déesse,  qui  préside  aux  serments  ■ 
mortels  ,  et  sur-tout  aux  promc- 
des   amants.  Elle  punit  ceux  qui  if 
gardent  pas  la   foi  donnée. 

Vabacven  (  M.  Ind.  )  ,  nom  so"- 
lequel    Wisln.oii   est  adoré    dan,> 
troisième  incarnation,  celle  en  s^    • 
glicr. 

VapahavaïAR  (  M.   Ind.  )  ,  in- 
carnation    de     Wishnou      sous 
fonuc  d'un  ours. 


V  A  R 

VARf.>"Asi  (  M.  Inci.  )  ,  lieu  si- 
ué  duns  le  royaume  de  Bengale , 
lu  t)ord  du  Gan^e ,  célèbre  par  la 
lévotion  des  Indiens.  Ces  peuples 
ont  persuadés  que  le  dieu  Ixora  » 
rient  sonffler  dans  l'oreilie  droite 
le  tous  cens  qui  ont  le  bonheur  d* 
nourir  dan»  ce  jieu  ,  et  que ,  par 
;e  nioven  ,  il  etVace  toutes  leurs  ini- 
quités. Un  "rand  nombre  de  ma- 
ades  s'y  font  porter  pour  jouir  d  un 
ii  grand  privilège.  Un  prodige  fort 
lingulier,  c'est  que  tous  ceux  qui 
meurent  dans  ce  lieu  ,  soit  hommes  , 
toit  bêîes  ,  meurent  tous  couchés 
Inr  l'oreille  £auche ,  afin  que  la  droite 
oit  découverte  pour  recevoir  le 
ouille  d  Ixora.  Si  quelque  malade, 
ans  V  penser  ,  s  est  couché  sur  I  o- 
eille  droite  au  moment  de  l'aeonie, 
I  se  retourne  de  l'autre  côté  par  un 
nouvement  machinal  et  involon- 
aire  :  du  moins  les  Indiens  assurent 
pe  cela  est  ainsi.  Ils  rapportent , 
•ntr'nutres  faits  ,  qu'un  31ogol,  vou- 
ant faire  l'expérience  de  ce  miracle, 
ît  lier  les  quatre  pieds  d'un  vieux 
heval  miné  ,  et  prêt  à  rendre  le 
lernier  soupir  ,  et  le  fit  c"Oucher  en 
et  état  sur  le  côté  droit.  Lorsque 
'instant  de  sa  mort  fut  proche  ,  les 
ordfs  qui  lui  liaient  les  pieds  se 
omnirent  d'elles-mêmes,  et  il  se 
etourna  snr  le  côté  £;auche.  Un 
utre  privilège  de  ceux  ffiii  meurent 
^  anmasi,  c'est  qu'ils  ne  sont  plus 
ujets  à  revenir  sur  la  terre  ,  et  que 
Eurs  corps  sont  changés  en  pierre. 

Varelus.  (  M.  Ind.)  C'est  ainsi 
u'on  nomme  les  temples  du  royaume 
e  Pécu  ,  dans  la  presqu'isle  au-delà 
u  Ganse.  Ils  ont  tons  la  forme  d  un 
ôup.  Il  V  en  a  plusieurs  qui  sont 
orôs  ,  depuis  le  haut  Jusqu'en  bas  , 
n  ehors  et  en  dedaas.  Le  seul 
xercice  de  religion  qu'on  y  fasse 
;  réJuit  à  !a  prédication.  Les  Pé- 
uans  .  en  entrant  et  en  sortant  , 
•vent  les  mains  sur  la  tète  ,  et  font 
me  inclination  profonde.  Il  y  a  tou- 
MiTi ,  à  l'entrée  de  ces  temples  , 
m  haiisin  plein  d'eau  pour  se  lavi^r 
es  pieds.  D-.ms  ce  pays ,  on  n'a  pas 
lesoin  de  faire  réparer  les  vieux 
eujpies  :  les  gens   riches    en   font 


V  A  B:  707 

souvent  bâtir  de  nouveaux.  Tous  les 
ans  ,  au  mois  de  Septembre,  un  des 
principaux  habitants  donrie  une  fête 
qui  consiste  à  tirer  une  fusée.  \  oici 
le  détail  de  cette  cérémonie  : 

On  creuse  un  tronc  d'arbre,  auquel 
on  laisse  deux  pouces  d  épaisseur  ; 
puis  on  le  remplit  de  poudre  et  de 
charbon  pulvérisé.  Au  rapport  du 
capitaine  H ainillon ,  il  y  entre  quel- 
quefois jusqu'à  cinq  cents  livres  de 
poudre.  On  presse  bien  cette  poudre 
dans  le  tronc  ,  puis  on  le  lie  avec 
des  courroies  de  peau  fraîche  de 
bnfîle.  Ces  courroies ,  venant  à  se 
dessécher  ,  forment  des  liens  aussi 
fermes  et  aussi  solides  q>ie  dos 
cercles.  On  attache  ensuite  le  tronc 
à  une  branche  d'un  grand  arbre.  Le 
jour  de  la  fête  étant  venu ,  les  spec- 
tateurs s'assemblent  en  ibule.  Alors 
celui  qui  donne  la  fête  met  le  feu  à 
cette  espèce  de  fusée,  et  coupe  en 
même  temps  les  cordons  qru  la  re- 
tiennent attachée  à  Tarbre.  Si  la  fusée 
tombe  à  terre ,  et  y  fait  son  effet  , 
c'est  un  très»  mauvais  présage  qui 
annonce  la  colère  des  dieux.  Si  ,  au 
contraire,  la  fusée  prend  son  essor  eu 
lair,  et  s'élève  à  une  grande  hauteur, 
c'est  un  augure  favorable  ;  et  celui 
qui  donne  la  fête  a  coutume  de  faire 
construire  un  temple  à  l'honneur  de 
la  divinité  qui  fixe  plus  particulière- 
ment l'objet  de  sa  dévotion.  Lorsque 
le  nouveau  temple  est  bâti ,  les 
prêtres  abandonnent  celui  qui  tombe 
en  ruine,  et  viennent  se  loger  avec 
leurs  idoles  dans  cette  nouvelle  de- 
meure. 

V  ARLACHIMJ-NoAMEOU  {M.  Ind.) , 
fête  qui  a  lien  le  vendredi  d'avant  la 
pleine  lune  du  mois  .^fan/(  Août). 
Quelques  Indiens  seulement  la  célè- 
brent ,  parcequ'en  l'observant  une 
seule  fois  ils  contractent  1  obligation 
de  la  célébrer  toujours ,  eux  et  leurs 
descendants.  Elle  est  principalement 
adoptée  par  les  bayadères ,  parce- 
qu'eile  leur  procure  le  moven  de 
tirer  de  l'argent  de  leurs  amants  et 
de  tous  ceux  chez  qui  elles  vont 
danser  et  chanter  ce  jour-là.  Cette 
iete  se  fait  en  l'honneur  de  Lacshmi  • 
c  est  dans  les  maison^  qu'on  la  soleia  - 

y  V , 


7o8  Y  A  R 

nise  ;  on  obsene  le  petit  jeûne  ;  on 
s'attache  une  ficelle  de  colon  jaune , 
les  hommes  au  l)ras  droit ,  et  les 
femmes  au  cou.  Les  hrahmes  y  vien- 
nent faire  le  Poulché.  /^.Poutché. 

Varouché  -  Paroupou  ,  liais- 
sance  de  l'année.  {  Myth.  Ind.  ) 
Cette  fête  se  célèhre  le  1 1  Avril , 
premier  jour  du  mois  Chitteré,  qui 
commence  l'année  indienne.  Ce  n'est 
que  dans  les  Uiaisons  qu'on  la  solem- 
nise  ;  on  y  fait  la  cérémonie  du  Dar- 
penoii  pour  la  mort  des  ancêtres. 
Sur-tout  on  doit  faire  l'aumône  aux 
pauvres  et  aux  brahmes  ;  une  lx>une 
oeuvre  faite  ce  jour-là  vaut  mieux 
que  cent  dans  d'autres  temps.  Le 
reste  de  jour  ,  les  Indiens  se  divertis- 
sent et  se  régalent  a(ia  d'être  heu- 
reux toute  l'année,  parcequ'ils  croient 
que  cela  dépend  de  la  manière  dont 
ils  la  commencent. 

Vartias  (  M.  Ind.  )  ,  relif;ieux 
gentils  ,  fondés  ,  à  ce  qu'ils  préten- 
dent ,  depuis  plus  de  2000  ans  ,  et 
qui  ont  beaucoup  de  couvents  dans 
la  province  de  Lahor.  Ils  font  vœu 
d'obéissance  ,  de  chasteté  et  de  pau- 
vreté. Leur  noviciat  fini ,  ils  ne  peu- 
vent sortir  de  l'ordre  ;  cependant 
leur  général  a  le  pouvoir  de  les  ren- 
voyer s'ils  commettent  quelque  faute 
grave  contre  leurs  vœux  et  sur-tout 
contre  celui  de  la  chasteté.  On  les 
chasse  alors  non  seulement  de  l'ordre, 
mais  l'e  toute  la  tribu.  Ces  religieux 
changent  souvent  de  maisons.  La 
maxime  fondamentale  de  leur  institut 
est  de  ne  faire  à  autrui  que  ce  qu'ils 
veulent  qu'il  leur  soit  fait.  Si  quel- 
qu'un les  bat ,  ils  ne  se  défendent 
pas.  Il  ne  leur  est  pas  permis  de  re- 
garder une  femme  au  visage.  Ils  vi- 
vent d'aumône  ,  ne  mangent  qu'à 
midi  ;  et  que'quelbis  il  faut  qu'ils 
attendent  au  lendemain  pour  boire 
et  pour  manger.  Ils  se  couchent  avec 
le  soleil ,  pour  ne  point  brûler  d'huile 
ou  de  suif,  et  dans  une  même  cham- 
bre. La  terre  leur  sert  de  lit.  Prier 
et  lire  est  toute  leur  oc<  upation.  Il  y 
en  >  qui  n'adorent  Dieu  qu  en  esprit. 
Ceux-là  n'ont  point  d'idoles. 

Varuka  {AI.  Ind.),  le  génie 
des  eaux.  Il  est  fort  inférieur  en  puis  - 


V  A  T 

sance  à  Mahadéva.  On  le  représente 
porté  sur  un  dauphin.  C'est  le  cin- 
quième des  dieux  protecteurs  des 
huit  coins  du  monde.  Il  gouverne 
la  partie  de  l'ouest.  On  le  représente 
monté  sur  un  crocodile ,  et  tenant 
un  fouet  à  la  main. 

Vases  sacres  ,  dont  on  se  servait 
dans  les  cérémonies  religieuses  ;  ils 
étaient  de  terre  ,  même  lorst^ue  le 
luxe  eut  introduit  ceux  d'or  et  d'ar- 
gent dans  les  maisons  des  parti- 
culiers. 

Vasso  ,  temple  gaulois  ,  à  Cler- 
mont  en  Auvergne.  Le  mur ,  qui  avait 
trente  pieds  d'épaisseur ,  était ,  au 
dehors,  revêtu  de  pierres  de  taille, 
et  le  dedans  n'était  composé  que  de 
petites  pierres  fort  déliées  ,  et  par 
dessus  incrusté  de  marbre,  avec  des 
compartiments  de  mosaïque.  Le  pavé 
était  tout  de  marbre,  et  le  toit  cou- 
vert de  plomb. 

Vassoukels  (  M.  Ind.  ) ,  pre- 
mière tribu  des  esprits  purs  ou  Dé- 
wétas.  f^.  Deltas. 

Vat  (  M.  Siani.  )  ,  nom  que  les 
Siamois  donnent  aux  couvents  desi 
taiajwins.  Pour  avoir  une  \ûéc  dé 
la  forme  de  ces  couvents ,  il  faut  se 
représenter  un  vaste  terrain  quarré, 
qui  n'a  pour  clôture  qu'une  haie 
d'une  sorte  de  roseau  qu'on  nomme 
bambou.  Au  milieu  de  ce  terrain 
s'élève  un  temple.  Tout  autour  ,  le 
long  de  la  clôture,  sont  b;'ities  les  cel- 
u'es  des  moines  ,  qui  furmcnt  quel- 
quefois dfux  ou  trois  rangs.  Ces 
cellules  sont  fort  petites ,  et  res- 
semblent à  des  tentes  élevées  sur  des 
piquets.  Le  terrain  sur  lequel  le 
temple  est  bâti  est  toujours  plus 
élevé  que  celui  où  sont  les  cellules. 
Il  est  environné  d'une  muraille  ,  le 
long  de  laquelle  régnent  àcs  galeries 
couvertes  qui  ressemblent  assez  auj 
cloîtres  d'Europe,  On  voit  autour  de 
ces  galeries  plusieurs  idoles ,  doni 
quelques  unes  sont  dorées,  et  qui  sont 
placées  sur  i.n  contre-mur  à  hauteui 
d'appui.  Depuis  le  mur  qui  enferiut 
le  temple  ,  jusqu'atix  cellules  des  ta- 
lapoins  ,  il  reste  un  ceitaiii  espacf 
de  terrain  qui  peut  passer  pour  11 


V  A  U 

conr  du  consent.  Dans  l'enceinte  de 
cliaqne  monastère  il  v  a  une  salle  où 
les  talapoins  s'assemblent  pour  con- 
férer ensemble  des  affaires  communes. 
Ce  Jieu  est  aussi  destine'  à  recevoir 
les  charités  et  les  offrandes  des  de'- 
vûts  siamois ,  les  jours  qu'on  n'ouTre 
pas  le  temple. 

1.  Vates  (  M.  Celt.),  classe  de 
Druides  chargée  d'offrir  les  sacrilices, 
et  qui  s'appliquait  à  connaître  et  ex- 
pliquer les  choses  naturelles. 

a.  —  C'était  aussi  le  nom  que  dans 
les  fêtes  de  Mars  on  donnait  à  un 
luugicien  qui  chantait  avec  les  Sa- 
liens  le  pocoie  appelé  Carmen  scg- 
cuîare. 

VATici>us  ,  dieu  qni  rendait  des 
oracles  dans  un  champ  proche  de 
Rome.  On  le  confoud  souvent  avec 
"Vagitanus. 

Vactokr  ,  oiseau  consacré  à  Mars 
et  à  Junon,  peut-être  à  cause  des 
maux  que  tes  <!eux  divinités  faisaient 

.  hommes.  Le  vautour  était  aussi 

des  oiseaux  dont  on  observait  le 
pi  us  exactement  le  vol  dans  les  au- 
gures. 

Le  vautour  (  M.  Egypt.)  est  em- 

{)Io\é  pour  désipier  la  mère  ,  la  vue , 
a  limit  ,  la  connaissance  de  l'avenir , 
1  année ,  le  ciel  ,  le  miséricordieux  , 
Minerve ,  Junon  ,  deux  drachmes. 

Il  est  employé  pour  désisner  la 
mère,  parceque ,  selon  les  Egyptiens, 
ii  n"y  a  que  des  vaiilours  femelles. 
^  uici  ,  disent-ils ,  de  quelle  manière 
cet  oiseau  est  engendré  : 

«  Loi-squ'il  est  en  amour ,  il  ouvre 
»  au  vent  du  nord  les  parties  géni- 
»  taies ,  et  en  est  comme  fécondé 
»  pendant  cinq  jgurs ,  durant  les- 
»  quels  il  ne  mange  ni  ne  boit ,  tout 
»  occupé  du  soin  de  se  reproduire.  » 
Il  >  a  ,  selon  les  Eev  ptiens ,  d'an- 
trf^s  oiseaux  qui  conçoivent  du  vent , 
ma;s  dont  les  œufs  ,  sans  germe ,  ne 
sont  bons  que  pour  être  mangés. 

Le  vautour  est  employé  pour  dé- 
signer la  vue,  parceque  ,  de  tous  les 
animaux  ,  c'est  celui  qui  a  l'œil  le 
plus  perçant.  Il  regarde  du  côté  du 
couchant  lorsque  le  soleil  se  lève ,  et 
du  côté  de  l'orient  lorsqu'il  se  couche, 
distinguant  à  une  distauce  cousicé- 


V  A  U  709 

rable  I«5 aliments  qui  lui  sont  propres. 
Le   vautour    désigne    la    limite  , 

fjarceque ,  lorsque  la  guerre  doit  avoir 
ien ,  il  marque ,  disent  les  Egyp- 
tiens ,  l'endroit  où  l'on  doit  combattre 
en  s'en  approchant  sept  jours  aupa- 
ravant. 

C'est  par  cette  même  raison  qu'on 
lui  attriliue  la  connaissance  de  l'a- 
venir ,  et  encore  parcequ'il  tourne 
ses  regards  vers  la  partie  du  champ 
de  bataille  où  il  doit  y  avoir  le  plus 
de  carnage  ,  choisissant  ,  comme 
d'avance  ,  les  cadavres  qu'il  destine 

f)Our  sa  nourriture.  En  conséquence, 
es  anciens  rois  d'Egypte  envoyaient 
voir  de  quel  côté  les  vautours  regar- 
daient ,  et  présumaient  que  c'était  11 
que  devait  être  la  défaite. 

Cet  oiseau  est  le  symbole  de  l'an- 
née ,  parceqde  ,  dans  Sii  conduite ,  on 
voit  sagement  distribués  li  s  trois 
cents  soixante-cinq  jours  dont  elle 
est  composée.  Il  porte  son  fruit  cent 
vinfjl  jours,  en  emploie  autant  à  l'é- 
lever ,  autant  à  avoir  soin  de  soi ,  sans 
porter  ni  nonrrir ,  se  préparant  seu- 
lement à  trae  nouvelle  conception  , 
et  il  emploie  à  cette  conception  les 
cinq  jours  qui  restent. 

Il  est  l'imafre  du  miséricordieux; 
caractère  tout-i-fait  opposé  à  celui 
du  vautour,  destructeur  impitoyable 
des  autres  oiseaux.  Mais  ce  qui  a 
porté  les  Egyptiens  à  désigner  le 
miséricordieux  par  cet  oiseau ,  c'est 
que ,  pendant  les  cent  vingt  jours 
qu'il  emploie  à  élever  ses  petits  ,  il 
ne  vole  presque  point ,  et  n'a  de 
sollicitude  que  pour  eux.  Si  la  nour- 
riture nécessaire  pour  les  soutenir 
lui  manque,  il  ouvre  sa  cuisse,  et 
leur  donne  son  sang  à  sucer ,  par  la 
crainte  qu'ils  ne  meurent. 

Le  vautour  est  la  figure  de  Mi- 
nerve et  de  Junon  ,  parceque ,  selon 
les  Egvptiens ,  la  première  de  ce» 
deux  déesses  occupe  la  partie  supé- 
rieure du  ciel ,  et  que  la  seconde  oc- 
cupe la  partie  inférieure  ,  parties 
que  le  vautour  parcourt  d'un  vol 
rapide.  Au  reste ,  l'opinion  des  Egyp- 
tiens ,  au  sujet  du  domicile  de  Junon 
et  de  Minerve  ,  est  cause  cpi'ils  re- 
cardènl  comme  absurde  de  faire  le 
Yj  l 


710  \  E  D 

ciel  du  genre  masculin.  Ils  le  regar- 
dent an<isi  comme  nbsurde  ,  pour  la 
raison  d'après  laquelle  ils  croient  que 
le  soleil ,  la  lune  et  les  autres  astres, 
ont  été  engendrés  dans  le  ciel.  Or  , 
la  génération  ne  peut ,  disent-ils , 
s'opérer  que  dans  une  femelle. 

Tous  les  vautours  sont  femelles, 
.^elon  ce  peuple;  en  conséquence ,  ils 
en  donnent  un  à  chaque  femelle  d'a- 
nimal ,  de  même  qu'à  chaque  déesse , 
pour  désigner  la  maternité  des  unes 
et  des  autres  ,  cet  oiseau  étant  par 
«on  sexe  mère  des  mères. 

Il  est  l'image  du  ciel ,  parceque 
an  ciel  dérive  la  production  d'une 
quantité  de  choses. 

Enfin  il  est ,  par  deux  drachmes, 
limage  de  lunité  ,  parcequ'il  paraît 
être  l'auteur  et  le  principe  de  lui- 
même  ,  comme  1  unité  est  le  principe 
Je  tout  nombre. 

V  AYON  (  M.  Ind.  ),  dieu  du  vent , 
le  sixième  des  dieux  protecteurs  des 
huit  coins  du  monde.  Il  soutient  la 
partie  du  N.  O.  On  le  représente 
monté  sur  une  gazelle,  et  tenant  un 
sabre  à  la  main. 

VÉDAMS.  { M.  Ind.  )  Ce  sont  les 
livres  sacrés  les  plus  anciens  et  les 
plus  révérés  des  Indiens  ;  ils  les 
ndorent  comme  la  divinité  même  , 
dont  ils  les  croient  une  émanation  et 
tme  partie  tout  ensemble.  Ils  crain- 
draient d'  n  profaner  le  nom  ,  s'ils  Je 
prononçaient  autrement  que  dans 
leurs  prières.  Ces  ouvrages  ,  selon 
eux  ,  étaient  immenses  et  innom- 
brables ;  la  vie  des  hommes  n'él;iit 
pas  assez  longue  pour  les  apprendre  ; 
et  l'ignorance  naissant  de  cette  difli- 
culté  ,  le  vrai  dieu  restait  sans  ado- 
rateur». Wishnou  eut  pitié  des  peu- 
ples victimes  des  ténèbres  dans  les- 
quelles ils  étaient  plongés  ,  et  fît 
naitre  d'une  partie  de  lui  -  même 
Viasser,  qui  disposa  par  ordre  et 
abrégea  les  Védanis  ,  ce  qui  le  fit 
surnommer  P'édé-V^iasser ;  il  ré- 
duisit le  tout  en  quatre  livres  ,  et 
les  enseigna  aux  quatre  pénitents 
f^aisamhaëner,  Païlaver ,  Sayé- 
vwuni  et  Soumandoii  ,  pour  les 
répandre  dans  le  monde  et  v  pçQp.i- 
2er  la  crovance  indienne.  Les  \  é- 


V  £  D 

dams  traitaient  de  toutes  les  science 
Ils  étaient  écrits  d'un  style  si  relev. 
la  vérité  y  parlait   d'un  ton  si  in 
posant ,  ou  le  fanatisme  d'une  m; 
nière  si  obscure ,  que  peu  de  pers<  ■) 
nés  les  pouvaient  comprendre.  L 
hrahmes  les  plus  instruits  en  fire; 
donc  des   commentaires  ,  que    1 
Indiens  ont  mis  par  la  suite  au  raii 
des  livres  sacrés,  f'.  Shastah  ,  et' 
Les  Védams  célébraient   l'Etre   ?i 
prènie  sous  différents  attributs  :  1 
hrahmes,  pour  tenir  oe  peuple  d:. 
la  dépendance  ,  firent  rendre  à  r! 
cun  de  ces  attributs  un  culte  dili' 
rcnt  ;'mais  le  dogme  des  brachraa:; 
étantl'unité  de  Dieu  ,etleur  crovai;. 
étant  opposée  à  celle  qu'enseignait 
les  Védams ,  ces  sages  dérobèrent  c- 
livres  sacrés  aux  hrahmes. ce  qui  oc- 
casionna une  guerre  où  périt  la  moi- 
tié des  Indiens  ,  et  où  les  Védai, 
disparurent.  Les  brahmes  vainquez, 
y    substituèrent   le    Shastah  ;   mai  ■ 
comme  les  Védams  leur    doimaient 
une  puissance  illimitée',  et  les  met- 
taient au-dessus  de*  princes  et  (h 
lois  ,  ils  répandirent  qu  il  n'y  av. 
de  perdu  que  celui  qui  traitait   de 
magie.  Le  moyen  le  plus  sur  d  ac- 
créditer    cette    fraude    était    deu 
faire  un  article  de  foi.  Ils  n'y  man- 
quèrent pas  ,  et  c'est  là  le  foudemciit 
de  la  première  incarnation  de  Wish- 
nou. Ensuite,  pour  qu'on  ne  put  les 
forcer  de  montrer  ces  livres  ,  ils  en 
interdirent  la  connaissance  au  peu- 
ple ,  le   déclarèrent   indigne   de    1- 
lire  ,  et  s'en  arrogèrent  seuls  le  dro. 
comme  descendants  de  la  divin  it 
Quand  on  les  presse  aujourd'hui 
ce  sujet,  ils  diseîit  que  les  Védai 
sont    enfermés    dans    im    caveau 
Bénarès-  Jamais  personne  n'a  pu  !- 
voir  ;   on  n'en  connaît  ni  copie  ,  m 
traduction  :  ainsi  leur  exisience  est 
au  moins  douteuse.  Il  est  difficile  de 
croire  ,  d'après  diverses   tentatives  . 
que  l'avarice  des  bn.hmes  ait  pu  i 
sister  aux  attraits  de  ior  qu'on  lei 
a  si  souvent  oifert  pour  les  décioL. 
à  livrer  leurs  Livres. 

VÉDAJNii , 3/.  Ind.},  philosopl.'^^; 
indous.  Leur  école  ,  nommée   / 
dantanif  doatiae  ùuns  l'Inde  par 


\    E  L 

Haph}SKjue.  C'est  celle  qui  abonde 
beaux  esprits"^  et  qui  fourait  les 
■nassi ,  ou  docteurs,  et  les  sapes. 
Il  opinion  fondamentale  est  celle 
l'unité  d'un  seul  Etre  existant  , 
rnel ,  immatériel,  infini,   et  en 
leique  façon  trinaire  par  son  exis- 
:je  ,  par  sa  lumière  infinie,   par 
joie  exlrèuic.  Cet  être  n'est  autre 
;e  le  nioi  ou  l'ame.  Mais  avec  ce 
j^iincipe   il  y  en  a  un  négatif,  ap- 
pelé iMaya   ou   l'Erreur.    Il  faut  , 
pour  devenir  sage  ou  heureux  ,  se 
débarrasser    du     yiaya     par     une 
application  constante  a  soi  -  même  , 
en  se  persuadant  que  l'on  est   l'être 
imique  ,  sans  se  laisser  distraire  de 
spn   attention  par    les    atteintes   du 
Alaya.  De   la   persuasion  spécula- 
tive de  cette  proposition  ,  Je  suis 
VElre  suprême  ,  doit  naître  la  con- 
viction expérimentale,  qui  ne  peut 
exister  sans  la  félicité.  Telle  est  la 
clet    de  la  délivrance  de  l'ame.  Ce 
système  a  beaucoup  de  rapport  avec 
Cf\\\\A\xNyayain;  les  autres  sectes 
s'en   éloignent   peu.    On    reconnaît 
dans  ces  systèmes  de  quiétisme  l'em- 
preinte du  climat. 

VeDIUS  ,    V  EJOVIS  ,     VEJfPlTER  , 

le  dieu  méchant.  Les  Romains  ho- 
noraient Piuton  soas  cette  dénomi- 
nation ,  sans  espérance  d'en  recevoir 
des  biens  ,  mais  pour  détourner  les 
maux  qu'ils  en  appréhendaient.  On 
le  représentait  armé  de  flèches  ,  et 
l'on  croyait  l'aapaiser  par  le  sacri- 
fice d'une  chèvre. 

Vei  LEDA  (  >/.  Celt.  )  ,  Sibylle 
qui  vivait  du  temps  de  Vespasien 
chez  les  Germains  ,  au  rapport  de 
Tacite  ,  et  fpii ,  moitié  fée,  moitié 
prophétesse  ,  du  haut  d'uue  tour  où 
elle  vivait  en  recluse  ,  exerçait  au 
loin  nue  puissance  écalc  on  supé- 
rieure à  celle  des  rois.  Les  phis 
illnstres  guerriers  n'entreprenaient 
rien  sans  s<^n  aveu  ,  et  lui  consa- 
craient une  partie  du  butin.  Tac. 
hi'st.  l.  4  et  5.  Après  sa  mort ,  elle 
fiit  révérée  comme  une  divinité  ,  et 
les  Germains  donnèrent  son  nom  aux 
prophctesses. 

i.\  élocité.  ( /"i-'O/i.  ^  C'est  la  rani- 
dilé  du  mouvement ,  caiactérisce  pur 


VEN  711 

une  fenarae  qui  lance  une  flèche , 
et  qui  est  en  action  de  courir,  ay;nt 
des  aile?  an  dos  ,  et  de?  talonnières 
semblables  h  celles  de  Mercure, 

2.  —  De  la  vie  hnaïaine.  Un  Cen- 
taure qui  court  an  galop  ,  ou  une 
fleur  qui  naît  et  meurt ,  ou  lombre 
vaine  et  fugitive. 

Vesatrix  Dea  ,  divinité  chasse' 
resse ,   c.-à-d.  Diane. 

Vendedad-sadé  (  3/.  Pers.)  , 
recueil  de  trois  livres  liturgiques 
des  Parses  ,  intitulés  ,  Y Izechiié  , 
le  f  ispered,  et  le  f^endedadpro- 
premeul  dit. 

Vendredi.  (3f.  Mah.  )  Ce  jour 
est  pour  les  mahométans  ce  qu'est 
le  samedi  pour  les  Juifs  ,  et  le  di- 
manche pour  les  Chrétiens.  Ils  le 
fêtent  à  leur  manière  ,  c.-à-d.  en 
faisant  la  prière  du  matin  un  peu 
plus  longue  que  de  coutume, et  dans 
fa  mos<juée  ,  au  lieu  de  la  faire  dîtns 
leurs  maisons.  Du  reste  ,  ils  ne  s'abs- 
tiennent d'aucune  (ïuvre  servile.Les 
marchands  ouvrent  leurs  boutiques, 
et  les  artisans  travaillent  à  l'orci- 
naire.  Ils  ne  sont  pas  plus  scrupuleux 
leurs  autres  jours  de  fête.  Quant  à 
l'institution  du  vendredi  ,  les  mu 
l'attribuent  à  l'entrée  de  Mahoniel 
dans  Médine  ,  h  pareil  jour.  Les  au- 
tres, et  c'est  le  sentiment  le  p'us 
probable  ,  prétendent  qu'ancienne- 
ment ce  jour  éiail  consacré  clif7  les 
Arabes  pour  lenrs  assemblées  solen>- 
nelles  ,  et  que  Mahomet  ne  voulut 
rien  changer  à  cet  usage. 

Vengeance.  (  Iconol.)  On  la  rr- 
présente  eu  furie,  les  cheveux  éps-s, 
le  visiige  enflamme  ,  les  yeux  étin- 
cehints,  se  mordant  le  poing  ,  avant 
un  casque  sur  la  tète  et  un  poignard 
h  la  main.  Souvent  elle  est  armée 
d'un  flambeau  ,  dont  elle  anime  ceux 
qu'elle  veut  porter  à  se  venger.  On 
peut  encore  la  pein'lre  avec  des  veux 
creux  et  enfoncés ,  et  une  grande 
piiîcur  ,  pour  exprimer  la  situation 
d'un  homme  vindicatif,  mais  que  la 
crainte  ou  qnelipie  considération 
arrête  et  force  à  dissimuler. 

D'norês  les  Eg>  pt  ie  ns ,  on  lui  donne 
pour  S'  ndiole  un  lion  furieux ,  percé 

1  y  « 


712  V  E  N 

d'une  nèche  quil  cherche  à  retirer 
de  ses  flancs. 

Vengeance  divine.  Les  anciens 
la  syniJjolisaient  sous  la  figure  de 
IVémésis.  Les  poètes  grecs  et  latins 
l'exprinient  sous  les  traits  dune  Bel- 
lone  en  furie  ,  les  bras  ensanglantés  , 
environnée  de  flammes  ,  écrasant 
sous  les  roues  de  son  char  les  tètes 
des  coupables  mortels.  Dans  les  ta- 
bleaux d'église  ,  la  vengeance  divine 
est  exprimée  par  un  ange  armé  d'une 
épée  liainboyante. 

I.  Vekilie  ,  nymphe,  femme  de 
Daunus  ,  sœur  d'Amate ,  et  mère  de 
Turiius.Quclqnesunsladisent  fen>me 
de  Neptune  ,  et  la  même  que  Sa- 
lacia. 

a.  —  Selon  *$■.  Augustin  ,  est  la 
déesse  de  l'espérance  qui  vient. 

Vents  ,  divinités  poétiques  ,  en- 
fants du  Ciel  et  de  la  Terre,  ou,  selon 
d'autres ,  d'Astréus  etd'Héribée.  Hé- 
siode les  dit  fils  des  géants  Typhée , 
Astréus  et  Perséus  ;  mais  il  en  ex- 
cepte les  Vents  favorables ,  savoir  , 
IS  otus  ,  Borée  et  Zéphyre ,  qu'il  fait 
enfants  des  dieux.  Homère  et  Vir- 
gile établissent  le  séjour  des  Vents 
dans  les  isles  Eotiennes,  et  leur  don- 
nent pour  roi  Eole  ,  qui  les  tient 
enchaînés  dans  ses  cavernes.  Mais 
ce  dieu  lui-inèine  Koit  son  pouvoir 
subordonné  à  celui  de  Jupiter  et  de 
Junon  ,  les  véritables  dieux  des  ré- 
gions éthérées.  La  superstition  , 
après  avoir  déifié  ces  terribles  puis- 
sauces  de  l'air  ,  crut  pouvoir  désar- 
mer leur  couiTOUx  par  des  vœux  et 
des  offrandes  :  et  leur  cuite  passa  de 
l'Orient  dans  la  Grèce;  car  les  Perses 
leur  rendaient  les  honneurs  divins. 
Achille  ,  avant  mis  sur  le  bûcher 
le  corps  de  Patrocle  ,  prie  le  Veut 
du  Nord  et  le  Zéphyr  de  hâter 
l'enibrasenient ,  et  leur  promet  des 
sacrifices  s'ils  exaucent  sa  prière. 
Les  Troyens  prêts  à  s'embarquer 
pour  l'isle  de  Crète ,  Anchise  ,  pour 
se  rendre  les  Vents  propices  ,  im- 
mole une  brebis  noire  aux  Venta 
orageux  ,  et  une  blanche  aux  heu- 
reux Zéphyrs.  Lorsque  l'approche 
de  la  formidable  armée  de  Xerxès 
jet  ta  la  consternation  duns  toute  la 


V  E  N 

Grèce  ,  l'oracle  de  Delj>hes  leur  oj 
donna  de  sacrifier  aux  Vents  ,  ôoi. 
le  souffle  puissant  pourrait  dispers' 
les    vaisseaux    ennemis.    Xénophoi 
raconte  ,  dans  l'expédition  «lu  jeun» 
Cyrus  ,  que  le  vent  du  septentrion 
incommodant  beaucoup  l'arme'e  ,  It 
devin  conseilla  de  lui  sacrifier  :  o- 
le   fit,  et    le  vent    cessa.  On    len 
avait    élevé    à  Atlièaes    un   temp' 
octogone ,  it  chaque  angle  duquel  < 
la  figure  d'un  des  vents  correspoi: 
dante  au  point  du  ciel  d'où  il  soufllf 
Ces  huit  vents  étaient  le   Solanus  , 
l'Eurus  ,    l'Auster  ,     l'Africus  ,    ie 
Zéphyr  ,  Corus  ,  le  Septentrion  ,  et 
l'Aquilon.  Sur  le  sommet  pyramidal 
de  ce    temple   était    un  Triton    de 
bronze  mobile ,  et  dont  la  baguette 
indiquait  toujours  le  vent   qui  souf- 
flait. Les  Lacé'démoniens  sacrifiaient 
un  cheval   aux  Vents   sur   le   mont 
Taygète.  Pausanias  nous  apprend 
que  Borée  ,  ou  le  vent  du  nord  ,  était 
la  divinité  principale  de  JVlégalopolis. 
On  voyait  aussi ,  dit  le  même  auteur, 
au  bas  d'une  montagne  près  de  l'A- 
sope ,    une  caverne   consacrée    aux 
Vents  ,  à  qui  ,  une  certaine  nuit  de 
chaque  année  ,  un  prêtre  fait  des  sa- 
crifices ,  après  quoi  il  pratique  ,  au- 
tour  de  quatre    fosses  ,   je   ne  sais 
quelles  cérémonies  secrètes.  Il  chante 
en  même  temps  quelques  vers  ma- 
giques ,  dont  on  dit  que  Médée   se 
servait  dans  ses  enchautements.  Au- 
guste ,  étant  dans  les  Gaules  ,  fit  bâtir 
uu  temple  qu'il  dédia  au  vent  Cir- 
eius  (ouest  ou  quart  nord-ouest.  )  Les 
Gaulois  honoraient  ce  vent  d'un  culte 
particulier  ,    quoiqu'il   fût    souvent 
dangereux ,  parcequ'ils  croyaient  lui 
devoir  la  salubrité  de  l'air.  Les  Ro- 
mains  reconnaissaient  quatre  vents 
principaux  ;  savoir  ,  Eurus  ,  Borée  , 
Notus  ou  Auster ,  et  Zephyrus  ou  le 
Zéphyr.  Les  autres  étaient,  Euro- 
notus ,  Vulturne  ,  Subsolanus  ,  Ca.- 
cias ,  Corus  ,  Africus ,  Libonotus ,  etc. 
On  a  découvert  en  Italie   plusieurs 
autel»  consacrés  aux  \  ents.  En  gé- 
néra) ,  les  poètes  anciens  et  modernes 
les    d>^peignent    comme   des   génies 
inquiets ,  volages  ,  turbulents. 
M.  Ind.  Les  insulaires  des  Mal- 


V  E  N 

dives  offrent  niissi  des  sacrifices  à  un 
certain  génie  ou  roi  des  Vents.  Voici 
en  quoi  ils  consistent.  On  fait  con- 
straire  exprès  de  petites  barques, 
qu'on  remplit  de  parfums  ,  de  j^oni- 
lues  ,  de  Heurs  et  de  bois  odorifé- 
rants. On  met  le  feu  à  tes  barques  , 
iju'on  abandonne  ensuite  au  gré  des 
eaux  et  des  vents.  Un  nuage  de  fu- 
jnée  s'élève  jusqu'au  ciel,  et  porte 
ime  agréable  odeur  an  Génie  des 
airs  ,  qui ,  selon  les  idées  de  ces  peu- 
ples ,  se  trouve  très  flatté  d'un  pareil 
sacritice.  D'autres  honorent  le  roi 
des  Vents  à  moins  de  frais  ;  ils  se 
contentent  de  jeter  dans  la  mer  un 
certain  nombre  de  coqs  et  de  poules  : 
mais  tous  ont  un  si  f;rand  respect 
pour  lui,  qu'ils  ne  manquent  jamais,' 
avant  de  seinlnaquer ,  de  lui  faire 
des  vœux  fidèlement  acquittés  lors- 
qii  ils  rentrent  ilans  le  port,  et  qu'ils 
ne  se  permettent  pas  même  de  cracher 
ou  de  lancer  quelque  chose  contre  le 
vent ,  et  qu'en  mer  ils  craiiïneiit  de^ 
regarder  derrière  eux  vers  le  point 
d'où  le  vent  souffle. 

Venulxjs  ,  im  des  principaux 
d'entre  les  Latins ,  qui  alla  deuuiuder 
du  secours  à  Diomède  contre  les 
ïrovens ,  mais  iuntilenjent. 

VÉNUS,  une  des  divinités  les  plus 
célébrées  dans  l'antiquité  païenne, 
fut  formée  ,  selon  Hésiode ,  de 
1  écume  de  la  mer  et  du  sang  des 
parties  mutilées  de  Cœlus  :  de  ce 
mélange  affreuv  narjuit,  aux  en- 
virons de  Cvthère,  la  plus  belle 
des  déesses.  Les  fleurs  naissaient 
sous  ses  pas  :  accompagnée  de  son 
fils  Cupidon,  des  Jeux,  des  Ris,  et  de 
luut  l'attirail  de  l'amour,  elle  fit  cgale- 
meritla  joie  etie  bonheur  des  hommes 
et  des  dieux  ;  les  Heures ,  chargées 
du  soin  de  son  éducation ,  la  con- 
duisirent dans  le  ciel ,  où  tous  les 
dieux ,  charmés  de  sa  beauté ,  la 
demandèrent  en  mariage.  Telle  est 
la  tradition  le  plus  communément 
reçue  dans  la  Grèce  sur  l'origine 
de  Vénus ,  Vénus  Marine  ou  Vénus 
sortant  du  sein  de  la  mer.  C'est 
sous  cette  idée  que  les  poètes,  les 
peintres  et  les  scalpteurs  nous  la 
représentent. 


V  E  N 


7.3 


Ausone  parlant  de  la  Vénus 
d'Apelle  :  «Voyez,  dit-il,  comme 
n  cet  excellent  maître  a  parfaitement 
»>  exprimé  celte  eau  pleine  d'éciune 
»  qui  coule  à  travers  ses  mains 
»  et  ses  cheveux,  sans  rien  cacher 
»  de  leurs  grâces  ;  aussi ,  dès  que 
»  Pallas  l'eut  apperçue  ,  elle  tint  à 
«  Junon  ce  discours  :  Cédons ,  cé- 
»  dons ,  ô  Junon ,  à  cette  déesse 
»  naissante  tout  le  prix  de  la  beauté.» 
Les  anciens  monuments  nous  font 
voir  cette  déesse  sortant  de  la  mer  ; 
taritôl  soutenue  sur  une  grande  co- 
quille par  deux  Tritons,  et  tenant 
ses  cheveux  ,  dont  elle  fait  découler 
l'écume  ;  tantôt  montée  sur  un 
dauphin  ou  sur  une  chèvre  marine , 
et  escortée  des  Néréides  et  des 
Amours.  Selon  cette  idée  Vénus  était 
surnommée  Epontia ,  Aphrodite , 
Aiiadyornène ,  Tritonie.  V .  tous 
ces   noms. 

Homère  a  suivi  ime  tradition 
moins  bizarre  sur  Vénus  ,  et  nous 
dit  qu'elle  était  fille  de  Jupiter 
cl  de  Dioné.  Platon,  en  son  Èan- 
quet ,  distingue  deux  Vénus  :  l'une 
est  cette  ancienne  Vénus  dont  on  ne 
connaît  pas  la  mère ,  et  que  nous 
apjjelons  Vénus  la  Céleste  (  voy. 
Urame)  ;  et  cette  autre  Vénus  que 
nous  nommons  Vénus  la  \ulgaire. 
Cicéron  en  admet  un  bien  plus 
grand  nombre  :  «Entre  les  différentes 
»  Vénus ,  dit-il ,  la  première  est  fille 
i>  du  Ciel  et  du  Jour,  de  laquelle  nous 
»  avons  vu  un  temple  en  Elide. 
»  La  seconde  est  née  de  l'écume  de 
»  la  mer  :  c'est  d'elle  et  de  JVlercure 
»  qu'on  fait  naître  Cupidon.  La  troi- 
»  siènie,  fille  de  Jupiter  et  de  Dioné, 
I)  est  celle  qui  se  maria  avec  Vulcain  : 
»  c'est  d'elle  et  de  Mars  qu'est  né 
»  Antéros.  La  quatrième ,  née  de  Sy- 
»  ria  et  de  Tyrus,  s'appelle  Astarté , 
»  qui  épousa  Adonis .  »  Pausanias 
dit  qu'il  y  avait ,  chez  les  Thébains  , 
trois  statues  faites  du  bois  des  na- 
vires de  Cudmus  ;  la  première  était 
de  Vénus  Céleste  ,  qui  marquait  un 
amour  pur  et  dégagé  des  cupidités 
corporelles  ;  la  seconde  était  de  Vé- 
nus la  Populaire ,  qui  marquait  un 
uuiour    dcniglé  ;    et   la    troisième , 


■7^4  V  E  N     ^ 

de  V^nus  Apostrophia  ,  ou  Pré- 
servatrice ,  qui  détournait  les  cœurs 
de  toute  impureté.  De  toutes  ces 
Vénus ,  et  de  plusieurs  autres  encore 
dont  les  mythologues  font  mention  , 
c  est  la  Vénus  Marine  qui  s'est  attiré 
presque  tout  le  culte  des  Grecs  et 
des  Romains.  C'est  elle  dont  lliis- 
toire  a  été  chargée  de  la  plupart 
des  Galanteries  éclatantes ,  comme 
les  amours  de  Mars  et  de  Véuus ,  la 
naissance  d'Enée  ,  etc..  Mais,  si  nous 
en  croyons  plusieurs  mythologues 
modernes ,  il  n'a  jamais  existé  d'autre 
Vénus  qu' Aslarté ,  femme  d'Adonis , 
dont  le  culte  fut  mêlé  avec  celui 
de  la  planète  de  ce  nom.  Ce  culte 
fut  porté  de  Phénicle  dans  les  isles 
de  la  Grèce  ,  et  sur-tout  dans  celle 
de  Cythère  où  il  fut  d*alx)rd  adopté  ; 
et  le  temple  de  G\  thère  a  passé  pour 
le  plus  ancien  de  ceux  que  Vénus 
a  eus  dans  la  Grèce  :  ce  qui  fit 
dire  que  la  déesse  avait  pris  nais- 
sance dans  la  mer,  près  de  cette  isle. 
Vénus  fut  regardée  comme  une 
des  plus  grandes  déesses;  et  comme 
elle  favorisiiit  les  passions  ,  on  l'ho- 
nora d'une  manière,  digne  d'elle. 
Ses  temples,  ouverts  à  la  prostitu- 
tion ,  apprirent  au  monde  corrompu 
que,  pour  reconnaître  dignement  la 
déesse  d'amour,  il  ne  fallait  avoir 
aucun  égard  aux  règles  de  la  pu- 
deur :  les  filles  se  prostituaient  pu- 
bliquement dans  ses  temples  ,  et  les 
femmes  mariées  n'y  étaient  pas  plus 
chastes.  Am;ithonte,  Cythère,  Pa- 

f)hos,  Gnide  ,  Idaiie  .  et  les  autres 
ieux  consacrés  spéi  ialement  à  cette 
déesse,  se  distinguèrent  par  les  désor- 
dres   les    plus   infâmes. 

Vénus  présid  it  aux  mariages , 
mais  plus  particulièrement  aux  com- 
merces de  galanterie;  c'est  pour  cela 
qu'on  lui  donne  communément  une 
ceinture  mystérieuse  ,  appelée  le 
ceste  de  Vénus.  «  Cette  ceinture 
»  était  ,  dit  Homère  ,  d'un  tissu 
»  adnn'rahîement  diversifié  ;  là  se 
1»  trouvaient  tous  les  charmes  les  plus 
»  séducteurs,  les  attraits,  l'amour, 
»  les  désirs  ,  les  amusements  ,  les  en- 
M  tretiens  secrets  ,  les  innocentes 
»  tromperies,  cl  le  charmant  badi-    t 


V  EN 
»  nage .  qui ,  insensiblement ,   snr- 
»  prenJ"!  esprit  et  le  cœur  des  pins 
»  sensés.  » 

Junon,  voulant  plaire  à  Jnpilrr  , 

fjrie  Vénus  de  lui  prêter  sa  ceititm  ' . 
a  déesse  de  Cythère  la  lui  offre  '^n  ~ 
le-champ  ,  en  lui  disant  :  «  Rec 
»  ce  tissu  et  le  cachez  dans  m 
»  sein  ;  tout  ce  que  vous  pouvez  <ir  - 
»  sirer  s'y  trouve;  et ,  par  un  chai  me 
»  secret  qu'on  ne  peut  expliquer  ,  il 
»  vous  fera  réussir  dans  toutes  vos 
»  entreprises.  » 

On  consacra  à  cette  déesse  ,  panni 
les  fleurs,  la  rose;  parmi  les  ari.if  - 
le    myrte  ;  parmi  le*  oiseaux  , 
cygnes,  les  moineaux,  et    sur-t 
les  colombes.   F^.  Rose  ,    Myrih  , 
Péristère. 

Praxicèle  fit  deux 'statues  de  Ve- 
nus; l'une  vêtue,  que  ceux  de  lisîe 
de  Cos  achetèrent  ;  et  l'autre  v.uc , 
qu'il  vendit  aux  Cnidiens.  Cfllr-ti 
devint  fort  célèbre  j  le  roi  Ni  - 
mède  voulut  l'acheter  à  grand  pi 
mais  les  Cnidiens  refusèrent  - 
offres.  La  beauté  de  cette  statue  atti- 
rait un  concours  de  gens  qui  venaient 
de  tous  côtés  pour  la  voir  et  Tadir.i- 
rer.  Un  entr'autres  lui  fit  de  grands 
présents  :  sa  folie  le  poussa  jusqu'à  lu 
demander  en  mariage  aux  Cnidiens  , 
promettant  de  lui  faire  des  présents 
encore  plus  riches.  «  Sans  accepter 
»  ses  oflres,  dit  Pline ,  les  Cnidiens  ! 
»  ne  furent  pas  fâchés  de  Tamoiir  in- 
»  sensés  de  cet  homme ,  estimant  que 
»  cela  faisait  honneur  à  la  beauté  de 
»  leur  déesse ,  et  la  rendait  plus  cé- 
»  lèbre  dans  le  monde.  »  Entre  les 
statues  de  Vénus  qui  nous  restent , 
la  plus  bel'e  est  la  Vénus  de  Mé- 
diiis  qui  est  encore  à  Florence  ;  on 
prétend  que  l'art  n'a  jamais  rien 
produit  de  plus  beau. 

On  en  voit  une  autre  appuyée  sur 
une  colonne ,  ayant  ira  globe  à  ses 
pieds,  marque  de  son  empire  sur  les 
(  œurs  des  mortels.  M.MaJfci  n  us 
présente  une  Vénus  ancienne ,  qui 
semble  être  faite  pour  ce  passage 
de  Térence,  Sine  Cerere  et  Bac- 
cho  frigeL  p^enus.  Elle  est  accom- 
pagnée de  deux  Cupidons ,  tenant 
un  tliyrse  eaviroiiué  ue  pampres  de 


Y  E  :.' 

c-  fît    df   îTiiippes ,'  et  couronné 
is  de  bleii;  à  la  main  droite  eliea 
-  flèches  ;  panr  marquer  peut-être 
He  df'co<;rie   plus  virement    ses 
is  quand  Cerès  et  Barclius   sont 
a   partie.  ^4pulee  nous  dit  que 
Ire  colombes  tiruieul  le'char  de 
»  >iius  :  on  en   voit   souvent   sur   sa 
main.  Quelquefois  ce  sont  des  cygnes, 
et  même  des  moineaux  ,  qui  tirent 
le  char.  Les  Lacedéraoniens  repré- 
sentaient   Vénus  armée,    dit    Lac- 
tance ,  a  ['occasion  de  leurs  femmes 
qui  prirent  une  fois  les    aruies    et 
repoussèrent  l'ennemi.  Quelques  ar- 
tistes ont  donné  un  miroir  à  Vénus  , 
coniuie  déesse  de  la  beauté,  f^oy. 
Beauté. 

La  Vénus  d'Arles  ,  placée  à  Ver- 
sailles ,  tient  un  miroir  de  !a  main 
droite  ,  et  une  pomme  de  la  gauche , 
marque  de  son  triomphe  sur  Junon 
et  sur  Pallas.  La  statue  est  antiqiie  ; 
mais  la  pomme  et  le  miroir  ont  été 
ajoutés  par  le  célèbre  Girardon. 

Sur  une  médaille  d'Agripuine  , 
Vénus  Céleste  ,    t^eniis    Coelestis 

Forte  uu  sceptre  d'une  main  ,  et  de 
autre  une  pomme  ;  elle  a  une  étoile 
sur  la  tête ,  sj  nibole  de  son  origine 
céleste. 

Sur  une  médaille  de  Fansfine,  on 
voit  l'image  de  Vénus  mère,  Ke- 
neris  geiiitnci's  ;  elle  tient  une 
pomme  de  la  main  droite  ,  et'de  la 
gauche  un  petit  enfant  emeloppé  de 
langes.  Elle  n'est  pas  représentée  de 
Uîcme  sur  une  médaille" de  Faustine 
la  jeune  ;  elle  a  les  bras  et  une  ma- 
melle ù  découvert  ;  de  la  main  droite 
elle  tient  une  petite  Victoire  ,  et  de 
la  gauche  un  bouclier  ,  sur  lequel  on 
a  gravé  le  mariage  de  Marc-Aurèle 
et  de  Faustine. 

Sur  une  autre  médaille  de  la  même 
impératrice  ,  on  a  représenté  Vénus 
\  ictorieuse  ,  Kenus  V  ictrix  ;  elle 
s'efforce,  par  ses  caresses,  de  retenir 
le  dieu  Mars  qui  part]3our  la  guerre. 

Sur  une  médaille  de  Titus ,  on  voit 
une  Vénus  nue ,  qui  porte  la  main 
droite  a  la  bouche  ,  et  qui  tient  de  la 
gauche  un  cheval  par  la  bride.  Elle 
est  deliout  devant  le  dieu  Mars  ,  re- 
pré*euté  assis  et  appuyé  sur  un  i>àlou. 


VER  715 

Cet  emblème  vjut  designer  que  ies 
caractères  les  plu  brutaux  et  les  plus 
sanguinaires  se  laissent  domter  par 
la  beauté.  Au  reste ,  dans  la  plupart 
de  ces  médailles ,  les  divinités ,  comme 
Mars  ,  V  énus  ,  etc. ,  ne  sont  souvent 
que  des  figures  allégoriques  qui  dé- 
lignent le  prince  ou  la  princesse. 

Les  modemes  ont  représenté  V  énus 
se  promenant  dans  les  airs ,  portée 
sur  un  char  tiré  par  des  colombes  oa 
par  des  cygnes ,  et  ayant  à  ses  côtés 
deux  colombes  qui  se  béquètent  ;  une 
couronne  dem\rte  et  de  roses  orne 
sa  blonde  cheve'ure.  La  joie  est  dans 
ses  yeux ,  le  sourire  sur  ses  lèvres  ;  ils 
n'augmentent  point  ses  charmes , 
mais  ils  les  mettent  dans  tout  leur  joui'. 
Mille  petits  Amours  ,  qui  badineut 
avec  sa  ceinture ,  semblent  applaudir 
à  sa  beauté. 

Ver  sacrum  ,  printemps  sacre. 
Dans  les  dangers  extrêmes  et  publics, 
les  Romains  faisaient  vau  ae  sacri- 
fier aux  dieux  tous  les  animaux  qui 
devaient  naître  au  printemps  suivant , 
et  c'est  ce  qu  ils  appelaient  Ver 
sacrum.  Il  tuUait ,  pour  faire  un 
semblable  vœu  ,  le  consentement  du 
peuple ,  et  il  y  avait  une  formule 
particulière  pour  le  demander. 

V  ERDOYAKTE.Cérès  avait  à  Athènes 
un  temple  sous  ce  nom,  qui  convient 
assez  bien  à  la  déesse  des  moissons. 
(  f"^.  ChloÉ.  )  On  lui  sacrifiait  Un 
bélier  lorsque  le  bled  était  verd. 

Verge,  f^'.  Sellons,  Cadlcée  , 

MEnCURE. 

Vergerk  ,  terme  usité  dans  les  sa- 
crifices offerts  aux  dieux  infernaux  , 
renverserla  main  droite  du  coté  di; 
la  gauche ,  par  un  usage  contraire  à 
celui  qui  s'observait  lorsqu'on  sacri- 
fiait aux  dieux  du  ciel ,  en  l'honneur 
desquels  on  faisait  des  libations ,  le 

f)lat  de  la  main  tourné  vers  leur  cé- 
este  séjour. 

Vergilies  ;  c'est  le  nom  que  les 
Latins  doiuient  aux  Pléiades. 

Vérité.  {Iconol.)  Elle  est  fille  de 
Saturne  ou  «lu  Temps  ,  et  mère  de 
la  Justice  et  de  la  Vertu.  Pindara 
lui  donne  pour  père  le  souverain  des 
dieux.  ^. 'pelle  ,  dans  son  faincu-, 
tableau  de  la  Ca'.oiiiuie ,  l'avait  pei- 


7i6  VER 

sonniGée  sous  la  figure  d'une  femmf 
inodeste  qui  se  tient  à  l'écart.  César 
liipa  la  représente  nue  ,  tenant  de 
la  main  droite  un  «oleil  qu'elle  fixe  ; 
de  la  gaudie  ,  un  livre  ouvert ,  avec 
une  palme  ;  et  sous  l'un  de  ses  pieds , 
le  qlohe  du  njoiide.  /.  B.  Rousseau 
lui  donne  un  miroir.  Quelquefois  ce 
miroir  est  orné  de  fleurs  et  de  pier- 
reries ,  pour  faire  entendre  qu'il  est 
permis  d'orner  la  Vérité. 

Le  Cav.  Bernia  Ta  exprimée  par 
une  femme  qui  a  sous  le  sein  £;auche 
une  incision  dont  elle  écarte  les  chairs, 
comme  si  par  cette  ouverture  elle 
voulait  laisser  lire  ce  qui  se  passe  dans 
son  cœur  ;  expression  outrée  que 
tf^iachelmann  a  raison  de  blâmer. 
Dans  une  estampe  alléfjorique  ,  dont 
le  sujet  est  La  Vérilé  recherchée 
par  les  philosophes  ,  B.  Picard 
a  représenté  la  Vérité  par  unefetnnie 
nue  ,  posée  sur  un  cujje.  foulant  aux 
pieds  le  globe  terrestre  ,  tenant  de  la 
main  droite  un  livre  et  une  palme , 
symbole  de  triomphe,  et  de  la  franche 
un  soleil  qu'elle  regarde  fixement. 
Grnvelothx  peint  avec  les  mêmes  at- 
tributs ,  mais  la  place  dans  les  nues  , 
sa  demeure  naturelle,  tandis  que  la 
terre  est  le  séjour  de  l'Erreur.  Quel- 

3u'un  a  dit  que  la  Vérité  se  tenait  or- 
inairemcnt  cachée  au  fond  d'un 
f)ui(s  ,  pour  exprimer  la  difficulté  de 
a  découvrir.  Une  médaille  moderne , 
frappi'e  en  l'iionneur  de  l'Arétin,  re- 
présente la  Vérilé  sous  l'emblème 
d  une  femme  nue ,  assise  sur  une 
pierre;  son  pied  gauche  est  appuyé  sur 
nu  Satvre  ;  elle  regarde  Jupiter  qui 
paraît  sur  im  nua^e  ,  la  foudre  à  la 
main  ;  derrière  elle  est  la  Renom- 
n)ée  qui  la  couronne  ;  et  la  lécende 
porte  ces  mots  :  Veritas  odium 
parit  ;  la  vérilé  fait  des  ennemis. 

VÉRITÉ  CHRÉTIENNE.  {IcOll.  )  LcS 

tableaux  d'église  la  représentent  par 
une  femme  tenant  à  la  main  le  livre 
de  l'évaneile  ,  avec  la  palme  du  mar- 
tyre. Elle  foule  aux  pieds  le  ^lobe  du 
monde  ,  et  porte  avec  confiance  ses 
regjards  sur  une  croix  rayonnante 
qui  dissipe  les  nuages  sous  lesfjuels 
«e  cache  l'Erreur  qu'on  apperçoit 
daas  rohâcurité» 


VER 

VEnjucontJMHirs  (  M.  CelL  )  , 
un  des  dieux  des  Gaulois.     * 

Vrrnemetis,  temple  grand ,  tr 
pie  gaulois  dans  le  territoire  de  IÎl 
deaux. 

Vers  (  M.  Egyp.  )  :  ils  désiçnaient 
les  moucherons ,  parcequ'ils  les  en- 
gendraient ,  dit  Horappolloji. 

Verseau  ,  onzième  signe  du  zo- 
diaque. Selon  la  fable  ,  c'est  Gany- 
niède  enlevé  au  ciel  par  Jupiter. 
Les  Latins  le  nommaient  Aquaiius . 

Vertens  ,  surnom  de  la  Fortune. 
Tite-Live  parle  dune  Foituna  ver- 
tens ,  dont  la  tète  était  détournée 
des  spectateurs.  V .  Respicieks. 

VerticordiA  ,  surnom  de  Vénus  , 
parccqu  elle  tournait  les  cœurs  à  son 
gré.  Kac  Fertere  corda. 

Vertu  (  Iconol.  )  ,  divinité  allé- 
gorique ,  fille  de  la  Vérité.  Les  Ro- 
mains liu'  érigèrent  un  temple.  Ils  en 
avaient  aussi  élevé  un  à  l'Honneur  , 
et  il  fallait  passer  par  l'un  pour  arri- 
ver à  l'autre;  idée  ingénieuse,  par 
laquelle  ils  voulaient  faire  entendre 
que  l'honneur  n'était  que  dans  les 
actions  vraiment  vertueuses. La  Vertu 
uou«  est  représentée  sous  la  fipure 
d  une  femme  simple  et  modeste , 
vêtue  de  blanc  ,  dont  le  maintien 
commande  le  respect.  Elle  est  assise 
sur  une  pierre  quarrée,  et  tient  une 
couronne  de  laurier.  On  la  peint  en- 
core conmie  un  vieillard  vénénd:)le, 
ayant  une  longue  barbe,  s'appuyant 
sur  une  massue  et  se  couvrant  de  la 
peau  d'un  lion .  La  Vertu ,  en  général , 
a  l'air  humble  et  le  niainlicn  mo- 
deste. Le  cube  de  mariire  sur  lequel 
elle  est  assise  exprime  sa  solidité.  Ses 
ailes  déployées  signifient  qu'elle  s  é- 
lève  au^lessus  du  vulgaire.  Son  vête- 
ment blanc  est  le  symbole  de  la  pu- 
reté. Elle  tient  une  pique ,  un  sceptre , 
et  uue  couronne  de  laurier  ;  marques 
de  ses  combats  ,  de  son  pouvoir,  et 
de  la  récompense  qui  lui  est  due. 

Lucien  la  peint  triste  ,  afFlii^ée  , 
et  si  maltraitée  de  la  Fortune,  qu'elle 
n'ose  plus  fwraître  devant  le  troue  de 
Jupiter.  Sur  une  médaille  de  Lucius  j 
^  erus  ,  la  Vertu  est  caractérisée  | 
par  Rellérophon  porté  sur  Pégase  , 
et  armé  J  une  laace  dont  il  porte  de&     | 


VER 

ps  mortels  à  la  Chimère  qui  le 
Qieuace.  Raphaël ,  daus  le  bus-re- 
lief de  la  stiilue  de  Minerve  qu'il  a 
Bïlacée  daos  le  tableau  allégorique  de 
a  Philosophie ,  a  représenté  la  Vertu 
élevée  sur  des  nuées  ,  avec  une  uiain 
sur  la  poitrine,  le  siège  de  la  \i:!eur, 
el  de  l'autre  indiquant  aux  mortels  , 
par  le  sceptre  quelle  tient ,  le  pou- 
voir de  ou  empire.  A  ses  côtés  est  la 
figure  du  !i<Mi  dans  le  zouiaque ,  ani- 
niiil  syuiixjle  de  la  force.  Dans  les 
maosolées  et  dans  les  catafalques , 
une  flauime  qui  sort  d  une  urne  placée 
au  haut  d'une  pyramide  est  Thié- 
Togivphe  de  la  vertu  «pii  élève  les 
hoiiiincs  aux  cieux.  Quelqut-fois  on 
donne  des  ailes  ù  la  \  eriu ,  pour  faire 
eiitendre  que  les  perjoinies  vertueuses 
s'éièvent  au-dessus  des  autres.  Lors- 
que la  \  ertu  est  considérée  comnie  la 
Valeur,  on  la  peint  tellequ  une  Ama- 
zone ,  le  casque  en  têie,  et  la  lance 
à  la  m.in  ,  ou  bien  sous  la  figure 
d  Hercule  ,  année  de  sa  massue  et 
couverte  des  dépouilles  d'an  lion.  La 
Vertu  héroïque  est  encore  désignée 
souvent  par  une  femme  couronnée 
de  laurier  ,  tenant  un  bouclier  d'une 
main,  une  pique  de  l'autre,  et  avant 
auprès  d  elle  un  laurier  où  sont  at- 
tacliées  plusieurs  couronnes  ,  comnie 
des  marques  de  victoires^ 

'V  JKRTL.HNALES  ,  iètes  en  l'honneur 
de  \ertumne.  Elles  se  céléLraieut  au 
mois  d'Octobre. 

\ertumne  ,  dieu  des  jardins  et 
des  vergers,  qui  présidait  à  l'au- 
tomne; et,  selon  d'autres,  aux  pensées 
humaines ,  et  au  «changement.  Il  avait 
le  privilège  de  pouvoir  changer  à  son 

f;ré  de  forme.  Il  fil  usage  de  ce  ta- 
ent  pour  gagner  le  cœur  delanvmphe 
Ponione ,  et  y  réussit  ,  malgré  la 
difficulté  de  l'entreprise.  Lors<ju'ils 
furent  dans  un  âge  avan  é  ,  il  se  ra- 
jeunit avec  elle  ,  et  ne  viola  jamais  la 
foi  qu'il  lui  avait  promise.  (A  o^ez, 
d.nns  Ovide  ,  /.  14  des  Métamor- 
phoses,  les  amours  de  Vertumne  et 
de  Pomone  ,  et  les  transn-utations  du 
dieu.  )  Cette  divinité  était  honorée 
chez  les  Etrusques  ,  et  ce  fut  de  che? 
eux  que  son  culte  fut  porté  h  Rome. 
Les  commentateurs  d'Ovide  en  font 


VER  717 

nn  ancienioi  d'Eirurie,  qui.  par  le 
soin  qu'il  avait  pris  de  la  culture  ûf^ 
fruits  et  des  jardins,  mérita  des  autels 
après  sa  mort. 

Ou  croit  que  Vertumne,  dont  le 
nom    signifie  courrier,     changer  , 
marquait  l'année  et  ses  variations  : 
011  avait  raison  de  feindre  que  le  dieu 
prenait  ditVérentes  formes  pour  plaire 
à  Pomone  ,  c.-à-d. ,  pour  ameuet  les 
fniits  à  leur  maturité.  Ovide  semble 
appuyer  celte  conjecture,  puisqu  il 
dit  que  ce   dieu  prit  successivement 
la  ligure  d'un  laboureur,  d'un  mois- 
sonneur ,    d  un    vigneron  ,    et  eulin 
d  une  vieille  femme  ,  pour  désigner 
ainsi  les  quatre  saisons ,  le  printemps, 
i  été,  l'uutODine,  et  l'hiver.    Comme 
ce  dieu  était  adoré  sous  mille  forme*, 
Horace  oit  uu  plurielui't/  eriumui. 
Venunme  avait  un  temple  à  Rome, 
près  de  ta  place   où   s"as--emblaitnt 
les  maichaïuis  ,     dont  il  était  uu  des 
dieux  tutélaires.  Il   était   représe.ité 
sous   la  figure  d'un   jeune    lionime , 
avec  une  couronne  d'herbes  oe  dillé- 
rentes  e^i>^es,  et  nii  habit  qui  ne  le 
couvrait  qu'ù    demi  ,   tetaut    de  la 
main    gauche   des   fruits  ,  et   de  k» 
droite  une  corne    d'abondance.   La 
belle  statue  de   Vertumne    uaus   les 
jardins  de  Sceaux  le  représente  tou- 
rouné  d  épis  ;  à  son  cou  est  attachée 
une  peau  de  bete  fauve  ,  qu  il  replie 
sur    le    bras     gauche    pour    qu  eile 
puisse  contenir  les  fruits  et  les  feuilles 
dont  il   est    siii  chargé  ;    la    tète  de 
l  animal  et  une  partie  de  sa  dépouille 
peud  an-dessous  de  son  bras.  iJe  la 
main    droite    il  '  tient   une    faucille 
propre    à    émonder    les  arbres  ;    sa 
ihaussure  est   "celle  d'un  villageois.   / 
^  ERViCTOR  ,  un  des  dieux  des  la- 
boureurs. 

NtRVEiNE,  plante  fort  en  usage 
autrefois  dans  les  opérations  reli- 
gieuses; c'est  pour  cela  qii  on  lap- 
}>elait  herbe  sacrée  :  on  en  balavait 
les  autels  de  Jupiter  ,  d'oi  vient  son 
nom.  Ou  se  présentait  dans  les  tem- 
pics  de-  dieu\  couronné  de  verveine , 
ou  tenant  à  la  main  de  ses  feuilles  , 
lorsqu'il  s'agissait  d'appaiser  les  uienx. 
F'our  chasser  des  maisons  les  malins 
esprits  ,  on  tui«uit  des  aspersions  de 


7iS  V  E  S 

Yewu  lustrale  nvec  de  la  verveine.  Les 
druides,  sur- tout,  étaient  iort  en- 
têtés des  prétendues  vertus  de  la 
verveine  :  ils  ne  la  cueillaient  et  ne 
l'etuployaient  qu'en  y  ni-  lant  beau- 
coup de  superstitions.  D'abord  ,  di- 
saient-ils ,  il  fallait  la  cueillir  an  mo- 
ment où  la  canicule  se  levait  ,  et  cela 
à  la  pointe  du  jour  ,  avant  que  le 
soleil  fût  levé  ,  et  après  avoir  oifert 
à  la  l'erre  un  sacrilice  d'expiulion  , 
oii  les  fruits  et  le  miel  étaient  em- 
ployés. Mais  au.^si  quelles  vertus  n'a- 
vait pas  alors  cette  plante  I  En  s'en 
frottant  ,  on  obtenait  tout  ce  (in  on 
voulait  ;  elle  chassait  les  fièvres  ,  i;ué- 
rissait  toutes  sortes  de  maladies  ,  et , 
qui  plus  est ,  conciliait  les  cœurs  que 
1  inimitié  avait  aliénés  ;  enfin  ,  ré- 
pandue avec  un  ran)eau  en  forme 
d  aspersion  sur  des  convives ,  ceux 
qu  elle  touchait  se  sentaient  et  pins 
gais  et  plus  contents  que  les  autres  ; 
couiniesi ,  pour  prociner  cette  gaieté, 
la  pins  simple  persuasion  des  effets 
de  celte  plante  ne  suffisait  pas.  Dans 
la  suite  ce  mot  signifia  toutes  sortes 
d'iierbes  ou  de  branches  cueillies  tiaus 
nn  lieu  sacré. 

Vesper,  le  même  qu'Hesper.  p'^. 
Lucifer,  NoîTURKiJS. 

I.  Vesta,  femme  d'Uranus ,  et 
mère  de  Saturne  ,  est  souvent  prise 
pour  la  Terre  chez.  les  (xjètes.  Ovide 
dit  que  la  Terre  s'appelle  Vesîa  , 
parcequ'elle  se  soutient  par  so^n  pro- 
pre poids  :  Sud  vi  stat.  Ainsi ,  lorsque 
Ciéanthe,  disciple  de  Zenon,  accusa 
Aristarque  de  Sanios  de  ne  pas  avoir 
rendu  à  Vesta  les  honneurs  qui  lui 
ëtaient  dus,  et  d'avoir  troublé  son 
repos  ,  le  véritable  sens  de  cette  ac- 
cusation àlléf;orique  était ,  suivant 
Plulanjue  ,  qu'il  avait  déplacé  la 
terre  du  centre  de  l'univers  pour  la 
faire  tourner  autour  du  soleil.  On 
représentait  cette  Vesta  sous  la  figure 
d'une  feiimie  qui  tient  un  tambour  à 
la  main ,  pour  marquer  la  terre  qui 
renferme  les  vents  dans  son  sein. 
(  ^.Cybèle  ,  Rhéa  ,  Tekke.)  Dio- 
dore  de  Sicile  lui  attribue  l'inven- 
tion de  l'ajuriculture.  Son  temple,  à 
Home  ,  était  cie'forme  ronde ,  pour 
désigner  la  terre  qu'elle  i  epréseutait. 


V  E  S 

2.—  Fille  de  Saltirne  et  d'Ops  , 
ou  Rhéa  ,  scion  ylpollodore  et  JJio- 
dore  de  Sicile  ,  ou  Vesta  vierge , 
était  la  déesse  du  feu ,  ou  le  f(  u 
mènie";  caT  le  nom  que  les  Grecs 
donnaient  h  cette  déesse ,  est  le 
même  qui  signifie  feu  ou  foyer  des 
maisons.  Vesta  a  été  une  des  plus 
anciennes  divinités  du  paganisme  ; 
elle  était  lionorée  à  Troie  long-temps 
avant  la  ruine  de  cette  ville  ,  .et  Ton 
croit  qu'Enée  apporta  en  Italie  sa 
statue  et  son  culte  :  c'était  kxn  de  ses 
dieux  Pénates,  \esta  devint  une  di- 
vinité si  considérable ,  que  quiconque 
ne  lui  sacrifiait  pas  passait  pour  nu 
impie.  Les  Grecs  commençaient  et 
finissaient  tous  leurs  sacrifices  par 
honorer  Vesta  ,  et  l'invoquaient  la 
première  avant  tous  les  dieux.  Son 
culte  consistait  principalement  à 
garder  le  fou  qui  lui  était  consacré  , 
et  à  prendre  garde  qu'il  ne  s'éteignît, 
ce  qui  faisait  le  premier  devoir  des 
vestales.  Il  y  avait  à  Corinthe  un 
temple  de  Vesta,  mais  sans  aucune 
statue  :  on  voyait  seulement  au  mi- 
lieu de  ce  temple  un  autel  pour  les 
sacrifices  qui  se  faisaient  à  la  déesse. 
Elle  avait  de  nièine  des  autels  dans 
plusieurs  temples  de  la  Grèce  con- 
sacrés A  d'autres  dieux  ,  comme  U 
Delphes,  h  Athènes  ,  à  Ténédos  ,  à 
Argos  ,  à  Milet ,  à  Ephèse  ,  etc.  Le 
,teniple  de  Vesta,  à  Home  ,  était  ou- 
vert à  tout  le  monde  pendant  le  jour; 
mais  il  n'était  permis  à  aucun  homme 
d'y  passer  la  nuit  ;  le  jour  même  les 
hommes  ne  .pouvaient  entrer  dans 
l'intérieur  du  temple.  Ce  n'était  pas 
seulement  dans  les  temples  qu'on 
conservait  le  feu  sacré  de  Vesta , 
mais  encore  à  la  porte  de  chaque 
maison  particulière ,  d'où  vient  le 
nom  de  vestibule.  F.  Feu. 

Anciennement,  ni  chez  les  Grecs, 
ni  chez  les  Romains ,  il  n'y  avait 
d'autre  image  ni  symbole  de  Vesta 
que  ce  feu  sacré  gardé  si  religieuse- 
ment ;  et  si  on  fil  depuis  des  statuef , 
elles  représentaient  Vesta  la  Terre  , 
plutôt  que  Vesta  le  Feu  ;  mais  il  y  a 
apparence  qu'on  les  confondit  depuis 
l'une  avec  l'autre.  Une  des  manièies 
les  plus  ordinaires  de  la  représenter 


V  E  s 

en  liabit  de  matrÔKe ,  vêtue  de 
ia  ;  tenant  de  la  main  droite  un 
eau  ou  une  lampe  ,  ou  une-pa- 
ou  vase  à  deux  an*es  ,  appelé 
luncula  ;  quelquefois  aussi  im 
ium ,  ou  une  petite  Victoire. 
en  d  une  patère,  elle  a  quelque- 
!:ic'  haste  ou  une  corne  dVbon- 
■.  Au  revers  d'une  médaille  de\  i- 
- ,  ou  la  voit  assise,  tenant  d  une 
ia  patère  ,  et  de  l'autre  un  flaui- 
.lUunic.  Elle  est   debout ,  avec 
es  mêmes   symboles ,  sur  une  mé- 
laille  de  Salonine.   Les  titres  qu'on 
ui  voit  attribuer  dans  les  méuaiiies 
\  sur  les    anciens  monuments  sont 
V^esta   la  sainte  ,   l'étc  rnelle  ,  Theu- 
•euse,  l'ancienne,  \  esta  la  mère,  etc. 
Nunia  Pompilius  fit  bâtir  à  Rome 
in  temple  à   V  esta ,  et   le  lit  con- 
ilruire  presque  en  forme  de  globe, 
3on  ,  dit  PluLarque ,  pour  signifier 
:)ar-là  que  Vesta   fût    le  £;!obe  de  la  " 
erre  ,  mais  que  par  ce  tilobe  il  niar- 
]uait  tout   l'univers  ,   au  milieu  du- 
quel était  ce   feu  qu'ils    appelaient 
Vesta.  C  est  dans  ce  temple  qu  on 
ntretenail  le  feu  sacré  avec  tant  tJe 
uperstition  ,     qu'il     était     regardé 
u>iiime    un    gage   de    lempire    du 
m-uide  ;  que  l'on  prenait  comnie  un 
pronostic   malbeureux  ,  s'il  venait  à 
s'éleindre  ,  etcju'on  expiait  cette  né- 
Kli;;ence  avec  un  soin  et  des  inquié- 
tudes inlinies.  Lorsque  ce  feu  s'étei- 
grait,   on  ne  pouvait  pas  le  rallumer 
duu  autre  feu  ;   il  fallait ,  dit  Plu- 
tuicjue  ,    en    faire   de  nouveau,    en 
:;  jjosant  quelque  matière    propre  ù 
prendre  feu  au  centre  d'un  vase  con- 
cave présenté  au  soleil.  (Les  miroirs 
concaves   étaient    donc    dès-lors    en 
u-aee.)  t'esLus  prétend  que  ce  nou- 
veau l'eu  se  faisait  par  le  frottement 
d  un  bois  propre  à  cela  ,    en  le  per- 
çant.  Sans  même  que  le  feu  s'étei- 
{'.mi ,  on  le  renouvelait  tous  les  ans 
e  premier  jour  de  JNlars. 

Vestales,  nom  que  donnaient  les 
Romains  aux  prêtresses  de  la  déesse 
Vcsla.  Ils  les  choisissaient  vierges. 
(J'aide  en  donne  pour  raison  que 
Vesta  l'était.  Il  ajoute  aussi  que  c'est 
parcecpie  celte  déesse  est  comnie  le 
teuqui  a'engendre  rieu.  Les  iiomaxas 


V  E  S  719 

dans  l'établissement  des  vestales,  imi- 
tèrent les  Albains-  qui  n'étaient  sans 
doute  que  les  imitateurs  des  autres 
nations.  Ils  commencèrent  par  s'en 
écarter  sur  ce  qui  concernait  la  vir- 
ginité ,  en  lui  donnant  un  terme 
moins  long.  Les  vestales  d'Albe  de- 
vaient lol^server  pendant  cinquante 
ans.  Les  Romains  ne  demandèrent 
pas  quelles  le  fusseut  plus  de  trente 
ans.  Ce  fut  ]\  uma  qui  choisit  les  pre- 
mières vestales.  Il  réserva  ce  droit  à 
ses  successeurs.  Ce  prince  n'en  avait 
d'altord  institué  que  quatre.  Servins 
Tuilius  ,  ou  ,  selon  d'autres  ,  Tarquin 
l'ancien,  en  ajouta  deux.  Après  1  ex- 

Îm'sion  des  rois  ,  le  droit  de  choisir 
es  vestales  passa  aux  souverains  pon- 
tifes. Quand  il  s'agissait  de  remplacer 
une  vestale,   le  grand-prêlie  cher- 
chait dans  les  familles  de  Rome  vingt 
vierges  entre  six  et  dix  ans.  Il  était 
détendu    d'en    admettre   aucune  ni 
au-dessus   ni    au-dessous.   Elles    de- 
vaient a^oir  leur  père  et  leur  mère. 
Il  ne    fallait   pas  qu'elles   eussent  le  " 
moindre  déf;tut  dans  leur  personne. 
On  exigeait  au  contraire  qu'elles  fus- 
sent aussi  belles  et  aussi  bien  faite» 
Îu'il  était    possible  de  les  trouver. 
)ès  que  ce  nombre  avait  été  choisi  , 
le   grand-prêtre   les   faisait  tirer  au 
sort.  Il  s'emparail  aussi-tôt  de  celle 
sur  laquelle   le  sort  tondiait  ;  l'enle- 
vait des  bras  de  ses  parents,  dont  l'au- 
torité sur  elle  cessait  dès  cet  instant. 
Il  conduisait  la  nouvelle  vierge  dans 
le  temple.  On  luicou[)ait  les  cheveux, 
qu  on  suspendait   à  un  arbie  sacré: 
c'était    une    marque    d'alfrancliisse- 
ment.  Dès   ce   usoment   elle   n'était 
plus  occupée  que  de  l'étude  de  se» 
devoirs. 

Les  vestales  passaient  leur  vie  i 
s'instruire,  à  senir  la  déesse,  et  à 
former  de  nouvelles  prêtresses.  Ces 
fonctions,  selon  quelques  auteurs, 
les  divisaient  en  trois  classes  qu'elles 
parcouraient  successivement ,  et  dan» 
cha(une  desquelles  elles  passaient 
dix  ans  j  n)ais  il  semble  que  leur  p<  tit 
nombre  ne  permettait  guère  cette 
division.  Le  temple  était  leur  unique 
séjour  :  rien  ne  pouvait  les  dispenser 
de  l'habiter.  Il  n'y  avait  que  le  ca» 


720 


V  E  s 


où.  elles  ctnicnt  assez  malades  pour  t 
avoir  besoin  de  cliant;er  ûair.  Àlois 
le  grand  pontife  les  remettait  entre 
les  mains  de  quelques  dames  ro- 
maines d'une  prolùte  et  d'une  vertu 
reconnue  ,  qui  briguaient  ces  fonc- 
tions comme  un  honneur. 

Lorsque  ces  liiles  avaient  demeuré 
trente  ans  dans  les  emplois  du  sacer- 
doce, elles  étaient  libres  de  le  quitter 
et  de  se  marier.  Il  y  eut  des  veslaies 
qui  profitèrent  de  cette  liberté.  Elles 
ne  tarùèrci  t  pas  à  sen  repentir.  On 
imagina  que  la  continence  leur  avait 
pesé  :  on  les  accusa  d'avoir  attendu 
avec  impatience  le  moment  Oii  elles 
pourraient  l'enfreindre.  Elks  eurent 
le  sort  des  vieilles  filles,  qui  sont  pres- 
que toujours  méprisées  par  leurs 
jeunes  maris.  Le  plus  ^raiid  nombre 
passa  le  reste  de  sa  vie  dans  le  céiijjat. 
Quelques  unes  restèrent  dans  le  tem- 
ple. Ou  ne  s'accorde  pas  sur  les  oc- 
cupations qu'elles  y  avaient  alors.  Il 
y  en  a  qui  prétendent  quelles  ne  veil- 
laient plus  au  feu  sacré  ,  et  qu'elles 
n'avaient  plus  de  part  au  ministère, 
parceque  leur  vieillesse  les  en  ren- 
dait indignes. Mais  Tacite  dit  expres- 
sément le  contraire.  Cet  historien 
nous  apprend  qu'Occia  j^ouyerna  les 
vestales  pendant  cinquante-sept  ans  , 
présida  aux  cérémonies  de  la  déesse 
avec  beaucoup  de  sagesse  et  de  di- 
gnité ,  et  que  ce  ne  fut  qu'après  sa 
mort  que  l'on  songea  à  la  remplacer. 
La  plus  ancienne  des  vestales  prési- 
dait au  culte.  C'était  l'âge  seul  qui 
lui  donnait  cette  prééminence  :  on 
l'appelait  la  Grande  t^estale. 

L'occupation  la  plus  importante 
et  la  plus  essentielle  des  vestales , 
celle  qui  exigeait  toute  leur  atten- 
tion ,  était  la  garde  du  feu  sacré.  Ce 
i^n  devait  être  entretenu  jour  et 
nuit  ;  et  la  superstition  avait  attaché 
les  conséquences  les  pins  tenibics  à 
son  extinction.  L'opinion  que  l'éclat 
du  feu  était  un  présage  heureux  en- 
traînait nécessairement  l'ioée  con- 
traire lorsqu'il  s'éteignait.  Ce  pr«>- 
tendu  malheur  arriva  plusieurs  fois;"! 
Rome  ,  entr'autres  pendant  la  se- 
conde guerre  punique,  l'outela  ville 
en  fut  consteruée.  Tite-Live  a  peiut 


V  E  S 

avec  les  couleurs  les  plus  vives  la 
désolation  superstitieuse  des  Ro- 
mains. C'était  1  usage,  lors  de  ces 
accideuts  ,  que  toutes  les  affaires  fus- 
sent suspendues.  S'ils  arrivaient  pen- 
. dant  la  nuit,  on  les  annonçait  proiii- 
ptement  au  peuple.  Le  sommeil  était 
interrompu  ;  le  sénat  s'assemblaii .  On 
suspendait  les  occupations  les  plus 
intéressantes  jusqu'à  ce  que  le  crime 
fût  puni,  le  temple  expié,  le  fe« 
rallumé.  La  vestale  qui ,  par  sa  né- 
gligence ,  avait  causé  un  pareil  désas- 
tre était  punie  du  foHet.  Elle  re- 
cevait ce  châtiment  des  niaius  du 
grand-prètre.  Si  l'on  en  croit  Festiis,- 
la  cérémonie  se  faisait  toujours  dans  ua 
lieiioi  iscur,  et  la  vestale  était  couverte 
d  un  grand  voile  fin.  Detiys  d' HaU- 
C4ir/it<55e  rapporte  que  quelques  ves- 
tales évitèrent  le  fouet  et  des  sup- 
plices plus  terribles,  par  desmvs- 
tères  qui  prouvèrent  leur  innocence. 
Cet  historien  raconte  qu'une  de  cea 
prêtresses,  nommée  Emilie,  s'endor^ 
mit  un  soir  ,  et  se  reposa  du  soin  do 
garder  le  feu  sacré  sur  une  nouvelle 
vestale ,  qu'elle  était  chargée  d'ins- 
truire. La  jeune  novice  ne  tarda  pas' 
aussi  à  succomber  au  sommeil.  Pen- 
dant que  les  deux  surveillantes  dor- 
maient, le  feu  sacré  s'éteignit.  Grand 
trouble  dans  Rome  le  lendemain. 
Les  pontifes  crurent  voir  dans  cet 
accident  plus  que  de  la  négligence. 
Ils  s'imaginèrent  qu'Emilie  avi 
violé  le  vœu  pénible  que  la  déess<| 
imposait  à  ses  filles.  Emilie,  ne  pou. 
vant  toucher  par  ses  larmes  des  juges 
dét^erminés  à  la  trouver  criminelle  , 
eut  recours  à  Vesta ,  déchira  un 
morceau  de  son  voile  ,  le  jeta  sur  les 
cendres  du  brasier  sacré  ,  en  implo- 
rant l'appui  de  la  déesse.  Le  feu  se 
rallmna  aussi-tôt,  et  ce  proaige  ma- 
nifesta son  innocence. 

C'était  a\ecde  gr;indes  cérémonies 
que  l'on  rallumait  le  feu  sacré.  Seloni 
le  récit  de  Fe^ttts  ,  on  perçait  avec 
uneespèce  de  tarière  une  table  faite  de 
bois  facile  à  s'enflammer.  Les  vestales 
recevaient  dans  un  vase  lo  feu  qui 
était  produit  par  un  frottement  ra- 
pitle,  et  l'allaient  porter  sur  l'autel. 
6i  l'oa  eu  croit  Plutarque  ,  ce  n'é- 

tai 


V  ES 

ait  qu'avec  le  feu  du  soleil  qu'on 
wuvait  rallnuier  celui  de  Vesta.  On 
«unissait  les  rayons  de  cet  astre 
[ans  un  vase  d'airsin ,  large  à  l'ou- 
'erture  et  étroit  au  fond.  Sous  ce 
'ase,  qui  était  percé,  i!  y  avait  des 
natières  coni!>ustibles  sur  lesquelles 
oiiibaient  les  rayons  du  s<jleil. 

Les  vestales  qui  avaient  violé  la 
'irpinité  étaient  beaucoup  plus 
évèrement  punies  que  celJes  qui 
vaient  laissé  éteindre  le  feu  sacré, 
ijuma  les  condamna  à  être  lapidées. 
'^estus  rapporte  une  antre  loi  pos- 
érienre  qui  ordonnait  qu'elles  eussent 
1  tèle  tranchée.  Oa  croit  f[ue  Tar- 
uln  l'ancien  est  le  premier  qui  éta- 
lil  l'usaiîe  de  les  enterrer  toutes 
ives  ;  du  moins  c'est  sous  son  règne 
ne  ce  supplice  fut  employé  pour  la 
Temière  fuis,  et  ce  fut  depuis  la 
iunitlon  ordinaire  des  vestales  infi- 
èles  à  leur  vieu.  Cependant  cette 
)i  sévère  reçut  quelquefois  des  ex- 
eptions.  Les  deux  soeurs  de  la  fa- 
lille  des  Ocellates ,  ayant  été  con- 
nincues  d'inceste  ,  obtinrent  de 
>omttien  la  liberté  de  choisir  le 
pnre  de  leur  mort.  Sénèque  parle 
une  vestale  qui  fut  condamnée  à  être 
récipitée  du  haut  d'un  rocher.  Elle 
rotestait  qu'elle  était  innocenta  :  on 
e  la  crut  point.  Sa  sentence  fut  exé- 
:itée.  Elle  implora  la  déesse ,  et 
)ml)a  sans  se  faire  aucun  mal.  Ce 
liracle  ne  put  détruire  la  première 
pinion  des  juïïes.  Ils  firent  reconi- 
lencer  l'exécniion ,  et  le  miracle  ne 
it  point  répété. 

Les  pontifes  avaient  seuls  le  droit 
;  connaître  des  accusations  inten- 
es  contre  les  vestales.  L'accusée 
auvait  se  défendre  par  elle-même 
i  par  un  avocat.  Elle  paraissait  de- 
uit  le  collège  sacré ,  auquel  prési- 
lit  le  srand-prêtre.  Elle  répondait 
iK  interrogations  qui  lui  étaient 
itps.  On  la  confrontait  avec  ses 
x'n-afenrs  ;  on  l'entendait  plusieurs 
is.  Onoique  ,  dans  le  droit  civil ,  il 
;  fût  pas  permis  d'appliquer  à  la 
rture  un  esclave  pour  le  contraindre 
défxiîer  contre  son  maître,  la  loi 
itorisait  cette  sévérité  à  1  éîjard  des 
claves    des    vestales.  Quelquefois 

Tome  If. 


V  E  S  75t 

elles  étaient  appliquées  elles-mêmes 
à  la  torture.  Lorsque  les  juges 
avaient  suffisamment  instruit  le  pro- 
cès ,  on  procédait  au  juf^enient ,  et 
l'on  recueillait  les  voix.  Cliitqne 
prêtre  avait  une  tablette  ou  un  l>ul- 
letin  sur  lequel  il  traçait  la  lettre  G, 
s'il  voulait  condamner  la  vestale,  et  la 
lettre  A  ,  s'il  jugea  t  à  propos  de  l'ab- 
soudre.Il  le  jetait  ensuite  dans  une  cor- 
beille destinée  à  cet  usa/ie.  Le  grand- 
prêtre  ,  après  avoir  pris  et  compté 
tous  les  bulletins,  prononçait  l'arrêt. 
Lorsque  le  jour  marqué  pour  le 
supplice  était  arrivé,  le  chef  de  la 
relifîion  se  rendait  au  temple  ,  suivi 
de  tous  les  pontifes.  Il  y  dépouillait 
lui-même  la  coupable  des  habits  et 
des  ornements  de  prêtresse  ;  lui  otait 
les  bandelettes  sacrées  qui  ccii^naient 
sa  tête  ;  lui  présentait  son  voile  à 
baiser,  et  la  revêtait  ensuite  d'iiabits 
lugubres  et  conformes  h  sa  situation 
présente  ;  puis  il  la  liait  avec  des 
cordes ,  et  la  faisait  monter  dans  une 
litière  exactement  fermée  de  tous 
cotés,  afin  qilc  ses  cris  ne  pnssent 
être  entendus.  On  la  conduisait  en- 
suite au  lieu  du  supplice.  Les  anu's 
de  la  prêtresse  la  suivaient  en  pleu- 
rant. Plutairjiie  observe  que  la  ville 
entière  était  dans  la  tristesse.  On  re- 
gardait ce  jour  comme  un  jour  mal- 
heureux. On  se  détournait  du  chemin 
que  la  vestale  devait  tenir.  Cette 
marche  se  faisait  en  silence  et  avec 
lenteur.  On  arrivait  enfin  auprès  de 
la  Porte-Colline,  dans  l'endroit  qu'on 
appela  depuis  Campus  Sce/eintas  y 
à  cause  de  ces  funestes  cérémonies. 
La  litière  s'arrêtait  alors.  Le  pontife 
venait  l'ouvrir  en  prononçant  quel- 
ques prières  à  voix  liasse.  Il  otait  à 
la  vestale  ses  liens  lui  donnait  la 
main  pour  l'aider  à  descendre,  la  con- 
duisat  «iir  le  tombeau,  et  la  livrait 
lui-même  aux  exécuteurs. L'ouverture 
de  ce  tombeau  était  au  sommet  de 
cette  levée  pro<'igieuse  que  Tarquia 
fit  faire  pour  l  écoulement  des  ei^ux. 
La  vestale  v  descendait  por  'e  moven 
d'une  échelle.  On  la  faisait  entrer 
dans  une  petite  cellule  creusée  en 
voûte  à  une  certaine  prolbndeur  ,  et 
dont  la  forme  était  celle  d'un  quarré 


7M  V  E  5 

îong.  On  l'asseynit  sur  nn  petit  lit 

qui  y  était  prcpiiré.  On  mettait  à 
xx)lc  d'elle  une  tabie  sur  laquelle  était 
une  lampe  allumée,  et  une  légère 
provision  d'huile  ,  de  pain ,  de  lait 
t't  d'eau.  Aussi-tôt  que  la  prêtresse 
était  descendue,  dli  lermail  l'ouver- 
ture de  la  fosse  ,  et  ou  la  comldait 
avec  de  la  terre. 

Ces  exécutions  terrihlps  ne  furent 
pas  aussi  fréquentes  qu'on  pourrait 
se  l'imafjiuer.  L'ordre  des  vestales 
tiura  environ  onze  cents  ans.  Pendant 
ce  temps,  on  en  compte  yingt  qui 
furent  convaincues  d'inceste,  'l'reize 
seulement  furent  enterrées  vives  :  les 
sept  autres  périrent  par  divers 
genres  de  supplice  à  leur  choix. 

On  vit  souvent  des  prêtresses  in- 
justement accusées.  Les  historiens 
païens  ne  mauquent  pas  de  raconter 
une  infinité  de  miracles  opérés  en 
leur  faveur.  Celui  de  la  vestale 
Claudia  est  un  des  plus  remarquables. 
f''^.  l'article  Cybèi.e. 

Les  vestales  étaient  dédonmiaf;ées 
de  la  contrainte  et  des  devoirs  pé- 
nibles de  leur  état  par  des  privi- 
lèges glorieux  et  des  honneurs  ex- 
traordinaires. Nimia  leur  avait  ac- 
cordé le  pouvoir  de  tester  du  vivant 
de  leurs  père  et  mère.  Auguste  les 
mit  en  possession  de  toutes  les  pré- 
rogatives dont  jouissait  dans  Rome 
nue  femme  qui  avait  donné  trois  ci- 
toyens ù  l'état.  Leurs  biens  leur  ap- 
partenaient en  propre  à  chacune. 
Elles  en  disposaient  à  leur  volonté 
par  vente  ,  par  donation  ou  autre- 
ment ,  sans  l'entremise  d'un  curateur. 
Si  elles  rencontraient  en  chemin  un 
criminel  que  l'on  conduisait  au  sup- 
plice ,  elles  avaient  le  privilège  de 
pouvoir  lui  sauver  la  vie.  Seulement 
il  fallait  qu'elles  affirmassent  par  ser- 
ment que  cette  rencontre  s'était  faite 
par  un  pur  hasard.  Hors  ce  cas  , 
elles  ne  juraient  jamais  en  justice: 
leur  déclaration  pure  et  simple  avait 
Ja  force  d"im  serment.  Quand  elles 
marchaient  par  la  vi!le  ,  elles  étaient 
précédées  d'un  licteur,  qui  servait  en 
même  temps  et  à  les  garantir  de 
loute  insulte  et  à  leur  faire  honneur. 
Dans   les   couimencements  de   leur 


'     \'  ES 

institution ,  elles  n'avaient  point  d 
licteurs.  On  raconte  qu'un  soir  un 
vestale  ,  se  retirant  après  souper 
seule ,  sous  des  vêtements  conniunis 
fut  violée  par  un  jeune  honmie ,  dan 
une  rue  écartée.  Cet  accident  fi 
songer  à  mettre  la  chasteté  de  ce 
filles  à  l'abri  d'un  pareil  outrage.  K: 
conséquence  le  licteur  leur  fut  dé 
cerné.  Il  y  avait  une  loi  <{ui  défendait 
sous  ppine  de  mort,  d'entrer  dan 
leurs  litières  :  peut-être  fut  elleocci 
sionnée  par  quelque  événement  sem 
blable.  Les  consuls  et  les  préteurs  s 
détournaient   de   leur  chemin  ,  lor,< 

3u'ils  rencontraient  une  vestale.  S 
es  embarras  les  empêchaient  d 
s  écarter,  ils  s'arrêtaient  jusqu'à  c 
qu'elles  eussent  passé  ,  et  faisaien 
bai.sser  devant  elles  la  hache  et  le 
faisceaux.  Les  Romains  'eur  accor 
daient  une  sépulture  dans  Je  seii 
même  de  leur  ville  ;  honneur  rar 
qu'elles  ne  partageaient  qu'avec  ui 
petit  nomltre  de  familles  illustres 
Les  vestales  condamnées  en  jouis 
saient  elles-mêmes.  Le  Cainpu, 
Sceleratus  était  dans  l'intérieur  d 
Rome.  Tous  les  ans  ,  à  certain 
jours ,  le  peui)le  se  rendait  en  foui 
sur    ce   tombeau ,    et    y    faisait  de 

tirièrps  pour  appaiser  leuis  mânes 
^es  vestales  avaient  dans  la  ville  tou 
le  crédit  que  donnent  Ja  sagesse  et  1 
religion.  On  les  employait  souven 
pour  rétablir  la  paix  clans  les  familles 
pour  réconcilier  des  ennemis  ,  pou 
protéger  le  faible  et  désarmer  !••>->• 
presseur.  Tous  les  ans  ,  elles  << 
daient  chez  le  roi  des  sacrifices  . 
était  la  première  personne  de  la  reli 
gion  après  le  grand  pontife,  pou: 
l'exhorter  à  observer  exactement  se 
devi'irs.  On  déposait  entre  leur 
maius  les  actes  les  plus  secrets  et  Je 
plus  importants.  Les  premiers  ci 
tovens  leur  remettaient  quelqucfoi 
leur  testaujent.  Elles  acceptèrent  I: 
garde  de  celui  d'Antoine.  August 
leur  confia  aussi  ses  dernières  vo 
lontés ,  qu'elles  portèrent  elles-mênie 
au  sénat  après  sa  mort. 

L'habillement    de  ces  prètri 
distingué  de  celui  des  autres  feiiniic» 
n'avait  ri  »  de  trop  lugubre  ni  di 


V  E  s 

rop  austère.  Leur  cocfAire  ,  ainsi 
[u'on  le  voit  dnns  nueiques  médailles , 
tait  composée  cfe  handeiettes  qui 
iiisaient  plusieurs  fois  le  tour  de 
eiir  tète.  Elles  !>ortaient  des  rohes 
tlanches  avec  une  espèce  de  rochet 
le  la  nièuie  couIeuP.  Leur  manteau 
tait  couleur  de  pourpre.  Il  !eur  tom- 
»ait  sur  une  éi<aule  ,  et  leur  laissait 
'autre  brus  demi-nu.  Leurs  vèle- 
nenls  furent  très  simples  dans  les 
•oinnienceinents  ,  parceque  Nuuia  , 
>n  les  dotant  des  deniers  publics  , 
l'avait  pu  songer  à  les  enrichir. 
Hais  dans  la  suite  elles  acquirent 
riniinenses  revenus  ,  grâces  aux 
îieuses  lilicralités  de  plusieurs  illus- 
r<'S  Romains  ;  et  alors  tout  chani^ea 
le  face.  Elies  substituèrent  à  leur 
îreniière  simplicité  le  luxe  le  plus 
echerclié.  Elles  euipJovèrent ,  pour 
K  faire  des  robes,  les  étofles  les  plus 
précieuses.  Elles  laissèrent  croître 
«•urs cheveux,  qu'elles  avaient  coupés 
J'abord  ,  et  le'ir  donnèrent  tous  les 
>riicmenfs  de  l'art.  Leurs  litières  de- 
finrent  superbes.  On  les  vit  promener 
e  faste  dans  les  rues ,  marcher  an 
Cap^tolc  dans  un  char  magnifique  , 
îmironnées  dune  foule  de  femmes 
ît  d'esclaves. 

I  Les  spectacles  ne  leur  étaient 
point  interdits.  Elles  assistaient  libre- 
up-?t  à  tous  les  jeux.  Auguste  leur 

1    même    un    banc    séparé    au 

•  e ,  en  face  de  celui  du  préteur. 
v^f  lieu  était  sans  doute  le  plus  dis- 
ingiié  ,  puisque  le  sénat  crut  honorer 
Liivie  en  lui  assignant  une  place  dans 
e  bnnc  des  vestales. 

Cet  ordre  célèbre  se  maintint 
ong-temps  dans  un  état  de  lustre  et 
ie  «^tendeur.  Il  était  à  son  plus  haut 
Jegré  d'élévntion  sous  les  empereurs. 
[|    subsista    quelque  temps    encore 

les   princes  chrétiens,  mais   il 

iit  à  sa  décadence.  Ce  qu'il  y  a 

iuarquable,  c'est  qu'on  ne  voit 
que    le  relâchement    se   soit 

■  parmi  les  vestales  ,  dans  un 
ieuips  où  elles  auraient  pu  manquer 
impunément  à  leurs  devoirs,  c.-à-d. 
sous  les  empereurs  chrétiens  ,  qui 
n'nuraient  pas  permis  qu'on  les  eiit 
fait  pt'rk  a'issi  cruellement  qu'autre- 


V  E  S  7aî 

fois.  On  demeura  long-temps  sans 
toucher  à  leurs  privilèges  et  à  leurs 
immunités.  Gratien  ,  plus  hardi  que 
ses  prédécesseurs,  ordonna  que  les 
biens  qu'on  leur  léguerait  à  l'avenir 
seraient  dévolus  au  fisc, à  1  exceptioQ 
cej>endant  des  effets  mobiliers ,  dont 
elles  auraient  la  libre  jouissance. 
L  année  suivante  ,  Kome  fut  désolée 
d'un»»  horrible  famine.  Le  peuple  ne 
douta  point  que  ce  fléau  ue  fût  u« 
effet  de  la  vengeance  des  dieux  irrités 
de  l'outrage  fait  aux  vestales  ;  mais  la 
famine  cessa  dans  le  moment  où  les 
murmures  allaient  peut-être  faire 
éclore  une  sédition. 

Enfin ,  Théodose  et  Honorius  ajant 
réuni  à  leur  domaine  tous  les  biens 
qui  avaient  été  destinés  à  I  entretien 
des  temples  et  des  sacrifices ,  ceux 
des  veslalrs  ne  furent  probablement 
pas  épargnés.  Les  hisloriens  ne  mar- 
quent pas  précisément  le  moment  où 
cet  ordre  de  prêtresses  fut  aboli.  II  y 
a  beaucoup  d  apparence  que  ce  fut 
dans  le  temps  quel'liéodose  fit  fermer 
tous  les  temples.  Tout  concourt  à 
prouver  que  le  temple  de  Vesta  ne 
fut  pas  plus  épargné  que  celui  de 
Jupiter  et  des  autres  dieux.  Ses  prê- 
tresses eurent  sans  doute  un  sort 
pareil  à  celui  des  pontifes.  Ellea 
furent  supprimées  comme  eux.  Du 
moins  n'en  est-il  plus  fait  ensuite 
aucune  mention  dans  l'histoire.  De- 

Fuis  Tan  qo  de  Rome ,  époque  de 
institution  des  vestales  ,  jusqu'à  l'an 
de  grâce  389  ,  temps  auquel  Théo- 
dose porta  le  dernier  coup  à  lidolâ- 
trie ,  il  s'écoula  onze  cents  et  un  ans  : 
c'est  peut-être  le  temps  qu'on  doit 
fixer  à  la  durée  de  leur  ordre.  On 
les  représente  avec  im  voile  sur  la 
tête  ,  tenunt  dans  les  mains  une 
lampe  allumée  ,  ou  im  petit  vase  à 
deux  ans?s  rempli  de  feu  :  quelque- 
fois on  place  la  prêtresse  aupj^s  d'un 
autel  antique  sur  lequel  est  un  brasier 
allumé. 

(  M  y  th.  Péruv.  )  I!  y  avait  dans  la 
ville  de  Cusco  ,  capitale  du  Pérou  , 
sous  les  vTicas,  un  couvent  destine  à 
servir  de  demeure  aux  jeunes  vierges 
qui  se  consacraient  au  Soleil  ;  mais 
on  n'v  recevait  que  celles  qui  étaient 
Zz  a 


^3.4  V  E  s 

issues  du  sang  royal  des  yncas.  Elles 
y  entraient  quelquefois  dès  l'enfance  , 
dans  un  âge  où  l'on  ne  pouvait  pas 
douter  de  leur  virginité  ;  car  c  était 
l'artifice  essentiel  ,  et  l'on  veillait 
avec  tant  de  soin  à  la  conservation 
de  celte  fleur  précieuse  ,  qu'il  était 
presque  iuipo5sii>le  aux  vierges  de 
Cusco  de  manquer  de  fidélité  au 
Soleil  leur  époux.  Tout  entretien 
avec  les  personnes  du  dehors ,  sans 
distinction  d'fiomrnes  ni  de  femmes  , 
leur  était  interdit.  Cependant ,  mal- 
fr6  toutes  les  précautions,  «si ,  parnij 
»  un  si  grand  nombre  de  religieuses  , 
»  il  s'en  trouvait  quelqu'une  qui  vînt 
»  à  faillir  contre  son  honneur ,  dit 
»  l'historien  des  yncas ,  il  y  avait  une 
»  loi  qui  portait  qu'elle  fût  enterrée 
»  toute  vive,  et  son  galant  pendu. 
»  Mais,  parcequ'on  estimait  peu  de 
»  chose  de  faire  mourir  un  seul 
»  homme  pour  une  faute  aussi 
»  grande  que  Tétait  celle  de  violer 
»  une  fille  dédiée  au  Soleil  ,  leur 
>)  dieu  et  le  père  de  leurs  rois  ,  il 
»  était  ordonné,  par  la  même  loi, 
«  qu'outre  le  coupable ,  sa  fenmie  , 
»>  ses  enfants  ,  ses  serviteurs  ,  ses 
>>  parents ,  et ,  de  plus ,  tous  les  hahi- 
»  tants  de  la  ville  où  il  demeurait , 
1)  jusqu'aux  enfants  qui  étaient  à  la 
»i  maineile,  en  portassent  la  peine 
»  tous  enseniJ)le.  Pour  cet  effet ,  ils 
»  détruisaient  Ja  ville  ,  et  y  semaient 
>»  de  la  pierre  ;  de  sorte  que  toute 
»  son  étendue  demeurait  déserte  , 
»  désolée ,  maudite  et  excommuniée, 
»  pour  marque  que  cette  ville  avait 
>)  engendré  un  si  détestable  enfant. 
»  lis  essayaient  encore  d'empêcher 
n  que  ce  tenoir  ne  fiit  fouU-  de  per- 
»  sonne  ,  pa-^  même  des  bêtes,  s'il 
»  était  possible.  Cette  loi  ne  fut 
»>  pourtant  jamais  exécutée ,  parce- 
»  qu'il  n'}'  eut  jamais  de  coupable 
»  de  xe  crime  dans  le  pays.  »  f^. 
Y^•cAs. 

Vestalies  ,  fête  que  les  Romains 
célébraient  le  5  avant  les  ides  de 
Juin  en  l'honneur  de  Vesîa.  On  fai- 
sait ce  jour-là  des  festins  dans  les 
rues,  et  l'on  choisissait  des  mets 
qu'on  portait  aux  vestales  pour 
les  offrir   à   la  déesse.   Oa  oruait 


V  E  U 
les  moulins  de  bouquets  et  de  f  r,  -- 
ronnes  ;  c'était  la  fête  des  boulant 
Les    dames  romaines  se  rend;: 
à  pied  au  temple  de   Vesta,  et 
C;ipito!e  où  était  un  autel  con-; 
à  Jupiter  Pistor,    c.-à-d.,    j/ 
langer,  ou  protecteur  des  grains  de 
la  terre. 

Veten,    grand   lac  d'eau  doi: 
qxxOluils    Àla^nus    pince    dan^ 
Cottie  orientale  ,    et  dont  il  fait  a: 
conte  :  «  Au  milieu  de  ce  lac  est  une 
»  isle  agréable  et  spacieuse  ,  et  deux 
»  églises  ,   sous  l'une  desquelles  (  jL 
»  une  caverne   dans  laquelle  on 
»  peut  entrer  que  par   une  Iol 
»  allée  basse  et  courjjée  ,  d'une], 
»  fondeur   incroyable.  On  y   entre 
»  avec  des  lanternes  allumées  et  mi 
»  peloton  de  fil  ,  afin  de  pouvoir  i    - 
»  trouver   le  chemin   par  où  on  •    t 
»  entré.  On  y  va  pour  y  voir  un  m  i- 
»  gicicn  qui  s'appelle   Gilbert  ,    et 
»  qui  y  est  retenu ,  depuis  un  gi;iii.i 
»  nombre    d'années  ,    par   art    nia- 
»  gique  pour  son  malheur  ,  par  (    - 
»  tillius  son  propre  précepteur  ,  • 
»  l'y  condamna  lorsqu'il   voulut 
»  reficller  contre  lui  et  s'ériger  i  ii 
«  maître.   Cet   ensorcellement    s  <  >t 
»  fait  par    le  moyen  d'un  petit   Îa.- 
»  ton  sur  lequel  étaient  gravées  qu'  :- 
»  ques  lettres  russienncs  et  gothiques, 
»  que  son  maître  lui  jeta  ,   et  que  <  e 
»  Gilbert  ramassa;   aussi-tôt  il  e  - 
»  vint  immobile  ,  en  sorte  qu  j 
»  put  se  défaire  de  ce  petit  hi.. 
«  où  il  demeura  collé.   On  n'osi 
»  approcher  ,  à  cause  des   vapc ,. 
»  malignes.  » 

Veu-Pacha.  {M.  Péruf.) 
mot ,  dans  la  langue  des  Péruviens  I 
signilie  centre  de  la  terre,  ou  le  nioud^ 
inférieur.  Les  Amantas  ,  docteurs  i 
philosophes  du  Pérou  ,  appelaieu 
ainsi  la  demeure  que  les  méchaatj 
devaient  habiter  après  la  mort  . 
o.ï  ils  devaient  recevoir  le  châtii 
ment  de  leurs  crimes.  Ce  chàtimeo 
ne  consistait  ,  selon  eux  ,  que  dan 
l'assemblage  des  maux  éprouvés  or 
dinairement  dans  la  vie  iirésentej 
sans  aucun  mélange  de  bonheur 
de  consolation. 

Veuve.  Junon  avait  un  temçle 


I  vie 

^''  "'Tilîale  ,  en  Areodie  ,  sous  ce 
en  menioire  d  uu  divorce  avec 

j  cr  ,  après  lequel  elle  se  retira , 
iit-on ,  à   Stvniphale. 

\  lALEs  ,  dieux  qui  présidaient 
lUx  chemins  ,  et  qui  étaient  parti- 
ulièrement  invoqués  par  ceux  qui 
e  mettaient  en  route.  C'étaient  Mer- 
nre  ,  Apollon  ,  Bacchus  ,  Hercule  , 
lent  les  Romains  mettaient  ordi- 
lairement  les  bustes  sur  des  colonnes, 
e  lon£:  des  fxands  chemins.  Ou  don- 
lait  aussi  ce  nom  aux  Pénates  et  aux 
^ares.  On  leur  sacrifiait  des  pour- 
eaux. 

ViASSER  (  M.  Ind.  )  ,  né  d'une 
>artie  de  \Vishnou.  Cette  incarna- 
ion  n'est  regardée  que  comme 
ccidenteile  :  on  ne  lui  érige  point  de 
enipies  à  ce  titre  ;  on  se  contente 
e  placer,  dans  les  pagodes  qui  lui 
ont  dédiées  ,  le  tableau  de  Viasser  , 
DUS   la  figure  d  un  pénitent. 

ViBisiE  ,  déesse  des  voyageurs,  qui 
învwjuaieut  sur  -  tout  quand  ils 
laient  égarés  de  leur  chemin. 

VicA-PoTA  ,  déesse  qui  présidait 

la  victoire. 

Vice.  (  Icon.  )  Le  vice  en  gé- 
éral  se  caractérise  par  un  nain  dif- 
3rme  ,  borgne  et  boiteux  ,  ayant 
cheveux  roux  ,  et  embrassant 
troiiement  une  hydre. 

\  icEs.  Les  Grecs  et  les  Romains 
?s  avaient  déifiés.  Dans  plusieurs 
ibleaux  allégoriques ,  les  vices  sont 
lersonnifiés  par  des  harpyif  s. 

ViCTA  ,    déesse  des  vivres.. 

ViCTiMAiRE.  On  appelait  ainsi  un 
niniàtre  ou  officier  des  sacrifices 
ont  la  fonction  était  d'amener  et 
c  délier  les  victimes,  de  préparer 
eau ,  le  couteau  ,  les  gâteaux  ,  et 
outes  les  autres  choses  nécessaires 
ux  «jcrifices. 

CVt;iit  aussi  à  ces  ministres  qu'il 
pparlenaitde  terrasser,  d'assommer 
u  d  égorger  les  victimes  :  pour  cet 
iïet  ,  ils  se  plaçaient  auprès  de 
aijtfl ,  nus  jusqu'à  la  ceinture  ,  et 
"avant  s»ir  la  tète  qu'une  couronne 
e  laurier.  Ils  tenaient  une  hache 
ur  l'épaule  ,  ou  un  couteau  à  la 
jain  ;  et  qucnd  le  sacrificateur  leur 
liait  donné  le  signd  ,  ils  tuaient  la 


V  I  G  72* 

victime  ou  en  l'assommant  avec 
le  dos  de  leur  hache  ,  ou  en  lui 
plongeant  le  couteau  dans  la  gorge  : 
ensuite  ils  la  dépouillaient  ;  et  après 
l'avoir  bvée  et  parsemée  de  fleurs  , 
ils  la  mettaient  sur  1  autel.  Ils 
avaient  pour  eux  la  portion  mise 
en  réserve  pour  les  dieux  ,  dont  ils 
faisaient  leur  profit ,  l'exposant  pu- 
bliquement en  vente  à  quiconque 
voulait  l'acheter. 

\iCTisi ES, sacrifice  sanglant  qu'oa 
faisait  aux  dieux  de  créatures  hu- 
maines, ou  d'animaux.  La  pratique 
d'immoler  des  victimes  humaines  a 
été  en  usage  chez  la  plupart  des 
peuples.  Les  Phéniciens ,  les  Egyp- 
tiens, lesAral)es,lesChananéens,  les 
habiiitnts  de  Tvr  et  de  Carthage  ,^ 
les  Perses  ;  les  Athéniens  ,  les  Lacé- 
démoniens  ,  les  Ioniens ,  tous  les 
Grecs  du  continent  et  des  isies ,  les 
Romains ,  les  Scythes ,  les  Albanois , 
les  Germains ,  les  anciens  Bretons , 
les  Espagnols ,  les  Gaulois  ,  et,  ponr 

Easser  dans  le  Nouveau- Monde,  les 
abitants  du  Mexique,  ont  été  égale- 
ment plongés  dans  cette  superstition. 

On  ne  sait  pas  qui  le  premier  con- 
seilla cette  barbarie  ;  que  ce  soit 
Saturne  ,  comme  on  le  trouve  dans 
le  fragment  de  Sanchotiiathoit  ; 
que  ce  soit  Lycaon ,  comme  Pausa- 
nias  semble  l'insinuer ,  ou  quelque 
autre  enfin  ,  il  est  sur  que  celle  hor- 
rible idée  fit  fcrtime. 

L  immolation  des  victimes  hu- 
maines taisait  déjà  partie  des  abomi- 
nations que  aiûise  reproche  aux 
Amorrhéens.  On  lit  aussi  dans  le 
Lévkique  que  les  Moabites  sacri- 
fiaient leurs  enfants  à  leur  dieu  Mo- 
loch.  On  ne  peut  douter  que  cette 
coutume  sanguinaire  ne  fût  établie 
chez  les  Tyriens  et  les  Phéniciens. 
Les  Juifs  eux-mêmes  l'avaient  em- 
pruntée de  leurs  voisins  :  c'est  ua 
reproche  que  leu»  font  les  prophètes  j. 
et  les  libres  historiques  de  l'ancien 
Testament  fournissent  plus  d'un  fait 
de  ce  genre. C'est  de  la  Phénicie  que 
cet  usage  passa  dans  la  Grèce ,  et  de 
la  Grèce  les  Pélasgieus  le  portèrent 
en  Italie. 

On  pratiquait  à  Rome  ces  affceus. 


726 


V  I  c 


Siicrifices ,  dit  Pline  ,  dans  des  occa- 
sions extraordinaires.  L'histoire  ro- 
maine en  donne  wn  exemple  bien 
frappant  dans  la  seconde  guerre  pu- 
nique. Home  ,  consternée  par  la  de- 
faite  de  Cannes ,  regarda  ce  revers 
comme  un  signe  manifeste  de  ia  co- 
lère des  dieux  ,  et  ne  crut  pouvoir 
les  appaiser  que  par  un  sacrifice  hu- 
main. <i  Après  avoir  consulté  les  livres 
»  sacrés,  dit  Tite-Live,  on  immola 
»  les  victimes  prescrites  en  pareil 
»  cas.  D  n  Gaulois  et  une  Gauloise  , 
»  un  Grec  et  une  Grecque ,  furent 
»  enterrés  vifs  dans  une  place  pu- 
»  blique  destinée  depuis  long-temps 
»  à  ce  genre  de  sacrifices  ,  si  con- 
»  traire»  à  la  religion  de  INuma.  » 
Voici  l'explication  de  ce  fait  sin- 
gulier. 

Les  décemvirs  ayant  vu  dans  les 
livres  sibyllins  que  les  Gaulois  et  les 
Grecs  s'empareraient  de  la  ville  ,  on 
imagina  que  ,  pour  détourner  l'effet 
de  cette  prédiction ,  il  fallait  enterrer 
vifs,  dans  la  place  publique,un!K)mme 
et   une   femme    de  chacune  de   ces 
deux  nations ,  et  leur  faire  prendre 
ainsi   possession  de   la  ville,  'l'oute 
puérile  qu'était  cette  interprétation, 
un    très    grand   nombre  d'exemples 
nous  montrent  que  les  principes  de 
l'art  divinatoire  admettent  ces  sortes 
d'accommodements  avec  la  destinée. 
Tite-hive  nomme  ce  barbare  sa- 
crifice sacrum  minime  romamim  ; 
cependant  il  se  répéta  souvent  dans 
la  suite.  Pline  assure  que  cet  usage 
d'immoler  des  victimes  humaines  au 
nom  du  public  subsista   jusqu'à  l'an 
<)5  de  J.  C. ,  dans  lequel  il  fut  aboli 
par  va\  senatus-consulte  de  l'an  657 
de  Rome  ;  mais  on  a  des   preuves 
qu'il  continua  dans  les  sacrifices  de 
quelrp^ies  divinités,  par  exemple,  de 
Bellone.  Les  édits ,  renouvelés    en 
différents  temps  par  les  empereurs  , 
ne  purent   mettre  un  frein  à   cette 
fureur  superstitieuse  ;   et   à   l'égard 
du   sacrifice   de  victimes    humaines 
prescrit  en  conséquence  des  vers  si- 
byllins ,  Pline  avoue  qu'il  subsistait 
toujours ,  et  assure  qu'on  en  avait  vu 
de  son  temps  des  exemples. 

Les  sacrifices  de  victimes   hu- 


V  I  C 

maines  furent  moins  communs  ci 
les  Grecs.  Cependant  on  en  troi 
l'wsage  établi  dans  quelques  canto: 
el    le    sacrifice    d'ipliigénie    proi; 
qu'ils  furent  prati(jués  dans  les  ten: 
héroïques,  où  l'on  se  persuada  cju 
la    mort    de  la    fille   d'Agamcmii'ii 
déchargerait  l'armée  des  Grecs  ili- 
fautes  qu'ils  avaient  commises. 

Les  habitants  de  Pella  satrifiair:  * 
alors  un  homniC  ix  Péléc  ;  et  ceu-. 
'i'énuse,  si  on  en  croit  Pausani 
offraient  tous  les  ans  en  sacrifice  m  r 
fille  vierge  au  génie  d'nn  des  c  111- 
pagnons  d'Ulysse  qu'ils  avaient   ! 
pidé. 

Théophraste  assure  que  les  Ai 
diens  immolaient  de  son  temps  • 
victimes  humaines  dans  les  i. 
nommées /y^catj.Ces victimes étai'  lit 

f>resque  toujours  des  enfants.  Paiini 
rs  inscriptions  rapportées  de  Gn't  e 
par  Foiirnioni-,  est  le  dessin  d  ini 
bas-relief  trouvé  en  Arcadie  ,  qui  a 
tin  rap2)ort  évident  avec  ces  sacri- 
fices. 

Carthage ,    colonie  phcnicici 
avait  adopté  l'usage  de  sacrifier 
victimes  humaines,  et  elle  ne  le  coii- 
serva  que  trop  long-temps,  suivant 
Platon,  Sophocle ,  et  Diodore  da 
Sicile.  «  JN 'aurait-il  pas  mieux  ^ril^ 
»  pour    les  Carthaginois  .   dit  P/n- 
»  tarqiie  ,  avoir  Critias  ou  Diagcrns 
»  pour  légishitrurs  ,  que  de  faiir  à 
»  Saturne  le  sacrifice  de  leurs  [ît  j- 
»  près  enfants,   par  lequel  ils   pr  '- 
»  tendaient  l'honorer?  La  supr 
>)  tion,  continue-î-il ,  armait  le  { 
»  contre  le  fils  ,  et   lui   mettait   <  rr 
»  main  le  couteau  dont  il  devait  I  • - 
»  gorger.  Ceux  qui  étaient  sans   '  11- 
»  fants  achetaient  d'unemèrepamre 
»  la  victime  du  sacrifice  ;  la  mèri    ■  c 
»  l'enfant    qu'on     immolait    d< 
»  soutenir  la   vue   d'un    si    af!i 
»  spectacle  sans  verser  des  larnit>i 
»   si  la  douleur  lui  en  arrachait .  file 
>i  perdait  le  prix  dont  on  était 
»  venu  ,   et   l'enfant  n'en   était 
»  plus  épargné.  Pendant  ce  te; 
»  tout  retentissait  du  bruit  de ~ 
»  trmnentset  des  tambours  ;  ils . 
»  pnaicnt  que  les  lamentations  de  ces 
»  fêtes  ne  fussent  entendues.  » 


V  I  c 

Gêlon ,  roi  de  Syracuse,  après  la 
6faite  des  Carthasinois  en  Sicile , 
e  leur  accorda  la  paix  <{u\i  condition 
[ails  renonceraient  à  ces  odieux  sa- 
rifices  de  leurs  enfants.  C  est  ià  , 
ans  doute ,  !e  plus  be;!U  truite  de 
>aix  dont  Thistoire  ait  parlé.  «Chose 

admirable  ;  dit  31.  de  Moiiles- 
»  quieu  ;    après  avoir  défait   trois 

cents  mille  Carthaginois  ,  il  exi- 
i»  seait  une  condition  qui  n  était  utile 
i>  qu'à  eux  ,  ou  plutôt  il  stipulait 
»   pour  le  iicnre  humain.  » 

Remarquons  cependant  que  cet 
articit"  du  tniité  ne  pouvait  r»^i;arder 
que  les  Carthaginois  établis  dans 
l'isle  ,  et  maîtres  de  la  partie  occi- 
dentale dn  pays  ;  car  les  sacrifices 
humains  subsistaient  toujours  à  Car- 
thace.  Comme  ils  faisaient  partie  de 
la  religion  phénicienne  ,  les  lois  ro- 
maines qui  les  proscrivirent  long- 
temps après  ne  purent  les  aljolir 
entièrement.  En  vain  Tibère  fit  périr 
dans  les  supplices  les  ministres  inhu- 
mains de  ces  barb-.ires  cérénnmies  ; 
Saturne  continua  d'avoir  des  adora- 
rateurs  en  Afrique,  et,  tant  qu'il  en 
eut ,  le  sang  des  hommes  coula  secrè- 
tement sur  ses  autels. 

Enfin  les  témoignages  positifs  de 
Pline  ,  de  Tacite  ,  et  autres  écri- 
vains exacts  ,  ne  permettent  pas  de 
douter  que  les  Germains  et  les  Gau- 
lois n'aient  immolé  des  victimes 
humaines  ,  non  seulement  dans  des 
sacrifices  publics  ,  mais  encore  dans 
ceux  qui  s'offraient  pour  la  puérison 
des  particuliers.  En  vain  voudrions- 
nous  laver  nos  ancêtres  d'un  crime 
dtmt  trop  de  monuments  s'accordent 
à  If  s  charger.  La  nécessité  de  ces 
sacrifices  étr'it  im  des  dogmes  établis 
par  les  d-ukies,  fondé  sur  ce  prin- 
cfpe  ,  qu'on  ne  pouvait  satisfaire  les 
dieux  (pie  par  un  échanire,  et  que  la 
Tie  d'un  homme  ct:-it  le  seul  prix 
capable  de  racheter  celle  d'un  au're. 
Dans  •''S  sacrifii  es  publics,  an  défaut 
de  malfaiteurs  .  on  immolait  des  in- 
nocents ;  dans  les  sacrifices  partî'cu- 
liers  on  égorgeait  souvent  des  nommes 
qui  «"étrj'cnt  dévoués  volontairement 
à  ce  genre  de  mort.  Il  est  vrai  que 
les  païens  ouvrirent  enfia  les  yeux 


Vie  7^7 

snr  l'inhumanité  de  pareils  sacrifices. 
On  oracle,  dit  PluLarque ,  a>ant 
ordonné  aux  Lacédéiuoniens  d'im- 
moler une  vierge ,  et  le  sort  étant 
tombé  sur  une  jeune  fille  nommée 
Hélène,  un  aigle  enleva  le  couîf":>u 
sacré  ,  et  le  posa  snr  la  tète  d  »  e 
génisse,  qui  fut  sacrifiée  à  sa  plavc-. 

Le  même  Plutarque  rapporte  que 
Pé'opidas ,  chel  des  ïhébains  ,  avant 
é'é  averti  en  songe ,  la  veille  d  une 
bataille  contre  les  Spartiates  ,  d'im- 
moler une  vierge  blonde  aux  m;.nes 
des  filles  de  Scedasus,  qui  avaient  été 
violées  et  massacrées  dans  ce  même 
lieu ,  ce  commandement  lui  parut 
ciuel  et  barbare  ;  la  plupart  des  offi- 
ciers de  l'armée  en  jugèrent  de  nîènie  , 
et  soutinrent  qu'une  pareille  oMation 
ne  pouvait  être  agréable  au  père  des 
dieux  et  des  hommes ,  et  que  s'il  y 
avait  des  intelligences  qni  prissent 
plaisir  à  refru«ion  du  sang  hnmain  , 
c'étaient  des  esprits  malins  qui  ne 
méritaient  aucun  égard.  Une  jeune 
cavale  rousse  s'élant  alors  cflerte  à 
eux,  le  devin  Théociile  décida  que 
c'était  là  Iho-lie  que  les  dieux  de- 
mandaient. Elle  fut  immolée  ,  et  le 
sacrifice  fut  suivi  d'une  victoire  coni- 
plètc. 

En  Egvpte,  Amasis  ordonna  qu'an 
lieu  d'inmimes.  on  offrit  seulement 
dfs  figures  humaines.  D;'ns  l'isle 
de  Chv^îre  ,  Diphiins  substitua  des 
sacrifices  de  botufs  aux  sacrifices 
d'honmies. 

Au  reste  ,  cette  coutume  de  fim- 
molation  des  victimes  humaines ,  qui 
subsista  si  long-temps  .  ne  doit  pas 
plus  nous  étonner  de  la  part  A*:s 
peuples  d'Amérique,  où  les  E>pri- 
gnofs  la  trouvèrent  établie.  Dans 
cette  partie  de  la  Floride  voisine  de- 
la  Virginie ,  les  habitants  offraient 
au  Soleil  des  enfants  en  sacrifice. 

Quelques  peup'es  du  Mexique , 
ayant  été  battus  par  Fernand  Cortez , 
lui  envoyèrent  des  députés  avec  trois 
sortes  de  présents  pour  obtenir  la 
paix.  «  Seigneur  ,  lui  dirent  ces  dé- 
»  pûtes  ,  voilà  cinq  esclaves  que 
»  nous  t'offrois  ;  si  l\»  es  nn  dieu 
»  qui  se  nourrisse  de  chair  et  de 
»  sang  ,  sacrifle-Ies  ;  si  tu  es  un  dit'* 


728  V  T  C 

»  déhonnaire ,  voilà  de  l'encens  H 
»  des  plumes  ;  si  tu  es  lui  homme , 
»  prends  ces  oiseaux  et  ces  fruits.  » 

Les  vovapeurs  nous  assurent  que 
les  sacrifices  humains  subsistent  en- 
core en  quelques  endroits  de  l'Asie. 
«  V,  y  a  des  insulaires  dans  la  mer 
»  Orientale  ,  dit  le  père  du  Halde  , 
»  qui  vont  tous  les  ans  ,  pendant  la 
»  septième  lune,  noyer  une  jeune 
»  vieree  en  l'honneur  de  leur  prin- 
»  cipare  idole.  » 

Victoire.  Les  Grecs  en  faisaient 
une  divinité  :  elle  était,  selon  Hé- 
siode ,  fille  du  Stjx  et  de  Pallantc. 
Les  Sabins  l'appelaient  P"  acuiia  ,  et 
les  Eg3'ptiens  ,  Nephté.  La  déesse 
Victoire  avait  plusieurs  temples  à 
Rome  ,  dans  l'Italie  et  dans  la 
Grèce.  Svlla  ,  revenu  victorieux  de 
tous  ses  ennemis ,  établit  des  jeux 
publics  en  l'honneur  de  cette  divi- 
nité. On  la  représente  ordinairement 
avec  des  ailes,  tenant  d'une  main  une 
couronne  de  laurier ,  et  de  l'autre 
une  palme.  Quelquefois  on  la  voit 
montée  sur  un  globe ,  pour  montrer 
que  la  victoire  domine  sur  toute  la 
terre.  Rarement  la  trouve-t-on  sans 
ailes.  Pausanias  dit  pourtant  qu'il 
y  avait  à  Athènes  une  Victoire  sans 
ailes,  et  que  les  Athéniens  la  firent 
ainsi ,  afin  qu'elle  ne  put  plus  s'en- 
voler ,  et  qu'elle  demeurât  toujours 
chez  (ux.  A  ce  même  propos, on  lit 
dans  TAntholoeie  grecque  deux  vers 
qui  étaient  posés  sur  une  statue  de  la 
Victoire  ,  dont  les  ailes  furent  brii- 
lées  par  un  coup  de  foudre.  Voici  le 
sens  de  ces  vei's  :  Rome  ,  reine  du 
monde ,  ta  gloire  ne  saurait  périr, 
puisque  la  victoire ,  n'ayant  plus 
d'ailes,    ne  saurait  s'enfuir. 

La  Victoire  est  encore  bien  expri- 
mée par  un  guerrier  qui  a  un  casque 
en  tète ,  et  qui  de  la  uiain  droite 
tient  une  lance,  et  de  la  gauche  un 
trophée  d'armes. 

Quand  les  Romains  voulaient  dé- 
signer une  \ictoire  remportée  sur 
mer,  ils  la  représentaient  debout  sur 
la  proue  d'un  vaisseau ,  et  portant 
d'une  main  une  couronne  ,  et  de 
l'autre  une  branche  de  palmier;  ou 
tien  ils  la  plaçaient  sur  le  haut  d'une 


V  I  C 

colonne  rostrale ,  ornée  d'vin  troph^er 
naval  ;  qiiel(|u.  (bis  «nème  c  était  une 
simple  Victoire  qui  tenait  des  cou- 
ronnes rostrales,  comme  pour  les  dis- 
tribuer. A'.  Couronne  rostkale. 

Un  Neptune  couronné  de  laurier 
est  encore  un  symbole  ordinaire  d'une 
victoire  navale. 

Les  prises  des  villes  sont  désignées 
par  une  Victoire  ou  le  dieu  de  la 
guerre  qui  tient  des  couronnes  mu- 
rales. Sur  une  médaille  de  l'histoire 
métallique  de  Louis  XIV,  qui  rap- 
pelle la  prise  de  treize  villes  ou  forte- 
resses ,  Mars  parait  portant  un  jave-, 
lot  chargé  de  plusieurs  couronnes 
murales  ;  les  mots  de  la  légende  sont 
Mars  exvugnator ,  Mars  preneur 
de  villes,  f^.  Courokke  murale.       I 

La  levée  du  siège  d'une  ville  sera 
pareillement  représentée  par  une 
Victoire  ou  par  la  ville  même  qui 
tient  une  couronne  composée  de 
fleurs  et  d'herbes  verdoyantes,    f^. 

CoUKO^NE  OBSIDIONALE. 

Quand  on  a  voulu  exprimer  les 
provisions  fournies  à  une  ville  assié- 
gée ,  on  a  représenté  une  V  ictoire 
qui  vole  ,  tenant  d'une  main  une 
couronne ,  et  de  l'autre  des  épis  de 
bled. 

Lorsqu'aux  attributs  ordinaires  de 
la  Victoire  les  anciens  ajoutaient  un 
caducée  ,  c'était  pour  désigner  que  la 
paix  avait  suivi  la  victoire. 

Sur  une  médaille  romaine  dont 
l'inscription  porte  ,  ^sia  recepta  , 
l'Asie  recouvrée  ,  la  Victoire,  est 
rejnésentée  avec  des  ailesj,  tenant 
d'une  main  un  bouclier,  de  l'autre 
une  couronne.  Ce  sont  ses  attributs 
ordinaires  ;  mais' ce  qu'il  y  a  de  par- 
ticulier ,  c'est  qu'elle  est  debout  sur 
un  piédestal ,  et  entre  deux  serpents , 
qui ,  après  avoir  fait  plusieurs  plis  et 
ref)lis  ,  s'élèvent  des  deux  côtés  de  la 
Victoire  ,  et  semblent  pousser  d'hor- 
ribles silTlements  à  la  vue  des  sym- 
boles qu'elle  porte  dans  ses  mains. 

Cet  emblème  paraît  être  pris  du 
caducée  de  Mercure,  symbole  de  la 
paix  ,  où  les  serpents  ,  qui  sont  les 
images  de  la  discorde  et  de  la  divi- 
sion ,  sont  représentés  séparés  par 
une  verge  :  ce  qui  marque  que  les 


1 


V  I  D 

ennemis  sont  éloignés,  et  que  la  paix 
Côl taile. 

La  France  invincible  ,  Galîia  in- 
victa  ,  a  été  représentée ,  dans  riii»- 
toiic  inélallifjue  de  Louis  XI\,  sous 
la  figure  de  Pallas  armée  de  pied  en 
cap ,  ayant  sur  les  épaules  un  man- 
teau semé  de  fleurs  de  lis  ,  et  à  ses 
pieds  des  boucliers  où  sont  les  armes 
des  puissances  ennemies  ^  d'une  main 
elle  lient  un  javelot,  et  de  l'autre 
une  Victoire. 

Les  Egyptiens  représentaient  la 
Victoire  sous  l'image  d'un  aigle  , 
oiseau  toujours  victorieux  dans  les 
combats  qu'il  livre  aux  autres  oi- 
seaux. 

Les  Grecs ,  sous  la  domination 
des  Romains ,  cherchèrent  à  flatter 
leurs  nouveaux  maîtres,  en  représen- 
tant des  aigles  portant  des  Victoires. 
L'aigle  est  l'enseigne  des  légions  ro- 
niaiiies.  f^.  Aigle. 

I .  Victor  ,  surnom  de  Mars.  Les 
médailles  le  représentent  couvert 
d'une  cuirasse  avec  un  casque  en  tête , 
tenant  une  pique  d'u^e  main  et  un 
trojjhée  d'armes  de  l'autre,  ou  por- 
tant de  la  main  droite  une  petite 
Victoire. 

"i-  —  C  est  aussi  un  surnom  de 
Jupiter ,  ou  parcequ'il  avait  vaincu 
les  Titans  et  les  Géants  ,  ou  parce- 
qu'on  croyait  que  rien  ne  rKjuvait 
lui  résister.  Papyrius .-  près  de  com- 
battre, lui  voua  un  temple  sous  ce 
nom  ,  et  les  Romains  célébraient  au 
moins  d'Avril  une  fête  en  son  hon- 
neur. 

3.  —  Surnom  d'Hercule. 

ViCTORiATLS  NuMMUs  ,  monnaie 
d'argent  sur  laquelle  était  gravée 
l'image  de  la  Victoire. 

ViCTRix  ,  victorieuse  ,  surnom 
de  Vénus.  On  la  représentait  sous 
ce  titre,  avec  une  pomme  .i  la  main  , 
en  mémoire  de  sa  victoire  sur  ses 
deux  rivales, 

ViDtR  (  :J/.  Scand.  )  ,  neuvième 
dieu,  presque  aussi  fort  que  Thor 
lui-même  ,  et  d'une  grande  conso- 
Lition  pour  Ifs  dieux  dans  les  con- 
jonctures critiques.  H  est  taciturne  , 
et  portf  dp6  souliers  fort  épais  ,  et  si 
nicneilleux  qu'il  peut ,  aveg  leur  se- 


V  I  E  729 

cours,  marcher  dans  les  airs  et  sur 
les  eaux.  Au  dernier  jour,  lorsque  le 
loupFenris  aura  dévoré  Odin,ViiJar 
sera  son  vengeur.  Appuyant  son  pied 
sur  la  mâchoire  du  monstre ,  il  saisira 
l'autre  de  sa  maiu  robuste ,  et  le 
déchirera  jusqu'à  ce  que  le  loup 
expire. 

ViDUns  ,  divinité  romaine,  dont 
la  fonction  était  de  séparer  l'ame  du 
corps ,  viduare.  Il  était  honoré  hors 
de  la  ville,  pour  que  les  pontifes  ne 
fussent  pas  exposés  à  sa  vue ,  qui ,  en 
les  souillant  ,  les  aurait  mis  hors 
d'état  de  sacrifier. 

Vie  humai>e.  (  Iconol.  )  Elle 
se  caractérise  par  une  matrone  dont 
le  vêtement  verd ,  couleur  srmlx)  •■ 
lique  de  l'espérar-ce,  signifie  que  c'est 
cette  vertu  qui  anime  lu  vie.  Sa  cou- 
roime,  conifiosée  de  roses  et  d'épines, 
donne  l'image  de  l'alternative  des 
douceurs  et  des  peines  de  la  vie.  Le 
plaisir  qui  la  délasse  ,  et  le  travail 
qui  sert  à  la  maintenir  ,  sont  indi- 
qués par  la  lyre  et  par  la  charme , 
qui  sont  se»  attributs.  Elle  donne  à 
lx)ire  à  un  enf:mt. 

Dans  la  riche  collection  du  Vati- 
can ,  on  voit  une  urne  sur  laquelle 
l'artiste  a  représenté  Tem  blême  de 
la  vie  humaine.  Prométhée  forme 
l'homme  d'argile.  Il  est  accompagi'é 
de  la  Sagesse  sous  la  figure  de  Mi- 
nerve qui  tient  un  papillon  sur  la  tète 
de  cette  statue.  Le  papillon  éîait , 
chez  les  anciens,  l'image  de  l'ame. Un 
peu  en  arrière  on  apperçoit  une 
usure  app!iq»iée  à  observer  ces  dif- 
férentes actions  pour  en  tirer  l'ho/ros- 
cope  de  l'homme.  L'union  de  l'ame 
avec  le  corps  est  symbolisée  par 
Psyché  et  l'Amour  qui  s'embrassent 
étroitement.  L'.Ttisîe  a  représenté 
sur  ce  même  vase  'es  quatre  éléments , 
comme  étant  nécessaires  à  l'homme. 
L'Air  est  désiî.né  par  Eo'e ,  roi  des 
vents  :  il  est  dans  l'attitude  d'un 
homme  qui  souRle  L'Eau  est  per- 
sonnifiée par  un  fleuve  conrhé  ,  avant 
un  timon  dans  la  main  droite.  Une 
nymphe  avtc  une  corne  d'abondance 
pleine  de  fruits ,  et  un  panier  de 
fleurs  sous  le  bras ,  indique  la  Terre. 
Le  Feu  est  symbolise  par  ia  foudrç 


73o 


VIE 


de  Vulcnin,  On  a  aussi  désigne  les 
aliments  nécessaires  à  la  vie  par  un 
arbre  chargé  de  fruits.  Dans  la  partie 
supérieure  du  vase  ,  Apollon,  sur  un 
char  attelé  de  quatre  chevaux,  paraît 
commencer  sa  course;  de  l'autre 
côté  ,  Diane  ,  qui  désigne  la  Nuit , 
image  de  la  mort ,  est  sur  son  char 
attelé  de  deux  chevaux  seulement. 
On  voit  sur  le  char  de  cette  déesse 
un  cadavre ,  avec  im  papillon  qui 
s'envole ,  synihole  de  l'ame  qiyi  quitte 
le  corps.  A  coté  est  un  génie  accablé 
de  tristesse  ;  il  tient  d'une  main  un 
flambeau  éteint  et  renversé  contre 
tene,  et  porte  de  l'autre  une  cou- 
ronne de  fleurs.  Il  est  accompagné 
d  un  autre  génie  apjiliqué  à  examiner 
un  volume ,  symbole  de  l'histoire  qui 
transmet  à  la  postérité  les  actions  des 
hommes  illustres.  Plus  loin  lame,  re- 
présentée encore  sous  la  figure  de 
Psyché,  est  conduite  par  Mercure 
dans  les  champs  élysécs.  L'artiste  a 
exprimé  les  peines  réservées  aux  mé- 
chants, après  la  mort,  par  un  Pro- 
mélhée  enchaîné  ,  dont  les  entrailles 
sont  déchirées  par  un  vautour. 

L'ingénieux  Poussin  a  traité  le 
même  sujet  d'une  manière  allégo- 
rique et  morale  en  même  temps.  Les 
différents  états  de  la  vie, représentés 
par  quatre  femmes  qui  désignent  le 
Plaisir  ,  la  Piichesse  ,  la  Pauvreté  et 
le  Travail,  se  donnent  mutuellement 
la  main,  et  forment  une  danse  au  son 
d'une  lyre  touchée  par  le  Temps.  La 
Richesse  est  f;ici!e  à  distinguer  par 
ses  habits  précieux ,  où  l'on  voit 
éclater  l'or  et  les  perles.  Le  Plaisir, 
couronné  de  fleurs  ,  s'annonce  encore 

Îiar  la  joie  qui  est  dans  ses  yeux ,  par 
e  sourire  qui  est  sur  ses  lèvres.  Mais 
la  Pauvreté,  triste  et  à  demi  couverte 
de  mauvais  vêtements  ,  est  seulement 
couroijnée  de  feuilles  sèches  :  elle  est 
suivie  du  Travail  qui  a  les  épaules 
nues  ,  les  bras  décharnés  et  sans  cou- 
leur ;  il  seud)le  ne  se  remuer  (ju'avec 
peine  ,  et  jette  un  regard  languissant 
sur  la  Richesse,  dont  il  paraît  im- 
plorer le  secours.  Cette  danse  en 
rond  est  l'image  de  la  vicissitude 
continuelle  qui  arrive  dans  la  fortune 
des  hommes.  Deu,x  petits  eafauts , 


V  I  E 

dont  l'un  tient  tme  horloge  de  saMc  . 
et  l'autre  se  joue  avec  des  bout'^i 
de  savon,  font  sentir  le  peu  de  dm 
de  la  vie  humaine,  et  de  combien  (!c 
vanité  elle  est  remplie.  Sur  ledeviuit 
du  tableau  est  un  Terme  à  doube 
lace,  svmbolc  du  passé  et  de  l'avenir. 
Le  Soleil  parait  dans  le  ciel  ,  porli- 
sur  son  char  ;  il  est  }irécédé  de  l' Au- 
rore et  huivi  des  Heures. 

2. —  ACTIVE.  Celle-<i  se  représente 
assise  à  1  oml>re  dune  vigne  ,  pn^pa- 
rant  à  manger  dans  un  bassin ,  et  ber- 
çant avec  le  pied  un  enfant.  Anpn  s 
d'elle  sont  plusieurs  instruments 
propres  au  labourage. 

5.  — CONTEMPLATIVE.  On  la  peint 
sous  la  figure  d'une  belle  fenmie  as.-i  -c 
tranquillement  et  comme  en  extase  , 
considérant  avec  amour  le  ciel  qui 
est  ouvert.  Elïe  est  i\  l'ondire  d'un 
palmier,  qui  est  l'hiéioglyphe  de  h 
vertu  récompensée,  et  tient  un  hSre 
ouvert  sur  ses  genoux. 

4.  —  DE  LOKGUE  dtrée.  On  en 
donne  l'image  dans  la  figure  d'une 
matrone  âgée  ,  et  vêtue  à  l'antique. 
Elle  est  assise  sur  un  cerf  dont  le 
bois  est  rempli  de  rameaux;  elle  ca- 
resse une  corneille.  Ces  deux  ani- 
maux ,  dont  la  vie  est  fort  longue  , 
sont  les  emblèmes  convenables  à  ce 
sujet. 

5.  —    INQUIÈTE     ET    TRAVAILLEE. 

Sisvphe  ,  qui  roule  continuellement 
au  haut  d'un  rocher  iine  pierre  qui 
retombe  toujours  en  bas  ,  est  l'allé- 
gorie que  la  fable  nous  préseiite  pour 
exj>rimer  ce  sujet. 

■\  lÉDAM.  (  M.  Ind.  )  Ce  mot,  en 
langue  malabare,  signifie  paroles  di- 
vines. Les  brahniinesde  Coiomandel 
et  du  Malabar  voyant  que  leurs  con- 
frères qui  habitaient  les  rives  du 
Gange  avaient  composé  un  fameux 
com:nentaire  sur  la  doctrine  de 
Brahma,  intitulé  Auf^literrah-Bha-' 
de-Shustali  ,  par  lerpie!  ils  avaient 
tellement  embrouillé  le  texte  de 
Brahma  ,  qu'il  fallait  nécessairement 
avoir  recours  à  eux  pour  en  entendre 
le  sens ,  ce  qui  avait  beaucoup  con- 
tribué h  augmenter  leur  crédit  et  leur 
autorité,  ils  voulurent  aussi  se  servir 
du  même  moyeu  pour  s'attirer  dft 


V  I  E 

[a  ccmsiMération ,  et  composèrent  à 
leur  tour  nn  connuentaire  (Juils  ap- 
pellent leVicdam  ,  rion  nioius  rempli 
de  faMes  et  d'absurtiités  que  ^ Aui^k- 
terrah- Bhade-iihastah  des  Lrah- 
mines  voisins  du  Gan^e. 

Vieil-de-l'Oby  ,  nom  que  1  on 
donne  à  une  ido:e  des  Tartares  Os- 
tiakes  ,  qui  préside  à  la  pèclie.  Cette 
idoie  est  de  ix)is.  Elle  a  des  yeuK  de 
verre ,  un  proin  de  cochon ,  carni 
d'un  crochet  de  fer  ,  attribut  syml)0- 
lîque,  qui  fait  entendre  que  ce  dieu 
de  la  pèche  accro*  he  e  poisfon  de  la 
mer ,  et  le  fait  entrer  oans  la  rivière 
d'Oby.  Sa  tète  est  armée  de  deux 

J)etites  cornes.  Tous  les  trois  ans  on 
ui  fait  chaaser  de  demeure ,  et  on 
la  transporte,  sur  i'Oby  ,  d  un  lieu  à 
un  autre,  en  grande  cérémonie ,  dans 
une  barque  construite  exprès  pour 
elle.  Si  la  pèchf  est  abondante ,  ces 
peuples  ,  par  reconnaissance  ,  ne 
manquent  pas  de  lui  en  offrir  les 
prémices ,  et  de  lui  frotter  le  p-oin 
avec  de  la  sraisse  ;  mais  s  il  arrive 
que  les  pécheurs  ne  prennent  rien  , 
ils  attribuent ,  avec  aussi  peu  de  rai- 
son ,  ce  mauvais  succès  à  leur  idole  , 
et  s'en  vengeut  par  les  plus  cruels 
outrages. 

Vieille  d'or.  Les  peuples  qni 
habitaient  près  du  fleuve  Oby  ado- 
raient une  déesse  sous  le  nom  de  la 
Vieille  dor ,  au  rapport  èi  Hérodote. 
On  croit  que  c'était  !a  terre  qui  était 
l'objet  de  leur  culte.  Elle  rendait  des 
oracles,  et  dans  les  fléaux  publics  on 
l'invoquait  avec  confiance,  flerbes- 
teiii  parle  aussi  d'une  V  ieille  d'or  , 
adorée  sur  les  frontières  de  la  Tar- 
tarie  septentrionale  ,  qui  tient  un 
enfant  dans  son  sein  ,  et  dont  la  gran- 
deur et  la  grosseur  sont  énormes. 
Autour  d'elle  on  voit  des  trompettes 
et  autres  instruments  où  les  vents 
s'engoulTrent ,  et  qui  fout  un  bruit 
continuel  qu'on  entend  de  fort  loin. 

Vieilles.  V.  Gkées  ,  G.vl.4nthis  , 

TlMARATE. 

Vieillesse  (  Tconol.  )  ,  fille  de 
l'Erèbe  et  de  la  Nuit.  Elle  avait  un 
temple  à  Athènes.  On  la  caractérise 
sous  la  figure  d'une  vieille  femme  , 
couverte  d'une  draperie  noire ,  ou  de 


V  I  G  75r 

la  couleur  des  feuilles  mortes.  De  la 
main  droite  elle  tient  une  coupe  ,  et 
de  la  gauche  elle  s'apj^jie  sur  un 
bâton  ;  double  indication  du  support 
et  de  la  nourriture  nécessaires  à  la 
faiblesse  et  aux  infirmités  du  vieil 
âge.  Elle  tient  une  branche  d'arbre 
desséchée,  et  regarde  d  un  air  triste 
une  fosse  ouverte  sur  le  \yo\à  de  la- 
quelle est  une  horloge  de  sable,  dont 
le  sable  presque  épuisé  annonce  le 
peu  de  temps  qui  lui  reste  à  vivre. 
f^.  Ages  de  l'homme. 

1.  Vierge.  Minerve  était  adorée 
sous  ce  nom  chez  les  Athéniens. 

1.  —  Cinquième  signe  du  zodia- 
que. La  Vierge,  chez  les  Egyptiens, 
était  consacrée  à  Isis,  comme  le  Lion 
à  Osiris.  Le  Sphinx,  composé  d'un 
Lion  et  d'une  Vierge,  s'employait 
pour  désigner  le  débordement  du 
Nil  3  ce  qui  s'accorde  avec  la  réunion 
de  ces  deux  signes  que  paiiourait  le 
Soleil  durant  l'inondation.  Les  an- 
ciens auteurs  ne  s'accordent  pas  sur 
l'origine   de   ce   nom.    f^.  AstrÉe  , 

CÉrÈS  ,  CottCORDE  ,  EkIGOKB  ,  FoR- 
TLKE  ,    ThÉmIS. 

3.  —  C  est  aussi  une  épithète  de 
la  Fortune.  Oa  lui  présentait  sous  ce 
nom  les  habits  des  jeunes  filles. 

ViGÉA-DÉcÉMi  (  M.  Ind.') ,  lièle 
qui  a  lieu  le  dixième  jour  après  la 
nouvelle  lune  du  septième  mois , 
Apichi.  Elle  est  consacrée  aux  diver- 
tissements :  on  resserre  les  armes 
exposées  la  veille  (  x'oy.  Aïda- 
pouTCHÉ  )  ;  mais ,  avant  de  les  re- 
mettre dans  leurs  fourreaux  ,  quel- 
ques personnes  suivent  l'exemple  des 
anciens  rois,  qui  coupaient  les  tètes 
de  plusieurs  cabrits.  L'après-midi  les 
dieux  sont  portés  hors  des  villes  pour 
chasser,  et  Von  v  lue  un  quadnipède. 
Vigile^.  (  3/.  Siam.  )  Les  tala- 
poins  de  Siam  ont  coutume  de  pra- 
tiquer, pendant  les  trois  semaines 
Îui  suivent  la  moisson  ,  une  espèce 
e  vigiles  ,  dont  on  ignore  le  motif 
et  l'origine.  Ils  disposent  en  quarré 
de  petites  huttes  couvertes  de  feuil- 
lage ,  au  milieu  des  champs.  Le  su- 
périeur a  la  sienne  au  milieu.  C'est 
dans  ces  cabanes  qu'ils  passent  la 
nuit  sans  craindre  les  bètcs  sauvages , 


73a 


V  I  G 


qui  sont  très  communes  dans  ce  pnys. 
Us  n'ont  pas  même  la  précamion 
tl'allmner  cig  feu  pour  les  éloigner.  Il 
est  rare  cependant  qu'il  leur  arrive 
aucun  accide'.t  ;  bonheur  que  les  Sia- 
mois ne  manquent  pas  d'attribuer  à 
Ja  sainteté  de  leurs  moines.  Pour 
donner  une  raison  naturelle  de  ce  fait, 
on  peut  dire  que,  dans  celte  saison  , 
les  animaux  ,  trouvant  dans  les  cam- 
pagnes une  pâture  abondante  ,  sont 
beaucoup  moins  furieux  et  moins  à 
craindre. 

I. Vigilance.  Les  Egyptiens  la  fi- 
guraient par  un  lion,  parcequ'on  pré- 
tend que  cet  animal  dort  les  yeux 
ouverts  ;  et  c'est  pour  cela  que  Ion 
mettait  des  lions  à  la  porte  des  tem- 
ples. Par  la  même  raison  le  svmbole 
de  cette  vertu  est  un  lièvre  sur  un 
fcas-relief  placé  jadis  dans  l'hermi- 
tage  du  cardinal  Passionei ,  près  de 
Frascali.  La  Vigilance  des  soldats  est 
exprimée ,  sur  une  pierre  gravée  du 
cabinet  de  Stosch  ,  par  un  coq  son- 
nant de  la  trompette.  Un  chien  cou- 
ché ,  formant  le  cimier  d'un  casque 
romain  ,  est  également  l'emblème  de 
la  Vigilance  militaire.  Les  modernes 
l'expriment  par  une  femme  armée  et 
attentive  ,  d'une  main  tenant  un  fais- 
ceau allumé,  et  de  l'autre  une  lance. 
Cochiii  lui  donne  pour  S}  mbole  une 
grue  qui ,  dans  une  de  ses  pattes,  tient 
une  pierre;  allusion,  à  ce  qu'on  dit,  de 
la  grue,  qui  en  prend  une  pour  taire 
sentinelle ,  afin  que  la  chute  de  la 
pierre  la  réveille  lorsqu'elle  vient  à 
s'endormir.  La  Vigilance  en  général 
est  représentée  par  une  femme  avec 
im  livre  sous  le  bras,  et  une  lampe  à 
la  main.  Ou  lui  donne  pour  attributs 
un  coq  et  une  oie.  Lebrun  l'a  dési- 
gnée par  une  femme  ailée  ,  tenant 
d'une  main  une  horloge  de  sable  ,  et 
de  l'autre  un  coq  et  un  é[)eron,  s>ni- 
boles  d'activité.  Ou  peut  encore  la 
caractériser  par  une  fenmie  ayant 
pour  attribut  un  œil  ouvert  au-det>sus 
du  front. 

2-  DANS   LE    PÉmL.    (  Iconol.  ) 

C'est  une  fenmie  armée  d'une  lance  , 
Je  casque  en  tête,  et  revèlne  d'une 
cuirasse  ;  attentive  au  moindre  bruit , 
elle  marche  en  silence  daus  les  ténè- 


V  I  L 

bres  à  la  lueur  d'un  flambeau,  t^rî^is' 
que  l'Insouciance  coupable  s'endort 
sur  le  bord  du  précipice. 

Vignes,  f^oy.  Alcithoé  ,  Bac- 
chantes ,  PoMONE  ,  Silène  ,  Sta- 

PHYLt'S. 

Vile  ,  ou  Vali  (  M.  Scand.  )  , 
dixième  dieu,  un  des  fils  d'Odin  et 
de  Riuda  ,  audacieux  à  la  guerre  ,  et 
très  habile  archer. 

Villes.  Lorsque  les  Grecs  bâtis- 
saient de  nouvelles  villes  ,  ils  les  met- 
taient toujours  sous  la  protection  de 
quelque  divinité;  ainsi  Athènes  était 
sous  la  protection  de  Minerve  ;  Spar- 
te, Sanios,  Mycènes  et  Argos,  sous 
celle  de  Junon  ;  Crète ,  sous  celle  de 
Jupiter  et  de  Diane;  Cypris  et  Pa- 
phos  ,  sous  celle  de  Vénus  ;  Thèbes , 
sous  celle  de  Bacchus  et  d'Hercule  : 
Lenmos  se  glorifiait  de  la  protection 
de  Vulcain;  Ilion  etCjziq'ie,  de  celle 
de  Pallas  et  de  Némésis  ;  Ténare,  de 
la  protection  de  Neptune  ;  Naxos,  de 
celle  de  Bacchus  ;  Delphes,  Délos  et 
Rhodes,  de  celle  d'Apollon.  Il  y  avait 
chez  eux  plusieurs  villes  qui  jouis- 
saient du  droit  d'asyle  ;  et  de  ce 
nombre  étaient  Thèbes  en  Béotie, 
Samothrace,Ephèse,  Canope,  Smyr- 
ne ,  Athènes  ,  Lacédémone.  Ces  re- 
fuges ne  furent  d'abord  établis  que 
Jour  les  délits  involontaires  ;  mais 
ans  la  suite  ils  furent  assurés  même 
fiour  les  criminels  condamnés,  pour 
es  esclaves  fugitifs,  pour  les  banque- 
routiers frauduleux,  et  d'autres  per- 
sonnes de  celle  espèce,  chargées  de 
crimes  et  de  mauvaises  actions. 

Les  anciens  enqjloyaient,  pour  bâtir 
une  ville,  certaines  formahtés  que 
l'on  trouve  décrites  dans  Varmn.  Ils 
choisissaient  d'abord  un  jour  favora- 
ble ,  et  ils  traçaient  un  sillon,  avec 
la  charrue  ,  autour  de  l'endroit 
OLi  ils  voulaient  bâtir  :  la  charrue 
élail  tirée  par  un  taureau  et  une 
vache  de  couleur  blanche ,  poin  dé- 
signer la  pureté  de  ceux  qui  devaient 
hai-iter  lanouvelle  ville.  Ces  animaux 
étaient  attelés  de  façon  que  la  vache 
était  en  dedans  ,  pour  signifier  que  la 
femme  devait  se  mêler  des  affaires 
domestiques  ,  et  le  mari  s'occuper 
de  celles  du  dehors. 


V  I  N 

ViLhovîiXi  M.  Péniu.),    devin 
oa  prophète  ;  grand  pontife,  chef  du 
'    sacf rd<jce  chez  IfS  Péruviens. 

ViLMÔDE  (  :T/.  Scand.),  sage  re- 
nr,;imié  dont  tous  les   sages   étaient 
descendus. 
i        ViMiJSALts ,  ViMiKEus.  surnom  de 
L    Jupiter  adoré  >ur  le  mont  Viminal. 
i        ViNAÏAGLiEN  (  M.  I.'id.)  ,  divi- 
nité indienne.   Sa  naissance  est  des 
plus    singulières.    Parvadi  ,    femme 
d'Ixora ,  un    des   principaux    dieux 
1  Inde,  étant  un  jour  dans  le  bain, 
ut  un  si  violent  désir  d'avoir  un 
t. liant,  qu'il  s'en  forma  un  aussi-tot 
de  la  sueur  qu'elle   ramassa  sur  sou 
sein  ;  et  ce  qui  n'est   pas  moins  ex- 
traordinaire ,    cet    entant  ,    dès    sa 
naissance ,   parut  grand    comme  un 

icvme  homme  de  20  ans.  Cependant 
xora  ,  qui  était  alors  absent ,  revint 
au  logis  ,  ne  sachant  pas  que  sa  fa- 
mille s'était  augmentée.  Il  fut  surpris 
de  voir  un  jeune  homuie  s'entretenir 
avec  sa  femme  assez  familièrement  j 
et  il  commençait  à  faire  éclater  sa 
jalousie,  lorsque  Pan'ardi  l'appaisa , 
en  lui  racontant  le  fait.  Quelque 
temps  après  ,  le  père  de  Parvadi , 
qui  était  un  roi  puissant  ,  donna  un 
festin  solemnel  pour  célébrer  la 
,  naissance  de  son  petit-liis ,  que  sa 
mère  avait  nommé  Vinaïaguien. 
Tous  les  dieux  y  furent  invités  ,  à 
r»  xf  eption  d'Ixora  ,  qui  semblait 
ir  droit  d'y  tenir  la  première 
L?.  Sensiblement  piqué  de  cet 
Jiliiont  ,  il  vint,  transporté  de  fu- 
reur ,  au  milieu  du  festin  ,  troubla 
la  joie  des  convives.  Après  avoir 
exhalé  sa  rage  rn  mille  impréca- 
tions ,  il  s'arracha  une  poignée  de 
cheveux  ,  et  en  frappa  le  plancher, 
di)!it  il  sortit  tout-à-coup  un  énorme 
:U.  Ce  monstre  se  jeta  d'abord 
■■(■  furie  sur  les  dieux  qui  étaient 
du  festin.  Il  maltraita  particulière- 
ment le  Soleil  et  la  Lune.  D'un 
soufflet ,  il  cassa  toutes  les  dents 
au  premier  ,  et  menrtrit  le  visage  de 
l'autre  à  coups  de  pieds.  Elle  en  a 
toujours  depuis  conservé  des  taches, 
disent  les  Indiens.  Le  beau  -  père 
d'Ixora  ,  qui  était  le  plus  coupable  , 
j  fut  mii  en  pièces  par  le  géant  ;  et 


V  I  N  755 

le  malheureux  Vinaïagnien  eut  la 
tète  coupée.  Lorsque  le  ressentiment 
d'Ixora  lut  assouvi ,  il  eut  un  vif  re- 
gret de  la  mort  de  son  fils.  Il  entre- 
prit de  le  ressusciter  ;  mais  sa  lèle 
ayant  été  brisée  et  ne  pouvant  plus 
être  réunie  à  son  corps ,  Ixora  ct:>upa 
la  têle  d'un  éléphant ,  qu'il  ajusta 
sur  le  corps  de  Vinaïaguien.  Après 
lui  avoir  ainsi  rendu  la  vie  ,  il  lui 
donna  le  nom  de  Pulléjar  ,  et  l'en- 
voya chercher  une  femme  ,  lui  re  - 
commandant  expressément  lie  la  choi- 
sir aussi  belie  que  sa  mère  Parvadi. 
Les  Indiens  disent  que  le  fils  d'Ixora 
n  a  pas  été  heureux  dans  ses  re- 
cherches ,  et  qu'il  n'a  point  encore 
pu  trouver  de  femme  dont  la  beauté 
fût  égale  à  celle  de  Parvadi.  Lea 
idoles  de  Vinaïaguien  ou  Pulléjar 
ont  toutes  une  tète  d  éléphant.  On 
les  place  ordinairement  sur  les  grands 
chemins  ,  et  dans  les  lieux  les  plas 
fréquentes  ,  afin  que  le  dieu,  voyant 
pasicr  une  erande  quantité  defemmes, 
puisse  plus  aisément  en  trouver  une 
qui  soit  aa<»si  belle  que  sa  mère. 

ViNALES  ,  fêtes  qu'on  célébrait  à 
Rome  deux  fois  l'année  ,  sur  la  fin 
d  Avril ,  et  au  milieu  du  mois 
d'Août.  Les  prenucres  ,  dit  Pîine  , 
instituées  pour  goûter  les  vins,  ne 
regardaient  pas  la  conservation  des 
vignes.  Les  secondes  se  faisaient 
pour  avoir  un  temps  exempt  de  tem- 
pêtes ,  et  propre  à  la  vendante.  Les 
\inales,  dit  f^arron,  viennent  dn 
vin  :  c'est  un  jour  de  Jupiter  et 
non  de  Vénus.  On  prend  grand  soin 
de  les  célébrer  dans  le  Latium.  Eu 
certains  endroits ,  c'étaient  les  prêtres 
qui  faisaient  d'abord  publiquement 
les  vendanges.  Le  FÎaniine  D  aie 
commence  la  vendange  ;  et  après 
avoir  donné  ordre  qu'on  recueille  le 
vin  ,  il  sacrifie  à  Jupiter  un  aencan 
femelle.  Dans  le  temps  qui  se  passe 
depuis  que  la  victime  est  découpée, 
et  que  les  entrailles  sont  données  au 
prêtre  poiu-  les  mettre  sur  l'autel  , 
le  Flamine  commence  à  recueillir  Iç 
vin.  Les  lois  sacrées  tusculanes  dé- 
endent  de  voiturer  le  vin  dans  la 
ville  avant  la  célébration  des  Vi-^ 
uales.  On  fuisait  de»  libati(^s  à  Ju-< 


754 


V  I  R 


pi  ter  avec  du  vin  nouveau  ,  avant 
«{n'on  en  eût  goùlé.  Quant  aux  Vi- 
iî;iles  d'Août ,  elles  étaient  consacrées 
à  Venus  ,  et  se  célébraient  pour 
fjeniander  aux  dieux  un  temps  lavo- 
niMe  aux  vendanges. 

VlNCTRlX.     f^.    VlTRlX. 

ViNDEMiALE,  fête  en  l'honneur  de 
Bacchus  ,  que  César  fit  le  premier 
célébrer  à  Rome  dans  1  automne. 
C'était  une  fête  de  dissolution. 

ViNDF.MiALES  ,  fêtes  célébrées  pour 
ies  vendanges.  Elles  commençaient 
an  dix  des  calendes  de  Septembre  , 
rt  duraient  jusqu'aux  ides  d'Oc- 
tobre. 

VioLFNCE  (  Icon.  )  ,  déesse,  sœur 
de  la  Victoire  ,  fîlle  du  Sl\x  et 
oompaene  inséparable  de  Jupiter  : 
elle  avait  un  temple  dans  la  cita- 
delle de  Corinthc ,  conjointement 
avec  Némésis  ,  ou  la  Nécessité  ; 
mais  il  n'était  permis  A  personne 
d'y  entrer,  A\X.  Pausanias.  Les  mo- 
dernes l'expriment  par  ime  femme 
armée  d'une  cuirasse  ,  et  qui  tient 
une  massue  dont  elle  assomme  un 
enfant. 

Vipère  (  M.  Ef^ypt.  ) ,  emblème 
de  la  femme  qui  hait  son  mari  et 
qui  en  veut  à  sa  vie.  Les  anciens 
supposaient  que ,  lorsque  la  vipère 
s'unit  au  mâle  ,  elle  lui  mord  la  tète 
et  le  tue  ;  ce  qui  a  été  dénient i  par 
les  expériences  des  modernes.  C  était 
aussi  remblême  des  enfants  qui 
veulent  se  défaire  de  leur  mère , 
parcequ'on  prétendait  que  la  vipère 
vient  au  monde  en  perçant  le  ventre 
de  la  sienne  ;  ce  qui  n'est  pas  plus 
vérifié  que  le  conte  précédent.  Ho- 
rappoll. 

VirACOcha  (  ^/.  Périiv.)  ,  divi- 
nité   principale  des  Péruviens. 

Virago  ,  femme  qui  a  le  con- 
rnsc  d'un  homme  ;  surnom  de 
Diane  et  de  Minerve.  Virgile  le 
donne  aussi   à  Juturne. 

VirAk  (  M.  Siam.  )  ,  un  des 
livres  sacrés  des  Siamois  ,  attribué 
^  Sommona-Codom  lui-même.  Voy. 
Balte. 

ViRAPATHiN  (  ISl.  Ind.  )  ,  qua- 
trième fils  de  Shiva.  Ce  dieu  le  pro- 
duisit de  la  sueur  de  son   corps  , 


V  I  R 

afin  d'cmpècber  l'effet  d'un  sacrifice 
que  faisait  Tukin  pour  créer  un  nou- 
veau dieu.  Virapatrin  naquit  avec 
mille  tètes  et  Acvt\  mille  bras.  Il 
tua  Takin  et  tous  ceux  qui  se  trou- 
vèrent présents  au  sacrifice.  Mais 
Shiva  dans  la  suite  leur  lit  grâce  f  t 
ks  ressuscita.  Virapatrin  a  (juelques 
temples  ,  mais  moins  fréquentés  que 
ceux  des  autres  dieux. 

ViRBius.  (j'est  le  nom  que  Diane 
fit  porter  à  Hippol)  te ,  lorsfju'elle 
l'eut  rappelé  à  la  vie  ,  comme  si  on 
disait  deux  fois  homme.  La  déesse  , 
en  le  retirant  des  enfers  ,  le  couvrit 
d'un  nuage  ,  pour  ne  pas  donner  de 
la  jalousie  aux  autres  ombres  ;  mais 
craignant  le  courroux  de  Jupiter  , 
qui  ne  permet  pas  qu'un  mortel  une 
fois  descendu  aux  enfers  revienne 
à  la  lumière  ,  et  voulant  aussi  mettre 
en  sûreté  les  jours  d'Hippolyte 
contre  les  persécutions  de  sa  ma- 
râtre, elle  cnaneea  tous  les  traits  de 
son  visage  ,  le  fit  paraître  plus  âgé 
qu'il  n'était  ,  pour  le  rendre  entière- 
ment méconnaissable  ,  et  le  trans- 
porta dans  une  forêt  d  Italie  qui 
lui  était  consacrée.  Là,  il  vécut  in- 
connu à  tout  le  monde  ,  sous  la 
protection  de  sa  bienfaitrice  et  de 
la  nj  mphe  Egérie ,  honoré  lui-même 
comme  une  divinité  champêtre ,  jus- 
qu'au règne  de  Nunio  ,  sous  lequel 
il  se  fit  connaître.  Cette  prétendue 
résurrection  d'Hippolyte,  et  toute  la 
suite  de  cette  fable  ,  n'était  qu'une 
imposture  des  prêtres  de  Diane 
dans  la  forêt  d'Aricie,  où  ils  avaient 
apparemment  établi  le  culte  d'Hip- 
polyte ,  qu'ils  cherchèrent  ensuite 
à  accréditer  par  quelque  histoire 
extraordinaire.  A^.  Hipfolyte. 

ViRENs.  V .  Verdoyante. 

Virginal  ,  temple  de  Pallas  ,  oi'i 
il  n'était  permis  qu'aux  filles  d'en- 
trer, et  dans  lequel  on  n'immolait 
que  des  victimes  femelles ,  et  qui 
n'eussent  point  encore  eu  de  petits. 

ViRGiNALis  ,  ViRGiNENSis  ,  divi- 
nité qu'on  invoquait  chez  les  Ro- 
mains ,  lorsqu'on  déliait  la  cein- 
ture d'une  épouse  vierge.  On  por- 
tait la  statue  ou  l'image  de  cette 
déesse  dans  la    chambre   des  non-" 


V  I  T 

Tcanx  époux  ,  lorsqne  les  paranym- 
pîies  en  sortaient.  C'était  la  même 
<]iie  les  Grecs  appelaient  Diana 
Lysizona. 

ViRGiM TÉ.  (  Icon.  )  Une  jeune 
et  belle  fille  conronnée  <le  (leurs  en 
est  riniapc.  Son  re,i;3rd  est  mo- 
deste ,  et  la  pâleur  de  ses  joues 
annonce  la  privation  des  plaisirs. 
\'C  lis  et  l'apneau  sont  les  symboles 
de  sa  pureté.  Son  vêtement  est 
Llunc ,  et  sa  taille  est  serrée  par 
une  ceinture  de  laine  blanche  ,  que 
l'Hymen  seul  a  le  droit  de  délier. 

^  iBGo  MAXIM  A  ,  nom  que  l'on 
donnait  iv  la  plus  ancienne  des  ves- 
tales ,  qui  étaient  toutes  obligées  de 
lui  obéir.   K.  Vestales. 

ViFiiLis.  La  Fortune  avait  sous  ce 
nom  une  chapelle  près  du  temple  de 
Vénus. 

\  iRiLiTÉ.  (  Icon.  )  Une  figure 
assise  sur  un  lion  tient  un  livre  et 
une  bourse.  L'épée  et  la  couronne 
de  laurier  qu'elle  tient  signifient  le 
désir  de  la  cloire. 

ViRipt-ACA  ,  déesse  qui  mettait  la 
paix  dans  le  ménage  ,  et  qu'on  in- 
voquait pour  réconcilier  des  époux 
brouillés.  Elle  avait  son  temple  au 
mont  Palatin  ,  où  se  rendaient  les 
époux  en  querelle.  Rue.  placare 
viruni ,  appaiser  l'époux. 

Virrépudra.  f^.  ÏIswarA. 

\  1SCATA. ,  ViscosA  ,  épitliète  de 
la  Fortune  ,  qui  prend  les  hommes 
comme  à  la  filu. 

ViSTESEY.    f^.  WlSHNOr. 

ViswACARMAN  (31,  Ind. ),\'ovivrier 
divin  qui  forgea  les  armes  des  dieux 
dans  la  puerre  entre  eux  et  les  Dai- 
tyas  ou  Titans ,  et  qui ,  sous  ce  rap- 
port ,  peut  se  rapprocher  de  l'Hé- 
phaistos  ou  Vulcain  des  Grecs. 

ViTELLiA,  déesse  adorée  en  plu- 
sieurs endroits  d'Italie.  C'était  à 
elle  que  la  famille  des  Vitellius  fai- 
sait remonter  son  origine. 

VîTESSE.  ( /co«.  )  /^iérius,  dans 
ses  fifrures  hiéroglyphiques  ,  la  dé- 
peint un  foudre  à  la  main  ,  un  éper- 
vier  sur  sa  tète,  et  un  dauphin  à 
ses   pieds. 

ViTiADERs  (il/.  Ind.)  ,  sixième 
tribu  des  Deutas.   p^.  Dsutas. 


VIT  735 

VmsATOR ,  (jui  plante  la  vigne , 
surnom  de  Bacchus. 

ViTiUM  ,  terme  augurai,  présage 
sinistre.  Lorsque  les  comices  étaient 
asseniblés  pour  la  création  des  ma- 
gistrats ,  les  augures  obsenaient  le 
ciel ,  et  examinaient  attentivement 
s'ils  ue  voyaient  pas  déclairs  ou 
n'entendaient  pas  la  foudre.  Dans 
ce  cas  ,  les  magistrats  élus  se  nom- 
maient Vitiosi,  défectueux. 

\  iTRicts  ,  épithètc  de  Mars  , 
beau -fils  de  Jupiter  qui  n'avait 
point    eu  part   à   sa  naissance. 

VuRiNEiis  ,  déité  tutélaire  des 
anciens  habitants  du  comté  de  Nor- 
thumberland  ,  en  Angleterre.  On 
ne  C(innait  de  ce  dieu  que  le  nom. 

VrrRix,  qui  fait  des  nœuds  ,  sur- 
nom de   Venus. 

ViTTOLFE  (  M.  Celt.)  ,  sibylle 
celtique ,  la  plus  ancienne  de  toutes , 
et  dont  les  autrts  passaient  pour 
être  descendues. 

ViTULA  ,  déesse  de  la  réjouissance 
chez  les  Romains.  Macrobe  dit 
qu'elle  fut  mise  au  nombre  des  dieux 
à  cette  occasion  :  Dans  la  gueiTC 
contre  les  Toscans ,  les  Romains 
eurent  du  pire ,  et  furent  mis  en 
déroute  le  7  de  Juillet, qui  pour  cela 
fut  appelé  populi  Jiiga  ,  fuite  du 
peuple  :  mais  le  lendemain  ils  eurent 
leur  revanclic ,  et  gagnèrent  la  vic- 
toire. On  fit  des  sacrifices  et  sur-tout 
une  vitulation  en  reconnaissance  de 
cet  heureux  succès  ,  et  l'on  honora  !a 
déesse  \itula.  On  ne  lui  offrait  en  sa- 
crifice que  des  biens  de  la  terre ,  par- 
cecj'ie  c'est  la  nourriture  des  hommes  : 
d  où  vient  que  quelques  uns  croient 
que  ^  itula  était  plutôt  la  déesse  de 
la  vie  que  de  la  joie ,  et  que  son  nom 
venait  de  vita ,  la  vie ,  et  non  pas 
de  vitulari ,  se  réjouir. 

^  iTUiiNcs  ,  \rrLNus,  dieu  que 
les  Romains  invoquaient  lorsqu  un 
enfant  était  conçu  ,  pour  obtenir  qu  il 
vînt  heureusement  à  la  vie.  St.  Au- 
gustin ,  (jui  seul  en  fait  mention  , 
dit  que  ^  itumne  était  un  dieu  obscur 
et  it'noble  ,  qu'il  était  peu  connu,  et 
qu'on  n'en  parlait  pas  beaucoup. 

Vn7i  iPUTZLi  (  M.  yiex.  ) ,  le  plus 
fameux  des  dieux  adorés  par  les  îilexi- 


73G  VIT 

cains.  Us  prétendent  que  ce  fut  lui 
qui  les  conduisit  dans  le  pays  qu'ils 
occupent  aTijourd'fiui ,  etqu  il  leur  en 
f'acilila  la  conquèle.Ces  peuples,  qui 
lurent  nonin)és  Mexicains,  du  nom 
do  leur  général TI/eTJ^  étaient,  dans 
leur  (>rigine  ,  des  sauvages  vacaLonds. 
Ils  firent  une  irniption  sur  les  terres 
de  certains  peuples  appelés  Nava- 
telcas ,  eufragés  par  les  promesses  de 
leur  dieu  'Vif/.liputzli,  qui  leur  avait 
prédit  qu'ils  feraient  la  conquête  de 
ce  pays  ,  et  qui  marchait  lui-même 
à  leur  tête  ,  porté  par  quatre  prêtres , 
dans  un  coffre  tissu  de  roseaux.  Lors- 
que l'armée  s'arrêtait  pour  camper, 
VitzlipuUli  avait  sa  tente  au  centre 
<lu  camp.  C'était  lui  qui  réglait  la 
marche  ;  ses  oracles  ,  répétés  par  la 
honche  des  prêtres  ,  tenaient  lieu  de 
conseil  de  guerre.  Les  Mexicains 
avaient  une  vaste  étendue  de  pays  h 
parcourir  avant  d'arriver  à  cette  terre 
promise.  Pendant  tout  le  tempsqu'ils 
lureiît  en  marche  ,  le  dieu  qui  les  con- 
duisait ranima  leurcouraee  par  d'écla- 
tants prodiges.  Kiilîn,  après  bien  des 
fatif;ues  ,  lorsijuils  touchaient  pres- 
que au  terme  de  leurs  courses,  Vitza- 
put7,ii  déclara  en  sonfje  à  un  de  ses 
prêtres  que  les  Mexicains  devaient 
former  leur  premier  établissement 
dans  l'endroit  où  ils  trouveraient  un 
figuier  planté  dans  un  rocher  ,  sur 
Jeslesluanchcs  duquel  serait  perché  un 
aiole  i«  *çnant  entre  ses  £;riffes  un  pe- 
tit oiseau.  sOn  démêle  dans  cette  his- 
toire quelqu*,  ?  rapport  avec  la  manière 
dont  les  Juifs  i«Q'irent  conduits  dans  la 
terre  promise.      n^ 

L'historien  de  la  «^jonquête  du  Mexi- 
que nous  apprend  '  quelle  était  la 
forme  que  les  Mexicau;,]s  donnaient  à 
la  statue  de  Vit7.1ipu}^ii' s;  „  Qn  l'avait 
»  faite  ,  dit-il ,  de  hj:ure  ,J,i,„,aine  , 
»  assise  sur  un  trône  souten.,j  p^,,  „j^ 
«  olo]>e  d'azur,  quils  ;ipp<'i'i'jViit  le 
,.  Ciel  II  sortait  des  dejix  cote  t^  ^^ 
»  ce  Riobe  quatre  bàlons  dost  ..^ 
„  bout  était  taillé  en  tête  de  serpent: 
„  cela  formait  un  brancard  que  les 
„  .acrifieateurs  portaient  sur  leurs 
„  épaules  ,  quand  ils  promenaient 
„  l-idole  en  public.  Elle  avait  sur  la 
„  tête  un  casque  de  plumes  de  di- 


V  0  I 

»  verses  couleurs,  en  figure  d'oiseatlf 
»  avec  le  bec  et  la  crête  d'or  bruni. 
»  Son  visaf;e  était  affreux  et  sévère , 
»  et  eiKore  plus  erdaidi  par  deux 
»  raies  bleues  qu'elle  avait ,  l'une  sur 
»  le  front ,  l'autre  sur  le  nez.  Sa 
»  main  droite  s'appuyait  sur  une  cou- 
»  leuvre  ondoyante,  qui  lui  servait 
»  de  bâlrjn.  La  gauche  portait  quatre 
»  flèches  qu'ils  révéraient  comme  un 
»  présent  du  ciel ,  et  un  bouclier 
»  couvert  de  cinq  plumes  blanches 
»  niises  en  croix.  Tousccsornemenls, 
»  CCS  marques  et  ces  couleuvres , 
»  avaient  leur  signiiication  mysté- 
»  rieuse.  » 

YoEux.  L'usage  des  vœux  ét;iit  si 
fré([uent  ,  tant  chez  les  Grecs  que 
chez  les  Romains  ,  que  les  marbres 
et  les  ai'ciens  monuments  en  sont 
chargés  :  il  est  vrai  que  ce  que  nous 
vo^ons  se  doit  plutôt  appeler  l'ac- 
conqilissement  des  vœux ,  que  les 
vœux  mêmes ,  quoique  l'usage  ait 
prévalu  d'appeler  vo'U  ce  qui  a  été 
offert  et  exécuté  après  le  vœu.  Ces 
vaaix  se  faisaient  ou  dans  les  néces- 
sités pressantes  ,  ou  pour  l'heureux 
succès  de  quelque  entieprise  ou  d'un 
voyage  .  pour  un  heureux  accouche- 
nient  ,  pour  un  mouvement  de  dévo- 
tion ,  ou  pour  le  recouvrement  de  la 
santé.  Ce  dernier  motif  a  donné  lieu 
au  pins  grand  nombre  de  vœ-ux  j  et 
en  reconnaissance  on  mettait  dans  les 
temples  la  l'îgure  des  membres  dont 
on  croyait  avoir  rr<;u  la  guérison  par 
la  L'onté  des  dieux.  Entre  les  anciens 
monuments  qui  font  mention  des 
vojux  ,  on  à  trouvé  une  table  de 
cuivre  sur  laquelle  il  est  fait  mention 
de  toutes  les  guérisons  opérées  par 
la  prétendue  puissance  d'Esculape. 

Voie  lactée  ,  amas  prodigieux 
d'étoiles  f{ui  font  une  longue  trace  dii 
nord  au  midi.  Junon  ,  par  le  conseil 
de  Minevve ,  avant  donné  à  tetter  à 
Hercule  qu'elle  avait  trouvé  dans  un 
champ  où  sa  mère  l'avait  exposé  ,  il 
aspira  son  lait  si  rudement  qu'il  en 
rejaillit  une  grande  r{uantité,  d'où 
se  forma  la  Voie  lactée.  ^  .Galaxie. 
Voile,  f^.  PvrAme  ,  Fable  ,  Al- 
' '^Gor.iE  ,  Aurore  ,  Modestie  ,  Foa- 


NE  ,   Vérité  ,  Nature. 


M. 


VOL 

M.  Rahh.  Chez  les  Juifs  ,  ira 
Voile  mis  sur  le  visac;e  empêche  que 
Je  tanlôrue  ne  reconnaisse  celui  qui 
a  peur  ;  mais  si  Dieu  ju^'e  «ju'il  liiit 
iiinsi  mérite'  par  ses  pochés  ,  il  lui 
lait  toniher  le  masque ,  afin  que  1  on>- 
hre  puisse  le  voir  et  le  mordre.  Bux- 
lorj. 

\oL.  (fconol.)  On  le  personniile 
par  un  homme  qui  marche  dans  la 
nuit,  avec  une  lanterne  sourde  et 
Une  Ijoiu^se  à  la  main.  Ses  oreilles  de 
lièvre  ,  et  la  peau  de  loup  «pii  le 
couvre  ,  sigainent  que  la  rapine  e-it 
toujours accompafinée  de  crainte.  Les 
ailes  qu'il  a  aux  pieds  uiarquent  qir'il 
est  prompt  à  la  fuite  ,  et  qu'il  a  tou- 
jours peur  d'être  pris.  F.  Lavf.rne. 

Vola  (  M.  Saa/id.) ,  prophétesse 
ou  sihylle  du  nord  ,  dont  les  Irlan- 
dais ont  conservé  uu  poème  sous  le 
titre  de  f^oluspa  ,  mot  qui  sienilie 
l'oracle  ou  la  prophétie  de  Vola. 
Ce  poème  coutient  ,  dans  deux  ou 
trois  cents  vers ,  tout  le  système 
mythologique  de  l'Edda. 

\OLCANALES.   V.  VuLCANALES. 
VoLClHLS.   V .  VlLCAIS. 

\oLIA^us  ,  dieu  des  Gaulois,  que 
l'on  croit  le  même  que  Béléuus. 

VoLONiÉ.  (  Icoiiol.)  On  la  peint 
ailée  ,  vêtue  d'étoffe  changeante  ,  et 
tenant  une  boule  de  diverses  cou- 
leurs. 

\  OLSCENS  ,  vm  des  capitaines  ra- 
tules  ,  tué  par  iVisus  ami  d'Euryale. 
Kncid. 

\oLTUMNA  ,     VOLTIXNNA    ,     "VuL- 

TURNA  ,  déesse  adorée  par  les  Etrus- 
ques.  V.  VOLTURNUS. 

\  OLTURNALEs ,  fèies  en  l'honneur 
du  fleuve  Vollurnus. 

\  OLTDRNALis  Flamen  ,  le  prêtre 
du  dieu  Volturne  ,  i  Rome. 

VoLTLRNus  ,  vent  qu'on  croit  le 
mêiuequ'Eurus,  fleuve  d'Italie,  dans 
la  Campanie,  ou  Terre  de  Lalx)ur  , 
qui  se  nomme  encore  aujourd'hui 
Voltunie ,  sur  lequel  est  située  Ca- 
poue.  Les  peuples  de  la  Campanie 
eu  avaient  fait  un  dieu,  et  lui  avaient 
consacré  un  temple  dans  lequel  ils  se 
rassemblaient  pour  délibérer  de  leurs 
affaires.  On  en  dit  autant  de  Vol- 
tumna  ,  ce  qui  ferait  croire  que 
Tome  II. 


V  O  L  737 

c'est   la   même  divinité.  Il  avait  à 
Rome  un  culte    particulier. 

\oLtCRis,  épithète  de  la  Fortune, 
qui  fait  ,  connue  on  sait ,  un  usage 
Iréquent  de  ses  ailes. 

\oLLMNus  et  VoLtsJNA  ,  dieux 
qu  on  invoquait  dans  la  cérémonie  des 
noces  ,  afin  qu'ils  établissent  et  entre- 
tinssent la  boune  intellii;ence  entre  les 
nouveaux  époux  ,  ou  du  moins  qu'ils 
y  disposassent  leur  volonté.  Rac. 
Vola ,  je  veux.  Après  les  fiançailles, 
chacun  des  fiancés  portait  au  cou 
rnuage  de  la  divinité  de  son  sexe,  en 
or  ou  en  argent  ;  et  le  jour  des  noces 
l'échantre  s'en  taisait  entre  les  deux 
époux.  Le  consul  Balbns  fut  le  pre- 
mier qui  é!eva  un  temple  à  ces  deux 
divinités  ,  et  l'usage  parait  en  avoir 
été  réservé  aux  gens  de  distinction. 
Le  mariaee  de  Pompée  avec  la  Gllede 
César  fut  regardé  connue  devaut  être 
malheureux  ,  parcequ  il  ne  fut  point 
célébré  dans  ce  temple. 

VoLLPiA,  déesse  du  plaisir.  Apu- 
lée dit  qu'elle  était  fille  de  l'Amour 
et  de  Psyché.  Elle  avait  un  petit 
temple  à  Rome  près  de  l'arseual  de 
marine.  Sur  son  autel ,  auprès  de  sa 
statue  était  celle  de  la  déesse  Angé- 
ronia  ,  pour  marquer,  dit  Masurius , 
que  ceux  qui  ont  assez  de  force  pour 
dissimuler  leurs  douleurs  et  leurs  an- 
goisses arrivent  par  la  patience  à  la 
véritable  joie.  La  déesse  Volupia 
était  représentée  assise  sur  un  trône 
conmie  une  reine ,  ayant  les  Vertus 
à  ses  pieds  ;  on  lui  donnait  un  teint 
pâle. 

Volupté.  ( /cono/.)  On  la  person- 
nifie sous  les  traits  d'une  belle  femme 
dont  les  joues  sont  colorées  du  plus 
vif  incarnat  ;  ses  regards  sont  lan- 
guissants ,  et  son  attitude  lascive. 
Elle  est  couchée  sur  un  lit  de  fleurs  , 
et  tifciit  ime  boule  de  verre  qui  a  des 
ailes. 

VoLt'sus  ,  un  des  capitaines  de 
Turnus. 

VoLLTINA  ,     VOLUTRINA   ,     décSSC 

Îui  ,  chez  les  Romains  ,    avait  soin 
es  enveloppes  des    grains   de    bled 
dans  leurs  épis  ,  et  que  nous  appe- 
lons halhs    quand  elles  en  sont  sé- 
parées. R.1C.  yplvere  ,  rouler. 
A  a  a 


738  V  O  Y 

VoRA  (  Myth.  Scand.  ),  dixième 
dérsse  ,  pnulente  ,  su^e ,  et  si  cu- 
rieuse ,  que  rien  ne  peut  lui  demeurer 
caché. 

Voracité.  {Iconol.)  Elle  avait  un 
temple  en  Sicile  ,  suivant  Athencc. 
L'autruclie  en  est  l'attribut  ;  on  y 
ajoute  un  loup  maipre  et  affamé.  Le 
vêlf ment  de  la  fiî:ure  est  couleur  de 
rouille,  ce  qui  sii.'nifie destruction. 

Voyage   nocturise.    «   Une  cer- 
taine nuit ,  dit  V j4p6tre  de  Dieu  , 
(c'est  d'un  docteur  niahométan  qu'est 
trailuite  cette  relation),  je  m  étais  en- 
dormi entre  les  deux  collines  deSufa 
et  de  Merwa.   Cette  nuit  était  tri''S 
oijscure  et  très  noire  ,  mais  si  tran- 
quille qu'on  n'entendait  ni  les  chiens 
aho\er  ,  ni  les  coqs  chanter.  Totil-à- 
coup  l'ange  Gal^riel  se  présenta  de- 
vant moi ,  dans  la  forme  en  laquelle 
le  Dieu  très  haut  l'a  créé.Ii  me  poussa, 
et  me  dit  :  Lève-toi ,  ô  homme  en- 
dormi. Je  fus  saisi  de  frayeur  et  de 
treml^lement  ;  et  je  lui  dis,  en  m'é- 
veillant  tout  en  sursaut  :  (^>ui  es-tu? 
Dieu  veu  lie  te  faire  miséricorde  .'  Je 
suis  ton  frère  Gabriel ,   me  répon- 
dit-il.  O  mon  cher  hien-aimé  Ga- 
briel ,  lui  dis-je  ,  je  te  demande  par- 
don. Est-ce  une  révélation  de  quel- 
que chose  de  nouveau  ,  ou  bien  une 
menace  affligeante  que  lu  viens  m'an- 
noncer?  C'est  (pielquf  clK>se  de  nou- 
veau, reprit-ii  :  lè\e-toi,  mon  cher 
et  bien- aimé;   attache  ton  manteau 
sur  te>  épaules.  Tu  en  auras  besoin  : 
car   il   faut  que  tu  rendes  visite   à 
ton   seioneur  cette  nuit.  En  même 
temps  ,  Gabriel  n)e  prit  par  la  main. 
Il  me  fît  lever  ;  et  nj'avant  fait  mon- 
ter à  cheval  sur  la  jument   appelée 
Al-Borak,  il  la  conduisit  lui-même 
par  la  bride.  ^.  Al-Borak. 

»  Quand  je  posai  ma  main  sur 
cette  jument  pour  monter,  elle  se 
mit  à  ruer,  et  à  regimber,  comme 
un  cheva!  fonnieux  entre  les  poteaux 
du  travail.  Gabriel  lui  cria  :  Tiens- 
toi  en  n  pos  ;  holà  I  ô  Tknak  I  n'as- 
tu  pas  de  respi  et  en  la  présence  «le 
IVlahomet?  Par  Dieu  I  jamais  per- 
sonne plus  Lono.é  de  Dieu  ne  t'a 
B..iil;*e.Qu.  .  donci  Gabriel  lui  dit 
Boruk  (  car  Dieu  lui  douoa  alors  la 


V  O  Y 

faculté  de  parler),  Ibrahim,  l'ami 
de  Dieu,  ne  ni  a-t-il    pas    monl'c 
lorsqu'il  alla  rendre  visite  à  son  iil.-, 
Ismaè'l  ?  U  Gabriel ,  ceiui-ci  ne  sera  it- 
il  point  le  maître  de  la  piscine ,  ie 
dépositaire  de  l'intercession  ,  et  l'au- 
teur de  la  profession  de  foi?  Il  n'v  .1 
f)oint  de  dieu    que    Dieu,    Gabi  i.  I 
ui   répondit  :  1  iens-toi  en   repo>  ; 
holà!  6  Borak  !  c  est  ici  Mahomel , 
le  fils  d'Abdollah  ,  issu  d'une  trilai 
de  TArabie  heureuse.  Sa  religion  e>t 
l'orthodoxe.     Il   est   le    prince  dis 
enfants   d'Adam ,  le  premier  enti  e 
tous   les   prophètes  et    les  apotn.-. 
Il  est  le  sceau,  il  est  le  préfet,  et  '« 
surintendant    des  finances.    Ton 
b  s  créatures  viendront  implorer  - 
intercession.    Le    paradis   est   à    .•-a 
droite,  et  le  feu  d'enfer  ii  sa  gauche. 
Quiconque  reconnaîtra  la  vérité  de 
sa  parole  entrera    dans  le  paradis  ; 
et  quiconque  accusera  sa  parole  de 
mensonge  seia  précipité  dans  le  feu 
de  l'enfer.  Borak ,  entendant  tout  cela, 
parl>i  ainsi  (  car  Dieu  lui  donna ,  dans 
ce  moment,  la  fa<uité  de  parler)  : 
O  Gabriel  I  je  t'en  (;onjnre  par  l'al- 
liance qui  est  enire  toi  et  lui  ,  car  je 
n'ose  pas  m'adresser  ù  Mahomet  lui- 
même  ,  demande-'ui  donc  pour  moi 
que  je   puisse  avoir  part  à  son    in- 
tercession ,  au  jour  de  la  résurrec- 
tion. 

»  Aussi-tôt  que  je  lui  eus  en- 
tendu faire  cette  humble  prière,  je 
pris  moi-même  la  paro'e ,  Sinis  at- 
tendre que  Gabriel  m'en  fît  la  de- 
mande, et  je  lui  dis  :  Eh  bien  donc, 
tiens-toi  en  repos ,  ô  Borak  !  tu  auras 
part  à  mon  intercession  ,  et  tu  seras 
avec  moi  dans  le  paradis.  Lors(/ue 
je  lui  eus  fait  celte  promesse,  ejie 
s'approcha  de  moi  pour  me  laisser 
monter;  et  dès  que  jeus  sauté  sur 
son  dos,  elle  m'enleva  dans  l'air  à 
perte  de  vue... 

))]Xous  continuions  notre  voyage, 
selon  qu'il  plaisait  h  Dieu  de  nous 
conduire,  lorsque  j"ent<=ndis  la  voix 
d'une  personne  qui  criait  à  ma  droite: 
O  Ahmed  I  arrête  un  peu  ici  auprès 
f.'e  moi  ;  que  je  te  parle  :  je  suis 
celle  de  toutes  les  créatures  qui  l'est 
le  plus  dévouée.   Mais  Borak  pas- 


V  O  Y 

sant  outre  ^  je  ne  m'arrêtai  point, 
parceqii'il  ne  dépendait  pas  de  moi 
de  m  arrêter ,  mais  de  Dieu  seul  , 
puissant  et  f;lorieux.  Ainsi  nous  avan- 
çâmes toujours  dans  notre  route. 
Mahomet  entendit  successivement 
deux  autres  voix ,  et  reçut  deux  fois 
la  même  invitation;  mais  il  n  y  ré- 
pondit pas  plus  qu'à  la  précédente. 

»  Enfin  ,  continue  l'imposteur  , 
nous  arrivâmes  à  Jérusalem ,  et  j'v 
mis  pied  à  terre  :  j'attachai  Borak 
aux  anneaux  où  avaient  coutume  de 
l'attacher  les  prophètes  avant  moi  ; 
et  pénétrant  plus  avant ,  j'entrai 
dans  la  maison  sainte  ;  j  y  renco:  trai 
Ihrahini  (  Abraham) ,  Moïse  et  Jé- 
sus ,  qui  vinrent  au-devant  de  moi , 
accompagnés    d'une    foule    de    pro- 

ghètes.  Dès  que  je  les  eus  vus  ,  je 
3  la  prière  conjointement  avec  eux, 
sans  prendre  le  pas  ,  et  sans  affec- 
ter aucune  supériorité  sur  mes  frères. 
J'en  ajiïis  de  la  sorte,  par  l'ordre  ex- 
près que  Gabriel  en  avait  reçu  de 
mon  DieTi ,  mon  Seigneur  ,  glorieux 
et  puissant. 

»  Dans  cet  endroit ,  Gabriel  me  dit  : 
Sais-tu  qui  étaient  ceux  dont  tu  as 
entendu  la  voix  à  ta  droite  et  à 
ta  pauche?  Non,  lui  dis-je.  Sache 
donc ,  reprit-il ,  que  la  première  était 
celle  d'un  Juif,  qui  t'invitait  au  ju- 
daïsme ;  et  que ,  si  tu  lui  eusses  ré- 
pondu ,  ta  nation  se  serait  faite  juive, 
après  loi,  jusqu'au  jour  de  la  résur- 
rection. La  seconde  voix  était  celle 
d'un  chrétien.  Si  tu  lui  eusses  ré- 
pondu ,  ta  nation  ,  après  toi ,  aurait 
eiulirassé  le  christianisme  jusqu'au 
jour  de  la  résiin-ection.  Quant  à  la 
fetnme  ,  ajouta-t-il,  qui  t'a  paru  si 
bien  ornée  et  fardée ,  c'ét«it  le  monde 
avec  tous  ses  ornements  et  ses  appas. 
Si  tu  te  fnsses  arrêté  à  lui  répon- 
dr'',  ta  nation  aurait  choisi  la  jouis- 
sance de  ce  monde,  préférablement 
lu  bonheur  de  l'éternité.  Ensuite 
Gabriel ,  prenant  le  devant ,  retourna 
•vers  la  maison  sainte  :  et  je  suivis 
promptement  ses  pas.  Alors  il  se 
pré-enta  à  moi  un  homme  portant 
en  ses  nuàns  trois  cruches  j  dans  la 

Ereinière,  il  y  avait  de  l'eau;  dans 
1  seconde ,  du  lait  ;  et  dans  la  troi- 


V  O  Y  739 

sième ,  du  vin.  Quelqu'im  qui  était 
présent  dit  :  Si  Mahomet  boit 
de  l'eau  .,  il  sera  submergé ,  et  sa 
nation  aussi  sera  suba.ergée.  S'il  boit 
du  lait,  il  sera  dirigé  dans  la  droite 
voie  ;  et  sa  nation  sera  aussi  diri- 
gée dans  la  droite  voie,  après  lui, 
jusqu'au  jour  de  la  résurrection. 
Gabriel  me  dit  :  Choisis ,  6  Ma- 
homet ,  ce  que  tu  voudras.  Je  choi- 
sis le  lait,  et  j'en  bus  un  peu.  Quel- 
qu'un ,  l'ayant  remarqué ,  dit  :  Si 
Mahomet  avait  bu  tout  le  lait,  au- 
cun de  sa  nation  n'aurait  jamais  vu 
le  feu  d'enfer.  Ce  qui  fit  que  je  m'é- 
criai :  O  mon  cher  bien -aimé  Ga- 
briel .'  que  je  retourne  au  lait ,  et  que 
je  le  boive  tout.  Donne-t'en  bien  de 
earde  ,  reprit-il,  ô  Ahmed  J  il  n'est 
plus  temps:  c'en  est  fait.  La  plume 
qui  écrivait  s'est  séchée  sur  ce  qui 
vient  d'arriver.  Quoi  donc,  6  Ga- 
briel .'  interrompis-je,  cela  est  ainsi 
écrit  et  déterminé  dans  le  livre  ? 
Et  il  me  répondit  que  cela  était 
ainsi. 

Mahomet  continue  son  vovaçe  , 
et  monte  de  ciel  en  ciel  jusqu'au 
septième,  quoique  la  distance  d'un 
ciel  à  l'autre  soit ,  selon  lui ,  de 
cinq  cents  années  de  chemin.  Après 
avoir  fait  la  description  de  ce  qu'il 
vit  au  -  delà  du  septième  ciel ,  il 
ajoute  :  «  Je  m'entendis  saluer  de  la 
part  du  Dieu  puissant  et  glorieux, 
en  ces  termes  :  Paix  soit  à  toi ,  ô 
Ahmed  I  Ayant  levé  la  tête ,  je  \is 
un  ange  plus  blanc  que  la  neige , 
vêtu  d'ui  e  veste  rouge.  Il  était 
suivi  de  soixante-dix  mille  anges  , 
pour  rendre  la  pompe  plus  belle. 
Il  m'embrassa  tendrement  ,  et 
m'ayant  baisé  entre  Vs  deux  yeux, 
il  me  dit  :  Vien>-t"en  avec  moi,  ô 
le  très  honoré  de  Dieu  .'  Je  partis 
donc  ,  avec  lui ,  au  milieu  de  cette 
armée  d'anges  ,  dont  p<  uns  mar- 
chaient devant  moi ,  d'autres  der- 
rière ,  d'autres  S  ma  droite ,  et 
d'autres  à  ma  gauche.  Tous  me 
fa:saient  de  profondes  révérences , 
me  glorifiant  et  m'honorant  ,  à 
cause  de  l'honneur  que  j'allais  re- 
cevoir de  la  part  du  Dieu  puissant 
et  glorieux. 

Aaa  a 


74o  V  n  o 

»  Ils  continuèrent  de  niarclier  avec 
îuoi ,  dans  cet  ordre,  jnsqiià  ce 
qu'ils  eussent  prrcé  soixante -dix 
mille  voiles  ,  cloisons  on  séjiara- 
tions  faites  d'Iivacinthe ,  pour  ar- 
river ensuite  justju'à  soixante-dix 
lîiille  autres  voiles  d'éloflts  très  di'- 
liées  ,  et  de  là  ii  soixante-dix  mille 
voiles  de  ténèhres  qu  il  laliut  aussi 
})crcer  ;  il  y  avait  de  distance,  entre 
cîiaque  voile  ,  le  chemin  de  cinq 
tjents  ans  de  vovage  ;  et  l'épaisseur 
de  chaque  voile  éiait  aussi  de  cinq 
cents  ans  de  vo\age.  Delà,  nous 
arrivâmes  à  pareil  nombre  de  soi- 
xante -  dix  mille  voiles  ,  faits  de 
feu;  à  soixante-dix  mille  voiles,  faits 
de  neige  ;  à  soixante  -  dix  mille 
voiles  ,  faits  d'eau  ;  à  soixante- 
dix  mille  voiles  ,  faits  d'air  ;  à 
soixante-dix  mille  voiles,  faits  de 
vide  ou  de  chaos.  Après  quoi  nous 
cessâmes  de  percer  et  de  nous 
faire  jour  nu  travers  du  voile  de 
la  Beauté,  du  voile  de  la  Perfec- 
tion ,  du  voile  de  la  Souveraine- 
Puissance  ,  du  voile  de  la  Sineu- 
larilé  ,  du  voiie  de  la  Séparation  , 
tiu  voiie  de  1  Innnensité  ,  du  voile 
tie  l'Unité  ;  et  ce  dernier  voiie 
est  celui  de  Dieu ,  très  grand  et 
innnense.  » 

Mahomet  fait  encore  quelques  pas 
pour  s'approcher  du  trône  de  i'Eler- 
rel  ;  chaque  pas  était  de  cinq  cents 
années  de  chen)in.  Dieu  ,  selon  cet 
imposteur  ,  s'entretint  alors  familiè- 
rement avec  lui.  Entrautres  choses, 
il  lui  demanda  ce  qu'il  souhaitait  : 
Je  souhaite  ,  répondit  Mahomet , 
de  bien  dîner,  de  bien  souper,  et 
de  bien  dormir  quand  les  hommes 
xiorment.  Après  une  assez  loii- 
euc  conversation  a\cc  Dieu ,  Ma- 
îioniet  alla  voir  le  paradis,  et  re- 
prit ensuite  le  chemin  de  la  terre  , 
Ictijours  acconipap;né  de  Gabriel, 
et  monté  sur  la  fidèle  Rorak. 

Vréehaspatée  (  M.  Iiid.) ,  gou- 
verneur des  bons  génies  et  de  la  pla- 
nète de  Jupiter. 

Vboutap.assol'Rer  (  M.  Iiul.  )  , 
fameux  géant  qui ,  par  sa  cruauté , 
avait  forcé  les  hommes  à  le  déifier  , 
rt  à  lui  adresser  les  offrandes  et  les 


V  U  L 

sacrifices  destinés  aux  dieux.  WisK- 
nou  en  délivra  le  monde  ,  lorsqu'il 
s  incarna  en  homme  sous  le  nom  de., 
Baliipatreii.  V.  Sepliènie  i/icar-\ 
nation  Je  If^islmou.  ■ 

YcJE  ,  un  des  cinq  sens.  Chez,  les  î 
anciens  le  loup  cervier  et  fépervier , 
chez  les  Egyptiens  l'autour  et  l'aigle ,  ; 
en  étaient  les  symboles.  Les  mo- 
dernes l'ont  allégoriséc sous  la  formes 
<i  un  jeune  homme  qui,  d'un  côté,' 
tient  un  miroir,  et,  de  l'autre  ,  aJ 
près  de  lui  un  aigle  fixant  le  soleil.'; 
Derrière  lui  est  un  arc-en-ciel.  Césaf' 
Itipa  propose  pour  emblème  un 
nouquet  de  fenouil ,  parceque ,  selon 
Pline  ,  Ui>.  19  ,  les  serpents  se  flot- 
tent les  yeux  du  suc  de  cette  plante, 
pour  recouvrer  la  vue  quaud  ilsl'imt 
perdue. 

Vllcain  était  fils  de  Jupiter  et 
de  Junon  ,  ou  ,  selon  quelques  m\- 
thologues ,  de   Junon    seule.   Cette 
déesse   ,    honteuse    d'avoir    mis    :ii» 
monde  un   fils  si  mal   fait ,  dit  Ho- 
tiière  ,  le   précipita   dans  la   nier  , 
afin  qu  il  fût  toujours  caché  dans  >os 
abvmes.  Il  aurait  beaucoup  soufit^i  t , 
si. la  Jjelle  Thétis  et  Eurynome,  fiiles 
de   l'Océan  ,  ne  l'eussent  recueilli  : 
il  demeura  neuf  ans  dans  une  ijrotle 
profonde  ,  occupé   à   leur  faire  clt  s 
boucles,  des  agraffes  ,  des  colliei-  , 
des    bracelets,   des  bagues,  et    <l'^ 
poinçons  pour  les  cheveux.  Ce; 
dant  la  mer  roulait  ses  ilôts  ii 
tueux   au  dessus   de  sa   tète,   1 1   !c- 
cachait  si  bien  ,  qu'aucun  des  dii  ux 
ni    des    hommes    ne    savait    où    il 
était ,  si  ce  n'est  Thétis  et  Eurynouie. 
Vuîcain  ,  conservant  dans  son  cd  ur 
du  ressentiment  contre  sa  mère  pour 
cette  injure,  fit  une  chaise  d'or  ([ui 
avait  un  ressort  ,  et  l'envoya  dans  le 
ciel.  Junon ,  qui  ne  se  méfiait  pas  du 
présent  de  son  fils ,  voulut  s'y  as-r-    ■ 
et  y  fut  prise  cornine  dans  un  tr 
chef  :  il  fi.llut  que  Bacchus  en 
Vulcain    pour  l'obliger  à  venir 
livrer  Junon,  qui  avait    pré-p..; 
I    rire  aux  dieux  par  celte  aventure. 

Le  même  Homère  ,  en  deux  au- 
tres endroits  ,  dit  que  ce  fut  Jupiter 
qui  précipita  Vulcain  du  sacré  par-  j 
vis.    Un  jour  que  le  père  des  dieux, 


V  U  L 

irrité  contre  Jtinon  àe  ce  qiiVlle 
ïvait  excité  uue  tempête  pour  faire 
p<'rir  Hercule,  l'avait  suspendue  au 
milieu  des  airs  avec  tieu\  pesantes 
enclumes  aux  pieds  ,  Vulcain  voulut 
aller  au  secours  de  sa  mère  :  Jupiter 
le  prit  par  un  pied  ,  et  le  précipita 
du  ciei  dans  l'isle  de  Leninos ,  Oii 
il  tomija  presque  sans  vie ,  après 
avoir  roulé  tout  ic  jour  dans  la  vaste 
étendue  des  airs.  Les  habitants  de 
Lemnos  le  relevèrent  et  l'emportè- 
rent ,  mais  il  demeura  toujours  l)oi- 
leux  de  cette  chute.  Cependant ,  par 
le  crédit  de  Bacchus  ,  Vuicain  fut 
rappelé  dans  le  ciel  ,  et  rétabli  dans 
les  bonnes  grâces  de  Jupiter,  qui  lui 
fit  épouser  la  plus  belle  de  toutes 
lesdéesseSjVénu-i,  mère  de  l'Amour, 
ou  ,  selon  Homère  ,  la  charmante 
Charis  ,  la  plus  belle  des  Gr.ices. 

^  ulcain  ,  dans  le  ciel ,  se  bàtlt  im 
palais  tout  d'airain  ,  et  parsemé  de 
brillantes  étoiles.  C'est  là  que  ce 
dieu  forgeron  ,  d'une  taille  prodi- 
gieuse ,  tout  couvert  de  sueur  ,  et 
tout  noir  de  cendre  et  de  fumée , 
s  occupait  sans  cesse  après  les  soufflets 
de  sa  force,  et  à  mettre  en  pmtique 
les  idées  que  lui  fournissait  sa  science 
«livine.  Thétis  l'alia  voir  un  jour 
pour  lui  demander  des  armes  pour 
Aciiille.  «  Vuicain  se  lève  aussi-tôt 
»  de  son  enclume  ,  dit  Homi-re  ; 
»  il  boite  des  deux  cotés  ;  et  avec 
»  ses  jambes  frêles  et  tortues  il  ne 
»  laisse  pas  de  marcher  d'un  pas 
»  ferme.  Il  éloigne  ses  soufflets  du 
»  leu  ,  et  les  met ,  avec  tous  ses  .lu- 
»  très  instruments,  dans  un  coffre 
»  d'arpent  ;  avec  une  éponge  ,  il  se 
»  nettoie  le  visage ,  les  bras  ,  le  cou. 
>'  et  la  poitrine  ;  il  s'habille  d'une 
»  robe  magnifique ,  prend  un  sceptre 
»  d'or  ,  et  en  cet  état  il  sort  de  sa 
»  forge.  A  cause  de  *on  incommo- 
»  dite  ,  à  ses  deux  côtés  marchaient 
»  deux  belles  esclaves  toutes  d'or  , 
»  faites  avec  un  art  si  divin,  qu'elles 
»  parai.'isaient  vivantes.  Elles  étaient 
»  douées  d'entendement  ,  parlaient, 
»  et ,  par  ime  faveur  des  immortels , 
»  elles  avaient  si  bien  appris  fart 
»  de  leur  maître ,  qu'elles  travail- 
»  bient  près  de  lui  ,  et  lui  aidaient 


V  U  L  7  il 

»  à  faire  ces  ouvrages  surpren:.nl* 
>•  qui  étaient  l'admiration  t'es  dicus. 

»  et  tics  hommes Pour  f.iiie  les 

»  armes  d'Achille  ,  il  retourne  h  sa 
»  forge  ,  approche  ses  soulllels  du 
»  feu ,  et  leur  ordonne  de  travailler  ; 
»  en  même  temps  ils  soufilent 
»  dans  vingt  fourneaux,  et  occoui- 
»  modent  si  bien  leur  souffle  aux 
»  desseins  du  dieu  ,  qu'ils  lui  doi:- 
»  nent  le  feu  fort  ou  foible  ,  si  Ion 
»  qu  il  en  a  besoin.  Il  jette  des  Ijarres 
•o  d'étain  et  d'airain,  avec  des  lingots 
»  d'or  ou  d  argent ,  dans  ces  fnuraai- 
»  ses  embrasées;  il  phice  une  grande 
»  enclume  sur  son  pied ,  prend  d'une 
>)  main  un  pesant  niartpai» ,  et  de 
»  l'antre  de  fortes  tenailles  ,  et  se 
n  n»et  à  travailler  :.u  i>ouclier  ,  qu  it 
»  fait  d  ime  grandeur  imnjcnse  et 
»  d'une  étonnante  solidité.  » 

Cicéron  reconnaît  plusieurs  Vul- 
cains  :  le  premier  était  fils  du  Ciel  , 
le  second  du  jNil,  le  troisième  de 
Jupiter  et  de  Junon  ,  et  le  qua- 
trième de  Méiialius.  C"e^t  ce  dernier 
qui  h;:bitait  les  isles  Vulcauies.  Mais 
un  Vuicain  plus  ancien  qn^  tons 
ceux-là,  ou  si  l'on  veut  leViiIrn'ii 
fUs  du  Ciel ,  est  le  Tubalcain  de  l'E- 
criture sainte  ,  qui ,  s'élant  appliqué 
à  forger  le  fer  ,  est  devenu  le  modèle- 
et  l'original  ce  tous  les  autres  ,  seloa. 
quelques  mytholoEuts  modernes. 

Le  Vuicain  fi!s  du  j\il  avait  régné 
le  premier  en  Egvpte,  srlon  la  tra- 
dition des  prêtres  ;  et  ce  fut  l'inven- 
tion même  du  feu  qui  lui  procura  la 
rovauté.  Car  ,  au  rapjX'rt  de  f)io- 
dore  ,  le  feu  du  ciel  ayant  pris  à  ua 
arbre  sur  une  mont.nûne  ,  et  ce  feu 
s'étant  comnuiniqué  à  une  furet  voi- 
sine, Vuicain  accourut  à  ce  nouveau- 
spectacle  ;  et  comme  ou  était  en 
hiver,  il  se  sentit  très  agréablen^nt 
réchauffé.  Ainsi ,  quand  le  feu  com- 
mençait à  s'éteindre,  il  I  entretenait 
en  y  jetant  de  nouvelles  inatières  ; 
après  quoi  il  appel»  ses  compagnons 
pour  venir  profiter  avec  lui  de  «a  dé— 
couverte.  L'utilité  de  c-ette  iiiven" 
tion  ,  jointe  à  la  sagesse  de  son  gou- 
vernement ,  lui  mérita  ,  après  s;* 
mort ,  non  seulement  d'être  mis  a»â, 
.  nombre  Jesdieus , mais  nième  d  èica 
Aaa.  1. 


^l^^^,  V  U  L 

à  la  tète  des  dninités  égyptiennes. 
Le  troisième  Vulcain  ,  nis  lie  Ju- 
piter et  de  Juuon ,  fut  un  des  princes 
bilans, qui  se  rendit  illustre  dans  l'iirt 
de  forger  le  fer.  Diodoiv  de  Sicile 
dit  que  Vulcain  «   est   le    premier 
»  auteur  des  ouvrages  de  fer ,  d'ai- 
»  rain,  d'or,  d'arpent,   en  un  mot  , 
»  de    toutes    les   matières    fusibles. 
»  Il  enseigna  tous  les  usages  que  les 
M  ouvriers    et    les    autres    liommes 
»  peuvent  fiiire  du  feu.  C'est  pour 
»  cela  que  tous  ceux  qui  travailicnt 
»  en  métaux  ,  ou  plutôt  les  hommes 
»  en  général ,  donnent  au  feu  le  nom 
u  de  Vu  cain,  et  offrent  à  ce  dieu  des 
»  sacrilices  en   reconnaissance  d'un 
j>  présent  si  avantageux.»  Ce  prince, 
avant  été  disgracié  ,   se  retira   dans 
l'isle  de  Lemnos ,  où  il  établit  des 
forges  ;  et  voilà  le  sens  de  la  fable  de 
Vulcain  précipité  du  ciel  en  terre, 
reut-ètre  était-il  effectivement  boi- 
teux,   y  oyez  Cai.ycopis     Thoas  , 
LEM^os.  Les  Grecs  mirent  ensuite 
sur  le  compte  de  leur  VuL  ain  tous 
les  ouvrag'  s  qui  passaient   Mour  des 
chefs-d'œuvre  dans  l'art  de  forger  , 
comme  le  palais  du  Soleil ,  les  armes 
d'Achille  ,  ce' les  d'Ence  ,  le  fameux 
Sceptre    d'Aeamemnon ,    le    collier 
»i  Hcrmione  ,  la  couronne  d'Ariad- 
ne  ,  etc.  Les  anciens  mo  umenls  rc- 
J.résentent    ce  dieu   d'une    manière 
assez  uniforme  ;  il    \   paraît  barbu  , 
la  che\  elure  un  peu  négligée ,  couvert 
à  demi  tl'un  habit  (jui  ne  lui  descend 
qu'au-dessus  du  genou  ,  portant  un 
bonnet  rond   et  pointu  ,  tenant    de 
la  main  droite  un  marteau  ,  et  de  la 
gauche  des  tenailles.  Quoique  tous 
les  mythologues  disent  Vulcain  boi- 
teux ,  ses  images  ne  le  représentent 
pas  tel. Les  anciens  peintres  et  sculp- 
teurs ou  supprimaient  ce  défaut ,  ou 
l'exprimaient  peu  sensible.  «  Nous 
»  admirons  ,  dit  Cicèron  ,  ce  Vul- 
»  cain  d'\thènes fait  p^ir  ^ïcaniène: 
«  i'  est   debout  et    vêtu  ;   il   parait 
»  boiteux  ,  m:iis  sans  aucune  di'for- 
»  nu'té.  »  Les  Egvptiens  peignaient 
Vulcain  en  marmouset.  «Camhvse  , 
>»  dit  Ht'r^dote,  étant  entré  dans  le 
»  temple  de  VuKain  h  Memphis,  se 
»  moqua  de  sa  figure  el  lit  des  éclats 


V  U  L 

»  de  rire.  Il  ressendjlait  ,   dit-il 
»  ces  dieux  que  les  Phéniciens  ;' 
»  pellent  Pataïques  ,   et   qu'ds   ] 
»  gnent  sur  la   proue  de  leurs  \  a i\- 
»  seaux  :  ceux  qui  n'en  ont  pas  vu 

,  »  entendront  ma  comparaison  ,  si  ■■ 
»  leur  dis  fjue  ces  dieux  sont  i 
»  conmie  des  pjgmées.  »  Le  teni; 
de  Vulcain  à  JVlemphis  devait  è: 
de  la  dernière  magnificence ,  à  ■ 
juger  par  le  récit  d'ffémdote.  1. 
rois  d  Eeypte  se  firent  gloire  d  t  > 
bellir ,  à  l'envi  les  uns  des  autres  ,  : 
édifice  commencé  par  Mènes ,  le  ;;i 
mier  des  rois  connus  en  Egypte. 

Ce  dieu   eut  plusieurs  tenqjb  ~ 
Konie  ;    mais  le  plus  ancien  ,    I 
par  Romulus, était  hors  de  l'encei- 
de  la  ville  ,   les  augures  avant  ji 
que  le  dieu  du  feu  ne  devait  pas  c 
dans  la  ville  même.  ïatius  lui  en 
pourtant  bâtir  un  dans  l'enceinte 
Piome  :  c'était  dans  ce  temple  que 
tenaient  assez  souvent  les  asscndj!^ 
du  peuple  où  l'on  traitait  les  affaii 
les  pli:;  graves  de  la  répulilique  ,  I- 
Romains  ne  croyant  pas  pouvoir  in- 
vo<(uer  rien  de  [>'u5  sacré  pour  assurer 
les  décisions  et  les  traités  qui  s'y  fai- 
saient que  ce  feu  vengeur  dont  ce  dieu 
était  le  synd>i)'r.  On  avait  coutume, 
dans  ces  sacrifices ,  de  taire  consumer 
par  le  feu  toute  la  victime  ,  ne  se  ré- 
servant rien  pour  le  festin  sacré  ;  ea 
sorte  que  c'étaient  de  véritables  holo-^ 
caustes.    Ainsi    le    vieux  Tarquin  ,\ 
après  la  défaite  desSabins,  fit  brûler» 
en  1  honneur  de  ce  dieu  leurs  armesî 
et  'ours  dépouilles.  Les  chiens  étaient» 
destinés  à  la  garde  de  ses  temples  ; 
et   le  lion,  qui  ,  dans  ses  rugisse- 
ments ,  semble  jeter  du   feu  par  la 
gueule,  lui  était  consacré.  On  avait 
aussi  établi  des  fêtes  en  son  hoinieur , 
dont  la   principale  était  celle  pen 
dant    laquelle  on    courait   avec  de» 
torches   allumées  ,  qu'il  fallait   por-^ 
ter,  sans  les  éteindre  ,  jusqu'au  but 
marqué. 

On  regarda  comme  fîls  de  Vnlcaiii^ 
tous  ceirx  qui  se  rendirent  célèbres 
dans    l'art   de  forger   les    métaux  ^ 

comme  Olénus  ,  A'bion,  et  quelques 
a'i'res.  Rrontéus  et  Erichthonius  on\ 
passé  poui"  se»  véritables  eufâuls.  Let 


,  W  A  I 

Boras  les  plus  ordinaires  qu'on  donne 
à  ce  dieu  sont  ,Hephestos ,  Leniniu?  , 
^lulciber  ou  Mulcifer  ,  Elneus  , 
Tardipes  ,  Junoni*^na  ,  Chrysor  , 
Cailop«dioo,  Ainphigueéi£.  V.  tous 
ces  noms. 

Vi  CANALES  ,  fêtes  de  Vulcain  , 
qui  se  cciébrjient  au  mois  d'Août  ; 
et  cnninie  c'était  le  dieu  du  feu  ,  ou 
le  feu  même,  le  peuple  jetait  des 
aniuiaux  dans  le  feu .  pour  se  rendre 
ce  dieu  propice.  Elles  duraient  huit 
jours  ;  on  v  courait  avec  des  forges 
ou  des  lampes  à  la  main  ;  et  celui 
qui  était  vaincu  à  la  course  donnait 
Sa  lampe  au  vainqueur. 

\  uLCASiB  ,  une  des  isles  E!o- 
lieunes  ,  près  de  la  Sicile ,  couverte 
de  lOi'hers  ,  dont  le  sommet  vomit 
des  tourbillons  de  flanmie  et  de  fu- 
mée. C'est  là  que  les  poètes  ont 
placé  la  demeure  ordinaire  de  Vul- 
caiu ,  dont  elle  a  pris  le  nom  ;  car 
on  l'app  Ile  encore  aujourd'hui  f^ol- 
cario ,  d'où  est  ve!:u  le  nom  de 
\  olcan  ,  appliqué  à  toutes  les  mon- 
taj:nes  qui  jettent  du  feu. 

Vulgaire  ,  Vénus  vulgaire  on 
populaire  ;  c'était  celle  qin  présidait 
aux  aiuours  grossières.  C'était  l'op- 
posé ile  Vénus    Uranie.    f^.  Pah- 

B£MOS. 

Vulgaire.  (  Iconol.  )  On  l'allé- 
gorise  par  un  homme  d'une  fiirure 
basse  .  ienoble  ,  regardant  la  terre  , 
tenant  uue  pelle  et  un  halai.  Il  a 
des  oreilles  d'une  ,  et  sa  tète  est  en- 
Teloppée  d'une  vapeur  épaisse. 

V  t  LPANSEn.  (  M.  Egypt.)  C'était 
l'image  de  l'auionr  paternel ,  parce- 
que    cet  oiseau    {  espèce  d'oie  )    se 


l 


W  A  I  745 

livre  aux  chasseurs  pour  sauver  ses 
petits.    HorappoU. 

VuLTURiLS  ,  surnom  d'Apollon, 
dit  communément  Apollon  aux  Vau- 
tours. Il  eut  ce  nom  par  une  aven- 
ture bien  singulière  que  raconte 
Conon.  Deux  bergers  qui  fai-aient 
paître  leurs  tro.ipeaux  sur  le  mont 
Lissus  ,  près  d  Eplièse ,  avant  \u 
sortir  d'une  caverne  qor^lquès  mou- 
ches à  miel ,  l'un  deux  s'y  fit  des- 
cendre avec  une  corbeille ,  et  y 
trouva  un  trésor.  Celui  qui  était 
resté  delK)rs,  avant  retiré  le  trésor 
ar  le  moyen  de  cette  corbeille  ,  y 
ais^a  son  com.  agnou  ,  ne  doutant 
p;is  fpi'il  n'y  périt.  Dans  le  temps 
que  le  berger  abandonné  était  livré 
au  plus  cruel  désespoir,  il  s'assoupit  ; 
et  Apollon  lai  apparut  eu  songe , 
qui  lui  dit  de  se  menrlrir  le  corps 
avec  des  caillons,  ce  qu'il  fit.  Quel- 
ques vaut-)Urs  ,  attirés  piir  la  puan- 
teur de  ses  plaies  ,  entrèrent  dans 
la  caverne,  et,  a\ant  enfoncé  leur 
bec  dans  ses  plaies  et  dans  ses  ha- 
bits ,  prirent  en  même  temps  leur 
vol ,  et  enîprèrenl  ce  malhenreux 
hors  de  la  caverne.  Dès  qu'il  (ut 
guéri  ,  il  porta  ses  plaintes  devant 
les  magistrats  d'Ephèse  ,  qui  firent 
mourir  l'autre  berger  ;  et  a\ant 
doimé  à  celui-ci  la  moitié  de  l'or  qui 
s'était  trouvé  dans  la  ca%  eme  ,  il  en 
fit  bâtir  sur  la  même  montagne  un 
temple  en  l'honneur  de  son  libéra- 
teur, sous  le  nom  d'Ap>llou  aux 
Vautours. 

V  LOUA  ,  nom  que  les  Lombards 
donnoieut  à  Mercure. 

V  LODo  ,  dieu  des  Arabes. 


W 


^^  AiDis  {M.  Mah.)  ,  hérétiques 
mahométans  ,  dont  la  morale  sé- 
vère a  de  qutji  faire  trembler  leurs 
sectateurs.  Ils  disent  qu'un  homme  , 
une  fois  tombé  dans  quelque  péché 
ënornie  ,  quoiqu  il  fasse  profession 
de  la  véritable  croyance  ,  *era  puni 


par  les  peines  éternelles  de  l'enfer , 
sans  aucune  espér.ince  de  salut  , 
mais  que  ses  peines  et  ses  souffrances 
sont  moindre  s  que  celles  des  infidèles. 
L"o.  inion  générale  et  orthodoxe  est 
que  Dieu  pardonne  quand  il  lui 
plaît,  uième  aux  plus  grands  pé- 
Aaa  4 


744  W  A  T 

cheurs  ,  ou  par  sa  seule  miscrl- 
corije  ,  ou  par  fintercessiou  de  Ma- 
homet. 

Walhalla  (  M.  Scand.  ),  pa- 
radis dOdin  ,   où  les  h(?ros  tues  à  la 
fîuerre  sout  transportes  après  ia  mort. 
Ce   paîuis    a   cinq    cents    quarante 
portes   ,    par     chacune    desquelles 
sortent  huit  héros  pour  aller  com- 
battre ,   suivis  d'une   foule  de  spec- 
tateurs.  Un  coq  les  éveille  tous  les 
jours    de    f;rand    matin.     C  est     le 
iiiême   dont   les  cris  aipis  doivent , 
au   £;rand   jour    du    bouleversement 
du  monde,  être  le  premier  signal  de 
l'approche  des  mauvais  génies.  Tous 
les   jours,    lorsqu'ils   sont   habillés, 
ils  prennent    leurs  ;irmes  ,    entrent 
en  lice ,  et    se  mettent  en    pièces 
les  uns  les  autres  ;  mais  aussi-tôt  que 
l'heure  du  repas  approche  ,    ils  re- 
montent à  cheval  tous  sains  et  saufs  , 
et  retouraent  boire   de  la   bière  et 
de  Ihydromel   dans  des   crânes ,  et 
manger  du  lard  du  sanglier  Serim- 
ner.    Odin    s'assied    à    leur  table  ; 
mais   il  donne  ce  qu'on  lui   sert   à 
deux  loups  nommés  Geri  et  treki  : 
pour  lui ,  le  vin  lui  tient  lieu  d'ali- 
laient.  Il   v  a  dans  le  Yalhalla  une 
chèvre  qui    se   nourrit  des   feuilles 
de  l'arbre  Lerada.  De  ses  mamelles 
coule  de    l'hydromel   en  si    grande 
abondau<e  ,  qu'on  en  remplit    tous 
\n  jours  une  cruche  assez  vaste  pour 
que    tous    les    héros  aient  de   quoi 
s  enivrer.  Le  même  arbre  nourrit  un 
cerf ,   des  cornes  du(|uel   coule  une 
vapeur  si  abondante ,  (ju'elle  forme 
la  fontaine  de  Vergelmer ,  d'où  nais- 
sent les  fleuves  qui  arrosent  le  sé- 
jour des  dieux. 

Walkïries  (  Myth.  Scand.  ), 
déesses  qui  servent  dans  le  Yalhalla, 
ou  palais  d'Odin  ,  versent  à  boire 
de  la  bière  aux  héros ,  et  ont  soin 
des  coupes  et  des  taliles.  Odin  les 
envoie  dans  les  combats  pour  choisir 
ceux  qui  doivent  être  tués  ,  et  pour 
dispenser  la  victoire. 

Watipa.  Les  Américains  qui 
habitent  aux  environs  du  fleuve  Oré- 
noque  adorent  ,  sous  ce  nom  ,  un 
être  qui ,  selon  les  relations  ,  n'est 
autre  <^ue  le  démoa. 


.IX  _J 


W  I  S 

Weiesseou  Woi-osse  {M.SL)f 
dieu  souveiain  des  animaux  ,  et  qui 
tenait  le  premier  rang  après  Pé- 
rou n. 

WiDZiPUDziLi ,  nom  sous  lequel 
les  Hurons  honorent  l'Etre  su- 
prême. 

WlRCHU-AcCHA,    ou  LA    VIEILLE 

DK  LivoNiE  (  Myth.  Lap.  ) ,  divinité 
adorée  par  les  Lappons.  Les  voya- 
geurs ne  nous  apprennent  rien"  de 
particulier  sur  cette  divinité,  ni  sur 
le  culte  qu'on  lui  rend, 

W^iSE  (  J/.  Ind.)  ,  le  dernier  des* 
quatre  fils  du  premier  homme  et  de 
la  première  femme.  Les  Indiens  lui 
attribuent  l'origine  de  la  quatrième 
caste ,  qui  est  celle  des  artisans. 
Son  génie  vif,  subtil  et  inventeur,, 
s'occupa  de  tout  ce  qui  concerne  lejf 
arts  utiles  ,  et  fit  des  découverte» 
qu'il  coninamif{uu  à  sesdescendants.i 

l  Oy.  BnAMM«N  ,   CUTTERI  ,  Shl'd- 
DERI. 

VViSHN'ou ,  l'un  des  principauj 
dieux  des  Indiens,  parliculièremeiit 
célébré  par  ses  neuf  nié lamorpiioseSr 
Les  brahmines  disent  qu'il  a  déjà 
paru  dans  le  monde  sous  neuf  forme? 
différentes  ,  et  qu'il  doit  encore  y 
paraître  pour  la  dixième  fois  sous 
une  figure  nouvelle.  Lhistoire  de  ce» 
mélamorphoses  est  pleine  d  absur- 
dités et  d'extravagances  ;  mais  les 
Indiens  prétendent  que  sous  ces 
contes  ridicules  sont  cachés  de  pro- 
fonds mystères  qu'ils  ne  veulent  pas 
dé(  ouvrir  aux  profanes.  Il  faut  donc 
nous  en  tei;ir  à  l'enveloppe,  \oici  ce 
que  les  auteurs raconleiU  sur  les  mé- 
tamorphoses de  Wishnou. 

Frcinièie  inétamorvfiose.  Un 
certain  démon  ayant  enlevé  le  livre 
delà  loi ,  appelé  Védani ,  des  main» 
de  ceux  qui  le  gardaient  ,  et  s'é^ 
tant  caché  au  fond  de  la  mer  avec' 
sa  proie ,  Wishnou  se  métamor- 
phosa en  poisson  ,  joignit  le  ravis- 
seur, et  rapporta  le  Védam. 

Deuxième  métamorphose.  Les' 
dieux  voulant  manger  d'un  beurre 
délicieux  qui  se  forme  dans  une 
des  sept  mers  qui  scmt  dans  le  monde, 
selon  les  indiens  ,  et  qu'ils  appellent 
la  luer  ai  lait ,   ils  apportèrent  sur 


w  I  s 

e  bord  de  cette  mer  une  montacne 
i"or  où  est  assise  une  coideuvre 
l'une  longueur  prodigieuse  ,  qui  a 
cent  tètes  ,  sur  lesquelles  sont  ap- 
puyés les  quatorze  mondes  qui  coiii- 
K osent  Tunivers.  Ils  se  servirent  de 
1  queue  de  cette  couleuvre  comme 
d'une  corde  pour  attirer  le  beurre  ; 
mais  ils  furent  traversés  dans  leur 
entreprise  par  les  géants  qui  tiraient 
aussi  la  couîeuvre  de  leur  coté.  Ce 
Gontlit  peni^a  être  funeste  au  monde 
qnc  la  couleuvre  soutenait.  Il  fut 
tellement  ébnmlé  ,  qu'il  eût  été  in- 
failliblement renversé  si  Wishnou, 
prenant  la  forme  de  tortue  ,  ne  se 
lût  promptement  mis  dessous  pour 
le  soutenir.  Cependant  la  coideuvre 
répandit  sur  les  géants  une  liqueur 
veniiueuse  qui  les  obligea  de  làcber 

fjrise.  Ainsi  les  dieux  demeurèrent 
es  maîtres  de  cet  excellent  beurre 
dont  ils  étaient  si  friands. 

D'autres  racontent  tout  simple- 
ment que  la  terre  ,  affaissée  par  le 
poids  de  la  montagne  Mériipata,  fut 
sur  le  point  de  s'enfoncer  duns  fa- 
b)me  ;  mais  que  Wisiinou,  changé 
«n  tortue  ,  vint  à  propos  soulever 
la  montagne   et  soulager  la  terre. 

Troisième  métamorphose.  Un 
énorme  géant  ,  nommé  Paladas  , 
ayant  roulé  la  terre  comme  une 
feuille  de  papier  ,  rempiwta  sur  ses 
épaules  jusqu'au  fond  des  enfers. 
vV^ishnou ,  transformé  en  cochon  , 
alla  trouver  le  géant  ,  le  combattit , 
et ,  après  l'avoir  vaincu  ,  rapporta 
la  terre  «ur  son  groin  ,  et  la  remit  à 
sa  première  place.  D'autres  disent 
que  le  dieu  Rutrem  a^aut  défié 
Brahma  et  Wishnou  de  trouver 
l'endroit  où  il  cacherait  sa  tète  et 
ses  pieds  ,  et  s'étant  offert  de  rf- 
connaitre  la  supériorité  de  celui  qui 
serait  assez  h.ibile  pour  faire  cette 
découverte  ,  Brahma  et  Wishnou 
acceptèrent  le  défi;  que  Brahma 
\rouva  la  tète  de  Rutrem  par  le 
moven  de  la  fleur  du  chardon  qui 
lui  indiqua  le  lieu  où  elle  était  ca- 
chée ;  que  Wishnou  se  métamor- 
phosa en  cochon  pour  chercher  les 
pieds  de  Rutrem  ;  mais  qu'après 
avoir  foulilé  iuutileiueat   avec  K>u 


W  I  S 


7P 


groin  jusques  dans  les  entrailles  de 
la  terre  ,  il  fut  obligé  de  renoncer 
à  celte  entreprise. 

Quatiième  métamorphose.  Un 
fameux  géant  nommé  Iranien,  on  selon 
d'autres  Hkrrenkessep,  ayant  reçu  du 
dieu  Rutrem  le  privilège  singulier  de 
ne  pouvoir  être  tué  ,  ni  pendant  le 
jour  ,  ni  pendant  la   nuit  ,  .ni  de- 
dans, ni  dehors  sa  maison,  en  conçut 
une  si    grande  tierté  ,    qu'il  voulut 
abolir  le  culte  des  dieux  ,  et  se  faire 
adorer  seul  sur  la  terre.    Il  fît  souf- 
frir les  plus  cruels  tourments  à  ceux 
qui  refusèrent  de  lui  rendre  les  hon- 
neurs divins.  Il  n'épargna  pas  même 
son  fils ,  qui ,  malgré  ses  ordres  et  ses 
menaces  ,   s'obstinait  toujours  à  ré- 
péter dans    ses  prières   le  nom    de 
Wishnou.    La  fidélité  de  ce  jeune 
homme  ,  et  les  maux  qu'il  souffi'ait  , 
touchèrent  tellement  le  cœur  du  dieu 
Wishnou  ,  qu'il  résolut ,  à  quelque 
prix  que   ce    fût  ,   d'exterminer   le 
géant   Iranien.  Lentreprise    n'était 
pas  facile.  La  sagacité  de  VVislinou 
en  vint  cependant  à  J>out.  Il  saisit 
le  moment  du  crépuscule  où  ,  quoi-     ^ 
qu  il  ne  fasse  plus  jour,  il  n'est  pas 
encore  nuit  ,  et  parut  tout-à-coup, 
sous   la  forme  d'un    monstre  moitié 
homme  et    moitié    lion ,   devant  le 
géant  Iranien  ,  qui  ,  étant  alors  sur 
le  seuil  de  sa    porte,  n'était  ni  de- 
dans ni  dehors  de  sa  maison  ;  et  il 
le  mit  en  pièces  malgré  sa  résistance. 
Quelques  uns  disent  seulement  <{ue 
le  géant  Iranien  avait  reçu  le  privi- 
lège de  ne  pouvoir  être  tué  que  d'une 
manière  fort  extraordinaire  ;   qu  un 
jour  qu'il  se  disposait  à    donner  uu 
coup  de  bâton  à  son  fils  ,  le  jeune 
homme   s'esquiva    adroitement  ,    et 
que  le  bâton  donna  sur  uu  pilier  qui 
s  ouvrit  aussi-tôt.   et  dont  il   sortit 
un  monstre  moitié  homme  et  moitié 
liou,qui  déchira  le  géant.  L'univers 
entier  était  sous  sa  domination. 

Cinquième  mélamorphose.  Un 
prince  nommé  Mavali  ,  ou ,  selon 
d'autres  ,  Magapelixaavarti  ,-  faisait 
gémir  les  hommes  sous  le  poids  lie 
la  plus  cruelle  tyrannie  :  'VVishnou  , 
touché  des  plaintes  qu'on  lui  adres- 
sait  de  tous  côtés ,  résolut   de  dé- 


746  W  I  S 

livrer  la  terre  d'un  pareil  monstre. 
Il  prit  !a  forme  d'un  lirahmine,  mais 
d  un  brahmine  si  petit  ,  qu'il  pou- 
vait passer  pour  un  nain.  Il  alla 
trouver  ce  mécljant  roi ,  «  t  lui  de- 
manda trois  pieds  de  terre  ptiur  y 
hhùr  ime  cabane.  Le  roi  lui  ac- 
<:orda  sa  demande  saT:s  aucune  dif- 
ficulté ;  et  pour  ratifier  cette  dona- 
tion ,  il  prit  un  peu  d'eau  dans  sa 
Injuche  ,  et  se  disposa  à  la  rejeter 
dans  la  main  du  prétendu  brahmine 
(telle  était  alors  la  manière  de  rati- 
fier les  engagements  )  ;  mais  l'étoile 
du  point  du  jour  ,  qui  était  le  prin- 
cipal conseiller  du  roi  ,  soupçonnant 
quelque  supercherie  dans  la  de- 
mande du  brahmine  ,  trouva  le 
moyen  d'enlrer  dans  le  posier  du 
prince,  et  de  le  boucher  tellement  <]ue 
Jeau  ne  pouvait  plus  en  sortir.  Le 
roi ,  qui  se  sentait  presque  étoufTé 
sans  savoir  pourquoi ,  se  nt  enfoncer 
un  stviet  de  fer  dans  le  gosier  pour 
en  ouvrir  le  passage.  L'étoile  fut  con- 
trainte de  dé'oi^er  après  avoir  eu  un 
œil  crevé  iCl  le  roi  répandit  l'eau  (ju'il 
avait  dans  la  bouche  sur  la  main 
du  faux  brahmine  ,  qui  devint  tout- 
à-coup  d'une  crandeur  si  prodi<îieuse, 
qu'un  de  ses  pieds  occupait  toute  l'é- 
tendue de  l'univers.  Il  posa  lautre 
sur  la  tète  du  roi  Mavali ,  qu'il  pré- 
cipita dans  l'abyme.  Cette  histoire 
se  trouve  racontée  avec  des  circons- 
tances difl'érentes  par  d'autres  au- 
teurs. Ils  ne  représentent  point  Ma- 
va'i  comme  un  tyran  ,  mais  comme 
un  autre  Saturne  ,  sous  lequel  tous 
les  hommes  étaient  éf:aux  ,  et  tous 
les  biens  conmiuns.  Ils  di'-ent  que 
Wishnou  détrôna  ce  bon  prince  , 
parceque  les  hommes  ,  n'ayant  be- 
soin de  rien  sous  son  rèpne  ,  ne 
priaient  plus  les  dieux.  Ils  ne  ft)nt 
p.int  mention  de  l'étoile  du  point 
An  jour.  Ils  disent  seulement  que  la 
femme  de  Mavali  voulut  le  détourner 
d  accorder  au  brahmine  ce  qu'il  de- 
mandait. 

Sixième  métamorphose.  Les  ra- 
jahs (  c'est  le  nom  que  les  Indiens 
do-  nent  aux  rois  )  étaient  devenus 
autant  de  tyrans  qui  opprimaient 
les  peuples  et  commettaient   mille 


WI  S 

cruautés.  Wishnou  résolut  de  pnnr 
leurs  crimes.  Il  parut  sur  la  terif 
sous  une  forme  humaine,  et  prit  ! 
nom  de  Ram.  Il  déclara  la  guert' 
aux  rajahs,  et  les  combattit  sans  re- 
lâche pendant  vinf;t  et  une  généra- 
tions ,  jusqu'à  ce  qu'il  les  eût  tous 
exterminés. 

Septième  métamorphose.  Un 
géant  nommé  Carl;.suciriargunen , 
et  qui  avait  mille  bras ,  désolait  le 
genre  humain  par  ses  brigandages  et 
par  ses  violences.  Wishnou  prit  une 
seconde  fois  la  figiu-e  humaine  et  le 
nom  de  Ram  ,  et ,  armé  seulement  du 
soc  d'une  charrue ,  il  présenta  !<; 
combat  au  géant  ,  lui  donna  la 
mort  ,  et  lui  coupa  ses  mille  bras 
puis  il  entassa  ses  os  les  uns  sur  li 
autres,  et  en  forma  une  montagr 
appelée  Baldous.  On  raconte  difié- 
remment  !e  sujet  de  cftle  métamor- 
phose. Il  y  avait,  dit-on,  un  brah- 
mine nommé  Jiawana  ,  qui  étiiit 
un  des  plus  fervents  adorateurs  du 
dieu  Ixora.  Il  ne  manquait  jamais  de 
lui  présenter,  chaque  jour,  une  of- 
frande de  cent  fleurs  bien  comptées. 
Il  arriva  que  le  dieu  déroba  lui- 
même  adroitement  une  des  fleurs,  et 
fit  ensuite  des  rep'^oches  à  Rawaiia 
de  ce  que  S')n  offrande  n'était  p;!S 
complète.  Le  pieux  brahmine  ,  dé- 
so'é  de  la  perte  de  cette  fleur,  fiit 
sur  le  point  de  mettre  un  de  ses  yeux 
à  la  place  ;  mais  Ixora  s'y  c  posa  ,  et , 
pour  récompenser  la  foi  de  son  ser- 
viteur ,  il  jura  de  ne  lui  rien  refuser 
de  ce  qu'il  désirerait.  Le  brahmine 
souhaita  qu'on  lui  confiât  l'adminis- 
tration de  l'univers  ;  mais  après  avoir 
obtenu  cette  grâce ,  il  ne  cessa  point 
d'importu  er  Ixora  par  ses  vnux  et 
par  ses  prières.  Le  dieu  fatigué  lui 
dit  :  «  N'ai-je  pas  condilé  tous  tes 
»  désirs  ?  quel  est  donc  l'objet  des 
»  prières  que  tu  me  fais  continue'le- 
»  ment  ?  »  Rawana  lui  dit  qu'il 
souhaitait  avoir  dix  tètes  et  vingt 
bras,  afin  de  gouverner  plus  aisé- 
ment l'univers.  li  obtint  encore  cette 
grat  e ,  et  se  retira  ensuite  dans  la 
vi!le  de  Lanki,  où  il  établit  le  siège 
de  son  enqtire.  Sa  gloire  et  sa  puis- 
sance reçurent  un  nouvel  accroisse- 


I  W  I  s 

puent  de  ce  jn-atid  nombre  de  têtes  et 
;  ras  dont  il  venait  d'être  pourvn. 
-  il  se  laissa  enfin  aveugler  par  la 
i^j..j-pi;rité  :  il  perdit  le  souvenir  des 
bienfaits  d'Lxora  ,  et  voulut  usurper 
les  honneurs  dûs  à  la  divinité. 
Wishnou  résolut  de  punir  l'orpueil 
de  cet  insolent  braliniine.  II  parut 
sur  la  terre  sous  une  forme  liuniaine 
et  prit  le  nom  de  Rnm.  Rawana 
•pouvante  se  changea  en  cerf  pour  se 
léroher  plus  aisément  à  la  colère  dn 
diru.  Ram  p»  rça  le  cerf  d'un  coup  de 
flèche  j  mais  Tame  de  Rawana  en 
sortit  proniptenient ,  et  choisit  pour 
sa  retraite  le  lorps  d'an  fakir.  Ce 
fut  sous  ce  déf;uisenient  que  Rawana 
enleva  la  femme  de  Ram ,  nommée 
Siiii.  Ram, outré  de  cet  aflVont,  em- 
prunta ,  pour  se  venger,  le  secours 
d  un  fameux  siniie ,  connu  sous  le 
nom  de  Haniinian  ,  qui  exerça  d'hor- 
ribles nivagesdans  la  capilaie  de  Ra- 
vrana.  Celui-ci ,  second<î  d'un  grand 
nombre  de  géants,  parvint  enfin  à  se 
saisir  de  ce  redoutable  singe;  mais  il 
ne  put  jamais  venir  à  bout  de  le 
taire  mourir.  Rawana ,  surpris  de  la 
force  nrodigi<  use  de  ce  sin^e ,  lui  de- 
manda s'il  n'v  avait  pas  quelque 
moyen  de  le  vaincre.  Le  since  lui 
répondit  :  «  Trempez-moi  la  frueue 
»  dans  l'huile  ;  enveloppez-la  d  étou- 
»  pe,  et  y  mettez  le  l'eu.  Je  devicn- 
>»  ami  aussi-tôt  plus  faible  que  le 
»  dernier  des  animaux.  »  Le  crédule 
Rawana  exécuta  ce  qu'avait  dit  le 
sin;:e  ;  mais  Hanuman ,  avec  sa  queue 
en'laumiée  ,  embrasa  le  palais  de  Ra- 
wana et  une  partie  de  la  ville  de 
Lai:ka.  Enfin  ,  pour  terminer  ce  conte 
extravagant ,  le  perfide  Rawana  ,  re- 
fusant toujours  de  rendre  la  fenmie 
de  Ram  ,  tomba  sous  les  coups  de  ce 
mari  justement  irrité. 

Huitième  métanioqjhose.  Un  ra- 
jah de  rindostan ,  ayant  appris  par 
la  chiromancie  que  sa  sœur ,  fjui 
était  mariée  à  un  hrchmine,  mettrait 
au  monde  un  fils  qui  lui  ravirait  le 
trône  et  la  vie ,  ordonna  qu'on  mit  à 
mort  tous  les  enfants  qu'aurait  sa 
sœur,  dès  qu'ils  seraient  nés;  et  pour 
s'assurer  de  l'exécution  de  ses  ordres, 
il  ia  fit  enfenaer  étroilemeQl,  sous 


W  I  S 


7-^7 


DBc  garde  sûre.  Déjà  six  de  ses  en- 
fants avaient  été  les  victimes  de  la 
cruauté  lie  ce  tvran.  Le  septième 
paraissait  destiné  au  même  sort  ; 
mais  cet  enfant ,  nommé  Kistna ,  était 
Wishnou  lui-même  ,  qui  avait  pris 
celte  forme  pour  châtier  le  cruel 
rajah.  Il  parla  dès  le  moment  de  sa 
naissance  ,  et  s  échappa  de  sa  prison  , 
avec  son  père  et  sa  mère ,  s;ins  que 
les  gardes  s'en  appercussent.  Il  opéra 
depuis  des  pro<îiges  sans  nombre. 
Le  rajah  envova  soment  des  péants 
et  des  armées  entières  pour  le  faire 
périr  ;  mais  il  exterr.iina  tout  ce  qui 
se  présenta  devant  lui,  et  tua  enfin  !e 
rajah  lui-même.  Après  cet  exploit, 
Kistna  continua  à  parcourir  la  terre, 
prodiguant  les  miracles,  récompen- 
sr.nt  les  bons  ,  châtiant  les  méchants; 
et  enfin  il  s  éleva  dans  les  cieux. 

Cette  métamorphose  est  regardée 
par  les  Ind  ces  comme  la  plus  mé- 
morable et  la  plus  glorieuse  de  toutes 
les  incarnations  de  Wishnou.  Quel- 
ques auteurs  trouvent  des  rapporta 
entre  Kistna  et  Jésns-Christ ,  le  rajah 
et  le  roi  Hérode. 

Neuvième  métamorphose. W"i<Air 
non  prit  la  forme  de  Brudha  ou  Bodha. 
Ce  personnage  ,  disent  les  brahmincs, 
n'a  ni  père  ni  mère  ;  c'est  un  pur  es- 

Erit  qui  ne  se  manifeste  point  aux 
omraes.  Mais  lorsque ,  par  une  faveur 
sj>éciale ,  il  apparaît  à  quelque  dé- 
vot, c'est  avec  quatre  bras.  Il  est  con- 
tinuellement occupé  à  prier  Maha- 
deva ,  ou  le  grand  dieu.  On  croit 
communément  que  ce  Bodha  est  lé 
même  que  le  dieu  Fo. 

Les  banians  pensent  qiie  Wishnou 
doit  encore  s'incarner  une  dixième 
fois ,  et  qu'il  prendra  la  forme  d'un 
cheval  blanc  qui  a  des  aiies ,  et  qui 
réside  actuellement  dans  le  ciel.  Ce 
Pégase  indien  ne  se  soutient  que  sur 
trois  pieds  ;  le  qu  trièmc  est  toujours 
en  l'air.  Lorsqw  il  le  posera  sur  la 
terre  ,  il  la  fera  enfoncer  dans  l'aby- 
me,  et  c'est  ainsi  que  le  monde  sera 
«lëlruit. 

En  attendant  cette  dernière  méta- 
morphose, Wishnou  est  endormi 
tranquiliemeat  dans  la  mer  de  lait , 


748 


X  A  C 


couché  sur  une  couleuvre  qui  a  cinq 
têtfis. 

WiSHNOuvAs  ,  secte  de  brahmines 
qTii  sont  particulièrement  attaciiés 
au  dieu  Wishnoii,  et  qui  le  regar- 
dent connue  le  ^lus  puissant  de  tous 
les  habitants  des  cieux.  Cette  secte 
est  divisée  en  deux  branches.  Les 
premiers  sont  appelés  Tadvadis,  les 
autres  Rainanoujas.  Les  tadvadis  se 
tracent ,  tous  les  malins  ,  une  li^ne 
hîancLe  depuis  le  nez  jusqu'au  front. 
Ils  se  font  auisi  une  petite  marque 
ronde  à  la  jointure  du  bras  et  aux 
deux  mamelles  :  ce  sont  leurs  signes 
distinotifs,  et  la  livrée  de  Wishnou. 
Ils  s'imaginent  que  ces  marques  sont 
des  préservatifs  conlre  les  attaq".es 
du  diable.  Ils  s'engagent ,  par  un 
vœu  exprès ,  à  ne  jamais  rendre  hom- 
mage il  aucun  autre  dieu  qu'à  Wish- 
nou. Leur  chef  rst  obligé  de  garder 
le  célibat,  et  porle  ordinairement  à 
la  main  une  canne  de  bambou  ,  pour 
marque  de  sa  dignité. 

Les  ramanonjas  ont  aussi  des  si- 
gnes qtji  les  distinguent.  Ils  se  tra- 
cent avec  de  la  craie  un  Y  sur  le  nez  , 
et  se  font  une  marque  siu"  la  jointure 
du  bras  avec  du  feu.  Ils  ont  la  tèle 
nue  et  presque  rasée ,  à  l'excep!  ion 
d'une  touffe  sur  le  sommet  ,  qu'ils 
attachent  avec  un  nœu-,  et  qu'ils  lais- 
sent pendre  par  derrière.  Leur  chef 
est  distingué  par  un  morceau  de  linge 
dont  il  s'enveloppe  la  têle  lorsqu'il 
parle  ;'i  quelqu'un.   Leur  vie  paraît 

fins  austère  que  celle  des  tadvadis. 
Is  croiraient  souiller  la  sainteté  de 
leur  profession ,  s'ils  s'embarrassaient 
dans  le  négoce  et  dans  les  aifaires 


X  A  C 

profanes.  Ils  se  font  aussi  un  devo, 
de  ne  jamais  mettre  le  pied  dans  un 
lieu  consacré  à  la  débauclie;  ce  qn - 
les  tadvadis  se  permettent  sans  scru- 
pule. 

WoDAN  ,  ou  GoD.iN  ,  un  des  dieux 
des  anciens  Germains.  Quelques  au- 
teurs ont  cru  que  c'était  le  mèn;e 
que  Mercure. 

WoDEN  ,  ou  OniN,  vraisemljl;- 
blement  le  même.  On  croit  que  c'r~t 
de  lui  qn  a  pris  son  nom  ie  mercredi , 
qui ,  dans  les  langues  du  Nord ,  s'a]- 
pclle  If'ednesdav.    K.   OniN. 

WoLCVVE,Ou\VoLCOV(rE7.  (  M.  SI-    ■ 

fils  du  prince  Slavcn  ,  qui  vint  dans 
la  Russie  septentrionale,  et  y  bâtit 
la  ville  de  Slawensk.  Ce  jeune  prince 
paissait  pour  un  fameux  magicien  ,  et 
fut  parcelle raiscn  appelé //'o/iTU'C  , 
mot  russe  qui  veut  dire  magicien. 
En  prenant  la  forme  d  un  crocodile  , 
il  nageait  dans  la  rivière  IMoutnaAa  , 
qu'on  appela  du  nom  de  ce  prince 
Wolcoff ,  et  y  dévorait  les  hommes  : 
ce  qui  signilie  qu'il  exerçait  ses  bri- 
gandages sur'Ics  bords  de  celte  ri- 
vière. On  le  mit  au  rang  des  dieux  ; 
mais-,  suivant  la  chronique  de  Novo- 
gorod  ,  il  fut  étranglé  par  les  diables  , 
et  enterré  sur  les  bords  du  Wolcotf 
par  ses  adorateurs  ,  qui ,  suivant  l'u- 
sage ,  élevèrent  sxh"  sa  tombe  un  grand 
tertre  ,  détruit  depuis  par  ceux  qtii 
espéraient  y  trouver  des  trésors  en- 
fouis. 

WoLOTY  (  M^  SI-  )  ,  monstres 
épouvantables  qui ,  selon  le  récit  de 
Lonioiwsojy ,  revenaient  chez  les- 
Slavons  aux  géants  connus  chez,  les 
Grecs. 


yLicA  ,  SiAKA  ou  Xequia  ,  nommé 
autrement  Buddu ,  fondateur  de  la 
secte  connue  au  Japon  sous  le  nom  de 
Budsdoïsme.  Ses  sectateurs  racontent 
qu'il  était  fils  d'un  roi  de  Ceylan.  A 
l'âge  de  if)  ans  ,  animé  d'un  violent 
désir  de  la  perfection ,  il  se  déixaba 


aux  honneurs  de  la  cour ,  et  se  retira 
dans  Tine  solitude  avec  sa  femme  et 
une  fille  unique  qu'il  en  avait  eue.  Un- 
hermite  célèbre  prit  soin  de  le  former 
à  la  contemplation  ;  et  bientôt  Ift 
disciple  égala  le  maître  dans  ce  divin 
exercice.  La  posture  dans  laqueli» 


X  A  N 

•e  jnellait  Xaca  ,  lorsqu'il  méditait 
iur  les  vtrités  divines,  nicrite  d'èlre 
remarquée  :  il  s'asseyait  à  terre  ,  les 
ïambes  croisées,  et  niellait  les  mains 
l'iiiie  sur  Taiitre  dans  son  sein  ,  de 
manière  que  les  extrémités  des  deux 
pouces  se  touchaient.  Ses  sectateurs 
prétendent  que  rien  n'est  plus  favo- 
rable au  recueillement  de  Kesprit  que 
cette  posture  ,  qui  !e  fait ,  en  qoel- 
qne  sorte  ,  se  replier  dans  ses  pen- 
sées. Ce  fut  dans  celle  altitude  que 
les  p! us  sublimes  m >  stères  furent  dé- 
Toiiés  à  Xaca  ,  et  qu'il  forma  le  plan 
de  sa  nouvelle  religion.  Ce  fut  lui 
qui  introduisit  au  Japon  le  culte 
d  Amidas  ,  vers  l'an  65  de  Jésus- 
Ctirist.  Il  ne  proposa  d'abord  qu'un 
petit  nombre  d'articles  dans  les- 
<jiie!s  toute  sa  doctrine  était  renfer- 
liiéej  mais  par  les  subtilités  des  com- 
mentateurs ce  petit  nombre  se  trouva 
I)ientôt  monter  jusqu'à  cinq  cents. 
V.  Amidas,  Budsdoïswb  ,  Ames, 
Paradis  ,  Enfer  ,  Métkmpsvcose. 
La  doctrine  de  Xaca  est  détaillée 
dans  ces  articles. 

Xantai  (  M.  Jap.  ) ,  divinité  ja- 
ponaise, f^.  NoBt;^■A^GA. 

Xasthe,  fleuve  de  la  Troade.  Il 
s'opposa  avec  le  Scamandre  et  le  Si- 
nioïs  à  la  descente  des  Grecs  ,  et 
Sfjuleva  ses  flots  contre  Achille.  Le 
Iséros  était  sur  le  point  de  succom- 
fccr  ,  lorsque  Junon  envoya  â  son  se- 
cours Vulcain  armé  de  tousses  feux. 
Ce  dieu  embrase  aussi-tôt  toute  la 
plaine,  met  le  fleuve  même  en  feu,  et 
î'oblise  à  rentrer  dans  son  lit ,  et  à  ju- 
rer qu'il  ne  donnera  plus  de  secours. 
Xanthiqces,  fête  macédonienne, 
du  mois  Xanthus  (  Avril  )  où  elle  se 
célébrait.  On  y  purifiait  l'armée  en 
la  faisant  passer  entre  les  deux  moi- 
tiés «fune  chienne  immolée ,  dans 
l'ordre  suivant  :  à  la  tète  étaient  por- 
tées les  armes  de  tous  les  rois  de  iVla- 
cédoine  ;  venait  ensuite  la  cavalerie , 

ÎJViià  le  roi  et  sa  famille ,  ses  gardes  et 
e  reste  des  troupes.  Cette  cérémonie 
-  était  terminée  par  un  combat  sinmlé. 
Xantho,  une  des  nymphes  Océa- 
nides,  compagne  de  Cyrène  mère 
d'Arislée ,  selon  f^irgîle. 

1.  XA^■rHus  ,  foux,  un  des  che- 


X  E  N  7/|9 

ranx  immortels  d'Achille.  Ce  héros 
lui  avant  reproché  u'rivoir  laissé  Pa- 
trocie  sur  le  champ  de  bataille ,  le 
cheval ..  touché  de  ce  reproche ,  tourne 
la  téte,etpréi!it  à  Achille  que  l'heure 
de  sa  mort  approcliait ,  que  l'inévi- 
table Destin  en  serait  seul  la  cause , 
et  non  la  lenteur  de  ses  chevaux.- 
Xanthus  n  eut  pas  p'iifôt  prononcé 
ces  paroles,  que  les  Furies  lui  ôtèrent 
la  voix  qu'il  avait  reçue  de  Juaon  pour 
un  moment. 

3.  —  C'est  auMÎ  un  cheval  donné 
par  Neptune  à  Junon,  et  depuis  à 
Castor  et  à  Pollux. 

5.  —  Fils  de  Phénops  et  frère  de 
Thoon ,  fut  tué  par  Diomède. 

XÉDORirs  (  M.  Jap.  ) ,  fondateur 
d'une  secte  répandue  dans  le  Japon  , 
dont  les  principes  sont  safies  et  rai- 
sonnables ,  qiii  reconnaît  l'immorta- 
lité de  l'ame  ,  et  admet ,  après  la 
mort ,  des  peines  pour  les  méchants  , 
et  des  récompenses  pour  les  bons. 
Ses  sectatenrs  assurent  qu  il  était  fils 
de  roi.  Il  se  distingua  par  son  amour 
pour  sa  femme,  et  par  les  regrets 
qu'il  témoigna  de  sa  perte.  Il  ordonr.a 
à  tous  ses  disciples  de  lui  rendre  les 
honneurs  divins,  et  prescrivit  certains 
actes  de  religion  qu'ils  devaient  pra- 
tic[uer  en  son  honneur.  Cette  secte 
est  presque  la  même  que  telle  de 
Xaca  ou  Budsdo.  T^.  Xaca. 

Xékismes  ,  sacrifices  offerts  à  une 
fête  athénienne  en  Ihonneur  des 
Dioscures. 

Xeniis,  hospitalier,  surnom  de 
Jupiter.  Rac.  Xenos  ,  hôte. 

XÉse)CLÉE,  prètreyse  de  Delphes, 
ayant  vu  venir  HerciJe  pour  consul- 
ter l'oracîe  d'Apollon ,  refusa  de  lui 
rendre  réponse  ,  parcequ'il  était  en- 
core tout  souillé  du  sans  d'Iphilus 
qu'il  venait  de  tuer.  Hercule  ,  of- 
fensé de  ce  refus,  emporta  le  trépi»'d 
de  la  prêtresse,  et  ne  consentit  à  le 
rendre  qu'après  avoir  reçu  satisfac- 
tion. C'est  de  là ,  dit  Pausanias  , 
Î[ue  les  poètes  ont  pris  occasion  de 
éindre  qu'Hercule  avait  combattu 
contre  Apollon  pour  un  trépied. 

Xenodave  ,  fils  QatureJ  deMéuàlas 
et  de  Gnos^ia. 


j5o  X  I  S 

I.  XÉNûDiCE  ,  lille  de  Minos  et  de 
Pnsipliaé. 

3.  —  Fille  de  Sile'e  tuë  par  Her- 
cule. 

Xekxi  (  M.  Jap.  ) ,  nom  que  les 
J;i{K)nais  donnent  à  ceux  qui  suivent 
une  certaine  secte  répandue  parmi 
eux,  dont  les  principes  sont  fondés 
sur  la  volupté  ,  et  qui  ensei£;ne  qu'il 
n'y  a  point  d'autre  bonheur  pour  les 
hommes  que  les  plaisirs  qu'ils  peuvent 
jroiîter  dans  le  inonde  :  «  Les  honzes 
»  de  cette  secte  ,  dit  l'auteur  de 
»  ï Histoire  de  l'église  du  Japon , 
»  ne  se  connnuniquent  qu'aux  erands 
»  et  à  la  noblesse ,  à  tous  ceux  enfin 
«  qui  vivent  dans  le  plaisir,  et  dont 
»  le  cœur  est  «lisposé  à  croire  ce  qu'ils 
»  souhaitent.  Ils  leur  fournissent  des 
»  raisons  pour  étouffer  la  voix  iui- 
»  porlune  de  la  conscience,  quand 
»  elle  dit  le  contraire.»  Cette  secte 
est  ;'i -peu -près  la  même  que  celle 
des  Sintos.  Foy.  Sintos. 

Xm  (  M.  Chili.  )  ,  nom  des  bons 
génies  ,  chez  les  Chinois.  Z-^.  Chin- 
HoAN ,  QuEY. 

XiNLsrÉcuHii.  (  W.  Mer.),  dieu 
du  feu  chez  les  Mexicains. 

XiPHÉE  ,  gendre  d'Erechthée,  le 
même  que  Xuthus. 

XiQTJANi  (  M.  Jap.  )  ,  divinité 
japonaise  que  l'on  cioit  prendre  un 
soin  particulier  des  âmes  des  petits 
enfants  et  des  jeunes  gens.  On  la  re- 
présente ornée  de  toutes  les  grâces 
qui  ac:  ompiignent  la  jeunesse  ,  re- 
vêtue d'une  robe  toute  brillante  d'é- 
toiles. Elle  a  quatre  bras  ,  dont  l'un 
tient  un  enfant  embrassé  ,  l'autre  est 
armé  d'un  sabre  ,  le  troisième  porte 
uu  serpent ,  et  le  quatrième  un  an- 
neau rempli  de  nœuds.  On  a<  outume 
de  placer  à  côté  de  lui  un  perroquet  ; 
mais  aucun  voyageur  ne  nous  ap- 
prend pourquoi. 

XlSITHRUS    ,      ou     XiSUTRUS  ,     OU 

XixTiTRUS  ,  chef  de  la  dixième  gé- 
nération ,  selon  d'anciens  auteurs 
chaldéens  cités  par  George  Syn- 
cello,  Alt  bverti  en  songe  par  S.y 
turneque,  le  quinzièivedumois  Dré- 
sius  ,  le  genre  humain  serait  détruit 
par  un  déluge  :  il  reçut  ot^.vc  en 
même  tem]  s   de   mettre  par  écrit 


X  1  T 

l'origine  ,  l'histoire  ,  et  la  fin  d< 
toutes  choses,  et  de  cacher  sous  terri 
ses  mémoires  dans  la  ville  du  Soleil  ; 
nommée  Sippara;  de  construire  en- 
suite un  vaisseau ,  d'y  mettre  lei 
provisions  nécessaires  ,  d'y  enfermei 
les  volatiles  et  les  quadrupèdes  ,  et 
d'y  entrer,  lui,  ses  parents  et  ses 
amis.  X  sithrus  exécuta  ponctuelle- 
ment ces  ordres ,  et  fit  un  navire  qui 
avait  cinq  stades  (environ  45o  toises) 
de  long  ,  et  deux  (  1 80  toises  )  dé 
large.  Il  n'y  fut  pas  plutôt  ,  que  la 
terre  fut  inondée.  Quelque  temps 
après  ,  voyant  les  eaux  diminuées  ,  il 
lâcha  quelques  oiseaux ,  qui ,  ne  trou 
vaut  ni  nourriture  ,  ni  lieu  où  se  r| 
poser  ,  revinrent  au  vaisseau.  Oue| 
ques  jours  après  il  en  lâcha  d'autre 
qui  revinrent  avec  im  peu  de  Ihjui 
aux  pattes.  La  troisième  fois  qu'il  Id 
laissa  s'envoler,  ils  ne  parurent  plus^ 
ce  qui  lui  fit  jug<'r  que  la  terre  com^ 
mençait  i\  être  suffisamment  décou-^ 
verte.  Il  fit  alors  une  ouverture  ao 
vaisseau;  et  voyant  qu'il  s'était  ar- 
rêté sur  une  montagne,  il  en  sortit 
avec  sa  femme ,  sa  ni  le  et  son  pilote  ; 
et  avant  salué  la  terre,  élevé  uu  autel 
et  sacrifié  aux  dieux,  lui  et  ceux  qui 
l'avaient  accompagné  disparurent. 
Ceux  qui  étaient  demeurés  dans  le 
vaisseau,  ne  le  voyant  point  revenir, 
sortirent  et  le  cherchèrent  vainement. 
Enfin  une  voix  leur  annonça  que  la 
piété  de  Xisithrus  lui  avait  mérité 
d'être  enlevé  au  ciel ,  et  mis  au  rang 
des  dieux  avec  ceux  qui  l'accom- 
pagnaient. La  même  voix  les  exhorta' 
à  être  religieux  ,  et  à  se  transporter 
i\  Babvione  ,  après  avoir  déterré  à 
Sippara  les  mémoires  qui  y  avaient 
été  (.éposés.  La  \oi\  ayant  cessé  de 
se  faire  entendre  ,  ils  allèrent  rebâtir 
la  ville  du  Soleil  et  plusieurs  autres. 
On  voit  que  ce  Xisithrus  est  le  Noë 
des  Chaldéens. 

XrrRAGiJi-TEN.  (  M.  Ind,  )  Les 
Indiens  appellent  ainsi  le  secré- 
taire du  dieu  des  enfers,  qui  est 
chargé  de  tenir  un  reeistre  ex.^t  t  des 
actions  de  chaque  homme  pend.ant 
sa  vie.  Lorsqu'un  défunt  est  pré- 
senté au  tribunnl  du  juge  infernal  , 
le  secrétaire  lui  met  eu  main  le  mé-  • 


X  O  A 

noire  qai  contient  toute  la  vie  de  cet 
lOmme.  C'est  sur  ce  niénioire  que  le 
heu  des  eafeis  rè^!e  son  arrêt. 

XoARCAM  (  M.  Ind.  ) ,  nom  que 
lonneat  Jes  Imiiens  au  j^reniier  des 
rinq  paradis  qii  ils  diseut  être  situés 
lans  les  cit-ux,  et  qui  sont  habités 
jar  les  amts  des  hommes  vertueux, 
^e  Xoarcam  est  le  séjour  des  trois 
•eiits  trente  millions  de  dieux  r^e 
econauît  la  théologie  indienne.  lis 
ont  accompasnés  d'im  très  f;rand 
louiLre  dr  femmes  fort  l>elles  ,  avec 
esqueîlcs  ils  passent  les  plus  heureux 
nomeuts.  (Quarante- huit  mille  pé- 
nteuts  p;  rtagent  leur  félicité.  Le 
)résidpm  de  ce  séjour  délicieux  est 
m  certain  Devandiren  ,  qui  a  pour 
a  part  deux  femmes  et  cinq  coin  u- 
)iues  d"u.ie  beaulé  ravissante.  II  pa- 
aît  cependant  que  ses  désirs  ne 
ont  pas  eucore  satisfaits  ,  s'il  en 
but  croire  une  aventure  plaisante 
[ni  lui  arriva  autrefois ,  suivant  le 
apport  des  docteurs  indiens.  Devan- 
liren,  déjà  dégoûté  de  ses  femmes, 
pprit  qu  il  v  avait  auprès  du  Gange 
in  fameux  péni  eut  nommé  Gau- 
lamen  ,  qui  avait  une  femme  paifai- 
emrnt  heîle.  Il  n"en  falint  pas  da- 
anta^e  pour  exciter  la  convoitise  cJu 
leu ,  qui  ^"ac  liemiua  aussi-lOt  vers 
i  cabane  du  pénitent ,  et  commença 
dresser  ses  l>atteries  contre  sa  feui- 
iie.  Mais  toutes  ses  poursuites  furent 
auîiles:  la  femme  du  pénitent  avait 
outes  les  grâces  de  son  sexe  ,  saus 
fn  avoir  la  fragilité.  De^indiren.. 
ebuié ,  eut  reciiurs^à  .'artifice.  Avant 
eaiarqué  que  Gaiidamen  ne  nian- 
[uait  jamais  de  se  lever  toutes  les 
luits  ,  dès  qu'il  entendait  chanter  le 
oq  ,  pour  aller  se  l>aigner  *iaHS  le 
aan.e,  il  bâtit  là-dessus  un  strata- 
;ème  qui  lui  réussit  mal.  Il  se  traus- 
ornia  en  coq,  s'  n  alla  auprès  de  la 
eliuie  du  pénitent ,  et  chanta  beaii- 
ouji  plutôt  que  le  coq  navait  cou- 
aiuf  de  ch.intT.  Le  pénitent  ,  qui 
entil  ou  il  n'avait  pas  son  continrent 
le  s<iiiimeil ,  fut  surpris  d'entendre 
i-l6l  le  siffiial  de  son  lever.  Il  Irioni- 
►ha  cependant  de  la  paresse ,  et 
'en  alla  ^-k  'e  bord  du  fleuve  pour 
iire  ses  ablutions  ordinaires.  II  ne 


X  O   X  -'; 

tarda  pas  à  retonuaitre  qu'il  sétait 
levé  beaucoup  trop  matin,  et  que 
I  neure  de  ses  dévotions  était  enwu-e 
fort  éloignée.  Il  s'ima;:ina  qu'un  rove 
lui  avait  peut-être  fait  entendre  le 
chaut  du  coq ,  quoiqu'il  n'eût  pas 
efiéctivement  chanté,  et  s'en  retourna 
chez  lui,  dans  le  des-^ein  de  se  recou- 
cher. M;us  il  fut  extrèiiiement  sur- 
pris quand  il  trouva  sa  place  occupJe 
par  Devandiren.  Le  dieu  ne  fut  pas 
moins  étonné  ,  de  son  côté,  de  voir 
le  pénitent  revenir  si- lot.  Gaudamen 
s'emporta  en  imprécations  contre 
Devandiren ,  et  s<3uhaita  q-ie  son 
corps  devînt  tout  couvert  de  figures 
pareilles  à  celles  des  parties  natu- 
I elles,  afin  que  tout  le  monde  fût 
témoin  de.NOii  incontinence  ;  souhait 
qui  s  accomplit  dans  l'instant  même. 
Devandiren,  cruellement  afli^é  de 
se  voir  dans  un  équip..ge  si  ridicule, 
lonjura  Gaudaine.'i  de  ne  pas  jXîusser 
si  loin  sa  vengeance  ;  mais  toute  la 
grâce  quil  put  obtenir  du  pénitent 
fut  de  paraître  aux  3  eux  du  monde 
tout  couvert  d  yeux ,  tandis  qu'à  ses 
p  opres  yeux  il  paraîtrait  toujours 
chargé  de  ces  honteuses  figares.  La 
femme  du  pénitent  ,  quoiqu'inno- 
ct-nte  ,  éprouva  ..ussi  le  ressentiment 
de  son  mi;ri  ,  qui ,  par  ses  malédic- 
tions ,  la  changea  en  pierre.  Mais , 
dans  la  suite  ,  Wishnou ,  sous  la 
forme  de  Ram ,  a^i'ant  marché  sur 
cette  pierre,  rendit  à  la  femme  de 
Gauliaiiien  sa  première  figure. 

XoDoxiKs  (  >/.  Jap.  )  ,  nom  qui 
sisnifie  en  langue  japonaise  hommes 
de  Dieu  ou  du  parailis  :  on  le  donne 
aux  partisans  de  la  secte  de  Xédo- 
rins.  f^.  XÉdorius. 

XoxoM  (  :'»J.  Ind.  ) ,  prêtres  in- 
diens, f^.  Rit  LINS. 

Xoxom-Pringri  (>/.  Ind.),  grand- 
prêtre  d'Aracan  ,  dont  le  fiouvoir 
s'étend  sur  tout  ce  qui  conc(  rne  la 
religion ,  et  qui ,  dans  le  pavs ,  est 
une  espèce  de  pape.  Il  fait  sua  sé- 
jour ordinaire  dans  l'isle  de  Muuay; 
et  sa  dignité  de  grand-prêtre  inspire 
tant  de  respect ,  que  le  roi  même  lui 
cède  toujours  la  droite  ,  et  s'incline 
pi  ofondément  toutes  les  fois  qu'il  loi 
parle. 


75"2 


Y  A  M 


XuDAN  ,  nom  étrusque  de  Mer- 
cure ,  qui  répond  au  mot  latin  os- 
tiaiius  ,  portier.  Mercure  inéritait 
d'autant  mieux  ce  nom  que  les  Ro- 
mains donnaient  à  Janus  et  à  Apollon, 
que,  représentant eomme  eux  le  so- 
leil ,  il  faisait  non  seulement  sortir 
la  lumière  des  portes  du  jour,  mais 
entrer  les  voyaiieurs  dans  les  lions 
chemins  ,  et  ouvrir  ou  fermer  à  son 
^ré  la  porte  des  enfers. 

XuTHus,  fils  d'Hellen,  et  petit- 
fils  de  Dencalion  ,  était  d'Achaïe. 
Il  vint  un  jour  au  secours  des  Athé- 
niens ,  alors  en  puerre  ,  et  les  aida  à 
rcinporter  la  victoire.  Creuse,  fille 
d'Erechthée  ,  avec  la  couronne  d'A- 
tiiènes ,  fut  le  prix  de  sa  valeur. 
Après  plusieurs  années  de  mariaee  , 
ne  se  voyant  point  d'enfant ,  il  alla 
consulter  l'oracle  d'Apollon.  Ce  dieu, 
qui  avait  aimé  Creuse  avant  son  ma- 
riage ,  et  en  avait  eu  un  fiJs  nommé 


Y  A  M 

Ion ,  conseilla  ;'»  Xuthus  de  rrr 
naître  pour  son  fils  le  premier  en! 
qu'il    rencontrerait    en    sortant 
temple.   Ce  ftit  Ion  qui  se  trouva  l.i 
fort  à   propos,  et  qui   fut  reconnu 
pour  fils  du  roi.  Cette  tradition 
colle  qu'a  suivie  l'htripide  dan^ 
traf^édie  d'Ion  ;    mais  ,  suivant 
historiens  ,    Xuthus   eut  deux  1 
Ion   et  Achéus ,    qui  furent  la   • 
des  Ioniens  et  des  Achéens.  /  ^ 
Creuse , Ion. 

Xylolatrie  ,  culte  des  dieux  i!i m 
les  statues  sont  de  Lois.  Rac.  Xylu/i , 
hois. 

XynoÉcies  ,  fêtes  que  Thésée  ins- 
titua à  Athènes  ,  lorsqu'il  eut  rvunl 
en  une  seule  république  tous  les  jx- 
tits  bourgs  de  l'Attique.  Rac.  Xy  u, 
avec,  et  oikein  ,  demeurer  ,  haliitrr. 
Cette  fête  se  faisait  en  l'honneur  Je 
Minerve  ,  le  i6  du  mois  Hécatuni- 
béon. 


Y  aoa-Baba  (  M.  SI.  )  ,  monstre 
décrit ,  dans  les  vieux  contes  russes  , 
sous  les  traits  d'une  feuime  horrible 
à  voir,  d'une  grandeur  démesurée ,  de 
la  forme  d'un  squelette  ,  avec  des 
pieds  décharnés,  tenant  en  main  une 
massue  de  fer ,  avec  laquelle  elle  fai- 
sait rouler  la  machine  de  fer  qui  la 
Forfait.  Elle  paraît  avoir  rempli 
emploi  de  Belfone  ,  ou  de  quel- 
que autre  divinité  infernale. 

Yagamoks  {  M.  Ind.  )  ,  livres  sa- 
crés des  Indiens ,  composés  d'après 
les  Védams.  Ils  sont  au  nombre  de 
vinpt-huit  ,  et  traitent  de  diverses 
sortes  de  sacrifices ,  des  circonstances 
où  il  faut  les  oflrir  ,  des  prières  qui 
conviennent  aux  différentes  divini- 
tés ,  et  des  présents  dont  on  doit 
parer  leurs  autels. 

Yama  (  il/.  Ind.  )  ,  le  troisième 
des  rois  protecteurs  des  huit  coins 
du  monde.  Il  gouverne  la  partie  du 
sud  de  l'univers.  Le  nom  patronymi- 
que de  ce  dieu  était  Vaivaswata ,  ou 


enfant  du  Soleil.  Les  Indiens  croienl 
qu'il  refînait  sur  Te  monde  enlie 
dans  les  siècles  les  plus  reenlés  d 
leur  chronologie  ,  m,  is  qu'il  résida 
dans  le  pays  de  Dravira  ,  sur  la  col 
de  la  presqu'isle  orientale.  Un  de  st 
titres  est  Sra'ddhadcva ,  (|ui  lui 
commun  avec  son  frère  ;  oti  l'appel 
encore  Dhermara'ja,  on  Roi  deJuï 
tice  ;  Pitripeti  ,  ou  Seigneur  de 
Patiïarches;  mais  le  plus  earactérii 
tique  est  celui  de  Juge  des  âmes  « 
parées  des  corps.  Les  ludous  croiei 
en  effet  que  quand  une  ame  quitte  sû 
enveloppe  terrestre ,  elle  est  tram 
portée  à  Yamapur,  ou  ville  d'Yanii 
pour  V  être  jugée  suivant  ses  œuvre 
Un  autre  de  ses  noms  est  reniai 
quable  :  c'est  celui  de  Cala ,  o 
Temps.  Ce  titre  et  sa  qualité  c 
législateur  ont  décidé  M.  HasU'n^ 
à  Je  rapprocher  du  Saturne  des  ai 
ciens.  Il  est  aussi  regardé  comme  die 
delà  mort  et  roi  desenfers.  On  le  r 
présente  avec  une  figure  terribli 
tena 


\  A  M 

tenant  un  bâton  à  la  main,  et  monté    1 

sur  un  bufile.  Ce  dieu  de  la  mort  est    ■ 

en  même  temps  charfïé  d'entretenir 

la  police  dans  les  enfers.  Les  doc- 

leurs  indiens  disent  que  ce  dieu  de  la 

mort  est  autrefois  mort  lui-même  ; 

;t  ils  racontent ,  à  ce  sujet ,  une  his- 

loire    qu'on    peut  regarder  comme 

me  fabie  assez  ingénieuse  pour  faire 

ntendre  que  les  hommes  meurent  à 

out  âge.  Un  pénitent  fameux  ,  di- 

ent-ils  ,  après  avoir  passé  un  grand 

lombre  d'années  dans  les  austérités 

;t  dans  la  pratique  des  bonnes  œu- 

rTes ,   était  privé   de  la   consolation 

l'avoir  des  enfants.    Il  importunait 

;haqne  jour  le  dieu  Ixora ,  auquel  il 

itait  spécialement  dévot ,  afin  qu'il 

ui  accordât  cette  favur.   Le  dieu 

■ésoîut  enfin   d'exaucer  ses  prières  ; 

nais  il  mit  une  fâcheuse  restriction 

i   la    grâce  qu'il    voulait    lui  faire. 

1  Choisie  ,  dit-il  au  pénitent,  ou  d'a- 

•  voir  plusieurs  enfants  qui  jouiront 

>  d'une  longue  vie,  mais  qui  seront 

>  méchants  ,  ou  de  n'en  avoir  qu'un 
»  seul   qui   sera  bon  et  vertueux  , 

>  mais  qui  mourra  à  Tâge  de  1 6  ans.  » 
jC  pénitent,  fort  embarrassé  du  choix, 
jrëféra  enfin  de  n'avoir  qu'un  seul 
ils  qui  fût  vertueux ,  quelque  dure 
[ue  fût  la  condition.  Aussi-tôt  les 
>romesses  d'Ixora  conunencèrent  à 
'acconjplir.  La  femme  du  pénitent 
levint  enceinte ,  et  accouciia  d'un 
ils  qui  fut  nommé  Marcandcm.  Ce 
Bt  dès  son  enfance  un  prodige  de 
agesse  et  de  piété.  Il  avait  une  dé- 
otion  particulière  pour  Ixora  ;  et  il 
inaginait  chaque  jour  de  nouvelles 
pratiques  pour  honorer  ce  dieu.  Le 
lënitent  voyait ,  avec  un  plaisir  inex- 
irimable ,  croître  un  fils  si  vertueux 
t  si  digne  de  lui;  mais  sa  douleur 
irpassait  encore  sa  joie  lorsqu'il 
rageait  qu'il  avait  si  peu  de  temps 

le  pcséder.  Cependant  les  années 
'écoulaient  avec  rapidité,  et  bientôt 
4ar'  andem  entra  dans  cette  seizième 
Dnée  qui  devait  être  la  dernière  pour 
ai.  Aussi-tôt  qu'elle  fut  révolue  , 
Tama  ,  prince  de  la  mort ,  envova  ses 

f;ellites  se  saisir  du  jeune  Marcan- 
m.  Le  jeune  homme  fut  très  i  ho- 
&  lorsrjue  ceux-ci  lui  exposèrent 
Tome  II. 


Y  A  M  755 

l'objet  de  leur  commission.  Il  leur 
fit  une  ré|X)nse  fort  brusque ,  et ,  mal- 
gré sa  piété,  il  refusa  nettement  d'o 
héir  aux  ordres  du  dieu  de  la  mort. 
Yama,  instruit  de  l'outrage  fait  à  ses 
ministres,  et  de  la  désoWissance  de 
Marcandem ,  vint  lui-même  en  per- 
sonne pour  le  forcer  à  obéir  ;    mais 
sa  présence  ne  produisit  aucun  eflèt 
sur  l'esprit  obstiné  du  jeune  homme. 
Yama  voulut  emplover  la  violence  : 
mais  Marcandem  ,  se  dél)arrassant  de 
ses  mains ,  se  réfugia  dans  son  ora- 
toire comme  dans  un  asyle;  et  pre- 
nant entre  ses  bras  une  des  idoles 
d'Ixora ,   que   les  Indiens  nomment 
Linfçam  ,  il  se  croyait  en  sûreté  ,  lors- 
qu'Yama  survint  ,  et  ,'  sans  aucun  - 
égard  pour  l'oratoire  ni  pour  l'idole, 
il  passa  une  corde  au  cou  de  Marcan- 
dem ,  et  se  disposait  à  l'entraîner  dans 
l'abyme.  Mais  le  Lingam ,  dans  kequel 
le  jeune  homme  avait  mis  sa  con- 
fiance ,  lui  procura  un  vengeur  dans 
la  personne  d'Ixora  lui-même  ,  qui 
sortit  tout-à-coup  de  celte  idole,  s  é- 
lança  sur  Yama  et  lui  ôta  la  vie.  Cet 
exploit  d'Ixora  ne  fut  pas  seulement 
utile  à  son  prott'gé  ;    tous  les  autres 
hommes  en  profitèrent.  Ils  cessèrent 
d  être  sujets  h.  la  mort,  et  s'imaginè- 
rent pour  quelque  temps  qu'ils  étaient 
devenus  immortels.  Cet  avantage  eut 
SCS  inconvénients. La  terre,surchargée 
d'un  trop  grand  nombre  d'habitants , 
ne  fut  plus  en  état  de  les  nourrir ,  ce 
qui  occasionna  dans  le   monde  ime 
confusion  et  des  désordres  extraoi^ 
dinaires.    Les  dieux  chargés  de  ré- 
gir l'univers  représentèrent  à  Ixora 
qu'il  avait  eu  tort  de  tuer  Yama  ,  et 
de   lempêchcr  d'exercer  ses   fonc- 
tions ;  que  depuis  s;i  mort  le  monde 
était  rempli  de  troubles  ;  que  le  seul 
remède  qu'on  pût  y  apporter  était 
de  rendre  la  vie  â  Yama,  et  de  le 
laisser  rentrer  dans  l'exercice  de  son 
emploi.  Ixora   répondit  qu'il    avait 
justement  pimi  la  témérité  d'Yama  , 
qni  avait  manqué  de  respect  pour  sa 
statue;  mais  qu  il  consentait  de  sticri- 
fier  son  ressentiment  au  bon  ordre  et 
au    repos  du   monde.    Il   ressuscita 
donc  Yama ,  qni  ne  fut  pns  plutôt  ré- 
tabli dans  sa  chaisge,  qu'il  envoya  lui 
BbJi 


754  .  Y  A  M 
de  ses  ministres  sommer  tous  les 
vieillards  de  partir  incessamment 
pour  l'autre  monde.  Cet  envoyé,  s'é- 
tant  amusé  à  boire  sur  la  route  , 
arriva  dans  le  monde,  tout  troublé 
par  les  fumées  du  vin  ,  et  ne  sachant 
plus  ce  qu'il  disait.  Le  dérangement 
de  son  cerveau  ne  l'empêcha  pas  d'exé- 
cuter sa  comuiission  ;  mais  il  s'en 
acquitta  tout  de  travers.  Au  lieu  d'a- 
dresser l'ordre  du  dieu  de  la  mort 
aux  seuls  vieillards ,  il  l'ûtendit  à  tous 
les  hommes  ,  sans  distinction  d  àf];e. 
En  effet ,  on  vit ,  bientôt  après  ,  une 
foule  prodigieuse  d'enfants,  de  jeunes 
gens ,  d'hommes  faits  ,  de  vieillards, 
mourir  confusément  et  indistincte- 
ment :  sinf;ularité  qui  parut  très  sur- 
prenante au  f;enre  numain  ,  car  jus- 
qu'alors c'était  le  nombre  des  années 
qui  réglait  le  moment  de  la  mort  ; 
chacun  remplissait  à -peu -près  la 
même  camère ,  et  ne  mourait  que 
lorsqu'il  éttiit .  dans  le  sens  littéral , 
plein  de  jours. 

Yamadar-MarAja  (  M.  Ind.  )  , 
nom  que  donnent  les  Indiens  au  dieu 
des  enfers.  Ce  Pluton  indien  est 
d'une  grande  équité ,  et  sait  admira- 
blement proportiomier  les  chût  iments 
aux  crimes.  Comme  il  arrive  souvent 
que  les  plus  grands  scélérats  fassent 
dans  leur  vie  quelques  actions  ver- 
tueuses ,  il  récompense  et  punit  dans 
le  même  sujet  les  bonnes  et  les  mau- 
vaises actions.  Un  pécheur  présenté 
au  tribunal  d'Yamadar-Maraja  peut 
choisir  d  être  d'abord  récompensé 
pour  ses  bonnes  auvres ,  et  d'être 
en.iuite  puni  pour  ses  péchés  ;  ou 
Lien  il  peut  conmiencer  par  la  pu- 
nition et  finir  par  la  récompense. 

YamALLA  ,  ou  YoMALA  (  M.  SI.  )  , 

divinité  des  peuples  Tschoudes  (  Li- 
voniens,  Estoniens  et  outres.  )  Son 
idole,  faite  de  bois,  portait  ou  cou  un 
riche  cuilicr  et  tenait  dans  les  mains 
un  vase  d'argent ,  dans  lequel  tous 
ceux  qui  lui  adressaient  leurs  prières 
mettaient  leurs  offrandes  en  monnaie 
du  pays.  Ce  genre  d'otfrandes  causait 
quelquefois  de  vives  tentations  ,  et 
le^  indévots  emportaient  le  vase  et  ce 
^u  il  contenait. 

Y  amujna'   (  M.  Ind.  )  ,  fille   du 


Y  D  il 

Soleil  ,  uue   des  trois  déesse> 
eaux. 

Ydrasib  (  M.  Celt.),  frêne 
sous  l'ombrage  duquel  les  dieu  . 
semblent  chaque  jour,  et  dispeiiM 
justice.  Ils  s'y  rendent  à  che\ 
passent  sur  l'arc- en-ciel,  qui   i 
pont  des  dieux.    Ce  frêne  est  l< 
grand  et  le  meilleur  de  tous  if,--  ,i- 
bres.   Ses  branches  s'étendent  sui-  le 
monde  entier,  et  s'élèvent  au-tl(   -ik 
dis  cieux.  Il   a  trois  racines   < 
memeut  éloignées  les  unes  des  ai 
Lune    est   chez   les  dieux  ;   1 
chez  les   grands,   oi'i  était  aul, 
labyme  ;  Ta  troisième  couvre  1< 
fers.    Le   monstre  appelé  Nitl 
gcr  ronge  cette  racine  par-de—     -. 
Sous  celle  qui  va  chez  les  géant'.  (  -t 
une  fontaine  célèbre,  dans  laquelle 
In  Sagesse  et  la  Prudence  sont  ra- 
diées. Cehii  qui  y  préside  se  nom  nie 
Mimis  ;  il  doit  sa  profonde  su 
à  l'usage  où  il  est  d'en  boire  tor. 
matins.  Un  jour  le  père  uni\ 
vint  demander  à  .boire  un  coiij 
cette  eau;  mais  il  ne  put  l'obi'      , 
qu'en   laissant    un    de  ses   yeux      n 
gage.  La  troisième  racine  est  sou    !e 
ciel ,  et  sous  cette  racine  est  la  > 
fontaine  du  temps   passé.  Le^ 
qui   se  tiennent   près  de  cette 
taine  y  puisent  de  l'eau  dont  ■ 
arrosent  le  frêne,  de  peur  qut 
branches    ne   pourrissent   ou   i,. 
dessèchent.  Celte  eau  est  si  sa; 
que  tout  ce   quelle  touche  d(  \ 
aussi  iJanc  que  la  peau  qui  ta; 
l'intérieur  de   l'œuf.    De  cette   i  lu 
vient  la  rosée  qui  toml)e  dans  les  \  al- 
lées ,  et  que  les  hommes  appellent 
rosée  de  miel  ;  c'est  la  nourriture 
des  abeilles.  Il  y  a  de  plus  danscett» 
fontaine  deux  cygnes  qui  ont  produit 
tous  les  oiseaux  de  celte  espèce.  Sut 
les   branches  du  frêne  est  un  aigle  J 
entre  les  yeux  duquel  est  im  éperv  ier. 
Un    écureuil  monte  et  descend  du 
frêne,   semant  de  mauvais  rapports 
entre  l'aigle  et  INidliogger,  (  ce  ser- 
pent caché  sous  la  racine.  )    Quatre 
cerfs  courent  à  travers  les  brantlies 
de  l'arbre  ,  et  en  dévorent  J'écorce. 
Au  moment    tin   comiiat    entre    les 
dieux  et  les  géants ,  qui  doit  précc- 


Y  M  E 

der  l'embrasement  de  la  terre ,  et 
frêne  doit  être  violemment  agité , 
comme  s'il  partageait  les  alarmes 
des  dieux. 

Yek-Vakg  {M.  Chin.) ,  roi- de 
l'enfer.  Il  exerce  des  châtiments 
terribles  sur  ceux  qui  n  ont  rien  à  lui 
offrir.   C'est  le  Pluton  des  Chinois. 

YEvx.Un  homme  quia  des  yeux 
par  tout  le  corps,  (f^.  Argus.)  Qui 
en  i  trois,  (f^.  Trioculus,  Shiva.) 
Oui  n'en  a  quun.  (  F.  Polyphème, 
Cyclop es.) Tro/i  vieillessaiis  yeux, 
et  dont  l'une  tisnt  un  œil  à  la 
main.  (  Voyez  Grées,  Gorgokes.) 
Déesse  avec  des  ailes  remplies 
tTyeux.  (  Fov.  RE^OMMÉE  ,  etc.  ) 

Yézad  ,  ou  Yezdan  (  yt.  Pers.) , 
le  bon  principe  parmi  les  Persans. 
V.  Arimane. 

Yme  (  M.  Celt.  ) ,  nom  du  pre- 
mier géant  ,  selon  la  mytholope 
Scandinave.  Il  fut  formé  de  la  foute 
des  vapeurs  gelées.  Ces  mêmes 
gouttes  donnèrent  la  naissance  à  une 
vaclie  nommée  OEduinla.  Quatre 
fleuves  de  lait  coiUaient  de  ses  ma- 
melles et  nourrissaient  le  géant.  La 
vache  se  suhstantait  à  son  tour  en 
léchant  les  pierres  couvertes  de  sel 
et  de  gelée  blanche.  Le  premier 
jour  qu'elle  lécha  ces  pierres  ,  il  en 
sortit ,  vers  le  soir  ,  des  cheveux 
d'homme  ;  le  second  ,  une  tète  ;  le 
troisième,  un  homjne  doué  de  beau- 
té ,  de  force  et  de  puissance.  On  le 
Domriie  Bure  ;  c'est  le  père  de  Bore 
qui  épousa  Beala ,  fille  du  géant 
haldom.  De  ce  mariage  sont  nés 
trois  fils,  Odin,  Vile ,  et  Ve.  Le 
premier  est  le  plus  puissant  de  tous , 
et  gouverne,  avec  ses  deux  trères  ,  le 
ciel  et  la  terre.  Cet  Yme  fut  tué  par 
les  fils  de  Bore  ;  et  il  coula  tant  de 
sang  de  ses  plaies ,  que  toutes  les  fa- 
milles des  géants  de  la  gelée  y  fu- 
rent noyées.  Les  meurtriers  traînè- 
rent le,  corps  d'Yme  au  milieu  de 
l'abvme,  et  en  firent  la  terre.  L'eau 
et  'a  mer  furent  formées  de  son  sang  ; 
les  montagnes,  de  ses  os;  les  pierres, 
de  ses  dents  ;  et  de  ses  os  creux 
mêlés  avec  le  sang  qui  loulait  de 
«es  blessures ,  ils  formèrent  la  vaste 
mer  ,  au  milieu  de  laquelle  ils  affer- 


Y  N  C  755 

mirent  la  terre.  Ensuite  ayant  fait  le 
ciel  de  son  crâne  ,  ils  le  posèrent  sur 
la  terre  ,  le  partagèrent  en  quatre 
parties ,  et  placèrent  im  nain  à  cha- 
que angle  ,  pour  le  soutenir.  Ces 
nains  se  nomment  £"5/ ,  Ouest,  Sud, 
et  lYord.  Ensuite  ils  allèrent  prendre 
des  feux  dans  le  Muspelsheirn 
(  monde  enflammé  au  midi ,  )  et  les 
placèrent  dans  Tabyme  ,  en  haut  et 
en  bas  du  ciel ,  afin  qu'ils  éclairas- 
sent la  terre.  Ils  assignèrent  des 
places  fixes  à  tous  les  feux  ;  de  là  la 
distinction  des  jours  et  des  années. 
Au  centre  de  la  terre ,  les  dieux  bâ- 
tirent ,  pour  se  mettre  à  l'abri  des 
entreprises  des  géants,  un  fort  qui 
fait  le  tour  du  monde.  Pour  cette 
construction  ,  ils  eraployèreut  les 
sourcils  d'Yme  ,  et  appelèrent  ce 
lieu  Midgard  ,  séjour  du  milieu. 
Ensuite  ils  jetèrent  sa  cervelle  dans 
les  airs ,  et  en  firent  les  nuées. 

Ynca  (  M.  Péniv.  )  ,  titre  que 
les  Péruviens  donnaient  à  leur  roi  et 
aux  princes  de  leur  sang. 

La  chronique  du  Pérou  rapporte 
ainsi  l'origine  des  yncas.  Le  Pérou 
fut  long-temps  un  théâtre  de  toutes 
sortes  i:e  crimes  ,  de  guerres  ,  de 
dissensions  et  de  désordres  les  plus 
abominables  ,  jusqu'à  ce  qu'enfin  pa- 
rurent deux  frères ,  dont  1  un  se  nom- 
mait Mango-Capac  ,  duquel  les  In- 
diens racontent  de  grandes  mer- 
veilles. Il  bâtit  la  vilie  de  Cusco  ;  il 
fit  des  lois  et  des  règlements  ;  et  lui 
et  ses  descendants  prirent  le  nom 
d'Yuf  a ,  qui  signifie  roi  ou  grand- 
seigneur.  Ts  devinrent  si  puissants 
qu  ils  se  rendirent  maîtres  de  tout  le 
pays  ,  dans  une  étendue  d'environ 
treize  cents  lieues  ;  et  ils  le  possé- 
dèrent jusqu'aux  divisions  qui  siu-- 
vinrent  entre  Guascar  et  Alabalipa 
époque  à  laquelle  les  Espagnols  s'eni- 
parèrent  de  ce  nième  pays  ,  et  dé- 
truisirent l'empire  des  yncas. 

Pendant  que  *  es- monarques  ré- 
gnèrent ,  ils  réunirent  l'yutorité  spi- 
ritupHe  et  temporelle.  lis  éîaient .  en 
quelque  so-te ,  les  dieux  de  leurs 
sujets  ,  mjï  les  regardaient  comme 
les  enfants  du  Soleil.  Dans  les  fêtes 
soiemueilçs  eus  seuls  présentaient  a.U 
Bhh  2 


756  Y  ]>r  C 

Soleil  les  vœux  et  les  offrandes  du 
peuple.  Tout  ce  qui  leur  apparte- 
nait ,  tout  ce  qui  était  destiné  à  leur 
usage  ,  était  regardé  comme  sacré. 
La  superstition  avait  divinisé  jusf^uà 
leurs  plaisirs.  Leurs  serrails  étaient 
des  maisons  religieuses  ,  et  leurs 
maîtresses  avaient  le  titre  de  filles 
du  Soleil.  Il  y  avait  en  différentes 
provinces  du  Pérou  plusieurs  de 
ces  couvents  ,  et  l'on  n'y  recevait 
ordinairement  que  des  filles  du  sang 
royal ,  soit  qu'elles  fussent  légitimes 
ou  bâtardes.  On  y  admettait  en- 
core ,  par  une  grande  faveur  ,  les 
filles  des  seigneurs  qui  avaient  quel- 
ques vassaux  ,  et  même  celles  des 
moindres  bourgeois  ,  pourvu  qu'elles 
fussent  belles.  Sous  cette  condition 
elles  étaient  destinées  à  être  filles  du 
Soleil ,  ou  maîtresses  de  rynca.  On 
les  gardait  même  avec  autant  de  soin 
que  les  femmes  dédiées  au  Soleil; 
elles  avaient ,  comme  le»  autres ,  des 
femmes  qui  les  servaient ,  et  étaient 
entretenues  aux  dépens  du  roi.  D'ail- 
leurs ,  elles  s'occupaient  potu-  l'or- 
dinaire ,  comme  les  vierges  du  So- 
leil ,  à  filer  et  à  faire  quantité  de 
robes  pour  la  personne  de  l'ynca. 
L'ynca  faisait  part  de  tous  ces  ou- 
vrages aux  princes  de  son  sang  ,  aux 
capitaines  les  plus  illustres  ,  et  à 
toutes  les  autres  personnes  qu'il  vou- 
lait favoriser  sans  que  la  justice  et 
la  bienséance  l'en  empêchassent  ,  à 
«ause  que  ces  habits  étaient  de  la  fa- 
çon de  ses  femmes  ,  et  non  de  celles 
du  Soleil.  Ceux  qui  attentaient  à 
l'honneur  des  femmes  de  l'ynca 
étaient  punis  aussi  rigoureusement 
que  les  adulères  des  vierges  vouées 
au  service  du  Soleil.  La  loi  l'ordon- 
pait  ainsi ,  parceque  le  crime  était 
le  même. 

Les  filles  qu'on  avait  une  fois  choi- 
sies pour  être  les  maîtresses  du  roi , 
et  qui  avaient  eu  commerce  avec  lui , 
ne  pouvaient  retourner  chez  elles 
«ans  sa  permission  ;  mais  elles  ser- 
vaient dans  le  palais  en  qualité  de 
dames  ou  de  femmes-de-chambre  de 
la  reine ,  jusqu'à  ce  qu'on  leur  permît 
de  retourner  dans  leur  pays,  où  elles 
étaient  comblées  de  biens   et  ser- 


Y  N  C 

vies  avec  un  respect  religieux ,  par* 
ceque  ceux  de  leur  nation  tenaient 
ù  très  grand  honneur  d'avoir   tu  <> 
femme  de  l'ynca.  Pour  les   au'; 
religieuses  que  le  roi  ne  daignait  ; 
prendre  pour  ses  maîtresses  ,   (I 
gardaient    la    maison  ,    jusqu'à 
qu'elles  commençassent  à  avancer  en 
âge.    Après  que  le  roi  était  mort , 
ses  maîtresses  étaient  honorées  par 
son  successeur  ,  du  nom  de  Maina- 
cuna ,   parcequ' elles  étaient  desti- 
nées à  être  les  gouvernantes  de  ses 
maîtresses  ,    qu'elles    instruisaient 
comme  les  belles-mères   instruisent 
leurs  belles-filles. 

Les  vncas  avaient ,  outre  leurs 
maîtresses  ,  une  femme  légitime  qui 
était  ordinairement  leur  propre  sœur. 
Ils  suivaient  en  cela  1  exemple  ilu 
Soleil ,  qui  avait  épousé  la  Lune  sa 
sœur.  Ils  ne  voulaient  pas  d'ailleurs 
souiller  le  sang  du  Soleil  en  le  mê- 
lant avec  un  sang  étranger. 

L'ynca  faisait  assembler  chaque 
année  ,  ou  bien  de  deux  en  denx 
ans  ,  dans  un  certain  temps  ,  tuut 
ce  qu'il  y  avait  de  filles  et  de  g;u- 
çons  de  sa  race  qui  étaient  à  niii- 
rier  ,  dans  la  ville  de  Cusco  sa  c;i- 
pitale.  Les  filles  devaient  être  àgi'ej 
de  dix-huit  à  vingt  ans,  et  les  i;ar- 
çons  de  vingt-quatre  ;  car  on  ne  leur 
permettait  point  de  se  marier  plu- 
tôt,  parceque,  disait-on,  il  fallait 
qu'ils  eussent  l'âge  et  le  jugement  re- 
quis pour  bien  gouverner  leur  mai- 
son ,  et  que  c'était  une  pure  extra- 
vagante de  les  engager  plus  jeunes. 
Quand  il  était  question  de  les  marier, 
l'vDca  se  mettait  au  milieu  d'eux. 
Ils  se  tenaient  près  les  uns  des  autres. 
II  les  appelait  par  lem-  nom,  puis 
les  prenant  par  la  main  ,  il  leur  fai- 
sait donner  la  foi  mutuelle  ,  et  les 
remettait  entre  les  mains  des  pa- 
rents. 

Garcias-Lasso  décrit  ainsi  l'ha- 
billement des  yncas.  «L'ynca,  dit-il, 
»  portaitordinairesientsur  latèteune 
»  manière  de  cordon  qu'on  appelait 
»  Vauta  ,  de  la  largeur  du  poii<  e  , 
»  et  d'une  forme  presque  carrée  ,  tai- 
»  sant  quatre  ou  cinq  tours  sur  la  tète, 
»  et  la  bordure  de  couleur  qui  joignuit 


Y  N  C 

ne  tempe  h  l'autre.  Pour  son  lia- 
.  c'était  Une  camisole  qui  lui  allait 
^qu'aux  genoux,  appelée  uncu  par 
IX  du  pays  j  et  par  les  Espagnols 
\srna  ;  cequi  n'est  pas  nn  mot  de 

la  langue  générale  ,  mais  plutôt  de 
»  quelque  province  particulière.  Ils 
»  portaient,  au  lieu  Je  manteau,  une 
»  espèce  de  casaque  uomuiée  j"aco/a. 
»  Les  religieuses  faisaient  aussi  pour 
»  l'ynca  une  espèce  de  bourse  carrée 
»  qu'il  portait  comme  en  écharpe,  at- 
»  tachée  à  nu  cordon  fort  bien  tra- 
»  vaille  ,  de  la  largeur  de  deux  doigts. 
»  Cesbourses,qu'onappelaitc/iM5pa, 
»  ne  servaient  qu'à  y  mettre  de  l'herlie 
n  c«ca,  que  les  Indiensont  accoutumé 

de  màcner ,  et  qui  pour  lors  n'était 
»  pas  aussi  commune  qu'à  présent  ; 
»  car  il  n'était  permis  qu'au  seul  ynca 
»  d'en  manger ,  ou  du  moins  qu'à  ses 
»  parents ,  auxquels  le  roi  en  envoyait 
»  tous  les  ans  quelques  paniers  par 
»  une  faveur  particulière.  » 

Lorsque  l'ynca  était  mort  ,  on 
embaumait  son  corps  avec  beaucoup 
d'art  ;  car  non  seulement  il  ne  se  cor- 
rompait point  ,  mais  encore  il  de- 
venait extrêmement  dur.  On  le  por- 
tait ensuite  dans  le  temple  deCusco  , 
et  on  le  plaçait  vis-à-vis  de  l'image 
du  Soleil  ;  c'est  là  qu'il  partageait  les 
honneurs  qu'on  rendait  chaque  jour 
à  son  prétendu  père.  Cette  apothéose 
n'empêchait  pas  qu'on  ne  pleurât 
pui>liquement  la  mort  de  l'ynca. 
T»ut  le  premier  mois  se  passait  en 
pleurs.  Les  bourgeois  de  chaque 
quartier  de  Cusco  s'assemtlaient  , 
portant  les  enseignes  de  1  VTica  ,  ses 
bannières  ,  ses  armes,  ses  habits.... 
Ils  entremêlaient  à  leurs  plaintes 
im  récit  des  victoires  que  l'ynca  avait 
gagnées ,  de  ses  exploits  mémorables, 
et  du  bien  qu'il  avait  faît  aux"  pro- 
yinces  dont  étaient  natifs  ceux  qui 
demeuraient  en  tel  ou  tel  quartier 
qu'ils  nommaient.  Le  premier  mois 
écoulé .  ils  1  enouvelaient  1«  denil  tous 
les  quinze  jours  à  chaque  conjonc- 
tion de  la  lune  ,  pendant  toute  la 
première  cnnée.  Enfin  on  le  termi- 
nait avec  toutes  les  solemnités  et 
toutes  les  J  lainles  imaginables.  Il  v 
avait  pour  c»t  effet  des  pleureurs  qui 


Y  r  H  757 

chantaient  d'un  ton  lugubre  les  ex- 
ploits et  les  vertus  du  défunt.  Les 
yncas  du  sang  royal  en  faisaient  de 
même  ,  mais  plus  solemneilement , 
et  avec  plus  de  pompe.  Cela  se  pra- 
tiquait encore  dans  les  autres  pro- 
vinces de  l'empire.  Chaque  seigneur 
y  donnait  toutes  les  marques  pos- 
sibles du  regret  qu'il  avait  de  la  mort 
de  son  souverain.  On  visitait  les  lieux 
que  le  prince  avait  favorisés  de  Ses 
grâces  ou  seulement  de  sa  présence 
et  on  V  laissait  de  plus  grandes  mar- 
ques d'affliction  qu'ailleurs,  en  mê- 
lant aux  plaintes  le  récit  des  faveurs 
et  des  biens  qu'on  avait  reçus  du  dé^ 
funt. 

On  appelle  pierre  des  jncas  nne 
espèce  de  pyrite  martiale ,  très  dure 
et  susceptible  d'un  très  beau  poLi  : 
son  nom  lui  vient  de  ce  que  les  vncas 
ou  rois  du  Pérou  se  servaient,  au  dë- 
J'aut  de  miroir,  de  ces  pyrites,  quand 
elles  avaient  été  bien  polies.  D'ail- 
leurs on  lui  attribuait  nn  grand  nom- 
bre Je  vertus.  Ou  fait  encore  a»- 
jourd'hui  ,  dans  l'Amérique  espa- 
gnole ,  des  boutons  et  des  pierres 
pour  les  bagues ,  de  ces  sortes  de  py- 
rites ;  et  l'on  est  dans  le  préjugé  de 
croire  qu'elles  changent  de  couleur 
lorsque  celui  qui  les  porte  est  menacé 
de  maladie,  (^land  elles  sont  tail- 
lées en  facettes  ,  elles  ressemblent 
beaucoup  à  de  l'acier  poli  ,  excepté 
qu'elles  tirent  nn  peu  sur  le  jaune. 
Nous  avons  dans  toutes  les  parties  de 
l'Europe  un  grand  nombre  de  py- 
rites qu'on  pourrait  emploA'er  aux 
mêmes  usages  ,  si  on  le  jugeait  à 
propos. 

Les  plus  belles  mines  connues  de 
cette  pierre  sont  dans  la  province 
de  Santa-:Fé  de  Bogota. 

Yphici-Ès  ,  fils  d'Amphitryon  et 
d'Akmène  ,  frère  jumeau  d'Alcide  , 
quoique  celui-ci  eiit  pour  père  Ju- 
piter. Plaute  dit  que  ces  deux  en- 
fants ,  quoique  cHinçus  à  trois  mois 
l'un  de  l'autre  ,  naquirent  en  même 
temps  ,  Jupiter  voulant  épargner  à 
AJcmèpe  la  peine  de  deux  accouche- 
ments différents. 

Ypbtime  ,  nymphe  dont  Mercore 
Bbb  5 


708  Z  A  I 

devint    amoureux  ,    et   qu'il  rendit 
mère  des  Satyres. 

YsARKODOKUM  ,    porte   de  for; 
temple  gaulois  ,  dans  le  Mont-Jou . 


Z  A  M 

Ytjti  (  M.  Péruv.  ),  nom  du  So- 
leil chez  les  Péruviens,  qui  le  ré< 
véraicnt  comme  un  dieu  et  conim* 
le  père  de  leurs  jncas.   f^.  Quilla. 


y_iACA  {M.  Mah.) ,  aumône  que  | 
les  Turcs  font  d'une  partie  de  leurs 
biens.  Le  Qoran  ne  détermine  pas 
d'uue  manière  précise  ce  qu'ils  doivent 
donner  ;  mais  leurs  docteurs  préten- 
dent qu'un  bon  musulman  (ioit  don- 
ner le  dixième  de  ses  revenus.  Quel- 
ques auteurs  ne  fout  monter  cette 
aumône  rju'au  quarantième  ou  au 
ciuquantième;  d'antres  disent  qu'elle 
est  d'un  pour  cent.  Quoi  qu'il  en  soit, 
l'avarice  et  la  politique  empêchent , 
comme  on  s'en  doute  bien  ,  les  ï'urcs 
de  s'acquitter  exactement  de  ce  de- 
voir. 

Zacore  ,  un  des  princes  qui  vin- 
rent au  secours  de  Persée.  Il  fut  tué 
par  Argus  ,  fils  de  Phryxus. 

Zacoi  M  (  M.  M  ah.) ,  arbre  d'en- 
fer dont  les  fruits  sont  des  tètes  de 
diaides. 

Zacynthus,  Béotien,  accompa- 
gna Hercule  dans  son  expédition 
d'Espagne.  Après  la  victoire  ,  le 
héros  chargea  Zacynthe  de  conduire 
les  troupeaux  de  Gérjo.i  à  Thèbes  ; 
rnais  celui-ci,  mordu  par  un  ser- 
pent ,  mourut  en  route.  Son  corps 
fut  enterré  ,  dit  on  ,  dans  une  isle 
de  la  mer  Ionienne ,  à  laquelle  il  don- 
na son  nom. 

Zagerbed  (  Myth.  Ind.  );  c'est  le 
second  livre  des  quatre  principaux 
que  les  Indiens  appellent  Bed  ou 
Beth.  (  F.  ce  mot.  )  Bib.Or. 

1.  Zagréus,  fils  de  Jupiter  et  de 
Proserpine,  qu'il  rendit  mère,  sous  la 
forme  d'un  serpent,  pendant  que  sa 
mère  la  cachait  dans  une  caverne  de 
Sicile  ,  pour  la  soustraire  à  ses  pour- 
suites. 

2.  —  C'est-à-dire ,  grand  chasseor, 
surnom  de  Bacchus. 

Zairaguh  (  M.  -Ar.) ,  divination 


en  usage  parmi  les  Arabes ,  qui  se  fait 
par  ie  moyen  de  plusieurs  cercles  i 
roues  piiralèles  ,  correspondants  aux 
cieux  des  planètes  ,  placés  les  uns 
avec  les  autres  ,  et  marqués  de  plu- 
sieurs lettres  que  l'on  fait  rencontrer 
ensemble  par  le  mouvement  qu'on 
Itur  donne  ,  selon  certaines  règles,   ^-i 

Zal  (  Si.  Pers.  )  ,  un  des  troi| 
héros  fabuleux  des  Persans,  fils  dé 
Sam  et  père  de  Rostam  ;  il  fut  sur- 
nommé Zer,  parcequil  vint  au  mondé 
couvert  d'un  poil  blond  et  doré.  C'est 
ce  qui  a  donné  lieu  à  cette  méta- 
phore hardie  des  Persans  ,  qui  ap- 
pellent la  lune  ,  dans  son  croissant , 
le  sourcil  de  Zal.  Bib.  Or. 

Zamean-Poingo  ,  dieu  suprême  des 
noirs  de  Congo,  d'Angola  .  etc. 

Zamolxis  ,  disciple  de  Pythagore, 
législateur  et  dieu  des  Gèles  et  des 
Scythes  ,  auxquels  il  tenait  lieu  de 
tous  les  autres.  Zamolxis  fut  d'abord 
esclave  en  lonie;  et  après  avoir  obtenu 
sa  liberté ,  il  y  acquit  de  grandes  ri- 
chesses et  retourna  dans  son  pays. 
Son  premier  objet  fut  de  polir  une 
nation  grossière  ,  et  de  la  faire  vivre 
à  !a  manière  des  Ioniens.  Pour  y  réus- 
sir,  il  fit  bâtir  un  superbe  palais  où 
il  régalait  t«ur-à-tour  les  habitants 
de  sa  ville,  leur  insinuant,  durant  le 
repas,  que  ceux  qui  vivaient  ainsi  que 
lui  seraient  immortels  ,  et  qu'après 
avoir  payé  le  tribut  à  la  nature  ils 
seraient  reçus  dans  un  lieu  délicieux, 
oOi  ils  jouiraient  éternellement  d'une 
vie  heureuse.  Cependant  il  travaillait 
à  faire  construire  une  chambre  sou- 
terraine, et  disparaissant  tout-à-coup, 
il  y  demeura  trois  ans  caché.  On  le 
pleura  comme  mort  :  mais,  au  com- 
mencement de  la  quatrième  année  , 
il  i«  monUa  de  nouveau;  et  ce  pré- 


Z  A  Z 

tendu  prodige  frappa  tellement  ses 
compatriote»,  qu'ils  parurent  disposés 
à  croire  tout  ce  qu'il  leur  avait  dit. 
Dans  la  suite  on  le  mil  au  rang  des 
dieux  ,  et  chacun  fut  persuade  qu'en 
mourant  il  allait  habiter  avec  lui.  Ils 
lui  exposaient  leurs  besoins ,  et  l'en- 
voyaient consulter  tous  les  cinq  ans  ; 
consultation  bizarre  et  cruelle  ,  qui 

Î)rouvait  que  Zamoîxis  n'a\ait  pas 
jeuucoup  réussi  à  les  polir.  Lorsqu'ils 
avaient  clioisileur  député,  on  tenait 
trois  javelines  droites,  pendant  que 
d  autres  le  prenaient  par  les  pieds  , 
et  le  jetjjient  en  l'air  pour  le  faire 
tomber  lAr  la  pointe  de  ces  piques. 
S  il  en  était  percé  et  mourait  sur-le- 
cr.anip ,  ils  croyaient  que  le  dieu  leur 
était  favorable  ;  sinon  on  lui  faisait  de 
sanglants  reproches ,  et  on  le  ref;ar- 
dait  conmie  un  méchant  homme.  Puis, 
choisissant  un  autre  niessaf^f  r  ,  ils 
l'envoyaient  à  Zamoîxis  ,  sans  le  sou- 
mettre à  la  uiême  épreuve.  Dans  les 
temps  d'oraî^e,  ces  mêmes  peuples 
tiraient  des  ilèchcs  contre  le  ciel  , 
comme  pour  menacer  leur  dieu.  Hé- 
rodote, l.  4,  §.95. 

Zan,  premier  nom  de  Jupiter,  de 
celui  qui  régna  en  Crète,  f^.  Zeus. 
Zananas  ,  ou  Zas.  /^.  Zeus. 
Zakclè  ,    mot    £rec   qui   signifie 
fatxa:,  oafaucille.  Ce  nom  fut  donne 
à  la  Sicile ,  parcequ'on  crovait  que  la 
faux  de  Saturne  y  avait  été  trouvée. 
Ainsi  ChaiyUdis  Zanclœa  ,  dans 
Ovide  ,  signifie  le  gouffre  de  Cha- 
rvbde  ,  vers  les  côtes  de  la  Sicile. 
ZiRvis  (  M.  Mali.  ),  espèces  de 
pelles  jiarticulières  où  reposent  les 
[JS  de  quelques  saints  marabouts: 
a  \va  tel  respect  pour  ces  lieux  , 
fjue  les  banqueroutiers  ,  les  assassins, 
et  en  général  tous  les  malfaiteurs,  y 
I  '^ouvent  an  asyle  sur  dont  il  n'est  pas 
:  mis  de  les  arracher. 
Zavakas,  un  des  dieux  des  Sy- 
riens. 

ZAzARRAGtTiN  (  M.  Ind.  ) ,  enfer 
des  habitants  des  isles  ilarianes  C'é- 
tait ,  suivant  eux ,  le  partage  de 
ceux  qui  mouraient  de  mort  violente  , 
tandis  que  cenx  qui  mouraient  natu- 
rellement allaient  jouir  des  arbres 
et  des  fruits  délicieux  du  paradis. 


Z  E  M 


r^g 


Ainsi  ce  n'était  pas  la  vertu  ou  le 
crime  qui  les  conduisait  dans  I  un 
ou  l'autre  de  ces  lieux. 

Zébir  (  Myth.  Mah.  ) ,  selon  les 
Arabes  musulmans ,  la  première  mon- 
tagne sur  laquelle  Dieu  parla  à  Moïse. 
£iU.  Or. 

Zeerneboch,  c.-à-d.  le  dieu  noir, 
un  des  dieux  des  Germains,  f^oyez 

TsCHERNOBOG. 

Zeidora    surnom  de  Cérès.  f^oy. 

BlODORA. 

ZÉiLis  (  M.  Mah,  )  ,  nom  de  cer- 
taines sectes  de  mahométansquidisent 
que  Dieu  enverra  an  monde  un  pro» 
phète  choisi  d'entre  les  Persans,  avec 
une  nouvelle  loi  qui  abrogera  celle  de 
Mahomet. 

Zein  Alzaman  ,  'V ornement  du 
siècle  (  :>/.  Or.) ,  un  des  plus  cé- 
lèbres monarques  préadamites  qui 
portent  le  nom  de  Solimans  ,  fonda- 
teur de  la  ville  fabnieuse  d'Anbara- 
bad  ,  la  ville  de  l'Ambre  gris.  Bib. 
Orient. 

Zèle.  Cochin  l'offre  sons  les  traits 
d'un  prêtre  qui  d'une  main  tient  une 
laîupe ,  et  de  l'autre  un  fouet.  Le 
zèle  chrétien  est  désigné  par  un 
jeune  homme  ailé  avec  une  flamme 
sur  la  tète,  tenant  d'une  main  l'Evan- 
gile ,  et  de  l'autre  une  ^pée  flam- 
boyante prête  à  être  lancée  sur  l'Ido- 
lâtrie qu'il  foule  aux  pieds. 

Zélés  ,  habitant  de  Cyzique  ,  tué 
par  PoUux. 

Zelys,  chefdolien,  tué  par  l'Ar- 
gonaute Pelée. 

Zèmes  ,  esprits  malfaisants  ,  qui 
étaient  l'objet  du  culte  des  insulaires 
des  Antilles  avant  l'arrivée  des  Es- 
pagnols. Les  cérémonies  religieuses 
de  ces  peuples  se  bornaient  à  de» 
danses  et  à  des  chansons  ,  dans  les- 
quelles ils  célébraient  leurs  exploits 
et  ceux  de  leurs  ancêtres.  Quelques 
offrandes  de  fruits  du  pays ,  et  la  fu- 
mée du  tabac,  étaient  les  seuls  hon- 
neurs qu'ilsrendissent  à  leurs  démons. 
Les  jours  de  fêtes  étaient  annoncés 
par  des  hérauts.  Les  caciques  ,  sui- 
vis de  leurs  sujets  ,  marchaient  vers 
les  temples  des  Zèmes,  au  son  du 
tambour  :  des  filles  toutes  nues 
étaient  un  des  ornenienls  de  ces  pro- 
Bbb  4 


76d  Z  E  P 

cessions.  Lorsqu'on  était  arrivé  dans 
le  temp'e  ,  on  oifrait ,  dans  des  cor- 
beilles ornées  de  fleurs  ,  des  gâteaux 
sacrés  à  la  divinité,  qui  était  ordinai- 
rement représentée  sous  une  forme 
hideuse.  Les  prêtres  ,  enivrés  de  la 
fumée  du  tabac  plutôt  que  de  l'esprit 
divin  ,  s'agitaient  <l'une  manière 
olrange ,  et  rendaient  des  oracles 
avec  des  hurlements  affreux.  Il»  ter- 
minaient la  cérémonie  par  la  distri- 
bution des  gâteaux  sacrés  ,  dont  ils 
donnaient  une  portion  à  chacun  des 
assistants.  Ces  portions  de  gâteaux 
étaient  précieusement  conservées  :  on 
les  regardait  comme  des  préservatifs 
assurés  contre  tous  les  maux.  La  plus 
singulière  cérémonie  de  ces  peuples 
grossiers  était  de  s'enfoncer  une  ba- 
guette dans  le  gosier  ,  pour  se  faire 
vomir  avant  de  paraître  devant  leurs 
idoles. 

Zemima  ,  réparation ,  sacrifice  qui 
se  faisait  dans  les  invstères  d'Eleusis 
pour  expier  les  fautes  qui  pouvaient 
avoir  été  commises  pendant  la  so- 
lemnité. 

Zemzem  (  M.  Mah.  ) ,  fontaine 
ou  puits  qui  se  voit  à  la  face  orientale 
du  Kaaba.  Il  est  enfermé  dans  une 
chapelle  à  quatre  portes  ;  on  en  tire 
continuellement  de  l'eau  pour  les  pè- 
lerins. Les  musulmans  croient  qu'il 
provient  de  la  source  que  Dieu  fit 
paraître  en  faveur  d'Agar  et  d'Is- 
maè'l  ,  après  qu'Abraham  les  eut 
chassés  de  sa  maison.  Chardin,  t.  7. 

Zen.  f^.  Zelis. 

Zend  ,  vivant,  on  livre  de  vie 
{M,  Pers.),  la  Bible  des  mages 
ïoroastricns. 

Zengébil  (  M.  Mah.  ) ,  sources 
de  vin  qui  coulent  dans  le  paradis. 
Bill  Or. 

Zenogonos  ,  épithète  de  Jupiter. 

V.   ZOOGONOI. 

ZÉomÉbuch  ,  dieu  noir.  C'est  ainsi 
que  les  Vandales  appelaient  le  mau- 
vais génie  auquel  ils  offraient  des 
sacrifices  pour  détourner  sa  colère. 

Zéphyre,  vent  d'occident,  et  l'un  des 
quatre  principaux.  Il  était  fils  d'Eole 
ou  d'Astrée ,  et  de  l'Aurore ,  suivant 
les  uns  ,  et ,  su^v.^^tles  autres,  de  la 
Furie  ou  Harpyie  Céléno,  Hésiode  se 


Z  E  P 

contente  de  dire  qu'il  est  enfant  dr 
dieux.  Peut-être  faut-il  le  distingii- 
du  Zéphyre  dont  les  poètes  nous  foi 
de  si  agréables  peintures ,  et  dont  ! 
souffle  ,  à-la-fois  doux  et  puissani 
rend  la  vie  ù  la  nature.  Cependant 
est  bon  d'observer  que,  par  rappc 
aux  poètes  grecs  et   latins,   c'ét;iil 
réellement  le    vent  d'occident ,   qui 
portait   la   fraîcheur  dans  le  clin);it     | 
brûlant  qu'ils  habitaient.  Cela  posé  , 
le  Zéphjre ,  tel  qu'ils  l'ont  person- 
nifié ,  est  une  de  leurs  plus  riantes 
allégories.  Les   Grecs    lui   donnent 
pour  fenmie  Chloris  ,  et  les  Latins 
la  déesse  Flore  ;  et  Ovide  ,  qui  dé- 
crit si  agréablement  les  amours  de  ce 
toupie  charmant ,  ne  manque  pas  de 
placer  leur  hymen  au  mois  de  Mai. 
Lucrèce ,  en    décrivant  la   marche 
des  Saisons  ,  place  les  deux  époux 
dans  le  cortège  du  Printemps.  Les 
poètes  le  peignent  sous  la  figure  d'un 
jeune  homme  d'un  air  doux  et  se-    ] 
rein  :  on  lui  donne  des  ailes  de  pa-    1 
pillon ,  et  une  couronne  composée 
de  toutes  sortes  de  fleurs  ,  pour  dési- 
gner son  influence  bienfaisante  sur    ' 
la  nature.  Il  avait  un  autel  h  Athènes ,    ; 
et  dans  le  temple  octogone  des  vents.    , 
Il  était  représenté  ayant  la  fraîcheur 
de   la    jeunesse  et    la    beauté    d'un 
dieu,  glissant  à  travers  le  vague  des 
airs  avec  une  grâce  et  une  légèreté 
aériennes ,  presque  nu ,  et  tenant  à 
la  main  une  corbeille  remplie  des 
plus  Jyelles  fleurs  du  printemps.  Les 
étymologistes  dérivent  son  nom  de 
zaei/z,  vivre ,  et  de  pherein  ,  porter, 
qui  porte  la  vie ,  nom  très  analogue 
à  ses  fonctions. 

ZÉPHYRiTis ,  Flore ,  femme  de  Zé- 
phyre. 

ZÉPHYRS.  Les  poètes  n'ont  pas 
manqué  de  multiplier  cette  aimable 
famille.  Ovide  peint  les  Zéphyrs 
occupés ,  sous  la  direction  de  leur 
chef,  à  parer  de  fleurs  l'enfance  du 
monde ,  que  la  poésie  place  toujours 
au  printemps.  On  leur  immolait  une 
brebis  blanche ,  comme  à  des  divi- 
nités favorables.  Virgile  ne  manque 
pas  de  faire  offrir  ce  sacrifice  par 
Anchise  avant  de  s'embarquer  :  H^c- 
phyrisfeliçibus  albam. 


Z  E  T 

Zkk AKTHios ,  OU  Zéri>tre  ,  nntrc 
far.ieux  dans  la  Thrace,  consacré  à 
Hécate.  On  venait  v  sacrifier ,  pour 
être  garanti  des  périls  qu'on  crai- 
gnait. 

Zerdcst.  (M.  Pers.)  V.  Zo- 

ROASTRB. 

Zériwthik  ,  surnom  de  Vénus. 

Zervabites  (  M.  Pers.),  nom  que 
les  anciens  Perses  donnaient  à  ceiix 
jui  suivaient  une  certaine  secte  dont 
_-e>  princip;iux  dogmes  étaient  que  la 
lumière  avait  produit  des  êtres  lumi- 
neux et  spirituels;  qu'un  doute  s'é- 
lanl  élevé  dans  l'esprit  du  premier 
de  ces  êtres,  ce  doute  donna  la  nais- 
sance au  diable.  C'était  ainsi  qu'ils 
spliquaient  l'origine  des  deux  prin- 
cipes. 

ZÈ,.  V.  Zeos. 

Zéthès  et  C AI.  AÏS  ,  frères  de 
Chioné ,  deChthonie  et  deCléopàtre , 
laient  fils  de  Borée  et  d'Orithyie. 
Ces  deux  jumeaux  étaient  d'une  rare 
be.iuté ,  et  possédaient  toute  la  vi- 
gueur de  leur  père.  Au  moment  de 
la  puberté,  des  ailes  leur  sortirent 
des  épaules.  Ils  s'embarquèrent  avec 
Jas.)n  ,  et  dans  leur  chemin  délivrè- 
rent leur  beau-frère  Phinée  ,  roi 
d'Arcadie  ,  qui  avait  épousé  leur 
snpur  CléofKitre,  des  attaques  des  Har- 
pvies,  donnèrent  la  cnasse  à  ces 
monstres  jusqu'aux  islesStrophades, 
et  les  auraient  tués  sans  une  voix  in- 
connue qui  leur  défendit  ,  au  nom 
des  dieux  ,  de  les  poursuivre  davan- 
tarc.  Quelques  auteurs  les  font  tuer 
par  Hercule ,  dans  l'isle  de  Ténos  , 
aux  funérailles  de  Pélias  ,  à  la  suite 
d  uîie  querelle  avec  T^phis.  Les 
dieux,  touchés  de  leur  mort,  les 
changèrent  en  vents.  (f^.Pr.oDEOMOi.) 
Hysin  dit  qu'ils  furent  enterrés ,  et 
qu  on  voyait  le  lien  de  leur  sépulture 
s  éhranler  sous  l'baleine  de  leur  père 
Borée.  Projyerce  a  a'siené  d'autres 
raisons  au  courroux  d'Hercule  ,  et 
prctend  que  les  denx  frères  avaient 
insulté  Hylas  son  favori. 

ZÉthcç  ,  frore  d'Amphion ,  naquît 
de  Jupiter  déguisé  sous  la  forme 
dun  Satyre,  et  d'Antiope,  et  aida 
ïon  frère  à  bâtir  la  ville  de  Tlièbes. 
Ce  fut  un  habile  chasseur.  /^.  Am- 


Z  O  D  761 

PHîON  ,  AktIOPE,  DlECÉ  ,  et    L^CBS. 

Î^EUMiCHiLS,  c.-à-d.  Jupiter  le 
machiniste ,  nom  qu'on  donna  h 
Chrysor  pour  avoir  fait  plusieurs  dé- 
couvertes utiles,  inventé  plusieurs 
machines ,  l'hameçon  ,  la  ligne  à  pê- 
cher ,  l'usage  des  barques  pour  la 
pêche ,  etc.  Rac.  3Iechanè ,  ma- 
chine, y^.  Chrysob. 

Zeus,  nom  de  Jupiter,  comme 
auteur  de  la  vie.  R  c.  Zaein  ,  vivre. 
On  le  croit  le  même  que  l'Ammon 
des  Egvptiens  et  des  Libyens.  Les 
Grecs  I  appelaient  aussi  Zen  ,  Zan  , 
Zès  ,  Zas  ,  Dis  ,  Den  ,  Dan  ,  etc. 

Zeuxè  ,  ou  Zecxo,  nymphe,  fille 
de  l'Océan  et  de  Téthys. 

I .  Zecxippb  ,  fib  d'Apollon  et  de 
la  nymphe  S\llis,  régna  à  Sicyone. 
Selon  d'antres  ,  c'est  une  fille  de 
Laomédon  ,  dont  le  mari  ,  Si<  yon  , 
donna  son  nom  à  cette  partie  du 
Péloponnèse. 

a.  Fille  d'Eridanus ,  et  mère  de 
Butés  l'Argonaute. 

Zewana  ,  ou  Zewosia  (  M.  SI.  ) , 
déesse  dont  Femploi  paraît  répondre 
à  celui  de  Diane.  On  l'invoquait 
pour  obtenir  une  heureuse  chasse. 

ZiDORE,  qui  donne  la  vie.  V. 

Ze1IX)RA  ,   BlODORA. 

ZiMZERLA.  {M.  SI.)  On  ne  sait  rien 
des  qualités  qui  la  distinguaient  chez 
les  Slavons.  Des  savants  russes  ,  en 
décomposant  son  nom,  ont  cru  re- 
trouver dans  les  radicaux  la  déesse 
qui  efface  l'hiver  ,  celle  du  prin- 
temps. 

ZsiTSCH  (M.  SI.),  fen  sacré  et 
inextinguible.  Les  Slavons  avaient  , 
dans  plusieurs  de  leurs  villes ,  de* 
temples  élevés  h  l'honneur  du  feu. 
Ils  lui  sacrifiaient  une  partie  des  dé- 
pouilles faites  sur  les  ennemis ,  et 
souvent  même  des  prisonniers  chré- 
tiens. Ils  recouraient  à  lui  dans  les 
maladies  dangereuses  ,  et  donnaient 
des  réponses  qu'ils  disaient  dictées 
par  l'inspiration  divine.  F'.  VestA. 

Zodiaque  ,  espace  du  ciel  que  le 
soleil  parcourt  durant  l'année ,  et 
qui  est  divisé  en  douze  parties  ,  où 
sont  douze  constellations  qu'on  nom- 
me les  douze  signes  du  zodiaque  ,  et 
dont  voici  les  noms  :  le  bélier ,  le 


762  Z  O  R 

laïueau,  les  gémeaux , l'écrevisse ,  le 
lion  ,  la  vierge ,  la  Lalance  ,  le  scor- 
pion ,  le  sagittaire  ,  le  capricorne  ,  le 
Verseau ,  et  les  poissons.  F.  ces  mois. 
Zolotaya-Baba  ,  femme  d'or. 
(  M.  SI.  )  Les  Slavons  regardaient 
celte  déesse  comme  la  uière  des 
dieux.  Son  temple  était  près  de  la 
rivière  Obigo.  Sa  statue  était  d'or  , 
Qu  au  moins  c'orée;  elle  tenait  dans 
ses  bras  un  enfant ,  qu'on  croyait  sa 
petite-fille  :  elle  était  entourée  dins- 
tnmients  de  nmsique  très  bruyants. 
Elle  rendait  des  oracles  comme  une 
autre  ,  c.-à-d.  ,  par  l'organe  de  ses 
prêtres.  Personne  n'osait  passer  de- 
vant elle  sans  lui  apporter  quelque 
présent  ,•  et  au  défaut  de  tout  autre 
don ,  on  arrachait  un  poil  de  son  vê- 
tement ,  et  ou  le  déposait  à  ses  pieds 
comme  une  offrande ,  en  s'inclinant 
jusqu'à  terre ,  et  tâchant  ainsi  de  se 
la  rendre  propice. 

ZooGONoi ,  dieux  qui  présidaient 
à  la  conservation  de  la  vie  de  tous 
les  animaux.  On  leur  attribuait  le 
pouvoir  de  la  prolonger.  Les  rivières 
et  les  eaux  courantes  leur  étaient 
consacrées.  Rac.  Zoon ,  animal  ; 
gonos ,  naissance. 

ZooGOKOS ,  surnom  de  Jupiter,  que 
l'on  invoquait  parmi  cesdieux  comme 
spécialement  auteur  et  conservateur 
de  la  vie. 

ZooLA TRIE  ,  adoration  des  ani- 
maux ,  genre  d'idolâtrie  qui  fut  par- 
ticulier aux  Egyptiens.  Rac.  Latria, 
culte. 

ZoROAS'jKE  ,  réformateur  de  la  re- 
ligion des  anciens  Perses.  Il  a  eu  le 
sort  de  plusieurs  grands  hommes 
dont  on  ignore  la  patrie.  Les  Guè- 
hres  réfugiés  dans  les  Indes  pré- 
tendent qu'il  était  Chinois,  issu  de 
parents  pauvres  ;  que  son  père  se 
nomma  t  Espintaman  ,  et  sa  mère 
Dodo.  Mais  ces  noms  paraissent  con- 
tredire leur  opinion  ;  car  ils  ne  sont 
pas  chinois.  Selon  d  autres  ,  Zo- 
roastre  naquit  dans  la  Médie  :  plu- 
.«ieurs  le  font  originaire  de  Judée. 
Mais  le  docteur  Hyde  soutient  qu'il 
n'eut  pas  d'autre  patrie  que  la  Perse  , 
et  que  le  judaïsme  que  l'on  remarque 
dans  sa  doctrine  vient  de  sa  liaison 


Z  O  R 

avec  un  prophète  juif,   au  servi' 
duquel   il  fut  long -temps  engage 
c'est  aussi  l'opinion  des  Orientaux. 
Mais   il  s'élève    un   autre   doute  au 
sujet  du  prophète  dont  Zoroastre  lut 
le  serviteur.  Les  uns  veulent  que  ce 
soit  Elie  ;  d'autres,  E'dras.  Il  par;iît 
que  les  uns  et  les  autres  se  trempent 
également  ;  Elie  est  plus  ancien  (juo 
Zoroastre;  Esdras  lui  est  postéritui . 
Le  sentiment  le   plus  probaiile   (  si 
qu'il  scivit  long-lwups  le  propliite 
Daniel,  et  «  qu'il  résolut  ,  dit  l'ri- 
»  deaux  ,  de  s'ériger  enprophèlc, 
»  dans  l'espérance  que  ,  s'il   jouait 
»  bien  son  rôle ,  il  parviendrait  ar.x 
»  mêmes  honneurs  que  son  maître.  ■> 
Ce  fut  dans  l'Aberdijan  ,  ou  lan- 
cienne  Médie ,   que   Zoroastre   jeta 
les  fondements  Je  sa   grandeur  In- 
ture.    Persuadé    qu'un    réformateur 
doit  commencer  à   en    imposer  au 
peuple  par  un  genre  de  vie  extraor- 
dinaire ,  il  se  retira  dans  une  <:avei  im? 
obscure,  et  là  s'occupa,  jour  et  nuit, 
à  la  contemplation.  Ce  fut  dans  ccUe 
retraite  qu'il  trouva  des  secrets  ca- 
pables dp  le  faire  passer  pour  un 
homme  à  miracles  dans  l'esprit  des 
ignorants.  Avec  certaines  plantes  ,  il 
trouva  le  moyen  d'endurcir  sa  peau 
contre  l'action  du  feu.  Il  maniait  d(  s 
charbons  ardents  sans  se  ',faire  aucun 
mal.  On  lui   répandait  sur  le  ce  ' 
de  l'airainfondu,  sans  qu'on  reman; 
sur  sa  peau  aucune  atteinte  de  fi  ;i. 
De  pareils  prodiges  lui  acquirent  la 
réputation    d'un    saint   du   premier 
ordre  ;  et  préparèrent  merveilleuse- 
ment les   esprits    à   croire  tout   ce 
qu'il   voudrait   leur   enseigner.   Zo- 
roastre employa  le  temps  qu'il  passa 
dans  sa  retraite  à  composer  un  livre 
célèbre ,  dans  lequel  toute  sa  doctrine 
était  contenue ,  auquel   il  donna  le 
nom  de   Zend-AvesLa  ,  dont   l'un 
signifie  du  feu,   et  l'autre  1  endroit 
où  on  le  met,  pour  faire  entendre  à 
ses  lecteurs  que  sou    livre  était   un 
brasier  ardent  qui  enflammerait  leurs 
cœurs  de  l'amour  divin. 

Darius  ,  surnommé  Hystaspe ,  ré- 
gnait dans  la  Perse  depuis  trente  et 
un  ans,  lorsque  Zoroastre,  croyar.t 
que  le  plus  sûr  moyen  de  gagner  les 


Z  O  R 

pt'iiîKcj  ti.iii  lie  convertir  le  mo- 
narque ,  se  rendit  à  la  cour  de  ce 
prince,  se  fit  annoncer  comme  un 
prophète  envoyé  de  Dieu  même ,  et 
oflVit  à  Darius  son  livre  avec  la 
sttdra ,  qui  est  la  robe  des  prêtres 
mages ,  et  la  ceinture  sacrée.  Le  roi , 
ne  voulant  pas  l'en  croire  sur  sa  pa- 
role, exigea  qu'il  prouvât  sa  mission 
par  des  miracles.  Zoroastie ,  qui  avait 
appris  à  en  faire ,  outre  le  ujiracle 
du  feu,  fit  cixjître  un  cyprès  ,  qui, 
en  peu  de  temps,  devint  très  gros. 
Le  roi  admira  la  puissance  de  Zo- 
rcastre ,  et  paraissait  disposé  à  suivre 
sa  doctrine,  lorsque  les  mages  qui 
étaient  à  la  cour ,  envieux  de  la 
iiloire  du  nouveau  venu,  tramèrent 
en  secret  sa  perte.  Ils  séduisirent  son 
domestique ,  et  lui  firent  mettre  dans 
sa  chambre ,  à  son  insu ,  plusieurs 
choses  que  les  Perses  ont  en  norreur , 
comme  des  os  de  chiens,  des  ongles 
et  des  cheveux  de  morts  ;  puis  ils 
accusèrent  Zoroastre  auprès  du  roi  de 
s'adonner,  en  secret,  à  la  magie, 
l'assurant  que,  s'il  voulait  visiter  sa 
maison,  il  en  verrait  la  preuve  de 
ses  propres  yeux.  Darius ,  curieux 
de  connaître  la  vérité,  se  rendit  chez 
le  prophète  :  et  lorsqu'il  vit  ces  objets 
infâmes ,  il  entra  dans  ime  grande 
colère,  et  fit  emprisonner  Zoroastre. 

Quelque  temps  après  il  arriva  un 
accident  à  l'un  des  chevaux  du  roi , 
qui  rétablit  sa  réputation.  Les  pieds 
de  ce  cheval  s'étaient  tellement  re- 
tirés, qu'il  ne  pouvait  plus  marcher. 
Le  roi ,  qui  avait  un  goût  décidé 
pour  cet  animal ,  le  fit  visiter  par 
les  plus  habiles  mages ,  qui  désespé- 
rèrent de  sa  guérison.  Un  reste  d'es- 
time pour  Zoroastre  fit  que  ce  mo- 
narque le  consulta  sur  la  maladie  de 
ce  cheval.  Zoroastre,  disent  les  Guê- 
tres, s'engagea  de  le  guérir,  pourvu 
que  le  roi  lui  promît  de  faire  informer 
contre  les  imposteurs  qui  avaient 
causé  sa  disgrâce ,  et  d'embrasser  la 
doctrine  qu'il  annonçait.  Le  roi  ac- 
cepta la  proposition ,  et  Zoroastre 
guérit  parfaitement  le  cheval. 

Darius ,  charme  de  la  science  ex- 
traordinaire du  prophète,  et  conce- 
vant une  haute  idée  de  sa  puissance, 


Z  O  R  76Î 

lui  demanda  quatre  dons  :  le  pre- 
mier, de  pouvoir  s'élever  au  ciel  et 
revenir  sur  la  terre  lorsqu'il  le  vou- 
drait ;  le  second ,  de  savoir  ce  «jue 
Dieu  faisait  eu  cet  instant ,  et  ce 
qu'il  devait  faire  dans  la  suite  ;  le 
troisième ,  d'être  immortel,;  et  le  qua- 
trième ,  d'être  invulnérable.  Zoroas- 
tre répondit  qu'il  était  contraife  aux 
intentions  de  l'Etre  suprême  qu'un 
mortel  jouît  seul  de  tant  d'avantages, 
qui  relèveraient  jusqu'au  ra-  g  de  la 
divinité  ;  mais  qu'il  allait  prier  Dieu 
de  distribuer  ces  qijatre  dons  à  quatre 
personnes  différentes ,  et  que  le  suc- 
cès de  sa  prière  f  rait  assez  voir  le 
crédit  qu'il  avait  auprès  de  Dieu,  et 
la  vérité  de  sa  doctrine.  En  effet ,  à 
la  prière  de  Zoroastre ,  le  premier 
don  fut  accordé  au  roi,  le  second  au 
mage  du  roi  ;  les  deux  derniers  furent 
donnés  aux  fils  de  Darius.  Celui  au- 
quel limmortalité  échut  en  purta.^e 
se  nommait  Berchnten ,  ou  Pris- 
criton ,  à  ce  que  prétendent  les  Guè- 
bres.  Ils  disent  qu'il  est  maintenant 
enfermé  dans  un  lieu  siir,  sous  la 
garde  de  quatre  hommes  qui  ne  per- 
mettent à  personne  de  laborder,  de 
peur  qu  il  ne  leur  communique  l'im- 
mortalité dont  il  jouit.  Lord  rap- 
porte que  Zoroastre  communiqua  ces 
quatre  dons  par  le  moyen  d'une  rose, 
d'une  grenatle,  d'une  coupe  pleine 
devin,  et  d'une  autre  couf)e  remplie 
de  lait.  Mais  suivons  les  progrès  de 
Zoroastre  et  de  sa  religion. 

La  conversion  du  monarque  fut 
suivie  de  celle  de  presque  tous  ses 
sujets.  Zoroastre ,  voyant  son  grand 
ouvrage  heureusement  achevé  ,  éta  - 
blit  le  lieu  de  sa  résidence  dans  la- 
ville  de  Balck,  et  prit  le  titre  d'ar- 
chi-mage  ,  ou  chef  souverain  des 
mages.  Il  commença  dès-lors  à  exer- 
cer une  autorité  souveraine  sur  tout 
ce  qui  concernait  la  religion;  mais 
loin  de  jouir  paisiblement  du  firuit 
de  son  industrie,  il  ne  suivit  que  le 
zèle  ou  plutôt  l'ambition  qui  le  por- 
tait à  étendre  de  tous  côtés  sa  doc- 
trine, et  à  multiplier  le  nombre  de 
ses  sectateurs.  Il  s'efforça  d'attirer  à 
sa  religion  un  roi  voisin ,  nommé 
Argvaspe ,  qui  régnait  sur  les  Scy- 


764  Z  O  R 

thés  orientaux  ;  et  ne  ponvant  v 
réussir  par  les  voies  ordinaires  ,  il 
voulut  employer  la  violence  ,  et  se 
servir  de  raulorité  de  Darius  pour 
convertir  le  monarque  opiniâtre. 
Arg3aspe,  indigné  qu  on  voulût  con- 
traindre sa  conscience  ,  entra  ,  les 
armes  ù  la  main ,  dans  la  Bactrianc , 
défit  les  troupes  de  Darius,  fit  passer 
au  fil  de  1  épée  Zoroastre  ,  avec 
quatre-vinj^t  mille  prêtres  qui  com- 
posaient son  éi,'lise  patriarcnale  ,  et 
détruisit  tous  les  temples  de  la  pro- 
vince. 

A  ce  précis  de  la  vie  de  Zoroastre, 
déjà  plein  de  fables,  si  nous  joignons 
les  contes  que  débitent  les  Grecs  et 
les  Gaures  ,  c'est  que  les  absurdités 
mêmes  auxquelles  les  grands  hommes 
ont  donné  occasion  ,  ont  un  certain 
prix  pour  quelques  lecteurs  jaloux 
de  recueillir  tout  ce  qui  s'est  dit  sur 
ces  fameux  personnages  qui  ont  ex- 
cité des  révolutions,  soit  dans  les 
empires ,  soit  dans  les  esprits  des 
hommes.  Les  Grecs  assurent  que  Zo- 
roastre nacpiit  en  riant  ;  que  le  sang 
s'agitait  avec  tant  de  violence  dans 
les  artères  de  sa  tête,  qu'il  repous- 
sait la  main  qui  les  touchait.  Les 
Gaures  sont  bien  plus  féconds  e'i 
rêveries  et  en  extravagances.  Lors- 
qu'ils parlent  de  leur  législateur,  ils 
disent  que  la  mère  de  Zoroastre, 
nommée  Dodo,  après  plusieurs  années 
de  stérilité  ,  obtint  enfin  ,  par  des 
prières  continuelles,  la  grâce  de  de- 
venir enceinte. Quelque  temps  avant 
d'accoucher,  elle  songea  qu'elle  voyait 
le  ciel  tout  en  feu.  Quatre  griffons  , 
-sortis  du  milieu  des  flammes,  s'élan- 
cèrent sur  elle  ,  et  lui  arrachèrent , 
du  milieu  des  entrailles  ,  l'enfant  qui 
y  était  renfermé  ;  mais  un  homme 
noble  et  majestueux  retira  l'enfant 
des  griffes  de  ces  monstres,  et  le 
remit  dans  !e  sein  de  sa  mère. 

Les  devins,  consultés  sur  ce  songe 
ëtonnant ,  répondirent  que  l'enfant 
qui  devait  naître  serait  un  jour  la 
lumière  du  monde  ;  qu'il  serait  ex- 
posé à  de  grandes  persécutions  ;  mais 
qu'avec  le  secours  de  Dieu  il  triom- 
pherait de  tous  ses  ennemis.  L'em- 
pereur de  la  Chine  fut   informé  de 


Z  O  R 

toutes  ces  particularités  j  et ,  lorsque 
l'enfant  vint  au  moiide  j  il  dépèciia. 
des  gens  pour  le  tuer  ,  craignant 
qu'un  jour  il  ne  lui  ravît  la  couronne  : 
mais  Zoroastre  échappa  heureuse- 
ment aux  recherches  des  assassins. 
Lorsqu'il  fut  devenu  grand  ,  l'empe- 
reur essaya  encore  de  le  faire  périr 
f)ar  le  poison  ;  mais  Dieu  ,  qui  veil- 
ait  sur  les  jours  de  celui  qu'il  des- 
tinait à  de  si  grandes  choses  ,  sut  le 
dérobera  la  cruauté  du  monanjne 
chinois.  Zoroastre  ,  voyant  les  dan- 
gers qu'il  courait  en  Chine  ,  se  réfu- 
gia dans  la  Perse  avec  ses  parents. 
Plusieurs  miracles  signalèrentsa  fuite. 
Lorsqu'une  rivière  s  opposait  à  son 
passage,  il  la  faisait  glacer  sur-  Ic- 
champ,  et  la  passait  à  pied  sec.  Re- 
tiré dans  la  Perse ,  il  y  employa  tout 
son  temps  à  la  contemplation  cl  à 
la  prière.  Lorsqu'il  priait ,  il  avait 
coutume  de  se  tenir  debout  sur  an 
pied.  C  était  dans  cette  posture  qu'il 
frémissait  devant  Dieu  sur  les  vices 
et  les  désordres  des  hommes  ,  et  le 
conjurait  de  lui  apprendre  par  que! 
art  il  pourrait  ramener  la  vertu  sur 
la  terre. 

Un  jour  que  ce  prophète  errait 
dans  un  vallon  solitaire ,  absorbé  dans 
ses  méditations  profondes  ,  un  an2;e 
s'offrit  tout-ù-coup  à  ses  veux ,  s'in- 
clina devant  lui  en  lui  donnant  le 
titre  d'ami  de  Dieu  ,  et  s'informa  du 
sujet  de  sa  méditation.  «  Je  rêve  , 
»  répondit  Zoroastre,  aux  moyens  de 
>)  réformer  les  hommes  ;  et  je  pense 
»  que  Dieu  seul  peut  me  les  ensei- 
»  gner.  Mais  qui  pourra  me  con- 
»  dm're  vers  le  trône  de  ce  souverain 
»  Etre?... — Moi-même,  repartit 
»  l'ange.  Voilà  de  quoi  purifier  votre 
»  corps  mortel  ;  servezi-  vous-  en  : 
»  fermez  les  veux  ,  et  suivez-moi.  » 
Zoroastre  obéit  à  l'ange  ;  et  ,  dans 
un  instant  ,  il  se  trouva  dans  les 
cieux ,  en  présence  de  l'Eternel ,  qu'il 
vit  au  milieu  d'un  tourbillon  de  flam- 
mes. Ce  dieu  daigna  lui  parler ,  et  , 
dans  cet  entretien  ,  il  lui  découvrit 
les  plus  importants  secrets  ,  et  lui 
donna  le  fameux  livre  connu  sous  le 
nom  de  ^e/î<i-y/f<?5/rt, qui  contenait 
toute  la  religion.  Zoroastre,  plein  de 


Z  O  R 

zh\e  pour  la  gloire  divine  ,  smihalta 
«l'aliord  de  rester  sur  la  terre  jusqu  à 
la  fin  des  siècles ,  afiù  de  ne  pas  cesser 
d'instruire  et  d'exhorter  les  hommes; 
mais  Dieu  lui  ayant  dévoilé  ce  qui 
s'était  passé  dans  les  dilTérents  âges 
de  la  monarchie  des  Perses,  et  mon- 
tré que  la  méchanceté  des  hommes 
■va  toujours  en  croissant ,  son  zèle  se 
ralentit,  et  il  ne  désira  plus  que  sa 
vie  s'étendît  au-delà  du  temps  pres- 
crit pour  sa  un'ssion. 

De  retour  siu-  la  terre ,  Zoroastre 
fut  exposé  aux  persécutions  de  l'es- 
prit malin,  qui  entreprit  de  le  faire 
renoncer  au  dessein  qu'il  avait  de  ré- 
former les  hommes ,  et  de  le  séduire 
par  l'appât  des  plaisirs  et  des  hon- 
neurs ;■  mais  le  prophète  opposa  un 
courage  invincible  â  toutes  ces  atta- 
ques ,  et  triompha  des  artifices  du 
démon.  Se»  parent»  forent  les  pre- 


Z  Y  G  765 

miers  objets  de  son  zèle.  Après  les 
avoir  convertis ,  il  étendit  ses  soins  à 
un  grand  nombre  de  Persans.  Sa  ré- 
putation ne  tarda  pas  à  se  répandre 
à  la  cour.  Darius  goûta  sa  doctrine , 
et  employa  son  autorité  pour  l'établir 
dans  ses  étals.  Telle  est ,  selon  les 
Gaures ,  l'histoire  de  Zoroastre  et  de 
sa  réforme. 

Zostéria  ,  qui  porte  ceinture  , 
statue  qij'Amphitryon  consacra  à 
Minerve,  lorsqii'il  se  ceignit  ou  s'arma 
pour  aller  combattre  les  Eubéens. 
Rac.  Z  os  ter,  ceinture. 

Zostérius  ,  surnom  d'Apollon. 

ZuMBi  (M.  Afr.),  apparition  des 
morts  dans  le  royaume  de  Congo. 
Faire  le  zumhi  ,  c'est  revenir  trou- 
bler le  repos  des  vivants  par  ces  sortes 
d'apparitions. 

ZvGiE,  nom  sous  lequel  on  adorait 
Junon  comme  déesse  du  lien  conjugal. 


Fin  du  second  et  dernier  volume» 


ERRATA    DU    SECOND     VOLUME. 


JTage  8,  colonne  i ,  ligne  18,  bien, 

lisez  Jjien  que. 
Pag.  1  a ,  col.  2 , 1. 36 , avala ,  lis.  avale. 
Pa°.  17,  col.  2,  1.  I  ,  Cythéron,  lis. 

Citliéron. 
Ihid. ,  i.  9  ,  honneur,  lis.  honneur. 
Pae.  19,  <ol.  2,  1.  14  )  reniernjait , 

lis.,  renfermant. 
Ibiil. ,  1.  16,  a  toujours  été,  lis.  fut 

toujours. 
Pat.  38,  col.  I,   1.  46)  Hiric,  lis. 

Hirie. 
Pag.  41  >  col.  2, 1.  44»  ^^-  ^''-  s"PP- 
Pag.  ô5,  col.  2,   1.39,  Yoici,  lis. 

y  oyez. 
Ihid. ,  1. 42 ,  visage ,  lis.  visage ,  etc. 
Pag.  57,  col.  2,  I.  28,  Eixas  ,  lis. 

JLikas. 
Pag.  72,  col.  I,  I.  34,  traits,  lis. 

traits,  surnom  de  Diane. 

Pag.  77,  col.  I  ,  1.48,  IsCHOMAGt'E, 

lis.  Ischomaqie. 
Pag.  81 ,  col.  i ,  1.  7 ,  qnantité,  lis. 

«juantitc. 
Ihid. ,  col.  2,1.  Si,  Isoietus ,  supp. 
Pag.  121  ,  col.  2,  1.  9,  Satnnaise , 

lis.  Sauntaise. 
Pag.  i32,  col.  1,  1.  21,  défie,  lis. 

défia. 
Pag.  i33,  col.  1 ,  1.  53,  ceuts,  lis. 

cents. 
Pag.  i5o,  col.  1 ,  1.  41  >  Laden,  lis. 

Ladon. 
Pag.  160,  col.  I ,  I.  42,  qui  apprend 

ce ,  lis.  informé  du. 
Pag.   177,  col.  2,  I.  i5,  dans,  lis. 

que  dans. 
Pag.  i83,  col.  2,  1.  23,  Maiiimes  , 

fêtes  que  les  Romains  ,   lis.   les 

Koniains  célébraient  ces  mêmes 

fêtes. 
Ihid. ,  1.  5i ,  Virgile .  etc.  suppri- 
mez  toute  cette   phrase  répétée 

plus  bas. 
Pag.  184 ,  col.  1 , 1.  49,  les  nerfs  ,  lis. 

les  coups  de  nerfs. 
Pag.  i85,  col.  2,  1.  7,    inca,  lis. 

■ynca. 
Ihid.,  1.  10,  inca ,  Mi. ynca. 


Pag.   191,   col.   I,   1.  4?,   The 
peutes,  lis.  Thérapeutes. 

Pag.  194,  col.  2,  1.  12,  marge-, 
Us.  niangosier. 

Pag.  2o5,  co!.  2,  1.  10,  Trito:: 
lis.  Tiitonis. 

Pag.  212,  col.  2,  1.  48)  donna,  lis. 
donne. 

Pag.  216,  col.  2,  I.  38 ,  de,  lis.  ;i. 

1  ag.  208 ,  col.  2  ,  1.  33 ,  fondre ,  Us. 
foudre. 

Pag.  221 ,  col.  2 ,  1.  ig,  a,  lis.  à. 

Ihid, ,  1.  5i  ,  eulève,  lis.  enlève. 

Pag.  222,  col.  1 ,  1.  20,  valeur,  lis. 
la  valeur. 

Pag.  225,  col.  1,  1.  i5,  nn,  lis.  nu. 

Ihid.,  1.  21,  Pigesle,  lisez  Pi- 
galle. 

Pag.  227 ,  col.  1 ,  1.  48 ,  que  de  ,  Us. 
que. 

Pag.  23i ,  col.  2,  1.  27,  Vil,  lis.  17. 

Pag.  206,  col.  I,  1.  48,  Ml'ESILS, 
lis.  MuÉsiKs. 

Pag.  24^  »  col.  I  ,  1.  46  ,  MODIMPE- 
RATOE,  lis.  MoDlMPERATOr,. 

Pag.  244,  col.  I,  1.  i8,  Zamban- 
PouGo,  lis.  Zamban-Pongo. 

Pag.  245,  col.  I,  1.  3i  ,  portait,  lis. 
portrait. 

Pag.  2,|6 ,  col.  1 , 1. 14,  StÉmithées, 

lis.  HÉsilTHÉES. 

Pag.  ^4^)  col.  1 ,  1.  20,  en  leur  eu- 

S(  ignant ,  supp. 
Pag.  200,  col.  2,  1.42,  établirent, 

lis.  consacrèrent. 
Pag.  256,  col.  I,  1.  3,  Avédé,   lis. 

Aède. 
Ihid. ,  1.  4,  Mététè  ,  lis.  Méi'ète. 
Pag.  257,  col.  1,   1.  24,  maiu,  lis. 

main. 
Pag.  273,  col.  I,  1.  27,  donna,  lis. 
.     donne. 
Pag.  274  ,  col.  I,  1.  7,  Archemoe, 

lis.  Archemoke. 
Pag.  278,  col.   I,  1.    54,  roi,    lis. 
■  rôti. 

Pae.  291 ,  col.  2  , 1.  28  ,  son  ,  lis.  un. 
Ihid.,  même  col.,  !.  3o,  rcgLC,  lis, 
rccnc. 


Paj;.  294,  col.  2,1.  W),  neufs,  Us. 

neuf. 
Pag.  ùii ,  col.  2,  I.  6,  Priasthei, 

lis.  Priaslliai. 
Pair.  3^5 ,  col.  2 ,  1.  48 1  Cerastès , 

lis.  Cérastes. 
Paj:.  3^^,  col.  1 , 1.  5o,  Opiffr  ,  Us. 

Ol-IFER. 

Pag.  323 ,  col.  1 ,  1.  6,  Optdlator  , 

Us.  Opitulatob. 
Pag.  327 ,  col.  2 , 1.  4»  >  assassins.  Us. 

assistants. 
Pas.  552, col.  2,1.  a3,  dans,  Us.  par. 
Pag.  335  ,  col.  2 ,  1.  49,  Otatritiens , 

lis.  Olahitiens. 
Pag.  3_i5 ,  col.  1 ,  1.  10 ,  appelée ,  Us. 

appelle. 
Png.   35i  ,  col.   2 ,    1.6,    à  ,  Us. 

il  prendre. 
Pag.  3b I,  col.  I,   1.  5,  bien.  Us. 

bien. 
P.;g.  36-4,  col.  2,  1.  i5,  Slitlhye, 

Us.  Ilithve. 
Pag.  585  ,  col.  1 ,  1.  3o,  j'ai  tu.  Us. 

Sonnerai  a  vu. 
Ibid. ,  col.  2, 1. 27,  d'un,  Us.  d'une. 
Pag.  4i«,col.  2,  1.  43,  Etéargue, 

Us.  Etéarque. 
Pag.  4i3,<ol.  i,\.5i,  de  Chestai, 

lis.  de  Chesthai. 
Pag.  44<*>  *^**'-  ^'  '•  4o^  Pose  DON, 

//5.  Paseidok. 
Pac.  456,  col.  2,  1.  34,  Pkomacus, 

Us.  Promachcs. 
Pag.  4'-7»  col.  I,  I.  17,  pshycho- 

niantie,  Us.  psjchomantie. 
Pag.  4?^»  col.  I,  1.    3i,    rcnnemi 

lis.  l'ennemi; 
Pag.  ^77 ,  col.  2, 1.  35,  Jnnon ,  lis. 

Junon. 
Pag.  478,  col.  I,  1.  38,  Qdacte- 

Co^G  ,  7*^.  QoANTE-CoSG. 

Pag.  4^5,  col.   I,  1.  19,  est,  Us. 

sont. 
/tfJ.,  col.  a,  584,^.485. 


Pae.  4<)o ,  col.  2 ,  Hg.  i4 ,  Lune ,  Us. 

lune. 
Pag.  492  )  col.  1 ,  1.  46,  chap.j  lis. 

chanl. 
Pag.  495,  col.  2,1.  49,  Amahtas, 

lis.  Amadtas. 
Pag.  5o7 ,  col.  1 , 1.  45 ,  la ,  Us.  à  la. 
Pag.  5i6 ,  col.  2 , 1.  26 ,  Talmndistes , 

lis.  Talmudistes. 
Pag.  526,  col.  I,  1,  II,  ton,  Us. 

Pluton. 
Pag.  553,  col.  I,  1.  1 1 ,  fabuleuse , 

lis.  fabuleuse. 
Pag.  53y,  col.  2,  1.  58,   Sckikha- 

LESLAM  ,    lis.  SeEIKHALESLAM. 

Pcp.  544^  col.  2,1.  i5,  Sektihos, 

Us.  Sestinus. 
Ibid.,  iiiènie  col.,  même  1.,  dien, 

lis.  dieu. 
Pag.  56o,  col.  2, 1.  23,  termina,  lis. 

termine. 
Pag.  56i ,  col.  1 ,  1.  8,  Sigain ,  lis. 

Sigan. 
Pag.  071  ,  col.  1 , 1.  3,  tira,  Us.  tire. 
Ibid.,  1.  45,  Vielle,  Us.  Vieille. 
Pag.  57S,  col.  2,  1.  10,  supprimez 

le  mot  odieux. 
Pag.  584,  col.  2,  1.  25,  Konx,  lis. 

Knox. 
Pag.  599,  col.  I,   1.  20,  Nonocris, 

lis.  Nonacris. 
Ibid. ,  même  col.  ,1.  34,  s'exprime , 

lis.  s'écoule. 

Pag.  61  I  ,  col.  1,1.    I  ,  SiMMACHIE  , 

Us.  Symmachie. 
Pag.  6i5,  col.  2,  1.  4^j  oblatiœ», 

lis.  ablution. 
Pag.  653,  col.  I,  1.  46,  rapibm^ 

lis.  raphim. 
Pa".  684,  col.  2,  1.  27,  Tripaits, 

Us.  ÏRIFAUX. 

Pag.  688,  col.  1, 1.  6,  TaivsPBR,  Us. 

Trivespeb. 
Ibid. ,  col.  2 , 1.  33 ,  tira ,  Us.  tira  an 
'  sort. 


G 


i 


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R.D.       Noël,   Frangois  Joseph  Michel 
N,  Dictionnaire  de  la  fable 

V.2